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CONTRIBUTIONS

A LA

GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

PAR

3584 \

n r rfibl^^''^''"" ....... '

DR. J. Lorié.

1.

RÉSULTATS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES DES FORAGES
DE PUITS A UTRECHT, GOES ET GORKUM.

Extrait des Arcliives Teyler, Série II, T. II.

eiBLJOTHEêK om
^^jKsuNiVEHsimr
^^ r p. E c H T

HAARLEM.
LES HÉRITIERS LOOSJES.

1885.

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TABLE DES MATIÈRES.

Seconde Partie: Description des Espèces fossiles...................

Echinodermata.............................................

Bryozoa...................................................

Lamellibrancliiata..........................................

Gastropoda................................................

Troisième Partie : La Formation Pliocène en Belgique et en A ngleterre.

Dépôts Miocènes en Belgique................................

Pag.

1.

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2.

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7.

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112.

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114.

»

120.

»

131.

Dépôts Pliocenes en Belgique................................

Quatrième Pai'tie. Comparaison des Terrains PHocènes des Forages avec
ceux de la Belgique et de l'Angleterre et Division des Couches traversées.

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CONTRIBUTIONS

A LA

GEOLOGIE DES PATS-BAS

PAR

Dr. J. LORIÉ.

RÉSULTATS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES DES FORAGES DE PUIT^^

A UTRECHT, GOES ET GORKUM.

Première Partie: Introduction.

Dans un pays aussi peu accidenté que le nôtre, le géologue n'a pas
souvent l'occasion de se former une idée de la partie de la croûte ter-
restre qu'il a sous ses pieds. La surface n'offre presque pas de profils
géologiques, les rivières coulent lentement dans des vallées à bords peu
élevés et sans escarpements, les chemins de fer ne font que des cou-
pures peu profondes dans les collines. Le sol ne diffère pas beaucoup
d'une province à l'autre; cependant en voyageant on peut s'apercevoir
qu'il n'est pas partout de la même nature et on se demande quelles
parties sont les plus anciennes et de quelle nature sont les terrains re-
couverts par les sables dont se composent plusieurs de nos provinces. Le
moyen le plus facile est en général d'atteindre les limites de ces terrains
et de voir quelle formation géologique se présente à nos yeux ; mais par
ce moyen-là on n'apprend pas à connaître l'épaisseur de la strate qui
nous intéresse. Il y a encore un autre moyen, c'est de creuser jusqu'à
la limite inférieure ou de forer un trou, un puits, et de ramener à la
surface des échantillons des différentes couches. Les forages les plus pro-
fonds sont naturellement les plus instructifs, les échantillons y sont les
plus nombreux et la connaissance acquise est la plus complète. Parmi
les forages qui ont été exécutés et dont on a conservé des échantillons

1

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

des différents terrains, le principal est celui de la place publique le
„Vreeburg" à Utreclit. M. le Professeur Harting en a commencé l'exa-
men , surtout pour les roches perforées et je me suis chargé d'en déter-
miner les nombreux restes animaux. Puis vient le forage de la ville de
Goes, exécuté en 4864—1870 dont j'ai également entrepris la déter-
mination des fossiles. Troisièmement nous avons le forage de la ville de
Gorkum dans la Hollande Méridionale, exécuté en 1835, dont les échan-
tillons des roches et leurs fossiles se trouvent également dans le Musée
de Géologie de Ley de. M. Harting en a entrepris la détermination en
1853, mais j'ai cru devoir les inspecter de nouveau, les incorporer dans
cette dissertation et les comparer à ceux des deux autres forages. Con-
sidérons maintenant l'iiistoire de ces trois forages et ce qui a été publié
à ce sujet par les difféi'ents savants qui s'en sont occupés.

I. Forage d'Utrecht.

L'histoire du percement nous a été communiquée par M. le D*" van Riems-
dijk dans les ,,Verslagen van de Verrichtingen der Gezondheidscommissie
der Stad Utrecht" des années 4872 à 1879. J'en extrais les détails suivants.

Le plan de la place dite le Vreeburg se trouve à 3,73 mètres au-dessus
de A. P. (Echelle d'Amsterdam, moyenne des hautes et basses marées
ordinaires observées à Amsterdam pendant une longue série d'années et
qui est adoptée universellement en Hollande pour la réduction de tous
les niveaux). On y abandonna un premier percement, parceque les tubes
déviaient de la verticale; on commença le forage définitif le 22 Novembre
1872 et on le continua jusqu'au 17 Avril 1873, quand la profondeur de
198 m. fut atteinte. Il fut repris du 15 Juin au 4 Août jusqu'à la pro-
fondeur dé 265 m., lorsqu'un second dérangement obligea de cesser le
travail. Ce ne fut que le 25 Janvier 1875 qu'on put recommencer, sans
cependant faire des progrès avant le 12 Mai. Le 12 Juillet on était à
une profondeur de 295 m., mais un défaut à la machuie à vapeur causa
un troisième retard, qui dura jusqu'au 17 Septembre et ce ne fut que
le 14 Janvier 1876 qu'on réussit de nouveau à faire descendre le tube.
On avança jusqu'au 3 Mars et à la profondeur de 368 m. A cette date,
le tube s'était tellement adliéré aux couches traversées, que même lui
travail assidu et très-ingénieux ne pouvait le faire avancer. Le 31 Oc-
tobre 1878, après trois années environ de vaines tentatives , on cessa le

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

travail. Le 27 Février 1879 le conseil municipal fit tant d'objections que
le bourgmestre et les échevins retirèrent leur proposition d'accorder les
moyens d'acheter de nouveaux tubes. Le sort du percement était ainsi
décidé.

Parmi les personnes qui se sont occupées de l'examen des échantillons
rapportés, M. Harting surtout a, à diverses reprises, exprimé son opi-
nion sur ce sujet. En 4872 il constata qu'à une profondeur de 442 m.
la limite inférieure des sables dihiviaux fluviatils était atteinte et qu'on
se trouvait dans une formation marine, d'âge tertiaire.

En 4876 il lut à l'Académie des Sciences une seconde communi-
cation , à laquelle nous empruntons les doimées suivantes. Jusqu'à 265 m, 5
on a traversé 52 couches alternantes de sable et de glaise. Au-dessus
de 498 m. se trouvent dans les sables plusieurs dépôts de gravier, se
composant de quartz, de silex, de grès rouge et gris, de quartzite et
de lydite. A 470 m, 5 on a rencontré plusieurs gros fragments d'ardoise ;
à 455 m. un petit morceau de granit à feldspath rouge, ce qui est assez
remarquable, puisque cette roche manque au reste absolument.

A 242 mètres le caractère change entièrement : un sable fin, argi-
leux , mêlé de nombreux grains de glauconie fait son apparition.

Quant aux restes organiques, ce sont des morceaux de bois qui se
trouvent dans presque toutes les couches au-dessus de 200 mètres ; plu-
sieurs montrent les caractères du Pinus sylvestris ; peut-être quelques-
uns sont-ils originah'es des lignites. Entre 59 et 60 m. on a percé un
dépôt de tourbe, qui n'est problablement qu'une masse déposée par un
courant d'eau, et non une couche proprement dite, puisqu'elle ne se
continue pas jusque sous une autre place publique voisine peu éloignée,
la „Neude".

Quant aux restes d'animaux, on connaît quelques vertèbres de Té-
léostiens, rencontrés entre 446 et 450 m. Une chose remarquable est
la présence de plusieurs mollusques d'eau douce à 446, 165'/-! et 169
mètres: des Helix, des Planorbis et des Succinea qui sont si bien con-
servés que la supposition d'un long transport doit être exclue. Le point
où se trouvaient ces coquilles était probablement près de la côte, de
sorte que, portées par un courant d'eau douce, elles furent enterrées
après un très-court voyage. Elles s'y trouvent mêlées à des restes de

') Verslagen en Mededeelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen.
„Een woord over eenige diepe putboringen te Utrecht".

Ibid. 4876. Deel IX. Bijdrage tot de kennis der geologische gesteldheid van
den bodem onder Utrecht en van het Eemdal.

L*

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

mollusques marins, qui ne vivent maintenant que dans des parties de
la mer peu profondes ou à sec pendant la basse marée. Ce phénomène ne
s'explique bien qu'en acceptant un abaissement du sol d'environ 465 m.
On a aussi trouvé à Gorkum des restes analogues a 117 m. Un fait en
faveur de cette hypothèse est la fréquence de mollusques littoraux entre
140 et 219 m.: des Cardium edule, des Mya arenaria et truncata.

A mesure qu'on descend plus bas, il se joint aux espèces vivantes d'au-
tres espèces qui ne vivent plus dans nos parages. Un changement de
caractère considérable s'opère à 242 m., où la composition minéralogi-
que prend également un autre aspect. On se trouve probablement dans
le Système Scaldisien.

M. Harting considère comme possible que les strates supérieures de
Gorkum se continuent sous Utrecht jusqu'à 180 m., mais que les for-
mations marines au-dessous de cette couche diffèrent trop pour qu'on
puisse admettre une continuité.

Plusieurs échantillons des terrains et de leurs fossiles ont aussi été
examinés par M.M. Dewalque et van den Broeck, qui s'est surtout occupé
des Foraminifères. Selon le premier, le sable gris-verdâtre au-dessus de
344 m. appartiendrait au Système Scaldisien inférieur, Crag Gris ou Sables à
Isocardia cor. M. van den Broeck partage cette opinion (Lettre du 23 Juillet
1876 de M. Dewalque à M. van Riemsdijk) et ajoute que le nombre des
foraminifères éocènes remaniés est proportionnellement plus grand qu'à
Anvers. Dans une autre lettre (27 Mars 1877) M. Dewalque persiste à
croire que toutes les couches appartiennent au Scaldisien. A 362 m., 5
on a trouvé une bonne Natica hemiclausa, inconnue dans le Diestien.
Il communique son opinion à la Société géologique de la Belgique (Annales,
Tome III, 1876, pag, XC). Il soutient que le Scaldisien a été rencontré
à 238, 242 et 252 mètres (ce qui mérite bien l'attention, puisque, comme
on le verra plus tard, la couche de 238 m. n'est nullement la première
qui contienne des fossiles). Le Système Scaldisien est formé de sables
fins, gris, souvent un peu argileux, qui renferment des Trophon gra-
cile , des Astartes et des Cardites du Crag gris. On a également rencon-
tré ces bivalves à 319 m. ,5 associés à des Ditrupa subulata et à des osse-
lets de Trigles ; une Cardite a été trouvée à 364 m.

Il paraît que ces sables se continuent jusqu'à 368 m., 5 , la plus grande
profondeur atteinte. Pour contrôler ses déductions, M. Dewalque confia
des échantillons des sables à M. van den Broeck, qui les considère comme
identiques aux sables moyens d'Anvers (Esquisse géologique et paléon-
tologique des Dépôts pliocènes des environs d'Anvers, Annales de la
Société Malacologique de Belgique, Tome IX 1874, pag. 472, note).

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Voyons maintenant de quelle nature sont les terrains traversés par le
forage. Lors du travail et plus tard, M. Harting s'est chargé de les exa-
miner à l'exception des derniers mètres, et il m' a confié son maniis*
crit dont je vais rapporter ici les principales données.

0—5m. Terrain remanié, principalement du sable.

5—13 Sable à grains de différente grandeur, principalement du
quartz.

13—45 Sable plus grossier avec de petits cailloux de 2 et 3 c.m., de
différentes roches. Dans certahies couches les cailloux sont
plus petits, dans d'autres plus grands, le sable varie assez
dans la grandeur des grains. Petits morceaux de bois humi-
fié et de glaise et parfois des cailloux assez grands; ainsi,
à 23 m. un morceau de psammite (quartzite) de 447 g. ;
à 25 m. un de 600 g. et à 25 m.,5 un morceau de quart-
zite de 600 g.

45—50 Glaise grise et sable argileux. La glaise ne donne pas d'elïer-
vescence avec de l'acide chlorhydrique, et est parfois rendue
presque noire par les restes de végétaux.

50—54 Sable argileux comme le précédent.

54—55 Glaise grise, très-fine, privée de calcaire.

55—58 Argile marneuse, effervescente.

58'—58,5 Sable fin avec morceaux de tourbe.
58,5—59 Matière tourbeuse feuilletée, comme on en trouve disper-
sée dans les couches précédentes.

60—61 Argile grise, comme à 56 m.

61—70 Sable fin, tantôt mêlé, tantót non d'argile ou de limonite,
avec fragments de bois humifié.

70—96 Une série de couches de sable plus ou moins grossier avec
des masses de gravier et des cailloux assez nombreux, souvent
de 3 et même de 5 c. m. Les roches suivantes y sont repré-
sentées : quartz, psammite (quartzite), schiste carbonifère,
grès rouge, silex et schiste argileux (dont un gros fragment
à 93 m., 5). Souvent les cailloux ne sont que peu roulés.

96—98 Argile grise, effervescente, contenant un lit de tourbe feuilletée.

gg—a4. Sable fin, quelquefois un peu plus grossier, çà et là un peu
argileux. A 113 m.,5 se trouve la première coquille, une
belle valve de Lucina divaricata.

114—415 Argile grise sans effervescence.

115—117 Sable avec fragments de coquilles et de bois, mêlé de mor-
ceaux d'argile.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

117-448 m. Argile avec restes végétabiles.

448—120 Sable avec glaise et morceaux de coquilles.

120—121 Glaise foncée sans effervescence.

121—124 Sable fin avec fragments de glaise, de bois et parfois de
coquilles.

124—125 Argile grise et sableuse,

125—133 Sable fin, souvent argileux.

133—135 Argile claire et foncée, en partie calcaire, mêlée avec du
sable fm.

135—136 Sable fm et gris, morceaux de coquilles.

136—137 Argile grise, calcaire ou non.

137'—157 Principalement du sable fin, blanc ou grisâtre, quelquefois
argileux ou remplacé par une couche d'argile plus ou moins
sableuse. D'abord on rencontre beaucoup de fragments de
coquilles, plus bas des coquilles entières, déterminables. A
155 m. se trouvait le morceau de granit précité.

157—160 Argile grise, compacte, avec fragments rares de coquilles.

160—174 Sable fin et grossier, quelquefois rendu gris par de nombreux
grains de lydite. Plusieurs couches contiennent des coquilles
entières ou brisées, e. a. d'eau douce. Morceaux de quartz
et de quartzite.

474—495 Une série de couches d'une glaise fine jaunâtre, qui contient
parfois des fragments de coquilles ou des coquilles entières,
et d'un sable lin grisâtre, souvent argileux, contenant éga-
lement des coquilles.

495—249 Sable fm, jaunâtre, contenant des coquilles rares dans la
principale partie, mais nombreuses vers la base, surtout à
248 mètres.

219—244 Argile grise et rougeâtre, compacte, avec quelques lits de
sable fm et jaunâtre contenant des coquilles.

244—249 Sable argileux, verdâtre avec une quantité de coquilles et
quelques cailloux d'un grès friable.

249—250 Glaise marneuse, dure, verdâtre avec quelques fragments
de coquilles et un caillou comme le précédent.

250—280 Le même sable fm, verdâtre avec lits d'argile ; les grains de
glauconie deviennent plus abondants.

280—284 Marne sableuse sans coquilles.

284—292 Sable fm , gris, argileux.

292—295 Argile compacte sans coquilles, mais avec quelques radioles
d'échinides.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

295-319m. Sable fin, gris-verdâtre, argileux avec des coquilles entières
ou brisées.

319—346 Argile claire ou foncée, souvent sableuse, avec des couches

de fragments de coquilles.
346—369 Sable calcaire avec beaucoup de glauconie.

II. ForagedeGoes.

Le second forage intéressant dont nous nous sommes occupés est celui
de la prison cellulaire de Goes. Le travail fut commencé le 13 Juillet
1864 et terminé le 22 Octobre 1870, lorsqu'on eut atteint la profondeur
de 224 m., le sol de Goes se trouvant à 4,21m. au-dessus de A. P. Ce
qui en a été publié n'est que peu de chose. Nous avons d'abord une
communication du géologue hollandais, Staring, dans les : „Notulen van
het Koninklijk Instituut van Ingénieurs" du 14 Février 1865. Il y raconte
qu'en venant à Goes, il reconnut immédiatement parmi les coquilles
souterraines la Cyprina Islandica et le Pectunculus variabilis. Ensuite il
se convainquit qu'on avait traversé 4 m. d'argile alluviale, 30 m. de
diluvium sableux et 17 m. (44,84 à 61,78) de crag d'Anvers. Il envoya
des pétrifications au Dr. Bosquet à Maastricht, qui en donna la hste
suivante: (Voir page 1:44). X <5»

Bosquet présume qu'à 62 m. de profondeur on se trouve dans le
crag inférieur ou gris ou dans la couche inférieure du crag supérieur
ou jaune, présomption qui s'accorde parfaitement avec le résultat de nos
propres déterminations. comme nous le verrons plus tard. Staring tire des
résultats provisoires de ce forage la conclusion que le crag d'Anvers con-
stitue un grand bassin jusque sous la Flandre Zéelandaise et le Zuid-
Beveland, limité en Belgique par la ligne de Hulst, St. Nicolas, Hemixhem,
Vieux-Dieu, Borgerhout, Eeckeren et Kruisschans. Le crag n'a pas une
grande épaisseur à Anvers même, car à Wilrijck le sable Boldérien, qui
paraît constituer une partie du crag noir ou y est identique, vient à la
surface. Staring croit qu'on ne doit pas attendre ici le sable de Diest,
celui-ci n'étant que le crag noir, accumulé par le vent en dunes pré-
historiques. A St. Nicolas, l'Argile Rupélienne se trouve à quelques mètres
sous la surface, couverte seulement par une mince couche de crag, de
sorte qu'à Goes on aura probablement à percer 80 mètres d'Argile
Rupélienne.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Noms des Espèces.

Profondeurs.

Belgique.

Angleterre.

44,84

50,75

52,57

56,21

60,76

Sables

Crag

T r 0 U V é e S a Goes.

à

à

il

à

à

Jau-

Mam-

Vi-

50,75

52,57

56,21

60,76

61,38

nes

Gris

Noirs

mali-

■ Red

ral-

vant .

an

line

Cy thereïs ceratoptera? Bosq.

X

Les ostracodes

// .senilis. Jones.

X

nommés,

se trou-

Cytliere macropora. Bosq.

X

vent tous dans

n lacunosa. Jones.

X

Ie Crag,

, suivant

// trachypora.

X

Rupert Jones,

n Woodiana.

X

sans donnée

plus

// trigonula?

X

détaillée.

n punctata. Münster.

X

Cytheridea pinguis. Jones.

X

Verruca strömia. 0. Müller.

X

X

X

X

X

Balanus crenatus. Brug.

X

X

X

X

X

// tintinnabulum. L.

X

X

X

X

X

Natica Guilleinini? Pagr.

X

X

Trophon gracile. Da Costa.

X

X

X

X

X

X

X

Id. var. ß. Wood.

X

X

X

X

Purpura tetragona. Sow.

X

X

X

X

Nassa reticosa. Sow. ^

X

X

X

X

Id. var. elongata. Wood, i

Corbula planulata. Nyst.

X

X

X

Mactra deaurata. Turt.

X

X

X

X

X

Venus ovata. Penn.

X

X

X

X

X

Psammobia Ferroënsis Ch.z.

X

X

X

X

X

Syndosmya prismatica. Mt.

X

X

X

X

Cardium decorticatum. Wd.

X

X

X

X

X

Cyprina Islandica. L.

X

X

X

X

X

X

X

Astarte Basteroti. Lajonk.

X

X

X

X

X

X

X

X

Id. var. rugata. nov.

X

Astarte Galeottii. Nyst.

X

X

X

X

X

Cardita chamaeformis. Sow.

X

X

X

Pectunculus variabilis. Sow.

X

X

X

X

X

X

X

X

Pecten inaequilaterus?Nyst j

X

X

X

X

X

X

X

X?

(P. opercularis. L.) )

Ostrea edulis? L,

X

X

X

X

X

X

Lunulites Edwardsi? Nyst.

X

X

X

X

Vincularia marginata? Gf.

X

X

Truncatulina lobatula. Orb.

X

// oblonga. Reuss.

X

X

Nonionina Boveana. Orb.

X

X

^Crag.

Rotaliakalembergensis.Orb.

X

Polyraorphina proteifor-

inis. R.

X

X

Cristellaria. sp.

X

Textilaria. sp.

X

Polymorphina soraria. R.

X

X

Lagena. sp.

X

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Une autre notice sur ce forage se trouve dans les mêmes Notules, de
l'année 1867—68, de la main de l'ingénieur des mines P. van Dijk.
Sauf quelques détails techniques sur les méthodes de forer, elle ne con-
tient que la communication qu'à 97 m. on a rencontré l'Argile Rupé-
lienne, qui à Anvers a une épaisseur de 80 mètres.

Le Baron A. M. K. W. van Ittersum a également donné une petite
communication dans ces Notules de l'année 1868-1869, Pag. 23. Il ne
donne point de détails géologiques, mais seulement quelques particulari-
tés. Il dit entre autres que, dans cette partie de la Zéelande, on n'avait
jusqu'ici rencontré aucun puits artésien, mais qu'on espérait pouvoir en
construire un à une grande profondeur. On introduisit dans le sol d'abord
un tube ordinaire de 28 c. m, de diamètre; jusqu'à 62 m. on n'avait per-
foré que du sable et rencontré que de l'eau salée. Van Ittersum propo-
sa de pénétrer jusqu'à 160—200 m., Staring avisa favorablement et le
gouvernement en donna la permission. Au moment où la communication
fut lue, on était arrivé à 150 mètres.

La quatrième note plus courte encore sur ce forage se trouve dans
les ,,Annales de la Société géologique du Nord" Tome II. 1874—1875,
Pag. 134, et est de la main de M. Neyt, architecte à Flessingue. Elle
ne forme que quelques lignes d'une petite communication intitulée „Sur
les Alluvions de la Zéelande". A propos du forage il ne dit que ces
mots : ,,0n a trouvé dernièrement à Goes le Crag d'Anvers à 49 m. dé
profondeur et le Crag gris qui se continuait encore à 65 m., 9". C'est cette
petite notice que van den Broeck cite dans son Esquisse.

Quant à la nature des terrains traversés à Goes nous copions une
liste, faite par un M. Hannink, inspecteur du forage.

Il y distingue 59 couches, dont plusieurs peuvent être réunies pour
ne pas rendre la hste plus longue qu'il n'est nécessaire.

1. 0—5,49. m. Terrain remanié et apporté.

,2. 5,49, Argile brune et sable.

3. 5,49—8,19, Sable avec un peu de tourbe.

4. 8,19—38,04. Sable bleuâtre.

5. 38,04—44,33. Sable grisâtre, plus ou moins argileux avec fragments

d'argile et de bois humilié.

6. 44,33 — 46,2. Argile bleue, mêlée de sable.

7. 46,2—48,4. Sable, mêlé d'argile.

8. 48,4—48,5. Argile jaune.

9. 48,5—52,6. Sable argileux , avec coquilles brisées et entières.
10. 52,6—60,8. Débris de coquilles avec du sable argileux et quel-
ques coquilles entières.

3

-ocr page 12-

CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

44. 60,8—62. Les mêmes débris et sable, mais avec des coquilles

plus grandes et plus épaisses.
42. 62—74. Sable gris avec débris et peu de coquilles entières,

excepté à 67 et 68 m.

13. 74—97. Sable gris-verdâtre avec quelques coquilles.

14. 97—100. Argile Rupélienne.

15. 100—103,5. Couche à cailloux (Steenlaag!)

16. 103,5—113,9. Argile Rupélienne.

17. 113,9—113,94. Couche à cailloux, comme la précédente.

18. 113,94—171. Argile Rupélienne, avec une couche sableuse entre

164 et 165 m. et une couche de grandes coquilles
(monsterschelpen! ?) qui ont été envoyées au Dr.
Bosquet à Maastricht.

L'argile elle-même est tantôt plus claire, tantôt
plus foncée.

19. 171—172.5. Sable, mêlé d'argile.

20. 172,5—223,9. Argile, mêlée de temps à autre avec des couches

de sable.

Comme on le verra, nous ne nous sommes occupés dans la présente
monographie que des couches allant jusqu'à la profondeur de 97 m., où
commence l'Argile Rupélienne.

Il est vrai que quelques-uns des fossiles sont pourvus d'une étiquette
selon laquelle ils proviendraient d'une profondeur plus grande, mais
comme ce sont en tout cas des espèces non-ohgocènes, nous les avons
mis au nombre des fossiles décrits. Peut-être y-a-t-il quelque erreur dans
ces étiquettes, peut-être l'argile de 97—100 et de 103,5 à 443,9 m. n'est
elle pas la vraie Argile Rupélienne, mais cette argile à l'état remanié ;
dans ce cas nous aurions à faire avec des graviers d'érnersion, dans les
couches à cailloux de 400—403,5 et de 443,9—443 m., 94 qui termine-
raient la série oligocène sous cette partie de la Zéelande.

Ces dépôts oligocènes n'ayant aucun rapport avec fes couches traversées
à Utrecht et à Gorkum, peuvent être laissés provisoirement de côté,
quoiqu'il fût naturellement préférab|e de décrire le forage de Goes en son
entier, et non de le couper en deux. Une autre raison bien concluante
pour notre manière d'agir, c'est que les fossiles qui paraissent avoir
été trouvés sous la ville, ne se sont pas retrouvés dans la collection de
M. Bosquet au Musée de Leyden. Nous devons en remettre la description
à plus tard, quand ils auront été retrouvés.

Dernièrement M. le Dr. F. Seelheim a donné une analyse des terrains

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

traversés à Goes dans son ouvrage „De Grondboringen in Zeeland" publié
en 1879 par l'Académie Royale des Sciences. Il y accepte comme terrain
alluvial la couche située au-dessus d'une profondeur de 8 m., composée
d'une argile jaune grisâtre et d'une „terre grise". La formation diluviale
ou quaternaire embrasse les couches de sable entre 8 et 45 m., contenant
des traces de mica et de glauconie. La limite entre le quaternaire et le
tertiaire est formée par la couche d'argile violet-rougeâtre entre 44 m., 33
et 45m., 29 de profondeur et est par conséquent de nature purement
pétrographique. On verra à la fin de cet ouvrage que nous ne sommes
pas d'accord avec l'auteur cité. Nous serions plutôt portés à laisser la
limite indécise, en tout cas nous ne voudrions pas la tirer aussi bas.
Entre 45 et 71 m. il retrouve les ,,Crag" (Scaldisien), composé d'un
sable gris avec des coquilles, devenant vert à la base. Entre 71 et 98 m.
de profondeur se trouve le sable vert ou Diestien, composé de parties
à peu près égales de grains de quartz et de glauconie, et au-dessous de
98 m. l'Argile Rupélienne. Ces limites sont fondées sur les différences
minéralogiques et diffèrent en plusieurs points des nôtres.

111. Forage de Gorkum.

Le troisième forage intéressant a eu lieu à Gorkum en 1835. M. Harting
en a donné une description détaillée avec un sommaire des fossiles déter-
minés dans son traité : ,,De Bodem onder Gorinchem onderzocht en beschre-
ven", qui forme une partie des „Verhandehngen, uitgegeven door de
Commissie voor de Geologische Beschrijving en Kaart van Nederland".
Haarlem 1853. Je puis y renvoyer pour les détails dont je ne cite ici
que ce qui suit.

Le niveau du Marché aux Poissons, où le puits a été construit, se
trouve à 3 m. ,5 au-dessus de A. P. L'ouvrage a été continué pendant
deux années jusqu'à la profondeur de 182 m. Harting divise les terrains
rapportés en trois l'ubriques, savoir: la formation alluviale récente, la
formation d'eau douce ancienne et la formation marine ancienne.

La première s'étend depuis le niveau du marché jusqu'à 12 mètres
de profondeur et se compose de 7 mètres de couches remaniées par l'homme
et de 5 mètres de glaise plus ou moins mêlée de débris végétaux.

L'ancienne formation d'eau douce s'étend de 12 à 121 mètres et est
constituée par une série de couches de sable qui alternent avec de la

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

glaise, quelquefois avec du lirnonite, comme à 27m., ou avec delà
tourbe, comme à 55 m. Jusqu'à 68 m. le sable et la glaise sont presque
privés de calcaii'e; au-delà de cette profondeur ils en contiennent une
certaine quantité,

A 46 m, et à 48m., se trouvent plusieurs cailloux de quartzite, lydite,
grauwacke et quelques-uns de granit, preuves de la formation diluviale.
Les couches suivantes renferment de temps à autre des cailloux semblables
et d'autres de quartz. A 69 mètres commencent les premières traces
d'organismes, représentés par des menus débris de coquilles, La couche
de sable entre 70 et 90 mètres renferme des cailloux assez gros de même
nature que ceux de la précédente, il en est de même pour la couche de
403 à 409 mètres. A 420 mètres il s'y joignent des cailloux de silex, de
grès et de granit. L'ancienne formation marine constitue le reste du
terrain traversé, à savoir entre 121 et 482 mètres et est composée de
plusieurs couches alternantes de sable et d'argile calcaires. Le sable supé-
rieur , qui ne forme qu'une couche avec le sable inféi'ieur de la formation
d'eau douce, contient encore plusieurs cailloux. La dernière couche de
sable en renferme de nouveau à 175 mètres, formés de quartz, quartzite,
lydite, limonite et de silex entouré partiellement de sa croûte blanche
et poudreuse.

Avant de passer à la description des fossiles trouvés, nous voulons
ajouter quelques détails siu' les couches traversées à Utrecht et à Goes.

Nous en avons soumis quelques-unes à une révision pour voir si une
limite pétrographique correspondrait à une limite paléontologique , et nous
avons vu que c'était tantôt le cas, tantôt non.

Des terrains traversés à Utrecht, ce sont les couches entre 146 m,5
et 170 m,5 et entre 232 m,5 et 245 m,5 que nous avons revues.
446,5—151 m. Sable quartzeux pur, avec traces de mica, qui sont
plus nombreuses à mesure que le sable lui-même est
plus fin. A plusieurs niveaux se trouvent des fragments
nombreux de coquilles, parmi lesquels des Natica, des
Mactra, des Mya arenaria, des Cyprina Islandica, des
Cardium edule et des Nucula. Quelques fragments de
tourbe, ainsi que des cailloux de quartz blanc avec
d'autres de grauwacke-schisteux , de phyllite, .de grau-
wacke et de silex.

451,5—452,5. Argile très-sableuse, se changeant en sable très-argileux
avec une quantité de feuillets de mica. Vers le haut
elle se change insensiblement en sable fin, et également
vers le bas, en sable fin micacé entre

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£ '1

CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS. 13

153—155 m. ce sable est gris ou jaune clah\

155—155,5 Argile grise, sableuse avec débris de coquilles.

156—156,5 Sable très-fin,. micacé, gris-clair, mêlé de grains plus
grossiers et de cailloux de quartz blanc, qui atteignent
jusqu'à 1 c.m. de diamètre, avec des mottes d'argile et
des fragments de coquilles.
Argile grise, claire, foncée ou violette.
Sable quartzeux très-fin, presque blanc, quelquefois
rendu plus foncé par des grains de lydite, mais sans
glauconie. Quelquefois micacé ou mêlé de mottes d'ar-
gile et de fragments de Cardium Groenlandicum, et
de petits cailloux de quartz blanc et de quartzite.

Entre 232 m,5 et 245 m,5 nous distinguons trois
couches, savoir:

Sable quartzeux , fin, gris-clair , avec un peu de mica,
en partie argileux et se changeant en
Argile, d'abord sableuse.

Sable fin, quartzeux, montrant déjà à 242 m. des
traces de glauconie, qui deviennent plus fréquentes
vers le bas etrendent déjà à 244 m,5 le sable grisâtre.
Entièrement privé d'argile.

Des terrains sous Goes, nous avons examiné à nouveau ceux entre
8 et 66 m ; et nous en pouvons donner le résumé suivant.

8,19—44rn.33. Sable quartzeux, très-fin, avec des grains luisants qui
pourraient être confondus à première vue avec des feuillets de mica.
Il est d'un gris-clair avec des grains plus foncés et des foraminifères
assez nombreux, des aiguilles d'épongés, des radioles d'Echinocardium
cordaturn et des coquilles embryonales de Mytilus edulis, de sorte qu'il
n'y a point de doute sur son origine marine. A partir de 38 m. il devient
un peu argileux et correspond ainsi au sable grisâtre du catalogue, sans
différer réellement du sable bleuâtre trouvé au-dessus de 38 m. Vers le
bas, il se mêle au sable quelques mottes d'argile qui annoncent une
couche d'argile violet-rougeâtre et sableuse entre 44 m,33 et 45 m,29.
Pétrographiquement, il n'y a donc aucune Umite à tracer, et c'est
pourquoi M. Seelheim considère le sable en son entier comme quaternaire.

Entre 45 m,29 et 66 m,5, nous retrouvons le même sable quartzeux
et très-fm qui est d'abord privé de glauconie. A 56 m., ce minéral
devient un peu plus important et constitue environ 2°/^ de la masse
entière. Sa quantité augmente graduellement (6% de la masse entière),
jusqu'à 61 m., où les bryozoaires apparaissent. Entre 62 et 66 m. sa

157—159,5
160-170

232,5—234

234,5—241,5
242—245,5

! K-

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

quantité diminue pour augmenter de nouveau à mesure qu'on descend.
Le^ sable de 61 m. de profondeur est presque identique à celui qui se
trouve sous Utrecbt à 242 m., phénomène intéressant sur lequel nous
reviendrons encore. Mais, tandis que, sous cette dernière ville, la couche
d'argile forme une ligne de séparation très-marquée , au-dessus de laquelle
on ne retrouve plus de glauconie, sous Goes, ce minéral ne disparaît
que graduellement.

Seconde Partie: Description des espèces fossiles.

Typus ECHINODERMATA.

Classis 111. echinoïdea.

Subclassis II. Euechinoldea.

Ordo A. Reguläres.

1. Echinas Lamarcki. Forbes.

Echinus Lamarcki. 1852. Forbes. Echinoderrnata of the British
Tertiaries. Paleontographical Society. Pag.
2 , pi. 1, hg. 4.

La plupart des fragments (plaques et radioles) d'Echinides, trouvés
à Goes et à Utrecht nous paraissent appartenir à cette espèce, établie
par Forbes.

Selon l'auteur anglais, elle est alliée de très-près à l'Echinus sphaera,
mais s'en distingue constamment par la présence d'une petite granule
entre chaque paire de pores ambulacrals.

Cette granule s'observe aussi sur nos plaques, qui portent trois paires
de pores, disposées en séries obliques, et une grande tubercule à mamelon
imperforé , accompagnée de plusieurs autres plus petites. Les plaques
interambulacrales ne portent sur nos exemplaires, qui sont tous jeunes,
que trois mamelons également imperforés, disposés en ligne oblique. Les
épines répondent entièrement à la figure 4° de Forbes et ont le cou
lisse, le collier non crénelé et le corps orné de rainures longitudinales
assez profondes qui séparent les côtes entièrement lisses.

Forbes n'a trouvé son Echinus Lamarcki que dans le Crag corallin, où

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

il est très-commun. A Utrecht des fragments ont été trouvés à 242 m.
et 262 m. et à Goes à 52 m ,61 et 62 m.

2. Echinus LyeUi. Forbes.

Echinus Lyelh. 1852. Forbes. T. Ech. Pag. 4, pl. 1, fig. 5.

Nous croyons devoir rapporter à cette espèce, établie par Forbes,
plusieurs plaques et radioles, trouvées à
242, 258Vs, 262, 263, 263Vi3
et 265Vs m. sous Utrecht et à 61, 63, 64, 66 et 67 m. sous Goes.
Plusieurs des plaques interambulacrales ont trois tubercules imperforées
plus grandes et deux plus petites. Elles sont entourées de cercles de
granules et ne ressemblent ainsi pas entièrement à la diagnose de Forbes.
Nous y rapportons aussi plusieurs radioles, qui répondent très-bien à la
figure
5°, et qui appartiennent, selon l'explication des planches, à l'Echinus
Lyelli, quoique dans le texte l'auteur assure qu'il n'en connaît point
les radioles. Elles ne diffèrent de celles de l'Echinus Lamarcki que par
l'anneau crénelé, qui est hsse dans le dernier. L'espèce sus-nommée se
trouve dans le Crag corallin de Ramsholt.

Oixlo B. Irreguläres.

3. Echinocyamus pusillus. Muller.

Echinocyamus pusillus. 1852. Forbes. T. Ech. Pag. 10, pl. 1, fig. 8.

1870. Herklots. De Lagere Dieren van Nederland. Pag. 337,
pl. 27, fig, 4.

A 242 m. sous Utrecht se trouvait un très-petit exemplaire de cette
espèce si variable. Il n'a qu'une longueur de 6 m. m. sur une largeur
de 4 et une hauteur de 2 m. m.

La surface supérieure est convexe, l'infe'rieure est concave; elle a la
bouche au centre et l'anus à la moitié de la distance entre la bouche
et le bord postérieur.

Selon Forbes ce petit fossile est très-abondant dans le Crag rouge,
spécialement à Alderton dans le Suffolk. A l'état vivant, il habite les
côtes de l'Angleterre et de la Hollande.

4. Echinocardium cordatum. Pennant.

Amphidetus cordatus. 1852. Forbes. T. Ech. Pag. 16, pl. 2, fig. I.

1870. Herklots. De Lagere Dieren van Nederland. Pag. 339.

Plusieurs fragments du test mince de cette espèce ont été trouvés à
61 , 64, 66 et 67 m. sous Goes et à 263 m. sous Utrecht, accompagrtés

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

de quelques épines. Les pi-erniers sont caractérisés par des tubercules
très-petites, très-rapprochées et placées sur des aréoles squameuses; celles
de la surface supérieure sont plus grandes et moins rapprochées. Les
épines sont très-petites, courbées, striées longitudinalement et à surface
ondulée.

Forbes l'a rencontré dans le Crag corallin ; il se trouve à l'état vivant
dans la mer autour de l'Angleterre et près de nos côtes.

Typus. MOLLUSCA.

Classis L Bryozoa.

Ordo 2. Gymnolaemata.

Sub-Ordo. 4. Cyclostomata.

4. Diastopoi-a meandrina. Wood. Pl. 1. Fig. 1.

Diastopora meandrina. 1844. S. Wood. Descriptive Catalogue
of the Zoophytes from the Crag. Annals & Magazine of Natural
History XHI. Pag. 14.

Mesenteripora. meandrina 1859. Busk. A Monograph of the fossil
Polyzoa^ of the Crag. Paleontographical Society. Pag. 109,
pi. 17, fig. 2. PI. 18, fig. 4. PL 20, fig. 2.

1878. v. d. Broeck. Esquisse géologique, etc. Pag. 424,

A 68 m, sous Goes on a trouvé un fragment foliacé un peu tordu
de ce bryozoaire. On voit aisément que les cellules forment deux couches
placées dos à dos. Les cellules y sont presque entièrement immergées,
ne laissant voir que le bord élevé de l'ouverture. On peut aisément suivre
leurs limites qui sont indiquées par des hgnes foncées. Les ouvertures
sont placées irrégulièrement, formant parfois des séries transversales cour-
bées ; leur bord circulaire s'élève un peu au-dessus de la surface de la
colonie. Plusieurs possèdent un couvercle, dans lequel on aperçoit chez
quelques-uns un petit pore. Une partie de la surface est couverte par
une croûte de Lepraha innominata.

Un fragment, moins bien conservé, a été trouvé à 67 m. sous Goes.
Dans aucun des deux exemplaires nous n'avons pu distinguer les petits
pores mentionnés et figurés par Busk.

La Diastopora meandrina est une espèce du Crag corallin de l'Angleterre
et des Sables moyens d'Anvers, où elle a été ti-ouvée à Berchem. A l'état

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

vivant, on la connaît dans les Mers Arctiques, au-dessous de 250 mètres
de profondeur.

2. Entalophora (Pustulopora) subverticillata Busk. Pl. 1. Fig. 2.

Pustulopora subverticillata 1859. Busk. C. P. Pag. 108, pl. 18, fig. 1.
1878. van den Broeck. Esquisse. Pag 124.

Nous ne possédons de cette espèce que deux petits fragments, recueillis
à 66 et à 68 m. sous Goes. La surface en est presque lisse et les
ouvertures des cellules ne s'élèvent presque pas au-dessus de la surface
de la colonie. Celle-ci est partagée en champs allongés, marqués par des
hgnes plus foncées. Les ouvertures sont placées irréguhèrement et mon-
trent une tendance à se ranger tantôt en lignes horizontales, tantôt en
spirales. Nous n'avons pas pu découvrir les pores très-petits, mentionnés
par Busk; la cause en est peut-être l'état de conservation du fossile.

Selon Busk, l'espèce citée se trouve dans le Crag corallin ,et selon van
den Broeck, dans les Sables à Bryozoaires de Berchem, Wommelghem
et Calloo.

3. Hornera frondiculata. Lamouroux. PLI. Fig. 3.

Hornera Andegavensis. 1844. Michelin. Iconographie Zoophytologi-
que. Pag. 318, pl. 76, fig. 8.

Hornera frondiculata. 1859. Busk. C. P. Pag. 102, pl. 15,fig. 1.2,
pl. 16, fig. 6.

1878. Van den Broeck. Esquisse. Pag. 124.

Nos exemplaires, jolis et bien conservés, viennent de 62, 68 et 70 m.
sous Goes. L'un est bifide, les autres sont de simples fragments de tiges.
Le côté fertile porte un grand nombre de cellules rangées en séries
obliques presque régulières. Chaque ouverture est un peu elliptique dans
la direction de la tige, mais ne montre point le petit sinus de la lèvre
inférieure, figuré par Busk. (1. c. pl. 15, fig. 1^). Elles ressemblent
plutôt à sa figure 2^. Chacune se trouve dans un champ rhomboïdal à
bord élevé. Le côté stérile porte un certain nombre de lignes élevées
flexueuses, qui se réunissent parfois pour se séparer ensuite de nouveau.
On voit entre celles-ci un certain nombre de petites cavités, mais pas
de perforations distinctes.

Selon Busk et Searles Wood, la Hornera frondiculata se trouve dans
le Crag corallin, dans le Pliocène de la Sicile et, vivante, dans la Médi-
terranée. Dans les Sables à Bryozoaires, elle a été recueillie à Berchem,
à Calloo et à Anvers dans le Bassin du Canal.

3

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Sub-Ordo 2. Cheilostomata.

4. Salicornaria sinuosa. Hassall. PI. 1. Fig. 4.

Farcimia sinuosa 1841. Hassall. Catalogue of Irish Zoophytes. Annals
and Magazine of Natural History VI. Pag. 172, pi. 6, fig. 1,2.
1847. Johnston. History of British Zoophytes. Pag. 357, pi. 46,
fig. 8.

Sahcornaria farciminoides 1852. Busk. Catalogue of Marine Poly zoa

in the collection of the British Museum.
Salicornaria sinuosa. 1859. Busk. C. P. Pag. 23, pi. 21, fig. 5.
1878. y. d. Broeck. Esquisse. Pag. 124.

Cette belle espèce est représentée par un certain nombre d'exemplaires,
trouvés à 62, 64, 66, 67, 68 , 70 et 75 m. sous Goes et à 263 m. sous
Utrecht. Les tiges droites, cyhndriques sont partagées par deux systèmes
de lignes en spirale élevées en champs rhomboïdaux ou hexagonaux,
portant à leur partie supérieure l'ouverture de la cellule, qui est généra-
lement elliptique, quelquefois semi-lunaire. La plupart de nos exemplaires
ne permettent pas de distinguer clairement le bord inférieur élevé, men-
tionné par Busk. La majorité des cellules possèdent au sommet du champ
une seconde ouverture plus petite : l'orifice ovulaire ; et ça et là on distin-
gue , au point de rencontre des cellules, un pore quadrangulaire, destiné
à la réception de l'aviculaire.

Vivante, elle habite les côtes de l'Angleterre et, fossile, elle est connue
dans le Crag corallin, quoique Busk n'en indique pas les endroits, et dans
les Sables moyens à Bryozoaires d'Anvers.

On n'est pas d'accord sur la réunion de la Salicornaria sinuosa à la
S. rhombifera :

Glauconome rhombifera. 1826. Goldfuss. Petrefacta Germaniael,

Pag. 100, pl. 36, fig. 6.
Salicornaria rhombifera 1865. Reuss. Zur Fauna des deutschen Ober-
Oligocàns. Wiener Sitzungsberichte I, Pag. 628, pl. 14, fig.
7, 8, 10.

1866. Giebel. Repertorium zu Goldfuss. P. G. Pag. 21.
1878.
v. d. Broeck. Esquisse, etc.)

Selon Reuss, la S. rhomb, se trouve encore dans le bassin miocène de
Vienne, il la croit distincte de la S. sinuosa, puisque l'ouverture cellu-
laire de la dernière est placée plus bas et est plus longue en propoi^tion

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

de la largeur. Honzeau de Leliaye, qui a dressé la liste des bryozoaires
dans l'Esquisse de van den Broeck, la considère également comme une
espèce séparée. Peut-être pourrait-on les réunir à titre de variétés

5. Salicornaria crassa. Wood. Pl. 1. Fig. 5.

Glauconome marginata. Goldfuss. 1826. P. G. I. Pag. 100, pl. 36,
fig 5.

Cellaria crassa. 1844 Wood. Descriptive Catalogue, etc. Pag. 17.

Vincularia marginata 1849. Bronn. Index Paleontologicus. II.
Pag. 1366.

Salicornaria crassa. 1859. Busk. C. P. Pag. 22 , pl. 21, fig. 4, 6.

Vincularia marginata 1864. Römer. Beschreibung der Norddeutschen
tertiären Polyparien. Paleontographica. IX. Pag. 203.

1865. Staring. De Putboring van Goes. Notulen van het Koninklijk
Instituut van Ingenieurs. Pag. 5.

Salicornaria marginata. 1878. van den Broeck. Esquisse Pag. 124.

A 67, 68 et 70 mètres sous Goes on a trouvé plusieurs exemplaires
de cette espèce, ayant les cellules rhomboidales disposées en séries obliques.
L'ouverture en est semicirculaire et occupe la partie supérieure de la
cellule. Quelques-unes des ouvertures permettent encore de distinguer les
deux dents du bord inférieur.

La Salicornaria crassa se trouve à l'état fossile dans l'Oligocène supé-
rieur d'Astrupp , Freden et Dickholzen , dans le Crag corallin de l'Angleterre
et les Sables moyens d'Anvers à Berchem, Wommelghem et Calloo.

A l'état vivant elle habite l'Atlantique, depuis l'Angleterre au Cap de
la Bonne Espérance, et la Méditerraneé.

6. Membranipora trifolium. Wood. Pl. 1. Fig. 6.

Flustra trifolium. 1844. Wood. Descr. Cat. Pag. 20.
Membranipora trifohum. 1859. Busk. C. P. Pag. 32, pl. 3,
fig. 1, 2, 3, 9.

1878. v. d. Broeck. Esquisse. Pag. 126.

A 67 et 68 m. sous Goes se trouvaient des fragments de coquilles
couverts de croûtes formeés par ce bryozoaire. L'espèce est facilement
reconnaissable à ses champs rhomboïdaux ou hexagonaux, qui ont à
leur partie supérieure l'ouverture relativement grande. Celle-ci a deux
sinus latéraux à la base et un troisième au sommet, qui lui ont valu
son nom spécifique. A la partie inférieure de la plupart des champs, on
observe une ovicellule protubérante et assez grande. On n'en peut découvrir
qu' avec peine l'ouverture en forme de fissure transverse, située dans

3*

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

un plan perpendiculaire à celui de la colonie entière et répondant ainsi
le naieux à la figure 2, pl. III de Busk. Ça et là on voit encore d'autres
ouvertures plus petites pour les aviculaires et placées aux angle des
cellules.

Selon Busk, notre espèce se trouve en abondance dans le Crag corallin
à Sutton attachée aux valves de Terebratula grandis et d'autres mollusques.

Sur l'autorité de Wood, il la mentionne comme trouvée dans le Crag rouge;
peut-être appartient-elle à la rubrique des fossiles remaniés du premier
étage dans le second. Dans les Sables à Bryozoaires elle a été trouvée à
Berchem , Wommelghem et Calloo (Br.) et habite actuellement les Mers
Arctiques à toutes les profondeurs.

7. LepraUa innominata. Couch. Pl. l. Fig. 7.

Lepralia innominata. 1847. Johnston. British Zoophytes, Pag. 319,
pl. 55, fig. 12.

1859. Busk. C. P. Pag. 40, pl. 4, fig. 2.

1878. V. d. Broeck. Esquisse. Pag. 126.

Un fragment de Diastopora meandrina trouvé à 68 m. sous Goes, est
couvert d'une croûte de cette si petite espèce. Les cellules en sont ellip-
tiques et sépareés par une suture assez profonde. L'ouverture semicir-
culaire ou semilunaire est très i)etite et située près de l'extrémité supérieure
de la cellule. La surface est ornée de 6 ou 7 paires de rainures, qui
convergent de la circonférence à la ligne mediane, mais en laissant lisse
une partie centrale. Quelques exemplaires laissent entrevoir la série de
petits tubercules qui environnent l'ouverture.

A l'état vivant cette espèce est connue sur les côtes de l'Angleterre
et de la Méditerranée, et à l'état fossile dans le Crag corallin et les Sables
à I^ryozoaires de Berchem et Wommelghem.

S. Eschara monilifera. Milne Edward.s. Pl. 1. Fig. 8.

Eschara monilifera. 1838. II. Milne Edwards. Recherches anato-
miques, physiologiques et zoôlogiques sur les Polypiers. Pag. 7,
pl. 9, fig. 1.

1841—44. H. Michelin. Iconographie Zoophytologique. Pag 327,
pl. 78, fig. 10.

1844. Wood. D. C. Pag. 16.

1859. Busk. C. P. Pag. 68, pl. 11 , fig. 1,2,3.

1865. Reuss. Zur Fauna des deutschen Oberoligocâns, Pag. 648.

1878. V. d. Broeck. Esquisse Pag. 126.

Busk appelle ce bryozoaire le plus caractéristique du Crag corallin.
Les fragments qui en ont été trouvés à Goes à 66, 67, 68, 70 et 75 m.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

sont en général allongés et aplatis ; ils montrent très-bien les ouvertures
des cellules, tantôt presque circulaires, tantôt plus allongées, dirigées en
haut et en avant. A côté de ces ouvertures on voit deux petites cellules
pour les aviculaires. Les grandes cellules sont placées en rangées verticales
alternantes ; celles d'une même série sont séparées par une côte épaisse.
Entre ces rangées se trouvent des lignes beaucoup moins larges, accom-
pagnées d'une série de petites perforations.

Selon Reuss ce polyzoaire est rare dans l'oligocène; selon Busk il se
trouve dans le miocène des Faluns de la Touraine, et dans les dépar-
tements de Loire inférieure et de Maine et Loire, et selon Wood, dans
le Crag corallin de Sudbourn et Ramsholt et le Crag rouge de Sutton.
En Belgique van den Broeck le mentionne comme ayant été rencontré dans
les Sables à Bryozoaires de Berchem, V/ommelghem, Calloo et Deurne.

9. Eschara porosa. Milne Edwards.

Eschara porosa. 1838. Milne Edwards. 1. c. Pag. 13, pl. 11, fig. 7.
1844. Wood. D. C. Pag. 17.
1859. Busk. C. P. Pag. 66, pl. 11, fig. 4. •
1878.
V. d. Broeck. Esquisse Pag. 126.

Nous ne possédons de cette espèce que trois fragments, trouvés à 68 m.
sous Goes. Le plus grand est un peu tordu, ce qui, selon Busk, est un
caractère spécifique pour les fragments de colonie plus complets. Les
cellules sont placées en deux couches, attachées dos à dos, et en lignes
obliques plus ou moins régulières et séparées par des intervalles de dimen-
sion égale ou de double grandeur. Les ouvertures n'ont pas toutes la mê.me
forme; celles d'un des fragments sont pointues à la base comme celles
de l'Eschara monilifera, celles de l'autre sont semicirculaires et ont le
bord inférieur bidenté. Le reste de la surface est pourvu d'un très-grand
nombre de pores qui disparaissent par l'usure. Dans nos exemplaires nous
n'avons pas pu découvrir les ovicellules, mentionnées , mais non dessinées
par Busk.

Cette espèce est connue dans le Crag corallin de Sudbourn selon Wood
et Busk, dans la formation pliocène Sub-Appennine selon Milne-Edwards,
et dans les Sables à Bryozoaires de Berchem selon van den Broeck.

10. Mehcerita Charlesworthi. Milne-Ed^vards. Pl. I. Fig. 9.

Melicerita Charlesworthi. 1836. Milne-Edwards, Annales des Sciences
Naturelles. YI. pl. 12, lig. 19.

Ulidium Charlesworthi. 1844. Wood. D. C. Pag. 17.

Melicerita Charlesworthi. 1859. Busk. C. P. Pag. 70, pl. 10, fig. 4.
1878.
V. d. Broeck. Esquisse. Pag. 126.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Plusieurs fragments bien conservés de cette espèce ont été trouvés à
67, 68 et 70 m. sous Goes. Ils sont plats et composés de deux couches
de cellules hexagonales ou rhomboïdales, j'angées en lignes ondulées hori-
zontales et en quinconce bien visible. Chaque cellule a un bord élevé,
mais dans nos exemplaires, les deux hgnes courbées qui se trouvent à
côté de l'ouverture ne sont pas bien distinctes. Aussi manquent-elles dans
la plupart des figures de Busk. L'ouverture de la cellule est semilunaire
et permet encore de distinguer les deux petites dents du bord inférieur
et, avec quelque peine, une trace de la denticule supérieure. La plupart
montrent une seconde ouverture circulaire et située au-dessus de la première.
Selon Busk, elle n'est que l'ouverture de l'ovicellule, originellement très-
étroite et en forme de croissant, mais agrandie par la perte d'une partie
de la paroi entre les cornes du croissant.

La Melicerita Charlesworthi se trouve selon Wood dans le Crag corallin
de Sutton, et, selon van den Broeck dans les Sables à Bryozoaires de Calloo.

ll.Billustra delicatula. Busk. PL 1, Fig. 10.

Biilustra delicatula, 1859. Busk. C. P. Pag. 72, pl. 1, lig. 2,4,
. pl. 2, fig. 7.

1878. V. d. Broeck. Esquisse. Pag. 126.

Nous ne possédons de cette espèce que deux petits fragments, trouvés
sous Goes à 64 et 68 m., et un troisième, sous Utrecht à 200 m., à
l'égard duquel nous conservons encore quelque doute. Les premiers sont
facilement reconnaissables, plats et composés de deux couches qui se séparent
facilement. Dans chacune les cellules sont disposées en sériés verticales
alternantes. Le bord en est élevé et d'une forme quadrangulaire arrondie ;
quelques-unes laissent entrevoir des traces d'une denticule inférieure. Les
ouvertures surpassent un peu en longueur les intervalles qui les séparent.

Selon Busk, notre espèce se trouve vivante en Australie et probablement
aussi près de Manille et, selon van den Broeck, sur les côtes de l'Angleterre.
A l'état fossile, elle est connue dans le Crag corallin et dans les Sables
à Bryozoaires de Wommelghem.

Le petit fragment cité ci-dessus et trouvé à Utrecht appartient sans
contredit au genre Biflustra; aussi les cellules sont-elles entourées d'un
bord élevé et rayonné et disposées en quinconce et en deux couches qui
se séparent facilement. Seulement elles sont plus allongées, la longueur
étant le double de la largeur, et les intervalles beaucoup moins longs.

Nous n'estimons pourtant pas cette différence assez grande pour ne
pas réunir ce fragment à la même espèce.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

12. Biflustra cf. delicatula. Busk. Pl. 1. Fig. 11.

Nous avions d'abord réuni provisoirement avec le genre Membranipora
plusieurs fragments de colonies cylindriques ou subcylindriques. En faisant
abstraction de cette forme de la colonie entière, la ressemblance avec la
Membranipota trifolium était très-grande, cependant ils se rapprochent
encore davantage de la Billustra delicatula quand on se suppose les
colonies de celle-ci diminuant en largeur, jusqu' à ce que cette dimen-
sion atteint ou égale l'épaisseur.

Comme nous venons de le dire, la colonie est cylindrique ou conoïde
et très-allongée et composée d'un grand nombre de cellules quadrangulaires ,
rangées en séries verticales alternantes. Chaque cellule a un bord élevé et
une grande ouverture qui occupe presque le champ entier, raison pour
laquelle nous n'avons pas réuni notre bryozoaire au genre Salicornaria,
auquel il ressemble beaucoup. La l'orme de l'ouverture est un peu variable ;
tantôt elle ressemble de près à celle de la Membranipora trifolium, mais
est plus allongée ; tantôt la partie inférieure est indivisée et l'ouverture
a plus ou moins la forme d'un 8. Un autre point de rapport avec la
dernière espèce est la présence de petites ovicellules, qui alternent régu-
lièrement avec les grandes cellules et ont à la base une petite ouverture
en forme de fissure transverse, qui ne se laisse distinguer que difficilement.
Ces ovicellules ont environ V3 de la hauteur des autres. Souvent on
voit encore à côté du sommet ou de la base des grandes cellules deux
pores, qui étaient destinées à la réception des aviculaires; ils ont aussi
une ouverture en forme de fissure oblique.

Ces cellules secondaires ne se trouvent pas mentionnées dans la descrip-
tion que Busk donne de la Biflustra delicatula. C'est pour cette raison
que nous conservons encore beaucoup de doute sur la réunion avec cette
espèce, dont elle se rapproche d'ailleurs beaucoup. Peut-être elle se retrou-
vera plus tard parmi les espèces déjà connues d'Anvers et de l'Angle-
terre, puisqu' elle n'est nullement rare dans les sables sous Goes.

Elle s'y trouvait aux profondeurs de 66, 67 et 70 m.

13. Retepora simplex. Busk. Pl. 1. Fig, 12.

Retepora simplex. 1859. Busk. C. P. Pag. 76, pl. 12, fig. 3.

1878. V. d. Broeck. Esquisse. Pag. 128.

Nous ne possédons de cette espèce qu'un très-petit fragment trouvé à
68 m. sous Goes. La surface antérieure, qui est assez usée, montre un
certain nombre d'ouvertures placées en quinconce régulier, qui sont plus

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

rapprocheés dans notre exemplaire que dans la figure de Busk, ont une
forme circulaire et montrent quelquefois un petit sinus à la base. Le
sommet est entouré d'une dépression semilunaire, comme le représente
la figure de Busk. On ne voit aucune trace d'aviculaires, ce que B.
considère comme la principale différence entre la R. simplex et la R.
notopachys, espèces alliées de près. La surface postérieure est lisse et
divisée en champs par des lignes foncées irrégulières.

L'espèce n'est connue qu'à l'état fossile dans le Crag corallin et les
Sables à Bryozoaires de Berchem et Wommelghem.

12. Cellepora coronopus. Wood.

Cellepora coronopus. 1844. Wood. D. Pag. 18.

1859. Busk. C. P. Pag. 57, pl. 9, fig. 1, 3.

1878. V. d. Broeck. Esquisse. Pag. 126.

Ce n'est que par un petit fragment de tige, encore bien conservé et
trouvé à 68 m. sous Goes que l'espèce sus-nommée est représentée dans
notre collection. Les cellules sont placées en quinconce irrégulier et sou-
vent interrompu. Les ouvertures circulaires, sinueuses à la base, sont
entourées d'un bord protubérant, qui manque à la partie inférieure, où
l'on observe une petite ovicellule et plusieurs petits pores. Le reste de
la surface e.st entièrement hsse.

Busk serait tenté de réunir cette espèce à la Scyphia cellulosa de
Munster, tant l'extérieur ressemble à celui de cette dernière, si ce n'est
que notre fossile est massif et celui de Munster creux. La Cellepora
coronopus est très-abondante dans le Crag corallin à Ramsholt et se trouve
dans les Sables à Bryozoaires de Berchem, Wommelghem, Calloo et Deurne.

15. Cellepora pumicosa. L. Pl. 1. Fig. 13.

Cellepora pumicosa. 1852. Busk. Catalogue Pl. CX.

Cellepora globus? 1864. Roemer. Nordd. Pol. Pag. 215, pl. 26, fig. 22.

Cellepora pumicosa. 1878. v. d. Broeck. Esquisse. Pag. 126.

Quelques exemplaires passablement bien conservés de cette espèce nous
viennent de Goes de 67 et de 70 m. de profondeur. Les petites colonies
sont plus ou moins sphériques, le diamètre n'en excède pas 4 m. m. La
surface est en grande partie usée et montre beaucoup d'ouvertures de
grandeur différente. Ça et là on distingue des cellules complètes, urcé-
olées et ayant à côté du sommet une protubérance, munie d'une petite
ouverture. Les cellules sont placées sans aucun ordre visible et forment
des couches concentriques.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Nos exemplaires tiennent le milieu entre ceux que Roemer (1. c.) a
tirés de l'oligocène inférieur de Lattorf et ceux du Musée d'Histoire Na-
turelle à Bruxelles, qui viennent des Sables à bryozoaires de Berchem
et Wommelghem. Busk ne mentionne pas l'espèce comme ayant été
trouvée dans le Crag corallin de l'Angleterre.

A l'état vivant, elle se trouve, d'après v. d. Broeck, dans les Mers
Arctiques, la Mer du Nord et la Méditerranée.

16. Cupularia denticulata Conrad. Pl. 1. Fig. 14.

Lunulites alveolatus? 1844. Wood. Desc. Catal. Pag. 18.

Cupularia Oweni. 1844. Idem. Pag. 18.

Cupularia denticulata. 1859. Busk. C. P.

4878. Van den Broeck. Esquisse. Pag. 126.

Les exemplaires assez nombreux dans notre collection, provenant des
profondeurs de 50, 54, 64 , 62, 64, 67, 68 et 70 m. sous Goes, mon-
trent en partie l'ouverture quadrangulaire et bidentée de chaque côté.
Les champs cellulaires sont de forme subrhomboidale et possèdent parfois
dans les angles de petites ouvertures pour les vibracules. La surface in-
férieure du disque est rugueuse et montre des rainures radiales dichoto-
mes; le contour en est à peu ])rès circulaire et denticulé. Un grand
nombre des cellules sont remplies de glauconie, de sorte qu'une partie
du moins de ce minéral dans les Sables gris tii^e son origine des bryo-
zoaires et non des foraminifères.

D'autres exemplaires sont très-usés, mais partiellement encore bien
reconnaissables aux champs rhomboidaux, à l'alternance des petits pores
et des grands et la surface inférieui'e si caractéristique.

Selon Busk, la Cupularia denticulata se trouve dans le Crag corallin
de Sutton et de Ramsholt et, selon Wood, dans le Crag rouge de Sutton
où l'on ne ti^ouve cependant que des exemplaires usés. Van den Broeck
l'a l'encontrée dans les Sables à bryozoaires de Berchem, Calloo, Deurne
et du Bassin du Canal à Anvei-s. A l'état vivant elle habite l'Océan At-
lantique jusqu'aux côtes de l'Afrique et des îles de Madère et des Canaries.

47. Lunulites conica. Defrance. Var. depressa. Pl. 4. Fig. 45.

Lunulites urceolata. 4826. Goldfuss. P. G. Pag. 44, pl. 12, fig. 7.

Lunulites conica. 4859. Busk. C. P. Pag. 88, pl. 43, fig. 4.

4866. Giebel-Goldfuss. Pag. 8.

4878. Van den Broeck. Esquisse. Pag. 426.

Les petits bryozoaires, trouvés à 68 m. sous Goes, que nous rapportons
à cette espèce ont la forme d'un disque subconiforme. La surface inférieure

4

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

est partagée en champs allongés par des rainures radiales et dichotomes,
réunies par des rainures transverses ; elle est perforée par un grand nombre
de petits trous placés irrégulièrement. Les cellules sont rhomboïdales ou
hexagonales et placées en rayons ; leur arrangement en cercles, dont parle
Busk, n'est pas très-distinct. Elles alternent régulièrement avec d'autres
cellules plus petites, destinées à la réception des vibracules.

Busk mentionne ce fossile dans le Calcaire grossier de Grignon et de
Chaumont, dans le miocène de Salles (Gironde), S^e Maure et Mauthelon
(Indre et Loire), dans le Crag corallin de Sutton et le Crag rouge. Van
den Broeck l'a trouvé dans les Sables à bryozoaires de Calloo et de Deurne.

Classis II. braciîiopoda.

i. Argiope cistellula. Wood.

1852. Davidson. British tertiary Brachiopoda. Pag. 10.
1863. Jeffreys. British Conchology. IL Pag. 19, pl. 1, fig. 2.
1872. Wood. Crag Mollusca. Paleontographical Society. Suppl. I.

Pag. 170, pl. XI, fig. 4.

Une petite" valve, trouvée à 68 m. sous Goes, nous paraît appartenir
à cette espèce. Elle est presque plane, triangulaire, un peu cordiforme,
et a un diamètre de 8 m. m. dans les deux directions. L'extérieur paraît
avoir été parfaitement hsse, à l'intérieur on voit près du sommet deux
dents cardinales assez fortes. Le contour est presque le même que celui
de la fig. 4 d. de Wood, seulement plus triangulaire et ne présente aucune
trace de septum.

Vivante, on la trouve sur les côtes de la Norvège, de l'Angleterre,
de la Normandie et de la Méditerranée. Fossile, Wood la mentionne
comme provenant du Crag corallin de Sutton.

2. Terebratulina caput serpentis. L. Pl. 2. Fig. 1.

Terebratulina caput serpentis. 1852. Davidson B. t. B. Pag. 12.

Terebratula caput serpentis. 1863. Jeffreys. B. C. II. Pag. 14.
1869. Idem V. Pag. 164, pl. 19, fig. 2.

Terebratulina caput serpentis. 1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag.

169, ph 11, lig. 3.
1881. Mourlon. Géologie de la Belgique. Pag. 270.

Terebratula caput serpentis. 1881. Nyst. Conchyliologie de la Bel-
gique. Pag. LIV, 250, pL 28, fig. 3.

liC seul exemplaire de notre collection, une petite valve, a été trouvé
à 68 m. sous Goes. Elle a une longueur de 4 m. m. sur une largeur de

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CONTRIBÜTJONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS. 27

31 m. m., elle est triangulaire et porte environ 10 côtes longitudinales
assez fortes, entre lesquelles s'en interposent d'autres près du bord an-
térieur. Ces côtes sont croisées par quelques lignes d'accroissement. On
les aperçoit aussi à l'intérieur de cette mince valve.

Vivante, notre espèce habite les côtes de l'Angleterre, de l'Atlantique
(du Spitzberg à la Sicile et aux Açores), de l'Amérique du Nord et du
Japon.

En Angleterre elle est connue à l'état fossile, suivant Geikie, dans la
formation glaciale, suivant Wood, dans le Crag corallin et en Belgique,
selon Nyst, dans le Diestien, où elle est rare.

3. Terebi-atula grandis. Blumenbach. Pl. 2. Fig. 3.

Terebratula variabilis 1829. Sowerby. Minerai Conchology VI. Pag.
148, pl. 576, flg. 2—5.

Terebratula Sowerbyana. 1844. Nyst. Coquilles et Polypiers fossiles
de la Belgique. Pag. 335.

Terebratula grandis. 1852. Davidson. B. t. B. Pag. 16, pL 1, fig. 18.
Pl. 2, lig. 1—8.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 168, pl. 11, fig. 5. Pl. 8, lig. 11.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LIV.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 230.

Nous possédons de cette espèce variable une série de fragments plus
ou moins complets et bien conservés, trouvés à 315 , 320, 351 et 369 m.
sous Utrecht et à 74, 87 et 101(?) m. sous Goes.

Le test de tous nos individus est épais, surtout celui de la grande
valve près du sommet. L'area est très-variable; tantôt elle est assez
développée et séparée du reste de la valve par une carène obtuse, tantôt
elle se confond insensiblement avec celle-ci. L'intérieur est très-inégal et
a bien conservé les impressions des ovaires. Les valves imperforées pos-
sèdent encore la partie proximale de l'appareil brachial et montrent dis-
tinctement les impressions musculaires.

Cette espèce éteinte est assez répandue. En Belgique elle est caracté-
ristique pour le Diestien, qu'on nomme aussi Sables à Terebratula grandis;
elle est rare dans les vrais Sables à Isocardia cor. En Angleteri-e elle
est connue dans le Crag corallin et rouge et en Allemagne dans l'oligo-
cène moyen et supérieur (Von Koenen, Mollusken Fauna des norddeut-
schen Tertiärgebirges IL Paleontographica 16. 1867. Pag. 151, pl. 14,
flg. 1 et Idem III. Pag. 224).

4*

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I

28 CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

4. Terebratella cf. Spitzbergerisis. Davidson. Pl. 2. Fig. 2.

Terebratella Spitzbergerisis. 4852. Davidson. Proceedings of the Zoo-
logical Society. Pag. 78.
4869. Jeffreys B. C. V. Pag. 464, pi. 99, fig. 3.

Un petit brachiopode, parfaitement conservé, a été trouvé à Goes à
68 mètres de profondeur. La grande valve a une longueur de 4 et une
largeur de 3|- m. m.; elle est très-mince et ne possède pas de deltidium.
Vers la marge frontale elle s'élargit davantage que dans la figure de
Jeffreys. L'extérieur est finement pointillé et orné de plusieurs lignes
d'accroissement indistinctes et de deux carènes longitudinales très-obtuses.
La petite valve est également munie de deux ou trois lignes d'accroisse-
ment plus visibles. Son appareil brachial est composé des deux branches
descendantes, réunies par une lame, convexe vers l'extérieur et portant
plusieurs épines. Une barre la réunit au septum très-peu développé.

Selon Jeffreys (1. c.), cette espèce habite actuellement l'Océan Arctique
et se trouve à l'état fossile dans les dépôts post-glaciaires d'Uddevalla
en Norvège.

Nous rapportons aussi à cette espèce, quoiqu'avec quelque hésitation,
une autre grande valve de 4 m. m. de longueur et de largeur, trouvée
dans la même couche. Elle est plus circulaire et plus forte que l'autre.
Le deltidium y manque également et les dents qui bordent l'ouverture
sont plus fortes.

Classis m. lamellibranchiata.
Subclassis L Asiphonicla.
Ordo A. Monomyaria.

4. Anomia ephippiurn, I.inn.

Anomia ephippium. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 8, pl. I, fig. 3.
4863.
Jeffreys. B. C. IL Pag. 30.
4869.
Idem V. Pag. 165, pl. 20, fig. 4.
4870
Herklots. W. v. N. Pag. 470, pl. X, fig. 7.
4884.
Nyst. Conch. Pag. XLIV. 442, pl. X, fig. 3.
4884.
Mourlon. Géologie, Pag. 230.

Un assez grand nombre de valves très-petites de cette espèce ont été
trouvées à
64 , 63, 64, 66 et 68 m. sous Goes et à 490, 204 , 263, 294|

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

et 320 m. sous Utrecht. Quelques-unes sont des valves inférieures ayant
le trou musculaire encore bien conservé. Elles sont toutes irrégulières et
lamelleuses et ne dépassent pas 7 m. m. de longueur et 6 m. m. de hauteur.

Vivante , cette espèce habite toutes les mers de l'Europe et de l'Amé-
rique septentrionale entre 0 et 150 mètres de profondeur. (J.). A l'état
fossile, Wood l'a rencontrée dans le Crag corallin, rouge et Iluvio-marin ,
dans l'argile de Chillesford et dans la formation glaciaire, et Nyst, dans
le Diestien et le Scaldisien d'Anvers. Elle se trouve aussi dans le pliocène
de l'Italie.

2. Lima subauriculata. Mont. Pl. 2. Fig. 4.

Lima nivea. 1844. Nyst. Coq., etc. Pag. 281, pl. XXI, fig. 4.

Lima subauriculata 1856. Wood. C. M. II. Pag. 47 , Pl. VU , fig. 3.

4863. Jeffreys. B. C. II Pag. 82.

1869. Idem V. Pl. XXV, fig. 3.

Lima elliptica. 1863. Idem. II. Pag. 8L

1869. Idem. V. Pl. XXV, Fig. 2.

Lima subauriculata. 1870. Homes. Wiener Becken. II. Pag. 389,
pl. LIV, fig. 6.

1881. Nyst. Conch. Pag. XLVI. 158, pl. 17, fig. 3.

Deux valves de cette espèce ont été trouvées à 64 et 66 m. sous Goes
et deux fragments à 256| et 263J m. sous Utrecht. En proportion de
la hauteur l'une des premières est un peu plus longue qu'à l'ordinaire
et mesure ainsi 3 sur 2 m. m. dans ces deux directions. Son contour est
le même que celui de la Lima Sarsii représentée par Jeffreys (1. c.). Elle
diffère pourtant de cette espèce par son ornamentation ; les lignes radiales
sont bien développées et fortes, surtout près du bord inférieur, mais
les lignes concentriques sont très-faibles et à peine visibles.

Aussi n'aperçoit-on rien des petites dents cardinales qui marquent
cette espèce. Notre coquille est presque équilaterale ; elle a les oreillettes
petites, le bord de la charnière un peu courbé en dedans, le bord infé-
rieur crénelé et l'intérieur strié radialernent. L'autre valve est beaucoup
plus grande, relativement plus mince, mais également plus large que de
coutume. Elle est lisse sur sa partie centrale et montre seulement de très-
fines hgnes radiales sur les côtés.

Vivante, cette espèce habite, entre 30 et 300 m. de profondeur, les
côtes du Groenland, de l'Europe, de l'Afrique septentrionale et des
Canaries.

A l'état fossile, elle est connue dans le Diestien d'Anvers, dans le Crag
corallin de Sutton, dans le pliocène de la Sicile et dans le bassin de Vienne.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

4. Pecten septemradiatus. Müller. PL 2. Fig. 5.

Pecten septemradiatus. 1863. Jeffre3^s. B. C. 11. Pag. 62.

1869. Idem Y. Pag. 166, pi XXIII, fig. 1.

1870. Homes W. B. H. Pag. 4^2, pL 64, fig. 1. //

1872. Wood. C. M. SuppL I. Pag. 106.

Pecten Danicus 1856. Wood. C. M. IL Pag. 30, pi. IV, fig. 2.

Une valve inférieure incomplète mais bien reconnaissable a été retirée
d'une profondeur de 369 m. sous Utrecht. Elle porte six côtes larges et
convexes et séparées par des fossettes plus étroites. Les premières sont
couvertes de lignes radiales élevées, croisées par de nombreuses lignes
concentriques et formant avec celles-ci une série de pointes courtes, di-
rigées en bas. L'intérieur est poli et luisant.

Deux valves gauches ou supérieures proviennent de Goes (82 m.).
Elles sont encore intactes et possèdent cinq des côtes décrites, séparées
par des intervalles de la moitié plus larges. L'ornementation est exac-
tement la même que celle de la valve droite. L'oreillette antérieure, la
plus grande, est tronquée verticalement et por te 6 ou 7 lignes radiales ,
croisées par des lignes concentriques beaucoup plus nombreuses. L'oreil-
lette postérieure est de nouveau beaucoup plus petite que dans la figure
de Jeffreys. Outre les coquilles entières sus-nommées, nous avons encore
des fragments reconnaissables venant de Goes (84, 87 et 101 (?) mètres).

A l'état vivant, l'espèce habite toutes les côtes de l'Europe, mais principa-
lement celles du nord. Fossile, on la connaît dans les dépôts glaciaires de la
Norvège et de l'Ecosse , dans le Crag rouge de l'Angleterre et le miocène de
Vienne. Il ne semble pas qu'on l'ait trouvée dans les sables d'Anvers.

5. Pecten opercularis L. Pl. 2. Fig. 6.

Pecten sulcatus. 1823. Sowerby. M. C. IV. Pag. 129, pl. 393 , fig. 1.

Pecten opercularis 1840. Goldfuss. P. G. IL Pag. 62, pL 95, fig. 6.

1844. Nyst. Coq. Pag. 291 , pl. 23, fig. 2.

1856. Wood. C. M. H. Pag. 35, pl. VI, fig. 2.

1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 59.

1869. Idem. V. PL 22, fig. 3.

Pecten malvinae. 1870. Hörnes. W. B. H. Pag. 414, pl. 64, fig. 5.

Pecten opercularis 1872. Wood. C. M. SuppL L Pag. 105.

1881. Nyst. Conch. Pag. XLIV, 149, pl. 15, fig. 1, 2

1881. Mourlon. Géologie. Pag.. 229.

Les nombreux exemplaires de notre collection, souvent entièrement
intacts, généralement bien conservés, nous ont fait voir qu'il est im-
possible de tenir les espèces „opercularis" et „Malvinae" séparées, comme

ÉÊi

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

le veut Homes, surtout à cause d'un point de vue stratigraphique.
Selon lui la différence consisterait en: „le plus grand nombre de côtes
radiales sur le P. Malvinae" (environ 30, en tout cas plus de 20). Nous
I avons de la couche entre 45 et 50 m. sous Goes plusieurs valves magni-

fiques, dont une a 28 côtes; pour les autres ce nombre varie entre 20
et 23. 2° ,,Sur le P. Malvinae les côtes seraient nues près du crochet
et les lignes concentriques très-lamelleuses, tandisque sur le P. op. l'or-
namentation aurait davantage l'appai-ance d'un nombre de points élevés
et s'étendrait jusqu'au crochet". Or, sur la plupart de nos coquilles qui
n'ont pas un grand nombi'e de côtes, on voit aisément le premier de
ces caractèi'es. Néanmoins, on peut admettre deux variétés — et c'est
ce que fait AVood —, dont la première, le P. Malvinae, serait la plus
ancienne et serait graduellement rem])lacée par la seconde, sans qu'il
soit possible de tracer quelque part une linite.

Sur nos coquilles les côtes mentionnées sont au nombre de 20 à 23;
près du crochet elles sont simples et séparées par un intervalle un peu
plus large. Ici il en apparaît peu à peu de nouvelles et plus loin encore
d'autres. Ainsi le nombre des côtes s'agrandit avec la coquille, mais
toujours celles qui sont les plus longues, sont aussi les plus épaisses.
Elles sont croisées par des lignes concentriques et lamelleuses, qui com-
mencent à Tuie distance plus ou moins grande du crochet et qui forment
chaque fois une pointe dirigée en bas. Ces lignes lamelleuses sont assez
régulières dans le haut et font ressembler les jeunes individus à ceux
du Pecten ventilabrum, mais plus bas elles deviennent irrégulières.

L'oreillette antérieure de la valve droite est la plus grande et porte
5 ou 6 lignes radiales et plusieurs ligiiês concentriques irrégulières. Dans
l'échancrure profonde on voit sur le bord de la valve quatre petites dents
très-rapprochées.

Vivante, notre espèce habite toutes les côtes de l'Europe, y compris
la Méditerranée. Fossile, elle se trouve dans le Diestien et surtout dans
le Scaldisien d'Anvers, le Crag corallin, rouge et fluvio-marin, les couches
de Chillesford et le glacial moyen de l'Angleterre, le pliocène de l'Italie
et le miocène de Bordeaux, de la Touraine et du bassin de Vienne.

A Utrecht elle a été rencontrée à 183, 195|, 241, 247, 257, 258,
265, 265^ et 266 mètres et à Goes à 45, 50, 51 , 54, 57, 59, 63
et 66 mètres de profondeur.

6. Pecten ventilabrum. Goldf. PL 2. Fig 7.

Pecten reconditus 1829. Sowerby. M. C. VI. Pag. 146, pl. 575, fig. 5,6.
Pecten ventilabi'um. 1840. Goldfuss. P. G. H. Pag. 67, pl. 97, fig. 2.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Pecten Sowerbyi. 1844. Nyst. Coq., etc. Pag. 293. '
Pecten radians. Idem. Pag. 294, pi. 24, fig. 3^-
Pecten dubius? 1856. Wood. C. M. II. Pag. 38, pi. 4, fig. 3, pi.
6, fig. 3.

Pecten radians. 1881. Nyst. Conch. Pag. XLVI, 151, pi. 15. fig. 3.

1881. Moiirlon, Géologie. Pag. 229.

L'identité des différentes coquilles excellemment conservées avec les
magnifigues figures de l'ouvrage allemand est liors de doute. L'ornamen-
tation caractéristique des côtes et des fosses i^adiales consiste en lignes
concentriques squameuses et ondulées, convexes vers le crochet sur les
côtes secondaires, et concaves sur les côtes primaires et dans les fosses
radiales. Par là elles se l'approchent beaucoup du Pecten venustus Gf.
(P. G. IL Pag. 66, pl 97, fig. 1), mais s'en distinguent par le nombre
des côtes, qui est inférieur dans la dernière espèce (15), et par la réu-
nion dCvS différentes lignes concentriques sur les côtes latérales. Autant
qu'on peut conclure de la description de Nyst et de So.werby et de la
figure qu'en donne ce dernier, l'espèce sus-nommée est identique au
Pecten reconditus de Sow., qui est tout autre que le Pecten synonyme
de Brander. Aussi Nyst lui môme croit-il cette identification très-probable.

Je n'ai point du tout la même conviction quant au Pecten dubius de
Brocchi (C. M.). La description et les figures, qu'en donne Wood et qui
sont assez médiocres, rendent cette identité seulement assez vraisem-
blable et c'est pour cette raison que je conserve provisoirement le nom
spécifique de Goldfuss. J'ai cru pouvoh^ y réunir le Pecten radians de
Nyst; la différence entre sa figure et nos coquilles consiste en ce que
les côtes de nos exemplaires sont égales entre elles, tandisque Nyst en
mentionne quatre qui sont plus élevées que les autres. Nyst identifie
en outre son espèce avec le P. dubius de Wood, identité qui est encore
douteuse pour nous.

A Utrecht, des exemplaires ont été trouvés à 18.2, 196, 241, 242,
257,' 265, 265|, 266, 272, 315 et 369 mètres et à Goes à 33, 54,
59, 64 et 68 métrés. Le plus grand a une longueur de 28 m. m. sur
une hauteur de 29, les autres sont plus petits et comparativement plus
hauts. La plupart, nommément ceux de 242 et 315 m., sont presque
entièrement intacts, l'ornamentation extérieui'e est conservée dans tous
les détails, preuve qu'ils ont eu peu à soufirir de l'action des vagues.

Selon Nyst (1. c.), on connaît cette espèce dans le Scaldisien, mais
surtout dans le Diestien des environs d'Anvers. Le P. dubius de Wood
se trouve dans le Crag corallin et rouge de différents endroits.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

7 Pecteri similis Laskey. Pl. 2. Fig. 8.

Pecten pygmaeus. 1840. Goldfuss P. G. II. Pag. 77 , pl. 99, fig. 14,
Pecten similis 1856. Wood. C. M. II. Pag. 25, pl. V, fig. 4.

1863. Jeiïreys. B. C. IL Pag. 71.

1869. Idem. V. Pag. 168, pL 22, fig. 5.

1881. Nyst. Conchyliologie, etc. Pag. XLVI, 154, pl. 15, fig. 6.

A Utrecht on a rencontré un assez grand nombre de ces petites co-
quilles à 254, 255|, 256^, 257, 258, 259^, 260|, 261, 262, 262-|,
263, 263|^, 265|-, 266 et 267 mètres, ainsi dans un horizon assez res-
treint. A Goes il en a été trouvé à 63, 64, 66 et 67 mètres. Les côtes
internes de ces coquilles sont bien visibles dans quelques valves, mais
pas autant que dans la figure 14" de Goldfuss; les lignes concentriques
le sont mieux au contraire. Le plus gi'and exemplaire a une longueur
et une hauteur de 5,5 m. m. Tous sont minces, transparents et lisses.
L'oreillette antérieure de la valve droite est fortement échancrée à la
base. Selon Jeffreys notre espèce habite toutes les côtes de l'Europe
occidentale et méridionale entre 30 et 400 mètres; à l'état fossile, elle
est connue dans le Crag corallin, le Diestien et le pliocène de l'Italie.
Goldfuss a tiré son Pecten pygmeus, que Nyst considère comme une
espèce à part, de l'oligocène supérieur de Bunde en Westphalie.

8. Pecten Gerardi. Nyst. Pl. 2. Fig. 9.

Pecten Gerardi. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 300 , pl. 18, fig. 11.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 24, pl. V, fig. 5.

1872. Idem. Suppl. I. Pag. 104.

1881. Nyst. Conchyliologie, etc. Pag. XLVI, 153, pl. 15, fig. 5.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 229.

Les deux valves de cette élégante coquille de notre collection provien-
nent de 365| mètres sous Utrecht. La valve inférieure est complète et
montre très-bien, ainsi que la valve supérieure qui est un peu endom-
magée, les fines stries obliques qui ne sont visibles qu'à la loupe. Les
valves elles-mêmes sont opaques et ne présentent que quelques lignes
d'accroissement.

En Belgique cette espèce est connue dans le Scaldisien et le Diestien
et en Angleterre dans le Crag corallin.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Ordo B. H eteromyaria.

9. Mytilus edulis. L.

Mytilus antiquorum. 1821. Sowerby. M. C. III. Pag. 133, pl. 275,
fig. 1-.3.

Mytilus edulis. 1843. Brocchi. Conchiologia, etc II. Pag. 584.

Mytilus antiquorum. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 267, pl. 21 ,
fig. 1.

Mytilus edulis. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 52, pl. 8, fig. 9.

1863. Jeffreys. B. C. II. Pag. 104.

1869. Idem V. Pag. 171, pl. 27.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 162, pl. 15.

1881. Nyst. Conch. Pag. XLVI, 161, pl. 17, fig, 4.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 229.

De nombreux fragments ont été trouvés à 163, 195|-, 199,200, 205,
209, 216^. 217|., 222|, 258 et 265^ m. sous Utrecht, à 170 et 175 m.
sous Gorkum et à 38, 39 et 97i m. sous Goes. Quelques-uns possèdent
encore le crochet et ses petites dents, d'autres montrent la couleur bleuâtre
métallique si cai-actéristique pour cette espèce.

Aujourd'lnii elle habite les côtes de l'Océan Atlantique septentrional,
du Maroc et de la Méditerranée. Fossile, Wood la mentionne comme
venant du Crag rouge et mammaliférien et des couches glaciales ; Nyst,
comme venant du Scaldisien de la Belgique et du phocène de l'Italie.

Ordo C. H 0 m 0 m y a r i a.

10. Pectunculus glycimeris. L. Pl. 2. Fig. 10.

Pectunculus pilosus. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 247,
Pectunculus glycimeris. 1856. Wood. C. M. H. Pag. 66, pl. 9, fig. 1.
1863. Jeffreys. B. C. H. Pag. 166.

1869. Idem. Y. Pl. 30, fig. 2.

1870. Herklots. W. v. N. Pag. 160, pl. 15, fig. 10.
Pectunculus pilosus. 1870. Hörnes. Wiener Becken. Pag. 316, pl. 40,

fig. 1, 2, pL 41, lig. 1-10.
Pectunculus glycimeris. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 116.
1881. Nyst Conch. Pag. XLYI, 166, pl. 17, fig. 8.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 228.

Dans la littérature, il règne à l'égard de cette espèce une grande
conlusion, puisque, selon Deshayes et Hörnes, les auteurs ont confondu

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CONTRIBÜTJONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS. 27

les deux espèces originales de Linné. La coquille qui nous occupe en ce mo-
ment appartient, selon l'auteur autrichien , au Pectunculus pilosus, qui est
une espèce distincte , quoique Wood l'ait réunie au P. glycimeris de Linné.

Nous possédons du forage de Goes plusieurs coquilles bien conservées.
Les plus grandes, de 47 et 67 mètres de profondeur, sont plus bombées
et appartiennent à la variété transverse de Wood; l'une d'elles a une
longueur de 40 sur une hauteur de 35 m. m. A 68 et 66 mètres on a
trouvé, à côté de quelques fragments, deux valves épaisses et bombeés
à angles prononcés; elles sont bien représentées par la figure 10 (pl. 41)
de l'ouvrage de Homes, mais elles sont plus obhques et n'atteignent que
la moitié des dimensions de cette figure. Ensuite viennent quelques frag-
ments encore déterminables, mais fortement calcinés, de la profondeur
de 74 mètres.

Le forage d'Utrecht n'a produit qu'une seule coquille complète, très-
jeune , transparente et ornée des lignes llexueuses, figurées par Jeffreys
et Herklots. Elle a été trouvée à 265 m.

A l'état vivant, cette espèce habite, selon Jeffreys, les côtes de l'Europe,
des Loffodes aux Canaries, et de l'Archipel Grec. Dans la formation
quaternaire elle est connue dans le glacial supérieur et moyen de l'An-
gleterre ; elle se trouve aussi dans le limon de Chillesford, le Ci'ag fluvio-
marin , rouge et corallin du même pays, In Scaldisien et le Diestien de
la Belgique, la formation Sub-appennine de l'Italie et le miocène de Vienne ,
de Bordeaux et de la Touraine.

11. Limopsis anomala. Eichwald. Pl. 2. Fig. 11.

Trigonocoeha decussata. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 245,
pL 18, fig. 7.

Limopsis pygmaea. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 71, pl. 9, fig. 3.

Limopsis anomala 1870. Homes, Wiener Becken. Pag. 312 , pl. 39 ,
fig. 2, 3.

Limopsis pygmaea. 1872. Wood. C. M. Suppl. 1. Pag. 147.

Limopsis anomala. 1881. Mourlon-, Géologie. Pag 228.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVI. '

Plusieurs exemplaires de cette jolie espèce se trouvent dans la collection
de Goes; ils ont été rencontrés à 63, 66, 67 et 68 mètres de profondeur.
Le plus grand ne mesure que 4 m. m. dans les deux directions. Toutes
les valves sont épaisses, convexes, obliques, anguleuses à la partie supé-
rieure et montrent bien les nombreuses lignes'radiales et concentriques
qui lui ont valu le nom spécifique, donné par Nyst. L'interieur est
fortement strié, la marge inférieure est crénelée.

5*

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Od connaît cette espèce dans le Crag corallin et rouge et le glacial
moyen de l'Angleterre, dans l'Anversien, où elle est très-commune , et dans
le Diestien, où elle est rare, dans le pliocène de la Sicile, le miocène de
Vienne, de Bordeaux , de Dax et de la Touraine et peut-être dans l'oligocène
supérieur de Cassel, si le Pectunculus pygmaeus de Goldfuss est identique
à notre espèce.

12. Nucula Cobboldiae. Sow. Pl 2. Fig. 12.

Nucula Cobboldiae. 1818. Sowerby. M. C. 11. Pag. 178 . pl. 180, fig 2.

1856. V^ood. C. M. IL Pag. 82, pl. 10, fig. 9.

1872. Idem, Supplem. L Pag. 111, pl. 10, fig. 2.

1875. Woodward. Manuel of tlie Mollusca. Pag. 426, pl. 17, fig. 18.

Il est très-remarquable que cette espèce, entièrement inconnue dans
le Scaldisien d'Anvers est assez fréquente dans le sous-sol d'Utrecht,
ainsi que dans le Crag d'East-Anglia. Selon Wood, elle se trouve dans
le Crag rouge et Iluvio-marin, l'argile de Chillesford et le glacial infé-
rieur, moyen et supérieur de l'Angleterre. Elle n'est pas connue dans
le Crag corallin et est ainsi caractérisque pour le pliocène supérieur et
le quaternaire. Il paraît qu'elle vit encore dans les mers du Japon.

A Goes pas un seul exemplaire n'a été rencontré ; à Gorkum quelques
fragments seulement a et à Utrecht des individus et fragments

nombreux à 182, 195, 195|, 196, 198|-, 200, 203, 204,204^,209,
230, 265-1 et 315^- mètres.

C'est une espèce aisément reconnaissable, même à l'état de petits
fragments, par l'ornementation de l'extérieur qui consiste en lignes en
zig-zag. Habituellement 3 ou 4 angles se dirigent vers le crochet et
4 ou 5 vers la marge inférieure. Les crochets se trouvent près de l'ex-
trémité postérieure de la coquille.

13. Nucula laevigata Sow.

Nucula laevigata. 1818. Sowerby M. C. IL Pag. 207, pl. 192, fig. 1,2.

1840. Goldfuss.. P. G. II. Pag. 157, pl. 125, fig. 19.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 228. pl. 17, fig 8.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 81, pl. 10, fig. 8.

1872. Idem. Suppl. L Pag. 113.

1881. Nyst. Conchyhologie, etc. Pag. XLVI, 167, pl. 18, fig. 1.

1881. Mourlon, Géologie. Pag. 228.

A Goes on a trouvé à 97^ mètres de profondeur, une moule de
pyrite que je crois appartenir' à cette espèce. Une petite valve venant

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

de 230 mètres sous Utrecht y appartient également. Elle n'a qu'une
longueur de 8 sur une hauteur de 6 m. m., elle est mince et montre
distinctement à l'extérieur les lignes d'accroissement.

En Angleterre notre espèce se trouve dans le Crag corallin et rouge,
en Belgique dans l'Anversien et le Diestien, où elle est rare et dans le
Scaldisien, et en Allemagne peut-être dans l'oligocène moyen et supérieui',
si la Nucula peregrina figurée et décrite par Speyer (Die ober-ohgocänen
Tertiärgebilde im Fiirstenthum Lippe Detmold. Paleontographica. XVI,
1866) et von Koenen (Das marine mittel-oligocän Norddeutschlands IL
Paleontographica. XVI, 1868.) est identique à notre Nucula laevigata.

14. Nucula nucleus. Linn.

Nucula margaritacea. 1840. Goldfuss. P. G. II. Pag. 158, pl. 125,

flg. 21.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 229, pl. 17, lig. 9.

Nucula nucleus. 1856. Wood. C. M. Pag. 85, pl. 10, fig. 6.

1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 143.

1869. Idem. V. Pag. 172, pl. 29.

1870. Hornes. Wiener Becken. Pag. 297, pl. 38, fig. 2.

Nucula margaritacea. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 159, pl. 15,

fig. 9.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 228.

Nucula nucleus. 1881. Nyst Conchyliologie. Pag. XLVl, 168, pl.

18, fig. 2.

La moitié antérieure d'une valve de cette espèce a été trouvée à
242 m. sous Utrecht. Elle possède une carène très-obtuse à la partie
supéj'ieure, des bandes concentriques claires et foncées et une trace de
lignes radiales. La marge inlérieure semble ne pas avoir été crénelée'.
L'intérieur est nacré et montre plusieurs petites impressions, où des
perles ont probablement adhéré.

Nous y joignons, mais non sans quelque doute, deuK autres coquilles
dont l'une, parfaitement conservée, est venue de 66 mètres sous Goes
et l'autre de 266 mètres sous Utrecht. Elles ont aussi des rapports avec
la Nucula Mayeri de Hörnes (Wiener Becken Pag. 296, pl. 38, fig. L),
mais diffèrent de celle-ci par le contour plus arrondi dans le genre de
celui de la Nucula nucleus. En comparant les ■ figures de Nyst et de
Hörnes, on voit que la dernière espèce est tantôt plus, tantôt moins
inéquilatérale ; la forme générale paraît ainsi être assez variable. Les
exemplaires sus-nommés de notre collection sont très-finement striés à

1 ■

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

l'extérieur et crénelés en bas, et montrent bien les bandes claires et
foncées.

Selon Jeffreys, la Nucula nucleus habite les côtes de l'Europe, des
Far-Oer à la Sicile, ahisi que la côte septentrionale de l'x^frique entre
60 et 160 mètres de profondeur. Fossile, elle a été rencontrée par Wood
dans le Crag corallin et rouge et par Nyst dans l'Anversien, le Diestien
et le Scaldisien. Homes la cite parmi les fossiles miocènes du bassin
de Vienne, de Dax et de Bordeaux. Selon Goldfuss, elle se trouve même
dans l'oligocène supérieur de Wilhelmshôhe près de Cassel.

15. Nucula tenuis. Montagu. Pl. 2. Fig. 13.

Nucula tenuis. 1856. Wood. C. M. H. Pag. 84, pl. 10, lig. 5.

1863. Jeffreys. B. C. H. Pag. 151.

1869. Idem V. Pag. 172, pl. 29, fig. 4.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 114.

1881. Nyst. Conchyhologie. Pag. XLVI.

Le seul représentant de cette espèce dans notre collection est un frag-
ment, trouvé à 200 m. sous Utrecht. Il est mince, arrondi et a les
marges supérieure et postérieure en arc de cercle continu. Le crochet
est petit, pointu et recourbé en arrière. L'extérieur porte quelques lignes
concentriques", mais point de lignes radiales. La charmière possède seize
petites dents presque droites sur le côté antérieur et sept sur le côté
postérieur.

A l'état vivant, cette espèce habite l'Océan Atlantique septentrional
entre 50 et 200 m. de profondeur ; à l'état fossile, elle est connue dans
le Crag rouge et Iluvio-marin, l'argile de Chillesford et les dépôts gla-
ciaires de l'Angleterre, comme dans le Scaldisien d'Anvers, où elle est rare.

16. Leda lanceolata. Sow. Pl. 2. Fig. 14.

Nucula lanceolata 1818. Sowerby. M. C. H. Pag. 178,pl. 180,fig. 1.

Leda lanceolata 1856. Wood. C. M. H. Pag. 88, pl. 10, fig. 16.

1872. Idem. Supplem. I. Pag. 115. '

Nous avons plusieurs Iragments très-bien reconnaissables de cette espèce
caractéristique, rapportés do 173, 183, 199|, 200j-, 202j, 218|- et
222| m. sous Utrecht, ainsi que de 169j, 174, 177 et 178 m. sous
Gorkum. Le plus complet est celui de 200 rn. sous Utrecht; c'est la
moitié postérieure d'une valve gauche , qui montre bien tous les caractères
de l'espèce. Elle est lisse et luisante, tronquée obhquement et possède des
lignes d'accroissement plus foncées que les espaces hiterrnédiaires. Elles

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE EES PAYS-BAS. 39

sont coupées par des lignes fines et parallèles, un peu élevées qui ne se
rapprochent que très-peu de la marge inférieure et s'arrêtent à une cer-
taine distance de l'extrémité postérieure. Sowerby cependant les fait
continuer jusqu'au bout. La marge supérieure de ce fragment est presque
droite, un peu concave et touche à un coi'selet lancéolé, qui montre
également des hgnes d'accroissement très-fines et droites.

A l'intérieur, on voit le cuilleron du ligament interne et, derrière
celui-ci, une série de vingt dents biisées.

Selon Wood, on la trouve dans le Crag rouge et tluvio-marin, l'argile
de Chillesford et le glacial moyen de l'Angleterre. Elle n'est pas connue
dajis le Scaldisien d'Anvers.

IT.Yoldia semistriata. Wood. Pl. 2. Fig. 15.

Nucula depressa 1844. Nyst, Coquilles, etc. Pag. 220 , pl. 15, fig. 7.

Leda semistriata 1856. Wood. C. M. II. Pag. 91 , pl. 10, fig. 10.

1872. Idem. Suppl. I. Pag. 213.

Yoldia semistriata 1881. Mourlon, Géologie. Pag. 228.

1881. Nyst. Conchyliologie, etc. Pag. XLVl, 171, pl. 18, fig. 4.

Nous possédons de cette espèce un très-petit exemplaire, qui se com-
pose de deux valves réunies et peu endommagées, trouvées à 257 m.
sous Utrecht. Elles sont distinctement striées transversalement sur toute
leur surface et presque équilatérales. Le côté antérieur est arrondi, le
côté postérieur allongé en rostre et muni d'une carène oblique.

L'espèce citée est très-commune dans le Diestien, mais rare dans les
sables à Fusus antiquus. Elle se trouve aussi dans le Crag corallin de
Sutton et Ramsholt.- !

! r-é

Subclassis II. Si2:)honida.

Ordo A. Integripalliata.

18. Cardita senilis. Lam. Pl. 2. Fig. 16.

Yenericardia senilis. 1820. Sowerby. M. C. III. Pag. 105, pl. 258.
Cardita squamulosa. 1844. Nyst.Coquilles, etc.Pag. 207, pl. 16, fig. 4,5.
Cardita senilis. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 165, pl. 15, fig. 1.
1872. Idem. Suppl. I. Pag. 133.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

1881. Nyst. Conchyliologie, etc. Pag. L, 204, pl 22, fig. 6.

Nous possédons de cette belle espèce trois exemplaires magnifiques,
trouvés à 68 m. sous Goes. Le plus grand a une longueur et une hauteur

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

de 30 m. m., les deux autres sont presque de la moitié plus petits. Ils
sont peu obliques, les crochets sont très-forts et recourbés en dedans.
Les côtes sont très-prononcées et lamelleuses, la lunule est profonde et
petite. Les dents cardinales sont distinctement striées, la marge entière-
ment intacte est fortement crénelée.

M. Nyst a trouvé cette espèce dans le Diestien d'Anvers, où elle est
commune d'après Mourlon ; en Angleterre elle est fréquente dans le Crag
corallin ainsi que (lans le Crag rouge, où elle n'est peut-être que dérivée
du Crag corallin.

19. Cardita corbis. Philippi. Pl. 2. Fig. 17.

Cardita corbis 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 216, pl. 11, fig. 9.

1856. Wood. C. M. II. Pag. 168, pl. 15, fig. 2.

1872. Idem, Suppl. L Pag. 132.

1881. Mourlon, Géologie, pag. 227.

Quoique les deux auteurs, Nyst et Wood ne soient pas entièrement
d'accord dans la description et les figures, qu'ils donnent des coquilles
de cette espèce, je crois, à l'exemple de Wood, pouvoir les considérer
comme identiques. Les figures de Nyst sont médiocres, celles de Wood
s'accordent très-bien avec nos coquilles. Elles sont plus hautes que longues,
possèdent un crochet pointu et courbé en avant et ne laissent point aper-
cevoir de lunule.

La surface est ornée de côtes concentriques bien développées, mais
ne montre pas les lignes radiales très-obscures ; on les distingue cependant
sur la surface intérieure, où elles rendent la marge inférieure fortement
crénelée. Chaque valve possède une petite dent cardinale et une grande
dent latérale postérieure et oblique. Nos coquilles ne mesurent que 3
sur 3,5 m. m.

Nyst, dans son premier grand ouvrage mentionne l'espèce comme trouvée
aux environs d'Anvers (Anversien d'après Mourlon), où elle est cepen-
dant rare, aussi v. d. Broeck n'en fait-il point mention. Selon Wood,
on la trouve dans le Crag corallin et rouge et le glacial moyen de
l'Angleterre. Elle est aussi connue dans le pliocène de la Sicile.
Vivante, elle se" trouve dans la Méditerranée. Nos exemplaires viennent
tous de 68 mètres sous Goes.

20. Cardita scalaris. Leathes. Pl. 2. Fig. 18.

Venericardia scalaris. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 146, pl. 490, fig. 3.

Cardita scalaris. 1840. Goldfuss. P. G. IL Pag. 188, pl. 134, fig. 2

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 213, pl. 16, fig. 9.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 166, pl. 15, fig. 5.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

1870. Börnes. Wiener Becken. IL Pag. 279, pL 36, fig. 12.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L, 204, pl. 22, fig. 8.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

Les différents auteurs sus-nommés considèrent la C. scalaris comme
une forme intermédiaire entre la C. chamaeformis et orbicularis; elle
est plus petite, plus bombée et plus circulaire que la première. Quant
à la forme extérieure, les figures des différents auteurs offrent des
divergences assez considérables et il paraît que rornementation seule
présente un caractère assez stable. La diagnose donnée par Sowerby (L c.)
est la plus précise; selon lui, les côtes sont aplaties et si régulièrement
coupées par les rainures concentriques qu'elles ressemblent fort à une
échelle de cordes. Le contour est à peu près triangulaire et le peu de
convexité aide à la distinguer des deux autres espèces qui lui sont alliées
de si près. Nous pouvons ajouter que, par l'intersection des rainures
radiales et longitudinales, la surface est partagée en petits champs quadran-
gulaires, allongés dans le sens de la hauteur près du crochet, carrés à
environ V3 de la hauteur et allongés dans le sens de la longueur vers
la marge inférieure.

Nos coquilles sont toutes plus petites que celles de la C. chamaeformis
et ne mesurent que 11 m. m. dans les deux directions. Les crochets sont
petits et peu courbés, la lunule est lisse et peu profonde. En Belgique,
cette espèce se trouve déjà dans le Diestien, où elle est commune ainsi
que dans le Scaldisien. En Angleterre, elle est connue dans le Crag
corallin et rouge et en Autriche, dans le bassin de Vienne.

Elle présente aussi une très-grande analogie avec la Cardita decus-
•sata de Lamarck (Nyst. Coquilles, etc. pag. 216, pl. 17, fig. 3 et
Deshayes, Coquilles fossiles des environs de Paris L 1824, pag. 159,
pl. 26, flg. 7 et 8.)

Les exemplaires dans notre collection viennent de 241, 242, 247,
254, 260, 263, 265| et 266 mètres sous Utrecht et de 67, 68 et 75
mètres sous Goes.

21. Cardita orbicularis. Leathes. PL 2. Fig. 19.^0,

Venericardia orbicularis. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 145, pl. 490 ,

fig: 2.

Cardita orbicularis. 1840 Goldfuss. P. G. II. Pag. 1 88, pl. 134 , fig. 1.
Cardita tuberculata. 1840. Idem. Idem. fig. 3
Cardita orbicularis 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 214, pl. 16,
fig. 10.

1856. Wood C. M. II. Pag. 167, pl. 15, fig. 5.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L, 206, pl. 22, fig. 9.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

Comme nous l'avons déjà dit à propos de la C. scalaris, les figures
données par les auteurs sus-nommés présentent assez de différences.
Après avoir comparé les diverses diagnoses, nous pouvons décrire notre
espèce comme possédant environ le même nombre de côtes (16—18) que
la C. chamaeformis. Elles sont cependant plus noueuses et séparées par
des rainures radiales plus larges et plus profondes. En outre la coquille
est plus petite; elle a envii'on les mêmes dimensions que la C. scalaris,
mais elle est plus bombée et plus épaisse; de là son nom spécifique.
Les crochets sont peu protubérants, le contour est à peu près-circiûaire.

En Belgique, on la trouve dans l'Anversien et le Scaldisien, où elle
est rare et dans le Diestien, où elle est commune; en Angleterre, dans
le Crag corallin et rouge et en Allemagne, dans l'oligocène supérieur
de Cassel et Blinde (Goldfuss).

A Utrecht elle a été trouvée à 254, 25C)|-, 258, 205, 265i~, 266,
299|-, 314, 315, 317|, 351 et 369 m. et à Goes à 61, 62, 64, 67
et 85 mètres de profondeur.

22. Cardita chamaeformis. Leatiies. Pl. 2. Fig. 20.

Yenericardia chamaeformis. 1825, Sowerby. M. C. Y. pag. 145,
pl. 490, flg. 1.

Cardita chamaeformis. 1840. Goldfuss. P. G. IL Pag. 189 , pl. 134 ,
flg. 4.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 211, pl. 16, fig. 7.
1856. AYood. C. M. II. Pag. 167, pl. 15, fig. 3.
1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L. 205, pl. 22, fig. 7.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

Des figures données par les auteurs sus-nommés, celles de Goldfuss sont
décidément les meilleures ; elles nous donnent la conviction que c'est bien
une espèce distincte et non une variété de la C. scalaris. En comparant
les différentes descriptions, on voit que leurs auteurs s'accoixlent à con-
sidérer la C. chamaeformis comme la plus grande des trois espèces et
comme possédant les crochets les plus allongés et les plus recourbés en
avant. Les côtes sont moins nombreuses que sur les deux espèces alliées,
et généralement au nombre de seize. Elles sont coupées par des rainures
transverses, qui les rendent assez tuberculeuses près des crochets ; mais
elles deviennent de plus en plus aplaties à mesure qu'on s'approche du
bord inférieur, où la surface est presque lisse. Généralement la coquille
est peu bombée. La lunule est cordiforme.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Les exemplaires de notre collection viennent de 254 ^ 258, 263, 265-|-
et 266 m. sous Utrecht et 65 et 101(?) mètres sous Goes.

En Belgique, notre espèce est connue dans le Diestien, où elle est
assez rare; mais elle est commune dans les Sables a Fusus contrarius.
En Angleterre, elle se trouve dans le Crag corallin et rouge. Selon Gold-
fuss, on la connaît aussi dans les Sables de Winterswijk (système Bol-
dérien ou miocène supérieur) et dans l'ohgocène supérieur de Bünde en
Westphalie.

23. Astarte pygmaea. Mïinst. Pl. 3. Fig. 1.

Astarte pygmaea. 1840. Goldfuss. P. G. 11. Pag. 195. pl. 135,
fig. 5 et 6.

1856. Wood. C. M. II. Pag. 187, pl. 17. lig. 7.

1868. Von Koenen. Marines Mittel-Oligocän Norddeut^chlands II.

Paleontographica XVI. Pag. 253.

A Goes on a trouvé deux petites valves de cette espèce à 68 m. de
profondeur. Elles ne mesurent que 4 m. m. en longueur et 3^ m. m. en
largeur, sont équilatérales, convexes et ont les crochets petits et peu
courbés en avant. La surface extérieure porte une vingtaine de côtes
concentriques et obtuses.

Wood la mentionne comme trouvée en abondance dans le Crag co-
rallin de Sutton et von Koenen dans l'oligocène supérieur de Cassel,
etc. et dans l'oligocène moyen de Söllingen.

24. Astarte triangularis. Montagu. Pl. 3. Fig. 2.

Erycina tiigona. 1839. Nyst & Westendorp. Nouvelles rechei'ches
sur les coquilles fossiles de. la pi'ovince d'Anvers. Bulletins de
l'Académie royale de Bruxelles VI. Pag. 397, pi. 1 , fig. 2.

Astarte minuta. 1844. Nyst. Coquilles , etc. Pag. 163 , pl. 9 , fig. 9.

Astarte triangularis 1856. Wood. C. M. II. Pag. 173, pl. 17, fig. 10.

1863. Jeffreys. B. C. IL Pag, 318.

1869. Idem V. Pag. 183, pl. .37, fig. 5.

1870. Homes. Wiener Becken. II. Pag. 282, pl. 37, fig. 1.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

Nous possédons de cette petite espèce, compagne fidèle de la Cardita
corbis, avec laquelle on la confond facilement au premier abord, plu-
sieurs jolis exemplaires trouvés à 51, 64, 66, 67, 68 et 70 mètres de
profondeur sous Goes. Ils sont à peu près équilatéraux, le côté anté-
rieur est un peu allongé, les crochets sont protubérants et faiblement

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

courbés, la surface est presque lisse, mais montre à la loupe plusieurs
lignes d'accroissement oblitérées. Le bord inférieur est fortement cré-
nelé, la dentition est également très-forte pour une si petite coquille. Le
plus grand de nos exemplaires a 3 m. m. de longueur et de hauteur.

Selon Jeffreys, cette espèce se trouve à l'état vivant et toujours en
grande quantité sur toutes les côtes de l'Angleterre entre 6 et 120 mètres
de profondeur, ainsi que dans la Méditerranée et près des lies Canaries.

A l'état fossile, elle est abondante dans le Crag corallin et rouge de
l'Angleterre et se trouve-môme, selon Hôrnes, dans le bassin de Vienne.

25. Astarte Galeotti. Nyst. Pl. 3. Fig. 3.

Astarte gracilis. 1840. Goldfuss. P. G. IL Pag. 194, pl. 135, lig. 4.

Astarte propinqua. 1840. Idem. Idem. fig. 3.

Astarte Galeotti. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 159, pl. 6, fig. 17.

Astarte gracilis. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 185, pl. 17, fig. 3.

Astarte Galeotti. 1872. Idem. Supplem. I. Pag. 138.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

1881. Nyst. Conchyliologie, etc. Pag. L, 199, pl. 32, fig. 3.

Les Astarte gracilis et propinqua de Münster, dont Goldfuss recon-
naissait déjà le peu de différence, ont été réunies avec raison par Wood
et Nyst. Plus tard cependant, le premier (C. M. Suppl.) les a de nou-
veau séparées ; mais la différence nous paraît trop minime pour le suivre
à cet égard. Nyst dans son ouvrage de 1881 les regarde aussi comme
ne constituant qu'une seule espèce. Selon Tauteur allemand, ces deux
espèces se trouvent toujours ensemble et ne se distinguent que par la
forme plus ou moins acuminée des crochets. Nous y joignons encore, à
l'exemple de Wood, l'Astarte Galeotti, qui ne paraît être qu'une variété
à crochets un peu plus allongés.

La forme la plus commune est celle figurée par Goldfuss; elle est à
peu près équilatérale , couverte d'un grand nombre de lignes concentriques,
dont 5 à 6 se réunissent parfois en bandes plus en moins prononcées.
Comme nous verrons à propos de l'Astarte Omalii les exemplaires com-
plets possèdent un bord épais èt crénelé, tandis que d'autres moins bien
conservés en ont un tranchant et lisse.

Les crochets sont plus ou moins pointus et presque droits. Généralement
la coquille est peu convexe; parfois on aperçoit une carène obtuse
allant du crochet à l'angle postérieur. La lunule est lancéolée, hsse et
assez profonde, mais indistinctement séparée du reste de la surface.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Le plus grand de nos exemplaires a 20 m. m. de long sur 19 m. m. de
haut, les plus petits, 7 sur 6, 5 m, m.

En Angleterre, notre espèce se trouve en grande quantité dans le Crag
corallin et rouge ; en Belgique, dans le Diestien et le Scaldisien, où elle
est rare. Selon Goldliiss. elle est aussi connue dans l'oligocène supérieur
de Blinde en Westphalie.

Les exemplaires du forage d'Utrecht viennent des profondeurs suivantes:
241, 242, 247, 247|, 254, 257, 257-[, 258, 263, 2631, 265,265^,
266, 267, 365 m. Quelques petits exemplaires ont aussi été découverts
à 63 et 65,5 m. et un à Gorkum à 152 m.

26. Astarte corbuloides. La Jonkaire. Pl. 3. Fig. 4.

Astarte corbuloides. 1823. La Jonkaire. Note sur le genre Astarté.,
etc. Pag. 129, pl, VI, lig. 2.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 159, pl. 9, lig 6.

Astarte gracilis? pars. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 185, pl. 17,
fig. 3 a et 3 d.

Astarte corbuloides. 1881. Mourlon, Géologie. Pag. 227.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L, 198, pl. 22, fig. 2.

Cette espèce a un certain rapport avec l'Astarte Galeotti, dont cei^-
taines variétés lui ressemblent d'assez près, entre autres celles figurées
par S. Wood (1. c.). Peut-être ces dernières appartiennent-elles bien à la
nôtre, comme Nyst était porté à le croire. Les deux espèces se distin-
guent assez facilement en ce que l'A. corbuloides est plus grossière ; elle
a des côtes transverses plus larges qui se réunissent paifois en bandes
concentriques. Elles s'effacent graduellement sur la partie postérieure
où la coquille est toujours lisse, et vei's le bord inférieur où elle l'est
souvent. Notre coquille forme ainsi une transition des espèces striées
transversalement aux espèces lisses.

Les crochets protubérants et courbés en avant rendent la lunule
assez profonde; elle est en outre cordiforme et lisse. Deux carènes très-
obtuses , dont la postérieure est tronquée et l'antérieure plus arrondie , se
dirigent du crochet vers les extrémités de la coquille.

Les exemplaires que nous possédons ne sont pas nombreux et sont
en général un peu endommagés. Ils ont été trouvés à 250, 268, 314^,
315, 315|, 316, 320 et 369 mèti-es de profondeur sous Utrecht

et à 63, 67 et 70 m. sous Goes. En Belgique, l'espèce se rencontre dans
le Diestien, où elle est commune, et dans les Sables àFusus contrarius,
où elle est rare. En Angleterre, elle se trouve dans le Crag corallin et
rouge.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

27. Astarte Omalii. La Jonkaire. PL 8. Fig. 5—10.

Astarte Omalii. 1823. La Jonkaire. Note sm* le genre Astarté, etc.

Pag. 129, pl. 6, fig. 1.

Astarte incrassata. Ib23. Idem. Pag 130.

Astarte rugata. 1823. Idem. Pag. 130, pl. 6, fig. 5.

Astarte Basterotii. 1823. Idem. Pag. 129, pl. 6, fig. 3.

Astarte rugata. 1823. Sowerby. M. C. IV, pag. 13, pl. 316.

Astarte bipartita. 1829. Idem. VI, pag. 88, pL 521, fig. 3.

Astarte nitida. 1829. Idem. Pag. 37, pl. 521, fig. 2.

Astarte oblonga. 1829. Idem. Pag. 38, pl. 521, fig. 4.

Astarte Basterotii. 1840. Goldfuss. P. G. 11. Pag. 194, pl. 135, fig. 1.

Venus incrassata. 1843. Brocchi. Conchologia Siibappennina II.

Pag. 374, pL 14, fig. 7.

Astarte Omalii. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 152, pl. 9, fig. 2.

Astarte Basterotii. 1844. Idem. Pag. 151, pl. 8, lig. 4.
1856. Wood. C. M. II. Pag. 177, pl. 17, lig. 2.

Astarte Omalii. 1856. Idem. Pag. 180, pl. 17, fig. 1.

Astarte incrassata. 1856. Idem. Pag. 178, pl. 16, fig. 6.

Astarte elliptica. 1856. Idem. Pag. 181, pl. 16, fig. 7.

Astarte Omaliusi. 1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L., 193, pl. 21,
fig. 4.

Astarte Basteroti. 1881. Idem. Pag. L, 194, pl. 21, fig. 3.
1881. Mourlon, Géologie. Pag. 227.

Astarte Omaliusi. 1881. Idem. Pag. 227.

Ce n'est qu'après une longue hésitation que nous nous sommes résolus
à réunir tant d'éspèces mentionnées et décrites comme distinctes. Mais
après avoir vu les différents auteurs si peu d'accord sur la limitation
de leurs espèces; après avoir vu l'un d'eux en réunir deux ou trois
que l'autre sépare de nouveau, et Searles Wood, entre autres, insister
sur l'extrême variabilité de plusieurs de ses espèces (ses Astarte Omalii
et incrassata par exemple) et sur la différence minime entre son Ast.
elliptica et la variété elliptique de son Ast. Omahi, nous trouvons nos
identifications bien justifiées. Selon l'auteur anglais, la différence entre
ces deux espèces consisterait essentiellement en ce que la marge infé-
rieure de la première (ainsi que celle de la variété elliptique de la seconde)
serait toujours crénelée et celle de l'Astarte Omalii lisse et tiunchante.
Or, ce soi-disant caractère n'est d'aucune valeur, puisque nous avons
plusieurs fois eu l'occasion d'observer la facilité avec laquelle les coquilles
fossiles d'Astarte perdent des lames concentriques et acquièrent ainsi

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

un bord parfaitement lisse et intact, sur lequel il est impossible de
découvrir aucune trace de blessure.

Ensuite Wood fait mention de l'Astarte incrassata de Philippi, qu'il
croit identique à son Ast. inci'. et qui serait, selon cet auteur, extrê-
mement variable. Plusieurs exemplaires seraient presque entièrement lisses
(1. c. pag. 178), tandis que d'autres seraient sillonnés jusqu'au bord.
Les coquilles du Crag anglais ne portent généralement des sillons que
près du sommet, tandis que le reste de la coquille est lisse. Nos exem-
plaires possèdent, comme on le verra, toutes les gradations possibles entre
ces deux extrêmes.

La même inconstance de la forme extérieure se remarque dans l'As-
tarte Omalii, W^ood 1. c. pag. 480, où nous Usons: ,,of ail the species
of this very variable genus, found in the Crag, this is
par excellence
the m,ost perplexing and difficult to determine". Un peu plus loin, il dit
que les jeunes individus sont généralement pourvus de sillons sur leur
surface entière, tandis que dans les adultes ces sillons ne se trouvent
que tout près du sommet dans quelques individus et couvrent toute la
surface dans d'autres; donc une propriété qu'ils ont de commun avec
l'Ast. incrassata.

En comparant les diverses figures et les descriptions qui ont été données
de ces trois espèces, on se demande en vain quelle peut être leur dif-
férence réelle. On peut même aller plus loin et, en comparant les in-
dividus d'Ast. Omalii et incrassata, qui conservent les sillons transverses
pendant toute leur vie, avec l'Ast. oblonga de Sowerby (L c.), qui est à
son tour réunie par Wood à l'Ast Omalii, il faut convenir que, s'il y
a quelque différence, elle ne suffit pas à fonder une distinction d'espèces.

Décrivons maintenant, autant que possible, l'espèce dans son acception
élargie, ,,coquille épaisse, équivalve, subéquilatérale, tronquée à la partie
postérieure , plus ou moins bombée. Hauteur et longueur presque égales;
tantôt l'une, tantôt l'autre est un peu en excès. Dans le voisinage
du crochet, la surface est généralement pourvue de sillons transver-
ses, qui s'étendent parfois jusqu'au bord, ou bien le reste de la
coquille est lisse ou ne porte que de légères ondulations. Souvent
une carène obtuse va du crochet à l'angle postérieur. La lunule est
toujours profonde et lisse, plus ou moins allongée, ovale ou cordi-
forme. Les crochets sont généralement assez pointus, le corselet est long
et bien développé. La dentition ne diifère point de celle des autres
espèces du même genre. Quand la coquille est munie de sillons trans-
verses , ceux-ci s'arrêtent toujours à la carène oblique, mentionnée ci-
dessus, et la partie postérieui'e est ainsi presque entièrement lisse.

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

Parmi nos exemplaires, les dimensions qui se présentent le plus souvent,
sont une longueur et hauteur de 25 m. m. ; quelques exemplaires sont plus
élevés, d'autres plus allongés. Les extrêmes sont: une hauteur 4e 22 sur
une longueur de 20 m. m., 18 sur 20 et même 19 sur 24 m. m.; mais
entre ces extrêmes il y a toute une série de gradations.

En Angleterre, notre espèce se trouve dans le Crag corallin, rouge et
mammaliférien et dans le glacial, et en Belgique, surtout dans le Diestien,
mais aussi, quoique rarement, dans l'Anversien et le Scaldisien.

Selon Wood, elle habite encore les côtes de l'Ecosse, de Finmarken
et du Groenland.

Nos exemplaires nombreux viennent des profondeurs suivantes sous
Utrecht: 241, 242, 247, 254, 2571-, 258, 259j, 263, 263|, 265,
2651, 266, 315, 351, 365, 369 mètres et sous Goes à 47, 54, 62,
85, 87 et 101 (?) mètres.

28. Astarte mutabihs. Wood.

Astarte planata 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 151 , pl. 7, fig. 6.

Astarte mutabilis 1856. Wood. C. M. IL Pag. 179, pl. 16, fig. 1.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVIII, 193, pl. 21, fig. 2.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 227.

Comme plusieurs autres espèces du môme genre, celle-ci est très-
variable, suivant Wood. Nos individus, qui viennent de 315, 351 et
369m. sous Utrecht, se rapprochent le plus des figures 1 c, d et h de
cet auteur et 2 d et e de Nyst. Leur test est très-épais, les crochets
sont fortement recourbés en avant et en dedans, la lunule est courte,
cordiforme, profonde et lisse. Dans le voisinage du crochet, la coquille
porte de foi'tes côtes concentriques ; le reste de la surface est ondulé. La
carène oblique à la partie postérieure est bien développée et, à son extré-
mité, la coquille est tronquée.

Nos exemplaires sont très-convexes et un peu plus hauts que longs.

En Angleterre, l'espèce sus-nommée se trouve dans le Crag corallin,
rouge et mammaliférien et rarement en Belgique, dans l'Anversien et
le Scaldisien de Deurne.

29. Woodia excurrens. Wood. Pl. 3. Fig. 11.

Astarte excurrens. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 191, pl. 17, fig. 9.

Woodia excurrens. 1872. Idem. Supplem. I. Pag. 142, 215.

1881. Nyst. Conchyhologie, etc. Pag. L.

Quelques petites valves, trouvées à Goes à 60, 65, 66 et 68 mètres,
et une autre plus grande, trouvée à 64 m., représentent cette espèce

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

dans notre collection. D'abord on les prendrait pour des Woodia digi-
taria à cause de leurs rainures courbées, non parallèles aux lignes d'ac-
croissement ; mais en les comparant, on aperçoit facilement la différence
dans la première espèce.

Ces rainures sont plus larges et moins obliques à la partie postérieure
que dans la seconde, caractère que Wood exprime très-bien par le mot
„subconcentric." Ensuite les parties entre ces rainures sont plus arrondies.
Presque toujours la coquille est équilatérale et peu convexe.

En Angleterre, on la rencontre assez souvent dans le Crag corallin
et en Belgique, elle est très-rare dans le Diestien.

30. Woodia digitaria. Linn. Pl. 3. Fig. 12.

Lucina curviradiata. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 137, pl. 6,
fig. 12.

Astarte digitaria. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 190, pl. 17, fig. 8.
Woodia digitaria. 1863. Jeffreys. B. C. II. Pag. 239.
1869. Idem V. Pag. 179, pl. 100, fig. 6.
1872. Wood. C. M. Supplem. I. Pag. 141.
1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L, 201, pl. 22, fig. 4.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 225.

Nous possédons de cette espèce typique une série de valves complètes
et de fragments. Ils sont en général assez bien conservés et ont été
rencontrés à 254, 257, 258 et 263 m. sous Utrecht et à 60, 62, 64 et
68 m. sous Goes; un petit fragment encore reconnaissable provient de
Gorkum (178 m.) La coquille se laisse distinguer facilement par les rai-
nures courbées très-obliques, qui prennent à la partie postérieure une
direction presque verticale. Un grand nombre de rainures se perd sur
le bord inférieur sans se continuer sur le côté antérieur. Les valves
sont subcirculaires et petites et les crochets peu protubérants.

Actuellement notre espèce habite la Méditerranée et les côtes de
l'Espagne à 60 mètres de profondeur. Elle a été trouvée quelquefois sur
celles de l'Angleterre. Fossile, elle est connue dans ce dernier pays dans
le Crag corallin et rouge et le glacial moyen ; en Belgique, dans le Diestien ,
où elle est assez commune, et dans le Scaldisien, où elle est rare. Le
pliocène de l'Italie en contient aussi.

31. Diplodonta cf. rotundata. Montagu. Pl. 4. Fig. 10.

Diplodonta rotundata. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 144, pl. 12, fig. 3.

1863. Jeffreys. B C. IL Pag 254.

7

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50 CONTRIBUTIONS A LA ^GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

1869. Idem. V. PI. 33, fig. 4.

1870. Homes. Wiener Becken. IL Pag. 216, pi. 32, fig. 3.

En comparant entre elles les figures données par les auteurs cités ci-
dessus, on voit que notre espèce varie assez considérablement dans sa
forme. Nos coquilles, trouvées à 247 et 258 mètres sous Utrecht, appar-
tiennent sans contredit au genre Biplodonta à cause de leur dentition ;
dans la valve droite elles ont une dent postérieure oblique et bifide et
une dent antérieure simple ; dans la valve gauche on voit également une
dent bifide et une dent simple, mais dans un ordre inverse. La surface
de nos individus n'est pas entièrement lisse, mais porte des lignes d'ac-
croissement assez élevées. Le contour extérieur se rapproche le plus de
la ligure donnée par Hoernes ; cependant les crochets sont un peu plus
pointus et courbés en avant, et la marge supérieure postérieure a une
direction plus verticale.

A l'état vivant, notre mollusque habite les côtes méridionales de
l'Angleterre , où il n'est pas fréquent ; en outre on le connaît dans la Médi-
terranée , près des Canaries et de Madère ; c'est donc une espèce méridionale.
Fossile, Wood la mentionne comme trouvée dans le Crag coraUin et
rouge, où elle est plus rare ; selon Homes elle est abondante dans le bassin
de Vienne.

32. Lucina boreahs. L. Pl. 3. Fig. 13.

Lucina antiquata. 1829. Sowerby. M:. C. VI. Pag. 108, pl. 557, fig. %

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 128, pl. 6, fig. 7.

Lucina Flandrica. 1844. Idem. Pag. 127, p]. 6, fig. 6.

Lucina borealis. 1856. Wood. C. M. H. Pag. 139, pl. 12, fig. l.

1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 242, pl. V, fig. 5.

1869. Idem. V. Pag. 179, pl. 32, fig. 7.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 146, pl. 15, fig. 5.

1870. Homes. Wiener Becken. Pag. 229, pl. 33, fig. 2.

1872. Wood. Crag Mollusca. Suppl. L Pag. 128, pl. 9, fig. 5.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVIH, 176, pl. 19, fig. 2.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 226.

Nous possédons par le forage d'Utrecht deux valves droites de cette
espèce, trouvées à 265|- et 369 m, un fragment à 2024-m. et deux
autres valves d'individus très-jeunes, trouvées à 266 mètres de profondeur.
A Gorkum une seule coquille a'été trouvée à 105|- mètres. Ces exemplaires,
encore bien conservés, s'accordent parfaitement avec les diagnoses et
les descriptions des auteurs précités, par leurs côtes concentriques et la-

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOttlE DES PAYS-BAS. 11

melleiises et les lignes fines et parallèles qui se trouvent entre celles-ci,
La charnière nous montre dans la valve droite la petite dent cardinale
et la dent latérale antérieure, longue et bifide, la lunule profonde, petite
et lisse et les lignes radiales peu visibles qui se trouvent sur la surface
intérieure.

Vivante, notre espèce habite les côtes européennes de l'Atlantique et
de la Méditerranée, de préférence sui' un fbnd sablonneux, et jusqu'à
une profondeur de 180 mètres. Fossile, elle à été trouvée par Wood dans
le Crag corallin, rouge et fluvio-marin, dans l'argile de Chillesford et
le glacial inférieur et moj^en de l'Angleterre. En Belgique elle est com-
mune dans l'Anversien et le Diestien et rare dans le Scaldisien. Eu Italie,
elle est aussi connue dans le pliocène ; dans la France méridionale, dans
le miocène supérieur, ainsi que dans le bassin de Vienne.

33. Lucina (Cyclas) divaricata L.

Loripes divaricatus. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 137 , pl. 12, fig. 4.
186.3. Jeffreys. B. C. II. Pag. 235,
1869. Idem. V. Pag. 179, pl. 32, fig. 5.
1872. Wood. C M. Supplem. I. Pag. 127.

A l'exemple de Zittel, (Handbuch der Palaeontologie, Band I, Abtheilung
11. Pag. 95.), nous restituons au Loripes divaricatus le nom générique
de Lucina tout en conservant le Loripes comme sous-geni'e. C'est, avec la
Nucula Cobboldiae, la Woodia digitaria et la Leda lanceolata, une des
espèces les plus typiques et par conséquent les plus faciles à reconnaître,
même à l'état fragmentaire, à cause des stries extérieures qui s'élèvent
des deux bords pour se rencontrer au milieu sous un angle obtus.
Autrefois elle a été confondue avec la Woodia digitaria, dont elle se
distingue cependant facilement. Ni Herklots ni van Haren Noman n'en
faisant mention, elle parait être éteinte pour notre faune. Selon Jeffreys,
elle est extrêmement rai'e sur les côtes de l'Angleterre, où elle a été
trouvée à une profondeur de 30 mètres sur le littoral méridional, ainsi
que sur celui de l'île d'Arran. Elle est plus fréquente sur les côtes de
la France et de l'Espagne jusqu'aux Iles Canaries et de Madère, ainsi
que dans les mers de l'Italie.

A l'état fossile, Wood la connaît dans le Crag rouge et mammaliférien.
Le forage de Gorkum nous a fourni deux beaux exemplaires, trouvés à
170 et 173 m., ainsi que quelques fragments reconnaissables de profon-
deur inconnue. Ni à Goes, ni à Utrecht des exemplaires n'ont été trouvés,
du moins dans les sables qui contiennent d'autres coquilles et qui com-
mencent à 137i- mètres sous la dernière ville. Dans un horizon bien

T

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

plus élevé, à 113,5 m., se trouvait une petite valve intacte, ce qui est
bien remarquable. Peut être avons-nous ici la trace d'une faune diluviale,
presque inconnue encore dans le sous-sol d'Utrecht, mais qu'on retrouve
dans le diluvium de la vallée de l'Eem et le sous-sol d'Amsterdam à un
niveau beaucoup plus élevé, qui ne descend pas au-dessous de 35 m. sous
la capitale et de 20 m. sous- Amersfoort.

L'espèce décrite a été confondue plusieurs fois avec d'autres espèces
alliées; Nyst p.e. (1844) cite déjà l'opinion de d'Orbigny à propos de
sa description de la Lucina divaricata. D'àprès cet auteur, l'espèce vivante
surtout aurait été confondue avec une autre du Calcaire grossier de Paris.
Nyst cependant, qui n'avait à sa disposition que quelques valves, n'avait
pu vérifier le fait et laissa pour le moment la question ouverte. Hörnes
à son tour en fit mention en décrivant la Lucina ornata (Wiener Becken
II. Pag. 233). Il distingue celle-ci, qui se trouve dans le bassin de Vienne
et dans le sud de la France, de la Luc. divaricata, qui vit encore dans
la Méditerranée et sur les côtes de l'Angleterre, et qui est un fossile
pliocène du Crag de ce pays. La Luc. ornata a les lignes parallèles
rompues en deux et formant un angle très-aigu à la partie supérieure;
plus bas les deux parties sont réunies par une troisième ligne intermé-
diaire. La Luc. divaricata a toutes les lignes parallèles, dirigées en haut,
mais peu convexes. En outre la première est plus grande et plus épaisse
que la seconde.

34. Cardium edule L.

Cardium edulinum 1821. Sowerby. M. C. 111. Pag 149, pl. 283, (ig. 3.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 193, pl. 15, fig. 1.

Cardium edule. 1856. Wood C. M. H. Pag. 155, pl. 14, lig. 2.

1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 286.

1869. Idem. V. Pag. 182, pl. 35, fig. 5.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 150, pl. 15, fig. 6.

1870. Hörnes. Wiener Becken. H. Pag. 185, pl, 25, lig. 2.

1872. Wood. C. M. Suppl L Pag. 134.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 225.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVI, 174, pl. 19, lig. 1.

Les différentes valves de cette espèce, trouvées à Utrecht, varient
beaucoup. La forme ordinaire, bombée et un peu oblique, a été trouvée
à 146, 163, 169, 170| et 196 rn., une petite valve plus comprimée,
à 263 m. et une autre toute égale, à 65^ m. sous Goes ; enfin trois autres
proviennent d'une profondeur de 38 m. sous cette ville. >

La forme allongée est représentée par quelques valves recueillies à

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

265]- et 366 m. sous Utrecht, l'une d'elles a une longueur de 26 sur une
hauteur de 20 m. m. ; ordinairement ces deux dimensions ne diffèrent
pas beaucoup. Une série de fragments encore reconnaissables ont été
rencontrés a 131. 152, 153, 156, 158, 159, 162, 162^, 166,

169|, 170, 173, 177 et 178 mètres sous aorkum.

Selon Jeffreys, on connaît ce bivalve sur. toutes les côtes de l'Europe,
y compris la Mer Caspienne. Fossile, on l'a trouvé dans le Crag corallin,
où il est rare, dans le Crag rouge et mammaliférien et l'Argile de
Chillesford, en Belgique, où il est commun dans les Sables à Fusus
contrarius et finalement dans le phocène de l'Itahe et dans le bassin
de Vienne.

35. Cardium Groenlandicum. Chemnitz. Pl. 3. Fig. 14.

Cardium Groenlandicum. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 160, pl. 13,

Wood a si bien caractérisé en peu de mots cette espèce facile à
reconnaître que je n'ai presque rien à ajouter à ce qu'il a dit. La forme
générale est celle du genre Cardium et se rapproche de celle d'une Mactra.
Les côtes radiales sont presque invisibles et ressemblent plutôt à des stries,
mais les lignes d'accroissement sont très-fortes et très-prononcées. La
dentition est plus ou moins rudimentaire, de sorte qu'il faut une obser-
vation assidue pour reconnaître un Cardium.

Nos coquilles, qui sont toutes fragmentaires et assez minces ne dépassent
pas en grandeur la figure 4'' de Wood; la plupart sont plus pètites.

Selon cet auteur, on connaît notre espèce à l'état vivant sur les côtes
du Groenland, de l'Amérique septentrionale et de la Nouvelle-Zemble. C'est
donc une espèce boréale, même arctique. A l'état fossile, elle a été trou-
vée dans le Crag rouge et mammaliférien et dans l'Argile de Chillesford,
donc dans un horizon assez restreint. Il en est de même à Utrecht, où
des fragments plus ou moins complets ont été rencontrés à la profondeur
de 162^, 195, 195j , 200 , 204, 204^, 208 et 209 m. et à Goes m.JS

36. Cardium decorticatum. Wood. Pl. 3. Fig. 15.

Cardium oblongum. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 187, pl. 14, fig. 3.

Cardium decorticatum. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 159, pl. 14, fig. 1.

Cardium venustum. 1856. Idem. Pag. 160, pl. 13, fig. 1.

Cardium decorticatum. 1872. Wood. C. M. Supplem. L Pag. 135.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 225.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVI, 175, pl. 18, fig. 7.

Dans le premier supplément à son ouvrage sur les mollusques du Crag,
Wood considère comme possible que le C. venustum et le C. decorti-

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

caturn ne forment qu'une espèce. Il remarque comme seule dilïèrence
que la première est plus petite et a les côtes plus tranchantes. Ceci peut
cependant s'expliquer par une différence d'âge et nous ne voyons par
conséquent aucune raison d'en faire des espèces distinctes. Le degré
d'obhquité varie aussi dans les différents exemplaires que nous possédons
de 45 mètres sous Goes. A Utrecht on n'a trouvé qu'un seul fragment
à 200 m. de profondeur. Les parties postérieure et antérieure sont par-
faitement lisses et polies et ne laissent voir que quelques traces des côtes
radiales.

On ne connaît l'espèce en question qu'à l'état fossile. Elle a été trouvée
partout dans le Crag corallin et dans le Crag rouge. Le tableau de
Van den Broeck la mentionne comme trouvée dans le Diestien et le
Scaldisien.

37. Cardium fasciatum. Montagu. Pl. 3. Fig. 16.

Cardium nodosum. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 153, pl. 13, fig. 4.

Cardium fasciatum. 1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 281.

1869. Idem V. Pag. 181, pl. 35, fig. 3.

1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 133.

Dans son grand ouvrage sur les mollusques du Crag, Wood a d'abord
confondu le Cardium fasciatum et le C. nodosum, comme il le reconnaît
dans le supplément, ces deux espèces étant d'ailleurs alliées de près.
Selon Jeffreys (1. c.), la différence consiste en ce que le C. fasciatum a
le test plus mince, les carènes radiales plus rapprochées et pourvues
d'un plus petit nombre de tubercules. Celles-ci ont une forme allongée
et lamelleuse. La coquille est à peu près equilatérale et porte une forte
carène oblique à la partie postérieure, où elle est tronquée.

Nos exemplaires viennent de 230, 231 }j, 258|- et 265| mètres sous
Utrecht et de 66 et 68 mètres sous Goes.

En Angleterre, l'espèce décrite se trouve partout dans le Crag corallin
et rouge, à Aldeby dans les couches de Chillesford (Wood) et dans les
dépôts glaciaires du Clyde (Jeffreys), et à l'état vivant, de l'Islande aux
Açores, et dans la Méditerranée.

38. Cardium subturgidum. D'Orbigny.

Cardium turgidum. 1840. Goldfuss. P. G. IL Pag. 222 , pl. 155 , iig. 3.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 190.

Cardium subturgidum. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 226.

Cette espèce n'est pas identique au Cardium turgidum de Brander, trouvée
dans le London Clay, quoiqu'elle lui ressemble fort. Nyst les deux espèces

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contributions a la géologie des pays-bas. 55

a d'abord confondue, ainsi qu'il l'a reconnu plus tard. Nos exemplaires
sont petits, fragiles, suborbiculaires comme ceux de Nyst (1. c.), mais
de moindre dimension. Les crochets sont peu protubérants, la carène
postérieure est peu prononcée. Les stries radiales sont fortes sur le côté
postérieur,. faibles et peu visibles sur le reste de la coquille. Il y a aussi
des lignes concentriques très-confuses et plus apparentes aux extrémités
qu'au milieu.

En Belgique, on trouve l'espèce sus-nommée, suivant Mourlon, (van
den Broeck ne la cite point dans son tableau synoptique) dans l'Anversien,
où elle est commune. En Allemagne elle est également connue dans le
miocène à Sternberg. Les petits exemplaires de notre collection sont tous
d'Utrecht, de 199, 199^, 200, 209, 211, 2171- ^t 281^ m. de profondeur.
Elle paraît être inconnue en Angleterre.

39. Pisidium amnicum. Müller.

Pisidium obliquum? 1821. Pfeiffer. Naturgeschichte, etc. I. Pag.

124, pL 5.

1853. Harting. De Bodem onder Gorinchem. Pag. 117.

Pisidium amnicum. 1862. Jeffreys. B. C. II. Pag. 20.

1869. Idem V. Pag. 150, pl. 1 , fig. 5.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 144, pl. 15, fig. 4.

Dans le supplément de son ouvrage sur les mollusques de l'Angleterre,
.Jeffreys identifie le Pisidium amnicum de Müller à la Cyclas amnica de
Lamarck, qui paraît identique au Pisidium obliquum de Pfeiffer, du moins
d'après celui-ci. Pourtant il y a quelque différence entre les deux ; dans
la figure anglaise et dans nos coquilles le bord supérieur est plus droit
et le crochet plus protubérant que dans la figure de l'ouvrage allemand.

Plusieurs exemplaires bien conservés de cette espèce , facilement recon-
naissable à cause de son obliquité et des stries concentriques bien déve-
loppées, ont été trouvés sous Gorkum à 92, 94,5, 103,5, 108,5
et 120 mètres. Bs ont été décrits par Harting sous le nom de Pisidium
obliquum que je compte remplacer, à l'exemple de M. Bosquet (Révision
non publiée de la liste de Harting), par celui de Pis. amnicum.

Selon Jeffreys (1. c.), notre espèce se trouve dans toute l'Europe, de la
Sibérie à Naples, et est commune dans le Crag de Norfolk. Herklots
la mentionne aussi parmi les coquilles d'eau douce, habitant les Pays-Bas.

40. Cyprina Islandica L. PL 3. Fig. 17, 18.

Venus aequalis. 1812. Sowerby. M. C. I. Pag.^ 59, pL 21.

Cyprina aequalis. 1840. Goldfuss. P. G. H. Pag. 236, pl. 148, fig. 5.

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

Cyprina Islandica. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 146, pl. 9, fig. 1.

1845. Agassiz. Iconographie, etc. Pag. 49, pl. 13, fig. 6 et 7.

Cyprina aequalis. 1845. Idem. Pag. 52, pl. 13, pl. 5.

Cyprina Islandica. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 196, pL 18, fig. 2.

1863. Jeffreys. B. C. II. Pag, 304. pl. 6, fig. %

1869. Idem V. Pag. 182, pl 36, fig. 2.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 141, pl. 8, fig. 10 ; pl. 15 , fig. 2.

1872, Wood. C. M. Supplem. 1. Pag. 142.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 225.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVHI, 189, pl 20, fig. 2.

Quand on compare dans l'ouvrage d'Agassiz, nommé ci-dessus, les
diagnoses et les belles figures qu'il donne des espèces de Cyprina, il ne
paraît plus nécessaire de les considérer comme distinctes. Aussi Nyst
les réunit-il déjà en 1844, quoiqu'on acceptant la C. aequalis à titre de
variété.

Par le forage d'Utrecht on n'en a obtenu que des fragments, parmi
lesquels plusieurs ont des charnières parfaitement conservées.

Des fragments, appartenant à la forme normale de la première, ont
été recueillis à 195{-, 247, 251256, 265^ et 266 m^ sous Utrecht
et à 54 m. sous Goes. La variété aequalis a été rencontrée à 183,
222-1- et 247 m.

Finalement on a trouvé, à 195 et 315m. sous Utrecht et à 163-|-,
165|-, 177, 181 et 182m. sous Gorkum des fragments dont il était
difficile de décider s'ils appartiennent à la première ou à la seconde forme.

Selon Jeffreys, on rencontre aujourd'hui la Cyprina Islandica entre
0 et 200 mètres, sur les côtes de l'Amérique du Nord et de l'Europe,
jusque dans la Méditerranée. A l'état fossile, elle est aussi très-repandue
dans le Crag corallin et rouge et les dépôts quaternaires de l'Angleterre,
l'Anversien et le Diestien (rare dans le Scaldisien) de la Belgique et les
différents étages du pliocène de l'Italie.

41. Cyprina rustica. Soav. Pl 4. Fig. 1.

Venus rustica. 1818. Sowerby. M. C. IL Pag. 217, pl 196.

Venus fragilis. 1840. Goldfuss. P. G. H. Pag. 247, pl. 148, fig. 8.

■Cyprina Lajonkairii. 1840. Idem. Pag. 237, pl 148, fig. 9.

Cyprina tumida. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 148, pl 10, fig. 1.

Cyprina rustica. 1856. Wood. C. M. H. Pag. 197, pl 18, fig.l.

1872. Idem. Suppl L Pag. 142.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 225.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLVIH, 191, pl 20/, fig I.

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

La forme extérieure de notre coquille est exactement celle de la Venus
fragilis, figurée par Goldfuss (1. c.). Le crochet est fortement courbé en
avant et en dedans sur une lunule cordiforme et profonde. Le bord
supérieur se continue encore un peu dans le sens horizontal, ce qui
n'est pas le cas dans les figures de Nyst et de Wood, et forme avec
le bord antérieur un angle presque droit.

Une carène obtuse va du crochet à l'angle inférieur postérieur. La
surface extérieure de notre individu très-convexe est ornée d'une série
de fines stries concentriques et de plusieurs lignes d'accroissement plus
prononcées. A l'aide de la loupe, on aperçoit aussi les séries radiales de
granules, mentionnées par Nyst et Wood. La charnière de cet exem-
plaire , venant de 265|- m. sous Utrecht, est merveilleusement conservée,
ainsi que celles des coquilles trouvées à 216^, 266 et 267 m.

Nos valves sont plus allongées que celles de Nyst et de Wood et s'en
distinguent en outre par leur forme plus équilatérale.

Wood a recueilli notre espèce dans le Crag corallin et rouge. En
Belgique, elle est commune dans le Diestien et le Scaldisien. Selon
Goldfuss, on la connaît aussi dans l'oligocène supérieur de Bünde en
Westphalie.

Ordo B. Sinupalliata.

42. Tapes cf. pullastra. Montagu.

Tapes pullastra. 1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 355.

1869. Idem. Pag. 185, pl. 39, fig. 6.

1870. Herklots. Weekdièren. Pag. 138, pl. 14, fig. 16.

1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 145, pL 9, fig. 1.

J'ai cru devoir rapporter à l'espèce sus-nommée plusieurs fragments
de coquilles du genre Tapes, trouvés à 50, 61 et 63 m. sous Goes,
puisque c'est à elle qu'elles ressemblent le plus. Ce ne sont que les cro-
chets avec la charnière et la partie environnante des valves. On y voit les
trois dents cardinales convergentes; dans la valve droite celle antérieure
est simple et la plus petite, les deux autres paraissent avoir été bifides
et sont plus allongées. Jeffreys les place dans un ordre inverse, ce qui
n'est vraisemblablement qu'un lapsus calami. Dans la valve gauche,
c'est la dent postérieure qui est simple et petite, tandis que les deux autres
sont grandes et bifides. Les crocliets sont petits et pointus, l'area est

8

-I (kl
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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

longue et étroite. Les valves paraissent avoir possédé des lignes concen-
triques assez fortes.

Selon Jeffreys, la Tapes pullastra habite les côtes de l'Europe tempérée
jusqu'à 16 mètres de profondeur. Fossile, elle est connue dans le Crag
rouge et dans les dépôts glaciaires de l'Angleterre.

43. Venus ovata Pennant.

Venus radiata. 1843. Brocchi. Conchologia II. Pag. 358 , pl. 14, fig. 3.
Venus spadicea. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 165, pl. 11, fig. 3.
Venus ovata. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 213, pl. 19, fig. 4.
1863. Jeffreys. B. C. II. Pag. 342.

1869. Idem. V. Pag. 184, pl. 39, fig. 1.

1870. Homes. Wiener Becken. H. Pag. 139, pl. 15 , fig. 12.
1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 143.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 225.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. L, 209, pl. 23, fig. 12.

Cette jolie espèce, si caractéristique par sa dentition et son ornemen-
tation, se laisse facilement confondre au premier abord avec un petit
Cardium edule. Les trois dents cardinales divergentes et la série de petites
'dents latérales (ou plutôt le bord supérieur crénelé) et les côtes radiales
dichotomes la font bientôt reconnaître comme appartenant à un tout
autre genre.

Elle vit encore aujourd'hui sur toutes les côtes de l'Europe entre le Fin-
marken et la Morée, mais est inconnue sur le littoral des Pays-Bas.
A l'état fossile, on l'a recueillie en Angleterre dans le Crag corallin et
rouge, l'argile de Chillesford et le glacial moyen. En Belgique, elle est
rare dans le Diestien et le Scaldisien. Elle est connue également dans
le pliocène de l'Italie et le miocène du bassin de Vienne et du sud de
la France.

Nos coquilles, qui sont petites pour la plupart, gisaient aux profondeurs
de 257, 258, 263|-, 265^, 266, 267, 365 et 369 m. sous Utrecht et
à 52, 63, 64, 66 et 68 m. sous Goes.

44. Donax vittatus. Da Costa.

Donax Stoffelsi? 1844. Nyst. Coquilles. Pag. 117, pl. 6, fig. 3.
Donax vittatus. 1856. Wood. C. M. H. Pag. 219, pl. 22^ fig. 7.
1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 402.
1869. Idem V. Pag. 188, pl. 42, fig. 5.
Donax anatina. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag 135, pl. 14, fig. 15.
Donax vittatus. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 146. I

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contributions a la géologie des pays-bas. 59

Plusieurs petites valves de cette espèce, an partie encore intactes, ont
été trouvées à 199|, 200, 200i-, 202^ et 222|m. sous Utrecht. Elles
sont encore très-bien reconnaissables, portent des lignes radiales bien
développées et ont le bord crénelé. Les lignes d'accroissement sont
un peu llexueuses et moins distinctes que les autres. La moitié posté-
rieure a une carène oblique arrondie.

Actuellement, notre bivalve habite l'Océan Atlantique septentrional, la
Méditerranée et la Mer Noire. Fossile, il se trouve dans le Crag llu-
vio-marin, l'argile de Chillesford et le glacial inférieur de l'Angleterre et
dans le phocène de l'Italie. En Belgique, il paraît encore être inconnue.

45. Tellina Benedenii. Nyst et Westendorp. Pl. 4. Fig. 2,3.

Tellina Benedenii. 1839. Nyst et Westendorp. Nouvelles recherches,
etc. Pag. 7, pl. 2, fig. 5.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 111, pl. 5, fig. 5.

1856. Wood. C. M. II. Pag. 230, pl 21, fig. 2.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LI, 220, pl. 24, fig. 6.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

Trois fragments d'une Telline, trouvés à 195 et 369 m. de profondeur
sous Utrecht, peuvent être rapportés avec assez de certitude à cette espèce.
Le contour ainsi que la direction des nombreuses lignes d'accroissement
s'accordent bien avec les figures de Wood et' Nyst. La carène obtuse
postérieure se trouve aussi tout près du bord et limite une area peu profonde.

Les crochets sont très-petits. Les coquilles sont épaisses, ce qui les
distingue de la Tellina praetenuis, avec laquelle elle a beaucoup de
rapport. Les dents latérales manquent, chaque valve ne possède que deux
dents cardinales.

A ces trois fragments bien déterminables s'en joignent d'autres, dont
l'identification est moins facile. Nous les y réunissons donc avec un
peu d'hésitation. Ils se trouvaient à 162|, 200 et 265|- m. sous Utrecht
et à 139|, 152, 153, 156, 158, 162, 169|- et 173 m. sous Gorkum.
Les derniers sont très-usés, probablement par l'action des vagues de la
mer pliocène.

En Angleterre, on a trouvé l'espèce sus-nommée dans le Crag rouge,
et en Belgique elle est très-commune dans le Scaldisien, mais se trouve
déjà dans le Diestien.

46. Tellina praetenuis. Leatiies. Pl. 4. Fig. 4.

Tellina constricta. 1853. Harting. De Bodem onder Gorinchem.
(Liste non publiée).

8^

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

Tellina praetenuis. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 230, pl 21, fig. 5-

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LII, 221, pl. 24, fig. 7.

Selon Wood, la T. praetenuis diffère de la T. tenuis, qui lui est
alliée de près, par sa coquille plus haute et plus forte, le bord inférieur
plus arqué et le manque de dents latérales.

Notre plus grand exemplaire vient de 169m. sous Utrecht, il a une
longueur de 30 et une hauteur de 23 m. m., les autres sont tous de
plus petite taille et se trouvaient à 170^, 199|-, 200, 200^, 202, 202^,
203, 204, 2041-, 205, 205^, 209, 210^, 211|, 212^; 216i, 217|,
218|, 222|, 230, 230^ et 235 m. Du forage de Gorkum nous possédons
des fragments et quelques valves entières de 131, 152, 160|-, 170 et
173 m.

En Angleterre, ce fossile se trouve dans le Crag rouge et mammali-
férien et l'argile de Chillesford, et en Belgique, il est commun dans le
Scaldisien. Nous avons donc ici une espèce très-importante pour servir
à une division des terrains sous Utrecht, où elle se trouve entre 190 et
235 m., ainsi que dans le Crag rouge et les Sables à Fusus contrarius,
qu'on peut parallèhser.

47. Tellina Balthica. L.

Tellina Balthica 1856. Wood. C. M. II. Pag. 231, pl. 22, fig. 1.

1863. Jeflreys. B. C. IL Pag. 375.

1869. Idem. V. Pag. 186, pl. 40.

Tellina solidula. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 133.

Tellina Balthica. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 151.

Cette espèce ressemble à la T. praetenuis, mais s'en distingue par sa
coquille plus ventrue, plus solide et plus courte, qui est aussi un peu
tordue. Les valves, trouvées à Utrecht, sont un peu plus plates que
d'ordinaire mais se rapportent au reste très-bien à l'espèce en question.

A l'état vivant, elle existe sur une très-grande étendue ; selon Jeffreys
(1. c.), on l'a trouvée sur le littoral du Détroit de Behring, du Kamschatka,
de la Nouvelle Zemble, de la Mer Blanche et de toutes les côtes de
l'Europe jusqu'à la Sicile, ainsi que sur celles du Labrador et du
Massachusetts. C'est donc une espèce principalement boréale, même
arctique, mais qui peut aussi vivre dans l'eau moins froide. A l'état
fossile , Wood la cite comme tirée du glacial supérieur, moyen et inférieur
d'une série d'endroits de l'Angleterre. Elle ne paraît être connue ni dans
le Crag anglais, ni dans le pliocène de la Belgique. /

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contributions a la géolottle des pays-bas. 11

Les exemplaires trouvés à Utrecht sont venus des profondeurs de 149,
200, 202|-, 203 et 222-|- mètres.

48. Tellina obliqua. Sow. Pl. 4. Fig. 5.

Tellina obliqua. 1818. Sowerby. M. C. IL Pag. 137, pl. 161, fig. 1.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 107, pl. 5, fig. 2.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 228, pl. 21, fig. 7.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 223, pl. 24, fig. 9.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

En comparant nos exemplaires, relativement bien conservés, aux
figures de Nyst, Wood et Sowerby, on voit qu'ils sont un peu plus
allongés que ceux des deux derniers auteurs et se rapprochent de la
Telhna lata. Gmel. (= ovata. Sow.). Leur obUquité n'est pas très-appa-
rente, ils sont sub-équilatéraux. Le mieux conservé a une longueur de
35 sur une hauteur de 31 m. m. L'inégalité de l'impression palléale dans
les deux valves est très-apparante.

L'espèce sus-nommée ne se rencontre qu'à l'état fossile dans le Scal-
disien, où elle est commune (v. d. B.) et dans le Crag corallin, rouge
et mammaliférien et dans l'argile de Chillesford (Wood).

Les exemplaires de notre collection ont été trouvés à 183,195 ,195]-,
196, 198, 198-^, 202|, 203, 204^ et 209 m. sous Utrecht.

49. TelUna compressa. Brocchi. Pl. 4, Fig. 6, 7.

Tellina compressa. 1843. Brocchi. Conchologia. IL Pag. 328, pl. 12,
fig. 9.

Tellina donacilla. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 234, pl. 22, fig. 6.

Tellina compressa. 1870. Hôrnes. Wiener Becken. II. Pag. 88,
pl. 8, fig. 10.

1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 150.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 223, pl. 25, fig- 1.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

Par suite des diagnoses assez courtes et souvent indistinctes données
par ces différents conchyliologues, l'espèce précitée se laisse confondre
assez facilement avec la Tellina donacina de Linné. Dans les figures de
Wood on ne voit presque pas de différence; seulement la partie posté-
rieure est plus anguleuse dans la première et plus arrondie dans l'autre.

Nyst, et surtout Homes, ont établi un point de différence plus im-
portant en remai'quant que la T. compressa est subéquilatérale et la
T. donacina très-inéquilatérale. La première possède aussi à l'intérieur

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62 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

une carène plus ou moins distincte, allant du crochet à l'impression
musculaire antérieure.

Nos coquilles permettent de distinguer cette carène, quoiqu'elle ne
soit pas tellement développée que dans les belles figures de Hôrnes ; elles
ne possèdent en outre qu'une seule dent cardinale bifide et bien déve-
loppée dans chaque valve, les autres étant obsolètes. La surface est cou-
verte d'un certain nombre de stries parallèles plus ou moins élevées et
se réunissant en bandes alternativement foncées et claires. On entrevoit,
à l'aide de la loupe, de fines stries radiales à la partie antérieure de
quelques exemplaires. Tous ont été trouvés à Utrecht à 358, 262|-,
2631, 265, 265^, 266, 267 et 369 m. de profondeur.

Fossile, cette espèce est connue dans le miocène du bassin de Vienne
et de Léognan en France, dans le pliocène de l'Italie, le Crag corallin
de l'Angleterre et 'le Diestien et le Scaldisien d'Anvers, où elle est rare.

50. Gari (Psammobia) Ferrôensis. Chemn. Pl. 4. Fig. 8.

Psammobia Dumontii. Ps. laevis. Ps. muricata.

4844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 403, 404, 405. Pl. 4. fig. 42 et 43.

Psammobia Ferrôensis. 4856. Wood. C. M. II. Pag. 224 , pl. 22, fig. 3.

4863. Jeffreys. B. C. II. Pag. 396.

4869. Idem V. Pag. 487, pl. 42, fig. 3.

4870. Herklots. Weekdieren.

4884. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

4884. Nyst. Conchyliologie. Pag. LH, 22#, pl. 25. fig. 5.

Une valve gauche très-bien conservée a été trouvée à 47 m. sous Goes.
Elle est plus allongée qu'ordinairement, car elle est longue de 49 et
haute de 24 m. m.

La surface usée présente, outre les lignes concentriques réunies en
bandes plus ou moins prononcées, des vestiges de lignes radiales et de
taches colorées. Le côté antérieur est arrondi, le côté postérieur tronqué
obhquement et porte une carène oblique trés-obtuse, précédée d'une
fossette, qui forme une sinuosité à la marge. Les crochets sont très-petits,
l'intérieur est poli et hsse, le sinus palléal s'étend jusqu'à la moitié de
la longueur. Il n'y a qu'une seule dent cardinale bifide.

Vivante, cette espèce habite, entre 8 et 480 m. de pi'ofondeur, les
côtes de l'Europe, de l'Islande et de la Norvège à la Grèce.

Fossile, elle a été recueillie dans le Diestien et le Scaldisien, où elle
est rare, et dans le Crag corallin.

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63 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

51.Gari (Psarnmobia) aff. vespertina. Cheran. Pl. 4. Fig. 9.

Psamraobia vespertina 1856. Wood. C. M. IL Pag. 222, pl. 22, fig. 2.

1863. Jeffreys. B. C. 11. Pag. 398.

1869. Idem. V. Pag. 187, pl. 42, fig. 4.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU.

La forme générale des petites coquilles que nous allons décrire s'ac-
corde bien avec la figure 2^= de Wood, qui diffère passablement de la
figure 4 de Jeffreys (1. c.). La surface en est couverte de lignes concen-
triques élevées sublamelleuses, tandisque les deux auteurs anglais font
mention de stries obtuses. Elles sont réunies en bandes plus ou moins foncées.
Le côté postérieur est tronqué presque verticalement, les crochets sont
petits et le bord supérieur forme un angle moins obtus que dans la
Ps. Ferröensis.

Nos individus, dont le mieux conservé a une longueur de 13 sur une
hauteur de 7 m. m., viennent de 263 et 263^ m. sous Utrecht et de 64
et 66 m. sous Goes.

Vivante, notre espèce habite les côtes de l'Europe, du Finmarken à
l'Archipel Grec; à l'état fossile, elle a été trouvée par Searles Wood
dans le Crag corallin et par v. d. Broeck dans le Scaldisien, où elle
est rare.

52. Semele alba. Wood.

Tellina pellucida 1843. Brocchi. Conchologia. IL Pag. 323, pl. 12,
fig. 8.

Ligula alba. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 93, pl. 3, fig. 14.

Abra alba. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 237, pl. 22, fig. 10.

Scrobicularia alba. 1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 438.

1869. Idem V. Pag. 189, pl. 45, fig. 3.

Syndosmya apelina. 1870. Hörnes. Wiener Becken II. Pag. 77,
pl. 8, fig. 4.

Erycina alba. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 131, fig. 3, pl. 8,
fig. 11, pl. 14, fig. 12.

Abra alba. 1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 152. 216.

Semele alba. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

Semele alba. 1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 229, pl. 25, fig. 7.

Le nom d'Abra est peu usité ; Jeffreys (1. c.) ne veut pas s'en servir,
parcequ'il n'a pas été clah-ement défini par son auteur Risso. Il réunit
les genres Scrobicularia et Erycina (ou Syndosmya); d'autres, comme
Forbes and Hanley, Clark (Jeffreys IL Pag. 434), Woodward (Manual
of the Mollusca 1875, pag. 484) Herklots (I.e.) et Zittel (Handbuch

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75 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

der Paléontologie, pag. 418), les séparent et donnent le nom de Scro-
bicularia aux espèces qui n'ont pas de dents latérales, lesquelles dents
sont plus ou raoins développées dans les genres Semele et Syndosmya
(Abra ou Erycina.)

Les coquilles que nous rapportons à l'espèce Semele alba sont plus
petites que celles figurées par Wood et Nyst, mais s'accordent parfai-
tement avec les diagnoses qui en ont été données. Elles montrent de
fmes stries concentriques, réunies en bandes de teinte différente et sont
à peu près équilatérales. Le côté antérieur est arrondi, le côté posté-
rieur est tronqué obliquement et porte une carène oblitérée. De chaque
côté du cuilleron, qui est bien développé , on voit une dent latérale la-
melleuse et allongée.

Nos exemplaires, qui sont en général bien conservés, viennent tous
d'Utrecht de 198|, 199, 208, 211, 2174- et 235 mètres de profondeur.

Selon Jeffreys et Nyst, cette espèce se trouve vivante sur les côtes
Européennes, de la Norvège à la Méditerranée, et fossile, dans le Scal-
disien et l'Anversien, où elle est rare, dans le Crag corallin, rouge,
fluvio-marin et mammaliférien et le glacial de l'Angleterre, dans le
pliocène de l'Italie et le miocène du bassin de Vienne et du sud de la
France.

53. Semele prismatica. Montagu. Pl. 4. fig. 11, 12.

Ligula donaciformis. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 92, pl. 4,
fig. 9.

Abra prismatica. 1856. Wood. C. M. II Pag. 239, pL 22, fig. 13.

Scrobicularia prismatica. 1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 435.

1869. Idem. V. Pag. 189, pl. 45, fig. 4.

Semele prismatica. 4884. Mourlon. Géologie. Pag. 224.

4884. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 230, pl. 25, fig. 6.

Dans les petits exemplaires que nous possédons de cette espèce, les
dents latérales sont peu développées, surtout celles de la valve gauche.
Les dents cardinales sont mieux visibles; on en aperçoit une dans la
valve gauche et deux parallèles dans la valve droite à côté du cuilleron
oblique, destiné à recevoir le ligament intérieur.

Les crochets sont petits, pointus et recourbés en arrière; la surface
est fisse, luisante et ornée d'un certain nombre de hgnes concentriques
très-fines, réunies parfois en bandes. Le côté antérieur est arrondi, le
côté postérieur anguleux et tronqué.

Le plus grand des individus en notre possession, venant ^le 258 m.

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f '>

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS. 65

sous Utrecht, a une longueur de 14 m. m. et une hauteur probable de
7 m. m. ; les autres valves n'ont que la moitié de ces dimensions et vien-
nent de 266 et 267 m. de profondeur.

Nous y joignons avec beaucoup d'hésitation un fragment de valve,
trouvé à 38 m. sous Goes. Il ne se compose que du cuilleron et des deux
dents cardinales, donc de la partie la plus résistante de la coquille.

Vivante, on a trouvé cette espèce sur toutes les côtes de l'Europe
depuis l'Islande et la Norvège à la Grèce; fossile, elle est connue dans
le Crag corallin et les dépôts glaciaires du Clyde, en Belgique dans
l'Anversien et le Diestien et dans le pliocène de l'Italie.

54. Scrobicularia piperita. Bellonius.

Trigonella plana. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 235, pl. 22, fig. 14.

Scrobicularia piperita. 1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 444.

1869. Idem V. Pag. 189, pl. 45, fig. 5.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 131, pl. 8, fig. 6, pl. 14, fig. 7.

Scrobicularia plana. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 153.

Un beau fragment de valve, encore pourvu d'une partie du ligament
extérieur, a été trouvé à 38 m. sous Goes; un second à Utrecht à
199|-mètres et d'autres à Gorkum à 153, 154, 169^, 170 et 170|-m.
de profondeur. Ces fragments, qui se composent du crochet avec le
cuilleron et la dent cardinale, sont assez caractéristiques pour les rap-
porter sans hésitation à l'espèce sus-nommée.

Aujourd'hui, elle vit, surtout dans la boue, au-dessus de 8 m. de pro-
fondeur sur le littoral européen, de la Norvège à la Méditerranée. Fossile,
elle est connue dans le Crag rouge de Sutton (?), le Crag mammaliférien,
l'argile de Chillesford et le dépôt glaciaire du Clyde.

Nous y rapportons aussi les fragments, recueillis à 153 et 170 m., 5
sous Gorkum, déterminés par Harting et Bosquet qui leur ont donné
le nom de Mya arenaria.

55. Solen siliqua. L.

Solen siliqua. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 255, pl 26, fig. 7.

1865. Jeffreys. B. C. HL Pag. 18.

1869. Idem. V. Pag. 190, pl. 47.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 123.

1872. Wood C. M. Supplem. L Pag. 149.

Quatre fragments de cette espèce ont été trouvés à 177 m. sous Gorkum
et quelques autres à 178 m. Ils montrent la légère courbure propre à
cette coquille et ne sont pas de grandes dimensions.

40

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66 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

Selon Jeffreys (I.e.), l'espèce préciteé habite, outre le littoral des Pays-
Bas , celui de toute l'Europe, et se trouve à l'état fossile dans le Crag
rouge et lluvio-marin, l'argile de Chillesford, le glacial moyen de
l'Angleterre et la couche post-glaciale d'Uddevalla en Norvège.

56. Ensis ensis. Linn.

Solen ensiformis 1844. Sowerby M. C. VI. Pl. 642, fig. 1.

Solen ensis. 1844. Nyst. Coquilles. Pag. 44, pl. 1, fig. 4.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 256, pL 25, fig. 6.

1865. Jeffreys. B. C. IIL Pag. 16.

1869. Idem. V. Pag. 190, pl 47, fig. 1.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 122, pl 14, fig. 3.

Ensis Rolleï. 1870. Hoernes. Wiener Becken. II. Pag 15 , pl 1, fig 14.

Solen ensis. 1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LH , 232, pl 25 , lig. 9.

Solen siliqua. Var. minor. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

A 66 m. sous Goes un fragment d'une coquille de l'espèce sus-nommée
a été trouvé en bonne conservation. Il possède encore la grande dent
cardinale de la valve gauche, accompagnée d'une dent latérale très-forte ;
la première correspond à une cavité entre les deux dents cardinales de
la valve droite qui a également une dent latérale très-allongée. Nous y
rapportons aussi plusieurs fragments, trouvés à 163, 165|, 169, 242,
254, 254^, 258^, 259-|- et 267 m. sous Utrecht qui n'ont généralement
pas la charnière conservée, et d'autres trouvés à Gorkum à 162, 169|^,
173, 177 et 178 m. de profondeur.

Vivante on trouve cette espèce entre 6 et 40m. de profondeur, sur
les côtes sablonneuses de l'Europe, des Iles Faroe à la Sicile et dans
la Mer Noire, sur-celles de l'Algérie, des Etats-Unis et du Canada.

A l'état fossile, elle est connue dans le pliocène de l'Italie, l'Anversien,
le Diestien et le Scaldisien de la Belgique, le Crag coralhn et rouge de
l'Angleterre et dans le bassin de Vienne et le miocène de Bordeaux.

57. Glycimeris angusta. Nyst et Westendorp. Pl 4. Fig. 13.

Glycimeris angusta. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 55 , pl 2, fig. 1.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 291, pl. 29, fig. 2.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LIV, 240, pl 27, fig. 1.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

La Glycimeris angusta, coquille très-caractéristique, a été trouvée à
189{, 196 et 252 m. sous Utrecht. Tous les fragments ont les crochets
bien conservés et sont ainsi faciles à déterminer.

A l'état vivant, cette espèce n'est pas connue, mais fossile, on l'a

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67 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

recueillie dans le Crag corallin et rouge et le Diestien, où elle est com-
mune; elle se trouve déjà dans l'Anversien et encore dans les Sables à
Fusus contrarius..

58. Thracia pubescens. Pulteney. Pl. 4, Fig. 14.

ïhracia pubescens. 1844. Sowerby. M. C. VI. Pl. 631, lig. 1.

1856. Wood. C. M. II. Pag. 259, pl. 26, fig. 1.

1865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 38.

1869. Idem. V. Pag. 191, pl. 48, fig. 5.

1881. Nyst.? Conchyliologie. Pag. LIV, 244, pl. 17, fig. 3.

1881. Mourlon.? Géologie. Pag. 223.

La couche, située à 265^ m. sous Utrecht, si riche en fossiles, nous
a aussi procuré deux valves intactes , encore unies et si solidement cimen-
tées au sable qu'elles contiennent qu'il n'a pas été possible de les séparer.
Heureusement l'extérieur est si caractéristique qu'aucun doute n'est
permis sur l'identité de la coquille. Elle a une longueur de 35 sur une"
hauteur de 25 m. m. et correspond entièrement aux figures et aux des-
criptions qui en ont été donneés. Les deux valves sont équilatérales,
subégales (la valve ^droite est un peu plus grande), arrondies en avant,
ti'onquées verticalement en arrière, où elles possèdent une carène oblique
et obtuse, partant du crochet. Celui-ci est petit, peu proéminent et peu
courbé. La surface porte un grand nombre de stries concentriques et
de fines granulations dispersées. La lunule est lancéolée.

Notre espèce habite actuellement les côtes de l'Angleterre, de la France
de l'Espagne et de l'Archipel Grec.

A l'état fossile, on l'a recueillie à Palerme dans le pliocène, en Angle-
terre dans le Crag coralhn et le quaternair-e et en Belgique dans le
Scaldisien, du moins si l'espèce de Nyst est la môme que celle de Wood
et Jeffreys, ce qui nous paraît douteux, ainsi qu'à Nyst lui-même. En
tout cas elle y est rare.

59. Mactra stultorum. L.

Mactra stultorum. 1834. Brocciii. Conchologia. Pag. 348.

1856. Wood. C. M. IL Pag. 242, pl. 23, fig. 3.

1863. Jeffreys. B. C. H. Pag. 422.

1869. Idem. V. Pag. 188, pl. 43, fig. 4.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 128, pl. 8, fig. 8 , pl. 14 , lig. 10.

Cette coquille, qui est une des plus fréquentes de la faune de notre
littoral, est inconnue dans le pliocène belge, mais se trouve, selon Wood,
dans le Crag corallin, rouge et mammaliférien, les dépôts quaternaires

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68 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

de l'Angleterre et le pliocène de l'Italie. A Utrecht ce n'est qu'à 200 m.
de profondeur qu'on a trouvé un fragment dont la charnière et les dents
latérales lisses sont en parfait état de conservation. Un autre^ fragment
a été trouvé à 170 m. sous Gorkum.

Cette espèce habite actuellement, jusqu'à 35 m. de profondeur, les
côtes de l'Angleterre et de la Hollande; elle s'étend davantage dans les
mers méridionales (sur les côtes de la France, de l'Espagne, des Canaries
et dans la Méditerranée) que dans les mers septentrionales (sur les côtes
du Danemarc et de la Mer Baltique).

60. Mactra solida. Linn. Var. elliptica.

Mactra ovahs. 1817. Sowerby. M. C. IL. Pag 136, pl. 160, lig. 5.

Mactra dubia. 1817. Idem. Pag. 136, pl. 160, fig. 2, 3 et 4

Mactra striata. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 80, pl. 4, fig. 1.

Mactra elliptica. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 246, pl. 23, fig. 1.

Mactra sohda. Var. elliptica. 1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 417.

1869. Idem. V. Pl. 43, fig. 2.

Mactra elliptica. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 130.

Mactra ovahs. 1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 153.

Mactra sohda. Var. elliptica. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223,

Mactra solida. 1881. Nyst. Conchyhologie. Pag. LU, 216, pl. 24,
fig. 3.

Quoique la foi'me normale de la Mactra solida et sa varitHé elliptica
soient plus grandes que nos coquilles, qui ne mesurent pas plus de 14
sur 10 m. m., nous les y réunissons sans hésiter. Elles sont assez minces,
tandis que d'ordinaire l'espèce est solide. La forme extérieure correspond
entièrement aux différentes figures précitées. Elles sont équilatérales,
ont des crochets peu pointus et recourbés sur la lunule, et une carène
très-obtuse, du crochet à l'angle postérieur.

Nos exemplaires viennent de 195, 195|-', 196, 200, 216| et 230 m.
sous Utrecht, de 51, 66 et 68 m. sous Goes et de 174 m. sous Gorkum.

Actuellement, notre espèce habite les côtes sablonneuses de l'Europe
septentrionale, entre 20 et 200 m. de profondeur ; à l'état fossile, on
l'a trouvée rarement dans le Scaldisien, puis dans le Crag rouge et Iluvio-
marin , l'argile de Chlillesford et les dépôts quaternaires. Nous avons donc
ici encore une espèce caractéristique pour le pliocène supérieur.

61. Mactra subtruncata. Montagu.

Mactra cuneata. 1817. Sowerby. M. C. IL Pl. 160, lig. 7.

Mactra subtruncata. 1856. Wood. C. M. IL Pag. 247, pl. 24, fig. 3.

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contributions a la géologie des pays-bas. 69

1863. Jeffreys. B. C. IL Pag. 419.

1869. Idem. V. Pag. 188, pl. 43, fig. 3.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 129.

1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 154.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LH, 217, pl. 24, fig. 4.

Une série de coquilles, généralement petites, représentent l'espèce pré-
citée. Elles viennent de 146, 147, 148, 150 et 155m. sous Utrecht,
de 64 et 66 m. sous Goes et de 149, 158, 159, 161^, 165, 169^,
173 et 177|-m. sous Gorkum.

Les crochets de toutes nos valves se rapprochent un peu du côté
antérieur, qui est tronqué et arrondi, tandis que le côté postérieur est
allongé. Elles possèdent deux, carènes obliques et obtuses, allant du
crochet aux deux angles formés par le bord inférieur.

Vivante, elle habite selon Jeffreys toutes les côtes de l'Europe au-
dessus de 80 m. de profondeur.

En Angleterre, elle se trouve à l'état fossile dans le Crag rouge et
iluvio-marin et dans l'argile de Chillesford. En Belgique, elle a peut-être
été trouvée dans le Scaldisien ; la coquille ligurée par Nyst (1. c.) étant par-
faitement équilatérale, nous semble plutôt appartenir à la Mactra solida.

62. Mactra deaurata. Turton. Pl. 4. Fig. 15, 16.

Mactra ineqiùlatera. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 79, pl. 2, lig. 8.

Mactra deaurata. 1856. Wood. C. M. H. Pag. 249, pl24, lig. 7,

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 218, pl. 24, fig. 2.

IjCS coquilles que nous J^apportons à cette espèce si typique sont pour
la plupart plus petites que les exemplaires figurés par Nyst et Wood.
Six valves, trouvées à 50 m. sous Goes, y correspondent exactement. Les
autres n'atteignent qu'une longueur de 20 et une hauteur de 14 m. m.
L'espèce en question l'essemble d'assez près à la Mactra subtruncata,
mais s'en distingue sans difficulté, la dernière n'étant que subéquila-
térale, en tout cas beaucoup moins inéquilatérale que la première.
Dans la M. subtruncata les crochets sont ensuite plus rapprochés du
côté antérieur; le contraire s'observe dans la M. deaurata. Celle-ci est
en outre plus plate, et plus irrégulière et anguleuse de contour.

La série assez considérable des individus de notre collection représente
les profondeur suivantes: sous Utrecht, 146, 154^, 162|, 226|-, 228,
230, 231|, 236|-, 241, 247-, 265^, 266, 267| et 268 m.; sous Goes,

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70 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

64, 66 et 68 m., et sous Gorkum, 150, 158, 160 et 162m. C'est
surtout la couche située à 231|-m. sous la première ville qui est très-
riche en valves de cette espèce, presque entièrement intactes, peu chan-
gées et ayant encore le lustre naturel, de sorte qu'on peut bien admettre
que ces valves n'ont pas été transportées mais ont été ensevelies à l'en-
droit même où elles ont vécu.

Actuellement, notre bivalve habite les côtes des Etats-Unis, du Banc
de Terre-Neuve au Massachusetts (Nyst), et à l'état fossile, il a été
recueilli par Wood dans la Crag rouge et par Nyst et van den Broeck
dans le Scaldisien. C'est ainsi une autre espèce d'un âge géologique
assez récent.

63. Mya arenaria. L.

Mya arenaria. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 57, pl. 3, fig. 1.

1856. Wood. C. M. II. Pag. 279, pl. 28, lig. %

1865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 64.

1869. Idem. V. Pag. 192, pl. 50, lig. 1.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 123, pl. 14, fig. 4.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 162.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 235.

Une demi-valve droite de cette espèce a été trouvée sous Utrecht à
169,5 m. et une série de crochets avec les cuillerons plus ou moins bien
reconnaissables proviennent des profondeurs de 139, 140, 140|, 147,
156, 162^, 169, 169|, 170|, 183, 189^, 198, 200, 2021, 203,
2031, 204|, 210|-, 217, 218|m. sous Utrecht et de 131, 152, 152|-,
153, 153^, 163|, 165|, 174 et 177 m. sous Gorkum. Les cuillerons
sont tous épais et grands et ont à la partie postérieure une fossette qui
manque dans le Mya truncata.

A l'état vivant, on la trouve sur toutes les côtes de l'Europe à des
profondeurs peu considérables et, fossile, dans le Crag rouge et le qua-
ternaire de l'Angleterre et le Scaldisien d'Anvers, où elle est cependant rare.

64. Mya truncata. Linn.

Mya truncata. 1856. Wood C. M, H. Pag. 277, pl. 28, fig. 1.

1865. Jeffreys. B. C. IIL Pag, 66.

1869. Idem. V. Pag. 192, pl. 50, lig. 2.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 124.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 163.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 234, pl. 26, fig. 1.

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82 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

La Mya truncata est représentée dans notre collection par plusieurs
valves plus ou moins fragmentaires assez bien conservées et venant de
169|-, 200, 203, 203^-, 204i-, 21L^, 217| et 235 m. sous Utrecht.
Elles offrent assez de variations, surtout dans la position du cuilleron
de la valve droite, qui est tantôt protubérant, tantôt presque caché sous
le crochet. La dent cardinale à côté de ce cuilleron varie également en
grandeur.

Notre mollusque habite aujourd'hui les côtes de l'Ile Van Couver, de
l'Amérique du Nord, du Groenland au Massachusetts, de l'Islande
et de l'Europe, depuis le Finmarken à la Sicile et la Dalmatie. Fossile,
on l'a recueilh partout dans le Crag corallin, rouge et fluvio-marin,
dans l'argile de Chillesford et la formation glaciaire et post-glaciaire. En
Belgique, il se trouve rarement dans le Scaldisien et le Diestien; c'est
donc une espèce un peu plus ancienne que la M. arenaria.

65. Mya Binghami. Turton. PL 4. Fig. 17.

Sphenia Binghami? 1856. Wood. C. M. II. Pag. 276, pl. 29. fig. 7.

Mya Binghami. 1865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 70.

4869. Idem. V. Pag. 492, pl. 50, fig. 3.

Sphenia Binghami. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 159.

Sphaenia Binghami. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

Mya fragilis. 1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. LU, 236, pl. 27, fig. 2.

Cette espèce a causé beaucoup de confusion, car elle est très-variable
ainsi que les autres espèces du même genre. Elle est tantôt plus, tantôt
moins inéquilatérale et allongée à la partie postérieure. Nos coquilles,
qui sont toutes très-petites, répondent le mieux à la figure de la Sphenia
Binghami de Wood ; la plus grande a une longueur de 8 sur une hauteur
de 5 m. m. Elles sont peu inéquilatérales, le côté postérieur tronqué porte
une carène oblique plus ou moins prononcée. La surface est couverte
de fines stries transverses, quelquefois lamelleuses et irrégulières, surtout
à la moitié postérieure, La valve droite possède une petite dent cardinale
courbée et une fossette ligamentaire cachée sous le crochet. La valve
gauche possède le cuilleron triangulaire et protubérant, typique pour les
Mya, et qui ressemble tant à celui de la Mya arenaria que nous l'avions
d'abord prise pour un petit exemplaire de cette espèce. L'intérieur est
luisant et montre des hgnes d'accroissement assez fortes.

Nos coquilles proviennent toutes d'Utrecht d'une profondeur de 199,
200, 208 , 211, 21et 235 m., une seule a été trouvée à Gorkum à 158 m.

En Angleterre, la Mya Binghami est connue dans le Crag corallin et
rouge, en Belgique, dans rAnversien et le Diestien, où elle est rare.

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72 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

A l'état vivant, elle habite les côtes de la Grande Bretagne entre 2 et 8 m.
de profondeur dans la zone laminarienne, ainsi que celles de la France,
de l'Espagne, de la Tunisie et de l'Itahe.

66. Corbula gibba. Olivi.

Corbula rotundata. 1829. Sowerby. M. C. VI. Pag. 140, pl. 572,
fig. 4.

1840. Goldfuss. P. G. II. Pag. 252, pl. 152, fig. 3.

Telhna gibba. 1843. Brocchi. Conchologia. II. Pag. 327.

Corbula gibba. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 65, pl. 3, fig. 3.

Corbula planulata. 1844. Idem. Pag. 68, pl. 2, fig. 4.

Corbula striata. 1856. Wood. C. M. II. Pag. 274, pl. 30, fig. 3.

Corbula gibba. 1865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 56.

1869. Idem. V. Pag. 192, pl. 49, fig. 6.

1870. Hôrnes. Wiener Becken. H. Pag. 34, pl. 3. fig. 7.

Corbula nucleus. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 126, pl. 14, fig. 5.

Corbula striata. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 160.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. Liy, 235, pl. 26. fig. 2.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 223.

Nous avons d'abord essayé de faire une distinction entre les espèces
Corbula gibba et C. rotundata, mais voyant qu'il n'y a aucun point de
différence constant, nous avons suivi l'exemple de Wood et de Hôrnes
en les réunissant.

Les coquilles nombreuses, provenant des trois forages, sont presque
toutes plus ou moins calcinées, quelques-unes seulement ont conservé
la couche extérieure striée transversalement, si peu adhérante à la couche
intérieure qu'on les trouve très-souvent séparées. Les valves- sont tantôt
presque équilatérales, tantôt- allongées, carénées et tronquées à leur
partie postérieure. Le crochet de la grande valve ou valve droite est plus
ou moins courbé. On observe aussi une grande variabilité dans le degré
de convexité des deux valves.

Cette espèce est actuellement répandue sur presque toutes les côtés
de l'Europe, de Christiania à la Grèce. Elle habite, depuis des lieux
que la haute marée atteint rarement jusqu'à une profondeur de 130 m.

A l'état fossile, elle est également très-fréquente car on la trouve,
suivant Wood, dans nombre de localités de la formation post-glaciale,
glaciale moyenne et inférieure, de l'argile de Chillesford, du Crag fluvio-
marin , rouge et corallin. En Belgique, elle est très-commune dans l'An-
versien , le Diestien et le Scaldisien. Le pliocène de l'Italie et dé la Sicile,

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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS. 73

ainsi que le miocène de Bordeaux et de Vienne la renferment également.

Dans notre collection il y a de nombreux exemplaires, trouvés à 136,
1371, ]5o, 155, 161, 161^, 163i, 163, 183, 189i-, 200,

202^, 2044, 228, 230, 241, 242 et 266m. sous Utrecht, à 50, 51,
54, 60, 61, 62, 64, 66, 67, 68 et 70 m. sous Goes et à 152, 153,
156, 458, 459, 465^, 469^ et 470 m. sous Gorkum. '

Classis IV. gastropoda.

Subclassis I. Scaphoiwda.

1.Dentalium entale. L. Pl. 5, fig. 1.

Dentalium entale. 1812. Sowerby. M. C. 1. Pag. 159, pl. 70, fig. 3.

1843. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 345.

1848. Wood. C. M. I. Pag. 489, pl. XX, fig. 2.

1856. Hornes. Wiener Becken. I. Pag. 658, pl. L., fig. 38.

1865. Jeffreys. B. C. Hl. Pag. 494, pl. V, fig. 4.

1869. Idem. V. Pag. 494, pl. LV, fig. 1.

1870. Herklots. W. v. N. Pag. 94.

1872. Wood. C. M. Snppl. I. Pag. 92, pl. VI, fig. 20.

Dentalium vulgare. 4884. Nyst. Conchyhologie. Pag. 422, pl. VU,
fig. 13.

Dentalium entalis. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 221.

Nous possédons de cette coquille si largement répandue une grande
quantité d'exemplaires plus ou moins complets, généralement assez petits.
Sous Utrecht on en a rencontré à 254, 258, 263|-, 265, 265|-, 266,
267, 2941-, 315^ 354 ^t 369 mètres et sous Goes à 64, 66, 68, 70
et 75 mètres de profondeur.

Vivant, l'animal habite, selon Jeffreys, les côtes de l'Europe, de
l'Islande à la Méditerranée, et de l'état du Maine. Fossile, il se trouve dans
l'Anversien et le Diestien, où il est cependant rare, dans le Crag corallin
de Sutton et d'Orford, dans la formation pliocène de l'Italie et le
miocène de Bordeaux, de la Touraine et du bassin de Vienne. Il se
trouve aussi dans les dépôts postglaciaux de l'Angleterre.

2. Dentalium cf. dentale L.

Dentalium costatum. 1812. Sowerby. M. C. I Pag. 462, pl. 70, fig. 8.

4843. Nyst. Coquilles, etc. Pag 344.

4848. Wood. C. M. I. Pag 489, pl. XX, fig. 2.

Dentalium dentale. 1865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 196.

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74 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

1869. Idem. T. pag. 197.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 93.

Dentalium costatum. 1881. Nyst. Conch. Pag. 121, pl. VII, fig. 15.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 221.

Deux fragments mal conservés trouvés à 369 m. sous Utrecht nous
paraissent appartenir à cette espèce. La surface a été usée par le mou-
vement des vagues, néanmoins on aperçoit encore clairement les côtes
longitudinales et les lignes d'accroissement irrégulières. Le plus grand
fragment porte 15 côtes, entre lesquelles on en entrevoit d'autres
accessoires.

Vivante, l'espèce habite les côtes méridionales de l'Europe, depuis
l'embouchure de la I.oire jusqu'à l'Asie mineure, et ceux des îles Canaries.

Fossile, elle est connue en Angleterre dans le Crag corallin et rouge
et le glacial moyen (Wood) et en Belgique dans l'Anversien, où elle est
très-commune dans le partie supérieure, ainsi que dans le Diestien.

Subclassis II. Gastropoda s. s.

Ordo A. Prosobranchia.

Subordo b. AspidohrancMa.

3. Emarginula fissura. L. Pl. 5, fig. 2.

Emarginula reticulata. 1812. Sowerby M. C. L Pag. 74, pl. 33^"%
fig. 2.

Emarginula fissura. 1843. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 350.

1848. Wood. C. M. L Pag. 164, pl. XVllI, fig. 3.

1865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 259, pl. VI, fig. 3.

1869. Idem. V. Pag. 200, pl. LIX, fig. 2.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 89.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. 114, pl. VII, fig. 9.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 221.

Un seul exemplaire, trouvé à 68m. sous Goes, représente l'espèce
sus-nommée. Il à une longueur de 5, sur une largeur de et une
hauteur de 3 m. m. Le sommet est peu proéminent, à peu près comme
dans la figure de Jeffreys, mais beaucoup moins que dans celle de Wood.
De là rayonnent des côtes bien développées, entre lesquelles il y en a
souvent une autre moins forte. Elles sont croisées par des lignes con-
centriques presque aussi prononcées, ce qui donne à la coquille un aspect

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75 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

cancellé. L'ouverture est elliptique et possède une fissui'e, qui est réunie
au sommet par une rainure d'égale largeur et plus lamelleuse que le
reste de la coquille.

Wood la mentionne comme trouvée dans le Crag corallin et rouge, et
le glacial moyen de l'AngleteiTe. Nyst l'a trouvée dans le Scaldisien et
l'Anversien d'Anvers , où elle est rare. Vivante, elle habite, selon Jeffreys,
l'Océan Atlantique septentrional, du Finmarken aux Iles Canaries entre
2 et 70 mètres de profondeur.

4. Trochus cineroïdes. Wood.

Trochus solarium. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 383, pl. XXXVIII,
fig. 4.

Trochus cineroïdes. 1848. W^ood. C. M. 1. Pag. 131, pl. XIV, iig. 8.

Trochus solarium. 1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. 106, pl. VI,
lig. 32.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 220.

Deux petits exemplaires de cette espèce ont été trouvés à 68 mètres
sous Goes. Chaque involution porte 4 ou 5 stries spirales. L'ouverture
est subcarrée ; l'ombilic n'est pas fermé., ce qui la distingue, suivant Wood,
du T. cinerarius qui lui ressemble beaucoup. Elle n'est connue qu'à l'état
fossile dans le Crag rouge de l'Angleterre et le Scaldisien d'Anvers, où
elle est l'are.

5. Trochus cf. ziziphhius. Lam.

Trochuslaevigatus. 1817. Sowerby. M. C. IL Pag. 179, pl. 181, lig. 1.

Trochus concavus. 1821. Idem. III. Pag. 127, pl. 272, fig. 1.

Trochus Sedgwicki. 1829. Idem. VL Pag. 247.

Trochus laevigatus. 1844. Nyst. Coquilles, Pag. 379, pl, 11, fig. 11.

Trochus ziziphinus. 1848. Wood. C. M. L Pag. 124, pl. 13, lig. 9.

1865. Jefireys. B. C. III. Pag. 330, pl. 7, lig. 4.

1869. Idem. V. Pag. 204, pl. 63, fig. 6.

1873. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 81.

1879. Idem. Suppl. IL Pag. 34, pl. 4, lig. 20.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLII, 99, pl. 6, fig. 25.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 221.

Cette espèce n'est représentée dans notre collection que par deux
fragments d'une coquille très-petite, trouvés à 68 m. sous Goes. Ses
involutions sont peu convexes et portent plusieurs lignes spirales, alter-

10*

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76 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

nativemeDt plus et moins prononcées. La partie supérieure de chaque
involution s'élève un peu au-dessus de la précédente ; ordinairement c'est
le contraire dans cette espèce, motif pour lequel nous conservons encore
quelque doute sur son identification. L'ouverture est subcarrée, l'om-
bilic est entièrement fermé par la callosité du bord interne.

Vivante, l'espèce sus-nommée habite l'Océan Atlantique, du Finmarken
et des Faroë aux Iles Canaries et à la Mer Egée, jusqu'à 120 m. de
profondeur.

Fossile, elle est très-rare dans le Diestien et le Scaldisien et se trouve
dans le Crag corallin, rouge et lluvio-marin de l'Angleterre, dans le
phocène de l'Italie et dans le miocène de la Touraine.

Subordo c. Ctenobranchia..

Tribu s. 1. Bo lostorn ata.

6. Scalaria clathratida. Turton.

Scalaria clathratula. 1848. Wood. C. M. L Pag. 94 , pl. 8, lig. 19.

1856. Hörnes. Wiener Becken?. Pag. 475, pl. 46, lig. 8.

1867. Jelïi-eys. B. C. IV. Pag. 96.

1869. Idem. V. Pl. 71. fig. 5.

Non 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 86, pl. 6, fig. 18 qui
représente la Scalaria communis.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 219.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL, 88, pl. 6, fig. 16.

Nous possédons de la couche de 3J5m. sous Utrecht les six premières
involutions d'une coquille de cette espèce. Elles sont circulaires et séparées
par une suture assez profonde; la dernière porte une douzaine de côtes
lamelleuses, peu obliques et inclinées en arrière. Elles se continuent d'un
tour à l'autre.

Vivante, on rencontre cette espèce des côtes de l'Angleterre à celles
de l'Italie et de l'Algérie, et à l'état fossile, dans le Crag coralhn de
l'Angleterre, le Diestien et le Scaldisien de la Belgique, où elle est très-
rare, et le pliocène de l'Itahe.

Hörnes (1. c.) mentionne une Scalaria clathratula, qui constitue cepen-
dant , selon Searles Wood , une autre espèce, le nombre des côtes trans-
verses étant bien hiférieur.

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77 CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

7. Turritella tiirris. Basterot. PL 5, fig. 3.

Turritella turris. 1856. Hôrnes. Wiener Becken. 1. Pag. 423, pl. 43,
fig. 15, 16.

Les coquilles que nous rapportons à cette espèce répondent entièrement
à la description qu'en donne l'auteur sus-nommé. Elles sont toutes de
très-petite taille et ont par conséquent les deux côtes supérieures très-
peu développées; aussi H. dit-il lui-même qu'elles sont souvent faibles
ou absentes sur les tours supérieurs. La côte médiane est plus forte
que les deux autres. Les stries transverses parallèles sont seulement
visibles à la loupe, l'ouverture paraît avoir été presque circulaire.

Selon Homes, notre espèce se trouve dans une série d'endroits du
miocène du bassin de Vienne, de Bordeaux, de Dax et de la Touraine et dans
le pliocène d'Anvers, quoique ni Mourlon, ni Nyst ou van den Broeck
n'en fassent mention.

Nos exemplaii-es ont été trouvés à 315 et 320 m. sous Utrecht et à
68 m. sous Goes.

8. Turritella terebra. Linn. PL 5, fig. 4.

Turritella communis. 1848. Wood C. M. 1. Pag. 74, pl. 9, fig. 9.

Turritella terebra. 1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 80.
1869. Idem. Pag. 209, pL 70, fig. 6.

Turritella communis. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 76, pl. 6,
fig. 9.

Un assez grand nombre des coquilles sus-nommées se trouvent dans
notre collection. Elles ont les tours bombés, l'ouverture subcarrée,
allongée dans le sens de l'axe de la coquille, et ressemblent entiè-
rement aux figures des deux auteurs anglais bien plus qu'à celle de
Herklots. Ils sont tous petits, n'excédant pas 35 m. m. en longueur, et
montrent bien les trois côtes spirales, auxquelles s'en joint souvent une
quatrième sur la dernière involution. Entre elles se trouvent des lignes
spirales qui s'élèvent parfois assez pour former des côtes secondaires.
Les stries parallèles sont fines et en forme de S, de temps à autre une
d'entre elles s'élève davantage et constitue une ligne d'accroissement.

A l'état vivant, notre coquille habite, dans le sable et la boue à une
profondeur de 6 à 200 mètres, toutes les côtes de l'Europe, des Iles
Lolfoden à l'Archipel Grec, ainsi que celles de l'Afrique septentrionale.
Fossile, elle a été rapportée du Crag rouge et mammaliférien et du
quaternaire de l'Angleterre. A Utrecht elle se trouvait à 182, 183,
241, 254, 257, 258, 263, 263|-, 265, 2651-, et 266 m.; à Goes à

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78 contributions a la géologie des pays-bas,

66 et 68 m. et à Gorkum à 161, 165^, 169|-et 177 m., mais seulement
en fragments.

9. Turritella incrassata. Sow. Pl. 5, fig. 5.

Turritella incrassata. 1812. Sowerby. M. C. L Pag. 111, pl. 51, fig. 6.

Turbo triplicatus. 1843. Brocchi. Conchologia. II. Pag. 153, pl. VI,
fig. 14.

Turritella triplicata. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 400, pl. 37.
fig. 7, 8.

1848. Wood. C. M. I. Pag. 75, pl. 9, fig. 7.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 219.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL, 83, pl. 6, lig. 12.

La forme générale de nos coquilles et de leurs ouvertures s'accorde
avec celle des figures de Sowerby et de Wood. Chacun des tours plats
possède deux côtes plus ou moins saillantes, auxquelles s'en joint souvent
une troisième plus faible et placée au-dessus des autres. En outre on
voit une série de lignes spirales dont pai'fois une ou deux deviennent
des côtes secondaires. Elles sont croisées par un grand nombre de stries
parallèles en forme de S.

Selon Hoernes (W. B. Pag. 421), elle se distingue de la T. Riepeli,
Partsch., avec laquelle elle a beaucoup de rapport, par l'angle de la
spire, qui atteint 13° dans la dernière et 20° dans la première espèce, et
par le développement relatif des trois côtes spirales, qui sont égales dans
la T. Riepeh, tandisque dans notre espèce la moyenne serait la plus
développée. Sur la plupart de nos exemplaires on ne voit pourtant aucune
dilïèrence dans le degré de développement des deux côtes inférieures.

L'espèce décrite est connue à l'état fossile, suivant Wood, dans le
Crag corallin et rouge et, suivant Nyst et van den Broeck, dans le Scal-
disien et le Diestien, où elle serait très-commune, et dans l'Anversien.
Ensuite elle se rencontre dans le pliocène de l'Italie et le miocène du
sud de la France.

A l'état vivant, elle est connue dans la Méditerranée. Nos exemplaires
(petits et fragmentaires) ont été trouvés à Utrecht à 241, 242, 247
et 265^ et à Goes à 68 m. de profondeur.

10. Vermetus intortus. Lam. Pl. 5, lig. 6.

Vermetus intortus 1848. Wood. C. M. L Pag. 113, pl. 12, iig. 8.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 119.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL, 84, pl. 6, fig. 13.

Un fragment, composé de quatre involutions irrégulières, a été trouvé
à 369 et un autre à 265|-m. sous Utrecht, le dernier attaché à une

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79 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

coquille de Buccioum undatum. Les involutions sont carrées, ornées
d'une carène spirale peu distincte et d'un grand nombre de lignes d'ac-
croissement irrégulières et plus ou moins obliques. L'intérieur est poli,
lisse et cylindrique. On découvre aussi les trois carènes spirales ruen-
tionnées par Wood, dont la supérieure a déjà été citée; la seconde
est la plus prononcée et sépare les parties latérale et inférieure des in-
volutions; la troisième se trouve sur le côté inférieur.

Selon Wood, cette espèce a été recueillie dans le Crag corallin et
rouge, selon Nyst et van den Broeck , dans le Scaldisien, où elle est rare,
et dans le pliocène de l'Italie et le miocène de la Touraine et de l'Autriche.

11. Calyptraea Chinensis. L. Pl. 5, fig. 7.

Infundibulum rectum. 1812. Sowerby. M. C. L Pag. 219, pl. 97, fig. 3.

Calyptraea recta. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 361.

Calyptraea squamulosa. 1844. Idem, Pag. 363.

Calyptraea chinensis. 1844. Idem. Pag. 361.

1848. Wood. C. M. L Pag. 159, pL 18, fig. 1.

1856. Hörnes. Wiener Becken. L Pag. 632, pl 50, fig. 17,18.

1865. Jeffreys. B. C. IIL Pag. 273, pl 6, fig. 6.

1869. Idem. V. Pag. 201, pl 40, fig. 1.

1872. Wood. C. M. Suppl L Pag. 89.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 221.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLH, 115, pl 7, fig. 10.

Nous possédons plusieurs petites coquilles de l'espèce sus-nommée,
trouvées à 64, 66, 67 et 68 m. sous Goes et à 200 et 267 m. sous
Utrecht. Comme leur diamètre ne dépasse pas 5 m. m., elles paraissent
être très-jeunes. La surface ne porte ni épines ni lignes radiales élevées ,
comme c'est ordinairement le cas avec les individus adultes, mais seule-
ment des lignes d'accroissement. L'intérieur poli et luisant porte le dia-
phragme connu.

La Calyptraea Chinensis se trouve déjà, suivant Speyer, dans l'oli-
gocène supérieur de Cassel ; elle est ensuite très-répandue dans le miocène
du bassin de Vienne, de la Touraine, de Bordeaux et de Dax. Dans le
phocène, elle est connue dans la formation sub-Appennine de l'Italie,
dans l'Anversien, le Diestien et le Scaldisien d'Anvers et le Crag co-
rallin, rouge et lluvio-marin, l'argile de Chillesford et le glacial moyen
de l'Angleterre. Vivante, elle habite, selon Jeffreys, jusqu'à une profon-
deur de 110m., les côtes de l'Europe depuis l'Angleterre à la Crimée,
du nord de l'Afrique et des Iles Canaries et de Madère.

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80 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

12. Capulus Ungariciis. Linn. PL 5, fig. 8.

Patella miguis. 1818. Sowerby. M. C. IL Pag. 88, pl. 139, fig. 7.

Pileopsis Ungarica 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 355.

Capulus Ungaricus 1848. Wood. C. M. L Pag. 155, pl. 17, fig. 2.

1856. Homes. Wiener Becken. L Pag. 636, pl. 50, fig. 19.

1865. Jeffreys. B. C. HL Pag. 269, pl. 6, fig. 5.

1869. Idem. V. Pag. 201, pl. 59, fig. 6.

1872. Wood. C. M. Suppl. 1. Pag. 88.

Pileopsis Ungarica. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 221.

1^81. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLIV, 116, pl. 7, fig. 11.

Nous n'avons de cette espèce que deux exemplaires trouvés à 369 m.
sous Utrecht et à 67 m. sous Goes. Le sommet se compose de deux
involutions entièrement lisses, le reste de la surface possède un grand
nombre de lignes radiales, alternativement plus et moins larges, sépa-
rées par des intervalles presque également larges et croisées par plusieurs
lignes d'accroissement peu distinctes.

L'intérieur est lisse et luisant et montre bien l'impression musculaire
en forme de fer à cheval. Actuellement, le Capulus Ungaiicus habite
toutes les côtes de l'Europe (Jeffreys). A l'état fossile, on l'a recueilli
dans le Scaldisien et le Diestien, où il est très-rare, dans le Crag corallin,
rouge et ffuvio-marin, l'argile de Chillesford et le glacial moyen de
l'Angleterre, ensuite dans le pliocène de l'Italie, le miocène de Bordeaux ,
de Dax et du bassin de Vienne.

13. Capulus recurvatus. Wood.

Capulus militaris. Pars. 1848. Wood. C. M. L Pag. 156, pl. 18, fig. 3f.

Capulus recurvatus. 1872. Idem. Suppl. L Pag. 88.

Pileopsis Ungarica. Pars. 1881. Nyst. Conchyhologie. Pag. XLIV,
116, pL 7, fig. 11.

Dans son ouvrage sur les mollusques du Crag, Wood a réuni un
individu du Capulus i^ecurvatus avec plusieurs autres qu'il croyait appar-
tenir à la même espèce. Plus tard, dans son supplément au même ouvrage,
il a séparé le premier individu des autres, qui seraient selon lui pro-
bablement des petits de Capulus Ungaricus. Nyst et van den Broeck
réunissent même les deux espèces.

Nos deux petits individus, qui ont été trouvés à 68 m. sous Goes,
sont d'une forme élevée et allongée. Les premières involutions forment
une spirale un peu inclinée vers un des côtés. L'ornementation consiste
en une série de lignes radiales plus ou moins développées, entre les-

^ ' Jt,

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81 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

quelles il y a de très-fines lignes transversesseulement visibles à la
loupe. Elles sont croisées par plusieurs lignes d'accroissement irrégulières.
L'intérieur est poli et luisant. Le plus grand des deux individus a une
longueur de 4 m. m. sur une largeur de 3 et une hauteur de 2|- m. m.

Selon Wood, l'espèce décrite se trouve dans le Crag corallin et rouge,
et selon van den Broeck, elle est très-rare dans le Diestien et le
Scaldisien.

14. Natica Sovverbyi. Nyst. Pl. 5, fig. 9.

Natica glaucinoïdes. 1824. Sowerby. M. C. V. Pag. 126, pl. 479,
fig. 4.

Natica Sowerbyi. 1844. Ny.st. Coquilles, etc. Pag. 441.
Natica catenoïdes. 1872. Wood. C. M. Suppl. 1. Pag. 141, pl. 16,

fig. 10. (non Natica catenoïdes. C, M, 1.)
1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL, 66, pl. 5, fig. 7.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 218.

A Utrecht se trouvaient à 265^ et 369 m. de profondeur deux coquilles
que nous rapportons à cette espèce. Elles sont endommagées et de beaucoup
plus petites que celle ligurée par l'auteur anglais. Elles s'y rattachent
assez bien par leur ombilic grand et en forme d'entonnoir, leur ouverture
plus large que celle de la N. helicina, leur forme globuleuse et le peu
de hauteur de leurs involutions.

Fossile, elle se rencontre rarement à Anvers dans le Scaldisien et en
Angleterre dans le Crag rouge.

15. Natica millepunctata. Lam. Pl. 5, fig. 10.

Natica patula. 1823. Sowerby. M. C. IV. Pag. 99, pl. 373, fig. 2, 3, 4.
Natica crassa. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 443.
Natica multipunctata. 1848. Wood. C. M. L Pag. 148, pl. 16, fig. 9.
Natica millepunctata. Pars. 1856. Hôrnes. Wiener Becken I. Pag.

518, pl. 47, lig. 1, 2.
1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL, 65, pl. 5, fig. 5.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 218.

Wood réunit dans sa monographie l'espèce, appelée par lui multipunc-
tata , avec la Natica patula ; il n'y a donc pas de raison pour introduire
un nouveau nom. Celui, donné par Lamarck doit avoir la priorité, puisque
son espèce est la même que la N. patula de Sowerby.

La coquille est caractérisée par son peu de hauteur, sa forme ellip-
soïde, son ouverture semi-circulaire et par son ombilic large qui n'est

11

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82 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

fermé que pour une faible partie et est divisé en deux par une carène
spirale. Cette dernière particvdaritô est de beaucoup d'importance pour
la distinguer des autres espèces alliées.

En Belgique, l'espèce est connue dans l'Anversien, le Diestien et le
Scaldisien, où elle est commune; en Angleterre, dans le Crag corallin
et rouge, et dans la formation miocène de la Touraine, de Bordeaux
et de Vienne. Nos exemplaires ont été trouvés à Utrecht à 230 et 2G5-|-
m., à Goes à 68 m. et à Gorkum à 165|- et 177 m. de profondeur.

16. Natica helicina. Brocchi. Pl. 5, fig. 11.

Natica helicina. 1856. Hôrnes. "Wiener Becken. I. Pag. 525, pl. 47,
fig. 6 et 7.

1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 74, pl. 4, fig. 8.

Comme Hôrnes le dit dans son magnifique ouvrage, la Natica helicina
est assez variable dans la hauteur de ses involutions. Nos exemplaires,
qui sont tous endommagés, en comptent cinq et ressemblent entièrement à
la figure 7 de Hôrnes qui représente la forme normale. Les sutures
sont bien prononcées et les involutions distinctes et convexes. La sur-
face est lisse et possède, outre une multitude de très-fines stries trans-
verses, quelques hgnes d'accroissement, surtout sur le dernier tour.
L'ouverture et la callosité sont comme dans l'ouvrage de N3^st (Coquilles,
etc. pl. 12, fig. 15), nos exemplaires sont pourtant moins allongés.

Notre espèce se trouve dans le Crag corallin et rouge, dans l'Anver-
sien (?) et le miocène de la Touraine, de Dax et du bassin de Vienne.
Les exemplaires de notre collection ont été trouvés à 200 , 231|-, 265^ , 266
et 369 m. sous Utrecht et à 165|-m. sous Gorkum.

17. Natica hemiclausa. Sow. Pl. 5, fig. 12.

Natica hemiclausa. 1824. Sowerby. M. C. V. Pag. 125, pl. 479, fig. 2.

1848. Wood. C. M. L Pag. 144, pl. 14, fig. 5.

La Natica hemiclausa, figurée et décrite par Nyst (Coquilles, etc.
Pag. 447, pl. 12, fig. 15) n'est pas la nôtre, mais correspond à la
Natica helicina de Brocchi, avec laquelle Hôrnes l'a aussi réunie. De môme
la Natica figurée sous ce nom dans sa Conchyliologie me parait être
une autre espèce. Par le forage d'Utrecht on a rencontré à 242 m.,
et par celui de Goes, à 50 m. deux exemplaires, dont le premier surtout
est très-beau et a seulement le bord extérieur un peu endommagé. Il
tient le milieu entre la figure 5^^ de Wood et celles de Sowerby et res-
semble presque complètement à la figure B"' du premier auteur. L'om-

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83 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

bilic est imparfaitement fermé par la callosité, l'ouverture est ovale et
pointue à son extrémité supérieure. Les involutions sont un peu plus
convexes que dans les ligures de Wood et augmentent rapidement en
hauteur.

Notre espèce ne se trouve qu'à l'état fossile dans le Crag l'ouge de
l'Angleterre et l'Anversien, le Diestien et le Scaldisien de la Belgique,
où elle est rare.

18. Natica clausa. Sow. PL 5, lig. 13.

Natica clausa. 1848. Wood. C. M. L Pag. 147, pl. 16, lig. 2.
1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 229.
1869. Idem. V.

Une propriété caractéristique de cette espèce est que l'ombilic est
entièi'ement fermé par ime forte callosité. Ensuite la spire est peu élevée,
mais les involutions sont assez convexes. C'est pour cette raison que
nous joignons à cette espèce un fragment d'une Natica qui ne consiste
que de quelques involutions et de la columelle entière avec l'ombilic
fermé. Il provient de 230 m. sous Utrecht et diffère un peu de l'espèce
sus-nommée par la forme de l'ouverture, qui est ovale au lieu d'être
semi circulaire.

La Natica clausa se trouve, suivant Wood, dans le Crag rouge et mam-
maliférien et, selon Jelfreys, dans le pliocène de Palerme et, à l'état vivant
dans les mers de l'Europe septentrionale et de l'Amérique boréale.

19. Natica Alderi. Forbes. Pl. 5, lig. 14.

Natica proxima. 1848. Wood. C. M. L Pag. 143, pl. 16, fig. 4.

Natica catenoïdes. 1848. Idem. Pag. 141, pl. 16, fig. 10.

(Non N. catenoïdes. 1872. Suppl. I. Pag. 77, ph 4, fig. 13.)

Natica Alderi. 1867. Jelfreys. B. C. IV. Pag. 224.
1869. Idem. PL 78, fig. 5. ^

1872. Wood. C. M. Supplem. L Pag. 74, pl. 7, fig. 27.

Natica proxima. 1872. Idem. Pag. 74, pL 4, lig. 12.

Le nom de Natica Alderi, employé par Forbes dès 1838, ayant la
priorité, doit être donné à nos coquilles. Wood en la décrivant suppose
qu'elle pourrait bien n'être qu'une jeune forme de la Natica catenoïdes,
(Le. pag. 74), opinion à laquelle nous croyons pouvoir nous joindi'e. Les
figures de cette dernière espèce dans les „Crag Mollusca" (L PL 16, fig. 10)
et le „Premier Supplément" de cet ouvrage (PL 4, fig. 13) diffèrent
tellement entre elles que nous ne pouvons les attribuer à une même
espèce; Wood aussi fait mention (SuppL pag. 77) de la grande diver-

11*

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84 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

geiice d'opinion des auteurs qui ont déterminé le fossile figuré. En com-
parant ensuite la figure de la N. proxima (C. M. L pl. 16, fig. 4) avec
les autres, surtout celle de la N. catenoïdes, on ne voit pas de différence,
excepté dans la grandeur.

Comme dans la N. millepunctata, l'ouverture est semilunaire, le bord in-
térieur étant presque rectiligiie. L'ombilic est en forme d'entonnoir et
tend à se fermer par une forte callosité. La spii'e est de hauteur moyenne,
la suture presque entièrement remplie, les lignes concentriques llexueuses
sont fines et très-nombreuses.

Vivante, on trouve la Natica Alderi partout sur les côtes de la Grande
Bretagne, de la Norvège et de l'Amérique du Nord et dans la Méditer-
ranée. Fossile, on l'a recueilhe dans le Crag corallin, rouge et iluvio-
marin et les couches glaciales et post-glaciales de l'Angleterre. Nos
exemplaires ont été trouvés à Utrecht à 169, 195|, 200, 23l|, 241,
263 et 369 m. et à Goes à 52 m. de profondeur.

20. Paludina vivipara. Linn.

Paludina vivipara. 1853. Harting. De Bodem onder Gorinchem.
Pag. 118.

1862. Jeifreys. British Conchology I. Pag. 58.

1869. Idem V. Pag. 151, pl. IV, lig. 3.

1870. Herklots. De Weekdieren van Nederland. Pag. 82, pl. VI,
fig. 13.

1872. Wood. Crag Mollusca. Supplem. L Pag. 70, pl. I, fig. 5.

La plus grande partie d'une coquille adulte de cette espèce a été
trouvée à 74 m. sous Gorkum. Elle montre bien les involutions bombées ,
séparées par une suture moins profonde que dans la Paludina contecta.
On y voit encore très-bien les lignes llexueuses et parallèles, avec des
traces des bandes spirales colorées qui les croisent. Selon Jeffreys, la
Paludina vivipara se trouve dans l'Europe centrale et même en Italie
jusqu'à Naples.

21. Paludina lenta ? Brander.

Vivipara lenta. 1813. Sowerby M. C. L Pag. 79, pl. 31, fig. 3.

Paludina lenta. 1848. Wood, Crag Moll. I. Pag. 110, pl. XII, fig. 1.

Cyclostoma obtusum. 1853 Harting. De Bodem onder Gorinchem
Pag. 119.

Ce n'est pas sans hésitation que nous réunissons à cette espèce quelques
coquilles, trouvées à Gorkum à 92 et 120 mètres. La forme générale

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85 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

est intermédiaire entre les figures et de Wood; elle tient davan-
tage de la seconde. Les involutions sont arrondies et paraissent avoir
été ornées de fines stries spirales, le bord intérieur tend à couvrir l'om-
bilic. L'ouverture a la forme subcirculaire, pointue par le haut, de
l'espèce sus-nommée; elle en diffère cependant en ce que son plan n'est
point parallèle à l'axe, mais forme avec celui-ci un angle d'environ 45
degrés. C'est pourquoi j'hésite à les identifier.

D'après Wood, la Paludina lenta se trouve fossile dans le Crag mam-
maliférien de Bramerton et Thorpe, entremêlée avec des coquilles marines.
Wood croit qu'elle n'a pas vécu loin de l'endroit où elle se trouve et
qu'elle a pu supporter un certain degré de salure de l'eau.

2î2. Hydrobia cf. ulvae. Penn.

Paludestrina ulvae. 1848. Wood. C. M. L Pag. 109.

Hydrobia ulvae. 1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 52.
1869. Idem. V. Pl. 49, fig. 1.
1872. Wood. C. M. Suppl. L Pag. 71,' pl. 4, fig. 23.

Nous appliquons avec un peu de hésitation le nom de cette espèce à
deux petites coquilles trouvées à 38 et 39 m. sous Goes. Elles sont
minces et fragiles, la première a une longueur de 3 sur une largeur
de 1-|- m. m. et se compose de six tours plats et lisses qui ne portent
que des lignes concentriques larges et peu élevées. Le tour inférieur
est un peu anguleux à sa base. L'ouverture est subcirculaire.

Actuellement, la Hydrobia ulvae habite les baies et les embouchures
des l'ivières de la Grande Bretagne, les côtes de la Mer Baltique et de
l'Atlantique, du Finmarken à l'Espagne. Fossile, Wood l'a recueillie
dans le Crag rouge et tluvio-marin, l'argile de Chillesford et le post-
glacial de l'Angleterre.

23. Paludestrina? terebellata. Nyst.

Melania terebellata 1843. Nyst, Coquilles et polypiers fossiles. Pag.
413, pl. 38, fig. 12.

Paludestrina? terebellata. 1848. Wood. Crag Mollusca L Pag. 109,
pl. XH, fig. 7.

Trochus incrassatus. 1853. Harting. De Bodem onder Gorinchem.
Pag. 33.

Littorina? terebellata. 1881. Nyst. Conchyliologie, etc. Pag. XLII,
95, pl. VI, fig. 22.

J'ai réuni à cette espèce un fragment de coquille qui a perdu la plus
grande partie de sa surface. Il a été trouvé à 131 m. sous Gorkum et

, ' H.-

-ocr page 88-

86 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

a la forme générale de la figure de Wood. Les involutions sont plates
et séparées par une suture assez profonde, le contour de la dernière
involution s'accorde bien avec la figure précitée, seulement l'ouverture est
plus circulaire comme dans la figure de Nyst (Conchyliologie). Le reste
de la couche extérieure montre bien qu'elle était lisse et luisante et
ornée d'un grand nombre de lignes parallèles très-fines. Selon Wood
elle a aussi le bord intérieur réfléchi et couvrant une partie de l'ombilic.

L'espèce sus-nommée se trouve dans le Crag rouge à Sutton et Walton
et dans le Scaldisien d'Anvers.

24. Rissoa cf semicostata. Woodward.

Rissoa pulchella? 1848. Wood. C. M. L Pag. 104, pl. 11, tig. 9.

Rissoa semicostata. 1848. Idem. Pag. 102, pl. 11, lig. 10.

1872. Idem. Suppl. I. Pag. 72.

Rissoa curticostata. 1872. Idem. Pag. 209.

Nous réunissons aveC' quelque hésitation à l'espèce sus-nommée plusieurs
coquilles minimes, trouvées à Goes à 66, 67 et 70 et à Utrecht à
251^ m. de profondeur. Elles n'ont qu'une longueur de 1 m. m. et sont
ainsi des individus très-jeunes, s'ils appartiennent réellement à l'espèce
précitée. Leur forme générale est celle des figures de Wood; elles
montrent aussi les côtes transverses un peu obhques qui manquent sur
la partie inférieure du dernier tour ; celle-ci est lisse, ainsi que les deux
premiers tours. Dans les intervalles des côtes on voit de fines rainures
spirales, figurées également par Wood. Le bord extérieur est lisse,
tandisqu'il est denticulé dans les individus adultes de Wood. A la base
on distingue encore la trace d'un ombilic. Nos coquilles se rapprochent
beaucoup de la Rissoa Lachesis P»ast, hgurée et décrite par Homes
(Wiener Becken, pag. 572, pl. 48, lig. 16 et 17), qu'on trouve dans
les couches miocènes du bassin de Vienne, de Dax et de Bordeaux.

Selon Searles Wood, on rencontre la Rissoa semicostata dans le Crag
rouge et mammaliférien et le glacial moyen de l'Angleterre. Dans le
pliocène d'Anvers elle paraît être inconnue.

25. Rissoa Zetlandica. Mont.

Rissoa Zetlandica. 1848. Wood. C. M. L Pag. 101, pl. 11, fig. 7.

1856. Homes. Wiener Becken. L Pag. 566, pl. 48, iig. 11.

1867. Jeiïreys. B. C. IV. Pag. 20.

1869. Idem. V. Pl. 66, fig. 1.

Cette espèce n'est représentée que par deux involutions d'une petite

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contributions a la géologie des pays-bas. 87

coquille, trouvée à 68 m. sous Goes. On y voit très-bien les côtes trans-
verses et les spirales qui sont de la même hauteur et rendent la surface
cancellée. La partie supérieiu-e de chaque tour est déprimée et touche
à une sutui-e profonde. L'ouverture est circulaire; son bord extérieur
épais et entièrement lisse se continue sans interruption dans le bord
intérieur. A la base de la dernière involution la carène spirale double
est très-bien visible.

L'espèce sus-nommée se trouve vivante dans les mers de la Grande
Bretagne, de la Suède méridionale, de la France, de l'Espagne et de
l'Italie. Fossile, elle est connue dans le Crag corallin et dans le bassin
de Yienne.

26. Littorina littorea. L.

Littorina littorea. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 387.

1848. Wood. C. M. L Pag. 118, pl. 10, fig. 14.

1865. Jeffreys. B. C. IIL Pag. 368. "

1869. Idem. V. Pl. 65, lig. 4.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 83, pl. 6, fig. 15.

Nous possédons de ce mollusque si variable deux coquilles, trouvées
à 182 m. sous Utrecht, et une série d'autres qui viennent de 153, 159,
161, 162, 1631-, 165^, 169|, 170-|-, 175, 177 et 181 m. sous Gorkum.

Elles représentent, à côté de la forme normale, plusieurs des variétés,
décrites par Jeffreys et par Wood, comme la variété ,,elegans", „turrita" etc.

Actuellement, on trouve la Littorina littorea dans les mers du Groenland,
de la Russie septentrionale et de l'Atlantique, depuis la Grande Bretagne
et la France à la Sicile et l'Algérie.

Fossile, elle paraît être inconnue dans le Scaldisien, quoique Nyst
en ait fait mention en 1844. Il considère les deux individus qu'il décrit
comme égarés parmi ses fossiles, aussi ne retrouve-t'on pas cette espèce
dans sa Conchyliologie. Searles Wood l'a recueillie dans le Crag rouge
et mammaliférien.

Tribus. 2. Sip honosto mata.

27. Cerithiopsis cf. tubercularis. Montagu.

Cerithium tuberculare. 1848. Wood. C. M. L Pag. 70, pl. 8, fig. 5.
Cerithium multispiratum. 1853. Harting. Bodem onder Gorinchem.
Pag. 136.

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88 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Cerithium claviis. 1853. Idem, idem.

Cerithiopsis piilchella? 1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 269.

1869. Idem. Pag. 269, pl. 81, fig. 3.

Cerithiopsis tiiberciilaris. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 52.

Cerithium tuberculare. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 219.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL,

Nous possédons de la profondeur de 111 (?) m. sous Goes, une petite
coquille, dont nous ne saurions dire avec certitude si elle appartient
réellement à l'éspèce sus-nommée. Les dernières involutions ayant dis-
paru, le reste a une longueur de 7,5 et une largeur de 5 m. m., excédant
ainsi dans la dernière dimension la limite accordée par Wood. Cependant
la coquille a été plus longue et l'angle spiral des premières involutions
est plus obtus que celui de la coquille adulte. Les tours augmentent
rapidement en hauteur ; le premier a une ligne spirale, le second deux et les
deux derniers en ont quatre. Elles sont croisées par des côtes transverses
au nombre de quinze sur le dernier tour, qui constituent des tubercules
autour des alvéoles quadrangulau'es. Nous y joignons aussi cinq coquilles
en partie bien conservées qui montrent deux des carènes spirales de
l'ornementation caractéristique de l'espèce. Elles ont été trouvées à 160 et
163^ m. sous Gorkum et sont déterminées par Harting comme Cerithium
multispiratum et C. clavus. Fossile, notre espèce se trouve dans le Crag
corallin et rouge et le Diestien.

28. Aporrhaïs pes-pelecani. L. Pl. 5, fig. 15.

Rostellaria pes-pelecani. 1827. Sowerby. M. C. VL Pag. 109. pl.
558, fig. 1. '

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 561,' pl. 43, fig. 7.

Aporrhaïs pes-pelecani. 1848. Wood. C. M. I, Pag. 24, pl. 2 , fig. 4.

Chenopus pes-pelecani. 1856. Hôrnes. Wiener Becken L Pag. 194 ,
pl. 18, fig. 2, 3, 4.

Aporrhaïs pes-pelecani. 1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 250.

1869. Idem. V. Pag. 216, pl. 80, fig. 1.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 75, pl. 6, fig. 8.

1872. Wood. C. M. Supplem. L Pag. 49.

1875. Woodward. Manual of the Mollusca. Pag. 245, pl. 4, fig. 7.

Chenopus pes-pelecani. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 219.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XL, 80, pl. 6, fig. 11.

Nous avons de cette espèce facilement reconnaissable un très-bel
exemplaire, possédant l'aile presque intacte. Il a été trouvé avec quelques

(

î

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CONTRIBUTIONS A LA OÉOLOGIE DES PAYS-BAS- . 89

autres à 369 m. sous Utrecht. Ceux-ci étaient plus petits ainsi qu'un
exemplaire trouvé à 320 m.

C'est une espèce très-repanclue à l'état vivant et fossile. Elle est connue
sur toutes les côtes du l'Europe, du Finmarken à la Grèce. A l'état
fossile, elle n'est pas fréquente dans le Scaldisien et le Diestien, mais
très-commune dans l'Anversien. En Angleterre elle a été recueillie par
Wood dans le Crag corallin, rouge et Iluvio-marin et le post-glacial.
Dans la formation miocène elle se trouve dans le bassin de Vienne et
dans la Touraine, à Dax, etc.

29. Cassidaria bicatenata. Sow. PL 5, fig. 16.

Cassis bicatenatus. 1824. Sow. M. C. IL Pag. 117, pl. 15.
Cassidaria bicatenata. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 565, pl.
15, fig. 6.

Cassis bicatenatus. 4848. Wood. C. M. 1. Pag. 27, pl. 4, fig. 5.
Cassidaria bicatenata. 4872. Idem. Suppl. I. Pag. 44, pl. 6, fig. 2.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 215.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVIII, 34, pl. 2, fig. 14.

Une coquille fragmentaire appartenant à l'espèce sus-nommée a été
recueillie à 495 m. sous Utrecht. La forme générale et l'ornementation
extérieure sont suffisamment bien conservées pour la reconnaître sans
peine. La dernière consiste en carènes spirales assez développées qui
alternent avec d'autres plus faibles et sont coupées par de nombreuses
lignes obliques, dont plusieurs sont un peu lamelleuses. Les involutions
sont très-convexes. Cette espèce éteinte est connue dans le Crag corallin,
rouge et fluvio-marin, l'Anversien , où elle est rare, et le Diestien et le
Scaldisien , où elle est plus fréquente.

30. Buccinum undatum. Linn.

Buccinum undatum. 1848. Wood. C. M. L Pag. 35, pl. 3, fig. 42.
1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 285.

1869. Idem. V. Pag. 218, pl. 8.2.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 69, pl. 6, fig. 4.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 244.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVI, 19,. pL 2, fig. 3.

Une petite coquille a été trouvée à 265|-m., quelques autres à 200 m.
et un fragment du test à 211 m. sous Utrecht. La première ne mesure
que 40 m. m. sur 22, l'ouverture en est relativement plus allongée que
d'ordinaire. Les côtes transverses courbées sont bien développées et

42

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90 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

occupent entièrement les involutions supérieures et environ un tiers de
la dernière. La couche extérieure a presque entièrement disparu, le
petit fragment qui reste montre très-bien la réticulation caractéristique.
Suivant Jeffreys, le Buccinum undatum habite toutes les mers de la
Grande Bretagne, depuis la plage jusqu'aux plus grandes profondeurs
connues. A l'état fossile, il est connu dans le Crag coraUin, rouge et
mammaliférien et dans le Scaldisien.

31. Buccinum Dalei. Sow. Pl. 5. fig. 17.

Buccinum Dalei. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 139, pl. 486,
fig. 1. 2.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 570.
Buccinum crassum. 1844. Idem. Pag. 569, pl. 15, fig. 7.
Buccinum Dalei. 1848. Wood. C. M. L Pag. 34, pl. 3, fig. 11.
1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 298."
1869. Idem. V. Pag. 218, pl. 83.
Buccinopsis Dalei. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 215.
1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVI, 17, pl. 2. fig. 1.

Une seule coquille de grandeur médiocre a été trouvée à Goes à 50 m.
Elle est assez mince, ce qu'on peut cependant attribuer à son état de
conservation. Les involutions augmentent rapidement en diamètre et
portent des lignes spirales nombreuses et fines et, près de l'ouverture
plusieurs lignes d'accroissement. Celle-ci est un peu plus allongée
que dans la figure de Jeffreys, le canal siphonal est court, large et courbé.
La spire est courte et privée des premiers tours, ce qui est ordinairement
le cas pour cette espèce.

Vivante, on la trouve, selon Jeffreys, sur les côtes de la Grande
Bretagne, de la Norvège jusqu'au Cap Nord et dans le Mer d'Ochotsk.
C'est donc-bien une espèce boréale.

Fossile, elle est connue dans le Crag corallin et rouge et dans le
Diestien et le Scaldisien, où elle est assez rare. Von Koenen la menti-
onne aussi comme trouvée dans le miocène de l'île de Sylt et de la
Touraine.

32. Nassa elegans. Leathes. Pl. 5, fig. 18.

Buccinum elegans. 1824. Sowerby. M. C. V. Pag. 121 , pl. 477, fig. 1.

1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 576.
Nassa elegans. 1848. Wood. C. M. I. Pag. 30, pl. 3. fig. 1.
1881. Mourlon. Géologie. Pag. 215.

1881. Nyst. Concliyhologie. Pag. XXXVI, 29, pl., 2. fig. 11

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91 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

La Nassa elegans est représentée dans notre collection par deux coquilles
complètes, trouvées à 247 et 266 m., et par deux fragments, venus de 242
et 315 m. de profondeur sous Utrecht, ainsi que par un exemplaire par-
fait de 66 m. sous Goes.

Il n'y. a presque rien à ajouter aux descriptions de Sowerby, Nyst
et Wood; le premier en donne une très-bonne ligure. L'ouverture est
presque ch'culaire, un peu aUongée dans le sens de la longueur; le bord
intérieur forme un pli très-visible, qui le sépare du canal court, et le
bord extérieur porte une série de dents. ,11 nous semble que Sowerby a
un peu exagéré dans sa ligure la proportion entre la dernière involution
et les précédentes.

On trouve notre coquille en Angleterre dans le Crag rouge et en
Belgique dans le Scaldisien.

33. Nassa reticosa. Sow. Pl. V. Fig. 19—23.

Bucchuini elongatum. 1818. Sowerby. M. C. IL Pag. 15, pl. 110,
fig. 1.

Buccinum rugosum. 1818. Idem. Pag. 16, pl. 110, lig. 3.

Buccinum reticosum. 1818. Idem. Pag. 17, pl. 110, lig. 2.

Buccinum elongatum. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag% 572, pl. 42 ,
11g. 1,2,3.

Nassa reticosa. 1848. Wood. C. M. L Pag. 33, pl. 3, lig. 10.

1872. Idem. Suppl. L Pag. 15, pl. 4, lig. 3; pl. 7, lig. 15.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 215.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVI, 23, pl 2, fig. 4.

Le genre Nassa, établi d'abord par Lamarck, mais réuni plus tard
par cet auteur au genre Buccinum, n'est pas accepté par tous les
conchyliologues. Hörnes e. a., dans son grand ouvrage sur le bassin de
Vienne, Nyst, dans ses ,,Coquilles, etc." , le regardent comme superllu ; le
dernier cependant l'accepte clans sa ,,Conchyhologie", ainsi que Searles
Wood, Jelfreys, Woodward, etc. Il diffère du genre Buccinum par la
présence d'une dent à la partie supérieure du bord intérieur (dent, qui
semble cependant manquer assez souvent) et d'un pli à sa partie infé-
rieure. Le bord extérieur possède généralement une série de petites dents.

Revenant à notre espèce, nous voyons d'abord qu'elle est très-variable.
Searles Wood n'en distingue pas moins de neuf variétés dans sa pre-
mière monographie, auxquelles il en joint deux autres dans son supplé-
ment. En général la coquille est pourvue de côtes transverses plus ou
moins prononcées, qui sont croiseés par des côtes ou des rainures spi-
rales ce qui lui donne son aspect réticulé. L'ouverture est ovale, le bord

12*

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92 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

extérieur est épais et porte plusieurs dents ou bien il est mince et lisse ;
la columelle se termine par une forte callosité et porte un pli bien dé-
veloppé. .La suture est généralement profonde.

Nous retrouvons parmi nos coquilles les variétés suivantes de Wood:
„g, concinna", représentée par un exemplaire trouvé à 52 m. sçus Goes ;
un autre nous est venu de la même profondeur et forme une transition
de la dernière variété à la variété ,,b, rugosa" à laquelle manquent
également les dents du bord droit. Ensuite viennent plusieurs coquilles
de cette dernière modification trouvées à Utrecht à 2311 et 242 m. de
profondeur.

D'autres encore constituent une transition de celle-ci à la variété ,,d,
tiara", caractérisée par ses côtes parallèles rudirnentaires développées
seulement à la partie supérieure des tours. Dans nos exemplaires ces
côtes sont pourtant assez développées et croiseés par de fines rainures;
tous sont en outre plus obtus que la figure de Wood. Ils se trou-
vaient à 242, 265, 265^ et 266 m. sous Utrecht. Enfin la variété „h,
costata", possédant des côtes concentriques fortes est aussi représentée
par des exemplaires venant de 230, 258, 266 et 2911 m. de profondeur.

La Nassa reticosa se trouve, suivant AVood, dans le Crag rouge et,
suivant Nyst et van den Broeck, principalement dans le Scaldisien, étant
déjà représenteé dans le Diestien. A l'état vivant ehe est entièrement
inconnue,

34. Purpura lapillus. L. Pl. V. Fig. 23.

Buccinum crispatum. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 12, pl. 413.

Buccinum incrassatum. 1825. Idem V. Pag. 13, pl. 414, fig. 2.

Murex incrassatus. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 548 , pl. 43, fig. 2.

Purpura lapillus. 1848. Wood. C. M. L Pag. 36, pl. 4, lig. 6.

1867. Jeifreys. B. C. IV, pag. 276.

1869. Idem. V. Pag. 217, pl. 82, fig. 1.

1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 71pl. 6, lig. 4.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 215.

1881. Nyst, Conchyliologie. Pag. XXXVIH, 38, pl. 3, fig. 4.

Nous possédons par le forage d'Utrecht trois coquiUes entières et plu-
sieurs fragments. Deux des premiers, trouvés à 209 m. de profondeur,
occupent une position intermédiaire entre la variété ,,d, vulgaris", ,,g,
imbricata" et „f,carinata" de Wood (Le. fig. 6 d, f, g). Le troisième
individu, venant de 204| m. est l'intermédiaire entre les variétés „vulgaris"
et „imbricata" de Wood et a exactement la même grandeur et la même

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93 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

forme générale que cette dernière, sauf les involutions plus convexes. Les

fragments précités proviennent de 199|- et 222|m. i

Actuellement, on trouve la Purpura lapillus dans l'Atlantique, de la
Laponie russe au Maroc et du Canada au Mexique, et même dans le
détroit de Behring.

Fossile, elle a été recueillie rarement dans les Sables à Fusus cou- f

trarius et dans le Crag rouge ; c'est donc une espèce d'une grande impor- ^

tance stratigraphique.

35. Purpura tetragona. Sow. Pl. V. Fig. 24. ï

Murex alveolatus. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 9, pl. 411, fig. 2. |

Purpura tetragona. 1825. Idem. Pag. 9, pl. 414, fig. 1.
Murex alveolatus. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag 547 , pl. 43 , fig. 1.
Purpura tetragona. 1848. Wood. C. M. L Pag. 38, pl. 4, fig. 7.
1881.
Mourlon. Géologie. Pag. 215.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVIII, 39, pl. 3, fig. 5.

Nous avons un très-bel exemplaire de cette espèce caractéristique,
qui a été trouvé à 52 m. sous Goes. Il est facilement reconnaissable à *

ses alvéoles quadrangulaires, auxquelles il doit son nom spécifique, et
à la série de neuf dents sur le bord extérieur de l'ouverture. Celle-ci
est ovale et se continue en un canal court et courbé. L'ombilic à côté
du bord intérieur est à peu près fermé. Notre espèce se trouve seulement
dans le Scaldisien d'Anvers et dans le Crag rouge. !

36. Fusus elegans. Charlesworth. Pl. V. Fig. 25.

Fusus elegans. 1848. Wood. C. M. L Pag. 46, pl. 5, fig. 2.
1872. Idem. Suppl. L Pag. 22, pl. 2, fig. 6.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 214. f

1881. Nyst. Conchyliologie, Pag. XXXVI, 16, pl. 1, fig. 11.

Deux fragments appartenant à cette espèce ont été trouvés à 195 et
195-Jm. sous Utrecht et un troisième à 153 m. sous Gorkum. Ils présen-
tent sur chaque involution deux ou trois stries plus prononcées que les
autres, ce qui les rapproche du Fusus antiquus. Aussi Jeffreys ne la ^

regarde-t-il que comme une variété de cette dernière, contrairement à
l'opinion de Wood et de Nyst. »

Nos exemplaires sont obtus et ont les premières involutions érodées.
Selon Wood, l'espèce a été recueillie dans le Crag l'ouge et, selon Nyst
et van den Broeck, rarement dans le Scaldisien.

37. Fusus gracilis. Da Costa. Pl. V. Fig. 26, 27.

Murex corneus. 1812. Sowerby. M. C. I. Pag. 79, pl. 35.
Fusus corneus. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 500, pl. 39, fig. 23.

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94 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Trophon gracile. 1848. Wood. C. M. I. Pag. 46, pl. 6, fig. 10.

Fusus gracihs. 4867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 335.

Fusus Islandicus. 1867. Idem. Pag. 333.

1869. Idem. V. Pl. 86, fig. 1.

Trophon Islandicum. 1879. Wood. C. M. Suppl. II. Pag. 6, pl. 2, fig. 3.

Trophon tortuosum. 1879. Idem. Pag. 6, pl. 2, fig. 2.

Fusus gracihs. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 214.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVI, 15, pl. 1, lig. 10.

Le Fusus gracilis se distingue facilement des autres espèces entière-
ment ou presque lisses, décrites dans la „British Conchology", par le
canal siphonal qui est assez long et étroit. Dans les trois figures données
par Sowerby (le.) il est droit ou courbé et, suivant Wood (I.e.) il est
généralement long, étroit et flexueux. Les involutions sont aussi plus
convexes que dans les espèces voisines, les stries spirales rûanquent sur
les premiers tours et deviennent très-visibles sur les suivants pour s'effacer
de nouveau sur les derniers. Les lignes concentriques sont nombreuses'
très-fines et recourbées en arrière.

Nous croyons pouvoir identifier le Fusus gracilis ou corneus avec le
Fusus Islandicus de Chemnitz (Jeffreys. 1. c.) Le canal siphonal est droit,
il est vrai, dans la figure de l'auteur anglais, mais dans sa diagnose
il dit que ce caractère n'est pas constant. La forme générale et l'orne-
mentation s'accordent bien dans les deux espèces ; une difficulté pourrait
seulement se présenter quant à la forme de l'ouvertui-e, qui est assez
large dans le Fusus Islandicus. Du reste Nyst ni Wood ne voient
de difficulté à les réunir.

Nos exemplaires viennent du sous-sol de Goes à 45 et 51 m. et d'Utrecht
à 231^, 241, 242, 247, 265|-, 266 et 291^ m.

En Belgique, le Fusus gracilis est très-commun dans le Scaldisien,
en Angleterre il est connu dans le Crag corallin, rouge et mammaliférien.
Selon Jeffreys, il habite actuellement l'Océan Atlantique entre 80 et 200 m.
de profondeur, près ' des Iles Shetland, de la Norvège, de l'Islande, des
Far-Oer, du Gfoënland et de New-Yersey; c'est donc une espèce boréale.

38. Fusus antiquus. Müller. Pl. V. Fig. 28.

Murex striatus. 1812. Sowerby. M. C. L Pag. 61, pl. 22.

1818. Idem. IL Pag. 13, pl. 109.

Trophon antiquum. 1848. Wood. C. M. I. Pag. 44, pl. 5, fig. 1.

Fusus antiquus. 1870. Herklots. Weekdieren. Pag. 72 , pl. 1, fig. 5.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 214.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVI, 13, pl. 1, fig. 9.

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95 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Nyst sépare dans son dernier ouvrage les Fusus antiquus et contrarius
qu'il avait réunies auparavant. Sauf dans la direction de la spire, ces
deux espèces se ressemblent beaucoup. Les involutions sont tantôt arron-
dies , tantôt carénées. Nous possédons un fragment de la variété carénée,
trouvé à 51 m. sous Goes et qui ne consiste qu'en une partie de deux
involutions, ornées de trois carènes spirales fortes, au-dessus desquelles
il y a une partie plate et inclinée. Une autre coquille endommagée vient
de 265 m. sous Utrecht, elle ressemble assez bien à la figure 9^ de
Nyst (1. c.), mais elle est plus allongeé, plus fortement carénée et ne
porte que deux carènes sur chaque tour au lieu de trois, comme le
mentionne Nyst. Enfin nous y Joignons quelques coquilles endommageés,
trouvées à 265| m. sous Utrecht.

Selon l'auteur belge, l'espèce est actuellement boréale et ne se trouve
que dans les mers septentrionales et près de la Nouvelle-Zemble.

Elle est très-rare dans le Scaldisien, mais se trouve plus fré-
quemment dans le Crag rouge et mammaliférien et le glacial supérieur
de l'Angleterre.

39. Fusus contrarius. L. Pl. V. Fig. 29.

Murex contrarius. 1812. Sowerby. M. C. L Pag. 63, pl. 23.

Fusus contrarius. 1844. Nyst. Coquilles. Pag. 499, pl. 41, fig. 1.

Trophon antiquus. var. contrarius. 1848. Wood. C. M. L Pag. 45,
pl. 1, flg. 10.

Fusus antiquus. pars. 1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 323.

1869. Idem. V. Pag. 218, pl 85, fig. 2.

Trophon antiquus. var. contrarius. 1872. Wood. C. M. Suppl. L
Pag. 19, pl. 1, flg. 10.

Fusus contrarius. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 214.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVI, 14, pl. 1, fig. 9.

Le Fusus contrarius est très-commun dans le Crag rouge et le Scal-
disien, Nyst, en lé décrivant, mentionne comme une particu-
larité des coquilles belges (1. c. Pag. 500) qu'elles sont fortement striées
ou même sillonnées, tandis que celles de l'Angleterre seraient lisses.
Wood combat cette assertion, (1. c. Pag. 45) car selon lui il n'y aurait
aucune différence notable.

Nous possédons de cette espèce remarquable une série de fragments,
parmi lesquels une coquille presque complète et bien-conservée (de 247 m.
sous Utrecht), qui possède trois carènes spirales fortes alternant avec plusi-
eurs autres plus faibles. Des fragments analogues ont été trouvés à 247 , 265
et 369 m. Ensuite nous avons une petite coquille à tours arrondis, de 266 m.,

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96 contributions a la géologie BES pays-bas.

qui est alliée à la variété „striatum" de Wood. Les derniers exemplaires
ont de véritables carènes au nombre de trois sur chaque tour, ils appar-
tiennent à la variété „carinatum" de Wood et . ont été trouvés à 241,
242 et 266 m.

Notre espèce a été recueillie dans le pliocène de la Belgique et de
l'Angleterre, ainsi que dans celui de Palerme. Selon Nyst (Conchyliologie),
elle habite actuellement les côtes du Portugal, de l'Espagne et de la
France et est probablement étrangère à la Méditerranée comme aux mers
arctiques.

40. Fusus alveolatus. Sow. Pl. V. Fig. 36—38.

Fusus alveolatus. 1829. Sowerby. M. C. VL Pag. 45, pl. 525, fig. 1.
1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 495, pl. 39, fig. 21.

Trophon alveolatum. 1848. Wood. C. M. L Pag. 49, pl. 6, fig. 8.

(Non Murex alveolatus. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 213 , et Nyst.

Conchyliologie. Pag. XXXVI, 4, pl. 1, fig. 2.)

Nous possédons plusieurs exemplaires de cette jolie espèce, qui était autre-
fois assez rare, selon Sowerby et Nyst, mais qui est devenue plus fréquente
vers le milieu de notre siècle par des trouvailles dans le Crag corallin.

Elle est facilement reconnaissable par sa forme allongée et fusiforme
que rend très-bien la figure de Sowerby (copiée par Nyst, 1844), mieux
encore que celle de Wood. Chaque involution possède deux carènes spirales
très-développées, qui la rendent anguleuse. Elles sont coupées par
des côtes parallèles et produisent ainsi un certain nombre d'alvéoles
carrées qui lui ont dû son nom spécifique. Ces deux carènes principales
sont visibles dès les premiers tours, mais graduellement il en apparaît
d'autres qui sont généralement beaucoup plus faibles. Ces dernières
tendent à leur devenir égales et si en môme temps les côtes transverses
deviennent plus faibles, l'ornementation change d'aspect et les involutions
s'arrondissent. Par cette variabilité on pourrait distinguer plusieurs
formes dont les extrêmes s'éloignent assez l'un de l'autre, mais dont la
forme générale ne change jamais. Il en est de même, pour l'angle de
la spire et nous croyons pour cette raison devoir rejeter la reunion de
notre espèce avec le Trophon consociale de Wood (C. M. Pag. 49, pl. 6,
fig. 11) que Nyst identifie avec notre espèce.

Tous nos exemplaires ont une ouverture elliptique qui se continue
en un canal siphonal court, oblique et un peu llexueux mais non droit
comme dans les figures des auteurs sus-nomméfe. Notre plus grand exem-
plaire a une longueur de 28 m. m. sur une largeur de IL L'extérieur

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97 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

est tiiberculé, mais non à un tel degré que la figure de Wood. La
suture est profonde.

Selon Wood, l'espèce décrite se trouve dans le Crag corallin et rouge
et selon Nyst (1844), dans le Crag d'Anvers.

Nos exemplaires ont été trouvés à 242, 263, 263|-, 265, 265f et
266 m., le dernier appartient à la variété à involutions arrondies, non
tuberculées. Un petit exemplaire a été trouvé à 68 m. sous Goes.

41. Pleurotoma turricula. Mont.

Clavatula turricula. 1848. Wood. C: M. L Pag. 62, pl. 7, fig. 13.

Defrancia Leufroyi?. 1867. Jeffreys P., C. IV. Pag. 366.

1869. Idem. V. Pl. 89, fig. 1.

Nous avons cru devoir rapporter à l'espèce précitée de Wood une petite
coquille trouvée à 231^ m. sous Utrecht et privée des dernières involutions.
Elle nous a aussi paru être identique à la Defrancia Leufroyi de
Jeffreys. Dans toutes les deux la dernière involution porte un nombre
assez considérable de côtes transverses fortement prononcées (14—16
selon Wood, 14—18 selon Jeffreys), qui sont croisées par un certain
nombre de lignes spirales élevées et sont rendues ainsi un peu épineuses.
Les tours de notre coquille sont anguleux comme dans la description
de Wood, particularité dont Jeffreys ne fait pas mention. La forme
générale, l'angle de la spire, ainsi que la hauteur relative des tours,
s'accordent assez bien dans les auteurs sus-nommés; l'ouverture est re-
lativement un peu plus large chez Jeffreys; dans nos exemplaires elle
paraît avoir été ovale et pourvue d'un canal courbé. Selon nous notre
Pleurotoma turricula n'est pas celle décrite et figurée par Nyst (Con-
chyliologie. Pag. 42, pl. 3, fig. 6) et identifiée avec la Murex turricula
de P.rocchi (Conchologia Subappennina, pl. 9, fig. 20), qui nous paraît
être une tout autre espèce. Elle nous semble avoir plus de rapport avec
la Pleurotoma intorta de Brocchi, figurée par Nyst (Conchyliologie, pag.
47, pl. 3, fig. 11) et par Wood.

Selon Wood, notre Pleurotoma turricula a été recueillie dans le Crag
rouge et mammaliférien et à l'état vivant dans les mers de l'Angleterre.
La Defrancia Leufroyi se trouve selon Jeffreys, dans le Crag rouge et
le quaternaire de l'Angleterre, ainsi que dans le pliocène de l'ItaUe et
à l'état vivant dans l'Atlantique, depuis Bergen en Norvège jusqu'en
Grèce et aux Canaries.

42. Pleurotoma costata. Da Costa. Pl. V. Fig. 31.

Buccinum mitrula. 1823. Sowerby. M. C. IV. Pag. 103, pl. 375, fig. 3.

Pleurotoma mitrula. 1844. Nyst. Coquilles, etc. Pag. 528, pl. 44, fig. 3.

13

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98 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Clavatula mitrula. 4848. Wood. C. M. I. Pag. 59, pi. 7, fig. 7.

Clavatula costata. 4848. Idem. Pag. 58, pi. 7, fig. 6.

Pleurotoma costata. pars. 4884. Nyst. Conchyliologie. Pag. 52 , pi. 3,
fig. 47.

4881. Mourlon. Géologie. Pag. 246.

Searles Wood distingue parmi ses mollusques du Crag comme deux
espèces séparées la Clavatula mitrula et la costata. La première aurait
des côtes transverses un peu obhques, moins larges que les intervalles
et ne se continuant pas d'une involution à l'autre. Dans la seconde, les
côtes et les intervalles auraient la même largeur et se continueraient
sur les différents tours. En outre la première espèce serait moins allongée
que la seconde.

Nyst, dans son dernier ouvrage, considère ces différences comme de
trop peu d'importance pour ne pas réunir les deux formes et n'accepte
la Pleurotoma mitrula qu'à titre de variété de la P. costata. Dans nos
exemplaires la différence n'est pas grande non plus. Nous suivons pour
cette raison son exemple et gardons le nom de P. costata qui a la
priorité, pour nos trois exemplaires, trouvés à 242 m. sous Utrecht.

Selon Nyst, notre espèce est commune dans le Scaldisien et selon Wood ,
elle se trouve dans le Crag corallin et rouge. Ensuite elle est connue
dans le pliocène supérieur de l'Italie.

43. Pleurotoma cancellata. Sow. Pl. V. Fig. 33.

Fusus cancellatus. 1829. Sowerby. M. C. VI. Pag. 45, pl. 525, fig. 2.

Murex echinatus. 1843. Brocchi. Conchologia. IL Pag. 216, pl. 8, fig. 3.

Clavatula cancellata. 1848. Wood. C. M. L Pag. 61, pl. 7, fig. 9.

Nos petites coquilles, trouvées à 68 et 70 m. sous Goes et à 241 m. sous
Utpecht, se rapportent entièrement aux figures et descriptions de Brocchi
et de Wood, lequel croit pouvoir réunir les deux espèces précitées.
Quoique le premier nom ait la priorité et doive ainsi être conservé, le
second rend beaucoup mieux la caractéristique du fossile, produite par
l'intersection de carènes spirales et de lignes parallèles, ondulées et
lamelleuses. La coquille a beaucoup de rapport avec la Clavatula hystrix
(Wood. C. M. Suppl. I. Pag. 41 , pl. 6, fig. 3.) avec laquelle nous
avions d'abord cru devoir la réunir. Celle-ci a pourtant une forme plus
allongée et une suture plus profonde.

Selon Brocchi, notre espèce se trouve dans la formation subappennine
de Plaisance et, selon Wood, dans le Crag coralhn et rouge. Elle ne
parait pas être connue dans le Scaldisien de la Belgique.

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99 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

44. Pleurotoma cf. brachystoma. Phil. Pl. V. Fig. 32.

Fusus scalaroïdes. 1853. Harting. De Bodem onder Gorinchem.
Pag. 34.

18 . . Bosquet. Révision de la hste des fossiles de Gorinchem.
(non pubhée).

Clavatula brachystoma. 1848. Wood. C. M. I. Pag. 60, ph 7 , fig. 8.

Pleurotoma brachystoma. 1881. Mourlon. Géologie. Pag. 216.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XXXVHl, 53, pl. 3, fig. 18.

Nous rapportons, mais en hesitant, à cette espèce la partie inférieure
d'une coquille calcinée, trouvée à 161 m. sous Gorkum. L'ouverture
est un peu plus allongée et moins large que dans la figure de Wood
(1. c.); comme dans celle-ci les involutions sont divisées par une carène
spirale en une partie supérieure presque horizontale et en une partie
inférieure beaucoup plus large, peu enflée et ornée de carènes parallèles
assez faibles. Le canal siphonal est court et llexueux.

•Selon Wood, l'espèce précitée se trouve, vivante, dans la Méditer-
ranée et, fossile, dans le Crag corallin de Sutton ; et, selon Nyst (1. c.),
dans le Scaldisien et le Pliocène supérieur et inférieur de l'Italie.

La Pleurotoma brachystoma décrite et figurée par Jelfreys (1. c. IV
pag. 382; V pag. 220, pl. 90, fig. 5) nous paraît être une espèce
différente, car les figures ne ressemblent que peu à celles de Wood et
de Nyst; Jelfreys est aussi de cette opinion.

Plusieurs petites coquilles très-élégantes et bien conservées, venant de
66 et 68 m. sous Goes et de 217,5 m. sous Utrecht nous paraissent
appartenir à la même espèce ou du moins lui être alliée de près. La
plus grande n'a qu'une longueur de 5 m. m. Des involutions qui sont
arrondies et ne possèdent qu'une côte spirale bien faible, les deux pre-
mières sont entièrement lisses, les autres portent des côtes parallèles
peu obliques et recourbées en arrière près de la suture. Dans les inter-
valles on voit un grand nombre de très-fines lignes spirales qui cependant
ne croisent pas les carènes. L'ouverture est elliptique, le canal siphonal
large et court.

Ordo C. Opisthobranchia.

45. Ringicula ventricosa. Sow. sp. Pl. V. Fig. 34.

Auricula ventricosa. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 99 , pl. 465, fig. 1.
Ringicula ventricosa. 1848. Wood, C.
M. L Pag. 22, pL 4,fig. 1.

13*

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I

iOO CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

1872. Idem. Supplem. I. Pag. 97.

1878. Mourlon. Géologie. Pag. 222.

1881. Nyst. Concliyliologie. Pag. XLIV, 132, pl. VII, lig.

20, a, b. 1).

Sowerby et Wood distinguent les deux espèces R. buccinea et R.
ventricosa par la forme plus allongée et les involutions lisses de la première,
tandis que la seconde est plus ventrue et possède des rainures spirales.
Dans la buccinea les trois plis du bord intérieur se trouvent à distance
égale ; dans la ventricosa le pli supérieur est plus éloigné du moyen que
l'inférieur. Ensuite les deux plis inférieurs n'atteignent pas la moitié de
la hauteur de l'ouverture dans la ventricosa, tandis qu'ils atteignent les
deux tiers ou la moitié dans la buccinea.

Ces points de différence ont porté W^ood à tenir les espèces séparées
et je crois qu'il a raison, seulement il a exagéré un des caractères de
la R. ventricosa en parlant de 1'„exterior deeply sulcated". On ne voit
que des rainures nettement tracées mais peu profondes.

Wood (1. c.) l'a recueillie dans le Crag corallin, rouge et Iluvio-marin
et les couches de Chillesford. Selon Nyst, on la rencontre dans le Scal-
disien des environs d'Anvers.

Nous y rapportons les exemplaires trouvés à 169, 183 et 200 mètres
sous Utrecht et à 177 mètres sous Gorkum, le dernier exemplaire étant
déterminé par Harting comme Ringicula Bonelli Desh. et par Bosquet
comme Ringicula buccinea Sow. (liste non publiée).

46. Ringicula buccinea. Sow. Pl. V. Fig. 35.

Auricula buccinea. 1825. Sowerby. M. C. V. Pag. 100, pl. 465, lig. 2.

Ringicula buccinea. 1848. Wood. C. M. L Pag. 22, pl. 4, fig. 1.

1872. Idem. Suppl. I. Pag. 96.

1881. Mourlon. Géologie. Pag. 222.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLIV, 131, pl. 7, lig. 20, c. d.

Après avoir comparé les différents exemplaires en notre possession,
nous réunissons avec l'espèce sus-nommée deux petites coquilles, trouvées
à Goes à 67 m. de profondeur.

Selon Wood, elle ne se trouve que dans le Crag rouge, où elle est
rare, et selon van den Broeck eUe est très-commune dans le Diestien
et déjà commune dans l'Anversien.

')Nyst paraît avoir confondu les deux espèces. En comparant ses figures avec les des-
criptions de Wood et de Sowerby, on voit aisément que sa figure 20 a et b est celle de
la R. ventricosa et sa ligure 20 c et d est celle de la R. buccinea, quoique le texte dise
le contraire.

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fnstituut voor aardwetenschappen

Budapestlaan 4

3534 CD Utreoht

contributions a la géologie des pàys-bas. 101

47. Cylichna umbilicata. Montagu. PI. V. Fig. 39.

Bulla conulus. 1848. Wood. C. M. I. Pag. 173, pl. 21, fig. 2.

1856. Homes. Wiener Becken. I. Pag. 623, pl. 50, fig. 4.

Cylichna umbihcata. 1867. Jeffreys. B. C. IV. Pag. 413.

1869. Idem. V. PI. 93, fig. 3.

1881. Nyst. Conchyliologie. Pag. XLIV, 134, pl. 7, fig. 22.

Cylichna coniiloidea. 1881. Mourlon, Géologie. Pag. 222.

Les trois petits exemplaires de cette espèce, trouvés à 68 m. sous Goes,
sont assez bien consei'vés et répondent presque* entièrement aux descrip-
tions et aux figures des deux auteurs anglais. Les stries spirales cependant
ne sont pas visibles et le plus petit seul montre quelques lignes d'ac-
croissement larges et peu élevées. Nous croyons, comme Jeffreys, qu'il
ne faut pas réunir cette coquille à l'espèce éocène de Deshayes qui en
diffère plus que plusieurs autres espèces du même genre. Aussi Hôrnes
exprime-t-il quelque doute à l'égard de cette réunion, quoiqu'il la fasse
lui-même.

Wood la mentionne comme trouvée dans le Crag corallin et Nyst,
dans l'Anversien et le Diestien, oii elle est commune, tandis qu'elle est
rare dans le Scaldisien. Jeffreys la cite dans le pliocène de l'Italie et
le miocène de Bordeaux et du bassin de Vienne.

Actuellement on la trouve sui' les côtes de l'Europe, des lies Lolfoden
à l'Asie Mineure, et sur la côte septentrionale de l'Afrique.

Ordo D. Pulmonata,

48. Planorbis vortex. L.

Planorbis vortex. 1821. Pfeiffer. Naturgeschichte. I. Pag. 79,
pl. 4, fig. 7.

Planorbis albus. 1853. Harting. De Bodem onder Gorinchem. Pag. 119.
Planorbis vortex. 1862. Jeffreys. B. C. I. Pag. 88.
1869. Idem. V. Pl. 5, fig. 7.

A la profondeur de 120 m. sous Gorkum on a trouvé cinq petites
coquilles, appartenant à cette espèce. Les involutions sont nombreuses,
la coquille est plate en haut, convexe en bas et a une carène obtuse
entre les parties latérale et inférieure. Le surface est ornée d'un grand
nombre de stries parallèles llexueuses. Actuellement l'espèce habite l'Eu-
rope entière aux endroits humides, mais elle n'est nulle part fréquente.

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102 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

49. Helix cf. pulchella. Müller.

Helix pulchella. 1848. Wood. C. M. I. Pag. 3, pi. 1, fig. 4.

1862. Jeffreys. B. C. I. Pag. 224.

1869. Idem. V. Pag. 159, pi. 14. fig. 1.

Une petite coquiUe fragmentaire du genre Helix, trouvée a 146 m.
sous Utrecht, pourrait se rapporter à cette espèce.

Elle est petite, son diamètre n'excédant pas six millimètres. La surface
supérieure est presque plate, usée et ne montre plus aucun vestige
des lignes d'accroissement. La suture est étroite et moins profonde que
dans la figure de Wood. Chaque involution est carénée extérieurement,
comme le mentionne Jeffreys pour des jeunes individus de cette espèce,
ce qui rend l'ouverture subtriangulaire.

Vivante, on la rencontre sous l'herbe dans toute l'Europe, la Sibérie,
le Thibet et la partie orientale de l'Amérique du Nord.

Fossile, elle est citée par Wood (1. c.) dans le Crag rouge.

50. Zonites cf. cellarius. Müller.

Zonites cellarius. 1862. Jeffreys. L Pag. 159.

1869. Idem. V. Pag. 157, pl. 9, fig. 1.

Dans les dépôts d'eau douce à 96 mètres de profondeur sous Gorkum
on a trouvé une coquille endommagée qui nous semble appartenir à
cette espèce. Nous n'avons à notre disposition que la partie supérieure,
la base étant brisée. Le degré de convexité, la largeur relative des
diverses involutions s'accordent très-bien avec la figure de Jeffreys, qui
mentionne en outre entre les involutions une suture assez profonde qui
se retrouve aussi sur notre exemplaire.

M. Harting (De Bodem onder Gorinchem, Pag. 16) a cru devoir la rappor-
ter à la Helix cingulata Studer (Pfeiffer.Naturgeschichte deutscher Land- und
Süsswasser-Mollusken. IL Pag. 19, pl. V, fig. 6—9), et Bosquet a approuvé
cette identification. Elle y ressemble beaucoup, mais nous n'avons pas
suivi cette dénomination, puisque la Helix sus-nommée ne se rencontre
que dans la partie méridionale du Tyrol, à Triest, Bötzen et Roveredo
(suivant Pfeiffer), tandis que le Zonites cellarius est mentionné par Jeffreys
(1. c.) comme habitant une grande partie de l'Europe, de la Finlande à
la Sicile, les Açores et l'Algérie. A l'état fossile, elle paraît être encore
inconnue.

5l.Succinea elegans. Risso. Pl. V. Fig. 40. f

Succinea elegans. 1862. Jeffreys. B. C. L Pag. 153.

1869. Idem. V. Pag. 157. Pl. 8, fig. 5.

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103 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Les différentes espèces du genre Succinea passent graduellement l'une
dans l'autre; ainsi les S. putris, elegans et oblonga ne paraissent former
qu'une seule série, rendue plus complète encore par les différentes
variétés qui comblent les lacunes entre les formes normales. Nous rap-
portons les coquilles du forage d'Utrecht à l'espèce nommée ci-dessus,
puisqu'elles ont l'ouverture plus allongéé que les deux autres, mais des invo-
lutions d'une forme intermédiaire. Les exemplaires adultes ont deux ou
trois tours assez convexes et séparés par une suture profonde et très-
oblique. L'ouverture occupe environ les deux tiers de la longueur et
est pointue à la partie supérieure. Les coquilles ne mesurent que 8 sur
4—5 m. M.

La Succinea elegans vit, selon Jeffreys, dans l'eau douce et dans les
terrains marécageux depuis la Finlande à la Sicile et à la Morée. Fossile,
elle se trouve dans le Crag rouge de l'Angleterre.

Lors du forage de Gorkum en 1835 on a trouvé plusieurs coquilles
dans la formation d'eau douce sous cette ville à 92, 108, 114, 118 et.
120 m. de profondeur. M. Harting (De Bodem onder Gorinchem, pag. 116)
les a rapportées à l'espèce „amphibia" de Draparnaud (Draparnaud. His-
toire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France. An
XIIL Pag. 58, pl. 3, fig. 22 et 23. et Pfeiffer. Naturgeschichte deutscher
Land- und Siisswassermollusken. L 1821. Pag. 67, pl. 3, fig. 36—38).
Bosquet, dans sa révision de la liste des fossiles de Gorkum, a main-
tenu cette identification. Nous nous sommes vu contraint, après une
comparaison attentive de nos exemplaires avec les descriptions et les figures
données par ces auteurs et par Jeffreys, de les réunir aussi avec la Succi-
nea elegans. La S. amphibia tient plutôt de la S. putris que de la S.
elegans; elle a l'ouverture beaucoup plus large et la dernière involution
plus développée et plus bombée en proportion des premières. Nous croyons
même qu'on pourrait très-bien réunir à titre de variétés la putris et
l'amphibia.

Sous Utrecht l'espèce est représentée dans les couches à 162-|- et 200
m. de profondeur par un seul exemplaire et à 169 m. par plusieurs
individus bien conservés.

4
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• .1

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104 contributions a la géologie des pays-bas.

Troisième Partie: La Formation pliocène en Belgique

et en Angleterre.

Dans le courant de notre analyse des espèces fossiles décrites dans la
présente monographie, nous avons continuellement fait usage de trois
ouvrages importants, dont deux de la main de feu H. Nyst, traitent
des couches tertiaires supérieures des environs d'Anvers; l'autre, de
Searles V. Wood, s'occupe des dépôts synchrones de l'Angleterre. Toutes
les espèces se sont retrouvées dans ces ouvrages; il nous faut donc com-
parer encore les terrains traversés par nos trois forages avec ceux dont
s'occupent les monographies mentionnées. Commençons par une description
sommaire de ceux du nord de la Belgique qui sont les plus comphqués,
et sur lesquels les dilférents géologues qui les ont visités, ont exprimé
des opinions souvents assez divergentes.

C'est surtout M. E. van den Broeck qui, avec M. Paul Cogels, a le
plus contribué à apporter de la clarté dans l'assemblage des diverses
couches sableuses. En 1876 et 1878 le premier pubha dans les „An-
nales de la Société Malacologique de la Belgique" son „Esquisse géologique
et paléontologique des Environs d'Anvers", suivie en 1882 d'une intro-
duction géologique précieuse de la monographie de Nyst sur la „Con-
chyliologie du Terrain Scaldisien". Dans cette introduction il résume
les modifications successives des opinions à l'égard de ces couches, pu-
bliées surtout dans les Annales précitées. Donnons un aperçu de l'état
actuel de nos connaissances.

Dépôts Miocènes.

Nous savons actuellement qu'après la déposition de l'argile Rupéhenne
dans la partie moyenne de la période oligocène, le sol du nord de la
Belgique s'est élevé au-dessus du niveau de la mer et est encore resté
à sec pendant la première partie de la période miocène. Ayant subi un
abaissement, il s'est couvert d'une masse de sables contenant une forte
proportion de glaucome et appelés „Sables noirs d'Anvers" ou, à tort,
„Crag noir." Ces sables noirs constituent maintenant le Système Anver-
sien des géologues belges et forment en grande partie le sous-sol de la
ville d'Anvers. On y observe encore une différence, qui a donné lieu à
une division en deux étages. L'étage inférieur est caractérisé parl'abon-

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105 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

dance du bivalve Panopea Menardi qui lui a prêté son nom; l'étage
supérieur, par celle du Pectunculus pilosus (glycimeris). Van den Broeck
(Esquisse) ne voulait d'abord les considérer que comme deux faciès presque
synchrones; le premier, qui est plus développé au sud-est d'Anvers,
représentant un dépôt de profondeur moyenne, tandisque le second, qui
se trouve directement sous la ville et au nord-est, se serait formé plus
près de la côte et serait un peu plus récent.

En 1879 pourtant il observa la superposition directe des deux étages
sous le lit de l'Escaut (Ann. Soc. Mal.).

Plus tard nous espérons revenir sur ces couches en traitant des fossiles
trouvés en Gueldre, dans les environs d'Eibergen et de- Winterswijk,
qui sont à peu près du même âge. On y distingue également deux dépôts
de couleur noire, l'un sableux et micacé, l'autre argileux. Les fossiles
de ce système Anversien n'ayant que peu de rapport avec ceux qui nous
occupent maintenant, nous pouvons les laisser de côté.

Il nous faut pourtant ajouter que dans les dernières années, par
des découvertes successives, les Sables Boldériens ont reçu leur
place définitive dans le système géologique. Ils ont été trouvés
par Dumont au Bolderberg dans le Limbourg et sont généralement
privés de fossiles. Ils ont été transportés de l'oligocène supérieur
au quaternaire et même à l'oligocène moyen, mais par les dernières
découvertes de V. d. Broeck et d'autres ils se sont montrés fossilifères
en plusieurs endroits (Annales Soc. Mal.), comme au Bolderberg même
et surtout à Waenrode près de Diest. Ces fossiles se retrouvent pour
la plus grande partie (80 Vo) dans l'Anversien inferieur (étage à Panopea
Menardi) et on peut ainsi considérer le Boldérien comme identique
avec l'Anversien. Le premier nom ayant la priorité comme datant de
Dumont, doit être conservé, et le second, qui fut introduit en 1880 par
Cogels et van Ertborn, doit disparaître. M. Gosselet réunit le Boldérien
et l'Anversien dans son étage Messinien.

Dépôts Pliocènes de la Belgique.

PLIOCÈNE INFÉRIEUR.

A l'égard des couches plus récentes les opinions des différents géologues
montrent des oscillations considérables et les noms de Diestien et Scal-
disien ont été employés dans des sens tellement différents qu'on a beau-
coup de peine à s'y orienter.

Le système Diestien fut introduit en 1839 par Dumont, dans son
„Rapport sur les Travaux de la Carte géologique peiulant l'année 1839."

14

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106 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Il comprenait sous ce nom des sables glauconifères et des sables et grès
ferrugineux, développés surtout autour de la ville de Diest et ne ren-
fermant point de fossiles. En 1849 il le divisa en im système Diestien
d'une portée plus restreinte et un système Scaldisien.

Ce premier surtout a subi des Iluctuations importantes. Mourlon p. e.
y attache en -1881 dans sa „Géologie de la Belgique" d'abord des Sables
graveleux, caractérisés par la présence de restes d'un groupe remarquable
de cétacés, nommés Héterocètes à cause de l'allongement excessif de la
tête. Ces sables forment près de la ville d'Anvers un niveau bien déter-
miné, clôturant souvent la série des Sables noirs à Pectunculus pilosus.
Ensuite il y réunit des sables riches en bryozoaires et en valves de la
Terebratula grandis des environs de Louvain et d'Anvers et des sables
et grès ferrugineux de Diest et du sommet du Bolderberg.

Van den Broeck dans son Esquisse (1878) divise les différents sables
d'Anvers en trois étages, les Sables inférieurs, moyens et supérieurs,
qu'il rapporte tous trois à la formation pliocène (en considérant le miocène
comme non réprésenté en Belgique) et qui sont séparés l'un de l'autre par des
graviers d'émersion dont l'inférieur est le niveau à Héterocètes sus-mentionné.

En 1882 cependant (Introduction) il a changé notablement son opinion ;
il a transporté la plus grande partie des Sables inférieurs comme système
Anversien dans la série miocène (ou plutôt mio-pliocène) et a fait du
reste la base du pliocène (,,Sables graveleux d'Anvers et de Diest"
ou „Sables verts d'Anvers et Sables ferrugineux Diestiens"). Il en
forma le système Diestien ou la partie inférieure des Sables moyens.
Ces Sables graveleux sont maintenant identiques avec le niveau à
Héterocètes et avec les Sables et Grès ferrugineux de Mourlon, sur les-
quels ces deux auteurs sont ainsi d'accord, ce qui n'était pas le cas au
commencement, comme nous allons le voir, pour les Sables à Bryozoaires
et à Térébratules des environs d'Anvers.

On distingue d'abord un Sable à Bryozoaires intacts qui a été trouvé
entre Anvers, Deurne, Wyneghem, Wommelghem , Borsbeek et Berchem,
situés tous à l'est de la ville, ainsi que près de Calloo sur la rive gauche
de l'Escaut. On a souvent confondu avec ces Sables à Bryozoaires intacts
une roche friable à Bryozoaires triturés trouvée plus près de la ville à
la Porte de Borsbeek. Ces bryozoaires portent tous des traces indiquant
qu'ils n'ont pas vécu à l'endroit où on les trouve, mais qu'ils ont été roulés
sur le sable, raison suffisante pour les considérer comme un dépôt de
plage qui serait du même âge géologique que les Sables à Isocardia cor,
tandisque les Sables à Bryozoaires intacts se seraient déposés dans une
mer plus profonde.

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107 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

Passons maintenant au système Scaldisien dans le sens de M. Mourlon (Géo-
logie d.L B.), terme qui est dérivé du nom latin de la rivière de l'Escaut (Scaldis).

Comme nous l'avons vu, Dumont a choisi ce nom en 4849 pour con-
stituer la partie supérieure de son système Diestien de 1839. Après lui,
il a été employé dans des significations assez différentes, dont Van den
Broeck donne un aperçu fort intéressant dans ses deux ouvrages pré-
cités, Mourlon aussi a changé d'opinion entre la pubhcation des deux
volumes de sa ,,Géologie". Dans le second, qui date de 1881, il
réunit dans ce système les dépôts connus depuis assez longtemps sous
les noms de Sables gris et Sables jaunes, ou Crag gris et Crag jaune.
Par cette dernière dénomination on a voulu exprimer leur rapport
intime avec des dépôts très-riches en coquilles de l'est de l'Angleterre
et nommés ,,Corahine" et ,,Red Crag".

Autrefois les géologues (Nyst p. e.) avaient divisé les coquilles trouvées
dans le sol autour d'Anvers d'après leur coloration, mais les listes dressées
suivant ce principe étaient tellement confuses que plusieurs géologues,
comme e. a. Dewalque et Godwin-Austen , se refusèrent à reconnaître une
distinction géologique et considérèrent l'ensemble des Sables gris et jaunes
comme un seul dépôt. En 1874 Paul Cogels découvrit un nouveau gîte
fossilifère du Sable gris d'Anvers, caractérisé surtout par l'abondance de
l'isocardia cor, qui prêta bientôt son nom à l'ancienne zone du Crag gris,
tandisque la partie supérieure des Sables d'Anvers, correspondant plus
ou moins précisément avec le Crag jaune, fut nommée „zone à Trophon
antiquum (ou antiquus), maintenant ,,à Fusus contrarius". Van den
Broeck a démontré ces dernières années (Annales S. M. et Mémoires
de l'Académie royale de Belgique) que la démarcation établie entre les
Sables gris et jaunes n'a rien de commun avec celle entre les deux zones
sus-nommées, puisqu'elle est simplement le résultat des phénomènes
d'altération, de la décomposition et de l'oxydation de la glauconie. Les
Sables jaunes ont tous été gris à l'origine et n'ont que peu à peu changé
de couleur. Le degré de l'altération varie naturellement selon les circon-
stances , la perméabilité des matières superposées et surtout selon le niveau
de l^eau souterraine. Lorsque ce niveau est plus haut, les sables sont
protégés contre l'inllucnce de l'oxygène et restent gris, quoiqu'ils appar-
tiennent à la zone supérieure; c'est pour cette raison que nous ne les
connaissons ni à Utrecht, ni à Goes. Au contraire, quand, par suite
des oscillations de l'écorce terrestre, les Sables à Isocardia cor sont élevés
au-dessus du niveau de l'eau souterraine ou quar;id elles ne sont couvertes que
d'une couche faible ou perméable de dépôts plus récents, ils se sont souvent
changés en Sables jaunes et causent ainsi la plus grande confusion quand

14*

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108 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

orr veut s'en tenir à la différence de couleur comme démarcation strati-
graphique. Ainsi à Wyneghem, situé à l'est d'Anvers, on a trouvé dans
le Sable jaune des ossements de Mysticètes , bien en place et non-roulés,
tandisqu'ils n'avaient été rencontrés jusqu'alors que dans le Sable gris.
Ce phénomène inattendu parut assez curieux; maintenant l'explication
en est extrêmement simple et il mérite à peine une mention spéciale.

De l'autre côté, la partie inférieure des Sables à Fusus contrarius est
le plus souvent restée grise et c'est cette partie qui a augmenté la con-
fusion pour une seconde raison. La sédimentation s'est continuée tran-
quillement pendant la période des Sables noirs ou Anversiens (Boldériens)
et n'a pas subi de changement notable en entrant dans la période des
Sables moyens. La limite entre ces deux étages n'est marquée que par
des graviers peu importants, qui manquent parfois et qui prouvent im
dépôt de plage. Cependant il en est tout autrement de la limite entre
les Sables à Isocardia cor et à Fusus contrarius. Après la déposition
des premiers le sol s'est exhaussé à peu près jusqu'au niveau de la mer
et l'eau en a raviné la partie supérieure. Cela se passait encore quand
les premiers fossiles des Sables à Fusus contrarius se déposèrent et il
en est résulté naturellement un mélange des fossiles de ces deux horizons.
Ce premier dépôt des Sables supérieurs a le plus souvent conservé sa
coloration originale, comme nous l'avons vu, et c'est précisément à ce
dépôt qu'on avait d'abord donné le nom de Crag gris. Une confusion
sans lin en fut la conséquence naturehe, jusqu'à ce qu'en 1874 Paul
Cogels découvrit le véritable Crag gris avec une faune en place, non
remaniée et exempte de tout mélange. Comme on connaissait déjà la
faune propre aux Sables supérieurs d'un niveau plus élevé, il ne fut pas
trop difficile de constater quelles coquilles de la base des Sables supérieurs
y appartenaient réellement et quelles y avaient été introduites par les
plîénomènes mentionnés.

Van den Broeck a fait d'abord (Esquisse) de ces Sables gris ou à Iso-
cardia cor ses Sables moyens, mais plus tard (Introduction) il y a aussi
incorporé les Sables Diestiens, qui en constituèrent alors la partie in-
férieure. Il réunit encore aux premiers, à cause des affinités paléontologiques,
les Sables à Bryozoaires intacts et ceux de la Porte de Borsbeek, comme
deux faciès distincts que Mourlon mettait dans son Diestien en les considé-
rant comme appartenant à un niveau inférieur. Les Sables ferrugineux
de Diest, pour y revenir ime dernière fois, passent insensiblement dans
ceux à Isocardia cor et leur réunion en un système serait ainsi pi'éfé-
rable à leur réunion avec les Sables supérieurs, dont ils sont nettement
séparés par une couche de gravier. Du mont n'a d'ailleurs pas connu

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109 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

les seconds et n'a donné le nom de Scaldisien qu'aux Sables à Fusus
contrarius; ce sont les deux raisons pour lesquelles Van den Broeck ne
veut pas étendre la signification de ce terme stratigraphique, comme
l'a fait M. Mourlon. Il proposa en 1882 le nom de système Casteiiien,
dérivé de Casterlee, village situé au sud de Turnhout, où se trouve un
sable fm et gris, qui est parallélisé par van Ertborn et Cogels avec les
Sables gris d'Anvers. Comme Dumont avait eu l'intention d'introduire
un système Casterlien pour ces sables, mais qu'il a fini par les considérer
comme Boldériens (alors oligocènes), cette dénomination n'a jamais été
employée. V. d. Broeck l'a maintenant rescussitée en 1882 en partageant
alors ses Sables moyens (ou pliocène inférieur) en deux systèmes : le Diestien
et le Casterlien. Ce dernier comprenait ainsi d'abord les Sables à Isocardia
cor, le véritable Crag gris, non remanié, qui constitue le Scaldisien
inférieur de Mourlon. Ils représentent suivant V, d. B. un dépôt marin
de profondeur peu considérable, n'atteignant pas 60 mètres. Ensuite il
y joint comme faciès distinct les Sables à Bryozoaires, nommés déjà
ci-dessus et que Mourlon rapporte à son Diestien. Ils contiennent environ
la même faune que ceux à Isocardia cor, mais se sont déposés dans
une mer d'une profondeur plus considérable, évaluée à 65—75 mètres
et égale à celle que Searles Wood accorde à la mer du ,,Coralline Crag".

Un troisième faciès serait formé par le sable meuble, fin et gris dans
le sous-sol de la Campine, découvert d'abord à Casterlee. Il ne contient
point de fossiles, mais, comme il est recouvert par des Sables à Fusus
contrarius et repose sur les Sables de Diest il est parallélisé par Paul
Cogels avec les Sables moyens. Selon Van den Broeck il représente un
dépôt de plage. Dernièrement, en 1882 il a trouvé un quatrième faciès
qu'il considère comme lagunaire et qui se compose de sables et d'argiles
rosées, formant les sommets des collines Diestiennes de Heyst-op-den-Berg
et de Beerselt au S, E. d'Anvers. Ces dépôts pass'ent insensiblement vers
leur base dans le véritable Diestien.

Jusqu'à ces dernières années on ne connaissait presque pas de fossiles des
Sables ferrugineux de Diest, ce qui s'explique assez facilement, puisque le
même agent qui a rendu ces sables ferrugineux en décomposant la glauconie,
en a en même temps fait disparaître les restes organiques ; cet agent, est l'eau
de pluie, chargée d'oxygène et d'acide carbonique. Les valves de Térébratules,
composées de Calcite ont pu résister à cette inlluence, qui a fait dispar
raître l'Aragonite de celles des autres mollusques.

Dernièrement la chose s'est fort simplifiée (1882—1884). De môme que
par des découvertes récentes les faunes Boldériennes et Anversiennes se sont
montrées identiques, de même la faune des Sables à Isocardia cor s'est retrou-

'vXl
'"il

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110 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

vée en partie dans les Sables de Diest, (Pellenberg, Bolderberg, Loxbergen
près de Diest, Meerhout, Tessenderloo, Zeelhem, etc. ; V. d. Broeck, Intro-
duction et Ann. Soc. Mal. 1884), de sorte qu'il n'y a plus de raison
pour séparer les deux systèmes Casterlien et Diestien; le dernier nom
ayant Ja priorité doit naturellement être conservé et le premier dispa-
raître. Les Sables moyens dans l'acceptation de .V. d. Broeck (1882) sont
maintenant parfaitement identiques avec le Diestien et le Scaldisien
inférieur de la Géologie de Mourlon et avec le Diestien dans sa plus
nouvelle étendue.

PLIOCENE SUPERIEUR.

Le terme le plus élevé de la série tertiaire en Belgique est le Scal-
disien dans le sens de Dumont et de Van den Broeck ou les Sables à Fusus
contrarius (Trophon antiquum). Ce dépôt, aflleurant la surface en beaucoup
d'endroits, est connu depuis longtemps, mais il n'a pas échappé au sort
des autres sables d'Anvers, puisqu'il a vu les opinions se modifier sensi-
blement à son égard.

Comme nous l'avons dit, Dumont avait introduit son Système Scal-
disien pour les soi-disant Sables jaunes. En général ils ont aussi cette
couleur, mais il y a assez d'exceptions à la règle, de sorte qu'il vaut
mieux ne point se servir de ce terme.

Ils ont leur développement normal dans les environs immédiats de la
ville d'Anvers, où ils reposent sur les couches à Isocardia cor ou sur
d'autres plus anciennes. Ils y contiennent une faune qui s'est déposée
dans une mer de moindre profondeur que celle de l'Isocardia cor, et
n'atteignent que 4 m. d'épaisseur. D'après les recherches faites ces der-
nières années par V. d. Broeck, Cogels, van Ertborn, etc. ces sables
s'étendent aussi dans la Campine Anversoise, où ils sont recouverts par
le Système Campinien, considéré comme tertiaire par Dumont, mais
reconnu plus tard comme quaternaire. Dumont connaissait déjà dans le
sous-sol de la Campine un sable ferrugineux, qui est parfois assez riche
en hydrate ferrique pour constituer un véritable grès, employé comme
matérial de construction. Il l'identifiait avec les Sables ferrugineux des
environs de Diest et l'incorporait ainsi à son Système Diestien. Cependant
en 1876 Dewalque pubha les résultats d'une découverte de fossiles dans
ces mêmes grès ferrugineux près d'Herenthals à l'est d'Anvers, fossiles
qui sont identiques avec ceux des Sables à Fusus contrarius. Van den
Broeck démontra clairement qu'on n'avait à faire ici qu'au même
phénomène d'altération déjà mentionné. Tandisque dans le voisinage

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122 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

d'Anvers la glauconie, qui colorait primitivement en vert les Sables supé-
rieurs , s'est hydratée et oxydée, mais sans agglutiner les grains de quartz
et tandisque la quantité d'eau météorique qui passait à travers ces sables
n'était pas suffisante pour dissoudre le calcaire des coquilles enterrées,
l'effet produit dans la Campine a été beaucoup plus grand. Là
l'hydrate ferrique a cimenté les grains de quai'tz et en a formé un grès
compact et l'acide carbonique a entièrement dissout le calcaire des fossiles
enterrés. Heureusement ces fossiles ont laissé derrière eux des empreintes
assez bien conservées pour pouvoir déterminer les espèces. En quelques
endroits, comme à Poederlee ils ont été extrêmement abondants. Cette
découverte de Dewalque n'était pas entièrement nouvelle, comme il l'a
reconnu lui-même, puisque Nyst avait déjà signalé en 1858 et 1860
la présence de fossiles Scaldisiens dans la roche d'Herenthals. Elle a
cependant passé inaperçue et il a fallu la faire de nouveau.

Les géologues belges distinguent également pour ces Sables supérieurs,
plusieurs faciès différents. On connaît d'abord un dépôt littoral qui s'est formé
dans l'eau peu profonde et qui est caractérisé par de véritables bancs coquillers,
dans lesquels les coquilles constituent parfois la moitié dé la masse entière.
Ce faciès est représenté surtout dans le voisinage d'Anvers et y peut
être divisé en plusieurs étages, qui témoignent d'un abaissement du sol.

La couche inférieure (l'ancien Crag gris) contient beaucoup de cailloux
et de coquilles roulées et triturées des Sables à Isocardia cor, mêleés
avec celles des Sables à Fusus contrarius. C'est donc ici un véritable
dépôt de plage, où le sol était parfois à sec. Vient ensuite une zone
sableuse avec peu de fossiles, qui sont cependant bien préservés et non
dérivés de la couche sous-jacente. Le troisième étage contient la veri-
table faune homogène des Sables supérieurs; les coquilles sont rarement
roulées et celles des lamelhbranches souvent bivalves. A Anvers ces
dépôts sont presque toujours recouverts par des sables argileux généra-
lement privés de coquilles.

A quelque distance au nord de la ville le véritable banc coquiller
est représenté par un assemblage différent qui se distingue surtout
par la très-grande quantité de valves de la Corbula gibba (ou striata)
et se serait déposé, suivant v. d. Broeck, plus près de la côte.

Le Scaldisien de la Campine serait un faciès encore plus littoral,
puisqu'il commence également par une couche de galets et de graviers,
au-dessus desquels se trouvent les sables et les grès fossilifères,
qui en sont souvent séparés par une argile grise. En différents endroits
ces couches sont de nouveau surmontées par de petites collines sableuses,
dont la base seule est recouverte par une couche de Campinien et dans

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il2 contributions a la géologie des pays-bas.

lesquelles on a cru reconnaître, des dunes de la plage Scaldisienne.

Nous voyons ainsi que la géologie de la partie basse de la Belgique
est très-compliquée; il a fallu des recherches longues et difficiles pour
trouver le chemin dans l'ensemble de tous ces sables.

Dépôts Pliocènes de l'Angleterre.

Les couches phocènes de l'Angleterre sont moins compliquées que celles
de la Belgique, mais présentent pourtant des analogies frappantes.

Comme en Belgique, plusieurs géologues les ont étudiées. Un d'eux,
le fils de l'auteur du „Crag Mollusca", Searles V. Wood Jr. a donné'
dans les deux suppléments à cet ouvrage un aperçu fort instructif de la
distribution de ces couches, accompagné d'une carte géologique. En
1871 parut dans le „Quarterly Journal of the Geological Society" Vol.
XXVII, un traité de la main du géologue anglais Prestwich, qui lut
traduit en 1874 par M. Mourlon et inséré dans les Annales de la Société
Malacologique de la Belgique. C'est principalement à ces deux travaux
que nous empruntons les détails suivants.

Le Crag anglais se trouve presque entièrement dans les provinces
orientales de Norfolk et de Suffolk; une très-petite partie se rencontre
dans la province d'Essex. Il y occupe une bande plus ou moins paral-
lèle avec la côte, et repose sur le London-Clay ou sur la Craie, de sorte
qu'on en a conclu que l'Angleterre est entièrement restée à sec depuis
l'éocène jusqu'au pliocène. On trouve cependant à la base du Crag des
restes roulés qui proviennent probablement de dépôts miocènes du même
âge que le Boldérien en Belgique (restes qu'on a nommés ,,Coprolite-Bed").
V. d. Broeck et d'autres y ont vu la preuve de l'existence de dépôts
miocènes, complètement érodés avant la déposition du phocène et ne
laissant que des traces minimes. On pourrait peut-être aussi admettre
que par une cause quelconque ils ont été transportés du nord de la Belgique.

Ce Crag était renommé depuis longtemps par sa richesse en co-
quilles, dont Sowerby a décrit et figuré une série dans sa „Minerai
Conchology", mais ce ne fut qu'en 1835 que Chaiiesworth tenta une
division en Corahine, Red et Mammaliferou s Crag (Proceedings Geological
Society), division qui s'est conservée jusqu'à nos jours avec quelques
légères modifications.

PLIOCÈNE INFÉRIEUR.

Le premier étage du Crag anglais est le „Corahine Crag", nommé
ainsi à cause de la multitude de petits „coraux" qu'on y avait observés

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113 contributions a la géoloCrle des pays-bas.

depuis longtemps et qui sont plutôt des bryozoaires. Dans le Crag entier
on ne connaît que 2 ou 3 espèces de vrais coraux, d'anthozoaires. Ces
bryozoaires nous inspirent naturellement l'idée de les comparer avec
ceux des Sables à Bryozoaires d'Anvers, et à l'aide de la brillante
monographie de M. Busk, dont nous avons aussi tait usage, on voit
facilement que la plus grande quantité des espèces de l'un des dépôts
se retrouve aussi dans l'autre. 11 n'y avait qu'une difficulté: c'est que
ces dépôts à bryozoaires avaient été rangés dans le Diestien belge par
certains géologues, comme M. Mourlon, et dans le Casterlien par d'autres,
comme M. v. d. Broeck; maintenant que ces deux systèmes n'en con-
stituent plus qu'un seul (Diestien), cette difficulté est disparue et les bryozo-
aires sont une preuve de plus du parallellisme presque complet du Crag
coralhn et du Diestien, démontré en outre par les restes des autres
mollusques.

Oi', ce Crag coralhn est une formation géologique d'une étendue très
restreinte, n'occupant qu'une partie minime du sud de la province de
Suffolk, et encore n'y forrae-t-il pas un dépôt continu mais une série
de lambeaux, de restes d'une formation jadis plus étendue. Ils se trouvent
entre la rivière du Stour et la ville d'Aldborough, mais principalement
autour de la ville d'Orford. C'est surtout près de Sutton qu'on peut
distinguer les deux étages du Crag corallin. L'inférieur commence par
la couche nommée ,,Coprolite-Bed", qui contient naturellement beaucoup - J

de coprolithes ainsi que de restes de crustacés. On a voulu y voir des
vestiges d'une formation plus ancienne, probablement miocène, ces
crustacés .n'étant pas ceux de l'Argile de Londres. Une autre chose re-
marquable est la présence d'un bloc de porphyre rouge, pesant 250
kilogrammes, dont l'origine est inconnue et qui est accompagné de
plusieurs autres pierres. On a voulu y voir la preuve de l'action de la
glace flottante qui transporte souvent des blocs de pierre assez grands
et dans ce cas le chmat de cette partie de l'Angleterre aurait été à peu
près celui qu'elle a de nos jours ou un peu plus froid. Il faut pourtant
conclure ici avec beaucoup de prudence, puisqu'il a pu y avoir un autre
moyen de transport, celui des racines d'arbres qui enveloppent souvent
des pierres énormes et peuvent les tenir flottantes pendant une durée
de temps assez longue.

Au-dessus de ce lit de coprolithes se trouvent une série de couches
avec beaucoup de coquilles, souvent brisées et roulées (p. e. à Sutton)
et qui paraissent avoir été enfouies dans l'eau peu profonde. A mesure
qu'on s'élève les coquilles deviennent plus intactes et les bancs supérieurs
de la moitié inférieure forment une véritable roche à bryozoaires („Hai'd

15

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114 contributions a la géolocrle des pays-bas.

Bryozoon-Rock"), qui est presque entièrement composée des demeures
de ces animaux et constitue la partie la plus intéressante de la forma-
tion. Cette roche est employée comme matériel de construction et c'est
dans les carrières d'où on la tire que les espèces nombreuses et bien
conservées de bryozoaires ont été recueillies.

La première moitié de la période du Crag corallin est donc celle d'un
abaissement continuel; la série des couches commence par un dépôt de
très-faible profondeur et se termine par un autre de profondeur assez
considérable, marqué par des bryozoaires nombreux, quelques échinides
et de petites bivalves. Cette profondeur est évaluée par Prestwich à
150—300 mètres et par Searles Wood à 75 m.; ce dernier chiffre est
adopté par Van den Broeck pour sa mer des „Sables à Bryozoaires"
d'Anvers. La mer du Crag anglais avait alors sa plus grande profondeur,
qu'elle n'a plus atteinte depuis.

Aux couches à bryozoaires intacts, souvent dans leur position naturelle,
en succèdent d'autres dans lesquelles les bryozoaires intacts sont remplacés
peu à peu par des exemplaires endommagés et roulés et des fragments
de coquilles. La stratification, qui était horizontale jusqu'ici, devient
oblique et souvent entrecroisée, ce qui est bien la preuve d'une eau moins
profonde, agitée par les courants et les vagues. Cette seconde couche
à bryozoaires est analogue à celle de la Porte de Borsbeek près d'Anvers.
I.'enhaussement du sol paraît avoir été interrompu et avoir subi des
oscillations, puisque les couches à stratification entrecroisée alternent
quelquefois avec des couches à stratification parfaitement horizontale.

Cet enhaussement s'est continué jusqu'à ce que la plus -grande partie
du Crag corallin s'est trouvée à sec, donc presque exactement comme
en Belgique et c'est en ce moment que commença la période du Crag
rouge.

PLIOCÈNE SUPÉRIEUR.

L'aréal couvert par le Crag rouge est beaucoup plus grand que celui
du Crag corallin et se laisse diviser très-naturellement en trois parties,
savoir : un petit lambeau dans l'Essex près de Walton-on-the-Naze, une
seconde partie beaucoup plus grande dans le Suffolk et une troisième
partie dans le Norfolk, nommée aussi Norwich Crag, d'après la ville
de ce nom.

Commençons par la seconde partie, le Crag du Suffolk, dont les relations
stratigraphiques sont de beaucoup les plus compliquées. Les couches,
généralement sableuses, étant recouvertes par le Boulder-Clay, la moraine

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

inférieure de l'époque glaciale, n'affleurent presque jamais la surface et ,1

ne sont visibles que dans les falaises de la côte et dans les coupures ij

naturelles, produites par les petites rivières. 1

Nous avons dit que la dernière période du Crag corallin fut carac- :

térisée par une élévation du fond de la mer, qui dura jusqu'à ce
que les dépôts de cette période s'élevèrent au-dessus de l'eau et furent

attaqués par les vagues. La plus grande partie des strates calcaires :'

succomba et nous en trouvons les traces, cornme blocs de „Calcaire à -

Bryozoaires" ou comme fossiles isolés, dans la partie inférieure du Crag
rouge. Nous y avons ainsi, précisément comme à Anvers, un mélange
de fossiles de deux époques différentes. Ces blocs de calcaire, accom-
pagnés de nombreux fragments de silex, dérivés de la craie et souvent
couverts de Balanes, pèsent parfois plusieurs tonnes et ont probablement
été transportés par des glaçons. Quelques-uns ont causé des disturbations
assez intéressantes de la stratification. De même que la partie supérieure
du Crag corallin, le Crag rouge montre souvent une stratification fausse
ou entrecroisée. Searles Wood Jr. explique ce phénomène en considérant
ces dépôts comme étant formés sur la plage; Jeffreys, au contraire,
croit qu'il a suffi d'une mer très-mobile, traversée par de forts courants
entre les nombreux ilôts du Coralline Crag. L'érosion de cette époque
a non-seulement attaqué le Crag précédent, mais aussi l'Argile de Lon-
dres et la Craie, sur quoi repose le premier. En conséquence la base

du Crag rouge est parfois à un niveau inférieur à celui du Crag corallin, :

dont des masses sont parfois enveloppées par le premier. Près de Sutton
un autre phénomène du même genre fut découvert en 1838 par Sir
Charles Lyell. Ce sont deux falaises représentant deux niveaux successifs
de la mer, dont l'une se trouve immédiatement au-dessus de l'autre
(Jeffreys-Mourlon pag. 65). On en peut d'abord conclure la différence
entre les marées haute et basse à cette époque d'après les perforations
de Pholades dans le calcaire, qui se trouvent généralement dans la zone
large de 2—3 m. entre ces deux niveaux ; ensuite on en conclut que
l'abaissement du sol n'était pas continu, mais interrompu par des périodes
de repos pendant lesquelles les falaises avaient le temps de se former.

Le Crag rouge commence donc par un dépôt de plage ou de mer
peu profonde traversée par des courants assez forts, le sol subit un
abaissement successif et les coquilles enterrées finissent par êti'e exclusi-
vement celles de la période elle-même, non mêlées avec celles de la
précédente. Elles deviennent en même temps moins nombreuses. A
mesure que le lit de la mer s'affaisse la stratification des sables devient
de plus en plus horizontale. Les sables eux-mêmes deviennent plus fins,

15*

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

micacés et sont finalement recouverts par une argile fine et grise, qui
"est surtout développée près de Chillesford. Ces dépôts, Sable et Argile
de Chillesford, constituent la partie supérieure du Crag rouge et sont
généralement assez pauvres en fossiles.

Searles Wood Jr. a d'abord essayé de diviser le Crag rouge en étages,
d'après la proportion des espèces de mollusques les plus importantes
(Crag Moll. Supplem. 1), mais au bout de quelques années il vit que
ces étages n'étaient plus tenables et qu'on pouvait tout au plus distinguer
un Crag rouge inférieur et un étage supérieur. Le premier contient une
faune entrêmelée, surtout dans les parties inférieures ; celle du Crag rouge
supérieur est pure. Nous sommes donc ici en présence du même fait
que dans le Scaldisien de la Belgique. La difficulté est maintenant de
savoir quelles espèces sont dérivées et lesquelles sont originales. Parmi
les premières il s'en trouve aussi de l'Argile de Londres, qui sont cependant
bien connues et facilement reconnaissables, mais les espèces pliocènes
des deux horizons ne se laissent pas facilement distinguer. Les coquilles
du Coralline Crag étaient, il est vrai, blanches lorsqu'elles furent
entremêlées avec les espèces de la mer du Red Crag, dont les
dépôts n'étaient d'abord pas rouges non plus. La coloration, due à
l'hydroxyde de fer, ne s'est développée que plus tard et a également
atteint les coquilles dérivées et les autres. On peut cependant comparer
les espèces avec celles de la partie superposée, qui est plus récente et
qui est surtout développée près de Norwich, ou bien avec celles du petit
lambeau de Walton-on-the-Naze dans l'Essex, dont la faune paraît exempte
de tout mélange et appartient à la période du Crag rouge inférieur. Ce
Crag repose sur l'Argile de Londres et paraît s'être formé dans une mer
plus profonde. On y trouve pourtant encore quelques traces du Coralline
Crag, de sorte qu'il est bien possible que même le Walton Red Crag ne
soit pas absolument pur.

Le troisième lambeau des dépôts du Crag se trouve dans le comté de
Norfolk et porte habituellement le nom de Norwich Crag ou Mammalian
Crag, à cause des restes de mammifères qu'il contient. Il n'est pas
connu depuis aussi longtemps ni aussi bien que le Crag du Suffolk, mais
il est parallélisé ordinairement à la partie supérieure du premier. On
y distingue deux étages dont le supérieur correspond au Sable de Chillesford
et contient une faune d'une mer assez profonde; comme ce Sable de
Chillesford recou vre ailleurs la partie supérieure du Crag rouge proprement
dit, celle-ci peut être comparée avec la partie inférieure du Crag de
Norwich. Le dernier repose directement sur la craie et on peut ainsi
en conclure que le comté de Norfolk était resté à sec pendant que le

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

Suffolk était submergé durant la période du Coralline Crag et la pre-
mière moitié de celle du Red Crag.

D'après les fossiles, on a conclu que le Crag de Norwich s'est proba-
blement déposé dans de l'eau saumâtre, c'est pour cette raison qu'il est
aussi appelé „Fluvio-marine Crag".

Nous avons donc vu qu'il y a un parallélisme assez complet entre les cou-
ches pliocènes de Belgique et celles d'Angleterre ; le Diestien de Belgique,
qui contient des dépôts riches en bryozoaires, prouvant une mer d'une
profondeur assez considérable, correspond au Coralline Crag d'Angleterre,
où ces mêmes bryozoaires se rencontrent en grande abondance. Après
la formation de ces deux dépôts il y eut une période d'émersion, pendant
laquelle les fossiles déjà enterrés furent mêlés avec des coquilles dont
l'animal venait de mourir. Cette période fut caractérisée par une tbrte
érosion, qui ne respecta que quelques vestiges du Coralhne Crag et
probablement du Diestien, et par une couche de gravier en Belgique
comparable aux blocs de calcaire corallin et de silex en Angleterre.
L'émersion précitée est démontrée en outre par la stratification des sables
du Corahine Crag, stratification qui devient plus oblique dans la partie
supérieure, atteint son maximum dans la partie inférieure du Red Crag —
à l'exception du lambeau isolé à Walton-Naze — et diminue peu à peu
jusqu'à la déposition des Sables et Argiles de Chillesford. Ceux-ci ferment
la série du Crag rouge, sont stratifiés horizontalement et nivellent toutes
les inégalités causées par l'érosion de l'époque précédente.

'A.;.

FAUNE DU PLIOCENE BELGE ET ANGLAIS.

Considérons maintenant ce que nous apprend la faune des dépôts
pliocènes en Belgique et en Angleterre.

Dans ce dernier pays, ce sont surtout les deux Searles Wood, Prest-
wich et Gwynn Jeifreys qui se sont occupés de l'étude détaillée des mol-;
lusques; en Belgique, feu Henri Nyst et Van den Broeck.

Quoique la dilïérence entre les faunes des deux périodes ne soit pas
très-grande, on peut accepter comme démontré que celle du Coralline
Crag a, autant que celle du Diestien, des affinités plus grandes avec
celle de la Méditerranée, que celle du Red Crag. A mesure qu'on monte
dans la série des dépôts corallins et rouges, les espèces méridionales
deviennent peu à peu plus raines et les espèces boréales de plus en plus
abondantes. Le môme phénomène s'observe en Belgique. Les paléonto-
logues et conchyliologues qui s'en sont occupés en cherchent la cause

-ocr page 120-

CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

dans les communications entre la Mer du Nord et l'Atlantique, qui
auraient été plus faciles au commencement du pliocène que plus tard.

Mais, le Pas de Calais s'étant de plus en plus obstrué, les espèces mé-
ridionales n'auraient plus été renforcées par des émigrations de l'Atlan-
tique et n'auraient pas pu continuer aussi facilement la lutte pour l'existence
contre les espèces boréales.

En même temps que la faune se modifiait par rapport à la distribution
géographique ou horizontale des fossiles, les espèces, vivantes devenaient
visiblement plus fréquentes. A la suite des recherches sur la faune
marine des grandes profondeurs, qui ont été entreprises avec prédilection
dans la seconde moitié de notre siècle, le nombre des espèces du Crag
corallin reconnues comme vivantes s'est notablement augmenté. Les
principaux conchyliologues anglais : Wood, Jeffreys et Prestwich n'attachent
pourtant pas à ce fait une importance égale ; les deux derniers regardent
la mer du Crag coi^allin comme le berceau de la faune marine anglaise
actuelle; Wood au contraire considère les affinités de la première avec
celle de la Méditerranée comme étant d'une plus grande importance,
puisque la plupart des espèces retrouvées récemment à l'état vivant ne
sont que les survivants très-rares d'une faune plus ancienne en train de
s'éteindre complètement. J^a question tourne ainsi principalement sur la
plus ou moins grande rareté des mollusques de la mer profonde et on
ne peut naturellement pas attacher une importance égale à deux espèces
considérées comme éteintes, mais retrouvées plus tard par les dragages,
l'une en petite quantité, l'autre en abondance.

D'après Prestwich, on connaît (1871) 316 espèces de mollusques dans
le Crag coralhn, parmi lesquelles 52 sont éteintes; cela fait donc 84%
d'espèces vivantes. Selon van den Broeck (Esquisse, 1876), la proportion
serait de 73% les Sables à Isocardia cor, qui devraient être ainsi
notablement plus anciens, si la faune en était complètement connue ; ce
chiffre s'est modifié cependant dans les dernières années.

En même temps sur 64 espèces des Sables moyens, 57 se rencontrent
dans le Crag coralhn (89 %)•

Quant au Crag rouge, la proportion des espèces fossiles et des vivantes
diffère chez Wood et Jeffreys (Prestwich) selon leur interprétation des
idées „espèce" et „variété". Le premier décrit 239 espèces du Crag rouge,
dont il considéra d'abord 53, plus tard 25 comme dérivées du Crag
corallin; 214 sont donc propres à la première époque. Le nombre des
espèces dérivées est plus petit selon Jeffreys, qui arrive à un chiffre
de 234 espèces propres au Crag rouge, dont 18 seraient éteintes, ce
qui donnerait un chiffre de 92,3 % les espèces vivantes. En même

-ocr page 121-

CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

temps le nombre des espèces du Crag rouge, retrouvées dans le Crag
corallin, est de 62 Le caractère géographique des deux périodes se
démontre très-bien par les chiiïres suivants, que nous avons empruntés

^ f y •

aux données de Jeffreys (Prestwich). Parmi les especes encore vivantes
du Crag corallin 5,3 V
q se retrouvent au^ nord et 24,5 % ^ii-i sud de
l'Angleterre; pour le Crag rouge ces chiffres sont respectivement 10,65 %
et 15 Vo et démontrent très-clairement le caractère plus boréal de la
faune du Crag rouge comparée avec celle du Crag coralhn.

Quant aux espèces caractéristiques pour ces étages sur lesquels il nous
faudra fixer particulièrement l'attention afin de tracer une limite dans
la série des couches trouvées à Utrecht, Goes et Gorkum, Van den Broeck
(Esquisse) donne pour les Sables à ïsocardia cor les espèces suivantes:
Cyprina rustica, Astarte Omalh, Astarte corbuloïdes. Isocardia cor,
Cardita orbicularis et Ditrupa subulata, auxquelles nous pouvons joindre
la Terebratula grandis.

Pour les Sables à Fusus contrarius (Trophon antiquum) il cite : Fusus
contrarius, Fusus gracilis, Nassa labiosa, Purpura lapillus. Purpura
tetragona, Terebra inversa et Pecten maximus (var. complanatus).
Celles-ci manquent absolument dans les Sables moyens, tandis que
Nassa reticosa et Voluta Lamberti sont beaucoup plus fréquentes dans
le Scaldisien que dans le Diestien.

Selon Searles Wood les espèces caractéristiques pour le Crag corallin
sont: Cardita corbis, Cardita senilis, Limopsis pygmaea et Ringicula
buccinea et pour le Crag rouge : Nucula Cobboldiae, Tellina obliqua,
Tellina praetenuis, Scrobicularia piperita et Fusus contrarius.

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120 CONTRIBUTIONS A LA CxÉOLOGIE DES PAYS-BAS.

Quatrième Partie.

COMPARAISON DES TERRAINS PLIOCÈNES DES FORAGES AVEC CEUX DE LA
BELGIQUE ET t>E L'ANGLETERRE ET DIVISION '
DES COUCHES TRAVERSÉES.

et horizontale
Utrecht.

des Espèces trouvées par les Forages.

Goes. Gorkum. Belg. Angl.Vivant.

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Distribution verticale
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Echinus Lamarcki.
Echinus Lyelli.
Echinocyamus pusilhis.
Echinocardium cordatum
Diastopora meandrina.
Entalophora subvert,
Hornera hondiculata.
Salicornaria sinuosa.
Salicornaria crassa.
Membranipora trifolium.
Lepralia innominata.
Eschara monilifera.
Eschara porosa.
MeliceritaCharlesworthi,
Biilustra delicatula.
Retepora simplex.
Cellepora coronopus.
Cellepora pumicosa.
Cupularia denticulata.
Lunulites conica.
Argiope cistellula.
Terebratulina cap.-serp.
Terebratula grandis.
Anomia ephippium.
Lima subauriculata.
Pecten septemradiatus.
Pecten opercularis.
Pecten ventilabrurn,
Pecten similis.
Pecten Gerardi
Mytilus edulis.

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

Distribution verticale et horizontale des Espèces trouvées par les Forages,
îfoms des Espèces. Utrecht. Goes. Gorkum.Belg. Angl. Vivant.

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Astarte mutabilis.

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Cyprina Islandica.

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Cyprina rustica.

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Venus ovata.

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Semele alba. i

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

■ Distribution verticale
Noms des Espèces.

trouvées par les Forages.
Gorkum. Belg. AngL Vivant.

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Solen siliqua.

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Ensis ensis.

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Glycimeris angusta.

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Thracia pubescen,?.

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Mactra subtruncata.

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Mactra deaurata.

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Mya arenariai

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Mya Binghami.

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Corbula gibba.

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Emarginula fissura.

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Trochus cineroïdes.

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Scalararia clathatrula.

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Turritella turris.

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Turritella incrassata.

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Vermetus intortus.

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Calyptraea sinensis.

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Capulus Ungaricus.

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Capulus recurvatus.

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Natica Sowerbyi.

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Natica millepunctata.

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Natica helicina.

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Natica hemiclausa.

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X

Natica clausa.

X

X

X

X

Natica Alderi.

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

Paludina vivipara.

74

X

X

Hydrobia ulvae.

X

X

X

X

X

X

Rissoa cf. semicostata.

X

X

X

X

Rissoa Zetlandica.

X

X

X

X

X

Littorina littorea.

X

X

X

X

X

X

X

Oerithiopsis tubercularis.

?

?

X

X

X

Aporrhaïs pes-pelecani.

X

X

I

X

X

X

X

X

X

X

X

Cassidaria bicatenata.

X

1
1

X

X

X

X

Buccinum undatum.

X

X

1

X

X

X

X

X

X

et horizontale des Espèces
Utrecht. Goes.

-ocr page 125-

CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

Distribution verticale et horizontale des Espèces trouvées par les Forages.

Goes. Gorkum. Belg. AngLVivant.

Noms des Espèces.

Utrecht.

Q

o'

Buccinum Daleï.
Nassa elegans.
Nassa reticosa.
Purpura lapillus.
Purpura tetragona.
Fusus elegans.
Fusus gracilis.
Fusus antiquus.
Fusus contrarius.
Fusus alveolatus.
Pleurotoma turiicula.
Pleurotoma costata.
Pleurotoma cancellata.
Ringicula ventricosa.
Ringicula buccinea.
Bulla umbilicata.
Planorbis vortex.
Helix cf. pulchella.
Zonites cf. cellarius.
Succinea elegans.

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X Stiyo-AtC^ ,

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

Revenons maintenant à nos forages pour en comparer les fossiles avec
ceux du pliocène belge et anglais. Pour rendre possible l'examen de leur
distribution, nous avons dressé pour les trois forages un tableau, qui
a encore besoin de quelque explication. Nous y avons réuni les couches
en systèmes d'épaisseur souvent inégale, ce qui paraît d'abord arbitraire. Ce-
pendant en examinant les listes du caractère minéralogique des diverses
couches, que nous avons données au commencement, on voit directement que
d'abord on traverse un ensemble de dépôts privés de fossiles pour arriver
ensuite à une autre série dans laquelle alternent les stiutes fossilifères
et non-fossihfères. Les premières sont en général sableuses, les secondes
argileuses, et nous avons réuni plusieurs des premières pour constituer
ime espèce d'étage.

Ainsi à Utrecht nous commençons notre tableau à 136 m., puisque
au-dessus il rie s'est trouvé qu'une seule coquille, une belle valve de
Lucina divaricata, à laquelle nous attachons cependant une haute im-
portance. De 137 à 156m. on traverse une série de couches sableuses,

16*

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

alternant quelquefois avec de l'argile, et qui sont limitées en bas par
une strate argileuse de 3 mètres d'épaisseur. Au-dessous de cette argile
vient d'abord un ensemble de sables avec des coquilles entières et brisées,
(parmi lesquelles des espèces d'eau douce), et une série de couches de
sable et d'argile que nous y avons réunies, formant l'assise entre 159
et 190 m. Depuis 190 m. les coquilles manquent jusqu'à 195 m., où elles
apparaissent de nouveau jusqu'à 219 mètres, et là une couche argileuse non-
coquillère les sépare des sables coquillers inférieurs. De 237 à 241 m.
il y a une quatrième, puis une cinquième interruption de peu d'impor-
tance entre 253 et 254 m. et ainsi de suite. Le même phénomène se
présente plusieurs fois sous Goes et sous Gorinchem. La classification
des couches de l'avant-dernier forage mérite cependant une petite expli-
cation. On voit entre les chiflres 59 et 60 une ligne de séparation, qui
est d'une grande importance. Les fossiles de Goes étaient pourvus d'éti-
quettes qui ne portaient pas le nom spécifique, quoiqu'elles paraissent
avoir été déterminés par M. Bosquet, mais seulement les chiffres des
limites de la couche dans laquelle ils avaient été rencontrés« Ces chiffres
étaient donnés en centimètres et pour simplifier les choses nous en
avons toujours pris la moyenne, exprimée en mètres entiers. Ainsi
pour la couche de 50,75 à 52,57 m. nous avons donné le chiffre
de 51 ou 52 m. de profondeur, ce qui n'indique peut-être pas la pro-
fondeur où la coquille en question a été trouvée réellement, mais la
précision n'en est pas moindre. La conséquence en est que la ré-
partition des fossiles selon la profondeur ne présente pas exactement
les mêmes chiffres que la , succession des couches selon- leurs caractè-
j'es minéralogiques, mais cette différence ne nuit plus, puisque nous
en savons maintenant la cause et que nous pouvons la compenser.
D'abord nous n'avions pas séparé dans la liste les fossiles trouvés à Goes
entre 50 et 70 m., mais bientôt, surtout en faisant celle des bryozoaires,
nous avons vu qu'une séparation était bien nécessaire et puisque plusieurs
espèces, les bryozoaires en premier lieu, ne se rencontrent pas au-dessus
de 60 m., nous avons tracé la limite à cette profondeur. Nous verrons
que c'est une démarcation de premier ordre.

Quant aux fossiles de Gorkum, nous avons agi de la même manière
et nous avons ainsi obtenu trois colonnes dans le tableau, dont la pre-
mière, renfermant les espèces de 92 à 120 m. de profondeur, correspond
à la partie inférieure fossilifère de ,,l'ancienne formation d'eau douce" de
Harting (De Bodem onder Gorinchem) ; la seconde, commençant à 1,31
et allant jusqu'à 166 mètres, et la troisième, de 169 à 182 mètres
forment ,,l'ancienne formation marine" du même auteui*.

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

En faisant ces divisions pour rendre possible l'examen de la distri-
bution des fossiles, nous nous sommes strictement abstenu de nous
occuper des strates elles-mêmes, afin d'avoir en elles peut-être un
moyen de contrôle. Et en effet, en les comparant, nous avons vu que
les trois démarcations paléontologiques les plus intéressantes correspondent
précisément avec les trois démarcations géologiques, à l'exception appa-
rente du forage de Goes, où la limite paléontologique tirée à 60 mètres
ne correspond pas avec une limite minéralogique bien marquée.

Toutes les espèces décrites dans la présente monographie se retrouvent
dans les ouvrages de Nyst et de Searles Wood ; nous devons donc chercher
si les deux étages du pliocène peuvent être distingués sous les trois villes
sus-nommées et à quelle profondeur la ligne de démarcation devra être tirée.
Suivons dans ce but la distribution verticale des espèces caractéristiques
et commençons par celles que V. d. B. donne pour le Diestien.

Isocardia cor n'a pas été rencontrée; Cyprina rustica se trouve dans
les étages 3 et 6 à Utrecht, elle est également connue dans le Scal-
disien; Astarte Omalii se trouve à Utrecht dans les couches 5, 6, 8 et
9 et à Goes dans 2, 3, 4, 5 et 6 ; Astarte corbuloïdes, à Utrecht dans
5, 6, 8, 9 et à Goes, dans 4 ; Cardita orbicularis, dans 6, 8, 9 à Utrecht
et dans 4, 5 à Goes; Terebratula grandis, dans 8, 9 à Utrecht et 5,
6 à Goes.

Les espèces que Wood donne pour le Crag corallin sont : Cardita
senilis, Cardita corbis, Limopsis pygmaea (anomala) et Ringicula
buccinea, trouvées toutes seulement à Goes et dans l'étage 4 (60—70 m.).
Si nous y joignons le fait que tous les bryozoaires trouvés à Goes n'ont
été rencontrés qu'au-dessous de 60 m. de profondeur (à l'exception d'une
seule-Cupularia denticulata, qui est aussi comme en Angleterre dans le
Crag rouge), la probabilité est extrêmement grande que la ligne de démar-
cation entre le Crag corallin (Diestien) et le Crag rouge (Scaldisien) devra
y être tirée à 60 mètres. L'Astarte corbuloïdes, la Cardita orbicularis
et la Terebratula grandis rendent la probabilité encore plus grande et
l'Astarte Omalii, qui s'y trouve aussi à un plus haut niveau (les étages
2 et 3), ne s'y oppose pas, puisqu' elle est aussi connue dans le Crag
rouge de l'Angleterre. 11 est ensuite très-remarquable qu'aucune de ces
espèces n'a été rencontrée à Gorkum, de sorte que nous pouvons ac-
cepter comme démontré que le Diestien n'a pas été atteint sous cette ville.

Quant au sous-sol d'Utrecht, la solution de la question n'est pas aussi
facile, puisque les espèces caractéristiques du Diestien se trouvent dans
les étages 5 (2 esp.), 6 (5 esp.), 8 (4 esp.) et 9 (4 esp.), et qu'une seule
se trouve aussi dans la couche 3. C'est la Cyprina rustica qui est cepen-

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

darit aussi connue dans le Crag rouge et le Scaldisien. Nous avons ainsi
beaucoup de chance que les étages 5, 6, 7, 8 et 9 correspondent au
Crag corallin ou au Diestien. Le moyen le'plus sûr est certainement
de suivre encore la distribution verticale des espèces caractéristiques
du Crag rouge et du Scaldisien, et finalement de voir s'il existe une dé-
marcation minéralogique de quelque importance entre les étages 4 et 5.
Les espèces du Crag rouge citées par Searles Wood sont: Nucula Cob-
boldiae (Utrecht. 2, 3, 4, 5, 8) et Gorkum (2); Tellina obliqua (Utrecht
2, 4); Tellina praetenuis (Utrecht 3,4, Gorkum 2, 3); Scrobicularia
piperita (Utrecht 3, Gorkum 2, 3) et Fusus contrarius (Utrecht 5, 6).
Pour le Scaldisien ce sont encore : Fusus gracilis (Utrecht 4, 5, 6, 7)
Purpura lapillus (Utrecht 3, 4), Purpura tetragona (Goes 3). La Nassa
reticosa est beaucoup plus fréquente dans le Scaldisien que dans le Diestien
et se trouvait à Utrecht (4, 5, 6, 7) et à Goes (3). Pour Goes, la
question peut être considérée comme décidée par la Purpura tetragona
et on peut aussi admettre les couches 2 et 3 de Gorkum , l'ancienne
formation marine de Harting, comme appartenant au Scaldisien. A Utrecht
la question est un peu plus difficile ; les espèces Scaldisiennes ou du Crag
rouge s'y trouvent dans les étages 2 (2 esp.), 3 (4), 4 (5), 5 (3),
6 (2), 7 et 8 (chacune 1 espèce). Si nous laissons de coté la Nassa reti-
cosa, qui n'est qu'une espèce caractéristique d'une valeur relative, nous
voyons que la Nucula Cobboldiae a été rencontrée sous Utrecht même dans
l'étage 8. Searles Wood dit formellement qu'elle n'est pas connue dans
le Crag corallin. Elle est entièrement inconnue dans le pliocène de la
Belgique, ce qui est un phénomène très-remarquable et un argument de plus
en faveur de la thèse que le pliocène hollandais a plus d'affinité avec le
Crag anglais qu'avec le pliocène belge. Cette thèse est encore fortifiée
par la présence dans le Diestien sous Goes de toutes les espèces carac-
téristiques du Crag corallin. Nous avons aussi pu retrouver une plus
grande proportion des fossiles dans l'ouvrage anglais que dans les deux
ouvrages de Nyst, fait qui doit cependant être attribué en grande partie
à la valeur relative de ces deux ouvrages.

Revenons après cette digression aux coquilles Scaldisiennes d'Utrecht.
Une difficulté semblable à celle de la Nucula Cobboldiae est causée par
le Fusus contrarius qui s'y trouve dans les étages 5 et 6. Wood et
Nyst ne le citent que dans le Crag rouge et le Scaldisien, do sorte que
cette espèce aurait fait plus tôt son apparition en Hollande qu'en Bel-
gique et en Angleterre, ou bien on devrait tirer plus bas la limite entre
Diestien et Scaldisien. Comme cette irrégularité a rapport à une série
d'exemplaires, surtout de la Nucula, nous ne pouvons pas croire à

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

une erreur d'étiquette-, et nous préférons admettre que ces deux fossiles
ont fait plus tôt leur apparition en Hollande qu'en Angleterre et en
Belgique. La troisième espèce qui paraît former une exception, le Fusus
gracilis, est cependant aussi connue dans le Crag corallin de l'Angleterre.

Voyons enfin pour nous contrôler quels sont les caractères minéralo-
giques des étages 3 et 4 à Goes et 4 et 5 à Utrecht.

Selon le catalogue, on trouve entre 58 et 62 mètres sous Goes une
couche composée de ,,Débris de coquilles avec du sable et des coquilles
entières" et au-dessous de 62 mètres un „Sable gris avec des débris de
coquilles".

En examinant nous-même ces sables, nous avons vu qu'il n'y a
aucune démarcation bien nette, que la glauconie diminue vers le haut,
mais très-insensiblement et que ce moyen de contrôle est ici sans valeur.

Quant à Utrecht, une démarcation bien nette existe entre 241,5 et
242 m. L'argile sableuse entre 234,5 et 241 m. passe insensiblement dans
le sable fin, en partie argileux, entre 232,5 et 234 m.; mais au-dessous
de cette argile se trouve un sable gris-verdâtre non-argileux contenant
(le la glauconie. Ce qu'il y a de mieux est donc de tracer ici la limite
entre Scaldisien et Diestien et nous voyons ainsi que le dernier est re-
présenté aussi bien à Goes qu'à Utrecht par un sable gris, de sorte
que le nom de „Crag gris" pourrait très bien être conservé pour le pliocène
inférieur de la Hollande.

En second lieu, nous avons à fixer la limite supérieure du pliocène
sous les trois villes.

Commençons par Utrecht. Là, aucune des espèces caractéristiques
pliocènes n'a été rencontrée dans l'étage 1 (136—150 mètres) qui est
assez pauvre en fossiles. Ce sont : Cardium edule, Tellina Balthica (soli-
dula) , Mactra subtruncata, Mya arenaria, Corbula gibba, toutes espèces
vivantes et vulgaires et d'aucune importance pour la distinction entre
quaternaire et tertiaire, et Helix cf. pulchella (en tout cas une Helix),
expèce terrestre, également vivante et trouvée à 146m. de profondeur.

A celles-ci s'en joint cependant une autre, la Mactra deaurata qui
n'est connue en Angleterre et en Belgique que dans le Crag rouge et
le Scaldisien, mais vit encore actuellement sur les côtes du Massachusetts.
Aucune de ces espèces vivantes n'est décidément boréale; mais nous
pouvons par un autre fait démontrer que la couche est quaternaire et
non tertiaire et même plus récente que la première extension des glaciers
Scandinaves; et ce fait c'est la trouvaille d'un petit morceau de granit
rose à la profondeur de 155 mètres. Peut-être formait-il avant le forage
une partie de la moraine inférieure du glacier, qui est fortement érodée

- ^

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

dans notre patrie, ou bien appartenait-il à un dépôt formé des éléments
remaniés de cette moraine. En tout-cas il est plus que probable que
ce morceau de granit n'est pas antérieur à la période quaternaire.

Une autre circonstance en faveur de cette limite est la présence de
plusieurs couches de gravier dans le sable au-dessus de 498 m., qui
démontrent la présence d'un courant plus fort et par conséquent d'une
quantité d'eau plus considérable. Nous y voyons la preuve de l'approche
de la période quaternaire avec ses quantités énormes d'eau et de neige.
La présence de morceaux de bois et de quelques coquilles terrestres
entre 200 et 455 m. indiquent également le voisinage de la terre ferme.
Les caractères minéralogiques des couches entre 450 et 470 m. n'offrent
pas d'argument en faveur d'une démarcation entre tertiaire et quaternaire.

Le quaternaire préglacial serait ainsi peut-être indiqué par les sables
et l'argile entre 460 et 455 mètres, et au-dessus de cette dernière pro-
fondeur nou-s aurions le représentant du „Système Eemien" de Harting,
qui repose aussi à Amersfoort sur des erratiques cristallins. Entre 430
et 443,5 m. on n'a rencontré aucune coquille, mais à cette dernière
profondeur se trouvait la Lucina divaricata, espèce caractéristique du
système sus-nommé.

A Gorkum, une question semblable est à résoudre. Les couches 2 et 3
y constituent le Pliocène supérieur, mais il y reste encore la couche 4 ,
contenant exclusivement des mollusques terrestres et d'eau douce et
constituant „l'ancienne formation d'eau douce" de Harting. Ces espèces
sont : Pisidium amnicum, Succinea elegans et Planorbis vortex qui habitent
l'eau douce et Zonites cf. cellarius, gastropode terrestre. Toutes quatre
vivent encore aujourd'hui. Or, entre ces couches 4 et 2 on a trouvé
également un morceau de granit à 420 mètres. En suivant le même raison-
nement qu'à propos du forage d'Utrecht, nous plaçons l'étage 4 dans
le quaternaire, la moraine inférieure ou son équivalent remanié, à 420 m.
de profondeur et la masse de sablé entre 420 et 430 m., dans le qua-
ternaire pré-glacial ou le pliocène non-fossilifère, ce qui est peut-être
bien la même chose. Au-dessus de 420 m. nous aurions ainsi le ,,Zand-
diluvium" de Staring dans son faciès d'eau douce. A 74 mètres de pro-
fondeur, il s'y trouve encore une Paludina. Nous pouvons ici accepter
la division de Harting et laisser le ,,Zand diluvium" se continuer jusqu'à
42 mètres au-dessous de la surface pour faire place à cette hauteur aux
alluvions modernes.

Quant au forage de Goes, l'étage 3 appartient sans conteste au Scal-
disien , ainsi que l'étage 2, par la présence de Pectunculus glycimeris,
Astarte Omalii, Cardium decorticatum, Gari (Psammobia) Ferroensis et

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

Fusus gracilis. Nous conservons encore quelque doute quant à l'étage 1 ;
il ne contient que Pecten ventilabrurn, Mytilus edulis, Cardium edule,
Cardium Groenlandicum et Hydrobia ulvae. L'avant dernière vit encore
au nord, sur les côtes du Groenland, comme l'indique le nom spécifique.
Le Pecten ventilabrurn au contraire est entièrement éteint et n'est connu
en Belgique et en Angleterre que dans le pliocène supérieur et inférieur
et non dans le quaternaire. C'est à cause de la présence de cette espèce
que nous voudrions provisoirement conserver l'étage 1 dans le système
Scaldisien, laissant à des recherches postérieures la tâche de trancher
la question. L'absence d'un motif de démarcation minéralogique comme
celui fourni par les fragments de granit sous Gorkum et Utrecht ne
nous est pas favorable, et comme entre 8,19 et 44,33m. le sable ne
présente que des différences très-peu importantes nous serions portés à
admettre un passage graduel du tertiaire au quaternaire qui serait dé-
veloppé dans son faciès marin. Le Pecten ventilabrum ne serait alors
que la dernière trace des espèces tertiaires, si on ne veut pas considérer
cette coquille (trouvée à 33 m.) comme remaniée.

Staring (1. c.) parle d'une trentaine de mètres de „Zanddiluvium" et
fait commencer le Crag à 44,8 m., sans se décider sur l'intervalle entre
.30 et 45 m. M. Seelheim (h c.) fait continuer le diluvium jusqu'à 45 m., à
cause de la présence d'une couche d'argile à cette profondeur. Or, dépareillés
couches argileuses se retrouvent bien souvent au milieu des formations géolo-
giques perforées et ne peuvent point être considérées sans autres preuves
comme limites géologiques. M. Seelheim en outre n'explique nulle part
pourquoi il sépare à un certain niveau un étage défini d'un autre. Il
dit seulement : ,,C'est ainsi" ; et naturellement on se demande : ,,Pourquoi".
Ne recevant point de réponse je regarde ses démarcations géologiques
comme mal-fondées et la question de la limite supérieure du tertiaire
en Zeelande comme ouverte. On ne sait actuellement qu'une chose,
c'est que le sable fin, qui se trouve à Goes au-dessils de 45 m. est
d'origine marine.

Il nous paraît également un peu hasardé de nous prononcer sur la
nature de la mer pliocène de nos parages, en l'absence de coupures
visibles du terrani qui sont incomparablement plus instructives que de
simples forages pour la connaissance des couches et de leur position
relative. Cependant nous croyons pouvoir tirer quelques conclusions. A
Goes, les Sables à Bryozoaires sont représentés par des exemplaires
très-bien conservés et non-roulés. Nous pouvons en conclure sans danger
que la mer y était d'une profondeur pareille à celle de la mer du Dies-
tien d'Anvers et du Crag corallin, c'est-à-dire d'environ 60—70 mètres.

17

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

Ensuite nous avons vu qu'il y eut en Angleterre et en Belgique entre
la formation des deux étages pliocènes un exhaussement du sol consi-
dérable, caractérisé par une forte érosion et la présence de coquilles
fracturées et entremêlées. Or, ces coquilles fracturées se retrouvent à
Goes, mêlées à des ,,Coquilles entières" entre 52,57 et 58m., à des
„Coquilles brisées" entre 58 et 60,75 m. et à des „Coquilles plus grandes
et plus épaisses" entre 60,75 et 62 m. Nous en concluons que l'éléva-
tion du fond de la mer devenait très-sensible lors de la déposition des
couches, qui se trouvent maintenant entre 62 et 60,75 m, de profondeur
et se continuait jusqu'à la formation de celles entre 60,75 et 58 m.
pour faire place ensuite à un abaissement du sol pendant lequel se dé-
posèrent les couches au-dessus de 58 m. Nous avons ici un parallélisme
parfait avec les formations pliocènes de la Belgique et de l'Angleterre.

Quant aux terrains sous Utrecht, nous croyons pouvoir poser la thèse
que la mer Diestienne y a été moins profonde qu'à Goes, à cause de
l'absence presque totale de bryozoaires et de la présence de fragments
de coquilles dans la plupart des couches. Le phénomène d'élévation du
fond de la mer, suivi d'un abaissement, caractérisant le passage d'un
système à l'autre y a été accompagné d'un autre phénomène intéressant.
Le sable gris glauconifère qui y remonte jusqu'à 242 m. y fait place
à un sable jaunâtre sans glauconie, tandisqu'à Goes et à Anvers le
sable gris constitue aussi la formation Scaldisienne. Nous croyons pouvoir
expliquer cette dilïérence remarquable en supposant un changement dans
le cours des rivières. C'est ainsi que le fleuve qui déposait le sable
vert-grisâtre sous Utrecht, Goes et Anvers (que ce soit l'Escaut ou
un autre) aurait à cette époque modifié son cours dans une direction
plus occidentale. A Utrecht se serait alors déposé le sable apporté par
une autre rivière qui jusque-là n'avait guère contribué à la formation
du sol sous cette vihe. C'était probablement le Rhin avec la Meuse.

Une difficulté de peu d'importance est l'alternance des nombreuses
couches de sable et d'argile surtout sous Utrecht, mais aussi sous Gorkum
et sous Goes. Nous ne voyons aucune nécessité de supposer pour elles
une série de mouvements de bascule du sol, mais plutôt l'influence de
périodes alternatives de sécheresse et d'humidité ou la déviation incessante
des dilférentes embouchures de la même rivière dans son delta. Pendant
une période de sécheresse une rivière a naturellement un courant plus
faible et dépose du sable au même endroit où elle déposait autrefois du
gravier, et du limon où elle déposait du sable. Cette exphcation est
pourtant sujette à une même objection que la première et c'est pourquoi
nous préférons la troisième. Les différents bras d'une rivière contiennent

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

des quantités d'eau souvent très-inégales et très-variables. Quand, par suite
d'une cause quelconque, la quantité d'eau diminue dans un des bras,
il se produit naturellement le même phénomène qu'à la suite d'une période
de sécheresse. C'est naturellement le contraire quand la quantité d'eau
augmente. Ces changements se sont succédés d'une manière assez irrégulière.

Enfin la formation marine s'est continuée à Utrecht pendant la période
quaternaire et la seule trace du voisinage de la terre ferme est une petite
Hélix (H. cf. pulcheUa). La profondeur de la mer n'y était naturellement
pas aussi considérable que la profondeur actuelle des couches, ce que
prouvent les Cardium , Tellina, Mactra, Mya, etc.

Quant aux fossiles trouvés sous Gorkum, ils sont presque tous roulés,
triturés et brisés ; les mieux conservés sont des Mactra, Mya et Cardium,
donc des espèces littorales. Nous ne croyons pas trop hasarder en consi-
dérant le sous-sol Scaldisien de cette ville comme un dépôt de plage.
L'exhaussement occasionné par les matières déposées en compensait l'abais-
sement général. Après la première glaciation le sol y était au-dessus du niveau
de la mer, et il s'y développa une faune d'eau douce dont nous possédons
encore les traces. li'absence totale d'organismes marins dans les dépôts
de sable situés au-dessus de cette faune diluviale pourra être employée
comme argument en faveur de l'origine Iluviatile d'au moins une partie
du ,,Zanddiluvium".

Récapitulation.

Donnons finalement le résumé des résultats obtenus par les trois forages.

A Goes, la formation pliocène est connue en son entier et repose sur
l'Argile Rupélienne ou l'Oligocène moyen. Le Pliocène inférieur ou le
Diestien s'y étend de 97 à 60 mètres et a ainsi une épaisseur de 37
mètres. Le Scaldisien commence à 62 m. et s'étend jusqu'à 39 ou peut-
être jusqu'à 33 mètres, et a ainsi une épaisseur de 23 ou 29 mètres.
Au-dessus de 39 (ou de 33) mètres nous avons probablement le Diluvium
sableux (Zanddiluvium), qui se continue jusqu'à 8 mètres, où il fait
place aux alluvions modernes. Le Diestien y contient une certaine pro-
portion de bryozoaires et paraît s'être déposé dans une mer assez profonde.
Une démarcation nette entre le tertiaire et le quaternaire ne se laisse
point tracer à Goes.

A Utrecht, la limite inférieure du Diestien est encore inconnue, mais il
s'étend de 369 à 242 mètres et a ainsi une épaisseur minimale de 125 mètres.
Comme à Goes, il est composé d'un sable vert-grisâtre correspondant
au Sable gris d'Anvers, et formant une série de couches, séparées par

17*

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CONTRIBUTIONS A LA. GÉOLOGIE DES PAYS-BAS- '115

des bancs d'argile. Cette alternance est due probablement au déplacement
irrégulier des embouchures d'une rivière pliocène dans le delta qu'elle
formait. Nous avons conclu de l'absence presque totale de bryozoaires et de
l'abondance de coquilles brisées que la mer y était moins profonde qu'à Goes.

Le Scaldisien à Utrecht n'est pas formé par un sable gris,
mais par un sable jaunâtre, apporté probablement par une autre
rivière que celle qui apportait le sable gris, et cela par suite du
déplacement des embouchures occasionné par l'élévation du sol entre les
périodes Diestienne et Scaldisienne. Les sables supérieurs finissent à
160 m. et le quaternaire glacial commence à 155 m. par un fragment
de granit, ce qui donne pour le Scaldisien une épaisseur totale de 82 mètres.
Le quaternaire commence à Utrecht par une formation marine, con-
stituant les couches entre 134 et 156 mètres, et représentant probablement
le système Eemien de la vallée Gueldroise. Une dernière trace de la
faune de ce système se retrouve à 113,5 mètres, de sorte que les sables et
argiles entre 113 et 134 m. sont probablement aussi marins. Le quaternaire
y est recouvert par une mince couche alluviale d'environ 5 mètres d'épaisseur.

A Gorkum, le forage de 182 m. n'a pas atteint la base du Scaldisien.
Nous trouvons probablement ici un dépôt de plage composé de coquilles
brisées et triturées. Le pliocène s'y termine à 120 m., où commence un
dépôt quaternaire avec une faune d'eau douce, s'étendant jusqu'à 92 m.
Le reste du terrain jusqu'à 12 m. y appartient également au quaternaire ;
les 12 derniers mètres sont des dépôts récents.

D'après Van den Broeck („Esquisse" et „Introduction"), les Sables à
Isocardia cor atteignent à Anvers une épaisseur de 3 à 4 (disons 4)
mètres et ceux à Fusus contrarius de 2 à 3 (disons 3) mètres. Elles
s'épaissent ainsi en allant au nord-ouest (à Goes elles atteignent une
épaisseur de 37 et de 29 (?) mètres), mais surtout au nord, puisque sous
Utrecht les mêmes couches ont 125 (minimum) et 82 mètres d'épaisseur;
la proportion reste donc à peu-près la même. Comme le Diestien repose
à Goes sur le Rupélien, celui-ci doit avoir été à sec pendant une longue
durée de temps et l'étendue du mouvement vertical du sol y est pro-
bablement en 'proportion directe avec l'épaisseur des couches. L'axe
horizontal de ce mouvement ne se trouve probablement pas loin d'Anvers et
a une direction de l'Est à l'Ouest ou plutôt de l'Est-sud-Est à l'Ouest-nord-
Ouest. L'affaissement du sol s'est encore continué pendant la période
quaternaire, le moins à Goes, davantage à Gorkum et le plus à Utrecht.

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