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Tome III. — Année i88g. — Mémoires. Séance du 3i juillet,
der RIJKS univeksiteit
te utrecht.
CONTRIBUTIONS sEPARATA-CÛLLECTIE No.
par
le Dr J. Lorié Bibliotheek
Privât docent à l'Université d'Utre^fJ'^^^^ aardwetonschappen
3584 CD Utrecht
IV (i).
LES DEUX DERNIERS FORAGES D'AMSTERDAM.
I. — INTRODUCTION.
Dans notre travail de 1887, intitulé : Contributions à la géologie des
Pays-Bas. III. Le Diluvium plus récent ou sableux et le Système
Eemien (Archives du musée Teyler. Harlem, Loosjes), nous avons
traité du sous-sol de la capitale des Pays-Bas, qui avait déjà été décrit
par Harting en i852. C'étaient les fossiles recueillis entre 28 et
41"^,5 au-dessous du zéro dArasterdam (A. P.) qui nous intéressaient
alors spécialement. Ils avaient été recueillis dans quatre forages, dont
le plus profond, celui du Nouveau Marché, est descendu jusqu'à
171 m., encore en plein Diluvium. Deux autres forages paraissent
ne pas avoir fourni de coquilles à cette profondeur; un septième, celui
de rile-Bicker, n'est connu que par un jPftpport écrit, ainsi que le hui-
tième, Hospice des Vieillards, qui a été creusé en i6o5. Comme plu-
sieurs dénominations de roches sont^incertaines ou indistinctes, nous
les laisserons de côté.
(1) Les Contributions à la géologie des Pays-Bas, fascicules I à III, ont paru dan«
les Archives du musée Teyler. Harlem 1885-87.
BlBLlOTHEeK Om
RijiCSUN!VERS\TEîT
UTRECHT
Regionaal
Europa,
Nederland
: m
-ocr page 2-410 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
Les échantillons des quatre premiers forages ont été examinés avec
soin et décrits par Harting dans son Sol sous Amsterdam, dont nous
ne pouvons rappeler ici que les principaux détails, pour les comparer
aux résultats de deux nouveaux forages, exécutés par l'État, dans le
voisinage de la capitale.
Le premier a été creusé à Sloten, en 1887, au sud-ouest de la ville,
jusqu'à 200 m. de profondeur; le second, en 1888-89, ^ Diemerbrug, à
l'est de la ville, jusqu'à 335 m. de profondeur. Nous exprimons ici
notre gratitude envers MM. Van den Broek et Kleynhens, capitaines
du génie, auxquels nous devons les échantillons des terrains traversés,
lesquels ont été recueillis avec beaucoup de soin.
Dans les différents sondages d'Amsterdam, Harting distingue deux
« formations », i^Y Argile et la Marne sableuse, et 2ole Sable; il partage
la première en différentes couches d'après les caractères minéralogi-
ques. Elles sont énumérées ci-dessous :
L ARGILE ET MARNE SABLEUSE.
1° Tourbe (y compris l'argile marine, qui la recouvre, et le remblai) ;
allant de la surface à 2^,20 jusqu'à 5"^,70 — A.P. (i), selon l'endroit.
2° ARGILE BLEUE, allant jusque 41^,60 ou 7^,80, renfermant une
certaine proportion de sable, des diatomées et quelques mollusques.
30 Marne ARGILO-SABLEUSE, jusque 9 ou 12 m. Outre des grains
rares de plusieurs minéraux, cette couche est assez riche en mollus-
ques et en diatomées.
40 Argile tourbeuse, jusque ii™,6o ou i5 m. Parfois c'est de
la tourbe pure sans mélange d'argile.
5° Sable, jusque i5 ou 19 m. Harting continue sa première for-
. mation sans interruption, tandis que nous traçons ici une limite entre
l'Alluvium et le Diluvium sableux.
6° Marne argileuse jaune grisâtre, jusque 18™,20 ou 22^,80
La couche est entièrement privée de fossiles.
70 Sable jusque 25®, 3o ou 34^1,50 (exceptionnellement). C'est cette
couche qui est la plus riche en coquilles marines ; elle a été nommée
vingt ans plus tard par Harting : Système Eemien.
8° Marne argileuse dure, jusque 36'",80 ou 44 m. Les parties
(1) Les profondeurs et les cotes des couches sont indiquées, dans tout le cours de
ce travail, non au-dessous du sol, mais au-dessous du repère fixe de VAmsterdamsche
Peil (A. P.) qui représente le zéro de la topographie hollandaise et qui — il faut s'en
souvenir — se trouve à 2"", 1 SSy au-dessus du zéro du nivellement belge. Le ;féro hol-
landais correspond au niveau des mers hautes dans l'Y.
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 41 I
supérieure et inférieure, qui bordent des couches de sable, contiennent
des coquilles déterminables, la partie moyenne n'en renferme que des
débris. Manque à Diemerbrug et à Sloten.
9° argile a diatomées, jusque 41 OU 45'",80. Harling lui a
donné ce nom à cause de la quantité énorme de Diatomées qui consti-
tuent le tiers ou même la moitié de la masse entière. L'argile est brun-
foncé ou entièrement noire. C'est cette même couche qui a produit en
divers endroits une quantité notable de gaz inflammable, entièrement
ou en partie formé d'hydrocarbures. Manque à Diemerbrug et à
Sloten.
lo" Marne argileuse, un peu sableuse, jusque 42^,60 ou 55 m.
Aucune trace de fossiles.
iio Marne argileuse compacte, jusque 5ii°,3o ou 6i",2o,
presqu'entièrement privée de sable.
II. — SABLE.
Cette « formation » n'est connue que par le forage du Nouveau Mar-
ché, qui a été continué jusqu'à la cote — 172™, 5o. Elle y commence à un
niveau bien plus bas (55«",80) qu'à Zaandam (i) (40^,60), qu'à Diemer-
brug (24^,60) et surtout qu'à Sloten (14™,40) localité si proche d'Am-
sterdam. La distance du forage de Sloten à celui du Nouveau Marché
étant d'environ 8000 m., la différence verticale de 40 m. de la surface
du Zanddiluvium, ne donnerait qu'une pente assez faible de i : 200,
qui serait pourtant facilement appréciable sur le sol à sec.
Or, il est assez difficile de se former une bonne idée de l'alternance de
couches fines et grossières en étudiant le tableau de celles-ci dans l'ou-
vrage de Harting,car il ne mentionne pas la/i^-opor^/o« des grains de taille
différente, de sorte que l'on reste indécis si, à une profondeur quel-
conque,l'on a à faire à un sable fin dans lequel on trouve quelques cail-
loux dispersés, ou bien à un sable grossier ou graveleux, mêlé de sable
plus ou moins fin.
Entre 5 5™,80 et 172™, 5o — A. P., ilénumère 22 couches alternativement
fines et grossières ; ce nombre correspond très bien avec celui de Diemer-
brug, comme nous allons le voir. Les grains les plus gros ont été rencon-
trés entre 114^,75 et i2i™,2o(4centim.),ensuite entrei23'^,9oeti2 5™,6o
(1) Le sondage de Zaandam a été exécuté en 1868-69 P®^ chemin de fer hollan-
dais, malheureusement on n'en a pas conservé les échantillons. Nous devons la liste
des terrains traversés, avec les profondeurs exactes, à l'obligeance de MM. Asser et
Van Vliet, ingénieurs de ce chemin de fer, auxquels nous témoignons ici toute notre
reconnaissance.
412 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
(3 centim.) et entre yB et 85®,70. Des grains de 2 centim. ont été trou-
vés de 95™,go à 98^,70, de i25™,6o à i32«i,8o et de 141^,90 à 145^,50.
En général du sable grossier a été rencontré de 5 80 à 66"^,40 ; entre
73 etgi m. ; entre 95^,90 et 98"»,70; entre 108°^,40 et 121'°,20; entre
123'",90 et 147™,3o. Finalement il y a des cailloux de certaines roches
qui méritent une mention spéciale, c'est : 1° de la Syénite à 57™, 5o et
à 59"°. 5o; 2° du Porphyre à ii9™,3o et à 121^,20; et 3° du Labrador,
dont un caillou de 10 mm. a été rencontré à 56™,75, un second de
3 mm. à 94 m., un troisième de 5 mm. à 114^,75; quatre autres à
I i9™,3o ; deux autres de 8 mm. à 122 m. ; un de 5 mm. à i23 m. ; un
autre de 7 mm. à i3o m. ; un de 8 mm. à 143"^,70; et quelques frag-
ments à 145 m. Harting revient sur les cailloux de labrador (pag. 117)
et dit qu'ils se ressemblent assez entre eux pour les considérer comme
ayant une même origine, qu'il pense être Scandinave, puisque ce
minéral est bien plus fréquent en Scandinavie que dans le bassin
hydrographique du Rhin. Nous verrons bientôt que nous avons de
bonnes raisons pour ne pas les rapporter à cette variété de feldspath,
mais à une autre, plus intéressante et caractéristique, découverte du
reste après les recherches de Harting.
H. COUPE DES TERRAINS RENCONTRÉS AU FORAGE
DE DIEMERBRUG, COMPARÉS A CEUX DE SLOTEN,
DU NOUVEAU MARCHÉ D'AMSTERDAM , ET DE
ZAANDAM.
Le niveau du sol est à Diemerbrug de — o'",70, à Sloten de
— I™, 10, au Nouveau Marché de i",50 et à Zaandam il est préci-
sément égal au niveau moyen de la mer.
numero |
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous EPAIS- |
I
Argile marine, brun-grisâtre; remblai . Melange de tourbe et d'argile, frag- Argile sableuse, grisâtre avec des mor- |
|
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS
numero couches |
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous ÉPAIS- de |
Tourbe, brun-foncé en haut, noire en
bas, fragments de bois et de roseaux.
Dans la partie supérieure, un frag-
ment de poterie. A Sloten, la base de
la couche de tourbe était un peu plus
haute (5™, 10), de même à Amster-
dam ; à Zaandam elle a été érodée et
remplacée par de l'argile et du sable
marins. L'ancienne surface de terre
était donc jadis aussi ondulée qu'elle
l'est aujourd'hui ....
Argile marine (argile bleue), gris-bleu-
âtre à 1 état humide, gris-clair à l'état
sec. La partie inférieure est plus sa-
bleuse que la partie supérieure. Cette
argile descend jusqu'à 11 ",60 à Slo-
ten^ jusqu'à i0'",20 sous Amsterdam,
et est remplacée à Zaandam par du
sable. En haut elle est un peu mêlée
de roseaux et de tourbe ; ailleurs elle
contient des lentilles de sable. La par-
tie inférieure est assez riche en co-
quilles marines : Littorina littorea,
Cardium edule et une Membranipora
tiibercidata. A Sloten, on a encore
recueilli : Hydrobia ulvae, Utriculus
truncatulus, Mactra solida, Scrobi-
cidaria piperita. Correspond aux
couches 2 et 3 de Harting .
Seconde formation continentale, for-
mée d'une couche de tourbe compri-
mée, devenue entièrement terreuse et
mélangée d'un peu de sable et de
quelques coquilles. Cette mince cou-
che de tourbe ancienne est connue
ailleurs aussi, à Sloten entre 11"',60
et 12^", 10, à Zaandam entre i0"\40 et
] 3™,5o et à Amsterdam entre 10™,20
et 14™,70 (couche 4 de Harting).
Troisième formation marine, constituée
de sable fin, dont la partie supérieure
est devenue violette par les matières
végétales de la base de la tourbe. La
partie inférieure contient de petits
morceaux de bois, d'écorce, des moel-
lons et de la poudre de bois, exacte-
ment comme on le voit sur la plage
actuelle. Ensuite quelques cailloux de
lydite et de quartz, dont un plus
grand, du même minéral, pesant
71 gr. Ils ont probablement été trans-
portés par de petits glaçons. A Slo-
ten, de pareils cailloux ont aussi été
trouvés à 13^,40, pesant 25,27 et
6,5o
3.5o
3,00
6,5o
2,5o
9,00
9,5o
o,5o
q.oo
414 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
numéro d'ordre des couches |
DESCRIPTION DES COUCHES rencontrées |
Profonde de |
îur sous PO___ a |
Épais- |
8 |
33 gr ; le sable marin continue jus- 5 de Harting)..... Argile marine sableuse, gris-clair, ne |
g,5o |
12,20 |
2,70 |
B. Système Eemien Facies marin du Zanddiluvium.
Même argile marine, mais avec des
coquilles qui, en partie ne vivent plus
sur nos côtes. Nous énumérerons
plus loin les espèces rencontrées
(Partie inférieure de la couche 6 de
Harting)......16,70 21,3o 4,60
10 Sable argileux plus grossier avec les
mêmes coquilles. A ig m. sous Zaan-
dam et à 21 m, sous Amsterdam, on a
également un «sable avec coquilles »
selon les documents, qui ne peut être
autre chose que celui dont il est
question ici. A Sloten, ce sable man-
que entièrement au contraire et le
sable bigarré se présente jusqu'à la
profondeur de 14^,40, où il est recou-
vert par du sable alluvial entièrement
différent. (Couche 7 de Harting) , 21,3o 24,60 3,3o
C. Zanddiluvium ordinaire ou fluviatile.
Sable quartzeux bigarré assez fin. Il
contient des grains de quartz rouge-
clair, gris-clair et blancs, mais prin-
cipalement hyalins. Vers la base, les
premiers diminuent en nombre, de
sorte que le sable y devient moins
bigarré, plus grisâtre. Les grains ne
dépassent généralement pas 1/2 mm.
et atteignent souvent 1 mm. Des cail-
loux ont été rencontrés à 36 m. — (un
quartz blanc de 1 centim.); à 36"',5,
— (un autre de ig gr. et un quartzite
violet de 37 gr.). On peut comparer
le sable entre 14™, 40 et 38™,60 à Slo-
ten à celui-ci, mais il est moins argi-
leux, plus rougeâtre et contient des
caiUoux entre 21 et 23 m. On peut
aussi paralléliser la partie plus gros-
sière entre 24 et 3o m. (Sloten) au
sable marin, également plus grossier
entre 21 et 24^,6 de Diemerbrug . 24,60 36,60
11
12,00
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 415
numero couches EPAIS- |
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous |
Sable bigarré-gris-clair. Les grains de
quartz rouge sont très réduits Gros-
seur de grain comme le précédent,
A 39 m. on a rencontré un seul cail-
lou de quartz de 1 centim.
Sable gris-clair très argileux avec très
peu de grains rouges, formant pas-
sage au suivant.....
Argile sableuse, distinctement stratifiée.
Elle nous procure un moyen de com-
parer les 4 forages. Elle ressemble
beaucoup à celle de Sloten entre
40'»,8o et 41"', 10, moins à celle de
38™,60 à 4o"\8o, qui est brunâtre. On
a de même perforé à Zaandam une
argile entre 36"i,90 et 39^,80, qui n'a
pas été conservée, et à Amsterdam une
couche d'argile très épaisse entre
28"^,3o et 551»,80 Cette dernière con-
tient, jusqu'à4i™,5o, des coquilles qui
n'ont été trouvées nulle part ailleurs
à une telle profondeur et, jusqu'à
45™,80, une énorme quantité de Diato-
mées. C'est pour cette raison que
Harting lui a donné le nom à'Argile
à Diatomées; nous savons mainte-
nant qu'elle constitue la base du Sys-
tème Eemien.....
Sable gris-clair bigarré, argileux, res-
semblant à i3.....
Argile sableuse.....
Sable fin, mais rude, gris-clair, très
argileux. Il renfermait probablement
des lentilles d'argile, puisque l'échan-
tillon rapporté en contenait des ro-
gnons roulés. On y observait ensuite
quelques cailloux (un quartz blanc
de 28 gr. à 49 m.), avec plusieurs
morceaux de bois, dont un était assez
grand. Puis quelques quartz de
1 centim. à 55™ et à 56 m. et plusieurs
morceaux de bois et d'écorce à 51 et à
56 m Nous sommes donc encore ici
en présence d'une formation de plage,
ou plutôt de rivage, très distincte
Argile gris-clair très sableuse avec un
peu de mica et des fragments de bois.
Sable quartzeux, fin, gris-clair. Les
grains rouges font complètement dé-
faut, comme déjà dans les couches
précédentes. Les grains dépassent
rarement o,5 mm., et atteignent ex-
ceptionnellement 1 mm. et générale-
ment 0,3 à 0,5 mm. Souvent le sable
est un peu argileux et micacé .
12
5,20
o,5o
36,6o
41,80
i3
42,30
41,80
14
42,30
43,20
44.^0
43,20
44,40
47,5o
0,90
1,20
3,10
15
16
17
8,65
3,45
47.50
56,15
56,15
59,60
18
19
5,70
59,60
65,3o
314 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
numero d'ordre des |
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous EPAIS- de |
Jusque 63™,5o le forage a eu lieu à la tarière à soupape, ensuite par injection
d'eau. La conséquence immédiate fut un lavage des échantillons du terrain, qui
devenaient moins argileux, le sable paraissait plus clair et plus pur.
D. Diluvium graveleux.
Sable très grossier bigarré, gris, com- micacé. ..... Sable grossier comme 20. . 20 21 22 |
|
A Sloten, des grains de quartz, etc. de 1/2 mm. et au-dessus sont rares jus-
qu'à 73™,5o; il faut donc considérer tout comme « sable fin ». Il est vrai qu'on y a
rencontré parfois des cailloux isolés (p. ex. à — 5g m.), dont le plus grand pesait
66,5o gr., pourtant ces cailloux isolés ne changent point le sable en gravier et c'est
seulement de la masse principale « sable fin, sable grossier ou gravier », qu'il est
permis de tirer une conclusion sur la vitesse de l'eau courante qui l'a déposée. Les
cailloux isolés y sont arrivés d'une autre manière, paij exemple, gelés dans de
petits glaçons, comme cela arrive encore de nos jours
Le fait que le sable grossier est moins fréquent et moins grossier à Sloten qu'à
Diemerbrug, s'explique simplement par la plus grande distance de son origine.
Il est donc arrivé de l'Est, soit vers le Sud, soit vers le Nord.
Le rapport du forage de Zaandam fait aussi mention d'un sable grossier entre
40 et 51 m. de profondeur, donc à un niveau bien svipérieur à celui de Diemerbrug
(67™,3) ou de Sloten (75"',5). C'est pour cette raison que nous n'osons pas le
paralléliser. Il en est de même a'un sable grossier, trouvé sous Amsterdam même,
entre —55®,80 et — 59™,5o, et mentionné par Harting Nous ne l'avons pas non
plus examiné, puisqu'il ne paraît pas avoir été conservé. D'ailleurs, Harting le
mentionne à d'autres profondeurs plus considérables entre — 73 et— 9ii»,20, il
contient des grains de 1 à 3 centim. et est comparable à celui de Diemerbrug et de
Sloten. Le sable fin de Diemerbrug, entre 74™,5o et 86'",5o est directement com-
parable à celui de Sloten entre 73"»,5o et 81™,5o, surtout à sa partie supérieure jusqu'à
79'n,5o.
1889 A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 417
NUMÉRO |
Profondeur sous | |||
DESCRIPTION DES COUCHES |
le zéro hollandais / a ti \ |
ÉPAIS- | ||
D'ORDRE DES |
RENCONTRÉES |
(A. P.) | ||
COUCHES |
--— |
——-- |
SEURS | |
DE |
A | |||
24 |
Comme 20, mais plus grossier; les | |||
86,5o |
87,00 |
o,5o | ||
25 |
Comme 21 ; un peu de poudre de bois. |
87,00 |
98.50 |
u,5o |
26 |
Comme 20, très grossier, graveleux |
98,50 |
100,10 |
1,60 |
27 |
Comme 21 . |
100,10 |
106,00 |
5,90 |
28 |
Comme 20, trace de granite . |
106,00 |
106,40 |
0,40 |
29 |
Comme 21 . . . |
106,40 |
116,5o |
10,10 |
3o |
Comme 20...... |
116,5o |
117,00 |
o,5o |
3i |
Comme 21 . |
117,00 |
121,3O |
4-30 |
32 |
C(jmme 20, un peu moins grossier. |
121,3O |
121,90 |
0,60 |
33 |
Comme 21 . . . |
121,90 w |
124,40 |
2,5o |
34 |
Comme 20,mais plus grossier,restant en- | |||
grains atteignent o,5-o,8""", parfois |
128,00 |
3,60 | ||
124,40 | ||||
35 |
Comme 21....... |
128,00 |
129,30 |
i,3o |
36 |
Comme 20, mais un peu plus grossier, |
i2g,3o | ||
ainsi que 34..... |
i3i,oo |
1,70 |
Jusqu'ici, les échantillons de Sloten et de Diemerbrug sont tacilement compara-
bles, quoique les premiers (tant fins que grossiers) soient d'un grain plus petit que
les derniers. Ainsi, ce que nous nommerions sable grossier, sous Sloten, entre
79™,5o et 8i™,3o, l'est certainement en comparaison avec le sable plus fin en-dessus
et en-dessous jusqu'à ii3i",io. mais il s'accorde presque complètement avec celui
de Diemerbrug entre 124'»,40 et 128 mètres (34), que nous avons nommé « sable fin «
(comparativement). Les sables de Sloten sont distinctement grossiers entre u3'",io
et ii4"',6o, entre i3o™,8o et j32m, entre i32™,75 et 134®,35, entre 135™,70 et
i38">,6o et entre 141^,90 et i45™,3o, mais ils le sont moins que ceux de Diemer-
brug aux profondeurs correspondantes.
C'est seulement celui de 138'",6o à 140",60 qui est égal à plusieurs échantillons de
Diemerbrug, mais à cette même profondeur le sable est extrêmement grossier
sous la dernière localité et mérite d'être nommé " gravier ».
Sable très grossier ou plutôt « gravier
à grains anguleux, peu arrondis jus-
qu'à 7 et 8 mm. Il est pétrographi-
quement identique aux précédents. Il
vaut la peine de signaler spécialement
un fragment de corail sihcifié, un
feldspath gris-clair avec stries de mâ-
cle et quelques autres, un de basalte
et un d'obsidienne. Les cailloux de
microcline gris-clair dont nous avons
parlé ci-dessus sont nombreux comme
dans la plupart des autres sables gros
siers......
Comme 21 ....
Comme 37, en haut un peu plus fin, en
bas un peu plus grossier, contenan
des cailloux de quartz de 1/2, 1 e
même i,5 c, m.
Comme 21.....
37
131,00
133,00
133,00
137,60
2,00
4,60
38
39
3,40
1,00
137,60
141,00
141,00
142,00
40
316 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
numéro d'ordre des couches ÉPAIS- |
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous |
de
Sable grossier, pétrographiquement
comme Sg, mais plus fin, ressemblant
plutôt à celui de 26 et à celui de Slo
tenentre i38'".6oet i40'",Go
Comme 21.....
Comme 41.....
Comme 21.....
Sable très grossier, gris bigarré, entiè
rement comme 20. En-dessous du sa
ble graveleux entre 131-1 ^3 m et
137™ 60-141 m., les grains du sable
grossier diminuent de nouveau de
volume. Nous voyons donc ici claire-
ment l'effet d'une eau courante dont
la vitesse va d'abord en augmentant,
puis en diminuant . . . .
Comme 21, mais également plus fin .
Comme 45......
Comme 21......
41
o,5o
3,25
0,25
12,00
142,50
145,75
146,00
i58,oo
142,00
142,50
145,75
146,00
42
43
44
45
i58,oo
158,25
160,75
161,25
0,25
2,5o
o,5o
7.95
158,25
160,75
161,25
169,20
46
47
48
E. Scaldisien problématique fluviatile?
Sable d'un aspect très différent du pré- mica....... Argile sableuse, grise, calcarifère. 6 mm., à 182 m..... Sable argileux, anguleux, partiellement coquilles...... Comme 21...... Le même, mais plus argileux, avec 49 5o 51 52 53 54 55 |
|
1889 A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 419
numero couches |
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous Épais- de |
A 190,70 m. commence le véritable Scaldisien marin représenté par un sable sale,
hétérogène, argileux, très fin (0,2 mm.) et mêlé de beaucoup de débris de coquilles.
A 170 m. s'arrête certainement le Diluvium graveleux; mais comment déterminer
l'âge de ces vingt mètres intermédiaires ?
On ne peut pas dire que c'est un dépôt marin, il ne contient que des traces de
fragments de coquilles. On ne peut non plus dire avec certitude qu'il est quaternaire,
puisqu'il ne fournit pas de preuve d'une eau courante plus vive, comme c'est le
cas plus haut. Nous serions tenté de l'appeler Scaldisien fluviatile. Or, de même
que le Diluvium sableux a fourni la preuve d'une lutte entre la sédimentation fluvia-
tile et l'abaissement séculaire, où l'emportait tantôt l'un, tantôt l'autre, il peut en
avoir été de même pendant l'époque pliocène, pour laquelle l'affaissement séculaire
a été bien démontré. Nous savons que le Rhin existait déjà à cette époque et il
peut avoir empiété sur les dépôts marins bien avant qu'il ait acquis son pouvoir
de transport de l'époque diluviale. Nous croyons que telle est l'explication la
plus simple de l'origine du dépôt de 20 mètres, qui serait alors probablement
l'équivalent dt^s 28 mètres de sab e très fin (0,1 0,2 mm.) entre 173,10 et 201,80 m.
sous Sloten, sur lequel repose le sable grossier qu'on peut considérer avec confiance
comme quaternaire.
F. Véritable Scaldisien marin et Diestien.
Sable très fin (0,2 mm.) argileux, par- Sable plus grossier avec beaucoup de débris...... Sable très fin, gris-bigarré clair, avec beaucoup de débris de coquilles Sable très fin, clair-bigarré, comme 67. beaucoup de débris de coquilles 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 |
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420 Dr J. LORIE. CONTRIBUTIONS 31 JUILLET
La roche la plus intéressante que les forages aient mise en lumière
est certainement le m/croc/me gris, un peu bleuâtre, dont un assez
grand nombre de cailloux se trouvaient mêlés à des cailloux semblables
de quartz, dans la partie grossière du Diluvium. Le plus gros de ces
petits cailloux atteignait à peine i c. m., la majeure partie ne mesurait
que quelques millimètres. En règle générale, on pouvait distinguer
deux ou quatre plans de clivage, les angles et les arêtes étaient
toujours arrondis. Le minéral étant assez caractéristique, il nous
intéresse naturellement de savoir d'où ces petits cailloux sont dérivés.
Jusqu'ici nous n'avons pu trouver aucune indication d'une origine
rhénane ou moséenne, il est donc plus probable qu'il faudra la
chercher vers le N. E. ou l'E. N. E. En Finlande, on connaît des
granites à microcline, mais on en connaît aussi dans le Sud de la Nor-
vège, d'où deux roches très caractéristiques ont déjà été trouvées dans
notre Diluvium, ce sont le « Rhombenporphyr » de Christiania et la
« Syénite Zirconienne » de Frederiksvarn. Or, dans un mémoire inti-
tulé : Beobachtungen an Orthoklas und Mikroklin, faisant partie du
Neues Jahrbuchjur Minéralogie, etc. 1884. II. M. J. H. Kloos décrit
plusieurs roches à microdine, apportées de la Scandinavie et qu'il a
examinées. C'est d'abord une Syénite à augiteet ànéphélinede Barkvik
Scheeren près de Brevig sur le Langesundsfjord. M. Kloos dit du
microcline qui s'y trouve qu'il « est d'une couleur gris de perle, tou-
» jours tacheté et strié en blanc. Le plan principal de clivage a un fort
» lustre de nacre de perle ; le second plan est moins luisant, mais
» également facile à produire. Les plans de rupture montrent un lustre
» gras ; on n'observe rien d'un jeu de lumière ou de couleurs. Les
» feuillets de clivage sont parfaitement transparents et clairs comme de
» feau, etc.- » A part les taches et stries blanches, toute la diagnose
pourrait s'appliquer très bien aux petits cailloux du forage.
Une autre roche, qui pourrait être prise davantage en considération,
est une Syénite à augite de Tulevik près de Frederiksvarn. D'après
M. Kloos, la couleur du microcline est « un gris sale de perle, le prin-
» cipal plan de clivage montre un lustre de nacre de perle ; les plans
» de rupture ont un lustre gras très prononcé, mais sans jeu de cou-
leurs ». Il ne sait pas si l'échantillon a été pris de la roche elle-même .
ou bien d'une gangue feldspathique.
M. Brôgger : Die silurischen Etagen 2 und 3 im Kristianiagebiet
und auf Eker. Kristiania 1882, nous dit (page 260, note) que le feld-
spath des gangues à gros grain dans la Syénite à augite de Lange-
sundsfjord, qui constitue parfois des cristaux, est presque toujours
pourvu des stries croisées de mâcle comme le microcline. Le feld-
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 421
spath à jeu de couleurs des gangues à gros grain de Frederiksvarn est
au contraire de l'orthose.
Naturellement la question de l'origine des cailloux de microcline
n'est encore nullement tranchée, la solution n'est que très provisoire.
Nous comptons la poursuivre et espérons en communiquer plus tard
les résultats. Pourtant on a quelque droit de considérer le Sud-Est de
la Norvège comme la patrie originaire de ce minéral intéressant.
Au moment de la mise sous presse de ce travail, nous recevons des
nouvelles de l'étude que les deux savants prénommés ont bien voulu
faire du microline. Malheureusement, le résultat de l'examen micros-
copique des grains de microline, que MM. Brôgger de Stockholm et
Kloos de Brunsvick ont entrepris avec une grande bienveillance, est prin-
cipalement négatif. M. Kloos, qui n'avait à sa disposition qu'un maté-
riel de comparaison assez restreint, m'informa que, quant à la couleur
et au lustre, les grains en question ressemblaient fort au microHne de
Barkvik Scheeren. L'examen microscopique pourtant constate assez
de points de différence pour ne pas les considérer comme identiques.
D'abord nos grains ne possèdent point les microlithes noirs caracté-
ristiques, la lumière polarisée est éteinte d'une manière très différente;
nos grains sont du microcline presque pur et ne contiennent que
quelques lamelles très petites d'albite, tandis que le microcline de
Barkvik Scheeren contient autant d'albite que de feldspath à potasse.
Au contraire, notre microcline renferme dans plusieurs petites fentes
du quartz qui manque dans l'autre. Ce quartz contient à son tour un
certain nombre d'enclaves liquides. Probablement les petits cailloux
de Dierrierbrug sont plutôt originaires d'une des gangues à pegmatite
qui contiennent des modifications de feldspath assez différentes.
D'après M. Brôgger, les grains n'appartiennent certainement pas aux
microclines des Syénites du Sud de la Norvège, mais plutôt aux
gangues pegmatitiques des granites. Dans un des grains il a pu dis-
tinguer des lamelles abondantes d'albite, comme dans la microper-
thite ordinaire. D'autres étaient mêlés d'une petite quantité de quartz.
La couleur rend très probable qu'ils ne parviennent non plus des
gangues pegmatitiques'du Sud de la Norvège, dont le microcline n'est
jamais grisâtre, mais bien rougeâtre, jaunâtre ou blanchâtre.
En examinant les roches du forage de Sloten, qui n'a pas atteint le
Pliocène, nous n'avons pas voulu prendre une décision sur la nature
de la partie inférieure, grossière, du Diluvium. Actuellement, après y
avoir reconnu un grand nombre de petits cailloux de feldspath et la
nature plus grossière, plus graveleuse de cette partie sous Diemerbrug
et surtout après avoir examiné nous-même les échantillons du forage
422 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
d'Utrecht, où le caractère graveleux est beaucoup plus prononcé encore
(comme on le verra plus loin), nous n'hésitons plus sur ce sujet. Il y a
encore une autre circonstance qui nous a poussé dans cette direction,
c'est la découverte d'un dépôt d'erratiques assez volumineux près delà
surface entre Diemerbrug et Weesp-sur-Vecht. En construisant les
bassins de filtration de la conduite d'eau du Vecht à Amsterdam (com-
mune de Weespercarspel) en 1886, on rencontra, sous la tourbe qui y
forme la surface ou qui a été remplacée en partie par de l'argile fluviatile,
une colline de sable tout à fait inattendue. Dans la partie supérieure de
ce sable, on rencontra plusieurs blocs de granite, etc., dont le plus
gros fut évalué à 5ooo kilog. Nous avons vu ce dernier ; il mesurait
environ 80 cent, dans les différentes directions, de sorte que son poids
serait plutôt d'environ 1000 kilog., il était constitué par un granite-
amphibolique, possédait un seul plan assez lisse, mais sans polissage
ou stries et avait été trouvé à i m. sous la surface. L'un des petits
sondages qu'on a exécutés en assez grand nombre avant de commencer
le travail, celui qui se trouvait le plus près des erratiques, a traversé, entre
8 et 9 m. sous le niveau de la mer, un véritable gravier. Celui-ci était
mêlé à un sable grossier, dont les grains avaient un diamètre de 1/2 à
I m. m. et passant graduellement à des petits cailloux de i à 2 c. m.
D'autres, plus grands encore, pesaient 26 gr. (quartz blanc), 90 gr.
(quartz jaune-blanchâtre-sale), 32 gr. (fragment de quartzite, évalué
à 1/4 du caillou original, d'après ses contours)et même 320 gr. (quartzite
bien roulé, jaune-grisâtre). C'est donc surtout la présence d'un véri-
table sable graveleux et de gravier avec des cailloux de dimension
différente qui nous a contraint d'accepter la présence d'un véritable
îlot de Diluvium ancien ou graveleux, au milieu des alluvions et à une
distance notable des collines du même Diluvium à l'est du Vecht.
Or, cet îlot de Diluvium graveleux nous amène à son tour à consi-
dérer la partie inférieure grossière de nos deux forages également
comme Diluvium graveleux.
III. CATALOGUE RAISONNÉ DES FOSSILES (i).
I. Anomia ephippium. L. Quelques exemplaires bien conservés, de
taille médiocre, trouvés entre i5"^,8o et 16™,70.
(1) Nous n'avons donné ta nomenclature et la synonymie des fossiles du forage que
dans le cas où ils ne sont pas encore mentionnés pour la Hollande. Les fossiles connus
se trouvent déjà tous énumérés dans nos Contributions à la géologie des Pays-Bas,
I, i883 et III, 1887. Harlem. Loosjes.
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 423
2. Mytilus edulis. L. Nombreux fragments reconnaissables, à la
même profondeur et à 7'",6o-8"i,4o.
3. Cardium edule. L. Fragments à la même profondeur et à !2"',6o-
i3'°,io; bonnes coquilles entre i5'",90 et \
4. 5. Tellina Balthica. L. Scrobicularia piperita. Bell , en quel-
ques fragments, à 121",60-13'", 10.
6. Littorina littorea. L. Plusieurs petites coquilles, à 12'",60-13™, 10.
7. Hydrohia ulvae. Penn. Coquilles très nombreuses, à i2"',6o-
i3™,5o et à 15^,90-16"^,70.
8. Nassa reticulata. L. Petit fragment bien déterminable, à 15^,90-
16",70.
II. Diluvium récent. Système Eemien. Facies marin de VAssise
Flandrienne (Sable campinien = Diluvium sableux).
1. Echinocyamus pusillus. Müller. Plusieurs petits individus
intacts et fragments, entre 21 et 22 m.
2. Membranipora tuberculata.. Rose. Même profondeur. Fragment
isolé.
3. Anomia ephippium. L. Nombreux exemplaires de moyenne et
petite taille, entre 21 et 22 m.
4. Ostrea edulis. L. Nombreux exemplaires, presque intacts, entre
21 et 22 m.
5. Pectenpusio. Pennant. Plusieurs fragments reconnaissables, à la
même profondeur.
6. Mytilus edulis. L. Très nombreuses coquilles brisées et frag-
ments à la même profondeur. Quelques autres entre 17"",3o et 17"",80.
7. Nucula nucleus. L. Contrib. I. Pag. 37. Nouvelle pour le Système
Éemien. Un fragment très bien conservé, à la même profondeur.
8. Lucina arcuata. L. Nombreuses coquilles; même profondeur.
9. Cardium edule. L. Idem., quelques fragments à i7'"j3o-i7"',8o.
10. Cardium echinatum. L. Deux coquilles entièrement intactes et
de nombreux fragments ; même profondeur.
11. Tapes virgineus. L. Var. major. De nombreux fragments
reconnaissables et quelques petites coquilles. Idem.
12. Venus ovata. Pennant. Quelques coquilles intactes et plusieurs
fragments. Idem.
13. Dosinia lincta. Pulteney. Idem.
14. Gastr ana fragilis. L. Idem.
15. Saxicava rugosa. L. Petites coquilles assez nombreuses, en
partie intactes. Idem.
424 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
i6. Thraciapapyracea. Poli. Nombreux fragments et quelqués
coquilles intactes. Idem.
17'. Mactra solida. L. Quelques petites coquilles brisées. Idem.
18. Corbula gibba. Olivi. Nombreuses coquilles très bien con-
servées. Idem
19. Pholas Candida. L. Plusieurs fragments bien reconnaissables.
Idem.
20. Teredo cî.Norvegica. Spengler.
Teredo Norvegica. i856. Wood. C.M. II. p. Boo, pl. Bo,fig.
Te^-edo Norvegica. i865. Jeffreys. B. C. III., p. 168.
Entre 21 et 22 m., on a rencontré cette espèce—nouvelle pour le Sys-
tème Eemien — sous forme d'un grand nombre de fragments de tubes
calcaires très épais et relativement étroits, tant isolés que soudés à
d'autres ou à des valves d'huître.
Les trois autres espèces de Teredo, mentionnées par Jeffreys, ont
des tubes calcaires minces.Un des fragments trouvés montrait plusieurs
cloisons concaves à une faible distance l'une de l'autre et rappelait par-
faitement la figure 12" de Wood. C'est ce qui nous a décidé à ne plus
les considérer comme des Serpules. Les grands tubes sont cylindriques
et plus ou moins tortueux, comme dans la figure 12^ de Wood, mais
leur surface est plus rude et les hgnes d'accroissement sont plus fortes
que dans cette figure. A l'état jeune, ces tubes sont tantôt cyhndriques,
tantôt anguleux, ce qui est vraisemblablement la conséquence du con-
tact avec d'autres. Or, la manière de vivre de ces animaux a été un peu
différente de celle de nos jours. Les individus non adultes avaient une
tendance très prononcée à s'agglomérer et à solidifier leurs colonies par
une sécrétion de calcaire. 11 se formait ainsi des masses irrégulières et
d'une forme très bizarre, rappelant de près les concrétions calcaires du
« Löss ». Il paraît donc que notre espèce a eu autrefois la faculté de
vivre à l'état libre dans de l'eau riche en calcaire et de se protéger elle-
même par une sécrétion de calcaire, comme elle le fait aujourd'hui en
perforant du bois. Or, d'après Jeffreys, la première chose dont s'occupe
un taret de cette espèce qu'on a retiré du bois qui lui servait de repaire,
est de s'envelopper d'un enduit de calcaire, capable de le protéger.
Or, cette condition anormale de vivre s'est présentée à l'état fossile et
il semble même que les taret s ne se soient pas trop mal portés à la suite
de cette condition ; peut-être à cause de l'abondance de calcaire exis-
tant dans l'eau.
D'après Jeffreys, le Teredo Norvegica habite surtout les pièces sub-
mergées de chêne, de sapin et de bouleau, sur toutes les côtes de l'Angle-
terre et sur celles du Finmark jusqu'en Algérie. A l'état fossile, Wood
iSSg. ' A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 425
la mentionne du Crag Corallien de Sutton et de Ramsholt et du Crag
Rouge de Sutton, ainsi que du Phocène de l'Italie (Brocchi).
21. Chitonfascicularis./L.
Chiton fascicularis 1848. Wood. C. M. I. p. i85, pl. 20, fig. 9. —
i865. Jeffreys. B. C. III. Pag. 211.— 1869. Idem. V. p. 197, pl. 55,
fig. 3.
Trois articulations de cette espèce, également nouvelle pour le Système
Éemien, ont été recueillies à 21-22 mètres dans la couche fossilifère par
excellence. Elles sont un peu endommagées sur les bords, mais parfai-
tement reconnaissables. La carène médiane est lisse et porte plusieurs
lignes longitudinales très fines, quelques stries d'accroissement étagées,
et montre une structure tubuleuse. Les épaules, comme les nomme
Jeffreys, portent un grand nombre de granules aplatis, arrangés en
quinconce (Wood). Cette partie est séparée de la périphérie, entièrement
lisse, par une ligne très nette; preuve c[ue cet état de choses est original
et non dû à la disparition des granules. Aucun des deux auteurs ne
menùonne ce fait, ce qui nous oblige à conserver encore quelque
doute sur l'identité avec l'espèce sus-nommée.
'Wood la mentionne du Crag Corallien de Sutton; Jeffreys, de toute
la côte de l'Angleterre, depuis la marée basse jusqu'à de profon-
deur, et sur toutes les côtes de l'Europe, du Finmark à la Mer Egée, le
Maroc et les Canaries, du moins d'après les auteurs, car Jeffreys lui-
même conserve quelque doute.
22. Trochus cinerarius. L.
Plusieurs coquilles intactes et brisées. Même profondeur.
23. Scalaria communis. Lam. Une seule coquille, parfaitement
conservée, à l'exception des premiers tours. Idem.
24. Hydrobia ulvae. Pennant. De nombreux individus, à 17,30-
17, 80 m., plusieurs autres à 21-22 m.
25. Rissoa membranacea. Adams. Deux petites coquilles, à 21-22 m.
26. Chemnitzia densecostata. Phil. Petite coquille un peu usée.
Idem.
27. Cerithium reticulatum. Da Costa.
Ce fossile par excellence du Système Éemien a été rencontré en
nombreux exemplaires à 17,80-17,80 m., bien davantage encore à
21-22 m. ; quelques autres ont été recueillis à 24°^, io-24'"6o.
28. Nassa reticulata L. Quelques exemplaires bien conservés à
17.30-17,80; d'assez nombreux, surtout de petite taille, à 21-22 m.
29. Cylichna alba. Brown. Trois exemplaires bien conservés, à
21-22 m.
Nous désirons relever ici une observation récente qu'il serait bien
3
-ocr page 18-426 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
dommage de laisser passer inaperçue, car elle a un rapport intime
avec la faune que nous avons traitée ici et ailleurs.
Dans le second volume de ce Bulletin, nous lisons, page 296 des
Procès-Verbaux, une note de M. A. Rutot, suivie, page 260 des
Mémoires, par une communication plus détaillée sur le même
sujet.
11 s'agit du puits artésien de Blankenberghe, qui a traversé 6 m. de
terrain moderne et 3o m. de terrain quaternaire, pour arriver dans
l'Yprésien, etc. Nous serions disposé à tirer la limite du terrain récent
plus bas, en y incorporant aussi les couches 5, 6 et 7 par analogie
avec les terrains semblables de la Hollande. Pourtant c'est la couche 8
qui est de beaucoup la plus intéressante. Elle se compose d'un « sable
gris terne,meuble, contenant un lit coquillier ». La faunule se compose
de non moins de 40 espèces, toutes vivantes, parmi lesquelles figurent
les plus caractéristiques de notreSystème Éemien.Ce sont : Cerithium
reticulatum, Venus ovata, Tapes edulis (= virgineus), Corbula gibba,
Lucina divaricata f= arcuata) et Echinocyamus pusillus. En com-
parant ce que nous avons dit de cette faune, dans nos Contributions III,
avec la faune de Blankenberghe, il n'y a plus aucun doute sur ce sujet.
Aussi la profondeur de 16 m. sous la surface — ou de i3m. sous le zéro
d'Ostende, qui est égale à 15,13 m. sous le zéro d'Amsterdam (A. P.) —
s'accorde parfaitement avec le chiffre moyen reconnu pour les Pays-Bas.
Tantôt la couche coquilhère se trouve un peu plus haut, tantôt un peu
plus bas.
Nous avons donc ici devant nous le véritable faciès marin du Sable
Campinien ou de \Assise Flandrienne qui est fluviatile partout
ailleurs en Belgique et qu'on avait longtemps cru être d'origine marine.
C'est la première fois que cette faune a été constatée en dehors de la
Hollande, le point le plus proche de Blankenberghe où elle a été trouvée,
est Vogelenzang, non loin de Harlem. La base du sable coquillier à
28 m. = 27, i3 — A. P..ne sort pas non plus du cadre reconnu en
Hollande. A Harlem et à Amsterdam, ce sable descend plus bas
encore,
1. Echinus Lamarcki. Forbes. Deux plaques à 268-269 m.; des
piquants à 268-273 m.
2. Echinus Lyelli. Forbes. Deux piquants à 267,50-268 m. ; un
seul à 3oo-3i4 m.
3. Echinocyamus pusillus. Müller. Un petit individu, parfaitement
intact, à 205-206,5o m.
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 427
4. Echinocardium cordatum. Pennant. Quelques plaques isolées, à
2o5-2o6,5o à 264,50-265,50 à 268-269 m. Des piquanis à 268-273 et à
3i4,5o-3i9,5o m.
5. Membranipora tuberculata. Bosc. Contrib. III. p. 110. Trois
fragments de colonies à 229,50-234 m.
6. Salicornaria sinuosa. Hassall. Plusieurs pelites tiges à 268-269
et à 269-273 m.
7. Hippothoa abstersa. Searles Wood.
Hippothoa abstersa. 1859. Busk. C. P. p. 25, pl. 22, fig. 6. Sauf
les cellules moins allongées et plus nombreuses, les quelques exem-
plaires que nous en possédons se rapportent très bien à la diagnose et
à la figure de Busk. Elles appartiennent à la variété subpyriforme et
sont rattachées à des fragments de coquilles qui en conservent encore
l'impression après la disparition de la colonie. Ils ont été recueillis à
265,50-267,50 m. L'espèce est connue du Crag Corallien de Walton et
du Crag Rouge de Sutton. M. Van den Broeck ne la mentionne pas
pour le Pliocène de la Belgique.
8. Biflustra delicatula. Busk.
Nous possédons plusieurs colonies fragmentaires de cette espèce,
rencontrées à 2o5-2o6,5o et à 267,50-269 m, de profondeur.
Ces petits fragments, très bien conservés, montrent le bord élevé et
finement granulé, qui forme une arche protubérante à la partie supé-
rieure. La forme des cellules est rectangulaire; les ouvertures sont
plus allongées dans nos individus qu^ dans les différentes figures de
Busk, de sorte que la paroi qui sépare les ouvertures dans le sens ver-
tical n'est qu'un peu plus large que celle qui les sépare dans le sens hori-
zontal. Busk dit pourtant lui-même : « aperture suborbicular, ovate or
elliptical », de sorte que ce caractère subit quelque variation. En outre,
la face dorsale de la colonie répond absolument à la description et à la
figure de Busk, et montre parfaitement la forte carène oblique qui
s'y présente.
9. Anomia ephippium. L. De petites coquilles à 265,5o-266,5o, à
268-269 nombreuses), à 269-273 et à 3i4,5o-3i9,5o m.
10. Pecten opercularis. L. Fragments reconnaissables à l'orne-
mentation caractéristique du test, à 229,50-234, à 265,50-267,50, à
268-269 et à 3oo-3i4m.
11. Pecten ventilabrum. Goldfuss. Fragments reconnaissables, à
268-273 favec une petite coquille intacte), et à 3oo-3i4 m.
12. Pecten Gerardi. Nyst. Fragment reconnaissable, à 268-269 m.
13. Mytilus edulis. L. Fragments, à 2o5-2o6,5o, à 258-264 ^^ à
269-273 m.
-ocr page 20-428 or J. LÔRIÉ. — CONTRIBUTIONS 3i JUILLET
14. Nucula Cobboldiae. Sow. Fragments reconnaissables, à206,5o-
207,50, à 21 i,5o-2i 5,5o, à 229,50-234, à 258,50-264,50 (avec quelques
petites coquilles intactes), à 264,50-265,50 (idem), à 265,50-269 et à
3oo-3i4m.
15. Nucula lœvigata. Sow. Quelques coquilles brisées à 269-273
et à 296-314 m. De nombreuses coquilles, en partie intactes, à 285,5-
296 m.
16. Nucula cf. tenuis. Montagu. Quelques petites coquilles, à
258,50-264,50 et à 3oo-3i4m.
17. Leda lanceolata. Sow. Plusieurs fragments reconnaissables, à
229,50-234, à 285,50-296 et à 3i5,5o-3i9,5o m.
18. Yoldia semistriata (?) Wood. Fragments douteux, à 197-199 et
à 205-207,5o
19. Yoldia SiS. pernula. MuWqv.
1856. Wood. Crag Mollusca. II. p. 93, pl. 10, fig. i3.
Nous possédons,de la profondeur de 268 à 26g m., une valve presque
complète et plusieurs fragments. Un fragment semblable a été recueilli
entre 269 et 273 m.
La valve intacte attire aussitôt l'attention par les côtes concen-
triques très fortes, séparées par des intervalles qui montrent 2 ou 3
lignes parallèles. C'est ce qui la rapproche le plus de l'espèce sus-
nommée, qui paraît en posséder de plus faibles et de plus nombreuses.
Ensuite notre coquille n'est pas aussi équilatérale, mais bien également
allongée en rostre. Ce sont ces deux circonstances qui nous ont
empêché de l'identifier avec l'espèce sus-nommée qui n'est pas connue
en outre du Crag Rouge, mais seulement du Quaternaire ancien.
20. Leda myalis. Couthcny.
Leda myalis i856. Wood. C. M. II. p. 90, pl. 10. fig. 17. —
1872. Idem. Suppl. I. p. 115, pl. 9. fig. 2.
Nous possédons de la profondeur de 264,50-265,50 m. plusieurs
petits individus de cette espèce, ainsi qu'un seul de 296-300 m. et des
fragments plus ou moins nombreux de 265,5o-268 et de 3oo-3i4 m.
Les premiers se distinguent au premier abord des autres espèces du
même genre par leur forme allongée et subéquilatérale. Le côté posté-
rieur n'est que peu allongé et anguleux, la rainure oblique est extrê-
mement faible. La surface est parfaitement lisse, les lignes concen-
triques sont très fines et réunies en bandes plus ou moins foncées.
Six de nos individus sont simples, les quatre autres, bivalves ; les cro-
chets de tous sont très pointus. D'après Wood, on connaît cette espèce
du Crag Rouge de Sutton et de Butley et du Crag Mammaliférien de
Chillesford et de Bramerton. Vivante, elle habite les parties froides
de l'Atlantique américain.
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 429
21. Cardita orbicularis. Leathes. Plusieurs petits individus bien
conservés, à 268-269
22. Astarte Galeottii. Nyst. Fragment reconnaissable et petite
coquille, à 229,50-234 m.
23. Lucina borealis. L. Petite valve parfaite, à 206,50-207 m.
24. Lucina arcuata. Mont; Contrib. III. p. 112.
Très petite coquille intacte, entre 229,50 et 234 m.; d'autres plus
grandes, intactes ou endommagées, accompagnées de fragments recon-
naissables, entre 282,5o et 233,5o et entre 268 et 273 m.
25. Cardium edule. L. Coquilles intactes et brisées et fragments
reconnaissables, à 2o5-2o6,5o (fréq.), à 206,50-207,50, à 264,50-
265,5o (fréq.), à 267,50-268, à 296-814 (fréq.) et à 3i4,5-3i5,5 m.
26. Cardium subturgidum. Orb. Petites coquilles généralement
très bien conservées et intactes, parfois nombreuses, à 258,50-264,50,
264,50-265,50 (fréq.), 265,50-273, 296-300, 3oo-3i4 (fréq.) et 3i5,5o-
319,50 m. (nombreuses et très petites).
27. Cardium cf. nodosum. Mont. Très petite valve, à 3i5,5o-
319,5o m. -,
28. Qyprina Islandica. Linn, Plusieurs valves très petites, plus ou
moins endommagées, à 2o5-2o6,5o m.
29. Venus ovata. Pennant. Petits fragments, facilement reconnais-
sables, à 269-^78 m.
30. Dosinia lincta. Pulteney. Contrib. III. p. 116,
Petite valve presque intacte, à 268-269m. Plusieurs valves embryon-
naires à 315,5o-3i9,5o m.
81. Tellina d. Benedeni. Nyst et Westendorp. Fragments à 197-
199 m.
82. Tellina cL prœtenuis. Leathes. Coquilles brisées, parfois nom-
breuses, à 205-207,50 (fréq.), 229,50-284 et 285,50-296 m.
Entre 3oo et 814 m., on a recueilh deux coquilles très petites, qui
nous paraissent douteuses. La forme générale est davantage celle de
la T. balaustina, mais l'ornementation caractéristique de celle-ci fait
complètement défaut. Elles sont très minces et ressemblent à la T.
prœte.nuis, sauf que l'angle du bord supérieur est plus petit et que la
valve gauche possède une dent latérale postérieure très nette. Or,
d'après Wood, la T. balaustina en possède une de chaque côté; la
T. prœtenuis, aucune, mais bien la T. tenuis, espèce vivante. C'est ce
qui constitue un des points de différence. Or, d'après Jeffreys, cette
dent latérale de la T. tenuis n'est pas constante et comme, en outre,
l'espèce n'est pas connue à l'état fossile et est plus allongée que la
T.prœtenuis, elle s'éloigne par conséquent davantage des deux petites
coquilles en question, que nous réunissons donc sous réserveà la dernière.
328 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
33. Semele di^, fabalis. ^ooà.
Abra fabalis. i856. Wood. C. M. II. p. 238, pl. 22, fig. 12. —
1872. Id. Suppl. p. i53.
Après quelque hésitation, nous avons rapproché de cette espèce une
petite valve gauche intacte et deux fragments, trouvés entre 264,50 et
265,5o m. L'espèce tient le milieu entre la S. alba et la S. pi'ismatica,
mais elle est moins allongée et inéquilatérale. D'après la figure de
Wood, la proportion entre la partie antérieure et la postérieure est de
II : 25 et dans notre coquille de 6 : 7 ; en même temps le côté posté-
rieur est plus arrondi, la carène obhque est très peu prononcée. Peut-
être nos coquilles seraient identiques kla. Semele intermedia, dont Wood
ditqu'ehe est presque équilatérale. Ainsi que la^./a^tî/zs, nos coquilles
sont très minces et fragiles. La dent cardinale est aussi très petite, les
latérales sont assez longues, la fossette ligamentaire est oblique et
relativement grande.
34. Saxicava rugosa. L. Contrib. IIL p. iig.
Une valve très petite de 268-269 m., quatre autres de 3i5,5o-3i9 m.
35. Thracia inflata. Sow.
Thracia inflata. i856. Wood. C. M. II. p. 261, pl. 26, fig. 6.
Nous en possédons de la profondeur de 2o5-2o6,5o m., une petite
valve endommagée. Le crochet est protubérant, pointu et recourbé
en dedans et un peu en avant. Le côté postérieur est anguleux et fai-
blement caréné, le côté antérieur est concave près du crochet et
arrondi. La surface est lisse et luisante et ne montre qu'un grand
nombre de fines lignes d'accroissement, qui sont tant soit peu réunies
en zones, et dont quelques-unes sont plus visibles que les autres.
C'est un caractère qui distingue cette espèce de plusieurs autres du
même genre. Selon Wood, elle a été trouvée dans le Crag Corallien de
Sudbourn.
36. Thracia zf. papyracea.VoYi. Contrib. III. p. 120. Une seule
petite valve, entre 268 et 269 m.
37. Mactra subtruncata. Mont. Quelques petites valves, entre 197 et
198 m.
38. Mactra solida. L. Petites valves assez nombreuses entre 2o5 et
207,50 ; une seule entre 264,50 et 265,5o et entre 3oo et 314 m.
39. Myatî'uncata. L. Petit fragment à 197-199 m.
40. Mya Binghami. Turton. Quelques petites coquilles, à 264,50-
265,5o et à 3oo-3i4 m.
41. Corbula gibba. Olivi. Un très grand nombre de coquilles de
cette espèce, de beaucoup la plus fréquente du forage, ont été trouvées
à 205-207,50, 229,50-234 m. ; en nombre moindre à 211,50-215,40,
258,50-264,40, 265,50-267,50, 268-273 et 3i4,5o-3i5 m.
' < , ^
fr» -
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 431
42. Corbula contracta. Say.
Corbula contracta. 1872. Wood. C. M. Suppl. p. 159, pl. 10.
fig. II.
Entre 264,50-265,50, 296-300 et 3i5,5o-3i9,5o m,, on a trouvé
plusieurs petites coquilles appartenant à cette espèce. Elles possèdent
à la valve droite une très petite dent cardinale, placée en avant de la
flexure, qui correspond au cuilleron de la valve gauche. La coquille
est distinctement inéquilatérale, le côté antérieur un peu plus court et
arrondi, le côté postérieur est allongé, anguleux et porte une carène
oblique. D'après Wood, cette espèce n'est connue, à l'état fossile, que du
Pliocène le plus récent, savoir le Crag fluvio-marin de Bramerton et
les couches de Chillesford à Ditchingham et East-Bavent, ainsi que
du Préglaciaire et du Glaciaire moyen de Hopton.
43. Turritella terebra. L.
Un petit exemplaire, à 2o5-2o6,5o; plusieurs autres, à 268-273 m.
44. Calyptrea sinensis. L. Très petite coquille, à 268 269 m.
45. Natica cS. multipunctata. Lam. Petit exemplaire mal conservé
entre 232,5o et 233,5o m.
46. Natica Alderi. Forbes. Quelques petites coquilles, en partie
bien conservées, entre 2o5 et 206,5o ; deux autres entre 2o6,5o et
207,50 et un dernier à 269-273 m.
47. Hydrohia ulvce. Penn. Quelques individus, à 2o5-2o6,5o et à
229,50-234 m.
48. Hydrobia cf. similis. Draparnaud.
Hydrobia similis. 1862. Jeffreys. B. C. L p. 64. — 1869. Id. V.
Pl: 4, fig- 6.
Nous possédons de 230-234 m. plusieurs petites coquilles, plus ou
moins endommagées, une autre de 264,50-265,5oet une dernière, dou-
teuse, de 3o8-3i4 m. Elles se rapportent très bien à la description et à
la figure qu'en donne Jeffreys, sauf que la coquille embryonnaire est plus
obtuse et l'ouverture un peu plus étroite. L'ombilic est petit et dis-
tinctement ouvert, les involutions sont très convexes et en escalier, la
suture est très profonde.
D'après Jeffreys, cette espèce habite les fossés et les marais qui ne
sont qu'occasionnellement inondés par la mer, surtout près de l'embou-
chure de la Tamise. On l'a trouvée à Anvers et à Lokeren (Belgique).
Elle est connue en outre de la France et du Portugal, où elle habile l'eau
douce. Elle manque Jusqu'ici dans le Tertiaire supérieur de l'Angleterre.
49. Chemnit:[îa cf. similis. Forbes.
Chemnit\ia similis 1848. Wood. C. M. L p. 84, pl. 10, fig. 11.
Nous croyons devoir rapporter à cette espèce deux coquilles très
-ocr page 24-M
432 D'" J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 3l JUILLET
petites, retirées de la profondeur de 2o5-2o6,5o m. De toutes les
espèces de Chemnitzia, figurées et décrites par Wood et Jeffreys, c'est
celle-ci qui lui ressemble le plus, tant dans la forme générale et
l'ouverture sub-carrée (ou plutôt sub-rhomboïde) que par ses côtes
transverses obsolètes.Celles-ci ne s'observent qu'avec quelque difficulté
sur l'un des deux exemplaires, les stries longitudinales (spirales), men-
tionnées par Wood, manquent entièrement. Les involutions sont plus
plates que dans la figure de cet auteur ; les sutures sont assez pro-
fondes.
D'après Wood, elle n'est pas très rare dans le C. Corallien de Sutton.
50. Chemnit:{ia densecostata. Philippi.
Chemnitzia densecostata. 1848. Wood. C. M. I. p. 82 pl. 10.
fig. 8. — 1871. Prestwich. Quart. Jour. Geol. Soc., p. 487.
Cette espèce est représentée par trois petits exemplaires, un peu
endommagés, trouvés à 268-269 m. Outre la forme subcylindrique,
ils montrent très bien les ornements caractéristiques, cités par Wood :
côtes transverses très peu obliques, un peu plus étroites que les inter-
valles et se continuant dans la suture inférieure, mais non dans la
supérieure ; intervalles possédant de très fines rainures spirales, qui ne
se continuent pas sur les côtes. L'ouverture est sub-carrée.
D'après Wood, cette espèce est connue dans le Crag Corallien de
Sutton et, à l'état vivant, dans la Méditerranée, dans le Crag Rouge
d'après Prestwich.
51. Chemnitiia elegantissima. Mont.
Chemnitzia elegantissima. 1848. Wood. C. M. I. p. 81, pl. 10,
fig. 5. — 1871. Prestwich. 2. J. G. S., p. 487.
Deux petites coquilles ont été trouvées entre 268 et 269 m. L'exté-
rieur en est encore luisant et en grande partie intact et montre les nom-
breuses côtes transverses non courbées et très peu obliques. Les inter-
valles sont parfaitement lisses et aboutissent dans les deux sutures,
comme le fait remarquer Wood. Les involutions ne sont que très peu
convexes, la coquille en son entier nous paraît un peu plus allongée
que la figure de Wood. D'après lui, un seul exemplaire de cette espèce
a été recueilli dans le Crag Corallien de Sutton ; d'après Prestwich elle
a été rencontrée dans le Crag Rouge. Elle se trouverait aussi à l'état
vivant dans les mers anglaises, cependant Jeffreys n'en fait aucune
mention.
52. Chemnitzia indistincta. Mont.
Odostomia indistincta. 1867. Jeffreys. B. C. IV. p. 149.
Chemnitzia curvicostata. 1848. Wood. C. M. L p. 79, pl. 10, fig. t.
Nous possédons de cette jolie espèce trois petits individus, recueillis
-ocr page 25-1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 433
à 264,50-265,50 m. La coquille embryonnaire est très obtuse et lisse,
les involutions suivantes possèdent un grand nombre de côtés trans-
verses, épaissies en haut. Jeffreys fait remarquer qu'elles sont simple-
ment courbées au commencement et ensuite flexueuses en S. Le caractère
spécifique consiste en ce que les intervalles ne montrent de fines lignes
longitudinales (spirales) que dans leur partie inférieure. L'ombilic est
très petit et en fissure ; l'ouverture, ovale; la suture, très profonde.
D'après Wood, on en connaît trois exemplaires du Crag Corallien de
Sutton et d'après Jeffreys, elle se trouve à l'état vivant sur les côtes de
l'Angleterre entre 8 et 80 m. de profondeur. On la connaît aussi des
côtes de la Norvège entre 20 et 100 m. de profondeur, de la France, de
l'Italie et des Canaries.
53. Rissoa reticulata. Mont.
Rissoa reticulata. 1848. Wood. C. M. I. p. io3, pl. 11, fig. 5. —
1867. Jeffreys. B. C. IV, p. 12. — 1869. Id. V Pl. 66, fig. 5. — 1872.
Wood. C. M. Suppl. I p. 73.
A 268-269m. on a recueilli trois petites coquilles, appartenant à cette
espèce, dont elles montrent très bien les particularités. Ce sont les
tours arrondis, séparés par des rainures profondes, et dont les trois
premiers sont parfaitement lisses. Les 2 ou 3 derniers portent 12 à
16 côtes transverses assez fortes qui disparaissent sur la base. Elles
sont traversées par 6 ou 7 lignes longitudinales élevées, encore plus ou
moins visibles sur la base. L'ouverture est ovo-circulaire ; le bord exté-
rieur porte 6 denticules allongées, le bord intérieur est infléchi sur la
columelle et sur fombilic.
D'après Wood, l'espèce est connue dans le Crag Corallien de Sutton.
D'après Jeffreys, elle habite toutes les côtes de l'Angleterre entre 2 et
i5 m. de profondeur, où elle n'est pas rare, ainsi que celles de la Nor-
vège, de l'Espagne et de la Méditerranée.
54. Nassa reticosa. Sow. Deux fragments reconnaissables, de 23o-
284 m.
55. Purpura lapillus. L. Deux petits fragments et une très petite
coquille, de 229, 50-234 m.
56. Fusus aff. costiferus. Wood,
Trophon costiferum. 1848. Wood. C. M. I p. 48, pl. 6, fig. 9.
Entre 2o5 et 206,5o m. on a trouvé une petite coquille peu endom-
magée qui se rattache de près à l'espèce sus-nommée, quoiqu'elle ne
nous paraisse point être identique. Elle ne mesure que 7 mm. sur 3,5,
à cause de son sommet brisé. La forme générale s'accorde très bien
avec la figure de Wood, le bord intérieur seulement est moins concave.
L'ornementation est en même temps plus faible et ressemble plus à
434 Dr J. LORIÉ. CONTRIBUTIONS 3l JUILLET
celle de la N^ï^sa reï/co^ïi/iViar. Les côtes transverses sont
plus nombreuses eti plus,faibles que dans les deux figures de Wood et
ne surpassent que peu les côtes.longitudinales. La partie supérieure de
chaque tour est un peRiCoficave et séparée par une faible carène de la
partie moyenne conV)ÇKeiii Elle a aussi du rapport avec le Trophon
Islandicum (Wood., G. Mî.iSeC^, Suppl. Pl. 2, fig. 3.), mais en diffère
par ses côtes transverses distinctes, qui manquent sur le 7*.
L'espèce sus-nommée est connue du Crag Corallien de Gedgrave et du
Crag Rouge de Walton-Naze et de Sutton.
57. Fusus consocialis. Wood.
Trophon consociale. 1848. Wood. C. M. L p. 49, pl. 6, fig. 11.
Nous en possédons deux petites coquilles, trouvées à 264-265 m.
La partie inférieure de l'une est entièrement brisée, celle de l'autre est
encore assez intacte et montre l'ouverture large et ovale, se continuant
en un canal large et court. L'ornementation caractéristique n'est pas
entièrement développée sur nos individus, qui ne possèdent que les
premières involutions. Elle ressemble parfaitement à celle du Fusus
alveolatus, qui est pourtant d'une forme beaucoup plus allongée. La
coquille adulte possède trois carènes spirales, entre lesquelles on en
voit d'autres plus faibles. Les carènes transverses sont plus fortes dans
un individu que dans l'autre et le rendent même tuberculeux : diffé-
rence individuelle que montre aussi le Fusus alveolatus.
D'après Wood, l'espèce se trouve dans le Crag Corallien de Ramsholt
et de Gedgrave et le Crag Rouge de Sutton et de Newbourne.
58. Fusus scalariformis. Gould.
Trophon scalariforme. 1848. Wood. C. M. L p. 48, pl. 6,
fig. 7. — 1872. C. M. SuppL L p. 26, pl. 3, fig. 10.
Nous n'en possédons qu'un tout petit exemplaire, très endommagé,
trouvé entre 3oo et 314 m. Il n'a que 3 mm. de long, la forme est
médiocrement allongée, la suture assez profonde ; chaque tour porte
10 à 12 côtes transverses très fortes; les intervalles sont finement
striés.
D'après Wood, le Fu'^us scalariformis se trouve dans le Crag
Rouge de Sutton, Bawdsey etButley ; dans le Crag fluvio-marin de Bra-
merton, le Glaciaire moyen de Billockby et de Hopton, dans le Gla-
ciaire supérieur de Bridlington et le Postglaciaire de Kelsea Hill.
59. Cancellaria sp. Nous possédons de 230-234 m. une petite
coquille de Cancellaria endommagée, qui diffère des espèces pliocènes
connues. Elle était trop jeune et trop endonimagée pour en faire une
nouvelle espèce. Les deux premiers tours sont brunis et ternis, le der-
nier a conservé son luisant naturel et ses rainures longitudinales, très
A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 435i
fines, qui ont environ i/5 de la largeur des intervallés lisses et luisants
et se continuent sur la base de la coquille. Les côtes transverses sont
plus éloignées les unes des autres et presque complètement obsolètes.
La columelle porte deux plis inférieurs très distincts et un- troisième
supérieur très faible.
60. Pleurotoma turricula. Mont.
Deux petits individus très bien conservés, de 2o5-2o6,5o m. et un
troisième, plus grand et presque intact, de 265,50-267,50 m.
61. Pleurotoma cf. clathrata. Serres.
Pleurotoma clathrata. 1872. Wood. C. M. Suppl. L p. 178.
Add. Pl., fig. 8.
Une coquille endommagée, de 2o5 à 207 m. et deux autres, de 268 à
269 m., se rapprochent beaucoup de cette espèce. Elle ressemble aussi
à la Pl. Philberti (C. M. I. p. 57, pl. 7, fig. 5), mais en diflere par ses
côtes iransverses moins nombreuses mais assez fortes et égales en
hauteur aux lignes spirales dont chaque tour ne porte que trois. La
surface est partagée en cancellations peu allongées, peu nombreuses,
mais assez profondes. Les nodules qu'elles portent à leurs angles sont
proéminents; S. Wood fait remarquer les mêmes caractères en décri-
vant l'espèce sus-nommée. D'après lui, l'espèce a été trouvée dans
le Crag Corallien de Sutton et dans le Miocène de Vienne et de la
Touraine.
62. Ringicula ventricosa. Sow.
C'est, après la Corbula gibba, l'espèce la plus fréquente du forage.
Nous en possédons un grand nombre d'exemplaires parfaitement
intacts, de 2o5-2oô,5o et quelques autres de 264,50-265,50 m., ainsi
que des exemplaires isolés et des fragments, de 206,50-207,50, de 212-
2i5,5o, de 229,50-234 et de265,50-273 m.
63. Helixpulchella. Draparnaud. Cinq petits exemplaires plus ou
moins endommagés, à 229,50-234,50 m.
64. Helix d.pjrgmea. Draparnaud. Deux petits exemplaires endom-
magés, à 232-233 m.
65. Zonitess^. Deux petits individus endommagés, entre 229,50 et
234 m.
66. Succinea elegans. Risso. De nombreux individus,à 229, 5o-232,
un seul à 258,50-264,50 m.
67. Clausilia pliocena. Wood.
Clausiliapliocena. 1872. Wood. C. M. Suppl. L p.. 100, Add. pl.,
fig- 22. ^
Nous en possédons deux petites coquilles, trouvées entre 23o et
234 m., constituant les quatre premiers tours parfaitement lisses. A
436 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
l'aide d'une loupe on aperçoit sur le dernier des lignes d'accroisse-
ment très faibles, qui ne sont que le commencement des nombreuses
lignes flexueuses plus fortes, qui apparaissent sur le cinquième tour. La
caractéristique du genre Clausilia, la spire tournée en sens inverse,
frappe au premier abord. Wood a recueilli cette espèce dans le Crag
Corallien de Sutton.
68. Pupa muscorum. Müller.
Pupa muscorum. 1872. Wood. C. M. Suppl. I. p. 3, pl. i, fig. 7. ~
Pupa marginata. 1862. Jeffreys. B. C. I. p. 24g. — i86g. Id. V.
PL 15, fig. 4.
Nous n'en possédons qu'un seul petit exemplaire, parfaitement
intact, de 230-234 m. Il est plus trapu que les figures des auteurs
puisqu'il ne se compose que de 4 involutions, qui augmentent plus
rapidement en largeur qu'en diamètre. Les lignes d'accroissement, très
fines et un peu irrégulières, se découvrent à l'aide d'une forte loupe.
La suture est très profonde, les tours sont très convexes et un peu
anguleux en haut. L'ouverture est sub-hexagonale, bordée pour les 3/4
et possède une très petite dent à sa partie supérieure. L'ombilic en
fissure est très petit et approfondi par une petite crête sur la base du
test, comme le fait remarquer Jeffreys.
Notre espèce est mentionnée par Wood du Crag Rouge de Butley,
du Crag fluvio-marin de Bramerton et du Post-glaciaire de Clacton et
de Sutton. Selon Jeffreys, elle se rencontre très souvent en Angleterre,
surtout près de la côte ; ensuite en Sibérie, en Islande, dans la Scan-
dinavie et TEurope centrale jusqu'en Espagne, en Corse et en Sicile.
IV. RÉPARTITION VERTICALE DES FOSSILES PLIOCÈNES.
X espèce présente. + fréquent. + très fréquent.
— rare. = très rare.
I |
II |
III |
IV |
V |
ci |
d |
1 |
0) OD | ||
Noms des Espèces. |
Ti _J> |
ÏH "co |
0 |
0 cd | ||||||
200 |
250 |
265 |
290 à |
S |
0 |
Ü |
ü | |||
210 |
254 |
265 |
273 |
520 |
BELG. |
ANGL. | ||||
I. |
Echinus Lamarcki . |
+ |
X | |||||||
2, |
Echinus Lye Iii .... |
- |
X | |||||||
3. |
Echinocyamus pusillus |
= |
X | |||||||
4- |
Echinocardium cordatum . |
= |
- |
4- |
X | |||||
5. |
Membranipora tuberculata |
+ |
X |
X |
X | |||||
6. |
Salicornaria sinuosa . |
+ |
X |
X | ||||||
7- |
Hippothoa abstersa . |
+ |
X |
X | ||||||
8. |
Biflustra delicatula . |
4- |
4- |
X |
X | |||||
9- |
Anomia ephippium . |
++ |
X |
X |
X |
X |
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 437
10. 11. 12. 13. 14. 15. 19- 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 48. 49. 50. 51. 52. 53. Pecten opercularis |
|
438 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
Les fossiles du forage de Diemerbrug se trouvaient dans une série
de couches plus ou moins riches, selevant au nombre de i8 en total.
Pour ne pas embrouiller notre tableau de chiffres, nous les avons
réunies en horizons autour des plus fossilifères. La plus riche est celle
entre 268 et 269 m., qui est accompagnée d'autres moins importantes
jusqu'à 2 58 et 273 m. Nous en avions d'abord fait un seul horizon fossi-
lifère, mais nous avons fini par le diviser en deux à 265 m., comme
nous le verrons bientôt.
Aux deux couches de 2o5-2o6,50-207,50 m., s'en joignent d'autres
de moindre importance jusqu'à 197 m. en haut et 2i5,5om. en bas,
c'est pour cette raison que nous en avons fait notre premier horizon
de 200-210 m. Les coquilles manquent entièrement entre 2i5,5o
et 23o m., ainsi qu'entre 233,5 et 258 m., le second horizon fossilifère
est donc limité de lui-même entre 23o et 234 m. Une lacune semblable
existe entre 273 et 285,5o m., mais les coquilles ne deviennent plus fré-
quentes qu'entre 3oo et 314m. pour diminuer de nouveau jusqu'à32om.
Cette couche est donc le noyau d'un cinquième horizon fossilifère, que
nous avons limité par les chiffres de 290 et32o m. D'abord nous l'avions
séparé en deux à cause de son épaisseur plus considérable que les autres,
mais en voyant que les fossiles au-dessous de 314 m. sont assez rares,
à l'exception du Cardium subturgidum, et ne diffèrent en rien de ceux
en dessus de cette profondeur, nous les avons réunis de nouveau,
d'autant plus que cet horizon ne permet pas de tirer d'autre conclusion
que son âge pliocène en général.
Examinons maintenant les fossiles de plus près. Les deux mollus-
ques les plus fréquents du sondage sont Corbula gibba tl Ringicula
ventricosa. Le premier se trouve dans les deux étages du Pliocène,
tant en Belgique qu'en Angleterre et est en outre connu du Miocène
et à l'état vivant, de sorte qu'il ne peut pas nous servir pour décider
si le Diestien a été atteint ou non. La Ringicula ventricosa est un
fossile du Scaldisien et du Crag Rouge, oii il est abondant,
tandis qu'il est rare dans le Crag Corallien. Il est abondant aussi
dans notre horizon 1 et manque dans V, les derniers bons exemplaires
ont été trouvés entre 264,50 et 265,5om.; plus bas, il n'y a que de
rares fragments.
Searles Wood signale dans son ouvrage classique plusieurs espèces
comme caractéristiques du Crag Corallien; on n'en a pas rencontré une
seule dans le forage. Il en est presque de même pour le Diestien belge ;
la seule espèce caractéristique, citée par M. Van den Broeck, qui ait été
rencontrée, est la Cardita orbicularis. Nous en possédons plusieurs
petites valves delà profondeur de 260-269 m. (horizon IV), cependant
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 439
l'espèce nemanque point dans le Scaldisien ni dans le Crag Rouge anglais.
Viennent ensuite les piquants des deux espèces à'Echinus, le
Lamarcki et le Lyelli, dont plusieurs ont été rencontrés également
dans la zone IV et en-dessous de 267,50 m. D'après Forbes, ils ne sont
connus que du Crag Corallien.
Quant aux hr:yozo&ives, Membranipora tuberculata est aussi connu
du Crag Rouge et à l'état vivant. Le Salicornaria sinuosa a fourni
quelques bons fragments de tiges dans la zone IV. Cette espèce est propre
au Crag Corallien et au Diestien, mais est également vivante, elle
pourra donc être rencontrée un jour ou l'autre dans le Scaldisien,
comme elle l'a été dans le Crag Rouge par ^tW.Hippothoa abstersa est
connu des deux étages du Pliocène anglais ; Biflustra delicatula
seulement du Pliocène inférieur des deux pays, mais se trouve aussi
comme une rareté dans notre premier horizon.
Nucula Cobboldiœ est très caractéristique pour le Crag Rouge,
mais manque en Belgique ; il en est de même de la Leda lanceolata.
Toutes les deux ont été trouvées dans les cinq horizons que nous
avons reconnus et s'élèvent donc plus ou moins contre le Diestien.
Ledamyalis est assez abondante dans nos zones III, IV et V et n'est
connue en Angleteire que dans le Crag Rouge. Pourtant, en exami-
nant de près ces trois fossiles, on voit que la Cobboldiœ n'a été recueillie
en bons exemplaires qu'entre 258 et 265, 5om., plus bas, ce ne sont que
des fragments. L. lanceolata ne présente partout que de petits débris,
quoique aisément reconnaissables, et cela jusqu'à 320 m. L. myalis
est représentée par de bons exemplaires entre 264,50 et 267,50 m. et
entre 296 et 3oom., ailleurs par des fragments ou des individus endom-
magés. La première des trois espèces nous a causé également des diffi-
cultés au forage d'Utrecht,où elle s'est trouvée plusieurs fois mêlée à des
coquilles franchement diestiennes.
Parmi les gastéropodes, il y en a deux qui méritent une considéra-
tion spéciale. Ce sont des raretés dans notre faunule, mais ils sont
d'autant plus intéressants. Ce sont la Chemnit\ia indistincta et la
Rissoa reticulata. Les quelques exemplaires que nous en possédons
viennent de la zone IV et ne sont connus que du Crag Corallien. Ceci
nous a paru être l'argument paléontologique le plus sérieux pour ratta-
cher celte zone au Diestien. C'est C. indistincta qui remonte le plus
haut, jusqu'à 264,50 m.
Nous pouvons donc constater que les zones I et II sont Scaldi-
siennes sans aucun doute,ainsi que III très probablement; que la zone
V ne fournit aucun argument dans l'un ou l'autre sens, et que c'est la
zone IV qui doit faire prendre une décision.
440 D"" J- œRIÉ. — CONTRIBUTIONS 3i JUILLET
Il faut donc choisir entre deux alternatives : ou bien considérer tout
le terrain fossilifère traversé comme Scaldisien, de sorte que cet étage
aurait une épaisseur de 145 m. (presque le double de l'épaisseur qu'il
présente sous Utrecht) ou bien admettre une ligne de démarcation. La
profondeur la plus convenable serait alors sans doute celle de 265 m., de
sorteque le Scaldisien aurait une épaisseur de 265-190 = 75 m. et le
Diestien de 335-265 = 70 m. minimum, chiffres qui s'accordent mieux
avec ceux d'Utrecht, oîi le Scaldisien a une épaisseur de 241-160 =
81 m. et le Diestien de 369-241 = 128 m. minimum. Si l'on suppose le
forage d'Utrecht arrêté à 335 m., comme à Diemerbrug, l'épaisseur mini-
mum n'excéderait pas 94 m.
Récapitulons les arguments pour et contre la séparation entre le
Scaldisien et le Diestien à 265 mètres.
Arguments pour la séparation. 1°. Au-dessous de 265 m. on a ren-
contré les fossiles suivants qui ne sont pas connus du Crag Rouge :
Echinus Lamarcki, E. Lyelli., Chemnitzia indistincta, Rissoa reti-
culata. 2°. Cardita orbicularis est beaucoup plus fréquente dans le
Diestien. 3°. Les derniers bons exemplaires de Ringicula ventricosa ont
été trouvés Jusqu'à 265,5 m., plus loin, en descendant il n'y a que
quelques fragments. On peut en dire de même de la Nucula Cobboldiœ.
Arguments contre la séparation. 1°. L'absence de fossiles caracté-
ristiques du Diestien, à l'exception de la Cardita orbicularis. Leda
mjyalis a été trouvée en bons exemplaires entre 265,5o et 267,50 m.
et entre 296-300 m., en fragments même Jusqu'à 314 m. 3°. Des frag-
ments reconnaissables de la Leda lanceolata ont aussi été recueilHs, à
.285,50-296 et à 3i5,5o-3i9,5o m. 4°. La Chemnitzia indistincta et la
Rissoa reticulata sont connues à l'état vivant.
Nous voyons donc que la balance penche un peu en faveur de
l'absence du Diestien.
Ce sont principalement les observations que nous a fait parvenir
notre ami M. Clement Reid, du « Geological Survey » de la Grande
Bretagne, qui nous ont fait revenir à notre première opinion : con-
sidérer tout le terrain pliocène traversé, épais de 145 m. minimum,
comme Scaldisien. M. Reid met la dernière main à un grand travail sUr
le Pliocène de l'Europe septentrionale et, par l'intermédiaire du secré-
taire de notre société, M. Van den Broeck, a fait aussi usage ces der-
nières semaines des épreuves de notre mémoire. Pour connaître la distri-
bution verticale de nos fossiles dans le Pliocène anglais, nous n'avions
consulté que les derniers travaux de Searles Wood ; le premier supplé-
ment des Crag Mo//ws:ca datant de 1872, le second, de 1879. Or,
M. Reid nous a fait observer que dans un travail un peu antérieur de
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 441
Prestwich, de 1870^« Crag Beds ôf Suffolk and Norfolk. » Quarterly
Journal of the Geological Society. XXVII. 1871), les Chemnitzia den-
secostata et elegantissima sont aussi mentionnées du Crag Rouge.
Ensuite la Ch. indistincta et la Rissoa reticulata sont aussi connues
à l'état vivant (comme nous l'avons mentionné) et pourront donc être
rencontrées un Jour ou l'autre dans le Crag Rouge (cela s'est déjà passé
avec la Salicornaria sinuosa, d'après M. Reid — fide Bell). Ces cinq
fossiles avaient fortement pesé dans notre raisonnement pour nous faire
considérer la zone IV comme diestienne, mais ils ont maintenant perdu,
la valeur que nous leur attribuions. Ce ne sont donc que les deux
espèces à'Echinus dont la présence dans notre zone IV constitue une
anomalie; peut-être présentent-elles un cas analogue aux
et Rissoa, qui manquent encore jusqu'ici dans le Crag Rouge.
Notre conclusion finale est donc que le forage de Diemerbrug est
analogue à celui de Gorkum (Contributions I) en ce que le Diestien n'y
a pas été atteint et que le Scaldisien va donc encore en croissant en
épaisseur d'Utrecht (81 m.) à Amsterdam (145 m. minimum).
V. L'ABAISSEMENT SÉCULAIRE D'UNE PARTIE DES
PAYS-BAS EN LUTTE AVEC LA SÉDIMENTATION. REVI-
SION DES DÉPOTS QUATERNAIRES SOUS UTRECHT.
Dans un petit mémoire intitulé : Quelques considérations sur le
sable campinien et sur le Diluvium sableux, faisant partie du Bulletin
de l'année 1888 de la Société belge de Géologie, nous avons fixé l'atten-
tion sur les preuves de l'abaissement séculaire d'une grande partie des
Pays-Bas pendant l'époq ue quaternaire, abaissement qui aurait été con^
trebalancé plus ou moins complètement par la sédimentation fluviatile
ou marine. Or, cette même lutte a déjà eu lieu pendant l'époque pliocène.
Les coquilles trouvées dans les différents forages dénotent toutes une
mer peu profonde, quoiqu'elles aient été recueillies à des profondeurs
assez considérables, c'est-à-dire à 365 m, sous le niveau de la mer à
Utrecht. Il en a été de même à l'endroit où se trouve actuellement Am-
sterdam ; des C^ir^/fwm edule y ont été rencontrés à3i5m.sousla mer; il
en est de même de la Corbula gibba, espèce très instructive à cet égard
et qui est la plus fréquente parmi les fossiles de Diemerbrug. Comme
la Moule ordinaire, elle peut vivre assez longtemps hors de l'eau, à des
hauteurs qui ne sont atteintes que de temps à autre par l'eau de la
mer.
Ensuite, de même qu'à Utrecht, on a recueilli à Diemerbrug plusieurs
coquilles d'eau douce ou terrestres qui dénotent le voisinage de la terre
5
-ocr page 34-442 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
ferme. Ce sont Hydrobia similis, Helix pulchella, Zonites sp., Suc-
cinea elegans, Clausilia pliocena et Pupa muscorum. Elles se retrou-
vent toutes dans notre horizon II, entre 23o et 234 m. sous la mer, ce
qui constitue pour cet horizon une preuve importante de l'affaisse -
ment de la plage.
Peut-être l'alternance de dépôts fossilifères et non fossilifères serait-
elle la conséquence d'une émersion temporaire. Cette alternance s'est
aussi produite sous Utrecht pendant l'époque pliocène, et également
pendant la sédimentation des dépôts quaternaires, quoiqu'elle soit
moins ostensible, à cause de la rareté des fossiles.
Nous avons, en i885, dans nos Contributions I, donné l'énuméra-
tion des terrains traversés à Utrecht, en condensant la liste que nous
avait transmise Harting, qui les avait examinés. Toutefois une corres-
pondance avec M. A. Blytt, professeur à Christiania, qui s'intéressait
beaucoup à ce forage, nous engagea à les examiner nous-même et
nous vîmes que les résultats de cet examen différèrent sur plusieurs
points de ceux de Harting. C'est pour cette raison que nous prenons
la liberté de publier ci-dessous la révision des échantillons, attendu
qu'elle montre, bien mieux que la liste de i885, les effets de la lutte
sus-mentionnée : dépôts de gravier, de sable et d'argile, alternant
entre eux et avec des formations de terre ferme (tourbe). Nous com-
parerons en même temps le forage en question, que nous désignerons
sous le nom de « forage de la place du Vreeburg » avec celui d'une
autre place publique dite « la Neude » et avec celui de la nouvelle caserne
« Damlust » ; ces comparaisons seront utiles puisque ces sondages
sont peu éloignés l'un de l'autre et que la différence des terrains rap-
portés fournit aussi la preuve que l'on n'a à faire qu'à des lentilles de
sable, d'argile, etc., comme le sont généralement les dépôts d'eau
douce. Ensuite, la présence de tourbe dans l'un des forages prouve
que le dépôt qui se trouve à une même profondeur dans l'autre est un
dépôt d'eau douce et non marin. Les chiffres des trois forages ont rap-
port au niveau de la mer ;le sol du Vreeburg est à +3,75 m., celui de la
Neude à -f- 3,60 m, et celui de Damlust à 2 m. (surface naturelle).
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 443
Nouvel examen des échantillons du sondage de la
Place du Vreeburg, à Utrecht.
| |||||||||||
I Alluvium. |
Remblai et argile fluviatile, i^.aS — Vree- il. — Diluvium Sable grossier, bigarré-clair, mêlé d'un peu 435 mm....... Sable très fin, bigarré-clair, avec quelques cailloux..... Sable grossier, comme 2, mêlé de gravier. Gravier, mêlé de beaucoup de sable grossier - 1,25 5,00 4.3O 7,00 4.5o 2,00 3,00 Ici, donc à environ 3o m. sous le niveau de la mer, se termine la première partie |
+ 3,75
|
444 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
DESCRIPTION DES COUCHES Rnméro des |
Profondeur sous le ÉPAIS- |
de
Sable très fin comme ci-dessus,- un peu mi-
cacé, avec des morceaux de bois et des
rognons d'argile . . . i > ,.
Argile brun-grisâtre, mêlée de sable . " .
Sable fin, comme 10, parfois plus grossier
ou mêlé d'un peu de gravier . .
Argile gris-clair, gris-foncé ou viol^tl^,^,, ..
Sable fin, blanc, très argileux, parfois un peu
grossier ou bigarré, micacé, , . . .p
Argile fine, gris-clair. . ,, . .,
Sable fin, argileux, micacé, morceaux de
tourbe.....; .
Argile fine, gris-clair ou biun-grisâtre, mor-
ceaux de tourbe . , . . ,.
Sable fin, morceaux de tourbe et de bois
Tourbe amorphe, feuilletée .
Argile fine, gris-clair . ...
Sable fin, argileux et micacé
Sable blanc, plus grossier, morceaux de bois
Sable fin, brun-clair, en partie plus grossier .
Argile gris-rougeâtre, morceaux de bois.
SaWe très fin, jaune-brunâtre, argileux .
Sable blanchâtre, un peu grossier.
lO
36,25
36,75
41,25
46,25
5o,25
50,75
5i,25
54,25
54,75
55,75
57,25
61,25
63,-75
66,25
66,75
68,75
69,25
29,25
36,25
36,75
41,25
46,25
5O,25
50,75
5I,25
54,25
54.75
55,75
57,25
61,25
63,75
66,25
66,75
68,75
7,00
o,5o
4,5o
5,00
4,00
o,5o
o,5o
3,00
o,5o
1,00
i,5o
4,00
2,5o
2,5o
o,5o
2.00
o,5o
11
12
i3
'4
15
16
17
18
19
20
21
22
23
2;
25
26
On peut réunir les dépôts entre 29"^,25 et 69™,25 de profondeur. (30"".— 70*").
et les appeler « zone de sable fin et d'argile ». Les différentes lentilles de sable
et d'argile ne correspondent pas dans les trois forages, argument pour la structure
lenticulaire Ainsi, on a rencontré l'argile dans le forage « Neude » entre 38™,40 —
45™,40, 47"',4o--52"',9o, 56"',20—ôi^^go et 67",90 à 68™,40. Sous« Damlust »,
l'argile paraît faire complètement défaut et le sable fin se continue de 22",25 à 74 m.
Il est tantôt très argileux (38™,75 à tantôt moins ou point. Les lentilles de
tourbe correspondent assez bien dans leur position ; sous la Neude la tourbe se trou-
vait à environ 5o à 5i m., sous Damlust à 54"!,3 à 55™,6. Cette tourbe est encore
une preuve de la nature fluviatile du dépôt entier, y compris l'argile. 11 s'en suit
naturellement qu'il re faut pas penser à une alternance de dépôts marins, de
plage et d'eau plus profonde, comme il paraîtrait au premier abord, mais seule-
ment à un changement de nature des sédiments d'une rivière dans son delta. Les
différents bras varient continuellement de position et de puissance, de sorte qu'un
bras puissant, après avoir déposé du sable plus ou moins grossier, peut s'affaiblir
et ne déposer au même endroit que de l'argile.
Nous passons à la troisième zone, qui est de nouveau plus grossière.
Sable blanchâtre, très grossier et gravier. 27 28 29 30 |
|
o,?o
o,5o
3,5o
2,00
A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 435i
DESCRIPTION DES COUCHES Roméro dfS coutbes. |
Profondeur sous le EPAIS- |
de
Sable grossier, blanchâtre avec quelques cail-
loux de quartz, de lydite, etc. de 1 à
2 centim. Un silex de 46 gr , et un frag-
ment de quartzite de 44 gr.
Çà et là des traces de coquilles : Mactra et
Cardium edule......
Sable fin, blanchâtre, grains de limonite.
Quelques petits cailloux de quartz blanc,
morceaux de bois.....
Sab e grossier, blanchâtre . .
Sable fin, blanchâtre.....
Sable grossier, blanchâtre, en bas avec plu-
sieurs cailloux assez gros. Quartzites de
87 et de 64 gr , lydites de 28 et de i5 gr ,
plusieurs cailloux plus petits jusque 2 cen-
tim. Quelques fragments de coquilles et de
bois . ■.......
Sable fin. blanchâtre, fragments de coquilles et
coquil'es reconnaissables, Mactra, Car-
dium edule, Ringicula ventricosa et même
une très petite valve double de Corbula
gibba (91 m.). Morceaux de bois humifié .
Argile fine, sableuse, gris-clair
Tourbe et bois......
Comme 3j . .
Sable fin, blanchâtre, mêlé d'un peu de sable
grossier . .....
Sable blanc grossier, mêlé de sable fin.
Comme 40 . . . . .
Comme 41 ; caillou de granite de 4 mm. à
103,75 m , plusieurs petits cailloux de
microcline gris, fragments rares de
Af^icira,quelques morceaux de bois et d'ar-
gile ........
Sable fin, blanchâtre. En haut quelques pe-
tits cailloux de lydite, de basalte de 1 cent.,
des rognons d'argile et des fragments de
bois et de coquilles (rares). Une valve de
Lîicina arcuata. . . .
Argile gris-clair.....
Tourbe.......
Argile gris-clair . . . .
Sable blanc, très fin, traces de coquilles
Sable grossier, blanchâtre, un peu bigarré,
avec quelques cailloux, de quartzite micacé
de 2 cent. ; traces de coquilles .
Sable fin, blanchâtre, avec un seul caillou de
quartz blanc, de 1 cent.
Sable grossier, blanchâtre,fragments de bois
Argile gris-clair......
Sable fin et très fin, blanc, argileux et mi
cacé. Rognons d'argile, un caillou de quartz
de 38 gr. à 119,5 m. . .
Argile gris-clair . . .
3i
75,75
82,25
6.5o
32
82,25
84.75
86,25
84,75
86.25
87,25
2,5o
i,5o
1,00
33
34
35
87,25
3,00
90,25
36
i,5o
o,5o
o,5o
.i,5o
2,5o
2.00
2,5o
91,75
92,23
92,75
94,25
96,75
98.75
101,25
90,2?
91.75
92,25
92,75
96,75
98,75
37
38
39
40
41
43
101,25
105,75
4,5o
44
105,75
110,25
110,75
11 1,25
111,75
110,25
110,75
11 1,25
111,75
112,25
4,5o
o,5o
o,5o
o,5o
o,5o
46
47
48
49
50
51
52
53
1 12,25
1 13,75
II5,25
116,25
113,75
115,25
116,25
116,75
i,5o
i,5o
1,00
o,5o
116,75
119,75
119,75
120,75
3^00
1,00
54
4^6 D-- J. LORIE. CONTRIBUTIONS 3l JUILLET
DESCRIPTION DES COUCHES |
Profondeur sous le Kuméro drs EPAIS- de |
Sable fin et peu grossier, rude, argileux, brun-grisâtre ; quelques petits cailloux. Argile gris-clair...... Sable fin, blanc, mêlé de nombreux grains de limonite . . . . . Argile gris-bleuâtre, feuilletée caillou de lydite de 2 cent. . . Cyprina....... Argile gris-jaunâtre feuilletée de silex et de phyllite..... Argile gris-clair brunâtre .... Argile gris-clair, sableuse ... 55 56 6i 63 64 65 66 67 68 69 70 7» 72 |
|
Dans nos Contributions I, nous avons fixé la limite inférieure du
Quaternaire à i55 m. de profondeur (i5i,25 m. — A. P.,) à cause
de la présence du sable grossier contenant un caillou de granite, et
nous ne voyons pas de motif de changer d'opinion.
Comme nous l'avons fait remarquer ci-dessus, la troisième partie du
Quaternaire est de nouveau plus grossière. Pour ces parties le forage
de Damlust reste hors de comparaison puisqu'il n'a pas été continué
1889. A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 447
au delà de 74 m., celui de la Neude présente le même phénomène que
celui du Vreeburg, mais le nombre d'échantillons des roch-es traversées
est très petit, de sorte qu'on ne peut pas en juger aussi bien. De 74,40 à
77,90 m. on a trouvé un sable relativement fin, mêlé de grains plus gros-
siers eten partie très argileux;de77,9oà99,4om.,,un sable très grossier,
mêlé en haut de plusieurs cailloux. Entre 99,40 et 100,90 m. se trou-
vaient, d'après l'échantillon, au moins deux ou trois espèces différentes
d'argiles : l'une noire, l'autre brun-rougeâtre, la troisième gris-clair ;
l'échantillon est en outre mêlé de morceaux de bois et pourrait donc
bien être comparé aux deux couches d'argile, renfermant une couche
de tourbe, entre 91,65 et 94,25 m. sous le Vreeburg. Une couche de
sablegrossier avec des fragments de coc\m\\e.s (Cyprina, Mactra, Car-
dium edule) a été rencontrée entre 141,40 et 144,90 m. ; le reste du
terrain traversé, jusqu'à 148,40 m. — A. P., se compose de sable
blanc, plus ou moins argileux, contenant parfois des fragments de
coquilles, et.d'une couche d'argile entre 137,4 et 138,4 m. En tout cas
nous y voyons en gros, de même que sous le Vreeburg, une alternance
de dépôts fins et grossiers, contenant parfois des débris de coquilles.
La connaissance du sous-sol quaternaire d'Utrecht est donc princi-
palement puisée dans le forage du Vreeburg ; comment faut-il main-
tenant paralléliser les trois divisions naturelles que nous y avons intro-
duites avec celles que nous acceptons pour notre Quaternaire.
En i885, lorsque nous faisions emploi de la liste de Harting sans
avoir examiné les roches nous-même, la fréquence de matériaux très
grossiers nous restait inconnue Actuellement c'est le contraire et nous
n'aurions pas trop d'objection à considérer le dépôt entier comme Dilu-
vium graveleux. Celui-ci d'ailleurs n'est pas chez nous graveleux en son
entier, mais il contient souvent des dépôts d'argile et de sable très con-
sidérables. Probablement le vrai Diluvium préglaciaire,qui ne contient
que des cailloux rhénans ou moséens, est exclu, puisqu'à i5i m. se trouve
déjà un caillou de granite. Aussi il n'y a pas de raisons prépondérantes
pour accepter le Diluvium glaciaire non- stratifié la moraine inférieure
— aucun des cailloux ne portant des stries glaciaires et les roches scandi-
naves étant partout fort rares ; la grande majorité est d'origine rhénane.
Nous n'aurions, d'autre part, aucune objection à considérer la par-
tie inférÎÉure, de i5o à 70 m., comme Diluvium graveleux et la partie
moyenne, de 70 à 3o m. comme Diluvium sableux si cette partie n'était
pas recouverte de nouveau de dépôts grossiers et même graveleux. Peut-
être la solution de la question serait de considérer la partie graveleuse
supérieure (de un à trente m.) comme un Diluvium graveleux remanié
et dérivé des collines peu éloignées à l'est de la ville ; mais pour le
moment nous hésitons à prendre une décision à cet égard.
448 D^ J. LORIÉ. — CONTRIBUTIONS 31 JUILLET ~
Ce seront des forages peu profonds (d'une vingtaine de mètres) entre
Utrecht et la station De Bildt, point le plus proche où le Diluvium gra-
veleux caractéristique (moraine profonde) vient à la surface, qui pour-
ront élucider la question. En parcourant ce trajet, on y voit la glaise
alluviale céder sa place au Diluvium sableux et celui-ci au Diluvium
graveleux. Jusqu'ici il n'y a aucune raison de supposer ailleurs, dans
les Pays-Bas, un second dépôt de gravier (ou sable graveleux) rhénan,
qu'on devrait paralléhser à la seconde extension des glaciers quater-
naires. D'après Penck, un dépôt semblable est en effet développé dans le
sud de l'Allemagne, dans la vallée del'Inn, etc. Nous avonsété assez tenté
d'en voir le représentant dans la partie graveleuse supérieure d'Utrecht et
de considérer la partie sableuse moyenne comme un Diluvium sableux
interglaciaire. En cet endroit, nous ne voulons point défendre cette opi-
nion, mais seulement l'émettre. Une discussion ne pourra être qu'avan-
tageuse et indiquer une nouvelle direction pour les recherches futures.
Une observation qu'il est bon de faire consiste en ce que les fragments
de coquilles marines et les coquilles entières (qui sont très rares) n'ont été
constatés qu'à une seule exception dans la partie graveleuse inférieure;
elles manquent absolument dans la partie moyenne sableuse. Ils ont été
constatés à 26, 77, 80, 102, 106, iio, 112, 114, i32, i33, 134, i35,
i36, 142, 143, 146, i5o et I 5i m. L'absence totale de coquillesboréales
(Cyprina Islandica vit encore sur nos côtes) et la présence de frag-
ments reconnaissables de Ringicula ventricosa (qui n'est connue que
du Pliocène) agi m., nous porterait à ne les considérer que comme des
coquilles remaniées. La présence de valves doubles ou parfaitement
intactes de Corbula gibba (gi m.), Lucina arcuata (iio m.) et de
Mactra (i 34111.) pourra être expliquée par leur petitesse; en effet, ce ne
sont que des individus très jeunes. Les niveaux élevés, par comparaison
au Pliocène non-remanié,présentent une difficulté; pourtant il est per-
mis de supposer qu'il existe quelque part vers le sud des lambeaux de
Pliocène, qui n'ont pas participé autant à l'affaissement séculaire,
comme par exemple le Pliocène de la Belgique.
L'hypothèse de la nature remaniée de toutes ces coquilles, plus ou
moins endommagées, a encore l'avantage de ne pas être en contra-
diction avec les forages de Sloten et de Diemerbrug. Là, les coquilles
manquent absolument en-dessous de 3o m., et il serait naturellement
assez difficile de se représenter la mer quaternaire tout près d'Utrecht,
en même temps qu'on n'en voit point de trace près d'Amsterdam.
Aussi la structure lenticulaire des dépôts est-elle plus prononcée et leur
nature plus grossière que sous Amsterdam, ce qui s'explique facilement
de la même manière.
1889. A ^^^ GÉOLOGIE DES PAYS-BAS 449
Les deux forages de Sloten et de Diemerbrug présentent un cas plus
ou moins analogue. Nous voulons d'abord faire ressortir que la limite
des parties grossière et fine du Diluvium s'y trouve environ à la même
profondeur, 70 m. sous Utrecht, 65 m. sous Diemerbrug et yd m. sous
Sloten. Dans ces deux localités, la partie supérieure renferme également
des éléments grossiers. Ce ne sont pourtant que des cailloux isolés dans
du sable tin — marin ou fluviatile — ; il n'est pas question d'un véri-
table gravier. Ils ont été rencontrés dans du sable marin que nous
considérons comme alluvial, à 13,40 m. à Slotenetà 1 i-i2m. à Diemer-
brug, et dans le sable fluviatile du Zanddiluvium à 16, 24, 31 et 60 m.
sous Sloten et à 36, 49 et 55 m. sous Diemerbrug.
Les premiers ne sont que des cailloux déposés accidentellement sur
la plage par des objets flottants ; les seconds pourraient plutôt donner
lieu à une comparaison avec le forage du Vreeburg, dont ils présentent
jusqu'à une certaine hauteur une analogie affaiblie. Aussi à Loenen-sur-
Vecht, à moitié chemin entre Utrecht et Amsterdam, on a traversé
un véritable gravier fin à environ 3o m. de profondeur, pour ne per-
forer ensuite que du sable fin du Zanddiluvium ordinaire.
Pour le moment les faits cités sont les seuls qui engageraient à admet-
tre une seconde augmentation d'intensité des agents géologiques et
il faut attendre ce que nous réserve l'avenir pour en donner une
explication satisfaisante.