Brieue Remonïlrâce fur
LES lEVX DE
SORT, OV DE
Hazard, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Et principalement de De2 amp; deCartes, ;
En la quelle le premier inuêteur def- ’ d its ièux, maux infinis qui en ad-uiennentjfont déclarez. ’
Contre la dißolution de ce temps, ' ' ' J
ParLDancau.
De l’imprimerie de laques Bourgeois-^*/'»?***'
M. 2). LXXllll,
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Les points traittez^en ceß'e RemonßracCo 1* S’il ed permis àl’hommeChrcftien de iouer. *nbsp;i._ S’il eUpemiis de iouer à Target pour erabourfer.
3. Touchant les ieux publics amp; prix qui s’y font.
4. -Deccux qui ioucntpour boire.
J. Qui font les icux illicites. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ¦ •
6. Qm font les ieux de fort amp; de hazard défendus* 7*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hazard font condamnez paf
IcsPayens fnefincs.
8. Item par les Gint$ Pères anciens. ÿ. Item par l’Efcrhurc faintc.
10. Refponfc aux obie^ions de ceux qui maintien' nent tels ieux.
3
J T N C È SVR LES lEVX.
DE SORT.
,ÈSSI EVRS amp;trer-. chers freies, puis que îa diflblution de noftre tepsnbsp;'n’apperçoit, amp; n’appre-hende le grand mal quinbsp;eft au ieu de Sort quel qu’il foit/ay ad-
ùife de mettre amp; rédiger fommairemêt par efcrit, les remonftranccs amp; raifonsnbsp;qui Je peuuent faireviuementcognoi-ftre, voire voir à l’œil, amp; toucher à lanbsp;main. Or combien qu’il y ait des moqueurs amp; cotenipteurs de Dieu, amp; gensnbsp;enragez à courir apres leurs plaifirs,mef-memêt aümilieude l’EglifeChreftien-ïie, lefquels paraduenturepour tout cecinbsp;ne fc corrigeront, Ôc pour le regard def-quels tout ce labeur que nous prenonsnbsp;maintenant fera peine perdue: toutef-foB fi fetrouuera-il quelquesfages per^’nbsp;A'.ii.
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fonnes amp; craignans Dieu, qui ay a ns en
E T pour commencer noftrc propos,
Ic.defduirc par bon ordre amp; d’où il faut : nous difons que quelques bons perfon-nages cerclient les eliofes de plus haut.nbsp;Car ilsdemandent,s’il eftdutoutloißquot;nbsp;ble à riiome fidele Sii. Chreftien,de louernbsp;a ieu que ce foit. Or leurs raifons font,nbsp;Veu qu’il nous faut rendre conte à Dieunbsp;de tout le cours denoftre vie, amp;d’ynenbsp;chacune aôlion d’icelle,, ils demandent,nbsp;quel conte nous pourrons rendre a Dieunbsp;du temps que nous perdonsà louer. Etnbsp;veu qu’il nous faut ablteiiir deionte parole
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role oifiue, de laquelle Dieu nous redar-guera.quoy qu’autrenient elle ne foit ni iuremec,ni blafpheme du Norn de Dien,nbsp;mais feulement d’autant quelle efl oih-ue amp; dite pour néant, comme nous en-feigne noflre Seigneur lefus Chrift,en S.nbsp;Matth.ii, ver.36 : commentf difent-iI.Qnbsp;pourrons-nous nous excufer de tout lenbsp;temps oifif que nous palTons quad nousnbsp;iouons ? il nous faut faire tout ce quenbsp;nous faifons, grad ou petit,à la gloire denbsp;Dieu,ditS.Paul,i.Corintli.io,ver.3x. Etnbsp;quand nous iouons,poiiuons-nous direnbsp;faire cela a la gloire de Dieu? Le inefinenbsp;S.Paul aux Ephe.5,ver.i6, veut que nousnbsp;.rachetions le temps que nous auons perdu en chofcs mauuaifes amp;fottes lors quenbsp;nous eftions idolâtres : eftimons-nousnbsp;.donc qu’il nous foit loifible de le perdrenbsp;au ieu, maintenant que nous femmes apnbsp;peliez a la cognoifTance de Dieu ? Lenbsp;temps palTc,dit S.Pierre, i.Pier.4,ver,j,nbsp;nous doitauoirfuffi,pour accomplir la
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volonté des Gentils amp;desbauchez,quad nous conuerfîons en infolences, concu-pifcertces, iurongneries, gourmandifcs,nbsp;beuueries: afin que le temps qui rcfte ertnbsp;chair,nous ne vitiions plus félon les conçu pifcences des hommes, ains félon lanbsp;volonté de Dieu. Il y a tant de deuoirsnbsp;que Dieu requiert de nous par fa Parole, tant de moyens amp; faintés occafîonsnbsp;de nous employer ou à la gloire de Dietinbsp;ou au fecours de noftre prochain,toutesnbsp;les heures amp; du iour amp; de ht nuiél, voirenbsp;mefmes quand chacun iour feroit plus’nbsp;long qu’il if efê, amp; qu’il auroit quarantenbsp;fix heures : mais qu’aulieudenous employer à quelques faints offices amp; meilleures occupations nous-nous amufionsnbsp;à iouer , il fêmble à beaucoup que celanbsp;foît intolerable,«Scnullement du mondenbsp;loifîbleà l’homme qui fe dit eftre fidelenbsp;ßc Chreftien. 11 y a donc la leéture delànbsp;Parole de Dieu,puis des bons Auteurs:ilnbsp;y a la co'nlblation des mala'des,la vifita-noit
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lioj) des ptifonniers, Ie foulagcnient des fouffreteux, amp; puis foccupation qu’vnnbsp;chacun peut amp; doit auoir en fon edat amp;nbsp;vocation particuliere. Tous lefquels amp;cnbsp;femblables exercices nous font coman-dez expreffement par la parole de Dieu,nbsp;en S.Matth.15, ver.35,36 : amp; peu ou pasnbsp;yn deftjuels nous ne faifons,amp;toutesfoisnbsp;nous-nous employons fi long temps,amp;nbsp;îtmufonsà louer amp;c folaftrer.Certes quelnbsp;ques yns nepeuuent compredre commenbsp;tout ceci bien confidcré, il foitfeant ninbsp;permis à l’homme Chreftien de perdrenbsp;aucun temps, rat peu que ce foit, à iouer.nbsp;Et pourtant S.Ambroifç, tant au i,liurcnbsp;Des offices,chap.i3,que fur le Pfeau.118,nbsp;femble condamner toutes fortes amp; genres de leuxzcommeaufsiS.Iean Chryfo-ftomeen fon Homilie 6, fur l’Euangilcnbsp;^.Matth.Toutesfois de noftre part nousnbsp;ne fommes point fi rigoureux ni ferupu-Icuxque cela: car nous croyons auecS. gt;nbsp;Augufiin,au i.liure De la Mufique, que
i
-ocr page 8-8 ç’eft Ie deuoir d’vn homme fige,de quelnbsp;que fois fe recreer amp; refiouir fon cfprit,nbsp;pour pouuoir durer,prendre haleine,amp;nbsp;reuemr puis apres plus alaigremêt à fonnbsp;trauail ordinaire. Et pour refpondrçnbsp;aux raifons precedentes , nous difonsnbsp;qu’il faut faire d Ht i nd ion entre les cho-fes dont l’homme Chreftien doit fairenbsp;eftat amp; ordinaire, amp; celles qui lui fontnbsp;permifes amp; ottroyees de Dieu, pour Jenbsp;foulagement de Ion infirmité : commenbsp;ell fe repofêr eftant las dormir apres lenbsp;trauail,amp;¦ iouer apres vne longue peine*nbsp;Pourtant ffiferiture Jàinte,laquelleeftnbsp;la reigle du bien amp; du mal,fait mentionnbsp;de iouer, le permet au Chreftien, ennbsp;Zich.8,ver 5. Au fsi quand S. Paul,i.Cor.nbsp;io,ver.3t,dit,Soit que vous m^gie2,foitnbsp;que vous beuuiez , foit que vous facie?nbsp;autre chofe, faites tout à fa gloire denbsp;Dieu : nous pouiios fous ce mot de Fairenbsp;ai.itre chofe,comprendrevne honneftenbsp;recreation,qui nous eft certes autant h-
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cite amp; permile, à caufe dcnoftre infirmité, qu’eft le boire,le manger amp; le dor mir quand nous eu auons befoin. Ornbsp;coaie noftre Seigneur lelus Chrill montre , en S.Marc x,ver.x7 que l’hommenbsp;efl: fait pour la gloire de Dieu, partantnbsp;que le Sabbat lert à l’homme, non pasnbsp;l’homme au Sabbat : ainfi fhonnefte recreation eft inuentee pour l’homme amp;nbsp;pour fa fanté,en laquelleeftans nous fer-uons mieux amp; plus deuotement à Dieu,nbsp;louer donc à leux honneftcs eft choie indifferente amp; licite, amp; de celles qui fontnbsp;(auxGalat 5,ver. 15) laiffeesen la liberténbsp;Chreftienne: de laquelle toutes fois lenbsp;confeffe bien qu’il ne nous faut abufer,nbsp;pour le trop gi ad plaifir de la chair, nonnbsp;plus que d’aucune autre chofe de inefmenbsp;genre. Et à la venté ce feroitvne tropnbsp;grande cruauté, de ne vouloir aucunement ottroyer, qu’vne nature trop fati-gee ou perfonnc trop attedree de trauail,nbsp;ne fe peuftamp; ofaft refiouir.Car combien ‘
B.
-ocr page 10-IO qu’il faille rapporter toutes ^chacunesnbsp;nos actions à la gloire de Dieu,amp;a l’edi-fication ÓC fecours de no lire prochain ;nbsp;toutes fois quand nous-nous refiouiflonsnbsp;honneftenient, pour entretenir amp;con-feruer noftre vigueur amp; no lire faute,nbsp;ou pour repatrier nos forces ouregail-lardir noftre efprit, afin que plusgaye-ment amp;alaigreinentpui^apres nous va-quions^Teftat ôuua pieu à Dieu de no’nbsp;appeller, amp; le facions mieux : cela re-dondeen fin amp; à la gloire de Dieu, auquel par ce moyen nous feruons plusnbsp;promptement,amp; au bien de noftre prochain : lequel plusaifémentamp;cOmode-ment, eftans frais amp; difpos, nousfecou-rons felon noftre eftat. Car fefprit denbsp;l’homme eftfemblableà vnarc, lequelnbsp;pour quelque fort qu’il fo.it,fe romp s’ilnbsp;eft toulîours tendu, mais fe garde s’ileftnbsp;relafché quelque fois. Nous ne defendosnbsp;donc ôc ne condamnons pas tout ieu,nbsp;ne trouuons pas mauuais que quelque-
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fois l’homme Chreftien loiie amp; s’esbat-te, pourueuque tel esbat foitencbofes licites amp; honnefteSjamp; auec moderation.nbsp;Partant il nous conuient faire vne diftinnbsp;ótion entre les leuxque les hommes veunbsp;lent faire, amp;efquels ils délirent s’esbat-tre ( car les vns font licites amp; lionneftes,nbsp;les autres non,ains défendus amp;defraifon-nables) efquelles dittes deux fortes denbsp;ieuxfoitlicite amp; permis, foitprohibé amp;:nbsp;mauuais.nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- •
N O V S ditons en general,qu’il n’ell permis iouerà l’argent, pour gagner amp;nbsp;embourfer:c’efl à dire,ou perdre le lien,nbsp;ou gagner celui d’autrui, pour elf re fer-’nbsp;ré amp; en faire gain. La raifon de ceci elfnbsp;trefclaire amp; euidente.Premicremét,c’elfnbsp;que le leu n’elf ni inlfirué ni permis ànbsp;quel qu’il foit, pourellre moyen de ga- -gner argent ou f acquérir, ains feulemctnbsp;pour exercice de corps, ou recreation de '
B.ii
-ocr page 12-IZ cfpr’t tellement que quiconquesen vfenbsp;à autre fin,cefl:ui la n’vfe pas du ieu,ainsnbsp;en abufe,change amp; altere la nature de lanbsp;recreation en vneefpecede gam vilainnbsp;amp; non permis, amp; partant deshonnelte:nbsp;amp; lequel foit petit foit grand, riiominenbsp;Çhreftien doit fuy r amp; euiter,comme ditnbsp;S. Paul,i.Timoth.3,ver.8. Dauantage lenbsp;ieu n’a iamais efté receu, pour eftre vnenbsp;forte de comerce,trafhque alienationnbsp;de noftre bien entre les hommes, foitnbsp;que nousconfiderions la Loy de Dieu»nbsp;loit celles des hommes. Entre toutes leSnbsp;loix du monde,qui ont bien au long de-chiffre tous les moyés d’acquerir amp; pof-feder lu ftement le bien d’vn autre, cellesnbsp;des Romains , que nous appelions Lenbsp;droiótCiuil, font fait bien amplementnbsp;amp; fongneufement. Mais entre tous lesnbsp;moyens honneftesdont LedroidtCiudnbsp;fait mention ,1e ieu n’y eft point recite,nbsp;ni aucunement copris. 11 y elf bien parlenbsp;des contraôts de vente,de location,d’em-phy-
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pby teufe amp; autres Semblables, par lesquels nous pouuons iuftement auoir amp;c amalfer ce qu i eft à vn autre ; mais il n’ynbsp;eft lait aucune mention du ieu, ni quenbsp;par icelui nous puifsions rien pofTedernbsp;ou acquerir.Tellement que quiconquenbsp;prent amp; retient l’argent d’vn autre,pournbsp;i’auoir gagné au leuje retient fans aucune caufe legitime, amp; partant l’a en mau-iiaifc conference, amp; à vrayementdire ennbsp;eft vn pur larron. Et fi celaeftpermis,nbsp;on introduit vne auarice infatiable aunbsp;heu de la recreation d’efprit : bref, vnenbsp;affeftion de fe tromper l’vn l’autre, aunbsp;heu des’esbattre amp; reftouir.Gagner docnbsp;au leu eft autant que defrober,quoy quenbsp;les couftumes,loix politiques, vfancesnbsp;mauuaifes amp; corruptions de mœurs fuf-fent au contraire. Combien que de manbsp;part ie ne fache loy ni couftume qui dienbsp;autremét que ce que nous difons ici, faufnbsp;que la couftume d’Orléans femble permettre de demander iufques à la fomme
B.iii.
-ocr page 14-traire,amp; qu’elle defend en tout autre ieu le gain,lequel elle ne permet demandernbsp;en lugement ni Hors iugement. M. François Hotoman, grand lurifconfultenbsp;Clirefi:ien,au 2,,liure par lui intitulé Desnbsp;vfuresjcliap.i, confirme nofire fentencenbsp;de Droiél, le gain acquis amp; embourfe-ment fait du ieu, eft chofe prohibée ÔCnbsp;condamnable.Ec S.Auguftinen fon epi-ftre 54, efcrite à Macedonius, veut quenbsp;l’argent gagné au ieu foit donn é aux po-ures : afin amp; que le ioueur perdant foitnbsp;puni ne retirât point fon enieu, ôé le gagnant aufsi priLié de fon efperance, n’ayant rien de ce qu’il a mal acquis. Tou-tesfois le di qu’il eft trefrailonnable, qne
oucte
7 putre celle perte amp; l’vn , amp; l’autre foyecnbsp;punis parleMagiRratj d’vne tresbon nenbsp;amende, applicable au fifque amp; receptenbsp;publique. Car le vous prie,quelle raifonnbsp;y a-il de tourner en occafion d’auarice,nbsp;ce qui a efté trouué pour refiouir amp; récréer 1 homme ? que les pou res eftans ennbsp;fi grand nombre comme ils font en l’E-glife de Dieu, fi indigens amp; fouffieteuxnbsp;comme chacun les void,tant de peiis en-fans demeurans à inftruire faute de moyens: que celui qui Ce dit Chreftien,frété de ces poures , amp; qui les recognoitnbsp;pour les membres de noftre Seigneurnbsp;lefus Chrifi,ioue amp;defpende fon argentnbsp;à fon plaifir, amp; que plufiofi; il ne l’au-mofne donne à fes poures freres, quinbsp;comme dit le Prophete ( Efaye 58, verf.nbsp;7.) lui font fa propre chaii ? Helas ƒ quenbsp;tel plaifir no® coufterà quelque fois biennbsp;cher: ôcque telle dcfpenfe nous fera quelnbsp;que lour deuant tous les faints Anges denbsp;Dieu reprochée, amp; par les poures de
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Dieu meffne,ainfi qu’il eft efcrit en faint Matth.x$, ver.44. Voire que les richesnbsp;milors ayent dequoy boire amp; nianger,nbsp;amp; puis iouer aleur plajfir,cómece malheureux, duquel parle S.Luc 16, ver.19 :nbsp;amp;cependâcquele poureLazare noftrenbsp;fi ere, meure de faim deuant noftte huis.nbsp;Auquel mefmes les beftesbrutes, felonnbsp;leur puiftànce, ont fait aumofne en lei-chant fes playes : amp; nous hommes fern-blables à lui,quiauonsdequoy perdrenbsp;au ieu,ne lui en facions aucune L Faifonsnbsp;lelon le comadement du Seigneur, en S.nbsp;Luc i6,ver.9, des amis de noftre argent,nbsp;non pas ceux qui le nous gagnent au leünbsp;(car ils ne nous en fauent aucun gi é)maisnbsp;les poures de Dieu,qui le no’feront rendre au iour de ce gi ad iugement de Dieunbsp;auec vn grand proffit amp; accroift. S.Au-guftin ne veut amp; ne permet a aucun fidele , de donner ou porter fon argent anbsp;vn bafteleur amp; loueur de tarce,combiennbsp;qu’il nous donne du plaifir par fa peine:nbsp;moins
-ocr page 17-moins le permet il donc bailler a vn loueur qui ioue aucc nous,amp; lequel nous ef-batons de noftre part, comme il nous ef-bat de la fienne. Concluons donc que ce que nous auons dit eft trefvray : afla-uoifj q le gain embourfé amp; acqueft faitnbsp;cnieu,eft vn pur larcin:amp;gagner parcenbsp;moyen, eft vray ement defrober amp; pof-feder le bien d’autrui fans lufte caufenbsp;amp; en mauuaife confcience, à quelquenbsp;leu que nous ayons gagné,foit honneilenbsp;foit mauuais êc prohibé.
Le troisième
MAIS afin que perfonne ne prenne noftre propos autrement que commenbsp;nous l’entendons,amp; que pour cftre tropnbsp;fcrupuleux Scconfcienricux, il viennenbsp;a condamner ce qui eft licite amp; honne-fte,nous faifons deux exceptions en ceci:nbsp;dont la premiere cft,Q^e nous n’entendons parler des ieux publiques ordonnez parle Magiftiat^ôc prix qui s’y font.
C.
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Car 11 eft permis en tels ieux non feulement de gagner le prix propofé /oit argent , foit vaiirelle ou autre chofe ; mais O y
aufsi le ferrer^emporter amp; pofleder coin me lufte acqueft : n’en faut faire con-fcience, quad on l’a gagné fans tromperie. Cedequoyon peut alléguer plu-fteurs raifons,amp;bien pertinentes.La pre-miei e,que tels prix amp;gains lont autori-fez par le Magiftrat,qui non feulemét lesnbsp;aduoue, mais aufsi fouuét les prelente ßcnbsp;propofelui-mefme,pour refueiller amp;ex-citer l’induftrie des hommes. La fecodenbsp;raifon eft, q tels icux puhliqs font exercices inftituez amp; permis,non feulementnbsp;pour la recreation particuliere de ceuxnbsp;qui y iouent amp; s’y esbatent; mais qui pl’nbsp;eft, pour le bien amp;vtilité commune denbsp;tû U t e 1 a R e pub ! ique. C a r tels ieu X ord 1 -nairemcnt font exercices appartenans,nbsp;dependans amp;feruâs à la guerreiaufquelsnbsp;iJ eft trefnecefiaire que tous ceux qui lenbsp;pçuuent faire, s’exçrctt s’y façonnent,nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afin
-ocr page 19-afin de poiiuoir fecourir la patrie , au temps qu’il fera be foin. Ainfidenoftrenbsp;aage eft le ieu de barqueboufe, le ieu denbsp;l’arc amp; de l’arbalefte, pour lefquelsonnbsp;drefiè des butes publiques,ôcpi opofe onnbsp;quelque certain prix^ pour vn bonneflenbsp;alleichement amp; recoinpenfe de telle in-duftrie,amp;li profitable à la conferuationnbsp;du pays. Et eft certes tel gain bien radonnbsp;nable, pour donner meilleure occafionnbsp;amp; courage à vn chacun de s’exercer: carnbsp;^comme on dit^ l’honneur nourrit lesnbsp;arts,amp; finduftrie des hommes. Mefmesnbsp;de toute antiquité il y a eu des leux publiques , bien autres toutesfois,ôamp;diuersnbsp;des noftres; d’autant que les guerres fenbsp;failoyent aidsi autremêtde ce temps-la,nbsp;qu’elles ne fe font maintenant.Car n’ayasnbsp;pour lors, amp;ne fachansque c’eftoitdenbsp;harqueboufes, ils fe combattoyent denbsp;plus pres, venoyent ordinairement auxnbsp;mains amp; fe loignoyent corps à corps, ounbsp;bien fe battoyent piécontrepié,ou'fenbsp;C.ii.
-ocr page 20-lO rcnuerfoyent l’vn l’autre par terre,comme on lit aux hiftoires ancjênes.Ei pourtant les ieux publiques qui anciennemêtnbsp;efloyent en v fage,eftoy ent plus comiiiunbsp;nement ces cinq fortes : aflauoir, la lui tenbsp;du corps,le ieôt de barre ou d’vne groflènbsp;pierre, la courfeà piéoule faut, le celtenbsp;ou le combat à la barrière, la courfe denbsp;cbeual ou de chariots, qu’on dit en Latin Lu^a^7)ifci{i,Curfiü fiue SaltMSyCeßtü,nbsp;Certamenequeßre 'velCurrule :.cóine toutes ces cinq efpeces font récitées partienbsp;par Homere,hure 8,de rodyiree,partienbsp;par Vergile,liure $,de l’Æneide, partienbsp;par V» auteur Grec, nommé Paufmias.nbsp;Les Romains ont adioufté depuis,Lanbsp;guerre Nauale,qu] fe faifoitfur le Tibrenbsp;(comme appert par ce qu’en eferit Dionnbsp;en fon hifloire) aflauoir du tempsd’Au-gufte i’Êmpereur : parce que pour lors lanbsp;principale guerre qu’auoit faiteceft Eninbsp;pereur contreiMarc Antoine,auoit ellenbsp;en mer. Depuis on a adiouflé les Tour-
' nois,
-ocr page 21-Zi nois,qui eft vn exercice fort dangereux,nbsp;amp; qui n’a point touftours efté trouucnbsp;bon amp;approuué. Mais pour reuenir ànbsp;noftre jpposja troilieme raifon eft, quenbsp;tels gains amp; prix font modérez Ôc petis:nbsp;amp; font pluftoft ordonnez pour eftre vnnbsp;tefmoignaged’honneur amp;de louange anbsp;celui qui les a,qu’vn riche acqueft amp; pronbsp;fit, Tentant Ion auarice: comme cela fenbsp;peutaifément voir par les chofes que lesnbsp;anciens propofoyent amp; donoyent pournbsp;prix, à ceux qui eftoyent v iôtorieux ennbsp;tels leux publiques. Car il y auoit cesnbsp;quatre chofes qui leur eftoyent donnéesnbsp;pour recompenfe, qui eftoyent de peunbsp;de valeur:aftauoir vne brache d’oliuier,nbsp;ou d’vn arbre qu’on nomme Pin:ou quelnbsp;que fois le prix eftoit feulement de pommes,ou de la hache,amp; perftl,comme recite Plutarque,hure 5,queft.3, amp; liure 8,nbsp;queft.4,des Sympolîaques. Depuis onnbsp;a accreu ces prix-laexcefsiuement.
Ciii.
-ocr page 22-ue petite fomme d’argent qu’on a
loue pour boire, doit ehre fort pente amp;
QV a N T à l’autre amp; fécondé exce*-ption qu’il faut faire cn ceci,c’eR touchât iouee,no pour embourferou ferrer,maisnbsp;pour boire enfemble. Car parce moyennbsp;tel gain n’efl pas gain ni acqueft, veunbsp;qu’il eftdefpendu fur lechamp,amp; renient mefme en partie au proffit du perdant , qui en boit fa part : puis aufsi quenbsp;c’eft pluftoft vn petit efcot amp; collationnbsp;que le perdant donne à la compagnie,nbsp;qu’autre cliofe.Ce qui fê fiit par courtoi-amitié^ amp; pour entretenir la focie-té humaine amp; compagnie des hommesnbsp;les vns auec les autres, amp; non pour autre fin. Et pourtant telle fomme qu’onnbsp;moderee;car autrement le tout eft exceznbsp;à condaner, amp;à punir par le Magiftratnbsp;qui veut faire fon deuoir.
Le
i5
Le cinquièmepoin^i.
O R venons maintenant a expofer qui lont les ieux prohibez,amp; lUicites. Anbsp;q uoy ie refpon, qu’il y en a de plufieursnbsp;fortes. Et di en premier lieu, Tousieuxnbsp;que la Loy amp; la couftume du pays où tunbsp;es,condamne amp;: ne permet,font illicites.nbsp;Car corne ainfi foit que la liberté Chre-ftienne confifte en chofes indifferentes,nbsp;comme eft louer, ouneiouer pas : tellenbsp;liberté eft limitée amp; faite fcadale, apresnbsp;la defenfe publiquement faite d’vler d’i-celles.Q^and telle defenfe eft fondée furnbsp;quelques conftderations honneftes ôcnbsp;faintcs,qu’a eu la Loy qui les a ^hibees,nbsp;il n’eft permis en ce lieu-la d’en vfer. Ennbsp;fécond lieu,iedi amp; appelle tous leuxil-licites,cù 11 y a propos ou attouchemensnbsp;lafeifs, diffolus oudeshonneftes, foit ennbsp;elfeÓf, foit feulement en paroles, ou ennbsp;apparence; carS.Paulenla i,auxThefCnbsp;5,chap. ver.2.r,veut, que mefme nous-
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nous abftenionsdc toute apparence de inal.Tellement que tous ces (aies leux denbsp;tonnebris, amp; autres femblables,doiuencnbsp;cftre dechaßez loin de la compagnie desnbsp;Cbrefticns : car ils font allumetes, ounbsp;pluftoft gros flambeaux amp; approchesnbsp;d’vne vilaine amp; fecretepaillardife. Itemnbsp;amp; en troilierne lieu, tous ieux font il licites amp;:m3uuais,qui font ieux de Sorf.c’eftnbsp;à dire, où on vfe du Sort, pour obtenirnbsp;le gain amp; viétoiredetel ieu. Sousceftenbsp;efpccefont principalement compris lesnbsp;ieux de Cartes amp; de Dez : qui pour ceftenbsp;raifon font mefchans,dangereux amp; illicites, foit en priué ou en public, foit entre gens de lettres,(bit entre artifans,foitnbsp;en paix,foit en guerre. Car le'Soi t amp; l’v-faae d’iceluien nos ieux, eft chofe con-damnee amp; par les hommes , qui appel-lent tels ieux^Zc^, aufsi par la faintenbsp;amp; facree parole de Dieu. Nous Françoisnbsp;en ce temps, comprenons amp; entendonsnbsp;ordinairement tous ieux de Sort,fous ccnbsp;mot
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mot de Cartes amp; de Dcz : combien que Us anciens en auoyent de plufîcurs autres efpeces, comme le monftre Iuliusnbsp;Pollux en fon hure 8,De la Nomenclature,cbap.dernier.
Lefixitme poinR^.
mais entre les leiix où on vU de Cartes amp; de Dez, les vns font où l’indunbsp;ftrie du loueur féblepouuoir beaucoupnbsp;pour emporter la viéloire,amp; qui de faiélnbsp;femblent n’eftre cntierenîentdependansnbsp;de l’cuenemét du Sort, corne en dependnbsp;totalement la condânade,nô per en dé,nbsp;lachanfeje trente vn,ôcquelques autresnbsp;ieux de Cartes ou de Dez léblables.Toutnbsp;ieu doc où la vidoire depend entieremêtnbsp;du Sort amp;de fon euenemêt,eft défendu:nbsp;amp; c’eft le leu de Sort que nous condamnons ici. Car là faut prendre ce que le dénbsp;lette ou la carte diftribuee,dôneamp;amei-ne:amp; pourtant on les meße amp; les remuenbsp;on. Autrement, amp;pouuoir faire venirnbsp;D.
-ocr page 26-par indu fl rie le poind amp; Ia carte qui tO' ell necelîàire pour gagner,ell v ne v rayenbsp;tricherie amp; piperie, qui mefme ell contraire à la nature du leu de Sort,amp; pournbsp;laquelle grolîes noil'es amp; débats fourdçtnbsp;entre les loueurs ordinairement, quandnbsp;elle ell apperceue: amp;quiellaufsi condamnée par les Payens,comme il appertnbsp;par i’hiHoire de Darius le premier, amp; denbsp;vn certain Temenus,dont parle Paufa-^nbsp;nias en fes Melïèniaques.Parquoy leco-clu,que tous tels ieux font de hazardicarnbsp;pour louer le droit du ieu, il faut laiflernbsp;au dé ou à la carte,de nous donner ce quenbsp;ils voudront : amp; quoy que nous le voulions puis apres agencer, corriger amp; ac-commoder,nous ne pouuons. Dont adulent que la vidoire puremet tombe oùnbsp;le dé amp; la carte le donnent, amp; non pasnbsp;où l’induflriedu ioueurfadrefle.Les anciens ont appellé tels ieux,leux de Sort ÔCnbsp;de hazard : car le ieu de hazard, commenbsp;ils le deflinient, ell tout ieu où le cas fortuit
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'tuit amp; eu finement du Sort caché amp; iti-cognu,dône amp;apporte la viéloire.Tout ieu donc où le ieu n’eft point cognu met-mes aux loueurs, eft ieu de hazard. Ornbsp;ceci eftant entendu maintenant, voilanbsp;que nous difons : aflauoir, Que tous cesnbsp;ieux de Sort, de quelque nom qu’on lesnbsp;defguife,font mauuais,prohibez amp; illicites,amp; font compris fous le nom anciennbsp;A*^lea. Et pour auoir plus grade honte,nbsp;ie di premieremêt qu’ils font reprouuez,nbsp;amp; cbndanezmefmemet par les Payéns.
Lefè^tieme'
QV’AIN s I ne foit,Cicéron (Phi-lipiq.i) a reproché en plein Senat,à Marc Antoine, pourvu des plus horribles crimes qu’il lui peut ietter au ncz,qu’i 1 iou-oitauieu de Sort amp; de hazardditnbsp;Cicéron,c’eft a dire,felon noftre temps,nbsp;au ieu de Cartes amp; de Dez. Suetorie ef-crit en la vie d’Augufte, chap.71, que lenbsp;ftul bruit qui couroit,que ledit Auguftenbsp;D.11.
-ocr page 28-iouoit à teïs i'eux, lui fut tourné à granj blafme: Sc lefitrcputcrdesbauche,nonnbsp;obftant pluâeurs grandes vertus qu il a-^uoit. Claude Ccfar^Empereur Romain,nbsp;donna tefmoignage d’eftre vn fol amp; hébété, tant par fes autres vices, qu’aulslnbsp;par ce qu’il louoit aux Cartes amp;aux Dez,nbsp;comme efcrit le rüefme Suetone. Gobi-Ion Lacedemonien,eftant enuoyé à Corinthe, pour faire treues auec les Corinthiens, s’en retourna tout court fans riennbsp;faire auec eux, pour lesauoir veus loueranbsp;tels ieuxidiGnt qu’il n’eftoit point feantnbsp;d’auoir aucune accointance auec gcnsûnbsp;desbauchcz amp; de néant. Le Roy des Per-fes enuoya a Demetrius Roy d’Afie,desnbsp;dez d’or,pour le taxer de folie, de legerere amp; de faitneandife. Afconius Pedi-anus,fur la i,Diuination,efcrit que tchnbsp;ioueurs eftoyent condamnez anciennement à Rome,au quadruple de ce qu’ilinbsp;auoyent ioué,pour peine Sc punition denbsp;tel leu. Il y auoit mefme vne Loy nommée
-ocr page 29-mec T.ofcidlt;, qui bannifîbit du pays ceux qui auoy eut perdu en ce ieu,plus que lanbsp;condition de leur perfonneamp;eftat nenbsp;portoit Et coine Platon en fonConuiuenbsp;efcrit tresbien amp; trefveritableinent,quenbsp;les loueurs de farce amp; d’inft rumens quenbsp;onauoit es banquetsapres fou per, eftoitnbsp;vn maigre pafietemps de gens belles amp;nbsp;ignorans, qui ne fauoyent s’employer ànbsp;chofes ipeilleures : aufsi nous en deuonsnbsp;dire autant,amp;a meilleure raifon,detousnbsp;loueurs de Cartes amp; de Dez. Bref,qu’eflnbsp;il necelTaire de tant d’allégations ? Vnenbsp;feule Loy des Romains, qui eft encoresnbsp;auiourdhui auxDigeftesJenous mon-ftrera aflez. Elle eft eferite au pjiure desnbsp;Digeftes, titre 5, amp; eft la premiere ennbsp;nombre : laquelle dit ainû, Si quelcun anbsp;battu celui chez lequel on a ioue aux caries ou aux dez,ou lui a fait quelque tort:nbsp;ou 11 durant le têpsqu’on iouoit chez luinbsp;quelque chofe lui a elfe prife,oudefro-^e en fa maifon, ie ne lui en feray au-
-ocr page 30-30 cune indicé, dit le Prêteur. Si quelcun ànbsp;contraint ou induit vn autre à y louer,ienbsp;le puniray felon l’exigence du cas. Voilanbsp;la Loy. Tellement que ce qui eft gagnénbsp;amp; prefté au ieu, ne fe peut demander ennbsp;¦jugement ni hors lugement: tant ce leuanbsp;efté eftimé par toutes bones Loix,vilain,nbsp;mauuais amp; deteftable. Et pour cefte od-calionJuuenal en fi Satyre 14,le met enlt;nbsp;tre les vices qui plus aifémeht corrompent toute la tamille,amp; qui fontde plusnbsp;mauuais exemple en vne maifdn bien réglée: difint,
Sile pere vieillardprend la carte ou le dé. Si deuantfes enfans il i’en eß ay dé:
enfant puis apres les pred s’e efrime, lt;^t imite l’enfant de fnperele crime.
Venons plus a liant , amp;conlideronscc que les Empereurs Chreftiensen ont ordonné par leurs ediéls,ainli qu’il appertnbsp;au liureappellé LeCodcjliure 3,tiire45*nbsp;L’Empereur luftinian ne parle-il pasnbsp;ainfi ? Ayant efgàrd au bien de nos fub-ietsgt;
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jets,nous prohibes par cefte Loy,en tous lieux amp; à toutes fortes de gens, de i ouernbsp;ny es maifons publiques,ny es maifonsnbsp;priuees^aüx leux de Cartes amp; de Dez,ninbsp;mefmed’en eftre fpedateur. Et donnenbsp;charge par la mefine Loy, aux Euefquesnbsp;Pafteurs d’y prendrefongneufementnbsp;; leur enioinôl,que pour refor
mer ce mal,ils employée les forces amp; autorité des luges amp;gouuerneurs de leurs prouinceszcómecela eft fpecilîé enl’Au-thentiq.de Sacrof epife. $ -Interdicimus.nbsp;Tantlesinconueniensdeces ieux, ontnbsp;toufiours efté expérimentez amp; mauuais,nbsp;amp; grands, comme font pertes de bien,nbsp;blalphemesdu Nom de Dieu, amp; autresnbsp;cofequences trelpernitieufes,qui font lànbsp;amplemétrecitees. Mais le Droitappel-lé Droit Canon,a-il eu ce ieu moins ennbsp;deteftation de là part,quoy que défia lesnbsp;mœurs de l’Eglife fuftent merueilleufe-ment corrompues? Certesnenni, Car ennbsp;la diftindion 35, au canon Epilcopus,
I
-ocr page 32-bout rondement amp; à plat il eft condamné :amp; au chap.Clericiaux DecretaI.fouf le titre i,du sjiure/emblablement condamné. Tellement que bons amp; mauuaisnbsp;tous d’vne commune voix,l’ont detefté,nbsp;comme eftant vne telle fentence amp;con-damnation, mefme la voix de Nature,nbsp;tant ce ieu eft infame,périlleux amp;mau-uais de foy. Bt pour laconfequence Sinbsp;effedsjc di en vu mot,qu’il a perdu raef-mementles Roisd’Afie Sc leureftat.
Le hui^lieme foind.
M AIS fi les Pay ens font condamne, penfons-nous que lesCbrefiicns en a-yent moins fait, amp; Payent eu moins ennbsp;horreur ? Voire encores plus. Car pournbsp;comécer dés fon origine,amp;parler de Tonnbsp;pmier auteurje bon pere S.Cyprian ditnbsp;ce leu eftre vne inuention du diable ; amp;nbsp;pourtant il le condamne,amp; à bon droit.nbsp;Car toute inuention du diable efi: maudite , amp; ne don elfte entre nous Cbre-ftiens.
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ftiens. Aux Canons des Apoftrcs, ainfi appel lez amp; tenus bien anciens,ce ieu eftnbsp;prohibé amp; reietté du tout,comme il appert en l’article 41nbsp;nbsp;nbsp;41 : tellement que
quand nous voudrons bien confiderer le tout,nous trouuerôs qu’en tous a ages,nbsp;amp;dc toutes perfonnes,ce malheureuxnbsp;amp; detedable leu amp; ioueurs de Cartes amp;nbsp;dcDcz, font amp;ontefté toufiourscon-damnez,reicttez amp; abominables. Maisnbsp;pour le mieux faire entendre,il nous fautnbsp;amener des raifonsiafin qu’en toutes fornbsp;tes ces opiniaftres loyentconueincus.Ennbsp;quoypourae fembler eftre feulsqui lenbsp;condamnos,nous difons qu’vn doéleurnbsp;nommeNicolas De-Lyra,allégué en vnnbsp;lien petit hure nommé Præceptorjum,nbsp;neuf raifons ; pour chacune defquellcs ilnbsp;doit eftre prohibé entre les Chreftiens,nbsp;amp; exilé de l’Eglife de Dieu.Mais nous ennbsp;dirons ici d’autres encores,aufsi amp; autatnbsp;prégnantes amp; receuables: par lefquellesnbsp;tous hommes craignans Dieu,pourront
-ocr page 34-34, cognoiftre que ce ieu n’eft ni beau^ni licite, ni tolerable.
Leneufieme
i PR EMPEREM E NT lieft ordonné contre l’expreffe defenfe de Dieu» qui eft au troifieme comandement misnbsp;en la Loy, en ces mots, Tu ne prendrasnbsp;ptiinc le Nom du Seigneur ton Dieu ennbsp;vain. Orquicoques vfede Sortencho-fe ridicule,oifîue,amp;qui ne fert qu’au feulnbsp;plaifir futile de rhome:ceftui-la neprédnbsp;11P as le Nom amp; la Prouidencede Dieunbsp;tout euidemment en vain ? Car le Sortnbsp;eft l’vn des principaux tefmoïgnages denbsp;la puillancede Dieu : d’autant (commenbsp;il eft efcritaux Prouerbes i6,ver.35,amp; i8^nbsp;Ver.18,) qti’ileft régi amp; gouuerné immenbsp;diatement par fa main,puinance amp;. pro-uidcnce. Et pourtant il ne fefiut feruirnbsp;de Sortainû ridiculement,comme pournbsp;tenter Dieu amp;voir lefoin qù’ila du mode; ains emcliàlcs degrades consequences,
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CCS, amp;où fa volonté doit eftre comme extraordinairement feue amp; entendue înbsp;comme en partages de biens, eleftionsnbsp;de Magiftrats amp; telles chofcs,pour öfternbsp;toutes querelles amp; corruptions de voix:nbsp;amp; non en chofes de néant, corne ft nousnbsp;faiftons Dieu Vallet denos plaiftrsamp;ri-fees,amp; voulions fauoir s’il en a foin.
X nbsp;SecondementjCe ieu eft inft itué con
tre la vraye nature amp; fin de ce que nous appellos en François leu,amp; en Latin L»-dtts. Et pourtant le leu de cartes amp;de dez,nbsp;eft vne vraye corruption d’vne faintenbsp;permifsion de Dieu, amp; du vray ieu amp;nbsp;honnéfte.Car tout ieu eft receu amp; infti-lué entre les homes, pour deux fins feulement : afiauoir, ou pour l’exercice dunbsp;corps ( chofc a quoy le ieu de Dez amp; denbsp;Cartes eft du tout contraire,eftant vn ieunbsp;d’hommes oiftfs , faineans amp; toufioursnbsp;afsis :^ou bien le ieu doit feruir pour lanbsp;recreation de l’efprit amp; denoftreindu-ftrie,àquoy le ieu deSorteftaufsi entienbsp;E.ii.
-ocr page 36-rement repugnant amp; contraire. Car là il n*y a aucun contentement de noftre in-duftrie, a ins dépendons feulement d’vnnbsp;petit poinôl de Dez ou de Cartes:telle-met que celui qui gagne eft autàteflo-nc amp; mal aflèuré,quc celui qui perd: carnbsp;fcfprit eft toufiours attendant l’cuene-ment du Sort, fans contentement, finon
void que plus on ioue à tels ieux,plus on y veutiouer:amp; partant n*a point de connbsp;lentement nyde raflàfiement d’efprit,nbsp;comeles autres ieux honneftes amp; licites.nbsp;J Ticrcementja defenfe tjuien eft fainbsp;te par lesLoixciuiles amp; Ediéi» desMaginbsp;lirais, rend ce ieu fcandaleux, mauuaisnbsp;amp; iflicite,quand ores de û nature il ne lenbsp;feroit. Or S.Paulenla t,aux Connth.8,nbsp;Yer.i3,dit ainâ^Quand il me faudroit abnbsp;ftenif tout Je temps de ma vie decliair,nbsp;de peurde fcandalizer mon pnocjiain,nbsp;leledoy faire : à pJusforce raifon nousnbsp;deuons-nous abflcnir, à caufe du fean-
dale,
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dale,de ce ieu, qui n’eft aucunemet ne-ceflairc pour la vie de l’homme,ni de pa reille commodité quel’viàge de la chair:nbsp;dont faint Paul toutesfois veut que nousnbsp;nous abftenions,fi befoin eft. Gar il y anbsp;autre moyen de fe reliouir amp; esbattre,nbsp;qu’a ces leux-la. 4 Dauantage, l’E-fprit de Dieu nous commade ( Ephef 5,nbsp;ver.nî, amp; Colof 4,ver.5.)de racheter lenbsp;temps perdu par nous en choies de neatnbsp;amp; oiüues,amp; d’employer celui qui fe prenbsp;fente,en chofes bonnes, faintes amp; d’edi-fication: d’auiat que les iours font manuals. Car quand Dieu nous donne le loi -lir oude lire en fa Parole, ou de vifiternbsp;les poures, confoler les affligez amp; de faire cliofes pareilles, il le faut prendre vi-ftement: parce que tout incontinent vnnbsp;empelchement nonpreueupeut futue-nir,qui nous en deftourne: mille affligions nous font prefen tees,amp; eft biendif-flcilederecouurer cequ’ona laifle ainlînbsp;légèrement pafler. Mais ie vous prie,çftnbsp;E 111.
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ce bien employé Je temps amp; le loifir que Dieu nous donne de bien faire, que denbsp;le perdre en ieux de dez amp; de cartes,quenbsp;nous auonsdemonftré tant fcandaleux?
5 nbsp;nbsp;Puis lacagnardife amp; friandifedecenbsp;ieu,eJl fur toutgrande amp;cmiferable : carnbsp;11 n’y a ieu qu i affriande ôcacliarne plusnbsp;l’iiotnme à iouer,qu’il fait. Et la raifonnbsp;en eft toute euidente : car le perdant quinbsp;fut fa perte ne lui eflre aduenue par l’in-duftrie du gagnant, ains du feuJ hazard
6 fort quiJui a dit mal pour ce coup,ef-pere recouurer fon argent par le mefmcnbsp;Sort,qui fe peut changer,amp; qui de fa nature eh chofe variable. Partant pour fuitnbsp;amp; atcêd qu’il lui foit plus fauorable,tellement qu’il reloue amp;:continue,efperantnbsp;Sgt;c attendant la faueur ôcchangementdunbsp;dé ou de la carte:dc forte que ce leu eft lenbsp;propre ieu des faineans amp;cagnards.Maisnbsp;au ieu d’induftrie, l’occalion de la pertenbsp;le cognoit aiféinent amp; tout euidcmmét:nbsp;amp; pourtant celui qui le void le plus loi-
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ble amp; moinsapprisjncontjnent fe retire ôc laifle le leu. 6 Qiiediray-iedc i auarice inlatiable qui eft en ce ieu,quadnbsp;toutes les deux parues tafclient à gagnernbsp;l’argentd’vne de f autre, ou pluftoft à fenbsp;ruiner ? tafclient aufti à le tromper l’vnnbsp;l’autre ? Q^e diray ie des groftes Sc ex~nbsp;cefsiues perces, qui de tout temps y ontnbsp;efté fautes, amp; s y font encores auiour-dhuHLes vns louent leurs cheuaux,les aunbsp;très leurs habits, les autres à la fin toutnbsp;leur bien,fans fe pouuoir retirer de ce ieunbsp;premier quedauoir tout perdu, fi coquin amp; friant eft ce ieu de fa nature plusnbsp;que nul autre ieu: amp; d’aucuns (commenbsp;on dit) loueroyent amp;perdroyent leurnbsp;cul,s’il ne leur tenoit,tant ceieuaffriandenbsp;amp; efehaufte les loueurs. 7 Brief, lesnbsp;niaudi(rons,diableries,fermens, iuremêsnbsp;amp;blafphemes du Nom faint amp; fàcré denbsp;Dieu, y font toutescomunes amp;ordinai-res:amp; tel lemen tord maires,que le ieu denbsp;Cartes amp; de Dez n’eft point fans cela:
-ocr page 40-40 comme mefine les Loix déclarent tellesnbsp;confequences de ces malheureux ieux e-ftieaduenucsdetout temps,amp; le voyosnbsp;encoresauiourd hui. Et pourtat les Loixnbsp;confifquentlelieu mefmeoùon a loué,nbsp;cotne ehant tel lieu vne eftable de pourceaux, pluftoft qu’vne inaifon digne oùnbsp;homme viuant habite à l’aduenir, pournbsp;le mal qui ordinairement s’y fait. Maisnbsp;quoy ? le pourroye alléguer infinies autres circonftances amp; ra lions propres, amp;nbsp;particulières à cedeteftablc leu : mais cenbsp;gt;quenousauonsdit lufques ici fuffira,3nbsp;mon lugement,aux gens de bien,qui fontnbsp;débonnaires amp; dociles . Car quant auxnbsp;reuefehes, rien ne les peut contenter : Sinbsp;ont pluftoft befoin d’vue amende amp;pii-fon,que d’vne remonftrance.
L e dixième pûin^.
TOVTESFOIS pour leur fermer entièrement la bouche , ie refpon-dray encores à certaines rajfons Si folles obied-
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obi c6t ions qu’ils font,amp; ameinent pour fe Jefendre^n pretnier lieu ils difentcenbsp;qui eft efcric en f Êtïlefîlfte 7,ver.i7,quenbsp;line fiuceftrc fi iufte, ni fi rigoureuxnbsp;fupérfiiîiéux rear cela eft ramener les fii-perftitiôs, amp; öfter la liberté Chreftien-ne.Aquoy ie relpoh,queS.Paul coinan-“nbsp;de aux fiddes de s’abftenir non feuléinetnbsp;de ce qui eft mauiiaisen foy/en la i,auxnbsp;Thcfial.5, ver.ixj maismefmedetoute apparence de nial.Or ces ieuxquifontnbsp;de Sbit,comme nous auons monftrc, dunbsp;qui en dependent, lortÉchofes mauuai-fes^ôc non feulementapparentes: partitnbsp;ce ieroit eftre trop drftdlu de les àpprbu-ucr on permettre. Et de faiét,quelle tropnbsp;grande feuerité, rigueur amp; aiifterité denbsp;vie cnioint-on auxChreftiens,cn leurnbsp;permettant Ironneftcment amp; modérément louer ôc de s’esbattre à tous autresnbsp;ieux, qui font ou d’induftried tfpric,ounbsp;aulsi pour vn fiin amp; modère exercice dunbsp;corps? Cliryfoftomcau premier fermou
R
-ocr page 42-amp; homelie par lui faite fur les dilïolutios de fon temps^refpondant à parcilleob-ieôlion,dit,que quand on reti achede la
ieôlion,dit,que quand on retiachede la vie des fideles les chofes qui y font fu pernbsp;flues,on ne les réduit point à trop grade
aufterité de vie.Bref,mefme es choies in-diflerentesja liberté Chreftiênedoit e-ftre fubiette aux loixpolitiqs du pays amp; à l’édification du prochain :tât s’en fautnbsp;qu’en chofes fi pernitieufes, on fe doiuenbsp;donner licence amp; congédia difent en fécond lieu,qu’ils n y voyent nul mal,iou-ant à ces ieux fans iurer,fas fe courroucernbsp;amp; fans auaricede refpon aufsi,que s’il ynbsp;a du gain couché ou de l’argent, ql n’cflnbsp;pofsiblé qu’ils y iouct fans auarice amp; fasnbsp;defir du gain:qui eft défia vnc chofe def-honnefte,amp; corne nous auons inonftré,
n’y voyent aucû malzoutrece que le mal y cffaflez amp;trop gi ad en vfanc du Sort,nbsp;comme nous auons diç, il y a aufsi ceflenbsp;refponle prefte,Quc la fin Scifliie de tels
ieuXj
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ieux,rnonftrcnt le mal amp;mifcre qui y cft. Panac fur ceci amp;fur tels ieux,eft bien notable ce que dit Salomon aux Prouerbesnbsp;I4,verfet i x,amp; 13,11 y a yoyc qiiifemblenbsp;droitte à rhometmais l’iflued’icelle fontnbsp;voyes de mort.Mefme en riat le cœur feranbsp;dolent,amp; la fin de ioye eft trifteflè. Lenbsp;cœur desbauché fera puni de fes voyes,nbsp;ô^rhÔmede bien fera feparé de lui.C’eftnbsp;donc à leur aduis qu’il n’y a poît de mal:nbsp;car ils font trafportez de leurs affedions,nbsp;mais l’iflue monftre bien qu’il y en a parnbsp;trop,amp;pourtat les ges de bien y en trou-uent.Ils allèguent qu’il n’y a que les ber-lanSjC’eft à dire les maifons, l’ordinaire,nbsp;amp;lacouftume de ioucr condamnez: amp;nbsp;non pas d’y iouer qlque fois en fon pri-ué.Mais ie refpon au côtraire,que c’eft lenbsp;ieu mefme quela Loy appelle^Zc4,quenbsp;elle condane, amp; non feulement les mai-fons où l’on fait vnecouftumede iouer*nbsp;Et d’où vient puis apres la couftume amp;ofnbsp;dinaire de ioucr,que de ce qu’on aura v*
-ocr page 44-jie fois comencé â ce faire, amp; manier les cartes amp; dez, mefmes en fon priiié amp; ennbsp;fa maifon?Dedire qu’il y a vne vertu nó-mee Courtoifie^nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Grec,
cjui confifte a iouer Sc (e recreer auec les ho mines r il eft vray. Maïs telle vertu nenbsp;nous permet pas de iouer à ieux detefta-Mes auec eux,côme font ces ieux de Sort,nbsp;c’efl: à dire de cartes amp;de deziains feulement celle vertu no’ permetesbatre auxnbsp;ieux honneftes amp; licites, corne d’efcliez,nbsp;amp; autres femblables, mefines entât quenbsp;beloin eft amp;inoderément.Bref,ilsdeinanbsp;ftent où il eft parlé du ieu de Sort, pournbsp;le condaner ainfî afprement. Aufquels lenbsp;refpon,qu’il y a deux pafl'ages expres ennbsp;TÊfcriturequi en font mention,auec lanbsp;plus grande deteftation du monded’vnnbsp;eft au vieux Teftamét,afriuoir au Pfeaibnbsp;xi,ver.i9,amp; l’autre au nouueau,en S.Ieanbsp;J9,ver.i4,où ileft parlé du ieu auquel lenbsp;faye de noftre Seigneur Jefus Chrift futnbsp;iQué. Et eft dit notament que ce.fut a çsnbsp;beau
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beau ieu de Sort: pour nous moftrcr que l’Eglife de Dieu (era premièrement def-bauchee par tel leu amp;taçoii,amp; qu’il (airanbsp;la premiere breche,pour venir puis apresnbsp;à toute autrediffolution.Et pour coclur-re cefte Remonllrace,ie veux alléguer lenbsp;dire de ce bon pere S.Cy prian,qui en founbsp;bure efcrit contre ces ieiix,dit,Q2C le ieunbsp;de Cartes eft inuêtion du d iable: laquelle 11 iauenta amp; forgea, pour touhoursnbsp;mieux mettre l’idolatrie en plus gi ad v-fage amp; recomandation entre les homes.nbsp;Car les Rois amp; images que nous voyonsnbsp;peints auiourdhui dedans les Cartes,e-ftoyent anciennement idoles amp; imagesnbsp;d’idoles : que les hommes qui depuis fenbsp;font nommez Chreftiens, ont changéesnbsp;amp; appellees Charlemagne, Lancelot dunbsp;Lac Ôcd’autres noms femblables,pour nenbsp;femblereftreidolatres:retenant toutef-fois le mefme ieu amp; la mefine inuentionnbsp;du diable : mais ils l’ont fait pour fardernbsp;ÖC defguifer mieux ce mal.ôc couurir y-
F.iii.
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ne chofe mefchate fous ces branes noms* Enfomnie,il n’y a vfurequelle qu’ellenbsp;foit fi grande ni fi enorme , que le gainnbsp;fait en ce ieu:où non feiilemét on gagnenbsp;tout en vn moment amp; fans rien prefter,nbsp;mais aufsi autat comme le fort principalnbsp;fe monte. Partant eftans ces ieux fi con*nbsp;irai res à la Parole de D ieu, fi per-nitieux amp; mefchans, amp; denbsp;fi dangereulê origine
amp; confequen-ce,il nous faut entièrement garder amp;nbsp;abftenir.
-ocr page 47-- 'V- “.
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