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Huybert van Buchell (1513-1599)
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Huybert van Buchell (1513-1599)
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Rariora
E. oct 498
-ocr page 4- -ocr page 5- -ocr page 6- -ocr page 7- -ocr page 8- -ocr page 9-R E S V R R E-
CTION DE LA SAIN-
C T E M E S S E:
ConteriA^it la Refponfe à certain traiftc de» aducrfaircs de la fainûe Eglife catholique amp;nbsp;Romaine,intitulé:La mon amp;nbsp;enterrement de la
Mcflc:
Par Claude du Rubif,Lyonnoii,
A P A R I S,
Chez Nicolas Chefneau,rue S.Iaques,^ renfeigne de l’efcu de Froben,amp; du
Chqüîcvcrd. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i
AVEC PERMISSION’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
-ocr page 12-APPROBATION DES
DOCTEVRS.
NO V S fouz fignczDoäcurs Regens en la faculté de Theologie,à Paris,certiHos auoir VCUamp; vilîté vn liure imprimé àVer dun par Nicolas Bacquenois,intitulé Ln re/itr-region delà fmndle Meße: cotenant la Refponfe à certain traidlc des adueriaircs de la fainéle Eglife catholique amp;Romainc,intituléZdOTsr^ entetrmrent de In Mefßc.pM: Claude dn Rubis Lyonnois. Auquel liurc imprimé à Verdun, nousauons corrigé quelques fautes notables amp;nbsp;adioufté en aucuns lieux pour plus grande explication d’iceux.Lequel liurcainficorrige par nous, amp;nbsp;ainfi à prefent imprimé à Pans, nous certifions ne rien contenir qui ne foit bon,catholique ,amp; conforme aux meurs de ijoftre Mere fainéhe Egliic;qui ne merite c-Itrc imprimé amp;nbsp;comuniqué à vn ehaeü Chre-Jlicn,pour fen feruir contre les adiacrfaires de ladiétc religion Catholique amp;nbsp;Romaine, tcf moings noz lignes manuels cy mis ce vingt-huiótieme d’AouftJ’an mil cinq cens foixau-tecinq..
COVLOMBEL.
GROVLT.
-ocr page 13-NICOLAS PSAVLME hvmblê eveSqve et cöm-te de Verdun,à tous Abbez, Kedeurs des pa-roines,V icaires amp;nbsp;Preftres de nollre Cité amp;nbsp;diocefe,Salut cn noßre
Seigneur,
0 y óquot; vans admoheßojis nbsp;nbsp;nbsp;exhcr ~
f.fons tons en Dien t^najeT^a vous • ^ponrneoir, Anoir pAr deners vow ce petit Imre intitulé^ La reßirreiho de IapiinEle Meß : aßn aneplus dignement von-s puißie'^jtccomplir vojlre chArge en hers ceuxqifi fintfiiißyoßre iilJimElion,qnAnt aux principAuxpoints de nofire religion Chrefiienne:(^ jAireplusgrAnd deitotrà les enfii^er e'^myfieres dè IafitmEle Mefie,MArqnes del'Egltfi, cr- Aduertifie -tnensdlhomme chrefiten,ponr(ognoifire finir les modernes heretiqnes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Qite vous Aje'^À lire
fiouuent ce petit liure, nbsp;nbsp;nbsp;quelquesfiois les Dimeches
CC fiefies decommAndement leur declairer quelque poinEl, felon le tdiet que Dieu vous en liAillerA. Cefidi fiint Vo'^oUAilles trouuerontencepetit éndroi^tboti he itD^fidlutAire pafiure en ces temps mAlheureux,Cgt;' apprendront Auec votes a plus teuerer Ia fidinble Mefi-fie^qutefi lefidcrifice zx ohldttortperpétuelle ct'vni-^ uerfiede^iouxte le Prophete Maldchte chdpit. i.CTCo-gfioilireles Marques de la vfaieÊghfi, cn laquelis no firefialuti
Donné à Verdun ce Zd,.deJiiilléi,l’an niilcinq ^jnsfiot}(dfif(c,tfq;
-ocr page 14-M. D. S.
AV PEVPLE DE VER-D VN.
Peuple tresheureux, Ptconßiinfen liißy, Qm n iM des mitlheureux Sumy lafauß loy:
Pl'y terreur des meßlnitts P^plif d’mcptite', Qm pAr villes nbsp;nbsp;ch Amps
Ont leur paißn telle'.
ils ont mis en AuAnt
Tn liuretfiAndAleux^ Treßnfell^iiy’ puAnt, Et d’äßell veneneux.
Ce liuret impudent SefAit intituler pAr eux^L enterrement Ee lAMeße^^y nommer, SAtAnpour Attirer
Pe monde enfesfilets PAr tout AfAiclfimer Ce liuret pArfalets.
O peuple rerdunois Pten infiruicl en lAfioy, Ne tAmufi AUX Abbots Ne ces chiens, Cf leur loy.
Et pour corroborer Ta vrAye religion. Et Ia fortifier,
-ocr page 15-Contre leur ordpoißn, fTnpieJent te te fait
De ce bure excellent, Pour t'inßrutre 4 icttnitif Dontfiruf fort content.
il eß des ßin^i nomme. Lit Peßtrre^ion Délit Meße,aime Des bons finsßclion.
Dn lumtere il eß mis
Contre ces enterreurs
De U Meß ennemis Plongefen mille erreurs.
Par luy te relieras Sans croire ces mutins, jgw nont cjue fts fatras Pourpfpcr les humains.
t iÿ
-ocr page 16-A M o N s E I G N E V R, MONSEIGNEVR DE S E N E-£lere,Eueflt;}ued» P«y,amp; Comte de Veldy, çldude dtt liuhis Lyonnoùjon humble fennteur deßreßilut ^perpe-tuellefelicité.
E loue DieUjMonfeignr, de cequ’illuy a picunous faire la grace, que noz ad ucrlaires, ou à mieux di-pe,lcs fies, amp;nbsp;de fon efpoufc la fainde Eglife Catholique , nous ont par fa permifsion donee amplecognoiflan-çe, de ce que par le pafTé ils ont tenu fecret fouz le mateau de Religion,amp; couucrture de l’Euangilc : à fçauoir, que le but des difcordes amp;nbsp;zizanies que iournelleméc ils femoienc entre nous, ne tendoir qu’à vnc liberté ef-frenee,pour viure fans Foy,lans Roy, amp;:fans Loy.Iedy fans foy,par ce que encores que de bouche ils facent pro fcfsion d’auoir vn Dicu,fi efl ce,com medic S.Paul, qu’ils le nient claire-ment par leurs oeuures,par lefquelles Us foulent en tant de fortes au pied
-ocr page 17-EP IST RE.
fon S.Euîgile.Car quoy,n’ont ils pas contre Dieu amp;C fon Euangile pris les armes,Se icelles côucrtics contre leur Roy mcfme, auquel feul Dieu les a-iioit commifes? Endclîendat l’vfage à tous autres en lapcrfocincdc fainôt Pierre,fc font ils pas efforcez luy def- Matt.is, nier toute obeiffance, amp;nbsp;voulu contraindre les autres à faire le fembla-ble?Ont ils pas en outre pillées amp;nbsp;fac-cagees lcsEglifcs,difsipé le bié de leur prochain, auec toute diffolution, pour le faire court, lafehe la bride à toute impietc’Pareillcmét aufsi fans Roy,d’autant que outre auoir violez tantd’Edids amp;: Ordônances du Roy noftre firc,amp; luy auoir (comme auôs ia diól)voulu defnier toute obeiffan-ce, ils fe font vouluz faire Rois eux mefmes cxercans fur nous toute puif fance Royale , faifans punir d’extre-mc fupplice ceux qui ne vouloient te nir leur party:erigeans des confiftoi-res à lafaço des Empereurs Romains creans des magiftrats par les villes de ce Royaume, amp;nbsp;chaffans ceux qui a-
t «y
-ocr page 18-TYPIST RE.
uoicnt efté eftabliz par le Roy : nous impofans des tailles amp;nbsp;fubfides. Bref, Ion ne fçauroic pcnfer chofe, qui aye de tout temps eftéde la feulemaieftc Royale,qu’ils ne I’aiet ofc entrepren-dre.Finablement fans loy, par ce que non contens de violer en tant de for tes les loix diuincs,ils ne fe font mois môftrez violateurs des humaincs:car n’ont ils pas peruerty tout ordre poli tique’Sc font ils pas efforcez de nous depoffeder par voie de faidl amp;: main armee, fans nous ouir en noz def-fenceSjde noftre Religio en la faifine amp;iouiflancc de laquelle nous eftions par laps de temps excédant toute me moire d’hommc’Ont ils pas emploie tout leur pouuoir de ruiner Ô4 gaffer les villes de ce Royaume: démolir amp;nbsp;abatte les maifons ßr edifices des vns Ô4 des autres, pour exercer leurs vin-diôhes particulières, fans auoir aucun efgard à l’intcreff public, à ce que les loix humaines ont toufiours eu en fi grande recommandation: à fça-uoir,quc les villes foiêtpluffoff rem-
-ocr page 19-EP IST RE.
plies de baftimens que de places vui-des:nous inhibas pour celte caufe d’e lire 11 outrecuidezdefaire démolir la maifô denoltre voilîn,voire encores que le marrein dont elle ell conlhrui-fte,luy appartît. Mais qu’elt il befolg Tit.de tig. aller tantdifcourâc parle menu, veu'”'quot;^“^*quot; que les moyens par eux cxecutczont elté tels amp;: en tel nombre,queles vou loirparticulieremét nombrer, feroit vn œuure du toutinfinie.Et tels,dis-ic, que les aiant efprouuez, nous aurons occafion de ne nous lailTerd’o-refnauantdcceuoir par eux, comme nous faifions par le palTé, quad nous les voions auec les faces pâlies,vellus en habit de brcbiSjportâs vne efpecc de l’Euangile eferite au front,ôi corn me leur précepteur Satan toufiours quelq palfage de l’cfcriture à la. bouche . Car nous auons eu alîez ample occafion de cognoillre que tout cela n’clloit qu’vne mafque de Satan : lequel,corne dit S.Paul,trâsfiguroit fes i.Csr.Ti, Âpollres en Anges de lumière pour nous deccuoir. Outre ce que les cru-
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autez amp;Éirânies par eux excrcces fur nous,auront telle vigueur,qu a I’aidc de Dieu nous aurons horreur d’ouif feulement parierde tel manteau de Religion.Qui fait,Monfeigneur,que puis qu’il a pieu à Dieu,apres nous a-woir par la main de fes ennemis batus de fes verges,nous réduire à l’aidcdu Roy noftre ûrc, en la bergerie de fa fainiâe Eglife catholique Romaine : ne permettant que fufsions plus longuement fruftrez de la louiflance de la fainéle Meße: il m’a fcmblé que nous feriôs par trop ingras,amp; mefeo-gnoiflàns d'vn fi grand benefice,fi en ligncde ioie nous ne publions parles places ô: carrefoursla glorieuferefur xeélion de cefte fainôle Melle, corne nousauons veu quenozaduerfaires chantansle triûpheauant la vidoircy ont faid publier quelquefois la Mort amp;nbsp;Enterremét d’icelle. Nô que nous voiuliôspar ce infererqueiamais elle ait efté enfcuelie,eftâs trop plus qu’af feurez, que quelque violence qu’on luy face, elle ne fera ce ncâtmoins ia-
-ocr page 21-EPISTR^.
mais fuccombee, iufques à Ia defola-tion predifte par Daniel,quad l’Ante chrift fera cefl'er le facrificc côtinuel. Mais feulement à fin que le tilcrc de noftrc oeuureprçfentCjfuft tonuenn-ble à celuy du traiôté,cn refponfe du quel elle tend,nous a femblé bon luy donner pour infeription, la refurre-dion de la fainde Me{re:pour dôner à cognoiftre au ledeur Chreftien amp;: bcncuole, qu’en icelle nous decerros cefte fainde Meffe,entât que noz ad-nerfaircs la pouuoict par leur traide auoir enterrec,amp; non autreméf.c’eft à dire,que nous rcfutÔs les vaines rai fôs,par Icfqllcs eniceluy ils tafchoiêc nous deftourner du faind amp;nbsp;côtinuel ■vfage d iccllc. Ce q ie me fuis ofc inge rcr de faire fouz voftre no amp;nbsp;faucur, Monfeigneur,m’aireurant(outre ccq le bon accueil,lequel durant ces trou bles il vous a pieu me faire,tât en vo lire villcdHPuy,qu’ailleurs,oui’ay eu ceft heur de vous rencôtrer, ne m’en dônoic petite occafion) que veu que vous aucz elle vn de ceux qui fi con-
-ocr page 22-EP IST RE.
ftaminent one combacu pour Ie fou* ‘ - tenement de cefte faindeMefle, Sc proteólion delà fainde Eglife catlio lique,comme aflez Ie peuuet cefmoi-gner voz citoicns du Puy,lors que cc grand dragon roux, prediól en 1’Apo calypfc,les voulant enuahir,fut fi vi-uement par vous repoufé,vous ferez aufsi bon amp;nbsp;plus que fuffifantprote-fteur de ce mien petit labeur, contre les calomnies de noz aduerfaires. Du quel me fcmblera auoir receu entier amp;pfai£tloyer:fi iecognois qu’il vous foit en quelque partie aggreable.Et à tant Monfeiffneur, vous commettac à la garde de Dieu,baiferay humblement les mains de voftreSeigneurie*
De Lyon,ce vingtdeuxieme de May,l’an mil cinq cens foixantequatre.
*
-ocr page 23-«LA RESVR-
RECTION DE LA
saincte messe.
*
’E N N E M Y de nature huiriai [ne Satan, lequel comme dit S. r^î^Pierre, eft corne vn lyon bruy- i.Pti.ü ant continuellement autour de deccuoir,amp;fi-nablement dcuorcr,fçachât que le vray amp;nbsp;fo-lidc moyen d’affbiblir fon enncmy,eft de luy retrencherla commodité d’auoir des viures;
non fans occafion cherche iournellement plu luilith n'. fleurs amp;nbsp;diuers remèdes pour nous fruftrer de celle tant excellente nourriture, que no-ftre (auucur Sc rédempteur Icfus Chrift nous a laifleeàfon defpart de ce mondeipour lafu ftentation non feulement de ce corps mortel, mais auflî de noflre ame : à fçauoir, fon précieux corps amp;nbsp;fon précieux fang.Par le moy-Iom.s, en defquels nous fommes tellement fortifiez contre fes aflaulx , qu’il n’a nul pouuoir fur nous, fil ne nous priue de la iouiflance d’i-ceux . Et pour autant a il défia tellement tra-uaillé en ceft endroiét, qu’il a fufeité plufieurs ’ de fes fuppoftsjlefquels par luy dcceuz,fouhs couleur de quelque authoritc de l’Efcriturc faincle interprétée felon fa couftume : tout à rebours à la confufion de ceux qui luy preflét i’oreillc,fefForçétiournellcmét,foit par pref-
-ocr page 24-ZiA RESVRRt-CriQN ches,ou pv cfcrics, cn abolir I’eiScace, vcrite amp;necefsice, Coiimiclon peut vcoir par plu-fieurs-de leurs libelles : amp;nbsp;entre autresenvn petit traiólcpar eux publié puis les trouble» furuenus en ce Royaume,intitulc:ii« Mart o* SnrtrrementcLclei McJJi. Lequel cllant parucnit quelques iours y a entre mes mains, encores que ma profefsion ne (bit la farnéle Theologie, toutesfois, confidctantque les erreurs y contenues ont fi peu de couleur,amp; font fi peu fondées cn l’authorité de l’efcriturc fainéle , que tout fideleChrcfiien,inltruiâ: en la vraye amp;nbsp;Catholique religion, peut veoir à l’œil que . . ce ne font que fallaces de Satan,qu’il propole aux fimplcs amp;nbsp;aux ignorants , pour les dece-uoir,Sc en fin les pcrdre(cômc dit faintl Picr-te)etcrnellemcnt : ic mefuis bien ofcingérer y relpondre briefuement. A fiir que ceux que Dieu a par fa grace preferuez iniques icy en la foy de fon Egliié, ne le laill'ent facilement dcccuoir par telles faufes impofitions deSa-tantains demeuras fermes amp;nbsp;fiables cn lafoy éc religion, cn laquelle ils ont efié baptifez, Gal.i, amp;(commedit fain(fiPaul)ncfclaiflanstranf-porter en autre Euangilc que celuy qui leur a çfié annoncé par la grace de îefus Chrift, ils i'ouiirent d’vn fi grad benefice que Dieu nous â oéiroyé pour ciperance de la vie éternelle. Et pour venir au delEus de nqfirc entreprinfe, auec faidc de Dieu,nous reciterons de mot à mot le dire de noz aducrlaires en ce beau «ai
-ocr page 25-jyE MÈSsê: z été, puis le Confcrans auecrEfcrirùrc , nous xnonftrcrons à l’cfcil Combien il cft contiaî-te à icelle. Parquoy coinmeneons à les oùir parler*
PREMIER ARTICLE.
NOjireJeulßiUMur leßts chriiî, commegrdnl Euejque nbsp;nbsp;Paßeur éternellement ordonne'de
Dieu^abiiliéßonCorps ßi viepournoflreßmiltfi^ tdtion,enfdcrificetreßdtfdi^l^cr non reiterdble.
Nul fidele Chreftien, bien inftruift en la dodrine de laindc Eglife Catholique ôr, Ro niaine,n’a oncques doubté,que fuiuant lé tref cxprez enleignemcnt de l’Elciiture fainde, noftre feul fauueur amp;nbsp;rcdêpteur lefus Chrift, n'ayc offert ce grand amp;nbsp;trcfparfaid facrifice delà CroiXjlcqucleftlc prix denoftré reCoiï ciliation auec Dieu,pour eflrc faiâs iiiftes dd nant 1 üy: amp;t que ne pouuons eftre aggreablcs à Dieu, n’eftre participans de fon adoption; finon d’autant qu’il nous pardonne noz fautes, les enfeuclifl'ant au lang amp;nbsp;mort de Icfus Chrift: de forte qu’iceluy lelus Chrift éft no-ftre feul amp;nbsp;parfaid lauement, fâ mort amp;nbsp;paf-lion eft noftre entière fatisfadiontSc ne pouuons eftre faiiuez, qucparcefèulremcde, lequel aufsi né fera ramais rcitefé,veu que (com. me die fairrd Panl:)Iefus Chrift ne meurt pl’, Rono.^s amp;nbsp;la mort n’a plus de domination fut Idy.Tcl ■le eft noftre foy, amp;nbsp;la profcfsio de noftre fain de EglileiTodtesfois combien cclÈ eftàpro' ^bs ƒ pour deftfuirc Icflicace de la faiiid^
Ai)
-ocr page 26-L.A RV.SV RUECT ION
la cun-feßion dt
f-^'r(i(,t8.
Meiïè amp;c autres Gcremés eftabliz de Dieu en fon Eglifc.il fe verra en ce qui fenfuit:
ToMesfois ld terre eß: remplie de mijerables Sdcrifi tateursjeßiitels,commeJ’ils eßoiet no'^edempteiirff femettent au heu delejus chrifl-.oufe font compat-^ons d’iceluy fe defmetans eux mefmes auec tout les -y^poßres (X Eud^ehßes,qui difent que lefus chriß eßfeul fecrtficateur Jilon l’ordre de Melehifedech.
Ceux qui faineinent ont confideré les traditions de noftre Eglifedu tout conformes à l’Euangilc peuuent nous eftre fuflifans teC-moins,que, non fans euidente calumnic, noz aduetfaires veulent (impofans aux fimples gens) perfuader en ce lieu, que nous eflablif-Tons noz Preftres pour compaignons delefus Chrift.Car fi ainiieftoit,ilneicroit ordonné
en noflrcdidc Eglifc, que tout ce qu’ils font, foit en leurs prières , en l’adminiftration des fainds facremés,ou en la prédication de la pa rolcjils le feiilènt au nom du feul amp;nbsp;eternel la
crificatcur Icfus Chrift, comme chacun peulc Fer Donii. veoir qu’ils font, Eer Dominum noflrum lefum nu tt^jirum chfßum. Ce que n’euft(dis-ie) efté inftitué,fi euflîons eftimé les donner pour compai gnons à iceluy lefus ChrifljOu creu qu’ils fuf-lent,tant peu foit il, participans de la vertu amp;nbsp;w puiffance . Dequoy tant fen faut, qu’au con-traire nous lommes continuellement enfei-
gnez que lefus Chrift eft le feul amp;nbsp;eternel fa-crificateur, felon l’ordre de Melehifedech. Et quant à noldiéts Preftres Pafteurs, qu’ils
-ocr page 27-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. j
îônt,non comme difent noz aduerfaires en ce heu, noz rédempteurs ou compaignons d’i-celuylefus Chrift;mais,cômedit fainôl Paul, i,Cor.4. (impies feruiteurs amp;nbsp;miniftres die Pieu, dif-penfateurs de fes myftercs amp;nbsp;fecrcts : tellement qu’en ce qu’ils font,il n’y à rien du leur, ains le tout efl; de ce grand amp;nbsp;vnique Sacrificateur , qui donne la force amp;nbsp;vigueur ài leurs CEuures. Ainfidit Icglorieux faindt Paulàcc i-Cor.r. propos , que nonobfiant qu’il baptizafi aucun, ce neantmoins il ne falloir référer laver tuamp;efficace du baptefmeàluy,ains.à Icfus Chrift, au nom duquel il baptizoit. Et faindt Pierre, aiant guaryle boiteux, difoit qu’il ne falloir donner la louange de tel œuute a luy, veu qu’il ne l’auoic faid de fa propre vertu; mais par la fiance qu’il auoit au nona de Ictus, auquel aufiî il en falloir referer la louange. Car comme dit ailleurs le mefmeJàind Paul, i.Cor.j. 3c luy amp;nbsp;tous noz Preftres amp;nbsp;autres.minifires de rEglife,qui adminiftrent les tainchs Sacre-mens, ôc font autres femblablcs cçuurcs en, autre nom que le leur,font feulement comnie ceux qui Icment amp;nbsp;labourent,amp; Icfus Chrift, au nom amp;nbsp;pouuoir duquel ils œuurcnt, ell ccluy qui donne la force amp;nbsp;vigueur à la terre pour produire le fruidl:,foy feruant d’eux corn me d’amhafl'adeuts,ou fimples organes : non pourfon infirmité, ou faute de puifiance, ou comme aiat faute de leur aide (car il n’y a nul de nous qui ne fçache Si confefic, qu’en luy
A iij
-ocr page 28-Ctl.ù
habite tonte plenitude de di'uinite. ) Mais pout fupplierà noftrc imperfedion, qui cft telle, que nous ne pouuohs comprendre , no croire les graces , lelquelles il nous conféra par fa puillànce inuifiblc , fi n’eftoit par le moyen des chofes vifibles : par lefquclles il luy a pieu les nous reprefenter. Comme auf-fi nous ’Soyons qu’il fed bien voulu feruir des elctriés vifibles en l’inditution des fainds facremens.j pour nous edre tcfmoignagedes graces inoifibles , defquelles nous (ommes raids pattîcipans , par Vylage d'iceux . Par-qüôy, comme aupns dit, chacun peut veoir à rœil, que c’ed vraye amp;nbsp;pure impodure de £atàn,difc qu’cdabliamp;ions noz predrespouc compaignons de lefus Chvid f ou que les e-dimions ‘002’ rédempteurs , puis que nous ne les (efiôns que pour fimples amballadeurs amp;nbsp;organes ^'iceluy Icfus Chrift, qui œuurc par étfs pour le loulagement de nodreinfir-mité.Er que tât l’en faut en fin que nous nous delmentiôns nous melmes, ou ceux qui l’ont appelle (eul amp;nbsp;Eternel lacrificateqr félon l’ordre de Melchiledech: qu’au contraire nous le tenons pour vn article de foy fe(rme amp;nbsp;immuable.
if faUf fjue le Pi»pe nbsp;nbsp;totitefi vetwine- tie CArlt.
nAHfè nbsp;nbsp;nbsp;nôtres ciiphars,fiient apejîatif loups roHifi-
O bon Dieu,quelle modedie Euangelique! N‘oht point de honte ces paqur^s abulez vluf ri--*---------- — nbsp;nbsp;—-------
-ocr page 29-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ÄfESSE. 4
perle nom d’Euan'geliftes, Si ainfi fouler au cautn; kt pied le (àinôt Euangite 1 Car ou ont ik trouué «ju’il faille félon la modeftie Euageliqiic,pro-ceder par iniures amp;nbsp;blafphefmes cotre lès rni niftres amp;nbsp;Prélats, ie ne diray des ChreÂieni, mais voire des infidèles? Sainót Paul no^ doit il pas feruir d’exemple en cell endroiét^eom-mc en tous autres,lequel aiant appelle le grad Sacrificateur de la fynagogue Iudaique,paroy blanchie,ignorant quel il clloit, ad'ucrtÿ puis de fa qualité, (e repentit fi grandement de falloir iniurié, reraonftrant par exprez tefmci-gnage de l’Efcriture,que ce n’eftoit felô Dieii: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘
amp; CCS aueugles violateurs de rEuangilé,n’oHC point de honte vlurper arrogamment le-noin d’Euangeliftes, amp;nbsp;ce pendant foullcrainfi,aii pied Icdiâ Euangile. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-L of-
Or ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ctquot; admii‘iiUe picnfieède teJiM
chrtß toutßtmßteexteneHr vißbleeßAboty cf eMcxé, tAmdis autre neß demeuré.
Les prophanes philofophes nûus- camp;fei-gnent, que propolcevne generale prbpôfi-tion qui foit faule, coin cequ’apfés fe»enfuit, 6c en eft inféré, eft pareillement fjux; CC quot;nbsp;'i £ue chacun pourra vcoir aduenîf cfi ce lieu; auquel noz aduerlàires nous propdfeht vn theme du tout faux amp;nbsp;contraire à l’Efttit-ute fainéte. Parquoy ne fe faudra esbahir, fi tout ce qui en fera éy apres par eux aduécé,fera auf-fidemonftrdöftre faux , amp;nbsp;vraye impoftiirâ ■de Satan. Et pour euidemmenrcognölftto .
A iiij
-ocr page 30-R-ESVRR-ECTION
ccfte faufctCjcft à noter, que l’Efcriture fain-Saertßct tie célébré amp;nbsp;remarque double maniéré de double. facrifice,amp; double forte de facrificaturc: à fça noir la premiere,felon l’ordre d’Aaron,cn laquelle Ion ofFroit à Dieu des hollies auec ef-fiolocM- fufion de lang, amp;nbsp;des holocaulles,c’ell à dire des offertes toutes brullees.Et la fécondé, fe-Ion l’ordre de Melchifedech , lequel ellant Prcllre amp;nbsp;grand làcrificateur feit offerte à Dieu de pain amp;nbsp;de vin , fans aucune effufion (7e». 14. de fang. Defquelles la premiere felon Vordre d’Aaron a eile accomplie par lefus Chrifl en fa croix , par Veffufion de fon précieux lang: amp;nbsp;par apres rciettee: amp;nbsp;la fécondé félon l’ordre de Melchifedech, mife en Ion lieu amp;ap-prouuce pour durer éternellement. Car,cora eieb.7'. me dit le glorieux fainôl Pauhd’autant que le fus Chrill a par là mort amp;nbsp;pallîon reiettee la premiere pour fon imperfeôtion , il a d'autant approuuee la fécondé, comme plus par-Heb.10. faite, amp;nbsp;de meilleur teftament. Et a (dit il en outre) abolie l’autre, pour cllablir cellc-cy. De là vient que nous voyons que lefus Chrifl oil appelle éternellement Prellrc felon l’ordre de Melchifedech: parce que reiectant l’an cienne làctificaturc, qui elloit felon Aaron, il a accepté la nouuelle felon lcdiól Melchifc-dech, pour durer éternellement. Ce que ma-nifellement difeourt làinôl Paul,quafi en tou tç l’cpillre aux Hebrieux: mefme quand il re-fJtl.’f, pionllre,corne eftat lefqs Chrill faiôl Prellrc
11'
-ocr page 31-DE MESSE. y felon l’ordre dç Mclchilèdech, il a, comme auons diôl,rcietté l’anciéne facrificature.chan géant non feulement de maniéré de facrifier, mais auflîde race de facrificatcurs . En outre que puis que la premiere a efté abolie, Sgt;c ync autre eftablie en fon lieu, il falloir necefl'airc-ment qu’elle full: imparfaite. Puis quand il pourfuit, déchirant l’imperfetionde la pre-miere,amp; au contraire la perfetion de la nou-uellexar,dit-il, celle icy a efté eftablie de Dieu aueciuremcnt,amp;l’autre fansiuremencce-fte cy eftcelebree par vn facrificateur qui dure éternellement, là ou l’autre eftoit celebree par facrificatcurs mortels. En fin,quand il re-môftre comme ayant lefus Chrift accepté cc-fte nouuelle facrificature, il a efté fait mini-ftre d’vn vray amp;nbsp;parfaiôt tabernacle,pour offrir vn facrifice parfait, amp;nbsp;ne feruant feulement d’vmbrCjComme les ancics, lefquels ils a renduz vieils, nous rendant amp;nbsp;exhibant ce nouueau.Tous lefquels difcoursdefait Paul rendent manifefte tefmoignage de l’euidente faufetéde la propofitionicy referee par noz aduerfaircs : Pariaquelle ils nous voudroient donner à entendre, que noftre fauucur Icfus Chrift n’a célébré autre facrifice,que celuy de lacroixjamp;qucpariceluy il a abolie toute ma nierc de facrifier. Puis que l’Apoftre S. Paul nous tefmoignc qu’il a abolie l’anciéne,pour en eftablir vne nouuelle, n’eftant point felon Aaron,mais felon Melchifedcch : orne fçau-
-ocr page 32-1.. nr.svnniLcriQN
’ roient ils dire auee cefraoignage de la fàinéié Efcrirure, que lefus Chrift aye eftably autre facrifice felon Icdid ordre,que ccluy qu’il in-IHcuale lourde la Cene, que nous appelions la fàîclc Med’e.Veu qu’il ne fe trouuera qu’ail leurs il aye faidt offerte de pain amp;nbsp;devin, qui cftla manierede facrificr felon l’ordre dudic Mclcliifedech : lequel nous liions, qu’eftant venu au deuat d’Abraham, comme preftre amp;nbsp;facrificateur du grand Dteu,ofFric pain amp;nbsp;vin. Mais outre fi expres tefmoignage de faindt Paul, amp;nbsp;autres lieux de l’Efctiture cy deflus dcfduidbs : ie demanderois voluntiersà nof-didls aduerfairéSjfi ainfi cftoit, comme ils di-fent en ce lieu, que lefus Chrift par là croix euftaboly tous facrifices vifibles : comme fe-fiïtlitch. I. foit vrayela prophetic de Malachic, quand il predilbit aux Iuifs,quc le temps viédroit, qua Dieuneprendroitplusplaifircn leurs fàcrifî-ces amp;nbsp;oblations,mais que par tout, voire iuf-ques entre les Gentils, luy feroit offert vn fi-crifice net amp;nbsp;munde, amp;nbsp;non à la manieredes leurs ; qu’ils nous monftrcnt donc qui eft ce facrificc-duquel parle en ce pafl'age Malachie, different des ludaiques , qui eft offert entre les Gentils . Diront iis que c’eft celuy de la croix’Non a la veritc.Car, outre ce que celuy a cfté offert vne feulle fois,il n’a aufsi efté offert en touslieux,ny entre les Gentils-.maisen Hicrufilem,entre les luifs feulement . Moins aufsi me pourront ils dire qu’il parle du fpiri-
-ocr page 33-T)E messe'. ë iuelfacrificc de noz cœursîlcqucl, come dîâ: Rant.ii-fainâ: Paul, eft plaifant Si aggrcable à Dieu. Carle prophete parle d’vne peculicrc oblation,qui ic doit faire en la nouuellc lQy,amp; n’e ftoic encre les luifs.Or cefte icy n’cft pas nou-nelle: ains a eftc commune rant aux Iiiifs cn Vancienne loy,comme à nous en la nouuelle. Ainfi que le cefmoigne Dauid di(ant,que e’eft vn facrifice plaiianc à Dien , de luy offrir vn cœur com rid amp;nbsp;humble.Parquoy faut necef fiircment qu’il parle de ceftuyey : lequel fui-uant cc qu'auons cdeflus deduiÓt'auce I’Apo ftre (aind Paul, a eftc furrogé en lieu des lu-daiques, lelquels Onteftereiettez parVintro-duciiô de ceftuy cy .D’auâtage, fi lefus Chrift aaboly tous facrifices, comme fera aufsi accomplie vue autre prophetic de Danicl,quâd il a predidjQ^ long temps apres la mort de ïelus Chrift.vicndra la dcfolaüon fur la terre, qui fera cefl'ertous facrifices Si nommément le facrifice continuel ? car quel factifice feroit Daii.3^ eefter celle defolacion,fi leî'us Chrift les auoic tous abolis?Et qui eft cn outre ce faciifièe con tinuel,duql il parle: fi cc h’cft ccftuy cy, pour regard duquel Icfus Chrift eft did continuel amp;nbsp;cteinel lacnficatcur Iclon l’ordre de Mel-chifcdech? Qiœ veut cn fin dire faind Paul, i.Cer.io? quand, çfcriuantaux Corinthiens, ilaccôra-f are la table de noftre Seigneur à celle des I-dolatres’.Sinô que,tout ainfi que les Idolâtres en leurs-tables facrifiefit aux diables, amp;nbsp;par-
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tant ceux qui mangent des chofes y fâcrifiees^ font faiâ-s confers amp;nbsp;participans des diables; aufsi au contraire les fidelles en la table de no lire Seigneur facrifient au vray Dieu,amp; man-geans de tels facrifices, font faids confers amp;nbsp;participans de noftre Seigneur.Monftrât clai rement par ce dire,que tout ainfi que les luifs par leurs viôlimes, les Idolâtres par leurs immolations, offrent peculiers facrifices à leur Dieu : aufsi font les Chreftiens au leuer en la table de noftre Seigneur, ceft à dire,en la Mef lè.Tantfen faut donc qucicfus Chrift parle facrifice de la croix, leur ait ofté vnc maniéré peculiere dcfacrifier felon l’ordre deMelchifc decb,comme le difent icy noz aduerfaircs.Ie fçay qu’ils ont encores vnc autre fubtilitc.par laquelle ils donnent couleur à cefte leur pro-pofition erronnee : c’eft qu’ils difent que noftre Seigneur a ptedieft par la bouche du Pro-Ope 6, phete Ozee,Que venant en ce monde il vou-droir mifcricorde,amp; non point facrifice,Vou lans par la inferer, que lefus Chrift ne veut filus de facrifice,quel qu’il foit.Mais fils fouil ent les Eferitures, ils iugeront, que ce parler du prophete cft femblable à ccluy, duquel v-Mtre 7. foit lefus Chrift aux luifs,leur difant,qu’ils l’a doroient en vain, laifTans fes commâdemens, amp;faifàns ceux des hommes : par lequel il ne vouloir pas inferer, que ce fuft chofe du tout vainc, de garder les traditions des hommes: mais que cela ne leur profiitoit rien, l’iis ne
-ocr page 35-Tgt;E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 7
gardoient fes cômandeinens. Enfeignant par la ce qu’il dit en autre lieu : Qifil faut necef- 4«t n. fairement obferucr les commandemens de Dieu , amp;c pource touteslois n’obmettrc pas ceux des hommes.Ainiïcncclicu d’Ozee, il ne veut pas dire,qu’il ne vucille point totalement de facrifice îmais que noz facrifices ne nous proftitentjfi ne fommes mifericordieux. Et corne il cft did ailleurs: qu’aimer (on pro- fi/ar.n. chain luy cft plus aggrcable.que tous les îaeri fices que luy fçaurions offrir : nous enfeignât par la, de ne nous fier amp;nbsp;affeurer comme les luifsjtellemcnt en l’oblation de noz facrifices amp;n’y appuyer tant noftre iuftification, que pour ce nous mefprifions la charité que dc-uonsànoftrc prochain, amp;nbsp;l’obferuation des commandemens de noitre Dieu,en forte que foyons de ceux qui l’adorent de bouche,amp;no poitdc cœur:car facrifices offerts enceftefor'^'*’quot; te ne luy font point aggreablcs.Et de la vient que faind Paul nous recômande tat de nous cfprouucr,auât que de venir à ce facrifice:Par i.Or.in ce qu’il n’eft aggreable à Dieu , fi ne fommes en eftat d’en pouuoir eftrc faiéhs participans, /îom.w outre ce que le mcfme faindPaul interprété ce paffage amp;nbsp;autres femblables : efquels il cft did, que Dieu venant en ce monde a reiette les facrifices, des facrifices qui font offerts fe-1Ó la Ioy,amp; pourtant no fans effufion de fang. Nous donnant par la clairement à cognoiftre qu’il y en a d’autres n’eftans félon la Joy qui
-ocr page 36-RESVRRECTICISI n’ont efte reiettees.
Ctir d efl efint qtPtleßitt cenuenMe qiPeußions vn tclEttefqMj,equ,el n dtß neceßitc offrir tournelli ment Sacrißce,premièrement pourßtpechequot;^ pioif pour ceux du peupletoir il d fAiêl ce,enßoffrant vne fou ^ElotAniment il dit ^enf off rant vneffisicarceßt oblation ne fut ny fera lainau reiteree, n'aucunepa-
11 ne fc fault elbairfi l’aduerfaire Satan fe fert de l’vmbre de refcripturc,qui cft vn cou-fteau à deux trenchans, pour nous deceuoirï veu qu’auec le mclme glaïue il feft bîé eflaye d’impofer à noftre fauueurlefus Chrift mef-*
8.
ipc.Ét principalement n’tft merucillc fil (’aide dcshpiflrcsdc faind Paul,attendu (corne dit S.Pierre)qu ’en icelles y a plufieurs choies difficiles à entendre,que les indoétes,ignoras amp;nbsp;inconftans tordent amp;nbsp;deprauent à leur per dition. Ce que facileniét elt vérifie en cc lieu, auquel noz aduerlaires tafehent prouucr par vn palTage dudid fainôl Paul, mal entendu,’ leur propofition ecornee,cy deuant deduifte: à fçauoir, que lelus Chrift ait par fa mort ôC pafsió abolies toutes manières de facrifier.Là ou fils eulTent auec meur iugemét amp;nbsp;faine de liberation,bié elpluché le dire d’iceluy S.Paul en ce cbapit.Et au fuiuant ils eulfcnt appercen qu’il prouue manifeftement tout le contrairé decc.pourquoy ils l’alleguent. Comme peut en partie apparoiftre par cc qu’auons dcduiâf
-ocr page 37-DF, MESSE. 8 cy delTus, remonftrant qu’cn cc paflagc il diP« court la double facrificaaire cclebrcc par Ic-fus Chriftjfclon les ordres d’Aaron amp;nbsp;de Mel cbifcdcch: amp;nbsp;comment reicttant ccflcla, il a acceptée cefte cy , pour durer éternellement. Il palFcpuis outre,declarant l’irapcrfeäion de la premiere,pour laquelle elle a efté re-prouuee: amp;nbsp;au contraire , la perfection de la nouucllc, pour laquelle elle a efté approu-uee. Se faiôle perpétuelle. Et entre autres im-perfeôtions de l’ancienne gt;nbsp;celle cy (dit il err en ce lieu) en eftoit vne, qu’elle clloit offerte par Sacrificateurs tant infirmes, qu’ils a-uoient neceffité d’offrir tous les iours des ho liies pour eux, amp;nbsp;pour le peuple : là où celle nouucllc ell offerte par vn Eucfque fainôl amp;nbsp;innocent, Sc fans macule : lequel lî’a necefli-té offrir tous les iours des hollies, Sc elpan-cherdu fang pôurla remillion des pechez.Ec comme il dit vn peu plus bas, qu’il n’a neeeß fité nous lauer iourncllemcnt auec fon fang, comme les anciens, auec le lang des belles. fJd’ Car dit il,il a faidl cela vne foisic’cll à dire,il a offert vne hollie, efpanché du fang,amp; lùffi. fammentfatisfaiél pour noz péchez,f’offrant foy mefme en la croix pour no'^.S.Paul doc ctï ce P a liage cy allégué, dit bié que lefiis Chrift pl’oblatio de foy,fai(ile vne fois en croix,a en lierement fatisfaiôl pour noz pechez.Et pour tât q il n’a befoin off rir cous les iours des facri ficeSjSc efpâchcr du lag pour cell effeól^cóme
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Icsanciens.àraifon de leur infirmité : mais il ne fait pour celaconfcquenccque font noz aducrfaireSjinfcrans d’vn dire limité vne con-clufiô generale,que pour cela il aye abolie tou te maniéré de fàcrifice; ains il afferme totalement le contraire, tant es lieux cydefTus de-duiéls,comme quand il dit,qu’ayant abolie ce fie ancienne maniéré de facrificr,qui fe fiifoit pour le péché,en forte que nul autre n’cft demeuré pour ceft effeôl, il en a ce ncantmoins flA.Z, accepté vneplus parfaiéfe,moyennant laque! le il a cfté faiét médiateur de meilleur tefla-mét:ofFrant chofe qui ne fert feulement d’vm bre amp;nbsp;figurc(comme les anciens que Ion of-froit lelonlaloyjainsdu toutparfaiéferàfça-uoir fon précieux corps,en ce fàcrifice du nou ueau teftament felo l’ordre de Melchifedech; montrant clairement par la que ce n’eft cho fc incompatible,que lelus Chrift ait offert vn feul amp;nbsp;non reiterable fàcrifice pour la fatisfa «ftion de noz pechez:amp; qu’il en ait ce néant-moins eftablyvn autre felon l’ordre de Melchifedech,non toutesfois pour le péché,pour lequel il a fuffifaramét fatisfaiél vne fois;mais pour l’effcét qui fera déduit cy apres.
Item, chrtfi Euefqne des biens aditenir par fin f relire fing efi entré vnefits eT^anébMires.yoïcy e» il dit derechef,^ueponrfiefire ojfirt vnefitsfi rede-^tion eternelle efi fiiéle.
Qç paffage preuue aufsi peu l’intention de noz aduerfaires,comme le précédée: car nous
auons
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âüons ia remonftré,amp; fera plus amplcmêt de duit cy apres, que par ce grand amp;nbsp;non îamais réitéré fàcrificc de la croixja redemption eter nclle a cftê faidlc: mais no’ difons qu’il ne fc fuit P ce quelcfus Chrift ait abolye toute ma niere de facrifice. Auflî ne le dit pas monfieur S.Paulencelieu : ains feulement ildifcourt, comme lefus Chrift aboliflant les anciés facrï fices pour en introduire vn nouucau,il aacco ply tout ce qui eftoit porté en figure par iceux mefmes.Quc tout ainfî qu’il falloir,que l’ancien iàcrificateur entraft vne fois l’an ez fan-ébuaires, les aiat au préalable arrofez de fang. Aufli lefus Chrift cft entré vne fois ez vrais 8C perdurables fan(ftuaires,qui font les deux, les aiant au préalable arrofez du lang de plus par faiéle Sc meilleure hoftie,à fçauoir du fié pro« pre.Et n’a befoin reiterer fouuent ce lauemcr, comme les anciens, pour leur impcrfeiftion: ains tout ainfi qu’il eft eftably à vn chacun de mourir vne feule fois, amp;nbsp;apres Ion attend le jugement : aufli lefus Chrift fell offert vne feule fois,pour abolir les pcchez de plufieurs, par l’hoftie de foymefme. Et ne fera plus offert en cefte manicre,ny pour ceft cftelt;ft:ains apparoiftra fecondement fans péchez à ceux qui l’attendent pour auoir falut. Voila en fomme ce que difeourt fainâ Paul en ce lieu: d’ou nous pouuons bien tirer , que lefus Chrift rendant à cffeéf par l’hoftie de foy mef me, ce que les anciens factifices portoient ert
■ B
-ocr page 40-vmbre amp;nbsp;figure : amp;nbsp;fttisfaiftne fuffifammenf pour noz pechez , il a par ce moyen aboly lefdids facrificcs : amp;nbsp;généralement euacué toutes les oblations qui fe faifoient pour la fatisfitôlion des pccbez :mais comme auons iadict, il ne deftruit pourcecc qu’iladift au parauant, amp;nbsp;que nous déclarerons plus amplement cy bas , que deftruilant ceux là , il nous en a laifl’c vn autre , qui n’efl point im-parfaiôl,ny à la maniéré de ceux là:amp; qu’il eft offert pour autre fin amp;nbsp;but que ceux là n’c-ftoient.
U ei.10,
Itcm^vticy le viens,àßn teßiceß vi' lmte:Pci.rlai^u,elleni)tiigt;s fommes ßmPlßeX^par l’obla tion zw fou faille du. corps de chriß . Et etußi le S, Fßrit le teßtße , dißnt: le n.'aur.-iy plus fouuenance de leurs miipuitcT^ là oùcß Uremißien d’icelles tl ny A pim d'oblation pour le pecbe'.
SatudPaulpourfuiten cc chapitre le propos commencé ez precedens,reroôftrant que lelits Chrift rciettlt;âx les anciés (acrihees, pour en introduire vn nouueau,non feulement il a aceomplytoutes les figures portées par iceux: mais il a auffi vrayemét amp;nbsp;parfaitement rendu à effet ce que ceux là portoient feulemêt envmbrctà fçauoir la reale amp;aduellc remit lion des pccbez . Pour laquelle obtenir n’eft plus befoingd’autre oblation. Et pour entendre à plain ce dire de fainéf Paul amp;nbsp;les precedes, faut noter quePEferiture nous enfeigne, que leftis Chrift par cefte parfaiefe oblation
-ocr page 41-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M'ESSE. * lo
idc la croix a entièrement fatisfaid pour noz pecheZjtellcnient qu’il nous a promis de n’a-«oirplus mémoire de noz iniquitez, moyen-liant fadide croix gt;nbsp;qui eft noftre (uffifante Sç entière fatisfadion .Toutesfois luy meime nous a aflcurcz,q nous ne fommes tous faids participans de ce fi excellent remede, ny tous faids participans de (a mort amp;nbsp;pafiiô,ou tous plongez en l'on lang . Car aufli n’auoit il pas didjqu’il deuil clpadrciceluy pourtous-.inais Iculcinent pour lès Apollres Sc pour plu-Z»r,ii. ficursù fçauoir,commc dit S.Paul en ce chapitre,pour ceux qui font faids fainds:c’ellà dire (comme fi dit autre part) pour ceux qui luy obcilfent amp;nbsp;gardent les commandemens: delquels l’vn Si. le plus excellent, cft le continuel vfage de ce fund facrement,amp;: continua tion de ce fa.cnüce, en mémoire de la mort i.Cor.ir. amp;nbsp;palTion.Nous ne nipns donc pas,que, fui-uant le dire de laind Paul en ce lieu amp;nbsp;autres fcriiblablcs, lefus Chrill par ce grand amp;nbsp;non iainais reitefc facrifice de la croix, abolilîant les anciés facrificcs, qui efioient offerts félon la loy,par feffufion de fon fang propre, n’ayc vrayement rendu à cfTed ce qu’ils portoient feulement en figure,à fçauoir la rcmifsion des pochez: pour lefquels il a entièrement fatif-fait,ne laifiant par çe moyen plus aucune oblation ou facrifice pour iceux. Mais, d’autant que luy mefmc (comme auons did) nous a alTeuré, que nous ne fommes tous faids pat-
-ocr page 42-Jt.'ESVRR'E.criOtJ tîcipans de cefte vniquc amp;nbsp;fi parfaide fatisfa-â:ion,ains que la dclobciflance que nous fai-fons à fes commandemens nous en cflongne ÂMn.x. iournellement, d’autant (comme ditS.Paul) qu’il n’y a nul iufte d’entre nous , ny nul qui cherche Dieu : pource eft il, qu’iceluy lefus Chrift , defirant entièrement noftre falut, amp;nbsp;voulant par fà bonté infinie, fupplier à noftre infirmité,nous a laifie plufieurs amp;nbsp;diuers moy ens, pour nous approcher de cefte grande amp;nbsp;vnique iàtisfadion parluy faiéle en la croix (d’autant que nous mcfmes en pourrions e-ftre cflongncz)commc font le baptefmc, l’ob fMc.ioè feruation de fes commandemens, la peniten-ce,rabfolution des Prclats,amp; fingulieremenc iMif.io. nbsp;nbsp;nbsp;nouueau facrifice félon l’ordre de M e 1 chi-
fedcch,par la confccration, oblation amp;nbsp;manducation de fon précieux corps amp;nbsp;fang,foubs les cfoeces de pain amp;nbsp;de vin. Par lequel, tant fen faut que nous entendions en rien déroger en la vertu amp;nbsp;efficace du facrifice de la Croix, qu’au contraire nous referons toute la force amp;nbsp;vertu de ccftuy cy à ceftuy là : efti-mans que fa mort amp;nbsp;paffion eft la mefme re-miflion de noz pechez, amp;nbsp;fon lang le mefme lauement d’iccux,clfaçant la mémoire de noz iniquitez.Et quant à ce facrifice de la nouuel-le loy félon l’ordre de Melchifedcch , amp;nbsp;autres femblables remedes, nous les reputons, non nouuclles fatisfaôlions pour nofdids pc chez, lefquclles nous fçauonspar les icfmoi-
-ocr page 43-DE messe'. Il
gnages de S.Paul cy deHus deduifts, ne nous cftre neceflairesjayät efté faide vnc feule oblation plufque fumfante pour ceft cfFcót en la croix delefiis Chrift:amp; n fuffifâte(dis-ie)qu’il ne nous cnrcfteplus d’autre pour ce regard. Mais croions que ce font feulement moyens, pour l’vfage dcfqucls fommes rendus partici-pans de la grace, iu (lice jfat is fadion amp;nbsp;rede in ptióquelefus Chriftnous a méritée par cefte 11 parfaide oblation de la croix . Et voila auf-1Î pourquoy le mefme faind Paul difoit, que i.Or.yi Dieu luy auoit donee, amp;nbsp;aux autres miniftres de I’EglifeJ’adminiftration de reconciliation: par ce que leur aiant donnee l’adminiftration des fainds facremens, amp;nbsp;pouuoir d’o(Frir ce lacriûce de la nouuelle loy,il leur a donné les moyens pour nous rendre participans de cefte vnique amp;nbsp;parfaidc reconciliation , faide par lefus Chrift en fa croix : amp;nbsp;pour nous incorporer en iceluy Icfus Chrift, d’autant que noz pechez nous en auoient feparez. Et en ce mefmc fens difoit il aux Romains, qu’ayans Rojn.6; efté baptizcz,ils eftoient par le moyen du ba-ptefme plongez amp;nbsp;lauez au fang précieux de lefus Chrift : en forte que la fatisfadion que nous obtenons par l’oblation de ce facrifice, n’cft (comme auons did) vnc nouuelle, non plus que celle qu’obtenons par le baptefmc: ains cft celle mefme que lefusChrift a obtenu par fa croix:c5me cft aufsi celle,que nous con ferent les Preftres,par la puifTancc à eux don-
B iij
-ocr page 44-RESVR RECTION
nee par Icfus Chrift, quand il leur a diól, qu® Z«4».20. les pcchcz qu’ils remettront en ce monde, feront aufsi remis en l’autre: amp;nbsp;pourtant chacun peut euidemmét veoir en ce que delTus, quel erreur encourent icy nos aducrlaires, pour faute d’entendre les Eferitures: eftimans que fiinótPaul, pourdire,quele(us Chrift,abolif fant par fa mort les oblations qui fefaifoient félon la loy pour le péché,en aiant offerte vne Îiarfaiôte amp;nbsp;nóreiterablc pourceft cffeôt,par e moyen de laquelle il nous a promis,qu’il ne aura pl’ mémoire de noz iniquitez: que pour cela il vueille inférer,qu’il a abolie toute forte d’oblation,amp; maniéré dcfacrihce,là où nous voyons,qu’il nousenfeigne çUircmét le contraire,tant ez paffages cy deffus expofez, com me par fpccial en ce chapitre mefmcs; difanr, fiel.lo. q lefusChrift ayant par cefte vnique oblation de la croix, abolies amp;nbsp;reiettees toutes les anciennes oblations, qui fe faifoict felon la loy, il nous a lailTc vne nouuelle voye, pour entrer cz lieux fainâsjc’eft à dire,ez cieux;amp; poure-ffre faitfts participas de fa mort amp;nbsp;pafsion, ÿC de l’cffufion de Ion fang précieux: qui eft(dic il) fa chair amp;nbsp;ce grand laccrdoce trclparfaiéf, par lequel il a efté faiét eternel frcrificateur, commis fur la maifon de Dieu félon l’ordre de Melchifedech. Qu)eft ce donc à dire cela, fînon çc qu’auos tant redit cy deffus-.que lefus Chrift,ayant par fâ mort amp;nbsp;pafsion aboly les anciens factiftccs,amp; faiôf la redemption çter-
-ocr page 45-VE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. IS
ficlle,nous piomcttat dcn’aaoir plusmerhoi 1C de noz iniquitezjl nous alaifle «.e nouneau facrificc felon 1’ordredc Melchifcdech, pour nous rendre participans d’icelle redemption, tnoiennant laquelle il a etfaec la mémoire de noldiôtcs iniquitez.
Ce que le mtnßrepar argument ineuitaUe foßre: carouceßacrißcetß parfaiä, otumparßaicl. J tl eß paßai^l^ il ne le faut phini reaeret : veuque S,Paul dit^quepour l’impcrfe^lton des anciens facrt-ßces^tlles falloittoui les laurs recommencer, turques a ce,qutl en aj/e eße offert vn du toutparf■al^^.
Nous auons cy dclTus amplement remon-ftrc que ce facrificedelanouuclle Iqy cft célébré , par le fcul amp;nbsp;eternel lacrificateur Icfus Chrift, lequel œuure en iceluy, par nozPre-ftres amp;nbsp;Partcurs comme fes ambafladcurs ou organes.Et pourtatjnul ne fait doute, qu’il ne foit trefparfaiót ; ne lailPant coutesfois d’eftre réitéré par Je trefexprez commandement de lefus Chrift: fans pource en rien diminuer de Ql perfeûion.Auisi ne faiôh S-Paul au lieu cy aleguéjla con(cqucc£,quc font icy noz aduer-faireSjCotrairc amp;nbsp;répugnante à la lain de Efcri turc.Car ilnef’cfuitpas pour dire,comme dit S .Paul en ce lieu, que les anciens facriftccs ftoient reiterczjd’autant qu’ils eftoient impar fai(fts:amp; que fils cuflent eftez pfaiôts,ils neuf fent eu aucûbefoingd’eftre réitérez.Que tous ceux qui font réitérez, foiét imparfaiéfs.Ains fenfuit feulement,que ceux font imparfaits.
-ocr page 46-L.A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RHECr IGN
aufquels l’imperfeüion vient d’euxmefmes^ amp;nbsp;non d’ailleurs: qui donc occafion de les fai rc reiterer:comiTic cftoient aux anciens facri-ficcs,amp; non ceux la rciteratiô dcfquels procédé d'ailleurs q d’eux,ou de leur impcrfcélion-Et pour clairement entendre ce parler de S. Paul amp;nbsp;autres '' rablables, faut noter, que fi nous cofiderons les anciens facrifices,amp; la fin pour laquelle ils cftoient offers,nous iugerôs incontinent,que fi d’eux mcfincs ils euflent e-fte parfaiâsjiîs n’euflent eu aucû befbing d’e-ftre réitérez. Car ils cftoient offers pour cher cher amp;nbsp;obtenir la remifsiô des pechez-.laquel le fivne fois ils euffcncparfaiôtemêt introduit au mode, ils n euffent eu aucû befoing d’eftre réitérez, ou de rechef offers pour ce regard. Car icelle remilsioncftantvne fois introduite par vn moyé fuffifant amp;nbsp;parfaiôt,il n’eft bc» foing la rechercher ailleurs qu’en ce moyé,amp; ncconuient en attendre d’autres : mais fuffît foy appliquer iccluy moyen fi parfaiôt, par les voyes à ce ordonnées de Dieu. Aufsi voyons nous,que la Croix de lefus, qui a vne fois trefparfaiôîemêc amenee cefte remifsiô, n’eft ny fera iamais rcitcree.Car il nous fuffit,qu’cl le nous foit iournellcment appliquée par les moyens à cc eftabliz,iâns aucunement la réitérer, veuquellecftfuffifâtepour cefteffcôt. Mais le làctifice au nouueau Teftament felon l’ordre de Mclchifedcch , n’eft de cefte forte. Car encores que foy il foit trcfqueparfaiCl, il ne
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ne laiffe toutesfois d’eftre réitéré,d’autSt qu’il nous cft donné pour vnc autre fin que les def fus,amp; Iaquellc,quelque parfaidtement qu’elle nous foit cSferce par iceluy , nous auons ce neanemoins beloing qu’il foit fouuent réitéré jour ce racfme efieid.Car comme a efté di«£t jlufieurs fois cy deuant, il ne nous eft donné jour nouuelle làtisfaôtion de nozpcchez, ou jour obtenir autre remifsion d’iceux, que cel e qu’a obtenue lefus Chrift en facroix;mais, pourvu continuel remède,par lequel icelle là tisfadiô nous cft appliquée,d’autant que iour nellemct la multitude de nofdiéts pecbez l’ef longncde nous: par laquelle nous mettons (comme dit fainél Paul)en nôchaloir ce grad Hthr.z. falut.Comme nous voyons aufsi, que l’interpellation que fait iournellement lefus Chrift deuant la face de Dieu fon Pere pour nous,la-quelle téd à melmc fin que ce facrifice du nou Rcm.i', ueauTeftament,eft iourncllemct par luy con tinuce,pour la raifon que defliis. Et ce néant-moins nul ne fçautoit dire fans grand blafphc me.qu’clle ne foit trefparfaiéle, procédant de celuy qui eft trefparfaiél. Ainfi eft il aulsi delà puilTance que Dieu a donnée à fon Eglilc, en la perfonne defes Apoftres, de remettre les pechcz:laquelle tendât à la fin que les lùldiéls moyens, eft iournellement conferee par les Prélats amp;nbsp;Pafteurs , ne laiflant pource d’eftre parfaiéhe, comme eftoit vn don de Dieu, du-lt;jucl (comme dit l’Apoftrc) tout don eft par • lacal.ii
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faidl, dcfcendant du pere des lumieres.TclIa? ment que pour finale refolution de ce poinâ:^ amp;nbsp;confequcment de ce premier article, nous çonclurôsque les lacrificesnelaiflentd’cftre parfaites, par ce feulemctjqu’ils (ont reiterez: ains iculcmcntjCcux font imparfeôls,la reiteration delquels vient d’eux,amp; de leur interne imperfedionicornmc nous auonsremonftrc qu il aduenoit ez facrifices de l’ancienne loy. Mais ceux la ne font aucunemcc imparfaits, la reiteration deiquels procédé d’ailleurs,que d’eux, ou d’aucune impcrfcôfion qui foit cr^ eux. Comme Ion peut veoir qu’il efeheten cg facrifice de la nouuellc loy, amp;nbsp;autres moyens cy deflus déduits,qui ne font reiterez par au* cune faute qui procède de leur part : ains feu-lemêt de nous, amp;nbsp;de noftre impçrfction, par laquelle nous mettons iournellement en non chaloir ce grand falut à nous procure par le-fus Chrift.Outre ce que iuftement nous pou-uons dire, que ce facrifice n’eft aucunement réitéré,ains eft continuel amp;nbsp;éternel, fuyuant la promefle faite à Icfus Chrift , qu’il feroit Preftre éternellement Iclon l’ordre de Melchi fcdcch. Car encores qu’il foit iournellement offert par noz Prcftres,cndiucrfes heures, SC en diuers lieux,nousne croions ce neâtmoins qu’ils offrent auiourd’huy vn agneau, Si demain vn autrency l’vn amp;nbsp;la Vautre,comme fai foienties Preftres de l’ancienne loy.Ains fça-pons alTeurément que c’eft le mcfme lefuj
-ocr page 49-VE MESSE. 14 Chrift,qui fut offert hicr,amp; eft offert auiourA d’htiy,amp; foffre continuellement deuant Jafa ce de Dieu fon Pere pour nous. Et comme dit fainlt;ft Chryfoftomc:C’cft toufiours vne meff me hoftie que nous offrons continuellement amp;nbsp;non pluncurs : amp;nbsp;par conicquent aufsi eft ’ ce vn mefme facrifice, amp;non plufieUrSj veu que c’eft toufiours vnmclme corps:quieft offert, quoy que ce loit, en diuers temps Se lieux:
ARTICLE II.
DOnnansfaufiment à entefnlre,lt;jueßti\lcs eße ces de fAin nbsp;nbsp;de vin leßss chriß eß co tenu,sis
deßrusßnt ce qut efl diil: Qm a feesß reflsrre^sost si efl móistéan Csel, nbsp;nbsp;nbsp;efl aflts à Ia dxfre de Pseuflon
Pere:^ delA vsends'A stiver les vsfs zx let mtrts.
Ie laifferay à rechercher en cc lieu,(’il eft ve-xitable, qiic Ié corps amp;nbsp;le fang de lefus Chrift foient cótenuz fouz les eipcces de pain amp;nbsp;de vin;differas à Ie traider cy apres, quand nous parlerósdcla tranfubftantiation.me luftifanc examiner pour Ie prcfenr, fi le tehät pour ferme,corne nous le tenos,nous contreucnós,tat peu foitil,à l’article de l’Afcéfiontdequoy à la vérité tat f éfaut,que nous n’auôs article plus certain en noftrc creance, chantans tous les jours en noz Eglifes •• Toy qusé'^AflssÀlA dextre Qi^f dei de pieu to Pere^Ayesfitsè de nous. Car nous Ctoiôs dextitH fermement, qu’il fied à la dextre de Dieu fon Pcrc,en fon humanité apparéte en chair,amp; en ©syamp; mébres vifibïesitels que les ont veuz les'
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Apoftrcs apres fa refurreótion : Et qu’en cede forme Si eftatvifible, il ne bouge du Ciel,amp; n’en partira iufques auiour du iugemcnt,conj me il eft diôt aux Aôles des Apoftres;En la for te que l’auez veu monter au Ci cl,en cefte forte viendra iliuger les vifs amp;nbsp;les mors.. Mais tout ainfi, qu’en celle forte amp;nbsp;apparence vifi* ble il eft au Ciel, Si n’en bouge auflî fans tek le apparence Si forme vifible, Si fans defeen-dre Si laifter la dextre dcDieu fon Pere, il eft prefent en ce fainôl Sacrement,vrayement Ôc auflî entier comme il eft en mcfmc inftant au Ciehpar mefme moyen que nous voiôs,qu’a-uant que célébrer ce grand miftere de fa mort amp;paflion, ildifoit aies Apoftres qu’ri laiflbit le mondc,amp; f’en alloit à fon Pere, amp;nbsp;qu’ils ne l’anroient plus dorefnauant aucc eux.Qm dona occalîon à fefdiôls Apoftres de foy fcahda Iizer,quand apres fa refurreôlion,ils le veirent conuetfant auec eux. Parquoy il leur voulut bieiï donner à entendre,qu’encores qu’il fuft auec eux,il n’y cft’oit ce ncantmoins plus en la forte,qu’il y eftoit lors, qu’il leur vfoit de tels propoz Et à celle caufe leur difoit il lors qu’ils £««14. doutoiét de la vérité de faprefcnce: Voila les propoz qu’autres fois ie vous ay tenuz, Si corne vous les deuez entendre. Comme fildifoit: Encores que ie fois prelentemcnt icy, ie n’y fuis toutcslbis plus , tel que i’eftois pour lors;à fçauoir mortel Si pafliblc:leur donnant par ce moyen à entendre, que toutes les deux
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chofes eftoicnt vraies en Iuy,à fçauoir amp;nbsp;qu’il cftoit auec eux,mais immortel amp;nbsp;impafliblc; amp;nbsp;qu’il n’y eftoitplus, fçauoireft mortel amp;: paflible.Dc mefmeau faift.dontefticyque-ftion,tous les deux propozfont vrais de luy; c’eft à dire,qu’il cft auCiel vifiblcmêt:amp; qu’en mefme téps il cft icy bas, mais inuifiblemcnt en la faincle Meße : (üyuant fa trefexprefle pa role,par laquelle ainfi qu’il nous a tefmoigné cftre monté au Ciel : il nous a aufli par icelle mefme(comme fera rcmôftré cy apres)fi clairement donné à cognoiftrc,qu’il cft véritable menten ce fainél Sacrement, qu’il ne nous a laiffé aucun lieu d’en douter . En forte que le mettre en controuerfe , n’eft autre choie que douter de la verité,amp; efficace de là parole tref expreffe.Quc finoz curieux aducrlaircsme de mandent, comme faifoient les Capharnai-z«».«. tes à Iclûs Chriftxomment amp;nbsp;par quel moyen il eft en ce fainél Sacrcment,felon la vérité amp;nbsp;réalité de fon précieux corps inuifible-mcnt:amp; en mefmeinftant au Ciel vifiblemct auec le mefme corps:Larcfponceeft infalli-blexcluy qui nous dit qu’il cft au Ciel, nous ioan.6', dit qu’il eft au fainél Sacrcment.Qm fera dôc 'Wdt.Kf, fi outrecuidé de vouloir defmcntir fa diuine^^^* maiefté?En apres,ic leur refpondray en la for-te que feit l’Ange à Efdras: O toy qui ne feau- i.coruu rois rendre compte de la pefantcurdu feu,me furer le foufflement du vent, ou rapporter le jour qui eft paffé (qui font toutesfois chofes,
C iij
-ocr page 52-ZA RESVRR'ECTlOiZ éfquellcs tu conucrfês iourncllemcnt,amp; de fv fagc defquellcs tu nc tefçaurois paflèr) cómcc voudrois tuaucc l’imbécillité de ton vaifleaii pénétrer iufques aüx hauts fecrets de Dicu?Ec te renuoiant à ce que dit Icfus Chrift à làinôt 7ii4».io, Thomas:Quebié heureux font ceux,quin’ôc pas veu, amp;nbsp;croient à la feule parole de Dieu in fallible,pafleray outre.
3« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PmI dit,quefi nous fimmes rejuß
cite'^uec chrifi,nous deuons chercher les chofes qui ßnt en haut, où chrifi efi fieant à la dextre de Dieu fon Perei
A la vetité faind Paul enfeigne les Collof-fiens, de rechercher les choies qui font d’en-haut, où lelus Chrift lied à la dextre de Dieu. Ce qui n’eft en rien contraire à Ion afliftan-ce reale en ce lainâ Sacremét de l’Autel.Car én premier lieu fainél Paul en ce chapitre,ny «n toute l’elpitre aux Colloflîés.ne parle tant peu foit il, de la Cene, ny de ce fainél Sacrement de l’Autel : mais feulement il nous rè-monftre, que fi nous fommesrefufeitez en le fus Chrift, nous deuons en tant abandonner les concupifeenfes terriennes, qiie nous nous cfforçions d’obtenir les chofes qui viennent d’enhaut, oùiceluy léfus Chrift lied à la dextre de Dieu;lt;à fçauoir les vertus amp;nbsp;dós de grace, lefquels viennent du ciel, là où nous croyons auecluy, que lefus Chrift eft feant.Mais pour cela il n’infere,comme noz aduerfairesj que pource il n’affifte au fainél faerifice dà
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i’Autel.à la manieie qu’auons deduiélc cy de uant. Et luy mcfme l’a ailleurs clerement teC-jroigné,comme nous dirons cy apres .Et (i pour dire qu’il eft au ciel, il vouloir inferer, que pour ce il n’afsiftaft vrayemenrau fainôt Sacrement de l’Autel, amp;nbsp;qu’il ne peuft eftre qu’en vn lieu, il faudrpit dire, que lors qu’il dit,que lefus Chrift luy efl: apparu,il entendit que lors detellc apparition il euft abandonné la dextre de Dieu,veu quelle fut notamment apres fon Afccûon.Ce que dire feroit deftrui t.c ce qu’auons cy deuat tiré de l’cfcriturc, à fça noir qu’il n’abandonnera la dextre de fon Pe-rejufques au iourduiugcmcnt.Car il ne faut dire qu’il entédeque lelus Chrift luy foit appa ru feulement en e(prit,amp; come Dieu, amp;nbsp;nô fc Ion la vérité de fon corps,vcu que à cela répugnent notament les mefmes paroles dudit S. Paul en ce paffage,d’autât qu’il afferme par ex prez,qu’il luy eft apparu, comme il apparut a-pres farefurreélionà S . Pierre amp;nbsp;aux autres Apoftres : outre ce, que lefus Chrift luy mef-me tefmoigna du contraire, quand interro-gué par fainôt Paul qui il eftoit, il luy refpon- ^4(7.4; dit,Ie fuis lefus lequel tu perfecutes. Or ne le perfecutoit il come Dieu, veu qu’il ne le ctoi-oit eftre tel,mais corne home,amp; tel qu’il auoit efté crucifié p les luifs, amp;nbsp;eftoit iournellemct prefehé par fes Apoftres. Qiund il dit donc, qu’il luy eftapparu,il ne deftruiôfc pource fà continuelle ^fsiftance au Ciel,non plus qu’au
-ocr page 54-1.^ P.T.SVRR'ECriQÏ^ pafTage cy allégué (par dire qu’il fied à la dex-ire de Dieu)fa vraie afsiftance en la S.Euchari ftit:mais, comme nous,f’appuyant en l’omni- j potente parole de Dieu luy a (üflSt croire,fans ! chercher curieufement, auec noz aduerfaires, lePa«r^»flj amp;c le Gemment de fi hauts fccrets de fa diuine maiefté.Et pourtant eft du tout hors de propos,alléguer ce pafiàge fur ce point,au quel il ne parle nullement de la Cenc,veu que nous ne prétendons non plus queluy,dcfl:rui rc l’afsiftance de lefus Ch rift.
PArquoy ^deß au Ciel,d neß feint en la terre: AU contraire .Car vn cerfs vray nbsp;nbsp;nbsp;naturel,neß cfue
en vnßeul lieu-, (yrquot; nefi feutfaire,e^uvn homme de •vinÿ ou trente ans ,figt;it cache'en vn morceau de faße. Car encores au il fiit tout fuißant,tl eß außi vert . fahle: conrrne il tefinoi^a a fis .^foßres, leurfat-fiantentendre,lt;jutlrießoit fointvn efifrit fantofine ou inuißble.
O defmefuree arrogace,de Pahardir iufques làjdemefurcr lesfaiéts admirables de lefus Chrift, vray Dieu, non moins que vray homme,par la petitefle du cerueau humainzee que tous ceux quilefont(commc font nozaduer faires en ce lieu) font de pire codition que Sa- , tan; lequel croioit bien qu’encores que le Fils i deDicueuft vn corps vray amp;nbsp;naturel , il en ! pouuoit toutesfois comme Fils de Dieu, faire । A/4M.4. chofcfupernaturclle:feiettantduhautdu tem ‘ pic en bas, fans foy bleflèr ou fouler. Chofes du tout contraires à la nature d’vn corps graue •
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ucamp;pcfantjcotnmcfont les noftrcs.Ne mc-furant par ce moyen le corps du Fils de Dieu auecles noftres,comme fontnofdids aducr-fairesicyj’oubliasparcc moyen grandemét, comme dit S.Paul, de vouloir, montant par«».5j defliis le ciel, cognoiftrc amp;nbsp;fpeculer les hauts amp;nbsp;incomprehcnfibles fècrcts de Dieu, deC-quels à la vérité ceftuy cy en cft vn , comme tclmoigne lediét S.Pauljl’appcllanvn propos long à dire,amp; difficile à declaiter,amp; lequel il a apprins non d’hommes, mais de Dieu mef-ines. Pour autant (venant au poinôt) ic croy i.cor.iw; qu’il n’y a nul de nous, qui doute, que lefus Chrift n ait vn corps vray amp;nbsp;naturel de chair amp;nbsp;d’os, comme l’vn des noftres : lequel lou-tesfois eft infeparablement conioinû: auec la . diuinitéi fuiuant ce que dit faint Paul: Qu(cn Cel.ù luy habite toute plenitude,moyénant laquelle il peut (comme dit ailleurs le mefme (ainéh Pauljtrâsfigurctjnon feulemétfondifl: corps, pbil.ii mais aufsi les noftres;felon la vertu, pour laquelle il peut aflubiedit toutes chofes à foy: qu il faut,que encores (comme auons diet cy deuant) qu’il ait vn vray amp;nbsp;naturel corps, amp;nbsp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;non fantaftique, fi eft ce que d’iceluy il peur,
• quand bon luy fcmble , par la vertu de la di-uinité omnipotente , faire chofes fupernatu-i ■' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;relies, fans changer ou älterer la vérité d’icc-
: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy. Et non feulcmét il le pcut,mais il le Veut j
I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;le fait fouuent:comme hpus tcfmoigne l’E-
t feriture ; car par ce moyen admirable a créé
-ocr page 56-R-ESVRR^CTIÖN fondiót corps au ventre de Ia glorieufe vier-' ge Maricjfans operation d’homme, outre, amp;nbsp;par delFus le naturel des autres corps humais. ^^• 31. Il a faiôl en outre marcher fondidh corps naturellement graue amp;dilpofc à tendre à fond comme les noftres, fur la mer : amp;nbsp;non fculc-ment le lien,mais aufli celuy de fiinôt Pierre, il a transfiguré en la montaigne de Tabor, fai lànt rcfpleudir la face comme le Soleil, Il l’a faid cfuanouirde la prefenec de fes difciplcs. Brief, quand bon luya femblé, il en a faiét “*• pluficurs autres chofes du tout furpaflantes ' 'le naturel d’vn vray corps, amp;nbsp;excédantes tout fens humain: fans pource (comme auôs diél) en rien altérer ou diminuer la vérité d’iceluy. Et pourtant aufli ne fc fautesbahir fifuiuant cc que luy mcfmc a affermé, amp;nbsp;par lé moyen de là diuinité , il fiicl aflifter fondiél corps rea'emcnt amp;nbsp;de faiéfau (ainét facrement de l’Autel, que nous appelions la fainéle Melle: (ans pour ce le faire defeendre du ciel, où il fied en mcfmc temps viliblemcnt à la dex-tre de Dieu fon pere: amp;nbsp;ce fans rien defroget à la veritable nature d’iccl'jy, Chofe d’autant conforme à la grandeur de fon omnipotence. Comme elle eft eflongnee de l’incapacité de noflic intciligcnce:amp; de laquclle(comme dit iainél Auguftin) nous nous pouuons efmer-uciller,mais nous ne la fçaurions exprimer.Et pourtant ne cherchans plus outre,amp; nous re-naettans du tout à fon ineftimable piiiflancc
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ic omnipotcncç(moycnnant laquelle il opère telles çhofcSjS: fi hauts myftcres à nous in-çogneiiz) ne nous esbahiflbns comme font i-cy noz aducrfaircs, fi par l’œuurc d’vn fi puif-fant ouurier,vn corps de vingt ou trente ans, cftinuifibletnenr, pournoftre vie fpirituelle, amp;nbsp;pour nous faire reflufeiter au dernier iour, comme dit noftve Saiiucur en fainiâ lean, ca-ché fouz vn morceau de parte. Et tous ceux qui nient que le corps du Sauucur y foie,quad les paroles (acramentales font proférées par les Euefqucs,Prertrcs amp;nbsp;autres efleuz amp;nbsp;appel lez de Dieu pour cert effcót, nient entieretnéc l’article de la refurrcâiô, corne on peut veoir au partage de S.lean cy deflus mentionné. Et quant à ce que dient noz aduerlaireSjqu’on ne leveoit point.le leur rcfponds,apres S.Augu ftin, que fi on le voioit, ce ne feroit pas faerc-rncnt:vçu que facrement c’eft vn figne vifiblc de la chofe inuifible : amp;nbsp;comme dit le mcfme S.AugurtiOjla parole adrellce à relcmct,faiôt le facrement.
Fr qiMtid, il efl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ah milieu defis difil
piesjes portes ejlAns fermées, il ne veut pM dire, que les portes fiuffèntfermées quand il entra.Car il a bien faifl ouurtr par fin ^nge .pourdeliurer S,Pierre: parquo^ aufita il bien peu faire ouuerture pour entrer à fis frpofres. Mais il dit qutl fut au milieu dfeuxjes portes eflans fermées.
le prieray en ce lieu ceux , Içfquels de G. grande alfeâion pteftent l’oreille à ce nou-
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-ocr page 58-}iESV RRECTION ueau amp;nbsp;corrompu Euangile,de confidercr vn peu le moyen duquel les minières amp;nbsp;predi-cansd’iceluy vfent communément, pour les tromper amp;nbsp;deceuoir . Car lors qu’ils voient que la fainélc Eferiture fait contre eux (comme à la vérité elle fait en toutes leurs traditions) n’ont point de honte de la corrompre, pour l’interpreter tout à rebours.Ce que n ia-raais ils ont monftré eiiidcmmcnc,ils le mon-ftrent maintenant en ce lieu,auquel pour don ncr couleur à leur damnable blafpheme contre l’omnipotence de lefusChrift, non con-tens dotant amp;nbsp;fi exprez tcfmoignages de l’E-fçriture fainélc,par lefquels fommes afieurez, que félon fon bon plaifir, il fait de fon corps naturel choies liipernaturellcsde transfigurât Phil.i, (comme auons dit auec fainél Paul)felô la ver tu,par laquelle il peut alTuicélir toutes chofes, Parquoy ils tafehent violer ce beau palTagc amp;nbsp;Zojtt.xo. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fainél Ican,où il eft diél trelexprcflc-
fera effet die ment, quc pat dcux rois lelus Chnlt entra au ynafab lieu,où elloicnt fes dilciples, les portes ellans iathorum, fcrmces, lâns faire ouuerturc d’iccllcs , com-fores if. veoit à l’œil audiél Euangile.Chofc fur yb'erStdtfP^^^’^^^ naturel des corps humains : cat au tipitli premier lieu, oùS.Ican raconte, comment il gat{,fropttr apparut à fes difciples en l’abfencc de fainél ««»otZw- Thomas,il ne dit pas feulement) comme ledi JiorwTO.i-e- fent faufement amp;nbsp;calonieufemcntnozaduer-lâires)qu’il fut au milieu d’eux les portes eftas ^c. ’ fermées : mais le texte porte amp;c chante claire-
-ocr page 59-DE MESSE. 19 ment,qu’il vint,icelles eftans fermées: amp;nbsp;que '»gt;ƒ Jtfm en telle forte il entra , amp;nbsp;demeura, vne efpace de temps auec eux : monftrant par là qu’il ne Jaifla d entrer à cux,côbien que lefdiôles por- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*
tes fuflent fermccs.Et vn peu plus bas au mef- iigt;an.io, me chapitre, il raconte comme lefus Chrift apparut à S.Thomas, combien que les portes fulfent fermées,ce ncaptmoins,ne laifla d’entrer Sc fetrouuer au milieu d’eux. Chofe qui nous monftre tout apertement que les portes ne furent pas feulemét fermées, lors qu’il fut au milieu d’eux: mais quelles l’cftoient aupa-rauât qu’il vint:amp; que pourcene laifla ild’en-rrer,amp; fe trouucr au milieu d’cux.Ce que fef-forçans de nier noz aduerfaircs en ce lieu , ie ne fay point de doute, qu’ils ne nient de mef-mc,quelefus Chrift foit forty du fepulchre, fans que la pierre qui eftoit fur iceluy, fuft o-ftee,iaçoitque S. Matthieu nous en alTeure, difant; que lors que les Maries vindrent veoir le fepulchre, l’Ange defeendit du ciel, amp;nbsp;ofta la pierre de dcfluslediôt fepulchre . Et ne dit pas que lefus Chrift en fortit alors, que l’Ange ofta icelle pjerre : mais qu’il dift aux Ma- Sumsilt, ries,que lefus Chrift en efl oit ia forty aupara- '’°'’ ‘ß uant.Et à la' vérité feroit grad chofe,qu’iceluy lefus Chrift ne nous euft peu rendre tefmoi-gnage de fon omnipotence en fon corps,com bien que vray amp;nbsp;naturel, veu qu’il nous en a rendu fi clairs amp;nbsp;amples tefmoignagcs ez çorps de plufieurs de fes fctuitcurs,nô moins
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vrais amp;nbsp;naturels que le fien . Comme nous ÏJ«lt; 1.’ voions qu’il a faifl: demeurer ccluy de lonas lefpace de crois iours dans le ventre d’vn poif fon en la mer.las foy eftoufFcr.Ccux des trois enfansdans la foutnaife ardente , fans eftrc brûliez amp;nbsp;côfommcz parle feu: amp;nbsp;autres fein blables chofes que Ion pourroit difeourir des Elcritures.Par lefquelles Dieu a fouucnt faiôt des corps vrais amp;nbsp;naturels chofes fupernatu-relleSjfans en ce rie diminuer la vérité d’iceux, Parquoy, concluant ce propos, nous tenons pour ferme amp;nbsp;fiable,que faiuat les trefexprez enfeigncinens de la lainôte Efcricure., lefus Çhrilt non moins vray Dieu que vray home, par vertu de fa diuinité amp;nbsp;pui(l’ance,fai(ft(dis-ïc) quand il luy plaifl, amp;nbsp;que bon luy (emblc, de Ion corps amp;nbsp;natutel,comme de toutes au -tres chofes excédâtes tout fens entendemét humain.En quoy, pour toute refolution. outre tant de tcfmoignage cy deuanc difeouruz, nous feruira de vray amp;nbsp;folide fondement, ce qu’il a faiél monter fondiót corps au Ciel con T.re la naturelle infirmité d’vn corps graue pcfant,commclont les noftresilaquelle cho-fc ne furpalTe moins l’imbccillitcdu cerucau hnmain,querairifl:âce de fondiôl corps , fouz le pain, comme luy mefme tefmoigna, à ceux qui felioient fcandalifez,quand il leur difoir, qu’il leur doneroit vn pain,qui feroit là chair, à manger, leur difant, qu’ils feroient bien encores plus eftonnez, fils le veoient monter là
-ocr page 61-bE MESSE. iô öuilefloitpremièrement. Erne corttredifent à cefte vraye amp;nbsp;reale afli(lance de lefus Chrift fouzl’cfpccedepain,S.Auguftin amp;nbsp;Fulgence. Carez lieux cy aleguez par noz aducrlaires, fuIj ils ne parlent, tant peu (oit il du factificc. Et pourtant efl hors de propos les alcguer en ce ’ lieu ; ains fi on les vouloir alegucr , ce deuoir, pour le moins efircez pafiàges, oùilsparl:nc d’iceluy facrificcæfqueîs ils afferment fi claire nient la vraye afsiftance de lefus Chrift fouz le pain, que fi nous n’aüons fulfifant tefmoî-gnage d’iceluy lefus Chrift mefmés, pour le proüucr,nous le pourriôs prouuer pat vne infinité des leurs. Mais cftant iccluy fi patent 8c manifefte par la propre aflcurance de lelus Chrift, à la declaration duquel nous voulons acheminer,nous fuffira prelcntemcnt aleguer vn pallagc de S. Auguftimauquel parlant de la Cene, il dit: le vous ay dich (dit il) que cequi,_^„^ eft offert à la Cene, ou bien Mefle, que nous iS.de-ret-appcllons factificc (comme auoiis diéh cy de- Oami. uant) au parauant les paroles de lefus Chrift ”*• _ (eftdis ie)appellépain:mais apres que les paroles de noftre Seigneur font proférées, défia n’eft plus dich pain,ains eft (on corps. Et veut ontcfmoignage plus clair ’ il eft impofsiblc. Farquoy pafferons outre.
Outre ce , nem nuons tni(n:feße teßaeirnäge que titduenement du Ftls deFhcmmeßra viJiole,ijiMnJ. il luy plicirttpartir du ciel.
Il n’y a nul de nous, qui ne fjache amp;nbsp;con-
-ocr page 62-L.A TLT.SV RTlT.Cr IQN fcfle,quc l’aduenemcnt que fera lefusCIirift venant faire ce grand iiigemcnt, fera vifiblci fltar.ij. Comme luy mefine l’a tefmoignc,difant,qu’a lors on verra le Fils de l’hôme venir zz nuces du cicl,auec grade puiflance amp;nbsp;gloire.Ce que ne deftruifonSjdifans, que prelcntemét il con uerfe ça bas inuifiblement au S.Sacrement de l’Autel,fans pourcc toutesfois abandonner le ciel.Non plus que ne nions celle inuifible af-liftanccenlaMclTe, quad en icelle nous chan tons,Surfumcorda, admoneftans les afsiftans d’auoir les cœurs elleuez en haut, leur voulâs Coîfjf.f. donner à entendre aucc fainôt Paul, qu’ils doi uent auoir les cœurs comme rauiz au cieb.laif-fanslefoucy des chofes terriennes pour contempler les hauts amp;nbsp;incomprchenlibles my-fteres venans d’en haut,où nous croyons que Dieu fied vifiblcment,defquels ce grand my-llere de la MelTe eft vn : auquel par œuure de Dieu le vray corps de lefus Chrill, lequel eft en melmc inftant au ciel,afsiftc ce neâtmoinS realemcnt amp;de faiôl.
Etfi aucun vouf dit, tey eFf chrt^, ou là, comme les Preflres en leurs boifles, oublies, ou armoire, ne le troye'^point,dit lefius clmfi.
Si iamais en aucun lieu fut vérifié le dire de fainél Pierre,quand il dit que les ignorans tor dent les Efcriturcs lt;à leur perdition,certes c’eft en ce lieu . Auquel noz aducrfaircs aueuglcï par les tenebres d’ignorance, amp;nbsp;par faute d’e-lire vn peuyerfezez bonnes lettres, tordent
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icy cc beau dire de lefus Clirift , lequel bien entendu prcuue manifefteraenctout le contraire de ce, poutquoy ils l’allcgucnf.car ie de mande à ceux qui ont quelque cognoidancc des bonnes lettres: qui vient de telle maniéré -de parler entiers lefus Chrifi:, difans qu’il cft icy,oulà. Eux qui l’attachent li circonlcripti-uenaent au Ciel, qu’ils croient qu’eftant là, il ■ne peut en mcfmc temps eftrc autre part : ou nous,qui croions qu’eftât en la terre en la fain die Hollie foit entre les mains du Prcllrc, ou en lacuftodcyi! ne lailTe pource d’eftre en mef me inftant au Ciel à la dextrede Dieu fon Pc-re ; Brief ne l’aitachans tellement en vn lieu, que ne croions qu’il piiifie tout en vn inftant «lire en vn autre felon fon bon plaifir. Certes tout bon feus amp;nbsp;entendement ingéra que ce font eux:car qu’efl ce à dire,qu'il cft icy,ou là: fînon que fil eft icy , il n’eft donc pas là, amp;nbsp;le conftituer tellement en vn lieu, que comme chacun de nous il y foit circonfcript,amp; ne puif fc pour lors cftre en vn autre . Comme aftez , le demonftrc celle pacticule(ou)que nous appelions alternatiue : de laquelle la nature eft trop cogneue elite telle,que vérifiée en vn de fes membres, elle eft rendue faufe en l’autre; comme fi nous difons: Pierre eft à Paris, ou à Ly on:il fenfuit fil cft à Paris, qu’il n’eft donc pas à Lyon,ou au contraire. Comme Elie di- i8. loit aux Prophètes de Baal, que leur Dieu e-ftoit eaehemio, ou à latauerne; amp;nbsp;pourtant
-ocr page 64-RESVRRECTION pe pouuoit affifter là où ils le rcclamoiêt pout jes entendre.En cefle mcfinc forte,fi nousdi-fons ilefus Chrifteft au ciel,ou en la terre,il f enfuit,que fil cft au ciel, jl n’eft doc pas en la terre, ou au contraire, Comme le difent noz aduçrfaircs, contre fon trefexpres corn mandement , en ce lieu: où il nous defFend totalement d’vfcr de tel parler en fon endroieàmon pour autre,finon eu efgardàl’infeparable con ionôtion de fa diuinité, aucc fon humanité: par le moyen de laquelle tel parler ne peut e-ftre approprie à luy. Par ce que, comme auf-fi nous le croions, il ne peut cftre tellement circonfeript en vn lieu, (oit le ciel,ou la terre, qu’il ne puiffe en mefme infiant cflre en vn au tre, félon fon bon plaifir. Et pourtant ne peut on,fans euident blafpheme, dire de luy, qu’il foit icy, ou là : mais bien comme nous le di • fions,qu'il cft icy , là, felon fon bon plaifir. Parquoy , mettans fin à ce deuxieme arti -cle, par lequel allons rcmonftrc, que par no-firc croiance ne dellruifons aucunement l’article del’Afccnfionjlavenuede lefus Chrift, pour faire Iciugemcnt. Briefique ne fommes de ceux qui dilent, qu’il efi icy, ou la,comme noz aduerfaires : ains qu’aians efgard à fon o-mnipotence,nous croyons qu’il eft icy,amp;là, ielpnfon bon plaifir:fans cftre circonlbript, pa cncloz en aucun lieu, foitle ciel, ou la ter-yejyjendronsau troifieme.
article iil
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IL S mßtgfientqu apres iitsoirparle'er“ßotifße ßt'f ces pain vin,leßis chrißefl par tranjßsbßan^ ciatiencitihe'ßit^es acaaens d’iceHx.Parqttoy ie leur demande, «ù ont ils tronnéce^os mot de tranß fibßanctationi
Nous cröions ferrnemér,que tout ainfi que lefus Chrifteft vray Dieu amp;nbsp;vray homme, il èftauffi tout puiflant:amp;pourtant,comme dit S.Paul:qu’il n’a rien diét de bouche qu’il n’aie Rordi^ peu quant amp;nbsp;quât mettre à efFcft,encores que ce (oit ebofè qui (urpafl’e noftrc fens amp;nbsp;enten dcrtient. Et par ce moyen nous appuians du tout à fa parole,amp; n’enquerans nullement fut fon confeil eftroiél,ne fommes fi outrccuidcz comme nozaducrfaircs,qui fingerét decon-trcroller les hauts myftcrcs que nous deuons adorer. Ains tenons pour ferme que luymcf* me (tout ainfi qu’il a) en tant que Dieu à fa fini nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
pie parole créé tout le monde de rien :côuer-ty lavergcdcMoyfe en vn (erpent, ócTeaue Geojiyt du fleune en fangda femme de Loch en Vnefta tue de feljil a peu aufH par la mefme puilTahcc cxecutet ce qii’il a diél à fes Apoftres en fa Ce ne ; Afçauoir que ce qu’il leur bailloit (leur monftrant le pain amp;nbsp;levin , qu’il cenoit entre fes mains')eftoie fon corps amp;nbsp;fin fang. Ert quoy il a vfé de pafoles fi cxprefTcs amp;nbsp;fi figni-ficatiües qu’il n’a laifle aucun lieu d’en douter , finon à ceux qui voudroient , niant# , fon omnipotence , dire qu’il ne peut faire chofe que nous ne puiffions bien compreâ£
En
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dre le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;le Comment auec noz COF-
roinpiiz cntendeincns ; car nous volons que /litt. zë. d’aurant que S . Matthieu amp;nbsp;S. Marc narrans ^/«r.14. cc grand amp;nbsp;incoinprehenfiblc myftcre de la Cfne,auoient feulemétdiól,quelcfus Chrift baillant le pain à fes Apoftrcs,leur diftC? R e-NEZ, CELA EST MON CORP s) S. Luc preuoiât lesdifliçultezquipouuoicnt ad ucnir de celle manière de parler:(côme font à la vérité celles qu’cfmeuuent prefentement noz aduerlaircsSc autres Sacramentaircs infidèles) nous voulans oder toute dilficultc, amp;nbsp;monllrcr claircmét de quel corps lefus Chrift parloir, amp;nbsp;qu’il bailloit à les difciplcs a bien voulu adiouller ces paroles defquclles vfa, ou tre celles que delTus iccluy lefus Chrift, omi-Lttc.zi, fes par les autres deux Euangeliftes’.àfçauoir, c’e ST Mon corps qJ' i sera LIVRE POVR VOVS.
Or donc, ic vouldtois demander à noz ad-ticrfaircs, quel corps de lefus Chrift a elle li-urépour nous ; A-ceeftéle facrcmcntdc Ion corps,comme dilent les Zuingliens amp;nbsp;Occo-lampadiens? ouvn corps methonimique par foy fculementjComme difent noz aduerfaires Caluiniftes? A-ce pas efté lonvray corps en chair amp;nbsp;en os,amp; celuy mcfme qui eft forty du ventre précieux de la glorieulc vierge Marie, amp;eft depuis monté au ciel? Puis donc qu’il nous a diél, que cc qu’il exhiboit à ics Apo-ftres (leur monftrant toutesfois Icpain qu’il
-ocr page 67-DE MESSE. 23 tenoit entre fes doigts) cHoit ce mefme corps là,à qui croirons nous? A lefus Chrift nous di-lànt,que c’eft celuy mefme; ou à Caluin amp;nbsp;fes fuppofts.lcfqucls le defmentans, nient que cc foit ce mefme; affermans que c’eft feulement vn corps methonimique par foy amp;nbsp;imagina-tion’Sainôt Paul parlât de ce fainôl Sacrcmcr, a il diâ corne eux,ou comme nous? Vfe il pas de ces propres tcrmes,parlant en la perfonne de lefus Chrift;c ecy est mon corps, i.Corj. QVi SERA livre povr vovs?Fe rons nous donc iceluy lefus Chrift non feu-mencmentcur,amp;dcftituéde pouuoir exécuter ce qu’il dit en la forte qu’il le dif.Mais auf fl (emblable au moindre d’entre nous : comme fontnoz aduerfaires,eftimâs qu’il ne peut eftre en diuers lieux,amp; là ou il dit,qu’en cfprit feulement: comme chaeû de nous peut eftre là ou bon luy femble par efprit, encores qu’il en foie totalement abfent de corps, ainfi que rexpericnce le nous cnfcigne,S: S.Paul le tef-moigne : thofe pluftoft d’infirmité humaine que de diuinité.Car fils difent,comme à la vc rité ils dirontjqu’il y a bien différence de cefte alfiftance de lefus Chrift en diuers lieux en ef prit,à la noftre,d’autant que la noftre eft fans fruid.Sc la fienne auec fruiét amp;nbsp;vtilitéile leur relpondi'ay que quelque fruiôt que nous apporte l’affiftâcc fpirituelle de lelus Chriftitou tesfois en foy amp;nbsp;entant que concerne le corps d’iceluy lefus Chrift, elle ne lailTe d’eftre im-
E iij
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Jjärfaiftc, veil que fondit corps nonplus què es noftresne peut accompagner (on efpritlà Ou il luy plait.Mais diront ils:Si en la Cene ce corps de leftis Chrirt; no’ eft exibe q fut liuré en Croix pour nousx’eft donc fimplement ce corps charnel forty du ventre de la Vierge,fc-paré de la Diuinité,cômc il fut en icelleCroix par ion tcfmOignagc inclme: quand efiant en Croix, il fe plaignoit de ce que la Diuinité de Dieu l’auoit abandonné, difânt: Mon Dieu, mon Dicu,pôurquoy màstu lai lié? A ceieref ponds, que quoy que par permifsion dîuiné en la mort amp;nbsp;palsion de lelus Ch'rîft, la diui-nité ait quelque fois laide faire a l’humanité'. Si eft ce qu’icelle diuinité n’aiamais, tant peu loit il.abandonnéicel'jy lelùs ChrifticommC luy mcfmc rcfm'oigna à S.Pierre, luy tcmon-ftrant que quoy qu’il lailîàft faire a ceux qui eftoient venuzpourle prendre amp;(ourmen-ter, pour accomplir leS Efcriturcs, il n’eftort pourcedeftitùédefonpouuoirdiuindc pou-Hoir commander aux Anges fil en euft voU-lu vfer.Etaulsi en a il vfé en icelle Croix mcfmc quand bon luy a femblé, faifant chofe excédante tout poinioir humain, comme ilfcift quand il donna Paradis au bon larron. Et efl rendit clair tcfmoignage le Centurion,criant à haute voix,que vrayement il cftoit le fils de D'icu.Aulsicemot,fD t laise r, enl’Efcri-
■f turc ne fe prend point pour abandonner du I tout, mais pour n’vlèr pas de là force amp;nbsp;ver^ ’
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tu. En cede forte Dauid difoic que fon cucur is-fauoic delaiffe:f Non pas que Ion dit tueur le full: totalement fcparé de luy, comme chacun le peut entendre; mais par ce qu’il ne luy afsi- ' ftoit aucc fa force amp;nbsp;vertu accouftumee.Et pour retourner à noftrepoinôljfi nous confi-deronsles Éfcritures,nous trouuerons qu’il y a trois choies en l’Eferiture plufquc (urhlan-tespour nous rendre certains de cefte vraye amp;nbsp;realeafsiftancc de lefus Chrift en la Cenç: À Içauoir la figure par laquelle ce miftere a e-fte reprefente à noz peres, la promelle qu’a-r uoit lait Ictus Chrift à fes Apoftres auant l in* ftitution de fadiûe Ccne'.Sc finablemcnt icelle inftitution ; fa figure fut le làcrifice que fift Mclchifedech,eftancvcnuau deuant d’Abraham, lors qu’il offrit à Dieu pain amp;nbsp;vin . Le-quel peprelentoit letacrificc qup deuoitefta-blir Icfus Chrift,veu qu’il eft di(ft,qu’il deuoit /^eh.y. cftre facrificatcur ctcrnel lelon l’ordre de Mel chifedcch.Si donc au laciificc célébré par jee- P/aLio? luy Ictus Chrift felon l'ordre dudit Melchifp-dech , qui ne peut eftreautre qucccluy delà Cenc,il n’y auoit que fimplement du pain, 8c du vin, nous demeurerions toufiours en la figure,Si n’aurions le figuré : lapromelTefaiéle
1 parlefus Chrift fut, quand long temps auauç I que cclcbrer fa Cene,ilpromift à fes Apoftres 1 de leur donner du pain qui feroit fa chair , 8c ’ du vin qui feroit fon fang. Finalement la met-' me inftitution nous en affeure, par ce que
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ïefus Chrift exhibant à fes Apo fires, ce que noz aduerfaires difent fimpleraent du pain, il ne le voulut donner pain,pour leur öfter toute occafion de doute:ains via de ceft article de monftratif,cccy,leur monftrantclairemét par la,que ce n’cftoit plus pain.Côrnc fil cuft dit: cccy que ie tiens amp;nbsp;vous monftre entre mes inainSjqui vous fcmbledu pain,toutesfois ce n’cft plus du pain:mais mon corps,amp; ce mef-me corps,di-ic,qui fera liuré pourvous.Et ne furent les Capharnaites Ci malheureux comme Caluin amp;nbsp;la fuitte, car quand noftrc Sei-gneur leur promettant ce Sacrement,leur dit, qu’il leur bailleroit vn pain qui feroit fa chair, ils n’en feirent aucune doute: eftimans bien qu’aiant fait tant d’autres chofes miraculcu-feSjilpourroitbienaufti faire celle la:mais ils furent feulement feandalifez quand il leur dit qu’ils failloit qu’ils mâgeaficnt fa diôlc chair penfans, comme font aufsi noz aduerfaires, que la mangeant il la frudroit fouler amp;nbsp;brilcr aux dents comme les autres viandes.Parquoy noftrc Seigneur leur dit, que ces paroles def-quelles ils l’eftoient ainli Icâdalifcz, à fçauoir de manger fa chair, c’eftoient paroles plaines d’efprit amp;nbsp;de vie.Ne voulant pas pour ce intc : rer, comme font caloranieulcmcnt nofdicls ‘ aduerfaires, que fa chair ne full en ce Sacrement que fpirituellcmét, aufsi comme auons diôt,n’cftoit ce, ce d’ou ils cftoient en doute. Maisilleiirdônoitparlaàcntédre qi^ quoy
-ocr page 71-DE Messe. xj que fadiótc chair y fiift vrayement Sc reaLe-rnent, fuioant le propos.qu’il leurauoit tenu* ceneantmoins le manger qu’ils en fcroiër,amp; duquel ils (’eftoientfca3alilez,n’cftoit tel que ils l’eftimoicnr, ains eftoit œuiire du S.Efprit: par operation duquel fadicte chair, combiert que vray e amp;nbsp;entière, pafleroit par leurs bouches amp;nbsp;par les noftrcs , fans eilrepar eux ou par nous foulee oh brifee aüx dents corne les autres viandesxomc aulîî parmefme moyen ladidte chair fut incarnée au ventre de la glo-rieufe Vierge, fans rompre ou maculer fa vir-ginitédaquellc incarnation nclailfa d’eftreve ritablc,pourcftrc œuure du fainCf Efprit. En ce mehne fens parle fainót Augufein, que noz Cann.irt aduerlaires tordent fouucnt pour eux pat fauî“*^/’^''''-^ te de l’entendre: quand il drt, que pour man-ger Icfus Chrift , il ne faut point preparer les dents ou le ventre,mais la foy,monftrant que toutainfi que cefte viande n’eft pas vnc viande qui doiue eftre foulee aux den»,ou couler au ventre pour la nourriture du corps, ains cfl ordonnée pour la nourriture de l’ainerauf-h faut il preparer noftredióle ame par le moy en de la foy , amp;nbsp;non les dents amp;nbsp;le ventre, à Hn qu’elle foit efficace en nous. * Par vn au- * EtfStfii tre moyen auflî pouuons nous dire *que ce'^'^'“’*^-grand ni y liefe de la Cene eft plein d’efprit amp;nbsp;de vie : à (çauoir d’autant que nous ne fçau-rions coraprédre les fecrets amp;nbsp;les admirablespw «Buurc^G Dieu en iceluy* que par la foy
F
-ocr page 72-- 1..A RESr RRSCT ION awcltsias cn tant que le fainét Efprit les nous fiigG;cre.
Tertcmenr,quc fi,co)Tame les Capharnaiiics, aduerlaires leurs Icdtateurs , nous en jiiltri TTln» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-
lins;mai« vouliolis comprciicirc le ƒ’«»»■!ƒ?«)' amp;nbsp;le Cont-»■■tftjues !i Ij ment anec noz lens coFrompiJZ,nous y ferions fdi'i:ofd.'»3 totalement dcceuz trompcz.Or puis donc i 97gt;r»f, j(. nbsp;nbsp;]. jg tEcfcxprez tclmoienane de Icfus
melucbees nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(ommcs allcurcz q ce qu il exni-
wo(« deoùu ba à (es Apoftre3,amp; qu’il leut monftroic entre rtifatcorbs £ès maînSjSt qu’il nous a commandé de pren dre cn mcsyioire de fa mort amp;nbsp;paflion, lors qu’il le print entre (es mains,eftoit du pain ôc du vin, amp;nbsp;apres (a bcncdiCiion , amp;nbsp;lors qu’il nous clt exlîibé,n’eft pl’ pain amp;nbsp;vin, ains loti précieux corps amp;nbsp;fang : il ne fc faut esbahir,.
■' comme noz aducrfaircs, fi la (àinéfe Eglifc pour nous donner cn vn mot claire cognoiP lance de ce grand myftere puifé de l’Elcritu-re,a vie de ce mot(T ransvbsta ntia-T IO n) C’êfi à dire ,.cbangement de fubftan-es cn autreipar ce que la lubftancc du pain du vin eff changée cn la vrais de reale lub-ffance du corps de lang; de lefus Chrift.Com-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P
me nous voions que ics cuangeliltes ont ap* pcllec la Transfiguration de noltrc Seigneur,, par ce qu’il changea fa face accoufiumee: Pac mefmc moyen nous a icelle laindle Eglifc in-uenté ce mot de Trinité , encores qu’il ne loir cn l’Efcriturc, pour nous donner plus facile cognoifFancc de ce grand amp;nbsp;incompre-henfible inyficrc de trois pcrfonnes^^lquel*
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les, comme dit fainót lean, rendenî giiage au ciel,amp; ne font lt;]u’vu Dieu.Et eft bié foiblc fondement i’airePcer aux mots, pour-ucuiqnefon aycla vcritc des choies, attendu que, comme Ion dit, les noms ne changent rienen leftre d’icelles . Encores donc que ce mot de Tranlhbllantiation ne foir en VElcritu rc, il lulEc que la choie llgmfi.ee par icelny y foitjcomc nous auens demonllié qu’elle eft. Et mclme cyie c’clc aux hommes de donner le nom aux choies,amp; à Dieu de les faite, corn mer£lcritureno‘’tcimoigne.Ce qu’aulii peut fcruirdeluffilànrcrcfponleàccux qui curicu-fement techcrchent l’origine de ce mot,Mlt;j7ê, qui eft vue voixHebraique,ligniliant l’obia-tJon voluntaire des prémices, par laquelle iec Veut.6. enfans d’ifrat'i protefloient auoir receu toii-.-^‘‘’quot;'ti« tes chofes de la grace amp;nbsp;libéralité de Dieu.Du quel mot l’Eglite a bien voulu nonrmer aulsi ce factihee de la nouuelle loy'.d’autat, que par, iceluy nousreduilons en mémoire ce grâd be neiîcc de la croix: rccognoiflàns d iccluy no. ftre entier falut amp;nbsp;noftre totale benediétion.. Parce qu’iceluy lacrificc n’auoic aucun pro- , ■ pre ou Ipecial nom en i’Eferiture: car en icelle il cft quelques lois appelle la Ccnc de noftre Seigneur : par ce qu’iU’inltitua en foupâc: i.Cor.n. lequel nom ne luy peut plus côucnir,puis que-ne lafailonsenloupâtjainsdematin amp;àiun. Quelquefois il cft appelle la table de noftrc.i. Cor.ro. Scigncur;autres fois en finlafraéliô du pain.
F ij
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Qi£i 3 cfté caufe, q pour euiter les doutes qui pouuoient fortir dc telle variété de nomsJ’E-glife guidee du faind E fprit luy a tribué ce pc culicrnom dew e ss e.Lequel eft fort propre Si conuenablc à ce,pourquoy nous l’oft’rons, à fçauoir corac auons diâ:,pour la rccognoif-fance du benefice qu’auons rcccu par la Croix de lefus Cbrift.Mais paflans outre ie n’ignore de quelle fubtilité noz aduerfaires ont vfé fiour euertir la vérité de ce grand myftcrc de a Tranfubftantiation,tiré de la parole de Dieu fainement entendue.Car difent ils, il n’cft pas necefiaire à ce que nous foions faiéls par ticipans du vray amp;nbsp;real corps de lefus, que le pain foit changé en fon corps,amp; le vin en fon läng : ains il cil tout puiflant pour nous faire reccuoir realement amp;nbsp;de faiél fcfdiéls corps Si fang, encores qu’ils ne foient fouz le pain Si le vin, foit pat Tranfubftantiation, fuiuant l’Eglife Romaine, ou par Confubftantiation, fuiuant la Germanique. Et ce par vn moyen fpiritucl Si par foy duiuant ce qu’il a diél, que les vrais adorateurs font ceux qui l’adorent en clprit Si vérité . A. quoy relpondant, nul de nous ne nie que lefus Chrift ne foit tout puifiànt pour faire ce qu’ils difent, Si beaucoup d’auantage, comme celuy que nous a-«ons cy déliant tant diél ellre tout puifTant. Mais qu’il le face en ce grand myfterc , luy melmes nous enfeigne du contraire: car fi cfl PC Increment le pain demeutoit pain,amp; le vin
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cnfa fubftanccde vin:amp; nous icceurions feulement le corps de lefus Chrift à la maniéré jqu’ils difcntjfpirituellemét Sc par foy(ce qu’il afferma à fes Apoftresjeurcxibantcefacre-mcnt)ne feroit vray :à fçauoir que ce qu’il leur diftribuoit, amp;nbsp;qu’il Leur monftroit entre fes mains par ceft article dcmonfi:ratif,c e c y,Sc à nous en leuiperfonne qui auoit toutesfois apparence de pain,fuft fon corps,Car l’cntcn dant comme 1 entendent noz aduerfaircs,il fc roit bien vray, dire : reccuans cccy vous re-ceurez mon corps,à fçauoir, adiouftans comme ils adiouftent, fpirituellcment amp;nbsp;par foy. Mais pource ne feroit vray , ce que dit Icfus Chrift en la forte qu’il le dilt;St, à fçauoir, c E-CY EST MON COR. ps:Carcequieftoic demóftré par ceft article,c b c Y,nc feroit fon corps.Et pourtant lefus Chrift feroit méteur, difât que cela eft fon corpstft ce n’eft que fim-plemcnt le figne ou le moyen de rcccuoir fon diéh corps fpirituellemét amp;nbsp;par foy:amp; ce pendant en fa réalité il n’eftoit que fimplement pain amp;nbsp;vin. l’cntens bien la Sophiftiquere-îpôce qu’a enfeigne Satan à fes fuppofts pour cucrtirceftc vérité ineuitable tirée de la pure parole de Dieu, Difant que ce mot,E s T,corn mtinémentenrEfcriture n’importe fubftacc, ains fimple reprefentation ou figurc,Comme nous voyons qu’en ce fens il eft diift,que lefus Chrift eftoit la pierretQiéil eft la porte:Qu^il i-Cor.io, çft la vigne, Que les deux femmes d’Abraha,
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Sarra amp;nbsp;Agar , cfloienc les deax Teftamens.’ ToutesIciquelles chofeSjdit S.Paul, (ontdiètes par alegorie ou alufion . Nearmoins, encores qu’cz palliiges fufdièls Sc autres 1'embla bles ce mor, eS|T, fe prenne lculeincnc pour fignifie amp;nbsp;reprefente,!! ed ce que chacun cane peu foit il verfe ez rudiments de Grammaire, fçait que fa propre vertu amp;nbsp;efficace eft d’importer fubftance.Outre ce qu’il y a grand’ difference de la maniéré de parler,de laquelle v-ferEferitureez lieux alegucz contre nous, Sr celle d’ou eft icy queftion , pour diuerles rai-fons: car en premier lieu,il n’eft pasdièt, que lefus foit vne pierre,vue potte,vnc vigne,amp;c, comme il eft diôt,que le pain eft fon corps,amp; le vin fon fag.Mais il eft dièt,qu’il eft la vigne, la pierrc,amp;c. Et ceft article (i. a) nous mon-ftre que cefte maniéré de parler a quelque ale gorie cachée, amp;nbsp;a fon intelligence d’ailleurs que de ce qui cil importe par la fimple prola-tion des paroles. Comme quad ileft didlque Icfus Chrift eft la picrreûi l’entend qu’il eftoif xeprelènté par celle pierre defignee par cell ar ticle, LA, d’ou Moyfc donna à boire aux cn-fans d’Ifrael.Etainfi des autres (cmblablcs.Et pour autant voions nous que fainèl lean in-terrogué f’il cftoit le Prophete, cognoiffant que ceft article, importoit energie, amp;con-fequemment que Ion luy demandoit de ce grand Prophete amp;nbsp;Melsie, qui deuoit faire la redemption humaine,relpondit que non. Là
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cù fil Clift fimplcmét eile îterroguc, fil eftok Prophete,il euft auec vérité lefpödu que ouy. Suiuät ce qu’aiioit prediét de luy (on pere Z a-charie,qu’il deuoit eftre appelle Prophete du haut Dieu.Et aufsi lefus Chrift l’a tefooigné, i-»ca. dilantiqu’cntre ceux qui cftoict naiz des tem-ineSjil n’cftûit point forty vn plus grand Prophete que lean Baptifte.Se£öndemcnc,le mef£»f.7« me lefus Chrift a vfc de paroles trop claires, pour pouuoir faire fcmblable interpretation. Car pour nous monftrer, que ce pain n’eftoie fon corps par figure ou alegorie, il a luy mef-tne declairé comme auons ia diétjque c’eft cc luy mcfme qui a efté liurc pour nous. A d’a-nanrage telle interpretation alcgotiquc con» tre ia vraie nature de cc Verbe, e s i, cc fait feulement quand ce qui fuit immédiatement ledifl: Vcrbc,ne peut conuenir à cc qui le pre* eede,finon par alegorie,comme nousvoions quand il eft di(ft,quc lefus cfh la parole,la pier re, Oll autre fcmblable chofe : il n’y a nul de nous qui ne voie que le mot de porte ou de pierre ne peut conuenir à lefus, finon en fens alegorie. Ce qui n’aduiét en ce parler de Icüis Chrift: auquel nul nepeut douter qucce mot de corps,Itql luit le Verbc.f/?,ne puiflé vtaic-ment amp;nbsp;fans aucune alegorie ou falace , conuenir à cc qui le pcede, à (çauoir au pain : Cac quinefçaic que le pain eftvraiemcnt corps? l inablemct pour nous öfter toutfcrupule, amp;nbsp;occafion de faire fcmblable interpretatio, le-
-ocr page 78-R£SVRRHCrIQN , fus Chrift nù pas voulu dire,Cc pain eft mon I tytfJ.4. corpsxommefainôt Pierre difoit,quc ce lefus i.Pet.i. Chrift eftoic la pierre angulaire. Ec S.Paul, 4 î i.Ctr.io. pierre, de laquelle beurent les enfans d’Il- i rael cftoit lefus Cbrift. Et ainfi des Autres fern blables: car ils monftrent cuidément par l’cx-prefte denomination des deux,à fçauoir de ce qui precede le verbe,E s t,amp; de ce qui le fuit: que toutes les deux chofes demeurent en leur cftre, fans changeraent de l’vne en l’autre. Et pourtant que lefus Cbrift demeurant Icfus i Chrift, il cftoit neantmoins la pierre, ou au contraire: ce qu’à la vérité ne peut cftre finon , par alegorie , reprefentation ou figure. Mais . en ce lieu il n’a vfé de femblable parler: car f’il [. cuftdid, ce pain cft mon corps, il nouseuft donné occafîon d’entendre, comme cz lieux fufdi(fts,que le pain demeuroit pain, amp;nbsp;pourtant n’cuft il peu eftre fon corps,que par repre fentation ou figure. Mais ne l’aiant pas voulu nommer pain,amp; y faut fimplemcnt de ceft article dcmonftrarif, c e c y, il nous a clairement donné à cognoiftre, qu’il n’y auoit plus du pain en ce qu’il tenoit, quoy qu’il y eu ft l’efpecc amp;nbsp;appâréce:mais (eulemet Ion corps. Et pourtàt qu’il vfoît de ce verbe, e s T,fubftart i tiellemét,amp; nô par aucune alegorie.Parquoy ceftecy eftvnctelle manierede parler córpe ' cellc,dont vlà Dieu le Pere,rédant tefmoigna ge Je lefus Chrift, difant : ccftuy cy eft mon fils bien aimé .■ Car nous ne dirons pas, qu« gt;nbsp;kfi»
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lefus foit feulement la figure ou reprefenta-tiondufilsde Dieuunaisainfiqueles paroles le portent, ilcft vrayement, realemcnt ôc de fait.Et à cefte noftee croiance tant l’éhutjoue contrediféle dire de lelus Chrift, qu’ils allèguent,quad il dit,que les vrais adorateurs ado rent en elprit amp;nbsp;en vérité , qu’au contïaire il fait du tout pour nous.Car il ne dit pas,corn» me eux , qu’il lefaille adorer en elprit feule-ment:rnais en elprit amp;nbsp;vérité.Monflrant com bien cft plus parfaiâc l’adoration des Chtc-ftiens, que celle des lüifsou des Samaritains: IcfquelsadoroientDieu enelprit, mais non en veritc.Cat comme dit S.lcan ; Us ne le co-/orf». i. gnoiflüient que par la Loy,laquelle leur auoit elfe donnée par Moyfe,lequel toutesfois n’a-uoic iamais veu Dieu. Mais aux Chrcllicns le fils de Dieu,lequel eft delparty de fon fein, amp;nbsp;par lequel grace amp;nbsp;vérité a elfe faite, le leur a donnéàcognoiftre,oftant,commedlt S.Paul i.ctr.j. le voile qui elloicenlaletâure du Vieil Telia ment, amp;nbsp;le leur monllrant à veuc defcouuer-le.Et pource cft il,qu’il leur a donné le m^yep de radorer,non en efprit, feulement gt;nbsp;comme les luifs ou les Samaritains, amp;nbsp;noz aduerlài-res leurs femblables : mais en efprit amp;nbsp;vérité, nous aiant, comme dit fainét leâ au lieu, que dclTus,racôptee la vérité d’iceluy.Qui fait que l'adorans en la MelTe fouz le pain amp;nbsp;le vin, nous l’adorons en elprit amp;nbsp;vérité , puis que nous l’adorons en la lorte que le fils de Dieu
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le nous a dcclaité . Refte pour rcfolution de ce pointl encores vn doute,que font noz ad-nerfaircsjà dilR»udre;par lequel ilscafchentc-uertir la vérité de ce myftcre de la tranfubftan tiation.Cat difent ils,lelus Chrift a notainent did.qucla Cene n’cft autre chofe,qu’vne cô~ memoration de luy amp;nbsp;de (à mort amp;nbsp;paflîon; quand il commanda à fes Apollrcs de faire çc qu’il Iciirauoit monftrc en fadiôle Cene, en mémoire de luy.Si ce n’cfl doc qu’vnc mémoire de iuy, comment eft il pofsiblc qu’il y affifte vraiemcf.car f ainfi cftoir, ce ne (croie yne (impie mémoire de luy.Mais à cela la re('^ Îionfc eft trop plus qu’euidcnte par les paro-es mefmes de lefus Chrift. Car inftituant (âr di(fte Cene,il a bien voulu dcclairer deux cho fes à fes Apoftres : l’vne qu’eftoit ce qu’il leur çxhiboit en icelle: l’autre,pour quel cftcél amp;nbsp;àqucllc fin il leiirbailloit-Or quad il leur declare le premier point,à fçatioir.que c’eft qu’il leur baille, il ne dit pas qu’il leur baille vue mémoire ou recordation de fon corps ou de foy^mais notamméc il leur dit, qu’il leur bail leiondiét corps,amp; ccliiy mclmcqui aefté livré pour nous.Quqy dicfamp; fi claircmcc,qu’il n’y refte aucun doute ou Icrupule, il leur a bits voulu declarer roccafion,pour laquelle il leur bailloit fpndiél corps en cefte manicreià fça-uoir,à fin que par la manducation d’iceluy ils fcduififtent en mémoire fa mort amp;nbsp;palTionzdi guepar cemoycn, cftans, comme ditfainct
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Paul,vniz amp;nbsp;incorporez auecluy, ils fuflcuE i.Cor.ió'. rendu/ p.u ticipans d’iccile:aians par ce grand amp;nbsp;admirable acle,concinuelle recordation da ceiuy duquel les luil's ^ar cnuie cuidoict auoir cffiiçec Ia mémoire.C eft donc bien autre cho le,dire,comme l’a diéh leftis Cbrift, que man-geans fon corps amp;nbsp;bcuuans Ion fang nous te duilons en mémoire fa mort amp;nbsp;palsion : Od bien dire auec noz aduetfàircs, que nous ne mangeons ftmplemét que La mémoire d’iccl-le mort amp;nbsp;palsion, ou la memoite de lorr corps.Ce qu’ils ne trouucrôt que lefus Chrift ait onques dict.Pall'ons outrer
EtqsMnil noXanctens Peies ontpiirlede ce Sacre-ruent, ils n entfeint ainßparlé : mais eut ncnime le pain,ßtuplementpain:cr le wn,oin,C!imnießm^l Paiilßheinfneßit il,apresßeßrc eßrosw é^ mantpe de I .Car. i rj ce pain. il ne dit p.is le corps de. lefds chrifl cnelo'i^ ßuß^epain.Outre tl eßdiilqn’vn tonr de Sabbat les dißciples eßoient aßmbleißpoitr rompre lepatn, ll n eßpasdiblej^ecedepain.Or I'Eßriture n'z/ßepoint d’ale^orie oiißalace,
I\öus auons ia demóftré araclemet cy def-fuSjpar letefmoignagede rEfcriturc,que nogt; ftreSauueur lefus Cluift aiant efgard àl’infîr mite de les ApoftreSjlefqaels n’aians encores receu le S.Efprit,n’eftoienc allez fermes pour .coprendre ce grand myftcredeur vouläc donner claircmet à entédre que cc qu’il leur exhi boit en ceSacremcnt,amp; leur monftroit entré fes mains,quo'y qu’il fenablaft du pain,u’eftoît
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■quot; toutcsfois plus pain il ne Ie voulue nommer pain, mais leur vfa d’vn article dernonftratif, difant;CÊCY est mon corps. Leur móftrac par la que puis que c’eftoit fon corps, ce n’eftoic donc plus du pain. Et à fin qu’il ne • leur femblaft fi nouucau,lor5 qu’il leur exhibe roitjil leur auoit fouuent predid au parauanr, joitn. 6. leur difant,qu’il leur baillefoit vn pain qui fe-roit fa chair,amp; du vin qui feroit fon fang.Qui fait que puis que par fi expres tefmoignagc de Iclus Ch ri ft me frac no’ fommes afleurez que ce qui nous eft exhibé en ce facrcmcnt n’efl plus pain,mais fon vray corps.Si quelquefois en rÉfcriturc il eftappelle pain.côineez lieux cy alléguez par nozaduerlaires amp;nbsp;autres fern blab les, ce n’cft tât eu cfg.ard à ce qti’ii cft lors ‘ que Ion le reçoit comme à ce qu’il a efté aupa rauant:chofe fort commune à l’Eferiture. En laquelle nous voyons qu’il eft eferit, que la verge d’Aaron deuora celles des enchanteurs fxci/.y. de Pharao. Car là le ferpent cft appelle verge, parce qu’il auoit efté au parauant vne verge, amp;nbsp;prefenrement eftoic tranfmué en ferpet. pi reillement au mefmcchapitre, l’caucdu fleu-UC lut mué en fang par Moyfc, amp;nbsp;ce néant-moins cft encores appellee eau : quand il cft dit que les Egyptiens ne pouuoient plus boire de l’eau dud!tfleuue,qui n’eftoit plus eau,mais lang. Et apres que Dieu eut d’vne des colles d’Adam formée Eue,Adam cognoilTant qu’ci le auoit efté formée d’vn defes oz, l’appell»
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cncoîcs vn oz, difant : Ceft oz eft vn de mes oz. Ec toutesfois ce n’eftoir plus vn oz, mais vnc femme, comme il eft die vn peu aupara-«ant,lt;^^d’vne descoftes d’AdamDicuen fill vnc femme . Finablement en l’Euangile Tatn.i, quand lefus eut tranfmuee l’eauc cn vin, ledit vin eft encores appelle eaucicc que I’Euangc-liftedeclairejl’appellateaue faidievin .Parce melme moyen donc quand nous voyons que ainfi indifféremment en l’Efcriture ce Sacrement eft appelle quelquefois pain, quelquefois le corps de noftre Seigneur : C’eft pour nousinftruire en la vérité d’iceluy , amp;nbsp;nous monftrer que tout ainfiqu’auant labcnedi-éfion il eftoïc vrayemét pain, il eft aufsi apres vraicmet le corps de noftre Seigneur. Ce que manifeftement monftre S.Paul au lieu cy aile i.Cor.ir. gué par noz aduerlaires, quand apres l’aiioic appelle pain, il l’appelle puis quant amp;nbsp;quand le corps de noftre Seigncur.Difant que qui le reçoit indignement,eft damné , pourn’auoir difeernéle corps de noftre Seigneur des autres viandes, f Et n’y a aucune allegorie ou fal lace en ce.àfçauoird’appellcrpaïce que vraie“''quot;”’ ment a efté pain,amp; mcfme le corps de noftre Seigneur,puis qu’il nous a cfté exhibe fouzle pain, veu que longtemps au parauantla venue de lefus Chrift,amp; l’inftitution de fa Cene il auoit iaefté appellé pain par le Prophete Hieremie,quand il difoic,parlant en la perfon /crt.it. ne des Iuifs,amp; predifant la croix de Icfus, Met
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TiESVÄJtECTJON tons,dit il,du bois en fon pain,e’efl: à dire, en fon corps. Outre ce qu’en l’Elcriture tout ce qui eft conucnable à la nourriture de no-üre corps amp;nbsp;de no (Ire ame , eft communément appelle painicomme nous voionsde la Manne,Ét en ce que noftrc Seigneur nous in ftruil'ant à demander ce qui nous eft nccellài-rc pour ladiôiefuftétation tat du corps que de l’aine, nous enfeigne de dernâder noftre pain quotidian,N« iè faut dóe esbahir fi cefte fi pre cieiilc viâdc eft aulsi appellee du pain,Sen luit:
Ernauns MKul honte endorre le corps de lelîfs Chrifi en leur obhe , tls nont Außi 'ver^onÿiejdire qttilfi Idipfi manger attx rats cr’ 'vermine . Difans
fi le arps du SctgiKur cfiant cenfieme'par les rats Cr 'vermine ^efi oit venu à rienfila beßeeß trouuee^ tl la fiautbrußer (y mettre au reltauaire.
Il n’y a nul qui puiffe ignorer, par ce qu’a-uons dtófc cy delI’uSjque nous n’entendons cm dorre leius Chrift ou ion corpsen noz ho-fties: veu que croions qu’encores qu’il loitm uifibicmenc foubs icelies,il ne laiffe ce néant-moins d’eftre en raclme temps vifiblemétau ciel.N’eftans fi aueuglez en noz entendemés comme noz aduerlaircs, qui l’attachent contre fon exprez commandement, fi cirtonferi-ptiuementau ciel, qu’ils ne croient qu’il puif-le cftre en autre lieu , Parquoy delaifi’ans ce propos lequel auons amplement deduid cy délias; nous lommcs contrains parl’infidelp , té de noldiéb aducrlaites rechercher en oc
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lieu vne qucPtion aiat plus de curiofiié que de' zcle.Laquelle certes fi eux amp;nbsp;nous auions telle foy en la parole de lelus Chtiftquc nous délirions,nous laifierionsdifputerauxScola-fiiques : nous abftenans, comme dit S.Paul, de telles queftiós qui engendrent plufloft débats qu’edificationde Dieu, laquelle cft par foy .Toutesfois puisqu’ils nous y contrain-gnent,nous dirons que la refolution de l’Egli le Catholique cft,que tout aifi,qu’il n’y a nul lecôucnancc entre le précieux corps de Icfus Chrift,6c vne befte brutte, par laquelle icelle belle brutte puillc eftre incorporée auec luy: ainfi corne dit le Maiftre des Secécfs, Premier fondemët des Théologiens Scolaftiques, le- Atd^ißir diift corps de nollre Seigneur ne peut eftre in û.4 corpore auec vne befte brutte. Car il faut que celuy qui le reçoit,foit ordonné de Dieu pour ceft eft'eéb.Teiiement que, comme difent aucuns Scolaftiques, vn Ange ne le pourroit re- lerfinlib. ceuoir en celle forteipar ce qu’il n’a cllé ordô- ^ f’’ né pour les Anges , moins donc le pourroit manger ouconfumervnebeftebrutte. Nous ne nions toutesfois que d’autant que nous re-cognoifl'ons amp;nbsp;croions qu’en ce Sacrement, comme entous autres , il y a deux chofes; à fçauoir le Sacrement, qui cft le ligne vifiblc de la choie inuifible amp;nbsp;facrce,cpnliftant es ef-pcces apparentes de pain amp;nbsp;devin , retenant encores tousles accidens de pain amp;vin na« ïurel,comme la couleur, odeur, faneur amp;nbsp;ap-
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Cm.17.
M. 1 (î in Mat.
t.Car.^.
CÙmfaera menium à mart eorra-ditur: vel fi bruta bepia fumai (itt.
parence ; par le moyen defquels noz fens en lont crompez,ainfi que furent ceux d'Ifaac en la perfonne de fon fils lacob,figure de ce grâd myfterc.Lefquellcs,comme dit Theophilaólc y ont elle retenues parlefus Chrift pourfur-uenirà noftrc infirmité,qui abhorre deman-geftfhair crue,principalement chair humaine, tt la chofefactamentale.àfçauoirla chofe in uifible amp;nbsp;facrec,qui eft la fubflance du painamp; du vin,changée en la propre amp;nbsp;vraye chair de noftrc fauueuriclus Chtift; choie que nous comprenons par feule foy, appuyee en la parole de Dicudaquelle ne nous peut deceuoir, non plus que celle de lacob fon pere Ilaac. Nous ne croiôs que ccldiéles efpeces de pain amp;c vin,eftans lubiettcs à noftre veue ne foient corruptibles amp;nbsp;temporelles , fuiuant ce que diél fainét Paul,Que ce qui cft fubiet à noftre veue eft temporel; amp;nbsp;confequemment qu’elles ne puifl'ent eftre corifumraccs par les rats amp;vcrminc.Mais quant à la choie inuifibleamp;: fierce, fçauoir cft le précieux corps de noftre Seigneur,nul ne pcnla iamais qu’il full fubiet à corruption,ou à eftre confumé par lefdiélcs belles.tn quoy peut feruir de certain telmoi-gnage le dite de noz doéteurs, lefqucls parlas de ce faiôl,parlent toufiours du Sacremet, ou des efpeces de pain amp;nbsp;devin. Que l’il lemble eftrange à aucun de dire , cjue nous croyons qu’é CCS efpeces il n’y aye autre chofe que les accidés de pain amp;nbsp;vin feparez de leur fubftan
ce
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CCjChofe du tout cótraircalaphilofophicbu-maincjamp;à la definition d’accidécieluy con-* fefl'eray que e’eft chofe lupcrnaturelle digne toutesfois d’vn tel ouuticr , que lefiisChrift vray Dieu amp;nbsp;vray hóme:Iequel peut bien faire qu’en vn tel my fiere ces accidens fubiiftent à parteuxjveu que iuiuantlcdirc des phllofo-phes, l’homme les peut bien comprendre en ‘■quot;tdicunt ion cerueau abftraicfs de toute fubfiance* forte que ieroit grand blafpheme , dire que^ l’homme peut comprendre chofe en fon ccr-ueau,quc Icfus Chrift ne peut mettre à cfFeôfâ Et neic fautesbahir,fi nous portons hôneur amp;nbsp;reuerence à eefdides e(peccs:amp; fi pour cefl: cfFeôl nous faifons brufler la befte qui les a cô fumccSjamp; la mettre au reliquairc'.veu que l’ef criture nous enfeigne de porter honneur ô£ reuerence à ce quia touché ou feruy de cou-uerture,non au précieux corps de noftre Seigneur,mais au corps de fes fainéf s:car no fans noftre inftrudion nous lifons en icelle,que la féme qui auoit le flux de iang, pour auoir por té ceft hôneur à la robe qui couuroit le corpâ encores mortel de Icfus Chrift, de croire que en la touchant feulement, elle feroit guaricj fut fi bien rcmuncrec de Dieu,que elle obtint MM.ii ce qu’elle demandoif.commc au fit firent plu-fieurs autres-Et en outre que tout ce qui tou-choit le corps de S.Paul,combien que mortel amp;nbsp;infirme,eftoit en tel honneur enuers Dicu^ qu’il auoit la vertu de guarir les malades^ Cô.*
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bien dofic à plus raifon, doiuct cftre reüerees amp;nbsp;honnorces dc nous ces efpeces : lefquelles nous croiiSsauoirferuy dceouiierturcauprc-cieiix corps de lefus Chrift immortel amp;nbsp;gloiï fié? C’cft donc pureimpofture de Satan, dire que croions que le corps d’iceluy Icfus Chrift fc laifle manger aux rats amp;nbsp;vermine.
t'Auoir rnis en trois quartiers^(omme eßans bien marriT^^ l'appellent ^^nean de Dieu, hiy demanclentla paix.S.IeanmonJîroit lefm clmßvi liant ^qu.1 ellott le vray Agneau figuré au vieil Te~ ßamentieyr’ Vous monilrefyoßre oblieipuis la man gif^vous faifns donner à boire. S.lean a il mangé lefm cbriß encepoincl?
O execrable blafphcme de no2 aduerlaircs, Iciquels luiuant le dire de Icfus Chrift,empcf jtlaii.ii. client pur faute de foyqne IcS.Efpritnepeut ouurer en eux la cognoifl'ance dc ce grâd m/ ftere de la lainClc Mefte.En forte que fe mo-quans des hauts myftcrcs de Dicu,lcfqucls ils ne cofniprcnnent, comme les Capharnaites, Joan.ils fc retirét de la compagnie de lefus Chrift.' le leur demande donc fil eft pas clcrit qti’icc-Afott.ii. luylcfus Chrift’rompitlepainenfa Cenc? Et yi/rfz.i4. en outre fileft pas di(ft,qu’aprcs fon Afœfioir les Apoflres conrinuoientde rompre le paiii^ £«5.11. Quand donc le Preftrerôpt le painenlaMclquot; lyJll.i, fe^ßiic il pas en rcsemplc que luy ont mon lire Iclùs Chrift Sc fes Apoftres? Et en roui' pant iceluy,nefommes fi hebetez q penfions rompre ou brifer le corps de lefus Chrift, le*;
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DE
quel nous fçaiions par tcfmoignagc de FEföri turc ne fepouuoir rompre ou briCer:Ains fom mes cnfeignczparla lainde Eglife, que tour ainfi que l’aine cft toute en tout le corps , amp;nbsp;toute en chacune partie d’iceluy lauffi le corps delefus Chrift en tout en toute l’hoflie , amp;nbsp;tout en chacune partie d icelle.Et pourtant efl: fuviainiJ, pure blalphcmc, dire que le Preftre frappe (a
‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ,1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ *1 • fubfralt;lme
poittrinc comme marry d auoir ropu ou bn-
î'é le corps de lefusChrift ; Et que pour celle lt;4. caule il luy demande la paix. Mais cÔlîdcrant^itwr.
£on infirmité,amp;(oy Ibuuenat du dire de làinét i.Cor.n. Paul.qpc qui reçoit ce facremétindignetnér, cell à (a damnation : il fe frappe la poiôlriue comme foy criant ençoulpe des fautes ije pe chez defquels jl lé fent attaint,demandant paç don à Dieu defefdidcs fautes : fuiuant en ce Finltruélion que nous a donnée klus Chrift en la parabole du Publicain. Et foy retournât de plus en plus à Dieu, luy demande qu’il luy pUife luy donner paix à fa confciencc,laquelle,comme ditS.Paul,cll en continuelle guet- Roin.7, re, amp;nbsp;fupplicr par fa mifericordc , ce qui def-fautenluy.Finablemcnt, par ce que le facrifi- Aiarc.^. ce a efla elf ably par lefus Chrillcn mémoire defamort amp;nbsp;paillon par laquelle a cllçaccô.. plie la figure de l’Agneau Pafchal ; aiant clic, Heb.s. comme dit le Prophete , icçluy lefus Çhrill mené à la mort corne vn agneau: Et en laque! £ƒlt;lt;,53. le,fuiuant le tcfmoignagc de S.Pierre,nousa-uons cfté tacheptez par la mort de l’Agneau
El ij
-ocr page 90-RESVRRECTION
i.Ptt.t. immaculé:Pource cd il, que le Prcftre l’appel le Agneau de Dieu;car encores qu’il ne mon-ftrc au doigt vifiblemêt, comme faifoit fainôt lean : toutcsfois il nous aflèure que fuiuant l’exprcflc parole de Icfus Chrift,il tient alors cntre/cs mains inuifiblement fouz les eipeccs de pain amp;nbsp;de vin,celuy, lequel comme vn A-gneau,a cfté occizpour nouszceft Agneau dis ie,dominatéür de tout le monde, lequel long temps au parauât fa venue, noz peres anciens auoient tant demâdé. Et n’eftoit befoing que ' S.lean mangeaft ccd Agneau en cede /orte, veu que lefus Chrid n’auoit encores indituc fa Cene;amp; que le facrifice Leuitique amp;nbsp;immo lation de l’Agneau Pafchal n’auoit encores e-ilc immolé. Parquoy concluans ce tiers article, nous dirons que la croiance de laTrafub-ftantiation n’ed en rien contraire à la doftri-ne Euangclique.ains cd purement tiree d’iccl lc:Er en outre que dire que le corps de nodre Seigneur fe laide manger aux rats amp;nbsp;vermine, ou bien que le Predre rompât l’hodie le pen-fe rompre ou brifer: c’ed pure blafpheme du tout contraire aux traditions de nodre Eglife Catholique. Rede donc maintenant venir au quart amp;nbsp;dernier article.
* ARTICLE IIII.
IE n’infidéray longuement dir ce dernier ar tide, paf ce que l’intelligence de ce qui fc poufroit dire lur iccluy,à fçauoîr,quels font ks fruiéls de la faîélc Meße, amp;nbsp;ceux du Cœnû
-ocr page 91-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. jy
de noz aduerfaires,{êra clairement demonftrc ez deux petits traiâez qui Penfuiuent. Et d’au tant me fuffira remonftrer pour le prefcnt au Lefteur fidele amp;nbsp;Catholique, que le fruiftdc la croiâce de nofdiôls aduerfaires, en leur Cœ num, eft, qu’ils deftruifent la parole de Icfus Chrift,p laquelle il a diôt à fesApoftrcs,quoy 3u’il eurt pris du pain entre fes mains, lequel leur monftroitpar ceft article dcmonftra-tif,c E c Y,ce n’cftoit toutcsfois plus pain,lors qu’il le leur exhiboit,ains fon propre corps amp;c fang, amp;nbsp;celuy mefme qui a efté liuré pour nous.Et ceux nous veulent donner à entêdrc, que fondiét corps eft autant efloigne de la Ce ne,comme le plus haut ciel de nous. D’auan-tage ils referent toute la vertu amp;nbsp;efficace de ce Sacrement à leur foy , difàns que lefus Chrift nous y eft feulement appliqué par foy, là où faind Paul nous tefmoigne que celuy t-Com. qui le reçoit indignemcnt(lcqucl nul ne peut nier cftrc fans foy,vcu que, comme diet S.la- lato.i. qucs,la foy eft cogneuepar Icsœuures; tellement que celuy qui dit,qu’il a la foy,amp; n’a les œunres.fe defment foy mefme, comme dit ail leurs fainél Paul)lc reçoit toutcsfois, comblé Tît.i. qu’à fa damnation. Et auffi lefus Chrift l’exhiba en Emaux à fes deux difciplcs , Icfquels ne le cognoifToient point, amp;nbsp;pourtant n’a-uoient point la foy , comme luy mefme tcf- r ■ moigna,lcs appellans gens de petite foy. Et de faid, corne il eft did au mefme lieu, ils nt
H iij
-ocr page 92-L,A JR-ESVRR-ECTION k cogncurcnrjïnon aprcs qu’il Ie leur cut ei« 2gt;ibé; tellement quçla reception d’iceluy précéda leur foy .Là où nous attribuons toute l’ef ficace de fi grand iny ftere à l’omnipotente pa role de lefus Chrift;A cefte parole, dis-ie, laquelle a de rien créé toute chofe:amp; faidt que ce qui n’eftoit point, full: amp;nbsp;à plus forte rai-fon peut bien faire , que ce qui cftoit ia quelque chofe, foit change en vnc autre, comme procédante de la bouche de celuy qui eft tout puifiànt d’cxecutGE de faid ce qu’il didt à les ApoftreSjlcur exhibant ce facrement: Si qu’il nous dit iourncllement par la bouche de noz Preftres, à fçauoir,quc ce qui nous y efl exhi-bé,c’cft fon corps amp;nbsp;fon fang. Et eftimos que noftre foy ne fert rien à la veritable réalité de ce facrcmentunais feulement,corne dit (aind Paul,à nous faire rcircntir des fruiâs d’iceluy pour l’auoir rcceu dignement. En outre croi-ans,comme ils font, qu’en ce facrement nous nercceuions le corps de noftre Seigneur , SC n’en loions faids participans que par foy feulement, tellemét qu’il ne (oit qu’vne alPcuran-cc ou vn figne , que par la reception d’iceluy nous foions par le moyen de noftre foy myft* quement faids participans du corps de IcluS Chrift,amp; plôgez en (on iangnl n’y auroit nul« le difference entre la Ccnc de lefus Chrift SC les anciés lacrifices-.Lcfquels S.Paul nous tef-moigne auoir cfté tant impaïlàicts^ comme tels reicttez.Car il eft certain' qu’iceux eftoiét
-ocr page 93-PE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESS^. 1,6
donnez à noz anciés pcres,poin vne afTcurâcc de l’efFubô de fang q deuoic faire Iclus Chrift pour la redemption du genre humain,fuiuant la promefle qui auoit cité faiâc à Abrahä. En forte que pariceuxils eftoient faiâs partici-pans de la mort de Icfus Chrift amp;nbsp;du merite de fa paflion parfoy amp;nbsp;cfpcrance: auffi klus dit qu’Abraham a veu Ion iour, amp;nbsp;l’en eft ref-iouy:à fçauoir,par cfpcrace,foy confiant en la promeflè à luy faidc p Icfus Chrift.Ec S. lean noustefmoignc que l’Agneau a efte occy des le commencement du monde : d’autant que Îiarfon fang il a nettoyé les pcchez, non leu-cment de ceux qui eftoient naiz pour lorsgt;ou à naiftrc:mais généralement de tous ceux qui au parauant fon aduenemét feftoient par foy amp;efperancc appliquez la vertu amp;nbsp;efficace de fa mort amp;nbsp;pafsion . Si donc en la Cenc nous n’en fommes faiéhs participas que parfoy, Sc icelle Cenc n’eft qu’vne afteurâce de ce faiél, nousn’auons nonplus par icelle quauoiens noz anciens peres par leurs facrificcs impar-faids:Par Icfquels comme auons did,ils en egt; ftoient faids participans en efperancc,amp; con fequemment par foy; car leurdide cfperance n’eftoie non plus fans foy,que noftrc foy fans cfperance,Et qui plus eft, la figure auroit efte nCor.r. . beaucoup plus noble q la choie figurccjvcu q
la Mâne,laquelle Icfus Chrift mclme nous tcClom.s. moigne auoir efte figure de ce facremét,eftoi£ ,vn pam defeendu du ciel,.qui fans doute çftoic
-ocr page 94-SESrRRECTIO^ beaucoup pl’noble que Ie pain materiel qüé nousreceurions en la Cene, qui eft faiél par oeuurc d’vn boulcnger. Finablemenc par telle croiance contre lettefexprczcommanderaéc deIcfus Chrift , ils font Ic ciel vn fi certain amp;nbsp;ft circouferiptif lieu de fon habitation, amp;nbsp;l’attachée en telle forte en iccluy, qu’ils ne croiét qu’eftant là il puilfe en mefme temps eftre au-trepart;amp;pour le fairecoutc,ils defpouillcnt . totalement leSacremétde chofe inuifibleôi lacree, cotre la pure amp;nbsp;vraie définition de Sacrement.
EPILOGVE.
TjArquoy concluansamp;mettansfin à ce irai Jl ôté,nous dirons pour toute refolution, fiii uant ce qu’auons iniques icy demonftré par telmoignagedes eferiturcs , Que noftre ieul Sauueur amp;nbsp;Rédempteur Icfus Chrift parce grand amp;nbsp;non rciterablc facrifice de la croix a accomply tous les facrifices de l’ancien Tefta ment, qui fe faifoient félon l’ordre d’Aaroii par effufion de fang. Et que par iceluy feul il a meritee la rcmiflion des pcchcz,amp; faid la redemption éternelle; cftant, comme dit fainél Htl.s, Paul, faiôl caufe de falot à ceux qui luy obeif-fent : en forte qu’il ne nous refte plus aucune oblation pour le peché.Toutesfois par ce que au lieu de nous approcher de cefte vniqucé^ ft parfaitfte oblatiô faiefte pour le péché, nous nous en elloignons iourncllement par nO' ftre dcfobeillànce amp;nbsp;preuarication, laquelle» coin-
-ocr page 95-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 37
cómc di: le mefme S.PauI,reçoit fon iuftc loy cr,Ie(us Chrift nous a laide pluficurs amp;nbsp;diuers moyes pour no’ en approcher: entre leiquels il nous a laide ce facrificedu nouucau Tcfta-mét,parleql il a efté faid faaificatcur eternel félon Tordre de Melchifcdech: par Toblation amp;nbsp;manducation de fon corps amp;nbsp;de fon fang fous lesefpeces de pain amp;nbsp;devin. Leqlil nous a commandé de reiterer,ou,à mieux dire,d’en tretenir côtinucllcment, non pour fon imper fedion^cômeiladuenoit ez ancics,mais pour la noftre, à fçauoir,pour nous plonger en fon fang,d’autant,corne auonsdiél,que nous enef ioignos iourncllement nous mefmcs,amp; pour nous rédre participansdece gtad facrifice de la croix : rcccuas fon corps en cediét facrifice, nô corne le ddent noz aducrfaires,mcthonimi quemctamp; parfoy feulement:mais en la forte qu’il nous a adcurez,à {çauoir,tcl qu’il a efté li urc à mort pour nous. Nó auiïi qu’eftimions pource le faire dcfcédreduciel: mais croians, quetout ainfi qu'il n’arié diét de bouche,qu’il ne le puid'e mettre à efFeél,il eft au ciel vifiblc-met, fuiuât Tadèurâce qu’il nous en a donnée: amp;icy inuifiblcment en laCenCjlelôaudî que luy mefme nous en a afièurcz,fous lesefpeces du pain amp;nbsp;du vin, fans aucunemcc abadonner la dextre de Dieu fon pcrc : amp;nbsp;fans pource en » rien changer ou älterer la vérité de fon corps. Toute æuure,qui eß deDieu^neßra deßruilfe par ies htmmei^ ^ußqueforce ou violece qu'ils luy facet,
-ocr page 96-REFVTATION de
XXI. B^AMN^BLES nbsp;nbsp;R-
ticles,^ blafphemesdeno^dduerfai-res contre ld Cdincie MejJè. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;
ARTICLE I.
o M BIEît que hi Mejfeßit ip.u^
îft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;‘quot;1^4^ ^de wueefi toutesfoii
J cotre DeM. 1. Mat. i y, SôôeiC^âr 4,
Si U Mçllc cft inuenrion des hommes rc-pugnapte à la parole de Dieu,comme veulent jcy periuadernoz adueplaircs, pourquoy fal-Joit il prendre tant d’armes, aflemblcrtaprdç forces pour l’alSolir*. veu quel’Elcriture nous ^fleure quç toute choie qui eft d’inuention hi| plaine lera diflolue de Dieu,laps aide d’hop-pes ? Mais tant fen fault qu’elle foit d’inuention hupiaine,quc nous n’auons chofe plus eÿ prelfc en l’Efçritpre faindepe plps certain co mandement, quela confinuellc celebration tl’icclle, N’eftant autre choie la Meflc, que U commémoration de la mort amp;nbsp;paßion de Ic-fus Chrift,par la cppfccration mädneatjon de les précieux corps amp;nbsp;fang fous les çlpcccs de pain amp;nbsp;de vin, Iclon fon irefcxprez coin' mandcmcnt.Q^nd en la Cene il tranfmualf pain en fon corps,§£ le vin en fon fang,cftanF par ce paoyep faid éternel làcrificateur felofl l’ordre de Mdchifedech: ainfi quille tcl|nqi;
-ocr page 97-REsvR. jyR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0
gria liiy mefme afês Apoftres : lórs qu'aiant ptis du pain entre fes mains, nbsp;nbsp;l’aiant beniCj’
il leur dit; P R en êz et Mangez, cé-tA est Mo'h corp Si Qj? 1 sera LIVRÉ PoVR vûvs, Icurcùnimandant amp;nbsp;à nous en leur pcrfonnc, de faire comme: ilauoitfaiâ,en mémoire de famörtSfc paf-fion.Car par icelle nous obtenons deux choies; l’vneque tnangeans là chair nous fom-mes incorporez en luy : Vautre que nous an-z«»,^; nonçons amp;nbsp;remémorons fa nïott amp;nbsp;pafsion i.Cor.ii» iufquesà Ion aduenement. lieft donc tref-faux qu’elle foie d’inuention humaine, puis' qu’elle cft tirée d'vrt fi exprez cóma'ndemenc de lefus Chrift:Sf qu’elle efffaide aueèla mef me chofe,amp;; les nicfmes paroles qu’il la fit ôc commande de faire aptes lûy. fi lôn y à adioufté autre chofe outre lefdrófes'paroles delcfus Chtift,comme Pfàlmes, Oraifons,» Hymnes , Cantiques amp;nbsp;autres fémblables' chofes qui precedent ou fuiuent celle confe-Cration: enCorès qu’elles nefoient delafub-ftance de la Meftè( laquelle corn me auôs didj confifte feulement en ce que fit amp;nbsp;dit lefiiÿ Chrift, amp;nbsp;qu’il commanda de faire) TouteP fois n’y ont elles efté adïouftcès pat înueri-tion humaine : ains pat commandement de Diciï c^ tradition de lès' Âpoftf es infpirez pat le fainél Elpric.Caf en premier, fi nous cônfi-derons tout ce qui precede la confeefation/ rïouscognoiftronS'jqi'ie c’eft la preparation/
-ocr page 98-JIESV nREC'T IdN
par laquelle le Preftre fuiuant le confeil de S. ïiCar.n. Paul, fé prepareauantquereceuoirce fainôt
Sacrcmenr.nous incitant par fon exenaplc de faire le femblablc : d’autant que nous voions i qu’auant que fapptocher de l’autel il fait U confcffioQ de (es péchez , f’en crie en coulpc frapantfa poi^irine comme le Puplicain , amp;nbsp;en demâde pardon à Dieu, amp;nbsp;prie les affiftans de prier pour luy. Apres fapprochant de l’au-£lgt;ht.ts. tel dit par inftrudion de faind Paul plufieurs belles Oraifons, Pfilmes, Hymnes amp;nbsp;Cantiques tendans à mefmc but : il fait puis profef- ■ non de fa foy Chrelliennc tant par récitation de l’Euangile amp;C. Epillrc, que pat le fpecial récit de là croiance au Credo.En hn,aiant prefen- î tccs plufieurs belles amp;nbsp;deuotes Oraifons à Dieu,tant pour foy,corne pour les Rois, Prin ces amp;nbsp;autres conflituez en dignité , comme Paul nous a enfeigné,comm.adant qu’a uant toutes choies Ion face priere pour telles gens,il vient à ce en quoy nousauôsdiéf co» hfter la vraie fubllancede la Méfié: Prenant le pain amp;nbsp;le vin entre fes mains, le bcnifiànl en la perfonne de Icluj Chtifi, amp;nbsp;auec les mef mes paroles d’ont il vlà,il le rompt, comme il fit,amp; finablement le mangc,fuiuant fon com- j mandement. Qupy faiét amp;nbsp;apres auoit ainß [ mangele précieux corps de Icfus Chrift, ' beu fon fang:tout ce qu’il fait ou dit apres,tcd à rendre graces à Dieu . Suiuanten ce le trac dçjcfus Chtift^lequelnous liions qu’apresa-
-ocr page 99-Tgt;E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 39
uoir exhibe ce Sacrement à fes Apoftres, fit chanter vn Hymne amp;nbsp;rendre graces à Dieu. Mat.ig', Parquoy puis que tout ce qui eft en la Mefle cfttirédel'cxprefl’c tradition de lefus Chtift amp;nbsp;de fes Apollrcs:à fçauoir,la préparation de laindPaul ,1a confecration, reception Scallion de graces de Icius Chrift: nozaduerfai-resamp;tous ceux qui auec eux l’appellent in-uention d’hommes , mettent trcfmanifcfte-ment.
article II.
T £S dej^mfimens Üquot; fompes i'Accouflremms 4 des PAjens, fine antre Lnc. zo.i, Pet.'^.z.Tim.i.
Et ne font les accouftremës pompeux,def* quels on vfe en la celebration de ce grand my fiere, pour le traiéler auec plus grand honneur amp;nbsp;rcucrcncc,contre les paflages icy alc-guez:Efquels eft deffendue la pompe amp;nbsp;curio lité d’accoufiremens pour la gloire des hommes, amp;c non pourla gloire de Dieu, amp;nbsp;pour traiôler fes fainôlsfacremens auec plus grand honneur amp;nbsp;reuercnce. Mais font Icmblablcs ceux qui en murmurent à ludas quimurmu-roit pour la defpcnfe qu’auoit faiâ la Magdeleine pour honnoret le corps de lefus Chrift. Ils ne (ont aufsi pris des Paycns,ains de la pro pre Eferiture lainóle, amp;nbsp;à l imitation d’icelle; car flau vieil Teftament IcPreftre traidlant les hollies amp;nbsp;oblations d’iceluylquin’eftoiét que figure de ce grand my Here que le Prefite
I iij
-ocr page 100-nV.SVRll'EtTÎGN traide en la MelTe) vfoic d’.iccouHrcmcns (î pompeux,pour les manier auec plus grand’ rc Ciil.t, uerencc,amp; reprefcntcrles myftercsy traiólcz combien à plus forte raifon en doiuent vfer noz Preftrcs ? Lefquels d’autant qu’ils contra-4lentamp; manient chofe plus digne que ceux la, d’autant aufsi la doiuetït ils traider auec plus grand’reucrencc:amp; d’autant qu’en ce facrificc ils font mémoire d’vn plus hautamp; plus parfait myfterc,d’autant le nous doiuent ils rc-' prefenter auec plus dignes ornemens. Q^lî lîoz aduerfaires répliquent, que par l’inftitu-lion du nouueau Teftamcnt,toutes les ancieft nés ceremonies ont efté abolies : ie leur coiï-felleray cela eftre vray, entant que les hommes appuyoient for icelles le prix de leur iu« jÈjesiiS. ftification,ou bien de celles qui cftoient figure des chofesaduenir. Lefquclles ie confelT« quelcfos Chrift a abolies, nous iuftifiant pat fa croix, amp;nbsp;nous rendant ce qui cftoit figuré par icelles-. Mais pour cela ne fenfoit, qu’il aye abolies toutes fortes de cercmonics:Mcr-me celles qui feruent feulement de tefmoi-gnage de l’honneur amp;nbsp;reuercncc que nous luy portons:ou pour nous rendre plus próptS amp;nbsp;plus affeétionnez àfon feruice . Ou bien celles qui feruent à nous reprefentet vifiblc-ment les grands myftercs , defquels il nous' fait partierpans par fa grace inuifible yLe tout pour fobuenir à noftrc infirmité . Corom* nous voions de la premiere forto, à fçauoir,lt;lc
-ocr page 101-VE MESSE. 40 celles,qui feruent feulement de tefmoignage de l’honneur amp;nbsp;rcucrence que nous portons à Dieu ; ou pour nous rendre plus ardents à fpn feruice-.cp fabftinencc de la cpulpe charnelle , lors qnç Ion veut vapquer à Oraifons, qui cftoit vne ceremonie des luifs que fainét Paul nous a recommandée,es ieufnes du rc- ’-e««-.?. poz aufeptiefme iourzdc feproftçtner re,quand Ion prip : amp;nbsp;autres fcmblables, lel-quelles n’ont efte reiettecs par ce qu’en icelle nous n’appuions aucunement poftrc iuftifi-cation : Mais feulement clics nous rendenç plus prompts ap feruicç de Pieu ; amp;nbsp;rendent tefraeignage de l’honneur amp;nbsp;rcuerence que pousluy portons . De la fécondé forte nous yoions que lefus Chrift a cftably l’eaue au baptcfme, les efpeccs de pain Sç devin en ce fainôl Sacrement, l’impoution de mains : amp;nbsp;plufieurs autres chofesque Ion pourroitdif-çourit en l’Efcriture, feruans feulement pour nous reprefentet les graces inuifibles, lelquel les,comme ditfainû Paul, noustecognoif-fonsparlescljofcs vifiblcs. Ainfi eft il aufsi de ces accouftremens, lefquels nous feruent pour traidet le feruice diuin plus teuercm-inent;amp;pour nous reprefentet vifiblernent ; les myftcres defquels fait mémoire le Preflrq en ce facrifice. Comme Ion peut voir es lieux 'jt où eft traidec par le menu la fignification '1 d’iceux : Que f’il me dife en outre que Icfus Chrift rt’vla de fçtnblablçs aççonfttemcns.
-ocr page 102-L.A RESVRRECTIQN
G.DwAt. quand il fit Ia Cenc : ie leur relpondray aucc in rat.diui. l’Euaneilcjqu’il a lailTé pour lors beaucoup de chofes a ordonner pourl’indilpofitionde fes difciples, que le Sainôl Efprit a depuis reuelc ifii.nS. àfon Eglife. Et comme dit fainól Auguftiogt; Que noftre Seigneur a bien inftituee la Ce-ne : mais il n’a rien ordonné de la forme de la
célébrer, par ce qu’il remettoit ce fur fes Apo âres amp;nbsp;Prélats Ecclcfiaftiqucs, par l’aduis def quels il entendoit regier fes Eglifes. Aufsivoi-ons nous qu’il fit fadide Cene au lieu mef-rne, où il auoit foupc : amp;nbsp;S. Paul a depuis ordonné que chacun foupaft chez foy amp;nbsp;à part auant que venir au lieuoùlondoitcelcbreri'’ , celle.11 n’ordonna en outre rien de la prépara ï.Cor.11. fion, laquelle S.Paul nous a tant recommandée . Et n’eft valable la confequcnce , qu’vne chofe foit mauuaîfe.par ce qu elle n’a efté ex-prefTemerK commandée de lefus Chrift . Cat au contraire nous fommes par exprez tefmoi gnage de l’Efcriture enfcignez,que tout ce qui le fait à l’hôneur amp;nbsp;reueréce de Dicu,moycn-nant qu’il ne foit contraire à fes commande- . mens.cft chofe fainde,amp; à luy aggteable,encores qu’il ne l’aie commandee.Comme nous ÂiM, i6. voions qucl’ôndion que fit la Magdalcine à lefus Chrift ne laifta de luy eftre aggreable,en corés qu’il ne la luy euft commandée. Et les ' facrificcs d’Abel amp;nbsp;de Noé,ne laiflcrent d’e- '
ftre àggteablcs à Dieu,pour auoit efté offers parem , aüantque auoit aucun commandement
-ocr page 103-DE MESSE. 41
ment de facrificr . Et fainâ Paul remit le laite à ceux à qui ilauoit prefehé j quoy qu’il ne luy fuft commandé de Dieu. Aulîi voions nous que Dauid requeroit à Dieu,qu’il euft ag grcables les fetuices que de fa voîuntc amp;nbsp;de Ion propre mouuement il luy offroit. Toutes lelquelleschofesaucc infinies autres que Ion pourroit puiferdes Eferitures, nous font amples telmoignagcs que nous ne deuos fi cftroi étement nous arreftet à ce qui nous cft commandé,que ne puiffiôs adioufter quelque cho fe du nortre,mGy ennant qu il ne (oit contraire aux commandemctis lt;nbsp;Finablcment encores que lefus Chrift en faCene n’aye vféde tels accouftremés : fi efi ce qu’ailleurs il nous a en(cigné par (on exemple de reprefenter la grandeur des my (leres que nous traitäons pat habits pompeux amp;nbsp;difFetens à ceux qu’vlons iournellement. Parce nous voions qu’en ce grand myfterc de (aTransfiguration il fe re-prelcnta à fes Apoftres atrce habits blâcs com me neigCi Et auant qu’executer ce grand my-ftere de nofire redemption en la croix,il vou luteftre deueftu de fes habits accouftumez amp;nbsp;Veftu d’vne robbe de Pourpre, puis d’vne rob £Hr.2). be blanche Pareillement aufsi Si lean en (on Apocaly pfe, nous teprefente la grandeur des vifiotls qui luy font apparues ez accouftre -mens . Parquoy ne fe faut esbahir, fi la fain-dc Eglifc guidee pat le S.EIprit nous repre-»
K
-ocr page 104-LA RLSV RJIECTIÖN fente la grandeur de ce facrihce.Sc des myfte-res dcfquels eft faidle mémoire en iccluy par accoullremens pôpcux amp;nbsp;differens aux communs. Ains conclurons que ceux qui les reic-ókenrjcieólcnc la mémoire de la mort amp;nbsp;paf-fiô de leCus.qui nous eft reprelentce par iceux amp;nbsp;autres chofes extérieures.
ARTICLE Iir.
IL ffl âeffenâu de ht dire [dns ciergesfonneries de cloches,contre Mdtthiiô. i.cor.11.
Nous auons cy deuant dcmonftré par le tef lan. moignage de S. Auguftin,Que noftre lauueut inftitua la Cene: Mais il n’ordonna rien de la maniéré de la cclebrer:remcttaot cela a Ion /0Äf».i4, glife : à laquelle il a laiiTc le fainét Efprit pour ceft cff'eift^ fçauoir pour luy enfeigner ce que pourrindifpofition du temps il n’auroic en-î'cigné eftant en ce mondc:commc depuis il a fuggerc piufteurs chofes ; amp;nbsp;comme n’eftant point oiuf, il en fuggerc iourncllemcnt. Entre lefquclles Jonc l’vlage des cierges allumez» pendant qite ion célébré ce grand myftcrcdfl la fainôlc'Meftcjpour rcprclcnterce que le-fos Chrift nous a enfeigne en Ion Euangile, amp;nbsp;(ainót Paul en fes Epiftres. A içauoir qiiï i-C'or.ii. poureftrefaidls participans delà vertu amp;nbsp;cf-ftcace d’iceluy , il nous faut cftre tellement préparez, que noz œuures foient ciergesaH
-ocr page 105-DE MESSI. 41
dens po fez fur vn chandelier pour reluire à rout le monde.Et que telle doit eftre la lamie rc de noz confciences.que chacun voiant noz œuureSjCndône louange à Dieu. Parcillcmét le fondes cloches, pour nous faire fouuenir de ce q. cft cfcrif.Que le (on de nous doit aller pfal. i ?. par toute la terre; amp;nbsp;le bruit au bout du mon-1” de.Tüuies lefquelles chofes nous (ont ainfi re prcfcntecsparla (ainélc Eglife en ces chofes txterieutes, dcfquclles l’vfagc nous cft fort commun à l’imitation delefus Cbrift, lequel raccommodant à Vinfirmitc de fes auditeurs.
nous a reprefenté fes confcils amp;lcs hauts fe-crets de Dieu fon Perc, par les chofes mondai nés amp;nbsp;terriennes fréquentées entre nous/oit cnparaboles,fimilitudes,ou autrement.
ARTICLE IIII.
Ç videur efl eßiwietÇelan repin'ton quds ont dî celuy .qut la âiîl,antre z.Par. 18. Rom.i.
Par ce que nous auons amplement deduiôf au premier article du traiélé precedent,il peut cftre notoireàchacun, que nous croions fermement , qu’en ce facrihee noz Preftres n’y font tié du leuf.ains que tout ce qu’ils y font, ils le font en la vertu, puiffance amp;nbsp;au nom du (èul amp;nbsp;eternel Sacrificateur Iclùs Cbrift, qui œuure par eux comme fes miniftres amp;nbsp;or ganes. Et que les paroles y font bien profe-
-ocr page 106-RESVRnECTïQN
fees par la bouche defdióts Preftres : Mais les | choies y propofees font confacrccs par vertu i amp;nbsp;grace de Dieu.Telleméc qu’il ne peut cftrc f yray , que nous eftimions ce facrjficc plus ou moins pour la pfonne du Preftre, veu que ny recognoilforisriendu fienxarau contrairs la fainÆe Eglife nous enfeigne, que ladiôlc per-fonne du Preftre n’y donne aucune qualité:amp; CrfBo.-wr». comme dit S.Auguftin:Sa bonté ou malice,di 8^'^^ °“ indignité n’y adioufte ou diminue NilÙaaa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que, dit il, il ne ie fait par Icmcri-
maituMut te du Preftre: mais pat la vertu amp;nbsp;en la paro-àmaZam»'- ledu Crcaieur.NousncnioHS toutcsfois.que ftiuigt;erfiei- quant à la perfonne du Preftre, amp;nbsp;pour Ion »»r/dfer a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mauuais.Dieu n’ave moins aa-
inmetitofa. gf^iibleiacnhce , qu ilnauroit d vn iainct S£ (tTjotùifed vertueux:iouxtelediredu Prophete,lemau-
én yerbo cS diray voz benediiftions. Car encores que le là feitur nea crement demeure ner,impolu,cn fon efficace valeur : toutesfois comme dit fainôt Paul,
vram,f^ (4. fin, lie eoh4ii.cle, tÿ* mul. lUfflKlî.
celuy qui le reçoit indignement,c’eft à ià dam nation.Et voila pourquoy l’Eglife a quelquefois ordonné,que Ion n’oit la Mcfte d’vn Preftre notoirement adultere. Non qu’elle efti-maft que par fon péché le Sacrement foit po-lu : mais à fin que fe voyant rciefté du monde i il ay c honte de fon péché, amp;nbsp;le retourne à pe- I nitencc. Et ne communique on auec le forni-cateur, oiant la Melle de luy, veu qu’il ne fert que de fimple organeau fcul iacrificaccur Ic-
-ocr page 107-IDE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 4}
fus Chrift:qui ne laifle d’ouurcr par luy quelque mefehant qu’il foie,comme Caiphe, quel que chofe qu’il fuft mefehant, ne laiffa de (eruit d’organe au fainôl Efprit, prophetifant la mort de lefus Chrift, pour le peuple : à caufe de la dignité Pontificale qu’il auoit,
ARTICLE V.
II s en font facrißce nbsp;nbsp;nbsp;oblation,comme fterifiant
encores lefus Chrifi,contre i.Corint.n, Heb. 9.
10.'Et offent le Fils au Fere:Q^ßeß offertßy meß me. i.Ttm.t. Heb.i.
Il a efté fouuent pat nous remonftré cy def fus, que nous n’entendons en la fainde Me (Te derechef (actifier lefus Chrift felon la loy amp;nbsp;ordre d’Aaron auec efFufion de fang;fçachans trop bien que telle maniéré de facrificr a efté accomplie en la croix de lefus Chrift , amp;nbsp;par apres reieôlee. Mais nous entendons le facri-fierpar le facrifice du nouueauTeftamét.net, impolu amp;nbsp;fans fang : par l’oblation de fon pre deux corps (ouz les efpeces de pain amp;nbsp;de vin, félon l’ordre de Melchifedech: (cló lequel l’Ef criture nous tefmoignc, que lefus Chrift a c-fté faiól cternel factificateurm’imitans en ice-luy ce qu’ilafaiól en la croix, mais ce qu’il a faid en la Cene,amp; nous a commande de faite à fon exemple. Et comme auons en outre tant amp;nbsp;tant redit cy deftus, nous n’entendons
K iij
-ocr page 108-l’offrir à Dieu fon Pere en ce fa cri fi ce : ains croions quc c’cll luy mcfme qui foffrc, qui eft le fcul iàcrificaceur,par l’organe amp;nbsp;myfte-tedcsPreftrcs.Carpuis qu’il eft éternel facri-ficatcur félon l’ordre de Melchifedcch.il faut neceffairement qu’il offre éternellement fa-crifice àDieu félon Icdiôl ordre: veu que nul n’eft did facrificatcur flnon d'autant qu’il ôf- j fre à Dieu facrifice.D’auantage fi coname tef-moigne S.Auguftin : tout œuurc qui fè fait à cüut.Dei, fin que par faiudc focictc nous fbions con-
ioinds auec Dieu : eftant iceluy œüure référé au bien, par lequel nous pouuos eftrc bienheureux, eft iuftement appelle facrificc: Qui niera que la fa inde Mcffe ne foit du rang de i,Ctr,io, telles œLiures,par laquelle nous fomtnes vnia
amp; conioitids aucc Dieu, plongez au fang de lefus Chrift , faids participans de fa mort SA i paflion: pour eftre par telle participation en î ân faids bienheureux? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(
ARTICLE VI.
It J frimettent cition olrtient far icelle la fatif- ; faShen nbsp;nbsp;remißton des feche^y contre Eßt.a,y
Hebr.^, ^Sler.X4,.
Nous croions par exprez tefraoignage de rEfcriture,queparlcmoyende ce facrcment nous fommes vniz amp;nbsp;incorporez auec lefus 7.C»r,io. Chrift ; amp;nbsp;par confequent faids participant
-ocr page 109-VE LiA MESSE. 44 del’elHcaccde famortamp;paffion, amp;delarc-niifsion des pcchcz,qu il a meritee par icelle. Suinant cc qu’il auoit promis à (es Apoüres, iMa.ei de leur doner vn pain qui feroit fa chair, pour la vie du inondc.C’cft à dite pour nous retour net de la mort qu’auions encourue par noz pe chez(nous efloignas du merite de ladiôhe pal» fion) à vie. Outre ce que fainft Paul nous al- Efh.ù feurc , que qui reçoit ce facrement indigne- iXtr.ir.’ mcnqc’eft à fa condemnation.(^’eft ce donc à dire cela,-linon,comme dit lainôt Cyprian, Que qui le reçoit aufsi dignement, c eft à Ion falut ? Nous n’cftim.ôs donc pas par le moyen, de la Mefl'e obtenir vne nouuelle rcmilsion ou làtisfaôlion de noz péchez , non plus que par l’abfolutiô des prélats à euxeommife par îefus Chrift : mais celle mefme qu’il a méritée en la Croix : de laquelle nous foraines faids participans parl’vlagedece facrement. A qüoy ne contredifent les paflagcs cy alléguez par nozaducrfaireSjlefquels patient des làcrifices de l’ancienne loy, qui ont efté abo-liz par la Croix de Iclus Chrift : amp;nbsp;ceftuy cy mis amp;nbsp;eftably en leur lieu,pour durer éternellement.
ARTICLE vn.
T E Canon eßplus eßimeduPdpeqite C^ fß deffmdude le lire,(entre Cal. i,
-ocr page 110-Le Canon n’eft autre cbofe , finon cc eft quoy nous auons diél cy defTus , que confide la vraie fubftance de la Meile: à Içauoir, la benedidion du pain amp;nbsp;du vin : confecra-tion amp;nbsp;mâducation du précieux corps amp;nbsp;fang de Iclus Cbrift: fuiuant amp;nbsp;à la forme que luy mefmc l’a inflituce,amp; ainfi quelle cft contenue ez Euangilcs : Et pourtant n’eft plus c-flimc que l’Euangile, puis que c’eft l’Euangi-le mefme: car fil y a quelques oraifons ou ceremonies,outre ce qui eft expreflement conî prins audid Euangile , cela n’eft cflcntiale-ment du Canon, ains appartient ou à lapre-paration,ou à l’adion dé graces,qu’auons dc-clairce cy deuant. Et en ce qu’il eft defFendft de le lirc,cc n’eft tant vne deffcncc comme vft confeil de rEglife,qui nous confcille de ne lite paroles de li grande efficace fans grâd honneur amp;nbsp;reuerence, afin qu’elles ne nous foiét rendues contemptibles par la trop familière ledurc.
ARTICLE VUE
ILS font oblation de pain (trquot; de vin, contre Hebr.o),
11 eft faux que nous facions en la Mcife oblation de pain amp;nbsp;devin , veuque croionî que ce qui y cft offert, n’eft plus pain ou vin, ! sins le précieux corps de Iclus Chtift fou«
IcJ t
-ocr page 111-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE^ 45
les efpeces de pain amp;nbsp;de vin, Parquoy fainti Paul au lieu cy allégué ne contrarie en rien à cefte oblation-.car il parle des facritàces de l’an cienne loy,qui n’eftoicnc qu’vmbrc ou figure de ce nouueau, cfqucls on offroit viandes amp;nbsp;breuuages corruptibles:mais en ceftuy cy no’ offrons vnc viande incorruptible, à fçauoir,le précieux corps de Icfus Chrift.Ic preuoy que noz aduetlàires penferont icy auoir gaigné vn grand poinôt(urnous:par ce, diront ils , que l’offerte que font les laiz en la Meffc,quâd ils offrét au Preftre du pain amp;nbsp;du vin, cft pour le moins contre le paffage de S, Paul. A quoy ie refpons, que lelus Chrifl a par (a mort amp;nbsp;paf fion reiettees les offertes de viâdes,qui fe tai-foiét ançiénement pour obtenirremillion des pechez-.laquclle il nous a amplement meritee par fa mort amp;nbsp;pafGS.Mais pour cela ne nous a il pas deffédu d’offrir pain, vin, ou autre choie pour la fuftentation des minières de l’Egli-îe: Ains au contraire S.Paul mefmc nous a af- Philip, feurc,que ce que Ion offre pour tel effed, ett chofe forcaggreable à Dieu.
article IX.
ILS cßtment,aii contrittre des Capharneiites,mander leßts chriß en chitir nbsp;nbsp;nbsp;en cotre loAn. G.
11 a efté C'j deuant remonftrc en l’cxplica-tiô de ce pafl3ge,que les Gapharnaices ne dou
L
-ocr page 112-RT.SVR'S.^CTIQT^ ijtefentonques de cc que lefus Chiifl leur djC» que le paî qu’il leur baillcroit,feroit fon corps le vin fon fang î mais leulcment doutèrent de ce qui les conccrnoit.àfçauoirde pouuoic manger fadióte chair, amp;nbsp;boire fondiôl lang; chofe qu’a la vérité, l’infirmité humaine au* toit à dcfdaing.Parquoy noftre Seigneur leur dit,non pas que le pain ne fuft vray ement Ion corps, le vin fon fang : aufli n’auoient ils faiâ: aucune doute fur ce poindiMais leur ref ppndât fur le poinét, duquel ils eftoicc en don te(à fçauoir du manger qu’il en conuenoit fai rc)illeur dit que ce n’eftoit chofe qu’il fallut entendre ainli groirement,comme ils faifciét àfçauoirqiic Ion deut manger londiét corps comme les autres viandes,le foulant,ou rompant aux dents. Ains que ce manger (croit ceu pre dufaind Efpritipar operation duquel,telle viande pafleroit par noftre bouche, fans c-jfrepar nous rompue ou brifee aux dents.Ou tre ce que telle œuure eft tellement fpirituclic qup quelque vraie amp;nbsp;reale qu’elle foie : nous n’en pouuons toutesfois compredre la vérité que par Œuure du lainlt;% Efprit.qui la nous fug gere par le moyen de la fpy : y cftans tous nos lens trompez amp;nbsp;abufez.
ARTICLE X.
T ^Preßrerompt nbsp;nbsp;mangele pain luyjètd. Citt
Lut. Z i. I. Cor. 11 .Matth. 16.
f-è Preftre rompant Je pain, comme lt;1
-ocr page 113-VE MESSE. 4^
ÊÖc remóftrc cy dcuat, auant que le rcceuoif, imite en ce lefus Chrift ôefes ApoHres . Ec quand a le mager luy feuljl ne tient a luy qu’il nePyen tfouue pluficurs aie reccuoir aueç luy:ce qui le pfaôtiqüc auffi bié fouucnt à l’E-glife de Dieu.ht mclmc en la pritnitiue Eglifc on trouucra q pluficurs ont célébré la S.McP fe, fans qu’aucûs Ce foient prefentez à receuoit le corps de noftre Seigneur, aucc le Preftre. Vray eft que comunémet le Diacre amp;nbsp;fo’ Du cre qui afsiftoiét au Preftre, cômuniocnt aueç luyimais de la part des gés laiz,cela ne feft paâ toufiours pratiqué,ôt principalement en ceS temps fi calamiteux,aulquels la charité amp;nbsp;de« notion de pluficurs eft grandement retroidico Et n’eft ce manger qu’en faiôf le Preftre lu/ feul,contre l’inftitution de lefus Chrift cz paf fages cy alléguez. Efquels il ne commâde pas àiceux Preftres de le bailler aux autres : il nç nous aftreint pas en outre à le prédre feuls oui accompagnez. Maisildiét fimplcment quC nous le mangconS’.Et que toutesfois amp;nbsp;quaiv tes que nous le mangerons nous réduirons eqi mémoire fa mort amp;nbsp;pafsion. Auffi ne deuonS nous regarder fi fomm.s feuls ou accompai-gnez,quâdlc voulôsreccuoir;Maisnous y de nos prclcntet chacun felô fon beloing.Sc ainfi que nous trouuons prcparcz.De là vient, que S.Partl ne diél pas que les homes fe preparct: Mais feulement que l'homme fe prepare : amp;nbsp;iCeitHl
E ij
-ocr page 114-nESVn RECTÎON
ainfi mange de ce pain . Puis donc qu’il parle del hommeen fingulier,il monftreafîez eui-demment qu’il n’eft necelFaire que loicnc plu fieurs, lorsque lcreccuons,ou que nous préparons à ce: mais qu’vn feul cft luftiiànt pour ce faire.Comme nous voions aufsi que le mef me fainót Paul inféré que la promelFc fai ôte à Abraham amp;nbsp;à là femence, ne l’entendoit que d’vn feul , d’autant qu’elle fut faiCte en fingu-Gai.}. lier.Quc fi Ion vouloit prendre argamet, que
Ion ne iedoiue rcceuoirlcul, parce que Icfiis Chrift le donna à fes douze Apoftres en la Ce ne,il faudroit aufsi dire que par ce qu’il le don na à douze , nous ne le deurions receuoir fi fommes plus ou moins de douze: ce quiIc-, roit du tout abfiirde.Car il le donna à fes douze Apofires,par ce qu’ils fe trouucrent la tous douze dilpolèz pour le receuoir. Et depuis il Je donna en Emaux à deux tant Iculemcnr, amp;nbsp;ainfi conleqnemmcnt.ainfi que l’opportu' nité fe prefentoit fans auoirclgardau nombre ou à la multitude . Et quand fainôl Paul nousenfeigne quccenousdeuons faire nous alTcmblans pour le receuoir : il ne commande pas pour ce de fafiembler en trouppe toutes fois amp;nbsp;qualités que le voulons receuoir: mais feulement il nous enfeigne cément nous nous deuons porter les vnsenuers les autres, lors qu’il aduient que fommes plufieurs afi lemblez pourceftelFcdiilncdelFcHd toutes
-ocr page 115-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 47
fois pour cc que ne le reccuions feuls amp;nbsp;hors d’all'emblec.
ARTICLE XI.
CE qu.’ils la difint fiulemet de matin nbsp;nbsp;à iurif
eß contre Matth. ló.Ioan. 15.
Encores que fuiuant la tradition de l’E-glife eftre à iun,nc foit de la necelTairc fubftan ccdecefainét Sacrement,comme telmoigne fainû Auguftin mefme; fi cft cc que non lans Can.liqtci-infpirationdu fainôl Efprit, il a efte ordonné ào.Otc»»-que la reception de cclainôt Sacrement Ce roitàiun ‘.Tat pour obuicr aux inconueniens qui iourncllement clcheoient par l’oblcrua-tionducontrairc.commelon peut tirer du di ïc de fainôt Paul mefine : comme aufsi pat ce i.Cor.u. * que,d’autant que le fcruicc de Dieu eft de plus d’importâcc.ôc l’amc plus digne que le corps, il eft aufsi plus que railonnablc que Ion ferue ptemicr à Dieu;amp; que Ion lubftâtc l’amc pre-mier que le corps. A quoy n’eft contraire ce que voudroicnricy alléguer noz aduerlaires, quclefus Chrift fit la Ccnc apres louper. Car eux melmes ne font pas leur CefWMw.apresfou per. Et en outre, Iclus Chrift auoit deux rai» Ions de cc faire, Icfqucllcsnc font en nous. L’vne,qu’ileftoicbicninftruilt;ft delà fobrieté de fes Apoftres.L’autre, qu’il eftoit ncceftairc qu’il abolift lacien facrifice Iclô l’ordre d’Aa-
Lii)
-ocr page 116-lfon,pat Ia manducation de l’Agneau Pafchal auant qu’inftituerlenouueau. Et n’eft chofe houucllc que Ion change quelquesfois i’infti-tuciondiuinecn l’Eglilèicz chofcs qui ne font dencceflaire commandement, pourucu qu’il y aie vrgentc neceffi[é,ou cau(craifonab'le,cô me icy , Dauid ne mengea il pas les pains dà propofition.fans péché, preflé de fain: encores que du commandement de Dieu, il ne fat à nuj licite les manger,finon aux Prcftres ? La circoncifion des cnfans ri’a elle pas cftc omi- j fc par les enfans d’Itracl,pendant qu’ils cftoict I au defcrt, pour le dangier qu elle pouuoit ap-/»ƒ y, porter ’ Les Apoftres n'ont ils pas aulsi quelquefois changé la forme à eux prefcripte pat *X!7,8.io. lefus Chrift.pour occafion railonnablc? Com me quand ils ont quelque fois dcffèndu l’vfa-gc des choies làcrifiees aux Idoles. Qupy que lefus Chtift eut enfeigné qu’au perfonnes net tes toutes viandes eftoient nettes. Ne fe faut donc tant esbahir fi rEglife,mcuc des raifons quedeflus, a encecy changée l’infèitution dç jefus Chrilljfî aucune y en a,
ARTICLE XII.
T mort paßionde leßts ctnßneß ^oirU unnnnceeen icelie.Centre,’ .Corint.x\.
Qui voudroit difcourir par le menu en có-bien de fortes amp;nbsp;manières la mort amp;pafsioB
-ocr page 117-DE MESSE. 48
Icfus Chrift eft annoncée en la fainiîtc Mcf Iç: il faudroit (pecialeracnt icy bailler l’interprétation de toutes les ceremonies,habits,pa roles,amp; gcfteSjdôc Ion vCe en la cclcbratiô d’i celle;tendans entièrement à ceft effeôtxe que dclailTantpour briefuctcamp; renuoiant à ceux qui en ont araplemét eferit par le menutcom-me au rational des Diuins officcs:à Icâ Fabry d’Hailbrap en fon quatriefmc liure de la Mcf fe Euangeliquc,amp; autres fernblables:Me fuffi ra aduertir le tefteur Catholique amp;nbsp;fidele, qu’outre ce que nous referons toute la vertu amp;nbsp;efficace de ce Sacrement 8f de tous autres à icelle mort de lefus Chrift par le tcfmoigna ge melme de luy mangeas ce pain,amp; beuuans ce vin,nous annonçons par l’aôtc mcfmc fadi-âe mort.Car Fade feul fans autre chofe enin^ porte la commémoration amp;nbsp;mémoire.
ARTICLE XIII.
Il S lit chantent en emmemoration des faiulls fiin^lcs,contrePinßctutio de lefifs chrtß: qui dit:
Failles cecy en memttre de moy.
Il ne (c faut esbahit fi en ce lieu noz adnet-» faires,par faute de meilleur fondemet, vfent d’euidentecalomnie:veu que fi fouuent nou!» auos rcmôfiré cela leur eftre couftumier. Car où ont ils iamais veu ny apperçeu que nous aions offertlcS.facrificcdela Mefleà autrç
-ocr page 118-JIESVRRECTION
qu’à Dicu?N’eft ce pas la vraie traditicAi de no G.TJurltr. fïre fainótc Eglife Catholique, qu’écoresque ]o[j doiue celebrer les feiles des Sain dis amp;nbsp;•fJiM.7. Siin£tes,conilcuirc des autels en Icurhoneur: Toutesfois nous ne deuons ßcrifier à nul
d’eux;voire non pas aux Anges ; mais à Dieu feul. Aufsi voions nouscomincdit fainél Au-
Oea'it. Hei.t, Z7. (ÿ* lib. Il,
guilin àccpropos,quenozPreilres S: mini-ilres de l’Egliic encores qu’en la Mefleils fi-cent mémoire des Sainôls amp;nbsp;Sainôles: cele* brent (ur les autels dediez à iceux, ils ne dient I toutesfois pas ; Nous t’offrons ce facrifîce S. ' Pierre ou fainôt Pauhmais, nous t’offrons, ô Dieu,ce facrifîce. Et en ce qu’en la MefTe Ion fait commemoration d'iceux Sainfts ou Sain
óles.ce n’efl en ce que Icfus Chtift a comman de que Ion face en mémoire de luy ; à fçauoir, ' en la confecration amp;nbsp;manducation du Sacre-
ment: en laquelle fils le veulent regarder, illt; trouueront qu’il ne fe fait mémoire d’autre que de luy. Mais c’efl feulement ez deux autres parties,lefquelles no’ auos dcclairccs n’c- 1 ftre de la fubflancc de la McfTeià fçauoir, en U [ preparation amp;nbsp;en l’aélion de graces. Efquel-lesienenic qu’il ne feface fouuent mémoire des Sainds amp;nbsp;Sainôles : tant à fin qu’à leut exemple nous foions induiôls à delaiifer le monde,pour fuiuirlefus Chrifl, fuiuanr l’in-ftruôlion qu’il nous a donnée, nous comman dant de reciter en noz Eglifes ceft oeuure cha-rita-
-ocr page 119-DÈ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 49
iitablc,qu’ouura en foncndroiót laMagdclai ne. Commeaufliàccquc par leur futFragc amp;c intcrceflîon ce lacrifice loir plus aggccable à । Dieu : entant que pour noftrc regard il pour-toit luy eftrc delplaifant.Ie preuois cefte tour be diabolique foy efleuer, difans qu’en ce fai-fant nous dcfpöuillós lefus Chrift de fon office de feul Mediateur d’entre Dieu amp;nbsp;les hom ines.Mais ielcurre(ponds:qu’a la vérité lefus t.Tit.ii cftleleul médiateur de noftre falut: feftanr, comme dit iâinét Paul au lieu ia allcguc,bail-lé ioy melme pour noftre redemption.Telle-ment que par Ion feul moyen nous auos efté rachatcz:amp; n’y a autre nom fouz le ciel, don-hc aux hommes , en vertu duquel ils piliflcnt eftre fauucz,que le ficn.Nc fenfuit toutesfois pource, que nous n’aions des interceffeurs au tres que lefus Chriftdeiquels priét Dieu pour nous : au nom toutesfois de feul médiateur. Autrement faudroit dire , que S.Paul le def-pouilloit de fa charge, amp;nbsp;l’attribuoit aux Romains ou autres,à qui il efcriuoit: quand il les prioit de prier Dieu pour foy.Ou que luy rncfÆom.iQ me Tvlurna quand il prioit Ôc intercedoit de- nrfce/j.' uant Dieu les genoux fléchis pour les fidelds. Ou bien fainôt Eftienne,quandil prioit pour ceux qui le lapidoient. Ou que fainét Pierre euft mal fait d’endurer qüc Simon Magus le priaft d’intcrccdet pour luy deuant Dieu, à fin que pis ne luy aduit. Gc qu’il n’cuft a la vérité
M
-ocr page 120-JIT.SVRRECTION enduré , fî ccflc charge de prier amp;nbsp;interceder pouraiitruy,cuft appartenu au feul médiateur Icfus Chrift : non plus qu’il ne voulut loufFtir lyfcl.io. que Cornelius l’adoraft , par ce qu’en ce fai-lant il luy attribuoit l’honneur qui conuenoit à Dieu Icul. Brief il faudroit dire que S. Paul i.Tim.z. nous eu 11: donné mauuais enfeignemét, nous recommandant tant de prier les vns pour les autres.Ce que n’eftans h hcbetez.que de pen-lér^non que d’auouer.-nous fommes par le tcf lïioignagc de ces lainôf s perfonnages afieu- i rez que rofiiccd^interceflcur n’appartient ad kul médiateur lelus Chrift; amp;nbsp;que nefailons dcfplaifjràDjcu,priansdes autres quelefus Chrift, de prier amp;nbsp;interceder pour nous, amp;nbsp;que c’cfl en outre vn œuure fainél Hc charitable, de prier amp;nbsp;interceder pourautruy , Ce ' qu’ainfi cftanr,voudtions nous penfer que les 13incls,lefquels par leur exemple amp;nbsp;certaine indruétion nous ont en(eigncz(cftanscnce mondejde ce faire,fullcot prcl€ntcmcnt,que , ils font au ciel,participas de la gloire de Dieu, priuez de cede branche de charité, qu’ils ont tât frcquétec cy bas : veu que l’Elcriturenous allcureque la charité leule les a accôpagnees »•foM}, en l’autre monde,là oùfoy amp;efperanceper-■«varc.n, dcntlcurformc Si vigueurlOutre ce que tref-claircmenr il nous eft telmoigné du contraire t Hieremie apres fa mort ne ceflbit de prier pour le peuple ludaique,comme il auoit fai(â
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MESSE. yo
durant fa vie. Et les Anges, lefquels ne font Zach.i. meuzdc plus grande charité que les Sainfts, prient lourncllcraent pour nous. Voudrions nous en outre dire,q Dieu euft pluftoftà def- /.«rïa.iU«! plaifir,quc nous prions iceux Sainûs,lefquels s.iian ßA‘ cftans faids glorieux,amp; par ce moien vniz amp;nbsp;incorporez auec luy,font aufii pl’ aggtcables, que les viuâs,lclquels toutesfois quelque cho cjuil ic qu’ils foient encores ça bas enuelopez dcfufllejgt;lm pechez,amp;:ne fçaehans lcplus(ouuéccequ’ils£'‘‘quot;‘^ f‘quot;' demandentfeomme clairement le dcmonftra lefus Chrift parlant à la femme de
qui prioit pour fes cnfans,6c à la Vierge fa me Jreiieceux re mcime, lors que le vin faillit aux nopces) nous fommes inftruifts pat tant de textes de*’quot;*’quot;'quot;’’ l’Efcriturc de prier d’eflre noz aduocats amp;nbsp;in- ‘ tcrcefleurs enuers Dieu?Que fi tu me dis, que';^^” les fainfts qui,font en Paradis ne nous enten dent point,quad nous les prions : inefme que fouucnt nous les prions de cœur fans parler: amp;nbsp;que c’efl à Dieu feul de cognoiftre le cœur amp;nbsp;la penfee des homesde te re{pondray,quc vraicment c’eft à Dieu fcul de cognoiftre iccl les penfees par puillancc : mais les fain dis amp;
■ faindes les Içauent Sr cognoilicnt par partiel pation, çomnie eftans à prefent faids partici-pans de la gloire de Dicu.Suiuant ce que lefus Chrift leur a did.qu’il eft la vigne, amp;nbsp;eux les branches amp;nbsp;bourgeons. Qu^eft ce donc à di- ƒ. recela,linon que tout ainfi que les branches
M ij
-ocr page 122-flirrt
R-ESVRR-ECTION participent dc la grailTc amp;nbsp;humidité de la Icp-pe:aufli font les lainds de la vertu amp;nbsp;grace de Dicu.Suiuat ce que difoit faind Paul,que l’E-ftritde Dieu reueleaux fiens les profons my Itérés,que iamais oreille n’pit.Sc œil ne vift:amp;: lefquels n’entreren: onques en cœur d’hom-mc.Auffi le Sage difoit à ce propos.encores qu’il full home comme lesautres-.Neant-r
moins eftant faid participant de 1 amitié dc Dieu.il auoit apris les clioics.lcfquelles eftoi-entcachces aux autres hommes : amp;nbsp;fpeciale-mentde fçauoir amp;cognoiftrclapéfeede fon prochain . Et notamment leius Chrift a tef-moigné que les Anges Ce refiouifl'cnt de la re pentance du pccheur. Ce qu’ils ne peuucnr, 1’il ne pénétrent iufqucs au profond de fon cœur,où gift la vraie repentance.Etàlaverité ce feroie vnc chofe fort efträge amp;nbsp;de non croi re,que Dieu, lequel rcuclaà Helifec le larcin de (on feruitcur Gich, quoy qu’il l’cuft faid loing deluy amp;{ecrettcment, Et qui aduertit fainä Pierre de la fccrette fraude d’Ananias ÿc Saphira . Et derechef le mcfmc Elifce de* fccrettes deliberations que failpit le Roy de Syrie eftant caché en fon cabinet, amp;nbsp;loingde
Juy , Nevouluft rcuelcr aux fainds qui lont * glorieux, amp;nbsp;conioinds amp;nbsp;vniz aucc luy , les ^iuchoiL^e“ ''ætiz 8c dcuotieux fouhaits dc ceux qui iour-pr. ncllcment les inuoquent. Que l’il femblc e-ftrangeà noz aduerlàircs, comme ils ont ac-
J) E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AdESSE. 51
couftumc dc dire:Pourquoy nous ne nous a- Matt.n, dreffons aqfsi toft àlefus Chrift pour eftre no ftrc interceffeur, comme aux Sainds amp;nbsp;Sain-â:es: vcu qu’il nous admonneftc d’aller à luy, quand nous fommçs en trauail amp;nbsp;angoiffe: nous promettât de nous foulagcr?Et aulsj que il nous aflèurc, qu’il eft la porte par laquelle loan.io, nous deuons entrer à Dieu Ion Pçre.Tellemét que qui entre par autre pDrtc,cft larron.Nous leur dirons outre tant de pallages de l'Efcti-ture cy deuant dcduiôls, qui nous inftruifent à ce fairc.Quc fi le Centurion fut tant approu ué de Icfus Chrift mefmes,pour feftre entant humilié enuers luy defe reprefenter indigne qu’il entraft en fa maifon : amp;nbsp;pourtant il obtint ce qu’il demandoit . Et fi le Publicain ne Lae.7, fut reprouué comme l’orgueilleux Pharifien, par ce qu’il Ce reputoit indigne, pour l’abon- £»(.15). dance de fes pechez, dc Icucr les yeux au ciel. Et pareillement S,Pierre eut la promelîed’e-ftte pefeheur des hommes,pour feftre réputé indigne que Icfus Chrift f’approchaft de luy, d’autât qu’il cftoit pccheuf.Qi^ non fans bon ne raifon amp;nbsp;fuffilant exemple nous nous repu tons indignes dc nous prefenter deuant la face de Icfus Chtift;amp; comme l’Efcriture nous inftruiét en la perfonne de Simô M.agtts,nous cherchons des autres, qui luy foient plus ag-grcables, qui le prient pour nous. Car encores qu’il ne foit point accepteur des perfon- Âow.i» M iij
-ocr page 124-TXT. SV JI RT. er IÇ) N nes, il rend toutesfois à chacun felon fes œu-urcsztcllemct que les Sainéts 5c Saindtes d’au t..Cer.^. tant qu’ils ont mieux amp;nbsp;plus fainébement vcf- ( CW que nous, luy font auTfi beaucoup plus ag- j grcables:amp; leur oraifbn.foit qu’elle foie faiôte ! pour eux ou pour autruy,a beaucoup plus d’ef ficacc enuers luy,que la noftre; cônie trefclai-rcment demóftte S. laques en fa Canonique, par l’exemple d’Helie. Ne fenfuit toutesfois pour tout cela que lefus Chrift ne foit la feule , porte:ou que nous allions à Dieu (bnPere pat autre,queparluy.Carlcs SainôtsSc Sainâcs font feulement les guides ficcondudeursqui nous guidét à ccflc porte par leur intcrccflâô. Aufsi tout ce qu’ils font ou demandent pour nous, c’efl au feul nom de Icfus Chrift : amp;nbsp;ce que nous leur dcmâdons nous le leur deman dons en ce nommefme,amp; parla vertu qu’ils Ftr ifmi- Qjjj 3g |yy. tellement que nous pouuons har-«»rtofîrHm 3 3jtg nous adreflans à eux nous al- : lôs à Icfus Chrift pour eftre foulagez,veu que ' les prenons feulement pour noz guides, amp;nbsp;। pour le prefenter auec nous deuant fa face. Rcfte encores vn doubte que meuucnt noz aductfaires à ce propos.Car il eft efcric,difenc ijatn.i,. ils , que Icfus Chrift eft noftre Aduocat. Ce qu’eftant,pourquoy en cherchons nous donc d’autrcSjCommcftln’cftoitfuffifant? A quoy nous refpondrons qu’il eft did nofire Aduo cat, comme il eft did le Prophete. Nou pas '
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qu’il n’y ait eu d’autres Prophètes que luy: Jow.u niais par excellence , d’autant que les autres prophetifoientenfa vertu amp;nbsp;en Ion pouuoir. Ainlîcft il diôl noftreaduocat, d’autant que non feulcmét il demande pour nous, comme les autres : maisaulsi il a pouuoir de donner ce qu’il dcmandc:amp; en outre ce que les autres demandent,ils le demandent en fon nô.Com me luy mcfmc a tefmoigné à les Apoftres, leur dilant: Que ce qu’ils demanderoient à Di eu fon pere en fon nô,luy mcfme le leur don-ncroit. Aufsi faind lean au lieu que deflùs, ne l’appelle liniplemcnt noftrc aduocatnnais paf fane outre l’appelle noftrc aduocat iufte,voij-lant monftrcr que ce n’eft vn aduocat comme les autres,qui ait befoin de demander au nom d’autroy.mais vn aduocat parfaift,qui a,corn me allons did,pouuoir de donner luy mefmc ce qu’il demande. Comme Dauid difoit, que fgt;pz,7. Ion aide iufte venoit de Dicuzmôftrant qu’en cotes qu’il euft aide d’ailleurs,loutcsfois telle aide n'eftoit iofte 5e parfaide , comme celle qu’il auoit de Dieu.
ARTICLE XIIII.
11J frf dißnt f/our les morts, centre la Cene inßi~
■* tueefour les vinAns,MAtth,z6.
Nous fommes alleurez qles morts ne peu« uent eftre faids participans de la reception
-ocr page 126-RESV RRtCTION Sacramécalc du corps amp;nbsp;fang de Icfus Chrift« Tourcsfois puis quel’Efcriturc noustefmoi' gne qu’ils ont befoingdc la rcmifsion des péchez aulsi bien que les viuans,amp; que la prière du prochain fert à icelle, non laris caule elli-mós nous, que les priefes amp;nbsp;oraifons quelori fait à Dieu pour noz prochains trelpafiez, en luy offrant ce faerihcc,lcur feruét par fuffrage à la rcmifsion de leurs pcchcz.Tenas pour fer me que la priere que Ion faiôt à Dieu eri luy of frant ce facrificc,lôic pour nous,pour noz pro chains viuansou trefpalTez, ou pour quelque regard que ce foit, luy cft plus aggreable, amp;nbsp;t plus d’efficace enuers luy, d’autant qu’elle cft accompagnée de ce tant digne facfificcde la fainôleMelfe.Corne nous voions par mcfmç raifon que la prière du bon larrô fut de fi grâd vertu amp;nbsp;efficace d’obtenir fa promeflè,qu il fc roit ce mefme iour en paradis, amp;nbsp;telle certeî qu’elle ne fe trouua onques auoir efté faiôfe à autreipar ec qu’elle fut accopagnee de ce grad facrifice de la Croix.
ARTICLE XV.
IL S eleuent lé Pain CT' le CAlice,f ourle faire adi‘ rer,(entre Exod.2.0.
Si nature ne nous induifoit outre tat de paf-fages de l’Efcriturc d’adorer Dieu , en quelque forme ou manière qu’il fe prefente à nousy
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nous, (ans attédrccn cc autre commandcracc fpecial, Ie dire de noz aduerfaircs en ceftarticle pourroir auoir quelque couleur. D’autant qu’ils pourroient auoir auec quelque vmbre de railçn demander, quelque paflage de l’Efcri ture,auquel nous fuft comraandéjd’adorer le-fus Chrift (ous les efpeces de pain amp;nbsp;vin.Mais puis que par fa tresexpreflé parole nous fom-mes allcurez,commc auons dit cy dcITus,qu’il fe prefente realcment Sc de faiôt à nous touz leldidcs efpccesmous croions fermemet que fommes tenuz l’adorer. Car fi nous feuilletons les Eferitutes, nous icrons afi’curcz par le tcl-moignage d’icelles,que toutesfois quantes qu’il fe prefente à nous , amp;nbsp;en quelque forme ou fouz quelque efpcce que ce foit,il veut que nous l’adorions , comme chofe que nousluy délions naturellement, fans en ce attendre ou rechercher autre commâdemcnt. Et de là vint que les enfans d’Ifirael l’adorer et lors qu’il pat loit à Moy fe en la nuee,fans qu’il leur Êir com mandé de perfonne . Parmefrae raifon aialsi fàinôUcan feprofternadeuât l’Ange penfant que ce full Dieu qui fe prefétaft à luy louz tel le forme, amp;nbsp;craignant faillir à ce deuoir. En quoy l’Ange luy remonftra qu’il n’euft eftéà rcptcndrc,l’il euft efté vraiement Dicu.Pour-quoy ferons nous donc reprins.raddrans iouz les efpeces :vcu que luymefme nous aafleu« tjcz qu’il y eft.
N
-ocr page 128-TtESyjiJlECTION ARTICLE XVL
LeSgefles nbsp;nbsp;minesqutls fent,di^sderirê^
cemtne mommeursfint contre Eqihef.^,
O bon Dieu ofent bien ces blafphcmatenr» appeler rifçric ou mommerie,la forme que le fus Chrift amp;nbsp;fes Apoftres nous ont eqfeignee d’vfcr en priant?Comme flefehirles genouils, efleuer les yeux au ciel ou les mains , fby pro flcrner en tcrre,frappant fa poidrinc , amp;nbsp;autres fcmblablcs ceremonies,dcfquelles ils ont vfc,nous enfeignans parleur exemple de fai-r re le femblable pour tcfmoigner l’ardeur dç cueur dont ils prioient,
ARTICLE XVII,
De ce ils fattorifint 4 tutfrejrur^afiire que le ßtn^ie lef us chriß^qut feul neus alaue'^jCT^ nettoye'^A.Ioen. s.ffeb.i.
Encores que nous eftabliflîoas vn purgatoi «en l’autre monde,auquel les âmes de ceus qui n’ont faiôt entière penitence de leurs péchez en ce monde, font fauuees, comme dit j,Or,9, fainéi Paul, en pafTant parle feu, nous ne de ftruifons pour ce la vertu, merite, amp;nbsp;efficace de la mort amp;nbsp;paflion de lefùs Chrift,à laquelle feule nous attribuons l’entier amp;nbsp;parfaiâ la uement de noz péchez amp;nbsp;feule remifsion d’i-ceux.Toutesfois, comme a efté remonftré cy ^Jcuantjl’Efcriturcnous certifie que nous ne
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fcinmes tous faits participans de ce lauetncnt Cede ccfte rcmifsion:ny tous plôgez aux fang de lefus-.ains feulement ditfainâ Paul, ccux/y,j.j. quiluy olgt;ciflcnt 4TellementqueladcfobeiC-lance nous en efloignCj comme aufsi fait l’in-€redulitc,amp; gencralemét toute macule de pe-chc.Qui fait que noftre Sauueur,delirant en-lieremcnt noftre falut,nous a aulsi laifl'ez des moyens,par Icfqucls nousforomes purgez amp;nbsp;ncttoicz de ces empefehemens, amp;nbsp;par Icf-quelsj comme difoit fainét lean, nous prepa-rons la voie au Seigneur, a fin que fa mort amp;nbsp;pafsion loit efficace en nous, comme font là penitence en ce monde,l’vlagc des facremcns^«lt; ii les icufncs,aumofnes , la croix qu’il nous a commandée de porter, comme faifoitfàinél: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'
Paul, qui chaftioit Ion corps pour n’cftre du nombre des reprouuez . Par ce donc que Ici.Cor,^; fauucut mefme Iclus Chrift, nous a afteurez que non feulement en ce monde, mais aufsi en l’autre icelle remifsion l’obtient : nous eroions qu’il y a des moyens pour paruenir à icelle comme icy. Suiuant ce qu’a tefmoignc fainót Paul,que ceux qui n’ôt aimé Dieu auec ‘ telle ardeur de charité qu’il conucnoit,ains fc font par trop adónez aux chofes terriennes,le ront fauuez en paflant par le fcu.Et de la vier, que nous conftituons vn tiers lieu cnl’autrs mondc,auqucl par le moyen que deffus, icelle remilsion l’obtient 4 Lequel à ccfte caufe
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nous appelions Purgatoire. Non que péfions en iceluy obtenir vncnouuclle purgation de nozpechcz:ou vne autre (3nsfaôtion,d'iccux, que celle q lefus Chrift a obtenue en la croix: mais parce, commeauons diét, qu’eniceluy nous lommes purgez amp;nbsp;nettoyez des empef-chemens, lefquels nous auonsauec nous apportez de ce monde (auquel fi en auions elle purgez nous aurions aulsi obtenue la rcmif-fion) qui nous en efloignoit . Et pour autant nous ne derogons par telle croiancc à l’cffica ce de la palsion de lefus Chrift, non plus que S.Pierre, quand il nous admonefte de faire pc nitencc,a fin que noz péchez nous foient pat donnez : car nous reputons icelle mort de le-txfifiî.ij. fus Chrift laraefmeremifsionamp;raduel laue ment de noz pechez:amp; la penitéce en ce mon de,ou le Purgatoire en l’autrcjles moyés pouf cltre renduz participans d’iccluy . Comme fi nousdifons,que ccluy qui trauaille, obtenant le priz amp;nbsp;loier de (on trauail : ne dira pas que fon trauail ait efte fon loier : mais feulemét le moyen pour obteniriceluy . Et eftneceUaire, puis que par tefmoignagedes E(critares,Iare raiision des péchez (’obtient en l’autre monde, qu’il y aye en iceluy vn tiers lieu ou celafe face. Car en Paradis il ne fc peut faire, ou nulle fouillurc n’entrctveu que,comme dit leSa-gc,nulle fouillure ne fapproche de la Sapience de Dieu . Moins aufsi (c peut il faire en en*
-ocr page 131-'Tgt;E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE, 5$
fer, ou il n’y a nulle redemption. De ce lieu parle fainót Paul, difant, qu’au nom de lelus toutgenouil foit fle(chy,loit au ciel en la ter- Philip. ïc.ou en enfer . Là ou par enfer nous ne pou-uons entendre les damnez perperuellementj Icfquels comme dit le Pfalme, ne louer point Pfal.fif, le Seigneur. Il le faut donc entendre de ceux quifout enefperanced’cftrelauucz. Du mef-me eft aulsi parle , quand il eft diôt, que Dieu ro6.i3. meine les pécheurs en enfer, amp;nbsp;lesen ramei-^^^* ne,quand il luy plaift.Car d’enfer, comme dit kSage,nul ne fortic iamais.Prenât Enfer pour le lieu,où (ont les damnez.Bticf de ce mclmc lieu nous eftimons que S.Pierre amp;nbsp;S.Paul ont rire les âmes de ceux qu’ils ont relufeitez. Lefquels n’eft vray femblable qu’ils ayét peu ou voulu tirer de Paradis : leur taifant ce tort de les Icparcr de la gloire de Dicu,pout les re-lourner cz tribulations de ce monde. Moins aulsi les ont ils peu tiret d’enfer,d’où pcrlon-nc ne fortit iamais,comme a clic diCt.
ARTICLE XVIII.
De ce tjue l'vne n diuerfes ceremonies CP fn-cons défaire que l’autre.Contre Matth. 16.1.
Corinth.ij,
La Mefle, c’eft à dire, la commémoration de la mort amp;nbsp;pafsion de lefus Chrift , par la confecration amp;nbsp;manducation de fon précieux
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-ocr page 132-rxESVRRECTÏÖ-^
corps amp;nbsp;fang fous les efpeccs de pain amp;nbsp;de vin;fe faict toufiours par tous Preftres, ÿc cii tous lieux d’vne mcline lbrtc,amp; immuable: a fçauoir,parle récit des paroles dcfciuclles vli lefus ChriftenVinilitution d’ieelle, amp;imita-_ lion de les faids i le ne nie toutesfois, qu’es deux autres parties, Icfqucllcsnous auons cj deuant remonflrce n’eftre de la lubftancc d’i-ecllera fçauoir,en la preparation amp;nbsp;aûion de graces,l’on n’vfe de diuerfes oraifons amp;nbsp;diucr-les ceremonies Iclon l’intention de celuy, qui celebre,amp; la variété du temps: ce qui n’cft en rien contraire à l’Efcriture lainéhe, lùiuant laquelle chacun peut auoir fà manierede priefj ainfi que bon lu y femble : moyennant que le Celefî. tout fe face à l’honneur amp;nbsp;gloire de Dieu . A celle caufe lelus Chrift ne nous a rien pref-cript des ceremonies defquellcs nous deuons vier en priant, encores qu’il les aie approu-uees envlantluy mefmes : luy fuffifant nous commander ce qui elloit neceflaire à nofire falut.Soy remettant des autres chofes, lefqud les encores qu’elles n’y foient nccelîaires , y font toutesfois vtilcs amp;nbsp;profitables (comme eft l’vfagc dcfdidcs ceremonies, fans Icqüd nulle religion ne futiamais cntretenuc)àno-flrc deuotion, ou à la difpofition de fon Egli* fc, à laquelle pour cefaiélilalailTéfon faiud Elprit.
ARTICLE XIX*
-ocr page 133-VE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE. 5(5
De ce qtc'tlsdißnc des faroles ßtr le pain nbsp;nbsp;le
vin centrewnans ai ce à l’tnjiitntion de leßte chrifijequel difant,md^e'^,c^c.parloit aux aßißans non audiH^pain iX
Par çc que noftrc foy cft,qu’en ce grand my ftere delà tranfubftantiationil ay a rien du noftre-.ainsqueletoutl’y fait par la force Sc Vertu de la parole omnipocéte de lelus Chrifl; lequel n’a diôfc de bouche choie , lt;|u’il n’aye quant amp;nbsp;quand mis à clFc(â,ainfi qu il l’a diôt. Nouscroions querecitans les mefroes paro’ lesdcfquellesilvfacnrinftitutiô de ce lain(5t Sacrement : clics opèrent ce quelles opérèrent alors,amp; quelles nous afferment encores de prefenf.à fçapoir.que le pain eft Ion corps, amp;nbsp;le vin Ion lang. Comme nous voions que celle parole omnipotente laquelle a diét au commencement, que la terre produife herbe verdoiante,a encores lemefmeeffcd qu’elle eut pour lors.produifantiufques auiourd’huy par rarroufement de la pluye germes amp;nbsp;fe-méces.le refentant du commandement diuin. Car encores que ce foit le Prellre qui proféré par fa bouche leldiftes paroles ; fi eft ce que nous ne les prenons comme de luy ; ains efti-mans que cell lelus Chrift qui les dit,comme afferme S.Paul, parla bouche amp;nbsp;organe d’icc luy.Et pour autant efteuidentc calomnie di-te ^ue le Preftre confacrant parle au pain
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OU au vin: vcu que nous fotnmcs aflcurcz que ce n’cft IePrcftre,ainsIc/usChrift mefme.qui dit non au pain ou vin,mais au Preftre mefme amp;nbsp;à nous en fa perfonne.cc qu’il dill à (es Apo fîtes amp;nbsp;exécuta en mefme temps. A fçauoir que ce qu’il tient entre fes mains.par l’organe dudiél Preftre, eft fon corps amp;nbsp;fon fang . La • quelle croians nous tirons de la mefme parole de Icfus Chrift, lequel a commande au (dits Preftres en la perfonne de fes Apoftres,dc fai KottTinter rc ce qu’il fiften fa Ce ne.Or que fift il, finon ce d’ou fa parole nous alïcure,à fçauoir , que fisc facile Ic qu ilauoit ptis entre les mains, eftoit in meâ com lots qu’il le monftroità fes Apoftres fon vtif memoratio. corps?Commandantà iceux Preftres défaire le fcmblable en mémoire de luy.C’cft à dirc,a fin que par telle œuure admirable le monde A/ewMM cogneuft à perpétuité fà grand puifl'ancc amp;nbsp;ficit mirabi vctta.Czi qu’eftce autre chofc,faire memoi-Uamfuo- TC de lelus Chrift, que donner tefmoignage r»«»- de fa puiflance amp;nbsp;de fes œuures admirablesi* Comme nous voions que le Pfalmiftc nous admonefte de confefTer la mémoire de Dieu: c’eft à dire,que fes faiéls font admirables. Et luymefme dit,que Dieu a faiél la mem oire de fes œuures admirables, c’eft à dire, qu’il en a donné claire cognoilFance amp;nbsp;fuffifanc tcfmoi gnage.
1 ARTICLE XX.
De ce t^n’en ß^r^iäeßu^erfittio tlsgeirâet leuf^ hoßii‘
-ocr page 135-DE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MESSE.
heßies en leurs bastes c/’ armoires.
llnefehlut cfmetuciller fi l’Eglifc guidée parle {ainôl Efpric a ordonné qnelonrefcr-iiaft des bodies confacrces es temples, afin qu’edanc la reception d’iccllcs vn moyen fi fa lutaire , pour nous plonger au (ang de ledis Chrid,amp; rendre participans de la cemiQIon de noz pechez qu’il a procure par iceluy. Les malades ne deccdallent quelque fois hudrez d’vn remede fi (alutairc pour leur Ame.Par ce que facilcmét iè pourroit faire que lots qu’ils enauroientbefoing , ilnefe irouuad Predre qui fudprcd pour célébrer,veu que c’edebo le qui ne fe doit faire lcgcremcnt,comme tel-moigne laind Paul, amp;nbsp;(ans grande preparation, pendant laquelle ils pourroient mourir frudrez d’vn fi fouuerain bien.Et n’ed cede rc feruation qu’en faifons dedituee de bon fondement en l’Efcriturc.En laquelle nous lifons que Dieu commanda aux enfans d’ifrael de garder la mannefqui edoit la figure de ce précieux Sacrement) en des vaifleaux : a fin que lonn.e. pat lal’onrecogneud le bien qu’il leur auoit taiôhjdelesauoirnourrizdecepain au deferr. Comme fera donc accomplie cede figure, fi-non en la referuation que faifons de ce fainôh Sacremét en mémoire du bien que Dieu nous fait, de nous nourrir d’vne fi excellence viande au liefert de ce monde?
-ocr page 136-..RISVRREOTION ARTICLE XXL
De ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AiAnt ouiej,' onf'en retourne außn-
gnortintjCumnte en y eß dHé.
L’Efcnture nous inftruit d’aller à l’E-glifcjpour quatre chofes:Pour prier,pour ado rer,pourreceuoirles Sacremens,amp; poureftre inftruits , Pour les deux premiers cfFeólslon va à la MeiTc : à fçauoir, pour prier Dieu, tant le Prcflre qui la dit,comme aulsi nous,qui liiy alfiftons de noftre cofte, d’eflre faits pattici-pans de la vertu amp;nbsp;efficace d’icelle’: qui cft de nous incorporer en lefiis Chriffide nous rendre participans de là mort amp;nbsp;paflion. Car encores que nous foions tenuz de prier Dieu in celEimmcnf.lî eft ce que l’Efcriture nous tef moigne,que nous deuos auoir des heures par ticuliercs efquellcs nous nous deuons repre-fenter au temple pour ceft effeót.Cóme nous voions que les Apoftresjefquels encores que continuellement ils priaffèntjils auoient ncàt moins des heuresccrtaines,efquelles ils fc trai portoient au temple pour prier.Et d’autres ef-quelles ils y alloicntpourpreicher amp;nbsp;inftrui-re le peuple.Nous y allons aufsi.pour adorer Dicu,en la forme amp;nbsp;maniéré qu’il nous a af-leuré luy mefmc qu’il l’y prefente à nous:foit qucle rcccuions, ou que le voions entre les mains du Prellre, qui le prepare pour le rece-uoir.PourletierSjà fçauoir, pour reccuoir les Sacvcmens,nous y allons ou nous voulâs con
-ocr page 137-DE MESSE. 58 felTer ou communier,amp; ainfi confequemmér, lelon que fommcs difpofczde les receuoir. Pour le dernier à fçauoir,pour eftrc inftruiól, nous allons aux predications.Parquoy, puis que l’intention du Preftre qui célébré laMcf-re,n’eft pas d’inftruire les afliftans: amp;nbsp;qu’aufli nous n’y allons pas pour cell cfFcól: mais feu Icment de fe preparer à la reception du fainft Sacremct,amp; faire priere pour foy amp;nbsp;pour fon prochain, foit viuant ou trefpallc, ne fc faut csbahir l’il ne fe donne peine d’eftre entendu des afsiftans;Si fil luy fuffit de parler en lâguc que Dieu amp;luy entendét. Autremet faudroic dire que lefus Chrift fift mal, lors que priant Une fêlai (Toit entendre à fes Apoftres , ains fefloignoit d’eux pour n’eftrc entendu, quoy qu’il voulufl: qu'ils luy afsifta(Tcnt(côme nous raifonsau Preftre )vcillans amp;nbsp;prians comme luy. Aufsi fainôt Paul dit que celuy qui prie en langue que les afsiftans n’entendent, fil n’cfl: petfonne qui ayecharge, amp;nbsp;prétende lescn-feigner.Il fuffit qu’il parle à Dieu amp;nbsp;à foy. En outre,Icfus Chrift mcfme nous a a(reurez,que c’eftchofe propre aux Hypocrites, de prier pour eftre ouis des hommes . Et que la vraie priere,cft celle que Dieu feul amp;nbsp;celuy qui prie cntendent.Et nous doit fuffire, que lors que nous allôs à l’Eglife pour eftre inftruids, que Ion nous parle en lagage que nous entendiôs, comme nous pouuonsvoir, que Ion faitez
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-ocr page 138-Lyi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TiE MESSt
fcrmons,cfqucls les prefcheurs tafchét de l^ae commoder autant à fedification du petit que du grand.Car tout ainfi que Dieu nquot;a pas don nec la charge à tous lès ininiftres ccclefiafti-ques d’enfcignerlc peuple: mais, comme dit T.Cor.ii, fainôl Paul,aux vns d’adminiftrerlcs Sacre-mens : aux autres d’interpreter lesEfcritures: amp;aux autres de prefeher: aufsi ne nous a il pas commandé, d aller feulement aux Eglifes pour apprcndre:mais quelquefois pour rece-uoir les facremenszautrefois pour apprendre les Efcritures:amp; autresfois pour ouir les pre-« dications:amp; ainlî confequerament felon que les miniftres y exploitent leurs charges amp;nbsp;vocation.
F l N.