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I G ο ο L ο G I Ε ,

ο υ

υ

TRAITÉ DES ALLÉGORIES,

EMBLEMES.

-ocr page 2-

F

-ocr page 3-

ï> A Î X.

^Fillb de Jupiter Se de TMmis, la Tcùk fe
ïeconnoît à fon fymWe favori, la branche
tl'olivier qui lui ceint la têts. Son aàion
■de mettre le feu à un trophée d'armes,
Se la corne d'Amalthée qui j dans fes
mains, fignifie le retour de l'abondance Se
de la félicité publique , achève de caradérifer
la Des fufées , des foleils & autres

■pièces d'artifices que tiennent des enfans
expriment la joie qu'infpire le retour de îi
Vaix. C'écoit alors qu'on fernioit à Rora
l.e temple de Janus, qu'on apperçoit dans
le fond du tableau.

Sur plufîeurs médailles antiques, on donne
pour attributs à la Taix ^ une palme , ua
caducée, quelquefois même on Pa repréfentce
tenant une hache , armée d'une lance, ou
appuyée fur la maiTue d'Hercule; mais ces
divers emblèmes, imaginés pour des drconf ·
îances locales , ne doivent être employés

A

Tewe

-ocr page 4-

fo

qu'avec beaucoup de circonfpeftîon , parce
qu'ils ont le défaut d'être obfcurs ou équi-
yoijueî.

\

-ocr page 5-

Îî)

PARTIALITÉ. ^

Quoiqu'on fafle très-rarement ufage de
cette figure, on n'a pas ctu devoir l'omettre j
mais comme les emblèmes employés par les
konologiftes font , la plupart inintelligibles,
«n a jugé à propos d'y fubftituer ceux-ci.
La
Partialité, fous les traits d'une femme
laide, l'air fombre > le regard fauï, portant ua
bandeau qui lui cache un œil j, de la maia
droite elle écarte un flambeau , donc la lu-
mière pourroit l'éclairer, &. de la gauche
fait pencher une balance vuide, pour lui
ôrcr fon équilibre.

IMPARTIALITÉ.

Os peut repréfenter VImpartialité ibus l'em-
blème d'une jeune femme , dont le vifage
annonce la candeur
Se la fmcérité ; d'une
Hiain elle tient en équilibre le fléau d'une
isalance,
Se de l'auirs fcmblc -tteftsr le

-ocr page 6-

(4)

cîel de l'intégrité de fes ailîons, Vimpar·^
ûaluÎ pofe le pied fur une planche placée
fur un cône, afin de la maintenir en équi-
libre. Voyez l'article
Équité, sa obfervant
cependant que ce mot ne doit .point être
çris dans la même acception.

-ocr page 7-

(ï )

PATIENCE.

.Veutu qui confifte à fupporter-, fans mur-
mure , les peines de l'éfprit, ou les fouiFramces
qu'on ne peut éviter. Quoique la Patience
exige une forte de courage , elle en diiFcre
eiTentiellement celui-ci doit être conildéré
comme un effort fublime , mais momentané ,
qui fait braver la douleur, le péril 8c la
mort :
m le courage, dis Voltaire, eft moins
» une vertu qu'une qualité heureufe com-
« munc aux fcélétats Se aux grands hommes «,
La
Patience, eft peinte fous la figure d'une
jeune femme, dont les traits expriment 1%
douceur &; la fouiFrance ; alTife fur une
pierre, elle porte un joug fur les épaules, Sc
fes pieds nuds font pofés fur des épines.

l!ii

On donne auiTi le nom de Paîience à l'ap-
plicarion conftante avec laquelle on exécute ce
que l'on a entrepris. Voyaz à ce fujst k&
articles
AJfiduiié, Perfiverance,

A· 3

-ocr page 8-

I

RÉSIGNATION.

Oh peut repréfenter la Rifignation fous l'eta»
blême hiftorique de Job fui le fumiet , fe
corps couvert de plaies, avec cette infcriptioR
à fes pieds t
Deus dédit, Deus ahfidu,

IMPATIENCE.

Révoi-te des ièns contre k joug de la raifoiî
ou de la néceifité. On
teftkÎttiz&VImpatience-
pair une jeune femme qui fait fes eiForts pous
brifer fes fers, & parvient à rompre les liens
dans lefcjuels fes pieds Se fes msias éioicaii
contenus.-

il

t

!

1
I

-ocr page 9-

r 1 11

<7)

PEINTURE.

li'ART d'imiter la nature par le moyen des
couleurs, 8c de parler aux yeux une langue
connue de tous les peuples du monde. La
Teinture eft repréfentée fous la figure d'una
belle femme ayant un bandeau fur la bouche ,
jour exprimer que la
Teinture eft une peéfic
muette. On la couronne de fleurs, qui par
la diverfité de leurs nuances , femblent indi-
quer les moyens qu'elle employé. La palette,
ïes pinceaux, le chevalet , font fes attri-
buts naturels. Le beau doit toujours être
l'objec de fes études , c'eft pourquoi l'en
a cru devoir choifir la déeiTe des grâces
pour le fujet de fon tableau. A côté paroît
un amateur qui, par fon attitude , exprim*
radmiration pour les chef - d'oeuvres de la
Peinture, dont le méchanifmc eft indique
en partie par un. Jeune homme qui broyé des
couleurs.

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II

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Λ-

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PÉNITENCE.

Expiation , fuivie du repentir des fautes
qu'on a commifes. La
Vénitenct eft repré-
fsntée par une femme âgée, à genoux devant
«ne croix , pâle , exténuée , les yeux en pleurs
tournés vers le ciel, le corps couvert d'un
cilice , & déchirant fes vêtemens , fymbole
des vanités mondaines. Auprès d'elle eft une
difcipline , & i fes pieds coule une fource
d'eau vive allufion à ce verfet du pfcaume :
Amplius lava me ab iniqukate mea. Ce feroit.
faire injure au leâeur que de donner l'expli-
cation de ces divers attributs.

PECHE.

OîïENCE commife envers le ciel & la religion.
On peint le
Péché fous la figure d'un jeune
îiomme, dont les traits font difformes ; il a
fur les yeux le bandeau de l'erreur, & il ell
pjid pour marquer l'inipudence de fa conduite»

-ocr page 12-

(

Le ferpent qui l'enveloppe & le ver qm

lui ronge le cœur , font les fymboles des
lemords. Le
Péché court fur le bord d'un
précipice, parmi des épines couvertes de
fleurs, pour indiquer les pièges dont les.
paffipns couvrent les dangers, & les raaas
qu'elles traînent à leur Cuits.,

-ocr page 13-

PENSER.

Ν as cette faculté «Je l'ame qu'on nomme k
Tenfée , mais raftiou de réfléchir. On l'a
îepréfenté par un homme âgé, la tête appuyée
fur fa main, & dans Tadion de méditer pro-
fondément ; fur fes genoux eft un écheveau
de fil très-mêlé : aUufiôn au défordre des
pçnfées que la réflexion démêle 8c clafle pat
ordre. L'aigle qu'on voit fur le devant du
tableau eCl une métaphore qui fert â peindre
rélévation & la fublimils du vol de la penféç.

I M Β É C I L I Τ É,

Vice invoiontaire qui approche d« la dé-
cence.
On le peint fous la figure d'une
femme affife , la tête penchée, les yeux fixes ,
les cheveux en défordre, les mains appuyées
fur les genoux , immobile, prefque nue, $c
annonçant
l'extérieur le plus ftupide. Les
aïtribuîs qui peuvent convenir à cette figure »,

-ocr page 14-

C")

font des huîtres 8c autres coquillages qui n'ona
prefqu'aucun fentiment.

On peut confulter les articles
ÎJérnencet Sottife,

-ocr page 15-

(η)

PERFECTION.

Lh s iconologiftes fèpréfentent la jPerfeSion fou»
l'emblème d'une belle femme, dont les traits font
nobles
Se réguliers, pour faire connoître que
la beauté confîfte dans la
Perfeâion. Elle tient
un compas
Se trace un cercle, la plus parfaite
des figures géométriques ; derrière la
Perfciiiott
eil: le zodiaque, fymbole de la révolutioa
ou de l'accompliiTement de l'année.

IMPERFECTION.

Comme l'imagination nous donne l'idée de
la perfedion par une femme accomplie , de
même
Vimperfeâion doit être peinte fous les
traits d'une femme difforme , dont toutes
les proportions n'ont aucun rapport entre
elles j un grand ceil 8c un petit , un fein
trop gros
Se l'autre trop maigre ; un bras
tond, l'autre menuj ainfi du refte. On peut
ejouier à
VimperfcÎlion ^ de lui faire tracej

ί

-ocr page 16-

( u )

un cercle qu'elle forme irrégulièrement , &
autres figures de ce genre,

DIFFORMITÉ.

Cette figure pourrait être peinte à-peu-prês
comme la précédente, en ajoutant de la
repréfenter contrefaite , rachitique , borgne
ou boiteufe.

LAIDEUR.

Ο κ peut repréfenter la Laideur par une femme
maigre , les yeux petits , la bouche grande,
le front chauve , la gorge pendante , les
mains sèches, les pieds larges, &c. On ne
doit point omettre de lui donner l'air trifte
£c chagrin.

-ocr page 17-

(«î)

PERSPECTIVE.

SciEKCE qui fait partie det mathématiques;
de la géométrie, & qui a un rapport direft
avec l'optique; elle enfeigne a repréfenter les
objets vifîbles tels qu'ils fe peignent dans notre
œil, en les obfervant à une diftance & une
hauteur donnée. On repréfente la
Perfpe£livc
fous la figure d'une femme occupée à confidérer
la feaion des rayons vifuels, fuppofés partir
d'un cube & traverfer un corps diaphane ,
perpendiculaire à l'iiorifon » & placé entre
la figure & l'objet.

PERSPECTIVE AÉRIENNE.

Ou entend par PerfpeUive aérienne celle qui
a pour objet la dégradation de la lumière Se
des couleurs. Cette fcience a plus de rapport
avec la phyfique qu'avec la géométrie , & les
principes n'en font point aurtî certains que
ceujc de 1» perfpeaiye linéaire. On pourroiç

C./i-CiKAèft ·

-ocr page 18-

fis)

peindre la Perfpeilive aérienne fous les traits
d'une fcune femme recevant les rayonà du
•fokil à travers un prlfme, 8c les décompo-
fant fur des corps qui les abforbent ,plus o«
moini, en raifon de leur couleur locale Se
de leur diftance. Le fond du tableau repré»
feiitera l'arc-en ciel & des montagnes à l'ho-
rifon, dont l'éloigaement ne les fait apper-
cevoir que fous une teinte approchant de
celle du ciel, avec lequel elles paroilTenc fe
confondre.

PHILOSOPHIE,

-ocr page 19-

y

ι

PHîLOSOPHîE.

Amour de la fageffe, déiigné par fon nom j
écric fur fa poitrine ,
Sophie ; courage de
l'ame qui s'élève au-deiTus des revers. La
■Philofophie confifte encore dans l'étude de la
nature &: de la morale fondée fur la raifon.
On la repréfente fous la figure d'une femme
dont les traits nobles, majeftucux Se le main-
tien grave, annoncent l'elfence les occu-
pations; d'une nain elle tient un livre, &
de l'autre un iccptre, fymbole de fon pou-
voir , avec le mords de la raifon qui efl: un
de fes attributs. La
Phiiofovhie gravit une
montagne efcarpée , remplie d'épines & de
cailloux, pour indiquer la difficulté des études
«u'elle embraiTe ; telles font principalement
la phyilque, la mécaphyiîque, la morale Se
la logique.

PRÉJUGÉ.

On repréfente le Préjugé fous l'emblème
Tome IV. Β

-ocr page 20-

( 'S)

d'un homme âgé, environné de liuages, re-
gardant à travers un verre irrcgulier & color
qui change la forme , la lîtuation & la couleur
«les objets.

PRÉVENTION.

Opinion d'autrui reçue fans examen nâ
réflexion. La
Prévention étant l'effet de l'igno.
rance & de l'obftination , on la repréfente
par une vieille femme ayant un bandesitt fur
îis yeuï Se fe bouchaac les oreilles.

-ocr page 21-

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Χ if}

Ρ Ή Υ S I Q ϋ Ë.

SciïNCE qui explique ies phénomènes <le îa
nature, les propriécés des corps,· fait connoître
leurs forces , leurs effets , enfeigne les
loix de la gravitation , de la pefanteur , de
mouveiftent, &c. On repréfente la
Phyfiquc
'fous la figure d'une femme occupée des ex"
çériences de la machine pneumatique; autour
d'elle font plufîeurs inlirumens à Tufage de
îa
Pkyfique^ tels que la boulTole, ie baro-
mètre , la machine éïeilrique , & celle de
Papin. Faute d'inilrumens , la
Pkyfique étoic
très-born'ée chez les anciens ; depuis un demi-
fiècle elle a fait des progrès étonnans, & de
«06 jours on a vu paroître les paratonerres &
les aéroftats. Si cette dernière invention n'a
yoint encore d'utilité reconnue, elle n'en eft
pas moins furprenante. On pourroit, dans le
fond du tableau de là
Phyfique , repréfenter
«n vafte aéroilat , auquel fcroit fufpeudu la

-ocr page 22-

C ^^ )

galerie contenant des voyafeUis , qu'en Viîroi

g'élsveï daas Irt »rs.

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-ocr page 23-

( « >

PIETE.

Ï-i'antiQUItî comprenoit également fous k
nom de rUté le dévouemenc religieux enyerî
les dieux, le refpeft filial, & cette aiFeaioa
tendre envers les hommes qui nous porte i
leur faire du bien. Parmi les nombreux aE-
tributs que les anciens ont donné à la Piétés·,
on a choill celui d'une jeune fille pleine ds
candeur, lerant les yeux au ciel, verfanc
d'une parère qu'elle tient de la maîa
droite, de l'encens dans le feu qui brûle fur
un autel, 8c tenant de la inasa gauche ua
encenfoir.

PIÉTÉ FILIALE.

liE plus doux, le plus refpedlable des devoir?
de la nature, la
Piété filiale cft repréfentée
fous la figure d'une jeune fille, prelTant de la
main droite fa mamelle gauche ; allufion au
trait connu de la fille de Cimon , qui conferva
les jours de.fon pèrs en le nourriiTant de foiii
Β J

-ocr page 24-

îak. L'âcuibut diftînaif de H jpiéUfiliale effî».
cigogne, parce que cet oifeau nourrit, dit-on-^
f«n jére JS£ fa mère pendant leur vieîUéfîèi.

IMPIÉTÉ.

liES îconologiffes pejg.nent Vimpiité foUÉ
remblême. d'une femme qui brûle un pclicanj
niais on a préféré une allégorie plus claire Sc
pîiis fenfible. Une jeune femme , au regard
impudent, debout fur un autel renverfé,
monirant avec dériiîou la Piété qui brûle de
l'enceiis fur un autgl , défigne mieui le
Cât-
xacïère de l'Impiùéi

S A C R r L É G E.

ProfaïtAtios d'és cBofes faintes. Ou re»
prefente le Sacrilège par un homrne furieux-j.
les yeux égares, les cheveux hériiTés, armé
d'un fîanibeau , détruilant & foulant
aux.
pieds dss autels, des ilatues brifées, §c autres,
BDjstî co-nfacïés au euli:e dés dieux.

1

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-ocr page 25-

( ^ )

\

PLAISIR.

C'est par les fens que l'horaine goûte !s
Plaijir , & éprouve la douleur j jouir &r
foufFrir parok être fa deyife. Le
Plaifir eft
repréfencé par un jeune homme couronné de
myrthe &: de rofes , des ailes au, dos, à
demi couvert d'une draperie légère de cou-
leur changeante, tenant une harpe & ayant
près de lui uiie fyrèna qui lui préfente une
coupe. L'âge bouillant des
Plaifirs eft la
jeunciTe, qui fe laifTe facilement féduire par
les attraits de la volupté, ce que défigne la
harpè , les rofes le myrthe, confacré à
¥énus. Les ailes annoncent que, le
Plaifir eft
volage & de courte durée; & la fyrène qui
kii préfente une coupe , alluiîon à celle dç
Circé, fait connoître le danger qui iuic
aeceffairement l'abus dçs plaiûj;?^

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( )
POÉSIE.

I-ÎS- anciens ont nommé la Poéfie.U laagaga
des dieux, foit parce qu'elle, étoit fpécialemcnt
coiifacrie à leur cuke, foit à caufe que les
oracles s'exprimoienc en vers. On reprcfentc
h Poéfie fous Temblême d'uue jeune mufc,
uniiTant Πι voix au fon de fa lyre, &paroiiTant
animée de cet enthoufiafme qu'infpire le génie.
La lyre eft pofée fur une pierre, où l'on a placé.
It médaillon
à'Homère,, au bas duquel font les
attributs des héros dont la
Poéfie célèbre la-
gloire,
Se avec lefquels elle partage le laurier
dont elle eil elle-même couronnée. Pluiîeurs.
figures, qui paroilTent écouter avec raviiTe»
ment les accens harmonieux de la
Ροίββ,
indiquent l'admiration des hommes pour cet
art fublime.

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i ^7)

Ρ Ο L Y M Ν I Ε.

La mufe de la rcthorique, Polymnie, eft
îepréfentée couronnée de perles, vêtue de
blanc, la main droite dans l'aûion de haran-
guer j & tenant de la gauche un rouleau où
çft écrit le mot
fuadere,. ( perfuader ). Les
noms de Cicéron & de Démofthênes, les
deux plus célèbres orateurs de l'antiquité, ibne
éc.rits fur des. rouleaux auprès de
Polymnie»

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τ·»": ι

( -ρ)

PRATIQUE.

La Théorie conçoit, la Pratique opère, mais
l'une Se l'autre doivent fe prêter
des fecoiirs
mutuels ; la première n'employe que la ré-
flexion , la main
Se l'inllrument font néceffaires
à la fécondé j c'eft ce que déiîgnent l'équerre
& le compas que tient la figure qui repréfentc
la
Pratique. L'œil qu'on voit dans une maia
placée fur la pierre qui lui tient lieu de table ,
ferc à exprimer la recherclie que demande une
exécution foignée. La tortue Se la lampe fonc
les fymboles de l'affiduité &c du travail qu'exige
la
Pratique, & le cercle tracé fur une table,
ell celui de la perfeftion où elle doit tendre.
On pourroic repréfenter la
Pratique fous les
traits d'une vieille femme, parce qu'elle dois
être éclairée par l'expérience.

-ocr page 32-

i sv h

I

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-ocr page 33-

ρ R î Ν τ Ε M s.

11.A plus riante des faifons, le Vrintems cft
repréfeaté fous les traits de Flore, ou d'une
Jeune pymplie , tenant une guirlande
de
fieurs , emblème du renouvellement des
plantes & du réveil de la nature, qui femble
fe ranimer aux premiers feux du foleil. L'Amour
dans l'a<aion d'eiTayer fes traits, annonce le
projet qu'il a d'en faire ufage fur tous
les
êtres fournis à fon empire : idée qu'on a
tâchée d'exprimer par deux tourterelles qui fc
Careffent fous un buiiTon de rofes.

-ocr page 34-

PROMÉTHÉE

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Ρ R Ο M É Τ H È E.

CoKsiD'ÉS-É comme l'emblêaie du géniî
créateur , on repréfente
Trométhée fous
figure d'un beau jeune homme , fecouant fon
flambeau fur la tête d'un mortel qu'il vient
d'animer ·, celui ci exprime fa furf.fife Si
tourne fes regards reconnoiflans vers la divi'
•aité qui lui donne l'cxiitcnce. On . fçait que
Prométhée, fils de Japcc 8c de Clymène,
après
avoir formé l'homme du limon de L·
terre , l'anima du feu célefte qu'il avoit dé-
robé dans le ciel par le fecours de Aiinerve.
Le fupplice de
Promêthie fur le mont Caucafc ,
■où fes entrailles, fans ceiTe renaiiTantes,
étoient déchirées par un vautour, eft une
fiaion qui ne peut être relative qu'à l'emblème
des remords.

Pour exprimer la liberté tendue aux arts
& au génie, on pourroic rcpréfenter
Promcthéi
enchaîné fur le mon: Caucafe, & la Liberté,

Tûme IV, C

iiîS

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-ocr page 36-

( Î4)

arec les attributs qui la caraftérife, roœpanS
les fers du fils de Japet. On fait que
Prométkée
ne fubit ce fupplice qu'après avoir dérobé !e
feu célefte dont il aniraa fa ftatue, & que
fa flamme eft celle du génie, qui donne
le
fentiment & la vie à tous les ouvrages auxquels
il préfide.

M.

-ocr page 37-

s

t ίϊ )

PROSPÉRITÉ.

Faveur, de la fortune , mais qui dépend
très-fouvent de la conduire.. On peint la
Profptrité par une femme dont le vifage eft
riant, les habits fomptueux , tenant d'une
main une corne d^'abondance remplie de pièces
d'or, & de l'autre un faifceau de brandies
de chêne , de lauriers, de fleurs , de pampres
de vignes , de bled , enfin de tout ce qui
peut fervir à indiquer la gloire & la félicité.

BONHEUR.

On peut le repréfenter par un jeune homme
auquel on donnera les attributs de la. figure
précédente, en y ajoutant ceux de la Sagefle,
de la Prudence Se de la Tempérance, parce
que fans ces vertus il n'eii point de
Bonheur
durable.

V]

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I

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1 ::;··ί

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Λ^ Ε R τ υ.

Comme il n'eft point de vrai bonheur fans
la
Vmu, il a paru convenable de placer cet
article à la fuite du précédent. La
Vtnu.,
révérée chez toutes les nations de l'univers,
rétoit particulièrement chez les Romains qui
lui avoient élevés des temples. On la reprâ·
fente fous les traits d'une femme jeune, belle,
dont l'attitude noble & décente infpife le
refpeû. Elle eft vêtue de blanc, & fe recon.
jioît au foleil cjui brille fur fa poitrine, ainiî
qu'à la couronne de laurier qu'elle tient à la
main. On la peint debout , & quelquefois
avec des- aîles , pour marquer fon aftivité ;
le foleil &c la couleur de fes vêremens an-
noncent la pureté de fes intentions , & la
couronne de lauriers , l'immortalité qui eft
îa récompenfe de la
f^ertu.

-ocr page 39-

C>i7 )

ADVERSITÉ.

Une femme âgée , trifte , abbatue. par le-
malheur & vêtue de lambeaux, eft l'emblème
de
VAdverfité. D'une main elle s'appuye fur
un rofeau, en traverfanc un champ ilérile ; fes
membres font couverts de plaies , que des
chiens viennent lécher. Derrière elle on
apperçoit fa eabanne détruite par un in;>
cendie.

CALAMITE.

II

Gn peut la peindre fous les mêmes attributs
que la figure précédente, excepté qu'au lieu
de la chaumière en flamme , on repréfentera
derrière la
Calamité un champ ravagé par la
grêle , ou inondé par les débordemens d'ua.
fleuve, félon les circoallances oii l'on em*^
ployera cette figure.

Gj

-ocr page 40- -ocr page 41-

C î?)

PROVIDENCE.

Puissance aftive de la divinité dans la
confcrvation de l'univers. On la reprefence
par une femme dont les traits nobles &C
oiajeftueux annoncent en mème-tems la tea-
dreiTe Se la bonté·, d'une main elle tient un
gouvernail auprès du globe du monde, tandis
que de l'autre elle donne à manger aux oifeaux.
Ces emblèmes ingénieux 8c expreiGfs n'ont
befoin d'aucune explication.

ATHÉISME.

On peut repréfenter l^Athdifme par un homme
«garé , furieux , déchir^pt, en détournant la
têre , le mot
Gehova écrit en hébreu &
ïefplendiiTant de lumière.
L'Athiifms fera nud ·,
le bandeau qui lui couvre les yeux lailTera
voir des oreilles d'âne, fymbole de l'ignorance
se de l'entêtement. Sous les pieds de l'AthéiJme y
sa appercevra une ca^^olette où brûlent des
parfums Se un phénix au milieu d'un braiîer.,

C4

Il

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-ocr page 42-

mam^

(45)

imblêmes connus de la divinité Se ία»
Iiomnrages·· qu'on lui rend.

DESTIN.

Divinité adorée des anciens & à laquelfe
Jupiter même étoit ibumis. Sans s'arrçrer aux
rêveries dè la mythologie , on a repréfèntê
Te
Όεβίη par un jeune liomme , d'un carac-
tère févère , pour indiquer qu'il eil inflexible ,
tenant une taBle d'airain, où font gravés les
arrêts, &: conduifant deux enfans dont l^in
folâtre autour de lui, tandis qu'il fait tomber
Taurre dans- un précipice.

FATALITÉ.·

On ponrroit peindre la Pataliti fous les traits-
d'une femme , avec les mêmes attributs que la·
fgure précédente j mais en fupprimani, la·
îable d'âiraini

SORT.

C'ËTOîT fous,l'emblème d'une fcsnme qualei,
Somains r.cpréfeutoient cette figure., parce-

(4θ

^ae dans kur langue le mot Son îlî fémîujm.
On peut peindre le
Son fous l'image d'un
Jieuiae homme , les yeux couverez d'un ban-
deau, & prenant des billetî dans une urne
deftinée à les recevoir i de fa draperie
tombent, au hazard , des joyaux , des cou-
ronnes^ des chaînes, des fleurs, des épines,
en un mot tous les fymboles, des, biens Se
des maux.

HAZARD.

C'ïST lui qui donn» la nailTance» les trônes
ks richeiTes. On peut donc repréfenter le
Haiard par un vieillard aveugle qui , dans
fa courfe rapide , laiilè échapper, des pans
de fa robe, des petits bulletins, où font écrits
des noms, dont les uns font reçus par les génies
des grandeurs , de la fortune , tandis que
^'autres ibnt noyés dans le fleuve dè l'oubli.

-ocr page 43-

t 4' )

^ae dans leur langue le mot Son sft femîmin,
On peut peindre le
Son fous l'image d'un
jeune homme , les yeux couverts d'un ban-
deau, & prenant des billets dans une urne
deftinée à les recevoir j de fa draperie
tombent, au hazard , des joyaux , des cou-
ronnes des chaînes, des fleurs, des épines,
en un mo: tous les fymboles, des, biens &
des maux,

HAZARD.

C'ïST lui ijui donnt la naiflance, les trônes
les richeiTes. On peut donc repréfenter le
Haiard par un vieillard aveugle qui , dans
fa courfe rapide , laillè échapper, des pans
de fa robe, des petits bulletins, où font écrits
des noms, dont les uns font reçus par les génies
des grandeurs , de la fortune , tandis que
4'a,uires font noyés dans le fleuve dè l'oubli.

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-ocr page 45-

Lt caraftériftique fymbole de cette vertu efÎ
ie miroir entouré d'un ferpenc. On donne le
miroir pour attribut à la
Prudence, afin d'indi-
quer à l'homme la iiéccfllcé de s'examiner, de
fe connoître , pour régler fa conduite ,
Se le
Îerpenc , parce que ce reptile , lorfqu'il eft
attaqué, cache, dit on , fa tête pour la mettre
à l'abri du danger. Quelquefois auffi Ton donne
à la
Prudence un cafque d'or, ce qui fignifie
que l'homme prudent fait réiifter aux em-
bûches de la fraude Si de la perfidie.

TÉMÉRITÉ.

Une jeune femme, les yeux couverts de fa
main & marchant fur une planche qui couvre
un précipice, eft l'emblème de la
Témérité.
On peut ajouter au devant de cette figure
des piques dirigés contre elle, fur lefquellcs,
par fon imprudence, elle va fe précipiter.

-ocr page 46-

(44)

I M Ρ R υ D Ε Ν C Ε.

On peut repréfenter cette figure commi la
précédente , en obfervant de lui faire, tournes
la tête derrière elle , au lieu de mettre la maia
devant fes yeux; l'on doit fupprimer les piques ,
parce qu'on peut être imprudent fans être
téméraire.

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li

l

-ocr page 47-

PRUDENCE CHRÉTIENNE.

On peut la repréfencer tenant une tête de
TOort, parce que la
Prudence chrétienne nous
engage à méditer fur le moment terrible qui
doit décider de notre malheur ou de notre
ielicité éternelle ·, ce qu'indique la maxime,
coniiicrée par la religion, qu'on voit écrite
autour du miroir que tient la
Prudence chri-
tienne : Mémento quia pulvis es.
L'horloge de
fable défîgne l'incertitude où nous fommes de
notre heure dernière . Se une lampe allumée
fait allufion â la parabole des vierges fages;
ce dernier attribut a été employé par Michel-
Ange Slodtz j dans une des figures du périftile
de Saint-Sulpice.

-ocr page 48-

( 4θ

li

-ocr page 49-

(47)'
PURETÉ.

L'embiême le plus univerfel de la Pureté eft
«ne jeune fille, moHefte, les yeuxbaiffés, vêtue
de blanc , la tête couverte d'un voile & tenanc
an lys, qui eft le fymbole de cette vertu.

PUDEUR.

Ignob-AKCB modefte que la pureté de l'ame
fait rougir. On repréfente la
Pudeur fous les
traits d'une jeune vierge ; la candeur fur le
front elle baiffe les yeux & rougit. Comme la
Pureté, elle porte un voile & tient un lys;
mais la
Pudeur eft vêtue de rouge & tient de
la main droite une branche de la plante nom-
mée feniîtive, qui a la propriété de fe retirer
dès qu'on la touche.

IMPURETÉ.

Vice oppofé à la Pureté, moins odieux que
ia Luxure, mais également contraire à la

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-ocr page 50-

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(4«)

Pudeur & à la diafieté. On peut îe repréreiicer
par l'anblêiTie hifiOrique de ïofeph , que la
femme de Puciphar s'efforce de iccenir par fon

il

il

EAISON.

-ocr page 51-

t )

RAISON.

FacClté de Pame que nul être, dans ia
aaturc, ne poiTéde au même degré que l'homme.
L'emblème de la
Raifoti eft une femme
armée, dont un diadème orne le cafque, &L met-
tant un lion fous le joug ; pour faire entendre
îjuc la
Raifon eft donné à l'homme pour com-
battre & dominer fcs paiiîons. L'olivier qui
croît derrière elle, annonce que k fruit de
cetre viâoire eft la paix de l'anie-

Ώ

Tome m

À

-ocr page 52- -ocr page 53-

( Γί )

RAISON CHRÉTIENNE.

(λί doit la repréfencer fous l'emblème d'une
' belle femme , ayant la gravité décente & lis
perfualîoii qui doivent la caradtcrifer ; elle
porte une couronne fur la icte , & tient im
iion par h bride. Le mords, qu'on peut lui faire
tenir également, eft l'attribut parùculier de la
Ralfon qui fçai: mettre un frein aux paffions
dangereufes, Se l'épée indique qu'elle doit les
■combattre fans ceffè. La
Raifon chrcuenne a
les yeux fixés vers le ciel, d'où s'échappc
un rayon de lumière , parce que c'eil du
ciel qu'on obtient la force oc triompher
des obftacles qui s'oppefent â notre félicité
éternelle.

DÉMENCE.

Cette maladie de l'efprit efl peinte fous la
figure d'un vieillard décrépit, à cheval fur un
bâton , & jouant, comiM font les enfaus, avec
un.petit moulin de carcc.

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t'f!:;?:

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-ocr page 54-

(5θ

-ocr page 55-

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{51 )

R É C Ο M Ρ Ε Ν S Ε.

On peine là Réoompenfe fous les traits d'uUc
femme d'un âge mûr , ayant une couronne
d'or fur la têre, emblème de fa; dignité ; d'une
main elle tient une mefure, pour indiquer
qu'elle accorde les récompenfes avec juftice &
difcernemenr. On ne lui donne point de ba-
lance , afin de ne point faire d'équivoque. De
la main droite elle diilribue des récompenfes,
repréfentées par des palmes, des couronnes do-
laurier de·, chêne, des. médailles-, &c«:

C Ο R R BC Τ I Ο Ni

Un£ femme, armée d'une difcipline, & dont
le regard eil févère , eft l'emblème que les
îconologiftes donnent de la
Correélion. On doit
la repréfenter âgée, parce que la Corrt^m
demande.beaucoup de. priidencç.,.

D î

-ocr page 56-

C Î4 )

CHATIMENT,

Os le peint, fous ΓαΓρεθ: d'iin vieillard té"
vère, affis, ayant fur fes genoux un faifccau
de -verges déliées ; d'une main il tient la
hache élevée, & de l'autre un fabre. Auprès
de lui font des chaînes , & autres inftrumens
de fupplrce.

PUNITION.

La Piminon doit être repréientée par αιι«·
femme avec les attributs pris de l'une ou
l'autre des deux figures précédentes,,relati-«e-
ment à la gravité de la fauta.

-ocr page 57-

RELIGION.

Prise en général pour un culte remiu à
divinité, la
Religion eft repréfentéc par une
femme dont les traits majeftueux iiifpirent la
vénération Se le refpeft ; un voile defcend fur
fon front, elle
cft inclinée devant un autel
antique, & fait des libations, ou brûle de
l'encens en l'honneur des dieux. Les anciens
donnoient pour fymbole à la
Religion un
éléphant , parce que Ton croyoit que cec
animal adoroit le foleil.

RELIGION CHRÉTIENNE.

On peint la Religion chrétienne fous les traits
de la figure précédente ; fon attribue parti-
culier eft une croix, fymbole du faluc, qu'elle
tient embraiTée. Sous le bras gauche, la
Re-
ligion chrétienne
porte les livres de l'ancien &
du nouveau teftament ; elle eft pofée fur une
pierre angulaire, & fes regards font tournés ■
vers le ciel, où le St-Efprit lui apparoît fous la
forme d'une colombe.

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-Ji,!!

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( î-e )

RELIGION ERRONEE.

L'enceksoib..,. qu'en, lui fak tenir, eft em^
floyé eomme attribut générique du culte ;
mais pour déiîgner fans équivoque la
Religion
erronée,
on ne, la place point fur la pierre
anguUire; un bandeau, fymbole de l'erreur,
lui couvre les yeux l'empêche d'appercevoir
la véritable lumière 5 la
Religion erronée n'eft
éclairée que par celle, d'iine lanterne fourde
qu'elle ticnc à la main.

ÎI É R É s I E.

On peut donner à VHiréfie les mêmes: attributs
de la figure précédente , en 7 ajoutant les
livres des pluî faineux héréSarques.

RELIGION PAYENNE.

Ycjrez licilâtâe.^

ί

-ocr page 59-

RELIGION JUDAÏQUE.

La Religion juda'Îquc, le front couvert d'us
voile 8c appuyée fur les tables de la loi, cicnc
d'une main la verge du légiflateur des Hé-
breux , & de l'autre le lévitique , où font
renferinés les préceptes Si les cérémonies de
la religion du peuple juif.. L'arche d'al-
liance , le chandelier à fept branches, le
bonnet du grand - prêtre , rcncenfoir & le
mont Sinaï, qui terminent le tableau , achè-
vent de caraitérifcr la
Religion judaïque. On
i'a repréfentée le front couvert d'un voile,
pour faire entendre que les myilères de l'an-
cienne loi n'étoient que la figure de ceux de
Ja nouvellg.

-ocr page 60-

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-ocr page 61-

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RENOMMÉE.

CiTTS figure eft trop connue pour avoir
bîfoin d'une longue explication. On la re-
préfente toujours légèrement vêtue, avec des
ailes & portie fur les nuages , pour peindre
la célérité avec laquelle la
Renommée parcourt
l'univers. Echo des bruits & des rumeurs,
elle tient deux trompettes, dont l'une publie
les bonnes aftions, & l'autre les mauvaifcs.
Virgile a foin de patfeœer fa robe d'yeux,
d'oreiiles & de bouches, pour faire entendre
que fi la
Renommée voit & entend tout, elle
a autant de bouches pour en inftïuirc les
satioiia.

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-ocr page 62- -ocr page 63-

(ίϊ )

ΪΙ Ε ρ Ε Ν τ I R.

Regilet lïncère des fautes qu'on a commîfes.
On l'a repréfenté par un homme affligé ,
revêtu d'un cilice , &c appercevant dans un
miroir fon coeur rempli de taches, emblèmes
des iniquités que le iSepeniiVs'empreiTe d'effacer
par la pénitence. Auprès de lui font des fouets,
des difciplincs, & fa tête eft chargée d'un fac
de ccndre, fous le poids duquel le
Repentir
|«roît affailTé,

INJURE.

Suivie du repentir , l'Injure offenfante eft
peinte fous les traits d'une femme irritée,
coëffée de ferpcns , le regard farouche ,
& dans l'adion de frapper. Elle tient un faif-
ceau d'épines, Se foule aux pieds les balances
de Thémis.

R Ε M Ο R D.

T0UR.MÎNS caufés par le reproche intcrisuT

1 ^

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-ocr page 64-

du crime qu'où a commis. On rejiiéfente le
Remord par un homme en proie au défefpoir,
fe traînant à terre , mordant fes poings , &
enveloppé d'un ferpent qui lui ronge le cœur.
Le vautour déchirant les entrailles de Pro-
méthée, a été pris encore pour emblème d«s
remords.

FURIES.

Aux remords qui tourmentent les criminels,
on ajoute quelquefois les
Furies, divinités
infernaïes, connues encore fous le nom d'Eu-
ménides. Elles croient trois , Thiiîphonc ,
Mégère , Alefton , occupées dans le Tartarc
à punir les coupables. On peint les
Furies
maigres , aiFreufes , les yeux étincellans de
colère , armées de fouets, de flambeaux, Êc
coëffées de fcrpens. Pour cette figure,
yovez
î}ifcorde.

iiii

V

-ocr page 65-

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RÉPUTATION,

La Réputation eft peinte fous l'emblème
«le la Renommée , mais ayant le vol moins
prompt , le vifage plus modefte, le regard
plus tendre ; elle n'embouche point la
trompette qu'elle tient à la main , &: fes
ailes font parfemées d'yeux , de bouches &
d'oreilles. On peut encore faire échapper de
fa draperie les fleurs les plus odoriférantes,

RENOMMÉE. {Bonne)

C'est fous ks traits d'une femme agréable
<ju'on repréfente la
bonne Renommée; elle fonne
de la trompette Se tient de la main droite
une branche d'olivier , fymbole caradlérillique
«des aftions vertueufes que cette déefle î'eia-.
prelTe de publier.

R Ε Ν Ο M. ( Mauvais )
Oh le peint fous la figure d'un homme ds

1

-ocr page 66-

rmauvaife humeur , ayant des ailes nrires j
enveloppé de fes vètemens , & cherchant à
éviter des cornets recourbés qui le pourfuivent.

RHÉTORIQUE.

-ocr page 67-

c^f)

RHÉTORIQUE.

Elle efl: repréfentée par utie-femme élégam·
ment vêtue , ornée de guirlandes de fleurs ,
& dans l'aftion de parler avec véhémence ;
■on lui donne pour attributs , un fccptre
an livre fur lequel on lit ces mots :
Ornatus^
Perfuafio,
devife & objet de la Rhétoriqut.
JLes anciens iconologiftes y ont ajouté une
chimère, ou monftre compofé d'une tête de
îion, d'une tête de chèvre , & d'une tête ds
dragon ; mais indépendamment de cette monf-
truofité ridicule, les emblèmes qu'ils ont voulu
defigner par cet affemblage font fi forcés, fi peu
intelligibles, qu'on a cru devoir les fupprimer.
Un emblème confacré par les anciens . Se
qui parle davantage aux yeux, c'eft un génie
conduifant, avec facilité, pluiîeurs hommes ,
par des fils qui vont jufqu'à leurs oreilles.

Time IF^

-ocr page 68-
-ocr page 69-

C )
R î C H Ε S S Ε.

FitLB du Travail Se de l'économie, la Richejfe.
ell repréfentée par une femme fuperbement
vêtue, ornée de bijoux, mais dont le vifage
'exprime point la gaieté , parce que la i?£-
chelTe ne procure point le bonheur. Autour
d'elle font des facs d'argent, & l'on apperçoit
dans le fond du tableau une allée d'arbres qui
indique l'opulence ; on pourroit encore ajouter
auprès de la
Richeffk une corne d'abondance
remplie de pièces d'or.

MÉDIOCRITÉ,

On peint la Médiocrité fous la figure d'une
femme dont les traits annoncent le contente-
ment Se la iatisfaftion 5 elle eft vêtue fimple-
rrient, & tient une bourfe en s'appuyant contre
une colonne j fa' devife eft
Medio tutijfumus
. ibis.

F i

-ocr page 70-

{6%}

PAUVRETÉ.

Fille de la pareffe & de l'oiiiveté , d'apie*
ia définition des anciens, la
Pauvreté eft
peinte fous la figure d'une femme paie,
maigre, prefque nue , ou couverte de lam«
bsfiux
, Se dans radion de mendier. On peut
encore la repréfenter, fous lès mêmes traits,
dans un champ moiiTonné Bc dans une attitude
gémiiTantc, s'occupant à glaner quelques épis.

MISÈRE.

La Afisère eft plutôt cônfidérée comme la fuite
involontaire des fléaux
du des malheurs qu'on
éprouve , & la Pauvreté comme celle d
'un
défaut d'ordre ou de conduite. On peur con-
fulter l'article précédent, pour repréfenter h
Misère d'après la diftinftion qui vient d'être
fditt.

1*·

I

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1

-ocr page 71-

C

S A G Ε's S Ε.

liS.. guide le plus sur, parmi les ténèbres da
l'erreur, les dangers, lés acddens de la vie, eft.
la
Sagejfc. C'eft ce qu'expriment la lampe qui
brille dans l'obfcuricé d'une nuit épaiiTe , ainii
que le fil qui, dans le labyrinte où elle femble
marcher, dirige les pas de la
Sagejfe. L'à plomb
qu'elle tient eft l'image de l'heureufe égalité
qu'elle fçait garder dans la bonne comme dans
la mauvaife fortune. Les livres qu'on voie-
devant la
Sagejfe iignifient que cette vertilii
s'acquiert & s'accroît par les comioiiTauccs.

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-■îsa:·,

-ocr page 73-

■ ' (7')

SAGESSE DIVINE.

On la repréfente fous l'emblème d'une jeune
vierge , ayant un foleil fur la poitrine, &:
s'élevant au ciel y où l'on apperçoit le St-Efprir,
fous la forme d'une colombe : allufîon à ces
paroles de l'écriture fainte :
Sapientiam docet
fpiritus Dei.
Le fceptre & la couronne qu'on
Toit aux pieds de la
SageJJe divine, indiquent
le mépris qu'elle fait des vanités mondaines.

FOLIE.

i

Pour, ne point répéter des idées trop rebattue»,
on a cru pouvoir repréfenter la
Folie par une
femme couchée à terre, riant à l'excès ,
Se.
tenant dans fa main une lune, emblème de la
maladie de refprit. La marotte , attribut
diftinftif de la
JFo/ie, eft auprès d'elle ; des
papillons voltigent autour de fa tête, & elles
montre la SageiTe comme un objet de riféç.

SAGESSE ravIHEo

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f 7Τ)

SANGUIN..

Les anciens avoienc imaginé » comme on l'a
obfervé à l'article Flegmatique , φ perfon-
nifier, les difFérentes compleftions du corps
iiiimain ; mais on obfervera que le goût a
profcrit de l'allégorie toutes ces. figures infî-
gnifiantes 5 cependant, comme elles ibnt quel-
quefois employées par les anciens artiftes , on
n'a pas ctii devoir les exclure de l'iconologie.
Le
Sanguin eft fepréfenté par un jeune
homme ayant ie vifàge riant & le teint
Teriïieil. Lés iiiftrumeiis de mullque, êc autres
attributs de la gaieté qu'on voit près de lui,
déiîgnent fon goût pour les exercices Ce les
amufemens agréables de même que le pen-
cliant du
Sanguin- pour le£ dons de Bacclius
ic les. plaiiîrs de l'Amour, font indiques par
une corbeille de raiiîn, une coupe, & par
leji, colombes ds Vénus,

-ocr page 76-

(74)

5

-ocr page 77-

( 7Î )

S A Ν Τ É.

Déessi révérée des Grecs & des Romains,
qui lui avoienc élevé des temples fous le nom
d'Hygiée. On peint la
SantéÎows la lîgure d'une
jeune femme , dont l'enibonpoint & le vifage
frais & vermeil annonce la gaité ; elle tient à
la main un bâton noueux entouré d'un ferpent,
fymbole qu'on donne à Efculapc, & qui doit
être regardé comme l'attribut dilUnftif de la
Santé.

MALADIE.

I

Une femme pâle , décharnée , fouffrante,
couchée dans un lit , d'où elle implore la
fanté , eft l'emblème le plus naturel de la
Maladie. Près du lit eiï la Mort, cachée en partie
fous ua voile , Se tenant une horloge de fable.

M Ο R T.

On. a , prefque toujours, repréfenté la Λίοη
fousl'afpeft hideux d'un fquelette, figuredégoû-

-ocr page 78-

(7«)

tante, dont l'image révolte dans la peinture , Se
que la fcLilpture ne peut exécuter avec fuccès j
peut-être feroit-il plus exact & fur-tout plus
poétique & plus pittorefque de peindre la Mort
fous l'emblème d'une jeune fsmme moiffonnée
dans fon printems ; on la repréfenteroit deffé-
chée par les maladies & les fouiîrances ; une
pâleur livide répandue fur toutes les parties da
corps , les traits déformés , la bouche coii-
traftée, les narines reiTerrées , & le relâche-
ment app3.rent des chairs, annonceroient d'uiia
manière non"équÎvoqiie la privation du fouffle
de vie. On pourroit également lui faire tenir,
la. fau}? du tems & l'horloge de fable qui
indique que l'heure fatale eft arrivée. C'cfî,
aux poètes & aux artiftes célèbres à autoriieï
ce!;tç penfée par l'ufage. En attendant , on,
pourra fe fervir de l'emblème connu du fquçr
Içttc armé de la faux & tenant,, le fabÎieï.

-ocr page 79-

PAR QUE S.

ÏJiviNiTÉs qui -préfidoieiit à la vie des
faommes. Les fpnâions <îe ces
dois fûEurs,
filles de l'Érèbe Se de la Nuir , varient fouvent
dans la mythologie. Le plus fouvent elles font
repréfentées fous la figure de trois vieilles
femmes. Mais je préférerai l'idée ingéiiieufe
dont Mignard a fait ufage dans un des tableaux
du plafond de St-Cloud, où l'âge varié des
Parques indique les principales époques de la
Tie, la jeuneife, la virilité, la vieilIeiTé.
Lachcfis, qui tient la quenouille, eft plus jeune
ijue
Cloton, qui tourne le fufeau, mais Acropos,
qui coupe le fil, eû toujours peinte fous les tniits
d'une vieille , dont le cataâère farouche
exprime l'emploi. On fiitque pour caradérifer
une heureufe deilinée, les
Parquet doivent
filer une trame de laine blanche , ou d'or, &
<ie foie , &: que pour annoncer une vie
tnalheuteufe, la trame doit être de laine

-ocr page 80-

{78)

Λ'·

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-ocr page 81-

ί 73 )

SCIENCE.

■On décore du nom de Science la réunion dis
«onrioiflances acquifes par l'étude & fondées
fur l'évidence. C'eft pourquoi l'on a, repréfenté
-la
Science fous les traits d'une femme d'un
-maintient grave , placée fur le recueil des con-
îKiiiTatices humaines ( l'Encyclopédie ) , dans
lequel leurs enchaînemens & leurs rapports
font en même-tems développés. Comme la
Science ne s'acquiert que par · l'étude , on a
mis auprès d'elle l'oifeau de Minerve. Le tems
ne peut rien fur elle , c'eft ce qu'indique la
guirlande de laurier, donc l'arbre eft toujours
verd. Autour de la
Science font réunis les dif-
f'éxcns objets de fes études.

Il·

il
I i

-ocr page 82-

SCULPTURE.

il·

-ocr page 83-

( Si )

SCULPTURE.

La draperie légère dont celte figure eft
couverte , exprime l'aifance qu'elle doit
avoir dans fes travaux. Le bufie , dont la
Sculpture eft occupée , annonce que cet art
eft particulièrement deftiné à perpétuer la mé-
moire des grands hommes j & fur-tout des
bienfaiteurs de l'humanité. Les bas-reliefs, les
rondes-boÏÏeS, & principalement le torie anti-
que qu'on remarque autour de la-.
Sculpture ,
font les objets qui pouvoient le mieux caracté-
rifer les études relatives à cet arc.

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Tome ir. ■

-ocr page 84-

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s. iiVÛVS: .--i-t

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-ocr page 85-

SECRET.

Ote a cra pouvoir repréfenter le Secret jpat
une femme d'ua maintien grave ^ qui pofc ua
Cachet fur fes ièvres, tandis que portant lat
«nain gauche fur fon cœur , elle annonce que
c'eft Là qu'elle renferme ce qui lui «il confié.
Près de la figure qui repréfente le
Secret on voie
celle d'Harpocrate, dieu du iîlence, tels quç
les Egj-ptiens le repréfentoienc, «n doigt fur
fa bouche 8C tenant un cadenat de l'autre
main, Chez les anciens le iecrer étoit carac-
térife par un Sphinx : Augufte avoit fait graver
cette figure fur fon cachet ; c'eft pourquoi le
Sphinx eft ici repréfente fur le devant du
tableau , dont le fond eft occupé par les pyra-
mide d'Egypte : allufion aux peuples ches
lefquels la fciencc des hiéroglyphes δε des cm»
blêmes a pris naiiTance.

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-ocr page 86-

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-ocr page 87-

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septembre.

Son nom défîgne qu'il étoit le fepdèroe de,
i'aniiée martiale, ce qui a fubfiilé jufqu'à l'édis
de Charles IX, en 15
64. On peint ce mois fous
la figure, d'un jeune homme, le vifage Haut,,
vêtu de pourpre, tenaiac d'une, maîn !c figne
de la balance , & de l'autre
h corne d'Amalthée
remplie de pêches & autres fruits qui muriffent
dans ce mois ; il eil habillé de pourpre ,
emblème de la liqueur produite par le raiiln.
Le iîgne de la balance eft donné au mois de
Septembre f 'çMCz qu'alors l'équinoxe d'automne
ramène l'égal partage des heures entre !c jour &,
îa nuit.,La couronne de pampres, ainfî que ia
guirlande qui entoure le figne, l'enfant qu'on
voit fouler la vendange, la treille qui orne le fond.
du tableau , tout y CAraûêrife !a principale
richeiTe de ce mois.

F5

-ocr page 88-

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-ocr page 89-

S I L Ε Ν C E,

Lis Romains adoroient deux déeiTès fous Is.
nom du
Silence, èc les Grecs en avoient fait
un dieu fous le nom d'Harpocrace. Parmi les
divers attributs donnés au
Silence, le plus
intelligible
Se celui qui le caraftérife le mieux,
cft un homme portant le doigt fur la bouche ,
couverte d'un bandeau ; pour acceffoire on
a cru devoir conferver l'emblème connu ds
i'ôye, tenant une pierre dans fon bec^

Β R U ? T.

La plupart des iconologiftes, en parlant- d·;
cette figure , n'ont rien dit de fatisfaifant.
L'ernblême le pliis clairpour reptéfenœr le
Bruit
cft celui d'un homme dans l'aftion do courir,
frappant des cymbales, entouré de tambours j
de trompettes
hs de cors, qu'accompagne ua
coup de tonnerre.

i
I

^ f · foriw./. J-J.

-ocr page 90- -ocr page 91-

{s? )

SIMPLICITÉ.

Ï-'emblême de la Simplicité eil une jeune
fille, vêtue de blaac & tenant une colombe ;
l'ingénuité q^u'on remarque dans fes traits 5c
dans fon attitude, achève de la caraélérifer.

RUSE.

On peut repréfenter la Mufe par une femme
laide , tenant un beau mafque, & cachant un
ienard fous fes vêtemens; on fçait que le
renard eft le fymbolc de la
Rufe Se de
fourberie.


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-ocr page 92-

χ-

-ocr page 93-

M

C?î ï

SINCÉRITÉ.

Toui ks iconologiilcs t'accordent à rcprê-
fcnter la
Sincéncé ςαν une jeune femme vêtue
4e blanc , & dont les traits annoncent la
çandeur; elle tient un cœur fur la main &
une colombe fur fon fein.

TROMPERIE.

Uke femme ayant les traits du- vifage agria-
bJes, mais dont les jambes font terminées en
queues de ferpent , tel eft l'emblème fous
kquel les anciens repréfentoient la
Tromperie,
On lui fait tenir de la main droite un bouquet,
fout les fleurs duquel eil caché une couleuvre^,
& de !a main gauche un vafe, d'où s'écoule
làe l'eau , tandis qu'elle en cache un autre
jenipii de feu. Ces divers attributs achèvent
de caraûcrifer la
Trompsrie &c la Fraude.

-ocr page 94-

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ίίι

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Ç

il

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-ocr page 95-

(?3>

SOBRIÉTÉ.

Poua peindre la Sobriété iou^ un emblème qui
né foie point équivoque, on peut repréfencer
une jeune fe^me affife devant une table,
r.enant d'une main un mors de bride, fymbolc
de la raïion, & de l'autre repouiTant pluiîeurs
mets, ainiî que des vafes de liqueurs5 un
petit plat êc un petit flacon de vin font auprès
d'elle , la
Sobriété ayant pour devife : utor
non abutor :
j'en ufe, mais je n'en abufe pas.

yvrognerie.

Vice honteux, oppofé à la Sobriété. VYvro-
gnerie
fera caraûérifé par une femme d'un
âge un peu avancé, le teint très-animé ,
remplie d'embonpoint &c tenant un grand
vafe rempli de vin ·, elle rit, chante , Se
parait mal aiTurce dans fa démarche.

-ocr page 96-

I

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ί. V

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. · ^

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îiii-

-ocr page 97-

-LZ

C î
SOCIÉTÉ.

IRiONios des familles, mère des nations, la
Sodété\ovax. aux avantages qu'elle procure, celui
d« la sûreté & de la tranquillité publique ; c'eft
pourquoi on la repréfente par une femme
tenant d'une main la grenade, fymbole de
l'union , & s'appuyant de l'autre fur le
îivre des loix. L'enfant qui paroît faire do
vains eiForis pour rompre un faifceau , ex-
prinïe la force de l'union. C'eft cette force;
doublement déilgnée par le bouclier & l'épée,
-qui aiTurs la paix &: l'abondance , donc oa
volt les fymboles grouppés auprès de la
Société,

< f· ) 4

i

-ocr page 98-

C )
S Ο M M Ε I L.

Fus de la nuit & fièie de la ition, dont
il cft l'image, le
Sommeil eft repréftnté pat
les iconologiHes, fous la figure d'un jeune
homme endormi j tenant une corne d'abon-
dance d'où s'échappent, au milieu d'une vapeur
légèredes figures bizares, alluiîon aux foii-
ges ; quelquefois alEs fur un trône d'ébène ,
la tête couronnée de pivots. Les poëtes peignent
le dieu du
Sommeil fous l'emblème d'un vieil-
lard avec les mêmes attributs ; c'eft en
adoptant cette idée qu'ou a cru devoir repré-
fenter le 5omm«7, profondément endormi fur
un lit jonché de pavots, fans trône, mais
avec des aîles , parce qu'il préfide aux fonges»

M Ο R Ρ H É E.

Mihistre du fommeii, & le premier des
fonges auxquels il commande ,
Morphée ,
d'après Ovide, eft celui qui poffède le mieux
l'art d'imiter le maintien, les tiaits
Se le

fou

-ocr page 99-

{

S Ο M M Ε I L.

Fiiï de la nuit & frère de la mort, dont
il eft l'image, le
Sommâl eiè repréfenté par
les icoiiologiiics, fous la figure d'ua jeune
homme endormi, tenant une corne d'abon-
dance d'où s'échappent, au milieu d'une vapeur
légère, des fi^ares bizares, allufîon aux fon-
ges ; quelquefois ailis fur un trôné d'ébène,
la tête couronnée de pavots. Les poëres peignent
îc dieu du
Sommeil fous l'emblème d'un vieil-
lard , avec les mêmes attributs ; c'eii: en
adoptant cette idée qu'on a cru devoir repré-
fenrer le profondément endormi fur

un lit jonché de pavots, fans trône , mais
avec des ailes , parce qu'il préiîde aux fonges,

M Ο R Ρ H É E.

IVliNisTiiE du fonimeil, & le premier dci
fonges auxquels il commande ,
Morphée ,
d'après Ovide, eft celui qui poffède le mieux
l'art d'imiter le raaincieu, les tiaits & le
Tamt ly. G

-ocr page 100-

ί ?s )

fon de la voix de ceux qu'il veut offrir
à rimaginacion pendant le fommeil. On re-
préfentc
Morphee fous la figure d'un* jeune
homme, aâif, inquiet , tenant un bouquet
de pavots, & ayant des ailes de papillon ,
fymbole de fon inconftance & de fa légéreté.
C'eft en général fous cet emblème que lei
Songes doivent toujours être repréfentés.

A U R Ο R E.

Nox comme amante de Céphale, mais
comme divinité qui préfide à la naiffance du
jûur, on repréfente
l'Aurore avec des ailes
déployées & une étoile fur la tête ; fon tein
eft riant & vermeil ; d'une main elle tient ua
flambeau j 6c de l'autre répand des rofes ,
alluiion à la rofée bienfaifaiite qui raffraichit
la nature & vivifie les plantes au lever ds
V Aurore.

MATIN,

Oh le repréfente par un jeune homme ailé ,
planant dans ks airs , & ayauc une étoile fur

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fil

l|ij
■M

-ocr page 101-

(59 )

ia tête ; il verfe d'un vafe des gouttes d'eau,
fymbole de la rofée, & près de lui voltige
une Jiiroudelle.

SOIR.

Om le peiat également fous la figure d'un
jeune homme , mais ayant des ailes noires ,
tenant une chauve-fouris, & fuyani fous le?
ailes de la nuit.

NUIT.

Déesse des ténèbres & du repos, la N'uit
«ft repréfentée par une femme ayant des ailes
de chauve - fourjs , couverte ^d'un voile, &
déployant un vaftemanteau noir femé d'étoiles,
Lorfqu'on lui donne un char, il eft traîné par
deux chevaux noirs ou deux hiboux.

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-ocr page 102-

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1

ê·;

-ocr page 103-

( ,01 )

SUR Ε TÉ.

Εκ faifant im choix des divers emVsèjne»
donnés à la
Sûreté, Ton a préféré celui qui a
été confacré par une médaille anti^iie ie
Macriiij c'eft'une femme qui dorr appuyés
fur une colonne , & qui cieat une pique de la
main droite,

PÉRI L.

On doit le repréfenrer par un jeune homme
appuyé fur un foible rofeau , marchant fur le
bord d'un précipice, au bas duquel coule un
torrent ■, un ferpeiit caché fous l'herbe s'élance
pour le mordre. L'on pourroic ajouter auiE
le tonnerre, l'éclair & la foudre dirigés fur.
le
Péril qui ie montreroient rnsnacé de
toutes parts.

DANGER. Ν

Danger diiïBre du péril , en ce que ic
premier eii laoins apparent que le fécondj

G|

-ocr page 104-

( ΙΟΙ )

cVil pourquoi on ne doit pas repréfenter îe'
V^ger un bandeau fur les yeux , mais le
peindre marchant avec fécurité fur un pont
qni s'écroule, ou près d'une maifon qui
menace de i'écrafer par fa chûre.

FAVEUR.

Fiii-e de la Fortune δί auflî inconfl-ante qu'eîîe,
la
Faveur éprouve les mêmes, inquiétudes &
redoute les mêmes dangers. Les Romains 1'οιιε
«préferité fous i'embîême d'un jeune homme,
parce qu'en latin fon nom
Favor eft mafcuiin,
3e préférerois de peiiidre la
Faveur fous les
traits d'une jeune femme-, ayant les ailes
déployées , un bandeau fur les ysirx & k pied
pofé fur une roue j aiaiï que la Fortune , dont
slle fuie les traces. Le bandeau qu'on donne
il la ifgaifie qu'elle rccconnoit fes amis

lorfqu'elle s'élève; qu'elle n'écoute qae la
flatterie, qu'eu voi; fans ceiTe à fss côtés j
l'sBvie L· fuit de loin & médiï® fa chûre
άΐΠΐ îs fiScacc.

-ocr page 105-

{m)

TEMPÉRANCE.

Les fymboles les plus inteîîigibîes de la Tan-
pérance
nous ont parus devoir (·γγ- exprimés par
une femme vécue lîixiplemeat, tenant d'une maire
un mors de bride , & de l'autre le pendule d'uu
horloge. Ou peut donner, d'après la plupart
des iconologiitcs, un éléphant pour fymbols
à la
Tempérance, à caufe de la fobriété qu'oa
attribue à cet animal.

INTEMPÉRANCE.

On repréfenre VIntempimnce par une femme
avide , qui fe jette fur des viandes des
vins, des pièces d'or, ènfiiT; tout ce qui peuï
infpirer dés deiîrs immodérés.

AMBITION.

On ne parle point ici de cette Ambition
louable, fille de l'énaulation, qui fait Haître
le deilr de fe diftinguer dans la carrière des
taleus & du génie, mais cette ardeur infa-

C4

-ocr page 106-

( ''>4 )

fiabîe des honneurs & des dignités ; fous es
rapport
l'Ambition eft au moral ce que l'ia-
tempérance eii au phyùque. On la repiéfente
fous lâ figure d'uue femme coëfîée de plumes
de paori ; les pieds nuds déiignenc les fatigues
qu'elle éprouve ; les ailes qu'on lui donne
font le fynibolc des efforts qu'elle fait pour
s'élever fans ceiTe, & foat encore alkifion â
celles d'Icare , dont elles rappellent la témé-
rité & la chute funefte. Derrière
l'Ambition
on apperçoic une mer agitée, emblème de
l'inconftance des faveurs de Îa Fortune,

-ocr page 107-

f lof )

TERPSICHORE.

Muse de la danfe & de la gaieté. On ïs
repréfeiite fous les traits d'une jeune nymphe,
vive, enjouée, couronnée de fleurs, 8c dans
une attitude qui exprime la légèreté de fes
rnouvemens. Le tambour de bafque, le haut-
bois , ainfi que les danfes légères qu'on ap-
perçoit dans le fond du tableau, achèvent de
earaitérifer
Terpfuhorc,

-ocr page 108-

m

-ocr page 109-

( iof)

TERRE.

Dh repréfeiite la Terre fous les traits d'ur«
femme couronnée de tours , elle tient une
corne d'abondance chargée de fruits , fynj-
bole de fa fertilité. La
Terre eft affife fur un
globe, allufion à fa forme fphérique j la cou-
ronne qu'élis porte eft l'emblème des villes qui
couvrent la terre; c'eft celle qu'on donnoit à
Cybèle , qui , dans !a mythologie , eft prife
elle même pour la
Terre. Quelques iconolo-
gîiles la repféfentent avec une prodîgieufe
qMantité de mammelles, emblème connu de
fa fécondité ; mais on a préféré de donner
â la
Terre le? animaux qui ont des rapports
plus marqués avec elle , tels que le boeuf, le
mouton, Sec. Le lion ne doit point être omis,
on fait qu'il étoit confacré à Cybèle.

-ocr page 110-

ί x^)

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II

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-ocr page 111-

/ ( .-C? )

τ Η A L I Ε.

Muse de la comédie; elle eil repréfentêe
fous la figure d'une jeune' fille , le vifagc
riant, couronnée de lierre, cenanc un mafque
& chauffée de brodequins. La marotte qu'on
voit près d'elle annonce que la gaieté Si la
plaifanterie doivent caradérifer les produc-
tions de cette mufe. Aux pieds de
ThaLie on
voit les noms des auteurs comiques les plus
célèbres, écrits fur leurs ouvrages. Le mafque
& les brodequins font les attributs de
Tkalie,
parce que les anciens en faifoient ufage fur
kurs théâtres. L'Épifode qui termine le fond
tableau rappelle rorigine de la comédie.

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C Ml )

Τ Ρ É Ο L Ο G î Ε.

Science qui a pour objet la connoiiTance 4e
dieu & la contemplation des myiières révéléi.
Pour y parvenir, la
Thioiogie quitte la îerrc,
& ne cherche la lumière qui doit l'éclairer
que dans un rayon de la gloire célefie mafqtsé
par des nuages ; la
Théologie les écarte, 6ε
contemple avec tranfport le triangle,
[ymbole
de la trinicé : la croix placée au milieu,
déSgne le myftère de la rédemption.
Sai
la ceinture de la Théologie ell une plaque
d'or , où eil écrit
Theos , pour marquer
qu'elle ne s'occupe que de la divinité..
Un ange tenant un rouleau , fur lequel eû écrie
Evangelium, Achèys de caradérifer la Thiolegit.

SCHISME.

PrisOlue toujours le Schifme eû. produit par
les difputes théologiques & occaiîonne des
guerres de religion, les plusaiFreufesde toutesi

-ocr page 114-

( )

c'eft pour cela qu'on peint le Schifme fous
l'emblème d'un jeune homme furieux, l'œil
ardent de colère, tenant ' d'une main les
ferp^ns de la difcorde, & de l'autre une
torche enflammée «ju'il fecoue iur foa
palTage.

THEORIE;

-ocr page 115-

t ÎÎ5 ^

THÉORIE.

©AS s les fcïences comms dans les arts, ia
eonnoiiTance des principes eft due à la
Théorie^
c'eft çii partant des notions les plus fimples,
& s'élevanr, comme par degrés, qu'on par-
vient à rintelligence de l'objet d'émde qu'on
a choHï.'D'après ce principe, on a repréfenté
la
Théorie par une femme qui monte î e
marches d'un efcalseri elle tient une horloge
de (abie , pour déiîgner" le tems qu'exige Tae-
quifîtion des coiuioiiTaHces. L'homme parvient
à msfurer l'immeniicé par le fecours de la
Théorie, c'eft pourquoi les icqnologiftes re-
préfenteat toujours la
Théorie, avec un compas
fur la tête. Les livres qu'elle porte, ùaâ qus
les perfonnages qui , dans l'éloignement ,
paroilFent converfer enTemble , expriment
l'avantage q\ii réfulte du commerce des fçi-
yans ^ ds la ieâure de leurs ouvrages.

H

Tome IF.

-ocr page 116-

( "4 )

conscience.

La Confcience eft à la morale ce que la
théorie eil aux arts, le principe & la bafe;
aucun mortel ne peut étouiFer la voix fecrete
de ce juge impartial & févère, qui ne cefTe
de fe faire entendre. On peint la
Confcience
fous l'emblème d'une femme auftère, qui
regarde attentivement un cœur placé fur
fa
main fa robe blanche eft fermée par une
ceinture d'or, fur laquelle on lit ces deux mots %
OiKUX Σ mets, la voix ou le cri de la
Confcience. La route qu'elle tient eft fcméc
de ronces &: d'épines d'un côté, Se de l'autre
jonchée de fleurs : alluiîon aux plailîri, aux
douceurs, ainlî qu'aux peines & aux chagrins
dont la vie eft toujours accoœpaguce.

-ocr page 117-

( ητ )

TOUCHER.

Le plus univerfel de tous les fens, le moin
fujet à l'erreur, &: celui auquel
Ce rapportes
tous les autres, eft le
Touchtr. C'eiè par lui
que les qualités feniibles des lubftances fe
Communiquent à l'entendement, telles que le
froid, le chaud , le fec , l'humide , la molleiTe ,
la dureté , la pefanteur ou la légèreté des
corps, & ie fentiment des objets doux^ rudes
ou piquans. Quoique la fcnfacion du
Toucher
s'étende à tout le corps, c'eft à la main que
l'oiEce en eft particulièrement attribué j ce qui
a fait adopter à quelques iconologifles le fiiige
pour l'emblème de ce fens. On le repréfente par
une jeune femme , tenant la plante nommée
^eniîtive, qui, dès qu'on la touche, ferme fes
feuilles & paroît fe replier fur elle-même.
DiiFérens animaux accompagnent là figure du
Toucher t tels que lé limaçon & le fingej o»

H

-ocr page 118-

{tie)

peut γ ajouter encore l'hermine &c le hériiTon ,
ces
deux derniers produifant les deux extrênscï
eu fcns du
Toucher.

I

-ocr page 119-

(

υ R A Ν I Ε.

Le nom de cette mufe , tiré du grec
Oupcivoç, annonce qu'elle prélîde à l'aftro-
nomie. Dans les peintures antiques, trouvée»
en 17; î au pied du Véfuve,
Uranie eft repré-
fentée tenant d'une main une baguette avec
laquelle elle démontre ce qui eft tra.é fur un
globe célefte, qu'elle tient de l'autre mainj
mais on a préféré de repréfenter cette mufc
avec les attributs que l'ufage a confacré; une
couronne d'étoiles fur la tète, vêtue d'une rabe
couleur d'azur , 6c foutenant le globe céleftc.
qu'elle mefure avec un compas. Dans le fond
du tableau l'on apperçoit un bâtiment defliné
aux obfervatioias aftronomiques.

ΒΜηχκΙαΙ h,p.

H 3

-ocr page 120-

( iiS )

y.

/

-ocr page 121-

f

VÉRITÉ.

Cett! vertu célefte fe repréfeace nue, parcc
qu'elle n'a befoin d'aucun ornement. La clarté
qui lui eft propre peut fe comparer à celle du
foleil, qu'on lui donne pour emblème, & fa
force à celle de la palme qu'on peut plier
mais qui fe, relève d'elle même. La
Vérité
écarte les nuages qui l'environnent & s'élève
au deffus de la terre, qui eft trop fouvent le
féjour de l'erreur.

FABLE.

Fille da Sommeil & de la Nuit, la Fallt
eft une. fîâion ingénieufe qui renferme une
leçon utile ; c'eft pourquoi dans la mythologie
l'on feint qu'elle époufa le menfonge : non
ce vice dangereux qui trahit la vérité, mais
le riant apologue. On peut repréfenter la
Fahle fous la figure d'une jeune femme ,
richêmcnt vêtue , coëiFc de plumes de paoa
H4

I

ist

ï.i [
18

-ocr page 122-

( )

& le vifage couvert d'un jnafquej on pourrojî
encore lui couvrit la tête du voile de i'alll»
gorie, §s iui faire teaiî un asafqus.

M

-ocr page 123-

iisiw·

VÉRITÉ CHRÉTIENNE.

Les iconologtftes n'ont point parlé de cettefigure
allégorique j mais on a cru pouvoir repréfenter
Vérid chrétienne, par une femme tenant à b
main le livre de l'évangile avec une palme ; la
jJalme
eil· celîc du martyre, attribue confacré
aux fidèles qui font .mortî pour la défenfe de
ia religion, dont les vérités font contenuei
dans l'évangile. La
Vlriti chrttitnne foule aux
pieds le globe du monde , & porte avec con-
fiance fes regards fur une croix rayonnante
qui diflîpe les nuages fous lefquels fe cachc
Î'Erreur, qu'on apperçoit dans l'obfcurité.

AME.

Uni

des véritéi les plus confokntes' de la
religion chrétienne eft l'immortalité de
l'Ame,
dogme qui n'a point cependant été naéconnu
de l'antiquité. On fait que les grec? repré-
fentoisnt
VAme fous ie fyjœboie de' ?fyché*

-ocr page 124-

( î")

mot qui dans leur langue lîgnlfîe le principe
de la vie ; ils donnoient à cette figure des
ailes de papillon. La fable intéreiTante de
Pfyché, fans ceffe en proie aux difgraces,
aux malheurs, auxtourraens qui U pourfuivent,
fait alluiîon aux paffions qui nous tyrannifent ,
& eft une des plus ingénieufes fidlions de
la mythologie. Souvent pour déiîgnerî'^me, les
anciens fe bornoient à rejjréfenter un papillon ;
fur pluiîeurs monumens antiques on remarque
cet infeûe léger fortaiit de la bouche d'un,
mourant. Les arciftes modernes peignent
VAine
fous l'emblème d'une jeune perfonne, fans
autre vêtement qu'un long voile tranfparent
qui l'enveloppe toute entière, pour indiquer
la fubftancé invifîble de
l'Ame ; on lui donne
de longues ailes, mais qui ne fe déploient
qu'au moment de fa féparation d'avec le
corps. Lorfqu'on veut repréfenter
l'Ame
heureufe ν prête à jouir de la félicité éter»
nelle, alors dégagée du voile qui la couvroit;^
cUs joint les Qiaîns^ ou étend les bras vsrs.

-ocr page 125-

(1^3 )

le dcl (ju'elle contemple, Se s'élance aveC
rapidité dans le féjour de la gloire.

MORALE.

Les mœurs font aux loix ce que la confciencé
cft à la religion ; elles en forment le complé-
ment Se pourroient feules y fuppléer. C'eft
la
Morale qui difte aux hommes de toutes
les religions, dans tous les tems dans tous
les climats :
fais à autrui ce que tu voudrais
qu'il te fit.
On repréfente la Morale fous les
traits d'une femme auftère, tenant, d'une
main, un mors de bride &c de l'autre une
îcgle , pour exprimer que la
Morale doit
toujours guider notre conduite & mettre un
frein â nos paflïons. On peut ajouter auprès
de cette figure l'oifeau de Minerve, fymbole
de la prudence, & des rouleaux fur Icfquels
on lira les noms de Platon, Séilèque 8e
autres philofophes qui ont écrit fur la
Morale.

-ocr page 126-

( .M )

ERREUR.

On délîgne VErreur par line femme jeuns,
qui a les yeux bandés bc marche dans les
ténèbres, appuyée fur un bâton. Ces divers
fymboles n'ont pas befoin d'explication -, ou
obfervcra feulement que le bâton, fur lequel
j'appuie
l'Erreur, fignifie qu'on ne doit pas-
toujours s'en rapporter au témoignage de fes·
fens.

F A tJ S S Ε T É.

Caractère qui confifte à feindre des fend-
niens qu'on n'a pas. Plufieurs iconologiftes
donnent un mafque ou un filet à la
laujjfctéi
mais la firène nous a paru le fymbole le plus
cxpreiTif,

MENSONGE.

On peut repréfenter le Menfonge par un
jeune homme tenant un mafque & foulans
iMiX pieds le miroir de la vérité.

-ocr page 127-

C i^î )
POLITIQUE.

Partie de la morale, art de gouverner les
états, de faire refpeaer les loix, les propriétés,
de protéger
les m Eurs, encourager L-s talens ,
récoiTipenfer les vertjs. La fage
Politique
coniîfte moins à faire des conquêtes qu'à
rendre les peuples heureux ; fous ce rapport
on la repréfeiite fous les traits d'une belle
femme, dont la contenance eil noble & affuréej
elle s'appuie fur un gouvernail, quW voit .
entouré des fymboles de la fageiTe , de la
force Se de la prudente ; pofe une main fur
l'autel de la patrie, & de l'autre écarte les
emblèmes des vices qui s'oppofent à la félicité
publique , indiquée par la corne d'abondance.
Derrière l'autel ell une pyramide où font
fufpendus les portraits des bienfaiteurs de
l'humanité.,

Lorfque la Politique eft prtfe en mauvaife
yarr, on la peint fous l'etoblême d'une femme
Toilée, couverte d'un long manteau, fous

-ocr page 128-

fitO

lequel on appcrçoit les attributs de la fauffecé ,
de la diiTimulation , de la perfidie, tandis
qu'elle àiFefte de montrer ceux de la iîiicérité ,
de la franchife, de la bonne foi, placés fuc
ua nuage. Auprès de cette
Politique aftucieufc
font des filets, des pièges cachés fous
des
fleurs ,· avec des rouleaux fur lefquels on lit
le nom de Machiavel, Se cette devife connue :
qui nefcit diffimulare, nejcit regnare. Jic
doit point oublier de faire marcher la fauiïc
Politique daui l'ombre, ou dans uu fentier
tortueux,

ÉGALITÉ.

Aux yeux de la religion & de la loi tous
les hommes font égaux, telle eft la bafe de
Vtgaliiè morale ; mais en politique l'Égalité
fociale eft une chimère, parce que la nature ,
prodigue envers les uns^ avare envers les autres ,
fait fans ceiTe difparoître cette
Égalité, qui
îi'exifte réellement qu'à deux époques, i la
staiiTance de l'homme Se à fa mort. Les anciens

-ocr page 129-

Cit7>

icoiiologiftes repréfentenc VÈgalité fous'I'em-
blême d'une jeune femme vêtue avec autant
de modeftie que dç lîmplicité, tenant d'une
main des balances en équilibré, & de l'autre
un nid d'hirondelle. Aux balances, qui peuvent
faire équivoque avec celle de Thémis , les
artiftes modernes fubftituenc le niveau ,
fymbole plus expielEf & (^ui CÂt^ô^érife mieux

VÈ^diié^

-ocr page 130-

^ÎGILANCEe

-ocr page 131-

VIGILANCE.

^EMBLÈME de la Vigilance eil une femme,
■dans l'attitude de marcher , tenant fous le
bras un livre, & de la main droite une
lampe allumée. Le coq eil fon attribut parti-
culier ; les ieonologiftes y joignent l'oye,
comme fymbole de la
Figilance, parce que
■Ce font les oyes qui, par leurs cris, fauvèrent
le Capitole,

COMMERCE.

La vigilance eft l'ame du Commerce ^ c'eil
pourquoi les anciens le déiîgnent fous Tem-
■'blême de Mercure, tenant ttne bourfe : peut'
être à caufe des ailes que cette divinité porte
aux talons Se fur foii pétafe. Pour défîgner
plus clairement le
Commerce on peur ajouter
auprès de Mercure des ballots de marchan..
difes, un ancre, une bouiTole , & dans la
fond une mer avec des vaiiTeaux à la voile.

i

-ocr page 132-

(î5o)

VIGILANCE DANS LE PÉRIL.

On la repréfente par une femme armée d'une
lance , le cafque en têçe Se revêtue d'une
cuirafle ; attentive au moindre bruit, elle
marche en filence dans les ténèbres à la lueur-
d'un flambeau, tandis que
Vinfouciance cou-
pable s'endort fur le bord du précipice. Les
iconologilles donnent pour attribue à la Vigi»
lance dans le péril une grue qui, dans une de fet
pattes , dent une pierre, parce que, dit-on,
lorfque les grues dorment, il y en a toujours
une dans cette pofîtieh,
&c fi elle ne peut
réfîiler au fommeil, la pierre qu'elle laiffe
tomber la réveille & avertit les autres.

-ocr page 133-

'W

C 131 )

VUE.

C'est aux feus que nous devons nos idées,
c'efl: par eux que nous acquérons des connoif-
fances ; cela eft démontré par la privation d'un
fens qui entraîne ce'le des perceptions qui lui
appartiennent·, un aveuj,k'.né ne pourroit avoir
aucune notion des couleurs. La f^ue, le pre-
inier des fens , fe repréfente par un jeune
homme qui d'une main tient un miroir, &c
de l'autre un aigle dans l'aftion de fixer le
foleil. Le miroir eil le fymbole qui convient:
le mieux à l'organe de
\a. Vue, parce que l'œil eft
une efpèce de miroir où les objets extérieurs
viennent fe réfléchir. L'aigle , diftinguê
entre les animaux par la faculté qu'ont fes
regards de foutenir l'éclat du foleil, iigniffe
que c'eft par ce fens que nous pouvons con-
noître & atl'mirer les merveilks de la nature ,
aufïï variées que le font les différentes couleurs
dont l'arc-en ciel fe peint à nos yeux. L'arc,

I 1

-ocr page 134-

(SjO

qui fait aider à ce Tens félon nos befoins, cil
exprimé par le télefcope duquel un enfant
paroît s'occuper. Enfin il écoic naturel que le
foleil parûc dans ce tableau', parce que fans fa
lumière la
Vue feroic un fens inutile & fuperflu.

On a cru devoir fubftituer un aigle i
l'épervier , que les Egyptiens prenoient pour
le fymbole du fens de la f^ue. On pourroit
encore, au lieu d'un jeune homme, employer
î'emblême d'une jeune femme, avec les mêmes
attributs qu'on vient d'indiquer,
pour repré-
fenter le fens de la Fue,

-ocr page 135-

{

ZELE.

Vertu qui donne le courage & l'ailivïtc
néceffaire pour fe diftinguer dans la carrière
qu'on a choifîe , ou pour remplir fes devoirs
envers la religion èc l'humanité; fous le
premier rapport on peut confulter l'article
Emulation, Si l'on confîdère ie ZtLe relative-
ment aux droits à remplir envers l'humanité,
on le trouvera peint fous les emblèmes de
la bienfaifance & de l'iiofpicalité ; mais
lorfqu'on envifage le
ZèU fous le rapport
de la religion, on le reprèfente ordinaire,
ment fous la iîgure d'un vieillard auilcrc,
revêtu d'une étole , tenant d'une main, une
lampe allumée &: de l'autre une difcipline,
fymboles-du véritable Zèle^ qui-doit être autant
éclairé que févère,

SUPERSTITION.

Ce vice n'eft pas feulement relatif aux erreurs
pajalairgs qui déshonorent la religion, . nsais

I3

\

-ocr page 136-

(»34)

encore â toutes les croyances ridicules que
l'expérience & la raîfoii défavouent ; c'eft
pourquoi les iconologiftes repréfentent la
Su·
■perflition
fous l'emblème d'une vieille femme
ayant une chouetre fur fa tête & un corbeau
fur fes genoux, animaux q.ue les fupetftitieux
croyenc être de mauvais préfagp. Le lièvre , fym-
bole de la crainte , pourroic encore être donné à
la
Superfihron, ^srcc qu'i· raccompagne tou-
jours, mais on a préféré de lui faiie tenir un
tableau où font tracés des étoiles, parce que les
fuperftitieux croyent les influences des aftres
dangereufes o:^ favorables. Le vol des oifeaux Se
les poulets facrés , qui étoient confultés par les
augures, achèvent de caraftérifer la
Superfiitiott,

F A Ν A Τ I S M E.

Voltaire a très-bien· défini fe Fanatifme î

Enfant ddnaturé de la religion.
Il eft produit par un zèle aveugle, d'autant pUiï
dangereux qu'il croit fetyir le ciel e» commettant

/

i

Λ

-ocr page 137-

(nn

les crimes les plus atroces. On peut repréfenîer
le Fanatifme par un jeune homme en proie à la
fureur, les cheveux hériffés, le regard farouche,
revêtu d'habics confacrés à la religion,
t£:nant
d'une main un poignard & de l'autre un flam-
beau. Une troupe d'hommes, armés de piques
& de torches ardentes,/e précipitent fur les
pas du
Fanatifine, pour répandre le ravage Sc
l'incendie. On pourroit ajouter, dans le fond
du tableau j des fourches patibulaires^ des
bûchers allumés &c autres inftrumens de fup-
plices, que le
Fanatifine emploie pour affouvir
fes vengeances.

UNION.

ΑστΑΝψ le fanatifme détruit tous les liens
de la fociété, autant
V Union cherche à le»
refferrer par la tolérance. On connoit le
trait de Scilurus, roi des Scythes , rapporté
par Plutarque j ce prince voulant donner à
fes enfans une leçon frappante des avantages
de
V Union, eiTaya de leur faire rompre ua
I 4

-ocr page 138-

( )

faifeeaa de baguettes réunies ; c'eft toujoarJ
par cet emblème qu'on repréfente
l'Union,
fous !a figure d'tine jeune femme, qui fais
de vains efforts pour brifer un faifceau, La
grenade eft encore donnée, pour emblème à
l'Union ·, mais celui du faifceau, que l'inimi-
table Lafontaine a pris pour le fujet d'une
de fes fables, eft infiniment plus clair , plui
«xprelïïf & plus pittorefque.

-F Ζ

Pab-IS, de l'Imprimerie de Clousieb.^
fiie de Sorbonas.

-ocr page 139-

( H7)

TABLE DES ARTICLES

DU QUATRIÈME VOLUME.
A.

37

Î05
m

Advcrfité t.
Ambition j.
Ame,
Aurore,
Athiifnu ,

Aiiflérité, vovez Finitenct,

B, Λ

Î7

U

"4
13

Bonheur,
Bruit , .

e.

Calamhéf

Candeur, voyez Simplicité.
Châtiment,

Comédie, voyez Thalie^ ,

Confcitnce ,
Correilion ,

Crépufiule du matin, voyez Matin-,
Crépufiuk du foir, voyez Soir,

-ocr page 140-

(15» )

Cyhelle , voyez Τerre.

D.

Danger, joi

Démence , ^ i

Oeftin, _ 40

Defiinée, voyez Deftin.
Difformité,

E.

Égalité, j.g

Srriî/r, jj^

Erreur religieufe, voyez Religion erronée.
Euménides,
voyez Furies,
Έ.

Fable, u^

Fatalité, 40

Fauffeti, 1,4

Faveur, los

Kore , voyez Frintems.

Folie, 71

Fourberie, voyez iÎK/è,
Fraude, voyez Tromperie.
Furies,

-ocr page 141-

( '3? )

Haiard ,
Hérêfie,
Hofpnalué ,

ImbécUiuÎ,
Impardalué 1
Impatience,
ÎmperfeSion,
Impiété ,
Impureté,
Injure ,

Infouciancc, voyez yigilanee dans h Péril,
întempérunce ^ loj

L.

Laideur, 14

Liberté rendue aux Ans, voyez Prométhée.
M.

Maladie, 75

Malheur , voyez Adverfité , Calamité.
Matin, 9S

Médiocrité. *7

ΐί

I

s
15

it
47

et

-ocr page 142-

( '49 )

Menfonge »
Afisère ,
Morale ,
Morphée
Mon ,

Mortification , voyez Pihîtence,
N.

Nuit^

τ.

^Fitix,

Parques ,
^ Partialité s..
Patience-,
Pauvrttéi,
Péché.
^Teinture,
^Pénitence ^

Penfée, voyez PenfeTc.
.^Penfer ,
■»»- PerfeSion ,

Téril,
^ FerfpeHive,

124
fiS
1Ï5
■)7
7%

X

77
3

î
?

7
>

IZ

13
lei
«î

-ocr page 143-

( Ml )

PerfpeUïve aérienne y
^ rhilofophie,
^^ Thyfique,
^ Τ thé,

Γiètc filiale .
^Plaifir ,
^ Toéfie ,

Politique,
^ Polymnle
Pratique,
Préjugé,

Prévention, ^

^ Printems,

^Prométhéet

Profpéritéf '

- Providence f

Prudence ,

'" Prudence chrétienne.

Pudeur,
!

Punition
Pureté ,

idem·
«7
1?
zt
-idem.


îlî
»7

17

31
35

3?


47
S4
47

-ocr page 144-

( )
R.

Ralfm ,
^ Raifon chrétienne,
Rccompenfe.
Réflexion, voyez Γ enfer.
Religion ,

Religion chrétienne ,
Religion erronée^
Religion judaïque ,
Remords ,

Renom , ( Mauvait )
.„ Renommée,

Renommée, (Bonne)
Renommée, ( Mauvaife
) voyez Renom.
Repentir ,
Réputation ,
Réfignation ,
Réveil,
voyez Aurore.
^"Rhétorique,
^ RicheJPe ,

Rumeur, voyez Bruit.
Mufe,

îî

idem,
Î7

«i

«5
«5

tfi

«5
«

*7

-ocr page 145-

( H5 )

S.

Sacrilige ,
· Sagefe,
■ -Sagejfe divine ,
. Sanguin ,
Santé y
Schifme ,
Science ,
- Sculpture,
Secret,

Sécurité, voyez Sûreté.

_ Septembre,

___ Silence ,

, Simplicité,
' Sincérité,
Sobriété,
_ Société ,

Soir,
Sommeil-,

Songes, -voyez Morphis.
Sort,
..Sàreté,


6p
71
73

m
79
Si

«5

87
89

55
??

?7

40

ÎOt

-ocr page 146-

Timlriti,
Tempérance ,
Terpficorcf

Thalie ,
Théologie ,
^ Théorie ,
^Toucher ^
Tromperie ,

Union,
^ Tirante ,

V.

^Vérité,
^Vérité chrétiennef
Fer tu.

Vertu chrétienne, voyez Jiaifon chrétienne,
^Vigilance
;

( U4)
T.

iOJ

lOf

107

10,
III
113
ïif
91

îH
117

ii?

lir

130
tji

Ι3Γ

u.

Vigilance dans le péril,
^-rue.

y.
z.

Yvrognerie,
..--ZUey

-ocr page 147-

C Ηί J

TABLE GÉNÉRALE»

■Abondance,

Abflinence ,
Adverfité ,

Ajfabilité,
Affection
Affliaion ,
Afrique ,
Agilité f
Agriculture,
Air,

Tome I page j

I î

IV
I
ï
i
I
I
J
I

I I

η

7

9
iS
il
îî

IJ

Allégorie, voyez h Difcours préliminaire.

AllégreJTe,
AUégrejfe publique.
Ambition ,
Ame ,

Aménité, voyez Affabilité.
Amérique, «
Amitié,

Amitié paffagere.
Tome IV.

I

idem»
JV lO,

IV JZ,

I ix
I Zî

II 47

-ocr page 148-

Amour ,

Amour de la Patrie,
Amour du prochain y
voyez Charité.
'Anarchie,
Ange,
Antipathie,
Août ,
Apollon ,

Aquilon, Voyez Venu.
Architeâure ,
Arifiocratiet
Arithmétique,
Arrogance,

At,

Art militaire.
Arts, {les)
Ajpduité,
Afie,

Aftronomle,
Athéifme ,
Audace,
Aurore ,

II Sz
II 8}

II
II
I
l

I

I

II
1
I
I
I
I

ΙΠ
I
I
IV

III î

IV

-ocr page 149-

{ 147 )

Âujiénté, voyez Pe'nitence,

Automne,

Avarice,

Averfioa, voyez Antipathie^
Avril,

B.

Beauté,

Bataille, voyez f^iâoirt.
Bénignité,

Bellone , -voyez Guerre.
Bitnfaifance,
voyez Bénignité.
Blafphême,

IV

I 4?

I 49

lY S7

IV 37

I

Bon génie, voyez Génie bon & mauvais.

Bonheur,
Bonté,

Borée, voyez Vent du nord.

Botanique,

Bruit,

c.

I 4t

II eo

I 4}

II «r
I 4y

III J7

Calamité,
Calliope,

Κ 1

-ocr page 150-

( 14? )

Calomnie,

Candeur j voyez Simplicité,
Caprice 1
Célérité ,
Célibat,

Célibat religieux)
Chagrin ,
Charité,
Chafieti,
Châtiment,

Chérubin voyez Angtt ^

Chicane,

Chirurgie,

Chymie ,

Clémence,

Ctio,

Colère,

Colérique,

Comédie, voyez ThaUe2
Compaffion ,
Concorde,"
Confiance.,

î tfj
I 74

I îî

II lOî
II 104
I 17

I îi

I Î7

IV Î4

II xî
I îi

I 61
I tfî
X iy

sy
idem,

II ?9
I Ο

i 7X

-ocr page 151-

C >

Confcience,
Confiance,
Contrariété t
CorrtUion y
Couragt,
Crainte j

Crépufcule du matin, voyez Matin,

Crépufcule du foir, voyez Soir.

Crime ^

Critique j

Cruauté,

Curioftté ,

IV 114
I 7î
I

IV Β
I 7Î
III iO

m ' 1$

îli 41
il 100

1 «î

I 77

IV ici

I 79

II ii

II 71

ÎV π

π 75

Il 17

Cybelk, voyez Terre.

κ 3

D.

Danfe,
Danger ,
Décembre ,
Découragement i.
Défiance ,
Démence,
Démocraricj
Défejpoir,

-ocr page 152-

( 14? )

Calomnie,

Candeur î voyez Simplicité.

Caprice,

Célérité ,

Célibat,

Célibat religieux.
Chagrin .
Charité,
Chafleté,
Châtiment,

Chérubin voyez Ange^

Chicane,

Chirurgie,

Chymie ,

Clémence,

Oio,

Colère,

Colérique,

Comédie, voyez Thaliel
Compaffion ,
Concorde,'
Confiance,

î ÎJ
I 74

I îî

II lOî
II 104
I 17
I ÎÇ
I π

IV

Π'15
1 î?
I 61
I tfî

I «r
I

idem.

Π P9
I

I 7X

-ocr page 153-

( Mf >

Confdence, IV 114

Confiance, ' I 7i

Contrariété, ' ^

CorreÎlion y IV f 5

Couraget I 7Î

Crainte, ΠΙ 10
Crépufcule du matin .y voyez Matin,
Crépufcule du foir,
voyez Soir,

Crime, III ' 1}

Critiqtie, ΙΠ 41

Cruauté, ' ïï lOO

Curiofité, ï î î
Cybelle,
voyez Terrt.

Ό.

Danfe, I 77

Danger, > IV 101

Décembre, I 79

Découragement II 11

Défiance, II 71

Démence, IV <;x

Démocratiei II -7}

Défefpoir, II ,17
Κ 3

-ocr page 154-

{fi^ )

Èttrnltè,

EmurderUi voyez Inattention,
Étude f

£uménides, voyez Furies,

Europe^

Euterpe,

Expérience^

FaMe^

Hamine,

Fanatifme-g.

Fatalité ,

Fauffeté,

Faveur,

Fécondité,

Fécondité de ία Terre, voyez Fertilité,

Félicité ,

Félicité éternelle ,

Félicité pajjagère ,

Fermeté, voyez Conflanae.

Férocité,

Fertilité,

Κ 2Î

II Z7

II îj

Π 31

Π 5i

TV ir?
II 3S
IV 134
IV
40
rV 124
IV JOI
Π 3î

Π 57
idem.
II 38

I

H îî

-ocr page 155-

( 'sr f

Ttu, II

livricr, - II 41

Fidélité, II 43
Fidélité conjugale, voyez Foi conjugale.

Flnejfe, II 4Î

Flatterie, II 47

Flegmatique II
Flore, voyez Printems^

Foi, I! js

Foi conjugale t Π çj

Folie, IV 7»

Force, Π jf

Fortune, II 57
Fourberie, voyez Rufe.
Fraude,
voyez Tromperie^

Fureur, I

Furies, IV is.
G.

Gaieté, voyez Allégrejp:,

G^riérofité, Π

Génie, II si

Génie ( k bon & le mauvais ), Il

-ocr page 156-

( M4)

Cén'ef (les) ,

II

e-4

Géographie ,

II

Géométrie,

II

«7

Gloire,

11

S?

Gourmandife ,

I

S

Goût,

II

71

Goût, ( dieu du) voyez Allégorie à la

mémoire de Cochin'
Gouvernemens 3-
Grace^
Grâce divine
Grâces [les).
Grammaire^
Gratitude,
Gr'^viti,

Gravure en tailk-iouce 3
Guerre,

H.

Haine,
Hauteur,
Hasard
,
Hiréfii,

I I
H 75
II 79

idem.

Il Sî

II 8î

II 87

II 83
II

II 4S
I 8

IV 41

IV îi

-ocr page 157-

( Μί )

Hifioire,
Hiver,
Home ,
Hofpitaliti,
Humanité^
Humiliti ,
Hymen,
Hypocrifis,

h

Iconologie ,

Idolâtrie ,
Ignorance,
Imagination ,
Imbécillité,

Immodefiie, Voyez Impudence,

Immortalité ,

Impanialitc ,

Impatience,

Imperfeaion ,

Impituofité,

Impiété.

Impudence ,

II fi

II .97

III a

IV

9?

II loi

II loî

I 84

I X
I 84

II 7

III 1

IV 11

II 24
IV j
IV <
IV li

m ,

IV 1!,

m 67

-ocr page 158-

f )

Impureté,

Inattention ,

Incertitude ,

Inclination. ( Bonne) j,

Inclination ( mauvaife )

Inconfiance,

Indigence ,

Indifcrétion ,

Indocilité ,

Indulgence,

Induflrie,

Inertie ,

Infortune ,

Ingratitude ^

Inimitié ,

Iniquité,

Injure,

Inju-ftice ,

Innocence,

Infouciance, yoy^z Vigilance

Inftina,

Infurre^ion ,

IV 47

111 j8

III 54

m 5

idem.

1 74

m 7

I 8s

I S7

III 5

m II

III 4

II 33

II 87

I ?

π 14

IV 61
Π 15

III 1}
dans te Péril.

m 15

III ss


-ocr page 159-

C m y

Intelligence l
Intempérance ,
Intrépidité,

Irréfolution. voyez Incertitude.

ï.

JaSiance,
Jaloufie ,
Janvier ,

Jeux, voyez Amour.

Jour, voyez Appollon.

Joie, voyez Allégrejfe.

Jugement t

Juillet,

Juin,

Juflice,

l.

Lâcheté t
Laideur ,
Lafciveté s

Légèreté, voyez Célérité,
légèreté d'efpritf

m 17
π
loj
III 19

il ICI

1 81

m 21

Ilf 1}

III

III »7

III

m ip

IV ,4

I 57

II h

-ocr page 160-

( MS )

Lenteur^
Libéralité^

Liberté:. m

Liberté acquife par la valeur , HI

Liberté rendue aus Arts, voyez Promithée.
Libertinage ,
Libre-arbitre,
Licence ,
Logique^
Loi,

Louange ,
Loyauté,
Luxure,

M.

Magnanimité ,
Magnificence ,
Mai ,
Maladie ,

Malheur , voyez Adverfité , Calamité.

Malignité,

Mars,

Mathématiques,

I Î4

Il ÎJ

m ji

HI î,

II 105

m 3î
m 3î

III 37

m 59
III 4t

π îî

I î8

m 4î

m 4i

III 47

IV 75

I 4É

III 49

m ji

-ocr page 161-

{ni)

Matin ,

Mauvais Génie bon

Méchanceté ,

Méchanique,

Médecine ,

Médiocrité^

Médifance,

Méditation ,

Méditation chrétienne,

Méfiance, voyez Défiance.

Mélancolie,
Mélancolique ,
Melpomène ,
Mémoire ,
Menfonge,
Métaphyfique,
Midi,
voyez Fents,
Misère ,
Modefiie,
Monarchie ,
Monarchie univerfelle ,
Morale,

IV ?8

& mauvais*
I 4«

m î5
ra îs

IV 67

I 64
ΙΠ Î7

idem,

III 5?
idem,

m «i
m 6}

IV 124

III es

IV a
m 67

II 7s
II 76

. IV I^}


-ocr page 162-

( lie )

Morphée ,
Mon ,

Mortification j voyez Vînitcnce.
Mufes ,
Mufique,
Mythologie )

O.

N.

27ature ,
Navigation y
Néceffité, ,
MégÎigence »
Nobleffe,

I^ordf voyez f^ents.
Novembre,
'Nuit,

ObéiJJance,
Obéijfknce aveugle, ■
Obéijfance chrétienne ,
Obétjfance volontaire,
Obfiination ,
Occafion ,

IV

IV 7y

III 69
III 71

m 7$

III 7î
m .jy

m 3«

m II

III Si

m 8j

IV

ni 8j

idtm.
idem.

III 8e
Î!I Sî
III 87
Oaotre,

-ocr page 163-

ΌΕΙοΙη,

Occident, voyez Fents,

Odorat,
Offenfe,

Oifivetê, voyez Parefe,

Olyagarchic, voyez AriflocratU,

Opinion ,

Optique ,

OraifoK,

Orgueil,

Orient , voyez f cnts.
Ouïe,

P.

Faixf
Parcimonie,
Pardon.,

Paganifme , voyez Mythologie.
Par φ y
Parnafe,
Paroues ,
Parcialité,
Patience,
Tome ir.

ÎII S^

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III 69

IV 77
IV î
IV î
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TaiivrtiÎ, IV

Téché. IV ,

Peinture, IV 7

Pénitence, IV j
Tenfée, yoytz Penfer,

Ρ enfer , IV u

PerftSliony IV lî

Perfidie. m

IV .01

Perfévérance, i

Perfpeaive, IV ij

PerfpeÎiive aérienne ^ idem.

Peur, I

Pkilofophie, ■ IV 17

PhyCique, IV

Piété, IV XI

Piété filiale . idem.

Plaifir. IV 1,

Poéfie , IV 2 î
Poéfie héroïque, voyez Calliope.
Poéfie,
voyez Prato.
J'oltronerie,
voyez Làcheti.

-ocr page 165-

( )

Politique y
Folymnie ,
Pratique,
Piédefiination,
Préjugé,
Prévention ,
Prévoyance,
Prière,

Prières^ voyez· Prière,
Printtms,
Prodigalité ^
Profu/ion,
Prométhie,.
Profpériié,
Providence ,
Prudence ,

Prudence chrétienne 3 _
Pudeur,
Punition ,
Pureté,
Pafillarùmhé ,

IV lij
IV 17
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IV 17

IV 18
II

HI 37

IV 31
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IV

Î-V 4 5

IV 4r

IV 47

IV 54
IV 47
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( ) '
κ.

Raifort,

Raifort chrétienne >
Rapidité,
voyez Célérité.
Rébellion ,
Réconipenfe ,

JReconnoiJfance, voyez Gratitudes.
Réflexion f
voyez Penfer.
Région
,
Religion chrétienne ,
Religion erronée,
Reli^on judaïque

Religion payenne, voyez Mythologie.
Remords ,
Renom , ( Mauvcàs )
Renommée,
Renommée, (Bonne)
Renommée , ( Mauvaife )
voyez Renom.

I

Repentir , IV fil

Réputation, _ IV 63,

République, voyez Gouvernement.
Réfignation,
 IV «

ÎV 4?

IV 51

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IV Î.Î

IV îî

idem,

IV 5«

IV 57

IV Cl

IV 6}

IV î,

IV 63

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ι )

Réveil, voyez Auron,

Révolte,

Rhétorique ,

Richejfe, '

Ris j voyez Amour.

Rumeur, voyez iruif.

Mufi,

S.

Sacrilège,
Sagejfe^

^Sagejfe divine ^

Sanguin ,
Santé ρ
Satyre ,
Scélérateffe^
Schifine ,
Science ,
Scrupule 3
Sculpture ,
Secret,

Sécurité, voyeï Sirif^.

Septembre j,

ni ίί

IV «Î
IV ' Î7

IV

IV ï4

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IV

IV 75

IV 7Î
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I 4T

IV iii

IV 7>'

I «,

IV il

IV Si

IV îf

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{ Ιίδ)

Septentrion, voyez Fents,

Servitude^

Sévérité,

Silence ,

Simplicité y:.

Sincérité ,

Sobriété y

Société y

Soir y

Soleil, Toyez AppoUon,
Sommeil,

Songes, voyez Morpkcem

Son ,

Sottifc:,

Soupçon^

Stérilité,

Stupidité,

Superfiition ,

Supplications, voysz Prières,
Sûreté,

T.

Témérité ,

III 34

III 5,

IV 87
IV 8p
IV

IV

ÎV jy
IV

IV

97

IV 40

Π 4ί

I 71

II îf

π 45

IV ΙΟΙ

ΙΥ 45

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( )

Tempérance,
Tenu,
Terpficore,
Terre ,

Terreur y voyez Effroi,
Thalie ,

Thimis, voyez Ju.ft.ice.

Théocratie,

Théologie j

Théorie ,

Timidité,

Toucher,

Tragédie, voyez Melpomêne.
Trahifon,

TranquilUti^ /

Trive,

IV lej
Π Z5
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IV 107

ÏV lop

II 74

IV III
IV 113
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III 4

II

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IV X5Î

iv 117

Tromperie ,
Tyrannie,

u.

ITh/on 3
Wranie,

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V.

Plaine gloire
VdltuT ,
Kanhé,
^engeance
f^ents ,

■Vérité f .

Vérité chrétienne-, ^
Vertu,

Vertu, chrétienne, voyez Raifon chrétienne^

Vertu héroïque, yoytz Valeur.

Vigilance ;

Vigilance dans le péril,
Vice,
ViSoire,

Vitejfe, voyez Célérité.
Volupté t

II 104
IV 131

ÏV

IV lîî

T.

z.

Fue,

Yvrognerie ,

Zèle,

■ Zéphyr, voyez Vent d'occident.

II lox

I 7Î

II 101
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III 77

IV

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IV
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