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TRAITÉ DES ALLÉGORIES,
Ε M Β L È MES.
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1··''
-ocr page 3-IMAGINATION.
Î'acûlté de l'ame qui conlîfte , dit Voltaire ,
a rappellerles idées des objets que la mémoire
nous a confervé ; r'eft pourquoi les Grecs
appellèrent les mufes Tillts de Mémoire. VIma-
gination eft repréfentée par une femme jeune,
dans une attitude animée , parce que VÎma~
gintuion, qui a toute la fougue du jeune âge,
eft continuellement occupée de produftions
nouvelles, ce que défîgnent les petites figures
qui femblenc fortir de fon cerveau 5 elle
brûle de leur procurer l'exiftence, 8c fa
plume va leur donner la vie. Les attributs qui
caraftérifent le poète Se le peintre font placés
près de VImagination, pour faire entendre le
befoin qu'ils ont d'elle. Le fond du tableau
eft occupé par des figures dont la création eft
due à la poéfie Se à la peinture, telles que le
centaure , la firène , les harpies &c., toutes
inventions qui n'ont db mérite qu'autant
qu'elles fervent d'emblème à dés vérités, foit
phyiïques, foit morales.
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(3)
IMPÉTUOSITÉ.
L'emblème que les iconologiftes donnent à
l'Impétuofité, eft celui d'un jeune honame ,
les yeux bandés , ayant des aîles , prêt à
frapper de l'épée, 8c dans l'adion d'affronter
le danger ; à côté de lui eft un fanglier
furieux. On le peint avec un bandeau fur les
yeux , pour marquer -qu'il s'aveugle fur le
danger , fans examen ni précaution ; c'eiî;
auflî pourquoi on le repréfente nud. tes
aîles courtes que l'on donne à l'Impétuofité ^
indiquent qu'elles ne font point deftinées à
voler , mais à s'élancer avec plus de force.
Le fanglier eft le fymbole de VImpétuofité y
pa» la témérité avec laquelle il fe précipite
contre les épieux des chafleurs.
On peut donner à VAudace les mêmes attributs
qu'à l'ImpétuoScé, mais en fuppriiaant les
A a
(4)
aîles & le bandeau , parce que l'audacieux
voit le danger, le brave ôc l'aiFronte.
TRANQUILLITE.
Une femme appuyée fur une colonne, eft
l'emblème qu'on a donné à la Tranquillité y
fur une médaille d'Adrien. Le Brun, dans la
grande galerie de Verfailles l'a repréfentée par
une femme, dont la tête eft négligemment
appuyée fur une luiihu On pourroit encore
donner pour fymboles à la Tranquillité des
poiffbns à coquilles qui reftent attachés aux
rochers, tels que l'huître, la moule, Scc,
On ne trouve rien dans les iconologiftes pour
défigner ce défaut. On a cru pouvoir l'ex-
primer par une femme la tête penchée, les
bras croifés , les jambes collées l'une contre
l'autre ; enfin dans une attitude qui^n'exprinie
aucun mouyernent.
(ï )
INCLINATION. {Bonnet
Une femme vêtue de Wanc, entraînée par
des guirlandes de fleurs 8c de fruits vers ua
nuage, d'où s'échappent des rayons de gloire,
eft l'emblème fous lequel on repréfente \2l Bonne
Inclination. Les guirlandes qui l'enchaînent font
tirées par des colombes, fymboles de la dou-
ceur. Onpourroic aulfi faire tenir à la Bonne In-
clination urt morceau de fer attiré par l'aimanti
IN C LIΝ A ΤI O N. ( Mauvaife )
On peint la Mauvaife Inclination vêtue de-
noir , l'air trifte, un œil couvert d'un bandeau ,
& foutenant fur fes épaules un poids placé
inégalement , ce qui la fait incliner vers un
précipice ; une chaîne de fer entourée d'épines
& de fleurs qui les cachent attirent encore la
Mauvaife Inclination dans le même précipice.
Le finge pourroit fervir de fymbole à cette
figure, comme l'animal qui paiTe pour avoir Iss
A î
(Ο
plus mauvaifes inclinations. Ces direis embîe-
meS;, ainfi que ceux delà figure précédente,
font trop intelligibles pour qu'il fois néceiTaire
d'eii donner l'«x|ilication.
(7)
INDIGENCE.
Les Grecs eiitendoient , par Indigence ou;
pauvreté , non - feulement la privation des
chores néceilaires à rhorame pour fa fubilf-
tance, mais encore la privation de? moyens
que le vrai mérite éprouve quelquefois pour
fe faire connoître. C'eft pourquoi les an-
ciens repréfentoient Vindigence avec un poids
énorme attaché à la main gauche, & qui,,
naaigré fes efforts , femble la retenir à la
terre , tandis que les aîles qui font à fa
main droite expriment le defir qu'elle
auroit de s'élever. On fçait d'ailleurs que les
enfcignes. de la pauvreté font les mauvais
vêtemens qui , en la faifant méprifer , lui
abattent le courage , Se que les peines font le
partage de l'Indigence. C'eft pour cette raifoa
qu'on la voit marcher parmi les rochers, ou
fur les épines. Se expofée à l'intempérie des
faifons.
A4
-ocr page 10-(8)
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Ιβ)
INDULGENCE.
l ε s divers attributs donnés à VIndulgence i
quoique tirés de médailles antiques n'en
font pas moins obfcurs &c inintelligibles.
Quelquefois c'eft une femme affife qui tient un
bâton éloigné d'elle, & une patère 3 dans une
autre on peint Cybèle affife fur un lion , tenant
un foudre, qu'elle femble jetter, & de l'autre
main une pique; ailleurs une femme entre un
taureau & un lion &c. Comme l'Indulgence
confifte à fe diffimuler à foi-même, & à
cacher aux autres les défauts d'autrui, on
a cru rendre mieux cette idée par l'emblème
d'une femme ayant auprès d'elle une harpie Se
une iîrène, dont elle ne laiiTe appercevoir
que le vifage, ou ce qui eft d'une femme , en
cachant leurs difFormité fous fon voile.
On la repréfente fous la figure d'une femme
3gée, le regard féyère, 8c couronnée d'une
f )
branche de chêne, attribut de la force. Elle
s'appuye fur un cube , dans lequel eft fixé
un poignard , emblème de la fermeté & de
Tinflexibilité. La Sévérité tient le faifceau des
lifiteurs, dontîes verges font déliées, la hache
élevée & prête à frapper ; ce dernier attribut
n'a pas befoin d'explication. On pourroit
encore ajouter un chien qui fe traîne en
iampant, & lèche les pieds de la Sévérité.
(Il)
INDUSTRIE.
Ρ A Ε.ΜΙ les divers attributs que les îconolo^
giftes donnent à Vlndufiriey on a fait ufage
de ceux qui ont paru plus expreffifs δε plus
intelligibles. L'on peut repréfenter l'Indufirie
par une femme , jeune , dans l'attitude de
marcher, tenant d'une main un gâteau , formé
par les abeilles, & de l'autre un caducée,
furmonté d'iine main, au milieu de laquelle
eft un œil ouvert. Le caducée a toujours été
l'emblème du commerce ; la main, le fymbole
de Vlnduflrie, & l'œil, celui de la prudence
qui dirige les opérations de la main.
A S S I D U I Τ É.
Une femme âgée, qui regarde couler avec
attention une horloge de fable, eil: l'emblème
ordinaire de l'Affxduité. Auprès d'elle eft un
rocher entouré de lierre , parce que cette
plante, par la continuité de fon attachement,
(T.)
ilirmonte les plus grands obllades; on pour-
Toic y ajouter des fourmis qui traînent des
grains de bled.
FiLtH de la PareiTe, la Négligence eft repré-
fentée par une femme à demi vêtue, les
cheveux Se les habits en défordre, 8c couchée
nonchalamment auprès d'une horloge de fable
lenverfée.
Γ
1
Ç lî )
INNOCENCE.
UiJE jeune fille", vêtue de blanc, ayant une
couronne fur la tête, & dont les traits annon-
çant la candeur Scl'ingénuité, eft l'emblème fous
lequel on repréfente l'Innocence. Elle fe lave
les mains dans un baffin , placé fur un autel ;
alluiîon à la coutume des anciens qui fe dif-
culpoient ainfî des faulTes accufations portées
contre eux. L'agneau placé auprès de l'/n-
nocence, eft fon attribut diftinâ;if.
U Ν homme, dont le regard eft Xombre 8c
farouche , marchant dans les ténèbres , 8c
enveloppé d'un nuage , eft l'emblème du
Crime. Il tient cachés le poignard, l'épée, ôc
la coupe de poifon. On peut y ajouter des
ferpens qui femblent fortir de fon cœur,
comme de leur repaire. Le fond du tableau
pourroit repréfenter un ciel orageux & la
foudre s'élajjçiint d'un nuige, pour indiquer
I
( Μ )
que le Crime efi: toujours pourfuîvi par la
vengeance célefte.
On donne pour attribue à la Perfidie un
ferpent, un piège & un hameçon, fymboles
de la fauffeté avec laquelle ce monftre cherche
à exécuter ies affreux projets.
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Ïmîuision de la nature commune à
l'homme Se aux animaux, VlnftinÎi fe repré-
fente fous la figure d'un jeune homme qui
faifit un fruit pour fa fubfiftance, malgré le
voile qu'il a fur les yeux. L'InfiinS eft re-
préfenté jeune, parce qu'il ne vieillie jamais.
L'éléphant eft placé derrière lui , comme celui
d'entre les animaux qui palTe pour en être
le mieux doué. Les iconologiftes donnent
encore pour emblème à \'lnfiin£l l'héliotrope ,
fleur qu'on préisfld fuivie fidèlement le cours
du foleiL
( ίΟ
M
M
INTELLIGENCE.
I. 1
y ^
-ocr page 19-FitLE de roblervat'on et mère de nos con-
noiCances , c'eit. elle qui doit diriger toutes-
nos opérations; ce que déiigne le fceptre,'
fymbole du commandement, qu'on lui tait
tsïxir· La fphère que porte Vliitelligence, ainiî
«que Içs attribues des i'cwaces placés auprt$
d'elle, annoncoat que c'cft à cette fccuité de-
l'ame qu'on doit leur utilité : la fiamme qui
brille fur la tête de cette figure fymbolique,
peut être confidérée comme une étincelle de
Vlmeliigence célefte. Entraînée par l'amour de
la vérité, l'Intelligence fe porte quelquefois aux
fpéculations les plus fublimes ; c'eft ce qu'on
a tâché d'exprimer par l'aigle qui fixe l'aftre
du jour, jufques auquel il paroîc vouloir quel-
quefoiî s'élever.
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-ocr page 21-I Ν τ R É ρ I D I T É. =
CoûRiffeE qui fait aiFfonter avec aiTurance lê
péril et la mort. Cette qualité, ainfi que la
Valeur, fe rencontre quelquefois dans les fcé.
iérats comme dans les héros. D'après une
pierre antique, on a cru devoir reptéfentflf
l'Intrépidité par un jeune homme vigoureux,
ies bras nuds, Se fe difpofant à foutenir
i'impéruofité d'un taureau furieux.
Vice honteux par lequel on trahit foa
devoir pour éviter le danger. La Lâcheté fe
repréfente par une femme mal vêtue , couchée
dans un lieu fangeux, & tenant à la maint
l'oifeau nommé allouette hupée. On donne
encore pour attribut à la Lâcheté un lièvre ρ
ainli qu'à la Crainte,
ni
.1
Ba.
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crainte;
FiLlb de la Nuit, la Crainte eii repiéieiitêe
par une jeune fille ayant. des oieilles de
lièvre ëc des aîles aux pieds ; elle fuit au
bruit du tonnerre èc des trompettes qu'elle
.croit entendre.
Un jeune homme qui pâlit & cherche â
fuir à la vue d'une tête de Médufe , eft
î'emblême particulier de l'Effroi; on a cru
devoir ajouter à la tête de Médufe des.ferpens
volans.
ί·.
■i Κ
Car).
Ce mois, & celui qui le fuit, furent ajoutés-
à l'aanée romaine par Numa Pompilius, ils
en éroient les derniets. Le. nom de Janvier
vient de Janus, divinité A laquelle le premier
jour de ce mois étoit coufacré. Les Mois,
comme enfans du Temps, font repréfentés
avec des aîles. On donne à celui-ci une robe
blanche pour défigner la neige, dont la terre
cil prefque toujours couverte pendant la durée
de ce mois. La fourrure dont on le voie
s'envelopper, exprime, encore que. c'eft pen-
dant ce mois que le froid i"e fait fentir avec
le plus de rigueur; c'e.it alors que les loups
font le plus à craindre , c'eft pourquoi nous
en avons introduit dans le tableau. Un,
enfant-qui fe chauiFe,.lss arbres dépouilles
de leurs feuilles, Se le figne du verfo, entouré
de glaçons, achèvent de caradérifer le mois
de Janvier,
Β î
-ocr page 24- -ocr page 25-( >
JUGEMENT.
FacUiî^ de l'ame fortifiée pas rexpérleflce „
dont le fymbole eil ici la colonne, fur laquelle
s'appuye le Jugement. La maturité de l'âge
eft l'expreffion qui lui convient. Le Jugement
pèfe fes difcoars & mefiire fes démarches ; ça
que défîgnent la balance & la règle qu'on lui
fait tenir. Les creufets propres ! éprouver les
métaux, fignifient que le Jugement y met les
opinions. Il eft auffi la pierre dé touche du vrai
mérite, c'eft ce qu'on a cherché à faire en-,
tendre par l'adlion de l'enfant qui eft à fes
pieds; la petite figure de Minerve qu'on ap-
perçoit plus loin , indique le rapport intims
du Jugement Si de la fageiTe.
S4
-ocr page 26-{ Μ)
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C )
L'ADUtATioN, pour honorer la naiiTance- çfe
Jules Céfar , donna le nom de Julius à ce
mois ^ d'où il eft aifé de voir que vient
celui de Juillet; avant cela on l'appelloit
Quintilis, étant le cinquième de l'année ap-
pellée Martiale. Ou habille de jaune & l'on
couronne d'épis le mois de Juillet; le lion
eft le iîgne qui le caraÊtérife, la furie de cet
animal déiîgnant celle du foleil , lorfqu'il
quitte le cancer ou l'écreviiTe. Les chaleurs
çxceflîves qu'on voit prefque toujours fuivies
d'une grande féchereiTe , donnent aux cam-
pagnes cette. couleur jaune qu'on exige dans
le vêtement de la figure de ce mois j ce qu'au-
torife fur-tout celle des bleds qui mûriflenï
alors. La corlieille pleine de fruits j qu'on voir
à fes pieds , indique ceux dont ce mois abonde.
Une de fes riclieiTes plus effentielle encore^
orne le fond du tableau , c'eft celle qui fait
l'aliment des animaux qui fervent & nour-
îliTem l'homme.
M
-ocr page 29-{^7)
C Ε mois fut ainiî nommé en l'honnemr
de la jeuneiTe guerrière de Rome , { voyez
Mai ). Quelques auteurs cependant croient
que cette dénomination pourroit venir du
temple de Junon qui fut confacré le pre-
mier jour de ce mois ; d'autres la font dé-
river de Junius Erutus qui, dans ce même
mois, chaiTa Tarquin de Rome. On habille
d'un verd jaunilTant & l'on couronne d'épis
le mois de Juin ; le iîgne de l'écreviiTe lui
eft donné, parce que le foleil parvenu dans
ce figne au point de fa courfe le plus élevé
& le plus voifîn de nous, qui eft le folftice
d'été , femble en commençant à s'éloigner
marcher à reculons comme fait l'écreviiTe.
C'eft alors que les hommes s'enrichilTent de
la toifon des brebis, dont, relativement à la
chaleur de ce mois, elles femblent n'avoîs
plus befoin.
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L'emblêmë généraiement reçu pour défîgneï
îa Jufiice, eft la balance qui pèfe les droits
du citoyen, & l'épée qui iert à venger ces
mêmes droits ofFenfés. Les devoirs que s'im-
jiole la Jufiice & qui diftinguent cette vêrta,
font la pureté de coiiCcience , exprimée par
le foleil repréfenté fur fon eftomac , & la
coanoliTance des loix, ce qu'indiquent les
livres du code & des iniHtuts fur lefquels la
Jufiice eft appuyée. Le bandeau royal qui
ceint fa tête, ainfî que le trône fur lequel elle
eft ailîfe, défîgnent une des plus auguftes
fondions du pouvoir fouverain.. Les attributs
qui font à fes pieds caraftérifent la magiftra-
ture, à qui fon' adminiftration eft confiée ;
tels font à-peu-près les emblèmes fous lefquels
Raphaël a repréfenté la Jufiice dans le Vatican.
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Divinité à laquelle les anciens avoîent
clevé un temple Se érigé des ftatues. Ou la
repréfente fous l'emblème d'une jeune femme,
vêtue de blanc, tenant d'une main un fceptrc
& de l'autre un bonnet. Le iceptre exprime
l'empire que par elle l'homme a fur lui-même.
Quant au bonnet qu'on lui voit dans l'autre
main, c'étoit le iîgne de l'afFranchiffement
chez les Romains. Elle eft la mère des coii-
noiiTances, de-là fon nom donné aux arts
libéraux -, c'eft ce qu'indiquent les diiFérens
attributs répandus à fes pieds. Les oifeaux qui
changent de climat avec les faifons, ainfî
que les vailTeaux qui voguent , femblent
ajouter à la peinture du plus grand des biens.
Le chat, ennemi de la contrainte , achève
de caraÊtérifer L· liberté, c'étoit l'emblème de
cette déeiTe. On fçait que pluiîeurs nations ,
telles que les Alains, les Suèves Se les anciens
Bourguignons porcoienc un chat dans leurs
étendards.
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LIBERTÉ.
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( 5θ
tlBEBTÉ ACQUISE PAR LA VALEUR.
Une femme tenant une pique furmontée d'un
bonnet, Se foulant aux pieds un joug : lel
«il l'emblème que les anciens ont donné à
la Libmé ac juifs par la valeur, & c'eit
ainil que cette figure eft repréfentée fur une
médaille'd'Hiliogabale. Voyez Libmé.
1- Ε s iconolcgiftes repréfentent la Licence
jpar une femme nue, échevelée, ayant une
couronne de vigne fur la tête. La couronna
de vigne eii relitive aux excès où fe portoienc
les bacchantes. La Licence brife le frein de la
raifon, traverfe, foule aux pieds un champ
de bled, Se franchit la borne & la haie q^ui
l'entoure.
DÉSOBÉISSANCE.
Une jeune femme qui rompt un frein, peut
encore fcrvir de fy^abole à la DéfobiiJJance-y
Tome UL G
oà
M
mmk
-ocr page 36-{ 34 )
mais comme elle eft fille de l'orgueil & de la
préfomptioiî, on doit lui donner une coëffure
de plumes de paon , Se annoncer dans fes
traits & fon maintien , l'arrogance Se le
mépris.
servitude.
Ο Ν la repréfente par une femme cplievelée,
yêtue d'habits courts, & ayant des aîles aux
talons ·, fymbole de la ' prompte obéiiTance
qu'on exige de la Servitude, Elle marche
dans un chemin rempli de pierres & d'épi-
nes , & porte un joug fur fes épaules ; allu-
fion aux mortifications qu'éprouve la Servitude,
esclavage.
L'emblème de VEfdava^e eft un homme
prefque nud, la tête rafée, fléchiiTant fous la
péfanteur d'un joug, fur lequel eft pofé une
grofle pierre , & ayant les pieds & les mains
chargés de chaînes.
(jO
LIBRE ARBIT RE.
Ou le peint fous la figure d'un jeune
homme , vêtu d'habits royaux de diverfes
couleurs, & la tête ornée d'une couronne
d'or. De la main droite il tient un fceptre au
bout duquel efl: la lettre Y, qu'on regarde,
d'après une fentcnce de Pithagore , comme
l'emblème des deux voyes que l'hoinme peut
fuivre, & qui le conduifent, l'une au bien,
l'autre au mal. On a cru pouvoir ajouter à ces
emblèmes celui de faire tenir au Libre-arbitre
le fceptre en équilibre , ce qui déiïgne la
liberté de le faire pencher à fa volonté,
Elle eft lepréfentée fous les traits d'une
femme couverte d'un voile d'argent, les
yeux tournés vers le ciel, la main droite fur
la poitrine, & de l'autre tenant une hermine,
animal qui, dit-on , ne peut foufFrir aucune
G 1
( yi )
fouillure. Nous y ajoutons un livre pofé fur
un nuage, & un ange qui la tire doucenient
par fon voile, pour montrer que la Prédefii-
nation η'είΐ point fortêe , mais déterminée ,
par attrait;, vers le bien.
nécessité.
Les anciens avoient confacré un culte à la
Nktffitii fes ftatues la repréfentoient tenant
un marteau des clous; on connoît le .pro-
verbe qui dit : il n'eft plus temps de déli-
béré;' , le clou efl: enfoncé. Mais comme cet
emblème ne parle pas aCTez aux yeux , on a
cru pouvoir ajouter à la ceinture de la Né.
cejfité un poids confidérable qui l'entraîne
malgré elle.
V !
-ocr page 39-( 37)
LOGIQUE.
Interprète de la raifon, la Logîqus
annonce par fen aftion qu'elle démontre une
vérité. Le flambeau joint aux traits qu'elle
tient, expriment la clarté Se .l'expreifion de
fes argumens, comme les livres & la colonne
fur lefquels elle s'appuye en iïgnifîent les
fondemens & la folidité. La Logique foule
aux pieds l'ignorance ; & le lycée d'Athènes
qu'on apperçoît dans le fond , a paru i'épifode
îe plus convenable, au fujet.
\
On repréfeiite la Loi fous, l'emblêmc d'une
femme majeftueufe, le front ceint d'un dia-
dème, tenant d'une main un joug enlafle de
fleurs, & de l'autre une corne d'abondance,
La Loi porte le diadème comme reine des
fociétés ; le joug enlafle de fleurs , ainfî que
la corne d'abondance , expriment les avantages
qui réfultent de fon pouvoir ; l'enfant qui dort
près d'elle annonce le repos & la fécurité que
les Loix procurent.
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-ocr page 43-(41 )
Sous l'emblème d'une belle femme , cou-
ronnée de rofes &c yêtue de blanc , on repré-
fente la Louange-, la couleur de fes vêtemens
cil le fymbole de la iîncérité , & les rofes
indiquent que la Zoz/£îng-e eft toujours agréable
lorfqu'elle eft fincère. Elle fonne de la trom-
pette , d'où fort des rayons de gloire, δε
tient une caflblette dont elle refpire l'encens.
Cette figure pourroit être repréfentée fous
divers emblèmes relativement à l'efprit qui
l'anime. Se aux connoilTances qu'elle exige.
On fe borne ici à repréfenter la Critique par
une femme qui étouffe la fumée d'une caf-
folette, &: qui , à l'aide de fou flambeau ,
fait appercevoir des taches dans le foleil. La
Critique fait tomber autour d'elle de beaux
piafques derrière lefquels on en A'oit paroître
h"
(4i)
de défeftueux ; à fes pieds efl un geai à demi
dépouillé des plumes du paon j dont il s'étoiï
paré.
On repréfente oïdinairement la Satyre par
un des êtres de ce nom, auxquels les poètes
ont donné des pieds de bouc Se des cornes
au front. La Saiyre s'efForce de retenir la
Louange , & déchire, à belles dents, diyers
écrits qu'elle met en lambeaux. Des tableaux
crevés, des têtes de fculpture mutilées, des
ornemens d'architeaure brifés, ainfî que des
cafîblettes, font foulés aux pieds par la Saejre.
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ί :!
ί-13)
Gb-andeur de courage, vertu qui doit
toujours être l'apanage des fouverains , Se
^ui les porte à foire le bien en méprifant les
clameurs de l'envie. On peint la Magnanimité
fous les traits d'une femme majeftueufe, dans
une attitude noble & impofante ; fon cafque
eft furmonté d'une peau de lion ; elle eft
appuyée fur la bafe d'une colonne, emblème
de la force , 8c tient en main un javelot
la pointe baiiTée, fymbole de la clémence.
Aux pieds de la Magnammiti on voit des
chiens qui aboyent, des ferpens, des reptiles ,
& l'envie qui ronge, en frémilTant, le fer de
fon javelot.
Foiblesse d'efprît qui fait voir du
danger oii il n'y en a point. On repréfente
la pufiUanimité par une jeune fille pâle,
ί r
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Μ^φ·.,,;/ ,Κ;,//·,
(44)
eiFrayée, regardant derrière elle arec inquié-
tude, & fléchiffant les genoux par la crainte
«jue lui caufe la vue des pbantôines qu'elle
apperçoit dans les nuages.
I>
( 4î )
Qualité qui doit appartenir aux rois,
aux princes ôc aux grands. On la repré-
fente fous l'emblème d'une femme vêtue avec
fomptuofité, parée du diadème, tenant d'une
main le çlan d'uti vafte édifice, Se s'appuyant
fur une figure de Pallas. Auprès d'elle fonc
des chapiteaux, de colonnes & une boîte con-
tenant des joyaux & des monnoies d'or Se
d'argent. Ces divers emblèmes annoncent que
les fouverains , dans la diftribution de leurs
faveurs & la conflruûion des édifices, doivent
confulter la prudence, le goût & l'utilité
publique.
Ρ A R c I M Ο Ν I E. ^
L A parcimonie femble tenir le milieu entre
l'avarice & l'économie ; ce n'eil ni une vertu
ni un vice, mais un défaut qui fuppofe un
penchant à fe refufer, non le néceflàire, mais
, (4θ
ce qui peut être agréable. La Varcimonu fc
peint fous la figure d'une vieille femme,
vêtue très-fîmplement, tenant d'une main une
bourfe fermée 8c de l'autre un compas ,
fymbole de la régularité δ£ de la prévoyance ;
c'eft pourquoi les iconologifles donnent pour
devife à la Parcimonie : In melias fervat ; je
le garde pour une meilleure occaiîon.
Γ."·) Î
ί'
C 47 î
MAI.
R ο MU LU s ayant divifé le peuple romaia
en deux claiTes, l'une compofée des, vieillards
pour gouverner la République par le confeil,
& l'autre des jeunes gens pour la fervir par
îes armes, crut une pareille inftitution digne
d'être tranfmife à la poftérité, &:'voulue
qu'en l'honneur des premiers, ou des an-
ciens, ce mois fût appelle de leur nom Majus,
d'où vient celui de Mai; &C qu'également ea
l'honneur des jeunes gens, le mois fuivant
fût appelle de leur nom Junius, d'où vient
celui de Juin. On donne au mois de Mat
un habillement verd &c une couronne de
fleurs ; il tient le figne des gémeaux en-
touré de rofes , avec un rameau verd. Les
fleurs de fa couronne, celles de fon vête-
ment , ainiî que le rameau, délîgnent la
parure de la terre. A l'égard du ligne des
génr.eaux 'qui , d'après les Grecs , repréfente
Caftor & Pollux, les iconglogiftes prétendent
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que ce ligne indique la foïce du foleil qui
redouble , dans ce mois ; mais il faut con-
venir que l'explication de cet emblème eft
très-peu fadsfaifantc. L'attribut donné à ce
mois par les premiers obfervateurs du ciel
éto-it plus naturelle. Les orientaux mettoient
au lieu de Caftor & Pollux deux chevreaux,
parce que la chèvre produit plus communé-
ment deux petits qu'un feul ; alluiîon à la
fertilité de la terre qui, dans ce mois , reiTent
l'influence de cette chaleur produâive ré-
pandue dans toute la nature. C'eft ce qu'oa
Λ voulu indiquer par les deux épifodes qui
accompagnent la figure de ce mois.
MARS.
-ocr page 51-(49)
MARS.
il
Ce mois étolt le premier de l'année chez le»
romains. Il eft repréienté dans une conte-
nance fière, & coefFé d'un cafqi.ie, à caufe
du dieu dont il porte le lîom. Romiilus, qui
cherchoit à former un peuple guerrier,'& qui
dans cette vue fe difoic fiis de lÀars, lui
confacra ce mois. C'eft po;;r râppeller ce fait
qu'on a introduJt dans l;; tableau la louve
allaitant Remus Se liomaîus. On habille ce
mois de couleur tannée , image de la terre
privée de fa parure. C'eft par une femb'able
analogie que , faivant quelques iconolog! ites ^
ie iîgne du béiier lui eft donné; cet animal
foible par derrière & fiji't par devant , eit pris
ici comme l'emblème de la chaleur progrefllvc
du foleil. Ou l'ait qwe les femailles qui fe
font dans ce mois en prennent 'eur nom.
Quant à ta guirlande qui entoure ie fîgne , elle
annonce la première verdure qui, pour parer
Toma nu
-ocr page 52-i.;
%
{ ίο î
h feîn de la terre, femble attendre l'cquinoxa
du printemps. Yoyez â l'article 'Janvier , la
raifon pour laquelle on donne des ailes aux
jîgures qui repréfenteiit les mois.
kt Λ
Ci· )
mathématique.
C'est la première des fciences exa£leis |
elle a pour objet la connoiiTance de l'étendue.
Les ailes qu'on voit à la tête de la figure qui
îa repréfente , &: la fphère qui eft près d'elle ,
font entendre qu'elle "mefure l'immenfité. Elle
paroît occupée du problême de l'hypoténufe,
une des premières découvertes des MathémA'
tiques. Le cube qui foutient la table défigne
les trois grandeurs poffibles, hauteur, largeur
Se profondeur. Les diiFérens folides & les in-
ftrumens repréfentés dans le tableau , ainfi que
la figure qui, dans le lointain , paroît prendre
ia hauteur d'un objet élevé , caraftérifent
encore le genre d'étude Se l'utilité des Ma-
thématiques. Il eft inutile d'obferver que fes
différentes branches font autant de fciences
diftiniles , telles que la géométrie, la mé-
chanique, l'optique, Sic.
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M É C H A Ν I ο υ Εν.
Gstte fcience fait partie .des Mathématiques^^
& enfeigne tout çe qui a rapport aux loix
de la nature & du mouvement. On repré-
fente la Méchanique psr une femme qui
réfléchir fur les propriétés des prijcipaks
puiiTances Méchaniques, tels que le levier,
le treuil ou cabeftan, la ppulis ; le plaa
iiicliné, la vis,.
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-ocr page 56-(M)
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-ocr page 57- -ocr page 58-I'
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la Médecine fait faire ufage, auffi en eft elle
couronnés. Efculape- étoit -repréfenté chez les
Grecs avec les mêmes attributs ^u'oii donaç
4 la Médiâne^
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Ml-
-ocr page 59-Χ Ï7 >
MÉDITATION,
Une femme d'un â^e raùr , les yeux baiiTésJ
le front appuyé iur fa linin , affif- , & dans
le recueillement le plus profond , ώΐΐ l'emblème
fous lequel on peint la Mldltation. Auprès
d'elle font des livres, T-ie fphère , des figures
de géométrie, & autres objets d'étude.
MÉDITATION CHRÉTIENNE.
On la repréfente par une femme à genoux
devant une croix, Ips trtaifs jointes, les yeux
baifTés, abforbée dans les réflexions pieufes
que la religion impofe. On pourroit faire
tenir à la Méditation chrétienne une tête ds
mort avec ces mots écrits au bas : Ο mors,
^uam amara efi memoria tua : Ο mort! que
ton fouvenir eft amer! fymbole dont M. Challe
a fait ufage pour la pompe funèbre de la feiîs
teine, dans l'églife de Notre-Dame.
• Ί
( 5« )
DISTRACTION.
Souvent la DiflraBion eft involontaire,,
mais elle vient toujours d'un défaut d'appli-
cation. On la repréfente par une jeune fille,
tenant un livre, & s'amufant à aregarder ua
papillon, qui vole autour d'elle.
I N A T Τ Ε Ν Τ I Ο N.
ij''lNATTt:N2 iojn , ainil ^uc VMiuurderle à
rient du manque de réflexion. L'un & l'autre
de ces défauts, naturels à la jeunefle, peuvent
être repréfentés par une jeune fille qui an-
nonce dans fes traits beaucoup de vivacité,
& qui, fe levant avec précipitationrenverfc
une table où fout pufcs uiic iphèrc, un compas^
des livres Se une écritoire. On. peut varier
ces attributs relativement à l'objet qu'on yeut
dsfigner.
\
L Ε caraâèfe du ΜίΙαηωΙιψίί s'exprime ^
d'après les anciens iconologiftes , par u«
homme qui paroît méditer profondément fur
un livre qu'il tient ouvert ; il porte un bandeau
lur la bouche, emblème du filence j & fur fa
îête eft un palTereau , animal qui eft le
fymbole de la folitude. Auprès du McLanco'
lique font des attributs des fciences ; les hommes
«le ce tempérament ayant des difpofitions
£cdu penchant pour les connoiiTances abftraites,·
On fait tenir une bourfe fermée au MélnncOf
lique , parce que ce caradlère , dit-on ; eii
enclin à la parcimonie.
MÉLANCOLIE.
La Jife/anco/ie, proprement dite, eft une
difpofition de l'anae qui porte à la trifteiTe.
La plus ingénieufe penfée, pour rendre cette
affedtioa , eft cslls dont le Fin , peintre
« Ί
(SO.)
célèbre, a fa?t tifage dans l'uft de fes ta-.
bleaux qu'on voir à Verfailîes. .11 refréfaite
Une femme â genoux, fouteinnc fa tête de îa
main gauche , de tenant de la droite une
tête de mort fur laquelle on la ycit méditer.'
A fes pie.ds eft un chien enchaîné,, & fur le
devant du tableau divers attributs des fciences
ξί des arts.
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■ 1*1
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( Λ )
M' Ε L ρ ο M È Ν Ε;
Xi λ mufe de la tragédie, Mdpomène eil tou-
jours peinte fous les traits d'une femme ma-
jeftueufe, trifte, fiêre, fiiperbement vêtue,
chauffée d'un cothurne, tenant des fceptres
Si des couronnes d'une main, & un foigHard
de l'autre. Tout ce qui environne Melpomène
doit être relatif à la gtavitc de la mufe
tragique.
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« >
MÉMOIRE.
Ornement de l'cfprit, la Mémoire ell
îepréfentée jeune, parce que c'eft le tems le
plus propre à cette faculté de l'ame. C'eit,
dans le cerveau que fe gravent les ton-
ceptions , 8c c'eft pour exprimer cette penfée
qu'on a fait tenir un burin à la Afei
moire. Comme les idées nous font corn·
Hjuniquées par les fcns , ce font eux que
dcfîgnent naturellement les cinq figures tracées
dans le tableau fur lequel s'appuye la Mémoire.
Le chien placé près d'elle fîgnifie qu'en gé-
néral les aniiîiaux , & particulièrement le
chien, jouiffent de cette faculté. Les objets
du fond , analogues à la figure , laiffent
■voir les mufes , appellées les, filles de mé-
moire, parce que ce f©nr elles qui confacrent
les faits dignes -d'être conferyés dans le
eeiïiple du mêms nom.
β ί λ-ν/ν.··/ ti^'nl/'
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-ocr page 66-METAPHYSlQtJEi
it
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ί ίί )
MÉTAPHYSIQUE.
Os peut définir la Àiètaphyfique la fciencç
des chofes abftraites. Cependant tout a ù.
Métapkyfique & fa pratique j mais on confîdèré
plus ordinairement cette fcieiice comme s'oc-
cupant des objets intelieilueis & tjui ne tom-
bent pas fous les fens. C'eft fous cettc ma-
nière de l'envifager, qu'on a reptcfenté la
Métapkyfique. Elle tient un fceptre, comme
reine des fciences, & contemple un globe
céleile orné d'étoiles, pour marquer qu'elle
s'attache principalement à l'étude des êtres
Surnaturels. Le bandeau placé au-deiTous des
yeux, fans lui dérober la lumière d'enhaut j
i'empêche feulement de regarder vers le
globe de la terre, fur lequel la Mitaphyfique
eft appuyée; elle le couvre d'une partie de
fa draperie pour ije s'occuper que de la con-
templation des objets céleftes.
Tome m.
-ocr page 68-m
»
i
-ocr page 69-MODESTIE,
Pudeur, de l'ame qui "fe manifefte dans
les paroles Se les adioiw ; on ia repréfeaci
fous l'emblème d'une jeune fille, les yeux
haifles, vêtue de blanc & la cêre couverte
d'un voile, parce que la véritable ModefiU
ne cherche pas à fe montrer· Se à faire
parler d'elle. Le fceptre qu'on lui fait tenir
eft furmonté d'un œil, fymbole confacré par
les Egyptiens pour faire connoître,q,u!on doit
s'examiner soi-même avant de condamner les
autres ; précepte connu qui engage à être
înodeile Se indulgent. L'œil qui termine le
.fceptre eft repréfenté baiiTé , afin de diiun·.
guer la Modefiie de ia Vigilance , ' dont l'at-
tribue eft un œil ouvert.
Vice qui coniifte à violer les loix de !a
pudeur &C ci? l'hoanêtscé. On le repréfsnre
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-ocr page 70-C «s )
par une femme au regard lafiif^ hardie , &
Vetae d'une manière très-immoclefte.
UImmodcjiie cil moins vicieufe que l'/m-
pudmccj mais l'Effronterie les furpaiTe toutes
deux, parcs qu'elle femble mettre fa g'oire â
braver toutes les loix de la décence. On peut
rcpréfenter ces différentes figtires fous l'em-
biême de VImpudtnce , Se y ajouter ime
guenon ou un chien, fymboles du cynifine.^^
II ο xN Τ Ε.
ConrusiOK de la faute qu'on a commife,
δι compagne du repentir. On peint la Honte
fous la figure d'une femme enveloppée de son
manteau,.le vifage couvert de fes mains, &
cherchant à fe dérober à tous les regards.
( )
Dïesses des fciences & des arts-, filles ds
Jupiter & de Maémofyne, les Alufes étoisi\t
au nombre de neuf ; favoir, Clio, Mslpomène,
Thalie, Euterpe , Terpiîcore, Erato, Calliope ,
Uraiiie & Polymniç. Plufîeurs peuples n'en·
admettoienc que trois, d'autres en comptoient
iep: ; quel que fût leur nombre, elles avoienc
Apollon à leur tète, (voyez l'article Apollon. ).
Plufîeurs fontaines , comme l'Hyppocrène,
Caftalie & le fleuve PermelTe , étoient con-
facrés aux Mufes. Elles habitoient les monts
Parnaffe, Hélicon & le Piade ; le chevai
Pégafe paiiToit ordinairement fur ces mon-
tagnes Si aux environs. Les Mufis font tou-
jours rcpréfeniées jeunes, vierges, & vêtues
lîmplement. Voyez à leurs articles les attribuss
qui les caradérifenc.
Ρ A R Ν A S S E.
Pour xepréicutct le ParnaiTe , on peut
E5
-ocr page 72-( 70 )
eoîifukef Peftampe du fujeE précédent, câ
l'on verra ie double mont, & Pégafe fur k
cîme prenant fou vol pour -obéir à l'iin-
puliïoa du génie qui lui commande.
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Les fleurs dont fa tête efl: ornés font Ig
fym'pole dis charmes naturels de cet arr. Lg
figure qui le repréfente, paroît chanter à
livre ouvert, en marquant la mefure , com-
pagne de la mélodie. Les inftrumens raf-
femblés autour d'elle défignent l'harmonie,
comme leur variété peut indiquef les difFé-
ren's caraâières de la Mufique. Le hautbois
donnera l'idée des airs vifs & enjoués , la
guittare celle des plaintes amoureufes, & la
harpe celle des chants facrés. Quant au
violon, l'ame des concerts, il embraiTe tous
les genres. Dans le fond , quelques pâtres
femblent fufpendre leurs fons ruftiques, at··
tirés par des modulations plus favantes 5c
plus douces.
Voyez raiticle Enterre.,
Ε 4
-ocr page 74-(70
Ι^Ίί
II
r
-ocr page 75-£-
Χ
{ 75)
MYTHOLOGIE.
Sous ce titre , qui fignifie hiftoire ou
çonnoiiTance des divinités fabuleufes , on a
cm pouvoir donner une idé? de la religion
des anciens. Nous l'avons repréfencée par une
femme dont le regard eft animé, les cheveux
épars, telle que les prêtreiTes , lorfque fur le
trépied facré elles éprouvoient les infpirations
prophétiques.^ La Mythologie eft aifife fur le
globa du monde, parce qu'à l'exception des
Juifs, prefque toutes les nations étoient en-
veloppées des ténèbres du paganifme. Le zo-
diaque placé à côté, fait alluiîon aux faftes
ou cérémonies religieufes chantées par Ovide.
Pour ne point rendre équivoque la Mytho-
logie , ou Religion payenne, on lui fait tenir
un livre où eft écrit Théogonie , poëme
d'Héfiode , fur la généalogie des dieux.
Comme c'eft de l'Egypte que prefque route
la terre reçut fes dieux, fes loix, fes arts,
«« a. repréfenté les trois principales (Jivinit»?
C 74 )
âs cetfe nation; Ifis, cociFée d'im gloie 3
Oiïris, fon époux, avec une tête d'épervier ; &
Anubis, fils d'Ofiris , ayant une- tête de chien ;
le fphinx exprime le fecret exigé des nouveaux
initiés aux myftères des Egyptiens , & les
pyramides dans le fond indiquent le berceau
^cs conpoiffances humaines.
, i
κ
La Nature eft défignée par une femme
nue, dont l'iitdtude exprime la iiropiicité dç
son eiTence. Mère de tous les êtres , c'eft
elle encore qui les nourrit ; ce que iîgnifie le
lait qu'on voit couler de fon fein. C'eft
d'aprps cette idée que l'antiquité a repié-
feuté la Nature couverte de mammelles Sc
environnée des diiFérens êtres qu'elle produit.
Oa a eu foin d'orner le fond du tableau
de ce fym'oole ingénieux. Non-feulement on
doit attribuer à la Nature i'exiftence de tout
ce qui refpire, mais les diiFcrentes qualités
qui caratitérifent chaque efpèce, font encpr?
^iutant de fes bienfaits.
[ \
I
(II.
β
f
m
( 77)
NAVIGATION.
Elle Ce dciîgiie naturelleinenc par une
femme , Couronnée de poupes de vaiffbaux,
& dont les vents agirent les vêtemens. La
Navigation s'appuie fur un gouvernail, &
dent de la main droite l'inftrument qui^ ferc
à prendre les hauteurs. On voit à fes pieds
l'horloge marine , la bouiTole, le trident de
Neptune & la corne d'abondance , emblèmes
des richeiTes que procure le commerce , dont
le caducée eil ici le fymbole ; des navires en
route &: un fanal achèvent de caraitérifer
la Navigation,
VENTS,
Les vents cardinaux ont été perfonnifîés par
les iconologiiles fous des emblèmes iî équi-
voques , fi obfcurs, que nous n'oferions con-
seiller aux artiftes d'en faire ufage. Voici
les attributs qui peuvent caraâéfifei les quatre
principaux vents.
Γ'
(78)
Un jeune homme a£tif, inquiet, ayant
des ailes de papillon & planant dans les airs ^
cî-ji'il agite de fon fouSîe, peut repiéieiiter le
vent d'Orient ; l'étoile du matin, placée au-
deiTus de fa tête , indiquera l'an des points
de l'univers d'où ce vent arrive pour
eïercer fon empire.
Le venc du Midi peut fe peindre fous la
même figure que le précédent , mais fans
étoile, δί toujours avec des ailes de papillon ,
attribut diftinaif des vents. De la main
droite il tiendra des fleurs deiTéchées, Se de
h gauche une coupe d'où s'exhalera une
i.paiiTe vapeur ; alluiîon aux épidémies com-
munes dans les climats brûlans & tranfmifes
par le A'ent fud ou auflral.
Le vent êJ Occident fe déiîgne fous l'em-
blêaie du Zéphyr. On fçait que le volage
amant de Flore eii peint fous les traits d'un
beau jeune homme , vif, léger , couronné de
iieurs, déployant fes brillantes ailes , & fe-
SïiâUï des rofes fur fon paffage, parce que
{ 79 )
la douce haleine du Zéphyr tempère les
brûlantes ardeurs du midi, &c que fon fouffle
humide redonne la vie aux plantes , aux
fleurs Se aux fruits.
Borée, ou le vent du l^ord, eft repré-
fenté dans les tableaux de pluiieurs célèbres
artiiles par un jeune homme vigoureux, dont
le menton eft déjà couvert d'un léger duvet;
fes joues enflées annoncent qu'il fouffle avec
violence , de même que fes poingts fermés SC
la rapidité de fon vol indiquent les ravages
& les défaiires occafîonnés par ce vent im-
pétueux
On ne parle point ici d'Eole , dieu des
vents, ce fujet appartient à la mythologie.
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l-J».
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C
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•1 ■
KOBLESSÎ.
-ocr page 83-( )
NOBLESSE.
On ia repréfente fous l'emblème d'une belle
femme , dont les traits font majeftueux,
ayant une étoile fur la tête , richement
vêtue , tenant d'une main une petite figure
de Minerve, & de l'autre-une épée. Mi-
nerve , déefle des fciences & des arts,
fait connoître les deux moyens par lefquels
ia Nobkffe s'acquiert, Se l'épée déiîgne qu'elle
eft particulièrement due aux défenfeurs de
la patrie. Mais comme c'eft plus fouvent la
nailTance qui la donne, cet heureux hazard
eft exprimé par l'étoile placée fur la tête de la
NobleJJe. Le Génie qu'on voit près d'elle, &
qui d'une main porte une couronne de lau-
riers & de l'autre montre celle des dignités,
fignifie qu'il faut avoir mérité l'une pour
prétendre à l'autre. L'écuiTon, la palme , le
parchemin déroulé où l'on voit tracé un
arbre généalogique, le temple de la gloire
qui fe voit dans le fond du tableau, raf-
Tomi IIL F
J 80
femblem tout ce tjui peut caraiiérifer la
NobUjJk.
\ )
NOVEMBRE.
ii. paroît inutile de dire que le nom de ce
mois déiîgne qu'il étoic le neuvième de l'année
Romaine. Vêtu , de couleur feuille morte , 8c
couronné d'une branche d'olivier, il s'appuye ν
fur le figne du lagittaire, & laiiTe échapper
d'une corne d'abondance divers fruits Sc
racines, derniers préfens que nous fait ia
terre. On donne à ce mois le figne du
fagittaire, foit relativement à la figure des
étoiles qui le forment, foit comme emblème
de la chafTe, plus favorable dans ce mois
que dans les précédens ; c'eft ce qu'indique
la figure placée fur le dernier plan du ta-
bleau. La couronne d'olivier annonce que
c'eft le tems où les olives , en maturité ^
flous procurent la liqueur utile qu'on eu
retire , & l'enfant qu'on voit battre le
chanvre eft l'image des dernières occupations
de la campagne.
F i
-ocr page 86-{ 34)
-ocr page 87-{ Sî )
OBÉISSANCE.
Vertu qui coiiilfte à foumettre notre
volonté à celle des autres. On la repréfente
par une femme d'un caraftère doux &: mo-
defte , couverte d'un voile & portant un
joug fur fes épaules.
OBÉISSANCE AVEUGLE.
On fait ufage des attributs de la figure pré-
cédente , pour peindre Γ Ohéiffance aveugle,
mais on ajoute à celle-ci un bandeau fur
les yeux.
OBÉISSANCE CHRÉTIENNE.
Elle eft perfonnifiée par une femme por-
tant une croix fur fes épaules,, atitouj: d^é
laquelle font écrits ces mots : Jugum meum
fuave efi, taon joUg éft doux· à porter. Qn
peut encore repréfenter VObeiJfance chrétienne
avec un joug fur les épaules; un enfant la
F î
-ocr page 88-( U )
guide , arec un fil délié , cii lui montrant
une croix.
OBÉISSANCE VOLONTAIRE.
On ne la repréfente pas avec un joug fur
les épaules, mais le prenant elle-même dans-
les balances de la juftice.
Une femme, dans une attitude aîtièrc,
coëiFée d 'un câicjue j armée d.*un javelot ^
eft l'emblème de la Rébellion ; elle jette
avec indignation les chaînes qu'elle vient de
brifer , & foule aux pieds un joug rompu.
VlnfurreHion diiFère de la Rebdlion^ voyez
InfurrcUion, page 88.
Aux attributs de la figure précédente on
ajoute, pour caraftérifer la Révolte, de lui
faire fouler aux pieds le frein* de la raifon,
avec les attributs de la juftice, des loix &
i.% la fociété.
( »7 )
OCCASION.
Son emblème généralement reçu , & d'ail-
leurs aïTez ingénieux , eft une femme nue ,.
chauve par derrière, & n'ayant de cheveux
que par devant, le feul endroit par lequel
elle puiiTe être faifîe quand elle fe préfente :
inftant qu'il ne faut pas laiiTer échapper,
parcs que V. Occafion eit volage & paiTagère.
C'eft pourquoi on la repréfeiite un pied en
l'air & l'autre pofé fur une roue, ou boule
en mouvement. Le glaive dont on l'arme
annonce que pour la fuivre, lorfqu'elle noue,
appelle , il faut être préparé à vaincre le s
obftacles &: à écarter. le^ rivaux ; c'eft cc.
que l'on a. voulu- indiquer-, par les figure
qu'on voit far les traces de V Occasion. Les.
anciens en avoieiit fait une divinité qui
préfîdoit au moment favorable pour com-
lUincer une entreprife.
C 83 )
INSURRECTION.
Soulèvement général, réclamation, appuyée
par la force, des droits ufurpés par le defpotifms
ou la tyrannie. Les Crétois avoient le privilège
de faire cette réclamation, de fe foulever, lorf-
que leurs magiftrats abufoient de l'autorité, ou
tranfgreiToient les loix ; le peuple chaffoit les
coupables & nomœoit d'autres magiftracs. Chez
les nations modernes, c'eft l'occafion ou les cir-
conftances qui font naître les InfurreÎiions ; mais
ce n'eft que la réuffite qui peut les légitimer : il
fuflïra de citer la SuiiTe, la Hollande, les Etats-
unis de l'Amérique Septentrionale, pour être
convaincu de cette vérité. On peut repréfen-
ter VInfurreiîion fous l'emblème d'une femme
irritée, coëfFée d'une peau de lion , & s'ap-
puyant fur une colonne, fymbole de la force
& du courage, elle foule aux pieds un joug
rompu, jette avec indignation les chaînes qu'elle
vient de brifer, & tient de la main droite une
pique furmontée du bonnet de la liberté.
ï
Ce mois avoic autrefois été appelle Domî·.
tien, à caufe de l'empereur de ce nom |
mais les tyrannies de ce prince furent caufc
qu'il reprit depuis, par un arrêt du fé-
nat , celui d'Oiîobre, étant le huitième de
l'année martiale. De la main droite il tient
le figne du fcorpion , & de la gauche uii
panier rempli des fruits de la faifon. Oa
le couronne de feuilles de chêne , arbre qui
quitte les fiennes plus tard que les autres.
Le figne où fe trouve le foleil dans ce mois
eft nommé fcorpion , foit de l'arrangement
des étoiles qui le repréfentent, foit de la pi-
quure mortelle de cet animal, comparée à
la malignité de cette faifon , dans laquelle le
froid & le chaud , fe fuccédant rapidement,
caufent de fréquentes maladies, La charrue
prépare la terre à reproduire fes tréforsj
c'eft ce qu'indique le fond du tableau.
.C
-ocr page 92-i
ipo )
m
-ocr page 93-)
C ΐ. n'étoit pas aiTez pour la nature de pour-
voir à nos befoins, de nous indiquer le choix
des alimens par VOdorat, elle a voulu, par
ce fens , contribuer à nos plaifirs. On le
repréfente par un jeune homme, couronné de
fleurs odoriférantes , qui de la main droite
tient un bouquet de rofes, pour exprimer les
odeurs naturelles , & de la gauche un vafe
contenant des eaux de fenteur, dues à l'art
de la diftillation. Le chien qui l'accompagne
eft l'emblème dont les Egyptiens fe fervoient
pour repréfenter Γ Odorat ; l'expérience prouve
journellement combien ce choix étoit judi-
cieux. Le foleil, l'ame de la nature , paroît
à l'horifon , parce que c'eft à fon lever & à
fon coucher, que les fleurs femblenc répandre
leurs plus doux parfums.
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-ocr page 94-'ι;
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( )
Ο Ρ I Ν I Ο
Reine du monde, dont l'empire abfolu
donne fouvent du prix aux chofes les plus
communes, mais dont le pouvoir eft auifi
mobile que le vent; c'eft ce qu'indique les
ailes données à la figure qui repréfente l'Opi-
nion. Son regard audacieux annonce fa puif-
fance, caraiftérifée plus particulièrement par
le fceptre & la couronne placés fur le
globe du monde.
UêntÊtement , ou VObfiination, eft un
vice qui vient de l'ignorance & de la pré-
fomption ; quelques iconologiftes le repréfen-
cent par une jeune fille ayant un clou enfoncé
dans le front, plongeant la main dms un
braiier ardent , & s'appuyant fur un âne.
Peut-être devroit-on préférer à cet em-
blème équivoque celui d'une vieille femme,
ayant des oreilles d'âne, appuyée fur une mule,
Imî
& portant la main fur fes yeux pour fe dérober
à la lumière du foleil, fymbole de l'évidence
fc de la vérité. Voyez l'article Indocilité^
INCERTITUDE.
On a cru » pouvoir pendre Vlncenitude par
.une femine dont l'atti'tude équivoque an-
nonce l'irréfolution fur fa'^têîe font deux
girouettes tournées en fens contraire.
certitude s'arrête fur une planche en équi-
libre, fans fçavoir Γι elle doit avancer ou
reculer.
mtm
mmms^mmm
SciiMCE qui faic partie des Mathématiques.
Elle a pour objet la vifîon, en général, 8c
particulièrement la connoiiTance des rayons
de lumière qui viennent direilement & im-
médiatement frapper nos yeux, fans être ni
rompus ni réfléchis ; ces derniers effets ap-
partiemient à la dioptrique Se à la catoptrique."
On a caraftérifé l'Ofifjae, en plaçant auprès
de la -figure qui la repréfente, les inftrumens
que cette fcience a imaginé pour fecourir la
vifîon, tels que le raicrofcope, le télefcope,
iss lunettes, Scc.
■•IM
■ il· ;
OMISON.
(
Λ".
( 97 )
SumicATioNS adreifées à la divinité. On
repréfente l'Oraifon fous l'emblème d'une
femme à genoux, modeftement vêtue , te-
nant d'une main un encenfoir fumant, &
de l'autre un cœur enflammé qu'elle pré-
fente au ciel, d'où part un rayon de lumière.
BLASPHÈME.
Injure faite aux dieux dans un accès de
colère ou de douleur. On peint le Blafphême
fous les traits d'un homme ayant le regard
farouche, les cheveux hériiTés , les poingts
fermés, bravant le ciel , d'où partent des
éclairs Se le tonnerre. Le Blafphême foule
aux pieds un autel renverfé , des ftatues
brifées, & autres emblèmes de la religion.
On peut caraftérifer la Prière avec les
Tome IIL G
L.
mêmes attributs que l'Oraîfon. Mais fi l'on
Teut repréfenter les Prières , on ne fçauroit
faire ufage d'une allégorie plus ingénieufe que
celle qui fe trouve dans Homère; ce poète
immortel les a perfonnifiées marchant trifte-
ment après l'Injure , le front couvert de
sonfuiloa δ( les yeu^c baignés de larmes.
■ιψ"
)
Ce fens doit être regardé comme le plus
puiiTant lien de la fociété, puifque c'eft à
lui qu'eft due la communication des idées.
VOitie ne pouvant agir que par le fon, ce
fens eft repréfenté par une jeune femme ,
uniiîant aux foDs harmonieux du luth les
charmes de fa voix. Des enfans auprès d'elle
paroiffent l'écouter attentivement ; idée rela-
tive à la plus grande utilité de Γ Ouie , qui
eft l'inftruaion. C'eft ce que la fable a
cherché à faire entendre par la lyre d'Or-
phée , animant les êtres les plus infenfîbles :
emblème de ce que les fciences & les arts
doivent au fens de l'Ouïe. L'oreille étant fon
organe, fa fiiaeiTe s'exprime par le lièvre 8c
la biche , animaux chez lefquels on croît
que l'Oiiie eft le plus délicat j le bruit
d'une feuille agitée fuEt pour faire fuir le
premier ; à l'égard du fécond , il fuffit
G t
( loo )
d'obferver que les Egyptiens , dans leurs
hiéroglyphes , s'en fervoieiit pour peindre
VOide. L'Echo , que la mythologie noiis
préfente comme fille de l'air & de la terre ,
étant produit par le fon qui frappe les mon-
tagnes , on a cru devoir les employer pour
fervir de fond au tableau.
il
*
( ΙΟΙ )
TABLE DES ARTICLES
DU TROISIÈME VOLUME.
A.
Assiduité , 11
Aquilon, voyez Vent du nord.
Audace t ~
Β.
Blafphême ,
Borée, voyez Veta du nord.
C.
Crainte ,
Crime,
Critique ,
Défobéifance,
DifiraSion,
Gî
E.
Effroi,
Effronterie, voyez Impudence.
Entêtement, voyez Obfiinadon.
f7
ta
î5
4ï
35
Efclavage,
Etourderit, voyez ItUttention»
i
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94
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7
9
11
4
'3
«î
8g
i?
Honte f
I.
Imagination ,
Immodeflie, voyez Impudence*
Impétuofiié ,
Impudence ,
Inattention,
Incertitude,
Inclination (bonne),
Inclination ( mauvaife) »
Indigence ,
Indulgence ,
Induflrie ,
Inertie ,
Innocence,
InfiinSt,
Infurreûion ,
Intelligence,
Î4
( lOJ )
Intriptdïti,
Inifolution, voyez Incertitude.
ï.
Janvier,
Jugement,
Juillet,
Juip. 5
Jufiice,
Lâcheté.
Liberté,
Liberté acquifepar la valeur,
Libre-aroitre >
Licence ,
Logique,
Loi,
'J>
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1?
JI
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47
Louange,
G4
Magnanimité ,
Magnificence,
Mai,
( ic>4 )
Mars f
Mathématiques ,
Méchanique,
Médecine ,
Méditation , ^
Méditation chrétienne,
Mélancolie,
Mélancolique,
Melpomène ,
Mémoire ,
Métaphyfique ,
Modefiie,
Mufes ,
Mufique ,
Mythologie ,
49
Ρ
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Î7 .
57
19
Î9
fil
H
«7
69
71
"73
Nature,
Navigation ,
Néceffité,
Négligence ,
77
( lOJ )
Nohlefe,
Novembre ,
Si
Oiéiffance .
ODéΣance aveugle ^
ObéijJ'ance chrétienne ,
OhéijJance volontaire,
Obfiination ,
Occafion.,
OSobre ,
Odorat, .
Opirâon ,
Optique ,
Oraifon,
Ouie,
parcimonie,
Taganifine, voyez Mythologie.
Farnajfe,
Perfidie ,
Toltronerie, voyez Lâchai·
Îltdeflination ,
85
8î
«î
93
87
?7
5.9"
4î
e?
M
35
{ «οδ )
Trière,
Prières j voyez Prière.
PufiLlanimiti ,
Rebellxon ,
Religion payeme, voyez Mythologie.
Révolte,
S.
Satyre,
Servitude ,
Sévérité,
T.
Tragédie, voyez Melpomène.
Tranquillité,
V.
f^ents,
Z,
Zéphyr, voyez ITent d'occident.
97
4î
41
34
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77