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E S S A I
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sin i,i:s
II0Ï1S DE TRAMSPORT ET DES SEGODRS E GMR1L
AIIX
BLESSËS ET MALADES
i:.\\
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TEMPS DE GUERRE.
Il K II I V. il S A M A J R S T É L E R O I UKS PAYS-BA8,
i.e doctel\'R G. F. VAN DOMMELEN,
Médccin principal de \\\' classe de 1\'anDée, Chevalier de Pordre du Lion Nëerlandus,
inombre He plusieurs Sociétés savantes nationale! fit étrangèreu.
A V E C XXII PLAN f\'. II F. s . K I 2 3 r I <; U II K s I N T E 11 n A I. K K S li A N S I. E T E X T E.
I.e but principal i[Ue je me iui« propoté, c\'ett d\'aider dan» racconi-
plis-ïinit-Tit de iMf ilevoir et de 1» tüclic cllnritable qn\'ill IC tont impoftrs,
mes jcum \'- coaMvMt et era i,ui, inspirés par 1\'exemple de Hkaii
DOMJTB, ie vouenl k In uintr Btalai di\' prodi\'uer dc« ecour»»u\\
bleui\'-s niiliuiret des nrtnces.
1\'rrfnT de l\'autrur.
QlJVRAGE COURONNÉ DU PRIX SPÉCIAL DE SoN AlTESSE ROYALE LE PrINCE MeNRI
DES PaYS-^AS, PAR LE JURY DE l\'^XPOSITION DE LA QrOIX JROUGE A LA fÏAYE.
1. A II A Y E .
CHEZ VAN LANGENHUYSEN, FRÈRES.
III P ft I I E l R > - 1.1 T 11 ü V, | A VII f. I,
IR70.
RIJKSUNIVERSITEIT UTRECHT
A06000011715582B
1171 5582
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A Sa yVLAJESTÉ
11
ROI
DES PAÏS-BAS,
Grand-Ouc de Luxembourg, etc. etc.
Il y a trente-cinq ans, lorsque l\'Armée Néerlandaise étail encore en campagne, j\'avais
l\'honncur d\'apprendre a apprécier la haute sympathie de Votre Majesté a l\'occasion du malheureux
sort d\'un artillcur a clieval, frappe par uu accident sérieux.
Ce lul alors, et, pour la seconde Ibis, quelques années plus luid, par suile encore d\'un
accident semhlablc, arrivé dans Ie Camp de Milligen, que Volre Majeslé daignait m\'honorer
d\'un entreticn sur l\'élat peu satislaisaiit des moyens de transport pour les blessés et les malades
dans Votre Armee.
i
Ces circonslances, et Ie vil\' intérèl que Votre Majeslé a bien voulu montrer a l\'occasion
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de la grave maladie d\'un de Vos Commandants de Regiment, ii Nymègue, me lirent prendre la
résolution de visiter FExpositiou Universelle n Paris, dans l\'intenlion d\'étudier les moyens de
transport et de secours aux hlessés el malades, moyens de plus en plus pertectionnés dans
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les derniers lemps, el aux qnols les malheureuses victimos de la guerre doivenl Ie soulagement
de li\'in s soutl\'rances el méme bien souvent. la vin.
Ces ffiiillrs conliennenl les l\'mits de mos études sur Ie sujcl <|iii m\'occupail.
Le plus grand lionneur que l\'aiileur aurail jamais pu sollicitcr ponr son modeste iravail,
i\'csl den voir accepler l;i dddicaeo par Volrc Majeslé. Je vous prie, Sire, de vouloir bien
agrëer pour cetle auguste bienveillanee, l\'assurance de mon profond respect et de ma fervente
gralilude. avec lesipiels j\'ai riionneur d\'èlre,
Sire!
La Hnye, Février 1870.
De Votre Majeslé Ie tres humble el tres fidele sujet,
G. F. VAN DOMMELEN.
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PRÉFACE.
Quiconque, par les devoirs de sa charge, fut jamais appclé è soigner des militaires
malades ou blessés, ou a diriger leur transport, soit du lieu du combat a rambulance, ou
bien a des bopitaux temporaires ou stationnaires, aura sans doute comme moi, ardemment
desiré une amélioration ou un changement radical dans les moyens de secours en général,
pour Ie bien-ètre des victimes de maladics ou de la guerre, afin d\'alléger leurs souffrances,
d\'éviter l\'irritation de leurs blessures et de facilitcr un transport, aussi acceleré, aussi
commode que possible.
Ces considórations me poussèrent vivcment a visiter P Eocposition universelle d Paris,
en 1867, OU se trouvaient exposés tous les moyens que la science a invcnté, a perfectionné
dans cc noblc hut philantropiquc.
Les devoirs du service me retinrent assez longtcmps, et, n\'arrivant a Paris que vers la
fin de l\'Exposition, j\'ai trouvé Parrangement de plusieurs ohjets bien different des déscrip-
tions, faites par d\'autres visiteurs avant moi; de la la différence, sous ce rapport, que peut-étre
on rémarquera dans les pages suivantes, en les comparant avec des publications antérieures
sur Ie ntóme sujet. En outre, Ie personnel de service portait les marques de fatigue; il désirait
revoir ses foyers, impatient de ce que la cloture, atlendue Ie 1" Octobre, n\'aurait lieu défini-
tivement qu\'au ltr Novembre.
Voila une cause principale qui m\'empêchait d\'exiger trop des employés quand je faisais
des croquis. Un Infirmicr-major, que Mr. Ie Dr. Gauvin avait eu la complaisance de m\'ad-
joindre, m\'a été d\'une grande utilité.
Je saisis avec empresseinent cette occasion, pour porter un hommage rcconnaissant a
Messieurs les Docteurs Gauvin et Créna et a Messieurs les comtes de Beaufort et de Breda,
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2
pour la gracieuse bicnveillance, avec laqucllc ils m\'ont offert les exemplaires de la littérature
sur Ie sujet qui m\'occupait.
Presque dans tous les pays la science et 1\'industrie s\'étaient faites un devoir d\'inventer,
de composer unc infinité d\'objets les plus divers, dans Ie but proposé, objets qui alors étaient
exposés a Paris. Sans doute les progrés dans les moyens de déstruction ont servi aux pro-
jjrès dans 1\'art de porter secours aux malhcureuscs vietimes; mais les perfcctionncments de
Part de la mécanique y ont contribué énormemenl.
Les croquis, ajoutés a ces pages dans Ie but d\'élucider Ie texte, sont loin de posséder
Ie degré de perfectionnement que peut-ètre on pourrait en attendre. Mais, dessinatcur
inexcrcé, j\'ai, en oulrc, 1\'excuse du manque de temps et d\'espace pour prendre mes croquis.
Impossible de bicn faire dans des passages étroits, ou Ie dessinateur élait a cbaque instant
gèné, interrompu, poussé, par Ie flot des visiteurs, surtout les derniers jours, quand l\'Expo-
sition était graluitement ouverte pour la visite des enfants des bospices et autres Institutions
cbaritablcs. Ces excuses ne sont peut-ètre pas concluantes, et paraitraient insulfissantes pour
risquer unc publication de mon modeste travail, mais dans un cercle d\'amis on condamnait
non sculcmcnt mes scrupules sur ce point, mais on me poussait mème a la publication de
ces feuillcs.
Du reste je demande pardon a tous ceux qui ont envoyé leurs inventions a 1\'Exposition et
(jui ne scraient pas contents de mes croquis. Le but principal que je me suis proposé, c\'est
d\'aider dans l\'accomplisscmcnt de leur devoir et do la lache charitable qu\'il se sont imposés
nos jeunes confrères et ceux qui, inspirés par 1\'exemple de Henri Dunand, se vouent è la
sainte mission de prodiguer des secours aux blessès militaires des armées.
L\'ordre systemali(|tie que j\'ai suivi dans ces pages, m\'a conduit a commencer par la
description des moyens de secours a donner sur lc cliamp de bataillc aux blessès par les
armes de Kennend, et des moyens de transport immèdiat hors des lignes de bataille, pour
linir avec les considérations sur les secours, donnés dans les bopitaux stationnaiies.
Les particularités, décriles dans lc texte de cettc publication, ont été rémarquées et notées
par Pautcur. Ce qui se trouve dans les notes est cmprunlé a d\'autres auteurs.
Avant de commencer, il me reste la tacbe tres agréable, de témoigner toute ma gratitude a
mon ami le docteur van Leent, chirurgien-major et professeur de chirurgie a 1\'höpital de la
Marine Royale au Nieuwe Diep, qui a bien eu la bonté de se chargcr de la traduction du
texte, travail pour lequel le temps me manquait complélement.
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Von einen frühzeitigen, schnellen und schönenden Transport is der Erfolg
der Spateren Behandlung hauptsachlig abhitngig und Misshandlungen, welene
die Wunden und die Verwundeten auf verspateten, tragen, rohen Transporten
erfahren, sind meist durch kein Mittel wieder zu beseitigen.
Dr. H. Fischer,
Lehrbuch der allgemeine Kriegs-Chirurgie. (fol. 198.)
MOYENS DE TRANSPORT.
Les moyens de transport pour les blessés et les malades peuvent être divisés en deux parties:
1.  Ceux qui servent a les transporter hors du feu ennemi, au lieu de secours Ie plus voisin:
les brancards;
2.  Ceux ii(lapt(\'s au transport a 1\'ambulance la plus voisine, notamment les brancards d roues;
3.  Les mulets;
4.  Les voitures d\'ambulance;
5.  Les navires-hopitaux pour Ie transport aux hopitaux provisoires ou stationnaires.
BRANCARDS.
Il est clair que la qualitë essentielle, indispcnsable des brancards est la simplicité la plus
grande, afin d\'éviter l\'encombrcment, et de pouvoir être mis en reserve dans une espace
relativement petite.
En premier lieu nous nommons ici Ie brancard, formé de deux longrines et d\'une toile
doublé, muni ou non de tringles, et avec ou sans pieds ou appuis. Lc plus simplc est Ie
brancard d\'embarquement Francais (planche I, n°. 1), composé de deux lances ou balons,
passés entre les doublures d\'une toile (1).
(1) C\'est Gracfe qui improvisait un brancard de deux fusils, dont il fit servir les batons comme tringlcs
transversales, d\'une capote militaire et de courroies a boucles. Quoiqu\'on doive admircr l\'ingénieuse conbinaison
de ce moyen de transport, il nous parait tres incommode pour les blessés ainsi que pour les porteurs. (planche
V, lig. 2-1, du Lehrbuch der allgemeinen Kriegschirurgie von Dr. H. Fischer, Ober-Stabarzt. Erlangen. Ferdi-
nand Enke, 1868.)
Graefe a également improvisé un brancard de 4 batons en fröne, réunis par des courroies, et couvert» de
linge, de chemises, de capotes ou bien d\'un treillage de branches (pi. V, flg. 19 de 1\'ouvrage susdit).
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Quoique ce brancard puisse servir au besoin, pour un tres court transport, Ie manquc de
traverses se fait bien vite sentir (1).
Le modelc Ie moins compliqué est un brancard Anglais (pi. I, fig. II) qui se compose d\'une
toile doublé, dans laquelle sont passées deux longrines en bois, tenues écarteés par deux
travers a crocbets (2).
Le brancard Américain n°. 1 (pi. I, lig. III) est a peu-près egale au precedent, mais la toile
est attacbéc aux longrines au moven d\'oeillets et de nocuds et peut facilement ètre détacbée (3).
Nous citons ici le brancard Américain n°. 2 (pi. IV, fig. IV). Il est composé de deux lon-
grines, reliées ensemble a cbaque extrémité par unc barre de fer, a la quelle sont fixeés
deux autres barres, qui, mobiles en deux sens, peuvent former pieds, ou bien présentent
des poignécs, en iormant lignc avec la traverse.
Un brancard simple et tres pen composé , mais qui, en pratique, ne semble pas devoir satis-
i\'aire, est le Tablier brancard (Système Landa). 11 se compose d\'un tablier a mancbes, dont
la partie supérieure forme un sac ouvert des deux cotés et qui, sur le milieu , peut être
detacbé de la moitié inferieure au moven de boutons et de boutonnières. Le bord intérieur
de cettc seconde moitié formc une doublure, dans laquelle est passé un baton transversal.
Le maladc porté appuie Ie dos contre la poitrine du porteur n". 1 ; le porteur n°. 2 saisit
le baton transversal et, tournant le dos a la personne portee, aide è la transportcr. Il est
clair que le premier porteur, qui a passé les mancbes du tablier, nc saurait supporter long-
temps la pression, exercée sur la nuque et sur le dos. Peut-ètre pourrait on rémedier a ce
gravc inconvénient en passant des longrimes dans les doublures de la moitié inférieure de Ia
toile, el que les deux portcurs pourraient alors saisir. Ceci, du reste, ne présenterait pas
d\'avantages reéls sur les autres brancards simples.
A coté du Tablier brancard nous rémarquions la Tente-abri-brancard. On sait que le soldat
Francais, du moins en Algérie, emméne avec lui une lente-abri, une toile carrée, de lissu
grossier. A l\'aide de deux batons il en fait une petitc lente. Quatrc ou six de ces carrés de
toile, munis d\'oeillets aux quatre bords, sont reliés entre eux au moyen de lacets. Les
mèmes batons, qui avaient servis è élevér la lente, servent alors a former des brancards, soit
(1)   Ceci paratt ètra également la l\'aute du brancard de Neus», composé de deux longrines, pouvant etre
pliées en deux sur la moitié, au moyen de charniéres, et tendues de toile. Ce brancard possede des pieds
mobiles.
(2)    Gouerke se servait de coutil a lil pour son brancard, en usage dans l\'armée Prussienne. Ce brancard
est en tout semblable au modèle Anglais susdit.
(3)  Fischer parle d\'un brancard Américain, ou le coutil a lit (la toile) peut ötre tendu au moyen de cordes,
passées autour des traverses. (Fig. 27, planche V du Lehrbuch der allgemeine Kriegschirurgie).
i
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f)
un cacolet (lorsquc la personne transporteé s\'y maintient assise), soit litière (quand Ie blessé
y est a moitié couché) soit liamac (lorsqu\'il y est eouché tout a fait).
Il me parail que Ie montage de la tente-abri-brancard, Ie réliement au moven des laeets,
doil présenter sinon des dilficultés, du moins un arrèt plus ou moins considérable . selon
l\'habilité des aides. Si au contraire, les tentes sonl montécs d\'avance en brancard, Ie soldat
n\'aurait pas toujours la sienne a sa disposilion.
Le Brancard portatif élastique de Carré (pi. I, lig. V) est assez compliqué et, en outre,
ne parait pas tres facile a réparer. Il est composé de barres de Ier, entre les quellcs sonl
emboités des ressorts en acier. Cette disposilion offre, sans aucun doute, un avantage réel
pour la personne a transporter, a la condition que les ressorts soient couverts d\'un manteau
par exemple, ou d\'une coucbe de paille.
Dans le but de faire servir 1\'élasticité dans la composition des brancards, on a fait en
Angleterre, un brancard, formé par deux chassis supcrposés, mais unis a 1\'extrémité inférieure
sous un angle tres aigu, el entre lesqucls des disques de caoutchouc servent de ressorts
(pi. I, lig. VI). L\'avantage de ce brancard se trouvc surtout dans la position un pcu élevée
de la téte el dans 1\'élaslicilé, qui garantit des secousscs la personne qu\'on transporte.
Un brancard de M. Fischer, de Bade, posséde un dossier triangulaire a inclinaison variée,
dans le but d\'ofl\'rir un appui a la tcte (pi. I, fig. VII). Un désavantage réel de ce brancard
est que, quand par accident la personne portee s\'affaissc vers un colé, le dossier doit pencher
égalemenl. En outre il n\'est pas assez élastique pour garanlir des secousses, et aussi sous
ce rapport, il est inférieur au brancard anglais nommé.
A cette categorie de brancards plus ou moins simples, apparlicnnent aussi les trois modèles
de brancards couverts suivants:
i. la lente-brancard du comité Italien (pi. I, lig. VIII). Sur les longrincs, quatre batons de
la inème dimension cl dont Ie quatriéme était articulé a la moitié, formaient 1\'appui de la
lente, qui nc me parol pas assez solide.
2.  le Fourgon-brancard (pi. I, fig. IX) qui, prés de a peut étre baisse ou élevé avolonté,
selon qu\'on désire placer les jambes de la personne transportée, dans la position horizontale
ou fléchie.
3.  le brancard de Fischer (pi. I, fig. X) est couvert tout a fait. Il est en tous points sem-
blablc aux brancards, en usage a Amsterdam pour le transporl des malades aux hopitaux civils.
Quoique ni les malades, ni les portcurs Irouvenl des inconvénients sérieux a ce moyen de
transport, il faut convenir que ces brancards prennent beaucoup de place et sont des foyers
de vermine.
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Quoique les brancards nommés excellent par la simplicité de leur construction et par leur
utilité plus ou moins grande, il leur manque a tous des pieds ou des supports, et ils ne peuvent
jamais ètre poses sur Ie sol sans ètre salis par la boue, par Ie sang, etc. En outre Ie blessé
y est exposé aux inégalilés et aux accidents du terrain, quand on voudrait Ie poser un instant
par terre, ne fut cc que pour faire reposer les porteurs.
Le brancard pliant du comité de Wurtemberg (pi. II, fig. XI) ne pourvoit qu\'en partie a
eet inconvenient, car la toile risque également d\'étrc salie, el on devra toujours prémunir le
blessé contre les graves inconvénients d\'un terrain inégal, en le couchant sur de la paille ou
sur ses vêtements. Du reste, en décrochant les traverses, on peut facileraent plier cc brancard
pour le transj)ort.
Le brancard Américain d pieds (pi. II, fig. XII) est sans doute d\'une grande utilité. La toile
est divisée en trois parties, ce qui permet de les écarter 1\'une de 1\'autre el d\'éviter ainsi la
pression. Les longrinies sont maintenues a un écartement par deux tringles en fer. Le brancard
peut réposer sur (|uatrc pieds en fer, qui peuvent ètre poses ou enlevés a volonté.
Un brancard Portugais, (pi. II, fig. XIII) construit selon le même système, différe du
precedent parce que ses longrines passent par les anneaux des tringles transversales (1). Les
pieds sont disposes comme sur le brancard Américain susdit.
Le 3ièmc el 4\'*"" brancard a pieds sont ceux de Guillon (pi. II, fig. XIV) et de Rigollet
(pi. II, fig. XV) dont les pieds peuvent ètre rapprochés ou écartés, en rélichant ou en rapprocbant
la partie inférieure a support en forme d\'X. En comprimant cette partie, la partie supérieure,
beaucoup plus courte, est dclhrée des rainuros apportées dans les traverses.
Une manoeuvre opposée les y luit entrer. Une fois en place, les pieds ne peuvent plus se
déranger ou se détacher d\'eux mèmes, parce que Ie poids du blessé maintien\'t les pieds im-
mobilcs. Je notc encore ici que le brancard de Guillon est pourvu d\'un dossier mobile,
supporlé et fixé des deux cotés par de longs crocbets en fer.
On rctrouve la même disposition des pieds cbez le brancard de la préfecture depolice. Les
longrines, les traverses et les pieds sont roulés dans une converture, el 1\'appareil est serre
ainsi dans un sac de toile cirée (pi. II, fig. XVI) (2).
(1) Les brancards en usage en Hollande ont la même disposition des traverses.
Dans son ouvrage intitulé: «Verbandplatz und Feldlazareth» (Berlin, 1868, page 3), Ie Dr. Etmarch
donne également un dessin de ce modèle.
(21 Je rappelle ici, que nuit et jour une garde militaire occupe une poste aux Champs-Elysées, pour porter
secours aux noyés.
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Mr. Speir de Berlin avait exposé un brancard, dont Ie cadre et les pieds étaicnt en fer.
La loüe est rcmplaeée par un doublé treillis en lil de laiton (pi. II fig. XVII) dont une ex-
tremité peut êlre relevée et rabaissée en dossier (1).
Le comte de Beaufort a inventé un brancard d ficelles, brancard-lit improvisé, également
présent a 1\'Exposition. Nous considèrons ce brancard comme un lit improvisé a supports. Il
était construit de branches d\'osier liées et unies en lous sens è 1\'aide de cordes et de ficelles.
Mr. Jean Retnich, de Vienne, avais également exposé un lit ou brancard improvisé. Seu-
lement la construction exige plus de soins que cello du brancard-lit du comte de Beaufort.
Le brancard de Mr. Bemich (pi. II, fig. XVIII) est couvert d\'un matelas de paille, ou, avec
cinq oreillers juxtaposés, on peut improviser un lit. L\'oreiller de milieu peut ètre oté et posé
sous la tète. L\'cspace libre permet alort aux fluidos et matières excrémentielles de s\'écouler
dans la paille (pi. II, fig. XIX).
Prés du dernier appareil se trouvait un brancard, composé selon le mème système, mais
dont la litière était formée par une toile, tendue par des cordes passées dans destrous, pra-
tiqués dans les bords de la toile. Le nom de 1\'inventeur m\'est resté inconnu (pi. II, fig. XX).
Sur ces lits improvisés, on peut Irès facilement étendre le matelas plié en quatre (pi. II,
fig. XXI) également envoyè a 1\'Exposilion universelle
Mr. le comte de Beaufort me faisait rémarquer, que les trois derniers brancards pourraient
servir plutót de lit improvisé ou de lable a opérations que de brancard, vu que les supports,
lormés par des branches unies en trétcau, ne portent plus également, quand, aprósavoirété
soulevé, il était de nouveau mis par lerre.
Avant de passer aux brancards a roues, je mentionnerai encore: 1. le sac-brancard Espagnol.
2. le bavresac a doublé usage, (pour médicaments ou pour brancard), et 3. le brancard pour
épaules et porlé sur le dos.
Les deux derniers sont originaires du Duchè de Hesse.
Le Sac-brancard Espagnal est un havresac en bois (pi. III fig. a) dont une patte forme
l\'appui pour le dos (6), tandis qu\'une autre patte sert de soutien aux cuisses (c). La caisse du havre-
sac sert de coussin. En haut et en bas sortent deux boutons, qui tirés, Torment les longrines.
(1) Dans son ouvrage cité, le Docteur Fischcr donne la description et le dessin d\'un brancard portatif è
pieds lixrs et courts. (Fig. 28.) Ce brancard a été inventé par Smith. A l\'Exposition je n\'ai pas rémarquédes
brancards a pieds flxes.
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La figure de ces derniers, séparément (fig. d), montre la maniere dont elles peuvent être
pousseés en dedans ou tirées au deliors.
Le havresac d doublé usage, de Hesse (planche III fig. a) diflëre principalement du precedent,
par ses longrines separécs, qu\'on fait passer dessous la caisse du havresac par des ganses
en cuir (a) La caisse est remplie de paille, afin qu\'elle puisse, è volonté, servir de sac
d\'ambulance. Une gouttière (fig. b) était attachée a 1\'extérieur du sac (1).
Le brancard pour épaules est formé d\'une planchette, coupée en croissant, et arrangéeen
coussin, placée sur le dos du porlcur et attachée aulour des reins a 1\'aide d\'une ceinture
(planche IV fig. I) (a). Une courroie large et bourrée, constituant (b) des bretelles, passé par
dessus les èpaules et est adaptóe a une paire d\'étriers turcs, modelc de pantoufles (c) (vulgaire-
ment appellées Babouches). Le blessé (si son état permet de le transporter de cette maniere)
est assis a cheval sur Ie coussin et met les pieds dans les étriers-pantoufles (Babouches)
Quoique au premier abord, cette maniere de transport semble peu praticable, je dois men-
tionncr ici, qu\'a Bois-le-Duc, les paysannes transportent d\'assez lourds fardeaux, soutenus
par un coussin parcil, et dont la ceinture est munie d\'un petit coussin en cuir semilunaire,
place sur les hanches.
Le Sac-brancard Espagnol me parait peu récommandable. Il pourrait être utile pourtant de
munir quclques hommes bien batis, bien forts, du brancard pour épaules, dans le cas ou
on pourrait disposer d\'un personnel nombreux d\'Infirmiers mililaires ou volontaires (2).
Le havresac d doublé usage me semble égalcmenl pouvoir servir dans ces conditions,
surlout pour y serrer soit une certaine quantité de charpie, soit le lit de campagne de Neu-
dorfer,
plié a la largeur du havresac, et dont le Docteur H. Fischer donne la déscription
                         et le dessin dans son ouvragc cité, (page 305).
Brancards a roues.
Les Brancards d roues, d\'une construclion solide et pourvus de bons ressorts, sont d\'une
(1)  Un inventeur, dont le nom m\'est roste inconnu, avait exposé un brancard, composé do deux bacs en
bois, lourds et grossiers, s\'emboitant 1\'un dans 1\'autrc, et s\'allongeant au moyen de deux longrines en fer.
(2)    C\'est de 1\'Empéreur Mauritius que déja émanait 1\'ordre, que chaque division d\'environ 400 cavaliers
(fimèm) aurait a sa suite 8 ou 10 soldats cTólitu, d\'une force supérieure, ayant pour tache de receuillir les
blessés, de les garantir d\'ötre écrasés par les chevaux ou les voitures, de les panser provisoirement, de les
transporter et de les ranimer par quelque boisson et autres rafraicliissements (Voyez: pag. 13 de mon
Histoire du service de santé militaire des Pays Bas; Nymègue, 1857, chez H. C. A. Thieme; et l\'Histoire de
la Médecine, par Isensee et AU Cohen, Groninguc 1843).
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utilité inconteslable. En premier lieu leur usage permet une épargne considérable de personnel
de service, car un seul individu suffit pour les niettre en mouvement, tandisque les forces de
deux porteurs ne suifisscnl mèmc pas pour transporter un malade couché sur un brancard abras,
pendant un temps un peu prolongé. Secondement ils pcuvent ètre employés sur des cbemins,
trop élroits pour les voilurcs d\'ambulance. On ne saurait nier un grave inconvénient de ce
moyen de transport; leur applicalion serail a pou prés impossible sur des chemins raboteux
ou sur des terrains mous, labourés par la guerrc. On risque alors qu\'ils versent ou que les
roues s\'enfouissent et restent enclavées dans Ie sol. Mais, malgré cedésavantage, ils pouiTont
toujours faire Ie service de brancards a bras, et ètre poses sur les roues pour Ie service des
chemins plus unis ou sur des terrains solides, jusqu\'au moment ou les blessés peuvent ètre
embarqués dans les voitures d\'ambulance. A 1\'Exposition se trouvaient des brancards a roues
simples et plus ou moins compliqués.
Parmi ceux de la première categorie, je remarquais Ie Brancard d roues du Doctcur Castig-
Uone
(pi. V, fig. I). Les longrincs sont légèrement coiirbées au milieu et unies 1\'une a 1\'autre
par des sangles en cuir, assez larges. Au moyen d\'un essieu en Ier, transversalcment posé
sur Ie milieu des longrimes, Ie brancard peut être monté sur de petitcs roues bien fortes.
Le brancard démonté, Ie cadre peut ètre facilemcnl plié. L\'appareil resscmble beaucoup aux
civières des porteurs de fromagc a Hoorn et a Alkmaar, mais il est bien plus léger. Aussi les
civières a fromage n\'ont poinl de roues et ne peuvent ètre pliées. Elles sont composées de
lattes de bois, larges et immobiles.
Le brancard a roues du Grand Duché de Hesse resscmble beaucoup au brancard, en
usage a Amsterdam, dont nous avont déja fait mention, mais possède en outre des pieds
mobiles, qui, au moyen d\'un pignon, peuvent ètre tournés en baut et en bas. La civière lait
service de brancard a roues quand elle est montéc sur les roues pourvues de ressorts, et que
les pieds sont tournés en haut (pi. V, fig. II); elle peut servir de lit, quand elle est démon-
tée et que les pieds sont vissés en bas, servant alors de supports.
Un brancard a roues de Neuss, de Berlin, resscmble en parlic au brancard-Fourgon, men-
tionné plus baut (pi. I, fig. III). Le brancard de Neuss est monté sur des roues (pi. V, fig. III),
qui, extérieurement, portent des roues plus petites, les quclles, tournees par le blcssé lui mème,
font mouvoir le brancard sans autre secours. Neuss avait encorc exposé deux modéles de
petites charrettes, semblablcs a celles qui, dans les places de bain servent a promener les
paralytiques. Seulement ces modéles ne pouvaient ètre pliés et n\'étaient pas pourvus de roues
de devant. Il y avait encore quelques autres modéles de ces charrettes, mais dont le nom
de 1\'inventeur n\'élait pas mentionné.
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Vient ensuite Ie brancard d roues et portatif de Barbieri (pi. V, fig. IV). Sous Ia civière se
Irouvenl deux grands supports en x. Montéc sur I\'essieu des roues dans l\'interscction des deux
pièces du support, elle i\'ormc un brancard a roues; demontée, la civière f\'orme, a volonté,
nn brancard a bras ou bien un lil impiovisé.
Mr. Ie professeur Le Fort avait exposé un brancard semblable (pi. V, fig. V). Seulement les
supports en x. élaient plus courls, et la civière se trouvait entre les roues, landisque, dans
le brancard de Barbieri, elle est placée au dessus de celles ei (1).
On remarquail nussi un train, dont I\'essieu pouvait ètre tiré cl poussé en dedans, sur la
moitié. II devait servir pour la transformation de brancards a bras en brancards a roues.
Quoique eet arrangement soit tres ingénieux, on eraijjnait avec raison, que I\'essieu ne se
rompit faeilemenl.
Mr. Pif/eard avait cnvoyé un brancard a roues de son invention (pi. V, lig. V), formé d\'une
ehemisc a coulisse ouverte, tendue dans un cadre, qui était place sur I\'essieu. Quellc que
soit la maniere dont cc brancard est bourré, soit de paille, de erin ou d\'autre bourrure,
Ie cboc pendant les mouvements du transport nc peut jamais ètre loul a fait amorli. Comme
le brancard de Piaeard cxcellait par sa simplicité, les brancards a roues de Mr. Bobert et
Colün
et de Mr. le Docteur Gauvin élaient tres compliqués.
Le brancard de Mr. Bobert et Collin, brancard d trois usages (pi. V, fig. VII), a deux
roues, mais qui sont placécs sous I\'essieu, au licu de se trouver a ses bouls. Au moven d\'une
corde qu\'on lire, les roues peuvent ètre retirées de dessous I\'essieu; en rclachant la corde, elles
reprennent leur place. Par un changement de position des poignées, qui Torment alors des supports,
d\'un simplc brancard a bras on obtient un lil improvisé. Lorsque Mr. le Docteur Gauvin
m\'en expliquait le mécanismc, le brancard versait, ce qui Ie fit éclater de rire; mais cette
bilarilé moqueuse de notie savant inlerprètc donna licu a Mr. lc comle de Beaufort de l\'ex-
borter a plus de gravité.
Mr. le Docteur Gauvin me monlrait ensuite le brancard avec Ut d ressort, inventé par lui
mème (pi. V, fig. VIII).
G\'cst un brancard qui peut ètre muni de deux roues. Composé de deux plans horizontaux,
les branches horizonlalcs du plan inférieur s\'adaptent alors sur un\'lrianglc de Ier, fixé a
I\'essieu. Ainsi Ie brancard I\'ormc un lit a ressorts.
II peut remplir cinq indications, savoir:
(1) II est entendu (|uc les supports en X s\'adaptent parfaitement sur I\'essieu au point d\'intersection, et que
de cette maniere, le mouvement des roues n\'est nullemcnt entravé.
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11
1.  Place sur ses deux roues il forme un brancard a roues.
2.  Enlevé de ses roues il forme Ie brancard a bras ordinaire.
3.  II peut ètre place dans une voiture quelconque non suspendue, et repose ators sur ses
supports.
4.   II sert au transport sur les bateaux et en cbemin de Ier.
5.  Comme lil a ressort il eonstitue a l\'ambulance un lit improvisé cxcellen! (1).
En cxaminanl ce brancard, en Ie voyant monter et démonter avcc une grandefacilité, on
était porlé a admirer Ie système excellent. Son élasticité, la maniere donl la lèle est élevéc,
sont sans doule parlaitcs. Mais aussi nous ne pouvions relenir une objection, c\'cst sa solidité
insuflisante. Quand tout ce (|ui est en bois maintenant, serail en Ier, la solidilé y gagnerait,
mais alors ce brancard, ou Mr. Gauvin a voulu réunir toutes les qualités et qu\'il a voulu
faire servir a tous les fins, deviendrait trop lourd.
On comprend que Ie clievel peut ètre abrité par un capucbon , qui peut élrc leve ou abattu (2).
Le brancard enlier peut ètre abrité par une espèce de lente.
Enfin, nous menlionnons les brancards a roues, exposés par la maison Charrière (liobert
et Collin)
, et par le Grand Duclié de Bade.
Ces brancards sont conslitués par une brouettc, se pliant en trois, et portee sur le dos
en guise de liavrcsac. L\'appareil deployé, un maladc y prend place, coucbé sur des sangles
{Grand Duc/ié de Bade) (pi. IV, lig. II en III).
Pcut-èlrc il semblerait superflu de s\'élendrc ainsi au sujet des brancards a roues; mais il
est sans doute ulile d\'indiquer les moyens sous la main, qui pcuvent les remplacer en cas
de besoin. Nous rappelons ici les brancards a roues et è ressorts, dont a la Haye entre
aulres, se servent les ébenisles pour le transport de meubles, les démenagements, etc. En
gros, c\'cst Ie modèle des brancards a roues du docleur Evans cl de Neudorfer, décrits el
représentés dans la «Kriegscliirurgic» du docleur Fischcr, plancbe X, lig. n°. 40 ét 41.
Sur le brancard d\'\'Evans un malade est assis tout sur le devant, dans une cbaise de fcr,
Ibrlement altacbée. Un second blessé est coucbé borizontalcment, derrière le premier malade.
En avant et en arrière se trouvent des pieds, pour que le brancard nc veise pas, pendant
le lciiips de repos. Sur le brancard de Neudorfer, deux blessés se trouvent assis dos a dos.
L\'un est assis dans une chaise en forme de coude, suspendue a l\'avant, entre les branches
(1)  L(>h traverses dos deux plans sont articulées. Los branches longitudinnles peuvent donc (Ure rapprochéns,
de facon qne la largeur du brancard est reduite a moins d\'une cinquieme. Ces articulations peuveut ötre fixées
au ïiiiivi-ii de coulisses.
(2)  Comme chejt le brancard a roues de Neuss. Voyez Fischer, page 203, plancheX,figure42. (oeuvrecité).
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longitudinalcs; 1\'autre est assis plus haut, sur lc brancard mème, Ie visage tourné vers
rinfinnier qui pousse Ie brancard (i).
Le brancard a roues, inventé par Ie docteur Fischer, ne diflëre du precedent que parune
courbure coudée, sur le milieu, dcvanl l\'cssieu (pi. XI, fig. 44 de sa t Kriegscliirurgie »);
comme le brancard de Neudorfer, il est pourvu d\'un capuchon en toile.
Le chariot de vivres cbinois, privé de ses pièces latérales, et transmutó en brancard a
bras par Longmore, ressemble au brancard des ébénistes (2). Seulcment le centre de gravité
est porté plus a 1\'avant.
CACOLETS.
Quoiquc chez nous lc transport des blessés el malades ne s\'elTectue jamais au moyen de
cacolets, j\'ai cru devoir offrir a mes lecleurs les dessins des objets de cette categorie, presents
a 1\'Exposition de Paris. J\'y ai aussi indiqué la maniere dont ces cacolets sont places et alta-
chés sur les mulets. J\'y ai étc poussé surlout par la considération que, quoique les mulets
ne soient pas nombrcux dans (\'intérieur, pourtant les pècbeurs des cótes font assez de cas des
haras de mulets; c\'cst surtout pour lc transport du produit de leur pêche qu\'ils se servent
de ces bêtes. Pour lc transport de malades cl blessés dans les terrains sablonneux desdunes,
ces mulets pourraient rendre des services énormes.
Quelques lignes pourront servir a démontrer sudisamment l\'utilité des cacolets, en donnant
une courte description des princi|taux modèles.
De la part de l\'Amérique du Nord étaient exposés des bats, munis de coussins è la partie
intcrieure. Des deux cötés, des litières, pourvues de pieds en bois tres 1\'orts el courls, peu-
vent et re attarhécs aux bats au moyen de courroics. Ces litières servent pour transporter des
personnes couchées. (PI. VI, lig. V.) (3)
Locati (d\'Italië) avait apporté une modification a eet appareil (pi. VI, fig. II), dans 1\'in-
tention de le faire servir au transport d\'une personne assise et d\'une autre couchée.
Un modèle de cacolet (de Florence) porie deux sièges, qui se replient et forment deux
lits-brancards (pi. VI, fig. IV). Les litières sont en fer et assez lourdes. La partie formant le
(1)    Cn brancard est oonstitué do maniere a pouvoir être emballé entre les roues, posées 1\'une sur 1\'autre.
(Voyez Dr. Fischer, oeuvre cilé. Planche X, fig. 416)
(2)  Fischer, oeuvre cité, pi. VIII, fig. 38.
(3)  Cette arrangement peut servir également pour accrocher des caisses, etc.
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1.-5
chevet, est arrangé en arc-boutant et la pcrsonne transportée est couchée, ayant la tèle un
peu élcvée. Quand la lilière est rcpliée, les coussins sont serres sous cette excavation.
Le comité Ilalien avait exposé un quatrième modèle (pi. VI, fig. VI), dont Ie chevet n\'était
pas arrangé en arc-boutant, et qui, pas conséquent, n\'était pas aussi élevé. Cette circonslance
ne me semble pas un dét\'aut. Au bcsoin, quand il y aurait grande bate, une ou deux per-
sonnes pourraient prendre place sur le cacolet plié, durant un court trajet, ce qui ne pourrait
pas s\'eflecluer sur le cacolet de Florence.
Mr. Philippe (France) avait exposé une t Gouttière d suspension», appareil destiné a ètre
place sur le dos d\'un mulet (pi. VI, fig. I). La partie qui soutienl les jambes du blessé,
possède d\'un coté une ouverture oblongue et large; dans cette espace une planche moins
large est suspenduc a des courroies, et soutient le membre fracturé, en annulant aulant que
possible 1\'effet des secousses.
Le Portugal avait exposé un bi\'tf, muni d\'un triple rebord, semblalde au marchc-pied d\'une
voiture (pi. VI, fig. III). Le blessé prend place sur le degré supérieur, tandis que ses pieds
reposent sur le dernier. II me parait bien plus utile de ne faire servir cette espèce de marche-
picd, que pour faire monter le blessé dans un cacolet, vu que quand ses rebords sont trop
cbargés, ils s\'inclinent oulre mesure et risquent de se casser (1).
La maniere dont les brancards ou cacolets sont accrochés au bat est tres variée. II importe
surtout que le bat porie d\'une maniere egale sur le dos du mulet. Dans le bul de réaliser
cette condition importante, Mr. Ie comte de Beaufort et Mr. Cogent ont fait construire un
Harnachement complet d\'Hospilaliers militaires, avec selle articulée, s\'adaptanl a tous les
chevaux, et bal articulé.
Avant de placcr la selle, on prend la mesure du dos de l\'animal
et, selon cette largeur, on la donne 1\'écart desiré, pour qu\'elle s\'adapte exactement aux
flancs de la monturc. La selle est munic d\'une clé, qui permet d\'en détacber et d\'cnjoindre
les courbets en Ier, qui sont couverts d\'une housse en cuir et poses sur le dos de la mon-
ture sur des coussins pliés (2).
(i) II n\'est pas superflu do mcntionnor une troisième maniere de transport sur dos mulets, quoiquele moyon
dn transport dont ju voux parier ici, ne fut pas représenté i l\'Kxposition. Ce sont des paniers en forme de
berceau, dont Larrey en fit construire une centaine pour la campagne de Syrië. Ces paniers sont portés par
des chameaux, un de chaque coté. Ils ne genent en rien les mouveroents de l\'animal. Ils sont arrangés de
maniere a pouvoir étre allongés, pour le transport d\'une personne couchée. (Mémoires de chirurgie militaire
en campagnes, par D. J. Larrey. Paris, 1812. Tomé 1, pag. 278.)
(2) Comme particularité historiquc nous notons ici, que, sous le règne de 1\'empereur Léon, vers la fin du
troisième siècle, les Milites despotati, qui étaient montés, avaient deux étriers au coté gauche du cheval,
pour servir de moyen de transport pour deux blessés, du champ de bataille. Ces Milites deapotati sont ana-
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Van Onsenoort, dans son «Essai historique sur la chirurgie militaire» (1) se prononce
ainsi sur Ie transport des blcssés sur des clievaux:
«Si les moyens de transport manquent, et que Ie chirurgien (en chef) connail les plans
«du général-commandant (de laire une marche retrograde), il peut proposer de faire servir
* les chevaux de la cavallerie au Iranspoii des ltlcssés et malades, ec qui, dans les pays ou
«lerralns ou cette arme n\'agit pas, ne lui sera pas refusé. Bien souvent moi mème j\'ai fait
(i Iransporter des blcssés de cette maniere. Un entier escadron de dragons m\'a été adjugé
e pour ce transport. Les cavaliers demonlés mènaienl les clievaux par la bride. Les blessés
i transportables, mnntés, prenaient alors la place des cavaliers. J\'ai suivi en cela l\'exemple
« de Sclintucker , donl paile Larrey.»
Pour un pareil transport, les élriers en cuir (pantoulles) «jui couvrenl tres bien les pieds
jusqu\'en haul, cxposés par Ie comité Américain, seraient d\'un grand service.
VOITURES d\'aNBI\'LANCE.
Le transport de blessés et malades au moven de voitures est la maniere la plus ancienne.
Les Grers, les Israëlites, les Homains se sont déja servis de voitures a ce fin, moyen de
transport d\'aulant plus simple, qu\'il n\'avaicnt qu\'è tourner leurs chariots de gucrrc pour les
laire servir dans le bul proposé (2).
Ainsi, dans lous les lemps, ce mode de transport est resté en usage. Sans doule il est
aussi le plus parfait.
La voiture d\'ambalance du comité Aulrkhien était la plus simple des voitures cxposées
(pi. Vil, lig. I). G\'élail une espèce de ciiariot, ou on avait fait ressorlir 1\'elficacité d\'unir
l\'essieu des roucs de devant et d\'arrière par des barrcs de Ier croisées. Du reslc, ni le capi-
taine de 1\'administralion militaire Herkenrath (du second regiment d\'arlillerie, alors en gar-
loguea a ceux (|iii si; trouvaicnt dans les arinées sous l\'empereur Mauritius, ei dont nous avons parlé en
traitant des brancards.
Sous l\'empereur Léon chai|uc cohorte en comptait dix ou douze. Ils devaient t5tre adroits, agiles et avisés,
(sains de corps et d\'esprit). Ils se tenaient a cent pas en arrierc de la lignc de bataille. L\'exemple donné sous
Leun, pandt avoir été suivi sous Ie rdgne de Mauritius. Seulement nous ne saurions at\'flriner cpje ses Milites
étaient montés.
(1)  De Militaire Chirurgie, geschiedkundig beschouwd, door van Onsenoort. (Utrecht, 1832.)
(2)  Livre des Rois. Chap. 22, vers 34.
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nizon a Breda), dont j\'avais l\'avantagc de faire la connaissance, ni moi n\'avons remarqué des
particularités ii cctte voilure (1).
Kxcellcntc par sa simplicité et d\'une utilité pratique incontestable, une voilure d\'ambulance
a deux roucs, exposée par le Ministère de la guerre Francais, demandait parliculièrement
nolre attention (pi. VII, lig. II). Gette voilure légere doit servir de moyen de transport pro-
visoire des blcssés. Elle peut contcnir deux personnes couchées, dont les pieds se trouvent
étendus sous Ie siégc du cocher. Le chariot était couvert d\'une banne excellente. A la rigueur,
la paille peut y l\'ormcr lit, mais, comme les voitures a deux roues ofl\'rcnt presquc toujours
un plan incliné en arrière, il laudra toujours prcndre la précaution de laire rcposer la tète
du blessé quclque pcu élevée.
Aün d\'oll\'rir a nos lecteurs un apercu commode du moyen de transport dont nous allons
nous occuper maintenant, nous rangerons les voitures d\'ambulance sous deux catégories:
1°. Celles ou les malelas et les brancards sont suspendus médiatemcnt ou immèdiatemcnt,
et qui de celte maniere se balanccnt librement.
2°. Celles ou les blcssés, ou malades sont coucbés sur des matclas, étendus, soit immé-
diatement sur le planeber des voitures, ou bien lixés a une certaine distance de ce plancbei.
La première categorie compte en premier lieu les voitures d\'ambulance, attelées de cbevaux
pour Ie transport sur les chemins ordinaires, en second lieu les wagons-ambulances des
chemins de Ier.
Le Chariot-lransport d\'ambulance, projeté par Mi\'. Ie Doclcur Pidrowski et Mr. Vinois,
exposé par Mrs. Iiobert et Collin, et le Chariot-transport du « Wiener Hulfverein,» appar-
tienncnl ii Ia première categorie.
Dans le Chariot-transport de Pidrowski, cinq simples brancards sont suspendus en large et
alternativcment l\'un au dessus de Pautre de telle maniere, que dans le devant de Ia voilure,
il se trouvent deux, dans Ia parlie postérieure trois de ees brancards (2).
Le Chariot-transport du Wiener Hulfverein au contraire n\'ofl\'re i---------------1 _____^_
que deux places pour des personnes coucbées. Les matclas sont                         __________J
suspendus sur deux fortcs bandes de cuir, attacbécs aux parois __________|
latérales de la voilure.                                                                    I                     |_________
*
(i) Le chariot de paysan de Backmvister ressemble beaucoup a eettevoiture Autrichienne. Les parois latérales
de la caisse de ce chariot sont composées de lattes, tandisque la toiture est formée par une banne, tenduesur
des cerceaux. (Voyez: Fischer, livr. cité, pi. 8, fig. 37.)
(2) Si je ne me trompe pas, c\'était seuleinent eet arrangement intérieur qui fut representé a 1\'Exposition.
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Le mode de transport des blessés et malades par la voie l\'crrée élait
represente1 par Frederik Fischer & C°. de Heidelberg. Dans les wagons
de 3\'*"\' classe sont suspendues des peivhes transversales a une liaulcur
égale. Sur ces perches sont places deux brancards pour deux blessés
couchés, tandis que sur le plancber du wagon deux autres l)lessés trou-
vent place sur des lilières plus ou moins suspendues (pi. VII, lig. III) (1).
Cette maniere de placcr les brancards ofl\'re une dilliculté sérieuse.
Toute la largeur du wagon est prise, et il est impossible de s\'approcber
des blessés. Cette dilliculté a été évitée dans les wagons-ambiilatices de
FAmérique du Nord,
construils toul expres pour le transport des blessés. Dans ces wagons
se trouvenl le long des parois latérales el a une certainc distancc (Ia largeur des brancards),
vers le milieu du wagon, des cadres de bois, paralellemcnt poses, entre lesquels les brancards
sont alternativement suspendus l\'un au dessus de 1\'autre, au nombrc de trois et de deux pour
chaque compartiment. Cel arrangement permet la libre circulation entre les deux rangées de
brancards, et le wagon-ambulance devient ainsi un véritable bopital temporaire. Les brancards
sont suspendus au moven de leurs perches, passées dans des anncaux de gutta pereba, rivés
aux poteaux des cadres.
Quinze blessés peuvent être places de chaque colé. Ainsi un wagon peut en contenir trente.
En oulre, a un bout du wagon se trouvent une cbambrctlc de garde el une cuisine, tandis
que 1\'autre contient une pliarmaeie (pi. VII, fig. IV) (2).
La voilure d\'ambulance d quatre roues du Dr. Evans représente la Iransition des voitures
a lils suspendus et balancanls. Dans cette voiture, deux blessés (rangée supérieure) sont
coucbés dans des brancards suspendus, landis que les deux blessés de la rangée inlérieure
(1)   Cc modo di\' transport est analoguo ;\'i celui, indiqué par la Compagnie jwur la fabrication du materiel
des chemins de fer, de Berlin. Au lieu de deux, on y trouvait trois brancards alignés, attachés sur des per-
ches, suspendues au moven de forts anneaux de gutta-pereba, au lieu des crochets de fer du wagon de Fischer.
Le «Kaiscr Fvnlinands Nurdbahn» offre un arrangement différent.
En haut et a mi-liauteur du wagon sont attachées ((uatre longues courroies, aux quelles sont suspendus des
brancards, <|ui otrrent une certaine ressemblance avec les escarpolettes oblongues, qu\'on trouve encore dans
les vieux jardins Hollandais. (Voyez la planclie II, fig. 1—5 des «Abbildungen der Krankenpllege im Felde,
von Dr. E. Gurlt, Berlin, 1808).»
(2)   La Compagnie pour la fabrication du matcriel des chemins de fer, de Berlin, a arrangé des wagons
de 4ièiuis classe des ehemins de fer en Prusse (wagons pour voyageurs debouts) a la maniere de ces wagons
Américains. Six blessés y trouvent place sur deux rangées, 1\'une au dessus de 1\'autre. Les brancards y sont
suspendus sur des perches transversales. (Voyei. Gurlt Oeuvr. cit., pi. III, fig. 1—3).
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sont couchés sur des brancards qui reposent immédiatcment sur Ie plancher de la voiture.
(PI. VII, fig. I et II).
Le mode de suspension des brancards supérieurs est tout a            ^.—n—^^^
fait particulier. Elle seffectue au moyen de forts anneaux de /                           >v
gutta pereba, munis de crochets, attachés, en premier lieu au \'                                    ^
second et au dernier potcau (barre verticale) de la carcasse de
la voiture, en second lieu è des tringlcs de Ier, qui, au milieu,
descendent du toit de la voiture.
Outre les quatres blessés couchés, deux infirmiers ou malades peuvent prendre place u
coté du cocber. Quand les blessés a transporter sont en état de restcr dansla position assise,
les brancards sont replies sur toute leur longueur, au moyen de charnières, et Torment ainsi
des banquettcs, ou buit personnes peuvent prendre place. Aussi, d\'un coté on peut placer
deux personnes couchécs, de 1\'autrc quatre personnes assises. (PI. IV, fig. VI).
Il y a aussi un arrangement spécial pour serrer ces brancards contre le toit de la voiture,
du moins si 1\'on ne veut pas s\'en faire servir rinfirmier portcur du brancard pour épaules
(pi. IV, fig. I) ou du brancard-brouette (pi. IV, fig. II en III) pour le transport des soldats
gravemcnl blessés, ou ben quand le terrain ne se prète pas pour le brancard-brouette.
On comprend aisément que le mode de suspension des brancards supérieurs, au moyen
d\'anncaux de gutta pereba, accrochés aux tringles qui descendent du toit, n\'oll\'re a la longue
qu\'une securilé douleuse. Aussi il parait que le général Américain Rucker è vouluéviler cette
difficulté dans la voiture d\'ambulance qui porte son nom, en soutenant les brancards supérieurs
sur le milieu au moyen de tringles de fcr en formc de J. Ceci, i              —11------- -j
il est vrai, est bien plus sur, mais les deux brancards supé-
rieurs se trouvent toujours dans la mème position, parceque le
support est tenu en équilibrc par le poids, apporté de cbaque
coté. Les brancards inférieurs peuvent également êlre replies
et metamorphosés en banquettcs, tandis que les brancards supé-                       1 -
rieurs, descendus et renversés sur un coté, le long de tringles de fer, contre les parois
latéralcs de la voiture, servent de dossier.
Si les tringles pendantes de la voiture d\'Evans n\'offrent pas une securilé sulfisantc, les
supports verticaux de la voiture de Rucker me paraissent devoir gèner énormement le charge-
ment des blessés couchés; en outre, je crois la crainle fondée que ces supports ne se recourbent
ou seront souvent déplacés. C\'est avec une grande facilité que les brancards supérieurs glissent
sur les tringles nommées, el sont accrochés et serres contre rintérieur du toit de la voiture.
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Dans Ie but d\'éviter les inconvénients des tringles pendantes et verticales, on a modifié
cel arrangement dans la voiture-ambulance triple, en
apportant a mi-hauteur dans la voiture, des barres
horizontales, accrochées dans des oeillets, vissés dans
les parois. Les brancards sont suspendus a ces barres
au moyen de crochets.
Gette voiture, attelée de quatre chevaux, devait servir au transport de huit blessés couchés.
Mais les grandes dilficultés de sa marche dans les terrains accidenlés et sur les routes mau
vaises, dilficultés causées par son poids exagéré, ont fait abandonner ce modèle. (1).
C\'est Locati, de Turin, qui, selon ma maniere de voir, a surpassé tous les inventeurs dans
Tarrangement de la voiture d\'ambulance qui porte son nom.
C\'est une voiture a quatre roues, contenant tout ce qu\'il faut pour Ie traitement et la
nourriture des blessés qu\'ellc transporte. Trois personnes légèrement blessées, peuvent
prendre place dans Ie coupé, tandis que Ie cocher est place a 1\'avant. Ces personnes sont
adossées au cloison, qui sépare cctte voiture en deux. Dans la partie postérieure, la plus
spacieuse, cinq personnes coucbées peuvent être placées. De chaque cóté deux brancards sont
suspendus 1\'un au dessus de 1\'autre, tandis qu\'un cinquième brancard occupe une boite assez
large, formant Ie milieu du plancher. Quand on óte ce brancard et que les deux brancards,
formant Ie second étage, sont abaissés, il y a place d 1\'intéricur pour huit personnes assises,
adossées commodement a ces brancards convertis en dossier; les pieds de ces personnes
trouvent place dans 1\'espace de la caisse, restée libre par 1\'cnlèvement du cinquième
brancard.
Ce qui surtout rend cette voiture tres rémarquable, c\'est Ie mecanisme a 1\'aide duquel
les brancards, avec les personnes qui y sont placées, peuvent être changés de place au moyen
de leviers, manoevrés a l\'extérieur. Par eet arrangement les blessés sont poses immédiatement
sur les lits de cóté, et ce n\'est que Ie cinquième, qui occupe Ie brancard inférieur du milieu,
qu\'il faut faire entrer dans la voiture en Ie poussant.
(1) Une voiture moins lourde est celle du Général Rosencrans. Elle porte Ie nom de Wheeling-ambulance,
est attelée de deux chevaux et possède quatre roues. Sur les banquettes mobiles 10 a 12 personnes assises
l>euvent prendre place, ou bien cette voiture peut transporter 2 a 3 blessés assis et 3 couchés. Les banquettes,
bien pourvues de coussins, enlevées de la voiture, peuvent servir de brancards.
Le système de ressorts de cette voiture, composé de bandes transversales et longitudinales, est d\'une supe-
riorité reconnue. Les secousses dans les deux sens sont complètement annulées.
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11 me semble que ce demier brancard est un inconvénient, vu qu\'il défend 1\'approchc des
quatre blessés, couchés sur les brancards suspendus. Puis, ce cinquième brancard cnlevé,
1\'espace du bac me parait un peu étroit dans Ie cas que les huil blessés assis se touchenl par
les genoux.
Des deux cótés de ce bac se trouvent des boites pour les havresacs des blessés. Une boite
sous Ie plancher (è 1\'arrière) contient la nourriture des chevaux. L\'impériale doublé a assez
d\'espace pour loger les armes des blessés. Entre les roues de devant se trouve une boite, pour
loger des ustensiles et des pièces a pansement; sous Ie siêge du coupé se trouve un cilindre,
contenant de 1\'eau et un autre pour la glacé, [/intérieur des portières sert è loger des bou-
teilles ou fioles a médicaments et des pièces a pansemem.
Quand aux brancards de la voiture de Locati, non seulement ils sont étroits, mais leurs
poignées en fer mobiles ne peuvent être immobilisées, de sorte qu\'elles s\'écartent trop ou
qu\'elles exercent une trop forte pression contre les jambes. Cet inconvénient me parüt grave,
quand, avec un collègue de Paris, nous portions une personne couchée sur un brancard de
ce modèle.
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•2(1
La voiture a"ambulance du baron Mundy (pi. IX, fig. 1) ne Ie cède en rien ü la précédente sous Ie
rapport de la construction achcvée et solide. Deux blessés peuvent prcndre place dans Ie coupé, prés
du cocher. L\'intérieur de la voiture oflre de 1\'espace pour deux personnes couchées ou (au
moins) dix personnes assises. Les parois de coté de la voiture peuvent ètre abaissées jusqu\'è
la hautcur des couches. Ainsi Ie chargement des blessés s\'eflectue d\'une maniere tres com-
mode, aidé encore par un marchepied tros large, prés des roues d\'arriére, et un autre,
moins large, prés des roues de devant. (1)
Il est vrai que de cette maniere on prévient Ie chargement des blessés par 1\'arrière de la
voiture, chargement fjui s\'eflectue toujours en poussant la personne vers 1\'avant.
Mais, en échange, ce dernier mode a 1\'avantage d\'olTrir plus de sureté, parceque, pour
laire entrer Ie blessé dans la voiture, on n\'a pas besoin de monter. (2)
Les brancards de cette voiture onl Ie mème inconvénient que ceux de la voiture de Locati,
mais de 1\'aulre coté ils ont 1\'avantage de pouvoir ètre relevés a mi-longueur, de sorte que Ie
blessé y repose dans la position demi-assise.
Les brancards de Mundy, ainsi que ceux de Locati ont des pieds se repliant en dedans.
(PI. IV, fig. VII).
Un second modèle de voiture d\'ambulance a quatre roues, et ou les blessés ne se trouvent
qu\'a un seul étage, est representé par la voiture du docteur B. Howard, de Newyork.
Le caractère principal de cette voiture se
trouve dans 1\'arrangement suivant. Au quart
inférieur de la hauteur de la voiture se trouve
un cadre de chène, reposant des deux cotés sur
des ressorts en acier, en 1\'orme de X. Six res-
sorts en arc-boutant servent encore de supports
a 1\'avant et a Carrière, ainsi qu\'aux cotés. Ainsi
on a taché d\'obvier aux chocs, qui se produi-
sent dans lc sens latéral et longitudinal.
(1)   Cct arrangement, qui permet de charger les blessés des deux cotés de la voiture, se retrouvait chez deux
voitures d\'ambulance du service de santé Autrichien. Cette voiture oiïrait des places ft l\'intérieur pour deux
personnes graveroent blessées, on pour buit personnes assises, tandis qu\'a 1\'arriére, quelques personnes assises
pouvaient encore se placer.
(2)  La simplicité qu\'on remarque dans la voiture du baron Mundy, se rctrouve dans la voiture d\'ambulance
de Tinlay et CoolUlje, mais celle-ci ft 1\'inconvénient d\'ötre ft deux roues, circonstance qui fait que la tête du
blessé, tournee vers 1\'arriére, penche trop sur co plan incliné. Dans cette voiture deux blessés couchés trouvent
place. (Voycz: Dr. H. Fischer, oeuvre cité, planche V, lig. 31).
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21
Dans Ie cadre de chène se trouvent six rouleaux, pour faire glisser un brancard dans chaque
moitié de 1\'espace intérieure de la voiture. Pour Ie transport de six blessés assis, on place
des coussins sur les bords du cadre formant des banquettes. Alors une courroie large, de
10 centimètres, est tenduc en travers de la caisse de la voiture et fait service de dossier.
Il me parait un grave inconvénient dans 1\'arrangement intérieur de cette voiture, que
les personncs a transporter doivenl passer par dessus les rouleaux et les banquettes, pour
prendre place. Du restc ce modèle est d\'une construction ingénieuse et pratique. (PI. IX,
f.g. II) (1).
A cette Minne categorie appartient une voiture d\'\'ambulance de Varmee Suisse. Dans cette
voiture se trouvc également un cadre de bois tres fort, ou cinq coussins, transversalement
poses, s\'adaptent exactement. Le coussin du milieu oté, six personnes assises, et se regardant,
trouvent une place suflisante.
\' De plus, trois personnes peuvent encore prendre place a 1\'avant et trois autrcs a 1\'arrière,
se trouvant ainsi dos a dos avec les blessés qui occupent le milieu de la voiture. Entre ces
deux rangs sonl places des coussins coniques, formant dossier. Tandis-que les personnes du
milieu reposent les pieds sur le plancher, celles de 1\'avant et de 1\'arrière les mettent sur les
marchepieds de la voiture.
Pour le transport de blessés couchés, cette voiture offre de 1\'espace pour six personnes,
mises sur deux rangs, les tètes tournees vers le même cóté. Ceci devient possible par 1\'arrangement
particulier des banquettes d\'avant et d\'arrière qui, au moyen de tringles, pliées en dedans,
peuvent former un prolongemcnt, ou s\'adaptent des coussins. Les blessés, places a 1\'avant et
a 1\'arrière, ne sont pas suffisamment garantis et la disposition de la banquette de devant me
semble devoir gêner bcaucoup les mouvements des cbevaux.
L\'empcreur Napoleon III, ayant cxaminé ce modèle, s\'etait exprimé en faveur de la dispo-
sition susdile, surtout en ce qui concerne le prolongemcnt de la voiture (2).
La voiture de la commission Royale Italienne forme le quatrième modèle de la categorie
des voitures, ou les personnes transportées se trouvent placées sur le plancher. (PI. IX,
fig. lil).
(1)  Mr. Perot, d\'Amérique, ne croyant pas que les ressorts de la voiture de Hovoard puissent suffire pour
amortir le choc, croit remédier a eet inconvénient supposé, au moyen d\'une barre de fer, introduit dans la
aisse de la voi ture, qu\'elle soutient a 1\'aide de forts aneaux en caoutchouc.
(2)  La seconde voiture d\'ambulance de la Confédératien Suisse, exposée sous le n». 24, était un iburgon
tres lourd, et pour ccla, inférieure <i la précédente.
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33
C\'est une voiture lourde et dont les proportions sont
trop massives, avant beaucoup de ressemblance avec
les voitures de transport des bagages, dont se servent
les compagnies d\'expeditions des chemins de fer; seu-
lemcnt elle Ie gagne en largeur. Dans son enceinte
s\'adaptent trois brancards de construction particuliere.
Ils portent des rebords mobiles (è cbarnières), qui,
étant abaissés, se prêtent aux dimensions d\'un matelat
aussi large que commode, ou Ie blessé est couché
comme dans un bon lit. Ces brancards portent des
poignées en fer, qui n\'ont pas les inconvénients signa-
lées a propos des brancards dans les voitures de Locati
et de Mundy.
Contrc Ie toit de la voiture étaient serres deux
brancards de reserve, en toile (1). Le cocher est abrité
par une impériale en cuir épais.
Il nous reste a mentionner la voiture Prussienne a quatre roues, de J. Neuss (pi. Vil,
fig. 34) (2), ou se trouvent des dispositions dignes de remarque.
Entre les banquettes de devant (on se placent trois blessès assis; et 1\'espace postérieure
de la voiture, se trouve une boite pour des pièces de pansement. L\'espace de la caisse
est diviséc en long par une cloison, montant a mi-hauteur, et qui formc ainsi deux
compartiments de dimensions égales. Toul en bas, de cbaque cóté de cette cloison, contre
le plancher, se trouvent des lattes d\'une certaine largeur, tandis que en bas des parois la-
tcrales de la voiture, il s\'cn trouvent de pareilles. C\'est sur ces lattes que glisse le brancard
de Neuss (pi. VII, fig. 33) (3), quand, aprós avoir replié les pieds en dedans, on le fait entrer
dans la voiture.
Sur des routes battues ou sur des terrains aplatis on peut attacher a cette voiture deux
brancards ;i roues de Neuss. (PI. X, fig. 2) (4).
(1)   Pour mieux faire voir 1\'intérieur des voitures de Howard et de la Commission Royale Italienne, les
toits ne sont pas représentés dans les dessins.
(2)  Lehrbuch der allg. Kriegs-Chir. du Dr. H. Fischer.
(3)                        ld.
(*)
                      14
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23
Quand nous jetons un coup d\'oeil rétrospectif sur les voitures d\'ambulanccs, dont nous
avons taché de donner une courte déscription, il nous semble que la voiture du baron Mundy
possède au plus baat degré les qualités désirées. En premier lieu, parcequ\'elle ne transporte
que deux blessés couchés ou dix personnes assises. G\'est un avanlage réel sur la voiture de
Locati, qui ebarge cinq blessés couchés, (dont quatre, sur deux rangcés, 1\'un au dessus de
1\'autre, tandis que Ie cinquième est couché au milieu, dans une excavation du planchet*),
ou huit blessés dans la position assise. La posttion du blessé de milieu empèchc de s\'approcher
des quatre autres. Les brancards places 1\'un au dessus de 1\'autre, onl un grave inconvenient,
entre autres que Ie sang ou d\'autres fluïdes s\'écouleront parfois du blessé dans Ie brancard
supérieur, sur celui couché dans Ie brancard inférieur. Une autre difficulté se trouve dans la
maniere dont les blessés sont chargés dans la voiture. Pour cffectuer ce chargement les aides
doivenl monter sur les roues et leur position n\'offre alors pas la stabilité nécessaire.
Il est vrai que Ie mécanisme ingénieux, par lequel les Hts du second étage peuvent
ètre abaissés ou relevés, et forment, dans lc premier cas, un prolongcment latéral des bran-
cards de la rangée inférieure, reduit beaucoup ces difflcullés, mais Ie jeu du mécanisme peut
facilemcnt ètre dérangé et sur Ie champ de bataille les réparations scraient tres difficiles ou
tout ;i fait impossiblcs.
Dans Ie cas qu\'on voudrait eonserver cette maniere de placer les blessés, on pourrait se
servir d\'un arrangement bien plus simplc que celui de la voiture d\'ambulance si couteuse de
Locati (pi. IX, ftg. IV).
Si on abandonne Ie chargement latéral des blessés
pour la maniere bien plus sure du chargement par
l\'arrière de Ia voiture, (maniere dont nous parlerons
après) et qu\'on se sert de tringles triangulaircs, tour-
nant sur leurs axes (poteaux), ftxés dans les paroisde
la voiture, je suppose que les blessés n\'y perdraient
tien en sureté et en commodité du transport.
Pour Ie support des brancards inférieurs on pour-
rait se servir de tringles carrées, tournant également
|----------------f                        V,___________.
sur un axc, lixé aux parois latérales, et dont la branche
librc glisse avec la pointe inférieure dans un rail sémi-
circulaire, qui sur son milieu est pourvu d\'une petite
enfoncure.
De cette maniere la disposition des brancards devient aussi simple que commode. A volonté
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24
on peut en dresser un seul ou plusieurs (jusqu\'au nombre de qua!re) et on peut se passer de
la tringle suspendue de la voiture d\'Evans, ainsi que des supports de la voiture de Rücker et
des barres transversales de la voiture-ambulance triple.
Quelsque furent les avantages réels on supposés des différentes voitures, il n\'y en avait pas
unc qui possédait un arrangement spécial pour effectucr Ie rhargement d\'une personne gra-
vcment blcssée, sans Ia causer des douleurs. On connait la peur de la plupart des blessés
pour les maniements inévitables du rhargement et du transport, manoeuvre inévitablement
douloureuse, quand les blessés doivent ètre places sur les brancards supérieurs de la voiture
de Locati. II faut, autant que possiblo, les soulever dans la position aetuelle, les placcr ainsi
sur les brancards et les transporter sans cliocs ou oscillations.
Pour atteindre ce but, il est indispensable d\'apporler deux modifications, faciles a faire,
dans rarrangemenl des voitures d\'ambulance, el puis , de ne se servir que de matelas a ressorts.
La première de ces modifications serail de fixer une barre de fer dans Ie sens longitudinal, sur Ie
toit de la voiture, barre qui dépasserait d\'un pied environ Ie bord postérieur du toit, et qui
serail pourvue d\'un oeillet, pour accrocher une poulie munie d\'une corde de six mètres en-
viron, donl un bout serl a bisser, tandis que l\'autre bout, divisé, porte deux crochets de fer.
La seconde modilication serail de fixer quatre rails de fer dans Ie plancher de la voiture,
sur les quels les bords relevés des matelas a ressorts pourraient glisser avec facilité.
Les matelas, composés d\'un cadre de bois et de ressorts couverts de sangles et de toile,
doivent avoir environ la moilié de la laigeur (1) et de la longueur de la voiture. Aux deux
bouls ils doivent ètre pourvus de fortes eslropes. Le cadre doit ètre pourvu, au milieu des
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brancbes longitudinales, de rainures circulaires, ou s\'adaptent des anneaux de Ier, qui, è la
partie supérieure de la rainure, sont altachés par des crampons qui traversent le cadre de
bois el sont rivés au bord intérieur. Enlin, les branches longitudinales du cadre des matelas
seront pourvues de cannelures en dessous, ou s\'adaptent les rails du plancher de la voiture
d\'ambulance, tandisque les quatre coins porteront des poignécs mobiles (qui peuvent être
poussées en dcdans ou bien tirées en dchors).
Supposons qu\'un blessé ait été emporté du champ de bataillc sur le matelas susdit, ou
qu\'on se soit servi h eet effet d\'un brancard simple, formé d\'une toile carréc, munie aux
quatre bords d\'ouvertures bordées de cuir, pour les mains de deux ou de quatre portcurs,
toile qu\'on fait glisser sous le blessé, qu\'on couche en suite sur le matelas en laissant la toile sous
(t) Entre les deux matelas il doit rester assez d\'espacc pour permettre de s\'approcher des blessés.
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lui, en cas de besoin. Maintenant on attaché la poulie, y passé la corde dont on accroche
les deux bouts, porteurs de (rochels de fer, aux anneaux latéraux du matelas.
Le blessé couché sur Ie matelas, est hissé alors jusqu\'a la hauteur du plancher de la
voilure. Un aide lire Ie picd du matelas, un autre en pousse la tètc, de sorte qu\'on puisse
faire exéculer au matelas un demi-tour, pour le faire entrer el glisser sur les rails du planchet\'
de la voiture. De cette maniere, deux personnes gravement blessées peuvent être transportées
aisément, 1\'une a coté de l\'autre. Elles sont descendues de la voiture avec la mème Ihcilité , en
.changeant 1\'ordre de la manoeuvre décrite, et a la quelle trois et, au besoin, deuxinlirmiers
robustes et cxercés sufiissenl. (PI. VIII, fig. III, IV et V).
Le mode de chargement, au moyen de l\'appareil ;\'i hisser que nous venons de décrire,
n\'offre en vérité que bien peu d\'inconvénients. On retrouve cc systême dans plusieurs hopitaux ,
pour le transport des malades aux étages supérieurs.
Dans le cas qu\'on aurait a sa disposition quatre aides robustes, l\'appareil è hisser devient
superflu. Alors le matelas et sa charge peuvent étre soulevés aux quatre cotés a la Ibis (aux
estropes du coté de la têle el des pieds, ainsi qu\'aux anneaux des deux cotés latéraux), et le blessé,
soulevé a la hauteur du plancher de la voiture, y est place sans secousses. C\'est 1\'élasticité
du matelas qui, formant la condition principale, doit garantir les blessés des oscillations et
des chocs douloureux, insupportables, aux qucls le transport, mème sur des cheminsbattus,
exposé les malades, quand les moyens de transport ne possédent pas toutes les (|iialités aux
quelles ils doivent répondre. Cette question prédomine surtont quand les transports ont lieu
sur des terrains inégaux, ou on ne trouve ni des ornières de voitures, ni de chariots.
Il est clair que les matelas a ressorts servent aussi bien dans les balimcnts de transport
que dans les voitures. Ils y prennent la place de lits. Le prix un peu élevé ne saurait étre
un inconvénient sérieux. Ces matelas se prétent tres bien a un nettoyage soigneux, tandis
qu\'au contraire, un matelas en erin souillé cl trempé par des matiéres exerémentielles ou
par le sang, ne saurait étre nettoyé et desinfecté sans que le erin soit battu et puriflé,
et, malgré cela, n\'obtient plus sod innocuité primitivc. Kn out re il coute plus chcr qu\'un
matelas a ressorts.
Du reste, 1\'on peut également arranger cette voiluie d\'ambulance pour quatre personnes
couchées.
4
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BATEAUX I) K TRANSPORT.
A 1\'Exposition universelle on ne voyait pas de modéles des moyens de transport de blessés
et malades par eau. C\'est surtout dans notre pays, entrecoupé de canaux et de rivières,
que ces moyens de transport peuvent olïrir des ressources énormes. Les bateaux de trait,
adaptés au transport des personnes ou bien de bagages et de marchandises, ainsi que les
baleaux d vapeur de differente capacité, demandent notre attention en premier lieu. Pendant
et après la révolution Beige on s\'esl bcaucoup servi de bateaux de trait è eet effet, et l\'au-
teur de ces leuilles a souvent lui mème dirigé et surveillé Ie transport de malades et blessés
des trois hopitaux d\'Utrecht, a un grand hopital improvisé d\'Amsterdam, Ie Palais de justicc.
Pour les blessés dont l\'étal reclame la position couchée, on peut tirer parti des banquettes
(Planche X, Og. 1) (1).
Dans ces ras la, 1\'espacc entre deux banquettes permet la libre approche des blessés. Les
bateaux de transport (de marebandises) ont assez d\'espace dans la cale, pour loger un cerlain
nombre de blessés couchés; dans Ie rouf (cabane) quelques malades et blessés assis trouvent
une bonne place.
Quoique Ie nombre des bateaux de trait diminue graducllement, il est probable que, è
(\'intérieur, pour Ie service de transport entre les villages, ils ne disparaitronl pas encore de
longtemps.
Cependant nous n\'approuvons pas tout-A-f\'ait la disposition intérieure de ces bateaux; seule-
ment nous les avons indiqué comme moyens de transport è la main en temps de guerrc.
Dans Ie cas qu\'on allait en construire de nouveaux, il faudrait leur donner plus de hau-
teur. Le bateau de trait (gondole), adapté au transport des personnes entre La Haye et
Schévcningue, pourrait servir de modéle. Sa hauteur permet de s\'y tenir aisément debout (2).
Les banquettes et le fond de la cale devront étre couverts de matelas, pliant en trois ou
quairi\', ou par des lils de campagne. En temps de paix il faut en réunir un nombre sullisant.
Les petits bateaux d vapeur pourront rendre de grands services pour le transport de blessés
(1)  Mon ami Mr. le Clievalier Pompe de Meerdervoort, fondateur nt premier médecin de l\'Hopital Japonnais
:i Nagasaki, a arrangé avec 1\'auteur un bateau de trait, dans lequel 18 blessés couchés peuvent être trans-
portés tres aisément, sans compter les malades ou blessés assis. Le Jury de 1\'Exposition de la Croix Rouge a
la Haye nous a adjugé une medaille d\'or.
(2)   Le transport des blessés dans des coques (de bateaux), dont nous étions obligés de nous servir en 1836,
pour 1\'évacuatinn dis hopitaux des forts de Lillo et de Liefkenshoek a l\'hopital de Bergen-op-Zoom, répondait
au but, pour le transport sur l\'Escault oriental, mais ces bateaux étaient tres profonds et les malades étaient
privés de la viip au dehors.
1*
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87
et de malades. Dans Ie tcmps, Ie bateau a vapeur Ie Dauphin, correspondant entre Rotterdam
et Schiedam, en representail uu modèle excellent.
Nous y comprenons également les chaloupes d vapeur, comme nous en avons vu manoeuvrer
un sur la Seine, sous les yeux de l\'Empéreur Napoleon 111. Lc transport d\'un nombre restreint
de blessés pourrait s\'y faire avec une grande célérité.
La ventilalion a bord des baleaux è vapeur, comme dans les wagons-ambulance de PAmèri-
que du Nord, mérite ratlcntion au plus bant degré. Les premiers doivenl être pourvus de
manches & vent et d\'autres inoycns d\'aéralion; les wagons d\'ambulance du systéme de ven-
tilation si excellent, en usage en Améiïque et dont nous donnons ici Ie dessin.
En 1852, è Flessingue, j\'étais lémoin des suites iacheuses de l\'encom-
/•"
A
bremcnt a bord, d\'un cerlain nombre de malades, loges dans une poste
mal aérée. Pendant la traverséc et apres 1\'arrivée en rade, cv Imtiment
avait perdu plusieurs personnes de son equipage. Quelques uns, enlrés a
l\'Hopilal militaire, succombèrenl peu de temps après.
Baudens dit è eet égard: «J\'attribue 1\'énornii\' proporlion de malades
de YAlgérie et de iVOrenoque, ê ce que ces navires onl garde a bord
pendant dix et douze jours les malades «de 1\'armée, par un temps froid
et pluvieux, qui obligeait de fermer les voies d\'aération.t
«II est remarquable que l\'Algérie seule ait eu des officiers malades (5,
«dont Ie commandant). C\'est qu\'a bord des frégates a voiles les officiers,
«loges dans les faux-ponls, ne recoivent 1\'air que de la batterie, on se
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< trouvent les passagers malades. L\'e commandant, logé dans la batterie
«arriérc, a du son mal a son liumanité; il avait place des passagers dans ses apparlements
«el il vivait au milieu des plus malades. Les maitres de tous les navires pavent un large
«tribut a la maladic, étant loges dans les parlies baast» des batiments* (1).
(1) Handen»: La guerre de Crirrue, les campements. It\'x abris, li-s ambulances, In hopitaux {\\<.<v.- 379).
Pacis, i-het Michel Lwy. Frèrm. 185K. 2iéme édition. (Bibliot)iè<|ue contenporahi«>.)
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28
MOYENS PORTATIFS, POUR LES SECOURS AUX BLESSÉS SUR LES CIIAMPS DE BATAILLE
OU DANS LA PROXIMITÉ DES LIEUX DU COMBAT.
Sous la categorie des moyens de secours portal ils, nous comprenons non seulement les
pièces a pansemenl, mais aussi les appareils dans lesquels ces pièces sont serrées de la ma-
niére la plus compacte que possible, et donl Ie transport n\'oflre pas de dillicultés sérieuses.
Nous y rangeons:
1°. les gibernes-lrousses des médecins militaires (1) et d\'aulres olficiers.
2°. les sacoches des médecins de la cavalerie. (Planche X, fig. V, a) (2).
3°. les sacs d\'infirmier.
4°. les havre-sacs d\'ambulance de (\'infanterie.
5°. les sacoches d\'ambulance de la cavalerie. (Planche X, fig. V, b).
6°. les pharmacies-ambulances.
II est clair que Ie médecin militaire, appelé a donner les premiers secours auxblessés, aussi
vite et aussi prés que possible dn lieu ou ils ont été frappés, ne saurait être pourvu que du
strict nécessaire, pour Ie lemps qu\'il n\'est pas monlé. (ïï). Dans ce cas-la c\'est surtout la
giberne-trousse et tont ce que peuvcnl contenir ses poches, (&) qui lui est d\'une grande
utilité. La giberne-trousse et les sacoches des médecins de l\'arméc francaise ne se trouvaient
pas representées a I\'Exposition, mais j\'ai eu l\'occasion de les examiner, lors de la revue pour
l\'Empéreur d\'Autriche au Bois de Boulonne.
Dans la giberne-trousse, les instruments (une paire de ciseaux, une pince a pansemenl
et une pince a ligalures) sont mainlenus conlre la valvc au moyen de bandes élastiques. Les
autres objels contenus dans Ie seul compartiment sont: un flacon en verre, rempli d\'Eaudes
Carmes et un aulre d\'Ammoniaquc; de la toile adhésive, du ruban, du fil ciré, des aiguilles
et des épingles. (5)
(1)   Peu différentes des gibernes des officiers de cavalerie.
(2)  Placées eomme les foiirreaux de pistolet devant les génoux du cavalier.
(3)   En temps de guerre tous les médecins de l\'armée sont montés, mais ils pourraient se trouver dans 1 obli-
gation de descendre du cheval et d\'aller a pied, si par exemple, un bataillon entrait en tirailleur dans un bois-
(4)   De la charpie de linge, une bande roulée, un tourniquet et un tire-balle.
(5)  La giberne-trousse reglementaire des médecins militaires Néerlandais contient sous la valve:
1°. Une bnite d\'instruments, fermée également par une valve et contenant: une spatule, une pince a panse-
ment, un bistouri, une paire de ciseaux, une lancette è abces, une pincette, un stilet, un stilet & vis, se de-
raontant en deux pièces, une sonde cannelée et une porte-nitrate. Cette boite est fixée a la face inférieure de
la boite de la giberne et occupe la troisième partie do Pespace. Au milieu du compartiment de la giberne
se trouvent:
2°. Quatre lancettes, des compresses, une bande roulée, quatre aiguilles courbes et des épingles.
3°. A coté se trouvent un flacon d\'ammoniaque et un flacon d\'ether nitrique.
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Quand 1\'occasion se présente de prooéder au pansement des blessés dans un lieu plus è
1\'abri du ïeu, Ie contenu des sacoches peut fournir les pièces nécessaires. Les sacoches de
l\'armée Francaisc ne différent guère des fontes aux sellcs des officiers de cavalerie. Elle sont
couvertes de peau de mouton noire. Dans celle du coté gauche seule se trouve un pistolet;
cello du coté droit contient de la charpie, des bandes roulées el des compresses (1).
La giberne, exposée par lc docteur Collineau, (planche, X, fig. II) est plus complete, et
répond aux exigenres d\'un pansement provisoire. Cette giberne est large de 32 et haute de
19 centimètres. Elle est divisée en cinq compartiments, et contient en outre , au milieu, un
compartiment occupant toute la largcur et divisé en petils casiers pour des bandes roulées.
Des deux cotés, sous cc dernier compartiment, se trouve un flacon d\'ammoniaque et un autre
de percb\'.orure de for. Entre ces deux flacons une boite en fer-blanc contient des éponges et
de l\'agaric. Sous cc dernier compartiment et sur toute la largeur, la giberne contient encore
de la charpie et autres piéecs a pansement.
Une giberne chirurgicale du comité Francais, (planche X, fig. III) porlant la subscription
«servant également de nécessaire è l\'officier de campagne,» contient a l\'inlérieur delavalve:
un bistouri, une pince a artères, une porte-nitralc, une lancette, une aiguille courbe et une
paire de ciseaux. Dans la poche d\'en haut et a droitc: des pelotcs de fil gris, rouge etnoir,
du fil de soie ciré, du taffetas ciré el une bande roulée de six métres; a gauche: des boutons,
des épinglcs, six aiguilles, une alène de cordonnier, du ligneul et vingtcinq grammes de
charpie. Des deux cotés: un flacon, contenant, l\'un quinze grammes de perchlorure de fer,
l\'autre de l\'ammoniaque; un paquet de vingt poudres de sulphate de quinine et de tartre
stihié; au milieu: un comparliment a quinze casiers, contenant autant de rouleaux de toile
hémostatique, mésurant ensemble six mélres.
Cette giberne contient en outre un « guide chirurgical», court memorandum du chirurgien.
Au moven d\'un crochet, dont la giberne-trousse est munie en dehors, elle est accrochée
au ceinturon, en guise de petite giberne.
Le Comité Siiédois avait exposé une giberne du chirurgien, pour être jointe au brancard
(11 Dans les sacoches, de l\'armée des Pays-Bas, se trouve, a droite: une boite a amputations et a trépan,
un hectogramme dn charpie anglaise, des bandes roulées et dps compresses, trois tourniquets (dits de cam-
pagne) et un tire-balle.
La sacoche du coté gauche contient une boite, ou se trouvent six bistouris en étui, cinquante épingles a
suture, un hectogramme de compresses, trois décagrammes de cérat; un décagramme de charpie anglaise, une
éponge et trois tourniquets.
Ges objets sont serres dans la sacoche et dans le bidon, qui en forme le sommet.
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d roues de M. Neuss, de Berlin (Planche X, fig. IV). Elle est large de 27 et longue de 21
centimétres, et divisée par deux cloisons latéraux. Dans les deux compartiments latéraux se
trouvent, a chaque coté, quatre casiers, renfermant autant de flacons.
Le compartiment du milieu, principal, conlient une pochette pour la troussc et une bassine
en cuivre avec des éponges. Dans la parlie inférieure se trouvent des sondes. La couverture
etait en cuir vemi et l\'ermée par une serrure un peu grossière.
Tandis que la giberne-trousse dont nous avons parlé le premier, est portee sur Ie milieu du
dos, comme la giberne de In cavalerie, et que la giberne-lrousse de Collineau el celle du
comité francais sont adaptées a un large i-eincturon en cuir, la giberne du comité Suédois
se porie sur la lianche gauclie, a la maniere d\'une gibécière, au moyen d\'une bande en cuir
assez large. C\'est également de cello maniere que se portent les divers modèles suivanls.
1". La giberne du Comité Américain, dite « Feld medicine case* (pi. XI, fig. 1). Elle est
en cuir bruni et ressemble beaucoup è une nécessaire de voyage. Elle contienl cinq tlacons
de perchlomrc de ter, (einture d\'opium, cblorolbrme, exlrail liquide d\'ipéca cl extrail liquide
de gingembre; un tlacon en Ier battu d\'cspril de vin, un verre a mesurer, divisé pour les
doses, des bandes roulécs, de la churpie, des compi esses, une paire de ciseaux el une cuiller.
2*. Le Sac chirurgical de M. Arrault, boile carrée a incision semilunaire (pi. XI, fig. II).
Contre le couvercle sonl serres: deux bistouris, une paire de ciseaux, deux compresseurs
d\'artéres, une pincc a ligalures el des aiguilles droiles el courbes; ces objets sontmainlenus
par des sangles élastiques.
Le sac conlient, dans le compartiment supérieur: de la cbarpio et un coupe-bottes (1),
dans le compartiment intérieur: du linge a pansemenls el de 1\'agaric; dans celui du milieu: des
bandes roulées et trois flacons de substances excilantes ou hémostatiques. Au debors, contre
le parois de la boite, des pochctles séparées contcnaienl des aiguilles, du fil a coudre, etc. (2)
Le Sac d\'Infirmier, présent a 1\'Exposition, pourrait étre considéré comme la transition des
gibernes et des sacs d\'ambulance aux havre-sacs d\'ambulance.
Le sac d\'Infirmier est porté comme le havre-sar, mais, par sa simplicité, il se rapproche
plus de la gibécière d\'ambulance. II ne contient que les objets strictement nécessaires: des
(1)  Le coupevbottes est un instrument d\'une utilité incontestable. Il n\'a du trauchant que sur une certaine
partie de la lame, tandis que le raste est mousse, comme Ie bistouri de Pott. Cet instrument sert a couper
les chaussures ou les vélements, quand les blessures ou l\'état du blessé ne permettent pas, ou rendraient
dangéreux, de les oter a la maniere ordinaire.
(2)  La maniere de porter le sac chirurgical appuyè contre la hanche gauche. a le grand avantage d\'offrir
toutes les facilités pour l\'ouverture du sac et pour en retirer les objets.
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bandes roulées, des compresses, des éponges, des tourniquets, un étui a aiguilles, des ban-
dages, de la charpie el un étui pour rouleau de taffetas anglais on d\'emplatre adhésif. Sur Ie
sommet du sac une bassine ronde (lavoir) est maintenue par trois sangles élastiques, (pi. XI, flg. III).
La maniere de porter les giberncs et les sacs ne saurail donner la mesure de 1\'utililé pratique
plus on moins grande de ces recipients porlatifs. II importe surtout que Ie matériel soit place
de maniere a n\'occuper qu\'un espace aussi restreint que possible et qu\'il soit sous la main
aussi vite que les circonstances Ie réclament.
Ainsi, Ie sac d\'ambulance de Varmee des Indes Orienlales Néerlandaises, proposé par feu
Ie docteur Wassink, chef du service de santé de 1\'armée des Indes, et adopté par Ie Gou-
vernement en 184-9, excelle sous ce rapport.
Ce sac d\'ambulancc est composé de trois parlies isolées, une partie moyenne et deux piéces
latérales, susceptibles d\'ètre détachées de la partie moyenne-principale.
Des ai lelies, un tire-balle, une sonde en argent et une paire de ciseaux torment Ie contenu
du couvercle de la partie médiane. Au coté gauche de l\'espace de ce compartiment se trouvent
deux boites en fcr-blanc, munis de cloisons, et qui contiennent de l\'emplatre vesicatoire, de
l\'emplatre de mcrcure, de la pommade mercurielle et du cérat. Derrière ces boites se trouvent
un tourniquet (de campagne) et un tourniquet d\'Assalini. Le compartiment d\'a coté contient
du linge è pausements et des bandes roulées. Celui a droite contient un gobelet, de la charpie,
des éponges, du ruban, des épingles; et, dans une boite en fer-blanc, des paquets d\'acétate
de morphine, de sulphale de quinine et de jalap.
Dans la pièce accessoire gauche se trouvent quatre comparliments pour taffetas adhésif, un
pour un flacon d\'huile d\'olives et un compartiment occupé par une boite a ampulations. La
partie complémentaire droite est divisée en buit casiers, occupés par autant de flacons è
médicaments et qui contiennent: de Pessence de menlbe, de la teinture d\'opium, une forte
sol ui ion de nitrate d\'argent; du perchlorure de fer, de l\'ether, de l\'extrait de saturne, de
l\'ammoniaque et du chlorolbrme.
havre-sacs h\'amiiui.anck
Comme le nom l\'indique c\'esl le havre-sac ordinaire du fantassin qui è été mis en pratique
pour emporter en campagne les médicaments et les objets de pansement, jugés nécessaires.
Ce n\'est que des temps derniers que date cette maniere d\'avoir bien vite sous la main ces
moyens de secours indispensables. C\'est la France qui, dans les guerres en Algérie,k précedé
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les autres nations dans celte voie et dont les armées sont reglémentairement pourvues des
havre-sacs d\'ambulance depuis 1839. Cet exemple a été suivi par l\'Autriche, l\'Italië, Ie Por-
tugal, l\'Amérique (du Nord)
et la Belgique. De tous ces pays, des modèles de havre-sacs
d\'ambulance étaient envoyés a l\'Exposition et formaient, avec les modèles Francais, un étalage
complet, digne de l\'attention de tous ceux qui s\'occupent de cette queslion importante.
Nous nous laisons un devoir et un plaisir de rappeler ici que déja avant 1800 Mr. Ie docteur
van Wieringhen Borski, ci-devant médecin de 2de classe de l\'armée, maintenant médecin
civil a la Haye. s\'esl interesse & la question importante des dispositions a donner a l\'havre-
sac d\'ambulance, et qu\'il d taché de faire adopter un modéle de son invention pour Ie service
de campagne de l\'année Néerlandaise. En 1861 , au camp de Millingen, j\'avais été chargé
par feu l\'Inspecleur du service de santé de l\'armée, Mr. Ie Dr. Snabiliè, d\'essayer l\'utilité
pralique de cet bavre-sac d\'ambulance, qui a cet eflet fut donné au service de santé d\'un
bataillou de chasseurs. Feu Mr. Ie Dr. Rieber, médecin principal de 2de classe, avait déja été
chargé antérieurement de cet examen, a [\'occasion d\'un autre campement militaire.
On comprend aisémenl que les médecins militaire» des difl\'érentes nationalilés, ont fait de
leur mieux pour rendre Ie bavre-sac d\'ambulance aussi complet et en méme temps aussi
portatil\' que possible.
Nous prendrons quclques modèles de havre-sacs pour 1\'objet de notre examen. Nous verrons
que, toul en rendant Ie contenu plus complet, plusque complet méme, on est souvent tombe
dans une faute d\'une importance capitale, c\'est que la pesanteur du sac est devenue exagerée
iiaviie-sac d\'ambulance amèricain (Planche XI, fig. IV).
Couverture. Toile vernie, lendue sur Ie coté droit de la charpente.
Charpente. Boite carrée en bois.
üivisions. Trois liroirs en bois superposés, s\'ouvrant, en glissant doucemenl, sur Ie coté droit.
Contenu. Tiroir supérieur, (a)
Deux tourniquets.
Six altelles de carton.
Un gobclet.
Un étui de fer-blanc, contenant des bougies et des allumettes.
Un étui de fer-blanc, contenant un rouleau de sparadrap.
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Tir oir moyen. (b)
Douze bandcs roulées.
Une pièce de linge.
Charpic.
Deux tourniquets.
Tiroir inferieur, (c)
Un flacon de Ier battu.
Un gobelct articulé.
Quatre flacons en Ier batlu, contenanl du chlorol\'ormc, de la teinlure d\'opium, de l\'ammo-
niaque et du perclilorure de Ier.
Six etuis en étain, pour médicaments.
Une boite en l\'er-blanc verni, pouvanl 1\'ormer deux bassines cl contenanl deux éponges.
Une pièce de cbarpie anglaise.
Mode de porter. Syslème de courroies, eonstiluant des bretelles, unies sur la poitrine, et
fixées au bord inférieur du havre-sac au moyen de clievilles. La surlbee postérieure, légere-
ment excavée, s\'applique sur la région lombaire.
Poids. 8 kilogr. 750 gramm.
A. B. Le Harre-sac, face postérieure.
C.           idem vu de coté.
D. E.           idem » d\'en haul.
5
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SA
PLANCHE XII.
SACS A i; T II 1 (". II I E N S.
Fig. I.
Sac de médicaments.
Couverture en peau de vache.
Palelclte a pochc.
Charpente. Pochc en loile, s\'ouvrant de bas en haut, sur la face postérieure.
Divisions. Deux compartiments superposés.
Contenu. aa. Compartiment supérieur.
a a. I. Médicaments liquides.
Chlorol\'orme.
Ether sulfurique.
Perchlorure de fer.
Teinture d\'opium.
2. Poudres médicamenteuses.
Poudre purgative.
Poudre de Dower.
Tartie émélique.
Chlorhydrate de morphinc.
Nitrate d\'argent.
Sulphatc de quinine.
Sucre.
Acide tannique.
3. Mortier et pilon.
b b. Compartiment inférieur.
Saron.
Poids; gramme centigr. milligr.
Une serviette.
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85
Une
Des a
iilluraetli\'
Oualc.
Sur les cottls du sar se trouvent deux flacons en verre. cc.
Poids: 8 kilogrammes.
Fig. II.
Sac d bandages.
Couverture en peau de vaclie.                         
Patelelle a poolw.
Charpente. Poche en loilc, s\'ouvrant de bas en haut, sur la fac
Divisions. Trois compartiments superposés.
Contcnu. a a. Compartiment supérieur.
Une boile d\'instruments.
Attelles en bois.
b b. Compartiment moyen.
Trois suspensoirs.
Trois bandages hcrniaires simples.
Deux tourniquets.
Deux bandes roulées.
Trois bandages triangulaires.
Quatrc paquets de lingc.
Un paquet de toile.
Des aiguillcs et du lil.
cc. Compartiment inférieur.
Toile gommée.
Deux éponges.
Une seringue.
Une boile en J\'er-blanc carrée.
Une bougie avec allumettes.
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Une spatule.
Deux paires de ciseaux droils.
Charpie.
dd. Deux flacons en verre.
Poids: 13 kilogr. 750 grammes.
Fig. III.
Sac pour médicaments et bandages.
Couverture en peau de vache.
Charpente. Sac en cuir, replié sur lui meme, s\'ouvrant par la face postérieure.
Sommet. Boite è ampulations, contenue dans un étui en cuir.
Divisions. Sac doublé. Chaque valvc présente deux comparlimcnls; la valve postérieure
a. contient des médicaments et des ustcnsiles, — la valve anlérieurc
6. conlient des objels a panscments.
c.   Suc vu de ooté.
d.  Sac vu d\'on haut.
e.   Maniere d\'ouvrir.
f.   Deux flacons en verre.
Poids: 13 kilogr. 750 grammes.
PLANCHE XIII.
Fig. I.
ARMEE BELGE.
Sac d\'ambulance, modèle du Dr. Merchie.
Couverture en cuir, mtinie de courroics.
Sommet. Bassine oblongue avec gobclet et éponge.
Patelette è pochc.
Charpente. Boite carrée en bois, s\'ouvrant sur la face postérieure, è la maniere d\'une porte
è deux battants.
Divisions. Cinq compartiments.
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;\\1
\\*. Premier compartiment, (o o)
Ouate.
Six pièces de toile carrées.
Attclles de carton
2». Second compartiment, (b b)
Charpie.
8*. Troisième compartiment, (cc)
Trente bandcs roulées.
4*. Quatrième compartiment, (dd)
Trousse è ampulations.
5°. Cinquième compartiment, (e e)
Contenant trois boites en l\'er-blanc.
a.  boite d medicament» du milieu. (2)
Agaric.
Sulpbate de quinine.
Tarlrc émétique.
Sparadrap,
Crayon.
Bande de laine rouge.
Épinglcs.
b.  boite (d gauche) divisée en quatre casiers pmr flacons de: (1)
Chloroform e.
Exiail de Saturne.
Ammoniaque.
Alcool camphré.
m.
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c. boite (d droité) divisée comme la précédente. (3)
Laudanum de Sydcnham.
Ether sulpliurique.
Sirop de menthe.
Perchlorure de fer.
Poids: 13 kilogrammes.
Les objets contenus dans les cinq compartimenls sont maintenus par des sangles bouclées.
Fig. II.
COMITÉ I\'ORTUGAIS.
Sac d\'ambulance d\'un Regiment ou d\'un Bataillon d\'lnfanterie.
Poids: 10 kilogr. 875 grammes.
Couverture en toile imperméable.
Sommet (A) Rouleau en l\'er-blanc, contenu dans un sac de toile gommée et conlenant:
1°. Une trousse a amputalions et 2°. un tourniquet.
Patelelte a poche (B), contenant deux cahiers, de différents modèlcs, pour obscrvations
somma ires.
Charpentc. Boite carrée en l\'er-blanc, s\'ouvrant sur la face postérieure, de haut en bas.
Divisions. Deux compartiments superposés.
Le compartiment supérieur est subdivisé en quatre casiers:
Casier supérieur gauche (o).                                Casier supérieur droit (c).
Charpie.                                                     Bandes roulées.
Compresses longettes.
Casier inférieur gauche (b).                                Casier inférieur droit (d).
Bandes roulées.                                            Dix bandes roulées. de
Ruban de fil.                                                   4 mêtres chacune.
Seringue.                                                      Cire.
Eponges.
Agaric.
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Compartiment inférieur, regoit un tiroir {d) en fer-blanc, occupant toute la largeur, et
qui contient:
i. 2.                                   3. A.
Ether sulfurique. Paquets d\'émétique et sulf. de chin,          Verre Huile d\'amande.
Laudanum. 2 feuilles de ouale, taffetas, lam-           en Alcool rectitié.
beaux, bouchons, sparadrap, crayon,         cristal.
tire-bouchons, allumettes, aiguilles.
Fig. III.
HAVRE-SAC D\'AMBULANCE DU DOCTEUR COLLINEAU ET BENARD.
Couverture en peau de vache, les poils en dehors.
Charpente. Boite en bois, couverte de toile grise forte.
Pateletle. 1. Valve, s\'ouvrant de haut en bas.
2. Deux valves latérales, s\'ouvrant sur les cotés.
Dans la valve postérieure (I) se trouvent deux poches superposées II et III. La poche supé-
rieure contient des bandages triangulaires el quadrangulaires et du grand linge. La poche
inférieure est remplie d\'ouate et de pièces carrées de laffetas.
Gontre les valves latérales (B et C) deux attellcs de toile métallique sont maintenues, en
haut, par une sangle élastique; leurs bouts inférieurs entrent dans une petite poche. Cette sur-
face porte aussi deux pinces (une a dents, une autre a disséquer), un tire-balle et des paires
de ciseaux bicn forts.
Sommet. Etui en fer-blanc, mi-cilindrique, sous la couverture en peau. Cet étui est divisé
en deux compartiraents par une cloison. Lc compartiment supérieur (Ie couvercle) contient
un kilogramme de charpie; dans Ie compartiment inférieur se trouve une boite è amputations.
Cette boite est couverte de toile et est munic de portants.
Division. En six compartimcnls, de la maniere suivantc:
Trois compartiments longiludinaux d\'égales dimensions (division principale) DE F. Le com-
partimenl supérieur et celui du milieu sont divisés en deux par une cloison verticale (D E). Le
compartiment inférieur est divisé en trois par une cloison horizontale et une verticale,
qui forment trois compartiments, deux intérieurs Gil et un postérieur F. Le dernier est
subdivisé par quatre petites cloisons verticales, en cinq casiers isolés.
La boite a amputations contient:
Une scie avec feuille de réserve.
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Un tourniquet (de Larrey).
Un bislouri droit et un convexe (Charrière).
Deux coutcaux a amputations.
Des paires de ciseaux (Vezien.)
Une pince (Charrière).
Une sonde a cxploration, en étain.
Cent épingles a sulurcs.
Sous Ie cilindre en fer-blanc, dans les deux compartiments libres, s\'adaptent deux tiroirs
en fer-blanc (1 et 2), divisés, chacun, en dix casiers qui contiennenl tous une bande roulée
de trois mêtres, de la cliarpie a méebe et une compresse.
Les tiroirs qui se trouvent immédiatement sous les précédents (3 et 4) sont divisés
en six compartiments, donl Ie conlenu est comme dans les tiroirs supérieurs. Seulement les
bandes sont plus longues, les compresses plus larges et il s\'y trouve plus de cliarpie.
Les deux compartiments anlero-inférieurs contiennenl: cinq attelles è rallonge, quelquos
attelles de bois et de carlon.
Le compartiment moyen (la partie postero-inférieure du havre-sac F) contienl une bassine
en fer-blanc avec deux éponges dans un sac de taffetas ciré. Des deux cotés deux flacons;
contenant du percblorure de fer, de 1\'alcohol, du laudanum et de 1\'éther sulfunque.
PLANGHE XIV.
Fig. I.
HAVRE-SAC, MODÈLE L. MaTHIEU.
Sac de debarquement. Ministère de la Marine.
Poids 10 kil. 750 grammes.
Couverture, en toile de tenle grise.
Sommet. A. Rouleau de l\'er-blanc dans un étui de toile et contenant: ouate et six attelles.
Patelelte d poche, contenant trois gouttiéres de toile métallique.
Charpente. Boite en Ter blanc, s\'ouvrant de haut en bas sur la face postérieure.
Divisions. Deux compartiments spacieux, divisés cbacun en deux et entourés de casiers
étroits.
Compartiment superieur.
1. Charpie et compresses. 2. Deux pièces de grand linge.
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Compartiment inférieur.
3. Ncul\' bandes roulées, chandelicr et bougies. 4. Trois écharpes triangulaire».
Casier» den haut (5) rontenanl :
Amnriou,                                  Serres-fines,                             Ventouse en caoutchouc,
Gobelel,                                   Fil ciió,                                   Taffelas anglais.
Epongc,                                   Briquet,
Epingles,                                  Pelötc,
Casier» den bas (6) conlenant:
Eau de vie.                              Laudanum,                               Perclilorure de fcr,
Alcool campbré,                       Extraii de salurne,                   Emetiquc,
Glycerolé d\'amidon,                  Ammoniaque,                            Sulfatc de quinine.
A B. Profil du havre-sac.
D. Flacons divers.
a.  Bande de caoutchouc.
b.  Posilion debout.
e. Posilion horizontale.
Dispositions spéciales. — La plaque de fer-blanc qui ferme Ie sao, (c) est munie a l\'in-
térieur d\'une cloison rembourréo et cannelée pour recevoir les instruments rbirurgicaux
suivants:
Deux couteaux d\'ampulalious.
Une scie.
line pince a ligalures.
Une sonde munie d\'un mandrin.
Un tube en caoutchouc.
Deux tourniquets.
o
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Fig. II. sac d\'ambulance,
adopté dans l armee Franfaise par di\'cision minislérielle du mois d\'Aoüt, 1866.
Poids: 10 kilogr. 500 grammes.
Couverture en peau de vache.
Patelelte a poche, contenant liuit atlelles de bois è rallonge et trois gouttières] en toile
métallique.
Charpenle. Boite carrée en l>ois, s\'ouvrant par une plaque de l\'er-blanc, sur la face
postérieure.
Divisions. Six compartiments de dimensions asymétriques et inégales.
Partie gauche.                        Portie moyenne.
1.                                            UI.
1.  Aiguilles et épingles.                 Boite de l\'er-blanc conte-
2.  Paquels de suli\'atc de quinine. nant des bandages.
3.  Paquets d\'émétique.
4.  Fil ciré.
5.  Ruban gris.
6.  Sonde. Crayon.
Partie droite.
V.
Charpie et ouate.
II.
1.  Ether sullürique.
2.  Cliloroforme.
8. Perchlorure de lèr.
4.  Landanum.
5.  Alcool camphré.
6.  Ammoniaque.
IV.
1.   Lampe.
2.  Ventouse.
VI.
Compresses.
Pièce de toile carrée.
3.  Gobclet.
4.  Tafietas gommé.
5.  Cérat.
6.  Agaric.
7.  Allumettes.
8.  Bougies.
9.  Éponges.
10.  Bouchons.
11.  Tire-bouchon
Boite a amputations et tourniquet.
Le sommet du sac est muni de sangles è boucles, pour attacher Ie porie-manteau.
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Fig. III.
SAC D\'AMBULANCE DE M. HBNRY ARRAULT.
Équipement des liospitaliers mililaires.
Poids: 8 kilogr. 250 grammes.
Couverture en peau.
Sommet. Rouleau de carlon, recouvert de toile vcrnie, et mimi aux deux extrémités,
d\'un couvercle.
Couverclv qauchc.                                                       Couvercle droit.
A. Trois gobelets concentriques                                         B. Deux éponges.
imbriqués 1\'un dans 1\'autre.
C. Le rouleau est rempli de charpie.
Charpente. Boitc currée en bois.
Divisions. Trois compartimenls superposés.
Pateletle. Le sac s\'ouvrc de bas en ba ut sur la face postérieure. La patelctte formc une
boite supplementaire s\'cuvrant a deux batlants. Le battanl gauebe est plan. Le battant droit,
capitonné, recoit douzc aiguilles enfilécs et de fortcs épingles.
La pateletle du sac contient: 2 attcllcs arliculées et 2 bandages triangulaires.
Conlcnu du sac:
D. Compartiment supérieur.
i. Rouleaux d\'agaric.
2.  Paquets de sul lal e chinine et tartre émétique.
3.  2 Bistouris.
4.  Ciseaux.
5.  Bougies.
6.  Toile adhésive.
7.  Bandes roulécs.
8.  Aiguilles.
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E.   Compartiment moijen.
1.   Couteaux d\'amputations, maintcnus par des sangles élastiques.
2.   Linge a pansements.
3.  Compressos lon^uctles.
F.   Compartiment inférieur.
1.  Deux touruiquels.
2.   Agaric.
A.  Tire-bouclion.
A.  Alcool campliré.
5.  Perchorure de Ier.
(5.  Ether aceliquc.
7.  Ammoniaque.
8.   Extrail de salurne.
9.   Toile adhésivc liémostatique de M. Arraull.
G. couvercle.
Contcnanl:
Compresses.
Bandage de corps.
Coupe-botles.
Allelies de bois, liées par des cordes.
PLANCHE XV.
Fig. I.
Sac dambulance du comité de Milan.
Poids: 17 kilogr. 625 grammes.
Couverture en cuir ciré.
Sommei. i° Couverlure de laina^e gris ; 2" gamelle en Ier batlu élamé.
B. Palelette a pocbe remplie de ouate.
A. Sac supplementaire en cuir, muni d\'nn courroie pour être porlé en bandouliére.
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Charpente. Boitc carrée en icr-blanc, s\'ouvrant sur la face postérieure.
Divisions. Quatre comparlimenls superposés.
C. Compartiment supérieur.
Casier yauche.            1. Casier median.           2. Casier médian.              Casier droit.
Charpie.                    Compresses.                     Ruban de  fil.                üobelet.
Flacon.                     Bandes roulées.                Ficelle.                         Lampc.
Ciseaux.                           Kpinglcs.                      Sac avcc éponge.
Gobelet.                           Aiguilles.                      Sebille de bois.
D. Second compartiment.
Attellcs de bois articulées.
Attelles en jonc.
Attellcs de carlon.
E.   Troisième compartiment.
Boitc a amputations.
F.   Compartiment inferieur.
Colophiine.
Pilules d\'opium.
Pilules de sulfale de quinine,
Acide nitrique.
Sous-nitrale de üisinutb.
Ipecacuanha.
Bicarbonate de polasse.
Calomel et jalap.
Fig. 11.
Gibécière pour batailton (modèle Fadda). Comité de Müan.
Poids: 11 kilogr. 375 grammes.
Couverture en cnir verni.
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A. Sommet. Bidon semi-circulairc en Ier battu, è deux compartiments indépendants, dont l\'un
contient une éponge
Patelette a poche.
Charpente. Boite carrée en bois, s\'ouvrant sur Ie colé.
Divisions. Quatre compartimenls, donl Ie deuxieme et Ie quarlième sont occupés par dos
liroirs en ler-blanc.
B.   Compartiment superieur.
Boite a amputations.
C.  Deuxième compartiment (liroir).
Compresscs longuettes.
Bandes roulócs.
Ruban de lil.
Tafletas anglais.
Agaric.
Seringue auriculaire en caoutchouc.
Éponge preparée.
Clel\' de Garengeot.
D.   Troisième compartiment.
Bandes.
Compresscs.
Charpie.
E.   Quatrième compartiment (titoir.)
Boite a médicaments:
Chloroforme.
Ether.
Collodion.
Laudanum.
Étoupe.
Filasse.
Une cuiller.
1
                                        Une bougie.
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M
Fig. lil.
.Sur d médicamenls pour ambulances civiles, du comité de Milan.
Poids: 12 kilogr. 750 grammes.
Couverture en cuir ciré.
Sommet. Couverlure en lainagc gris.
Patellette a poclic, contcnant un palotot en toile gommée imperméable, de la ouate et
du papier.
Charpcnte. Boito carrée en bois, s\'ouvrant sur la lacc postérieure.
Divisions. Deux comparliments superposés, s\'ouvrant de haut en bas par deux plaques en
bois k mortaisc. A li.
Compartiment supérieur.
C.                             D.                                E.                                F.
Compresses.           Bandes roulées.           Charpie simple.          Charpie è mèche.
Compartiment inferieur.
G.
Deux chemises de toile.
Deux pièccs de toile (une grosse, une fine).
Unc lampc a alcool avcc chaudière en fer battu.
Une lanternc avcc bougie.
Un bidon en fer battu étamé.
Deux plats oblongs en Ier battu étamé.
Une pelotle de ficelle,
Un paquet de grosse corde.
PLANCHE IfL
Fig. 1.
Gibécière de bataillon (modèle Cervetti). Comité Italien.
Poids: 10 kilogr. 250 grammes.
Couverlure en cuir verni.
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Patclelle a poche.
Charpente. Boitc carrée en bois, s\'ouvrant sur Ie coté gauclie par une porte A, ou est
attaché la liste des objets eonlenus dans la gibéciérc.
Divisions. Quatre compartiment* superposés, dont l\'inférieur est rempli par un tiroir
en fer-blanc.
13. Premier compartiment.
Trousse a amputalions.
C.  Deuxième compartiment.
Six attellcs de bois.
Un appareil de Scultct.
Üou/e comprcsscs longuettes.
Un rouleau de sparadrap.
Un bandage carré.
Quatre croix de Malle.
D.   Troisième compartiment.
Bandes roulécs ; charpie.
E.   Quatrième compartiment.
Ammoniaque.
Laudanum.
Essence de menthe.
Perchlorure de fcr.
Lampc a alcool.
Bidon.
2 Bougies
Agaric.
Uu tourniquet.
2 boitcs pour médicaments pulverisés.
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Fig. II.
Sac et chaise pour médecin de bataillon, du Docteur Gennari.
(COMITÉ DE M1LAN.)
Poids: 42 kilogr. 250 grammes.
Couverture en cuir.
Sommet. Rouleau en fer-blanc dans un étui de coutil. A.
Cotés droit et gauche du sac. A la partie inférieure, des poches en peau, contenant les pieds
et Ie dossier arliculé d\'unc chaise. B.
Patelette a pochc, contenant les sanglcs destinées a faire siège.
Charpente. Boite carrée en bois verni.
Divisions. Sept comparlimcnts (1—7) séparés par des cloisons et fermés par des portes,
s\'ouvrant de haut en bas, et se fermant par un verrou.
Ces casiers contiennent:
Charpie.
Bandes.
Médicaments.
Comprcsses et objets è pansements.
et portent cliacun une étiquette indiquant la destination spéciale.
Fig. III.
COMITÉ ITALIEN DE FLORENCE.
Sac d\'\'ambulance.
Couverture en cuir noir.
Sommei du sac. Rouleau en fer-blanc dans un étui de coutil, contenant une troussc a am-
pulations et un bidon de fcr batlu, fixé sur Ie rouleau.
Patelette a poche.
Charpente. Boite rarrée en bois, s\'onvrant de haut en bas par la face postérieure au moyen
d\'unc clcl en d\'une serrurc.
Divisions. Deux comparlimcnts superposés.
Contcnu du sac:
7
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50
Compartiment supérieur, occupé par un tiroir en fer-blanc. AB.
contcnant: un bandage de corps.
Deux bandages triangulaires.
Charpic a mèehe (plusieurs échevaux.)
2 Crayons.
2 Cahiers de papier è lettres; des pains è cacheter.
2°. Compartiment inférievr, occupé dans sa moitié supérieure par un tiroir en fer-blanc
semblable au precedent, et contenant: CD.
Compresses et morceaux de toile.
Comprcsses fencstrées.
Bandes roulées.
Gobelct.
Lpingles.
Occupé dans sa moitié inférieure par un casier fixe, contenant des médicamenls et objets
divers , savoir: EF.
Émétiquc.                                       Étui a aiguillcs.
*
Extrait de Saturne.                         Cuiller.
Colophane.                                      Ruban de fd.
Flacons divers.                                Coton (un écheveau)
Rat de cave.
En faisant unc revue des seize modèles de havre-sacs d\'ambulance dont nous venons de
donner une esquisse rapide, nous en remarquons treiie dont la converturc est en cuir ciré
ou en peau de vache; deux sont couverts de toile imperméablc (Ie sac Porlugais et Ie sac de
débarquement de la Marine Francaise), landis qu\'un seul a une enveloppe de toile vernie.
Sur dix modèles Ie sommcl élail garni de rouleaux, soit en carton, en bois, en fer-blanc
on en fer baltu, ou bien Ie sommet rcslail libre pour lc portc-mantcau du soldat.
On pourrail ajouter a cc nombre Ie havre-sac de Collineau et Benard dont la lace supé-
rieure porte un étui sérni-circulaire, recouvert par 1\'enveloppe générale.
La charpente des sacs était en bois (dix modèles) ou en fer-blanc (les sacs Porlugais,
Francais (modèlc marine) et Milanais). Sur trois modèles elle était en toile.
Six modèles élaient munis de tiroirs, occupant, soit la largeur entière, soit une partie de
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51
la largeur du sac. (Sac Américain, Porlugais, Italicn (Cervetti), Florentin, Milanais (Fadda)
el Francais (Collineau et Benard)).
Sur six modèlrs la palclette possèdc une on plusieurs pochcs a la face inléricure; (trois
modèles Francais: du Ministère de la guerre, de la marine et celui de Collineau et Benard;
trois modèles Italiens: de Cervetti, de Fadda et de Gennari).
Quand a la pesanteur des divers modèles de havre-sacs d\'ambulance, clle ólait constalée:
pour Ie sac è mcdicaments Autrichien: 8 kilogrammes (Ie plus léger); Ie sac d\'ambulance de
Henry Arrault: 8 kilogr. 250 gramm.; Ie sac Américain: 8 kilogr. 750 gramm.
Le modèle Francais (marine): 10 kilogr. 5 gramm., el Ie modèle Italicn de Cervetti,
10  kilogr. 250 gramm., tiennent le milieu. Viennent ensuite les sacs d\'ambulance de Florence:
11   kilogr. 125 gramm.; de Milan: 12 kilogr. 5 gramm. et 12 kilogr. 753 grainm.; un sac du
comité Beige (Merchie) de 1.1 kilogr.; deux modèles Autrichiens de 13 kilogr. 750 gramm.;
enfin un sac d\'ambulance du comité de Milan d\'un poids de 17 kilogr. 025 grammes.
A 1\'exceplion du havre-sac d\'ambulance Américain, les sacs sont portés è la maniere du
havre-sac ordinaire du lantassin.
Le havre-sac de l\'armée Américaine est porlé comme, en Hollande, les colporteurs de
poterie portent leur hotte.
Les courroies, constituant des bretelles, prennent leur point fixe sur la poitrine ou elles
sont unies. Leurs exlrcmités inferieure* sont rcliées par une ceinture en cuir, autour de la
région lombairc.
Quand au mode d\'ouverlure du sac, il s\'efTectue soit sur le coté, soit sur la face posté-
rieure, tandis que chez d\'autres ces deux systèmes sont combines.
Le modèle Américain, celui de Fadda et le sac de Cervetti s\'ouvrcnt sur le coté; le havre-
sac de Collineau et Benard a ses ouvertures sur le coté el sur la face postérieure en mème
temps; les aulres modèles s\'ouvrcnt tous sur la face postérieure, soit a une ou deux valves
(modèle Milanais), soit a\' la maniere d\'un couvercle de boite (sac de Henry Arrault et un
modèle Autrichien).
Onze sacs d\'ambulance ètaient chargés de rouleaux sur la face supérieure.
Sur deux modèles Autrichiens et un sac Milanais (de Gennari) on trouve place sur un
des cotés soit un bidon, ou bien les pieds d\'une chaise de campagne.
L\'espace dans les sacs était divisé par des cloisons verticales en deux a cinq compartiments
reguliers et égaux, qui è leur tour étaient subdivisés en casiers, d\'un nombre et d\'une
regularité variables. C\'est chez quinze modèles qu\'on trouve eet arrangement. Trois modèles
(sac Autrichien, Milanais et du Dr. Gennari) possédaient deux compartiments; les modèles
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:»2
Américain, Florenlin, Portugais, Autrichien (deux), et Francais (de Henry Arrault), avaieu
trois compartiments; les havre-sacs Milanais, Francais (modèle marine), de Cervelti et de
Fadda sont divisés en quatre compartiments, tandique deux modèles, ceux de la Belgique
el de Collineau et Benard (France) possédaient cinq compartiments. Dans lc havre-sac d\'ambu-
lance de l\'armée Francaise les compartiments ont des dimensions tres inégales.
Les tiroirs donl nous avons parié, s\'ouvrent sur Ie coté droit ou gauche (modèles Américain,
de Fadda et de Cervetti), ou sur les deux cotés (modèle Collineau-Benard), ou seulement
sur la lace antérieure.
Après notie analyse succincle des enveloppes extérieures, du poids et de la charpente des
sacs d\'ambulancc, — de la maniere dont ils sont portés, — de leur mode d\'ouverture, —
du chargement du sommei et des cotés el de leur division intérieure, notre attenlion sera
portee sur Ie contenu des sacs; en premier lieu sur les objets, contenus dans les poches
de la patelette, secondement sur ce que contiennont les sacs mêmes.
Les poclies du sac de Henry Arrault, contiennent des aiguilles, du 01 et des épingles;
celles du modèle Portugais des cahiers pour bulletins d\'observations; celles du sac de débar-
quement de la marine el du sac de l\'armée Francaises contiennent des attelles a rallonge
conjuguées en bois, el des goultières en toile raétaUique; les poclies des sacs Milanais con-
liennent, soit de la ouate, soit un paletot imperméable; Collineau et Benard ont place des
bandages Iriangulaires ou quadrangulaires cl du grand linge dans la poclic supérieure de la
patelette; el de la ouate el des pièces carrées de talVetas dans la poche inférieure. Dans Ie
sac de Gennari les poclies contiennent les sanglcs pour Ie siège de la chaise.
Le sac de Collineau et Benard possêde, outre la valve postérieure, des valves laléralcs ou
sont maintenus par des bandes élastiques des attelles, des pinecs, des paires de ciseaux el
un tirc-balle. Les bouts inférieurs de ces objets ontrent dans une pochette.
Ce sonl les Instruments chirurigcatuc, contenus dans les sacs d\'amhulance, qui en premier
lieu réclamcnt notre altention.
Un sac Autrichien, un sac Portugais et un sac Florenlin ont les Instruments places
en dehors du sac, sur sa face supérieure. Les Instruments de l\'havre-sac de Collineau
et Benard sont contenus dans un étui en fer-blanc, au sommet du sac, sous la con-
verture en peau. Dans les sacs de Cervetti et de Fadda c\'cst lc compartiment supérieur
qui est occupé par la boile u instriimcnts chirurgicaux. Les modèles Milanais et Beige les
logcnl dans le compartiment moyen. Dans un modèle Autrichien et dans celui de l\'armée
Francaise on les Irouve au Ibnd du sac. Dans le sac de débarquement de la marine Francaise,
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53
les Instruments sonl maintenus contre une cloison rembourrée, ü (\'intérieur du couverele, et
dans Ie sac de Henry Arrault contre la face postérieure (a (\'intérieur). Les havre-sacs
Américain, Milanais, de Gennari et un modèle Autricliien nc possèdcnt pas une place fixe
pour recevoir la boite 11 instruments.
Dans six sacs (deux Aulrichiens. deux Francais (armee, et Colllncaii et Benard), un Milanais
et celui de Fadda) les Instruments sont contcnus dans des boites; les modèles Beige, Por-
tugais, Florenlin et de Cervetti ont la collection en trousses.
Dans Ie havre-sac <Y Arrault les Instruments sont maintenus par des sangles élastiques
contre 1\'intérieur de la face dorsale.
Les Instruments du sac d\'ambulance de la marine Francaise sonl contenus dans un
étui plat.
Nous remarquons la maniere variée dont les Instruments sont serres et les différentes
places qu\'ils occupent dans les sacs.
Les trousses, boites (caisses) 011 etuis ne contiennent en général que des instruments a
amputations. On n\'y trouve plus les instruments è trépan, circonstance qui offre un triple
avantage:
1.   la collection est tres simplifiée et les instruments se trouvent immédiatement sous
la main;
2.  il y a assez d\'espacc pour avoir des couteaux a manches fixes, préférables aux manches
isolés, qui sont exposés a être dispersés, perdus, tandisque ces instruments demandent
paribis quelque temps pour élrc montés et demontés;
3.   par cetle diminution de Ia collection d\'instruments, Ie poids de 1\'havre-sac diminue
sensiblement.
Loin de moi de nier la nécessité de 1\'application du trépan dans des cas rares, mais cette
opération ne sera jamais tcllemcnt urgente, que Pon se verra obligé de la pratiquer sur Ie
théatre de 1\'action, pendant Ie combat même.
Parmi les objets que nous rencontrons dans tous les sacs d\'ambulance (& 1\'exception du
sac a médicaments Autrichien) nous mentionnons la charpie; quoique différente quand a la
longueur et la finesse du (il, dans tous les sacs d\'ambulance nous la rencontrons de qualité
excellente el partout en abondance.
De la part de 1\'Imperatrice Eugénie étaient envoyés des morceaux carrés de toile fine,
elïilés de chaque coté, ii un petit centre carré prés. Ces morceaux de toile, destinés a rcm-
placer la charpie, devaient être lavés et nettoyés chaque fois qu\'on s\'en était servi. Quoique
un hommage reconnaissant est du aux bonnes intentions de l\'auguste bienfaitrice, il laut
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54
remarquer ici que 1\'emploi de cetle charpie modifiée ne saurait satisf\'aire dans la pratique.
Gar, s\'il n\'est nullement préjndiciable de se scrvir de compresses et de bandes lavées, 1\'emploi
de charpie nettoyée doit être condamnée sans reserve. Aucun procédé de nettoyage ne saurait
lui rendre la propreté absolue qu\'elle doil posséder, ni son élasticilé et sa puissance
d\'absorption (1).
C\'est surlout cettc dernière qualité de la charpie qui la rend si indispensable au chirurgien,
et aucun raoyen ne saurail la remplacer dans la pratique.
Mr. Ie pharmacien de 1re classe Broeker (du grand hopitnl militaire d\'Utreclit) s\'est donnè
beaucoup de peine pour substitucr la charpie pai- de la fdaxsc purifiée, dont la puissance;
d\'absorption est supérieure a celle de la charpie (2). Mais malgré cette qualité si précieuse,
c\'est 1\'expérience des pralicicns qui devra plus tard prononcer sur 1\'utilité plus ou moins
grande de la charpie-filasse; c\'est surtout dans Ie tiaitement des ulcètes saignanles que ce
succédané devra èlre 1\'objet de l\'altenüon particuliere,des chirurgien». Aussi, n\'oublions pas
que la fabrication de la charpie-filasse demande eaucoup de temps et de soins, que Ie procédé
exige une grande habilité en matière et que surtout les procédés pour la séparalion des
moyens de purification offrent des dilficultés séricuses. Au contraire, lout Ie monde, même
un enfant, est en état de faire de la charpie en toile, qui, un peu soignée, ne demande
plus de procédés de purification et de nettoyage, el dont la matière première, un morceau
de toile, est toujours sous la main. En resumé, la charpie ordinaire et la charpie-filasse sont
peul-étre surpassées en mollesse et en élasticilé par la charpie anglaise et la ouate, leur
qualité essentielle, la puissance d\'absorption, n\'cst surpasséc par aucune autre matière.
Peut-être s\'étonnera l\'on de me voir tant insistcr sur cette qualité de la charpie; mais
qu\'on se rappelle bien que la stagnation du sang et du pus au fond des plaies et des
ulcéres donne lieu, non seulement è la formation de conduits fistuleux, mais aussi, circon-
stance tres sérieuse, a 1\'infection de l\'atmosphère dans les salles d\'hopitaux ou d\'autres séjours
adaptés aux secours de blessés.
Nous déplorons 1\'arrêté de feu Mr. Ie Dr. Beckers, Inspecteur-général du service de santé
(1) La charpie comprimée, dans Ie sac-modèle do Henry Arrnult. .-mp.ii-.-iv.unt soumist» a 1\'action desinfectante
du chlore, ne pourrait nous satisfairc complétcment. Elle est compacte et devient cassante.
(i) La puissance d\'absorption de la charpie de vieille toile pour l\'eau, est a celle de la charpie-filasse
comme 1 & 3. a J\'ai en, dit Mr. lirueker, 1\'occasion de faire des expèriences avec une certaine quantité de pus,
ei de consistance et coraposition égnles. La vitessc d\'absorption ótait beaucoiip plus grande pour la charpie-filasse
«que pour la charpie de toile d\'une finesse moyenne. (Voyez: Nederl. Tijds. v. Geneesk. Torae IV, page 37\'2
«(i/. A. Frylink, Amsterdam 1868).»
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55
de 1\'armée et de la marine, arrêlé qui supprimail la charpie de toile du dépót de médica-
ments de l\'État, dunt eet arlicle indispensable avait été 1\'ourni depuis bien des années; et
((ui la substituait par la charpie anglaisc; landique les chefs de ce service, successeurs du
Dr. Beckers, ont cru ne pas devoir revenir sur cette décision.
Dans plusieurs hopilaux militaires el è bord de nos batiments de guerre on tache de
subvenir au manque de eet objet de pansement si indispensable, en faisant faire de la charpie
avec Ie grand linge réglementaire, par ceux des maladcs qui aiment ce travail comme passe-
temps. Toute ibis, on ne saurait nier que cette maniere n\'cst nullcmcnt la bonne; souvent la
propreté des mains chez ces gens laisse beaucoup a désirer et la charpie qu\'ils confec-
tionnent ne donne pns les garanties sufflsanles de propreté el de purcte qu\'clle doit posséder.
On a proposé de substiluer la charpie par du papier brouillard ou par des rognures de
papier. Quand au dernier moyen proposé, il ne possèdc nullcmcnt la mollcsse de la charpie et
sa puissance d\'ubsorplion est tres inférieure. Aussi, en caa de besoin, on ne pourrait se
servir dans Ie bul proposé, que de rognures de papier brouillard.
Par bonheur, quand Ie besoin presse, c\'est la charité, apanage de la femme, qui vient en
aide a ceux qui souffrent. Cc sont les femmes qui alors se chargent de pourvoir amplement
les hopitaux et les ambulances, de charpie conleclionnée par leurs mains. Je me souviens
avec reconnaissancc et bonheur, que, du temps de la révolution Helge, une charité ardente,
reveillée dans lout les cocurs, a largement pourvu a bien des besoins pressants. De tous
cotés adluaient vers lc théalrc de la guerre, ou vers les licux consacrés aux secours des
blessés et malades, des quantilcs considcrables d\'objcls a pansements, de substances alirnen-
mentaires et de rafraichissements pour les victimes de la guerre.
Dans les sacs d\'ambulance nous rencontrons, outre la charpie, des compresses, des bandes
roulées, des bandes de Scultet, des bandages et des altelles(1).
Parmi les attelles destinées a étre mninlenues contre les valves latéralcs et postérieures, on
rémarquait des attelles de bois (modclc de 1\'Anncc Francaise). Il me semblc que dans ce
hut, on ne devrait se servir que d\'attellcs de toile métalliquc ou de carton, parce que les
attelles en bois, serrées de cette maniere, sont exposées a se casser on a se fendre.
Placées dans 1\'espace du sac méme les attelles y sont moins exposées.
(1) Une machine è confectionncr des bandages était exposée par Mrs. Benneke et Moetsig.
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Quoique Ie choix des instruments, des médicaments, des pièces a pansemenls el d\'aulres
objels uliles qui doivenl enlrer dans les havre-sars d\'amlmlanrc, dépende souvent d\'appré-
cialions imlividucllcs (I), il parail qti\'on est d\'accord sur la nécessilé de quelqucs médi-
camcnls liquides, donl presque tous les modèles de havre-sars étaient munis. Ce sonl: Ie
perchlorure de Ier, 1\'alcool camphré, la teinlure d\'opium el Ie cliloroforme. La meilleure place
assignée aux flacons esl Ie compartiment inférieur (Ie l\'ond du liavre-sac), afin que, dans Ie
cas ou ils vicndraient a se briser ou que Ie contenu liquide en déeo-ulerait, les autres objels
contenus dans Ie havre-sac n\'cn soient pas souillés et mis hors d\'état de servir.
Un mode de boucliage des flacons, que nous remarquons dans quelqucs havre-sacs, nons
Huile d\'amandes douces.
Colophane.
Nitrate d\'argent.
Sucre.
c). Objels de pansement.
Ouate.
Toile cirée.
Lainc.
Filasse.
Taffetas.
Ruban de fil.
Sparadrap.
Toile adhésivc.
Kponges.
Agaric.
Circ.
Ficelle.
d.) Objets divers et appareils.
Gobclet ordinaire et articulé.
Flacon en verre et étui.
Bougie et chandclier.
Lampe a alcool.
Timbale-chaudióre.
Allumettes.
Briquet.
Cuiller.
Chemises de toile.
Aiguilles en étui.
Bouchons.
Tire-bouchons.
Poids et balancc.
Crayon.
(t)            a). Instruments chirurgicaux.
Tourniquets.
Pain* do ciscaux.
Coupo-bottes.
Ventouse en caoutchouc.
Spatulc.
Séringuc.
Bandage herniaire simplu.
Fil ciré.
6). Médicaments.
Perchlorure de fer.
Alcool camphré.
Laudanum.
Chloroibrme.
A in ui\' >n i.n [lic
Sulfato de quinine.
Émétiqne.
Poudre d\'ipecacuanha.
Bicarbonate de potasse.
Sous-nitratc de bismuth.
Syrop de inenthe.
Poudre de Dover.
Poudre d\'opium.
Chlorliydrale de morphine.
Poudre purgative.
Poudre de jalap.
Calomel.
Extrait de saturne.
Acide tannique.
Acide nitrique.
Ether sulfurique.
Alcool.
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parait garantir sulTissammcnt contre cc dernier accident. Il s\'cflectue au moyen d\'une band»;
circulaire en caoutchouc, entourant Ie col du flacon et de laquellc émanc une ansc sémi-
circulaire verticale, comprimant Ie bouchon de haut en bas.
On a fait la proposilion de substituer la bougie dans la lanterne du sac d\'amhulance, par
une lampe a alcool. A propos de cette substitution je dois observer que les bougies occupent
moins de place, que l\'éclairage a l\'alcool est intérieur a celui des bougies el que, pour se servir
de cette lampe, il faudrait faire une assez forte provision d\'alcool, qui prendrait plus de place
que 1\'espace restreint du bavre-sac ne pourrait laisser librc.
En terminant eet article je ne puis manquer de signaler les ingrédients qui, a mon opinion
devront entrer dans la confection et remménagement des havre-sacs d\'ambulance. Ge sont:
i: Pour 1\'enveloppc extérieure: Ie cuir poilu ou coupé ras. II est imperméablc; 1\'eau en
découlc sans Pimbiber et n\'y suinte pas, comme a la longue c\'est Ie cas avec lc cuir verni.
2°. Quand a la cbarponte du sac, c\'est Ie bots qui est Ie plus propre & la confection de la boite.
Cc bois, leger et d\'unc bonne essence, devra augmentcr Ie poidsdu sac aussipeu que possible.
Il est vrai que Ie bois peut se fendro (piand Ie sac est déjtosé par terre d\'une maniere
rudc el maladroite, mais en recommandant a un infirmier-porteur intelligent de bicn soignei
son précicux fardeau et en fixant son attention sur Ie danger susdit, on risque moins de voir
arriver eet accident (1).
* La face postérieure, dorsale, de la boite doit avoir une légere cxcavalion pour s\'adapterdia
forme du dos.
S\'. La disposition de deux tiroirs dans la boite du sac est d\'une utilité inconlcstable. Ounml
une fois on sait cc que chaque tiroir renferme, et comment les objets y sont répartis, rien
n\'cst plus facilc que de les saisir ou de les remettre a leur place. Pour cela il est important
que les objets soient immobilisés et indépcndanls les uns des autres.
Mais ce ne sont pas des tiroirs comme dans Ie bavre-sac Américain qui soient préférables
quand-mème. L\'agenccmcnl sous cc rapport dans les sacs Florentin et de Fadda se recom-
mande bien plus. Dans ces havre-sacs se trouvent deux tiroirs sur trois compartiment*. Nous
donncrions les mème éloges au bavre-sac de Collineau et Benard, si les quatre demi-tiroirs
se liraient sur la face antéricure et non sur les cotés (2).
(1)   La boite-havre-sac, en usage chez les militaire*, n\'cst que parement défait. Au lieu de bois, on pour-
rait se servir de papier maché pour la confection des boites.
(2)    A l\'Exposition de la Croix rouge a la Hayc au mois de Septenibre 1809, j\'ai envoyé un havre-sac
dont la charpente est fait de papier macbé. Immédiatement sous l\'envelop|>e extérieure et sur toute la lurgeur
8
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Toutelbis, les demi-tiroirs s\'onvrnnl sur les rolés, ne présentenl pas lesdifficnllésqu\'offirent
les liroirs qui occupent loute la largeur du sac (moilèlo Américain, de Cervetti et de Fadda).
Les liroirs dement contenir des loumiquets, des bandes roulées, du fil et des aiguilles,
un lire-balie, des pols avec onguents el des boiles a méditamenls loul préparés, el enfin,
d\'autres objels qu\'on jugerail nécessaires.
L\'ineonvénient impulé aux liroirs, pouvanl gtisser aisément du bavrc-sac, peul èlre
évité par une disposiüon particuliere, en attachant Ie colé postérieur des liroirs a la face
intérieure de la boite du sac, de sorte que les liroirs ne pourront sortir du sac que l\'espace
nécessaire pour en relirer les objels voulus.
4°. Le syslême, adoplé pour Ie sac de débarquemenl de la marine Francaise (cloison, sur
la l\'ace intérieure du couvercle, qui recoil les inslruments chirurgicaux) nous parait ofliir des
avantao.es réels. Par eet arrangement, le poids des inslruments est réparti sur le sac entier,
poinl important, capital; car les jeunes soldats se plaignent bien vite de la pesanteur du sac
dont ils sont chargés, el on en trouvera bien peu parmi eux qui ne déposeronl pas leurs
havrc-saes pend
4
anl Ie temps qu\'ils sont en liictioii (I).
5». Nous désapproiivons le mode de placet* un ltidon soit sur Ie sac (\'2), soit sur son coté
comme dans les modèles autrichiens. II nous semble bien plus commode de faire porter le
bidon, attaché a une courroie, passée en bandoulicre sur l\'épaule droite de l\'infirmier. Le
bidon s\'appuic alors sur la hancbe gauche, absolument comme les fil\'res de 1\'infanterie de
marine portenl leur étui de flüto.
6°. A notie sens, la face supérieure du sac doit tester librc. Y atlacber une boile a in-
slrumenls, un bidon, un rouleau en fer-blanc bourré de cliarpie compriméc (3), c\'est rendre
le sommet du havre-sac hop pesant; il est enclin a pencher, cc qui compromet gravementla
lucililé du transport.
Entin, pour completer autant que possiblc la dcscriplion des liavre-sacs cbez les nations
ilu sac se trouve une couclie de charpie et sous celle-ci uno boite ;\'i amputationa; sur la face antérieure sont
menages quatro demi-tiroirs (bien fixós a l\'intérieur) et <l<! chaque coté <m bas (derriére l(;s flacons) uno
boito en fer-blanc, contenant des bandea gypséea.
(1)   Dans la révidution bclgo, les gardes nationalcs nivrlandaiscs de la campagne ne se souciaient pas
d\'ètre en 1\'action, cbargées de leurs bavre-sacs, souvent pendant deux lieures et plus.
(2)  C\'est sur cette circonstance que j\'ai appelé 1\'attention de M. rinspecteur-gênéral du service de santé,
dans inon rapport sur le havre-sac d\'aiubulance de M. le docteur van Wieringhen Borski.
(3)  Dans les feuilles précédentes, nous avons déja émis notre opinion concernant la charpie comprimée
A\'Armult.
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divcrscs, je laisse suivre ici un apercu du havrc-sac d\'ambulancc, que 1\'lnspecteur duservice
de santé de 1\'armée Néerlandaisc a lait adopter il-y-a quelques mois.
A. Le havrc-sac est couvert de peau de vachc noire; sa fermelure est doublé (serrure en
cuivrc et bandes en cuir a boucles.) Système de courroics constituant des bretelles.
a.) Patelette en cuir, ou sont maintenucs cinq attelles en bois.
b.) Charpente: boite en l\'er-blanc, a valve postérieure, s\'ouvrant de haut en bas, cl soutenue
en guise de table, pour les objets a pansement, etc.
c.) Divisions: cinq compartiment*, séparés par des cloisons en l\'er-blanc (1).
r
V
in
Tlfot\'r
IV
V
d.) Contenu.
Compartiment I. 2 compresses (grand modéle, mouchoir.)
6
           » (grandeur moyenne.)
42           » (petit modéle.)
2 pièces de grand lingc a pansements.
1 rouleau d\'agaric.
(1) Si je nc me trompe pas, le havre-sac d\'ambulance du Docteur van Wieringhvn Bor.iki était divisé
comme 1\'indique la figuren ci-jointe.
T\'c\'-OC\'T
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Compartiment II.         Roulcau de charpie anglaise.
Ventouse a ballon en caoutchouc.
Scarrificateur en cuivrc.
Éponge.
Ruban gris.
»
            III.         Occupé par un tiroir en fer-blanc, dont la paroi antérieure est
légèrement courbéc en dedans, et munie de poignées de fcr, tournantes et ;*i charnióres. Les
casiers de ce tiroir sont représentés dans la figure ci-jointe.
Casier.  a.
Flacon d\'essence aromatique.
» de Laudanum et boite en fer-blanc conlenant des paqucls de sulphate de
quininc a 2 grains.
Ce casier n\'a pas été désigné sur la liste-index. On pourra y placer un étui a
aiguillcs, des épingles, du fd. etc.
Boite a amputations (et a trépan.) Tire-balle. Couteau plianl, tres fort. Paire de
ciseaux.
Deux tourniquets. (Ces objets ne peuvent tenir dans Ie casier étroit. II faut leur
donner une place dans un des autres casiers.) Un morceau de eire. Un rouleau
de fd et un écheveau de soie rouge.
Flacon de perchlorure de fcr.
K d\'éther. Boite en fer-blanc, conlenant des paquets d\'émétiquc etdechlor-
hydrate de morphine a } de grain.
Compartiment IV. Boulcau en fer-blanc, conlenant de la toile adhésive, 8 bandes roulées
de S mètres, et de largeur différente.
» \'
         V. Deux écbarpes, deux bandages de corps et deux bandages de tète.
Poids. 8 kilogr. 8 gramm.                                                                                         
C
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SACOCHES D\'AMBULANCE.
On comprend sous ce nom deux boites carrées, en cuir, assez spacieuses, unies a leur partie
supérieure par une large courroie. Les sacoches sont suspendues des deux cólés aux flancs
du clieval, monté par Ie domestique du médecin. (Planche X, lig. V—b.)
Parmi les sacoches présentes a 1\'Exposition, nous mentionnons:
1*.) Sacoches d\'\'ambulance du comité suisse. Couverture de cuir jaune. Eiles n\'offi-aient rien
de particulier.
2°.) Sacoches du comité milanais. Couverture en peau de mouton noirc. Un des modèles
était divisé en deux compartiments égaux, l\'ermés, chacun, par des palelettes. Les comparti-
ments contenaient une boite a inslruments cbirurgicaux et des médicaments. Le modèle donl
l\'intérieur n\'élait pas divisé, nc contenait que des pièces a pansement.
3°.) Sacoches de Ferrara et celles du comité portugais. Elles n\'olTrent rien de particulier, el
ne différent du modèle suisse que par la couleur du cuir de la couverture, qui était noire.
Une qualité essentielle des sacoches est l\'agencement des objets qu\'cllc contiennent, et qui
permet de les retirer ou de les remettre a leur place aussi vite que les circonslanccs l\'ordon-
nent. En vérilé, pen importe que le clieval porie deux ou trois kilos de plus. Aussi, nous
passons sous silence les sacoches mentionnées plus bant, pour nous arréter aux sacoches
d\'ambulance de Varmee Francaise.
Elles sonl divisécs transversalemcnt en deux compartimcnls superposés el inégaux, l\'ermés
chacun par une patelelte de cuir noir.
Une des sacoches conlicnt, dans le com-
MoiSe a /.?is£rumrti/s Cft/ramtcattap
partiment supérieur, une. boite a instru-
ments. Le compartiment inférieur, divisé
par une cloison horizontale en deux casiers
égaux, contient des pièces a pansement.
La seconde sacochc contient dans la
pochc supérieure, a droite, une lampe et
au dessous de celle-ci, du fil, desaiguilles,
etc; au milieu: une boite en ler-blanc,
J\'ièct;* e/ Oiyc/jt
CC /tre/isrtnr///.v.
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62
contenant des médicaments; k gauche sept
flacons (six petits, mi grand); lecompaiti-
mcnt inférieur ne conlicnt que de In charpic-
Deux autrcs modèles de sacoches ne pos-
scilaieni qn\'un soul compartimenl, ferme
par une seule patelettc, comme Ie modèle
Néerlandais (1). La sacoche a pansemenl,
portani Ie n°. 6, Qgurc nn sae devoyage,
lonjr de 29 centim. sur une largeur de
21 eenlim. (2)
y/f/fen-
FU--
Jjo?éc /i
/er 6/rwc
ron/i nn/i t r/c.r
Mft9&Vff«MM
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Arsi/eallrs, fij
(Y/myi/e
(1)   Une des sacoches loge un baquct en fer-blanc. oblong qui oontient:
Une pelote.
Séringue a lavement, en gomme.
Ventouse el éponge.
Allumettes en boite de fcr-blanc.
Rouloau d\'agaric
de eire.
Colophanc (20 grammes) en boite de fer-blanc.
Bobin de lil blanc.; éclicvcau de lil de BOÏe rouge.
Bobin de ficelle.
Flacon d\'acidc acétique concentré (50 grammes).
>< d\'ammoniaqne (50 grammes).
Deux roulcaux de toile adhésive en boito de fer-blanc.
Flacon d\'éther sull\'urique (50 grammes).
94
» de laudanum de Sydcnhaiu (50 grammes).
>• d\'alcool campbré (50 grammes).
Boite de pilules purgatives (135).
Emètiqne (en pondre, 1 grain de tartre stibié sur 10 grains d\'ipecacuanha (en boite de fer-blanc).
Boite de pilules (d\'un grain) de sulfatc quinine (180).
Poudres de Dover (32 en boite de fer-blanc).
Flacon de liuile d\'olives (05 grammes).
Gobelet d\'étain.
Lanterne en cuivre avec 10 bougies.
Charpie anglaise.
Scarificateur (pour ventouses).
Dans la seconde sacoche se trouve un baquet pareil, contenant des piëces a pansement, et couvert par
quatre attelles plates et étroites et deux attelles courbes.
Une pochette extérieure (de chaque sacoche) contient 225 grammes de bandes roulées et 65 grammes de
compresses. A l\'intèrieur des patelettes se trouve serrée une certaine quantité dn charpie anglaise.
(2)   Le havre-sac que j\'ai envoyé a l\'Exposition de la Croix rouge a la Ilayc et dont j\'ai fait mention dans
la note 2, page 57, pourrait, avec quelques modifleations, «Stro arrangé en sacoche d\'ambulance, surtout pour
rendre libre l\'accès de tous les objets.
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63
Si nous avons fixé 1\'atlention sur les différents modèles de sacoches, c\'est pour saisir l\'oc-
casion de dèmontrer la justessc des plninlos sur l\'eneombrement el lc mode de tërmeture peu
pratique des sacoches, introduites par feu l\'Inspccleur-général du service de sanlé, M. lc Dr
Ueekers. A notre avis, quelques objels devraient être otés des sacoches des medecins, pour
ètre places en pari ie dans celle des ambulances:
1\'. Oter les six bistouris en étui et les placer dans la boile a inslrumenls, dont les inslru-
nients a trépan devraient ètre supprimés;
2°. La boite a inslrumenls devrait èlre serréc dans la sacoche d\'ambulance, donl, a ces
fins, la moitié des pièces a pansements qu\'elle contienl, pourrail ètre olée. Les sacoches des
niédecins ne seraienl pas tellement encombrées; les objels indispen*ahlcs seraienl plus a portee,
p. e. Ie tirc-balle, une cerlaine quantité de pièces a pansement, deux lourniquets (de eam-
pagne), des épingles, un gobelet, une éponge; aussi Ie sommet de ces sacoches ne devrait
plus avoir les dispositions spéciales que nous y renconlrons ïnainlenant el la face supérieure
pourrail resler librc (1).
:i°. Quand a l\'eraménagemenl des sacoches d\'ambulance, nous choishïons comme modèle les
sacoches Francaises. L\'agencement des objels divers et des pièces a pansements dans ces
sacoches, les rend d\'un acces lacile et permet égalemcnt de les reinetlre aisément en place
8
4°. Quand au mode de l\'ermeluie des sacoches, une seule serrure, adaplée a l\'envcloppe
extérieure (la calotle), sullirait amplement el offrirait l\'avantage d\'un acces lacile, condilion
Ires importante. Ainsi, des quatre serrures dont les sacoches de médecins sont lermées, trois
pourraicnl ètre supprimées.
(t) A l\'Kxposition de l;i Oroix rouge a la Haye, dont nous avons déja parlé, j\'ai envoyé des sacoches di\'
liiédccin ainsi simpliliécs, coutenant entre autres, ;i la place dn pistolet, nn étui oblong et bivalve, dans li>i|uel
se troiivent une bande roulée, un rouleau de toile adhésive, do la charpie, un tirc-balle. une paire de ciscaux
et deux stilets.
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BIDONS.
Parmi les objcts portatifs du malériel de secours aux blcssés, nous mentionnons en deraier
lieu les bidons.
X la partie turquc de 1\'Exposition, Irois modèles de bidons attiraient nolre atlention.
Un modèle, en peau de veau, allongé en lüscau, porlail la suscription: Vase d\'eau en
cuir de vache;
un second modèle ólait en étain el affectait la l\'orme ronde déprimée. Il porlail
sur 1\'étiqucttc: Gourme d\'élain; Ie troisième modèle lurc enfin, en verre, porlail lc nom de
verre d\'eau, /il d\'argent.
Le gouvernement égyptien avail fourni un bidon d\'une formc ronde aplatic, en bois de
chènc, sous la dènomination de bidon en boLt.
Le comité amcricain avait exposé quatre modèles:
1°. Bidon en l\'orme de cilindre et
2°. ld. de l\'orme carrée; ces deux modèles sont en 1\'er battu étamé.
3». Bidon en bois, en l\'orme de petite bondc de barrique. Un gobclct y est attaché au moyen
d\'une chainetle.
4°. Bidon en Ier battu, divisé longitudinalcmcnl par unc cloison inférieure et présenlanl
ainsi deux comparliments, cbacun muni d\'un goulot ferme par un boucbon, attaché au bidon
au moyen d\'une chainetle.
Parmi un ccrtain nombrc d\'autrcs modèles de bidons, nous remarquons Ie bidon, adopté
dans Varmee Francaise.
Il est en Ier battu étamé, en formc de gourde et muni de deux
goulots, qui, dans le cas que Ie bidon viendrait a subir quclquc avaric, en rcndent les répa-
rations tres faciles.
II nous parait que ce sont les bidons en verre tres épais, d\'une formc ronde aplatic, qui, sur
tous les autres, ont 1\'avantage d\'offrir aux lèvrcs desséchécs du blessé une eau pure, sans odeur.
Sans doute la fragilité est un désavantage des bidons en verre. On peut pourtant obvier ü eet
inconvénient, en recouvrant le bidon, è quclquc distance de sa paroi, par une cbemise de lil de
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Ier tressé, qui, dans Ie cas ou Ie bidon tomberait, subirait une ccrtainc pression ou serait
heurté, pourrait parer on amortir les cliocs ou la pression.
Cependant, Ie désavanlage de la fragilité des bidons en verre è fait adopter les bidons en
fer-blanc dans 1\'armée Néerlandaise.
PHABMACIE AMBULANTE.
Fonrgons d\'amlmlance.
Lorsque, en lieu sur, un hopital de campagne a été organisé, c\'est Ie moment de tirer
parti des pharmacies ambulantes. Les médicaments et appareils, indispensablcs pour Ie service
d\'un tel hopital, sont contenus: 1°. dans des fourgons d\'ambulance, adaptés è eet effet, et
disposes en pbarmacie; 2°. dans des caissons 1 tiroirs; 3°. dans des cantines en forme de
cassette, et 4°. dans des caisses, divisées par des cloisons.
De la première categorie (fourgon-pliarmacie) qualrc modèles étaienl presents a TExposition,
dont trois du comité Américain et un du comité Italien. Le premier modèle Améncain, portanl
la suscription: A medicine war/on, known as Autenrietlis (planclie XVII, lig. VI et V) laisse
voir, après 1\'ouvcrture des portes de derrière (fig. IV), 35 tiroirs plus ou moins larges. Les
tiroirs a gauche (n°*. 1—7) sont divisés en casiers pour flacons Les autres tiroirs n\'ontqu\'un
seul compartiment pour flacon, sur le devant. Le tiroir carré moven loge une balancc et des
poids; le tiroir haut et étroit du coté droit contient des attelles. La porie a valve sert de
table pour préparer les médicaments on bien de table a opérations. Sur le devant du fourgon
se trouvent deux larges tiroirs superposés, contenant des piéces a pansements. Kntre ces
deux tiroirs sont ménages sept tiroirs étroits. Une porte a deux baltants ferme le devant du
fourgon (plancbc XVII, fig. V).
M. Charles b. Francis (1) a modifié Tarrangement de Parrière du fourgon. Le tiroir haut a
droite est disposée en pharmacie; les sept tiroirs superposés du coté gauche sont supprimés.
Le second modèle, portant sur 1\'étiquette: A Medicine wagon, known as Perot\'s (planchc
XVII, fig. II), d\'un aménagement plus simplc, contient, dans la partie postérieure, deux
barils d\'eau potable. A coté de ces barils superposés, un tiroir profond, et sous celui-ci, un
second tiroir pcu profond, contiennent des pièces a pansements et des médicaments.
On y trouve aussi deux tabourets et une table a coulisse, servant de bureau ou de table
a opérations.
(1) An enquiry into the suitableness of certain articles of army hospitals équipement for India. By Surgeon-
major Ch. B. Francis, Indian Army.
9
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Le troisième Army medical wagon peut utre converti en pharmacie couverte. La moitié
supérieure de la porte repose sur les tiroirs des cólés. La moitié inférieure est è valve et
sert de table, de bureau et de table a opérations. Entre les bauts tiroirs des deux colés se
trouvent neuf tiroirs de moindres dimcnsions, divisés en casiers pour flacons. Sous ces tiroirs
s\'en trouvent encore deux, de forme carrée oblongue, dont un sert a loger des médicaments
et 1\'autrc des instrumcnts ehirurgicaux, des pièccs è pansement, de la charpie et d\'autres
objets indispcnsables ou utiles (planche XVII, fig. 1).
La quatrième pharmacie ambulante est le Fourgon d\'ambulance du comité Italien. Cette
voilure diflere du Iburgon Américain en cc que les objets sont contenus dans sepl tiroirs
latéraux, dont deux carrés et bauts, de grandeur inégalc, des deux colés, et au milieu trois
tiroirs largcs, en forme de carré oblong el également de dimcnsions inégales. A Carrière,
comme dans le Iburgon Américain, se trouvent deux tiroirs, et sous ceux-ci, deux réservoirs
a eau, de forme carrée, munis de robinets. Ces réservoirs glissent comme les tiroirs, et sont
;\'i eet effet munis de poignées (planclie XVII, fig. VI).
Caissons ir ambulance.
C\'cst le comité Portugais qui avait envoyé des caissons a tiroirs, dont le travail achevé
méritail l\'aUention. Ges caissons ressemblaient beaucoup aux coflres, en usage chez les officiers
de la Marine Néerlandaise. Chaque bataillon ou regiment en a deux a sa disposition, dont 1\'un
porte la suscription « Chirurgie», 1\'autre celle de «Pharmacie» (planche XVIII, fig. I et II).
Le premier caisson, « Chirurgie * (fig. I) avait deux tiroirs superposés; le tiroir supérieur
était divisé en quatre compartiments, dont trois contcnaient des pièces a pansement et un
de la charpie. Le tiroir intérieur était divisé en deux compartiments inégaux. Le plus large,
;\'i gauche, logcait la boite a instrumcnts; celui du coté droit était rempli de charpie.
Dans le caisson a Pharmacie* se trouvaient, en haut, deux tiroirs juxtaposés.dont chacun
contenait neuf casiers pour flacons. Le tiroir intérieur était divisé en cinq casiers, dont quatre
pour unc boite chacun, et le cinquième pour sept bolles ensemble. Entre les premiers et en
arrière, il se trouvaient deux compartiments pour balance et mortier.
Pour une ambulance de division on trouvait également deux caissons, portant les mémes
suscriptions que les précédents. Dans le caisson * Chirurgie* (planche XVIII, fig. III), le tiroir
supérieur élail divisé en cinq compartiments, dont trois petils et deux plus larges; les pre-
miers contenaient des verres a ventouses, des compresses et des bandes roulées; les seconds
de la charpie et des bandages. Dans le tiroir inférieur, sur foute la largeur, des at telles; è
gauche, des tourniquets; è droitc, sur le fond, de la ouate, et la-dessus une bolle a instru-
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67
uu-uis chirurgicaux. Enfin, Ie tiroir du caisson « Pharmacie» était divisé en casiers, sur trois
rangées. La rangée postérieure et mèdianc pour douze flacons; celle du devanl pour deux
grands flacons et trois mortiers. Le tiroir interieur contenait, des deux cotés, six comparti-
ments longitudinaux, pour boites a emplutrcs. Au milieu, dans quatre casiers transversaux,
de la toile adhésive, une balance avec poids, et des spatulcs (planclie XVIII, fig. IV).
Dans la categorie des cantines en forme de cassette appartient en premier lieu la «boitepour
des objets de pansementn
du Comité Suédois è Stockholm (planclie XIX, fig. I). Le couvercle
de cette cantine est profond, el destiné a recevoir les instruments chirurgicaux. Le milieu de
la cantine contient une boite en bois, a couvercle de cuivre, pour divers objets; le compar-
tement de droite contient des pièces a pansement; dans un autre sur le devant, nous trou-
vons des tourniquels et des éponges; le compartiment de gauebe contiem des flacons; enfin,
un compartiment a 1\'arrière loge des bandes roulées.
Une cantine de pharmacie, dont M. le Comte de Breda étail le promoleur, resscmblait a
une vaste cassette (planclie XVIII, fig. V). Elle avait une disposilion particuliere; le couvercle,
ainsi que la boite elle mème, étaicnl divisés en comparliments, dont onze étaient couronnés
par des capuchons en cuir, 1\'crmanl è coulisses a la maniere d\'un reticule, el transformant
ainsi chaque compartiment en sac. Ils étaient destinés a recevoir des objels, dont Ie dépla-
cement devait ètre prévenu. Ces sacs étaient ménages exclusivement le long des bords des
charnières, dans le couvercle ainsi que dans la boite.
Les gobelets concentriques en élain, imbriqués 1\'un dans 1\'autre, les éponges, bandes rou-
lécs, charpie, agaric, attellcs, bougies et allumettes, contenus dans les autres casiers du
couvercle, risquaient de s\'échappcr quand on ouvrait la cassette, mais, comme ces objets ne
sont nullement 1\'ragiles, cela nous parut un accident sans conséquence.
Dans la boite proprement dilc, devant les comparliments a poche, on trouvait neut\'casiers
pour flacons; derrière celui du milieu un flacon de sulphate de quinine; le long du bord de
la cassette, a droite, une boite a instruments; a gauche, quelques pièces de ruban.
Une autre caisse, égalemcnt fournie par Mr. le Comte de Breda, et portant sur l\'étiquetle:
« Équipement des Hospitaliers militaires», était plus simple el 1\'erinée par un couvercle plat.
Dans cette caisse, la boite a instruments se trouve en arrière des trois comparliments, con-
tenant des bandes roulées et des pièces a pansements. A gauche de la boite a instruments:
une bassine assez large avec éponge. Devant les comparliments susdits: un casier pour tour-
niquets et sparadrap, cinq pour flacons, et un, a droite, pour agaric (planclie XVIII, fig. VI).
Parmi les caisses de pharmacie simples, divisées en comparliments par des cloisons, nous
remarquions:
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1°. la caisse de phivmacie dn Comité Portugais. Son couvercle, quoique profond, n\'estpas
divisé en compai timcnts, comme la caisse elle même, qui possede trois rangées de casiers;
trois sur chaque rangée antérieure et postérieure; puis sur la rangée mediane, un com-
partiment moyen et, de chaque coté, trois casiers latéraux plus étroits. Ces derniers casiers
sonl dcstinés a contenir des flacons; les sept compartiments plus spacieux et 1\'espace du
couvercle des pièccs et objels a pansements (planclie XIX, fig. II).
2°. Deux caisses, portant la suscription: Exército Italiano Ambulanza Regimentale, Cafano
n°. 1 el 2. Les principaux objcts presents dans ces caisses sont des boites en fer-blanc, donl
Ie n°. 1 en contient six, Ie n°. 2 sept; ces boites sont placées sur deux rangs, chacune dans
un compartiment a part. Le dernier rang (3\'*""\') ne contient que des attelles (planclie XIX,
lig. III et IV).
Les boites en fer-blanc conlenaienl tous les arlicles, qui, dans les caisses de pbarmacie
d\'autres pays, se montrent immédiatement a la vue quand elles sont ouvertes.
Quoique on ne saurail nier que, comme ces boites doivent ètre ouvertes et I\'ermées a tout
moment, eet aménagement démande trop de temps, les médicaments, surtout les herbes
aromatiques, s\'y conservenl fort bien.
Ces caisses Italicnnes élaient I\'ermées par des couvercles plats.
La Prmse avait exposé trois larges baquets de forme carrée oblongue, enfermés chacun
dans une caisse ti bandes de Ier. Les couvercles plats, s\'ouvrant sur le milieu, a deux bat-
lants, formenl table j>our les travaux pharmaceutiques.
Dans le premier de ces baquets (n°. 1) (planclie XIX, lig. V) le compartiment moyen est
divisé en seize casiers ègaux, sur qualre rangs, ou s\'adaptcnt des boites en fer-blanc carrées
cl rondes, contenant aulant de flacons. Au coté gauchc, trois cloisons longitudinales, divisées
par une cloison transversale, Ibrment six compartiments, dont deux pour des boites en fer-
blanc, un pour une séringue, un pour des attcles, un pour de la charpie et des pièces a
pansements el le dernier pour un mortier. Au coté droit trois compartiments de dimensions
égales, contiennent du poids, un verre a mesurer et des Holes.
Le second baquet (n°. 2) (planclie XIX, lig. VI) contient, dans les buit compartiments des
rangs postérieur et moyen, des feuilles de séné, du quinquina, de 1\'herbe de menthe et des
fleurs d\'arnica, contenus dans des flacons en etuis de fer-blanc. Les cinq compartiments du
rang antérieur renferment: de la toile adhésive, une bassine en étain, un mortier, des usten-
siles de pbarmacie et un verre a mesurer.
Le baquet n°. 3 (planche XIX, fig. VII) contient, au coté gauche, dans deux compartiments
longitudinaux: des ustensiles de pbarmacie et une séringue. A coté, a droite, et dans 1\'espace
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posterieur, on trouve vingt-six casiers, destinés pour des flacons en etuis de ler-blanc. Dans
l\'espace moyen resté libre, un mortier, un pilon et des poids trouvent place.
Chacune de ces trois caisses peul servir de pharmacie ambulante. Dans lc n". 1 on trouve
aussi des attelles et de la charpie. Les n°. 2 et 3 contiennent exclusivement des médicaments
et des ustensiles de pharmacie. Dans toules les caisses les flacons sont emboités dans des
etuis en fer-blanc, grace aux quels leur sécurité est suffisammcnt garantie.
En considérant les divers modóles de pharmacies de campagne, nous émettons nolre opinion,
que Ie «Medicine Warjon» répond parfaitemcnt aux indications qu\'il est destiné a remplir.
Une tres grande dilficulté au point de vue pratique, c\'est que pour atteindre les objets con-
tenus dans les cantines ou dans les caisses, elles doivent préalablement ètre débarquées du
chariot ou du fourgon d\'ambulance pour qu\'on puisse les ouvrir (1).
Quand aux voitures, on n\'a qu\'a ouvrir les portos pour avoir lout a la main. En out re,
1\'embarquement des cantines ou des caisses dcmandc beaucoup de temps et doit ètre eflectué
par des inflrmiers exercés a cette manoeuvre. A notre avis, Ie manque d\'une lable aux
caisses de pharmacie, aménagement indispensable pour la préparation des médicaments, est
tres onéreux, ces travaux devant alors s\'exéculer sur Ie sol dans une position tres gênante.
Afin d\'éviter les difficultés et les embarras des travaux pharmaceutiques en campagne, autant
que pour l\'agrément des blessés et maladcs, nous appelons 1\'attention sur les médicaments
en capsules, de Mr. Lemaout, de Londres, notammcnt celles qui contiennent Ie sulphate de
quininc, 1\'aloës, la genlianine, 1\'assa foetida , la valériane, 1\'essenoe de térébenthine, etc.;
les essences de citron, d\'orange, etc. de Padoue, de Messine, de Iieggio et de Naples, enfin,
les syrops de groseilles, de violette, d\'aspergcs, etc., de Menier et Vieran. Ces préporations
ne laissaient rien a désirer sous tous les rapports.
Quoique en général nous sommes d\'avis que l\'adminislration de médicaments par d\'autres
(1) Pour faciliter Ie débarquement des bagages d\'ambulance et pour alléger Ie poids des fourgons, Ie Gou-
vernement Francais ;i adoptë pour l\'armée des paniers solides, muiris d\'anses tres fortes.
En 1889, Mr. Ie professeur Lavéran, alors nédedn principal de l\'Hopital militaire du Val-de-Grace iPorti,
avait la couiplaisance de faire déballer devant moi une voiture d\'ambulance et de faire arranger des brancards.
Ges manoeuvres s\'exécutaient avec beaucoup d\'exactitude et de dextérité, par dix inflrmiers, dirigés par un
sous-o fllcier.
Nous signalons ici une difficulté séricuse, c\'est que les inflrmiers sont obligés de monter sur les roues du
fourgon, de soulever leur fardeau par dessus les parois latérales et de Ie déposer doucement sur Ie sol, puis,
de Ie remettre en place. Cette manoeuvre demande beaucoup de force et d\'habilité. N\'oublions pas que Ie
treillage des paniers loge souvent de la vermine, dont, au moins , Ie voiture peut ètre infectée.
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que les médecins, doive être limitée autant que possible, nous ne pourrions passer sous silence
la Pharmacie-marine de Duhamelet (Nouveau coffre a médicaments.)
La partie inférieure (tiroir) contient du linge et des gros ustensiles. Dans Ie fond se trouvenl
des tiroirs pour des semences, des farines, de flacons et des pots des grandes dimensions. Le
devant, la porte a deux battants, contient également des flacons et des pots, de moyennes et
de petites dimensions.
CHARIOT D\'AMBULANCE DE l\'ARMÉE NÉERLANDAISE.
Dans son ouvragc sur le service de santé en campagne, M. le docteur Qaurin Willemier
donnc la description suivante du chariot d\'ambulance, adopté pour 1\'armée des Pays-Bas. Quand
a 1\'extérieur, cette voiturc ressemble bcaucoup aux cbariots de bagages adaptés au transport
du bagage des ofliciers. Il est altclé de deux chevaux, dont un est entre les timons, tandis
que l\'aulre marche en dehors, au coté gaucbe, pour être attelé devant le premier cheval en
cas de difficultés de terrain. Dans le premier cas, le conducteur prend place sur le siège;
dans le second il monte le cheval de devant.
Les médicaments, les objets de pansements et les ustensiles sont places dans quatre caisses,
longues de 08, larges de 42 et hautes de 57 centim. Le siège de ce chariot estdiviséen deux.
Dans le premier compartiment se trouve un réservoir d\'cau, carré el bien étamé; le second
contient des pièces a pansements, des attelles courtes, etc. L\'espace de 4 centim., resté
libre des deux cotés, entre les parois laléralcs du chariot et les caisses retenues et fixécs par
des lattcs, est également destiné a placer du linge a pansements et des feuilles de carton.
La paroi postérieure, abaisséc et maintenue dans la position horizontale par des supports,
sert de table a operalions.
Dans 1\'impériale ronde, qui, a la partie moyenne a une hauteur de 13 centim. et a l\'avant
et a l\'arrière de 6 centim. (dans l\'oeuvre) sont loges trois toiles-brancards et quelques attelles
longues, maintcnues par des sangles bouclées.
Autour du couverclc, qui peut être relcvé, est apporté un treillage, ou sont attachés divers
objets, p. e. des chaudières.
Quand la table (paroi postérieure) est relevée, une paroi mobile, attachée en haut par des
chaincs, est placée contre la paroi postérieure du fourgon et est destinéc a recevoir le fourage.
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CUISINE AMBULANTE.
Du comité Américain émane unc voiture de cuisine, dont raménagement semble réunir les
meilleures conditions pratiqucs. Au besoin, elle peut fonctionner mème pendant la marche; en
tous cas, par un départ précipité, pas une seule pièce de 1\'inventaire est abandonnée en route.
Au milieu de la voiture se trouve une fournaise en forme de cóne renversé, munie de quatrc
cheminées aux bords extérieurs et a distances égales 1\'une de 1\'autre. Entre ces cbeminées une
chaudière de la mème forme que la fournaise, est deslinéc a la préparation des aliments et
ii procurer de 1\'eau bouillante. Dans lc compartiment antérieur cinq vases en étain servcnt è
ia conservation ou a la distribution des aliments. A Carrière, trois réservoirs a robinet oflïent
a tout moment leur contenu de boisson (café par excmple.)
L\'aménagement pratique de cette voiture de cuisine est doublement utile. Elle procure la
nourrilure et les boissons aux blessés et malades, et fournit en mème lemps de 1\'cau froide
ou cbaude pour la préparation des médicaments (1).
(1) Dans 1\'oeuvre cité de M. le professeur E. Gurlt (Planches descriptives du iiintóriel des ambulances)
on trouve Ie dessin <l\'un Fourgon a café de Af. J. Dunton, de Philadelphie (planche n«. 15) <{ui diflere
heaucoup de la cuisine ambulante que nous venons de décrire.
Le Fourgon a café est a deux coinpartiments. Le compartiment antérieur est occupé par Ie stege du con-
ducteur, place immédiateiaent, sans ressorts, sur 1\'essiii des roues. Sous ce siège le compartiment contient
des provisions. Le compartiment postérieur contient trois Iburnaises isolécs, munics chacune d\'une cheminéc.
Des cafétiéres carrées, aux coins arrondis, s\'adaptent a ces Iburnaises, et sont munies en dedans d\'un flltrc
pour faire le café. Les cafétiéres sont hermétiquement fermées. Un robinet au coté de derrière sert a tirer
le café.
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7-2
HÉMOSTATIQUES, etc.
Avant de passer aux considérations sur les hópitaux de campagne et les hópitaux station-
naires, nous jctterons un <oup d\'oeil sur quclques remèdes chirurgicaux, presents a l\'Expo-
sition, savoir: des remèdes hémostatiques, des attelles et quclques instruments chirurgicaux,
dont la présencc sur Ie lieu du combat est indispensable (1).
(1) Déja on 1595 des instructions a ce sujet avaicnt été données aux chirurgijns de 1\'armée des Pays-Bas.
Elles contenaient la récommandation, que Ie chirurgien aurait a sa disposition et sous la main, des médica-
ments de bonne qualité, pour les faire servir au prolit des blessés et malades; que pendant Ie combat, il se
trouverait souvent dans les batteries, pour porter des secours immédiats aux blessés (a); qu\'il prendrait n
coeur son art, ses actions et les cures qu\'il aurait a administrer mafin que personne n\'y laissüt sa vie,
des membres.
(Arrêté de Messrs. les États Généraux des Provinces Unies des Pays-Bas, etc. etc, du 1" Mars 1595).
(a) Concernant Ie lieu ou les chirurgiens devront se trouver, Ie docteur //. Fiseher, dans son ouvrage cité,
tKriegachirurgie* se prononce ainsi: «Gern legt man die NothverbandpMtze in der Nahe von guten Strassen
und von Wasser an. Das auf dicmselben wirkende iirztlichc Publikum bilden die Truppeniirzte, welche beim
Beginne der Schlacht an einer vorher bezeichneten Stelle zusamen treilen.»
«Dass bei den meisten Armeen noch Aerzte den Trappen in die Schlacht folgen mussen, ist eine unverant-
wortliche Barbarei, und eine Vergeudung von der, in Felde so hoch nöthigen und unersetzlichen arzlichen
Kraft. Man solltc; vielmehr alle Truppenarzte zu den
Arbeiten auf den Verbandplatzen herbeiziehen. Zur
einrichtung der Nothverbnndplatzes genügen die Mo-
dicinkarren, welche die Truppen bei sich führen und
demgernass eingerichtet werden mussen. Jeder Arzt
muss mit cincm Amputationsbesteck, in bequemer
und gedrangter zusammensetzung und mit den In-
strumenten zur unterbindung grösserer Artcrien und
zur Anlegung von Nathen, versehen sein» (pag. 195).
Ci-joint nous donnons Ie projet schématique du
mouvement retrograde des blessés du champ de ba-
taille, soit qu\'ils se retirent cux-mémes, soit qu\'on
se serve è eet effet des moyens de transport.
a. lignc de bataille.
o. lieu de ]>ansements provisoires, 4 800—1000 pas
de distancc de a.
c.
Ambulance, a 3000 pas environ du ligne de
bataille.
c\'c"C". DépOt de blessés peu graves.
</(/(/. Hópitaux de campagne.
e e. Tcntes pour des blessés non transportablcs.
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78
En premier lieu nous appcllons
I\'attention de nos lecteurs sur Ie
Compresseur iïarlêres. Cel instru-
ment est composó d\'un chSssis
oblong en acier, dont les branches
longitudinales sont un peu rap-
prochées au milieu, ou clles ont
deux petits trous pour loger les
chevilles d\'une pelote sémi-sféri-
que élastique ou en bois. Les
branches transversales du chassis sont munies, 1\'une d\'une bande élastique percéc de trous,
l\'autre d\'une houcle (1).
11 est vrai que cette pelote exerce une pression plus continue et plus egale que celle du
tourniquet de campagne en usage dans les ambulances Neèrlandaises. Si, au contraire, Ie chassis
d\'acier du compresseur d\'artères se recourbe sous une trop Ibrte traction, eet instrument
devient inefïicace. Sous ce rapport nous donncrions la prélérence au tourniquet ordinaire.
Nous passons sous silence plusieurs instruments chirurgicaux pour la ligature des artères,
trop généralement connus pouique nous puissions attribuer quelque utilité a leur énumérat ion (2).
Nous estimons les médecins militaires a la hauteur de cette branche de la médecine opératoire.
En ce qui concerne les sociélés de secours aux blessés, nous sommes d\'avis, quands les
ressources permettraient cette dépense, qu\'un modèle d\'homme clastique (3), ou, entre autres,
les vaisseaux sanguins sont représentés avec une parfaite exactitude, leur serait tres utile
pour initicr les hospitaliers dans les connaissances nécessaires pour arrèler une hémorrhagie
par la compression des vaisseaux.
(i) En cas de besoin Ie chirurgien peut aussi temporairement comprimer l\'artère avec son étui a lancettcs
et une bande en guise de tourniquet.
(2)    Nous appellons ici I\'attention sur un ouvrage avec. gravures en atlas, intitulé: Traite tbéorique et pm-
tique de la ligature des artöres, par P. Manec (Bruxelles 1835), ouvrage tres important et d\'une utilité pra-
tique incontestable.
(3)  M. Ie Dr. Auzoux, 1\'ingénieux et savant inventeur de l\'Anatomie clastique, dont la déconvertc est arrivée
& un dégré de perfectionnement extraordinaire, avait la complaisancc de faire journellement des conférences
d\'anatomie, a 1\'Exposition, dans l\'espace reserve pour ses piéces d\'Anatomie artificielles.
Ses préparations sont faites au moyen d\'une pflte spéciale.
La dénomination d\'Anatomie clastique, créee par Ie savant docteur, est dérivée du vorbegrecKAaw, briser,
rompre. Donc: modèles d\'anatomie, composés de piéces solides, qui peuvent aisément se monter, se démonter
et s\'enlever une è une.
10
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74
Contre les hémorrhagies peu importantes la toile hémostatique d\'Arrault èlail tres préconisée.
Ce sont des bandes de toile grossière, enduites d\'une forte solution de gomme d\'Aloës et de
Myrrhe, et couvertes ensuite d\'une couche de colle. Les bandes sont roulées et entourées
d\'une étiquette et d\'une mince corde élastique.
Le papier Pagliari répond aux mèmes indications. Ge sont des morceaux de papier, imbibés
d\'une solution de pcrchlorure de Ier dans de 1\'eau de Pagliari. Sechés et pliés, puis serres
dans du tafletas ciré, ce papier hémostatique se conserve dans de petites portefeuilles, ou
se trouve, en lettres dorées: Coups, blessures, engelures, hémorrhagies, tuméfactions. La porte-
leuille contienl égalcment une étiquette avec avis.
ATTELLES.
Les blessures des membres, compliquécs de fractures, réclament un pansement provisoire
au moyen d\'attelles, afin d\'immobiliser autant que possible les parties lésées. Nous avons
signalé les attelles de bois (1), de toile métallique, de carton, présentes dans les havre-sacs,
les sacoches et les voiturcs d\'ambulance. Il nous reste a mentionner quelqucs autres modèles
d\'attelles, envoyées a 1\'Exposition, savoir:
i\'. attelles modelées, en zinc, du comité Bavarois.
2°. attelles de fil de cuivre (éclisses nouvellcs du docteur Stoerzel) du comité Mecklembourgeois.
3°. bandage de fd d\'archal pour blessures compliquées des membres inférieures, du comité
du grand-duché de Bade.
A\'. attelles modelées en carton, du docteur Merchie (comité Beige) (2).
5°. goultières en toile métallique, semblables d celles que Major, de Lausanne, a introduit
dans la praliquc chirurgicalc, il y a trente ans (3). Un examen attentif du «Petit cadre pour
fractures
» du comité Badois et de VAppareil pour le transport et le traitement de la coxalgie,
de Martin et Collineau (Paris, 1866) nous mêne a la supposition, que ces appareils ont été
inspirés par 1\'ouvrage de Major.
(1)   On y remarquait surtout les attelles ft rallonge ou conjuguées: ce sont des attelles étroites, munies ft
un des bouts d\'une cuulisse aplatie de cuivre, ou s\'adapte le bout libre d\'une autre attelle.
(2)   Appareils modelés ou nouveau système de déligation pour les fractures des membres. Paris, 1858, chez
J. B. Dalliére.
(3)   Bandages et appareils ft pansements, ou nouveau système de déligation chirurgicalc Paria, 1838. Gcr.
men Baillière.
(3* cdition.)
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75
Ce sont des attelles courbées en
forme de coude. L\'appareil de Martin
et Collineau
est muni a son bout
supérieur d\'unc pièce de i-allonge
oblongue et ovalaire. Une excavation,
plus grande, s\'adapte a la région
iliaque; une autre, moins grande,
soutient la région ischiatique.
Ces appareils offrent les avantages
de Félasticité et de la flexibilité;
seulemenl, pour éviter la pression,
il faut les bourrer soigneusement de
ouate, de filasse, etc. (1).
Les attelles de carton modelées,
de toutes les dimensions et de formes diverses, ont 1\'avantage de s\'emboiter les unes dans les
autres; ainsi elles ne prennent que peu de place et n\'offrcnl point de difficulté quand au
transport, vu leur légéreté. Trempées dans 1\'eau, elles peuvent être parfaitement modelées
sur les partjes du corps. Les attelles peuvent en tous cas être rembourrées de ouate: l\'appareil
enticr est fixé par des bandes.
II est a déplorer que M. Ie médecin piïncipal Mathijsen n\'ait pas concu 1\'idée d\'envoyer a
1\'Exposition quelques modèles de ses admirables bandages et appareils platrés, modelés et
confcctionnés par lui mème. Nous ne doutons aucunement qu\'il aurail été bien mieux satisfait
de 1\'accueil fait a son invention ingénieusc et utile, qu\'ailleurs a 1\'étranger (2).
TROUSSE DE RÉSECTION ET AUTRES APPAREILS ET INSTRUMENTS CMRURGICAUX.
Les resultals, obtenus dans les dernieres guerres (de Crimée, d\'Amérique et d\'AHemagne)
n\'ont pu encore décider la question de 1\'opportunité des résections primaires ou secondaires.
(1)   Le comité Américain avait exposé des attelles de bois, entortillées de fllasse, attachée avec du ligneul,
qui apparemment devait, au besoin, servir de bourrure.
(2)   Nous remarquions un «Appareil a raaniveile, de Charrière (Robert et Collin), qui, quoique d\'une ma-
niére assez imparfaite, pourrait également servir pour confectionner des bandages gypsewc.
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76
dans la continuité ou dans la contiguité des membres. Toutefois nous pouvons admettre Ie
cas, ou les bouts poinlus des os fracturés ont traverse la peau, et que pour cette cause Ie
transport du blessé dévient impossible, a moins que les os saillissants soient rèsequés dans
une étcndue plus ou moins considérable.
Sous de telles considérations, une Trousse de résection attirait mon attention. Elle émane
du comité de Yienne, et contienl une collection complete des instruments qui pcuvent servir
dans de pareilles circonstances et dont ragencement réciproque permet au chiruigien de les
saisir au premier coup d\'oeil (1).
La descriplion et mème l\'énumeration des riches collections d\'instruments chirurgicaux et
d\'apparcils et bandages, présentes au Palais de l\'Exposition, nous mènerait bcaucoup trop
loin. Nous renvoyons nos lccteurs au catalogue illustré de M. L. Mathieu, de Paris (Maison
a la Haye 1867), oü se trouvenl les dessins des instruments, appareils et bandages, que cette
maison célèbre avait envoyè a l\'Exposition universelle.
Nous mentionnons les modèles de membres artificiels et de bandages berniaires de Le Bel-
lequie
(2), de A. Fichot, de Biondetti; les ceintures élastiques pour femmes enceintes et les
bas élastiques de Flamer Jr. (3); le couvre-oreilles de Marville (4), appareil moulé exacte-
ment sur l\'oreille externe. Il represente un entonnoir, dont la base constitue Ie pavillon de
l\'oreille. Sur la face extérieure on voit les saillies et les dépressions de l\'oreille, au milieu la
eonque, en avant et au-dessus le tragus, separé de 1\'antilragus pur une échancrure. Le
couvre-oreilles est en subslance élastique, le caoutcliouc. Cet appareil est réputé utile dans les
surexcitations do 1\'ouic, dans les cas de plaies, enfin dans les affections dcrorcille, causée par
l\'imprcssion de l\'air froid, ou bien il protégé le condnit auditif externe contre la poussiérc ou
les corps étrangers qui pourraient y entrer fortuilement. Méritent égalcment d\'ètre nommés:
les dents et les dentiers ai\'tificiels de Jacowski (5), et de Dejardin Fils(6); le clyso de trousse
Darbo, pour voyageurs et nécessaires; le pelil clyso de voyage ou sipbon, de Thiers, etc.
Dans les pavillons de la Croix rouge on ne trouvait que peu d\'instruments chirurgicaux.
Nous remarquions une grande caisse , contenant une collection d\'instruments de M. Henri
Galante,
et cinq caisses, dont les exposants n\'étaient pas mentionnés.
(1)   Voyez: Dr. H. Fischcr, der Allgemcine Kriegs-Chirurgie, pag. 378—380.
(2)  Notice sur la description d\'un nouveau systeme de jambe artificielle et d\'un nouveau bandage herniaire.
(Paris, ifnyoux et Honoré, 1803.)
(3)   Du tniitement des hernies par les ceintures herniaires, et fabrication des bras artificiels. (Paris, A. Fichot.)
(4)   Mémoire et rapport sur le couvre-oreilles Marville. (Paris, A. Appert, 1863.)
(5)  Simplification et progrès dans Tart dentaire. (Paris, 1867.)
(6)   Régies hygiéniques pour la conservation des dents. (Paris, Boulevard Sébastopol, 37, 1808.)
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77
Outre la trousse de réseclion, Ie comité de Vienne avait exposé 1°. une troussc de cathé-
terisrac, contenant des sondes en argent et en caoutchouc; 2", couteaux pour les manchots,
courbés en forme de faucille, tranchants au coté convexe, et terminés en fourchette; 3°. Biseaux
pour les manchots (des ciseaux courbes, avec ou sans fourchette a une des branches) A\'. un
sac è instruments de grandes dimensions, couvert en cuir noir, et porlant la suscription
Trousse-giberne; 5°. une pince large et courbée sur Ie plat, servant de laryngoscope, aussi
dans Ie traitement des noyès.
Nous nous empressons de donner un éloge bien mérité aux membres artificiels de M. Ie
comte de Beaufort, presents dans les pavillons. Dans son ouvrage, intitulé Recherches sur la
prothese des membres (Paris, P. Asselin,
libraire de la Faculté de médecine. 1864), on
trouve la descriplion et les dessins des membres prothétiques dont ce savant philantrope est
1\'inventeur (3). A propos de 1\'avant bras artificiel a doigts rigides et a pouce mobile, nous rap-
pellons la maniere d\'une simplicilé ingénicuse dont se fait Ie mouvement du pouce. Articulé
a sa base, il est maintenu conlre 1\'index el lc médius par un ressort en caoutchouc. Il peut
s\'en écarter au moyen d\'une corde de traction, fixéc par une de ses extrémités a la face
extérieure du pouce et par 1\'autre a un bouton de la ceinture du pantalon. Ainsi il peut saisir
et maintenir un objet quelconque.
(1) Voyez: 1\'ouvrage cité, page 29, 34, 61, 62, 67 et 81.
Si Ie comte du Beaufort nous fait admirer ses inventions, il me parait que M. Mathieu a taché de rivaliser
sur ce point avec ce gentilhomme. Comme preuve de notre opinion, nous n\'avons qu\'a mentionner l\'Appareil
pour guérir la raiileur articidaire de l\'épaule,
qu\'il a fabriqué sur les avis du Dr. Richard (Planche XXI,
lig. III); Bras artificiel (Mathieu, planche XXI, fig. IV); l\'Appareil prothétique pour l\'atuputalion malléo-
taire et sus-malléolaire
(planche XXI, fig. V); l\'Appareil pour un amputé de la cuisse (planche XXI, fig. VI);
Ie tnembre artificiel pour les amputations dans la continuilé des os (planche XXI, fig. VII) et Ie membre
artificiel permetlant la marclte au moyen de la flexion du genou
(planche XXI, fig. VIII).
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SECOURS AUX BLESSÉS ET MALADES.
1°. Literie.
En admettant que des secours peremptoire* ne sauraient être prodigués aux blessés et
maladcs que dans les hópitaux de campagne ou dans les hópitaux stalionnaircs, nous insistons
sur la possibilité et la nécessité des soins provisoires quand ils seront recueillis dans les
voitures d\'ambulance, mais surtout dans les batiments-ou les bateaux de transport.
Parmi les objets exposés, adaplés a eet eflet, nous remarquions Vappareil réfrigérant, pour
Ie transport au chemin de fer,
du Baron F. Tschudy, de Glaris (Autriche). Cel appareil est
composé d\'un baquet en fer-blanc, ferme par un couvercle s\'ouvrant au trois-quart. Dans ce
baquet se trouve un scau de cuivre. Ils s\'adaptenl dans un bac de bois, ferme par un cou-
vercle sémilunaire, ajuslé au rebord du baquet en fer-blanc, et dépassant Ie bord du bac
extérieur. A eet appareil élait joinle une glacière simple, en fer-blanc, et qui procurait une
quantité suffisante de ce réfrigérant excellent (1).
En général on peut, dès Ie début, donner du linge propre aux blessés et maladcs. A eet
effet, une dame francaise avait envoyé a 1\'Exposition des chemises ouvertes par devanl,
de haut en bas; une dame de Philadelphie: des objets d\'habillcmenl de tout genre, et des
ustensiles de couturiórc; enfin, une dame aulricbienne: des chemises blcues et blanches
rayées, sous la dénomination de «Linge du Corps.»
Mais surtout, tout ceux qui se sont voués a secourir et soigner des blessés et malades,
seront d\'accord sur ce point, qu\'il n\'y a rien qui fasse tant de bien aux malheureux objets
de nut re compassion et de nos soins, qu\'un bon lil ou du moins une bonne couche pour
étendre leurs membres fatiguées, engourdies, blessées, et pour jouir d\'un sommeil reparateur
salutaire.
A défaut d\'autre chose sous la main, une bonne couche de paille, étendue sur Ie sol, peut
sufflre aux premiers besoins. Remarquons toulefois que, après une première nuit passée
(1) Nous émettons Ie voeu, que, dans la construction des hópitaux, puisse entre dorénavant une glacière, ou
que ces établissements soient munis d\'un appareil convenable pour produire de la glacé, comme p. e. Y Appareil
domestique pour producnon de la glacé, par l\'action directe de la chaleur,
exposé par Mignon et Rouart
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7!)
la-dessus, la paille est considérablement aplalie et trop dure pour satisfaire aux exigences (1).
Une litière simple et commode se trouvait réalisée dans la Couehe articulée de Fischer,
présente a 1\'Exposition. Elle est constituée par neuf lattes transversales, paralelles, d\'un demi
mètre de longueur, unies aux bouts par des sangles tres fortes. Cet apparcil, roulé, prend
tres peu de place. Pour y coucher un blessé ou malade il faut y mettre un mantcau, un
paillasson ou un matelas. Nous considérons cette couehe plutót comme un simple brancard.
Pour servir de couehe Ie matelas portatif du comité Autrichien, ou les coussins pneumatiques
du comité Américain
sont tres bons a utiliser. Le matelas portatif est formé par une cou-
verture de taffetas ciré, d\'un brun foncé et qui ne contient qu\'une mince couehe de erin.
La confection en était tres soignée.
En fait de Uier ie nous remarquions un bois de Ut, dont les pièces latérales, unies par des
sangles transversales, sont tenues écartées et immobilisées par des archets de fer, qu\'on n\'a
qu\'a décrocher pour démonter 1\'appareil.
Le Ut de fer de M. Julius Unger était bien plus portatif. L\'appareil entier était conlenu
dans une caisse plate de bois. Le fond était constitué par des bandes de fer étroites et min-
ces, unies en zigzag, mobiles sur les coudes et attachées aux pièces latérales sur des bou-
tons (clous a tête), prenanl dans les coudes des bandes de fer.
Deux appareils, émanés du comité Prussien, appelaicnt surtout notre attention. C\'étaient
le «Krankenbet» et le Spiralbet; tous les deux avaient le fond formé par un treillis en fil
de laiton. Un des deux lits contenait une ouverture au fond, pour 1\'application du bassin.
Le second était a dossier mobile; le fond était a ressorts doubles (spirales). Cet lits pouvaient
également servir de brancards a bras.
Un troisième modèle de lit elait en fer, et tres simple. Les pieds mobiles étaient replies
en dedans cl tout l\'appareil, redressé contre la paroi de la tente, prenait peu de place dans
les cas qu\'on n\'avait pas besoin de s\'en servir.
La pesanteur de ces lits, du reste exccllents, me parait un inconvénient sérieux. La même
remarque s\'applique a un lit, fourni par le comité Prussien. Ce lit, peint en vert, ne pouvait
presque pas être soulevé.
Outre ces trois lits de campagne plus ou moins simples, on remarquait trois lits tres com-
pliqués, munis d\'un mécanisme pour soulever ou descendre la personne couchée, au moyen
(i) En 1830, lors de la révolution Beige, quand inopinément le premier transport de blessés et malades
nous arrivait a 1\'hópital militaire d\'Utrccht, c\'était le Docteur Beckers, alors médecin-directeur de cet établis-
sement, qui nous donnait l\'cxemple, Ie personnel sufflsant de service manquant, d\'apporter et d\'arranger des
bottes de paille.
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d\'un systême a manivelle. Un lit ainsi confectionné élait exposé par M. L. Noeth, de Paris
(Comité Francais). A volonté on pouvait soulever et descendre soit tout Ie corps du blessé,
soit la téte, Ie tronc ou les membres inférieurs. A eet effet on n\'avait qu\'è passer des san-
gles sous Ie corps (comme dans un modèle américain) ou bien, pour éviter la pression des
sangles, un matelas mincc était passé entre elles et Ie corps du blessé, comme dans Ie lit
de Noeth.
Sur les indications de M. Ie docteur Godefroi, Cbirurgien de 1\'hospice civil a Versailles,
les deux sangles extérieures sont attachées au moyen de boutonnières, a des clous a tète,
fixés aux bouts de deux tiges; les autres sangles sont fixées en dchors des tiges dans des
trous, pratiqués dans ce but. Ces tiges sont roulées en dedans, également au moyen d\'un
mécanisme a manivelle. L\'inventeur a dunne a eet appareil Ie nom de Braticard mécanique.
Le but de ce brancard est de soulever Ie malade, de Ie retirer du lit et de Ie trans-
porter dans un autre lit, mème dans une autre chambre. (Planchc XX, fig. VI et VII.)
L\'appareil se trouve chez M. Renoux, fabricunt a Versailles. Complet, il est livré au prix
de 95 francs.
Sans vouloir rien rabattre de cette ingénieuse invention, nous considérons la pesanteur de
eet appareil comme un défaut.
M. Speir, de Berlin, avait cnvoyé a 1\'Exposition un matelas, inventé par lui, pour prévenir
autant que possiblc le décubitus, et qu\'il nommait «Doppelt elastischer Spiralmatrasse»
(matelas doublé élastique a spirales). Ce matelas,\'de confection tres soignée, est tres cou-
teux. En cas de dél\'auts il est dilïicile a réparer.
L\'appareil de M. Fischer, de Heidelberg, a la mème destinalion. 11 porte le nom de
ilevier pour ma lades,» est composé d\'un cadre de bois carré, oblong, ayant au milieu, en
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81
long, une barre mobile, pouvant ótrc rapprochée ou reculée au moyen d\'une chevillc a écrou ,
dont Ie coté extérieur du cadre est muni. Par eet aménagement leblessé peut être soulevé
ou descendu a volonté.
Il nous reste a parier du Lit de campagne
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inventé et exposé par M. Ie capitaine C. Th.
Herckenrath
(de 1\'lntendance de I\'Armee Néer-
landaise). Cet appareil permet de coucber Ie
blessé dans Ie wagon d\'ambulance sur Ie même
brancard avec lequel il a été relevé du champ
de bataille, el de Ie transporter après sur un
lit de Ier, adapté a cet eflet, loujours couché
sur Ie même brancard.
Voici la description que Ie capitaine donne de son appareil: «Sur la toile du brancard est
étendu un drap carré, oblong, muni de poignées (ganses), iaisant partie du brancard, et sur
lequel Ie blessé coucbé peul être soulevé sans secousses. Pour Ie chargement dans la voiture
d\'ambulance (1), deux longrines de Ier, terminées en crocbet, sont passées dans les ganses
du drap; Ie blessé est soulevé aisément et coucbé sur Ie brancard place dans la voiture. II
est indispensable que Ie nombre des brancards, presents dans une voiture d\'ambulance, re-
ponde au nombre des blessés que la voiture peut Iransporter è la Ibis. Les matelas, appar-
tenants aux brancards, peuvent être serres dans une caisse, apportée a la voiture dans ce
bul. Les qualrc crocbets aux coins du brancard et les longrines empêchent les ganses de se
rapprocber 1\'une de 1\'autre, tandis que deux traverses en Ier, également terminées en crochets,
tiennent les longrines a 1\'écartement
nécessaire pour éviter aux personnes
couchées toute pression laterale.
Pour faciliter Ie transport, les por-
teurs doivent être munis de sangles
(de portefaix) a ganses Cortes, oü sont
passés les crochets aux coins du
brancard.
(1) Dans la voiture d\'ambulance du capitaine Herckenrath, huit malades couchés peuvent être transporten.
En raison de ce nombre, la voiture est plus grande que la voiture réglementaire de 1\'armée des Pays-Bas. Elle
est longue de 4.30 mètres, large de 160 et haute de 1.70 mètres. (Voyez: de Militaire Siwctator, III* série
Tomé II, n". 13)
11
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                           Ces crochets ont une l\'orme carrée et
s\'adaptent exactement dans quatro oeil-
lets de fer, amenés dans la voiture aux
places corrcspondantes. Ils s\'adaptent
également dans les oeillets pareils du
cadre du lit de campagne. Il est indis-
pensable que les brancards soient tous
d\'un même modèle. Lc lit ofïrc Ie
brancard de rechange pour chaque
brancard de la voiture d\'ambulance, vu que la piéce de dessus du lit de campagne est
constituée par un brancard» (1).
Avant de passer aux considcralions sur les hopitaux de campagne, nous devons encore
rnentioner Ie lit provisoire, formé d\'un brancard et de deux trétaux, de F. Longmore. (Planche
XX, lig. III.) et des Hls de fer de la lilerie de Brossel, Faub. St. Honoré a Paris, (Planche XX,
fig. IV et V.)
2«. A s i I e s.
a). Hópilaux de campagne (ambulances).
Pour abriter les blessés el malades aussi vitc que possible, pour les garantir des variations
atmosphériqucs, du lioid de la nuil ou de la chaleur du jour, il est urgent que les chariots
d\'ambulances cliargent un nomlire sulfisant de lentes plus ou moins grandes. A l\'Exposition,
sur Ie lerrain autour des pavillons de la Croix rouge, on avait établi des lentes modèles,
émanécs de divers comités.
La lente carrée oblongue me parail mérilcr la prélérence. Elle peut contenir deux rangées
de lits, en laissant libre une espace sulfisante pour la circulalion. S\'il est possible, un plancher
doit y être mis.
II est clair que les lentes carrées peuvent tres bien servir. Le modèle exposé était \\\'Iso-
lirtes Zeil der Berliner Charité
(planche XXI, fig. I) (2).
(1)  Voyez: le möme Journal. III* série, Tomé II, n°. 9.
(2)   Peu de temps avant le conflit entre la Prussc et VAutriche, me trouvant a Minden, j\'avais 1\'occasion
de voir une grande tente d\'ambulance carrée et oblongue, établie dans un jardin. Cette tente était longue
de 20 pieds sur 18 pieds de large. Elle contcnait une doublé rangée de lits, dix de chaque coté. Le sol était
couvert d\'un plancher qui facilitait beaucoup la circulation. La pluralité étaient des cas de typhus. Quelques
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8:t
La ventilation de ces lentes se faisait par la descente d\'une des parois, a la maniere des
rideaux des ateliers de peintre.
A délaul de lentes, des baraques pourront être employees tres avanlageusement. Ces abris
ressemblent beaucoup aux hangars a tabac, ou aux essuis pour Ie linge, généralement en
usage dans les blanchisseries en Hollande.
La construction de ces baraques (planche XX, fig. I) n\'ofïre pas de diflirullés sérieuses.
Partout on trouve des planches. Les parois latérales ne doivent pas attcindre Ie toit, qui,
construit en |)ente, dépasse considérablement Ie plan perpendiculaire des parois. Par eet amé-
nagement les eaux de pluie s\'écoulent a une assez grande distancc de la baraque. Aussi Ie
vent a moins de prise sur Ie corps de batiment. Les cotés de devanl el de derrière poun ont
être l\'ermés par des planches, ou bien, te qui vaut infinémenl micux, par des toiles disposées
en rideaux (Planche XXI, fig. II).
En cas de besoin, les baraques de 1\'oire pourront tres bien être utilisées a cel efiet. On
n\'aura qu\'a remplacer les parois latérales par des toiles, s\'ouvrant au milieu, ou bien rélevées
en bas et tendues ou soutenues au moyen de supports attachés aux coins inférieurs de la
toile (planche XX, fig. II).
Quand a la ventilation, une toile en forme de cöne /\\ , abritant la partic supérieure de la
baraque restée ouverte, et fixée sur la charpenle au moyen de barras croisées, me parut
garantir sulfisamment les conditions de salubrité sous 1c rapport de l\'aération (1).
b. Hópilaux stationnaires (1).
Dans Ie pavillon de l\'Exposilion. reserve a la collection Amérkaine du Docteur Thomas. W.
inaladcs étaient déja entrés en eonvalescence; plusicurs autres ètaieut encore en proie au délire, nffniwrg
sur leurs lits dans un état de prostration complete, cruellement tourmentéa par l«>s m
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ouches. Quoique la
ventilation fut suffisante, comme Ie soleil dardait pendant toute la journét! ses rayons ardents, la températurc
y était tres élcvée. Toutefois, les convalescents m\'aflirmcrent que la chaleur ne leur gênait pas trop, et que si
(«la se trouvait être Ie cas, les infiiiiiiers avaient en charge de mouiller la toile de la teute. Quand, la nuit,
Ie froid devenait trop vif, une seconde toile s\'appliquait sur la première. On m\'atïirmait que cette tente se
montait et se démontait facilement par des inlirmiers exercés et qu\'elle est d\'un transport assez l\'acile.
A Munster, dans un grand jardin derrière Ie Lazareth militttire (récemment construit) je trouvais êlevées
deux tentes parcilles. Une des deux abritait des malades de typhus, l\'autre des cas d\'ophtlialmie granuleuse.
(Voyez: Nederl. Tijds. voor Geneesk.; 1867, 1« partie, page 130 et 131.)                     
(1) En cas d\'épidémies, d\'cncombrement ou pendant Ie nettoyage dss Höpitaux stationnaires, il serait tres
a désirer de faire usage de tentes-baraques, ëtablies dans les jardins de ces établissements.
(1) Nous appellons l\'attention sur l\'cmploi des maisons particulières, pour abriter des blessés immédiatement
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B4
Evans, les yeux lürent charmes par les admirables modèles de VHópilal général de PhUa-
delphie (West-Philadetphia)
et de YHópital général de Chesnut-Hill, prés de Philadelphie.
Les salles ou pavillons carrés, oblongs, sont construits en bois et n\'ont qu\'un seul étage.
Ces pavillons ont une bauleur de 4 mètres, sur une largeur de 7.25 et une longueur de
50 mètres. Ils possèdent quatre portes, une dans chaque paroi du carré; les parois lon-
gitudinales sont percées chacune de seize fenêtres. A chaque coté de la salie se Irouvenl
deux chambres isolées, 1. pour 1\'inflrmier (ou 1\'inlirmière) en chef; 2. la pharmacie; 8. une
rhambre de bains; 4. cabinets inodores. Les pavillons ont des planchers doubles, laissant des
interstices pour Ie renouvellement de 1\'air, et qui ruposent sur des contre-forts en briques,
hauts de 0.45 mètres. Ces pavillons d\'hópital sont réums en nombre varié (vingt par exemple
pour abriter 1200 malades). Ils sont disposes en échelon, sur deux lignes convergentes, en
forme de V: ou bien on a préféré la forme d\'un cercle ou d\'une ellipse, ou, entre les pa-
villons, on a laissé des intervalles d\'au moins dix mètres. Les divers batiments sont réunis par
des galeries couvertes en vitres et planchéiées, pour la communication des pavillons entre
eux. Au milieu des lignes, du cercle ou de l\'ellipse des pavillons s\'élèvent les bureauxde l\'ad-
ministration, Ie réfectoire et la cuisine des malades, Ie réfectoire et la cuisine des employés,
la blanrhisseric, les magasins, la salie des gardes, les chambres des hospitaliers, la chapelle,
l\'amphithéatre, la morgue et les écuries.
après une bataille. Dans une proclamation fait»» aux hubitnnts de Bnixelles, aprés la bataille de Waterloo, Ie
Professeur Brugman», Inspecteur-Général du service de santé, sVxprimait environ en ces termes:
«Vous ave/, enlevé autant que possible de blessés du champ de bataille; vous en avez abrité dans vos de-
meures autant qu\'elles en pouvaient rontenir, et, peut-étre sans Ie savoir, vous avez sauvegardé votre villedes
ravages d\'une infection terrible. Après avoir pourvu dans les exigences les plus pressantes du service des
höpitaux, j\'ai songé en premier lieu aux besoins de vos blessés. A ces fins nous avons désigné des officiers de
santé, qui se rendront dans les demeures ou leurs services seront réclamées. Vous n\'avez qu\'è placer devant
vos fenêtres un écrit, ou se trouve en gros caractères: un, deux, troia, etc. blessés. A ce signe les chirur-
giens se présenteront a votre domicile.
En attendant, vous pourrez donner les premiers secours a ces blessés; leur laver Ie corps tout entier, les
changer de linge, les coucher sur des lits propres dans des localités séches et bien aérées, voila les soinspro-
visoires et absolument nécessaires, et que, en majeure partie, vous avez déjè prodigués. Quand a la nourriture,
une alimentation legére et Mine, surtoul végétale, pour boisson, du vin avec de l\'eau, ou de la bièrenouvelle
leur convient Ie mieux.
Par rapport au pansement, aprés avoir nettoyé les bords des plaies avec une éponge ou de la charpie, vous
vous bornerez a les couvrir de charpie imbibée d\'eau de Goulard, que vous fixerez sur les parties lesées au
moyen d\'une bande de lingo propre. Je dois insister surtout sur Ie renouvellement de 1\'air dans les chambres;
il n\'y a rien qui contribue aussi puissamment a une prompte guérison.»
(Voyez: De Inntste veldtogt van JVa/jo/eon Buonnparte, door Mr. Jncobus Scheltema. Amsterdam, H. Gart-
man,
181fi; pag. 69 et 70 des pièces annexées et supplémcnts.)
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Quand a scs diverses dépendances nous remarquons:
1.   que la cuisine, communiquant avec Ie réfectoire, esl divisèe en deux compartiments
négaux, dont Ie plus grand sert a la préparalion de la nourriture ordinaire, 1\'autre a la
confection des plats supplémentaires. Le réfectoire est assez large pour offrir un nombre de
places, égal au deux tiers du nombre des Hts de 1\'hópital.
2.  le réfectoire des employés se trouve prés du bureau central.
S. la blanchisserie est composée d\'un rez-de-chaussée et d\'un premier étage, qui serl de
dortoir aux lavandières. Contre le toit plat est tendu un réseau de cordes pour ètendre le linge.
4.  le dortoir des cuisiniers se trouve au dessus des magasins de provisions.
5.   une glacière est annexée a 1\'hopital. On y place la viande et les autres comestibles qui
se corrompent facilcment.
6.  la salie des gardes comprend un dèpót pour les prisonniers.
7.   la morgue est partagée en deux compartiments. Elle est éclairée par en haul, afin d\'en
défendre la vue intérieure aux pavillons.
8.  dans le batiment des bospitalières se trouvent un réfectoire, une cuisine et des chambres
h coucher. On y trouve aussi des appartements pour les dames, qui viennent se consacrer è
soigncr les blessés el malades.
9.   L\'édifice pour les opèrations chirurgicales est divisé en deux compartiments; 1\'un,
éclairé par en haut, sert d\'amphilhéatre; 1\'autre sert de magasin aux objets de pansements et
recoit la lumière a la maniere ordinaire, par des fenètres.
10.  Une machine è vapcur, remplissant un grand réservoir au moyen de pompes, pourvoit
dans l\'approvisionnement d\'cau pour l\'établissement. Pour ètre utilisée également aux travaux
domestiques, cette machine ü vapeur est placée entre la blanchisserie et la cuisine.
En été la ventilation des pavillons s\'effectue au moyen du faux toit, place a une distance
de ln.20 au dessus de l\'aréte supérieure, (1) et dont les deux parties latérales peuvent étre ouvertes
en baltants. L\'air vicié s\'échappe par ces ouvertures, tandis que le renouvellement del\'airse
fait par un grillage menage dans la charpente supérieure du doublé plancher. En hiver, les
baltants du toil sont fermés. La ventilalion se fait alors par des poêles, munis è la base d\'une
ouverture, correspondant avec la grille du plancher ou les poêles sont places. Un tuyau,
(i) A peu prés uomme le toit dans la figure II, planche XXI.
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w
coudé prés du poéle. montc ensuite tout droit pour cnlrer dans une clieminée i-ccouverte de
tóle, qu\'clle surpasse quelquc peu en hauteur au debors el par la quelle s\'échappe 1\'air vicié.
Il nous parait supertlu de démontrer ici que, pour les mnlndes ainsi que pour ceux qui
jouïssen! d\'une santé parfaite, 1\'air pur et Peau pure ont une valeur immense et sont
absolumenl indispensables. La ventilation naturelle est sans eontredil la plus pariaite. mais
elle n\'est souvent pas sans renconlrer des dillirultés sérieuses, et qui ont bit recberchcr
d\'aiilres moyens arlificiels pour assurer Ie renouvellement de 1\'air dans les localités occupées.
Parmi les appareils plus on moins propres au bul, nous remarquions les Appareils d vapeur
de M. E. Philippon
(rue St. Maur Popinoourt 228, Paris). La ventilation s\'eüectue au moyen
de sa machine soufflante. Comme l\'appareil lönclionnait sous un bangar, ouverl de lous colés,
nous n\'avons pu juger de 1\'ellicacité de ce moyen d\'aération.
Un point sur lequel on ne saurait trop insister, c\'est que les cabinets d\'aisance sont
souvent Ie foyer de l\'infection de 1\'air. A l\'Exposition se trouvaient une colleetion de ces
appareils. ou l\'invenleur s\'était appliquc, soit a prévenir Ie développemenl des gas nuisibles,
soit è ernpècbcr que ces gas ne s\'écbappent au dehors. Parmi ces appareils qui mentent
Tattention au plus baut degré, nous mentionnons celui de Rogier et Mothes, foumisseurs du
Génie Militaire et de tous les ports de la Marine Impériale
(Paris, cité Trévise, n°. 20.
Faubourg Poissonnière).
11 nous inènerail trop loin d\'énumérer les dix-huil modèles de ces appareils, nommés
i\' inodores»; sculement nous appellons particulièremcnt l\'attcnlion sur VAppareil de cabinets
d\'aisance pour casernes,
exposé sous Ie numero 10. Essayé au Fort de Vincennes, cel appareil
a été adopté par Ie Génie Militaire. II a la forme d\'un cöne tronqué renversé, a base large-
ment bordée, el donl la partie inférieure repose sur une pierre inrlinéc, creuséc en goutlière,
munic d\'un axe tournanl sur cristal. L\'obturateur cl Ie bassin sonl émaillés.
Le pnx de l\'appareil (tres soigné) esl de #5 francs; l\'appareil Irès ordinaire coute20 francs.
La maison Vedel Bemard 0c Cie. (n°. 83 rue du Bac, ci-devant 46 rue de l\'Arcade) exposait
dans une grande vitrine, des appareils pour filtrer de 1\'eau. Ces appareils, de forme cilindrique,
légèrement conique, étaient en Ier fondu et fermés. L\'appareil se remplil en haut sur undes
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cotés, au moycn d\'une pompe. L\'eau passé consécutivement par une couche d\'éponges, de
tannate de fer, de sable blanc et fin, de gres, de charbons de bois et de gravier. De tous
ces ingrédienls se trouvaient cxposés des écbantillons d\'une pureté remarquable.
Toul en bas de 1\'apparcil, sur un coté, se trouvenl les robinets pour tirer l\'eau.
Dans quelques hotels et quelques maisons particulières on trouve un appareil adapté aux cabi-
nets d\'aisance, destiné a produire un jet d\'eau pour nettoyer Ie bassin. A 1\'Exposition nous
remarquions égalemenl des appareils, d\'ou jaillil, par un mécanisme tres simple, une nappe
d\'eau, destinée a ncltoyer et haigner les parlies inférieures du corps. Aparl la grande pro-
preté de ee mode de nettoyagc, généralement en usage dans nos Indes, ces ablutions sont
d\'une extreme utilité dans les alïcctions de cette partie du corps.
Un Fauteuil hygiénique ou pliant, pour l\'application d\'injections ou d\'irrigations dans Ie
vagin, dans une position plus ou moins couchée, fut présenté par Made Brondet-Guegan,
bandagiste a Rennes, (Mes et Vilaine). L\'eau, contenue dans un réservoir suspendu a une
cerlaine bauteur, est conduite dans un tube de gutta pereba, muni de robinets, et jaillit
en jet vigoureux sous une pression augmentée.
Un Spéculum irrigaleur vayino-uUrin d jets sim/des ou nmltiples, en pluie, en nappe et
pulverlsée, de E. Capron
(Rue de 1\'Ecole de médecine, n°. 10 a Paris) servait è mettre Ie
col de l\'utérus seul en contact avec les liquides injeelés. Avant l\'introduction des douches,
un tube prolccteur est introduit dans Ie vagin pour protéger la muqeusc contre l\'aclion
des lluides introduites.
Le Bonnet réfrigérant du Docteur Blatin (France) nous parait mériler l\'attention des
médecins. Ge bonnet est composé d\'un long lube de gutta percha dont les spirales en-
lortillées s\'adaptent autour de la tète du malade.
Le Siphon irriyalenr a ampoule du mème inventeur est égalemenl d\'une application lacile.
Il nous restc a signaler, dans la collection Américaine, quelques objets indispcnsables ou
utiles pour le service de santé en campagne. Nous y trouvions des clous pour dresser les
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baraques, des armes, des gibcrnes, des sacs de voyage pour les Hospitaliers, un pupil ie
portatif pour Ie médecin, etc. etc.
Du Comité de Bade émanait un marche-pied mécanique pour malades et blessés, dont nous
admetlons 1\'utilité pratiquc.
Enfin, nous devous encore inent tonner l\'Appareil pour bains de vapeur, complétement démon-
table,
ayant la forme d\'une haute caisse a lourbes, et couvert par un capuchon de cuir vert
en forme d\'entonnoir. Cet appareil était exposé par Ie comité du grand Duché de Bade.
HUPITAL MILITAIRS DE VINCBNNES (1).
Après avoir consacré ncul\' jours de suite a (\'examen des différents objets, presents è l\'Ex-
position, et sur lesquels j\'ai lacht: de donner une description plus ou moins detaillée dans les
pages précédentes, j\'ai profité du peu de temps qui me restait pour visiter VHópital militaire
dt Vincennes,
établissement que M. Ie docteur Gauvin m\'avait recommandé comme Ie
tneilleur des hópitaux de Paris et des environs.
Les batiments principaux a. b. c. de cet hupital s\'élèvent de deux étages au-dessus du rez-
de-chaussée. Ils sont surmontés d\'un comble biisé (a mansardes) et Torment un carré ouvert
en Ier a cheval. Le pavillon central, parallélc a la gi-ande avenue de Vincennes, dont il est
éloigné de 160 mètres, contient les burcaux de l\'adminislration, le logement des différents chefs
de service et la chapelle.
Les deux ailes, orientées a pen prés nord-sud, ont les pignons alignés sur la facade nord
du pavillon central. Elles sont occupées par les sallcs de malades, a l\'exception de la parlie
nord du rez-dc-chaussée, ou se trouvent la pharmacie, la cuisine, la lingerie et les chambres
des bains.
Une cour plantée en jardin, longue de 115 et large de 84 mêtres, ouverte du coté du sud
et servant de promenoir aux malades, se trouve encadrée par les trois batiments susdits.
Quelques services n\'ont pu trouver place dans ces batiments et sont installés dans des batiments
spéciaux et séparés des autres constructions.
L\'orienlalion des deux ailes a été réglée bien plus par les localités et la position de l\'entrée
principale de l\'hópital, que par des considérations hygiéniques. Aux extrémités elles sont ter-
minées par des pavillons, auxquels on a donné une forte saillie pour y ménager un large es-
calier, dont les paliers correspondent a l\'entrée des sallcs de malades, établies dans l\'axedes
batiments. Ces ailes sont divisées par un pavillon central, ayant la même saillie que les pavillons
(1) Pour la description de cet établissement, nous ayons puisé dans des document» ofllciels.
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des angles, et contre lequel s\'arréte une galerie a arceaux el vitree, qui, sur la facade de la
cour, règne au rez-de-chaussée, devant la partie nord des ailes, et se réunit è une galerie
semblable sur la facade sud du batiment central.
A chaque étage, des deux cotés de 1\'escalier central des ailes, se trouvent les salles de
malades. Elles ont une largeur (dans oeuvre) de 8 mètres, et sont éclairécs sur les deux
facades par des fcnêtres, espacées de 4,20 mètres (d\'axe en axe), de 1,10 mètres de largeur
et è 0,80 mètres au-dessus du plancher. La hauteur au rez-de-chaussée est de 8,10 mètres, —
aux étages, de 2,80 mètres. Les salles sont planchéieés. La hauteur sous plalönd est de 3,65 mètres.
Elles contiennent 32 ou 40 lits. Pour chaque lit la surface est dom: de 8,50 mètres carrés,
et la capacité cubique de 30 mètres cubiques. Ces derniers chiffres ne s\'appliquent pas ü
l\'étage mansarde des ailes, qui également peut servir de salie de malades. Dans l\'origine ces
mansardes n\'étaient considérées que comme ressource en cas de besoin et pour servir dans
des circonstances exceplionnclles. On craignait que ces locaux ne fussent trop soumis aux
variations de la température extérieure. Comme les muis de la facade ont une épaisseur de
0,12 è 0,15 mètres, eet inconvenient a élé trouvé peu important; a la condition que ces man-
sardes soient bien aérées et bien chauffées, elles offrent les mêmes conditions de salubrité que
les salles de malades des étages inférieurs.
CBAUFFAGE ET VENTILATION DU BATIMENT.
Le chauffage de cette partie de 1\'établisscment se fait par circulation de vapeur. La ven-
tilation
s\'eflectue par appel en contre-bas.
Aux termes du cahier des charges, 1\'appareil a employer devait avoir une puissance suf-
fisante: 1\'. pour que le renouvellement de 1\'air dans les salles de malades, par heure et par
lit, fut de 30 mètres cubiques (au besoin il devait pouvoir ètre porté au doublé); 2*. pour
assurer le chauffage des salles de malades, des chambres de bain et de leurs dépendances, des
fourneaux des offices et pour procurer Peau nécessaire aux malades.
Évacuation de l\'air vicié. Au-dcssous du sol des caves et dans 1\'axe longitudinal du batiment,
un canal souterrain, en forme d\'égout, est destiné a l\'évacuation de l\'air vicié des salles de
malades. Ce canal, dont la section croit depuis 1 mètre carré jusqu\'è 2,75 mètres carrés,
s\'étend de droite è gauche, depuis le pavillon central jusqu\'aux pavillons des extrémités. II
communiqué d\'une part avec les salles, au moyen de gaines verticales, ménagées au milieu
de chaque trumeau, dans l\'épaisseur des murs de facade, et d\'autre part avec une large
cheminée, de 3,60 mètres carrés de section, s\'élevant au centre du batiment depuis le sol
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des caves jusqu\'au-dessus du comble, ce qui lui donne une hauteur verticale de plus de 30
mètres. Un foyer spécial, couvert par une cloche en fonte et place a la base de la cheminée,
y determirre un courant ascensionel, par suite duquel l\'air vicié des salles descend par les
gaines verticales dans l\'égout souterrain, s\'élève ensuite dans la cheminée d\'appcl et s\'échappe
au dehors.
Le tirage de cette cheminée est dü, non-seulement è la chaleur developpée par Ie I\'oyer
susdit, mais aussi aux dispositions suivantes. Le tuyau a l\'umée, après s\'être élevé un peu
a 1\'intérieur de la cheminée d\'appel, se terminc par un canal horizontal, annulairc, percé de
plusieurs orifices, d\'oü la l\'umée se répand uniformement dans la section transversale.
En outre, on a mis a profil la chaleur des tuyaux a l\'umée, produitc par les appareils
générateurs de vapeur, pour lc chauffage en hiver. Ces luyaux déhouchent dans la cheminée
par un tuyau métalliquc qui monte au-dessus de son sommet.
En hiver, les gaines d\'évacuation de l\'air vicié déhouchent au niveau du planchet\' des salles.
Elles ont un deuxième orifice, de 2,50 mètres au-dessus du plancher, qui est seul employé
en été; alors l\'air des salles est plus chaud que l\'air neul\' et lend a s\'élever vers le plafond. II
serail plus efiïcace si cel orifice des gaines d\'évacuation se trouvait a peu prés au niveau du plafond.
Introduction de l\'air neuf. — L\'air neul\', pour rcmplacer l\'air vicié des salles, est pris
dans le sous-sol, oü il arrive par de nombrcuses ouvertures, ménagées dans le soubassement.
Il s\'élóve dans des gaines verticales, le long des murs de telend transversaux, dont la section
varie selon le volume de l\'air qu\'elles doivent fournir. A chaque étage il débouche dans l\'in-
tervalle compris entre le solivage en fer cl le parquet des salles. Après avoir suivi un canal
pratiqué dans leur axe longiludinal, il se répand dans les salles, par des grilles dans lc plancher
et par un vide cylindrique, pratiqué a 1\'inlérieurdes poëles, qui, en hiver, servent au chauffage.
Chauffage. — Le chauffage se fait par un courant de vapeur, traversant des réservoirs a eau.
La vapeur est produile par un appareil de la force de douze chevaux, établi dans les caves.
Un tuyau en cuivre ou en fer étiré part de la partie supérieure de la chaudière et. s\'élève
aux différents étages ou il se divise en branches horizontalcs, qui courent dans le canal lon-
gitudinal des salles qui livre déja passage a l\'air neul\'. (Voyez: Introduction de l\'air neuf.)
La vapeur refroidie et 1\'cau de condensation sont ramenées dans des récipients, au niveau
du sol des caves, au moyen d\'un tuyau, dit de retour. Ces récipients peuvent être mis en
communicalion avec la chaudière, par un mécanisme spécial. Sur ce circuit s\'embranchent des
serpentins, destinés è chauffer les poélcs des salles, les réservoirs a eau places a la base des gaines
d\'introduction de l\'air neuf et un réservoir spécial pour les bains et les fourneaux des cuisines.
En hiver, les salles de malades sont chauffées non seulemcnt par l\'air chaud, mais en surplus
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par des poèles places sur l\'axc longitudinal du batiment. Cespoêles cilindriqucs , remplis d\'eau,
sont travcrsés par un serpentin de vapeur. Ils ont, a l\'intérieur, un vide cilindrique, par
lequel alllue l\'air neuf, avant de se dé verser dans la salie. Mais cc n\'est pas seulement en
passant au travers de ces poèles que l\'air est échauffé; — il y arrive déja échauffé: 1°.) èson
introduclion dans les gaines verticales d\'ameneé, par des poèles (non cvidés a 1\'inlérieur, mais
du reste organisés d\'après les mèmes principes que ceux des salles) places a la base de ces
gaines; 2°.) par son passage dans Ie canal horizontal de chaque étage, ou il se trouve en
contact avec des tuyaux do vapeur.
Le nombrc et la grandeur des poèles varient suivant la dimension des salles, de maniere
que leur surlacc de chauffe, avec celle des poèles des gaines et des tuyaux des oanaux , donne
la proportion d\'un mètre carré pour 40 ou 50 métres cubes de la capacité du local a chaufler.
Comme la pression de la vapeur ii laquelle ils doivent résister, est assez considérable, ils ont
été soumis a 1\'épreuve d\'une pression de deux atbmosphères.
On a disposé dans le comble du batiment central, pour le service des fourneaux, des cuisines
et des bains, un réservoir, organisé d\'après les mèmes principes que les poèles a eau des
gaines et des salles, et qui, outre les fourneaux énumérés ci-dessus, Iburnit 1\'eau nécessaire
pour les besoins journaliers.
Lorsqu\'il n\'est pas nécessaire de chauffer les salles de malades, au lieu de 1\'appareil de la
force de douze chevaux, on se sert d\'un appareil de six chevaux pour chauffer les fourneaux,
les bains, et 1\'eau pour le service journalier. Cet appareil est égalcment place dans lescaves;
sa chaudiérc communiqué avec les circuits de départ et de retour de vapeur, comme la cbaudière
du premier appareil.
Au besoin, ces deux chaudières peuvent communiquer entre cllcs. Ainsi, lorsqu\'il s\'agit de
produire un baut dégré de chaleur, elles peuvent être mises en service simultanément; dans
le cas ou la température est douce elles servent isolement.
Ventilation des pavillons des extremités. — Les pavillons des extrémités du batiment
élaient trop éloignés de la cheminée centrale, pour que 1\'appcl en contre-bas de l\'air vicié
y fut sulüssammenl actif; aussi a-t\'-on eu recours a un appel direct en contre-haut. A cet
effet, dans chacun des pavillons des extrémités, l\'air vicié des salles de maladc, nspiré par
des gaines verticales, est amené au niveau du plafond des combles dans une cheminée, chauffée
è sa base par quatre cilindres è eau, analogues aux poèles des gaines d\'introduction de l\'air
neuf. Cette cheminée s\'élève au milieu de chaque pavillon. Quand a la forme extérieure, elle
est semblable a la cheminée du pavillon central, mais avec cette différence qu\'elle part seulement
du dessus du plafond des combles.
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Vent\'dalton des combles. — Les gaines, pratiquécs dans les trumeaux des faeades pour la
ventilation au rez-de-chaussée et des étages, affaiblissent beaucoup ces murs. Sans inconvénient
on n\'aurait pu en établir de nouvelles pour l\'évacuation de 1\'air vicié des combles. Maïs comme
ces combles ne sont que rarement occupés par des malades, on pouvait se contenter de les
ventiler moins activement que les étages inférieurs. On s\'est donc borné è établir un tuyaux
horizontal au-dessus du plafond et qui s\'ouvre dans les cheminées d\'appel des pavillons des
exlremités. Ce tuyau est percé d\'ouverlures, pratiquées au travers du plafond, par lesquelles
s\'échappe 1\'air vicié.
CHAt\'FFAUK ET VENTILATION DU BATIMENT B.
Ce batiment est chauffé par des apparcils du système des calorilëres a air chaud, et la ven-
tilation s\'y fait par appel en contre-haut. Le type du dispositif qu\'on y a adopté, se reproduit
i chaquc porlion du batiment de 12,50 mètres de longueur, de 8 mètres de largeur et de
17,50 mètres de hauteur, coiTespondant è une capacité de 1,750 mètres cubiques. Il consiste,
quant aux apparcils de chauffagc, en deux poêles métalliques, établis dans un même com-
partiment des caves, sous la partic du batiment qu\'ils sont destinés a chauffer. Chaquc poêle
est place dans une petite chambre en maconnerie; l\'un, plus grand que 1\'autre, et d\'une sur-
lace de chatdfe de 4,40 mètres carrés, place dans 1\'axe du batiment, est spécialcmentdestiné
au chauffagc; 1\'autre, d\'une surface de 2,80 mètres carrés, place contre le mur de la facade-
oucst, est destiné principalcment è la ventilation. Les deux chambres en maconnerie com-
muniquent entre elles, de sorte qu\'on peut faire concourir aux mêmes effets la chaleur qui
s\'y développe.
Chauffage. — L\'air neuf est pris sur la facade-est du batiment, soit par un soupirail,
soit par un puils creusé é quclque distancc de la facade et auquel aboutit un galerie. L\'air
entre par une ouverture des chambres a poéles, ou il est chauffé et, par sa légèreté, monte
vers les sallcs de malades. D\'abord il pénètre dans une caisse métallique placée sous le sol
du rez-de-chaussée, oü s\'en fait la distribution.
A eet effet, In caisse susdite correspond avec les étages supérieurs au moyen de trois tuyaux
concentriques, qui y amèncnt l\'air neuf. A son arrivée au niveau de chaquc étage, l\'air neuf
se répand dans une caisse percée de trous, el se dislribue en outre dans quatre branches,
aboutissant è des bouches, réparlies uniformemenl sur le sol.
Ventilation. — La fumée du grand poéle est conduite par un tuyau métallique, surmontant
la corniche du batiment, jusq\'au sommet d\'une cheminée dans la facade-est. Cette cheminée
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est échauffée en outre par un courant d\'air chaud, qu\'y verse un tuyau, concentrique au
tuyau è fumée et ne s\'élevant que peu au-dessus du sol du premier étage. Une disposition
analogue est adoptée pour Ie petit poéle, è cette différence prés que la cheminée qu\'il échauffe
se trouve dans la facade-ouest.
Au moyen de tuyaux l\'air chaud peut êlre envoyé de la chambre du grand poéle dans Ia
cheminée de la facade-ouest, et de la chambre du petit poéle dans la cheminée de la facade-est.
Ces cheminées sont les voies principales pour 1\'évacuation de Pair vicié des sallcs. Cel air y
entre par des ouvertures spéciales et, en outre, par des tuyaux non chauffés, pratiqués dans
chacun des trumeaux et qui s\'élèvent verticalement du sol des chambres jusqu\'au plafond, oü
ils sont coudés horizontalemenl pour aboutir aux cheminées d\'appel. Les orifices de ces che-
minées et ceux des gaines sont disposes comme dans Ie batiment c.
En été l\'air neuf, pour pénétrer dans les salles de malades, snit la mème voie qu\'en hiver.
Seulement, il n\'est pas échaufTé. L\'appel de l\'air vicié est produit par Ie petit poéle, seul
allumé dans cette saison. Ce poéle chauffe, par son tuyau ;ï fumée et par un courant d\'air
chaud, la cheminée de la facade-ouest, et par un courant d\'air chaud seulement, la cheminée
de la facade-est.
Étage mansarde. Le chauffage s\'y fait comme pour les autres étages. Pour une bonne ven-
tilation de eet étage, les dispositifs qui la produisent ont du subir quelques modifleations. L\'air
vicié s\'écoule dans les cheminées d\'appel, par les orifices qui y sont percésdirectement, mais
il n\'existe pas de gaines non chauffées, comme aux autres étages. On aétabli, pour y suppleer,
une gaine horizontale entre le plafond du comble et le toit du batiment, gaine qui régnc dans
toute la longueur et dans l\'axe du batiment, el qui aboutit dans de grandes cheminées qui
surmontent les avant-corps du centre et des extrémités, et semblables pour la forme extérieure
è celles du batiment c , mais qui en différent en ce qu\'elles ne sont pas chauffées. Le mouve-
ment qui s\'y détermine est du a 1\'effct de la différence de températurc entre Pair intérieur
et l\'air extérieur.
Le nombre de malades qu\'on peut loger dans eet hopital est de 609, dont 21 officiers.
Les salles de malades étaient bien éntretenues et tres propres. Les chambres des officiers
étaient pourvucs d\'arrnngemcnts pleins de comfort. Les soins de propreté des caves et l\'en-
tretien des poéles laissait a désirer. L\'Intendant, qui avail la complaisance de me conduire et
de me montrer 1\'organisation entiére de ce splendide établissement, s\'apercevanl que cette
circonstance frappait mon attention, faisait lui méme tout haut la remarque que je faisais
mentalemenl.
La dépense faite pour la construction de l\'Hópital de Vincennes, s\'élève a 2,479,000 ti-ancs,
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dont 83,500 francs pour 1\'établissement des clótures, égouts, cooduits d\'eau, plantations et pavages.
L\'évacuation des matières fécales s\'effectue d\'unc maniere au-dessus de tout éloge. Nulle
part nous n\'apercumes la moindre mauvaise odeur, émane\'c des latrines.
Quelques mots encore sur les liópitaux de Paris. La forme de l\'hópital de Vincennes me
rappelait celle de Yhópital militaire du Val-de-Grace, rue St. Jacques, ;\'i l\'extrémité sud-est
du boulevard du Monl Parnasse. Cel établissement, en forme de carré ouvert sur la face
postérieure, possède en outrc sur Ie devant, des batiments disposes en carré ferme.
L\'hópital du Gros Caillou, dans la proximilé du Champ de Mars, forme un carré ouvert sur
Ie derrière (1). De l\'hópital St. Louis on a démoli, en 1801, les batiments de front, de sorte
que eet établissement a obtenu la forme d\'un carré ouvert par devant. (Nous ne savons pas
si. depuis ce temps, des changements ont encore élé apportés dans la disposilion de eet liópital.)
Les hópilaux Necker, la Pitié et Vhópilal des femmes incurables sont batis en carré ferme. Le
dernier établissement oflre la f]gure d\'un paralèllogi-amme.
L\'hópital des enfants malades fait une exception sur tous les höpitaux que j\'ai vu avant et
après. Ce sont deux batiments oblongs, paralléles, en rectangle sur la rue de Sèvres, au bout
du boulevard du Mout Parnasse. Kntre les deux biUiments se trouve une cour spacieusc.
L\'\'Hotel Dieu est établi parallêlement a la rue, en rectangle avec la Cathédrale de Paris.
(Notre Üame.)
II consisle en deux batiments paralléles, places 1\'un derrière l\'autre; le baliment
de front, le moins large, communiqué avec le second batiment au moyen d\'un pont couvert.
J\'avais espéré voir en train les Iravaux pour la construclion du nouvel Hotel Dieu, projeté
depuis quelque temps, mais Ie vieil établissement servait. encore, comme en 1861.
L\'hópital de la Salpetrière est composé de six batiments paralléles. alignés et complètement
indépendants entre eux. (2)
Les hópilaux La Riboisière ;\'i Paris, et St. Jean a Bruxelles sont construits d\'après un
système particulier. Ces deux hópitaux ofTrent beaucoup de points de ressemblance. La forme
générale est le carré; cinq pavilluns separés, (contenant les salles de malades) sontétablisen
(1)   L\'hópital de la Marine a Willemsoord (prés du Helder). achevé en 1842 et en service depuis ce temps,
affecte cettc mème disposition. Une large galerie règne, a 1\'arrière, sur toutc la longueur des deux ailes du
bétimont, ou se trouvent les salles de malades. Cette galerie, sur laquelle s\'ouvrent les portcs et lessoupiraux
des salles (dont les fenétres donnent sur les fac<-s extérieures), possède des fenétres et des soupiraux ayant
jour sur la cour intéricure, plantée en jardin; elle représente un immense réservoir d\'air neut\', et qui rend
possible une ventilation permanente dans toutes les saisons et jour et nuit.
(2)  Les bitiments qui composent le royal hospital de Plymuuth sont établis en denii-cercle, mais également
indépendants les uns des autres. Ils encadrent une place ouverte, spacieuse.
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rectangle sur les constructions qui Torment la face droite et gauche du carré. Ges batiments
encadrent des cours plantées en jardins.
A VhSpital La Riboisière les pavillons communiquent entre eux par des galeries vitrées a
arceaux. (1)
Le chauffage de 1\'élablissement se fait au moyen de courants de vapeur d\'eau; 1\'évacuation
de 1\'air vicié, par de larges cheminées, hautes de 4 a 5 mètres, et s\'élevantjusqu\'au-dcssus
du comble. Le mode d\'introduction de 1\'air neul* diffère dans les moitiés droite et gauche du
bal iment. Dans Ia partie gauche, a chaque étage, 1\'air neuf entre directement; en hiver seulc-
ment après avoir traverse des poêles chauffés. Quand a la partie droite, 1\'air neuf, aspiré au-
dessus du döme de la chapelle, est amené dans les caves par un tuyau principal. Des caves,
1\'air se répand dans les étages, chauffé, en hiver seulement, par son passage a travers
des poéles.
Les latrines du quartier reserve aux femmes (moitié gauche) sont organisées d\'après le
système des inodores.
A la vuc des établissemenls que nous venons de nommer, el dont pour la pluparl nous
avons étudié l\'organisation, autanl que le lemps limité de notre visite le permettait, nous ne
pouvions retenir le voeu, et nous nous faisons un devoir de le répéter ici, que, ne serait-ce
que dans les grandes places de garnison de notre pays, des hópilaux bien construits, bien
organisés, puissent ètrc établis un jour.
Ce n\'est que Y hópital de la Marine, a Willemsoord (prés du Helder), établissement excellent,
qui ait été conslruit expres pour la deslinalion qu\'il remplit. Chcz nous, tous les autres batiments,
adaptés aux secours des malades militaircs, onl eu, dans 1\'origine, une toute aulre deslinalion.
Ainsi, par exemple, le Grand Hdpital militaire a" Utrecht était l\'Hólel Allemand (Duitsche huis),
oö furcnt loges les Chevaliers de Saint Jean. Du lemps du roi Louis Napoléon, quand la Garde
Royale avait Utrecht pour lieu de garnison, 1\'Hötel de St. Jean fut transformé en hópital;
(i) Ces deux hópitaux, ninsi que Yliópital Rictielieu & Bordeaux et 1\'hópital de la Réconnaissance a Garches,
sont construits d\'après un plan, leve par Tcnon et représenté dans les mémoires de 1\'Académie des sciences, de 1787.
En 1785 Poye.t publiait le projet tres modiflé A\'Antoine Petit, oö, au lieu de constructions rcctangulaires
sur les batiments de coté, seize pavillons séparés sont places a une certaine distance les uns des autres et,
comme les rayons d\'un cercle, convergent vers un centre commun, représenté par une cour centrale spacieuse.
Pour la construction de Vhospice d\'ahénés, a Dumfries en Êcosse, on a choisi la figure de deux croix
jointes. Les Lazareths militaires de Minden et de Munster (constructions récentes) sont contruits d\'après un
plan encore plus simple, savoir: deux batiments séparés, alignés, dont le rcz-de-chaussée est réserve è l\'in-
sta 11 at ion du service de santé et de l\'administration, tandisque, a l\'unique étage de chaque baliment, se trouvent
les salles de malades.
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depuis, en 1826, on y fit construire six salles neuves, par lesquelles l\'établissement répondait
plus au bul.
Quand è Amsterdam, nous nous réjouissons de ceque, dansunavenir peuéloigné, lacapitale
sera en possession d\'un höpital militaire. Un nouvel édifice est en construction et va rem-
placer avantageusement la baraque, soutenue par une mince muraille de brique, portant la
suscription « Gamizoens hospitaal.» Cette conslruction en bois a été démohe récemment, et
les malades, Ie service de santé et radministration onl été provisoirement transporlés dans
Ie p;ivil!oii de la caserne Oranje Nassau.
Il nous reste a communiquer quelques détails sur d\'autres hópitaux militaires des Pays-Bas.
Concernant Y hópital militaire de Bergen-op-Zoom (Brabant septentrional) nous apprenions
qu\'avant 1578, c\'était une chapelle, on un bospicc, consacré a St. Martin, et que dans cette
année, il fut cedé aux réformés pour l\'exercice de leur réligion; depuis, 1\'édifice fut transformé
en école et quclquc temps après en hotel, pour Ie logement du commandant en chef de la
place. Par décret royal du 21 Juillet 1818, l\'hótel fut cedé è 1\'Élat, en échange contre les
construclions qui maintenant servent de casernes ; c\'csl de ce temps la que date son organisation
en hópital militaire.
Nous passons sous silence la capitale du Brabant septentrional, Bois-le-Duc, qui est abso-
lument dépourvu d\'élablissemcnt consacré è soigner les malades militaires, qui sont recus
dans l\'höpital civil de la ville.
VIhópital militaire de Breda, dans Porigine une maison de chevaliers, servait d\'écurie, comme
construction accessoire du palais, du temps de Guillaume V. Plus tard c\'était une maison par-
ticuliére, occupé par Ie général List el par d\'autres families après lui. Ce n\'est qu\'en 1821
(suivant d\'autres en 1831), que eet édifice fut arrangé en hópital.
L\'höpital militaire de Maestricht est composé de deux parlics, un vieil édifice et unautre
de construction plus récent. Le vieil édifice est un ancien hospice, comme 1\'indique une
inscription, ciselée au dessus de la portc d\'entréc: «qui dat pauperi, non indigebit.» Après
la prisc de la ville en 1673 par les francais, 1\'hospice fut organisé en hópital comme il 1\'est
en ce moment.
Lc nouvel édifice (la partic postérieure de l\'établissement), construil en 1822, a la forme
d\'un parallèlogrammc. Comme la destination de cette construction était dans 1\'origine de servir
d\'hópilal, il va sans dire que son organisation est meilleure que celle du vieil édiGcc, dont
toutefois Parrangement est supérieur a celui de la plupart de nos hópitaux mitilaires.
Sans aucun doutc, de nos jours on trouverait bien des fautes dans la disposition de eet
hópital. Les progrès de l\'hygiéne nous onl enseigné une appréciation bien plus juste de l\'in-
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fluence des loralilós, do la ventilatiou, de la lumière, elr. p< mainlonanl la construction d\'un
nouvel hópital serail bien autrement dominee oi determinée par los eonsidérations hygiéniques
que jadis. Mais, on général, nous convonons que col établissement possède des qualiiés ex-
cellentes sous plus d\'un rapport, et que, apvösl\'hopitalde la Marine de Willemsoord, ilprend,
iusqu\'a présent Ie premier rang parmi nos hópitaux militaires.
La destination primitive de Yhópital militaire de Nimirjue élait bien élrangère è celled\'au-
jourd\'hni. Dans 1\'origine ce bsïtimenl servait d\'écurie.
V hópital militaire de la Haye, silué dans la rue dito Fluweele Burgwal (1), esl composé
de deux partis, d\'un édifice neul\' el d\'une vioille maison. Le dernier édifice, aneienne pro-
priélé de la familie van der Duin van Maasdam, esl eonslruil en angle obtus. Nous n\'avons
pu savoir, a quels fins celte familie avait destinée collo maison. Il parait que r\'était pour propre
demeure, si, enlro autres, on jugo d\'après Ie magnifiqne escalier pn cliène dans lo vestibule,
et lo plafond, artisliquemenl travaillé a la main, tous les deux emblèmos d\'un luxe qu\'on
jugerail exageré dans un hópital.
Mainlonanl elle est principalemenl affectée au service do santé et u l\'adminislration. Des
neul\' salles de malades qu\'ello contient, il n\'y en a que six qui peuvenl servir, vu que par
les trois autres la eommunieation indispensable se lail sans interruption.
Le nouvel édifice. bati en 1834, oonlient 12 salles de malades. II se trouve a droile de
l\'ancien édifice, aligné avec celui-ci. Huil de ces salles offrent des conditions asse/. satislaisant.es.
Klles peuvenl, ohacune, conlenir 20 malades. Les quatre petiles salles de l\'étage mansarde ne
peuvenl servir que pour logor dos convalescents.
La venlilation s\'y fait par des fenétres è ooulisses supérieures. Elle est sulïisaule.
Les latrines sont disposées de tolle maniere que jamais elles ne repandent la moindre
mauvaise odeur.
La faute principale de ret hópital est lo manquo d\'eau polablo, on été. Alors on doit faire
chercher 1\'eau aux lbntaines publiques, circonstance pleine do dilficultés et d\'importunités.
(1) Synonyme de «quartier riche.t (Rjjke Burgwal.)
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11 est sulïisamment démontr<! dans les dernièros pages, que chez nous la plupart des édifices
qui servent d\'hópitaux militaire*, avaient repu dans Poriginc unc toute autre destinaiion.
Si un jour unc personne charitable, inspirëe par 1\'amour de l\'bumanilu, l\'erait une donation
liberale pour la londation d\'nn hópital, — comme en Franco la comtesse La Riboisière
donnait 2,600,000 francs pour la londation de l\'hópilal qui porte son nom, — c\'est avec
réconnaissance que son souvenir serail transmis a la postérité, dans Ie nom du monument
de charité el de bienfaisance, érigé par une largesse tcllcmenl princiére.
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\'.I\'.l
I N D E X.
Pag.\'.
Préi\'ace......................       1
MoYBNS DE TRANSPORT.................        ."{
Brancards.....................      8
Brancards a roues..................      8
Cacolels......................    12
Voitures d\'ambulancc.................     14
Bateaux de transport.................    26
MOYENS PORTATIKS POUR LES SECOIRS Al X BLESSKS SUR I.ES CHAMPS
ÜE BATAILLE OU DANS LA 1\'ROXIMITK DES LIEUX Dl COMBAT . . .      28
Gibernes-trousso...................    28
IJavre-sacs d\'ambulancc.................    -">1
Sacocbes d\'ambulancc.................    61
Bidons......................    64
PlIARMACIE AMIILLANTE.................     65
Fourgons d\'ambulance...... ..........    65
Caissons d\'ambulancc.................    66
Chaiiol d\'ambulance de 1\'armce néerlandaisc.........    7U
Cuisine ambulante..................    71
Ilémostatiques, ett...................    72
Attelles......................    74
Trousse de résection et autres apparcils et Instruments cbirurgicaux .    75
Secours aux ulessés et malades ............    78
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KMI
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LlTERIE......................     78
Asii.bs..................... .     82
llöpitaiix tic campagne (ambulanops)............    82
» » stationnaires................    84
Appareils divers...................    80
hópital militaire de vlncbnnbs.............    88
IIöpitai.\'x de Paris..................    94
HópiTwx mii.itaires hes Pats-Bas............    95
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