ICOî^-OLOGIE,
Γ
TRAITÉ DES ALLÉGORIES^
-ocr page 3-[ΓΟΝΟΙ^ΟαίΕΓ
ρ ai' Figures
ou Trade νοιιψ/ίΐ^
; des AEegories,Einblèmes &c.l
Oaitraçe uii7e aiu·
aux Amafeurj^, et/)mvmitj'ervir
\ rt /educabon JeJjeimtil^ffwtwnao. /
^ pÀB.
\ giwvelotef cochin .
TOME I.
A l'AttlS
[':] : -'C/ies. Ze J'ai!. Mue <Γ. ijuittatcme
. la/sremiere porte Coc/ure a drnte eu·
T&antftio· h rue S. J)ammifue ,
//; i'ih'//,ij-tl ,1'··«//·.
-ocr page 4-( I > ^
Lïs Grâces ornent de guirlandes le bufte de
Cochin -, la mufe de l'hiftoire confacrc le
nom de cet artifte dans fes faftes, & tandis
que le génie du deffin indique les produirions
de Cochin^ le dieu du goût dépofe fur fon
bufte la couronne réfervéc à ceux qu'ii
infpirc.
AVIS DE L'ÉDITEUR.
i A publication de cet Onvî-age ,
imprimé en 1791 , vieux stile ^ a été
retardée par la mort de ΐ artiste qui
en avoit conçu le projet. L'exécution,
en fut confiée d'abord à Gravelot ,
dont le mérifieet laréputationrépojU
dolent du succès. Cocliin, à la mors
de Gravelot, se chargea de la con»
tinuaticn de ΐIconologie; lé nom da
Cochin suffit pour rappeller auoa
amateurs Vidée d'un artiste célèbre^
ηηί sut allier au goût et au génie
toutes les connaissances relatives à
son art, et dont la mémoire sera
long-tems cher à ceux cjui ΐοη&
connu.
Cocliin s'étoit apperçu que le plan
etdopté par Gravelot ne comporioU
C ΐπ )
ni Τ étendue i ni les dévehpvenimà.
indispensables dans un traité
diconologie, et s'était proposé dei
refondre en entier le texte de
ÎOmrage. Un artiste aussi distin-
gué par ses talens que par ses
cojinoissances littéraires, le Citoyen
Gauclier, a bien voulu se charger
de ce soin et ajouter un grand
nombre darticles qui ne seraient
sûrement pohit échappés à la saga-
cité de Cochin.
Lorsque plusieurs figures ont
^ntre elles des rapports nécessaires
ou que leurs attributs se prêtent des
secours mutuels, on a cru devoir
ies réiinir dans la inénic estampe,
mais on ne trouvera écTÏt ait bas
a Ζ
que le nom de la figure principale?
la Table générale, placée à la βη
du dernier volume, lindiquera ΐar-
ticle dont on aura besoin , Îndé~
pendamment de celles qui se trou^
vent à αΐιαηηβ volume.
Bans un traité diconologie les
figures ne doi'i'ent point être regar-
dées comme accessoires, pinse/ii elles
en font la partie essentielle ; parmi
les artistes qxd les ont exécutés, il
suffira de ttomtner Aliamet, St-
Aubin, Clioffard, Lemire, Delaunai,
Massard, pour être persuadé qu'on
η a nen négligé de ce qui pouvais
contribuer à rendre cet Ouvrage
digne de tacceuil des artistes, des
amateurs et du public éclairé.
Dans la poéfiej dans la peinture,
dans tous les arts qui parlent à Tinaa-
gination, & dont le but eil d'iniiruire
8c de plaire, c'eft toujours fous le
voile de l'allégorie que la morale pré-
fente aux hommes des vérités confo»
lantes, des préceptes utiles , & l'hii-
toire emprunte fouvent le même lan-
gage pour conferver la mémoire d'un
événement, confacrer un fait héroïque:,
îmmortalifer une adion généreufe.
On peut appliquer à l'allégorie ce
qu'un homme de goût (i) a dit de
îa mythologie : c'efi une des plus belles
(i) Marmontcl , éUmens de littiraturf t
tbra. ix.
a 5
-ocr page 9-C VI)
inventions de Γefprh humain. En effet 5
ouvrons Tlliade : ce qui intéreffe,
réduit j enchante eft bien moins
Fimplacable vengeance des grecs ^ qui
aiiéantiffent une nation entière j pour
la punir du crime d'un de fes chefs 3
que l'art ingénieux avec lequel les
paflions font perfonnifiées ; que ces
fictions brillantes j qui font Tame de
ià poéfie comme de la peintures
Homère, fous ce rapport, pourroit
être coniîdéré comme le créateur ds
Fallégorie.
L'intelligence de fallégorie s'ac-
quiert par la connoiiTance approfondie
des attributs, des emblèmes imaginés
par lès anciens j & que Tufage a con-
facré. L'étude de cette fdence, qui
( νπ
fe nomme Iconologie, (i) doit être^
en quelque forte, le code des artiftes
en tout genre} non feulement elle
fert à expliquer les figures placées fur
les monumens antiques j les médailles,
les pierres gravées, tirais elle indique
encore le choix qu'on doit faire dcs
êtres moraux ou métaphyfiques, pour
donner à l'allégorie l'expreiTion , le
fentiment, îe caradère poétique qui
iui eft propre.
Nous ne parlerons point des nnciens
auteurs qui ont écrit fur cette matière,
& parmi les modernes nous ne citerons
q^ue ceux dont les ouvrages ont acquis
le plus d'autorité , afin qu'on paiiÏ3
éviter les erreurs dans lefquelLs la
(i). Ce mot vienc à^itnx»^ image, & fie
AoyiS-, difcaurs..
a 4
-ocr page 11-( VÎII )
plupart font tombés, d'après l'idée
qu^IÎs avoient fauiïement conçu de
Fallégonè.
Vers le milieu du feizième fiècle 5
Vlirius Valérianus confaera fes veilles
à des commentaires fur des hiéro-
glyphes égyptiens; Cec/iaj ajouta deux
îivÎes à cet ouvrage qu'il orna de
figures, & dont Sckjrdemherg publia
un abrégé à Leipiîck en 1606. Mais
comme les hiéroglyphes avoient une
deftination entièrement oppofée à celle
que doit avoir rallégorie^ les com-
mentaires de Piérius n'ont que trop
fouvent égaré ceux qui l'ont fuivi dans
fes explications conjeôturales. (i)
(i) On ne doit pas confondre, dans cette
foub d'écrÏTains , l'auteur du Di&ionnam
(IX f
Lés emblèmes A'Alclat pararent
enfuite ^ accompagnés de gravures en
bois, ainfi que les hiéroglyphes de
Valérlcnus y & furent également tra-
duits en plufieurs langues. Quoique cet
ouvrage ne foit guère connu en France
que par i'efpèGe de ridicule dont
Boileau voulut le couvrir 3 il faut
avouer cependant que la morale ^ dans
les emblèmes à'Aidât, eft préfentée
avec efpritj ornée avec grâce, mais
on y rencontre rarement la clarté ^ la
Iconolo^lquei fon ouvrage offre des recherches
utiles & interreiTan-tes, faites d'après les jps-
daiilesj les poètes, les peintres & les ftatuaircs
célèbres ; niais en indiquant le précepte ,,
i'auteiir ne peut y joindre l'exemple, Ton
®uvrage étant privé du fccouw des eftarnpes.
j'uftelTe, la convenance dans îe chois
des figures.
Tandis qu'en Italie la peinture était
portée au plus haut degré de perfec-
tion . Cé/ar Ripa fit paroître fon Icono-
logie j mais loin de fuivre l'exemple
des plus célèbres artiftes^ en étudiant^
en profitant des penfées heureufes que
lui offroient les monumens antiques
de la Grèce & de Rome, Ripa prit"
fervilement Tidée de la plupart de les
figures dans Anémidore ou dans les
auteurs que nous venons de citer, &
ne fçut jamais fe pénétrer de cette
vérité importante , que rallégorie >
pour fervir de langue univerielle à
toutes les nations a befoin d'être
ekire, expreiTivej éloquente j privée
C XI >
de ces qualités îndifpenfables ^ eîîe
n'offre plus qu une énigme obfcure,
déplacée , fatiguante , femblable à
celles que les Egyptiens s'efForçoient
de couvrir d'un voile impénétrable,
pour en dérober k connoiiTance à ceux
qui netoient point initiés à leurs
myftères. D'ailleurs^ avec aflez, d'éru-
dition , Fàpa manquoit de goût} &
pour s'en convaincre ^ il fuiEt de jeter
les yeux fur cette multitude de figures
monftrueufes qui doivent être prof-
crites dans la peinture j & furlefquelles
Horace s'égaye fi plaifamment dans les
premiers vers de fon art poétique (i) :
Humano capiti cervicem piftor cquinam
îungere ii.Yclit,.................
(i) Parnù ces figures bizarres qui fe rea-
J
, ( xîi )
Un autre écueil ^ qu'on doit égaîe^·
ment éviter j eft le néologifmej ou
Tabus des nouveaux emblèmes.} jamais
on ne doit oublier qu'il n'eft permis
qu'à un homme de génie d'enrichir
îa langue d'une nouvelle expreiTion,
gc qu'abis même on a le droit d'exiger
qu'elle réunifle à la fois la .clarté,
l'élégance, la précifîon, l'énergie ,
ou bien l'on s'expofe aux reproches
que nous venons de faire au chevaliet
Ripa.
Nous ne devons pas omettre de dire
wn mot fur les emblèmes Satyriques j
contrent fréqucnjmenc dans l'ouvrage de Ripa,
l'on ic borne à citer celles-ci : Éternité,
Tromperie, Fraude , Frudence , Théologie ,
CloMomeric, Concordt-invincible, Scc.
( ΧΠΙ )
ce genre eft à la peinture ce que rëpi-
grai-nme eft à la poéfîe. Renfermée
dans fes juttes bornes l'épigramme eft
permife, mais elle devient odieufe
lorfque la calomnie l'emploie. Pour
punir ou pour corriger le vice , l'allé-
gorie peut donCj en riant, s'araufer
à lancer un trait malin; alors elle prend
un caractère léger, piquant, folâtre;
rien ne lui rélîfte quand elle emprunte
Tarme du ridirule , &, c'eit par h
gaieté, par la fineffe qu'elle acquiert
encore plus de force & d'énergie.
Prefiter des lumières & fe garantir
des défauts de ceux qui nous ont
précédés dans la même carrière; puifer
dans les fources fécondes de l'anti-
quiséj mais toujours avec difcerns-
( XIV )
iwènt ; confulter les poéteî & les
peintres célèbres, dont les penfées
ingénieufes ont enrichi rallègorie,
telles font les obligations qu'on s'eft
impofé i Se refprit dans lequel on s
taché d'exécuter cet ouvrage.
En évitant d'être prolixe j en s'at-
tachant à rendre le ftyle clair &
précis, on η a cependant point négligé
d'indiquer les attributs, les fymboles
dont les anciens ou les modernes ont
fait ufagej lorfqii'on n^a pas jugé
convenable de les employer.
Un traite d'Iconologie doit conve-
nir à toutes les nations qui cultivent
les beaux arts, c'eft pourquoi Γοη ne
s'eft permis aucune réflexion politique
fur les divers gouvernemens de ΙΈιι-
( XV )
rops ; raais pour donner à cet ouvrage
un nouveau degré d'intérêt & d'utilité
générale , en le rendant néceflaire à
réducation des jeunes perfonnes de
l'un & de l'autre sèxe j on s'eft
appliqué particulièrement à mettre
fans ceiTe la morale en adtionj à
peindre les vertus & les vices fous les
traits qui les caradériient, & avec
les couleurs propres à faire chérir &
pratiquer les unes, de même qu'à
faire naître pour les autres l'averfion
& l'horreur qu'ils doivent infpirer.
( XVI )
ÏCONOIOGII.
-ocr page 20-Cette figure ne pouvoir être mieux placée
qu'à la tête de cet ouvrage, auquel elle ferc
de frontifpice. Uiconologie, comme fon nom
l'indique , eft la fcience des Images ; elle
enfeigne à peindre les allégories, les emblèmes,
les fymboles néceiTaires pour caraûérifer les
vertus, les vices, les paillons, en un mot tous
les êtres moraux & métaphyiîques. Les deiTms
que déployé d'une main V/œnologie, &C le
crayon qu'elle tient de l'autre, ont paru les at-
tributs les plus propres à la déiîgner. La flamme
du génie qui brille fur fa tête, exprime que,
dans tous les arts, l'invention eft la partie la
plus éminente. Les monumens antiques qui fc
voyent autour de l'Iconologie^ font les autorités
fur lefquelles elle eft fenfée s'appuyer, SC qui.
fervent de bafe à cette fcience,
F'oys^ le Difcours préliminaire.
Tome L
-ocr page 21-il'
i.
(1)
Λ
ί
t
Si
S
■ f iS
■m-:
-ocr page 22-DiviKtTÉ allégorique, repréfentée par les
iconologiftes fous les traits d'une nymphe cou-
ronnée de fleurs. D'une main elle porte un fai-
fceau d'épis de toutes fortes de grains, & de
l'autre la corne d'Amalthée remplie des fruits que
répand VAbondance. On la couronne de fleurs ,
parce que ce font elles qui l'annoncent. La
'charrue défigne les travaux à qui nous la
devons; c'eft-à-dire l'agriculture, fource des
vraies richelTes. Le caducée, emblème du com-
merce, eft encore un des principaux attributs de
l'Abondance.
il. iim'cL'f VU'.
At
-ocr page 23-y*.
A .
n- -
J:
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F
i! -
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( î )
Vertu qui coniîile à s'abftenir des chofes
défendues par la morale ou la religion. On
repréfence MAhfiinence par une femme qui fe
ferme la bouche avec la main, & de l'autre
indique plufieurs viandes dont elle femble s'é-
loigner avec réiignation,
Ο Ν peint ce vice fous les traits d'une femme
exceffivement graiTe, qui fe jette fur une table
pour manger , avec avidité , les mets dont elle
cft couverte. L'emblème de la Gourmandife eft
ua porc ; on l'appefçoit fous la table qui
dévore une branche de chêne chargée de
glands.
Λ}
-ocr page 25-ï.·· ·.■
i ^
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J'VÏ -
X
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Λ
H.
AFFABILITÉ.
Qualité qui naît d'un caraâière doux Se
aiFeftueux. On repréfente l'Affabilité par ane
jeune fille, fimple, modefte , couronnée dft
fleurs, coëiFée d'un voile très-clair, tenant des
rofes & une guirlande de fleurs. L'Affabilité
eft peinte jeune, parce que la jeuneffe montre,
avec plus de franchife, le defîr d'obliger ; le
voile tranfparent déiîgne qu'elle n'eft cachée
ni dans fes paroles, ni dans fes aitions ; enfin
les rofes font l'emblème du plaifîr qu'on
éprouve avec les perfonnes affables.
Les iconologîftes peignent VOrgueil fous
les traits d'une jeune femme fuperbement
vêtue, la tête élevée, affeftant un air mé-
prifant & altier. Ce vice eft repréfenté fous
i'erablême d'une jeune perfonne, parce qu'il
eft le défaut ordinaire de la jeuneffe^ le
A4
-ocr page 27-(S)
paon, fymbole connu de VOrgueil, doit être
donné pour attribut à la figure (jui le repré-
fente. Elle porte un bandeau fur les yeux
qui l'empêche de connoître fes défauts, de
s'appercevoir que fous fes riches habits elle eft
couverte de lambeaux, & que, montée fur une
boule & perdant l'équilibre, elle eft prête à
tomber ; la chute étant ordinairement la puni-
tion de r OrgueiL
hauteur.
On doit obferver que la Hauteur eft plus
relative à l'extérieur que l'orgueilj un homme
pourroit avoir de la hauteur fans orgueil, au
lieu que l'orgueiileiiy eft ordinairement haut ,
fier &c infolent j nous ne parlons pas ici d'un
noble orgueil renfermé dans de juftes bornes,
& qui eft l'oppofé de la baiTeiTe. On peut donc
peindre la Hauteur fous les mêmes attributs
que l'Orgueil ; mais ce vice ne doit pas être
reprcfenté avec des habits déchirés.
( ^ )
AFFECTION.
Une femme vêtue d'habillemens verds ,
ayant des aîles au dos & une poule à fes pieds ,
eft l'emblème fous lequel plufîeurs iconologiftes
ont reptéfenté VAffeSiion. Mais comme la
pouîe pourroit faire équivoque, on a préféré le
lézard, à caufe de l'affeaion, vraie ou fauiTe ,
qu'on attribue à cet animal pour les hommes.
Les aîles annoncent la célérité avec laquelle
l'Âfeûion vole au fecours des perfonnes qui
rintérelTent.
Ce vice diffère de la haîne, fa démarche
eft moins fecrette. On le repréfente par une
femme irritée, l'air menaçant, le cafque en
tête, & environnée de flammes. Aux pieds de
cette figure on a placé un chien & un chat
prêts à s'élancer l'un fur l'autre ; emblème de
l'antipathie qui régne entre ces animaux.
D^ L.'/t.mitnÎ ihn/f'·
( 10 )
OFFENSE,
On peut repréfenter l'Offence par une
femme, donc l'afpeft effrayant annonce le
courroux & le projet de nuire; elle reçoit,
des mains d'une fiirie, différentes armes dont
elle fe diipofe à faire ufage pour affouvir fa
fureur·
D'après l'hiftorien Jofeph , l'Afrique a
pris fon nom d'Afer , l'un des deicendans
d'Abraham. Quelle qu'en foit l'étymologie,
VAfrique eft repréfentée par une femme maure,
coëiFée d'une tête d'éléphant idée prife d'une
médaille d'Adrien, à caufe de la quantité de
ces animaux que produit VAfrique, On la peint
prefque nue pour indiquer fa pofition fous la
zone torride. Le collier de perles qu'on lui
donne eft la parute ordinaire des femmes
dans ces climats brûlaiis. La corne d'abondance
pleine d'épis*, eft l'emblème des riches moilTons
que produit VAfrique; de même que le fcorpion
qu'elle tient, le lion & le ferpent qui l'en-
tourent, font connoître qu'elle eft le berceau
des animaux les plus dangereux.
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M .
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' ΙγΊ
( «3 )
AGRICULTURE.
Le, premier, comme le plus utile de tous les
arts, l'Agriculture, eft repréfentée fous l'em-
blème d'une femme couronnée d'épis 8c
tenant la corne d'abondance; ce qui, joint à
i'or qu'elle répand de l'autre main, exprime
que c'eft à elle que font dues les plus elTentielles
& vraies richeiTes de l'état. VAgriculture eft
appuyée fur le zodiaque , pour marquer que
les faifons règlent fes travaux ; autour d'elle
fe voyent quelque-uns de fes Attributs, fleurs,
fruits, légumes Se inftrumens du jardinage.
Le laboureur, ainiî que les coteaux couverts
de vignes qu'on apperçoit fur le dernier plan,
achèvent de carailérifer l'Agriculture^
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Lïs Iconologiftes repréfentent \'Air par une
femme aifife fur des nuées ; fes cheveux agités
Si fes draperies volantes, indiquent l'empire
des vents. D'une main elle careffè le paon,
animal favori de Junon, déeffe de VÂir; de
f autre main elle fou tient un caméléon, que
les anciens croyoient ne tirer fa fubfîftance
que de cet élément. L'efpace autour de la
figure ne pouvoir être plus coHvenablement
rempli, que par les diverfes efpèces d'oi-
féaux & de volatiles, depuis l'aigle jufqu'au
papillon & au moucheron, généralement
compris daas l'expreflîon poétique d'habitans
de VAir^
i
-ocr page 35-ALLEGRESSE.
i Ό
\Λ
m
( '7 )
Une jeune nymphe vêtue de blanc, le fourire
fur les lèvres , exprimant la gaité , & foulant
d'un pied léger l'émail des prairies, eil: l'em.
blême de V AlUgrefft & de la Joie. Sa têce eft
couronnée de fleurs ; d'une main elle répand des
rofes , & de l'autre tient un thyrfe entouré de
feuilles de vignes , & d'une bandelette fur
laquelle eil écrit : Hilaritas.
Lorfque l'on veut exprimer ^AlUgre£e pu."
blique, on fait tenir à la figure qui la repré-
fente , une gerbe de bled , ou une corne
d'abondance remplie de fruits, & la devifes
qu'on lui donne eil Ltetitia.
On repréfente le Chagrin par un bomme
âgé, vêtu de noir, la tête enveloppée d'un
pan de fa robe^ appuyée fur la main droite,
8c de la gauche exprimant dans une coupe le
Tome /. Β
( ) fuc de l'abAnthe. Comme le Chagrin a foa ÏJ'ArFLicTioN diiFère du chagrin en ce |
( ) que l'afflidion, & tient davantage au caraâère. η |
B»
-ocr page 38-que l'affliaion. Se tient davantage au caraftère.
On peut repréfeiiter la Trifiejfe fous les traits
de la figure précédente, mais en fupprimant Is
coupe d'abfintiie.
: Λ!
l-if:';
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(lo)
AMÉRIQUE.
Ο Ν fait que cette partie du monde, la plus
étendue de toutes, étoit cependant ignorée des
anciens , & qu'elle ne fut découverte par
Chriftophe Colomb qu'en 1598 j entreprife
continuée cinq ans après par Amérie Vefpuce ,
qui ravit au premier la gloire de lui donner
fon nom. VAmérique eft repréfentée par une
femme ayant le teint olivâtre, coëfFée & en
partie vêtue de plumes ; ajuftement particulier
aux peuples de ce continent. L'arc ôc les flèches
font les armes avec lefquels, non-feulement les
hommes, mais encore les femmes, vont com-
battre leurs ennemis. La tête féparée du tronc
& percée d'une flèche qui fe voit au bas du
tableau , fert à exprimer l'inhumanité des an-
ciens habitans de cette partie de l'univers. Le
calumet, c'eft-à-dire la pipe placée à côté , eft
chez ces peuples le figne heureux de la paix j
e'eft pour cela qu'on γ a attaché les aîles du
(«)
caducée de Mercure , fymbole connu de ht
paix. La pêche Se la chaiTe , dont ce^
peuples fe nourriiTent & font leur principale
occupation, eft défîgnée par les deux enfans ,
chargés Tun de ροϊίΓοιι & l'autre de gibier. Le
caïman, forte de crocodile, & l'arbre nommé-
bananier , contribuenc à caraftérifer le nouveau
monde, qui, en doublant les richeiTes de l'an»
cien, ne l'a pas rendu plus heureu.x.
(î
!W
Comment peindre ce fentiment plein de
charmes, cette correfpondance d'afFeaion qui,
fondée fur la vertu Se auffi invariable qu'elle ,
femble doubler notre exiftencej On peut re-
préfenter VAmitié fous les traits d'une jeune
femme vêtue d'une robe blanche ; lorfqu'on
lui donne une couronne, elle doit être compofée
de myrthe & de fleurs de grenadier entrelacés ^
avec cette devife : Hitms & Mtas, hiver & été.
De la main droite l'Amitié montre fon cœur ^
où l'on fuppofe écrit ces mots s: Longe & prope,
loin & près ; enfin ceux-ci fe font lire fur un
monument : Mors & vita, la mort & la vie.
De la main gauche, l'^mif/V embraiTe un or-
meau fec, entouré d'un fep de vigne ; aliuiîon
aux fecours que l'Amitié procure. La blan-
cheur & la fimplicité de fes vêtemens, défi-
gnent la pureté & la franchife; les diiFérentes
légendes qui l'accompagnent s'expliquent afles
d'elles-mêmes, & l'union des fleurs qui com.
pofenc fa couronne efl le fymbole de la puiffance
^ui de deux volontés n'en fair qu'une feule.
r
( M )
A ο υ s T.
L'adulation ayant fait donner au mois de
Juillet, qu'on appelloit Quintilis, le xiom du
premier des Céfars, le même motif fit changer
le nom du mois fuivanr en celui d'Augufte,
d'où, par corruption , on a formé le mot
gothique Août. On fait que pendant ce mois la
fortune fut toujours favorable à Augufte ; qu'il
triompha trois fois dans Rome , affujettit
l'Egypte, èc mit fin aux guerres civiles. Avant
Augufte ce mois fe nommoit Sextilis, étant
le lîxième de l'année martiale. Ses vêtemens
font couleur de feu, & fa couronne de rofe de
damas, de jafmins &c autres fleurs de la faifon.
C'eft le temps de la canicule, ce que iîgnifie le
chien placé près de la figure qui repréfente le
mois. Le figne célefte qu'on lui donne eft la
Vierge , pour montrer, difent les iconologiftes ,
que comme une vierge n'engendre point, de
même le foleil ne produit rien dans ce mois, & ne
π'
fr
Ίί
Ίί
ρ· '
h
)f
I
-ocr page 45-(
fait que perfeâionner ou donner la maturité
aux chofes déjà produites. C'eft alors l'abon-
dance des fruits, ce qu'expriment ceux qu'on
fait tenir à la figure du mois d'Août. Enfin
c'eft le temps de la moiiTon , ce que le fond du
tableau fait connoître, ainfi que l'épi qu'on
fait tenir à la petite figure du figne.
(C
a
C 17 )
APOLLON.
Fils de Jupiter èc de Latone, Apollon eft
regardé comme le dieu ι de la poéiïe, de la
muiîque & des arts. Il préfîdoit les Mufes &
habitoic avec elles le ParnaiTe & les bords de
l'Hypocrêne. Lorfque les eaux du déluge de
Deucalion furent retirées; il tua le ferpent
Python, qui étoit né du limon de la terre, 8c
la peau de cet animal lui fervit à couvrir le
trépied fur lequel s'affeyoit la pythonilTe ou la
prêtrefle qui rendoit fes oracles. Les livres
Sybillins, qu'on voit à fes pieds, indiquent que
ce dieu prédifoit les évènemens. Lorfqu'vÎpo/Zon
eft repréfenté comme le dieu du jour, ou du
foleil, c'eft toujours dans un char, tiré par
quatre chevaux blancs; comme dieu des arts,
il eft couronné de lauriers , & tient dans fes
mains fa lyre harmonieufe.
m
-ocr page 47-m
1%)
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M- _
U:
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-ocr page 48-( i? )
ARCHITECTURE.
L A gravité de fon attitude annonce l'utilité
de fes travaux, & la réflexion qui doit préfîder
à toutes les opérations de cet art. Appu^ee fur
une colonne, la figure qui le repréfente tient
d'une main un plan, avec le compas qui en
donne les proportions, & de l'autre l'à-plomb ,
emblème de la folidité dont VArchiteSure s'im-
pofe le principe dans la conftrudion de fes
ouvrages. Le traité qui nous refte de Vitruve,
ainfi que la règle , l'équerre , la coupe des
pierres & les édifices, tant civiles que militaires,
indiqués dans le tableau, achèvent de carac*
térifer l'ArckiuUure,
h
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C 50 )
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H.
( 31 )
Partie des mathématiques qui confîdère les
propriétés des nombres. D'après les iconolo-
giftes, on a repréfenté VArithmétique ayant ces
mots brodés fur les bords de fa robe : Par,
impar. Dans un tableau chargé de chiffres,
que tient VArithmétique, on a tracé un des
problêmes amufans de cette fcience; c'eft ua
efpèce de quarré magique dont tou? les nom-
bres, depuis I jufqu'à font arrangés de
manière qu'ils donnent j4 dans tous les fens
foit qu'on les additionne horifontalement,
perpendiculairement ou en diagonale ; on y a
ajouté les quarrés dont le fameux Sanderfon ,
né aveugle, faifoit ufage pour calculer; les
épingles qu'on y a placées , donnent le
aiilléiîme.
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L
-ocr page 51-I
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-ocr page 52-kiVAi de la naturs à laquelle il cft redevable
de tous fes moyens, mais dont le mérite eft
quelquefois dç la perfetlionner, VAn^ relative-
meat à cette idée , eft repréfenté paf une femtiiî
appuyée fur un ét:ançon, à l'aide duquêl une
jeune plante parvient à fe redrelFer Hc à
s'élever. L'aâion de la figure paroît pleine de
ce beau feu qu'on doit retrouver dans les
ouvrages des difFérens artiftes dont elle tient
îcs attributs ; & fes beautés, moins naïves que
celle de la nature, fe reconnoiiTent à la fym-
métrie des objets qui l'environnent. Le finge efi
placé dans le tableau comme fymbole de l'imi-
tation. L'horloge & la flanche d'imprimerie
font donnés à l'An comm;e deux des met-
veilles qui lui font dues. Se qui prouvent fo»
utilité. Plus loin, on apperçoit la figure du
dieu des Arts tenant une couronne , pour faire
entendre que l'approbation des juges éclairée
eft la plus digne récompenfe des talens.
Tome l, G
-ocr page 53-(34)
Les Arts, en particulier, font reptéfentcS
par des enfans aîlés, ayant une flamme fur la
ïÊte, emblème du génie qui les infpire ; on
doit leur fait tenir les attributs de l'art qu'oa
yeut perfonnifieri
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-ocr page 54-( 55 )
ART^ MILITAIRE.
Son adion annonce radivités fi néceffaire
dans les opérations rtiilitaires j de même que
la prudence qui doit les diriger s'exprime par
l'égide de Minerve que tient cette figure. Sou
ajuftement guerrier, ainfl que les attributs qui
l'environnent, femblent ne pas"demander une
explication plus circonftanciée. On obfervera
feulement que la trompette entourée d'une
couronne de laurier, délîgne la gloire accordés
sux aaioiis éciatantes des héros.
1!"
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ASIE.
On croit que VAfu doit fan nom à une filie
de Théds cie l'Qcéan , qui régna fur ces
fertiles contrées. Elle efl: peinte fous les traits
d'une belle femme, coeifée.d'un turban , vêtue
dans le coilume oriental , avec une magiiifi-
cence qui puiffe donner une idée de la richefle
Si du luxe de cette partie du monde. L'AJL·
dent d'iuie main plufieurs rameaux des arbres
auxquels on doit le café, le poivre & autres
produftions de ces climats ; de l'autre niain oa
lui fait tenir une caflblette ou un encenfoir ,
pour défigner que c'eft à ΪΆβε que nous
devons lés parfums les plus, précieux. Près.d'elle
en place un chameau, parce que de tous les
animaux de V.Afie ^ c'eft cçlui. qui rend le plus
de fervices. Le palmier fett encore à in-
diquer cette vafte partie de l'univers. On peuï
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obferver que toutes les religions ont pris
naiiTance ea Afie, mais la mufulmane γ la
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ieiiîe dominante ; c'eft ce qu'indique k kso^
quée qu'on apperçoic çkns le'fpnd du tableaa^
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ASTRONOMIE,
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Cette fdence eft une partie des. mathéma-
tiques mixtes , qui apprend à connoître les
corps céleftes, leurs grandeurs , mouyemens ,
diftances , périodes, éclipfes, dcc. VAfironomie
çft repréfentée avec-une fphère, ielon le fyftêtna
de Copernic, un télefcope, des lunettes d'ap-
proche & un quart de cercle 5 à côté d'elle ,
fur un papier déroulé, font tracées des ellipfss
^e comètes.
4«.
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fli- ... ^ V^
-ocr page 60-AUTOMNE.
Les Icpnologiftes repréfencent cette faifon
fous les tïaits de Potnone,couronnée de pampres,
tenant d'une main une grappe de raifîn, 8c
de l'autre une corne d'abondance remplie de
toutes fortes de fruits : emblème de la plus
féconde 8c de la plus riche des faifons. Selon
!es poètes, VAutomne eft l'âge viril de l'année,
parce que c'eft la faifon de la matuiité générale
4sî fruits às la terre»
IV
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-ocr page 62-( 45 }
AVRIL.
CourokSée de myrthe &: vêtue d'une draperie
Verte, la figure qui repréfente le mois d'Avril
tient le figne du taureau, garni d'une guirlande
des diiFérentes fleurs dcAit la nature commence
à s'embellir. Le taureau indique la force que le
foleil acquiert dans ce mois. Il efl , félon
Varon , nommé Avril, du mot latin j^pOTre^
parce qu'alors la terre femble s'ouvrir pour
Étaler fes ricbefles ; idée que nous avons
cherché à rendre par la figure de Cybèle dans
l'aftion de Te dévoiler & tenant une clef. La
couronne de myrthe, plante dédiée à Venus,
fignifie qu'en ce mois tout commence à fentir
la douce influence de cette déeffe. Le verd eft
la livrée du mois d'Avril, la terre dans ce
mois commençant à fe parer de cette agréa-
ble couleur; c'eft auffi le temps des meilleurs
laitages , exprimé clairement par l'épifode
«ju'o» apperçoit dans le fond du tableau.
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-ocr page 63-•V:
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-ocr page 64-( 47 )
SoTTS cette dénomination, les anciens défi-
giioient la vertu qu'on nomme aujourd'hui
Bienfaifance. On la repréfente par une jeune
femme, donc les 'traits du vifage expriment la
douceur & l'attendriflement ; elle a les bras ou-
verts Se une couronne fur la tête. La couronne
d-'or déiîgne l'excellence de cette vertu ; fes bras
ouverts, l'empreiTement 8c la bienveillance avec
laquelle font accueillis ceux qui ont recours à elle;
le loleil qui brille fur fa tête, eft le fymbole des
faveurs bénignes que cet aftre répand fur la
terre. Quelques iconologiftes font tenir à la
Simfaifance une branche de pin ; on pourroit y
fubftituer plus à propos une corne d'abondance.
L'Eléphant eft encore l'emblème de la Bien-
faifance , à caufe des qualités rares qu'on rc-
connoît dans cet animal généreux.
ViMU qui conlîfts à excufer les défauts des
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JLA BJBîCKG-mTlÉ
( .
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îiûmflies, à pardonner leurs erreurs, pàt-
ticulièremeiit à leur faire du bien. On la peine
fous les traits d'une jeune nymphe , dont le
regard eil doux & tendre ; fon emblème par-
ticulier eft un pélican qiH s'ouvre le fein pour
nourrir^fes petits.
Vice dangereux qui porte à nuire en fecret
à fes femblables, & fouvent à faire le mal pour
le feul plaiiîr de le faire. On peint lajlleckancete
fous les traits d'une femme~vieille, hideufe,
k regard farouche, l'attitude menaçante, ayant
les deux mains années de poignards. Les ico-
iiologiftes reptéfentent cette furie appuyée fur
un ours blanc, & lui donnent pour attribut
tuis araignée qui tend fes toiles ; alluiîon aux
irames fecrètes Se aux embûches de la Mé-
chanceté.
3.1'oîns a.Trcufe que la mschancecé j maii jioij
-ocr page 66-C47)
moins ardente à nuire, la Mali^niti Ct peint
fous l'emblème d'une femme laide, maigre,
ayant le fourire équivoque de la perfidie,
Îsnant une caille, parce que cet oifeau, dit-onj
a la malice de troubler l'eau après avoir bu j
afin d'empêcher les autres oifeaux d'en faire
Les Iconologilles peignent ce monftre fous les
traits d'un nègre, horrible par fa laideur j
çxcitanî ua hydre à s'eisnce* Για ia viaitne.
botanique.
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( 4? )
BOTANIQUE.
Partie de l'hiftoire naturelle qui a pour objei;
la connoiflance du règne végétal 5 ainii la
Botanique eil la feience qui traite de tous leâ
végétaux Se de tOut ce qui a un rapport im-
médiat avec les plantes. On la divife en trois
parties principales 5 la nomenclature des plantes,
leur culture, & leurs propriétés. Comme il eil ici
queftion de parler aux yeux d'une manière fenfible,
on a préféré, pour caraftsrifer la Botanique,
de placer auprès de la figure qui la re^réfenre ,
des plantes étrangères dont l'apparence exté-
rieure s'éloigne le plus des nôtres, comme
l'opentia ou figuier d'Inde, l'aloès, le bananier,
le palmier éyentail,.&c.
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Tome I.
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Muse de l'éloquence & de la poéiîe héroïqua.
Ou la repréfente fous la figure d'une jeune
femme, dont les traits expriment la nobleiTe
& la majefté. Son front eft ceint d'une
couronne d'or ; près d^elle on apperçoit les
poëmes épiques les plus célèbres, La cou-
ronne d'or indique, félon Héfiode5 la préé-
minence de cette mufe fur toutes les autres.
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-ocr page 71-C )
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( 55 )
CÉLÉRITÉ.
Sans s'arrêter aux divers emblèmes, foavenî
obfcurs ou inintelligibîes donnés par Picrlus
& copiés par Ripa, on a cru devoir donner
à la CÎlirhé, ou Flteffe. les attributs de b
îégèreté. Une jeune fille, ayant des ailes, paroît
courir fur des épis de bleds , fans en faire
courber la tige ; allufîon à cette ΗΛίόη poétique
lî heureufe & fi connue. L'on a confervé ce-
pendant l'épervier , dont le vol, fuiyant les
fiaturaliftes, ne peut être égalé par aucun autre
oifeau. La foudre, ou l'éclair, étant le fymbole
de la Rapidité, ne devoir point être omis. Les
aîles de la Ctliriti font courtes, parce qu'elles
font point deftinées à voler, mais à accélérer
la Vîteffk.
AGILITÉ.
On pourroiî peindre {'Agilité foui l'emblêma.
de la figure précédente , mais en ne la faifant
poiat courir fur des épis.
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-ocr page 73-D'aîrss les anciens ïconologiftes, on peuï
caraitérifer la par une femme affife fus
une tortue, & couronnée de feuilles de mûrier.
On fait que la tortue eft l'emblème de la
Lenteur, & que k mûre eft le plus tardif de?
fruits»
FiLLE du Sommeil &: de la Nuit, la Partie,
chez les Egyptiens, étoit repréfentée par une
femme échevelée , les habits en défordre, aiïïfe
à terre, &c les bras croifés. L'efpèce de fingc
que les naturalises nomment le Pareffeux, e£t
Is fymbole qui doit caraftérifer ce vice.
Amour, du prochain, vertu bienfaifante qui
feulï comprend tourtes les autres. On la repré-
fente fous la figure d'upe femme oiFrant le feiw
à un enfant, & tenant dans fa main un cceue
enflammé. Près de la Charité font pluiîeurs
autres enfans auxquels elle donne fes foins ;
une bourfe ouverte indique les divers moyens,
que le zèle ardent de la Charité fçait employer
pour donner des fecours à ceux qui ça ont
feefoin.
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-ocr page 76-ÏÏ
( Î7 )
Dans- les ftatues antiques, cette vertu momie
eft repréfentée par la veftale Tutia, qui juftifia,
dit-on , fon innocence en portant de l'eau dans
Un crible. C'eft l'emblème qu'on a cru devoir
employer pour peindre la Chafieté:, en ajoutant
au voile qui lui couvre la tête, un lys, fym-
bole connu de la pureté; &: lui faifant écrafer
la tête d'un ferpent : ailufioii à diiFérens
paiTages de l'écriture fainte.
FiLtE de l'oifîveté & de. la dépravation , îa
Lafciveti fe peint fous les traits d'une femme
occupée de fa parure, richement vêtue, mais
avec im.roodeftie, & couchée voluptueufement
fur les couflins de la molieiîe. Des moineaux
qui fe careflent, font encore les emblèmes de
ia Lafclveté·.
. ur ψ
( 5g )
Ce vîce eil repréfenté par les icouologifles
fous l'emblème d'une jeune femme, ayant le
jregardlafcif, affife fur un, crocodile. Se tenant
une perdrix j on n'a confervé le crocodille quî
parce qu'il eft confacté par l'ufage. La perdrix
eft donnée à la Luxure, parce que cet oifeau ,
dit-on, cafle fouvent les œuîs de fa femelle
en voulant fatisfaire fes deiîrs i c'eft par k
même motif qu'on a ajouté des lapins, ces
animaux faifant périr très-fouvenr leurs petits
en careflant leur femelle. On pourroiç
encore y joindrç le bouç , fynjbok cpnnvt
«e la iu^ure.
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( ίρ)
La connoifTance du corps humain faifant %
partie tliéorique &c la bafe de cet art, on ea
caraftérife ici l'étude par le flambeau de l'ob-
fervation ; quant à la partie pratique , d'où
ïéfulte fon utilité, la lancette, le plus nécef-
faire des inftrunjens de la Chirurgie , que
tient la figure qui la repréfente, en eii
i'exprelîîon naturelle. Près de la Chirurgie on
voit un chien qui lèche fa plaie, emblème de
ia douceur que cet art doit apporter dan?
fes craitemens, prei'que toujours accompagnés
d'opérations douloureufes. Le fond du tablea»
kiiTe voir une écple d'anatomie.
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-ocr page 79-:
-ocr page 80-( )
Ceïte fcîence confîfte à découvnr, par la
décompofition, l'analyfe, les combiuaifons Se
les propriétés des' corps. Comme l'agent avec
lequel la Chymie opère le plus fréquemment eft
le feu, on l'a repréfentée par une femme dans
un laboratoire, occupée d'expériences & en-
tourée de divers fourneaux. On pourroit ajouter
auprès de cette.figure, une tablette où feroieat
cracés des caractères chymiijues.
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CLÉMENCE.
Les divers attributs donnés à cette vertii
n'offrant, la plupart, que des idées très-équi-
Voques, on a cru devoir peindre la Clémence
fous les traits d'une belle femme, le front ceint
d'un diadème, écartant d'une main les faif-
ceaux confulaires, fymboles de la rigueur, &
faifanc pencher les balances de la jufticej en.
y plaçant des lauriers.
Îit Pardon eft la fuite du repentir, qu'a pré-
cédé l'oiFenfej c'eft pourquoi les iconologiftes
repréfentent le Pardon par un jeune homme
affligé, les yeux tournés vers le ciel, dont il
implore la clémence, & brifanc l'arme oiFenfîve
dont il vient de faire ufage.
Ce vice atroce ne fauroit être mieux repréfente
quq fous les traits 4'UJie furie, l'air farouche ,
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(Î4)
ies yeux étincelaiis, & la tête hériiTée de fti-
pens. De li main droite, la Calomnie tient une
torche allumée, & de la gauche une coupe,
d'où fe répandent fes noirs poifons.
Quelques iconologiftes peignent la Médifance
fous les mêmes emblèmes que la Calomnie ; on
doit cependant obferver quelques nuances. La
Médifance peut être repréfentée par une femmi
vieille , maigre , hideiife , cherchant à cacher
fa tête fous un voils , tenant d'une main
un des flambeaux de la Difcorde & de
l'autre une vipère.
VENGEANCE.
Une fu rie, enflammée de colère, le cafque en
tête, fe mordant le poing , Se tenant de la
main droite un poignard , eft l'emblème fous
lequel on peint la Vengeance. D'après les
Egyptiens, on donne pour fymboie à la Ven-
geance un lion furieux , pcrcé d'une flèche qu'il
cherche à retirer de fes flancs.
CLIO,
(■Ι^'ίΐ
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C L I O.
Cette mufe préfîde à l'hiiloire ; elle eft
repréfentée fous la figure d'une jeune fille
couronnée de lauriers, tsnant de la main droite
une trpmpetre, & de la gauche un livre , fur
lequel fe lit le nom de Thucydide, un des
plus célèbres hiiloriens de l'antiquité. On donne
pour attribut à cette miifc une trompette, parce
qu'elle publie confacre les faits & la mé-
moire des grands hommes, pour i'inUruftion
des peuples & des Rois. Le Temps , qu'on
appcrçoit dans le fond du tableau, & le globe
de la terre fur lequel eft pofée la première des
mufes, fervent à indiquer que l'hifloire era-
ipxaffe tous les lieux Se tous les teœs.
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To-mz L
-ocr page 85- -ocr page 86-(C7 )
Les dangereux effets de la Colère font reprê-
fentés par un jeune homme, maigre, le reine-
jaunâtre , l'œil étincelant, armé d'an poignard ,
& dans une aiUon menaçante. On le pe'as
nud & fans bouclier, pour exprimer à quel
point la Colère eil aveugle', manque d'expé-
rience, & affronte témérairement le danger.
Les attributs de cette figure font un lion
furieux et un bouclier fur lequel eil repré-
fcnté une flamme , f^mboles de la vengeance.
COLÈRE.
La Colère, proprement dite , fe peint fous les
traits d'une furie, avec les mêiïies cjnWêjces
que is figure précédente.
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C ο Ν C ο R D E.
Divinité à îaqueîla les Tinmatns élevèrent:
des temples. Elle eft repréfentée par une jeune
nymphe coiironnép Ae grenades, & tenant mi
faifceau de baguettes, emblème de l'union,
comme la grenade eft celui de la Concorde^
Un chien & un chat, couchés l'un fur l'autîe,
peuvent encore fervir defymbole àla Cùncùrde^
cette vertu ayant le pouvoir de réunir les
inclinations les plus oppofées,.
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< ίΊ
CONTRARIÉTÉ,
On peint ce vice fous les traits d'une femms.
laide, ayant le regard louche Se les cheveux
en défordre ; d'une main elle tient un réchaud
rempli de feu , & de l'autre un vafe d'où l'eau
fe répand. Un arbrilTeau contraint de fe courbei
par un rocher qui lui empêche de fuivre fa
«Jireftion, & un ruiiTeau interrompu dans fou
cours 5 achèvent de déiîgner la Contrariété
E-i.
-ocr page 89-{ 7® )
DISCORDE.
DiViKiTP malfaifaiite , qui caufe égaîemeiîi;
la ruine des Empires & les défordres entre les
fj^jniiles. On repréfenrc c.cte furie fous i'afpeÛ
effrayant de Médufe, parcourant Jes airs, &
iecouant fur foa paifage le veaïii de fts. affreux
ierpens.
'U
i
I; ;
(
c ο Ν F I A Ν C Ε,
Assub-ANce dans le danger. On repréfente h
Cdnfiance par une femme d'un maintien mo-
défte mais afluré, paiTant fur une plancha
fore jnince pour entrer dans une barque dons
la yoile eft déjà déployée.
D É F I A Ν C E.
Les Iconologiftes n'ont point parlé de cette
figure. On peut repréfencer la Défiance fous
"les traits d'une femme qui s'avance.lentenient^
eo fe tenant à un arbre, & effayant du pieà
■fi la planche où elle veut palTer eft aiTez folide
pouï la foutenir.
SEHtiMENT moins vague que la défiance j
dont l'objet eft plus direft. Il eft perfoiinifié
par un vieillard attentif qui., du bout de fort
bâton , découvre un piège caché fous dsf
iiuillages.
E4
-ocr page 91-m
H'
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■Λΐΐ
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-ocr page 92-ί 75 j
constance.
Veutu rla l'am^ qui cmC^f^- à braver lei
dangers ^ ks revers, la douleur & la mort. On
la repréfente par une femme, d'une contenance
aiTurée, qui de la main gauche embraiTe une
coloniie, fymbole confacré à la Confiance, Se
de la main droite tient une épée au - deiTus
d'un braiîer ardent; allufion à la courageufe
fermeté de Mtaius Scevola. La colonne taillée
dans le ror. & dnnr la hafe eft bacuie par les
flots , eft encore un de^ cuiblëmcs de la
Confiance,
PERSÉVÉRANCE.
.CoûRAGS de furmonter les obftacles par la
patience. On peint cette vertu fous les traits
d'une femme attentive , entourée d'une guir-
lande d'amaranthe, appuyée fur un laurier ,
& tenant un vafe d'où elle répand, goutte â
goutte^ Peau qui creufe ua rocher.
<
ν
{ 74 1
INCONSTANCE. ·
Légîreté d.'efprit £c de caraâcrc. Lei
ïconologiiles repréfentent l'inconfiance par une
îeune femme montée fur une boule, fymbole
de la mobil'té; d'une main elle s'appuye fus
un rofeau , & de l'autre tient une girouette ôî
une banderole de navire. Ces attributs font
trop iîgnificatifs,pour avoir befoin d'explica-
tion. ^
CAPRICE.
Avec les mêmes fymboles que i'Inconftance ^
le Caprke peut être peint fous la figure d'un
jeune homme, coe'fFé d'un chapeau dont la
forme eft bizarre Se garnie de plumes de diffis-
tentes couleurs.
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-ocr page 94-i< :
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L'emblème de cette vertu eft ordinairement
repréfentée par Hercule, armé de Îa maiTue ?c
couvert de la peau du lion de Némée , combat-
tant l'hydre de Lerne.
Z-Ê couiage relatif aux guerriers Ce nomms
Valeuri les Romains ont repréfenté cette vertu
fous la figure d'une femme, ayant le caradère
martial, le cafque en tête & une épée à fa cein-
ture. La Valeur tient d'une main la hafte, forte
de demi-pique fans fer , qu'on croit être l'an-
cienne forme du fceptre, fymbole du com-
mandement donné à la Valeur, On peut lui
faire tenir de la main gauche un bouclier, fut
lequel fera écrit ces mots : Nec forte, necfato.
Les Iconologiftes repréfentent la Timiditi
-ocr page 95-fous la figure d'une jeune fille effrayée, fîc»
chiflant les genoux, Se tournant la tête pour
regarder derrière elle. Le lièvre eft fon attribut,
comme celui de la Crainte ; quelques auteurs
lui donneflt pour coëfFure un bois de cerf 3,
alluiion au caraflère craintif de cet animai.
Sentiment produit par la crainte d'un
danger, réel ou apparent. On repréfente lit
X'eur fous les traits d'une jeune filië, lés
cheveux hérillés, le regard fixe, k bouche
ouverte, le teint pâle, Se l'.-tticude immobile.
Le lièvre peut encore être employé pour
fervir d'emblème à la Peur, que les Romainj
avoisat m!s au nombre de leurs bizarre*
divinités·
< 77 )
DANSE.
Lis mouvemens animés d'une Bacchante qui,
■couronnée de pampres, touche un tambour
de bafque, ont paru les objets les plus propres
à exprimer cet art, enfant de la gaieté. Le
tyrie , le mafque , les préfens de Bacchus ,
ainiî que l'aftion des figures du fond, con-
courent à caraftérifer la Danfe.
On peut coafulter l'aiiicle Terpficore,
-ocr page 97-m
ipIMM
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ït.
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( 75 )
DÉCEMBRE.
C'étoit le dixième mois de l'année mar-
tiale. La terre alors ayant perdu tous Ces
ornetnens , ce mois n'a plus d'objets agréables
à oiFrir; auffi le peint-on fans couronne, 8c
même vêtu de noir. Le iîgne du capricorne eft
celui où le foleil fe trouve pendant ce trifte
mois. Comme la chèvre fauvage broute en
gagnant toujours les hauteurs, quelques ico-
Hologiftes l'ont cru propre à défigner ce mois,
parce que Js-ioleil parvenu dans ce figne au
point le plus bas de fa courfe, ce qui conftitue
le foiftice d'hiver, commence alors en remon-
tant, à fe rapprocher de nous. Le feul avan-
tage qu'on reconnoiiTe à ce dernier mois de
Tannée, eft de donner la perfeftion aux truffles;
c'eft pourquoi , dans le tableau , près d'un
panier qui en eft rempli, on a placé l'ani-
mal qui a l'inftinft de les découvrir. Les
àmx eiifans qui tiennent des cartes, montrent
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-ocr page 100-(Si)
DES I R.
On le peint fous la figure d'un jeune homme
ayant des aîles , & dont le.vifage annonce
l'inquiécude Se l'agitation de fon amc. Les bras
étendus, il femble vouloir s'élancer vers l'objet
de fes yceux.
Répugnance inyincible pour quelque objet,
L' Antipathie eft repréfentée par une jeune fille
regardant avec craince Se cherchant à éviter
des reptiles pour Ufqnels les femmes ont or-
dinairamenc de l'avcrfion, tels que les crapauds,
les rats Se les araiguécs.
Passion maîheureufe qui naît du foupçon 8c
de la craiiïte de perdre l'objet dont on a la
jouiiTance. Comme la Jaloufie eil fouvent
aveugle, on pourroit la peindre avec un
Tonu /. F
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tâiKÎeau fur les yeux & une couleuvre qui lui
songe le cœur ; mais d'après les emblèmes
reçus par les iconologiftes, on a préféré de la
lepréfecter fous les traits d'une vieille femme
tenant un coq , parce que cet animal eft natu·
j-ellement enclin à la Jaloufie. La figure qui la
repréfente eft eiitcuîce d'épines, & fur fa robe
font brodés des yeux & des oreilles j alluiîon â
rcmpruiTement avec lequel la Jaloufie écoute
les rapports qui caufent fon tourment.
Ou ne parte yoiiit ici de ce vice honteux
qii'aCig;e la gloire , les talens , le$ fuccès \ iî
faut confulccr l'article Emis,
)
L A vraie Dévotion confîfte non - feulement
dans Pobfervacion des devoirs impofés par la re-
ligion , mais encore dans un dévoiiemenc pieux
aux décrets de la providence. On la peint fous
îcs traits d'une jeune femme vêtue modeftement,
à genoux, & les yeux tournés vers le ciel,
d'où s'échappe un rayon de lumière, emblème
de l'efpérance. La Dévotion tient de la maia
gauche un flambeau, fymbole de la foi, & fa
main droite appuyée fur la poitrine, eil celui
de la charité.
On peut confulter l'article Piété.
SCRUPULE.
Quoique le Scrupule puifle être produit pat
l'ignorance, plus fouvenc il vient du douce ,
& c'eft alors un aûc de prudence. On le peint
ici fous ce point de vue, par un vieillard
ânqiriet, qui regarde le ciel en tenant un
ctibîe, d'où s'envole la paille qu'il fépare du
F 3.
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sa
II'
-ocr page 103-(S4)
jfâîn. Auprès du Scrupule foat un fourneau
«vec un creufet, attributs particuliers de cette
figure.
Ls Doute eft repréfenté par un jeune homme
tenant d'une main une lanterne, & de l'autre
le bâton de l'expérience ; on peut y ajouter des
balances en équilibre.
HYPOCRISIE.
Ριέτέ feinte qui cache fes vices fous le malque
des vertus. On la repréfente par une vieille
femme, pâle, mai'gre, affeâant un maintien
auftère ; d'une main elle tient en évidence un
grand chapelet, & de l'autre lailTe tomber fo«
aumône dans un tronc.
Les artiftes repréfentent ordinairement l'Ido-
lâtrie fous l'emblème hiftorique de l'adoration
du veau d'or. Une femme à genoux devant
l'idole. Se ayant fur les yeux le bandeau de
l'erreur, eft le fymbole le plus généralemenr
sonnu de VIdolâtrie,
il
( «· ? )
DISCRÉTION.
Modïration dans les difçours Se les aftionî»
Cette vertu eft repréfentée par une femme dons
le maihcien annonce la gravité, elle porte une
main fur fes yeux & l'autre fur fa bôucBei. Les
iconologiftes lui font tenir un à-plomb, pour
faire connoître que la prudence règle & dé·,
termine toutes les démarches de la Difcrétion.
Vice produit par une curiofite condamnable;
Otx peut repréfenter Vlndifirétion fous la figure
d'une jeune perfonne inquiète, ouvrant fur-
tivement un porte-feuille rempli de lettres;^
ou rompant un cachet.
C U R I Ο S I T É.
Elie efi peinte fous ks traits d'une jeune fille ^
Tair attentif 5 le regard fixe , la bouche en-
tr'cavercf, ayant de petites aîles au-deiTus d«i
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ereiîîes, pour déïïgner la promptitude avec
laquelle la Curiofiti fe tranfporce par-tout où
elle croit trouver à fe fatisfaire. Les Egyptiens
donnoient à la Curiofiti une grenouille pour
attribut, parce que les oreiifes de ce reptile font
tïès-ouvertes.
( )
UsB jeuM filledonc les traits amioncent î»
douceur, & fe laiffant mettre un joug fur kî
épaules , eft i'emblême fous lequel les icono-
logiftes repréfentcat la Docilité, Comme cettc
qualiti eft néceffaire pour profiter des confeils,
on place un miroir fur fa poitrine ; allufion à
Ja propriété du miroir de réfléchir toutes les
images. Le perroquet eft encore un desattributî
de la Dodliti, parce que cet oifeau retient les
leçons qu'on lui donne ayec beaucoup de
facilité. Les faules Se autres arbres dont les
branches font fouples, peuvent également fairâ
partie des attributs de la Docilité.
Vice qui naît de la préfoirïoîion. On le peint
fous l'emblème d'une femme laide , appuyéa.
fur un porc , & tenant par la bride un âne. qui
sefufe de lui obéir.. On faiï que chez les aiiiieuî-
F 4
(88)
î'âns étoît le fymbole de VladocUid &
l'obJftinatioii.
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li!
< Sî.)
DOCTRINE.
Les iconoîogiftes repréfentent la DoSrine foas
la figure d'une femme dans la maturité de
l'âge, parce que la DoBrine eft le fruit de
l'étude. Le livre ouvert fur fes genoux, tJéfîgne
l'inftruûion dont la propriété eft de fe com-
muniquer comme la flamme. Les efforts que
fait l'enfant pour atteindre au flambeau que
tient la DoSirine, annoncent qu'il faut perfé-
vérer pour parvenir aux grades & aux diftinc-
tions dont les divers attributs font grouppés
fur le devant du tableau. Voyez l'article
Science. La DoUrine eft repréfentée dans un
réduit fimple & modcfte, parce qu'elle dé-
daigne les ricIiefTes qui ne font pas toujouri
îa récompenfe du «érite%
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Cette qualité eftimable eft perfonnifiée pat
une jeune fille, les yeux baiffés, le maintien
modefte, couronnée d'olivier & tenant un
agneau , fymbole connu de la Douceur.
ARROGANCE.
Ob-GUEil infupportâble qui tient de la
hauteur & du mépris. On peint VArrogance
fous les traits d'une femme vêtue dans le
coftume aiîatique, ayant la tête haute, le
regard akier, & tenant un coq-d'inde , iym-
bole de l'orgueil & de la ibttife.
Cab-Actère affreux occafionné par la fouf-
france ou par l'excès d'une palîîon aveugle. La
Férocité fe repréfente fous l'enablême d'une
femme que le défefpoir a rendu furieufe; les
traits de fon vifage annoncent le trouble de
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■ fon ame ; elle eft coiffée d'une psau de tigre,
armée d'une mafllie de chêiite, Se appuyée fus
«a léopard.
FUREUR.
Dïrkieb. période de la colère , qas ne comioîs
plus ni frein ni danger. Une furie, l'ceiî
étincelant de rage, co ivorte de bleifures ,
arnîéc d'>jn glaive ianglant eft l'emblème
«s la Fureur ; atitibuï eft un lies,
îUgilïitni:.
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)
De toutes les aiFeaions de l'ame, la Dculmr
eft celle qui avertit plus particuli;rcment
l'homme de foa exiftence. Oa prétend que
cVft au célèbre Xeiixis, pdatre Grec, qii'oa
lioit l'allégorie dont nous allons faire lifage. Ua
vieillard pâle , trifte , abbàtii, vêtu de noir,
tient un flambeau qui vient de s'éteindre, mais
qui fume encore. Le choix' de la vieilkiTe eft
relatif au fujet, parce que c'eft l'âge des in-
firmités. La pâleur eft le il^ne ordinaire de la
Douleur, comme Tr-bbattemcnt ce-l'efprit fe
jnanifeile par la contenance. Le deuil des
vê.temens eft l'emWêmc de celui de l'ame qui,
félon quelques Philofophes, étant une flamme
pure, a pour f/mbole im flaffibv α prêt à
«'éteindre. Une urne funéraire placée au-defTus
(i'un tombeau, entouré de cyprès, annonce
h terme fatal où conduit la Douleur.
;
ψ
\ ·
TABLE DES ARTICLES
DU PREMIER VOLUME.
A.
•^BOÎTDANCEj,
Abfiinencei
Affabilité,
AjfeSion ,
Affliaion,
Afrique,
Agilité^
Agriculture^
Air,
AUégrejfe,
Aménité, voyez AffahiÎité.
Amérique,
Amitié,
Antipathie,
Août, iy
Apollon,
ArchiteHure, a^
page ?
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7
9
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II
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η
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■ 17
lî
jirlthmàique 1.
Arrogance,
An,
Art militaire^
Ans, {les)
Afie,
Aflronomie,
Automne,
Averfion, voyez Anttp&tMe^
Avril,
B.
Binigrùté,
Bimfaifance» voyez Bénignité^
Bonté,
îî
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$9
34
17
41
•4ÇI
'Botanique,
Cu
CalUopty
Calomnie,
Caprice,
Cilèritè^
Chagrin,
Gharuéi
î«
et
7*
f$
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ff
Λ
-ocr page 115-Ckafleté.
Chirurgie,
Chymie ,
Clémence,
Clio ,
Colère,
Colérique ,
Concorde,
Confianct,
Confiance ,
Contrariété ,
Courage,
Curiofué,
Danfe,
Décembre,
Défiance
Ώφ,
Dévotion,
Difcorde,
Difirétion ,
Docilité,
S7
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7»
D.
Doariw,
-ocr page 116-( )
t)oUnnt,
Douceur,
JJouhur,
Doute ,
S4
Ε.
Entêtement, voyez indocilité.
F.
Féroâti,
Fureur,
Gaieté, vo/ez ÂUégreJJe.
Ceurmandife,
H.
S
»4
Hauteur,
Hypocrifie,
Tcmologie ,
Idolâtrie ,
Inconflance,
Jndifcrétion ,
Indocilité ,
Tome I.
i
»4
74
87
Inimitié ,
Jaloufie ,
Lafciveti i
Lenteur ,
Luxure,
Malignité,
Méchanceté ,
Méiifance ,
Offenfe,
Orgueil,
( 58 )
J.
L.
M.
O.
P.
S7
Î4
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46
46
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10
7
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73
76
47
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Pardon ,
Farefe,
Ferfévérance,
Peur,
Seélérateffe^
-ocr page 118-{9?)
Scrupak^
Soupfon^
Timidité,
TrifieFe,
«î
71
T.
7Î
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Va.le.ut,
Vengeance ,
7S
44