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TRAITÉ COMPLET
DE LA MÉDECINE .
DES CHEVAUX.
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TRAITE COMPLET
DE LA MÉDECINE
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DES C
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Orné de foixante & cinq planches gravées avec foin.
Par M. LAFOSSE, Hippiatre. |
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Ecquis verofutumm hippiatrum docebh,Jî nullus prqfkffbr eft ? G. A. LANGGUTH,
ex libro xj. COLUMELL&.
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^Sm
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A PARIS,
Chez EDME , Libraire , rue des Carmes , au Collège de Prefle.
Et chez l'Auteur , rue de l'Éperon. |
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M DCC LXXII.
AVEC PRIVILÈGE DU ROI. |
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A SON ALTESSE
CHARLES-EUGENE DE LORRAINE,
Prince de Lambefc, Pair &: Grand-Ecuyer de France, Gouverneur
&£ Lieutenant - Général pour Sa Majesté en la province d'Anjou, Gouverneur particulier des ville & château d'Angers & du Pont-de-Cé, ôc Grand -Sénéchal héréditaire de Bourgogne, &c___ |
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MONSEIGNEUR,
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I je me préfentois devant un prince , aveuglé par la grandeur
de fa naiffance, & féduh par la flatterie , ma voix ferait peu propre a lui rendre le tribut qu'il ambhionneroit. Mais j'ai a parler a un |
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jeune prince qui m interdit toute efpece d'éloge 9 & qui me défend
même de remettre fous les yeux du public les qualités qu'on admire en lui 9 qui infpirent le refpe$9 qui gagnent les cœurs 9 & qui annoncent ce quil eft déjà s & ce quil fera un jour. Ces ordres, diffés par une ame ferme 9 & qui rappellent îauftere vertu des anciens François 9 feront pour moi facres ; je ni y foumeîtrai 9 MONSEIGNEUR, puifque ceft à ce prix que vous me permettez de paroître devant VOTRE AL TE S S E. Le feul hommage 9 quil vous plaît d'agréer de ma part 9 eft un ouvrage 9 commencé fous les aufpices de Filluftre prince auquel vous devez le jour ; continué fous ceux de cette refpefâable princejfe qui a conduit les pas de votre enfance9 comme Minerve conduijît ceux de Télémaque i & achevé dans îefpoir que je pourrais vous î offrir. Mes vœux font comblés 7 MONSEIGNEUR, puifque vous daignez le recevoir. Cette faveur infîgne9 en même temps quelle me pénètre de la reconnoiffance la plus vive 9 m'animera a redoubler mes efforts pour la perfection d'un art auquel je me fuis dévoué 9 & dont vous fentez tous les avantages : elle me rend plus hardi 9 elle me fait efpérer de VOTRE ALTESSE une protelïion qui éclairera mes nouvelles tentatives 9 foutiendra mon ardeur 9 anoblira mes travaux 9 confirmera mes fuccès. Je fuis 9 avec un profond refpeff,
MONSEIGNEUR,
DE rOTRE ■ A LTE SS E,
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&s très humble & très obéi/Tant
ferviceur, LAFOSSE. |
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UOIQUE Thippiatrique parohTe prefque un art nouveau parmi
nous, il eft certain cependant qu'elle fut cultivée avec foin, avant le commencement de l'ère chrétienne. Comment ne l'auroit-elle pas été , puifque dès les fiècles les plus reculés on voit que les hommes ont été amateurs des chevaux ? Cette palïion , née du befoin qu'on a toujours eu de ces animaux , & de l'utilité qu'on en retire pour les travaux domeftiques & pour la guerre , a dû rendre attentif à leur confervation. Il paroît même par les poèmes d'HoMÈRE , que de fon temps il y avoir en Grèce des haras qu'on y nourriffoit quantité de chevaux , qu'on les dreflfoit , qu'on les exerçoit , & qu'il v avoit des hommes deftinés à les dompter, ÔC à les rendre fouples &c dociles : ce dont on trouve encore la preuve dans Platon , dans Hérodote , &: fur-tout dans un traité de Xénophon , capitaine , philofophe &: hiftorien , qui a écrit fur l'équitation. Avant lui cette matière avoit été difeutée, car il cite en commençant Simon , athénien 3 lequel s'eft moqué d'un certain Micon , qui s'étoit occupé du même objet. Seroit-il raifonnable de croire qu'on fe fût uniquement borné à élever des che-
vaux , à les nourrir, à les dreffer au combat, ou à les monter ? Ne feroit-il pas étonnant au contraire que , la cavalerie faifant alors la principale force des armées , perfonne ne fe fût appliqué à connoître les maladies àc les accidents auxquels les chevaux font expofés , & à chercher les moyens d'y remédier ? Il eft vrai qu'on n'a point d'ouvrage de cette antiquité qui en fafTe la defeription , qui en donne les lignes, Se qui indique le traitement a fuivre. Cependant les Grecs & les Romains s'en font occupés 3 au rapport de Végèce qui dit expreifément que la vétérinaire tient le fécond rang après la médecine ; &c qui fe plaint dans un autre endroit que déjà elle étoit négligée depuis long-temps. [ Praf. UL ij. ] Quoi qu'il en foit, Thippiatrique exiftoit très certainement avant J. C. , puifqu'il
y avoit alors des médecins de chevawx. C'eft feulement lorfqu'un art a commencé de prendre une efpèce de confiflance qu'on lui donne un nom , &C qu'on convient A
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PRÉFACE.
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cl5un terme qui défigne Fartiile. Or , des le quarantième fiècle du monde on voit
les mots de medicus veterinarius, ou veterinarius feul, employés par les Latins. On le trouve dans Varron , mort z 8 ans avant la naiiïànce de J. C. Valere Maxime , qui écrivoit fous Tibère &C avant Fan 37 , parle d'un Hérophile , médecin de chevaux ( equarius medicus ] , lequel fe vantoit fauffement d'avoir pour aïeul C. Marius , ce fameux romain qui fut fept fois conful , Se qui mourut 26 ans avant la naiffance de J. C. Le terme, dont s'eft fervi Varron , fe lit dans Columelle qui compofa fon ouvrage vers Fan $0. Ce dernier paroît avoir eu pour contem- porain un PelAgonius qui a parlé des maladies des animaux. Galien , qui, comme on fçait, pratiquoit la médecine à Rome vers l'an 180, fait mention d'un infiniment en ufage chez les médecins de chevaux. Il y a apparence que ce fut vers la fîn du deuxième fiècle , ou au plus tard avant la fin du troifième , que fut compofé un ouvrage latin intitulé : Vegetii artis veterinarU, five mulo-medicinœ libri quatuor. Qui pourroit nier que Fart exiftât alors bien réellement , après des preuves aufll fortes & aufll concluantes ? Mais quoique Végèce fe plaignît déjà que fhippiatrique fût moins cultivée depuis long-temps, parce qu'on n'encourageoit point par des tè- compeniès ceux qui la profeffoient 3 elle ne fut cependant pas totalement abandonnée dans les ficelés fuivants , ou au moins Fon fongea à la remettre en vigueur dans ïe dixième fiècle , par le foin que Fon prit d'extraire les ouvrages des Grecs. Ceft à Constantin Porphyrogénète qu'on croit avoir cette obligation j mais il auroit fans doute rendu un plus grand fèrvice , s'il eût fait rechercher tous ces livres, qu'il les eût ramaffés tels que leurs auteurs les avoient faits , & que fans en rien retrancher, il en eût donné une collection compîette. Faute de cette attention, ces ouvrages font perdus > il ne nous en refte que des extraits , fragments précieux échappés à la fureur du temps & à la barbarie. On fçaura toujours gré au moins à Tabréviateur de nous avoir confervé les noms de plufieurs médecins vétérinaires ou hippiatres (a) 5 parmi lefquels la plufpart ont écrit & les autres feulement exercé. Il feroit peut-être impoflible de réuffir à fixer le temps où chacun d'eux a vécu 3 ce qui n'eft point douteux au moins, c'eft que Fhippiatrique exiftoit, puifqu'ils font tous nommés hippiatres ou médecins vétérinaires. On a donc fenti de bonne Iieure Futilité de la médecine des chevaux , on s'y eft donc livré avec zèle èC même avec fucecs , puifque ceux qui l'ont pratiquée , avoient pris foin d'écrire leurs obfèrvations, & d'inftruire leurs contemporains de ce que l'expérience leur avoit appris. Nous fommes malheureufement privés de ces ouvrages , qui auroient pu favorifèr &; accélérer les progrès de Fhippiatrique. |
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( a ) ApsrRTs , Anatole , Hippocrate , Himerius , Pamphile , Hiérocles , Tibère , Emile
cfpagnol, Theomneste , Etjmèle , Didyme , Pelagonius , &c..... |
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PRÉFACE.
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Mais puifqu'elle a mérité l'attention &; les regards d'an empereur , on peut croire
qu'elle jouiffoit encore alors de quelque confîdération qui a dû rejaillir fur ceux qui la profefToient. Elle n'eu: certainement déchue de fon éclat qu'avec les autres arts & fciences ; leur ruine a entraîne la fîenne : on ne voit pas au moins que jus- qu'au quinzième fiècle on s'en foit beaucoup occupé , en Europe. Il ne doit pas être furprenant qu'ainfî abandonnée , elle fe foit infenfiblement réfugiée entre les mains de ceux qui, voyant le plus fouvent des chevaux, furent cenfés les plus capables de les traiter dans leurs maladies. Ils faifirent l'occafion, èc à la faveur d'une opinion qui flattoit leur amour - propre, SC pouvoit augmenter leur fortune, ils s'ingérèrent en médecins de ces animaux. Ils travaillèrent fans principe , recueillirent ce que la tradition pouvoit avoir confervé, profitèrent des épreuves qu'ils ofèrent tenter, fuivirent avec avidité ce que l'empirifme leur preferivit , ô£ y joignirent bientôt ce que la crédulité 8>C la fuperftition apportèrent de nouveau dans leur code ignorant. Elle refta plongée dans l'oubli , & comme avilie dans les atteliers brûlants de
ceux qui ferroient les chevaux, jufqu'au quinzième fiècle. On fentit dans le feizième que l'hippiatrique avoit befoin d'être éclairée ; on fît imprimer les quatre livres de Végèce , en iji8 , lefquels parurent en françois en 1563. François I chargea J. Ruel , médecin , de traduire du grec en latin la collection faite par les ordres de Constantin, de laquelle nous avons parlé. Cette verfion parut en 1J30. Ces fragments d'auteurs vétérinaires furent mis en françois par Jean Massé , auffi médecin, en 1J63. Rien ne démontre que ces fecours aient été d'une grande utilité j il falloir des efprits préparés pour recevoir les inftrudions que renfermoient ces livres , il n'y en avoit point parmi cette portion d'ouvriers qui forgeoient même groffièrement les fers des chevaux. L'émulation cependant fe répandit en Efpagne, en France , en Italie , en Allemagne , &Cc..... Plufîeurs hommes de mérite , fans
doute, crurent devoir écrire fur cet objet 5 mais leurs ouvrages ne furent répandus
que parmi les amateurs 3 & s'ils le furent parmi les maréchaux d'alors , ils man- quaient de l'intelligence néceffaire pour en profiter , ou d'émulation pour aller au-delà. L'hippiatrique eft demeurée dans l'enfance durant le feizième & le dix-feptième fiècle, malgré les nombreux écrits (a) dont on a voulu l'enrichir : elle eft même reftée dans |
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(a) On pourroic peut-être compter mule volumes en différentes langues , qui traitent de l'hippiatri-
que , & dont les uns ont été compofés par des maréchaux ; mais la doctrine, qu'on y trouve en général, s'éloigne trop des vrais principes de la médecine pour faire autorité. Je me garderai bien de les pafTer ici en revue , d'en donner l'analyfe , & d'en porter mon jugement. J'avoue de bonne-foi que je ne les ai pas tous lus , & que j'ai regretté le temps employé à en lire plufieurs. Ceux qui aiment la biblio- graphie & la critique, pourront confulter un ouvrage imprimé l'année dernière , en trois volumes //z-8°, ■* la fin duquel on a ajouté des notices fur un bon nombre de traités de vétérinaire. |
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P R É F A C E.
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IV
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ravilifTement. Ce qu'a voit dit Vvcïrv *^J ' ~
tention à cette proportion du célèbre INGiUssus : £md W^J J££?.
mahter una ead^ue cum „ob,l,or, hominis meiiana fit materu dmtaxM no£' difenns „ &c. Venet. ir68. Les nreuvec >;1 a • "oouitate fi j P ' 1U l! Produic '■ne paroilTent pas avoir
engage beaucoup de eens inftruirs à t',«i' v i . " •tvolr
/. ,, ,.f , ë U1K a saPPl»qu« a cette branche réelle de la mé
decne. Il a fallu du temps pour s accouder à croire qu'un médecin de chevTux
pouvoir monter leftime & la confidération du public. Le fiècle de la philo^ue
a fait fecouer ce préjuge avec tant d'autres ; il a vu naître , fe former T
un de ces hommes précieux qui ne paroiflent que de loin en loin f„/Ia ZT
ma, toujours pour lavantage de l'humanité , M. B£RTIN , mi„iftre & fecr^
<W II me permettra . fans doute , de lui préfenter des hommages p„W ^
reipectueux 5 j ofe efpérer qui ne le<c iW«v. • r B ^UD11CS «*•
que l'art y auiit quelque par, ^ *** ' " " ^ ** » ~ *«<*
in/^oSe^i' [honnrde ce miniftre'que • d«**« *« é **
lu. eut confie le foin des haras du royaume , il eft le premier qui ait fenti com-
bien les hommes etoient néceffaires pour la confection de ces établifTemens II faut avou« ^e dans cette partie il ne fuffifoit pas de relTerrer les liens d'une police rop relâchée, d a fa lu créer des hommes , fc ce qui eft prefque au - déni d 1 efpnt humam , à a fallu former une efpèce d'intelligence , & la placer d / fujets qui ne donno.ent aucune prife à cet égard. I e„ Ift vemt' b uf ;U perfuade que lanatotme étoit néceftaire pour travailler avec sûreté fur le cheval & pour découvrir les fecrets de fa nature ; il a déraciné le préjugé le oins ' & on peut dire que c'eft lui qui a donné 1, nr - . K , P "* °Pmlacre>
«enir. C=„ „„tk „„â,„! 7'"" F ^ """ '' '" '""" 1"'" «*
»« ~*s.« pi- i»Poran„ri,rrit ftre po" '7con,i" " "°
jufqu'alors que des fiJa, j/ . IX deS cheVaUX ' ne leur avolt Pr0Cl>ré
de'chercher les alf fl " ^ & à ""*»* de «*' *« ^arrauer
par la manière plu t m^."Tf " '* ^ C°nf0nMt,°n «*» ^ **
F moins agleable dont ils étoient aflFeélés. Ce miniftre a fenti la maxime que fai , ■
trum docebn , fi mUm ,-, Y? " an— ; ^ — /*^« %»■
concours, afin de rendre le public L ," "^ 7 P°&&aa ' * * kMi deS
il s'eft efforcé de former deS hommeT & r ^ ^«*» Fé-Hd-iai Enfin, ne fera parti d'auffi l01n que CZ^ ^ * & **" ' ^
i en paieille matière.
La
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PREFACE. v
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La vétérinaire va donc reprendre une confiftance qu'on ne lui connoiffoit
prefque plus > elle va donc mériter une confîdération dont elle étoit privée 5 SC ceux qui la profeffent avec diftin&ion 3 jouiront de l'eftime & de la confiance du public. Mon père avoit fenti de bonne heure que pour obtenir l'un & l'autre , il falloic
s'en rendre digne par fon zèle, par {es recherches , par fes expériences, par des découvertes , &C par des fuccès multipliés. Il fe livra donc tout entier à l'hippia- trique , & travailla long-temps par la feule force de fon génie 3 à remplir quelques endroits du vuide immenfe qu'il appercevoit dans fon art. Il devoit lui-même le jour à un homme habile ÔC expérimenté dans la vétérinaire qu'il avoit exercée avec la fatisfaétion du Roi &C de fon premier écuyer , ce qui lui mérita l'attention de la cour ÔC une penfion } recompenfe non-équivoque de fon zèle , d« fon affiduiti ôc de fes fuccès. Mon aïeul eft mort en 17/3. Inftruit à l'école d'un tel hippiatre , mon père marcha fur fes traces , &C ne
tarda point à fe diftinguer , ÔC dans la maréchallerie &c dans l'hippiatrique 5 il reconnut bientôt le défaut des méthodes , Ô£ forma le deffein de les proferire en en propofant de nouvelles , appuyées fur une théorie {impie ; mais vraie ôc reconnue bonne par des eifais réitérés. Ce fut après dix années de travail , de recherches & d'expériences fur la morve , qu'il parvint à reconnoître le véritable fiège de ce mal. Pour donner à cette découverte importante toute l'authenticité qu'elle devoit avoir , il préfenta , en 1749 , à l'académie des feiences , un mémoire dans lequel il démontre trois propofitions. i°. Que les idées erronnées & bizarres, qu'on a eues jufqu'ici de la caufe & du
fîège de la morve, ont été la fburce de différents traitements qui n'ont jamais guéri un feul cheval morveux. 20. Que le véritable & feul fîège de cette maladie eft la membrane pituitaire qui
tapiffe le dedans du nez. 3°. Que la meilleure manière de la guérir eft l'injection faite au moyen du
trépan. M. Bouvart & M. Hérissant , nommés par l'académie pour examiner ce mé-
moire , atteflèrent que les obfervations faites par mon père , tant pour détruire l'ancien préjugé, que pour trouver le vrai fîège de la morve , font très conformes à la vérité , &C qu'ils ont vu par eux-mêmes dans l'ouverture de plufieurs chevaux morveux la juftification de tous les faits avancés. |
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P R É F A C E.
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Ce mémoire fut imprimé cette même année in-%°*
Qui auroit pu croire qu'une erreur fi bien démontrée osât encore paroître ? Pas.
de maréchaux fe rendirent néanmoins à l'évidence ; mon père eut , à la vérité , la fatisfa&ion de voir les perfonnes raifonnables fe ranger à fon avis 5 il eut encore celle d'apprendre qu'on y avoit applaudi en Angleterre ; &: que M. Bracken , médecin anglois 9 avoit traduit fôn mémoire. Ce fut en 17j 1 que mon père remit à l'académie un fécond mémoire qui con-
Tenoit une fuite d'expériences êc d'obfervations fur la morve 5 il y étend & per- fectionne fa découverte j il y diftingue fept fortes d'écoulements qui peuvent fè faire par les narines du cheval 5 rapporte les fîgnes &C les caufes de chaque efpèce, ê£ fait voir que c'eft à tort qu'on les a confondus fous une même dénomination i il prouve que la morve, proprement dite, porte un caractère qui la diftingue effen- tiellement des autres maladies auxquelles on donne le même nom. M. MORAND 8c" M. Bouvart en rendirent à l'académie un compte favorable. Mais avant celui - ci mon père en avoit compofé deux autres qu'il fournit éga-
lement aux lumières de l'académie 5 le premier au mois de janvier 17/0, contenant des obfèrvations fur les accidents qui arrivent fouvent aux pieds des chevaux, Ôc qui les font boiter fubitement , fans qu'on puifTe diftinguer d'où vient le mal. Il fut approuvé par l'académie &: jugé digne d'être imprimé dans le recueil des mémoires communiqués par les étrangers. Dans le fécond , il propofoit un remède très prompt , très sûr &C immanquable
pour arrêter , fans ligature , le fang des greffes artères coupées. Ce moyen étoit le lycoperdon. L'effai en fut fait devant MM. BERNARD DE JUSSIEU & B0UVARTj qui en ont donné un rapport honorable a l'académie, le zj Décembre 17/0. Ces trois derniers mémoires furent imprimés en 17/4-
En iyj6 , il fit paroître fa nouvelle pratique de ferrer les chevaux de felle 8c
Ae caroffe , laquelle fut réimprimée en 1758. Ces différents écrits ne furent pas feulement bien reçus en Angleterre, ils le furent
encore en Efpagne , où ils ont été traduits fous ce titre : JSlueva prattica de herrar las cab allas de montar 3 y de coche , a fin de wecaverlos de muchas defigracias y hacerlos Jîrmes en todo tiemfo fibre el empedrado , attnque fia de lofas, &c.. • Por |
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PRÉFACE. vij
2>. Pedro Pablo Pomar. Madrid, M. D C C. L X. *'»-8°. Cette traduction eft
dédiée au roi d'Efpagne , Charles III- Le nom de mon perc eft affez répandu j 8c les fervices, qu'il a rendus à l'hippia-
trique 3 lui ont affuré une réputation qui lui a furvécu. Il termina fa carrière , le 14 janvier 1765- , véritablement regretté de ceux qui l'ont connu. Comme il avoit remarqué de bonne heure combien il manquoit de chofes à
l'hippiatrique & qu'il reftoit beaucoup à faire , il défira que l'aîné de fes enfants embrafsât cette profefïlon 5 mais pour le rendre plus capable de répondre à fes vœux , il voulut qu'il commençât par apprendre la langue latine , &: qu'il fuivît le cours ordinaire des études 5 ce que je fis au collège d'Harcourt, où j'achevai mes humanités. Si j'entre aujourd'hui dans ce détail , en parlant de moi, la vanité n'y a aucune part. La reconnoiffance, que je dois à mon père pour les foins &C les dépenfes de mon inftru&ion, l'exige d'un côté j j'y fuis forcé de l'autre, pour dé- truire dans l'eipric de quelques perfonnes des impreffions défavorables qu'on a voulu répandre fur mon compte. Je ne me préfère à qui que ce foit j mais je me pré- férerai toujours à ceux qui veulent s'élever au-deffus des autres , en fe faifant élever fur les mains de la jaloufie. Quelque temps avant que mes études fuffent finies , mon père me prit en particulier , &: après m'avoir propofé différents états, &C montré l'honneur que je pouvois obtenir en exerçant le fien , j'embraffai fans hé- fiter celui de mes aïeux. J'avois alors treize ans. Pour me rendre habile dans toutes les parties de l'hippiatrique 8c de la maréchallerie , il me fit parler par tous les grades , ÔC me mit d'abord à la forge où je procédai , comme je le marque à l'article de la ferrure. Quoiqu'il eût chez lui garçons & domeftiques , il voulut que je couchaffe dans une écurie , afin que j'appriffe à connoître parfaitement les chevaux, en les fuivant la nuit &: le jour ; il voulut encore que j'étrillaffe ceux qui lui appartenoient, Se même tous les éclopés qui étoient dans fa maifon. Il étoit même défendu à qui que ce fût de m'aider , bien que j'euffe fouvent fept à huit chevaux à foigner tous les matins. Je vaquai à cet emploi, qui paroît vil &: abjecl:, pendant plus d'un an , & je devins bon palfrenier. De l'écurie , je paffai enfuite à la forge comme apprentif, où , durant deux ans, je m'appliquai à manier le fer, & à le dreiTer fous le marteau pour lui donner différentes formes. J'appris dans le même temps l'anatomie humaine fous M. Royer , prévôt du célèbre M. Ferrein. Mon père voulut aufli que je fçufTe monter un cheval 3 je fus donc inftruit dans çep art par M, Dugard. A ces connohfances , il jugea-à propos que j'en joigniffe d'autres , telles que
l'exercice des armes , le delfein , l'étude de la langue angloife , la géographie, |
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PRÉFACE,
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la ffiuique inftrumentale &: Fhiftoire naturelle. Quand mon père crut appercevoir
que j'avois aflfez d'inftru&ions préliminaires fur les caufes & les fîgnes des maladies des chevaux & pour le traitement des plaies , je l'accompagnai par - tout, & bien- tôt -je 'fis moi-même , fous fes yeux , toutes fortes de panfements &C d'opérations. Mais je ne me bornai point-là "5 je fuivis les différents cours de M. Ferrein , ÔC m'occupai férieufement de Fanatomie comparée. Ainfi je fréquentai les voiries , où les icarriffeurs furent mes premiers démonftrateurs pour celle du cheval. Déjà verfé dans l'anatomie humaine , je tirai peu de fecours de leurs leçons 5 mais je profitai fur les cadavres qu'ils laiffoient fur les lieux , en difféquant tantôt une partie , tantôt une autre ; en examinant l'effet des maladies qui avoient caufé la mort des animaux. Ceft-là que je me fuis inftruit fur-tout des maladies des os Se de celles du fabot 5 c'eft-là que j'ai pu amaffer un nombre de pièces curieufes, qui démontrent d'une manière précife la nature Se le fiège de différentes affections, &: les délabrements qu'elles avoient occafionnés. Ceft par Finfpe&ion de ces pièces, que j'ai découvert un nombre d'erreurs qui défiguroient fhippiatrïque. Toujours occupé de Fanatomie humaine , je me vis alors en état de préparer , pour les leçons de M. Ferrein , les fujets deftinés à fes démonftrations particulières 5 fonc- tion que j'ai remplie pendant cinq ans. Je fus également en état de répéter aux étudiants en chirurgie , pour M. Royer , Fanatomie 3 ÔC de leur montrer la manière de faire les bandages &; d'appliquer les appareils. le n'ai rien négligé ni épargné pour acquérir toutes les connoiffances capables de
me mettre à portée d'exercer h profeffion que j'avois ^mbraffée, ÔC pour mériter en hippiatrique la confiance du public J'avois environ dix-huit ans, lorfque je fus chargé de démontrer Fanatomie du
cheval aux chevaux-légers ; je me rendois pour cet effet tous les dimanches de fêtes à Verfailks. Je faifois en même temps cette démonftration 0 chez mon père, à des maréchaux. Vers la fin de 17/8 , je reçus ordre du minïftre de me rendre à l'armée , pour
y vifîter les régiments de cavalerie , dont les chevaux étoiertt attaqués de la morve. Appelle à Douai au commencement de la campagne , par M. de Puiberneau, ca- pitaine de royal cavalerie , je fis tuer ks chevaux de fa compagnie chez lefquels la morve étoit invétérée. Depuis long-temps on étoit dans Fufage de brûler les felles, les "brides, &c, qui avoient fervi aux chevaux morveux 5 parce que Fon croyoit que la morve Ce tranfmettoit par cette voie à ceux qui étoient fains. Je démontrai Fabus de. cette coutume, &-je diminuai beaucoup de dépenfe. Je vifitai les chevaux qui fe trouyoient dans ce même quartier. M. k marquis de Seran , alors colonel de royal
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PREFACE. ix
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royal cavalerie , m'engagea à faire la campagne attaché à fon régiment 5 je me
rendis à fes defirs. Durant cette campagne je fis tuer quelques chevaux du régiment de Séfel , qui étoit de la divhion de M. d'Armentieres , lieutenant - général &c au- jourd'hui maréchal de France ; ils furent ouverts en fa préfence &C en préfence de M. de Voyer d'Argenson , aufli lieutenant - général , lefquels étoient accompagnés de plufieurs officiers. Je leur montrai diftinctement le fîègc du mal, &; le ravage qu'il avoir occafionné. Ces meilleurs me témoignèrent combien ils étoient contents delà démonftration que j'avois faite devant eux. Sur la fin de cette campagne, M. d'Armentieres me donna la divifion des éclopés,
8t m'envoya à Wefel, où M. de Castellane , gouverneur de cette ville , m'affigna pour département Calcar ; j'y demeurai environ deux mois &C demi, ayant fous ma conduite plus de trente maréchaux. En iyj9 , je fus mandé aux carabiniers pour le traitement des chevaux du corps j
je fis cette campagne avec eux. Je fis en la même qualité celle de 1760 , à la légion royale.
Depuis ce temps, j'ai pris des inferiptions en médecine à Paris., Ô£ j'ai travaillé à
me perfectionner dans la connoiffanec exacte du cheval. J'ouvris , en 1767 , un -cours gratuit dans un amphithéâtre Conftruit à mes frais >
Malgré les traits lancés contre moi par quelques auteurs périodiques au fujet de ce cours, objet qui n'étoit guère de leur compétence , je continuai mes leçons , lef- quelles furent néanmoins fui vies par un bon nombre de perfonnes. Je demontrois l'anatomie pendant l'hiver ; S»C j'enfeignois la pathologie , ou l'hiitoire des maladies pendant l'été. Ces leçons, faites dans la feule vue d'inftruire ceux qui, fe deftinant à l'hippiatrique , manquoient des facultés néceffaires pour fc procurer les éléments de l'art, n'auroient pas été interrompues, en 1770 , fî je n'avois eu à cœur de mettre fin à l'ouvrage que je donne aujourdhui , &; qui étoit annoncé depuis plufieurs années. Obligé de préparer moi-même le fujet de mes démonitrations , jn'aurois pu trouver aifez de temps pour les écrire : plufieurs perfonnes le défiroient & me prefloient fortement de tenir l'engagement que j'avois contracté avec le public , en l'annonçant dans mon guide du maréchal, qui parut en 1766, /«-40. Un auteur, qui fe loue , eft fans doute méprifable a caufe de fon orgueil : mais
il peut fans vanité jouir de la fatisfiction bien pure de fçavoir qu'on n'a point dé- daigné fon ouvrage, il peut fe rappcller avec plaifir l'accueil qu'on lui a fait ; il peut C
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PRÉFACE.
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en témoigner fa reconnoiffance au public : mais ne peut - il pas aufïi dire, celui
que l'on s'efl: acharné à décrier , que l'on a cherché à déprimer, a vu cependant fon livre accueilli , au point que depuis deux ans il n'en refte aucun exemplaire $ -qu'il y en a eu deux contrefa&ions in-%° , Tune à Avignon , &; l'autre à Rouen: que les Anglois Font traduit en leur langue, Se que les Allemands lui ont fait le meme honneur. J'avoue que cet applaudiffement de la nation , 6£ cette efpèce d'adoption de la
part des étrangers , ont animé mon zèle : ce qui auroit pu me décourager , m'a fervi d'aiguillon , & m'a fait ramafïèr tout ce que j'avois de forces , afin de réuffir dans une cntreprife pour l'exécution de laquelle je n'ai rien épargne 3 je déclare même ici , fans crainte d'être démenti, que toutes les deferiptions anatomiques ont été faites le fcalpel à la main 5 & fi en plufieurs occafîons elles font différentes de celles qui ont été décrites par les auteurs qui m'ont précédé , c'eft que les difïè&ions fouvent réitérées m'ont empêché de tomber dans les mêmes erreurs. Cette hippo- tomie , comme on voit , n'a pas été puifée dans les livres des autres, c'eft. le fruit de vingt années pafîées à diiTéquer avec l'attention la plus fcrupuleufe un nombre confidérable de chevaux , &: à faire des démonftrations tant publiques que particu- lières. Mais il ne fumToit pas d'employer toute la fagacité du fcalpel pour démêler les
refforts de l'animal ; il ne fufïifoit pas de les décrire avec la plus fevère exactitudes plufieurs Favoient déjà tenté. Un projet plus hardi, Se dont le fuccès avoit paru impofïible , eft venu me folliciter au milieu de mes travaux. Convaincu que les difeours &C les figures fe prêtent un fecours mutuel, j'ai ofé former l'entreprifè d'expofèr aux yeux de mes lecteurs des morceaux anatomiques d'un détail immenfê. Les planches de névrologie & d'angéioîogie en font une preuve ; le nombre des
obftacles qui fe font préfentés , n'a pas été capable de m'arréter 5 les frais immenfes des defïms de des gravures , qui femblent furpaffer les forces d'un particulier , le choix difficile &: incertain des graveurs /les dépenfes exceffives en tout genre , le tra- vail multiplié à l'infini, les peines de toute efpèce , rien n'a pu me retenir. L'envie d'être utile , &c la gloire dont j'ofois me flatter , fi je réuffiffois , l'ont emporté fur toute autre confidération. Quoique je n'aie pas cherché à multiplier les gravures, le nombre en eft confi-
dérable , il m'a été impoffible de me modérer fur cet article 5 je ne crains point cependant qu'on m'aceufe d'un luxe exceiTif dans une occafion où j'étois le premier intéreffé à être économe 5 mais l'utilité m'ayant paru le demander , je n'ai écouté qu'elle , ôC négligé pour elle mon intérêt particulier. |
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PREFACE.
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Outre l'anatomie du cheval , morceau abfolument neuf , j*ai eu foin de revoir
tout ce qu'on trouve dans le traité imprimé en 1766. J'en ai changé l'ordre , rectifié les négligences qui s'y rencontroient , corrigé beaucoup d'articles , ajouté ce que ma pratique m'a fait appercevoir d'intéreifant , ou ce qui manquoit d'effen- tiel. J'y ai joint plufîeurs obfervations importantes 5 on y verra même plufieurs maladies dont je n'avois nullement parlé : en un mot , j'ai tâché que cet ouvrage contînt ce que les amateurs des chevaux &: les vétérinaires ont le plus befbin de fçavoir. Je m'eftimerai heureux &C très récompenfé de mes veilles , de mes foins , de
mes travaux , fî les perfonnes éclairées , dont j'ambitionne les fufFrages, y donnent leur approbation. Le zèle que j'ai apporté pour l'exécuter , l'acceuil favorable qu'on a fait au guide du maréchal, tant en France que dans les pays étrangers , le defir emprefle avec lequel j'ai eu la fatisfa&ion de le voir attendu 5 tout favorite mon elpoir èc a foutenu mon courage dans une entreprife à laquelle cent autres auroient renoncé par les obftacles de toute efpèce qui font venus fc préfenter , & contre les- quels je me fuis roidi. |
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APPROBATION,
J'ai lu,,par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un imprimé qui a pour titre : Cours d'H'tvpiatrîque.
Ce livre m'a paru contenir des principes propres à mériter l'attention des amateurs de l'art vétérinaire & être le fruit de l'étude d'une partie dont les connoiflances ne peuvent être que très utiles au public. A Paris, -ce 3 Février 1772. Signé, LEBAS, Cenfeur Royal.
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COURS
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PI, n
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COURS DHIPPIATRIQUE.
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PREMIERE PARTIE.
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HIPPOTOMIE
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ANATOMIE DU CHEVAL.
N entend par hippotomie l'art de difTéquer le cheval. C'efl; par l'hippotomie
qu'on parvient à fe rendre habile dans la connoifTance des parties qui le com- pofent ; c'eft par elle qu'on s'inftruit de leur ftru&ure , de leur rapport, de leur jeu, de leurs différences : c'efl: elle qui met à portée de raifonner fur leurs |
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dans
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ufages ; qui apprend à diftinguer les dérangemens qui peuvent furveni
iéfordre, qui fe prefente fous mille formes différentes 7 étant bien o |
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l'individu. Le d
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nnu t
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mène au choix des moyens à employer pour le faire cefTer. C'efl: l'objet principal de l'hip.
piatrique art dans lequel on ne fçauroit faire de progrès fans être verfc dans l'anatonùe du cheval de même qu'on ne peut être habile médecin fans feavoir l'anatomic humaine. A
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a HIPPOTOMIE.
Les parties , qui conftituent tout animal , font défignées fous le nom de fluides & de
folides.
Les folides ont plus ou moins de confiftance ; ce qui les a fait diftinguer en parties dures
*ôc en parties molles.
Sous le nom de parties dures, font compris les os, & les cartilages moins durs cependant
que les os.
On entend par parties molles , les mufcles , les tendons, les membranes, les ligamens, les
productions membraneufes & ligamenteufes, les nerfs & leurs gaines, les artères & les veines, les glandes ôc leurs enveloppes, les vifcères Ôc tout ce qui en dépend. Tontes ces parties , défignées fous le nom commun de folides , ne font que le réfultât
de fibres ÔC de paquets fibreux, formés de fibrilles ramafTées, unies, entrelacées. Les pliyficiens ont appelle fluides , toutes les liqueurs qui fe trouvent dans le corps de
ranimai. On fçait qu'elles font en grand nombre Ôc qu'elles portent des noms difFérens ; telles font le fang, la lymphe, le chyle, la bile, le fuc gaftrique, la falive, la femence &c.... La connoifïànce de toutes ces parties eft la bafe de l'hippiatrique. En vain on fe donneroit
pour médecin vétérinaire, fi l'on n'en a fait une étude longue, fuivie, profonde, réfléchie, méthodique. Elle eft d'autant plus nécefîaire que l'animal ne peut indiquer lui-même le dérangement arrivé dans fon individu. Le véritable hippotomifte le faifit, le juge, le voit ôc y porte le remède convenable. Quiconque ne connoît point l'intérieur du cheval, ni les différentes parties qui entrent dans fa compofîtion, eft donc incapable de le traiter dans fes maladies ; il ne mérite aucune confiance, c'eft un empirique groffier, un vil impofteur dont l'ignorance & l'effronterie ne font dignes que de mépris. Puis donc que l'anatomie du cheval, ou l'hippotomie eft la bafe de la feience vétéri-
naire , celui qui fe deftine à l'exercer doit s'y rendre habile. C'eft pour en faciliter l'étude que nous avons compofé ce traité. Il fera divifé fous les titres ordinaires ÔC connus de tous les anatomiftes. Nous ne devons rien changer à une méthode qui a fes avantages : ainfî nous parlerons, dans autant d'articles féparés, des os (V), des cartilages f3), des ligamens (c), des mufcles (V), des vaifTeaux (e) , des nerfs (f) , des vifcères (g) , des glandes (h). Mais avant que d'entrer en matière, nous allons dire un mot de la fibre. Les parties du corps de l'animal les plus fimples font folides ou fluides, comme on l'a déjà dit. La compofition des folides , ou pluftot les principes qui les forment, font d'une ténuité fi grande qu'ils ne peuvent être appercus même avec le meilleur microfcope ; il ne nous fait découvrir qu'une fuite de particules unies en longueur qu'en nomme fibrille. C'eft de la réunion de ces fibrilles linéaires qu'eft formée la fibre , laquelle fe diftingue aiïèz aifcment dans les os , dans les tendons , dans les lio-amens , dans les mufcles qui ne font eux-mêmes autre chofe qu'un amas de fibres plus ou moins dures. Elles font longitudinales, cylindriques , tranfparentes , folides , capables de réfiftance Ôc d'éîafticité. Les principes infiniment déliés , qui les constituent, font liés entr'eux par un gluten formé d'huile & d'eau. Ce compofé fe réduit en terre par l'analyfe. On obferve , dans tout corps animal, une autre efpèce de fibre , qui a plus de largeur
ÔC moins de longueur. Elles fe répandent en tous fens ; elles font d'une texture plus lâche , |
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( a ) Ostéologie , c'eft-à-dire , Difcours fur les os.
( b ) Chondrologie , c. à d. Difcours fur Jes cartilages.
( c ) Syndesmoiogir , c. à d. Difcours fur les ligamens.
( d ) Mïologie , c. à d. Difcours fur les mufcles.
( e ) Angeïologië , c. à d. Difcours fur les vaiffeaux.
If) Neurologie , c. à d. Difcours fur les nerfs.
( g ) Splanchnoiogie , c. à. d. Difcours fur les vifcères.
( b ) ApÉNOiOGiÉ , c. à d. Difcours fur les glandes.
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OSTÉOLOGIE. 3
& communiquent enfemble. De leur union réfulte ce qu'on appelle le tiffu cellulaire , ou
corps graiffeux. La communication de ces fibres les unes avec les autres efl démontrée par l'effet que produit le foufflet des bouchers, lequel chaffe l'air dans toute l'habitude du corps de l'animal , &: le rend comme un balon : elle eft encore prouvée par la métaflafe ou le tranfport d'une matière fluide , qui fe fait d'un endroit malade fur une partie faine , comme on l'expliquera dans la pathologie. Le tiffu cellulaire fe répand , fe prolonge , s'infinue dans tous les organes & dans les
parties qui les compofent ; il donne même une enveloppe à chacune des fibres élémentaires , après en avoir fourni aux paquets qu'elles forment. C'eft donc dans les productions ou prolongemens de ce tiffu que font enfermés, comme
dans une gaine , les mufcles , les membranes , les vaiffeaux ckc..... En un mot il n'eft pas
un feul endroit de l'animal dans lequel il ne trouve le moyen de pénétrer.
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H I P P O T O M I £>
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SECTION PREMIÈRE.
DE L'OSTÊOLOGIE.
L^Oftéologie eft la partie de l'anatomie qui traite des os. Relativement au cheval nous
la nommons hippoftéologie, c'eft-à-dire, difcours fur les os du cheval. Elle peut fe divifer en oftéologie f èche , & en oftéologie fraîche. La première a pour objet les os dénués de la peau & des chairs ; la féconde, les os frais
dont on a confervé les ligamens , & fur lefquels on diftingue les cartilages ; k partie qui traite des cartilages eft défignée fous le nom de chondrologie, ce fera le fujet de la deuxième fe&ion ; celle qui traite des ligamens eft nommée fyndefmologie , elle fera l'objet de la troi- (ième fection. L'afTemblage & l'arrangement des os frais ou fecs produifent le fquéléte , qui peut être
naturel ou artificiel. On entend par fquéléte naturel, celui où les os tiennent encore par les ligamens frais ou deftechés dont la nature s'eft fervie pour en faire la liaifon ; l'artificiel eft l'union des os au moyen de fil d'archal, de laiton, &c.....il eft toujours formé d'os fecs &
dépouillés de leurs ligamens.
Les fquélétes diffèrent entr'eux en raifon de leur volume , de l'âge & du fexe de Panimal ;
il y en a d'embryons de divers termes , de poulains , de chevaux, de jumens , plus ou moins âgés ; il y en a de complets auxquels il ne manque pas la plus petite partie , & d'in- complets qui fe trouvent dans les voiries &t les campagnes. DIVISION DU SQUÉLÊTE.
Le fquéléte artificiel fe divife en tête, en tronc, & en extrémités, (a)
I.° La tête fe divife en mâchoire fupérieure & en mâchoire inférieure. A proprement parler , on ne devroit entendre par mâchoire fupérieure , que les feules pièces dans lefquelles font enchaftees les dents d'en haut, & par mâchoire inférieure, que celle où l'on voit les dents d'en bas ; mais en anatomie, plus que dans toute autre fcience, on eft quelquefois obligé de prendre le tout pour la partie, afin de moins multiplier les termes, ce a être plus clair. On concevra donc que la rnâchoire fupérieure fera généralement défi- gnée par le groupe d'os qui fe préfente d'abord à la tête du cheval. Il comprend le crâne & la face. Le crâne eft une boëte offeufe qui renferme le cerveau & le cervelet, fubftance connue
vulgairement fous le nom de cervelle. Cette boëte eft compofée de douze os ; fçavoir, deux frontaux, deux pariétaux , un occipital, un fphénoïde, deux ethmoïdes , deux parties écail- leufes , & autant de pierreufes appartenantes aux deux os des tempes. La face eft compofée de dix-fept os, qui font les deux du nez, les deux du grand angle,
les deux de la pommette, les deux maxillaires fupérieurs , les deux inférieurs, les deux du palais , les deux ptérygoïdiens , le vomer, ck les cornets inférieurs des narines. Il eft facile de féparer la mâchoire inférieure en deux pièces dans les jeunes poulains ;
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Cette divifion eft fimple , naturelle , & par conféquent aifée à faifir : elle nous paroîc préférable à l'ancienne qui pré-
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ientoit un avant-...
dans ks Elémeus de l'art vétérinain
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un amère-main, & que nous n'avons pu, fans éconuemenc, voir adopter par M. Bourgelat,
. L b |
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mais
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OSTÉOLOGIE.
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mais il n'eft pas pofïible d'y réuffir, lorfque les chevaux ont atteint un certain âge , parce
qu'elle eft alors formée d'une feule pièce. Chaque mâchoire de cheval eft garnie de vingt dents. Les jitmens en ont trente-fix
tant à la fupérieure qu'à l'inférieure. On nomme brehaignes les jumens dans la bouche defquelles on trouve de petites dents appellécs crochets. On trouve encore, entre les mâchoires , vers la racine de la langue, un os appelle hyoïde
qui ne manque jamais d'être compofé de cinq pièces. II • Le tronc fe divife en deux parties , l'épine, le thorax & le baffin.
L'épine eft un afTemblage de plufieurs pièces appellées vertèbres. Elles fe diftinguent en
vraies & en faufTes. On en compte trente & une de vraies; & pour l'ordinaire dix-huit ou dix-neuf de faufTes , en y comprenant l'os facrum. Parmi les vraies , il y en a fcpt qui appartiennent au col, elles fe nomment cervicales ;
il y en a dix-huit pour le dos , elles font connues fous le nom de dorfales ; fix defignees fous celui de lombaires , & enfin l'os facrum^ . Les trois ou quatre premières des faufTes vertèbres, qui fuivent l'os facrum , ont afTez de
refTemblance avec les vraies. Ces faufTes vertèbres font elles-mêmes fuivics de treize ou qua- torze autres moins régulières encore que les précédentes ; ce font elles qui forment la queue du cheval. , . r
Le thorax comprend le fternum , & les côtes lefquellcs font au nombre de trente-flx ,
dix-huit de chaque côté. Ainfi que les vertèbres , elles fe divifent en vraies & en faufTes. Ce
qui diftineue les vraies , c'eft que leurs cartilages vont fe rendre immédiatement au fternum; les cartilages, dans les faufTes, ne fe portent au fternum que par le moyen du cartilage de la dernière vraie côte avec lequel il s'allie. ; Le fternum eft formé d'une feule pièce dans les ehevaux faits, & de cinq ou de fix dans les
jeunes ; mais ees port.ons ofTeufes fe trouvent intimement eollees par un cartilage , ou bande cartilaeineufe intermédiaire. „
Le bafïin eft compofé de fix os, trois de chaque côté\ On les apppelle iléon , ifchion &
pubis; ils font encore connus fous le nom d'os innommés.
III • Les extrémités font antérieures & poftérieures. Les extrémités antérieures ou les jambes de devant comprennent neuf parties ; fçavo.r l'épaule , le bras, l'avant-bras, le genou, le canon , le boulet, le paturon , la couronne &
k L'Ïule n'a pour pièce fondamentale qu'un feul os nommé omoplate ou paleron. ^
Le bras n'a pareillement qu'une pièce appellée l'humérus. Il s'en trouve deux à l'avant-bras qui font le radius & le cubitus. Te «non eft compofé de fept os , rangés par ordre & fur deux lignes : quatre dans la r\rc An rincr ' fc rrnk dans la féconde.
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* les trois ut i<t iw-w«»- ~~*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^b ri' ^^^^^
, ' rpnr;u1Ê hors de rang, on pouroit à la rigueur ne le coniiderer que cunéiforme ; quant a fe «en eh g P S ^ ^ ^ ^ ^
comme Enfin, partie du p mier r g P ^ ^ ^ ^
d'autre nom que celui de croenu au Y r
logT1C' - -c n< U premier retient le nom de canon, les deux autres portent
Le canon renferme trois os, ie p
""utffîî. remit* de deux os appelles féfamoides, parce qu'ils ont la forme d'une
graine de féfame. -g |
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-___________ H I P P ojp Q M I E. ~~
La paturon n'a qu'un feul os nommé paturoT '------------------------'
La couronne „'a aufïï qu'un feul os appelle eoronaire.
Le pied eft formé de deux os , dont le „r™: a , ,
du pied, & lefeeond fous eelui d'os de la no vT'. C°n"U k ^ "°m d'°S ^
Les extrémités poftérieures comprennent auffi h r "^1 °U ^ ^^
ce font la cuiffe, le graflet, la jambe, le jarTef ? t™".**" <"* ^ '" -*»"»* ronne & le pied. Ces parties raflembléès fe „„ ' T™ V " ' ,e Paturon ' la cou' le tout, fuivant l'ufage reçu. """'ment la jambe, en prenant ici la partie pour
Un feul os appelle le fémur forme la cuifTe
Le gralTet, ou la rotule , €ft compofé par IV* >
La ^be a deux os qui font le tL ^e plT " *"*
r-iufieurs picèes concourent à la formation / ■ , .
dit, celui de la poulie, le grand & le DJt ? T? '' f V°lr' Vpt du >"'" Piment
interarticulaire. ° PeW fcaPhoïde » &» difforme , & l'entroffeux ou On compte trois os dans le canon • celni „, • • ,
appelles ftyloïdes de même qu'aux extrémités an!' mient n°m * Can°" ' & deUX autres On trouve dans le boulet deux os féfamoïde 'T",
couronne, l'os coronaire; dans le nied l'«T ' î P""0" ' ' °S du Patllronî dans Ia de la navette , ou articulaire. P Proprement dit, & celui de la noix, ou
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0 S T E O L O G I E.
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NOTIONS PRÉLIMINAIRES.
GÉNÉRALITÉS SUR LES OS.
AVant que d'entrer dans un plus grand détail fur les os, & d'en donner de chacun en
particulier une defcription ample ck cxaclc, il eft néccllaire de parler de plufieurs choies qui les regardent tous, vus extérieurement , telles que leur volume , leur figure , leurs connexions, leurs cavités, leur couleur , occ..... |
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CONFORMATION EXTERNE DES OS.
DU VOLUME DES OS.
Es os font grands, moyens , ou petits.
On confidere comme de grands os, ceux dont l'étendue, toute dimenfion prife, excède celle des autres ; comme moyens , ceux qui tiennent le milieu entre les premiers ck les
derniers ; les plus petits forment la troifième clafïe. Les os de l'avant-bras , de la cuifTc, de la jambe , les côtes qui forment la partie moyenne
du thorax, peuvent être regardés comme grands. L'os du canon, celui du paturon, les dernières côtes & quelques os du crâne, font mis
au nombre des moyens. Les os du genou , du jarret , quelques-uns du crâne , & autres de même volume font
rangés parmi les petits. DE LA FIGURE DES OS.
La figure des os dépend de leur forme , de leurs dimenfions , de leur étendue , de leur
épaiffeur, de leur fymmétrie & de leurs irrégularités. Ccft pourquoi il y en a de ronds, de quarrés , de triangulaires , de cylindriques , de longs , d'épais , de minces , de plats , de réguliers & d'irréguliers , de pairs & d'impairs. On range dans la clafl'e des os longs ceux de Pavant-bras , de la jambe & des côtes.
L'omoplate eft du nombre des plats, minces ck triangulaires. L'os féfamoide eft placé parmi les réguliers ck impairs , ainfi que l'occipital, l'cthmoïdc, le vomer, la mâchoire inférieure, l'os hyoïde & les vertèbres , l'os facrum , les os de la queue ck le fternum , en un mot tous ceux qui féparent verticalement le cheval en deux parties égales. Les irréguliers & pairs font la partie pierreufe des temporaux , quelques-uns des os du jarret ck du genou. Les pairs font les frontaux , les pariétaux , les temporaux , les os du nez , ceux du grand angle ck de la pommette , les maxillaires , les os du palais , les ptérygoidiens , les côtes, les os des iles , ck ceux des extrémités tant antérieures que poftérieures. 11 y en a encore de propres & de communs. On donne le nom de propres à ceux qui
forment une feule partie ck lui font ellentiels ; tels font l'occipital & les pariétaux. Les communs font ceux qui concourent avec d autres à la formation d\\nc partie ; tels font les ( frontaux qui fervent avec d'autres a la charpente de la face, On remarque dans les os, principalement dans les longs, trois parties : i.° le corps,
les deux extrémités qui peuvent fe trouver en devant , en arrière , en haut ou en bas , & qui par rapport à ces poiitions font appellées antérieures , poftérieures , fupéneures ou |
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H I P P o T O M I E.
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«nf Heures, le corps comprend tout ce quï eft entre les deux extrémités- ". . W ,---------'■
peuvent erre en haut, eu bas , devant, eu arrière fur les côtés &- ' f ^
* Supérieures, d'antérieures, de latér les: 5 »Lo bordsa d' '"' *T!r'" "°mS
ou antérieurs ou poftérieurs, fupe'rieurs ou \J V ™™ V* ltS &CeS foM lorfoue ces bords font tranchans ^ ZSr* ' 7 ^ * ^ & ^'& :
«oufTes &c. .... s'ils fe terminent en pIÎ """! & ^ «^S1» ai8US» Les os plats & larges ont anffi-bien leurs diffinôions que les longs Leur milieu A h 1.
arbitrairement centre ou partie moyenne • le r,n.» h J 1 f Ppe"e obferve encore, i.ï deux faces un ' « P "^ de cireonfé""ce. On y
internes , fupéri'eurs ouCféri lrs' w" & "**?"* ' °\ ** ^ —S °«
S-i Panent ces mêmes d^SiTïï," " ? T ' °" **-* ? * ' *» -^ aux faces, aux extrémités, ai" aux ^^ dW™eSS'^-nt aux parties, point central du cheval ; le mots d W„ s ! ' ' V ' V T^ U P'US dU La même obfervation a lieu auifi bi " o, qm " f $ ^^
exemple la tête ; fi l'on faitb âfrS^ * F*™" qUe P°Ur le tout = Panons pour
.ra cPe„e qui ^££^^ " *" ***** **■ U ^ eft inutile vouloir expliquer les terme fi ," ' ^ r ^ *" '* pluS ^^ " font entendus de tousUx quff" ^%?**«* ' ****■ ' P°ft™ > *
£> £ S ÈMINENCES DES OS,
Parmi tous les os dont l'afTemblage forme la fin^le'r, il >
for fa furface ou à fes extrémités Z r , ' '' "v en a aucun S"i ne préfente, milles les ont appelle mmen es ' ilf e 7 ot" ? T T fe"fibl" ' '« -«o-
d'épiphyfes. ' IeUf °M encore donné !" noms d'apophyfes & L'apophyfe eft une éminence ou Drolono-PmP„f J 1,
continuité el,e ne f.auroit en être %£%%££ ' ^ ^ * ** ** * L epiphyfe eft une partie féoaree A' •
d'un corps intermédiaire, nommé carXT 'o™ ^ '" ^ "^ & C0Mi«Uè P» h ™Y™
poulains & des jeunes chevaux • dans ™ â<* 1 "" """T", ^^ d'*piphvfe 1u'aux os d« & ces trois parties n'en forment „ "qXn SnT '' ^ ^^diaire s'offifie, chevaux faits , ce n'eft autant „J •> ■ t, re"C°ntre deS epiphyfc dans les v-ébres du dos. On voit par l'on ' •' *?}?*"?> ^™ aPophyfes épinenfes des
amefurequele cheval avance en âT ^ 7 devie"nent inf^fiblement apophyfes, Les apophyfes tirent 1
ufage. Par rapport à le.ir fe^ jff ^.Jf" fltUati°n ' de leur %»^ , & ^e leur férieures, de latérales , &c. 'E Y^n * obllclues, de tranfverfes, de fupérieures , d'in^ elles représentent un mammelon • 'ft 1 -f^ \ leUr figUre ' °n leS af>pdle maftoïdes , quand
fi elles reffemblent à une épine -'odLT "d ' qU'elleS f°nt en forme de %let; epineufes, ou fi elles imitent la dureté d'une dent $ ^ dentiformes ' fi elles aPP™chent de la figure |
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couronne
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ie ; éminences , fi elles s'élev ' C°r°lî(iides ' ^rfqu^llcs paroiifent reffembler à une
apophyfes nafales, celles qui W Perfi"lellement Relativement à leur ufage, on |
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nomme
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près des articulations : on leur donner' ^^ ^ W ' articulaires' celles qui font fituées
à des mufcles dont l'adion opère la J ^'V' trochanters > lorfqu'elles fervent d'attache P rotation de certaines parties, telles que la cuiffe
T , A DES CArtTÉS DES OS.
Je n entends point parler ici des cavités fbrm >■■**'*"•
Parties molles deftinées à loger les vifcèrec u°* * u V™ le COncours ^ os » & ^es
ulcères, tdles que celles de k ^
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du
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OSTÉOLOGIE.
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du bas-ventre , ou d'autres réfervées à d'autres ufages , telles que le nez , la bouche , 6k les
oreilles, 6kc.....Mon but cil de décrire les cavités qui fervent aux articulations , avant que
de faire mention des autres efpèces de cavités.
Je diftingue les cavités des os en articulaires , & en non articulaires. J'appelle articulaires
les dépreflions profondes ou fuperficiclles qui fe trouvent au milieu OÙ aux extrémités de ces corps folides pour recevoir les tètes, les tubérofités , les protubérances, ou éminenecs d'autres pièces qui leur font homogènes, ck établir par ce moyen ce qu'on nomme articu- lation. J'appelle non articulaires des cavités qui fe rencontrent dans l'étendue des os pour loger des parties molles quelconques. Je distinguerai les cavités profondes d'avec les fuperficiclles , par rapport à l'cfpècc
d'articulation qui en réfultera ; en effet les cavités profondes rendent les articulations plus1 folides • elles le font beaucoup moins lorfque ces cavités font fuperficiclles. Les premières font défiVnées fous le nom de cotyloïdes , 6k les fécondes par celui de glénoïdcs , termes grecs adoptés par les anatomiftes. Comme les cavités peuvent encore tirer leurs différens noms de leurs ufages 6k de leurs"
figures on les appellera foffes , finus , linuohtés , trous , canaux , échancrurcs , fentes , rainures fcifTurcs, ck dentelures ; ck l'on joindra quelquefois aces mots ceux de maxillaire, de longitudinal , d'orbitairc , d'épineux , de fphénoïdal, ckc..... La forTe défigne la cavité d'un os dont l'entrée èft plus large que le fond : le finus, celle
dont le fond eft plus large que l'entrée : la finuofité eft une cavité oblongue en forme de gouttière pour donner paffage à des vaiffeaux , à des tendons, ckc. : le trou , la courte perforation d'un os de part en part: le canal,une cavité dont l'entrée eft dillantc de la fortie; il eft à propos de remarquer que les orifices du trou ck du canal ont une figure ronde : les échancrurcs font des cfpcces de taillades qui pénétrent plus ou moins profondément dans la fubftance des os, aux bords defquels elles fe rencontrent particulièrement : on donne le nom de fentes à de longues 6k étroites ouvertures qui féparcnr la fubftance d'un os en différens fens avec plus ou moins d'étendue ; celui de rainures , à d'oblongues ck de très fuperficiclles dépreffions qui fe diftinguent 6k prennent les noms de cannelure, à raifon de leur forme, de leur étendue 6k de leur profondeur. Quant à la feiffure , c'eft proprement la même chofe que rainure : ce terme femhle n'avoir été adopté que pour varier les expreflions employées à décrire la multiplicité des rainures. On entend enfin par dentelures les cavités ou interfticcS qui repréfentent dans certains os les féparations qu'on voit entre les dents d'une feic. DE LA COULEUR DES OS.
Les os des fquélétes diffèrent en couleur. Ceux qui ont été expofés à l'air font blancs.
Les os des vieux chevaux font jaunes, ceux des poulains font rouges en certains endroits, Ck blancs ou à peu près dans d'autres. |
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CONFORMATION INTERNE DES OS.
DE LA SUBSTANCE DES OS.
vJN ne fçauroit parvenir à s'inftruire de la conformation interne des os qu'on n'ait préa-
lablement développé leur fubftance, d'où provient la différence de leurs cavités. Les os en général peuvent être confidérés comme un affemblage de fibres plus ou moins
longues , mais fi intimement unies entr'elles , qu'il en réfulte les corps les plus folides de ceux qui compofent l'animal. Les différentes fubftances , qui fe remarquent dans les os , ne proviennent que des diffé-
rentes manières dont les fibres offeufes s'appliquent les unes contre les autres. On diftingue dans les os trois fortes de fubftances, une compacte , une cellulaire ou
fpongieufe , ck une reticulaire. La fubftance compare eft la plus ferrée, la plus folide 6c la plus élaftique des trois ; c'eft
elle qui fe voit à l'extérieur des os dans toute leur étendue. La cellulaire , ainfî que la reticulaire , fe trouve au-deffous de la compacte. La fubftance compacte a été ainfî nommée , à caufe de fou extrême dureté ; la cellulaire,
parce qu'elle eft remplie de cellules ; la reticulaire , parce qu'elle femble former un réfeau. On ne rencontre pas ces trois fubftances dans tous les os. Il en eft où l'on ne découvre
que la compacte , comme dans certains os du genou , & particulièrement du jarret. Dans d'autres on ne trouve que la cellulaire, tel eft le fternum. Pour la reticulaire elle eft toujours afTociée avec la compacte & la cellulaire. Il n'y a guère d'os longs , où l'on ne diftingue ces trois fubftances. Les os plats n'en
renferment que deux , la compacte & la cellulaire. Les os du crâne en contiennent aufti une qui eft analogue à la cellulaire ; elle eft commu-
nément défignée fous le nom de diploé. La fubftance compacte, qui, comme nous l'avons obfervé , recouvre entièrement les os
longs , & forme feule leur corps ou leur partie moyenne , s'amincit, & femble fe féparer en deux feuillets pour envelopper la fubftance cellulaire , à mefure qu'elle s'approche des deux extrémités. Outre les fibrilles , on y diftingue des paquets de fibres de la texture defquelles il réfulte de petits filets, dans certains os ; des couches en forme de feuillets ou de lames, dans d'autres. Il eft très aifé de reconnoître ce tiflu filamenteux fur la furface des os qui ont été pendant long-temps expofés à l'air dans les campagnes ou dans les voiries. Il y a quelques os longs dans lefquels cette fubftance fe trouve moins mutilée que dans d'autres; nous le ferons remarquer en parlant de ces os. La fubftance cellulaire qu'on apperçoit aux extrémités des os longs & dans l'intérieur
des os plats, entre les couches plus ou moins épaiffes des lames formées par des fibres offeufes intimement appliquées les unes aux autres , n'en: qu'un prolongement de la compafte , dont les fibres s'écartent de manière qu'elles compofent de petites cellules où fe dépofe la fubftance médullaire. La fubftance reticulaire eft une portion de la compare & de la cellulaire , elle fe prolonge
de telle forte qu'il en réfulte des pièces très folides , les unes cylindriques , les autres plates , qui comme autant de folives pofées longitudinalement, en travers & obliquement, à quelque diftance lés unes des autres, fervent à foûtenir la partie la plus épaiffe de la moelle, ou la moelle en maftè. |
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DES CAVITÉS INTERNES DES OS,
On diftingue dans les os trois fortes de cavités ; i.° celle qui règne dans l'intérieur des
os longs où eft; renfermée la moelle proprement dite ; i.° celles qui fe voient aux extrémités des mêmes os longs , 6k dans l'intérieur des plats, où eft dépofée la moelle qui a le moins de confiftance ; 3.0 de petites, ou des pores ouverts, qui pénétrent la fubftance des os, 6k fe font jour de dehors en dedans. De toutes ces cavités , il n'y en a point dont l'ufage paroiffe mériter plus d'attention que
celle où eft logée la moelle en mafTe ; cependant l'ufage des deux autres cfpèces de cavités n'eft pas moins intérefTant à connoître pour raifonner fur les différens phénomènes ou acci- dens dont les os font fufceptibles. DE LA CONNEXION DES OS,
On appelle connexion , l'union de différens os par le moyen des cartilages , des ligà-
mens ou des mufcles conjointement ou féparément. De ces trois fortes de connexions réfultcnt autant de différentes articulations.
La première fe fait avec un mouvement très fenfible , la féconde fans mouvement, la
troifièmc avec ou fans mouvement. L'articulation avec mouvement très fenfible a été nommée diârthrofe par les Grecs , la
féconde fynarthrofe , 6k la troifièmc amphiarthrolè. La première de ces articulations n'a jamais lieu fans des cartilages intermédiaires, 6k le
mouvement qui s'y fait, s'exécute en tous fens, en devant, en arrière , fur les côtés 6k orbiculairement , comme on peut le voir dans l'articulation du bras avec l'épaule , de la cuifle avec les os du baflin , 6k même de la tête avec la première vertèbre du col. La féconde permet feulement aux parties mobiles de fe porter en devant ck en arrière,
c'eft le mouvement d'une charnière. Cette articulation eft: nommée ginglyme ; on le diftingue en ginglyme parfait & en ginglyme imparfait. Le parfait a lieu dans l'articulation du canon avec l'os du paturon , ck dans celle de l'os du paturon avec l'os coronaire ; l'imparrait eft: l'articulation du cubitus 6k du radius avec l'humérus. De la troifième efpèce d'articulation , nommée arthrodie par les Grecs, réfulte un mou-
vement en coulifte ; c'eft" celui d'un os qui glifte fur un autre. On peut donner à cette dernière articulation le nom de planiforme ; elle fe voit dans celle des os du genou entr'eux, ainfi que dans celle du jarret, mais beaucoup mieux dans le frottement de la rotule fur le fémur. La diârthrofe renferme encore le mouvement de pivot qui eft: un mouvement en tous
fens ; tel eft celui de la première vertèbre fur la féconde. La fynarthrofe , ou articulation fans mouvement, en comprend trois autres ; fçavoir, la
future , l'harmonie ck la gomphofe. L'articulation immobile par future elt ainfi nommée de fa reffemblance avec une couture
dilacérée. Elle fe divife en vraie 6k en faune. La vraie eft celle dont les traces font fi apparentes , qu'elles repréfentent des découpures de dents de feie engrenées ; telle eft: l'arti- culation ou la jonction des pariétaux entr'eux 6k avec l'occipital. La faufte eft: formée par des filions prolongés où s'engrennent des éminences ou lignes offeufes dont le diamètre faillant eft: propre à les remplir. Des ar.atomiftcs ont donné à cette efpèce d'articulation , le nom d'harmonie ; c'eft celle de l'os fr I avec les os du nez, de la partie écailleufe des temporaux avec le pariétal , 6kc..... La gomphofe eft: la troifièmc efpèce d'articulation fynarthrodiale dans laquelle l'os eft:
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7™ks'£Z ''^«^ un trou; c'eft ainfi que les dents font implantées
{v^^f €ft U"e tr°ir,ème Efpèce d'a"i^«ion qui tient de la diarthrofe & de la
it i r diarthrofe , parce que l'os uni par cette articulation peut fe mouvoir; lynarchrofe , parce que le mouvement qui en réfulte eft prefque imperceptible. Les
os mus par cette connexion , que j'appellerai diarthro-fynarthrodiale „ne tiennent les uns aux autres que par un corps moyen ; la jonftion qui en réfulte prend le nom de fymphyfe, terme grec qm lignifie adhérence, réunion ^ ouÏ" deir dit qUeTeS °S "°ient U" enfemble °U P" deS mufdeS • °u P- ^ cartilages,
In ue & r"5- ^Z ', ^ °eS artiC"kti°nS f£ "0mme ^pV' -oculaire où taeÎfe ouT "f 7 ; k feC°nde' ^«^-ufe ou fynchondrofe ; & la troifième,
ngamenteuie ou lyneurofe. Ces trois mors m,; r i . * dont nous venons de donner l'expΙ ' ' ***' "^^ '" tr°'S ^^
ii^TlZ*T^oa trnue n'eft que coadjutrice de la fyneurofe ou **■**»
en place ' 7 P°mt d °S ^ " W PlllS OU ™ins de l*™. P™' les retenir
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DE L'USAGE DES OS EN GÉNÉRAL.
LtfrembhJr^V0"'611 "r°T '" aUtreS P"'1" du <****■ Ils fo«™"> «ânt tous
exercicef, ', rUa a" P1'"' Une charpeme h*™»»^ qui facilite les diffêrens «eicices auxquels on le deftme ; & ils fe prêtent, fuivant les circonftances, à chacun de
mouvemens auxquels on l'alfujetit. Les uns font la fond-on de leviers, d'autres celle de rie! derefforts & de p.vots : U y en a qui fervent de point d'appui pour lWcutonAu 1 ,' vement des autres, comme à élever, à abaifler, à porter k droite & ' he 7 1 les parties du corm &■ ]<> ™,-«o ' • i, ; LC ^ a gauche . a volonté. de meule pourZ't 1 Jr es 7" ^ * W " ^ eft **'*» ^
dent, D'Les ferlln^W ttS ouT ' '/^T * ''anima1' * ** *
à l'abri de toute léfion, faciliter S" & enH H " **** P°Ur '" ^", côtes. D'autres doivent être r^ ' rfendre ,es °rSanes ' telles font les foutenir la dJ^ÏM^ %F?f* * *"« de ^P0" **»» P°«
font les os de la poulie ' 5 "" ^ *"" k f°nai°n de P0ulieS> »ls |
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DES
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t3
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DES OS EN PARTICULIER.
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ARTICLE PREMIER.
DES OS DE LA TÊTE.
LA tête du cheval eft compofée , comme nous Pavons dit, de deux parties, L'une
nomme mâchoire fupériéure , ck l'autre mâchoire inférieui PARAGRAPHE PREMIER.
DE LA MACHOIRE SUPÉRIEURE,
La mâchoire fupériéure fc divifè en crâne ck en face*
DU CRANE.
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Le crâne eft une boéte oflèllfe formée de douze pièces unies intimement par lynarrhroh
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ou articulation fans mouvement- Chacune de ces pièces a un nom qui lui cil propre &
particulier. De TafTemblagc de ces (-s ce folide de figure oblongtie doht la haie com-
prend une cavité dans laquelle le u fe trouve renferme' de manière à erre préfervé de
l'atteinte des corps ambians qui pourroicnt l'ofiènfer. On peut donner a cette \ oute le nom
de calotte du crâne, pour la diftingU la baie, en partie déprimée, ck en partie taillante. Quelques-uns des os du crâne contribuent a former la race. Le crâne ck la Wwc unis
enfemble figurent allé/, bien un dont la baie cil et] haut , ck la pointe en b Les os, qui COmpofent le crâne, font les deux frontaux , les deux pariétaux , les deux pièces
écailleufes des temporaux ck leursdeui parties pierreufes, l'occipital, le fphénoïde. cv tes
deux ethmoides.
Les frontaux , les pariétaux, ck les pièces tant ecailleufes que pierreufes des temporaux, les
ethmoides font des os pairs: l'occipital ck le fphénoïde font impairs. On confidère encore quelques-uns de ces os comme communs , ck d'autres comme propres. Les communs font ceux qui contribuent à rormer le crâne ck la face ; ck les propres , ceux qui ne fervent qu'à la flruchire du crâne. On diliingue au crâne lix régions :
*.* Le fommet OU la voûte commencée par la réunion des deux frontaux , ck ach(
Par les deux pariétaux ck par l'occipital. |
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[4
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i.° L'antérieure formée uniquement par les deux frontaux.
La 3.e & la 4.e font les latérales qui réfultent de la jonction des temporaux.
La $.e eft la poftérieure faite par l'occipital.
La 6.e eft la bafe formée par les ethmoïdes, le fphénoïde, les temporaux & Pocciph"^-
Par rapport à fes ufages , la bafe du crâne peut encore être partagée en trois portions,
telle qu'inférieure, fupérieure & moyenne. L'inférieure renferme le cerveau ; la fupérieure, le cervelet ; la moyenne, la moelle allongée.
Ces régions principales en comprennent encore de particulières, qui pour la plufpart tirent
leurs noms des os du crâne ; ce font, la frontale formée par les deux os frontaux ; les tem- porales , formées par les temporaux & l'os fphénoïde ; & enfin l'occipitale, formée par Po$ du même nom. Par rapport à leur étendue , les régions temporales font encore divifées en articulaires
& en maftoïdiennes. Les articulaires font formées par les os pierreux ; les maftoïdiennes, par la partie poftérieure de ces mêmes os , & par l'occipital. i.o D E S F R O N T A U X
Les frontaux font deux os pairs (V) fitués à la partie antérieure & prefque moyenne de
la face. Confédérés féparément , ils font d'une forme irrégulière , mais unis enfemble n? reffemblent à une tortue. Examinés fous ce point de vue , on y remarquera quatre faces, une externe , deux latérales , & une interne. La face externe eft affez polie , on y obferve des cavités. Les éminences font au nombre
de trois , dont deux fituées aux parties latérales externes appellées apophyfes orbitaireS concourant à former l'orbite ; ck la troifième fituée antérieurement appellée apophyfe nafale. Sur chaque apophyfe orbitaire on remarque un trou nommé fourcilier, ce n'eft pour l'ordinaire qu'une échancrure dans les jeunes poulains. Un peu plus bas vers le grand angle , on voit affez fouvent de chaque côté, un autre trou bien moins confidérable accompagné d'une échan- crure. On apperçoit dans chaque face latérale deux prolongemens ofïéux dont le plus confide'-
rablc eft finie antérieurement, & l'autre poftérieurement ; celui-ci eft féparé par une échan- crure affcZ forte pour fc joindre avec une des petites ailes de Pos fphénoïde. Derrière Papcphyfe orbitaire fe remarque une large échancrure concourant à former leS
falières. En avant de cette apophyfe fe voit une large fofle formant une partie de Porbite j & poftérieurement, une échancrure qui fait partie de la fofTe temporale. La face interne du frontal eft inégale & raboteufe. On y confidère deux faces de chaque
côté ; la plus confidérable fert à loger un des lobes inférieurs du cerveau. On apperçoit âs& cette foffe une gouttière parfaite , laquelle donne attache le long de fes bords à la dupHc*" ture de la dure-mere qu'on appelle la faulx & qui eft produite par le finus longitudinal & cette membrane. On remarque au haut de cette gouttière une petite éminence faillante bifr* quee, laquelle va fe joindre avec l'apophyfe crifta galli de Pos fphénoïde. On diftingue & plus aux parties latérales de cet os, & toujours intérieurement deux petites gouttières pi* ou moins profondes pour l'attache des finus latéraux. L'autre fofTe eft plus creufe, & W* infeneurement ; elle retient le nom de finus frontal. Chaque finus eft borné , par fa par* latérale interne , d'une lame oiTeufe affez unie qui empêche la communication avec ** congénère. |
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i M. Bourgelat dans fes Elément dé Fart vétérinaire W;f j ',■■. „„ . , n >■ ri en deti*
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pièces ,....
divifé ; nous |
oulain. De-là il refaite que ce n'eft qu'un fr.l j J?6* m'8 ' ?1S' ^ lt&- dern- dic <3ue le fmtal $ dmfi L^é
admettrons donc deux frontaux. °$ ans le chevaI aduke > ou n°us l'avons prefque toujours |
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0 S T É (> /. () G i
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■s
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articule par futur, partie par harmonie , Cv ils le font en: par la
future longitudinale; l'upérieurcment il s'articule les pa » par '•' future frontale ;
inK ment il fe joint avec les rand angle par La futi inf-
verlale ; il cft uni latéralement par La lutin. manque ; il L'efl
les petites du fphénoïde par deux futur illeufes nommées futures fphénoïdali
intérieurement il ell joint ai moules par Les futures ethmoïdales, L( frontal s unit
encon les lames qui compoient les linus iphénoidai;
C'ell fut la f.i erne des finus frontaux que l'on doit appliquer la couronne de trépan
dans la morve : cet endroit décli mlement des humeurs Csi îles i]
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/; r A R 1 ! I ! i \.
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2.<
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Les pariétaux font fitues au-i!eilus d forment la partie moyenne du Crâne.
Chaque pariétal confid. uient a la figure d'une coquille quarte. Ou y remarque
deuj ; une riteme, concave, iiu ; iparcon-
léquent q quatre angles : un bord lupérieiir, un inférieur, ck deux latéraux.
On remarque au bord intérieur i mal une échan< neufe pout fa jonction av<
• mal ; deux angles, l'un qui va s'unir avec 1"> pital, ck qui ell le plus épais des
, l'aui n for:; il : il y a
i bord fagittal un ; ;ii donne pal
Dans la I intern ell a l'on botd
fagittal, plus ou moins app certains chei pour n ulx; une aui
dans l'angle qui s'unit avec l'occipital , pour loger la lente du ( t (a). On app
enfin plulieurs enîonccmcn unis entr'eux p Les infractuofltés du < U.
Cet os ell un des pi. ne , tant par fa figure , que par Ion épaifleur.
L'< pai létal I : joint avec ion lemblablc par la future faj irai par la future
lambdoid< frontal par la future du même nom, a\ec les temporaux par la lu-
tine fquammeufe ou écailleu
( plus mm- le plus c - os du crâne ; il ell moins que les ,iui:
à l'abri de rieurs. ( \:: fur ces "s leuls qu'il ell facile d'appliquer îles couronnes de
trépan. J'ai \ ppliquer jufqu'a quatre : il ell vrai que ^-i^
dens on ell obi taphitc ; mais !, ;i de confé-
nec , car loi mu!,! Mine , le mulele
maflèterpourroit ! ' y afraclure auxparié-
x ou g mtaux , L'on ni ■ héflter de trépan. de la tVaclure , pour
élever enfui; lit a L'article du trépan.
3.0 1) ! S ! / M P 0 R ./ ( \.
. rem; nt quatre en r. e (b) ; ils l'ont litues à la partie latérale du
l'autre a un, n •>
une purre irrégulière. On aère p ivec La
partie écailleufe , même dans les \ , & lorlque cela an 1 rs ta fuite
-Iquc accident. ( LltCT q font les leuls os de la nie qui ni s'unillent
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( 4 ) On 1 ■ "y|c U1
. ï,Jm«m-
&c. |
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M
*6 HIPPOTOMIE,
[À] DE LA PARTIE ËCAILLEUSE.
La partie écailleufe fe divife en deux faces, l'une externe, l'autre interne.
On remarque dans la face externe un prolongement confidérable , en forme d'S romaine > ftppellée apophyfe zygomatique , fur laquelle on en confidère d'un côté une moindre nommée apopliyfe orbitaire du temporal, ck de l'autre un arrondiffement, formant par derrière une finuofité appellée arcade zygomatique où vient s'attacher en partie le mufcle crotaphite i inférieurement à cette apophyfe fe voient deux éminences , l'une plus en arrière défignée fous le nom d'apophyfe maftoïde, & l'autre plus allongée ck cartilagineufe qui s'articule avec la mâchoire inférieure. On apperçoit derrière cette apophyfe zygomatique , un petit corps prefque triangulaire à deux facettes féparées par une crête où s'attache le mufcle crotaphite. On remarque , dans fon bord fupérieur, différentes échancrures qui, étant jointes avec les pariétaux , forment des trous pour le paflage de différens vaiffeaux. Le bord inférieur eft arrondi ck tortueux , il fert d'attache à un tendon très fort. Enfin, outre cette pièce trian- gulaire ck l'apophyfe maftoïde, on obferve encore une longue échancrure pour le conduit auditif ofTeux. La face interne de ces os eft un peu concave. On y remarque plufieurs feuillets ou cré-
nelures pour s'unir avec les pariétaux dans leur partie écailleufe , & enfin plufieurs inégali- tés produites par celles du cerveau. Nous obferverons que l'apophyfe zygomatique , dont on vient de parler , eft fouvent
expofée à être fraclurée, foit dans les fecoufTes violentes que les chevaux fe donnent dans les maladies aiguës , foit par des coups de pied qu'ils reçoivent des autres. Cette fraéture peut avoir lieu , ou dans le corps de l'apophyfe, ou dans la partie cartilagineufe qui s'articule avec la mâchoire inférieure : dans le premier cas , fi la fra&ure eft complette , ck qu'elle fe trouve en avant ou fur l'apophyfe orbitaire, il faut en faciliter la fuppuration promptement pour détacher ces portions d'os ; mais il arrive quelquefois que tous ces os fe réunifTent ck qu'ils forment une exoftofe confidérable qui gêne l'articulation de la mâchoire inférieure vers fon apophyfe coronaire ; dans cette circonftance , il ne faut pas héfiter de fcier l'os : alors avec une petite fcie , telle qu'elle eft repréfentée dans la planche des inftrumens , on enlevé depuis l'apophyfe coronoïde jufqu'à l'os de la pommette 7& l'apophyfe orbitaire de l'os frontal. On fe comporte de même lorfqu'il y a complication , c'eft-à-dire , lorfque la fracture fe trouve dans l'une & l'autre partie. Il faut enfuite traiter la plaie avec les digeftifs fimples dans le commencement, tel que le jaune d'œuf mêlé avec la térébentine , puis employer les incarnants , & finir avec les clefïiccatifs que nous indiquerons en leur lieu. Cette opération fe pratique avec fuccès ; mais fi au contraire la partie articulaire de l'os temporal vient à être fraclurée , dans ce cas la réunion ou l'ankylofe ne fe fait point avec la mâchoire , comme il arrive aux autres articulations , le mouvement perpétuel de la mâchoire s'y oppofe ; mais il furvient pour l'ordinaire un dépôt fanieux qui forme une fiftule que le cheval porte toujours. On abandonne comme incurables ces fortes de maux , à moins qu'on ne veuille extirper toute l'apophyfe zygomatique., ce qui eft très faifable ; mais comme cette fiftule n'eft point dangereufe , je fuis d'avis de la biffer fubfifter. [B] DE L'OS PIERREUX.
L'os pierreux eft d'une figure affez irrégulière reffemblant à un rocher, d'où lui eft venu
fon nom : cependant on peut y confidérer quatre faces lefquelles fe terminent en pointe, & repréfentent un cône dont la bafe eft renverfée : ces faces font l'antérieure interne, la poftérieure, l'interne, 6k l'externe, elles font marquées par quatre lignes faillantes. |
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OSTÉOLOGIE. 17
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La face antérieure interne ck la poftéricure n'ont rien de remarquable , attendu que la
première , qui fe joint avec la partie écailleufe du temporal , ck la féconde qui s'unit avec les cornes de l'occipital, font adhérentes a l'un ck l'autre de ces os par fymphyle. Sur la face interne, on apperçoit une crête faillante concourant à former le bord antérieur
qui donne attache à la tente du cervelet. On y remarque une forte féparée en trois par le moyen d'une petite ligne faillante en forme de triangle , au bout duquel fe voit un conduit qui va fe rendre dans le corps de la roche. On y voit encore pluficurs inégalités qui font produites par les anfraftuolités du cerveau. Des trois éminences qui fe découvrent dans la face externe, la plus apparente eft creufeé
dans fon épaiiTeur ■ c'eft ce que l'on appelle trou auditif: la deuxième eft fituée au-deûous, & fe trouve cachée par la partie écailleufe du temporal : la troifième eft derrière le bord arrondi que l'on vient de décrire. La partie écailleufe , qui va s'unir avec les cornes de l'occipital , forme avec le trou
auditif une échancrure pour recevoir la portion écailleufe du temporal. A la baie de cet os extérieurement, eft le corps de l'os qui eft plus uni £k plus poli que
le refte : plus deux apophyfes , l'une fituée fupérieurement , arrondie , ck nommée apophyfc cylindrique ; l'autre , qui cil inférieure , s'appelle apophyfe ftyloïde. Ces os , mais principalement la partie écailleufe , l'ont unis avec tous les os du crâne ,
excepté l'ethmoîde. |
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DE L* OCCIPITAL.
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4-
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L'occipital eft fitué a la partie poftéricure du crâne. 11 eft compote de cinq pièces dan,
les embryons ; de trois , dans les jeunes poulains ; ck d'un feul , dans les chevaux de trois à quatre ans.
Pour mettre plus d'ordre ck d'exaftitude dans la defeription de cet os, nous le diviferons
en trois parties; fçavoir, antérieure, (upérieure ou moyenne, & poftéricure. L'antérieure ainfi nommée , parce qu'elle eft en devant du crâne , eft une portion
ordinairement triangulaire qui s'enclave par engrainure entre les os pariétaux. Sa lace externe eft polie ; la face interne eft inégale , & forme une éminence qui a trois faces un peu caves : une inférieure pour recevoir la partie moyenne du cervelet ; les deux autres font latérales, ck fervent à loger les deux lobes fupérieurs du cerveau : ces trois faces donnent attache à la faulx , latéralement a la tente du cervelet. La partie fupéricure eft fituée au Ibmmct de la tête , ck forme en partie le devant de
la face ck le derrière du crâne. Sa figure refTcmble a une calotte. La partie , qui regarde la face n'a rien de remarquable. Celle qui forme le derrière du crâne, prélente deux facettes réparées par une crête en forme d'arcade : elles donnent attache au ligament cervical. Cette portion eft très fujette a être cariée dans les maladies de taupe : elle eft encore expoléV à être fracturée par des chutes en arrière , lorfquc le cheval tire fur fa longe , ou qu'il a reçu un coup de pied. Je n'ai vu qu'un leul exemple de guérifon après cet accident dans un cheval appartenant à monfieur Dupin de Francueil , receveur général des finances. Tout l'occipital avoit été cafté , ce qui formoit un trépan naturel ; j'enlevai toutes les pièces fraaurées , 6k ne mis pour tout appareil que des comprefïès trempées dans l'eau. La face interne préfente trois cnfonceinens remarquables produits par les lobes du cervelet;
le plus confidcrable de ces enfoncemens eft dans le milieu. La troifième partie de cet os eft fituée polférieurement & inféneurcment au crâne : il
a la forme d'une tête de bœuf avec fes cornes. On y conf.dère cinq apophyfes ; deux de chaque côté, ck une dans fa baie : cette dernière eft la plus conlidérable ck s appelle E
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18 H I P P 0 T O M I E.
apophyfe cunéiforme. Les quatre autres font internes 6c externes. Les internes fonc
arrondies, unies 6c enduites d'un cartilage pour s'articuler avec la première vertèbre du col : on nomme ces apophyfes, condyles, à raifon de leur figure. Les externes font allongées 6c recourbées : elles s'appellent les cornes de l'occipital (a). On apperçoit dans cet os trois trous ; le plus confidérable eft pour le parTage de la
moelle allongée ; il eft connu fous le nom de trou occipital. Les deux autres font fitués derrière les condyles , 6c font appelles trous condyloïdiens. Cet os eft articulé avec le fphénoïde par l'apophyfe cunéiforme ; avec les pariétaux, par
la future lambdoïde ; avec les 'temporaux, par leurs parties pierreufes. 5.0 DE VOS SPHÉNOÏDE OUBASILAIRE,
On a donné à cet os le nom de fphénoïde d'un mot grec qui fignifie coin , ou parce
qu'il a paru en avoir la figure , ou parce qu'il eft enclavé entre les autres os comme un coin : quant au nom de bafilaire , il lui vient de ce qu'il eft placé à la bafe du crâne. Il eft fouvent compofé de deux pièces dans les jeunes poulains. En le confidérant félon fa bafe , il a l'air d'une chauve-fouris dont les aîles font étendues : vu dans un autre fens , il a la figure d'une felle à monter à cheval. Les deux pièces de cet os prifes enfemble, préfentent deux faces : l'une interne, concave;
l'autre externe , convexe. Dans la face interne fe remarquent fix apophyfes , dont deux de chaque côté , 6c deux
qui partagent verticalement cet os. Les deux premières fonr fituées antérieurement, 6c fe nomment les grandes aîles ou apophyfes orbitaires : les deux placées en arrière portent le nom de petites aîles ou apophyfes temporales : des deux autres, la plus remarquable eft fituée en avant , 6c repréfente le col 6c la tête d'une chauve-fouris ; elle fe nomme apophyfe crifta galli ( b ) , laquelle fait conftamment partie de l'os ethmoïde dans l'homme, 6c eft: toujours jointe à l'os fphénoïde dans le poulain ; car dans l'embryon elle fe trouve quelquefois féparée. La féconde apophyfe eft nommée apophyfe cunéiforme de l'os fphénoïde : on y remarque fix trous, 6c fix échancrures. Les deux premiers trous font fitués entre les deux grandes aîles, 6c s'appellent trous optiques, parce qu'ils laifTent pafTer les cordons ou nerfs optiques. Les quatre autres font fitués inférieurement à ceux-ci , entre les petites aîles ; ils portent les noms de trous orbitaires, 6c donnent parTage à des cordons de nerfs ophthalmiques. A l'égard des fix échancrures, deux font fituées antérieurement, 6c féparées par l'apophyfe crifta galli, pour loger les os ethmoïdes ; deux entre les grandes aîles 6c les petites , pour recevoir les parties écailleufes des temporaux ; 6c deux poftérieurement, lefquelles concourent à former, avec l'os occipital , les trous déchirés. Dans la face externe on confidère trois apophyfes , dont deux font allongées ; on les
nomme apophyfes ptérygoïdes : la troifième eft l'apophyfe cunéiforme beaucoup plus fenfible dans cette face. A la racine des apophyfes ptérygoïdes fe voit un trou , nommé trou ptérygoïdien qui ouvre un parTage à des vaifTeaux fanguins. Au devant de ces apophyfes fe trouve la fortie des trous optiques. Un peu inférieurement font deux grands trous de chaque côté, qui quelquefois n'en forment qu'un, parce qu'ils font un peu féparés par une petite lame ofTeufe ; ces trous font ovales , 6c retiennent cette épithète. En devant de cet |
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(a) M. Bourgelac , M. 26, les nomme apophyfes ftyloïdes; cependant, il nous a paru qu'elles n'avoient aucune reflemblance
ec un uvler. |
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av
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0STÉ0L0G1E. 19
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os fc remarquent deux grandes cavité* féparées par une cloifon ofTeufe nommée folle
fphcnoïdalc. Enfin , l'on apperçoit fur l'apophyfc enfta galli deux gouttières percées d'une infinité de petits trous qui communiquent dans le crâne pour donner pallage aux nerfs olfcflifc : ces gouttières font féparées par une lame offeufe , plus ou moins grande , fur laquelle vient s'unir la cloifon cartilagineufe du vomcr; cloifon qui s'ofliiie preique en totalité par l'âge.
Cet os eft articulé avec tous les os du crâne , excepté les pariétaux.
6.0 DES OS E T H M O I D E S.
Les os ethmoïdes (a) font deux en nombre finies intérieurement, à la partie antérieure
du crâne , mais féparés par la cloifon cartilagineufe du nez : ils pourroient être regardés comme les cornets fupéricurs puifqu'ils font partie des cornets qui font adherens aux os du nez.
Chaque os ethmoïde a une figure irrégulicre : cependant on y confidère deux faces ; une
convexe, regardant la cloifon du nez; & une concave, regardant les finus frontaux. On y
remarque d'un côte des duplicatures tournées vers le crâne ; de l'autre côté , d'autres dupli- caturcs moins marquées dont le bord fupérieur forme une demi-gouttière qui, fc continuant avec les cornets des os du nez , fert à loger l'expanfion latérale de la cloifon du ne A la face qui regarde les finus frontaux , on découvre Acux toiles féparées par un
mamelon arrondi , & une petite lame ofTeufe. L'une de ces fortes concourt à former les finus frontaux ; l'autre a former la cavité du cornet fupérieur du nez. Cet os cft joint avec l'os fphénoide inféneurcment , avec l'os frontal fupéricurcment,
avec l'os du grand angle latéralement. Dans la morve, ces os fe trouvent remplis de matière purulente ; ce qui n'arrive cependant
que dans la morve invétérée, & dans le cas ou il n'y a nulle probabilité que le cheval pu.fie euérir attendu qu'il n'y a point de communication de ce cornet en dedans des folles nafales & qu'il préfente un cul-dc-fac dont l'entrée, & par conféquent la fortic , le déchargent dans ie finus maxillaire vers la dernière dent molaire au deffous du finus frontal. DE LA FACE.
La face eft compofée de dix-fept OS, que Ton divife pareillement en pairs & en impairs.
Les pairs font les os du nez , les os du grand angle, les os de la pommette, les os
maxillaires fupérieurs , les os maxillaires inférieurs , les os palatins , les os ptérygoidiens , & les cornets inférieurs du nez. L'impair fe nomme vomer.
,.. DES OS DU NEZ.
La fituation des os du nez cft allez connue. Chaque os, pris féparément, a une figure
pyramidale dont la baie regarde les frontaux. On y confidère deux faces , une externe & une interne. ... . .-
V erne cil UfTc & polie pour 1 ordinaire ; on la trouve pourtant un peu enfoncée ,
uoique dans U belle nature cet os foit élevé , & forme des têtes que l'on appelle
moutonnées , ou bufquc |
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nVn c-.. m.-un feul 0$ : mai» la dilH^ion démontre qu'il y a réellement deux os ctlimuïJes .
( 4 ) M. BooweI*,Mfr u, nen « 1 ^^ ^^ Jau [cnjr k ,. elhinolJc toumic ,„ fciûw ptttie. conftammeœ réparai p« " ctouoo au '>" , 411c
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H I F P 0 T 0 MIE,
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20
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La face interne eft en partie concave & inégale.
Cet os , bien que pyramidal , eft plus étroit dans fa partie moyenne. Il préfente
extérieurement trois bords : un fupérieur, qui eft fillonné & arrondi; un latéral, regardant fon congénère, qui eft le plus épais des trois , & qui eft un peu grenu ; un. inférieur , oppofé à celui-ci , qui eft fquammeux & échancré. Dans la face interne fe voit une prolongation du même os , formant ce que l'on appelle
le cornet fupérieur du nez (a) , ck formant une fofte afTez remarquable qui bouche toute communication avec l'os ethmoïde, & la cavité formée par cette même portion de cornée •qui s'apperçoit en ouvrant les narines : au deftbus de ce cornet fe voit, dans toute fâ longueur , une gouttière deftinée à loger le repli de la cloifon cartilagineufe du nez. Tout ce que l'on remarque de plus, ce font de longues cannelures qui s'articulent avec les filions de Pos frontal Ces os font joints fupérieuremeilt, avec l'os frontal ; antérieurement, entr'eux ; inférieu-
rement , avec les os maxillaires fupérieurs. C'eft fur les os du nez que l'on voit trop fou vent des palfreniers, ck même des maréchaux
frapper les chevaux. Cette pratique eft très dangereufe , puifqu'il en réfulte une fraélure ou une commotion fi confidérable que la membrane pituitaire en eft affeétée ; ce que l'on reconnoît par une grolTeur qui furvient quelques jours après fous la ganache; figne qui annonce fouvent les premiers fymptomes de la morve. Si quelque temps après , à la fuite de ces coups imprudemment donnés, le cheval vient à jetter, il faut le trépaner fuivant ma méthode fur le finus maxillaire , ck y injecter de l'eau tiède. Ce moyen feul eft fumTanc pour en obtenir la guérifon. a," DES OS DU GRAND ANGLE OU OS ANGULAIRES.
Ces os font ainfi nommés à caufe de leur pofition , & à caufe de leur forme (b).
On confidère , dans chacun de ces os , trois faces ; une externe , une orbitaire, une interne. Sur le bord orbitaire de la face externe, eft une échancrure où vient s'attacher le mufcle
orbiculaire des paupières. On y remarque aufïi un trou fitué au deftus qui quelquefois manque. Un peu plus bas fe trouve une petite inégalité donnant attache au mufcle releveur de la lèvre fupérieure. On découvre dans îa face orbitaire une lame ofTeufe angulaire formant en partie l'orbite,
ck^im conduit affez confidérable qui eft le commencement du canal nafal. Dans la face interne fe voient deux petites folTes féparées par une petite éminence allongée
& arrondie ; ce n'eft rien autre chofe que le conduit ou canal lacrymal qui fe porte de haut en bas en s'aminchTant vers l'os maxillaire: pour lors il devient membraneux & va fe terminer par une petite ouverture au bord de la narine. C'eft par ce canal que s'écoulent les larmes. On peut juger , par l'humeur qui en fort , fi un cheval eft moryeux , lorfque le mal eft invétéré. En effet, j'ai obfervé que, toutes les fois que le finus maxillaire ou le cornet fupérieur du nez étoient pleins , la matière refluoit par le canal nafal, & fortoit par le grand angle ; c'eft ce qui m'a fait tenter d'inje&er par ce conduit ; les liqueurs , qui fortent ou s'écoulent par le nez , entraînant avec elles beaucoup d'humeur purulente. Cet os eft joint avec l'os du nez , l'os frontal , l'os de la pommette , l'os maxillaire »
l'os ethmoïde. |
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( * ) Partie efleiuielle dont il eft étonnant que M. Bourgelat ne faite aucune mention /quoiqu'on ne l'aie jamais vu manquer
dans aucun fujet. » n i ( b ) Ils ne font point quarrés, comme le dit M. Bourgelat , }**■ ,±
3-°
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OSTÉOLOGI E.
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ii
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3° DES 0 S D E L A POMMETTE.
Les os de la pommette occupent la partie inférieure de l'orbite. Chaque os approche
d'une figure oblongue. La partie de cet os , qui s'articule avec Tus du grand angle , eft très large , ÔC forme un bord mince : U partie oppofée ell très allongée ex pointue ; elle s'articule avec l'os temporal.
Cet os préfente trois faces : une externe , concave & unie ; une interne, fillonnée &
inégale dans fon étendue , ck s'iiniûant avec le maxillaire fupérieur ; ck une orbitaire formant une cfpcce de croulant.
On remarque, à la partie inférieure de cet os, une ligne Taillante dm^ toute fon étendue
pour donner attache au mufclc maficter. Cet os eft joint avec l'os du grand angle , Tos fphénoïdal , le maxillaire fupérieur , &
l'os temporal par l'apophyfc zygomatique. 4.0 DES OS MAXILLAIRES SUPÉRIEURS OU POSTÉRIEURS.
Les os maxillaires fupéricurs font les plus gros de cette mâchoire : ils font finies aux
parties latérales. Leur figure eft afTcz irrégulière. Chaque os fe divife en deux races ; une externe, convexe , en partie unie ; (Se l'autre
interne , concave , inégale. On remarque a la face externe deux prolongcmcns aux deux extrémités , dont l'un !è
joint avec le maxillaire inférieur, & l'autre avec l'os de la pommette qui s'étend depuis la partie moyenne de cet os jufqu'au bout, 6k donne attache au mulllc mafleter. La partie inférieure de cet os préfente différentes inégalités qui parodient plus dans
certains chevaux que dans d'autres : elles font formées par la pulfion des racines des dents, ce dont on s'apperçoit communément dans les jeunes poulains. Au-dcfTus dans la partie moyenne de cet os , on découvre un conduit confidérable qui
donne paflàge a un gros nerf venant de La cinquième paire. On confidère dans cet os deux bords; l'un fupérieur très mince, afTcz fouvent compofé
de deux lames , ck l'autre intérieur afTcz épais , percé pour L'ordinaire de hx trous , 6c quelquefois de fept ou huit appelles alvéoles , dont L'ufage cil de Loger les dents molaires ou mâchelières. Il y a encore une échancrure au-defîbus de fon prolongement fupérieur qui, étant réuni avec le fphénoïde, forme le commencement du conduit maxillaire dont on a parlé ci-dcfTus.
On obferve dans la face interne une crête ofTcufc qui forme la plus grande partie du
palais, elle fe nomme crête palatine; une gouttière au bout de laquelle eft une échancrure qui, étant jointe avec les os du palais, forme le trou palatin poftérieur : il y a encore derrière ceux-ci deux petits trous qui cependant manquent quelquefois : on y remarque aulli une fofTe afTcz grande qui , étant unie avec la congénère , forme une cavité très grande pour Jbger les cornets du nez que l'on divife en fupéricurs & en inférieurs. Les fupéricurs ont été décrits en parlant des os du nez : on parlera des inférieurs ci-.iprcs.
Supérieurement dans la même fece , on apperçoit un fort enfoncement qui, en s'uniflàne
avec le cornet inférieur, forme une cavité que Ton appelle finus maxillaires : ces (mus manquent dans les poulains; ils n'cxiftcnt que dans les chcv.uix. Ce que Ton peut oblcrvcr dans le premier de ces finus, n'eft Wtre choie qu'une cavité formée par le concours des cornets intérieurs (a). |
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, r itlam* die M Bottrgdat . P4ç. }R que fe filtre & fe dépofe une partie de l'humeur mu.jueufe . fufw'k
f " ' * ÇTj Zr \irlL& fmpulfmi. W. Cm allcruun me raroii LzBtdit . U« , qd entIC dans
ce fut le cbevél en tel/rouMt I obli&e de Jorttr par la jme v r i i
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H I P P 0 T O M I E.
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11
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Les os maxillaires font unis aux os du nez à m,v An TOnJ ,„„u xr j i
.„...,. , u ""» a "ux <lu grand angle & de la pommette,
aux maxillaires inférieurs , par harmonie, & entr'eux par engrenure (a).
*• DES OS MAXILLAIRES INFÉRIEURS OU ANTÉRIEURS.
Les os maxillaires inférieurs (i) font fitue's à la partie inférieure de la face & s'uniflent
avec les precedens. Lorique ces os fonr mi«*.c c i i m ^ ^ charrue armée de fon foc ' "" "k^ ' ^ *^™™ ^ bien une
Chaque os peut être divifé en deux portions pune f <rieure p^ ;nf
Ce.le-c.eft beaucoup plus grofle que la première : on y remarque trois alvéoles' pour
loger les dents incifives : un enfoncement nnn, 1 1 a i • dlveoles Pour
• ' • r „ cmuiiccment pour la membrane du palais ; une échancrure
qui, étant unie avec fa pareil e forme un *„« • i m , , ecnancrure
? <r r , . F ' ° me un trou qui donne partage à des vaifTeaux • une netire
lame oiTeufe à trois quarts, qui refTemble a „hp U j" ' & • c ' P
r / i cucluuie a une lame d'epee Se qui forme, entr'elle &r fort
corps, une fente nommée palatine par laquelle nalT .1 > ««r elle CC loi*
U-rs P F "queue pallent une prolongation de la cloifon carti-
lagineufe du nez 6c une artère nommée palatine
Dans la partie prefque moyenne de cet os fe voit une échancrure qui, étant iointe avec
le maxillaire fupeneur, forme un alvéole pour loger le crochet ' . ■ 6.o D E S O S P A L A T I N S.
Ces os font fitués a la partie poftérieure du palais , & fupérieure des Foflis nafales
Leur figure approche de celle du chevalet d'un violon. Ce't os éta't exam.né dans fin arion «lut hu eft propre , on y apperçoit antérieurement , relativement à la bouche A arcade aflez liffe qui , étant jointe avec fa congén re, fo m un arcad Î r'f ""' T"
émmences à fon extrémité pour l'attache Au ™;l, „ 1 ' , r P faite ' deUX corpMontunconfidérableL^"^J^tj'^1^ "*" U lo°* * ^
fanguins; & de plus une lare cavZ f P, T™ ^ °UW Un ^^ k «" vaifTeaux chevaux. S CaVlte f°rmaM U fnWS Pal«in lequel n'exifte que dans les
échoit ;:ravec Ies os mafc—1< <**»**, «« — du «,, *,**.,
7.' DES OS PTÉRYGOIDIENS.
Les os ptérygoïdens ( d} f A
entre les os palatins & le vomT 1T f ^ °S ^ formC ^ °U d'S mal tOUrné > fitu& On y confidére deux extrémités lW ^^ ^ ^ leUr étendue'
fphénoïde ; l'autre eft un peu arrondie^"a P°mtUe & minC6 ' & qUi S'étend fur P°S ______________ 1C ' donne attache à un anneau cartilagineux à travers les poumons & qui en fort, ne peut nulle ' ~"~~"~"" '--------------~" ""
M. B„mgL. a» mêZrendrai fih ,u„êTftâï & ca««»fc- """ '""""""'^ de Pluû™ 'hevaux l« lin* »
t.^Û^t:Z|l*rt;^*«^-tefe*^-~?! i"1?''' 1»r^'« '«P** aM : «
i ^ \ /- r • K.. ' "ue dans 'a morve ^ rf<HÏ5 ceux 1ut luttent. Cette d ftinftirm ^«a ^A* ■
[ a ) Ces os, fuivant M Bourgelat f ." autinction n elt pas encore exacte >
t « ) M. Bnnrgela,, M. ,8 & „ co„, . ., , . f"pe"£l"S- Cat • 'î111»*"1» »"■ tonjonrs Kparcs, des den*
«ml1 Le mh\ hiPP'"»™fe, ,4- 3> conoVc»'" *" '« P<*ygnïdien.
»°« »v« 1 os fph.no.de ,„. ^^ les Mtres w de^ ^ iQigMt
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O S T É O l O G I 1 . 23
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lequel palTe le tendon du llylo-ptcrvgo-v^lo-palatin. Dans pluficurs chevaux on découvre
à cette extrémité une échancrure qui coneourt a la formation de l'anneau. 8.° DES CORNETS INFÉRIEURS DU NEZ.
Les cornets du nez font au nombre de deux ; car les fupérieurs (a) font partie des <»s du
nez , & n'en doivent pas être féparés. Ceux-cî , c'cll-à-dirc les intérieurs font de petites lames très minces, tranfparentes , repliées fur elles-mêmes. Ils font l'itués dans la folle maxillaire fupéricure. Ils font arrondis extérieurement , la partie qui regarde la cloifon ne laifîànr aucune ouverture de ce coté ; mais ils font ouverts du ente du finUS maxillaire avec lequel ils ont communication, ftfIS en avoir aucune autre d'ailleurs. La partie inférieure de ce cornet fc prolonge , devient mcmbraneufe , 6c forme par cette partie un cul-de-lac dont Tentrée eft du côté du repli des narines. 9.0 DU V O M E R.
Le vonicr cfl le plus long des os de la mâchoire fu péri cure. Il cil fitué intérieurement
dans les folles nafales , Cx partage verticalement les os de la i'.wc en deux parties égales. Le nom qu'il porte fembleroit fiÛrC croire qu il a la figure il un (oc de charrue , exprimé en latin par le mot 1 orner ; cependant il rellemble bien plus également a une fonde canneh e. Sx partie fupéricure cil beaucoup plus large que l'inférieure j cil taillée en croillant, & recouvre une partie du corps de l'os lphcnoulc. La partie, qui regarde L'arrière-bouche , cil tranchante dans certains chevaux , Cx. arrondie dans d'autres ; celle qui regarde les palatins de l'os maxillaire fupérieur, ou qui s'unit avec eux , eft un peu cave. L'ufage de cet os eft de loger la lame cartilagineufe qui partage les fofles nafales en deux.
Il fe joint avec la fphénoide , les os maxillaires lupérieurs , les os palatins , les os
ptérygoïdiens , & l'os ethmoide. PARAGRAPHE IL
DE LA MÂCHOIRE INFÉRIEURE OU ANTÉRIEURE.
La mâchoire inférieure cil compofec de deux pièces dans les jeunes poulains , & d'une
feule dans les jeunes chevaux. Vue pollerieurement on la divife en trois parties; ùavoir , une antérieure OU inférieure, OC deux polleneures ou fupericu! On remarque , dans la partie infi , une crete & une ramure pour l'attache de plulieurs
mufcles ; trois trous, dont l'un ell fitué à la partie moyenne & fc nomme mentonmer, &
deux autres aux parties latérales, par lclquels patient une arterc , une veine ex un nerf; lix cavités plus ou moins profondes , m de l'âge, on les nomme alvéoles ; elles font dcltinées a ;. dentS incifives ; on voit deux autres cavités placées un peu en arrière
pour loger les crochets dans les chevaux & dans les jumens brehauMies.
]ln tant , cet os s'élargit, cx forme les deux branches que nous avons appellees la
partie fupéricure. A chaque " remarquent deux apophyfes principales, dont l'une
cil plate &: nommée coronoïd 1 autre, fituée poftérieurement à celle-ci, ell arrondie
& s'appelle condyh cte éminence eft enduite d'un cartilage, cx cil moins élevée que la
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( * ) M Bourrelat par 19 compte quatre Cl
du le convaincre uuil n'y en a que d ■ OMCT ferme k lu fioul tygOOUti 'os cle cornet Un irefetron en lui Joi: mer, qui
eu BétamoÛM d'à *** FluJ &<iui dans Jc bo> lwi ** lc,nbK" **
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HIPPOTOMIE.
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a-4
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précédente. Ces deux éminences forment une échancrure qui facilite le mouvement de cet
os fur la mâchoire fupérieure. On confidère au refte de chaque branche deux faces , une externe & une interne ; deux bords , un fupérieur & un inférieur. Tout ce que l'on obferve fur la face externe , ce font de légères inégalités , où vient
s'attacher le mufcle mafîèter. L'interne au contraire efb un peu cave ; on y remarque un trou au-defïbus des condyles
lequel donne paffage à une artère, à une veine , & à un nerf : on y voit aufli plufieurs inégalités auxquelles s'attachent le mufcle mafîèter interne ou fphénoïdal. Le bord inférieur eft très large & arrondi, paroifîànt fe replier dans fes deux faces pour
jfervir d'attache à la plus grande partie des mufcles dont nous venons de parler : le refte de ce bord, en fe prolongeant dans fa partie inférieure vers les dents incifives, eft très arrondi dans les poulains & tranchant dans les vieux chevaux , parce que les dents de ces derniers, montant en en-haut, obligent les tables de cet os à fe rapprocher ; par la même raifon, la partie inférieure des dents dans les poulains, étant large, oblige leur écartement. Le bord fupérieur de cet os eft très large , & percé de fix trous , quelquefois de fept pour loger les dents molaires ou mâchelières. Ces trous fe remploient avec l'âge ; ce bord devient alors tranchant ck fait fonction de dents. La mâchoire eft articulée avec fa partie fupérieure par fa jonclion avec l'os temporal.
Son mouvement eft celui du genou ; car la mâchoire fe porte en avant, en arrière , en bas, fe relevé, & fe meut fur les côtés fpécialement, c'eft-là fon principal mouvement; car les dents du bord d'une mâchoire ne fçauroient fe rencontrer jufte avec celles de l'autre , fans que les mâchoires fe portent fur les côtés ; leur pofition l'une fur l'autre le prouve. La mâchoire inférieure eft plus étroite, de façon que le bord externe des- dents de cette mâchoire porte fur le bord interne des dents de la mâchoire fupérieure. D E S D E N T S.
Les dents, comme tout le monde fçait, font des os qui s'élèvent en-dedans de la bouche
fur les bords de chaque mâchoire. Ce font les os les plus durs du corps du cheval : leur nombre eft pour l'ordinaire de quarante dans les chevaux , de trente-fix dans les jumens ; beaucoup de jumens néanmoins ont des crochets, moins confidérables à la vérité que ceux des chevaux. Quelquefois les dents font en plus grand nombre , &C quelquefois en moindre nombre ; ce dernier cas eft plus rare. 11 le trouve affez fouvent au-devant de la première dent molaire, principalement à la
mâchoire fupérieure, une petite dent de la groffeur d'une plume d'oie; elle pouffe dans les différens temps de la vie de l'animal ; j'en ai vu depuis l'âge de deux ans jufqu'à huit, mais rarement paffé ce terme. La connoiffance des dents eft d'autant plus importante qu'elle fert à indiquer l'âge des
chevaux : c'eft pourquoi nous allons nous étendre fur ces parties ; nous en ferons la divifion; nous expliquerons la manière dont elles fe forment, leur pouffe ou accroirfement , leur chute. V I V I S ï 0 N r> e S DENTS.
Chaque mâchoire eft garnie de vingt dents dans les chevaux. Elles diffèrent toutes par
la fituation, par la figure , par le volume , par les ufages. Les unes font fituées en-devant de la bouche ; les autres en arrière : ces dernières
différent des -premières non feulement par leur volume qui eft plus confidérable, mais même entr'elles
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O S T É O L 0 G I ï. 2?
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entr'elles à raifon de l'âge des chevaux. Dans les jeunes , elles ont une ligure quarrée ;
dans les vieux, elles perdent une de leurs faces , laquelle fe termine en pointe, ck forment plus ou moins de racines. Les dents de devant diffèrent de celles du fond de la bouche , par leur figure pyrami-
dale , ck entr'elles par leur volume &c par leur courbure. En général , les dents diffèrent à raifon de l'âge. Les dents de lait diffèrent des dents
des chevaux : les unes &c les autres,dans les premiers temps de leur formation, ne rcflcniblcnt pas à ce qu'elles font au terme de leur chiite ; car les vieux chevaux perdent leurs dents , comme les jeunes perdent leurs dents de lait. Elles changent encore de figure ck de direction d'un âge à l'autre ; les molaires , par
exemple, vers les derniers temps de la vieilleffe , font unies dans toute leur furface , 6c préfentent fouvent plufieurs racines ; les incifives, chez les jeunes chevaux, font recourbées en dedans; chez les vieux , elles fe portent en avant. Les dents , pour chaque mâchoire , fe divifent en fîx incifives , deux crochets , ck fix
molaires. Les incifives fc divifent en deux pinces , en deux mitoyennes , ck en deux coins : les
pinces font plus longues que les mitoyennes ; celles-ci plus longues que les coins ; les coins plus courbés que les mitoyennes ; les mitoyennes plus que les pinces. Les incifives diffèrent encore par la partie qui elt au dehors ; les coi Lnt une figure triangulaire ; les mitoyennes , un peu moins ; 6k les pinces étant à peu pies ovales.
Les dents de lait , foit pinces , foit crochets , ou molaires , font, ainli que les dents des
chevaux , creufcs a leurs racines & au dehors, lorsqu'elles font nouvellement pouffées : mais les molaires font moins creufcs que les incifives. Les unes 6k les aunes font pleines, quand elles font prêtes à tomber. On diftingue dans les dents deux parties : i.° la partie qui fort au dehors, appellée le
corps de la dent ; 1.° la partie enchallée dans l'alvéole ; c'elt la racine , laquelle elt deux- fois plus longue que le corps. Il y a une troificme partie qui ne s'obferve que dans les jeunes dents de lait ; c'eft le col de la dent qui eft un rétréciffement au-dcfïous de Ion corps , rétréciffement par lequel ce corps elt féparé de l\\ racine. Le corps de la dent cil dur, blanc 6k recouvert, comme les dents de l'homme, d'une croûte très compacte que Tort nomme émail ou partie émailléc. Sa racine elt femblable aux autres i DES DENTS EN PARTICULIER.
Les dents de la pince font fituées en devant de la bouche, ck font la partie moyenne des
incifives logées dans les alvéoles : il y en a deux à chaque mâchoire ; leur figure elt conique. On y coniidère une partie plus large , qui elt au dehors, 6c une racine qui eft en dedans: ces deux parties font creufcs dans les jeunes dents de poulain, de même que dans les jeunes dents de chevaux; mais lorfqu'elles ont poulie , ck qu'elles font parvenues à leur grandeur naturelle, elles commencent à fe remplir, ck tonnent enfuite des racines pleines & pointues. Chacune de ces dents a deux faces ; une externe qui elt applâtie ck un peu fillonnée ; & une interne qui eft arrondie. La différence qu'il y a entre les pinces de la mâchoire ftipé- rieure ck celles de l'inférieure, eft que celles d'en haut font plus courbées que celles d'en bas.
Les dents mitoyennes font moins longues ck moins courbées ; elles font plus crcufcs
dans leurs deux extrémités que les pi
Les coins diffèrent de même, non feulement par la courbure 6k le vuule qui eft plus
confidérable que dans les mitoyennes; mais encore par leur figure qui eft un peu triangulaire. |
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3.6
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HIPPOTOMIE.
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'a avenue ; 1W eft moins i^J^ '^ * ** de — <*"
,uS*e;*S ^ k mâCh°Ire W™' f- « »«- P>- fa-, & plus coures
Les crochets font au nombre de auarrp • ™ • r ' i
%., . c uc Huatre , on a ainii nomme ces dents à canfp A<> Un*
are : ,1 y en a deux à chaque mâehoire ; * fortem entre les incifives & flofai
e pace qu. es fepare dVec celles-ci fe nomme les barres. On confidere au rode deux ^Z2ï™z:z™°*& "r qui eft au dedans-Lw,J r^ ^
i un, qui 'nrrhiTL'btrt drles vieu;; elle aoeux faces'une ~» face deux petites crénelures féparls p r' une 7" ^ T t "T^ ^ ""'
1%, tandis que les créneluj dZZm le" T ' T ! "T* ^ & creufe dans fon extrémité, dans le t I ou „ F " '* raCmC, * h ^ eft a"0"die & pleine quand le croehet 'arrondit 7 apperçott ces erénelures : elle eft pointue la plus recourbée de to«es ce l"s de iJLT """ aUX t™*' ^ Cr°Chet eft b dent
«n quart de cercle & plus ^ ParVena danS f°" .** MtHïd » 3 f°™ DES DENTS MOLAIRES.
à etluÎrâcÏrf." ' H^ T I>aVOnS ^ ' f°m aU ****• de %**- , «onze
fortes Z /' ^ °" '3 remarl,ué 3 ^^ des indfives > •« -»fa« font plus
fortes, plus volummeufes k k mâchoire ^.^ ^.^^ ^ pta.
de la macho.re fupéneure diffèrent de celles de l'inférieure par leur fisrure & T
implantation dans les alvéoles. Les molaires fupérieures formentlns eur fa ' P a '" gouttières feparées par trois crête, On „» ; J eSrorment dans leur face externe deux dans toute fon étendu Z e Ï ^ T T n " "^ ^'^ <minen« «»<»«& de pareilles faces de a ra chol f ■ 'T^ ^ Me ■*h,H* CeS *>*> -pondent à
p.acL en i^^gfâ^Z* '* «^J «*« font We, Dans la mâchoire fupérieu're , les den ' t' ^1^1 t T^ & de la dernière qui font auffi en divergence P P16""616 > £-t it P"rît ,f £-1 ' »-1 « ■* «-«• -.»-.
jeunes chevaux de n * j dernière. Les autres forment un quarré long dans les
chevaux. ' ^ qUe dans l'embryon avancé : elles font coniques dans les vieux
La première eft de figure tria 1 '
fa face externe trois gouttières • T**"** *, ^ k pluS largC de tmt^' 0n GOn^e dans La dernière eft recourbée ded ^^ ^ k ^ interne'
qu'elle eft plus large à fa racine n *T* ™ ^mt ; Se ^^ enCOre des autres en ee
A • r i , e ^u a fon autre extrémité Ainfi que les dents incifives les molV r tremite'
lement à leurs racines dans les embr T ^"^ ^ " ' elleS le font Pareil"
Les quatre dents du milieu font?0™ ^ leS ieUnCS chevaUX'
place font triangulaires, comme à la P<l\PfèS femblables î les deux autres examinées en différent des fupérieures, en ce que la f' ^ fupe,rieUre' Les faces de toutes ces de^s des fupérieures par fes' divers filions .^V^6™ des infe'rieures reflemble à la face interne reffemble à la face externe des ïuJZ, ' qUe la faC£ interne de ces mêmes inférieures
T j j i u.. . "Fleures , ou peu s'en faut -Les dents de la mâchoire inférieure diff^ i
de la dent n'eft point blanc ni le corn.fT' 'T™ Çu?é™"™ 1 en ce que l'émail
corps f, dur. Quoique nous ayons dit qu'il y eût des
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O S T É 0 L 0 G 1
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cavités à la racine des dents , dans certains temps , 6k non dans d'autres; il y a néanmoins
dans tous les temps un petit trou a i racine, pour la dilhibution d un re , d'une veine ,. 6k d'un nerf.
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DE LA STRUCTURE DES DENTS,
ET DE LEUR DÉVELOPPEMENT,
SERVANT A LA CONNOISSANCE DE L'AGE,
Depuis Vanbryon forme jufqiià fa. naijfance.
*—jF,s dents , ces corps durs 6k plus ou moins blancs , font mous dans leurs principes :
ce n'cil que par fucceflion de temps qu'ils acquèrent de la folidité , du volume , ck une figure particulière. Des que l'animal commence a prendre figure dans la matrice [ce qui arrive vers le
dix-feptième ou le dix-huitième jour], on apperçoic entre ! ux tables de la mâchi intérieure , deilinées a former par la fuite les alvéoles , une efpèce de geler .(e qui
paroît n'être renfermée que dans une efpèce do parchemin : ce n'eft autre chofe que les
alvéoles confondues cnfemblc. Au commencement du troifièmc mois , on diilinguc aifément un al> Il le
premier du côté des incifivcs ; car les dents molaires croillent iuccci'ivcmcnt du devant en
arrière ] remplie tVun mucus d'un gris fale de la groflèur d'un gros pois. En examinant cette fubflance avec le microfeope, on apperçoic, à la partie fupérieure qui regarde l'ai viole, de petits points en forme de chapelet, lefqucls ne l'ont autre chofe que le commencement S qui doivent former la dent. Le relie eft fimplement muqueux. La partie inlc- rieure de ce même mucus cfl plus iéreufe-ck a moins de confiftance. Au quatrième mois , on découvre la deuxième dent molaire , dans le même état que
celle eue nous venons de ire; maison diftin celle-ci une petit* uàtre, ayant un peu de confiflanec , ce la largeur d'un demi-quart de ligne , & àu-defïbus ces
mêmes points dont i vous : La partie inférieure du muai \ plus épaiflè , plus fale ck plus abon <•' {in de ce mo pinces, tant de la mâcht
l'upérieurc que de l'inférieuj umencenc à fc former , à peu pies dans l'ordre de l'aui
mais en s'allongeant.
Au fepticme mois , la troifièmc dent molaire le montre dans l'état où étoit la pr<
dente ; mais alors le trait de la première molaire s'eft . nté , ck a deux lignes ck demie de large, En détruifanc le relie du mucus, on t une féconde lame au-defïbus à
peu près de la menu tur qu( ; 6k le mucus cil un peu plus .
Au huitième mois, on diilinguc aifément à la première dent, deux feuille • de
plufieurs fibres » les unes , pofées toujours perpendiculairement
à l'alvéole 6k repliées en différens fei ans le menu | fupérieur de (
deux feuillets le réunit en haut, 6k leurs ! deviennent ii déniés, que l'on ne fçauroit
les diftinguer. La dent, en cet état , a l'air d'un cornet ou d'un rouleau de papier; elle
fe trouve creufe par les deux bouts ; mais en , rouleaux , l'on voit dans le milieu de la dent d'autres feuillets , qui fe réuni que I
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a8 HIPPOTOMIE.
Vers le dixième mois, les deux autres dents acquièrent fuccefïïvement de l'accroifTement
dans l'ordre de celle-ci. Vers le milieu de ce mois , les dents mitoyennes commencent à fe former, & les pinces augmentent dans l'ordre des molaires de bas en haut. Au commencement du dixième mois, la première dent fe trouve déjà bien avancée &
prête à fortir de fon alvéole, & plus étroite de ce côté. Le mucus a une couleur de jonquille claire , eft beaucoup plus épais , & en' petite quantité. C'eft vers la fin de ce mois, que la première dent fort de l'alvéole : la fortie de la féconde, fe fait vers le quinzième du onzième mois , & la fortie de la troifième, vers le commencement du douzième : enforte que l'embryon d'un an , a douze dents molaires de forties , fix à chaque mâchoire. A la fin du douzième mois, les coins commencent à fe former; mais aucun d'eux ne
fort de l'alvéole ; l'animal refte avec le même nombre de dents, plus ou moins avancées, jufqu'au douzième mois révolu, qui eft le terme ordinaire ou la jument met bas, quoiqu'elle le falTe Couvent à onze mois , de même qu'à treize parlés. J'ai oui dire à des perfonnes lignes de foi, que la portée des jumens avoit été prolongée jufqu'à la fin du quatorzième mois. Le poulain prêt à fortir de la matrice, a donc fix molaires dehors, à chaque mâchoire: les fix autres molaires ne font encore que mucilagineufes , mais plus ou moins avancées. 11 a aufii a chaque mâchoire fix dents incifives , plus ou moins avancées , c'eft-à-dire , les pinces plus que les mitoyennes , & celles-ci plus que les coins. DELA CONNAISSANCE
DE L'ÂGE DU CHEVAL PAR L'INSPECTION
DES DENTS,
Depuis fa naijjan.ce jufqu'à 27 ans.
T JUE poulain en naiffant a, comme nous venons de le dire , fix dents de forties à chaque
machorre , & même ufees (a) : ce qui fembleroit annoncer, que l'animal a mâché dans la matr.ce ou qu'au moins fes mâchoires ne font pas reliées dans l'inaftion ; mais le frottement modère d un feul mois, feroit-il bien capable de les ufer d'une manière fenfible> ~«£i a^mâiL'Ti^,our de fa naiffre ',es pu,ces -qui étoient forme'es
ne fe trouvent fort e sq "t „ J- ^T" ^^ "M *~e de >°UrS **** ' &
mois ; de manière q e le'po We 3" T^ L" "** ^^ VM U V"*°" lefquel.es fubfiftent juvldeûxaT&T" '" flX denB ^ ;""f-s Chaque mâchoire, tomber , & d'où l'on part pour la rT 7 ^ *""* ™ ' tempS °" dleS commencent * tirer uni induffion de l'a e de c TTT ^^ '' ""^ '* * ^ ^ ^ qui eft , comme nous 1W T de ' ? l & "^ '"^ * **" <" *"*> non feulement des mcifives m '„__"d"" & *f. °" k "* ^ °» * P» ** Les premières fix femaines après fc 2(WT ^ "" f^
mâchoire, & f,x molaires : ces incifives fc ', ^TT"' ^ ^^ **"*"* creufes au dehors & à leurs racines & Z Z ^'^ ™Y™™- Ces dents font ) «■ icllemblent aux dents des chevaux , lorfque ces
( a ) Comme M. Bourgelat ne nous dit nas d r
ÏÏÏ-b n°'i0UrS (danS|°Pinion 1u'a. a avancée -danHes" ftllfJ- ^rinahe, que le cheval naîc avec des dents , il pa«*
poulain, quaprès la naiffance : ce qu, néanmoins eft abfo nm dhlP^rique , fag. 4o3 , fçavoir - " " "uruiument contraire n i'^ko>r..-ji-;„_
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dernières
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dernières font nouvellement pouffées ; c'eit-a-duc , qu'elles font pyramidales & fillonné'es
en dehors ; leur creux extérieur cft blanc. Leur bord , foit interne , foit externe , | ce que j'appelle muraille de la dent, ] eft tranchant, ck relie en cet état jufqu'au troifième mois, qu'il commence à s'ufer , ex par confequent le creux à difparoître. Le quatrième mois , les coins parodient.
A fix mois elles font de niveau avec les mitoyennes. Si Ton examine a cet âge les dents
du poulain , on trouvera que les pinces font d'un quart moins cieuies que les mitoyennes ; celles-ci de moitié moins que les coins Les quatre premières dents s'ulent peu a peu , le trou difparoit de plus en plus , de
façon qu'à un an, l'on commence à appercevoir un col au-dcllous de la dent ; elle a moins de largeur , ck eft à moitié remplie. A dix-huit mois , les pinces l'ont pleines , ou peu s'en faut , ck moins larges ; le col eft
plus fcnfiblc.
A deux ans, elles font toutes raies, ck d'un blanc clair de lait : les mitoyennes l'ont dans
l'état où les pinces étoient à dix-huit mois. Ces dents le maintiennent dans cet erat jufqu'à deux ans ck demi ; quelquefois jufqu'a trois ans , bien qu'elles montent ck s'ulent toujours, ck deviennent moins larges , c'cft-a-dire , qu'elles ne fervent plus d'indice certain : ni.us en examinant les molaires , on trouvera qu'a un an le poulain en a quatre de lait , & une de cheval ; qu'a dix-huit mois , il en a cinq , trois de lait ck di:u\ île ehe\al ; qu'a deux ans les premières dents molaires de lait de chaque mâchoire tombent , ex font place à la dent de cheval ; car les chevaux ont fix dents de lait molaires (a) a chaque mâchoire, qui font les premières avec lcfquelles les poulains naillent. Quant aux autres , elles ne tombent pas. A deux ans 6k demi ou trois ans, les pinces tombent ; à celles-ci iucccdcnt les pinces de
cheval. A trois ans ck demi, les fécondes molaires tombent : la chute des mitoyennes arrive aulh
dans ce même temps ; ck la hxième dent molaire cil prête à percer. A quatre ans, le poulain a lix dents molaires , cinq de chevaux ck une de lait qui ell
la troifième ck dernière. A quatre ans ou quatre ans ck demi, les coins tombent, ck en même teins la troifième
dent molaire de lait. Pour lors le poulain a douze dents molaires à chaque mâchoire , ck fix incifives.
A cinq ans, pour l'ordinaire h hets perceni le cheval a en tout quarante dents.
Les molaires ne fervent plus a la COnnoiflàncc de l'âge que vers les derniers temps île la
vieilleiTe : il n'y a donc que les mcil le crochet qui l'indiquent. Telles font les parties d'où dépend la COnnoiflànce de l'âge du cheval : on voit que c'elt
principalement par l'infoeôion tic la oirc inférieu
A cinq ans, les pinces font un peu iillonnés en devant : les mitoyennes
font moins remplies : la muraille de dedans ell tranchante , celle du dehors ell un peu
ufée : les coins font à peu p: "I même hauteur que les mitoyennes J mais ce nïll que la muraille externe des coins , car 1 interne ne tait que paroitre : les crochets ne font
qu'a moitié I , ck n'ont que trois lignes dehors; ds font ties pointus ; leur lillon en dedans paroit , mais fans être entu
A cinq ans ck demi , les pin( M pll,s remplies : les murailles des mitoyennes
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( - ) llcft étonnant que la réalité de l'cxiftc: MI rcdicrdics d'un II >>cr &
commtflâirc dd li_:
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3o HIPPOTOMIÉ.
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commencent k s'ufer : la muraille interne des coins eft prefqu'égale à l'externe, mais elle
laifle une petite échancrure en dedans ; le crochet eft prefque dehors ou bien avance ; cC qui dénote qu'il n'eft pas encore forti, ce font des crénelures internes que l'on voit être comprifes dans la gencive. A fix ans, les pinces font rafées , ou peu s'en faut : les mitoyennes font dans l'état oU
«oient les pinces à cinq ans : les coins font égaux par-tout, &; creux : la muraille externe eft un peu ufée : les crochets font entièrement pouffes ; ils font pointus , pyramidaux ? arrondis au dehors, & fillonnés en dedans ; vers les gencives , on apperçoit en dedans que les filions font fortis , parce- qu'ils ne régnent pas jufqu'au bas. A fix ans 6c demi, les pinces font entièrement rafées : les mitoyennes le font plus qu'elles
ne l'étoient : la muraille interne des coins eft un peu ufée , & ne laiflè qu'une cavité : le crochet eft un peu émoufTé d'une ligne ou environ. A fept ans', les mitoyennes font rafées : les coins font plus remplis; & le crochet ufé de
deux lignes. A fept ans & demi, les coins font remplis, à peu de chofe près ; & le crochet eft ufe
d'un tiers de l'étendue de fes filions , c'eft-à-dire, du tiers de la longueur du crochet. A huit ans, le cheval a rafé entièrement, & le crochet eft arrondi. Il eft à propos de remarquer que les dents ne fe remplifTent pas ; qu'elles ont toujours la même longueur qu'elles avoient dans leur état de formation , tant molaires qu'incifives -, mais qu'elles font poufTées au dehors dans les poulains , & dans les jeunes chevaux par le mucilage qui fe trouve aux racines ou par le diploé , &c par le fuc ofTeux qui fe trouve entre les deux tables de chaque côté de la mâchoire , &c par le rapprochement de ces deux tables : car à confidérer les mâchoires inférieures des poulains , elles font très arrondies dans leur bord inférieur , au lieu que celles des vieux chevaux font tranchantes ; ce qui prouve que l'une & l'autre de ces parties contribue k la fortie des dents. Il y a des chevaux ou jumens que l'on appelle bégus, c'eft-à-dire, qui marquent toujours:
cela eft faux. Ils marquent à la vérité plus long-temps ; ce qui ne fait pas une grande diffé- rence. D'ailleurs que ce foit chevaux ou jumens, il y a toujours des indices certains de l'âge, foit par la largeur des dents, par leurs filions, par leur figure , ou par leur implan- tation. Il eft même rare qu'un homme , qui a bien vu & bien examiné les dents , qui leS a maniées plufieurs fois, n'apperçoive pas l'âge des chevaux. Ainfi tous les amateurs font invités de faire une collection de dents de différens âges, & d'en confidérer attentivement & fouvent la figure , la courbure & leurs différentes parties. Patte huit ans , les mêmes dents incifives fervent d'indice ainfi que les crochets , mai*
principalement les premières. Pour cet effet il faut fe rappeller ce que nous avons dit q«e les incifives ont une figure pyramidale : la face du dehors eft plate & marquée d'un fillon; celle du dedans eft arrondie , & devient d'autant plus tranchante qu'elle approche davantage de fa racine ; fes côtés, arrondis k leur fortie , font fillonnés à leurs racines. Il faut & rappeller encore l'état des crochets qui font fillonnés en dedans, gros & arrondis dans leurs corps ; également arrondis, mais plus ou moins en pointe, à leurs racines. Ainfi k neuf ans, les pinces deviennent plus rondes ; les crochets n'ont prefque point de
filions. A dix , les crochets n'ont plus de filions.
De dix k douze , il y a peu de différence. A douze, les pinces font moins larges, mais plus épaifTes ; les crochets font totalement
arrondis. De douze k quatorze , il y a peu de différence ; elle n'eft fenfible que pour ceux q«*
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fe l'ont particulièrement attaches a bien distinguer les changcmens qui arrivent aux dents.
A quinze, les pinces font triangulaires, ck plongent en ayant ; pour lors les crochets ne
font d'aucun fecours.
Dans lkfpace de quinze a vingt , les différences ne font ienfibles, qu'en ce que les dents
plongent davantage ck font plus petites : mais à vingt ans, Ton apperçoit les deux erenelures qui font aux Çon Muc l« dents font plattes & moins llm. A vingt ck un An, quelque! deux, les premières dents molaires tombent,
ou font tellement unies , que l'on y diilmgue trois racines.
A vingt-trois , ! >ndcs tombent.
A vingt-quatre , c'ell la quatJ
A vingt-cinq , ce font les troil
A vingt-fix , les cinqi: molaires ; mais les lixièmes relient quelquefois jufqu'a trente-
ans. J'ai cependant vu des chevaui ige , quatJ molaires de chaque
l'en ai vu d'autn du toutes leurs dents molaires a dix-fept ans. Quant aux incifîves,
elles tombent les dernières, VC le trente a trente ck un m\ ; pour lors les gencives
& les alveol. approchent , deviennent tranchantes , ck font fonction des dents.
RECAPITULATION
DE L' ÂGE DU CHEVAL,
Depuis fil naijjance , jufqu'à la chute de fies dents , laquelle arrive vers la.
vingt -fiixilme ou la. trentième année.
.LvE cheval nait avec fix dents molaires à chaque mâchoire.
Le dixième ou douzième jour a. I naillancc , il lui poulie deux pinces à chaque
.ho ire.
QuUue jours après les mitoyennes paroilfent.
Trois mois api ilcs-ci lortent les £
A dix mois , les incifives font de niveau t a la vente ; les pinces, moins que les
mitoyen. i , ,11('1I1S q«« '
A un an on diftingue un col a la dent, fon corps a moins de largeur ck eft plus rempli,
quatre dents m. » Pmllam * «»« de chcval
A dix-huit mois, les pinces font pleine le poulain a cinq dents molaires , deux de
chcval 6k trois de lait.
A Leui ans . les dents de lait font r les premières dents molaires tombent.
A deux ans & demi ou trois ans , les p„; :nbent.
^ . détaxa les wk* mol-i mbem, ainfi que les mitoyenn
A quatre ans, le cheval a fil dentS molaires ; cinq de chcvaUl ck une de lait.
A quatre ans & demi , les tombent.
A cmq ans , le hetS percent.
A cmq ans & demi, la muraille interne de la dun eft prclque {gale à l'externe, ck le
crochet eft prclque deh<
A fil ans, les pinces font rafecs OU p D faut ; ! J OC la muraille
terne , un peu ufe<
A fia an tmi, les pin, ment ; la muraille interne des coins 1 clL
un peu aulli , ck le crochet emou!
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HIPPOTOMIE.
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32
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A fept ans, les mitoyennes font rafées, ou peu s'en fout ; & le crochet ufé de deux lignes:
A fept ans & demi, les coins font prefque rafés , & le crochet ufé d'un tiers. A huit ans, le cheval a rafé entièrement, & le crochet eft arrondi. A neuf ans, les chevaux n'ont prefque pas de crochet, & les pinces font plus rondes. A dix ans, les crochets n'ont/ plus de crénelure , & font plus arrondis. A douze ans , les crochets font totalement arrondis , les pinces font moins larges, & augmentent en épaifTeur. A quinze ans , les pinces font triangulaires , & plongent en avant.
A vingt ans , les deux incifîves font plates & écartées. . A vingt ck un an ou à vingt-deux, les deux premières dents molaires tombent. A vingt-trois , les fécondes. A vingt-quatre , les quatrièmes. A vingt-cinq , les troifièmes. A vingt-fix , les cinquième. Et la fixièmes quelquefois à vingt-fept ; mais ce terme n'eft pas fixe , il fe recul©
quelquefois jufqu'à trente. A l'égard des autres fignes auxquels plufieurs auteurs ont attribué la connoifîànce de
l'âge du cheval, ils font abfurdes ; on ne peut abfolument l'avoir que par l'infpe&ion de la bouche. Les dents , dont la fonction & Pufage font connus de tout le monde, font expofées à
des maladies ou à des vices de conformation ; telles que la carie , la multiplication &c. En
effet, il y a des chevaux qui ont un double rang de dents incifîves ; ce qui n'arrive point
fans gêner les autres , fans leur ôter leur foûtien & fans altérer le germe de la dent.
D'autres chevaux ont des dents molaires doubles , lefquelles gênent les parois de la bouche
& les ulcèrent. Dans d'autres l'émail de la dent eft très mou , de forte que l'on voit des
mâchoires où il y a des dents ufées , tandis que les autres ne le font pas. Il fe trouve aufïi
des dents dont l'émail eft tendre ; pour lors les alimens & l'air les carient : cet accident
occafionne fouvent aux chevaux de grandes douleurs , que l'on prend pour des tranchées.
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DE L' 0 S HYOÏDE.
Cet os eft fitué entre les deux extrémités de la mâchoire inférieure. Sa figure n'eft pas
aifee à décrire. Il eft compofé de cinq parties ; fçavoir, de deux grandes branches , de deux petites & de la fourchette. Les deux grandes branches font des os longs , plats , minces (a) , qui s'unifTent fupé-
rieurement à la partie pierreufe des temporaux ; cette même partie eft large & donne attache à un de fes mufcles : inférieurement cette branche eft moins large , mais un peu plus épaifle pour fe joindre avec les petites branches (b) : quelquefois il fe trouve à cette articulation antérieurement un petit os en forme d'os féfamoïde , & placé comme une rotule. Les petites branches font courtes & arrondies. Leurs extrémités font plus grotfès. La partie inférieure, qui s'unit avec la fourchette, eft cartilagineufe, & forme une articulation de genou. La fourchette, ainfi nommée à caufe de fa figure , eft fituée entre les deux côtés |
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(a ) Bien loin d'avoir cinq pouces de largeur , comme le die M. Bourgelac dans fes Elément, pag. 44 , elles en ont touC
au plus un & demi dans la partie la plus large , qui eft vers l'os temporal »/'*«» (b) Ces branches , réunies avec les grandes, ne forment point d'angle aigu , mais un angle obtus.
de
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I
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O S T Ê O L O G I I ■
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33
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de la mâchoire inférieure, de manière que le manche regarde les dents incifives. Cette partie
eft triangulaire. Le bord inférieur ou externe cil en dos d'âne , ex donne arrache aux mufcles
de la langue. Le bord interne eft applati, & donne pareillement arrache à la baie de la langue. Le refte de la fourchette ou fes fourchons font arrondis , ck tournés du côté du col. Us fervent inférieurcraent de foûtien au larynx ck a toute la colonne trachéale; fupérieurement ils donnent attache a une partie des mufcles du pharynx ck a les mufcles propres, Son ufage , comme l'on voit , eft tfe fervir de bafe a la langue ck au larynx (a).
Cet os eft uni au bord fupérieur du cartilage thyroïde par fymphyfe.
L'os hyoïde cil fouvent expofé à être carié clans l'endroit du manche où fe fait la bifur-
cation de la fourchette , à la fuite d'un dépôt critique , fous la ganache , provenant de gourme bénigne, ou maligne ou de morfondurc, ckc.....Cette carie vient quelquefois de
ce que l'on aura appliqué des pointes de feu trop avant : mauvaile pratique que l'expérience
auroit dû entièrement proferire , & qui cependant n'eft encore que trop luivic. Le biftouri néanmoins eft le feul moyen qu'il faille employer toutes les fois qu'il eft qucirion d'ouvrir, ou bien lorfque la luppuration aura éré interceptée , foit par le feu , loir par des médicamens contraires. |
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( 4 ) Si M. Boorgelat veut prendre la peine d'examiner cet os fur le c Jcra d'avancer dans une nouvelle
édition , qu'il cmbralTc le pharynx, comme on le lit, f*g. 4.5, de la e de fa
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ARTICLE DEUXIÈME.
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D V T R o N C.
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o
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N divife le tronc en trois parties ■ f •
P . fçavo*, l'épine , le thorax , & le baffin
PAUGRAPHE PREMIER.
DEL,ÉPIN E,
L'épine elt une colonne ofT f C
ch c:::; t!; cin,r ~* ^t!remb% de r■*•**f -*» ^ **
T .0M apPdles v«èbres • elles ITaI' Y C°mpm les nœu^ de la queue
Les aunes font , ^'——^ : ce qui arrive pa,
les lont au nombre de Aw i, •
L« vraies f0Ir de rr,V r dix^uit. A^u. ae trois fon-pc . r
011 des lombes > 'avoir > %>t cervicale *• 1. • 3 „
- »-r„f:*„t "" fo™d"r*f- ^ *■*.
,L> Première vertèbre, autre , CERVlCALES.
na Point de corns „-j Cment d«e atlas ^ ,
Confèrent deux 'fa, ^l^ <» ^«, & ££? ft»1* & %- approche
om les bords f0nt pjJJ^*"* arrondie quiTod ; f f°US : °" T ™»4- P» " ) *« U plus co„fidé„bt"fl T0"11'8' Dans la feet ft r0"" deU* B«^s afles _________ ■ Le«e cavité eft deftine'e Une Cmki donz
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njt0"w , on d,„, ™ »bl.ques dans la prem:. -~-
en avoic t0U£e aucre £us ^
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0 S T É 0 L 0 G I E. ^
J'occipital. Ces quatre apophyfes forment quatre échancrurcs en croix. On apperçoit encore
dans cette première vertèbre, cinq trous , dont le plus confidérable e 11 dans le milieu pour
le pafTage de la moelle épinière cervicale : les quatre autres font placés aux parties latérales du grand trou , deux de chaque côté : ils fervent pour le pa'I'age des artères ôk des veines vertébrales. On remarque dans ce grand trou vertébral deux petites inégalités pour l'attache d'un ligament , dont l'ufage eft d'unir la féconde vertèbre avec celle-ci ; 6k deux petites facettes cartilagineufes pour s'articuler avec la féconde vertèbre. La (ccondc vertèbre eft nommée axis [cflicu] ; c'eft la plus groflè de toutes les vertèbres.
Elle diffère de la première en ce qu'elle a un corps , ck une apophyfe épineufe qui eft confidérable , ck qui rcffemble à un dos de carpe. On y remarque huit apophyfes , en y comprenant celle dont je viens de parler ; quatre font obliques , deux tranfverfes , une épineufe , 6k une placée fupérieurement entre les apophyfes obliques nommée apophyfe odontoïde ; elle eft taillée en bifeau. On obfcrvc fur fon corps deux cavités féparées par une petite éminence pour L'attache du ligament dont on a fut mention. Sur le corps de Fapophyfe épineufe fe trouvent deux grands prolongemcns avec pluficurs inégalités , où s'attachent le ligament cervical & plulicurs mufclcs. Les apophyfes obliques font placées mrérieurcment ; elles ont des facettes cartilagineufes pour recevoir les obliques fupérieures de la troifième vertèbre. Les apophyfes tranfverfes font fituées fur h' corps même de la vertèbre qui porte aulli une éminence allongée en forme de taillant. A la pairie fupérieure de cette éminence fe voient des inégalités ou viennent s'attacher quelques mufcles. Enfin on apperçoit a cet os cinq trous , dont le plus confidérable fert au paflàge île la moelle de Tépine : les quatre autres font fupérieurs 6k inférieurs ; les fupérieurs, plus grands que les inférieurs, font fitués entre les apophyfes obliques ck l'apophyfc épineufe ; les inférieurs font placés dans le corps des apophyfes tranfverfes. On confidèrc a cet os dix échancrurcs, cinq de chaque côté ; deux dans la partie fupérieure , une dans la partie moyenne , deux- dans l'inférieure. On doit y remarquer encore une cavité profonde pour loger la tète de la troifième vertèbre. Les autres vertèbres cervicales diffèrent de celle-ci, en ce qu'elles n'ont point d'apophyfe
odontoïde , qu'elles ont une tète a leur extrémité fupérieure, ck une caviré à l'inférieure ; en ce qu'elles deviennent plus grofïcs ck plus courtes , enforre que la dernière vertèbre cervicale eft de moitié moins longue que la deuxième , mais plus large. Ce que l'on peut y confidérer de plus qu'aux deux premières, ce font leurs apophyfes épineufes, peu icnlibles à la vérité, mais plus à la dernière qu'a la fixième , ck plus à celle-ci qu'à la cinquième, ckc... %• DES VERTEBRES DO R SALE S.
Les vertèbres dorfalcs diffèrent, comme nous l'avons dit, tics cervicales par leurs apophyfes
épineufes ; elles différent des lombaires par les apophyfes tranfverfes qui font plus longues dans ces dernières. Leur corps eft beaucoup plus petit ; cependant elles vont en augmentant, de manière que la deuxième eft plus groflè que la première, la troifième plus que la deuxième, &c......On diftingue de même a chaque vertèbre fept apophyfes : la plus confidérable
eft l'apophyfc épineufe qui eft courr. ourbéc ck pointue a ion extrémité. L'apophyfe
épineufe de la deuxième efl au contraire d'un tiers plus longue, ck (on extrémité eft arrondie.
L'une 6k l'autre ont trois faces, deux latérales , polies , & une antérieure , large , inégale pour l'attache des Iraniens interépineux. Les tix autres apophyfes font quatre obliques, qui font très peu de chofe , ck deux tranf Le corps des vertèbres dorfalcs ck lombaires eft applati Ôk percé d'un trou de chaqiK pour la diftribution des vaiflèaux fanguins. Les
vertèbres du dos vont en augmentant par leurs apophyfes épineufes jufqu'à la cinquième ,
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enfuite elles vont en diminuant (a). Les douze ou treize premières font courbées de devant
en arrière , & les autres font droites. Elles diffèrent de celles du cou, en ce qu'elles ont deux facettes pour recevoir les côtes. La quatrième & la cinquième apophyfes épineufes du dos fe trouvent fouvent expofées à
être cariées par les froiffemens & les contufions occafionnés par les felles , dans les maladies du garot. Chez les jeunes chevaux, le haut de ces apophyfes , ainfï que toutes celles du dos font épiphyfes. Dans ce cas, il faut amputer l'os , 6c ne rien laifTer du cartilage, afin que l'os puiffe s'exfolier. . 3.0 DES VERTÈBRES LOMBAIRES.
Les vertèbres lombaires diffèrent de celles du dos en ce qu'elles ont le corps plus gros ; les
apophyfes épineufes plus larges &plus droites, & leurs apophyfes tranfverfes plus allongées, plus minces & plus larges que les épineufes : les apophyfes obliques font plus arrondies & un peu plus allongées. En général le canal vertébral eft prefque égal par-tout & a une figure triangulaire. 4." D E V O S S A C R U M,
L'os facrum [ ou fauffes vertèbres ] eft fitué à la partie poftérieure de l'épine , &
fupérieure du baffin. Il reffemble à un triangle ou à une pyramide. On le divife en deux faces , une externe inégale , une interne afïez polie , plate. Cet os eft compofé de cinq pièces dans les jeunes fujets , & d'une feule dans les vieux.
On diftingue à la face externe , cinq apophyfes épineufes bien marquées, deux apophyfes obliques antérieurement qui répondent aux apophyfes obliques de la dernière vertèbre des lombes, deux bords qui repréfentent les apophyfes tranfverfes , deux grandes productions ofTeûfes inégales pour s'unir avec les os innommés ; quatre petits trous & un conduit confi- dérable qui eft la fuite du canal vertébral On obferve dans la face interne quatre paires de trous qui font plus grands que ceux de la face externe , ils fervent an pafTage des nerfs facrés. L'os facrum eft joint aux os innommés, & à la dernière vertèbre lombaire, & au premier nœud de la queue. Ses apophyfes épineufes, ainfi que celles du dos font expofées à être blefTées dans ce que
l'on appelle vulgairement maladie de rognon. Dans ce cas , il faut extirper le cartilage jufqu'à Pos, fi ce font de jeunes chevaux , & traiter la plaie comme celle des apophyfes épineufes du dos. 5.0 DES OS DELA QUEUE.
Les os de la queue font partie des fauiïes vertèbres ;. ils font au nombre de dix-fept
pour l'ordinaire (b) , quelquefois de dix-huit, quelquefois plus ; Mais cela varie. Ces premiers os relTemblent afTez bien à une vertèbre. On diftingue fur-tout dans le premier des os de la queue, l'apophyfe épineufe & les apophyfes tranfverfes ; mais à mefure que les os s'éloi- gnent de l'origine de la queue, les apophyfes épineufes fe bifurquent, <$c les tranfverfes |
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en
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augmentent en hauteur ; Ja 2.' de près de moitié plus que ] nI, "......1 ê 'jC „ T îom]d"e ?ue *s apophyfes épine
fr/de la troifième ; la 5.- & la 6? reftent égales à Ta q\at?èmV 3 aTJ^ ? ^ de \feC°nde : ]a Ve ™ quar
Cet endroit du livre de M. Bourgelat n! me pa'X^S'i^d" ^ & au§mente<^n W-r.
( b ) M. Bourgelat, Elem. de fart vétér. pag. 6\ s'exnn'mp ^inC o„ ' 1 „► j„ „,>.~l 1 1 ,
r^yn ' , -n 1 • •' j u * ' ' 5CXPrinie ainh en parant du nombre des os de la ohpiip • ;/ ™ a r v# •
C'eft précifément Ja moitié du nombre que nous avons conftammpnr ™ n„ r,m;, tf>»rl a r q ? ' ;/ en eft fePf a hmU
eu U Lkeur de «qu« deS chevaux"^»* onKoT^^Z^™£*£Z%Z? "'^^ '«T
difparoifTent,
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difparoifTent, le corps s'arrondit ck devient cylindrique: c'eft fur le corps de cet os que
fe continue l'expanfion des nerfs formant la quene du cheval. Toutes les vertèbres, ainfi que los facrum , ck les os de la queue, font unis par des
ligafnens ferrés dont les fibres forment une fpirale. PARAGRAPHE II.
DU THORAX OU DE LA POITRINE.
La poitrine cft formée par les dix-huit vertèbres dorfales , par les côtes ck par le fternum.
!.• DES CÔTE S.
Les côtes font des os refTcmblans a des arcs , ou à un quart de cercle ; elles font au nombre
de trente-fix , dix-huit de chaque côte , quelquefois dix-neuf, diftinguées en vraies ck en faunes ; le nombre des unes ck des autres eft également de neuf. On entend par vraies , celles dont les cartilages vont répondre au fternum ; par faillies , celles dont les cartilages vont s'unir aux cartilages des vraies côt< Chaque côte fe divife en corps ex en extrémités. Le corps cil la pairie moyenne. Les
extrémités font les l\cux bouts : Tune va au fternum , ck l'autre aux verrebn On diftingue aux vraies côtes deux laces : une externe, en partie convexe & en partie
concave; l'interne cft plate, au lieu que les faufTes côtes font arrondies en dedans ck en
dehors.
On confidère aux côtes deux bords, ou lèvres ; l'un antérieur, ck l'autre poftérieur.
Celui-ci eft arrondi ; l'antérieur eft plus ou moins tranchant. A l'extrémité de la côte le voient trois facettes cartilagineufes dont deux répondent au corps des vertèbres dorlalcs , ck l'autre aux apophyfes tranfvcrfcs de ces mêmes vertèbres : entre ces deux facettes fe trouve une échancrure. On y remarque encore deux apophyfes ; Tune intérieurement pour Tattache d'un ligament qui va au corps de la vertèbre , ck l'autre extérieurement avec plufieurs inégalités auxquelles s'attachent plufieurs mufcles du dos ck de la refpiration. Quant à la troificme facette, elle le voit tout le long du corps des dernières vraies côtes. Extérieurement règne une demi-gouttière, où s'attachent les mufcles intercoftaux. fa partie inférieure des côtes cft plus large pour l'ordinaire , arrondie dans certains chevaux , plate dans d'autres, ck généralement fpôngieufe. Les dernières faillies côtes diminuent a inclure qu'elles approchent de leurs cartilages.
Chacune des vraies côtes fe meut en fe repliant, pour ainfi dire, fur la voiline a l'excep-
tion de la première qui a très peu de mouvement (a). |
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Les côtes font très expofée
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planche <ji.
DU S T E R N U M.
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2.°
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Le fternum eft fitué a la partie inférieure de la poitrine. Sa figure approche de la carène
d'un vaiffeau. Il cft large inférieurement, ck étroit fupérieurement, fort long, ck fe termine antérieurement par un cartilage en forme de 1, Il cft compofé dans les poulains de fix pièces oflèufes 6c fpongieufes qui font unies
enfemble par ce cartilage tranchant qui règne le long de fon bord inférieur. Les deux |
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t é\ Ce mouvement cil peu confidérablc , il cil vr,i ndam ne lu. en n " - & j»
■tpd. ccSn£ ML ifdU fe** que la première c«e cl , , extxé««éi d'un cartilage kw*é pu la
i> iiuvie. *r
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38 HIPPOTOMIE.
• .
premières pièces ck les plus antérieures font plates ; les deux 4'enfuite approchent d'un quarré
ou d'un cube ; la cinquième a cinq faces ; la fixième pièce , qui a deux faces , eft la plus confidérable. Les quatre premières pièces ont deux bords afTez tranchants. On remarque à îa première pièce deux petites facettes pour recevoir les cartilages de la première côte • ck trois dans la dernière pour recevoir les cartilages des quatre dernières vraies côtes. Les cartilages des quatre autres côtes , c'eft-à-dire , de la a.e de la 3.' de la 4/ ck de la $.« vont aboutir entre les pièces ofTeufes , réparées par des cartilages qui s'offifient par la fuite. Le fternum eft garni à fes deux extrémités de deux cartilages, dont l'un eft large ck très
mince, pofé tranfverfalement 6k regardant le bas-ventre , il fe nomme cartilage xiphoïde : l'autre au contraire fitué antérieurement eft plus épais , 6k pofé perpendiculairement au précédent. Ce dernier cartilage eft expofé à être léfé ou par quelque coup de timon, ou à la fuite de
quelque tumeur appellée vulgairement avant-cœur, ou par des cauftiques. Il arrive fouvent que cette partie eft non feulemenp découverte , mais confidérablement bleftee : alors ce cartilage, qui eft de la nature de ceux du pied, des côtes 6k des articulations, fe carie & ne peut s'exfolier. Dans ce cas il furvient une plaie fiftuleufe qu'on ne doit pas tenter d'amener à fuppuratiôn. D'ailleurs on ne le fçauroit fans rifquer de détruire l'attache des mufcles fterno-hyoïdiens , &c. .... de même que la réunion des principaux vaifîèaux qui entrent dans la poitrine. PARAGRAPHE III.
DU B A S S I N.
Le bamn eft formé par les os innommés , ck par l'os facrum.
Les os innommés font compofés de fix pièces dans les poulains, de deux dans les jeunes
chevaux , & d'un feul dans les vieux. Ces fix pièces font trois de chaque côté ; fçavoir l'iléon , l'ifchion & le pubis. i.° DE V O S ILÉON
L'os iléon, qui eft le plus grand des trois, eft triangulaire, applati, convexe en dedans
6k un peu concave en dehors. On confidère à cet os trois bords , un antérieur ck deux latéraux ; trois angles , deux placés au bord antérieur afTez gros ck fpongieux, ck un inférieur à trois faces ; fçavoir , une fupérieure , une inférieure , ck une interne ; trois échancrures, une au bord antérieur formée par les deux angles , 6k deux aux deux bords latéraux. On y remarque encore une facette cartilagineufe qui, étant jointe avec l'os ifchion ck l'os pubis , forme la cavité cotyloïde. Sur fon bord inférieur fe voit un trou pour le pafTage d'une artère , d'une veine ck d'un nerf. On apperçoit dans fa face interne plufieurs inégalités pour recevoir les éminences de l'os facrum. Les chevaux en tombant dans le temps des gelées ou fur le pavé plombé fe fra&urent cet
os : accident qui eft plus ou moins fâcheux. Quand la fraclure arrive dans l'angle fupérieur de l'iléon , à deux ou trois pouces de fon bord, la guérifon s'en fait parfaitement fans le fecours du maréchal : cependant il eft bon de baffiner la partie avec des méclicamens propres au genre de tumeur qu'a occafionné la fra&ure, c'eft-à-dire , avec les émolliens , s'il y a. inflammation ; ou avec les réfolutifs, fi c'eft un œdème ou même un phlegmon œdémateux. Dans ce cas l'animal guérit , ck c'eft ce que l'on appelle un cheval épointé. Au contraire 7 lorfque la fra&ure fe trouve placée dans l'angle inférieur , la guérifon eft rare ; je n'en ai pas même d'exemple : l'ouverture de ces chevaux m'a toujours fait reconnoître qu'il y avoit |
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OSTÉOLOGIE.
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gangrène dans la partie blcfféc. Mais pourquoi réufïït-on fi peu à guérir cette fraéhirc ?
c'eft, je crois , parce que l'artère iliaque interne pafTant par cet endroit fe trouve tiraillée continuellement par les mufclcs abdominaux , lefquels tiraillent eux-mêmes cette portion qui par conféquent n'eft plus fixe, & augmente par-là rinflammatiou de la partie, ck enfuite la gangrène. a* DE L'OS ISCHION ET DE VOS PUBIS.
Comme ces os fe trouvent réunis de bonne heure , nous les décrivons cnlemble. Ils
rcffemblent à une lunette. Nous les diviferons en deux parties , une fupérieure & une inférieure. La fupérieure eft plus large que l'inférieure : elle forme deux branches , l'une externe,
& l'autre interne.
La branche externe a trois faces; une interne, ck deux externes, dont Tune eft fupérieure,
& l'autre inférieure : celle-ci forme en partie la cavité cotyloide. On y remarque plufieurs inégalités pour l'attache du ligament rond ou fufpcnfeur ; des inégalités au bord de cette cavité pour L'attache du ligament capfulairc ; une échancrurc antérieurement, laquelle donne à Tcntrée de cette cavité la forme d'une oreille d'homme. Sur cette même branche fe voit un trou pour la chftribution des vaifTeaux fanguins. La branche interne repréfente une équerre ; OÙ y diftingue trois bords ; un antérieur ,
un latéral , & un interne qui étant joint avec la branche externe forme le grand trou nommé ovalaire. La partie inférieure de cet os eft plate , & a deux faces, une externe ck une interne
un peu concave. On y remarque trois bords , un poftérieur OC deux latéraux ; une échan- crure extérieurement. L'extrémité de cet os eft très grofTe , fpongieufe , inégale pour l'attache de plufieurs mufcles. On peut confidérer à cette extrémité trois faces , une interne, une latérale , ck une inférieure concave. |
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40 H I P P O T O M I E.
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ARTICLE TROISIÈME.
DES EXTRÉMITÉS.
JLiEs extrémités font au nombre de quatre ; deux antérieures & deux poftérieures.
PARAGRAPHE PREMIER.
DES EXTRÉMITÉS ANTÉRIEURES.
Les extrémités antérieures font au nombre de deux ; elles font chacune formées de
plufieurs parties ; fçavoir, de l'épaule, du bras, de l'avant-bras , du genou , du canon, du boulet , du paturon , de la couronne , ck du pied. i.° DE L' É P A U L E.
L'épaule eft compofée d'un feul os nommé omoplate. Cet os eft fitué à la partie latérale
du thorax, depuis la deuxième côte, jufqu'à la fixième ou feptième. Il refTemble à une palette triangulaire. On le divife en deux faces : une externe en partie convexe , & en partie concave ; une
interne , concave : en trois bords , un fupérieur regardant l'épine , un peu épais , fpon- gieux , inégal pour l'attache d'un cartilage qui eft très large & mince ; un antérieur mince, tranchant dans fa partie fupérieure & moyenne , & arrondi dans fa partie inférieure ; un poftérieur , arrondi dans fa partie moyenne & inférieure, un peu tranchant dans fa partie fupérieure. La face externe de cet os forme deux fofTes féparées par une crête appellée l'épine de
l'omoplate. Cette épine s'étend depuis le bord fupérieur , augmentant jufqu'à la partie moyenne & diminuant prefque jufqu'à l'extrémité inférieure au bas de laquelle eft un trou pour le paiïage des vaifTeaux fanguins. La fofTe antérieure fe nomme fofTe fur epineufe ou, d'après M. Bourgelat, antépineufe. On donne le nom fous epineufe ou de poftëpineufe à la fofTe poftérieure , laquelle eft de deux tiers plus grande que l'autre. L'extrémité inférieure de cet os eft ovalaire. On y remarque une grofTe apophyfe appellée
coracoïde ; une fofTe articulaire nommée glénoïde , dont la figure approche d'un ovale ; plufieurs inégalités au bord de cet alvéole pour l'attache du ligament capfulaire. La face interne de cet os eft concave. On y obferve plufieurs lignes faillantes dont une
s'étend depuis la partie moyenne du bord fupérieur , jufqu'au tiers du bord antérieur. Le milieu de cet os eft cave & très mince ; c'eft ce que Ton nomme fofTe fcapulaire.
On y voit des inégalités pour l'attache d'un mufcle qui porte le même nom. La partie inférieure, comme nous l'avons dit , eft large. On y apperçoit une échancrure
entre la cavité glénoïde &c Papophyfe coracoïde au-defTus de laquelle paroît une petite fofTe. Cet os n'eft articulé qu'inférieurement avec l'humérus , & forme un mouvement de
genou. Son extrémité fupérieure eft contenue par fes mufcles releveurs ( j) , & elle n'a que ( a ) 11 n'eft pas tout-à-fait vrai, comme le dit M. Bourgelat , pag. 46 , que cette extrémité fupérieure foit fufpendue par un
Y ment particulier très fort. 11 n'y a point de ligament fufpenfeur , qui d'ailleurs feroit inutile pour l'épaule , puifqu'elle porte fur 1 • 1 h & que dans quelque efpèce d'accident que ce foit, elle fe trouverait allez foûtenue ou fufpendue par les mufcles trapèze, rh Tlb ïd'e & releveur propre de l'omoplate, & par l'expanfion du ligament cervical qui s'étend jufque fur l'apopbyfe tranfverfe de l'omoplate. 1 |
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le mouvement de devant en arrière , cnlorte que la pointe de l'épaule va en avant , 6c
que l'autre partie fupérieure va en arrière. !.• DU B R A S.
Le bras eft formé d'un feul os long 6c arrondi (a) , finie le long de la partie inférieure
du thorax , décrivant une ligne oblique ainfi que le précédent , fe portant de devant en arrière.
On le divife en corps 6c en extrémités, dont Tune eft fupérieure ck l'autre intérieure.
On confidère a la partie fupérieure une emmenée un peu arrondie , appellée la tête de
l'humérus, & un rétréciffement au-deflous nommé le col pour rattache du ligament capfu- laire ; trois apophyfes antérieures formant deux échancrures en forme de poulie , pour le pafTage de quelques tendons; une apophyie à la partie latérale externe : ces quatre apophyfes forment un enfoncement pour loger les glandes mucilagineufes ou fynoviales. A la partie moyenne de cet os, s'obfervcnt trois faces; une interne regardant la poitrine,
une antérieure 6c une poftéricurc. Un peu au-dcfïbus de la partie moyenne aux parties latérales externes on apperçoit une éminenec confidérable pour l'attache de plufieurs muleles. La partie moyenne eft plus petite que les extrémit La face externe 6c interne l'ont un peu applatis ; la poftéricurc eft arrondie Au-dcfTus
de la partie moyenne fe voit un trou pour la diftribution des vailîeau\. L'extrémité inférieure eft terminée par quatre éminenees , dont deux fervent a l'articu-
lation , 6c s'appellent condyles ; une pofténeurc formant une grande cavité pour loger l'olécrane du cubitus ; OC une antérieure pour l'attache des muleles : une gouttière entre les deux condyles , 6c enfin plufieurs inégalités , ck deux facettes aux parties latérales pour l'attache des ligamens latéraux. y DE L'AVANT-BRAS.
L'avant-bras eft formé de deux os {b) ; fçavoir , du radius ou rayon, 6c du cubitus
ou os du coude. Le radius eft le plus long des os de l'extrémité antérieure. On le divife en corps 6c
en extrémités, l'une fupérieure & l'autre inférieure, qui toutes deux font égales en groneur, On remarque à la partie fupérieure deux apophyfes ; Tune externe ck placée latéralement,
6i l'autre antérieurement. La partie moyenne de cet os qui eft la plus dure ck la plus compacte a deux faces ; une
antérieure arrondie, ex une poftérieure applatie : deux bords , un interne ex un externe. Dans la partie inférieure antérieurement, le voient quatre apophyfes, dont deux confi-
dérables aux parties latérales, formant toutes quatre trois gouttières, deux éminenees Cx deux cavités enduites de cartilages , Tune desquelles eft plus confidérable que l'autre : on apperçoit enfin plufieurs inégalités, tant dans la partie fupérieure que dans l'inférieure, pour Tattache des ligamens et autres. Le cubitus eft finie à la partie pofténeurc du radius. Il refTemblc à une mafîiie divifi
en deux portions ; une fupérieure, ck l'autre inférieure. La fupérieure eft un peu quarree ; l'inférieure eft en forme de ftylet. On obferve a la partie fupérieure deux apophyfes ; l'une |
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z \ r< n ■ /.ment ciue M Iiourgclat lui donne une ngure cylindrique.
i i m «'m?lT L 2% Parle du cubitus, qu'il dit I :-bras. Pour moi , je me crois bien fonde à dire que
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IW-bR^eftTrméde ET» *£»'<** ,1k font-bien diAirâ. & féparé, l'un de l'autre , tant que les os du crâne ne font pu
unis entreux ■ notre célèbre hippotomUta voudroit-il qu; te tut r, nune d'un.- feull JU
prend la peine de jetter un coup d'ail l'ur fe lquelete , il iemira la rmlon pour laquelle nous avons nommé radius fe plus conliuc-
rable , & cubitus le plus petit. |
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4i H I P PO T O MIE.
«qui eft à l'extrémité s'appelle olécrâne ; l'autre eft arrondie oc cartilagineufe, pour être reçue
dans la cavité poftérieure de l'humérus. Entre ces deux eminences eft fituée une cavité fervant de gaine pour les mufcles qui forment l'avant-bras ; plus, deux autres eminences pour fe joindre avec le radius. Cet os en diminuant forme trois faces ; une antérieure , & deux latérales. Il y a un
cfpace entre cet os & le radius , pour le palTage de plufieurs vaifTeaux. Le cubitus defcend tout le long du bord externe du radius : c'eft aux environs de la partie moyenne de ce «dernier qu'il s'oflifie avec lui, ordinairement dans les jeunes chevaux; enforte qu'ils ne font plus qu'un feul os dans les vieux. Ce même os eft fouvent expofé à être carié à la fuite de l'ouverture d'une loupe qui eft
furvenue en cet endroit, où elle a été occafionnée par l'éponge du fer. Voye^ Loupe au coude, 4.0 D U GENOU.
Le genou eft compofé defept os O) difpofés fur deux rangées, trois à chaque, & un
derrière la première. Les os de la première rangée font, en prenant de dehors en dedans , l'irrégulier, le
triangulaire 6c le fémiliinaire : ceux de la féconde, font le petit cunéiforme, le trapézoïde, & le grand cunéiforme ; le feptième , fitué derrière la première rangée, eft appelle os crochu (b). On confidère à l'os irrégulier quatre angles , formant cinq cavités cartilagineufes ; une
fupérieurement, pour s'unir avec les eminences du radius ; une autre inferieurement, pour s'unir avec le premier os de la deuxième rangée ; une dans la partie latérale externe pour s'articuler avec l'os crochu ; ôc deux aux parties latérales internes , pour fe joindre avec les deux os de la première rangée. Le triangulaire repréfente cinq faces : une fupérieure, où il y a une éminence & une cavité
qui fe reçoivent avec la partie inférieure du radius , & autant dans la partie de cet os pour s'unir avec la fupérieure des deux premiers os de la deuxième rangée : fa partie antérieure eft un peu inégale : fes parties latérales préfentent quatre petites facettes formant deux échancrures , & une éminence arrondie poftérieurement pour l'attache des ligamens. Le fémilunaire a quatre faces : une fupérieure , une inférieure, & deux latérales. Dans fa
partie fupérieure & inférieure , fe remarquent deux facettes pour s'articuler d'une part avec les condyles externes du radius, 6c de l'autre avec le petit cunéiforme. Les parties latérales font inégales , fur-tout l'interne , où il y a plufieurs eiifoncemens pour les attaches ligamenteufes. Le petit cunéiforme eft le premier os de la féconde rangée. On y confidère cinq faces ;
une fupérieure convexe &■ unie ; une antérieure pareillement convexe ; une inférieure en partie plate ; une interne inégale & raboteufe , & une externe approchant de même : trois bords formant trois angles ; ces trois bords ont aurfi trois faces ; fçavoir, une antérieure, une externe 6c une interne. Le trapézoïde eft le plus confidérable de cette rangée. On y remarque, à raifon de fa
figure , trois angles ; deux latéraux internes un peu tranchans , 6c un poftérieur arrondi : |
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r ( il a *°Ur%eht\ayant fanS d™ e "°uve fr h?««l neuf petits os au genou, a cru pouvoir admettre ce nombre , [pag. 50].
La diflcaion démontre le: contrat ; elle apprend qu',1 n'y en a que fept : les deux qu'il aF rencontrés de plus ne font paslrtci îalres ; ce font des os fefanioides qui ne le vo.ent que dans quelques lujets. L'ufage de la diffedion démontre que l/genou eft compofe de neuf os. Comb.en en devrois-je donc admettre après en avoir trouvé vingt à un genou, «Se vingt-trois à l'autre ? Cette multiplicité pourrojt bien venir a la fuite de quelque maladie ; ainfi ce nombre n'eft pas admiffible dans le fquéléte ( * ) De tous ks os du genou , le feul, auquel M. Bourgelat donne un nom, eft le crochu. Tous les livre, qui traitent de
lanatomie du cheval en font mention & obfervenc Je plus grand fiJence fur les autres. |
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O S T P. O L () G 1 E. 4
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cinq faces, une fupérieure formant deux facettes pour s'articuler avec les os de U première
rangée ; une inférieure, plate, liflè & polie, pour le joindre avec l'os du canon ; cx trois autres , dont Tune antérieure inégak , ck deux latérales formant deux échancrures. Le grand cunéiforme eft fcmblable a peu de choie près au petit cunéiforme. On y
confidere cinq faces, une fupérieure, une antérieure , tOUMS deux convexes; une inférieure,
une externe Cx une intern
L'os crochu eft le fepttème os. Il eft fitué derrière la première rangée ok un peu en
dehors : on y obfervc deux faces ; une externe convexe, ck une interne concave. On y
apperçoit un bord arrondi donnant attache a un ligament capfulairt commun : il a de plus deux facettes cartilagineufes pour s'articuler d'une part avec le radius , de l'autre avec l'os irrégulier. *• D E V 0 S D U C A N O N.
Le canon eft formé de trois os ; l'un qui fert de bafe , & qui conferve le nom d'os du
canon ; les deux autres font limés derri, L'os du canon eft placé au-deflous du genou. Sa figure eft à peu près cylindrique.
Nous le diviferons comme les os longs, en trois parties J fçavoir , la pairie fupérieure,
la parne moyenne 6c la partie inférieure. On obi .éra! a cet <»s deux faces ; une antérieure Cx une poftéricurc. Sa partie fupéri< if plate , formant une petite ligne
faillante comme fi On l'avoit coupée ; cette Lkc eft un peu oblique : on remarque aufïï
dans fa partie fupérieure externe , une facette pour recevoir le premier os de la féconde rangée du genou; deux bords raboteux, une tubérolité antérieurement. A la partie pofté- rieure & fupérieure de cet os, fc voient quatre petites facettes, deux de chaque coté , formant deux échancrures, & plufieurs inégalités. La partie moyenne de cet os eft la plus étroite : on y diftingue fimplement deux faces; une antérieure Cx une poitericure. Cette dernière eft percée d'un trou pour le partage des vailïéaux fanguins ck des nerfs. La partie inférieure de cet os égale la fupérieure en grofTeur. On peut y confidérer cinq faces ; une antérieure, une poitericure , une inférieure, & deux latérales. Sa partie inférieure eft arrondie en forme de COndyle dont le milieu eft élevé, & forme une crête: les parues latérales font inégales & raboteufes pour l'attache des ligamens , &c
11 furvient quelquefois à cet os , dans la partie antérieure de l'on corps, l'oit en dedans,
f * dehors ex prefque toujours la partie fupérieure , une éminence contre nature ' n'efl: autre choie qu'une exoftofe, appelles drement fur-os. Quand cette exoftofe fe
trouve avoifincr l'os Ityloide , Cx qu'elle eft en long, on la nomme i'ufee. Rarement cet
A f ' boiter les chevaux , a moins qu'il ne le mouvement du tendon cxtcnlcur , lorfque l'exoftofe eft un peu en devant : fi elle eft fur le côté proche de l'os llylo.de , elle
le comprime , le poulie en dalm^ , ne par conféquent les tendons fléchillcurs de l'os du paturon 6k celui du pied ; autrement le cheval ne doit point boiter.
Les deux autres os font finies derrière ccluUci : ils ont la forme d'un ftylet ; ainfi on
peut les appeUer ftyloïdeS : ils prefentent trois recettes cartilagineufes , dont une l.tuée fupérieurement pour s'articuler avec les os de la dernière rangée , ck les deux autres pour S'articuler avec l'os du canon. Ces deux os voijt en diminuant le terminer aux deux t.ers de l'os du canon par un petit point arrondi. Ces os s'ofîiricnt quelquefois avec l'os du canon ; accident qui ne le rencontre que dans
les vieux chevaux, ck qui gêne le mouvement des tendons ; car en le contratf.uu , les tendons acquièrent un peu plus de volume , & p« confcqucnt font obliges de jetter en dehors les |
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44 H I P P 0 T O M I E. .
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os ftyloïdes ; & comme ces os oflïfiés leur oppofent une forte réfiftance , ils n'ont plus
le même jeu qu'auparavant. 6.0 DU BOULE T.
Le boulet eft compofé de deux os triangulaires, qui étant joints enfemble, forment une
coulifTe pour le paffage d'un tendon. On remarque à chaque os en particulier, deux faces ; une extérieure convexe ÔC inégale
pour l'attache de plufieurs parties tendineufes ; & l'autre un peu concave & unie, enduite d'un cartilage pour s'articuler avec la partie inférieure & poftérieure de l'os du canon. On y remarque trois bords , un fupérieur , un inférieur & un latéral : les deux premiers font très épais & préfentent une face triangulaire ; le bord latéral eft plus mince, & arrondi, formant une finuofité cartilagineufe ; enfin, tout ce qu'il offre de plus confidérable à obferver eft un enfoncement aflez profond dans fon bord fupérieur , pour l'attache de quelques parties tendineufes. Ces os , comme nous l'avons dit, font articulés avec l'os du canon.
7.0 DE V O S DU PATURON.
Le paturon eft formé d'un feul os, nommé os du paturon. Comme les os longs, il peut
être divifé en corps & en extrémités. Le corps eft arrondi, applati &c moins confidérable que les extrémités. Il a deux faces ;
Une antérieure & une poftérieure. On apperçoit fur cet os des éminences & des cavités. Les éminences font au nombre de quatre : deux à l'extrémité fupérieure , & deux à l'infé- rieure ; les deux premières font plus confidérables. Ses deux extrémités font enduites d'un cartilage pour s'articuler avec l'os du canon fupérieurement, par deux facettes cartilagineufes ; & inférieurement par deux éminences arrondies en forme de condyle , pour s'articuler avec l'os coronaire. Cet os eft expofé à être fracluré par la pofition fauiïe que prend le cheval en mettant
fon pied à terre ; mais l'os, que nous allons décrire, eft bien plus fujet à cet accident. •8.0 DE LA COURONNE.
L'os coronaire, ou os de la couronne, approche d'une figure quarrée. On peut y remarquer
fix faces ; une fupérieure, une inférieure , une antérieure , une poftérieure, & deux latérales. On obferve à fa partie fupérieure deux facettes cartilagineufes 7 ck dans fa partie inférieure deux éminences arrondies , pareillement cartilagineufes. Cet os eft un peu concave poftérieurement, & forme deux bords inégaux. Sa partie
antérieure eft un peu arrondie & inégale. On voit à fes parties latérales plufieurs inégalités, & deux facettes dans fa partie inférieure , pour donner attache à différentes parties , de même que les inégalités que l'on apperçoit dans toutes ces furfaces (a). L'os coronaire eft articulé fupérieurement avec l'os du paturon , inférieurement avec l'os
du pied, poftérieurement & inférieurement avec l'os de la noix. Cet os , comme nous venons de l'obferver, eft expofé à être fra&uré. On remarque que
cette fraâure fe fait ordinairement en deux ou en trois portions, mais rarement en un plus grand nombre. Je conferve dans mon cabinet plufieurs os coronaires caftes latéralement dans leur bord fupérieur, & dans lefquels la portion fracturée eft peu confidérable. |
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( a ) On confidère, dit M. Bourgelac, fag. 52, des empreintes ligamenteufes dans toute l'étendue de cet os. Je n'en ai trouvé
que derrière & aux parties latérales. 9'
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OSTÉOLOGI E. 45
9.o DU PIE D.
Le pied eft compofé de deux os ; fçavoir, de Tos du pied proprement dit (<z), & os de
la noix. [A] D £ X' O S 7J> U PIED.
L'os du pied cft feue dans le ftbot. Sa figure reflèmble afTez bien au talon du foulier
des femmes, lorfqu'on le renverfe {b). On y confidère trois faces ; une antérieure convexe un peu raboteufe ; une inférieure
concave pareillement inégale ; & une fupe'rieure unie & polie. A la face iupéricurc fe voient trois apophyfes ; une a la partie antérieure pour l'attache
du tendon extenfeur du même os, & deux aux parties latérales pour l'attache des cartilages (c). Aux parties latérales, en avant de ces deux apophyfes, font deux facettes pour l'attache des ligamens latéraux qui unifient cet os avec l'os coronaire. On remarque enfin fur ces mêmes apophyfes deux trous, qui quelquefois ne font que des échancrures pour donner paflàge à quelque veine. Tout ce qu'il y a à examiner dans fa partie antérieure, fc borne à plufieurs trous qui
livrent paflagc à des vaifïeaux fanguins. On obferve dans la partie intérieure èv concave une éminence arrondie de chaque côté ,
laquelle ne forme quelquefois qu'une crête l'aillante pour donner attache au tendon iléchifTeur de cet os : au bas de chacune de ces éminences^, le voit un trou par lequel paffent une artère, une veine ck un nerf, qui vont fe diftribuer dans lafubftance de Tes du pied: on apperçoit enfin, derrière ces mêmes éminences deux feiffurcs formées par le paûage des vaifleaux qui vont fe diftribuer dans le pied. Cet os, quoique folidement placé dans le fabot , cil néanmoins expolé a être fracture,
mais plus rarement que les autres. La caule de cet accident provient du parement du pied, & principalement de la foie des talons qui forme les arcs-boutans de la muraille , & encore- plus du parement de la fourchette. 11 ell bon d'obfervcr que cette fracture cil toujours verticale, qu'elle arrive quelquefois dans la partie moyenne, mais plus iouvent fur le côté. [B] DE V O S D E L A N O I X.
L'os de la noix , aufïi appelle os de la navette à caule de fa refïèmblance avec cet infini-
ment eft un os féfamoïde invariable, que M. Bourgelat avoit omis dans Ion hippiatrique, & qui joue un des plus grands rôles dans l'œconomie du cheval. Il ell fitué derrière la partie pofléricurc ck inférieure de l'os coronaire , ex porte fur le bord pollérieur de l'os du pied (d).
On y remarque deux faces; une antérieure, qui regarde l'os coronaire; elle ell lifTe ,
polie <St féparée par une petite éminence faillantc : l'autre regarde le tendon ; elle eft |
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( , \ Nous nous pardons bien de le nommer. ( lat , pâg. d : ce qui fembleroit Bnnoi
d 1 heval un grand & un petit pied. H eft »rai que -. , i,„u d< :;|, , rmûj cette dénomination nous
a paruinout^ ^ , ^ - ^ ^ Bourgelat, u I pas mieus dire que
r , ■_ hl ][ figure de l'os? Pexpreffion nous paraîtrait plus juftt impriou
i ongle qui pren^ ^^g ^ .^ ^ ^ ^^ yu ^ j-un ^ryon , ou l'os du pied fe trouvoic mut fon muraille
, comme d<! la bouillw f «pophvfei ou éminences font renies d'un -
c,iv2 £tl ri^cVnîamn animal, il fft vrai, , _-;_, i.'n-c ,,• „,,: _.„ je temps après, s'< tturelle.
<) mSÏ qu M BcilfirWÎ Toi du , eue pied , ce qui mdiq««oi. qu'il y en uuroit un
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H I P P 0 T O MIE.
afîez liftè, mais moins que la première. On diftingue encore à cet os deux bords ; un
fupérieur arrondi, & un inférieur, un peu cave , lefquels donnent attache à des ligamens. Cet os peut fe fra&urer dans les mémarchures : il eft encore expofé à être piqué par le
parement des pieds. PARAGRAPHE II.
DES EXTRÈ MITÉS POSTÉRIEURES.
Les extrémités poftérieures font au nombre de deux. Chaque extrémité eft formée de là
cuiffe , du graffet, de la jambe , du jarret , du canon, du boulet, du paturon , de la couronne & du pied. i.° D U F É M U R.
Là cuiife eft formée d'un feul os, qui eft le plus gros du corps de l'animal.
On le divife en corps & en extrémités.
Son corps eft lifîe & arrondi antérieurement, inégal & raboteux poftérieurement, formant
une crête qui part de fon extrémité fupérieure , & qui s'étend jufqu'a l'inférieure , en fe bifurquant. On peut y remarquer deux faces applaties , une dans fà partie poftérieure, & l'autre dans fa partie latérale externe. Il fe trouve pour l'ordinaire dans fa partie pofté- rieure un trou qui donne pafTage à une artère , à une veine & à un nerf. Dans la partie fupérieure de cet os, fe voient des eminences &c des cavités. Les eminences
au nombre de quatre font considérables. La principale & la plus faillante eft la tête du fémur, fituée intérieurement, & s'inclinant un peu pour s'articuler avec la cavité cotyloïde. Ce qui la fépare du corps de l'os dans les jeunes fujets , eft un rétréciflement au-defTous de la tête , auquel on donne le nom de col. Les trois autres eminences fituées extérieurement font appellées trochanters , l'un defquels eft fupérieur , l'autre moyen , & le troifième inférieur. Le fupérieur eft élevé au-deffus de la tête d'une fois la groftèur de la tête ; il eft pointu fupérieurement, arrondi en devant , & applati poftérieurement. Le moyen eft plus confidérable ; il eft égal à la tête en hauteur, & eft arrondi. L'inférieur eft plus allongé & plus applati. A l'égard des cavités on en compte deux remarquables ; la première eft formée dans
la tête , ôc à fon extrémité pour l'attache du ligament rond ; l'autre eft (ituée poftérieu- rement au bas du grand trochanter ; cette dernière eft plus confidérable que la première. Il y a enfin trois échancrures formées par la tête du fémur, par le grand & par le moyen trochanter. On diftingue de même dans la partie inférieure de cet os, des eminences & des cavités.
Les eminences font au nombre de quatre, dont deux arrondies , liffes , polies , fituées poftérieurement, & appellées condyles poftérieurs. Les deux autres, qui font pareillement polies , fe nomment condyles antérieurs. Il faut obferver que les deux condyles internes font plus confidérables &C plus faillants. On compte plufieurs cavités dont deux méritent d'être remarquées ; la première eft fituée poftérieurement au-derTus des condyles poftérieurs; la féconde eft dans l'entre-deux de ces mêmes eminences ; celle-ci eft moins confidérable que la première. Il y a encore fur les côtés des condyles poftérieurs, deux petites dépreflions pour l'attache des ligamens latéraux. |
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O S T É O L O G I E.
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i.° DU GRASSET OU ROTULE.
Le gralTet eil forme d'un (cul os , que fa figure a fait nommer os quarfé. On y
remarque deux faces, une antérieure, convexe, inégale ; & une poftérieure, en partie inégale, & en partie unie. On y diftingue quatre angles , deux fupéricurs , & deux infé- rieurs : l'inférieur interne cil plus obtus , plus arrondi que les trois autres. La face poftérieure de cet os préfente trois facettes , dont deux fupéricures , qui lent unies & polies; & une inférieure inégale, féparée des deux autres par une crête rranfvcriale. Les plaies fur la rotule occafionnées par un coup de pied font dangereufes. Quelquefois
elle fe rra&ure par la violence du coup, & quelquefois par la contraction fubite des mufcles au moment du coup, & toujours tianfverfalement. Je ne penfe pas que cet os puifTe le calTer par aucune autre caufe ; du moins, je n\n ai pas a"e*emple. De quelque caufe que provienne la frafturc du gralTet , le mal cil fans remède ; parce que d'un côté les mufcles étant toujours en contraction , obligent la partie fupérieure de la rotule à monter en haut ' & que de l'autre, le cheval ne fçauroit fc tenir tranquille, quand bien même il feroit pofliblc d'y établir un bandage. 3.° D E L A J A M B £»
La jambe efl formée de deux os, dont le plus confiderable fc nomme tibia, & l'autre
perone. ' [A] DU TIBIA.
Le tibia, qui eft le plus long des extrémités poftérieures, cil d'une figure prifma-
tique (a) , dans fon corps & dans fa partie fupérieure : l'inférieure eft quarrée ■ par conféquent on confidérera dans cet os trois faces & trois crêtes ; la face externe la' fiicc interne , cV la face poftérieure : la crête antérieure, la crête interne, & la crête'extern • On remarque à la partie fupérieure de cet os (b) cinq emmenées : deux à la partie anté- rieure, dont la plus confiderable eil externe, & donne attache au ligament de la rotule (c)i elles font féparées par une gouttière pour la.lfer glifTer ce même ligament, qui s'y attache aufli : deux à la partie poftérieure, où font attachées des portions tendineufes : la cinquième eft fituée fur le fommet de cet os ; elle eft taillée en bifeau , & donne attache aux Iigamens croifés , auiïi-bien qu'une petite échancrure fituée à côté : cette apoph fc fe trouve cachée entre les condyles du fémur : cette crête répare deux facettes cartilagineùfeS dont l'une externe eil un peu arrondie pour s'articuler avec les facettes cartilagiheufes du ligament croifé (</) ; l'autre eil plus applatie , & s'articule de même avec ce ligament extérieurement. On y confidere des inégalités rangée! en forme de facettes pour s'articuler avec le péroné:
enfin deux échancrures, une à la face externe donnant paflàge à un tendon ; l'autre pofttC rieurement, par lequel palTent les principaux vaiiFeaux. Le corps de cet os eft lilTc & poli fur fes faces interne & externe : il eft raboteux
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( a ) On ne peur manquer d erre furpris quand on entend ' 71 , que le tibia eil cylindrique poUqu'on
confidere dans prefque toute ion étendue trois laces ; ce qui caracténie U forme priJrnatique que nous Jui donnons, & qu'il» bien
réellement.
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48 H I P P O T O M I E.
dans fa partie poftérieure. On y remarque un trou confidérable donnant paffage à une
artère , à une veine & à un nerf. La partie inférieure de cet os eft quarrée : il y a par conféquent une face antérieure ,
une poftérieure , une interne , & une externe.. On y diftingue trois apophyfes ; deux latéralement appellées malléoles, ôc une poftérieurement qui s'articule avec l'os de la poulie, & forme deux cavités cartilagineufes, féparées par une crête pour s'articuler avec le même os de la poulie (a). [B] ï) U PÉRONÉ.
Le péroné eft fitué à la partie latérale externe du tibia , s'étendant depuis la partie
fupérieure jufqu'à la partie moyenne de cet os. Sa figure approche d'une pyramide dont la bafe eft en haut ; cette extrémité fupérieure eft applatie (b) , & arrondie dans fon bord poftérieur pour s'articuler avec la facette du tibia , dont nous venons de parler. L'extrémité inférieure fe termine en pointe , & n'a rien de remarquable, 4.° D U J A R R E T.
Le jarret eft compofé de fix os pour l'ordinaire , mais quelquefois de fept. Ces fix os
font l'os du jarret proprement dit, l'os de la poulie, le grand fcaphoïde, le petit fcaphoïde, l'os difforme, & l'entr'offeux. C'eft ce dernier qui quelquefois eft féparéen deux, & forme le feptième os de cette partie, [A] DE VOS DU JARRET PROPREMENT DIT.
L'os du jarret eft fitué derrière l'articulation de ces os. Il eft d'une figure allongée. Son
corps eft peu confidérable. On y obferve trois faces ; une latérale externe, une poftérieure, & une interne. Cet os fe prolonge en haut , & forme ce que l'on appelle la pointe du jarret, laquelle eft très inégale , raboteufe , & livre paffage, & donne attache à plufieurs tendons , poftérieurement entre fon corps & fon prolongement. On y voit une échancrure par laquelle parlent des tendons & les principaux vaiffeaux. La face interne de cet os eft concave : on y remarque quatre facettes cartilagineufes pour s'articuler avec l'os de la poulie. Au milieu de ces quatre facettes, fe trouve un enfoncement qui fert à loger les glandes fynoviales , lefquelles filtrent la liqueur propre à lubrifier cette articulation. Latéralement & extérieurement, on apperçoit une échancrure angulaire , pour s'articuler avec l'os de la poulie. Inférieurement cet os eft cartilagineux, pour s'articuler avec l'os difforme. [B] DE VOS DE LA POULIE.
L'os de la poulie, ainfi nommé à caufe de fa figure, s'articule poftérieurement avec
1 os du jarret inférieurement avec le grand fcaphoïde, & fupérieurement avec l'os du tibia. Aux parties latérales de cet os extérieurement- a. • c 1 * ,
.. 1 r ., T -, . excerieuiement, eft une petite facette, donnant attache à un
ligament latéral. Intérieurement, on v conf^,^ t r c 1 1
? . , -, ,. ' Y con»ûere une apophyie en forme de mammelon,
ou vient s attacher un ligament latéral Ta «,»• • r ■ j n ï-
., . r , c 6, Lz Partie inférieure de cet os eft un peu arrondie,
cartilagineuie , oc torme dans fon milieu ,,«0 c 1 1 t ,
. , j n , . ; n miileu une petite facette pour loger les glandes fyno-
viales. La partie poiteneure de cet os nréfpn«-o a-&' c -ï ■ r ■ ■•
,, / . cc os prelente différentes facettes cartilagineufes qui s arti-
culent avec 1 os du jarret. ° L
( a ) Ce que M. Bourgelat , pag. jx , N.° ï ? annpllp „* u r r
itflemblent en aucune manière à des condyles qui font rn-W" condjloïdes , ne fonc autre chofe que les malléoles, lefquelles ne
( b ) C'eft improprement que M. Bourgelat donne à™* * \$ ' au llfu ?Ue Ces parties du tibia ne le ionc Poinc-
r r ^ & uuiine a cette partie le nom de tête. [C]
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0 S T I' 0 L 0 G I '<■__________ 49
[C] DU GRAND S C A P II 0 I D E.
Le grand feaphoïde, ainfi nomme à caufe de fa figure creufe & enferme de nacelle'^
eft fine defms le petit feaphoïde , & auniefTous de l'os de la poulie. ^ omm les os plats, on y diftingue deux tes ; une fupéneure concave, qui s'articule ave de la
* ..' } ... X rrnnv. unc cavité propre a contenir les glandes fynoviales : (a face
poulie : au milieu le trouve une ui> t t .
: ri . a. a- n« « mnfidère deux bords; un antérieur, arrondi, inégal, aonnanc
inférieure eft arrondie. Un y coniiuu , ,
i v j 1« . ^«fnUrrç " un polterieur, anguleux OU S fient des tendons Cv
attache à des ligamcns capiulaires , "' t > 6
,.n- i- " /- r.nr r^ç liffamens qui en dedans du jarret s unifient avec le grana
differens ligamens. Le iont ces ug» î j
r i , <?r • fM„, r;r1;ll,'s a outrance dans un eilort , produilent une tumeur que l on
fcaphoïdc , ex qui étant tirailles a ui ? i appelle épervin. Voye{ Épervin
[D] DU PETIT S C A P II O I D E.
Le petit fcaphoïdc eft finie au-deffous du précédent , & au-deflilS de l'os du canon. S,
figure eft différente du premier, non feulement il eft moins creux ck moins confldérable , nuis ,1 relTemble a un rem avec les principaux vaitléaux ; il eft arrondi antérieurement , & forme pofténeurement une forte apophyfe, laquelle eft cartilagineufe en deflus ex en défions, pour s'articuler ave, l'os du canon ck le grand feaphoïde. On confidère dans !.. face fup, rieure une cavité profonde pour I ■>'- I h P*™ "^leur* ï peu près femblable à la fupéricure.
[E] DE VOS D I 110 R M E,
L'os difforme eft l'os de l'articulation du jarret, le plus irrégulic, 11 eft fitué a la pari
latérale externe de cette articulation ; il eft aulli épais que les deux os fcaphoides pris cn.emWe & fe porte un peu de bas en haut. On y remarque extérieurement deux emmenées dont la plus confldérable eft arrondie en forme de mammelon, qui donne attache a des troufleaux L fibres ligamenteufes. Cet os ne porte que très peu fur l'os du canon, mais prefque entièrement fur l'os ftyloïde excerne. [F] DE L'OS INTERARTICULAIRE DU ENTR'OSSEl/X.
T, • n-ulure ou entr'ofleux efl '•» partie poftérieure de cette articulation , 1 iic're Te^petit fcaphoïdc cX l'os ftyl -crue , & touchant un peu 1>0S du canon.
( s eft en partie quan en partie applati. Cette première portion Forme quatre laces
c °S fupérieure , pour s'articuler avec le grand feaphoïde, une intérieure,
cartilagineules ; une^ j fcaphoide ; ex deux inférieures , dont une plus confldérable
pour s'articuler avec ^ ^^ féconde portion ne
Particule a\ externe , t
saiCRU , . ., lpophyfe qui le porte poiterieurement a cette articulation, cv
paroît kn quune o. p^ ligamenteufes. On y apperçoit inférieurement une
d.mnc attache a aes ^ ^ ^ ^^ ^^ ^ ^..^ Mtern(
facette CarfT1'U^ein|m tonnent une gouttière , le long de laquelle paffeM des libres
ligamenteufes.
i- ,;„r, nue ces quatre demie: , joue un grand jeu , quoiqu'il ne
L'os de la pou Ue , .uni, J* «J^ „ eft ^ que ^ 1Vur ,,m„,| , d n'ell paroiffepas avoir IjeaucoP. „. conftamment obfervi que toutes les fois que
guete poffiblc qu'ds f« ^nuTgée ^ .,„,,,„,,, ou ,,, quelque exoftofe,
ees articulations avoient été uulomm g t i i
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HIPPOTOMIE.
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5°
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le jeu de cette partie n'étoit plus, à beaucoup près, le même dans cette partie ; que le mou-
vement mufculaire étoit bien plus roide : maladie que l'on défigne ordinairement par ces mots, roide dans les jarrets. Rien n'eft plus important à un amateur de chevaux que de bien être inftruit de la conftruclion du jarret : pris en détail, le jarret paroîtra toujours défectueux à une perfonne qui ne le connoîtra pas. 5.0 DE VOS DU CANON,
Le canon eft compofé , ainfi qu'à la jambe de devant, de trois os ; fçavoir, de l'os du
canon proprement dit, & des os ftyloïdes. [A] DE L'OS DU CANON PROPREMENT DIT.
La fituation de l'os du canon eft au-defTous du jarret ; il eft beaucoup plus cylindrique
que celui de devant, & en diffère confidérablement (a). Il faut y remarquer fon corps & fes extrémités : le corps eft fa partie moyenne qui eft cylindrique ; il eft uni, lifTe & poli antérieurement, & raboteux poftérieurement, à caufe de fa jon&ion avec les os ftyloïdes. Proche de l'os ftyloïde interne, fe voit un trou afTez confidérable , lequel donne pafîage à une artère , à une veine 6c k un nerf. Quant à fes extrémités , l'une eft fupérieure, & l'autre inférieure : la fupérieure eft cave
& forme, par fa partie cartilagineufe , un C dans le centre duquel fe voit une facette très fenfible & raboteufe , percée d'une infinité de trous qui livrent pafîage à des vaifîèaux de tout genre. On y obferve poftérieurement quatre éminences cartilagineufes pour fe joindre avec les os ftyloïdes ; il y en a deux de chaque côté ; elles forment entr'elles une échancrure par laquelle pafTent des vaifTeaux de tout genre : la partie inférieure eft arrondie ; on y confidère , comme au canon de devant, une crête cartilagineufe qui fépare deux condyles, dont l'externe eft moins large que l'interne. Aux parties latérales fe voient des enfoncemens confidérables qui donnent attache à des ligamens latéraux. [B] DES OS STYLOIDES.
Ces os qui font au nombre de deux font fitués derrière l'os du canon , un de chaque
côté ; ils font ainfi nommés à caufe de leur refîèmblance avec un ftylet. L'externe eft plus confidérable que l'interne ; la partie la plus forte du premier s'unit latéralement par deux facettes avec l'os du canon, & par deux autres avec Pos difforme. Cet os eft uni, dans prefque toute fon étendue, à l'os du canon par fymphyfe : fon
extrémité ou, pour mieux dire , fa pointe s'en détache , & eft arrondie. Le ftyloide interne ne diffère de celui-ci que par fon volume, qui eft moins confidérable.
6.0 DU BOULET.
Le boulet eft compofé de même qu'à la jambe de devant, de deux petits os triangulaires,
qui ne diffèrent prefqu'en rien de ceux de devant. 7° DE V O S DU PATURON.
Cet os prefente les mêmes éminences & les mêmes cavités que celui de la jambe de
devant. Quoique ces os diffèrent entr'eux d'une manière très fenfible & très marquée , elle |
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( a ) Quoique M. Bourgelat , fag. 75 dife que cet os de l'extrémité pofierieure ne diffère de celui de l'extrémité antérieure , que par un
peu plus de longueur ; il eft oura„t,ra, m, il y a «ne grande différence entre l'un & l'autre , tant «ter la figure que par la longueur. Ï^ill tXUL*£ï. P0fte"ei~ ' «** ^ derrière eft arrondi. Le premier Sd'un fiaiéuie PL cou, |ue le |
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0 S T E O L 0 G I H. 5I
n'cft pas connue de M. Bourgelat , qui ditieque depuis vingt ou vingt-cinq ans : cette
différence confifte en ce que l'os du boulet de la jambe de derrière , eft un peu plus long cjuc celui de la jambe de devant, ôi que Ton corps eft plus grêle. 8.° DE LA COURONNE.
La couronne cft formée d'un feul os, comme dans l'extrémité antérieure : ces deux os fe
reflemblcnt aftez , mais celui de l'extrémité poftérieure a plus de longueur. 9.0 DU PIED.
De même que dans la jambe de devant, le pied de la poftérieure cft compofé de deux
os , de l'os du pied proprement dit , ex de l'os de la noix. [A] DE VOS DU PIED.
L'os du pied de l'extrémité poftérieure eft mulage , ou allongé , ck en forme de U ;
celui de l'extrémité antérieure eft plus rond , ck déejir un demi-cercle mieux marqué [B] DE VOS DE LA NOIX.
L'os de ta noix de la jambe de derrière eft moins gros que celui de la jambe de devant-
es font d'ailleurs conformés de même. |
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Fin de ïoftéologie feche.
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HIPPOTOMIE.
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5*
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DE L'OSTÉOLOGIE FRAÎCHE.
ON confidère dans les os frais, la conformation externe, & la ftructure interne des os.
Laconformation externe des, os comprend les cartilages, les ligamens , le période , les glandes mucilagineufes |
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SECTION SECONDE
DE LA CHONDROLOGIE.
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i:
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DES CARTILAGES EN GÉNÉRAL (a)
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L
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Es cartilages font des corps blancs, élaftiques, moins durs que les os, plus durs que
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toutes les autres pâmes du corps du cheval , très peu tranfparens ou diaphanes, fitues
en différens endroits. On diftingue deux fortes de cartilages ; l'une articulaire , & l'autre non articulaire.
Jnrl^M r T aUX ™rémkés d" os longs, & dans toutes les articulations
ou dwtS, Car^SeS f°M UffeS' P°Ks » foM corPs ™c l'os , & ne font compofés
M* ™ leuie pleçe. Un y diftingue difficilement des trous & des vaiffeaux fançruins Ils
font humedes par la fynovie, & fe meHvent fur ^ ^ voifins S ' Les autres cartilages font olacés fur 1 , i
garantir de, ,»rri« 1 ° ,.pUCeS Iur le c°'ps des os ; les uns fervent de paroi pour
garantn des parties plus délicates , tel nue 1P , 1 A • A m r ju,nnnn;r n^„„ „ j • , r ' ^ e cartilage du pied: d'autres fervent comme
d entonnoir pour conduire les fons & U ïï„;a •• ■ ï , .„ „ , i Ak . r . r, luide aenen 5 tels que ceux des oreilles , & du
larynx ; d autres fervent à fémrpr A\&â l '
r y '-, A-rr, , Parer dlfferentes parties , telle que la cloifon du nez , &c. . . - •
Ces cartilages diffèrent de ceux de< an-;,* ï • , '
nnp nniir ,1,. • .i c X deS aitlculations , en ce qu'ils ne font point par couches ,
que pour I ordinaire ils ne font nas srlk^ ,, r r
«InfUrc fiKr ï- rP dherents aux «s, qu'ils y font attachés par des ligamens
ou pluiieurs libres hgamenteufes rm'ilc r ï , ~ 5 /
Y b «mes, qu ils font beaucoup moins liiTes , qu'ils font percés
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( a ) Tous les anatomiftes fe font étendus fur les cart'l
doute de bonnes raifons pour ne pas être de leur avis n f^n ' -ayjnt reSardé cec obiet comme eflentiel : M. Bourzelat a eu fans > puuquU na donné qu'un très petit détail fur cette partie du iquéléte.
d'une
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C II O N D R 0 1, 0 G I J3
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d'une infinité de petits trous pour r partage a des vaiffeaux fanguins , qu'ils font
plus ou moins épais dans certains endroits qu« d'autres ; enfin, ils différent par leur
grandeur , par leur ligure & par leurs u
11 y a encore une troilième efpèc cartilages qui participe des bgamens; tels font aux
d'entre l'articulation du fémur avec le tibia, nommes ligamens croifés ; le cartilage li
menteux intermédiaire de la mâchoire inféri , de même que les extrémités de quelques tendons, lefquelles font en partie cartilagineuses, ou pour mieux dire, lefquelles font recouvertes de lames cartilagineulcs : ceux-ci d,lièrent des non articulaires , en ce qu'ils font humectés d'une fynovic tendineufe, dont nous parlerons en faifant la defeription des
mufcles en particulier.
Les cartilages articulaires des vieux chevaux s ufent ; ce dont on s'âpperçoit aifément en
ouvrant les articulations : dans bon nombre de chevaux en effet, .1 ne m'a pas été poffible d'enlever avec le fcalpel , de l'extrémité des os , la plus mince lame cartilagincufc ; j'ai même trouvé que les os étoient ufés , liffes & polis. J'ai toujours remarqué que l( d articulation le guenfToient plus facilement dans
les vieux chevaux que dans les jeunes : l'expérience me l'a plus d'une lois démontré clans
les clous de rue , fur l'os de la noix , dans l'articulation de < du pied , dans l'articulation des os du genou ck du graflet.
Les cartilages non articulaires au contraire ne s'ufent point , ex quelques-uns font expofés
à s'ofliiier a. ?e ; relies font la cloifon du n e fupérieure , I du larynx, ceux des côt Lui de l'omoplate. Mais les cartilages des oreilles, non plus
que ceux du pied ne S'offifient jamais (a) & rarement celui du llernum.
I I.°
DES CARTILAGES EN PARTICULIER.
Les cartilages articulaires étant les mêmes par-tout , il cil inutile de revenir fur leur
defeription ; ce que nous en avons dit dans l'oftéologie feche, en parlant des furfaces carti- lagineufes <Sc de leur forme , eft fuffifant pour en avoir une idée nette ck précife. ( a ) Quoique M. «ion , qui, G clic a lieu , ne lu. vient jamais
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o
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H H I P P O T O M I E,
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ARTICLE PREMIER.
DES CARTILAGES DE LA TÊTE,
ou
SUPER-PHARYNGIENS DE LA MACHOIRE SUPERIEURE.
EN avant de l'os pierreux du temporal, à côté des apophyfes ftyloïdes , partent deux
petites bandes cartilagineufes , lefquelles en s'élargifiant montent fur le corps de l'os fphénoïde , puis fe rapprochent & diminuent de largeur fur les os ptérygoïdiens , ôc forment une cloifon qui fépare l'arrière-bouche d'avec une cavité fpacieufe , fituée derrière le pharynx : la propriété de cette large cavité eft de donner au larynx, l'aifance de fe retirer en arrière y &: à la tête, celle de fe fléchir. L'ufage de ces deux cartilages eft de laiffer pafTer l'air qui entre ou qui fort du larynx pour enfiler les foflès nafales , ou pour conduire les alimens dans le pharynx. DES CARTILAGES DES OREILLES
Trois cartilages compofent l'oreille : le premier fe nomme la cuirafTe; le fécond, la conque
ou cornet ; & le troifième , le bouclier. La cuirafle , ainfi appellée à caufe d'une efpèce de refTemblance avec une cuirafle , eft
fituée fur le trou auditif externe, lequel eft bordé d'un petit cercle cartilagineux. La partie convexe de cette cuirafTe eft en dehors ; fa partie concave eft en dedans ; fon bord inférieur eft arrondi ; le fupérieur eft échancré, & forme par conféquent deux pointes, qui donnent attache à deux ligamens, un de chaque côté , lefquels vont répondre à la conque de l'oreille. La conque eft le plus grand des trois cartilages de l'oreille. Elle a la figure d'un cornet,
ôc celle d'une lofange , lorfqu'élle eft déployée. Sa partie fupérieure eft très mince : l'infé- rieure, eft plus épahTe : elle eft fortifiée de plufieurs filets ligamenteux ; elle eft arrondie & fait une efpèce de coude qui fe replie antéiïeurement , & forme un conduit par lequel l'air eft porté fur la membrane du tympan : enfuite ce cartilage fe prolonge en pointe, pafîe par defîus la cuirafTe , & va fë terminer fur la partie fupérieure des glandes parotides. Le bouclier, ainfi nommé à caufe de fa figure, eft fitué à la partie antérieure de l'oreille,
recouvrant en partie le mufcle crotaphite. On y confidère deux faces ; l'une convexe , & l'autre concave ; celle-ci regarde le mufcle crotaphite : fa partie inférieure eft arrondie & mince ; la fupérieure eft pointue & épaiffe. Ce cartilage n'eft attaché a la conque de l'oreille que par des portions charnues. DES CARTILAGES DU NEZ.
On compte pour le nez cinq cartilages, dont quatre pairs, & un impair. Ce dernier s'étend depuis l'apophyfe cafta galli de l'os fphénoïde, jufqu'au bord du trou palatin antérieur. Sa figure aproche d'un quarré long. On y diftingue deux bords principaux; un inférieur, qui eft tranchant & fitué en partie
dans la rainure du vomer ; l'autre partie eft plus large, & s'attache fur les engrénures des os palatins maxillaires. Une portion de ce cartilage fe bifurque (a) en deux petites languettes - * ' ' " ' ** " '
( a ) Cette obfervation manque dans les Elémens de l'art „£,é~: • i v r „ „
' ' ue 'art vétérinaire , publies en 1769. 8.®
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C H 0 N D R O L O C 1 i:-______________j±
vT^Tcrochets, paffe par les fentcT palatines, & fer. confie de foûtien au refte de la
Cltnbord fupérieur eft plus épais, il paroît d„e fa longueur être ^ &
étendre des deux côtés des os du nez, principalement vers la pointe, ou .1 s clarg t s étendre deux «« s,unir [ cart,lages fem.-luna.res. davantage ; enfuite ce cartilage s arroi nérichondre .
ti n. -iri j . f«n étendue d'une membrane très forte, nommée penenonarc,
Il eft tapifle dans toute Ion etenauc
laquelle eft recouverte de la membrane PJW'««* , , fffi
t, , j l „n J» fenarer es foflès nafales en deux parties égales, u soui"*
L ufaire de ce carrilage elt de Jtpaie. ,-.,,. ■ „n„ A,„c
> j- ■ J le -i,„x chevaux , à l'exception de fa partie inférieure qui refte dans
pour l'ordinaire dans les vieux cnevau , r r
fon état naturel. dc ^ d fom ^ ,£S naHnes j un
Les cartilages pan (. font^» ^ J ^ Lcs ^ ^ fo^ ,e
de chaque cote : c eft une œnn ^ ^ Ucloifo», au-deflbusde
bord extérieur des naleaux, ci loni ■ r rcfTemblcnc
la oointe des os du nez. Joints enfemble , ils ont la figure d un X , feparcs , ils rclien
un effe delarron. Ils font convexes, dans la partie où ils fç joignent enfemble ; larges
& applatis, dans la patrie fupérieure ; étroits & arrondis, dans l'.nténeure. L'ulage de ces cartilages eft de mainrenir l'ouverture des narines. L deux autres cartilages pairs font Grues â l'extrémité .nférieure es carnets infein«n
du nez (b) ; ils ont la figure d'un S, font un peu arrondis , &- place, 1 un I un côte , ÎLre d W, de bas en haut. Ils font auffi revêtus d'un périchondre , lequel eft recouver de k dupta de la peau vers les narines. Leur ufage eft de modifier l'an , de peur qu .1 n'entre dans les narines avec trop d'impétuofite. DE L'ONGLÉE, ET DU CARTILAGE NOMMÉ TROCHLÈE.
LWée eft une pièce cartilaginenfe , triangulaire , fituée dans l'orbite vers le grand angle
A l'IlLalisne que l'on voit, en écartant les paupières, eft noirâtre & mince fon Ît émté pofté ieure forme un angle allez épais. Ce cartilage prend la forme de 1W, ftTdu-e que la partie qui y touche eft concave , & que celle qui regarde 1 orbite eft
' 11 Ce cartilage n'eft tenu dans l'orbite que par la duplicaturc de la conjonctive. "Il u£e eft de renir lieu de doigt au cheval pour chaifer les ordure, qu. (ont dans Son ulage elt oe t e eontraôion des mufcles retrafleurs de l'œil, qm en
M ; fon mouvement m vient de *£»*££ ^ ^ &
retirant le g obe da & fc ^ ^ ^.^ dc ^^ ^ f, pame
attendu que ie giuu r
poftérieuix (c) ^ poAte. a y a un canilagc arrond| (i) de k formc
Du cote du g 6 fo ^ eft attacy ^ porbke par dM bandM lig,imcntcll|cs.
d'une grotte lentille , leq J ^ ^ ,( mufde grand
Ce cartilage forme une poulie que l o l?
oblique ou trochléateur. intermédiaires de l'articulation de la mâchoire , ni du
Nous ne dirons rien des cartd. defeription des ligamens.
fémur avec le tibia ; on en a parier ____________I__________^___________^____ --------------" ' (Tncc de res ctrahga d'aucune milité ? ou, les rcgardcroit-il coalise un ptolon-
( „ ) M. Bourgelar nanroi.-il crii la conno _ a[[at|) ^ u„ |^BilI| ,
ce recouvrement fefaic, quand le globe ^ f )Urcu,u M- ]a foliation,
le cartilage n'y eft point adhérent, comme 1illi . y ^ ^ M don[1LT h dcfcripnon & ians en marquer
( d ) M. Jiourgelac fc contente de nommer |
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HIPPOTOMIE.
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56
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ARTICLE DEUXIÈME.
DES CARTILAGES DU TRONC.
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DES CARTILAGES DU LARYNX.
LE larynx eft la partie fupérieure de la trachée artère ou conduit aérien. Son ouverture
eft fituée au fond de l'arrière-bouche. Il eft compofé de cinq cartilages, qui font le thyroïde , le cricoïde, les deux aryténoïdes, & l'épiglotte. Le cartilage thyroïde eft le plus confidérable de ceux qui forment le larynx : il a la
figure d'un corfet d'enfant. Son corps, qui eft fitué fupérieurement, eft épais & arrondi, convexe en dehors, concave en dedans, & inégal pour l'attache des ligamens qui l'unilTent avec l'épiglote. On diftingue a ce cartilage deux faces latérales ; chaque face eft quarrée, & a par conféquent quatre bords, un fupérieur, un inférieur, un antérieur & un poftérieur. Sur l'angle , qui eft formé par le bord fupérieur & poftérieur , on confidère une petite facette cartilagineufe articulaire, fur laquelle fe meuvent les branches de la fourchette de l'os hyoïde. A l'angle inférieur, produit par fon bord poftérieur, on remarque deux prolon- gemens pareillement articulaires , avec une petite facette pour fe mouvoir fur le cartilage cricoïde ; d'ailleurs ce cartilage eft uni fupérieurement avec les branches de la fourchette de l'os hyoïde par une membrane ligamenteufe ; inférieurement, il l'eft de même avec le cartilage cricoïde ; antérieurement, il l'eft avec fon autre face par une bande ligamenteufe beaucoup plus épaiffe ; poiiérieurement, il donne attache au pharynx. Le cartilage cricoïde eft fitué inférieurement à celui-ci. Il a la figure d'une bague dont
le chaton eft placé poiiérieurement, & l'anneau fitué en devant : fa partie antérieure eft plus étroite, & paroît comme échancrée ; ce qui femble fait ainfi par la nature, pour faciliter le mouvement du cartilage thyroïde fur lui. La face poftérieure, ou, pour mieux dire, la face externe du chaton eft arrondie en dos-d'âne, & féparée par une crête. On y confidère quatre faces cartilagineufes articulaires^ dont deux fituées en haut, pour s'articuler avec les cartilages aryténoïdes, & deux inférieurement à celle-ci, pour s'articuler avec l'angle inférieur du cartilage thyroïde. La partie inférieure de ce chaton forme trois petites pointes carti- lagineufes féparées les unes des autres par des échancrures. Les aryténoïdes font deux petits cartilages d'une figure prifmatique finies poftérieurement
au-delius de ce dernier, & fe oorranr n*i « jj ji ■> a » i ' • j
5 c portant un peu en dedans du larynx : c elt a la reunion de
ces deux cartilages que l'on donnp U «~ j 1 , » • r -r
5 iuc ion aonne le nom de glotte (a) ; ainfi , comme prifmatique, on
y conliderera trois faces ; une oui rpo-^o i c i i -j i r ,
\ B „ , > e> HU1 fegaide la face du thyroïde; une, qui regarde fa congé-
nère , oc 1 autre, les vertèbres du mn . u -v c s, u a ^ r n r
\ „ , ***«*"» au cou : la première face & la dernière font féparées par
une crête élevée qui forme deux Çoff^ • 1„ . r , . n k r <
1 cux rolles , la partie fupeneure elt mince & fe recourbe en
arrière; elle lait avec fa congénère nnp »«„«,•> i? i„ ~i r > • r
' "gcucie une gouttière que Ion nomme la glotte ; fon extrémité
inférieure un peu en defTous, a deux facettes articulaires qui fe meuvent fur le cricoïde.
L'épiglotte eft cette portion cartilagineufe qui a la forme d'une hallebarde [ Voye^ fa
figure ]. Me eft fituée en dedans du cartilage thyroïde : on y diftingue un corps & deux |
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( a ) C'eft ce qu'ont dit , & ce que difent tous Ip^r,., -n **«-••
dans cette aiïertion, &c. Je ne me perfuade pas que cette S "' ^ ? ^ > BoutSelat 1ul aic cru ^percevoir de l'erreur
f r ^ c"e "Recouverte puiûe être adoptée.
branches.
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—-------■-----------------"--------------V ca' 1 u ;l,U ficnire d'une petite languette ;
ni • U nkis coniiderable : il a la ngui^ r p
branches. Son corps eft la partie la pi & fe rec0irbe en arrière : les branches
fc pointe s'élève en f^^jJJZ,^ font arrondies, & & P°«ent de devant
font fituées en bas, & pofees horizon en arHère- , , , rrollffeanx de fibres ligamenteufes. Son «fage eft de fermer
L'épiglotte eft attachée par des t ^ ^^ ^^ ^ ^ pWrynx.
exactement le larynx dans le temp 1 vnTTMGN
:r jvrtRE ET DES BRONCHES DU POUMUis.
DE LA TRACHEE-ARTERE m , , • n*l conduit aérien qni s'étend depuis le cartilage cnco.de
La trachée-artère eft le P^'P^" , & fe divife en un grand nombre de ram.fi- jufque dans les poumons, ou il «eo ^ ^^ Uuaàlée-mlre eft formée de plufieurS
cations , auxquelles on donne le n & unis e„ arrière par une membrane liga- anneaux cartilagineux , fermes ant ^ & pU,s millces que la partie
menteufe. Les deux extrémités de «s ^^ ^ ^ ^ ^ fow plus larges
antérieure. Le premier & le <f**m ks es. Les extrémités de ces anneaux
dans leurs parties latérales que dans le P ^^ ^ ^^ de k tnchce arttre
gliffent les unes fur les autres ; ce qui a g
dans les temps d'infpiration ou j -pua. ^ ^^ fe bifil n denx
Après avoir fait quelque chemin dan P fubdivifent en une minute de
principales branches, Iefqnelles a^leurt , fe dm fa ^ ^
Leaux connus fous le nom de bronche. Ces br _ ^ ^ ccla
d'anneaux qui, pofés en differens fns, f~ ^ ^ k fÔM poi„ à leurs
des anneaux de la trachée-artère ; **&£** ^s. L'extrémité des vaifiW
extrémités, & plus ou moins larges dankurs^PJ > cartilagmeufes, lefquelles ariens eft compofée de petites ^J^f^ta.
Les Ces , a lents extrémités , ^^^doS;^^
W«rf de toutes les côtes & qui fe J"^ ^ s,unit avec le fternum : les Lire, mais feulement à l'égard des neuf P« ^^. ils vont fe joindre avec cartilages non articulaires „= f^P r e-e^ ^ , k
1 ^rrila-e des vraies côtes. La ftructure o compofe's de divers lobules qui , dans
rintervalle contiennent une fl«*V en J^, & en forme; par exemple, le ca t.lag
doués. Ils différent les uns de -, J^ ^ ^ ^ n ,r |
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de la première côte eft très court, «^.^ ^ ^ ^ ^ du ft „
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rnum ; ce qui
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de a prenne"- ^~- & s'articule clans une Fj»v..i.^ -..... r„™nrl
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il eft arrondi en manière de tête, . & v^ fe m£M paiement y.
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Le econd
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prouve qu'elle eft faite fô-r & » ^ ; & J. long. Le troifième eft plus allonge^ Le
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rtilageaem------- j„-mème en longueur iu«m»t------, ,--, ô
fuivans (b) augmentent de même ^ en pointc aux cal, lagcs des vra -
perdent enfuite de leur groffeur , & ^ eft auffi court que celm de la ^£
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c
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peraeiu eiuur..... - dernière cote en. a^t"------- x .
de façon que le cartilage de la de« $ ^ t > c ,^
cinquième des vraies. Indepenjm*» ^ do„nent tome la force qu'ils ont, &
1 ' A, Atâéi-ens plans de tiDie^> h
enveloppes de difterens p ^ ____,----- font autre chofe que lcui perren^
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L
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s ^
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. ) M. Bouigelac ne ^J^^SV *« ***"
b ) Notre auteur ne parle pas plus u
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(
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5«
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H I P P O T O M I E
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DES CARTILAGES DU' STERNUM.
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Quoiqu'on ait déjà traité des cartilages du fternum dans l'oftéologie , il eft à propos
néanmoins d'en parler ici. Le cartilage , qui tient les fix pièces ofTeufes réunies enfemble , s'étend depuis la partie
antérieure de cet os, jufqu'a la partie poftérieure. Sa forme eft celle qui a déjà été décrite. il eft tranchant inférieurement , faillant antérieurement, & applati fur fes côtés ; il l'eft aufli poftérieurement , mais de bas en haut : il eft très mince dans fon bord ' & a la figure d'une palette. Cette extrémité a retenu le nom d'appendice xiphoïde O) Ce carti lage eft revêtu , dans quelques endroits , d'un périchondre ; dans d'autres , la terminaifon des parties charnues en fait fondion. Oeft à cet os que vont fe joindre de chaque côté les neuf premières côtes. |
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( a ) Après avoir diiïequé autant que l'a fait M Rnur^lo^ r m c • >•, ., .
nous l'avons toujours vu très arrondi & très large. COUrSelat> comment fe peuwl faire quil croie ce cartilage pointu P pour nous,
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CHONDROLOGIE.
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59
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n ii
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ARTICLE TROISIEME.
DES CARTILAGES DES EXTRÉMITÉS.
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DES CARTILAGES DE L'ÉPAULE.
L'Omoplate eft bordée à fa partie fuperieure d'un eartilage (a) très large, mais fore
mince & arrondi dans fou bord à fon infertion fur l'os ; il eft de la même epaiffeur que lui : il eft convexe extérieurement, eoncave intérieurement, & percé a fa partie fuperieure de plnfieurs petits trous, qui donnent pafTage à des vaiffeaux fanguins ; extérieurement, A eft attaché à l'os par un ligament très fort qui part de l'épine de 1 omoplate , & qui r <■„.,,. ™r le cartilage, en forme d'éventail. Il y a encore quelques hbres
s'épanouit fur prelque tout le cartuag > ' ,.»/.•
ligamenteufes qui viennent de la foue poftep.neufe ; outre cela , le per.ofte , fe continuant
par-demis l'omoplate, va former le périchondre. La face interne eft maintenue à l'os par des fibres ligamenteufes particulières , qui partent d'un angle de Los , pour fe rendre a l'autre en forme d'arc : la continuation du périofte fait auffi fbn&oo de l.gament. DES CARTILAGES DU PIED.
Les os du pied, tant de devant que de derrière, font revêtus à leurs parties latérales en
dedans & en deho s , d'un cartilage (b) qui eft très épais à l'endroit de fon attache a 1 os du pi d^ & très mince a fa partie fuperieure , où cette portion cartilagineufe a la figure d'un éventail. Ce cartilage eft en partie dans le fabot, & en partie dehors Sa^conftruéhon n'eft nas la même par-tout ; derrière les apophyfes latérales de l'os du pied , & a la pointe du talon il eft compofé de différens petits paquets unis par de petites fibres ligamenteufes & cellulaires, & eft percé de plnfieurs petits trous ; antérieurement, & hors du fabot, .1 £VÏatSéTl^s extérieurement, par des fibres qui partent «^£jj£
latérale de l'os du pied; & intérieurement, par d'autres fibres eparfes ça & la, qui .empl.uenc les parties latérales de la concavité de l'os du pied. _______________________ , • -i * „„„ à M Boureelat, puifqu'il n'en donne pas la defeription ?
( a ) Ce cartilage feroit-il inconnu a m._*> 8 £ ^ Bourge]at la defeription de ce cartilage, qu'il eft fi effentiel de n On ne trouve point non plus eft expofé , & donc fouffrenc les cartilages de cette partie, connoître , à caufe des différens accidens ou le pieu
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6o HIPPOTOMIE.
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gaggË^s^--------====
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SECTION TROISIÈME.
D £ LA SYNDESMOLOGIE
ou
TRAITÉ DES LIGAMENS.
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DES LIGAMENS EN GÉNÉRAL (a).
LEs ligamens, en général, font des troufTeaux de fibres blanchâtres ; ils font moins
durs , plus flexibles , moins élaftiques , & compofés de plufieurs paquets filamen- teux très ferres. Les uns font longs & ronds extérieurement, & applatis du côté de l'articulation ; ils font la fonction de cordon : d'autres font plats, & fervent comme d'enve- loppes ou de bandelettes. L'ufage de tous les ligamens eft de contenir , foit des parties dures, foit des parties molles. C'eft de ces premiers , qu'il eft ici queftion. Il y a des ligamens de deux fortes de fubftances. Les uns font jaunâtres & compofés de
fibres parallèles entr'elles , qui forment comme de petits paquets féparés ; ils font deftin.es a contenir les os , & même les parties molles ; par la fimple ébullition , ils ne deviennent point mucilagineux , comme les tendons & les ligamens des extrémités , &c. . . . dont nous allons parler ; ils refTemblent au contraire à l'amiante , ils ne changent ni de forme ni de couleur , & n'ont prefque point de fouplefle ; ce qui prouve qu'ils tiennent de la nature de l'os. Il faut confiderer, dans la liaifon des os, huit efpèces de ligamens ; fçavoir, des ligamens
latéraux, des ligamens capfulaires , des ligamens croifés, des ligamens intermédiaires, des ligamens intérofîeux, des ligamens tranfverfaires, d'ovalaires &c de fufpenfeurs. La plufpart de ces ligamens s'attachent à des os folides ; d'autres, s'attachent d'une part à des os mobiles, tels que les ligamens de la rotule au tibia , des os féfamoïdes du boulet au paturon ; d'autres , font fitués dans des articulations, tels que les ligamens croifés, les ovalaires de la mâchoire inférieure , & quelques-uns de l'articulation du genou & du jarret. De tous ces ligamens, il en eft de grands & de petits : il en eft de communs & de propres.
Du nombre des communs , font le ligament vertébral fupérieur , le vertébral inférieur ; le ligament commun du fternum , & les ligamens communs des articulations du genou & du jarret. On compte parmi les propres, le ligament capfulaire de l'omoplate avec l'humérus , du
fémur avec la cavité cotyloïde du baffin , &c. Les ligamens des parties molles font de différentes formes ; il y en a de communs , de
particuliers , de longs , d'étroits , d'annulaires , de tranfverfaires, &c. . . . La nature des ligamens eft de deux fortes : les uns font jaunâtres, & les autres blancs ;
les premiers fe trouvent fur les mufcles du bas-ventre , & en dedans de l'épaule ; ces ligamens fervent, comme nous l'avons dit, à contenir les parties molles : parmi les ligamens qui fervent aux os , il n'y a que le ligament vertébral fupérieur qui foit de cette nature. |
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( a ) M. Bourgelat auroic-il regardé comme inutile la defcription des ligamens? car il n'en parle, ni en généra], ni en particule,-.
DES
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S Y N DE S M O L 0 G I £.
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61
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DES LIGAMENS EN PARTICULIER.
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ARTICLE PREMIE
DES LIGAMENS DE LA MACHOIRE SUPÉRIEURE >
QUI S'UNISSENT AVEC L'INFÉRIEURE.
LA mâchoire inférieure eft unie avec la fupérieure, par fes condyles ; elle l'eft avec l'os
écailleux du temporal derrière & en deffous de l'arcade zygomatique , par deux liga- mens , un poftérieur, & un capfulaire ; le poftérieur s'attache derrière l'apophyfe zygoma* tique, & va fe terminer derrière les condyles de la mâchoire, un peu en dedans : le capfulaire s'attache tout autour des bords de la partie cartilagineufe de ces deux os , & à une portion en partie cartilagineufe, & en partie ligamenteufe, qui eft d'une forme ovalaire : cette portion eft comme flottante dans l'articulation , & paroît fort inutile ; je crois cependant qu'elle donne à la mâchoire la facilité de fe retirer en arrière. DES LIGAMENS DE VOS HYOÏDE,
Les grandes branches de l'os hyoïde tiennent à l'os pierreux des temporaux, par un
ligament latéral difpofé en manière de capfule : la partie, qui regarde fa congénère, eft plus forte que celle de dehors. Les petites branches font jointes aux grandes, par fymphyfe ; ces mêmes branches font unies à la fourchette de l'os hyoïde , par deux ligamens capfulaires qui renferment de la fynovie. DES LIGAMENS DE LA TÊTE.
La tête tient à la première vertèbre du col, par un ligament capfulaire , & Un longitu-
dinal. Le capfulaire s'attache d'une part au-defTus des condyles de l'occipital, & va fe terminer enfuite au bord fupérieur de la première vertèbre du col. Le longitudinal s'attache a la partie inférieure de l'occipital, en deftbus, entre les deux condyles ; & après avoir parle par-defTus le lio-ament capfulaire , il va fe terminer à la partie fupérieure de la première vertèbre du col, à une petite facette que l'on y remarque. La tête eft encore retenue par un ligament épineux, dont nous parlerons dans un moment. |
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Q
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éi HIPPOTOMIE.
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ARTICLE DEUXIÈME.
DES LIGAMENS DU TRONC,
ET i.o DES VERTÈBRES EN GÉNÉRAL.
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L
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Es vertèbres en général font contenues par des ligamens communs & particuliers.
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Les communs font, le ligament vertébral externe, & le vertébral interne. Le vertébral
externe s'étend depuis la crête de l'occipital jufqu'à la fin de l'épine : ce ligament s'attache d'une part au-defTous de la crête de l'occipital , par un fort lien jaunâtre , de la nature de ceux dont nous avons parlé ci-delTus; il eft épais, & forme en defTus une petite gouttière qui d'abord paroît le divifer en deux , bien qu'il foit fimple & fans divifion ; ce cordon fe continue vers le corps de la féconde vertèbre du col , où il s'unit avec un autre plan de fibres très large de la même nature, lequel prend fon origine fur le corps de la féconde, de la troifième , de la quatrième & de la cinquième vertèbre du col ; ce ligament fe réunit enfuite en un feul, devient plus fort & plus large, & va enfuite s'unir a la troifième apophyfe des vertèbres du dos, fe continue tout le long de l'épine, en diminuant d'épahTeur & de largeur. On voit, outre cela, à chaque vertèbre cervicale , un plan de fibres qui fuit la pofition des vertèbres du col, & conftamment d'une vertèbre à l'autre. L'ufage du ligament vertébral externe, eft. de maintenir la tète , & les vertèbres enfemble. Le vertébral interne , à proprement parler , n'appartient qu'aux vertèbres du dos, & à
celles des lombes : il eft d'une conftru&ion différente du vertébral externe, & tient de la nature des ligamens articulaires ; il s'étend depuis le fécond ou le troifième corps des vertèbres du dos jufqu'à l'os facrum. A mefure qu'il s'éloigne de fon origine , il devient plus fort ; de manière que fur le corps des vertèbres des lombes, il eft beaucoup plus épais. 2. ° DES LIGAMENS DES FERTÈBRES EN PARTICULIER.
La première vertèbre du col eft unie avec la féconde par quatre ligamens ; fçavoir , par
un capfulaire ; par deux longitudinaux , dont l'un eft inférieur & l'autre fupérieur ; & par un tranfverfaire. Le capfukire s'attache , comme tous les ligamens de cette nature , aux bords des arti-
culations. Le longitudinal fupérieur s'attache fur le fomniet de la première vertèbre du ligament
ateral , pane par-delTus le capfulaire , & va fe terminer à la partie fupérieure du corps de la ieconde vertèbre du col. Le longitudinal inférieur s'attarhp fn^ U ^ i i -\ >u ^ c
. , °, f „ <««* sattacne lur le corps de la première vertèbre , & va fe terminer
de même a la féconde.
La troifième vertèbre eft liée a ver la f^^ j • v r • j r
, . . , ce avec la Ieconde, par trois ligamens ; içavoir , deux capfu-
laires, qui s attachent à la circnnfprp,-.™ à , , ,,. o . ,,. . t r
\v "rconrerence des apophyfes obliques ; & un intermédiaire, fitué
entre chaque corps des vertèbres- rV(l-„„ 1 j ri i ■ x. j i
1 r iCb > ceitun plan de fibres circulaires , & de quelques autres
plans différemment rangés. Les hVimpnc ;«* 'j- • j vi ^ ^ • • i
r ô u&dmens intermédiaires des vertèbres, du dos principalement
& des lombes , font expofés a être tiraille's, dans les chevaux de bât, fur-tout dans les
maillets ou limoniers ; on trouve en effet dans ces fortes de chevaux des ankylofes & des exoftofes à 1 endroit de ces ligamens. Le ligament longitudinal fupérieur, & la portion du ligament capfulaire, qui eft defTous fr>r.t- r„• ^ * * & nr j i i j- j
b r ' l ^aiuuv» , îont iujets a être aftectes dans la maladie de taupe ; ce
qui eft fuivi d'un très grand danger. Voye^ Taupe. '
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ESMOLOGIE. ___63
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S Y N D
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Les vertèbres du dos & des lombes font contenues de même par le ligament capfulaire
de leurs apophyfes obliques, & par le ligament intermédiaire qui unit leurs corps enfemble. La dernière vertèbre des lombes eft auffi jointe avec l'os facrum.
Les os de la queue font Amplement joints par le ligament intermédiare : ces ligamens
font plus épais dans leur circonférence que dans leur centre. DES LIG AMEN S DES CÔTES.
Les côtes, comme nous l'avons dit, dans l'oftéologie font divifées en neuf vraies & en neuf fauife, Les neuf vraies font celles qui, d'une part, fe joignent aux vertèbre* te fauffes font celles qui, s'uniffant d'une part aux vertèbres, vont enfu.te aboutir aux carulages Les nremières font jointes aux vertèbres, par trois %amens, & au fternum, par deux;
À IZ«1, P- deux efpèces de ligamens latéraux l'un au fommet des elles s umnent aux v , r ^ ^ ^ mêmes apophyfes y en t£: zïfx XX*« 1 «..- * .a **, «^ 7i ? ^ -
le fommet de l'apophyfe tranfverfe, font enveloppées d'une membrane capfulaire; le cam-
ée de le eft aJaché au fternum, par un ligament capfulaire, & en dedans, par un i£nel^ZL, qui s'attache un peu plus haut que le capfulaire , & va fe terminer enfuite au fternum , un peu en dedans. DES LIG AMEN S DU BASSIN.
Le baftïn eft uni al'os facrum dans la face interne *-j^£*£^
intermédiaires , lefquels font en partie cartilagineux. Us o pubis lont , même par fymphyfe ; mais cette fymphyfe n'a PW heu a lage de f.x ou fept ans. |
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64 H I P P O T O M I E.
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ARTICLE TROISIEME.
DES LIGAMENS DES EXTREMITES ANTÉRIEURES-
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DES LIGAMENS QUI UNISSENT VÈPAULE A LHUMÉRUS.
T 'Épaule n'eft tenue à la poitrine que par fes mufcles propres, & non par un ligament
J-i fupérieur , comme l'avance M. Bourgelat dans fes ouvrages : ce que cet hippotomifte a pris pour ligament, n'eft que la continuation de l'aponévrofe du long dentelé. La jambe portant à terre, on ne conçoit pas comment elle peut avoir befoin d'être fufpendue. S'il etoit plus vraifemblable de penfer que la poitrine dût l'être , oïl diroit que c'eft à cet ufage que ce ligament feroit deftiné ; mais au moins le thorax a befoin d'être retenu en fituation. Pour cet effet, il part de la concavité de l'omoplate, d'entre les paquets mufculeux du mufcle rhomboïde , <k du large dentelé , des bandes ligamenteufes , femblables par leur nature au ligament cervical, & au ligament qui couvre le grand mufcle oblique du bas-ventre, lefquelles vont fe terminer à l'infertion des appendices tendineufes du long dentelé aux 3.' 4/ & çs' des vraies côtes ; c'eft de ces ligamens qu'auroit dû parler M. Bourgelat , & leur attribuer la faculté de maintenir la poitrine , fans en fuppofer un qui n'exifte pas, bien qu'il le nomme fufpenfeur de l'épaule. Si donc le ligament de M. Bourgelat a quelque propriété , ce ne peut être pour l'épaule , mais pour la poitrine. Quoiqu'il en foit, je le regarde comme donnant plus de forme au paquet des mufcles dont je viens de parler, en empêchant que leurs différens faifceaux ne s'écartent. Il attribue d'ailleurs au large dentelé, la fonftion de maintenir le thorax ; je le crois afTez fort & afTez large pour tenir heu de mufcles , & de ligament en même temps. L'épaule eft jointe inférieurement avec l'humérus, par un ligament capfulaire Amplement,
attache d'une part au bord extérieur de la cavité glénoïde, & de l'autre au-defTous du col de la tête de l'humérus. Ses fibres, bien que difpofées en tous fens, font principalement croifées, & vont de devant en arrière. Cette capfuie eft très mince antérieurement ; poftérieurement, es fibres paroiiTent fe réunir 6k forment deux cordons ou bandes larges, qui partent toutes es deux du bord glénoïde au-defîbus l'apophyfe coracoïde, & vont , en fe divifant l'une à _ loite, & I autre a gauche , fe terminer à la partie fupérieure de l'humérus. Ce ligament eft inégal extérieurement, c'eft-a-dire , que fes fibres font lâches ; intérieurement, il eft uni, lifte & poli, & humedé de la liciuenr Amn ■ 1 • M a. -1 ■ a' •
nqueur îynoviale ; mais il elt plus mince poiteneurement
que par-tout ailleurs. DES LIGAMENS DU BRAS AVEC VAVANT-BRAS.
L'humérus eft joint avec le rarlùic /t-1 1 • • r r - 1 t-
r , . , , ' , raaius 6c le cubitus par trois ligamens ; fçavoir , le ligament
capfulaire , le latéral externe, & le latéral interne
Le ligament capfulaire eft le plus étendu des trois : il a fon attache d'une part par
une bande très forte I fous laonelU ^„ j ' ^ j ' j 1 \
L ^quelle on découvre une très grande quantité de glandes
fynoviales ] à la partie antérieure de l'humérus , a deux travers de doigt au-deflus de
lWuIanon en s'écartant du corps de l'os ; il s'élargit enfuite de droite & de gauche en formant une membrane lar^e oni ^^ œ1 r i> 1 «.-^ r
1CU5C qui, après avoir palle lur l'articulation, va le terminer au
bord
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6?
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s y N D E S M O L 0 G I E.
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-----r ., . j ,• (Wrieurement, il s'attache dans cette cavité de l'humérus,
bord cartilagineux du radius ^ e ^met m radius & au cubitus ;
formée par rolecraiie à fon bord caïui^ 7
n 1 • j . ™rrp oartie que dans l'antérieure,
ce ligament eft plus mmce <^ce«eJdon a(fe f arrondi extérieurement, applati du
Le ligament latéral externe dt*>«* k ^ ^ ^ ^ au_deffus d dyle
côte des os. Il a fon attache dune ^ ^.^ ^ ^ quelques fibres
externe, & va de l'autre fe terminei au r^
du ligament capfulaire l'embraffent de cote ^ ^ ^ ^ ^ ^ Le ligament latéral interne eft bea jn? ^ ^ ^ ^ £nfuite en deux parties,
rieure à la face interne du condyl , ^ ^ & „„ a k partie fupéneure dont la plus courte après avoir p ^ ^ ^ ^ ^ ^^ ya ft teminer
latérale interne du radius; 1 autre, P & , deux ou trois umM
un peu plus en devant du radius, toujoui
de doigt plus bas que fon autre partie. DES LICAMENS DU GENOU.
S cÏZsIIrnoilltl^;Z ligament Claire, * cinq latéraux,
dont quatre latéraux °h^J*™JZV™e inférieure du radius, recouvre les os du
Le ligament capfulaire s étenddepu P ^.^ , ,. ,rieure genou, fe confond avec les ligamen latentu* «^ ^^ &
le l'os du canon. Ce ligament capfulaire n eft fcnfib e ^ P ^.
en cet endroit les fibres les &J™*^£™EtoL un autre fens ; la membrane
des ligamens latéraux joiqudy ^J^ ^ qui fm k contenir la fynovie; interne de ce hgament eit hlle, ce ro ( comm£ autaM de en outre , ce ligament s'attache ^J^^^J capfulaire , eft très peu
ligamens capfulaires particuhers k p^e poftet g^ ^ ligamente„fes, qui fe fa*-x;: ^-5-de«~&deuaifonauxos,dusenou;
g££ ïï£Z il eft très difficile de «J-^^ J^^
Les ligamens obliques font au ^^^J^L. '& prieure du radius, Le premier des deux internes a fon a"ac * fe confondant aVec le latéral droit, & pafle,en fe croifant, P^^5,^ £ ^^ de l'os ftyloïde interne. Le fécond
il va fe terminer à la partie po ftérieure du radius, paffe par-deffus le premier, a fon attache à la partie latérale,^ J^ , ^ ^ ^^ ^ ^ ^ au ^ de pos
en fe croifant de même , _ d'empêcher les deux os de fe porter en avant &
du canon. Leur fonction particulière
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arrière. diffèrent des premiers, qu'en ce qu'ils ne font pas divifeS
Les ligamens obliques externes n ^ ^ ^ ^ inférieure du radius, & vont fe
X comme les internes ; qu i F ^^ ^ ^ ftyloîde extemc
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rement, & va le termina.....
ftyloïde. . au radins, à l'os du canon par huit ligamens, dont
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66 HIPPOTOMIE.
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L'os irrégulier eft contenu latéralement par un ligament aiïèz fort , qui â fon attache
d'une part au-defîbus de l'attache des ligamens obliques à la partie inférieure du radius & va fe terminer fur la partie moyenne de l'os irrégulier antérieurement. Cet os eft encore maintenu par un ligament trànfverfal, qui va fe terminer au bord latéral de l'os triangulaire. Le triangulaire eft contenu par un ligament de la même force, & fitué de même lequel
va fe terminer au bord latéral de l'os fémilunaire. Celui-ci eft contenu par quelques portions de fibres ligamenteufes, qui partent du fécond
ligament oblique latéral interne , pour aller fe terminer fur le corps de l'ps fémilunaire Le grand cunéiforme eft joint fupérieurement avec l'os irrégulier, par un ligament latéral
«qui va d'un bord de l'os à l'autre ; inférieurement, il l'eft par des portions ligamenteufes d'un des obliques latéraux externes ; antérieurement, il eft lié avec le trapézoïde par un ligament trànfverfal. L'os trapézoïde s'unit de même avec le petit cunéiforme , par un ligament trànfverfal
qui va d'un des bords à l'autre bord. I ' L'os crochu eft joint extérieurement à l'os irrégulier', par plufieurs bandes ligamenteufes,
& encore par un fort ligament qui s'étend depuis le bord inférieur de cet os jufqu'à la partie fupérieure de l'os ftyloïde externe , où il va fe terminer. Ainfi que ceux du genou, cet os eft contenu pofténeurement, par plufieurs bandes ligamenteufes rangées en tous fens. Les os ftyloïdes font retenus dans leur fituation par les ligamens obliques. Outre cela, ils
ont, dans prefque toute leur étendue, des fibres ligamenteufes tranfverfales qui les unifient avec l'os du canon : mais bientôt ces ligamens s'offifient, en forte que les os ftyloïdes & l'os du canon ne font qu'un même os, ce qui arrive principalement, & plus fouvent aux jambes de devant. DES LIGAMENS DU BOULET.
L'os du canon eft joint avec l'os du paturon par deux ligamens latéraux & un capfulaire
Ces ligamens latéraux font attachés, d'une part aux empreintes latérales de l'os du canon dans fa parue mférieure, & de l'autre au côté de l'os du paturon oh ils viennent fe terminer : ces ligamens font très courts. Le capfulaire n'eft fenfible que dans le devant de cette articulation, & s'étend à un demi travers de doigt au-deffus de la partie cartilagi- neufe de l'os du canon , & va fe terminer à la partie fupérieure de l'os du paturon. Les os féfamoïdes font foutenus par dedx ligamens. Le premier, qui eft très fort &
longitudinal, s'attache à la partie inférieure de ces os ; puis après avoir paffé tout le long de la partie pofténeure de l'os du paturon , va fe terminer à la partie fupérieure de l'os coronaire •. « ligament eft divifé en trois a fa partie fupérieure. Le fécond, ou capfulaire, eft très peu étendu, il prend du bord poftérieur de l'os du canon, pour fe rendre aux bords des os ielamoides. Ces os ont enmr» n„.i • j ci. r i »■ < r ■ ■ , ,. , ^ore quelques portions de fibres fur les côtés, qui vont
fe joindre aux ligamens latéraux.
L'os coronaire eft joint avec le précédent, non feulement parle ligament qu'on vient
de décrire mais encore par deux ligamens latéraux , & par un capfulaire. Ce dernier fe trouve adhèrent d une part, au tendon extenfeur du pied; & de l'autre , au bord des deux os du pied , oc de l'os du paturon. La partie inférieure de cet os eft jointe de même avec l'os du pied par deux ligamens
latéraux oc par un capfulaire. L'os de la noix a deux ligamens , un a(Tez fort & large, qui s'attache d'une part au
tendon Tlecnmeur du pied, & de l'aura vo c » c u jr '• t> ,.
, . V autre va le terminer a ion bord fupeneur. L'autre ligament
prend de ion bord intérieur, ck va fe r^™;„ i • i v j ■ j * j
, v*. va ie terminer a celui de l'os du pied, a deux ou trois lignes
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YNDESMOLOGIE. 67
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au-deflbus du bord cartilagineux ; il eft d'ailleurs retenu dans fes deux extrémités par des
portions ligamenteufes. , ^ - 1 • 1 • f«««- rrèç PYnnfepç à prrp tiraillées : accident d7autailt plUS
Ces trois dernières articulations font très expoiees a être tiraillées., d r
fréquent qu'on parera plus fouvent le pied , & qu'il ne pofcra pas a plomb a terre.
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DES LIGAMENS DES EXTRÉMITÉS POSTÉRIEURES.
DES LIGAMENS QUI UNISSENT LE FÉMUR AU BASSIN, &c
L.Es ligamens , qui unifTent le fémur au baïïin , font au nombre de deux ; fçavoir, un
fufpenfeur, & un capfulaire : ce premier s'attache d'une part dans la cavité cotyloîde du baffin au fond de cette petite déprefiion , faite en croifTant plus près de l'echancrure de cette cavité ; il va efifuite s'attacher de l'autre part à la tête du fémur, Ce ligament eft lâche d'un tiers du diamètre de la cavité cotyloîde, pour favorifer fon mouvement de rotation, d'élévation , d'abaiiTement , d'adduaion & d'abduaion. Le capfulaire s'attache à tout le bord de la cavité cotyloîde , a un ligament tranverfal
nui ferme cette cavité ; puis il va fe terminer au-deflbus de la tête du fémur à fon col. L'ufage de ce ligament paroît plus propre à retenir l'humeur fynoviale dans cette articulation, qu'à maintenir cet os dans fa place. Quant au ligament tranfverfal, dont on vient de faire mention il s'attache a a partie
antén ue & interne de la cavité cotyloîde, à la ,onaion de l'os pub,s, avec l'os deum dans
* Ïun* levaux ; il va fe terminer enfuite à la parère poftérieure de cette même cavité.
Ce ligament fait to&m de bord offeux pour contenir l'os danS fa place & pour adouci,
les mouvemens de cette articulation , lorfque la tête du fémur fe porte en dedans du baffin.
J'ai fouvent vu ce ligament fe rompre dans une chute ; l'ouverture des cadavres m en a
donné plufieurs exemples ; j'ai remarqué, dans ce cas, que le ligament fufpenfeur étoit aufli
auelcuefois rompu, & que la tête du fémur étoit portée dans le trou ovalane: dans d autres
chevaux, je n'ai trouvé qu'une forte diftenfion de l'un & de l'autre ligament. Dans le prem.er
7 il fe fait un dépôt fanieux , pour l'ordmaire , aux environs de cette cavne lequel
1er e quelquefois dans le baffin : dans l'autre, on apperçoit une furabondance de fynovie
pénètre q 4 froiffement & la rupture des vaffieaux fangums. Le diagnoftic de
rou£reatre, cauicc ^^ ^ * . _
aladie eft très difficile à faifir, parce que cette articulation eft recouverte par une
treTérande partie de mufcles épais ; les accidens qui fuivent cet accident , dans le premier
cas le rendent incurable ; le mal peut fe guérir dans le fécond cas, ou le repos & 1 ina&on remédieront au dérangement furvenu dans les liqueurs de cette partie que la compreffion a extravafées. Il n'eft point rare de voir, à la fuite d'une chute, le grand rrochanter cafte; la r jw-mnlp de euérifon de cette frafture, la contraction des mufcles
nranaue fournit peu a exempte ^ & ? ,
feffiers V mettent obftacle ; mais quoique les chevaux reftent boiteux , on peut neanmoms
e fie encore travailler; le dernier que j'ai vu, m'a fervi pour les préparations anatom.ques
de cl ouvrage : il appartenoit à un fiacre depuis plu^e ^^^ £^
le rrochanter cafte & t*°^fg%tJ£t \"àTe ^n'IuJrvlltZhTq^
fur e corps de l'os de la cuille a 1 ent ,1 a„;r„lation épanchement du fuc offeux qui faifoit fonflion de fynovie pour cette nouvelle articulation.
L'articulation du fémur avec le tibia fe fait par plufieurs hgamens ; fçavo.r deux la e raux, deux croifés, un poftérieur & un capfulaire. Les hgamens latéraux font, interne, |
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68 H I P P 0 T 0 M I E,
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:<& un externe : le premier prend fon attacke un peu au-deflus de cette dépreffion, dont
nous avons parlé, ck la remplit ; enfuite après avoir parlé fur le ligament croifé de ce côté, il va fe terminer à la partie fupérieure de la face interne du tibia, à deux pouces au-deffous 4e cette articulation , & s'y -attache dans toute fon étendue. Le ligament externe eft beaucoup plus confidérable que celui-ci : il s'attache de même à
la facette externe du fémur & va fe terminer au-defTous, en partie fur le tibia, & en partie fur le péroné , où il lui fert de ligament. Cet os eft d'ailleurs uni au tibia par des fibres très courtes, qui font l'office de ligament intermédiaire. Des deux ligamens croifés , l'un, fur lequel fe repofe^le condyle externe du fémur, a
fon attache dans cette échancrure profonde, fituée derrière le fémur, & va en augmentant, former une cavité glénoïde, dans laquelle fe meut le condyle. Ce ligament fe porte en devant, &: vient fe terminer à cette éminence faillante du tibia. L'autre au contraire, a fon attache à cette même crête dans fa partie poftérieure , enfuite il Te replie en forme d'anneau pour fe terminer à la partie antérieure de cette crête. Ces deux ligamens font enduits d'un cartilage pour s'articuler avec les condyles du fémur. Le ligament poftérieur a fon attache en dedans de l'articulation, entre ces mêmes condyles,
derrière le ligament croifé externe , puis après avoir donné quelques fibres au ligament croifé , il vient fe terminer au bord de l'échancrure du tibia. L'ufage de ce ligament eft d'empêcher le fémur de fe porter en arrière. Le ligament capfulaire s'attache principalement par une forte expanfion ligamenteufe à
la partie poftérieure du fémur , au-defTus du condyle interne , à un pouce au-defTus de l'articulation, il fe prolonge enfuite de chaque côté, pour aller fe terminer au bord cartila- gineux de l'un 6c de l'autre os. La rotule eft retenue d'un côté, par la terminaifon des tendons des mufcles qui forment
la cuiffe antérieurement ; & de l'autre, par trois ligamens , dont deux font propres & l'autre commun. Les deux premiers s'attachent d'une part au bord inférieur de la rotule, l'un extérieurement, qui va fe terminer à cette éminence confidérable, dont on a parlé ; l'autre, qui part de la pointe de la rotule, & va fe terminer à la partie moyenne du tibia, dans cette dépreffion à côté de cette éminence confidérable. Le ligament commun prend fon attache un peu à la pointe latérale interne de la rotule >
principalement à un ligament tranfverfal dont on parlera plus bas , &c va fe terminer à une autre éminence du tibia à côté de cette même dépreffion ; la rotule eft encore retenue fur les côtés par deux larges bandes ligamenteufes qui fe confondent avec le ligament capfulaire. L ufage des ligamens propres & communs font de réfifter à la violente contraction des
mufcles cruraux vaftes , interne & externe , èkc..... Les coups de pied portés fur la rotule font toujours fort dangereux ; il fe forme ordi-
nairement un gonflement qui commence par être inflammatoire , & continue par être œdémateux ; il faut avoir recours en ce cas aux remèdes qui s'oppofent à l'un «Se à l'autre accident. DES LIGAMENS DU JARRET.
Le jarret a des ligamens communs & des ligamens propres.
Les communs font, au nombre de quatre ; fçavoir , deux ligamens latéraux , un capfu-
laire , & un poftérieur. Les ligamens latéraux , font l'un externe & l'autre interne. L'externe s'étend depuis la
partie inférieure du tibia , un peu poftérieurement à cet os ; il s'attache en parlant à l'os du jarret proprement dit, à l'os difforme , & Va enfuite fe terminer en s'épanouilTant a l'os du
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s y N D E S M O L 0 G I E.___________69
■------------~ «terne "Interne eft plus court que le précèdent, & s'attache
du canon & a los ftylo.de externe. antérieurement,
de meme à la P-"-nfeneu e d" t , S PP.^ * ^ ? après ^
& va, en s'épanouiffant beaucoup oav* 6 , pane fur les os fcaphoïdes ,& ant-rieurement à cette
Le ligament capte f ^^ ^ * ^ ^ de pos du canon ,
articulation s étend depuis W- ^W ^ ' ^ ^ depuis le bord
& n îr-1CS f V Î ' f Tm fe" la circonférence de l'os du jarret proprement dit, &
poftérieur du tibia, & va le terminer * s'unit de même aux ^^^ ail calcaneum , & intérieurement à l'os de la
Le t.b.a eft encore un extene ^ ^ ^ ^ ^^ sterne Ï fitÏTTjS^antérieure du tibia, pafte par-deffous le latéral, & va fe
L externe elt .tue y _ ^^ eft ^ ^ pks obllquement, ,1 terminer a l'os du jarret propreme ^ ^^ ^^ fe ^^ ^ & ^ fc
eft moins çonfiderabU ; «pend ^ ^ ^ ^^ ■ & confondant avec k latéral externe.
LÏgTdt ces'd'eux'derniers ligamens eft d'empêcher, que le tibia ne fe porte en avant, ou ne defcende dans ltt «=f Jf bord fl&ieur du calcaneum , de l'os difforme ,
Le pofténeur règne oUt le on d &P ^ , ^ ^.^ & poft,_
S^KSSÏ-^*-- p,ans de fibr" s'écaTOM'& vont fe terminer
S tr^tar, ï::« sa " .-rantLire de Vos
du canon. entr'ofliux , font contenus, poftérieurement, par des
'£i^±£?~ - s - i *- - -ia f°rce & ,a rtfifance
dont il a befoin fion ^ ^^ & d,un „ ff de fibres
Les péronés font contenus p p ofterieure de l'os du canon ,
tendineufes : ils le font enco| ^ntTli II arrive Souvent que ces os font corps
par des fibres très courtes^ q ^ ^ ^^ ^ ^ ^ ^^ ^ principaleme„t le avec l'os du canon ; ce qu* t ^ lofent moins que ceux de devant, ftyloïde interne : ces os P ^ ^ mvI0BM & du pied, font de même qu'à
Les ligamens du boule , p ^ ^ ^^ ^ o$ féfemoïdes > font plus
l'extrémité de devant, a r refte eft k mêm£ chofe
longs & moins larges qu aux jambes 0
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»»■■ ' *
70 H I P P 0 T 0 M I E.
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DU PÉRIOSTE.
Les os, en général, font recouverts, dans prefque toute leur étendue, d'une membrane
blanchâtre très forte, & d'un tifïii très ferré qui s'infère dans leur fubftance. Cette membrane que l'on appelle périofte, paroît lifTe, polie fur fa face qui recouvre les os ; c'eft un tifTu de fibres rangées en différens fens, & par conféquent formé de plufieurs plans de fibres : celui qui revêt immédiatement l'os , paroît pofé parallèlement aux fibres de l'os. Le périofte eft compofé de l'expanfion des fibres tendineufes, nerveufes ^ & principalement ligamenteufes. On y découvre , par les injections fines , une très grande quantité de vaifTeaux fanguins. Quant à la grande diftribution des nerfs, on s'apperçoit aifément de leur exifrence par la grande fenfibilité de cette membrane, dans les coups ou tumeurs qui lui arrivent. Le périofte s'enlève aifément fur le corps des os longs , & très difficilement à leurs
extrémités. Il manque dans les endroits où fe terminent les tendons ck les ligamens ; ceux- ci s'infèrent & s'incorporent dans l'os. Cette membrane recouvre la furface externe des os ; elle accompagne même les vaifTeaux des os, pénétre leurs cavités, & va tapifTer leur furface interne ; elle krt en outre, à la fubftance médullaire des os de membrane commune, qui eft: très fine intérieurement. On y découvre une très grande quantité de vaifTeaux fanguins, &c. Le périofte n'a point par-tout la même épaifTeur : elle eft plus confidérable en général
dans les extrémités des os , principalement chez les jeunes poulains, ainfi que dans les endroits, où viennent s'inférer les tendons. Les os du crâne font également revêtus d'une membrane qui ne porte plus le nom de
périofte ; les anatomiftes ont jugé a propos de l'appeller péricrâne , comme ils ont appelle périchondre , celle qui s'étend fur les cartilages , & peridefme , celle qui recouvre les ligamens. Le périofte eft deftiné à fervir d'enveloppe aux os, & de foûtien aux vaifTeaux qui y
rampent : il paroît encore que c'eft lui qui augmente infenfiblement le volume des os, ôc qui en fournit les couches ou lames qui les compofent. |
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PI.X1IL
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Ifc\ritl7, S Milf>.
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SECTION QUATRIÈME.
MYOLOGIE OU TRAITÉ DES MUSCLES.
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DES MUSCLES EN GÉNÉRAL.
|ES mufcles font des organes fibreux qui, par leur contracté procurent
aux animaux la faculté de fe mouvoir & de changer de l.eu. C eft par eux
que l'oifeau s'élève dans les airs , que le poifTon fend l'onde , que le plus
petit infefte, que le quadrupède, exécutent leurs mouvemens. Cette qualité
„_______, aftive caraûérife le règne animal. L'arbre fe laiffe abattre par la co.gnée ,
le métal reçoit indifféremment, entre les mains de l'ouvrier , toutes les mod.ficat.ons
InffibL • en un mot, le végétal & le minéral n'oppofent aucune renftance a tout ce qui
poffibl s en un mot g ^ ^^ ^ ^ devanc de ce ^ croient CÏSS 2^ ** £ 1- être nuifib.e, & c'eft à leurs mufcles qu'ils le
doivent.
D ISTINCTION DES MOUVEMENS.
Les mufcles ne fervent pas feulement à mouvoir le corps en total; ils font encore deftinés
à opérer divers mouvemens partiels, defquels refultent les phis grandes fonchons. Ils r r „. i/- rt *r le mouvement circulaire; ravonlent la cochon des alimens,
donnent au fang 1 .mpulfion & e ^ ^ ^ ^ ^ ^
& foulèrent les paro.s de la pi , P^ ^ ^ ^^ ^ ^ ^ ^.^ ^
derniers ne font point , on «J^^ & mixtes_ „ d^ > en effa; a,un animaI,
mouvemens , en VOlonta j ^ ft ^^ ^ ^^ dans un ^ ? lorfque fes organes font dans une P ^ ^ ^ ^ ^ ^ ,e fang
de mouvoir un *d« ^ fc„s élaborer les alimens , & d'en expulfer enfuite tout
de circuler l'eftomac & k. «^ Comme ;, a | ire fur la refpiration, ce qui ne doit point fervuà f n urnt q q F^ ^ ^
& qu'il peut l'accélérer, ou la retarder q ^ , rr
mouvement.
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HIPPOTOMIE.
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STRUCTURE DU MUSCLE.
L'infpe&ion fimple'du mufcle, nous préfente un grand nombre de troufTeaux de fibres
rouges , diverfement arrangées ; ils dégénèrent en des filets durs , blancs & polis , qui fe réunifient en des paquets ronds & étroits , pour former ce qu'on appelle tendon, ou qui font arrangés fur une furface plane & étendue pour former les aponevrofes : ces filets fe trouvent très courts dans certains mufcles, & font infenfibles dans d'autres. La blancheur éclatante, ôt la dureté du tendon, femblent prouver qu'Usine font pas une continuation des fibres mufculaires ; cependant, cette continuation eft évidente, lorfqu'on examine les fibres mufculaires dans les poulains. Les mufcles , qui ne s'attachent pas aux os , n'ont ordinai- rement pas de tendons ; tels font les fphincters & les tuniques mufculaires des vifcères, & des vaiffeaux. Les mufcles , qui s'attachent au-tour des articulations , ont , en général, des tendons longs dans leur extrémité la.plus mobile. Les plus petites fibres font unies entr'elles par des filamens; leur union forme desfaifceaux , qui font logés dans des gaines; ces gaines font liées par des cloifons membraneufes, qui admettent un fuc fluide , & de nature oléagineufe. Ces filamens, ces gaines, ces cloifons forment le tiffii cellulaire, lequel fournit d'abord une enveloppe particulière à chaque troufTeau de fibres rouges, & enfuies une enveloppe général à tout le corps. VAISSEAUX DES MUSCLES.
Les mufcles fe nourrirent & croiflent comme les autres parties ; ils ont donc befoin de
vaiffeaux : aufTi en ont-ils de tous les genres. Une quantité prodigieufe d'artères , de nerfs de veines , ck de vaiffeaux lymphatiques fe perdent dans leur fubftance ; & chaque efpèce de ces vaiffeaux femble s'y trouver en fi grand nombre , qu'un habile anatomifte , après en avoir injeclé avec fuccès les artères & les veines, croit d'abord ne devoir admettre que des vaiffeaux. Il en eft de même des nerfs, lorfqu'il s'attache à les pourfuivre jufque dans leurs dernières divifions. Les vaiffeaux lymphatiques, plus fins que les autres, n'y paroifTent pas aufïi nombreux. Les artères & les veines, les nerfs tuméfiés a un certain point, quittent leur enveloppe la plus dure, ÔC ont beaucoup de molleffe. Tous ces vaiffeaux font très rares dans les tendons, ce qui leur donne l'éclat , & l'infenfibilité qui les caraftérifent. L'ambition des découvertes a fait divifer.les fibres en plufieurs claffes ; on a imaginé
qu'il y en avoit de très petites , de moyennes , & de plus fenfibles ; on en a fait de cent fois plus déliées que les cheveux : on a encore multiplié davantage cette divifion abfurde & inutile pour le phyficien , comme pour l'artifte. Sans entrer dans tous ces calculs fafti- dieux, il eft fort aifé de concevoir que les fibrilles , infiniment petites , jointes en plus ou moins grand nombre , donnent aux fibres plus ou moins de diamètre. Pourquoi la portion rouge des fibres mufculaires fe raccourcit-elle ? quels font les refTorts
cachés qui donnent aux mufcles la faculté de fe contracter , & par-là d'exécuter tous les mouvemens poffibles des animaux? queftions plus curieufes qu'importantes, & dont les différentes folutions , données jufqu'ici démontrent plus la hardieffe que la fécondité de l'efprit humain. L'homme, qui s'élève jufque dans les cieux pour obferver les mouvemens de ces globes
immenfes fufpendus fur fa tête, qui en calcule- la marche , & en détermine le cours , qui maîtrife , à un certain point, les élémens qui fçait tant de chofes étrangères à fon exiftence , ignore comment il peut faire un pas , comment les animaux fe meuvent , comment ils vivent. Les caufes , que les fçavans ont voulu affigner a ces effets, font autant
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M Y 0 L O G I E.________________Z^
■-----■---------~~-------------" ! n j 1 „Lt\*é & oui ne font eftimables
autant de fictions ingenieufes, également éloignées de la vente , q ^
qu'en ce qu'elles laiffent échapper quelques rayons de lum ère
? .n • r „♦. 1p Hfîu examinons cl aboid les puv,*
brillantes erreurs qui en ront le t"lu- , ,
/• t /r o«riiirp aux explications qu'on a données,
mufculaire , pour palier eniuite aux r i prirent vers leurs points
x.o Les fibres mufculaires d'un animal mort, étant coupées, fe retirent
£XCS" ^ ., . , • U mufcles ont un relfort fuffifant pour maintenir les parties
a.° Dans l'animal vivant, les muicies . , . , J. . Ae k r^fu te Péqui-
7 ,. i ^r^nifation , & une intégrité parfaite : cle-ia rcimw i
lorfqu'ils font tous dans une organiiatiu , 0 r k mufcks
* ^ • c- ™, nlnfieurs mufcles font coupes ou païaiytiquer ,
libre de ces parties. Si un ou pluiieiu r
w -n n _„^rt-pnt vers leur point rixe,
oppofes ou antagoniftes, lemport . uy {e$ mufcles fe raccourcuTent. La
3.0 Lorfque l'animal veut exécuter q^ ^ ^ ^ ^ ^^, ^ ^^ ae ,a
première force du mufcle dans ^ ^ ^.^ ^ augmemée par le
ftruaure ; la féconde dans 1 anima ^ , ^ _ ^ ^ ^ ^ ^^
principe vital & c'eft ce qn on ap> ' de ^.^ ; contraftet
4.o Cette d--re forc eft détenu P ^
& relâcher un mufcle ave une vite , ^ ^ fans
î;° Le «;ufclei ^"'T £ dur a proportion , non de la grandeur de fa contraffion ,
augmenter de volume ; & plus d PJ > ^ )orfque ,e cW les mais de l'effort avec lequel le J mufcles ne font prefque pas durs;
extrémités, fans avoir aucune reffta.ee v mae ^ , ^
mais ils le font d'autant plus, quil a des taideauxp
T I* mufcle contraaé préfente des vuides &.des inega£ ^^
7, Si on lie l'aorte d'un cW avant ^in en^ 1 ^ ^ ^ „
tlSr^Ti «^1^ coupe/ou I on He féparément le nerf, la paralvfc
"t^S- ^ utTJmal vivant, on lie le nerf diaphragmatique , le diaphragme eft immo-
8.» & dans un an , ^ ^ ^ ^^ ^ mQm bllCW mSIS nimal rée lement mort , la même chofe arrive ; & de l'eau tiède, .n^ee dans
Dans u„ animal reelleme diftribue, comme dans un animal vivant.
u„e de fes artères, revivifie les mufcles ou el e UU , mouyemens font abolis ^
l'animal ceffe dç vivre ; doncj y ^ ^^ ^.^ ^ & même pluficurs heures
autres parties. Quoique e V ^ ^ canards marGher encore après qu'on leur a
dans certaines anguilles ; quoq vre j£ ceryeau pétrifié) & des enfans nés
coupé la tête; quoiqu on ' ma.$ confirmeM pluftot k n&effité de k liaifon,
fans cerveau ; ces faits ne kufo pour la vie & (e mouvement, puifqu'ils s'éteignent
entre le cerveau & es parties ^ .^^ ^ abolie
fi promptement , lorfque_cette des hypothèfes qui leur Ment applicabes.
Ou eft parti de ces obfervanons p ^ ^ ^ ^.^ d£s nerfs . ce „,,„,,
On a cherché la caufe du ^uv*! encQre d|terminer leur jeu, d'après la ftrufture des
pas affez de trouver des fluides , ^ ^ microf de fes con„oiffances : e
plus petites fibrilles Chacun e , recevolr ^ j^^ expanfble. e
chymifte y a trouve des cellules, de ^^^ dej _ ^ ^^ y a fuppofe
m&hanlcien a annonce des chenettes, |
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lUtUiaiui-^" — f
des vefficules innombrables. j^ au ayec une grande rapidité,
Les efpnts , ont dit certains pkyfioJW » de forc ^ &onemens foM fi violens
s'infmuent dans les plus petites molécules av T
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74 HIPPOTOMIE.
^mmmmmmmmm*■»■«■■■■**■mmmmmmaÊmÊimmmmm*mmmmmmmmmm»— *mmmmmmmmmmmmmm\«^"■"""^^^^^mmwbbm^mmbwimmwbmbbm»
qu'il en réfulte une explofion femblable à celle de la poudre à canon. D'autres ont fuppofé
que le lue nerveux avoit des pointes très fubtiles qui , divifant le fang , donnent aux molécules aériennes, qui y font contenues, la liberté de fe livrer à leur refTort; il arrive une ébullition, l'air fe dilate tout à coup, & fait gagner aux mufcles, en largeur & en épaifleur, ce qu'ils perdent en longueur. Cet air n'elt pas auffi groffier que celui que nous refpirons, il eft infiniment fubtil, 6c s'évapore facilement. S'il vient à raréfier le fang avec beaucoup d'impétuofité, s'il fe trouve des pointes trop fortes dans le fuc nerveux, les cellules où font renfermées ces parties d'air, fe rompent; de-là vient qu'il fe forme quelquefois des vefficules à la furface des mufcles. C'eft une erreur, fuivant ce fyftême, que d'attribuer la paralyfie a l'arrêt du liquide des nerfs ; il eft bien plus naturel de croire qu'elle ne furvient qu'à caufe d'une diminution de la vertu pungitive du fuc nerveux. Si cela fe pafToit ainfi, la vie des animaux , déjà fi bornée , dureroit à peine un inftant ; ces matières inflammables ck expan- fibles produiroient bientoft des incendies, des ravages mortels; cet air, gratuitement fuppofé expoferoit les filières du cerveau, & les tuyaux nerveux, à des éruptions bien dangereufes dans des organes auffi délicats : d'ailleurs, eft-il dans le fang quelque chofe qui foit capable d'exciter une effervefeence ? où font les alkalis dans le fang ? peut-on comparer les efprits animaux à des acides ? ces idées fi mal empruntées de la chymie , ne font pas plus heureufes que les fuivantes. Des écrivains, tout pénétrés de méchanique, ont envifagé les fibres mufculeufes, comme
des fpirales, dont les circonvolutions étoient jointes par des filets nefveux qui, venant à fe contracter, raccourcifToient la ligne fpirale: d'autres ont attribué ce raccouxcifTement à des vaifteaux fanguins , fitués dans la cavité de la fpirale qui , en fe gonflant, augmentoient le diamètre des circonvolutions. Combien cette ftruéture n'eft-elle pas éloignée de Pexacritude anatomique ? les meilleurs microfeopes ne découvrent dans les fibres , qu'une figure cylin- drique , 6c quand même on la fuppoferoit telle, la même difficulté fubfifteroit toujours. Il faudroit donner la raifon du raccourciffement des nerfs , c'eft vouloir prouver une
chofe par ce qui eft en queftion. Attachez un pois au fond d'une veffie, adaptez à fon orifice un petit tuyau ; foufflez,
& le pois s'élèvera : plus les veffies feront en grand nombre , plus l'élévation du pois fera prompte & confidérable , telle eft l'image de la contra&ion mufculaire, difent quelques phyficiens. Ils ont conféquemment fuppofé chaque fibre, compofée d'une infinité de veffi- cules, placées à la file des unes des autres'; il y en a qui ont admis ces vefficules dans les vauTeaux fanguins , d'autres dans les nerfs ; ce qui eft encore oppofé à la vraie conforma- tion des fibres & des vaiffeaux fanguins , dont les dernières ramifications doivent être confidérées comme autant de petits tubes uniformes, ou à peu près uniformes. Admettons, pour un inftant, des vefficules dans les vaiffeaux fanguins , comment les mouvemens s'opé- reront-ils avec tant de vélocité ? comment pourront-ils fe varier de tant de manières ? un fluide auffi greffier qUe le fang, en eft incapable. Le membre du cheval fe gonfle-t-il, s'arFaiffe-t-il auffi promptement que les mufcles
fe contractent , & fe relâchent ? les cellules des corps caverneux font remplies par le fang qui ne peut y entrer & en fortir avec cette vîteffie. Le fyftême des vefficules nerveufes , quoique plus fenfé , eft encore en défaut de ce côté.
On a beau les multiplier tant qu'0n voudra, leur donner une infinité de tuyaux ; on ne pourra jamais y trouver la raifon de la célérité, de la contraftion , encore moins de relâche- ment des mufcles. Dans cette hypothèfe on ne peut expliquer la promptitude du relâche- ment , qu'en difant, que le fluide nerveux, qui a gonflé les vefficules, s'en échappe avec la même viteffie, avec laquelle il les a remplies; que par conséquent il y a des vauTeaux de fortie |
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MYOLOGIE. 75
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égaux à ceux de l'affluent Or , f> cela eft, le fluide nerveux fortira de la vefficule de
roême qu'il y fera entré, il ne s'y en fera aueune collection; fl n'y aura done m gonfle- ment, ni contraction mufculaire. .
Le défaut principal de tous ces fyftêmes, eft, qu'ils attribuent au cerveau, la puiftance
impuULve, qui envoie les fluides dans toutes les parties, où il fe ait des —A r r ■ ' ' JPn,Pnf adoptée, eft contraire aux expériences : le cœur ci une
cette fuppofition , généralement actopu , ^ r
•11 v >c 1/ » 1^no- temps, des animaux marchent encore après qu on leur a
anguille divifee bat encore long-tempî> ? r
& , , A j i ^m n'envoie pas a chaque mftant le fluide moteur : il exiite
coupé la tête : donc le cerveau nenvu r H rprVpau
, , o w- „* nn certain temps, fans avoir befoin d'être repare le cerveau
dans les parties, & y fejourne un certain , r ' ■ -
, n , ,1 : , a. rnnrenu le fluide propre au mouvement, & au ientiment , il
n'eft que le refervoir ou elt contenu i r r ? .../.,
r . n • j U m Ame office que le cœur pour le fang. Si cette opinion etoit
ne fait pas, pour ce fluide, le même ^ i r /M1D / r. jr
r r , „ «nnrroient-ils foutenir de fi pénibles travaux, & taire de li
vraie , comment les animaux pourroici r
t j i sv,,i~1c Ips mufcles ne cellent de fe mouvoir?
longues routes, durant lefquels les m
t? r], : , r^ IVnchaînement de tous les êtres matériels, il paroit plus limple
En confidérant la liaifon , 1 encnainci , r
j i Pc Ae* animaux , ce fluide , cet efpnt univerfel qui lie les molécules
d'admettre dans les nerts des animaux , , r > i , .
des pierres, qui forme les rochers , les métaux , qui falt mouvoir la fève dans les végétaux
dontles parties les ^j^^^^£ï£ 5^ S^lSïïL'KS = -, ceux-ci le reçoivent par les poumons fl fe me, "ecle a-, & & -ftribue dans toutes les parties. Les molécules les plus dehees de ce fluide, fol deftiné s au mouvement ; les autres font le principe du fentiment. Ces deux efpeces Ï moitiés exercent librement & indépendamment ^^^ZZlt mufcles infenfibles fe contrafter, & des mufcles immobiles être fenflbles , les unes « es Tut^fe trouvent dans les tuyaux nerveux ; mais quelle eft leur manière d'agir dans les X: muftulls, nous ne ferions .e définir ; & loin de p^ =*«*»« arracher a la nature un voile qui fera peut-être toujours impénétrable aux hommes conten Ton nous de l'admirer dans .a compofltion , dans l'arrangement, & dans la d.fpofitmn des mufcles Quel ordre n'a-t-elle pas obfervé pour les proportionner aux effets qu'ils doivent nrodu e' elle en a fait de grands, de petits, de moyens, de larges, de longs, & de grêles; 5t" dnpoles directement, en travers, obliquement en devant, en -^%en W en
ellelesaanp > d'un rhombe, l'autre d'un fealène, d'un quarre ; de-la leurs ba, L'unalafigur dun riangle,^^^ ^ ^ ^ ^ ^ ^^ ^.^ ^
différens noms : elle a ang k ^ ^ ^ ^ a ^ de
%UtrlÎfïf pïï -- de fes'baibes , on nomme, à jufte titre, ces mufcles
«ffemblance avec unejjng^^ ^ deux ou ^ ^ > dont ^ ^ penniformes. tlle P j ^ ^ aboutiffimt ^ (m tendon qui ya former Pattache
mités tiennent a un ten ,. ftriques trigaftriques, & les féconds biceps, triceps,
du mufcle; les premiers fe nomment d^ ^J& ^J^ ^ ^ ^ ^.^
, L" V'TJ^Z. Ts'os de l'avant-bras. Ceux qui peuvent fe mouvoir en tous fens,
a cet ufage, comme ,.ff, mufcles qui les fléchiffent, les étendent, les rappro- rnmme l'humérus, ont aulli ditterens i » i çervent à
comme i » Vnent 'c"r donnent le mouvement de rotation, & iervent a
chent du corps , les en e 0£ ^ ]J£. dans leur a£Hon De.la encore ]es dénominations
les modérer, à es retenir, de rotateur, de modérateur. Les mufcles ont auffi
de fléchiffeur, d'extenfeur, daddu te , fterno.maftoïdien , parce que ce
des dénominations relatives a leurs «tac , ^
mufcle s'attache d'une ^ «*T^ ^ des pmffallcePs ^Uqute aux os, qui en font
Les mufcles font, comme nous 1 avons , v YY i d'avantage les leviers. On fçait que plus la puiflànce eft elo.gnee du point d appui, plus
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-j,u I II
76 H I P P O T O M I E.
fur la réfiftance. Quoique ce principe foit inconnu aux porte-faix , aux différens ouvriers,
ils ne laifTent pas de le mettre en ufage : on ne les voit jamais faifir leurs leviers, leur barre par le milieu ils les tiennent toujours par l'extrémité, pour que leur effort foit plus grand fur le fardeau qu'ils ont à mouvoir. La nature a manqué à cette loi méchanique par une plus grande fageffe ; fi elle a placé les mufcles plus près du point d'appui, que n'eft le poids qu'ils ont à foûtenir ou a furmonter ;. fi elle lui a fait décrire des angles fort aigus , elle les a en revanche fortifiés d'un grand nombre de faifceaux, elle les a multipliés, autant qu'il ctoit néceffaire, dans les parties où il étoit befoin d'un grand effort , comme aux extré- tés poftérieures. Elle fait des poulies, des apophyfes faillantes , ainfi qu'on l'a vu dans le traité des os, pour accroître leur puiffance. La jufteffe , & l'élégance du corps de l'animal, ont été aufll confervées ; il auroit été très difforme & monftrueux , fi les mufcles avoient été difpofés de manière à produire les plus grands mouvemens avec la moindre force poffible, en leur faifant décrire des angles droits & obliques. Une graifTe douce & lubréfiante fe trouve dans l'interftice des paquets des fibres mufcu-
laires , pour empêcher les accidens qu'entraîne le frottement. Les corps des mufcles les plus longs, font logés dans des gaines tendineufes & fermes,
que d'autres mufcles tendent & tirent, ce qui s'oppofe à la grande perte qu'ils feroient de leur force. Les tendons longs , qui pafTent fur les articulations , font reçus dans des anneaux
hume&és par une liqueur particulière: de-là , il eft aifé de conclure que l'animal ne marche , ne fe tient en équilibre , ne meut fes membres , que par l'aâion des mufcles diverfement unis ou oppofés ; que cette action accélère le mouvement du fang dans les artères &: les veines , 6c fait entrer la graifTe dans le fang ; ce qui occafionne la maigreur dans les chevaux qui font trop d'exercice , 6c l'embonpoint dans ceux qui n'en font pas afTez. Les mufcles augmentent la force de l'eftomac en y joignant la leur : de-là vient que les chevaux, qu'on laiffe oififs & fédentaires , font expofés aux maladies qui dépendent du croupifTement des humeurs, 6c de la crudité des alimens. |
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TRAITÉ
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Y 0 L O G I E. 77
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M
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||M|-, fTTT——■ l !■■■■ Il ^■—-■■■—14/1—nu _; -— —-----1 _,------—g
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ËlEISSSsâ^SSS,
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HHSSSS&rara
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DES MUSCLES EN PARTICULIER
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ARTICLE PREMIER.
D£J ^lArCLE-T PEAUCIERS-
r i ,„ri<.rs. on pourrait comprendre tous ceux auxquels toute
çOus le nom de mufcles peau^^ P ^ P ^ ^ ^^ ^ fom ^
3 portion charnue va s ^^ P(ums ^ y' in J &c. : mais il „>eft ici queftion
mufcles des pauvres , des 1vie_ , du cW qu Je u peau propre^ que de ceux qui font répandus lur 1 n F
ment dite. , mufcl e de ch ciy ; fçavoir, un
La peau eft mue par_le moyen de , q^ ^^ , ^ ,e p!us
qui recouvre les cotes & le bas venu ,1 , VY eft ^ n
Ifidérable; le deuxième, ^^Jg£ ^J, depuis l¥> de l'omoplate
TmI ^qTeftt ii" ^cal ; ieV^e , qui recouvre entièrement un fes de la'fl, que je nommerai P-f^mcHa s Lins endroits, & .pais
Le grand peaucier eft un mu cle *Jj^£^ * apoluvroriqUe fupérieurement
dans d'autres ; il eft charnu latéralement & mtei.eu emen p ^ ^.^
& poftérieuremen. Ses attaches font tantôt J^^^^ raufcle cutané , ÔC
eft «^J^fï^\ lupérieure & interne de iWrus, au
l'autre, qui eft »«™> feuiUets montent & fi réuniffent enfemble par des deiTous de fon col, enlmte , o. pendue des côtes. La partie
£bres charnues qui s'éparpillent, en divergam f» tout le^nd dorf & ft
fupérieure devient aponevrotique ^°™^^ZÏIL très p'eu d'aponevrofe ; la
termine dans la peau en cet enAcolt' v yers le flanc ( a cette duplicature de peau,
partie poftérieurefere™.t en un J ^ ^ ^ ^^ ^ .^^ ^
& Va fournir, a la rotme, ^ enveloppe fe réunit en un feul paquet, & va fe
lation jufque au jarret ; en ^^ ^ ^ du pied L,aa;on de ce mufcle eft de tirer la
confondre avec le tendon ^ ou ^^ œrps étranger sVtête dans cet endroit; peau vers l'épaule, quand e ^ ^ ^ lorfqu,elle eft ^^^ de ce côté ■ ce qui prouve
il fert encore à la t.rer du co _^ mMcs dans ces droits. que fes attaches font tantôt: fi , ^ ^ ^ ^^ & ,£ bras ^ & s,attach d,une
Le fécond mufcle, eft celu q ^ ^ ^ ^ iponevrofe qui dev,e„c manière fixe au-deffous du ^gamen diculaireS fc ^uniifent vers l'articulation du bras enfuite charnue, & dont les nDi y r of ; envel e cette dernière partie, avec l'avant-bras, pour former une larg P _______________ |
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r ce mufcle :
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HIPPOTOMIE.
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ys
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& va fe terminer à la peau , vers le canon. Son ufage, indiqué par la direction de fes fibres,
eft de tirer la peau de bas en haut ; & quelquefois en bas, lorfqu'elle eft irritée en bas. Le troifième mufcle eft celui qui recouvre l'encolure *• il s'étend tout le long du bord
antérieur du mufcle précédent , en devant de l'omoplate ; enfuite il monte tout le long de l'encolure jufqu'à l'occipital, & va fe terminer tout le long du ligament cervical, fe con- fondant avec la peau ; quelquefois fes fibres ne font pas bien marquées ; pour lors ce n'eft qu'une aponevrofe , qui eft la continuation de ce dernier , mais dont la fonction eft la même ; quelquefois ce font des fibres charnues , qu'il ne faut pas confondre (a) avec le trapèze antérieur, qui eft un mufcle propre à l'épaule dont nous parlerons ailleurs.
Le quatrième mufcle eft celui qui prend fon origine d'un côté de la crête zygomatique
de la partie fupérieure des os du nez ; il defcend enfuite le long du mufcle maflTeter, fe
replie delTous l'angle de la mâchoire, & va fe terminer dans la peau. Son ufage eft de tirer
la peau en haut.
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( a ) Aiofi que l'a fait M. Bourgelat, qui le regarde comme Un mufcle cutané [ fsg. 135 ].
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MYOLOGIE. ____79
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ARTICLE DEUXIÈME.
DES MUSCLES DU BAS-CENTRE.
LE bas-ventre eft cette cavité qui eft formée, fupérieurement, par les vertèbres lombaires ;
i„ Ji-.r.lirazme & par les dernières côtes ; pofténeurement, par antérieurement, par le cuapnrag»"- r ' , , n. i j u rr u- „„™, oar les mufcles & par la peau : ainfi, le bas-ventre eit mu
les os du baihn ; intérieurement, par «- r r . >. (■
i j j- r-l»c rina de chaque côté , dont deux font litues dans le bas-
par le moyen de dix mulcles, cinq i j .... u-
1 , . , . „ti;n,1P ou oblique defcendant, le petit oblique , ou oblique
ventre; fcavoir, le grand oblique, -i > r '
",'■', ' • * t rnn, le mufcle droit, le tranfverfe & le pfoas des lombes,
afcendant ; les trois autres lont, ie i , o DU GRAND OBLIQUE.
Le grand oblique , eft celui que l'on apperçoit lorfque l'on a enlevé le grand peaticier ;
U s'étend depuis la 7.' des vraies côtes , jufque à l'os pubis ; il eft charnu latéralement^ 'on vrotique inférieurement ; il a fon attache fixe au défaut des cartilages des 6.% 7. & S-vraies côtes, au refte des autres vraies & aux faulfes côtes, à trois ou quatre travers de doigt au-deffous, à la partie poftérieure du long dentelé ; le tout par des portions charnues, il A d,v m en arrière , & va fe terminer, d'une part avec fon congénère, par une en allant de devan — ' urs 'dans la même direftion a la crête des os SeTT m'apne f '; enfuite, il continue fon chemin pour former un cordon affez
faeï:ilet à la' partie antérieure des os pubis. Ce mufcle eft comme ecoupe dans'fa parie fupérieure , & forme cinq digitations , qui communiquent avec le large 5 n ele7& deux'avec le long dentelé , dans la partie oppofée , vers les lombes. L apon - v ôfe d ce mufcle, vers les os pubis, forme une ouverture pour laiffer paffer les cordons f Ltioues • au-deffous de certe aponevrofe , il en part une autre qui va recouvrir la ZZ mlrne'de la cuiffe, & qui fe trouve féparée de ce mufcle dans fon origine ; ce qm partie interne , i mufcle, ainfi que fon congénère, eit occafionne une V^^ÎZ*™^™™ *•*» ' ^ ' "*» ^ *****
recouvert, dans ^Z^^ ^ d~ P" Un ** "***<'> "* ** "^ cervical, 1™^^ ^ y parde blanche aponevrotique de ce mufcle , & qui lui donne vient e ço ^.^ & ^ ^^ (^ par confie» p ^ ^ ^^ ^ d,approcher ,e baffiu vers la poltrine. & de
Lufagede ce m > d ^ ^.^ ftparémeM . parœ que qaland )e chcval
le tourner à droite K a g , i de ^ ^ mais {m[. ^
veut fe mordre la hanche gauche , ie 0 1
■ , , ^Ullnues a°iffent enlemble.
veut fienter, les deux obliques agm
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go HIPPOTOM.IE.
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a.o DU PETIT OBLIQUE.
Le petit oblique, ou oblique afcendant, eft celui que l'on trouve défions le précédent, iî
eft ainfi nommé , à caufe que les fibres montent. Il a fon attache à là crête des os des
iles (a) un peu intérieurement. Il eft en partie tendineux 6c en partie charnu à fon origine,
enfuite les fibres charnues montent en refnpant le long de la lèvre interne des cartilages
des fept faufTes côtes, fans s'y attacher, 6c de quelques-unes des vraies, puis il va s'attacher
au cartilage xiphoïde. La partie aponévrotique de ce mufcle eft très large dans fa parti©
moyenne, 6c va fe confondre avec celle du grand oblique, pour former une bande tendi-
neufe, que l'on appelle la ligne blanche : c'eft dans le milieu de cette ligne que fe trouve le
cordon ombilical. Ce mufcle eft percé, de même que le tranfveffe, poftérieiirement, pour
laiffer pafîèr les cordons fpermatiques. Son ufaoe eft d'attirer la poitrine vers le bas-ventre,
lorfqu'ils agiffent enfemble ; 6c de la tourner à droite 6c à gauche, quand ils agiffent
féparément.
3.0 DU MUSCLE DROIT
Le mufcle droit, ainfi nommé à caufe de la direction de fes fibres, depuis le thorax vers
le baiïîn, a fon attache fixe dans toute fon étendue par plufieurs petites portions , dont la première prend fon origine au-defTous du mufcle tranfverfal du fternum , va en s'élargiffant fur les cartilages des cinq dernières vraies côtes , 6c fur celui du fternum , & en augmen- tant , vers la partie moyenne du bas-ventre ; enfuite il diminue 6c va s'inférer à la partie antérieure de l'os pubis. Ce mufcle , dans prefque toute fon étendue , eft coupé par diffé- rentes petites bandes tendineufes, que l'on appelle énervations , lesquelles font au nombre de onze (b) : elles forment comme autant de mufcles. Ces énervations commencent vers la feptième côte, 6c ne finiffent que vers la région lombaire : ce font ces énervations qui fervent de point fixe, quand toutes les différentes portions de ce mufcle fe contra&ent. Il en eft de ces mufcles comme des mufcles digaftriques , dont les ventres , en fe contraclant enfemble, font obligés de rapprocher leurs tendons vers la ligne de direction. L'ufage du mufcle droit, eft de rapprocher fimultanément, 6c la poitrine, 6c le baffin,
vers la partie moyenne de l'abdomen. 4.0 DU MUSCLE TRANSVERSE.
Le mufcle tranfverfe eft le dernier des mufcles du bas-ventre, il eft ainfi nommé à caufe
de la direction de fes fibres qui paroiffent couper le bas-ventre tranfverfalement. Il a fon attache, par des portions charnues, aux apophyfes tranfverfes des vertèbres des lombes , aux bords internes des cartilages des côtes jtifqu'à l'appendice xiphoïde ; enfuite , fes fibres deviennent tendineufes , 6c fe portent en droite ligne vers la ligne blanche (c). L'ufage de ce mufcle, en agiffant avec fon congénère, eft de rapprocher les fauffes côtes les unes des autres , ainfi que quelques-unes des vraies ; 6c par conféquent de diminuer la capacité de l'abdomen ; un mufcle ne fçauroit agir feul fans mettre en mouvement fon congénère. |
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( a ) M. Bourgelat, pag. 162 , étonne l'anatomifte le moins verfé , lorfqu'il die que ce mufcle & le précédent n'ont aucune
attache fixe. ( b ) Et non pas neuf, comme le die M. Bourgelat, pag. ,64. Quant aux mufcles pyramidaux que le même auteur admet au
nombre de deux mais qui quelquefois eft unique , je n'en ai jamais vu , & perfonne , que je fçache, n'en a trouvé dans le cheval; ils exiftent dans 1 homme chez lequel on le voit quelquefois rmnquer C c ) M. Bourgelat fe trompe , lorfqu'il dit, Elém. de l'art vétér. 'pag. 162., t6'j , que les attaches de ce mufcle, les plus fixes
font par une aponevrole, comme n une aponevrofe, réfutant d'une partie charnue , étoit le principe de la contraction. 5°
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8t
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M Y 0 L O G I E^
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5.0 DU P S OA S DES LOMBES.
Ce mufcle eft finie dans le bas-ventre, & eft d'une figure pyramidale. Son attache fè
fait par une mafTe charnue, au corps de trois premières vertèbres dorfales, ou il dégénère en un tendon très fort, & un peu applati pour fe terminer à la partie antérieure de 1 os ifchion , un peu au-defTus, & en avant de la cavité cotyloïde. L'ufage de ce muicle elt d'attirer le baffin fur le thorax, ou d'abaiffer le baffin , lorfqu'un cheval rue ■ L'ufage commun des mufcles du bas-ventre, eft de fervir aux mouvemens de expiration,
& d'aider au mouvement périftaltique des inteftins , pour chaffer dehors les matières ftercorales. . ., . .
Ces mufcles ont encore différentes fondons particulières ; le grand oblique a celle de
tourner le baffin fur le thorax , ou en agiffant avec fon congénère , de l'approcher de cette même partie ; le petit oblique, fett k plier le tronc fur le baffin ; le tranfverfe, a retrear là cavité de l'abdomen, en comprimant les inteftins ; & le mufcle droit, en ramenant le baffin, & le thorax , l'un vers l'autre , en ligne droite. |
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X
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8i HIPPOTOMIE.
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ARTICLE TROISIEME.
DES MUSCLES DE LA FACE.
N comprend, fous le nom de la face, les mufcles du nez , des lèvres, des paupières,
des yeux, & des oreilles. PARAGRAPHE PREMIER.
DES MUSCLES DU NEZ.
Le nez , cette cavité , en partie membraneufe & en partie cartilagineufe, eft dilaté par
le moyen de cinq mufcles, dont deux de chaque côté font propres ; le cinquième commun aux deux narines, eft fitué inférieurement aux os du nez. t.° Le commun s'attache, d'une part au cartilage femilunaire, par des fibres charnues, &
va fe terminer à l'autre côté oppofé. Ce mufcle, en fe contractant, fert à lever chaque narine , ou à la dilater dans la partie fupérieure : les deux autres font, le divergent ou le pyramidal, & le court dilatateur. i.° Le pyramidal a fon attache, par un tendon applati, à la crête zygomatique de l'os
de la pommette , de la même crête de l'os maxillaire ; enfuite ce tendon commence a s'élargir ; & en s'élargiiïant , il devient charnu , & va fe perdre dans le bord orbiculaire des narines , inférieurement : il fert à dilater la narine. 3.0 Le court dilatateur eft fitué tout au-tour de l'échancrure nazale, au bord infé-
rieur des os du nez, au bord arrondi du maxillaire antérieur, & fe termine d'une part dans la peau qui forme le canal membraneux , de l'autre , au cartilage qui forme l'extrémité inférieure des cornets fupérieurs du nez ; ce mufcle fert non feulement à dilater ce même canal, mais même à élever ce cartilage, pour procurer une plus libre entrée à l'air (a). PARAGRAPHE II.
D E S MU S C L E S D E S L È VR E S.
Les lèvres font ces duplicatures de peau , qui forment l'entrée de la bouche ; elles font
mues par le moyen de dix-neuf mufcles , dont un eft impair , & qui fert d'attache mobile aux autres ; on l'appelle mufcle orbiculaire : c'eft un compofé des fibres rangées circulaire- ment, fituées a l'extrémité des lèvres , lequel, en fe contraftant, fert à rapetifer la bouche. Les mufcles, qui font mouvoir l'orbiculaire , font au nombre de dix-huit (3), neuf
de chaque côté ; fçavoir, trois propres à la lèvre fupérieure, trois pour la lèvre inférieure, & trois qui font communs aux deux lèvres. L» MUSCLES PROPRES DE LA LÈVRE SUPÉRLEURE.
Ils font au nombre de trois ; fçavoir , un releVeur, un abai/Teur & un abdufteur.
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doL hW'^ l'^^ï^r^Ê; ™'a dk M- ,57*^* Un **' M'lïy'k inufcIe cutané>
/ , J u u . ~*.u* A?„* r n' ,',cur' qui entoure toute echancrure nazale.
( b ) M. Uoureelac , dans (es Llemens d HmUtrin;,, , j- j t a o •
. j .» v ». \,n ,,~ ;i > j "?<"'^ > um- i\.pag- 201 , edic. de Lyon 1751. 8.° nen compte quonze- & dans
ceux de lart vétérinaire, pag. 11 o , il n en admet que dix f-pt |
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MYOLOGIE. 83
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1.0 Le releveur ou grand incisif eft un mufcle charnu & applati fupérieurement,
tendineux inférieurement ; il a fon attache fur l'os du grand angle ; il pafTe enfuite fous l'abduaeur , 6c devient plus rond ; après quoi, il fe porte de derrière en avant, parle fur les os du nez , & forme un tendon arrondi, lequel, en fe réunifiant avec fon congénère, s'applatit & devient très large, & va fe perdre dans le mufcle orbiculaire des lèvres : fon ufage eft de retirer la lèvre en haut. C'eft ce mufcle que bien des gens coupent dans 1 idée de décharger la vue : cette opération , qui ne devroit pas être décrite , l'eft ici , pour en faire voir l'abus • ceux qui la pratiquoient , faifoient une incifion dans la partie fupeneure, de chaque côté de la tête, à l'attache de ce mufcle , & une à la partie inférieure, à l'infertion de fon tendon ; puis ils prenoient une corne de chamois , & tiroient ce bout ; par-là , ils obligeoient les deux mufcles à fortir par en bas. Cette opération , quoique dangereufe, ne laifîbit pas d'être en vogue, il n'y a pas long-tems à Paris, & demandent beaucoup de force & d'adrefTe ; j'ai même vu des gens tirer vanité de leur dextérité à la pratiquer. '
a° L'abaisseur ou petit incisif elt un petit mufcle finie fous la lèvre : il a ion
attache au bord alvéolaire des coins & des dents mitoyennes par des fibres charnues , &
va enfuite fe perdre de même dans le mufcle orbiculaire. Son ufage eft de rabaifTer la lèvre; il faut remarquer que ce mufcle eft très foible , attendu que la lèvre tombant par fon propre poids , il ne lui faut pas une grande force pour l'abaifTer. 2.» L'abducteur (a) eft le plus large des trois , il eft fitué latéralement, & a fon
origine au-deffus de la future tranfverfale, par un tendon aponevrotique ; enfuite il devient charnu , parle par deffus la tête du grand incifif , puis il fe divife en deux portions, dont l'une palTe par demis le divergent ou le pyramidal, & l'autre par défions ; enfuite ces fibres, toujours charnues , vont fe terminer dans le mufcle orbiculaire. L'ufage de l'abdiifteur eft d'écarter la lèvre fupérieure, en la portant un peu en haut. II.o DES MUSCLES PROPRES DE LA LÈVRE LNFÉRLEURE.
On en compte trois , qui font le long releveur, le court abaiflèur , & l'abduaeur.
1.0 Le long releveur a fon origine à la bafe de l'apophyfe coracoïde & fe confond
avec le mufcle molaire dans la moitié de fon étendue ; lorfqu'il eft parvenu vers les barres, il fe fépare & forme un tendon qui va fe terminer dans Porbiculaire , inférieurement, un PeU o Le court abaisseur prend fon origine au bord alvéolaire de la dent du coin, &
deÏmitoyenne, & va fe terminer dans le mufcle orbiculaire. a ° L'abducteur prend fon origine du mufcle peaucier , qui recouvre le mufcle
maffeter proche l'angle de la mâchoire antérieure ; enfuite il monte en croifant le long releveur pour fe terminer au mufcle orbiculaire. L'ufage de l'abduaeur eft de fixer la lèvre inférieure en arrière, en l'abaiflant un peu (b). III0 DES MUSCLES COMMUNS AUX DEUX LÈVRES.
Ces mufcles, qui font au nombre de trois, font le zygomatique (c) le buccinateur &
le molaire. |
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( , 1. M. BourgeU., \m. ...,»** ""''">"'" ' COmme " P™"'" ^ "**• * ''" *" " n0m■' """"' ^ ['*""dC![m
des os du nez. ' M Rour„elat ; il n'en parle point, quoiqu'il foie bien marqué & très diftincT:.
i \ 1 %*&££££**£«gL*.. * a- ceuP, de fi&*,«,,..: M. Boucla. 1, »omma
mufcle cutané.
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% HIPPOTOMIE.
i.o Le zygomatique a fon attache à la crête zygomatique de l'os de la pommette ,
fur l'attache du mufcle mafTeter, par un tendon aponévrotique, pafle par defius le buccina- teur, & va fe terminer, par des fibres charnues, au mufcle orbiculaire à la commifTure de la bouche. L'ufage de ce mufcle eft, de tirer la bouche fur le côté. 2.0 Le buccinateur s'attache à la partie moyenne de l'os maxillaire , au-defTous du
trou du même nom, par une portion tendineufe ; fes fibres s'écartent enfuite , & vont fe terminer au bord alvéolaire maxillaire de la mâchoire inférieure : le centre de ce mufcle eft coupé par une petite ligne tendineufe. Son ufage paroît être de fervir à la maftication, en xamenant les alimens dans la bouche, 3.0 Le molaire eft très long ; il a fon origine à la partie inférieure de l'apophyfe cora-
coïde ; en defcendant tout le long de la mâchoire , il s'y attache demême qu'au bord alvéolaire de l'une & de l'autre mâchoire , & fe termine au mufcle 'orbiculaire. Son ufage eft de tirer aufll la commifTure de la bouche & de faciliter lamaftication. PARAGRAPHE III.
DES MUSCLES DES PAUPIÈRES. Le mouvement des paupières fe fait par le moyen de quatre mufcles : le principal eft
appelle orbiculaire ; les autres font deux propres à la paupière fupérieure , & un à la paupière inférieure : les deux premiers font releveurs de la paupière fupérieure ; le troifième, eft l'abaifteur de la paupière inférieure i.° L'orbiculaire eft fitué à toute la circonférence de l'orbite ; il eft charnu , beaucoup
plus large dans fa partie fupérieure que dans l'inférieure, & va fe terminer, par un tendon aiTez fort, à l'apophyfe angulaire : ce mufcle eft adhérant à la peau , & en fe contractant oblige les paupières à fe contracter. 1° Les releveurs de la paupière supérieure, font l'externe & l'interne.
Le premier eft fitué au - deflus du grand angle de l'œil , il a fon attache à deux
travers de doigt, environ au-defTus de l'orbite (a), & vient fe terminer au bord orbiculaire de la paupière fupérieure : quelques-unes de fes fibres s'entre-croifent , & vont jufqu'au cil de la paupière. L'interne eft plus long ; il a fon attache dans le fond de l'orbite, à l'os fphénoïde ,
proche fon corps, monte tout le long de cette cavité, ck enfuite forme une large aponé- vrofe au bord de la paupière fupérieure. 3.0 L'abaisseur de la paupière inférieure a fon attache au-defTus du mufcle
mafTeter , ôk va enfuite fe terminer au bord de la paupière inférieure : ce mufcle eft mieux marqué dans certains chevaux que dans d'autres. PARAGRAPHE IV.
DES MUSCLES DES YEUX.
Le globe de l'œil eft porté en haut, en bas, fur les côtés, tourné & relevé en arrière,
par le moyen de fept mufcles. Les quatre premiers mouvemens s'opèrent par quatre mufcles appelles droits , ck les
autres mouvemens par trois autres mufcles , défignés fous les noms de grand ck petit obliques, ck de retracteur. |
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( a ) Ce mufcle a été omis par M. Bourgelat.
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I.°
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~ " ~~ M Y 0 L O G I E. ________________5
to Les droiis , au nombre de quatre , ont leurs attaches dans le fond de l'orbite
âu_defTous du releveur de la pauvre prieure 6c fe portent enfu.te, ^^P^ fupérieure de l'œil, & le relève ; un autre s'attache à l'endroit oppofe , & 1 aba lie \a • ' ,, \ , <w Ipc rotés & tirent l'œil félon la direton de leurs fibies : celui
deux derniers s'attachent iur les cotes, ^ rinapl)1. ^ . • », t 1 x . ^ np7 fp nomme, addufteur, & l'autre oppofe, abducteur. Ces
qui tire 1 œil du cote du nez le nom»** j •> rr 'in»r mr ap^ 4 n 1 ,,M^ mr des fibres charnues, & viennent fe terminer par des
quatre mufcles ont leurs attaches par uu > ,UiTous
1 c ,.• ' o ' „ knrrl de la cornée tranfparente , tant foit peu en denou*.
tendons aponevrotiques, au bora ae w ^ r 5 r . . * ^
T \ 1 r, ,0- le olus long des mufcles des yeux ; il a fon attache a cote
a.° Le. grand oblique elt le plus 1^ & j > ^
, ,1 1 1 ,„ jp l'orbite fupeneurement vers le grand angle de 1 an , \>*
des précedens, monte le long de 1 oriw* r o o _,.u pn
arP . \ ,. • (ifnrme'ë du cartilage nommé trochlée, dont nous avons paile en
enfuite par la poulie, qui elt rormee uu t> 7 i^jj,,
r t 1 A f ' V L r.rtÏÏwes enfuite il va fe terminer entre le releveur & 1addu-
faifant la defcnption des caitilages , « fnnrnP pŒil n j .«^«pVfnriaue au-defTôus de la cornée tranfparente, il tourne i au
âeur , par un tendon M><»«__°_^ ce mufcle a menu le nom de trochléateur.
fur fon axe, du peut angle au gran ^ d n ^ ^ to Tir PT-TIT OBLIQUE elt le pi"3 ^ > , .
du .rand angle , dont nous avons parlé, & va fe terminer, par un tendon aponevrotique
du grand angle ^ ^ ^ ^ _ k au ^ au-defius du mufcle droit apameur o
t .„„ nnnrmit être regarde comme quatre mufcles, attendu que les lepa
4.0 Le retracteur pourroit eue iw5 i »
4' r * m4ffl„Pi . ;l a f0n attache au fond de l'orbite , fur l'os fphenoide , à
j w« Lrr, Dour fe terminer prefque à la partie moyenne du globe de 1 œil,
SÏÏt : e° ^CTn'aplt d'auL ufage que de -er l.i» dans le fond de
quu entoi ff alors pongiee & 1 oblige a IWhire • en fe contractant, il tait 1 étirer 1 u:u ^ r iWiwlép
Lllrir la cornée tranfparente. Si l'on examine avec — ^ «<d d St
on verra qu'il n'arrive jamais fans la retraftatton du globe de 1 o, dan ej<\ Ce cartilage, qui n'exifte point dans l'homme, mats qm enfle.dans tous le quad p dans la plûpar! des oifeaux, a été placé chez eux par la nature pour balayer les ordures qui tombent dans l'oeil. PARAGRAPHE V.
DES MUSCLES DE U O R E I L L E.
moyen de douze muicle^ , ,. , ^ ^ ^^ ^^^ ^^
!.. U£5 ilfc/^C£5 RELEVEUR S.
L'oreille eft relevée & portée vers fa congénère par le moyen de trois mufcles ; fçavoir,
le long, le moyen , le court mem k ie nne ât h conque de ... Lh ro.o a °Y":Î defeend tout le long de cette même conque, paffe
l'oreille , proche fon bord *« nous avons nomm - la cuiraffe, & va fe
par deffus l'angle fupéneur du cartnag , 4
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confondre avec le mufcle co— ^ ^ ^ ^^ ^^.^^ ^ k krgeur
o.. Le moyen a fon att ch ^ ^ ^ ^ ^^
de trois doigts au-deifous de ctte crête ^ arrière du précédent,
à la partie prefque moyenne de la conque , f____________________
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* ^Orinrion fou mauvaife.
t n'en admet que fix , donc i! donne même une defcnption
( 4 ; M. Bourgelat , Elêm. de l'art veter. paS- i , ffiw ^ rcaiÊer C£S £rreurSi Celle que nous faifons des douze que nous avons reconnu , r y
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$6 H I P P 0 T O M I E.
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———^i^——»^— ■■
3.0 Le court a fon attache à la future fagittale des pariétaux, à la crête de l'occipital
recouvrant la partie fupérieure du mufcle crotaphite, monte en diminuant de volume , & va fe terminer par une légère aponevrofe au-defTus du précédent. IL* DU MUSCLE ABALSSEUR,
Le mufcle abaifTeur eft le plus long des mufcles de l'oreille ; il a fon attache à la partie
inférieure de la glande parotide , par une légère aponevrofe, monte tout le long de cette glande en la recouvrant , & vient enfuite fe terminer à la partie inférieure de la conque de l'oreille. " 1110 DÈS MUSCLES ADDUCTEURS,
Les mufcles addufteurs font au nombre de trois ; fçavoir , le fupérieur, le moyen &
1 inférieur. J u° Le supérieur a fon attache à l'angle fupérieur de la cuirafTe, & va fe terminer en
devant de la conque de l'oreille , proche l'infertion du moyen releveur. 2° Le moyen prend fon attache au-defTous de ce précédent, & va fe terminer à la
partie inférieure du bord antérieur de la conque de l'oreille. 31.° L'inférieur a fon attache à l'angle inférieur de la cuirafTe , & va fe terminer
au-deflous du précèdent , proche l'infertion du mufcle abaifTeur, IV.o DES MUSCLES ABDUCTEURS,
Les mufcles abducleurs font , le long 6c le court abdu&eur.
1.0 Le long a fon attache au ligament cervical , au-defTous de l'attache fixe du moyen
releveur , & va fe terminer à la bafe de la conque de l'oreille. %.o Le court a fon attache au-delTus du précédent, mais d'une manière moins étendue
& vient enfuite fe terminer à la partie inférieure de la conque de l'oreille , bien au-defTous du premier. 7 V.° DES MUSCLES ROTATEURS.
Les rotateurs des yeux font au nombre de deux ; fcavoir , le long & le court
1.° Le long a fon attache par des portions charnues dans la°partie concave de la cuirafTe , croife le court rotateur, & va fe terminer à la partie poftérieure de l'oreille Ce mufcle , en fe contraint , fert à tourner l'oreille de derrière en avant a Le court rotateur a fon attache d'une part à l'angle fupérieur de la cuirafTe, dans fa partie concave, & va enfuite fe terminer à la partie inférieure de l'oreille. Son „fa J eft de tirer la conque de l'oreille de devant en arrière. g VI .0 DU MUSCLE COMMUN,
Le mufcle commun e'ft le oins mnGAÂ^u j
r , j, , pus conîlderable de tous ceux que nous venons de décrire • il
a fon attache d une parc à l'arcade zygomatique , a la future frontale & fagittale, à la crêt
de 1 occipital ; en un mot , il recouvre tome ,a fcrf^ du mufc,e * enfmte fe termmer au bord arrondi de la cuiraiTe. L'ufage de ce mufcle eft kbaifler l'oreille
vers 1 arcade zygomanque , delà relever du côté de la future fagittale, & de la porter en avant du cote des fahères. r
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M Y 0 L 0 G I E. $7
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ARTICLE CLUATRIEME.
DES MUSCLES DE LA MACHOIRE INFÉRIEURE.
T A mâchoire inférieure eft abaiffée , relevée , portée en arrière & fur les côtés par le
M-J moyen de dix mufcles, cinq de chaque côté ; ces mufcles font le fterno-maxillaire, le mafTeter externe , le maffeter interne, le cro.aph.te & le ftylo-maxillaire n T r . __ -, Pfl- le plus Ion? des cinq ; il à fon attache à la partie antérieure
i.° Le sterno-maxillaire en ic y o i> r
0 - ', . j n ,^ ramoe le lonS aes parties latérales de la trachée artère , en
& fupéneure du fternum , rampe & r >
* , t ,r^„'a la nartie moyenne; enfuite il vient, en diminuant, s attacher,
augmentant de volume juiqu a la paît } y t h ' ' '
6 . t • x Pono-le arrondi de la mâchoire inférieure, bon uiage eft de tirer
par un tendon applati , a 1 angle ari ■ &
ou d'abaiiTer la mâchoire inférieure (fl), & de contrebalancer l'aftion des releveurs , lorfque
lTmâchoire eft abaiiîée ; mouvement qui ne demanderoit l'aftion d'aucun mufcle , puifque fon poids feul fuffit ; ce mufcle, ainfi que le ftylo-maxillaire, ne fert qu'à déterminer 1p« releveurs à fe relâcher. .
a» Le masseter externe eft le plus confidérable , le plus fort, le plus volumineux
, fette partie ; c'eft celui qui forme la joue : il a fon attache, par des tendfcstrès forts, tou le long du bord de l'apophyfe zygomatique de l'os de la pommette, tout le long du Wd f illant du maxillaire inférieur , & même au deffous ; enfmte iHe ^q^ un oeu fur la face externe de l'os de la mâchoire inférieure, & va s attacher, pat end'ons tL forts , a tout le bord externe de cette mâchoire ; d'ad eurs d s implante a es inLlités que nous avons déctites dans l'oftéologie, & q« font répandues fur la furface A Ce mufcle au-deffous de l'articulation de la mâchoire avec le temporal, eft compofe A dix plans de fibres , l'un externe, & l'autre interne : les fibres de ce premier font de
, trière • dans l'interne elles vont de derrière en avant. Son ufage eft de tirer
devant en aincic , "« U mâchoire un peu en arrière en l'élevant.
5o Le massetee xnteene a fon attache fixe à l'os fphénotde à côte de fon corp ,
3'a a « rendineufes très fortes ; ce mufcle defcend le long de la face interne de la
par des fibres tendmeuk & ^ ^, ^ ^ ^ ^ fl ^ fe ^.^ mâtrdeinterne de'cette même mâchoire. Son ufage eft, comme dans le précédent, de
relever la mac_ °^e'cRoTAPHITE eft celui qui recouvre le pariétal, & que l'on apperçoit
4-° •LE 1 ' ! mufcle commun de l'oreille. Il a fon attache à la crête antérieure lorfque 1 on a en fauammeufe des temporaux , au bord poftérieur de l'os frontal ;
de l'occipital, à la tome q écaiUeufe des temporaux , il defcend enfuite derrière
il recouvre le Pmeta^ ^ ^ que pon nomme falière , puis il va embrafler l'apophyfe
l'orbite , le ong e ceute ^ »^ ^QK ^ & vient fe termmer a deux ou trojs travers coronoïde, fou en de ans , fond inférieurement , avec le maffeter interne,
de doigt aurons. Ce mufcle , fc^ ^.^
Son ufage eft aulii de ^^ ^ M Bourgdat ? a fon attache aux cornes
5.0 L- sTVLO-MAxutA , fe.on ^ fterno_max.lla.re & va fe terminer, par
de l'occipital, pâlie par-aenu _______________________^
,,o attribue encore à ce mufcle la fondion de fléchir toute la tête. Il Co&t d'averut
(a) M. Bourgelat, I*. de fart veter P^ ^ . novke. . de cetce méprife , qui n'échapperoïc pomc a lanacom.Ue F
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88 HÎPPOTOMÏE,
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un tendon très fort , au bord poftérieur de la mâchoire inférieure. Son ufage eft de
retirer cet os en arrière, ôc de l'aider à l'abaifTer. La mâchoire eft portée à droite & à gauche , non pas par l'action des mufcles qui lui
font particuliers, mais par l'a&ion des mufcles mafTeters , & principalement par l'aétion du ftylo-maxillaire qui, agiffant féparément, obligent la mâchoire de fe porter du côté du montoir, fi c'eft le mufcle de ce côté qui fe contracte ; elfe fe porte de l'autre côté, lorfque c'eft le mufcle oppofé qui entre en contraction ; de même la mâchoire fera portée du côté du montoir, fi le plan interne du maffeter externe de ce côté entre en contraction , & qu'il fe trouve aidé , en même temps , par la contraction du maffeter interne dehors je montoir ; de même encore la mâchoire fera portée du côté hors le montpir , lorfque 1e maffeter de ce côté ck le maffeter externe du montoir entreront en contraction ; ce mou- vement de froiffement, qui eft effentiel pour la maftication , eft peu apparent dans les chevaux; ck quand il eft outré, c'eft un défaut que l'on appelle faire les forces ; ce mou- vement eft très marqué dans les bœufs, dans les moutons, &c. en un mot, dans toutes les bêtes ruminantes. Lorfque ce mouvement ceffe dans ces animaux, c'eft fouvent un des pre- miers fymptomes de maladie. L'ufage des mufcles de la mâchoire inférieure , eft de fervir à la maftication. |
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ARTICLE
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M Y 0. L OG I E. 89
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^saBssaasasae
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ARTICLE CIN au I E M E.
DES MUSCLES DE L' O S HYOÏDE.
L'Os hyoïde eft porté en avant, en arrière, en bas , fur les côtés, & fur lui-même
par le moyen de dix-fept mufcles. L* DES MUSCLES QUI LE PORTENT EN AVANT.
ïl eft porté en avant par le moyen de quatre mufcles , qui font les deux mylo-hyoïdiens
{a) ÔC les deux géni-hyoïdiens. i.° Le mylo-hyoïdien eft un mufcle plat qui a fon attache au bord alvéolaire interne
des cinq premières dents molaires , par des portions charnues , qui fe portent de haut en bas en s'inclinant de devant en arrière ; enfuite ces fibres fe réunifient avec le mylo- hvoïdien de l'autre côté , pour aller fe terminer à la partie antérieure de la fourchette de l'os hyoïde.
2,0 LE géni-hyôïûien eft un mufcle long, arrondi, qui eft fi tué* au-delTous du précé-
dent ' il a fon attache à l'extrémité de l'auge, proche le menton, entre les deux mâchoires, par un tendon ; enfuite ce mufcle devient charnu, en fe portant toujours de devant en arrière, pour fe terminer de même par un tendon au-delTous du précédent. IL' DES MUSCLES QUE PORTENT VOS HYOÏDE EN ARRIÈRE.
L'os hyoïde eft porté en arrière par le moyen de quatre mufcles ; fçavoir, deux de chaque
côté , qui font, le long-hyoïdien , le ftylo-hyoïdien. 1 o Le long hyoïdien a fon attache fupérieurement à l'angle arrondi de la grande
branche de l'os hyoïde, defcend tout le long de cet os, en s'en écartant, pour fe terminer enfuite aux branches de la fourchette du même os. ao LE styloïdien a fon attache à la corne de l'occipital , en s'unilTant avec le ftylo-
maxillaire & va fe terminer à ce même angle arrondi , dont nous venons de parler. Il eft très gros, & très court, & remplit l'intervalle qui fe trouve entre cet angle & la corne de l'occipital. III.» DES MUSCLES ABAISSEURS DE VOS HYOÏDE.
L'os hyoïde eft abairTé par le moyen de deux mufcles , qui font, le fterno-hyoïdien >
& le cofto-hyoïdien.
o Le sterno-hyoïdien a fon attache a la pointe antérieure du fternum par des
portions charnues ; de-là il monte en rampant tout le long de la trachée artère , pour fe
terminer enfuite au corps de la fourchette de l'os hyoïde , derrière le mylo-hyoïdien,
o o Le costo-hyoïdien a fon attache par une légère aponevrofe fur la furface interne
du'petit peftoral , proche les premières côtes ; il monte tout le long du col, vers la
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( a ) Ces deux mi
Bourgelat, Elem. de fa près l'un de 1 autre, & beaucoup } ,,, o. une apopnyie connue îuus le nom ae myioiae ; eue n exiue pas "«»•> —-------> ; -
hyoïdien, à une ligneoffeufequi,dans 1 non ^ a vou|u couvrjr Jc cheval de la peau de l'homme, & déligner les parties
l'on voit au, contraire une fchancrure 1 ar-tou .^ 6 humaines; comparaison faufle, inutile, embrouillée pour des
de ce quadrupède, fous les n^^T™ ™J* * rétcndue de la ^^ ™
maréchaux. J'ajouterai que ce mufcle ne satcacne pas u*u
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9o HIPPOTOMIE.
troifième vertèbre cervicale , en le confondant avec le grand mufcle commun du col ; il
paiTe enfuite par-devant la trachée artère , en fe réunifiant avec le mufcle précédent, ck en diminuant de volume , pour fe terminer au même endroit, IV.0 DES MUSCLES QUI PORTENT SUR LES CÔTÉS
L'OS HYOÏDE.
L'os hyoïde eft porté fur les côtés , par le moyen de deux mufcles digaftriques , ainfi
nommés, parce qu'ils ont deux ventres [ ou parties charnues ] un pour chaque côté. i.o Le digastrique a fon attache d'une part, par un tendon applati, au bord infé-
rieur de la mâchoire inférieure ; enfuite il fe porte de devant en arrière, vient parler dans une poulie, puis va fe terminer avec la partie inférieure de l'autre partie de ce mufcle, dont l'attache eft à la corne de l'occipital, où il fe confond avec le ftylo-maxillaire (a). i.° Le court-hyoïdien. L'os hyoïde eft encore porté fur les côtes , par le moyen
d'un mufcle nommé court-hyoïdien : il a fon attache aux branches de la fourchette.de l'os hyoïde , & va fe terminer enfuite à toute l'étendue des petites branches, au-delTous de leurs articulations , avec les grandes (b). Ce mufcle, en fe contractant, replie les petites branches fur la fourchette. V.° DES MUSCLES QUI FONT MOUVOIR VOS HYOÏDE
SUR LUI-MÊME.
On nomme transversal le mufcle par lequel ce mouvement eft exécuté. Il a fon attache
au-defTous de l'articulation des petites branches avec les grandes, pafTe par-defTous les mufcles de la langue en général , & va fe terminer au même endroit, de l'autre côté. Son ufage eft de replier les petites branches fur elles-mêmes , ck d'élever, par ce moyen, la bafe de la langue (c). |
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( a ) La pofition de ce mufcle , dans le temps du relâchement, eft de former une angle obtus ; lorfque ce mufcle entre en
contraftion, il tend vers la ligne de direction , ce qui ne fçauroit fe faire fans tirer l'os hyoïde fur le côté. L'on voit par-là que M. Bourgelat n'a pas eu raifon de le mettre comme abaiiïeur de la mâchoire, il n'auroit pas dû lui donner la même fonâion que dans J'homme ; je le regarde bien comme propre à l'os hyoïde , mais non à la mâchoire ; d'ailleurs, pour peu que l'on faife attention à Ja pofition de ce mufcle, l'on verra que le point d'appui du mufcle eft à la mâchoire & à la corne de l'occipital, que la puiffance eft dans les deux parties charnues du mufcle, & que Ja réfiftance ou le fardeau eft à l'os hyoïde. ( b ) Ce mufcle , que M. Bourgelat, Elem. de l'art vétér. pag. i z.j. , nomme kérato-hyoïdien , ne s'attache pas aux grandes
branches. ( c ) Si ce que dit M. Bourgelat [Elèm. de fart vétér- pag. 124. ] étoit vrai, il s'enfuivroit que ce mufcle feroic fondion de
ligament. Mais il eft mufcle , & agit comme tel : il n'y a dans le cheval que le large dencelé, auquel on puifle attribuer la fonction, de ligament. Aucun anatomifte ne fe trompera jamais fur fon ufage. |
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MYOLOGIE. 9i
ARTICLE SIXIÈME.
D£.T iWl/^Ci£J DE LA LANGUE.
LA langue eft portée en avant, en arrière, fur les côtés, & élevée par le moyen de fept
mufcles , dont trois pairs, & un impair. Les pairs font de chaque côté , le génio- glofîe , le bafioglofTe , & l'hyogloffe. i.° Le génioglosse a fon attache au-defliis du géni-hyoïdien , il eft charnu fupérieure-
ment, tendineux inférieurement ; c'eft le plus large de ceux de la langue. Ce mufcle s'attache à toute l'étendue de la langue, & la forme en partie par des portions charnues ; il continue enfuite fa route pour aller fe terminer en dedans du corps de la fourchette de l'os hyoïde , à la divifion de fes branches. L'ufage de ce mufcle eft de tirer la langue hors de la bouche. a.° Le basioglosse a fon attache aux parties latérales & moyennes des branches de
la fourchette, ainfi qu'aux parties latérales de fon corps , recouvre le court hyoïdien , & va fe terminer à la bafe de la langue , après avoir pafte fous le mufcle hyoglofTe. L'ufage de ce mufcle eft de tirer la langue en bas, & de favorifer le mouvement de déglutition. 3.0 L'hyoglosse , qui eft le plus long des trois mufcles de la langue, a fon attache à la
partie inférieure & externe de la grande branche de l'os hyoïde , par un tendon applati. Il va fe diftribuer dans la langue, à côté de fa bafe, de même qu'à toute fon étendue , & fe fépare aifément, extérieurement , jufqu'à l'extrémité de la langue. Son ufage eft, avec fon congénère , de tirer la langue en arrière ; & lorfqu'il agit feul, de la tirer fur les côtés. 4.0 Le muscle impair , autrement dit mufcle mentonnier (a), eft d'une figure quarrée ;
il a fon attache à un travers de doigt, au-defîbus du bord alvéolaire des deux premières dents molaires , dans la face interne de la mâchoire; il enveloppe les mufcles de la langue & de l'os hyoïde dans cette partie , & va fe terminer aufïi, par des portions charnues, au même endroit de l'autre côte de la mâchoire inférieure. Son ufage eft d'élever la langue ôc de favorifer l'aclion du génioglofTe, qui eft de la porter en avant, ou celle de l'hyogloffe, qui eft de la porter fur les côtés. C 4 ) On ne trouve point ce mufcle dans les Elém. de tan vétérinaire.
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91 H I P P O T O M I E.
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ARTICLE SEPTIÈME.
DU PHARYNX ET DU VOILE DU PALAIS.
E pharynx eft le conduit qui s'étend depuis les os ptérygoïdiens jufqu'au corps de k
fourchette de l'os hyoïde , depuis le corps de l'os fphénoïde jufqu'à l'entrée de l'œfophage. Ce conduit eft un compofé de plufieurs mufcles, dont on a fait une diftinclion pour le voile palatin, ou la cloifon du palais, improprement nommée, puifqu'elle n'eft point diftinfte, ni féparée du pharynx , qui préfente une efpèce de boyau, dont la partie anté- rieure eft fendue vers fa bafe, afin de donner pafTage aux alimens pour aller dans l'œfophage. Cependant, pour ne point nous écarter des auteurs , nous admettrons des mufcles propres à élever cette partie antérieure du pharynx , que l'on appelle voile palatin, ou cloifon du palais. On a donné le nom de voile du palais à cette membrane âponévrotique , revêtue de la
peau du palais, en dedans de la bouche , & de la continuation de la membrane pituitaire, à côté des foifes nazales, qui s'étend depuis le bord fupérieur des os palatins, jufqu'à la bafe de la langue , & qui va fe terminer de l'autre part aux branches de la fourchette de l'os hyoïde. ï.° DES MUSCLES DU VOILE DU PALAIS.
Le voile palatin eft élevé , abaiffé & porté en dedans du pharynx, par le moyen de trois
mufcles de chaque côté, qui font le ftylopalatin, le périftaphylin, & le vélopalatin. i.° Le stylopalatin a fon attache par un tendon à l'apophyfe ftyloïde de l'os pierreux,
& s'attache par des fibres charnues à côté du corps de l'os fphénoïde; puis il dégénère en un tendon applati, qui paffe par une poulie, en partie formé par l'os ptérygoïde, ck en partie par un petit ligament ; ce tendon s'élargit enfuite, & vient enfin concourir à former le vélopalatin (a). Son ufage eft de lever le voile du palais, pour faciliter le partage des alimens , & la refpiration par la bouche. i.° Le péristaphylin a fon attache au-deffous du précédent; il concourt a former , par
une de fes faces , le conduit de la trompe d'Euftachi : enfuite , après avoir pafTé pâr- deffous le ptérygopharyngien , il vient fe porter en avant de la cloifon du palais , & fe confondre avec le vélopalatin (b). Ce mufcle fert à jetter la cloifon du palais en arrière, pour faciliter le mouvement de la refpiration par la bouche, ce qui arrive quand l'épiglotte fe porte en avant de ce voile. 3.0 Le vélopalatin n'a point d'attache fixe; c'eft un corps charnu , qui s'étend depuis
le bord inférieur de cette cloifon , ck qui fe porte en haut pour aller former cette mem- brane âponévrotique, qui va fe terminer au bord fupérieiir des os palatins , en fe confon- dant avec les fibres du ftylopalatin dont nous avons parlé. Quoique ce mufcle n'ait pas d'attache fixe intérieurement , il a néanmoins quelques portions de fes fibres charnues , |
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( a ) Ce mufcle, que M. Bourgeîat, Elem. de l'art vétér. pag. 131 , appelle périftaphylin externe , ne fe termine pas à la partie
inférieure du voile, comme il le dit; mais il fe porte vers les os palatins, & s'unit avec le vélopalatin. Ainfi, notre hippotomifte fe trompe d'une diftance de trois pouces au moins. ( b ) Et non pas comme on le lit dans les Elem. de l\trt. vétér. pag. 131 , à la partie inférieure du voile palatin, que l'auteur
défigne tantôt Ibus cette dénomination, & tantôt fous celle de pavillon. |
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adhérentes
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M Y 0 L O G I E. ____________________93
77" i i • r ' • A» rsrnkp-e thvroïde L'ufage de ce mufcle eft d'abaiffer
adhérentes à la partie fupeneure du cartilage tnyiumc. ^ uidgc
le voile palatin, pour faciliter le mouvement de refpiration par les narines.
IV DES MUSCLES DU PHARYNX.
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hyopharyngi
ck l'œfophagien, r ..j
,. Le rtérygopharyngien a fon «tache tout le long du corps de los pterygoide ,
par des fibres charnues ; ce mufcle defcend tout du long fur les côtes, & vient fe terminer k la partie interne de la fourchette de l'os hyoïde. Sa fonction eft de relever le pharynx dans fa partie fupérieure. . . , ,
a o Le pharyngien a fon attache derrière le précédent, & vient fe terminer a la
partie fupérieure & poftérieure du pharynx. Il fert (a) à relever le pharynx, en le portant un peu en haut. ,,,.*<. , i j i. t.
r L'hyopharyngien postérieur a fon attache a la face interne de la grande branche
de Vos hyoïde, un peu au-delTous de fon angle arrondi. Ce mufcle defcend pour fe terminer
à la partie poftérieure du pharynx. L'ufage de ce mufcle eft de retirer en arr.ère , & de dilater le pharynx. „ , ,
Ao L'hyopharyng.en latéral a fon attache à la fourchette de l'os hyotde, a une de
fes branches; ce mufcle fe porte en haut pour fe terminer poftérieurement au-defTous du «recèdent Sa fonction eft de relever le pharynx. P7° L'.yopharyng.en tneérxevr a fon attache à la partie inférieure des grandes branches
de l'os hyoïde, dans la face interne; enfuite il va fe terminer au-deffous du précèdent (4). Il fert à dilater le pharynx.
6° Le thyropharyngien a fon attache en devant du cartilage thyroïde, au-deiious du
mufcle hyothyroïdien , & au-derfus du thyrocricoïdien , pour aller enfuite fe terminer à la partie poftérieure du pharynx.
70 Le cricohyopharingien a fon attache en devant du cartilage cncoide , Ce va le
terminer au-deffous du précédent. L'ufage de ces deux mufcles eft de diminuer le pharynx.
To L'AUYTÉNOPHAEYNGiBN a fon attache à la partie inférieure du cartilage arytenoide,
& f étant de haut en bas, il va fe terminer aux mufcles œfophagiens. Ces mufcles ne
fontepPasrtoujours bien fenfibles dans tous les chevaux. *
o Le muscle œsophagien a fon attache à la partie intérieure du pharynx & du
9' „ ,, i tout le long de la trachée artère. C'eft un amas de fibres charnues. |
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I a ) Ce mufcle n'eft ni nommé ni décrit dans ksjlétn. de l'art vétérinaire,
t ) Lfau™ ur des Elém. de l'art vétéu n'en parle pas. |
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Aa
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HIPPOTOMIE.
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ARTICLE HUITIÈME.
DU LARYNX ET DE SES MUSCLES.
LE larynx eft cette ouverture qui eft fituée au-defTons & en devant du pharynx. Il
eft compofé des parties cartilagineufes que nous avons décrites dans l'oftéologie ; c'eft le commencement de la trachée artère, dont on a donné la defcription fous le nom de cartilages , thyroïde , cricoïde , aryténoïde & d'épiglotte. Les mufcles , qui font mouvoir ces différens cartilages , font au nombre de dix-fept ;
fçavoir , huit pairs & un impair. Ils font défignés fous les noms de fternothyroïdien , hyothyroïdien, thyrocricoïdien, crico-aryténoïdien poftérieur, aryténoïdien, thyro-aryté- noïdien fupérieur, thyro-aryténoïdien inférieur, crico-aryténoïdien latéral, & l'hyo-épiglot- tique. ï.o Le sternothyroïdien eft un mufcle grêle , qui s'attache à la pointe du fternum,
monte tout le long de la trachée-artère, 6k qui, après avoir pafTé par-defTus le thyro- cricoïdien , va fe terminer par un tendon applati , à la partie inférieure & latérale du cartilage thyroïde. L'ufage de ce mufcle eft d'abaifTer le cartilage en bas. 2.° L'hyothyroïdien a fon attache au bord inférieur de la branche de la fourchette de
l'os hyoïde , defcend le long de la face du cartilage thyroïde , &: vient fe terminer a fon bord inférieur, en devant de fon corps. L'ufage de ce mufcle eft de lever le cartilage thyroïde. 3,0 Le thyrocricoïdien a fon attache au bord inférieur du cartilage thyroïde , au-
deflbus du précédent, & vient fe terminer au bord inférieur ôk antérieur du cartilage, cricoïde. Il fert à rapprocher le cartilage cricoïde vers le thyroïde (a). 4.0 Le crico aryténoïdien eft ainfi nommé, à raifon de fa pofition, derrière le cartilage
cricoïde. Ce mufcle recouvre entièrement la face poftérieure de ce cartilage ; il a fon attache aux bords inférieurs de ce même cartilage, s'unit avec fon congénère , & vient fe terminer d'une part, par un petit tendon, au cartilage aryténoïde , proche fon articulation avec le cricoïde ; de l'autre, il fe termine , par des portions charnues , un peu plus haut fur le corps de ce même cartilage aryténoïde. Sa fonclion eft de relever ou de porter en arrière ce dernier cartilage. 5.0 L'aryténoïdien eft un petit mufcle fitué fur le corps du cartilage aryténoïde qui,
étant joint avec fon congénère, fert a Pécartement de ces deux pièces cartilagineufes, 6.° Le thyroaryténoïdien supérieur a fon attache dans la face interne du cartilage
thyroïde , vers fa partie fupérieure , & vient fe terminer à la partie latérale du cartilage aryténoïde. y.° Le thyroaryténoïdien inférieur a fon attache intérieurement à cette bande
ligamenteufe (b) , qui unit les deux faces du cartilage thyroïde. Ce mufcle eft charnu & très large ; il vient fe terminer à la face latérale du cartilage aryténoïde. L'ufage de ce mufcle , & du précédent, eft de rétrécir le larynx dans cette partie. 8.° Le thyroaryténoïdien latéral a fon attache à la face interne & inférieure du
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( a ) Et non pas comme le dit M. Bourgelat, pag. 127, le thyroïde vers le cricoïde. Il eft aïfé de le voir par la difpofition de
fes fibres, & par le peu de refiftance que le cricoïde a fur le thyroïde : c'eft, fans doute, à raifon de l'ufage, que cet hippotomiûe lui attribue , qu'il 1 a nomme cnco-thyroidien. ( b ) M. Bourgelat n'a pas parlé de ce mufcle.
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ip». ...II. .1.' ■■■-» . . J.I»1"' - '
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95
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cartilage thyroïde; il fe porte enfuite de devant en arrière, pour fe termmer al angle
inférieur du cartilage aryténoïde, proche fon articulation avec le thyro.de. La fonflwn de cemufcleeft de porter le cartilage aryténoïde en dedans du larynx , pour en dmrmuer k oTl'hvo-*PIGlottiQUe a fon attache an dedans du corps de la fourchette de l'os
hyoïde , il va fe terminer à la partie inférieure de la connexité de l'eptfotte. » *« * relever ce cartilage (a). .. Mr ipç
La plufpart de ces mufcles s'attachent , à l'un & à l'autre de ces cannages , par des
portions charnues.
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le lit, W I28 ' des EUm- de Van vétér- Puisqu'elle en eft féparée , & qu'il n'y
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( a ) Et non pas à dilater la glotte , comme on
a rien qui communique avec cette partie. |
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HIPPOTOMIE.
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ARTICLE NEUVIÈME.
DES MUSCLES DE LA TETE-
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A tête eft élevée, abaiffée, & portée fur les côtés par le moyen de dix-huit mufcles;
fcavoir, de cinq pour l'extenfion; trois pour la flexion , & un pour l'adduction de |
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chaque côté.
1° D E S E X T E N S E U R S.
Les extenfeurs font un commun, & quatre propres.
i.o Le commun , qui eft nommé splénius , eft le plus large des quatre ; il eft litue
au-defTous du grand releveur de l'omoplate ; il a fon attache par un tendon aponévrotique au mufcle long épineux , s'y adhérant intimement, de même qu'aux apophyfes épineufes de la féconde & troifième vertèbres du dos (a) ■ s'attachant de même à toute l'étendue du ligament cervical : il fe porte enfuite de haut en bas, en augmentant de volume, & donne attache, dans fon trajet, par des tendons, applatis aux apophyfes tranfverfes delà quatrième, & troifième vertèbres du col (b). Puis il continue fa route en diminuant d'épaifTeur & de largeur, fe réunit avec le fléchifleur de la première vertèbre, & va fe terminer d'une parc a l'occipital, derrière l'auditif externe , par un tendon applati très fort ; de 1 autre , il e termine a la crête poftérieure de l'occipital par une légère aponevrofe. Lorfque ce mufcle agit féparément , il porte la tête un peu fur le côté. 2.° Le grand complexus eft fitué au-defTous du précédent ; il s'attache , par une
aponevrofe très large, dans laquelle on diftingue cinq tendons applatis, qui ont leur attache aux apophyfes tranfverfes des cinq premières vertèbres du dos entre l'origine du long dorfal, & entre le long épineux (c) ; il s'attache encore aux apophyfes obliques de la 6.e 5/ 4-e 3-£ & 2e dernières vertèbres cervicales ; fe porte enfuite en haut, en diminuant de volume, pour fe terminer par un tendon très fort derrière l'occipital, au-defTous du précédent II eft quelquefois féparé dans fa longueur, depuis l'apophyfe tranfverfe de la première vertèbre du dos jufqu'à fa partie moyenne, ou il fe réunit pour fe terminer, comme nous venons de le dire : quoique divifé , il ne conftitue qu'un feul & même mufcle. 3.0 Le petit complexus eft très peu confidérable ; il a fon attache fur le corps de la
deuxième vertèbre du col, au-defTous du mufcle précédent, & va fe terminer, en fe réunifiant avec le premier , à la partie poftérieure de l'occipital. 4.0 Le grand droit , que quelques ànatomïftes ont regardé comme faifant partie du
fplénius, s'attache deflus le corps de la deuxième vertèbre du col, au-defTous du petit complexus , pafTe par-deflous l'oblique, & va fe terminer à l'occipital , au-deflus du condyle du même os.
5.o Le petit droit s'attache d'une part à la partie fupéneure de la première vertèbre,
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, , „ - . , r . ,, , ___0\pÂ\r M 'Rrmrp-elat, Elérhem de l'art vêtér. pa<r. no.
/ „ ) Et non pas a la 4.» & 5.e apophyfe des vertèbres du dos , comme le dit M. «°"rg^ ' premièm veïîUJïes cervicales- la
u\ Ce mufcle ne s'attache pas non plus, comme on le lit ïbid. aux apopbjfes tranfverfes des <»?£"" ™îebm WWAles > Ja
1 \L n'a point d'apophyfes tranfverfe : & il ne s'attache nullement à l'apophyfe tranlverle de la l€£onae.
première n a poi H^. intolérable dans un hippotomifte , que de dire , comme le fait M. Bourgelat Blem. de lfj*«>
( C } le ce mufcle s'attache aux apophyfes épineufes de la féconde , troifième & quatrième vertèbres dorlales » & aux apophyfes
mnfverfès des vertèbres cervicales, c'en eft encore une , que d'avancer qu'il s'unit au ligament cervical.
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& va fe terminer derrière l'occipital au-defîbus du petit complexus. Ce mufcle eft très
court , & de la largeur de deux travers de doigts. L'ufâge de ces mufcles eft de relever la tête ; la trop grande contraction, ck la fréquence
inattendue de ces mufcles occafionne ce mouvement qu'en terme de manège , on appelle battre à la main , donner des faccades. IL0 DES FLÉCHISSEURS DE LA T-ÊTÊ,
La tête eft fléchie par le moyen de trois mufcles , qui font le long , le court, & le
petit fléchifTeur,
i.° Le long fléchisseur a fou attache aux apophyfes tranfverfes des cinquième,
quatrième & troifième vertèbres cervicales, monte le long du corps de ces vertèbres, fana s'y attacher , & va enfuite Te terminer à l'apophyfe cunéiforme de l'occipital, par un tendon très fort à côté de fon congénère. a.0 Le court fléchisseur eft finie au-defious du précédent, un peu fur le côté, il a
fon attache fixe au corps de la première vertèbre du col, par des fibres charnues, & va fe terminer de même au-defîbus du précédent. 3° Le petit fléchisseur a fon attache à la partie latérale du corps de la première
vertèbre du col , & va fe terminer à la partie poftérieure des cornes de l'occipital. L'ufaee de ces trois mufcles eft de fléchir la tête. L'action trop marquée ou la contra-
ction permanente de ces mufcles forme le défaut que l'on appelle encapuchoner. Il confifte en ce que le cheval ramène trop fa tête vers le col. II L- DES ADDUCTEURS,
La tête eft portée fur le côté , par un mufcle nommé oblique, à raifon'de la pofition
de fes fibres. Il a fon attache au bord fupérieur de la première vertèbre du col, & va fe terminer à la partie poftérieure de l'occipital, au-defTous du mufcle fplénius. La tête peut être portée aufïi fur le côté, par la contraction feule du fplénius. L'ufâge
j mufcle oblique eft de porter la tête fur le côté , & de lui faire faire un petit mou- vement de rotation , qui, à la vérité , n'eft pas bien marqué du côté de fon articulation avec la première vertèbre, mais qui eft réel, en confidérant l'autre extrémité de la tête. |
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Bb
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HIPPOTOMIE.
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ARTICLE DIXIEME.
DES MUSCLES DU COL-
Es vertèbres du col font fléchies 6k étendues , portées fur les côtés par le moyen de
vingt-fept mufcles, dont douze extenfeurs , fept fléchifTeurs 6k huit latéraux. V D E S E X T E N S E U R S.
Les extenfeurs, de chaque côté, font divifés en communs de la tête 6k du col ; en propres
à la première vertèbre cervicale ; & en communs au refte des vertèbres cervicales. Les mufcles communs de la tête & du col, font le fplénius, le grand complexus, ck le
long commun. Ces deux premiers ont été décrits a l'article des mufcles de la tête ; on donnera la
defcription du dernier à l'article des mufcles du bras, parce qu'il lui appartient plus qu'à la tète. Les trois autres font le gros , le long, 6k le court extenfeurs (a), ï.° Le splénius , décrit pag. 96. a.0 Le grand complexus , décrit ibid. i° Le long commun , décrit ibid. 4> Le gros extenseur a fon attache fur le corps de la deuxième vertèbre , remplit
la face entière de la première vertèbre, & fe termine à toute la circonférence de fon bord, S.8 Le long extenseur a fon attache à l'apophyfe oblique de la première vertèbre dorfale , monte tout le long du col, en fournifTant , dans fon trajet, pluneurs tendons, applatis, qui s'attachent aux àpophyfes tranfverfes des fixième , cinquième, quatrième ck troifième vertèbres cervicales. Il fe porte latéralement ; après avoir parlé fur le gros exten- feur il va fe confondre avec le tendon du fplénius , lequel fe porte au-defïbus du col, ck fe termine à la première vertèbre ; il fert par conféquent à la fléchir. 6° Le court extenseur eft fitué tout le long du corps des cinq dernières vertèbres
cervicales, ainfi que du ligament du même nom ; il a fon attache à la partie antérieure de la féconde ck première apophyfe épineufe des vertèbres dorfales , rampe enfuite le long du corps de cinq vertèbres en s'y attachant , 6k va fe terminer à la partie inférieure du corps de la féconde vertèbre. L'ufage de ces mufcles eft de tirer le col ou de le plier fur les vertèbres du dos : mais quand le long extenfeur agit féparément , il porte le col fur le cote. II.0 DES FLÉCHISSEURS.
Les mufcles fléchifTeurs font, comme nous l'avons déjà dit, au nombre de fept ; fçavoir,
trois pairs & un impair , dont trois font deftinés pour la première ck féconde vertèbres ; ck quatre pour les dernières. j.° Le long fléchisseur. La première vertèbre eft portée 6k fléchie vers la féconde,
1) par cette portion du fplénius dont nous avons parlé, a.0 par un mufcle impair, nommé |
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(a) Ces deux derniers mufcles ont été mal décrits & mal nommés par M. Bourgelat j il ajoute d'ailleurs deux mufcles qui
n'y font point, & confond les mufcles du dos avec ceux du col. |
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M Y O L O G I E. 99
long fléchifleur (a) , qui a fon attache a toute la face antérieure des fixième , cinquième ,
quatrième & troifième vertèbres cervicales ; il pafTe enfuite par-defïlis la féconde , fans s'y attacher pour fe terminer à la partie antérieure de la première vertèbre. z.° Le court fléchisseur a fon attache à Papophyfe tranfverfe delà troifième vertèbre
cervicale , & a fa terminaifon à la partie fupérieure de la féconde (b). Les dernières vertèbres font fléchies par le moyen de deux mufcles , qui font le fcalène
ck le fléchifleur interne. 3.0 Le scalène , après avoir pris fon attache au bord antérieur de la première côte,
fe porte enfuite de bas en haut, pour fe terminer aux apophyfes tranfverfes des fixième, cinquième & quatrième vertèbres cervicales. 4..0 Le fléchisseur interne a fon attache dans la poitrine , fur le corps des cinquième
& fixième vertèbres dorfales , puis augmentant de volume , par une mafTe charnue , il va fe terminer, par un fort tendon, à la partie inférieure de Papophyfe tranfverfe de la fixième vertèbre cervicale (c). III.° DES LATÉRAUX OU TR ANS VERS AIRES.
Les vertèbres font portées fur les cotes par le fecours de quatre petits mufcles appelles
intertranfverfaires. Le premier a fon attache au bord antérieur de la première côte au-deflus du fcalène (d)y
& fa terminaifon à Papophyfe tranfverfe de la dernière vertèbre, dans fa partie inférieure; & le fécond, depuis cette même apophyfe tranfverfe, dans fa partie fupérieure, jufqu'à celle de la fixième vertèbre, fucceflivement, jufqu'a Papophyfe tranfverfe de la troifième. L'ufage de ces mufcles eft de porter le col fur le côté. |
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( a ) M. Bourgelat , Elém. de l'art vétér. pag. 133, confond ce mufcle avec le gros fléchifleur , ficué dans la poitrine, & qu'il
appelle long fléchifleur. ( b ) Ce mufcle eft encore un de ceux qui ont échappé au fcalpel de M. Bourgelat.
( c ) Ce mufcle , que M. Bourgelat, pag. 133, appelle long fléchifleur, ne va donc pas, comme il le dit pourtant, fe terminer
à la première vertèbre. ( d ) M. Bourgelat , Elém. de l'art vétér. pag. 36 , fe contente de nommer des mufcles tranfverfaires , & n'en donne point la
defcription , quoiqu'elle foit ftécefiaire ici. Elle n'étoit cependant pas difficile à faire, puifque leur attache efl; bien marquée. |
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ARTICLE ONZIÈME.
DES MUSCLES DU DOS ET DES LOMBES
LE s vertèbres dorfales 6k lombaires font mifes en mouvement, & fe plient les unes
fur les autres par le moyen de trois mufcles de chaque côté , qui font le long dorfal, le court épineux , 6k le long épineux i.° Le long dorsal eft ce mufcle très fort , qui remplit en partie le vuide qu'il y a
entre la partie fupérieure des côtes 6k les apophyfes épineufes, 6k entre les apophyfes tranf- verfes des vertèbres lombaires 6k fes épineufes s'unifient tout le long du ligament épineux de ces deux parties , par une large 6k forte aponevrofe , & qui s'étend depuis le devant du thorax jusqu'aux os des iles. C'en: une mafie charnue compofée de deux plans de fibres dont les ufages font difFérens ; l'un de ces plans eft externe , & l'autre interne. Le plan externe a fon attache , par des tendons très forts, aux deux apophyfes tranfverfes des deux dernières vertèbres cervicales , à la partie fupérieure de la première , féconde & troifème côtes, a cette tubérofité que l'on y apperçoit, & ainfi fuccerTivement jufqu'à la feptième ; enfuite il continue tout le long du dos à s'attacher aux côtes par des portions charnues , jufqu'à la dernière , en formant autant de digitations & en augmentant de volume ; 6k va enfin fe terminer par un tendon aponévrotique à la crête antérieure des os des iles. Le plan interne, fe portant de derrière en avant , fe termine aux apophyfes obliques des vertèbres à leur jonction avec les côtes (a). La fonction de ce mufcle eft double : le plan externe , en fe contractant , fait lever le
train de derrière en l'air; ce que l'on appelle ruer: le plan interne, au contraire, fait lever le devant ; ce que l'on appelle cabrer : mais le plan externe peut aider l'expiration en abaif- fant les côtes les unes fur les autres. z.° Le court épineux a fon attache aux apophyfes épineufes de la première, féconde,
troifième & quatrième vertèbre ; en un mot, jufqu'à la feptième apophyfe épineufe des premières vertèbres dorfales , par des portions tendineufes , lefquelles fe réunifient avec le corps charnu de ce mufcle , pour fe terminer, en fe confondant avec le long dorfal , tout le long du ligament épineux de cette même partie. Ce mufcle, en agifiant avec le long dorfal, fert à l'élévation du train de derrière fur le devant, dans la ruade. 3.0 Le long épineux eft fitué deiTous le précédent , tout le long des apophyfes
épineufes des vertèbres lombaires 6k des lombes : il fe porte de derrière en avant, & prend fon attache par de petites appendices tendineufes à toutes les apophyfes tranfverfes des vertèbres dorfales 6k lombaires; il monte de derrière en avant, pour fe terminer de même par des bandes tendineufes à la partie fupérieure de toutes les apophyfes épineufes lombaires, & à prefque toutes les vertèbres dorfales , [ à l'exception de la première , deuxième, troi- fième 6k quatrième , ] où il fe termine dans fa partie moyenne au bord poftérieur de ces mêmes apophyfes épineufes, ainfi qu'à tout le refte des vertèbres (b). L'ufage de ce mufcle eft de lever le devant fur le derrière. |
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( a ) Comme M. Bourgelat , dans fes Elém. de Fart vétér. ne parle point du plan interne , lequel forme autant de digitations
charnues , & autant d appendices tendineufes que l'externe; on doit en conclure qu'il ignore les ufages de ce mufcle. ( h ) Ces terminailons ont induitM. Bourgelat en erreur ; elles font caufe qu'il a pris ces mufcles, Elém. de l'art véter. pag. 154,
pour des mufcles inter-épineux, qui n'exiftent poinc: les apophyfes épineufes des vertèbres, des lombes & de celles du dos, font unies par des ligamens inter-épineux , & non par des mufcles : on n'en remarque qu'un feul qui tient à la première apophyfe du dos , & à la féconde. ARTICLE
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MYOLOGIE.
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ARTICLE DOUZIÈME,
DE LA' RESPIRATION..
E T
DES MUSCLES PAR LE MOYEN DESQUELS ELLE SE FAIT. N entend, par le mot de refpirâtion , cette double aftion par laquelle l'animal reçoit
^, l'air dans' la poitrne , & le châffe au-dehors ; la première retient le nom d'infpira- tion ; & la féconde, celui d'expiration : ce qui s'opère par l'élévation & l'abaifTement des Côtes depuis la première (a) jufqu'à la dernière. Il faut remarquer que la manière, dont les côtes'font mues alors, n'eft pas la même dans toutes. Les premières s'élèvent en fe portant de derrière en avant, par un petit mouvement de rotation, à leur articulation avec les vertèbres & par élévation de dedans en dehors à leurs autres extrémités. Les dernières Côtes n'ont prefque pas de mouvement vers les vertèbres , mais elles en ont beaucoup par leurs autres extrémités , & s'élèvent de dedans en dehors. Tous ces mouvemens s'exé- cutent par le moyen de plufieurs mufcles , dont les uns font infpirateurs , les autres expi- rateurs , & les derniers communs à l'infpiration & à l'expiration (Z>). !» DES MUSCLES INSPIRATEURS.
Les mufcles infpirateurs font, le dentelé antérieur , le releveur des côtes, le mufcle trûnf-
verfal. A ■. . i i ■'■* •»'. *
ï> Le dentelé antérieur s'étend depuis la partie pofténeure de la cinquième des
vraies côtes, au-delîbus de l'omoplate ; ce mufcle eft charnu inférieurement , aponévrotique
f périeurem'ent • il a fon attache à la troifième apophyfe des vertèbres du dos , fe confon- dant avec l'attache du mufcle fplénius, celle du romboïde , & celle du long dorfal ; en cet endroit il forme une forte aponevrofe (c) , laquelle fe termine au ligament épineux. Depuis ette troifième apophyfe , jufqu'à la troifième dorfale, où il fe reunit avec l'aponevrofe du de télé poftérieur ; il ne fait plus qu'une feule & même bande aponévrotique jufquau bord f érieur des os des iles. Le dentelé antérieur , par fa partie aponévrotique & par fa partie charnue dont les fibres fe portent de devant en arrière , & vont fe terminer au bord ant*. "r '~Wc forme pour ainfi dire, une appendice charnue, en manière de digitation, qu'on
rieur des cotes, roi me, \>vu ? ne fcauroit cependant réparer fans endommager les fibres charnues {d) ; ce qu. les fait
appeîler fauffes digitations. L'ufage de ce mufcle eft d'élever les cotes, lorfque 1 air entre dans la poitrine. i r ' , Ar M Bourgelat, qui dit dans fes Elém. de l'art vétér. pa$. 6.\, que la première cote
( a ) Nous ne fotnmes pas du fermaient ae . ^ articulations avec fynovie, fi ce n'eft pour jouer, d'une parc, avec la
eft privée de mouvement. A quoi lui ferviro» ' *ont ^ fe fternum ? dernière vertèbre Arvicale & la dorlale,. ae i aui , bfe de ces murc]eS, ainfi que fur leur ficuation «Se fur leurs ufages. U me ( b ) M. Bourgelat , s'eft trompe a 'égara ^ ^^ ^ fternum eft expirateur & non infbirateur ; de voir quil y a
femble cependant qu'il eft facile de s appercev°| 1 & j > conféquent , font deftinés à différens ufages ; que Je long
deux dentelés , dont les plans de bores lont mu V également deux plans de fibres , ne doivent pas non plus agir
intercoftal a auffi deux plans de fibres ; «5c que les incer
de même. , oormpvrofe comme un ligament fufpenfeur, quoi qu'il n'en ait nulle apparence ( c ) M. Bourgelat, «*. 4> reëarde <*"e «J^regardant ces fibres charnues comme de vraies digitations & en leur donnant
( d ) M. Bourgelat, s'eft bien mépris ,fag. 15», en ic6
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2.° Le dentelé postérieur , ainfi que le précédent, a fon attache au ligament épineux
de la douzième vertèbre, par une large aponevrofe, que nous avons dit ci-deiTus fe confondre avec celle du dentelé antérieur. L'attache du dentelé poftérieur fe fait au ligament épineux de tout le refte des vertèbres dorfales , à toute l'étendue de celui de toutes les vertèbres lombaires , où il fe confond avec le mufcle oblique du bas-ventre : cette aponevrofe fe porte enfuite de haut en bas fur les côtes ; alors elle devient charnue , & fe termine par des appendices charnues , formant fix digitations ; les deux poftérieures communiquent avec le grand oblique ; les quatre autres vont fe terminer au bord poftérieur de la douzième cote , jufqu'au bord poftérieur de la quinzième. La direction des fibres de ce mufcle eft de derrière en avant ; il eft placé beaucoup plus bas que le dentelé antérieur. Par fa première digitation vers la onzième ou douzième côte , le dentelé poftérieur recouvre la dernière fauife digitation du dentelé antérieur. Son ufao-e eft d'abaifFer les côtes dans le mouvement d'expiration. 3.0 Les releveurs des côtes font de petits mufcles finies deiïbus le long dorfal, ôc
dont les attaches font aux apophyfes tranverfes des vertèbres du dos : ils vont enfuite fe terminer au bord poftérieur de chaque côte. Ces mufcles ne fervent pas à la première ni à la deuxième côte , vu leur peu de mouvement ; les autres s'étendent depuis Papophyfe tranfverfe de la deuxième vertèbre dorfale, & vont au bord poftérieur de la côte, en biaifant à deux ou trois travers de doigt au-defïbus, & fucceftivement à toutes les vertèbres , jufqu'à la quatorzième ou quinzième côte, où ils deviennent intercoftaux. 4.0 Le muscle transversal eft de la figure d'un quarré long. Il eft fitué à la partie
inférieure CC externe de la première côte ; puis , après avoir pafTé pax-deffus la deuxième & la troifième , il vient fe terminer au bord poftérieur de la quatrième. IL* DES MUSCLES EXPIRATEURS.
Les mufcles expirateurs font, le dentelé poftérieur, le diaphragme , & le mufcle du
fternum. i.° Le dentelé postérieur , décrit ci-defïiis.
2.° Le diaphragme eft cette cloifon mufculeufe , en partie charnue , en partie aponé-
vrotique , qui fépare la poitrine d'avec le ventre poftérieur ou bas-ventre. Ce mufcle eft charnu dans fa circonférence, & aponévrotique dans fon centre. Il a fon attache par deux portions, en partie tendineufes & en partie charnues , aux côtés du corps des trois premières vertèbres lombaires , ck eft couché le long de ces mêmes corps : enfuite il monte en s epanoiuffant par une large aponevrofe , & finit par des portions charnues , qui s'atta- chent à la face interne des cartilages de toutes les fauiïes côtes , & des deux dernières des vraies , de même que dans la partie interne du cartilage xiphoïde. Le diaphragme paroît convexe en dedans de la poitrine, & par conféquent concave en dedans du bas-ventre. On y remarque trois ouvertures : celle qui eft fituée du côté gauche , dans la partie fupérieure, proche les côtes, livre un pafTage à l'œfophage; celle , qui eft placée prefque dans la partie moyenne, laiffe parler la veine cave; la troifième ouverture, qui eft entre les deux piliers, ouvre un chemin à l'artère aorte. La fonftion de ce mufcle , en fe cantraftant vers fon centre, eft de rabaiffer les côtes , & de diminuer le volume de la poitrine ; & par confis- quent de chaflèr l'air contenu dans les poumons. 3.° Le muscle du sternum eft fimé dans la partie interne de cet os , & s'étend dans
toute fa longueur : il eft féparé de fon congénère par une bande ligamenteufe, dont nous avons parlé en faifant la difcription des ligamens. Ce mufcle ne forme , dans toute fon étendue, qu'un feul & même corps, depuis fa partie antérieure jufqu'au cartilage xiphoïde ; |
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M Y 0 L O G I E. 103
il fe porte enfuite par des appendices charnues au bord pofterieur des cartilages des fept
premières côtes. Sa fonction eft la même que celle du diaphragme. IIL° DES MUSCLES COMMUNS A L'INSPIRATION
ET A L'EXPIRATION.
Les mufcles communs , à l'infpiration & à l'expiration , font le long intercoftai, & les
intercoftaux. i.° Le long intercostal eft le mufcle qu'on apperçoït, après avoir levé les dentelés
antérieur & pofterieur : il s'étend depuis la première côte jufqu'à la dernière. C'eft un corps charnu dans toute fa longueur , qui fournit deux plans de fibres, dont l'un eft externe & l'autre interne. Le premier plan forme feize à dix-fept petits tendons plats , qui vont fe terminer au bord pofterieur des côtes, depuis la dix-feptième jufqu'à la première: mais il faut remarquer que les tendons des deux premières fe terminent à la tubérofité des côtes , & que les dernières font plus écartées de ces mêmes tubérofités ; l'ufage de ce plan étant d'abaiffer les côtes dans l'expiration. Le plan interne eft moins long , plus confidérable OC plus charnu ; il fe porte de devant en arrière , ck va fe terminer aufîi par des tendons au bord antérieur des côtes ; fon ufage étant de lever les côtes dans l'infpiration. a.° Les muscles intercostaux : ce font toutes les portions charnues , qui rempliflènt
l'intervalle des côtes ; ainfi il y a dix-fept intercoftaux de chaque côté , lefquels font com- pofés de deux plans de fibres , l'un externe & l'autre interne , qui toutes fe croifent en forme d'X. Le plan externe , dont les fibres font dirigées de haut en bas , & de devant en arrière, vont s'attacher au bord pofterieur des côtes , & fe terminer au bord antérieur de l'autre : [remarquons que les dernières des vraies côtes font en partie recouvertes par ce même plan ]. Les fibres du plan interne vont de derrière en avant, ck de bas en haut ; ils s'attachent d'une part au bord antérieur d'une côte; ck de l'autre, au bord pofterieur. Ce dernier plan fert à l'expiration, ck le premier à l'infpiration. |
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ARTICLE TREIZIÈME.
DES MUSCLES DE LA QUEUE.
Es nœuds de la queue [ ou fauflès vertèbres ], font mus ou ébranlés par le moyen de
dix mufcles : quatre élèvent la queue ; quatre l'abaifTent, & deux la portent fur les côtés , on les nomme latéraux. Elle eft aufïi portée fur les côtés par plufieurs paquets mufculeux, qui font bien diftinâs de ces mufcles, & qui prennent leurs attaches d'une vertèbre à l'autre. " ï; DES RELEVEURS.
Les mufcles releveurs fe divifent en. long & en courts releveurs.
i.° Les longs releveurs viennent de la continuation des mufcles très longs du dos,
rampent tout le long des parties latérales des apophyfes épineufes de l'os facrum, s'y atta- chent par leurs parties charnues , & vont, en s'aminciïfant, fe terminer par de petites appendices tendineufes aux apophyfes demi-épineufes des premiers nœuds de la queue, 6c aux inégalités fupérieures des dernières. a° Les courts releveurs prennent leurs attaches aux parties latérales des trois &
quatre dernières apophyfes épineufes de l'os facrum, &: vont fe terminer de même que les précédens. 11° DES ABAISSEURS DE LA QUEUE.
Les mufcles abaifTeurs font diftingués de même en longs & courts.
i.° Les longs prennent leurs attaches aux parties latérales de l'os facrum, rampent le
long de ce bord, en s'y attachant ; pafTent enfuite au-defîbus ; & lorfqu'ils font parvenus aux deuxième & troifième nœuds de la queue , ils commencent à fournir plufieurs tendons qui vont fe terminer à la partie inférieure de chaque nœud. a.0 Les courts abaisseurs ont leurs attaches dans la face interne du baffin, à une large
aponevrofe, appellée facro-fciatique ; ils rampent tout le long de cette face , & vont fe terminer aux parties latérales de l'os facrum. Ces mufcles font plus larges que les premiers. III.° LES LATÉRAUX.
Les mufcles latéraux font très minces ck larges fupérieurement : ils ont leurs attaches
fixes à la partie inférieure du bord latéral des nœuds de la queue, & en fe prolongeant aux apophyfes tranfverfes des premiers nœuds ; ils vont fe terminer, par de petits tendons, aux parties latérales de ces mêmes os. |
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ARTICLE
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M Y 0 L O G I E. 105
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ARTICLE QUATORZIÈME.
DES MUSCLES DE LA VERGE.
LA verge a des mufcles propres à (on corps & au canal de l'uréthre.
Ceux de fon corps font au nombre de deux , un de chaque côté j lefquels ont leur attache à l'angle poftérieur des os ifchion, embraflent les deux piliers des corps caverneux, & fc portent au-defîus de la verge, pour s'y terminer par un tendon très fort , qui paroît lui-même former le corps de la verge. Leur ufage eft de relever la verge du côté du ventre. .
Ce canal de l'uréthre a trois mufcles ^ un impair & detlx pairs.
L'impair (a) eft le plus long, & s'étend fur tout le trajet du caiial de l'uréthre : fes
fibres font rangées comme les barbes de plume , dont le centre forme une petite ligne blanche. La fonction de ce mufcle , qui agit comme digaftrique , eft de refTerer le canal de l'uréthre.
Les deux autres mufcles font très courts & placés de chaque côté. Ils ont leurs attaches
aux parties latérales des corps caverneux, au-defTous des os ifchion; ils panent enfuite par-*. derTus un ligament blanc & long, puis fe réunifient pour fe terminer & embraffer le canal de l'uréthre* Poftérieurement à ces deux-ci, en dedans du baffih, fe remarque un troufTeàu de fibres circulaires qui fervent au fphinaer de la veine. |
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^BH
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ARTICLE aU INZIEME.
DES MUSCLES DES TE STLCXIL E S
Es tefticules font élevés par deux mufcles , un propre à chacun , & qu'on nomme
_ crémafter. .
C mufcle eft très large , mince & charnu : il a fon attache (à) , par une aponevroie ,
., _. ç & cle l'iliaque dans le bafïin. Le crémafter fort Cnfuite par l'anneau que forment \I mufcles du bas-ventre , & va fe terminer à la partie inférieure du tefticule , après lui avoir fervi d'enveloppe. T, - 1 __,0.1 P pft de relever les tefticules : leur acïion eft continuée & fuivie,lorfque
L uia^e de ce muicie tit «v * , 1
le cheval eft en exercice ; ils agitent peu, quand il eft en repos : en effet, dans un cheval
qu'on exerce , on n'apperçoit point les tefticules , qui font pendants lorfqu'il eft dans l'écurie.
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. . .'i» Tartnr(Tplat . n£> 168 , fait deux taufcles de ce fèul & unique ; feroic-ce parce qu'il eft
( a ) On ne voit point pourquoi M. tfourgeiac , F ±
penniforme ?• o Ut f>a<r 167 Blém. de l'art vêtér. ] eft au bord poftérieur du mufcle oblique interne, & a l'apomvrofe
Dd
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ARTICLE SEIZIEME.
DES MUSCLES DE V A N U S
'Anus , qu'on appelle aufïi fondement, n'eft autre chofe que l'extrémité du re&um :
cette ouverture de la peau eft reflèrrée & retirée en dedans du bafïin , par le moyen de trois mufcles ; deux pair & un impair. Ce dernier eft un compofé de fibres orbicùlaires de la largeur de deux à trois travers
de doigt ; en fe contraclant, elles fervent à refTerrer la peau. Les mufcles pairs font placés de chaque côté ; ils font très larges ; ils ont leurs attaches
à la face interne & fupérieure des os ifchion ; ils defcendent eflfuite le long de ces os , & vont fe perdre dans les fibres orbicùlaires ci-defTus. C'eft dans ces derniers mufcles que l'on a vu fi fouvent introduire des roffignols ou fiftlets , efpèce d'anneau de fer ou de plomb, dans l'idée de donner & de faciliter la refpiration du cheval ; méthode fi peu raifonnée &c fi dangereufe qu'elle occafionne fouvent dans cette partie une fiftule que l'on appelle fiftule à l'anus. |
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ARTICLE DIX-SEPTIEME.
DES MUSCLES DU VAGIN.
LE vagin eft cette ouverture que l'on appelle nature dans les jumens ; elle eft formée >
comme l'anus , par un troufTeau de fibres circulaires, dont l'ufage eft de fe contracter dans l'introduction du membre du cheval. On y remarque encore un plan de fibres longi- tudinales de chaque côté, lefquelles, partant des parties latérales de l'anus , vont embrafTer le clitoris & fervent à élever le vagin (a). C'eft dans les bords de ce vagin que certaines perfonnes pafTent quatre petites bandes de laiton en forme de couture ; & que l'on appelle boucle , dans l'intention d'empêcher l'approche du mâle, dans le temps que la jument eft en chaleur ; cette opération n'eft guère moins dangereufe que celle du roftignol. |
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( a ) M. Bourgelat, de ce feul & unique mufcle en a fait quatre \ paz- 169 1 ; & il les décrit non pas comme appartenants au
vagin , mais au clitoris ; ce qui n'eft pas. L |
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MYOLOGIE.
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ARTICLE DIX-HUITIEM
D ES EXTRÉMITÉS ANTÉRIEURES.
PARAGRAPHE PREMIER. DES MUSCLES DE U Ê P A U L E,
L'Épaule eft élevée , abaifTée , portée en avant & en arrière par le moyen de fix
mufcles, qui font, le triangulaire, le rhomboïde, le lombaire, le releveur de l'omo- plate , le trapèze, le large dentelé & le pent peftoral. i.° Le triangulaire (a), ainfi nomme à caufe de fa figure , eft fitué à la partie fupé-
rieure de l'épaule ; il a fon attache au ligament cervical, vers la troi'fième apophyfe épineufe des vertèbres dorfales , jufqu'à la treizième ou la quatorzième de ces mêmes vertèbres; enfuite ces fibres fe portant de derrière en avant, dégénèrent en un tendon applati pour fe terminer à l'épine de l'omoplate. La fonction de ce mufcle eft d'élever l'épaule , & de porter fou extrémité fupérieure un peu en arrière. z° Le rhomboïde eft un mufcle totalement charnu, fitué en dedans de l'épaule ; il a
fon attache aux apophyfes épineufes des troifième , quatrième & cinquième vertèbres dorfales & fe termine de même , par des portions charnues , à toute la face interne du cartilage de l'omoplate. Il fert à élever l'épaule & à porter fon extrémité fupérieure un peu en avant.
2° Le releveur de l'omoplate eft un mufcle très long , d'une figure arrondie &
pyramidale. Il a fon attache au ligament cervical , depuis fa partie moyenne 6c un peu au-defibus , 6c s'y adhère fortement par des fibres tendineufes : vers fa bafe , il s'écarte de ce même ligament pour fe terminer au bord antérieur 6c fupêrieur de l'omoplate , en fe confondant avec le rhomboïde. L'ufage de ce mufcle eft d'élever l'épaule & de la porter un peu en avant par fon bord fupêrieur. a° Le trapèze (b) eft fitué au-deffous de l'aponevrofe du mufcle peaucier du col , &
recouvre les mufcles de cette partie. D'une part, il va s'attacher par des portions charnues 6c aponévrotiques à toute l'étendue du ligament cervical, excepté vers la première vertèbre de cette partie ; de l'autre, il a fon attache par deux plans de fibres , à toute l'étendue du |
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mu
mu |
fcle commun de la tête , du col & du bras ; le premier pLan au bord fupêrieur de ce
fcle commun; le fécond palTe fous le même mufcle, 6c s'attache aux apophyfes tranf-
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verfcs des vertèbres cervicales : ce mufcle devient enfuite charnu en defcendant tout le long
du col, pour fe terminer , par une forte & large aponevrofe , à toute l'étendue de l'épine, & de l'omoplate. Il porte l'épaule en avant & l'élève un peu. «j.° Le large dentelé eft un mufcle très large & très fort fitué en dedans de] l'épaule,
& recouvrant prefqu'en totalité les vraies côtes, & en partie le col : il a la figure d'un |
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/ ■* r- , mi RA,lfM!^ M<r 128. a-t-il pu nommer trapèze, ce mufcle, qui n'eft point quarré, mais triangulaire ? je
( a) Comment M. ^^d/ipLk c'eft celui-là que M. Bourgelat nomme peaucier" & qu'il regarde comme extenfeur
connois bien un trapèze, mulcle ae i epauic iunv. i o r » t & du col.
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iieu pas de raire mouvoir ia peau. >^.. r—......----- , . r „. - • „ • ,,,*,*. , j „ „r. nnuracrp mm
de même à celui qui auroic manié , pendant quelques années, le fcalpel anacomique ? elle révoltera donc dans un ouvrage corn-
pofé par un homme qui s'annonce pour avoir difféque depuis vingt-ans.
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H î P P 0 T O M ï E.
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éventail, dont la pointe eft en haut. C'eft le mufcle le plus confidérable de cette extrémité :
il a fon attache à la partie moyenne des neufs vraies côtes, par des appendices charnues , lefquelles forment cinq digitations vers les dernières vraies côtes, pour s'entrelacer avec de pareilles digitations du grand oblique ; mais il fe confond vers le refte des premières côtes avec les mufcles intercoftaux , fans former de digitations. Le large dentelé s'attache de même par des appendices charnues & tendinelifes aux apophyfes tranfverfes des quatre dernières vertèbres cervicales ., puis fe portant de part ck d'autre à la partie fupérieure de la foffe fcapulaire, il va fe terminer, en partie, par des portions charnues & aponévrotiques, au bord fupérieur de cette cavité , au-deflbus du rhomboïde. Sa fon&ion eft d'abaifTer l'épaule. 6° Le petit pectoral eft un mufcle long & gros,fitué à la partie antérieure de l'épaule.
Il a fon attache à la partie antérieure ck latérale du fternum, ck au bord des cartilages des trois premières côtes; il pafTe enfuite par-devant l'articulation de l'humérus avec l'omoplate, ck rampant le long du bord antérieur de cet os , fans s'y attacher, il va fe terminer enfin par un tendon très mince , ck applati au bord fupérieur ck antérieur de cet os ; fon ufage eft d'abaifTer l'épaule, en emportant fa partie fupérieure en en-bas. PARAGRAPHE IL
DES MUSCLES D U B R A S.
Le bras eft mû dans la cavité glénoïde de l'omoplate en tous fens, c'eft-à-dire , qu'il eft
porté en avant , en arrière , en dedans & en dehors , ck qu'il tourne fur fon axe. Cette opération fe fait par le moyen de douze mufcles (a) ; fçavoir , trois releveurs, trois abaiffeurs ou retrafteurs, trois addufteurs ck trois abduaeurs. V DES RELEVEURS,
Les releveurs font le fur-épineux , le Commun & le releveur propre.
i.° Le sur-épineux eft un mufcle très fort, fitué à la partie antérieure de l'épaule , &
rempliflant la folTe fur-épineufe ( b ) de l'omoplate ; il defcend tout le long de cette foffe, pour fe terminer enfuite à la partie antérieure & fupérieure de l'humérus (c). 2.° Le commun eft un mufcle que nous avons dit être propre à la tête , & au col. Il
eft de l'étendue des mufcles droits : il a fon attache par quatre appendices charnues & tendi- neufes aux apophyfes tranfverfes des deuxième , troifiènie, quatrième & fixième vertèbres cervicales. Ces différentes portions , en fe réunifiant en un feul & même corps , forment une bande charnue de la largeur de quatre à cinq travers de doigt , laquelle defcend le long de la partie latérale du col , pour fe terminer [ après avoir paue devant l'articulation de l'omoplate ] avec l'humérus à la partie antérieure de cet os, vers fa partie moyenne, par un tendon très court d'une part; ck de l'autre, par une aponevrofe très large, qui defcend jufqu'à la partie inférieure de cet os (d). |
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( a ) M. Bourgelat, pap 140 , n'en reconnoît que dix»
( b ) L'épaule écant fuuée obliquement, fes folles ne dévoient point être appellées par M. Bourgelat , pag. 45 , anté épineufes,
ni poft-épineufesi les mufcles, qui y ont leurs attaches, ne font pas mieux nommés. S'il n'eût pas tant copié l'anatomie de l'homme, en raifant celle du cheval , il fe feroit moins trompé , & fes livres feroient moins remplis d'applications fauffes , inutiles , nuifibles même aux maréchaux pour lefquels il a écrit. ( c } M. Bourgelat n'avoit plus, fans doute, fous les yeux ce mufcle, lorfqu'il en a donné la difcription ; autrement il n'auroic
pas dit, pag. 141 , qu'il a deux tendons. mm |
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d'élever ce bras & de le porter en avant. ,^^^^^^^^^^^^^^^^^^^-^— ___„_
Cet hippotomifte n'eft pas plus heureux, lorfqu'il fixe fon attache à tout le bord tranchant du fternum. On croiroit volontiers que la
defcnption , qu'il nous donne, eft fane d'imagination. Ce
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M Y O L O G I E. 109
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Ce mufcle eft un des principaux agens des extrémités : fon ufage eft plus ou moins
marqué ; par exemple , dans le pas , Mion de ce mufcle , qui fert à porter le bras en avant, eft moins marquée, c'eft-à-dire, qu'il fe contracte moins que dans le trot ; & dans celui-ci, moins que dans le galop. Dans le moment où il entre en contraction, le col eft affermi par les mufcles extérieurs du col : pour lors le point fixe de ce mufcle fe trouvant aux apophyfes tranfverfes , il oblige la partie inférieure, qui devient mobile, de fe rapprocher vers la première. Le contraire arrive dans le repos : le point mobile du mufcle fe trouvant pour lors à l'humérus , il oblige l'autre extrémité de ce mufcle à fe rapprocher de celle-ci, & par conféquent à plier le col vers la poitrine. Ce mufcle , dans certains cas, fouffre de fi grandes extenfions qu'il fument fouveht,
dans fon corps , des tumeurs enkyftées, qui s'élèvent à trois ou quatre travers de doigt au-deïTus de la jonction de l'épaule avec l'humérus : il faut prendre garde de ne pas con- fondre ces efpèces de tumeurs enkyftées avec des tumeurs fquirrheufes, & quelquefois auffi enkyftées, qui arrivent derrière ce mufcle , aux glandes des aiïfelles ; quoique dans l'un & dans l'autre cas, on foit obligé , pour en obtenir la guérifon , d'incifer ce mufcle , & très fouvent d'en emporter une partie en côte de melon , pour aller détruire le fac du kyfte |
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ou
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enlever le fquirrhe. Voyei loupe au poitrail , dans la pathologie.
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oj R éleveur propre eft moins confidérable que le précédent. Il a fon
rhe oar un tendon très fort, à la partie antérieure & inférieure de l'omoplate , à
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att
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3.ccaciiw îr 11*1*1 151/ c
Papophyfe coracoïde ; parle par-devant l'articulation de cet os avec 1 humérus , en formant
un corps charnu très puiffant , & va fe terminer à la partie antérieure & moyenne de
l'humérus. -• . ,-. ■
Ces trois mufcles agitent dans le pas, dans le trot & dans le galop , il n y a que leur
vîteffe contraftive qui en faiTe la différence, leur fonftion étant de porter le bras en avant. IL0 DES ABAISSEURS OU RÉTRACTEURS DU BRAS.
Les abaiffeurs ou réfracteurs font , l'abaiffeur , proprement dit , le large dorfal & le
grand peftoral.
1 ° L'abaisseur , proprement dit , a fon attache au bord fuperieur & polteneur de
l'omoplate au-deiTous du bord arrondi du cartilage ; il defeend le long de ce bord, en fe confondant avec le mufcle fcapulaire , jufque vers fa partie moyenne ; alors il fe fépare du fcapulaire, pour fe terminer, par un tendon applati, à la partie interne & prefque moyenne de l'humérus. . ,. 1
0 L large dorsal , qui eft un mufcle aflez mince, a raifon de la largeur, recouvre
' A laro-e & du long dentelé. Il a fon attache, par une aponevrofe, au ligament
, . j r 1 ■ rP confondant avec le long dentelé : le large dorfal devient enfuite
épineux cionai, en ic
t f tant de derrière en avant , de haut en bas , pour fe terminer par un ' , * r ^nnfr>nA avec le précédent , & va au même endroit,
tendon applati qui fe conlond avec Y , , ,
Si l'on confidère la terminaifon de ces deux mufcles, leur ufage paroitra être de rappro-
, . ,1 •.•.«.;] l'ahaiiTe néanmoins , ou le porte en arrière lorsqu'elle a ete
cher le bras de la poitrine , il 1 awii , F 4 portée en avant ; il abaiiTe le bras lorfque les releveurs, dont nous venons de parler, 1 ont
„nr & mettent la jambe d'aplomb. Ces mufcles font les principaux moteurs ,
porte en avant, oc meueiiL j ™n;n<î quand le cheval veut reculer. Dans ce cas les antagomftes n'ont pas d adieu ou au moins
trè;,PLE GRAND pkctoka, , dont la fonffion eft à peu près feiubkble a celle des de»
derniers, £ car il abaiffe l'épaule en la portant en arrière ] eft un mufcle commun, a ep e & au bras. Il a fon attache aux cartilages des fix ou fept dernières vra.es cotes, Ee
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no HIPPOTOMIE.
jônclion vers le fternum, au cartilage xiphoïde, a la partie latérale du fternum il parle par-
devant les premières vraies côtes , en diminuant de largeur, pour fe terminer par deux tendons ; l'un, à l'apophyfe coracoïde, & l'autre , à la partie antérieure & fupérieure de l'humérus. Cette dernière terminaifon eft plus étendue que celle du mufcle précédent ; mais fon tendon eft moins confidérable. III.0 DES ADDUCTEURS.
Les adducteurs font le fcapulaire, l'adducteur & le large pe&oral.
i.° Le scapulaire eft la mafTe, en partie charnue, en partie tendineufe , qui remplit
la fofle fcapulaire ou la face interne de l'omoplate , & fe confond avec l'abaifTeur du bras. Ce mufcle eft très large dans fa partie fupérieure , & tendineux ; il eft charnu inférieu- rement & plus étroit ; il va fa terminer par un tendon confidérable à la partie fupérieure & interne de l'humérus. l.° L'adducteur eft un petit mufcle qui a fon attache à l'apophyfe coracoïde, par un
tendon , en fe confondant avec celui du releveur & du grand pectoral , pafte par-devant l'articulation de l'épaule avec l'humérus , & vient fe terminer à la partie moyenne interne de l'humérus, au-defîus des tendons du large dorfal & de l'abaifTeur. 3.0 Le large pectoral eft un mufcle 'd'une figure à peu près quarrée , & fitué en
dedans du bras : il a fon attache à la partie latérale du fternum aux deux tiers de fon étendue, & enveloppe les mufcles du bras, pour fe terminer enfuite par une large apone- vrofe , laquelle d'une part s'attache à la partie antérieure ck inférieure de l'humérus , au-deffous de l'aponevrofe du commun ; l'autre , cette large aponevrofe fert d'enveloppe aux mufcles de l'avant-bras. Ces mufcles fervent à rapprocher le bras en dedans dans les voltes de la croupe au mur , ou du dehors en dedans. IV.° DES ABDUCTEURS.
Les abdufteurs font le fous-épineux , le long abducteur & le court abducleur.
i.° Le sous-épineux eft ce mufcle qui remplit la fofTe fous-épineufe de l'omoplate ; il
eft plus confidérable que le fur-épineux ; il s'étend depuis la partie fupérieure de l'omoplate & depuis fon épine jufqu'à fon bord poftérieur ; il defcend enfuite le long de cette fofTe , pour fe terminer à la partie fupérieure & latérale externe de l'humérus. a.° Le long abducteur a fon attache au bord poftérieur & fupérieur de l'omoplate;
puis il defcend tout le long de ce bord , en fe confondant avec le poft-épineux , pour fe terminer à trois travers de doigt au-defTus du précédent, à une éminence qui lui eft propre. 3.0 Le court abducteur a fon attache au bord inférieur & poftérieur de l'omoplate,
& vient produire un petit tendon applati, qui fe termine entre les deux précédens, toujours à la face interne de cet os. La fonction de ces mufcles eft d'éloigner le bras de La poitrine & de fuivre fucceffivement les adducteurs dans les mouvemens de voltes. |
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MYOLOGIE. m
PARAGRAPHE III.
DES MUSCLES DE UAVANT-BRAS. L'avant-bras eft fléchi & étendu par le moyen de fept mufcles, dont deux fervent pour
la flexion, & cinq pour l'extenfion. ■ I.° D E S F L É C H I S S E U R S.
Les fléchifTeurs font, le long & le court fle'chiflèur.
i.° Le long fléchisseur eft un mufcle très confidérable qui occupe la partie antérieure
du bras. Il a fon attache à la partie inférieure de l'omoplate , à l'apophyfe coracoïde, par lin tendon très gros , qui, en defcendant, augmente de volume : fur ce tendon s'imprime une gouttière profonde qui reçoit l'éminence moyenne de l'humérus fur laquelle il glifTe ; il devient enfuite charnu , & forme un ventre confidérable en recouvrant le releveur de l'humérus ; puis dégénérant en un tendon , il va fe terminer à la partie latérale , un peu antérieure du radius , au-defTus du ligament latéral interne dont nous avons parlé en faifant la defcription des ligamens en particulier ; ce mufcle produit encore un tendon confidérable qui s'épanouit en une large aponevrofe , laquelle enveloppe les mufcles extenfeurs de l'os du canon , & généralement tous les mufcles de l'avant-bras. 2.0 Le court fléchisseur eft un mufcle charnu dans toute fon étendue. Il a fon attache
a la partie fupérieure & externe de l'humérus , au-defTous du col de cet os ; il fe porte enfuite en avant, pour fe terminer au-defTous du précédent vers la face externe. Ces mufcles fléchifTent l'avant-bras fur le bras , dans toutes les allures.
II." DES EXTENSEURS.
Les extenfeurs font, le long, le gros , le moyen , le court & le petit extenfeur.
i.° Le long extenseur a fon attache au bord poftérieur & fupérieur de l'omoplate
& fe confond avec la partie fupérieure du gros extenfeur, l'efpace de trois ou quatre travers de doigt ; le long extenfeur fe fépare enfuite , & defcend tout le long du bord poftérieur du gros extenfeur , pour fe terminer à la partie fupérieure, latérale, interne du cubitus. Il forme , outre cela , une large aponevrofe qui fert d'enveloppe aux mufcles de l'avant-bras. %° Le gros extenseur , le plus confidérable des mufcles de cette extrémité eft
d'une figure triangulaire , & occupe , pour ainfi dire , lui feul l'efpace qu'il y a entre l'omoplate & l'humérus. Il s'attache fupérieurement, par une bande tendineufe , au bord poftérieur de l'omoplate ; il defcend enfuite , en diminuant de volume , pour fe terminer à la partie fupérieure du cubitus ; mais il donne encore naifTance à une large aponevrofe qui enveloppe les mufcles dont l'avant-bras eft formé. 3.0 Le moyen extenseur a fon attache à la partie poftérieure & fupérieure de l'humé-
rus ; il eft d'une figure quarrée, & vient fe terminer au précédent. 4.0 Le court extenseur a fon attache à la partie p.oftérieure & moyenne de l'humérus,
par des fibres charnues, & va fe terminer, par un large tendon, à la partie fupérieure ÔC interne du cubitus. 5.0 Le petit extenseur, qui eft le moins confidérable, s'attache de même par des fibres
charnues à la partie poftérieure & inférieure de l'humérus dans cette cavité formée par les condyles poftérieurs de cet os, ÔC va fe terminer au bord antérieur du cubitus. |
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m HIPPOTOMIE.
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La fonction de ce mufcle eft d'étendre le bras 6c de remettre la jambe dans fon aplomb,
lorfqu'elle a été portée en avant ; mais en concourant avec les mufcles du bras, elle la porte en arrière. PARAGRAPHE IV.
DES MUSCLEES D U G E N 0 U. (a)
Le genou eft étendu 6c fléchi par le moyen de trois mufcles ; fcavoir, deux pour la
flexion 6c un pour l'extenfion. I.° DES FLÉCHISSEURS.
Les fléchifleurs font, l'externe 6c l'interne.
i.° Le fléchisseur externe a fon attache & par une portion tendineufe, 6c par une
portion charnue', à la partie poftérieure & inférieure de l'humérus ; il defcend [ en augmen- tant de volume ] tout le long de la face externe du cubitus ; enfuite il va former un tendon confidérable 6c applati, divifé en deux parties, dont l'une s'attache au bord fupérieur de l'os crochu, & l'autre defcendant un peu plus bas, fe termine à la jonction du cunéiforme avec l'os du canon. 2.0 Le fléchisseur interne a fon attache à la partie latérale externe & inférieure de
l'humérus , 6c va fe terminer, par un tendon , à l'os crochu à côté du précédent. IL0 DE L' E X T E N S E U R.
L'extenseur a fon attache à la partie prefque moyenne latérale externe du radius, ram-
pant fur le corps de cet os ; enfuite formant un tendon qui croife l'extenfeur du canon il vient fe terminer a la face interne de l'os petit cunéiforme. L'ufage de ce mufcle eft non feulement de tendre le genou , mais de produire un mouvement de couliffe de la der- nière rangée du genou fur la première. PARAGRAPHE V.
DES MUSCLES DU CANON.
Le canon a quatre mufcles ; fcavoir , un extenfeur 6c trois fléchifTeurs,
I.° DE U EXTENSEUR.
Uextenseur , qui eft afTez confidérable , à fon attache à la partie antérieure 6c inférieure
de l'humérus ; pafTe par-devant l'articulation de cet os avec le radius ; diminue enfuite de grolTeur, 6c fournit, vers la partie moyenne de cet os1, un tendon afTez fort, lequel après avoir palTé par-defTus l'extenfeur du genou, &c par un ligament annulaire particulier , vient fe terminer à la partie antérieure 6c fupérieure de l'os du canon. Ce mufcle fatigue beaucoup plus que le refte des extenfeurs de cette extrémité, mais moins que les fléchifleurs de l'avant- bras. La raifon en eft fimple : c'eft que ces derniers font plus charnus , 6c que leurs tendons, qui fervent de levier, vont fe terminer plus près du fardeau qu'ils doivent lever ; c'eft-à-dire, que les mufcles, qui forment l'avant-bras, fe trouvent plus près du corps de l'os, au lieu que cet extenfeur eft placé à la partie fupérieure de l'os du canon , ce qui augmente le fardeau, principalement quand il eft long. Le tendon de l'extenfeur du canon eft fouvent (a) On voie avec peine, M. Bourgelac, Elém. de Un vétér. confondre les mufcles propres au genou, avec ceux qui font propres
a los du canon. . x r r expofé
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M Y O L O G I E.
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expofé à être coupé à fon infertion, dans les chevaux qui bronchent. Mais cet accident
n'arrive guère que dans les chemins ferrés ; car toutes les fois qu'un cheval tombera fur un pavé liffe , il s'écorchera légèrement, ce que l'on appelle être couronné, parce qu'il réfulte de la cicatrice faite au genou , un changement de couleur dans les poils , qui deviennent blancs. Ce n'eft que quand le cheval tombe fur une pierre, qu'il peut fe couper iufqu'à l'os. II.0 DES FLÉCHISSEURS,
Les fléchifTeurs font , le fléchifTeur & les deux canoniers.
i.° Le fléchisseur a fon attache à la partie inférieure & externe de l'humérus ; & ram-
pant tout le long du radius, il vient fe terminer, par un tendon, à la partie poftérieure & fupérieure de l'os du canon.
2° Les deux canoniers font fitués , un de chaque côté de l'os du canon. Ils rampent
derrière les os ftyloïdes , ils s'étendent depuis la dernière rangée des os du genou jufqu'à la partie inférieure de l'os du canon. La portion charnue, qui s'attache à la partie poftérieure des cunéiformes , eft de l'étendue de deux travers de doigt ; elle produit un tendon qui rampe derrière le ftyloïde, & fe porte au-devant de la pointe inférieure de ce même os ftyloïde, où il forme une mince aponevrofe qui va fe perdre dans le périofte, & recouvrir la partie inférieure de l'os du canon. L'ufage de ces mufcles eft d'augmenter Vaâlon des premiers (a). PARAGRAPHE VI.
DES MUSCLES DU PATURON.
Comme le paturon forme une articulation de charnière plus parfaite que le genou, il eft
donc étendu & fléchi. Ces mouvemens s'opèrent par l'a&ion de deux mufcles ; fçavoir , un extenfeur 6c un fléchifTeur. I." D E V E X T E N S E U R.
L'extenfeur (b) a fon attache à la partie fupérieure & latérale du radius : en defcendant
tout le long de la jonclion de cet os avec le cubitus , il fournit fon tendon, lequel parle à côté de l'articulation du genou dans un ligament annulaire ; enfuite il fe porte en devant de l'os du canon, pour fe terminer à la partie antérieure & fupérieure de l'os du paturon. H.° VU FLÉCHISSEUR.
L fléchifTeur eft un mufcle peu charnu ( c ), & dont le tendon eft très fort : il s'attache
à la partie fupérieure & poftérieure de l'os du canon ; il defcend enfuite le long de cet os, où il fe divife dans fa partie inférieure en deux forts tendons, qui viennent fe terminer à la partie fupérieure de l'os du paturon, un peu latéralement ; ces deux portions embrâffent les os féfamoïdes. |
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/ > ^ , ri • „„,«„r ne mannuent jamais, ont été omis par M. Bourgelat.
I ^^At^rTf^T^n- m* . -me™cnLderos du canon-En frenanticiiechange'd'une
.nîAi fi nalnaklP on ne reronnoîc ni l'hippotomifte, ni le phylicien.
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manière fi palpable , on ne reconnoît m J hippotom
{ c ) M. Bourgelat n'en fait point mention. |
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**&<#*
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Ff
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HIPPOTOMIE.
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PARAGRAPHE VIL
DES MUSCLES DU FANON. Le fanon eft cette maffe de tiffu cellulaire & de vaifTeaux lymphatiques, fituée derrière le
boulet. Extérieurement on y confidère une pointe de corne & de poils que l'on nomme fanon. Voye^ Tégument. Cette mafTe cellulaire eft portée en haut par le moyen de deux mufcles {a) : ce font deux petits corps charnus, un de chaque côté, d'une figure pyrami- dale ; ils ont leur attache , par des fibres charnues , à la partie latérale interne du tendon fléchiffeur de l'os coronaire, ck produifent deux petits tendons, qui vont fe perdre dans cette mafTe cellulaire. Leur ufage eft de l'élever. PARAGRAPHE VIII.
DES MUSCLES DE L'OS CORONAIRE.
L'os coronaire eft fléchi par un mufcle qui lui eft propre ; èk étendu par un autre qui
lui eft commun, ck à l'os du pied. Nous en parlerons plus bas. ï.° D U FLÉCHISSEUR.
Le fléchiffeur a fon attache à la partie poftérieure & inférieure de l'humérus , un peu
dans fa face latérale. Il eft charnu dans toute l'étendue du radius , & fe confond avec le fléchiffeur du pied ; enfuite il produit un tendon qui s'infinue par-deffous un ligament commun du genou , pafle en dedans de l'os crochu où il s'adhère avec un ligament très fort qui augmente fon volume ; ce ligament s'attache à la partie poftérieure des os du genou, & en defcendant il fe continue en s'attachant au tendon jufque vers la partie moyenne du canon ; il environne tellement ce tendon , qu'ils donnent enfemble, dans cette partie, une gaine au tendon fléchiffeur de l'os du pied. Vers la partie moyenne de l'os du canon, ce tendon defcend en augmentant , enforte qu'il eft plus large vers les os féfamoïdes ; là il forme une efpèce d'anneau, qui n'eft autre chofe que deux ligamens tranfverfaires, qui vont s'unir à lui : vers la partie moyenne de l'os du paturon, il eft féparé du tendon fléchifTeur du pied ; mais près de fon infertion à l'os coronaire , il y a encore de chaque côté une bande ligamenteufe femblable à la première, qui s'attache à l'os du paturon, & va fe terminer à fon corps ; ce tendon finit par fe bifurquer en deux fortes portions , lefquelles vont s inférer a la partie fupérieure de l'os coronaire. C'eft dans le tiffu cellulaire, qui enveloppe ce tendon, & dans fon corps que furviennent
ces nodus ou épaiffiffemens que l'on appelle nerferrure : ce n'eft rien autre chofe qu'un tiraillement & une diftenfion de ces fibres , arrivés à la fuite d'un effort de ce tendon ; ces accidens font rarement caufés par des coups donnés avec le pied de derrière. IL0 DE L'EXTENSEUR COMMUN. Voye? Pag. nS.
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( a ) M. Bourgelac, Elèm. de l'art vétér. pag. 152 , les appelle mufcles lombricaux; dénomination fauffe , prife de l'anatomie
humaine , qui diftingue des mufcles lombricaux à la main & au pied. Quant à leurs ufages [ dit M. Bourgelat, pag. 152.] Us peuvent être regardes comme les auxiliaires des précédens. °^~ L'auteur des Elem. de l'art vétér. entendrait-il que ces lombricaux font auxiliaires des fléchiffeurs ou des extenfeurs ? ou bien
voudroit-il dire qu ils font en même temps auxiliaires, & des fléchiffeurs , & des extenfeurs ? S'il les regarde comme auxiliaires des fléchiffeurs ; nous repondons que cette affertion eft fauffe ; car il faudrait , pour cela, qu'ils fe terminafient à la partie inférieure de l'os du pied ; mais la diliedtion nous a appris qu'ils fe perdoient dans la mafle cellulaire qui forme la fanon. S'il les croit auxiliaires des extenfeurs , il faudrait pour cela que la dire&ion de leurs fibres fût de derrière en avant; or ils rampent tout le long du profond & du fublime ; ce qui en démontre l'impoffibiltté ; s'il foûtenoit enfin qu'ils font en même temps auxiliaires, & des fléchiffeurs, & des extenfeurs , il avancerou une çontradidion manifefte, & une abfurdité qui tombe d'elle-même. |
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M Y O L O G I E. 115
m . ----------1------------- «
PARAGRAPHE IX.
DES MUSCLES DE L'OS DU PIED.
L'os du pied eft porté en avant & en arrière par le moyen de fix mufcîes ; fçavoir,
cinq fléchiffeurs & un extenfeur. V DES FLÉCHISSEURS.
Les fléchifTeurs font, le cubital, le fléchifTeur externe , le fléchiffeur moyen , le
fléchiffeur interne, & le radial. i.° Le cubital eft une marie charnue oblongue , qui a fon attache dans la partie con-
cave du cubitus : il produit un tendon qui rampe tout le long du fléchiffeur externe, pour fe joindre avec les tendons des mufcles precédens , vers l'os crochu ; de cette réunion réfulte un unique tendon très fort qui va fe rendre à l'os du pied, comme on le dira dans un moment. 2.0 Le fléchisseur externe a fon attache au même endroit que le mufcle fléchiffeur
de l'os coronaire , en partie par des fibres charnues , & en partie par des fibres tendi- neufes ; il fe confond avec lui par les fibres charnues , l'efpace de cinq travers de doigt ; puis s'en fépare pour fournir un tendon qui va s'unir avec les precédens. 3.0 Le fléchisseur moyen a fon attache par un fort tendon au-deffous du précédent;
il rampe entre ce dernier & l'interne, ÔC fe termine par un tendon qui va s'unir avec les autres. 4.0 Le fléchisseur interne a fon attache au-deffous du précédent, par un tendon
applati qui rampe tout le long du radius , à côté du fléchiffeur interne du canon , ÔC va fe réunir de même par un tendon aux precédens. 5.0 Le radial eft un petit mufcle plat, fitué derrière le radius , & qui , s'étendant
depuis la partie moyenne, & un peu plus, de cet os & du cubitus, vient fe réunir par un tendon applati au même endroit que les precédens. Tous ces tendons , comme nous l'avons déjà dit , fe réunifient enfemble , pour n^en
former qu'un feul , derrière le genou , au-deffous du ligament annulaire commun , lequel s'étend du bord arrondi de l'os crochu, puis fe porte en deux bandes , une à droite & l'autre à gauche, en defcendant pour fe terminer aux deux côtés de l'os du canon, au-deffous du genou. Ce tendon, au-deffous de ce ligament, fe réunit au ligament commun qui unit le tendon fléchiffeur de l'os coronaire au canon. Le gros tendon , formé de la réunion des cinq autres, va fe terminer enfuite à la partie inférieure de l'os du pied , en s'épanouiffant ck recouvrant totalement l'os de la noix, après avoir paffé dans l'anneau formé par le tendon fléchiffeur de l'os coronaire. Ce gros tendon eft expofé à être rompu par les efforts que fait un cheval ; mais plus
fouvent encore, toutes les fois qu'il n'a point fon pied d'aplomb , c'eft-à-dire, lorfque la fourchette , qui doit lui fervir de bafe , eft éloigné de terre ; dans ce cas il fe rompt fans effort ; le poids du corps y contribue feul : fa rupture fe fait toujours dans le fabot à fon attache ou à un demi travers de doigt près. Mais lorfqu'il n'y a qu'une extenfion violente & fans rupture, il furvient un gonflement tout du long du tendon, lequel quelquefois refte engorgé dans toute l'étendue de fon corps ; il y a quelquefois plufieurs nodus , & quel- quefois un feul ; il eft bon de remarquer qu'entre cette extenfion & la nerferrure , il fe trouve une différence très grande , car dans la première il y a un nodus , tandis que |
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né HIPPOTOMI E.___________________
4ans la féconde il n'y en a point. Et que fouvent il y a une raie de poil blanc ; ce qui
prouve une cicatrice , & par conféquent qu'il y a eu une plaie faite par k pied de derrière dans cet endroit. II.8 DE V EXTENSEUR.
le pied eft porté en avant , ainfi que l'os coronaire, par un feul mufcle qui a fon
attache , & à la partie inférieure latérale externe de l'humérus , & à la partie fuperieure du radius fur le ligament latéral externe, par une marie charnue : il defcend le long de la face latérale externe du radius ; & vers la partie moyenne de cet os, il forme un tendon qui pafTe par un ligament particulier du genou ; ce tendon , au-deiïbus de cette articulation, fe bifurque en deux parties , dont l'une moins confidérable va fe terminer avec le tendon extenfeur de l'os du paturon ; l'autre paffe tout le long de l'os du canon & de l'articu- lation de cet os avec le paturon. En cet endroit le tendon s'épanouit & recouvre prefque entièrement l'os coronaire auquel il s'attache & va enfuite fe terminer à l'os du pied à cette éminence antérieure. Ce tendon acquiert de la largeur par deux ligamens latéraux, qui partent de la partie
fuperieure de l'os du paturon. |
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ARTICLE
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M Y O L O G I E. 117
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ARTICLE DIX-NEUVIEME.
DES MUSCLES DES EXTRÉMITÉS POSTÉRIEURES
PARAGRAPHE PREMIER. DES MUSCLES DU FÉMUR OU DE LA CUISSE.
LE fémur, articulé avec les os du baffin , produit un mouvement en tous fens, c'eft-a-
dire qu'il peut être porté en avant , en arrière , en dedans , en dehors , & tourné fur fon axe. Ces difFérens mouvemens s'exécutent par le moyen de quatorze mufcles ; fcavoir trois extenfeurs deux fléchifTeurs, deux adducleurs , trois abducteurs & quatre rotateurs. V DES EXTENSEURS.
Les extenfeurs font, le gros extenfeur, l'extenfeur moyen , & le petit extenfeur.
1 o Le gros extenseur , ainfi nommé à caufe de fon volume , eft fitué au-defTous
du large adducteur de la jambe ; il a fon attache à la partie antérieure & inférieure de la fymphyfe des os pubis, par des fibres charnues ; il defcend, en diminuant de volume, & va fe terminer à la partie poftérieure & moyenne de la cuiffe , en partie par des fibres tendineufes, & en partie par des fibres charnues. %° L'extenseur moyen prend fon attache en devant & au-deffus du précédent, & va
fe terminer de même à côté du précédent. Ce mufcle continue fa route le long du fémur pour s'y attacher , ainfi qu'aux ligamens latéraux internes du fémur avec le tibia. 0 o Le petit extenseur eft un mufcle grêle , fitué dans le corps de la cuiflè ; il a fon
attache à la partie latérale externe & inférieure de l'os ifchion, & va fe terminer à la face poftérieure du fémur. La fonction de ces mufcles eft d'abaifTer la cuiffe, lorfqu'elle a été portée en avant; & de
la porter en arrière dans le reculement. ÏL° DES FLÉCHISSEURS.
Les mufcles fléchifTeurs de la cuiffe font, le grand pfoas & l'iliaque.
1 o Le grand psoas eft un mufcle très long, d'une figure pyramidale, fitué en dedans
du bafTin & recouvert du péritoine (a) ; il a fon attache aux parties latérales du corps des deux dernières vertèbres dorfales , des quatre premières lombaires , de même qu'aux apophyfes tranfverfes de ces mêmes vertèbres ; il produit enfuite un tendon qui pafTe en defTous des os ifchion à leurs jonctions avec les os des iles, au-defRis de l'arcade crurale, pour fe terminer à l'éminence interne du fémur. a° L'iliaque prend fon attache au-defïbus du précédent ; il remplit la face interne des
os des iles ; puis defcendant de même, il forme un tendon qui va fe terminer avec le tendon du grand pfoas.
La fonaion de ces deux mufcles eft de fléchir la hanche fur le baffin & de la porter
en avant.
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( a ) Ce mufcle n'eft donc pas hors du féritoim, comme l'avance M. Bourgelat, M. 174.
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Gg
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HIPPOTOMIE.
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HI.o DES ADDUCTEURS.
Les mufcles adducteurs de la cuifTe font, le petit pfoas ôc le pectinéus.
i.° Le petit psoas eft fitué à côté du grand , un peu plus en dedans du bafhn, & va fe terminer au même endroit, un peu plus en dedans du fémur , au-defTous du petit tro- chanter.
a.o Le pectinéus a fon attache au bord antérieur , & prefque moyen , de Pos pubis,
& fe porte en dedans de la cuifTe, pour fe terminer au petit trochanter.
L'ufage de ces deux mufcles eft d'approcher les cuifTes l'une de l'autre.
IV. ° DES ABDUCTEURS.
Les mufcles abducteurs de la cuifTe font , le moyen , le grand & le petit feuler.
i.° Le moyen fessier eft un mufcle plat, qui eft fitué à la partie inférieure de la fefTe,
recouvrant le grand trochanter; il s'étend depuis l'os facrum jufqu'au bord poftérieur du fafcia lata où il fe joint ; il a fon attache , & par une très petite portion charnue & pointue à la partie moyenne de l'os facrum , & au-deffous de celle du fafcia lata , par une portion charnue & aponévrotique ; dans le refte de fon bord fupérieur , ou il paroît échancré, il a une forte aponevrofe , qui femble être la continuation de celle du long dentelé; ce mufcle defcend enfuite en diminuant de largeur, pour fe terminer, par un tendon très fort, au trochanter inférieur ou petit trochanter. Il recouvre outre cela l'infer- tion du grand fefTier. . ... .
a.° Le grand fessier eft le mufcle le plus confidérable de la cuifTe ; il remplit la fur-
face de l'os ilion , & a fon attache, par une pointe charnue, a la partie inférieure des mufcles du dos & par fa mafle totale, a la face latérale de l'os facrum , à la crête des os des iles ; il defcend enfuite pour fe terminer au contour des deux trochanters , fe joignant d'une part au petit feuler , & de l'autre , fe portant en dedans du fémur à quatre ou cinq travers de doigt , au-defTous du grand trochanter. 2.0 Le petit fessier a.fon attache à la partie inférieure de l'os ilion, s'étendant depuis
fon bord interne jufqu'au bord externe ; puis il va s'inférer en dedans du grand & du moyen trochanter. La fonction de ces mufcles eft de porter la cuifTe en arrière Ôc de l'étendre dans la
x ruade ôcc.
V° DES ROTATEUR S.
Les mufcles rotateurs de la cuifTe font, l'obturateur externe , l'obturateur interne , le
pyramidal ôc l'ifchio. i.° L'obturateur externe eft fitué au-defTous des os pubis ; il a fon attache à toute
la circonférence du trou ovalaire , ôc defcend, en diminuant de largeur, pour fe terminer à la partie poftérieure ÔC fupérieure du fémur , un peu extérieurement. 2,° L'obturateur interne recouvre la face interne du trou ovalaire, ôc en partie la
face interne de l'os ifchion, pafTe entre le ligament facro-fciatique, par-defTus l'os ifchion, ôc va fe terminer , en fe confondant avec les autres , dans la fofTe du grand trochanter. 3.0 Le pyramidal, ainTi nommé de fa figure , s'attache à l'os ilion , parcourt la
même route que les mufcles précédens, ôc va fe terminer au même endroit ao L'ischto s'attache au bord latéral de l'os ifchion , ôc va fe terminer de même que
les précédens. Ces mufcles tournent la jambe de dehors en dedans, ôc de dedans en dehors.
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MYOLOGIE.
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in
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PARAGRAPHE IL
DES MUSCLES DE LA JAMBE.
La jambe eft portée en avant, en arrière , en dehors , en dedans, par le moyen de
douze mufcles ; fcavoir , trois extenfeurs, un fléchijfTeur , quatre adducfeurs , & quatre abducteurs. 1° DES EXTENSEURS.
Les extenfeurs de la jambe font, le crural, le vafte externe & le vafte interne.
i.° Le crural eft un mufcle gros & court, qui prend fon attache au bord antérieur
de l'os ifchion, à fa jonction avec les os des iles par une portion demi-tendineufe , &C demi-charnue ; il defcend enfuite tout le long de la partie antérieure du fémur, en fe confondant avec les vaftes, & va fe terminer, par un tendon très fort, au bord fupérieur de la rotule. 2.0 Le vaste externe a fon attache à côté du précédent ; après avoir fourni un
ventre charnu , qui embrafTé le côté du fémur , il Va fe terminer à côté du précédent. 3.0 Le vaste interne va s'attacher à la partie interne de l'os ifchion , vers les os
pubis, à côté du crural, où ces trois mufcles ne font qu'un feul ; il s'en fépare enfuite , & après avoir embrafTé la partie latérale externe du fémur , il va fe terminer à la partie fupérieure & latérale de la rotule. Ces trois mufcles forment, vers la rotule, une bande tendineufe très forte qui enve-
loppe cet os , par-defTus lequel viennent pafTer quelques fibres qui vont enfuite fe con- fondre avec les ligamens de ce même os au tibia. ÏV DU FLÉCHISSEUR.
Le fléchisseur a fon attache à la partie latérale externe & inférieure du fémur, proche
fon condyle, & va fe terminer à la partie poftérieure du tibia, depuis fa partie fupérieure jufqu'à fa partie moyenne. Sa fonction eft auffi de faire tourner le tibia fur le fémur (a). III.0 DES ADDUCTEURS.
Les addufteurs de la jambe font, le grêle adducleur , le large adducteur, le gros addu-
cteur & le long adducteur. 1.° Le grêle adducteur , ainfi nommé à caufe de fon volume , s'attache , par une
aponevrofe , en partie au petit pfoas, & en partie à l'iliaque ; il defcend en formant une bande charnue, & va fe terminer, par une aponevrofe, à la partie fupérieure interne du tibia. 1P Le large adducteur , le plus large des mufcles de la jambe , eft fitué au-
defTous du précédent, & plus en dedans de la cuifTe. Il a fon attache tout le long de la fymphyfe des os pubis, & va fe terminer de même, par une large aponevrofe , au-deffous du précédent : là ces aponevrofes fe «confondent enfemble pour fe terminer à la partie interne & un peu antérieure du tibia. 3.0 Le gros adducteur prend fon attache à la pointe poftérieure de l'os ifchion d'une
part, & de l'autre , à la partie latérale & inférieure de l'os facrum ; enfuite il fe porte en |
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( a ) Ce mufcle eft bien décrit, à raifon de fes attaches, par M. Bourgelat , pag. i8r & 182, Elém. de l'art vétér. î mais il eft
mal nommé abducteur , puifqu'il dit lui-même , qu'il porte la jambe en dedans dans le temps de la flexion ; il auroit donc dû l'appeller adduâeur : en efTec , il opère un léger mouvement d'addu&ion , ou de rotation , mais fa principale fondion eft d'être fléchiffeur ; ce que ne dit point M. Bourgelat, |
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lao HIPPOTOMIE.
dedans de la cuifTe, pour fe terminer, par une petite aponevrofe, à côté du ligament latéral
interne du fémur avec le tibia. On pourroit aufli regarder ce mufcle comme fléchifTeur de la cuifTe , mais il l'eft davantage du tibia. 4.0 Le long adducteur s'attache au-defTus du précédent, à la partie latérale de l'os
facrum, pafTe par-deftus la pointe de l'os ifchion , où il s'unit par une forte portion ; enfuite il fe porte de haut en bas, de dehors en dedans de la cuifTe, en diminuant de volume, & va fe terminer a la partie latérale, antérieure & prefque moyenne du tibia ; ces mufcles rapprochent la cuifTe du dehors en dedans. Et en agifïànt avec les abducteurs en même temps, ils fléchifTent la jambe ou la portent en arrière. IV.0 DES ABDUCTEURS,
La jambe eft portée en dehors ou écartée du corps par le moyen de quatre mufcles qui
font, le fafcia lata , le long abdufteur, le moyen abducteur , le court abducteur. ï.° Le fascia lata eft un mufcle plat , d'une forme triangulaire , qui a fon attache
au bord inférieur de l'angle externe de l'os ilion ; il defcend en s'élargiffant, & forme enfuite une aponevrofe qui recouvre la face externe de la cuifTe , ck qui fe porte un peu en dedans , & dont la plus grande partie va s'attacher a la partie antérieure du tibia , au- defTous du ligament externe de la rotule à cet os , & fe continue enfin fur le refte du tibia. 2,.0 Le long abducteur , qui eft confidérable ck long , a fon attache aux parties
latérales de l'os facrum ; il defcend entre la pointe de l'os ifchion ck le grand trochanter > s'attache à l'os ifchion par une forte portion , defcend en diminuant de volume ; ck donnant dans fon trajet une portion tendineufe au trochanter inférieur, il va fe terminer aux parties latérales de la rotule , & à la partie fupérieure du tibia, par un tendon large ôk applati. 3.0 Le moyen abducteur va s'attacher au bord inférieur de l'os ifchion , fe confond
avec le précédent vers fon attache , il s'en fépare enfuite pour fe terminer au ligament interne de la rotule, pafTant aufli par-defTus, & allant à la.gartie antérieure du tibia. 4.0 Le court abducteur prend fon attache prefqu'à la partie moyenne du long
abducteur , par des fibres charnues , defcend enfuite ôk produit une large aponevrofe , qui enveloppe les mufcles qui forment la jambe jufqu'à la partie antérieure du tibia. PARAGRAPHE IIL
DES MUSCLES D U J A R R E T.
Le jarret eft fléchi ék étendu par le moyen de quatre mufcles ; fçavoir , un fléchifTeur ,
les jumeaux , èk le grêle extenfeur. I.° LE FLÉCHISSEUR.
Le fléchisseur a fon attache au bord externe du tibia, à fa jonction avec le péroné;
puis defcendant le long de la face du tibia, il pafTe dans le tendon du fléchifTeur de l'os du canon ; enfuite il fe partage en deux portions tendineufes ; l'interne va s'attacher à la partie poftérieure des os fcaphoïdes, ck l'externe, au bas de l'os de la poulie à l'os irré- gulier (a). IV DES EXTENSEURS,
Les extenfeurs font, les jumeaux ck le grêle extenfeur.
{ a ) Ce mufcle a totalement été omis par M. Bourgeîat. |
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MYOLOGIE. i2i
i.o Les jumeaux font des mufcles très gros qui ont leurs attaches à la partie porté-
rieure du fémur ; ces mufcles fe réunifient vers la partie moyenne 6k viennent former un tendon qui fe termine à la partie fupérieure de l'os du jarret. a.» Le grêle extenseur s'attache au-deffous du ligament latéral externe du fémur
avec le tibia ; il defcend enfuite le long de ces mufcles jumeaux pour s'y réunir, P A R A GRAPHE IV-
DU MUSCLE DU CANON,
Le canon eft fléchi Amplement par un feul mufcle , qui a fon attache en deux endroits *
par une de fes têtes, il s'attache à la partie inférieure des condyles du fémur, en fe joignant avec l'extenfeur du pied ; 6k par l'autre tête , dans cette gouttière externe du tibia. Ces deux portions , en fe réuniffant enfuite , forment un feul & même corps, qui produit un tendon creufé en forme de gouttière , pour laifTer pafTer le fléchiffeur du jarret ; enfuite ce tendon fe réunit en un feul 6k même corps , 6k va fe terminer a la partie antérieure de l'os du canon. PARAGRAPHE V-
DES MUSCLES DU PATURON
Le paturon eft fléchi par le moyen de trois mufcles ; fçavoir, le gros fléchiffeur, 6c
les deux grêles fléchifTeurs.
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inter
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Le gros fléchisseur a fon attache a la partie poftérieure ck inférieure de l'os
-offeux ck de l'os irrégulier, remplit l'intervalle des deux os ftyloïdes, puis fe fépare en |
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deux portions tendineufes , pour fe terminer à la partie fupérieure ck poftérieure de l'os
du paturon.
a.° Les grêles fléchisseurs font des mufcles très petits ck très longs, qui prennent
leur attache , par des portions charnues , à chaque côté du précédent, à la partie fupé- rieure * enfuite ils produifent chacun un long tendon de chaque côté, lefquels rampant tout le long des os ftyloïdes 6k le long du gros fléchiffeur , Vont enfin fe terminer à la partie fupérieure ck latérale de l'os du paturon (a). PARAGRAPHE VI.
DES MUSCLE S- DU FANON.
Le fanon eft relevé par le moyen de deux mufcles que j'appellerai fannoniers. Ils ont
leurs attaches aux parties latérales 6k un peu internes du tendon fléchiffeur de l'os coro- naire 6k du paturon, à deux travers de doigt au-deffus du boulet dans cette partie ; enfuite ils produifent deux petits tendons qui vont fe perdre dans la fubftance du fanon. PARAGRAPHE VIL
DES MUSCLES DE UOS CORONAIRE.
L'os coronaire eft fléchi par le moyen d'un mufcle qui a fon attache entre les deux
jumeaux ; après s'être applati fur la pointe du jarret, il devient moins large , 6k produit |
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(a) M. Bourgelat n'en parle aucunement, quoiqu'il ne manquent jamais ni aux jambes de devant ni à celles de derrière.
Hh
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H I P P O T O M I E.
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122
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une efpèce de gaine qui donne pafTage au tendon fléchifTeur du pied ; & cette gaine va fe
terminer à la partie inférieure de l'os coronaire. PARAGRAPHE VIII.
D E S MUSCLES DU PIED.
Le pied eft porté en avant & en arrière par le moyen de cinq mufcles ; fçavoir, trois
extenfeurs & deux fléchifTeurs. I.° DES EXTENSEURS.
Les extenfeurs du pied font , l'extenfeur antérieur , l'extenfeur latéral &: l'extenfeur
inférieur. i.° L'extenseur antérieur a fon attache à la partie inférieure des condyles du fémur;
en fe confondant avec le fléchifTeur de l'os du canon, il forme un ventre charnu , defcend le long de la partie antérieure du tibia, pafTe par deux ligamens communs du jarret, defcend le long de la partie antérieure de l'os du canon , ck fe termine à la partie antérieure de l'os du pied. 2.° L'extenseur latéral va s'attacher à toute l'étendue de l'os péroné (a) , pafTe
à côté du jarret extérieurement dans un ligament particulier , ÔC va fe confondre avec le tendon du précédent. 3.0 L'extenseur inférieur prend fon attache a la partie antérieure ôc un peu externe
des os fcaphoïdes, par une bande charnue, 6c va fe terminer au tendon du mufcle exten- feur antérieur a un travers de doigt au-defTus de fa réunion avec le latéral. Les tendons de ces trois mufcles , vers l'os du paturon , deviennent très larges, & font
adhérens a cet os par deux bandes ligamenteufes qui fe réunifient ; ce tendon pafTe enfuite par-devant l'os coronnaire , fur lequel il s'attache, & lui fert d'extenfeur , il vient enfin fe terminer à la partie antérieure de l'os du pied à cette apophyfe que nous avons décrite dans l'oftéologie. IL0 DES FLÉCHISSEURS.
■ Les fléchifTeurs du pied font, le gros 6c le grêle fléchifTeur. ,
i.° Le gros fléchisseur a fon attache à la partie poftérieure du tibia où il eft confondu
avec l'extenfeur latéral ; il fournit enfuite un tendon, qui pafTe dans un ligament qui lui eft propre, a côté du jarret intérieurement , & va fe terminer à la partie inférieure de l'os du pied, après avoir pafTé dans la gaine du fléchifTeur de l'os coronaire. 2.0 Le grêle fléchisseur , après s'être attaché à la partie fupérieure & externe du
tibia , un peu poftérieurement à ce dernier, fe porte de dehors en dedans , & forme un tendon qui , après avoir pafTé dans un ligament propre, fe réunit avec celui du précédent : alors il devient plus large , recouvre antièrement l'os de la noix , ôc vient fe terminer à ces lignes faillantes de la partie concave de l'os du pied. |
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( a ) Et non P^ au condyle externe du fémur, comme le die M. Bourgelat, Elém. de l'art vétêr. fag. 186.
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m. xxiv.
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Z,& Carpcntier, del
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SECTION CINQUIÈME.
DE L'ANGEIOLOGIE
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TRAITÉ DES VAISSEAUX.
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ARTICLE PREMIER.
DES ARTÈRES EN GÉNÉRAL ET DE LEURS TUNIQUES.
N entend par vaiffeau, tout canal plus ou moins cylindrique , propre à
charier une liqueur quelconque. Je me bornerai, dans ce traité, à distinguer les vaiffeaux, en fanguins & lymphatiques ; en fecrétoires & en excrétoires ; les premiers font les artères & les veines, dont je vais parler ici. Les artères font des tuyaux blancs, épais, cylindriques, confervant toujours leur même calibre d'une divifion à un autre ; fi on prend, par exemple, la carotide, ou la crurale , ou la temporale, ou la pédiale ; & fi on les confidère d'une bifurcation à une autre , l'on verra que le diamètre eft égal à fes deux extrémités. Les veines , au contraire , font comme pyramidales. Ces deux efpèces de vaiffeaux ont encore des différences efTentielles que nous allons marquer.
i.° Les veines font plus fuperficielles, on les apperçoit extérieurement; les artères , au contraire, ne font pas fi fenfibles , il y en a peu d'apparentes ; en général, elles font fituées dans le fort des chairs , & rampent le long des os. a.° Les artères font blanchâtres & plus épaiffes , tandis que les veines font noirâtres &
minces. 3.0 Les artères battent & les veines ne battent pas.
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ia4 H I P P O T O MIE.
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4.0 Les veines ont des valvules, les artères n'en ont pas.
5.0 Après la mort , les artères ne contiennent pas ou prefque pas de fang , & pour
l'ordinaire, les veines en font remplies. 6.° Les veines font, pour ainfi dire , pyramidales , comme on l'a déjà énoncé, & vont
en augmentant de bas en haut, au lieu que les artères ne diminuent de calibre que du point ou il fe forme une branche, 6k que cette même branche conferve fa figure cylindrique, pourvu toute fois qu'il ne fe farte pas d'autre divifion dans fon trajet. D'ailleurs, toutes les fois que l'on trouve deux vaiffeaux fanguins à côté l'un de l'autre , il eft aifé de diftinguer l'artère, de la veine : celle-ci eft d'un calibre beaucoup plus grand, ck fa couleur noirâtre. Les artères font compofées de quatre tuniques ; fçavoir, d'une ligamenteufe, d'une cellu-
laire , d'une mufculeufe ck de la veloutée ou nerveufe. La ligamenteufe, dont perfonne n'a encore parlé , eft peut-être ce que les anatomiftes ont pris pour une membrane, bien que ce foit un véritable ligament, qui dans la fièvre ou dans la raréfaction du fang, empêche que le fang violemment pouffé contre les parois des vaifTeaux, ne vienne à déchirer les tuniques : ce ligament eft aifé à appercevoir dans les carotides, dans les crurales, & dans les brachiales ; il eft fur-tout fort fenfible dans l'artère aorte , où vers les huit ou neuf premières vertèbres du dos elle a deux lignes d'épaifTeur, & va infenfiblement en diminuant jufqu'aux arté- rioles ; quoiqu'il en foit, il eft faux que les plus petites artères en foient revêtues. La preuve que c'eft un ligament, c'eft que dans l'artère aorte les autres membranes en font féparées ou ne tiennent à rien. J'ai trouvé , dans certaines maladies, l'aorte propre- ment dite tellement contractée , qu'une plume n'auroit pu y entrer. J'ajoute que de la manière dont les principaux vaiffeaux font contenus dans la poitrine , je regarderois volon- tiers cette première tunique comme ligament fufpenfeur du cœur. La féconde membrane eft pluftot un tiffu cellulaire, qui unit cette première avec la muf-
culeufe. En la déchirant l'on y apperçoit une très grande quantité d'autres petits vaiffeaux fanguins , 6k des globules graiffeux. La mufculeufe , qui eft la troifième , eft la plus confidérable des trois ; c'eft un tiffu
de fibres entrelacées en tous fens : mais non pas fimplement circulaires , comme quelques auteurs l'ont avancé. Il s'en trouve de telles à la vérité ; mais il y en a beaucoup d'obliques & de longitudinales ; c'eft une obfervation que j'ai faite plufieurs fois. L'ufage de cette membrane eft de dilater 6k de refferrer les vaiffeaux : mouvemens connus fous les noms de fyftole ôk de diaftole. La membrane veloutée eft celle que l'on apperçoit, en fendant l'artère, dans fa longueur ;
elle eft ainfi appellée , parce qu'au toucher, elle eft douce 6k comme velue , elle eft liffe, polie : en la confidérant de près , on voit qu'elle eft non feulement ridée , mais encore mammelonnée, on diftingue même une efpèce de gelée entre ces mammelons, 6k les ouver- tures de plufieurs petits vaiffeaux , tant fanguins que d'un autre genre. Il eft aifé de s'apper- cevoir de cette gelée, en étendant une de ces artères fur une planche, ou fur un carton, attachée avec des épingles, fans toucher aux parois internes de l'artère. On prend une éponge bien propre, remplie d'eau , que l'on verfe de trois ou quatre pouces de haut ; alors on voit les colonnes de fang fe partager en plufieurs filions ; 6k entre chaque fillon , une lymphe épaiffe : c'eft cette gelée qui s'écoule avec plus de lenteur. Pour faire cette expé- rience , il faut que la planche foit inclinée , 6k que le vaiffeau foit chaud , ck pris d'un cheval tué dans la minute. Après que cette tunique a été bien lavée , & les environs bien nétoyés , prenez de l'eau chaude au cinquième degré , verfez d'un demi pied de haut fur les tuniques : ramaffez cette eau , ck laiffez-la repofer jufqu'au lendemain ; vous trouverez alors au fond du vafe un gluten, une gelée qui file entre les doigts. Si même avant, 6k après
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ANGÉIOLOGIE. i^
après cette expérience , on pafTe légèrement le doigt fur cette tunique , il s'y attachera
de cette gelée, qu'on verra filer. Son ufage eft d'empêcher non feulement l'extravafatiorï des liqueurs dans le tiffu cellulaire ; mais aufïi l'imprefïion du fang fur fes parois , toutes les fois qu'il s'en: infinué de mauvais levain dans ce fluide. Les artères fe divifent ck fe fubdivifent en une très grande quantité de ramifications j
dont la plufpart s'anaftomofent ou fe réuniflent : ces ramifications, celles même des gros troncs, font fenfibies dans le méfentère, aux lèvres & aux pieds. On diftingue deux principales artères qui font, l'artère pulmonaire & l'artère aorte. En
général, on appelle artère tout vàiffeau qui fort du cœur , ou les branches qui partent des troncs. A bien dire, cependant , il n'y en a que deux principales qui font, l'artère puU monaire & l'aorte : cette première porte le fang dans le poumon , ck l'autre dans toute l'habitude du corps. L'artère pulmonaire eft compofée comme l'aorte ; la première diffère de la féconde, en
ce qu'elle n'a qu'un demi-pied de longueur ou neuf pouces environ. Quand je détermine des dimenfions, ou que j'affigne des proportions, je parle toujours d'un cheval de cinq pieds.
Elle en diffère encore, en ce que fon calibre eft trois fois plus confidérable que celui de
l'aorte & fes tuniques font cependant près de deux tiers plus minces. La raifon de ce peu d'épaiffeur eft fenfible ; il faut moins de force au cœur pour envoyer le fang au poumon qu'aux extrémités : d'ailleurs , le ventricule droit étant plus mince que le gauche , les contractions doivent être moins fortes. î.o DE L'ARTÈRE AORTE ET DE SA DIVISION.
L'artère aorte prend fon origine de la partie antérieure 6k moyenne du cœur, entre
l'artère pulmonaire , la trachée artère , èk la veine cave. Elle a environ deux pouces ck demi ou trois pouces de long : fes tuniques font très fortes. Cette artère ne produit , dans fa partie poftérieure, que deux branches qui, rampant à droite èk à gauche des ventri- cules , vont fe diftribuer dans la fubftance du cœur. L'aorte fe divife enfuite en deux portions, dont l'une moins confidérable , èk moins
longue, fe porte en avant, & eft nommée aorte ascendante ou antérieure, Ck l'autre aorte descendante ou poftérieure. L'aorte ascendante eft très courte > elle n'a qu'environ quatre pouces de long, ck
produit deux troncs principaux , dont un du côté du montoir, ou du côté gauche , ck l'autre du côté droit, ou hors le montoir. La branche gauche de l'aorte , depuis fa bifurcation avec l'aorte âfcendante jufqu'à
fa fortie de la poitrine, donne trois branches qui font, I'intercostale, la cervicale INFÉRIEURE & la THORACHIQUE.
La branche gauche au-deffus de là bifurcation prend le nom d'AxiLLAiRE , ck retient
ce nom l'efpace de trois pouces de long ; elle fournit dans fon trajet trois autres branches. La continuation de Paxillaire jufqu'au coude, s'appelle brachiale, ck fournit dans fort
trajet quatre troncs. La brachiale fe partage vers le coude en deux branches ; la moindre fe nomme cubi-
tale , ck l'autre jufqu'au bas de l'articulation du genou s'appelle radiale. La radiale, depuis le genou jufque au paturon, prend le nom de canoniêre; enfuite
elle fe partage en deux branches : celle qui règne tout le long du paturon, s'appelle patu- ronière ; ck coronaire, celle qui s'avance vers l'os coronaire : cette dernière fe partage en deux, dont l'une eft la pédiale externe, ck l'autre la pédiale interne. îi
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îa6 HIPPOTOMIE.
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ÏI.° DIVISION DU PRINCIPAL TRONC, DE L'AORTE
ASCENDANTE EN PARTICULIER.
La branche qui paroît la plus près de l'aorte afcendante eft I'intercostale : elle part
du côté du principal tronc à trois pouces ôc plus de diftance du corps des vertèbres , ôc bientôt fe divife en deux branches ; l'une , qui eft antérieure ÔC qui fournit deux rameaux, dont l'un pénétre entre la deuxième ÔC la troifième côte , & va fe diftribuer le long des mufcles du d'os, en donnant quelques branches au large dentelé ; l'autre rameau pafTe entre la première vertèbre dorfale ôc la féconde , ÔC va fe diftribuer à la moelle de l'épine ; l'autre branche de l'intercoftale, qui eft poftérieure à la première, pafTe par-devant la troi- fième ÔC quatrième côte, pénétre entre la cinquième ÔC la fixième , ck va pareillement fe diftribuer dans les mufcles du dos , ÔC fournit dans fon trajet une branche à chacune des côtes. La cervicale inférieure part en arrière du principal tronc, ôc fait un trajet de trois
ou quatre travers de doigt , fans rien fournir en croifant la dernière vertèbre cervicale latéralement, pour pénétrer entre elle ôc la fixième ; puis montant tout le long des trous des conjugaifons, elle va fe rendre dans le crâne. Cette artère, entre chaque trou des conju- gaisons, jette des groffes ramifications qui vont fe diftribuer dans les mufcles du col ; une des principales rampe fur la deuxième ôc la première vertèbre. La thorachique , improprement appellée mammaire , naît en-deftbus du principal
tronc , defcend tout le long de la face interne de la première côte , enfuite fe porte de devant en arrière, en rampant tout le long de la partie interne du fternum, ôc fournit dans fon trajet huit petites branches qui parfent entre les cartilages des neuf premières vraies côtes pour fe diftribuer dans les mufcles pectoraux ; cette artère pafîe enfuite par-derTus le cartilage xiphoïde ôc va s'anaftomofer avec l'artère épigaftrique : à fon origine la thora- chique donne naiftance à une petite branche qui va au thymus, & prend le nom de thymique. Le principal tronc fortant de la poitrine reçoit le nom d'AxiLLAiRE ; il fe recourbe fur
le côté ôc un peu en déclinant , l'efpace de trois pouces Ôc demi ou quatre pouces , ÔC fournit dans fon trajet trois branches, dont deux montent vers l'attache fixe des mufcles du col , ôc l'autre vers les mufcles pectoraux. La continuation de cette artère prend le nom de brachiale à l'articulation de l'épaule
avec le bras ; à peu de diftance elle produit une branche confidérable , nommée scapu- laire , qui fe divife en trois branches ; deux internes, lefquelles vont fe diftribuer dans le mufcle fcapulaire en montant vers le bord poftérieur de l'omoplate; ôc l'autre, qui parle a côté du col de l'omoplate, en rampant fur l'os , fe difti ibue dans les mufcles épineux de cette partie , ôc donne , vers la partie inférieure , une petite branche qui entre dans la partie poftérieure Ôc inférieure de l'os. L'artère brachiale, après avoir fourni la branche ci-defïus , defcend tout le long de
la face interne de l'humérus jufqu'à fa partie moyenne , puis rampant derrière cet os, elle fournit deux autres branches , dont la fupérieure diftribue des rameaux dans les mufcles long , moyen ôc gros extenfeurs de l'avant-bras ; l'autre branche donne deux petits rameaux aux mufcles fléchhTeurs de l'avant-bras ; il y a une autre petite branche qui defcend dans les enveloppes de l'avant-bras , ôc dont une portion va fe perdre dans la peau. L'artère brachiale , vers la partie latérale interne de l'articulation de l'humérus avec le
radius, fe bifurque en deux artères , dont la moins confidérable, nommée cubitale, pafTe entre le radius ôc le cubitus, ôc après avoir donné une petite branche qui pénètre dans le radius entre ces deux os, defcend le long du cubitus, ôc jette quelques branches aux mufcles |
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ANGÉIOLOGIE. n7
^11 m«i._jB«__ijM_i_BijMM^MTirT-n~r~^~"~'^~~~nrTMr^BM^M !■■ ————_______________m -^-------------Hl , , ,
voifms; l'autre, nommée radiale, rampant derrière cet os, produit, vers la partie moyenne
de cet os, quelques branches qui vont aux mufcles du genou tous les autres de l'extrémité antérieure.
L'artère canonière prend fon nom immédiatement au-deffous du genou, & en change
à un travers de doigt au-defTus du fanon : cette artère rampant derrière l'os du canon, produit, vers le tiers de cet os , une branche qui pénètre dans fa fubltance ; mais vers fa partie moyenne, elle jette une longue branche qui rampe proche de l'os ftyloïde externe, & qui donne à fon tour des ramifications qui fe portent en devant de l'os du canon, ck dont quelques-unes vont fe perdre dans la peau. Les paturonnières , formées par les divifions de la canonière , font au nombre de
deux , une droite & l'autre gauche ; elles rampent aux parties latérales de l'os du paturon un peu en arrière, & s'étendent jufqu'à la partie fupérieure de l'os coronaire, dont elles prennent le nom. Les coronaires fe divifent en deux branches : la première & la moins confidérable ,
en fe bifurquant , va fe diftribuer dans le corps de la fourchette charnue, & dans celui de la foie ; elle jette outre cela un petit rameau dans la partie antérieure vers l'os coronaire : la deuxième , qui eft la fuite du gros tronc , rampe derrière le cartilage , pafîe à coté de l'os coronaire & de l'os de la noix , & va entrer dans l'os du pied inférieurement ; cette artère diftribue beaucoup de rameaux qui fortent par tous les trous que l'on rencontre au bord inférieur de l'os du pied, & qui vont enfuite fe répandre dans la chair cannelée. La branche droite de l'aorte eft du double plus longue que la gauche: elle fournit
d'abord la thorachtque , Pintercostale & la cervicale ; elle donne enfuite trois troncs principaux qui font, I'axillaire & les carotides , qui retiennent ces noms jufque vers l'angle arrondi de la mâchoire inférieure. Ces artères, dans leur trajet, jettent plufieurs rameaux, les uns dans les mufcles du col,
les autres en devant de la trachée-artère. L'artère carotide , étant parvenue vers l'articulation de la deuxième vertèbre cervicale
avec la première, elle fournit, en avant de la trachée-artère , une groffe branche, laquelle fe divife & fe fubdivife en une infinité de ramifications , dont la plus confidérable pénètre dans la fubltance de la glande thyroïde ; quelques-unes vont dans les tuniques de cette glande ; & les autres fe distribuent dans le mufcle fterno-hyoïdien. L'artère carotide monte enfuite vers l'angle de la mâchoire inférieure , ck produit y
avant fa bifurcation générale , trois grofTes branches , qui font I'artère parotide , la cervicale supérieure , & la cérébrale. L'artère parotide fournit à fa racine une branche qui court çà & là fur le tiflu de la
glande , fon corps monte enfuite vers l'oreille pour fe diftribuer dans la glande , où les ramifications repréfentent une branche d'arbre. L'artère cervicale supérieure naît à côté de la précédente ; après avoir fait un
trajet d'un pouce & plus vers le defTous de la première vertèbre cervicale , elle fe partage en fix branches , dont trois grofTes & trois petites ; la première des grofTes perce les aîles de la première vertèbre , & va fe diftribuer dans les mufcles extenfeurs du col & de la tête. La féconde des grofTes naît à côté de la précédente , pafTe par-defTus les cornes de l'os
occipital, pour pénétrer dans le crâne par les trous condyloïdiens, en s'anaftomofant avec quelques branches de la cervicale inférieure. La troifième des grofTes pafTe derrière l'oreille , & pénétre dans le mufcle crotaphite.
Les trois autres petites branches fe diftribuent dans le mufcle fléchifTeur du col & de la
tête. |
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HIPPOTOMIE.
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îx8
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La cérébrale, qui eft la plus longue des trois, ne commence à fe divifer que lorfqu'elle
a pénétré dans le crâne par les trous de l'occipital avec le fphénoïde ; pour lors elle fe partage en une quantité prodigieufe de ramifications qui vont & a la pie-mere & à la dure- |
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mere.
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L'artère carotide étant arrivée vers l'angle arrondi de la mâchoire inférieure , fe
divife en deux troncs qui font, la carotide interne supérieure 6k la carotide INTERNE INFÉRIEURE.
La première fournit cinq branches confidérables, dont deux internes oc trois externes.
Les internes font , I'artère palatine 6k la machelière. La palatine , à bien dire , n'eft que la continuation du gros tronc de la carotide
interne fupérieure : cette artère fe porte de bas en baut, en fuppofant la tête levée, palTe par le trou rond de l'os fphénoïde , fort enfuite après avoir pafTé au bas de l'orbite pour entrer dans le trou fphéno-maxillaire palatin poftérieur. Elle fort enfuite de ce trou pour ramper tout le long du bord alvéolaire jufqu'aux dents incifives ; alors elle entre dans le trou palatin antérieur pour fe répandre 6k fe diftribuer dans la lèvre fupérieure, 6k dans le nez, où elle s'anaftomofe avec les voifines , près de fon origine ; cette artère produit une branche qui paffe par-deffus le finus fphénoïdal, & va fe diftribuer en différentes branches dans la membrane qui tapiffe les cornets ; de cette même branche partent encore plufieurs rameaux qui fe diftribuent au mufcle fphéno-maxillaire. La machelière prend fon origine au-deffous de l'articulation de la mâchoire inférieure,
defeend le long de cet os , jette plufieurs branches qui fe répandent dans le mufcle fphéno- maxillaire ÔC la plus confidérable entre les deux tables de la mâchoire inférieure au-deffous: des dents' molaires , en leur fourniffant a chacune une petite branche ; cette artère, fort enfuite par le trou mentonnier pour s'anaftomofer avec celle de la face. Les artères externes font, I'auriculaire , la temporale , 6k la maxillaire posté-
rieure. L'auriculaire eft fituee derrière les oreilles , elle monte vers l'oreille en fourniffant
plufieurs artérioles qui vont ça 6k là ; elle fe partage enfuite en deux branches principales, dont l'une monte le long de la partie latérale de l'oreille externe ; l'autre paffe derrière ck produit deux rameaux , l'un defquels monte le long de la partie poftérieure de l'oreille , 6k l'autre va fe diftribuer dans les mufcles de l'oreille 6k dans le crotaphite. La temporale forme une branche affez forte qui paffe extérieurement deffus l'articula-
tion de la mâchoire inférieure au-deffous de l'arcade zygomatique 6k de l'os de la pommette, ck fournit plufieurs rameaux qui vont fe répandre dans le maffeter externe. La maxillaire postérieure part du bord poftérieur de la mâchoire inférieure, ck
jette trois rameaux , dont le plus confidérable fe répand dans la glande maxillaire ; un autre fuit le bord de l'angle de la mâchoire inférieure ; 6k le troifième fe diftribué en s'épanouiffant dans le maffeter externe. La carotide interne inférieure rampe tout le long de la face interne de la mâchoire
inférieure ; 6k après avoir diftribué plufieurs petites branches qui vont aux différentes parties du larynx, elle fe partage en deux branches principales qui font, la sublinguale, ck la maxillaire inférieure. La sublinguale, ainfi nommée parce qu'elle eft fituée fous la langue , dans fon corps,
fournit une quantité prodigieufe de ramifications qui fe diftribuent dans les mufcles qui la font mouvoir. La maxillaire inférieure , en fe recourbant deffous l'angle arrondi de la mâchoire
inférieure, jette une branche confidérable appellée hyoïdienne , qui va fournir à une partie des
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ANGEIOLO G I E.
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des mufcles de l'os hyoïde ; enfuite la maxillaire, après s'être recourbée fur la face, produit
deux troncs : dont l'un nommé artère buccinatrice rampe tout le long de la f externe de la mâchoire inférieure, l'efpace de trois ou quatre pouces, puis fe partage en deux branches : l'une va à la lèvre inférieure , nommée buccinatrice inférieure qui s'anaftomofe avec celle de l'autre côté, & qui produit une branche qui entre dans le trou mentonnier & s'anaftomofe par conféquent avec la mâchelière : l'autre branche qui paffe par-deffiis la lèvre fupérieure , fe nomme artère buccinatrice supérieure , laquelle après avoir jette ck & lk quelques branches , rampe tout le long du bord inférieur de la lèvre fupérieure & va s'anaftomofer avec fa voifme. La maxillaire inférieure , après avoir fourni cette branche dont nous venons de
parler , monte vers les os du nez & produit fix branches, La plus inférieure defcend le long du bord de l'os maxillaire & va fe perdre en fe
bifurquant, ck dans les lèvres, & dans le bas de la narine. La féconde branche, plus fupérieure, en jette deux ou trois, dont une pénétre dans le
bas de l'os maxillaire fupérieur , pour fe répandre dans le bas de l'intérieur des narines • les deux autres rampent extérieurement* Des quatre autres branches produites par la maxillaire inférieure , trois rampent fur la
furface des os maxillaires fupérieurs , & quelquefois s'anaftomofent entr'elies , mais la der- nière fe porte vers la paupière inférieure. III.' DIVISION DE L'AORTE DESCENDANTE
OU POSTÉRIEURE.
L'artère aorte descendante , qui commence k être ainfi appellée k la bifurcation de
l'aorte proprement dite , règne tout le long des douze vertèbres dorfales & des quatre lombaires, où elle perd fon nom ; elle fe divife alors en aorte thoracale ou pectorale &' en aorte abdominale. L'aorte pectorale eft diftante du corps des vertèbres du dos, vers la quatrième de
près d'un demi pied ; mais elle s'en rapproche k mefure qu'elle s'éloigne du cœur L'aorte dans fon étendue , fournit douze branches de chaque côté , dont la première commence vers l'entre-deux de la fixième & feptième vraies côtes : chaque branche fe divife en deux, une interne, nommée épineufe, qui entre dans les trous des conjugaifons, pour aller fe diftribuer dans les mufcles du dos ; & une externe , nommée intercoftale, qui rampe le long du bord poftérieur de la côte. L'artère aorte , vers le diaphragme, produit une bran- che de chaque côté, nommée artère diaphragmatique , qui va fe répandre fur ce mufcle IV.0 DIVISION DE L'AORTE ABDOMINALE.
L'aorte abdominale s'étend depuis le diaphragme jufque k la quatrième vertèbre lom-
baire : elle forme deux intervalles où elle ne donne aucune ramification. Pour rendre la defcription que nous en allons faire plus claire , nous la diviferons en trois branches • fçavoir , une antérieure , une moyenne & une poftérieure, La première divifwn fe fait immédiatement au-defïous du diaphragme ; l'artère aorte
fournit, dans cet endroit & au-defîous, un tronc très court , nommé cœuaque lequel fe divife en quatre branches qui font, I'artère splénique, Partère hépatique pARTÈRE STOMACHIQUE , & I'ARTÈRE PANCRÉATIQUE.
^ L'artère splénique , qui eft la plus confidérable des quatre, fe porte k gauche & va
k la rate ; mais, k deux ou trois pouces de diftance, avant qUe de fe diftribuer dans la rate, Kk
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elle marche de derrière en avant fur le bord latéral externe de ce vifcère, & à un pouce du
commencement de ce bord, jette plufieurs ramifications qui fe diftribuent dans fa fubftance ; elle continue fa route le long de la rate, & dans fon trajet, elle donne de fortes branches qui fe difperfent dans l'omentum ou épiploon, & qui alors prennent le nom d'ÉPiPLoïQUES. L'artère hépatique fe porte à droite , puis fe courbe à gauche pour entrer dans le foie • & a fon entrée elle fe divife en deux branches , dont l'une va au grand lobe & l'autre au petit : à quelque diftance de fon origine, l'artère hépatique fournit quelques bran- ches au duodénum. L'artère stomachique fort de l'aorte entre la fplénique & l'hépatique ; bientôt elle
fe divife en deux branches , dont l'une rampe le long de la petite courbure de l'eftomac , ce qui la fait nommer coronaire stomachique supérieure , puis continue fa route fur le pylore où elle prend le nom de pylorique. Cette même artère s'avance le long du duodénum & fe nomme duodénale ; l'autre branche fe porte à la grande courbure de l'eftomac, & fe nomme stomachique inférieure ; elle s'anaftomofe d'ailleurs avec la fplénique , ck produit de même les épiploÏques. L'artère pancréatique part en arrière de celle-ci , & fe divife en deux branches à
deux pouces de fa fortie du tronc cœliaque : l'une fe rend dans le pancréas , & l'autre, dans le duodénum. La féconde divifwn de l'aorte abdominale ne fe trouve pas beaucoup éloignée de la
première ; elle fe fait au tiers de l'étendue de l'aorte, vers la partie antérieure. L'aorte , en cet endroit, forme trois troncs principaux qui font, I'artère mésentérique antérieure & les ÉMULGENTES.
L'artère mésentérique antérieure eft la plus confidérable des trois ; elle a environ
un pouce & demi de longueur , & eft produite par la partie poftérieure de l'aorte , eu é^ard à la fituation de l'animal ; enfuite elle fournit trois branches , dont la première & la plus antérieure va au cœcum , en jettant trois branches qui rampent une d'un côté ÔC l'autre de l'autre.
La féconde donne trois branches qui font les plus longues de toutes les méfenteriques,
& vont fe diftribuer au méfo-colon & à Pinteftin même. La troifième part à côté de celle-ci, & produit deux ou trois branches qui vont aux
inteftins grêles , après avoir pafte entre les deux feuillets du méfentère. Les émulgentes partent des côtés de l'aorte , & vont fe diftribuer dans les reins. Le
tronc de l'artère émulgente a un pouce & demi de longueur au plus ; .elle fe divife enfuite pour l'ordinaire, en deux rameaux principaux qui vont fe diftribuer dans la fubftance de ce vifcère. La troifième divifion de l'aorte abdominale forme trois branches, qui font, la mésen-
térique postérieure & les spermatiques. La mésentérique postérieure fort un peu du côté droit & par un feul tronc , qui
a deux pouces & demi environ de longueur, & qui fe partage en quatre branches , dont trois fe fubdivifent en plufieurs ramifications , pour fe diftribuer aux inteftins grêles , ck la quatrième fe porte en arrière pour aller au méfo-rectum & au reftum même ;( elle donne encore quelques branches qui vont à la veîfie. Une grande partie des ramifications des méfenteriques s'anaftomofent entr'elles. Les spermatiques font deux , l'une droite & l'autre gauche ; elles partent un peu en
avant de la méfenterique poftérieure, vont le long du baflin, & panent enfuite par l'anneau que forment les mufcles abdominaux , & vont fe diftribuer aux tefticules. Ce font ces artères qui , dans les jumens, vont fe diftribuer aux ovaires. |
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A N G É I O L O G I E. 131
L'aorte produit encore , dans fa partie poftérieure, fix branches de chaque côté , vers
les vertèbres lombaires ; elles fe bifurquent, & de ces deux ramifications, l'une va en mon- tant vers les mufcles du dos , & l'autre aux mufcles de l'abdomen. L'artère aorte, étant parvenue vers la quatrième vertèbre lombaire, fe partage en quatre
grofTes branches qui font, les iliaques externes & les iliaques internes: celles-ci n'ont que le quart de longueur des premières , & font beaucoup plus fortes , il y en a une de chaque côté. L'iliaque interne rampe au-defïbus du corps de la dernière vertèbre lombaire, en
s'écartant de celui de l'os facrum , & fe portant fur l'os iléon à fa jonction avec l'os ifchion. De ce tronc partent trois branches qui font, la honteuse interne, la sacrée & la petite iliaque. La honteuse interne , à un pouce de diftance de l'iliaque , fe divife en deux bran-
ches , dont la moins confidérable palTe à côté du reétum , & va fe diftribuer à la veflie. L'autre fe jette en arrière, en rampant dans la face interne de l'os ifchion , pour aller fe diftribuer aux vefïicules féminales , à l'anus, au vagin dans la jument, ck aux mufcles de la verge dans le cheval. La sacrée part un peu en arrière de celle-ci, fe porte en arrière le long du bord de l'os
facrum, pour fe diftribuer dans les mufcles releveurs de la queue ck dans les mufcles feftiers. Cette artère fournit une quantité prodigieufe de ramifications : à fon origine , elle jette
un rameau qui rampe au-deflbus de l'os facrum , ck va fe terminer à la queue , après avoir pafTé le long des nœuds. La petite iliaque part latéralement & croife l'os iléum , en fuit le contour au-defïbus
de fon angle inférieur, ck vient fe diftribuer dans le haut des mufcles feffiers. L'iliaque interne , vers la jonction de l'os iléum à l'os ifchion , fe partage en deux
branches , dont l'une rampe en dedans du bafïin , ck l'autre fort en dehors. La première eft nommée obturatrice ck la deuxième fessière.
L'obturatrice fe porte en dedans du bafïin, rampant fur la face interne de l'os ifchion,
& fort par le trou ovalaire, 6k après avoir jette, de côté & d'autre, une grande quantité de ramifications , elle va fe diftribuer dans les mufcles de la cuifïè. L'artère fessière fort du bafïin, en rampant fur l'extrémité de l'os iléum, ck vient
fournir trois fortes ramifications , qui vont fe perdre dans les mufcles fefïiers. L'iliaque externe fe bifurque au-defïus de l'interne , à peu de chofe près , ck perd
fon nom vers la cavité cotyloïde à la fortie du baftin ; duquel elle fuit, pour ainfi dire , le contour ; elle ne jette en dehors , proche la bifurcation avec l'aorte , qu'une branche remarquable nommée grande iliaque laquelle, après s'être étendue fur l'os iléum, fe divife en deux branches, qui vont aux mufcles tranfverfes ; quelquefois ces branches naifTent de l'aorte, au-deifus de la bifurcation. L'artère iliaque , au-defïbus de l'anneau , prend le nom de crurale jufqu'à la partie
poftérieure du jarret. Vers l'articulation du fémur avec le bafïin , cette artère produit deux branches , dont
la plus confidérable va fe diftribuer dans les mufcles qui forment la cuifTe. La féconde , qui part du même tronc, en fournit deux autres qui font , I'artère
honteuse externe èk I'épigastrique ; celle-ci fe recourbe en devant, puis entre dans le mufcle droit, auquel elle donne des branches , & va s'anaftomofer avec la thorachique. La honteuse externe defcend en fe bifurquant, ck forme deux longues branches,
dont l'une, dans le cheval, rampe fur le corps de la verge, & l'autre va fe diftribuer au fcrotum : mais, dans la jument, ces deux branches vont fe rendre dans le vagin. |
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L'artère crurale defcend le long de la partie latérale interne du fémur , vers fa
partie moyenne. Elle fe porte derrière le refte du fémur ; on remarque, dans l'étendue de cette artère cinq groftes branches, qui vont fe diftribuer aux mufcles de la jambe. L'artère pafTe enfuite entre les condyles du fémur ; & étant parvenue au-defïbus de l'articulation, elle prend le nom de tibiale antérieure; celle-ci, à la partie fupérieure du tibia, parle entre le péroné ck lui , fe porte en avant du tibia, & defcend le long de la face externe du tibia jufqu'à l'articulation du jarret où elle perd fon nom ; mais , en parlant fous le péroné, elle jette une branche nommée tibiale potérieure , qui defcend le long de la face poftérieure de cet os , jufqu'au jarret où elle fe divife ; à cette articulation cette même branche en produit une autre qui entre dans le tibia proche fa bifurcation ; elle donne encore une branche qui pafTe derrière l'articulation du jarret & le long de l'os du canon» La tibiale fe divife en deux branches vers l'articulation du jarret, parle par-defTous
le ligament latéral externe, & va fe divifer en trois autres branches. Cette artère fe nomme canonière interne : l'autre branche, qui en la plus confidérable, & qui eft la fuite du tronc de la tibiale , fituée en avant , fe nomme artère canonière externe. La canonière interne , après avoir parlé deffous le ligament commun du jarret ?
produit trois branches ; la première, après avoir fourni une ramification , s'infinue dans l'os du canon à fa partie fupérieure ; enfuite cette artère defcend le long de l'os ftyloïde interne en fe croifant, l'autre defcend fe diftribuer au fanon. La canonière externe defcend entre l'os du canon & le ftyloïde externe, pafTe par-
defïbus l'os ftyloïde, & va former les paturonières ; ainfi que les autres artères, celles- ci font communes aux extrémités de devant. Il y a un bien plus grand nombre de ramifications que celles que j'ai marquées. Je me
fuis borné a défigner ici celles qu'il eft le plus important de connoître dans la pratique. J'ai pafte légèrement fur les anaftomofes, parce qu'elles font extrêmement multipliées & qu'elles m'ont paru être de peu d'utilité dans le traitement des maladies du cheval. |
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ARTICLE
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ANGÉIÛLOGIE.
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S5H3SSR
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ARTICLE DEUXIÈME.
DES VEINES EN GÉNÉRAL
T Es veines font des vaifTeaux deftinés à rapporter au cœur le fang qui a été diitribué
M-4 dans toutes les parties du corps par les artères. Leurs fituations font à peu près les mêmes que celles des artères , mais leur nombre eft plus confidérable ; car non feulement elles accompagnent les artères ; mais il en eft qui font feules , ce font pour l'ordi- naire les externes , ou celles que l'on âpperçoit au-defTous de la peau , & où l'on peut faigner. Relativement au cours du fang, il n'en eft pas des veines comme de l'artère aorte qui fe divife , & fe fubdivife en une infinité de ramifications : les veines , au contraire commencent par de petits vaifTeaux qui fe rendent dans de plus gros ; ceux-ci dans d'autres ' qui , à leur tour , produifent un gros tronc appelle veine cave Il eft inutile de répéter ici ce que nous avons dit plus haut de la différence qu'il y a
entre les artères & les veines. Je dirai Amplement que les veines font compofées de trois tuniques : la première, la plus extérieure, eft membraneufe, & d'un tifïu de fibres ferrées & rangées en tout fens : la deuxième eft cellulaire, & ne mérite pas le nom de membrane • elle unit fimplement la première avec la troifième, qui eft veloutée. L'infpeclion de cette troifième membrane intérieurement eft à peu près de la même nature que celle des artères on y diftingue de même une liqueur mucilagineufe qui induit la paroi interne de ces vaifTeaux. Les veines n'ont point, comme les artères , le mouvement de fyftole & de diaftole ,
mouvement qui fert au cours du fang; mais les veines font entre-coupées intérieurement, d'efpace en efpace , de petites cloifons membraneufes nommées valvules , faites en manière* de panier de pigeon , & pofées en dedans de la veine ; de façon que le fang des extrémités, en remontant, afFaifTe cette foupape, mais ce fluide, par fon poids, couvre cette valvule & en bouche totalement le paffage. Il y a ordinairement trois valvules enfemble qui occupent chacune un tiers du vaiffeau
ferment totalement le pafTage au fang, & l'empêchent de rétrograder. Elles ne fe trou- vent pour l'ordinaire que dans les veines des extrémités, dans quelques-unes de la tête dans les jugulaires , proche le col, prefque à fa partie moyenne ; les principaux troncs n'en ont pas. Les veines s'anaftomofent avec les artères , ce qui a fait dire qu'elles étoient une conti-
nuation des dernières ; il eft certain au moins que dans les injeclions les plus fines l'on découvre non feulement des vaifTeaux lymphatiques injectés , mais même les veines Il faut diftinguer trois efpèces de veines, qui font les veines pulmonaires la veine
cave , & la veine porte. La première apporte le fang qui a été diftribué au poumon ; la deuxième rapporte le fang de prefque toute l'habitude du corps ; la troifième reçoit le fang des méfentériques, de la rate , & va fe rendre au foie. DE LA VEINE CAVE.
La veine cave, qui reçoit le fang de prefque toute l'habitude du corps , s'étend
depuis la partie antérieure des côtes jufqu'à la cinquième vertèbre lombaire, quelquefois Ll
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vers la quatrième. De même que l'aorte defcendante ou poftérieure , on divife la veine
cave en antérieure 6c poftérieure. En général , la veine cave eft près de deux tiers plus grofïè que l'aorte.
La veine cave antérieure eft fituée dans la poitrine, elle eft plus grotte que l'infé-
rieure. En fuivant le cours de la circulation du fang , nous dirons qu'elle reçoit le fang de plufieurs petits vahTeaux , tels que des veines coronaires du cœur, 2..0 des thymiques, 3.0 des thorachiques , lefquelles font fituées à côté des artères du même nom , 4.0 des cervicales , 5.0 des dorsales, qui rampent à côté des artères, 6.° de la veine azygos, laquelle rampant tout le long des vertèbres du dos du côté hors du montoir , ou du côté droit, reçoit le fang de prefque toutes les veines intercoftales : enfuite cette veine croife les vertèbres du dos vers les trois premières, au-deftus de la bifurcation des principaux troncs du poumon, & va fe décharger dans la veine cave. Cette veine cave, un peu plus antérieurement, reçoit le fang de quatre principaux troncs , dont deux viennent du col, nommées jugulaires , & les deux autres nommées axillaires , qui viennent des jambes de devant. Quelquefois celles-ci forment deux troncs. La veine cave reçoit encore le fang des veines vertébrales qui parlent par les trous des conjugaifons des vertèbres du col, lefquelles rapportent le fang du cerveau. Les veines jugulaires font fituées au-defîbus de la peau ; on les apperçoit à trois ou
quatre travers de doigt, au-deffous de l'angle poftérieur de la mâchoire inférieure , au- delfous des glandes parotides ; étant parvenues vers la cinquième vertèbre cervicale, elles fe rapprochent de leurs corps , puis s'enfoncent profondément, 6c reçoivent, dans toute cette étendue, plufieurs petites branches venant du col ; ces veines montées vers les parotides, reçoivent le fang de trois branches principales , dont une accompagne l'artère maxillaire, la'deuxième les glandes parotides, &t paroît comme les partager , la troifième eft fituée intérieurement, & rapporte le fang de toutes les veines qui accompagnent toutes les artères, dont nous avons parlé à leur article. Les veines axillaires reçoivent le fang de deux groiïes veines qui font la veine
brachiale interne & externe, celle-ci reçoit le fang des veines scapulaires qui accom- pagnent les artères, & de plufieurs autres veines venant du bras. Cette même veine brachiale interne reçoit la veine des ars , qui eft fituée en devant & au bas du poitrail , a côté de l'articulation de l'épaule avec le bras, & s'infinue intérieurement dans les mufcles pecto- raux. C'eft cette veine que l'on devroit ouvrir, quoique l'ufage foit de faigner en dedans de l'avant-bras (a) , partie dangereufe , où j'ai vu arriver nombre d'accidens ; au lieu qu'à celle des ars , il n'y a jamais de danger. La veine brachiale reçoit le fang de trois branches , dont la bifurcation fe fait vers
l'articulation du bras avec l'avant-bras : ce font i.° la radiale cutanée la plus confidérable , ck qui rampe le long du radius , & où l'on faigne. a.° La musculaire , qui eft fituée plus au dedans de l'avant-bras. 3.0 La moyenne, qui rampe entre les deux, ÔC qui eft moins confidérable. Ces veines fe réunifient vers le genou dans fa partie latérale externe & poftérieure , & reçoivent d'autres petites veines , qui, en fe réunifiant, reçoi- vent les veines coronaires & celles-ci les paturonières. LA veine brachiale interne reçoit le fang d'une veine qui rampe le long de l'artère;
d'autres viennent verfer le fang dans celle-ci ; ordre qui s'obferve jufqu'aux extrémités ; |
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( a ) M. Bourgelat, Elém. de l'art vétér. regarde comme veine des ars, la veine interne du bras qui, cependant, en eft éloignée
d'un demi pied. C'eft ainfi, j'en conviens, que ]a plaçoient les anciens, qui ignoraient l'anatomie. 11 fe méprend également lorlqu'il avance que la veine des ars part de la jugulaire , tandis qu'elle eft fournie par l'axillaire. Si M. Bourgelat veut prendre la peine de jetter un coup d'œil fur le cadavre, ou Amplement fur les préparations anatomiques de l'école d'Alford, il reconnoîtra qu'il s'eft trompé. |
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ANGÉIOLQ G I E. ^
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de façon que l'artère radiale eft accompagnée d'une veine qui fort des trous de l'os du
pied. La veine cave antérieure , derrière le cœur , reçoit principalement la veine dia-
PHRAGMATIQUE.
La veine cave postérieure eft fituée dans le bas-ventre, & s'étend depuis le dia-
phragme jufqu'à là dernière ou avant-dernière vertèbres des lombes elle eft firuée à une petite diftance de l'aorte , vers le diaphragme , & placée un peu à droite : la partie , qui regarde les lombes, touche à l'aorte , tandis que la veine cave antérieure en eft écartée de plus de quatre travers de doigt ; elle reçoit le fang des veines émulgentes ou veines rénales , des spermatiques , de celles des ovaires , des veines lombaires , des petites iliaques. La veine cave, vers la cinquième vertèbre lombaire, reçoit quatre troncs principaux,
qui font, les grandes iliaques, & les crurales. Les iliaques reçoivent plufieurs petites branches qui accompagnent les artères dont
nous avons parlé ; en un mot , toutes celles du baflin. Les crurales reçoivent le fang non feulement de plufieurs veines affez grofTes répan-
dues dans le corps de la cuifTe, mais de deux veines, dont l'une eft défignée fous le nom de crurale interne & l'autre fous celui d'EXTERNE. L'interne eft celle qui rampe le long de l'artère du même nom ; l'autre eft celle qui rampe au-dedans de la cuifTe au- defTous de la peau , prefqu'à la partie moyenne, qui defcend le long de la jambe où elle retient le nom de tibiale ; elle pafTe enfuite à côté de l'articulation du jarret defcend le long du canon , pour fe terminer de même qu'à la jambe de devant. Quant à la crurale interne, il eft inutile de la décrire , puifqu'elle accompagne les principaux troncs artériels , fi ce n'eft qu'il y a derrière , une & quelquefois deux autres branches qui accompagnent la principale veine , nommée tibiale interne. Des canonières , qui font deux en nombre, lefquelles reçoivent le fang des paturo-
nières , qui font une de chaque côté. Ces veines , qui font très fortes , reçoivent deux petites branches postérieurement ; depuis la partie moyenne de l'os du canon jufqu'à la cou- ronne, elles deviennent fouvent très variqueufes. Et comme ces deux petites branches , dont nous venons de parler, s'étendent jufqu'à la partie poftérieuredu boulet, elles font plus expofées à cet accident dans le gonflement de cette partie , principalement à la fuite des mules traverfines ou enchevretures dans le paturon. Le retour du fang de ces veines fe faifant difficilement, les artères lymphatiques s'engorgent & produifent une tumeur inflam- matoire ou un oedème. Ce dernier genre de maladie fe guérit plus difficilement que le premier, ck eft plus Ion? •
l'on voit fouvent de fimples enchevretures durer cinq à fix mois avec plus de o-onflement & occafionner de la roideur au cheval dans ces articulations. Dans les poireaux, ces vaiffeaux fe trouvent de même très engorgés ; le fang que fournit la plaie, après l'opération faite vient moins des -artérioles , que des petites veines qui fe trouvent engorgées dans les tuniques des tendons de cette partie ; la couleur du fang , qui eft noirâtre & épais le démontre arTez. C'eft l'engorgement des veines , des extrémités , qui eft prefque toujours la caufe première de tous les gonflemens des jambes , depuis le jarret ou le genou jufqu'en bas Les paturonières reçoivent le fang, ou fi l'on veut encore , font produites par deux
branches de chaque côté , dont la plus confidérable vient de la partie inférieure de l'os du pied, rampe derrière le cartilage, pour former enfuite la paturonière • l'autre <mère moins confidérable, s'anaftomofe avec fa voifine, & eft fituée dans le corps de la fourchette • ce font ces veines qui, quand un cheval a été opéré d'un fie ou crapaud , ou à la fuite |
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HIPPOTOMIE.
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d'un clou de rue , pour lequel on l'aura deffolé , donne du fang , pour peu qu'on lève
le pied trop haut, & fur-tout en le pliant fur le canon. Le palfrenier , dans ce cas , doit avoir attention de ne lever qu'en allongeant le canon en avant avec la jambe , & de ne pas l'éloigner de terre de plus d'un pied ; c'eft à l'opérateur à fe gêner pour le panfer , autrement l'on fera toujours faigner la plaie, ce qui la met dans le.même état , que fi l'on venoit de l'opérer fur le champ. Cette attention, que peu de maréchaux ne prennent pas affez fouvent, eft pourtant bien elTentielle , principalement pour les plaies de l'articu- lation de l'os du pied avec l'os de la noix , à la fuite d'un clou de rue. Je parlerai ailleurs des veines pulmonaires & de la veine porte , en décrivant ces vifcères
en particulier. |
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DE
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DE LA NEUROLOGIE.
N appelle nerfs , des tuyaux longs, ronds & blancs. Ce font des productions
du cerveau &c de la moelle de l'épine ; &c leur enveloppe n'eft autre chofe qu'une extenfion & une continuation de deux membranes du cerveau , la dure-mere & la pie-mere. On convient généralement que leur ufage eft de diftribuer , à toutes les parties du corps , Pefprit animal nécefTaire pour le mouvement & pour le fentiment. Bien qu'on n'apperçoive dans les nerfs aucune cavité , il eft cependant probable qu'ils
doivent être creux. En effet , fi on lie un nerf, la partie dans laquelle il fe diftribue, eft privée de fon action : comment ce phénomène auroit-il lieu , fi le nerf ne portoit pas un fluide fubtil qui la met en jeu , & dont le cours venant à être intercepté , en détruit le mouvement & le fentiment ? PARAGRAPHE PREMIER.
DE L'ORIGINE DES NERFS ET DE LEURS DIVISIONS.
En enlevant la cervelle, on découvre dix cordons de chaque côté, qui forment les dix
paires de nerfs, lefquels partent de la moelle allongée; ces nerfs fortent par les difFérens trous, & déchirures de la bafe du crâne. La première paire {ont les nerfs olfactifs , ils nahTent de la partie antérieure &
inférieure des lobes du cerveau : ils font les plus confidérables des dix paires , & les moins étendus. Ces nerfs font compofés, comme tous les autres , de la fubftance médullaire ; ils font d'ailleurs revêtus extérieurement de la fubftance corticale : on s'apperçoit aifément qu'ils font creux en les féparant de la bafe du cerveau : on voit même une très grande quantité de fluide animal s'écouler : ces nerfs pafTent par les trous de l'os ethmoïde , oit ils fe divifent en une fi grande quantité de ramifications qu'il eft difficile de les fuivre. Us vont fe répandre dans toute l'étendue de la membrane pituitaire, & font la caufe première de l'odorat. Mm
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La seconde paire ou nerfs optiques partent derrière ceux-ci, & viennent des
f ■ t. „„t;n„pc rlont nous avons parlé à la defcription du cerveau : ces
éminences ou couches optiques , aont nous avons p<ui r
deux couches fe réunifient enfemble , & bientôt fe féparent pour former deux cordons
blancs," cylindriques , très durs qui fortent de la bafe du crâne par des trous de l'os fphénoïde, nommés optiques. Ces nerfs fe portent de derrière en avant, & entrent dans 1 orbite de la longueur de deux pouces environ ; ils vont fe diftribuer au globe de 1 œil pour v produire la renne.
La troisième "paire ou nerfs ophthalmiques font de petits nlamens très fins qui
nairTent derrière ceux-ci, un peu plus fur le côté ; ils fe réunifient enfuite avec le cordon antérieur de la cinquième paire ; puis fortant du crâne par le trou maxillaire, ils vont fe diftribuer aux mufcles des yeux par trois branches principales , qui fe rendent dans les mufcles droits abaiffeurs & abducteurs, ôc au petit oblique. La quatrième paire ou nerfs pathétiques font très déliés, & naifTent de la partie
fupérieure & latérale de la moelle allongée, entre le cerveau ÔC le cervelet ; ils viennent fe réunir au cordon de la cinquième paire , fortent de même par le trou maxillaire, & vont dans l'orbite pour fe diftribuer au mufcle grand oblique. La cinquième paire eft la plus confidérable après les nerfs olfactifs. Ces nerfs partent
des protubérances annulaires , & forment chacun deux cordons, dont un antérieur, & l'autre poftérieur.
Vantérieur fort par le trou maxillaire, & retient le nom de maxillaire antérieur.
Ce nerf, à un demi pouce de fa fortie, fe divife en fix branches , la première eft nommée ophthalmique, & va dans l'orbite ou elle fe partage en quatre rameaux ; la deuxième fe nomme nerf sourcilxer , qui va le long de la voûte de l'orbite , fort par le trou fourciller & fe diftribue fur le front , après avoir fourni quelques rameaux fur les mufcles des paupières ; la troifième branche eft très peu confidérable, & va à la caroncule , ÔC au conduit lacrymal ; la quatrième branche va fe diftribuer dans l'orbite au période interne ; la cinquième va à la paupière inférieure ; hfixième branche qui, à proprement parler , eft le corps du nerf, eft très confidérable, & fe partage en trois branches, dont la première & la plus confidérable, entre dans le conduit ofTeux maxillaire du même os ; là il fournit une branch- oui va aux dents molaires, fort de fon conduit pour s'étendre fur la face en forme d'éventad, mais la plus grande partie des rameaux nerveux fe rend à la lèvre fupérieure & aux nafeaux. La deuxième branche va dans le trou maxillaire de la mâchoire inférieure, pour fe diftribuer a toutes les dents molaires de la mâchoire inférieure ; après quoi ce nerf fort pour aller fe répandre à la lèvre inférieure. La troifième branche eft nommée pala- tine ou gustative , elle eft allez confidérable ; elle entre dans le trou palatin, après avoir donné plufieurs fibrilles , au voile du palais , & va fe diftribuer enfuite dans la fubftance de la membrane pituitaire.
Le cordon poftérieur de la cinquième paire fort entre l'apophyfe ftyloide de 1 os pierreux,
«roche fon corps, defeend le long du long fléchifTeur commun , ôc vient former un gan- * , j j •„.«. „„ A^fT^,o AP 1i fortie ; enfuite il iette des filets
crlion à trois ou quatre travers de doigt au-delious de la îoiu^ ? o , ■
o . , i r i i ia „0 mufrle commun, oc va fe reunir avec
à droite, à gauche, continue fa route le long de ce muicie coi ,
la feptième paire.
La sixième paire part au-defifous de la protubérance annulaire, pafîe par le trou
maxillaire, accompagne la cinquième paire pour aller fe diftribuer dans 1 orbite au mufcle addufteur de l'œil, oc au mufcle rétracleur. La septième paire fort par les trous déchirés, entre l'apophyfe ftyloide de l'os pier-
reux , 6c entre le fphénoïde ; elle fournit quatre branches , dont la première , qui eft plus |
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NEUROLOGIE. I39
confidérable , va à la mâchoire inférieure ; la deuxième va fe répandre aux mufcîes de la
face ; la troijîème , qui eft la plus petite, va au mufcle crotaphite ; la quatrième naît derrière l'articulation de la mâchoire inférieure , en fe confondant avec une branche de la cinquiè- me , & va enfuite fe terminer fur toute l'étendue de la face. Cette même paire produit encore une petite branche qui va au palais. La huitième paire naît de la moelle allongée, fort par les trous déchirés où elle reçoit
-a fa fortie une petite branche, nommée nerf spinal qui provient de la moelle de l'épine. Cette huitième paire fournit plufieurs rameaux qui vont aux mufcles de la langue, à ceux du pharynx , au larynx & à fes mufcles ; elle defcend enfuite le long des mufcles fléchif- feurs du col , pénètre dans la poitrine , prefqu'entre la partie arrondie des lobes du poumon pour aller gagner l'œfophage. Du coté droit, la huitième paire donne une branche qui parTe fur l'artère axillaire en s'y contournant, & monte le long de la trachée-artère en lui diftribuant plufieurs filets , de même qu'à l'œfophage ; elle remonte enfuite le long de cette même trachée pour entrer dans le pharynx. Le contour de ce nerf lui a fait donner le nom de récurrent. Ce nerf récurrent , du côté gauche , va s'infinuer dans le larynx, & à fon contour il produit plufieurs filets qui vont fe communiquer avec l'intercoftal & forme un réfeau que l'on nomme plexus cardiaque, dont plufieurs branches partent pour aller au péricarde & au cœur. La huitième paire pafTè le long des poumons , après leur avoir fourni plufieurs petites branches nommées plexus pulmonaire , dont un nombre de filets accompagnent les bronches dans leur diftribution dans les poumons. Les deux cordons, de la huitième paire, après avoir difhïbué des branches aux poumons, fe portent vers l'œfophage : celui du côté droit va à la partie fupérieure de ce canal, ck le gauche à fa partie inférieure ; là ils donnent naiflance à plufieurs petits filets en forme de plexus. Ces deux mêmes cordons accompagnent l'œfophage dans fon paftàge au travers de ce large mufcle ; l'un d'eux , qui eft le gauche , fe répand fur la furface de l'eflomac dans fa partie antérieure ; l'autre fe répand dans fa partie poftérieure : ils s'entrelacent enfuite & viennent former , proche le pylore , un lacis nommé plexus coronaire stomachi- que ; ils vont fe perdre enfin dans l'union des nerfs intercoftaux pour concourir avec eux à la formation des plexus hépatique , fplénique & rénaux. La neuvième paire fort des trous condyloïdiens de l'occipital ; elle fe partage enfuite
en plufieurs filets , dont un fe porte entre les deux mâchoires , pour fe diftribuer aux mufcles de la langue , du larynx , du pharynx , en fe communiquant au nerf de la cinquième paire. La dixième paire ou nerfs sous-occipitaux naifient de même de la partie infé-
rieure de la moelle allongée , palfe par le trou occcipital pour aller fe diftribuer aux mufcles de la tête & de l'encolure. paragraphe il
DU NERF INTERCOSTAL ET DE SES DIVISIONS.
Le nerf, long intercostal, ou intercostal commun, ou nerf sympathique,
s'étend depuis la dernière vertèbre cervicale jufqu'à la première apophyfe tranfverfe de la première vertèbre des lombes : il eft fitué tout le long des côtes proche le corps des vertèbres , il eft formé en partie par la huitième paire , à moins que l'on n'aime mieux dire qu'il fournit lui-même une branche à la huitième paire. Quoiqu'il en foit, il eft certain qu'il eft formé par deux fortes branches qui partent de la moelle épinière : la première |
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HIPPOTOMIE.
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140
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fort entre la fixième & la feptième vertèbres cervicales ; la deuxième entre la première &
féconde côtes entre les trous des conjugaifons. Ces deux branches fe portent en arrière & viennent former une efpèce de glande découpée, que l'on appelle ganglion intercostal. Ce nerf fe porte en arrière, & commence à recevoir, dans fon trajet, plufieurs branches de nerfs provenant de la moelle de l'épine : la première part entre la cinquième & la fixième côtes , vers la huitième ou neuvième. L'intercoftal fe partage en deux portions qui fe réunifient vers la quinzième côte : l'une de ces portions reçoit les branches dorfales. Ce nerf paffe enfuite au-deflus du diaphragme pour venir former les plexus mésente- riques antérieurs : ce font une quantité prodigieufe de nerfs entrelacés, qui vont fe diftribuer au méfentère & aux gros intefHns. De ce plexus part un cordon confidérable, qui fe propage en plufieurs, pour donner naiflance au plexus rénal qui va à la fubftance du rein, aux reins fuccenturiaux , & à leurs enveloppes. * 1 * A •
De ce plexus méfentérique antérieur part un cordon très gros qui, lui-même, reçoit
quelques filets de la moelle épinière lombaire ; il va enfuite former le plexus mésentérique postérieur , qui va fe diftribuer aux inteftins grêles : de ce plexus part un cordon aflèz confidérable, qui va fe répandre à la vefiie , au reclum & à la matrice dans les jumens. PARAGRAPHE III.
DES NERFS DE LA MOELLE DE L'ÉPINE,
ET
DE LEURS DIVISIONS. La moelle de l-épine eft tout ce qui règne dans le canal vertébral, & qui s'étend
depuis la moelle allongée , ou pour mieux dire , depuis le trou occipital jufqu'à la queue. La moelle épinière fournit , dans fon étendue , fept paires cervicales , dix-huit dorfales , fix lombaires ; le refte de la moelle épinière fe propage en plufieurs filets, & forment ce que l'on appelle la queue de cheval, à caufe de fa refiemblance à une queue. Les sept paires cervicales fortent par les trous des conjugaifons.
Les quatre premières fe divifent en deux branches , dont l'une va aux mufclës
de l'encolure ; les autres fe jettent fur la trachée-artère & fur les mufcles qui l'environnent. Les trois autres, ainfi que la première dorfale , & une partie de la féconde , vien-
nent former les nerfs axillaires: nous avons parlé des rameaux produits par la fixième branche qui va à l'intercoftal. Les nerfs axillaires fe réunifient près de leur fortie , & forment un plexus (a),
lequel fe divife de la longueur d'un pouce ; ils fe réunifient enfuite en un paquet qui ne tarde pas à fe partager pour former les nerfs brachiaux , qui font au nombre de cinq & très forts. Le moins confidérable va aux mufcles fcapulaires, & produit des filets qui fe jettent fur
les mufcles voifms. Le fécond va fe répandre fur le thorax, aux mufcles pectoraux, dorfal, cutané, ckc.
L?s trois autres font, le brachial externe , le brachial interne , & le cubital.
Le brachial externe defcend le long de la partie poftérieure du bras : il fournit,
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( a ) Et non pas un ganglion , comme die M. Bourgelat , car il n'y en a poinc aux extrémités : les réunions, qu'il a vues
réellement, feront pluftot des plexus. dans
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NEUROLOGIE. 131
dans fon trajet, différentes branches qui vont fe diftribuer aux mufeles voifins & à la peau.
Le brachial interne eft plus confidérable : il produit plufieurs branches qui Vont fe
diftribuer aux mufeles fléchiffeurs de l'avant-bras , il defeend enfuite le long de la partie interne de l'humérus où, dans fon trajet j il fournit plufieurs filets qui vont fe diftribuer aux mufeles de cette partie ; il donne entr'autres un rameau cutanée qui va fe perdre dans la peau au-deffous du genou. Le cubital defeend le long de la partie externe de l'avant* bras , & fournit plufieurs
rameaux qui vont fe diftribuer aux mufeles du canon, du paturon, &c..... de même que
plufieurs petites branches extérieures.
Du brachial interne réfuite îe radial , lequel fe partage en deux branches, dont i'une
fe porte en dedans , extérieurement, aux différens mufeles & à leurs enveloppes ; l'autre continue fa route vers la partie pofterieure de l'os du canon , fans paroître fournir de branches, & retient le nom de cànonier : étant parvenu au boulet, il fe bifurque en deux branches pour aller à chaque côté de cet os , ck retient le nom de- paturonnier. Ce nerf continue fa route vers la couronne , ck prend le nom de coronaire : celui-ci , avant que de former le pédieux, fournit deux branches qui vont dans le paturon , à la peau ck à la fourchette. Les nerfs pédieux font ceux qui, après avoir paffé derrière les cartilages , prefque
vis-à-^vis l'articulation de l'os coronaire avec l'os du pied , entre dans cet os par les trous qui fe rencontrent dans fa partie inférieure. La moelle de l'épine dorsale produit dix-huit cordons de chaque côté qui, près
de leur fortie des trous de coiijugaifons des vertèbres , fe bifurquent en deux branches ; l'une va fe diftribuer aux mufeles du clos ; l'autre fe partage de même en deux branches, dont la principale va au bord de chaque côté , en rampant le long de l'artère qui l'avon fine ; ck l'autre , qui eft moins confidérable, va concourir à la formation du nerf inter- coftal commun. Cette première branche, que l'on nomme I'intercostàle , fe continue d'une part fur
le fternum , de l'autre fur les mufeles du bas-ventre , fuivant la direction ck le plan des côtes d'entre lefquelles fortent les rameaux qu'elle jette. La moelle de l'épine lombaire produit de même fix branches qui , chacune, fe
fépare en deux branches , dont l'une va aux mufeles du dos , ck l'autre aux mufeles du bas-ventre ■ elles jettent encore toutes quelques branches qui concourent à former le plexus méfenterique inférieur, en fe communiquant avec le long intercoftal : les deux premières branches en outre, produifent des filets qui fe répandent aux mufeles pfoas, iliaque , ckc Les quatre autres branches paffent devant les os du baflin , qui, en fe réunifiant, concou- rent à la formation du nerf crural. Dans leur trajet, ces nerfs fournirent plufieurs petits filets qui vont au trou ovalaire , ck en dedans du baflin , ck fe diftribuent enfuite dans les mufeles voifins.
Le nerf crural fort de deffous l'arcade crurale, où, à bien dire , il prend fon nom;
il fe porte enfuite defTous les glandes des aines , où il jette quelques filets au court adducW, au fafeia lata & autres mufeles voifins , il defeend enfin le long de la partie interne de la cuifTe , où il va fe diftribuer en différentes branches. La moelle qui occupe l'os sacrum fournit cinq cordons confidérables qui , après
avoir fourni plufieurs branches aux mufeles fefliers ck autres , produifent un gros cordon que l'on nomme nerf feiatique , lequel fe partage bientôt en différentes branches, dont deux vont fe diftribuer aux différens mufeles qui forment la cuifTe ; les autres rampent derrière le fémur, pafTent le long des condyles de cet os, où une de ces branches donne encore Nn
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i3x H I P P O T O M I E.
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plufieurs filets qui vont fe répandre aux mufcles de la jambe, proprement dite, & quelques
cordons cutanées.
Les deux autres principales branches defcendent le long de la partie poftérieure du tibia,
pafTent derrière la fmuofité de l'os du jarret (a) , où ces nerfs fe distribuent au refte de l'extrémité comme à la jambe de devant. La moelle de l'épine, à fon extrémité de l'os facrum , produit en outre cinq petits
cordons en forme d'éventail, qui rampent fur le corps des nœuds de la queue , & qui fe partagent dans les mufcles qui la font mouvoir. Nous aurions pu nous étendre davantage fur l'hiftoire des nerfs , & les fuivre dans une
plus grande divifion. Mais nous avons cru devoir nous borner ; notre objet étant d'être utile aux maréchaux , & non pas de faire parade d'une ftérile connoiffance neurologique. Il nous a paru fuffifant d'indiquer les principaux troncs , & leurs principales ramifications, comme étant les feuls qui méritent l'attention de ceux qui exercent la vétérinaire : perfonne il ignorant d'ailleurs qu'il n'y a point de partie dans l'animal qui ne foit garnie d'un grand nombre de filets nerveux. |
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( a ) M. Bourgelat le nomme mal à propos calcanéum.
Le précis neurologique donné par cet auteur, Elém. de l'art vétér. depuis la Pag. 24.2 jufqu'à la fag. 261, eft l'hiftoire des nerfs
de 1 homme, & non celle des nerfs du cheval. |
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PI. XXXVI.
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ou
TRAITÉ DES VISCÈRES.
ES vifcères font des organes renfermés dans une cavité quelconque fans y
être attaché par toutes leurs parties. On confidère , dans le cheval, trois cavités auxquelles on donne le nom de
ventre; fcavoir, la tête ou ventre fupérieur ; la poitrine, ou ventre antérieur ou moyen ; & le bas-ventre , ou ventre poftérieur. ■ ■■■■» ii i ■ ■—■
ARTICLE PREMIER.
DE LA TÊTE OU VENTRE SUPÉRIEUR.
LA tête , comme nous l'avons dit dans l'oftéologie , eft divifée en mâchoire fupérieure
& en mâchoire inférieure. Cette première fe diftingue en crâne & en face. Le crâne eft cette boëte oftèufe qui fert à renfermer la cervelle. La cervelle eft cette maffe mollafTe que l'on apperçoit dès que l'on a enlevé la calotte
du crâne. Avant que de faire la defcription de ce vifcère , je dirai qu'il eft enveloppé de plufieurs membranes, auxquelles on a donné le nom de méninges; il y en a deux ; fcavoir, la dure-mere & la pie-mere. !• LES MÉNINGES.
[A] LA D U R E - M E R E. La dure-mere eft cette première membrane blanchâtre dans certains endroits, bleuâtre
dans d'autres , que l'on apperçoit en levant la calotte du crâne : c'eft la plus forte de |
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ï34 HIPPOTOMIE.
toutes les membranes qui renferment le cerveau. Elle eft compofée de deux lames , dont
l'une externe qui regarde le crâne , & l'autre interne qui regarde le cerveau. Cette
première eft adhérente au crâne dans certains endroits, aux futures , à la bafe du crâne , à
tous les trous par où fortent les paires de nerf, principalement à la future lambdoïde , ou
future des pariétaux avec l'occipital ; la dure-mere tient lieu de périofte interne, ce qui lui
a fait donner le nom de péricrâne interne. La membrane interne, dans la partie qui regarde
le cerveau, eft lifTe, polie & humedée de férofité. En général, ces deux membranes font
des tiffus de fibres ligamenteufes, très fortes & rangées en tous fens. Toutes deux , mais
principalement l'interne , fe replient fur elles-mêmes, & forment trois cloifons , dont une
longitudinale , nommée la faulx , laquelle fépare le cerveau en deux parties égales ; elle
s'attache à l'occipital à cette éminence que nous avons décrite dans l'oftéologie , rampe
enfuite le long de la future fagittale , de la future frontale , parTe fur le fphénoïde pour
aller s'attacher à l'apophyfe crifta galli, & tout le long du corps du même os ; elle fe
fépare ou fe bifurque enfuite pour aller fe rejoindre avec les deux dernières. Cette cloifdn
eft confidérable vers les futures ; inférieurement elle ne forme que deux crêtes. L'ufage de
la faulx eft de foûtenir les lobes du cerveau, de peur qu'ils ne tombent l'un fur l'autre.
Les deux autres cloifons font nommées tentes du cervelet ; elles régnent depuis la partie
fiipérieure de l'occipital, en defcendant le long des os pierreux des temporaux, vers cette ligne faillante, pour aller enfuite, le long du corps du fphénoïde, fe terminer avec la précé- dente. Par ce moyen le cervelet fe trouve renfermé poftérieurement par l'occipital, latéra- lement par les os pierreux des temporaux , & antérieurement par la tente ou cloifon. La dure-mere renferme , dans fes duplicatures , plufieurs cavités fpacieufes , nommées
fmus ; ce font comme autant de veines qui rapportent le fang du cerveau. Quoique l'on ait fort multiplié ces finus, nous ne parlerons ici que de trois , qui font les principaux ; d'ailleurs , ils communiquent tous les uns avec les autres : ces fmus font, le longitudinal & les latéraux. Le finus longitudinal eft formé par la duplicature de la faulx : il s'étend dpuis l'apo-
phyfe crifta galli, jufqu'à la tente du cervelet ; c'eft le plus confidérable ; il aboutit au dernier par une bifurcation. La figure du finus longitudinal eft triangulaire : quand on l'ouvre , on apperçoit des iibres blanchâtres bien diftinftes , & une très grande quantité d'orifices qui font les embouchures des veines qui viennent y verfer le fang. Les fmus latéraux font fitués le long de la circonférence de la tente du cervelet ; ils font
la fuite du longitudinal ; leur ftruâure eft à peu près la même. Us fe prolongent infé- rieurement fur la bafe du crâne , & vont enfuite fortir par le trous déchirés de l'os fphénoïde , pour verfer le fang dans les jugulaires & les vertébrales. Quant aux autres finus , qui font très-peu confidérables , ils viennent fe rendre à ce
même trou. La dure-mere fort du crâne par tous les trous qui ouvrent une îffue aux nerfs, mais
principalement par le trou occipital. En général, tous les nerfs font enveloppés d'une membrane extérieure très forte, qui n'eft autre chofe que la continuation de la dure-mere. H eft aifé de le remarquer le long de la moelle de l'épine , & dans les orbites où elle s'élargit, & tapiffe cette cavité en forme de périofte. La dure-mere eft adhérente à l'orifice Je tous les autres trous du crâne, par lefquels fortent des vahTeaux fanguins. Les vahTeaux, qui s'y diftribuent , viennent des carotides. L'ufage de la dure-mere eft de contenir la cervelle ck les nerfs , & de leur donner plus
de force.
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[B]
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I
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SPLANCHNOLOGIE.
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[B] LA PIE-MERE.
La pie-mere eft cette membrane , liffe & polie, que l'on apperçoit lorfqu'on a enlevé la
dure-mere à laquelle elle tient feulement par de petits vaifTeaux fanguins , qui vont fe diftribuer dans la dure-mere même. La pie-mere eft fort adhérente au cerveau , & s'infinue dans fes anfracluofités ; elle eft compofee de deux lames très fines ; la plus extérieure eft liffe & polie , & hume&ée de la même férofité que la dure-mere ; l'interne eft inégale dans fes faces ; elles font unies enfemble par un léger tifîu cellulaire. C'eft entre ces membranes, plus féparées que la dure-mere , que l'on découvre une très grande quantité de vaifTeaux fanguins, tant artériels que veineux. La pie-mere eft plus forte & plus épaifTe à la bafe du cerveau , & remplie d'une plus grande quantité de vaifTeaux fanguins. Au-defTous de cette membrane on en découvre une autre très fine nommée arachnoïde qui eft adhérente dans certains endroits avec la pie-mere. L'ufage de la pie-mere eft , je crois , de foûtenir cette multitude de vaifTeaux fanguins •
car fi on la confidère avec attention , on apperçoit qu'elle eft cellulaire. a.° DE LA CERVELLE.
On entend par cervelle, -cette mafTe moëlleufe renfermée dans le Crâne par les enveloppes
dont nous venons de parler. On diftingue cette mafTe en trois portions ; fçavoir , le cer- veau , le cervelet, &c la moelle allongée. [A] LE CERVEAU.
Le cerveau eft la plus confidérable des trois , il eft d'une figure ovalaire , & arrondie
fupérieurement, un peu applati inférieurement : il paroît comme partagé en deux parties égales par la faulx : ces deux portions, prifes féparément, ont la forme d'un quart d'ovale ; elles fe divifent chacune en trois lobes ; i.° un inférieur, arrondi en-defTous comme en-defTus, &: porté fur les anfractuofités de l'os frontal ; 2.° un moyen, qui fait la partie moyenne du cerveau, & qui regarde les pariétaux ; 3.0 un fupérieur moins allongé , plus féparé de fon congénère , & moins arrondi. C'eft entre ces deux derniers lobes que fe loge une partie du cervelet. En confidérant le cerveau dépourvu de toutes fes membranes, l'on apperçoit différentes
ondulations repréfentant une très grande quantité de vers ; on leur a donné le nom de protubérances. Le cerveau eft compofé de deux fubftances ; i.° une qui eft plus extérieure & grifâtre
nommée fubftance corticale ou cendrée ; 2.0 l'autre plus interne & en plus grande quantité connue fous le nom de fubftance médullaire. En général, de tous les vifeères il n'en eft pas qui foit aufli mou que la cervelle. Pour examiner ces deux fubftances , il faut couper une portion de ce cerveau ; l'on trouve alors la corticale, qui a été regardée jufqu'ici comme glande ; & la médullaire , comme un amas de vaifTeaux blancs prépofés à charier le fluide qui a été féparé par la corticale. On confidère dans le cerveau des éminences & des cavités. En levant les deux parties du cerveau féparées par la faulx , on apperçoit une portion de fubftance blanchâtre, appellée corps calleux, lequel occupe la partie moyenne du cerveau. Si l'on fend légèrement ce corps fur fes côtes , ou fi on l'enlève tout entier , on confi- dère dans fa face interne une ligne faillante en forme de cloifon : c'eft le feptum lucidum , qui féparé deux cavités défignées fous les noms de ventricules antérieurs droit & gauche. Le corps calleux étant ôté , on découvre une grande cavité, dans laquelle on diftingue cinq éminences : les deux plus confidérables , font placées vers le bord des lobes inférieurs ; Oo
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ï36 H I P P 0 T O MIE.
elles font cornpofées d'une fubftance corticale plus blanche que celle qui eft à l'extérieur
du cerveau , qui , dans fon milieu, fait la bafe de la fubftance médullaire : les trois autres éminences forment un arrondiffement que l'on appelle voûte à trois piliers , l'un defquels fe réunit inférieurement avec le feptum lucidum dans cet endroit ; c'eft le moins confidé- rable : les deux autres, fitués fupérieurement, fe portent en arrière en fe recourbant & en s'élargifTant, & forment les cornes de bélier qui, en-defîous produifent les nerfs optiques. A côté de ces deux piliers, fe voient deux bouquets de vaifTeaux nommés plexus choroïde, accompagné de plufieurs petits points glanduleux grifâtres , lefquels font regardés comme deftinés à filtrer l'humeur féreufe qui humecle ces deux ventricules (a). En détachant cette voûte par le pilier inférieur, ck la renverfant en arrière, l'on aper-
çoit fept éminences. Les deux plus confidérables , qui font la partie moyenne du cerveau, font nommées corps cannelés, à caufe de leur figure. Les deux autres éminences, qui fe pré- fentent au-deiTus, portent le nom de nates & font médullaires. Derrière celles-ci font fituées deux petites protubérances qui font corps avec elles ; on les appelle teftes ; elles font également médullaires, mais de deux tiers moins.confidérables. Entre les corps cannelés & les nates, fe trouve une petite éminence nommée glande pinéale, laquelle eft arrondie & un peu oblongue: elle ne paroît tenir qu'à un faifeeau de vaifTeaux du plexus choroïde; elle eft très dure & grifâtre ; fi on "la fend , on remarque plufieurs petits vaifTeaux fanguins & des fibres blanchâtres. Au-defTus de cette glande, fe trouve un petit trou nommé anus , qui verfe la férofité des ventricules , dont nous avons parlé, dans un troifième ventricule qui règne entre les nates : cette liqueur s'épanche enfnite dans un quatrième qui fe trouve au-defTous de la moelle allongée vers la glande pituitaire. Ce quatrième ventricule eft afîèz confidérable & toujours rempli de beaucoup férofité. Sur l'os fphénoïde eft placé un corps fpongieux nommé glande pituitaire de la grofTeur
d'une aveline ; il eft enveloppé d'une très grande quantité de vaifTeaux fanguins. J'ai vu dans un cheval, cette glande n'être pas plus grofTe qu'un petit pois ; dans un autre , qui étoit immobile, la glande pinéale s'eft trouvée aufïi grofTe qu'une fèye ôt fquirheufe. [B] LE CERVELET.
Le cervelet eft cette maffe qui eft fituée au-defTus du cerveau , & logé dans l'occipital.
Sa figure eft bien différente de celle du cerveau. Il eft plus large fur fes côtés, refTemblant à une pétoncle , arrondi fupérieurement , applati inférieurement : quoiqu'il ne foit point divifé comme le cerveau, on y confidère néanmoins trois parties bien diftin&es , que l'on nomme lobes ; fçavoir , un droit , un gauche & un moyen. Ce dernier , qui eft le moins large, s'étend depuis l'entre-deux des lobes fupérieurs du cerveau , en partant de deiTus le corps de la moelle allongée , vient, en formant un demi-cercle , fe recourber en arrière & en-defTous fur le même corps de la moelle allongée. Les lobes droit & gauche font égaux & arrondis ; de façon que le cervelet , dans fa totalité , eft plus large qu'il n'eft long. Le cervelet extérieurement n'offre rien de remarquable. De même que le cerveau , il |
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( a ) Pag. 269 , des Elém. de l'art vétér. N.° 305, M. Bourgelat s'exprime ainfi : „ Les glandes qui font dans le crâne.... font
„ des corpufcules d'une forme irrégulière, unies dans l'es grands ventricules par un prolongement du plexus choroïde; ces corpufcules ;, acquièrent dans certaines circonftances, & quelquefois dans celle de la morve, un volume confidérable ; peut-être féparem-ils ou i? laiffent-ils échapper l'humeur dont ces parcies font abreuvées. „ Cette dernière phrafe n'eft pas trop claire j après l'avoir lue même avec réflexion, on ne diftingue pas trop ce que veut dire M.
Bourgelat. Il femble cependant faire entendre que l'humeur, féparée par ces corpufcules , peut fe répandre par quelque voie dans les cavités du nez, & dans les finus frontaux. U auroit bien'dû indiquer la route que cette humeur viciée & furabondante enfile pour fe rendre dans l'endroit oh eft le fiège de la morve ; car aucun anatomifte n'a découvert jufqu'à préfent de communication entre les ventricules du cerveau & les cavités du nez &c.....Mais quand ce fçavant hippotomifte auroit rencontré ces corpufcules
parvenu à un volume confidérable dans des chevaux morveux, [ bien qu'ils nefe foient jamais préfentés en cet état fous notre fcalpel]
auroit-il droit d'en conclure que ce feroit une fuite de maladie ? |
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SPLANCHNOLOGI E. 137
eft compofé de la fubftance corticale & de la fubftance médullaire : cette première eft plus
confidérable. En général le cervelet eft plus dur & plus ferme que le cerveau. Si l'on partage le cervelet par une coupe verticale dans toute l'étendue de fon lobe moyen, jufqu'à la moelle allongée , on confidère , dans chaque portion , un arrangement' fymmétrique de la fubftance corticale avec la médullaire , d'où réfulte la repréfentation d'un arbre dépourvu de fes feuilles, ce qui lui a fait donner, par les anatomiftes, le nom d'arbre de vie. Il eft formé par la fubflance médullaire du cervelet qui , en s'entrelaçant avec la fubftance corticale , lui imprime cette figure. Au-defTous du cervelet, & de cette portion de fubftance médullaire , qui fert de bafe à l'arbre de vie , que l'on appelle pédicule du cervelet, fe trouve une demi-gouttière, qui n'eft autre chofe que le troifième ventricule décrit plus haut. [C] DE LA MOELLE ALLONGÉE.
La moelle allongée eft la troifième partie de la cervelle qui fe trouve fituée inférieure-
ment au cerveau & au cervelet, couchée le long du corps de l'os fphénoïde, & le long de l'apophyfe cunéiforme de l'occipital. On ne peut la regarder que comme le réfultat de la fubftance médullaire du cerveau & du cervelet. Afin de la bien confidérer, il faut déta- cher la cervelle du crâne & la renverfer. La moelle allongée s'étend depuis les couches des nerfs optiques jufqu'à la moelle épinière , jufqu'à cet étranglement produit par l'occipital & la première vertèbre. Sa figure eft celle d'un Y grec. C'eft elle qui produit les nerfs qui partent du cerveau : outre les nerfs , on y obferve cinq éminences ,*dont deux divifées comme en deux branches, font nommées bras ou cuiffe : au-deffous, à leur réunion, fe voit une éminence annulaire tranfverfale , qu'on a appellée pont de Varole. Au-deftbus de cette troifième font placées deux petites éminences peu marquées, il eft vrai, & connues fous le nom d'éminences olivaires. La fin ou le refte de la moelle allongée s'appelle la queue : On diftingue , fur cette partie , différentes cannelures &t une demi-gouttière qui verfe la férofité du quatrième ventricule , en partie le long de la moelle épinière. Nous avons cru devoir nous arrêter ici , & ne pas entrer dans un plus long détail fur
le cerveau ; perfuades qu'il ne falloit préfenter aux maréchaux & aux amateurs de vétérinaire que ce qu'il y a de plus exacf & de plus vrai ; car ce que l'on auroit pu ajouter de plus eût été inutile pour les uns & les autres. Quant à l'iifage de la cervelle en général, il eft probable [ car on n'a encore rien de bien
démontré fur cet objet ] que c'eft le fiège du mouvement. L'expérience ne le prouve que trop tous les jours. En effet, fi dans une opération, ou par quelqu'autre accident, les nerfs font coupés, ne voit-on pas arriver dans le moment une ceffation de mouvement : on a donc droit d'en conclure l'exiftence d'un fluide animal, qui, par le moyen des nerfs, va porter le fentiment aux mufcies, & qui fert à les faire mouvoir. |
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HIPPOTOMIE.
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ARTICLE DEUXIÈME.
DE LA POITRINE OU VENTRE ANTERIEUR.
LA poitrine préfente une cavité très grande , formée fupérieurement par les vertèbres
dorfales, inférieurement par le fternum, latéralement par les côtes , antérieurement par la fortie & l'entrée des principaux vaifTeaux , postérieurement par le diaphragme. La figure de cette cavité eft conique. La partie la plus large fe trouve vers le diaphragme ; la plus étroite fe trouve en devant des côtes. Elle eft tapifTée en dedans d'une membrane nommée plèvre. Dans la partie qui regarde l'intérieur de la poitrine , la plèvre eft d'un tiffii ferré , lifTe & poli ; l'autre partie ou face , je veux dire, celle qui regarde les côtes & les mufcles intercoftaux, eft cellulaire. Elle eft humeftée d'une férofité qui facilite le jeu des poumons fur cette membrane & fur le diaphragme. Les parties renfermées dans la poitrine font, le médiaftin , le péricarde, le cœur, les poumons & fes principaux vaifTeaux. La trachée-artère , l'œfophage , plufieurs autres vaifTeaux , 6c le thymus. t.* LE MÉD1ASTIN.
En ouvrant la f oitrine , foit d'un côté ou d'un autre , on apperçoit une cloifon
membraneufe , très mince , tranfparentc , nommée médiaftin , qui s'étend d'un bout de la poitrine antérieurement , vers la partie antérieure du péricarde , où il forme deux feuillets féparés l'un de l'autre, & produit un efpace confidérable. Enfuite depuis la partie poftérieure de ce péricarde, part une autre partie de médiaftin qui va fe terminer au diaphragme; fupé- rieurement cette cloifon tient à l'artère aorte , inférieurement au fternum ; cette membrane fupérieurement femble être une continuation de la plèvre ; elle paroît fervir comme de foûtien à l'œfophage dans fa partie entre le cœur & le diaphragme ; elle en eft détachée vers le fternum; ce qui me l'a prouvé, c'eft que dans les macérations, la plèvre s'eft trouvée emportée au bout d'un certain temps, & que le médiaftin, à fon attache vers le fternum, paroifToit tenir comme par des portions ligamenteufes & tendineufes, dont les fibres s'in- fèrent dans celles de l'os ; d'ailleurs , c'eft que j'ai vu que dans toutes les pleuréfies, le médiaftin être très fin, tandis que la plèvre étoit gangrenée. Les vaifTeaux qui vont fe diftribuer dans la plèvre viennent des thorachiques. a.* LE PÉRICARDE.
Le péricarde eft un fac membraneux qui enveloppe le cœur. Il a fon attache aux prin-
cipaux vaifTeaux du cœur , tel qu'à l'artère aorte & à la veine cave , proche les oreillettes. Il fe porte enfuite en enbas pour fe terminer au fternum, ou il va s'adhérer vers la cin- quième , fixième, feptième des vraies côtes. Le péricarde eft d'un tiffu de fibres ferrées, rangées en tous fens. Il eft lifte & poli dans fes deux faces , principalement dans celle qui regarde le cœur ; il fuit a peu près ce vifcère pour fa forme , & eft plus large fupérieu- rement qu'inférieurement. La portion inférieure eft applatie fur fes côtés , de façon que ce fac eft plus long que large. En ouvrant le péricarde , on y trouve plus ou moins d'eau renfermée , laquelle fert a faciliter le mouvement du cœur contre les parois de ce fac : la couleur de cette eau eft jaunâtre , d'un rouge pale , & quelquefois foncé ; mais on ne remarque cette dernière couleur que dans le cas de maladie inflammatoire : pour lors il n'y
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_______________SPLANCHNQ L 0 G I E. H9
n'y a dans le péricarde que peu de férofité , mais elle eft forte épaiffe '& comme fangui-
noîante ; ce qui paroît être l'effet ou la fuite des fréquentes contrarions du cœur ; le défaut de fecrétion de cette liqueur peut occafionner des irritations à ce vifcère qui pour lors fe contractant plus fouvent, doit exciter de la raréfaction dans le fang , d'où s'enfuivra bientôt l'inflammation dans une ou plufieurs parties de l'œconomie animale. Le contraire arrive, quand cette fecrétion fe fait abondamment, comme je l'ai remarqué plufieurs fois : l'eau , dont le péricarde eft trop plein , relâche les fibres du cœur lui ôte fon action, en diminue les vibrations, qui deviennent lentes, foibles & peu fenfibles • les che- vaux alors ont, pour l'ordinaire, l'habitude du corps froide ; j'en ai ouvert plufieurs dans ce cas , chez lefquels j'ai toujours trouvé beaucoup d'eau dans le péricarde & dont les fibres du cœur étoient plus blanchâtres qu'elles ne le font ordinairement. Je penfe que cette eau eft produite par lès vaiffeaux coronaires du cœur, où pour mieux
dire , par les vaiffeaux lymphatiques de la fubftance du cœur ; je ne crois point qu'elle vienne de ces petits trous que l'on a remarqués dans la fubftance du péricarde. J'ai fait affommer des chevaux , & les ai ouverts, tandis que la circulation fe faifoit entièrement : j'ai fendu le péricarde dans toute fà longueur , j'en ai épanché l'eau, & un inftant après, il y en avoit prefque autant : j'ai fait plus encore j j'ai enlevé un des côtés du péricarde, & j'ai vu l'eau fortir d'entre de petits faiffeaux mufculeux , & cette eau ne ceffer de s'écouler qu'avec le mouvement du cœur. L'ufage du péricarde eft non feulement de contenir cette férofité , mais d'empêcher que rien d'étranger ne gêne les fonctions du cœur, 3.0 LE C (S U R>
Le cœur eft un mufcle creux, d'une figure conique, renfermé, comme on l'a déjà dit^
dans le péricarde , tenant aux principaux vaiffeaux , pofé perpendiculairement , dont la pointe regarde le fternum, & un peu plus incliné du côté gauche ou du montoir. Sa bafe eft toujours environnée de beaucoup de graiffe, fa pointe en eft toujours dépourvue, princi- palement dans fes faces antérieures & poftérieures. Pour bien confidérer le cœur, il faut l'examiner en place. Quand on a enlevé la graiffe, on découvre les difFérens vaiffeaux qui le tiennent, & deux efpèces d'appendices nommées oreillettes ; de façon qu'à fa bafe, il a l'air d'un cône étranglé. Ce vifcère eft compofé de plufieurs plans de fibres charnues , donc les couches extérieures vont de droit à gauche, dans la face antérieure; poftérieurement, ils fe portent un peu plus tranfverfalement , & paroiffent partir tous de la partie inférieure & de l'artère pulmonaire , & de l'artère aorte ; un peu plus intérieurement, les fibres s'entre- croifent, de façon qu'elles paroiffent former un 8 de chiffre. On voit, en effet, les fibres partir de la partie antérieure du cœur, clefcelidre en fe contournant fur fa pointe, & fe porter enfuite en arrière. On confidère au cœur quatre cavités , deux grandes & deux moyennes : celles-ci font
nommées oreillettes ; & les autres , ventricules ; fçavoir , une oreillette droite , & un ventricule droit ; une oreillette gauche, & un ventricule gauche. L'oreillette droite eft cette poche que l'on apperçoit à la réunion de la veine cave antérieure avec la poftérieure : fa figure extérieure eft ridée , fa partie inférieure forme un bord tranchant. Le dedans eft inégal & raboteux, & forme de petites cavités. La capacité de celle-ci eft plus grande que celle de l'oreillette gauche. L'oreillette droite reçoit le fang des veines caves, & le porte dans le ventricule droit. Le ventricule droit eft une cavité très grande & la plus confidérable des quatre ; fa figure
eft triangulaire ; on y obferve plufieurs membranes nommées valvules, lefquelles font de deux efpèces : les premières font de petites apoilevrofes îigamenteufes , larges, qui s'attachent Pp
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l5o HLPPOTOMIE.
à la partie fupérieure du ventricule, proche l'oreillette, 6k qui forment comme une efpèce
de branche découpée autour de l'entrée dans cette cavité ; ces valvules fe terminent enfuite par de petits cordons blanchâtres arrondis, dont les uns, venant de la partie moyenne de cette cavité , vont fe rendre au côté oppofé en s'entrecroifant, tandis que les autres partant d'un autre bord , defcendent un peu plus bas 6k à l'oppofite , vers la pointe du cœur. Ces valvules ont été nommées valvules tricufpides , triglochines , 6kc. L'ufage de ces
valvules eft d'empêcher que le fang ne rétrograde dans l'oreillette droite. Les fécondes font fituées à la fortie de ce ventricule, vers l'entrée de l'artère pulmonaire :
ce font trois petites membranes, de même que celles que l'on trouve dans les veines des extrémités. Il n'y en a que trois à l'orifice de ce gros vaiffeau rangées tout autour ; de façon que le fang voulant rentrer dans le ventricule, ouvre ces foupapes 6k les remplit, ce qui l'empêche par conféquent de rétrograder. Ces valvules ont retenu le nom de figmoïdes. L'oreillette gauche eft moins confidérable que la droite. Sa figure externe diffère peu
aufïi., l'interne eft la même. Elle reçoit le fang de quatre veines pulmonaires deftinées à rapporter celui qui a été diftribué dans le poumon par l'artère pulmonaire. Le ventricule gauche eft plus épais que le droit, 6k fa cavité moins grande. On y obferve
de même les valvules tricufpides pofées vers l'oreillette gauche , 6k les valvules figmoïdes, vers l'artère aorte. Le nombre 6k l'arrangement des unes & des autres , font les mêmes que dans l'oreillette droite 6k dans le ventricule droit. On découvre encore, dans les oreil- lettes 6k dans les ventricules principalement , différentes anfraétuofités que l'on prétend fervir à brifer le fang 6k à l'atténuer, afin qu'il paffe plus aifément dans les poumons : ainfi le cœur a deux entrées 6k deux forties ; le fang des veines entre par l'oreillette droite, paffe dans le ventricule droit , d'où il fort pour aller dans les poumons par l'artère pulmonaire ; il rentre enfuite dans l'oreillette gauche , 6k de-là paffe dans le ventricule gauche, pour entrer dans l'artère aorte. On apperçoit, dans les poulains nouveau-nés , une artère à trois ou quatre travers de doigt au-deffus de l'artère pulmonaire, que l'on a nommée trou botal ; il permet au fang de paffer dans l'artère aorte ; ce trou ou conduit, peu de temps après la naiffance , devient ligament, 6k oblige le fang d'entrer entièrement dans les vaiffeaux pulmonaires 4.0 LE POUMON, LA TRACHÉE-ARTÈRE , &c.
Le poumon eft un corps mol, fpongieux, le plus confidérable de tous les vifcères, fitué
dans la poitrine. Sa figure eft conique , ou , pour mieux dire, elle a la forme d'un pied de bœuf. Il eft divifé en deux poumons , un droit ck un gauche, qui, tous deux , fe clivifent en lobe antérieur ck en lobe poftérieur. L'un 6k l'autre font attachés dans la poi- trine par le médiaftin , par les vaiffeaux pulmonaires ck par la trachée-artère. Leur cou- leur eft rougeâtre dans les poulains, d'un rouge pâle dans les chevaux,. ck il ne change que dans le cas de vieilleffe ou de maladie ; ils deviennent alors blancs , noirs ck verdâtres. Chaque partie du poumon eft fituée dans un des côtés de la poitrine , puifque cette cavité eft féparée en deux par le médiaftin. Les lobes antérieurs regardent les premières côtes , ils font minces ék allongés en forme
Je pointes , ck fe trouvent renfermés dans cette partie antérieure de la poitrine, entre la diftribution des gros vaiffeaux qui partent du cœur , 6k entre les cinq 6k fix premières côtes. Ce font prefque toujours ces lobes antérieurs qui fe trouvent attaqués dans là phthifie (a)- __________ ( a ) Et non pas dans la morve , comme le dit M. Bourgelac, Elétn. de l'art vétér. f«g. 422. Anatomifte & praticien commejl
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SPLAN.CHN O L O G I E. I$l
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Les lobes pofténeurs, qui conftituent la plus grande partie du poumon, font arrondis fupé-
neurement dans toute la face qui regarde les vertèbres du dos & les côtes; ils font applatis dans la face qui les regarde entr'eux ; ils font auffi applatis dans la partie poftérieure tournée vers le diaphragme ; de façon qu'ils forment, à leurs extrémités , une ligne faillante en manière de cercle. Outre ces lobes, il fe trouve entre les lobes antérieurs de petites appen- dices de poumons , qui varient très fouvent quant à leur volume & à leur figure. Les poumons font un compofé de vaifTeaux fanguins & de vaifTeaux aériens , dont les
extrémités forment de petites cellules qui fe remplirent d'air dans le mouvement de refpira- non. Les poumons font enveloppés d'une membrane liffe & polie afTez forte, qui paroît être la continuation de la plèvre. Les vaifTeaux fanguins font i.o des diftributions de l'artère pulmonaire, qui commencent par deux branches , lefquelles fe divifent en une grande quantité de ramifications ; a.° quatre veines pulmonaires, qui rapportent le fang d'une très grande quantité de veines. Les vaifTeaux aériens font la continuation de la Trachée- artère : celle-ci eft un conduit compofé de plufieurs anneaux cartilagineux, féparés entr'eux par des membranes très fortes qui les unifient enfemble ; il prend fon origine au bas du larynx, defcend le long du col, entre dans la poitrine de la longueur d'un demi pied , & va fe terminer au poumon où elle fe bifurque en deux principales branches, qui fe divifenc elles-mêmes dans chaque côté du poumon. Ces vaifTeaux retiennent le nom de bronches; les extrémités de ces bronches ne font point compofées d'anneaux ainfi que la trachée-artère' ni de tiers d'anneau, de même que les bronches; mais de petites membranes comme celles' des vaifTeaux fanguins : ces vaifTeaux aériens fe terminent par de petites cavités ou cellules auxquelles on a donné le nom de vefTicules pulmonaires (a). La trachée-artère, ainfi que les bronches du poumon, font tapifTées d'une membrane très
forte & veloutée , fur laquelle on remarque une très-grande quantité de petits points regardés comme autant de glandes deftinées à filtrer une liqueur mucilagineufe, qui enduit les parois de cette membrane, & empêche la trop grande acïion de l'air fur elle Quand on examine cette membrane dans la trachée-artère elle paroît comme ridée : elle eft même déta- chée du derrière de la trachée-artère ; ce qui en facilite la dilatation dans les mouvemens de refpiration. Sa couleur eft d'un blanc fale : pour peu qu'il arrive quelqu'expetforation forte & réitérée , elle eft d'un rouge pâle ; dans les inflammations du poumon venues à la fuite d'une courfe, ou autre caufe, elle eft rouge comme de l'incarnat : cette rougeur n'eft produite que par la grande quantité de vaifTeaux fanguins qui y abondent ou de vaifTeaux lymphatiques remplis de la partie rouge. Les poumons n'ont point d'a&ion par eux-mêmes ; ils ne font mis en jeu que par le
mouvement d'infpiration & d'expiration : dans le premier, l'air entrant dans les poumons les gonfle au point qu'ils rempliffent toute la capacité de la poitrine. Ce mouvement s'opère par Pimpulfion du diaphragme de devant en arrière, ou, pour mieux dire, dans fon relâ- chement , par l'action en général des mufcles infpirateurs qui fervent à dilater la poitrine - dans le fécond , le diaphragme remonte en fe contractant, les mufcles expirateurs entrent également en contraction, & par conféquent rétrécirent la poitrine & obligent l'air à fortir |
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ence 'n>° UFP"S de J entendre Par,er ZmÛA™l C eft T T' COnf°ndn>la PhtWfie avec J'ozêûe ou la morve. L'expé-
rnarché », ^l *Wp prOUVe ^ie ces malad,eS et0,ent dlftin^es ; ,e V demontre au f>eur Chaberc , chef de l'école de Charenton , au
marche aux chevaux , en préfence du public ; bailleurs il rty a personne qui ne fçache faire cette différence. innéus appelle calculs pulmo-
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poumon comme le fiége. Ces
,r o......— «j—,^ , comme je Vài vu dans plu_
aux vieux A l •* P : accidenc qui arrive aux jeunes chevaux comme
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I5x HIPPOTOMIE,
des poumons qui, d'ailleurs, s'affaiffent par leur propre poids ; ce qui ne contribue pas
peu à l'expiration. 5.0 V <& S O P H A G E.
L'œfophage efl ce canal cylindrique qui eft fitué entre les lobes du poumon, règne le
long de l'artère aorte, fans y toucher, fe porte à gauche, 6k enfuite perce le diaphragme pour aller à l'eftomac : il commence au pharynx , dont il eft une continuation, defcend le long ck derrière la trachée-artère , puis étant parvenu vers la cinquième & fixième vertèbres cervicales , il fe porte à gauche de la trachée-artère pour entrer dans la poitrine , où, après avoir rampé le long des différentes parties, que nous venons de décrire, il va s'aboucher à l'eftomac. Extérieurement , il eft rougeâtre , 6k blanchâtre intérieurement. Il paroît corn- pofé de deux tuyaux renfermés l'un dans l'autre. La partie rougeâtre eft , à proprement parler, un mufcle creux, dont la plufpart des fibres font longitudinales, les autres font circulaires, l'on en voit peu d'obliques ; cette partie tient légèrement à la féconde par un tifïu cellulaire : celle-ci eft une membrane très épaiffe & lifte ; les plis confidérables que l'on y remarque font juger de fa largeur, & prouvent qu'elle n'eft point élaftique , mais qu'elle fe détend fuivant le plus ou moins de volume d'aliment qui y paffent. Elle borne elle-même la dilatation du canal charnu dont nous venons de parler , ck empêche que la trop grande dilatation de fes fibres ne lui faffe perdre entièrement leur reflbrt. J'ai trouvé, en effet , dans quelques chevaux la membrane interne déchirée : la charnue ou l'externe diftendue de la groffeur d'une bouteille 6k plus , & fes fibres devenues fquirrheufes. Ce phénomène , obfervé par quelqu'amateur de rêveries ck de nouveautés , auroit pu lui faire dire que c'étoit un fécond eftomac , ck fa prétendue découverte, qu'il auroit publiée avec emphafe , eut groffi le nombre immenfe de tant d'obfervations imaginaires ck ridicules. La fonction de l'œfophage eft d'ouvrir un pafTage aux alimens dans l'eftomac ; ck pour en favorifer la déglutition, ce canal eft hunie&é non feulement par la falive qui en découle, mais encore par un fuc qui lui eft particulier. 6.° LE THYMUS.
Le thymus eft un corps fpongieux à peu près de la même fubftance que le poumon, ck
de la même couleur ; il eft de la groffeur d'une demi-bouteille ou environ dans les pou- lains , ck peu confidérable dans les chevaux. Il eft fitué à l'entrée de la poitrine, au-deffous de la première divifion des vaiffeaux qui partent du cœur, entre les deux lames du médiaftin. Ce corps n'a point de figure déterminée ck l'on n'y remarque point de lobes : il paroît compofé de différens paquets glanduleux. En le fendant avec le fcalpel, ou en le compri- mant , on en fait fortir beaucoup de férofité un peu épaiffe 6k blanchâtre. Ce corps eft fouvent attaqué dans les poulains , c'eft-à-dire , ulcéré , ce qui leur caufe la mort ; lorf- qu'ils en réchappent, 6k en vieilliffant, le refte de la glande fe fond , ck la partie gkée ou purulente produit une petite tumeur plâtreufe qui ne fe diftipe jamais, 6k ne nuit aucu- nement à l'animal. |
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ARTICLE
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SPLANCHNOLOGI
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ARTICLE TROISIÈME.
DU VENTRE POSTÉRIEUR OU BAS-VENTRE.
T É bas-ventre ou ventre poftérleur eft le plus coiifidérable des trois ; il s'étend depuis
JU le diaphragme jufqu'au baffin , ou depuis le cartilage zyphoïde jufqu'à la fymphyfc des os pubis. Le bas-ventre eft borné en devant, par le diaphragme; en arrière, par les os innommes ; fupérieurement par les vertèbres lombaires , inférieurement & latéralement par les mufcles abdominaux. On diftingue le bas-ventre en parties contenantes & en parties contenues. Les contenantes font celles que je viens de nommer ■ les contenues font les vifcères qui y font renfermés. Pour bien aflïgner la place de chaque vifcère , l'on a divifé cette cavité en trois parties
ou régions , qui chacune fe divife encore en trois. Les trois premières régions font Pépigaftrique , l'ombilicale & l'hypogaftrique. ' La région épigaftrique s'étend depuis le cartilage zyphoïde jufqu'à fix ou fcpt travers de
doigt au-defTus du cordon ombilical. La région ombilicale s'étend depuis la précédente, jufqu'à cinq ou fix travers de doigt
au-deffous de ce même cordon. La région hypogaftriqiie s'étend depuis cette dernière jufqu'à la.fymphyfe des os pubis.
La partie moyenne de la région épigaftrique fe nomme l'épigaftre ; & les côtés, hypo- condres ; ainfi il y a un hypocondre droit 6c un hypocandre gauche. La partie moyenne de la région ombilicale eft appellée , ombilic ; & les latérales>
lombes. La partie moyenne de la région hypogaftrique â reçu le nom d'hypogaftre ; & les
latérales , celui de flancs ; il eft inutile de faire entrer dans cette divifion le pubis & les aînés , qui font tous extérieurs, & qui ne forment aucune cavité où foient renfermés des vifcères. Dans l'hypocondre droit font contenus le petit lobe du foie (a) , & une portion de
Pinteftin colon. Dans l'hypocondre gauche fe trouve la petite courbure de Peftomac & fon orifice cardiaque , la pointe de la rate , une portion de Pépiploon & une portion du colon. Dans l'épigaftre fe trouve une portion de Peftomac , Pépylore, une partie du duodé-
num , une portion de l'omentum ou épiploon, le pancréas , le grand lobe du foie La veine porte en partie , la veine cave & l'aorte en partie. Dans la région lombaire droite fe trouve une partie du colon & du cœcum le rein
droit , la capfule atrabilaire , le rein fuccinturial, les artères & les veines émulgentes. Dans la région lombaire gauche font finies le rein , & le rein fuccinturial la capfule atrabilaire, la plus grande partie de la rate , le commencement de Partère , de même que du côté droit. Dans la région ombilicale fe trouvent les intérims grêles , le cœcum & fon appendice,
dont la pointe fe trouve entre l'arcade du colon , regardant l'épigaftre , Partère aorte & la veine cave en partie , les méfentériques , le méfentère , Ulle partie de Pépiploon. |
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( a ) Et non Je grand lobe , comme le dit M. Boufgelat, & qui fait toujours comparaifon avec l'homme.
Qq'
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154 HIPPOTOMIE.
Dans la région hypogaftrique font logées la matrice , dans les jumens , la velïie , 6c le
rectum en partie. Dans les flancs fe trouvent les ovaires dans les jumens, les tefticules dans les jeunes poulains. La partie poftérieure de l'hypogaftrique forme le bafiin qui contient en partie la matrice dans les jumens ; 6c une partie du vagin dans les chevaux, le reclum & la vefïie. ,_• DE CHAQUE VISCÈRE EN PARTICULIER,
ET DU PÉRITOINE.
Tous les vifcères du bas-ventre font enveloppés, plus ou moins, d'une membrane très
forte , HfTè 6c polie , qui tapifTe elle-même cette grande cavité : on la nomme péritoine ; on. i'apperçoit dès que l'on a enlevé les mufcles abdominaux. La face externe , celle qui regarde les vifcères ou les mufcles abdominaux , eft inégale & cellulaire. Je ferois fort porté a croire que cette membrane eft la réunion générale du tifîu cellulaire. L'interne eft lifTe , polie 6c percée, dans prefque toute fon étendue, de petits trous, qui lahTent échapper une férofité lymphatique, dont l'ufage eft d'humecler la furface des vifcères, de peur qu'ils ne viennent à s'ufer ; ce qui occafionneroit beaucoup de douleur : ces ouvertures font affez fenfibles dans les hydropifies de bas-ventre. Le péritoine , en général, par fes différentes duplicatures , fert de foûtien à prefque tous
les vifcères du bas-ventre, tels qu'au foie, aux inteftins , aux reins, &c. a.° D E V ESTOMAC.
L'eftomac , autrement dit ventricule, eft un fac fitué prefqu'entièrement dans l'hypocon-
dre gauche , derrière le diaphragme, prefqu'horizontalement ; fa forme eft quafi fphérique quand il eft fourïlé ; il eft un peu allongé quand il eft vuide ; ce qui lui donne la figure d'une corne-mufe. On y confidère la partie antérieure 6c la partie poftérieure ; celle-ci eft arrondie, 6c s'appelle la grande courbure de l'eftomac ; l'antérieure eft concave, c'eft la petite courbure. Les extrémités ou les parties latérales qui regardent les hypocondres, fe nomment fond
ou cuî-de-fac de l'eftomac : le plus confidérable eft à gauche , 6c le petit à droite. On remarque à l'eftomac deux ouvertures ; fçavoir, l'entrée 6c la fortie; elles fe trouvent toutes deux à la petite courbure de l'eftomac. La première de ces ouvertures eft fituée immédia- tement au-defîbus du diaphragme , un peu plus en avant que l'autre , 6c fe nomme orifice cardiaque : l'autre , fituée un peu plus en arrière 6c un peu plus en bas , eft nommée pylore. L'eftomac eft compofé de cinq membranes.
La première , qui eft extérieure 6c la plus étendue de toutes , eft lifTe 6c polie exté-
rieurement , 6c cellulaire intérieurement ; ce n'eft autre chofe que la continuation ou la duplicature du péritoine. La féconde , charnue 6c mufculaire , eft compofée de fept plans de fibres , dont le
premier entoure l'eftomac circulairement ; le fécond eft une bande tranfverfale , qui s'étend depuis le pilore , 6c va fe terminer a la grande courbure , fur laquelle il s'épanouit ; le troifième eft un tifîu de fibres fituées tranfverfalement , 6c qui entourent le petit fond de l'eftomac ; le quatrième eft formé de fibres ramafTées par faifTeaux ou par bandes , qui partent du bas de l'orifice cardiaque, entre l'orifice 6c l'hypocondre gauche, pour fe terminer au grand fond de l'eftomac ; le cinquième plan , fitué au-defTous de ceux-ci, part de la partie poftérieure de l'orifice cardiaque , pour fe porter de même par bande vers le petit |
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___________SPLANCHNQLOGI E. , „
fond de l'eftomac , dans le fens contraire à l'autre ; le fixième eft fitué fur le grand fond de
l'eftomac & compofé de fibres circulaires ; le feptième part de la petite courbure , pour fe répandre par faiiïeaux en divergence fur la grande courbure. La plufpart de ces fibres , tant d'un côté que de l'autre de l'eftomac , viennent fe réunir à la grande courbure , en formant une petite ligne blanche ; les autres parlent & entourent l'eftomac. Ces difFérens plans fervent, en partie, aux difFérens mouvemens de digeftion , & à la rétrogradation des alimens dans l'œfophage. La troifième membrane eft un plan de fibres fitués au-defTous de la précédente, qui eft
de fibres blanchâtres, rangées en tous fens, appellée membrane nerveufe, a caufe de fa fen- fibilité ; mais l'expérience m'a appris que la charnue étoit auffi fenfible; ce qui prouve qu'il fe diftribue dans celle-ci beaucoup de nerfs. La quatrième membrane eft placée en dedans de l'eftomac , vers fon grand fond • elle
eft blanchâtre, lifFe & polie , quoiqu'elle paroifTe ridée dans l'afFairTement de l'eftomac :' c'eft la continuation de celle de l'œfophage. Elle eft hume&ée de la même liqueur. La cinquième eft très diftincle de la précédente , bien qu'elle tapi/Te de même la partie
interne de l'eftomac. Ce vifcère a beau être tendu, cette membrane eft toujours lâche. Elle eft grifâtre , mammelonnée , & entrecoupée de petites bandes blanchâtres ; elle contient plufieurs petits points olivâtres , appelles glandes gaftriques , qui fournifTent un fuc ou liquide du même nom, qui fert de troifième préparation à la digeftion : la membrane velou- tée eft prefque toujours tapifTée de vers dans les chevaux ; il en eft peu chez lefqueîs il n'y en ait point. Ces vers font petits , rougeâtres, velus, d'une forme ovalaire ; ils pro- viennent des œufs d'une mouche nommée œftre [ œjlrus ani equorum , linnœus ] : la larve [ ou le vers ] de cet infecie fe tient attachée à l'eftomac par deux grappins qu'elle a à fa tête ; il eft difficile d'appercevoir fa bouche ; on diftingue feulement trois petits trous par lefquels elle fuce le fuc des alimens : fes grappins font très durs & d'une matière femblable à la corne : ils font recourbés comme des crochets à pendre de la viande de boucherie &, pour ainfi dire, adoffés l'un à l'autre. On remarque, encore à ce vers, onze anneaux' bordés de poil ; fa longueur eft d'environ cinq lignes, fur environ trois de largeur. Cette larve demeure conftamment attachée , & fans changer de place , à la paroi de l'eftomac jufqu'au moment où elle va fe changer en chryfalide ; pour lors, elle fe détache, pafTe le long du canal inteftinal, tombe avec la fiente, & fe change enfuite. Tous les vers qui fe trouvent dans l'eftomac ne parviennent pas heureufement jufqu'à l'anus : je me fuis affuré en ouvrant plufieurs chevaux , que nombre de vers avoient été triturés par le mouvement vermiculaire des inteftins. Quoique ces vers ne foient pas dangereux pour les chevaux , il eft néanmoins à propos
de leur donner de l'huile ou des amers , tels que la fuie de cheminée avec du lait de la décoction d'abfinthe , ou autre. La mouche qui produit ces vers eft noire & velue • fes pattes font jaunâtres, elle naît au mois de juillet, entre dans les écuries , voltige autour de la tête des chevaux ou de l'anus , les tourmentent & les agitent. Comme elle dépofe fes œufs fur le foin , dont le cheval fe nourrit, on ne fçauroit empêcher qu'il n'avale ces germes qui éclofent dans fon eftomac. Il y a d'ailleurs au pylore de petites bandes char- nues & tendineufes qui fervent à fa dilatation : le pylore fe trouve encore muni d' |
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bourlet, qui eft un trourTeau de fibres circulaires. Le quatrième, cinquième & feptième plans
de fibres de la même membrane charnue, forment, à leur origine, l'orifice cardiaque. C'eft cette difpofition ck cet arrangement de fibres qui empêche le cheval de vomir. Après fa mort même, l'eau ou l'air que l'on introduit dans le ventricule, n'en fçauroit fortir; plus l'efto- mac eft plein , plus fes £Dres font en tenfion , & plus elles ferment étroitement l'orifice |
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cardiaque , dont le refTerrement augmente en proportion des efforts que l'animal fait pour
vomir , & en proportion du fpafme qu'éprouve Peftomac. M. Bertin , qui a écrit le dernier fur Peftomac du cheval , auroit dû découvrir cette caufe. L'orifice cardiaque n'a point comme il le dit , deux mufcles particuliers , mais bien trois mufcles qui font com- muns au cardiaque ôk à Peftomac. La preuve que ces bandes charnues font les principaux aeens de la contraction de l'orifice cardiaque, eft que, quand Peftomac eft ouvert ou fendu, l'on porte aifément le doigt de cette capacité dans l'œfophage : pourquoi donc le liquide aqueux ou aérien ne pafle-t-il donc pas de même ? Qui peut s'y oppofer, fi ce n'eft la contraction de ces bandes charnues. J'ai tenté plufieurs fois de faire fortirôtPeau ckPair, je n'ai jamais pu réunir quand j'ai rempli Peftomac ; mais il n'eft fouvent arrivé d'en faire pafTer, lorfqu'il y en avoit peu , principalement en prefïant vers le petit fond de Peftomac ; & plus je tendois le ventricule, moins il en fortoit, tant que l'animal eft vivant, Peftomac créveroit pluftot que de laiflèr pafTer quelques alimens par l'orifice cardiaque. Cet accident arrive fouvent. En 1760 j'affiftai, dans deux voiries , à l'ouverture de plufieurs chevaux, qui étoient morts de tranchées, &£ dont Peftomac étoit déchiré dans leurs grandes courbures. Ce qui prouve encore plus que c'étoient ces bandes charnues qui empêchoient le vomifTe- ment, c'eft que les efforts de Peftomac, qui furvenoient immédiatement après la rupture de ces bandes , fans que la veloutée le foit, chaffoient, par l'œfophage , les alimens qui tomboient enfuite par les narines ; ce fymptome , que j'ai annoncé dans mon guide du maréchal, eft toujours un figne cara&ériftique de la rupture de Peftomac. Les artères viennent du tronc cœliaque, lequel fe portant de droit à gauche, monte &
defcend le long de la petite courbure, où il fe partage en deux branches. La première fe répand fur le petit fond de Peftomac ; l'autre fe porte en arrière pour aller à la grande courbure & à l'épiploon. De cette même divifion, part une branche qui s'étend fur le py~ lore, & fe continue fur le duodénum. Toutes ces pofitions ont fait appeller ces artères coronaires, ftomachiques, gaftro-épiploiques & pylorqiues. Les veines font en même quantité ; elles accompagnent les troncs artériels, & ont retenu
le même nom. Les nerfs, qui vont fe diftribuer à Peftomac, viennent de la huitième paire.
L'ufage de Peftomac eft de recevoir les alimens, & de les digérer. y DES INTESTINS OU BOYAUX.
On appelle de ce nom le conduit qui règne depuis Peftomac jufqu'à l'anus. On diftin-
gue les inteftins en grêles ou minces, & en gros : les premiers font le duodénum, le jéju- num 6c l'iléon ; les gros font le cœcum , le colon & le rectum. Tous les inteftins , à l'exception du duodénum, font attachés ou fufpendus par le moyen
d'une membrane défignée fous le nom commun de méfentère ; mais elle prend celui de mézéréon à la partie qui tient les inteftins grêles ; on appelle méfocolon , la partie où eft attaché le colon ; & méfo-rectum, celle qui afîujettit l'inteftin rectum. Le mésentère , en général, eft cornpofé de deux feuillets , qui ne font autre chofe
que la duplicature du péritoine, lequel, après avoir enveloppé les inteftins , renferme les artères &£ veines méfentériques & lactées , puis va s'attacher aux vertèbres des lombes. Le méfentère eft lifte & poli extérieurement. La partie , qui unit fes deux feuillets , eft
cellulaire. Les intestins font compofés de quatre membranes ou tuniques. La première eft formée
du péritoine, ou, pour mieux dire, du méfentère. La féconde eft charnue & compofée de deux plans de fibres ; les plus extérieures font longitudinales, & les internes font circulaires. La
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La troifième tunique eft nerveufe , de même que celle de l'eftomac. La quatrième eft ve-
loutée ; elle eft d'un blanc fale, & mammelonnée ; c'eft fur elle que gliffent les alimens : on y confidère différens petits points, & plufieurs petits trous, qui font l'embouchure" des vaifTeaux laclées. ^ Le duodénum commence à l'orifice du pylore, fe porte dans l'hypocondre droit, eu
s'éloignant du foie, fe recourbe enfuite pour croifer les vertèbres des lombes, en croifant de même la veine cave & l'artère aorte, où il fe termine. On confidère au duodénum, à quatre travers de doigt de fa longueur , deux ouvertures qui font à un pouce de diftance, où aboutirent le canal cholédoque & le canal pancréatique. L'artère , qui rampe fur fon corps, eft produite par une branche de la cœliaque, & eft appellée duodénale. Il n'eft pas attaché, comme les autres, par le méfentère, fi ce n'eft vers les lombes, à fa jondion avec le jéjunum. Le jéjunum commence où finit le précédent ; il eft vacillant dans la capacité du bas-
ventre , où il fait différentes circonvolutions , vers la région ombilicale. L'iléon , ainfi nommé parce qu'il occupe les foffes iliaques , eft d'une longueur
confidérable , puifqu'il s'étend depuis la fin du précédent jufqu'au cœcum. Il fe diftribue dans l'intérieur de cet inteftin , une plus grande quantité de vaiffeaux fanguins que dans les autres. Il paroît entrecoupé par des cercles membraneux que l'on a pris pour des valvules , bien qu'ils n'empêchent pas les matières de rétrograder. Ces trois inteftins, par leurs pofitions , fe trouvent vacillans fur les gros ; ce qui faci-
lite le mouvement périftaltique ; ce qui eft caufe que les alimens n'y féjournent guère & ne font que paffer, quoiqu'ils foient parfemés d'un fort grand nombre d'orifices de vaiffeaux ladiéeSi Les deux derniers inteftins font quelquefois remplis, plus ou moins, de vers blancs & longs,
qui donnent des tranchées aux chevaux , & leur procurent fouvent la mort, mais qui pour l'ordinaire, les fait tomber dans le marafme. Ces vers, que M. Linnéus appelle afcaris vermicularis > font de la longueur de huit à neuf pouces , & même quelquefois de onze environ. Ils font cylindriques, & cependant pointus par les deux bouts , dont l'un eft la tête & l'autre la queue. La tête repréfente trois mammelons en forme de trèfle , comme le réceptacle du tithymale , de forte que la bouche forme trois lèvres : à deux pouces envi- ron, eft un petit rétréciffement, dans lequel on appercoit un trou qui fert à la coopulatiom L'anus de cet animal eft une petite ouverture tranfverfale, qui eft à deux lignes de l'extré- mité. En ouvrant ce ver le long de fon ventre, on diftingue deux bandes charnues corn- pofées de fibres très courtes, qui vont fe terminer à chaque petit anneau ; car la peau qui recouvre cette efpèce d'afcaride, eft compofee d'anneaux aufïi fins que des petits feuillets d cornes. Si l'on confidère la partie interne du bas-ventre , on découvre deux efpèces de boyaux ; l'un s'étend depuis la bouche jufqu'à l'anus, & eft plus large dans certains endroits que dans d'autres ; fa couleur eft brunâtre ; les autres, tant petits que gros font blanchâtres ; on auroit tort de les prendre pour des boyaux , ce font des vaiffeaux fper^ matiques qui viennent aboutir au trou dont nous avons parlé ci-deffus. Ces vers fe trou- vent auffi dans les gros inteftins. Pour les détruire, on a recours aux remèdes employés pour tuer ceux de l'eftomac. Le cœcum , le premier des gros inteftins, eft ainfi nommé de ce qu'il ne paroît pas
avoir de fortie. Il eft très confidérable : fa figure eft pyramidale. Il eft fitué au milieu dé l'abdomen, depuis l'hypogaftre jufqu'au-devant de l'épigaftre, pr0che le cartilage xiphoïde. Sa pointe forme Ce que l'on appelle l'appendice , ou cul-de-fac du cœcum ; il eft très fpacieux , & eft attaché par le péritoine un peu en arrière du rein droit. On confidère Rr
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I58 HÎPPOTOMIE.
extérieurement fes plis & replis , & trois fortes bandes ligamenteufes, qui paroifTent le
partager en trois, & qui donnent du foûtien aux poids des alimens ; intérieurement, & dans fa longueur, fe voient des bandes membraneufes qui fervent à l'expulfion des matiè- res ; on remaque en outre, à l'embouchure de l'iléon , deux replis qui forment ce que l'on appelle valvule du colon, dont l'ufage eft d'empêcher les matières de remonter dans les inteftins grêles. C'eft dans l'appendice de cet inteftin, ou à fa pointe, que fe forment pour l'ordinaire, les
pierres inteftinales. J'en ai dans mon cabinet qui ont huit pouces de diamètre, & qui pèfent treize livres. Il n'eft peut-être pas difficile de concevoir comment ces fortes de pierres peu- vent fe former Dans les quadrupèdes, & principalement dans le cheval, l'inteftin cœcum eft attaché vers les lombes par le péritoine ; fa pointe, par la pofition du cheval, tombe fur les mufcles du bas-ventre , & touche immédiatement au péritoine. De forte que les matières pefantes defcendues au fond de cette appendice, ne pouvant pas remonter, y féjour- nent & y durciffent. Tant que cette pierre n'eft point chaffée du lieu qu'elle occupe, & refte immobile, le cheval fouffre peu ; mais lorfque par fa pofition ou par quelque mou- vement du cheval, elle eft déterminée à remonter & à enfiler le canal inteftinal, elle excite alors de vives tranchées , fur-tout quand elle fe trouve à la valvule du colon , ou qu'elle a parcouru affez de chemin pour parler du colon dans le reéhim, comme cela arrive afTez fouvent. Les douleurs, qu'elle fait reffentir au cheval, reffemblent à celles qui font caufées par un volvulus , ou defcente d'inteftins avec arrêt des alimens. Il eft difficile de s'apper- cevoir de cette maladie ; d'ailleurs , le mal eft incurable. Les pierres formées dans les inteftins des chevaux , font de deux efpèces. Les unes ,
légères , ne font qu'un amas de bourre , de poil & d'alimens ; on les nomme égagropile : [calculus œgagropila Linn. ] ; mais ce calcul ne fe trouve jamais dans l'eftomac ; ce qui eft au moins fort rare. Je n'y en ai point vu , non plus que plufieurs écarrhTeurs que j'ai confultés. Les égagropiles fe forment quelquefois fort promptement, & reftent un temps infini , fans acquérir plus de groftèur : elles font unies extérieurement, comme fi elles étoient enduites d'un vernis fur lequel rien ne peut s'attacher ; mais, fi par hazard il fe trouve dans les inteftins quelques corps durs ou des fubftances non digérées , comme du bois, qu'un cheval pourra avoir mangé ; ils enlèveront le poli de ces pierres en plufieurs endroits , fur lefquels ne tardera pas à s'amafTer une quantité prodigieufe de même matière qui formeront comme deux boules enfemble , ou comme une calotte fur un autre. En coupant ces fortes de calculs , il eft difficile de s'appercevoir du centre. Les autres pierres des inteftins différent beaucoup des premières, & par leur nature, & par leur poids ; car, à volume égal, elles pèfent deux tiers de plus : on les nomme bézoards ; ce font de véritables pierres , qui toutes ont , dans leur centre , pour principe un noyau plus ou moins gros ; c'eft pour l'ordinaire un grain de fable de la grofTeur d'une groffie tête d'épingle. Ces bézoads fe forment de deux façons dans le cœcum , ou concentriquement ou excentrique- ment. La première façon fe fait par couches, & la féconde par de petits grains pofés les uns fur les autres en forme de fibres radiées ; c'eft comme une pierre d'aimant chargée de limaille de fer. Les bézoards, formés par des couches concentriques, & quelquefois les autres , font enduits d'un poli refTemblant à de l'émail ; ce qui prouve que les uns ni les autres n'aquièrent plus de volume, principalement les derniers. Quoique pour l'ordinaire les bézoards foient ronds , il s'en trouve néanmoins de plats & arrondis , de quarrés , mais dont les angles font ufés, il y en a auffi de triangulaires. Telles font les figures les plus communes , fous lefquelles s'engendrent ces pierres animales. Le colon, qui eft le fécond des gros inteftins, eft le plus ample des trois. Il commence
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à la fin du CCECUm plie , & fe<5 denv nnrrinnç fr»«* 15 > i» ,
/ ' **" ies aeux Portlons iont unies l'une à l'autre par le méfenrère
nomme en cet endroit méfo-colon, qui eft très peu confidérable, il forme dans le bas' ventre, dans la partie la plus baffe, une arcade ; c'eft entre cette arcade que vacillent & fe meuvent les inteftins grêles * de fâmn nue nar U n~r • j i i , . . ■ r j i_ r • ' Ç q P P°faion du cheval, le cœcum & le colon
fervent de bafe aux inteftins grêles. Cet inteftin fe porte m,,, * A U
^ cr lî-i porte tout autour du bas-ventre , en paîlant vers le diaphragme , & enfuite fe porte vers les o< ,W M < -i r i-
t ^ . i A : .° ' r VCI!> ies °s des îles, ou il le replie pour
décrire le même chemin, & fe terminer vers l'hvpoeaftre a„ rPA 1 • «. a- a i
^ . j . 7 y^v/gaure au rectum : cet inteltin elt plus
étroit dans cette partie que dans fes deux extrémités.
Le colon eft compofé de même que le cœcum on xr -«„, /r • 1 j
ii r • r . n ' on y remarque aulli trois bandes
tendineufes ; intérieurement, (es plis font plus marqués cornm, A*l 1 a / a
nn annp.. •„ r i i . ir 4 ' COmme dans le refte des inteftins;
on apperçoit iur la membrane interne plusieurs points elandulenv • il «■ o * j -.r
lacées • il pfl- fi„««,li i -a ••//.>■ Sianduleux . il y a même des vaifTeaux lactées il eft fingulier que leur exiftence ait ete niée par quelques hippotomiftes miifau'ik
ont affez vifibles. D'ailleurs, ces deux gros inteftins , mais prindUm^toL font toujours remplis d'alimens très liquides & à demi-digérés , qui n'ont pas encore perdu leur couleur : que deviendroit donc le fluide , s'il n'étoit point porté au réfervoir de Pecquet Dans tous les chevaux bien conftitués, dont la fiente eft jaunâtre fblide maronnee les gros mteftins font remplis de liquide. Comme il ne feauroit reWrader à caufe de la va vule il faut donc nécefTairement qu'il fait repompé par des vaifTeaux qui le portent dans la marte du fang. Il eft encore certain que la partie du méfo-colon fou |
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proche les vertèbres des lombes , laifTe appercevoir nombre de vaifTeaux laftée
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Les artères , qui vont à ces inteftins, font fournies par la méfentérique antérieure • les
nerfs viennent du plexus méfentérique antérieur. Le rectum , ou dernier boyau , eft la continuation du colon qui diminue de largeur •
ù s'étend depuis la cinquième vertèbre des lombes jufqu'à l'anus . ou il s'élargit vers ù fphmfter avec lequel il fe confond. Ses tuniques font plus épaiffes ; il a principalement une bande tendineufe, qui eft très
forte; d fa, extérieurement & intérieurement différens plis qui donnent la forme au crot.n. Cet tntefen étant parvenu dans le baffm, rampe fe Iong de Pos &rum & des ^ nœuds de la queue , & porte fur la veffie. La partie du méfentère, où il eft attachTeft nommée mefo-reétum : cette membranne fe rétrécit à mefure qu'elle s'approche de l'extré- mité de ce boyau. Les artères, qui s'y diftribuent, viennent de la méfentérique inférieure, & les nerfs du
plexus méfentérique poftérieur. Ce dernier boyau eft d'un pied & demi environ de longueur, & a quatre à cinq pouces
de diamètre. Or, les feringues, dont on fe fert ordinairement, ne contenant pas plus de trois chopines, que peuvent faire de xels lavemens, donés dans l'intention de délaver non eulement les matières contenues dans le reâum , mais même dans fe co,on . ;1 , > , lument, lorfqu'il eft queftion de donner des lavemens , en adminiftrer trois de fuite ou avoir une fenngue qui contienne quatre pintes ou quatre pintes & demie Autrement ils font fuivis de peu d'effet ; ils reftent dans le reélum, & pour peu que le cheval faffe queiqu ettort, ou même quelque mouvement, il les rend. 4.° DE L'EPIPLOON.
OTaHWPI;00? £ft UnC merabrane «èsimJnce> »PPdl& coèffe; cette petite bande
fllicaTT*6 ^ k gfande C°UrbUre ^ £ °maC' & ft P°«e en arri^e vers la région
« = il eft rare, en ouvrant les chevaux, de l'appercevoir, à moins qu'on ne dérange,
les gros boyaux. L'épiploon a une figure à peu près quarrée ; il eft compofé de de«
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feuillets , qui contiennent, non feulement les artères & jveines épiploïques, mais même de
petits vaifTeaux lymphatiques : il eft, comme l'on voit, fixe d'un côté , & vacillant de l'autre : il tient à la grande courbure de l'eftomac , au duodénum en partie , au colon principalement, a la rate, d'où il reçoit les branches des vaifTeaux fpléniques. Les nerfs lui viennent de la huitième paire. L'ufage de cette membrane eft d'humeéter, par fa graiffe, les intérims , ck d'en favorifer
le mouvement. 5° D U FOI E.
Le foie eft un vifcère très confidérable, fitué derrière le diaphragme, dans l'hypochon-
dre droit, & en partie dans l'épigaftre. Sa figure eft afTez irrégulière ; il eft près d'un tiers plus large qu'il n'eft haut, c'eft-à-dire, qu'il s'étend plus, & du côté de l'eftomac, oc du côté de î'hypocondre droit, qu'il ne le fait vers le cartilage xiphoïde & vers les vertè- bres des lombes. Il eft convexe , antérieurement, dans la partie qui regarde le diaphragme, légèrement concave , poftérieurement : fes bords font minces ; .fa couleur eft d'un rouge brun. Comme tous les autres vifcères , celui-ci eft enveloppé du péritoine, on le divife en trois parties ; celle qui s'étend depuis là veine-cave jufqu'à l'épigaftre eft appellée le lobe gauche ou grand lobe; c'eft le plus confidérable (a).. La partie, qui s'étend depuis l'autre côté de la veine cave jufqu'à l'hypochondre droit , eft appellée lobe droit ou moyen. Le troifième eft celui qui eft fitué , inférieurement, entre ces deux lobes ; ce dernier eft fouvent plus ou moins découpé , & paroît former d'autres petits lobes. Le grand lobe eft , pour l'ordinaire , aufti découpé dans fon bord latéral ; le lobe gauche ne Peft jamais, ou bien rarement, fi ce n'eft dans fa partie fupérieure , où il fe trouve quelquefois une petite appendice qui ne mérite aucun nom. On confidère au foie trois ouvertures, & même quatre; car la veine cave s'y trouvant
embraffée en fait partie. Les trois autres font i.° la veine porte qui eft la plus confidérable: elle eft produite par les veines méfentéiïques , fpléniques , épiploïques , & fe porte de derrière en avant , en biaifant vers le foie; fa longueur eft d'un demi-pied , & fon diamè- tre un quart de celui de la veine cave ; elle entre dans le foie où elle fe divife en deux branches principales, dont la plus forte va au lobe gauche, & l'autre au lobe droit ; là elle fe divife dans l'un & dans l'autre lobe , en plufieurs petites vénules. Cette veine eft fituée à deux pouces environ au-defTous de la veine cave. a.° L'artère hépatique , qui eft la féconde des trois, eft la moins confidérable de tous les troncs qui entrent dans le foie ; elle a environ un demi pied de diftance de fa bifurcation au tronc cœliaque ; elle entre enfuite dans le foie à côté de la veine porte ; ck un peu avant fon entrée, elle fe bifurque en deux branches principales , dont la plus grofTe va au lobe gauche , & l'autre au droit. La troi- fième ouverture eft celle du canal cholédoque ou pore biliaire. Ce canal eft afTez confidé- rable ; il a deux pouces $£ demi , ou trois pouces environ : il paroît fortir du grand lobe , étant fitué obliquement dans la partie moyenne du, foie ; il fe porte de gauche à droite , & va aboutir au duodénum ; intérieurement , il eft velouté & jaunâtre. On confidère , à fon embouchure , une valvule qui empêche la bile & autre liqueur des intefcins de rétrograder. L'ufage de ce vifcère eft de recevoir le fang des parties dont nous avons parlé ci-defTus,
d'en féparer la bile, qui pafTe enfuite par les vaifTeaux biliaires ; tandis que le refte du fang |
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( a ) Comment M. Bourgelat ne s'eft-il pas apperçu de ce fait ? comment a-t-il pu avancer, Elém. de l'art Vçtér. pag. 324, que
le grand lobe eft à droite f cette remarque eft jufte pour l'homme & non pour le cheval. va
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spLANCHNOL0GIE.
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va fe rendre à la veine cave. Des vaifTeaux biliaires , la bile enfile le canal cholédoque pour
fe jetter dans le duodénum, où elle fert de favon, & prépare l'élaboration des alimens Les nerfs du foie prennent leur origine du plexus hépatique, lequel vient de la huitième
paire. Ce vifcère eft contenu par trois ligamens, qui ne font que les différais replis du péri-
foine; fçavoir deux ligamens latéraux fufpenfeurs, & un longitudinal réfracteur : ces deux premiers font fîmes à la partie fupérieure du diaphragme dans les hypochondres, ■& dépen- dent enfuite pour s'attacher au bord fupérieur de chaque lobe : le longitudinal s'étend depuis la veine cave, à fa fortie du foie jufqu'au cartilage xiphoïde ; il empêche que la mafïe totale du foie ne fe porte en arrière. r L Le canal cholédoque eft fouvent affeâé de vers que l'on appelle douves [fafciola hepatica,
Linn.\; ces vers, qui s'engendrent ordinairement dans les ruminans, principalement dans le mouton, fe trouvent affez fouvent dans les chevaux. Monfieur de Chalette, bon naturalise & très verfé dans l'équitation & dans l'art vétérinaire , connu d'ailleurs par fes ouvrais fur les maladies des chevaux & beftiaux , eft le premier [quoiqu'il y ait plus de quinze ans que je l'ai démontré dans mes cours, & que j'en ai donné le mémoire à M Ferreii/ pour le préfenter à l'académie des feiences ] qui ait écrit que les douves exiftafTent dans les chevaux. Ces douves ont la figure du cœur , ou , pour mieux dire , celle d'un cerf- volant , que les écoliers enlèvent ; ils font plats, de la longueur d'un pouce, & larges à proportion. On leur remarque à la tête deux ouvertures, fituées au-deffus l'une de l'autre Il s'en voit une troifième à l'autre extrémité , qui eft l'anus. Ces vers fe replient en forme de cornets dans le canal cholédoque, Les chevaux avalent les œufs de ces vers, qui fe trouvent dans les eaux douces , dans les foffés ; les alimens fecs , dont ils fe n'ôur- rifTent, n'en font point chargés. Ces vers ne détruifent nullement les folides ; ils ne font dangereux que lorfqu'ils font en fi grande quantité, qu'ils bouchent le canal cholédoque & les autres vaifTeaux biliaires ; d'où réfulte un engorgement au foie, qui tôt ou tard eft mortel. Ces infeétes , qui fembleroient devoir fe porter avec la bile dans le duodénum ne s y rencontrent cependant jamais. Ne pourroit-on pas foupeonner que ces animaux, nés dans une liqueur amere , & accoutumés à s^n nourrir, fentant , à l'embouchure de ce canal , une autre faveur, le remontent; il eft certain au moins que je n'en ai point vu dans les inteftins. Les remèdes, contre ces vers, font les martiaux, & fur-tout les boifTons réitérées des eaux non épurées de Pafïi, qu'on fait prendre au cheval; il faut lui en donner pendant huit jours, matin & foir. 6.° DU PANCRÉAS.
Le pancréas eft fitué dans l'épigaftre. Sa figure eft irrégulièrè , fa couleur eft rofe-
pâle. C'eft un amas de petits points glanduleux , unis ou collés par le moyen d'un tifTu cellulaire, au colon, & au duodénum. Il eft recouvert, comme tous les autres vifeères 'du péritoine. En fendant le pancréas, on apperçoit plufieurs vaifTeaux fanguins & des ifTeaux blancs ; ces derniers font en grand nombre ; car chaque point glanduleux a LTuyaT qui va répondre à un principal, nommé conduit pancréatique , long d'un pouce & demi environ, lequel fe rend enfuite au duodénum auprès du canal cholédoque (a) ; il verfe dans cet inteftin une liqueur blanche , grafTe & favonneufe. ■ Les artères du pancréas font fournies par le tronc cœliaque. Ses veines vont fe rendre
a la veine porte. Il reçoit fes nerfs du plexus hépatique & du grand intercoftal ( a ) Et non pas dans le canal cholédoque même, comtoe on le lit dans les Elém. de tm vétér. ta?
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i6i HIPPOTOMIE,
Ce vifcère eft deftiné à préparer la liqueur dont nous venons de parler, & qui fert,
conjointement avec la bile, à perfectionner le chyle. Le canal pancréatique eft quelquefois rempli de vers, comme le cholédoque, mais d'une
nature différente. Ces infect.es, dont perfonne n'a encore parlé , ck que les dhTections 6k les ouvertures fréquentes des chevaux nous ont fait fouvent appercevoir , font cylindri- ques , de la longueur de deux pouces environ : la moitié de leur longueur eft rouge ; le refte eft blanc. La tête eft difficile à diftinguer de la queue : on peut croire cependant que la tête eft cette extrémité à laquelle on remarque deux efpèces de filamens , à peu près femblables à ceux 'que portent les vers de l'eftomac. Au refte, ils ne s'attachent point , ck errent ça & là dans le canal pancréatique ; on n'en rencontre que très rarement dans le canal inteftinal. Les moyens de les détruire , font les mêmes que ceux que nous avons indiqués contre les vers du foie. Outre toutes ces efpèces , dont nous avons parlé , il s'en trouve une cinquième répan-
due dans la capacité du bas-ventre , & errante fur les vifcères : ces derniers vers font longs de quatre pouces 6k plus , 6k minces comme des aiguilles ; ils font abfolument différens de ceux des inteftins. On n'a aucun ligne qui indique que le cheval en foit incommodé ; & quand on en auroit de certain , comment y porter le remède ? on ne pourroit avoir recours qu'aux injections amères , faites après la ponction. V D E L A R AT E.
La rate eft un vifcère applati , bleuâtre , fitué dans la région lombaire gauche , en
partie dans l'hypochondre du même côté ; fa figure eft pyramidale ; fa pointe eft tournée en devant de l'hypochondre gauche. On y confidère trois bords ; un poftérieur, qui regarde le flanc gauche ; un latéral externe , qui eft très épais ; 6c un interne , fort mince. Il a par conséquent deux faces ; une , qui regarde les lombes , 6k l'autre , les inteftins : la première eft un peu convexe , celle-ci eft légèrement concave ; elle eft recouverte de même par le péritoine , ck afTujettie par les différentes duplicatures de cette membrane , aux lombes, au diaphragme ck même à l'eftomac par l'épiploon ; ck les vaifTeaux de la rate font l'artère , & la veine fplénique ; la première tire fon origine du tronc cœliaque , elle rampe le long du bord épais de la rate, ck dans fon trajet, elle jette plufieurs petites branches, qui vont fe diftribuer dans fa fubftance. La veine, qui rapporte le fang de la rate, va fe décharger dans la veine porte. Il y a auffi des vaifTeaux lymphatiques , mais on les apperçoit difficilement. Les nerfs viennent du plexus fplénique , lequel eft formé de la huitième paire 6k de l'intercoftal. La fubftance de la rate eft rougeâtre, fpongieufe & même caverneufe : c'eft un amas confus
de filamens blancs ck de petites cavités. On n'a encore rien de certain fur l'ufage de ce vifcère dans l'œconomie animale. On peut néanmoins penfer qu'elle eft comme le réfervoir du fang dans les grandes courfes. Cette opinion paroît plus probable que celle de ceux qui la regardent comme fervant à préparer le fang qui doit paffer dans le foie , pour y être plus élaboré, ck faciliter par-la la fécrétion de la bile. 8.° DES REINS ET DES URETÈRES.
Les reins font au nombre de deux, d'une couleur rouge-brune , d'une figure tantôt en
forme de haricot, tantôt d'un ovale, tantôt en forme de trèfle. Ils font fitués dans les régions lombaires, ck vers les apophyfes tranfverfes des lombes, où le péritoine les tient collés à plat, un de chaque côté. On y confidère deux faces , une inférieure , fur laquelle fe trouve le péritoine, ck l'autre , fupérieure , qui porte fur le pfoas des lombes : l'une ck l'autre font |
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SPLANCHNOLOGIE. j63
un peu convexes. Le rein , dans la partie qui regarde fon congénère, eft échancré , pour
donner paftàge aux principaux vaifTeaux qui fe diftrihuent dans fa fubftance : cette échancrure fait que le rein , dans cette partie , forme deux angles arrondis. Les vaifTeaux, que l'on y apperçoit , font i.° l'artère émulgente partant du tronc de
l'aorte; i.° la veine émulgente, fituée fur celle-ci, &c dont le calibre eft beaucoup plus gros que l'artère ; elle vient de la veine cave. Les nerfs tirent leur origine du plexus rénal. L'uretère , qui commence au fond de cette échancrure , fe porte , en fe recourbant en arrière ; rampe tout le long des apophyfes tranfverfes, des vertèbres , des lombes , & va aboutir à la vefïiè. Les reins , indépendamment de l'enveloppe fournie par le péritoine, en ont une autre qui eft une membrane très fine & très forte. Le rein eft compofé de deux fubftances : une brunâtre , ferrée & ferme , dont les filamens font rangés en rayon ; elle a été nommé fubftance corticale ; il n'y a même, dans cette fubftance , aucun point glan- duleux , au moins je n'ai pu les appercevoir ; c'eft un amas de petits vaifTeaux féreux , rangés à côté les uns des autres en divergeant qui , étant parvenus au centre du rein , deviennent blancs, parce qu'ils font plus ferrés : c'eft à cette fubftance qu'on a donné le nom de médullaire : elle forme, en plufieurs endroits, de petits cercles , dont les parois jfibreufes , en fe réunifiant comme dans un centre commun , forment des mammelons percés de plufieurs petits trous , par lefquels fort l'urine qui a été féparée dans le rein : elle eft verfée dans une efpèce de calyce membraneux, appelle baftinet , lequel eft velouté & tapifte de petites lacunes qui filtrent une liqueur mucilagineufe, pour empêcher l'aclion de l'urine fur les parois de ce même baftinet, 6c fur celles des uretères, dans lefquels cette liqueur coule (a). Les chevaux font fujets à avoir des pierres dans les reins ; elles fe logent dans le
baftinet, & rarement dans les mammelons. Elles font de deux efpèces : la plus ordinaire eft un amas de fable , de gravier ou fédimens , qui s'amoncèlent , fans cependant acquérir une confiftance bien dure , quelquefois elles font femblables à une pierre blanche. L'autre efpèce eft d'une fubftance plus dure, brunâtre, quelquefois rouge, & quelquefois cryftallifée. Ni Tune ni l'autre ne font effervefeence avec les accides ; elles n'ont point non plus, comme les bézoards, de point central. La pierre de la veflîe eft ordinairement de la première efpèce ; dans certains chevaux , j'ai trouvé une pierre dans chaque rein ; chez d'autres dans un feul rein ; j'en ai ouvert qui avoient une pierre dans un rein, & une dans la veftie en même temps. Quelquefois il n'y en a qu'une dans un rein, & quelquefois plufieurs. La veftie peut aufli en contenir plufieurs■; mais ce cas eft rare ; le plus ordinairement je n'en ai rencontré qu'une feule , plus ou moins grofte ; le diagnoftique eft aifé à porter par l'affeclion des reins , le mal eft incurable. Les uretères font deux canaux ronds, membraneux, longs, élaftiques, qu'on peut regar-
der comme la continuation du baftinet, ou des entonnoirs qui reçoivent l'urine fortie des petits trous des mammelons. Ces deux tuyaux, qui prennent leur origine de la partie concave des reins , defeendent obliquement jufque fur la face interne de l'os facrum , pour aller enfuite fe porter à la veftie , qu'ils percent, mais non pas aufti-tôt qu'ils y font parvenus. Les uretères font compofés de trois membranes propres , & enveloppés par le tiftli cellulaire du péritoine. L'ufage des reins eft de féparer l'urine du fang & de la porter à la veftie par les uretères.
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( a ) M. Bourgelat a tort de dire , à l'article de la graifle, Elem. de l'art yété. pag. 84, que l'ufage de cette huile eft de préferver la
fubftance des reins, 6c le baffinet de l'âcreté des fels urineux. II n'y a jamais de graillé dans la fubftance du rein, non plus que dans le baftinet. |
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164 H I P P O T O M I E.
9.° DES REINS SUCCENTURIAUX.
On donne le nom de reins fuccenturiaux, ou capfules atrabilaires, à un corps glandu-
leux fitué en devant du rein , d'une figure irrégulière, cependant allongé ôc pofé tranf- verfalement dans le bas - ventre fur les vertèbres des lombes ; fa couleur eft d'un rouge plus clair que le rein , quoiqu'il foit à peu près de la même fubftance. On n'y confidère pas de baffinet, mais on remarque dans fa fubftance , vers fes bords , de petits mammelons dont l'ufage eft inconnu. Les artères de ces capfules viennent des émulgentes ; & les nerfs, du plexus méfentérique antérieur. Les reins fuccenturiaux , qui font petits dans les chevaux, font volumineux dans les poulains, & fur-tout dans les nouveau-nés (a). Les anatomiftes n'ont encore pu affigner aucune fonction à cet organe. io.° DE LA VESSIE.
La veffie eft un fac membraneux, mufculeux, capable de dilatation , de refTerrement,
fitué dans le baffin, & rampant fur les os pubis. Sa figure eft ovalaire, & approche afTez de celle d'une bouteille. On y diftingue un fond & un col. Le fond regarde le bas-ventre ; le col regarde l'anus. La grandeur de la veffie eft afTez ample pour pouvoir contenir près de quatre pintes d'eau dans certains chevaux. Elle eft compofée de trois membranes en quel- ques endroits , & de quatre dans d'autres. La première , qui eft la moins étendue , eft le péritoine qui recouvre fon fond. La féconde eft charnue & compofée de plufieurs plans de fibres rangées en tous fens ; les fibres du plan extérieur font longitudinales, celles des autres plans font tranfverfales , de façon que les dernières font circulaires. La troifième membrane eft nerveufe comme celle des inteftins. La quatrième , ou l'intérieure , eft veloutée & percée de petits trous par lefquels fuinte une liqueur mucilagineufe qui empêche l'action de l'urine fur elle. Le col de la vefTie , ainfi nommé à caufe d'un étranglement qu'on y remarque, porte , dans la bifurcation des os pubis , & eft compofé de deux plans de fibres ; longi- tudinales dans l'un , & circulaires dans l'autre ; c'eft ce que l'on appelle fphincter de la veffie ; il fe dilate par le moyen de fes fibres longitudinales , lorfqu'il y a trop d'urine, ou que fon âcreté fait trop d'impreffion fur les parois de la veffie ; il fe referme par la contraction de fes fibres circulaires. La veffie , fupérieurement ôx un peu latéralement, eft percée [proche fon col à trois ou quatre travers de doigt de diftance ] de deux trous où vont aboutir les uretères : c'eft auffi fupérieurement & proche fon col que font fituées les véficules féminales. Les artères de la veffie proviennent de l'artère honteufe interne , laquelle fe répand fur
fon corps : elle reçoit fes veines des honteufes internes. Les nerfs partent du plexus méfen- térique inférieur. La veffie eft deftinée à recevoir l'urine. Il s'y forme des calculs, comme nous l'avons
dit, qui, quelquefois , font gros comme des bouteilles de pinte. n.° DES PARTIES DE LA GÉNÉRATION.
Les parties de la génération font fituées, ck dans le bas-ventre, & hors le bas-ventre,
Celles-ci font en plus grand nombre dans le cheval : au contraire , dans la jument, les parties de la génération , enfermées dans le bas-ventre , font plus nombreufes. |
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me du fœtus humain. C'eft un fait fçû de tous les naturaliftes. Mais les reins fuccenturiaux acquièrent, chez les chevaux, de
la folidicé avec l'âge & uon de l'ampleur. |
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[A]
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SPLANCHNOLOGIE.
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[A] DES PARTIES DE LA GÉNÉRATION DU CHEVAL.
Ces parties font les tefticules, les épididymes, les vaifTeaux déférens, les veflïcules femi-
, nales , les glandes proftates , le canal de l'uréthre , & la ver°-e ou le membre. Les testicules font d'une figure ovale: dans le poulain naifTant, ils font renfermés dans
le bas-ventre ; ils en fortent vers le fixième mois , par l'ouverture des anneaux du bas- ventre. Ils defcendent de la longueur de plus d'un demi-pied & acquièrent peu à peu le volume qui leur eft convenable. La grofTeur des tefticules varie • ils font plus ou moins pendans. J'ai remarqué que les cbevaux efpagnols , comparaifon faite, avec d'autres che- vaux , les avoient plus gros & plus pendans ; ce qu'on regarde comme deux grands défauts dans un cheval. Quand les chevaux vont au pas , les tefticules remontent ordinairement vers les anneaux, par le moyen du mufcle crémafter ; ils remontent bien davantage, lorf- qu'ils vont au trot, & encore plus en allant au galop ; car alors les tefticules doivent être collés dans les aines, & ne fe point laifTer apperceyoir , parce que dans cette allure les mufcles du bas-ventre, étant en contraction, doivent néeefTairement aider celle du crémafter • aufti eft-il rare de les appercevoir dans un courreur , à moins qu'il ne foit efpagnol. Les tefticules font fitués entre les cuiffes au-defTous des aînés ; leurs deux faces fe tou-
chent, pour ainfi dire ; ils font renfermés chacun dans quatre membranes en forme de fac & recouverts d'une enveloppe commune , qui eft la peau , & qu'on a appellée fcrotum ou bourfes. La première des trois membranes , nommée dartos , s'apperçoit après avoir enlevé le fcrotum ; elle eft d'un tiflu affez ferme, blanchâtre, très légèrement charnue atta- chée prefqiie à la fymphyfe des os pubis , d'où elle defcend en forme d'aponevrofe pour envelopper les tefticules. La féconde membrane eft nommée vaginale, elle eft tin compofée de fibres cellulaires qui viennent du péritoine ; elle accompagne rtonfeulement les cordons mais même vient former une enveloppe aux tefticules. La troifième membrane eft la plus forte ck la plus confidérable de toutes ; elle embraffe immédiatement le tefticule ; elle eft lifte & polie. C'eft la continuation du péritoine & là réunion de l'apoiievrofe du mufcle crémafter ; cette troifième membrane a retenu le nom de péritejies. Quand on la fend , on voit qu'elle tient aux épididymes. La quatrième membrane eft moins tunique que fubftance du tefticule , elle reçoit le nom d'albuginée ; elle eft blanchâtre , lifTe , polie & recouvre entièrement la fubftance du tefticule ; elle eft humeâée à fa fuperficie , de même que le périteftes d'une liqueur lymphatique, qui vient du bas-ventre, fort par les anneaux, coule entre les duplicatures du péritoine, & vient faciliter le mouvement du tefticule. Dans cette dernière enveloppe, la fubftance interne eft grifâtre , d'un rouge fale ; c'eft un compofé de plufieurs vaifTeaux fanguins, & des fibres provenans de Pexpanfion & de la membrane albuginée , & d'une très grande quantité de petits vaifTeaux blancs, propres à charier la femence ; ce dont on s'apperçoit aifément dans le fquirrhe du tefticule ; maladie oui l'atta- que fréquemment, ainfi que le kyfte. Il n'y â point d'autres remèdes dans ces deux cas que la caftration ; car j'ai obfervé qu'un tefticule, qui avoit été fendu jufque dans fon centre à la fuite d'un kyfte , ne produifoit plus de femence. Les épididymes font deux corps allongés, fitués en arrière & fur le corps de chaque tefti-
cule ; ils font très blancs & ne font autre chofe que le commencement des canaux déférens. Les vaisseaux déférens font blancs, très forts ; leurs tuniques font très épaiftès. Ils ont environ un pied de longueur. Ils montent le long du cordon fpermatique , dont ils font partie , pafTent par l'anneau du grand oblique, & vont fe porter en fe repliant defTus le col de la veffie, fupérieurement , où il commence à diminuer de largeur. La fonction de ces vaifTeaux eft de charier la femence dans les vefïicules féminales ,
comme celle du tefticule eft d'en faire la fécrétion. Tt
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66 HIPPOTOMIE.
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Les vessicules séminales font deux poches oblongues, delà longueur de trois pouces
& plus, & d'un pouce de largueur, qui, étant foufflées, forment deux petites vefïies faillantes fur les côtés du col de la veflie : fupérieurement, leurs tuniques font plus épaifTes (a) que la veffie ; elles font percées inférieurement du côté de la vefïie où viennent aboutir les vaifTeaux déférens. Elles diminuent enfuite de largeur pour fe porter dans le canal de l'uréthre où fe divifant , elles forment deux vaifTeaux , nommés éjaculatoires. A bien confidérer les veiîicules féminales, elles reiïemblent pluftot à une dilatation ou à une appendice des vaif- feaux déférens qu'à deux réfervoirs. Leur ufage eft de contenir la femence qu'elles verfent dans le temps de l'éjaculation. Les vefficules féminales font moins confidérables dans le cheval hongre ; cependant elles font toujours humectées d'une liqueur féreufe & blanchâtre. Les glandes prostates font deux glandes fituées un peu en arrière du col de la vefTie;
elles ont la figure d'un cœur applati dans leurs bords élevés ; dans la partie moyenne, elles font rougâtres, & de la grofTeur d'un gros œuf de pigeon. Leur fubftance interne eft fpongieufe ; on y diftingue plusieurs petits vaifTeaux de tout genre : dans la partie pofté- rieure ,. ou vers la pointe, on diftingue pluneurs petits tuyaux excréteurs qui aboutifTent au canal de l'uréthre : un peu plus en arrière, on diftingue deux autres points glanduleux, moins confidérables que les proftates & de même nature, ayant aufti des canaux excréteurs qui vont fe rendre dans l'uréthre proche les premiers , & qui verfent comme les proftates une liqueur qui fert à lubrifier le canal de l'uréthre , avant l'éjaculation. Le canal de l'uréthre, qu'on peut regarder comme une continuation de la vefïie,s'étend
depuis le fphin&er de la vefTie jufqu'au bout de la verge. Il fe replie poftérieurement en deftbus des os pubis, & rampe le long de la verge dans fon bord inférieur. Il eft recou- vert , dans fon étendue, de fibres charnues qui , partant de chacun des corps caverneux fe prolongent jufque fur la partie moyenne de l'uréthre, où elles fe réunifient. Le dedans du canal n'a rien de particulier ; il eft membraneux & compofé d'un feul plan de fibres Le membre ou la verge eft un corps fpongieux, qui commence au bord poftérieur des
os ifchion par deux bourlets , chacun de deux pouces de long : ces deux parties caver- neufes fe réunifient enfuite pour former un feul & même corps, d'une figure conique , & quafi prifmatique dans fon centre, & cylindrique à fon extrémité : ce corps eft terminé par une éminence arrondie , que l'on nomme tête : au tour de cette tête, eft un bourlet qui s'élargit en cet endroit, ôc qui devient confidérable dans le temps de l'érecfion. La membrane extérieure eft blanchâtre & d'un tifTu femblable à l'albuginée des tefticules : le milieu de fa fubftance eft une prolongation ligamenteufe de cette même membrane , &c un amas de pluheurs petits vaifTeaux fanguins , qui laifTent entr'eux des efpaces que le fang vient occu- per. Le canal de l'uréthre eft terminé par la tête du gland, où fe trouve une petite dupli- cature de peau en forme de croifTant, & repréfentant une fofTe naviculaire, toujours remplie d'une efpèce de cire noire qui décrépite fur le feu. La peau, qui recouvre la verge, forme dans l'état d'affaifTement un vuide nommé fourreau , lequel difparoît dans l'éreaion parce qu'il fert d'enveloppe à la bafe de la verge. Dans quelques chevaux l'intérieur de ce fourreau eft rempli de cette cire noire , qui n'eft autre chofe qu'un effet de la tranf- piration provenant d'un fel nitreux combiné avec l'huile animale. Les artères, qui vont fe diftribuer à la verge, viennent de l'épigaftrique , laquelle rampe tout le long du corps de la verge où elle produit plufieurs branches de côté & d'autre ; l'obturatrice fournit une petite branche qui fe diftribue le long du canal de l'uréthre. On appelle honteufes les veines ( „ ) M. Bourgclac dit expriment, Elém. de l'art vctér. pag. 359 » Ve les vefficules féminales font extérieurement couvertes dans
leur face [upértatrem le péritoine.^ Cette meprife eft confidérable ; car dans raffaiiïêment même de la veffie, il s'en faut plus de trois pouces que le péritoine naille )Ufque-la; & lorfque la veffie eft pleine, le péritoine fe trouve éloigné de près d'un pied des vefficules féminales. Oh fça.t d ailleurs que le péritoine ne recouvre que la partie antérieure ou le fond de la veffie, fans pénétrer ni s'enfoncer dans le baffin. Tous les anatomift.es en conviennent, & pour s'en ailurer, il ne's'agit que de faire cet examen, le fcalpelà la main. |
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SPLANCHNOLOGIE.
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de cette partie ; les plus confidérables font fituées fur le corps de la verge, & rapportent le
fang dans les iliaques. Les nerfs viennent des lombaires & du plexus méfentérique poftérieur. [B] DES PARTIES DE LA GÉNÉRATION DE LA JUMENT.
Les parties, qui compofent l'organe de la génération dans la jument, font internes ôc
externes : ces dernières, comme nous l'avons dit, font moins confidérables ; ce font les mammelles , la vulve , les lèvres & le clitoris. Quoique les mammelles ne foient pas comptées parmi les parties de la génération, nous
avons cru devoir en parler ici, parce qu'elles font placées proche de ces organes. Les mammelles font dans les jeunes jumens, deux petits points arrondis, terminés par deux
languettes de peau : elles font fituées à la partie poftérieure du bas-ventre , en avant des cunTes , & fe portent en arrière vers le vagin. Dans les chevaux, elles fe voient au bout du fourreau , à fon entrée au bord inférieur ; mais elles ne font bien apparentes chez eux que dans l'état d'inflammation, où elles forment pour lors deux petits mammelons terminés en pointe, & de la grofTeur d'une aveline. Les mammelles, au contraire, font très apparen- tes dans les jumens qui ont pouliné ; les deux languettes ou duplicatures de pean font plus pendantes ; dans celles qui font pleines, vers les derniers mois, ou dans celles qui nourrirent leurs poulains, elles font volumineufes : pour lors ces deux bandes de peau, qui contiennent beaucoup de glandes laftifères, fe gonflent & ne forment que deux éminences allongées, auxquelles on donne le nom de mammelles. Leur fituation n'en: pas la même que dans plufieurs quadrupèdes, chez lefquels les mammelles font fur la poitrine : ces animaux fe couchent par terre pour donner à têter à leurs petits ; & la jument au contraire l'ânefTe, en un mot, les bêtes ruminantes n'alaitent que de bout ; leurs petits font obli- gés de donner des faccades de tête pour attrapper le mammelon : fans doute que s'il eût été placé fur la poitrine , les glandes laéHféres auroient été expofées à être contufes entre la dent & les côtes , qui font des corps durs ; ce qui auroit fait tuméfier les glandes (a) On peut remarquer que la femme & la guenon font les feules dont les mammelles foient placées fur les côtes. Chez les quadrupèdes multipares, où elles fe prolongent fur le thorax elles pofent fur les cartilages des côtes , où il y a toujours un mouvement de flexion ; ce qui ôte le point d'appui. Si les accidens , occafionnés par la compreffion , n'arrivent'pas dans la femme & dans la guenon, c'eft que l'une & l'autre ont foin de placer leurs petits vis-à-vis le teton , & ne leur biffent rien à délirer. La vulve eft cette fente ovalaire, fituée au-deiTous du vagin, qui en forme l'entrée Les
bords de cette ouverture fe nomment les lèvres , qui ne font autre chofe que le repli de la peau, dénuée de poils & d'une couleur noirâtre : ce repli cutanée aboutit aux bords de l'ou- verture du vagin , dont l'entrée eft d'une couleur rougeâtre. On y confidère différens plis ou rides, qui contiennent un grand nombre de points glanduleux, par lefquels fe filtre une liqueur propre à lubrifier ces parties. Cette peau ou les lèvres font mues par le moven de trois mufcles ; le plus confidérable eft un compofé de fibres circulaires qui fervent à contracter ces lèvres. Les autres font quelques fibres charnues, qui partent des os ifchions pour fe terminer avec le précédent, auquel on peut donner le nom de fphincter & qui élèvent la vulve vers le reélum , pour expulfer la liqueur dont nous venons de parler ou les goûtes d'urine qui peuvent tomber fur fes bords inférieurs. Le clitoris [autrement dit la verge de la jument] eft fitué entre les os ifchions. H a
un pouce & demi environ de longueur. Ceft un corps fpongieux qui a fon attache aux ( a ) On ht pag. 284., Elém. de l'art vétér. une obfervation fingulière que voici : La femelle de l'éléphant fuce Aie même fon lait par le
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ï68 HIPPOTOMIE.
os ifchions, de même que la verge du cheval, comme par implantation; il n'eft point percé
à fon extrémité inférieure, mais on y obferve un peu en dedans du vagin, plufieurs petites ouvertures recouvertes par un repli de la peau, qui laide échapper une humeur glaireufe. Les mufcles, qui font mouvoir le clitoris, font les deux latéraux de la vulve , car il n'en a pas de particulier. Au bas de la vulve, fe trouve une petite ouverture appliquée fur le corps du clitoris laquelle eft l'uréthre ; canal très court dans la jument, ck dont l'ouverture eft défendu par le repli inférieur de la vulve. Les parties internes de la génération font les ovaires, la matrice & le vagin.
Les ovaires , autrement les tefticules de la jument, font deux corps ovales moins o-ros
que les tefticules des chevaux , fitués fur les apophyfes tranfverfes des lombes recouverts du péritoine, & tenus chacun , d'une part vers les lombes , par un ligament formé de la duplicature du péritoine , & de l'autre à la matrice avec laquelle ces corps communiquent Ils font compofés à peu près de même que les tefticules, & revêtus d'une membrane blan- che femblable à la tunique albuginée. Leur fubftance , qui eft plus molle que celle du tefticuie, contient une liqueur blanchâtre renfermée dans de petites vefficules que l'on regarde comme des œufs. On obferve encore dans l'ovaire beaucoup de vaiffeaux fanguins & des branches de nerfs. Les artères proviennent de l'aorte, & les veines vont verfer le fang dans la veine cave. A la partie poftérieure de chaque ovaire, eft un conduit qui va fe rendre à la matrice , & à l'origine duquel on apperçoit [ comme aux tefticules à leur jonftion avec les vaiffeaux déférens ] des découpures qui , dans la jument ont reçu le nom de corps frangé. Ce conduit eft entouré de plufieurs membranes , dont les plus fortes font autant de duplicatures du péritoine : elles s'étendent depuis l'ovaire jufqu'aux cornes de la matrice , 6c font appellées ligamens larges ; ils contiennent , dans leur dupli- cature , plufieurs vaiffeaux fanguins, & des vaiffeaux lymphatiques. La matrice eft un vifcère fitué, & dans l'hypogaftre & dans le baffin, entre la veffie &
le reftum. Sa figure approche d'une tête de bélier avec fes cornes. La tête de cet animal eft repréfentée par le corps de cet organe, & les cornes par fes branches. Son corps, ou la matrice , eft fitué fur les dernières vertèbres des lombes , & en partie fur l'os facrum. Sa forme eft ovalaire , fes branches font cylindriques & s'étendent fur les flancs La matrice eft compofée de trois membranes : la première vient du péritoine : la féconde eft un amas de fibres de toute efpèce rangées en tous fens : la troifième eft liffe , polie & même veloutée. On confidère encore à ce vifcère trois ouvertures ; deux qui font fituées a l'extrémité fupérieure de fes branches , où aboutiffent les trompes , & une poftérieure- ment qui en eft l'entrée, & qui eft à l'extrémité du vagin : les vaiffeaux artériels, qui vont s'y diftribuer , font connus fous le nom de fpermatiques ; ils viennent de la partie anté- rieure de l'aorte , en arrière des émuîgentes, & font la continuation de ceux des ovaires : les artères iliaques fourniffent auffi, au corps de la matrice, des branches nommées utérines. Les veines de ces parties, qui fuivent la marche des artères, portent également le nom de fpermatiques. Le vagin eft le conduit qui s'étend depuis la vulve jufqu'à l'entrée de la matrice : il eft
fitué entre la veffie & le reaum. Ce canal eft très large, & long de neuf pouces environ • il eft ridé, & forme en dedans différens replis : il eft compofé de deux membranes unies par un tiffu cellulaire ; la première eft un affemblage de fibres charnues & tendineufes (a) • la féconde eft veloutée ; on y remarque plufieurs inégalités, qui font regardées comme des glandes deftinées à filtrer une liqueur on&ueufe , propre à hume&er le vagin. ( a ) M. Bourgelat dit, pag 382 Elém. de l'art ve'tér. que le péritoine recouvre extérieurement [le vagin J. 1] fe tromDe L _ér:_
toine ne fe prolonge pas fi avanc dans le baffin. «ompe. i^e peu SECTION
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ADÉNOLOGIE.
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ECTÏON SEPTI
DE L ADÉNOLOGIE |
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TRAITÉ DES GLANDES.
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I.» D E S GLANDES EN GÉNÉRAL.
ES glandes font des mafles de chair plus ou moins dures , plus ou moins volumi-
neufes, de différentes couleurs, les unes fimples, les autres compofées. Elles font fituées non feulement dans les trois ventres, mais même dans les extrémités. Leur ufage eft de féparer du fang quelque humeur particulière ou de la perfectionner ; ce qui en a fait diflinguer de deux fortes. Celles de la première efpèce font appellées conglobées : elles fervent à perfectionner la lymphe, telles font les glandes axillaires, les glandes ingui- nales , les glandes méfentériques, &c. Les autres font défignées fous le nom de conglomé- rées, & font deftinées à féparer du fang quelque liqueur ; telles font les glandes falivaires , pour la fécrétion de la falive ; les reins, pour la filtration de l'urine ; la glande lacrymale, pour Celle des larmes. Parmi ces humeurs, les unes rentrent en partie dans le fang , tandis que le refte eft expulfé au dehors j d'autres font totalement chafTées hors du corps, fans être reportées dans le fang. En général, les glandes font des corps compofés d'un entrelacement de vaifTeaux fanguins,
de nerfs & de vailTeaux blancs , dont les uns font excrétoires, & les autres fecre'toires : ils font plies en difFérens fens , forment des pelotons ; ils ont une première enveloppe ou capfule particulière ; puis une féconde qui vient du tifïïi cellulaire, & qui fe voit aifément dans la glande thyroïde , dans les reins, ck dans chaque petite glandule falivaire. IL0 DES GLANDES EN PARTLCULIER.
[A] DES GLANDES DE LA TÊTE. Nous avons parlé des glandes renfermées dans le crâne", telles font le cerveau [lequel,
comme on fçait , a été mis au nombre des glandes, de même que les nerfs qui en partent, ont été regardés comme des vaifTeaux fecrétoires ] : les glandes du plexus choroïde , la glande pinéale, ck la glande pituitaire. Celles qui nous refient à décrire appartiennent à la Vv
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HIPPOTOMIE.
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face , à la cavité nafale, & à la bouche. Prefque toutes font en partie fecrétoires & en
partie excrétoires ; elles fe trouvent de chaque côté. i.° La glande lacrymale reffemble à un petit pois rougeâtre , fitué au grand angle
de l'œil , en dedans de la commiiïure de la paupière fupérieurement. 2.0 La caroncule lacrymale eft fituée plus inférieurement, plus arrondie & moins
forte , elle porte fur l'os du grand angle , a fa jonction avec l'os frontal ; la fonction de cette glande eft de féparer une humeur plus épahfe que la glande lacrymale, & qui empêche le iac de fe defTécher. Les larmes coulent enfuite vers le grand angle de l'œil • elles font reprifes par les points lacrymaux , qui font deux petits trous placés, l'un ^ la paupière inférieure ,, & ■ l'autre à la fupérieure ,• lefquels vont aboutir au conduit lacrymal dont nous avons parlé, en faifant la defeription de l'os du grand angle : c'ejl un conduit mem- braneux qui règne le long de ce canal, parle le long de l'os maxillaire, derrière le cornet inférieur où il s'élargit, & bientôt après fe rétrécit pour fe terminer, par une ouverture à la peau que l'on remarque fur le bord inférieur de la narine : bien des gens ont pris pour un chancre , cette petite ouverture ovale ; aucun auteur , que je fçache n'en a fait mention. Je ne l'ai bien diftinguée, qu'après avoir examiné, à diverfes reprifes les narines • je l'ai prife long-temps pour une déchirure ou imperfection, ou déformation de peau dans cette partie : ce qu'il eft bon de remarquer, c'eft que cette ouverture eft la fuite du conduit lacrymal, qui donne pafTage aux larmes ; j'ai obfervé que toutes les fois qu'un cheval étoit en exercice, ou en fortoit, ou quand il étoit expofé au froid , il en découloit une liqueur limpide , qui s'étendoit fur tout le bord inférieur de la narine, & qui n'eft autre chofe que les larmes fournies en abondance par la glande lacrymale. J'ai donc préfumé que cette férofité fe répandoit fur les nafeaux , pour modérer Pimpreffion de l'air fur les narines & pour empêcher l'inflammation de la membrane pituitaire. Ainfi , ce que l'on prend fouvent pour mucus de la membrane pituitaire, eft écoulement des larmes. Sur les bords des paupières, proche les yeux, l'on confidère de petits points noirâtres
bordés de jaune , lefquels produifent une liqueur huileufe qui empêche la cohéfion de ces parties. 3.0 La membrane pituitaire , principalement le long de la cloifon & fur lafuperficie
des cornets , eft tapifTée d'une très grande quantité de petits grains que l'on appercoit plus aifément dans certains fujets que dans d'autres , & qui font très fenfibles dans la morve , parce que dans cette maladie elles font très affectées. Ce font autant de glandes conglomérées qui filtrent une liqueur dont l'ufage eft d'humecter cette membrane , de peur que Pair n'irrite fes houpes nerveufes : le furplus de cette liqueur fort par les narines. Prefque toutes les autres glandes de la tête ont leurs tuyaux ou conduits excréteurs
dans la bouche ; ce font les parotides , les maxillaires , les fublinguales , les labiales les amygdales & les palatines. 4.0 Les parotides font placées,une de chaque côté,&fituées entre la mâchoire inférieure
& la première vertèbre du col. Ce font les plus confidérables de celles que nous venons de nommer. Elles remplirTent tout l'intervalle qui fe trouve entre la partie poftérieure arrondie de la mâchoire inférieure & le col ; elles s'enfoncent un peu en dedans. Vues dans leur Situation naturelle, & la tête portée en avant, elles font plates, & ont une forme triangu- laire ; détachées de la mâchoire, elles font un peu quarrées, mais très épaifies dans leur milieu ; leur couleur eft jaunâtre. Lorfqu'on les a dépouillées de tout tiffu cellulaire, elles préfentent difFérens petits paquets glanduleux qui, tous, outre les vailTeaux fanguins, ont des petits tuyaux blancs qui conduifent la falive à d'autres vailTeaux plus forts , lefquels eux-mêmes la rapportent à un canal principal qui s'étend depuis le bas de la glande , en |
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dedans des mâchoires , & qui , rampant enfuite le long du bord de cet os , pour
accompagner l'artère maxillaire , monte fur la face, vers le mufcle buccinateur qu'il perce , afin de fe rendre en dedans de la bouche vers la trbifième dent molaire. 5.0 Les glandes maxillaires font fituées en defTous de la mâchoire à laquelle elles
{ont adhérentes ; elles font moins confidérables que les autres (a), & produifent un tuyau qui va s'ouvrir intérieurement dans la bouche. 6.° Les sublinguales font deux glandes qui ont la figure d'une navette: elles font fituées
tout le long des parois internes de la mâchoire inférieure , une de chaque côté ; elles font plates & de la longueur de quatre pouces environ. De chacune fort un tuyau qui va aboutir dans la bouche, proche les barbillons, pour y verfer la falive. 7.0 Les glandes labiales ou buccales font des petits points rougeâtres placés fur les
mufcles buccinateurs , & fur les lèvres : leurs tuyaux excréteurs vont porter la liqueur falivaire en dedans de la bouche. 8.° Les glandes palatines font fituées entre la peau & les os maxillaires , & fur le
tendon du voile palatin ; elles produifent différens petits canaux qui vont fe rendre dans la bouche. 9.0 On apperçoit dans les oreilles une efpèce de cire noirâtre à peu près de la même nature
que celle du fourreau. On a prétendu qu'elle étoit filtrée par des glandes ; cela peut être • mais je n'en ai vu aucune, quelques recherches que j'aie faites. Je ferois tenté de croire que ce cérumen eft l'effet d'une forte tranfpiration dans la bafe de la conque de l'oreille. [B] DES GLANDES DU COL.
L'on comprend , fous le nom de glandes du col , non feulement les glandes qui font
fituées tout le long des vertèbres cervicales , au-defïbus de la peau ; [ glandes fort appa- rentes dans le farcin] mais même les lanrygiennes , les aryténoïdiennes, les épiglottiques les pharyngiennes & les œfophagiennes : ce font tout autant de points grifâtes qui verfenc une liqueur onftueufe propre à faciliter, dans le larynx & dans la trachée-artère, le pa/Ta-e de l'air ; & dans le pharynx & l'œfophage, les alimens. Les unes & les autres font tou- jours fenfibles , plus ou moins volumineufes & lymphatiques. Les glandes thyroïdiennes font au nombre de deux, une de chaque côté fituées fur
les parties latérales du fécond anneau de la trachée-artère : elles font d'une figure ovalaire de couleur brune , & de la groffeur d'un œuf de pigeon ; convexes , antérieurement ■ & légèrement applaties, poftérieurement. On découvre , dans cette partie , une ouverture pour donner pafTage à une artère afTez confidérable qui va fe diftribuer dans fa fubftance • inférieurement fe remarque une autre ouverture par où fort un vaifTeau lymphatique lequel va fe rendre au principal tuyau qui rampe le long de la trachée-artère. En fendant cette glande, on reconnoît que fa fubftance eft corticale, femblable à celle du rein & comme lui , elle eft creufée de différentes petites cavités propres à recevoir la lymphe qui en a été féparée : ce qui prouve qu'elle eft lymphatique , bien que M. Bour^elat pag. 273 , ait avancé avec confiance que fon ufage ne foit pas connu. [C] DES GLANDES DE LA POITRINE.
Les glandes de la poitrine font le thymus que nous avons décrit ; & les glandes
bronchiques, qui font autant de petits paquets , jaunes & noirs ? fltue's à ja bifurCarion |
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J»Vsan"h?2trafaheS \ dk M- B0UrSdat ' me»- f' rftvMr' f * Z?Z ' [°nt L**» «" pied de Jongueur. Cène action
eu plus que n<tzaraee , nous ne leur avons jamais trouvé plus de quatre a cinq pouces de longueur. Le fait efl aifé à vérifier, |
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de la trachée-artère ck de fes divifions ; elles féparent du fang cette humeur nommée
bronchique.
A la bafe du cœur ck de fes principaux vaiffeaux, il fe trouve Une très grande quan-
tité de vaiffeaux lymphatiques, qui vont verfer leur liqueur dans le canal thorachique. [D] DES GLANDES DU BAS-VENTRE.
Les glandes du bas-ventre font le foie, le pancréas, les reins , les reins fuccenturiaux,
les glandes méfentériques, les glandes lombaires, iliaques ck facrées ; les grandes 6k petites proftates , ck une fuite de glandes répandues dans la plufpart des vifeères dont nous avons parlé, telles que celles l'eftomac , des inteftins, de la veffie, 6kc. De toutes ces glandes , il ne refte à décrire que les mésentériques , les lombaires ,
les ILIAQUES & les SACRÉES.
i.o Les glandes mésentériques font fituées entre les deux tables du méfentère : leur
figure eft ovalaire 6k de la longueur d'un pouce 6k demi environ , dans la partie qui regarde les inteftins grêles ; celles qui regardent les gros inteftins , font irrégulières ; la plufpart font rondes , leur couleur eft la même que celle du pancréas ; celles qui fe voient aux environs des inteftins grêles, font noirâtres ; elles font grifâtres vers les gros inteftins. Leur compofition eft la même que celle du pancréas ou des glandes falivaires : c'eft un
amas de petits corps glanduleux qui, chacun ont leur tuyau propre , nommés vaiffeaux laélées, lefquels vont fe réunir en un feul, qu'on appelle refervoir de Pecquet. En exami- nant ces glandes, on diroit que le vaiffeau lactée du premier genre, qui part de l'inteftin, perce la glande en deux , mais en la fendant, il eft aifé de voir qu'il fe divife ck fait fonction d'artère dans cette glande , d'où il réfulte un vaiffeau du fécond genre qui va fe rendre au refervoir de Pecquet. Les glandes lombaires, les iliaques ck les sacrées font de petits points plus
ou moins gros , grifâtres, lefquels produifent des vaiffeaux lymphatiques qui vont fe rendre au refervoir du chyle. [E] DES GLANDES DES EXTRÉMITÉS.
Les glandes des extrémités antérieures font les axillaires, ou des ars , les fcapulaires, &
pîufieurs petites dans l'étendue du bras : celles des extrémités poftérieures font, les ingui- nales ck pîufieurs dans l'étendue de la cuiffe. Les glandes axillaires font nombreufes , ck compofent un paquet de la groffeur
d'un petit œuf; elles font fituées proche l'articulation de l'humérus avec l'omoplate, en dedans, proche les mufcles pecloraux ; elles font grifes , jointes enfemble par le moyen du tiffu cellulaire : leurs tuyaux lymphatiques vont fe rendre dans la veine axillaire. Les glandes scapulaires font placées dans la face de l'omoplate, 6k ne diffèrent en
rien des précédentes. Les glandes inguinales font de même nature que celles des ars; elles n'en différent
que par leur volume, qui eft plus confidérable ; elles occupent le dedans de la cuiffe , & fe prolongent, en defeendant, entre le long 6k le large adducteur de la cuiffe où elles pren- nent le nom de crurales; dénomination peu néceffaire, puifqu'elles ne font point féparées les unes des autres. On diftingue aifément leurs vaiffeaux lymphatiques qui, après avoir pénétré dans le bas-ventre , vont porter, dans le refervoir du chyle , la lymphe qu'ils charrient. SECTION
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HIPPOTOMIE.
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UITIÈME.
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SECTION
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Dans laquelle on traite fuccinëlement de plufieurs points
dhippotomie.
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i.° DE LA DIGESTION.
N entend, par digeftion, le changement des alimens en chyle. Cette opération eft
préparée dans la bouche par la maftication, s'avance dans l'eftomac , fe perfe- ctionne & s'achève dans les inteftins grêles. L'herbe coupée, incifée avec les dents de devant, eft enfuite portée dans la bouche, par le moyen des lèvres ; elle y eft broyée par les dents molaires, & en même temps humectée par la falive : l'herbe, ou tout autre aliment, ainfi préparée, tant par la maftication que par la falive , peut être regardée comme le premier travail de la digeftion. Ces alimens font portés enfuite dans l'amère-bouche, où , après avoir paffé par-defîbus le voile du palais, ils vont tomber dans le pharynx : tandis que par leur poids l'épiglote eft forcée de fermer le larynx , le pharynx fe contracte, & les oblige de tomber .dans l'oefophage, [ ce que l'on appelle mouvement de déglutition ] & de defcendre dans l'eftomac. C'eft dans ce vifcère que les alimens fubifTent un changement nécefTaire à la nutrition de l'animal : changement qui s'opère , tant par les différentes contractions de l'eftomac que par le fuc gaftrique dont nous avons parlé , par la chaleur de ce vifcère & par l'air : toutes ces caufes réunies & agiffant enfemble font autant d'inftrumens propres a divifer & à atténuer les alimens & à les réduire en ctt état , que l'on appelle féconde digeftion. Les alimens plus divifés & atténués fortent de l'eftomac par l'orifice du pylore, pour parcourir le canal inteftinal • mais à peine s'y font-ils avancés d'un demi pied , qu'ils s'imbibent, en pafTant le long du duodénum ou premier inteftin , de deux liqueurs, je veux dire, de la bile produite par le foie , & du fuc pancréatique féparé par le pancréas ; lefquels, en fe mêlant forment un favon, & un diffolvant qui agit puiffamment fur les alimens, & les changent en chyle ; [c'eft le troifième degré de la digeftion]. Ce dernier travail eft encore aidé & facilité par le mouvement périftaltique des inteftins , & par la contraction des mufcles du bas-ventre. C'eft alors qUe l'on diftingue, & le chyle, & la partie excrémentielle, qui doit enfiler les gros inteftins, & fortir au dehors: quoiqu'il y ait une partie de ce même chyle qui aille dans les gros inteftins où il eft repompé, comme je l'ai dit, par des vaiffeaux ladées. En Xx
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ouvrant un cheval ,• trois heures après lui avoir fait manger du fon, ck en fendant les inté-
rims grêles , on trouvera que les alimens font très liquides, ck que la partie la plus liquide eft blanche; c'eft le chyle , qui eft repompé , dans les chevaux vivans , par une infinité de petits orifices, d'où il coule dans des vaifTeaux blancs que l'on appelle la&ées ou vaifTeaux du premier genre , fitués dans la duplicature du méfentère ; de-la le chyle pafTe dans les glandes méfentériques, dans lesquelles il reçoit vraifemblablement une nouvelle préparation : il en fort pour être porté dans les vaifTeaux la&ées du fécond genre, toujours fitués entre les deux lames du méfentère , ck de-là va fe rendre dans un réfervoir , nommé réfervoir du chyle, ou réfervoir de Pecquet , lequel eft placé furie corps des premières 6k fécondes vertèbres lombaires. Ce réfervoir eft de la grandeur d'une grofTe aveline ck d'un tifTu très mince ; il eft également fortifié par le méfentère , ou fi Ton veut, par le péritoine. A peine le chyle y eft-il entré , qu'il en fort pour pafTer le long d'un canal appelle canal thorachique , lequel après avoir pafTé par-defTus le diaphragme à côté de fon pilier droit, rampe a droite le long du corps des quinze vertèbres dorfales, entre la veine azygos 6k l'artère aorte ; parvenu vers la troifième vertèbre dorfale, ce canal fe porte de droite a gauche , & va verfer la liqueur dans la veine fouclavière , où elle fe mêle avec le fang qui a été rapporté de toute l'habitude du corps. 2.° DE LA CIRCULATION.
Le chyle 6k le fang de toute l'habitude du corps étant arrivé à la veine cave antérieure,
entre dans l'oreillette droite , d'où il pafTe dans le ventricule du même côté , qui fe con- tracte alors , ck envoie le fang , par l'artère pulmonaire , dans les poumons , où il eft raréfié par Tair ; ce fang , repris par les veines, eft rapporté dans l'oreillette gauche , d'où il pafTe dans le ventricule gauche qui, en fe contractant, le chafTe par Tartère aorte dans toute l'habitude du corps. Actuellement, fans avoir égard à la marche des artères, telle que nous l'avons décrite , nous dirons que le fang eft pouffé dans des parties confidérées comme uniquement compofées de vaifTeaux très fins, par exemple, la partie inférieure des extrémi- tés, ck dans des glandes. Or, les extrémités des vaifTeaux fanguins fe bifurquent, & pro- duifent un vaifTeau rouge 6k un vaifTeau blanc ; ce dernier, plus petit, eft nommé vaifTeau lvmphatique, ck reçoit la partie blanche du fang qui eft la plus fluide ; le vaifTeau rouge, nommé veine ou vénule , reçoit la partie rouge de ce liquide , mais encore mêlée d'un peu de lymphe. Il ne faut donc pas être étonné, comme le font la plufpart des maréchaux, que le fang veineux foit épais, puifqu'il doit être tel, étant privé de fa ferofité , ni de ce qu'il eft noir ; cette couleur opaque eft due aux molécules fanguines ou globules rouges plus ramafTées. Toutes les fois que l'on obfervera le fang des veines, limpide , rougeâtre, ce fera un figne certain de maladie. C'eft, je penfe , par les petits vaifTeaux qui viennent aboutir à la peau que fe fait la
tranfpiration dans le cheval [ car je n'ai jamais pu appercevoir de glandes miliaires ]. Pour expliquer la nature des cordes de farcin , j'ai fouvent cru devoir admettre des glandes, foit cutanées , foit dans le corps cellulaire ; mais en les confidérant attentivement dans leurs difFérens temps , c'eft-a-dire , dans le commencement , dans l'état ck dans le déclin , j'ai conftamment vu que ce n'étoit que de vrais phlegmons enkyftés. Ces vaifTeaux lymphatiques font autant de veines ; ils font répandus dans toute l'étendue
du corps , fur-tout dans les endroits où il n'y a point de parties rouges ; mais ils font plus confidérables dans les extrémités : on les découvre tout le long des tendons , le long delà face interne du tibia, rampant à quelque diftance de la veine, 6k pénétrant intérieu- rement dans la cuifTe, pour fe rendre aux glandes inguinales. En les ouvrant on confidère, |
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comme dans les veines fanguines , une très grande quantité de valvules , pofées de même
c'eft-à-dire , pofées de façon que la lymphe ne rétrograde pas en bas ; ces valvules , cependant , ne fe remarquent que dans les veines des extrémités. Derrière la trachée- artère on découvre un gros tronc lymphatique , de chaque côté du col, où il y a peu de valvules ; j'ai même rencontré des fujets chez lefquels il en étoit dénué. Ces vaifTeaux s'apperçoivent aifément & en très grande quantité dans l'œdème, ainfi que dans l'anthrax, maladie qu'on a long-temps regardée comme la fuite de la morfure de la mufaraigne ; les fcarifîcations , qu'on fait à cette tumeur , les rendent très vifibles. Tous les vaifTeaux lymphatiques des extrémités poftérieures , ainfi que ceux du bas-ventre , fe rendent au réfervoir du chyle. C'en: fouvent de la rupture de ces vaifTeaux dans le bas-ventre aue vient l'hydropifie de cette partie; l'expérience que je vais rapporter, m'en a fourni la preuve. Après avoir pofé un tube à une veine lymphatique du plat de la cuifîè , j'ai injecfé de l'eau de teinture; j'ai vu le fluide remplir tous les vaifTeaux collatéraux, tant dans cette partie que dans le bas-ventre ; vers la cinquième vertèbre des lombes je l'ai vu fortir par un tronc confidérable qui étoit rompu : c'eft. conftamment en cet endroit ou de l'autre côté , dans le cas d'hydropifie que cette rupture fe fait ; mais dans l'état naturel, mes injections ont toujours pafTé dans le réfervoir du chyle , fans qu'il foit jamais arrivé aucune rupture. Malgré le poids que peut avoir cette expérience, je ne dis pas que ce foit toujours la caufe de l'hydropifie ; je n'ignore pas que le relâchement des vaifTeaux réforbans, qui font en très grand nombre, ne puiffe peut-être la produire, mais je fuis très perfuadé que la première caufe eft la plus commune. Le fang eft porté , en d'autres parties du corps, dans des glandes propres à recevoir
chacune la portion qui lui convient, & qui eft analogue à leurs couloirs ou à leurs vaifTeaux; une portion de ce fluide , par exemple , eft envoyée par le cœur à la tête , où il enfile différens vaifïeaux qui fe diftribuent en divers endroits ; une autre portion va au cerveau ; là le fluide animal, qui faifoit partie du fang , eft féparé & envoyé dans les nerfs pour faire mouvoir les mufcles , &c. Une autre portion va aux glandes lacrymales par lefquelles fe fait la fécrétion des larmes ; une autre eft portée aux glandes falivaires , qui en féparent la falive, laquelle eft d'abord verfée dans la bouche, & rentre enfuite dans la mafTe du fang par la voie de la chylification. Les glandes de la poitrine , celles du bas- ventre &C......féparent toutes également, du fang qui leur a été envoyé, des liqueurs particulières ; ainfi le foie fait la fécrétion de la bile ; le pancréas , celle du fuc du même
nom • les reins, celle de l'urine, &c. Chaque glande ayant filtré du fang , l'humeur pour laquelle elle eft deftinée, ce qui refte paffe dans de petites vénules qui le rapportent dans de plus gros vaifTeaux ; ceux-ci, dans de plus confidérables qui le verfent enfin dans les veines caves, & celles-ci dans le cœur, où il fe trouve mêlé avec de nouveau chyle. C'eft ainfi que s'opère la circulation du fang dans tous les animaux. 3° DES OREILLES.
Le nombre & la fituation des oreilles font affez connus. Nous dirons que l'on divife
l'oreille en externe ck en interne. L'oreille externe eft tout ce qui s'offre à nos yeux, & que nous pouvons toucher; elle
eft compofée de trois cartilages ; fçavoir, la conque , la cuirafTe , & le bouclier, qui font mus par le moyen de douze mufcles, & recouverts de la peau. L'oreille externe, confidéré avec fa peau , préfente un cornet dont l'entrée eft large ; dans fa bafe , qui eft arrondie , fe voient plufieurs filions, dont l'ufage eft de brifer la colonne d'air qui pourroit frapper |
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ï76 HIPPOTOMIE.
trop rudement la membrane du tympan. Ainfi , il eft aifé de fentir que l'ufage de l'oreille
externe eft de conduire l'air vers l'oreille interne. L'oreille interne eft féparée de l'externe par une membrane nommée membrane du tym-
pan ; elle eft fituée à l'entrée de l'auditif externe , trou dont nous avons parlé en faifanc la defcription de l'os pierreux. Cette membrane eft fine , tranfparente , tendue & très peu humide (a). On a prétendu qu'elle étoit compofée de trois couches ; que l'une venoit de l'épiderme, une autre du périofte interne de la caifTe, & que la troifième ou la moyenne étoit vafculeufe ; je crois être fondé à avancer, d'après des recherches multipliées ck des examens réitérés, qu'elle eft fimple & formée uniquement du périofte interne. L'ufage de cette membrane eft d'empêcher les corps étrangers d'entrer dans l'oreille interne , & de modifier l'air extérieur qui vient ébranler la colonne de celui qui eft répandu dans l'oreille interne , & qui fe répand dans les différentes parties de cet organe. Ainfi, que la pluf- part des corps en général, le tympan perd de Ton reffort par la trop grande humidité , qui le relâche ; parvenu à un certain point de relâchement, il peut ne pas recouvrer fon élafticité : cette perte de reffort peut encore être caufée par la trop grande féchereffe , qui , portée à un haut degré & continuée long-temps, fera tendre les fibres , lefquelles incapables de prêter fe rompront. Dans ce cas , comme dans le premier , il n'y aura plus d'entendement, & cet organe fera perdu, à moins que l'on ne puiffe y fubftituer une mem- brane artificielle ; ce qui, je crois , réufïiroit fi elle étoit adaptée hermétiquement. Cet acci- dent arrive fouvent par la faute de ceux qui , traitant des chevaux malades , fuivent la mauvaife pratique de leur verfer des médicamens dans les oreilles. Elle annonce un homme totalement dénué de connoiffances anatomiques ; cependant elle eft encore fort en ufage. Il n'y a pas même encore long-temps que j'ai vu cette dangereufe méthode adoptée par deux maréchaux de réputation. Un loueur de caroffe avoit un cheval attaqué du farcin , pour lequel on lui mit un médicament dans l'oreille, qu'on lia enfuite J'eus la curiofité d'examiner quel avoit été l'effet de ce remède , dont on vantoit en pareil cas l'efficacité ; on me fit voir plufieurs chevaux , qu'on prétendoit avoir été guéris par ce moyen ; mais en jettant les yeux fur l'oreille du malade , je trouvai à fa bafe un cercle blanc de poil produit par l'effet de la ligature. On me montra un autre cheval que l'on traitoit depuis quelque-temps, mais qui étoit en mauvais état ; je demandai pourquoi fa guéiïfon n'étoit pas plus avancée ; on me répondit qu'apparamment le remède n'avoit pas encore opéré fon effet , & l'on m'ajouta qu'on lui en appliqueroit un fécond. En voici la compofition : de l'huile d'hypéricum , de l'affa-fœtida &: du mercure. J'ai vu d'autres gens verfer dans l'oreille du mercure coulant , & d'autres, des huiles chaudes , &c......Il eft aifé de com- prendre & de fentir que tous ces remèdes font capables de léfer l'organe de l'ouie fans qu'on puiffe jamais en rappeller l'ufage. Accident dont j'ai plus d'une fois été témoin. L'oreille interne confifte en une cavité , nommée veftibule , où font renfermées diffé-
rentes pièces offeufes, & qui forment différens contours : fon entrée eft cylindrique & repré- fente une caiffe de tambour : c'eft à l'extrémité de cette caifTe , proche le veftibule , que fe trouvent placés trois os qui font toujours féparés ; ils font connus fous les noms de marteau , d'enclume &: d'étrier. Le marteau eft fitué à la partie fupérieure de cette caiffe , un peu en devant de la tête :
on y confidère une tête qui eft une de fes extrémités, un col qui en fait la partie moyenne, |
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( A \ M. Bourgelat , Elêm. de l'art vétér. pav. 404, die que le tympan eft une membrane feche. Cependant il tombera tout a
YheL en une efpèce de contradiction , car /*g. X, ,1 reconnoît que le feuillet moyen du tympan eft vafculeuX; Au relie nous dirons aue cette membrane ne reflemble point à la peau d'un tambour, qui eft d'autant p us fonore qu elle eft féche. Nous affurons qu'elle eft ondueufe & grade , & qu'elle s'enflamme & brûle à la manière des corps huileux. ^ OC
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ck le manche qui forme l'autre extrémité. La tête eft arrondie inférieurement ; c'eft la
portion la plus grofTe ; elle eft légèrement applatie latéralement : le col eft fitué fupé- rieurement ; le manche eft la partie la plus longue ck fe termine en pointe. L'enclume eft fituée un peu au-defîus du marteau ck latéralement. On y remarque un
corps ck deux branches ; ce qui le peut faire comparer à une dent molaire ; fon corps eft allongé fupérieurement, ck repréfente une facette un peu cave pour fon articulation avec le marteau ; fes racines font en pointes & fe joignent à l'os pierreux. L'étrier , ainfi nommé à caufe de fa reflemblance , eft arrondi dans fon bord fupérieur,
& plat inférieurement. On apperçoit dans fa partie fuperieure une petite facette par laquelle il s'articule avec le corps de l'os pierreux. De ces trois os, il y en a deux qui font mobiles ; fçavoir , l'enclume ck l'étrier.
L'enclume eft mue par le moyen de trois mufcles. Le premier a fon attache fixe à la
partie fuperieure du méat ofTeux, & va fe terminer au col de l'os : fon ufage eft d'ébranler la membrane du tympan. Le fécond a fon attache extérieurement à la trompe d'Euftachi ck va fe terminer au-defTous du précédent. Son ufage eft de tirer le marteau en arrière ck d'augmenter la vibration. Le troifième mufcle a fon attache le long de la paroi du canal d'Euftachi, ck va fe terminer au-defTus du précédent. Il a à peu près la même fonction que le précédent. L'étrier eft élevé par un petit mufcle qui a fon attache à une petite apophyfe fituée à
la partie fuperieure de la cuifTe. Son ufage eft peu connu. En général, ces mufcles , dont deux ne font prefque pas fenfibles, ne deviennent pas
intéreflans , quant aux maladies de cette partie auxquelles on ne fçauroit porter remède. La caifTe eft cette grande cavité que l'on apperçoit après avoir enlevé l'apophyfe
maftoïde : on y confidère d'une part un cercle ofTeux, d'où partent plufieurs rayons ofTeux qui s'étendent en divergeant ; de l'autre, deux ouvertures, dont l'une eft l'entrée d'un trou tortueux, appelle le limaçon ; ék l'autre, l'entrée des canaux demi-circulaires. Sur ce cercle ofTeux eft une membrane tendue qui répond à tous les rayons ofîèux : par ce fécond arrangement, l'air interne, ayant frappé cette membrane, fe répand dans fes différens rayons, ck s'infinue enfuite dans toutes ces cavités creufes de la roche. Les vaifTeaux , qui fe portent dans l'oreille interne, viennent de la vertébrale; 6k les nerfs, de la feptième paire. 4.« DES Y E U X
L'œil eft prefque fphérique ; il repréfente affez bien une boule légèrement applatie ; il
eft convexe en avant, ck légèrement plat en arrière. La cavité , dans laquelle il eft logé, fe nomme orbite * elle eft en partie oiïeufe ck en partie membraneufe. Les os, qui concourent à la former, font l'os frontal, l'os du grand angle , l'os de la
pommette, l'os écailleux , le temporal & le fphénoïde. La partie poftérieure eft une mem- brane très épaifTe, compofée principalement du périofte qui entoure le dedans de l'orbite. L'autre partie eft une continuation de la dure-mere , qui fort du trou optique de l'os fphénoïde. L'œil eft compofé de tuniques ck d'humeurs. Les tuniques font diftinguées en commu-
nes ék en propres. Je ne parle pas de la conjonctive , qui eft une expanfion de la peau , non plus que de la terminaifon des tendons aponévrotiques des mufcles droits ck obliques, nommée albuginée. Je dirai feulement que les membranes communes aux humeurs font de trois fortes ; fçavoir , la fclérotique , la choroïde ck la rétine ; les propres font celles qui renferment chaque humeur particulière. La fclérotique eft cette première membrane qui enveloppe tout l'œil : pour la mieux
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ï78 HIPPOTOMIE.
faire connoitre, on la divife en deux ligamens ; l'un antérieur, nommé cornée tranfparente;
& l'autre poftérieur , nommé cornée opaque. La cornée tranfparente eft ce que l'on appelle vulgairement la vitre de l'œil ; elle eft compofée de plufieurs tuniques très minces, & qu'on appercoit affez facilement dans la putréfaction; fi l'on veut qu'elles foient encore plus fenfibles , on biffera macérer la cornée pendant huit jours dans l'eau , puis on l'en tirera , ck on la mettra durant vingt-quatre heures dans le vinaigre ; il fera aifé alors d'en féparer les différentes couches qu'un gluten uniffoit étroitement. On peut encore s'affurer de l'exiftence de ces tuniques , dans les accidens qui furviennent à la fuite de quelque coup reçu dans cette partie ; puifqu'on les appercoit dilacérées : on en compte alors quelque- fois jufqu'à trois ; c'eft dans ce cas que certains maréchaux difent qu'ils vont faire tomber la peau , ou manger les peaux qui font fur l'œil. Quoiqu'il en foit, il eft très vrai, qu'après la macération de la cornée, j'ai trouvé jufqu'à dix-fept membranes. La plus interne, ou celle qui regarde la chambre antérieure, eft beaucoup plus mince, & n'eft point fucep- tible d'un fi grand épaiffiffement que les autres , ni d'une fi grande opacité ; ce qui pro- vient , je crois , d'un mucilage que j'y ai trouvé ck qui a empêché l'a&ion des acides. Cette cornée tranfparente enveloppe à peu près le tiers du globe ; le refte a reçu le nom de cornée opaque ; elle eft blanche , nullement tranfparente , & beaucoup plus épaiffe ; elle eft percée dans fa partie poftérieure , un peu en dedans, c'eft-à-dire, du côté de l'os fpliénoïde, pour donner paffage au nerf optique ; elle eft compofée de même de plufieurs membranes , mais très difficiles à féparer ; ck plus épaiffe dans certains endroits que dans d'autres : outre cela elle eft percée de différens petits trous , pour donner paffage rà une très grande quantité de vaiffeaux fanguins ck de nerfs qui vont fe diftribuer dans la cho- roïde. La choroïde eft la féconde tunique de l'œil ; elle eft noirâtre , ck s'étend prefque depuis
la partie antérieure de l'œil jufqu'à la partie poftérieure. Comme la fclérotique on la divife en deux fegmens ; un antérieur , nommé uvée ou iris ; & un poftérieur , appelle cho-, roïde. L'un & l'autre de ces fegmens font bornés par un petit cercle blanchâtre , connu fous le nom de ligament ciliaire , lequel unit la cornée tranfparente à ces deux fegmens. L'uvée eft compofée principalement de deux plans de fibres : l'extérieur , formé par des fibres circulaires, fert à contracter l'ouverture qu'elles laiffent, ck qui eft appellée pupille : le plan interne eft compofé de fibres radiées, dont la fonction eft de dilater la pupille. Cette membrane eft encore parfemée de vaiffeaux de tout genre , qui forment différentes couleurs, d'après lefquelles on dit que les yeux font gris, noirs, verrons , ékc. Le fegment poftérieur [ou la choroïde] eft compofé de deux membranes : on appercoit
dans la plus extérieure une très grande quantité de vaiffeaux fanguins ck de nerfs : l'interne eft plus mince 6k d'une couleur plus noire. Entre ces deux membranes fe trouve une liqueur noirâtre dont on ne connoît guère l'ufage. Si l'on fait macérer ces membranes, elles ne tardent point à tomber en deliquium ; enforte qu'au bout de quelques jours, il eft aifé d'appercevoir un bouquet confidérable de nerfs qui va fe diftribuer dans leur fubftance, ck qui, auparavant, n'étoit point vifible. Ainfi que la cornée tranfparente , la choroïde eft percée dans fa partie poftérieure , pour le paffage du nerf optique. La rétine eft une membrane blanche que l'on trouve au-deffous de la précédente ; elle
s'étend depuis le bord extérieur de l'uvée vers le ligament ciliaire, jufqu'au fond de l'œil. Quoique la rétine foit plus épaiffe ék plus folide que la choroïde, ce n'eft qu'en maniant le fcalpel avec légèreté qu'on vient à bout de la difféquer fans l'entamer ; cette membrane eft regardée comme une production du nerf optique. |
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5.° DES HUMEURS DE L'ŒÏL.
On diftingue dans l'œil trois fortes d'humeurs ; fçavoir , l'humeur aqueufe , l'humeur
cryftalline ou le cryftallin, 6c l'humeur vitrée. L'humeur aqueufe eft cette eau claire, limpide , qui eft fituée derrière la cornée tranf-
parente , & qui s'étend jufqu'à l'uvée , 6c depuis l'uvée jufqu'au cryftallin ; ce qui a donné lieu de dire que l'humeur aqueufe étoit contenue dans deux chambres ; l'uvée en effet joue au milieu , & femble partager cette eau en deux. En confidérant ces chambres , on voit que l'antérieure , ou tout l'efpace qui fe trouve entre la cornée tranfparente & l'iris , eft plus confidérable que celui qu'on obferve entre ce corps flottant & le cryftallin. Il paroît que cette eau eft produite par de petits vaiffeaux réforbans , contenus dans l'uvée : elle eft deftinée non feulement à lubrifier cette membrane , de peur que dans fes mouvemens elle ne fe dilate; mais encore à maintenir, dans un état de tenfion, la cornée tranfparente, 6c à favorifer le paffage de la lumière. Lorfque cette humeur vient à féjourner dans la chambre antérieure, elle devient blanche 6c opaque; c'eft une maladie de l'œil , qu'il a plu à certaines perfonnes de nommer la lunatique, comme fi la lune avoit quelque influence fur les corps : mais fi l'on vouloit bien faire attention que cette maladie arrive plus fouvent dans les temps humides que dans d'autres , on avoueroit que dans cette conftitution , les corps en général perdent de leur reffort, 6c que par conféquent on ne doit point être furpris que les vaiffeaux abforbans de l'œil, perdent aufïî du leur. Le cryftallin ou l'humeur cryftalline eft un corps d'une forme lenticulaire, d'une grofîèur
affez confidérable, fitué derrière l'humeur aqueufe, & occupant prefque la partie moyenne du globe de l'œil : il eft convexe des deux côtés , mais beaucoup plus en arrière qu'en devant, d'une confiftance mollaffe & gélatineufe extérieurement, dure dans fon centre ; il eft compofé de plufieurs couches qui fe diftinguent feulement lorfqu'il eft devenu opaque , c'eft-à-dire , lorfqu'il y a une cataracle bien formée : c'eft dans ce cas que le vulgaire dit que le cheval a un dragon dans l'œil. On peut aifément diftinguer les couches du cryftal- lin en le faifant bouillir , ou en le mettant dans les acides. On a donné le nom de cap- fule à la membrane dans laquelle il eft renfermé : cette capfule eft très mince ck très tranf- parente ; néanmoins elle conferve beaucoup de roideur, 6c reffèmble à la pelure ou pelli- cule extérieure d'un oignon ; en la ployant, elle réfifte 6c fait le demi-cercle ; ce qui m'autorife à croire qu'elle n'eft pas une continuation de la membrane vitrée , comme bien des auteurs l'ont avancé. L'humeur vitrée eft une liqueur claire , tranfparente , fort peu gélatineufe , qui occupe
les trois quarts du globe de l'œil, depuis le ligament ciliaire jufqu'au fond du nerf opti- que ; car , à proprement parler, l'humeur cryftalline eft entourée dans fa convexité pofté- rieure de cette liqueur. L'humeur vitrée eft contenue dans le globe de l'œil par une membrane commune , 6c
par plufieurs autres qui lui font propres. La commune fert d'enveloppe extérieure, 6c fait fonction de bourfe ; fes bords viennent s'adhérer à la capfule du cryftallin dans fa face poftérieure , laquelle eft plus mince que l'intérieure ; ce qui a fait croire qu'elle étoit formée par celle dont nous parlons. La membrane commune de l'humeur Vitrée eft com- pofée de deux lames qu'il n'eft pas aifé de féparer dans l'état naturel : la plus extérieure eft plus forte ; l'interne eft plus mince. L'humeur vitrée eft encore contenue dans plufieurs petites cellules très fines , qui communiquent toutes enfemble , 6c. que l'on penfe être produites par l'expanfion de la féconde membrane commune. Ce qui prouve clairement que cette eau eft contenue dans différentes cellules, c'eft que fi les membranes communes font |
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un peu ouvertes l'on voit fortir de légères goûtes d'eau ; mais fi l'on donne plufieurs coups
de cifeaux dans la fubftance vitrée , on verra pour lors cette eau fortir de ces cellules, & s'écouler avec abondance. 6.° DU NE Z.
Nous diviferons le nez en parties extérieures & en parties intérieures : les extérieures fe
divifent en cinq ; fçavoir , le chanfrein ou la voûte du nez, les parties latérales, & les nari- nes. Ces cinq, qui font les contenantes, font formées de parties dures & de parties molles : les dures font la portion inférieure des frontaux , les os du nez ; mais plufieurs autres os concourent à la formation de la cavité nafale, ce font l'os frontal , l'ethmoïde , le fphé- noïde «Se tous les os de la face , à l'exception des os ptérygoïdiens. Les parties molles du nez font les cartilages que nous avons décrits , pag. $4 , fes mufcles & fes vaifTeaux. La duplicature de la peau qui eft entre les parties inférieures des os du nez ôc les os maxil- laires , forme un cul-de-fac que l'on appelle faufTe narine. Le nez interne eft cette grande cavité formée par le concours des os que nous venons
de nommer, ck une cloifon cartilagineufe dans les jeunes chevaux , ck ofîèufe dans les vieux, à l'exception de la partie inférieure qui ne s'offifie jamais. Cette cloifon eft attachée ' d'une part dans la rainure du vomer, 6c de l'autre , aux os du nez. Sa partie fupérieure ne tient à rien & laifTe une communication de l'une de ces cavités, ou de ces narines, dans l'autre. Chaque cavité a difFérentes cloifons rangées de manière que l'on peut aifément la féparer en quatre. La première eft fttuée au-deffous de la première table offeufe de l'os frontal , dans fa partie inférieure , ôc retient le nom de finus frontal : ce fmus , dans fa partie latérale externe, a une large ouverture qui va verfer l'humeur pituitaire dans le finus maxillaire & zygomatique. Ce dernier finus forme la féconde cavité ; c'eft la plus confi- dérable des trois ; elle eft formée par le concours de l'os de la pommette , ÔC d'une partie de l'os maxillaire ; elle eft féparée par une cloifon oiTeufe très forte qui empêche toute communication avec les autres. La dernière cavité eft fituée au-deffous de la troifième dent molaire ; elle s'ouvre dans le cornet inférieur du nez, dans lequel elle verfe l'humeur ou la fubftance purulente qui s'y amafTe dans la morve. C'eft à raifon de cette ftruclure que , dans mon guide du maréchal , j'ai propofé le
trépan en trois différens endroits ; opération indifpenfable , lorfqu'il y a colleclion de pus dans ces parties ; on établit, par ce moyen , une communication entre ces cavités & le finus fphénoïdal, & l'on donne de l'écoulement à la matière. J'ai dit qu'il falloit appli- quer le trépan en plufieurs endroits ; une feule couronne fur l'os frontal fufïira , il eft vrai, pour que l'injeefion forte par les narines, à moins que le cheval ne l'avale, comme cela peut fort bien arriver ; mais il eft nécefTaire de les multiplier pour déterger la cavité ou fmus , fitué au-defîiis de la troifième dent molaire. La quatrième cavité eft plus fpacieufe ; elle eft bornée d'un côté par la cloifon ; de
l'autre , par les os du nez , & par une partie des os maxillaires. On y confidère deux cornets d'une figure approchant de celle d'une navette, mais plus allongée ; un fupéiïeu-r & un inférieur. Le premier eft plus étendu & eft formé par la réunion de l'os ethmoïde, & de cette duplicature mince qui appartient aux os du nez: ce cornet [ou cette dupli- cature ] eft féparé en deux foffes , par une cloifon très mince , dont la fupérieure , avec celle de l'os ethmoïde , forme une cavité qui n'a qu'une ouverture qui regarde les finus maxillaires. L'autre fofTe, qui fait la partie inférieure de ce cornet, contient différens replis ofTeux & très minces ; elle n'a de même qu'une ouverture fituée en deffous du cornet, & dont l'entrée de la dernière duplicature regarde les os maxillaires. Le
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HIPPOTOMIE. i8ï
Le cornet inférieur eft fitué au-defTous de celui-ci ; il eft appliqué fur les os maxillaires
& fert de paroi au finus maxillaire de la troifième dent molaire ; ce cornet eft très tortueux & fort replié fur lui-même : ainfi que le fupérieur , il eft féparé par une légère cloifon ofTeufe, dont la partie fupérieure forme une cavité afTez grande qui a une feule ouverture laquelle va s'ouvrir dans le fmus de la troifième dent molaire ; la partie inférieure , dont la cavité eft moins grande , a fon ouverture entre lui & le cornet fupérieur du nez. Ces cornets doivent être regardés comme autant de finus & de cul-de-fac. Leur ftruclure
démontre combien il eft difficile de traiter la morve, lorfqu'elle occupe ces différentes cavités. Quoique perfonne n'ait encore bien connu ni bien décrit cette ftru&ure , on a vu cepen- dant nombre de gens s'imaginer avoir un fecret pour la morve , qu'ils ont regardée fans doute moins comme un vice local , que comme un vice des humeurs (a) : je veux bien accorder pour un moment que cette maladie dépende d'un vice répandu dans le fang ; mais après avoir employé tous les remèdes capables de le purifier, & en être venu à bout, aura-t-on fait évacuer le pus qui remplit ces cul-de-facs, ces finus qui n'ont point d'ifTue ? Je fçais qu'il eft rare de guérir la morve invétérée , mais on réufïit quelquefois : aux fuccès heureux qu'a eus mon père , je puis ajouter les miens. Ils doivent infpirer de la confiance. Que rifque-t-on de faire des effais en ce genre, puifque perfonne ne veut garder un cheval attaqué de cette maladie , & qu'on ne peut le vendre ? Au furplus je fuppofe que la morve invétérée ne foit pas curable ; on conviendra au moins qu'elle l'eft dans fon commencement. Pour la bien traiter , il faut connoître parfaitement la tête du cheval, fes humeurs, & les glandes qui fe gonflent fous la ganache. J'ai préfenté au gouvernement difFérens mémoires, dans lefquels j'entrois, au fujet de cette maladie, dans des détails capables d'éclairer & d'inftruire tous ceux qui nourrifTent des chevaux ; de lever beaucoup de diffi- cultés fur le prognoftic qu'on doit porter dans ces cas ; & d'apprendre la conduite qu'il faut tenir, lorfqu'on foupçonne que le mal commence, ou lorfqu'on n'en fçauroit douter. Ils n'ont pas été rendus publics ; s'ils l'avoient été , on auroit certainement moins tué de chevaux qui deviennent fi rares aujourd'hui. Tous ces cornets font tapilTés dans toutes leurs faces, ainfi que les finus, d'une mem-
brane très fine , nommée pituitaire ; elle eft compofée d'un tifTu de vaifîeaux fanguins , de nerfs & de vaifTeaux blancs excréteurs qui viennent d'une grande quantité de glandes répandues dans fa fubftance. Cette membrane n'eft pas la même par-tout ; le long de la cloifon elle eft très épaifTe, & remplie d'une très grande quantité de veines qui font autant de fmus principalement vers le haut de la cloifon, & vers la partie fupérieure des cornets inférieurs du nez ; fur la fuperficie des cornets & principalement fur celle des fupérieurs , elle eft mince & parfemée d'un plus grand nombre d'artères que de veines ; dans l'intérieur des cornets elle eft plus mince & plus dénuée de vaifTeaux fanguins, mais en revanche elle eft pourvue de beaucoup de vaifTeaux blancs. |
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( a ) C'eft ce que dit M. Bourgelat dans fes Elémens d'bippiatrique , pag. 280 , tom. III. On ne doit en chercher la fource que dans la
dyfcrafe ou dans la corruption des humeurs. Mais , fi la morve eft dans la mafle du lang , pourquo! yoit-on tous les jours les chevaux, qui en font atteints, avoir les vifcère* très fains, ainfi que toute l'habitude du corps fur laque le on ne remarque aucun bouton ? Pourquoi voit-on des chevaux vivre avec cette maladie vingt ans & pli» ? J ai fait tuer par ordre de M. le Lieutenant de Police huit chevaux morveux appartenant à la princeffe d'Anhalt: quoiqu ils fuient malades depuis onze ans & plus , ils étoient très gras, buvoient & mangeoient bien, n'avoient pas un bouton fur le corps, & en les ouvrant je trouvai que les vilcéres étoient très fains. Si M. Bourgelateût voulu chercher dans les cadavres la caufe de cette maladie, ou (es effets, 1] fe feroit affuré que la morve dans Je cheval n'eft autre chofe que l'ozène dans l'homme; mais il ne fçauroit ignorer qu'on voit des gens punais vivre long-temps avec cette maladie. J'ai, moi-même panfé à l'armée un carabinier qui avoit reçu un coup de feu au-deilous de l'orbite ; la baie avoit fracafïé les os du |
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nez & les meilleure Quoiq |
tenantes 5 il fut parfaitement guéri, mais il eft relte punais : U n y a pas deux ans que je l'ai vu jouiffant de la
qu'il lui foit furvenu une feule puftule fur le corps. je dis, que fi M. Bourgelat eût voulu faire attention a la itructure de la tête, il auroit parlé différemment, & |
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auroit fuivi le fentiment de mon père, que l'académie elle-même reconnoit comme démontré ; bien que M. Bourgelat eflaie de
perfuader le contraire, en difant [ Elémïdthippat.çag. 504.. ] que l'académie n a cherché qu'à applaudir au zèle de mon père. |
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,82 HIPPOTOMIE.
La partie de la membrane, qui tapilTe les finus, eft encore plus mince ; on y voit quel-
quefois de fortes branches d'artères , mais en petit nombre ; le refte de fes vaifTeaux font blancs.
Cette membrane eft humectée par une liqueur un peu mucilagineufe que produifent les
glandes dont elle eft parfemée. Les nerfs, qui s'y diftribuent, font en grand nombre, & viennent des olfactifs. Ils font l'organe de l'odorat. La partie inférieure de ces cavités féparées par la cloifon, forme deux ouvertures, nommées fofTes nafales, qui vont répondre à l'arrière-bouche. Chaque cornet, dans fa partie inférieure , eft terminé par une duplicature de peau très
épaiiîe qui vient aboutir à l'ouverture des narines. Le cornet inférieur de ce même bout eft terminé par un cartilage en forme d'S romaine qui vient finir à l'ouverture de la narine ; c'eft derrière cette duplicature que parle le conduit membraneux lacrymal, qui va fe rendre par une petite ouverture de peau au bord inférieur de cette narine. La découverte de ce canal, qui avoit échappé à tous les hippotomiftes, eft des plus elîèntielles ; fon engorgement eft fouvent une des caufes de la morve , & un des fes fymptomes. 7.° D E L A B O U C H E.
On comprend fous le nom de bouche tout l'efpace qui fe trouve depuis le bord anté-
rieur des lèvres jufqu'à la première vertèbre du col. On le divife en avant-bouche, ou bouche proprement dite, & en arrière-bouche. L'avant-bouche eft diftingué en parties conte- nantes ck en parties contenues. Les parties contenantes font ofTeufes ék charnues. Les ofTeufes font principalement la mâchoire inférieure ornée de toutes fes dents , la voûte du palais , les os maxillaires : les charnues font les mufcles de ces différentes parties, & la peau qui les enveloppe. Quoiqu'à proprement parler , la langue foit la feule partie renfer- mée dans la bouche ; on met néanmoins de ce nombre les lèvres, les gencives , les barres, le palais ôk les dents. Les lèvres font ces duplicatures de peau qui fe préfentent en avant de la bouche ; l'une
eft fupérieure, ck l'autre inférieure : leur réunion fe nomme commifïures. Le bord de cha- que lèvre eft tranchant, chargé extérieurement de poils forts longs dans certains chevaux. A ce même bord, intérieurement, fe voit une petite ligne jaunâtre chargée de petits points épars çà ck là, femblables à ceux du bord des paupières : c'eft en cet endroit que fe fait en partie l'adhérence du mufcle orbiculaire des lèvres. La peau , intérieurement, eft mince , lifte 6k polie ; en s'approchant des dents, elle devient lâche, & le devient encore davantage à mefure qu'elle fe porte vers la commifTure des lèvres. Les gencives , tant en dedans qu'en dehors , ne font que la duplicature de la peau.
Les barres ne font autre chofe que la peau qui tapifTe la mâchoire inférieure entre le crochet ôk la première dent molaire , ou entre la dent du coin dans les jumens & la première molaire. Cette peau forme plus ou moins de plis dans la vieillefTe. En général, on dit qu'un cheval a les barres épaifTes , charnues ou tranchantes ; épaifTes , lorfque la mâchoire eft arrondie en cet endroit ; charnues, ce qui provient ou de fes plis ou d'une induration occafionnée par le mors : cet accident ôte la fenfibilite au cheval, qui n'obéit qu'à raifon de cette fenfibilite excitée par la preftion du mors fur cette partie : on appelle barres tranchantes, celles dont les os font faillans ; ce qui fe rencontre plus communé- ment dans les jumens que dans les chevaux. Les barres tranchantes font fujettes à être offenfées ; à la fuite de cette léfion, il furvient même fouvent carie, laquelle on ne fçauroit guérir qu'en ruginant l'os & en le faifant exfolier. Le palais eft cette peau Cllonnée qui s'étend depuis le voile palatin, & depuis les os
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palatins eux-mêmes , jufqu'aux gencives de la mâchoire inférieure. Cette partie , en cet
endroit, eft moins fillonnée , mais élevée dans les poulains en efpèce de dos-d'âne ; c'eft ce que l'on appelle le lampas ou fève , c'eft ce que nombre d'auteurs ont regardé comme une (a) maladie & comme le fujet du dégoût, principalement pour le manger , comme fi l'on trouvoit ici des houppes & des papilles nerveufes : leur opinion eft fondée fur ce que le lampas déborde les dents ; mais il ne déborde ainfî que dans les jeunes chevaux , ou pour mieux dire , dans les poulains , & jamais dans les vieux chevaux. Sur quoi donc eft autorifée l'opération qu'on a confeillé dans ce cas ; l'ignorance feule a pu l'imaginer ; elle feule peut encore recommander la pratique de porter le feu fur une partie, qui brûlée de la forte, n'ôte certainement pas à l'animal le dégoût qu'on lui fuppofe ; mais lui caufe un mal réel , pour le guérir d'une maladie imaginaire. La langue eft cette mafTe charnue enveloppée de peau dont la figure reffemble affez bien
à une forme de cordonnier : elle tient d'une part , par fes mufcles , à l'os hyoïde de l'autre elle eft vacillante , applatie & arrondie. Sa bafe eft quarrée : fa face antérieure ou fupérieure eft arrondie en dedans , de devant en arrière : fes faces latérales font plates. Inférieurement elle tient à l'os hyoïde par fes mufcles , & par la peau. La partie antérieure de la langue eft attachée par cette peau qui fe prolonge en forme de mammelons défignés fous le nom de barbillons ou barbes (b) y lefquels font plus appareils dans certains chevaux que dans d'autres. La langue eft recouverte par trois peaux. La première eft très mince & parfemée d'une très grande quantité de petites éminences •
c'eft la continuation de celle qui revêt intérieurement les mufcles buccinateurs, les genci- ves, &c. La féconde , nommée membrane réticulaire , eft percée d'une infinité de petits trous
dans lefquels s'infinuent les papilles de la langue. La troifième , nommée papillaire, eft parfemée d'une très grande quantité de mammelons
ou houpes nerveufes qui pafTent à travers la réticulaire. Cette troifième membrane , qui donne la forme aux deux autres , s'infinue & fe perd dans le corps de la langue dont elle eft émanée : fes mammelons font plus fenfibles dans la partie fupérieure de la langue qu'à fes faces latérales, mais la partie inférieure en eft dénuée. Le corps de la langue eft un corps de fibres charnues qui font le réfultat de tous les
mufcles par lefquels elle eft mue , & qui forment un réfeau en tous fens. L'ufage de la langue eft de diriger les alimens dans le pharynx. L'arrière-bouche eft cette cavité qui contient la partie fupérieure du larynx & du
pharynx : elle eft féparée de l'avant-bouché, par une cloifon aponévrotique, nommée voile du palais, lequel s'étend du bord fupérieur des os palatins jufqu'à la bafe de la langue où il fe confond avec les fibres charnues du pharynx. Cette cloifon eft échancrée dans fa partie • inférieure , pour faciliter le mouvement de l'épiglotte de devant en arrière , dans les diffé- rens temps de refpiration ; car , quoique par l'arrangement de ces parties l'épiglotte monte pour l'ordinaire derrière le voile palatin , & oblige l'air de paffer des poumons dans le canal |
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( a ) On fera fupris que M. Bourgelat lui-même foit de ce fentiment : voici comme il s'exprime dans fes Elém d'bipp. tenu III,
!>*£• 309, 6c dans les Elém. de l'art vétér. conform. exter. du cheval, pag. 4.5. „ Dans de jeunes chevaux fia membrane du palais] fe pro- „ longe contre nature, & de manière à anticiper fur les pinces; cette maladie eft même fréquente , on la nomme la fève ou lampas; „ elle n'arrive qu'en conlequence du relâchement du tiliu, continuellement abreuvé parla mucofité filtrée & féparée dans la mem- » brane pituitaire, & qui fe répand fur celle du palais par les ouvertures que lui préfentent les fentes incifives. „ Cette élévation du palais eit confiante chez tous les jeunes chevaux ; ce n'eft point une maladie : on peut aiiémenc s'affurer de ce que j'avance contre ] opinion erronée de prefque tous les auteur-: d'hippîatrique : un fentiment faux, quoiqu'adopté par tous ceux qui ont écrit fur la vété- rinaire doit être rejette, dès que l'obfervation Je détruit ; l'explication phyfiologique ne doit pas tenir davantage. ( b , M. Bourgelat adopte encore une erreur qui fe trouve dans Markam , Soileyfel & autres , lorfqu'il dit, Elém. de l'art
veter. pag. 44, de U conformation externe du cheval, que les Barbillons font que les chevaux boivent difficilement ; cela feroic vrai s'ils Jappoient comme les chiens: mais M. Bourgelat convient lui-même qu'ils hument: comment la langue feroit-elle gênée alors, puif- quelle a peu d action dans ce moment. os |
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HIPPOTOMIE.
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nafal ; il peut fe faire que l'épiglotte , fe porte en avant, & oblige l'air de fortir par la
bouche ; ce qui aura lieu lorfque le voile du palais viendra à s'élever, tandis que le pha- rynx fe contractera. Ce fait eft prouvé par ce qui arrive dans la phthifie (b) : les chevaux, en touffant, jettent de la matière par la bouche. Or, fi une humeur auffi groffière & aufïi épaiffe fort par cette voie , a plus forte raifon , l'air, qui eft le corps le plus fluide que nous connoiftions, doit-il donc y pafTer. Tout le monde fçait qu'on eft quelquefois obligé d'abattre un cheval, lorfqir on veut le couper , par exemple : mais avant que de le faire , on lui met le torche - nez, ou la moraille qui lui bouche une narine ; fi la narine ouverte de l'animal abattu porte à terre de manière que l'entrée de l'air foit interceptée, on le voit alors ouvrir la bouche pour refpirer. J'ai même remarqué que dans le mouvement de déglu- tition , toutes les fois que le cheval n'avoit rien dans la bouche , il refpiroit plus par cette partie que par les narines. La refpiration fe fait par la bouche toutes les fois qu'il y a embar- ras dans les narines, dans les cas de polype ou d'inflammation de la cloifon & des cornets • toutes les fois qu'il y a des expeclorations forcées & inattendues, comme lorfque quelque chofe fera entrée dans la trachée-artère , ou aura fimplement touché la glotte ou les bords internes de l'épiglotte ; toutes les fois enfin qu'il y aura fuppuration aux poumons &c. Le larynx , comme nous l'avons déjà dit, eft cette ouverture cartilagineufe compofée
des cinq cartilages thyroïde , cricoïde , aryténoïdes & épiglotte , tous revêtus en dedans d'une membrane veloutée, mammelonnée &' très nerveufe, laquelle paroît être la même que celle qui tapiffe la trachée-artère & fes bronches. Le pharynx eft ce fac charnu formé par le voile palatin, & qui s'étend depuis le corps
de l'os fphénoïde, & defcend latéralement pour fe terminer d'une part aux petites branches de l'os hyoïde , ôc de l'autre, pour concourir à former l'cefophage. Ce mufcle , dans le mouvement de déglutition , fe contra&e plus ou moins , en élevant le voile palatin , de forte qu'on peut regarder le pharynx ck le voile palatin comme une flûte traverfière dont l'embouchure eft cette déchirure que l'on voit en avant. 8.° D E L A P E A U.
Le cheval eft revêtu généralement de deux membranes appellées tégumens : ce font la
peau & la membrane adipeufe ou graiffeufe. La peau eft un compofé de fibres cellulaires qui en font la bafe, de vafculaires & de
nerveufes ; il s'en trouve même de tendineufes & de membraneufes , dans certains endroits. Ces fibres font étroitement liées & unies enfemble ; ce qui leur donne une confiftance ferme & dure. Il eft aifé d'obferver la compofition de la peau dans le cuir corroyé ; & beaucoup mieux dans celui qui, après avoir été corroyé , eft refté long-temps en macé- • ration , puis a été expofé aux injures de l'air. C'eft à cette union fi ferrée de fes fibres , que la peau doit fon élafticité. Elle eft plus épaiffe dans certains endroits que dans d'autres ; elle eft très épaifTe au toupet , au-defTous de la crinière , à la queue , au genou , à la pointe du jarret , aux environs du fanon , ôcc. elle l'eft moins au dos, aux fieffés , ftir les 1/1
côtes , les épaules , & aux avant-bras ; elle l'eft moins encore au plat des cuiffes , aux
mammelles, & au fourreau : elle devient très fine aux lèvres , intérieurement ; aux yeux, aux oreiues , a l anus ; au vagin dans les jumens. La peau eft percée non feulement dans les parties que nous venons de nommer , mais même dans toute fon étendue, de petits trous où vont aboutir les vaiffeaux laftifères. Dénuée de poils, elle eft grifâtre ; elle eft |
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- (, t ] °l\ ÈÎncllieTa rfffi,! Y^ié^ de chirurgie un mémoire dans lequel on n'admettoit point cette refpiration. J'en
si démontre de/ant eue la redite d une manière viftorieufe? |
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rouge
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HIPPOTOMIE.
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rouge à la bouche, &c. elle jouit d'une grande fenfibilité , à raifon du nombre confidé-
rable de nerfs qui viennent s'y terminer ; mais elle n'eft point la même par-tout. Les endroits, où elle eft plus mince, font les plus fenfibles. La peau eft encore percée de plu- sieurs petits trous, pour le partage des poils & des crins, & pour celui de la matière de la tranfpiration ; elle fert encore pour ainfi dire de doigts à l'animal, en certains endroits, avec lefquels il chafTe les mouches qui viennent la piquer. Les mouvemens de la peau fe font particulièrement fur les côtes de devant en arrière ; defFus les épaules , bras & avant-bras , de haut en bas ; & dans des fens difFérens fur la face , aux lèvres , au nez , aux paupières , à l'anus , au vagin , &c. La peau , dans toute fon étendue , eft recouverte d'une pellicule que l'on nomme
épiderme. Cette furpeau [ ou épiderme] eft blanchâtre ou d'un blanc fale ; très mince dans certains endroits , & plus épaiffe dans tous ceux où la peau l'eft elle-même. L'épi- derme n'eft autre chofe qu'une expanfion des vaiffeaux de la tranfpiration : il n'eft pas bien fenfible dans l'animal vivant ; mais on le diftingue clairement dans les légères brûlu- res , ou après la macération : on le voit encore tous les jours s'enlever de defFus la peau, lorfqu'on y a appliqué des fubftances graffes & huiîeufes ; méthode mauvaife qui, malheu- reufement, eft encore aujourd'hui fuivie par bien des maréchaux, lefquels ignorent fans doute que les corps gras en général bouchent les pores de la tranfpiration , que les excré- tions ne fe faifant pas, la jambe ou- la partie malade doit augmenter de volume pluftot que diminuer. La furpeau eft infenfible ; elle paroît être une fubftance huiîeufe , produite par les différentes humeurs de la tranfpiration, laquelle tombe à fur & mefure. En la confi- dérant de près, on la voit percée d'une très grande quantité de trous par où pafTent les poils. L'ufao-e de l'épiderme eft premièrement de préferver^e derme ou la peau des impreffions défagréables qu'elle éprouve , lorfque cet épiderme a été enlevé ; & par conféquent de modifier le fens du toucher. La membrane adipeufe n'eft autre chofe que le tiffu cellulaire dont on a parlé ailleurs ;
& qui , par les difFérens entrelacemens des fibres , plus ou moins courtes , forment des cellules dans lefquelles vient s'épancher la graiffe. 9.- D E S P O I L S.
Le cheval eft revêtu de poils par tout fon corps, à l'exception du fourreau , des mam-
melles du raphé , de l'anus, &c. Ces poils font cylindriques , implantés dans le corps de la peau. Si on les confidère à leurs racines on les trouve creux & remplis d'une humeur o-rifâtre • en les arrachant, on remarque, à l'extrémité, un petit arrondifFement que l'on appelle bulbe. A raifon de leur fenfibilité , en les arrachant, on a prétendu que c'étoit une production des nerfs. Ces poils font plus ou moins longs, plus ou moins volumineux, plus ou moins ferrés:
ils retiennent en conféquence difFérens noms ; ils fe nomment crins , au toupet , à la crinière, le long de l'encolure, à la queue ; cils , aux yeux ; barbe , au menton , & poil proprement dit, par-tout ailleurs , tant au corps qu'aux jambes. Ceux de la queue font pour l'ordinaire les plus épais & les plus longs ; on voit des chevaux chez lefquels ils touchent la terre. Ceux de la crinière font quelquefois fi longs qu'ils fe mêlent au point qu'il eft très difficile de les démêler ; ce que les bonnes gens attribuent à un efprit qu'ils appel- |
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( a ) Pourquoi accorder gratuitement des fourcils au cheval , comme le fait M. Bourgelat, Elém. de l'art vétér. pag. 13 > de fon
extérieur du cheval , où il dit que leur longueur ne diffère en rien de ceux qui conftituenc la robe du cheval ? cependant,/>*£• 14, il dit que les poils des fourcils font confondus avec la peau ; en cela il le contredit , bien qu'il ait raifon. Que devient après cela la propriété que l'on attribue à ces fourcils chimériques, d'arrêter les corps qui pourroien: blefler la cornée tranfparente ? A a a
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H I P P 0 T O M I E,
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lent follet. Les fourcils font cinq longs poils, de la nature des crins, fitués au-defTus des
yeux, & au-defïbus du grand angle de l'œil, mais ils ne s'étendent pas le long de la paupière fupérieure ; ce qu'il y a de fingulier, c'eft que leur nombre ne va guère au-delà de fept. io.° DES SABOTS.
Voye^ la defcription du pied du cheval.
Les châtaignes font des portions de corne fituees en dedans de l'avant-bras & en dedans
du canon de derrière. Cette efpèce de corne eft d'une fubftance différente de celle des fabots- elle eft plus compafte & plus mollaffe. C'eft à cette partie que vont fe terminer plufieurs bandes aponévrotiques & cellulaires ; car en enlevant la peau dans cet endroit on remar que un tilTu confidérable de ces parties qui , quand on les tire, entraînent avec elles l'enveloppe membraneufe cutanée & cellulaire. Ce que nous venons de dire des châtaignes convient k la portion de corne du fanon.
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Fin de la première Partie.
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SECONDE PARTIE.
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H Y G 1 È N
N médecin qui vivoit au commencement de ce fiècle , en écrivant de
l'hygiène , fe plaignoit de la difette d'ouvrages fur cet objet. Elle vient , félon lui , de ce que les médecins les plus célèbres s'occupent plus du foin de guérir les maladies , que de conferver la fanté ; & de ce qu'ils ont mieux aimé enfeigner à leurs difciples ou à leurs lecleurs la thérapeutique , laquelle mène à la fortune, que d'inftruire fur l'hygiène qui ne rapporte que peu ou point de profit. Les bons livres , fur cette partie de la médecine , font encore rares aujourd'hui. Ce n'eft peut-être point pour la raifon que nous venons de rapporter ; mais parce que les médecins ont obfervé que leurs confeils ne font jamais fuivis , tant qu'on jouit de la fanté • on oublie aifément alors , qu'elle eft fragile ; & la privation des plaifirs ou des o-oûts eft pour la plufpart des hommes , un efclavage auxquels ils ne veulent point fe foumettre. Celui qui fe porte bien penfe à peine qu'il peut devenir malade. Qu'on ne foit donc point furpris que l'hygiène , dont le but eft de veiller fur la fanté , & de l'en- tretenir parfaite en prefcrivant un régime de vivre convenable , foit la partie de la méde- cine la moins étendue; puifque les hommes ont, pour ainfi dire, forcé les médecins v à l'abandonner , pour ne fonger qu'aux moyens de leur donner du foulagement dans leurs maux.
Le médecin vétérinaire a d'autres obftacles à vaincre , non pas de la part des animaux
qu'il traite , mais de la part de ceux auxquels ils appartiennent. Il eft donc également forcé d'être court fur l'hygiène ; mais il ne fçauroit fe difpenfer d'entrer dans quelques détails généraux. Ainfi on traitera dans cette partie i.° de la conformation du cheval.
a.° De fa nouriture.
3° -^u f°in qu'on doit en avoir.
4.0 De fes exercices. /
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HIPPIATRIQUE.
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ARTICLE PREMIER.
DE LA CONFORMATION DU CHEVAL.
AVant que d'entrer en matière , nous devons commencer par rappeller la divifion
extérieure du cheval vivant ; c'eft celle qui eft adoptée dans toutes les écoles de cava- lerie; mais que nous avons cru ne devoir point admettre pour l'hippotomie. Le cheval, confédéré extérieurement, fe divife en trois parties ; fçavoir, en avant-main,
en corps , & en arrière-main. L'avant-main renferme la tête, le col ,1e devant du poitrail, le garot & les jambes de
devant. Le corps comprend le dos , les reins, le defTous du poitrail , les côtes , le ventre , les
flancs , les parties de la génération. L'arrière-main comprend la croupe, la queue, le fondement, la nature dans la jument,
les hanches , les fefîès, & les jambes de derrière. La tète comprend la nuque , le toupet, les oreilles, la face dans laquelle on trouve le
front , les falières , les fourcils , les paupières , les cils, le grand angle , le petit angle, les yeux, les onglets, le nez, le chanfrein , les nazeaux, la bouche, la lèvre fupérieure , la lèvre inférieure, la commifTure de la bouche , le menton, les barbes, les joues , la ganache , l'auge &C les avives. Le col comprend le col proprement dit , le gofier, l'encolure & la crinière.
Le devant du poitrail comprend l'os de la poitrine , la fofTette, & les aifTelïes. Le garot eft formé d'une feule partie. Les jambes de devant font compofées de l'épaule ; de la pointe de l'épaule ; du bras ;
de l'avant-bras ; des ars ; du coude ; de la châtaigne ; du nerf; du boulet ; du fanon ; du paturon; de la couronne; du fabot, compofé de la muraille & de la foie : la muraille fe divife en muraille de la pince, muraille des quartiers, & muraille des talons ; la foie com- prend la foie de la pince , la foie des quartiers, la foie des talons & de la fourchette. Le corps comprend le dos, les reins , les côtes , le ventre, les flancs, le fourreau , les
mammelles , la verge , les bourfes dans les chevaux ; & dans les jumens , les mammelles qui font au nombre de deux , ainfi que dans les chevaux. L'arrière-main comprend la croupe, la queue, le fondement, la nature dans les jumens,
les hanches , les ferles , la pointe de la fefTe. La cuhTe comprend le plat du dehors , le plat du dedans , l'aîne , le grafTet , la jambe
proprement dite , le jarret , dans lequel eft compris le pli du jarret , & la pointe du jarret ; le canon , le nerf & le refte comme à la jambe devant. On doit entendre par conformation extérieure, la forme, la figure ,
Penfemble des différentes parties qui compofent l'animal. Jufque ici on n'a pu donner aucune règle fûre pour ftatuer fi un cheval eft conftruit parfaitement , tant pour l'appa- rence que pour la bonté. On eft fouvent trompé par la plus belle apparence. Combien de fois a-t-on préféré un laid cheval à celui dont la forme étoit régulière & brillante. En effet , les meilleurs chevaux de felle , anglois fur-tout , qu'on nomme de race , ont une tête décharnée , un col maigre , allongé ; ils font efflanqués , & ont les fefîes peu charnues.
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HYGIÈNE. 189
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charnues. Peut-on donc conclure, avec M. Bourgeîat, qu'il faudra établir des proportions
géométrales, & s'en tenir à ces proportions. Pour moi, il me femble que les plus exacles feroient celles qu'on prendroit d'après les meilleurs chevaux ; la beauté ne devant être regardée ici que comme accefToire. Je conviendrai volontiers qu'un certain nombre de chevaux pourra avoir les mefures fixées par M. Bourgeîat, & former un quarré parfait, pris du garrot en bas , Ôc de la pointe de l'épaule à la pointe de la feife ; c'eft-à-dire , dans lefquels la ligne à plomb du garrot fur le terrein horizontal fera égale & per- pendiculaire a celle qui feroit tirée de la pointe de l'épaule à la pointe de la ferle. Mais ces proportions ne peuvent avoir lieu à l'égard de toutes fortes de chevaux. J'en appelle au témoignage de tout le monde : un cheval de caroffe doit-il être confinait comme un cheval de felle , celui-ci comme un cheval de bât , & ce dernier comme un limonier ? Il n'eît pas nécefTaire d'infifter fur la différence qui doit fe trouver entre ces chevaux , un fyftême qui vient renverfer les idées reçues & adoptées d'après l'expérience ôc l'ufage , peut-il fe foûtenir ? Le cheval que M.^Bourgeîat donne pour modèle , & qu'il a fait graver dans fes élémens de l'art vétérinaire , n'eft pas dans fon aplomb ; il efb aifé de démontrer que placé de la forte, il ne-pourroit exécuter les mouvemens propres aux différentes allures : il a d'ailleurs donné à la tête une pofition perpendiculaire que tout anatomifte fçait être contre nature , & par conféquent impofhble ; puifqu'il faudroit que les condyles de l'occipital fortiffent prefqu'entièrement des cavités de la première vertèbre. Je vais marquer en général la différence qu'il doit y avoir entre le cheval de caroffe &
celui de felle ; c'eft-a-dire, entre celui qui porte & celui qui tire ; ce qui fervira de règle pour le limonier & le cheval de bât. Les proportions, que nous donnerons de ces deux premiers animaux , feront prifes de leurs ufages, ck de leurs mouvemens. En détaillant enfuite chaque partie, je traiterai des différences qui 'doivent fe trouver entre les efpèces de chevaux dont nous venons de parler. Afin de procéder avec ordre , je confidérerai le cheval en aclion fous deux points de
vue i.° dans la totalité & dans la généralité de fes mouvemens; 1° relativement aux mou- vemens de jambes , l'animal étant vu de profil. Dans le premier point de vue , je regarde le corps du cheval comme une maffe quarrée , pofée fur quatre colonnes dont le centre de <*ravité fe trouve entre la neuvième & la dixième vertèbre du dos ; centre avec lequel doit fe rencontrer celui de l'homme , & que celui-ci ne doit jamais perdre, afin que tous fes mouvemens concourent avec ceux du cheval. Dans le fécond point de vue, je confidère cette même maffe vue de profil avec fes deux colonnes , comme un recïangle plus ou moins Ions qui ne doit pas être le même dans un cheval de felle que dans un cheval de caroffe, puifque leurs mouvemens font differens. PARAGRAPHE PREMIER.
DU CHEFAL CONSIDÉRÉ DANS LA TOTALITÉ
E T
DANS LA GÉNÉRALITÉ DE SES MOUVEMENS. Les allures naturelles de tous les chevaux font le pas, le trot & le galop ; mais tous
n'exécutent pas ces mouvemens avec la même facilité : tous ne fe fervent pas également de ces allures. Que dans un haras on obferve des poulains & principalement des pouli- nières qui ne foient pas pleines, l'on verra , en les examinant en differens temps, qu'il y en a qui trottent pour l'ordinaire , d'autres qui galoppent, & d'autres enfin qui vont le Bbb
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pas : je dis , pour l'ordinaire, parce que telle qui va le pas , galoppe quelquefois ; mais ce
galop ne fera pas foûtenu , parce que de ces allures naturelles , il y en a une qui eft particulière à l'animal. Faites fortir de chez un marchand deux chevaux neufs de même taille ; s'ils vont au trot , l'un trottera d'un trot plus allongé que l'autre, mais en revanche celui dont le trot fera moins allongé, galoppera avec plus d'aifance : on voit même fouvent que pour exécuter ce qu'on lui demande, il prend le temps de galop après avoir été au trot. La gaieté occafionne ces différens mouvemens , mais quiconque a de la pratique ck eft anatomifte , en appercevra d'abord la raifon ; elle eft bien fimple. Un cheval qui aura l'encolure épaifTe , la tête grofTe , les épaules chargées , ne galoppera pas avec la même aifance, que celui, dont l'encolure fera déliée , les épaules allégées ; cette mafîe, ou l'avant-main, fera plus plus aifée a s'enlever dans ce dernier ; car, comme je l'ai fait voir dans la myologie , ce font les mufcles du dos , qui font les principaux moteurs dans ce mouvement ; mais le premier trottera avec plus de facilité, vu que dans le trot les mufcles extenfeurs èk fléchifTeurs des jambes de devant, entrent tous en contraction ; ce qui n'arrive point dans le temps du galop. Mettez un cheval au galop, ôk un autre au trot ; vous verrez que le premier ne plie prefque point fes articulations depuis le genou jufqu'enbas, ce qui demande une contraction de la plufpart des mufcles qui forment l'avant- bras ; & que l'autre au contraire , forme prefque le demi cercle depuis le coude jufqu'à la pince ; ce qui prouve la contraction de ces mêmes mufcles. En général, on doit confi- dérer le corps du cheval comme une mafTe quarrée pofée fur quatre colonnes , dont la tête ôk l'encolure fervent au mouvement de progrefîion. Cette mafTe eft foulevée par des leviers dont le point d'appui varie , ék qui font placés comme par étages : il s'en trouve fupérieurement qui fervent à foulcver toute la mafTe avec fes colonnes ; d'autres fitués au- defTous qui foulevent chaque colonne en particulier ; d'autres qui ne foulèvent qu'un tiers, une moitié , d'autres qu'une très petite partie de ces mêmes colonnes. Dans le repos les quatre jambes fervent d'appui au refte du corps, de façon que chacune porte un quart de pefanteur de la mafTe. Dans le pas, les jambes fe meuvent tour à tour en quatre temps, ck opèrent les mouve-
mens de progreffion de la mafTe ; mais chaque jambe fe décharge tour à tour fur la voifine du quart qu'elle foûtenoit avant que d'être levée. Ainfi , dans cette allure [ le pas ], la jambe voifine de celle qui eft levée foûtient la moitié du total de la mafTe , ce qui ne fe fait jamais fans changer la ligne de direction de la jambe chargée de ce fardeau. Dans le trot., les chofes fe pafTent fuivant un autre ordre ; deux colonnes fe meuvent
eii même temps , mais dans la diagonale du quarré , c'eft-à-dire ,' de l'angle de devant a l'angle oppofé de derrière. Ainfi , la jambe de devant du montoir, avec celle de derrière du hors le montoir ; 6k la jambe de devant de hors le montoir, avec celle de derrière du côté du montoir; qu'arrive-t-il dans cette allure ? les deux quarts du poids de la mafTe ou du corps , de même que les colonnes en mouvement ou en l'air, fe rejettent fur les deux autres , fans déranger l'équilibre , ni l'aplomb du cheval , ni la ligne de direction ; parce que les angles de ce quarré foulevé , repréfentent un balancier également chargé. La différence qui fe trouve entre le trot ck le pas eft bien marquée ; dans la première
allure, le fardeau fe trouve partagé entre deux colonnes , qui fervent alternativement de point d'appui & toujours diagonalement ; au lieu que dans le pas, la colonne qui reçoit le poids de fa voifine, perd la ligne de direction qu'elle avoit, ck change fon axe de mou- vement pour en prendre un autre. Dans le galop , deux colonnes fervent aufti de foûtien au refte de la machine , mais dans
lin fens oppofé au trot, ce font alternativement les jambes de devant qui fe meuvent |
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HYGIÈNE.
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enfemble , enfuite celles de derrière : je ne dis pas pour cela que les jambes de devant fe
lèvent préçifement en même temps ; mais comme elles fe trouvent dans certains temps toutes les deux en l'air , le point d'appui doit donc être fur les jambes de derrière ; & lorfque les jambes de derrière ne portent plus-a terre , le point d'appui eft placé fur celles de devant. Pour lors, les colonnes, qui fervent de point d'appui dans le temps que les autres font en l'air , foûtiennent toute la mafTe en général. Tous les mouvemens du cheval ne pourroient s'exécuter , s'il n'étoit déterminé
d'abord à fe porter en avant. Envain les mufcles de la jambe entreroient en a&ion, elle tomberoit dans fon aplomb ; les mufcles du dos auroient beau fe contracter pour enlever le devant dans le galop , il ne s'ébranleroit point fans ce premier mouvement. Mais dans le pas , par exemple , l'animal en jettant la mafTe en avant par le concours de tous fes mufcles , charge le devant , & change la direction des quatre jambes ; de perpendiculaires qu'elles étoient , elles deviennent obliques , & le cheval, pour les remettre dans leur aplomb , eft obligé ou de reporter cette mafTe en arrière, ou de porter une jambe en avant, & fuccefïivement les autres : plus il portera cette mafTe en avant , plus les mouvemens feront grands. L'abaifTement de la tête & de l'encolure contribuent quelquefois à ce mou- vement , & l'on voit pour l'ordinaire que les chevaux qui portent beau , & dont l'enco- lure eft relevée, ont cette allure noble, mais peu allongée, & d'une bien moindre étendue que les chevaux dont nous venons de parler. Le trot & le galop fuivent la même loi , c'eft-à-dire , que la mafTe doit fe porter en avant. Le cheval, dans ces allures , commence par fléchir les articulations des jambes de devant , il foule enfuite la terre , & dans le temps de la réaclion, le devant eft enlevé par les mufcles du dos , aidés fucceflivement par les extenfeurs de la tête & de l'encolure , ck par ceux des extrémités. Ces mouvemens doivent fe fuivre d'une manière imperceptible. Le train de derrière agit bientôt après , par la contraction du pfoas des lombes, des mufcles abdominaux , & des mufcles des extré- mités qui le portent vers fon centre de gravité , & l'obligent par-là à fe jetter lui-même en avant. Le mouvement ne s'exécute pas de même dans un cheval qui fe cabre , il ne fe fait au contraire qu'en portant la mafTe en arrière , & en la chargeant ; aufïi le mouvement d'élévation eft-il beaucoup plus grand que dans le galop, aufïi le cheval doit-il retomber dans le. même endroit , ou s'il tombe en avant, ce ne fera que par une foulée des jambes de derrière fur la terre. Un cheval galoppera avec d'autant plus de vitefTe qu'il portera davantage fa mafTe en avant : fes mouvemens feront moins raccourcis, & il y aura moins de temps perdu. Les coureurs n'agifTent prefque pas depuis le genou j'ufqu'au bas ; toute leur aâion s'opère parles mufcles que nous venons de nommer. Dans le temps que les jambes de devant tombent à terre, elles fe chargent de tout le poids du train de derrière , ce qui donne plus de facilité aux mufcles de ce train de derrière d'agir, & de chafTer en avant les jambes de devant ; mais celles-ci fe chargent bien davantage du poids de la mafTe dans la ruade ; car alors le cheval porte tout fon corps en avant , il baifTe même la tête , & l'encolure ; ce qui augmente la péfanteur du devant, forme le point d'appui , & donne plus d'aétion aux mufcles du dos, dont le point fixe change pour le moment ; mais les mufcles dorfaux n'enlèvent pas feuls le train de derrière , leur effort eft fécondé par la contraction des mufcles feftiers , qui fléchifTent & foulèvent les autres articulations des extrémités. Les écuyers regardent encore comme naturelles , trois autres allures , qui cependant ne
le font pas ; puifqu'elles ne fe remarquent que dans les chevaux foibles ôc ufés. Ces allures font l'amble , l'entre-pas, &c l'aubin. Dans l'amble , qui eft une allure où le cheval meut les deux jambes du même côté ,
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1^ H I P P I A T R I Q U E._______________^
fucceffivement le poids de la maffe fe jette fur les deux jambes oppofées , il partage
parallèlement le poids de la malle. L'entrepas ne diffère en rien du pas , à l'égard de l'équilibre.
L'aubin ne diffère des autres allures, qu'en ce que le cheval galoppant du devant & trot-
tant du derrière , fes jambes de derrière partagent tour à tour le poids total de la maffe & celui de fes trois colonnes. Il eft encore d'autres allures que les écuyers appellent artificielles ; ce font le paffage ,
le piafer , la galopade , la volte , la panade , la pirouette , le terre-à-terre , la pefade , le mélair, la courbette , la croupade , k balotade , la capriole , le pas & le faut. Toutes ces allures ne font nullement effentielles ; le cheval ne les exécute que par la
crainte, & rarement de lui-même ; au refte elles participent des trois allures naturelles. Il eft donc aifé de voir, par ce que nous venons de dire ci-deffus , que tout cheval
de felle, qui aura le devant étoffé, ne galoppera pas avec une légèreté recherchée ; que la tête & l'encolure, qui font pour ainfi dire le gouvernail de la machine , ayant trop de pefan- teur ne feront pas enlevées avec aifance , & avec la même vîteffe que fi les parties étoient déliées. Mais ce fera un avantage pour le cheval de trait, car plus ces parties feront char- gées, plus auffi la quantité de mouvement , que l'on fçait être le produit de la maffe par la vîteffe , fera confidérable ; ou, ce qui revient au même , plus la force de l'animal , qui n'eft autre que cette quantité de mouvement, fera augmentée. Le cheval avançant la tête & baiffant Pencolure abandonne tout le corps fur les épaules & fur le poitrail ; la puiffance fe trouve fortifiée de ce poids , ce qui n'arriveroit pas dans le cheval qui a la tête & l'encolure relevée ; cette conformation rejettant au contraire le poids du corps fur les hanches. Une encolure arrondie & une groffe tête font effentielles pour les chevaux de trait , le contraire doit donc arriver dans le cheval de felle, à grandeur égale , que l'on metteroit au trait ; ce cheval dont l'encolure feroit légère, la tête petite, auroit bien le même point d'appui, mais la puiffance, qui lui manquera, ne pourra le faire valoir, ck attirer à lui le fardeau. N'eft-il donc pas abfurde d'admettre une même & feule proportion pour tous les che-
vaux : non feulement la mécanique démontre la fauffeté de ce fyftême, mais aufïi l'expé- rience ; plus de pratique avec les chevaux auroit fait abandonner cette hypothèfe PARAGRAPHE IL
DU CHEVAL CONSIDÉRÉ DE PROFIL.
En confidérant le cheval , vu de profil , voyons fi le quarré parfait qu'admet
M. Bourgelat doit avoir lieu par tous les chevaux ; s'il doit être le même pour le cheval de caroffe. Nous venons de dire que les allures naturelles du cheval étoient le pas, le trot, ou le
galop ; de ces trois mouvemens , deux font propres au cheval de felle , deux au cheval de caroffe : celui-ci a pour allure familière le pas & le trot ; le cheval de felle le pas & le galop. L'action du trot, celle du galop , dont nous allons examiner la natiire, & mar- quer les différences nous démontrera que le quarré parfait ne fçauroit être admis pour le cheval de fel ; cette conformation feroit même nuifible dans le trot. Dans le cheval qui va le pas , [ fon allure la plus ordinaire, quoiqu'on le fafTe quelque-
fois troter ] les jambes de devant agiffent , pour ainfi dire , fimultanément ; les mouvemens font plus marqués ; la vîteffe eft plus grande que dans le cheval de carone. En obfervant celui-ci on voit qu'il lève les pieds en tranftravat ; c'eft-à-dire , une jambe de
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de devant d'un côté , 6k une de derrière de l'autre ; que ces mouvemens rie font pas fi
étendus , quoique fouvent plus relevés que ceux du cheval de felle. D'après ces faits , voyons quels font les mouvemens que peuvent exécuter les jambes
en dehors & en dedans du quarré parfait, adopté par M. Bourgelat 5 pour toute mefure. Afin de bien concevoir ces mouvemens , il faut examiner les articulations de la jambe de devant , ck celles de la jambe de derrière ; obferver jufqu'à quel point elles peuvent fe mouvoir l'une fur l'autre ; examiner les différentes direclions qu'elles permettent ; déter- miner l'aÉHon plus ou moins grande des mufcles fur ces mêmes os. La jambe de devant a fix articulations ; la première eft celle de la partie inférieure de
l'épaule avec l'humérus , qui a un mouvement du genou , ou mouvement en tous fens ; la féconde, celle de la partie inférieure de l'humérus avec le radius , qui forme une char- nière imparfaite, 6k qui ne permet que le mouvement en avant ; la troifième , celle de la partie inférieure du radius avec les os du genou , & de ceux-ci avec le canon qui forme aulfi une charnière imparfaite, 6k qui ne fe plie qu'en arrière ; la quatrième, de la partie inférieure de l'os du canon avec le paturon qui forme une charnière parfaite, c'eft-à-dire, qui fe plie en avant & en arrière également ; la cinquième, de la partie inférieure du paturon avec l'os coronaire , qui forme encore une charnière parfaite , mais légèrement flexible , tant en avant qu'en arrière ; la fixième, eft l'os coronaire avec l'os du pied, dont le mouvement eft égal à cette dernière articulation. L'omoplate eft pofée obliquement fur le thorax fe portant en arrière dans fa partie fupérieure , 6k en avant dans fa partie inférieure. L'humérus, qui fe trouve deiïbus, eft de même pofé fur le thorax , mais dans une direction oppofée ; le radius, le genou 6k le canon, font fitués perpendiculairement ; les autres os font obliques de derrière en avant. De toutes les articulations qui fe permet- tent le mouvement en avant, il y en a deux parfaites 6k trois imparfaites ; parmi celles qui permettent le mouvement en arrière , il y en a pareillement deux qui font parfaites &C trois imparfaites. Pour concevoir comment ces os fe meuvent les uns fur les autres , on tirera une perpendiculaire de l'angle fupérieur 6k antérieur de l'omoplate fur le terrein : cette ligne partagera le corps du radius 6k celui de l'os du canon : cette perpendiculaire fervira de règle. En examinant chaque articulation , l'on verra , par leurs furfaces cartila- gineufes jufqu'à quel degré un os fe meut fur un autre : l'humérus fe portera fur l'omo- plate deux fois plus en arrière qu'il ne fe porte en avant, vu qu'il eft retenu en avant par l'apophyfe acromion de l'omoplate. Le radius fe portera en avant de la perpendiculaire , à diftance égale de l'autre ; enfin le canon fe portera en arrière de même à égale diftance de la ligne perpendiculaire. Dans le repos, c'eft-à-dire , le cheval en place peut mouvoir chaque articulation l'une
après l'autre fans que les autres y participent. Par exemple , il peut porter le bras fur l'épaule en entraînant à la vérité le refte de l'extrémité , mais fans que les autres articu- lations fe meuvent l'une fur l'autre : dans l'exercice , les chofes fe parlent autrement ; toutes les articulations jouent, mais plus ou moins. Dans le pas 6k dans le trot, les os auront un mouvement égal , à diftance égale, tant
en avant qu'en arrière ; c'eft-à-dire , qu'en tirant toujours une ligne de l'omoplate vers le fol, qui tendra vers le boulet, cette même ligne parfera par le milieu de chaque os, 6k le coupera dans fa longueur en deux parties égales ; de façon que le terrein, que le cheval embralTe, eft toujours très petit , à raifon de l'étendue de fes mouvemens, fa jambe ne tombe plus ou moins en arrière, qu'à raifon du plus ou du moins de maffe qu'il porte en avant. -Dans le galop , le jeu, comme nous l'avons déjà dit, n'eft pas fi confidérable ; l'aclion
Ccc
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principale eft dans les premières articulations ; le cheval jette la mafTe plus en avant ; par
conféquent les jambes de devant étant pofées à terre fe trouvent plus au point central, ck fe chargent du poids total de la mafTe ; dans les jambes de derrière , les mouvemens fe font plus en avant qu'en arrière ; car , de fix articulations qui fe trouvent dans chaque jambe la feule fphéroïde du fémur avec les os des îles eft parfaite en arrière. La char- nière du tibia avec le fémur ne permet pas le mouvement en arrière avec autant d'étendue que celle du bras avec l'avant-bras le permet en avant ; l'os du paturon , à la vérité, fe porte plus en arrière que celui de devant, mais le pli du jarret eft plus étendu ; le mouvement du tibia avec le fémur eft aufli plus étendu que celui de l'articulation du coude ; celui du paturon fur le canon en avant , eft encore plus étendu que celui de la jambe de devant : or , dans le galop , lorfque le cheval eft fur le point de lever fes jambes de devant dans la féconde jettée , les jambes de derrière chargées du poids total de la mafTe , étant obligées de fe porter en avant , font dans le cas d'atteindre les jambes de devant, à moins que celles-ci ne fe portent en avant avec célérité. Plus la vîtefTe du galop fera grande , plus les jambes de devant fe trouveront au centre du quarré ck outre- pafTeront vers les jambes de derrière; plus celles-ci, pour reprendre le poids de la mafîè, feront obligées de fe porter en avant, ck plus elles rifqueront d'atteindre les jambes de devant. D'ailleurs, les jambes de derrière fe porteront d'autant plus en avant que le train de derrière eft ramené en avant par le pfoas des lombes, ck par les mufcles abdominaux. Les chevaux de chafTe, ck principalement ceux qui font raccourcis font fort expofés à cet accident , qui leur arrive en plat-pays : mais il eft plus fréquent dans les terreins gras , ck dans les pays marécageux, 6k dans les lieux où le cheval, enfonçant du devant, n'auroit pas le temps de fe relever. La nerferrure eft très rare dans les chevaux de carofTe ; à la vérité on les voit bien forger quelquefois, mais le choc de derrière fur le devant ne va guère plus haut que le fer. Je parle d'un cheval d'un quarré parfait ; dans cette con- formation, les jambes, tant de derrière que de devant, fe portent au centre du quarré dans le galop ; mais dans le trot, il s'en faut de beaucoup que cela foit ainu : dans cette allure l'on apperçoit fuccefïïvement chaque colonne fe charger du poids de fa voifine, ou même deux à la fois en le prenant en tranftravat. Par cet expofé , on voit clairement qu'une même règle ne doit point fervir pour tous les chevaux , comme le prétend M. Bourgelat ; qu'il eft au contraire de toute nécefïïté qu'un cheval de felle forme un rectangle , tant pour la liberté de fes mouvemens que pour leur douceur. En confidérant un cheval de courfe, on voit qu'il pafTe d'un dixième, ck plus, la ligne
verticale , qui partageroit le quarré parfait en deux parties égales. Or, s'il étoit pofhble que l'on pût former des chevaux , il feroit à fouhaiter qu'on leur donnât en longueur un dixième de plus qu'en hauteur ; c'eft-à-dire , que ces dimenfions étant prifes des points indiqués ci-defTus, un cheval qui auroit cinq pieds de la pointe de la feue à celle de l'épaule, ék la même mefure du garot a terre , doit avoir cinq pieds ck demi, ou fix pouces de plus dans la première dimenfion fur les mêmes cinq pieds de hauteur, afin qu'il fût bien proportionné. |
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P A R A G R A P H E IIL
EXAMEN DES PARTIES DU CHEVAL,
PRISES SÉPARÉMENT
i,8 De la tête. Après avoir confédéré dans fon enfemble un cheval qu'on veut aquérir,
il faut examiner fes parties , chacune féparément. On commence par la tête : elle doit être femblable a celle de la diagonale d'un rectangle , dont la bafe feroit trois fois plus courte que fa hauteur ; d'un rectangle qui auroit, par exemple , neuf pouces de hauteur fur trois pouces de largeur. On ne peut concevoir comment M. Bourgelat a pu avancer qu'il falloit , pour qu'une
tête fût bien placée, qu'elle tombât perpendiculairement. Cette pofition eft très rare dans les chevaux qui portent beau , elle ne fe trouve que dans ceux qui portent bas ; les mufcles extenfeurs de la tête fe relâchant, & le ligament cervical fe trouvant moins tendu, la tête doit nécessairement tomber perpendiculairement ; autrement cela n'arrive point. La meil- leure raifon que l'on en puifTe apporter eft que, dans tout fquéléte à qui on élèvera le col, la tête fe trouvera placée hors de l'articulation des condyles avec la première vertè- bre. Lorfque la tête du cheval s'écarte en avant de la diagonale , on 'dit que le cheval porte au vent, quVZ tend le /ze{ ; & lorfqu'elle fe retire vers le col, en fortant de cette direction, que le cheval fe ramené, qu'i/ s'encapuchone, qu:'il s'arme ; mais lorfqu'il tient fa tête dans la direction de cette ligne , on dit, ce cheval porte bien fa tête , fe bride bien ; & non pas, il eft bien placé, [comme on le lit dans les Elém. de l'art vétér.] : ce terme n'a lieu que pour l'enfemble d'un cheval, lorfque les quatre jambes tombent bien d'aplomb ; on dit aufïi d'un cheval qui baifTe la tête , il porte bas. On obferve encore dans la tête d'autres défauts , marqués par ces expreiïions , tête grajfe y tête décharnée 3 tête longue qui s'appelle aufïi tête de vieille. Enfin , une tête, pour être belle & agréable à la vue, doit être petite. Il eft encore des diftinctions relatives aux différentes efpèces de che-, vaux , par exemple : la tête d'un cheval de carofTe doit être plus forte que celle d'un cheval de felle, attendu que par fon poids elle augmente la mafTe qui détermine, pour la plus grande partie , les colonnes du cheval à fe mouvoir , 6c produit une plus grande quantité de mouvement ou de force ; mais dans le cheval de felle, la grofTeur de la tête, bien loin de devenir efTentielle, devient pour ainfi dire nuifible, vu qu'elle oppoferoit de la réfiftance aux mufcles du dos qui aghTent. les premiers dans le galop. Pour prouver que la tête détermine les colonnes , il fuffit de confidérer que le cheval ne peut ruer fans baifTer la tête , 6c qu'il la baiffe d'autant plus bas qu'il veut ruer plus haut ; on ne peut mieux comparer la tête jointe aux colonnes qu'à un balancier. i.° De la nuque, c'eft cette partie fituée au fommet de la tëtc, derrière les oreilles,
fur la ligne de la crinière que l'on a foin de dégarnir pour faire place à la têtière. La nuque doit être un peu élevée & arrondie afin de donner plus de grâce à la tête du cheval que l'on dit alors avoir la tête bien attachée. 3-° Le toupet eft cette portion de crin qui tombe en avant de la tête fur le front. Lors-
qu'on l'a coupé , ainfi que le poil des jambes, on dit que le cheval a le poil fait. Pour l'ordinaire l'on ne coupe guère ce toupet que l'on ne coupe-aufïi la queue , & l'on dit d'un cheval ou qu'il eft à tout crin , ou qu'il eft à courte queue. Ces fortes d'opérations fe font aufïi communément aux chevaux de carofTe qu'aux chevaux de felle, quoique l'on dût leur laiflèr leurs crins à l'un & à l'autre , pour les garantir des mouches. |
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H Y G I E N E.
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4.0 Les oreilles doivent être placées perpendiculairement, dans l'état d'ina&ion.L'œil feul
juge de leurs proportions ; une oreille trop grande ou trop courte eft également défa- gréable ; cependant celle qui eft courte, choque moins que celle qui eft longue. Les grandes font fusettes a baloter en tous fens dans la marche du cheval; alors on les appelles oreilles de cochon. Quoiqu'elles fe meuvent toutes .deux également , il eft cependant des chevaux qui préfentent en même temps, l'une en avant & l'autre en arrière ; c'eft pour éviter toute fur- prife qu'ils agifïènt ainfi. Ce mouvement eft ordinaire aux chevaux aveugles. D'autres ont les oreilles panchées vers les avives ; quelquefois elles le deviennent davantage à la fuite de quelque tumeur dans l'oreille ; ce qui diminue fon volume ; pour lors on appelle ce défaut oreillard, ou oreilles panchées. Souvent les oreilles ont été taillées par les maquignons , on appelle alors le cheval moineau, on dit qu'il a été brétaudé ; ôc lorfqu'en outre, on lui a coupé la queue, on l'appelle courteau. Dans la vue de rapprocher les oreilles l'une de l'autre, les maquignons font une incifion entre les deux parties, vers le toupet. M. Bourgelat ; avance qu'ils la font vers la nuque , & qu'ils mettent fouvent le cartilage à découvert ; comme il n'y a point de cartilage en cet endroit, il fe trompe ; la conque de l'oreille en eft même éloignée de quatre à cinq pouces. Mais en ajoutant, que dans ce cas l'opération a été mal faite ; il paroît l'approuver , puifqu'il fe contente d'obferver qu'elle l'a été mal. Ce célèbre hippotomifte n'a pu certainement avoir en vue le cartilage nommé bouclier, éloigné de la nucfue de plus d'un demi-pied ; d'ailleurs il ne parle que de la nuque. Au refte cette opération eft toujours infru&ueufe , ôc bien loin de rapprocher les oreilles, elle les écarte l'une de l'autre. Pour réunir , il faudroit que l'incifion fe fît dans la partie inférieure , vers les avives ; & que l'on coupât le principal mufcle abaiffeur de l'oreille ; l'aftion de ce mufcle étant détruite , les releveurs antagoniftes produiroient néceffairement leurs effets, qui font de rapprocher les oreilles. Cette méthode eft toujours fûre quand l'opération eft bien faite. 5.0 Le front eft cette partie qui s'étend depuis le toupet jufqu'à un travers de doigt
au-deffus des yeux. Il doit être convexe, ce que l'on appelle moutonné ou bufqué. Cette conformation eft très agréable , elle ne fe remarque ordinairement que dans les chevaux anglois & efpagnols ; & non pas dans les napolitains , ni dans les barbes, comme l'avance M. Bourgelat, ni même dans les normans. J'ai parcouru les haras établis dans nos provinces ; parmi tous les chevaux qu'on y élève,
j'en ai trouvé peu qui eufTent la tête bufquée ; les chevaux étrangers, que j'ai examinés , ne m'en ont pas fourni beaucoup d'exemples. On peut s'en afTurer, en confultant la collection des tableaux dont le grand écuyer de France eft dépofitaire : on y voit repréfentés les plus beaux chevaux barbes qui ne font point bufqués. J'avouerai cependant que j'ai ren- contré cette conformation dans des chevaux limofms , bien que pour l'ordinaire ils aient des têtes de vieilles. J'ai fait la même obfervation fur les chevaux hongrois & comtois : mais comme elle n'eft pas confiante, elle ne fçauroit fervir à établir une règle générale. 6° Les salières. On appelle ainfi deux enfoncemens qui fe trouvent au-deffus des
yeux , & qui font toujours regardées comme un défaut de conformation. Dans la belle nature , cette partie doit être de niveau avec les fourcils. Cette dépreffion eft fenfible dans Ja vieillefTe ; elle eft quelquefois naturelle & même héréditaire. Mais c'eft une erreur de croire qu'un vieux cheval, dont les falières font creufes, engendrera un poulain qui aura cette défecluofité. y° Les sourcils font des crins finies vers le grand angle , que je nommerai fourcils
fupérieurs. Ces crins font au nombre de quatre à cinq pour l'ordinaire vers cette partie ; on n'en trouve point vers le petit angle. 8.°
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8.° Les paupières font , comme tout le monde fçait , ces deux portions de peau qui
forment une efpace ovalaire defTous lequel font placés les yeux. On diftingue une paupière fupérieure & une inférieure : elles s'entrouvent prefque au bas de l'œil & au niveau de la paupière inférieure dont s'écarte la fupérieure. Les paupières , principalement la fupé- rieure doit être toujours élevée ck repliée fur elle-même , ck laiffer à découvert tout le globe de l'œil ; ce qui fait dire d'un cheval, qu'il a l'œil fier. Lorfqu'au contraire la pau- pière eft trop marquée , on dit : ce cheval a l'air mol. Ce défaut s'obferve ordinairement dans les vieux chevaux ; cependant il en eft de cette partie comme des falières ; la défectuo- fité peut venir d'un vice de conformation : les bords de chaque paupière font garnis de poils , nommés cils , dont l'ufage eft de garantir en partie des ordures qui pourraient tomber dans l'œil. Leur ufage eft encore de brifer les rayons de lumière qui pourroient affecler l'œil trop vivement. Le grand angle eft cette réunion des deux paupières vers le nez , le .petit angle eft
oppofé à celui-ci. 9.0 Les Yeux ont une figure fphérique, leur fituation eft affez connue ; pour qu'ils foient
bien placés , il faut qu'ils foient faillans , & que leurs mouvemens foient fréquens. Ils font de différentes couleurs : les gris font les plus communs ; après eux, ce font
les noirs ; il s'en trouve d'un bleu pâle ; d'autres , . On remarque dans ces deux derniers , nommés indiftinclement vérons , un cercle qui n'eft autre chofe que l'iris. Les
yeux font expofés à différentes maladies , dont on parlera dans la pathologie. L'endroit le plus favorable , pour examiner la vue d'un cheval , eft à la porte d'une
écurie lorfqu'il eft prêt a fortir, deffous une porte cochère , ou deffous une remife, afin qu'il n'y ait point de jour derrière lui. On confidère l'œil en avant, de profil, & on fait des lignes. Si le cheval eft aveugle on en fera convaincu, & par la pofition de fes oreilles, dont l'une eft en avant, & l'autre en arrière, & par la manière dont il lève les jambes. Rien n'eft plus aifé que d'appercevoir le défaut d'un œil, quand on en connoît bien la jftru&ure ; autrement rien n'eft plus difficile. J'ai vu des perfonnes qui pafîbient pour habiles dans l'art de faire cette infpeclion , fe tromper fouvent, & prendre pour maladie du cryftallin , ce qui en étoit une de la cornée ; l'affeclion de la cornée pour celle des humeurs & confondre encore davantage les différentes maladies qui attaquoient la partie qu'ils avoient nommée , & qui , félon eux , étoit le fiège du mal. 10 ° L'onglet eft cette partie fémilunaire fituée vers le grand angle , entre le globe de
l'œil & ce grand angle. Dans la belle nature, l'onglet ne doit point paroître, à moins que quelques corps étrangers ne touche la vitre de l'œil ou la conjonctive , & n'oblige le globe à fe retirer dans le fond de l'orbite. Pour lors cette membrane agit en avant , & fert de doigt à l'animal pour balayer les ordures qui s'y trouvent. Mais c'eft une maladie toutes les fois qu'elle paroît quand l'œil eft tranquille. ii.° Le nez s'étend depuis la partie inférieure du front jufqu'aux nafeaux. Pour être bien
fait, il faut qu'il foit moutonné en fe fuivant avec le front ; la partie moyenne eft nommée chanfrein ; lorfque le chanfrein eft concave ou d'une forme creufe & rentrant en dedans, l'on dit que le cheval a le chanfrein renfoncé ; ce qui eft un grand défaut, pour le coup d'œil. D'ailleurs, la refpiration s'en trouve gênée , & le paffage de l'air intercepté. 12.0 Les naseaux font deux ouvertures de peau, lefquelles ont environ quatre
pouces de longueur. Dans l'état naturel, ils doivent être bien ouverts : autrement c'eft un défaut qu'on défigne , en difant que le cheval a les nafeaux peu fendus ; ce qui fouvent le rend fouffleur ou fiffieur. Les narines , dans l'a£tion, doivent fe dilater de deux tiers de plus qu'elles ne paroifTent. Ce feroit cependant un très grand défaut, fi les nafeaux étoient Ddd
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I98 HYGIÈNE.
trop ouverts ; car , l'air ayant un trop libre accès , & pénétrant avec trop d'impétuofité,
pôurroit occafionner différentes maladies, telles que la toux, la morfondure , la morve, &c. Le diamètre des nafeaux , pour qu'ils foient bien conformés , ne doit pas , dans l'action, furpafTer la largeur des lèvres. 13.0 La bouche eft cette grande ouverture qui s'étend depuis un coin jufqu'à l'autre ;
ce que l'on appelle commifTure. Elle eft bien proportionnée, lorfqu'elle forme une efpèce de groupe agréable. Les lèvres doivent être féches & bien appliquées fur les dents : le bord de chaque lèvre doit rentrer en dedans fans laifTer appercevoir aucune ride ; la lèvre fupé- rieure , être placée en avant, & un peu arrondie fur fes côtés ; autrement, on dit , mais improprement , que l'animal a le bout du nez gros : la lèvre inférieur doit être trouiTée, & fon bord aufli rentrer en dedans ; on défigne la conformation contraire par ces mots , lèvre pendante; prefque tous les vieux chevaux ont ce défaut, qui peut aufïi provenir de naifTance, Le menton fait partie de la lèvre inférieure dans le cheval ; on demande qu'il fe termine
en pointe. C'eft fur le menton qu'eft fituée la barbe , qui confifte en quelques crins épars cà & là. 14.0 Les joues , qui forment les parties latérales inférieures de la face, ont le plus d'étendue :
plufieurs les ont confondues avec la ganache. Cependant il eft nécefTaire de bien diftinguer ces parties. J'appelle la joue cette furface latérale ck unie, faifant partie de la mâchoire inférieure, ck fituée à côté de la face ; elle doit être plate ; on dit vulgairement que le cheval a une greffe ganache , lorfque la partie fupérieure eft furpafTée par l'inférieure ; & qu'il a la ganache décharnée , lorfque la fupérieure déborde. La ganache eft l'arrondifTement du bas de la joue, que l'on appelle auffi. ganache , comme je l'ai dit plus haut. L'entre-deux des joues fe nomme le defTous de la ganache. Ce defïbus doit être creux , évidé & évafé ; c'eft une belle forme. Le contraire s'appelle ganache pleine & évafée ; ce qui eft un défaut. Les chevaux naifTent pour l'ordinaire avec la ganache évidée ; elle ne devient pleine qu'à la faite de la gourme, principalement de la faufTe ; il leur refte toute la vie un engor- gement des glandes falivaires , & un épaifTifTement de lymphe qui les fait appeller gana- ches. La partie inférieure du défions de cette ganache, vers le menton , fe nomme l'auge. C'eft à ce petit efpace que fe réunifient les deux parties des mâchoires, à l'endroit de la gourmette.
Lorfqu'il arrive que les bords de l'auge , qui devroient être arrondis , font faillans, le
le cheval court rifque d'être blefTé par la gourmette. 11).0 Les avives font fituées à la partie fupérieure & poftérieure de la ganache, dans cet
intervalle, qui règne entre la tète & le col, au-deffous de l'oreille, & dont l'étendue à peu près d'une forme ovalaire, eft de cinq pouces, quelquefois plus. Cette partie doit être féche & rentrer en dedans, pour faciliter le mouvement de la tête vers le col dans le temps que. le cheval fe ramène. 16.0 Le col. On comprend dans le col, l'encolure, le col proprement dit, & le gofier.
L'encolure eft cette maffe de chair qui foutient ces longs crins, connus fous le nom de
crinière. L'encolure doit être charnue , arrondie fupérieurement : lorfqu'elle eft droite on l'appelle faufTe encolure ; lorfqu'elle eft creufée ou échancrée , elle fe nomme coup de hache. Dans un cheval de felle, l'encolure ne doit point être longue , mais bien relevée : dans le cheval de carofTe elle doit être plus allongée, afin de former le centre de gravité dans les mouvemens en avant. Le col , proprement dit, eft la partie moyenne du col qui donne la bafe à l'encolure
laquelle eft formée des vertèbres cervicales. |
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Le gofier en eft la partie antérieure : il règne depuis le defïbus de la ganache jufqu'à
l'entre-deux des pointes des épaules. Le gofier doit être faillant ck un peu convexe dans fa partie moyenne ; quand il l'eft trop, on l'appelle col pendant : c'eft pour l'ordinaire le défaut des vieux chevaux , quoiqu'ils puiffent naître ainfi. 17.0 Le poitrail. On diftingue , dans le poitrail , le devant ck le defTous. Le poitrail
antérieur doit être bien ouvert , ck ne doit paroître faire qu'un feul ck même corps avec l'épaule : on confidérera, clans fa partie la plus élevée , un enfoncement appelle la foffette. Il faut aufïi que le defTous du poitrail Toit ouvert ck plat. Le garot ne doit point être tranchant, bien que M. Bourgelat le veuille tel. Il ne doit
point non plus être arrondi, mais être de niveau avec l'encolure, ck un peu plus élevé fur les côtés ; fans quoi il feroit expofé à être bleffé par l'arçon de la felle ; mais cette conformation eft plus nécefTaire dans le cheval de felle que dans celui de caroffe. En effet, dans le premier, le garot , plein fur fes parties latérales , procure cet avantage , qu'il augmente l'action des mufcles extenfeurs de la tête , & rend les leviers plus puiffans ; car ce font eux qui, dans le galop, agiffent les premiers après les mufcles du dos ; les mufcles fléchiffeurs du bras & principalement le mufcle commun , fe contractent les derniers. 18.0 L'épaule eft cette partie qui s'étend depuis la partie fupérieure du garot jufqu'à la
partie moyenne du devant du poitrail. Elle doit paroître détachée dans fa partie antérieure d'avec l'encolure ; elle doit l'être aufïi , mais moins à la vérité du côté des côtes. Il ne faut pas non plus que l'épaule foit trop ferrée ; dans ce cas, on l'appelle épaule collée : & fi les deux le font également , on dit que le cheval eft chevillé. Lorfque l'épaule pêche par trop d'embonpoint ck a trop de rotondité , on dit que le cheval a les épaules trop graffes ; ce qui gêne beaucoup fon mouvement fur la poitrine. Je ne puis concevoir comment. M. Bourgelat peut dire qu'une épaule charnue engage le cheval a broncher ; les mufcles exten- feurs du canon & ceux de l'épaule étant fort éloignés les uns des autres , ck n'ayant pas la même fonction. iç.° Le bras s'étend depuis l'épaule jufqu'au coude , ck doit fuivre en proportion
l'épaule : cela eft fi vrai que l'on a toujours confondu cette partie avec l'épaule, ck que des deux l'on en a fait un tout ; & comme il eft couché le long de la partie inférieure du poitrail, il doit néceffairemem tomber en ligne droite à l'épaule. ao.° L'avant-bras s'étend depuis la partie inférieure de la poitrine, jufqu'à)& première
jointure ; il doit être charnu & d'une longueur proportionnée ; il ne peut même être trop charnu , car quand il ne l'eft pas , [ ce qu'on nomme alors bras menu ] il forme toujours un cheval mol, dans fon devant, fujet à broncher ck à plier les genoux , en un mot, un cheval arqué. Quoiqu'on voie de fort jeunes poulains arqués, c'eft le plus fouvent un défaut des chevaux ufés , .& fur-tout des vieux. Le coude eft cette partie pointue f tuée derrière ck au-deffus de l'avant-bras , & qui en
fait partie ; il fera bien conformé , s'il fe détache de la poitrine , ck n'eft point court ; conftruit autrement , le jeu de cette partie feroit diminué. Les chevaux à coudes ferrés ck courts font nommés pannards. Les ars font les parties internes ck fupérieures de l'avant-bras , où fe trouve une veine
que l'on appelle veine des ars. A un pied au-deiTous ou environ , eft placée une portion de corne appellée châtaigne, laquelle eft d'une figure ovalaire. ai.0 Le genou doit être fec , de façon que l'on diftingue, pour ainfi dire, les os qui le
compofent. Quand il eft «ras , fes mouvemens font durs ck peu déliés. Le canon eft cet os qui paroît au-deftbus du genou , ck qui s'étend jufqu'à la première
jointure. Il doit être d'un volume proportionné aux nerfs qui font derrière, un peu large, |
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pour donner l'appui & l'aifance aux nerfs qui font derrière ; quand il a les qualités con-
traires , l'on dit que le canon eft menu. Les nerfs que les anatomiftes connoifTent fous le nom de tendons , doivent être déta-
chés les uns des autres , tant pour la beauté que pour le mouvement. De-là ces expref- fions dans la maréchallerie , ce cheval a le nerf bien détaché , il a le nerf collé à l'os. Cette jointure inférieure fituée au-defïbus du canon , eft le boulet, qui fe prolonge en
arrière. Il peut pêcher par le trop ou le trop peu de groffeur. Le fanon eft la touffe de poil fituée derrière le boulet.
Le paturon eft l'os qui forme cette efpace creux , compris entre le boulet ôc les talons.
C'eft un grand défaut, quand cet os eft long : les chevaux, chez lefquels on le remarque, fe nomment longs jointes ; alors la partie fupérieure de cet os fe porte en arrière : on les appelle bouletés, lorfquelle fe jette en avant : & quand cet os eft pofé perpendiculairement, on dit, le cheval eft droit fur fin boulet, fi cette fituation de l'os ne regarde qu'une jambe; & fur fis boulets , fi elle regarde les deux. La couronne eft cette terminaifon de poil qui fe panche vers le fabot.
Les fabots doivent être petits, & la ligne d'inclinaifon, ou la pente de la muraille, doit
.être la diagonale du quarré de la perpendiculaire , que l'on tireroit de la couronne au bord du fabot fur le terrein, ou ce qui eft le même, l'hypotenufe d'un triangle rectangle ifocèle, dont un côté feroit cette perpendiculaire. La foie doit être creufe , & la four- chette petite , les talons doivent être droits ; en un mot , le pied, confidéré, étant levé du côté de la foie , doit former les deux tiers d'un ovale. D U C O R P S.
On comprend, fous le nom de corps , cette marie qui s'étend depuis la jambe de devant
jufqu'à celle de derrière. i.° Le dos s'étend depuis le garot jufqu'à cet endroit plat qu'on appelle les reins : il finit
à cette petite goûtière qui s'étend jufque fur la croupe. Le dos doit être arrondi & décrire une ligne horifontale : mais, s'il baille , on dit que le cheval eft enfellé ; fi au contraire il s'élève , on dit qu'il a un dos de carpe , ou dos de mulet. Les reins font la fuite du dos , ils s'étendent jufqu'au point où celui-ci paroît baifTer en arrière , ce qui eft le com- mencement de la croupe : ils doivent être plats & larges. Ce n'eft jamais un défaut dans un cheval que d'avoir trop de reins. C'eft par erreur que les maquignons fe fervent de ces expreîTions ; ce cheval a les reins bas ; puifque c'eft du dos qu'ils veulent parler ; quoiqu'il foit vrai qu'alors les reins fuivent un peu cette pente. Toutes les fois qu'un cheval paroît bas des reins , il eft , ce qu'on appelle court monté de derrière , c'eft-à-dire , que les jambes de derrière font trop courtes , & obligent le rein , ainfi que le refte, à pancher. a.° Les côtes font ces parties dures qui font fituées fur les côtes , & qui concourent à
former la cavité de la poitrine , & les deux tiers de l'étendue du corps. Les côtes doivent être bien cerclées , c'eft-a-dire , bien arrondies. Lorfqu'elles paroifTent comme droites, on donne le nom de côtes plates a ce défaut , qui eft très grand , puifqu'il gêne le mouve- ment de la refpiration , & que la plufpart des chevaux , chez lefquels on le remarque , fniifTent par être pulmoniques ; ils n'ont ordinairement point de ventre. 2.0 On comprend, fous le nom de ventre, toute cette maffe molle fituée en arrière de
la poitrine. Dans un cheval bien conftruit, & qui a de l'embonpoint, il fuit toujours la forme des côtes : mais , il n'eft guère poflible de diftinguer la poitrine d'avec le ventre , à moins que
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que de tâter les dernières côtes. Si le ventre n'eft pas arrondi par tout, & fur la même
ligne que la poitrine , ou s'il fort de cette ligne , on l'appelle ventre de vache : lorfqu'il rentre en dedans, on dit que le cheval eft court de boyaux : fi ce font les parties latérales, ou les flancs qui rentrent ainfi en dedans, l'animal eft efflanqué ; quand les flancs ont peu d'étendue, & qu'on y diftingue une efpèce de corde, il cûjbnrait. Ces défauts proviennent ou d'une poitrine mal faite , ou de l'applathTement des côtes , ou de quelque maladie. 4.0 Parlons aux parties de la génération» La première qui fe préfente eft l'enve-
loppe de la verge ou le fourreau, au bord duquel fe trouvent les mammelles, peu fenfi- bles à la vérité dans l'état naturel , mais qui le deviennent beaucoup quand cette partie eft malade. Le fourreau doit être large ; lorfqu'il eft trop petit , l'humeur fébacée s'y amafTe, & produit des maladies : d'ailleurs , la verge ne fortant pas aifément, oblige le cheval de pifTer dans fon fourreau» Les bourfes doivent être bien troufTées , c'eft-à-dire peu pendantes. J'ai toujours vu que les chevaux efpagnols de manège, même en exercice, étoient fujets à les avoir pendantes ; quoiqu'elles remontent & fe tiennent pour ainfi dire collées aux aînés dans tous les chevaux qui trottent ou qui marchent. Quelle peut être la raifon pour laquelle les chevaux efpagnols ont ainfi les tefticules pendans ? ne pourroit-on pas répondre qu'elle vient de ce que leurs tefticules étant fort gros , en comparaison de la taille de l'animal, ils tiraillent par leur poids les cordons , les fatiguent & les forcent de s'alongen ij.° Les mammelles font au nombre de deux : dans les chevaux, elles font fituées fur le
bord du fourreau ; dans les jumens, leur pofition eft afTez connue. Elles doivent être petites, & à bien dire il ne doit y avoir d'apparent que le mammelon , d'où part une petite ligne de peau faillante , qui s'étend en arrière le long du raphé , ligne qui va répondre à k nature dans la jument , & au fondement dans le cheval. Lorfque les mammelles excédent la grofTeur d'une noix , & que leur peau eft un peu arrondie & dure , c'eft une preuve que la jument a pouliné : je ne parle pas ici des mammelles dans l'état où la jument alaite fon poulain , cela eft afTez connu. DE L' A R R I Ë R E-M A I N.
t° La croupe eft cette ligne faillante, en forme de goûtière qui s'étend depuis les reins
iufqu'au commencement de la queue : cette partie peut avoir deux o.u trois pouces de larffe. Pour être bien faite i elle doit former un cinquième de cercle , autrement on dit que le cheval a la croupe avalée,. La goûtière, dont on a parlé, fe remarque feulement dans les chevaux gras & bien conftruits ; dans les chevaux maigres, elle eft faillante. 2,.0 La queue doit fuivre la croupe, & par conféquent être placée haute , ce qui donne
aux chevaux de l'aifance & de la facilité pour la lever & pour la porter en arrière. On diftingue dans la queue i.° le tronçon, qui eft la partie la plus élevée, ou l'étendue de la queue, fur laquelle les crins font pofés : a.° le fouet , ce font les crins : quand ces derniers font caffés, ou fe trouvent en petite quantité, la queue s'appelle alors queue de rat. Les chevaux qui ont la queue placée haut , font très propres à la porter en trompe ; lorfqu'on leur fait la fedion par-defTous. Voye{ l'opération de la queue à l'angloife. 3-° Les hanches font ces pointes que l'on apperçoit au haut des jambes de derrière , &
qui font à peu près au niveau de la jonction des reins avec la croupe ; c'eft une élévation arrondie qui doit être peu fenfible dans les chevaux gras & bienfaits. Elles font quelque- fois plus hautes* que la croupe , quelquefois beaucoup plus baffes : ce qui vient de la pofition des os du bafTm plus ou moins inclinés : afTez fouvent ces os fuivent la conformation de la croupe, c'eft-à-dire , que ft la croupe eft avalée, les hanches feront hautes ; alors le cheval eft Eee
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cornu : mais , fi la croupe eft droite , & bien faite, les hanches feront bien faites auffi. Il
peut arriver que les deux hanches foient baffes, ou une fimplement ; dans ce dernier cas on dit que le cheval eft épointé : ce défaut eft tantôt naturel, & tantôt la fuite d'un accident, par exemple, de la fra&ure de la pointe de la hanche. Un cheval, qui fe place mal, paroît épointé , quoiqu'il ne le foit pas en effet : celui qui eft boiteux de derrière, paroît égale- ment épointé ; ce qui provient de ce que la jambe , ne portant pas aplomb , entraîne le baffin ; & celui-ci faifant tourner l'os facrum fur les vertèbres des lombes , il lui donne la pente qu'il a ; car le baffin, de la manière dont il eft lié avec l'os facrum, eft immuable. 4.0 Les fesses font ces maffes de chair que l'on voit depuis la hanche jufqu'à la croupe, & depuis celle-ci jufqu'à cette pointe qui avoifine la queue. Elles doivent être graffes &C convexes , tant pour la grâce que pour le mouvement. 5.0 La cuisse s'étend depuis le bas de la pointe de la hanche jufqu'à la première jointure.
Elle doit être charnue & arrondie pofterieurement, fe joignant avec le bas de la feffedont elle fuit la forme en dehors, & un peu en avant ; il faut encore qu'elle foit un tant foit peu plate ' pour faciliter fon mouvement vers le bas-ventre. Le dedans, ou comme on l'appelle vulgairement , le plat de la cuiffe , doit être charnu , mais peu chargé de graiffe : c'eft dans la partie moyenne du plat de la cuiffe que fe trouve une veine où l'on a coutume de faigner. 6.° L'aine eft le pli de la cuiffe vers le baffin, elle doit être bien évidée , autrement il
y a tout lieu de croire qu'il y a eu quelque tumeur. 7.0 Le grasset eft cette partie arrondie qui forme la jointure de la cuiffe , avec la
jambe proprement dite : il eft proche le flanc. Un graffet gros eft toujours avantageux. 8.° La jambe proprement dite , prife du graffet à la partie poftérielire , doit avoir la
même largeur que l'avant-bras mefuré depuis le coude jufqu'aux ars. Elle doit être en forme de cône, ck aller infenfiblement jufqu'à deux ou trois travers de doigt au-deffus du jarret ; la jambe doit être fituée obliquement ; lorfqu'elle eft droite, on dit que le cheval eft droit fur fon jarret. 9.0 Le jarret eft cette jointure fituée au bas de la jambe. Pour être bien conftruit, il doit
paroître difForme à un connoifïèur , c'eft-à-dire , que pofterieurement la pointe du jarret doit être détachée du bas de la jambe , à y biffer une féparation, & qu'en devant il y ait un pli fur lequel on puiife diftinguer une efpèce de corde , qui eft un tendon extenfeur de l'os du pied : en dedans il faut qu'il préfente deux groffeurs , une à la pointe moyenne de la jointure, & une autre dans la partie inférieure avec étranglement au bas; l'entre-deux de ces groffeurs doit former une cavité. Ces fortes de groffeurs en impofent à bien des gens , qui les voyant détachées l'une de l'autre , les prennent pour des éparvins. J'ai vu plus d'un prétendu connoiffeur s'y tromper. En dehors du jarret fe remarque une groffeur allongée , & un étranglement moins .marqué qu'en dedans. Toutes les fois que l'on verra un jarret arrondi dans lequel on ne diftinguera aucune forme , ce fera toujours un vice de conformation , ou une fuite d'accidens. On dit qu'un cheval eft jarreté, lorfque les pointes des jarrets fe touchent ; mais, en examinant la partie avec attention, on s'affurera que ce défaut ne dépend pas du jarret, mais de l'os de la cuiffe , dont la tête fe dérange de fa cavité : ce qui le prouve , c'eft que l'animal porte le pied en dehors , placé en maître à danfer. Comment a-t-on pu dire que ceci provînt du jarret, puifque les os de cette partie, n'ont point de mouvement de rotation fur l'os du canon ? les chevaux , dans lefquels on voit ce défaut, font pour l'ordinaire mois dans leur train de derrière, & manquent de force dans les reins. |
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i.° Le canon de derrière doit être plus long que celui de devant, plus arrondi; les
nerfs doivent être aufïi plus détachés. ii.° On veut que le paturon foit un peu plus long & plus étroit , la couronne de
même. i%° Le sabot doit être moins arrondi, ce que l'on appelle mulage.
D E S P O I L S.
Lés poils varient en couleurs. On voit des chevaux qui les ont d'une feule couleur ;
d'autres, de deux , de trois , de quatre ck quelquefois de cinq. Quelle qu'elle foit, on dit communément, ce cheval eft de tel poil pu de telle robe. On a diftingué les poils en fimples ck en compofés ; mais cette diftinction n'eft pas claire : en effet , on a appelle fimples les poils uniformes ; ck fous cette claffe l'on a range les poils gris , bais qui font compofés i ckc. ou pour mieux dire , l'on n'en â pas marqué une véritable différence. C'eft pourquoi je diviferai les poils en poils, réguliers ck en non réguliers ; il n'y a que le noir qui foit régulier ; tous les autres font irréguliers, vu qu'il y a toujours dans ces derniers une ou plufieurs couleurs. Le poil noir eft le plus commun. Dans le noir , on diftingué le hoir de geai & le mal teint : l'un ck l'autre font réguliers ou peuvent l'être ; je dis , peuvent l'être , parce qu'il y â des chevaux qui ont des pelotes en tête , qui font des marques blanches , ou qui ont des pieds blancs, mais ils font réguliers pour la plufpart. On appelle mal teint , le hoir qui n'eft pas foncé. Parmi les chevaux noirs, il y eh a qu'on appelle miroités ou pommelés , chez lefquels on apperçoit des nuances lifTes ck polies, plus claires en certains endroits que dans d'autres ; elles forment un bel effet , ék font plus agréables à la vue fur les chevaux noirs que fur les bais. Parmi les poils irréguliers , je diftinguerai les poils en communs 6k en non communs.
Les communs font , i.° le bai, dont la couleur eft rougeâtre. La marque a laquelle on
reoohnok un cheval bai, eft lorfqu'il a les crins 6k le bas des jambes noires : de-là ont été diftingués , le bai clair, le bai châtain, le bai brun ou le bai foncé, le bai à miroir ou miroité, ainfi nommé a caufe des nuances en rond , qui forment comme autant de taches où le poil femble être plus liffe. a.0 L'aizan eft un poil qui ne diffère guère du bai ; il a, comme lui , différentes nuances ;
on en trouve qui ont les crins èk la queue blancs ; 6k d'autres chez lefquels ils font noirs. Il y a alzan clair, alzan foncé ou brûlé , ck alzan poil de vache , mais celui-ci eft peu différent de l'aizan clair. q.° Le poil gris eft mélangé de noir , de noir mal teint ck de blanc : la couleur domi-
nante eft le mal teint. On ne rencontre point, ou fort rarement, de chevaux totalement blancs ; bien que M. de Garfault affure qu'en Efpagne , quelquefois les chevaux naiffent plus ou moins gris , ck deviennent blancs avec l'âge. Les parties, qui deviennent les pre- mières blanches , font celles qui font expofées à une forte tranfpiration ou fueur, telles que le col, les épaules , le corps , les feffes , enfuite la tête çk enfin les extrémités de haut en bas ; enforte que toutes les fois qu'on verra un cheval dont le bas des quatre jambes fera blanc , & le refte du corps très blanc , on peut en augurer qu'il eft fort vieux. H faut cependant remarquer qu'un cheval gris peut naître avec le bas des quatre jambes blanc , mais ce cas eft rare. On diftingué les gris, en gris fale 6k en gris foncé, ou fe trouvent beaucoup de poils
noirs, ck par conféquent peu de poils blancs. Dans le gris pommelé fe voient des taches plus ou moins larges de blanc ck de noir.
Le gris fouris eft un gris mêlé.
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Les poils non communs forment une clafTe afTez nombreufe ; ce ne font que difFérens
mélanges des précédens. Tels font le rouhan mêlé de blanc & de bai ; le rouhan cap de more gris fale avec la tête & les extrémités noires ; le tigre , le pie , le porcelaine ckc. Tout cheval qui n'eft que d'un feul poil, quel qu'il foit, fans aucun mélange de poil blanc, eft nommé zain. Le poil blanc fur le front eft appelle pelotte ou étoile ; s'il fe continue entre les yeux jufqu'aux nazeaux, en manière de bande , c'eft le chanfrein blanc ; s'il rend les pieds blancs, on dit que ce font des balfanes. Si le bord de la balfane eft dentelé comme une fcie c'eft une balfane dentelée ; fi on y voit des taches noires, elle eft herminée ou tachetée. Le cheval travat a les deux pieds du même côté de devant & de derrière blancs. Le tranftravat a de même les deux pieds blancs , mais oppofés & en diagonale ; celui du montoir de devant, par exemple , & celui du hors montoir de derrière. |
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ARTICLE DEUXIEM
I.° DE LA NOURRITURE DU CHEVAL,
LEs alimens propres au cheval font le foin , la paille de froment èk l'avoine.
Le foin eft un amas des plantes qui naifTent dans les prairies. Ces plantes, après avoir été coupées encore vertes , font féchées au foleil, ramaflees , mifes à couvert & à l'abri de l'humidité. Le foin ne doit point être trop féché , il fe briferoit, fe mettroit en poulïière , d'ailleurs feroit privé d'un grand nombre de parties nutritives ; il ne doit point néanmoins être trop frais ou trop verd ; lorfqu'il feroit mis en tas, il s'échaufferoit, fubirôit une fermentation qui le moifiroit & le rendroit pernicieux , & entièrement inca- pable d'être mangé. Le foin qui n'a point efTuyé de pluie pendant le temps de la fénai- fon , c'eft-a-dire , pendant ce temps que l'herbe eft étendue fur le pré pour fécher , eft meilleur que celui qui auroit été mouillé ; la pluie en le lavant , le blanchit & lui enlève fon odeur aromatique, C'eft pour éviter cet inconvénient que, lorfqu'on eft menacé de quelque orage , on amafle l'herbe à demi-féchée en meules. Ces meules font des monceaux plus ou moins confidérables dont la bafe eft large & le fommet eft en pointe , à peu près de la forme d'un pain de fucre. L'eau coule fur la fuperncie en pente comme fur un toit , elle ne blanchit que cette fuperncie > & ne pénétre point dans l'intérieur de la meule. L'herbe demi-fanée peut fe conferver ainfi quelques jours fans fe gâter; on a même obfervé
qu'en étendant de nouveau cette herbe, au retour du beau temps, elle fe féchoit pluftot, & que la fénaifon parfaite s'opéroit plus vite que fi elle n'eût pas été en meule. Il faut cependant que la meule foit conftruite avant la pluie : fi l'herbe étoit entaflee , &c renfermée étant mouillée , elle fe corromproit en peu de temps. Lorfque l'herbe vient d'être coupée ou fauchée , qu'elle eft verte & toute fraîche , fi la pluie furvient, il n'eft pas néceffaire de la mettre en meule ; il feroit même dangereux de le faire ; elle pourroit fe moifir ; l'humidité alors l'entretient dans fon état naturel , ne la détériore point, à moins qu'elle ne fubfifte long-temps. Dans les prairies confidérables , &C qui foiirniflent une grande quantité de foins qui doivent être vendus & transportés , on les conferve fouvent d'une année à l'autre en les amaflant fur place, c'eft-à-dire, fur la prairie même, en femblables meules. Il eft un art particulier de conftruire ces meules , quelquefois énormes , avec régularité , d'une manière folide & propre a leur deftination. Ce feroit nous écarter trop de notre objet, que d'entrer dans les détails qui les concernent. Le foin doit être verd , d'une odeur agréable , aromatique & forte , fur-tout lorfqu'il
eft nouveau ; fin, c'eft-à-dire, compofé de plantes qui n'aient point de groffes tiges dures ou ligneufes , ni de feuilles amples , larges & épaiffes ; ces gros foins ne font propres qu'au bétail. Il doit être kc fans être cafTant, fans aucune moiteur , fi ce n'eft lorfqu'il jette fon feu. Le foin nouveau , pendant les premiers jours, s'échauffe dans le tas , & con- tra&e par cette légère fermentation une mollefTe , une efpèce de moiteur ou de fueur qui fe diflipe fans l'endommager. Une qualité , qui n'eft pas moins efTentielle au foin , eft la netteté ; il ne doit point être chargé de boue , ni poudreux , ni mêlé de matières étran- gères. Ainfi tout foin blanc , jaune ou noir, gros & ligneux , mol , frais ou humide, de mauvaife odeur ou boueux , doit être rejette comme de mauvaife efpèce. On diftingue deux fortes de prairies, les naturelles & les artificielles.
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ao6 HYGIÈNE.
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Les prairies naturelles font celles fur lefquelles croiflent naturellement & fans culture
différentes plantes propres au fol ou au terrein. Les prairies artificielles font des terreins que l'on cultive, & fur lefquels on feme la plante particulière que l'on croit la plus appro- priée à la nature de ces terreins ÔC la plus avantageufe pour l'ufage auquel on la deftine, qui eft d'être confommée en verd ou en fec, c'eft-à-dire , en foin. Les prairies naturelles font hautes ou baffes , celles-ci humides ou marécageufes. La
préférence eft toujours due au foin des prairies hautes ; étant plus féches , les plantes qui y croifTent font moins abreuvées ; les fucs en font moins aqueux, plus élaborés ; le foin que l'on en tire plus fin ck plus aromatique. D'ailleurs, les herbes de ces prairies, moins fujettes à être inondées par le débordement des ruiffeaux ou des rivières, font auffi moins expofées à être gâtées & falies par le limon que dépofent ces eaux troubles. Les prairies baffes , toujours humides , foulent marécageufes , ne produifent que des plantes mal- faines & dangereufes , telles que le rofeau , le fcirpus , des joncs, des renoncules, &c. toutes donnent un foin de mauvaife qualité , de vilaine couleur , fujet à être bourbeux, d'une odeur defagréable ; l'herbe qui le compofe étant prefque toujours pourrie au pied. Les plantes les plus recherchées, celles qui donnent le meilleur foin , font toutes les efpèces de gramen , à l'exception de ceux qui viennent particulièrement dans les marais ; entre les premiers, on préfère tous les chiendents, le fromental, ckc. Tous les trèfles, les lotus, les mélilots, font d'excellente qualité; les fcabieufes, les ofeilles, les patiences, les chardons, l'arrête-bœuf, la crête de coq , le colchique, le populago, les renoncules, &c. font à rejetter , ou pour le moins inutiles. Le foin de regain ou d'une féconde poufTe eft beaucoup moins eftimé que celui de la première. Il eft plus court, moins nourrifTant que le premier. La féconde herbe n'a pas un temps fuffifant pour parvenir à fa perfection & pour mûrir ; la récolte de ce régain, qui ne peut fe faire que dans une faifon avancée & inconftante , eft plus difficile, tant pour fécher l'herbe parfaitement que pour la garantir ' de la pluie. On n'emploie encore que quatre ou cinq efpèces de plantes pour former les prairies artifi-
cielles ; la luzerne , le trèfle, le fainfoin, le fromental, le rey-grafs , chacune appropriée à la nature du terrein que l'on deftine à former la prairie. La luzerne eft fans contredit celle dont le produit eft le plus avantageux. Elle fubfifte pendant dix ans , fouvent plus long- temps : on la coupe quatre fois l'année , au moins trois fois ; le foin qu'elle produit eft fi nourrilîant & tellement fubftantiel qu'il eft prudent de le mêler avec la paille pour empêcher que l'animal , qui s'en nourrit , ne s'engraifTe trop & trop fubitement. Cette plante a les mêmes propriétés en verd & fraîche. L'inconvénient de ce foin eft d'être dur , les tiges de la luzerne étant groffes & un peu ligneufes ; par la même raifon, il eft difficile à fécher & conferve long-tems une légère humidité , laquelle le fait moifir lorfque ce foin eft en un tas confidérable & fort ferré. Pour éviter cet acident, on doit le placer dans des greniers qui ne foient point fur terre , ou dans des endroits bien aërés, on y mêle des couches de paille qui, empêchant le foin de s'afFaifTer, permettent à l'air de pénétrer dans l'intérieur du tas & d'y circuler, ce qui emporte le refte de fraîcheur qui pourroit être reftée. On coupe la luzerne lorfqu'elle entre en fleur ; elle eft dans fa plus grande force à la troifième année. Cette plante aime les terres grafTes & légères un peu fraîches & profondes. Le fainfoin approche beaucoup de la luzerne, & n'eft pas moins bon, il eft même plus délicat, mais il produit moins , il ne fe coupe qu'une fois l'année , rarement deux. Quoi qu'il dure auffi long-tems que la luzerne, il ne fe plaît que dans les terreins fecs , la fraîcheur ck l'humidité lui font abfolument contraires , & le détruifent. Ces plantes doivent être entretenues nettes; lorfque les chiendents, les gramens les gagnent, elles dépériflent, & la |
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HYGIENE, zo7
prairie fe ruine , fur-tout celle de luzerne qui a encore pour mortel ennemi la cufeute.
Cette plante parafite s'attachant & grimpant fur la luzerne , la couche & la fuffoque. Le trèfle à fleurs rouges ou tremeine eft beaucoup plus délicat , plus appétiffant que la luzerne & le fainfoin , il fe coupe de même trois & quatre fois l'année , il fe plaît dans les terres fraîches & légèrement humides , mais il ne dure que trois ans, & le foin qu'on en tire , quoique très bon, malgré cet inconvénient, noircit, pour peu qu'il foit mouillé pendant qu'il féche , & même fans être mouillé , s'il eft quelque temps a fe defTécher. C'en: un des meilleurs fourrages donné en verd & frais. On obferve de ne jamais employer ces fourages en verd & frais, lorfqu'ils font chargés de pluie ou de rofée. Il ne faut les couper que lorfque toute humidité eft difîipée ; fans cette attention, ils fondent dans l'eftomac , ne nourriffent point , ou très peu , & occafionnent fouvent la diarrhée. Le fromental eft du genre des graminées , gramen avenaceum elatius jubâ longâ fplen-
dente ; il croît à là hauteur de trois ou quatre pieds, fe plaît en toute terre, mais élevée pluftot que baffe, donne une grande quantité de foin, bon, mais peu délicat, plus fourni de tiges que de feuilles. Le rey-grafs , gramen loliaceum anguftiore folio & Jpicâ, fournit le moins bon des foins artificiels. Sa culture eft aujourd'hui prefque abandonnée. Sa plus grande qualité eft de venir dans les terreins les plus ingrats ; dans une bonne terre on peut le couper deux ou trois fois , mais il emploieroit un teri'ein qui rendroit beaucoup plus en plantes d'autre efpèce. Il eft encore quelques autres plantes employées à la nourriture des chevaux, foit en verd
ou en fec , telles font l'orge , les vefTes, les lentilles, &c. mais comme ces plantes fe fement & fe récoltent chaque année , qu'elles font annuelles, elles ne doivent point être comprifes dans le nombre de celles qui compofent les prairies. La paille que l'on emploie le plus communément eft celle de froment ; c'eft un des
alimens le plus fain que l'on connoifTe, ék même un des plus nourrifans, quoiqu'il paroiffe fec. L'expérience démontre que les chevaux nourris avec de la paille font beaucoup plus gras , ont le poil plus lifTe , & font moins fujets aux maladies cutanées , que ceux qui n'ont mangé que du foin. La quantité de paille qu'on donne par jour a un cheval eft de neuf à dix livres , il eft rare , cependant , qu'il mange entièrement la bote qu'on met devant lui. La plufpart de ceux qui font réglés ne mangent que les fomnités ou les épis , &" tirent le refte fous leurs pieds ; ce qui leur fert de- litière. C'eft un ufage affez reçu en France • ufape que nous tenons des Allemands , de hacher la paille. Cette méthode très bonne évite beaucoup de peine au cheval, qui alors eft moins de temps à manger ; elle aide la maftication, qui en eft plus parfaite, ÔC la trituration plus achevée. Les machines avec lefquelles on hache la paille font de différentes efpèces , plus ou
moins compliquées. La plus ufitée eft un coffre quarré dans lequel tournent deux cilin- dres armés de trente-fix à quarante lames tranchantes , entre lefquelles s'élèvent de petits grapins qui attirent la paille fur les lames. Par le moyen de cet inftrument un feul homme peut hacher quarante livres de paille en un quart d'heure. L'avoine eft l'aliment le plus nourriflant de tous ; plus elle fera pefante & par confé-
quent farineufe , plus elle nourrira. Sa couleur eft afTez indifférente ; quoique bien des gens exigent qu'elle foit noire. Pour moi, je crois qu'à volume égal, la plus pefante eft préférable , pourvu toute fois qu'elle n'ait pas germé , & qu'il ne s'y rencontre aucune altération. On en donne par jour à un cheval les trois quarts d'un boiffeau ou un boifTeau entier. On partage cette quantité en trois portions, dont une fe donne le matin, la féconda à midi, & la troifième le foir. Voici l'ordre dans lequel on doit diftribuer les alimens au cheval. On commence par jetter dans le râtelier la quantité de foin que nous avons |
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ao8 HYGIÈNE.
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marqué ; quelque temps après on le fait boire ; puis on lui mefure l'avoine , ck un
moment après on met une botte de paille devant lui. Quelques-uns profitent du temps où les chevaux mangent le foin pour les panfer ; cette méthode eft mauvaife , à moins que l'on ne foit prefTé de s'en fervir ou que l'on ne foit en voyage , ou que l'on ne puifTe profiter que de cet inftant. Le panfement qui fe fait pendant que le cheval mange , le trouble, le rend plus avide ; il ne fe donne pas le temps de triturer les alimens qui, par conféquent, doivent fatiguer l'eftomac & empêcher une parfaite chylification. On fçait que les chevaux avides & grands mangeurs rendent leurs alimens non digérés , que leur fiente contient les grains entiers , que le fourrage même n'a fubi aucune élaboration. A midi l'on doit commencer par les faire boire , puis leur donner l'avoine & une botte de paille. Dans certaines maifons on ne leur donne que l'avoine , &C cette pratique eft la meilleure. Le foir on leur donne le foin , par-defliis lequel on jette une botte de paille pour pafFer la nuit , un moment après on les fait boire. Outre ces alimens ordinaires l'on emploie la luferne , le fainfoin , le grand trèfle , les
lentilles, les pois, la vefle, l'orge , le feigle , le fon. Mais toutes ces herbes & ces grains, qui quelquefois peuvent fervir de nourriture au cheval , deviennent des médicamens dans différentes circonftances. Ainfi ils ne doivent être alimens que dans les cas de néceffité, & lorfqu'on manque des autres. i.° DE LA B 0 I S S 0 N.
L'eau eft la boifîon ordinaire de tous les animaux," ck par conféquent celle du cheval.
Mais toutes les eaux ne font pas également bonnes. L'eau battue eft préférable à l'eau dormante ; celle des grandes rivières , aux eaux de fource ; celle d'étang , aux eaux de mare : & celle-ci à l'eau de puits ; mais la meilleure eft la plus limpide. C'eft une erreur de croire que les chevaux préfèrent l'eau trouble à l'eau claire , & que c'eft pour la troubler qu'ils la battent afin de la boire enfuite avec plus de plaifir. En général, toute eau croupifTante eft dangereufe ; celle qui eft trop vive , c'eft-à-dire, très fraîche , ou très froide , ne l'eft pas moins. C'eft la raifon pour laquelle , lorfqu'on eft obligé de fe fervir d'eau de puits, on a foin de la donner l'hiver dans le moment même qu'elle eft tirée ; mais l'été, il la faut laifTer repofer dans l'écurie, une couple d'heures au moins avant que de la faire boire ; car étant froide , elle eft capable non feulement d'afToiblir* les forces digeftives de l'eftomac , mais même d'exciter des tranchées. On ne doit pas non plus laifTer boire un cheval qui eft en fueur , ou qui vient de quitter le travail ; il eft bon d'attendre que la circulation augmentée par l'exercice foit revenue dans fon état d'égalité , &: que la tranfpiration foit diminuée : fans cette précaution , il pourroit furvenir des pleurefies, qui font fouvent mortelles. On donne quelquefois au cheval des eaux combinées avec d'autres fubftances ; telles
font l'eau blanche ou l'eau de fon, c'eft-à-dire, dans laquelle a été délayée la partie farineufe qui fe trouve dans le fon : cette eau , qui excite à boire , eft plus fouvent employée dans les maladies qu'en fanté, à moins que l'on ne veuille rafraîchir un cheval ; ce qui annonce toujours un dérangement dans l'œconomie animale. L'eau d'orge, les décodions, les infufions de plantes adouciflantes, rafraîchiffantes, ne s'emploient que dans ces derniers cas. |
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ARTICLE
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ARTICLE TROISIÈME.
DU SOIN QUE L'ON DOIT AVOIR DES CHEVAUX.
CE que nous avons à dire fur cet objet regarde le local des écuries, leur conftruction i
leur propreté , 6k le panfement des chevaux. Toute écurie doit être conftruite dans un endroit fec 6k élevé : celle qui eft fur un
terrein bas, eft humide, ck peu éclairée pour l'ordinaire, 6k les chevaux y font fujets aux maladies des yeux 6k aux œdèmes. Je n'entrerai point dans le détail de la conftruction d'une belle écurie ; tout le monde
n'eft pas en état d'en bâtir de telles. Je me contenterai de dire que les écuries pavées (a) font plus avantageufes que celles qui font falpêtrées, lors fur-tout qu'on n'eft pas en état de faire la dépenfe des madriers qui, à tous égards , font préférables. L'on doit avoir attention de renouveller l'air d'une écurie à toutes les heures du repas,
ck de donner un coup de balai à ces mêmes heures ; car les miafmes des différens chevaux rafTemblés dans une écurie, ck la putridité des excrémens qui féjournent , ou entre les pavés, ou dans les planches qui s'en imbibent, ou dans le falpêtre, font capables d'occa-* îionner non feulement différentes maladies cutanées , mais même des maladies de poitrine, ce qui arrive fréquemment. En général, on doit étriller avec foin le cheval ; ce qui l'entretient dans une tranfpira-
tion abondante.
On l'étrillera toujours dehors, autant qu'il eft poflible, ck jamais dans l'écurie. Cette
opération , qui paroît des plus fimples , demande pourtant quelque attention. On com- mence ou d'un côté ou d'un autre , cela eft égal , mais toujours par le train de derrière : fi l'on commence du montoir , l'on doit fe fervir de là main gauche , s'approcher de là fefTe ck tenir la queue pour donner du foûtien , enfuite promener fon étrille tout le long du corps du cheval ck de fon arriére-main , toujours à contre-poil : après quoi l'on fe rapproche du garot ck de la même main ; on étrille de bas en haut l'encolure , aufli- bien que les jambes de devant , puis l'on fe retourne vers le bas-ventre, en fe fervant de la main droite. Pour la poitrine , on décrit un demi-cercle depuis les côtes jufqu'au-defTous du poitrail ; quant à la tête ck aux jambes , depuis le genou jufqu'en bas , 6k depuis le jarret jufqu'en bas, on ne doit jamais fe fervir d'étrillé, mais bien d'une broile rude , que l'on a foin de nétoyer fur l'étrille même. Cette opération faite , on broffe le cheval 6k on lui paffe l'époufTette alternativement, lorfqu'il a beaucoup de craiTe , 6k on finit par pafTer l'époufTette fur tout fon corps , dans un fens à unir les poils 6k à les rendre lhTes. Quel- ques-uns leur lavent les jambes , d'autres les mènent à l'abreuvoir ou à la rivière. Pour moi, je préfère de les laver avec le balai, ou la broffe , parce que l'on nétoie mieux |
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( a ) Soit que l'on admette des madriers , ou que l'on pave , on doit donner également une pente, pour faciliter l'écoulement
des urines, M. Bourgelat lui-même en convient, [Elim. de l'art veter. traite du choix des chevaux, pag. 192. ] ainfi on ne conçoit pas comment il avance ibid qu'outre la propreté qui refaite des plates-formes , on na pointa redouter que les chevaux deviennent rampins, ce dont on ne doit pas fe flatter lorfqu'ils font fedentaires fur un terrein pavé, &c. 11 le contredit, fi je ne me trompe , puifqu'il parle d'abord d'une pente, & enfuite de plates-formet. • , t • ■ Mais les écuries, pavées par elles-mêmes, ne font pas devenir les chevaux rampins ; ils ne deviennent tels que par la ferrure , paf
l'application des fortes éponges «Se des crampons, & par le parement qui, l'un & l'autre, éloignent la fourchette , & obligent le tendon à fe roidir davantage ^& à porter fes articulations en avant. Mais cet accident eft plus ordinaire aux chevaux de trait quaux chevaux de felle, |
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HYGIÈNE.
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les pores de la tranfpiration ; car l'eau de la rivière ou de l'abreuvoir n'opère pas le même
effet, elle coule feulement fur les poils. Cette opération faite , l'on doit rentrer le cheval dans l'écurie : les uns veulent qu'on le couvre , les autres ne le croient pas néceffaire. Je ferai volontiers de l'avis des derniers , attendu que le cheval le mieux panfé s'étrille encore mieux de lui-même , par un mouvement général de fes mufcles peauciers que ne feroit un palfrenier; ce qu'il ne peut exécuter aifément, étant chargé d'une couverture. J'ai vu plufieurs fois des chevaux bien étrillés faire voler en l'air plus de crafTe dix fois que l'étrille, ce qui s'opère non feulement par le concours des mufcles peauciers mais encore par l'ébranlement de toute la machine. Quant à Pair de l'écurie, je le répète, il doit être toujours frais, & une écurie bien fituée, bien percée, bien tenue, ne doit donner aucune odeur. |
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HYGIÈNE.
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ARTICLE aUATRlÈME.
DES EXERCICES DU CHEVAL.
NOus avons vu, dans l'article de la conformation extérieure du cheval, qu'il étoit fait
pour tirer ou pour porter ; que fes mouvemens étoient bien différens , ck confé-* quemment que fa conftruétion ne devoit pas être la même. Le cheval de trait ne tire qu'autant qu'il a de pefanteur ; cela eft démontré : mais , pour fe la donner, il eft obligé de fe jetter en avant , ce qui augmente la force des leviers. A uni voit-on qu'un cheval attelé à une charette ne tire qu'à raifon de la charge qu'on lui met fur le dos. Eft-elle chargée fur le derrière , fes efforts deviennent impuifTans. J'ai , moi-même, confeillé à des charetiers de monter fur les chevaux pour fortir d'embarras, ék cela à réuiîi fur le champ. Un homme, qui tire une charette , en baiffe fouvent le brancard pour augmenter fa charge en devant, ce qui diminue celle de derrière. Le cheval de trait cherche donc , autant qu'il lui eft poflible , à jetter tout fon corps
en avant , ck oppofe tour à tour fes quatre jambes qui lui fervent d'arc-boutant, ck par le moyen des jettées , il gagne fuccefîivement du terrein. Tout fardeau qu'un cheval tire doit être à l'alignement de fon corps , c'eft-a-dire , jamais au-deffous , il doit tirer à peu près horizontalement ; car autrement il agiroit de deux manières , 6k en élevant ck en tirant , ce qui arrive prefque toujours dans les carofles ; le cheval foulève ck tire, par la raifon que le fardeau ck la puhTance ne font point dans la même ligne. Plus un cheval attelé à un carofTe ordinaire, fera haut , plus il fatiguera, ck moins il aura de force. Il n'en fera pas de même de deux petits chevaux : fi la pefanteur leur manque , ils feront récom- penfés par l'alignement qu'il y a entre le centre de leur force ck celui du fardeau, ck leur force augmentera toutes les fois qu'ils fe trouveront plus bas que le fardeau qu'ils ont à tirer. Les voitures françoifes pèchent par leur conftruclion ; puifque les roues de devant font
plus baffes que celles de derrière : ck que les chevaux en font prodigieufement fatigués. La force des chevaux qui tirent ces voitures , agit fuivant une diagonale ck par conféquent peut être décompofée , en force horizontale , la feule qui ferve à la progreflion , & en force verticale ou perpendiculaire, entièrement perdue pour cette même progreflion ; or, plus les roues de devant font baffes , plus la diftance de la diagonale à la ligne horizon- tale eft grande , par conféquent plus il y a de force, repréfentée par cette diftance, de perdue ôk d'inutile à la progreflion. Les harnois , d'ailleurs , font mal conftruits ; ck l'on a tort de placer la bricole deffus l'articulation des épaules avec les bras. Cette pofition gêne le mouvement de ces parties , ck le cheval eft hors de force. Toute bricole doit être placée au bas de l'encolure , fur le haut du poitrail , ck les traits doivent partager le corps du cheval en deux parties , enfuite répondre au centre du fardeau. Il en eft de même du reculement qu'on place trop bas ; il doit fe trouver fur la même ligne que le poitrail , autrement le cheval n'a pas de force. D'ailleurs , comment peut-il agir fur un timon incliné de haut en bas ? quelle réfiftance l'animal n'a-t-il pas* à vaincre ? fi le timon au contraire étoit droit, le cheval n'auroit pas le tiers de la force à employer. On voit , par tout ceci, combien il eft eflentiel que les voitures foient bien conftruites, ck les chevaux bien placés , fi l'on veut en tirer tous le fecours qu'on en attend fans les ruiner. |
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H Y G I È N E.
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aia
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Le cheval de bas ne porte qu'autant qu'il eft également chargé & qu'il va lentement. Il
n'^n eft pas de même du cheval de felle. La légèreté du cavalier , fa pofition, Paclion de fes bras & de fes jambes , la forme de
la felle la forme du mors, contribuent beaucoup à fes mouvemens, La pofition de l'homme ck fon a&ion fur le cheval ont donné , & donnent encore
matière à conteftation. Les plus fameux écuyers de ce fiècle ne font point d'accord fur ces objets ; & leur art
fe réduit aujourd'hui en France à bien peu de chofe ; & le peu d'utilité qu'on en tire eft caufe fans doute qu'on a diminué le nombre de ces lieux d'exercice , qui feroient plus fréquentés fi l'on y montrait ce qui eft abfolument nécelfaire au cavalier. C'eft dans les manèges feuls des régimens qu'on devroit s'en inftruire particulièrement. Quel avantage ne feroit-ce pas de faire faire des courfes , d'apprendre à tirer le piftolet en tout fens , de courir la bague, ramafTer des têtes ? cet exercice répété donnerait de l'adrefTe, de la force, de la fouplefTe, & rendroit le cavalier habile à œ qu'il y a de plus difficile. Il y a encore deux chofes efTentielles auxquelles on n'a pas encore fait afTez d'attention : je veux parler de la felle & du mors. Les Anglois font les feuls qui s'en foient le plus occupés, quoi- qu'il s'^en faille beaucoup encore que l'un & l'autre aient atteint le point de perfedion : mais ce kroit m'écarter de mon objet que de donner ici mes idées fur cette matière. Fin de la féconde Partie.
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cours
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PI. XLVII.
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Le Carpentier, del.
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COURS D'HIPPIATRIQUE
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T ROISIEME PARTI
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MIPPOP ATHOLOGIE
ou
DESCRIPTION DES MALADIES DU CHEVAL.
E Cheval ed: fujet à un grand nombre de. maladies , dont les unes lui font
communes avec l'homme , & d'autres lui font particulières. L'utilité qu'on retire de cet animal domeftique a rendu nécefTaire l'étude des unes & des autres. Si les anciens ont écrit fur cet objet, [ ce dont on ne doit point douter] ce qui nous en refle eft bien peu capable d'éclairer & d'inftruire. Quoique depuis deux cens ans , un grand nombre d'amateurs de chevaux , nous aient donné des traités d'hippiatrique ; ce n'eft guère que dans ce fiècle qu'on s'en eft férieufe- ment occupé. La cure des maladies de ces animaux a été abandonée à des gens groffiers & peu inftruits, qui n'ont pu étendre l'art. Il n'a fait des progrès que depuis qu'on a fenti l'avantage d'étudier l'anatomie du cheval , & d'en bien connoître l'œconomie ; ces deux feiences cultivées avec foin , nous en promettent de plus grands par la fuite. Après avoir décrit le plus exactement & le plus clairement, que nous avons pu, les parties intérieures & extérieures de l'animal, nous allons paiïer à l'hiftoire de fes maladies , qui font internes ou externes : nous parlerons d'abord de celles-ci , qui font peut-être les plus ordinaires, & les plus nombreufes , comme les plus aifées à reconnoitre ? à faifir & a traiter. C'en: la méthode que l'on fuit dans plufieurs écoles de médecine : nous avons cru devoir nous y Hhh
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HIPPOPATHOLOGIE.
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ai 4-
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conformer. Mais avant que d'entrer dans aucun détail, il nous a paru indifpenfable de
commencer par quelques généralités ; elles regardent l'inflammation , le phlegmon , &c.....
qui, comme on fçait, accompagnent un très grand nombre de maladies , foit internes r
foit externes. |
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GÉNÉRALITÉS.
D E U I N jF L A M M A T I o N.
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i.°
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L'inflammation eft un engorgement des vaifTeaux fanguins , avec douleur, chaleur,
tenfion 6c quelquefois fièvre. On diftingue trois dégrès dans l'inflammation ; le premier , qu'on appelle phlogofe,
eft lorfqu'il y a une fimple ftàgnation du fang dans les vaifTeaux capillaires. Le deuxième/qu'on appelle phlegmon, eft lorfque le fang, à force de diftendre les
vaifTeaux , dilate les orifices des vaifTeaux lymphatiques, & pénétre dans leur cavité. Le troifième, qu'on appelle>inflanimatioii par extravafation , eft lorfque le fang, à force
de diftendre les vaifTeaux, les rompt & s'extravafe Causes. Il faut fe rappeller ici ce que j'ai dit ci-defTus, en parlant de la circulation.
Le fang eft porté dans toutes les parties du corps par les artères • après plufieurs divi- sons , les artères fe terminent par des ramifications extrêmement fines, refTemblant à des cheveux , lefquelles , par 'cette raifon , ont été appellees extrémités capillaires. Chaque extrémité capillaire fe divife en deux branches ; l'une , qui eft la continuation de l'artère fanguine , & qui va former le commencement d'une veine fanguine ; l'autre eft le com- mencement d'une artère lymphatique. Ces extrémités capillaires font le fiège de l'inflam- mation ; ôc l'arrêt du fang dans ces petits vaifTeaux en eft la caufe. L'arrêt du fang, dans ces dernières divifions , vient de la difficulté qu'il trouve à v
pafTer; & cette difficulté que le fang trouve à pénétrer les extrémités capillaires vient ou du vice du fang, ou de celui des vaifTeaux , ou du vice du fang & des vaifTeaux tout à la fois. i.° Le vice du fang a pour caufe, ou fon épaiffifTement, ou fon acrimonie, ou fa trop
grande quantité , ou fa raréfaction. Lorfque le fang eft trop épais , il s'infinue avec peine dans les extrémités capillaires ; il
coule lentement , y fait de fortes impreffions qui excitent des crifpations & des refTerre- mens dans les dernières divifions des artères , en diminuant leur calibre , & obligent le fang de s'arrêter ôc de s'accumuler ; de-là l'inflammation. S'il y a pléthore , le fang fe porte dans les extrémités capillaires en. plus grande quan-
tité , qu'il ne peut être repris par les veines , il s'y arrête , s'y accumule, diftend les vaifTeaux , & produit l'inflammation. Lorfque le fang eft raréfié , il occupe plus d'efpace , diftend les vaifTeaux , s'accumule
dans les extrémités capillaires , & produit les mêmes effets que la pléthore & l'épaiffifTe- ment. Telles font les trois caufes de l'arrêt ou ftagnation du fang; ces trois caufes en ont chacune de fubalternes. L'epaiflinement du fang vient du trop grand repos , ou du trop violent exercice du
cheval : lorfque le cheval eft dans l'inacïion, le fang eft moins divifé, & s'épaiffit : fi l'animal fait de trop violens exercices , il fe fait une grande déperdition de la fubftance féreufe du fang , il ne refte que les parties les plus groflières ; de-là l'épaiffifTement, qui peut encore avoir pour caufe les mauvaifes digeftions, la mauvaife nourriture : le chyle alors étant mal élaboré , vifqûeux & épais , communique au fang ce caractère, |
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GÉNÉRALITÉS. aiç
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i.° La phléthore ou l'excès de fang louable vient de la grande quantité d'alimens bien
digérés, & du trop grand repos. Alors la réparation, qui fe fait par les alimens , excède de beaucoup la perte que l'exercice occafionne. 3.° La raréfaction du fang eft l'effet des exercices violens & du grand mouvement du
fang, de la fièvre , &c.
À.ces câufes générales de l'inflammation, il faut ajouter les caufes locales , c'elt-à-dire,
des difpofitions préalables à l'inflammation : tels font les tubercules du poumon , qui com- priment les vaifTeaux fanguins , rétréciffent leur calibre , & difpofent à l'inflammation ; les ulcères du poumon , le tiffu foible & délicat de ce vifcère , qui n'ayant pas affez de refTort pour favorifer la circulation , permet par-là l'engorgement des vaifTeaux. L?irritation des parties laquelle fait refTerrer les extrémités capillaires & caufe l'arrêt du fang.
Le froid extérieur qui épaiîîit le fang , & relTerre les veines , la grande ardeur du
foleil qui raréfie le fang.
Le vice des vaifTeaux vient de leur comprefTion, de leur obftruaion, de leur déchirure
ck de leur meurtrifTure.
Lorfque les vaifTeaux fouffrent quelque comprefTion de la part des glandes engorgées ,
la circulation n'efl pas libre , le fang s'amafTe , & excite l'inflammation dans les parties voifines. .
Si les vaifTeaux font refTerrés par quelque caufe irritante , comme il arrive dans les
piqueures , dans les brûlures , & par l'application des cauftiques , la circulation eft |
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a
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ei.ee. . » f m * j 1
Sont-ils bouchés par quelque liqueur épaiffie dans leur cavité, comme il arrive dans les
tumeurs , la circulation eft interrompue. „ , . , , -a-
Sont-ils déchirés, ils ne font plus propres à la circulation ; 1 extrémité des vaifTeaux
rompus fe relTerre & ferme le paffage au fang ; de-là l'inflammation dans le bord des Sont-ils contus & meurtris par quelque coup , ils perdent leur reffbrt, font incapables
d'ofcillations, & ne peuvent plus favorifer la circulation. Cette caufe eft très ordinaire , car il arrive fouvent que les chevaux font attaqués de maladies inflammatoires, à la fuite des coups qu'ils reçoivent des palfreniers ou des garçons maréchaux, qui frappent inconfidéré- ment fur toutes les parties, au moindre mouvement que fait l'animal Symptômes L'inflammation produit la tenfion, le gonflement, la douleur, la rougeur,
h chaleur de la partie , & la fièvre , lorfqu'elle eft confidérable. De l'inflammation naît l'épaiffiffement de l'humeur qui fe fepare dans les parties voifines
de l'inflammation ; ainfi dans la pleuréfie , l'inflammation du poumon produit l'épaiffifTe- ment de l'humeur des bronches. La chaleur & l'ofcillation des parties enflammées diffipent les parties aqueufes ; alors les
plus groffières s'épaiffiffent, & forment des tubercules fur la furface du poumon ; on en trouve prefque toujours fur celui des chevaux morts de pulmome. L'inflammation eft prefque toujours accompagnée de la fièvre , qui confifte , comme ,e
1 j- • • v j ^-.ft-nftion des extrémités capillaires.
le dirai ci-apres , dans une conltiicaon uw. r
!^ A v Inflammation des parties internes. car c elt de celles-ci
Diagnostic. On reconnoit 1 înllammauou .* ' L .
,., , , ,c ^ ■■■ • i^niPlir nui fe maniieite allez par les mouvemens oc 1 agi-
qu il s'agit à prefent ] par la douleur H"1 r
jii i i, «mivpmens du cœur , iouvent par la fièvre , la toux oc
ration du cheval, par les grands mouvement « 7 r ?
la difficulté de refpirer , fi l'inflammation attaque le poumon. ^
Prognostic. L'inflammation eft plus ou moins dangereufe , fuivant les parties quelle
attaque , ck l'étendue qu'elle occupe. |
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at6 HIPPOPATHOLOGIE.
L'inflammation des parties internes eft plus dangereufe que celle des parties externes.
La plus redoutable eft celle qui occupe les parties efTentielles à la vie , comme le pou-
mon , & celle qui attaque une étendue confidérable. L'inflammation fe termine de quatre manières ; ou par réfolution , ou par fuppuration,
ou par obftruaion, ou par gangrène. Elle fe termine par réfolution, quand la matière de l'inflammation reprend les routes de
la circulation ; c'eft la voie la plus falutaire. Lorfqu'elle a lieu , la douleur , la tenfion , la chaleur , la fièvre , & les autres accidens diminuent ; elle fe fait ordinairement dans l'efpace de fept jours. Mais fi les accidens fubfiftent au-delà de huit jours , on doit attendre la fuppuration ,
qui eft annoncée par l'augmentation des accidens : c'eft la voie la plus falutaire après la réfolution. Elle fe termine par obftruction , lorfque la férofité du fang ayant été diftipée par la
chaleur de la partie enflammée , la portion la plus épaiffe du fang fe coagule , bouche les vaifTeaux , & forme des tubercules. La gangrène eft la mortification de la partie ; c'eft la terminaifon la plus fâcheufe. On
doit la craindre , quand au bout de huit ou neuf jours les fymptômes fubfiftent ou augmentent fans aucun figne de fuppuration ; on connoit que la gangrène eft furvenue , lorfque la peau fe relâche , fe flétrit & fe noircit. CuRATioiï. i.° L'amas du fang dans les vaifTeaux fanguins exige qu'on en diminue la
quantité par la faignée & par la diète. i.° La raréfaction demande qu'on appaife la chaleur & le mouvement du fang par les
tempérans & les rafraichiffans. 3.0 La tenfion des parties fera diminuée par Pufage des relâchans,
4.0 L'arrêt du fang fe diffipera en rétablifTant la circulation par les difcuffifs ck les atté-
nuans. Il faut d'abord avoir recours à la faignée , & la réitérer fuivant la violence du mal & la force du cheval. Les faignees font utiles dans les commencemens ; elles le font auiTi pendant Pétat ; mais elles font fouvent nuifibles dans le déclin de la maladie , parce que la tenfion que les fibres ont foufFerte , & les faignees précédentes leur ont fait perdre leur refTort. 5.0 Il faut mettre le cheval à la diète blanche , ne lui donner prefque point de foin ,
le tenir au fon & à l'eau blanche ; lui faire avaler des décodions de plantes adoucifTantes, relâchantes & rafraîchiffantes , comme les racines de mauve, guimauve , chicorée fauvage, les feuilles de bouillon-blanc , de brancurfine , de pariétaire , de laitue , de mercuriale , d'ofeille , &c. On ne doit pas oublier les lavemens où entrent les mêmes herbes ; qui en nettoyant les
gros boyaux, font un bain intérieur, & fervent admirablement a diminuer l'inflammation. Sur le déclin, on peut donner l'infufion des fleurs de mélilot, de camomille & de fureau,
qui font adouchTantes & un peu réfolutives en même temps. Si l'inflammation attaque les parties internes , le premier foin doit être de détendre 6c
de relâcher la partie enflammée , afin de rendre la fouplefTe aux vaifTeaux , & favorifer par-là la réfolution. On réuiTira en fomentant la partie avec les décodions émollientes 6c relâchantes , dont je viens de parler , ou bien en appliquant les cataplafmes avec le lait, & la mie de pain , qu'il faut avoir attention de changer fouvent, parce que la chaleur de la partie enflammée defTéche l'emplâtre , & fait aigrir le lait qui perd alors fa vertu adouciflante, & devient irritant. Il
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Il faut toujours éviter les emplâtres , les huiles & les graifTes , parce qu'ils bouchent
les pores de la peau, arrêtent la tranfpiration , augmentent la chaleur, favorifent la fuppu- ration , & s'oppofent à la réfolution. Dès que la réfolution commence à fe faire , ce qu'on connoît par la diminution des
accidens , il faut la favorifer par quelque léger réfolutif, comme l'emplâtre des quatre farines réfolutives , bouillies dans du vin, ou avec la pulpe de racine de guimauve, arrofée d'un peu d'eau vulnéraire, ou fomenter la partie avec un peu d'eau-de-vie camphrée , ou avec l'eau-de-vie ck le favon. Si malgré tous ces remèdes, les accidens fubfiftent, & qu'on ne puifTe pas procurer la
réfolution, il faut tâcher d'exciter la fuppuration, lorfque l'inflammation eft externe, par les emplâtres, les onguens , 6k les remèdes convenables. Si l'inflammation fe termine par gangrène ou par obftruction , il faudra fuivre le traite-
ment que j'indiquerai en parlant des maladies externes. On diftingue l'inflammation en phlegmoneufe ou en éréfipélateufe , en fimple 6k
en compofée. La phlegmoneufe eft une diftenfion des vaiffeaux avec chaleur, douleur , 6k quelque-
fois fièvre. L'éréfipélateufe eft une élévation fuperficielle de la peau, avec douleur.
L'inflammation eft fimple lorfqu'elle eft feule.
Elle eft compofée, lorfqu'elle eft accompagnée de quelque autre maladie,
a.° DU PHLEGMON:
Le phlegmon eft une tumeur avec chaleur , tenfion , douleur 6k dureté.
Il attaque le plus fouvent les parties charnues , parce qu'elles font parfemées d'un plus
grand nombre de vaifTeaux fanguins ; il eft fouvent accompagné de fièvres , lors fur- tout que l'inflammation eft confidérable 6k fort étendue. On diftingue dans le phlegmon le commencement, l'augmentation , l'état ck le déclin.
Dans le commencement , le fang ne fait que féjourner dans fes propres vaiffeaux ; la
la tumeur ck la douleur font légères : ce premier degré fe nomme phlogofe : dans le fécond le fang pénétre dans les vaiffeaux lymphatiques , ck les accidens augmentent : dans l'état la tenfion , la chaleur ck la douleur font confidérables : dans le déclin, les accidens diminuent. Causes. La caufe du phlegmon eft l'amas du fang dans les extrémités capillaires des
vaiffeaux fanguins ; cet amas vient de la difficulté que le fang trouve à paffer des extrémités des artères dans le commencement des veines. Cette difficulté vient, ou de la part du fang, ou de la part des vaiffeaux dans lefquels il circule. I.° De la part du fang , quand il fe porte vers les extrémités des artères en plus grande
quantité qu'il ne peut être repris par les veines, 6k cela arrive , i.° lorfqu'il y a pléthore, c'eft-à-dire , lorfque la quantité réelle du fang eft trop confidérable , 6k que les vaiffeaux font trop pleins ; a..0 lorfque le fang , fans être en trop grande quantité , eft tellement raréfié par le mouvement 6k la chaleur , qu'il occupe autant d'efpace que s'il y avoit pléthore réelle.
Le fang circule encore difficilement dans fes vaiffeaux , toutes les fois qu'il eft vicié,
ou acre , ou chargé d'impureté.
Le fang épais ayant moins de mobilité, doit circuler lentement ; s'il eft vifqueux, il fe
colle, pour ainfi dire , aux parois des vaiffeaux ; s'il eft acre , il picotte les vaiffeaux dans lefquels il coule, les fait refferrer , 6k en diminue le calibre ; s'il eft chargé d'impuretés, Iii
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il opère le même effet. Dans tous ces cas , le pafTage du fang dans les extrémités capil-
laires étant peu libre & retardé , il s'y amafTe & produit le phlegmon. Je dis dans les extrémités capillaires, parce que les vaifTeaux dans leurs dernières divifions
étant extrêmement fins & déliés, les globules fanguins doivent y rencontrer plus d'obftacles.
Le fang s'épaiffit par les exercices violens , les fueurs , le froid , &c. c'eft pour cette
raifon que les chevaux font forts fujets à l'inflammation du poumon , c'eft-à-dire , à la
pleuréfie & à la courbature , après les grandes fatigues & les grands froids.
Nous l'avons déjà dit, le fang acquiert de la vifcofité par les mauvaifes digeftions, &c.
Il devient acre par la fièvre , par la chaleur , par la de'compofition des parties falines qui entrent dans fa compofition, &c. Il fe charge d'impuretés dans la fupprefïion de quel- que évacuation , comme de la tranfpiration ; lorfqu'on fait rentrer dans la mafTe du fang une humeur viciée qui fe portoit à la peau ; lorfqu'on a répercuté fans préparation , par des remèdes forts, le virus du farcin , de la gale , des dartres , &c. II.° La difficulté , que le fang trouve à s'infmuer des extrémités capillaires dans les
veines, vient de la part des vaifTeaux dans lefquels il circule , lorfqu'ils font comprimés , obftrués, refTerrés ck relâchés. La comprefïion fait rapprocher les parois des vaifTeaux, & met un obftacle à la circulation ; l'obftruction ferme le pafTage au fang ; la conftriclion diminue le calibre des vaifTeaux , & ne permet le pafTage qu'à une partie du liquide ; le relâchement en favorife le féjour ; de-là fa congeftion dans les extrémités capillaires \ de~là le phlegmon. La comprefïion eft occafionnée par des ligatures ou des tumeurs voifines.
L'obftruclion doit fa naifTance à l'épaifïifTement des liqueurs qui bouchent les vaifTeaux. La conftriclion vient, ou de l'âcreté du fang qui picotte & fait refTerrer les vaifTeaux, ou des cauftiques , ou de la douleur. Les fibres entrent dans une contraction tonique , qui crifpe & refTerre ces vaifTeaux. Le relâchement eft produit par des coups & des contufions qui diminuent le refTort
des vaifTeaux; d'où s'enfuit le féjour du fang, & bientôt le phlegmon. Plufieurs de ces caufes en reconnoifTent d'autres fubalternes , qu'il feroit trop long de rapporter. Symptômes. Les principaux fymptômes font, le gonflement de la partie , la tenfion , la
douleur & la chaleur. Il y a gonflement, parce que les vaifTeaux font pleins : tenfion, parce que le diamètre
des vaifTeaux eft porté au de-là de leur état naturel. La douleur eft une fuite de la tenfion. La chaleur eft excitée par le battement plus fort & plus fréquent des artères , & par l'ofcillation confidérable des fibres. Accidens particuliers. i.° Dans l'inflammation commençante, il fe fait une fécrétion
plus abondante de l'humeur qui fe filtre dans la partie enflammée , foit que le fang s'y portant alors en plus grande quantité, fournifTe plus de matières aux fécrétions , foit que les fibres de la partie inflammée & des organes fécrétoires aient des ofcillations plus fortes & plus fréquentes : c'eft par cette raifon que dans la morve commençante on remarque un écoulement plus abondant de fimple mucofité par le nez. i.° Dans une violente inflammation , la fécrétion qui fe fait dans la partie affeclée ,
diminue & cefTe fouvent totalement, foit parce que les fibres fe trouvent diftendues, au point qu'elles ont perdu beaucoup de leur refTort , foit parce que la tenfion qu'elles foufTrent , ferme l'orifice des tuyaux excrétoires, & ne permet pas la fortie de l'humeur qui a ete filtrée. C'eft par cette raifon que dans la morve avancée, l'écoulement diminue, & cefTe quelquefois totalement. 3.0 L'humeur, qui fe fépare dans la partie enflammée, s'épaiflit, parce que la chaleur en
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GÉNÉRALITÉS. ai9
difîipe la portion la plus fluide; ce qui explique pourquoi il refle fouvent des obftru étions,
lors même que l'inflammation a ceffé. La connoifïànce de ces accidens donne la folution de bien des phénomènes furprenans. Diagnostic. On connoît aifément le phlegmon par la tumeur, la dureté , la chaleur
ck la douleur que le cheval refTent lorfqu'on le touche. Le phlegmon entraîne avec lui plus ou moins de danger, fuivant l'importance des
organes qu'il affe&e. Celui des parties tendineufes eft plus dangereux que celui des parties charnues ; mais celui des articulations l'eft bien davantage. Le danger eft moindre ou plus grand, à raifon de l'étendue du mal, de la douleur
qu'il caufe , du nombre & de la violence des accidens , £k de la manière dont il fe termine. Il peut fe terminer [ comme on l'a déjà dit ] par réfolution , ou par fuppuration , ou
par induration, ou par gangrène. Par réfolution, lorfque le fang reprend les routes de la circulation ; c'eft la voie la
plus falutaire. Par fuppuration, quand le fang arrêté fe convertit en pus ; après la réfolution , cette
voie eft la plus favorable. Par induration , lorfqu'il refte une tumeur après l'inflammation ; cette terminaifon en-
traîne fouvent après elle de mauvaifes fuites. Par gangrène, quand les fibres ont perdu leur refTort, ck font tombées en mortification ;
c'eft la voie la plus fâcheufe. CvRATION. Les indications qui fe préfentent à remplir dans le phlegmon font, i.° de
remédier à l'engorgement des vaiffeaux. Ce qu'on obtiendra par les faignées faites dans le commencement ck dans l'augmentation du mal ; elles deviennent inutiles dans l'état, èk nuifibles dans le déclin. 2.° De diminuer la tenfion , pour empêcher la rupture des fibres. Les délayans 6k les
humeétans feront employés avec avantage. Pour cela il faut faire des fomentations avec la décoéHon des plantes émollientes , comme la mauve , la guimauve , la branc-urfine , le bouillon-blanc , la pariétaire , ôkc. ou avec le lait tiède. On peut aurH appliquer fur la partie enflammée le catapîafme de mie de pain avec le lait, ayant foin de le renouveller de quatre en quatre heures, parce que la chaleur fait aigrir le lait, ck le rend irritant. 2.° De calmer la douleur ; les remèdes précédens, en diminuant la tenfion , appaiferont
la douleur & la chaleur. Il faut éviter , dans les commencemens , les huileux ôk les difcuffifs. Les premiers
bouchent les pores de la tranfpiration, arrêtent l'humeur de la tranfpiration, ck augmentent l'inflammation. Les féconds durcifTent les fibres , accroifTent la tenfion, ôk par conféquent l'inflammation.
4.0 Lorfque la réfolution commence à fe faire, [ce qu'on connoît, lorfque la douleur,
la tenfion ck la chaleur diminuent ] il eft bon de la favorifer par de légers réfolutifs , tels que la décoclion de camomille , de mélilot , ck de fleurs de fureau , dans laquelle on aura difïbus quelques grains de camphre ; on peut aum* mettre en ufage les cataplafmes des farines réfolutives avec le fafran. Nota. Quand l'inflammation eft l'effet du relâchement des fibres , comme après les
coups ck les contufions violentes , les réfolutifs appliqués fur le champ , rendent le ton aux fibres , obvient à l'engorgement, ck arrêtent les progrès de l'inflammation. Les réfo- lutifs les plus ufités dans ce cas, font le vin rouge feul, ou mêlé avec les farines réfolu- tives, le fon bouilli avec le vinaigre , les fomentations faites avec l'eau-de-vie ck le favon , ou avec Peau-de-vie camphrée. |
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aio HIPPOPATHOLOGIE.
On vient ordinairement à bout de remédier à la congeftion du fang , par Pufage de
ces topiques bien ftdminiftrés ; alors l'inflammation fe termine heureufement par réfolu- tion , qu'on doit toujours favorifer , lorfque le mal a fon fiège fur les tendons 6k fur les articulations. Mais fi , maigre tous ces moyens , les accidens augmentent , ck que l'inflammation
fubfifte après le huitième ou le neuvième jour , il faut attendre la fuppuration dont je vais parler 3.0 DE LA SUPPURATION.
Lorfque l'inflammation ne fe termine pas par la réfolution , c'eft-à-dire , lorfque le fang
amaffé dans les extrémités capillaires , ne reprend pas fa fluidité , & ne rentre pas dans le torrent de la circulation, la nature prend une autre voie pour s'en débarrafTer comme d'un corps inutile 6k même nuifible, L'ofcillation des fibres augmente , le battement des artères devient plus grand & plus
fréquent ; par ces deux caufes, le fang fe trouve battu , atténué ck brifé , il change de nature ck fe convertit en pus ; telle eft la fuppuration, qu'on peut donc définir le chan- gement du fang en pus. Causes. On voit déjà, par ce que je viens de dire , que les caufes de la fuppuration
font l'ofcillation des fibres des parties voifines augmentée , le battement des artères, ck le mouvement inteftin des parties dont le fang eft compofé. Pour que la fuppuration fe fafle, il faut 1.° que les folides confervent leur vie , car la
fuppuration ne fçauroit jamais s'établir dans une partie, morte ; a.° que le battement des artères augmente ; 3.0 que les parties du fang fubifTent une efpèce de fermentation nécefTaire pour le changement de toutes les liqueurs. L'ofcillation des fibres ck les pulfations redoublées des artères, atténuent, brifent le
fang , ck en mêlent intimement les parties ; le mouvement de ces parties produit la chaleur , la chaleur difïipe la férofité. Le broyement du fang en défunit les parties ; les parties rouges défunies perdent leur
couleur , 6k deviennent tranfparentes ; mais la couleur de la partie gélatineufe du fang domine ; de-là la couleur blanche , la confiftance & la formation du pus. Symptômes. Les fypmtômes font différens', fuivant les différens états de la fuppu-
ration. Dans le commencement la tenfion , la douleur 6k la chaleur fubfiftent, & s'augmentent
même. Il y a fouvent fièvre , friffon , tremblement , accablement ck triftefTe : ce qui n'arrive cependant que lorfque l'inflammation eft confidérable , ou qu'elle eft caufée par une humeur acre , ou par quelque levain de mauvaife nature , comme dans la maladie nommée mufaraigne. Ces accidens continuent pendant deux , trois ou quatre jours ; après lefquels fa tumeur
s'élève en pointe , où la douleur femble fe fixer ; c'eft alors que le pus fe forme intérieu- rement. La fuppuration étant établie, la tenfion, la douleur , la chaleur & la dureté diminuent
confidérablement ; on fent une efpèce de mollefTe & de fluctuation , en portant le doigt fur la tumeur. Le pus formé , cherche a fortir ; la peau amincie lui ouvre une iffue , lorfqu'il n'eft
pas profondément fitué : mais fi fon foyer eft profond , ck qu'il ne puifTe fe faire un pafTage ; fi d'ailleurs il féjourne trop long-temps , il fe change en une fanie tenue , livide, acre , qui détruit 6k ronge les parties voifines : ce qui donne naiffance à des ulcères putrides,
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GÉNÉRALITÉS.
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putrides , à des fiftules ; ou s'il fe mêle dans le fang, il corrompt toute la mafTe des
humeurs. Diagnostic. Les lignes qui annoncent que la fuppurâtion va fe faire font, la tendon,
la douleur & la chaleur, fubfiftantes après le feptième ou le huitième jour de l'inflammation, On connoît que la fuppurâtion commence , lorfque la tumeur s'élève en pointe.
Le pus eft formé, ou la fuppurâtion établie , quand tous les accidens cefTent , que la
tumeur eft molle , & qu'on fent , en y portant le doigt , de la fouplelfe & de la flu équation. Prognostic. L'abfcès eft plus ou moins dangereux, fuivant la nature du pus, fuivant
l'endroit où il eft , & fuivant fa profondeur. Si le pus eft de bonne qualité , il ne creufe pas, & l'abfcès n'a point de fuites
fâcheufes. Si le pus eft acre & cauftique , il creufe 6k fait du ravage , & l'abfcès eft de mauvais
caractère. L'abfcès fimple, c'eft-à-dire , celui qui ii'a qu'une poche, eft moins à craindre que celui
qui a plufieurs poches ou clapiers. L'abfcès des parties charnues eft moins dangereux que celui des parties tendineufes &
des articulations. Le fuperficiel , moins que celui qui eft profond.
L'abfcès de mauvaife qualité , fitué proche les os , caufe fouvent la carie ; il produit
fréquemment des fufées quand il eft voifin des tendons , ou fous des aponevrofes. Le pus fe forme dans trois ou quatre jours ; mais lorfque dans cet efpace de temps, la
fuppurâtion ne paroît pas s'établir , on doit craindre la gangrène, t
Curation. Dès que la fuppurâtion commence & qu'on là croit falutaire , il faut la
favorifer par les fuppuratifs , ou les maturatifss comme l'onguent fait avec de la graifTe , de la poix de Bourgogne , & la farine de feigle ou d'orge, dans la décoclion de mauve ; avec le bafilicon , l'huile de lis, les graifTes , la poix de Bourgogne, le vieux levain, &c. Mais , aufti-tôt que le pus eft formé , on ouvrira l'abfcès avec le biftouri, ou avec la
pierre à cautère ; la première méthode eft préférable. Il faut toujours faire l'ouverture à la partie la plus déclive , afin de donner écoulement au pus , à moins que quelque caufe n'en empêche.
On commence par faire, avec le biftouri, une petite ouverture à l'abfcès, dans l'endroit
où la tumeur s'élève en pointe ; on introduit enfuite le doigt dans la plaie pour en examiner le fond.
Si l'abfcès eft fimple , c'eft-à-dire , s'il n'y a qu'une poche fans clapier , & s'il eft dans
une partie charnue , on peut prolonger l'incifion avec le biftouri feul, pour donner jour & écoulement au pus , car les plaies ne guérifTent jamais mieux que lorfqu'on les a mifes tout-à-fait à découvert.
Si l'abfcès eft compofé, c'eft-à-dire, s'il y a plufieurs clapiers ou poches, il eft nécef^aire
de les ouvrir tous afin d'empêcher le pus de croupir dans les finus, & afin de déterger chaque clapier.
Quand le foyer de l'abfcès fe trouve dans le périofte , c'eft-à-dire , proche d'un os, ou
fur un tendon , ou fur une aponevrofe , ou proche d'un artère , ou d'une veine confi- dérable, ou proche d'une articulation, il faut y introduire une fonde cannelée, afin de conduire le biftouri, de peur d'ofFenfer les parties voifines de l'abfcès. Lorfqu'en introduifant la fonde dans l'abfcès , on s'apperçoit que le pus a fufé, c'eih-à*
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axi HIPPOPATHOLOGIE.
dire , qu'il a creufé , & qu'il s'eft étendu fort loin , on peut fe difpenfer d'ouvrir l'abfcès
fuivant toute fa longueur , mais fe contenter de pratiquer une ouverture à l'autre extré- mité , ce qu'on appelle contre-ouverture. Remarques. Il y a des cas où il faut attendre que la fuppuràtion foit parfaite, avant
que d'ouvrir l'abfcès , & d'autres où il faut la prévenir. On attendra que la fuppuràtion foit parfaite , toutes les fois que l'abfcès efl: fimple &
fans danger , qu'il a fon fiège dans les parties charnues & dans les glandes , & fur-tout quand il y a des duretés; parce que le pus, qui efl: l'ouvrage de la nature, ronge & détruit tout ce qui a été léfé par l'inflammation , & fond les duretés des glandes. Au contraire , il faut prévenir la fuppuràtion parfaite, & ouvrir l'abfcès, i.° lorfque
l'inflammation efl: confidérable , que la matière de l'inflammation efl: acre & cauftique , que la douleur , la fièvre & le tremblement font craindre la gangrène , & que la vie de l'animal efl: en danger. a.° Lorfque l'abfcès efl: proche d'une cavité , & qu'il y a à craindre que le pus venant
à creufer, ne pénétre dans cette cavité, comme l'abfcès fur les côtes. 30. Lorfqu'il efl: voifin d'une articulation. 4.0 Lorfqu'il efl: proche de l'os , & qu'on craint qu'il ne le carie , ou qu'il ne gâte
un tendon , ou quelque membrane. <j.° Lorfqu'il fe trouve fur quelque vaifTeau confidérable , que l'âcreté de l'humeur pour-
roit ronger. 4.* D E V U L C È R E.
On comprend , fous le nom d'ulcères , toutes les plaies, tant récentes qu'anciennes.
L'ulcère efl: une folution de continuité , avec fuppuràtion. Les différences de l'ulcère fe réduifent aux fuivantes. L'ulcère des parties molles, & l'ulcère des parties dures. Le bénin & le malin. Le fimple & le compofé. Le calleux , le finueux & le putride. L'ulcère des parties molles attaque les mufcles, les tendons , les ligamens, les apone-
vrofes , les glandes , &c. L'ulcère des parties dures a fon fiège fur les cartilages 6k fur les os.
L'ulcère bénin efl: celui qui fournit un pus de bonne qualité , c'eft-à-dire, blanc, épais, égal, fans odeur , &c. 6c qui n'a rien qui s'oppofe à fa guérifon. Le malin , au contraire , donne un pus de mauvaife qualité , c'eft-à-dire , fanieux,
féreux , jaune , verd , acre & corrofif, & d'une odeur fétide : tel eft celui qui eft entre- tenu par un virus farcineux, galleux , dartreux, &c. & celui qui attaque les tendons, les ligamens ou les articulations ; celui enfin qui eft rebelle, & dont la guérifon eft difficile. Le fimple eft celui qui n'a qu'un foyer. Le compcfé en a plufieurs. Le calleux eft celui dont les bords font durs. Le finueux, celui qui s'étend dans les parties voifines , par des efpèces de canaux qui
vont aboutir à des cavités. L'ulcère putride eft celui dont les chairs font baveufes, & qui rend un pus de mauvaife
nature , féreux & fanguinolent. Causes. Les caufes de l'ulcère font, i.° l'abfcès ouvert de lui-même , ou par l'inftru-
ment. |
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GÉNÉRALITÉS. ^
2.° Les bleflures de quelque caufe qu'elles viennent.
3.0 La brûlure ou l'érofion par les cauftiques , ou par quelque humeur acre,
Diagnostic. L'ulcère eft bénin , lorfque le pus eft louable, blanc , & les chairs belles,
grenues & de couleur rouge. Le malin s'annonce par la fanie qui en découle, par îe pus féreux qu'il fournit , par les
chaires baveufes, molaftés , & de couleur pâle. On reconnoît qu'il attaque un tendon ou un ligament, & qu'il peut être dans l'articu-
lation , par le moyen de la fonde. C'eft par elle qu'on s'afîlîrera fi l'ulcère eft fiftuleux ou finueux , parce que fort fouvent on croit que l'ulcère n'eft rien , dans le temps qu'il y a le plus de danger, fur-tout lorfque le pus n'ayant qu'une petite ifTue, creufe en dedans, carie l'os & fait de grands ravages. On eft averti qu'il y a un foyer caché ou plus pro- fond , par un petit point noir & élevé dont les bords font baveux ; on doit en foup- çonner tin , toutes les fois que la fuppuration eft trop abondante , ou que la plaie eft ancienne & peu étendue : un bon praticien ne fe trompe point là-defTus. On reconnoît que l'os eft carié, lorfqu'en portant la fonde derTus, on fent des inégalités & des afpérités. Prognostic. Le danger de l'ulcère augmente ou diminue, à raifon de fon caraclère &c
de l'importance de la partie qu'il occupe. Le bénin n'a pour l'ordinaire aucune fuite fâcheufe ; il guérit facilement ck fouvent de
lui-même. Le malin ne cède guère qu'aux remèdes fagement adminiftrés ; il n'eft jamais fans danger,
Lorfqu'il attaque le tendon , le mal eft toujours grave , mais il n'eft pas incurable ,
pourvu qu'on le traite , comme je le dirai plus bas. S'il a fon fiège fur les ligâmens , la guérifon en eft très difficile , même par les remèdes
les mieux adminiftrés ; s'il pénétre dans l'articulation , le danger eft encore plus grand , parce que la fynovie s'écoule , s'extravafe ou s'épaiiîit ; ce qui fait toujours une maladie grave , pour ne pas dire incurable. Lorfqu'il eft entretenu par un virus farcineux , galleux, dartreux , &c. il réfifte jufqu'à
ce qu'on ait guéri la caufe. Quand il attaque les cartilages , il eft pour l'ordinaire incurable, à moins qu'on ne
puiffe les extirper fans danger. Enfin , fi l'ulcère a fon fiège fur les os , ils font bientôt rongés par la carie.
[A] CURATION DE L'ULCÈRE SIMPLE.
L'ulcère préfente trois indications à remplir ; la première eft d'entretenir la fuppuration
modérée ; la féconde eft de déterger ; la troifième eft de cicatrifer. Il faut que k fuppin ration fonde & confume ce qu'il y a de mauvais ; que la déterfion enlève ce que la fuppu- ration a confume ; enfin, que la cicatrifation ferme la plaie & termine la guérifon. Les remèdes qui répondent à ces indications , font les digeftifs qui favorifent la fuppu-
ration ; les déterfifs qui nétoient la plaie , & par-là aident la nature à former la cicatrice. Dans les commencemens, la fuppuration doit être un peu abondante, afin de confumer
ce qu'il y a de gâté , afin de dégorger les vaifleaux , & de diminuer l'inflammation ; mais, il ne faut pas qu'elle foit excerlive , parce qu'elle cauferoit plus de perte qu'il ne fe feroic de réparation ; on l'entretient modérée, avec le digeftif ordinaire, fait avec la térébenthine & le jaune-d'œuf battus enfemble, ou avec le bafilicoii fimple, ou de la térébenthine feule, ou du miel mêlé avec la farine d'orge ou de feigne. Remarquez 1.° qUe lorfque l'ulcère eft humide , qu'il fournit beaucoup de pus, & qu'il
y a difpofition à la pourriture & à la gangrène, il faut profcrire les fuppuratifs reïâchans, |
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aa4 HIPPOPATHOLOGIE.
& employer alors les. baumes & les toniques , tels que le baume de copahu.
a.° Lorfque l'ulcère attaque le tendon, on mettra en ufage les balfamiques & les fpiri-
tueux , tels que la térébenthine 6k fon efTence. Quand la fuppuration a enlevé ce qu'il y avoit de mauvais , l'ulcère fe trouve ordinai-
rement fordide , il eft couvert des débris de la fuppuration , ék de chairs de mauvaife qualité , qui empêchent la cicatrifation ; c'eft-là que commence le temps de la déterfion. C'eft alors que pour ne point fupprimer la fuppuration qui entretient la fouplefTe des
fibres , 6k la fraîcheur de la plaie , on emploiera les déterfifs les plus doux ; tels font la décoction d'orge avec le miel , la décoction de bugle, de fanicle , des plantes vulnéraires, des feuilles d'abfinthe , d'ariftoloche, le vin miellé , le mondicatif d'ache. Dans le cas où les chairs feroient baveufes 6k où l'ulcère rendrait un pus de mauvaife
qualité , il faudroit avoir recours aux déterfifs les plus forts , tels que la teinture de myrrhe & d'aloës , l'alun brûlé , le précipité rouge , l'onguent vert , la pierre infernale ou la pierre à cautère , qu'on paffe par-defTus les mauvaifes chairs. Après avoir détergé l'ulcère , il s'agiroit d'incarner , ou d'appliquer des remèdes incar-
natifs ; mais l'incarnation , s'il yena, eft l'ouvrage de la nature ; quant aux remèdes incar- natifs , il y a déjà long-temps qu'on n'en reconnoît plus. Il ne s'agit donc que de féconder le,s efforts de la nature , en procurant une fuppura-
tion légère , en la modérant lorfqu'elle fera trop abondante , en détergeant l'ulcère. Ces remèdes font les fuppuratifs doux , les aftringens 6k les déterfifs. Il eft difficile de trouver un remède fimple , qui rempliffe ces différentes vues ; ainfi il faut choifir ceux qui ont deux de ces qualités , 6k y en joindre un qui pofTéde la vertu qui leur manque ; par exemple, la myrrhe eft déterfive, un peu aftringente & tonique ; elle convient très bien dans le cas où la fuppuration eft trop abondante, 6k lorfque l'ulcère eft fordide ; mais fi l'on veut entretenir la fuppuration , il faut y joindre un fuppuratif léger tel que le digeftif ordinaire ou le bafilicon. Enfin , dans le traitement des maladies tant externes qu'internes , il faut varier le traitement fuivant les circonftances. Les baumes naturels, tels que celui de copahu, de Canada, la térébenthine , 6kc. qu'on
a long-temps regardés comme incarnatifs , font un peu fuppuratifs , toniques , légèrement aftringens , 6k de bons déterfifs ; ils peuvent être employés dans tous les états de l'ulcère. On peut aufïi mêler enfemble les fuppuratifs, les aftringens ck les déterfifs, pour en former un onguent dont on fe fervira jufqu'à ce que les chairs foient belles ? c'eft-à-dire , grenues, de couleur rouge , ck de niveau avec les parties voifines. Lorfque l'ulcère eft parvenu à ce point, il s'agit moins de travailler à le cicatrifer, que
de prendre garde de troubler l'opération de la nature. On peut cependant continuer l'ufage des déterfifs, des aftringens ck des defïiccatifs, ck
même appliquer , mais avec prudence 6k avec circonfpection , la charpie féche , les étoupes féches , ou trempées dans l'eau vulnéraire ou dans l'eau d'alun brûlé, ou l'eau de chaux ; les poudres defliccatives , comme de l'alun brûlé, de la litharge , de la cérufe , &c. peuvent aufti avoir leur utilité ; mais dans bien des cas , qu'un praticien éclairé recon- noîtra fans peine , la guérifon s'achève fans tous ces fecours impofans. Nous recommanderons, en finifTant, i.° de ne point laifTer les plaies expofées à l'air,
dont le contacl defféche les vauTeaux , durcit les fibres, 6k fupprime la fuppuration. a.0 De ne pas faire faigner la plaie, de peur d'y attirer une nouvelle inflammation , 6k
de retarder la cicatrice. Telle eft la manière de panfer les ulcères en général. Mais il y en a qui demandent une
méthode curative particulière. [B]
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GÉNÉRALITÉS. aa$
[B] CURATION DES ULCÈRES CALLEUX.
L'ulcère calleux eft celui dont les bords font durs : ils deviennent tels par le féjour
de la lymphe qui s'y épaiffit & s'y durcit. Cet accident arrive, i.° lorfqu'on laifTe l'ulcère expofé à l'air & au froid ; a.° lorfqu'on panfe la plaie avec des bourdonnets durs & trop ferrés; 3.0 lorfqu'on emploie des remèdes aftringens & defïiccatifs mal-à-propos, ou qu'on en continue trop long-temps l'ufage. Le pus acre eft aufîi une caufe de l'épaiffifTement de la lymphe dans les bords de
l'ulcère. Pour en détruire les callofités, i.° on emploiera les émoîliens & les hume&âns , qui
rendront aux fibres leur foupleffe & à la lymphe fa fluidité ; celle-ci devenue plus mobile reprendra fon cours naturel. Il ne fera pas inutile de mêler du digeftif avec le mucilage de mauve & de guimauve , &c.
i.° On rappellera ou on augmentera la fuppuration , en appliquant fur les bords de la
plaie les plus forts fuppuratifs, tels que le bafilicon, le diachylon & les graifTes. Ces deux moyens réufïifTent fouvent , lorfque les callofités font un peu anciennes ; mais il faut toujours y avoir recours , lorfqù'elles fe trouvent près des tendons , du périofte & des gros vaiiTeaux , parce qu'il feroit dangereux de les emporter. Si ces deux moyens font infiiffifans, on doit enlever les callofités avec le biftouri , ou
les détruire par le cautère. Il eft plus fur de fe fervir du biftouri ou des cifeaux. Quand on emploie le cautère , c'eft toujours l'a&uel ou le fer chaud , qu'on applique par pointe fur les bords calleux ; il fe forme un efcarre , dont on procure la chute avec quelques fuppu- ratifs , tels que le beurre frais, les grailTes , le bafilicon , &c. Après que les callofités ont été emportées avec le biftouri, ou détruites par le cautère j
il refte un ulcère fimple , qu'on traite, comme on vient de le dire. [C] CURATION DE UULCÈRE SINUEUX.
L'ulcère finueux eft celui qui s'étend dans les parties voifines, par des efpèces de canaux
qui vont aboutir à un ou plufieurs facs ou clapiers ; ils font formés par un pus acre & de mauvaife qualité ; ou même par celui qui , fans être acre , fejourne trop long-temps , lors par exemple que l'ouverture de l'abfcès n'a pas été faite affez-tôt. On foupconne que l'ulcère eft finueux, lors qu'en comprimant les parties voifines, il fort
beaucoup de pus ; on achevé de s'en convaincre en introduifant la fonde dans les finus. Lorfque l'ulcère s'eft creufé des finus ou des cavités , il faut les ouvrir tous , pour les
mettre à découvert, & donner la liberté de les déterger. L'ouverture fe fait dans toute là longueur du canal ; on y introduit une fonde, cannelée , qui dirige le biftouri ou les cifeaux. On panfe enfuite le finus comme un ulcère fimple ; ayant foin cependant de con- fumer par la fuppuration & par les déterfifs un peu aftifs , les mauvaifes chairs qui fe font formées avant que le finus fût ouvert. Cette méthode doit être fuivie toutes les fois qu'on le peut faire fans danger, c'eft-
à-dire, lorfque le finus eft fupperficiel, & qu'il n'eft voifin d'aucune partie , dont la UÛ011 auroit des fuites fâcheufes ; mais s'il fe trouve placé dans le voifinage ou au-defTous d'un tendon, d'un artère , d'une veine , ou d'un nerf confidérable , qu'on ne pourroit s'empê- cher de couper en entr'ouvrant le finus, on fe contente alors d'en dilater l'entrée avec le biftouri , ou avec la pierre à cautère ; cette ouverture donne la liberté de déterger l'ulcère , & la guérifon devient aifée. LU
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aa6 HIPPOPATHOLOGIE.
Si le finus eft fuperficiel & fort étendu, on fait Amplement une contr'ouverture , pour
faciliter l'écoulement du pus. Pour cet effet, on introduit la fonde dans le finus , fuivant fa longueur , & l'on pratique avec le biftouri une ouverture dans l'endroit où répond l'extrémité de la fonde. [D] CURATION DE L'ULCÈRE FISTULEUX.
L'ulcère fiftuleux eft celui dont l'entrée eft fort étroite & le fond très large, ck dont
les bords font calleux. On dit alors qu'il y a du fond. Cet ulcère peut en impofer ; on fe rafïure fouvent d'après les apparences , tandis
qu'il menace du plus grand danger. Le pus caché au fond du fac , èk n'ayant pas une iffue libre, ronge les parties voifines, carié l'os, èk produit fouvent un mal incurable. Les fignes qui annoncent la fiftule, font la dureté des bords de la plaie, un point livide
qui forme l'entrée d'un fac ; la fonde fait juger de fa profondeur. La fiftule reconnue , on l'ouvre avec le biftouri , on emporte les callofités , on pànfe
enfuite la plaie comme un ulcère fimple, après s'être arïuré que le périofte ck l'os ne font point endommagés. S'il attaque feulement le périofte, il faut y appliquer un plumaceau imbibé de térébenthine
ou de baume de Fioraventi, ck panfer le refte de la plaie comme un ulcère ordinaire. Lorfque l'os eft à découvert, fans cependant être endommagé , on le garantira du
contacl: de l'air èk de la corruption , par le moyen d'un plumaceau imbibé d'efTence de térébenthine détrempée dans l'efprit-de-vin. L'os eft-il carié , le traitement fe fera avec les remèdes dont je parlerai ci-après.
[E] CURATION DE L3ULCÈRE PUTRIDE.
L'ulcère putride eft celui dont les chairs font baveufes , qui rend un pus de mauvaife
nature, èk qui ne fe cicatrife pas. S'il eft entretenu par quelque virus , comme celui du farcin , de la galle , èkc. il faut
commencer par guérir la maladie qui en eft la caufe , èk travailler en même temps à arrêter le progrès de la pourriture. Il convient d'employer d'abord les déterfifs un peu acTifs, tels que la décoclion des feuilles d'ariftoloche, de centaurée, de noyer, d'ache, èkc. le digeftif animé, c'eft-a-dire , mêlé avec la myrrhe & l'aloës , afin d'empêcher la pourriture èk la gangrène. On peut aufti couvrir l'ulcère de comprennes imbibées d'eau-de-vie camphrée , èk d'une légère diffolutian de fel marin ou de vitriol blanc. Après que l'ulcère a été fuffifamment détergé par ces moyens , èk que les chairs font
devenues belles èk grenues , l'ouvrage de la cicatrice fe commence, ck s'achève infenfi- blement. Si, malgré ces remèdes prudemment appliqués , les chairs fe pourriffent èk tombent en
gangrène, on aura recours alors à ceux que j'indiquerai tout-à-l'heure. 5.0 D E L A G A N G R È N E.
La gangrène eft la mortification des folides, avec perte de fentiment èk de mouvement.
On y diftingue deux dégrès. Dans le premier , la chaleur , le mouvement èk le fentiment font extrêmement dimi-
nués ; mais ils ne font pas entièrement détruits ; la mortification n'eft qu'imparfaite. Cet état s'appelle , gangrène. Dans le fécond , la partie eft privée de mouvement, de fentiment, ôc de chaleur ; les
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GÉNÉRALITÉS. 227
fibres n'ont plus de refTort, elles tombent en lambeaux , rendent une mauvaife odeur ; la
mortification eft totale. C'eft ce qu'on nomme, fphacèle. Causes. Les càufes immédiates de la gangrène font, le défaut de reflbrt des parties,
& la ceflatiori des ofcillations des fibres & de l'action des fluides fur les folides. Privées de leur reflbrt & de leurs vibrations , les fibres iie jouiflènt plus de la vie , elles n'agiflent plus fur les fluides , elles n'en favorifent plus la circulation ; de-là le féjour des liqueurs dans leurs propres vaifleaux : le fang arrêté fermente , fe putréfie , devient feptique , ronge , & diflbut le tiflu des folides ; de-là la gangrène. Les fibres perdent leur reflbrt & leur vibration , lorfqu'elles ont été diftendues au de*
là de leur état naturel , ou lorfqu'elles font trop relâchées. Cette diftenfion outrée arrive i.° dans les grandes inflammations , lorfqu'elles ne fe
' terminent, ni par réfolution , ni par fuppuration ; a.° par les ligatures & les eompref- fions fortes; 3.0 par les écarres & les efforts violens, & par les luxations; 4.0 par les coups & les coritufions confidérables» < Dans l'inflammation confidérable , le fang ne circulant pas , s'amaflè , engorge les
vaifleaux, & les diftend , de façon qu'ils ne peuvent plus réagir fur le fang ; ils perdent leur ton , & tombent dans l'inertie ; c'eft ainfi qu'une corde de violon, tendue au de-là de fon état , perd fon reflbrt. Dans les ligatures & les fortes comprenions , le fang eft arrêté , fa circulation eft
fufpendue , les fibres des vaifleaux trop allongées tombent dans l'atonie Par les écarts, les efforts violens & les luxations, les fibres foufFrent une diftraclion
confidérable qui les prive de leur reflbrt. Les coups & les fortes contufions produifent le même effet.
Les fibres tombent dans le relâchement, i.° lorfqu'elles font abreuvées d'une férofité qui
en ramolit le tiflu , comme dans l'hydropifie & l'œdème ; 2.0 par l'épuifement, par le défaut de fuc nourriflier , ou par la diftipation des efprits animaux , comme on le remarque après les longues maladies , les grandes fatigues, & dans la vieilleflè. Causes de la gangrène parfaite ou sphacèle. Le fphacèle efl: produit, i.° parles
califes de la gangrène portée au dernier degré ; a.° par la diflblution & la rupture des fibres des vaifleaux , pour avoir été exceflivement diftendues par l'abord & le féjour du fang' 2.° par l'acrêté du pus qui ronge le tiflu des folides; 4.0 par la férofité acre & faline qui abreuve & relâche les fibres; 5.0 par l'action des cauftiques , & du feu appliqué mal- à-propos , ou fans ménagement ; 6° par les fractures , les coups violens, & le délabre- ment des parties. Symptômes. Dans la gangrène, le fentiment & le mouvement font confidérablement
diminués : ils n'exiftent plus dans le fphacèle. Dans la gangrène le poil tombe , la peau devient noire , molle & lâche ; la cuticule
s'enlève , il fe forme fur la peau des cloches pleines de férofité ; dans le fphacèle, il coule de la plaie une fanie noirâtre , & il s'en exhale une odeur fétide & défagréable. Diagnostic. Après ce que nous venons de dire , il eft très aifé de reconnoître le
fphacèle. Il feroit fuperflu de s'étendre davantage. Prognostic. On ne doit point défefpérer de guenr la gangrène commençante : les
parties peuvent encore reprendre leur reflbrt, & fe rétablir dans leur état naturel ; mais dans la gangrène avancée, & dans le fphacèle, il n'y a point d'autre remède que l'extir- pation , afin de garantir les parties voifines de la contagion. La gangrène des parties internes eft plus dangereufe que celle des parties externes. Celle
des tendons eft plus dangereufe que celle qui attaque feulement les parties charnues. |
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ai8 HIPPOPATHOLOGIE.
Curation DE LA GANGRÈNE. Lorfque la gangrène ne fait que commencer , c'eft-
à-dire , lorfque le mouvement & le fentiment font feulement affoiblis fans être détruits r il faut mettre tout en ufage pour rétablir les parties dans leur état, ck pour arrêter les progrès du mal. Il faut d'abord faigner , fi la gangrène eft la fuite de l'inflammation ; puis on emploiera
les plus doux anti-feptiques , ou remèdes contre la pourriture , tels que la décoétion des feuilles d'abfinthe , de centaurée, d'ariftoloche, avec laquelle on fomente la partie malade ; l'infufion des plantes aromatiques, telles que le romarin , le thym , la lavande, ckc. Lorfque la gangrène fait des progrès, il faut avoir recours à des anti-feptiques plus forts,
tels que la teinture de myrrhe & d'aloës, les baumes naturels de copahu , du Canada, la térébenthine , fon efTence , l'eau-de-vie camphrée , la difTolution de fel marin, ckc. Pendant l'ufage des remèdes extérieurs, on ne doit pas négliger les remèdes intérieurs. S'il y a fièvre , il eft néceffaire alors de faigner une ou deux fois. Comme la fièvre produit toujours dans les premières voies un mauvais levain qui pafTe dans le fang, ck favorife la gangrène , il eft à propos de |purger , fur-tout avec quelque purgatif anti- feptique , comme l'aloës. S'il y a foiblelfe , frifTon , ck un pouls petit , il faut ranimer la circulation par quelque
potion cordiale, compofée, par exemple , d'une once de theriaque délayée dans une chopine de vin, ou une infufion de cannelle, de noix mufcade, ou de clous de gérofle dans du vin. Dans, la gangrène caufée par le relâchement des fibres abreuvées de férofités, on infiftera davantage fur les remèdes toniques pris intérieurement, c'eft-à-dire, fur l'ufage des cor- diaux , afin de ranimer le mouvement du fang. L'ufage des diaphorétiques eft encore bien indiqué ; en procurant la fueur , ils enlèveront au fang fa férofité fur-abondante. Les diurétiques ck les purgatifs feront encore fort utiles pour évacuer une partie de la férofité qui abreuve 6k relâche le tifTu des parties. Malgré tous ces remèdes, fi la gangrène gagne ck s'étend, fcarifiez jufqu'au vif, ou
prefque jufqu'au vif, afin de donner écoulement à la matière qui engorge les vaifTeaux, ck qui caufe la gangrène ; appliquez enfuite fur les endroits fcarifiés des plumaceaux chargés de poudre de pierre a cautère ou d'alun brûlé , ou imbibés de difTolution de vitriol de Chypre, obfervant de mettre dans le refte de la plaie, ck même aux environs des comprennes trempées dans l'infufion de quelqu'une des plantes aromatiques dont j'ai parlé ci-defTus, afin d'arrêter le progrès de la gangrène. Par ce moyen il fe forme au-defTous de la gangrène une efcarre qui excite dans la partie vive une légère inflammation. Cette inflammation fe termine ordinairement par une fuppuration qui détâche la partie gâtée de la partie faine , ck il refte un ulcère fimple qu'on panfera fuivant les règles que j'ai prefcrites. Curation du sphacÈle. Lorfque la gangrène eft parfaite, c'eft-à-dire , lorfqu'il
y a difTolution des parties ou pourriture , ce qu'on connoît par la perte total du mouve- ment èk du fentiment , par la fanie de mauvaife odeur , qui découle de l'ulcère ; le feul parti, qui refte a prendre , eft d'extirper tout ce qui eft gâté , afin de défendre les parties voifines de la contagion , ck de leur conferver la vie. Pour cet effet on enlève avec le biftouri ou les cifeaux toute la partie fphacèlée , ck on y applique les remèdes indiqués contre la gangrène avancée, afin d'exciter une efcarre , qui tombera dès que la fuppura- tion fera établie. Après quoi on n'aura plus qu'un ulcère fimple à panfer. On peut encore mettre en ufage un autre moyen, c'eft de couper dans la partie morte, de
laifTer une portion de celle qui eft fphacèlée, & d'appliquer deffus le cautère acluel, tel que le feu ; ou le potentiel, comme la pierre ~à cautère , la pierre infernale , &C. Us agiffent puhTamment
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GÉNÉRALITÉS. 2.29'
puifîamment fur la partie vive , & forment une efcarre qui , étant tombée par la fuppu-
ration , laifTe un ulcère fîmple. Si la gangrène attaque le tendon , il faut qu'il fe fafTe une efpèce d'exfoliation , c'eft-à-
dire , que la partie gâtée fe détache de la partie vive ; ce n'eft plus alors qu'un ulcère fîmple.
J'obferverai que durant tout le traitement, on doit employer les anti-feptiques , afin
d'empêcher le progrès de la pourriture. Lorfque la gangrène gagne l'os ou le cartilage , elle prend le nom de carie.
6.» DUSqUIRRHE.
Le fquirrhe eft une tumeur plus ou moins groffe, dure , infenfible , fans chaleur , qui
peut furvenir à toutes les parties du corps du cheval, principalement aux glanduleufes, ou à celles qui avoifinent les vifcères ; en effet, les ouvertures des chevaux nous en montrent dans le péritoine , dans la plèvre & dans les poumons, &c. Le fquirrhe eft pour l'ordinaire la fuite du phlegmon , c'eft-à-dire , qu'un phlegmon
dégénère quelquefois en fquirrhe. Il peut provenir aufli de l'œdème. Causes. Le fquirrhe doit fon origine au défaut ou au moins à la lenteur dans la circu-
lation, principalement de la partie lymphatique du fang, & non pas de fa partie rouge ; car , en fendant cette efpèce de tumeur , on obferve que l'intérieur, au lieu d'être rouge, eft blanc.
Les parties les plus expofées à devenir fquirrheufes font celles qui fe trouvent entre la
pointe de l'épaule & le thorax, les glandes de deffous la ganache , les mammelles , le fourreau , &c. & toutes les glandes fituées fous la peau. Les mauvais fourrages, le défaut de tranfpiration, le peu d'ufage que l'on fait du cheval , &c. peuvent occafionner les fquirrhes. Ce qui prouve qu'il eft produit par un épaiffifTement de la lymphe , ou des humeurs excrémentitielles. Diagnostic. L'indolence, la réfiftance , l'abfence de la chaleur, font les fignes auxquels
on reconnoît le fquirrhe. Il n'eft jamais dangereux , a moins qu'il ne foit interne. On peut le guérir par l'extir-
pation ; il eft rare qu'il s'abfcède & qu'il vienne à fuppuration , à moins qu'il ne tienne du kyfte. CurATION. On traite le fquirrhe avec des remèdes internes èk externes. Les premiers
font les préparations apéritives de mars ; les boiffons fréquentes d'eaux ferrugineufes font feules capables de guérir ; on peut aufli employer les fondans, tels que le fel de duobus, le fel de tartre, le fel ammoniac, &c. Les remèdes externes font les topiques réfolutifs , que l'on applique fur la tumeur, tels
font les emplâtres de diabotanum, de Vigo avec mercure, de ciguë, &c. Mais ces remèdes font fouvent infruaueux, à moins que le fquirrhe ne foit récent. S'il eft ancien , & qu'il faille en venir à l'extirpation , il faut bien reconnoître l'endroit qu'il occupe , non pas quant à la difficulté de l'opération , mais à caufe de Ces fuites ; par exemple, les glandes qu'on obferve fous la ganache, dans la morve , font de vrais fquirrhes , mais ils ne deman- dent pas à être extirpés : comme la circulation fe fait lentement dans ces glandes , on l'y intercepteroit, en les extirpant, ce qui rendroit l'écoulement plus abondant par les narines. Les fquirrhes des mammelles , des ars, du poitrail , du col , de l'habitude du corps, peu- vent être extirpés fans danger , & fans fuites fâcheufes. La manière d'opérer eft d'mcifer d'abord la,peau dans le milieu de la tumeur, & dans toute fa longueur , de la détacher M m m
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a3o HIPPOPATHOLOGIE.
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enfuite , & de l'enlever enfin tout-a-fait. Cette plaie étant fimple , on la traite comme
telle , & la guérifon en eft prompte. Ces tumeurs fquirrheufes deviennent quelquefois enkyftées, c'eft-à-dire, qu'elles ren-
ferment un amas de pus ou de fubftance oléagineufe, jaunâtre, gluante , enveloppée dans un fac , dont les membranes extérieures font toujours fquirrheufes. Dans ce cas, on peut fe difpenfer d'emporter totalement la tumeur ; il fuffira d'en enlever une portion , de la manière dont on coupe une côte de melon. Cette opération achevée , on bafïine le dedans du fac avec les feptiques ck les corrofifs , tels que la diflblution de vitriol , &c. Peu de temps après la fuppuration fait tomber ce fac , & il fe forme une plaie fimple , comme après l'extirpation d'une glande ; elle demande feulement un traitement plus long pour être guérie , parce que la portion , qui refte du fquirrhe, ne peut fe fondre que peu à peu & lentement. 7.0 DE V Ê RÉ S I P È L £.
L'éréfipèle eft une inflammation de la peau , accompagnée de chaleur, quelquefois de
douleur , fouvent de démangeaifon. Causes. Les caufes de l'éréfipèle font ou générales ou particulières. Celles-ci font l'âcreté
& l'impureté de la niafte du fang , ou une matière faline, mêlée avec les humeurs. Les particulières font tout ce qui peut fixer l'acrimonie dans la peau , comme la fup-
preiTion de l'humeur de la fueur & de la tranfpiration, produite ou par les remèdes huileux qui bouchent les pores , ou par la crafle qui , en s'amafiant, opère le même effet , ou par la compreffion ou l'obftruction des tuyaux excrétoires. Dans tous ces cas l'humeur de Ja tranfpiration arrêtée féjourne dans les glandes de la peau , s'y altère , devient acre , corrode les tuyaux des glandes , y caufe des gerçures, des crevaffes & des veilles pleines d'une férofité acre , qui fait crifper les extrémités des vaifTeaux fanguins de la peau , & y excite l'inflammation. Curation. L'éréfipèle fe traite à peu près de même que l'inflammation. Il faut com-
mencer par faigner , afin de défemplir les vaifTeaux , de calmer l'inflammation , & de préparer le cheval aux remèdes intérieurs. On évitera avec foin d'appliquer fur le mal des graifTes ou des emplâtres , qui, en bou-
chant les pores de la peau, empêchent la tranfpiration & augmentent l'inflammation. Les répereuflifs violens doivent être également proferits ; ils feroient rentrer l'humeur
de l'éréfipèle qui pourroit fe fixer fur quelque vifeère, 6c caufer une maladie mortelle ^ comme un dépôt dans les poumons , dans le foie , & fouvent même la morve. Dans les commencemens, il fuffira d^employer les humectans ck les relâchans , tels que
la fomentation avec l'eau tiède , ou la décoction des plantes émollientes , comme de camomille & des fleurs de fureau. Lorfque l'inflammation eft un peu diminuée , on peut aider la réfolution, en ajoutant un peu d'eau-de-vie dans ces décochions. Il eft a propos de purger , afin d'entraîner une partie des impuretés qui font dans la maffe du fang. Il eft auiTi très utile de donner intérieurement quelque fudorifique , ou quelque cordial > comme la poudre de fenouil, de coriandre, mêlée avec la corne de cerf, les poudres de cumin , d'anis & de galéga , k la dofe de quatre onces ; ces poudres fe mêlent dans du fort ou de l'avoine ; fi le cheval refufe de les prendre, on les lui fait avaler dans du vin. Ces remèdes ouvrent les pores de la tranfpiration, pouffent vers la peau , & purifient
le fang des impuretés dont il eft char°-é. Si l'éréfipèle produit la galle , les dartres, le farcin , on fuivra alors le traitement
propre à chacune de ces maladies , dont je parlerai ailleurs. |
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GÉNÉRALITÉS.
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8-.° DE L'tàDÉME EN GÉNÉRAL.
L'œdème eft Une tumeur formée par un épanchement de férofité dans le tiffii cellulaire^
ïl reconnoît pour caufes, l'arrêt de la lymphe, ou la lenteur de la circulation, ou la fur- abondance de férofité dans le fang , ou l'obftru&ion des pores abforbans. C'eft une loi d'hydraulique , que plus un liquide eft en mouvement , plus les parties
qui le compofent fe mêlent & fe confondent. Dès qu'il eft en reposy les parties qui ont de l'affinité entr'elles fe raflemblent, & fe féparent de celles avec qui elles n'en ont point : c'eft ainfi que l'urine dépofe un marc au fond du vafe , èk le vin , Une lie au fond du tonneau. Lorfque le fang eft arrêté dans fes vaifléaux, les parties , dont il eft compofé , fe féparent les unes des autres ; celles qui ont de l'affinité fe réunifient 6k abandonnent celles avec qui elles n'en ont point ; les plus grofïières vont au fond des vaiffeaux , ck les plus tenues furnagent. Alors la partie féreufe, dégagée de la partie rouge, tranfliide à travers les tuni* ques , s'extravafe, ck va fe dépofer dans les cellules du tiflu cellulaire. Dans la circulation rallentie, il arrive à peu près la même chofe. C'eft par cette raifon
que dans l'inflammation , ou après de fortes ligatures , ou des contufions confidérables , on trouve le tiflu cellulaire rempli d'une eau rouflé ; c'eft par cette raifon qu'il fe forme un épanchement d'eau dans la poitrine , après la courbature 6k la peripneumonie ; dans le bas-ventre , après l'inflammation des inteftins. C'eft encore par cette raifon que , dans les grandes foibleffes , & après de longues maladies , le mouvement du cœur 6k du fang eft rallenti ; qu'après les fréquentes faignées , le fang étant en petite quantité , & n'ayant que très peu de mouvement , le tiflu cellulaire fe trouve engorgé de férofité. • Lorfque la partie féreufe du fang prédomine , on ne doit point être furpris qu'elle
s'épanche dans le tiflu cellulaire. On explique par-la comment après la fièvre le fang étant diflbus y il furvient une bouffiifure prefque générale. Il fe fait , dans toutes les parties du corps , par les extrémités capillaires des artères 7
ou par les pores exhalans 7 un fuintement de férofité , en forme de rofée , qui fert à humecfer toutes les parties , 6k à les maintenir dans une foupleflè nécefîàire à la vie ; cette férofité eft repompée dans l'état de fanté par les pores abforbans , à mefure qu'elle eft*filtrée ; lorfque ces pores font obftrués , elle n'eft pas repompée , elle féjourne ck fe dépofe dans le tiflu cellulaire. Symptômes. L'œdème s'annonce par l'enflure , par la mollefle de la partie enflée , par
l'indolence , & par la diminution ou la perte de reflort. i.° La con°-eftion de l'eau , dans le tiflii cellulaire, doit caufer l'enflure. 2.0 Les fibres
étant abreuvées d'une, grande quantité de férofité , doivent être molles , ck perdre en partie ou en totalité leur reflort ; c'eft ce qui fait que l'impreflion du doigt refte lorfqu'on a comprimé la tumeur. Les fibres étant relâchées par l'humidité , ck les nerfs comme noyés ck engourdis , il ne doit pas y avoir de douleur, puifqu'elle eft principalement la fuite de la tenfion & de la fécherefle des parties, Diagnostic. On connoît l'œdème à l'œil ck au tact , par l'enflure qui eft égale 6k
fans douleur , par l'impreflion du doigt que la tumeur conferve , après qu'on l'a com- primée. Prognostic. En général , l'œdème eft difficile à guérir. L'ancien fe guérit plus diffici-
lement que le nouveau. Celui qui vient d'inflammation èk de ligature , fe diflipe de lui- même , lorfque la caufe ne fubfifte plus ; niais le plus rebelle eft celui qui eft produit par l'épaifliflement du fang 6k des humeurs. |
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a3x HIPPOPATHOLOGIE.
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Cvration. Les vues qu'on doit fe propofer dans la cure de l'œdème font , i.° de
diminuer la férofité fur-abondante du fang : a.° de lever les obftacles qui retardent & arrêtent le cours des liqueurs : 3.0 de ranimer la circulation. On remplit la première indication, en expulfant par les urines une partie du fuperfiu
de la férofité du fang , par le moyen des diurétiques , ou en provoquant la fueur par les fudorifiques , ou en évacuant avec des purgatifs. On peut employer ces remèdes l'un après l'autre ; donner , par exemple, un purgatif compofé d'un once 6c demie d^aloës, mêlé avec une livre de miel délayé dans la décocfion de racine de chardon rolland : deux jours après, prefcrire un fudorifique, compofé de deux noix mufcades, 6c d'un peu de cannelle ècrafées dans un mortier, 6c mêlées dans une pinte de vin. Lorfqu'on croit que l'œdème vient d'inflammation, on le diiïipera en combattant fa caufe.
Si l'œdème vient de quelque lignature ou compreflion , rien de fi facile que d'y
remédier. On remplit la troifième indication avec le fecours des toniques 6c des difcuffifs , qui
raffermifTent les fibres, leur rendent leur reflbrt, 6c raniment la circulation. Les principaux toniques font, les fomentations faites avec la décoétion des plantes arromatiques, telles que le romarin , la fauge , le thym , l'eau de chaux , l'eau de forge , l'eau-de-vie cam- phrée. Le mouvement 6c l'exercice modéré font très utiles dans ce cas : le frottement de la partie avec un torchon de paille , peut avoir de bons effets ; ces deux moyens fimples réveillent le jeu des fibres 6c de la circulation. Mais le remède le plus efficace eft le feu qu'on met par raies. |
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DES MALADIES DES OS EN GENERAL.
Les principaux accidens auxquels font expofés les os , font la contufîon, la piqueure ,
la carie , la fra&ure , l'ankylofe , l'exoftofe 6c la luxation. La contusion de l'os s'annonce par le gonflement du périofte , par fa fenfibilité , 6c
fur-tout par la couleur de l'os qui eft plus ou moins rouge. Les fuites n'en font pas ordi- nairement dangereufes ; cependant il furvient quelquefois des exoftofes ou gonflement de l'os. Quand le périofte a été enlevé , on doit prefque toujours s'attendre à la fuppuration qui fait exfolier l'os, c'eft-à-dire , qui en détache quelque partie. Si la contufîon a ete violente , l'os devient noir 6c fouvent fe carie. Les remèdes, que l'on doit appliquer dans les contufions, font les émolliens dans le com-
mencement de la curation ; on la continue avec les réfolutifs ; quelquefois même il faut avoir recours au feu. Si l'os étoit à découvert, on panferoit la plaie avec les baumes naturels , tel que celui de Fioraventi , la térébenthine , &c. La piqueure de l'os eft peu de chofe ; le plus grand mal vient de la fenfibilité du
périofte ; ce qui occafionne un gonflement dans les parties voifines , rarement l'os piqué manque de s'exfolier , mais dès que l'efquille ou la portion d'os exfolié tombe , la plaie guérit promptement. CARIE.
La cane eft la gangrène de l'os. Comme l'os jouit d'une efpèce de vie , ainfi que les
autres parties du corps , il doit avoir les inftrumens qui l'entretiennent , c'eft-à-dire , des fibres , des vaiileaux 6c des lues nourriciers : il doit être par conféquent fujet aux mêmes maladies , c'eft-à-dire , à l'ulcère 6c à la gangrène. L'ulcère de l'os eft une folution de continuité avec fuppuration.
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É N É R A L I T É S. 233
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La carie eft l'état où fe trouve l'os , quand la fubftance eft rongée & divifée ; c'eft ,
fi l'on veut, la diffolution de la fubftance. On diftingue la carie en raboteufe , en ver- moulue ou vermiculaire. Dans la carie raboteufe on fent des afpérités cV des inégalités fur la furface de l'os. Dans la carie vermoulue , l'os eft réduit en une efpèce de fromage ou de poudre , femblables au bois rongé par les vers. Causes. Cette diffolution de l'os eft prodsite , ou par Pimpreffion de l'air, ou par
Pâcreté du pus qui découle d'un ulcère voifin , ou par des contufions fortes. L'air deiféche les fibres , leur ôte leur foupleffe , & coagule les fucs de l'os.
Le fuc nourricier arrêté , s'épaiffit, s'altère, devient cauftique, & ronge le tiflu de l'os:
de-là la carie.
Les grandes contufions occafionnent un décliirement & une divifion dans les fibres de
l'os : de-là naiffent la diffolution des parties , & la carie. Diagnostic. On reconnoît la gangrène de l'os par l'écoulement d'une matière noirâ-
tre, par la mauvaife odeur qui s'en exhale , par la difficulté qu'a l'ulcère à fe cicatrifer, & par la pourriture des chairs qui environnent l'os. Les flânes de la carie raboteufe font, les afpérités & les inégalités qu'on fent fur la
furface de l'os en y portant la fonde. Dans la carie vermoulue, l'os eft comme réduit en chaux.
Cette féconde efpèce de gangrène eft profonde ; la première eft fuperficieîle.
Prognostic. Comme la carie de l'os reffemble à la gangrène des parties molles, le pro*
cnoftic & la curation en font les mêmes. ° Ainfi que la gangrène , là carie gagne & s'étend ; mais fi les progrès de celle-ci font
plus lents, elle ne laine pas de ronger peu à peu , & infenfiblement le tiffu de l'os, dont elle produit enfin la deftruaion totale, fi elle eft abandonnée à elle-même, De ce que nous avons dit plus haut, on comprend aifément que la carie vermoulue eft
plus dangereufe que la carie commençante & que la raboteufe. On a quelquefois vu la carie fe guérir fans fecours d'aucun remède ; alors il s'établit
naturellement au-deffous du mal une fuppuration qui fépare la partie gâtée de la partie faine. CURATION. Les indications que nous avons à fuivre pour le traitement de la carie, fe
réduifent à en empêcher les progrès, & à faire féparer la partie cariée de la partie faine. On remplira la première indication, fi , durant tout le temps de la curation , on emploie
les confervatifs des os, c'eft-à-dire, les antifeptiques, afin de corriger la mauvaife qualité des c & d'arrêter les progrès de la pourriture. Les plus ufkées font les plumaceaux trem- pés dans Peflence de térébenthine ou dans l'eau-de-vie camphrée , ou les baumes naturels ou les huiles eflentielles des plantes aromatiques de romarin, d'œillet, de lavande, &c. On peut même ne fe fervir que de plumaceaux chargés de térébenthine feule, où à laquelle on aura ajouté de la poudre d'aloés ■& de myrrhe. Souvent ces antifeptiques feuls procurent l'exfoliation , & guériffent radicalement le mal. Mais lorfqu'ils font infuffifans, il faut avoir recours a des remèdes plus forts & plus
aftifc , afin de faire féparer la partie gâtée de la partie faine ; c'eft la féconde indication qu'on a à remplir : elle le fera par les efcaroticues , tels que la pierre à cautère , la pierre infernale & le fer rouge. Ils produifent une efcarre qui n'eft pas contagieufe ; ils excitent au-deffous de la carie, une légère inflammation qui fe termine par fuppuration : cette fup- puration eft une efpèce de couteau avec lequel la nature fépare la partie gâtée de la partie faine. Il ne refte plus alors qu'un ulcère fimple qui fe cicatrife bientôt, en obfervant les règles fuivantes.
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a34 HIPPOPATHOLOGIE.
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Un autre moyen de détruire la carie, eft de ratifTer l'os avec une rugine , jufqu'à ce
qu'on ait enlevé toute la partie gâtée ; ce qui fe connoît, lorfqu'on voit fortir quelques gouttes de fang. L'exfoliation faite, il refte un ulcère fimple qui doit fe traiter à peu près comme celui des parties molles; c'eft-à-dire, avec les fuppuratifs, ckc.....mais il faut avoir
l'attention de ne pas employer les émolliens , ni ceux qui excitent une fuppuration trop
abondante. Les mieux indiqués dans ce cas font les baumes naturels , tels que celui du Pérou, de la Mecque, la térébenthine, fon efTence, le baume de Fioraventi, ckc. le digeftif ordinaire animé avec la myrrhe ck l'aloës ; mais je préfère la térébenthine dont je me fuis toujours fervi avec fuccès. Lorfque la carie attaque le cartilage , il ne fe fait point d'exfoliation ; ainfi point de
guérifon à attendre : il faut de néceflité l'emporter entièrement, & la partie même qui n'eft pas affectée ; autrement, on feroit contraint de revenir à l'extirpation de ce qu'on auroit laifTé , parce que le cartilage , une fois atteint par la carie , eft bientôt totalement rongé. C'eft par cette raifon que l'os de la noix , attaqué par un clou de rue, eft incurable,.
parce qu'étant enduit d'un cartilage dans toute fa furface , il n'y a point d'extirpation à faire, car l'os n'a plus de cartilage ; mais fi le cheval eft vieux, il guérit alors fort aifément. Perfonne, que je fçache, n'avoit rapporté ce fait important pour la pratique : fait, que j'ai fouvent vérifié fur des cadavres, tant d'hommes que de chevaux , où j'ai vu que cette obfervation regardoit tous les os. Lorfque la carie a pénétré la fubftance fpongieufe de l'os , il eft bien plus difficile de
guérir le mal. Dans ce cas , après avoir mis l'os bien a découvert, on appliquera premiè- rement fur les bords de la plaie les antifeptiques indiqués plus haut ; ils pourront arrêter les progrès de la carie qui s'étend aufïi vite que dans la fubftance compacte : on aura recours enfuite aux remèdes capables de procurer l'exfoliation. DE LA FRACTURE.
La fracture eft une folution de continuité faite à l'os", par quelque coup , ou par quel-
qu'effort. On compte cinq fortes de fractures : I'incomplette , où l'os n'eft que fêlé ; la complette,
où l'os eft totalement cafte , 6k les morceaux féparés ; la fimple , quand la fracture eft feu- lement complette ou incomplette , fans léfion des parties voifines ; la compofée , lorfqu'il y a déchirement de quelques vaifTeaux , mufcles ; &c. la compliquée, fi , avec les accidens que je viens de marquer, il y a luxation, plaie , hémorrhagie , ckc. Il y a des fractures obliques , tranfverfales, d'une , de deux, de trois pièces, quelquefois
d'un plus grand nombre ; ce que j'appelle moulu. Les caufes des fractures font, les coups & les efforts ; mais fouvent un vice répandu
dans la rnane du fang qui a rongé la fubftance compacte de l'os ; tel que le vice du farcin ou autre. On reconnoît la fracture fur le champ, au tact, au cliquetis, à la douleur. Peu de temps
après l'accident, il furvient une inflammation plus ou moins grande, laquelle donne quel- quefois lieu a un dépôt qui favorife la décifion de la fracture 6k de fa nature. Il arrive aufïi quelquefois que la fracture ayant été complette , une des pointes d'os a piqué la princi- pale artère , que le fang s'extravafe dans les parties voifines , 6k produit enfuite la gangrène. En général, les fraftures des extrémités font difficiles à guérir, non pas par la raifon
que donnent certaines perfonnes mal inftruites , que les chevaux n'ont pas de moelle , mais |
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parce que l'animal ne peut refter dans cet état de repos & de tranquillité néceffiaire pour
la réunion des parties ofTeufes féparées. Les fraaures , arrivées aux extrémités 1 depuis le genou jufqu'en bas , & depuis le jarret
jufqu'en bas , fe guérifTent plus difficilement que celles de l'épaule , du bras, de l'avant- bras , de la cuifTe, &c. attendu que ces os font contenus par des appareils naturels, qui font les mufcles. J'ai guéri fouvent des fraaures de l'avant-bras ; je puis citer pour preuve un cheval appartenant à Monfieur le comte de Saillant ; un autre appartenant à Madame Brillion Afforti , qui avoit l'os du paturon caffé , & un troifième à Monfieur Dupin de Francueil, qui avoit l'avant-bras caffé , &c. Quant aux fraaures des os qui ne fervent pas de bafe au corps , la cure en eft aifée ; tels font les os de la tête , pourvu toutes fois qu'il n'y ait point de commotion au cerveau ; les fraaures des.côtes, celles des apophyfes épineufes du dos, celles de l'épine, celles de l'omoplate, &c. font également curables. Ces dernières parties , ainfi années , demandent à être traitées comme des plaies Ample*.
Seulement il eft queftion de débrider toutes les fois qu'il y a des portions d'os à fortir ; lorfqu'il n'y en a point, il ne s'agira que de badiner l'endroit avec les réfolutifs ; l'eau-de- vie camphrée fuffit. . . a La frafture des os des extrémités demanderait toujours que 1 on joignit des attelles aux
appareils, afin de contenir les os en fituation ; mais il n'eft pas aifé de les affujettir, parce que les jambes forment un cône , lequel s'oppofe à la folidité du bandage. Le canon & le paturon font prefque les feules parties od l'on puiffe appliquer un appareil qui refte fixe. La manière de traiter les fraaures d'os environnés de beaucoup de mufcles, lorfqu'il y
a dépôt eft de faire d'abord une ouverture, & de pafTer dans les bords de la peau, deux ou trois'petits cordons cirés, avec lefquels on contient les plumaceaux. DE VANKYLOSE.
On appelle ankylofe la réunion ou la foudure de deux os, de façon qu'ils n'ont plus de
mouvement l'un fur l'autre , & qu'ils fe meuvent enfemble , c'eft-a-dire , que le fuc ofTeux ayant parlé d'un os à un autre , & ayant acquis de la folidité, il en refaite une feule & même pièce de deux qui ctoicnt féparées auparavant. - Quoique l'ankylofe puiffe provenir d'un vice dans le fang , elle eft plus fouvent la fuite
n' n effort ■ mais elle eft quelquefois produite par une piquûre faite dans 1 articulation, par lau-op grande fluidité de la fynovie, par fon épaiffiffement fa trop grande quantité ou fa difette Les os du corps du cheval les plus fujets a l'ankylofe font , les vertèbres lombai- -1 £ttles vertèbres du dos , principalement les dernières. Je conferve dans mon cabinet un morceau curieux ; c'eft une portion de fquéléte où toutes les vertèbres du dos & des lombes ne forment qu'une feule pièce ^. ^ L'ankylofe commençante eft très difficile a guérir ; la confirmée eft incurable. Dans la
•î -1 ~(Vh nrnnos d'employer les réfolutifs les plus puiffans , tels que le fel ammo-
premiere il eit a propos aemp^.y * . niac le fel marin, les décoaions des plantes aromat.ques ; &c. fi ces moyens ne reuflïf-
fent point, il faut en venir à l'application du feu.
,3.. DE L' EXO S T 0 S E.
Il eft rare que l'ankylofe ne foit pas accompagnée d'exoftofe; mais celle-ci eft fouvent
feule. On appelle exoftofe un gonflement furnaturel de 1 os : toutes les pâmes du corps du cheval y font également expofées ; le furos, la plufpart des eparvins, des courbes , font des exoftofes. t „ t t
Les caufes les plus ordinaires de l'exoftofe font, les coups , les efforts dans les parties
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l'igamenteufes , à la terminaifon des tendons ; elle provient quelquefois d'un vice interne.
Souvent elle doit fa naifTance à la contufion du périofte, au relâchement de fes fibres , au
défaut de reiTort de fes vaifTeaux, à un œdème dans cette partie, à la trop grande fluidité
4e la lymphe ou à fon épairTifTement, à une piquûre faite à l'os.
La dureté & la fenfibilité font des fignes auxquels on reconnoit aifément l'exoftofe , à
moins qu'elle ne fafTe que commencer ; elle eft alors imparfaite ; le gonflement de l'os n'eft
bien fenfible que quand elle eft formée.
On emploie contre cette maladie les mêmes remèdes que contre l'ankylofe : on peut
même fe fervir du diabotanum , de l'emplâtre de Vigo avec mercure, des frictions mercu- rielles : on peut aufïi appliquer de l'onguent mercuriel fur la tumeur, & l'y afîujettir avec des bandes de padoue ; ou bien une baie de plomb applatie , à laquelle on aura uni du mercure. Tous ces remèdes fe trouvent fouvent infuffifans ; & il faut en venir au feu : mais ce moyen ne rendit pas toujours, & l'on eft alors obligé d'enlever cette tumeur avec le cîfeau & le maillet. On traite enfuite la plaie comme une plaie fimple , & elle fe guérit d'autant plus facilement, que les efquilles tombent promptement. DELA LUXATION.
On donne le nom de luxation au déplacement d'un os qui fort de fa cavité , ou au
dérangement de ceux qui font naturellement unis enfemble» Cette maladie regarde plus les ligamens que les os mêmes. Il y a des luxations incomplettes & complétées. Celles-ci ont rarement lieu qu'il n'y ait une rupture de ligamens, & fouvent de tendons. On divife encore les luxations en fimples , en compofées & en compliquées ; ces différences font peu utiles & fe rapportent aux deux premières efpèces. La luxation eft incomplette, lorfqu'il y a une forte extenfion de ligament, ou qu'un os
fe porte en dehors de fa cavité , ou s'écarte du centre de l'os dont il eft voilai : elle eft complette, lorfque la furface d'un os eft totalement féparée de celle d'un autre os fur lequel il fe porte en avant, en arrière ou fur les côtés. Prefque toutes les luxations viennent d'efforts , de coups , ou de chûtes, lefquels pro-
duifent un relâchement plus ou moins conhdérable dans les ligamens. Quand elles font complettes, il faut tâcher de les réduire, c'eft-à-dire, de rejoindre les os les uns des autres, & de les mettre en leurs places : puis employer les remèdes indiqués pour la fracture. Si la luxation eft incomplette , elle fe traitera fimplement par les embrocations aromatiques & vulnéraires, telles que la décoction de fauge, de romarin, de thym, &c. dans laquelle l'on ajoutera une pinte de lie-de-vin, fur deux pintes de la liqueur. Le repos contribuera aufti beaucoup a la guérifon de cette dernière efpèce de luxation , qui arrive fréquemment aux articulations , depuis le boulet jufqu'en bas. Pour y remédier , il faut bien fe garder de faire tirer à l'épine, comme l'ont confeillé plufieurs auteurs, &c comme je le vois encore pratiquer ; car, par ce moyen la luxation, qui étoit incomplette, peut devenir complette. |
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HIPPOPATHOLOGIE.
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HIPPOPATHOLOGIE.
ARTICLE PREMIER.
DES MALADIES EXTERNES.
S Ans vouloir faire de fyftême claffique, fuivant lequel les maladies doivent être rangées,
nous avons adopté une .divifion afTez commode , puifque nous procédons du fimple au compofé. Ainfi on traitera, dans cet article , des tumeurs produites par la partie rouge du fang, de celles qui le font par la partie blanche, des tumeurs ofTeufes & des fraélures, des ulcères, des opérations , &c..... PARAGRAPHE PREMIER.
DES TUMEURS PRODUITES PAR LA PARTIE ROUGE DU SANG. i.° DE LA TAUPE.
_LA taupe eft prefque toujours une tumeur inflammatoire, fituée fur le fommet de la tête^
entre les deux oreilles. Cette tumeur ainfi que le phlegmon , eft dure dans le commencement , & devient en
fuppuration dans la fuite. Le dépôt contient quelquefois une efpèce de pus blanc , comme delà bouillie, quelquefois une eau roufTe. Quoique ces dépôts foient prefque toujours critiques , néanmoins celui dans lequel il y a de l'eau roufTe eft plus difficile à guérir : car dans le premier , il eft rare que le ligament cervical foit à découvert , on peut même dire qu'il eft encore revêtu d'un tifïu cellulaire ; au lieu que dans le fécond, non feulement le li°-ament eft à découvert, mais fouvent encore il fe trouve déchiré : ce qui prouve que la tumeur vient pluftot d'un coup que d'une humeur. La taupe vient quelque-- fois du foir au lendemain ; d'autres fois , elle eft huit jours à fe former. Lorfqu'elle fe manifefte du foir au matin , il y a lieu de croire qu'elle contient de l'eau roufTe ; ce qui eft encore annoncé par la mollefTe de la tumeur. Quand elle fe forme lentement, elle con- tient du pus. Dès qu'on s'apperçoit d'une grofTeur, il faut voir de quelle nature elle peut être, féreufe,
ou purulente : fi elle eft féreufe , il faut l'ouvrir fur le champ , & traiter la plaie avec un digeftif. Si la tumeur ne tient d'aucun caraclère, il faut préliminairement mettre le cheval Ooo
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au fon ck à l'eau blanche , le faigner , ck fomenter enfuite la tumeur avec de l'eau, dans
laquelle on aura fait fondre du fel jufqu'à fon point de faturation.
Lorfque la grofleur ne diminue pas au bout de cinq ou fix jours, il y a lieu de croire
qu'elle renferme du pus ou de Peau roiuTe ; ce qu'on reconnoît facilement au tact : car en
frappant d'un côté , on fent de l'autre la fluctuation qui frappe le doigt qu'on appuie fur
la tumeur.
Il faut ouvrir la taupe fuivant fa longueur , pour donner écoulement à la matière qui y
eft contenue, ck traiter la plaie comme une plaie ordinaire ; le cheval guérit ordinairement
•dans l'efpace de quinze jours : mais fi au bout de ce temps, 1| plaie fuppure encore , il y
a tout lieu de croire que le ligament cervical eft endommage. Dans ce cas, on pratiquera une nouvelle ouverture qu'on prolongera jufqu'au fond de la plaie , afin d'enlever toute la partie du ligament qui eft gâtée. Si l'os occipital eft carie , ce dont on s'afTure par la fonde , on en procurera Pexfoliation, comme je l'ai dit dans l'article de la carie. Durant tout le traitement, la plaie fera panfée avec les baumes naturels, tels que celui
de copahu , de Canada , avec la térébenthine ck fon effence. Le baume de Fioraventi eft un des meilleurs remèdes pour la cure de ces maladies. On imbibe les tentes èk les plumaceaux , de ces mêmes baumes, que l'on afîujettit par
le moyen du couvre-chef, qui fe fait avec une toile quarrée, percée dans fa partie moyenne pour le paffage des oreilles ; deux des chefs pafTent par-defTous le col , èk viennent fe terminer defîus la toile ; les deux autres vont fous la mâchoire inférieure. On peut encore fe fervir d'une bande roulée , longue de fept à huit aunes ; on com-
mencera par faire deux tours circulaires autour du col, en croifant par-deflus la mâchoire inférieure , & remontant toujours dans la même direction , pour former le 8 de chiffre ; on finit par deux circulaires autour du col. Il faut avoir attention que les bandes ne fe couvrent pas entièrement, ck qu'elles forment ce que l'on appelle doloire , afin qu'elle fane une comprefïion égale. En fuivant cette méthode , on guérit fûrement 6k fans peine cette maladie , qu'on
regarde comme dangereufe ; elle ne le devient que parce que le pus, en fufant, peut atta- quer le ligament cervical , carier l'os occipital , & quelquefois la première vertèbre du col , & parce qu'il gâte aufli aflez fouvent le ligament capfulaire de la première vertèbre , avec l'os occipital, ék pénétre dans le canal épineux. *.• DES AVIVES, OU OUVERTURES DES GLANDES PAROTIDES.
Du nombre des erreurs dans lefquelles l'on voyoit autrefois la plufpart des maréchaux
tomber , étoit celle des avives ; l'on entendoit, par ce mot, de violentes tranchées que le cheval avoit, 6k dont on attribuoit la caufe à l'engorgement ck à la douleur des glandes parotides. C'étoit dans cette perfuafion que plufieurs praticiens, d'après Monfieur Soleyfel> & d'autres, d'après lui, confeilloient de battre les glandes , après les avoir pincées avec des tricoifes, pour calmer les douleurs. Ce remède, aufli dangereux qu'abfurde, produifoit un dépôt dans cette partie , & fouvent la gangrène ; d'autres les ouvroient avec une lan- cette ; ck dans l'un ck l'autre cas , il arrivoit fouvent que l'on ouvroit le canal falivaire qui produisit une fiftule incurable. L'on voit même de ces fiftules arrivées à la fuite de quelque dépôt critique, furvenu a la fuite d'une faurfe gourme ; ce canal étant ouvert laiffe échap- per continuellement la falive au dehors , & fouvent fait tomber le cheval dans le maraf- me ; ce mal fe guérit rarement, 6k encore eft-ce la nature qui opère, car l'on ne fçauroit y porter l'inftrument, fans courir rifque d'exciter encore plus de mal. Le mieux , dans ces circonftances, eft donc d'abandonner la cure à elle-même , en fe contentant de laver |
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TUMEURS SANGUINES. ^ -inHPi - TT1UPI- «m—~---------------__^_--------f__ . . . ^ .____^__... | | ; -l^jlJ—— -■ .. . ' i ' '"-' .. m ■-''.-* '■-■'-
fouvent cette partie avec de l'eau acidulée ; en continuant long-temps ce remède oh par&
vient à i*efferrer les vaifTeaux falivaires, & à modérer l'écoulement ; l'on évite encore que les licols fe pourrifTent. y GROSSEUR DANS VOREILLE.
îl furvient quelquefois, au-dedans de la conque de l'oreille, une grolfeur qui en remplit
toute la cavité. Cette tumeur eft la fuite d'un coup ou d'une morfure : elle eft ordinaire- ment remplie d'une eau roufTe , jaunâtre : on y trouve rarement du pus. Dès qu'on s'apperçoit de cette tumeur, il faut l'ouvrir , afin de donner iffue à l'eau ,
& panfer la plaie avec des étoupes féches, On eft quelquefois obligé d'injêcler le fac avee la teinture d'aloês : on a recours à ce moyen , lorfque cette partie ne vient point en fup- puration. J'ai même vu un cas dans lequel j'ai été contraint de couper une oreille, dont le cartilage avoit été entièrement gâté : cet accident eft rare, & pour l'ordinaire ce mal n'a pas de fuite. 4.9 DE L'OPHTHALMIE , OU DE L'INFLAMMATION
DE LA CONJONCTIVE.
Pour peu que le cheval fe froifîè contre quelques corps durs , ou qu'il ait reçu un coup,
il lui furvient une rougeur plus ou moins grande , &c étendue fur la conjonctive. Lorf- qu'elle eft peu confidérable , elle fe nomme phlogofe ; & inflammation , lorsqu'elle l'eft beaucoup. Cette rougeur vient de l'engorgement des vaifTeaux, tant fanguins que lymphati- ques. Il eft rare que cette partie s'abfcède , & qu'il s'y forme des ulcères , à moins qu'il n'y ait un vice dans la mafTe du fang , tel que le farcin , la gale, &c. Alors il faut com- mencer par purifier le fang , enfuite traiter les ulcères fuivant leur malignité. Hors ces cas ^ il ne s'agit que de faigner une fois ou deux, fuivant le degré d'inflammation, & de baftiner fouvent l'œil du cheval avec une légère infufion de feuilles de rofes , de plantain ou de mauve. 5.° DE LA LÉSION A LA CORNÉE TRANSPARENTE.
La Cornée tranfparente eft la première expofée à l'aclion des corps étrangers : elle peut
être froiflee contufe , piquée , déchirée. On s'en apperçoit aifément par la blancheur qui ne lui eft pas ordinaire , par l'abondance des larmes qui s'écoulent fouvent, par de petites pellicules qui s'enlèvent de defTus la cornée tranfparente , par fon affairement fur Puvée , ou par une couleur rouge dans toute fon épaifTeur. Cette maladie eft prefque toujours accompagnée d'une inflammation de la conjonctive. Dans ce cas , il faut faigner 'une ou deux fois le cheval , le mettre à la paille & à l'eau blanche , lui balfmer l'œil avec la déco&ion tiède de plantain & de fleurs de rofes, fans y faire autre chofe. Il eft fmgulier qu'on n'ait pas encore abandonné une pratique dangereufe , qui confifte à mettre indiftin- Élément fur toil, de la tutie , & même des poudres corrofives , dans la vue , dit-on, de manger la taie. Ceux^qui tiennent ce langage ne font pas attention que la taie n'eft point un corps étranger ; que c'eft Amplement un embarras dans les vaifTeaux de cette partie ; que lçs cauftiques , en détruifant cette prétendue taie , mettent les autres couches de la cornée dans le cas de s'épaiffir : qu'ainfi, au lieu d'avoir recours à un traitement fi nuifible, l'on doit chercher à adoucir , à détendre & enfuite à réfoudre , avec quelques goûtes d'eau vulnéraire verfées dans un verre d'eau. |
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a4o H I P P O P A T H O L O G I E.
6: TUMÉFACTION DES GLANDES DES YEUX.
Les glandes des yeux peuvent être fujettes à l'engorgement , à l'inflammation , a
î'obftrucrion ; elles peuvent s'abfcéder & dégénérer en fiftule lacrymale ; mais cette der- nière maladie eft très rare, à moins qu'elle ne vienne à la fuite d'un embarras du canal lacry- mal. En effet, ces parties font garanties , non feulement par les paupières , mais encore par un enfoncement que produit l'orbite, & par la ftruclure de l'os du grand angle. L'en- gorgement , l'inflammation & l'abfcès font caufés par des coups reçus fur ces parties ; les obftructions viennent ou de coups, ou d'humeurs. On traite ces accidens fuivant la méthode que nous avons indiquée. . 7: DE L'ENFLURE DES PAUPIÈRES.
Plufieurs caufes peuvent donner naiflance à l'enflure des paupières ; les coups reçus, la
piquîire des infecles, le frottement contre le râtelier ou la mangeoire , &c—-. Elle peut encore provenir d'une caufe interne, d'un vice des humeurs, d'un défaut de refTort dans les vaïlîèaux, des tumeurs qui tiennent du phlegmon , de l'inflammation , de l'éréfipèle , de l'œdème & du fquirrhe. Si la tumeur eft produite par l'inflammation , il faut avoir recours aux remèdes généraux
de l'inflammation, & appliquer les cataplafmes émolliens faits avec la mauve, le bouillon blanc , &c. Si elle dégénère en abfcès , on la traitera avec les remèdes qui' y conviennent, & l'on fera enforte de ne pas enduire trop les tentes de médicamens , de peur qu'il n'en tombe fur le globe de l'œil. Quand la tumeur perce en dedans des paupières , on aura l'attention de ne rien mettre dans la plaie ; il fufîira de la baniner , & d'y appliquer des compreiTes trempées avec du vin miellé, que l'on contiendra par le bandage en 8 de chiffre ; lorfque la tumeur participe de l'éréfipèle , ce que l'on voit arriver quelquefois , les Agnes qui l'indiquent font, le gonflement des paupières & des falières , l'enflure des joues ; à quoi il faut joindre les fymptômes de l'éréfipèle. Le traitement fe borne à l'ufage des fomentations faites avec les décodions émollientes ; au bout de quelques jours , on y ajoutera de l'eau-de-vie. Si la tumeur eft œdémateufe , il faut y appliquer des compreiTes trempées dans des
décodions faites avec la camomille , l'abnfithe , les fleurs de fureau ,. l'eau-de-vie cam- phrée. On peut encore fe fervir de romarin , de fauge & de thym. Enfin , quand la tumeur eft fquirrheUfe , & qu'elle ne s'abfcède pas, il faut Amplement
l'ouvrir avec le biftouri, & appliquer deffus la pierre à cautère , ck la traiter enfuite comme un ulcère ordinaire. 8.° DE LA LANGUE COUPÉE.
Rien n'eft plus commun que de voir des chevaux avoir la langue coupée , par la longe
que l'on aura mis dans fa bouche , pour le faire trotter , ou que l'on aura attachée a un autre cheval, ou au derrière d'une voiture. L'animal, oppofant de la réfiftance & fe retirant en arrière, fe coupera la langue plus ou moins ; ce qui arrive ordinairement en defllis. Le mal eft prefque toujours curable, lors même que la langue feroit coupée aux trois quarts, pourvu toutefois que le defTous ne le foit pas ; car c'eft dans cette partie, proche la peau, que fe trouvent les principaux vaifTeaux linguaux ; fi ces vaiffeaux avoient été coupés , il faudroit nécessairement en venir à la feftion entière de la langue , pour éviter la gangrène qui indubitablement y furviendroit. Dans le premier cas , on aura foin de baffiner la langue avec le vin miellé & même de
mettre
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TUMEURS SANGUINES.
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mettre dans la bouche du cheval un billot enveloppé de linge, dans lequel on aura étendu
du miel. Mais quand on feroit obligé [d'extirper entièrement la langue, le danger ne feroit pas grand ; il en refteroit affez à l'animal pour promener les alimens fur l'un & l'autre côté des dents mâchelières ; car ce mufcle n'en: expofé à cet accident que dans fa partie antérieure. 96 BLESSURE DES BARRES.
On appelle barres , cet efpace uni & dénué de dents qui fe trouve entre les dents
mâchelières & les crochets : c'eft fur cet endroit que porte le mors de la bride. Les barres font bleffées prefque toujours par l'imprefïion trop forte que le mors fait fur cette partie. Le mal commence par une rougeur légère à la peau, qui, par les rudefles réitérées de la main du cavalier , tombe en mortification. L'os fe découvre , fe carie & forme une fiftule qui ne guérit guère que par le fecours de la main. Pour remédier à la bleffure légère des barres , on met, dans la bouche du cheval, un
billot enveloppé d'un linge qu'on couvre de miel , d'heure en heure. Si la peau eft exco- riée , on fe contentera de bafïiner la plaie avec le vin miellé. Si l'os eft attaqué & carié, il faudra prendre un biftouri, ou une rugine pour emporter la partie cariée , mettre le cheval au fon mouillé pour toutes nourritures , bafïinér la plaie le plus fouvent qu'on le pourra avec le vin miellé : par ces moyens, elle guérira facilement. Mais quoique guérie , on aura l'attention , pendant quelque temps de ne lui mettre qu'un billot de fapin , ck fans gourmette; qu'on ne changera, pour lui faire reprendre un mors de fer, que quand l'on verra qu'il fe fera formée une pellicule dure , capable de réfifter. io.° DES MEURTRISSURES DU COL
Il furvient fouvent au col des tumeurs produites par la morfure des chevaux , ou par
le collier , ou par quelque autre caufe. Si la meurtrirTure eft récente, il faut la frotter avec de l'eau falée , comme on l'a déjà indiqué, & faigner le cheval ; lorfqu'au bout de quatre à cinq jours l'enflure ne diminue pas , il fe forme ordinairement un cors au milieu de cette grofleur ; dans ce cas , il faut cefTer de frotter avec l'eau falée, pour frotter la plaie avec du fuppuratif ou un autre onguent. Quand le cors fera détaché , on fe fervira de plumaceaux chargés de fuppuratif ou de
dio-eftif. Si au bout de dix ou douze jours la plaie fournit de la matière, il y a à craindre que le ligament ne foit endommagé ; en ce cas , il faut fonder la plaie , & fi l'on trouve du fond on fendra la peau , afin de découvrir le mal, de donner iffue à fia matière, & d'en- lever ce qu'il y a de gâté : cette opération faite , la plaie fera panfée avec la térébenthine 6k fon effence , jufqu'à guérifon. |
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û MAL DE G A R O T.
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il.
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On appelle mal de garot, toute tumeur où ulcère qui fe trouve fur la partie de ce nom.
Pour l'ordinaire , la maladie commence par un gonflement femblable à la taupe , c'eft-à* dire , qui peut tenir du phlegmon ou de l'œdème. Dans ce cas , il faut traiter la tumeur félon l'efpèce dont elle eft : fi elle eft cedêmateufe on effaiera de la frotter avec de l'eau falée ; lorfqu'au bout de deux jours elle ne diminue pas , on doit faire une très petite incifion dans la partie la plus déclive, pour donner iffue à l'eau qui y eft contenue, enfuite traiter la plaie avec un digeftif compofé de ftyrax , de baume d'Arceus , de térébenthine à parties égales , délayés dans 1'efprit-de-vin. Dès que la fuppuration fera bien établie, h plaie fe panfera avec la térébenthine de Venife feule , jufqu'à parfaite guérifon. pPP
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341 H.I PP.O PATHOLOGIE.
Si la tumeur eft inflammatoire, il faut d'abord faigner le cheval, appliquer pendant deux
ou trois jours les émolliens ; en un mot, tenter les voies de la réfolution ; mais fi malgré tous ces remèdes la tumeur veut fe tourner en apoftême , on doit pour lors le hâter par les mondicatifs , les fuppuratifs, puis ouvrir le dépôt, toujours dans la pente la plus grande, ck enfin panfer la plaie avec le digeftif fimple, compofé de jaune-d'œuf ck de térébenthine. Quand après quinze ou vingt jours, la plaie fournit beaucoup de matière, il y a lieu de
croire que le ligament eft gâté ; il eft néceflaire alors de débrider la plaie, d'aller jufqu'au foyer du mal, ck d'ôter ce qu'il y a d'attaqué. Souvent même le mal a gagné la partie fupérieure des apophyfes épineufes des vertèbres du dos, qui, pour l'ordinaire, font cartiîagineufes ; il n'y a point d'autre parti à prendre dans ce cas , que de couper ce qui eft gâté , c'eft-à-dire, tout le cartilage , ck de pénétrer jufqu'à l'os , parce qu'il ne fe fait d'exfoliation que dans la partie ofTeufe. Tant que durera la fuppuration , la plaie fe panfera avec la térébenthine de Venife ck
fon efTence , deux fois par jour ; on évitera les cauftiques , qui ont toujours un mauvais effet dans ce cas, quoique je les voie encore malheureufement trop employés par la pluf- part des maréchaux. On peut mettre, pour bandage , une toile quarrée , à chaque coin de laquelle il y aura
Un cordon ; on en pafTera deux au-defîbus de la poitrine , ck les deux autres au-devant ; mais fi l'incifion que l'on a faite eft grande , il faut inférer de petits cordons dans les bords de la peau , deux ou trois de chaque côté , félon que la plaie l'exige. On fe fert pour cela d'une éguille à peu près de la grofTeur d'une alêne , qu'on introduit de dehors au-dedans , c'eft-à-dire , qu'on commence à percer du côté du poil ; on applique enfuite fon appareil , ck par-delfus fept ou huit brins de paille , afin que les cordons ne fe mêlent pas avec l'étoupe. la.* DES CORS PROVENANS DE LA FOULURE DE LA SELLE
OU DU BÂT.
La felle ou le bât, qui portent principalement fur la partie latérale des côtes , y font
une compreffion forte qui meurtrit fou vent le dos, ck y produit une tumeur inflamma- toire , appellée cors. Dès qu'on s'en apperçoit, il faut tâcher d'en procurer la réfolution, de la manière que
je l'ai dit à l'article de l'abfcès en général : le favon avec l'eau-de-vie ck l'eau falée , font très propres a opérer cet effet ; ce font de puifTans réfolutifs , auffi-bien que le gazon avec du vinaigre , fi c'eft en campagne : j'ai vu réuflir ce moyen lorfque la tumeur eft nouvelle. Quand la réfolution ne fe fait pas , la tumeur fe termine ou par fuppuration , & alors
il furvient un abfcès qu'il faut ouvrir dès que le pus eft formé, puis panfer la plaie fui- vant les règles que j'ai données ; ou par induration , c'eft-à-dire , par une dureté nommée cors , lequel eft indolent ck demeure dans cet état , tant qu'on l'entretient dans une cer- taine foupleffe , par le moyen de quelque adoucifTant ou de quelque on&ueux : ft on continue à le comprimer avec la felle ou le bât, il fe forme dans la peau une couenne noirâtre , qui n'eft autre chofe qu'une efcarre gangréneufe. Souvent la fuppuration s'établit d'elle-même au-deftbus , & l'efcarre tombe. On favorifera la fuppuration ainfi établie , & on hâtera la chute de l'efcarre, par le moyen des fuppuratifs les plus forts , tels que le bafilicon 6k les grailTes ; fi elle tarde trop à fe faire , on l'emportera avec le biftouri. Il eft fouvent nécelfaire de prendre ce dernier parti, fans attendre que la fuppuration ait détaché |
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TUMEURS SANGUINES.
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l'efcarre -f de peur que le pus ne creufe & ne carie les côtes , ou ne pénétre dans la poi-
trine ; alors la plaie fe panfe comme un ulcère firriple. On trouve quelquefois des côtes caffées , au-deffous de la plaie , laquelle dans ce cas
doit être traitée avec beaucoup de ménagement ; il eft d'ailleurs erfentiel de lairTer repofer le cheval , afin de donner le temps aux deux extrémités des côtes de fe reprendre, & au calus de fê former. Si au bout de quinze où vingt jours la plaie fournit encore beaucoup de matière fànieufe >
on doit croire que quelque obftacle s'oppofe à la formation du calus, & même qu'il y a carie. Dès qu'on s'eft affuré avec la fonde de l'exiftence de la carie il faut faire une ouverture & mettre l'os à découvert, afin d'avoir la liberté de panfer la plaie , fur laquelle on appliquera les remèdes propres à procurer l'exfoliation de l'os , tels que les di^eftifs ordinaires & les fuppiiratifs. Àufti-tôt que la plaie ne fuppurërà prefque plus , on mettra en ufage l'onguent ce°yp-
tiac , &c. lequel favorife la guéiïfon de la plaie, qui ne tardera plus à fe cicatrifer. 13. EFFORTS DES REINS-.
Le cheval fait un effort de reins en tombant, ou en fe relevant, ou lorfqu'il efl accablé
par un poids confidérable. Cet accident s'annonce par un mouvement alternatif qui fé remarque fur les côtés , & qu'on appelle tour-de-bateau. Il faut d'abord mettre en ufage les remèdes généraux de l'inflammation, la faignée , les lavemens, ckc. enfuite lui-frotter les reins avec l'eau-de-vie, PefTence de térébenthine , &c. On l'empêchera de fe coucher de peur qu'en fe relevant, il ne renouvelle l'effort, ou qu'il ne s'en donne un nouveau. Lorfque ces remèdes font infumYaris, on applique des pointes de feu fur les reins
c'eft-à-dire , fur les vertèbres des lombes. Ce remède eft quelquefois falutaire ; j'en ai vu de bons effets : mais l'animal ne peut plus fervir qu'à tirer, & non à porter. 14.0 D U MAL DE ROGNON.
On appelle mal de rognon toute tumeur ou plaie qui attaque les vertèbres des îombes
depuis l'endroit de la felle jufqu'au haut de la croupe. La feîle , le troufquin , un porte- manteau , tout corps dur , des ardillons de boucle , &c. occasionnent pour l'ordinaire cette maladie , qui eft la même que celle du garot, parce que les parties qui fe trouvent atta- quées font les mêmes , c'eft-à-dire, la continuation du ligament épineux , & les apophyfes épineufes des vertèbres. Cette tumeur peut fe réfoudre, s'abfcéder, ou fe terminer par indu-* ration, mais elle s'abfcède le plus fouvent. La matière en eft féreufe ou purulente, de même qu'au garot. La cure par conféquent n'en eft pas différente : elle eft cependant moins longue, vu le peu d'étendue du ligament épineux , dont la bleffure prolonge ordinairement la durée du mal. Tout cheval bleffé dans cette partie , fur les côtes ou fur le garot , l'eft toujours par la faute du cavalier qui l'a monté , ou du palfrenier qui l'a bâté , fi c'eft un cheval de bât. 15.0 DE UAVANT-C(EUR OU TUMEUR AU POITRAIL.
Au-deffus du fternum , dans la facette même, ou entre la pointe de l'épaule & le
poitrail, il furvient fouvent des tumeurs confidérables , que bien des perfonnes regardent pour l'ordinaire comme mortelles ; ce qui eft cependant très rare. Car quoiqu'on dife , je n'ai jamais vu dans la facette des tumeurs qui approchent de l'anthrax ; celles de h pointe de l'épaule font la, fuite de l'inflammation, & fe terminent par un kyfte ; fouvent elles embraffent les glandes lymphatiques de cet endroit. Cette tumeur du poitrail étant toujours |
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HIPPOPATHOLOGIE.
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profonde, fituée derrière le mufcle long commun du col, & de la groffeur d'une bou-
teille ; elle gêne le mouvement de l'épaule fur le thorax ; elle s'abfcède rarement d'elle- même , & forme pour l'ordinaire un kyfte. Cette maladie n'arrive que très lentement à ce point de maturité qui indique le moment de l'opération ; il faut quelquefois attendre quatre à cinq mois. Après avoir employé la voie de la réfolution, par le fecours de l'eau falée, des décodions
aromatiques, des fpiritueux, des ftyptiques, fi l'on voit qu'il n'y a plus de douleur de chaleur & que la dureté fubfifte , il faut la laiffer venir à fon point. Dès qu'elle y eft arrivée on abat le cheval , afin de procéder à l'opération qui fe fait ainfi : on fend la peau de toute la longueur de la tumeur de bas en haut ; on dégage enfuite les bords de cette peau qui dans tous les cas, doit être ménagée ; puis on coupe une portion de la tumeur en côte de melon, laquelle eft une partie du mufcle commun. Par ce moyen, on parvient au centre du mal ; on vuide le pus contenu dans le fac, qu'on bafïine avec une diffolution de vitriol pour le corroder , & former un ulcère fimple. L'opération faite , l'on pafTe dans le bord de la peau , félon l'étendue de la plaie , trois ou quatre petits cordonnets qui fervent à maintenir l'appareil. Le panfement fe fera avec le digeftif animé , jufqu'à ce que la fuppura- tion foit bien établie ; il 'doit être compofé de ftyrax, de baume d'Arceus , de pompholyx à partie égale, délayés avec de Pefprit-de-vin. Lorfque la fuppuration eft bien décidée on continuera le panfement avec la térébenthine de Venife feule. Cette maladie n'exige guère qu'un traitement de quinze jours ; mais fi l'on fuit la manière ordinaire , qui eft d'ouvrir la tumeur avec différentes pointes de feu , lefquelles détruifent la peau , on retarde la guérifon , & on l'empêche d'être entière & radicale , car le fac du kyfte n'eft pas enlevé Cette méthode de brûler qui , en ce cas, n'eft'certainement pas chirurgicale , ne iaiffe pas d'être encore pratiquée par des maréchaux de réputation. Quelques efforts que j'aie faits pour leur en démontrer l'abfurdité , je n'ai pu réuffir à la leur faire abandonner. Deux obftacles difficiles à vaincre s'y oppofent, l'ignorance de l'anatomie & des principes & le préjugé en faveur d'une routine aveugle, adoptée dès le bas-âge. S'il arrivoit que la tumeur fût fquirrheufe, il faudroit l'emporter entièrement ■ on fe flat-
teroit inutilement de la guérir par une autre voie. Cette opération eft un peu plus délicate fur-tout quand le fquirrhe eft volumineux , & qu'il fe trouve collé à la carotide. L'opé- rateur doit s'attendre, en l'extirpant en entier, à la feélion d'une forte branche qui part de l'axillaire , ck qui donne beaucoup de fang ; mais cette hémorrhagie ne doit pas l'inquiéter: l'application du lycoperdon, ou une pointe de feu appliquée fur l'orifice du vaiffeau, fuffit pour arrêter le fang. Cette maladie arrive plus communément aux chevaux de trait qu'aux autres , principalement à ceux auxquels l'on met des colliers. i6.° DE L'ANTHRAX OU MALADIE APPELLÉE VULGAIREMENT
MUSARAIGNE OU MUSETTE.
Cette maladie fe manifefte d'abord par une petite tumeur à la partie fupérieure &c interne
de la cuiffe : elle furvient fubitement, & fait boiter le cheval : elle eft accompao-lle'e j dégoût, de trifteffe , d'abattement , fouvent de friffons , de la fièvre , & d'une difficulté de refpirer ; enfin la mort s'enfuit de près , fi l'on ne fe hâte d'y remédier. Cette tumeur diffère de l'abfcès fimple à la cuiffe , en ce que dans l'anthrax il np rP ç-
point de luppuration, 6c que la gangrène s'y met en moins de vingt-quatre heures fi V n'y apporte un prompt fecours ; au lieu que l'abfcès ordinaire n'eft pas mortel. Il eft certain que l'anthrax eft un dépôt critique , formé , à la fuite d'une fièvre inflam-
matoire , fur la partie fupérieure interne de la cuiffe, auprès des glandes inguinales. Il eft
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TUMEURS SANGUINES. H$
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eft produit par une humeur acre & corrofive qui fe fixe dans cette partie , & reflèmblé
afTez à l'anthrax dans l'homme. Les vaifTeaux lymphatiques font engorgés & gros comme des plumes a écrire. Les cellu-
les du tifïïi cellulaire font remplies d'une lymphe noirâtre , coagulée & corrompue. Cette maladie avoit toujours été attribuée à la piquûre ou à la morfure de la mufaraigne jufqu'au 2,3 décembre 1757, que j'eus l'honneur de prefenter a l'Académie Royale des Sciences, & de lui lire un mémoire, dans lequel je démontrois que la mufaraigne ne pouvoit ni mordre ni piquer ; que fa bouche ne s'ouvroit que d'une demi-ligne au plus ; que pour pincer la peau dans la partie la plus fine, il falloit trois lignes au moins de prife ce que ne pouvoit pas faire cet animal ; qu'il ne pouvoit pas piquer, puifqu'il n'avoit pas de dard; je conclus que ce mal étoit un arrêt des liqueurs dans les glandes inguinales & dans les vaifTeaux lymphatiques , & , à proprement parler, un anthrax. L'Académie nomma Meilleurs Morand & BufFon, pour lui faire le rapport des expériences dont ils auroient été les témoins. Comme alors je fus obligé de partir pour l'armée , mon père fit ces expé- riences en préfence de ces Meilleurs, & les rendit enfuite publiques , fous le titre à'obfèr-* varions & découvertes. Curation. Dès qu'on s^apperçoit de ce mal , il faut coucher le cheval par terre
fendre la peau fuivant la longueur de la tumeur , & enfoncer le biftouri jufqu'au mufcle pour dégorger les vaifTeaux, & donner une iffue libre à la lymphe qui y eft contenue. Après que les fcarifications font faites, il faut les baffiner avec PefTence de térébenthine trois ou quatre fois dans l'efpace de cinq ou fix heures, afin d'empêcher la gangrène enfuite baffiner la plaie avec l'eau d'Aliboure ou la teinture d'aloës, huit ou dix fois par jour, jufqu'à la guérifon. Si la refpiration eft gênée, il faut faigner ck donner des lave- mens émolliens. Quand la jambe eft confidérabîemeiit enflée , il eft nécefiaire de la frotter jufqu'en bas
avec une déco&ion réfolutive 6c émolliente , cinq ou fix fois par jour. Dès que la plaie ne fournira plus de férofité, & que la tumeur fera diminuée , on fera avaler au cheval un fudorifique, afin d'évacuer, par la traiîfpiration & par les fueurs , les humeurs qui pour- roient n'être pas forties : on aura fur-tout attention de bien couvrir le cheval, & de le tenir dans un lieu chaud. Les deux premiers jours, il doit être mis à l'eau blanche , pour toute nourriture. Les
trois ou quatre jours fuivans, il eft à propos de donner du fon & un peu de foin • on augmente la nourriture à rnefure que le mal diminue. Il peut fe faire qu'en opérant, on coupe la veine crurale externe qui rampe âu-defTou$
de la peau , parce qu'on ne fçauroit guère la voir ni la fentir, à caufe de l'inflammation. Il eft poffible encore qu'on ouvre quelque artère. Dans ce cas , après avoir d'abord étanché lefang le mieux qu'on peut, on appliquera à l'ouverture de l'artère ou de la veine, de la poudre de lycoperdon , qui fera tenue deffus avec la main pendant quinze minutes au moins , & pour plus grande fureté, pendant trente minutes ; ce qui fuffit pour arrêter le fang ; cette expérience a été faite devant Meffieurs Bouvard ck Juffieu, commiflàires nom- més par l'Académie des Sciences à qui mon père avoit préfenté un mémoire fur ce fujet. 17.- DES HERNIES,
On appelle ainfi une tumeur du bas-ventre, ou des aines produite par la fortie d'un
înteftin , du méfentère , ou de l'épiploon, à la fuite d'un coup donné par un corps obtu ou d'un effort qu'a fait le cheval ; d'où réfulte un déchirement des aponevrofes des mufcles Qqq
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H6 HIPPOPATHOLOGIE.
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du bas-ventre, fans cependant que la peau foit endommagée. Alors, les inteftins ôk les
vifcères prefTent fortement fur le péritoine , qui eft obligé de prêter , ck de s'étendre, au point qu'il forme un fac , lequel prefTe à fon tour fur la peau : celle-ci également con- trainte de prêter , donne naifTance à une tumeur confidérable, èk fouvent même fi énorme dans l'aine qu'il furvient un étranglement qui , quelquefois , empêche non feulement le mouvement vermiculaire des inteftins , mais même le cours des matières ftercorales. Ces hernies ont différens noms relativement aux lieux qu'elles occupent , & à la partie dont elles feront formées ; ainfi il y a des hernies ventrales , exomphales, crurales , des épiplo- cèles , des bubonocèîes , ckc. Dans la hernie ventrale, provenant d'un coup donné par une bête à corne, ou par le bout
d'un bâton, il arrive quelquefois une dilacération des mufcles du bas-ventre, ck les inteftins tombent fur la peau. La conduite qu'on doit tenir alors, eft de faire rentrer les inteftins dans leur place, ck de les foûtenir par le moyen d'un fufpenfoir qu'on applique fous le ventre. La hernie crurale eft la fortie d'une partie des boyaux hors du balfin , par-defTus le ligament de Poupart, c'eft-à-dire , par-defTus un ligament formé des fibres tendineufes des mufcles du ventre, qui s'étendent depuis l'os des iles jufqu'aux os pubis. Dans cette hernie, les boyaux fortis du bailin, forment une poche confidérable fur les vaiffeaux cruraux au- dedans de la cuifîe. Pour y remédier,on renverfe le cheval fur le dos, on repouffe doucement avec les doigts
le boyau dans le ventre. Si on ne peut réuflîr de cette manière, il faut ouvrir les tégumens, & débrider le ligament de Poupart, afin de faciliter la rentrée de l'inteftin, puis faire fur le champ un point de future aux ligamens. J'ai vu plufieurs exemples de cette hernie, pour laquelle j'ai pratiqué le moyen que j'indique ; j'avoue qu'il ne m'a pas toujours réufïi, mais il n'a été fuivi d'aucun accident. Les autres efpèces de hernies font rares.
i8.° TUMEURS DES TESTICULES.
Les tefticules font fujets à différentes tumeurs, qui prennent différens noms, fuivant les
différentes caufes qui les produifent. i.° La femence , en s'arrêtant ck en s'épaifHfTant quelquefois dans fes propres vaiffeaux
fécrétoires, donne naifTance à une tumeur appellée fpermatocèle. i.° La lymphe nourricière s'épaiftit de même quelquefois dans les tefticules ou dans, fes
tuniques ; il en réfulte une tumeur fquirrheufe ou fquirrhe. 3.0 Il furvient auffi aux tefticules des chairs baveufes, fpongieufes' 6k mollaffes , qui en
augmentent confidérablement le volume : tantôt ces chairs croifTent fur les tuniques feule- ment , ôk font détachées du corps des tefticules ; tantôt elles font adhérentes aux tefti-< cules ; d'autres fois elles font flottantes, èk feulement dans le tifïu cellulaire. Ces excroif- fances fe nomment farcocèle. 4.0 Les tuniques des tefticules fe remplifTent fouvent d'eau , par laquelle elles font confi-
dérablement gonflées , c'eft l'hydrocèle. 5.0 Les tuniques des tefticules font encore expofées à fe gonfler & à fe diftendre par le
fang qui s'y amafTe , ck qui remplit les vefticules du tiflu cellulaire où il eft enfermé. Cette tumeur prend le nom de pneumatocèle. 6.° On voit même fréquemment des tu'meurs inflammatoires produire des abfcès confi-
dérables, entre le fcrotum ck l'enveloppe des tefticules, dans fes tiffus cellulaires. CurATION. Le fquirrhe ck le fpermatocèle ne fe guérhTent guère par les remèdes
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internes , fur-tout s'ils font anciens : on eft ordinairement obligé d'en venir à l'amputa-
tion du tefticule. La guérifon de la farcocèle eft plus facile , fur-tout lorfqu'elle eft flottante, c'eft-à-
' dire , lorfqu'elle a fon fiège dans le tifïu cellulaire feulement. On ouvre alors les tuniques , on porte la main entre le tefticule & les membranes, on détache avec la main, ou avec l'in- ftrument, la farcocèle, & on l'emporte aifément. Lorfque la farcocèle a fon fiège dans les tuniques , toute la partie qu'elle occupe doit
être coupée avec le biftouri. Si PexcroifTance eft aux tefticules, elle fera coupée par tranches, pour en extirper la plus
grande partie ; on travaillera à faire tomber le relie par la fuppuration. L'hydrocèle & la pneumatocèle demandent la ponction , ou une incifion dans les mem-
branes des tefticules, afin d'ouvrir une iffue à Peau ou à Pair qui y font contenus. Il faut tâcher enfuite d'attirer la plaie en fuppuration : pour cet effet , on introduira des tentes enduites de digeftif animé , compofé de baume d'Arcams , de ftyrax , de bafilicum & d'eau-de-vie camphrée ; on contiendra les plumaceaux par le moyen des attaches que l'on parlera dans la peau , & on continuera jufqu'à cicatrifation. Le dépôt des tefticules doit être traité comme un abfcès fimple, dont l'appareil fera con-
tenu par des rubans pafTés dans les bords de la peau. io.° DU PHIMOSIS ET DU PARAPHIMOSIS.
Le phimofis eft un rétréciffement du fourreau , capable d'empêcher le cheval de tirer fa
verge pour piffer. Le paraphimofts eft un allongement du membre avec étranglement du fourreau , qui ne permet pas à la verge de fe retirer. Les caufes du phimofis font Pâcreté & le féjour de l'humeur fébacée, des ulcère? farci-
lieux & d'une nature vérolique qui fe trouve dans le fourreau , &c. Il eft à propos , dans les premiers temps de cette maladie , d'employer les décoclions
émollientes dont on baffine fouvent le fourreau ; mais ces lotions font infufnfantes , fur- tout quand il y a des ulcères ; on eft alors obligé de débrider le fourreau : on commence par jetter le cheval par terre , & on lui prend une jambe de derrière , comme fi on vou- loir le châtrer. Cette opération fe pratique prefqne dans fa partie inférieure , à côte du raphé : fi cette incifion étoit faite latéralement , on formeroit par-là une bande de peau difficile à guérir , & qui d'ailleurs feroit toujours pendante. L'opération achevée , il faut prendre une brofTe rude, en frotter tous les ulcères, jufqu'à les rendre fanglans ; après quoi on les lave avec une eau ftyptique &. cauftique, telle que la difïblution de vitriol, ou Peau de Rabel ou Peau de chaux féconde, qui ne fera cependant pas fort éteinte. La difïblution de vitriol eft ce qui convient le mieux. Les ulcères ayant été bien baffmés, il n'eft plus queftion oue de laiffer établir la fuppuration. Dès qu'elle Peft , la feule chofe qui refte à faire, eft de laver la plaie avec de Peau d'Alibour ; mais fi le cheval eft difficile, on emplit une feringue avec laquelle on injefte de loin la plaie qui eft à découvert. La fuppuration étant une fois bien établie , le cheval guérit promptement. Je ne confeille point d'appareil parce qu'on ne fcauroit le contenir. Parmi plufieurs opérations pour cette maladie que je pourrois rapporter, je me contenterai de celle-ci, qui fut faite à Phôtei de Soubife, fur un cheval d'un fermier des environs de Paris , nommé Charlemagne. L'animal avoir un phimofis depuis cinq mois & plus. Les chancres, qui rougeoient le fourreau , Pavoient tellement rétréci que k gland ne pouvoit fortir au-dehors ; en le traitant , comme je l'ai dit, il fut radicalement gueri. Le paraphimofis vient quelquefois de caufes internes , d'un vice connu ou inconnu, ou
de ce que l'on aura mis quelque chofe dans le fprreau pour exciter un cheval à piffer , |
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H8 HIPPOPATHOLOGIE.
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tel que du poivre long, de la pyrèthre, ou autre fubfhmce irritante ; mais cet accident arrive
le plus fouvent au cheval pour avoir voulu faillir une jument bouclée, ou monter fur un autre cheval ; ce que j'ai vu arriver plufieurs fois. Dans ce cas , la verge eft allongée d'un demi-pied , fans *jue les corps caverneux foient engorgés ; elle eft quelquefois grofîe comme la cuiffe , & entrecoupée d'étranglement comme les bras d'un Cupidon ; elle eft d'ailleurs froide ; &: au tact on reconnoît que ce font fes tuniques qui font engorgées de lymphe extravafée dans le tifîii cellulaire, fur-tout vers le fourreau : l'étranglement porté à ce point, le cheval ne peut plus rentrer fa verge. Quand on n'y remédie pas prompte- ment, la gangrène furvient, & le cheval périt. Le mal eft quelquefois fi rapide que l'animai fuccombe dans Pefpace de deux fois vingt-quatre heures. Le moyen le plus court pour arrêter les progrès de la maladie , eft de fcarifier la partie dans différens endroits jufqu'au corps caverneux , & de badiner les plaies avec le vinaigre. On aura fur-tout l'attention de débrider les étranglemens qui s'y trouvent pour avancer la guérifon. Après cette opéra- tion la lymphe s'écoule promptement, la verge reprend fon état naturel, &C rentre facile- ment dans le fourreau. Au mois de février 1770, on m'amena deux chevaux entiers appar- tenus à M. Saillant, libraire, lefquels étoient dans l'état fâcheux que je viens de décrire, c'eft-à-dire , que la gangrène s'étoit déjà établie fur la partie. On ignoroit ce qui avoit pu donner lieu à cet accident. Maïs comme les médecins de l'homme font attentifs à s'infor- mer , foit des malades, foit des aftiftans, de tout ce qui peut leur donner des éclaircifTemens fur la caufe d'une maladie , lorfqu'elle ne fe préfente pas diftinctement ; ainfi le médecin vétérinaire doit chercher à connoitre les circonftances qui peuvent l'éclairer &C le décider fur le parti qu'il va prendre. Par les queftions que je fis à ceux qui conduifoient ces che- vaux , j'appris qu'ils avoient été mis dans une écurie d'auberge où étoit une jument. Il ne m'en fallut pas davantage pour foupçonner la caufe du mal , 6c me porter à penfer qu'ils avoient voulu la monter ; mon opinion me paroît d'autant mieux fondée que j'avois déjà des obfervations qui la fortihoient. Je me décidai fur le champ pour les fcarifications que je fis très profondes ; d'abord les plaies ne fournirent point de fang ; il n'en fortit que quand les vaifTeaux lymphatiques furent totalement défemplis, & que j'eus lavé les incifions. Je continuai à les baffîner avec la teinture d'aloës pendant tout le temps de la maladie ; les chevaux furent guéris au bout de trois femaines. J'avertirai que l'on eft quelquefois obligé de fcarifier deux & trois fois ; mais en s'y prenant à temps, le mal eft toujours curable. 2.0. DE V É C A R T.
L'écart, qui approche beaucoup de la mémarchure, eft un effort violent fur le bras qui
tend à l'écarter de la poitrine. Dans l'écart, les mufcles, qui tiennent le bras attaché à la poitrine, font les feuls qui
fourrrent ; il fe fait, dans leurs fibres , une diftenfion confidérable , ck il furvient une inflammation dans tout l'efpace qu'occupent ces mufcles. On a fait beaucoup de contes fur les écarts. Solleyfel prétend qu'il y a , dans cette
maladie , des glaires ck une humeur pituiteufe endurcie , qui empêchent le mouvement du bras ; que ces glaires & l'extenfion des tendons de l'épaule caufent la douleur que les chevaux refTentent (a). |
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( a ) M. Bourgelat ,pag. 64, de 1 extérieur du cheval , Elém. de l'art vétér. dit encore que Xatlion de faucher provient de la douleur
que l'animal rejfent , & de l embarras qu'il éprouve & quoccafionne la hmpbe extravafée & épaijjïe en plus ou moins grande quantité &c.....
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Un anatomifte doic cependanc fçavcnr le contraire.
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Il eft certain que l'inflammation & la douleur n'ont rien d'extraordinaire ; l'inflammation
eft une fuite de la diftenfion des fibres , & la douleur une fuite de l'inflammation : les glaires , qu'il dit être la caufe de la douleur, ne font , [ fuppofé qu'il y en ait ] que la férofité infiltrée dans le tifTu cellulaire , comme il arrive dans toutes les inflammations confidérables , où le fang arrêté dans les vaifTeaux , laifTe fuinter à travers les tuniques des vaifTeaux , une férofité qui fe dépofe-dans le tifTu cellulaire , comme je l'ai dit en parlant de l'œdème ; mais la véritable raifon pour laquelle le cheval fauche, eft que, quand les mufcles pecloraux ont été tiraillés , leur action eft perdue ; pour lors les antagoniftes abducteurs du bras agiflent, & agiflent d'autant plus, qu'ils ne font pas contrebalancés par les adducteurs ; de-là eft venu le mot faucher dont fe fervent les maréchaux. Les Causes de l'écart font les chûtes lourdes , les faux pas , les coups violens dans
l'endroit qu'on appelle la pointe de l'épaule , les efforts du cheval en fe levant , &c; Diagnostic. On connoît l'écart, i° lorfqu'on s'eft apperçu que le cheval a fait un
effort ; 2.0 lorfqu'en lui touchant le bras , il y reflent de la douleur. Les écarts ne font pas fi fréquens qu'on le croit. Souvent on prétend que le cheval a fait un écart , tandis que le mal eft dans le pied (a), ou aux articulations inférieures de la jambe. En un mot, il n'y a pas d'écart fans gonflement apparent & fenfible. C'eft donc à tort que la plufpart des praticiens , ne découvrant point la caufe qui oblige un cheval à boiter , la placent à la partie la plus forte qui eft l'épaule ou la hanche ; c'eft un moyen de fe tirer d'afairc & de cacher fon ignorance. CurATION. La curation qu'on trouve dans les auteurs qui ont écrit fur les écarts ,
eft fi abfurde &: fi oppofée aux indications que préfente cette maladie, qu'elle ne mérite pas de réfutation (b)* Celle que nous prefcrivons eft à peu près la même que pour la mémarchure : il faut
laifTer le cheval en repos, afin que les fibres puiffent reprendre peu à peu leur reflbrt ; cependant on aura foin de faigner furie champ, pour prévenir l'inflammation;' fi l'on s'apperçoit d'abord de l'écart , on doit mettre en ufage les réfolutifs 6c les difcuiîifs que j'ai confeiilés dans la mémarchure , c'eft le moyen d'obvier à l'engorgement. Lorfqu'il y a inflammation , on emploiera les émolliens , afin de remédier à la tenfion & à la douleur. Aufli-tôt que l'inflammation eft diminuée , & que la réfolution commence à fe faire , je favorife celle-ci par les toniques & les réfolutifs , ainfi que dans la mémarchure. Comme l'effort des hanches eft la même chofe que l'écart , la curation n'en doit pas être
différente. 21.° DE LA NERFÊRURE OU NERF FERU
La nerférure n'eft autre chofe qu'un coup fur les tendons fléchifTeurs du pied de devant,
coup que le cheval fe donne avec le pied de derrière. Cet accident arrive plus communér- ment aux chevaux de chafTe qu'aux autres. Mais principalement aux chevaux conftruits, félon M. Bourgelat , c'eft-à-dire , à ces chevaux qui forment le quarré parfait, pris du garrot au talon , & de la pointe de l'épaule à celle de la feue. L'animal commence par boiter , il *"~~- • n 1 111 . 1___________l— -t_______________■ ■ ■!■ r "Mil------------ ^
( 4 ) Avec la moindre pratique, on ne donnerait pas, pour ligne de l'écart, le mouvement que fait le cheval de dedans en
dehors, ce que l'on appelle faucher. On fçauroit qu'une encloueure en dehors , ou un javard dans le paturon , proche Je dedans ou le dehors, fait faucher le cheval. p4<r- 64 > art ve"r'
( b ) Il ef
orties , de fern à être relâché. pied à être plus s point Rrr
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^D HIPPOPATHOLOGIE.
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furvient au canon & aux parties voifines un engorgement, qui, après avoir duré quelque
temps, diminue infenfiblement ; quelquefois la peau fe trouve coupée ; d'autres fois, à la fuite de la réfolution, il paroît fur le tendon une groffeur qui embraffe fa gaine , & fes tifTus : mais cet accident arrive rarement, ck diffère en cela de l'extenfion du tendon, ce qui fait que je les ai vus toujours confondus enfemble. La nerférure eft beaucoup plus curable que l'extenfion, vu que dans celle-ci, les fibres fe trouvent diftendus jufqu'au dernier degré, car fou vent il s'enfuit la rupture du tendon ; au lieu que dans la première , il n'y a que la contufion : aufli ai-je remarqué qu'il y avoit plus de chevaux boiteux des ganglions, après le traitement, que de ceux à qui j'avois trouvé des cicatrices blanches fur le tendon ; ce qui prouvoit que le coup avoit été violent. CurJtion. Après que l'on a difïipé l'inflammation par les remèdes ordinaires , il fauc
bafliner la jambe depuis le haut jufqu'en bas, avec une décoclion de thym, de romarin, de fauge , dans laquelle on jettera un tiers d'eau-de-vie camphrée. Mais il vaut mieux encore appliquer des compreffes imbibées de cette décoétion , que l'on contiendra par le moyen d'une bande , & avoir foin de les renouveller fouvent, & de les mettre le plus chaud qu'il fe pourra Si , après avoir continué ce traitement pendant un mois ou cinq femaines , l'enflure des jambes ne diminue pas, 6k qu'il y ait un ganglion , le remède le plus fur eft d'y porter le feu, & de continuer à baffiner la plaie avec l'efprit-de-vin camphré. n.° EFFORT DE HANCHE.
L'effort de la hanche eft une diftenfion de fibres charnues , qui arrive dans les mufcles
fefïiers , à l'occafion d'un mouvement violent que fait le cheval , & non pas un dérange- ment des os des iles , comme plufieurs perfonnes le penfent. Ces os n'ont point de mou- vement , & ne fçauroient fouffrir de déplacement fans occafionner une luxation de la dernière vertèbre des lombes, avec l'os facrum : cette luxation étant complette compri- meroit la moelle de l'épine, & feroit périr l'animal. A entendre la plufpart des maréchaux, dès qu'un cheval boîte , c'eft qu'il a eu un effort de hanche : cependant, après avoir bien cherché , bien examiné toute l'étendue de la jambe , on n'y trouve rien , on n'y apperçoit aucun gonflement, aucune fenfibilité : on n'en prononce pas moins d'un ton affuré que c'eft un effort de la hanche. Quelle idée la plufpart des maréchaux attachent-ils donc aux efforts de la hanche? Ils prétendent que c'eft un déplacement de la tête du fémur qui fort de la cavité cotyloïde ; c'eft ainfi qu'ils confondent l'effort de hanche avec la luxation. Je n'en ai jamais vu de telle dans les chevaux. Je ne penfe pas même qu'elle foit poflible, parce que les liens qui tiennent cet os dans fa cavité , font trop confidérables ; l'anatomifte fçait que la partie fupérieure de cet os & du ligament rond ou fufpenfeur, qui le joint à fa cavité , eft entouré par les tendons des différens mufcles de la cuiffe ; ce n'eft donc qu'une diftenfion des fibres, & non pas une luxation. Les remèdes, qu'on met ordinairement en ufage dans ces circonftances, font les fêtons ;
mais ces fêtons peuvent-ils réduire la luxation , peuvent-ils apporter du foulagement à des mufcles qui ont fouffert ? N'eft-ce pas au contraire les affoiblir , les irriter , puifqu'ils ne font que diftendus. Au lieu de parler ainfi des fêtons, il faudroit employer fouvent les fomentations réfolutives, faites avec la décoction de plantes aromatiques, tels que la fauo-e, le romarin , la lie-de-vin, l'eau-de-vie camphrée , l'huile de camomille , &c. |
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a3.° DE LA VARICE.
En général, on appelle varice , toute dilatation de veine qui furvient au cheval, dans
telle partie du corps que ce foit ; cependant, en maréchallerie , ce terme eft reftreint à fignifier un gonflement ou élévation en-dedans du jarret fur fon articulation. Mais tantôt cette tumeur eft une vraie dilatation de la veine , tantôt c'eft un bourfouflement de la capfule articulaire. La tumeur , qui eft produite par la dilatation de la veine , & qui eft limitée , c'eft-à-
dire , qui ne fe trouve que dilatée , vient fouvent d'un ancien effort de jarret , à la fuite duquel il s'eft fait un épanchement de la lymphe , qui, par un long féjour , a calife dans la tunique de la veine un relâchement d'où vient la varice. Il eft bon d'obferver que prefque toujours la varice naît dans un endroit où il y a une valvule. Pour y remédier , il faudroit faire une fuite de comprefïion ; mais comme il n'eft pas poffibîe de pouvoir afFujettir avec folidité fur cette partie , un bandage qui doit y refter long-temps , le mal eft incurable. Lorfque la varice vient du bourfouflement de la capfule ,. le traitement qui y convient
eft de fomenter fouvent la partie avec la difïolution de fel ammoniac , ou même du fe! marin : quand elle eft ancienne , on eft quelquefois obligé d'avoir recours au feu , que l'on y porte avec des pointes. 04.° DE LA MÉMARCHURE OU ENTORSE.
On appelle mémarchure, une diftenfîon des ligamens de l'articulation ; il furvient alors
un gonflement à la partie où elle fe fait , & le cheval boîte» Cet accident a une infinité de dégrés : il eft plus ou moins grave, fuivantla diftrà&ion plus ou moins grande des îigamens. Lorfque le gonflement eft confidérable , le cheval boîte fenfiblement ; s'il eft léger
l'animal boîte peu, & de manière qu'on a peine à s'en appercevoir. Mais quelquefois le cheval boîte très fenfiblement , fans qu'on apperçoive aucun gonflement extérieur. La mémarchure peut furvenir à toutes les articulations, elle eft cependant plus ordinaire
au boulet ; elle s'appelle effort du boulet. La mémarchure eft plus fréquente qu'on ne penfe ; il arrive même fouvent que le
cheval eft boiteux à la fuite de cet accident , fans qu'on le foupçonne. On s'en prend alors à des caufes imaginaires, d'où réfulte un mauvais traitement. On voit par-là combien il eft important d'être attentif fur ce point. Causes. Les caufes de la mémarchure font, ou un faux pas, ou un effort que le cheval
fait pour retirer fon pied lorfqu'il eft engagé dans quelque endroit ; comme dans une ornière entre deux pavés , entre deux barres de fer dans le travail, &c. Les caufes du faux pas font en grand nombre, les plus ordinaires font , i.° lorfque le
pied porte d'un côté feulement fur quelque corps pointu , inégal ou raboteux qui le fait renverfer ; 2.0 lorfque furpris par un coup , qu'on lui aura donné fubitement, il fait un mouvement prompt & forcé ; 3.0 lorfque guidé par le cocher, il détourne fubitement au coin d'une rue ; 4.0 les crampons qui ôtent le pied de fa fituation naturelle ; 5.0 la mauvaife ferrure qui oblige le cheval de gliffer fur le pavé à chaque pas, & qui le rend chancelant fur les jambes ; 6.° enfin tout ce qui change la fituation du pied , & le mouvement des articulations. Symptômes. Il furvient un engorgement, parce que les vahTeaux diftendus au de-là de
leur état , ont perdu leur reffort, & permettent au fang de féjourner dans leur cavité. |
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H* ___________H I P P O P AT H O L 0 G I E.
Ce gonflement vient aufli quelquefois de l'épanchement de la fynovie, quand la dirtraflio»
a ete ii confiderable, que le ligament capfiilaire s'eft rompu ou allongé H y a douleur parce qu'outre la diftenfion que les fibres ont foufferte , l'engorgement
tient encore les fibres & les nerfs dans une tenfion confiderable Le cheval boîte, parce que le gonflement gêne l'articulation, & que les fibres font
tiraillées dans le mouvement.
D.A^osTic. On reconnoît la mémarchure, x, à l'enflure de l'articulation, fur-tout fi
on cait que e cheval a fait un faux pas, & s'il boîte immédiatement après *.' i I» douleur que 1 animal reffent lorfqu'on la touche grandedes femens f7" ^ '* "^^ ^^ ^ k diftrafti°» P1- - moi"S
^Sr^t-jc isgr de fuites fâcheufes'-™ «*-■ -
ch^TZL?r 1Vmémarchure' les fib-s diftendues au de-là de leur ton , fe relâ-
de ÏtaM f ; 7 Tn^lKnt k Premièr£ indi"ri0" S" ^ préfente , eft « but A ' If f "at Tre,; kS di("CUffifs °U ks réfolutifs remplirent parfaitement
mêl= L 7 rel' P3"16 malad£ 1VeC ^-de-vie & le favon , ou le vinaigre ai- ' \,°a r gr°S "^ °U 1Wde"vie camphrée, ou l'infufion des plantes
a.o-tiques, ou l'eau froide fimple , &c. Les remèdes appliqués fur le champ , aident les
es a reprendre leur ton ; ils leur rendent leur refiort, préviennent l'engorgement, & guenuent promptement le mal. 5 6' de fe r-' "S remédeS aPPliclue's fut le champ; car, fi on donne le temps à l'engorgement
r. ' cours, bien loin de foulager le mal, deviennent nuifibles en roidiffant les or" ' e"„ ant la fuPP«tation qu'il faut éviter dans les articulations ; lorfque l'en-
,. ° cnu ' on doit mettre en ufage les relâchans & les émolliens, afin de
iv n 10n nbres & la douleur , & afin de favorifer la réfolutkm. Dès que
mt ammation commence à diminuer, que la douleur eft moindre , & que la réfolution
comi a le faire, on aura recours aux réfolutifs & aux difeuffifs qui relèveront un peu le ton des fibres , & ranimeront la circulation dans cette partie.
Kcmaïquez qu'il eft bon de faigner, & fur-tout au commencement, afin de défemplir les
f. l'eTf ?flPTemr ''eng°rSèment- °» P«w, dans ce cas, faigner au plat de la cuiffe, aifémenr V œ '? , àt deVam ' afin de faire une dérivation & de dégorger pi"5 de™" V "^ ^ h >ambe ' ce ^ au* - - « accident eft arrivé à fa jLbe de **.' DE L'ATTEINTE.
L'atteinte, en général „0- .^
des jambes, 'avec un de fis fers T^ °U * pW ^ le &^ * &* a "*
fimple, ou compilée- elle e* Y . "/? ^ 3Utre cWal L'a«cinte peut être Piquée, fi queW patrie e„1 7 T- '' *J * ^ U ?™ de "«* i *<« ^'
l'atteinte fimple de l'encornée » °"'lgamenteufe £ft i découvert. On diftingue encore ronne. Les atteintes les plus co " '"" T" a°mmée WmA l'accident arrive à la cou- ce qui provient quelquefois JlT™" T , Val k d°m,e' font ^-dedans du boulet! dans ceux qui s'entretaflent aT5" ' , cheVaUX foib,es du train de derrière, & ferrure, des fers qui garnVenr/x aCCldem,.déPend le plus fouvent de la mauvaift
aura mis a la branche de dedans ' brîUK:heS ' deS campons , que 1'*» L'atteinte fimple eft de nen a
P- de conféquence ; elle fe guérit d'elle-même ; l'étoupe hachée
_ il
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ou la calcination d'os pulvérifé fuffit. On remédie à celle qui a été occafionnée par le heure
du fer , en ferrant plus jufte, ou en mettant une branche légère en-dedans , fans qu'il y ait de l'étampure. L'atteinte encornée , qui reconnoît une autre caufe , demande que l'on y brûle un peu
de poudre à canon ; ce qui defféche promptement la plaie. S'il arrivoit qu'elle fût pro- fonde & placée fur un des côtés du quartier , elle pourroit produire un javart encorné ; ce qui eft annoncé par la grande fuppuration & par les fonds qui fe forment dans cette partie. Pour lors il faut procurer l'exfoliation [ pafTez-moi le terme ] fi l'atteinte eft à la pointe du talon , foit en traitant la plaie avec le fuppuratif , foit en faifant marcher le cheval ; ce qui procure fouvent la chute d'un petit bourbillon. Si elle eft dans la partie moyenne , le corps du cartilage fe trouvant attaqué , il eft néceffaire d'en venir à l'opé- ration du javart encorné. Voyei aux opérations, javart. Rien de plus abfurde encore aujourd'hui que de voir des maréchaux continuer à mettre
aux chevaux qui fe coupent , de grofTes branches en-dedans , ou des crampons ; dans d'autres des fers à boffe , & cela dans l'idée de rejetter la jambe en-dehors. Je conviens que par 'ce moyen , la jambe eft en-dehors , quand le cheval a fon pied pofé à plat ; mais lorfqu'il lève fon pied , cette ferrure fait-elle changer la direction de fa jambe ? donne- t-elle aux mufcles d'autre mouvement? les mufcles n'agifTent-ils pas de même? Si ceux qui s'obftinent encore à fuivre cette méthode furannée vouloient faire attention à ce que nous venons de dire , ils verroient que ces fortes de ferrure, bien loin de porter remède au défaut qu'ils ont envie de corriger , deviennent au contraire plus nuilibles , & peuvent ocafionner dans le cheval fain , de pareils accidens. Les trois quarts des maréchaux font heureufement revenus de cette erreur ; ils fentent même le défaut de cette ferrure, dont j'ai démontré les inconvéniens dans mon guide du maréchal, en commentant les idées de |
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mon
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-« père.
La ferrure eft une partie efTentielle de l'hippiatrique ; le maréchal doit s en occuper
férieufement ; en la poiTédant bien , il remédiera à diverfes maladies du pied des chevaux. a6.° CLOU DE RUE.
On entend par clou de rue, tout corps étranger qui pénétre dans la foie de corne ,
folt que k cheval le prenne à l'écurie , ou dans la cour , ou dans la rue , ou a la cam- pagne
H y a trois fortes de elous de rue ; le f.mple , le grave, & l'incurable (a).
Le clou de rue (impie eft celui qui ne perce que la fourchette charnue ou la foie charnue.
Le grave eft celui qui pique , foit le tendon, foit les ligamens de l'os de la noix , ou
Wre , on l'os du pied. Bien qu'il ait piqué l'arc-boutant, il n'eft grave que quand la Matière' a gâté le cartilage. . , i
Le dou Je rue incurable eft celui qui offenfe l'os de la no* , ou 1 os coronaire a leurs
P>»ies cartilagineufes. Dans les jeunes chevaux , le mal ne fe guérit point, parce que les 'filages ne s'exfolient jamais, & qu'ils fe confument peu a peu par la cari. J a, appris P* expérience, qu'il ne falloir pas défefpérer de la guenfon dans es vieux chevaux. Jeu ai vu guérir dont le tendon avoir été en partie coupe & 1 os de la noix perce. On do d^tant moins abandonner le traitement de cet accident chez les vieux chevaux, qu ,1s n Point ou ptefque point de cartilage, comme je l'ai obferve dans la chondrologie. |
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i a\ n j-n- rt ,.*,!« prrivains de l'art vétér., eft très utile & même indifpenfable
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l * ) Cette diftinaion, qui ne paroît pas plaire a tous les écrivains u
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sa:
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»7.« CURATION DU CLOU DE RUE SIMPLE.
Si le clou n'a perce que la foie de cornr- t* 'I > • [ce que l'on connoîtra s'il ne paroît n» a r A . "**. P°mt aCteint la fole <*arnue P P S dC fa"g ] d tfT a ™" k &ire ; la guérifon s'opère
lui qui perce la fourchette en kîaïA * i
*», cw „, P«fque P0i::;lc&fc:,^x: st^^t^
le clou a touché la foie charnu r S nt en marchant.
«> ngt chevaux Dion^'j'™'5 1 '"^ ' '' "e s'cnfuit ordinairement
■•■»> remède Cependant H ft ""a "a" '/ V '" a dix au mo.ns «m 8»*"
**•** i« de l'effence de térébenth L^ ". "* Pe"te °UVera>re Pour *
«Ique choie d'onctueux " ' T aTl T,^' convcnablcs ; al faut
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I.' Cole de corne a„J mdtfpenfable de pratiquer une
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Plnma l'eflince de térébenthin^'V1 f"**™ f™ cct os d'ux ou trois petits S-fl70K a,,/ CIOt, C£ ,„ ^^
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11 faut d< ,! rtCemme" , «n le reconnoît a la fynovie qui fort par le trou.
'«J^pour le rétablir le cheval, qui bien que guéri, refie quelquefoas
1 j| "e fort point de fviïovie ,v
ofl' n faut s'en affurer 1 r a *? ncanino,ns on r°"PÇonne que le tendon cft
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** ' & 'duire au fond dt la I ! Pl"S TT ^T dc U f°UrcW V* a **
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«. Après cette™ r.:U1 f" U te"don longitudinalenaent, & non tranf-
££~.* cfi necelTaire dc garnir tout le pourtour de la foie
„tr,„l„: : ' ■ , Plu'"accaux d'étoupes imbibées d'elTcnce
. 'mi wuuir.i clans i n lîn â « Plaie de petites tentes trempées dans le baume
C Urcbcnthlnc , & on les couvrira de plumaceaux imbi-
1 rdv-, « I
<h,:,, ; ;;,;;;o,s iours r;,r ,a ^ > &» «« m = «mb «n
• de té ébenrhn , Ta dcfTolure, ayant foin de les arrofer tous
terebentkoe.de façon qu'elle pénétre ,uVh l'os, fans toucher
«t le cheval, on doit ,
«U le 2??T a Ui 'CVCr ,C Picd trts bernent. Il &ut
ped de dernère ] la jambe du cheval , afin qu'il ne ploie
ne pas mettre la main au pied , de peur de caufer une
6 ''on "e voit point d'amendement, f, „aê„,e le
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encore
comme |
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1 «Pau paturon, en fe « de k fonde cannelée
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TUMEURS SANGUINE S.
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MS
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nous avons dit ci-defîus. On peut auffi paner un fe'ton qui travcrfc la plaie <Sc le paturon,
& imbiber le ruban du féton, de baume de Fioraventi , ou d'effcncc de térébenthine. On fe gardera bien d'employer aucun onguent corrofif, parce qu'il attaquerait la
partie cartilagineuse de l'os de la noix, 6c cauferoit un mal incurable. Toutes les fois que le tendon efl: piqué , il s'exfolie , ou , pour mieux dire , l'efcarc
tombe ; car les tendons piques ne s'exfolient pas de la même manière que les os: ce qui le prouve , c'eft qu'après la cicatrice complète du tendon léfé , le cheval relie quelque! long-temps boiteux ; tandis qu'après l'exfoliation de l'os blcllé , l'animal eît parfaitement guéri , & marche fins boiter. Si l'on foupçonne que le ligament , qui unit l'os de la noix avec l'os du pied , clt
piqué , il faut panfer le cheval deux fois par jour, de peur que le ligament ne fe gâte par le féjour de la matière. Si le clou de rue a pénétré dans la partie concave de l'os du pied, ce qu'on rec ir,
lorfqu'en fondant on fent l'os du pied à découvert, on doit pratiquer une ouverture pour
donner une irfue à Pefquillc qui en fortira ; mais le plus court efl de deflbler, enfuite on coupera le bout de la fourchette charnue, en fe fervant de la fonde cannelée, comme nous l'avons dit ci-defîiis ; mais évitant fur-tout de fendre le tendon, parce que cette partie s'exfolie d'elle-même à l'endroit de fon attache. Lorfquc l'artère , qui entre dans la partie concave du pied , a été piquée , ce dont on
efl a'furé par Phémorrhagie , il faut detfbler le cheval , taire une ouverture , former de petits plumaceaùx d'étoupe bien durs , charge térébenthine de Venife , ou trempés dans fon efTcnce , ck les appliquer fur l'artère , de façon qu'ils fervent de point d'appui ,
afin d'arrêter le fang. On lèvera l'appareil au bout de lix jours , ex enfuite on panfera la plaie , tous les jours de la même manière. Si le clou de rue , après avoir percé l'arc-boutant , attaque le cartilage à fa partie inté-
rieure , on doit alors pratiquer l'opération du javart encorné ; c'eft-à-dire , qu'on doit couper une partie du fabot , afin d'extirper le cartilage qui clt j ; l'article du javart encorné.
29.0 CLOUS DE RUE INCURABLES.
J'ai cru devoir indiquer ici les lignes par lefquels on connoîtra que dans les jeunes clic-
v'^x les clous de rue font incurables, afin qu'on ne mette en uï'^c aucune i ion, ni aucuns remèdes qui feroient une dépenfe inutile.
Les clous de rue ne Sauraient fe guérir, i.° lorfquc le tendon a été piqui que
Par une fuite de cette piquùre , la matière , en féjournant , a corrode la j
,Kuf~ de l'os de la noix, & altéré la fynovie. |
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2-° Lorfqu'on a appliqué , fur la plaie , des onguens corrofifs qui ont opère le même
°s font revêtus d'un cartilage qi»"{'" mrrr^^^c peu ^^^^^^^^^^^M |
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en f°rt toujours une finie fanguinolente, ce qui empêche la plaie de fe cicatrifer ,..
Ccft par la fonde qu'on s'alfurc de la carie de l'os ou de la léTion du ( Si donc |
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H6 HIPPOPATHOLOGIE.
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comme on l'a prétendu jufqu'à ce jour. J'ai plufieurs exemples de cette guérifon parfaite,
mais il faut convenir que fouvent le cheval ne vaut pas le temps ni l'argent que l'on emploie à le traiter. 3o.° DE LA PIQUURE OU RETRAITE.
On eft fujet à piquer le cheval dans plufieurs occafions , i.° lorfque le fer eft trop jufte
ou étampé trop gros : alors on pique la foie charnue ; fi le clou entre trop avant, il atteint la foie charnue , ck la chair cannelée : il perce quelquefois de part en part, & l'on voit fortir le fang du côté de la muraille , & du côté de la foie. a.0 Lorfque le fer eft étampé trop maigre , ou qu'il y a peu de corne ; on eft obligé
de puifer (a) pour aller prendre la bonne corne ; la pointe du clou eft tournée du côté de la chair cannelée qui, dans ce cas, eft fujette à être piquée. On connoît que le cheval eft piqué , par le mouvement qu'il fait. 3.0 Lorfque la pointe du clou n'a pas afTez de force pour percer la corne en-dehors,
elle perce en-dedans, ck blefTe la chair cannelée. 4.0 Lorfqu'on abandonne le clou ck qu'on ne le conduit pas jufqu'à ce qu'on fente ,
[ par la réfiftance que préfente la muraille externe ] qu'on eft prêt de fortir , ck que le clou a gagné la partie externe de la muraille. Dans ces cas , le clou va piquer la chair cannelée ; on s'apperçoit de cet accident au mouvement du cheval, qui retire fon pied. <j.° Lorfque le clou eft pailleux , car il fait deux lames , dont l'une entre quelquefois
dans la chair cannelée , ck l'autre fort en-dehors. 6.° Lorfqu'en brochant on rencontre une fouche qui eft une portion d'un vieux clou :
cette fouche renvoie en-dedans la pointe du clou qui pique la chair cannelée. 7.0 Lorfqu'on met des clous dans les vieux trous , 6k qu'on ne le conduit pas , on peut
faire une fauffe route , ck piquer le cheval. 8.° Lorfqu'en brochant un clou , la pointe rompt dans la muraille , le refte du clou
n'ayant point de pointe, ne fçauroit percer la muraille , & entre dans la chair cannelée. On retire la partie fupérieure du clou , ck on laiffe la partie inférieure , croyant qu'elle
ne coude pas : cependant on eft fouvent trompé à cet égard, & l'extrémité preffe la chair cannelée. Dans ce cas , on doit tâcher d'arracher la partie du clou qui eft dans le pied > avec les triquoifes ou pinces faites exprès, appellées, bec-de-corbin. Si on ne peut pas la pincer , il faut couper une partie de la muraille avec le rogne-pied , pour aller chercher cette portion de clou. Curation. Dans la fimple piquûre , lorfqu'on retire le clou fur le champ , il n'y a
rien à faire ; elle eft ordinairement fans danger. De cent chevaux piqués de cette façon, à peine y en a-t-il fix qui boitent. Il faut feulement s'abftenir de mettre des clous dans les mêmes trous, de peur de caufer une irritation & l'inflammation. Si cependant le cheval venoit à boiter , & qu'il fe fût formé de la matière , il faudroit
parer bien le pied , & faire ouverture jufqu'au fond de la piquûre , y mettre des tentes imbibées de térébenthine, & appliquer fur la foie de quoi l'humecter & la nourrir. 31.0 PIED SERRÉ OU CLOU QUI SERRE LA VEINE.
On appelle clou qui ferre la veine, un clou qui comprime la chair cannelée. Or, la chair
cannelée peut être comprimée par le clou , lorfqu'il pénètre entre la muraille ck la chair cannelée, 6k lorfqu'il coude. |
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( a ) En terme de maréchallerie , c'eft aller chercher la corne avec la pointe du clou.
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I.°
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TUMEURS SANGUINES. a4;
i.° Le clou pénètre entre la muraille & la chair cannelée , lorfque le fer eft étampé
trop maigre , par la raifon que nous avons dite ci-defTus. a.8 La chair cannelée peut fouffrir une compreffion , lorfqu'il fe trouve une fouche ,
parce que la pointe du clou paflant devant la fouche ou derrière, fait fonction de coin qui comprime la chair cannelée , ou lorfque la contreperçure étant trop grande , le clou fe tourne de côté & fait élargir la corne , ou lorfque le clou eft trop fort de lame. Dans tous ces cas , la chair cannelée eft comprimée , les vaifleaux font refTerrés, la circulation fe trouve interceptée , d'où n'ait l'inflammation & la formation du pus. Pour reconnoître le fiège du mal, on fonde avec les triquoifes ; l'endroit où le pied
eft plus fenfible , indique le clou qui le ferre. Si l'accident eft récent , il n'y a qu'une fimple inflammation ; s'il date de loin , il s'y forme du pus. Si l'on s'apperçoit fur le champ que le cheval a le pied ferré, il faut le déferrer, ou du
moins retirer le clou qui caufe le mal , & n'en point remettre d'autre à la place : fi le mal eft ancien & qu'il y ait du pus , on fe fervira des remèdes que nous allons indiquer pour Penclouure. 32.» DE L'ENCLOUURE.
Enclouer un cheval , c'eft planter un clou dans la chair , & l'y laifler.
Causes. L'enclouure ne diffère de la piquûre qu'en ce que dans celle-ci on retire fur
le champ le clou , au lieu qu'il refte dans celle-là ; ainfi elles proviennent l'une & l'autre des mêmes caufes. Diagnostic. On connoît l'enclouure , lorfqu'après avoir déferré ck paré le pied, on
voit que le clou eft dans la chair ; ou lorfqu'en fondant avec les triquoifes le cheval feint, quand on touche l'endroit de l'enclouure. CurAtion. Si l'on s'en apperçoit fur le champ , ou qu'on foupçonne que le cheval
foit encloué , il faut retirer le clou ; & quoique le fang forte par la foie de corne & par la muraille, il n'y a pas ordinairement de danger. C'eft un mal léger, qui fe guérit ordi- nairement de lui-même. Mais s'il s'eft formé du pus par le féjour du clou dans la chair , il faudra , après avoir
déferré le pied boiteux, faire une ouverture profonde entre la foie de corne & la muraille, pénétrer jufqu'au vif de la chair cannelée , &L panfer enfuite comme la piquûre. Si malgré l'ouverture , la matière fufoit jufqu'au-defTus du fabot vers la couronne , ce
qu'on appelle fiuffler au poil, il ne faudroit pas s'oppofer a la fortie du pus de ce côté-là, comme le pratiquent nombre de perfonnes qui emploient des topiques défenfifs, ou forte- ment aftringens , ou qui mettent le feu dès qu'ils apperçoivent à la couronne une groiïeur qui annonce la fougue du pus ; ils ne font par-là, comme on dit , qu'enfermer le loup dans la bergerie : le pus ne trouvant pas d'ifîiie , féjourne fous la muraille , creufe , fufe, & produit un ravage qui rend fouvent la maladie incurable. On doit , au contraire , favo- rifer la fortie du pus par le moyen des fuppuratifs & des émolliens ; le pus ayant la liberté de s'écouler le cheval guérit , fans aucun remède , dans l'efpace de quinze ou vingt jours.
Lorfque le clou a piqué l'os du pied [ce dont on s'apperçoit à la quantité, de matière
qui en fort, & encore mieux avec la fonde ] il faut deftbller le cheval , afin de donner ouverture à l'efquille qui tombera par l'exfoliation ; c'eft le moyen de guérir le plus fur & le plus prompt. On examinera foigneufement s'il n'eft pas refté dans l'endroit de la piquûre quelque
Ttt
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H I P P O P A T H 0 L O G I E.
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portion de clou , & la plaie fera panfée avec des plumaceaux chargés de térébenthine.
Si la matière , en féjournant auprès des talons , avoit gâté le cartilage, il feroit indif-
penfabie d'extirper la partie gâtée. 33.0 DE LA B L E I M E.
On appelle bleime , une rougeur à la foie des talons.
La bleime eft de deux efpèces ; l'une eft naturelle & l'autre furnaturelle. (a)
La bleime naturelle vient fans caufe apparente aux pieds qui ont de forts talons ; on
en reconnoît quatre fortes. Dans la première , il y a une rougeur produite par un fang extravafé , ck delTéché dans
les pores de la foie de corne. Dans la féconde, on remarque à la corne qui eft fendue, une tache noire qu'on pren-
droit pour clou de rue : en fuivant cette tache , on trouve la chair cannelée noirâtre , & comme pourrie. Dans la troifième, on voit, en parant, fortir du pus de la chair cannelée des talons.
Dans la quatrième, on s'apperçoit, en parant, d'un décernement de la muraille, avec
la foie des talons , caufé par la matière qui eft noire & en petite quantité. A ces quatre efpèces , on peut en ajouter une cinquième , dans laquelle la muraille des
talons eft renverfée en forme d'huitre à l'écaillé ; elle fait un rebord en-dedans qui com- prime la chair cannelée des talons ; les arc-boutans manquent à ces fortes de pieds, s'il y a très peu de foie ; elle eft très mince , & cède facilement, lorfqu'on la prefTe avec le pouce.
La bleime , contre nature , eft celle qui vient de la ferrure. Les talons bas portant fur
le fer , en font meurtris, foulés & comprimés ; ils peuvent l'être aulïi par un caillou qui fe fera logé entre l'éponge du fer &c le talon , principalement le pied ayant déparé. C'eft cette meurtrilTure qui eft la caufe de la bleime contre nature. Voye^ le remède de cette dernière efpèce à l'article de la ferrure pour les talons bas. Ci/ration. Dans la première efpèce , où le fang eft extravafé & deiTéché , comme le
cheval ne boîte que lorfque le pied eft trop fec , on doit avoir foin de tenir le pied frais, en l'humeclant, & abattant du talon toutes les fois qu'on le ferre. Dans la féconde , où il y a une tache noire à la corne de l'arc-boutant , & où la chair
cannelée eft gâtée , il faut faire ouverture avec le boutoir ou la renette , & y introduire des plumaceaux imbibés d'erTence de téiébenthine qu'il eft à propos de tenir comprimés , de peur que la chair ne furmonte. Dans la troifième efpèce , où l'on voit fortir , en parant, du pus de la chair cannelée
des talons , on aura recours aux mêmes moyens. Dans la quatrième , où la muraille eft détachée de la foie de corne & de la foie charnue
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( a ) Je ne fit
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irois pas fi je voulois rapporter tout ce que M. Bour^elac s'eft permis de bazarder fur la bleime, je m'arrêterai
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feulement à ce qu'il dit pag. 86 , 87 , qu'il y a trois fortes de bleime, i> la féche, qui eft ie réfultat de la féchereife du pied, &.
qu'elle attaque communément les pieds cerclés. Mais quel rapport y a t-il entre la muraille & la foie des talons ? un cheval eft cerclé , pour l'ordinaire , pour avoir été fourbu, ou avoir eu un effort à la couronne; cela arrive aux meilleurs pieds, & pourquoi, dis je, ces pieds cerclés feroient-ils plus fujets que les autres , où eft donc le moindre rapport ? 2.0 La bleime encornée : toutes les bleimes ne font elles donc pas encornées? La bleime encornée (dit cet auteur ), dans laquelle
h matière abonde, échappée des tuyaux qui la contiennent, fe pervertit bientôt, & ne trouvant plus d'iffue libre, elle chemine, pénétre fous le quartier, & fouffle au poil. Eft-il un praticien qui puiiïe dire avoir vu une matière de bleime foufflée au quartier & ibufflée au poil. Toute matière venant de la foie provenant de la bleime ou autre caufe, fouffie à la pointe du talon, dans le paturon , & n'enfile jamais les quartiers. Une avalure ne fuit jamais que la direction des fibres cannelées qui ont été piquées & ne va jamais ailleurs,- ainfi , la matière de la bleime étant for la chair cannelée des talons, elle doit fouffler au poil de la pointe des talons. La 3.0 efpèce de bleime qu'il appelle foulée, vient, félon lui , d'une contufion & d'une foulure , l'autre vient-elle donc d'une
autre caufe, n'eft-ce pas toujours la compreffion de quelque corps qui occafionne cette maladie ; voilà une belle diftindion. |
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TUMEURS SANGUINES.
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des talons , il faut abattre.de la muraille du talon , parer a la roiee le pied , & fur-tout
l'endroit du talon ; enfuite fuivre avec les renettes cette matière noire qui eft entre la muraille & la foie de corne , &c faire le même panfement qu'aux autres. La cinquième vient de la maiivaife conformation du pied, les talons n'ont prefque point
d'arc-boutans. La bleime n'eft recouverte que de très peu de corne. Le clieval eft fort fen- fible en cet endroit , parce que la muraille fe renverfe & pince la chair cannelée. Il faut enlever avec le boutoir, cette corne renverfee qui comprime la chair cannelée des arc- boutans. Quelquefois il vient du pus : dans ce cas , on pratiquera une ouverture , pour donner
iffue à la metière , mais on prendra garde de la faire trop grande, de peur que là chair ne furmonte & ne forme une cerife. Tout l'appareil confiftera à appliquer des plumaceaux les uns fur les autres , afin de maintenir la chair qui bombe naturellement j & qui a du penchant à furmonter. 34.° SOLE ÉCHAUFFÉE.
Rien de pus fréquent, dans les boutiques, que de voir certains garçons appliquer des
fers rouges fur les pieds des chevaux. Cette méthode , dont ils ne fentent pas les fuites , & qui vient pluftot de la pareffe qu'ils ont à abattre du pied , que de l'intention de faire porter leurs fers , occafionne non feulement un altération dans le fabot, mais même une inflammation confidérable. D'autres, faute d'expérience kifTent long-temps le fer qui, fans être pourtant rouge, échauffe tellement les parties contenantes du fabot, qu'il produit les mêmes accidens. Tout maréchal ne doit avoir pour but, en préfentant fon fer fur le pied 7 que de voir s'il n'eft pas trop jufte , s'il ne garnit pas trop, s'il ne porte pas fur la foie, en un mot , s'il prend bien la tournure du pied ; il importera fort peu que le fer foit blanc , rouge ou noir , pourvu qu'on le préfente promptement & qu'on le retire fur le champ , car un fer peut fort bien ne pas être rouge & altérer le fabot , fi on le laifîe long-temps fur le pied, comme malheureufement cela n'arrive que trop. Un habile ouvrier, & qui a bien le maniement des tenailles doit préfenter fon fer en un clin d'odl, enfuite il retourne à l'enclume donner à fon fer la tournure ou la juftefTe convenable : s'il n'a pas eu le coup d'œil affez jufte pour faifïr fon pied , c'eft-à-dire , pour rendre le fer jufte au pied il eft obligé de revenir plufieurs fois, & échauffer le pied. Les remèdes aux pieds échauffés font d'humecter la foie de corne avec des emmiellures ou de la terre glaife très liquide. 35.° SOLE BRULEE,
Outre les caufes décrites ci-deiTus , la foie peut avoir été brûlée par l'application d'un
tifonnier rou°-e , dont le maréchal fe fera fervi pour attendrir la foie & pour avoir plus d'aifancc a la parer. Cette pratique vient de ce que l'on ne veut pas fe donner la peine de parer. On reconnoît que la foie a été brûlée, en parant le pied ; les pores de la foie de corne font très ouverts en forme de tamis, la lymphe fort à travers ces petits trous, & fouvent il arrive une féparation totale de la foie de corne d'avec la foie charnue , dans l'endroit où elle a été brûlée; quelquefois la gangrène fe mamfefte & le cheval en périt. Cet accident arrive plus communément aux pieds plat qu'aux autres, parce que la foie eft plus mince , & que d'ailleurs la plufpart des maréchaux ignorent la ftruâure du pied. Les pieds combles y font plus expofés , parce que la foie eft beaucoup plus mince. L'accident fera encore-plus fréquent chez les chevaux qui ont été fourbus & dont la foui bure s'eft jettée fur la foie , & a formé un croifTant ; car, dans ces fortes de pieds, autant la foie eft mince , autant la muraille eft épaiiTe. |
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a"5o HIPPOPATHOLOGIE.
Curation. Le remède qu'on apporte a ce mal eft de parer à la rofée, & de cerner la
foie autour de la muraille , comme fi on vouloit defToler ; on mettra enfuite dans la rainure des plumaceaux imbibés d'eflènce de térébenthine, qu'on arrofe tous les jours deux fois, & on couvre de rémolade le milieu de la foie. 36.° SOLE COMPRIMÉE PAR LE FER.
L'inflammation peut furvenir à la foie par la compreflion du fer ck occafionner du pus
dans cette partie ; cela vient pour l'ordinaire de l'ajufture des fers, ou, pour mieux dire, de ce que l'on n'a pas aflez entoilé fon fer. Quand la compreflion eft légère la ferrure y remédie aifément ; fi au contraire il y a du pus , après avoir échancré le fer, on traitera la plaie avec la térébenthine. 37.0 PIED SERRÉ PAR LES FERS TROP FOUTES.
Il n'y a qu'un mauvais ouvrier qui puifTe donner aux fers cette conformation vitieufe.
Tout fer doit être plus ou moins entoilé , fi ce n'eft aux pieds de derrière qui font creux, pour lefquels l'ajufture , ou la voûté de fer fe jette en-dedans , autrement la ferrure fera mauvaife. On appelle voûté un fer trop large , ou qui garnit trop , fur lequel on monte à cheval , c'eft-à-dire , qu'on frappe fur une de fes branches , tandis que l'autre porte fur l'enclume ; par ce moyen on parvient a plier le fer en deux , & à le rendre un peu concave, cette méthode eft très ufitée en Allemagne & fur-tout en Angleterre ; de toutes les méthodes il n'y en a pas de plus dangereufes. Le fer fait fonction de pincettes, écrafe les quartiers & fait bomber à la longue la foie, & occafionne les oignons , l'os du pied qui eft très poreux , prend aifément la figure convexe. L'on en voit aflez dans les voiries , car il ne faut pas s'imaginer que la nature forme ces pieds combles , jamais l'on ne verra un poulain avoir les pieds combles, mais bien plats, ils ne le deviennent que par la ferrure ; quand au remède, Voye^ la ferrure. 38.0 TALONS FOULÉS.
Des éponges longues & épaifles, le parement du pied, fur-tout lorfqu'on aura éloigné
la fourchette de terre, peuvent donner naiflance à des bleimes , maladies inflammatoires , qui quelquefois dégénèrent en javart encorné , improprement dit. En ferrant de la forte , tout le poids du corps eft appuyé fur les éponges, & écrafe les talons ; ce qui n'arriveroit pas fi la fourchette portoit a terre , puifqu'elle eft la bafe du cheval. Si le mal eft de peu de conféquence , il ne s'agit que de changer la ferrure ; s'il devient plus férieux , on le traitera fuivant la nature du mal. 39.0 QUARTIERS RENVERSÉS.
Lorfque le fer eft trop entolé fur les quartiers, & qu'il porte fur un quartier foible,
il le fait renverfer, c'eft ce qu'on appelle quartier renverfé. On doit y remédier à peu près comme dans le cas précédent. 40.0 FAUX QUARTIERS FOULÉS.
Si le fer eft long , le faux quartier portera deflus, & fera foulé. Voye{ l'article de la
ferrure. 41° DE LA FOULURE DE LA SOLE.
On appelle foulure de la foie, la compreflion qu'elle a foufFerte, foit qu'elle vienne d'un
caillou
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TUMEURS SANGUINES. ^t
caillou qui s'eft logé entre le fer ck la foie de corne , ou d'un amas de fable ou de terre
qui, par leur féjour , forme un maftic. Il refulte de cette contufion à peu près le même accident que des fortes éponges fur les talons. La ferrure y remédie toujours , à moins qu'il n'y ait du. pus dans le pied. La foulure de cette partie n'auroit pas lieu, fi l'on n'avoit pas trop paré le pied ; ce qui
lailîe une efpèce de creux pour loger le caillou ck le fable ; 6k fi l'on avoit moins aminci la foie de corne, laquelle alors ne garantit prefque plus la foie charnue de la comprefTion. Il faut ôter le fer pour enlever les corps qui compriment la foie charnue , nourrir le
pied en le tenant hume&é , & ne le point parer. 4a.0 DE L'EXCROISSANCE DE LA SOLE DES TALONS.
La belle conformation du pied eft quelquefois nuifible dans certains chevaux. On voit
aflèz fouvent la foie des talons fe prolonger d'une manière marquée , jufqu'en pince , ck avoir dans fon corps une épaifTeur confidérable. Cette conformation fe trouve dans les chevaux auxquels la nature a donné une petite fourchette. Pour lors cette foie ou fes arc- boutans font fonction de fourchette ; ou parce qu'elle porte à terre , ou parce qu'elle eft trop épaiffe, la chair cannelée eft comprimée; il furvient une inflammation ék fouvent de la matière ; ce qui , dans l'un & dans l'autre cas, fe nomme bleime. On s'apperçoit du mal en parant ces arc-boutans. Quand il n'y a qu'une légère inflammation , ou une extra- vafation de fang dans la corne, le feul remède eft de parer ces parties ; s'il y avoit du pus, il faudroit traiter la plaie comme une bleime. Voye{ bleime. 43.» DE LA SOLE BATTUE OU PIED DÉROBÉ.
Lorfqu'un cheval a eu le pied bien paré, ck qu'il vient à fe déferrer, la muraille, n'ayant
plus de foûtien de la part de la foie de corne , s'éclate ; la foie porte à terre , comprime la foie charnue , l'inflammation furvient, & le cheval boîte : ceft ce qu'on appelle foie "battue. Pour remédier à ce mal , on mettra une déferre légère, ck on l'attachera avec de petits
clous minces , on appliquera par-deflus des onctueux , comme la rémolade , ékc. Si la foie eft extrêmement foulée , fi le fang fort, & fi le cheval boîte confidérablement , le plus court moyen eft de le defïbler. On fait par-là une plaie Ample qui fe traite aifément ; au lieu que fi la foie de corne y reftoit , les chairs demeureroient long-temps baveufes ck carieroient même l'os du pied. 44.0 DE L'ÉTONNEMENT DU SABOT.
L'étonnement du fabot eft un ébranlement dans le pied du cheval, occafionné par un
coup que le cheval fe fera donné contre quelque corps dur , comme une pierre , ck quel- quefois par un coup de brochoir que l'on aura donné en voulant abattre le pinçon. On s'en apperçoit en frappant fur la muraille ; car alors l'endroit où le coup a été porté,
eft beaucoup plus fenfible que le refte de la muraille. Il faut bien parer le pied, faigner en pince, ck mettre une emmiellure autour du fabot
ck dans le pied. 45.° DE LA COMPRESSION DE LA SOLE CHARNUE.
Pour bien entendre de quelle manière la foie charnue peut être comprimée, il faut fe
rappeller la ftruéhire du pied. Elle apprendra que tout le poids du corps du cheval pèfe fur les furfaces obliques de l'os du pied. Or , cette fituation ne pouvant fervir de bafe Vvv
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ap, . HIPPOPATHOLOGIE.
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aux parties prépondérantes , la colonne fe trouve foûtenue par le tendon fléchifTeur de
l'os du pied ; ce tendon ,. qui n'eft pas fait pour foûtenir les parties , mais bien pour les mouvoir , eft foûtenu lui-même par, un corps matelafîé & prefque infenfible , nommé la fourchette , laquelle doit foûtenir la jambe dans fon aplomb. Mais quand elle ne porte pas à terre , le cheval , dans certaines furprifes , dans certains faux pas , ou dans certains efforts, pouffe l'os coronaire en arrière fur l'os de la noix, celle-ci fur le tendon qui prefTe la foie charnue entre lui 6k la foie de corne. Dans ce mouvement, l'os coronaire, [ dont la fituation eft oblique de derrière en devant, en prenant de bas en haut ] change fa pofi- tion, 6k fe porte en-devant vers fa partie fupérieure, & en arrière vers fa partie inférieure- pour lors il prend fon point d'appui fur la partie antérieure de l'os du pied, 6k chaffe, par le moyen de fes condyles, le tendon en arrière 6k en enbas ; ce qui occafionne une inflam- mation confidérable à la foie charnue , ôc quelquefois arrêt 'de la fynovie , vu que les glandes ont été comprimées par ce dérangement. La fynovie , en fejournant, s'épaifïit , corrode les cartilages de l'os du pied , de l'os coronaire , & produit une ankylofe ou réunion de ces trois os en un feul. C'eft de la véhémence, plus ou moins grande de cette compreiTion ou de l'extenfion de ce tendon, que l'on doit partir pour expliquer comment l'os coronaire & l'os de la noix peuvent fe fracîurer , & comment les cartilages laté- raux de l'os du pied peuvent s'oiïifier. On reconnoît la comprefïion de la foie charnue , lorfqu'après avoir bien paré uniment
le pied, & rendu la foie de corne fort mince,le cheval marque de la fenfibilité. On fonde avec les tricoifes , en commençant en pince , & allant fuccefïivement vers les talons , mais avec l'attention de ne pas ferrer les tricoifes , plus dans un endroit que dans l'autre. C'eft par ce moyen que l'on découvre , dans la plufpart des maladies du pied , l'endroit où un cheval a été piqué , & la partie qui a été bleffée , contufe , comprimée, 6kc. Pour remédier à la comprefïion, on pare le pied à la rofée, 6k on met dans le pied quel-
que chofe d'onctueux afin d'humecter & relâcher les parties qui font diftendues , 6k de dimi- nuer la compreiTion de la foie charnue. On peut faigner à la pince , & appliquer a l'entour du fabot ce qu'on auroit inféré dans le pied pour l'humecler. Il faut laifîer le cheval en repos pendant douze ou quinze jours, & ne point lui permettre de marcher : fouvent il guérit de cette manière ; mais fouvent auffi, il eft un, deux 6k même trois mois à guérir. Quand il pafTe vingt jours, on doit le faire promener, jufqu'à ce qu'il foit guéri. On peut même Je mettre à la charrue , à une voiture , ckc. J'en ai vu qui fe font redrefles en travaillant. Si le cheval boîte tout bas , s'il eft fenfible à la couronne , lorfqu'on le prefTe avec le
pouce dans cet endroit , 6k s'il fent de la douleur au paturon , lorfqu'on appuie le pouce fur le tendon , il ne faut pas tarder à le deflbler ; il n'y a pas de temps à perdre. Après l'avoir deffolé, on laifTera faigner long-temps le pied, afin de dégorger les vaifleaux ; cette opération met la foie charnue hors de preiTe , 6k remédie à l'inflammation du fabot, pré- vient les accidens & les fuites de l'inflammation ; c'efVa-dire , les ankylofes , les ofïifica- tions & les exoftofes. Voyei la manière de deffoler. Si le cheval n'eft pas guéri au bout de quarant jours, ce qui eft rare, il faut le mettre
à la pâture , pendant fix femaines ou deux mois. Lorfque le mal eft ancien , ce qu'on connoît par une petite grofteur qui vient ordinai-
rement autour de la couronne , 6k parce que le pied malade eft plus petit que l'autre , il n'eft pas facile à guérir. On peut tenter cependant de porter le feu autour de la couronne , afin d'empêcher
l'oflification, qui commence toujours par un endurcifTement des tuniques ; le feu les réfout; |
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TUMEURS SANGUINES. ^3
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mais on ne doit avoir recours à ce moyen qu'après avoir mis en ufage les autres remèdes,
4e.0 DEL'ÊBULLITION
Dans l'ébullition , toute l'habitude du corps fe trouve en un moment couverte de
petits boutons plus ou moins nombreux &: plus ou moins élevés , mais pourtant fuper-* ficiels. Ils furviennent ordinairement après les grandes fatigues & les grandes fueurs ; c'effc l'humeur de la tranfpiration qui s'accumule dans les vaiiTeaux de la peau. Ces boutons font ordinairement fans danger, & difparoifTent bientôt par le moyen de
la faignée & de quelque fudorifique & quelquefois même le fudorifique fimple fufBt. J'ai toujours donné avec fuccès unemufcade râpée que l'on fait bouillir deux à trois minutes dans environ un demi-feptier d'eau, dans un vâfe que l'on a foin de couvrir; l'on y ajoute une bouteille de vin rouge que l'on fait prendre chaud au cheval. Il faut bien fe garder de le fâigner dans ce cas , comme je le Vois pratiquer > les fuites en font fouvent fàcheufes ? à moins qu'un inftant après on ne lui donne un fudorifique. 47.° DE LA MORVE.
Les anciens n'ont pas mieux connu le fiège de la morve que le remède; ils l'ont placé,
les uns dans le cerveau , les autres dans le poumon , ceux-ci dans le foie , ceux-là dans les reins , d'autres dans l'eftomac ; &c confondant les différentes efpèces d'ecoulemens , ils ont donné le nom de morve à tous ceux qui fe font par le nez. Soutenir que la morve a fon fiège dans les poumons, c'eft une opinion en quelque
façon pardonnable; 1.0 parce qu'il y a une communication du poumon avec le nez ; i.° parce qu'il fe fait quelquefois réellement par le nez un écoulement qui vient du pou- mon : [ il a lieu dans une maladie que j'appelle pulmonie ] ; 3.0 parce que l'écoulement qui vient du poumon, refTemble afTez à celui qui vient de la membrane pituitaire ; 4..0 parce que la morve eft fouvent compliquée avec la pulmonie , ou ce qui eft la même chofe, l'écoulement, qui vient de la membrane pituitaire, eft fouvent compliqué avec l'écoulement qui vient du poumon. Les anciens maréchaux , peu fcrupuleux dans leurs recherches, peu éclairés fur la nature des maladies, fe font laiffés tromper par l'apparence; la refTemblance des deux maladies leur en a impofé : ils étoient dans la bonne foi ; ils n'ont erré que dans la diftinclion. Mais foûtenir que la morve eft dans les reins , dans la rate, dans le foie, ou dans le
cerveau {a) c'eft pécher contre les premières connoiflances de Phippotomie , c'eft: ignorer qu'il n'y a point de communication de ces parties avec le nez , & que , par conféquent , il eft impoftible qu'il fe fafTe par le nez un écoulement qui vienne de ces parties ; c'eft pécher par une ignorance grofïière, c'eft fe rendre coupable envers la fociété qui compte fur les lumières d'un homme qui s'annonce comme hippiatre. Mais foûtenir ces abfurdités parce qu'on les a avancées ; les foûtenir par malice &c par jaloufie , après que la faufTeté en a été démontrée ; les foûtenir pour s'oppofer à la vérité , & pour entretenir le public & les amateurs dans l'erreur, c'eft être de mauvaife foi, c'eft facrifier le bien public à fon amour propre, c'eft un entêtement , j'ofe le dire , punifTable. |
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( a ) Comme l'a avancé M. Bour^elat, qui, pag. z6<) , dit qu'il fe trouve des corpufcules d'une forme irrégulière, unis dans les
grandes ventricules, par un prolongement du plexus corroïde ; ces corpufcules acquièrent, dans certaines circonftances , & quel- quefois dans celle de la morve, un volume confidérahle, & ajoûte-t-il, peut-être féparent-ils ou laiffent-ils échapper l'humeur donc ces parties font abreuvées. Le même auteur die, pag, 4.22 , en parlant du poumon , qu'il fe trouve deux appendices refiemblanc à une rate, qui s'étendent
fur la crachée-artère , & que ces de'ux proiongemens font très fouvent aflectés dans la morve, . |
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a^4 HIPPOPATHOLOGIE.
Mon père , convaincu , par les lumières de l'hippotomie , du ridicule 6k de l'erreur
des maréchaux fur le fiège de la morve , s'appliqua à en chercher le fiège. Après plufïeurs recherches pénibles , réitérées & difpendieufes , il découvrit enfin , en 1749, ^e véritable fiège de la morve dans la membrane pituitaire , 6k rendit publique fa découverte & fes obfervations fur cette maladie , par un mémoire qu'il préfenta à 1 Académie Royale des Sciences; ce mémoire fut examiné par Meilleurs Bouvard 6k HérhTant, médecins nommés commhTaires 6k approuvé par l'Académie Royale des Sciences. La plufpart des maréchaux fe trouvant outragés par la découverte de mon père , bien
loin de fe rendre à l'évidence , s'élevèrent contre , perfiftèrent dans leur fyftême, ÔC foû- tinrent que la morve avoit fon fiège dans les reins , le foie , le poumon , 6kc. On a peine à revenir des préjugés avec lefquels on eft né , avec lefquels on a été
nourri, ck avec lefquels on a vieilli ; y renoncer , c'eft renoncer à une partie de foi- même ; on n'aime point à voir qu'on a paffé fa vie dans l'erreur, l'amour propre foufFre à convenir qu'on ne fçait rien ; aufïi les deffenfeurs de la vieille morve réfolurent bien de foûtenir avec fermeté leur fyftême , dont la ruine entraînoit avec elle, la perte de la réputation. Cela fit une difpute, ck la chofe demeura pendant quelque temps indécife dans l'efprit du public. Mais la vérité fe fait jour tôt ou tard , ck perce à travers les ténèbres les plus épailTes : mon père plus animé par le zèle du bien public , par l'honneur d'être utile à fa patrie , ck par l'amour de fa profeffion , que par l'intérêt , pourfuivit fes recherches , ck parvenu à faire la diftinction des difFérens écoulemens qui fe font par le nez ; il en diftingua fept fortes , ck démontra en 1752., par un fécond mémoire , qu'il n'y en a qu'un qui mérite le nom de morve proprement dite ; ce mémoire fut vérifié par MM. Morand ck Bouvard nommés pour en faire l'examen, ck fut approuvé de même aue le premier par l'Académie Royale des Sciences. Depuis ce temps, j'ai ouvert une infinité de chevaux morveux, 6k j'ai toujours reconnu
la vérité de la découverte de mon père ; j'ai toujours trouvé là membrane pituitaire affeclée ; je l'ai démontré nombre de fois à plufïeurs amateurs, écuyers 6k maréchaux , fur des chevaux que j'ai ouverts; je l'ai enfin démontré à Verfailles deux fois, l'an 1759, par ordre de MM. les écuyers , en préfence de Monfieur de Brige , commandant des grandes écuries du Roi , 6k de Monfieur Croafmare , commandant des petites écuries du Roi ; de Monfieur Lieutaud , médecin des Enfans de France ; de Monfieur LafTone , premier médecin de la Reine , de Monfieur Malouin , médecin de la Reine 6k de plufïeurs feigneurs 6k maréchaux. Deforte que tout le monde eft bien convaincu actuelle- ment que la morve a fon fiège dans la membrane pituitaire. Au mois d'avril 1761 , j'eus l'honneur de préfenter à l'Académie des Sciences un mémoire fur ce fujet , que je lus en préfence de MM. les Académiciens , qui nommèrent pour commiffaires MM. Morand 6k Tenon. L'ouverture des chevaux morveux que j'ai faite fi fouvent , les démonftrations que j'en ai fait tant de fois aux amateurs , aux écuyers 6k aux maréchaux, les expériences enfin que mon père à faites, 6k moi après lui, fur les chevaux fains que nous avons rendus morveux , en injeftant fur la membrane pituitaire une liqueur corrofive , ne per- mettent pas de douter que le fiège de la morve ne foit dans la membrane pituitaire. Il ne faut qu'avoir des yeux pour fe convaincre de cette vérité ; il n'y a plus que quelques vieux maréchaux entêtés qui refufent , de mauvaife foi & par malice , leur témoignage à l'évidence 6k à la vérité. Le fiège de la morve étant une fois bien connu , &c établi, il eft facile de la définir.
La morve eft un écoulement de mucofité par le nez , avec inflammation ou ulcération
de la membrane pituitaire, Cet
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TUMEURS SANGUINES. \ 1J$
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Cet écoulement eft tantôt d'une couleur tranfparente , comme le blanc d'œuf, tantôt
jaunâtre , tantôt verdâtre ; tantôt il eft purulent, tantôt fanieux , mais toujours accompagné du gonflement des glandes lymphatiques, qui font fous la ganache. Ces glandes font quelquefois engorgées toutes deux en même temps > quelquefois il n'y
en a qu'une. Tantôt l'écoulement ne fe fait que par un nafeau , ck alors il n'y a que la glande du côté de l'écoulement qui foit engorgée. Tantôt l'écoulement fe fait par les deux nafeaux, ck alors les deux glandes font engorgées en même temps. Tantôt l'écoulement vient du nez feulement , tantôt il vient du fnez , de la trachée-artère ck du poumon en même temps. Ces variétés ont donné lieu aux différences fuivantes. Je diftingue la morve à raifon de fa nature; i.0 en morve proprement dite & en morve
improprement dite. i.° La morve, proprement dite, eft l'écoulement qui vient de la membrane pituitaire • il n'y
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a, à proprement parler, d'autres morves que celle-là. Celle-ci eft de deux efpèces 1
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'une
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dans laquelle le cheval jette du fang par les narines , & où l'on découvre le Ion» de 1
cloifon , beaucoup de chancres , fourniflant très peu de pus , & encore d'une qualité noirâtre ck fanieufe. L'autre dans laquelle on ne découvre point , ou prefque point de chancres , mais en
revanche qui fournit une très grande quantité de pus , provenant de la lymphe. Dans cette féconde efpèce , les cornets ck les finus font plus ou moins remplis de matière , au lieu que dans la première , les cornets font vuides ainfi que les finus. La première , vient prefque toujours d'un vice farcineux , ck fe communique plus
sdfément. La féconde vient du pafTage du chaud au froid ck fe communique très rarement * ce qui n'arrive que dans la morve invétérée. La morve , improprement dite, eft tout écoulement qui vient d'une autre partie que
de la membrane pituitaire : ce n'eft pas la morve, c'eft à tort qu'on lui a donné ce nom. 1° Je la diftingue en morve contagieufe ck en morve non-contagieufe.
La morve contagieufe , eft celle qui fe communique d'un cheval morveux à un cheval
fain. Il n'y a que la morve proprement dite, ck la gourme qui foient contagieufes ; les autres ne le font pas. La morve non-contagieufe eft celle qui ne fe communique pas, telle que la morve de
morfondure , la morve de courbature, & la pulmonie. II. La morve , proprement dite , fe diftingue ; i.° en morve fimple , ck en morve
compofée.
i.° En morve primitive , ck fecondaire.
2° En morve commençante , en morve confirmée ck en morve invétérée.
La morve fimple , proprement dite, eft celle qui ne vient que de la membrane
pituitaire. La morve compofée eft celle qui vient de la membrane pituitaire ck de la trachée
artère , ou du poumon en même temps. La morve primitive eft celle qui eft indépendante de tout autre écoulement.
La morve fecondaire eft celle qui fuccède à la morve improprement dite , comme à la
pulmonie & à la morfondure. La morve commençante eft celle où il n'y a qu'une fimple inflammation.
La morve confirmée eft celle où il y a ulcération de la membrane pituitaire.
La morve invétérée eft celle où l'écoulement eft purulent ck fanieux.
La morve improprement dite eft de trois fortes; la morve de gourme , la morve de
morfondure , ck la morve de courbature, Xxx
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n6 * HIPPOPATHOLOGIE.
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Causes. Les caufes premières de la morve ne nous font pas connues. Quelques per-
fonnes croient que c'eft un virus d'une nature acre & acide ; d'une nature acre, parce qu'il fait crifper & reflerrer les vaifTeaux fanguins de la membrane pituitaire , & qu'il caufe l'inflammation des parties qu'il affecte ; d'une nature acide , parce qu'il épaiffit la lymphe & qu'il rend calleux les bords des ulcères : mais cela eft hypothétique. Je ne m'arrêterai pas à examiner les caufes premières de la morve ; je me contenterai de
rapporter les caufes fécondes qui font évidentes & inconteftables. Il eft certain que dans la morve proprement dite, il y a inflammation dans les glandes
de la membrane pituitaire. Cette inflammation fait féparer une plus grande quantité de rnucofité ; de-là l'écoulement abondant de la morve commençante. L'inflammation fubfiftante fait refferrer les tuyaux excrétoires des glandes ; la rnucofité
ne s'échappe plus ; elle eft obligée de féjourner dans la cavité des glandes , elle s'y échauffe, y fermente, fe putréfie, & fe convertit en pus. De-la l'écoulement purulent de la morve confirmée.
L'inflammation épaifïit la lymphe contenue dans les vaiffeaux lymphatiques, qui font en
grande quantité dans la membrane pituitaire ; de-là la callofité des ulcères. Le pus , en croupifTant , devient acre & corrofif, ronge les parties voifmes , carie les
os, & rompt les vaifTeaux fanguins , le fang s'extravafe , & fe mêle avec le pus ; de-là l'écoulement purulent, noirâtre & fanieux. La caufe évidente de la morve eft donc l'inflammation ; l'inflammation reconnoît , comme
je l'ai dit plus haut, des caufes générales & des caufes particulières. Les caufes générales de l'inflammation de la membrane pituitaire , font la trop grande
quantité , la raréfaction ôc Pépaifliffement du fang. A ces caufes générales , il faut en ajouter de particulières ou locales , qui déterminent
l'inflammation de la membrane pituitaire , plutôt que dans les autres parties du corps. Ces caufes particulières font j i.° le défaut de refTort des vaifTeaux de la membrane pitui- taire , caufé par quelque coup fur le nez. Les vaifTeaux ayant perdu leur refTort, n'ont plus d'action furies liqueurs qu'ils contiennent, 6c favorifent le féjour de ces liqueurs ; de-là l'engorgement & l'inflammation. 2.0 Le déchirement des vaifTeaux de la membrane pituitaire , par quelque corps pouffé
de force dans le nez : les vaifTeaux étant déchirés , les extrémités fe ferment & arrêtent la circulation; de-là l'inflammation. 3.0 Les injeclions acres, irritantes, corrofives , & cauftiques faites dans le nez, font
refferrer & crifper les extrémités capillaires des vaifTeaux de la membrane pituitaire ; de-là, l'engorgement &. l'inflammation. 4..0 Le froid , lorfque le cheval eft échauffé ; il condenfe la lymphe & le fang , il
fait refferrer les vaifTeaux , il épaifïit la rnucofité , engorge les glandes ; de-là l'inflam- mation. 5.0 Le farcin ; l'humeur du farcin s'étend & affecle fucceflivement les différentes par-
ties du corps: lorfqu'elle vient à gagner la membrane pituitaire, elle y forme des ulcères, &C caufe la morve proprement dite. 6.0 Affez fou vent l'inflammation , l'ulcération, & l'écoulement du conduit lacrymal ; ce
canal étant enflammé , produit un pus acre , qui corrode les parois des cornets , d'où naît l'écoulement qui fe manifefte bientôt. Les larmes qui fortent par cette ouverture placée au bas des nafeaux , fe répandent en divergant fur leurs bords , & les humeclent ; leur fonction, à ce que je crois, eft d'empêcher que l'air n'entre avec trop d'impétuofité dans les nafeaux : l'écoulement des larmes étant une fois fupprimé Pair , ne trouvant plus |
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TUMEURS SANGUINES. 257
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d'obftacle qui s'oppofe à fon pafTage , entre avec force dans les nafeaux , & va heuter
la cloifon & les cornets. J'ai remarqué l'arrêt des larmes dans les chevaux morveux ; j'ai aum obfervé que beaucoup de chevaux attaqués de la fiftule lacrymale , ou que ceux chez lefquels il y avoit fuppreflion de cette humeur , devenoient morveux. Ce qui arrive le plus fouventdans les chevaux glandes de longue-main; ou pour mieux dire, les che- vaux glandes depuis plufieurs mois , ne deviennent morveux que par la fuppreflion de |
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cette eau.
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Symptômes. Les principaux fymptômes font l'écoulement qui fe fait par les nafeaux ,
& l'engorgement des glandes lymphatiques de défions la ganache. i.° L'écoulement eft plus abondant que dans l'état de fanté , parce que l'inflammation
irrite les fibres, les follicite à de fréquentes ofcillations, & fait féparer une grande quantité de mucofité. Ajoutez à cela que dans l'inflammation, le fang abonde dans la partie enflam- mée , & fournit plus de matière aux fécrécions. .- a.° L'écoulement eft de couleur naturelle , tranfparent comme le blanc d œuf, dans là
^anr^ro n-rrp mi'il 11V a qu'une fimple inflammation fans ulcère,
morve commençante, parce qu 11 y i r f 3.0 L'écoulement eft purulent dans la morve confirmée , parce que 1 ulcère eft forme ;
le pus qui en découle fe mêle avec la morve. 40 L'écoulement eft fanieux & noirâtre dans la morve invétérée, parce que le pus ayant
corrompu quelques vahfeaux fanguins , le fang s'extravafe & fe mêle avec le pus. t ° Quelquefois l'écoulement diminue , & ceffe même quelquefois [ ce qui eft prefque
toujours un ligne certain de la morve proprement dite ] parce que le pus a pénétré dans quelque grande cavité, comme le linus maxillaire, d'où il ne peut fortir que lorfque là cavité eft pleine.
La morve attaque tantôt les fmus frontaux , tantôt les f nus maxillaires , tantôt les
cornets du nez , tantôt deux ou trois de ces parties , tantôt toutes ces parties en même temps , félon que la membrane pituitaire eft enflammée dans un endroit plutôt que dans un autre , ou que l'inflammation occupe plus ou moins d'étendue. Ainfi, la morve fera dans les finus frontaux , fi la membrane pituitaire eft enflammée dans cette partie ; elle fera dans les finus maxillaires, fi la membrane eft enflammée dans ces finus; elle fera dans H cornets du nez , fi la membrane eft enflammée dans les cornets ; elle fera enfin dans toutes ces parties en même temps , fi la membrane pituitaire eft enflammée dans toute fon étendue. Pour l'ordinaire elle commence par la Superficie des cornets , & le long de. la cloifon du nez.
L'engorgement des glandes lymphatiques de deflous la ganache, ma long-temps embar-
rafl/- je ne pouvois comprendre pourquoi ces glandes ne manqupient jamais de s'en-
j c U morve oroprement dite ; mais après bien des réflexions, j'en ai enfin trouvé
gorzer dans la moivc ^1^ „-.-•, 1 11 , la caufe. Les obfervations que mon père a faites fur la nature, de ces grandes m ont ouvert
le chemin à cette découverte. .'"
Allure que ces -landes font, comme mon père le dit, non des glandes fahvaires, pmf-
, „ , • ° a„ ..mraTi oui aille porter la falive dans la bouche , mais des glandes
qu'elles n'ont point de tuyau qm <" y f t>
lymphatiques, puifqu'elles ont chacune un tuyau confiderable qui part de leur fubftance,
& qui defcend pour aller fe rendre dans un gros tuyau lymphatique qui rampe le long de la trachée-artère , & va enfin verfer la lymphe dans la veine axillaire ,e remontât , , - , . ,11 t,0 Xr h la ftruêlure aes glandes & des veines lymphatiques.
à la circulation de la lymphe, oc a la 1UU & } ?
xt v j,nf AP la circulation de la lymphe , que les veines Jympna-
Nous avons dit , en parlant ae ia w*w / r ? 1
tiques font des tuyaux cylindriques qui rapportent la lymphe nourncère des parties du
corps , dans le réfervoir commun , nommé réfervon de Pecquet, ou dans la vente Cous- |
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^ HIPPOPATHOLOGIE.
clavière ; que ces veines font coupées d'intervalle en intervalle , par des glandes qui
fervent comme d'entrepôt à la lymphe ; que chaque glande a deux tuyaux , l'un qui eft la fin de la veine lymphatique , & apporte la lymphe dans la glande ; l'autre par lequel îa lymphe fort de la glande , pour être portée plus loin. Les glandes lymphatiques de defTous la ganache , ont de même deux tuyaux , ou , ce
qui eft la même chofe , deux veines lymphatiques ; l'une qui apporte la lymphe de la membrane pituitaire dans ces glandes ; l'autre qui reçoit la lymphe de ces glandes pour la porter dans la veine fous-clavière. Il n'eft pas difficile d'expliquer par cette théorie, l'engorgement des glandes de defTous
ia ganache. Dans l'inflammation , comme nous l'avons dit , toutes les humeurs qui fe filtrent dans
les parties voifmes , V épaiffiffent *, la lymphe de la membrane pituitaire doit donc con- tracter un caractère d'épairnfTement ; comme les glandes font compofées de vaifTeaux qui font mille contours , la lymphe épaiffie doit y circuler plus difficilement, s'y arrêter enfin, & les engorger. Lorfque îa membrane pituitaire eft ulcérée , le pus fe mêle avec la lymphe, lui donne
une qualité acre; cette âcreté de la lymphe irrite les vaifTeaux cks glandes, les fait refTerrer, & c'eft une féconde caufe de leur engorgement. Il n'eft pas difficile d'expliquer, par la même théorie, pourquoi dans la gourme, dans la
morfondure & dans la pulmonie, les glandes lymphatiques de defTous la ganache font quel- quefois engorgées, quelquefois ne le font pas, ou , ce qui eft la même chofe , pourquoi le cheval eft quelquefois glandé, & quelquefois ne l'eft pas. Dans la morfondure , les glandes de defTous la ganache ne font pas engorgées, lorfqu'il
y a un fimple reflux de l'humeur de la tranfpiration dans le nez , fans inflammation de la membrane pituitaire ; elles font engorgées, lorfque l'inflammation gagne les glandes de cette membrane. Dans la gourme bénigne, le cheval n'eft pas glandé, parce que la membrane pituitaire,
n'eft pas affectée, mais dans la gourme maligne , où il fe forme un abfcès dans le larynx, le pus, en parlant par les nafeaux, y féjourne quelquefois, corrode & ulcère la membrane pituitaire , alors le cheval devient glandé. Dans la pulmonie , le cheval n'eft pas glandé , parce que le pus qui vient du poumon,
eft d'an bon caractère, & n'eft pas afTez acre pour ulcérer d'abord la membrane pituitaire; mais à la longue , en féjournant dans le nez , il acquiert de l'âcreté , irrite les fibres de cette membrane , l'enflamme , & alors les glandes de defTous la ganache s'engorgent. Dans toutes ces maladies , le cheval n'eft glandé que d'un feul côté , lorfque la mem-
brane pituitaire n'eft affe&ée que d'un côté ; au lieu qu'il eft glandé des deux côtés , lorfque la membrane pituitaire eft affecTée des deux côtés ; la raifon de ce phénomène , eft que les vaifTeaux & les glandes d'un côté, ne communiquent pas avec ceux de l'autre. Ainfi, dans la pulmonie & dans la gourme , lorfque le cheval eft glandé, il Teft ordinaire- ment des deux côtés, parce que l'écoulement venant de l'arrière-bouche ou du poumon, monte par-deffus le voile du palais , entre dans le nez également des deux côtés , & affecle également la membrane pituitaire. Cependant, dans ce cas même , d ne feroit pas impoftible que le cheval fût glandé d'un côté , & non de l'autre ; foit parce que le pus , en féjournant plus d'un côté que de l'autre , affecle plus la membrane pituitaire de ce coté-là que de l'autre; foit parce que la membrane pituitaire peut être plus difpofée à s'enflammer d'un côté que de l'autre , par quelque vice local , comme par coup violent.
Diagnostic,
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TUMEURS SANGUINES. 0,59
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Diagnostic. Rien n'eft plus important, & rien en même temps n'eft plus difficile,
que de bien diftinguer chaque écoulement qui fe fait par le nez ; il faut pour cela un grand ufage & une longue étude de ces maladies. Pour décider avec fureté , il faut être familier avec ces écoulemens; autrement, on eft expofé a porter des jugemens faux, & à donner à tout moment des décidons qui ne font pas juftes. L'œil & lé tad font d'un grand fecours pour prononcer avec juftefTe fur ces maladies. La morve proprement dite , étant un écoulement qui fe fait par le nez , eft aifément
confondu avec tous les autres écoulemens qui fe font par le même endroit. La couleur de l'écoulement n'eft pas un figne diftinaif fuffifant. Elle ne peut pas fervir de règle. Un figne feul ne fuffit pas pour la diftinguer, il faut les réunir tous pour faire une diftinclion fûre de cette maladie.
Lorfque le cheval jette par le nez fans touffer , qu'il eft glandé , & gai comme à
l'ordinaire , qu'il boit & mange comme de coutume , qu'il eft gras , & a bon poil, il y a lieu de croire que c'eft la morve proprement dite. Lorfque le cheval fans touffer > fans être trifte , boit & mange comme de coutume ,
qu'il n'eft glandé que d'un côté, qu'il jette peu, on eft prefque certain que c'eft la morve proprement dite.
Lorfqu'au contraire l'écoulement fe fait également par les deux nafeaux ; que cet écou-
lement eft fimplement purulent ; que le cheval touffe , qu'il eft trifte , abattu, dégoûté, maigre , qu'il a le poil hériffé , 6c qu'il n'eft pas glandé , c'eft la morve impropre- ment dite. Lorfque cet écoulement fuccède a une inflammation de poitrine, il vient du poumon ,
ck c'eft la morve de pulmonie dont je parlerai en traitant des maladies de poitrine. Lorfque cet écoulement fuccède à la gourme, & qu'il vient d'un dépôt formé au larynx,
c'eft la morve de gourme.
Lorfque le cheval jette une mucofité tranfparente , & que la trifteffe & le dégoût ont
précédé cet écoulement , on a lieu de croire que c'eft la morfondure ; on en eft certain, lorfque l'écoulement ne dure pas plus de douze ou quinze jours. Lorfque le cheval commence à jetter également par les deux nafeaux une morve mêlée de
pus ou le pus tout pur , fans être glandé , c'eft la pulmonie feule ; mais fi le cheval devient glandé par la fuite, c'eft la morve compofée, c'eft-à-dire, la pulmonie & la morve proprement dite tout-à-la fois. . On connoît la morve commençante proprement dite , lorfqu il y a un écoulement d une
fimple mucofité avec engorgement des glandes lymphatiques de delfous la ganache. On reconnoît encore d'une manière fûre les glandes de morve , non pas à leur volume & à leurs adhérences, mais à leur dureté. Les glandes de gourme , qui ne paroiffent point différentes des glandes de morve à ceux qui en ont peu vu , font dures extérieurement, molles intérieurement ; en les preffant on fent comme une cavité qui eft dans leur centre, i- 1 ^^pc Ae morve réfiftent dans leur centre , & paroiiient repouffer les doigts,
au heu que les glandes de moi vc » /* 1 1 1 11
Les premières font fenfibles , les fécondes ne le font pas ; & fi le cheval marque de la
fenfibilité ee n'eft que de la peau & des tuniques de la glande^ Je ne connois perfonne . . r . nnt> & cet!:e diftinclion qui eit des plus eiientieUe. Un praticien doit
qui ait fait cette remarque <x cette uiiuu i r
j 1/ .1 ipc nremiers fvmptômes de la morve; ce que la plufpart, înalheu-
etre en état de décider des prcnucis iy« jf > i r reufement, ne reconnoiftent que quand cette maladie eft confirmée dans le temps ou Ion
doit abandonner le cheval. Au lieu que s'ils s'attachaient à la connoiftance de ces glandes, Us guériroient toujours cette maladie; ce qui vaudroit beaucoup mieux que de chercher un remède fur pour la morve invétérée. Par ce moyen on arracheroit à la mort une grande Yyy
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a6o H I P P 0 P A T H 0 L O G I E.
quantité de chevaux qui ne périfTent que faute de ne pas connoître le mal dans le prin-
cipe. Il y a long-temps que j'ai donné un projet par lequel on inftruiroit les maréchaux, ck tous ceux qui nourriffent des chevaux , k connoître cette maladie dans le commence- ment , on auroit été fur de la confervation de la plufpart ; mais ce projet qui a été bien reçu n'a pas été exécuté, ck l'on .voit périr encore aujourd'hui la même quantité de chevaux. On connoît que la morve , proprement dite , eft confirmée , lorfque l'écoulement eft
purulent, qu'il y a ulcère dans la membrane pituitaire , & que le cheval eft glandé. On reconnoît que la morve , proprement dite , eft invétérée , lorfque l'écoulement eft
fanieux , ck que le cheval eft glandé. On reconnoît encore , par l'arrêt de l'écoulement des larmes , par la fécherefTe des
nafeaux fur-tout quand le cheval eft en exercice ; en général , tout connoiffeur doit bien faire attention quand il acheté un cheval ck fur-tout quand il l'exerce , ck voir fi les nafeaux font mouillés, c'eft un grand défaut quand ils ne le font pas. Prognostic. Le danger de la morve eft plus ou moins grand fuivant la nature de
l'écoulement & l'état de la maladie. La morve de la gourme bénigne, & celle de la morfondure ne font pas dangereufes ,
elles ne durent ordinairement que douze jours , pourvu qu'on faife les remèdes conve- nables ; lorfqu'elles font négligées , elles peuvent dégénérer en morve proprement dite. La morve de pul.monie invétérée eft incurable.
La morve, proprement dite, commençante, peut fe guérir : lorfqu'elle eft confirmée, elle
ne fe guérit que difficilement ; lorfqu'elle eft invétérée, elle eft incurable jufques à préfent. La morve ftmple eft moins dangereufe que la morve compofée.
Il n'y a que la morve proprement dite qui fe communique.
Il eft important de bien diftinguer les différentes efpèces de morve , afin de remédier k
celles qui peuvent fe guérir ; & pour ne pas faire des dépenfes inutiles, en traitant celles qui font incurables , ck fur-tout afin d'arracher k la mort une infinité de chevaux qu'on condamne mal-k-propos , ck d'empêcher la contagion , en condamnant avec certitude ceux qui font morveux. Curation. J'ai parlé plus haut de la gourme ck de la morfondure : je parlerai ci-après
de la courbature & de la pulmonie : il ne s'agit ici que de la morve proprement dite. La morve , proprement dite , fe guérit affez fouvent dans les commencemens, lorf-
qu'on emploie les remèdes convenables. La caufe de la morve commençante étant l'inflammation des glandes de la membrane
pituitaire , il faut mettre en ufage les remèdes de l'inflammation. Ainfi , dès qu'on s'apper- çoit que le cheval eft glandé , il faut le faigner ck répéter la faignée fuivant le befoin. C'eft le remède le plus efficace. Il faut enfuite tâcher de détendre èk de relâcher les vaiffeaux , afin de leur rendre la
foupleffe néceffaire pour la circulation. Pour cet effet, il faut faire des injecf ions dans le nez, avec la décoclion des plantes adouciffantes 6k relâchantes, de mauve, guimauve, bouillon- blanc , branc-urfme, pariétaire, mercuriale, de fleurs de mélilot, de camomille, ck de fureau. Il faut faire refpirer la vapeur de cette déco&ion , ck fur-tout la vapeur de l'eau tiède ,
où l'on aura mis bouillir du fon , ou de la farine de feigle ou d'orge. Pour cela , on attache k la tête du cheval un fac où l'on met le fon tiède ; il eft bon de donner quelques lavemens rafraîchiffans, pour tempérer le mouvement du fang, ck l'empêcher de fe porter avec trop d'impétuofité k la membrane pituitaire. Il faut retrancher le foin au cheval , ck ne lui faire manger que du fon chaud , mis
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TUMEURS SANGUINES, a6i
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dans un fac de la manière que je viens de dire, la vapeur qui s'en exhale, adoucit, relâche
& diminue admirablement l'inflammation t
Dans la morve confirmée, l'indication que l'on a eft de déterger les ulcères, de fondre
les callofités , de faire fuppurer les ulcères , afin de les conduire enfuite à cicatrice. La première indication demande les déterfifs , afin de nétoyer les ulcères , de faire
venir les bonnes chairs, & procurer la cicatrice. Pour cela, on injecte par le nez une décoction faite avec les feuilles d'ariiloloche , de gentiane , de centaurée. Lorfque l'écoulement change de couleur & devient blanc , épais & d'une louable con-
fiftance , on injectera de l'eâu d'orge , clans laquelle on fait diffoudre un peu de miel rofat. Il eft rare que ce traitement foit infructueux , car je puis dire avoir toujours guéri les chancres les plus formés , & de la plus mauvaife qualité par ces fumigations , même des plantes adouciflàntes ; & fi toutesfois l'on ne guérit pas, c?eft que la vapeur ne fçaurok fe porter fur les parties affectées , & encore moins dans les cornets. Enfin , pour defTécher , il faut injecter l'eau féconde de chaux afin de finir la guérifon :
mais , comme cette injection a de la peine à pénétrer dans tous les finus , en là pouffant par le nez , mon père a imaginé un moyen de les porter fur toutes les parties ; c'eft le trépan , c'eft la voie la plus fûre de guérir la morve confirmée. La manière, dont on doit faire l'opération , n'eft pas de fe fervir de la Couronne du
trépan, dont parle M. Barthelet , dans fon livre intitulé the gentleman s, famoery , mais d'une groife vrille qui puifTe faire une ouverture fuffifante pour pouvoir introduire une çannule. J'avois pratiqué il y a long-temps la méthode qu'indique M. Barthelet, mais j'ai toujours trouvé que le pus qui s'écouloit des ulcères ctoit noirâtre &l fanieux , que les bords de la membrane pituitaire à l'endroit où j'avois appliqué le trépan, étoient calleux, & que le pus qui en découloit étoit de mauvaife nature ; & jamais cette opération ne m'a réufïî. J'ai trouvé que l'air entrant en auffi grande quantité , & avec autant d'action , faifoit autant d'imprelïîon fur la membrane pituitaire , qu'auroient fait des injections trop chaudes,"des ftyptlques ou de légers caufliques. J'ai commencé à m'en appercevoir dans le traitement, par l'abondance & l'épaiffifFement du mucus du nez , ce que je n'avois pas vu dans les chevaux que j'avois trépanés à la façon de mon père. J'en fus convaincu entière- ment à l'ouverture des uns & des autres ; je trouvai les premiers dans le même état que ie viens de citer ci-defTus, 6k les autres dans l'état ordinaire, propre à la maladie, & c'eft le moyen le plus fur de guérir la morve confirmée. La féconde indication eft de fondre les callofités des ulcères ; cette indication demanderoit
les cauftiques : les injections fortes & corrofives rempiiroient cette intention , fi on pou- voit les faire fur les parties malades feulement : mais comme elles arrofent les parties faines elles irritent celles qui ne font pas ulcérées , & augmentent le mal; de-là l'im- poffibilité de guérir la morve par les cauftiques. Les fumio-ations font un très bon remède , j'en ai vu de bons effets. Pour faire rece-
voir ces fumigations , mon père a imaginé une boëte dans laquelle on fait brûler du fucre , ou toute autre matière déterfive ; la fumée de ces matières brûlées , eft portée au nez , par le moyen d'un tuyau long adapté a la boëte. Mais il arrive prefque toujours que ces remèdes ne réuffiiTent point dans la morve confirmée : outre le délabrement des parties intérieures, qui s'y oppofe , on n'a pas fait une étude aiTez férieufe de leur ftructure ; ce qui eft néanmoins très néceffaire. Je me fuis appliqué d'une manière particulière à les décrire dans mon oftéologie ; à démontrer, comme perfonne ne l'a fait, la communication des cornets entr'eux , leurs différens replis fur eux-mêmes. C'eft la connoifTance anatomique de ces parties qui m'a conduit à trouver la manière de porter les inftrumens dans le fond |
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HIPPOPATHOLOGIE.
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des cornets. Je m'occupe fortement de la recherche d'un remède capable de guérir un mal
incurable lorfqu'il eft ancien. Si je réuflis , je croirai avoir bien fcrvi la fociété , ck rempli les devoirs de mon état ; mais je ne l'annoncerai qu'après des entais multipliés , & des fuccès bien confirmés ck bien réels. Je refpe&e trop le public pour le tromper, par des promeftes vaines. Mon père a prouvé qu'il n'étoit , ni un charlatan , ni un impofteur ; j'ai marché fur fes traces , ôk ne m'en écarterai jamais. Dans la morve invétérée , où les ulcères font -en grand nombre , profonds & fanieux,
où les vaifleaux font rongés , les os cariés, ôk la membrane pituitaire épaiffie , je ne crois pas qu'il y ait de remède; le parti le meilleur eft de tuer les chevaux , pour éviter les dépenfes inutiles qu'on pourroit faire pour tenter leur guerifon. Quand on a pour diagnoftic la fupprefîion des larmes par les narines , il faut toujours
injecler de haut en bas, ou de bas en haut, le canal lacrimal ; cela fe faitraifément à la vérité plus en bas qu'en haut ; mais comme le canal eft plus étroit en haut qu'en bas , ck que les matières, dans ce cas , qui font épailTes, elles ne fçauroient fortir par en haut, fans foxxer ce conduit ; je confeille de le faire par les conduits lacrymaux , principalement par celui de la paupière inférieure. C'eft ainfi qu'on parvient à déboucher aifément le conduit lacrymal. L'inje&ion doit être fimplement, dans les premiers temps, d'une eau très légère, de graine de lin ; on fe fervira enfuite des injeclions de leflive, ci-derTus. J'allois finir cet article, lorfqu'il me tombe, fous la main, un ouvrage allemand qui mérite
d'autant moins d'attention que l'anatomie , qui en fait la partie la plus intérefTante , n'eft qu'un ferviie plagiat d'une mauvaife hippotomie. Je me garderois bien d'imiter l'auteur de cet ouvrage allemand, qui croit avoir pulvériie le fentiment de mon père ck le mien fur le fiège de la morve, [fentiment adopté par l'Académie, d'après les démonftrations faites devant les commiffaires nommés par elle ] en avançant fans preuve qu'il eft dans le fang ; ck qui , partant de-là , annonce avec une oftentation ridicule, ck une fufrifance plus par- donnable à un maréchal de village qu'à un écuyer, un remède fecret , capable non feule- ment de guérir, mais même de prévenir la morve. Cet arcane prefque divin s'il exiftoit mériteroit qu'on élevât des autels à fon inventeur ; mais malheureufement ces autels ne feroient fondés que fur le fable, le foufïle de l'expérience' les renverferoit ; je dis plus , il les a renverfés. La morve eft un mal local; il eft placé dans les finus frontaux ck maxillaires, ou, pour mieux dire , dans la membrane pituitaire : le trépan l'a démontré , le trépan y ouvre une route par laquelle on porte le remède qui, injeêté, guérit dans le commencement, ck foulage dans le autres temps. Je ne fçais fi la fortune de cet écrit eft faite dans l'Europe ; je puis afTiirer au moins
qu'elle ne l'eft, ni en Angleterre, ni en France ; il a pour titre : Volkomner unterricht in denn wiffenfchaften eines Jîalmeifiers von hem baron von SIND. Gœttingen und Gotha, \ - zyjz. folio. 48.0 DU F A R C I N.
Après la morve , il n'y a point de maladie fi terrible ck fi fréquente que le farcin ; car
celle-ci produit fouvent la première; il feroit très utile que ceux qui ont écrit fur le farcin euifent pu nous donner des idées nettes ck précifes fur fes caufes, 6k fur le traite- ment ; mais perfonne n'a encore rempli cet objet. On trouve à la vérité des remèdes indiqués contre cette maladie ; mais peut-on dire qu'ils foient le fruit de la vraie connoif- fance du mal , ck qu'ils aient été trouvés après une expérience longue ck éclairée ? De tels moyens annoncés avec oftentation , font pour le moins douteux ; ck ceux qui les vantent, parohTent pluftot avoir en vue leur intérêt particulier, que l'utilité générale. Mais avant que de chercher des remèdes pour une maladie , il faut en avoir étudié les fymp- tômes,
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TUMEURS SANGUINES. 0.63
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tomes, les caufes, 6k les différentes faces fous lefquelles elle peut fe montrer. C'eft après
m'être occupé de ces objets que j'ai cru pouvoir hazarder mes idées fur le farcin ; car , je ne connois encore perfonne qui en ait parlé d'après ce qu'il a vu, ni qui ait bien appris à distinguer un bouton farcineux d'avec un phlegmon. On donne le nom de farcin à certains boutons , à certaines galles , à certains ulcères
répandus plus ou moins fur la furface du corps ; mais l'arrangement de ces boutons, leur multiplicité, leur fituation ne fervent prefque de rien pour décider fi c'eft le farcin ou autre maladie ; on n'en peut juger que par le tact : combien voit-on de chevaux avoir le farcin , 6k avoir les jambes rondes comme des pots-à-beurre , qui percent dans certains endroits fans que l'on puifle appercevoir de tumeur circonfcrite. Dans d'autres , les boutons font fuperficiels ; dans d'autres, ils font très appareils ; mais ces différences ne fufhfent pas pour caraftérifer le farcin ; il y en a encore bien d'autres que nous indiquerons, tout-à-l'heure. Quant aux caufes primordiales du farcin , elles ne font guère connues ; cependant ,
à examiner les tumeurs & les plaies qu'occafionne ce virus , il y a lieu de croire que c'eft tantôt un vice de la partie rouge du fang , 6k tantôt un vice de la partie blanche , & non pas une feule & même efpèce. Le virus farcineux occupe, dans certains chevaux, les vaifTeaux de la peau ; dans d'autres,
les vaifTeaux fanguins , ck dans d'autres, les vaifTeaux de la tranfpiration [ car , je ne penfe pas qu'il y ait dans le cheval des glandes cutanées ; je n'ai jamais pu , dans aucunes circonftances , en découvrir la moindre trace , quelque foin que j'aie pris d'examiner la peau dans les maladies qui l'affecTent] ; dans d'autres chevaux , cette maladie occupe le tifïu cellulaire ; il s'en trouve chez lefquels le fiège de cette maladie eft dans le corps des mufcles. Combien de fois, en ouvrant les cadavres, nVt-on pas vu des abfcès placés dans le corps des mufcles ! Quelquefois ce vice n'attaque que les glandes ; jamais , ou prefque jamais, les parties tendineufes & ligamenteufes : j'en appelle aux praticiens. Ne voit-on pas tous les jours des chevaux avoir une jambe , fur-tout celle de derrière , extrêmement engorgée & remplie de dépôt, quoique les glandes inguinales ne font pas engorgées? Ne voit-on pas aufli des chevaux dont les glandes des ars 6k des aines font engorgées, fans que les jambes le foient, 6k fans qu'elles le deviennent? Ne remarque-t-on pas encore des boutons durs répandus fur les côtes , fur les fefTes , en un mot , dans des parties où l'on ne fcauroit appercevoir de glandes, 6k où il n'y a pas lieu de préfumer qu'il y en ait , fans, dis-ie que les parties adjacentes foient tuméfiées ? Il furvient de même dans ces parties des tumeurs étendues &c non circonfcrites, qui ne tiennent nullement des précédentes, 6k qui font aufli difficiles à guérir. Mais, tantôt ces boutons produifent un pus louable, tantôt ceux qui percent ne fournifTent que de la férofité , plus ou moins fanieufe. Toutes ces différences je crois , font fuffifantes pour prouver que le vice du farcin n'occupe pas toujours les mêmes parties ; qu'il n'eu: pas toujours le même , & que la curation par con- féquent en doit être différente ; que la caufe primordiale nous eft cachée ; que nous devons nous en tenir aux apparences 6k aux effets. Ce fera donc d'après les généralités que nous avons fur les maladies, qu'il faudra partir pour afpirer a un traitement heureux. Tout ce que je puis dire de plus certain , c'eft que le médecin hippiatrique doit premièrement s'attacher à reconnoître quelle partie la tumeur occupe , de quel genre elle eft , & la traiter en conféquence ; il en eft de même des ulcères. Les caufes fécondes font les mauvais fourrages, le long repos , le peu d'attention à
étriller les chevaux , un arrêt de la tranfpiration, de fréquens exercices, une trop grande déperdition de fueur , 6k le contacT: d'un cheval farcineux. Les chevaux entiers 6k princi- palement les chevaux de mefTagerie 6k de charettcy font plus fujets que les autres. Z zz
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a64 HIPPOPATHOLOGIE.
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Cette maladie eft plus ou moins difficile à traiter , félon les parties qu'elle attaque , &
fuivant fon fiège. Celle qui eft dans la peau, eft phlegmoneufe , ou fquirrheufe : dans le premier cas , l'on doit employer les relâchans & les émolliens ; dans le fécond , on em- ploiera les réfolutifs. Mais, comme cela ne réunit pas toujours , & que fouvent ces galles font autant de petits cancers, on rafera ces tumeurs avec le biftouri, & l'on attirera ces plaies en fuppuration. Il eft à propos de donner intérieurement les fondans de la lymphe, tel que l'aquila-alba , à la dofe d'un demi gros tous les deux jours, pendant quinze jours, ou bien les gommes fondantes, telles que l'aloës à la même dofe, de même que la gomme ammoniac ; en outre, l'on donnera pour boifïbn au cheval les eaux ferrugineufes , telles que les eaux de Pafiy , èkc. Le farcin, qui attaque le tifïu cellulaire, commence toujours par un phlegmon, puis dégé-
nère en kyfte : il eft donc a propos de le traiter comme l'inflammation ; mais quand le traitement eft infuffifant, que cette tumeur devient enkyftée , il ne faut pas attendre que la tumeur perce d'elle-même , il faut l'ouvrir , de peur que le pus, en féjournant dans fon fac, ne change de nature, & ne forme un ulcère de mauvaife qualité. L'ouverture faite, on appliquera le digeftif animé ; mais comme, en général dans le farcin , le traitement externe eft infuffifant, l'on emploiera intérieurement les adouciftans , tels que les décodions de bouillon-blanc , de mauve , &c. que l'on fera prendre au cheval tous les matins ; on le mettera au fon & à la paille pour toute nourriture ; & fi ces remèdes ne fuffifent pas, on aura recours à ceux que nous avons indiques. Après quelques jours de traitement, l'exercice eft falutaire, l'on en fauve tous les jours
en les faifant travailler. Mais quelquefois, faute de fuivre de près cette maladie , ou par la malignité du virus, ces boutons qui font pour l'ordinaire cordés, percent, ck les bords de la plaie fe renverfent ou fe replient fur la peau , en cul de poule ; dans ce cas , il faut rafer les boutons de près avec le biftouri , ck enfuite y pafTer la pierre infernale ou la pierre de vitriol, enfuite exciter la fuppuration ; cet accident n'arrive qu'aux boutons qui produifent une férofité fanguinolente, & non à ceux qui forment un pus louable. Le chi- rurgien vétérinaire eft toujours le maître de les amener en fuppuration , telle force que puifle avoir le virus ; mais , comme je l'ai dit , ne s'occuper que de l'extérieur , c'eft perdre fon temps ; le principal eft la curation interne. Le farcin , qui occupe les parties charnues , eft difficile à traiter ; rarement le guérit-on.
Ce virus fe porte non feulement dans ces parties , mais même fur les vifcères. L'ouverture de plufieurs chevaux m'a fait voir des abfcès dans les cuifTes, dans les mufcles fefïiers & pfoas, entre le péritoine ôc les reins. Cependant , ce virus fe jette plus communément fur les poumons , ou fur la membrane pituitaire ; & quelquefois après avoir affe&é les premiers, il va ronger celle-ci. Outre les remèdes énoncés, on pafTe au cheval un féton de chaque côté du col, & on
a foin , après l'avoir graifTé tous les jours , de le retourner pour procurer une grande fuppuration. Mais rarement le cheval guérit , quand le virus s'eft porté fur un des vifcères ou fur la membrane pituitaire ; le mal alors eft incurable. Je n'ai point le bonheur de pofTéder d'anti-farcineux : fi mes recherches ou ma pratique m'en faifoient découvrir un, je me hâterois d'en faire part au public. Le farcin, qui attaque les glandes, fe traite comme celui du fquirrhe de la peau ; fi ce
n'eft que fur la fin de la curation, en fe fervant du cheval, on lui fait manger dans du fon, ou on lui fait prendre en breuvage, les poudres de galéga, d'anis, de cumin, de coriandre, à la dofe d'une once chacune ; on doit lui en donner pendant huit ou dix jours , d'un jour l'un, ck à jeun, ainfi que tous les remèdes quelconques. |
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TUMEURS LYMPHATIQUES. 265
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PARAGRAPHE IL
DES TUMEURS PRODUITES PAR LA PARTIE BLANCHE
DU SANG.
i.° MALADIES DE UHUMEUR AQUEUSE DE L'ÛZIL.
JLi'HuMEUR aqueufe pèche , ou par fa diminution, ou par fon altération, ou par fa trop
grande abondance ; cette dernière caufe , qui eft la plus commune , vient fou vent de coups donnés dans le globe de l'œil , ce qui eft fuivi d'inflammation ; de-là l'arrêt de l'humeur aqueufe dans la chambre antérieure. Il faut, dans ce cas, bafïiner le globe de l'œil avec la décoâion tiède de racines de
guimauve & faigner le cheval. Quelquefois il arrive que la cornée tranfparente eft crevée ; pour lors l'humeur aqueufe s'étant écoulée , il eft néceffaire d'appliquer des comprefTes à fenêtre contenues par le bandage , en huit de chiffre , comme on le voit repréfenté fin- ie cheval des bandages , & avoir foin enfuite de bafïiner l'œil fouvent. La cornée doit fc reprendre fous peu de jours ; l'humeur aqueufe fe renouvelle, & il ne refte qu'une très petite cicatrice. 2.° DE LA MALADIE APPELLÉE LUNATIQUE.
La lunatique n'eft autre chofe qu'un épaiffiifenient de l'humeur aqueufe, occafionnée
par fon féjour dans la chambre antérieure de l'œil, & par l'opacité de la cornée tranfpa- rente , elle eft affez fouvent héréditaire ; elle arrive fur-tout aux chevaux élevés dans les marécages. Dans ce cas, il faut appliquer un féton ou deux fur la crinière du cheval, avoir foin de le graiffer ck de le retourner dans la plaie , & laver les yeux avec de l'eau fraîche tous les matins. Quelquefois cet accident arrive à la fuite d'un coup que l'animal aura reçu fur la cornée tranfparente; l'humeur aqueufe s'épaiffit, féjourne, devient acre, corrode l'uvée Dans ce cas, on donnera un coup de lancette dans la chambre antérieure, à la partie inférieure de la cornée tranfparente , proche le ligament ciliaire , pour ouvrir ifîue entière à cet épaidifTement, & faire enforte que la cicatrife n'empêche pas les rayons de lumière de palfer. L'inftrument, dont on doit fe fervir pour cette opération, eft une lancette courbe, afin qu'en plongeant on ne foit pas dans le cas d'attrapper l'iris , d'autant plus que l'œil fe retire dans le fond de l'orbite. Cette opération m'a réufTi plufieurs fois ; je l'ai même réitérée iufqu'à cinq fois dans le même cheval. Le traitement eft le même que dans la cata- racle c'eft-à-dire qu'on appliquera des comprefTes à fenêtre imbibées d'eau tiède. 3° DU RELACHEMENT DES PAUPIÈRES.
La paupière fupérieure peut être relâchée par quelques coups , ou par quelque frotte-
ment &c. ou par une paralyfie. Si le relâchement vient de caufes extérieures , il faut employer les puiffans réfolutifs : fi au contraire il provient de paralyfie, on doit couper de la paupière, enforte que l'on voie la pupille , & que les rayons de lumière puifTent y péné- trer. L'opération faite , on appliquera des comprefTes de vin miellé, & la plaie guérit aifé- ment. if faut éviter de toucher les angles dans la fe&ion , & s'en écarter le plus qu'on pourra. La même maladie arrive à cette portion triangulaire cartilagineufe , que nous appelions
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2,66 HIPPOPATHOLOGIE.
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onglée. Le remède le plus efficace eft de la couper ; car j'ai vu fouvent, & particulièrement
dans la maladie de cerf, l'onglée recouvrir totalement la cornée tranfparente , allant d'un angle à un autre , & privant le cheval entièrement de la vue. Ç DE LA JONCTION DES PAUPIÈRES.
La jonction des paupières arrive , foit par l'abondance des larmes produite par quelques
coups ou par l'épaiflifTement de la charrie , cette humeur blanchâtre , épaifTe , quelquefois jaunâtre , que l'on voit couleur du grand angle des yeux ; aufil cette jonction ne fe ren- contre-t-elle que vers le grand angle des yeux. Il eft rare que les paupières fe joignent entièrement , fans pouvoir fe féparer. Il fuffira de les barTmer fouvent avec Peau tiède. 5.° DE LA CATARACTE OU MALADIE DU CRYSTALLIN
La cataracte eft une opacité plus ou moins grande du cryftallin qui eft tantôt blanche ,
tantôt jaune. La confiftance eft quelquefois molle , quelquefois dure ; ce qui a fait dire a quelques auteurs qu'une cataracte eft plus ou moins dans fon point de maturité. Les cata- ractes jaunes ont plus ou moins de confiftance que les blanches, & plus elles font blan- ches , plus elles font aifées à extraire. Cette maladie vient pour l'ordinaire d'un épaimf- fement de l'humeur aqueufe , quelquefois à la fuite d'un coup. Il eft aifé de reconnoître cette maladie en examinant le cheval en face à la fortie d'une écurie, ou défions une porte- cochère ; l'on voit un corps plus ou moins blanc que l'on appelle dragon. Ce mal eft prefque toujours incurable , non feulement à caufe de la difficulté de l'opéra-
tion , mais même a caufe des fréquentes contractions du mufcle retracteur. Quant à l'opé- ration, Voye^ cataracte au traité d'opération. 6.° DU SQUIRRHE ET CANCER DES MAMMELLES.
Les mammelles font un compofé de glandes & de vaiffeaux laclifères qui font très fujettes
à fc tuméfier, & qui guérifïènt très difficilement, principalement fi l'on a appliqué des remèdes contraires au genre de la tumeur. Cette maladie commence pour l'ordinaire par une inflammation , mais quelquefois par un œdème. La tumeur inflammatoire fe termine rare- ment en fuppuration; l'œdémateufe n'y vient jamais, mais dégénère toujours en induration, 61 celle-ci quelquefois en cancer. Cette maladie eft fouvent produite par un vice dans le fang ; elle fuccède fréquemment auffi à un œdème univerfel , à l'œdème des jambes , a l'anthrax du plat de la cuifle , a une fimple tumeur inflammatoire, qui occupoit d'abord le plat de la cuiffie , ck qui a gagné les mammelles ou le fourreau : enfin elle peut être occafionnée par une forte extenfion des mufcles de la cuirTe. Le plus prompt & le plus fur remède eft d'emporter tout le fquirrhe ou le cancer avec
le biftouri, fans en rien laifTer, enfuite d'attirer la plaie en fuppuration ; car, tôt ou tard les aponevrofes des mufcles du bas-ventre fe trouvent attaquées , & le mal devient incu- rable. La méthode, que fuivent la plufpart des maréchaux, eft de mettre indiftin&ement des graiffes ou des onguens qui ne font qu'accélérer le mal , & rendre la tumeur dure comme une pierre : alors voyant qu'elle ne fe fond point par leurs remèdes , ils appli- quent pluiieurs pointes de feu , qui décident le cancer. J'ai été plufieurs fois appelle pour de femblables cas, pour lefquels j'ai confeillé l'opération & engagé à la faire ; le fuccès a favorifé mon attente. |
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7°
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TUMEURS LYMPHATIQUES. 267
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7; VU CHEVAL FROID ET PRIS DANS LES ÉPAULES.
Description. Lorfqu'après une courfe forcée & une longue fatigue, le cheval eft tout
en fueur , & qu'on le met dans l'écurie , la fueur lui découle du col, du poitrail & des jambes fur les extrémités, & fur le pied. Quelque temps après , fi on porte la main fur les jambes on fent que cette fueur eft refroidie, & que les jambes font froides, depuis l'épaule jufqu'en bas ; mais on s'apperçoit que le froid va en augmentant , à mefure qu'on defcend vers le pied ; c'eft-k-dire que l'épaule eft moins froide que le bras , le bras moins froid que l'avant-bras, & ainfi jufqu'à l'extrémité ; de forte que le pied eft la partie la plus froide. C'eft ce qu'on appelle cheval froid dans les épaules. Si on laifTe la fueur fur les jambes , elle s'y féche ; ou , ce qui revient au même , ce
fera l'eau fi on lui lave les jambes , ou , fi on le mène à la rivière , & qu'on ne Périme pas. Le lendemain , quand on fait fortir le cheval de l'écurie pour s'en fervir, on remar- que qu'il a peine à marcher, que les jambes de devant femblent être d'une feule pièce , que les articulations ne jouent plus; c'eft ce qu'on appelle cheval pris des épaules. L'animal, en marchant, fe déroidit, les articulations fe dénouent k mefure qu'il avance, elles repren- nent peu à peu leur jeu , & il marche fans boiter, comme s'il n'avoir point de mal. Cet accident n'attaque quelquefois qu'une jambe , mais le plus fouvent les deux jambes
de devant en même temps ; les chevaux anglois y font plus fujets que les autres. Causes du froid dans les jambes. La principale caufe du froid dans les jambes ,
c'eft la fueur refroidie. On fçait qu'en fortant du corps par les pores de la tranfpiration, elle participe de la chaleur du fang ; elle doit donc être chaude ; mais lorfqu'elle eft ramafTée en gouttes fur le corps & fur le poil, elle eft expofée a l'action de l'air , & elle perd de fa chaleur : plus elle demeure expofée k l'air , plus fa chaleur diminue ; ainfi , plus elle fera éloignée de l'endroit d'où elle vient, plus elle fera froide. La fueur , en defcendant le long de la jambe , lui communique le degré de chaleur ou
de froid qu'elle a : ainfi la fueur étant moins froide vers l'épaule que fur le bras , l'épaule doit être moins froide que le bras.; la fueur étant moins froide fur le bras que fur Pavant- bras , l'avant-bras moins froid que le canon, &c. & ainfi fuccenivement jufqu'à l'extrémité de la jambe , & c'eft la première caufe du froid gradué de la jambe. Ajoutez à'cela, i.° que le repos appaife le mouvement du fang & la chaleur , & que
les jambes n'étant compofées que de parties tendineufes & de membranes , la chaleur y doit être moindre que dans les mufclcs où le fang abonde ; i.° que les jambes étant les parties du corps les plus éloignées du cœur , la circulation y eft rallentie , & la chaleur moindre que dans le refte du corps ; par la même raifon , la chaleur doit diminuer dans les différentes parties de la jambe , fuivant qu'elles font plus éloignées du cœur. Causes de la roideur des articulations. Les principales font, 1.° du côté des
fluides c'eft-k-dire , qu'elles viennent de leur diminution & de leur épaifïifTement ; a.0 du côté des folides , de'leur féchereffe & de leur roideur. i.° Les fluides étant diminués , les fibres des jambes n'ont plus la quantité de férofité
fuffifante pour les humecter & les entretenir dans la fouplefTe ne'ceflaire au mouvement. C'eft la première caufe de la roideur des articulations. Les fluides font diminués par la chaleur ; le mouvement & les fueurs qui dimpent une grande partie de la férofité du fang, s'appauvrirent & le rendent incapable de fournir fuffifamment aux autres fécrétioiis ; une évacuation en diminue une autre. f
a.0 Les fluides qui nourrifTent & qui humectent les fibres des jambes étant épaiffis ,
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Il
a68 HIPPOPATHOLOGIE.
s'arrêtent, engorgent les vailTeaux , 6k roidiffent les fibres ; c'eft la deuxième caufe de la
roideur des articulations. Or , les fluides s'épaiffiffent dans la jambe par le froid de la fueur qui découle le long
-des jambes , par l'eau froide avec laquelle on lave les pieds 6k les jambes des chevaux , lorfqu'iîs ont chaud , par la lenteur de la circulation 6k par le repos. C'eft une loi de la nature , que les liqueurs s'épaiffiffent plus aifément , lorsqu'elles ont
un certain degré de chaleur ; c'eft par cette raifon que le lait fe caille pluftot en été qu'en hiver ; c'eft par cette raifon qu'on le fait chauffer en hiver pour le faire cailler : ainfi le fang 6k les humeurs étant échauffés, s'épaiffiront plus facilement. 3.0 Les folides , c'eft-à-dire , les fibres des parties dont la jambe eft compofée , étant
deiféchées , perdent leur foupleffe , leur jeu 6k leur reffort ; elles font incapables de l'élafti- cité néceffaire au mouvement , & c'eft la troifième caufe de la roideur des articulations. Les fibres fe defféchent par les fueurs excefiives 6k la chaleur; les fueurs, de même que
la chaleur, difïipent la férofité du fang ; les fibres de la jambe participant de la féchereffe des autres parties fe trouvent privées du fuc humide & onctueux qui fuinte continuelle- ment en forme de rofée des parties, pour les maintenir dans une foupleffe néceffaire au ni ou vement & à la vie. 4..0 La roideur des fibres eft une fuite de la fatigue , de la fécherefTe 6k de l'épaiffiffe-
ment des humeurs ; c'eft la quatrième caufe de la roideur des articulations. Les fibres diftendues confidérablement par la fatigue , perdent beaucoup de leur refTort
OC fe roidiffent ; les fibres defféchées n'ont plus de foupleffe , elles doivent être roides ; la lymphe nourricière étant épaifïie ck arrêtée dans l'intérieur des fibres , doit les tenir roides.
Ajoutez a ces caufes la diminution 6k l'épaiffiffement de la fynovie, ck la roideur des
lio-amens , qui reconnoiffent les caufes ci-deffus. Ainfi , celles de la roideur des articula- tions , font la diminution 6k l'épaiffiffement des fluides , la féchereffe & la roideur des fibres. Symptômes. Le cheval ne peut pas marcher en fortant de l'écurie, parce que les arti-
culations ne jouent pas ; les articulations ne jouent pas parce que le* fibres des ligamens font féches , roides 6k engourdies. L'animal marche plus aifément, à mefure qu'il fait quelques pas , parce que le mouve-
ment met en jeu les fibres , les dégourdit , ranime la circulation 6k le cours du liquide animal. Mais il retombe dans le même état par le repos , parce que les fibres ayant une fois
perdu leur reffort, ne le reprennent pas facilement, 6k ne fe rétabliffent qu'avec peine. Diagnostic. Il eft facile de connoître cette maladie par la defcription que j'en ai faite.
D'ailleurs, en examinant bien le cheval troter , l'on verra que les épaules confervent leur jeu ordinaire , mais que les articulations depuis l'avant-bras jufqu'en bas , ne jouent pas; ce qui fait croire que ce font les épaules. Prognostic. C'eft un mal fâcheux , il eft rare de le guérir.
Précautions. Pour prévenir ce mal , il faut , dès que le cheval revient de fa courfe,
faire tomber la fueur avec un couteau de chaleur, effuyer avec un linge, 6k frotter forte- ment les jambes avec un bouchon de paille , de bas en haut à rebrouffe-poil , afin d'échauffer les jambes , de ranimer la circulation des liqueurs , &c le jeu des fibres , afin d'empêcher l'épaiffiffement des humeurs, 6k l'engourdiffement des fibres : par cette précau- tion on préferve toujours le cheval de cette maladie. Les Anglois n'y manquent guères , 6k leurs chevaux font rarement attaqués de ce mal, ou , pour mieux dire, moins qu'ils |
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TUMEURS LYMPHATIQUES. %69
ne devroient l'être , à raifon des exercices qu'ils leur donnent, & de la ténuité de leurs
jambes, CuRATION. On fait ordinairement des fêtons au poitrail, on parle des baguettes entre
l'épaule, entre la peau & les mufcles , au nombre de quatre ou cinq, en forme d'éventail ? on applique les véficatoires fur les jambes. Mais , ces remèdes ne font que l'invention infructueufe d'une imagination qui ne fçait à quoi s'en prendre : ils ne font que produire une évacuation d'humeurs, & augmenter le mal , puifque les humeurs pèchent par paucité, Les indications qu'on a à remplir dans cette maladie font , de ranimer le jeu des fibres }
d'augmenter la férofité du fang , de rendre la fluidité aux humeurs. Pour cela , il faut, i.° donner au cheval une bonne nourriture , du fon & de la farine d'orge , ou du feigle délayé dans beaucoup d'eau , afin de fournir au fang beaucoup de chyle & de férofité ; les bons alimens augmentent le liquide animal, & raniment par-là les parties, i.° Il faut fomenter les jambes avec la décoclion des plantes aromatiques, de feuilles de
romarin , de laurier, de lavande , de fauge, &C. les frotter à rebroufTe-poil , afin de rani- mer les ofcillations , le jeu des fibres & la circulation des fluides. Mais le meilleur remède que je connoiffe , c'eft le bain des eaux thermales , ou les boues de ces eaux ; elles met- tent de la férofité dans le fang , & fortifient en même temps les fibres , leur rendent leur refTort, ck rétablirent les fondions. J'en ai vu le fuccès fur plufieurs chevaux étant à l'armée en 1760 , j'eus à panfer , de cette maladie , un cheval appartenant à M. d'Hauteville , directeur général des vivres ; je l'envoyai aux eaux de Wifbaden , trois femaines après il revient parfaitement guéri. S.°. LOUPE AU COUDE , CHEVAL COUCHÉ EN VACHE.
On dit que le cheval fe couche en vache , lorfqu'il fe couche de manière que le coude
appuie fur l'éponge de dedans ; la comprefïion de l'éponge fur le coude y fait venir fou- vent des tumeurs de différentes efpèces. Les unes font pleines d'une eau roufîè ; les autres, font remplies de matière purulente ;
dans les autres , on trouve une efpèce de graifTe ou de fuif qu'on a peine à faire fortir après avoir ouvert la tumeur ; les autres contiennent une chair fpongieufe. Toutes ces efpèces de tumeurs fe diffipent fouvent d'elles-mêmes , lorfqu'eîles font nou-
velles , fur-tout fi l'on remédie à la ferrure, Curâtjon. Dès que ces tumeurs commencent à fe former, il faut tâcher de les réfou-
dre en les frottant avec un peu d'eau falée , ou de favon avec de l'eau-de-vie , & ferrer court.
Mais quand elles font anciennes , qu'elles font remplies d'eau roufTe , ou de pus , ou
d'une matière fuifée ; on les ouvre avec le biftouri , pour en faire fortir la matière conte- nue , puis on panfe la plaie comme un ulcère ordinaire : ïorfque la tumeur eft formée par des chairs fpongieufes , il faut l'extirper par l'application des cauftiques , ou avec l'inftriir ment : ce dernier moyen eft préférable. Si la tumeur eft confidérable , on ménagera la peau, c'eft-à-dire, qu'on en confervera
autant qu'il fera poffible , afin de réunir les deux bordsde la plaie, après que l'extirpation fera faite ; on aura foin d'emporter avec le biftouri toute la tumeur , d'adoucir les bords de la plaie avec des embrocations émollientes > de la remplir d'étoupes féches , & de contenir ce premier appareil par le moyen des cordons qu'on attache aux bords de la plaie ; le lendemain on panfera avec le digeftif ; & le refte du panfement ne diffère point de celui des plaies ordinaires. |
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a7o HIPPOPATHOLOGIE.
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9T DE L3ENFLURE DES JAMBES.
L'enflure des jambes peut être phlegmoneufe , mais plus communément c'eft un œdème
particulier • c'eft un amas de férofité dans le tifTu cellulaire de ces parties. Quelquefois cette férofité , en féjournant dans le tifTu cellulaire , s'épaifïit & fe durcit,
de manière que quand ces fortes de tumeurs fe préfentent fur le cadavre, les tuniques des tendons & le corps cellulaire font tellement endurcis , qu'on croiroit couper des tranches de lard.
Ces tumeurs font afîez communes , & deviennent quelquefois prodigieufement grofTes,
& produifent même les eaux aux jambes. Causes. L'œdème des jambes reconnoît pour caufes, celles de l'œdème en général; mais
il a outre cela des caufes particulières. Pour bien entendre les caufes de la bouffifTure , il faut faire attention, i.° que les jam-
bes font compofées de tendons , d'aponevrofes , de membranes , & de beaucoup de tifTus cellulaires, & que par conféquent ces parties font parfémées de vaifTeaux lymphatiques pour leur nourriture. 2.° Que les jambes étant fort éloignées du cœur , la circulation s'y fait lentement.
3.0 Que les parties qui compofent les jambes , n'étant recouvertes que par la peau, elles
font fort expofées au froid. La lymphe ck la férofité étant en plus grande quantité dans la jambe que dans les autres
parties , doit s'y amafTer pluftot qu'ailleurs. C'eft la première caufe de la boufîifTure des jambes. La circulation fe faifant plus lentement dans la jambe qu'ailleurs , la férofité doit s'épan-
cher dans le tifTu cellulaire de cette partie , pluftot qu'ailleurs ; féconde caufe de l'enflure qui y furvient. La jambe étant plus expofée au froid que les autres parties, les vaifTeaux doivent s'y
relTerrer, & les liqueurs s'y condenfer , s'y arrêter & s'infiltrer dans le tifTu cellulaire , pluftot qu'ailleurs ; troifième caufe de l'œdème. Ces trois difpofitions font les caufes déterminantes de l'œdème des jambes. Ainfi toutes
chofes étant égales, l'œdème doit y être plus fréquent que par-tout ailleurs. Les mêmes caufes qui déterminent l'œdème aux jambes, pluftot qu'ailleurs ; déterminent
aufti l'œdème à la partie inférieure de la jambe pluftot qu'à la partie fupérieure. L'œdème occupe plus fouvent le paturon & la couronne que la partie fupérieure de la
jambe , parce que le paturon ck la couronne font plus éloignés du cœur. 4.0 Parce que ces parties font comme le terme & l'égoût des humeurs ; ainfi les tumeurs
dures font bien plus communes à la couronne que par-tout ailleurs. Diagnostic. La bouffifTure des jambes fe connoît aifément par l'enflure , le défaut de
douleur & l'impreftion du doigt qui refte. Prognostic. Quoiqu'il foit à peu près le même que celui de l'œdème en général, il
eft cependant un peu plus fâcheux. La fimple bouffifTure peut fe guérir, mais l'œdème endurci , qui forme une tumeur
refTemblante à du lard, ne fe peut guérir , vu la délicatefTe des parties fur lefquelles elle fe trouve. CurJTION. Les remèdes de la bouffifTure font à peu près les mêmes que ceux de
l'œdème. 1° Il faut purger afin de diminuer la quantité totale de la férofité du corps.
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a.9
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TUMEURS LYMPHATIQUES. 271
1.0 Faire avaler quelque fudorifique, afin de pouffer par les fueurs.
3.0 Tâcher de ranimer la circulation du fang ; pour cet effet, on fomente la jambe avec
la décoction des feuilles de romarin , de fauge ék de laurier, ou avec l'eau de forge , ou avec le vin rouge , ou l'eau de chaux , ou l'eau-de-vie camphrée. L'exercice eft très falutaire dans ces maladies. En donnant de légères fecoufes à toutes
les parties , il redonne du refTort aux fibres, & ranime la circulation. Mais, lorfque la lymphe ou la férofité épanchée dans le tifTu cellulaire s'eft durcie, ces
remèdes font ordinairement infructueux ; ck on doit avoir recours au feu qu'on met par raies ; c'eft le moyen le plus efficace. Lorfque l'œdème eft dans le paturon , on met le feu par pointes.
io.° D U JA R R E T E N F LÉ.
De l'aveu de tous les écuyers & de tous les amateurs de chevaux ', il n*y a rien qu'il
foit plus effentiel de connoître que les jarrets ; mais auffi rien qui foit fi difficile. Cepen- dant, ni les uns, ni les autres ne cherchent pas beaucoup à s'ïnftruire à fond de tout ce qui les regarde , tant par rapport à leur conformation , que par rapport aux maladies qui peuvent y furvenir, & qui font en grand nombre. Malgré cette ignorance, les marchands & les acquéreurs ne parlent que de jarrets, comme fi réellement ces parties étoient les feules effentielles : mais , combien de fois ont-ils été dupes de leur examen infuffifant : ils ne cefTeront d'être trompés , que quand ils auront bien étudié, fur le cadavre, la ftructure de ces parties ; c'eft par l'anatomie qu'ils apprendront à diftinguer les vices de conformation, & par l'étude de l'hippiatrique qu'ils en connoitront les maladies. Celles-ci font de diffé- rens genres, & portent des noms différais, a raifon de leur nature, de leur pofition, ou de l'endroit qu'elles occupent. Ainfi , on appelle jarret enflé , le gonflement total de cette partie ; veifigon, une fimple groffeur placée entre le tendon extenfeur du jarret & la partie inférieure du tibia , foit en-dedans , foit en-dehors. Si la tumeur eft apparente des deux côtés, on l'appelle vefïîgon chevillé ; fi elle embrafTe la partie inférieure du jarret, & qu'elle entoure cette articulation en forme de cordon , & que les autres parties foient diftincles on la nomme courbe ; lorfqu'elle fe trouve en-dedans du jarret inférieurément & fur la veine , on la nomme varice ; fupérieurement & un peu plus en-dedans , c'eft l'éparvin ; au plis du jarret , c'eft la folandre ; fi la pointe du jarret eft tuméfiée, c'eft le caplet ou pafFe-canipagne ; fi la maladie occupe la partie poftérieure de l'os du jarret, on la nomme jardon , &c.
Tous ces noms ne fuftifent pas , & ne marquent pas bien la maladie ; c'eft donc une
diftin&ion de peu d'utilité ; on ne fçauroit par-là définir le genre de la tumeur , car , à ^exception de la varice & de la malandre , toutes les autres peuvent être ou inflamma- toires , ou œdémateufes, ou fquirrheufes , ce qui exige différais traitemens. Ces tumeurs peuvent venir d'humeurs , de coups , d'efforts. Le jarret enflé peut parti-
ciper de l'un ou de l'autre ; mais plus communément, il doit fou origine à un vice dans les humeurs , ce qui fe manifefte par une inflammation. Dans ce cas , l'on feignera le cheval, & on lui fomentera fouvent le jarret avec la décoction de plantes émollientes , telles que de mauve, de guimauve, &c. il faut avoir attention qu'elle foit légère, car fi elle étoit trop mucilagineufe , elle feroit fonction de graiffe , c'eft-à-dire , qu'elle boucheroit les pores de la peau, & occafionneroit plus de gonflement. L'enflure du jarret fe termine ordinairement par la réfolution , à l'aide des embrocations aromatiques, tels que de romarin, de thin , de fauge que l'on emploie après que la douleur & la chaleur ont cefîé. Mais il arrive fouvent qu'après l'ufage de ces remèdes le jarret relie enfle , & qu'il demeure en cet état cinq à Bbbb
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*7* HIPPOPATHOLOGIE.
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fix mois. Ce gonflement opiniâtre annonce un epaiffiffement de lymphe dans les tuniques ;
on ne fçauroit guérir fans l'application du feu que l'on met en pâte d'oye , ce qui opère plus d'effets que les pointes ; on eft toujours obligé de recourir à ce moyen lorfque l'on a mat à propos frotté le jarret avec des onguens. S'il fe formoit un dépôt au jarret on com- mençait par faire une incifion dans la partie la plus déclive , puis or! panferoit l'ulcère avec la térébenthine & fon effence, & enfuite l'on pofe fes plumaceaux & comprends imbibes de décodons aromatiques ; on affujettit le tout par une bande avec laquelle on commence par deux tours circulaires à la partie inférieure du tibia , enfuite on croife , ftit en-dedans foit en-dehors du jarret, quelquefois des deux côtés , fLlivant iWIue de 1 ulcère & du gonflement ; l'on fait enfuite un circulaire à la partie fupérieure du canon puis on remonte en croifant l'autre en forme d'X & l'on r T finiffant on en W, i i ' continue alternativement,
iimllant ou en haut ou en bas par deux circulaires Cet -innarrll „ ■ a j t r i
& qui embraffe exacWnt le iarret réuZ Tu ^ ^ ^ ^ ^^
des lacets> 1C jaUet > rcuirit mieux 1™ des toilles appliquées defTus avec
n.° BU V E S S I G 0 K
Le vefïigon eft, pour l'ordinaire, une tumeur molle oui fnrv.Vm.
j- (> , i ; : rr . t / cur m°ue 4U1 lui^ient au iarret, proprement ait , 6c a la partie inférieure du tibia , entre lui & le rPn^n r i 1, •
rmrAr p„ aJ » i i '^ tendon extenfeur de l'os du iarret,
le%0: S.' taWOt en"deh°rS- Sl Ce"e ™ "«* d" *? **. - l'appelle
epanchement de lymphe dans les gaines des tendons , ou d'une fur-abondance de fynoyie
qui caufe le bourioufflement de la capfule. X On guérit le veffigon naiffimt par les fréquentes fomentations réfolutives faites de
romarin, de fange fc. dans lefquelles on ajoute de l'eau-de-vie camphrée. On n'en vient a bout qu'avec le feu que l'on met- r„, ! r ■ ■ r ■ ont olus dVff,r T > > r tUmeUr' folt C" raleS' folt en Pointes ; 1" ™es
& de bu' PJTn *? ' °n PCUt aPPliciUer deffi's d^ '* PO- graffe fondue,
^Zï:ilz> fi?par le moyen/un frchJ *» p~ *ue
partie avec «J! A ï ' r ■ >*** Pr°P°S' frotter [ leS "ois Premie« )ours] la
llî re fit , T fimplC,ment ' ^ aUtfe aMti0n' & ^ «^ tomber ouvre la capfule d, IWuÏio P '^ '' '"^ '" eft fo"ie ï ™is comm£ l'0D
qu'occafionner un 2^2° ' v" " ^ T ^ ^ M te"d°" > °« «* ^ P*^
mort même, comme j~uJ£ ' f5" I'--1--« , produit une ankylofe & la veffigon v.endroit à la fuite d'uneTuL" &£^J^Z£ ^ ^ " " ''
'^ C^PZ£r ot/ PASSE-CAMPAGNE. fus' Ce'eft °.„;" iTfe" u'iUn Ï ^ "" f^ S e"e "'"^ ^ la P«» & fo
nt les coups. V *" CPanche™»t de férofité. Les caufes les plus communes |
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Elle oblige rarement les chevauv A, K «
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difficilement, & on eft fouvent r a
ouvent contraint d
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e mettre le feu à la tumeur, quand elle a acquis
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( a ) M. Bourgelat a tort de dire ,
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des coups; d'ailleurs un coup ne ferok 'nL ' °.V CJUe cet accident vient de coups, car cette mm» r i ;
1 «soit pas capable de former un veffigon, F ' pame ' Par fa conftrudion , eA à l'abr*
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TUMEURS LYMPHATIQUES. 2,73
un certain volume , & qu'elle exifte depuis long-temps. Au commencement de la maladie,
on doit employer les embrocations d'eau-de-vie camphrée. ï3.° DE LA MOLETTE.
On appelle molette une petite tumeur , molle & indolente (a) , qui vient ordinaire-
ment au boulet fur le tendon , & plus fouvent entre le tendon & l'os du canon ; quel- quefois elle forme une tumeur en-dedans & en-dehors. A proprement parler, c'eft la même maladie que le veffigon, c'eft-à-dire, une fur-abondance & un épaiffiffement de la fynovie tendineufe.
Les caufes les plus communes font la fatigue & les efforts de boulet ; cette tumeur
furvient ordinairement aux chevaux fins. Elle fe traite comme le veffigon. |
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j) U J A R D O N.
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14.
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Le jardon eft une tumeur dure, qui s'étend depuis la partie poftérieure & inférieure de
l'os du larret, jufqu'à la partie fupérieure & poftérieure de l'os du canon fur le tendon fléchiffeur du pied (b). Sa nature tient affez fouvent du phlegmon dans fon commence- ment , & fait affez fouvent boiter le cheval. La caufe vient d'une extenfion de l'un de* tendons de cette partie.. .
S'il eft récent, il faut appliquer les cataplafmes émolliens ; s'il eft ancien, il faut y mettre
le feu par pointes , & frictionner la plaie avec l'huile de laurier les deux premiers jours, & biffer tomber l'efcarre. I5.o DES POIREAUX OU FIC
Les poireaux font de pentes tumeurs dont la bafe eft plus étroite que l'extrémité ; elles
font recouvertes d'une petite pellicule grifâtre , dénuée de poils & aride : tantôt ce font
des tumeurs dont la bafe eft égale à leurs corps, & à l'extrémité defquelles on apperçoit
de petits mammelons, d'où fuinte une légère humidité. Ces mammelons, quelquefois, font
tellement prolongés que l'on peut comparer ces tumeurs à une vergette. Celles-ci, qui
produire* beaucoup de féroiité , fe trouvent au canon au boulet , au paturon & a la
fourchette & arrivent fouvent a des chevaux qui ont depuis long-temps des eaux aux
• U T « autres haiffent d'un vice dans le fang ou de mal-proprete. Il n'y a aucune
ïambes. -Les aunes nan^ . .
I • A, rheval au'on piaffe regarder comme exempte de poireaux ; j en ai vu dont toute
partie ou cncv<u vj« r ^ ^ f .
f étoit COUverte. Mais ils croiffent plus communément aux jambes,
1 habitude ou corp:> eu
aux yeux , aux lèvres , au fourreau.
J es poireaux doivent leur origine au prolongement des papilles de la peau , lorfque la
, " , F • -, rp nJorte en trop grande quantité dans ces papilles , que fon retour ne
lymphe nourricieie le poite eu u. r & 1
; /. ,, -i Rj- n.ip-ces panilles prennent plus de nourriture & plus d'accroifle-
fe fait pas facilement, <x que ce* t T r r r
r,., , r . r>n les détruira , ou en les coupant, ou en les fanant tomber
ment qu'il ne leur en faut. Un les oenim , r >
. L n. , iPC i;ant Le choix du moyen dépend de leur figure & de leur
par les cauftiques , ou en les liant. 1^ c / i &
fituation.
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la molette ancienne eft dure & fenfible. Elle n'eft fenfible que dans fon corn-
( a ) M. Bourgelat a tort de dire, p%-7% > We . a l'épaiififlement fynovial ; mais elle n'eft jamais dure. ttiencement ; à la vérité , elle eft moins molle par la lui , ^J ^ fo8 _ Que ]e jardnn on ,;1 iardc e[l nne tumeur à la partis
( b ) On ne connoît pas comment latérale externe & fupérieure de l'os du
nous paroîc fingulière, car l'épervin s'offifie
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HIPPOPATHOLOGIE.
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*74
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i6.° DES VERRUES OU POIREAUX DES YEUX.
Les verrues des paupières s'annoncent comme celles qui viennent fur toute l'habitude
du corps. Elles naifTent plus ordinairement à la partie inférieure des paupières , au tarfe même , dans les angles , plus que dans leur étendue. Il eft rare qu'elles fe forment en- deflbus des paupières : j'en ai vu cependant dans cet endroit. On peut les détruire en trois manières; feavoir , en les liant, ou en les coupant, ou en les brûlant ; la premier manière eft fujette à moins d'accidens ; on obferve que la ligature embraffe parfaitement l'excroiffance & le plus près de la peau que faire fe peut. Si on coupe les poireaux , il faut appliquer tout de fuite la pierre à cautère ; quelques jours après, fe forme une plaie qui fe guérit enfuite d'elle-même. 17.° DES POIREAUX AUX PATURONS.
Les poireaux qu'on voit aux paturons, femblent être d'une autre efpèce que ceux qui
naifTent fur les autres parties du corps. Ils viennent ordinairement à la fuite des eaux , & ils rendent continuellement une férofité acre , d'une odeur très défagréable. Ils ne font pas ronds à leur extrémité comme les autres efpèces , mais ils fe divifent en plufieurs branches ou filets, en forme de chou-fleur ; leur nombre eft ordinairement très grand , ils font quelquefois le tour du boulet. Dès qu'ils commencent à pouffer , il faut couper le poil le plus près de la peau qu'il
eft poffible , & enfuite les poireaux de même, tout près de la peau, couvrir la plaie avec des étoupes trempées dans du vinaigre , pour premier appareil. Le lendemain, il eft à propos d'y appliquer du verd-de-gris , mêlé avec le vinaigre , de réitérer ce panfement deux fois par jour , de promener le cheval , & de continuer jufqu'à parfaite guérifon. i8.° DE LA LOUPE SUR LE BOULET.
Il furvient en-devant du boulet, tant du devant que du derrière, une tumeur molle ,
fans chaleur, plus ou moins groffe, a laquelle on donne , mais improprement, le nom de loupe , c'eft un épaifhffement de lymphe dans les tiffus des tendons de l'os du paturon & de l'os du pied, qui fe manifefte à la fuite d'un effort de cette articulation, principalement d'une extenfion de fes tendons. Souvent derrière ces parties fe trouve un relâchement même de la capfule ; la tumeur qui naît à la fuite de l'effort de l'articulation eft plus difficile à guérir que celle qui eft la fuite de Pextenfion du tendon. Dans l'un & dans l'autre cas , il faut employer les réfolutifs & les aftringens , tels que le vinaigre de Saturne , mêlé de trois quarts d'eau, les fomentations aromatiques de lavande, d'eau-de-vie camphrée, pourvu toute-fois qu'il n'y ait point d'inflammation. Si au bout d'un mois la guérifon ne fe fait pas , il faut y mettre le feu en raies , pluftot qu'en pointe, & frotter les trois premiers jours la partie avec l'huile de laurier. Il y a des chevaux fur lefquels le feu n'opère aucun effet : ce font ces chevaux ufés qu'on appelle bouletés. 19° DE LA FOURRURE.
La fourbure eft une maladie dans laquelle le cheval a de la peine à marcher ; rarement
il peut reculer, fes extrémités paroiffent d'une feule pièce. Il femble n'être appuyé fur
aucune jambe ; on diroit que toutes les articulations font foudées enfemble , quand on le
fait tourner. Cette maladie, qui paroît attaquer le jeu des mufcles & les articulations,'fe
manifefte prefque toujours aux pieds : la couronne eft fenfible ; il furvient quelque temps
après une groffeur dans cet endroit , qui bientôt fe fait appercevoir au fabot ; on h
nomme
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TUMEURS LYMPHATIQUES. %7S
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nommé cercle ou cordon ; dans quelques chevaux, ce cercle forme une dépreffion, ce qui
annonce que la maladie provient d'un appauvriflèment des vaifTeaux de cette partie ; ceux chez lefquels les cordons font convexes , indiquent que la maladie a été inflammatoire, Cette maladie dans les uns fe manifefte à la foie de corne, qui de creufe devient convexe ; la muraille acquiert plus d'épaifTeur dans d'autres. La fourbure vient le plus fouvent d'un travail forcé , comme d'une courfe , ou d'une
marche longue & fatiguante , fur-tout fi le cheval pafîe tout d'un coup d'un grand chaud à un grand froid. i.° Le travail immodéré met le fang en mouvement, excite la chaleur & les fueurs ; les
fueurs dirfipent la férofité du fang, elles enlèvent cette humidité qui entretient les fibres fouples & capables d'un mouvement aifé ; elles appauvrirent le fang , & defféchent les fibres ; de-la la fécherefTe , le défaut de fouplefTe , & la roideur des tendons. 1 ° Par le travail outré il fe fait une grande déperdition d'efprits animaux , de-là la
perte du mouvement.
q ° Les fibres ayant été tiraillées & allongées par le mouvement & la fatigue, tombent
dans l'atonie, & perdent leur refTort & leur ton. La fécherefTe des fibres refTerre les vaifTeaux lymphatiques ; elle les comprime de
façon qu'ils font , pour ainfi dire , affaires ; la circulation de la lymphe ne peut plus fe faire dans la jambe; la férofité qui étoit deftinée à humefter les tendons, & la lymphe qui devoit les nourrir , font obligées de féjourner ; de-là cet amas d'eau & de férofité qu'on trouve quelquefois dans le fabot , & qui laifTe appercevoir une féparation de la muraille avec la chair cannelée , ou de la foie de corne avec la foie charnue. La fourbure peut encore être occafionée par le trop long féjour du cheval dans l'écurie,
fans doute parce qu'alors les fibres , en demeurant long-temps dans l'inaaion , fe roidif- fent, & perdent leur fouplefTe. Il arrive afTez fouvent qu'un cheval boiteux , du pied de derrière fur-tout, devient fourbu de l'autre pied qui étoit fain. On voit encore quelquefois des chevaux devenir fourbus après avoir mangé du bled
en verd.
La fourbure fe manifefte prefque toujours au pied, & laifTe afTez fréquemment, après
elle des traces : dans certains chevaux , il leur furvient des cercles ou cordons ; dans d'autres, des croifTans qui font des réparations de l'os du pied avec la chair cannelée, & de la foie charnue d'avec la foie de corne. Ce mal fe manifefte au bout d'une quinzaine de jours. En déferrant le cheval, on s'apperçoit que la foie bombe; & fi l'on vient à la parer "f ce que l'on doit toujours éviter, on remarque un vuide confidérable dans le fabot; & ' plaie quand on Ta mis à découvert, eft difficile à guérir. Dans d'autres chevaux, la f 1 'eft pas attaquée; mais au bout de quelques mois, en abattant du pied, on obferve que la muraille eft plus épaifTe , on y diftingue même des fibres de corne cannelées ; elle fe trouve même au bout de quinze ou feize mois fi épaifTe que Ton y brocheroit des clouds à bande , fans rifquer de blefTer l'animal. Dans l'un & l'autre cas, la marche des chevaux fait'connoître qu'ils ont été fourbus ; ils portent les pieds en gliffant & en écartant de dedans en dehors , ce. que Ton appelle nager. Il eft encore des fourbures fi terribles que les quatre fabots leur tombent au bout de huit ou neuf jours. J'en ai vu les perdre fous deux fois vingt-quatre heures. A l'exception de ce dernier accident, où l'animai périt ou bien eft à tuer , tous les chevaux fourbus, auxquels furviennent les autres accidens , n'en guérifTent point , ils reftent affectés toute leur vie. S'ils peuvent être pré- venus, ce fera feulement dans le cours de la maladie, mais on n'eft pas toujours maître de les empêcher. |
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ccc
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a76 HIPPOPATHO L O G I E._________ _
Curjtion. Il faut faigner une ou deux fois , lorfque la fourbure vient de ce que le
cheval a patte fubitement du chaud au froid ,' enfuite frotter les reins , & les quatre jambes avec de l^au-de-vie & i'erTence de térébenthine, pour y ranimer la circulation, & rendre le ton aux fibres. On peut donner intérieurement un breuvage de trois chopines d'eau , dans lefque
on fait diffoudre une bonne jointée de fel , & trois ou quatre oignons blancs piles. C'en: un léger cordial & tonique qui ranime admirablement le cours des efprits animaux
Le cheval fera tenu chaudement dans l'écurie , oc promené de temps en temps. Lorfque la fourbure vient d'un travail forcé , il faut faigner le cheval , lui faire prendre
par jour deux onces de thériaque & d'afTa-fœtida dans une pinte de vin , lui frotter les quatre jambes avec du vinaigre , où on aura dilîbus une demi-poignée de fel, lui frotter les quatre couronnes avec de l'efTence de térébenthine , lui faire une bonne litière , & le tenir à l'eau blanche. On peut auifi lui appliquer fur les reins un fac , dans lequel on aura mis un picotin
d'avoine , qu'on aura fait bouillir légèrement dans le vinaigre. 2o.° DES EAUX AUX JAMBES.
On appelle eaux aux jambes, un écoulement d'une férofité acre, qui fuinte continuelle-
ment des jambes. Les caufes les plus ordinaires font les boues acres ; par ces boues, les tuyaux excrétoires
de la fueur '& de la tranfpiration font irrités & bouchés. L'humeur de la tranfpiration arrêtée & enfermée dans fes propres vaiffeaux, féjourne , devient acre, corrode la peaUj &c y caufe des gerfures & des crevafTes, d'où il fuinte continuellement une férofité. Ainfi, les chevaux de Paris font fort fujets aux eaux, parce qu'ils ont les jambes prefque
toujours couvertes & imbibées de ces boues acres; lefqùelles , étant un mélange d'urine? du fer qui fe détache des roues fur le pavé , & de toutes les impuretés de cette grande ville , forment une efpèce de cauftique qui ronge la peau. Les chevaux auxquels on n'aura pas foin d'entretenir les jambes propres , feront phis
fujets aux eaux; de même que ceux qui auront les jambes couvertes de beaucoup "e poils, qui retiennent les boues & la craffe appliquées fur les jambes. Le froid, la gelée & les neiges, font une féconde caufe des eaux ; le froid fait refTerrer
les tuyaux excrétoires de la peau , & arrête la tranfpiration, l'humeur arrêtée produit les crevafTes & les eaux. Ainfi, les chevaux doivent être bien plus fujets aux eaux en hiver qu'en été.
Ajoutez à ces caufes, le vice du fang épais ou acre, qui eil communiqué à la lymphe,
ou à la matière de la tranfpiration; l'humeur vifqueufe fe colle, pour ainfi dire, aux parois de fes vaiffeaux, & s'arrête facilement ; l'humeur acre corrode & ulcère fes tuyaux & forme des crevaffes ; de-là l'écoulement des eaux. L'arrachement des poils en hiver eft encore une caufe des eaux.
Cet accident vient plus fouvent aux paturons que par-tout ailleurs , parce qu'il y a
dans cette partie beaucoup de plis & de rides à la peau , dans lefqùelles la craffe efi
confervée. CurJtion. Les indications qu'on a à remplir dans cette maladie , font d'adoucir
l'humeur qui occafionne les crevafTes , & de guérir l'ulcère des tuyaux excrétoires. On remplit la première , par les adouciffans & les émolliens , tels que le lait, les farines, cxc; la féconde, par les fuppuratifs? on peut en former un mélange ; par exemple , en |
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TUMEURS LYMPHATIQUES.
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V7
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faifant un cataplafme avec les farines réfolutives , la poix grafle dans la décocfion de
guimauve & de lait, dont on fe fervira jufqu'à la fin de la guérifon. Il eft bon le donner en même temps quelque fudorifique pour pouffer, par la trans-
piration , & évacuer par-là une partie de la ferofité , & pour corriger le fang ; il faut fur-tout infifter fur ces remèdes , fi on a lieu de croire que les eaux naiffent du vice du fang. Mais , il arrive fou vent que la caufe eft locale , & que les médicamens ne font rien : dans ce cas , avec une broffe rude , on frottera toute la partie jufqu'au fang, enfuite on y appliquera un digeftif fimple, que l'on continuera huit jours ; après quoi on lavera la partie avec une légère teinture de noix de galle , faite avec le vinaigre, dans laquelle l'on mettera moitié eau. S'il arrivoit que le lendemain ou le fur-lendemain , que l'on a frotté la jambe , la plaie fe trouvât blanche , il faudroit recommencer jufqu'à ce qu'elle donnât un pus louable. Mais, il eft rare qu'on foit obligé de recommencer cette opération fimple ; la première eft fumfante & guérit. Cette méthode fimple , à laquelle j'ai été conduit par la pratique & par l'expérience, réuffit à la plufpart des maréchaux qui la mettent aujourd'hui en pratique. |
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*7» HIPPOPATHOLOGIE.
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PARAGRAPHE III.
DES TUMEURS OSSEUSES ET DES FRACTURES.
i.° D U S U R O S.
JL-iE furos eft une éminence dure fur l'os du rannn • ^»^„ ' ■ j- •
, , , , , „ . canon, cette eminence vient ordinaire-
ment a la ïambe de devant, fur la narrie f...^-:., 1 ' i • . .,
, , , , !.. , „ „ , ..', Partle '«Prieure latérale interne de l'os du canon, à
cote de la tête de 1 os ftyloïde.
Elle eft ordinairement large & ronde comme ««.. a f 1 1 11
retient le nom de furos. ^ P'eCe de *^î«« fols » alors elle
Quelquefois le furos eft oblong, & defeend le long de l'os ftyloïde, & il s'appelle
tufee ; quelquefois il y en a des deux côtés de l'os Le furos ne fait pas boiter, mais la fufée fait boiter, lorfqu'elle attaque les os ftyloides,
& qu elle les gtoffit tellement, qu'ils reiferent les tendons logés entre ces deux os. Le luros furvient plus fouvent, & prefque toujours aux jeunes chevaux; quelquefois
il di paroit de lu,-même. Quand il fubfifte, c'eft une exoftofe ; il n'y a rien à faire, amoins qu.l ne foit trop difforme , & qu'on ne veuille l'enlever avec le cifean & le maillet , opération que , ay plufieurs fois exécutée , fans qu'il foit furvenu aucun accident, & fans qu u relte aucun veftige de tumeur & de plaie. 2..° DE L' É P A R V I N.
L'éparvin eft une tumeur à peu près de la même nature que la courbe ; elle a fon fiège
ur la pâme fupérieure interne de l'os du canon, avoifinant les os feaphoïdes : elle fait boiter pour 1 ordinaire les chevaux. Elle reconnoît les mêmes caufes que la courbe. Quelques auteurs ont diftingué trois fortes d'éparvin; fçavoir,l'éparvin de bœuf, l'éparvin lec, & 1 eparvin calleux. L'éparvin de bœuf („) eft une tumeur naturelle , ou une Joueur avec laquelle le cheval naît. On l'appelle ainfi à caufe de la reflemblance de cette partie avec le jarret du bœuf. En difTéquant ces fortes de tumeurs , on n'y décou- vre aucune exoftofe aux os feaphoïdes , non plus qu'à la partie fupérieure de l'os val nanîT ' "" " - ^ f,mPlement ^ volumineux , & il eft rare que le che- fe donÎ Tun "" CParVm 'eUl \ * " * *» ^ ^' ^ »°m Péparvin fec, ppt ■ e de "X;'c" C°nVUlflf qUe faiC k CW> fans 1»'- «""4» ~ pas inique la caufe 'ai feule ? i™™ ^^^ *' °eS ?™S ne m'e" °M
Plus gros & Trl'irL 7 ™ ^ ^ ^^ cheVauX >les os W&, "oient
P S'^'^^^gener^endons flechiffeurs ; mais je penfe que cet accident
ainfi que fon confrèreGanC VéZ vk'dt'bLnf^ Jl,' '* '°7 ' da feS £'™' M ''"" v"lr- V"A "e r» fait aans *««'« '
toute la ppteon de la partie latérale interne du fa ,' r„ f"*". ' eft U™ tum,,L" "umotale qu, occupe , dans le bœuf, prefque dans les llgamens de l'articulation ; elle eft „„1i A 7 Prodolte : d™! «' animal, pat des humeurs lymphatiques attelées & qui devient mfenfiblement pljtreufe. 0 ™td« '™ onane , mais elle s'endurcit pat le féiout de l'humeur qui l'occafionne
cet autcut ajoute que f, le cheval s'en trouve affA'' ^"'"n . Poffib,ll,e de l"eiifcnœ d'une pareille tumeut dans le cheval & doctrine erronée de cet écrivain , d'ailleurs brill. ' • ... d'une natute qui n'a rien de particulier à cette pattie. Telle eft la dirait pas d'une manière ambiguë , qu'elles „„. ' """* î VOuk"1 b'e° '"■ raPPdl« 'es tumeuts de cette efpéce qu'il a vues il ne l'éparvin va au-defliis des os feaphoïdes, il >"',? 3"° ,0:'te la 1"""°" d,f la Pa"ie in,erne du »<<«■ Cat, toutes fo'is que variété dont nous avons parlé, U jarret de {■»„ S,"'."P'lclue avec la courbe ; d "l'eu", le bœuf ne diffère du cheval nue nar cette difféquet des épatvins, il aurait vu ce nue rai ,b * Peu_l"« le même que celui de l'autre. Si M. Bourgelat eût pris la «fine de Jamais matéehaua , ni écattiffeuts , &££g^ %£%£" ^ d'™m" »" "S »=»" devieE^Cre, |
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vient
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TUMEURS OSSEUSES.
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a79
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vient des nerfs & du trop grand racourciffement des mufcles. Ce défaut eft agréable lors-
qu'il ii'eft pas outré , & eft eftimé parmi les écuiers. Les chevaux efpagnols y font fujets.
L'éparvin calleux eft une tumeur fituée dans la même partie que l'éparvin de bœuf ;
il provient d'une diftenfion des ligamens latéraux communs, & des particuliers qui unifient l'os du canon aux os fcaphoïdes, & de ceux qui unifient les os fcaphoïdes entr'eux. C'eft à tort qu'on les appelle calleux , car dans leur principe ils font mois , puis deviennent fquirreux, & enfuite calleux, ou pour mieux dire, ils s'oftifient. Ainfi , à proprement parler, il n'y a que cette efpèce de tumeur qui mérite le nom d'éparvin. Le remède ne diffère point de celui du furos, ou de la courbe. La plufpart des maréchaux, en voyant un cheval boiteux , fans en connoître la caufe ,
prononcent hardiment que c'eft l'effet d'un eparvin qui va fortir , & déclarent que quand il fera forti, l'animal ne boitera plus : cette aftertion ne peut provenir que de l'ignorance, ou d'un mauvais faux-fuyant pour la cacher. Mais, ou il y a eparvin plus ou moins gros, ou il n'y a rien; fi la tumeur eft apparente & bien décidée, on ne fçauroit s'y méprendre, c'eft un eparvin; mais fi rien ne paroît au dehors , pourquoi dire qu'il en doit fortir un? L'événement prouve le contraire , & le maréchal qui a voulu paroître plus inftruit qu'il ne l'eft , découvre fon ignorance. Le vrai fçavant reconnoît fans peine qu'il ignore bien des chofes ; cet aveu ne l'humilie point. Celui qui veut tout expliquer eft fouvent celui qui n'explique rien. Heureux fans doute le médecin qui devineroit les caufes cachées des maladies il y appliqueroit plus aifément le remède : mais combien lui échappent! Cepen- dant le public fait des queftions, & celui qui répond hardiment , emporte fa confiance , malgré les abfurdités qu'on lui débite. Mais ce triomphe ne dure qu'un temps, & l'igno- rance fe montre enfin aux yeux des gens fenfes. |
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3.° D E L A C 0 U R B E.
La courbe eft une tumeur qui entoure le bas du jarret (a) ; elle vient fouvent d'un effort
ou d'un exercice outré. Les fibres de cet articulation ayant fouffert une forte diftenfion , perdent leur reftbrt & favorifent la ftagnation de la lymphe qui fe durcit , forme une roideur, une tenfion , qui dans fon commencement eft inflammatoire, mais qui fe diftipe, bientôt ' & produit enfuite une efpèce d'exoftofe , & quelquefois une réelle dans cette partie. '
Il faut examiner de quel genre eft la tumeur. Si elle eit phlegmoneufe, on aura
recours aux adouciffans & aux émolliens. Si elle eft fquirreufe , le meilleur remède & le ,
plus efficace eft le feu, qu'on y appliquera après avoir employé les réfolutifs.
4.° DE L A F O R M E.
On appelle du nom de forme une tumeur plus ou moins confidérabîe , qui furvient
à la couronne (b) en dedans ou en dehors , quelquefois aux deux côtés en même tems ; mais plus aux pieds de devant qu'aux pieds de derrière. Il y a deux fortes de forme, l'une |
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( a ) Ec non, comme
jette un coup d'œil fur 1 qu'elle entoure le bas di de fes nouveaux élémens. RmlVfrelat m 77, une tumeur dure, calleufe , qui furvient quelquefois entre le boulet & la ( * ) Et non pas comme dit M. f^lt'AvIl^ ces parties ; auffi a-t-il raifon de ne lui point affigner une place. Car,
couronne. Il ne prend pas garde a la Aftuce qn.û ema F ^ F héréditaire qu'à ceux qui les il auroit vu que la forme ne va jamais plus haut que;ios coiuiw><- x n -1
apportent en naiffanc ; auffi en ai-je fait la diltinction.
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a8o HIPPOPATHOLOGIE.
naturelle & l'autre contre-nature. La forme naturelle eft une offification du cartilage qui fur-
vient aux poulains & aux chevaux qui ont des pieds plats, ck des talons bas, ces cartilages font plus ou moins offinés ; les uns ne le font qu'à moitié ; on découvre encore dans d'au très un petit bord cartilagineux ; enfin, il y en a chez lefquels l'ofïification eft totale : ceux-ci par conféquent font à l'abri des javarts encornés improprement dits. On doit examiner avec attention dans les javarts encornés , s'il n'y a point de vice de conformation , & s'il ne refte pas un peu de cartilage ; ce qui donne plus ou moins de facilité à l'opérateur. La forme contre nature, qui paroît dans le même endroit , à la fuite d'un coup , ou
d'un effort de l'os coronaire fur l'os du pied, commence toujours par être inflammatoire, & fe termine prefque conftamment par induration ; on doit donc s'attacher à la traiter dans fon principe, avec les cataplafmes émolliens, & enfuite les refolunfs ; mais, quand les uns & les autres n'ont produit aucun effet , il faut y mettre des raies de feu. Si l'on foup- çonne que la forme vienne d'un effort de l'articulation de l'os coronaire avec l'os du pied , ce qui* ne fe fait guère fans un tiraillement du tendon de ce dernier os, & ce que l'on reconnoît en parant le pied , & en le fondant ; il faut fur le champ le defToler pour dégorger la folle charnue , qui a été comprimée ; par ce moyen , on évite non feulement finduration, mais même l'ofïification du cartilage, qui arrive fouvent. En général la forme eft une maladie longue, principalement lorfqu'on a été obligé de mettre le feu. Pour refaire le cliëvâl il faut l'envoyer au labour , ou le jetter dans une prairie baffe ; on épargnera par ce moyen les dépenfes, & on lui donnera la facilité ck le temps de fe rétablir. 5.0 P I E D C O M B L E.
On appelle pied comble un pied dont la foie des talons , & fouvent même toute la
foie eft bombée ou convexe , la belle nature étant concave. Cet accident ne vient jamais que de la ferrure , de l'application du fer , des longues éponges , des fers voûtés, des fers trop entoilés , & du parement de la foie. Les pieds plats y font le plus fuiets. J'obferverai que les chevaux naiflent bien avec les pieds plats , mais jamais avec les com- bles , qui ne deviennent tels que par la ferrure. 'Le pied plat eft un vice de conformation dont le principal moule eft l'os du pied ; car c'eft de lui que le fabot prend fa forme , au lieu que l'os du pied qui eft comble , ne reçoit fa forme que de la muraille , laquelle la tient du fer. On peut remédier en partie au pied comble, de même qu'au talon bas ; mais principalement à celui-ci , quand ce défaut a été occafionné par la ferrure ; & c'eft par la ferrure même qu'on le corrige. Mais on n'a aucun moyen de corriger les pieds plats. Les poulains , iffus des chevaux qui ont eu des pieds plats , les ont aufïi ; c'eft une maladie héréditaire. 6° D E L' O I G N O N.
L'oignon eft une grofTeur qui furvient à la foie plus fouvent en dedans qu'en dehors
6k jamais, ou prefque jamais, au pied de derrière. Cette élévation de la foie de corne n'eft pas un vice de la foie , mais de l'os du pied,
dont la partie concave eft devenue convexe, par la ferrure, & la fait renverfer en dehors. L'os du pied fuit la muraille; il eft pouffe en dehors, & peu à peu la partie concave à force de fe réfléchir, devient convexe. La foie qui eft appliquée fur l'os du pied, prend la même forme que l'os du pied dans cet endroit , & forme une élévation que l'on appelle oignon. Le remède eft d'entoiler le fer. Voye[ de la ferrure.
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TUMEURS OSSEUSES. 2gi
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7° DE L'EXTENSION DU- TENDON FLÉCHISSEUR DE L'OS
DU PIED > ET DES LIGAMENS.
L'extenfion du tendon fléchifïèur du pied & des ligamens , vient de la même caufe que
la compreffîon de la foie charnue , e'eft-à-dire , l'effort de l'os coronaire fur le tendon ou fur les ligamens. L'extenfion du tendon arrive , lorfque la fourchette ne porte pas à terre. Or , elle n'y
porte pas; i.° iorfqu'elle eft trop parée , & que les éponges font trop fortes, ou armées de crampon ; alors le point d'appui étant éloigné de terre , l'os coronaire pefe fur le tendon, & le fait allonger jufqu'à ce que la fourchette ait atteint la terre. i.° Lorfque le pied du cheval porte fur un corps élevé , le pied eft obligé de fe ren-*
verfer , l'os coronaire pefe fur le tendon, l'oblige de fervir de point d'appui au corps du cheval , & le diftend. Enfin , l'extenfion des ligamens vient des grands efforts , & des mouvemens forcés de
l'os coronaire. On reconnoît l'extenfion du tendon par un gonflement qui règne depuis le genou juf-
ques dans le paturon , & par la douleur que le^çheval refient en le touchant. On s'ap- perçoit encore mieux de cette maladie au bout de douze ou quinze jours , par une groiTeur arrondie que j'appelle ganglion, qui fe trouve fur le tendon , ck qui forme par la fuite Une tumeur fquirreufe , dure, indolente, ronde, inégale & pour l'ordinaire fixe. Cette maladie eft prefque toujours prife pour la nerferrure, quoiqu'elle foit bien différente. Voyez l'article de la nerferrure. Il eft rare que cette grofTeur fe diiïipe entièrement, & que le cheval ne boîte un peu. La première chofe que l'on ait à faire, eft de defToler le cheval, parce qu'il ne fçauroit
y avoir extenfion fans qu'il y ait une forte comprefïion de la foie charnue. Il faut appli- quer enfuite le long du tendon des catapiafmes émolliens , que l'on contiendra avec une bande circulaire. Mais, fi au bout de quinze ou vingt jours, il furvient une grofTeur limitée au tendon, ou un ganglion , il eft néceilàire d'y mettre le feu en pointe , & par- deftus, de la poix graffe & de la bourre ; de promener le cheval trois ou quatre jours après, & le faire travailler une quinzaine de jours après. Cette méthode, qui ne paroît guère phifiologique, guérit plus promptement que fi on Iaiffoit l'animal à l'écurie. J'ai même obfervé que ceux qu'on tenoit enfermés , reftoient prefque toujours boiteux. Ce traitement qui eft celui de mon père, eft fuivi aujourd'hui avec fuccès , par la plufpart des maréchaux. 8° DE LA RUPTURE DU TENDON FLÉCHISSEUR
DE L'OS DU PIED.
On s'apperçoit que le tendon eft rompu, en ce que le cheval portant le pied en avant,
ne le ramené pas ; en ce qu'il ne fçauroit mouvoir cette articulation ; en ce que le tendon eft lâche lorfqu'on le touche ; on en jugera encore par la douleur qu'il reffent dans le paturon, par un gonflement qui furvient en cet endroit, au haut de la fourchette, peu de jours après ; & encore mieux quand il eft deffolé , par une tumeur au bout de la fourchette, & bientôt par un dépôt qui prouve, par le moyen de la fonde, fa rupture. Curation. On ne doit pas tenter la guérifon de cette maladie, fans defToler le cheval,
& fans faire une ouverture à la foie charnue : pour donner iflue à la partie du tendon , |
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a8i HIPPOPATHOLOGIE.
qui doit tomber en pourriture, & qui devient toujours un corps étranger. Souvent le refte
du tendon s'épanouit,.fe cole fur l'os de la noix, & s'ofTifie avec lui ck avec l'os du pied: alors le cheval <mérit , mais fouvent il demeure boiteux. Cette méthode eft la feule qui foit à fuivre, & l'expérience le prouve; le contraire ne
fçauroit être foûtenu que par des gens qui n'ont point de pratique. Il faut fe fervir pour premier appareil de digeftif, jufqu'à ce que la partie du tendon
gâtée fe foit détachée ; enfuite ne mettre que de la térébenthine & fon elfence, & panfer tous les jours. Il eft à propos d'appliquer autour de la couronne un emplâtre émollient pendant douze ou quinze jours. 9: FRACTURE DE L3 0 S CORONAIRE.
Quand l'effort a été violent, & que le tendon n'a pas été rompu , il arrive que l'os
coronaire fe caffe ; pour le reconnoitre on tire le pied en avant3 on le tient d'une main, & ont met le pouce de l'autre far la couronne; on fent, i.° au tacl un petit cliclis , qui fe diftingue mieux lorfque le tendon eft rompu ; z° parce que le cheval marche prefque fur le fanon , le bout de la pince étant en l'air. Il eft inutile de tenter la guérifon de l'os coronaire fracluré , parce que cet os étant
comme la bafe & le foûtien du refte <du corps , 6k toujours en mouvemement, il eft impoffible que les parties fraclurées de cet os fe réunifient ; ou fi cette réunion fe fait, elle eft bien rare : mais il fe forme une enkylofe , laquelle foude enfemble Pos du pied, l'os coronaire ck l'os de la noix. io.° DE LA FRACTURE DE VOS DE LA NOIX
OU DE LA NAVETTE.
Il n'y a rien qui faffe connoître la fracluré de l'os de la noix, fi ce n'eft que le cheval
fent de la douleur , tout autour du pied, lorfqu'on le fonde avec les triquoifes ; encore ce figne n'indique pas plus la fracluré de l'os de la noix , que la compreffion de la foie charnue. Cependant dans le doute , il eft à propos de tenter la guérifon de la foie charnue ; c'eft-à-dire , qu'il faut defTbler, 6k fi au bout de trois femaines on ne voit point d'amendement, il y a tout lieu de préfumer que l'os de la noix eft caiïe\ Quelque- fois il fe forme un défaut dans le paturon; on doit dans ce cas abandonner le cheval , parce que les parties fraclurées de cet os ne fe foudent pas non plus que l'os coronaire. ii.8 FRACTURE DE L'OS DU PIED.
Il n'eft pas plus aifé de reconnoitre la fracluré de l'os du pied, que celle de l'os de la
noix. Cependant lorfque le cheval fent une douleur à la couronne , ck qu'il y a un gon- flement , on peut croire que l'os du pied eft fracluré. Cet os fe caffe ordinairement en deux parties , ck cela arrive plus fouvent aux os concaves qu'aux autres. Le parement du pied eft toujours la caufe de cet accident. Comme l'os du pied eft renfermé dans le fabot , ck n'a qu'un léger mouvement fur la
foie charnue ; comme d'ailleurs ils eft enchaffé entre la chair cannelée ck la foie charnue, qui eft formée par la foie de corne ; il n'eft pas furprenant que les deux parties fraclurées de cet os , fe réuniffent & fe foudent enfemble. Il faut d'abord deffoler le cheval , le panfer de même que nous l'avons dit ci-defTus ,
le biffer en repos pendant fix femaines, fans le laiffer marcher. On peut enfuite le mettre au labour pendant vingt ou trente jours. Ces maladies, dont je viens de parler, font plus fréquentes qu'on ne penfe , car pour
un
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TUMEURS OSSEUSES. ^
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un cheval qui boîte de la hanche ou de l'épaule , il y en a cent qui boitent du pied. Cela
eft prouvé , & même démontré par les obfervations de mon père fur ces accidens. Les différions réitérées qu'il a faites des pieds des chevaux auxquels il y avoit eu fraclure , lui en ont montré le véritable fiège , & l'ont mis à portée de démontrer l'erreur où on avoit été avant lui , en le plaçant toujours dans l'épaule ou dans la hanche , ou dans les jambes.
Ces accidens fùrviennent facilement. Mon père a remarqué , ck moi après lui , que
l'os coronaire , fur-tout , fe caiTe au moindre mouvement, fouvent même fans un effort confidérable. Mon père a vu un cheval fe cafîer l'os coronaire en tombant , parce que le pied lui avoit manqué ; un autre , par'un mouvement fubit, caufé par un coup de fouet; un autre de même, au premier, pas qu'il fit pour marcher étant attelé au carrofTe, après avoir reçu un coup de fouet qui lui fît faire un fur-faut. J'en ai vu un fe rompre le tendon rléchifTeur du pied , étant à l'écurie ; il avoit un
fort crampon, & le pied extrêmement paré. Mon père avoit recueilli beaucoup d'obferva- tions de ce genre qu'il feroit trop long de rapporter ici. Je conferve chez moi un grand nombre d'os coronaires & d'os de la noix fracturés que j'ai difTéqués ; & il eft peu de praticiens qui n'en ait des exemples. On ne fera pas furpris que ces fraclures foient fi fréquentes & fi faciles , fi on fait
attention à la fituation de ces parties, & à la ftru&ure du pied. L'os coronaire étant placé à la partie inférieure de la jambe, eft chargé de tout le
poids du cheval. Tant que cet os portera par tous les points de la furface inférieure fur l'os du oied & fur l'os de la noix , il n'arrivera aucun accident ; mais fi, par quelque caufe que ce foit , il eft donné à cet os un mouvement irrégulier, le poids du cheval en aidera le déplacement. Cet os déplacé comprimera fortement le tendon d'Achille , & la foie charnue. Si le tendon ne trouve pas fur le champ un point d'appui , c'eft-à-dire , fi le pied eft élevé & éloigné de terre par des crampons, ou parce que la fourchette eft trop parée , il fe rompera. Dans les difFérens mouvemens du cheval , lorfque l'os du paturon porte inégalement, ou par fecouffes , fur certains endroits de l'os coronaire pluftot que fur d'autres , l'os coronaire fouffrira beaucoup , & fe cafTera fouvent dans cet endroit. Il en eft de même de l'os de la noix & de l'os du pied. Ces parties étant obligées de fupporter tout le poids du corps , & étant d'une fubftance fragile , il n'eft pas furprenant de les voir expofées afTez fouvent aux accidens dont nous venons de parler. |
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ag4 HIPPOPATHOLOGIE,
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PARAGRAPHE IV.
D ES ULCÈRE S.
i.8 DES A P H T H E S,
vJ^N appelle aphthes des ulcères peu profonds qui fe trouvent plus communément dans
la bouche qu'ailleurs ; les lèvres, les gencives, le palais, principalement la langue, en font ordinairement le fiège ; j'en ai fouvent vu dans l'afrière-bouche , dans toute l'étendue du pharynx , au commencement de l'œfophage , & de la trachée-artère. Ces aphthes viennent prefque toujours à la fuite des maladies inflammatoires , putrides & peftilentielles , dans le farcin; je les ai conftamment vues dans les maladies épidérniques, tant dans les chevaux que dans les bêtes ruminantes &C dans les chiens , toutes les fois que j'ai ouvert ces animaux. Elles y étoient même en très grande quantité. Le 13 janvier 1771 , je fus appelle proche la barrière blanche , chez le nommé Antoine Louvet, pour y voir des vaches attaquées d'une maladie épidémique, qui a caufé la mort à toutes celles qui en furent attaquées. J'en ouvris quelques-unes chez îefquelles toutes les parties nommées ci-defTus, étoient
couvertes d'aphthes. Je trouvai les inteftins fphacélés & remplis de liquide qui étoit la matière des déjections dyfTentériques qu'elles rendoient quatre à cinq jours avant la mort. J'ai remarqué que les aphthes occafionnoient prefque toujours la dyfTenterie, ou au moins la diarrhée. Mais les aphthes font quelquefois fi multipliées dans le pharynx, qu'elles gagnent les fofTes nafales , s'étendent fur la membrane pituitaire & produifent la morve. On en remarque toujours dans la phthifie confirmée. Quelquefois les mauvaifes digeftions & la fabure de l'eftomac, les font naître ; mais elles font d'un caractère bénin , & fe difïipent aifément. Les autres font ordinairement noirâtres, livides, & les bords calleux & de mauvaife qualité. Je ne connois aucun auteur qui ait parlé des aphthes dans les chevaux , & je n'ai jamais vu aucun médecin vétérinaire qui les ait traitées , quoiqu'elles foient fort communes dans ces animaux , & fouvent mortelles. A l'égard du traitement, les aphthes, qui viennent du vice de décoction , s'évanouiffent
aifément par les lotions d'ail & de vinaigre , & un purgatif. Celles qui doivent leur origine
à la pulmonie, font incurables , lorfqu'elles naifTent à la fuite de l'inflammatoire. On les
guérit par les adoucifTans & les rarraichifTans ; fi elles reconoifTent une caufe interne , on
met en ufage les remèdes propres a la maladie ; par exemple , dans les fièvres putrides ,
il eft à propos de donner les antifeptiques , telles que l'ofeille que l'on fait manger au
cheval, ou dont on lui fait boire le jus ; le cocléaria , donné de même , eft très bon ;
en un mot , toutes les plantes acides font convenables. On peut encore prefcrire les fudo-
riflques , le quinquina en décoction. Mais ces remèdes ne doivent être employés que
quand la fièvre n'eft pas aiguë ; lorfqu'elle eft telle , on met en ufage les rafraîchifTans
légèrement acidulés. Outre ces médicamens internes , il eft à propos de laver la bouche
tous les jours avec le collyre de l'Anfranc , ou bien avec l'huile de myrrhe. Quelquefois
ces aphthes furviennent en peu d'heures , tiennent de la nature du charbon , & font périr
l'animal en vingt-quatre ou trente-fix heures. Elles font ordinairement fituées fous la
langue , ou à.côté. Dans ce cas , il eft à propos de les ratifTer , non pas avec une pièce
d'argent , comme l'ont dit bien des gens , mais avec un infiniment quelconque , en faire
foitir le fang , toucher enfuite les plaies avec la pierre de vitriol , ck avoir foin de laver
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ULCÈRES. 2.8?
fouvent la bouche avec le vinaigre & l'ail. En fuivant cette méthode , le cheval guérira
aifément. A la fin de l'année 1763 , & au commencement de 1764 , nous eûmes à Paris une très grande quantité de chevaux âinfi attaqués , plufieurs périrent ; mais comme l'on n'ignoroit pas ces remèdes , on les mit en ufage & la plufpart en réchappèrent. On volt par-là combien il faut être attentif [dans toutes.les maladies, & principalement
dans les maladies épidémiques ] à examiner la bouche des chevaux ; les aphthes n'étant pas toujours les mêmes , & venant fouvent les unes d'une caufe , les autres d'une autre ; ce qui demande différais traitemens, car de quelque nature qu'elles foient, il ne faut jamais en négliger la curation. 2.° DE LA FISTULE A LA SAIGNÉE DU COL,
Lorfque le cheval fe frotte, après avoir été faigné , ce qui arrive lorfqu'on s'eit
ferv.i de flammes mal-propres , ou lorfqu'on a piqué fur une valvule , il naît fouvent à l'endroit de la faignée une petite élévation en forme de cul-de-poule , avec un léger fuintement • d'une eau rouiTe : la veine fe durcit. Ce cul-de-poule fe trouve toujours rempli d'une lymphe épailfie, qui forme des lames couchées les unes fur les autres , &c qui intercepte la circulation du fang , & devient extrêmement tendu jufqu'aux glandes parotides; c'efi: ce qu'on appelle fiftule à la faignée du col. On reconnoit qu'il y a fiiîule par une élévation, par la dureté & par un petit point rouge duquel fuinte la partie ferreufe du fane-. On le reconnoît mieux en fondant ce trou ; pour lors l'on voit fi la fonde va dans la veine. On commence par fonder tout droit, & enfuite on baiffe la fonde Vers le col, & on pourfuit vers le col. Curation. La fonde cannelée étant introduite dans l'ouverture, on fonde la veine
tant que la tumeur a d'étendue , pour en tirer la matière contenue , & donner iffue à la lymphe qui y féjourne. Il faut bien fe garder d'aller au de-là de la tumeur , de peur d'hémorragie, qui feroit très difficile. Cet accident arrivera d'autant plus, que la faignée aura été faite près des glandes paro-
tides que les veines qui forment la jugulaire , partiront de l'intérieur des glandes , ck qu'il ne feroit pas par conféquent poihble d'en faire la ligature fans endommager les glandes & leurs canaux falivaires. Après avoir ainfi ouvert la veine dans toute fa portion dure & tuméfiée, on fait tomber les
couches de lymphe qui font dans la veine, & arrangées comme des calottes les unes fur les autres • mais on aura foin de ne pas les ôter toutes vers le haut de Pincifiori, de peur de l'effu- f d fansr Ceci étant fait, on parfera dans les bords de la peau, deux ou trois cordons, plus ou moins, fuivant l'étendue de la plaie, pour fervir d'appareil ; au refte , on intro- duira enfuite dans le haut de la veine , & le long de fes parois , des tentes & pluma- ceaux chargés de digeftif fimple , compofé de bafilicum, & de therébentine à parties égales , afin d'amener en fupuration les parois de la veine. Sur ces plumaceaux chargés d'onguent, on en met d'autres à kc, de manière que la plaie foit bien remplie; puis on ajufle des brins de paille , ou de boulleau , afin que les cordons ne fe confondent pas avec l'étoupe & qu'ils puiffent comprimer & contenir tout l'appareil. Quand au bout de quatre à cinq'jours toutes les efearres font tombées , & que la plaie eft rouge , on parife avec la térébenthine feule ou autre baume naturel, c'eft l'affaire de quinze jours fans qu'on puiffe fe fervir du cheval, & de trois femaines pour avoir une parfaite guérifon. On peut encore paffer un féton , c'efU-dire , pouffer une égaille dans l'ouverture ,
tant qu'on trouve du fond. Lorfqu'on fent de la réfiftance , on perce la peau , & on |
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a86 HIPPOPATHOLOGIE.
laifTe dedans un ruban qu'on a eu foin d'inférer dans le chas de l'éguille , obfervant de
frotter tous les jours le ruban de fuppuratif, & de le tourner dans la plaie. Mais cette opération qui eft plus aifée, demande un traitement plus long; elle ne réufTit pas toujours, & ne peut être confeillée qu'à des gens peu initiés dans l'anatomie , principalement dans la connoifTance de cette partie. Il arrive quelquefois qu'en tardant a faire cette opération, la veine jugulaire fe remplit
tellement de lymphe épaifTie , qu'elle fe gonfle jufques dans fa bifurcation; ce qui excite une inflammation dans les parties voifines , & forme une tumeur inflammatoire qui fe termine par la fuppuration. Dans ce cas , il faut traiter la plaie comme une plaie (impie , & le mal n'a pas de fuite. Si au contraire l'on vient à y mettre des pointes de feu , comme le pratiquent encore des maréchaux en réputation, on fait fouvent périr le cheval, ou au moins on en retarde la guérifon. Cette méthode qui n'eft point fondée fur la théorie, ni autorifée par une pratique raifonnable , ne laifTe pas d'avoir beaucoup de partifans , & toutes les foisj'en ai démontré l'abus & l'abfurdité. Nombre de praticiens en font convenus, mais ils ont dit qu'il leur fiiffifoit d'avoir guéri par cette méthode , pour devoir la fuivre. Ils penferoient autrement, s'ils vouloient bien faire attention que plufieurs che- vaux en font morts , ou qu'ils ont retardé la maladie. Il eft difficile de perfuader à des routiniers que tout apoftême ou ulcère fmueux, ne doivent être ouverts ou débribés qu'a- vec le biftouri ; que le feu ne fait jamais afTez d'ouverture , qu'il ne va pas au fond , & qu'il détruit toujours la peau qu'il faut conferver; que d'ailleurs l'efcarre, ou la fuppuration s'établit le lendemain avec le biftouri , & qu'avec le feu , l'efcarre eft quelquefois dix ou douze jours à tomber, ce qui prolonge la maladie. qo DU RELACHEMENT DU SPYNCTER DE VANUS,
ET DE LA FISTULE A CETTE PARTIE. Il eft afTez commun de voir des chevaux , dont l'anus ou le fondement eft dilaté , au
point qu'on pourroit y introduire une demi-bouteille de pinte, & qu'on voit à un demi-pied dans le reclum. Cette incommodité qui vient à la fuite d'un long dévoiement , ou de la dyiTenterie, eft quelquefois occafonnée dans un cheval bien conftitué, par un Am- ple relâchement des fibres du fphynfter. Il s'agit alors de fomenter la partie avec le cachou, l'écorce de grenade , la noix de galle , que l'on aura fait cuire dans du vin. La flftule furvient à la fuite d'un dépôt ou d'une corrofion quelconque, & quelquefois à
la fuite d'une opération de queue a Pangloife, dont la première feclion a été faite trop près de l'anus. C'eft un ulcère plus ou moins profond , qui naît au-defTus , ou aux parties latérales de l'anus , ék attaque ce corps ligamenteux qui s'étend fous la queue. Les incifions multipliées' ne fuffifent pas toujours pour en procurer la guérifon. Alors on eft obligé d'en venir à l'extirpation. En la faifant , on doit ménager ck conferver les fibres du fphynfter. Dans le courant de mars 1760 , l'on m'amena un cheval appartenant à Monfieur de Challerange , confeiller au parlement. L'animal avoit l'anus gonflé d'un côté, & tourné de travers ainfi que la queue. En examinant avec attention cette partie , je découvris une cicatrice, qui me prouva qu'il y avoit eu une ancienne flftule. Comme la tumeur étoit dure , j'appliquai defTus des comprennes à fenêtre , imbibées de décoction de plantes émollientes , que je contins avec le bandage de corps, tel qu'il eft repréfenté à la planche $3 ; mais la grofTeur m'ayant parue être interne , j'introduifis mon bras , après l'avoir graifïe d'huile , dans le reclum , & je m'apperçus que la tumeur extérieure étoit la fuite de l'inflammation d'une autre tumeur, fituée fur l'os ilion du côté, hors le montoir, à la jonétion avec l'os facrum , & que cette tumeur s'abfcéderoit intérieurement entre le péritoine
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ULCÈRE ■ S. 187
péritoine & ces mêmes parties. Comme elle n'étoit point en maturité , je donnai beau-
coup de lavemens ; au bout du quatrième jour , je fentis la fluctuation. Il s'agiftbit alors de donner iiïue a. la matière purulente ; l'opération étoit délicate , puifqu'il falloit nécef- fairement ouvrir le reclum. Pour le faire fans danger, je pris un biftouri pliant, que j'ouvris, & que je pofai entre les doigts médius &c annularis. Parvenu au centre de la tumeur , je pratiquai une incifion , fuivant la longueur du reclum , afin que, dans le mouvement vermiculaire des intérims , les bords pufîent fe trouver toujours enfemble, & que la réunion pût s'en faire aifément : ce qui ne feroit pas arrivé, li j'euffe fendu en travers. Le pus, qui fortit de l'abfcès , étoit en très grande abondance. La plaie fut inje- ctée avec du vin miellé pendant huit jours. On vit bientôt la tumeur extérieure fe diffiper, & le cheval guéri fans retour. 4.° FISTULE AUX BOURSES,
La fiftule aux bourfes eft un écoulement de matière, qui fubfifte après qu'un cheval
a été coupe. La caufe de cet accident vient de ce qu'on a laiffé une partie des épididymes, nommées
aufïi amourettes; elle fournit toujours de la matière, & ne fe cicatrice jamais. On peut rarement porter remède à cette efpèce de fiftule , à moins qu'on ne puiffe
recouper les cordons ; ce qui eft très difficile , vu qu'ils fe retirent vers le bas- ventre. Ç DE UABSCÈS A LA CUISSE,
Il vient affez communément, au plat de la cuifTe, une grofTeur plus ou moins consi-
dérable , qui pour l'ordinaire s'abfcèdc promptement par le moyen de quelque fuppuratif. Il en refaite un ulcère, qu'il faut traiter & panfer comme une plaie fimple ; c'eft-à-dire, avec un digeftif fimple , pendant quatre ou cinq jours ; le refte du traitement fe fait avec la térébenthine de Venife. Quand le pus eft très louable , c'eft-à-dire , qu'il eft blanc caféux , des injeclions de vin miellé, fuffifent le plus fouvent pour la guérifon, quelque grand & quelque profond que puiffe être l'abfcès. "Ce moyen m'a prefque toujours Suffi , dans les abfcès de cette nature , qui occupent les parties charnues. Le mal eft toujours moindre qu'il ne paroit. Ce faccès eft l'ouvrage de la nature, & l'hippiatre modefte, ne doit point, dans ces cas, fe vanter d'une guérifon, à laquelle il a bien peu de part.
6o DES DARTRES ET DE LA GALLE.
Les dartres & la galle font affez connus ; je ne m'arrêterai pas ici à en donner la
définition • je me contenterai de dire, qu'avant d'employer les remèdes topiques pour les
cruénr il'faut préparer le cheval par la faignée, la purgation , les lavemens , enfin par
f ',, > 1 v ;„rprnes Sans cette précaution, il feroit à craindre qu'on ne réper-
les remèdes généraux internes, oan» r 0 , „ r A . ,. rr
* ,,, 1 u aille & des dartres, & quelle ne fe portât intérieurement fur
cutat 1 humeur de la gant ^ uv 7 l
quelque partie intéreflante, .11 r 1 1 t
Tri c ■ \ nr/mrations dont je viens de parler , on peut trotter le cheval
Lorfqu'on a fait les préparations uvm j r ■> r ^
, • c • u rnmnnfition faivante. rrenez trois quarterons de poudre a
deux ou trois fois avec la compontion 1 r
1 u , ,mp onre de poivre , une once de fel ammoniac, une livre
tirer, quatre onces de tabac, une once uc ï ? ^ , , r, i0 ,r:,.r:nl hlanc ; laiilez înruler le tout dans trois pintes cl eau-
de fel marin, quatre onces de vituoi Diaut. , r
de-vie, pendant deux jours. vççç
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^88 HIPPOPATHOLOGIE.
L'huile de Cade eft aufïi un bon remède ; on en frotte les parties malades durant deux
jours • onpeutauffii fe fervir de ■ l'onguent-gris ; mais le premier eft plus efficace, 7. DE L A M A L A N D R E.
La malandre eft au genou , ce que la folandre eft au pli du jarret. C'eft une crevaffie,
dont il découle une humeur acre , qui corrode la peau. Ce mal eft long à guérir , à raifon du mouvement qui l'irrite fans ceffie , & qui empêche fa réunion. La guérifon en eft encore plus difficile , lorfqu'il eft entretenu par une humeur de galle. Mais fi c'eft une fimple crevaffie d'où découle une férofité noirâtre , il faut tondre la partie , puis la frotter jufqu'au fang avec une broffie , & y appliquer le bandage indiqué pour les plaies du genou , planche 53 , après avoir mis fur le mal un plumaceau d'égyptiac. On conti- nuera ce panfement l'efpace de quatre à cinq jours , fans en venir à aucune friction, à moins que la plaie ne fourniffie toujours de la férofité ; mais ordinairement la fuppuration s'établit le lendemain ou le fur-lendemain. Quelquefois la malandre eft de peu de confé- quence, & elle fe diffipe avec de l'huile & du vin. On peut encore baffiner avec l'eau d'aliboure , ou de la tinture d'aloës. Si c'eft une humeur de galle, qui entretient la malandre, on la bafïinera avec une infufion
de tabac dans de l'eau-de-vie. 8 • DE LA S 0 L A N D R E.
On donne ce nom à une crevaffie au pli du jarret , de laquelle découle une humeur
liquide , comme dans la malandre. La folandre n'attaque ordinairement que la peau , le traitement eft le même que celui que nous avons prefcrit contre la malandre. 9.« DE LA MULE TRAVERSINE.
C'eft une crevaffie , qui furvient aux pieds de derrière, au-deffius du boulet, d'où fuinte
continuellement une humeur féreufe : il eft rare qu'elle arrive au pied de devant. Je penfe qu'elle tire fon nom de fa pofition tranfverfale. Il faut y mettre , dans le commencement , des 'emplâtres adouciffians , & enfuite des
delîicatifs. On eft fouvent obligé de frotter cette plaie avec la broffie ; car , la mule tra- verfine peut être regardée comme un ulcère de mauvaife qualité. Quant au traitement, on fuivra celui que nous avons prefcrit pour les eaux aux jambes. . i.* DU JAVART EN GÉNÉRAL.
Le javart eft un petit bourbillon, ou une portion de peau qui tombe en gangrène, &
qui fe détache de fon corps , en produifant une légère férofité. Il peut être comparé au furoncle ou clou dans l'homme. Ce mal n'attaque guères que les extrémités , depuis le genou jufqu'en bas. On lui donne différens noms , fuivant fa fituation ; ainfi on l'appelle javart tendineux , quand il eft fitué fur les tendons ; javart encorné , quand il eft fur la couronne , proche le fabot. Mais , comme cette dénomination n'eft pas fuffifante , je le diftinguerai à raifon des parties qu'il attaque , en javart fimple , en javart nerveux , en javart encorné , proprement dit, & en javart encorné , improprement dit. Le javart a fon fiège dans la peau & dans les parties adjacentes. La caufe qui le pro-
duit eft l'épaiffiffement de l'humeur de la tranfpiration : épaiffiffiement occafionné par les boues , par la mal - propreté, par les mauvais alimens ou par les exercices violens. Cette matière, en féjournant dans fes propres vaiffieaux, devient acre, en corrode les tuniques & fournit cette férofité qu'on en voit couler les premiers jours. Bientôt après, cette portion fe |
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U L C E K E S. ,a8
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gangrène , il s'en détache une efcarre, & il s'établit une fuppuration louable , qui forme
pour l'ordinaire un ulcère de bonne qualité. Ce bourbillon eft plus ou moins gros ; quand il eft petit, & qu'il entraîne une portion du tiffii cellulaire qui avoifme les parties tendi- neufes ou ligamenteufes , il en réfuîte une plaie grave. J'ai vu des chevaux dont toute la peau avoit été enlevée autour du paturon ; cet accident eft affez ordinaire aux chevaux qui ont été guéris plufîeurs fois des eaux aux jambes. Quoiqu'on puifTe regarder cette maladie comme de peu de coiiféquence , néanmoins elle fait fouvent boiter les chevaux tout bas. J'obferverai que les javarts , qui naiïFent en-dedans du paturon ou en-dedans du boulet, font boiter l'animal comme s'il avoit eu un écart. Bien des gens s'y trompent, faute de paiïer la main le long de la jambe. Par ce que nous avons dit, on voit qu'il faut traiter le javart avec les fuppuratifs. On
appliquera donc fur la tumeur un plumaceau chargé de bafilicum ; on fera trois ou quatre jours fans lever l'appareil, afin que le bourbillon puifTe fe détacher aifément : le vieux oin ou tous corps gras opèrent le même effet, Le bourbillon forti, le cheval ce/Te de 1 A mais l'ulcère ne doit pas être abandonné à lui-même, à moins qu'il ne fbit pas fort conf ' dérable. Ainfi on baffinera la plaie avec du vin tiède , & le cheval guérit aifément Si l'ulcère eft grand, on met en ufage la térébenthine qui fuffit feule. Lorfque l'ulcère eft petit ÔC profond, foit que le cheval continue de boiter , foit qu'il ne boîte plus, & que la fup- puration eft trop confidérable, à raifon de la plaie, c'eft une preuve qu'il y a du fond & que les gaines des tendons , ou les tendons eux-mêmes font attaqués ; en ce cas, le javart porte le nom de javart nerveux, dont nous parlerons dans un moment. [A] DU JA VA RT S I M P L E.
Le javart fimple eft celui qui n'attaque que la peau & une partie du tifîu cellulaire.
Il vient ordinairement dans le paturon , plus fouvent aux pieds de derrière qu'à ceux
de devant , & quelquefois aux côtés du paturon. Ce mal eft plus commun à Paris
qu'ailleurs : l'âcreté des boues en eft la principale caufe. Souvent le javart fimple n'eft pas
bien apparent , & on ne s'en apperçoit que parce que le cheval boîte , & qu'en portant
la main au paturon , on fent le poil mouillé d'une matière qui donne une mauvaife odeur.
CuRATION. L'indication qu'on a à remplir, eft de faire détacher le bourbillon & d'exciter
la fuppuration , par les moyens ordinaires. Lorfqu'il furvient fur les chairs des inégalités , c'eft-à-dire, des cerifes, il faut les couper
afin de rendre la plaie unie , puis y appliquer un plumaceau chargé de térébenthine. La fuppuration étant bien établie, on emploiera l'onguent égyptiac, jufqu'à parfaite guérifon. Si la plaie eft peu confidérable , on peut faire marcher le cheval, & baftiner l'ulcère avec du vin tiède & de l'urine. [B] DU JAVART NERVEUX.
Ce nom a été donné à celui qui attaque la gaine du tendon. Il peut être comparé au
panaris de la féconde & troifième efpèce, dont l'homme eft fouvent attaqué. Cette efpèce de javart fe fixe plus communément dans le paturon qu'ailleurs & vient
de ce que l'humeur ou la matière du javart fimple a fufé ck pénétré jufqu'à la o-aîne du tendon. On s'en apperçoit parce qu'après la fortie du bourbillon , il fuinte de la plaie une
férofité fanieufe , qu'il refte une petite ouverture & un fond dont on s'afTure par le moyen de la fonde* |
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H I P P O P A TH 0 L 0 G I E.
Quand on a reconnu ce fond , on prend un biftouri que l'on introduit dans la rainure
de la fonde & l'on fait une incifion , que l'on prolonge jufqu'au foyer du mal; elle doit être longitudinale, afin de ne point être dans le cas de couper de principaux vaifTeaux, ou d'altérer quelques parties , foit tendineufes, foit ligamenteufes. Comme la peau , dans cet endroit , eft épaiffe , mais principalement dans le paturon , on doit avoir foin [ après avoir panfé 'avec des tentes chargées de digeftif compofé de bafilicum 6k de térébenthine ] de mettre à l'entrée de l'ouverture un bourdonnet très dur qui puiffe contenir les bords de la plaie. Il arrive quelquefois que l'on eft obligé d'incifer une féconde & une troifième fois , principalement quand les gaines font entièrement ouvertes , ce qui occafionne un mal'grave , mais dont on vient cependant à bout, quand la fiftule fe trouve en-dedans du paturon & vers la fourchette. Il faut alors s'écarter de la méthode que nous venons d'indiquer , c'eft-à-dire , qu'il
faut faire fon incifion en tirant vers le milieu de la fourchette , pour éviter de toucher au cartilage latéral de l'os du pied, d'où réfulteroit le javart encorné, improprement dit. [C] DU JAVART ENCORNÉ, PROPREMENT DIT.
C'eft la même chofe que le javart fimple. Il y a feulement cette différence, que le javart
fimpLe vient indifféremment depuis le genou jufqu'à la couronne, & que le javart encorné a toujours fon fiège fur la couronne , au commencement du fabot. Les caufes font, i.° celles du javart fimple, a.° une atteinte dégénérée, 3.0 un coup que
le cheval fe fera donné lui-même, ou qu'il aura reçu d'un autre ; coup qui aura donné lieu à un bourbillon. Curation du JAVART encorné , proprement dit. Lorfque la tumeur ou la
contufion a la couronne, eft récente , il faut y appliquer quelque léger réfolutif, comme la térébenthine. Si la fuppuration fe forme , on la favorifera par les fuppuratifs , tels que le bafilicum & les onguens onctueux ; s'il y a un bourbillon , on doit tâcher de le faire fuppurer , afin qu'il fe détache & forte plus facilement. Mais quand la contufion eft au talon fur la pointe , & que le bourbillon ne fe détache
point au bout de quatre ou cinq jours , il faut faire marcher le cheval ; le mouvement facilitera &c aidera la fortie de la matière qui , par fon féjour , pourroit gâter les parties voifines. Dès que le bourbillon eft forti , le mal eft ordinairement fans danger , & la guérifon
prochaine. On en eft affuré , lorfqu'après la fortie du bourbillon, il n'en fuinte aucune matière. On peut cependant panfer la plaie comme un ulcère fimple , avec un peu d'on- guent égyptiac, afin de le déterger, & de procurer une bonne cicatrice. Mais , fi après la fortie du bourbillon , la plaie laine encore écouler une matière liquide,
& fi en fondant, on découvre un fond ou une cavité, c'eft le javart, improprement dit, dont je vais parler. [D] DU JAVART ENCORNÉ, IMPROPREMENT DIT.
On donne communément le nom de javart encorné à la carie du cartilage, placé fur la
partie latérale & fupérieure de l'os du pied. Cette dénomination lui vient de ce que le véritable javart encorné, qui naît fur la couronne , creufe & affefte fouvent le cartilage [ fur-tout' lorfqu'il eft négligé ou mal traité]. Mais on a tort de l'appeller ainfi, ce n'eft plus un javart, c'eft une maladie particulière du cartilage : cependant pour me conformer a l'ufage reçu , je lui laifferai ce nom , mais j'ajouterai deux mots , improprement dit, afin
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ULCÈRES. a9i
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afin de le diftinguer du véritable javart encorné , qui vient à la couronne proche lé
fabot. ,
Celui , qui fait le fujet de cet article, eft une carie du cartilage, avec un fuintement
fânieux , & une tumeur dans la partie poftérieure du pied , à l'endroit du cartilage. Ce mal reconnoît pour caufes ; i.° l'humeur du javart encorné, qui a pénétré jufqu'au
cartilage.
a.° La matière d'une bleime, qui aura fufé jufqu'au cartilage,
3.0 La matière d'une feime, qui aura gagné le cartilage.
4.0 Une atteinte, dont l'humeur fe fera portée en dedans jufqu'au cartilage.
5.0 Enfin , toute matière acre qui fe jette fur le cartilage.
L'égratignure ou la coupure chi cartilage , peuvent lui donner naiflance.
On le connoît par le fuintement continuel qui fubfifte à l'endroit du cartilage, par l'en-
flure du pied à cette partie, par le fond qu'on fent avec la fonde. PrognostiC. Le javart encorné improprement dit, eft un mal fort grave & difficile
a guérir ; on en vient cependant prefque toujours à bout , en fuivant la méthode que je vais donner.
Il devient fou vent incurable ; i.° lorfque l'opération a été mal faite ; a.° lorfqu'elle ne
l'a pas été à temps ; 3.° lorfque durant le traitement, & quelque temps après l'opération , le cheval fait un faux pas dans l'écurie. Je dis que l'opération mal-faite-, peut rendre le javart incurable , parce qu'il peut arriver
qu'on coupe le ligament latéral de l'os coronaire à l'os du pied , qu'on détruife la cap- fule ou qu'on égratigne, avec l'inftrument, le cartilage de l'os coronaire ; dans ces cas , le cheval eft eftropié. Plus d'un maréchal a commis fouvent cette faute, fans le fça- voir , & même fans foupçonner qu'il en foit coupable faute de connoître la ftruaure du pied.
Le javart encorné devient incurable par un autre défaut de l'opération ; c'eft qu'on ne
coupe du javart que ce qui paroît gâté , dans l'efpérance que le refte fe confervera , &C que la plaie fe cicatrifera. Mais l'expérience prouve que le cartilage., une fois attaqué, fe gâte tout entier , ck que fi l'on n'en coupe qu'une partie , il faut revenir fréquemment à l'opération ; car, ce qui a été laifle , fe gâte toujours de nouveau , jufqu'à ce qu'on l'ait entièrement enlevé. Mais, en ménageant ainfi le cartilage, & en temporifant mal-à-propos, la matière qui s'en écoule , féjourne, arfefte tantôt la capfule, tantôt le ligament , tantôt le cartilage de l'os coronaire, & l'efpérance de guérifon eft totalement anéantie. M père eft le premier , je crois, qui ait fait l'opération du javart encorné. Ayant
hf - ' cme la méthode ordinaire n'avoit aucun fuccès dans ces maladies , ck que le car- tilage fe gâtoit à mefure qu'on en rètranchoit ; il imagina de le couper entièrement, il y \ d trente ans pour la première fois. L'expérience a fécondé fa tentative , ôc favorifé fes efpérances. Depuis ce temps, il a prefque toujours guéri, par cette méthode ; au lieu qu'auparavant, & en fuivant l'ancienne , il n'avoit obtenu aucune réuïlite. Convaincus de fon avantage , la plufpart des praticiens l'ont adoptée , & la mettent en ufage avec fuccès
Il n'y a plus aujourd'hui qu'un petit nombre de maréchaux , guidés par une routine
aveugle , qui s'avifent d'appliquer des cauftiques, ou qui mettent le feu , foit par raies, foit
par pointes. Comme ces moyens n'ouvrent pas une iffue a la matière , & ne l'empêchent point de féjourner, il en réfulte les mêmes inconvéniens & les mêmes ravages; le javart encorné qui étoit fufceptible de guérifon, devient incurable par leur entêtement. ^ D'autres coupent le cartilage par parties, & à mefure qu'il fe gâte , dans l'efpérance Gggg
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i9x HIPPOPATHOLOGIE.
que le refte fe confervera. Ils fe trompent , & ne font autre chofe que prolonger la
maladie , qui ne guérira, que quand le cartilage aura été totalement emporté. Curation. Pour guérir le javart encorné , improprement dit, il faut en venir à
l'opération, c'eft-à-dire , couper le cartilage ; mais cette opération n'eft pas facile. On ne peut réuffir, qu'autant qu'on connoîtra parfaitement la ftru&ure du pied, la fituation du cartilage , fa figure, fes attaches, fon étendue , la fituation des ligamens de la capfule ; autrement, on courra rifque de toucher ces parties avec l'inftrument, ck d'eftropier fans reffource le cheval. Le cartilage eft fitué fur l'apophyfe latérale de l'os du pied ; il s'étend depuis la partie
de l'os qui répond à la muraille des quartiers, jufqu'à la fin des talons ; il va fou vent juf- qu'à l'articulation de l'os du paturon , à l'os coronaire. Mais , au lieu de ce cartilage, on trouve fouvent un os qui forme une éminence appla-
tie , continue avec le corps de l'os du pied; elle occupe le même efpace que le car- tilage ; on remarque feulement un rebord cartilagineux fur cette éminence. Voye^ opéra- tion du javart encorné. ii.° COUP DE BOUTOIR DANS LA SOLE.
Lorfqu'en parant le pied , on a donné un coup de boutoir qui a pénétré jufqu'à la
foie charnue, 6k qu'on l'a mife à découvert, il faut, fur le champ , appliquer des pluma- ceaux à fec , ck bien comprimer l'appareil , afin que les chairs ne furmontent pas. On aura foin fur-tout que le cheval ne mette pas le pied dans l'humidité , de peur que la plaie ne devienne livide & baveufe , ck ne dégénère bientôt en fie. Toutes les fois que la comprefTion n'eft pas affez forte , les chairs furmontent la corne , ck forment un petit cul-de-poule, que l'on appelle cerife. Il eft quelquefois pofTible de faire rentrer cette chair lorfqu'elle n'eft pas confidérable ; autrement on eft obligé de la couper avec le biftourL Cette légère opération faite , la plaie fe panfe avec la térébenthine. il. DELASEIME.
La feime eft une fente, une folution de continuité, ou une féparation du fabot, qui
arrive à la muraille du haut en bas , tant aux pieds de devant qu'aux pieds de derrière. Les feimes peuvent furvenir dans toutes les parties de cette muraille. Celle qui attaque le quartier, s'appelle feime quarte. On donne le nom de feime en pied-de-bœuf, à celle qui naît en pince. Les premières arrivent prefque toujours aux pieds de devant , les autres aux pieds de derrière ; quelquefois cependant, mais bien rarement, les feimes quartes fe trouvent aux pieds de derrière , ék celles en pied-de-bœuf aux pieds de devant. Les fei- mes font plus ou moins profondes, 6k commencent toujours à la couronne. Il ne faut pas les confondre avec ces petites fentes répandues çàck la fur la fuperficie de la muraille, lefquelles ne l'ont autre chofe qu'une légère aridité de cette partie, occafionnée par des coups de râpe donnés fur la muraille. La feime quarte dans les pieds foibles, c'eft-à-dire, dans ceux dont la muraille eft mince , fe recouvre de manière qu'on ne fçauroit y porter la fonde fans abattre préliminairement une lame de corne qui fe prolonge fur fa voifine. La feime en pied-de-bœuf, qui eft bien ouverte , fe guérit plus difficilement que celle
qui naît aux quartiers , par la raifon que la muraille eft plus épairie en pince qu'aux quartiers. Les feimes viennent de la fécherefîe de la peau , de la couronne & de la muraille.
Lorfque la muraille eft àinfi defTéchée, elle n'a plus cette humidité 6k cette fouplefTe nécef- fàires à toutes les parties \ elle fe crève fe fend, ck forme les feimes. |
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U L C E R E S.
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La fécherefTe de la muraille vient fouvent de ce qu'on a trop paré le pied, ou raoé le
fabot. Lorfqu'on pare trop le pied , ou qu'on le râpe , oh ouvre les pores ou les vaif- feaux qui vont porter la lymphe nourricière à la foie & à la muraille ; on les expofe au contact immédiat de l'air ; l'air enlève l'humidité , & cette efpèce de rofée qui nourrit le pied & la muraille, à-peu-près de même que le foleil deiTéche un linge mouillé, Le pied defTéché fe raccourcit , fe rétrécit, fait fendre la muraille , & produit la feime. Curâtion be la seime. Si la feime eft commençante , il faut feulement rafraî-
chir les bords de la partie fupérieure de la feime , aller jufqu'au vif, & y mettre des plumaceaux chargés de térébenthine. Lorfque la réunion eft faite, il eft néceiïaire d'entre^ tenir le fabot fouple , en l'enveloppant d'onguent. Si la chair cannelée furmonte & fe trouve pincée entre les deux bords de la muraille,
on amincira ces deux bords avec le boutoir, on les rafraîchira depuis la couronne jufqu'à la fin de la feime , on coupera même la chair , fi elle furmonte de beaucoup , & on appliquera derTiis une tente chargée de térébenthine , ou imbibée de fou effence, & pro- portionnée à la longueur & à la grandeur de l'ouverture , afin d'empêcher que la chair cannelée, ou la chair de la couronne , ne furmonte ; on mettra enfuite un plumaceau un peu plus large , chargé de térébenthine , & enfin par-defïus celui-ci , un autre plu- maceau plus grand , qui recouvre une bonne partie du fabot , chargé d'onguent de pied , afin d'humecter la muraille & le pied ; on enveloppera le tout d'un linge, 6c l'appareil fera contenu avec une ligature longue & ferrée , pour maintenir les parties, & empêcher que la chair cannelée ne furmonte. On ne lèvera le premier appareil qu'au bout de quatre ou cinq jours; on panfera enfuite de même tous les trois jours. Si la feime fournie de la matière , on emploiera le digeftif Lorsqu'au bout de quinze jours ou trois femaines, la plaie continue à jetter de la ma^
tière , il y à lieu de croire que l'os eft carié ; on s^en afîure par le moyen de la fonde, Lorfqu'on fent l'os [ ce qui annonce prefque toujours la carie J , on coupe un peu plus de la muraille, afin d'ouvrir une ifTue plus grande; enfuite l'on rugine l'os pour emporter la carie , ou bien Ton y met une pointe de feu. Ces fortes de feimes , quand elles fonc quartes , gâtent quelquefois le cartilage latéral de Tos du pied à fon attache ; ce qui fe reconnoit par la fonde , par la grande fupuration , & par un gonflement à la couronne. Dans ce cas on ne doit plus perdre le temps à panfer la feime , il faut en venir tout de fuite à l'opération du javart encorné , improprement dit , & emporter toute la corne qui fe trouve à un des bords de la feime à la pointe du talon, Voye[ l'opération du javart encorné aux opérations. On voit par ce détail, que la pratique de barrer les feimes en appliquant deux ou trois
S de feu eft infuffifante & même deftructive ; mais , je conviens qu'elle n'eft plus guère fuivie aujourd'hui, depuis que la méthode a été rendue publique. |
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HIPPOPATHOLOGIE.
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PARAGRAPHE V.
DES MALADIES QUI NE PEUFENT PAS AISÉMENT
SE CLASSER.
i> DE LA GOUTTE-SEREINE.
j j A goutte-fereine eft une maladie pluftot interne qu'externe , dans laquelle le cheval
ne voit point, quoiqu'il ait les yeux très beaux , & qu'on n'y trouve aucune tache exté- rieure. » On ne peut s'appercevoir de cette maladie qu'à la marche du cheval ck à la manière
dont il place les oreilles. Il lève les pieds très haut, foit au pas , foit au trot : il porte fes oreilles l'une en avant, l'autre en arrière alternativement, & fouvent toutes les deux en avant. La goutte-fereine n'eft point curable ; elle vient de la paralyfie du nerf optique. %.6 DE L}EMPHYSÈME OU BOURSOUFLURE.
Il arrive quelquefois aux chevaux un gonflement qui, tantôt occupe la poitrine, tantôt
le col, & tantôt les épaules , &c. Il occupe même , mais plus rarement, toute l'habi- tude du corps. L'emphyfème n'eft ni fenfible , ni dur lorfqu'on y porte la main ; cepen- dant on fent une réfiftance femblable à celle que fait une peau de tambour, & l'on entend même un bruit qui ne s'annonce dans aucune des tumeurs que nous avons décrites. Cette bourfouftlure, appellée emphyfème , eft produite par l'air qui fe trouve épanché
dans le tiffu cellulaire & qui, parcourant infenfiblement tout le corps du cheval, s'y raréfie par la chaleur , & opère l'effet de l'air pouffé avec le foufllet des bouchers. Ce n'eft pas la feule caufe de cette maladie ; elle peut venir aufîi de l'air échappé du poumoji, qui, s'infinuant peu à peu dans la membrane cellulaire , fe porte dans les parties où il y a moins de réfiftance ; & encore quelquefois , lorfque l'air aura pénétré par quelque ouver- ture faite à la peau , principalement à la fuite d'un œdème. On reconnoît l'emphyfème à plufieurs fignes, i.° fi on porte les doigts fur la bouf-
fiffure , ils n'y laiffent point d'imprefïion comme dans l'œdème , a.° on entend l'air raifon- ner dans le tiffu cellulaire, 3.0 en comprimant on chaffe l'air d'un endroit, lequel fe porte dans un autre , 4° il n'y a ni chaleur ni douleur. Cette maladie n'eft point dangereufe par elle-même ; elle ne peut l'être qu'autant que la
caufe , qui la produite , eft elle-même dangereufe ; telle qu'une plaie profonde qui auroit attaqué quelques parties effentielles à la vie de l'animal. Sa durée n'eft pas confidérable , il eft rare qu'elle aille au de-là de huit jours. Au refte , je remarquerai que l'emphyfème eft prefque la feule maladie dans laquelle le poil ne tombe pas ; car il tombe dans le phlegmon , lorfque cette tumeur inflammatoire fe tourne en apoftême , & dans l'œdème , lorfqu'il furvient gangrène. Si l'emphyfème fe trouve aux environs d'une plaie , on peut expulfer l'air avec les
doigts par l'ouverture faite. Si , au contraire , il a gagné d'autres parties voifines , il faut fimplement appliquer des linges ou des couvertures chaudes , pour en procurer la fortie par les pores de la peau. Mais fi l'on voyoit que le mal durât plus de cinq ou fix jours , il eft à propos , & même indifpenfable , de faire des ouvertures k la peau dans din°érens endroits, ce qui donne un- ifïue très prompte à l'air. Ce moyen fuffît feul. Je me garde bien
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MALADIES DIFFICILES A CLASSER. 2Û$
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bien de confeiller avec certains maréchaux , l'ufage des carminatifs , non plus que les em~
brocations d'huile de laurier, de cammomille, ckc. Toutes ces fubftances grafTes bouchent les pores de la peau, & opèrent un effet contraire à celui qu'on attend. y DU CHEVAL FRAYÉ AUX ARS.
Les chevaux ferrés des épaules font fujets à une inflammation , accompagnée de beau-*
coup de gerfure ; elle paroît en-deffous du poitrail , & au-dedans de l'avant-bras ; ce que l'on appelle frayé aux ars. Cette maladie, qui fait écarter le cheval , vient à la fuite d'un long exercice. Elle attaque affez fouvent les chevaux qui ont herfé dans les terreins créta- cés ; apparemment que la terre qu'ils jettent, en levant leurs pieds , étant combinée avec l'humeur de la tranfpiration, forme une fubilance ftiptique qui deiTéche le corps de la peau & occafione ces gerfures. La guérifon de ce mal n'eft point difficile ; il ne s'agit que de bafïïrier fouvent cette
partie avec les décoctions émollientes; & fi c'eft un temps d'été, d'envoyer le cheval à l'eau. J'ai cependant vu un cheval auquel il étoit furvenu une inflammation fi confidérable, qu'elle avoit gagné toute l'étendue du long pectoral, & a voit occafione un dépôt entre ce mufcle & les mufcles intercoftaux , lequel s'étoit même infmué defTous le large dorfal , & occu- poit les deux côtés des côtes. Après un traitement de quinze jours , je fis une incifion de chaque côté , dans la partie la plus baffe de la poitrine , & j'en tirai, fans exagérer , un demi-feau de pus bien formé. Tout le panfement fe borna à des injections de miel & dé vin. Le cheval fut guéri radicalement , dans l'efpace de trois femaines , fans avoir été obligé de faire d'autres ouvertures. 4.° D E L A CRAMPE.
La crampe eft une roideur au jarret qui empêche le cheval de fléchir la jambe. Cet
accident ne dure qu'un infiant, & ne provient que d'un arrêt de la circulation du fang qui comprime les filets nerveux ; ce qui paroît y occafioner une fenfibilité paflagère* Lorfqne la crampe continue au de-là d'un demi-quart d'heure , il faut friclioner l'étendue de la jambe avec une broffe rude, à rebrouffe-poil : on efl même quelquefois obligé de la frotter avec PefTence de térébenthine , mais ce cas efl rare. 5.0 DE V A R R É T E.
On appelle arrête, un endroit dont le poil efl tombé , où il n'en revient plus, <k fur
lequel on remarque une efpèce de corne farineufe. L'arrête vient à la fuite des eaux ou de quelque autre maladie. Il n'y a point de remède
qui fafTe renaître le poil ; ainfi il n'y a rien a faire en ce cas ; d'ailleurs ce n'eft point ici un mal mais une difformité , qui n'empêche point le cheval de rendre les fervices accoû- tumés. 6.° D E V A V A L U R E.
L'avalure efl la réparation de la corne d'avec la peau à la couronne. Ce mal peut occu-
per toute l'étendue de la couronne. Il vient ordinairement de ce que la matière ou le pus, à la fuite d'une enclouure , aura féjourné entre la chair cannelée & la muraille , & aura fufé jufque à la couronne , & détaché la peau de la partie fupérieure de la muraille. L'avalure ne fait boiter le cheval que lorfqu'elle eft récente ; mais il n'en boîte jamais, lorfquelle eft defcendue. Il faut mettre fur l'avalure une tente imbibée d'efTence de térébenthine, & un plumaceau
Hhhh
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a9.6 HIPPOPATHOLOGIE.
chargé de térébenthine par-defîus ; on couvre enfuite la couronne d'onguent de pied ,
a-fin de conferver le fabot frais , humeclé & fouple. 7.° D E LA FOURMILIÈRE.
La fourmilière eft un vuide qui fe fait entre la chair cannelée & la muraille , & qui
règne ordinairement depuis la couronne jufqu'en bas. Cette maladie vient d'un coup fur la muraille , ou d'une altération du fabot , ou d'un
defTéchement de cette partie, occafionné par un fer chaud que l'on aura laifTé pofer trop long-temps fur le pied ; ce qui defTéche les vaifTeaux lymphatiques , enlève l'humidité du pied, & oblige la muraille de s'éloigner de la chair cannelée. Cette maladie peut encore être la fuite d'une fourbure. Curation. Il faut ouvrir la muraille à la partie antérieure , & introduire dans l'ou-
verture , des tentes chargées de térébenthine, mêlées avec l'onguent du pied ; ou bien râper la muraille jufqu'au vif, ck panfer la plaie avec la térébenthine , mêlée avec l'onguent du pied. (a) 8.° DE L> E N C A S T É L U R E.
Ceux qui n'ont point de pratique , & qui n'ont point fréquenté les harras , ne peuvent
que raifonner très imparfaitement fur l'encaftélure. La plufpart des maréchaux & des écuyers appellent encaftélure , un refTerrement des
talons ou des quartiers. Si ces MefTieurs connoifToient à fond la ftru&ure du pied, & qu'ils fuiTent bien verfés dans la connoifTance de fcs maladies , ils fcauroient que la forme du pied peut varier par différentes caufes. Voici ce que je penfe, & ce que j'ai vu d'après de murs examens. L'encaftélure eft un refTerrement de la partie fupérieure de la muraille dans tout fon
pourtour, où l'articulation de l'os coronaire avec l'os du paturon, paroît furpafTer en dia- mettre la terniinaifon de la peau à la muraille. On peut diftinguer deux fortes d'encaftélure. La naturelle & l'accidentelle. La naturelle eft celle qui vient de conftitution, telle qu'on la voit dans certains poulains fortans des harras. Les chevaux barbes & les efpagnois , fur-tout ces derniers, y font plus fujets que d'autres. L'encaftélure accidentelle vient pour l'ordinaire, de ce qu'on a paré la foie de corne, détruit les arcs-boutans, de ce qu'on a râpé la muraille, fur- tout à la couronne proche le poil, partie très abreuvée d'humidité, & qui? conféquemment, par cette opération , s'altère davantage. L'encaftélure peut venir encore à la fuite d'une fourbure , ou d'un effort de l'os coro-
naire fur l'os du pied. Elle peut auffi furvenir à un cheval , qu'on aura defTolé plufieurs fois. Des raies de feu mifes trop profondément font de même capables d'y donner naifTance. Ce dernier accident & la deftblure , occafionent plus fréquemment l'encaftélure qu'on ne penfe. Je crois que le maréchal praticien reconnoîtra aifément toutes ces caufes. Curation. A l'encaftélure naturelle, il n'y a point de remède. Pour guérir l'acci-
dentelle , je n'en connais point de meilleur , que de tenir toujours le pied humeclé , ou avec de la terre glaife mouillée, ou avec des amiellures , ou avec telles autres graiffes liquides que ce foit. |
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( a } Cet aricle de l'encaftélure , dont a traité M. Bourgelat dans l'Encyclopédie, a été trop bien relevé , pour que je me
'donne la peine de le critiquer. |
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MALADIES DIFFICILES A CLASSER. 2Û^
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8.° DES POUX OU MALADIES- PÉDLCULALRES.
Je ne vois pas qu'aucuns praticiens, en traitant des maladies de la peau, fe foient beau-^»
coup arrêtés à celle-ci. Elle eft cependant très commune , & fait fouvent maigrir les che- vaux. Les vieux y font plus fujets que les jeunes. La peau eft pour l'ordinaire dure, tendue , les poils font hérifles & femés clair. J'ai vu des chevaux qui étoient tout cou- verts de ces infecles. Le remède le plus efficace & le plus prompt , pour détruire cette vermine , feroit de
faire des friétions mercurielles par tout le corps ; mais cette application, fur toute l'étendue de la peau, peut caufer beaucoup de ravage ; le mercure peut fe porter à la bouche , & occafioner un érétifme dans les mufcles de la mâchoire, & accompagné de falivation. Pour ne pas expofer l'animal à cet accident, je confeille de mettre infufer du tabac dans de l'eau-de-vie & d'en laver le cheval. Le brou de noix opère le même effet , ainfi que la poudre de ftaphifaigre , & le fouffre en poudre mêlé avec l'aloës. Il eft rare que les chevaux foient mangés de poux qu'ils n'aient , ou des dartres farineufes, ou la galle. Tous ces remèdes , mais principalement le premier , ont la propriété de tuer & de
détruire cette vermine. |
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H I P P O PATHOLOGIE,
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PARAGRAPHE VI.
DES OPÉRATIONS.
i.° DE L A S A I G N É E.
ut le monde fçait que la faignée eft une ouverture quelconque que l'on fait à uil
vairTeau foit artériel, foit veineux. Mais il eft rare, en hippiatrique, qu'elle fe falTe aux artères, a moins que l'on ne veuille fuivre aveuglément les fentimens des anciens auteurs , qui confeilloient de la pratiquer dans toutes les parties du corps , où les vaifTeaux étoient appareils. D'autres ont été plus loin encore ; car fi l'on confidère la planche de Monfieur l'Abbé de Villert, laquelle fe trouve fur les quais à Paris , on voit qu'il indique , d'après Soleifel, des faignées dans des endroits où il n'y a nulle apparence de vaifTeaux. Rien de fi ridicule que ce qui fe rencontre à ce fujet dans ces anciens auteurs. On ne pratique plus aujourd'hui la faignée en tous ces endroits , mais on la fait encore au flanc , au larmier défions la queue , au lampas ; ce qui n'eft autorifé , ni par le raifonnement, ni par une faine théorie. On en voit encore , qui non moins aveuglés par le préjugé que par l'igno- rance , ordonnent des faignées de précaution au mois de mai, ou en d'autres temps de l'an- née, &c___, les prefcrire à l'arrivée d'un voyage, après un trop long exercice, ou même pour remettre des chevaux qui font maigres qui , ont mauvais poil. Quoi , ces gens
ignorent que la plus petite quantité de fang tirée d'un animal fain, Pafroiblit ! Qu'arrivera- t-il donc, fi on verfe celui de l'animal qui a perdu fon embonpoint ? Ils tiendroient fans doute une autre conduite , s'ils fçavoient qu'après cette évacuation artificielle , la graifle prend la route de la circulation, & augmente par conféquent la maigreur. Au lieu donc de faigner alors, ils devroient mettre en ufage tous les bons alimens , les farineux , l'eau- blanche faite avec la farine d'orge , & laifîer Amplement repofer le cheval. Les endroits où l'on doit faigner le cheval font, au col, aux ars , au plat de la cuifTe :
l'on peut encore tirer du fang de la queue , en y coupant une partie tuméfiée que l'on voudra dégorger en la fcariflant ; mais on ne fe- fervira ni des fangfues ni des vefïicatoires, comme je ne le vois que trop dans la chirurgie vétérinaire. Ces remèdes feroient bons toute- fois s'il falloit ménager la douleur du cheval , ou prévenir la difformité des cicatrices; mais ce font deux points dont on doit fort peu s'embarraffer. En général , le but de celui qui opère étant de dégorger une partie , il doit le remplir par des fcarifications : que la tumeur foit féreufe ou fanguine , cela eft égal. Toutes les fois qu'il y a indication pour tirer le fluide, agir autrement, c'eft ne pas prendre les voies les plus courtes de la guérifon. On appelle flamme, l'inftrument ordinaire avec lequel on faigne. C'eft une lame quarrée,
au bout de laquelle il y a, en forme de potence, un prolongement tranchant taillé en cœur, tel qu'il eft repréfenté à la planche des inftrumens. On frappe fur cette lame quarrée , vis-à-vis ce prolongement, & cela plus ou moins fort, à raifon de la profondeur du vaiffeau & de la dureté de la peau. Il ne faut jamais appuyer fa flamme fur la peau ni tenir la flamme roide entre les doigts ; car en portant fur le vaiffeau, il arrive que la pointe gliffe à côté & le rend roulant; c'eft la raifon pour laquelle les phlebotomiftes & les vété- rinaires manquent fi fouvent. On ne doit pas fe fervir de clef, ou de fer pour frapper fur la flamme , mais d'un morceau de bois ; car avec le fer l'on cafTe fréquemment des flammes. Il y a des flammes à reffort inventées par les Allemands, dont on peut voir la figure,
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OPÉRATIONS. 299
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figure , planche.....Avec cet infiniment, dont je me fers , on faigne avec plus de fureté
& de facilité ; on donne du fer autant qu'il eft néceiTaire, je crois même qu'il eft indifpen-
fable de faire ufage de cet infiniment, lorfqu'on veut faigner aux ars, & principalement au plat de la cuifTe. Les faignées, comme nous l'avons dit, ne doivent être pratiquées qu'aux veines; fçavoir,
au col , aux ars & aux plats des cuiftes. Celui qui veut faigner au col, peut le faire avec ou fans ligature, en mettant, ou non, un appareil. Si l'on fe fert d'une ligature, elle doit paffer par-deiïiis le col, le plus près du poitrail qu'il fe pourra , parce qu'en la mettant au milieu du col, le cheval en levant & en baillant la tête, la fait remonter en haut, ce qui la relâche ; on doit l'arrêter, ou placer le nœud coulant du côté oppofé au lieu choifi pour la faignée. Par exemple, elle fera arrêtée du hors le montoir, fi l'on veut faigner du montoir. Le phlébotomifte fera tenir la tête du cheval un peu élevée, afin que le vaifïèau foit moins roulant , qu'il forte davantage , & qu'il fe remplifle mieux ; alors étant placé du côté de la tête & regardant le poitrail, il prendra de la main gauche fa flamme, & la pofera à une ligne de diftance de la peau , le manche tourné vers la tête, & frappera defTus ayant foin de faire l'ouverture longitudinalement. L'endroit où l'on doit faigner eft à un demi-pied de l'angle de la mâchoire inférieure, la tête du cheval étant dans fa fituation naturelle : l'opérateur doit éviter de piquer fur ces grofTeurs qui paroiiTent difperfées comme des grains de chapelet ; ce font autant de valvules qui, venant à être coupées, ont quelquefois beaucoup de peine à reprendre , & font fou vent le principe de fiftule à la faignée du col. Lorfque la veine eft o'uverte , on favorife la fortie du fang par le mouvement des
mâchoires, excité avec un morceau de bois qu'on met dans la bouche du cheval, ou bien en lui prenant le bout de la langue. Les mufcles de ces parties en compriment les veines, ce qui procure un écoulement abondant du fang. La quantité de ce liquide, que l'on a à tirer, n'eft pas déterminée ; cependant, la dofe ordinaire eft de trois à quatre livres, deux pintes environ, on réitère fuivant le cas : ce qui, ordinairement , n'eft point nécefTaire , fi ce n'eft dans la pléthore , la fièvre & les inflammations. Après la faignée , tout l'appareil confifte à prendre une épingle avec laquelle on perce
l'extrémité des bords de la peau, au milieu de l'incifion ; on prend enfuite des crins dont on entortille l'épingle , en formant ce que l'on appelle le nœud de chirurgien , qui eft un double nœud. On peut aufïi ne pas mettre d'épingle ; pour lors , avant que ' de faigner , l'opérateur fait tirer la peau du col vers le haut ou vers le bas ; dès qu'on a tiré autant de fang qu'il eft befoin , on lâche la peau qui vient recouvrir l'ouverture de la veine , & fert d'appareil. On peut faigner fans ligature en pofant la flamme fur la veine dans le fens contraire le poignet de la main dont on tient l'inftrument étant appliqué fur la veine ; par-là le fan°- fe trouve arrêté ; on profite du moment pour frapper fur la flamme. Il eft enentiel de fcavoir faigner fans corde , car il y a des chevaux qui ne peuvent la fouffrir ÔC qui tombent par terre.
Les faignées des ars ou de la cuifTe fe font fans préparation , fans ligature , fans com-
preflion ; on ferme l'ouverture de la veine avec une épingle comme au col. Lorfque les vaifleaux ne font pas appareils, il y a des gens qui font trotter le cheval ; ce mouvement occafione de la chaleur, & de celle-ci naît une raréfaaion du fang qui gonfle les veines & les fait paroître plus remplies. Mais ce moyen feroit nuifible, s'il falloir faigner à caufe d'une inflammation. Au refte , cette méthode eft venue de ce que quelques auteurs ont avancé qu'il n'étoit pas ponible de pofer de ligature ; mais ils fe font trompés , car elle peut fe mettre à tous les endroits où l'on faigne: Cet ufage vient aufli en partie de ce que ces mêmes perfonnes ignorent la circulation du fang. Le lieu où l'on faigne ordinairement ? liii
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300 HIPPOPATHOLOGIE.
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difent-ils , eft aux ars en dedans du bras ; alors il eft pofïible de pafTer en-dedans de ce
bras une corde , dont un bout qui ira fe rendre extérieurement en avant ck en arrière , fera contenu par le palfrenier en tirant vers l'épaule. Quoiqu'il en foit , le lieu où l'on ne faio-ne pas , ck où l'on devroit faigner , ck où on peut le faire fans ligature ck fans exer- cer le cheval , c'eft dans le bas du poitrail , dans la partie moyenne du bras antérieure- ment : ce font-la les ars & non pas en-dedans à un demi-pied plus bas où la veine eft moins forte ck apparente. D'ailleurs , l'on voit fouvent des maréchaux bleffer les parties tendineufes qui s'y trouvent, ou cafTer leurs flammes, foit fur les os , foit fur ces parties. La faignée de derrière doit fe faire de même dans la partie la plus élevée de la cuifTe, dans l'endroit où elle commence à rentrer en-dedans , car plus bas, l'on court les mêmes rifques que devant. 3.0 MANIÈRE D'OPÉRER LA CATARACTE.
Il y a deux manières de faire cette opération ; fçavoir , par abbaifTement ck par extra-
ction. Toutes les deux ont de grandes difficultés; la première fe fait en plongeant une petite aiguille [ de la forme de celles qui font à féton ] dans la cornée opaque vers le petit angle de l'œil , à deux ou trois lignes du ligament ciliaire : quand on eft arrivé derrière le cryftallin , on fend avec l'aiguille, la capfule du cryftallin , lequel ne tarde pas à en fortir ; on retourne enfuite l'inftrument fur fon plat pour abbaifTer le cryftallin dans le fond de l'œil , derrière l'iris. Cette opération feroit très aifée , fi dans les chevaux il n'y avoit pas de mufcles réfracteurs, ck fi le globe de l'œil n'étoit pas placé fi avant dans le fond de l'orbite. L'opération faite, il n'eft befoin que d'un très léger appareil , lequel con- fifte en des comprefTes fimples imbibées d'eau de rofes préparée par iiifufion. L'une ck l'autre de ces opérations ne peuvent s'exécuter qu'en jettant le cheval à terre.
PaiTons a l'autre manière d'opérer : le cheval étant à terre , l'opérateur fera contenir par quelqu'un la paupière fupérieure, par le moyen d'un fpeculum oculi, tandis que de fa main gauche, il afîujettira lui-même la paupière inférieure avec le pouce , ck mettra le doigt index fur la partie fupérieure de la cornée tranfparente ; alors prenant fon aiguille de la main gauche , il fait fon incifion en commençant du côté du grand angle , fi c'eft du hors le montoir , ou du petit angle, fi c'eft du montoir , obfervant fur-tout de ne pas toucher avec l'inftrument l'iris ou l'uvée. Si le cheval retire trop fon œil dans le fond de l'orbite, 6k que l'on ne puiiTe pas exécuter l'opération, il ne faut pas plonger tout d'un coup fon inftrument dans l'œil , de peur que la cornée tranfparente étant afFaiflee par la fortie de l'humeur aqueufe, on ne vienne a toucher l'iris : pour cet effet, on doit introduire une fonde cannelée defTous la cornée, ck fe fervir des cifeaux, mais éviter, en coupant, de faire des dentelures , ce qui retarderoit la réunion : ceci exécuté , on élève la cornée tranfparente , ck l'on fait une incifion tranfverfale à la membrane du cryftallin , on com- prime alors légèrement la partie fupérieure de l'œil, afin de faciliter la fortie du cryftallin ; s'il eft dur , ce que l'on appelle cataracte formée , il fort à la première compreffion ôk tout entier ; s'il eft mou , on fe fervira d'une curète pour enlever ce qui peut refter dans fa membrane : on abbailTe enfuite la cornée , .ce qui termine l'opération , dont toute la difficulté confifte feulement dans la fection de la cornée tranfparente ; il faut y employer beaucoup de légèreté ck de dextérité , ck être attentif à ne point toucher l'iris ; autrement il y furviendroit une forte inflammation. On applique pour appareil , des comprefTes quarrées imbibées de vin miellé tiède que
l'on aura pafTé dans un linge fin } la dernière comprefTe fera fenêtrée ; elle procurera deux avantages, i.° celui d'empêcher que l'œil ne foit comprimé, a.0 de faciliter l'introduction de |
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la liqueur ; ces comprerTes feront contenues par une grande bande , que l'on appliquera
comme pour le trépan , à l'exception que les croix fe trouveront dans les parties cireon- voifines de l'orbite pour éviter la comprefïion. Il faut avoir attention d'imbiber les corn-- prefTes fouvent ; mais on ne lèvera l'appareil qu'au bout de huit jours, & l'on continuera le même panfement, jufqu'k parfaite guérifon. Il arrive fouvent qu'après l'opération, même bien faite , l'on eft obligé d'abandonner la cure , lorfque la contraction des mufcles retra- cteurs compriment le globe de l'œil, & que l'humeur vitrée eft forcée de s'écouler par l'ouverture. Dans ce cas , l'œil devient aride & fe defTéche. On peut prévenir cet accident qui naît des différentes contractions des mufcles en fendant les falières, & en coupant tous les mufcles qui vont jufqu'au nerf optique : il furvient, par cette incifion, une très grande hémorragie & la perte prefque totale de l'action de ces mufcles ; il arrive même un appauvrifTe- ment à l'œil par la fection de nombre de vaifTeaux ; mais en revanche, le cheval ne perd point la vue. J'ai tenté quelquefois cette opération de la cataracte , ck elle ne m'a jamais réufli , qu'en me fervant de ce moyen. Je fis la dernière en 1760 , à Francfort , en préfence de Monfieur Louis , chirurgien en chef de l'hôpital des Carmes & de plufieurs élèves. En trois femaines , la plaie de la cornée tranfparente fut guérie, & en cinquante-quatre jours y celle de la plaie des falières. Mais toutesfois que l'on voudra tenter l'opération de la cata- racte par extraction , il faudra commencer par celle de la falière : cette plaie fe traite heu- reufement avec le vin miellé dont on imbibe les comprefTes. 3.0 DU TRÉPAN.
Le trépan eft une opération qui fe pratique fur les os du crâne , foit pour relever
des pièces d'os enfoncées , foit pour donner iffue aux matières épanchées dans le cerveau. Cette opération qu'on néglige communément , eft pourtant tiès néceffaire dans certains cas , & on en voit de très bons effets. On s'appercoit de la léfion des os du crâne , par une tumeur inflammatoire , qui ne
manque pas de furvenir , par le tact , par les enfoncemens de ces os, par des inégalités, des engourdiffemens & un fommeil continuel* La fracture des os de la tête , & l'épanchement des matières dans le cerveau , produi-
fent des accidens fâcheux. Quelquefois la membrane pituitaire s'enflamme , il y furvient un ulcère qui dégénère en morve proprement dite ; d'autrefois il fe forme des dépôts on amas de pus , qui font périr le cheval. Pour prévenir ces accidens, ou pour en adoucir la violence , il faut néceffairement en venir à l'opération, Manière d'opérer. On doit d'abord s'afTurer de la fracture, de fa fituation, ck du
lieu où l'on peut appliquer la couronne du trépan. Après qu'on a préparé fes inftrumens ck fon appareil on jette le cheval par terre, fur le côté oppofé à celui où Ion veut tré- paner ; on lui met plufieurs bottes de paille entières fous le cou , pour placer ck aflujettir fa tête dans une fituation convenable ; on a foin que l'animal foit contenu par plufieurs perfonnes. Alors , on fait une incifion cruciale avec le biftouri, & on fouiève les quatre angles avec le même infiniment; on en prend enfiiite un autre,.dont le tranchant eft en*dos -d'âne, nommé rugine , qui fcrt à enlever le péricrane ; puis on applique la couronne du trépan , armée de fa pyramide , qu'on a l'attention d'ôter après avoir fait quelques tours : durant l'opération, on nettoyé fon infiniment avec une petite brofic, on prend un élevatoire, & l'on examine fi la pièce efl près d'être fciée ; lorfqu'elle l'eft, on fe fert d'un couteau lenticulaire, pour extraire les pièces d'os qui refient à la circonférence du trou ouvert par le trépan. On prendra garde fur-tout de ne pas toucher à la dure- mère , ni avec la couronne, ni avec aucun inltrument aigu. Si l'on foupçonnoit , après |
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l'opération , qu'il y eût du fang épanché , il faudroit faire une incifion à la dure-mère ,
mais être attentif à ne couper aucune artère. Dans ce cas , il n'arrive jamais d'accidens , & il eft rare qu'il faille y toucher. On met, pour appareil, un findon , qui eft une petite pièce de toile ronde, imbibée >
d'eau-de-vie , entre la dure-mère & le crâne ; on l'afïujettit par un fil qui parTe au milieu Ôc qui eft contenu dans le refte de l'appareil ; on introduit enfuite un bourdonnet qui bouche exactement le trou du trépan. On applique fur le crâne un plumaceau léger, imbu de teinture de myhrre & d'aloës ; on met un bourdonnet imbibé dans la même teinture , fous les quatre angles de la peau , afin qu'ils demeurent élevés , & que leur réunion n'ait pas lieu. On étend un large plumaceau chargé de digeftif fimple , & par- deftus , de grandes comprefTes imbibées d'eau-de-vie , lefquelles font afTujetties , par le moyen d'une bande longue de fept à huit aunes , dont les circonvolutions font dirigées comme pour la taupe, finon que les croifées doivent être ajuftées fur le trépan même. On lève l'appareil au bout de trois jours , pendant lefquels on doit imbiber les comprefTes d'eau-de-vie & d'eau. On continue le panfement jufqu'à parfaite guérifon. Le trépan, appliqué furies os durs , ou autres os de la face, n'a pas befoin de cet appareil ; ilN faut fimplement mettre dans l'ouverture un bouchon de liège , un léger plumaceau de digeftif fur les angles, & un emplâtre de peau, au bord duquel il y aura de la poix grafTe, pour l'incrufter dans le poil & le faire tenir. Remarques. i.° La fracture de l'os occipital eft très rare. J'en ai vu cependant des
exemples. J'ai guéri un cheval appartenant à Monfieur Dupin de Franceuil , d'une fra- cture complette de l'os occipital , dans fa partie fupérieure, oc poftérieure à l'attache du ligament cervical. a.0 Il arrive quelquefois que la fracture fe trouve fur les finus frontaux , fur les os
du nez , ou fur les finus maxillaires. Dans ce cas , il faut appliquer une très petite couronne du trépan , afin qu'on puifTe avec l'élévatoire , remettre les pièces enfoncées dans leur fituation. L'opération du trépan eft d'autant plus néceifaire, que le cheval de- vient glandé , que la membrane pituitaire s'enflamme, qu'il furvîent un ulcère, & enfuite la morve. J'ai panfé depuis peu un cheval du bureau des coches de Bordeaux : il y avoit trois femaines qu'il jettoit par une narine un pus épais ; il étoit glandé du même côté , fans que l'autre fut autrement attaqué ; je remarquai fur le côté affecté , un gon- flement qui regnoit depuis l'orbite jufqu'aux narines; je jugeai qu'il avoit reçu un coup, & que le pus, qui découloit par les narines, venoit ou d'un abfcès à la membrane pituitaire, ou d'une colle&ion de pus, qui avoit croupi dans le finus maxillaire ; je le trépanai fur les finus maxillaires , à la racine des dents. A peine eus-je retiré mon trépan, que le pus en découla en très grande quantité , & fort épais. L'injection que je fis fur le champ avec une pinte d'eau tiède , en fortit blanche comme du lait. Je réitérai cette injeétion quatre fois le jour, avec des décochions légères de mauve, d'orge & d'aigremoine. Tous les fymptômes de morve ont difparu, le cheval a été très bien guéri , ck fert encore à préfent. Je puis dire en avoir panfé quelques autres qui étoient dans le même cas, & avec un égal fuccès. <Ç La fracture des os du crâne peut être compliquée , je veux dire que le cheval peut
avoir reçu en même temps un coup fur les finus ; la partie des frontaux qui recouvre les lobes inférieurs du cerveau être aufli fracturée , ainfi que la partie du même os qui fe joint aux os du nez. Il faut alors appliquer deux couronnes de trépan ; l'une fur les pa- riétaux , & l'autre fur les finus , ou plus inférieurement, fi la fraclure ne s'étend pas plus loin. En mil fept cent foixante , j'eus à panfer un cheval appartenant à Madame la maréchale
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OPÉRATIONS.
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maréchale de Montmorenci ; il avoit reçu d'un autre cheval , un coup de pied de der-
rière , qui lui fradura les frontaux dans toute leur étendue. L'animal blefle devint confi- dérablement glandé des deux côtés le lendemain , & quatre à cinq jours après , on le vit jetter. Je lui appliquai deux couronnes de trépan ; une fur les pariétaux , proche la future fagitale & frontale, & l'autre fur les os du nez , proche la future tranfverfale : je remis enfuite chaque pièce enfoncée à fa place. Dans l'efpace de quinze jours, la plaie du trépan fut radicalement guérie , & au bout de fix femaines , l'écoulement qui fe faifoit par la narine fut tari, & la glande difparut totalement. Mon panfement a été fait le lendemain, & tout le long du traitement , en préfence de Meilleurs Maloët &Dorigny, tous deux docleurs de la faculté de médecine. 4.0 DE LA FISTULE LACRYMALE.
La fiftule lacrymale s'annonce au grand angle de l'œil, par une tumeur phlegmoneufe,
qui en s'abfcèdant, produit du pus qui s'écoule le long de cette partie. Quelquefois il y a tumeur fans pus, avec une grande abondance de larmes. Les points lacrymaux font engorgés, mais pour l'ordinaire, il y a ulcère entre les paupières, à la caroncule lacrymale; fouvent même les points lacrymaux font ulcérés. Cette maladie eft très commune dans les chevaux, & a été long-temps incurable, parce qu'aucun auteur vétérinaire n'en avoit parlé avant moi. Les fuccès que j'ai eus , ont depuis engagé deux perfonnes à pratiquer cette opération. Ce mal provient de l'acreté des larmes , qui en féjournant, gâte .& ulcère cette partie;
le grand froid en eft fouvent la caufe. Quelquefois la fiftule lacrymale naît de caufe interne comme de farcin ou de morve, ou autre caufe de cette nature. Dans les premiers temps, on a recours aux remèdes employés contre l'inflammation, tels
que la faignée & les fréquentes lotions émollientes & adouciflantes ; l'application des com- prends eft préférable. Mais, fi la maladie étoit avancée , & qu'il y eût écoulement de pus, il faudroit mettre en ufage d'autres moyens , c'eft-à-dire , efTayer d'abord de déterger l'ulcère avec des injections faites par les points lacrymaux , & par le canal nazal ou lacry- mal dont l'ouverture eft au bord des narines , au haut de la lèvre inférieure. Les points lacrymaux font fouvent fi fort engorgés, que la liqueur ne fçauroit y paiTer. Dans^ ce cas il faut injefter de bas en haut. En fuivant cette méthode, il eft rare qu'on ne reuf- fiffe point au bout de quelques jours à déboucher ces canaux , & à guérir cette mala- Mais lorfqu'on eft obligé d'incifer & d'ouvrir le fac , voici la manière de procéder, die. Après avoir fait contenir les paupières , par un aide , on fe fert du fpeculum oculi qui eft un inftrument en forme d'anneau, capable d'être dilaté a volonté ; après quoi,'on'introduit la fonde crenellée, ck l'on fait une incifion avec le biftouri. L'opération faite ' il eft à propos de laver la partie avec du vin chaud : on applique enfuite de petites tentes de di-eftif fimple , & on continue de même jufqu'à ce que la fuppuration ne foit , ri? /^rmpla claie foit belle. Alors , on fe fervira de baume du Pérou
plus li abondante, oc que ia pian, :1
feul , jufqu'à parfaite guerifon. Mais, s'il y avec cane a 1 os du grand angle, ou même
au canal nazal de cet os, il faudroit grater l'os & le ratuTer dans fa parue canee, obfervant
j , rmn nnnnier • car, comme cet os elt mince, on pouroit bien le
attentivement de ne pas trop appuier , t« > ( , . -•• i ^
cr * i i^mir dans le finus maxillaire, ou il produiroit la morve : Cet acci-
caller, & le pus tomberoit cians îe mm» i
j , a • ' -7 i^îc un rheval qui n'étant pas bien contenu, donna , en le reie-
dent m'eft arrive: l'operois un cnevai, h r 1
j * rt«î nhlicrp-, ma main de fé déranger, & lmitrument alla s en-
vant, un coup de tête , qui oDiigea ma ma t> •> c -a j i r ,. .^oV;llî,irp Ceci prouve que l'on ne fçauroit trop prendre
foncer triitement dans le linus maxillaire, v^ ri
j f „-n t, t • " «Axmïe & les tentes mifes en place, on appliquera par-dellus
de précaution. L opération achevée , oc l<~* ^ r t r. i |
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304 HIPPOPATHOLOGIE.
les plumaceaux, des comprefTes ovalaires dentelées , qui feront amijetties avec un bandage
en huit de chiffre , tel qu'il eft repréfenté au cheval des bandages. On aura foin d'hume- cler fouvent les comprefTes d'eau-de-vie légèrement camphrée , à laquelle on aura mêlé partie égale d'eau-commune. Cette maladie eft prefque toujours curable, à moins qu'elle ne foit très ancienne , qu'elle ne vienne d'une caufe de morve , ou qu'elle ne foit compliquée avec la morve : dans ce cas, il eft rare que le canal nazal ne foit entièrement détruit. 5.0 DE LA BRONCHOTOMIE.
À la fuite de la faufTe-gourme ou de la gourme maligne , ou autre maladie, il furvient
quelquefois une inflammation confidérable au larynx & à toute l'arrière-bouche; l'air alors ne fçauroit fortir ni par les narines ni par la bouche , ce qui fait périr le cheval. Pour empêcher cette fuffocation , il faut pratiquer une ouverture à la trachée-artère , & y introduire enfuite une petite canule d'argent ou de plomb ; cela revient au même. Cette opération eft ce que l'on appelle la bronchotonni. On y procède de cette manière. On met le cheval dans le travail ; après l'avoir bien pris, on lui pafTe un licol ù trois longes , deux defquelles s'attachent de chaque côté du pillier , & l'autre à la traverfe d'en haut. Par ce moyen , on tient la tète élevée. Tout étant ainfi difpofé, l'opérateur , monté fur une efcabelle, & placée en face, pince la peau, aidé d'un élevé au-deflbus du larynx, entre le troifième & le quatrième anneau de la trachée - artère , ou encore entre le cinquième & le fixième ; puis avec fon biftouri , il incife la peau de la longueur d'un pouce tranf- verfalement vis-à-vis l'anneau. Cette première incifion faite , il prend un fcalpel ou une lancette à abfcès , avec quoi il fend la membrane ligamenteufe qui unit les anneaux entre eux. Alors, il introduit fa canule, qui doit être courbée d'un huitième de cercle & appla- tie , à peu près aufïi large à fa fortie qu'à fon entrée ; car j'ai obfervé qu'en me fervant de canules en forme d'entonnoir , l'air entroit avec trop d'impétuofité , & alloit heurter les parois de la trachée-artère ck occafîonoit une inflammation ; elle devient fouvent locale, iorfque l'inftrument fe dérange, & fe trouve en face d'une des parois de la trachée-artère. Cette cannulle porte deux petites anfes, auxquelles on attache des rubans que l'on pafTe par- defTus le col; après quoi l'on pofe l'appareil qui confifte en une petite gaze, placée fur la canule, pour empêcher les corps étrangers d'entrer dans les vahTeaux bronchiques, on afîujettit cette gaze avec des comprefTes à fenêtre ; on applique, pour foûtenir le tout, une large bande fenêtrée , qu'on lie par-demis le col. On laifTe cet appareil jufqu'à la cefïation des accidens pour lefquels on a fait cette opération. Il m'eft arrivé de ne le lever que le vingt-feptième jour. Dès qu'il eft ôté, la plaie fe guérit facilement. Je ne dois pas oublier d'obferver qu'il faut que le cheval refte attaché dans l'écurie, à deux longes , entre deux piliers. 6.° D E L A CASTRATION.
La caftration qu'on pratique fur les chevaux , a été jufqu'à préfent faite d'une manière
hazardeufe , & prefque toujours par des gens qui n'ont aucune connoifTance des parties qu'ils coupent. Cette opération s'exécute de trois manières; i.° en biftorquant les tefticules du cheval , ce qui les fait tomber par gangrène ; %? avec le feu ; 3.0 avec des billots. Cette dernière eft la plus ufitée , & voici comment on procède. Dès que les tefticules font hors du fcrotum, l'opérateur les tire avec violence pour ne pas les laifTer rentrer dans le bas-ventre , & applique fur les côtés de chaque cordon , deux billots , longs de quatre à cinq pouces , plus ou moins , 6c larges d'un pouce ck plus , fur lefquels on a |
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répandu du vitriol , du fublimé corrofif & d'autres cauftiques. Il embrafTe indifticlement
avec ces deux billots, le nerf & les vaifTeaux , ce qui occafione prefque Conftamment la fièvre , des convulfions , & afTez fou vent la mort. D'ailleurs , on a coutume de laifTer pendant trois ou quatre jours les tefticules , qui n'étant pas foûtenus par le fcrotum tirent les cordons fpermatiques, & excitent dans toute leur étendue, un éréthifme èk une inflammation,, qui fe communiquent au bas-ventre. D'autres les coupent ; ce qui eft un peu mieux, mais l'une ck l'autre méthode eft per-
nicieufe. Je confeille deux manières de pratiquer la caftration, lefquelles m'ont également réuni. Pour exécuter la première, on commence par jetter le cheval à terre, du coté du mon-
toir , puis on lui prend la jambe de derrière le hors du montoir, avec une pîatte-longe & on la lui pafTe par-defliis le col, afin de pouvoir faifir les tefticules. On fait d'abord à l'un des deux, une incifion à la peau, jufqu'au corps du tefticule; puis on prend une aiguille courbe , dans le chas de laquelle on pafTe une ficelle cirée, que l'on introduit dans le cordon fpermatique, à un travers de doigt au-deffus du tefticule que l'on coupe enfuite. Il faut avoir foin que la ficelle entre dans la fubftance du cordon, pour deux raifons; la première, afin d'é- viter de prendre dans la ligature le nerf fpermatique , ce qui occafioneroit une irritation du genre nerveux, & feroit périr le cheval; la féconde, parce que la ficelle ne fçauroit s'échapper , foit dehors, foit dans le bas-ventre ; il eft effentiel de laifTer pendre un bout de cette ficelle qui tombe par la fuppuration , l'autre tefticule fe coupe de la même manière. L'opération achevée , il faut laver la plaie avec du vin chaud, & en abandonner le foin à la nature. Cette méthode de couper les chevaux eft, fans contredit, préférable à toutes les au-
tres , parce qu'il n'en réfulte jamais d'accidens , qu'il n'y a prefque pas de douleur, & que les chevaux guérifîent plus promptement. Dans l'autre manière , on jette de même le cheval par terre, & après lui avoir attiré
la jambe par-deffus le coi, comme on l'a dit , on fait fortir le tefticule, & on le coupe fans ptécaution avec un biftouri. On prend enfuite une pointe de feu, que l'on applique fur l'orifice du vaiffeau qui faigne. On emporte l'autre de même. Cette opération finie on lâche le cheval. Cette méthode, qui eft encore préférable à la première, demande cepen- dant que l'on laiffe le cheval trois jours à l'écurie , pour être fur que le coaguîum eft formé. à l'orifice de l'artère. J'ajouterai ici que je ne conçois pas comment on prend tant de précautions pour couper un cheval ; car j'ai coupé nombre de chevaux fans faire de ligature, & fans appliquer le feu. Leur guérifon a été parfaite. Il eft vrai qu'ils perdent du fang ; mais en périfTent-ils pour cela? J'ai des preuves du contraire. Si ce mal- heur eft arrivé, ce n'a pas été entre mes mains. Pourquoi feroit-il réfervé à d'autres opé- rateurs ? Si j'avois un cheval de prix fur lequel je ne pufTe pas opérer moi-même , je vou- drons qu'on le coupât de cette manière, pour être affuré de la guérifon de mon cheval. 7.o DE LA TAILLE OU DE L'EXTRACTION DE LA PL ERRE
DE LA VESSLE.
L'appareil néceflaire étant tout difpofé , on jette le cheval par terre, & on le renverfe
fur le dos , en lui élevant le train de derrière ; on le maintient dans cette fituation par deux billots taillés en forme de prifme, que l'on met de chaque côté des côtes ; enfuite on afTujettit les jambes de derrière avec des plates longes que l'on rapproche vers la tête. Le cheval ainfi pris & écarté , l'opérateur avec un biftouri ordinaire , fend de îa lon- gueur de deux pouces environ, le canal de l'urethre longitudinalement vers le bas de la |
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oo6 HIPPOPATHOLOGIE.
fymphife des os pubils, puis il introduit un cathéter ou fonde cannelée ck courbée pour
pénétrer dans la veffie , prend enfuite un biftouri tranchant des deux côtés, dans la forme du lithotome ordinaire , afin qu'il puiflè gliflfer dans la fonde , ck incifer du même coup le col de la vefFie , en évitant de toucher le rectum. La veffie étant ouverte, il quitte le biftouri ck prend les tenettes , qui doivent être plates , ck prefque tranchantes , afin de pouvoir les faire glifler fur le cathéter , à la faveur duquel elles entrent aifément , fans avoir befoin de conducteur ; il charge la pierre , 6k l'extrait fans peine. Cette opération doit être prompte , car il faut profiter de la préfénce de l'urine dans la veffie, car étant évacuée, les parois de ce vifcère s'afFaifTent ôk s'approchent de la pierre ; ce qui en rend l'extraction plus difficile, ék expofe même l'opérateur à pincer les duplicatures ou rides que forme alors la veffie. Si le calcul eft trop gros , on peut aifément le cafler avec les tenettes, car il eft ordinairement mou ôk friable dans le cheval. Mais, lorfque ce ne font que de petites pierres ou des graviers, on introduit une curette en forme de cuiller, avec laquelle on les emporte ; on injecte enfuite la veffie avec de l'eau de graine de lin légère. Ceci fait , on détache le cheval , ôk on le fait rentrer dans l'écurie, fans mettre fur la plaie aucun appareil ; d'ailleurs, je ne connois point de bandage qui puhTe le con- tenir. J'avoue cependant que je n'ai point été appelle pour faire l'extraction de la pierre fur un cheval qui en fût affecté ; mais pour m'affiirer fi, elle pouvoit réuffir , je l'ai exécutée fur un cheval fain , dans la veffie duquel j'avois introduit des cailloux. Le fuccès a répondu à mon attente , ôk la guérifon de la plaie a été parfaite au bout de vingt jours environ. Puifque les chevaux font fujets au calcul, je fuis en droit de conclure, d'après l'expérience, qu'on peut hardiment pratiquer cette opération à leur égard. 8.° MANIÈRE. DE DESSOLE R.
Les cas les plus ordinaires pour lefquels on defTole , font les clouds de rue grave, les
bleimes, les fies, les extenfions de tendons où il y a eu compreffion de la foie charnue entre la foie de corne , ôk l'os du pied , ôkc. Il ne faut jamais deflbler pour des en- clouures, comme le pratiquent pourtant trop fouvent des maréchaux en réputation ; car l'enclouure la plus grave n'attaque point la foie , mais bien la chair cannelée : ce qui prouve l'inutilité de cette opération dans ce cas. Lorfqu'elle eft néceflaire , ont procède de la manière fuivante : on commence par hu-
mecter la foie afin de la rendre plus fouple , l'opération plus facile , ôk afin d'épargner les douleurs au cheval. Comme rien n'humecte mieux que l'eau, il faut appliquer fur la foie , de la terre-glaife bien imbibée d'eau (impie. La foie qui eft poreufe , à peu près comme une éponge, pompe l'eau & fe ramollit en peu de temps. On peut, fi l'on veut, fe fervir d'onguent de pied, ou d'emmiéllure liquide ; l'huile faifant à peu près la même fonction que l'eau. On peut auffi deflbler fans préparation , mais il faut que le cas foit
preflant.
Le pied étant ainfi humecté , on abbat du pied autant qu'il eft néceflaire, on le pare
enfuite pour diminuer l'épaiffieur de la foie , ôk la rendre fouple , pliante ôk plus aifée à
enlever ; fon parement doit fe faire fur-tout le long des côtés de la fourchette, ce qui
favorife davantage fon extraction.
Le pied étant abbatu, ôk la foie à demi-parée , l'on doit prendre le fer ck le préfenter
au pied pour voir s'il convient, s'il n'a pas trop de couverture , s'il n'eft pas trop large ;
ce qui doit arriver en préfentant un fer ordinaire, vu que l'on a abbatu du pied. Enfin ;
s'il n'a pas trop d'ajufture. Lorfque le fer eft convenable au pied , on fe contente de
mettre les éponges au feu pour les rendre droites ck les allonger un peu ; les rendre droites,
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OPÉRATIONS. 3o7
parce qu'en préparant la foie, on eft oblige d'abbatre une partie de la muraille des talons
qui paroît évafer ces parties; les allonger, parce qu'en abbatant toute la pointe du talon, le pied devient plus mulage , ck par conféquent trop court pour y mettre les éclifTes. Si le fer ne convient pas , l'on prend alors une déferre étroite ck mince que l'on met au feu , puis on la pofe à plat, on lui ôte fon ajufture , ck on lui donne la tournure du fer ; on le laifTe ainfi fans ajufture , à moins que le pied ne foit comble & même plein ; parce que fi on lui endonnoit, le pied fe trouveroit trop creux, on emploiroit trop d'é- toupes , ce qui échaufFeroit la foie : d'ailleurs , dans ce cas, l'appareil ne pourroit être aifément contenu. Si l'on defîole le cheval pour caufe d'enclouure , il faut échancrer le fer dans l'endroit du mal, ck de la manière repréfentée à la féconde planche du fer. Après avoir porté le fer fur le pied , on doit avoir tout prêt fon appareil, qui confifte
en quatre à cinq clouds courts , quelques plumaceaux , des éclifTes & une bande ou liga- ture ; on arrange le tout dans un plat ou fur une planche taillée en rond. Quand le pied eft paré également , on doit décerner la muraille d'avec la foie , ck aller légèrement juf- qu'au fang. Il faut toujours commencer par la pince , en s'avançant de fuite du même côté jufqu'k la pointe du talon , lequel fe décerne pareillement jufqu'au fang ; enfuite on revient de l'autre côté que l'on prépare de même. Pour cette manœuvre, on fe fert de la cornière du boutoir , dont on pofe toute la feuille en dedans de la foie ; en la pofant autrement, on pourroit anticiper fur la muraille , l'amincir & lui ôter fa confiftance. Bien des perfonnes , après avoir préparé la foie à demi, fe fervent de la renette. Je ne dirai pas que cela foit dangereux , mais j'obferverai que l'opération eft plus longue, & que ce changement d'inftrument annonce toujours un homme qui ne fçait pas manier le boutoir, ou qui ne connoît pas bien la ftruclure du pied. J'ai vu plufieurs maréchaux fe croire obligés de fe fervir de la renette , parce qu'en parant avec le boutoir, la foie avoit donné du fang ; ce qui les aveugloit ; mais on n'eft jamais dans le cas d'être aveuglé , toutes les fois que l'on commence par la pince & que fucceffivement l'on va au talon. Le pied étant ainfi préparé, on fait entrer le cheval dans le travail, ck on le prend de la
manière que j'indiquerai ci-après. Lorfqu'il eft bien contenu , on lui lève le pied, on met une corde dans le paturon , ou bien on fe fert d'un tourniquet ; mais la corde eft plus fimple caufe moins d'embarras & ferre plus étroitement. L'opérateur prend alors en main ou le boutoir ou le biftouri. Ce premier eft plus fur à la vérité ; il n'annonce pas un homme adroit , mais qu'importe. Il tient le boutoir en enfonçant la cornière , ce qui fe fait en portant l'inftrument fur le côté, 6k non à plat: on ne rifque point, en le dirigeant ainfi d'outre-paiîer fous la foie de corne, l'étendue du bord du boutoir ; on commence par l'amincir en avançant vers les talons ; par cette manœuvre on paroît détacher fon boutoir du ventre en le faifant vaciller , afin qu'il puifTe s'ouvrir une route dans les en- droits les plus décernés ; car en poufTant droit, la main n'eft pas afTez fûre , ou la foie n'eft pas bien décernée, ou bien on enfonce trop avant dans la foie charnue par la réfi- ftance,, qui fouvent fe préfente dans ce cas. Ceux qui ont de la délicatefTe dans la main, fe fervent du biftouri ; ils doivent le tenir du pouce 6k de l'index , appuyer les autres doigts fur les bords de la muraille, & en frapper deffus la lame du biftouri k petits coups répétés 6k fuivis , obfervant fur-tout de ne point déranger les doigts qui forment un point d'appui, de peur d'enfoncer trop l'inftrument dans la foie ou dans la chair cannelée. Pour éviter cet inconvénient, on commencera toujours par la pince, en tenant fon biftouri droit vers le pied & incliné en-dehors, afin de fuivre la foie ; on ne donnera qu'une ligne & demie de fer au plus, & à mefure qu'on avancera vers les talons, on renverfera le man- che vers fa poitrine , fans cependant lui ôter fon obliquité de dedans en-dehors ; quand lui
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3o8 HIPPOPATHOLOGIE.
même on ne retireroit pas fes doigts de deflus la muraille , fi Ton n'apporte point cette
attention , on feroit dans le cas de donner plus de lame qu'on ne voudrait , & parvenu au talon , on courrait rifque de couper le cartilage ; ce qui produirait , & ce qui produit afTez fouvent, un javart encorne'. C'eft pourquoi je propofe le boutoir avec lequel on évite cet accident ; j,e le conseillerai toujours à ceux qui ne font pas verfés dans la pratique ; il vaut mieux agir par circonfpeclion, que d'eftropier le cheval avec ce tour de maître, lequel eft, j'en conviens , moins en ufage , quoiqu'il foit toujours préférable dès qu'on y eft exercé. La foie étant entièrement décernée , on prend le lève-foie qui eft un morceau de fer
plat, allongé & mince par le bout,. & on l'introduit entre la foie de corne & la charnue , évitant avec foin de machurer cette dernière ; on y réufftt en allant tout doucement, &C en prenant fon point d'appui fur la muraille. On doit toujours commencer par la pince un peu fur les côtés , agiiTant tantôt fur l'un & tantôt fur l'autre. Auiïi-tôt qu'elle eft dégagée de la charnue, de l'étendue d'un pouce, l'opérateur doit tenir d'une main, s'il eft dextre, le lève-foie ; & lorfque la foie eft foulevée , prendre de l'autre.les tricoifes [mais ufées, de peur qu'elles ne coupent la foie] puis les introduire entre ces deux foies. Alors l'operateur donne à un des fpeclateurs le lève-foie , & travaille à détacher la
foie , en commençant par "un côté , & en la renverfant fur la fourchette , après quoi il revient a l'autre. Voilà pourquoi j'ai recommandé, en parant le pied, d'amincir la foie vers la fourchette ; fi elle étoit entière dans cet endroit , il ne feroit pas aifé de renverfer les tricoifes fur la fourchette , & on feroit forcé de relâcher la foie pour la parer. Quand une fois elle eft détachée, & qu'il ne refte plus que le gros de la fourchette & des talons , le chirurgien vétérinaire fe met en arrière du pied, autant qu'il eft poffible , ck tire en droite ligne la foie qui , pour lors , vient aifément. Toutes les foies ne font pas fi difficiles à enlever , car on trouve de la matière fous la
plufpart. Cette adhérence fi forte n'arrive guère que dans l'altération du fabot, dans le heurt & dans l'extenfion de tendon. Dès que la foie eft enlevée, on reprend le boutoir, pour ôter un cercle de corne qui
fe trouve à la muraille ; ce n'eft qu'un refte de foie de corne qu'on a laiffée. On cerne ce cordon avec la cornière du boutoir, en le faifant vaciller de même que quand on décerne; pour lors vous voyez aifément l'étendue & les bords de votre foie charnue à découvert. Cette opération étant achevée, on délie la corde du paturon, & on laifte faigner le pied, file cas l'exige ; autrement on attache le fer, ayant foin de ne pas trop étonner le pied; pour cela on fait de longs rivets. Après avoir attaché le fer , on met l'appareil , & on remplit exactement la foie des talons , fans cependant trop comprimer la foie en pince , de peur que la gangrène n'y furvienne, comme je l'ai vu fouvent. Quand le cheval a pris un cloud de rue , on commence par pofer fon appareil tout
autour du pied , fe refervant de le pofer en dernier lieu dans l'endroit du cloud , afin de ne pas être obligé de découvrir entièrement la foie toutes les fois qu'il faudra panfer : on fera attentif à appliquer d'abord de petits plumaceaux , ou des tentes , fuivant la qualité de la plaie , 6k à en mettre fucceftivement de plus grands. Quant aux médicamens qui doivent être employés & placés fur la foie , on les choifi fuivant le genre de la maladie ; mais quand il n'y a que de la fécherefTe , ou compreffion de la foie , on fe fert pour premier appareil de la térébenthine ou fimplement des plumaceaux imbibés de fon eflence. On peut, fi l'on veut, panfer a fec, & biffer l'appareil huit jours fans le lever, lors fur-tout qu'au- cune caufe particulière ne s'y oppofe : car il eft des cas où l'on doit panfer la foie au bout de vingt-quatre heures , par exemple , quand il y a plaie. Dès que l'on croit avoir mis |
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OPÉRATIONS.
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par-deifus les plumaceaux afTez d'étoupes pour former une compreffion égale, il faut tâtef
avec le pouce, fi cette compreffion eft effective ; puis on pofe fes écliiTes, obfervant toujours foigneufement de ne pas trop comprimer ert pince : le danger eft bien moins à craindre vers les talons que vers la pince, parce que la fourchette charnue eft un corps mol, qui ne fçau- roit préfenter la même réfiftance que l'os du pied. Comme la foie charnue fe trouve entre deux corps durs ; fçavoir , l'os du pied ck les édifies , je recommande fortement d'y apporter la plus grande attention. Les écliiTes pofées , on mettra fur les talons un plumaceau , que l'on contiendra ainfi
que les écliiTes , par le moyen d'une bande ; enfuite on défait la corde qui eft dans le paturon , quelquefois on défentrave le cheval , on met le pied bas , on le tire du travail, & on commence par lui ôter la corde, ck enfuite on lui met la ligature, cela revient au même ; cependant je préférerois ce dernier parti, car par ce moyen on n'eft pas obligé de laiifer la corde dans le paturon ; ce qui attire la gangrène au pied, & caufè la mort de l'animal , comme je l'ai vu arriver il n'y a pas encore long-temps. C'eft une faute d'autant moins pardonnable au chirurgien vétérinaire, qu'il pouvoit prévenir cet accident. 5>.° D U F I C OU CRAPAUD.
On nomme fie, une tumeur qui furvient à la partie inférieure du pied ; elle eft à peu près
de la nature du poireau. C'eft une excroiffance qui, quoique mollaiTe , a une certaine confiftance ; elle eft infen-
fible ck fans chaleur (a). Le fie fe divife par le bout en plufieurs filets , qu'il eft facile de féparer avec le
doigt. Je diftingue le fie en bénin ék en grave. Le bénin eft celui qui n'attaque que la
fourchette. Le grave eft celui qui , outre la fourchette , attaque, ou la foie charnue , ou la chair cannelée des talons , ou celle des quartiers, ou la partie poftérieure du cartilage. Causes. Le fie provient, ou de l'âcreté de la lymphe nourricière , ou de la faîeté
ou des ordures dans lefcjuelles trempe le pied , ou de l'âcreté des boues dans lefqueîles marche le cheval , ou de ce que le pied a demeuré long-temps dans le fumier, ou à |
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( a ) M. Bourgelat dit , pag. 88, 89, que Je fie eft une tumeur qui, quelquefois, eft de la nature du cancer, & qui a fort
fiège au bas du talon ; que cette excroiffance eft d'abord indolente , & qu'enfin elle celle de l'être ; que les chevaux qui ont été affedés par les eaux, & dont les maréchaux ont arrêté l'écoulement par des topiques aftringens, ou appliqués mal à propos; que ceux qui ont été fourbus y font plus fujets que les autres. Le même auteur appelle cerifes, des tumeurs fuuées ou accollées foie au-deiîus foit au bout de la fourchette, & prétend que le fang étant empreint de qualité acre & corrofive, elles peuvent dégénérer en crapaud ; que les fourchettes graflès font plus lujettes ; que la vieille ferrure eft fouvent la caufe du fie, & que cela vient de ce que l'on ne pare pas affeZ. . . Je répons a cela que fi M. Bourgelat avoit lu quelque traite des tumeurs , il verroit qu un cancer vieht prefque toujours à la fuite
d'un fquirrhe, que le mal eft toujours primordialement fous la peau ; qu'il attaque prefque conftamment des parties giandulcufcs ; que le poireau ou la verrue, eft un accroifiement des fibres de la peau lans chaleur extraordina.re & fans fenflbilité. S'il eût confultédes maréchaux, ils lui auraient dit que le liège du fie eft toujours au haut de la fourchette, à moins qu'elle n'aie
été parée dans d'autres endroits jufqu'au vif; que cette tumeur eft toujours indolente ,• que les fies ou crapauds ne viennent jamais de Lrêt des eaux dans le paturon, mais bien d un écoulement perpétue dans cette partie, qu. d.ffout inienliblement la fourchette de corne, & la fépare d'avec la fourchette charnue ; que 1 expérience ne leur a pas appris que les chevaux fourbus foient plus fujets à ces maladies que les autres, & qu'au contraire, ils y font moins «pôles , vu que la plufpart marchent en nageant, & que chez eux la fourchette ef la fuite d'un cl preffion, ou bien d'un coup uc uw— ------- .,. - , . n - ,,',.' ~~ ■"""» £'»'»• — —
foie charnue; les petites ouvertures portant avec elles plus dmconveniens. Ces mêmes maréchaux lui auroient dit encore que les
greffes fourchettes ne font points fujettes au fie naturellement ; & que s il y en arrive quelquefois [ ce qui eft rare j cela vienc a la fuite de quelque plaie dans cette partie, qui aura été maltraitée ; que tous les jours ils vo.ent des pieds combles & plats dont les fourchettes font grolTes & polies , ce que l'on ne trouve pas dans les beaux pieds ; qu'au contraire, les beaux pieds ont de forts arcs-boutans ou foies des talons , que les fourchettes font très petites , la plulpart déchirées & qu'il y a même des pieds où il eft difficile d'en diftinguer ; ce qui diffère beaucoup des mauvais pieds. Ces maréchaux lui auroient dit qu'ils fçavent , par une expérience journalière , que ces beaux pieds font plus fujets aux crapauds que les mauvais ; qu'ils fe gardent bien de les parer. JJs lui diraient enfin que cette même expérience les a plus d'une fois convaincus, que le remède efficace contre les fies commençans étoit dabbatre du talon, afin d'obliger le cheval à marcher fur la fourchette, & qu'ils le feroienc le moins fouvent qu'ils pouvoienc. |
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3io HIPPOPATHOLOGIE.
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la fuite des eaux des paturons ; il furvient auffi fouvent à un cheval qui féjourne long-
temps dans l'écurie. Les chevaux qui en font le plus fouvent attaqués, font ceux qui ont les talons hauts,
& la fourchette petite ; la fourchette fe trouvant alors éloignée de terre, n'eft point com- primée, l'humeur y féjourne & y produit les fies; aulieu que les talons bas, laifTant porter la fourchette à terre , elle éprouve une compreffion continuelle & un mouvement non interrompu ; auffi voit-on rarement naître des fies à ces fortes de pieds. Lorfqu'il n'y a que la fourchette & la foie charnue qui foient affeclées , le cheval ne
boke pas ; mais il boîte lorfque les quartiers commencent à fe defTouder : ce qui a lieu , quand le fer gagne la chair cannelée des talons. Curâtion du Fie bénin. Le fie bénin eft celui qui n'attaque que la four-
chette. On s'amufe ordinairement a couper le fie , ou à le brûler avec les caufliques , pour
éviter de deffoler ; mais fouvent ces moyens ne réunifient point, parce que l'humeur du fie fe portant fur les côtés , au-defîus de la foie de corne , elle y produit de nouveaux fies. Il faut donc nécefTairement en venir à la deffolure ; c'eft le moyen qu'on doit em- ployer d'abord, lorfqu'on reconnoît que les racines du fie font profondes ; il eft inutile de détruire l'extrémité du fie, il reviendra toujours fi on n'emporte pas les racines. Après avoir defîolé , on appliquera d'abord fur la plaie des plumaceaux imbibés d'ef-
fence de térébenthine , fur lefquels on aura foin de faire une compreffion égale, fur-tout à la fourchette. L'appareil fera levé au bout de cinq jours ; on panfera enfuite , avec l'onguent égyptiac, l'endroit du fie, ck le refte de la foie avec la térébenthine, jufqu'à la guérifon. Curation nu Fie crave. Le fie grave eft celui qui affecte la foie charnue jufqu'à
l'os du pied , qui gagne quelquefois la chair cannelée des talons , & celle des quar- tiers ; de manière que les arcs-boutans fe détruifent, & obligent la muraille de s'écarter. Comme c'eft une maladie très férieufe, qui paroît en partie caufée par la corruption des humeurs dont le pied eft abreuvé , il eft à propos de mettre le cheval au fon & à la paille , de lui faire deux fêtons aux ferles, & un troifième au poitrail, pour détourner de ce côté une partie de l'humeur qui fe porte au pied. Il faut le deffoler deux ou trois jours après, & couper, avec la feuille de fauge, le fie
jufqu'à la racine. Si l'os du pied étoit carié , ce qui eft affez fréquent , il faudroit ratifier l'os , afin
d'emporter ce qu'il y a de gâté fur fa furface ; on y appliquera enfuite un peu de di- geftif, pour faire tomber l'efquille , & favorifer l'exfoliation , Ôt on mettra fur le refte de la foie des plumaceaux imbibés d'efTence de térébenthine. En levant le fécond appareil, quand on s'apperçoit que les chairs font baveufes , mol-
laffes & filamenteufes , & qu'elles fournifTent de la férofité [ ce qui prouve que la racine du fie n'eft pas entièrement détruite ] , il faut les recouper avec les feuilles de fauge , & paiifer la plaie avec l'égyptiac jufqu'à la fin de la guérifon. Si le fie commence à étendre fes racines jufque dans la chair cannelée , il faut les
détruire avec la renette , & panfer la plaie de même que ci-deffus, en appliquant des bour- donnets pour tenir la chair cannelée bien comprimée. Quand on voit le fie gagner du côté de la couronne, en allant du bas en haut , & que
les quartiers font deffoudés, on eft obligé de les emporter pour avoir la liberté de couper le
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OPÉRATIONS. 3II
le fie, & de détruire avec la renette tout ce qui pourroit en refter dans la muraille. Le parle-
ment Te fera avec des plumaceaux imbibés d'elTence de térébenthine. Le grand point eft d'en- lever entièrement le fie , & de bien pofer l'appareil qu'on tiendra ferré avec une ligature large, & qui ne doit pas être levé avant le quatrième jour, de peur d'hémorragie. Alors on panfera avec l'égyptiac, de deux jours l'un, jufqu'à la fin de la guérifon. J'avertirai que la fièvre peut furvenir : il faut dans ce cas mettre le cheval à l'eau
blanche , le faigner , ck lui donner des lavemens émolliens. Il fe trouve quelquefois des chevaux qui ont des fies aux quatre pieds en même-temps;
avant que d'en venir à l'opération , il e^ necelTaire de les y préparer durant quelques jours, en leur faifant boire des décodions rafraîchi/Tantes , délayantes & purificatives, faites avec les feuilles de bourrache , de cerfeuil, de mauve, de pimprenelle , &c. en les mettant à Peau blanche, ck en détournant une partie de l'humeur qui fe porte aux pieds, par le moyen des fêtons. Quatre ou cinq jours après , on opérera fur deux pieds à la fois; fçavoir , fur un de devant ck fur un de derrière , du côté oppofé ; l'opération ne fera pratiquée fur les deux autres , que quand les douleurs de la première feront apaifées. Si le cheval avoit des eaux ou quelque poireau dans le paturon , il feroit indifpenfable
de commencer par les guérir, parce que la férofité s'écoulant du paturon dans le pied , empècheroit la guérifon du fie. Souvent on peut prévenir les fies , en abbatant les talons, lorfqu'ils font trop hauts , ck
en obligeant, par ce moyen, la fourchette de porter à terre. io.° DE L'APLICATION DU FEU.
Le feu ou cautère acluel, eft un remède des plus ufités ck des plus efficaces, pour les
tumeurs œdémateufes, pour les engorgemens de cette nature, qui furviennent aux jambes, pour les épanchemens de fynovie, ou de lymphe tendineufe ; tels que les veffigons, molette, jardon , courbe , éparvins , furos commençant ck autres. A l'exception de ces cas , on ne doit jamais avoir recours au feu pour ouvrir des abfcès. C'eft cependant ce que font la plufpart des maréchaux qui l'emploient , difent-iîs , pour guérir des fonds , pour con-* ferver les jambes. Mais cette méthode n'eft fuivie que par des gens, aufïi peu verfés dans la théorie que dans la pratique; ils n'ont d'autre guide qu'un aveugie empirifme. J'ai été alTez heureux pour défabufer nombre d'écuyers , qui, emportés par le torrent, mettoient le feu à des chevaux bien placés fur leurs jambes, èk qui, avoient les tendons bien détachés ; ils donnoient pour raifon de leur conduite que leurs chevaux bronchoient, èk n'avoient pas la jambe fûre. Quelques-uns afTuroient que leurs chevaux fe rétablifloient par ce moyen , èk qu'ils acqueroient plus de fermeté : d'autres font convenus, de bonne foi, du contraire. Il eft de fait pourtant que les premiers ont été la dupe de leur pratique, car il eft faux qu'ils s'en foient mieux trouvés. Mais , comment eft-il pofTible que le feu, mis fur les tendons, leur ait donné du reflort , puifqu'ils n'en ont point ou prefque point par eux-mêmes ? Si le feu avoit été appliqué fur l'avant-bras, on y verroit peut-être une efpèce de raifon, puifque ce font les mufcîes de cette partie qui fe contient , & qui agifTent; ce qu'on ne fçauroit dire des tendons. Quel effet les parties avives du feu opéreront-elles fur les tendons , fi éloignés de l'endroit où elles font en mouvement? Ne fçait-on pas d'ailleurs que la propriété du feu eft de relTerrer èk de donner du reilbrt finalement à la partie , fur laquelle il eft appliqué? Cela eft fi vrai, que quand on a mis le feu fur une grof- feur , fi on ne l'a appliqué dans fon étendue , l'endroit qu'on n'a pas brûlé ne fe réfout point. On entend tous les jours des gens fe plaindre, que le feu n'a pas été mis aiTez haut, ou alTez bas , en un mot, dans toute la partie malade , èk que l'on eft fouvent M m m m
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3IX HIPPOPATHOLOGIE.
obligé d'y revenir ; c'eft feulement alors qu'on en voit l'effet. Il n'y a pas, comme le difent
certains auteurs, différentes manières de mettre le feu ; il eft faux encore qu'on fe ferve de différens métaux. On ne doit employer que le fer ; & félon les règles de la bonne pra- tique , les inftrumens doivent fe borner aux couteaux aux pointes. On met le feu avec les couteaux , quand les tumeurs ont de l'étendue ; on préfère les pointes émouffées , lorfque ces tumeurs n'en ont guère. La figure que l'on décrit avec l'un ou l'autre , eft arbitraire , l'effentiel eft d'embrafTer la tumeur. Il paroît qu'il vaut mieux brûler en côtes de melon 6k en patte-d'oie. Mais quand on le fait de cette féconde manière, il faut avoir foin de ménager les angles où les lignes fe réuniffent , de peur d'occafioner de trop grandes efcares. On ne doit point appuier le couteau fur la partie ; il fuftit de le promener lentement de haut en bas, dans le même fillon , fans y revenir à différentes fois : méthode mauvaife , quoiqu'univerfellement pratiquée. Un opérateur ne peut jamais être fur fi le feu eft mis également ; ce qui le prouve ,
c'eft que l'efcare tombe tantôt dans un endroit , tantôt dans un autre , à des jours de diftance. En preiTant trop fortement avec le fer chaud , on coure rifque d'outre-pafTer la peau ; alors, au lieu cle lui donner du refTort 6k du ton , on les lui ôte, 6k on occafione fouvent des eaux aux jambes , quand le feu a été dans ces parties lefquelles guérhTent très difficilement : à ce mal fuccède des poireaux , & à ceux-ci des fies, qui affez fouvent deviennent incurables. Âpres avoir appliqué le feu avec précifion , on frotte la partie avec un peu d'huile de laurier, ce qui eft préférable au firouane que l'on a coutume de mettre. On laiiTe enfuite le cheval dans cet état fans y toucher , jufqu'à ce que l'efcare foit tombée, ce qui arrive vers le onze ou le douzième jour, quelquefois plus, quelquefois moins. C'eft alors qu'il convient de faire des décodions de plantes aromatiques de thin, de romarin, de laurier, ckc. dans lefquelles on ajoute du gros vin, ou de l'eau-de-vie camphrée, on en bafline fouvent la partie malade. A leur défaut, on peut fe fervir de vin tiède, mais il n'eft pas fi a&if. Sur la fin l'on mène le cheval à Peau, 6k il guérit ; cependant, quoique bien guéri , la grofTeur eft toujours la même ; on ne s'apperçoit de l'effet du feu, qu'un mois ou fîx femaines après. îl eft rare que le mal ne foit pas difïipé ; ce qui ne peut arriver que quand l'œdème ou le fquirre font fort anciens. Il faut avoir attention de promener, un peu tous les jours, le cheval, principalement s'il
a eu le feu aux deux jambes, foit de devant, foit de derrière. Quelquefois on le met aux quatre jambes , tant en dedans qu'en dehors, depuis le jaret
ck le genou jufqu'au bas. Le cheval auquel on a appliqué le feu aujourd'hui , n'eft pas pour cela incapable de travailler ; il peut partir le lendemin pour faire route , fans qu'il lui arrive d'accident. Je n'en ai point vu aumoins dans aucuns des chevaux des bureaux de mefTageries, où je fuis abonné pour le traitement 6k la guérifon de leurs maladies. Mais , quand on pofféde un cheval délicat 6k de prix, le parti le plus fage eft de lui mettre le feu en tranftravat, c'efl-à-dire, à une jambe de devant 6k à une jambe de derrière oppofée, puis on vient aux deux autres, quand les efcares font tombées ; par ce moyen on eft à l'abri de tout danger. n.° MANIÈRE DE COUPER LA QUEUE A L'AN G LOISE.
Il faut jetter le cheval par terre du côté du montoir , préférablement à l'autre , pour
avoir l'aifance d'opérer ; examiner enfuite la queue, prendre fes dimenfions pour ne pas faire les incifions trop-près les unes des autres , car il en réfulteroit une feule plaie , 6k les bandes de la peau fe déchireroient. On fait jufqu'à cinq incifions tranfverfales, ce qui vaut mieux , parce que plus la queue a d'étendue, plus elle fe recourbe, 6c femble former |
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OPÉRATION S. 3!3
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par fon crin, un évantail. La queue étant rétrouflee, il faut faire la première incifion à deux
pouces du rectum, de peur d'attaquer les libres du fphyncler de l'anus , ce qui formeroit une plaie fiftuleufe. Chaque incifion doit fe faire en deux temps ; dans le premier, on incife la peau , & on met les mufcles à découvert; & dans le fécond , on les coupe; il en eft de même des autres incifions. L'appareil de chaque incifion confifte en des plumaceaux à fec , que l'on contiendra par
un bandage à dix chefs, ou par une bande circulaire. On ne le lèvera qu'au bout de trois jours , pour laiiTer à la fuppuration le temps de s'établir , & l'on aura foin d'imbiber les linges avec du vin tiède. Quand le gonflement & l'inflammation de la queue feront paifés [ce qui ne manque jamais d'arriver vers le quatrième jour], & que la fuppuration fera bien établie, il faudra amputer la queue, fuivant la méthode ordinaire, aune diftance égale des incifions. On appliquera fur la plaie de la poudre de Lycoperdon ; c'eft le vrai moyen d'éviter par-là les ravages que produit le feu, & d'avancer la guérifon. Les autres panfemens fe feront avec le digeftif fimple , ou bien avec le baume de téré-
benthine, jufqu'à ce qu'il foit temps de mettre les defficatifs. Il faut lai/Ter pendre la queue dans fon état naturel ; car les mufcles abaiffeurs étant coupés , les releveurs anta- gonifles opèrent leur effet dès le moment même , & mieux encore lorfqu'ils font guéris. Remarques. J'ai 'cru qu'il étoit d'autant plus nécefîàire d'enfeigner la méthode de
couper la queue à l'angloife , que perfonne ne l'a encore donnée. D'ailleurs , ceux qui la pratiquent, y joignent des appareils, qui, bien loin d'être utiles , font fouvent perni- cieux. J'en ai vu plufieurs exemples. Lorfque la feclion des mufcles eft faite, on a coutume de renverfer fur le dos la queue, que l'on contient dans une efpèce de gouttière , comme on la voit repréfentée dans la traduction du livre de Monfieur Bartelet, intitulé : Gentil-' homme maréchal, planche ij. En renverfant ainfi la queue , on enfonce les nœuds , on ôte l'action des mufcles releveurs ; de plus , il fe forme, au commencement de là la queue , des plis, qui s'échauffent & occafionent une plaie qui procure la chute du crin. J'en ai vu dont les crevaftes étoient fi profondes , qu'il fembloit qu'on y eût fait des incifions fupérieurement. Outre cela , le renverfement produit fur les vaifTeaux une compreffion confidérable , qui , quelquefois intercepte la circulation du fang; l'inflammation s'enfuit, de-là l'abfcès , & quelquefois la gangrène. J'ajouterai qu'il faut un mois ou cinq femaines, & même plus , pour que la cicatrice fe fafTe entièrement ; au lieu que dans la manière dont je me fers, c'eft l'affaire de quinze à dix-huit jours au plus, & qu'il n'en arrive jamais rien de fâcheux. D'autres attachent au bout de la queue une corde, qu'ils font paffer par- defTus un rouleau, placé au plancher , au-deffus de la queue, en ligne droite ; ils amènent enfuite cette corde dans la rainure d'une poulie , au bas de laquelle ils attachent un poids de douze à dix-huit livres, de manière que le cheval tient toujours la queue droite , foit qu'il aille à gauche , a droite, ou qu'il fe couche. Cette méthode eft en quelque manière préférable à l'autre , parce qu'il n'en réfuite ni crevaffes ni galles fur le tronçon de la queue ; mais en revanche , elle tiraille la queue , excite l'inflammation, l'extenfion des îigamens intermédiaires & des mufcles releveurs , & retarde la guérifon de beaucoup. D'ailleurs , cette manœuvre eft abfolument inutile, & quelquefois dangéreufe : j'ai vu en effet , il n'y a pas long-temps, deux chevaux auxquels il eft furvcnu deux dépôts entre la première feclion & l'anus. |
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HIPPOPATHOL O G I E.
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ii.° OPÉRATION DU JAVART ENCORNÉ , IMPRORREMENT DIT.
Avant que d'en venir à l'opération du javart, le chirurgien hippiatrique doit s'afTurer,
fila grofTeur eft dure ou molle; fi la fiftule eft caufée par une tumeur furnaturelle ; & fi le pus qui en fort, vient du cartilage, dans fon état de belle nature, ou s'il vient d'un bord cartilagineux , fitué fur ce que j'appelle forme de nature, cette exoftofe ou offification , dont j'ai parlé à l'article de la forme. Dès qu'on a reconnu par le tacl: , èk par le moyen de la fonde, que le javart eft produit par une carie dans le corps du cartilage, il faut parer le pied, &: en général, hume&er le fabot avec des cmmiéllures pendant deux jours. Le jour de l'opération, l'on râpe la muraille du quartier & du talon, du côté de la fiftule, de la largeur d'un pouce, depuis la couronne jufqu'en bas, en ménageant le côté du talon , de manière qu'on puifîe emporter avec le biftouri, toute la portion de corne qui loge la chair de la couronne. Après cette préparation, on met le cheval dans le travail, & on lui pafle une corde
dans le paturon. Alors l'opérateur prend un biftouri à dos & folide , avec lequel il em- porte une partie de la tumeur , à trois lignes au-delîus de la peau , 6c jufqu'à la chair cannelée, ayant attention d'éviter la chair cannelée. La peau étant coupée dans toute l'étendue du cartilage [ ce qui doit fc faire en trois coups de biftouri, vu la convexité de la tumeur ] . L'hippiatre doit quitter fon biftouri, & prendre la feuille de fauge avec laquelle il coupe tout le cartilage, [ ce qui s'exécutera de même en trois tems, & de haut en bas , ainii que la feftion de la peau ] il païTe enfuite la lame de fon inftrument im- médiatement derrière le cartilage, de manière que le tranchant rampe derrière fon corps, de peur de couper la capfule ou le ligament latéral de ce côté. Comme le cartilage defcend un peu plus bas dans le fabot, & qu'il n'eft pas facile d'extirper le refte, fans courir rifque de blelTer l'articulation, l'opérateur, au lieu de la feuille de fauge , fe fervira de la renette avec laquelle il enlèvera le cartilage. Il aura la précaution de ne pofer fa renette fur le cartilage , qu'après l'avoir tâté , & enfuite de tirer de dedans en dehors , & ne pas fuivre fa poiltioii ; c'eft-à-dire , de ne pas tirer fon corps vers la pince ou vers le talon , car il pourroit eftropier le cheval. Chaque fois que l'on revient avec la renette fur le carti- lage, il faut le tarer avec le doigt, qui doit toujours conduire , 6c guider l'opération. Le cartilage n'étant attaché qu'aux parties latérales de l'os du pied , il fuffit de renetter à fond dans cet endroit, & d'aller jufqu'à l'os du pied , afin de hâter Pexfoliation : il eft moins néceffaire d'avancer vers le talon ; il ne faut pas non plus le faire fi profondément que vers la pince , vu que le cartilage , bien que quatre fois plus fort 6c plus épais, eft com- pofé de diîTérens petits paquets qui fe détachent en forme de bourbillon. L'expérience a appris que les fonds qui furviennent après l'opération , font toujours vers la pince , & jamais vers le talon ; ce qui prouve parfaitement la doclrine que j'ai établie , & m'au- torife à fuivre une méthode , qui m'a toujours bien réuiîi. Mon père , par qui jai vu faire cette opération , avec toute la dextérité que perfonne ne lui conteftera jamais, en- levoit non feulement cette partie , mais même la chair cannelée qui recouvre le cartilage des talons. Il retardoit par-là la guérifon, j'en conviens, & les fonds fe trouvoient toujours en pince ; d'ailleurs, la forme du fabot étoit fiîamenteufe 6c d'un volume extraordinaire, ce qui n'eft pas étonnant; les couloirs, ou pour mieux dire, la chair cannelée, qui donne la forme à la muraille , n'exiftant plus , il falloit nécessairement que la figure de la corne changeât : il y a plus, les quartiers étoient mollafTes 6c fi filamenteux, qu'il étoit prefqu'im- poffible de faire tenir un cloud. Ma méthode [a bien plus d'avantage : elle conferve l'une 6c l'autre pajtie ; & quand l'opération eft faite, la plaie n'a pas l'étendue de deux doigts. On doit
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OPÉRATIONS. 315
doit toujours préférer ma méthode, à moins que le javart encorné ne vienne, ou d'une
bleime , ou d'une enclouure au talon , dont la matière aura gâté la chair cannelée de la muraille de la foie, & enfuite le cartilage; c'eft dans ce cas feul que l'opération de mon père doit être fuivie ; dans tout autre, il faut entièrement couper la [pointe du talon, c'eft le plus court parti. Quand Phippiatre- chirurgien croit avoir extirpé du cartilage tout ce qui eft convena-
ble, principalement vers l'os du pied [car ce qui refte ailleurs, tombe en fuppuration], il attache fon fer , panfe la plaie, en commençant par la foie ; s'il y a dans le pied quelque caufe qui l'exige , il emploiera les moyens que nous avons indiqués , finon il fuffira de mettre dans le pied une rémolade ou quelque onélueux ; il place enfuite fes écliffes , après quoi, il revient au-dehors , & difpofe fon appareil de manière que tout foit bien comprimé, principalement vis-à-vis l'article , de peur que la capfule ne bourfouffle ; il aura foin d'appli- quer de petits plumaceaux aux environs de l'articulation, & fuccefTivement de plus gros; enforte qu'il y ait par-tout une compreffion égale, &. fans aucun vuide ; ce qui empêchera les chairs de furmonter. Quant aux plumaceaux, ils doivent toujours être placés tranfver- falement. On achève l'appareil , en pofant cinq grands plumaceaux en fens contraire & perpendiculairement , lefqueîs feront contenus par une large bande de la longueur de deux à trois aunes , avec laquelle on forme des doloirs , d'où réfulte une efpèce d'enve- loppe pour le pied. Il ne faudra pas oublier de mettre un pîumaceau de l'autre côté du talon, de peur que la
bande, venant à porter fur la couronne, ne la comprime, ce qui attireroit une inflammation, puis une efcare de la peau qui cauferoit un autre javart, comme je le vois arriver fouvent. En renverfant la bande fur la partie antérieure du fabot, on évite ces inconvéniens. Afin que la compreffion foit égale & ne fe relâche pas , il faut avoir la précaution de mouiller tous les plumaceaux, ou d'eau, ou d'efTence de térébenthine, puis les bien preffer, avant que de les appliquer. Il arrive quelquefois que la tumeur eft confidérable ; on eft alors obligé de/aire, fur le bord de la peau, deux ou trois fcariflcations qui dégorgent la tumeur, & en procurent la diminution en peu de temps ; cesv petites plaies , au relie , fe guérifîênt aifément. Lorfque la bande eft pofée , on ôte la corde du paturon & l'on ajoute, par-defTus la bande, une enveloppe que l'on contient par une autre ligature , de peur que le cheval ne fe défaffe. On laifîe l'appareil dans cet état huit jours fans le lever ; fi on le faifoit pluftot, les
différais vaiffeaux qui font en nombre dans cette partie, donneroient du fang, ce qu'il eft important d'éviter. Le huitième ou le neuvième jour le maréchal lève l'appareil, la plaie eft vermeille, raboteufe , inégale, ck en pleine fuppuration ; lorfqu'elle n'y eft pas encore établie , c'eft une preuve , ou qu'il a été trop-tôt levé, ou que la compreffion a été trop grande. A la levée du premier appareil on ne diftingue rien ; il eft même inutile de vou- loir fonder ; on doit mettre fur le champ ces plumaceaux , chargés de digeftif fimple & fur-tout ne pas effuyer la matière ; on feroit une double faute; 1° Il fortiroit indubita- blement du fang , ce qui remettroit la plaie dans l'état où elle étoit lors de l'opération ; i.° on détruiroit l'ouvrage de la nature , car cette matière eft effentielle pour hâter la guérifon ; la fuppuration bien établie fait plus elle feule que les baumes , les onguens , les effences , ck tout ce fatras de remèdes topiques', qui en împofent plus qu'ils ne font utiles. Il eft temps de bannir de la pharmacopée vétérinaire ces médicamens que rejette la nature, & que plufieurs médecins & chirurgiens de nos jours tâchent de proferire. En effet, j'ai prefque toujours traité les javarts encornés fans médicamens, & la cure s'en eft faite en fix femaines. On peut afîurer en général, que quand une opération a été bien faite , & le N n n 11
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3iô HIPPOPATHOLOGIE.
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premier appareil bien mis , le refte n'eft rien , & que c'eft-là à quoi fe borne la fcience
du chirurgien-hippiatre. Le fécond appareil fe lève au bout de trois ou quatre jours ; à ce terme la plaie paroît plus unie. Mais fi l'on apperçoit du côté de la pince un petit point élevé, ou une tache noirâtre, à laquelle on donne le nom de cul~de-poule, on juge qu'il y a un fond ; mais ce fond n'eft pas afïez confidérable pour qu'on s'en inquiète , on ne doit pas même le fonder ; fouvent c'eft une portion de cartilage que l'on a laifïee fur l'os du pied ; quelquefois c'eft l'os du pied qui veut s'exfolier. Quoiqu'il en foit , on pofe fon fécond appareil comme le premier , ck on le laifTe trois jours dans cet état. J'ai toujours vu que les plaies , quand elles font de bonne qualité , guériflbient plus promptement en les panfant peu qu'en les panfant fouvent. Que ne pourrois-je pas dire fur les abus qui fe commettent dans le traitement des plaies ? Mais je m'écarterois de mon objet. Les trois jours étant expirés , ou pour mieux dire , à la levée du troifième appareil , après l'opéra- tion , ce point élevé , dont nous avons parlé, eft plus noir ; l'étendue de la plaie fournit moins de matière , mais le fond de cette fiftule en fournit bien davantage ; comme il eft alors plus confidérable, il eft à propos d'introduire la chair cannelée , & de fendre en bas, ck jamais fur le côté , à moins que la fiftule ne foit profonde , de peur de couper tranf- verfalement le ligament ; mais fi elle eft telle, l'on peut fendre fuperficiellement en croix ou couper avec la feuille de fauge ; l'on introduit enfuite dans le fond une petite tente enduite de bafilicum y ck on contient les bords de cet ouverture , par le moyen d'un bourdonnet dur qui, dans ce cas, fait fonction de cauftique par l'écartement qu'il procure ; de manière que l'entrée devient plus large que le fond , ce qui favorife la chute de l'exfoliation : ou bien on fe fert de la pierre de vitriol , mais il faut l'employer avec circonfpeclion. Si la tente ne garantit pas le fond de l'articulation, ou fi elle eft fortie par un mouvement que le cheval aura fait lors du panfement, il faut panfer les jours fuivans , jufqu'à ce que les corps étrangers foient dehors , ce qui arrive vers le quarantième jour. Pendant ce temps la guérifon du refte de la plaie s'opère infenfiblement , de forte qu'elle eft prefque ache- vée , lorfque ce corps étranger vient à fortir. Telle eft la marche confiante que fuit la nature , îorfqu'on n'a pas laiiTé de cartilage ; s'il en étoit refte , il faudroit recommencer l'opération. Une attention qu'on doit avoir eft de toujours bien comprimer, principalement du côté
de la couronne vers la chair cannelée , afin que les chairs fe réunifient également ; fi l'on y manquoit, il furviendroit des fentes qui tiendroient de la feime, & dcîquelles il s'écoule- roit une férofite qui formeroit des plaies livides de la nature du fie ou du crapaud , ck qui n'en différeroient que par le fiège. Quand on a,à traiter ces fortes de feimes , on eft obligé de râper une féconde fois le fabot, ck de mettre la plaie en fang. Lorfque ces plaies font anciennes, ou qu'elles font livides, elles fe montrent fouvent rebelles , & deviennent plus difficiles à guérir que le javart encorné. Il eft bon de remarquer que dans toutes les plaies de pied , le palfrenier , en levant le
pied , doit tendre fon genou ck ne pas plier le paturon , ce qui feroit faigner la plaie. Celui qui panfe doit fe baifTer ck pofer fon appareil , de manière qu'il n'intercepte point la circulation du fang. Mais le chirurgien vétérinaire fe gardera bien de faire jamais l'opération d'un javart encorné incurable : ceux qui attaquent la pointe du talon, le guerifTent par l'exercice & par la marche ; la matière , aidée par le jeu des articulations de cette partie, détache certains paquets qui font guérir le cheval. |
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DÉFAUTS NATURELS,
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!^SBS!SKi8SSîS!«rtSSîfe^a
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PARAGRAPHE VIL
DES PRINCIPAUX DÉFAUTS NATURELS
1." CHEVAL T I Q U E U X.
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N appelle, en général , tiqueux un cheval qui a contraclé une habitude , pour ainfi
dire , un mouvement perpétuel de la tête, ou du corps , ou des jambes ; mais , à propre- ment parler , un cheval tiqueux eft celui, qui met les dents de la mâchoire fupérieure fur la mangeoire ou ailleurs , ce qui fait ouvrir la bouche & couler perpétuellement la falive ; la perte exceffive de cette humeur fait dépérir l'animal. Il faut lui mettre un collier de cuir bien ferré , large de deux pouces , & lui laifîer tant
qu'il eft dans l'écurie.
S'il tique en mangeant l'avoine, il faut le faire manger à part , attendu que celui qui eft
à côté mangeroit tout. Il y en a qui contractent cette habitude parce qu'ils lèchent fou- vent les murs, où ils trouvent fréquemment du falpétre [ce qui eft afTez ordinaire aux che- vaux!. Pour les guérir, il ne s'agit que de frotter les murailles avec une tienture ou une diffolution d'aloës, ou une décoâion de plantes amères. Ces moyens fimples fufEfent com« |
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m _ ^^
1.
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r faire perdre cette habitude.
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° CHEVAL ARQUE.
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On appelle cheval arqué celui qui a la jambe de devant repliée & recourbée en forme
d'arc.
On fent au-defïbus de la peau, au bas du poitrail, c'eft-à-dire , au-delîus du bras, une
efpèce de corde ; c'eft une exparrnon aponévrotique , qui enveloppe prefque tout le bras : cette aponevrofe ou cette membrane étant tendue , tient la jambe arquée. Pour y remé- dier on fend la peau en cet endroit, puis erabrafTaiit l'aponevrofe avec la corne de chamois, |
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on
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la coupe. Par cette opération la jambe eft détendue & rétablie dans fon état naturel ;
ft ce qu'on appelle, dénerver. Je ne la donne pas comme certaine & produifant toujours |
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l'effet qu'on en attend, mais j'àffure qu'elle m'a réuni très fouvent.
2° FAIRE DES ARMES OU MONTRER LE CHEMIN
3' DE SAINT JACQUES,
On dit que le cheval montre le chemin de faint Jacques , îorfqu'il n'eft pas ferme &
afTuré fur fes ïambes , qu'il ne réfifte pas au travail , qu'il fe couche fouvent, & qu'étant levé il tient fes jambes en avant , tantôt l'une , tantôt l'autre. C'eft une marque de foi- biefîè.
Il faut fe défaire de ces fortes de chevaux.
4.° FLANC RETROUSSÉ OU PORTRAIT.
On dit d'un cheval qu'il a le flanc retroufTé, lorfque fon ventre eft avalé , & que fes
mufcles font tendus comme une corde. Ce défaut eft ordinaire aux chevaux qui ont le cerceau mal-fait ou la côte plate. Us mangent peu , & ont afTez fouvent de l'ardeur. Il n'y a point de remède pour ce défaut qui, pour l'ordinaire , vient de conformation. |
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3i8 HIPPOPATHOLOGIE.
Ç CHEVAL HUCHE SUR SON DERRIÈRE.
Les maréchaux entendent par ces expreiïions , un cheval ufé qui porte le boulet en
avant & qui fe foûtient fur la pince. On mettra ici en ufage les remèdes indiqués pour le cheval bouleté : car ces deux défauts dépendent des mêmes caufes. 6.° CHEVAL É P 0 I N T É.
Le cheval épointé eft celui qui a une hanche plus baffe que l'autre. Ce défaut, qui
vient ou de conftru£tion ou d'accident, par exemple , d'une fracture faite à la pointe des os des iles , eft abfolument incurable. y CHEVAL BOULETÉ.
On entend par cheval bouleté , celui dont le tendon fléchilTeur du boulet a fouffert
& s'eft retiré ; & quelquefois celui dont le tendon extenfeur du pied s'eft relâché. Cette maladie vient d'ufure , d'un travail outré, mais principalement de la ferrure , par exemple, aux chevaux auxquels on aura mis des fers longs à fortes éponges , & dont on aura paré la fourchette, ce qui les a empêché de porter à terre : le tendon fléchifTeur de l'os du pied étant toujours obligé de porter , d'être tendu , fera de toute néceffité obligé à tenir le paturon droit fur l'os coronaire , ôc fuccefïivement avec le temps , de porter la partie fupérieure de cet os du paturon en avant. On ne peut apporter ici de remède que dans le commencement , par la ferrure courte,
en laiiTant la fourchette pofer à terre. 8.° PIED PLAT.
Le pied plat eft toujours large. Tous les jours on confond le pied plat avec le pied
comble , quoique ces défauts foient bien différens. On peut toujours juger d'un pied plat fans le lever, mais jamais du pied comble, à moins qu'il ne foit outré : on en jugera moins encore fans le lever, s'il n'a qu'un ou deux oignons. Le pied plat vient de la conformation antérieure de l'os du pied duquel la muraille tient la fienne. Ainfi, on regarde comme pied plat , tout fabot qui, pour ainfi dire , ne tombe pas droit, ou qui tient plus de l'obliquité, & qui d'ailleurs eft large. Quelquefois cette maladie vient à la fuite d'une fourbure , ou d'un effort a l'os coronaire , ce qui eft très différent du pied plat naturel ; car dans celui-ci la couronne eft très grolTe, au lieu que dans le pied plat , venu à la fuite d'un effort ou de la fourbure, on fent un creux , un vuide tout autour de la couronne ; ce qui prouve un relâchement de l'os du pied avec l'os coronaire, & une réparation de la chair cannelée d'avec la corne cannelée. En frappant fur la muraille , dans cette efpèce de pied , on fent quelquefois le vuide qui y règne. Les pieds plats naturels ont ordinairement la muraille mince , à moins que le cheval n'ait été fourbu. 9.0 PIED FOIBLE OU PIED GRAS.
On défigne ainfi un pied dont la muraille eft mince. C'eft un vice de conformation qui
arrive à un pied bien fait comme à un pied plat. Les chevaux, chez lefquels on le remar- que , font fouvent expofés à être piqués , encloués ou ferrés, & même à devenir boiteux par les coups de brochoirs qui les étonnent. Voye[ la ferrure de ces fortes de pieds. 10.*
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DÉFAUTS NATURELS. 3I9
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io.° DES TALONS BAS.
Les chevaux, dont les pieds font plats, ont ordinairement, & prefque toujours, les talons
bas ; aufïï leur fourchette eft-elle très groffe. Les talons peuvent quelquefois devenir bas par la ferrure ; lors , par exemple, que l'on aura mis des éponges fortes ou des crampons qui les auront abimés , principalement fi on a paré la foie des talons. On y remédie par la ferrure qui eft ici la même que celle des pieds plats. ii.° DU RESSERREMENT DU PIED.
Par refferrement du pied\ on entend une diminution totale du fabot furvenue à la fuite,
ou d'un étonnement de fabot, ou bien à la fuite d'une fourbure , ou enfin pour avoir trop paré le pied. Le feul remède qu'il y ait a faire, eft de tenir le fabot toujours humefté d'onguent ou de graifTe , afin d'y entretenir la foupleffe.. 12.0 DES QUARTIERS SERRÉS.
On appelle quartier ferré, un rétrécifTement du pied, à l'endroit des quartiers.
Cette maladie eft naturelle ou accidentelle: naturelle, lorfquele pied eft ferré de nâif-»
fance ; c'eft un vice de conformation , ck un défaut dans le cheval ; je n'en parlerai pas ici : accidentelle , lorfqu'elle vient de quelque caufe extérieure ; c'eft de celle-ci que nous allons parler. Les quartiers fe refterrent, quand on pare trop le pied, ck qu'on détruit les arcs-bou-
tans ; alors la muraille, n'ayant point d'appui ni d'étai, fe renverfe , ferre le pied , com- prime la chair cannelée , & fait boiter le cheval. On y remédiera, en tenant le pied gras , en l'humeclant , en évitant de le parer ,
en abattant du talon , èk en ferrant court ; de manière que les talons ne portent pas fur le fer. i3.° PIED DESSÉCHÉ ET RESSERRÉ.
La mauvaife méthode que l'on a de rappetifTer ck d'enjoliver le pied , fait que l'on
abbat beaucoup de muraille, qu'on râpe bien le fabot tout au tour, ck qu'on vuide beau- coup le dedans du pied. On l'expofe par-là au contaét de l'air, qui enlevé une partie du fuc de la lymphe nourricière, diffipe l'humidité, defféche le pied, ck le fait relTerrer. Le remède eft le même que ci-deiTus. 14.° DU PIED ALTÉRÉ.
Le pied altéré eft un defTéchement de la foie de corne.
Ce mal vient fouvent de ce qu'on a paré le pied jufqu'à la rofée , l'air a enlevé toute
l'humidité du pied , ck a fait refferrer la foie de corne , de forte qu'elle comprime la foie charnue ; ce qui rend le cheval boiteux. Il faut relâcher adoucir ck humecler la foie de corne, en appliquant fur la foie les re-
mèdes dont j'ai parlé ci-deflus. ^.o QUARTIER F O I B L E.
On appelle quartier foible, la muraille des quartiers , lorfqu'elle eft mince, plate, ferrée ,
ck quelquefois renverfée à la partie inférieure. Ce défaut fe rencontre pluftôt en dedans qu'en dehors, ck toujours aux pieds de devant.
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3XO HIPPOPATHOLOGIE.
Comme ce défaut eft de nature, il n'y a point d'autre remède que celui qu'on peut y
apporter par la ferrure. Voyei l'article de la ferrure. • I7.o Q 47 A R T I E R DÉFECTUEUX.
C'eft un quartier dont la corne eft devenue raboteufe & filamenteufe, parce qu'on a
coupé le cartilage ou la muraille ; parce qu'on a appliqué des cauftiques qui ont trop agi fur cette partie, ou parce qu'on y a mis le feu. Si une feime a été mal guérie , ou mal opérée, il fe forme au quartier une fente , par
laquelle paiTe la chair cannelée , ce qui rend le quartier fiftuleux. On ne guérit jamais ce mal, il faut faire une nouvelle opération, à laquelle il faut apporter plus de foin qu'a la première. Quant au panfement, il fera le même que celui de l'opération du javart encorné. |
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321
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HIP POPATHOLOGIE.
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ARTICLE DEUXIÈME.
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I E S IN
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DES M A L A
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NES.
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GENERALITES.
I la connoifTance des maladies internes du corps humain eft difficile à acquérir, celle
des maladies internes du cheval ne doit pas Pêtre moins , puifqu'il ne peut fe faire entendre, ni défigner l'endroit de fa douleur ; auffi l'hippiatrique eft-elle un art dont les progrès ont été lents ; ceux mêmes qu'on a faits , n'éclairent pas encore affez pour qu'en puifTe fe flatter de marcher hardiment ck fans s'égarer , lors fur-tout qu'il s'agit de pro- noncer fur le fiège d'une maladie. Elle n'a guère de moyens de diftinguer & de recon- noître fûrement la partie affectée. On ne peut alors que tirer des conjectures, & fe o-uider fur les obfervations qu'on a faites. Dans ce fens, la maréchaïîerie eft totalement conieclurale & empirique. Celui qui aura plus de bon fens , de jufteïTe & de difeernement tirera des conjectures plus exactes ; celui qui aura recueilli plus d'obfervations fondées fur une bonne théorie , c'efl-à-dire , fur la connoifTance de l'œconomie animale, pratiquera <Sc plus fûrement & plus Iieureufement ; mais celui qui réunira tous ces avantages fera le meilleur hippiatre. Cependant , quoique l'hippiatrique ou la connoifTance des maladies internes foit
difficile, il ne faut pas croire que ce foit une feience aveugle, elle a des principes vrais, & des règles certaines , fur lefquels font appuyés fes préceptes. Ces principes dérivent de l'hippotomie , de la phyfiologie & de la pathologie: la première enfeigne la ftructure des parties du cheval; la féconde, en apprend & en explique le méchanifme & l'ufage : la tro- fième, développe l'hiftoire des maladies , en afligne les caufes , en marque le dia^noflic, en prédit les bons ou les mauvais fuccès , & décrit enfin la méthode de les traiter & de les guérir. Avec ces connoiflances , on court moins rifque de s'égarer ; & fi l'on y joint les obfervations déjà faites, & celles qu'on peut faire foi-même, on poffédera tout ce qu'il faut fcavoir pour être véritablement hippiatre, & mériter un jour la confiance & l'efHme du public , récompenfe flatteufe & bien digne de l'ambition d'un homme raifonnabie : l'efpoir de les mériter un jour , foûtient dans les travaux , confole dans les difgraces ? |
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3*a HIPPOPATHOLOGIE.
émouffe les traits de la jaloufie , encourage à imaginer de nouveaux moyens de guérifon ,
anime à faire des expériences & des tentatives toujours utiles, quel qu'en foit le fuccès, & dédommage amplement l'artifte du facrifice qu'il a fait de fes peines, de fes veilles, de fes lueurs , de fa fortune même. Plus conjecturale que la médecine des hommes, Phippiatrique cependant ne doit pas être
rejettée. Où en ferions-nous , s'il ne falloit admettre que ce qui eft parfaitement certain ? Il y a une infinité de dégrés entre le faux & l'évidence, les fciences les plus démonftratives fe fervent du probable & du poffible ; toutes nos connoiffances font aidées par les con- jectures, la réunion des vraifemblances concourt à former une certitude. Dans une grande obfcurcité, on ne doit pas méprifer une foible lumière, parce qu'il vaut
mieux être éclairé un peu, que de ne l'être pas du tout. Une foible lumière, il eft vrai, ne diffipe point entièrement les ténèbres ; mais elle dirige nos pas. Si on réuniffoit plu- fieurs foibles lumières femblabîes , elles formeroient par leur affemblage un flambeau qui répandroit de tous côtés une clarté vive, capable de nous guider fûrement dans la route que nous voudrons prendre. Il en eft de même a l'égard de l'hippiatrique : quoiqu'un figne feul dans une maladie, ne faffe pas une certitude, il y répand néanmoins un peu de lumière & à fa faveur, nous marchons avec plus de hardieife & de fécurité , dans le traitement de cette maladie , que fi ce figne nous manquoit ; il forme une probabilité qui devient plus grande & fe fortifie, fi elle eft jointe à une autre : c'eft ainfi que de la réunion de plufieurs fignes ou de plufieurs probabilités , il naît une certitude plus ou moins grande , félon la quantité ou l'évidence des fignes, ou des probabilités. Lors donc qu'un cheval bat des flancs , on foupçonne que la circulation n'eft pas libre
dans les poumons ; s'il y a fièvre, la conjon&ure devient plus forte ; mais s'il y a des fueurs, abbatement, trifteffe, & difficulté de refpirer, on eft affuré que c'eft une maladie inflam- matoire de la poitrine ; la réunion des fymptômes fait une certitude fur l'exiftence , & la nature de cette maladie. Dans certains cas, on connoît la maladie fans craindre de fe tromper ; c'eft lorfqu'elle
eft accompagnée de fymptômes qui lui font propres , qui la caracférifent fpécialement, qui ont été conftamment obfervés & vérifiés par l'ouverture des cadavres : telle eft la pouffe annoncée par les grandes infpirations habituelles, & par l'expiration en deux teins , & la rupture de l'eftomac, par le vomiffement. Il y a d'autre cas , où , fans avoir une certitude phyfique de la maladie , on eft néan-
moins moralement affuré de fon fiège & de fa nature , par la réunion des vraifemblances & des probabilités , tirées des accidens & des circonftances ; ainfi lorfqu'un cheval a en même temps , fièvre , toux & difficulté de refpirer ; qu'il eft en fueur, dans l'abbate- ment & la trifteffe , on eft moralement certain que c'eft une pluréfie. C'eft de la médecine dogmatique, qu'on tire ces fecours ; c'eft de la connoiffance des caufes & des fymptômes, de Pacfion des folides & des fluides , Ôç de leur rapport entr'eux, qu'on tire ces lumières fur la nature &c le fiège des maladies. Dans d'autres cas encore, fans être moralement affuré de la nature du mal, on a cepen-
dant de fortes raifons de croire que c'eft telle maladie ; c'eft lorfqu'il n'y a que des fignes communs; mais que ces fignes font toujours les mêmes, & en même nombre. Ainfi,lorfque le cheval fe lève & fe couche, qu'il fe tourmente & bat la terre avec le pied de devant, on n'eft pas certain que le cheval foit attaqué de tranchées , mais on a de fortes raifons de le pen- fer. Il y à d'autres cas enfin, où il n'eft pas poffible de connoître l'efpèce de mal ; par exemple, lorfque le cheval eft fimplement trifte, avec dégoût , fans fièvre, fans fueur, & fans aucun fymptôme propre à telle maladie : on eft alors fort embarraffé, c'eft ici l'écueil de l'hippia- trique |
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MALADIES INTERNES.
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3^3
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trique & de l'hippiatre ; mais, fi dans ces occafions, on ne peut tirer avantage de l'étude de
la phyfiologie & de la pathologie , il nous refte au moins quelques refTources dans l'ufage des remèdes les plus doux; & puifqu'il n'eft pas poffible de reconnoître l'efpèce de la maladie, il faut tâcher de découvrir à quel genre elle fe rapporte, & employer les médica- mens généraux , tels que les lavemens , les faignées , & les décodions adouciflantes ; fi l'on prévoit que bien loin d'opérer aucun mauvais effet , ils ne peuvent au contraire que produire un bien, en rempliflant les indications qu'on croit appercevoir Avant que de parler des maladies, je vais préfenter quelques réflexions qui pourront
fervir de préceptes généraux dans la pratique. i.° Pour exercer l'hippiatrique d'une manière éclairée , certaine & heureufe, il faut que
la pratique foit appuyée fur la théorie , c'eft-à-dire , qu'il faut être bien inftruit de la ftrufture & des ufages des parties , connoître les fignes & les fymptômes des maladies, & ne pas ignorer les propriétés & les vertus des médicamens. Sans cela, on ne peut travailler qu'en aveugle , & s'expofer à commettre continuellement des fautes , plus ou moins graves.
Si les maréchaux ne veulent pas s'inftruire pour fe mettre en état de guérir, que ce foit
au moins dans la vue de s'abftenir du mal qu'ils font tous les jours par une ignorance
inpardonnable. En effet, n'eft-il pas honteux pour l'hippiatrique, & bien trifte pour le public , de voir
tous les jours des chevaux conduits chez les maréchaux, que le public honore de fa con- fiance parce qu'il leurs fuppofe des connoifTances dans leur profefTion , non pour être guéris , mais pour y être eftropiés , fouvent pour y recevoir la mort. Comme ils n'ont fait pour la plufpart aucune étude des maladies , & qu'ils n'en con-
noiflent par conféquent, ni le fiège ni la nature, ils commettent par ignorance des fautes prefque toutes les fois qu'ils entreprennent d'y remédier. Ils n'ont qu'un petit nombre de remèdes dont ils ne connoiffent ni la vertu ni la dofe , ni même le nom des drogues qui entrent dans leur compofition , & qu'ils donnent indirrin£tement dans toutes fortes de maladies fans confidérer fi elles répondent aux indications de la maladie, & fans fçavoir fi elles y font propres ou contraires. Ils ne fcavent guère prcfcrire qu'un breuvage ou un cordial, dont ils voudroient voir
l'effet prefqu'aufïi-tôt qu'il eft pris. Pour peu qu'ils trouvent qu'il eft trop lent , ou qu'il agit d'une manière trop foible, ils en ordonnent une féconde dofe , & la mort du cheval leur apprend que le breuvage ou le cordial n'a eu que trop d'aclion. Ces erreurs funeftes aux propriétaires de l'animal, ne font cependant pas capables de les corriger. C'eft par une fuite de cette ignorance deftructive, qu'on voit donner fi fouvent des cordiaux dans les tranchées, & dans la dyffenterie caufée par des purgatifs trop violens, ou donnés à trop grande dofe, fans faire attention que ces deux maladies viennent toujours de l'inflammation des inteftins, & que les cordiaux ne font qu'augmenter le mouvement du fang , & par conféquent l'in- flammation. Je devois cet aveu à la vérité ; je devois faire cette remarque pour ceux de mes confrères hippiatres qui font difpofés à recevoir mes avis , comme je fuis difpofé à recevoir les leurs.
Ce que je viens de dire ne regarde qu'une partie des maréchaux. Il y en a un grand
nombre, fur-tout à Paris, qui, refpeaables par leur probité & par leur fçavoir, & animés
d'une louable émulation, fe font livrés tout entiers à leur art , y ont acquis de grandes
lumières, l'exercent avec diftinftion , & font honneur à la maréchallerie.
2.° Il faut s'appliquer à connoître les indications que préfente la maladie,
3.° Il faut remplir avec foin chaque indication. S'il y a inflammation & chaleur, on doit
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3H HIPP'O PATHOLOGIE.
rafraîchir ; s'il y a tenfron, on doit relâcher ;• les vaifleaux font-ils trop pleins, il faut les
défemplir. Remarque-t-on du relâchement dans les parties , on travaille à y rétablir le ton, &c. .... 4.0 En rempliflant les indications, il faut fuivre les règles du bon fens, c'eft-à-dire, que,
s'il le préfente à la fois plufieurs indications, on doit commencer par les plus prenantes , & par celles qui peuvent être remplies , fans aller contre les autres. Je fuppofe, par exem- ple, qu'on ait à traiter une pleuréfie , accompagnée de toux, d'inflammation, de fièvre, de difficulté de refpirer, il faut examiner chaque indication; la toux demande les adoucifTans; l'inflammation indique les rafraîchifïàns ; la fièvre exige les rafraîchifTans ck les purgatifs ; la difficulté de refpirer fe calme par la faignée : comment dois-je me comporter ? Les pur- gatifs font irritans , cchauffans & capables d'augmenter la toux , l'inflammation & la difficulté de refpirer ; la raifon & le bon fens me difent que ces remèdes ne doivent pas être employés les premiers dans ce moment ; les rafraîchifTans , les faignées & les adou- ciiTans n'augmentent pas la fièvre ; la raifon m'apprend que ce font ceux dont je dois faire ufage ; après quoi je pourrai , fans crainte , prefcrire les purgatifs. C'eft ainfi qu'on doit fe comporter clans le traitement de chaque maladie , dont chaque indication fera confidérée féparément , afin de s'arrêter à celle qui eft la plus prefTée. 5.0 Quand la maladie eft de peu de conféquence , & qu'elle ne fe déclare par aucun
fymptôme évident, le parti le plus fage eft d'attendre qu'elle fe manifefte , & de ne donner, en attendant, que des remèdes innocens , tels que font les lavemens. Les breuvages chauds, les potions cordiales deviennent incendiaires alors , ck fouvent funeftes à l'animal. La partie de la médecine qui traite des maladies , s'appelle Pathologie.
On entend par maladie , un état contre nature dans lequel les fonctions animales font
anéanties ou diminuées. On confidère dans les maladies , la caufe, les fymptômes, le diagnoftic , le prognoftic
6c la curation. La caufe de la maladie eft ce qui la produit.
Les fymptômes font lesaccidens qui l'accompagnent.
Le diagnoPtic , ce font les figues qui la font connoître.
Le prognoftic , ce font les fignes qui en annoncent les fuites.
La curation, c'eft la manière méthodique d'employer les remèdes capables de guérir la
maladie. On confidère encore les indications & les contre-indications.
On entend par indications , l'infinuation de ce qu'on doit faire.
On entend par contre-indication , la défenfe , pour ainfi dire , de faire tel remède qui
feroit avantageux, s'il n'y avoit pas tel accident : par exemple, dans les tranchées, les pur- gatifs font indiqués pour évacuer les matières qui en font la caufe ; mais ils font contre- indiqués par l'inflammation & l'irritation des intérims , qu'ils ne manqueroient pas d'au- gmenter. On diftingue dans les maladies le genre & l'efpèce.
Le genre comprend plufieurs maladies , l'efpèce n'en comprend qu'une.
On peut rapporter l'efpèce au genre ; & on doit toujours le faire , quand on ne peut
pas connoître l'efpèce : par exemple , fi les fignes , qui annoncent que le cheval eft attaqué d'une maladie inflammatoire ne fuffifent pas, pour décider fi Pinflammation a fon fiège dans la poitrine ou dans le ventre', ck quelle partie du ventre ou de la poitrine eft affectée , il faut alors rapporter la maladie , aux maladies inflammatoires en général , & employer les |
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MALADIES INTERNES. 3^
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remèdes qu'on prefcrit dans l'inflammation , ce qui fuffit. Ce moyen eft d'un grand fecours
dans l'hippiatrique, parce que fouvent il eft difficile de s'afîurer du fiège de la maladie. A raifon des parties qui font affectées , les maladies fe diftinguent en celles de la tête,
de la poitrine & du ventre. A raifon des fignes , elles fe diftinguent en maladies évidentes , en maladies prefque
évidentes , & en maladies obfcures* Symptômes généraux qui font connaître que le cheval ejl malade.
Le cheval eft malade , i.° lorfqu'il eft dégoûté & qu'il perd l'appétit.
a.° Lorfqu'il eft trifte & qu'il porte la tête baffe.
3.0 S'il a la langue féche.
4.0 Le poil hérifte.
5.0 S'il ne fléchit pas les reins , lorfqu'on le pince fur cet endroit.
6.° Si la fiente eft féche & par marrons , plus détachée qu'à Fordinaire , couverte queU
quefois de glaires , qu'on prend fouvent pour graifTe , & qu'on appelle gras-fondu. 7.0 Lorfqu'il rend une c urine de couleur rouge.
8.° Lorfqu'elle eft crue & claire comme l'eau pure,
9.0 Si le cœur bat plus fort qu'à l'ordinaire.
io.° Si le battement du cœur & des artères eft trop foible.
ii.° Lorfque le cheval fe lève , fe couche , 6c ne peut trouver une pofition agréable.
12.0 Qu'il regarde fouvent fon flanc, & plus fouvent un côté que l'autre.
13.0 Qu'il jette une humeur jaunâtre par les narines.
14..0 Que fa marche eft chancellante.
15.0 S'il a la vue trifte ck abbatue , & les yeux larmoyans.
16.0 Une difficulté d'uriner, dont on s'apperçoit dès que le cheval fe préfente pour
cette fonction. 17.0 Lorfque l'animal eft enflé , fe tourmente & lâche des vents.
18.0 S'il y a battement des flancs & difficulté de refpirer.
Symptômes dangereux.
i.° Lorfque le cheval fe tient foiblement fur fes jambes, héfite à fe coucher, tombe
comme une maife , & fe relève de temps en temps. a.0 Qu'il fort de la moufle , ou de la bouche ou des narines.
2° Que l'œil eft tourné de manière qu'on y découvre beaucoup de blanc.
4.0 Que l'urine découle goutte à goutte fans que le cheval fe préfente pour uriner.
5.0 Qu'il jette par le nez une matière fanguinolente & quelquefois brune comme une
efpèce de pus.
6.° S'il ne rend que des matières glaireufes & fanguinolentes.
7.0 S'il fe lève & fe relève en regardant fes reins.
8.° Lorfqu'il regarde fixement fon flanc & fa poitrine , & qu'il a une grande difficulté
de refpirer. Ces fymptômes ne fe rencontrent pas tous à la fois dans une feule maladie , ils appar-
tiennent à plufieurs; on ne les a rafTemblés ici, que pour apprendre à diftinguer l'état de la maladie. |
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3i6 HIPPOPATHOLOGIE.
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Maladies incurables.
Pierre dans les reins. Diaphragme crevé.
Hydropifie de poitrine. Mauvaife haleine.
Hydropifie du ventre poftérieur. Bouche moufTeufe.
Hernie ou étranglement de boyaux dans les Pulmonie invétérée. bourfes. Mâchoire inférieure tellement refTerrée, qu'il
Béfoard dans les inteftins, eft impoffible de l'ouvrir. Eftomac crevé.
SYMPTÔMES DES MALADIES INCURABLES.
Symptôme de la pierre dans les reins.
Le cheval regarde fon dos , plie les reins par la douleur qu'il y refTent , fe couche &
fe lève à chaquej infiant , & pifTe peu à la fois. Symptôme de Vhydropifie de poitrine.
Le cheval fe couche & fe lève à chaque inftant, tantôt d'un côté , tantôt de l'autre ,
ck a une grande difficulté de refpirer. Symptôme de Vhydropifie du bas-ventre.
Les côtes font en mouvement , comme fi le cheval étoit pouffif : il a de la peine à
refpirer, parce que les eaux contenues dans la cavité du ventre , font remonter le diaphra- gme , diminuent la capacité de la poitrine , & gênent les poumons. Le ventre eft gonflé & tendu , le cheval ne fçait de quel côté fe tenir couché. Symptôme de ïhernie ou étrangement des boyaux.
Le cheval fe tourmente , & fe tient fur le dos étant couché ; on fent un relâchement
dans les bourfes , en y portant la main. Symptôme de Vejlomac crevé.
Le cheval allonge le gofier 6c jette par le nez les alimens. Symptôme du béfoard dans les inteftins.
Le cheval s'agite par intervalle , & regarde fon ventre de temps en temps. Symptôme du diaphragme crevé.
Le ventre & la poitrine montent & s'élèvent en même temps, enforte que ces deux
cavités femblent n'en faire qu'une. Symptôme de la bouche mouffeufe.
Il y a de grands battemens de flancs ; les yeux font pour l'ordinaire hagards. Symptôme de la pulmonie invétérée.
Le cheval jette par le nez une matière fanguinolente , ôc quelquefois roufTe & fluide.
Remèdes
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MALADIES INTERNES. 31/
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Remèdes généraux qui conviennent afft^ communément dans toutes les maladies
curables.
Retrancher le fon ck la paille , mettre le cheval à Peau blanche, c'eft-à-dire , à Peau
tiède, dans laquelle on a fait bouillir du fon ; faigner, & donner des lavemens adou- cifTans, des breuvages avec les plantes émollientes, telles que la mauve, la guimauve , la pariétaire , la mercuriale , la branc-urfme , l'aigremoine , la laitue , ckc tenir le corps de l'animal chaudement & bien couvert. Je mets ici ces remèdes généraux • parce que j'y renverrai fouvent dans le détail des maladies ; ce qui me difpenfera de les nommer inuti- lement l'un après l'autre. DE LA FIÈVRE EN GÉNÉRAL..
La fièvre confifte dans la fréquence des contractions du cœur, & dans le dérangement
des fonctions. Pour mieux entendre la caufe de cette fréquence, il faut obferver ; i.° Que les mou-
vemens méchaniques qui fe font dans le corps du cheval, font fournis à certaines règles éta- blies par la nature , pour parvenir au but qu'elle fe propofe. 2.° Que les mouvemens ont une caufe excitante ; celle du mouvement périftaltique des
inteftins, par exemple, & l'imprefîîon que font les alimens fur ces parties. La nature atten- tive & prévoyante, a établi cette loi pour chafFer les excrémens hors du corps. 3.0 Que ces mouvemens font réglés fur le befoin de l'animal ou des parties , & fur la
qualité de la caufe qui les excite. Sur le befoin ; fi , par exemple, il aborde au cœur , ou aux poumons beaucoup de fang , ces deux organes feront nécemtés à faire de fortes 6c de fréquentes contractions, pour expulfer la grande quantité de fang contenu dans leur capa- cité. Sur la qualité de la caufe qui les excite ; fi , par exemple , le fang qui aborde ail cœur, eft vifqueux, glutineux, épais & mal élaboré, il s'appéfentira fur les parois de ce mufcle, s'y attachera, s'y collera, pour ainfi dire; enfin y fera de fortes imprefïïons qui exciteront de grandes & de fréquentes contrarions pour élaborer ce liquide , le perfe- ctionner , ck le chaffer de fes cavités. A.° Que les mouvemens du cœur dépendent des imprefïïons que fait fur lui le fana-,
5.0 Que ces imprefFions font plus ou moins vives, fuivant la quantité ou la qualité du
fano- qui eft porté au cœur. De la qualité ; lorfque le volume du fang eft trop confidérable , comme dans la
pléthore , ou lorfque, trouvant quelqu'obftacle dans la circulation, il eft obligé de refluer vers le cœur. De la quantité; comme lorsqu'il eft trop chaud, lorfqu'il eft imprégné de parties falines,
acres, ou d'impuretés, à caufe de quelque humeur répercutée , ou de quelqu'évacuation fupprimée; lorfqu'il eft chargé de vifcofités, de gïutinofités, provenant du vice des dige- ftions : dans tous ces cas, le fang excite de fortes imprefïïons fur le cœur, l'oblige à faire des mouvemens plus grands, & plus fréquens ; de-là la grandeur ôk la fréquence des contra- aions des artères. On appelle fièvre cet état du cœur. Cela pofé, on voit déjà que la caufe de la fièvre eft tout ce qui peut augmenter le mou-
vement du cœur : or la caufe de ce mouvement eft l'imprefîîon que fait le fang fur les parois des oreillettes ck des ventricules. La caufe de cette impreffion eft la quantité ou la qua- lité du fang. La quantité, lorfque le volume du fang eft trop confidérable ? comme dans la pléthore ,
Qqqq
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328 HIPPOPAT H O L O G I E.
ou lorfque trouvant quelque obftacle dans fa route, il eft obligé de refluer vers le cœur ;
ou lorfque fans être en trop grand voulumé , il eft raréfié ck occupe autant d'efpace que s'il péchoit par quantité. La qualité, lorfqu'il eft acre, chaud, vifqueux , glutineux, mal élaboré ck chargé d'im-
puretés. Le fang aborde en quantité dans le cœur; i.°parles violens exercices, comme les courfes
ck les grandes fatigues; il eft alors dans un grand mouvement, ck fe porte avec rapidité Ôc abondance au cœur. a.° Dans les inflammations, la douleur, la compreffion ck le déchirement des vaiffeaux.
Dans ces cas, la circulation n'étant pas libre , le fang eft obligé de s'arrêter, oc de fe porter en grande quantité vers le cœur. 3.0 Dans l'irritation ck la douleur confidérable , il fe fait alors dans les parties, un ref-
ferrement tonique , qui diminue le calibre des vaiffeaux, interrompt la circulation, Ôc oblige le fang de s'accumuler dans les ventricules, ou dans les oreillettes. Àinfi, dans l'inflammation des reins, des artères, de la veflie, du poumon, delà plèvre^
& de tous les vifcères, le fang doit aborder en grande quantité au cœur, le folliciter à des contractions fortes ck fréquentes, Ôc produire la fièvre. Ainfi, lorfqu'on fait boire de l'eau froide à un cheval qui a chaud, le froid fubit qu'il
éprouve, fait crifper ck refTerrer les extrémités capillaires des vaiffeaux, empêche le paffage du fang, ôc caufe la fièvre. Le fang eft vifqueux, glutineux, mal élaboré, lorfque le cheval a été nourri de mauvais
fourrage, comme de foin moili ôc pourri; lorfque les digeftions font dérangées, que les fonctions de l'eftomac font lèfées , ou qu'il s'eft fait dans les premières voies , un amas d'humeurs corrompues. Dans tous ces cas , le chyle mal préparé , vifqueux , glaireux ÔC glutineux, fe mêle avec le fang, ck le charge de fes mauvaifes qualités: parvenu au cœur, il excite de fortes imprefïions fur fes parois, l'oblige à faire des mouvemens grands ÔC fré- quens, Ôc produit la fièvre. Le fang eft acre, chaud, chargé de parties falines ck impures, lorfque quelque humeur
extérieure a été répercutée ; ce qui arrive en traitant la galle ou le farcin fans préparation, par des remédek violens ck cauftiques, qui font refferrer les tuyaux excrétoires de la peau, ck refluer l'humeur de la galle ou du farcin dans la maffe du fang ; ce qui arrive encore en expofant un cheval qui a chaud , a un froid fubit, qui crifpe les pores , arrête la ma- tière de la tranfpiration, 6k l'oblige de rentrer dans la rnaffe du fang. Ces particules acres ôc impures , unies avec le fang, picotent les parois du cœur , le
follicitent à des contractions fortes & fréquentes, ck allume la fièvre. Simpïômes. Les effets de la fièvre en général, font en très petit nombre.
i.° La fréquence du battement de cœur, ck des artères.
a.° L'abbatement, la triftefTe,les yeux abbatus, la tête baiffée.
3.0 Le vice des digeftions, la dégénérefcence des fucs digeftifs; ck de-lk celle des humeurs,
ck le défordre des fécrétions. 4,.0 La chaleur.
5.0 Les effets de la maladie qui caufe la fièvre.
Diagnostic. Onconnoît la fièvre par le battement fréquent des artères ; le poul eft vite,
grand, plein ck tendu. Le battement du cœur fe fent en plaçant la main fur la région des côtes qui répond au
cœur ; ck celui des artères en la portant fur l'artère maxillaire , au - delîous de l'angle de la mâchoire poftérieure ; ou bien, au-deflbus de fori articulation , ou bien, fous les aines , |
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M A L A D I E S IN TE R N E S. 319
fur l'artère crurale à fa fortie du baffin ; en dedans de l'avant-bras à fon articulation , au
jarret. &c.
Le battement de l'artère eft fouvéht fenfibîe , quand on met la main fur le dos.
Prognostic La fièvre par elle-même n'eft pas dangéreufe; mais le danger dépend du
mal ou du défordre qui la produit, ou qui l'accompagne. Curation. En général, la fièvre demande la diète , parce qu'elle affoiblit l'eftomac ,
altère les fucs digeftifs, & diminue les fonctions de ce vifcère. i.° Il faut tenir le cheval à l'eau blanche, lui retrancher le foin, la paille & l'avoine , lui
faire boire de l'eau de fon, & l'inviter à fe coucher par une bonne litière. 2.0 Il faut diminuer la quantité du fang , détendre & défeniplir les vahTeaux par là
faignée.
3.0 Modérer la chaleur & le mouvement du fang, par les rafraîchifTans & les adoucif-
fans, tels que les décodions faites avec les feuilles de mauve, de guimauve, de chicorée fauvage, de laitue, de pariétaire, de graine de lin, &c. 4. Tenir les gros boyaux nets, les humecter , les rafraîchir par les lavemens émolliens ;
mais il faut fur-tout s'appliquer à la curation de la maladie qui excite & caufe là fièvre. |
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HIPPOPATHOLOGIE.
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H I P P 0 P A T HO LO G 1 E.
PARAGRAPHE PREMIER.
DES MALADIES DE LA TETE,
i« D Ù V E R T I G 0.
jLj E vertigo eft une maladie dans laquelle le cheval eft comme étourdi, porte la tête
de côté en avant ; il la tient quelquefois dans l'auge, &: l'appuie contre la muraille, de manière qu'il femble faire effort pour aller en avant; fes yeux font étincelans; il eft chan- celant de tous fes membres, fe laifTe tomber comme une maffe, tourne les yeux de tous côtés, ne boit ni ne mange : il y a lieu de croire qu'il a la vue trouble, puifqu'il donne de la tête de côté & d'autre , & eft toujours en danger de fe la cafTer. Les caufes du vertigo ne font pas faciles à connoître , mais il eft vraifemblable qu'il
vient du battement confidérable des artères de la rétine, & de l'engorgement du cerveau. Le battement des artères étant trop fort , ébranle les fibres des nerfs qui vont fe diftri- buer fur la rétine, principal organe de la vifion ; cet ébranlement produit un tournoie- ment , une confufion , & une obfcurité dans la vue. Le battement trop fort des artères reconnoît pour caufes, l'engorgement des vaiffeaux du cerveau, qui fait refluer le fang en plus grande quantité dans les artères de la rétine. Comme cette maladie vient de l'engorgement du cerveau , elle eft toujours dangereufe.
Curation II faut faire d'abord les remèdes généraux, mettre le cheval à la boiffon
blanche, lui retrancher tout aliment folide, &£ l'attacher de manière qu'il ne puiffe pas fe bleffer la tête. On tâchera enfuite de remédier à l'engorgement du cerveau, qui eft la caufe de la ma-
ladie ; i.° par les faignées qui doivent être promptes & copieufes, & faites fur-tout à l'arrière-main, c'eft-à-dire , au plat de la cuifTe, ou à la queue, pour déterminer le fang à fe porter vers les parties de derrière , & dégager par-là la tête. On peut envelopper la tête du cheval de linges imbibés de décoclion émolliente. Il faut
lui faire avaler abondamment de la décoclion des plantes rafraîchiflantes, afin de délayer ôc de détremper le fang, le rendre plus propre à circuler dans fes vaiffeaux, & afin de dimi- nuer en même-temps fa raréfaclion , fi elle eft la caufe de la maladie. Dans cette vue on met bouillir légèrement de la racine de nénuphar, des feuilles d'endive, de pourpier, de laitue, de chicorée fauvage, de bourrache, de buglofe, de bouillon blanc, de pariétaire , de mercuriale & de mauve ; on ajoute à cette décoclion un peu de fon, ou un peu de farine d'orge , pour engager le cheval à la boire, ou bien on la lui fait avaler. On donnera par jour un ou deux lavemens préparés avec la même décoction ; on peut
les rendre purgatifs , en y diffolvant quatre onces de moelle de caffe , afin de tenir le ventre libre , & de nétoyer les gros boyaux des matières qui compriment les vaifTeaux fanguins, obligent le fang à fe porter en plus grande quantité vers le cerveau, & contri- buent à l'engorgement. II
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MALADIES DE LA TÊTE. 33
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Il eft bon d'ouvrir deux fêtons au col , afin de détourner une partie de l'humeur qui
caufe la maladie. Pour cet effet, on pafTe un ruban de fil dans une grande aiguille plate & tranchante par l'autre extrémité ; on foulève la peau, de peur de piquer les parties qui fe trouvent defTous, ce qui exciteroit une inflammation ; on introduit l'aiguille entre la peau & le tifïii cellulaire , obfervant de ne pas blefTer les membranes ou les mufcles qui font defTous ; puis, après avoir fait une contre-ouverture , on tire l'aiguille , & on laifTe le ruban dans la plaie. Chaque jour on tire un peu le ruban, afin de le changer de place, ôc on a foin de le graifTer avec un peu de bafilicum: on le laifTe jufqu'à la fin de la maladie. Lorfqu'on le retire , il fuffit de baffiner l'ouverture avec un peu de vin & |
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eau tiède.
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1 DU MAL DE FEU, OU MAL D'ESPAGNE.
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On défigne fous ces noms, une maladie dans laquelle le cheval a la tête baffe, eft tou-
jours trifte, ne fe couche que rarement, 6c s'éloigne toujours de la mangeoire ; elle eft accompagnée d'une fièvre confidérable ; on la reconnoît par le battement fréquent & la palpitation du cœur, qu'on fent, fi Ton porte la main fur la poitrine, du côté de l'épaule: on fent même quelquefois battre l'artère aorte , en portant la main fur les reins : on donne prefque toujours le nom de mal de feu à la fièvre. Causes. Le mal de feu vient de la ftagnation du fang dans les vaifTeaux du cerveau ,
laquelle eft ordinairement produite par la fièvre. Dans l'état fébrile , le fang eft en mouve- ment & ne circule pas librement dans les extrémités capillaires ; ce qui l'oblige de fe porter en grande quantité, & avec rapidité au cerveau ; il y engorge les vaifTeaux, & produit la péfanteur de tête, la triftefTe & l'abbattement du cheval. Ainfi dans toutes les maladies inflammatoires , telles que la pleuréfie &la péripneumonie, la circulation étant interrompue dans certaines parties, le fang eft pouffé abondamment au cerveau, & y caufe le mai de feu.
Les engorgemens du cerveau font fréquens, ce qui n'eft pas furprenant ; i.° parce que
ce vifcère étant mol & prefque fans refTort, il permet aifément la ftagnation du fang ; a ° parce qu'il fe porte une grande quantité de ce fluide au cerveau , par les deux artères carotides & par les deux vertébrales ; 3.0 parce qu'il y coule très rapidement ; la force des contraftions du cœur étant confidérable, & le cerveau fort proche du cœur; 4.0 parce que le retour du fang fe fait, dans le cerveau, d'une manière différente que dans toutes les autres parties du corps. La nature y a retardé la circulation à defTein , afin de faciliter la fécrétion des efprits animaux. Cette difpofition du cerveau, à quelque caufe déterminante , donne fouvent lieu aux engorgemens de ce vifcère , qui font la caufe du mal de feu. Ainfi tout ce qui augmentera le mouvement du fang, & qui l'obligera de féjourner
dans les vaifTeaux du cerveau, doit être regardé comme la caufe du mal de feu. Diagnostic. Cette maladie fe connoît par la defcription que j'en ai donnée. C'eft une
erreur très grande que de croire que la chute des crins foit le diagnoftic. Les crins tom- bent toujours à la fuite des maladies inflammatoires ; ce phénomène n'éft qu'une fuite de la maladie, & n'en fait pas le caractère. Pronostic. Le prognoftic eft à peu près le même que celui du vertigo.
CurAtion L'engorgement des vaifTeaux du cerveau demande la faignée, les breuvages
rafraîchifTans , les lavemens émolliens ; mais il faut fur-tout s'attacher à guérir la maladie effentielle, dont le mal de feu n'eft qu'un fymptôme. Ainfi, quand il y a fièvre, pleuréfie, «Sec. c'eft à les guérir qu'il faut principalement s'attacher. Rr rr
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HIPPOPATHOL O G I E.
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7.° MAL DE CERF.
On donne ce nom à une maladie dans laquelle le cheval eft roide de tons fes membres ,
ou d'une partie, comme le cerf, lorfqu'il tombe de laffitude & de fatigue, après avoir été vivement pourfuivi à la chafTe, Si le col eft attaqué , le cheval ne peut remuer , ni le col, ni la tète ; fi ce font les
vertèbres , il ne peut pas recevoir les rênes ; fi c'eft l'avant-main , toutes les parties de devant font roides ck fans mouvement. Lorfque le mal affecle toutes les parties, le cheval femble être tout d'une pièce , il eft roide de tous les membres. Ce dernier cas eft rare ; j'en ai cependant vu des exemples. Quelquefois les mufcles de l'œil font en contraction , ck le globe tourne fans ceffe dans l'orbite; il fait de grands mouvemens, ck l'onglet s'élève jufqu'à la cornée tranfparente. Causes. La caufe immédiate de cette maladie, eft la contraclion permanente des muf-
cles , qui tient les parties roides. Pour faire mieux entendre la caufe de cette contraction, il eft nécefTaire de dire quelque
chofe des efprits animaux. C'eft d'eux que viennent le mouvement & le fentiment de toutes les parties. Après avoir
été féparés du fang dans la fubftance corticale du cerveau , ils parlent de cellules en cel- lules dans la fubftance médullaire, & de-là dans un réfervoir commun, d'où ils font portés dans les nerfs ; i.o par l'aclion des membranes du cerveau , c'eft-à-dire , de la dure-mère, & de la pie-mère ; ces membranes fe contractent, compriment légèrement les cellules de la fubftance du cerveau, & le réfervoir ; par cette compreiïion légère ck réglée, les efprits animaux font obligés de fe porter d'une manière uniforme dans toutes les parties du corps, pour leur donner la vie. La féconde caufe de l'impulfion des efprits animaux dans les nerfs , eft le battement
des artères du cerveau, lefquelles , ainfi que toutes les autres, fe dilatent & fe refTerrent: en fe dilatant, elles foulèvent la fubftance du cerveau ; & lorfqu'elles fe refTerrent, le cerveau, retombant par fon propre poids, comprime légèrement les cellules , ck le réfervoir des efprits animaux, qui font obligés de couler dans les nerfs. Ainfi l'influx de ces efprits dépend de l'aclion des membranes fur le cerveau , & du battement des artères. Si la compreiïion eft réglée , modérée ck égale , les efprits animaux fe diftribueront
également , èk dans une quantité modérée, dans toutes les parties du corps; & c'eft l'état de fanté. Si la comprefTion eft plus forte, les efprits animaux couleront en plus grande quantité,
ck avec plus de force dans toutes les parties , & la contraction des mufcles fera plus con- fidérable. Si la comprefTion eft permanente, la contraction des mufcles le fera auffi. Si la comprefïion fe fait fuccefTivement, la contraclion fera fucceffive. Si la comprefTion , eft inégale , l'influx des efprits fe fera. d'une manière inégale , & la contraclion des mufcles aura lieu dans une partie & non dans une autre. Si la comprefTion fe fait d'une manière permanente fur une partie feulement du réfervoir commun, il en réfultera une contraclion permanente dans une partie du corps feulement. Si la compreftion agit fur-tout le réfer- voir commun , alors les mufcles de toutes les parties du corps entreront en contraclion, & il y aura roideur dans tous les membres. Ceci pofe , il eft facile de voir que la contraclion permanente des mufcles dans le mal
de cerf, eft produite par la trop grande quantité d'efprits animaux qui coulent d'une manière permanente dans les nerfs, qui vont fe diftribuer aux mufcles actuellement con- tractés , ck que cet influx permanent du liquide animal dépend de la comprefTion des |
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MALADIES DE LA TÊTE. 333
membranes & de la fubftance du cerveau , eau fée par le battemement des artères qui s'y
diftribuent. Cette comprefïion vient de l'engorgement des vailTeaux du cerveau ; engorge- ment qui naît de PépaifTilTenient du fang & de fa trop grande quantité , ou de fa raréfa- ction. Les caufes de l'épaiiTifTement font ; i,° les violens exercices; a.° les Tueurs immodé- rées , qui diffipentles parties les plus fluides du fang, & qui deffechent les plus groffières & les plus épailTes ; 3.0 le défaut de boiifon ; 4.0 le froid ; 5.0 les pluies & l'humidité dé l'endroit où le cheval habite. La trop grande quantité de fang vient de la trop grande quantité d'alimens bien digérés,
du défaut d'exercice ; il fe forme alors plus de fang qu'il ne s'en diffipe. La raréfaction du fang vient de l'exercice immodéré , des courfes trop longues de
la chaleur exceflive , de la fièvre , de râcreté du même fluide , & de fon trop grand mouvement. Diagnostic. Cette maladie fe reconnoît aifément par la roideur des membres.
Prognostic. Le mal de cerf eft toujours dangereux, parce qu'il attaque une partie effen-
tielle à la vie. CurjtioX. Il faut d'abord mettre le cheval à une diète cxaéle , & preferire les
remèdes généraux , enfuite venir à la faignée qui doit être repétée fuivant le befoin. Il faut traiter le cheval à peu près comme dans le vertigo , mais on infiftera davan-
tage fur les faignées. On fera avaler abondamment au cheval de la dceoclion délayante , humectante & rafraîchifTante, dont j'ai parlé à l'article du vertigo : elle fervirâ à détremper le fang , & à lui rendre cette fluidité qui le fait circuler librement dans les vailTeaux du cerveau ; elle fervira encore à modérer & a appaifer la raréfaction du fang , fi elle eft la caufe de l'engorgement. Les lavemens émolliens font très utiles ; ils tempèrent l'ardeur & le mouvement du fang, & diminuent la tenfion des fibres. Après avoir fait précéder ces remèdes, il faut ouvrir un ou deux fêtons au côté du col,
pour détourner une partie de l'humeur qui fe porte à la tête : on les laifTera couler pendant quelque temps , afin d'empêcher l'immobilité dans laquelle le cheval tombe quelquefois & on aura foin de les grailTer tous les jours de baflicum. Lorfque les fymptômes violens font difîipés , & que la maladie paroît céder aux re-
mèdes , il feroit bon de donner un purgatif pour nétoyer les premières voies, lefquelles, dans cette efpèce de maladie, font toujours chargées d'un mauvais levain qui paiTe dans le fang, & entretient la maladie. Mais comme les chevaux font difficiles à purger, qu'on ne peut guère connoître la dofe jufte des purgatifs, je n'ofe infifter fortement fur ce point, quoique l'indication foit précife. On peut donner en toute fureté quelques lavemens purgatifs, faits avec la décoction
des plantes émollientes, dans laquelle on ajoutera quatre onces de pulpe de cafte , avec trois grains de tartre ftibié , afin de ftimuler les gros boyaux qui font parefTeux , & de les nétoyer en faifant fortir les matières pourries & fermentées , dont ils font farcis , & qui entretiennent la maladie. ÇDELAGOURM E.
La gourme eft l'écoulement d'une humeur qui fe fait ordinairement par le nez dans les
jeunes chevaux. Cette humeur a plus ou moins de confiftance, & différentes couleurs , fuivant le degré
d'inflammation & d'engorgement des glandes affectées. Tantôt elle eft gluante & blanche comme le blanc-d'œuf ; tantôt elle eft épaiffe & jaunâtre ; quelquefois elle eft cuite ck |
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334 HIPPOPATHOLOGIE.
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refTemble au pus. Tantôt l'humeur coule { par le nez ; tantôt elle forme un dépôt fous la
ganache ; quelquefois il y a un écoulement par le nez , ck dépôt fous la ganache en même temps • d'autres fois le dépôt s'établit du côté des parotides. L'écoulement eft quelquefois abondant ck jette hors du corps toute la matière de la gourme ; il eft quelquefois peu abondant & ne donne ifïiie qu'à une partie de l'humeur; quelquefois l'inflammation gap-ne l'arrière-bouche ck le larynx. Ces variétés ont donné lieu à la diftinction de trois efpèces de gourmes ; l'une bénigne,
l'autre maligne, ck l'autre faufTe. La o-ourme bénigne eft une évacuation totale de l'humeur de la maladie , qui fe fait,
foit par le nez lentement , foit par abfcès fous la ganache , foit par ces deux voies en même temps. La gourme maligne eft celle dont le venin eft plus abondant ou plus acre , & qui atta-
que des parties importantes , comme le larynx ou quelque vifcère. La faufTe gourme eft celle dans laquelle il ne s'évacue qu'une partie du levain , ce qui
occafione enfuite un dépôt fur quelques autres parties. Causes. La gourme paroît être aux chevaux ce que la petite vérole eft aux hommes.
C'eft un venin d'une efpèce inconnue qui circule dans la mafFe du fang, jufqu'à ce que
la nature faifant effort pour s'en débarrafTer, il vienne fe fixer fur une partie , qui eft ordi- nairement le nez ou la ganache. Diagnostic. On foupçonne que le cheval va jetter fa gourme, lorfqu'il eft jeune,
ck qu'il ne l'a pas encore eue , qu'il eft trifte , dégoûté ck abattu \ qu'il toulTe , & qu'il commence a fe former une grofTeur fous la ganache. On connoît que c'eft la gourme , par l'écoulement qui fe fait par le nez , ou par la
grofTeur qui occupe ordinairement toute la ganache. Ce qui diftingue fpécialement la gourme de la morve , c'eft que dans la première, il y a
toux , triftefle 6k une grofTeur mollafle qui occupe tout l'intervalle de la mâchoire infé- rieure , & que cet engorgement n'affeâe communément que les glandes falivaires ; au lieu que dans la morve , le cheval eft gai, ne touffe pas, l'engorgement n'exifte que dans les deux glandes lymphatiques, fituées aux deux côtés intérieurs du milieu de la mâchoire pofté- rieure , ck le cheval boit ék mange comme à l'ordinaire. Prqgnostic. Lorfque la gourme eft bénigne , elle eft falutaire ck fans danger.
La gourme maligne n'eft jamais fans danger, lorfqu'elle attaque le larynx, que l'inflam-
mation eft confidérable, que la refpiration eft gênée ; ce qui fe connoît par le râle , ck par le peu de foufïle qui fort par le nez ou par la bouche ; car, dans ce cas, le cheval n'agite prefque pas la flamme de la chandelle par le fouffle d'une refpiration : le danger eft alors très grand. Lorfque l'écoulement eft abondant, ck qu'il fe forme enfuïte un dépôt fur quelque autre
partie , le danger eft proportionné à l'importance des parties attaquées. Si l'humeur fe fixe fur le poumon , elle produit la pulmonie ; fi c'eft fur les glandes parotides , le danger eft moindre. CuRATiON. Dès qu'on s'apperçoit que la ganache eft pleine [ce qu'on appelle ganache
chargée ] , il faut mettre le cheval à l'eau blanche , lui retrancher le foin ck l'avoine. Le but qu'on doit fe propofer enfuite, eft de favorifer l'écoulement de l'humeur de la gourme ; pour cela, on faignera d'abord une ou deux fois , afin de prévenir les accidens de l'inflam- mation. Il eft important de tenir le cheval chaudement , de le couvrir , d'envelopper la ganache avec une peau d'agneau , èk de la fomenter avec la décoclion des plantes émol- lientes,
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MALADIES DE LA TETE, .335
lientes , comme la mauve, la guimauve , la branc-urfme j le bouillon-blanc , la pariétaire^
ou la graine de lin , ckc. Il faut mettre bouillir du fon [ ou dé l'orge ] dans de l'eau ; on le jettera dans un fac
qu'on attachera à la tête du cheval, afin qu'il en refpire la vapeur. On peut aufïi appli-, qiler fous la ganache un cataplafme émollient. Ces remèdes détendent 6k relâchent les vaifTeaux des glandes , favorifent par-là l'écoulement de l'humeur qui engorge les glandes 9 6k diminuent l'inflammation. Si l'engorgement fubfifte, qu'il fe forme au milieu de la grofleur une pelote dure 6k que
la douleur foit vive , ce qu'on connoît par les mouvemens que le cheval fait lorfqu'on le touche, c'eft une preuve que le pus fe forme ; il faut en favorifer la maturation, en frottant la tumeur avec quelque fuppuratif, comme le bafilicum, quelques graifTes ou le beurre. La fuppuration étant établie dans la tumeur [ ce qu'on reconnoît lorfqu'en appuyant
le doigt fur la grofTeur, le pus fait une efpèce de fluctuation , ou lorfqu'on fent une petite pointe blanchâtre faillante], il faut percer Pabfcès , 6k ne pas toujours attendre qu'il perce lui-même , parce que le pus enfermé entretient l'engorgement 6k l'inflammation des parties voifmes , &L caufe fouvent du ravage. On doit toujours l'ouvrir dans le lieu où l'abfcès fait une jointe , &: dans la partie la plus déclive , afin de donner à la matière une ifïue plus libre. On prefTera un peu les bords de la plaie , afin d'exprimer le pus qui eft enfermé ; &
pour premier appareil , on mettra des étoupes féches , fans les tamponer. Le lendemain on y introduit deux ou trois plumaceaux chargés de digeftif, avec la térébenthine ck le jaune-dœuf ; il faut être attentif à entretenir l'ouverture de la plaie , jufqu'à ce que la matière fe foit écoulée ; on en favorifera enfuite la cicatrife en la baflinànt avec du vin tiède, 6k en y appliquant des étoupes féches. En fuivant cette méthode on parvient facile- ment à la guérifon parfaite de la gourme bénigne , & on délivre le cheval d'un germe nuifible à fa fanté, lorfqu'il ne fort pas entièrement de fon corps. Mais fi on néglige d'abattre l'inflammation par ces remèdes , ou fi , après les avoir mis
en ufage , l'inflammation augmente 6k gagne l'arrière-bouche ck le larynx , alors les acci- dens deviennent plus graves , les mufcles de l'épiglotte ck de la glotte s'enflamment , 6k font relTerrer l'entrée de l'air ; de-là naît la difficulté de refpirer , ck quelquefois la fuffb- cation. Quelquefois l'inflammation fe porte fur la trachée-artère, fur les bronches, ck même fur la fubftance du poumon : c'eft ce qu'on appelle gourme maligne. .,"■$.• DE LA GOURME MALIGNE.
far ce que nous avons dit à l'article précédent , on connoît déjà bien cette maladie.
Elle eft accompagnée d'une difficulté de refpirer plus ou moins grande, fuivant le degré d'inflammation ; le cheval touffe beaucoup , 6k avec peine; il eft trifte, abattu, dégoûté, & ne fent pas quand on le pince fur les reins: la fièvre eft confidérable. La gourme maligne attaque ordinairement le fond de la bouche, 6k far-tout le larynx :
l'inflammation n'occupe quelquefois que la glotte, quelquefois elle gagne l'intérieur de la trachée-artère , d'autrefois elle s'étend jufqu'au poumon. Cette inflammation fe termine , ou par la gangiène , 6k caufé la mort; ou par la fuppuration qui fe forme dans plus on moins de parties , fuivant l'étendue de l'inflammation qui l'a précédée. Ainfi , il furvient quelquefois un dépôt au larynx feulement ; quelquefois au larynx &L au commencement de la trachée-artère en même-temps ; quelquefois dans toute l'étendue de la trachée-artère: il arrive même que la fuppuration s'étend jufqu'au poumon. Lorfque la fuppuration occupe toute l'étendue de la trachée-artère , il fe fomie de petits dépôts dans toutes les glandes Sfff
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336 H I P P O P A T H 0 L O G I E.
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lymphatiques de cette partie, & même dans les glandes propres de la membrane intérieure de
îa trachée-artère; j'en ai vu plufieurs exemples dans les chevaux morts de cette maladie. J'ai encore fouvent trouvé, dans toute l'étendue de la trachée-artère, après l'avoir ouverte, de petits dépôts de matière bien formée, de diftance en diftance, j'en ai même trouvé dans les bronches. Lorfque le dépôt, formé au larynx , s'ouvre en dedans de la trachée-artère, il tombe
dans les bronches , s'oppofc à la fortie de l'air, & à la refpiration , ce qui fuffoque le cheval.
Lorfque les abfcès de la trachée-artère, font confidérables, ou qu'ils percent plufieurs à
la fois, ils produifent le /même effet. Quand l'abfcès du larynx s'ouvre dans l'arrière-bouche, le pus monte dans le nez, par-
deffus le voile palatin, & s'écoule par les nazeaux. Si la fuppuration de la trachée-artère eft peu abondante , Pair de la refpiration chafle le
pus, &c le fait monter le long de la trachée-artère , jufques fur le voile palatin, & de-là dans le nez, par où il fort. Lorfque le pus eft acre de fa nature , ou qu'il devient tel, en féjournant dans les foffes
nafales , il corrode la membrane pituitaire, y forme des ulcères, & produit la morve pro- prement dite. CurATION. Comme il y a inflammation dans la gourme maligne ^ on fent bien qu'il
faut mettre en ufâge, pour la calmer , tous les remèdes dont je viens de parler dans le traitement de la gourme bénigne ; mais comme l'inflammation eft ici plus confidérable , & qu'elle attaque des parties effentielles à la vie, on doit employer ces moyens plus promp- tement , ck avec plus d'attention. Il faut donc faigner fur l'heure, & réitérer la faignée fuivant le befoin , il n'y a point de remède plus efficace pour réfoudre ou diminuer l'in- flammation ; il faut encore faire des fomentations émollientes fous le col & la ganache ; donner à refpirer au cheval pendant long-temps la vapeur des décoctions des plantes mucilagineufes & adoucifTantes ; envelopper le gofier avec le cataplafme de lait & de mie de pain , un jaune d'oeuf, ck un peu de fafran , faire boire tiède , retrancher tout aliment folide, donner des lavemens émolliens ; enfin, mettre eil ufage tout ce qui peut d'étendre, relâcher ÔC diminuer l'inflammation. Lorfque le dépôt a percé, & que le pus s'écoule par le nez, il faut faire dans cette partie
des injections déterfives, afin d'empêcher les particules acres du pus, de s'attacher à la membrane pituitaire , de la corroder , d'y former des ulcères , & de produire la morve. Pour cela, on aura une feringue de grandeur médiocre, dont la canule foit de bois ,
arrondie par le bout ; on la place le long de la cloifon du nez , & on bouche l'autre narine, de peur que l'injection ne revienne ; de cette manière elle eft obligée de fe porter fur le voile palatin , elle lave & déterge les parties fur lefquelles pafTe le pus. La matière de l'injection fe prépare avec la décoction d'orge, de feuilles d'aigremoine,
où l'on ajoute un peu de miel. Mais , fi l'écoulement de la gourme n'eft pas afTez abondant pour chafTer hors du corps
tout le virus, il fermentera dans le fang, infectera les humeurs qu'il contient , & formera un dépôt fur quelques parties, telles que les glandes parotides, le poumon, ou quelqu'autre vifcère : c'eft ce que j'appelle faufTe gourme. h&3^
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MALADIES DE LA TÈTE.
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6. DE LA FAUSSE GOURME.
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C'eft un dépôt formé par un relie de virus de la gourme.
Si ce dépôt n'attaque que des parties externes, il doit être traité comme un abfcès {im-
pie ; s'il s'eft fixé fur quelque vifcère, après avoir mis en ufage les remèdes généraux , on en abandonnera la guérifon à la nature. 7* DE LA MORFONDURE.
La môrfondure eft un écoulement de mucofités , qui fe fait par le nez, comme dans
la gourme. L'humeur qui fort eft tranfpârelite , affez fluide au commencement, mais elle devient
enfuite plus épaiffe. Le cheval eft trifte, perd l'appétit & touffe. Causes. C'eft ordinairement le froid: lorfqu'après avoir eu chaud , le cheval eft expofé
au froid, au vent & à la pluie , la tranfpiration qui fe fait à la tête, s'arrête tout-à-coup, la peau fe condenfe, les pores fe refTerrent, ôk l'humeur de la tranfpiration reflue dans le nez : c'eft la môrfondure commençante. De ce que le froid arrêté non feulement la tranfpiration de la tête, mais qu'il fait encore
refferrer les vaiftèaux fanguins ck lymphatiques de cette partie, il s'enfuit que le fang eft obligé de fe porter en plus grande quantité dans les vaiffèaux de la membrane pituitaire , qui s'engorgent d'autant plus facilement, qu'elle eft d'un tiftii fpongieux , mal & prefque fans reffort. De cet engorgement naît l'inflammation, dont l'effet étant d'épaiflir les hu- meurs , doit par conféquent produire l'épaifTifTement de la mucofité qui s'écoule alors par le nez ; mais le fang fe portant en plus grande quantité dans les parties enflammées ck l'action des vaifTeaux fécrétoires' étant augmentée, il doit fe faire une fecrétion plus abon- dante de la mucofité du nez ; de-là l'écoulement plus abondant de cette numeur. On voit que cette maladie a beaucoup de refFemblance avec le rhume dans l'homme. Symptômes. Le cheval touffe , ce qui prouve que les glandes du larinx font engorgées.
11 jette par les deux narines une humeur quelquefois féreufe , quelquefois épaifîe :
féreufe au commencement , parce que l'humeur de la tranfpiration reflue dans le nez, 6k s'écoule par-là; épaifîe fur la fin, lorfque la mucofité eft dans un état de coction, ce qui arrive après que l'iflnammation de la membrane pituitaire eft diminuée. Diagnostic. Il eft fort difficile de diftinguer cet écoulement d'avec celui de la morve,
fur-tout de la morve commençante. Mais ce qui empêche de confondre la môrfondure avec la morve, c'eft que la première
ne dure pas au de-là de quinze jours. Quand elle paffe ce temps, on doit craindre la morve; fi l'écoulement dure au de-là d'un mois , la môrfondure a dégénéré en morve. Dans ce cas on aura recours aux remèdes indiqués contre la morve commençante. Curation. Il faut faigner le cheval, le mettre à l'eau blartche, le tenir chaudement,
lui donner du fon détrempé dans une grande quantité d'eau , lui en faire refpirer la vapeur, afin de détacher les matières , & de diminuer l'engorgement des glandes. Si le cheval jette depuis quinze jours, s'il eft glandé, ck fur-tout s'il n'eft glandé que
d'un côté, il y a tout lieu de croire que c'eft la morve. On doit faire pour lors dans le nez des injections adouciffantes, avec les feuilles de mauve, de guimauve, de pariétaire, de mei-cu- riale; enfuite, on les rendra déterfives avec l'orge, les feuilles d'aigremoine & le miel. Mais on ne négligera point de faire, refpirer au cheval la vapeur de l'eau de fon, ck des herbes |
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338 HIPPOPATHOLOGIE.
qui auront fervi à la décoction adouciffante ; on les mettra pour cela dans un fac , qu'on
attachera à la tête du cheval. 8.° DE L'ASSOUPISSEMENT.
Rien de fi ordinaire que de voir des chevaux, étant même de bout & attelés, afîbupis,
mangeant avec lenteur, &c paroifTant toujours comme endormis. Cet affoupiffement peut! venir, i.° de pléthore , _.° d'un coup reçu fur la tête, 3.0
d'une plaie, telle que la maladie de la taupe, d'un ancien ulcère dont la matière aura tombé fur le ligament capfulaire qui unit l'occipital avec la féconde vertèbre ; 4.0 de certains alimens que peut avoir mangé l'animal, tel que de l'ivraie. Mais les caufes les plus communes de l'affoupiffement font la pléthore^ qui eft conti-
nuelle, & les coups fur la tête, dont l'effet eft pafTager. La pléthore exige des faignées faites de temps en temps ; elle demande qu'on mette le cheval à l'eau blanche, & qu'on le nourrifTe peu. Les chevaux qui ont une grofTe tête , une grofTe ganache, font très fujets aux aiïbupiffemens ; ceux de mefTagerie en font aufti fréquemment attaqués. Cette maladie peut encore être cauféé par le mauvais fourrage qui, formant un mauvais chyle , produit un fang épais & qui circule lentement, d'où s'enfuit l'afToupifTement. Celui qui vient de coups, doit être traité comme une maladie inflammatoire ; celui qui eft l'effet de la taupe, demande que l'on débride la plaie, & que l'on donne iffue à la matière , de peur qu'elle n'attaque la moelle de l'épine ; ce qui feroit périr le cheval Cet accident n'arrive que trop fouvent, faute de ne pas fuivre cette tumeur jufqu'à fa parfaite guérifon. 9.* DE V I M M O B I L I T É.
îl eft étonnant qu'aucun auteur d'hippiatrique n'ait fait, jufqu'à préfent , mention de
l'immobilité , maladie connue par tous les maréchaux & par tous les marchands , & placée même au nombre des cas redhibitoires. Le cheval immobile ne recule pas, ou très diffici- lement ; il refte dans la place où on le met, c'eft-à-dire , que fi en le faifant avancer on l'arrête tout à coup, il confidère fâ pofition actuelle, & que fes jambes demeurent, ou croifées , ou fous lui , ou en avant ; quand on lui lève la tête, il refte dans la même fituation. On voit que cette immobilité a de la refTemblance avec la maladie que les méde* cins nomment catalepfie. L'immobilité eft caufée par la peur, dont l'effet peut être tel que l'animal meurt,
comme j'en ai été témoin à la dernière revue de la maifon du Roi , à l'égard d'un cheval qui appartenoit a M. Remy , maître des Comptes. L'immobilité vient fouvent à la fuite d'une longue maladie, principalement dans ceux qui ont eu le mal de cerf. J'ai remarqué que les chevaux mal conftruits, dont la croupe eft avalée , qui font fortraits & ont le dos de carpe , étoient très fujets à l'immobilité. J'ai encore vu des chevaux, guéris d'un effort de reins [ vulgairement appelle tour-de-bateau ] , refter immobiles. En cet état ils mangent fouvent, mais avec lenteur, & périfTent infenfiblement. Quelque traitement que j'aie employé pour guérir cette maladie , je n'ai pu réuffir. C'eft envain que j'ai ouvert des fêtons , que j'ai mis en ufage les ftimulans , les fudorifiques , les purgatifs , les eaux thermales. 10.° DE VÊPILEPSIE.
L'épilepfie, que les maréchaux appellent étourdiffement, eft une convulfion irrégulière
de tout le corps qui faifit fubitement le cheval & le fait tomber par terre ; il fe roidit, ÔC s'agite ; fes yeux deviennent rouges, hagards ; fa tête fe ramène vers la poitrine ; l'écume lui
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lui fort de la bouche. Dans cet état, il paroît avoir perdu la vue , car il fe laifTe toucher
aifément la cornée tranfparente : il eft infenfible au fouet. L'accès eft de fept ou huit mi- nutes ; je l'ai vu durer près d'une demie heure. L'animal revenu à lui, fe relève , & fe met à trotter , fans paroître ni abattu , ni fatigué. A raifon des mouvemens convulfrfs , il fembîeroit qu'on devroit chercher la caufe de
cette maladie dans le cerveau & dans les nerfs ; je n'ai cependant rien obfervé de parti- culier dans ces parties, en ouvrant des chevaux épileptiques ; mais en examinant l'eflomac, j'ai toujours vu une très grande quantité de fuc gaftriqué noirâtre , qui annonçoit pluftot une faburre, qu'une fécrétion parfaite; ce que je n'ai jamais trouvé dans les chevaux attaqués d'autres maladies. Lorfque l'épilepfie n'exifle pas dès la naiffance , ne peut-on pas croire que les mauvais fourrages, la répercuffion des humeurs de la peau , celle de la galle & du farcin , la peur, font très capables de la produire. Au refte , j'ai vu même des chevaux épileptiques devenir immobiles par la fuite. Ce mal n'eft pas curable: je n'ai pas réufTi au moins à en délivrer les chevaux que j'ai traités avec les purgatifs , les abforbans les véficatoires , les fêtons, &c..... Je n'ai pas même reculé le retour des accès. 12. DUDÉGOÛT.
Le dégoût efl une averfion pour toute nourriture : on ne peut le reconnoître dans le
cheval , qu'au refus qu'il fait des alimens qu'on lui préfente. Le dégoût vient fouvent de ce que le cheval aura été nourri pendant quelque temps dé
foin, de paille, d'avoine pourrie, moifie ou gâtée, ou pour avoir bu de l'eau mal-propre, &c. mais il eft encore excité par toutes les maladies qui peuvent affe&er la bouche, telles que les barres offenfées , la langue coupée , des aphthes fur la langue , la carie des dents, l'inflammation des glandes amigdales , celle du palais , de l'arrière-bouche , &c..... Il
reconnoît encore pour caufe , les vices de l'eflomac , tels que la faburre , les mauvaifes
digeftions , lefquelles produifent des crudités dans le chyle, & fouvent des maladies putri- des , comme le farcin , les dartres , la galle , ckc. Le traitement doit varier fuivant les caufes qui font naître le dégoût ou qui l'entretiennent.
S'il provient des mauvais alimens, les bons rappellent, & redonnent de l'appétit. Si le dégoût dépend des aphthes , on le guérit par des lotions de vinaigre & d'ail : fi le vice de l'efto- mac l'a occafioné , on met en ufage les purgatifs ; la faignée, le fon mouillé, l'eau blanche font très convenables, lorfqu'il vient d'une inflammation : celui qui eft excité par la carie des dents n'eft que momentanée ; l'extirpation le fait cefTer , mais elle eft difficile chez les jeunes chevaux , fans être impofïible , avec de l'adreffe on réuffit ; l'opération eft plus aifée dans les vieux. I3.° DE LA TROP GRANDE SALIVATION.
Il n'eft point rare de voir des chevaux jetter par la bouche une très grande quantitéde
falive fort blanche ou peu mouffeufe, mais très gélatineufe. Dans plufieurs cependant, on n'appercoit aucune caufe extérieure à laquelle on puifTe attribuer ce flux falivaire ; en effet, ils ouvrent bien les mâchoires , & ne perdent point l'appétit. D'autres ont la tête enflée & les mâchoires ferrées ; d'autres ont les mâchoires ferrées fans que la tête foit enflée. Cette grande falivation fe remarque quelquefois aux jeunes chevaux ; elle eft alors pro-
duite par la pouffe des dents. Elle eft excitée dans d'autres par la carie des dents , bu par des aphthes, ou par des fluxions, ou par des coups donnés fur la tête, lefquels engorgent les glandes falivaires , &c.....
T t tt
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34o HIPPOPATHOL O G I E.
On remédie à cette abondante excrétion de falive , occafionée par la carie , en prefcri-
vant les rafraîchifTans ; celle qui dépend de la pouffe des dents fe guérit d'elle-même ; quant à celle qui eft entretenue par les aphthes , elle s'arrête en traitant ces petits ulcères avec les remèdes qui leur conviennent. Il exifte probablement plufieurs autres maladies, dont la tête du cheval peut être atta-
quée ; je les paîTe fous filence, parce qu'elles font peu connues & que mon but eft de ne donner dans cet ouvrage, que ce qu'il y a de bien fîir & de bien prouvé. Au refte, pref- que toutes les maladies de la tête viennent de l'embarras des vaifTeaux du cerveau , & peuvent fe rapporter à ce que j'ai dit en parlant du vertigo ck du mal-de-cerf, ckc. |
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MALADIES DE LA POITRINE. ^t
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PARAGRAPHE IL
DES MALADIES DE LA POITRINE.
î* DE LA TOUX.
LA toux eft un mouvement de la poitrine, excité par la nature, pour chaffer avec l'air
ce qui gêne la refpiration. Causes de la toux. La toux vient de l'inipreffioil qui fe fait fur les nerfs du larynx,
de la trachée-artère ou des bronches. Comme la nature a établi une fympathie , e'eft-à- dire , une communication entre ces parties , &c les mufcles expirateurs , l'impreffion fe communique à ces mufcles qui entrent tout d'un coup dans de violentes contraclions , refferrent la poitrine , compriment le poumon , & en chaffent l'air avec fecouffe & vio- lence. C'eft ce mouvement convulfif excité par la nature pour fe débarrafîèr de ce qui peut lui nuire , qu'on appelle toux. Cette imprefïion fur les nerfs du larynx , de la trachée-artère & des bronches , vient,
ou de la difpofition de ces parties , ou de tout ce qui peut ébranler 6k irriter les nerfs dont elles font douées. I.° De la difpofition de ces parties, c'eft-à-dire , de leur trop grande fenfibilité , produite
par la fécherefTe ou la délicateffe des fibres. Lorfqu'elles font féches, elles fe tendent , fè roidiffent & s'irritent a la moindre impreffion ; de-la la fenfibilité & la toux. IL° L'impreffion vient de tout ce qui peut ébranler ou irriter les fibres nerveufes de ces
parties , comme, i.° de l'âcreté du pus qui fort du poumon ; c'eft par cette raifoil que le cheval touffe dans la puîmonie. a.° De l'âcreté de l'humeur qui humecle la furface interne de la trachée-artère ; ce qui
arrive lorfque le fang eft acre, & chargé d'impureté , comme dans le farcin ; car l'humeur trachéale participe des qualités du fang dont elle émane. o.° De l'inflammation de la glotte, de la trachée-artère, ou des bronches : dans l'inflam-
mation les fibres font tendues, & s'ébranlent facilement; de-là la toux. C'eft par cette raifon que le cheval touffe dans la morfondure & dans la gourme maligne. 4° De tout ce qui entre dans la trachée-artère , auffi le cheval touffe, lorfqu'en lui
donnant un breuvage , il en entre quelque partie dans la trachée-artère , ou lorfqu'en tenant le cheval dans une fituation gênante , les remèdes qu'on lui fait avaler agiffent fortement fur.la glotte, foit par leur poids , foit par leur- âcreté ; c'eft ainfi qu'on eft contraint de touffer lorfqu'on mange quelque chofe de poivré & d'irritant. Des tubercules du poumon , qui compriment les nerfs & excitent la toux.
Curation. La toux venant de la tenfion des fibres ou de leur irritation, demande les
relâchans & les adouciffans : les relâchans font la faignée & les boiffons copieufes ; les adouciffans font les décodions de mauve , de guimauve , ck bouillon blanc, On peut donner à manger au cheval des feuilles de bouillon blanc. Les boiffons préparées avec les farineux font de bons remèdes pour là toux fimple ; telles
font l'eau blanche , l'eau de fon , ou l'eau dans laquelle on aura délayé un peu de farine d'orge ou de feigle. Mais comme la toux n'eft fouvent que le fymptôme d'une autre maladie, il faut pluftot s'attacher à guérir celle-ci que la toux, qui ceffera dès que la |
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caufe fera otee.
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34a HIPPOPATHOLOGIE.
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DE LA PULMONIE.
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La pulmonie eft une ulcération du poumon avec écoulement de pus par les narines.
Le cheval touffe , mais il eft gai jufqu'à ce qu'il foit devenu phthifique ; il boit &
man^e comme à l'ordinaire , ck ne foufFre pas. Lorfqu'on l'abandonne à lui-même , il maigrit peu à peu , & périt enfin de confomption. Causes. La pulmonie eft toujours la fuite de l'inflammation du poumon qui a précédé,
ck qui s'eft terminée en fuppuration. Ainfi, les caufes de cette maladie font, i.° les tubercules du poumon , lorfqu'ils vien-
nent à fuppuration, a.° La pleuréfie ck la courbature , terminées par fuppuration.
3.0 La fauffe gourme qui s'eft jettée fur les poumons.
4..0 L'humeur du farcin répercutée & fixée fur les poumons.
5.0 Enfin, toutes les maladies inflammatoires de la poitrine qui fe font terminées par
fuppuration. Différences. Il y a quatre efpèces de pulmonie , à raifon des caufes qui la produifent.
i.° La pulmonie qui fuccéde à la pleuréfie.
x.° La pulmonie de courbature.
3.0 La pulmonie de fauffe gourme.
4.0 La pulmonie de farcin.
La pulmonie qui fuccéde à la pleuréfie , ck que j'appelle pulmonie proprement dite ,
eft un ulcère qui fe forme aux poumons , lorfque la pleuréfie fe termine par fuppuration. La pulmonie de courbature eft une ulcération du poumon , à la fuite de la courbature.
La pulmonie de fauffe gourme eft une ulcération du poumon , caufée par un refte de
virus de la gourme qui s'eft fixé fur ce vifcère. La pulmonie de farcin eft une ulcération du poumon, produite par une humeur farcineufe.
Diagnostic. On connoît que l'écoulement qui fe fait par le nez, vient du poumon,
lorfque cet écoulement eft fimplement purulent, que le cheval touffe ; ck qu'il n'eft pas glandé. Cependant , avec le temps, le pus , en paffant par le nez , ulcère quelquefois la membrane pituitaire, ck caufe la morve, proprement dite ; le cheval devient glandé, ô? la pulmonie eft alors compofée. Prognostic. La pulmonie qui fuccéde à la pleuréfie ck à la courbature , eft moins
dangereufe que les autres ; elle peut fe guérir. Celle qui provient de fauffe gourme > d'hu- meur farcineufe , ck de tubercules fuppurés, eft incurable. Souvent la pulmonie dégénère en morve proprement dite.
Curation. On ne doit tenter la guérifon que de la pulmonie furvenue à la fuite de
la pleuréfie ou de la courbature. Il faut , dans ce cas , favorifer l'expectoration ou l'éje- ction du pus, par la décoction des feuilles d'hyfTope , de lierre-terreftre , ou de marrube blanc ; on met infufer une poignée de ces feuilles dans deux pintes d'eau, qu'on fait avaler au cheval tous les matins. i.° On tâchera en même temps de corriger l'âcreté du pus par les boiffons adoucifîàntes
dont j'ai parlé fi fouvent. 2,.° On travaillera enfin a déterger l'ulcère , ck à le deffécher par de légers déterfifs,
des defïicatifs 6k des aftringens, tels que le baume de copahu , qu'on fait avaler une fois par joujr à la dofe de trente gouttes pendant dix ou douze jours, ou bien trente-fix grains de baume de foufFre térébenthine dans un peu de décoclion déterfive. De cette manière on réunit
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MALADIES DE LA POITRINE.
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rendit à guérir radicalement tla pulmonie , qui fuccéde à la pleuréfie , ou à la courbature.
Pour celle qui vient de tubercules fuppurés , de faufTe gourme ou de farcin , elle eft incurable. y D E LA PLEURESIE.
C'eft une inflammation de la plèvre, avec fièvre, difficulté de refpirer, fouvent accom-
pagnée de toux. Si l'inflammation gagne la fubftanee du poumon , cJeft alors une pleuréfie compofée de
péripneumonie. Causes. Elles font générales ou particulières. Les générales font la pléthore, la raré-
faction & répaimfTement du fang: je ne répéterai pas ici ce que j'ai dit de ces trois caufes, en parlant de l'inflammation. Les caufes particulières font le froid fubit après le chaud; le froid refTerre les pores de la tranfpiration, la fupprime,& l'oblige de refluer intérieurement: lorfque cette humeur fe jette fur la plèvre, elle caufe la pleuréfie. Aux caufes précédentes doivent fe joindre les fuivantes; fçavoir , la boifîbn froide , la
pluie le grand vent & la difpofition du côté , comme fi le cheval a reçu fur la poitrine quelque coup , qui ait meurtri la partie, & diminué le refTort des vaifTeaux; la constitu- tion lâche des fibres de la plèvre. Diagnostic. On reconnoît la pleuréfie , par la trifteffe, l'abbatement & le dégoût du
cheval par la fièvre, par la difficulté de refpirer, par les grandes expirations , &: parce qu'il regarde fa poitrine. Prognostic. Comme cette maladie eft inflammatoire , & qu'elle attaque des parties
efTentielles à la vie, elle eft toujours dangereufe. La fimple l'eft moins que la compofée.
La pleuréfie fe termine comme toutes les autres maladies inflammatoires, par réfolution,
par fuppuration & par gangrène. La réfolution eft la voie la plus falutaire.
La fuppuration eft fâcheufe, & fouvent incurable
La gangrène eft mortelle.
CuRATiON. D'après ce que nous venons de dire, on fent qu'il n'y a pas de temps
à perdre fi l'on veut fauver la vie du cheval. La réfolution étant la voie la plus falutaire, & le feul moyen de guérir d'une manière complette, il ne faut rien oublier pour la procurer. Pour y parvenir , on aura promptement recours aux faignées, qu'on répétera de trois en trois heures , ou de quatre en quatre , fuivant le befoin , la violence de la |
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aladie & les forces du cheval. On peut faigner jufqu'à fix fois dans deux jours.
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Remarquez que deux faignées au commencement, font plus d'effet que fix dans l'état de la
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ladie : elle deviennent au moins inutiles après le fixième jour.
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Il faut faire prendre copieufement au cheval de l'eau blanche, ou la décoction des plantes
rafraîchiffantes , ou de graine de lin , ou bien une livre de miel délayé dans de l'eau de fon ; on lui met encore , fi l'on veut , du miel fur la langue, avec une fpatule pour le faire avaler.
On donnera cinq ou fix lavemens émolliens par jour.
Après le quatrième ou le cinquième jour , fi la fièvre, la douleur ék la difficulté de
refpirer diminuent ; c'eft-à-dire , fi la réfolution commence à fe faire , il fera bon de la favorifer par quelque léger cordial, comme l'eau de fon , dans laquelle on aura mis bouillir légèrement, un peu de canelle, ou deux poignées de baies de genièvre concafTées : ces V v v v
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354 HIPPOPATHOLOGIE.
remèdes raniment un peu les forces , rétablirent la circulation, ck favorifent admirablement
la réfolution. Si les accidens fubfiftent encore le feptième ck le huitième jour , c'eft une preuve que
la réfolution n'a pas lieu. La pleuréfie fe termine alors par fuppuration pour l'ordinaire c'eft-à-dire, qu'il fe forme un abfcès qui fe rompt bientôt , ck tombe dans les bronches; au moyen de l'air ck de la toux, le pus fort ck s'évacue parla trachée-artère: c'eft comme on voit une maladie qui fuccède à une autre ; c'eft celle que j'appelle pulmonie à la fuite de la pleuréfie dont j'ai parlé plus haut. Ç DE LA V O M I Q U E.
La vomique eft un abfcès , ou mal de pus enveloppé d'une membrane dans la fubftance
du poumon ; il fe forme à la fuite de la peripneumonie , ou d'une fièvre putride ; il s'épanche quelquefois dans la cavité de la poitrine, ck alors le mal eft incurable, ck l'animal meurt de confomption. On juge qu'il s'eft formé un vomique par la toux qui eft très vive , ck par une grande
difficulté de refpirer. Lorfque le fac fe rompt, ce qui arrive après une forte expiration, il fort par les narines ck par la bouche une quantité confidérable de pus. L'animal, même avant cette rupture, exhale une odeur très fétide. Le lendemain, ou le fur-lendemain, l'écou- lement devient moins épais ; de caféeux qu'il étoit , il prend une confiftance gélatineufe , femblable au pus des ulcères. L'odeur fe perd infenfiblement ; la fièvre ceffe , ainfi que la difficulté de refpirer. CurAtion. On met en ufage les fumigations de mauve ck de guimauve ou autres plantes
émollientes , durant quatre ou cinq jours ; on employé enfuite les fumigations d'orge ck d'aigremoine ; on donne au cheval du fon , de l'eau blanche ; on pulvérife des feuilles de bouillon blanc , que l'on mêle avec du fon, & qu'on lui fait prendre à toutes les heures du repas. Il faut auffi lui faire avaler tous les matins une once de baume de copahu, dont on formera des pilules avec la poudre de réglife ; mais il vaut mieux les lui donner dans le fon. 5.0 DE LA COURBATURE.
La courbature eft à peu près la même maladie que la pleuréfie ; c'eft une inflammation
du poumon , caufée par une fatigue outrée , ou un travail forcé. Le cheval a une fièvre confidérable, tient la tête baffe, eft dégoûté, refpire avec peine , touffe & jette par le nez une humeur glaireufe, quelquefois jaunâtre , quelquefois fanguinolente. On donne quel- quefois le nom de courbature à une fatigue ou laffitude ; mais ce n'eft pas ce que j'en- tends ici. Causes. i.° Le fang étant mis en mouvement , échauffé ck raréfié par le trop grand
exercice , fe porte en grande quantité dans le poumon, ck y engorge les vaiffeaux. i.° Le fang étant dans un grand mouvement, s'appauvrit par les fueurs abondantes , devient épais , circule difficilement ck engorge les vaiffeaux capillaires du poumon ; de-là l'inflam- mation ck la courbature. Prognosïic. Lorfque l'inflammation fe termine par réfolution , le fang reprend fon
cours ordinaire , les accidens ceffent, & le cheval guérit ; mais quand la réfolution- ne fe fait pas , elle fe termine ou par fuppuration , ce qui produit la pulmonie de courbature dont j'ai parlé plus haut, ou par la gangrène, qui caufe la mort. |
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MALADIES DE LA POITRINE. 35$
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CuRATJON. On traite la courbature comme la pleuréTie ; mais lorfque la fuppuratiôri
eft établie , que le cheval jette par les narines une matière jaunâtre & féreufe , il faut alors lui faire refpirer la vapeur des herbes de bouillon blanc & de mauve , infufées dans l'eau pendant une heure. On met ces herbes toutes chaudes dans un petit fac , que l'on pend à la tête du cheval. Ce remède fimple m'a plufieurs fois réum à l'égard des chevaux les plus malades : l'écoulement qui étoit jaune eft devenu blanchâtre & de bonne qualité , au bout du feptième jour. Ces fumigations doivent fe faire trois fois par jour au moins; on obferve de laifTer le fac rempli d'herbes , jufqu'à ce qu'elles ne donnent plus de chaleur. 6.° DELA POUSSE.
La pouffe eft une difficulté de refpirer fans fièvre. Elle reflèmble affez à l'afthme de
l'homme. Tantôt le cheval touffe , mais foiblement; tantôt il ne touffe point, ce qui eft affez ordinaire. Il fait de grandes infpirations , les mufcles infpirateurs entrent dans de fortes contrarions, les côtes s'élèvent avec force & avec difficulté, mais en deux temps; ce qui eft le caraclère propre de la pouffe. Causes. Cette maladie eft produite par l'épaiffiffement du fang , par le relâchement
des véficules du poumon , &- parles tubercules furvenus dans ce vifcère : on doit mettre encore au nombre des caufes de la pouffe, les pierres pulmonaires, & les adhérences du poumon à la plèvre ou au diaphragme. Le fan* devenu épais , circule lentement , s'arrête & s'appéfantit fur les vaiffeaux capil-
laires du poumon: il fait alors fur ce vifcère, de vives impreffions qui fe continuent juf- qu'aux nerfs qui vont fe diftiïbuer aux mufcles infpirateurs, & les follicitent à de fortes infpirations. ,
Les glandes du poumon qui féparent continuellement une humeur mucilagmeufe ,
deftinée à hume&er la fubftance de ce vifcère, étant relâchées, s'engorgent de cette liqueur, compriment les vaiffeaux fanguins, & caufent la difficulté de refpirer. Lorfque l'humeur des bronches eft amaffée en grande quantité dans les véficules du
poumon , elle bouche , pour ainfi dire, le paffage à l'air, qui, en faifant effort pour fortir, produit affez fouvent un gargouillement ; c'eft ce qu'on appelle cheval fiffleur ou cornard. ■ _
Le fixement vient aufli quelquefois du reflerrement de la glotte : ce qui arrive iou~
vent lorfqu'on fait baiffer la tète au cheval en le ramenant, & qu'il eft rené trop court.
Ouand il procède d'une autre caufe , le mal eft incurable, quoiqu'en difent bien des gens,
" d is la vue d'y remédier, s'avifent fort mal-à-propos de fendre les narines dans les-
quelles il n'y a aucun défaut, & qui n'ont aucune part à ce Sifflement. Diagnostic. i.° On connoît la pouffe à la difficulté de refpirer.
a0 A l'élévation & à l'abaiffement des fautes côtes en deux temps.
3.0 Au râlement ou fixement.
4.0 A une matière tamponnée , qui fort fouvent par le nez ; cette humeur qui vient des
véficules du poumon s'amane dans l'arrière-bouche ou dans la trachée-artère ; lorsqu'elle y eft en grande quantité , le cheval la jette par pelotons ou par floccons , le plus fouvent en buvant.
En général, les trois premiers fignes font les feuls caractériftiques de la pouffe. ai on
y comprenoit la fièvre qui n'exifte pas dans cette maladie , ce feroit la confondre avec une autre Cependant c'eft une méprlfe dans laquelle ne tombent que trop fouvent des maré- chaux dont la réputation eft établie : méprife toujours grave, mais qui i'eft bien davantage, |
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356 HIPPOPATHOLOGIE.
lorsqu'ils font nommés par le magiftrat pour faire un rapport qui doit influer dans le
jugement d'une conteftation. Prognostic et curât ion. La poufTe eft très difficile à guérir , pour ne pas dire
•incurable. On peut cependant l'adoucir par le régime , en retranchant au cheval le foin , & eu lui faifant faire un exercice modéré ; lorfqu'il râle ou fiffle , qu'il eft gêné & rené trop court , il faut le mettre à fon aife, 7° DE VHYDROPISIE DE POITRINE.
C'eft un amas d'eau dans là cavité de la poitrine.
Causes. Les caufes de l'hydropifie font PépaimiTement & la ftagnation du fang.
Lorfque le fang eft épais , il circule difficilement &£ lentement, les parties rouges fe
raiïemblent, les féreufes & aqueufes fe féparent des rouges, ck tranfTudent à travers les tuniques des vaiiTeaux ; il fe fait alors une extravafation de férofité dans la cavité de la poitrine. Quant à la ftagnation du fang dans les vaiffeaux de la poitrine , elle reconnoît pour
caufe , i.° les maladies inflammatoires des parties contenues dans cette cavité , telles font la pleuréfie , la péripneumonie , la courbature, &c. a.° La poufTe & les tubercules du poumon.
Différences. Tantôt l'hydropifie fe forme dans le péricarde, tantôt entre les deux lames
du médiaftin , & d'autres fois dans la cavité de la poitrine. Diagnostic. On connoît l'hydropifie de poitrine par la difficulté de refpirer ; dans la
refpiration les côtes s'élèvent avec force ; le cheval regarde fa poitrine , fe couche tantôt d'un côté, tantôt de l'autre , bat des narines , a des fueurs fréquentes , fe couche & fe relève fouvent ; il jette par les narines une férofité jaunâtre qui eft un des fignes certains de l'hydropifie. CuRJTiON. Cette maladie ne peut fe guérir que par l'opération ; on enfonce un trois-
quart dans la poitrine, pour donner un écoulement aux eaux qui s'y font amafTées. Mais comme fouvent la caufe fubfifte encore , après avoir vuidé les eaux , il eft néceifaire de faire des injections légèrement vulnéraires dans la poitrine. Lorfqu'on croit que la pon- ction pourra fauver la vie au cheval , on plonge le trcis-quart ou d'un côté ou d'un autre, à la partie inférieure de la huitième côte à fa jonction avec fon cartilage ; on vuide à peu près la moitié de l'eau contenue dans cette cavité ; enfuite , fans retirer la canule, on injecte environ la même quantité d'une décoction vulnéraire ; deux heures après on tire les deux tiers de l'eau reftante , & on en injecte près d'un tiers : on met deux autres heures d'intervalle , après lefquelles on évacue, autant qu'il eft poiTible, tout ce qu'il y a d'eau , puis on injecle deux pintes environ de la même liqueur qu'on laiiTe deux heures. Au bout de ce temps, fi en tirant la liqueur injecfée, on, remarque qu'on n'a pas la même quantité , c'eft une preuve que les vaiiTeaux abforbans font leurs fondions. Il y a tout lieu de compter alors fur la guérifon ; on réitère encore une fois cette injeclion , que l'on évacue de même au bout de deux heures, & on s'en tient-là. Ce traitement eft prefque tou- jours certain dans l'hydropifie furvenue à la fuite d'une inflammation. Le fuccès n'eft pas toujours aum heureux dans un autre cas, jqu , pour mieux dire , il eft rare qu'on réuftiiTe. |
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8.°
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MALADIES DE LA POITRI'NE. 357
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8.° DES CHEVAUX PRIS DE LA FUMÉE.
Les chevaux peuvent être dans une écurie où le feu vient à prendre. Lorfque la fumée
eft abondante , ils font fuffoqués ; fi elle eft peu confidérable, ils ne périffent point, mais ils font attaqués d'une toux violente. La fumée, comme on fçait, eft un compofé d'eau , d'acide & d'huile empyreumatique
qui , entrant dans la trachée-artère , irrite & picote la membrane interne des bronches , en rétrécit les parois, prend la place de l'air , comprime les vaifTeaux fanguins , & donne enfin la mort. Les chevaux étouffés par la fumée, jettent pour l'ordinaire du fang par les narines ; ce qui prouve une grande inflammation. Tous ceux que j'ai ouverts, ayoient les poumons tout noirs , tant l'engorgement étoit confidérable.N Pour remédier a la toux des chevaux qui ont refpiré de la fumée , il faut les faigner
aux deux jugulaires, & deux heures après tirer du fang au plat des cuiffes , afin de défem- plir les vaifTeaux ; puis leur donner beaucoup de lavemens , & leur faire des fumigations émollientes. Les chevaux que je traitai heureufement, après un pareil accident, apparte- noicnt à Monfieur le prince de Turenne. Mais je rappellai à la vie un d'entr'eux qu'on tira de l'écurie par le licol, & qu'on croyoit mort ; il avoit jette du fang par les narines ; je le faignai, pour ainfi dire , jufqu'au blanc , ce qui procura au cheval de fréquens bail- lemens Raccompagnés de légers hoquets, que je regardai comme falutaires, & qui me don- noient quelque efpérance de le fauver. Je lui fis adminiftrer plufieurs lavemens ; & trois heures après il fe mit un peu à touffer , ce qui me rafîura pour l'animal. En effet, il fe releva «Se fe mit un peu à touffer lorfque je lui eus fait la féconde faignee , fept heures après la première. Je continuai les fumigations & les lavemens, & au bout de fix femaines il fut radicalement guéri de fa toux. Plufieurs de ces chevaux ne furent que dix a douze jours à touffer, mais tous revinrent parfaitement. Ces animaux, comme on voit, ne périffent que faute d'air , & par la pléthore ou l'engorgement des vaiffeaux pulmonaires. Les fumigations aromatiques mifes en ufage par'quelques-uns , font très pernicieufes. |
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X
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XXX
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;8 * HIPPOPATHOL O G I E.
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PARAGRAPHE III.
MALADIES DU BAS-CENTRE.
t.° DES TRANCHÉES EN GÉNÉRAL.
\JpN nomme tranchées, ces grandes agitations où fe trouve le cheval, lorfqu'il reflent
de vives douleurs dans les inteftins. Ceft mal-a-propos qu'on appelle auffi tranchées des maladies, auxquelles ce nom ne
convient point; telles que la rupture de l'eftomac , la fiippreffion & la rétention d'urine, l'hydropifie de la poitrine & du bas-ventre. Les fignes, qui les annoncent, ne font pas les mêmes , & elles demandent [du moins quelques-unes] un traitement bien différent. A proprement parler, les tranchées font une inflammation de bas-ventre , ou des in-
térims , bien qu'elles punTent être produites par d'autres caufes. Causes. Les plus ordinaires font, i.° la boiffon d'eau froide, vive ou crue, après le
chaud. a.0 L'indigeftion.
3.0 Les crudités des premières voies.
4..0 Les alimens , ou pluftot le féjour des excrémens dans les boyaux.
5.0 Les vents renfermés dans le canal inteftinal.
é.° Les vers contenus dans l'eftomac ou dans les inteftins.
7.0 Le béfoard arrêté dans les inteftins.
Toutes ces caufes excitent l'inflammation ; les unes, en faifant crifper & refferrer les extré-
mités capillaires des vaifteaux qui vont fe diftribuer aux inteftins ; les autres , en irritant leurs fibres nerveufes. Alors les vaifTeaux s'engorgent, les fibres nerveufes font diftendues, de-là les douleurs & les tranchées. Diagnostic en général. On connoît que le cheval eft attaqué de tranchées, lorfqu'il
fe couche & fe lève , qu'il s'agite &c fe tourmente , qu'il racle la terre avec le pied de devant, & ne demeure jamais en place. Prognostic. Le danger des tranchées dépend de la nature de la caufe , de l'étendue
& du degré de l'inflammation. Elle fe termine ou par réfolution , & le cheval guérit ; ou par gangrène , & le cheval
meurt. Toute efpèce de tranchées qui dure au de-là de trois heures, doivent faire craindre pour la vie du cheval, quand bien même fes efforts ne feroient pas grands , ni fes agita- tions violentes. Curation. Il faut, i.° retrancher tout aliment folide , le foin , l'avoine & la paille.
a.° Mettre en ufage les remèdes de l'inflammation, faigner fuivant la véhémence du mal,
donner plufieurs lavemens rafraîchiffans & émolliens, préparés avec la déco&ion de fon, ou des plantes émollientes ou de farine d'orge , ou avec l'huile d'olive récente , ou le beurre frais ; faifant boire tiède l'eau blanche, ou la déco&ion des plantes émollientes ou de graine de lin. Différences. On diftingue les tranchées à raifon de leurs caufes , en tranchées d'ean
froide , tranchées de vents , tranchées de vers , ck tranchées de béfoard. |
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MALADIES DU BAS-VENTRE.
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a.0 DES TRANCHÉES ROUGES.
Ce qu'on appelle ordinairement tranchées rouges , n'eft autre chofe que l'inflammation
de l'eftomac ou des inteftins , dont j'ai parlé plus haut ; la feule différence efl que cette inflammation efl: confidérable, & portée au dernier degré , dans les tranchées rouges. Il n'eft pas aifé de les connoître , & fi on n'apporte pas l'attention la plus fcrupuleufe , on peut s'y tromper. Au refte , le cheval fe couche & fe lève fouvent , s'agite , fe tour- mente & regarde fon ventre. On peut encore en tirer le diagnoftic , en examinant le fphincter de l'anus qui eft d'un rouge vif ; la conjonctive l'eft auffi quelquefois. Causes. L'inflammation des inteftins dans les tranchées rouges, eft excitée par l'âcreté
des matières ou de la bile , par les alimens irritans & éçhaufFans , comme du mauvais foin , par des purgatifs violens donnés à trop grande dofe, &c..... Toutes ces caufes font des impreffîons fortes fur les inteftins , irritent les extrémités
capillaires des vaifTeaux fanguins , & les refTerrent ; de-là l'arrêt du fang & l'inflammation : les vaifTeaux diftendus compriment les nerfs ; de-là la douleur & les tranchées rouges. Diagnostic. On a lieu de croire que le cheval a les tranchées rouges, lorfqu'il fe
tourmente , fe couche & fe lève fouvent, lorfqu'il fent de la douleur en le touchant fous le ventre , qu'il regarde cette partie , fur-tout fi le mal vient après l'ufage des purgatifs violens. Prognostic. L'inflammation produite par l'âcreté des matières , & par l'irritation des
fibres nerveufes sou du poifon , eft toujours dangereufe : il eft à craindre qu'elle ne fe termine par la gangrène & par la mort. CuRATiON. L'inflammation demande de prompts fecours : ils confifteiit principalement
dans l'ufage des relâchans , des émolliens & des anodins. i.° On faigne le cheval, ck on repère la faignée fuivant le befoin , pourvu qu'on foit fur
que la digeftion eft achevée ; on donne des breuvages pre'parés avec la décoction des plan- tes émollientes , dont j'ai parlé à l'article de l'inflammation , la décoction de graine de lin &c. ou bien, on fait avaler une livre d'huile d'olive , pour adoucir ck humecter le paffage des matières , & favorifer leur fortie. Mais les lavemens ne doivent pas être oubliés ; ils diminuent l'inflammation, tant en relâchant & en rafraîchiifant , qu'en éva- cuant les matières contenues dans les gros boyaux , lefquelles fi elles ne font pas la caufe de l'inflammation, concourent prefque toujours à l'entretenir. y DES TRANCHÉES D'INDIGESTION.
On doit conjecturer que le cheval a une indigeftion , i.° lorfqu'on fçait qu'il a mangé
beaucoup de grains , de foin ou d'autres alimens , & que les tranchées font furvenues quelque temps après le manger. a.° Lorfqu'il a difficulté de refpirer , qu'il eft appéfanti , & qu'il gémit en allongeant
la tête. Curation. Il faut bien fe garder de faigner, parce qu'on diminueroit les forces dige-
ftives , & qu'on expoferoit le cheval à périr de fufFocation ; mais on lui donnera un peu de thériaque délayée dans un demi-feptier de vin ; on lui fera avaler cinq ou fa pintes d'eau tiède dans l'efpace de deux heures ; on lui adminiftrera plufieurs lavemens fimples , ou légèrement purgatifs, dans lefquels on aura dirions quatre onces de pulpe de cafTe, |
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6o HIPPOPATHOLOGIE.
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4.o DES TRANCHÉS D'EAU FROIDE.
Lorfqu'il furvient des tranchées au cheval, après avoir bu une grande quantité d'eau
froide , foit de fontaine ou de puits , fur-tout étant en fueur ; on conjecture que cette boifTon en eft la caufe. L'eau froide agit fortement fur les nerfs de l'eftomac ; ce qui refTerre les vaiffeaux , y
caufe une inflammation ; d'où naifîent la douleur & les tranchées. Cette maladie n'eft pas dangereufe.
CurAtion. Il faut couvrir le cheval & le tenir bien chaudement. Si la douleur con-
tinue plus d'une demie-heure , on le faignera & on lui donnera des lavemens. 5.0 DES TRANCHÉES VENTEUSES.
Il eft aifé de s'en appercevoir , car le cheval rend des vents ; fouvent même il a le
ventre enflé. Les caufes les plus ordinaires des tranchées venteufes font, les mauvaifes digeftions, la
putréfaction , la fermentation des alimens , & la chaleur qui raréfie l'air qui s'échappe des alimèns. Elles peuvent encore provenir du relâchement des fibres des inteftins , les- quelles alors n'ont pas afTez de force & de ton pour chafTer les vents. Curation. Sans m'arrêter aux différens remèdes qui peuvent chafTer les vents, je
confeille le fuivant qui m'a toujours bien réufïi. On prend un oignon 3 on le hache même avec, un morceau de favon de la grofTeur
d'un œuf , ÔC après y avoir mêlé deux pincées de poivre , on introduit le tout avec la main dans l'anus, le plus avant qu'il eft pofhble, & on fait promener le cheval tout de fuite ; quelque temps après, on lui donne un lavement compofé d'une once de favon noir, difTous dans de l'eau. Si les tranchées ne s'appaifent point ; il eft à propos de faigner. On peut fe fervir des carminatifs , c'eft-à-dire , des fubftances propres à chafTer les vents , tels que la femence d'anis , de cumin , la racine d'angélique, d'impératoire , ckc. à la dofe d'une bonne poignée que l'on fait bouillir l'efpace d'un demi-quart d'heure, dans trois pintes d'eau qu'on donne au cheval en deux fois, à une heure de diftance. 6.° DES TRANCHÉES DES VERS.
On les reconnoît par les vers que rend le cheval avec les excrémens.
Ces vers font de deux fortes : les uns font ronds & courts ; ils s'enfoncent dans la
membrane veloutée de l'eftomac, & des inteflins ; les autres font longs ck pointus par les deux extrémités. J'en ai vu de cette efpèce dans l'eftomac |" où il ne s'en trouve pas ordinairement ] , & dans les inteflins d'un cheval , une quantité fi confidérable , qu'un feau auroit eu peine à les contenir. L'animal ne faifoit point de mouvement , & ne fe tourmentoit pas comme dans les tranchées ordinaires, mais il étoit dégoûté, mangeoit peu &; dépérifloit de jour en jour ; il tenoit les jambes de devant fous la mangeoire ,& celles de derrière fort reculées, de forte que fon ventre touchoit prefque à terre : il reftoit toujours dans cette attitude. CurAtion. Tous les amers font bons contre les tranchées occafiônées par les vers ;
ainfi, on peut prefcrire la décoction de gentiane, de petite centaurée, d'abfinthe & de fou- gère. Je donne ordinairement trois onces de fuie de cheminée , dans un demi-feptier de lait : ce remède très fimple , & qui fe trouve fous la main, ne m'a jamais manqué. 7-*
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MALADIES DU BAS-VENTRE. 361
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7.° T R A N C H É E S D E B É S 0 A R D.
Le béfoard eft une efpèce de boule, tantôt fpongieufe , tantôt pierreufe , qui Te forme
dans les inteftins. La première eft formée d'un amas de poil, de bourre & autres fiMances femblables, d'une couleur jaunâtre fale , & qui lorfqu'elle eft parvenue h un certain volume , n'augmente plus : ce qui arrive quand elle ne roule plus dans î'inteftin, & qu'elle eft trop péfante pour être promenée par l'impulfion des alimens : cette efpèce eft moins un béfoard qu'un égagropyle.
L'un & l'autre fe trouvent ordinairement dans l'appendice du cœcum , 011 ils vont &
viennent jufqu'à ce qu'ils foient entièrement formés; enfuite ils fe portent naturellement, par leur propre poids, vers la pointe de cette appendice qui eft un vrai cul-de-fac; ils y demeurent jufqu'à ce que quelque mouvement violent , les fafle changer de place, & les pomTe vers la fortie de cet inteftin; entrés dans le canal ihteftinal , ils le parcourent, mais ils le bouchent & empêchent les alimens de paner dans les autres gros boyaux. L'autre efpèce , qui'eft un véritable béfoard, tient de la nature de la pierre ; il fe forme
originairement par un petit caillou qui fe trouve dans les inteftins , & au tour duquel s'attache un fédiment , femblable peut-être au tartre des dents. Ce caillou eft le noyau du béfoard , cette pierre fe forme aiTez fou vent par couches, fe diftinguent par des lignes, tantôt concentriques & tantôt excentriques. Sa furface , âinfi que dans les égagropyles , eft toujours raboteufe dans les premiers temps de la formation ; elle eft lice & polie, quand elle eft formée. Ce véritable béfoard diffère de l'autre, en ce que les couches extérieures, dont on compte quelquefois jufqu'à fept ou huit , font de la nature de l'émail, détachées les unes des autres dans certains béfoards, mais unies, & tenant au corps de la pierre ; fa couleur eft d'un blanc très fale, fa grolTeur n'eft pas conftamment la même ; on trouve de petits béfoards tout-a-fait formés, & de gros qui ne le font pas,Il eft difficile de reconnoître l'exP ftence de ces pierres dans les inteftins ; on remarque pourtant que le cheval regarde fou vent fon ventre , & qu'il paroît foulage , lorfqu'il le pofe à terre. Au refte , cette maladie eft incurable. 8.0 DE LA RUPTURE DE L'ESTOMAC.
Il arrive quelquefois que l'eftomac du cheval fe rompt. On le connoît par les mouve-
mens & les agitations du corps , & fur-tout par le vomiflement des alimens par le nez , qui n'arrive que dans ce cas. ,,,,,, , ,r ce rr 1
Causes. La rupture de l'eftomac eft toujours précédée d une leuon ou aîrechon quel-
Ainfi lorfque les glandes ftomacales ne filtrent plus l'humeur deftinée à humeéter
les libres de l'eftomac, elle fe derléchent, perdent leur fouplefîe , & font plus difpofe'es
à fe rompre. Cette cUipofition peut venir encore ; i.° de ce que les libres de l'eftomac
auront été relâchées & 'affoiblies par quelque caufe que ce foit.
a « De ce qu'elles auront été altérées par l'inflammation ou par la gangrène.
3.0 De la dépravation des focs digeftifs, qui bientôt devenus acres, excorient les mem-
branes de l'eftomac , & les corrodent. 4.0 Du vice des alimens. _
<.°La voracité même du cheval peut occafioner cette rupture ; car lorfqu'il a trop
' A> ■ JWo-p on de froment, ces graines le gonflent prodigieufement , &
mange d avoine, doige ou ae numun -, 0 t> r &
diftendent l'eftomac jufqu'à le faire crever. Ajoutez à cela , que les grains fermentent dans
l'eftomac; Pair qui y eft contenu fe raréfie par la chaleur, fort avec impétuoiite & r r\ n« • r 1 LMnPc de ce vifeère. Le foin récent ck verd , que le cheval
rompt par fon elaiticité les membiancs ck ce . ^m x ■> 1
ï y y y
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36x HIPPOPATHOLOGIE.
mange dans le temps de la fermentation &c pris en grande quantité, peut encore être une
caufe de la rupture de l'eftomac, laquelle fe fait toujours le long de fa grande courbure. Diagnostic. On juge que l'eftomac eft crevé, par les fymptômes que j'ai indiqués; le
cheval fe tourmente , fe couche 6k fe lève, grate la terre avec le pied ; mais le figne le plus certain eft Péje&ion des matières par le nez. Curjtion. Cette maladie eft incurable. Tout ce qu'on peut dire, fe réduit aux
précautions qu'on doit prendre pour prévenir cet accident ; c'eft de ne laifTer jamais manger au cheval trop de grain ck de foin récent, ni autres fubftances à demi fer- méntées ni en fermentation. 9° DU COURS DE VENTRE OU DÉVOIEMENT.
C'eft une maladie dans laquelle le cheval rend les matières fécales liquides.
Causes. Les alimens digérés dans l'eftomac fe divifent en deux parties ; l'une liquide &
plus fine , pompée par les veines laétées, on l'appelle chyle ; l'autre plus grofQère qui fe durcit & paffe par les inteftins, ce font les excrémens. Il fe filtre dans les glandes iiiteftinales , un fuc qui fert à détremper ce mare , & à en
faciliter la fortie. Plus le fuc inteftinal eft abondant, plus les excrémens font liquides. Ainfi le dévoiement eft produit par la fécrétîon trop abondante de ce fuc. La bile 6k le fuc pancréatique y ont beaucoup de part. La caufe de cette fécrétion exceffive eft ; i.° le relâchement des glandes inteftinales , ou
leur irritation. a. Le défaut de tranfpiration,dont la matière reflue en dedans, & fournit aux excrémens
plus de férofité qu'à l'ordinaire. Diagnostic. On connoît le dévoiement, lorfque le cheval fiente fouvent, & qu'il rend
toujours une matière liquide. Il eft fimple quand les excrémens ne font que liquides , & fans glaires. Prognostic. Cette maladie n'eft pas dangereufe, elle guérit fouvent d'elle-même.
CuRATiON. Il faut durant quelques jours retrancher le foin au cheval 6k le nourrir
de fon. Il s'agit ici de fortifier l'eftomac, de diminuer la quantité du fuc inteftinal, ou de la
pouffer par les fueurs 6k par la tranfpiration. Les ftomachiques , les aftringens , les cor- diaux & les diaphorétiques , remplirent ces indications : ainfi on peut faire avaler la décoclion des racines de gentiane, d'aunée , ck de patience fauvage. Cette dernière eft un peu purgative, ck refferre après avoir purgé; elle eft encore convenable fur-tout, quand on croit que le dévoiement vient des matières des premières voies. Oii peut aufli donner une once de thérïaque délayée dans une chopine de vin, afin de
fortifier l'eftomac, & de pouffer par la tranfpiration une partie de l'humeur inteftinale. On.peut enfin mêler aux ftomachiques 6k aux cordiaux quelque aftringent, comme le
cachou, à la dofe de quatre gros, qu'on fera prendre pendant huit jours à jeun. io.° DU GRAS-FONDU.
C'eft une excrétion de mucofité ou de glaires tamponées 6k épaiffes, que le cheval rend
par le fondement ; ces glaires-font quelquefois mêlées d'un peu de fang. Les maréchaux ont donné à cette maladie le nom de gras fondu , parce que ces glaires étant luifantes comme de la graiffe qui fe fond, ils ont cru que c'étoit réellement la graiffe du cheval qui fortoit par le fondement. |
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MALADIES DU BAS-VENTRE. 363
Causes. Le gras-fondu eft produit par/l'inflammation des inteftins , & en particulier
par celle de leur membrane veloutée ; cette inflammation occafione l'épaiffiffement de l'humeur inteftinale ; d'où refaite le gonflement des glandes , lequel entretient l'inflam- mation , & excite des contractions fréquentes dans les inteftins ; la nature faifant fes efforts pour chaffer l'humeur qui engorge les glandes. Par cette contraction , une partie de l'humeur inteftinale eft exprimée ; de-là l'éje&ion des
glaires tamponées , & le gras fondu. L'inflammation dans le grasrfondu, eft le plus ordinairement l'effet des purgatifs trop
violens, ou donnés à trop forte dofe. On fçait que ces remèdes n'agiffent qu'en irritant ; ils doivent donc picoter les fibres des inteftins & des glandes inteftinales , les folliciter à de fréquentes contractions , & obliger ces glandes à féparer une plus grande quantité de fuc ; lorfque l'irritation qu'ils caufent eft trop vive , elle produit l'inflammation , d'où n'ait le gras-fondu. Si l'inflammation engorge tellement les vaiffeaux, qu'il s'en crevé quelqu'un, le fang fe
mêlera avec les glaires; de-là l'éjection de glaires fanguinolentes. Diagnostic et prognostic Cette maladie fe connoît affez par les glaires & la mir-
cofité que le cheval rend. Elle eft plus ou moins dangereufe , fuivanc le degré de l'in- flammation, & la manière dont elle fe termine: ce qui arrive; ou par réfolution , & le cheval guérit d'une manière complette; ou par fuppuration, & il rend du pus avec les glaires & les excrémens; ou par gangrène, & il périt. CuRJTlON. Une partie des maréchaux font dans l'habitude de donner des cordiaux ;
mais rien n'eft plus contraire à cette maladie. Ils accélèrent le mouvement du fang, & l'obligent à fe porter avec plus de rapidité vers la partie affectée ; ce qui augmente l'in- flammation & la douleur. Il faut, i.° faire de petites faignées repétées, pour defemplir les vaiffeaux , les dégorger, & diminuer l'inflammation; z.° tâcher d'appaifer le mouvement & la chaleur du fang, d'humecter, de détendre &c d'adoucir par les breuvages ôc les lave- mens émolliens 6k rafraichiffans. Si l'inflammation eft considérable , fl les matières font mêlées de fang , fi le cheval fe
tourmente & fouffre beaucoup , il eft à propos d'ajouter à la décoclion des plantes adou- ciffantes qui entrent dans les breuvages & dans les lavemens , trois ou quatre têtes de pavots - blancs ; rien de plus efficace pour calmer la douleur & remédier à la caufe de la maladie.
Lorfque l'inflammation eft fenfiblement diminuée , on mettra dans les lavemens une
trentaine de grains d'ipécacuanha ; c'eft un remède capable de procurer immanquablement la fonte des glaires qui engorgent les glandes. n.° DES TRANCHÉES HÉPATIQUES OU DU FOIE.
Les tranchées hépatiques font caufées par une inflammation des vaiffeaux , tant arté-
riels que veineux , ou des canaux biliaires. Les vers & les pierres en font fouvent la caufe.
Il eft très difficile de reconnoître les tranchées hépatiques qui viennent de l'inflamma-
tion des vaiffeaux fanguins. On juge qu'elles font excitées par des pierres , quand le cheval en rend , que fa fiente eft fort jaune, ainfi que la conjonétive , les lèvres , & la langue.
Ces pierres font de la groffeur d'une lentille ou d'un pois : j'en ai vu d'aufn greffes
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qu'une noix de galle. Leur figure varie afTez ; il s'en trouve d'oblongues, d'arrondies, de
quarrées , de plates. Lor-fque les tranchées hépatiques font occafionées par des vers , les excrémens qui en
contiennent, en fournirent la preuve. Au refte , ces vers, comme je l'ai dit à l'article du foie, ont la forme d'une limande. Voye^ la defcription du foie dans Phippotornie ; j'ajouterai ici qu'ils font quelquefois entortillés & roulés comme des cornets. Ces maladies font fort dangérenfes & pour l'ordinaire mortelles. Les remèdes qu'on doit
employer , lorfqu'on foupçonne l'exiftence des pierres , font les adoucifTans, tels que les boifTons de graine de lin , de bouillon blanc , &c. dont on continue l'ufage pendant un certain temps. On donne enfuite les eaux minérales naturelles , telles que celles de PafTy, ou autres, ou bien une artificielle faite avec des clous rouilles. La couleur jaune des yeux, afTez ordinaire dans certains chevaux , qui n'ont ni colique ni aucun des fymptômes dont j'ai parlé, annonce ou une obftruction au foie, ou un défaut de fécrétion dans ce vifeère. Pour y remédier, on leur fera manger des plantes arrières-, on les purgera, fou vent avec Paloës feul , à la dok de deux onces ; il faut leur donner tous les matins deux pintes de déco'clion, préparée avec de l'abfinthe, de la gentianne, de Paunée, de la petite centaurée , &c. . .. Ces plantes font en partie ftomachiques, & par conféquent bonnes dans ce cas ; on en continuera Pufage pendant quelque temps , même après que la jaunifTe fera pafféé. Puis on en viendra aux eaux minérales, qu'on fera boire aux chevaux tous les jours matin & foir. Ce traitement convient également pour les vers; car tous les amers font anti-vermineux.
Cependant, il arrive quelquefois que ces remèdes ne produifent aucun effet. Dans ce cas, je preferis la panacée mercurielle, ou Paquila-alba, à la dofe d'un gros , uni avec deux gros d'alocs, toutes les fois que je veux purger. Je forme, outre cela, de petites piaules de trente grains de panacée, que je mets dans le fon, qu'il doit manger : ce que je continue pendant une quinzaine, de deux jours l'un. Cette méthode m'a réufîi ; & j'ai vu les chevaux rendre dans la fiente une très grande quantité de vers. On doit employer ce traitement pour les vers du pancréas.
12.° DE L'ASCITE OU HYDROPISIE DU BAS-VENTRE.
C'eft une colîcclion d'eau, contenue dans la cavité du ventre, enforte que les inteiHns
y nagent. L'hydropifie en général eil diftinguée en anafarque & en afeite. L'anafarque eft une
cedême ou une boufhfure en général , qui vient de la férof té du fang extravafé dans le tiffu cellulaire. L'afcite eft un amas de férofités dans la cavité du bas-ventre. Il y a encore des hydropifies particulières, comme celles du foureau, du péricade, du
médiaftin, Ôc les hydatides ; ces dernières font de petites verfies remplies d'eau, qui fe for- ment dans l'intérieur du ventre , & fouvent fous la peau dans les maladies épidémiques. Causes. Les caufes de l'hydropifie font; i.° tout ce qui ralentit le mouvement du fang,
& qui en empêche la circulation. 2,0 La fuppreffion de quelqu'évacuation ; comme de l'urine ou de la tranfpiration.
3.0 L'obftruction des vaiffeaux abforbans, deftinés à repomper une férofité qui tranflude
continuellement, comme une rofée, pour humecter leur furface. Les caufes qui ralentifTent , ou qui empêchent la circulation du fang, font PépailTilTement
de ce fluide, ou lcs obftructions. Lorfque le fang eft épais, il circule lentement ; les parties dont il efl compofé font
moins mêlées ; celles qui ont enfemble plus d'analogie , fe réunifient; les globules rouges fe
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fe rafTemblent & fe lient étroitement entr'eux ; les parties féreufes ck aqueufes fe répa-
rent des globules rouges , tranffudent à travers les membranes des vaifTeaux , s'extravafent dans quelque cavité, ck forment l'hydropifie. . S'il y a quelqu'obftrucfion dans les vaifTeaux, la circulation eft interceptée , le fang
s'arrête , les parties les plus fluides quittent les parties groffières , pafTent à travers les vaifTeaux, s'amafTent dans quelque cavité; de-là, l'hydropifie. Ajoutez à cela, que les obftru- étions compriment les vaifTeaux de la partie où elles fe trouvent, & y gênent la circu- lation. Lorfqu'il furvient une fupprefïion de quelqu'évacuation, l'humeur fupprimée, reflue dans
la malTe du fang, la férofité y furabonde, humecle, relâche les vaifTeaux, en diminue le refTort ; de-là naifTent la lenteur de la circulation, la tranfTudation de la férofité ck l'hy- dropifie. Il fe filtre continuellement, dans toutes les parties internes du cheval, une liqueur qui
en fuinte , comme une efpèce de rofée ck de vapeur. On pourroit l'appeîler tranfpiration interne. Dans l'état de fanté , cette humeur eft repompée par les pores abforbans ; lorf- qu'elle ne l'eft point , elle s'accumule dans quelque cavité & forme l'hydropifie. J'ai vu , dans quelques fujets, des vaifTeaux lymphatiques rompus vers le réfervoir de
Pecquet; l'humeur étoit épanchée entre le péritoine ck les gros vaifTeaux , & une très grande partie s'étoit écoulée à travers le péritoine, ck avoit pénétré dans le bas-ventre, Diagnostic. On connok l'hydropifie afcite par la difficulté de refpirer, par l'enflure du
ventre, ck par la flucfuation de l'eau qui y eft contenue: on s'en afTure en frappant un côté de la main, ck en appuyant l'autre fur le côté oppofé. Prognostic. Cette maladie eft fort difficile à guérir , fouvent même incurable, parce
qu'elle vient prefque toujours de quelque obftrudion confidérable, &. formée depuis long- temps. CuRATiON. L'indication qui fe préfente a remplir, eft d'évacuer îa férofité contenue
dans le ventre ck dans le fang. On peut le faire par trois moyens. i.°En poufTant l'humeur furabondante par la tranfpiration avec des diaphoniques ; tels que
la décoclion des bois fudorifiques , d'efquine , de gaïac , de fafTafras & de falfepareille , à laquelle on ajoutera environ trente grains d'antimoine diaphorétique, ou une décoclion de bayes de genièvre concafTées : il faut fur-tout être attentif à ne donner que fort peu à boire au cheval, ck à le tenir'dans un endroit ck dans un air fec. i.° En déterminant l'humeur furabondante, à prendre la route des urines ; pour cet
effet, on prefcrit les diurétiques ; ils valent mieux que les diaphoniques. Ainfi, on fera avaler le fuc de pariétaire à la dofe de cinq ou fix onces par jour , ou la décoclion de racine de chardon-rolland , de perfil, ou de fommités de genêt, dans laquelle on met diffoudre trois gros de fel de nître , par peinte d'eau, ou à laquelle on ajoute de la leftive de cendres de genêt avec le vin blanc. 3.0 En évacuant la férofité par le fecours des purgatifs hydragogues , tels que ïe jalap,
lediagrède, l'iris de Florene, l'aloës, le mercure doux , ckc. On peut purger avec des bols compofés, par exemple, d'un gros de jalap,d'un gros de diagrède, d'autant d'iris de Florence, de trois gros de nître, & d'une demie-once d'aloës." Mais, comme ces remèdes n'attaquent que l'hydropifie , fans toucher à îa caufe, ils
font fouvent infufïifans. Lors donc que malgré leur ufage bien ordonné, le ventre fe rem- plit d'eau , qu'il eft confidérablement diftendu, je penfe qu'on doit tenter la ponction ; Z z z z
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comme je l'ai indiqué pour l'hidropifie de poitrine: fi on la diffère , ou fi on la profcrit,
le cheval ne tardera pas à périr. Dans l'hydropifie du fourreau , il faut faire des fcarifications , ou une ouverture 5 pour
donner iffue à l'eau. I3.« DE LA SUPPRESSION D'URINE.
L'urine fe fupprime, lorfqu'elle ne fe fépare pas dans les reins, ou qu'elle ne s'y fe'pare
qu'en petite quantité , ou qu'elle ne trouve pas de pafTage libre pour fe rendre à la veiïie.
Dans cet état , le cheval fouffre de vives douleurs , qui font annoncées par la grande
agitation où il eft; la fièvre eft confidérable , il plie les reins.
Causes. La fuppreflion d'urine vient, ou de l'inflammation des reins & des uretères ,
ou de l'obftrucfion de ces parties, ou de la préfence d'une pierre, &c..... Dans l'inflammation des reins , les tuyaux fécrétoires font refTerrés, & ne filtrent plus
l'urine , laquelle reflue dans la raafle du fang , ce qui la fupprime. Dans l'inflammation des uretères, ces canaux font rétrécis, & ne laiflènt plus de chemin
ouvert à l'urine ; il doit donc y avoir fuppreflion. Dans l'obftruâion des reins & des uretères, l'urine ne pouvant point pafFer librement,
n'eft plus verfée dans la veflie ; il y a par conféquent fuppreflion. Les caiifes de l'inflammation des reins & des uretères , font ou générales , ou locales ;
les premières font l'épaifhflement, la pléthore & la raréfaction du fang ; les fécondes font un coup fur la région des reins, lequel aura endommagé, meurtri la fubftance de ces glandes, relâché les vaiffeaux , ou irrité les nerfs, ck produit un engorgement. L'obftru£tion des reins eft due a des calculs formés dans leur fubftance ; ils bouchent,
picotent & irritent les vaiffeaux fécrétoires de l'urine. Diagnostic. Dans la fuppreflion d'urine, le cheval s'agite, fe tourmente, plie les
reins, les regarde, & a une fièvre confidérable. Prognostic. Le mal eft fans remède, lorfqu'il eft caufé par obftruclion , c'eft-à-dire,
par des calculs ou des pierres , foit dans les reins , foit dans les uretères : s'il vient de l'inflammation des reins, il peut fe guérir ; mais il n'eft jamais fans danger. Curation. La fuppuration d'urine qui vient d'inflammation , demande ; i.° des fai-
gnées , répétées fuivant le befoin ; c'eft le remède le plus efficace ; z.° on retranchera tout aliment folide , &. tout ce qui eft échauffant; 3.0 on donnera plufieurs lavemens émolliens & rafraîchiffans1, afin de tempérer la chaleur, d'abattre l'inflammation, & de calmer l'irri- tation des reins ; on preferira des boiffons adouciflantes , préparées avec les décodions de feuilles de mauve, de guimauve ou de graine de lin.. On peut faire avaler quelques onces d'huile d'amandes douces, pour adoucir, relâcher &
modérer la douleur. H° DE L'INCONTINENCE D' U R I $ E-
Il arrive quelquefois aux chevaux un écoulement perpétuel d'urine par le fourreau ,
fans qu'il fane fortir fa verge, & fans qu'il reffente la moindre douleur. Il eft même affez ordinaire aux vieux chevaux de piffer dans leur fourreau, fans cependant qu'il y ait incon- tinence ; mais c'eft fouvent une difpofition à cette infirmité , qui eft prefque toujours occafionée par une paralyfie de la veffie ou par un relâchement du fphin&er. Les inje- ftions aftringentes pouffées dans la vefïie feroient très convenables dans ce cas ; mais |
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comme il n'eft pas poffible de fonder le cheval dont la verge fe retire dans le fourreau ,
on doit s'en tenir aux aftringens internes. Àinfi, on donnera le baume de la Mecque , du Pérou ou la térébenthine, à la dofe d'un gros, tous les matins,.foit en bols ou en boifîen. Il vaut mieux néanmoins en former des pilules avec de la farine ou de la mufcade réduite en poudre ; on lui en fera prendre tous les jours pendant fix femaines & plus. Ï5.0 DE LA RÉTENTION D'URINE.
La rétention d'urine eft la difficulté ou l'impoffibilité d'uriner.
Le cheval fe préfente pour pifTer , & ne rend que quelques goûtes d'eâu , ou même
aucune. Causes, Elle eft ordinairement produite par le rétreciffiement du col de la veffie ; ce
rétreciiTement vient, ou de l'inflammation de la veffie, ou de celle des glandes proftrates qui environnent fon col , & quelquefois de la paralyse de la velTie. Lorfque la veffie eft enflammée, les vaifTeaux de fon col font pleins, engorgés, diften-
dus , & ferment le pafTage à l'urine. Lorfque les glandes proftrates font engorgées , elles compriment le commencement du
canal de Purèthre , & empêchent l'urine de paffer. Dans la paralyfie de la veffie , les fibres n'ont plus de fentiment ; elles ne fentent plus
la préfence de l'urine, qui s'amaffie en grande quantité , diftend prodigieufement les mem- branes de ce fac , & en refTerre le col ; de-là la rétention d'urine. L'urine peut encore être retenue par la préfence d'une pierre qui, fe portant vers lé
col de la veffie , l'empêche de s'ouvrir. Diagnostic. Tels font les fignes par lefquels on reconnoît cette aftèclion : le cheval
fe préfente fouvent pour uriner , & ne rend point ou que très peu d'urine ; en portant la main par le re&um fur la veffie , on fent qu'elle eft pleine & diftendue ; on s'affiire auffi par ce moyen s'il y a une pierre. CuRATION. Il ne faut point fuivre la mauvaife méthode de ceux qui , en portant la
main par le reclium fur la veffie , la compriment fortement afin de procurer la fortie à l'urine , parce qu'on augmenteroit la violence du mal ; fi on le fait , il faut que ce foie doucement.
Lorfque la rétention d'urine vient de l'engorgement, on doit faigner une ou deux fois,
donner des breuvages & des lavemens émolliens , & employer les remèdes de l'inflamma- tion. Lorfqu'elle reconnoît pour caufe la paralyfie , il eft difficile d'y porter remède. On peut effayer les lavemens de décoclions de camomille , de mélillot, de bétoine , &C. ck même frotter le bas-ventre avec de l'efTence de térébenthine , de l'huile de laurier , ayant foin de promener le cheval. Il y a certains moyens qui réuffiffient quelquefois à faire pifTer le cheval comme de remuer fouvent la litière fous fon ventre. Tous les moyens dont on peut efpérer quelque fecours ne doivent pas être méprifés |
ceux-ci feront donc mis en ufage , bien qu'ils foient fouvent inutiles. Mais fi le mal eft produit par une pierre dans la veffie , il n'y a pas d'autre parti à prendre que de faire l'opération. Voye{ la taille aux opérations. , l6.o DU PISSE MENT DE SANG,
Cet accident eft d'un fort mauvais augure; les fuites en font prefque toujours funeftes. Je
n'ignore pas que bien des gens ont traité & même guéri des chevaux qui piffioient le fang, Mais ces meilleurs ne feauroient-ils donc pas qu'au bout d'un an ou deux, plus ou |
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moins , ces animaux périffent de maladie qui font la fuite du pifTement de fang ? Cette
hémorragie vient de la veffie, ou de fon col, rarement du canal de l'urethre , mais plus ordinairement des reins. Les caufes qui produifent la rupture des vaifTeaux de ces parties, font les efforts que font les mufcles pour vaincre de grandes refiftaaces, les fortes contra- rions réitérées , la pléthore des vaifTeaux des reins , l'inflammation à la fuite de quel- qu'exercice violent, de l'ufage des plantes échauffantes, de fourrage pourri, de pierre dans les reins; cette dernière caufe eft fort commune. Il m'eft plufieurs fois arrivé, de prédire & d'annoncer des pierres rénales dans des chevaux, qui avoient piffé le fang à différentes reprifes : ils étoient fouvent tourmentés par des efpèces de tranchées, durant lefquellesils regardoient leur dos, fe couchoient & fe relevoient fréquemment, plioient les reins ; ils rendoient peu d'urine , laquelle étoit quelquefois fanguinolente, quelquefois un peu puru^ lente. En les ouvrant après leur mort, j'ai effectivement vu , tantôt dans le baflinet des deux reins , tantôt dans celui d'un feul, des calculs plus ou moins gros. J'en ai trouvé de très confidérables, qui étant extraits du rein, en confervoient la figure ; on remarquoit dans le milieu , la place du baffmet, le pourtour repréfentoit les mamelons , & avoient la figure d'une couronne. J'en conferve dans mon cabinet qui ont cinq pouces de long, fur trois & plus de large. Parmi ces pierres, il y en a une fur-tout fingulière; elle eft cryflallifée , taillée à facettes oclogones , pyramidales & cubiques ; elle eft gravée fur la planhe 50 ; ces cryftaux font bien tranfparens, j'ai effayé de les diffoudre dans toutes fortes de liqueurs, fans avoir pu en venir à bout. Ces concrétions font de deux fortes; l'une eft fédimenteufe, & s'écrafe aifément avec
les doigts; l'autre eft d'une dureté extrême, & tient de la nature de la pierre calcaire. Après cette digrelïion , je reviens à mon fujct , ck je dis que le piffement de fang
eft incurable. Tout ce que l'on peut faire dans les commencemens, c'eft de le pallier ; pour cet effet, on faigne une fois ou deux , on ordonne les lavemens émolliens , les boiffons adouciffantes; ou bien, on met dans un feau d'eau, deux gros de fel de nître, ck même trois fi le cheval le boit fans dégoût. 16.0 DES SUEURS.
J'e n'entends pas parler ici des fueurs qui arrivent dans les maladies inflammatoires, ou
dans les maladies chroniques , telles que dans la phthifie , ni des fueurs qui font excitées par la chaleur , ou par les violens exercices ; mais de celles auxquelles certains chevaux font fujets au moindre mouvement qu'ils font, & même dans le repos ôk l'inaftion. Elles font quelquefois fi abondantes, qu'on peut eftimer cette évacuation à cinq pintes par jour. Les uns en font affoiblis confidérablement, ck perdent l'appétit , d'autres le confervent bon, & fe portent bien. La plufpart des chevaux qui ont ces fortes de fueurs, font affez en embonpoint. Elles doivent être attribuées au relâchement des vaifTeaux excrétoires de la tranfpiration.
Ces fueurs ne font point dangéreufes ; on viendra aifément à bout de les modérer ék de
les arrêter en lavant le cheval, pendant quelques jours, avec une décodion de plantes aroma- tiques , telles que la fauge ou le romarin. 17.0 DU TREMBLE M EN TV
Le tremblement, à la fuite d'une maladie inflammatoire ou d'une hémorragie, eft prefque
toujours un fymptôme de mort. Il furvient auffi au commencement des fièvres , & après une longue maladie. Il n'eft point rare de voir des chevaux en bonne fanté, être faifis de tremblement ; le froid ck la peur peuvent en être la caufe. Les chevaux en feront encore attaqués
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attaqués pour avoir bu , dans l'été de l'eau de puits , ayant chaud , ou pour avoir été
menés à la rivière étant en fueur; le tremblement alors fera ordinairement accompagné de tranchées. On y remédiera en les couvrant fur le champ , & en les tenant chaudement ; lorfque le tremblement continue, on leur fera boire une bouteille de vin. \ l8.° j) E LA RAGE.
La ra^-e eft une efpèce de .folie ou de fureur fans fièvre, dans laquelle le cheval mord
& ronge la mangeoire & ce qu'il rencontre ; il avance la tête pour mordre indistinctement tous ceux qui s'approchent de lui ; il ne connoît perfonne; il eft toujours en mouvement lorfqu'il eft feul, & frappe du pied ; fes yeux font rouges & étincelans; il mange peu & ne boit pas ; il tire la langue & rend beaucoup d'écume. On diftingue deux degrés dans cette maladie; la rage commençante, & la rage confirmée. La rage commençante eft annoncée par tous les fymptômes dont je viens de parler :
ils augmentent dans'la rage confirmée ; le cheval fouffre considérablement, & fe tourmente beaucoup, il tremble de tous fes membres, le poil s'hérifTe, & il meurt enfin. Causes. Chez certains animaux, qui ne fuent point, tels font le chien , le loup & le
j c, ja ra~e s'eno-endre d'elle-même , mais elle n'attaque jamais le cheval [ ainfi que l'homme ] , qu'elle ne lui ait été communiquée par la morfure d'un animal
enragé , ou parce qu'il aura bu d'une eau infefte'e du virus hydrophobique, ou , ce qui revient'prefqu'au même, parce qu'il aura mangé du foin, de la paille, du fon ou de l'avoine arrofés de falive virulente. Diagnostic. On doit craindre qu'un cheval ne devienne enragé, lorfqu'il y a eu dans
la maifon un chien malade, & qu'il a été pendant quelque temps avec lui. Il eft prudent alors de fe défier du cheval , de prendre des précautions, & de ne pas en approcher de trop près, avant quarante ou cinquante jours. On doit foupconner que le cheval a contracté la rage , lorfqu'après avoir été avec un
animal qui en eft atteint , il mord la mangeoire , qu'il fe jette fur ceux qu'il voit , pour les mordre , qu'il frappe du pied , & qu'il s'agite. ..,,.. On eft bien fur, lorfqu'après avoir été mordu par un animal malade, il a tous les lymp-
tômes de la rage. f
Prognostic. Tous les chevaux mordus par un animal enrage , ne le deviennent cependant
ÎVT.S
La maladie fe déclare ordinairement entre le vingtième & le cinquantième jour; rare-
ant le vingtième; mais quelquefois elle ne fe manifefte qu'après le cinquantième, & quelquefois même au de-la de ce terme. L s u'elle eft une fois déclarée, elle fait périr promptement le cheval ; c'eft une maladie
fort aiguë, qui ne dure que fept jours. : La rage qui vient de la falive d'un animal enrage , elt plus dangereufe que celle qui
a été communiquée par la morfure, parce que cette dernière eft locale , fon fiège étant feulement dans la partie mordue; en l'emportant avec le fer , on remédie a la rage. La première n'ayant point de place déterminée, parce que le virus eft pane dans la maiTe du fane, eft reconnue pour incurable.
t c 1 jtoCL fpndineufes & les articulations ont ete mordues par un animal
Lorlque les parties tenuiiieiuc:» ^ r
enragé , le danger eft bien plus grand , que quand « font les parties charnues.
En général, la rage eft une maladie fort grave & très funefte. ~ , . -, , .. j, «-'«.prtïr la raee menaçante, la commençante eft prefqu încu-
On a bien de la peine a pievenn ia 1^ t ? , r a rable, la confirmée ne fe guérit jamais
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37o H I P P O P A T Hr O L 0 G I E.
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Curation. Tout ce qu'on a dit fur la guérifon de la rage confirmée, n'eft que fable
& menfonge. Les remèdes qu'on emploie font inutiles. Les bains de la mer ont été vantes comme un fpécifique pour cette maladie , mais ils font a'uffi. infructueux que les autres moyens,
Le mercure fembloit promettre plus de fuccès, parce que le virus de la rage attaque
fpécialement la falive, & que ce minéral a beaucoup d'analogie avec elle ; mais il n'a pas répondu à l'efpérance qu'on en avoit conçue. Il eft inutile de tenter aucun traitement pour la rage confirmée : nos foins doivent fe
borner a la prévenir. Ainfi, après avoir coupé en rond, toute la partie mordue, fi elle eft charnue, on y appliquera les cauftiqu.es & le feu ; on fera des fearifications , & on excitera une fuppuration abondante , afin d'attirer tout le virus dehors. Si la morfure a été faite à une partie tendineufe ou membraneufe , il faut faire des
fearifications à la peau, & appliquer defTus les ventoufes, afin de faire fortir tout le virus. Mais on aura attention de tenir exactement le cheval à l'écart, &c de ne jamais en approcher de fi-près, qu'on puhTe en être mordu. Quand ces remèdes ne réufrifTent point , il faut abandonner le cheval & le tuer.
io.° DE L'ATROPHIE OU DE LA MAIGREUR.
Le marafme dans les chevaux , reconnoît toujours quelque caufe interne. Il eft la fuite
d'une maladie aiguë, dans laquelle le cheval a fait une grande déperdition de fubftance ; il vient auffi. d'un défaut de fécrétion dans les différentes parties , & quelquefois chez les jeunes poulains d'une rigidité très grande dans les fibres. Mais on voit des chevaux relier dans cet état de maigreur , fans jamais engraifîer , quoiqu'il n'y ait en eux aucune caufe morbifique. C'eft alors quexertaines gens examinent la peau; fi elle tient aux os, ou parole y tenir , parce qu'elle ne prête pas , ils prononcent que le cheval n'eft pas fait pour engraiffer. Si au contraire , elle eft lâche ; il y a apparence , difent-ils , qu'il prendra de l'embonpoint. Mais cette décifion eft ridicule , car j'ai vu cent fois des chevaux avoir la peau adhérente aux os, & cependant devenir gras. Pour juger fi un cheval eft de nature à engraiffer , ou non , il faut en confidérer l'enfemble , examiner chaque partie en détail , & fon caracfère. L'expérience m'a appris qu'un cheval ferré dans fes épaules, refte pour l'ordinaire maigre, ainfi que celui dont la poitrine eft étroite [ce que l'on appelle avoir la côte plate] : il eft rare encore que les chevaux fortraits , qui ont la croupe avalée , & qui font haut montés fur jambe, engraiffent jamais. S'il y a quelqu'exception à cette régie, elle a échappé a mes obfervations. Tous les remèdes qu'on preferiroit alors feroient inutiles ; les farineux , qui conviennent fi fort dans toute autre circonftance , feroient infiifflfans dans celle-ci. La maigreur , qui vient à la fuite de quelque maladie , ou qui eft occafionée par un
exercice pénible & non interrompu, fe guérit par le repos, par le bon fourrage & par les farineux , à moins que le cheval ne foit trop vieux : cependant on en voit tous les jourf àe tels, engraiffer: Je crois même pouvoir affurer que toutes les fois qu'il ny a point de vice de conformation , il eft rare qu'un cheval qui eft panfé avec foin , exercé félon fes forces, bien nourri, ne prenne pas de l'embonpoint. io.° DE LA RUPTURE DU DIAPHRAGME.
Quelquefois le diaphragme fe rompt à la fuite de quelque tranchée. Lorfque ce fâcheux
accident eft arrivé, le cheval fe tourmente beaucoup , fe couche, fe débat, & a une grande difficulté de refpirer ; le ventre monte avec la poitrine en refpirant ; la mort furvient bientôt. |
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PI. LVIII,
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JDelcucru 7i/, Seulp,
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Le; Gzrpentier, ciel,
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T R AIT
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DE F E
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L manqueroit une partie eiïentielle à notre cours d'hippiatnque, fi nous
ne parlions pas de la ferrure. Ce ferait fe tromper que de croire, qu'elle n'intérefïe que les maréchaux. J'ofe dire qu'elle importe également aux écuyers, aux amateurs de chevaux , & à ceux qui veulent exercer Phippia- . trique. Aucun d'eux n'ignore affurément, que fi une mauvaife ferrure expofe le oied à une foule d'accidens , plus ou moins dangereux , une bonne ferrure les répare , & renfle même certains défauts de conformation. Il ne fuffit pas pour eux d'avoir cette notion générale ; ils doivent s'en procurer une connoiffance particulière mais fur-tout Phippiatre J'efpère que les uns & les autres trouveront de quoi fe fatisfaire a cet égard : ce traité renferme ce que m'a appris une expérience de plus de vingt ans. Mais pour ttre à portée de bien entendre tout ce que j'ai a dire fur cet article , j'ai cru devoir commencer par une defcription abrégée du pied du cheval Il n'eft point de partie dans le cheval qui foit fujette a autant de maladies que le pied.
On lace ordinairement dans la jambe, dans l'épaule, ou dans d'autres parties, une infinité d n P ladies qui n'ont leur fiège que dans le pied : parce qu'on ne voit ni plaie , ni tu^Tu/apparente ; on dit que le mal n'eft pas dans le pied, & on va chercher la maladie ailleurs : c'eft une erreur encore commune aujourd'hui. Mon père eft le premier ,^ui ait de
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celle ou pieu , ^- ^^ — - - >■
, accident qui les inanifeftent , & remarqua , par des obfervations
maladies, il n y a aucun accident qui .
, , ; fnir hnWr le cheva , eft dans le pied, prefque toutes les fois qu'on
fuivies, que le mal, qui tait boiter le cuev , r > r le place dans l'épaule ou dans la hanche, &c.
F j r . . i • j fprvira comme de préliminaire, & peut être regardée
Cette courte defcription du pied, îenu* r ? r
,. • j jm triWé de ferrure gui contiendra cinq articles.
comme l'explication des termes du uaitt oc iv, i i
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37z . FERRURE. \
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i.e J'indiquerai dans le premier , les défauts de la ferrure acluelle.
a.e Je donnerai dans le fécond , la manière de forger ck de ferrer.
Le 2.e renfermera les précautions à prendre pour ferrer les chevaux malins.
Le Ç apprendra quelle ferrure il faut mettre en ufage.
Le <.c enfin, fera deftiné à répondre aux objections que l'on a faites, & que l'on pour-
roït faire à la ferrure propofée. Quoiqu'à bien dire , elle foit déjà connue ck en partie pratiquée par toute la France. Il n'eft guère de villes , même de villages, où l'on voie ferrer long ck a éponges fortes , comme cela fe pratiquoit avant que mon père ck moi enflions donné la nouvelle ferrure. Il y a lieu de croire, que comme les chevaux ont le pied également conftruit par - tout , l'on fe bornera en Europe à une feule ck même ferrure ; ce qui feroit a fouhaiter ardemment. |
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DESCRIPTION DU PIED DU CHEVAL.
E pied du cheval eft compofé de parties dures & de molles. Les parties dures font les os ;
les parties molles font les chairs. Toutes ces parties font contenues dans une boîte de corne que l'on appelle fabot.
Le fabot a deux faces : l'une antérieure ck fupérieure , pour l'ordinaire convexe, qu'on
appelle muraille ; je dis pour l'ordinaire, parce qu'elle fe trouve concave dans certains che- vaux , ce que l'on appelle pieds plats. L'autre face eft inférieure, ck fe nomme foie pro- prement dite , laquelle eft concave , mais convexe dans certains chevaux , ce que l'on appelle pieds combles. Ces deux exceptions font des défauts, dont le premier eft naturel ck héréditaire, le fécond ne devient comble que par la ferrure. La muraille eft mince, molle ck blanchâtre à fa racine ; à mefure qu'elle s'éloigne de la
peau , elle devient plus dure ck plus épaifîe ; elle eft fibreufe extérieurement; les fibres font jointes étroitement les unes 'aux autres. Plus la muraille s'approche de terre , plus elle s'en- durcit. Mais fes fibres fe détachent par la macération ; on les apperçoit encore aifément dans les fabots qui ont été long-temps expofés à l'air. La partie interne de la muraille eft cannelée , c'eft-à-dire , parfemée de petits filions ,
formés par des productions de fibres difpofées en lames. Sa partie fupérieure eft mince ; on remarque intérieurement une demi-gouttière pour loger la chair de la couronne, donc je parlerai ci-après. On apperçoit encore plufieurs petits trous qui donnent pafTage à des vaifTeaux lymphatiques, qui l'abreuvent ékla nourriflent, mais qui ne vont guère au de-là de l'os du pied. Il en eft de cette partie comme des poils ou des crins, qui , lorfqu'ils ont acquis une certaine longueur, fe defTéchent ck fe fendent, faute de nourriture. La muraille & la foie, femblent être produites par une expanfion des nerfs ck des vaifTeaux lympha- tiques , comme les ongles dans l'homme; ce qu'il y a de certain, c'eft qu'il n'y a pas dans le cheval de parties auftl fenfibles que le pied, ou au moins dans laquelle il éprouve tant de douleur. La muraille fe divife en trois parties ; celle qui fe préfente en avant, eft nommée mu-
raille de la pince ; celle des côtés , muraille des quartiers ; celle de derrière, muraille des talons. La partie qui paroît la première en levant le pied du cheval , fe nomme foie de corne
proprement dite, cette foie fe divife en quatre parties. La première répond à la muraille de la pince , ck s'appelle foie de la pince ; la féconde
fe
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DESCRIPTION DU PIED.
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fe nomme foie des quartiers, & répond à la muraille des quartiers; la troifième, qui répond
à la muraille des talons, retient le nom de foie des talons ; la quatrième eft ce corps en forme de V , qui eft fitué au milieu , & qu'on appelle fourchette. Il falloit néceffairement divifer ces parties de la forte, afin de parler fans confufion , &c
d'une manière précife, des différentes blefïiires qui peuvent y arriver ; fans cela , on ne fe feroit pas fait entendre. Mais, comme elles diffèrent encore, & par leur fubftance, & par leur conftru&ion , il a encore fallu les diftinguer à ces deux égards. La première s'étend depuis le bout de la fourchette jufqu'à la muraille ; elle eft fuperfi-
ciellement d'une fubftance blanche & farineufe , formant de petites écailles ; quand on la pare, elle devient plus grife & plus forte, à moins que la foie ne foit blanche, de même que le fabot, ce qui n'eft pas rare; plus l'on pare cette foie , plus elle acquiert de mol- lefTe, parce qu'elle fe trouve plus hume&ée de férofité, & plus près du vif. La féconde, qui eft fituée au côté de la fourchette, eft d'une fubftance à peu près
femblable à la première ; mais elle eft plus épaifTe & compofée de lames ou écailles plus fortes & plus longues que la précédente , lefquelles tombent & fe détruifent d'elles- mêmes , lorfque le fuc nourricier ne s'y porte plus , & qu'elle eft parvenue à un degré d'épaifîeur convenable ; de forte qu'à bien confidérer ces deux parties , on verra en tout temps qu'elles confervent la même épaifTeur, & qu'elles fe dépouillent elles-mêmes d'une cfpèce de vêtement qui leur eft inutile : ce qui prouve bien que le maréchal n'a pas befoin d'ôter le fuperflux , & par conféquent d'aller au de-là, de peur d'altérer la nutrition , de l'afFoiblir, & de l'expofer par-là au contact de l'air, qui en la defféchant, comprime la partie molle & fait boiter le cheval. Il eft également dangereux de parer la foie & de l'amincir, on l'expofe par-là à recevoir plus aifément des clouds de rue, & on la rend plus fufcep- tible d'une infinité de maladies dont nous avons parlé. La troifième, eft la partie qui forme les talons, & qui eft produite par le contour pofté-
rieur & interne de la muraille , qui s'étend aufïi des deux côtés de la fourchette , afin de venir s'unir avec la portion de la foie , dont nous venons de parler. Cette corne eft liante & ne s'écaille pas comme celle qui compofe le refte de la foie , parce qu'elle eft: perpétuellement nourrie par le fuc qu'elle reçoit des parties molles, avec laquelle muraille, elle a de l'adhérence ; en la confidérant intérieurement dans le fabot , on y obferve des cannelures légères , de même qu'à la muraille. Elle fert principalement d'étai ou d'arc- boutant aux murailles des talons , & empêche qu'ils ne fe rapprochent l'un de l'autre ; elle fournit d'ailleurs un foûtien au tendon fléchiffeur de l'os du pied , & fait l'office de fourchette : car il eft à remarquer , que les beaux pieds qui font creux , & qui ont ces arcs-boutans très forts , ont de petites fourchettes, mais que ces arcs-boutans font très peu fenfibles dans les pieds plats, & principalement dans les pieds combles ; ce qui prouve bien que la nature a fupplée l'un par l'autre dans les différens cas , pour être le foûtien du tendon le tendon le foûtien de l'jos de la noix , & celui-ci le foûtien de l'os coronaire lequel porte le quart de péfanteur de la mafTe de l'animal , & quelquefois la mafTe totale Pour concevoir le méchanifme de ces parties , il n'eft queftion que de jetter un coup d'oeil fur l'obliquité des furfaces cartilagineufes de l'os du pied , ôc l'on verra aifément que le poids de la colonne s'en iroit en arrière, fi elle n'étoit foûtenue par quel- que chofe : or la nature a placé un corps matelaffé & infenfible , pour fervir d'appui au refte du corps, & pour en rendre les mouvemens plus doux. En effet , l'expérience dé- montre tous les'jours que quand le tendon n'eft point foûtenu, il eft expofé non feule- ment à avoir des ganglions, comme en ont aux poignets ces hommes robuftes, qui lèvent de péfans fardeaux. Ces ganglions font l'effet du tiraillement, que produit la péfanteur de l'a-. Bbbbb
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__________F E R R U R E.
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374-
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nimal ; il eft quelquefois ' fi grand, que le tendon fe rompt, & quand il réfifte , l'os
coronaire s'inclinent en arrière, & perdant fon appui, il fe porte fur l'éminence antérieure de l'os du pied & là fe fracture en plufieurs morceaux, mais plus fouventen trois ; quand l'os du pied réfifte, alors c'eft l'os de la noix qui fe fraclure. La quatrième enfin, eft la partie moyenne qui eft la fourchette; c'eft; une corne mol-
laffe & compare , qui prend fa nourriture de la fourchette charnue, ck qui eft deftinée, par fa nature, à fe prêter à fes mouvemens, & à la garantir des impreftions extérieures. Cette corne fe débarraife elle-même des accroiffemens inutiles de fa fubftance, mais diffé- remment que l'autre partie de la foie de corne ; celle-ci fe defféche, au lieu que la four- chette, étant de la nature de l'éponge, ck fe trouvant par conféquent toujours imbibée de fon. fuc nourricier , s'enva en efpèce de filandres , telles que font les parties d'une éponge qui le defféche. Elle fert aufli à foùtenir le tendon qui prend fon attache à la partie inférieure du pied, & qui eft garantie, par la fourchette charnue, des extenfions qui peu- vent s'y faire. Les parties , tant dures que molles , renfermées dans le fabot, font les fuivantes.
i.° La chair de la couronne. 9.0 Leurs capfules.
a.° La chair cannelée. io.° La terminaifon des tendons.
3.0 La foie charnue. n.° Les artères.
4..0 La fourchette charnue. ia.° Les veines.
5.0 L'os du pied. 13.0 Les vaiffeaux lymphatiques.
6.° Une partie de l'os coronaire. 14.0 Les nerfs.
7.0 L'os de la noix. 15.0 Les glandes fynoviales.
8.° Leurs ligamens. 16.0 Les cartilages du pied.
De la chair de la couronne.
JuZ chair de la couronne eft une chair dure , grifâtre extérieurement, blanchâtre
intérieurement ; elle eft mamelonnée , & forme un bourlet qui recouvre le tendon exten- feur à fon attache, fur l'os du pied, la partie inférieure de l'os coronaire, ainfi que lur les cartilages , & va jufqu'à la pointe des talons en diminuant d'épaiffeur. Elle eft logée dans la demi-gouttière de la muraille, à l'infertion du poil ; elle a très peu de vaiffeaux fanguins , mais elle a beaucoup de houpes nerveufes. Cette partie fe tuméfie aifément dans l'extenfion du tendon extenfeur, dans les javarts encornés proprement dits , & dans le cas ou la matière a foufïlé au poil. De la chair cannelée.
La chair cannelée eft d'une fubftance bien différente de celle delà chair de la couronne;
elle eft compofée de lames parallèles, entre lefquelles il y a des efpaces , en forme de filions, pour recevoir les prolongemens de la corne cannelée. Elle eft parfemée de vailieaiix fanguins; elle a, de même que la chair de la couronne, beaucoup de houpes nerveufes, ce qui fait qu'elle eft d'une grande fenfibilité. Elle eft adhérente à toute la convexité de l'os du pied. C'eft cette partie qui fouvent , a la fuite d'une enclouure ou d'un fie qui a ga- gné les quartiers , fe fépare de la corne cannelée. La foie charnue recouvre toute la furface inférieure de l'os du pied, à laquelle elle eft:
très unie, excepté a l'endroit où s'attache le tendon fléchiffeur du pied. Elle recouvre auffi la fourchette charnue ; elle eft cannelée a l'endroit de la foie des
talons ; dans le refte de fon étendue, elle eft coriace, grenue & vergettée ; elle fe replie fur les bords de l'os du pied, pour aller s'unir à la chair cannelée ; de forte que l'une |
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DESCRIPTION DU PIED. a7«
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femble être la continuation de l'autre , & que les vailïèaux de la chair cannelée paroif *
fe continuer à la foie charnue ; car lorfqu'elle eft détruite jufqu'à l'os , & qu'elle eft à découvert , on voit qu'elle fe régénère par de petits boutons , comme l'herbe dans la prairie. Ces boutons s'élèvent des pores de l'os du pied , & forment tous enfemble la foie charnue. Elle a des prolongemens qui s'enchâfTent dans les filions de la foie de corne* Les filets nerveux n'y paroifTent pas en aufti grand nombre que dans la chair de la couronne & la chair cannelée. Elle eft cependant très fenfible. La fourchette charnue eft recouverte , comme nous l'avons dit , par la foie charnue ;
poftérieurement elle recouvre le tendon fléchineur à l'endroit de fon attache , & s'étend latéralement jufqu'aux cartilages. Il eft difficile de dire quelle eft fa fubfhuice ; on fçait feulement qu'elle eft mollane , fpongieufe & blanche ; elle refTemble affez à la chair de la couronne dans fpn milieu ; elle a très peu de vaifîeaux fanguins , & peu de nerfs , car elle n'eft pas fenfible. Ce qui le prouve, c'eft que les fies ou crapauds quelques volumi- neux qu'ils foient, pourvu qu'ils n'aient pas gagné la chair cannelée, ne font jamais boiter le cheval. L'expérience journalière le démontre. Pour m'en afîurer encore mieux, j'ai parle du gros fil d'aréchal dans le fort de la fourchette, lequel a forti par le paturon; j'ai fait marcher le cheval , qui n'a boité que le premier jour ; ce qui ne venoit que de la peau, & non de la fourchette : le cheval a été dans cet état huit jours. Cette preuve a été faite, pour prouver que la nature avoir placé, dans cette partie , un corps infenfible , deftiné à porter à terre , & pour détruire cet ancien préjugé , que le cheval ne doit pas marcher fur fa fourchette, & qu'elle eft fenfible. D'ailleurs, ne remarque-t-on pas tous les jours, que le cheval, qui a pris un cloud de rue dans cette partie, ne fait aucun movement quand une fois on a coupé la portion de foie charnue qui la recouvre. De Vos du pied.
L'os du pied a la figure d'un croiffant ou d'un talon de femme renverfé ; on y diftingue
des éminences & des cavités. Les éminences font au nombre de trois ; Tune à la partie antérieure & fupérieure, pour l'attache du tendon extenfeur de cet os, & deux autres aux parties latérales pour L'attache des cartilages. On y voit plufieurs cavités ; i.° dans fa partie fupérieure, il y a deux facettes cartilagi-
neuses qui font l'empreinte des deux conduits de la partie inférieure de l'os coronaire. a ° Aux parties intérieures des apôphyfes latérales , fe remarquent deux trous , un de
chaque côté, lefquels donnent paffage à une veine. 0 Au-deffus de chaque apophyfe latérale , deux enfoncemens inégaux pour l'attache
des cartilages.
a° A la partie inférieure concave eft une petite ligne tranfverfale faiilante en forme de
croiffant, pour l'attache du tendon fléchifleur.
o Un u plL1s haut, deux trous pour le partage de deux artères principales , de deux
wW, & je deux nerfs qui vont fe diftribuer dans la fubftance de l'os.
veines , tx. uu v^ i ^ . r , - . , ^
6 ° Plufieurs inégalités aux parties internes des apophyies latérales , ou viennent s atta-
cher les ligamens de l'os de la noix. y ° Plufieurs petits trous dans la furface fupérieure de cet os , par lefquels panent diffé-
rentes ramifications des artères & veines qui vont fe diftribuer dans la furface de cet os. De Vos. coronaire.
L'os coronaire approche d'une figure quarrée ;. il eft finie" en partie fur l'os du pied,
& en partie fur l'os de la noix. On peut y diftinguer fix faces comme à un cube ; fcavoir, |
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375 FERRURE.
ia fupérieure l'inférieure , l'antérieure , la poftérieure & les deux latérales.
On obferve a fa partie fupérieure , deux facettes enduites d'un cartilage , pour recevoir
les deux condyles de l'extrémité inférieure de l'os du paturon ; à fa partie inférieure , fe voient deux éminences en forme de condyles, qui fervent à fon articulation avec l'os du pied.
Enfin , on remarque à la partie fupérieure, antérieure , poftérieure & aux parties laté-
rales , plufieurs inégalités, donnant attache à plufieurs parties tendipeufes & ligamenteufes. De Vos de la noix.
L'os de la noix refTemble afFez , par fa figure , à une navette de tiflerand. Il eft finie
derrière l'os du pied & l'os coronaire , fur le tendon d'Achille. On remarque', i.° deux facettes dans fa partie fupérieure, à l'endroit de fon union avec
l'os coronaire. a.to Plufieurs inégalités pour l'attache des ligamens.
Tous ces os font contenus & liés enfemble par des ligamens ; la plufpart font, outre
cela , enveloppés de membranes capfulaires , qui contiennent la finovie , liqueur jaunâtre, deftinée à lubrefier les furfaces des os, dans les articulations avec mouvement. Des cartilages.
Les cartilages du pied font au nombre de deux , leur figure eft à peu près triangulaire.
Ils font fitués fur la partie latérale de l'os du pied, s'étendent depuis le tendon extenfeur du pied, jufqu'au repli de la muraille des talons , & font attachés par des fibres ligamen- teufes aux apophyfes latérales de l'os du pied. Ils font percés de quelques trous , pour laifTer paffer deux veines confidérables ; ils font moitié dans le fabot, moitié dehors ; ils ne font féparés de la peau que par le tifTu cellulaire. La partie qui eft dehors le fabot, eft mince; celle qui eft dans le fabot, eft épaifTe. La partie antérieure du cartilage eft lifTe, polie & compofée d'une feule pièce ; celle qui eft vers les talons, eft compofée de plufieurs petits paquets joints par des fibres ligamenteufes ; c'eft ce qui fait que dans les atteintes de la pointe du talon , ou à la fuite des bleimes , il fe détache des bourbillons qui procurent une prompte guéiïfon au cheval. |
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ARTICLE
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DÉFAUTS DE LA FERRURE.
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ARTICLE PREMIER.
des défauts de la ferrure actuelle.
J A ferrure eft cette opération, par laquelle un maréchal applique un fer fous le pied
•*—' d'un cheval. Il feroit difficile de remonter à fon invention. On croit cependant que les Grecs du temps d'Homère au moins , ferroient leurs chevaux ; cette opinion eft fondée ur le 153 vers du onzième livre de l'Iliade, où le poète s'exprime ainfi : La cavalerie des Grecs taille en pièces celle des Troyens, qui eft obligée de fuir, & les chevaux font lever la poujfière de deffous leurs pieds garnis d'airain. Ceci paroît affez décifif, & un des Plus fameux commentateurs d'Homère , Euftathe , qui vivoit dans le douzième fiecle remarque que par le mot airain, il faut entendre les croijfans qu'on met fous les pieds des ehevaux. Mais les anciens ne nous ont rien laifTé fur la ferrure. Dans les fûcles pofté- rieurs , il ne femble pas qu'on ait regardé cette pratique affez intérefTante , pour réfléchir u* fes avantages ou fes inconvéniens ; & ceux qui fe font mêlés de ferrer ainfi les che- VaUx, étoient des hommes grofïiers, dont le talent fe bornoit à forger, & qui, en appliquant uri fer fous les pieds des chevaux , ne fuivoient que l'ufage établi , fans fonger à perfe- donner cette méthode. Ce n'eft que depuis très peu de temps qu'on s'en eft occupé , & epuis que l'on a joint la médecine vétérinaire à la maréclialerie. Mais fi l'on juge des Pr°grès de la ferrure par l'état dans lequel elle, fe trouvoit il y a vingt ans , on voit lu us ont été bien lents. Cependant en la négligeant , on a négligé une chofe très e{rentielle. ^ 11 eft vrai que l'ufage de ferrer foit de cette antiquité , comme on ne fçâuroit guère
1 douter ? il nc nous refte aucun de ces croifîans, ni de cuivre ni de fer. M. le comte "e Caylus , que j'ai confulté, à ce fujet , il y a plufïeurs années , n'avoit rien découvert ^Ul put fixer nos idées; il m'a feulement donné un fer qu'il croyoit ancien. M. Arnauld Pfetre de faint Séveiïn , m'a dit avoir vu dans les archives de l'églife de Paris , que dans temps que Henri I. [ vers l'an 1040 ] lui donna la petite chapelle de faint Séverin , Y avoit des fers à la porte. J'en ai vu encore & arraché moi-même à la porte de cette paroifTc , avant qu'on eût fait celle d'aujourd'hui. Comme alors les maréchaux ne for- cent pas un corps de communauté , & qu'il n'y avoit point de maîtrife , apparemment ^ue ceux qui vouloient exercer cette profeftion , faifoient une efpèce de chef-d'œuvre , ÔC 0rgeoicnt un fer qu'ils attachoient aux portes des églifes , peut-être même plus particu- ^ement à celle de faint Séverin , afin qu'il fût la preuve de leur capacité. Cet ufage *'eft confervé parmi les garçons maréchaux, lefquels g^ent, à qui forgera le mieux un fer e douZc à quinze livres. La gageure eft fouvent donnée à celui dont le fer n'a , pour ainfi frci que la forme d'un lopin , mais dans lequel on n'apperçoit ni paille ni brûlure. Ce er groflier eft attaché comme en triomphe a la porte ou fur le mur intérieur d'un cabaret, °{l l'<>n paiTe à boire le refte de la journée, & fouvent en une débauche bruyante & tumul- tUcufe , que la police s'eft vue plus d'une fois obligée de punir. , Ccs elîais n'ont rien d'utile, ni aucun mérite , celui du fer à cheval ne confiant:, M
7ns ^ forgeure , ni dans le volume. H pourroit réfulter quelqu'avantage de cette eipece Jf^fi > fi ces garçons maréchaux s'exercoient plutôt à qui ferreroit le mieux un mauvais C c c c c
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FERRURE.
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37§
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J'ai donné la figure de quelques-uns de ces fers. Les plus anciens que j'aie pu me procurer,
font du temps de Philippe-le-Bel , vers l'an 1300 ; un autre du temps de Charles VII, vers 1454 ; le rrom^me &t fait fous François I, vers 152a ; & le quatrième fous Charles IX, vers 1573. Si on confidère avec attention ces fers, on verra que les maréchaux n'avoient pour but que de conferver le pied. Ce ne fut que long-temps, après qu'on imagina d'ajouter des crampons pour empêcher de glifTer ; mais je ne vois pas que les anciens aient jamais penfe à parer les pieds, & à les approprier : cette méthode n'a commencé qu'après le règne de Charles IX ; c'eft depuis ce temps qu'on femble avoir renchéri fur la ferrure, tant du côté ,de la forgeure 6c de l'étampure, que du côté de l'application du fer. Par l'infpecfion de ces fers forgés chez nous, on voit qu'alors les maréchaux ferroient court, étampoient maigre, & ne paroient pas le pied autant qu'on le peut croire, par la négligence qu'ils apportoient à polir & à bigorner leurs fers. Les modernes ferrent long, étampent gras, creufent les talons, ck mettent aux uns, un crampon, aux autres deux, afTez fouvent au pied de devant, & prefque toujours au pied de derrière. Il eft aifé de voir que ceux-ci font fouvent dans le cas d'enclouer les chevaux, ck d'occafioner un nombre d'accidens que nous indiquerons tout-à-l'heure. Le but que doit fe propofer un maréchal, eft de ne mettre du fer défions le pied du cheval
que pour le lui conferver ; par ce moyen il évitera tous les inconvéniens occafionés par la ferrure actuelle. J'y en remarqué de trente-trois efpèces. Je dirai encore qu'il eft douloureux de voir les
maîtres maréchaux, recevoir à la maitrife des afpirans, dont les feuls examens confident à forger quatre fers crénelés & à crampons, de ferrer un cheval de choix avec ces fers, que l'on lui ôte un inftant après, pour le ferrer à l'ufage ordinaire, & enfuite terminer cet examen en faifant barrer la veine à Pafpirant. Je pourrois m'étendre très au long fur les bizareries & ridiculités de ces chefs-d'œuvres , qui annoncent pluftot le cahos de l'hippiatrique, que fon développement ; mais ce feroit nous écarter de notre fujet , ck je dis ; i.e Les'fers longs & forts d'épongé font fujets, par leurs poids, à ne point tenir fermement, ck font peter les rivets. 2.e II faut de gros clouds, à proportion de la force des fers, pour les tenir ; ce qui
fait éclater la corne, ou fouvent les greffes lames de ces clouds prefTent la chair cannelée & la foie charnue, ck: obligent le cheval à boiter. 3-e Les chevaux font fujets à fe déferrer par la longueur des fers ; fçavoir , lorfque le
pied de derrière attrape l'éponge du pied de devant , foit en marcliant, foit en reftant en place , & en mettant le pied l'un fur l'autre, ou bien entre deux pavés, dans les barres des portes, ou fur les ponts-levis des villes de guerre, 6k dans les terres fortes. 4.e Les fers péfans fatiguent le cheval, qui alors marche lourdement. ^.e Les fers longs & forts d'épongé , éloignent la fourchette de terre, ck empêchent le cheval de marcher fur elle; alors s'il y de la matière dans la fourchette, il lui viendra un fie ou crapaud, caufé par le féjour de l'humeur; ce qu'on évite en ferrant court. Le cheval étant forcé de marcher fur la fourchette, l'humeur fe broyé , fe divife & fe diffipe plus parfaitement, fur-tout aux pieds de devant, parce que l'animal s'y appuyé plus que fur les pieds de derrière. 6.e Les fers longs & forts d'épongé, aux pieds qui ont les talons bas , les écrafent, les
renverfent, les froiflent, & font boiter le cheval [attendu qu'il a toujours le même point d'appui ], quoi qu'on relève l'éponge ck le talon en levant le pied ; mais dès qu'il eft à terre, le talon va chercher l'éponge , parce que le fabot eft flexible. Ce qui fe voit en le défer- rant par une gouttière remarquable de la branche qu'a produit le talon. 7/ Les fers longs ék forts d'épongé, lorfque le pied eft paré , la fourchette étant éloi-
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DÉFAUTS DE .LA. FERRURE.
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<mée de terre, occafionent plufieurs accidens, comme la rupture du tendon fk'chifTeurj
de l'os du pied ou Pextenfion du même tendon , & la compreffîon de la foie charnue, accident plus commun que l'on ne penfe. 8.e Les fers longs font gliffer & tomber les chevaux , parce qu'ils opèrent l'effet d'un
patin , fur le pavé fec , tant en hiver qu'en été. o.e Les fers longs font encore nuifbles , lorfque les chevaux fe couchent fur l'éponge ,
ce qu'on appelle fe coucher en vache , parce que pour lors, ces fortes de fers les bleifent au coude. io.e Les crampons font à fupprimer fur le pavé, & ils ne font bons que fur la glace,
ou fur une terre gralTe. Alors les crampons s'infmuent dans l'une ou dans l'autre , & retiennent le cheval ; au lieu que les crampons gliiTent fur le pavé , principalement lorfque le pavé bombe , ce qui eft très ordinaire à Paris, parce que le grand nombre des voitures arrondit en très peu de temps les carres des pavés, quand même ils feroient neufs. Pour peu .que le cheval marche, les crampons ne peuvent durer plus de fept à huit jours; donc il eft un mois ou cinq femaines fans avoir de crampons , puifque la ferrure doit durer f x femaines.
t i .e Les crampons en dedans font fujets à eftropier le cheval en croifant fes pieds fur la
couronne; ce qui forme des atteintes encornées.
iz.e Le cheval, avec des crampons , ne marche pas à fon aife fur le pavé , &c fe
fatigue.
13; Le cheval qui n'a qu'un crampon en dehors, n'a point le pied h pîomb , &
ce crampon gêne l'articulation de l'os coronaire , qui porte fur l'os du pied , fe trouvant alors de côté.
14/ Si le cheval a le pied paré , & qu'il vienne a fe déferrer, il ne peut pas inarcher
qu'il ne s'écrafe, & ne s'éclate la muraille, & qu'il ne fe foule la foie charnue, attendu que la muraille fe trouve fans foûtien, expofée à rencontrer des chicots & des taillons de bouteilles, de petites pierres tranchantes , d'autres qui foulent la foie , & la rendent plus accefhble aux clouds de rue. i<e Si les fers font longs & les talons creufés , les pierres & les cailloux fe logent
entre le fer & la foie , comme le fable & la terre qui fe maftiquent entre le fer & la foie, & font boiter le cheval.
16 e Les pieds plats deviennent combles, en voûtant les fers pour foulager les talons & la
fourchette, parce que plus les fers font voûtés , & plus auffi la muraille s'écrafe & fe ren- verfe principalement le quartier de dedans, comme étant le plus foible ; pour lors la foie charnue bombe , c'eft ce qu'on appelle oignons; ce qui met prefque toujours le cheval hors de fervice. &>
17e Si la muraille eft mince, & qu'on voûte les fers , ils preneiit tellement les deux quar-
tiers que les os du pied , & ce qui en dépend , fe trouvent comprimés , comme quand nous'avons des fouliers juftes qui nous obligent de boiter. Ces fortes de fers font l'effet d'une pincette , ou pour mieux dire d'un étau : tout nuifibks qu'ils font, encore faut-il être très bon maréchal, pour ajufter un fer , qui foit bien voûté, & dont les éponges puiffent garantir les talons ; & c'eft cette méthode qui, toute facile qu'elle eft à exécuter , achève de perdre les pieds plats des chevaux. i8.e Les pieds parés font expofés à être plus confidérabîement blefiés par les clouds de
rue, les taiiTons , les chicots, &c.
IQ.e La foie parée prend plus facilement la terre ou le fable, qui forment une efpèce
de maftic entre le fer & cette foie ; ce qui foule le pied & fait boiter le cheval. |
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38o FERRURE. ^
2o.e II arrive fouvent que lorfque la foie eft bien parée , ck que le cheval fe trouve
dans un endroit fec, la foie fe féche par Pair qui la pénétre , ck lui ôte fon fuc ck fa fou- plefTe ; de forte que la foie étant dans cet état de fécherefTe , ferre & comprime la foie charnue , ck fait boiter le cheval. Cette foie eft fi dure, que le boutoir n'y peut entrer qu'avec grande peine. La précaution que l'on doit prendre pour éviter cette fécherefTe 1 c'eft d'hume&er la foie avec la terre ou la fiente. 2i.e Une habitude dont il faudroit fe défaire, c'eft d'attendrir la foie de corne , de fe
fervir d'un fer rouge avec lequel on la brûle , afin que le maréchal ck le palfernier aient moins de peine, l'un à parer, ck l'autre a tenir le pied du cheval; par cette manœuvre, on échauffe le plus fouvent la foie charnue , ck on rend par conféquent le cheval boiteux. 22.e Un fer fort, que l'on fait porter à chaud , quoiqu'il ne foit pas rouge, eft nuifible,
tant par rapport a fon épaifTeur, que parce que le maréchal, qui ne le croit pas anez chaud, le laiiïe trop long-temps appliqué, ce qui échauffe tellement le fabot, que la chair cannelée, qui fe trouve defTéchée, fe détache par la fuite de la corne cannelée , ck fait un vuide entre la foie ck la muraille ; ce qui oblige fouvent le cheval à boiter. 23/ ïl arrive communément que, pour former un pied qui plaife à la vue, on le rogne
fi fort qu'il eft paré jufqu'à la foie charnue, ck que la chair fe faifant jour à travers la foie de corne, la furmonte ; c'eft ce qu'on appelle une cerife, ce qui fait boiter le cheval, quelquefois une efpaçe de temps afTez confidérable. 24.' Le pied paré eft principalement caufe que le quartier en dedans fe refTerre ; c'eft
ce qu'on appelle quartier foible, ou quartier ferré ; ce qui fait boiter le cheval. 0,5.' Il arrive auffi qu'un quartier fe refTerre, ck même tous les deux , ck quelquefois la
totalité du fabot ; pour lors le fabot devient plus petit , ck gêne toutes les parties inté- rieures du pied, ce qui eftropie le cheval ; accident qui naît de la parure du pied. a6.e II réfulte encore un autre accident ; c'eft que quand le quartier fe refTerre, il faut
fendre le fabot dans fa partie latérale ; cet accident s'appelle feime , ck le cheval devient boiteux. 27.' L'ï'abitude de parer les pieds , ck fur-tcut les talons , qui en font les arcs-bou-
tans , fait ferrer les deux talons , ck les pieds s'encaftellent ; ce qui rend le cheval boiteux. 28.' C'eft un abus de râper les pieds des chevaux ; le fabot eft altéré , ck il fe forme
, des feimes. 29.e Ce qui doit faire fentir qu'il ne faudroit pas parer les pieds des chevaux , que cet
ufage eft pernicieux , ck que les maréchaux-en abufent fouvent ; c'eft que fi un cheval fe déferre plufieurs fois en un jour, on ne lui remet pas un autre fer , qu'on n'ait diminue le pied avec le fer rouge , & qu'on n'ait de nouveau paré le pied avec le boutoir , tant les maréchaux ont contracté l'habitude de s'en fervir, même par diftraction, en forte que. le cheval n'a prefque plus de pied ; fi par malheur cet animal fe déferre quatre ou cinq fois en un jour , comme cela arrive quelquefois , on met le cheval hors d'état de fer- vir, en lui détruifant tout le fabot, par cette manière d'ufer fans difcernement du bou- toir. J'ai vu des chevaux , dont un quartier étoit tellement emporté , après avoir marché nuds pieds , qu'ils marchoient fur la foie charnue ; & les maréchaux, pour les referrer, abattoient le quartier oppofé. Je leur ai demandé la raifon pour laquelle ils détrui- foient ce quartier, qui avoit encore du foûtien , 6k je n'ai pu avoir d'autre réponfe , fi ce n'eft qu'il ne falloit pas qu'un quartier fût plus haut que l'autre , parce que cela étoit d'ufage.
30.
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DEFAUTS DE LA FERRURE. ^
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3o.e Un autre défaut , c'eft; la mauvaife méthode d'étamper, & de contre-percer les
fers avec des étampes & des poinçons trop gros, lefquels ouvrent un trou extrêmement large ; enforte que fi-tôt que les clouds , ou que les fers font un peu ufés, la ferrure ne tient plus à rien , le fer bat , attendu que le trou n'eft plus rempli par les lames du cloud, dont la tête forme quatre carres , lefquelles portent fur le fer, & par conféquent empêchent cette tête de s'enfoncer dans Pétampure. 3ie 0n a Pour habitude de mettre aux chevaux qui fe coupent, des fers extrêmement
forts en branches , ou un fort crampon , dans l'idée de rejeter le fabot en dehors. Ils opèrent, il eft vrai, leur effet dès que le cheval a le pied a terre ; mais dès qu'il le lève pour marcher, le pied fe remet dans fon aplomb , l'épaifTeur du fer l'attrape. 3i.e La plufpart des maréchaux , dans la vue de mieux parer, pouffent le boutoir iuf-
qu'au fang, & pour arrêter l'hémorragie de la fourchette , ils y mettent le feu. Cette opé- ration finie, le cheval revient boiteux à l'écurie. Le maître en demande la raifon mais inutilement, parce que le maréchal & le palefrenier ont le même intérêt a fe taire fur la iottife qu'ils ont faite. 33/ Il y a des maréchaux, qui croyent remédier aux talons eneaftelés, & qui mettent des
fers qu'ils appellent à la pantoufle. Ils font forgés & difpofés de façon , que le bord du dedans qui regarde la fourchette , eft extrêmement fort, & le bord du dehors très mince ; ils les ajuftent, enforte que le cheval appuyant deffus , l'épaifTeur du dedans de l'éponge rencontrant le talon fur les arcs-boutans, le bord du dehors ne touche que peu à la muraille , à caufe que l'éponge forme un talus de ce côté-là. Le but des maréchaux eft d'écarter , par ce moyen, les talons ; mais c'eft en quoi -ils fe trompent, parce que loin de les écarter , l'épaifTeur de l'éponge comprimant les arcs-boutans , les empêche de profiter, ôc les refTerre encore davantage. L'énumération de tant d'accidens qui réfultent de la mé- thode ordinaire , fait fentir la nécefïité de les éviter. Il n'y a perfonne de l'art qui puifTe difconvenir de ces accidens. I l ne faut oas croire, comme penfent les muletiers, qu'il faille que le mulet, pour bien
marcher foit ferré avec ces fortes de fers , c'eft-à-dire , avec des fers grands & larges , qui débordent en dehors, & en pince de quatre à cinq pouces , & relèvent en pince l'un plus que l'autre, ou moins, fuivant le caprice des muletiers. i.° Les fers des mulets font beaucoup plus péfans que les fers des chevaux, parce qu'on
les fait une fois plus °rands & plus larges qu'il ne le faut ; aufti les mulets marchent-ils avec plus de peine ; on s'apperçoit en effet qu'ils lèvent le pied plus lentement. C'eft ce que les muletiers appellent marcher gravement, fans s'appercevoir que la pefanteur du fer produit cet effet.
2.° Ils font fujets à fe déferrer, tant à caufe de la largeur que de la longueur & de la
Pefanteur du fer, fur-tout quand ils font dans certaines terres où les fers demeurent ; d'ail- leurs , en fe retirant d'un bourbier ou d'une terre grafTe & forte, ils relèvent avec leurs fers quantité de terre, ce qui les fatigue extrêmement. 3-° Quand ils fe trouvent dans des chemins raboteux, des rocs & des terres gelées , ils
ont de la peine à marcher avec ces fers larges ; attendu que le pied eft beaucoup plus Petit, & qUe fi cette furface de fer ne porte pas précifément dans le milieu d'un caillou , ou d'une motte de terre gelée , ou d'autre chofe , le fer fait la bafcule , & occafione un faux pas , parce qu'il n'y a plus de point d appui. 4-' Il ne peuvent point aller dans les montagnes dont les chemins font extrememenc
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FERRURE.
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étroits , où il n'y a que la place de pofer leurs pieds, qui font ordinairement petits ; un
fer large les expofe à faire des faux pas. 5.0 Si le mulet fe déferre , on ne trouve pas aifément des maréchaux qui fçachent les
ferrer à la façon des muletiers: cette difficulté fortifie le préjugé des muletiers , qui regar- dent comme un chef-d'œuvre de bien ferrer un mulet. J'ai eu beau repréfenter combien cette ferrure étoit nuifible, je n'ai jamais rien pu gagner. J'ai demandé à plufieurs les rai- fons pour lefquelles ils vouloient que les mulets fuflént toujours ferrés de cette manière , aucun n'a pu m'en donner une bonne : l'un m'a répondu que s'ils l'étoient autrement, ils ne pourroient pomNs^ircher ; un autre, que cette ferrure avoit meilleure grâce; un troi- fième , que fes camarades fe moqueroient de lui, s'il s'avifoit de la changer ; un autre enfin , que les mulets ne voudroient pas marcher, s'il n'étoient pas bien chauffés. Je leur ai propofé de ferrer court, comme ils le font, mais avec des fers juftes à la longueur du pied; ils ont refufé d'y confentir, & m'ont dit qu'ils ne meneroient point leurs mulets, s'ils n'étoient ferrés à leur goût; que la ferrure qu'ils demandoient, donnoit de la grâce à marcher , & que de tout temps on avoit ferré les mulets de cette façon ; qu'ils n'en vouloient point d'autre. Il eft difficile de faire entendre raifon aux muletiers, qui non feulement font entêtés ,
mais fouvent aufli bêtes que les mulets qu'ils conduifent. Un d'entr'eux m'a dit, que quand il vouloit punir fes mulets , il les faifoit marcher nuds pieds , c'eft - à - dire , fans fers ; qu'il leur ôtoit la fonaille , & qu'ils étoient fenîibles à cet affront. J'en ai entendu d'autres parler à leurs mulets comme s'il entendoient leurs difcours ; & les menacer, lorf- qu'il leur arrivoit défaire quelques faux pas , de les faire aller nuds pieds, de leur ôter la fonaille , & de les mettre derrière les autres. Il n'y a qu'une ferrure à mettre en ufage pour les chevaux qui ont bon pied ck qui
n'ont pas de défaut, c'eft celle de ferrer court, de ne jamais parer le pied ; il faut bien diftinguer & ne pas confondre (a) les termes parer & abattre : parer, c'eft vuider le dedans du pied ; abattre , c'eft rogner la muraille. Les fers pour ces pieds doivent être minces d'épongé , de manière que les talons & la fourchette pofent à terre ; bien que la foie foit dans fon entier , elle n'acquerra pas pour cela plus d'épaiffeur ; elle fe développe elle-même de ce qu'elle a de trop. Cela eft fi vrai, que l'on apperçoit tous les jours dans les chevaux , qui n'ont point eu le pied paré , des lames de corne s'élever , & qu en gratant avec quelque chofe cette même foie, on trouve une fubftance farineufe qui prouve que c'eft un fuperflu près a tomber. S'il en étoit de même de la muraille on ne feroit pas dans le cas de l'abattre , l'on peut voir par la defcription du pied jufqu'à quel point elle peut s'accroître. Les fers ne doivent point être couverts ; ce n'eft pas aux maréchaux que je fais cette reprefentation , ils font convaincus de la vérité que j'avance , je parle pour le bien gênerai. Un fer couvert dure plus long-temps, j'en conviens, parce que le cheval ufe en voûte; on peut repréfenter une telle perte au propriétaire : quant à Pépaiffeur, elle ne doit . pas être confidérable ; un fer mince eft plus léger. Quoiqu'il y ait des chevaux qui ufent plus les uns que les autres , ordinairement plus du derrière que du devant , l'étampure doit être ferrée également du pied de devant ; le fabot en eft moins fatigué ; à Pégard du derrière, cela doit être à peu près de même, fi ce n'eft qu'on laiffe en pince un écartement |
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( a ) Comme le fait M. Bourgelat , première page de fon effai théorique & pratique fur la ferrure, où il dit , que la ferrure eft
une aéhon méthodique de la main fur le pied des animaux , en qui elle eft praticable & néceffaire. Cette opération, continue l'auteur, confifte à parer eu a couper l ongle, a y ajufter des fers convenables. On voie qu'il n'y a ici acune diltinclion de la muraille d'avec la foie & que c'eft ignorer les principaux termes de fart, ce qui n'annonce pas un fond de pratique. |
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DÉFAUTS DE LA FERRURE.
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de la valeur d'un cloud , vu le pinçon que l'on eft obligé d'y mettre , ck le point d'appui
confidérable que le cheval eft obligé de prendre avec tout fon train de derrière , comme nous l'avons démontré dans nos proportions. La courte percure doit être faite du même côté de l'étampure ; l'ajufture doit être douce , & à bien dire , un peu relevée en pince ; le corps des branches à plat. Les clouds , à leurs têtes, doivent être coniques, repréfemant la figure de l'étampure ; il arrive par-là, que quand ils font bien brochés & ufés à niveau d'étampure , ils paroifTent ne faire qu'un feul & même corps avec le fer. De pareils fers s'uferont minces comme des lames de couteau , & tiendront aufïi-bien que s'ils étoient neufs ; il n'en fera pas ainfi avec les clouds à tête carrée. Les fers doivent garnir tant du devant que du derrière aux chevaux de trait , mais il faut qu'ils foient juftes pour les chevaux de felle ; les pieds de derrière feront de même ferrés courts , & de la même façon : on évitera par ce moyen tous les accidens qu'occafione la ferrure actuelle. C'eft avec plaifîr que je vois adopter cette méthode par la plufpart des maîtres maréchaux , par ceux mêmes qui la critiquent. Celle qui fe pratique à l'école vétérinaire eft la même, quoi- que , par une contradiction incompréhenhble , on efTaye de la blâmer. Quant à ceux qui ne la fuivent pas, c'eft par la crainte mal-placée qu'ils ont, qu'elle ne plaife pas au maître, & principalement au cocher. Tous fentent l'utilité de cette ferrure , mais plufieurs , par la raifon que nous venons de dire, d'autres par cette vieille habitude de mal faire, fe tiennent à ce qu'ils ont toujours pratiqué , & ne veulent point de l'embarras de renou- veller une boutique montée. |
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FERRURE.
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ARTICLE DEUXIÈME.
DE LA MANIÈRE DE FORGER ET DE FERRER.
CE l u i qui veut être maréchal , doit commencer par connoître tous les outils d'une
forge, ôc apprendre à diftinguer un fer de devant, d'avec celui de derrière ; celui du montoir , d'avec un de hors le montoir, ainfi que les différentes fortes de clouds. La forge une fois montée , ck les enclumes pofées, voyons quels font les inftrumens de forge ôc de ferrage. Les premiers, font un garde-feu, une tenaille à mettre au feu, avec laquelle on tient
le lopin ou le fer , une pelle, avec laquelle on met le charbon ; une écouvette en forme de ballet, qui fert à raflèmbler le charbon; un tifonnier, pour ôter le mâche-fer qui eft le réfidu du charbon ôc du fer fondu mêlés enfemble ; la chambrière, qui eft une efpèce de cro- chet avec lequel on raffemble le feu qui s'écarte , a fur ôc à mefure, plufieurs tenailles à main goulues & juftes. Tous ces inftrumens font de fer. L'enclume doit être environnée d'un ou de plufieurs fertiers à forger ; il en faut d'autres pour ajufter des fers ; un marteau à devant, dont la panne , c'eft-à-dire , le côté oppofé avec lequel on frappe , foit fitué tranfverfa- lement 6c à battre le fer pour l'alonger ; le marteau à rabattre, qui doit être plus léger, ôc dont le côté oppofé à la bouche, ou côté avec lequel ou frappe , foit fitué en long , fon ufage eft d'élargir le fer, l'un ôc l'autre de ces côtés doivent être minces oc arrondis en dos-d'âne , mais dans un fens oppofé. L'enclume doit avoir encore à fes côtés une étampe , avec laquelle on perce les fers, une tranche pour couper le fer , un poinçon pour le contre-percer, ôc un billot fur lequel on contre-perce le fer. Tels font à peu près tous les outils, dont une forge de maréchal doit être garnie. Il peut y en avoir d'autres, mais ils ne font pas eflentiels. Les outils de la ferrure font ; premièrement, le rogne-pied, le brochoir, le repouffoir,
les tricoifes ôc le boutoir. Tous ces inftrumens font connus de ceux qui travaillent à la forge, ôc même de ceux qui, aimant les chevaux, ont été curieux de voir le maréchal exé- cuter, ce qui eft de fon reflbrt. C'eft pourquoi, nous nous difpenferons d'entrer dans un. plus long détail, qui n'apprendroit rien-aux derniers, que ce qu'ils fçavent déjà, ôc qui ne mettroit pas les autres au fait de manier ces inftrumens ; c'eft dans la boutique d'un maréchal qu'ils doivent s'exercer ; une description ne les rendroit ni plus intelligens ni plus adroits. Je laifTe ces détails minucieux a ces gens qui veulent paroître ne rien ignorer, en parlant même de ce qu'ils ne fçavent point, ôc de ce qu'ils n'ont jamais appris ; ou à ceux qui ne croyant pas avoir afTez de matière pour faire briller leur pompeux galimatias, s'arrêtent a tout ce qu'ils trouvent. Quiconque veut s'adonner à la ferrure , doit fuivre exactement ce que nous allons dire.
Après s'être mis au fait de tout ce qui concerne la forge, il doit s'appliquer à bien mo- dérer ôc à bien conduire le feu. Il commencera enfuite à frapper ôc à battre devant le for- geron, afin d'afTouplir fes bras ; il s'exercera à régler fes mouvemens, à frapper jufte, ÔC à diftinguer ce que le forgeron demande, ôc ce qu'il refufe. Je déciderai toujours fi un ouvrier eft bon, ou mauvais , en le voyant frapper ; ce point eft donc bien efTentiel. Un bon frappeur eft fouvent dans le cas , par des coups donnés à propos , de relever une fottife que le forgeron aura faite en dégorgeant. Quand l'apprentif fçaura frapper, ou même en
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MANIÈRE DE FORGER. 385
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en apprenant encore, il prendra du plomb qu'il tiendra avec des tenailles , pour s'accou-
tumer à faifir, & lâchant fon morceau, il frappera en tous fens, pour acquérir ce maniment. Dès qu'il l'aura, il prendra une défère , il la mettra au feu, & l'applatira > la bigornera , il eflayera à la tourner en tous fens , puis il tentera de faire des quartiers, à plier des défères, à drefler des lopins. Quand il fçaura bien manier les tenailles, qu'il aura appris en faifant des quartiers, à dégorger, pour lors, il mettra un lopin au feu , il lui donnera un échaudilon , c'efVa-dire, il le mettra une première fois au feu pour fouder les deux bouts & pour s'entenailler , pour que les tenailles tiennent bien le lopin ; puis l'ayant remis au feu, il en forgera la première branche, enfuite l'autre , & cela avec un ieul frappeur : le fer étant forgé , il le mettra une quatrième fois au feu & il l'étampera. Mais quand on eft bien verfé dans cet art, on doit étamper à mefure que l'on forge les bran- ches , de même que de refouler la première branche. Il eft pourtant beaucoup de boutiques dans'lefquelles on ne le fait point , & ou cette avantageufe & profitable méthode a été abolie, ou parla négligence & la fainéantife des garçons maréchaux, ou par le peu de foin qu'ont la plufpart des maîtres à veiller fur eux & fur leurs boutiques. J'en connois de bonnes, ou trois garçons forgent enfemble des lopins d'une livre & demie, puis ils jettent leurs fers tout rouges par terre, fans les contre-percer ni les bigorner, & moins encore refouler l'éponge de dehors Ils caufent à leurs maîtres un dommage confiderable ; car, 1.° un fcmblable lopin peut être forgé par un feul homme ; a° le fer qu'ils jettent par terre fans le contre-percer, doit être remis au feu exprès , ce qui le diminue d'epaifTeur ; c eft donc pour le maître , du temps de perdu , & du charbon de confommé mal à propos. De cette négligence eft venue celle de refouler l'éponge en dehors ; ce qui ôte la pro- preté du fer & le contour qui doit fuivre les talons. En montant à cheval, l'angle exté- rieur de l'éponge s'émouffe ; d'ailleurs la branche étant forgée , conferve cette figure que les maréchaux croyent avoir donnée , mais que trop fouvent ils confervent pluftot que de la rendre comme elle doit être. Il eft encore d'autres mauvaifes pratiques dont nous par- lerons plus loin. Je fuis contraint de le dirç , la ferrure aujourd'hui n'eft plus ce qu'elle étoit il y a quelques années. Soit que les campagnes dernières aient ôté la fine pratique à nos'maréchaux, foit qu'ils fe foicnt perdus eux-mêmes par négligence. Il eft certain, &c la plufpart des maîtres en conviendront, qu'on ne ferre plus avec cette dehcatefTe , cette propreté cette célérité , & cette œconomie de nos prédécefTeurs ; je connois d anciens Lcons qui ont perdu cette bonne manière de ferrer ; ce qui vient de l'indolence des maréchaux , ou de leur infumfance, ou de leur fortune, qui leur fait meprifer leur pro- f mon • elle reprendroit bientôt le demis, s'ils vouloient devenir plus attentifs , & veiller de plus' près fur ce qui fe paiTe dans leurs boutiques. t- A nue l'apprentif commence à forger, il doit fe mettre a la ferrure. 11 parera
X andis quc rr .11 a \ • • 1 • 1 , , , -ecis m0rts , & s'exercera à manier le boutoir. Apres avoir mis la jambe
S1 Amne en arrière, & pofé fon corps droit & dans une attitude flexible , il
en avant , la aruin- ? r . 1 1 1 ^ir cm'il doit tenir de la main droite , & avoir l autre delious la muraille;
prendra le bouton,} . , î'inftrument ne doit point quitter fon ventre, & le ventre doit fuivre fon boutoir; par ce
fcauroit bleffer , ni l'épaule du cheval, m le palefrenier • dans ce mouvement
deTexion 'desseins, le baflin paroît vouloir fe rapprocher du tronc, & non ce dernier
aI l'autre L'ouvrier commencera par abattre avec le boutoir , fur ces pieds morts , tant
,., ' , 1 -iip ofin Hé s'accoutumer à ce mouvement. Lorfqu'il aura ainfi tra-
cm'il aura de la muraille , aftn de s accut 1
H .iw r ^ r '.Ac il fp mettra à parer le pied ; il ne doit point fe prelier , mais
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llé fur plufieurs pieds, il le mettra * y . r > r
tacher à enlever des lames de corne, le pins mmee que faire fe pourra, afin de fe rendre
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la main légère. Il s'attachera fur-tout a parer le p.ed uniment, a ne pas la.uer la foie
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386 FERRURE,
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plus épaifTe d'un côté que de l'autre; c'eft une règle générale, que même dans une enclouûre
grave , on doit parer le côté de la foie oppofé autant que celui où il y a plaie , mais de ce côté on ne doit point puifer, il fufBt de parer également. Quand une fois l'on eft exercé à parer , il faut s'accoutumer à faire porter des fers , à prendre la tournure du pied à entoler fon fer. Toutes ces connoifTances acquifes, on peut travailler fur le vivant. Avant que d'opérer , le maréchal doit voir fi fon palefrenier eft bien pofé ; fi c'eft fur une jambe de devant, il faut que ce dernier foit pour ainfi dire en avant du poitrail , fa jambe droite en avant & fa gauche derrière, fi c'eft du hors le montoir ; & dans un fens oppofé, fi c'eft du montoir : par-là on oblige toute l'épaule à fe porter en avant , ce qui donne de l'écartement à la jambe. On voit fouvent des garçons embarrafTés en ferrant, de ce que la jambe paroît être en-dedans , & ne fçavoir comment s'y prendre. Le plus ou le moins d'aifance qu'a le maréchal à ferrer, vient de la pofition du palefrenier , qui étant mal placé court rifque de faire bleffer le cheval par le maréchal , vu que plus il s'appro- chera du bas-ventre, plus il colera le pied vers la poitrine. La bonne méthode eft de déferrer deux pieds à la fois en tranftravat, & non pas les quatre pieds comme l'on fait ; le cheval qui n'a plus de fer, s'abîme les pieds fur le pavé , & reffemble à celui qu'on meneroit à la voirie. L'ouvrier , en agiftant ainfi , eft prefque toujours dans le cas de perdre de vue la tournure des pieds , lorfqu'il met fes fers au feu ; alors tandis que fes fers chauffent, on le voit fouvent revenir au pied , ck tourner fans cefTe autour du cheval. Autrefois on ne deferreoit que deux pieds à la fois, auflî l'ouvrier en quittant le cheval, avoit fa mefure jufte dans fa. tête , mettoit fes fers au feu, les étampoit, ouïes ajuftoit fimplement; s'ils étoient étampés, il les préfentoit aux pieds ; rarement il étoit obligé de revenir deux fois à l'enclume , tant il étoit fur d'avoir bien pris la tournure du pied. Les ouvriers de ce temps-là fe piquoient de propreté ck non de vîtefTe , ceux d'apréfent ne fongent qu'à finir bien vite. Le pied étant déferré, on doit fe baiffer, examiner la muraille, fa longueur, & juger de ce que l'on doit en abatre s'il y en a trop , pluftot d'après les connoifTances ana- tomiques que d'une pratique routinière : on fe fert du rogne-pied & du brochoir , de même que quand c'eft une corne éclatante. Lorfqu'on croit avoir abatu afTez de pied , l'on prend fes dé ferres , ou non , cela eft égal, ôc on cherche des fers proportionnés au pied. Ordinairement , fi ce font des bons pieds , on prend des fers étampés ; fi , au con- traire ce font des pieds dérobés , on étampe fon fer dans les endroits où il y a du pied ou de la bonne corne. On doit commencer par mettre les éponges au feu pour les refouler ÔC les amincir,
enfuite l'on met fes fers au feu , on les ajufte tour à tour en les faifant porter de la même chaude , ou en les remettant defTus le feu. Il faut éviter avec foin de faire blanchir le fer ; cet exercice de feu diminue fon épaifTeur & le rend aigre ; d'ailleurs on rifque de trop échauffer ou le pied ou l'épaule du cheval. Quand fa tournure eft bien prife , il fuffit que le fer foit de couleur de cerife pour le faire porter fur le pied , pour lui donner de la folidité (a). Si l'on a à ferrer un pied comble, un pied nouvellement defTolé , ou un pied totalement dérobé , on doit avoir attention de toujours mouiller fon fer avant que de le préfenter , & de ne le faire porter qu'à froid. L'ouvrier a-t-il un pied comble à ferrer , il commence par prendre un fer couvert , le chauffe , puis lui donne la fecoufTe conve- nable , &: l'étampe enfuite, ayant bien foin de le laifTer beaucoup plus large, parce qu'en l'ajuftant, cette largeur diminue : pour l'ajufter il choifit une enclume où, il y ait un défaut, |
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( 4 ) Je ne dirai pas, avec M. Bourgelat, qu'un fer qui ne porte pas, rend la marche de l'animal vacillante , & lui ôte fa
fureté.
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MANIÈRE DE FORGER. 38'
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c'eft-à-dire, un léger enfoncement ; il met fon fer au feu parla pince, & vient l'ajufter
dans ce défaut d'enclume. On peut, il eft vrai , ajufter un fer fur une enclume en dos- d'âne j mais la manœuvre n'en eft pas fi aifée , d'ailleurs on ne fçauroit y ajufter que des fers pour des pieds légèrement combles. La pince étant ajuftée, on met d'abord au feu une branche qu'on ajufte de même, & enfuite l'autre. Quand le fer paroît être entièrement fini, on le préfente avant que de le faire porter pour ne pas échauffer le pied. On doit en ufer de même pour des chevaux qui ont des oignons. Lorfque le fer porte , on doit le brocher fur le champ , ou au moins l'attacher avec quatre ou cinq clouds, avant que de ferrer les autres pieds , de peur que la muraille ne viennen à s'éclater. Les clouds doivent être proportionnés à l'étampure , minces de lame, ayant un bon rivet, c'eft le principal. Je dirai encore ici, en panant, que les maîtres maréchaux fe font beaucoup relâchés fur leurs clouds, tous ceux de Paris n'ont point de rivet. A les confidérer, & à voir la largeur de la lame dans l'endroit qui conftitue le rivet, on croiroit qu'ils en ont, mais ils en manquent totalement: les cloutiers , pour tromper les maréchaux, donnent un coup de marteau mieux applique en cet endroit, le rendent large, mais l'aiîoiblifTent. D'ailleurs la plufpart des clouds n'ont pas afTez de lame , & ont Couvent le collet trop fort. Perfonne ne voit mieux que moi la décadence de la maréchalerie dans cette partie , parce que je l'ai toujours fuivie, que je ne la perds point de vue, & que je fais la plus grande partie des opérations chirurgicales. Car, comme je l'ai dit plus haut, fur cent chevaux boiteux, quatre-vingt-feize le feront du pied ; or , la ferrure étant le moyen d'y remédier , comment preferire celle qui con- vient fi on ne la connoît pas dans toute fon étendue ? Comment pourra-t-on fe déter- miner pour telle ou telle , fi l'on en ignore les avantages & les inconvéniens ? Comment après en avoir choifi une , l'appliquer , fi l'on n'a perfonne qui foit en état de l'exécuter? Il faut donc avoir manié le marteau , pour être capable d'ordonner , & fouvent de forger foi-même.
Je le répète , la bafe du chirurgien vétérinaire eft la ferrure , c'eft elle qui l'occupe
davantage : on doit donc plus s'attacher à celle-là, qu'à toute autre partie. En général il n'eft pas abfolument néceflaire qu'un maréchal pofTéde la fine anatomie , il fuffit qu'il connoiffe la ftruclure des parties fur lefquelles il doit porter le biftouri , afin qu'il ne coupe que Ce qui doit être coupé & qu'il évite de toucher aux vaifTeaux, aux nerfs, &c... Je n'exige point de lui qu'il nomme tous les mufcles , & qu'il en indique les attaches ; il fera afTez inftruit, fi avant que d'opérer il peut dire , il y a ici un mufcle , un tendon, artère une grofte veine , un nerf à ménager : s'il connoît les médicamens les plus ■ f ' & la circulation. Je le regarderai comme un bon maréchal , pourvu toutesfois vi connoifTe à fond le pied du cheval. Tout le refte eft inutile au maréchal. N'eft-i! pas abfurde de vouloir lui apprendre à ferrer les chevaux géométriquement, comme M. Bourgelat l'enfeigne à fes élèves. On ne conçoit pas comment il a pu imaginer ce projet chimérique , qui fuppofe dans les élèves des connoinances antérieures qu'ils n'ont pas , & qui par-là' rend fon fyftême intolérable, La Amôure du pied qu'il doit connoître, auroit dû feule le lui faire rejetter ck l'empêcher de le propofer; mais s'il eût, comme moi, manié le marteau les tenailles & le boutoir , jamais un tel projet ne lui feroit venu dans l'efprit. D'ailleurs 'la raifon pour laquelle je ne demande pas plus de connnoifTances aux maréchaux, c'eft que tout homme qui aura afTez d'intelligence, pour étudier à fond la médecine vété- rinaire, ne fe croira pas fait pour être maréchal ; il quittera bientôt cette profefTion, pour s'appliquer à la chirurgie ou à la médecine , comme l'ont fait plufieurs jeunes gens qui ayant été envoyés à l'école vétérinaire d'Alfort , a deux lieues de Paris, en font fortis pour venir entendre dans la capitale, les leçons des dodeurs en médecine ou des maîtres en chirurgie. |
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388 FERRURE.
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ARTICLE TROISIÈME.
PRÉCAUTIONS A PRENDRE POUR FERRER
LES CHEVAUX MALINS
IL faut étudier le caractère des chevaux, connoître leur malice, 6c fe fervir de rufes
pour les ferrer plus aifément. Si le cheval compte , [ on appelle compter , lorfqu'il retire fon pied à chaque coup
qu'on lui donne ] on doit commencer par frapper doucement, enfuite un peu plus fort, 6c ainfi en augmentant jufqu'à ce que le cloud foit rivé. Il y a des chevaux qui ne donnent pas le pied facilement, ils doivent être pris par
douceur, & être carefTés ; on leur lèvera les pieds de devant , 6c coulant tout defuite la main le long du dos, on viendra à la jambe de derrière ; d'une main, on embrafTera le jarret en dedans, de l'autre on faifira la queue pour la faire fervir d'appui, on ferrera fortement le jarret avec le bras, obfervant de ne point lâcher , à moins qu'ils ne faffent de grands efforts, 6c qu'on ne courre rifque d'être blefTé. S'ils font mutins, il faut leur mettre les morailles ou un torche-nez ; s'ils continuent a être difficiles, il faut leur ôter les morailles ou le torche nez , 6c leur envelopper la tête d'un linge fimple , ou de quel- que grolTe couverture qui charge la tête. Lorfque bien-loin de s'adoucir , ils deviennent plus médians, il faut prendre une plate-longe , l'attacher à la queue, parler la corde dans l'anneau de la plate-longe, mettre cette corde au paturon du pied qu'on veut ferrer , 6c tirer le pied à foi avec la plate-longe. Si le cheval vient à s'abattre ou à fe coucher, il faut cefTer de lui boucher la vue, le mettre fur un cerrein non pavé , où s'il eft pavé , le couvrir de fumier , faire tourner le cheval jufqu'à ce qu'il foit étourdi , 6c alors lui lever le pied ; ce qui fe fait aifément, quand même il feroit habitué à ruer dans cette occa- fion , comme il arrive fou vent. Il y a d'autres chevaux qui baifTent la hanche, quelquefois jufqu'à tomber dès qu'on leur
lève le pied : dans ces cas on attachera une plate-longe à la queue , enfuite on fera un tour au paturon, on tiendra d'une main la plate-longe, de l'autre on appuiera fur la hanche, 6c on tirera en haut la plate-longe'pour faire replier la jambe. La jambe étant raccourcie, de manière que le pied foit dans une fituation convenable pour être ferré, il faut appro- cher du jarret la main qui étoit fur la hanche , pour l'embrafTer, le tenir comme on fait ordinairement pour ferrer, & ne point lâcher la plate-longe. Si le cheval tire fortement , 6c fait beaucoup de mouvement , quittez le jarret, & portez la main fur la hanche, tenant toujours la plate-longe; lahTez-le le maître, en fuivant fes mouvemens, de faire fes efforts, 6c lorfquil fera las , reprenez le jarret comme auparavant. Il y a des chevaux qui , fans être médians , s'abandonnent, par la longueur du temps, fur celui qui les tient ; il ne faut pas lâcher fubitement le pied , parce que le cheval fe trouvant privé tout d'un coup du point d'appui, tomberait rudement, 6c courroit rifque de fe bleffer ; mais il faut conduire doucement le pied à terre: pour empêcher que le cheval ne s'abandonne ainfi, il faut fe mettre entre fes deux jambes de derrière , 6c lui lever je pied fans plate-longe , alors ne trouvant plus de point d'appui en dehors , il reftera tranquille 6c fe foûtiendra. Lorf- qu'on eft obligé de mettre le cheval au travail pour le ferrer , on doit avant que de l'y mettre,
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PRÉCAUTIONS POUR FERRER. 389
mettre , tenir les fers tout prêts à porter fur le pied, & les clouds tout affilés , afin de
ne pas faire languir le cheval dans le travail ; on examine enfuite s'il eft bien contenu de toutes parts , avant que de lever le pied pour le ferrer ; on le lui lève avec une plate-longe , on ne pafTe que deux fois à l'entour de la barre de fer, ck on ne l'engage jamais, afin de pouvoir , félon la néceffité, mettre le pied à bas. Si le cheval fe débat ck tire la jambe, il faut lui laifTer faire fes mouvemens, ck après
continuer de le ferrer, pourvu qu'il foit bien contenu dans le travail ; on n'a pas befoin des foupentes , car quelquefois le cheval s'y abandonne , & court rifque d'être fuffoqué. On doit alors lâcher promptement le pied, & le débarraflèr du travail , de peur qu'il ne pérhTe, ce qui eft arrivé plus d'une fois. Après l'avoir laifîe repofer un moment, ek ref- pirer à fon aife, on le remet dans le travail , fans le gêner; il fuffit de le tenir court pour afliijettir la tête , & lui mettre les morailles, ou le torche-nez; on lui reprend la jambe, obfervant de ne faire qu'un demi-tour avec la corde au tour de la barre , afin de pouvoir la mettre bas fur le champ, fi le cas le requiert ; lorfqu'on lâche la longe , ce doit être doucement , de peur que le cheval ne fe blefte en heurtant rudement fon pied contre le pavé ; dès que le pied aura repofé à terre, on le reprendra. C'eft de cette manière qu'on parviendra à le ferrer. Si le cheval ne s'abandonne pas, & ne fe couche pas fur la fou pente , mais qu'il tire
prefque continuellement la jambe , il faut le lâcher & le reprendre fouvent , jufqu'à ce qu'on foit venu à bout de le ferrer. Je dis qu'il faut le lâcher fouvent , parce qu'en tirant la jambe, il peut arriver au-defTus du jarret une extenfion qui rend le cheval boiteux pen- dant un certain temps. On en voit qui fe débattent fi fort dans le travail, qu'on eft obligé de les en tirer afin
de les ferrer à la plate-longe. Au refte, pour ferrer un cheval , il faut plus d'hardieife ck d'adreffe que de force.
Avant que de commencer cette opération, le maréchal doit prendre garde que le cheval n'ait pas la longe dans la bouche, ni fur le nez, quand on l'attache: dans la bouche, car il eft à craindre qu'en tirant la longe, il ne fe coupe la langue ; fur le nez , parce qu'elle peut lui boucher la refpiration. J'en ai vu quelques-uns fe couper la langue fur la longe ; ck ua entre autres s'étoit tellement ferré le nez en tirant la longe, qu'il perdoit la refpi- ration ; à peine eut-on le temps de couper la longe. J'en ai vu un autre tirer la longe qui lui ferroit le nez , avec tant de force , qu'après
l'avoir coupée , il tomba à la renverfe , fe releva , & alla mourir à cent pas de-là. Quand on déferre un pied foible ou un pied boiteux, il faut avoir attention d'ôter les
rivets des clouds avec le rogne-pied, ck de ne mettre les tricoifes que fur la branche de dehors, parce que le quartier de dedans eft le plus foible , ck que les tricoifes foulent la foie. |
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Fffff
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FERRURE.
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ARTICLE aUATRIÈME.
FERRURE A METTRE EN USAGE.
LA ferrure étant une partie effentielle de la maréchallerie , j'ai tâché de donner, fui*
cette matière, ce que j'ai trouvé de plus fur; mais après avoir lu les ouvrages de tous ^ceux qui ont écrit avant mon père fur la ferrure, je n'y ai rien trouve de fatisfaifant ni -de conforme à la fr.ru cture du pied. J'ai examiné avec foin les différentes fortes de ferrure qui fe pratiquent, non feulement
en France, mais dans les pays étrangers ; je les ai comparées avec celle de mon père, 6k je me fuis convaincu <le plus en plus, qu'elle l'emportoit par fes avantages fur toutes les autres. Ceux qui l'ont examinée d'un œil jufte 6k impartial, lui ont accordé leur fuffrage ; la
plufpart même des maréchaux , obligés de fe rendre à l'évidence, l'on approuvée, & après en avoir connu les avantages 6k l'utilité , ils l'ont enfin adoptée 6k mife en ufage. L'étude de l'anatomie a laquelle je me livre depuis long-temps , la connoiffance de la
ftru&ure du pied du cheval , des différens refforts que la nature met en jeu , 6k les ufages auxquels elle le deftine, m'ont fait faire de mures réflexions & de folides obfer- vations. Le cheval fervânt a porter ou a tirer différens fardeaux , s'uferoit immanquablement le
pied, s'y on n'y remédioit. On a donc eu recours à la ferrure , qui eft une défenfe, tant pour la muraille du pied, que pour la foie. Celui qui l'a imaginée , n'a fûrement point eu intention de parer la foie , ni de l'affoiblir en aucune manière , il feroit allé contre fou principe , dmt été détruire fon ouvrage que de creufer le pied ; cependant, un pied qui n'eft pas creufé & paré uniment, a été univerfellement regardé comme mal ferré ; il fe trouve encore des gens qui penfent ainfi , mais beaucoup moins qu'il y a fix ans. On commence à fentir la fauffeté de cette opinion. Il y a long-temps qu'on feroit revenu de cette erreur, fi on eût voulu faire attention que la ferrure eft employée dans l'unique vue de conferver le pied du cheval , 6k non pas de l'affoiblir en l'embelliffant. Pour juger des avantages de la nouvelle ferrure, il faut être bien inftruit de la ftruclure
du pied; la connoiffance de Tune conduit à celle de l'autre; c'eft pourquoi, je renvoie à la defeription que j'ai donnée de cette partie , au commencement de ce traité , ck à la planche qui la repréfente. Je vais dire deux mots des propriétés de la fourchette du cheval, ck des avantages qu'il
en retire. i.° Elle conferve les talons bas ck foibles : pour fuppléer au défaut, la nature a formé
une groife fourchette", fur laquelle les chevaux marchent, ck qui leur fert de point d'appui- a.0 Les pieds plats, 6k les talons bas ont tous une groffe fourchette qui foulage les
talons ; en effet, tout le poids du corps tombe fur la fourchette 6k non fur les talons. Le contraire arrive aux bons pieds ; car pour l'ordinaire ils ont une très petite fourchette ; mais en revanche de forts talons , qui font la fonction de fourchette , &L qui par confé- quent foûtiennent tout le poids du corps du cheval |
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FERRURE, N O U V E L L Ë.
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391
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i.e Ferrure pour aller folidement fur le pavé fec & plombé, tant pour les
chevaux de trait , que les chevaux de bat i c'ejl-à-dire , pour les chevaux de carrojfi , de /elle & autres. Cette ferrure eft celle que j'ai indiquée pour les bons pieds : c'eft la ferrure courte que
j'appelle à croifTant, planche 64, L , c'eft-à-dire, un fer dont l'étampure eft également femée , & dont les éponges minces, viennent fe terminer au bout des quartiers , à cette ligne des talons marquez à la planche 59 ; de manière que le bout des éponges foit de niveau avec les talons. On peut même, aux chevaux qui en ont beaucoup, faire des cram- pons de corne , de la hauteur d'un tiers de pouce & plus ; ce qui les retiendra plus fermement, non feulement fur le pavé fec & plombé, mais fur toutes fortes des terreins 1 Ces crampons de corne ne s'ufent pas : cela eft fi vrai , que quand on ferre le cheval [ ce qui arrive tous les fix femaines ou deux mois ], on eft obligé d'en abattre une partie. Ces fortes de crampons ne peuvent fe faire qu'aux pieds qui ont de petites fourchettes; autrement , comme nous venons de le dire, il faudroit s'en tenir à la ferrure courte, à celle dont les éponges feroient égales à la muraille des talons, & dont la fourchette poferoit à terre & c'eft celle qui donne le plus d'appui au cheval ; cette ferrure s'exécute de même aux quatre pieds. 2.e Ferrure à demi-cercle , pour les chevaux de carrojje.
Comme la ferrure précédente ne fçauroit empêcher le cheval de glirTer, dans le premier
temps qu'il pofe fon pied fur le terrein plombé , vu que la pince porte la première, & qu'elle eft garnie totalement de fer , on mettra le fer à demi-cercle, repréfenté à là planche 64*
Il doit être mince du côté de l'étampure', plus jufte que le pied, & pofé de manière^
que toute la muraille déborde de la moitié de fon épairTeur dans tout fon pour-tour. Après avoir raifonnablement abattu le pied, on cernera, avec la cornière du boutoir, le dedans de la muraille, cette partie qui avoifme la foie de corne ; on fera enfuite porter fon fer à chaud puis on l'attachera avec de petits clouds , dont la tête fera enfoncée , moi- tié dans l'étampure. On râpera les bords de la muraille en rond, afin qu'elle ne puifïe pas s'écarter lorfque le cheval marchera. Au moyen de cette ferrure, il marchera fur toute fa muraille, foit en montant , foit en defcendant. 3«e Ferrure à demi-cercle, pour les chevaux de felle.
Le demi-cercle , ou le fer, doit être de deux ou trois lignes de largeur, fur une 6c
demie d'épaiffeur; il doit avoir dix étampures également femées & contre-percées du même côté • les clouds doivent être par conféquent très petits. On le placera de la même ma- nière que 4e précédent , dont il ne diffère que par fa largeur, & par deux trous de plusè Le cheval ainfi ferré , eft plus léger , fes mouvemens font plus lians , plus fermes fur le pavé fec & plombé, ck donnent de la douceur au cavalier, 4.e Ferrure pour un cheval qui ufe beaucoup de derrière ? à la
branche de dehors.
En général , tous les chevaux ufent plus de derrière que de devant , plus en dehors
de derrière qu'en dedans : ce qui vient de ce que le cheval ne met pas fon pied en ligne droite , mais en formant le demi-cercle : il le porte en dedans, ck le reporte en dehors. |
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FERRURE.
39Z ___________■_____________
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L'expérience le prouve, & l'infpection anatomique des mufcles de la jambe, le démontre;
car il y a peu d'extenfeurs , ck beaucoup plus d'adducteurs ck d'abducteurs. C'en: une remarque que iufqu'à préfent, perfonne n'avoit faite. Par ce mouvement, il y a comme l'on voit un frottement du fer fur le pavé, mais plus en dehors qu'en dedans, parce que ce bord fe préfente le premier fur le terrein. Tout cheval qui ufe également , a une mar- che non naturelle ; ce qui provient d'une mauvaife conftruclion. Il ne doit pas, non plus que tous les quadrupèdes , porter les jambes de derrière fur la même ligne, mais plus près du centre de gravité ; autrement , il perdroit fon équilibre, fes mouvemens feroient plus précipités, ck moins affurés. Ainfi, tout cheval, -qui aura les jambes de derrière inclinées de dehors en dedans, fera toujours excellent, ck préférable à celui qui décrit une perpen- diculaire. Ces fortes de chevaux ont befoin d'un fer, dont la branche foit bien forte en dehors,
mais qui ait très peu de fer en dedans ; celle de dehors doit être couverte & étampée gras , afin que le fer garniffe. Je le répète, de pareils fers ne conviennent qu'aux chevaux qui ufent confidérablement. A l'exception de ce cas, tout fer de derrière doit avoir la branche de dehors plus épaife , mais pas de beaucoup. 5.e Ferrure pour un cheval qui ufe en pince , tant de devant
que de derrière.
Le cheval qui ufe en pince, dénote un animal ruiné, ou qui tend à fa ruine, car c'eft le
commencement de ce défaut qui fait donner au cheval le nom de pinçart ou de rampin. Cet accident vient prefque toujours de ce que dans les différentes ferrures, on a paré le pied, ck éloigné la fourchette de terre ; de ce que les mufcles flechifTeurs du paturon , de l'os coronaire, ck principalement de celui du pied , font toujours en tenfion , comme ils le feroient dans un homme qui marcheroit continuellement fur la pointe du pied ; de ce que ces mufcles ainfi tendus , pouffent les articulations en avant , les rendent droites, ck éloignent les talons de terre ; ce qui n'arriveroit pas fi la fourchette y portoit. Pour ces fortes de chevaux, il ne faut point mettre de fer en.pince , mais lui donner plus d'aju- fture, ck tenir les branches à plat ck minces ; en un mot, les ferrer court. 6.e Ferrure pour le cheval pinçart des pieds de derrière , lequel
ejl fujet à fe déferrer.
Autant qu'il fera poffible, il faut que le fer foit étampé près du talon, faire un fort
pinçon au fer en pince , ôk ne point l'entôler ; les branches de la voûte du fer doivent aufïi être renverfées en dedans du pied , comme fi on vouloit le ferrer en pantoufle, de manière que la voûte du fer approche le plus qu'on pourra de la foie dans toute fon étendue. 7-e Ferrure pour un cheval qui forge.
On dit qu'un cheval forge, lorfque, avec la pince de derrière, il attrape fes fers de devant,
il y en a qui attrapent les éponges de devant, ce que l'on appelle forger en talon; d'autres attra- pent la pince ; on dit alors qu'ils forgent en pince. Ce dernier défaut dépend ou du mouvement trop alonge des jambes de derrière, ou du peu d'aclivité qu'ont celles de devant pour fe por- ter en avant: ce qui en: fouvent la preuve d'un cheval ufé ou mal conftruit. Le moyen d'y remédier, quoiqu'il ne foit pas toujours fur, eft de laiffer déborder la corne en pince, comme fi on voûtoit ce cercle. Quant au premier défaut, il vient pour l'ordinaire de ce que l'on |
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FERRURE NOUVELLE. 393
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a ferré trop long de devant , & de ce que les éponges outrepalTent la pointe des talons i
dans ce cas , le cheval doit nécefîairement porter la pince de derrière fur cette partie ; ce qui, quelquefois eft caufe qu'il fe déferre. On met à ces fortes de chevaux deux pinçons fur les côtés au fer de devant ; mais ils deviennent très inutiles, quand le fer porte égale- ment , que les rivets font bons , & que le cheval eft ferré court & à éponges minces. 8.e Ferrure pour un cheval qui fe coupe.
On dit qu'un cheval fe coupe & s'eiitretaille, quand i-1 s'attrape avec fes fers, qu'il fe
heurte les boulets , foit aux pieds de devant foit aux pieds de derrière. Il peut fe couper de la pince , ou des quartiers : ce dernier cas eft plus ordinaire. Quant à ceux qui fe coupent de la pince , ce défaut vient communément d'un vice de conformation ; ce qui fait qu'on y remédie rarement ; cependant, on les ferre jufte en laifîant déborder la corne en pince, mais cela n'empêche pas qu'ils ne fe coupent. Dans ceux qui fe coupent des quartiers , la mauvaife conformation peut en être la caufe ; néanmoins cet accident eft prefque toujours un effet de la laffitude , ou de la mauvaife ferrure, ou d'un fer qui gar- nira en dedans. Pour y remédier, on met un fer, do-nt la branche d'en dedans foit courte, mince & étranglée , fans étampure, incruftée dans l'epairTeur dela murail e comme fi l'on ferroit à cercle ; la branche d'en dehors fera à l'ordinaire, excepte que les etam- pures doivent être ferrées , & en même nombre ; il faut encore que le fer foit etampe en pince & jufqu'à fa jonaion avec les quartiers. p.e Ferrure -pour un pied foible ou gras.
Le pied foible étant celui dont la muraille eft mince ; (a) on doit mettre des fer.
légers & étampés maigre, & avoir pour règle générale, de ne point parer le pied, & de ferrer court : par ce moyen on évitera d'enclouer ou au moins de piquer. _________ - -
t , ) Écoutons ce que dit M. Bourgelat du pied gras , pag. 159 & 166, de fes eflàis fur la ferrure • les précautions à prendre pout
( * ) *comoûs ce M^ u j> * demandent Us pieds trop volumineux, ils doivent être ferres de même. Voyons aétuelle-
fortifier ces fortes de pieds, ne dirent Joint de celles que amanatp ^ { ^ £^_
{new ce qu'il du des pieds ^™^**}%L 'fe^Îi tnZ vaineLt, 'de remédier par la ferrure a UfoMeffe naturelle des
dance, exige la plus grande attention de a pani la ^ Il ejpemoi £ . R eft bm M[Ji 'de parer u mms fréquemment que l'on pourra, car, Solides, mais U peut pallier ce vice par des tgqm cJ^*fi$£ £ %n réfJe, quelque léger qu'il [oit, opère toujours quelque effet. Blanchi^ \uoique la portion mortyioppofe pas ici ^ a% ^ofer > M mp cmfidérMe des liqueurs, ieuhment, continue 1 auteur, i. pour ccnjeiuir au r
zo pour ne pas offenfer le vif que vm Jg^.J^j voiurnineux ; que celui-ci peut l'être, ou par la longueur de la muraille, ou
Je répondrai que le pied gras eft diflerent dw, pieu v 4 murai]]e forme Je d 1m m mows . quQ par la conihud.on de l'os du pied ce qui ne taen i.cn a lepa .4^ ^^J ^ ]e jed volumineux
ïil y a une différence dans 1 ep «ffearde la ™He eu e p ^ ^ ^ ^^
de M. Bourgelat, la muraille de ce peddto W£"* J / . a rkn ou f rien à abattre lorfqu'on jes ferre ; ainfi bien
pied gras, des murailles minces qu s claent ^^J^ ,.j a MJnce (ce quj eft une preuve de l'accroiffement ] , que foin qu'il y ait une affluence de hqueu y en puv^ ^ ^ ^ .( ^ ^ ^ ^ £ ^ ^ rifqueM. Bourgelat «f^" g^ppérit ne vaut pas mieux : voici fes paroles. L'excès de rigidité & de dureté des fbres, deman-
Ce-que cet auteur a _ m deramolir, de détendre & de folliciter par conjéquent en elles plus defouplefe > dès-lors' les Uquears abon- dent ici des topiques doit "Jt _ L u$ retranebemens de l'ongle doivent être fréquens , car plus fouvent la partie morte Jtr*
deront & pénétreront plus «y«/«» » v r
tônefc , f»«w /- P""' »"* T,'nn nieH néfeauroit ère prop petit ; fut-il comme une pointe , il ne feroit pas trop petit , il en
M. Bourgelat ignore donc qu un pied ne Vjurou ^ie Prop p d.accidents f ]ui Hms doute, ,1 veut parler d'acci- conferveroit mieux fon affiette. Je parle de ^°f™^nf f\?Q'n aba: fouvem de la muraille ? 11 ne fçait donc pas que plus
dents : foit ; mais de quoi ferviront des épiques emolhen , I. o ^ fc deff.che & ^ ^ ^ ^ ^ ^^^ l'on approche du vif, plus la» a d action lur cène corn, \Jweal ]es maréchaux rendent des chevaux boiteux à force de
Avec un peu de pratique , notre "^"^^^^^ , la foie & le bord de la muraille font auffi durs que des pierres ,
parer & d'aller près du vu , qi t Se qu'on ne peut y faire mordre le boutoir. ea'nlfble , continue ce fçavant , <£- mrffez. w»Jîr ordinaire fans ajufiure a
Pare*, l'ongle dans toute fin étendue, & coupe^-en ^mtquû e^pojjm V^ ^^ ^ ^ J p£ut_
r#« A ne Lraindre aucune partie quelconque. He bon dieu..que £ ^ ^^^ t
il garantir en ne l'ajuftant pas ? 1^ ter ne porte-n p j ^ ^^ >rf ^ ^ ^ ^^ dit ?aW ^^ ^ ^^ ^ ^aï pec!jer
Ce phifiologifte vétérinaire, en parlant, pag. 157» J ^ 4&tm w ^ quelques-unes d'enirelles ; car l'art confifte à la détourner{&
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par
à
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ment pourra-t-il détourner cette nourriture , dune partie | ^ lon " conftrudion , parce qu'il fora toujours
bons praticiens qu'il ne faut pas tenter aucun rerneae * g ^ Qn remédira fimplement en abattant la muraille.
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tel à raifon de fa longueur ; quant a celui qui eft long par la vi ;
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Ggggg
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FERRURE.
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394
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io.e Ferrure pour les talons bas , foibles & fenjibles.
Tout confifte ici à ferrer court & a ne point parer le pied ( a), à avoir foin que les
éponges très minces viennent finir aux quartiers , & à faire enforte que la fourchette porte , entièrement & également à terre. ii.e Ferrure pour un quartier ferré en- dedans > renverfé ou il y a une rentrée
en-dedans y dont la foie ejl bombée, & qui joint à cela, a un talon foible. Si le quartier & la muraille font trop hauts , il faut en abtatre , ne point parer le
pied , mais mettre un fer à demi branche du même côté , & la tenir mince vers les talons : il faut auffi que la branche du dehors foit forte, & aille jufqu'a la pointe du talon; que le fer foit beaucoup entoilé , & la branche d'en-dedans plate , afin que tout le poids du corps portant fur cette voûte & fur la branche d'en-dehors , le quartier de dedans »
Voici le remède de l'auteur, i.° laiffez, d'abord a la pince toute fa force, parce que c'eft a raifon de cette même force & de l'obflacle que
cette partie oppofira l'influx des liqueurs fur elle, que ces mêmes liqueurs feront déterminées vers les autres parties du pied ; z.° coupez, affez, des quartiers , & abattez, "les talons pont y appeller le fluide & y en favorifer le cours. Comment M. Bourgclat peut - il conleiiler^ pour remède, de laiflèr à la pince toute l'a force pour obliger les liqueurs à refluer vers les autres parties du pied ? il me paroît que plus on y laiffera de corne, plus l'humide abondera ; ne fçait-il pas qu'un fie eft un accroiffement de la peau ? Que l'humide s'y porte en plus grande quantité qu'ailleurs ? Que le remède eft de le couper ? Or , que lui en femble ? Si on coupoit cec excédent de corne qu'il fuppofe être produit par l'influx des liqueurs, ne pourrois-je pas dire à mon tour, que l'humide s'y porteroit bien moins; car l'air léchant & attirant cette partie, occaTioneroit un véritable reflux; mais les choies ne vont pas ainfi : on ne procure point de métaftafe comme l'on veut, principalement dans cette partie ; il n'en eft pas ici , comme d'une faignée dérivative. M. Bourgelat peut prendre la peine d'examiner les vaiflèaux lymphatiques, qui lé continuent dans le fabot, il verra qu'ils font tous parallèles entr'eux , que i'extravafation n'a pas lieu , & que leur direction eft de haut en bas. i.° Mettez, , dit-il , un fer ordinaire , z.° qu'il foit relevé en pince , 3.0 qu'en cet endroit il foit affermi par un pinçon. Je ne vois point
quel effet peut opérer un pinçon & un fer relevé en pince , fi ce n'eft que , joint à la longueur du pied, il doit rendre un cheval long jointe, mais M. Bourgelat ne voit pas cela. s _ . , , . „ On lit , pag. 158, ferrure du pied trop court en pince. Une caufe directement oppofée a celle qui, dans le pied précédent , pouvait être
aceufée de textes de la longueur de la pince , donne ici lieu a Vexcès de la brièveté de cette partie : on comprend qu'on ne peut remédier a ce défaut qu'en partant des principes donnés, & en étant par conféquent autant qu'il fera poffible de la portion abrégée, tandis qu'on ne retranchera rien des autres. On ne comprend pas mieux comment , en ôtant une partie abrégée , il eft poffible de l'alonger. Si ceci eft intelli- gible pour M. Bourgelat , j'avoue qu'il ne l'eft pas pour moi. Pour remède , l'auteur dit , i.° coupez, de la pince tout ce qu'il vous fera poffible d'en êter, z.° abattez, affez, les talons, pour appeller fur
eux le poids de l'animal, 3.0 parez, légèrement les autres parties , & laiffez, leur une force capable de contre-balancer l'impidfwn des liqueurs, & de les faire refluer fur la portion antérieure de l'ongle. U faut convenir que ce raifonnemenE eft beau : quoi , parce que la pince fera trop courte , il faudra en couper le plus qu'il
eft poffible? Mais quand cette pince fera revenue , elle fera au même degré où elle écoit ; c'eft donc couper inutilement puifque les choies fe remettent dans le même état, il me femble que l'on peut éviter ce laps de temps. En abattant les talons, comme le propofe M. Bourgelat, ce fera le moyen de les rendre fenfibles. Au refte , j'en reviendrai toujours à dire, que les liqueurs ne fçauroient fe porter à des parties qui n'exiftent plus. Mettez,, du M. Bourgelat , un fer ordinaire fans ajuflure , la pince de ce fer ne devant point être relevée parce qu'elle gêneroit celle du pied
lors de fin accroiffement , & devant d'ailleurs garnir affez, pour la défendre & pour en faciliter le prolongement. Eft-ce que M. Bourgelat ne conviendroit point qu'un fer ajufté , ou non ajufté , relevé ou non relevé , opère toujours le même effet , puiiqu'il porte conftam- ment fur la muraille , & qu'il ne fçauroit porter ailleurs ? Il eft donc clair que s'il doit gêner , il gênera toujours ; mais quant à l'accroiffement du pied, il ne fçauroit l'empêcher. Si M. Bourgelat fait garnir le fer , il détruit vifiblement les principes qu'il admet, car toutes les fois que le cheval pofera cette garniture , ou cet excédent de fer fur un terrrein raboteux , il n'y aura plus de bafe folide, non feulement il ne fera pas ferme dans fa marche, mais même il fera expofé à fe donner des entorfes & à fe déferrer, parce que cet excédent fera fonâion d'un levier ; d'ailleurs, comment peut-on concevoir qu'un pareille fer puilfe faciliter le prolon- gement du pied? Toute cette doftrine eft un roman. On lit , pag. 159, ferrure d'un pied trop étroit & trop allongé. Coupez, autant que vous le pourrez, de la file , de la fourchette & des quar-
tiers ; ne creufez, pas^ néanmoins la féconde de ces parties dans fa bifurcation. 1.° Mettez, un fer à pantouffle dont les éponges feront gênetées , z.° que ce fer foit relevé en pince & affermi par un pinçon , 3.0 qu'il foit du refte forgé ainfi qu'il a été dit ( article dix ) [ qui eft le fer ordi- naire J la gêneturc contiendra les talons ; U pince relevée & le pinçon contiendront la portion antérieure de l'ongle; les quartiers fuivront la direclion indiquée par le glacis de la pantouffle , & la nourriture étant rappellée a ces dernières parties, ainfi qu'a la fourchette & à la foie, le pied s'élargira & les autres portions de l'ongle reviendront a la proportion quelles doivent naturellement avoir. Je ne conçois pas qu'elle peut être la forme d'un pied trop allongée , fi ce n'eft le pied trop long dont M. Bourgelat a parlé ; car pour qu'if foit lonç il faut qu'il foit érroit : pourquoi donc une ferrure différente ? Si l'on coupe autant que faire fe pourra de la foie, de la fourchette , & des quartiers , il ne reliera donc que de la pince, ce qui le rendra plus allongé. Pourquoi encore confeiller le fer à pantouffle, qui a été totalement fupprimé par tous les praticiens, & dont nous avons démontré l'erreur dans notre guide du maréchal? Croit-on par-là élargir les talons? car, on ne lui a attribué que cette fonftion. Je le répéterai encore ici , le véritable maintien de la muraHle' des talons eft fépaifleur de la foie dans toute l'on étendue ; M. Bourgelat dit néanmoins formellement le contraire; je le lailie à ceux qui connoilîent l'anatomie du pied à prononcer fur ce fair. Ce qu'on lit , pag. 1 60 , à la ferrure du pied dérobé , eft auffi-bien traité que ce qui précède. Je me contenterai de mettre
fous les yeux ce peu de mots : Abattez,, le plus qu'il fera poffible, de la totalité de U circonférence de l'affette, a l'effet de faciliter par-tout l'abord du pluide, que letroitefle & le raprochement des vaiffeaux rendent déjà très difficile. C'eft tomber vifiblement dans les erreurs dont j'ai parlé, en rapportant les défauts de la ferrure. On appelle pied dérobé, celui dont la muraille eft éclatée, lorfque le cheval , s'étanc déferré , a marché fans fer, & où un des quartiers eft abimé & même les deux. Dans ce cas, il vaut mieux conferver le peu qui refte, que de l'oter. D'ailleurs dans quoi M. Bourgelat brochera-t-il des clouds, s'il abat autant de pied? ( a ) Ce que je propofe eft bien différent de l'avis de M. Bourgelat, qui confeille de le parer,pag. 165 & l()(lj & d'abattre
le talon, & cela, dit-il, pour les foulager & permettre à la nourriture d'y affluer avec plus d'aifance. |
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FERRURE NOUVELLE. m
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piurTe être foulage ; ce que Ton voit en mettant le pied boiteux à bas, & en levant l'autre;
dans cette pofition l'on s'apperçoit d'un efpace , où l'on peut paiïér une lame de couteau entre le quartier & le pavé, 12 .e Ferrure pour un pied plat.
Il faut examiner fi le cheval, dont le pied eft plat , a les quartiers bons ou mauvais >
fi les talons font bas , foibles , renverfés , ou s'ils font plus forts que les quartiers. Mais , il eft rare de rencontrer des chevaux, dont les quartiers & les talons foient mauvais en même temps (a). Si les quartiers font mauvais , pour lors il faudra contenir la branche du fer jufqu'à là pointe des talons & faire porter l'éponge dans l'endroit du talon qui a le plus de réfiftence ; il faut que la branche , & principalement l'éponge foit étroite : fi au contraire les talons font foibles , on racourcira la branche ; on verra qu'elle porte alors fur la partie la plus forte du quartier fans qu'elle foit entoilée ; d'ailleurs, on tâchera toujours que la fourchette porte à terre. î % .e Ferrure pour les pieds combles & oignons.
Les pieds combles , comme nous l'avons dit , ne prennent leur figure que par la fer-
rure. Ce défaut vient, de ce que l'on a mis des fers voûtés qui ont écrafé la muraille ck ont obligé la foie à furmonter en dos d'âne. Il n'eft pas pofïible de remédier à ces fortes de pieds ; on peut feulement pallier le défaut , en mettant des fers uniment entoilés , & en cherchant a les faire porter fur la bonne corne, afin de donner à la mauvaife, la liberté de pouffer. Il eft vrai qu'on viendra bien à bout, de remettre les talons renverfés , devenus bas & foibles par la ferrure, mais on ne remet pas la foie (b). Manière d'ajufter les fers pour les pieds combles & oignons.
Le maréchal , après avoir déferre le pied , doit commencer par abattre la mauvaife
corne , fans toucher à la foie ; enfuite il préfente au pied un fer couvert ; fans étampure ; puis l'ayant mis au feu , il l'étampe fuivant le pied , c'eft-à-dire , dans les endroits où il y a de la bonne corne : mais avant cela , il doit donner la tournure à fon fer , & les fecouiTes liécefTaires , quand il Pétampe. Ce fer doit avoir la figure d'un V , être ouvert des talons , parce qu'en l'ajuftant , il ne fe refferre que trop. Le fer étampé & contre- percé il le remet au feu pour achever de lui donner le refte de la tournure , fans déranger l'étampure : après quoi, il entoile la pince ; la pince étant entoilée, il met une des branches du fer au feu , & entoile plus ou moins fuivant l'oignon ou la plénitude de la foie des talons ; il met enfuite au feu l'autre branche , qu'il entoile de même. Tout cela étant fait, il redonne un coup tout du long de la voûte , fans le remettre au feu , ou en l'y mettant ; cela dépend du plus ou moins d'adrefTe de l'ouvrier à finir fon fer ; mais il eft rare qu'il aille au feu moins de trois fois pour l'ajufter. Après avoir donc tota- lement ajiifté fon fer , le maréchal le mouille s'il eft trop chaud , & le préfente au pied |
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( a ) M. Bourgelac pag. 169, die que, la file & la fourchette des pieds plats reçoivent plus de nourriture qu'il ne faut ; de-la une
moindre concavité dam la face inférieure de l'ongle, que celle que la nature demande ; mais s'il avoit bien examiné de tels pieds , & qu'il en eût diflequé , il aurait trouvé que cette plénitude ne vient que de l'os du pied ; que la foie eft moins forte , moins épaiflè que dans un pied bien conftruit , & il ne confeilierojt pas, comme il le fait, de parer, quoiqu'il ajoute, qu'il ne faut pas toucher à la foie & à la fourchette Mais , quelle partie parera-t-on donc, puifque l'on ne pare que la foie & la fourchette ? Il a fins doute voulu dire abattre de 'la muraille. Car , il confond allez aifément les mots abattre & parer. Abattre fe dit, quand il n'eft queftion que de couper la muraille foit que ce foit avec le rogne-pied , foit que ce foit avec le boutoir , parer , s'emploie pour la foie. D'ailleurs, ce mot couper dont il fe fert fouvent n'eft pas ufité en marechallene ; ce qu'un écrivain ne devreit pas ignorer. ( b ) Comme ces fortes de pieds n'ont pas de talon pour l'ordinaire [ quand ils en auraient , la chofe ferait égale ], on ne
peut concevoir comment M. Bourgelat ofe dire , pag. 170, abattez, le plus que vous pourrez de la paroi, & des talons , ces fortes de pieds pèchent le plus communément par cette dernière partie. |
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396 FERRURE.
pour voir s'il en manque en quelque point; dès qu'il à reconnu ce qu'il doit encore y faire,
il le remet au feu pour l'achever. Il eft poftible d'entoiler un fer fur une enclume dont la table fera plate ôc même ronde , mais ce ne peut être qu'en aminciflant la voûte du fer ; ce qui charge le fer d'une épairTeur dans un endroit , & lui en ôte dans l'endroit où il en a le plus befoin [ il n'y a qu'un mauvais ouvrier qui tombe dans ce défaut ]. Que l'on confidère en eïfet le fer d'un habile ouvrier , avant qu'il foit ajufté , on le trouvera égal en épairTeur ; ck fi on l'examine ajufté & prêt à attacher, on remarquera que la voûte fur laquelle le cheval marche , eft mince. Il arrive de-là que l'on eft obligé, au bout de trois femaines , de ferrer le cheval , la voûte étant ufée , mais le bord d'étampure èk les clouds font neufs. Pour bien entoiler un ferteir, on doit prendre un ferteir dont la bouche foit ronde , & fe fervir d'une enclouûre ufée , inégale , où il y ait des enfoncemens ; c'eft-là qu'à coups de ferteir, on donne la concavité ou l'entollure nécefTaire au fer, fans altérer fon épaiffeur & qu'on le rend de longue durée ; car les ferrures les plus vieilles, donnent le temps au pied de pouffer. 14,.6 Ferrure pour les feimes.
Si la feime eft de devant, il faut examiner fi elle attaque le quartier ou le talon.
Lorfqu'elle eft fur les talons, on doit mettre un fer à l'ordinaire dont la branche du côté malade fera raccourci , & dont le bout aminci viendra porter fur le quartier & fur le fort de la muraille. Quand au contraire la feime eft placée fur le quartier , on prolongera le fer ou la branche jufqu'à la pointe des talons , mais fans y mettre de pinçon. Si la feime eft en pince, ce que l'on appelle en pied-de-bœuf, le cheval fera ferré à l'ordinaire. On peut mettre un pinçon de chaque côté de la branche , mais il eft poffible de s'en paîfer; le fiftlet que l'on a coutume de faire en pince, ne fert guère plus. Le véritable remède eft de traiter la feime. Voye^ feime. 15/ Ferrure -pour les bleimes.
Quoique la bleime foit une maladie de la foie des talons, néanmoins le pied demande
a être ferré comme pour les feimes , c'eft-à-dire , plus ou moins court fuivant le local, mais la branche fera toujours plus mince de ce côté que de l'autre (a). Si la bleime eft à la pointe du talon , la branche fera plus courte , que fi la bleime étoit vers les quar- tiers. Dans ce cas , l'on prolongeroit la branche mince jufqu'à la pointe du talon , en la faifant porter fur la muraille. Quand la bleime eft de nature à être traitée fouvent, on eft obligé de mettre , pendant tout le traitement, un fer étranglé dans cette partie, pour con- tenir les éclifTes ck le refte de l'appareil. 16* Ferrure pour une fourchette petite , abreuvée d'humidité putride.
H fe trouve certains pieds, principalement ceux de derrière > dans lefquels la fourchette
eft naturellement petite , mais dont les talons font forts ; elle eft expofée à fe remplir d'humeur fanieufe. Dans d'autres pieds , cette maladie arrive par le parement de cette fourchette , & par fon éloignement de terre : les eaux & les boues entrant dans les diffé- rentes lames de corne , la minent, la corrodent , & forment ce que l'on appelle vulgai- |
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( a ) M- Bourgelat, pAg. 164, en parlant des bleimes , a raifon de confeiller de ferrer court, ce qu'il appelle à demi-lunette;
niais on ne conçoic pas comment il propofe le fer à pantoufle , fi le talon fe renverfe, de même qu'il le confeille pour la bleime : c'eft copier exactement les anciens , dont tout le monde a reconnu l'erreur à cet égard. Et d'ailleurs c'eft fe contredire , car un fer à pantouffle, n'eft pas un fer à demi-lunette. Le fer à pantoufle eft long, & eft , dit-on propre à ouvrir les talons ; dans la demie- Auuette , il n'y a point de fer au talon. rement
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FERRURE NOUVELLE.
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rement fourchette pourrie. On y remédie, en abattant beaucoup de talon & en ferrant court,
afin qu'elle foit forcée de portera terre. Par ce moyen, on fait une compreflion qui oblige l'humeur ou les boues amaflees ?de fortir. J'ai guéri par cette voie nombre de chevaux qui ■commençaient à avoir des fies. On doit prendre garde de ne point biffer de fumier ou d'humidité fous ces pieds , & on aura foin de mettre tous les jours dans la fourchette |
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une
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difïblution de verd-de-gris faite dans le vinaigre.
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Quand le fie eft bien décidément formé : la ferrure ne fçauroit y remédier, il faut en
venir à l'opération. Voye? celle du fie- \j? Ferrure pour des chevaux, qui ont été fourbus & qui marchent en nageant.
La fourbure, comme nous l'avons dit, fe manifefte toujours ou prefque toujours aux pieds,
principalement a ceux de devant. Il y a des chevaux qui ont des cercles, ou cordons bom- bés ou rentrés ; d'autres dont la muraille eft quatre fois plus épaiffe ; d'autres dont la foie de corne eft féparée de la charnue ; d'autres qui, en marchant fur les talons , jettent les pieds en-dehors ; ce que l'on appelle nager. Ces fortes de chevaux, lorfque les talons font bons doivent être ferrés long à fortes éponges , parce qu'autrement les talons s'uferoient par la fuite ; mais il faut toujours s'abftenir de parer le pied. On voit qu'en fuivant cette méthode on fait un mal pour en éviter un plus grand ; auiïi eft-ce le feul cas où il faille ferrer à fortes éponges. Si le cheval a un croifTant & que la foie de corne foit fépârée de la charnue, il faut \\x\
mettre un fer couvert & l'entoiler de manière qu'il ne porte pas fur la foie ; c'eft la même ferrure que pour les pieds combles. i8.e Ferrure pour un pied encajlelê*
C'eft la même que pour le bon pied ; le tout confifte à ferrer court & à ne point
parer le pied. Quand l'encaftélure eft naturelle , il n'y a pas de remède ; mais lorfqu'elle vient de ce que l'on a paré la foie & creufé les talons , il fuiSt de les laifîer croître , de les tenir toujours humides, alors on verra les quartiers & principalement les talons s'ouvrir; ce qui eft bien éloigné de la pratique erronée des anciens , qui creufoient les talons 6c ferroient à pantoufle (a). 19e Ferrure pour un cheval que Von va dejfoler.
Lorfque ce n'eft point à caufe d'une plaie dans le pied , qu'on deffole un cheval, mais a
caufe d'un effort , d'un étonnement, &c. il faudra lui mettre un fer a l'ordinaire , fe con- tentant fimplemeiit d'allonger les éponges 6c de les tenir droites : mais fi c'eft à caufe d'un fie ou d'un cloud de rue , pour lors on lui mettra, durant tout le temps du traite- ment un fer étranglé afin de donner la facilité de le panfer. Le cheval une fois guéri, on doit l'ui mettre un fer couvert & fans , ou prefque point d'ajufture. 2o.e Ferrure pour un cheval encloué.
Pour ne pas déferrer chaque fois un cheval qui aura été encloué , il eft à propos
d'ouvrir avec la tranche une échancrure dans le fer. On le panfe alors plus commodément, |
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la) II n'y a plus aujourd'hui , je crois, que M. Bourgelat qui confeille de parer le pied & de ferrer à pantoufle. Voyei, fort
J- r } 1 c ,» K À, t 1 „,îr forr .wr? nnur cette forte de ferrure, car il la recommande dans bien des endroits. JL expe- eflà. fur la ferrure ^ 168. Il paroit fort por e P^ & les talons. Quoiqu'il en foie, il n'aura pas beaucoup de panifia i rience lui auroit-elle donc appris, queue ouvre itb «jimii»."» »~ x_ x r r v mais je ne dois pas infifter fur ce point. jj , * , .
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FERRURE,
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6c on réitère l'opération une féconde fois, fi le cas l'exige. Lorfque l'enclouûre eft aux talons
on échancrera dans cette partie ; ce fera en pince , fi cette partie a été enclouée. 21 .e Ferrure à tous pieds.
H y a plufieurs fers qu'on peut mettre indiftin&ernent à toutes fortes de pieds ; mais
clont cependant on ne fe fert que dans le cas où un cheval fe déferre en route , & qu'on -ne fcauroit trouver de maréchal. Ces fers font brifés , ce font deux quartiers de fer unis enfemble en pince, par le moyen d'un rivet; on fait fur leurs branches un , deux , & quelquefois trois rangs d'étampures entrelacés. D'autres fers, pareillement brifés , ont leurs bords relevés comme des pinçons ; mais ils portent aux éponges une vis d'un côté , ôc de l'autre un écrou qui forme le bout de l'éponge. Il peut y avoir différentes efpèces de fers ainfi -conftruits. Voye? la planche 64, la figure C, eft un foulier de cuir inventé par M. le maréchal de Saxe , dont la femelle eft revêtue d'un fer très léger & peu couvert. |
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PRINCIPES
FOUR FERRER LES MULETS
Solidement et avantageusement pour toute sorte d'usage.
1.° Ferrure pour un mulet qui porte foit un bât, foit une felle. JL*E fer ne doit d'éborder que d'une ligne , en pince feulement , & être relevé : pour
cela on abattra beaucoup de la corne en pince , afin d'en procurer la facilité. On ne mettra point de clous en pince , parce qu'ils font broncher le mulet : les éponges ne doivent pas excéder les talons, & il ne faut point de, crampons ; enfin le fer doit être égal de force par-tout. Voyeç la planche 64 , où l'on trouve fa forme repréfentée. Pour rendre le pied bien uni , on en abattra l'excédent , s'il y en a, avec le boutoir, & on ôtera la mauvaife corne avec le rogne-pied , fans néanmoins vuider le dedans du pied , ni ouvrir les talons; mais on les laifTera dans leur force , car lorfqu'ils font parés , le pied fe refferre ; ce qui occafione la fente du fabot, maladie connue fous le nom de feime. 2.° Ferrure pour un mulet qui ejl expofè à marcher fur une glace unie.
Mettez un crampon un peu pointu en pince & à chaque éponge , ou bien deux ou
trois clous dont la tête foit faite en cône , de forte qu'ils piaffent mordre fur la glace. Il eft indifpenfable de mettre des crampons aux mulets qui doivent marcher dans les montagnes , Ou dans des terres grafTes. 3,° Ferrure pour donner aux mulets une marche sûre 6> ferme fur toute forte de
terreins , fur le pavé fec & plombé.
On doit les ferrer à cercle. Voye{ la ferrure à cercle, planche 64. Cette ferrure eft plus
facile aux mulets qu'aux chevaux ,' parce que les premiers ont , & le pied beaucoup plus petit & la muraille plus forte ; au lieu qu'on rencontre dans ceux-ci des pieds gras & combles , dont la muraille eft mince ; ainfi cette ferrure ne leur convient pas. J'ai ferré , à cercle , des mulets , qui ont été plus de fix femaines avec cette ferrure ,
bien qu'ils marchaflènt tous les jours, ck qu'ils portaffent le bât. Elle eft propre auili |
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FERRURE NOUVELLE.
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pour un mulet de monture. J'ai employé cette ferrure pour des mulets , qui ont été à
l'armée ; elle leur a duré quatre mois. 4.° Ferrure pour un mulet qui tire une voiture.
Il faut le ferrer comme on ferre un cheval , c'eft-a-dire , que le fer ne doit déborder,
ni en pince , ni en dehors , être jufte au pied , ôc fans crampons. Voye^ la planche de la ferrure, planche 64. Mais le fer doit être plus fort en pince qu'en éponge, Ôt cela parce que le mulet ufe en pince , & que le fer s'ufe davantage. Il ne faut pas non plus parer le pied ni ouvrir les talons. |
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FERRURE
POUR LES ANES.
1L s ont le pied fait comme le mulet, on peut donc les ferrer de même, fuîvant l'ufage
qu'on en veut faire (a). Je penfe avoir rempli le but que je nv'étois propofé dans la defcription de cette nouvelle
façon de ferrer ; mais comme quelques personnes, en faveur de leur ancienne méthode, font encore , contre la mienne , les mêmes objections , j'ai cru devoir laitier fubfifter les réponfes que j'y ai faites dans mon guide du maréchal. Elles ont fait impreiïion fur plu- fieurs ; j'efpère qu'elles ramèneront ceux qui les liront avec attention. |
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[a) 11 y auroit peut-être encore d'autres ferrures à décrire , mais celles dont nous avons parlé conduifent aux autres. M„
Bourgelat eft le feul qui ait cru admettre des ferrures, d'après la confidération des membres & du corps du cheval ; quant à là plufpart de celles que j'ai données, il a cru devoir les omettre & en inventer d'autres , par de bonnes raifons fans doute. Ces ferrures que je me contenterai d'indiquer font ;
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io.° D'un cheval huche droit fur fes jambes.
u." D'un cheval rampin.
iz.° D'un cheval panard & du cheval cagneux.
13.0 Des chevaux dont les articulations inférieures fe déverfenc
en-dedans ou en dehors , & dans d'autres fens quel- conques , fans nuire évidemment à la pofuion du pied. 14.0 Du cheval qui trouffe, qui relève beaucoup.
15.0 D'un cheval qui fe berlé des épaules.
i6.Q D'un cheval dont l'appui du pied, lors de la foulée, n'a
pas lieu par toute fa face inférieure en même temps. 17.° D'un cheval dont les épaules font nouées j prifes &preique
dénuées d'adion, &c. |
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l.° D'un cheval trop long de corps par le trop de longueur
du thorax.
z.Q D'un cheval trop long de corps par l'extenfion des os des iles.
3.0 D'un cheval dont le corps eft trop court. 4,.0 D'un cheval bas du devant. 5.0 D'un cheval qui eft dit fous lui. 6.° D'un cheval dont le défaut eft diamétralement oppofé au précédent.
7.0 D'un cheval arqué, ainfi que du cheval brafficourt. g." D'un cheval dont les jarrets font coudés. o.° Des chevaux dont les jarrets font droits. |
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Je
me fai |
e finirais point fi je voulois épuifer cette matière ; mais je deviendrais faftidieux, fi dans chaque article j'avois employé pour
re entendre des explications géométriques qui n'auraient fervi qu'à en impofer par-un air fcientifique. J'ai tâché de me rendre intel- |
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ligible fans affeder une élocution académique , perfuadé qu'un ftyle fimple convenoit le mieux pour mes ledeurs ce pour moi.
Ces fleurs ces grâces que certains écrivains répendent à pleines mains dans des ouvrages didactiques , ne les rendent pas plus inftrudifs. 'Le fujet que j'avois à traiter m'occupoit trop fortement, pour chercher à me parer d'un vain étalage de termes pompeux , de nhrafes cadencées , de penfées brillantes qui fouvent fuppléent au défaut de Ja dodrine. J'ai mieux aimé inflruire ceux qui voudront
donc exr l'ouvrier comme par -
defcription des fers, bien qu'il ie (oit propoie d'écrire fur la ferrure j & qui lortqu il lemole le faire quelquefois , ne développe
point d'une manière préciié comment on doit s'y prendre pour exécuter les fers qu'il propofe. Je ne fuis pas le feul qui me fois apperçu de ce défaut effentiel de fon ouvrage ; il y en a bien d'autres qui ont révolté plufieurs des habiles maréchaux. Jl avance bien d'autres paradoxes qui n'ont point échappé aux moins verfés dans cet art. La ferrure ne pouvant que remédier aux divers accidens du pied ; peut-on concevoir par exemple qu'un fer plus haut ou plus bas , plus en arrière ou plus fur les côtés , puiife changer la diredion des tendons , les mouvemens des mulcles , la furface des os ? Peut-on concevoir comment les os des iles pourront fe diftendre f Peut-on concevoir enfin comment une ferrure peut avoir du rapport au thorax , ou au bas-ventre ? Comment elle remédie au défaut du cheval qui harpe , mouvement qui eft convulfif, &c. &c. &c,..... Si j'écrivois pour critiquer je relèverois toutes ces erreurs j mais j'ai eu envie d'éclairer, & de donner une pratique fûre & fondée fur une longue expérience. J'ai rapporté ces titres de différentes ferrures afin qu'on en voie l'abfurdité, & même le danger qu'il y aurait de les exécuter. J'en appelle à tous les maréchaux inftruits ; j'en appelle à M. Bourgelat lui-même , qui en les inventant , paraît avoir été plus
emporté par le feu de l'imagination, qu'éclairé par la lumière paifible de l'expérience. Eft-ce a fes leçons qu'on apprend a être véri- tablement hippiatre? La théorie ne fait que des raifoneurs, qui eblouiflent, & qui en impotent un moment. Son règne eft détruic en phyfique & en médecine. Faut-il la relever de fa chute pour lui donner l'empire de l'hippiatrique, qui eft née fans fecours, & qui ne lui doit point fes progrès. |
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4oo FERRURE.
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ARTICLE CINCLUI.ÈME.
RÉPONSES AUX OBJECTIONS
FAITES CONTRE LA FERRURE PROPOSÉE.
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PREMIÈRE OBJECTION.
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c
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Et te ferrure foulera le talon, de-là naîtront les bleimes„
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RÉPONSE.
Pour fe convaincre du contraire , il fufEt de faire attention que jamais les éponges ne plient , comme plufieurs le penfent ; que le pied du cheval force le fabot , déjà flexible par lui-même, à gagner l'éponge, de manière que le talon fe trouvant comprimé comme dans une preflè , cette même éponge & cette ferrure étant par conséquent courtes , ck portant tout le poids de fon corps fur le milieu du pied & fur la fourchette , le talon n'appuira que légèrement fur le pavé , ce qui le garantira des bleimes ck des foulures. SECONDE OBJECTION.
Les talons s'ufenr.
RÉPONSE.
Ce qui prouve fans réplique que le talon ne peut jamais s'ufer jufqu'au vif, & que fa
fubftance eft de nature à croître plus qu'elle ne s'ufe , c'eft que chaque fois qu'on ferre
des chevaux qui ont le talon fort, on eft obligé d'en abattre. Nous convenons cependant
que le cheval ufe du talon s'il marche en nageant ; ce qui fe voit dans celui qui a été
forbu.
TROISIÈME OBJECTION
Lorfqu'on ne pare pas les talons , on occafione des bleimes.
RÉPONSE.
Les bleimes , qui attaquent les talons forts , n'arrivent que , parce qu'ayant paré l'arc-
boutant jufqu'au vif, l'air le pénétre , le prive de fon fuc , & le feche ; cette foie prefTe les vaifTeaux , & le fang s'extravafe, ce qui forme la rougeur qu'on appelle bleime. Cette efpèce de bleime ne fait boiter le cheval, que lorfqu'il s'y forme de la matière ;
accident rare : le quartier n'ayant pas de foûtien, fe refTerre quelquefois , comprime la chair cannelée & produit cette rougeur. QUATRIÈME OBJECTION.
La fourchette doit être fatiguée , parce que le cheval marche defïus.
Réponse.
Je pourrois à la rigueur en appeller à l'expérience. Jamais cheval ferré fuivant la nou-
velle méthode , n'a , jufqu'aujourd'hui , donné la moindre marque de fourchette fatiguée , ni de fenfibilité ; je ne crois pas même que perfonne puifTe dire avoir vu boiter des chevaux ferrés depuis long-temps , pour avoir marché fur la fourchette. On reconnoîtra que cela n'eft guère pofïible , fi l'on réfléchit fur la ftruéhitre toute particulière de cette partie. C'eft une fubftance mateîafTée , fpongieufe , flexible, qui, par fon reifort naturel cède au poids du corps dans l'inftant que le cheval appuie le pied fur le pavé , & fe remet promptement. Il
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RÉPONSES AUX OBJECTIONS. 4oi
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Il y a cependant un cas où le cheval peut devenir boiteux en marchant fur la fourchette
[ mais jamais perfonne ne m'en a parlé ] ; c'eft quand elle eft dure & féche. L'obfervation 6k 6k l'anatomie du pied , m'ont fait voir que l'animal, en s'appuyant à terre, forçoit, contré l'expanfion du tendon, qui s'attache à l'os du pied, cette partie dure , qui à raifon de fa grande fenfibilité peut l'obliger à boiter ; mais fi on enlève le petit bout de la fourchette, il ne boitera pas. CINQUIÈME OBJECTION
Avec cette ferrure, la fourchette fera plus expofée à avoir des fies ou crapauds.
RÉPONSE.
Cet accident n'arrive qu'aux chevaux qui ont des humeurs. Si l'on y remarque de là
difpofition, on pourra parer la fourchette , 6k le cheval marchera fur les talons , s'ils font forts , avec la même fureté , foit fur le pavé fec & plombé , foit fur un autre terrein. SIXIÈME OBJECTION
On dit que le nerf fe fatigue , c'eft-à-dire , que le tendon fléchifTeur de l'os du pied fe
trouve tiraillé , 6k fouffre par la courte ferrure , la fourchette portant alors fur le pavé. RÉPONSE.
C'eft. précisément tout le contraire. *
Voyons les effets du poids du corps fur ce même tendon , dans les circonftânces fui-
vantes. Si l'on ferre le cheval à crampons, il fe trouve alors une grande diftance entre la four-
chette ck le pavé ; le poids du corps porte fur les crampons , la fourchette qui eft en l'air cède , le talon s'allonge , & fi le cheval fait un mouvement violent 6k fubit, la rupture de ce tendon eft prefque inévitable, parce que la fourchette ne peut pas gagner le pavé, pour foulager le tendon à qui elle doit fervir de point d'appui ; fi le tendon ne fe rompt pas, le cheval boitera long-temps , à caufe de la grande extenfion des fibres qui étoient prêtes à fe rompre. Si l'on ferre à fortes éponges , la fourchette eft beaucoup moins à l'air ; le poids dit
corps peut, à la vérité, forcer la fourchette à gagner le milieu d'un pavé, ck par-là fauver l'extenfion violente du tendon ; mais comme l'épahTeur des éponges empêche la fubftance de la fourchette de porter à terre , de céder , 6k de rentrer en elle-même autant qu'elle en eft capable par fa nature ; il faut que le tendon fe rompe par un pas de furprife violent 6k fubit, ou par une autre circonftance quelconque. Si l'on ferre fans éponges, la fourchette, qui porte tout le poids du corps du cheval ,
céde à chaque pas , 6k rentre par fon refTort, dans fa propre fubftance , le tendon n'eft jamais dans un état de diftenfion ; fes fibres ne feront pas expofées à de pareils accidens, dans le cas d'un mouvement de furprife. J'ofe dire d'avance, que jamais il n'arrivera rupture du tendon fur le milieu d'un pavé;
6k fi l'accident avoit lieu , ce ne feroit que dans le vuide de deux pavés. Il fuit de tout ceci deux chofes également claires , que le tendon eft fufceptible de tous les différens dégrès de violence , que l'on peut imaginer depuis fa rupture totale, jufqu'à la plus petite diftenfion de fes fibres, qui font boiter le cheval ; 6k que c'eft de la fourchette feule, que dépendent tous ces différens dégrès , comme le fait, eft plus particulièrement démontré, dans ce que j'ai dit de la fra&ure de l'os coronaire , en donnant la defeription du pied. SEPTIÈME OBJECTION.
Le cheval fera plus fujet à prendre des clous de rue , 6k aux autres accidens qui pro-
viennent de la piqueure de la foie charnue* Iiiii
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FERRURE.
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40a
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Réponse.
Comme on ne pare pas le pied, la foie de corne fera toujours dans toute fa force , par-
conféquent moins fufceptible d'être percée, que lorsqu'elle eft extrêmement mince. HUITIÈME OBJECTION.
Le cheval n'eft pas chauffé à fon aife , il a de la peine à marcher, il doit parconféquent
boiter.
RÉPONSE.
Si le cheval marche avec peine , ou s'il boîte, on ne fçauroit en accufer la ferrure ,
quelque courte qu'elle foit mife ; mais cela peut être la fuite des différens accidens qui arri- vent fouvent à la ferrure ordinaire , & dont la nouvelle n'eft point exempte. Tels font, i,° le pied trop ferré , %? la piquûre , 3.0 les clous qui ferrent la chair cannelée , 4.0 le fer qui porte fur la foie , 5.0 quand les éponges preflent fur des talons foibles. 6.° quand la foie eft brûlée , 7.0 les coups de boutoir qui auront blefle la foie charnue. Par ma ferrure, j'évite quatre de ces accidens , i.° que le talon ne foit foulé, parce que je n'y mets point de fer, 2.0 je conferve la foie, à laquelle je ne donne aucun coup de boutoir, 3.0 la foie charnue n'eft jamais brûlée , ni bîefTée par le boutoir puifqu'on n'y touche point, 4.0 l'on évite les trois autres accidens par cette méthode , & je défie que l'on puifTe faire boiter un cheval qui a bon pied, quelque court que foit le fer. NEUVIÈME OBJECTION.
Le cheval eft fujet à fe déferrer, parce que le fer n'eft attaché qu'avec de petits clous.
RÉPONSE.
Il eft certain qu'un fer court à petits clous, tiendra mieux qu'un fer long à gros clous:
il a moins de portée , le levier eft plus court , il a encore moins de poids de fer, parcon- féquent il fatiguera moins les rivets , & n'écartera point la corne comme un gros clou De plus , j'en appelle à l'expérience : ceux qui font oppofés à la nouvelle ferrure, n'ont qu'à mal river les clous, le cheval fe déferrera à leur volonté, DIXIÈME OBJECTION.
Les chevaux n'ayant point de crampons , feront plus fujets à glifTer.
RÉPONSE.
Plus le pavé fera Çcc & plombé , & plus la fourchette ou le talon pofera à terre, plus
auffi le cheval aura de fermeté ; il glifTera beaucoup moins que s'il avoit des crampons , quoiqu'a de fortes defcentes ou à de forts reculemens : il eft certain d'ailleurs qu'il glifTera d'autant moins , qu'il y aura moins de fer ; &C s'il étoit pofïible qu'il put s'en pafTer , il ne feroit point fujet à glifTer. Cette ferrure n'a contr'elle que le préjugé. L'anatomie qui m'a donné la connoifTance
de la ftru&ure du pied , m'en a montré tous les avantages , ck l'expérience me les a confirmés. J'efpère qu'elle fera encore plus goûtée par la fuite, & que l'on reviendra d'un préjugé
qui n'a d'autres fondemens qu'une longue habitude , ainfi qu'une infinité d'autres prati- ques inutiles &; fouvent dangereufes , dont j'ai cru devoir donner un détail pour le bien de la fociété. JL J» i»
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De ce qui eit contenu dans cet
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âgé.
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PFO TOMIE
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OU A N AT 0 Ml E DU CHEVAL.
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Récapitulation de l'âge du cheval, depuis fa naijfance
jufqu'à la chute de fes dents , laquelle arrive vers la vingt -fixïeme ou la trentième année. Pag„ 51 |
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&î te te as ?i5 te te te te te te %& sh 5K te ïi3 te » KS «S te te ?•« te te te ?«« te te. te te
DE L'OSTÉOLOGIE SECHE.
Pag. 4
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ibid. De l'os hyoïde.
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Divilîon du fquéléte.
Généralité fur les os. Du volume des os. De la figure des os. Des éminences des os. Des cavités des os*. De la couleur des os. De la fubilance des os. Des cavités internes des os. De la connexion des os. De l'ufage des os en général. Des os en particulier'.
Des os de la tété.
Des frontaux.
Des pariétaux.
Des temporaux.
De la partie écailleufe.
De l'os pierreux.
De l'occipital.
De l'os fphénoïde ou bafilaire.
Des os ethmoïdes»
De la face.
Des os du nez.
Des os du grand angle ou os angulaires.
Des os de la pommette.
Des os maxillaires fupérieurs Ou poftérieurs.
Des os maxillaires inférieurs ou antérieurs.
Des os palatins.
Des os pterigoïdiens.
Des cornets inférieurs du nez.
Du vomer.
De la mâchoire inférieure ou antérieure.
Des dents.
Diviiion des dents.
Des dents en particulier*
Des dents molaires.
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32
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7
ibid.
-ibib.
8
ibid.
9
io
ii
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Des os du tronc.
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De l'épine*
Des Vertèbres cervicales.
Des vertèbres dorfales.
Des vertèbres l'ombaires.
De l'os facrum.
Des os de la queue.
Des côtes.
Du fternum.
Du baffin.
De l'os iléon.
De l'os ifchion & l'os pubis.
Des extrémités*
De l'épaulé.
Du bras.
De l'avant-bras.
Du genou.
De l'os du canon.
Du boulet.
De l'os du paturon* -
De la couronne.
Du pied.
De l'os de la noix.
Du fémur.
Du graffet ou rotule.
De la jambe.
Du tibia.
Du péroné.
Du jarret.
De Fos du jarret proprement dit.
De l'os de la poulie.
Du grand feaphoïde.
Du petit feaphoïde.
De l'os difforme.
De l'os inter-articulaire ou entr-ofTeux.
De l'os du canon.
De l'os du canon proprement dit.
Des os ftyloïdes.
Du boulet.
De l'os du paturon.
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ibid.
35
A6
ibid.
ibid. 37
ibid.
3*
ibid.
19
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12
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*3
14
. I5
ibid.
16 ibid.
17 18 }9
ibid.
ibid.
20 21 ibid.
22 ibid..
ibid.
ibid.
ibid.
24
ibid.
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40
41 ibid.
42
43
.44 ibid.
ibid. .45
ibid.
46 .47
ibid.
ibid. 48 ibid.^ ibid. ibid. ibid.
ibid. ibid. 50
ibid.
ibid.
ibid. ibid. |
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2)
26 |
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De la JlruBure des dents 5 & de leur développement,
fervant a la connoifjcmce de l'âge, depuis l'embryon formé 5 jufquk fa naijjance. 2 7 De la connoijfanee de l'âge du cheval par l'infpecïion des
dents j depuis fa naijjance jufqù'à 27 ans. 28 |
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TA BLE.
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Pag. 51
ibid.
ibid. ibid. |
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Des mufcles de U face.
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De la couronne.
Du pied. De l'os du pied. De l'os de la noix. |
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Des mufcles du nez.
Des mufcles des lèvres.
Des mufcles propres de la lèvre fupérieure.
Des mufcles propres de la lèvre inférieure.
Des mufcles communs aux deux lèvres.
Des mufcles des paupières.
Des mufcles des yeux.
Des mufcles de l'oreille.
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Pag. 82
ibid. ibid. ibid.
ibid.
85 |
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fe I v? SS >K fa fa fa 58 fa fa fa Sftfa fa fa %-i fa fa fa fa fa fa as fa fcs fa fa J«R /«Î ?«< «
DE L'OfSTÉOLOGIE FRAICHE
DE LA CHONDROLOGIE.
Des cartilages en général. 5 2
Des cartilages en particulier. 5 3
Dw cartilages de la tête ou fuper -pharyngiens de U
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Des mufcles releveurs.
Du mufcle abaiflëur.
Des mufcles adducteurs.
Des mufcles abducteurs.
Des mufcles rotateurs.
Du mufcle commun.
Des mufcles de U mâchoire inférieure.
Des mufcles de l'os hyoïde.
Des mufcles qui le portent en avant.
Des mufcles qui portent les hyoïdes en arrière.
Des mufcles abaiffeurs de l'os hyoïde.
Des mufcles qui portent fur les côtes l'os d'hyoïde.
Des mufcles qui font mouvoir l'os hyoïde fur lui
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|
ibid.
86 ibid. ibid. ibid. ibid. s;
s?
ibid.
ibid, 90 |
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mâchoire fupérieurè.
Des cartilages des oreilles.
Des cartilages du nez. /
De longïce & du cartilage nommé trochîé.
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45
ibid.
ibid. 55
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Des cartilages du tronc.
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5*
. V
ibid.
58 |
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Des cartilages du larynx.
De la trachée-artère & des bronches du poumon.
Des cartilages des côtes.
Des cartilages du fternum. .
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|
même
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Des cartilages des extrémités.
Des cartilages de l'épaule.
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Des mufcles de la langue.
Du pharynx & du voile du palais.
Des mufcles du voile du palais. Des mufcles du pharynx. Du larynx à" de fis mufcles.
Des mufcles de la tête.
Des extenfeurs.
Des fléchiffeurs de la tête.
Des adducteurs.
Des mufcles du col.
Des extenfeurs.
Des fléchiffeurs.
Des latéraux ou tranfverfaires.
Des mufcles du dos & des lombes.
Des mufcles de la re/piration.
Des mufcles infpirateurs.
Des mufcles expirateurs. Des mufcles communs à l'infpiration & à l'expiration. Des mufcles de la queue.
Des releveurs.
Des Abaiffeurs de la queue.
Des latéraux.
Des mufcles de U verge*
Des mufcles des tefticules.
E) es mufcles de Panus.
Des mufcles du vagin.
Mufcles des extrémités antérieures.
Des mufcles de l'épaule,
Des mufcles du bras.
Des releveurs.
Des abaiffeurs ou retracïeurs du bras,
Des adduâeurs.
Des abdudeurs.
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91
ibid,
93 94
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Des cartilages du pied.
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ibid.
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DE LA SYNDES MOLOGIE.
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60
ibid. |
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Des Hgamens en général.
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Des Hgamens en particulier.
Des Hgamens de la mâchoire fupérieurè qui funijfent avec
l'inférieure. 61
Des ligamens de l'os hvoïde. ibid.
Des Hgamens de la tête. ibid.
Des Hgamens du tronc 9 & des vertèbres en général. 62
Des Hgamens des vertèbres en particulier. ibid.
Des ligamens des côtes. 63
Des ligamens du baffin. ibid.
Des ligamens des extrémités antérieures.
Des ligamens qui unifient J'épaule à l'humérus. 64
Des ligamens du bras avec l'avant-bras. ibid.
Des ligamens du genou. 6$
Des ligamens du boulet. 66
Des ligamens des extrémités pojléricures.
Des ligamens qui unifient le fémur au baiïin. 6j
Des ligamens du jarret. 68
Du periofle. 70
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96
.97
ibid*
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ibid,
99
100
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101
102 103 |
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104
ibid» ibid. 105
ibid, 106
ibid. |
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DE LA MYOLOGIE.
Des mufcles en général.
Des mufcles en particulier.
Des mufcles peauciers.
Des mufcles du bas-ventre. Du grand oblique. Du petit oblique. Du mufcle droit. Du mufcle tranverfe. Du plbas des lombes. |
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71
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77
J9
ibid.
80
ibid. ibid. 81
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107
108 ibid. 109 110 ibid. |
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U
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TABLÉ.
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uj
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Des nerfs de la moelle de l'épine & de leurs divi-
fions. Pag. 140 DE LA SPLANCHNOLOGIE.
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Des mufcies de l'avant-bras-
Des fléchifTeurs.
Des extenfeurs.
Des mulcles du genou.
Des fléchifTeurs.
Des extenfeurs.
Des mufcies du canori.
De l'extenfeur.
Des fléchifTeurs.
Des mulcles du paturon*
De l'extenfeur.
Du fléchifTeur.
Des mufcies du fanon.
Des mufcies de l'os coronaire.
Du fiéchiffeur.
De l'extenfeur commun*
Des mufcies de l'os du pied*
Des fléchifTeurs.
De l'extenfeur.
Des mufcies des extrémitéspojlérieures.
Des mufcies du fémur ou de la cuifTe»
Des extenfeurs. Des fléchifTeurs. Des adducteurs. Des abdudeurs.____
Des rotateurs.
Des mufcies de la jambe»
Des extenfeurs.
Du fléchifTeur.
Des adducteurs. 5
Des abducteurs.
Des mufcies du jarret* ^
Le fléchifTeur.
Des extenfeurs.
Du mufcle du canon.
Des mufcies du paturon*
Des mufcîes du fanon.
Des mufcies de l'os coronaire.
Des mufcies du pied.
Des extenfeurs.
Des fléchifTeurs.
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Pag. in
ibed.
ibid. I 12
ibid.
ibid. ibid. ibid. 113 ibid. ibid. ibid. ibid.
ibid. ibid. 115
ibid.
ï\6
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De la tète.
Des méninges.
De la dure-mere.
De la pie-mere.
De la cervelle.
Le cerveau.
Le cervelet.
De la moelle allongée.
De la poitrine m ventre antérieur.
Du médiaftin.
Du péricarde.
Du coeur.
Du poumon , la trachée-artère, &c»
De î'cefophage.
Du thymus.
Du ventre pofiérieur.
De chaque vifcère en particulier & du péritoine*
De l'eftomac.
Des inteflins ou boyaux.
De i'épiploon.
Du foie.
Du pancréas.
De la rate.
Des reins & des uretères*
Des reins fuccenturiaux.
De la vefïïe.
Des parties de la génération.
Des parties de la génération du cheval.
Des parties de la génération de la jument;
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
m
ibid.
ibid. 135
ibid.
ibid.
136 *37
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
138
ibid.
I45> 150 M2
ibid.
I**
154
ibid.
156 *59
160
161
162
ibid.
164 ibid„
ibid Itf* 167
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
117
ibid. ibid. 118 ibid.
ibid. ibid.
ibid. ibid. 120 ibid. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
ibid.
121
ibid. ibid. ibid. 122
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
î»< Ma. SK 5-m-î 84 VJ. 'ii %î %i %i Sttf &? fcs ^K ïiî foi %H %i %i *»î Sa ' i -: &8 'm %H Si-i ?A-5 &-S xi X? Xî
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
DE L'ADÉNOLOGIE.
Des glandes en général.
Des glandes en particulier. Des glandes de la tête. Des glandes du col. Des glandes de la poitrine. Des glandes du bas-ventre. Des glandes des extrémités. De plufieurs points d'hippotomie*
De la digeflion.
De la circulation.
Des oreilles.
Des yeux.
Des humeurs de l'œil»
Du nez.
De la bouche.
De la peau.
Des poils.
Des labots*
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
ibid.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
iiâ ÎH */ùi %i % \ %. ? */»i %■• ÏZ.Z 5.V *'*i Î.VÎ */H &î %i */li %i îji %i *s»i ?«S '/êi *^i %i %t %l *,£. *£&& &î Jrf
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
i6>
ibid.
ibid. 171
ibid. 172
ibid. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
DE L'ANGIOLOGIE.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Des artères en général & de leur tuniques.
|
123
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
De l'artère aorte & de fa divifion. 125
Divifion du principal tronc de l'aorte afeendante en
particulier. 126
Divifion de l'aorte defcendante ou poftérieure. 125»
Divifion de l'aorte abdominale. ibid.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
*7?
174
175
177 179 180 182 184 185 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Des veines en général*
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
De la veine cave.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
m
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
DE LA NEUROLOGIE.
De l'origine des nerfs & de leurs divifions* 137
Du nerf intercoflal & de fes divifions, 135»
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
'i
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
TABLE.
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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IV
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DE V H Y G 1 E N E > p. 187
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De U confirmation du cheval. Pag. 188 Des poils.
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|
De la nourriture du cheval.
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|
Du cheval confideré dans la totalité & dans la généra-
lité de (es mouvemens. 1 %9 Du cheval confideré de profil. 192 Examen des parties du cheval, prifes féparémcnt. 105 De l'avant-main. ihid- Du corps. 201 De Parrière-main, **'*• |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
205
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
De la boifïbn. 208
Du foin que Von doit avoir des chevaux* 209
Des exercices du cheval i .211
|
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|
DE L' H IP P OPATOLOGIE.
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Dégoût [• du ].
Deffoler [manièrede]. |
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339
3°6 |
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|
Abfcèsàlacuiffe[deP]. 287
Ankylofe [deP]. 235
Antrax ou maladie appellée vulgairement mularaigne ou mulette. 244
Aphtes [ des ]. 284
Arête [ de 1']. Z9J
Afcite ou hydropifie du bas-ventre. 364
AfibupiiTement [ de 1' ]. 3 38
Atteinte [ de P ]. M2
Atrophie ou maigreur. 37°
Avalure[del']. 295
Avant-cœur ou tumeur au poitrail. 243
Avives ou ouvertures des glandes parotides [ des ]. 23 8 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Ji-jf
|
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|
Eaux aux jambes [des].
Ebulition [deP]. Ecart [ de P], Effort de hanche. Efforts de reins. Emphyfème ou bourfouflure. Encaftélure [de 1' ] Enclouure [ de 1' ]. Enflure des jambes [ de P ]. Enflure des paupières [ de P ]. Eparvin [ de P ]. Epilepfie [deP]. Etonnement du fabot [ de P ]. Eréfïpéle. [deP]. Excroifiance de la foie des talons. Exo(lofe[deP]. ExtenHon du tendon fléchifîeur de l'os du pied ,
des ligamens. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
2j6
253
248 250 243 204 296 247
270
240
278
338 251 230 251 335
281
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
B
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
248
241 318 304
|
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|
Bleime [ de la ].
Bleffure des barres. Bouleté [cheval]. Bronchotomie [ de la ]4 |
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|
&
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
266
300
272 232 3°4
243 254 2 54
255
251 25)2
354
279 242
362
205
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Cataraclé ou maladie du cryfîallin*
Cataraâe [ manière d'opérer la ].
Caplet ou pafle-campagne.
Carie.
Caftration [ de la ].
Clous de rue.
Clous de rue fimple [curation du].
Clous de rue grave [curation du].
Clous de rue incurables.
Compreffion de la foie charnue [ de la ]é
Coup de boutoir dans la foie.
Courbature [ de la ].
Courbe [ de la]
Cors provenans de la foulure delà fêle ou du bât
[des]
Cours de ventre ou dévoiement* Crampe [ de la ]. D
Dartres, & de la galle [ des ].
|
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|
Faire des armes ou montrer le chemin de Saint
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Jacques.
Farcin [ du ]. Faux quartiers foulés. Feu [ aplication du ]. Fièvre en généralle [ de la ]. Fie ou crapaud [ du ]. Fiftule lacrymale [ de la ]. Fiftule à la faignée du col [de la]* Fifluïe aux bourfes. Flanc retrouffé ou fortrair. Forme [ de la]. Foulure de la foie [ de la ]. Fourbure [ de la ]. Fourmilière [ de la ]. Fraclure [ de la ]. Fracture de l'os coronaire. Fracture de l'os du pied. Fracture de l'os de la noix , ou de la [ de la ].
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
287
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
T A B L E.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
v
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Pied altéré [ du ].
Pied foible ou pied gras.
Pied ferré, ou clou qui ferre la veine.
Pied ferré par les fers trop voûtés.
Pied defféché & refferré.
Phimofis & du paraphimofis [ du].
Phlegmon [du].
PifTement de fang.
Piquure ou retraite.
Pleuréfîe[dela].
Poireaux ou fie [des].
Poireaux aux paturons [des].
Pouffe [de la].
Poux ou maladies pediculaires [des].
Pulmonie[dela].
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Frayé aux arcs [du cheval].
Froid, & pris dans les épaules[ du cheval.
Fumée [chevaux pris de la].
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Pag.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Pag.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
29 5
267 357
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
319
318 246 250 3*9
247 217
367
246"
353
273
274
353 2C>7
342
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Gangrène [de la"J.
Gourme [delà]. Gourme maligne [ de la ]. Gourme [ de la fauffe ]. Goutte-fereine [ de la ]. Groffeur dans l'oreille. Gras-fondu |
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|
226
333
335 337 2<H
362
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
H
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Hernies [ des ].
Huche fur fon derrière [ cheval ].
Hydropifie de poitrine.
I
Jardon [ du ].
Jarret enflé [du].
Javart en général [ du ].
Javart fimple [ du ].
Javart nerveux [ du ].
Javart encorné proprement dit [ du ].
Javart encorné improprement dit [du].
Immobilité [del' ].
Incontinence d'urine.
Inflammation [ de 1* ].
Jonction des paupières [ delà ].
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
245
3'8 35* |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Quartier défectueux.
Quartier foible. Quartiers renverfés. Quartiers ferrés [ des]. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
320
3*9
250 3*9
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
273
271 288 285? 289 290 ibid.
338 366 214 266 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
R
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Rage [ de la ].
Relâchement des paupières [ du ].
Relâchement du fphinfter de l'anus, & de la fiflule a
cette partie [ du ].
Refferremenr du pied [ du ]. Rétention d'urine. Rupture de l'eftomac. Rupture du diaphragme. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
3*9
265 286
3*9
3*7
36*1 370
281
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Rupture du tendon fiéchiffeur de
|
l'os du pied
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
[delà].
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Langue coupée [ de la ].
Léilon à la cornée tranfparente [ delà].
Loupe au coude, cheval couché en vache.
Loupe fur le boulet [ de la].
Lunatique [ maladie appellée ].
Luxation [de la].
M
Mal de cerf.
Mal de feu, ou mal d'efpagne [ du ].
Mal de garot.
Mal de rognon [ du ].
Maladie de l'humeur aqueufe de l'œil.
Malandre [de la].
Manière de couper la queue à l'angloife.
Mémarchure ou entorle [ de la ].
Meurtriflures du col [des]1
Molette [ de la ].
Morfondure [de la ].
Morve [ de la ].
Mule traverfine [ de la ].
, N
Nerférure ou nerf- féru [de la].
o
Œdème en général [ de 1' ].
Oignon [ de 1* ]. Ophthalmie ou inflammation de la conjon&ive
[del']. |
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|
24O
269
274 265 236' |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Saignée [delà].
Salivation [ de la trop grande],
Seime [ delà].
Sole échauffée.
Sole brûlée.
Sole comprimée par le fer.
Sole battue, ou pied dérobé [de la].
Solandre [ de la ].
Squirre [ du ].
Squirre & cancer des mammelles.
Sueurs.
Supuration[de la],
Supreflion d'urine.
Suros[du],
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
298
339
292,
24?
M9
250 2*1
288 2 2(? 266 368 220 $66
278
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
332
331 241
243 26$ 288 312 251 241 273 337
253 288
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Taupe [ de la ].
Talons bas [des].
Talons foulés.
Taille ou extraction de la pierre de k veffie [ de la ].
Tiqueux L cheval].
Toux [delà].
Tranchées en général.
Tranchées d'indigeftion.
Tranchées d'eau froide.
Tranchées venteufes.
Tranchées des vers.
Tranchées hépatiques, ou du foie.
Tranchées de béfoard.
Tremblement.
Trépan [du].
Tuméfaction des glandes des yeux.
Tumeurs des tefticules.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
237
319 25a 3°5
317 241
358
359
360 360
ibid.
3*5
361 36S
301
240
246
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
24?
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
231
280
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
23p
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Pied plat.
Pied comble. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
318
280
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
TABLE.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
vj
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
U
Ulcère [deM.
Ulccre f impie [curation ]. Ulcère calleux [curation des] Ulcère firiueux [curation del'3. Ulcère fiftuleux [ curation de l']. Ulcère putride [ curation de 1' ]. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
V
Pag. 222 Varice [ de la ].
223 Verrues ou poireaux des yeux [ des J.
225 Vertigo [ du ].
ibid. Vefligon [duj.
266 Vomique [ de la]
ibid. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Pag.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
251
274
330 272 354 |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
?SEBE3
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
P- 371
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
DE LA F E R R U R
|
i
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Ferrure pour les pieds combles & oignons. ibid.
Manière d'ajufter les fers pour les pieds combles &
oignons. ibid. Ferrure pour lesfeimes. 396
Ferrure pour les bleimes. ibid.
Ferrure pour une fourchette petite, abreuvée d'humi-
dité putride. ibid» Ferrure pour des chevaux qui ont été fourbus & qui
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Defcription du pied du cheval.
Des défauts de la ferrure actuelle* |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
372
377
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Manière de forger & de ferrer. 384
Précautionsa prendre pour ferrer les chevaux malades. 388
Ferrure a mettre e?z ufage. 3^0
Ferrure pouf aller folidement fur le pavé fec & plom-
bé , tant pour les chevaux de traits, que les chevaux de bât, c'eft-à-dire, pour les chevaux de carroffe, felle & autres. 39 r Ferrure à demi-cercle , pour les chevaux de carroffe. ibid.
Ferrure à demi-cercle, pour les chevaux de felle. ibid.
Ferrure pour un cheval qui ufe beaucoup de derrière,
à la branche de dehors. ibid. Ferrure pour un cheval qui ufe en pince, tant de de-
vant que de derrière. 3^2 Ferrure pour le cheval pinçart de derrièrre, lequel
eft lu jet à fe déferrer. ibid, Ferrure pour un cheval qui forge. ibid.
Ferrure pour un cheval qui fe coupe. 3^>
Ferrure pour un pied foible ou gras. ibid.
Ferrure peur les talons bas, foibles & fenfibles. 304
Ferrure pour un quartier ferré en-dedans, renverfé où
il y a une rentrée en-dedans, dont la foie eft bom- bée , & qui joint à cela, à un talon foible, ibid. Ferrure pour un pied plat. 3^5
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
marchent en nageant.
Ferrure pour un pied encaftelé.
Ferrure pour un cheval que l'on va deffoler.
Ferrure pour un cheval encloué.
Ferrure à tous pieds.
|
397
ibid.
ibid.
ibid. 3?8
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Principes four ferrer les mulets.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Ferrure pour un muîet qui porte, foit bât, foit une
felle. ibid. Ferrure pour un mulet qui eft expofé à marcher fur
une glace unie. ibid* Ferrure pour donner aux mulets une marche fûre 8c
ferme iiir toute forte de terreins, fur le pavé fec & plombé. ibid» Ferrure pour un mulet qui tire en voiture. 399
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Ferrure pour les ânes.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
ibid.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Réponfes aux objections faites contre la ferrure propofée.
page 400 & fuivantes |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
EXPLICATION
PLANCHES.
|
||||||||||||||||
|
£
|
||||||||||||||||
|
PLANCHE PREMIÈRE,
Efi le frontifpice repréfentant une
démonfiration. PLANCHE II,
Efi le portrait de l'Auteur.
PLANCHE III,
Servant a la dénomination des parties
extérieures du cheval , laquelle repré- sente un cheval Anglois dejjîné d'après nature, aux haras du Roi en Norman • die, que l'on nomme /'Accompli, a Le front. b Le chanfrein. c Le toupet. d La nuque. e Le grand angle. f Le bout du nez. g La lèvre fupérieure. h La conque de la narine. i L'angle arrondi de la mâchoire. 1 L'auge. k Le menton. ta Le gozier. n Le col , proprement dit. o L'encolure. p Le garot. q Le dos. t Le rognon ou rein.
f Le tronçon de la queue. t Le fouet de la queue. u La fefle. v La cuiffe. x La jambe , proprement dite,
y La croupe. z Le jarret. & Le graffet.
A Le boulet.
B Le paturon.
C La couronne.
D Les fabots.
E L'endroit du fanon.
p Les tendons appelles vulgairement les
nerfs. G L'épaule.
H Le bras.
I L'avant-bras.
K Le poitrail.
L Les ars.
M La châtaigne.
N Le pli du genou.
O Le coude.
P La châtaigne.
& Les canons.
|
||||||||||||||||
|
PLANCHE IV,
Efi la vignette d'oftéologie repréfentant
la chirurgie enfeignant a des élèves. PLANCHE V,
Repréfentant le fquéléte artificiel.
a L'os frontal.
b Les pariétaux.
c La partie écailleufe des temporaux.
d L'occipital.
e L'auditif externe de la partie pierreufe
des temporaux,
f L'os du nez.
g L'os du grand angle.
h L'os de la pommette.
i L'os maxillaire poftérieùr.
1 L'os maxillaire antérieur.
m La mâchoire inférieure.
n Les dents de la pince.
0 Les crochets.
p Les dents molaires.
q Les fept vertèbres cervicales.
r Les dix-duit vertèbres dorfales.
f Les fix vertèbres lombaires.
t Les apophyfes tranfverles, tant dorfales
que lombaires.
u L'os facrum. v Les dix-fept nœuds de la queue,
y Le fternum. x Le cartilage xiphoïde. z Les neuf vraies côtes. & Les neuf fauffes côtes. A L'omoplate ou paleron. B L'humérus ou le bras. C Le radius ou rayon. D Le cubitus ou coude. E L'os crochu. F L'os irrégulier. G Le femilunaire. H Le triangulaire. 1 Le petit cunéiforme.
L Le trapézoïde. M Le grand cunéiforme.
N L'os du canon. O Les os ftiloïdes. P L'os du paturon. Q Les os féfamo;dest R L'os coronaire. S L'os du pied. T L'os ilion. V L'os ifchion.
Y L'os pubis.
X Le fémur. |
||||||||||||||||
|
a Le tibia.
b Le péronné.
c L'os du jarret , proprement dit.
d L'os de la poulie.
e Le grand fcaphoïde.
f Le périt fcaphoïde.
g L'os difforme
h L'os inter-articulaire ou inter-ofleux.
i L'os du canon.
k Les os ftiloïdes.
1 L'os du paturon.
m Les os féfamoïdes.
n L'os coronaire.
o L'os du pied.
|
||||||||||||||||
|
PLANCHE VI,
Repréfentant les os de la mâchoire
fupérieure. Figure première, eft l'os frontal vu exté-
rieurement. a Apophyfe orbitaire.
b & c Prolongement offeux formant une
échancrure pour réunir les petites aîles de l'os fphénoïde. d Suture graineufe vers le grand angle où
va fe joindre l'os du nez. f Apophyfes nafales.
g Trou fourcillier.
Fig. 2, eft le même os vu dans la face
interne. a Fofle fervant à loger un des lobes infé-
rieurs du cerveau. b Sinus frontaux.
Fig. 3, eft l'os pariétal vu dans fa par-
tie convexe. a Suture lambdoïde.
b Suture fquammeufe ou écailleufe.
c Suture frontale.
d Suture fagittale.
e Trou fagitcal.
Fig. 4, eft le même os vu dans fa par-
tie concave. a Différentes anfraéhiofués produites par
le cerveau. b Demie gouttière à loger la faux.
Fig. 5, eft la partie écailleufe des tem- poraux. a Apophyfe zigomatique.
b Apophyfe maftoïde.
c Arcade zygomatique.
d Corps offeux triangulaire, donnant atta-
che à un mufcle crotaphite. e Partie écailleufe du temporal.
a
|
||||||||||||||||
|
EXPLICATION.
|
||||||||||||||
|
b Surface faifant partie de la foffe orbitaire.
c Le conduit lacrymal.
Fig. zz, eft le même os vu intérieure-
ment. Fig. z\, eft l'os de la pommette. a Partie s'uniflant avec l'os maxillaire fu-
périeur. b Face déprimée faifant partie de l'orbite.
c Ligne faillante donnant attache au muf-
cle mafleter. • Fi". 2<; eft le même os vu dans fa face interne. a Inégalité en forme de ligne faillante,
pour s'unir avec le maxillaire fupé- rieur. Fig. 26, repréfente le maxillaire fupé- rieur, vu extérieurement. a Suture s'uniflant avec les os de la pom-
mette & du grand angle. b Bord filionné & tranchant recevant le
bord inférieur de l'os du nez. c Conduit maxillaire.
d Inégalité donnant attache au mufcle
mafleter. e Bord tranchant & filionné s'uniiïànt avec
le maxillaire inférieur. Fig. zy, eft le même os vu intérieure- ment. a Bord palatin de l'os maxillaire.
b Foffe faifant partie de la cavité nazaie.
Fig. 28, eft le maxillaire inférieur vu ex- térieurement garni des dents incifives. Fig. zy, eft le même os vu en dedans. a Lame ou prolongation offêufe formant
avec fon congénère, les fentes pala- tines antérieures. Fig. 30, eft l'os palatin vu extérieure-
ment. a Bord s'uniflant avec le fphénoïde & le
vomer. b Bord s'uniflant avec les maxillaires Su-
périeurs. c Commencement du finus palatin.
Fig. 31, eft le même os vu intérieure-
ment. Fig. 32 , eft le cornet du nez vu exté-
rieurement. a Partie fupérieure.
b Partie inférieure. Fig. 3 3, eft le même os vu intérieure-
ment. Fig. 34., eft le ptérigoïdien vu dans fa face externe.
Fig. 3 5 , eft le même vu intérieurement.
a Eminencc arrondie où s'attache l'anneau
par lequel pafle le tendon du ftilo-
pterigo-velo - palatin.
Fig. 36 , eft le vomer vu extérieurement.
a Partie échancrée allant fe joindre au
fphénoïde.
b Bord raboteux fe joignant avec le bord palatin des os maxillaires fupérieurs. Fig. 37, eft Je même os vu dans fa face interne. a Goûtiere s'enchaffànc fur Je corps du
fphénoïde.
b Prolongement de cette goûtiere recevant |
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f Partie de l'apophyfe zygomatique,s'unif-
fant avec l'os de la pommette.
Fig. 6, eft le même os vu dans fa face
interne. •a FoîTe temporale de la partie écailleufe
fervantàloger le côté du lobe moyen du cerveau. b Engrainurc du corps triangulaire ^'unif-
iant avec l'occipital. c Suture par engraînure , s'uniflant avec
l'os frontal. Fig. 7 & 8 , repréfentant Tos pierreux
du temporal vu de deux faces.
a L'auditif externe.
Fig. 9 , eft Ja partie antérieure de l'oc-
cipital. a Ses futures par engraînures.
Fig. io , effc le même os vu i'ntérieure-
|
la lame cartilagineufe formant Ja cloi-
fon du nez. Fig. 38, eft Ja mâchoire fupérieure vue
de face. a Les faiières.
b l'orbite.
c Le trou fourcillier.
d Eminence raboteufe du grand angle.
e Conduit maxillaire.
f Arcade zigomatique.
g Crête dé l'occipital.
h Sortie du trou palatin antérieur.
Fig. 39 , eft la mâchoire vue de côté.
a Les cornes de l'occipital,
b Les condiles de l'occipital,
c Le conduit auditif externe.
Fig. 40, vue de la baze du crâne.
a Sinus frontaux.
b Trou olfa&if.
c Trou optique.
d Trou déchiré,
e Trou condiloïdien.
f Trou occipital.
g Corne de l'occipital.
h Condile de l'occipital.
Fig. 4.1, eft la mâchoire vue en-deiïbus
& renverfée. a Les fentes palatines.
b Trou irrégulier du palatin maxillaire.
c Fofles nazales.
d Les faiières vues en-deflbus.
e Le fphénoïde.
f La partie pierreufe du temporal.
g Les trous condiloïdiens vus en - defîbus.
h Les cornes vues pareillement.
i Les condiles vus de même.
1 Le Vomer.
m Les dents incifives.
n Les crochets.
o Les machelières ou molaires.
Fig. 42, Côté de mâchoire dont on a
enlevé le bord alvéolaire, pour voir les plantations des dents molaires. a La dent de la pince.
b La dent mitoïenne.
c La dent du coin.
d Le crochet.
Fig. 4,3, eft la tête coupée verticale-
ment. a Subftance cellulaire de l'occipital.
b Diploé du pariétal.
c Cavité cérébrale.
d Sinus frontaux.
ef Sinus fphénoïdaux.
g Cloifon cartilagineufe du nez.
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ment.
a Prolongement offeux donnant attache à la tente du cervelet. Frg. 11 , repréfentant la partie fupé- rieure de l'occipital. a Suture lambdoïde.
b La crête. Fig. 12., eft le même os vu intérieure-
ment. a Cavité recevant lesanfra&uofités du cer-
velet. Fig. 13 , eft la partie postérieure de
l'occipital. a L'apophyfe cunéiforme.
b Les cornes.
c Les condyles.
d Trou occipital donnant pafTage à la
moelle allongée. Fig. 14., eft le même os vu intérieure-
ment. Fig. 15 , repréfentant le fphénoïde vu
en-dedans du crâne. a Apophyfe cryftagalli.
b Les grandes ailes.
c Les petites ailes»
d Les trous optiques.
f Trous ovales.
g Apophyfes cunéiformes.
Fig. 16, efl; le même os vu dans fa face
interne. a Apophyfe ptérigoïde.
b Corps du fphénoïde.
Fig. 17 , eft le même os vu du même
coté & en avant.
a Sinus fphénoïdaux.
Fig. 18 & 19, repréfentant l'os ethmoï-
de vu dans fes deux faces latérales.
a Différentes duplicatures de cet os.
b Cavité faifant partie du cornet fupérieur
du nez tenant à l'os de ce nom.
Fig. 20 , efl: l'os du nez vu extérieure-
ment. Fig. 21 , efl; le même os vu intérieure-
ment. a Suture frontale.
b Duplicature offêufe formant le cornet
fupérieur du nez. c Suture nafale.
Fig. 2.x , efl; le grand angle vu exté-
rieurement. a Partie s'uniffànt avec l'os de la pommette.
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PLANCHE VII.
Repréfentant les os de la tête fe'parés,
comme k U Planche VI, mais plus difiincls , & vus dans deux faces. Fig. 1 & z, eft l'os frontal vu dans fes
deux faces.
Fig. 3 dr 4, Le pariétal. 5 & 6 , La partie écailleufe du tem-
poral. 7 & 8 , La partie pierreufe du tem-
poral. |
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/
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DES PLANCHES.
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|
u
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les dents de lait prêtes à tomber, dont
les racines font pleines 6c pointues. Fig.28, Les mêmes vues extérieurement, a Dent de la pince.
b Dent mitoyenne.
c Dent du coin.
Fig. 29 , Les mêmes , vues intérieure-
ment. a Dent de la pince, ainfi du refte.
Fig. 30, Les mêmes, vues en-dedans,
c La dent de la pince, b La mitoyenne, a La dent du coin. Fig. 31 , repréfente des crochets de
vingt-cinq à vingt-fix ans. a Face externe, b Face interne. Fig. -}z& 33, repréfentant des dents
incifives d'un cheval de fept ans. c La dent de la pince. b La mitoyenne, a La dent du coin. Fig, 3 3, Les mêmes, vues dans la face
interne. c La dent de la pince.
b La mitoyenne.
a La dent du coin.
Fig. 34, repréfente des crochets de fepc
an1. a Partie fupérieure du crochet, vue dans
fa face externe. b Face interne.
fig- 36, 37 #38, repréfentant les dents
molaires de la mâchoire inférieure d'un
cheval de vingt-cinq à vingt-fix ans.
Fig. 36 , Les mêmes, vues dans leurs
faces externes. a La première.
b La féconde , ainfi du refte.
&Z' 37 » Les mêmes , vues en-deffus.
a La première, ainfi du refte.
Fig. 38, Les mêmes, vues dans la face
interne. a La première, ainfi du refte.
Fig. 39, repréfente une mâchoire de
poulain de fix mois. a Première dent de lait.
b Seconde dent de lait.
c Troifieme dent de lait.
de Dent de cheval qui ne tombe jamais.
Fig. 40, repréfente une mâchoire d'un
poulain de dix mois. a La troifieme dent de cheval commen-
çant à fe former fous la troifieme de lait. b La première prête à tomber.
c La cinquième plus pouffée qu'à la mâ-
choire ci-deflus. Fig. 41 , repréfentant une mâchoire de
poulain de deux ans , dont Ja pre- mière dent molaire de lait eft tombée, & la féconde déjà un peu formée. a Dent de cheval fortant & ayant pouffé
celle de lait. c La troifieme dent de cheval déjà un peu
formée, la féconde ne tenant plus que
par fes racines.
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a Face externe»
b Face interne, c Face fupérieure. Fig. 12, Dent du coin , du troifieme
mois après la naiiîance, vue de trois
côtés
a Face interne. b Face externe. c Face fupérieure. Fig. 15 , repréfente des crochets de cinq
ans.
a Face externe.
b Face interne. Fig. 16, 17 or 1 8, repréfentant les dents
incifives du cheval. Fig. 18 , Dent de la pince dn cheval âgé
de trois ans. a Face externe.
- b Face interne.
c Face fupérieure.
Fig. 17, Dents mitoyennes du cheval
de trois ans & demi. a Face externe,
b Face interne. c Face fupérieure. Fig. 16. Dent du coin d'un cheval de
quatre ans à quatre ans & demi, a Face interne, b Face externe. c Face fupérieure. ¥ig. 19, repréfente des crochets de fix
ans. c Face externe, b Face interne. Fig. 20 , repréfentant la fixieme dent
molaire d'un cheval de fix ans, de la mâchoire fupérieure. a Face externe. b Faœ latérale, & vue en-defifous. a Face interne , & vue pareillement en-
delîous. Fig. 21 , la même dent de fept ans,
vue dans le même ordre.
Fig. 22, Les dents de la pince d'un che- cheval de fept ans.
Fig. 23, 24, 25, repréfentant l'ordre des dents molaires de huit ans , de la
mâchoire fupérieure.
Fig. 23, Ces mêmes dents, vues dans
la face interne. a La dernière , ainll du relie,
Fig. 24, les mêmes, vues en-deffous&
dans leurs faces internes.
a La première, ainli du refte.
Fig. 25, Les mêmes, vues extérieure-
ment. a La première, ainfi du refte.
Fig. 26 ,27 & 35, repréfentant les dents
de la mâchoire inférieure d'un cheval de huit ans, vues de trois côtés. Fig. 26, Les mêmes dents vues en-deiïus.
a La première, b La féconde, ainfi du refte. Fig. 27, Les mêmes dans leurs faces
externes & renverfées. Fig- 3 5 ' Les mêmes, vues dans leurs
faces internes. a La première, ainfi du relie.
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Fig. 9 , io cJ* u , Les trois parties de l'occipi-
tal vues extérieurement. 1.2,13 & 14, Les trois mêmes parties vues intérieurement. 1S & 16 > L'os ethmoïde vu dans fes
deux faces. lj, 18 & 19 , Le fphénoïde vu dans trois
faces. 20(^2i,L'os du nez.
22. é* 23 , L'os du grand angle.
2.±&z<y, L'os de la pommette.
Z6&27, L'os maxillaire fupérieur.
.28 dr-29, L'os maxillaire inférieur.
30 & 31, L'os palatin.
32 {£> 3 3. Le cornet du nez.
34 £> 35 , Le pterigoïdien.
36^ 37, Le Vomer»
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PLANCHE VIII
Repréfentant différentes mâchoires infé-
rieures ornées de dents , & des dents fèparées de diffè'rens âges. Fi<r. 1. Mâchoire vue en-deflous.
a Angle arrondi de la mâchoire inférieure. b Trou mentonnier. Fig. 2. La mâchoire vue de profil.
a Apophife coronoïde. b Condile. .Fig. 3 , efl la mâchoire fupérieure cou-
pée verticalement, pour voir l'arran- gement des cornets. a Cavité formant le crâne. b Sinus frontaux. Fig. 4, repréfente les dents dans leur
lîtuation , & dont on a enlevé le bord alvéolaire externe. Fig. 5 & 6, repréfentant l'os hyoïde vu de deux laces. a Les grandes branches.
b Les petites branches. c Le manche de la fourchette. d Les fourchons. Fig. 7 , repréfente une dent de lait des
incillves, vue de deux côtés, du neu- vième mois dans le ventre de la mère. a Partie externe. b Partie interne. Fig. 8, Dent de lait , des pinces du
douzième mois.
Fig. 9, Dent de laitjdes pinces du quin- zième mois. Fig. JO , Troifieme dent molaire , du huitième mois dans le ventre de la mère. Fig. 11 , Première dent de lait molaire
de deux ans.
Fig. 12,13,14, Dents incifives de lait. Fig. 1^. Dent de la pince du premier mois après la naiffance, vue de trois
faces. a Face externe.
b Face interne.
c Face en-deiïus.
Fig. 13 , Dents mitoyennes , du deu-
xième mois après la naifTance, vue de trois faces. |
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Fig. i8 ,29 ér- 30, repréfentant de vieil- d La fixieme dent étant un peu formée,
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EXPLICATION
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IV
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b Apophife oblique s'unifîànt avec la troi-
fieme vertèbre d'un côté , & avec la quatrième de l'autre. c Apophife tranfverfe. d Eminence du corps de la vertèbre , re- cevant la cavité de la troifieme. f Conduit cervical. Fig. 8 , eft la même, vue en-deflbus.
a Le corps de la vertèbre. c L'Apophife tranfverfe, vue dans toute fon étendue. Fig. 9 , eft la même vertèbre vue de profil.
Fig. 10, 11 & 12, repréfentant la fep- tieme vertèbre cervicale vue de trois faces, dont la première eft vue en- deifus, la féconde en-defîbus , & la troifieme de côté. a Apophife épineufe. Fig. 13, 14 e^ 15, repréfentant la pre-
mière vertèbre dorfale , vue de trois côtés. a Apophife épineufe. Fig. 16,17 & 1$, repréfentant la deu-
xième vertèbre dorfale, vue de trois côtés. Fig. 16. a Apophife épineufe. Fig. 17.
a Apophife oblique. b Apophife tranfverfe. c Corps arrondi s'articulant avec la pre- mière vertèbre dorfale- d Cavité s'articulant avec la troifieme. Fig. 18, eft la même vue en-defTus. Fig. 19 , 2.0 & 21 , eft la neuvième ver- tèbre vue de trois côtés. Fig. 22 & 23 , repréfentant la première vertèbre lombaire, a Apophife épineufe. b Apophife oblique, d Apophife tranfverfe. e Trou vertébral. f Corps arrondi s'articulant avec la féconde
lombaire. Fig. 24, 25 & 26, repréfentant l'os fa- cru m vu de trois côtés. Fig. 24 , L'os facrum, vu fupérieure- ment. a Production ofTeufe s'unifîànt avec les os innommés,
b Apophife oblique, d Apophife épineufe. Fig. 25, eft l'os facrum vu en-deffous
& renverfé. a Ligne faillante faifant fonction d'apo- phife tranfverfe.
b Les trous facrés. Fig. 26 , L'os facrum vu de côté.
Fig. 27 , eft le premier nœud de la queue, vu fupérieurement. a Apophife épineufe. b Apophife tranfverfe. c Son corps. Fig. 28, eft le même os vu en-defîbus.
a Son corps. |
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|
b Apophife tranfverfe.
d Eminence arrondie s'articulant avec l'os facrum. Fig. 29 & 30, eft le huitième noeud de la queue, vu de deuxTaces. a Son corps. b Son apophife épineufe féparée. Fig. 31 & 3a, Le dix-feptieme nœud
de la queue vu de deux faces, auquel on n'y confidére rien , & qui eft pref- que cylindrique. FiS- 33 & 34, eR te première côte vue en-dehors & en-dedans. a Portion de fon cartilage s'unifTant au fternum. Fig- 3 5 & 3 6> repréfentant la cinquième
des vraies côtes. a La tête.
b Facette cartilagineufe s'unifTant avec fa-
pophife oblique de la vertèbre voifine» c Eminence donnant attache à des appen-
dices tendineufes. d Bord interne & tranchant.
*%> 37 & 38 > repréfentant la dixième
côte, & la première des faufies. a Eminence plus éloignée de la tête que
les autres , & donnant attache à des appendices tendineufes. Fig. 39 & 40, La dix-huitieme côte ou la dernière des faufles. a Bord interne.
b Même eminence encore plus éloignée
que la précédente, & fervant de même. Fig. 41, repréfentant le baffin vu inté- rieurement; a L'os ilion.
b L'angle antérieur.
c Angle poftérieur.
d Inégalité fe joignant avec celles de l'os
facrum. e Cavité cotiloïde.
f Trou ovalaire.
g Inégalité où s'infèrent les tendons apo-
névrotiques des mufcles du bas- ventre. h Os pubis.
i Os ifchion.
Fig. 42. eft le baffin vu en-defTus.
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|
& repliée en forme de cornet.- »
Fig. 42, repréfentant une mâchoire de poulain âgé de trois ans, dont il y a deux dents de lait de tombées , & les deux de cheval poufTées, dont la pre- mière eft plus avancée que la féconde. a -La féconde dent de lait étant fortie, mais
moins avancée que la première. b La troifieme dent de lait ne tenant
plus que par fes racines. d La fixieme dent déjà fort avancée.
Fig. 24 , repréfente une mâchoire de poulain de quatre ans, dont la troi- fieme dent molaire eft tombée. a Troifieme dent de cheval débordant
tant foit peu les alvéoles. L'on voit par-là que les trois dernières dents font fort avancées & même forties, & cette dernière avant que les trois premières de cheval foient forties. PLANCHE IX,
Repréfentant les os du tronc
Fig. 1 , 2 & 3, repréfentant la première
vertèbre cervicale vue de trois côtés. Fig. 1 , eft la première vertèbre vue en arrière & en-delTous. a Son bord fupérieur. b Les aîles. c Trou cervic?! donnant paflageàdes vaif- feaux fanguins.
d Trou épineux donnant paffàge à la moële de l'épine. Fig. 2, eft la même, vue en avant & en- defTus. a Cavité glénoïde recevant les condiles de l'occipital.
b Les mêmes trous cervicaux. d Eminence antérieure donnant attache à un des fléchifTeurs du col. Fig. 3 , La même vertèbre vue de profil. Fig. 4 , 5 & 6, eft la féconde vertèbre cervicale vue de trois côtés. Fig. ^ , eft la féconde vertèbre vue en-
dcfto'us. a Apophife odontoïde.
b Eminence arrondie recevant la première
vertèbre.
c Ligne faillante donnant attache à des mufcles fléchifTeurs.
d Apophifes tranfverfes. c Apophife oblique. Fig. 5, eft la même, vue en-defTus, &
un peu en-defîbus. a Apophife épineufe. b Partie de cette apophife donnant attache à un ligament particulier qui la joint avec la première vertèbre. c Cavité recevant la troifieme vertèbre. Fig. 6, eft la même vertèbre vue de côté. Fig. y, 8 & 9 , repréfentant la quatrième vertèbre cervicale, vue de trois côtés. Fig- 7, eft la quatrième vue en-delfus. a Ligne faillante donnant attache au liga- ment cervical. |
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|
PLANCHE X,
Repréfentant les os des extrémités.
Fig. 1 , eft l'omoplate vue extérieure- ment. a Epine de l'omoplate.
b Apophife coracoïde.
c Angle poftérieur de l'omoplate, d'où par-
tent plufieurs fibres ligamenteufes qui forment lepériohondre. d FofTe poft-épineufe.
e Fofïe anti-épineufe.
f Inégalité donnant attache au mufclepoft-
épineux. g FofTe glénoïde.
h Trou donnant entrée à un artère & à une
veine. i Cartillage
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DES PLANCHES.
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i Cartilage très -large & arrondi.
Fig. z , eft l'omoplate vue dans fa face
interne. a FofTe fcapulaire.
b Inégalité donnant attache au large den-
telé. c Dépreffion faite dans l'os par une artère
& une veine. b Cavité glénoïde que l'on remarque à la
partie inférieure de cet os.
Fig. 3 , eft l'humérus vu antérieurement.
a Eminence donnant attache à l'anti-épi-
neux. b Eminences confidérables donnant attache
à quelques mufcles. c Le corps de l'os.
d Dépreffion donnant attache à un liga-
ment latéral. e Condile de l'humérus.
Fig. 4, eft le même os vu en arrière.
a Facette inégale donnant attache au liga-
ment capfulaire, & logeant les glandes fynoviales. b La tête de cet os.
c Enfoncement recevant une partie du
cubitus. Fig. 5 , eft le radius vu en avant. a Le corps. b Inégalité raboteufe donnant attache à un tendon fléchiffeur.
c Facette articulaire. d Ligne (aillante donnant attache à des li- gamens capfulaires.
e Dépreffion pour donner attache à un li- gament latéral. f Extrémités garnies de cartilages, pour s'articuler avec les os du genou. |
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Fig. io.
|
d Cavité articulaire.
Fig. 34,, Le même os vu poftérieure-
ment. a Inégalité offeufe donnant attache au ten- don fléchiffeur. b Eminence arrondie articulaire. Fig. 3 5 , repréfente l'os du pied vu dans
fa partie convexe. a Eminence antérieure. b Les porofités de cet os. c Eminences latérales donnant attache au cartilage. Fig. 36, eft le même os vu dans fa partie
concave. a Dépreffion faite pour loger les glandes
fynoviales, & donnant attache au ten* don fléchiffeur. b Eminences latérales.
Fig. 37, eft l'os de la noix vu extérieu-
rement. a Bord fupérieur.
b Bord inférieur.
Fig. 38, eft le même os vu du côté de
l'os coronaire. a Ligne qui paroît le partager en deux.
Fig. 39 , eft le même os vu dans fon bord fupérieur. a Dépreffion ligamenteufe qui unit cet os
au tendon par un large ligament. Fig. 4.0 , repréfente le fémur vu exté- rieurement. a La tête.
b Dépreffion où s'attache le ligament fuf-
penfeur. c Le col.
d Le grand trochantef.
e Le moyen trochanter»
f Le petit trochanter.
g Le corps de l'os.
h Dépreffion mufculaire.
i Condile antérieur.
k Inégalité donnant attache au ligament
latéral. Fig. 4.1, eft le même os vu poftérieure- ment. > a Les condiles.
b Cavité recevant l'éminence fupérieure
du tibia, & logeant les glandes fyno*
viales. c Empreintes tendineufes. Fig. 42, eft la rotule vue dans fa partie
externe.
Fig. 4,3, La même rotule vue dans fa partie interne.
Fig. 4.4., repréfente le tibia vu. en-devant, a Eminence donnant attache au ligament croifé.
b Eminences arrondies fur lefquelles por- tent les ligamens croifés. c Eminences antérieures donnant attache au ligament de la rotule,
d Face interne, e Face externe. Fig. 45, eft le même os pris par derrière.'
Empreinte mufculaire. Fig. ^6,^7, 48 & 49 , font l'os de la poulie vu de quatre côtés* b
|
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a Eminences donnant attache à plufieurs
trouffeaux de fibres ligamenteufes. Fig. ir. a Mêmes eminences, & même ufage que le précédent. fig. 13, 14. é* 15 ? font les mêmes os vu latéralement.
Fig. 16 & 17, repréfente l'os crochu, vu en-dedans & en-dehors.
Fig. 16, cet os vu extérieurement, a Facette s'articulant avec le radius. b Facette s'articulant avec l'os irrégulier. Fig. 18, 19 & zo , repréfentent les os de la féconde rangée, vus antérieurement. Fig. 18 , eft le grand cunéiforme. Fig. 19 , eft Je trapézoïde. a Face antérieure inégale 6c raboteufe don- nant attache à des ligamens capfulaires. b Eminence donnant pareillement attache à des ligamens de toute efpece.
d Facette cartilagineufe recevant la partie inférieure de l'os triangulaire. Fig. zo, eft le petit cunéiforme. Fig. zi, zz & 23 , font les mêmes os vus poftérieurement.
Fig. 2.1, Le grand cunéiforme. Fig, zz , Le trapézoïde. Fig. 23 , le petit cunéiforme. Fig. 24, zj & 26, font les mêmes os vus de côté. Fig. .24, Le grand cunéiforme. Fig. 25 , Le trapézoïde. Fig. 26, Le petit cunéiforme. Fig. 27, eft l'os du canon vu antérieu- rement, a Tubérofité. b Styloïdes internes. c Styloïdes externes. Fig. 28 , eft le même os vu poftérieure-
ment. a Inégalité raboteufe. b Inégalité donnant attache au ligament capfulaire de cette articulation,
c Les os ftiloïdes. Fig. 29 , eft l'os féfamoïde vu extérieu-
rement. Fig. 30, eft le même os vu dans fa partie interne.
Fig. 31, eft l'os du paturon vu antérieu- rement, a Eminence donnant attache à un tendon extenfeur.
b Facette cartilagineufe. c Apophyfe maméloïde. d Dépreffion ligamenteufe. Fig. 32 , eft le même os vu poftérieu-
rement. a b Forte dépreffion ligamenteufe. c Eminence cartilagineufe arrondie, pour s'articuler avec l'os coronaire. Fig. 3 3, eft l'os coronaire, a Empreintes tendineufes. b Eminences faillantes où s'attache le ten- Idon extenfeur de l'os du pied,
c Empreintes ligamenteufes latérales. |
||||||||||||||||||||||
|
g
h |
Le cubitus.
L'olécrane. |
|||||||||||||||||||||
|
Fig. 6, eft le même os vu poftérieure-
ment. a Enfoncement fervant à loger des glandes fynoviales. Fig- 7, 8 & 9, repréfentent les os de la première rangée du genou, vu en- devant. Fig. 7, eft le fémilunaire. |
||||||||||||||||||||||
|
a
b |
Facette antérieure.
Eminence donnant attache à un fort li-
|
|||||||||||||||||||||
|
gament.
c Dépreffion cartilagineufe, pour recevoir la partie inférieure du radius, Fig. 8, eft le triangulaire. a Face antérieure. b Face fupérieure s'articulant avec le ra-
dius. c Facette cartilagineufe portant fur le grand
cunéiforme. d Facette portant fur le trapézoïde.
Fig. 9 , eft l'os irrégulier.
a Face antérieure.
b Eminences donnant attache aux ligamens
latéraux.
c Partie poftérieure de cet os. d Facette cartilagineufe fe joignant avec le radius,
Fig. io ,i i & 12, font les mêmes os vus
poftérieurement. |
||||||||||||||||||||||
|
V
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EXPLICATION,
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|
VJ
|
||||||||||||||||
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J a Partie fupérieure.
Fig. ji, eft le même os vu en arrière,
a Eminence donnant attache au tendon fléchifïèur.
b Les eminences cartilagineufes en forme de condile. Fig. jz, eft l'os coronaire vu antérieu- rement, a Partie antérieure. b Partie fupérieure. &£• 73 » eft k même os vu poftérieu-
rement. a Condile. Fig. 74 & 75, eft l'os du pied de derrière,
dont le premier eft vu en-avant, & l'autre en-defïbus. |
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|
Fig. 46, L'os de la poulie vu en-devant.
•a La gouttière. h Eminences arrondies. Fig. 47, eft le même os vu poftérieure-
ment.
Fig. 48, Le même renverfé, & vu in- férieurement. 9, Surface cartilagineufe en forme de croïf- fant.
b Dépreffion pour loger les glandes fyno- viales, & donnant attache à des liga- mens particuliers., Fig. 49 , eft le même vu de côté. Fig. 50 , eft le grand fcaphoïde vu anté- rieurement. & Eminence poftérieure donnant attache à des ligamens.
b Ligne faillante 6c arrondie ,où s'attachent les ligamens capfulaires. Fig. 51 , eft le même os vu poftérieu- rement.
Fig. 52, eft le petit fcaphoïde vu en- devant. a Ligne faillante donnant attache au liga- ment capfulaire. b Eminence pointue fituée poftérieure- ment , d'où partent des fibres liga- menteufes , qui vont fe réunir à l'os précédent. Fig. 53, eft le même os vu en-defïbus. a Facette logeant les glandes fynoviales. Fig. 54, 5 5 & 56, eft l'os difforme vu de trois côtés.
Fig. 54, Face antérieure, Fig. 55 , Face interne. Fig. <y 6, Face inférieure. F'£- 57 » 58 & 59, font l'os inter-articu- Jaire ou entre-olTeux, vu de trois cô- tés , dans le même ordre que le pré- cédent. Fig. 60, eft l'os du canon de derrière, vu en devant. g Surface cartilagineufe un peu cave. b Facette où fe logent lesglandes fynoviales c Eminencesarrondiesenformedecondile, s'articulant avec le coronaire. Fig. 61, eft le même os vu poftérieure- menr.
Fig. 62 &63, eft le péronnée, dont le premier préfente la face externe , & l'autre l'interne. Fig. 64, eft l'os du jarret proprement dit, vu poftérieurement.
Fig. 6 5, eft le même vu antérieurement. *b Facette cartilagineufe s'articulant avec l'os de la poulie. Fig.66, eft l'os ftyloïde externe du canon de derrière, vu dans fa face externe. Fig. 6j, Le même os vu intérieurement. a Facette s'articulant avec l'os du canon. b Extrémité inférieure arrondie. Fig. 68 & 69, eft le ftyloïde interne ,
dont le premier préfente la face ex- terne , & l'autre l'interne. Fig. yo, eft l'os du paturon de derrière, vu en-avant. |
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Fig. 5 , repréfentant les cartilages du la-
■ynx. a La grande branche de l'os hyoïde. b Les petites branches. c Le manche de la fourchette, d Les fourchons, e L'épiglote. f La glote. g Le cartilage tyroïde. h Le cartilage crycoïde. i Les anneaux de la trachée-artère, k Efpace membraneux entre le tyroïde Se le crycoïde. Fig. 6, eft Je cartilage crycoïde. a Facette fur laquelle s'articule le tyroïde. Fig. y,eA\e tyroïde.
a Facette fur laquelle s'articule un des fourchons.
b Extrémités s'articulant avec Je crycoïde. Fig. 8, eft le cartilage arétynoïde. Fig. 9 , eft l'épiglote. Fig. 1 o, eft la mâchoire fupérieure vue en-defïbus. a Cartilage formant l'arrière-bouche. b Ligament unifiant la grande branche de l'os hyoïde à l'os pierreux. Fig. 11, repréfentant l'articulation des deux mâchoires. a Ligament intermédiaire, b Attache du ligament cervical. c Ligament latéral. Fig. 12 , repréfente une partie du col
vu de côté. a Ligament latéral unifiant l'occipital à la première vertèbre.
b Ligament cervical. c Ligament particulier de la première à la féconde vertèbre,
d Expenfion du ligament cervical à la fé- conde vertèbre , & ainfi des autres, e Ligament capfulaire des apophifes obli- ques. f Ligament intermédiaire. Fig. 13, eft la même pièce vue en def-
fous.
a Ligament particulier & capfulaire, unif-
fant l'occipital à la première vertèbre.
b Ligament particulier unifiant la première
vertèbre à la féconde,
c Ligament intermédiaire unifiant la fe- , conde à la troifieme. Fig. 14 , repréfentant une portion de l'épine du dos & des côtes. a Ligament épineux. b Ligament intermédiaire, c Ligament fupérieur uniffant la côte avec l'apophife oblique de la vertèbre. Fig. 15, La même pièce vue en-deffbus. a Ligament inférieur unifiant la côte avec Ja vertèbre, & fervant de capfule à la tête de la côte. Fig. 16, eft le fternum vu de côté. a Portion de côtes. b Cartilage des côtes. c Pièces ofTeufes du fternum. d TroufTeau de fibres cendineufee. |
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PLANCHE XI.
Repréfentant le fquelette naturel â'urt
poulain, a Le ligament cervical.
b Ligament intermédiaire des vertèbres.
c Ligament capfulaire qui unie les apo-
phifes obliques.
d Ligament capfulaire qui unit les côtes avec les vertèbres.
e Ligament capfulaire qui unit l'omoplate à l'humérus,
f Cartilages de l'omoplate, g Ligament capfulaire du bras avec l'a- vant-bras.
h Ligament latéral externe. i Ligament commun latéral. 1 Ligament particulier & capfulaire du genou,
m Ligament latéral externe du boulet. n Ligament de l'os du paturon à l'os co- ronaire. o Ligament latéral externe du fémur au tibia,
p Ligamens croifés. q Ligament de la rotule au tibia, r Ligament commun du jarret. s Ligament latéral du boulet, t Ligament latéral du paturon à l'os co- ronaire. |
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PLANCHE XII.
Repréfentant les cartilages & les ligamens.
Fig. 1, font les cartilages de l'oreille, vus la-
téralement. a La conque.
b Le bouclier.
c La cuirafTe.
Fig. 2, eft la même partie vue poftérieu-
rement. a La conque.
b La cuirafTe.
c Le bouclier.
Fig. 3, eft l'ongle vu des deux côtés,
Fig. 4, font les cartilages du nez. a La lame cartilagineufedu nez.
b Cartilage formant l'ouverture des narines.
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DES PLANCHES.
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vij
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e Cartilage zéphoïde.
f Partie antérieure du fternum.
Fig. 17, eft la même pièce vue en-dedans.
a Bande ligamenteufe recouvrant le fter- num dans toute fon étendue. Fig. 18, eft une portion d'épaule. a Le cartilage de l'omoplate, b Plan de fibres ligamemeufes tenant le cartilage à l'os. Fig. 19 , repréfente l'articulation de l'é- paule avec le bras. a Ligament capfulaire de l'humérus avec l'omoplate. Fig. 20 , repréfentant l'articulation du bras avec l'avant-bras. a Ligament capfulaire. b Ligament latéral. Fig. 21 ,22,23 & 24, repréfentant l'u-
nion des différens os du genou, par leurs ligamens. Fig. ar , Le genou vu de côté & en- dedans, a Ligament capfulaire commun. b Ligament latéral commun. Fig. 22, eft le même vu dans fon autre
face latérale. a Ligament particulier tenant l'os crochu à l'os irrégulier & au radius.
b Ligament latéral externe commun, c Autre ligament commun. d Autre ligament commun. Fig. 23, La même vue en-avant.
a Portion des ligamens latéraux communs qui ont été coupés pour laifier voir les autres. b Autre portion du latéral externe com-
mun. c Ligament tranfverfal particulier, tenant
l'os irrégulier au triangulaire.
d Ligament tranfverfal particulier, tenant le fémilunaire à l'os irrégulier.
e Ligament tranfverfal , tenant le grand cunéiforme au trapézoïde.
f Ligament capfulaire particulier, tenant l'os trapézoïde à l'os du canon.
Fig. 24, eft la même parrie vue poité- rieurement.
a Ligament particulier, tenant les os de la première rangée au radius.
b Ligament particulier, tenant les os de la féconde rangée à la première, & à
l?os du canon.
c Ligament latéral commun interne, fe recourbant par derrière.
e Ligament particulier latéral. f Ligament poftérieur, tenant l'os crochu à l'os du canon.
g Sedion du ligament commun latéral
externe. Fig. 25 & 2.6, repréfentant l'articulation
du boulet vu en-devant & en-arrière. Fig. 25 , La capfule ouverte.
Fig. 26 , Troufleau de fibres ligamen-
teufes, tenant les os féfamoïdes à fos du paturon.
Fig. 27, repréfentant la jondion du fé- mur avec le baflïn. |
a Ligament capfulaire détaché du col du
fémur,
b Ligament tranfverfal fermant la cavité cotiloïde du baftïn.
c Ligament fufpenfeur. Fig. 28 -, repréfentant l'articulation du
grafle't vu antérieurement.
a Ligament interne de la rotule au tibia. b Ligament moyen de ce même os au tibia. c Ligament externe du même os au tibia. d Ligament latéral. e Ligament croifé. f Portion du ligament capfulaire. g Fibres tendineufes fe prolongeant fur le
péronée.
Fig. 20, eft la même partie vue pofté- rieurement.
a Ligament latéral.
b Ligament externe de la rotule.
c La partie poftérieure des ligamens croi-
iès. d Membrane capfulaire qui a été foulevée.
e Portion du ligament croifé. Fig 30 , repréfentant l'articulation du
jarret vu antérieurement. a Ligament latéral commun. Fig. 3 1, La même partie vue de côté,
a Ligament latéral commun. b La capfule. c Ligament latéral particulier. Fig. 32, eft l'os du pied.
a Les cartilages latéraux. PLANCHE XIII,
Eft la Vignette Miologicjue,
TABLE
DE MI 0 LO G I E.
PLANCHE XIV, Repréfentant le cheval demie de fa peau,
ejr laifjant appercetioir fimplement les mufcles peauciers. a Le grand peaucier , donc la direction
eft de devant-en-arrière,
b Moyen peaucier ou peaucier brachial , dont la diredion des fibres eft de
haut en bas.
c Peaucier ligomatique. d Peaucier cervical, e Glandes parotides. PLANCHE XV,
Repréfentant le cheval dont on a enlevé
les mufcles de la peau. a Le pyramidal.
b Le court dilatateur.
c L'orbiculaire des lèvres.
d Le grand incifif.
e Le petit incifif.
f L'abdudeur des lèvres.
g Le long releveur de la Jèvre inférieure.
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h Abdudeur de la lèvre fupérieure.
i Abdudeur de la lèvre inférieure.
k Mufcle buccinateur.
1 Releveur de la lèvre inférieure.
m Mufcle abaifteur de la paupière inférieure
dont on a enlevé l'orbiculaire. n AbaiiTeur de l'œil.
o Releveur de l'œil.
p Adduûeur de l'œil.
q Abducteur de l'œil.
r Mufcle maffeter.
f Sterno-maxillaire.
t S'plénius.
u Releveur de l'omoplate.
v Appendices du large dentelé.
y Mufcle commun de la tête & du bras»
z La trachée-artère.
x Sterno-hyoïdien.
A Trapèze.
B Le large dorfaî.
C Le fur-épineux.
L Le releveur propre de l'omoplate.
D Le fous-épineux.
E Le long abdudeur de l'omoplate.
F Le long extenfeur.
G Le gros extenfeur.
H Le moyen extenfeur.
K Dentelures du large dentelé.
L Partie des fibres charnues du grand
oblique. M Attache fixe du grand pectoral.
N Aponevrofe recouvrant l'avant-bras , ré-
fultant des mufcles extenfeurs de l'a- vant-bras. 0 Extenfeur de l'os du pied.
P Extenfeur de l'os du canon. Q Court fléchifieur du radius. R Le cubital. S Le fléchifieur externe de l'os du pied.
T Ligament commun du genou. Y L'os du canon.
U Tendon fléchifieur du paturon.
V Tendon des fléchifieurs de l'os du pied.
Z Ligament commun du boulet. a Dégitation du long dentelé.
b Dégitation du grand oblique, s'uniffanc
avec le long dentelé,
c Grand feffier. d Le long abdu&eur de la jambe,
e Le moyen abdudeur. f Partie du facia-lata. g Le crural, h Le vafte externe. i Le court abducteur de la jambe, k Fléchifieur du jarret. 1 Le grêle fléchifieur de1 l'os du pied.
m Les jumeaux. n Le gros fléchifieur de l'os du pied.
o Le grêle extenfeur du jarret.
p Le fléchifieur du jarret.
q Ligament annulaire commun.
r Ligament commun du jarret-
f Le tendon extenfeur de l'os du pied.
t Tendon fléchifieur du paturon.
u Tendon des fléchifieurs de l'os du pied.
v L'os du canon.
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EXPLICATION
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Yllj
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a Le vafte externe.
b Aponevrofe du long abducteur.
c Le large adducteur de la jambe.
d Le même.
e Le fphincter de l'anus.
f Les releveurs de la queue.
g Les abaifleurs.
h Le bout du gland de la verge pendant.
i Le grêle extenfeur du jarret.
k Le fléchifleur du jarret.
1 L'extenfeur antérieur de l'os du pied.
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y Mufcle releveur de la queue.
z Mufcles abaifleurs de la queue, PLANCHE XVI,
Représentant le cheval miologique , vu
de coté. a Le releveur de la paupière.
b L'abducteur des lèvres.
c Le grand incifif.
d Le mafleter.
f Le pyramidal.
g Abducteur de la lèvre inférieure.
Il Plan de fibres du buccinateur.
i Le buccinateur.
1 L'orbiculaire des lèvres.
m L'orbiculaire des paupières.
n Abaiflêur de l'oreille.
o Le mufcle commun de la tête , du col
& du bras.
p Le cofto-hyoïdien.
q Le même mufcle commun.
r Le fterno-maxillaire.
f Extenfeur de l'os du pied,
t Extenfeur du genou ou du canon.
u Le moyen extenfeur de l'avant-bras,
y Le mufcle grand oblique.
i Ligament annulaire commun.
z L'extenfeur de l'os du pied.
3 Le large adducteur de la jambe.
a^ Les deux cordons fpermatiques fortant
par l'anneau des mufcles du bas-ventre.
5 Enveloppe ligamenteufe.
PLANCHE XVII,
Représentant un cheval miologique vu un
peu poflérieurement, & dont on a enlevé la jambe du mont air ^ pour mettre À de- couvert les mufcles du dos. a Le génioglofTe détaché.
b Le génioglofle, avec le geni-hyoïdien en
place.
c Le miloioïdien.
d Jonction du cartilage tyroïde avec l'os
hioïde. e Partie charnue du bout de la langue, ré-
fultant de tous fes mufcles. f Eft le même génioglofTe ci-deflus.
g Le périftaphilin.
h Le ftilo-palatin.
i La grande branche de l'os hioïde.
k Partie du digaftrique.
1 Le cofto-hyoïdien.
m Le fterno-hyoïdien.
n Partie inférieure du larinx.
o Partie latérale du voile palatin , fe réu-
nifiant à la bafe de la langue. p Le long extenfeur du col.
r Le long dorfal.
f Mufcle tranfverfe du bas-ventre.
t Le fafcia-Jata.
u Le moyen feiîîer,
v Le grand feffier.
y Le long abducteur de la jambe.
z Te long adducteur de la jambe.
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Fig. 7, eft la même oreille vue en-def-
fous. a Le court rotateur.
b Mufcle commun.
c Le long abducteur.
e Le moyen releveur.
Fig. 8 , repréfente l'os hyoïde avec Ces
mufcles, & le larinx de même avec
fes mufcles.
a Grande branche de l'os hyoïde. b Les petites branches. c Les fourchons, d La fourchette de l'os hyoïde, e Entrée du larinx. f Entrée du pharinx. g Extrémités de l'os hyoïde , s'artîculanc avec l'os pierreux des temporaux.
h L'hyopharingien latéral, & l'inférieur. i Le crico-pharingien. k L'éfophagien. 1 L'hyo-thiroïdien. m Le ryro-cricoïdien. Fig. 9, eft la même pièce vue poftérieu-
rement. a Le ftylo-ioïdien.
b Le pharingien.
c La continuation de l'éfophagien.
Fig. 1 o, eft la même dépouillée des muf.
clés précédens. a Le crico-ariténoïdien. Fig. 11 , eft le fternum vu antérieure-
ment. a Le mufcle du fternum.
b Le cartilage xyphoïde. Fig. iz , repréfente une coupe de l'é-
pine avec fes mufcles. a Ligament épineux, bc Les apophifes épineufes du dos. d Le long épineux. e Les mufcles intercoftaux. f Partie de la côte, g Le long intercoftal. PL A NCHE XX,
Représentant les mufcles de la jambe de
devant. <.a > Partie du trapèze,
b Le releveur de l'omoplate.
c Autre partie du trapèze,
d Le large dentelé,
e Le large dorfal.
f Portion du commun de la tête & du bras.
g Le petit pectoral,
h Le grand pectoral.
i Le large pectoral.
k Le gros extenfeur de l'avant-bras.
1 L'abaifleur du bras,
m Partie du fur-épineux,
n Le fcapulaire.
o Le long fléchifleur du bras.
p Le releveur propre de l'humérus,
q Le long fléchifleur de l'avant-bras.
r Le petit extenfeur de l'avant-bras.
f Aponevrofe du long fléchifleur de l'a-
■ vant-bras. t Infertion
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PLANCHE XVIII,
y
Représentant le tronc miologique du
cheval. a Le petit oblique.
b Le mufcle tranfverfal.
c Le long dentelé poftérieur.
d Le mafleter.
e Autre plan du mufcle mafleter.
f Le fplenius.
g Le plan externe d'un des mufcles inter-
coftaux.
h Le plan interne du mufcle précédent.
PLANCHE XIX,
Détail Miologique.
Fig. i, eft l'œil avec Ces mufcles.
a Le mufcle releveur. b L'abaiiTeur. c L'abducteur. d L'adducteur. !c Le grand oblique.
d Le petit oblique. Fig. 2, eft l'œil vu de côté , dont on a
tiré les mufcles précédens. a Le mufcle rétracteur, b Le nerf optique. Fig. 5 , repréfente les mufclçs fléchif-
feurs de la tête, a Le long fléchifleur. b Le moyen fléchifleur. c Le court fléchifleur. d Le ftyloma-xillaire abaiflêur de la mâ- choire. -yj Fig. 4, repréfente en partie les mufcles extenfeurs de la tête, a Le petit complexus. b Le grand droit, c Le petit droit d Mufcle crotaphite , releveur de la mâ-
choire inférieure. e Infertion du grand complexus. Fig. 5 , repréfente l'oreille vue pofté-
rieurement, avec fes mufcles. a Le long releveur. b Mufcle adducteur fupérieur. c Le long rotateur, d Mufcle commun, e Mufcle adducteur moyen. f Mufcle adducteur inférieur. Fig. 6, eft la même oreille vue de côté,
a Mufcle abaiflêur. |
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DES PLANCHES.
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IX
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t Infertiondu long fléchiffeur de l'avant-
bras. u Le radius. v Le fléchiffeur externe du genou,
y Le fléchiffeur interne du genou. |
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c Le pfoas de la cuiffe.
d Le petit pfoas.
e Le fafcia-lata.
f Le crural.
g h Le vafte interne.
i Le pectineus.
k Le large adducteur de la jambe*
1 Le gros adducteur de la jambe.
m Le long adducteur de la jambe.
n Le long abaiffeur de la queue.
0 Les jumeaux.
p Ligament latéral du graffet.
r Le grêle adducteur de la jambe.
f Ligament de la rotule.
t Le gros fléchiffeur du pied.
u Le fléchiffeur du jarret.
v Ligament annulaire commun.
x Ligament capfulaire du jarret.
Fig. 2.
a L'obturateur externe. b Partie de l'obturateur interne, c Les jumeaux. d Le fléchiffeur de la jambe. e Partie du tendon du long abducteur de la jambe.
f Le gros & le grêle fléchiffeur du jarret, h Les jumeaux. i Le grêle extenfeur du jarret. k Partie du tendon des jumeaux qui font divifés.
1 Ligament annulaire particulier.
m Aponevrofe réfultant de la continuation
du fafcia-lata.
n Tendon des fléchiffeurs de l'os du pied. o Gros fléchiffeur de l'os du paturon. p Le grêle fléchiffeur de l'os du paturon, q Portion de gaine des tendons. r L'os ftyloïde. f L'os du canon. t Tendon extenfeur de l'os du pied. PLANCHE XXIII,
Représentant le cheval miologique vu de
trois faces. Fig. r. a Barde du grand mufcle cutané, b Pareille bande du mufcle cutané bra- chial. c Pareille bande du mufcle cutané cer- vical, e La veine jugulaire. f Bande de l'aponevrofe du fafcia-lata. g Veine crurale externe ou du plat de la cuiffe.
h Veine brachiale externe. i Aponevrofe réfultant des extenfeurs de l'avant-bras. Fig. z. a Le long commun, b Bandes du grand peaucier vu intérieu- rement, c Les anneaux de la trachée-artère. d Le fterno-maxillaire. Fig. 3.
a Les fibres du fphinder de l'anus. |
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b Le crémafter.
c Ligament annulaire commun du boulet.
d Autre ligament.
PLANCHE XXI Y,
Repréfentant la Vignette Angiologique.
PLANCHE XXV,
liAngiologie, repréfentant l'Aorte ejrfès
divifons. Fig. r. a Le cœur. b Aorte proprement dite,
c Aorte antérieure. d Aorte poftérieure. e Artère mammaire, f Branche droite de l'aorte produifant les carotides,
g Branche gauche produifant les axillaires. h Branche fcapulaire. i L'axillaire. k La brachiale. 1 Divifion de la brachiale en radiale & en cubitale.
m Continuation & bifurcation de la radiale en interne & en externe,
n La carotide droite. 0 Lobe gauche du poumon.
p Lobe gauche du foie qui eft fouleyé
par une errhine. q Artère fplénique.
r La rate.
f Tronc céliaque.
t Les méfentériques antérieures.
z Les iliaques.
Fig. 2, repréfentant une feringue à in-
jecter , & en proportion avec le cheval. a Le corps de la feringue.
b Son collier.
c Les mains du collier donnant aifance à
injecter. d Le tube.
f La clef fervant à démonter les différentes
pièces de la feringue. g Pifton de la feringue.
PLANCHE XXVI,
Repréfentant les têtes angiologiques , dé-
montrant les artères. a Artère carotide.
b Carotide oppofé*
c Artère tyroïdienne.
d La glande tyroïde.
e Divifion de la tyroïdienne.
f Artère parotide.
g Branche de la maxillaire poftérieure.
h Carotide interne fupérieure.
i Carotide interne inférieure.
k Artère auriculaire.
1 Artère zigomatique.
m Artère temporale. C
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PLANCHE XXI.
Repréfentant U jambe miologique de der-
rière , vue en-dedans , & le refie du détail de la jambe de devant. Fig.i.
a Partie du fafcia-lata.
b Le long adducteur de la jambe.
c Partie du crural-
d Le large adducteur de la jambe.
e Partie du long abducteur de la jambe.
f Partie du moyen extenfeur de la jambe.
g Le long abaiffeur de la queue.
hi Court abaiffeur de la queue.
k Aponevrofe réfulcant des mufcles ad-
ducteurs de la jambe. Fig. z. a Partie de l'humérus.
b Partie du long commun.
c Partie du petit extenfeur de l'avant-bras.
d Partie du gros extenfeur de l'avant bras.
e Ligament latéral externe.
f Le cubitus.
g Le court fléchiffeur du radius.
h Partie du fléchiffeur interne du genou.
i Le fléchiffeur de l'os coronaire.
k Le fléchiffeur externe de l'os du pied.
1 Le fléchiffeur interne, ou le cubital.
m Fléchiffeur externe du genou.
n Partie du fléchiffeur du pied.
o Le fléchiffeur moyen de l'os du pied.
p Partie du ligament commun du genou.
q Ligament particulier.
r Extenfeur de l'os du canon.
f Fléchiffeur de l'os du paturon.
t Mufcle canonier.
u Gaine ligamenteufe.
v L'os du canon.
y L'os ftyloïde.
z Ligament capfulaire de l'articulation de
l'os du paturon avec l'os coronaire. A Ligament particulier allant fe réunir au
tendon extenfeur de l'os du pied. B Partie du ligament capfulaire commun.
D Ligament particulier du tendon fléchif-
feur de l'os du pied à l'os du paturon. E Tendon du fléchiffeur de l'os coronaire,
F Tendon fléchiffeur de l'os du pied.
G Les cartilages latéraux de l'os du pied.
H La chair cannelée.
PLANCHE XXII.
Efl la même pièce miologique de derrière',
vue ci-dejfus, dont on a enlevé quelques mufcles. Fig. i. a Le pfoas des lombes.
b L'iliaque.
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EXPLICATION
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|
X
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1 Veine radiale moyenne.
m Veine radiale mufculaire. n Veine canoniere. o Veine paturoniere. Fig. z, eft la jambe de derrière,
a Veine crurale externe où l'on faigne. b Artère tibiale. c Artère iliaque interne, d Artère iliaque externe. PLANCHE XXIX,
Repréfentant l'enfemblè angiologique.
a Aorte.
b Aorte antérieure.
c Aorte poftérieure.
d Artère & veine brachiales.
e La veine juguJaire & la carotide.
f L'cefophage.
g Bifurcation de la jugulaire.
h Voile palatin.
i Foffes nazales.
k Entrée du larinx.
1 Portion de la bafe de la langue.
m Artère & veine radiales.
n Veine radiale cutanée.
o Artère & veine cubitales.
p Veine radiale moyenne.
q Artères canonieres.
r Veines canonieres.
f Artère & Veine paturonïeres.
t Artère & Veine coronaires.
i Branches du poulmon.
z Ramification de l'Artère pulmonaire.
3 Ramification des veines pulmonaires.
4, Veine pulmonaire.
5 Veine diaphragmatique.
6 Œibphage.
7 Orifice cardiaque.
8 Le pylore.
9 Principaux troncs des méfentériques an-
térieures.
io Artère'& veine lombaires. 11 Artère & veine émulgentes. iz Réfervoir de Pecquet. 13 VaifTeaux ipermatiques.
14 L'uretère.
1 5 Veine honteufe externe.
16 Canal déférent.
17 Artère & veine fpermatiques.
18 Artères & veine crurales.
10 Nerf tibial. zo Artère & veine tibiales.
PLANCHE XXX.
Repréfentant les principaux troncs des
veines. a Le péricarde.
b Le cœur.
c Portion du fternum qui a été coupé.
d Partie du Diaphragme.
e Lobe gauche du foie.
f L'eftomach vuide & fufpendu par des
fils, pour donner aifance aux autres
parties.
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|
g Artère aorte poftérieure,
h Canal thorachique.
i Veine fans paire ou azygos.
1 Veine diaphragmatique.
m Veine cave.
n Veine jugulaire.
o Veine axillaire.
p Veine fcapulaire.
q La brachiale interne,
r La brachiale externe.
f Veine radiale cutanée,
t Veine radiale moyenne, & la mufculaire*
y Divifion de la jugulaire en interne & en
externe. z Continuation de la veine cave.
3 Veine coronaire ftomachique allant à la
veine porte. 4, Veine méfentérique allant à la veine
porte. 5 Veine fplénique allant à la veine porte.
6 Veines petites méfentériques allant à la
veine porte.
7 Veine iliaque interne.
8 Veine iliaque externe.
9 La matrice.
10 Veine crurale externe.
11 Veine honteufe externe.
12 Veines ému/gentes.
13 Ovaires.
14 Les reins.
r 5 Partie de la rate.
PLANCHE XXXI,
Repréfentant les deux Planches ci-deffus^
ou les artères & les veines enfemble. a Artère aorte antérieure.
b La veine cave antérieure.
c Aorte poftérieure.
d La veine cave.
e La veine porte.
f Artère & veine pulmonaires du lobe gau-
che , Jefquels paiTentpar-deiîous les principaux troncs. g Veine porte rapportant le fang des mé-
fentériques, h Artères & veines méfentériques.
i Mufcle crémafter.
k Artère & veine fpermatiques.
1 Canal déférent.
m La verge non injeètée, & renverfée fur
Ja cuiiîè. n Les tefticules dans leurs enveloppes.
o La veine crurale externe.
p La veine jugulaire.
r Veine radiale cutanée.
f Séparation du thorax.
t Artères & veines mammaires ou thora-
chiques. y Veines diaphragmatiques.
z Continuation du nerf intercoftal produi-
fant le plexus méfentérique antérieur. |
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n La maxillaire inférieure.
o Branche de Ja précédente, allant aux lèvres & aux nazeaux. Fig. 2, eft la même tête vue de profil. p Maxillaire externe fupérieure. q Autre ramification allant aux nazeaux. r Autre branche allant vers l'orbite. £ Ramification allant aux lèvres fupé- rieures. t Branche de la carotide allant aux muf-
cles du col. Fig. 3, eft la tête coupée verticalement. a L'artère carotide.
h Artère palatine.
a Artère fublinguale.
d Glande tyroïdienne.
g Artère maxillaire allant dans la glande
du même nom. h Carotide interne fupérieure.
t Carotide interne fupérieure produifant
la maxillaire interne. u La cérébrale.
v La même entrant dans le crâne»
y Branche de la maxillaire externe fe re-
courbant en-dedans. x Diftribntion de la cérébrale dans la baze
du crâne. HH |
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PLANCHE XXVII,
Repréfentant /''angiologie du baffin.
Fig. i, eft le badin vu en-dedans.
* Artère aorte poftérieure. b L'iliaque interne. c L'iliaque externe. d L'artère crurale, e Les artères honteafes externes, f Les facrées. g La velîie. h Branche de l'artère honteufe externe.
i Le mufcle crémafter. k Le canal déférant. 1 Partie du fémur. m Corps de Ja verge. n Le gland de la verge. Fig. z, eft la même pièce vue de côté.
a Artère feffiere fupérieure. b Artère fefîiere inférieure. , PLANCHE XXVIII,
Extrémités angiologiques, tant de devant
que de derrière. Fig. i , eft la jambe de devant.
a Artère axillaire.
b Artère brachiale.
c Nerf brachial.
d Artère radiale,
e Artère canoniere.
f Artère paturoniere.
g Veine axillaire.
h Veine brachiale interne.
i Veine brachiale externe , ou veine des
ars , où l'on doit faigner. k Veine radiale cutanée , où les maré-
chaux faignent. |
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DES PLANCHES.
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XJ
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i Sinus fphénoïdaux.
k Os ptérigoïde. Fig. 4 > efl: la cloifon cartilagineufe 3
partageant la cavité nazale en deux,
a Vaiffeaux répandus fur la membrane pituitaire.
b Portion de l'os vomer. Fig. 5 , reprefente un cheval trépané,
a Les endroits où l'on doic appliquer lé trépan dans la morve.
Fig, 6 & F, efl une boè'te propre à fu- miger les chevaux morveux,
a Le chapiteau', b Le récipient. c Calotte de fer dans laquelle l'on jette les médicaments propres à la fumigation,
après l'avoir fait rougir,
e Petite foupape par laquelle on jette les médicaments.
F Le couvercle. PLANCHE XXXIX,
Efl le poulmon vu inférieurement.
a Lobe antérieur.
b Lobe poftérieur. c Partie de l'œfophage rampant derrière PLANCHE XL,
Reprefente le cœur fitué entre les lobes du
poulmon j & les différentes coupes d» cœur. Fig. i.
a Le cce ur. I b k Les artères coronaires. c La veine cave, d L'oreille droite, f Ventricule droit, g Artère pulmonaire. |
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PLANCHE XXXII,
Représentant un cheval miologique , angio-
logique , Nécrologique t grc. pour en démontrer l'enfemble. a L'artère aorte.
b La veine cave.
c L'œfophage.
d Nerfs brachiaux
e Glandes parotides.
f Canal falivaire.
g Artères & veines maxillaires.
h Véficules féminales.
i Vaiffeaux lymphatiques.
k Epididimes.
1 Canal déférent.
m Te pancréas.
n Kéfervoir du chyle.
o Canal thorachique.
p Apophyfe tranfverfe des vertèbres lom-
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PLANCHE XXXV,
Repréfentant les nerfs provenant de V épine.
a Le cerveau*
b Le cervelet.
c La moelle allongée.
d La moelle épiniere à découvert , dont
oh a fendu l'enveloppe de la dure- mere. e Les nerfs cervicaux, donc les trois der-
niers produifenc les brachiaux. f Moelle épiniere dorfale, produifanc les
intercoftaux. g Moelle épiniere lombaire , produifant
les lombaires. h Les facrées, produifant les feiatiques.
i Nerf crural divifé.
1 Les jambiersi
m Les jambiers allant fe diftribuer au refte
de la jambe. PLANCHE XXXVI,
Repréfentant la vignette de Splanchnologie
PLANCHE XXXVII,
Repréfentant la fplanchnologie , ou l'en-
femble des vifeeres.
a Le péricarde ouvert. b Le cœur. c Le médkflin. d Le lobe antérieur gauche du poulmon -, foutenu en l'air, & s'affaiflant. *
e Le lobe poflérieur. f Le diaphragme, g L'appendice du cœcurm h Le colon. i Les inteftins grêles. |
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baires.
q Baflînet des reins. f Mamelons des reins. |
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PLANCHE XXXIII
Repréfentant le cheval neurologique.
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PLANCHE XXXIV,
Repréfentant la diflribution des di x paires
de nerfs fortant de la bafe du crâne.
a Portion de l'orbite, avec une partie de la bafe du crâne , couvrant les quatre premières paires de nerfs. b Cordon de la cinquième paire. c La fixieme paire. d La feptieme. e La huitième. f La neuvième, |
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|
g La dixième.
h La branche recouvrante. k Nerf cutané. 1 Ganglion intercoflal. m Branches de nerf fortant entre la fixieme & la feptieme vertèbre cervicale , allant concourir à former le plexus pulmonaire. n Le nerf diaphragmatique. o L'artère aorte. |
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h Oreillette gauche.
PLANCHE XXXVIII.Ik Branche de nerf |
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1 Les veines coronaires.
m CrofTe de l'aorte.
n Artère aorre antérieure.
Fig. 2, efl le cœur détaché & vu irïfé»
rieurement. a Portion de la veine cave, b L'oreillette droite, c Le ventricule droit, d L'artère pulmonaire. e Les veines pulmonaires, f L'oreillette gauche, g Le ventricule gauche, h Aorte poflérieure. i Aorte antérieure, k Aorte & veines coronaires. Fig. 3, efl la même, vue fupéneurement,
a Portion de la veine cave, b L'oreillette droite, c Ventricule droit, d L'aorte poflérieure. e Veine pulmonaire, f k Artère & veine coronaires» j g Artère pulmonaire. |
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Fig. i , repréfentant une tête coupée
verticalement, fervant à démontrer
la déglutition,
a Langue coupée verticalement, b Voile palatin, deffous & entre lequel & la langue glhTent les alimens , pour
tomber dans le pharinx , d.
d Le pharinx , ou le commencement de l'œfophage.
Fig. z, 3 & 4. Différentes têtes, fervant à inftruire de la cavité nazale, & au
traitement de la morve,
a Sinus frontaux. b Sinus maxillaires. |
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P
q
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Le neif long intercoflal ou commun.
Nerfs brachiaux. |
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Plexus méfentérique antérieur.
f Branche venant de l'épine, concourant à former le plexus ci-defius.
C Branche de nerf venant du même plexus, allant former le plexus méfentérique poflérieur. u Partie du plexus rénal. v Plexus méfentérique poflérieur. y Branche produite de la moelle épiniere lombaire, concourant à former le ple- xus ci-defîùs. z Branche partant du plexus poflérieur, allant fe diftribuer dans le baffin,
& Inteftin colon, où le nerf efl marqué. |
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Fig.
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i-
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a Subitance de la cervelle.
b Diploë du crâne.
c Même fubftance de l'os fphénoïde.
d Apophyfe cunéiforme.
e Sinus frontaux.
f Diploë des os du nez.
g Cornée fupérieur du nez.
h Cornet inférieur du nez.
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EXPLICATION
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Xi.j
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Fig. 14, eft l'uvée vue antérieurement.
Fig. 15 , eft le fécond plan de l'uvée. Fig. 16, eft l'uvée vue en-deflôus. Fig. 17, eftle criftallin vu en face. Fig. 18, eft le même vu de côté. |
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Fig. 2.
a L'orifice cardiaque. b Le pylore, c Epiploon , ou omemum. |
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Fig. 4, eft le ventricule droit ouvert,
a Paroi interne du ventricule. b Les anfra&uofités. c Les valvules tricufpides. d Les valvules fygmoïdeî. e Réunion de la coupe du ventricule. Fig. 5 , eft le ventricule gauche ouvert.
a Les valvules tricufpides. b Paroi où va fe réunir le ventricule gau- che. c Oreillette gauche ouverte. Fig. 6, eft la coupe du cœur faite ver-
ticalement , & partageant fes deux ventricules. a Valvules tricufpides du ventricule gau- che. b Ouverture de l'artère pujmonnaire. c Ouverture de l'aorte. d Aorte antérieure. PLANCHE XLI,
Repréfentant les différentes tuniques de
Veftomach, Fig. r.
a L'cefophàge & premier plan des fibres
de l'eftomac. ' b L'orifice du pylore.
c Fibres longitudinales de l'cefophàge ,
allant fe répandre fur la grande cour- bure de l'eftomac. Autre plan de fibres. f Epanouiffement des fibres, c, fur la gran-
de courbure, & formant le fécond plan. g Troifieme plan embraflànt depuis l'cefo-
phàge jufqu'à la grande courbure. h Plan circulaire.
i Quatrième plan allant de la petite cour-
bure à la grande. PLANCHE XLII,
Repréfentant les membranes internes de
l'eftomac, & fes vaifftaux. Fig. i & 2 , eft le même eftomac.
a La membrane veloutée de l'œfophage, b Celle de l'eftomac. - Fig. 3.
a c Les artères & reins coronaires ftoma- chiques.
b L'eftomach revêtu du péritoine. c Artères & veines duodénales. Fig. 4, eft le même eftomac vu dans
fa grande courbure. a Les artères & veines épiploïques. |
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PLANCHE XLIV,
Repréfentant différens vifeeres.
Fig. 1, eft la cervelle dans la bafe du
crâne. a Le cerveau, b Le cervelet. Fig. 2, repréfente la coupe du cerveau,
a Subftance corticale, b Subftance médullaire. c Voûte à trois piliers, d Couches des nerfs optiques, e Ventricule antérieur, f Glande pinéaie. g Les teftes. h Les nates. i Infundibulum. k Subftance corticale. 1 Arbre de vie. m Subftance médullaire. n Communication du troifieme au qua- trième ventricule. o Moelle épiniere. Fig. 3, eft le cerveau vu inférieurement,
du côté de la bafe du crâne, a Nerfs olfadifs. b Nerfs optiques. Fig. 4, eft le -foie & fes dépendances,
a Le lobe droit, b Le lobe gauche. c Appendice répondant au lobe de Spi- gellius.
d Autre petit lobe, e Portion de la veine cave, f Veine porte, h Artère hépatique. i Pore biliaire. Fig. 5 , eft la rate,
a Artère fplénique. b Veine fplénique. Fig. 6, eft un rein vu inférieurement.
a Veines émulgentes. b Artères émulgentes. c Uretère. Fig. 7, eft la même vue fupérieurement.
a Artères & veines émulgentes. b L'uretère. i=ïg>-8,-Coupe du rein,
a Uretère, b Subftance corticale. c Baffinet du rein. Fig. 9 , eft la veffie vue fupérieureir.ent.
a L'entrée des uretères dans la veffie. b Les canaux déférens. c Portion du canal de l'urètre, d Véficules féminales qui font affàiflees. Fig. 1 o, eft la veffie vu de profil.
Fig. n, eft le globe de l'œil vu anté-
rieurement. Fig. 12, vu de côté avec le nerf optique.
Fig. 13, vu dans l'autre fens.
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PLANCHE XLV,
Repréfentant les parties renfermées dam
le bajfm. a Le fphinder de l'anus.
b Le redum.
c Le vagin.
d Le corps de la matrice.
e La veffie.
g Les cornes de la matrice.
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PLANCHE XLVI,
Sont les parties ci-deffus vues de coté*
a Le redlum. b La veffie. c Le corps de la matrice,
d Les cornes, e Les ovaires. PLANCHE XLVII,
Eft la vignette des maladies
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PLANCHE XLVIII,
Repréfente les défauts du cheval»
a Cheval portant au vent.
b Oreille longue & mal placée.
c Les yeux petits.
d Les narines peu fendues.
e Siffleur.
f Tiqueux.
g Playe au palais 3 provenant du lampas
ôté, produit de l'ignorance des chi- rurgiens vétérinaires. h Barres offenfées.
i La langue petite.
k Glande de morve.
1 Fiftule aux avives.
m Le col allongé.
n Fiftule à la faignée du col.
o Toupe au col.
p Garot gros.
q Dos de carpe.
r Côte plate.
f Portrait, ou flanc retroufle.
t Efflanqué.
u Chevillé , ou ferré dans fon devant.
v L'épaule attachée.
x Bouton & corde de farcin.
y Loupe au coude.
z Cheval montrant le chemin de S. Jac-
ques , ou faifant désarmes. A Loupe fur le boulet.
B Seime en quartier.
C Nerferrure.
D Long jointe.
E Fourmilliere.
F Faux
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PLANCHE XLIIÏ,
Eft I'cflomac vu de profil , avec Pépiploon
ejr une portion d'inteftins grêles. Fig. 1. a Le méfentere.
b Partie d'inteftins grêles?
c VaiîTeaux la&és.
d Artères méfentériques.
« Veines méfentériques.
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PLANCHES.
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D E
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Xllj
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trouvant dans le canal pancréatique.
Fig. 13. Vers fe trouvant dans la capa-
cité du bas ventre, hors des routes de la chylification , errant çà & là fur la fuperficie des inteftins. Fig. 14, eft la mufaraigne.
Fig. 15, 16, 17, 18 & 19, eft fa tête
groffie, & vue de différentes faces.
Fig. 20, eft la même de grandeur na-
turelle. Fig. 2 1 , eft le licoperdon , ou veffe de
loup , dont la poudre fert à arrêter le
fang des artères.
PLANCHE L I,
Fig. 1, repréfentant l'os coronaire frac-
turé en trois pièces, & en fituation a Partie fupérieure de l'os coronaire frac- turé & foulevé. Fig. 2, repréfentant un autre os coro- naire fraduré de même en trois pièces» a L'os coronaire. Fig. 5, repréfentant la rupture du tendon»
a Le tendon rompu , près fon attache. b L'os coronaire. Fig. 4, repréfentant l'os coronaire- frac-
turé en deux, de même que l'os de la noix. a L'os de la noix. Fig, 5, eft la même pièce vue antérieu-
rement, a L'os coronaire fracturé. Fig. 6 &y, repréfentant l'os coronaire
fradure en trois pièces , de la même manière que les deux premiers, & vu de deux faces. Fig. 8 & 9. L'os coronaire fraduré irré- gulièrement. Fig. 10. L'os coronaire cafle en deux. Fig. 11. Exoftofe de l'os coronaire, à la fuite d'un effort.
Fig. 12. L'os coronaire légèrement cafle vers fon bord fupérieur.
Fig. 13. Exoftofe de l'os de la noix , à la fuite d'un effort du tendon.
Fig. 14. Carie de l'os de la noix, à 1a fuite d'une piquure.
Fig. 15, 16& 17. L'os de la noix vu de trois côtés, & totalement exoftofe à la fuite d'un effort du tendon. Fig. 18 , eft la fradure de l'os du pied vue inférieurement. Fig. 19, eft le même os vu fupérieu-
rement. a b Séparation de la fradure. Fig. 20, repréfentant une égagropile fe
trouvant dans l'appendice du cœcum, ainfi que les précédentes. Fig. 21 & 22. Autres égagropiles de df*
verfes formes. Fig. 23. Bézoard trouvé dans l'appen-
dice du cœcum. Fig. z\, 2.5, 26, 2j, 28 & 29. Autre
forme de bézoard. Fig. 30 & 31. Bézoard coupé vertica-
lement , repréfentant une cavité où fe |
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T Cor lu, ou la hanche haute.
U Cuïfle plate. V Jambe menue.
X Vémgon. Y Solandre.
Z Molette. a Javard fimple dans le paturon*
b Javard encorné.
c Varice, tumeur du jarret.
d Javard nerveux.
e Poireau.
f Avalure.
g Sous lui, ou les quatre jambes enfemble.
h Bouton de farcin.
i Sifflet ou roffignol.
k Fiftule à l'anus.
PLANCHE L,
Repréfentant différentes pièces.
Fig. i, repréfentant une pierre trouvée
dans un rein, de grandeur naturelle , & criftalfifée. Fig. 2 & 3. Forme des Criftaux très-tranf- parens. ■W Fig. 4. Pierre trouvée dans la fubftance du cœur d'un cheval , lequel étoit prefque totalement pétrifié , & dont j'ai dans mon cabinet au moins cent livres pefant, fçavoir;une bande s'é- tendant depuis le poitrail jufqu'au baffin, portion de l'aorte, de la rate , du pancréas, des reins & du méfen- tere, & des pierres grofles comme un petit œuf , trouvées dans les canaux falivaires. Fig. ■), repréfentant une portion de la membrane veloutée de l'eftomac où font agroupés des vers. Fig. 6. Les vers détachés. Fig. 7. Le même, ver vu à la loupe, a La tête où il y a deux grapins. b Poils répandus furie bord poftérieur de fes anneaux.
c Son anus. Fig. 8, repréfentant un ver blanc des
inteftins, qui quelquefois a treize à quatorze pouce de long. a Sa bouche. b Rétréciffement, où fe trouve un petit orifice par où il s'accouple.
d Son anus. Fig. 9, eft le même ver diflequé.
a Sa bouche, b Son inteftin. c Vaifleaux fpermatiques remplis d'une efpèce de lait.
d Orifice du vaifleau perçant fa peau, par où il s'accouple. Fig. 1 o, Ver fe trouvant dans le pore biliere. a Premier trou , lui fervant de bouche. b Trou où fe trouvent les parties de la gé- nération. c Son anus. Fig. 11 & 12., Deux efpèces de vers fe
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JF Faux quartier.
G Croupe avalée.
II Queue de rat.
I Fourreau petit.
K Fiftule au fcrotum.
L Varice provenant du barrement de veines.
M Jambe menue.
N Veffigon.
0 Solandre.
P Eparvin , & devant être placé un peu
plus haut.
Q Canon menu. K. Pinçart.
5 Caplet, ou pafle-campagne.
T Jardon. U Mule traverfine.
V Grappe.
X Javart dans le paturon,,
Y Seime en pied de bœuf.
PLANCHE XLIX,
Repréfentant un autre cheval défectueux,
a Cheval portant bat.
b Oreillard, ou oreilles penchées.
C Les falières creufes,
d Les yeux larmoyans.
e Fiftule lacrymale.
f Dragon.
g Chanfrein renfoncé.
h Le bout du nez groî.
i La lèvre fupérieure grofîê»
jk Ecoulement des narines.
1 Langue coupée,
m Langue pendante. n Fiftule aux barres. 0 Lèvre inférieure pendante.
p Groflè ganache. q Joues charnues.
r Gonflement des parotides ou avives.
f Taupe.
t Col court.
u Col d'hache*
v Fauffe encolure.
x Gofier pendant.
y Garot gros.
z Enfellé.
6 Reins bas.
A Flanc ferré. B Pouffif. C Ventre de vache.
D Hernies ventrales.
E Les tefticules pendans.
F Piffant dans fon fourreau.
G Epaule trop charnue.
H Loupe au poitrail.
1 Avant-bras menu.
K Malandre. L Arqué.
1 Nerf collé fur l'os.
M Canon menu.
N Droit fur fon devant.
O Atteinte encornée.
P Couronné.
Q Fufée.
R. Molette.
S Cercle ou cordon.
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|
EXPLICATION.
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XlV
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place le noyau de la pierre, & donc
les couches fonc exentriques. a La cavité. Fig. 32. Bézoardcoupé de mêrrîe,dont
les couches font concentriques, a Le noyau. 4> Les différentes couches, Fig. 33 , repréfente plufieurs petits bé-
zoards trouvés de même dans l'appen- dice du ccecum. Fig. 34,, repréfente une pierre trouvée
dans le rein.
Fig. 35. Plufieurs petites pierres renfer- mées de même dans un bocal, qui ont écé trouvées dans un rein. Fig. 3 6. Pierre renfermée dans une veffie. •a La veffie. b La pierre. 'Foutes ces pièces je trouvent dans mon Cabinet. |
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a Exoftofe.
b Suros. c Carie, à la fuite d'un javard nsrveux.
Fig. 13, eft un canon offifié avec les os fcaphoïdes & les ftyloides. a Exoftofe , ou furos. Fig. 14, eft la même pièce vue pofté-
rieurement.
Fig. 15, eft l'os de la poulie offifié avec les fcapoïdes.
Fig. 16, eft l'os du paturon exoftofe. a L'exoftofe. Fig. 17, eft la même pièce vue pofté-
rieu rement, a Le corps de l'os, b L'exoftofe. Fig. 18, eft une offification de l'os du
paturon , de l'os coronaire, de l'os du pied, & de l'os de la noix, à la fuite d'un dépôt cirtique dans le paturon, ab L'exoftofe de l'os du paturon, c Celui de l'os coronaire. d Du corps de l'os du pied. e Celui du cartilage. Fig. 19, eft la même pièce vue pofté-
rieurement.
Fig. 2.0 , eft une offification de l'os du paturon avec l'os coronaire, & femé d'exoftofes. Fig. 21 , eft une offification & exoftofe de l'os coronaire, de l'os du pied & de l'os de la noix, à la fuite d'un effort. Fig. 22, Autre pièce dont l'os du pied avec l'os de la noix fonc totalement foudés. Fig. .23 , Autre pièce totalement foudée & exoftofée. .
Fig. 2^, Tendon fiéchiffeur de l'os du pied qui a été rompu , & qui s'eft re- pris , en formant un. exoftofe à fon infertion. Fig. 25 & 26. Cartilage de l'os du pied offifié & exoftofe. a Epaiffeur de l'exoftofe. , Fig. 27, eft un os convexe donnant cette
forme au pied comble. Fig. 28. Os du pied plat, & donnant cette forme à la muraille , ce qu'on appelle pied plat. PLANCHE LUI,
Repréfentant un cheval de [fine d'après na-
ture , au haras du Roi en Normandie, que l'on nomme le Satrape, & fur le- quel on a placé les bandages les plus nécejfaires. a Bandage en huit de chiffre , fervant de
couvre-chef, & fous lequel on met des compreffès , foit pour la taupe, pour le trépan , pour les maladies des yeux , ou pour quelque fra&ure de ces parties. b Bandage de corps, fervant à contenir les
compreffès dans telle maladie que ce |
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foit ; quoiqu'à dire vrai, l'on puiffe
s'en paffêr , vu que dans les playes s l'on doit paffer des attaches dans la peau, & que les poils, par eux-mêmes, dans les tumeurs, faffent fonction de compreffe,en retenant les médicamens. c Bandage croifé , pour les playes du ge- nou , bandage qui ne gêne en rien le mouvement, d Bandage propre aux maladies de la mu- raille , tel que pour la feime, le javard encorné, &c. e Bandage ordinaire, dont on fe fert plus communément pour les maladies du paturon, tel que pour les eaux ou ja- vard fimple, lequel bandage confifte en une enveloppe & une petite liga- ture pour la contenir. f Bandage croifé , pour les maladies du jarret, ne gênant en rien , & facili- litant Je mouvement de cette partie, |
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|
PLANCHE LIÎ,
Repréfentant les maladies des os.
Fig. 1, repréfentant une tête cariée d'un
cheval morveux. a Voûte du nez totalement cariée.
Nota. Ce cheval a vécu dix-fept ans mor- veux , gros & gras, fans qu'il ait eu une pullule fur Je corps. Il apparte- noit à M. Ducorneft, de la chambre des comptes, qui ne l'a fait tuer, que par la difformité & l'odeur fétide qu'il exhaloic. Fig. 2, repréfentant la face interne ou partie des os du grand angle , du nez, du maxillaire poftérieur qui eft carié. a La carie. Ces deux maladies arrivent: après la deftrudlion rotale des cornets. Fig. 3 , repréfente une exoftofe à la mâ- choire inférieure. a L'exollofe, ce qui provient d'un coup, ou d'une carie à la mâchoire , dont les deux tables ont été levées. Fig. q, eft la première vertèbre du col cariée, à la fuite de la taupe- a La carie. Fig. 5, eft une vertèbre exoftofée.
a L'exoftofe. Fig. 6 , repréfente les fix vertèbres lom-
baires & les fix dernières dorfales an- kilofées & exoftofées. Fig. 7, repréfente une côte exoftofée, à la fuite d'une fraâure.
Fig. 8,repréfente le ligament capfulaire commun du genou offifié. Fig. 9. La même pièce vue poftérieu-
rement. Fig. 10 , repréfente différentes exoftofes
d'un genou. a Offification des ligamens capfulaires par-
ticuliers du genou. Fig. r 1 , eft le genou totalement offifié & ankilofé avec l'os du canon. a L'exoftofe.
b Suros.
Fig. iz. Autre canon de devant exoftofe
& carié. |
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PLANCHE LIV,
Repréfentant les différentes compreffès que
l'on peut appliquer fous les bandages ci~ dejjus. Fig. 1 & 2., repréfentent deux fortes de
compreffès quarrées.
Fig. 3. Compreffès rondes. Fig. 4,. Compreffès ovales. Fig. 5. Compreffè coupée en croix de malte, fervant aux tumeurs faiilantes.
Fig. 6. Compreffè découpée à jour, pour les playes de l'œil & de l'anus.
Fig. 7. Autre compreffè découpée pous des caplets, Joupes au coude, ou au-
tres tumeurs en pointe. Fig. 8. Compreffè pour les tumeurs ob- longues.
Fig. 9. Compreffè au même ufage que celui de la Figure 6.
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PLANCHE LV.
Repréfentant divers plumaceaux.
Fig. 1 & 2. Différentes grandeurs de
plumaceaux. Fig. 3,4., 5 & 8 , repréfentent diffé-
rentes efpeces de tentes. Fig. 6&y. Différentes efpêces de bour-
don nets. Fig. 9. Bandages pour le garot , donc
on paffe les plus petits cordons en- devant du poitrail, & les deux autres par-deffous la poitrine. PLANCHE LVÏ,
Fig. 1. Bandages pour les maladies de
la mâchoire inférieure, tels que dans la gourme , les deux plus petits cor- dons devant être paffés par-delTus les os du nez, & les autres derrière les oreilles. Fig. 2. Bandage particulier pour la tau-
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DES PLANCHES.
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XV
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pe ou playe quelconque dans cette
partie.
Fig. 3. Bande fimple ou à un chef. Fig. 4. Bande roulée, ou à deux chefs. PLANCHE LVII,
Repréfentant les inftrumens de chirurgie
vétérinaire, |
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d La muraille.
e Chair cannelée , de deflus laquelle on %
enlevé la moitié de îa muraille,
f Ligament allant au tendon, g Nerf paturonier. h Veines coronaires. Fig. \z.
abc Artère, veine & nerfpaturoniers* d Branche du nerf coronaire, f Ramification des veines coronaires, g Chair cannelée. h Os du pied dépourvu de la chair can-
nelée. Fig.iy a Os du canon, b L'os du paturon, c L'os coronaire, d L'os du pied. Fig. 14, font toutes les parties ci-defluâ
réunies & vues de côté, a Cavité médullaire de l'os du canon, b Tendon extenfeur de l'os du paturon, c Tendon extenfeur de l'os du pied, d Tendon fléchifleur de l'os du pacuron» e Tendon fléchifleur de l'os du pied. f Trou fléau des vaifléaux canoniers.. |
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Fig.
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>'
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Sole charnue.
Sole cannelée des talons. Partie de la foie recouvrant la fourchette charnue. Fig. 4 , eft la foie charnue enlevée de deflus l'os du pied.
Sole charnue. Fourchette charnue. Fig. 5, eft l'os du pied à découvert. L'os du pied. Terminai l'on du tendon. Prolongation de muraille. d Partie poftérieure de l'os coronaire. Fig. 6. L'os du canon.
L'os du paturon. L'os coronaire. Ligament annulaire commun. e Tendon de l'os coronaire, f Tendon de l'os du pacuron. g Tendon fléchi fleur de l'os du pied. Fig. 7.
ab L'os du canon. c Tendon fléchifleur de l'os coronaire,
d Tendon fléchifleur de l'os du pied, e Sole charnue. f Chair de la couronne. Fig. 8.
a Partie du tendon extenfeur de l'os du pied.
b Tendon fléchifleur de l'os coronaire, c Tendon fléchifleur de l'os du pied, d Moitié de la folè charnue enlevée de deflus le tendon,
e L'os du pied. |
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t. Sonde pleine.
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Tig.
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Fig
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z. Sonde cannelée.
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Fig. 3. Cifeaux.
Fig. 4, 5 & 6. Différentes efpèces de biftouris.
Fig. 7&%' Biftouri en forme de feuille de fauge , fervant une à droite , & l'autre à gauche. Fig. 9. Biftouri recourbé propre à fca- rifier.
Fig. 10. Lancette à abcès. Fig. 11 • Rênette coupant des deux côtés. Fig. 12.& 1y Rênette à dioke&à gau- che. Fig. 14. Flammeordinaire.dans laquelle il y a une flamme, un biftouri, & une rênette, inftrumenc que l'on doit tou- jours porter avec foi. Fig. iy Flamme allemande, à relïbrt. Fi^. 16, 17. La même flamme démontée. Fig. 18. Flamme pour les vaches, donc la lame doit être plus allongée que pour le cheval. Fig. 19. Pince à anneau. Fig. zo. Corne de chamois. Fig. zi , zz & zy Différentes efpèces d'aiguille fervant à pofer des attaches à la peau. Fig. 24. Petite fcie à main. Fi". zy Pinces à faifir des chairs ba- veufes.
Fig. z6. Aiguille courbe , pour faire la ligature des vaifléaux qui font ficués profondément. Fig. zj. Trois-quarc fervanc à la ponc- tion. Fig. z$, Cannule du trois-quarc. Fig. 29. Seringue à playes. Fig. 30 & 31. Aiguille à feton. PLANCHE LVIIÏ,
Eft la vignette de ferrure.
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B
h
i
k
1 |
L'artère canoniere.
L'artère paturoniere. L'artère coronaire. Veine canoniere. |
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Veine paturoniere.
m Nerf canonier. n Nerf paturonier. o Nerf pédieu. p Ramification de differens vaifléaux de la
couronne. Fig. 15. à L'os coronaire. b L'os du pied, c Tendon extenfeur. |
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Fig. 9.
a L'os du canon, b L'os du paturon* |
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c L'os coronaire,
d L'os de la noix, f L'os du pied. g Les 05 féfamoïdes. h Divifion de l'artère canoniere. i Artère paturonniere. k Artère coronaire. 1 Artère pédiale. m Veine canoniere. n Veine paturoniere. 0 Veine coronaire,
p Veine pédiale. q Nerf canonier. r Nerf paturonier. f Nerf coronaire produifant le pédieu.
Fig. 10.
a L'os du canon, b Les os ftyloïdes. c L'os du pacuron. d L'os coronaire, f L'osde la noix, g L'os du pied» Fig. 11, iz& ly, repréfentant le pied
vu antérieurement. a L'os du canon. b L'os du pacuron. 1 c Tendon extenfeur de l'os du pied.
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de Cartilage latéral de l'os du pied.
PLANCHE L X,
Repréfentant divers inftrumens fervant h
la ferrure & aux opérations. Fig. 1 , repréfente un travail garni dô
fes foupenres & de les mains, a Le cravail. b Les foupentes. c La main de devanc , fervant à lever le pied de devanc.
d Les mains de derrière, e Potence fervant à lever îa tête, pour donner les breuvages.
f Pate-longes à contenir les pieds dans le travail,
g Bricole au même ufage. h Pate-longes à ferrer à la main, ou à jetter le cheval par terre.
i Morailîes, fervanc à faire une dérivacion de douleur,
k Filet propre à donner les breuvages. 1 Bilioc fur lequel on coupe la queue, à l'ordinaire.
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PLANCHE LIX,
Repréfentant Panatome du pied. '
Fi<r. 1 , repréfentanc le fabot vu infé
rieurement.
La muraille de la pince. La muraille des quartiers. La muraille des talons. Sole de la pince. Sole des quartiers. Sole des calons. La fourchette. Fig. z. Sole de corne enlevée de deflus
le pied.
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EXPLICATION
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XVJ
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m Maflè fervant à frapper deflfus le coupret.
n Le couprec.
o Corne à donner des breuvages.
f> Pas d'âne fervant à vifuer la bouche d'un
cheval. q Entraves fervant à lever le pied.
rf Deux efpéces de couteaux à mettre le
feu fur la peau. t Bouton avec lequel on met le feu fur les
•chairs baveufes & ulcères profonds, |
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de {elle, pour aller fur toute forte de
terrein. n Fer échancré , pour une encloiiure au talon, & pour le panfer fans le dé- ferrer. X) Fer échancré au quartier, pour le même
ufage.
p Fer échancré en pince , pour le même ufage.
q Fer à demi-branche, pour un cheval qui fe coupe de derrière.
r Fer à cercle. f Fer couvert, propre à aller à la chaÛê, & pour éviter les chicots.
t Fer couvert, pour un cheval qui a été nouvellement deffblé, & que l'on
veut faire travailler.
u Fer à mettre lorfqu'on deflble un cheval, vx Fer à vis , pour des chevaux qui fe dé- ferrent en route, y Fer à tout pied, à mettre en route, quand le cheval fe déferre.
z Ferrure à demi-cercle , pour un cheval de carrofle.
A Fer de bœuf. b Fer de mulet , tant de devant que de
derrière.
c Soulier inventé par M. le maréchal dé Saxe.
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PLANCHE LXIII,
Reprêfentant les fers anciens & modernes^
le/quels font h, fupprimeu |
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a
b c d e
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Fer anglois.
Fer efpagnol. Fer allemand. Fer turc. |
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où l'on ne fçauroit atteindre avec les
inftrumens. u Pointe à mettre le feu fur les tégumens.
v Brûle-queue fervant à arrêter l'hémor-
ragie. y Cuiller à rémolade ou à amiellure.
z Seringue à lavemens.
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Fer de chef-d'œuvre, du règne de Char-
les VII, en 1573- f Fer de chef-d'œuvre du règne de Phi- lippe-le-Bel, en 1300.
g Fer du règne de François I. en 1522. h Fer de chef-d'œuvre aduel .- preuve de la vieille habitude.
i Fer de devant ordinaire, k Fer de derrière à crampon. 1 Fer à fortes éponges, pour les talons bas. m Fer voûté & à fortes éponges, pour les pieds-combles.
n Fer échancré , pour les talons bas & feimes.
o Fer à pantouffle , pour les pieds encaf- telés, dont la voûte fe jette en-dedans. p Fer à fortes branches, pour un cheval qui fe coupe,
q Fer à fortes éponges , pour les bleimes Si feimes quartes.
r Fer à crampon , pour un cheval qui fe coupe.
f Fer à bofle, au même ufage. t Fer à bec, pour déterminer le cheval à porter en avant & à appuyer de la pince. uvFer à patin, pour allonger la jambe boi- teufe d'un cheval, & pour l'obliger à porter fon pied à terre, x Fer à aller fur la glace, inventé par M. le comte de Charolois.
y Fer de derrière, de mulet. z Fer de devant de mulet, nommé Flo- rentine, a a Autre fer de devant de mulet nommé planche. PLANCHE LXIY,
Reprêfentant les fers h mettre en ufage,
a Lopin.
b Première branc he, fans être étampée.
c Première branche étempée.
d Fer forgé, fans être étampé.
e Fer de devant ordinaire.
f Pied ferré à éponges^minces & courtes,
pour une feime, une bleime, ou un talon bas de devant. g Fer de devant à croiflànt.
h Fer de derrière ordinaire.
i Fer pour une bleime ou feime.
k Fer pour un cheval qui fe coupe du
devant. 1 Pied ferré a croiflànt, pour aller sûre-
ment fur le pavé plombé. m Pied ferré à cercle , propre à un cheval
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PLANCHE LXI,
Reprêfentant les outils de la. forge.
a Tifonnier avec lequel on récure le feu.
b Tifonnier avec lequel on ramaflè le char-
bon dans le foyer. c Pèle à charbon, percée, pour égoûter l'eau
d Ecouvette avec laquelle on balaye le de-
vant de la forge, pour ramafler le charbon dans le foyer. e Tenailles à mettre au feu.
f Marteau à rabattre.
g Fertier à forger.
h Marteau à devant.
i Fertier à ajufter des fers.
Je Etampe.
1 Tenailles juftes.
m Tenailles goulues, ou a forger.
n Tranches à couper le fer.
o Poinçon à contrepercer les fers.
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PLANCHE LXV,
Reprêfentant les maladies du fabot»
Fig. 1, eft un pied plat.
a La muraille. Fig. z, eft un pied comble,
a Oignon & quartier ferré. Fig. 3 , eft un autre pied comble,
a Sole bombée. b Quartier ferré & renverfé. Fig. 4, eft une fourchettedemauvaife con-
fiitance.
a La fourchette filamenteufe , que l'on
appelle pourrie. Fig. 5 , repréfente un fabot qui a été rênetté, & auquel on a mis le feu après. a Keprodudion de la nouvelle muraille ,
où l'on voit encore les marques de l'ap- plication du feu, parce qu'on l'a mis trop avant. Fig. 6, eft un pied encaftelé, & foible en même tems. a Epaiflëur de la muraille.
Fig. 7, eft un pied dont les talons font
renverfés en huître à Técaille , & où la fourbure s'eft porté. a Les talons renverfés,
b Epaiffeur de la muraille dans laquelle on
pourroit mettre des doux à bande , fans rifquer de blelfer Je cheval. Fig. 8, eft un fabot dont la matière a foufflé au poil. a L'avalure , laquelle eft defeendue avec
Je tems. Fig. 9, eft un pied, plat où il y a une
feime. a La
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PLANCHE LXII,
Reprêfentant les inftrumens À ferrer.
Fig. i. Enclume à forger.
Fig. z. Enclume à ajufter des fers. Fig. 3 , eft le tablier à ferrer d'un Ma- réchal. a Poche à mettre le brochoir. h Poche à mettre les tricoifes. c Poche à mettre les faunes pointes & le rogne-pied.
d Poche à mettre les doux à filer. e Poche à mettre le boutoir. f Poche à mettre des fauffes pointes , ou caboches , & Je repouflbir. Fig. 4.. Le brochoir. Fig. 5. Les tricoifes. Fig. 6. Le boutoir. Fig.j. Le rogne-pied. / Fig. 8. Le repouflbir. Fig. 9. Forme du clou dont la tête doit être en cône.
Fig. 10. La râpe, Fig. 11. Pinces à arracher les faufles
pointes de dedans le pied. |
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I
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DES PLANCHES.
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Xvij
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Fig. 14, repréfente un pied de derrière
bouleté. a Deftruftion de la muraille , qui vient de ce que le cheval a marché fur la pince, ce qu'on nomme auflï rampin. Fig. 15 , eft un fabot défedueux, ou reproduction de corne à la fuite du traitement du javard encorné, & dont la fubftance eft molle à ne pouvoir y brocher aucun clou, a Muraille filamenteufe, fuite d'une mau- vaife opération. Fig. 16, eft un fabot dont la muraille
a été détruite , à la fuite d'un fie qui a gagné le quartier. a Le quartier malade. Fig. 17, eft un pied dont on a enlevé
la muraille & la foie , à la fuite d'une |
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a La feime.
~Fig. 10, eft un pied dérobé, dont la
muraille eft éclatée. a La foie des talons furpaflfant la muraille. Fig. 11 , repréfente un pied dont la fourbure s'eft jettée fur la foie, & a formé un croiflant. a La foie. b L'os du pied. c L'épaiflèur de la muraille. Ces trois par-
ties font féparées l'une de l'autre dans le cheval vivant. Fig. iz, eft un pied dont la fourbure s'eft jettée fur la muraille, a Cercle ou cordon. Fig. 13 , eft un gonflement du fabot,
furvenu à la fuite d'une forme. a La forme ou cavité recevant le cartilage offifié. |
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bleime ou d'une enclouûre dans cette
partie, a La muraille du talon détruite. Fig. 18 , repréfente un quartier coupé*
à la fuite d'une bleime, qui a produit un javard encorné. a Nouvelle muraille repouflee depuis la
coupe du javard. b L'ancienne muraille.
Fig. 19, repréfente un fabot où il y a
une fourmilliere» a La foie, b La fourmilliere. Fig. 20 , repréfente un quartier ferre
du pied de derrière. a Le quartier. |
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