-ocr page 1-
-ocr page 2-
«y l^^^3
v^
-ocr page 3-
-ocr page 4-
\'vX
* •
\'\'. \'t\'
RIJKSUNIVERSITEIT UTRECHT
A06000005808740B
0580 8740
-ocr page 5-
r
y.oct.z/z
A C TE S
DU
SIXIÈME CONGRES INTERNATIONAL
DES ORIENTALISTES,
te nu en 1883 a Leid e.
PREMIÈRE PARTIE.
COMPTE-RENDU DES SÉANCES.
LE1DE,
E. J. BKILL.
1884.
-ocr page 6-
Iinjiriincrie de E. J. BK1LL & Leide.
-ocr page 7-
PRÉFACE.
Des circonstances indépendantes de h\\ volonté du Comité de
permanence ont retardé de quelques mois 1\'impression du compte-
rendu. Les matériaux qui m\'ont servi a Ie composer ont été les
Bulletins et Ie peu qui restait des procès-verbaux des séances
des sections dressés par MM. les secrétaires, quelques articles sur
Ie Congres, surtout ceux de M. Clermont Ganneau dans Ie Jour-
nal Officiel et de M. Dyserinck dans Ie «Nieuwe Rotterdamsche
Courant", enfin une correspondance volumineuse échangée par
mes co-membres du Comité et par moi-même avec tous ceux qui
avaient pris part aux discussions. Malgré mes efforts pour donner
un compte-rendu fidele et complet, on découvrira peut-être des inex-
actitudes et des omissions. Je compte sur 1\'indulgence des membres.
Les Mémoires lus ou présentés au Congres sont déja imprimés
pour une bonne part, mais la fécondité des auteurs a été si
grande, notamment dans la première et dans Ia deuxième sec-
tion, qu\'il nous faudra bien encore quelques mois avant de pou-
Yoir faire parvenir aux membros les Actes complets du Congres.
-ocr page 8-
PRÉFACE.
V
M. Chavaniics, qui, pendant la semaine du Congres, a bien
voulu se charger de la rédaction des Bulletins, a eu 1\'obligcance
de lire une épreuve de mon travail et d\'y faire les corrections
nécessaires. Je Ie prie d\'accepter poür cela, do la part du Comité
entier et en particulier do la mienno, l\'oxpression de notre vive
reconnaissance.
Lei de 4 Juillet 1884.
DE GOEJE.
-ocr page 9-
UITNOODIGING TOT HET CONGRES.
In do slotzitting van hot vijfde internationale Congres van
Oriëntalisten te Berlijn, 17 September 1881, werd besloten dat
het zesde Congres te Leiden zou plaats hebben in het jaar 1884,
en werd eene Commissie van te Leiden wonende Oriëntalisten be-
noemd tot regeling van het Congres. Met het oog op de interna-
tionale koloniale tentoonstelling, die in 1883 te Amsterdam zal
worden gehouden, is met goedkeuring der Regeering en in over-
log met het bestuur van het vijfde Congres te Berlijn naderhand
besloten, dat het zesde Congres reeds in 1883, en wel tegen
10—15 September zal saamgeroepen worden. Tot de te Berlijn be-
noemde Commissie zijn nog eenige leden toegetreden, vooral met
het oog daarop, dat bij dit Congres de Polynesische talenon vol-
ken eene voorname plaats zullen moeten innemen.
Wij hebben thans de eer U uit te noodigen tot
het zesde internationale Congres der Oriëntalisten
10—15 September 1883.
Het lidmaatschap en daarmede het recht op de werken van het
Congres wordt verkregen door betaling van 6 Gulden Ned. Courant.
Men wordt verzocht zich aan te melden bij den heer Dr. W. PLEYTE
te Leiden, met toezending van de bijdrage, nauwkeurige opgave van
adres, en zoo mogelijk bericht of men het Congres zelf denkt bjj te
wonen. De bewijzen van lidmaatschap zullen aan de deelnemers tij—
dig worden toegezonden.
Spoedige aanmelding zal der Commissie zeer aangenaam zijn,
daar te Leiden buitengewone maatregelen moeten genomen worden
l
-ocr page 10-
2
voor eene goedo huisvesting der leden. De Commissie vraagt drin-
gend dat men de aangifte niet tot na 1 Augustus uitstelle.
Allen die op het Congres voordrachten wenschen te houden,
mcdedeelingen of vragen aan het Congres wenschen te richten, of
op eenigerlei] wijze het^doel daarvan willen bevorderen, worden uit-
genoodigd, uiterlijk vóór 1 Aug. aan een der twee Secretarissen
daarvan mededeeling te doen.
Aan het Congres zal eene kleine letterkundige tentoonstelling van
kostbare handschriften, boeken enz. verbonden zijn. Inzendingen
daarvoor zullen gaarne ontvangen worden.
De Commissie hoopt dut belangstellenden in Oostersche studiën,
die deze circulaire niet ontvangen, maar daarvan eerst uit de
tweede hand kennis krijgen, dit zullen willen toeschrijven hetzij
aan eene vergissing in het adres, hetzij aan een onwillekeurig vor-
zuim, waarvoor de Commissie reeds bij voorbaat verschooning vraagt.
Leiden Januari 1883.
De Commissie tot regeling van het Congres,
R. Dozy, Voorzitter.                     \\V. Pleyte, Penningmeester.
M. J. de Goeje, le Secret.          J. Pijnappel.
H. Kern.                                         O. Schlegel.
A. Kuenen, Vice-Voorzitter.       L. Serrüriee.
J. P. N. Land.                               C. P. Tiele, 2e Secret.
C. Leemans.                                   P. J. Veth.
P. A. van der Lith.                  A. 0. Vreede.
H. Oort.                                         T. C. L. Wijnmalen.
CIRCULAIRE D\'INVITATION AU C0NGRÈS-
Dans sa séance de clóture, le 17 septembre 1881, le cinquième
congres international dos Orientalistes, réuni a Berlin, a décidé que
le sixième congres aurait lieu a Leido en 1884. En memo temps il a
nommé, pour organiser ce congres, une commission d\'orientalistes
-ocr page 11-
3
résidant a Leide. Vu, cependant, qu\'il y aura en 1883 a Amster-
dam une exposition coloniale internationale, on a décidé, après avoir
obtenu 1\'approbation du gouvernement des Pays-Bas et avoir con-
sulté Ie bureau du congres precedent, d\'avancer d\'un an la convoca-
tion du sixième congres. Ce congres se réunira donc a Leide en
1883. Il durera du 10 au 15 septembro. Eu égard surtout a l\'impor-
tance que les langues et les peuples de la Polynésie sont destinés a
y avoir, la commission s\'est complétée par 1\'adjonction de quelques
membres.
En conséquence nous avons 1\'honneur do vous inviter a prendre
part au
Sixième Congres International des Orientalistes
du 10 au 15 soptombro 1883.
La qualité de membre s\'acquiert, en même temps que Ie droit de
recevoir les publications du congres, par Ie payement d\'une somme
de 6 florins hollandais. Pour l\'inacription, on est prié de s\'adresser
a M. W. PLEYTE, docteur ès lettres, a Leide, a qui on fora par-
venir Ie montant de la cotisation m. e. par mandat postal). On vou-
dra bien ajouter son adresse exacte et annoncer si on a 1\'intention do
prendre part en personne au congres. Les cartes de membre seront
expédiées en temps utile
La commission vous prie instamment de lui signifier votre adhé-
sion de bonne heure, en tout cas avant Ie premier aoüt. Cette me-
sure est importante en raison des arrangements extraordinaires qu\'il
faudra prendre a Leide afin d\'assurer de bons logis aux membres du
congres.
Les personnes qui se proposent de traiter quelque sujet au sein du
congres, ou qui ont des Communications ou des questions a lui adres-
ser, ou bien encore qui veulent de toute autre maniere concourir
activement a lui faire atteindre son but, sont priées de faire con-
naitre leur intention a 1\'un des deux secrétaires, avant Ie premier
aoüt au plus tard.
A 1\'occasion du congres il y aura une potite exposition de pro-
duits curieux de la littérature, manu se rits, livres précieux, etc.
Les envois pour cette exposition seront accueillis avec reconnaissance.
Kous prions tous les amis de 1\'Orient qui n\'auraient eu connais-
-ocr page 12-
4
sance de cette circulaire que de seconde main, de supposcr soit
une erreur d\'adresse, soit un oubli in volontaire do la part du
comité, et de vouloir bien la considérer comme adressée a eux
aussi.
Leid e Janvier 1883.
La Commission êPorganisation du congres,
R. Dozy, Président.
M. J. de Goeje, ler Secret,
H. Kerk.
A. Kuenen, Vice-Président.
J. P. N. Land.
C. Leemans.
P. A. VAN DER LlTH.
H. OORT.
W. Pleyte, Caissior.
J. Pijnappel.
G. Schlegel.
L. Serrcrier.
C. P. Tielb, 2mc Secrétaire.
P. J. Veth.
A. C. Vreede.
T. C. L. Wijnmalen.
-ocr page 13-
LISTE DES MEMBRES DU SIXIEME
CONGRES INTERNATIONAL DES ORIENTALISTES
A LEIDE.
Membres Honoraires.
Sa Majesté Impériale Dom Pedro de Alcantara, Empereur du Brésil.
Son Excellence J. Heemskerk Az., docteur en droit, Ministre de l\'In-
térieur.
Son Excellence F. G. van Bloemen Waande ra, Ministre des Colonies.
Son Excellence C. F o c k, docteur en droit, Commissaire du Roi, Cura-
teur de 1\'Université de Leide.
Son Excellence L. A. J. W. Baron Sloet van de Beele, docteur en
droit, Président du college des Curateurs de 1\'Univ. de Leide.
M. J. G. Kist, docteur en droit, Curateur de 1\'Univ. de Leide.
Son Excellence S. Vissering, docteur en droit, Curateur de 1\'Univ.
de Leide.
M. W. G. de Bruyn Kops, Secrétaire du college des Curateurs de
1\'Univ. de Leide.
M. L. M. de Laat de Kanter, Bourgmestre de Leide, Curateur de
1\'Université.
M. P. J. de Fremery, Échevin de Leide.
M. H. Hartevelt,              » » »
M. H. J. Bool,                     » > >
M. E. Kist, docteur en droit, Secrétaire de Leide.
M. Ie Docteur P. van Geer, Recteur de TUniversité.
M. Ie Docteur D. D o y e r, Secrétaire de 1\'Université.
M. G. van Tienhoven, docteur en droit, Bourgmestre d\'Amsterdam.
Son Excellence C. Pijnacker Hordijk, docteur en droit, ancien
Ministre de 1\'Intérieur.
Son Excellence Ie Docteur A. Vrolik, ancien Curateur de 1\'Univ. de Leide.
-ocr page 14-
6
PAYS-BAS.
Koninklijk Instituut voor de taal-, land- en volkenkunde van Ned.
Indië, \'s Gravenhage.
Indisch Genootschap, \'s Gravenhage.
P. J. B. C. Bobidé van der Aa, \'s Gravenhage.
J. Arntz, R. C. P., Kuilenburg.
5 J. G. R. Acquoy, Dr., professeur a 1\'Université, Leiden.
L. H. A. Bah Ier, pasteur, Groniogen.
J. E. Banck, docteur en droit, \'s Gravenhage.
C. Baumgarten, \'s Gravenhage.
P. van Bemmelen, docteur en droit, conseiller a la cour de jus-
tice, Arnhem.
10 W. B. Bergsma, docteur en droit, secrétaire des Curateurs de
1\'école communale de fonctionnaires civils pour les Indcs néer-
landaises, Leiden.
G. Birnie, Deventer.
P. A. M. Boele van Hensbroek, libraire, \'s Gravenhage.
Th. Borret, Dr., curé, Vogelezang.
J. L. A. Brandes, candidat ès lettres, Leiden.
15 P. D. Chantepie de la Saussaye, professeur a 1\'Université,
Amsterdam.
C. G. Chavannes, pasteur, Leiden.
W. K. Baron van Dedem, docteur en droit, membrc de la 2de Cham-
bre des États Généranx , \'s Gravenhage.
S. van Deventer, ancien membre du Conseil des Indes, \'s Gravenhage.
.1. A. A. van Dissel, professeur agrégé a 1\'école communale de
fonctionnaires civils pour les Indes néerlandaises, Delft.
20 C. J. Duymaer van Twist, docteur en droit, ancien gouverneur-
général des Indes néerlandaises, Diepenveen.
J. Dyserinck, pasteur, Vlissingen.
R. van Eek, professeur agrégé a 1\'Académie militaire royale, Breda.
W. A. Engelbrecht, docteur en droit, ancien fonctionnaire civil
des Indes, Arnhem.
H. E. D. Engelhard, fonctionnaire civil des Indes, \'s Gravenhage.
25 J. H. Gallee, Dr., professeur a 1\'Université, Utrecht.
U. D. van Gelder, étudiant, Leiden.
J. van Gil se, étudiant, Leiden.
C. H. de G o e j e, officier de marine, commandant de 1\'école de na-
vigation, Leiden.
M. J. de Goeje, Dr., professeur a 1\'Université, Leiden.
30 W. Baron van Goltstein, docteur en droit, ancien Ministre des
colonies, \'s Gravenhage.
-ocr page 15-
7
D. Bierens de Haan, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
J. van den Hamm, Dr., professeur a 1\'Université, Groningen.
D. Harte velt, Leiden.
F.  J. Herman, pasteur, Baarn.
35 J. J. de Hollander, Dr., professeur k 1\'Académie militaire royale,
Breda.
A. E. J. Holwerda, Dr., professeur a 1\'école moyenne supérieure,
Leiden.
M. Th. Houtsma, Dr., adjutor interpretis Legati Warneriani, Leiden.
H. C. Humme, ancien resident, professeur a 1\'école communale de fonc-
tionnaires eivils pour les Indes néerlandaises a Leide, s\' Gravenhage.
H. A. Insinger, Lage Vuursche.
40 P. de Jong, Dr., professeur a l\'Université, Utrecht.
J. C. G. Jonker, docteur en droit, Prinsengracht 258, Amsterdam.
A. W. T. Juynboll, Dr., professeur a 1\'école communale de fonc-
tionnaires eivils pour les Indes néerlandaises, Delft.
W. van der Kaay, docteur en droit, membre de la 2dc Chambre
des États Généraux, Leiden.
C. M. Kan, professeur a l\'Université , Amsterdam.
45 H. Kern, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
H. G. Kleyn, Dr., Leiden.
H. C. Klinkert, professeur a 1\'école communale de fonctionnaires
eivils pour les Indes néerlandaises, Leiden.
W. H. Kosters, Dr., pasteur, Deventer.
A. K u e n e n, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
50 J. P. N. Land, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
C. Leemans, Dr., directeur du Musée des Antiquités, Leiden.
J. L. Liezen berg, candidat ès lettres, Leiden.
A. Lind fils, étudiant, Singel 34, Amsterdam.
P. A. van der Lith, docteur en droit, professeur a l\'Université, Leiden.
55 B. F. Matthes, Dr., \'s Gravenhage.
J. C. Matthes, Dr., professeur a l\'Université, Amsterdam.
J. J. Meinsma, directeur de 1\'école communale de fonctionnaires
eivils pour les Indes néerlandaises, Delft.
J. H. Meiss, candidat en droit, Leiden.
K. W. M. Montijn, Dr., recteur du gymnase, Schiedam.
60 S. C. J. W. van Musschenbroek, docteur en droit, ancien ré-
sident de Menado, Leiden.
J. C. Neurdenburg, secrétaire de la Société des missions néer-
landaises, Rotterdam.
G.  K. Niemann, professeur a 1\'école communale de fonctionnaires
eivils pour les Indes néerlandaises, Delft.
-ocr page 16-
8
M. Njjhoff, libraire-éditeur, \'s Gravenhage.
A. P. M. van Oordt, libraire-éditeur (Maisort E. J. Brill), Leiden.
65 H. Oort, Dr., professeur a 1\'Université, Leiden.
F. Th. Pahud de Mortanges, docteur en droit, ancien resident,
Arnhem.
L. D. Petit, conservateur a la Bibliothèque de l\'Université, Leiden.
W. Pleyte, Dr., conservateur au Musée des Antiquités, Leiden.
J. Pijnappel, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
70 J. J. Prins, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
Le Chevalier I. K. W. Quarles van Ufford, docteur en droit,
\'s Gravenhage.
W. N. du Rieu, Dr., bibliothécaire de l\'Université , Leiden.
J. J. Roelof s, fonctionnaire civil des Indes, \'s Gravenhage.
D.   Schel tema, ancien fonctionnaire civil des Indes, Haarlem.
75 G. Schlegel, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
E.   F. L. S c h n e i d e r, professeur agrégé a 1\'école communale de
fonctionnaires civils pour les Indes néerlandaises, Delft.
O. Schrieke, pasteur, Noord wijkerhout.
L. Serrurier, docteur en droit, directeur du Musée d\'Ethnographie,
Leiden.
Le Chevalier J. P. Sis, Dr., Amsterdam.
80 H. Smeding, Dr., pasteur, Haarlem
C. Snouck Hurgronje, Dr., professeur a 1\'école communale de
fonctionnaires civils pour les Indes néerlandaises, Leiden.
J. S. Speijer, Dr., professeur agrégé a l\'Université, Amsterdam.
F.  de Stoppelaar, libraire-éditeur (Maison E. J. Brill), Leiden.
C.  P. Tiele, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
85 J. J. P. Valeton fils, Dr., professeur a l\'Université, Utrecht.
Colonel W. F. Versteegh, Amsterdam.
P. J. Veth, Dr., professeur a l\'Université, Leiden.
A. C. V r e e d e, professeur a l\'Université, Leiden.
S. J. Warren, Dr., recteur du gyinnase, Dordrecht.
90 Général A. W. P. Weitzel, Ministre de guerre, \'s Gravenhage.
E. G. Wesseling, pasteur, Oude Schoot (prés de Heerenveen).
G.  Wildeboer, Dr., pasteur, Heilo.
G. A. W i 1 k e n , professeur a 1\'école communale de fonctionnaires
civils pour les Indes néerlandaises, Leiden.
D.   E. E. Wolterbeek Muller, colonel de marine en retraite,
Voorburg.
95 T. C. L. Wijnmalen, Dr., sous-directeur de la Bibliothèque royale,
\'s Gravenhage.
-ocr page 17-
o
COLONIES NÉEELANDAISES.
Bataviaasch Genootschap van Kunsten en Wetenschappen, Batavia.
J. A. Aeckerlin, secrétaire de la Résidence de Benkoelen, Ben-
koelen.
J. E. Albrecht, président de la »Weeskamer", membre du Direc-
toire du »Bataviaasch Genootschap" Batavia.
N. A 11 h e e r, resident, Telok Betong.
100 Raden Mas Ario Soegondo, régent, Banjoewangi.
J. H. C. Beer, controleur, Moeara Bliti (Palembang).
H. P. J. van den Berg, Seruarang.
L. W. C. van den Berg, doctour en droit, membre du Directoire
du »Bataviaasch Genootschap", Batavia.
N. P. van den Berg, docteur en droit, président de la Banque
de Java, vice-président du »Bat. Gen.\'", Batavia.
105 J. F. R. S. van den Bossche, ancien membre du Conseil des
Indes.
J. A. H. Breymann, controleur, Banding Agoeng (Palembang).
J. M. Brooshooft, docteur en droit, controleur, Utrecht.
J. A. van der Chjjs, docteur en droit, membre du Directoire du
»Bat. Gen.", Batavia.
J. L. G. Dücker, directeur de 1\'école normale, Magelang.
110 ,T. C. d\'Engelbronner, docteur en droit, sous-résident, Sanipang
(Madoera).
J. M. Esche, controleur, Cheribon.
M. von Faber, interprète pour la langue chinoise, Batavia.
F. Fokkens, controleur, Poerwakarta.
W. van Gelder, directeur de 1\'écolc normale, Bandoeng.
115 D. Gerth van Wjjk, secrétaire du »Bat. Gen.", Batavia.
N. G ra a f 1 a n d , inspecteur adjoint de l\'instruction publique, Tondano.
W. P. Groeneveldt, secrétaire du Département de l\'instruction,
des cultes, etc, membre du Directoire du »Bat. Gen.", Batavia.
J. J. M. de Groot, interprète pour la langue chinoise, \'s Gra-
venhage.
J. G. H. Gunning, Dr., fonctionnaire pour 1\'étude des langue»
indigènes, Soerakarta.
120 C. J. F. van Haasen, Bandjarnegara.
A. J. Haaxman, secrétaire de la Résidence de Ternate, Ternate.
J. Habbema, directeur de 1\'école normale, Ambon.
Colonel A. Haga, membre du Directoire du >Bat. Gen", Batavia.
L. K. Harmsen, directeur de 1\'école normale, Padang Sidempoean.
125 S. E. Harthoorn, prof\'esseur a 1\'école moyenne supérieure, Batavia.
-ocr page 18-
10
Capitaine Heer es, Zuidhorn (Groningen).
L. van Hengel, sous-résident, Bandjarnegara.
G. W. W. C. Baron van Hoeve 11, controleur, Kajoetanam (Padang).
K. F. Holle, Waspada (Preanger).
130 Raden Mas Ismangoen Danoe Winoto, inspecteur adjoint de
1\'instruction publique, Probolinggo.
A. A. de Jong, interprète pour la langue chinoiso, Rembang.
T. H. der Kinderen, docteur en droit, membre du conseil des
Indes, président du »Bat. Gen.". Batavia.
J. Kreemer, missionnaire, Kendal Pajak (Malang).
R. C. Kroesen, resident, Bengkalis.
135 J. Lagerwey, docteur en droit, secrétaire du Département de
justice, Batavia.
G. Lebret, Pasoeroean.
W. van der Lee, inspecteur de 1\'instruction publique, Batavia.
J. L. L. van Leeuwen, sous-résident, Taloe (Padang).
H. E. Levert, Semarang.
140 W F. Lutter, aspirant-controleur, Banjocwangi.
L. Th. May er, controleur, Ngawi.
A. Meilink, controleur, Bandjermasin.
P. Meter, interprète pour la langue chinoise, Soerabaja.
W. J. M. Michielsen, sous-résident, Deli.
145 A. E. Moll, interprète pour la langue chinoise, Pontianak.
J. B. Neumann, controleur, Pertibi (Tapanoeli).
L. C. de Nijs, sous-résident, Martapoera.
C. A. van Ophuyzen, professeur a 1\'école normale, Padang Si-
dempoean.
A. J. Baron Quarles de Quarles, controleur, Makassar.
150 D. F. van der Pant, membre du Directoire du *Bat. Gen.",
Batavia.
J. G. Plate fils, Semarang.
I. J. C. Re nou, commis, Tjilatjap.
L. W. G. de Roo, Dr., inspecteur des finances, membre du Direc-
toire du »Bat. Gen.", Batavia.
F.  Roorda van Eysinga, Klatten.
155 G. A. Scherer. sous-résident, Telok Semawe (Atjeh).
W. Stortenbeker, docteur^en droit, directeur du Département
de 1\'instruction, des cultes etc, membre\'du Directoire du »Bat.
Gen." Batavia.
G.  J. van der Tuuk, resident, Pamekasan (Madoera).
.1. A. Uilkens, Wehe (Groningen).
-ocr page 19-
11
A. G. Valette, controleur, Moeara Doea (Palembang).
160 P. H. J. Varkevisser, sous-réaident, Sragen (Soerakarta).
J. M. van Vleuten, resident, Bandoeng.
A. J. Voet, sous-réaident, Tjilatjap.
H. G. J. G. Vrieaman, resident, Banjoewangi.
A.  F. von de Wall, Batavia.
165 Le Chevalier C. H. A. van der Wyck, resident, Tegal.
B.   van Zutphen, resident, Pontianak.
ALLEMAGNE.
C.  Abel, Dr., Matthaei Kirchstrasse 11, Berlin W.
J. Barth, Dr., professeur a 1\'Université, Alte Schönhauscrstrasse
30, Berlin.
K. Budde, Lic, professeur a 1\'Université, Weberstraase 46, Bonn.
170 P. Cassel, Dr., pasteur, Berlin.
J. F. Mc C u r d y, Augustenatr. 7 , Gohlis-Leipzig.
A. Dillmann, Dr., profesaeur a 1\'Univeraité, Schillstraase 11a,
Berlin W.
G. Ebers, Dr., professeur a 1\'Université, Leipzig.
C. Ehrenburg, cand. phil., Paradeplatz 4, Würzburg.
175 A. Eisenlohr, Dr., professeur a 1\'Univeraité, Heidelberg.
II. L. Fleiacher, Dr., profeaseur k 1\'Université, Leipzig.
S. Frankel, Dr., privat-docent, Schwertstrasse 5a, p. t., Breslau.
L. Fritze, Dr., professeur au séminairc royal, Drossen.
G. van der Gabelentz, Dr., professeur a 1\'Université, Leipzig.
180 J. Gilde mei ster, Dr., professeur a rUniversité, Bonn.
Grotemeyer, Dr., profeaaeur au gyninase, Kempen a/K.
E.  Hardy, Dr., Zimmerstrasse 28 III, Berlin SW.
P. Haupt, Dr., professeur a la «Johns Hopkina University", Bal-
timore.
F.   Hommel, Dr., privat-docent a 1\'Université, Königinstrasse 81
III, München.
185 H. Jacobi, Dr., professeur a 1\'Académie, Munster (Westfalen).
F. Jnsti, Dr., profeaaeur a PUniveraitó, Marburg.
A. Kamphausen, Dr., profeaseur a 1\'Univeraité, Bonn.
J. Karlowicz, Dr, Villa Hausacker, Heidelberg.
F. Kaulen, Dr., profesaeur a l\'Univer8itd, Bonn.
190 E. Kautzsch, Dr., professeur a 1\'Université, Tiibingen.
E. Kuhn, Dr., professeur a, 1\'Université, Hesstrasse 32, München.
-ocr page 20-
12
C. Lang, Dr., Casinostrasse 61, Aachen-Burtscheid.
C. F. Lehman, Dr., Klosterstieg 5, Poeseldorf, Hamburg.
A. M e r x, Dr., professeur a 1\'Université , Heidelberg.
195 A. Muller, Dr., professeur a 1\'Université, Königsberg.
Th. Nöldeke, Dr., professeur a 1\'Université, Sandplatzchen 4,
Strassburg.
C. Pauli, Dr., recteur du gymnase, Uelzen.
E. Prym, Dr., professeur a 1\'Université, Bonn.
K. von Roth, Dr., professeur a 1\'Université, Tübingen.
200 E. Saehau, Dr., professeur ïi 1\'Université, Hitzigstrasse 7, Berlin W.
W. Schenz, Dr., professeur au Lycée royal, Regensburg.
E. Schiff, correspondant de la «Wiener Freie Presse", Berlin.
K. Schlottmann, Dr., professeur a 1\'Université, Halle.
E.  Schnellenbach, instituteur, Anclamerstrasse 27, Berlin.
205 E. Schrader, Dr., professeur a 1\'Université, Kronprinzenufer 20,
Berlin NW.
A. Socin, Dr., professeur a 1\'Université, Tübingen.
W. Spitta-Bey, Dr., (décédé a Hildesheim).
F.  A. Strauss, Dr., pasteur, Potsdam.
V. von Strauss und Tornay, Dr., Wirklicher Geheim ra th,
Dresden.
210 H. Thorbecke, Dr., professeur a 1\'Université, Heidelberg.
F.  Vogelreuter, Dr., Pionierstrasse 12 C. III, Berlin SW.
A. Weber, Dr., professeur a 1\'Université, Ritterstrasse 56, Ber-
lin SW.
H. Weber, Dr., Ritterstrasse 56, Berlin SW.
A. Wiedemann, Dr., privat-docent, Poppelsdorfer Allee 23, Bonn.
215 E. Windisch, Dr., professeur a l\'Université, Geilertstrasso 2, Leipzig.
H. Zimmer, Dr., professeur a 1\'Université, Greifswiild.
AUTRICIIE-IIONGRIE.
J. Auer, Dr., Taborstrasse 19 II, Karmeliterplatz, Wien-Leopoldstadt.
G.  Bühler, Dr., professeur ïi 1\'Université, Richardgasse 5, Wien III.
I. Goldziher, Dr., professeur a 1\'Université, VII Holló-Utza 4,
Buda-Pest.
220 P. Hunfalvy, conseiller royal, membre de. 1\'Académie des Scien»
ces, Buda-Pest.
Mad. Hunfalvy, Buda-Pest.
A. Baron von Kremer, Döbling, Wien.
-ocr page 21-
13
D.   H. Muller, Dr., professeur a 1\'Université, Beatrixgasse 16,
Wien III.
Fr. Muller, Dr., professeur a 1\'Université, Martergasse 21 a, Wien.
225 E. M. W. Peter, Dr., professeur a 1\'Université, Prag.
L. Schneedorfer, Dr., professeur a 1\'Université, Prag.
BELGIQTJE.
A. Baron de Blomme, membre de 1\'Académie d\'archéologie de
Belgique, Termonde.
Mad. de Blomme, Termonde.
V. Chauvin, professeur a 1\'Université, rue Wazon 52, Liége.
230 A. Delattre, Rév. père S. J., Tronchiennes (Gand).
L. Delgeur, Dr., vice-président de la Société royale de géogra-
phie, rue Léopold 15, Anvers.
J. van den Gheyn, Rév. père S. J., professeur a 1\'Université,
rue des Récollets 11, Louvain.
C. de Harlez, Dr., professeur a 1\'Université, Waaistraat 8, Louvain.
E.  J. Lamy, Dr., professeur a 1\'Université, College Marie Thérèse,
Louvain.
235 Ch. Michel, Dr., professeur a 1\'Université, Liége.
A. Rutten, rue de Spa 4, Bruxelles.
F.   Vercouillie, professeur ü 1\'Athénée royal, rue Grandgagnage
1, Liége.
DANEMAKCK.
F. Buhl, professeur a 1\'Université, Falkoneralla 11 B, Kjöbenhavn.
H. Kissmeyer, candidat en théologie, Regentsen, Kjöbenhavn.
240 H. V. liii ii il, Dr., Zinnsgade 2, Kjöbenhavn.
A. F. von Mehren, Dr., professeur a 1\'Université, Kjöbenhavn.
V. Schmidt, Dr., professeur a 1\'Université, Kjöbenhavn.
ESPAGNE.
P. Gener, aux soins de M. Yvo Bosch, banquier, Boulevard des
Italiens 6, Paris.
N. Guillen Robles, Costigo de Aranca 4, Malaga.
PBANCE.
245 La Société académique Indo-Chinoise, rue de Rennes 44, Paris.
C. Barbier deMeynard, professeur au College de France, mem-
bre de 1\'Institut, Boulevard Magenta 18, Paris.
-ocr page 22-
II
Harre de Lancy, premier secrétaire-interprète pour les langues
orientales, rue Caumartin 32, Paris.
G. M. Ollivier Beauregard, rue Jacob 3, Paris.
Ph. Berger, membre de 1\'lnstitut, Paria.
2ö0 Le Prince Roland Bonaparte, Pari9.
A. Bourquin, pasteur, Vals-lcs-Bains (Ardèche).
A. Carrière, professeur a 1\'école spéciale des langues orientale9
vivantes, rue de Lille 2, Paris.
(J h. Cle rm ont-Gauneau, correspondant de 1\'Institut, Avenue
Marceau 44, Paris.
H. Cordier, professeur a 1\'école spéciale des langnes orientales
vivantes, rue de Rivoli 190, Paris.
255 Le Marquis de Croizier, président de la Société académique Indo-
Chinoise, Boulevard de la Saussaye 10, Pare de Neuilly, Paris.
.1. Darmesteter, Place de Vaugirard 7, Paris.
H. Derenbourg, professeur a 1\'école spéciale des langues orienta-
les vivantes, Boulevard St. Michel 30, Paris.
Madame Derenbourg, Boulevard St. Michel 39, Paris.
J. Derenbourg, membre do Hnstitut, rue de Dunkerque 27,
Paris.
200 L. Marcel Devic, professeur a la facnlté de lettres, rue de la
Cavallerie, Montpellier.
Jul. Duchateau, rue des Poissonniers 49, Paris-Montmartre.
R. D u v a 1, Boulevard Magenta 18 , Paris.
L\'Abbé P. Favre, professeur ü 1\'école spéciale des langues orienta-
les vivantes, Avenue de Wagram 50, Paris.
L. Feer, bibliothécaire a la Bibliothèque nationale, Boulevard St.
Michel 145, Paris.
265 M. Fontana, rue Charras 9, Paris.
Le Comte de Gaalon Barzay, rue de Chartres 19, Neuilly sur
Seine.
E. Gibert, secrétaire général de la Société académique Indo-Chi-
noise, rue de Lafayette 87, Paris.
P. Guerreau, officier d\'Académie, trésorier de la Soc. acad. Indo-
Chinoise, rue de la Grange-Batelière 24, Paris.
E. Guimet, Boulevard du Nord, Lyon.
270 S. Guyard, rue de St. Placide 45, Paris.
J. Halévy, rue Aumaire 26, Paris.
E. Lefébure, aux soins de M. Milloué, Musée Guimet, Lyon.
L. Leger, professeur a 1\'école spéciale des langues orientales vi-
vantes, rue de Laval 5, Paris.
E. Legrand, Dr., membre de la Société d\'ethnographie , Avenue
de Neuilly 136, Neuilly sur Seine.
-ocr page 23-
15
275 F. Lenormant, membre de 1\'Institut, rue C\'homel 7, Paris.
A. Lesouè\'f, membre do la Société des Études japonnaises, Boule-
vard Beaumarchais 109, Paris.
A. Marre, membre de la Société acad. Indo-Chinoise, run Breyll,
Paris.
Madme Marre, rue Brey 11 , Paris.
A. Comte de Marsy, Compiègne (Dise).
280 Le Comte Meyners d\'Estrey, Dr., Place St. Michcl 0, Paris.
L. Milloué, directeur du Musée Guimet, Boulevard du Nord, I.yon.
Jul. Oppert, Dr., membre de l\'Institut, professeur au College de
France, rue Mazarine 19 , Paris.
P. Regnaud, maitre de conférences ïi la Faculté des lettres, Lyon.
E. Uevillout, conservateur au Musée égyptien du Louvre, Mi-
nistère de 1\'instruction publique, Dircction des Musées nationaux,
Paris.
285 F. Robiou, professeur de littérature et inst. grecques, Quai Cha-
teaubriand 15, Rennes.
L. de Rosny, professeur a 1\'école spéciale des langues orientale.s
vivantes, Avenue Duquesne 47, Paris.
Ch. Schefer, membre de l\'Institut, directeur de 1\'école spéciale
des langues oriëntale» vivantes, rue de Lille 2, Paris.
J. H. Spiro, bibliothécaire adjoint de la Société asiatique, rue
Berthollet 9, Paris.
GRANDE-BRETAGNE.
Royal Asiatic Society of Gr. Britain and Ireland, Albemarlestreet
22, London.
290 Général James Abboth, C. B., Ellersley, Swanmore, Ryde, Isle
of Wight.
H. W. Bellew, British Museum, London WC.
C. Bendall, British Museum, London WC.
S. Birch, LL. D., F. S. A., Caversham Road 64, London NW.
Ch. H. Brad, British Museum, London WC.
295 W. C. Bromehead, Kensington Palace, Londou W.
Mad"" Bromehead, Kensington Palace, London W.
MadelIe Bromehead, Kensington Palace, London W.
Bever. J. Estli.i Carpenter, M. A., Professeur au «Manchester
New-College", Leathes House, Fitz John\'s Avenue, London NW.
A. Cates, Whitehall Yard 7, London SW.
300 Mad-<» Cates, Whitehall Yard 7, London SW.
Th. Chenery, Sergeant\'s Inn 16, Fleetstreet, London EC.
Hyde Clarke, St. George\'s Square 32, London SW.
-ocr page 24-
1G
Ji. Wilberforce Clarke, major du génie, Brigade Depot Bar-
racks, Bedford.
E. B. Co wel 1; professeur a 1\'Université, Cambridge.
305 11. N. Cust, secrétaire honoraire de la «Royal Asiatic Society,"
St. George\'s Square 64, London SW.
Mad"»" Cust, St. George\'s Square 64, London SW.
A. B. Davidson, New-College, Edinburgh.
R. K. Douglas, British Museum, London WC.
Capitaine Edw. Dumergue, Windsor Terrace 4, Douglas, Isle
of Man.
310 Madelle Amelia B. Edwards, Larches, Westbury on Trym, Bristol.
K. E thé, dr., professeur au »University College", Queen\'s Terrace
5, Queens Road, Aberystwith.
A. W. Franks, British Museum, London] WC.
Chr. Ginsburg, Dr., »          »               »          »
C. C. Graham. C. M. G., Walton House, Ryde, Isle of Wight.
315 H. S. Griffith Riehards, Dover.
A. Grote, Ovington Square 42, London.
R. Gwynn, St. Mary\'s Vicarage, Soho, London WC.
M. S. Ho we 11, Oakfiekl Cottage, Bedford.
H. H. Howorth, F. S. A., Derbyhouse , Eccles, Manchester.
320 I. G. N. Keith Falconer, M. A., Trente-Park, New-Barnet,
Hertshire.
G. W. Leitner, Dr., professeur, King\'s College, London.
Madme Leitner, King\'s College, London.
E.  Leumann, Dr., Radcliff Villa\'s 51, Kingston Road, Oxford.
C. R. Lindsay, Glen Lea, Dulwioh common, Dulwich, London.
325 L. Loewe, Dr., directeur de séminaire, Oscar Villa\'s 1 & 2,
Broadstairs, Kent.
Rev. I. Long, Adamstreet 3, Strand, London.
A. A. M a c d o n e 11, Corpus Christi College , Oxford.
F.  Max Muller, Dr., professeur a 1\'Université, Oxford.
Colonel C. A. Nassau Lees, Piccadilly 115, London.
330 R. A. Ne il, Pembroke College, Cambridge.
Général G. Godfrey Pearse, aux soins de Messrs. Grindlay & C°.,
Parliamentstreet 55, London.
M. Phillips, missionnaire L. M. S., Salem (South India) Mission
House, London.
Th. Pinches, British Museum, London WC.
J. Robertson, Dr., professeur a 1\'Université , University 7, Glasgow.
335 W. Robertson Smith, M. A. LL. D., professeur a 1\'Université
de Cambridge, North Bridge 6, Edinburgh.
-ocr page 25-
17
R. Rost, Dr., bibliothécaire en chef de 1\'India Office, India Office,
London.
W. H. Rylands, secrétaire de la Société d\'archéologie biblique,
Hartstreet 11, Bloomsbury, London WC.
T. W. Rhys Davids, Dr., professeur, Brick Court 3, Middle
Temple, London EC.
A. H. Sayce, M. A., professeur au Queen\'s College, Oxford.
340 S. van Straalen, British Museum, London WC.
Guy Ie Strange, Charlesstreet 46, Berkeley Square, London W.
J. N. Strassmaier, Rév. père S. J., Ditton Hall, near Widnes,
Lancashire.
Rev. I. Taylor, M. A., LL. D., Settrington Roctory, York.
Terrien de la Couperie, Eensington Road 85, London.
345 E. Thomas, trésorier de la »Royal Asiaiic Society", Albemarle-
street 22, London.
Th. H. Thornton, Dr., Leighorn Holme, Streatbam, London SW.
A. Thornton, Leighorn Holme, Streatham, London SW.
H. Thornton, étudiant a Cambridge, Leighorn Holme, Streatham,
London SW.
Rev. A. Tien, Dr., Cumberland Terrace, Gravesend.
350 Rev. H. G. Tomkins, Park Lodge, Weston super Mare.
CouttsTrotter, Charlotte Square 17, Edinburgh.
N. Trübner, libraire-éditeur, Ludgate Hill, 57 & 59, London.
W. S. W. Vaux, secrétaire de la »Royal Asiatic Society", Albe-
marlestreet 22, London.
Mo nier Williams, D. C. L., professeur a l\'Université, Oxford.
355 Ch. H. H. Wright, Dr., Antrim Road, Belfast.
W. Wright, Dr., professeur a l\'Université, St. Andrews, Station
Road, Cambridge.
GRÉCE.
L. Myriantheus, Dr., Portobello Road 350, Nottinghill, London W.
Sp. Papageorgios, Dr., professeur, Corfu.
ITALIË.
M. Amari, Dr., sénateur, Via d\'Azeglio 5, Pisa.
360 A. Boni, Archiginnasio, Via Yenezia 5, Bologna.
C.  A. de Cara, Rév. père S. J., Via Torta 14, Firenze.
D.  Castelli, professeur a l\'Université de Florence, Via dei Funa-
joli 4, Livorno.
A. Ciasca, Via del Santo Uffizio 1, Roma.
2
-ocr page 26-
18
T. Fiaschi, secrétaire de 1\'Institut royal des études supérieures,
Firenze.
365 G. Flechia, professeur a 1\'Université, Torino.
Th. Gay, Via San Gallo 2, Firenze.
A. Eraus fils, Via dei Cerretani 10, Firenze.
F.  Lasinio, professeur a 1\'Université, Via della Colonna 21, Firenze.
G.  Lignana, professeur a 1\'TJniversité, Via urbana 158, Roma.
370 F. Meucci, professeur a 1\'Université, Firenze.
L. Modona, Bibliothèque de 1\'Université, Bologna.
C.  Crispo Moncada, professeur a 1\'Université, Palermo.
P. Perreau, bibliothécaire de la Bibliothèque royale, Parma.
F.  Bos si, professeur a 1\'Université, Torino.
375 E. Schiaparelli, professeur a 1\'Université, Museo Archeologico,
Firenze.
G.  Turrini, professeur a 1\'Université, Bologna.
PORGTTGAL.
G. de Vasconellos Abreu, professeur a 1\'Université, Jardim
do Regedor 43, Lisboa.
A. R. Gon^alves Vianna, professeur a 1\'Université, Lisboa.
BUSSEE.
Asmus Simonsen & C0., libraires-éditeurs, St. Petersburg.
380 E. Bonnell, bibliothécaire de la Bibliothèque impériale, St. Pe-
tersburg.
D.  A. Chwolson, Dr., professeur a 1\'Université, St. Petersburg.
O. Donner, Dr., professeur a 1\'Université, Helsingfors.
W. Girgas, professeur a 1\'Université, St. Petersburg.
W. Golénischeff, conservateur a 1\'Hermitage impérial, St. Pe-
tersburg.
385 J. Gottwaldt, directeur de la typographie de 1\'Université, Kazan.
Madme Krellenberg-Gottwaldt, Kazan.
W. Grube, conservateur au Musée asiatique de 1\'Académie impé-
riale, St. Petersburg.
A. Harkavy, bibliothécaire a la Bibliothèque impériale, St. Pe-
tersburg.
E.   Kun ik, membre de 1\'Académie des sciences, Wassili-Ostrof,
7 ligne, 2, St. Petersburg.
390 O. von Lemm, Wassili-Ostrof, 12 ligne, N. 37—1 Q N. 4,
St. Petersburg.
-ocr page 27-
19
P. L e r c h , Dr., Seideweg 34, Eimsbüttel bei Hamburg.
I. Minayeff, professeur a l\'Université, St. Petersburg.
V. Baron von Rosen, Dr., professeur k 1\'Université, Spaaskaja 14,
St. Petersburg.
Ch. Sa 1 e in ;i n n , professeur a l\'Université, St. Petersburg.
395 E. St rand m anti. professeur a 1\'Université, Helsingfors.
W. von Tiesenhausen, membre de la commission archéologique
a 1\'Hermitage impérial, St. Petersburg.
W. Wassilieff, professeur a l\'Université, St. Petersburg.
SEBBIE.
L. Marinkoritsch, employé au Ministère des affaires étrangères,
Yedrenska Ulica 18, Belgrado.
STJÊDE et NORVÉGE.
C. A. E. Bolinder, 18 Sturegatan Actes, Stockholm.
400 C. Landberg, Dr., aux soins de E. J. Brill, Leiden.
J. Lieblein, Dr., professeur a l\'Université, Kristiania.
K. Piehl, professeur agrégé a l\'Université d\'Upsala, Stockholm.
I. H. W. Steinnordh, Linköping.
H. Stolpe, Dr., conservateur au Musée archéologique, Stockholm.
SUISSE-
405 M. de Be re hem, rue des Granges 16, Genève.
R. E. Brunnow, Dr., Chalet Beauval En Plan, Vevey.
L. Gautier, Dr., professeur a l\'Université, Avenue de Rumène 30,
Lausanne.
E. Müller-Hess, Dr., Bern.
E. Naville, Dr., Malagny, prés Genève.
410 C. von Orelli, Dr., professeur a l\'Université, Basel.
W. W. Rockhill, Montreux.
Elisée Reclus, Clarens, prés Montreux.
TUBQUIE.
H. Gies, Dr., dragoman de 1\'Ambassade allemande, Constantinople.
415 P. C. de Loghadès Effendi, chargé d\'affaires a 1\'Ambassade
ottomane, \'s Gravenhage.
Subhi Pacha, ministre de Commerce et d\'Agriculture, Constan-
tinople.
-ocr page 28-
20
AFRIQUE.
B.   Basset, professeur a 1\'École supérieure des lettres a Alger,
rue Gay Lussac 62, Paris.
M. Bucondi, Tunis.
G. Ma sper o, directeur des Musées d\'Égypte, Boulevard St. Ger-
main 43, Paris.
AMERIQUE.
420 Union Theological Seminary, University Place 9, New-York.
C.  A. Briggs, D. D., University Place 9, New-York.
F.   Brown, professeur au »Union Theological Seminary", Univer-
sity Place 9, New-York.
A.  S. Cotteal, 62 West 36 Street, New-York.
D.C. Gilman, président de la »Johns Hopkins University", Bal timore.
425 D. G. Lyon, Harvard College, Cambridge, Mass.
W. O. Sproull, Dr., professeur, Masonstreet 29, Cincinnati (Ohio).
W. Dwight Whitney, Dr., professeur au Yale College, New-
haven, Connecticut.
ASIE.
University of the Panjab, J
. • » • n •»v o • i \\ aux soins du Dr. G. W. Leitner. Kina\'s
Anjuman-i-Panjab Society,
           ^^ London                    • *
430 Oriental College of Lahore, \'
Amtn al-Madant, mix soins de E. J. Brill, Leiden.
Banyiu Nanjio, aux soins de prof. Max Muller, Oxford.
B.   H. Chamberlain, de Tokio (imperial Department), aux
soins de Trübner & C°., Ludgate Hill 57 & 59, London.
Elie A. Coudsi, consul desPays-Bas, Consulatd\'Hollande, Damas.
435 A. Führer, Dr., professeur au college St. Xavier, Bombay.
A. J. C. Geerts (décédé a Yokohama).
J. Gerson d\'Acunha, Homby Row 39, Bombay.
M. H art man n, Dr., chancelier au Consulat imperial d\'Allemagne ,
Beirouth.
Général A. Houtum-Schindler, inspecteur-général des télégra-
phes, Teheran.
440 Ibrahim al-Yazdjï, Beirouth.
Le Dastour Jamaspji-Minocheherji; gracd-prêtre des Parsis,
Parsi Panchayat Lane 5, Bombay.
G.   Oppert, Dr., professeur au College de Madras, Guilfordstreet
68, RusBell Square, London WC.
-ocr page 29-
21
P. Peterson, Dr ,M. A., professeurau Elphinstone College, Bombay.
Ramachandra Ghösha, Shamapuhar Larie 32, Calcutta.
445 Ramdas Chubildas, Norwich3treet 69, Cambridge.
Ras Bihiirï Mukharjï, Uttarpara (prés Calcutta).
L. Rice, of Baugalore, auz soins de John Gladding, Paternoster-
square 28, London EC.
A. von Rosthorn, Custom-House, Shanghay.
E. W. Senathi Ra ja de JafFna (Ceylan), Musée Guimet, Bou-
levard du Nord, Lyon.
450 Le Pandit Shyamajï Krishna varma, Balliol-College, Oxford.
Rajah Comm. Sourindro Mohun Tagore, Mus. Doet., F.
R. S. L., M. R. A.. S, Pathuriaghata Bajbati, Calcutta.
Capitaine R. C. Temple, R. E, ümballa (Panjab).
G. Yanni, vice-consul d\'Amérique, Tripoli en Syrië.
LISTE DES PERSONNES DELÉGUÉES PAR LES
GOUVERNEMENTS ÉTRANGERS.
Autriche, MM. les professeurs G. Bühler et D. H. Muller.
Hongrie, M. le professeur J. Goldziher.
France, M. Charles Sohefer, membre de 1\'Institut.
Inde britannique, le Pandit Shyamaji Krish na varma.
Italië, MM. les professeurs G. Flechia et G. Lignana.
Saxe, MM. les professeurs H. L. Fleischer (absent) et E. Win dis ch.
Norvége, M. le professeur J. Lieblein.
Wurtemberg, MM. les professeurs R. von Roth et A. Socin.
India Office, Londres, M. le docteur R. Rost.
Grèce, M. le professeur Sp. Papageorgeos.
Turquie, M. P. C. de Loghadès Effendi.
Espagne, M. Pompeyo Gener.
LISTE DES DÉLÉGUÉS ET DES REPRÉSENTANTS DES
INSTITUTIONS SCIENTIFIÜUES.
L\'Académie des sciences de Buda-Pest, M. le prof. P. Hunfalvy.
Le College de France               J „ ,         , _ , . , „             .
M. le prof. Barbier de Meynard.
La Société asiatique de Paris )
-ocr page 30-
22
Les Musées nationaux de la France, M. Ie prof. E. Re vil 1 out (absent).
L\'Académie oriëntale annexée a. 1\'Institut des études supérieures de Flo-
rence, M. Ie prof. G. Flechia.
L\'Université de Glasgow, M. Ie prof. J. Robertson (absent).
University College of Wales, M. Ie prof. H. E thé.
Johns Hopkins University, Baltimore, M. Ie prof. P. Haupt.
Union Theological Seminary New-York, M. Ie prof. F. Broun.
The University of the Panjab                        ]
The Anjuman-i-Panjab and affiliatecl Societies )M.Ie docteur W. G. Leitner.
The Oriental College Lahore                          )
Eoninkljjk Nederlandsch Instituut voor taal-, land- en volkenkunde van
Ned. Indië, MM. A. W. T. Juynboll et H. C. Hurame.
Indisch Genootschap, MM. H. C. Hu mm e et P. J. B. C. Robidé
van der Aa.
Instelling voor Onderwjjs in de taal-, land- en volkenkunde van Ned.
Indië, MM. les proff. Juynboll et G. K. Niemann.
Gemeente-inrichting voor de opleiding van Oost-Indische ambtenaren te
Leiden, MM. Wilken et Snouck Hurgronje.
Aardrijkskundig Genootschap, MM. van Musschenbroek et Ver-
steegh (absent).
Nederlandsch Bijbelgenootschap, M. Ie prof. Chantepie de la
Saussay e.
Nederlandsch Zendelinggenootschap, M. J. C. Neurdenburg.
La Société académique Indo-Chinoise, MM. de C r o i z i e r (absent),
Favre, Marre, Fe er et Meyners d\'Estrey (absent).
Royal Asiatic Society, London, MM. Th. H. Thor nton, W. S. W. Vaux
et R. Cust.
China branch of the Royal Asiatic Society, Shangay, M. H. C o r d i e r.
Society of biblical Archaeology, MM. Cust, Rylands et Cates.
Royal geographical Society, M. R. Cust.
-ocr page 31-
ORGANISATION DU CONGRES.
COMITÉ D\'ORGANSIATION.
Président d\'honneur: Son Excellence Heemskerk, Ministre de 1\'Intérieur.
BUREAU.
Président: M. Ie Professenr A. Euenen (Haarlemmerstraat 53).
Vice-Président: M. Ie Professeur H. Kern (Oude Rjjn 39).
Secrétaires: MM. les Professeurs M. J. de Goeje (Vliet 15) et C. P.
Ti el e (Rembrandstraat 27).
Trésorier: M. Ie Docteur W. Pleyte (Rapenburg 83).
MEMBRES.
M. Ie Professeur J. P. N. Land, M. Ie Doet. C. Leemans, MM. les
Professeurs P. A. van der Lith, H. Oort, J. Pijnappel, G. Schle-
gel, M. Ie Docteur L. Serrurier, MM. les Professeurs P. J. Veth,
A. C. Vreede et M. Ie Doet. T. C. L. Wijnmalen.
Le Congres se divisera en cinq sections, dont la première sera formée
de deus sous-sections distinctes:
1.   Section sémitique,
a. Arabe et littérature de 1\'Islam ;
//. Autres langues sémitiques, textes et écritures eunéiformes, etc.
2.   Section aryenne.
3.   Section africaine (égyptienne).
4.    Section de 1\'Asie centrale et de 1\'Extrême-Orient.
5- Section de la Malaisie et de la Polynésie.
DISPOS ITIONS GÉNÉRALES.
1. Le» langues officielles du Congres sont le Hollandais, le Francais et
le Latin. Toutefois on pourra so servir aussi pour les Communications
de I\'Allemand, de 1\'Anglais et de 1\'Italien.
-ocr page 32-
24
2.   Il y aura deux séances générales, celle d\'ouverture et celle de clóture.
3.    Chaque section élit parmi ses membres un Président, deux Vice-
présidents et deux Secrétaires. Si la section ne compte pas plas de
15 membres, son bureau ne sera composé que d\'un Président, d\'un
Vice-président et d\'un Secrétaire.
4.   Chaque section fixe elle-même son ordre du jour.
5.   Tous les jours les Secrétaires des sections qui ont eu une séance re-
mettent au lw Secrétaire, M. de Goeje, un résumé des actes de la
journée et 1\'ordre du jour de la séance prochaine. Ils Ie font a temps
pour qu\'un Bulletin puisse être imprimé Ie soir même et distribué Ie
lendemain matin. MM. les membres qui donneront des Communications
scientifiques au Congres sont priés d\'en remettre un résumé aux Se-
crétaires.
6.   Le Bureau du Comité organisateur se charge de la publication des
Actes du Congres. Il décide si les Communications faites au Congres
ou aux sections et les mémoires écrits présentés par les auteurs seront
admis dans ces Actes.
7.   Pour faciliter 1\'expédition des publications du Congres et pour préve-
nir les erreurs, chaque membre est prié de déposer sur le Bureau
du Congres 1\'adresse exacte de son domicile ordinaire.
8.   Les livres et imprimés présentés au Congres seront offerts a la Bi-
bliothèque de 1\'üniversité de Leide. S\'il y en a plusieurs exemplaires,
ils seront distribués aux membres presents, ou, si le nombre ne suf-
fit pas pour cela, aux délégués des différents pays.
PROGRAMME.
Lundi de 10} h. a midi. Séance d\'ouverture. Dépöt des dons. —
Immédiatement après, les sections procèdent a la formation
de leurs bureaux.
de 2 h. a 4 h. Séances des sections: 2 Aryenne, 1b Sémitique
et 5 Polynésienne.
Mardi de 9} h. a midi. Séances des sections: 1» Arabe, 2 Aryenne,
3 Africaine et 4 de 1\'Extrême-Orient.
de 1} h. a 4 h. Séances des sections: lb Sémitique, et 5
Polynésienne.
Mercredi de 9 h. a midi. Séances des sections: 1* Arabe, 3 Africaine et
5 Polynésienne.
-ocr page 33-
25
de Ij li. ;i 3ï h. Séances des sections: 2 Aryenne et lb Sémi-
tique.
Jcudi. Réserve pour la visite de 1\'Kxposition internationale coloniale
d\'Amsterdam.
Vendredi de 9} h. a midi. Séances des sections: lk Sémitique, 2
Aryenne et 4 de 1\'Extrême-Orient.
de midi a 1 h. Séance des présidences réunies.
de 2 h. a 4 h. Séances des sections: 1* Arabe, 3 Africaine et
5 Polynésienne.
Samedi de 9} h. a midi. Séances des sections qui n\'ont pas encore
épuisé leur ordre du jour.
de ly h. a 2J h. Séance de clöture.
Le bureau d\'information du Congres se tiendra dans un local del\'Uni-
versité (Rapenburg 73) et sera ouvert de 8—15 Septembre de 10 heures
du matin jusqu\'a 5 heures du «oir. Pour conduire les affaires du bu-
reau, les membres du comité seront assistés par MM. le Dr. Jonker, le
Dr. Kleyn, van Gelder, van Gilse, Liezenberg, Lind, Mciss et Pleyte,
étudiants.
M. M. les membres voudront bien se rendre au bureau dès leur arri-
vée a Leide, pour y déposer leur adresse et pour y recevoir les pro-
grammes etc.
Les séances d\'ouverture et de clöture auront lieu dans la grande Salie
de la Stads-Gehoorzaal (Breestraat 62), celles des sections dans les
salles de l\'Université.
Dimancbe a 8 heures du soir. Réunion préalable des membres dans
le local du cercle Amicitia Buitensocieteit, prés de 1\'entrée de la ville.
Lundi ii 8 heures du soir. Réception des membres par les autorités
municipale* de la ville de Leide dans la salie de Zomerzorg prés de la
gare. De 8} h. musique dans le jardin.
Mercredi soir. Excursion a la Haye.
Jeudi matin. Excursion a Amsterdam pour visiter 1\'Exposition inter-
nationale. Le soir a 8 h. réception des membres par les autorités muni-
cipales d\'Amsterdam a 1\'Hötel de Ville.
Vendredi a 5 h. Banquet.
-ocr page 34-
26
Une exposition de manuscrits, de Hvres et de petits objets pouvant
intéresser les Orientalistes, aura lieu dans une ou plusieurs des salles du
Gomeenelandshuis de Bijnland (Breestraat 59), que 1\'honorable Ad-
ministration du Rijnland a miaes a la disposition du Comité organisateur.
Les membres du Congres y serout seuls admis. Leur carte de membre
servira de carte d\'entrée.
Les Musées d\'Antiquités, d\'Histoire naturelle et d\'Ethnographie, Ie
Musée municipal (Lakenhal), la Bibliothèque de 1\'Université seront ouverts
tous les jours.
Les cercles Amicitia, Concordia, Minerva (cercle des étudiants) et
Musis Sacrum ii Leide et Ie Cercle nouveau ou littéraire, appelé »Witte
Sociëteit", 6 la Haye seront ouverts aux membres du Congres.
Pour les autres renseignements consulter Ie bureau d\'information du
Congres.
MÉMOIRES
déposés avant Ie 1 Aoüt pour être remis au Congres.
E. Schnellenbach (Berlin): «Die Spuren der Wanderung einer alten Kul-
tur aus Hochasien über Polynesien nach Amerika."
Dr. Joh. Auer (Vienne): Fragment d\'un livre d\'étymologie comparée qui
contient des articles sur les mots eitua, baltre, nundinae, tesqua,
iryyhi, fehme, nehmen, Ulysses, Egeria.
Ernst Bonnell (St. Pétersbourg): «Ueber die Verwandschaft der altesten
Bevölkerung Hispaniens und Süd-Galliens niit derjenigen in den
vorderasiatischen und einigen andern Lündern."
-ocr page 35-
LISTE
des Communications annoncées pour Ie Congres avant Ie
1 Septembre 1883.
MM.
S ujets.
Section.
J. van den Gheyn,
Bruxelles.
PourM.C.deHarlez,
Louvain.
Les Dialectea de 1\'Asie centrale.
L\'age de 1\'Aveata et la valeur de la
tradition parse.
4.
2.
Abel, Berlin.
Ueber den yocalischen Ablaut im
Koptischen.
3.
A. Muller, Königs-
berg.
Bemerkungen über Ibn abi Uzeibia
und seine Geschichte der Aertzte.
K
J. Goldziher, Buda-
Pest.
Ueber die Zühiriten.
1».
T.W. Rhys Davids,
Londres.
On Pali Literature.
Ueber einige Inschriften von Nabon-
nides, etc.
J. N. Strassmayer,
Widnes.
IK
1.  Apercu grammatical de l\'allogra-
phie assyrienne.
2.  Eseai sur 1\'origine des écritures
indiennes.
3.  Communication sur lesinscriptions
thamoudites.
J. Halévy, Paris.
lb.
2.
1».
A. H. Sayce, Oxford.
The Deciphennent of the Mal-Amir
Inscriptions and the origin of the
so-called Median Texts.
Memoir on a fragment of a Mummy-
case, apparently of the period of
the XXI" dynasty, containing the
cartouche of a King previously un-
known to history.
lb.
Pour Miss Amelia B.
Edwards, Londres.
3.
1.  Nasir Khusrau\'s Leben, Denken
und Dichten.
2.  On eome hitherto unknown Tur-
kisli versions of Kaltlahand Dimnah.
H. Ethé, Aberyst-
with.
1».
-ocr page 36-
28
MM.
Sujets.
S eet ion.
M. J. de Goeje,
Leide.
Communication sur uu Mémoire pos-
tbume de M. Dozy contenant de nou-
veaux documents pour 1\'étude de la
religion des Harraniens, que l\'au-
teur avait destiné au Congres, mais
qu\'il n\'avait pu achever.
1».
J. P. N. Land, Leide.
Recherches sur ftiistoire de la gamme
arabe.
1».
H. Kern, Leide.
1.  Sur un dictionnaire Sanskrit-Kavi
trouvé dans un ancien manuscrit
Javanais.
2.  De verhouding van het Mafoersch
tot de Maleisch-polynesische talen.
2.
5.
P. J. Veth, Leide.
Observations sur les noms Malais des
plantes, notamment sar la différence
entre les noms généraux et spéciaux,
qui doit être la base de l\'arrange-
ment d\'nn dictionnaire botanique.
5.
G. Schlegel, Leide.
Sur 1\'importance de 1\'emploi de la
langue hollandaise dans l\'interpré-
tation de la langue cbinoise.
4.
W. Pleyte, Leide.
Sur Ie couronnement des momies:
la couronne de la justice.
3.
H. Oort, Leide.
1.  Causes probables qui ont fait ac-
cuser les Juifs de menrtres rituels.
2.  Methode a suivre pour éditer Ie
texte de 1\'Ancien Testament.
1».
C. P. Tiele, Leide.
Sur la déesse IStar, surtout dans Ie
mythe babylonien.
u.
A. C. Vreede, Leide.
Over de wortelwoorden in de Ja-
vaansche taal (Les racines dans la
langue Javanaise).
5.
J. Pijnappel, Leide.
Over de wortelwoorden in de Malei-
sche taal (Les racines dans la lau-
gue Malaie).
5.
T. C. L. Wjjnmalen,
la Haye.
Fr. de Houtman, inzonderheid als
taalkundige (F. d. H., surtout comme
linguiste).
5.
J. S. Speyer, Am-
sterdam.
Sur Ie mythe de Nahusha.
2.
-ocr page 37-
29
MM.
Suj ets.
Sec t ion.
J. Long. Londres.
On the importance and the best mode |
of collecting the proverbs and folk- j ,.
lore in the Dutch and English settle- |
ments in the Kast.
i
H. C. Humme,
la Haye.
L\'influence de la langue sar Ie ca-
ractère d\'un peuple.
5.
J. J. M. de Groot,
la Haye.
On Buddhist masses tbr the dead
at Amoy.
4.
E. Leumann, Oxford.
Die Beziehungen der .Taina-Litteratur
zu den fibrigen Litteratur-Zweigen
Indiens.
2.
Léon Feer, Paria.
1.  Adaptation au Sanskrit de l\'al-
phabet de transscription usité
pour Ie Pali.
2.  Une polémique entre Tirthakas
et Bouddhistes.
2.
2.
Aristide Marre,
Paris.
Sur les affinités lexicologiques du
Malgache avec Ie Javanais, Ie Ma-
lais et les autres principaux idiomes
de 1\'Archipel indien.
5.
R. Cust, Londres.
On the Asoka inscriptions and the
origin of the Indian alphabet.
2.
M. Th. Houtsma,
Leide.
Ueber eine türkische Chronik zur
Geschichte der Seldschuken Klein-
Asiens.
1».
J. F. M« Curdy,
Göttingue.
Perfect inflections in Assyrian.
lb.
B. F. Matthes,
la Haye.
Einige Eigenthümlichkeiten in den
Festen und Gewohnheiten der Ma-
kassaren und Buginesen.
5.
F. Hommel, Mnnich.
Ueber eine zu veranstaltende Ausgabe
des Djatnharat-al-arab, zugleich als
Prolegomena zu einem Handwörter-
buch der vorislamischen Poesie.
1.
Jules Oppert,
Paris.
Sur quelques unes des inscriptions as-
syriennes nouvellement découvertes.
lb.
J. Lieblein, Chris.
tiania.
Zwei Vortrage über agyptische Re-
ligion.
3.
-ocr page 38-
30
MM.
S u j e t s.
Section.
J. Karlowicz,
Heidelberg.
Mémoire sur 1\'influence des langues
orientales sur la langue polonaise.
2.
A. Führer,
Bombay.
Pour Ie Dastour
Jamaspji Minoche-
herji, grand-prêtre
des Parsis, Bombay.
On Baiia\'s Biography of Srïharsha-
deva of Kashmlr.
Une étude sur la question des ter-
mes avestiques: Mazda, Ahuramazda
Ahura, desquels le Seigneur de l\'Uni-
vers est distingué.
2.
2.
C. Leemans, Leide.
Sur un hypocéphale égyptien du
Musée de Leide.
3.
Tomaschek, Gratz.
Zur altesten Völkergeschichte Mit-
telasiens. (Présenté par M. le Prof.
Van den Gheyn de Bruxelles).
4.
K. Schlottmann,
Halle.
Ueber den Strophenbau in der He-
braischen Poesie.
lb.
P. A. van der Lith ,
Leide.
Communication sur 1\'importance du
Livre des Merveilles de Tlnde.
5.
G. M. Ollivier Beau-
regard, Paris.
La valeur historique et 1\'exacte éty-
mologie de ladénominationethnique
»Singalais" appliquée aux naturels
de 1\'Ile de Ceylon.
2.
Le Pandit Shyamajï
Krishnavarma de
Cutch, Oxford.
Pour M. le Prof.
Monier Williams,
Oxford.
The use of written characters in an-
cient India.
On the application of the Roman
alphabet to Sanskrit.
2.
2.
D. H. Muller,
Vienne.
1.  Ueber den Gebrauch des aussern
Plurals masculini in den südsemi-
tischen Sprachen.
2.  Ueber ^K und nStt im Sabaischen.
1».
lb.
E. W. Senathi-Raja,
Jaffna (Ceylan).
A short account of some little known
points concerning the religious cus-
toms of the Hindus in South India.
2.
P. Haupt,
Göttingue.
Mittheilungen über seine Ausgabe
des babylonischen Nimrodepos.
lb.
A. Eiaenlobr,
Heidelberg.
Die Anwendung der Photographie
für Monumente und Papyrusrolle.
3.
-ocr page 39-
81
MM.
Sujets.
Section.
G. Lignana, Rome.
Pompei e Ie favole Iodiane (Pompei
und die Indischen Fabeln.)
2.
A. Bourquin,
Vals-les-Bains.
Considérations sur quelques points de
l\'astronomie, de 1\'astrologie et du
rituel de 1\'Inde.
2.
C. Peterson,
Borabay.
Pour Ie Pandit
Bhagvanlal Indraji.
On the Subhashitavali of Vallabha-
deva.
On the inscription in the HSihigumpha
cave in the Udayagiri hills near
Cuttack.
2.
2.
C. Landberg,
Stockholm.
La langue des Bédouins.
1».
G. W. Leitner,
Lahore.
1.  The languages and races of Hunza,
Kafiristan and of the so-called
>neutral zone" (illustrated by pho-
tographs).
2.  The professional and secret trade-
dialects, the argots or dialects of
the criminal and wandering tribes
of Northern India, and the cryp-
tographic and other characters,
including the Shawlwriting, of the
Panjab, Kabul and Eashmir (illus-
trated by sets of colors and dra-
wings).
3.  The state of learning and systems
of instruction among Muhamma-
dans, Hindus and Sikhs in Upper
India.
4.  Further proofs in support of the
influence of Greek art on the
Buddhist sculpture of the Panjab
(illustrated by photographs).
2.
L. de Milloué, Lyon.
1. Quelques mots sur les anciens textes
sanskrits du Japon, a propos d\'une
nouvelle traduction inédite duPra/wa-
paramitd\'hrdaya-SülTa, d\'après Ie
texte sanskrit japonais, parMessieurs
Paul Regnaud et Y. Ymaizoumé.
2. Apercu sur Ie Jaïnisme par un Jaïni.
Manuscrit moderne traduit du Ta-
moul avec Tassistance de M. Senathi-
Raja.
2.
2.
-ocr page 40-
ÏV2
MM.
Suj f>ts.
Section.
Pour M. Kegnaud,
Lyon.
Pour M. Lefébure.
Les études sanskrites et la philologie
indo-earopéenne a propos du rapport
de M. James Darmesteter sur les
travaux des membres de la Société
asiatique de Paris pour 1\'année
1882-83.
De Putilité et de 1\'urgence de dé-
blayer Ie torn beau de Ramsès II.
2.
3.
\'I
-ocr page 41-
LISTE DES MEMBRES ÜUI ONT ASSISTÉ AU CONGRES.
35 Cordier.
Mc Curdy.
Cast.
Mad. Cust.
Davidson.
40 Delattre.
Delgeur.
H. Derenbourg.
Mad. Derenbourg.
J. Derenbourg.
45 Van Deventer.
Devic (Marcel).
Dillmann.
Van Dissel.
Duval.
50 Dyserinck.
Van Eek.
Ehrenburg.
Eisenlohr.
Engelbrecht.
55 Engelhard.
Ethé.
Favre.
Feer.
Flecbia.
60 Fritze.
Von der Gabelentz.
Gallee.
Van Gelder.
Gener.
65 Van den Gheyn.
Van Gilse.
De Goeje (C. H.).
De Goeje (M. J.).
Van der Aa (Robidé).
Acquoy.
Am in al-Madani.
Arntz.
5 Bahler.
Barbier de Meynard.
Beauregard (Ollivier).
Bellew.
Van Bemmelen.
10 Bendall.
De Berchem.
Bergama.
De Blomme.
Mad. de Blomme.
15 Boele van Hensbroek.
Bolinder.
Bonaparte (Ie prince I
Bourquin.
Brandes.
20 Bromehead.
Mad. Bromehead.
M«"« Bromehead.
Brooshooft.
Brown.
25 Brfinnow.
Budde.
Buhl.
Bühler.
Carrière.
30 Cates.
Mad. Cates.
Cha vannes.
Chenery.
Clermont Ganneau.
-ocr page 42-
34
Golénischeff.
70 Goldziher.
Gottwaldt.
Graham.
Griffith Richards.
De Groot.
75 Grotemeyer.
Guimet.
Guyard.
Gwynn.
De Haan (Bierens).
80 Halévy.
Van den Hamm.
Haupl.
Herman.
Holwerda.
85 Houtsma.
Howorth.
Hnmme.
Hunfalvy.
Mad. Hunfalvy.
90 Jacobi.
De Jong.
Jonker.
Justi.
Juynboll.
95 van der Kaay.
Kan.
Karlowicz.
Kantzsch.
Keith-Falconer.
100 Kern.
Kissmcyer.
Kleyn.
Klinkert.
Mad. Krellenberg.
105 Krishnavarma.
Kuenen.
Kuhn.
Land.
Landberg.
110 Lang.
Leemans.
Leger.
Leitner.
Mad. Leitner.
115 Von Lemm.
Lesouëf.
Leumann.
Lieblein.
Liezenberg.
120 Lignana.
Lind.
Lindsay.
Van der Lith.
Loewe.
125 Loghadès Effendi.
Long.
Land.
Macdonell.
Marre.
130 Mad. Marre.
De Marsy.
Matthes (B. F.).
Matthes (J. C).
Meiss.
135 Michel.
De Milloué.
Muller (A.).
MüUer (D. H.).
Muller (E.).
140 Van Musschenbroek.
Myriantheus.
Neurdenburg.
Niemann.
Nöldeke.
145 Nijhoff.
Oort.
Van Oordt.
Oppert (G.).
Oppert (J.).
150 Von Orelli.
Pahud de Mortanges.
Papageorgios.
Pauli.
Pearse.
-ocr page 43-
35
Smeding.
Snouck Hurgronje.
190 Socin.
Spejjer.
Le Strange.
Stragamayer.
Stolpe.
195 De Stoppelaar.
Thorbecke.
Thornton (A.).
Thornton (H.).
Thornton (T. H.).
200 Tiele.
Tien.
Trübner.
Turrettini.
Valeton.
205 Vaux.
Vercouillie.
Vogelreuter.
Vreede.
Warren.
210 Weber (A.).
Weber (H.).
Weitzel.
Wesseling.
Wiedemann.
215 Wildeboer.
Wilken.
Windisch.
Wright.
219 Wijnmalen.
155 Peter.
Peterson.
Petit.
Pleyte.
Prins.
160 Prym.
Pjjnappel.
Quarles van üfford.
Ramdas-Chubildas.
Rhya Davids.
165 Du Rieu.
Robertson Smith.
Rockhill.
Roelof8.
De Rosny.
170 Rost.
Von Roth.
Rylands.
Sachau.
Sayce.
175 De la Saussaye (Chantepie).
Schefer.
Scheltema.
Schenz.
Schlegel.
180 Schlottman.
Schneedorfer.
Schneider.
Schrader.
Schrieke.
185 Senatbi-Raja.
Serrurier.
Sis.
-ocr page 44-
SEANCE D\'OIJVERTURE DU CONGRES.
La séance solennelle d\'ouverture da Congres a eu lieu Ie lundi 10
Septembre, a dix heures et demie da matin, dans la > Stads-GehoorzaaP.
Par les bons soins de la section de Leide de la Société néerlandaise
d\'horticulture et de botanique la vaste salie oü la séance s\'est tenue
avait été décorée avec une profusion de plantes vertes et de fleurs du
plus agréable eft\'et. Au fond, devant la tribune, se trouvait la table du
Bureau, a laquelle prirent place Leurs Excell. les Ministres de l\'Inté-
rieur, des Colonies et de la Guerre; a droite et a gauche étaient des
places réservées pour les membres d\'honnenr et pour Ie* délégués; en
face se trouvaient celles des membres. Les invites avec leurs dames
remplissaient les galeries.
Tout Ie monde étant assis, S. Exc. Ie Ministre de 1\'Intérieur, M. J.
Heemskerk Az., Président honoraire, monte a la tribune et prononce Ie
discours suivant:
Messieurs et Mesdames!
La Commission qui a préparé et organisé cette réunion de savants
orientalistes a bien voulu m\'otfrir 1\'occasion de vous souhaiter la bien-
venue dans cette paisible et chère ville de Leide. Je la saisis avec em-
pressement; vous qui êtes venus de prés ou de loin pour honorer Ie
VI» Congres de votre présence, je vous prie d\'être bien persuadés que Ie
gouvernement du Roi vous en sait gré et apprécie a leur haute valeur
vos travaux. Par ce temps d\'exposition internationale, il j a abondance,
il y a du moins pluralité de congres en Hollande, s\'occupant de divers
sujets économiqueB et scientifiques. Mais lorsqae en 1881 votre V« Con-
grès, a Berlin, décida que Ie Vle viendrait siéger ici même, 1\'idée de
Texposition d\'Amstordam n\'était pas encore müre et n\'avait pu inspirer
ce dessein.
J\'espère et je crois que vous ne regretterez pas ce choix. Il a été
sans doute motivé et bien motivé par Ie grand intérêt que ce pays et
que surtout Tancienne univereité de Leide ont porté et portent encore
aux objets de vos études.
-ocr page 45-
87
Voub Ie savez tous, c\'est pendant qu\'ils combattaient a chances tres
incertaines pour leurs libertés, que nos pères, il y a plus de trois siè-
cles, ont fondé leur première université, et c\'est de la même époque
que date 1\'essor des sciences et des lettres dans ce potit pays, alors a
demi inondé et en grande partie foulé par des troupes ennemies.
Dès ces débuts plusieurs causes concoururent a faire estimer et re-
chercber 1\'étude des langues de 1\'Orient.
C\'était d\'abord Ie mouvement religieus; la moitié du peuple avait
pris part a la révolte afin d\'avoir la liberté de lire la Bible; on ne
voulait plus obéir au roi Philippe II, qui faisait imprimer a ses frais une
belle édition de la Bible en 7 langues, mais qui défendait a ses sujets
de la lire en une seule, sous peine du feu.
Ce peuple désirait des traductions sfires, contormes au texte sacré; Ie
monde savant voulait des commentaires. Dès la fondation de l\'univer-
sité de Leide on nomma un professeur d\'hébreu; Ie gouvernement ne tut
pas d\'abord heureux dans ses choix; les deux premiers professeurs durent
bientöt donner leur démission pour ne pas la recevoir. Mais déja en
1577 on nomma a cette chaire Ie flamand Jean Drusius, qui eut une
grande réputation comme professeur d\'hébreu, de chaldéen et de sy-
riaque. Au commencement du 17« siècle, on possédait Ie célèbre Juste
Scaliger, philologue classique aussi bien qu\'orientaliste.
Peu d\'années plus tard Ie Synode national fit paraitre une version hol-
landaise de la Bible, devenue célèbre, et Ie génie immortel de Grotius
fit faire un grand pas a la critique des textes par sa Biblia annotata.
L\'étude de 1\'hébreu, toujours jugée indispensable pour les théologiens,
fut de plus en plus complétée par la comparaison d\'autres langues.
Il y eut une autre cause qui dès cette même période fit fleurir et
fructifier 1\'enseignement des langues orientales. C\'était Ie commerce du
Levant; les pays places sous la dominatiou du Grand Seigneur (comme
ou disait alors) avaient un grand attrait pour nos compatriotes et en
général ils y étaient bien re^us. Ils voulurent profiter de leurs rela-
tions commerciales pour étendre leurs connaissances. En 1622 les cura-
teurs de 1\'université de Leide firent voyager Ie professeur Golius au
Maroc pour y acquérir des manuscrits arabes; bientöt après il fut en-
voyé en Turquie dans un but pareil, qu\'il atteignit parfaitement. Plus
de quarante ans plus tard, lorsqu\'on venait de perdre Golius, l\'univer-
sité de Leide recueillit 1\'héritage littéraire d\'un diplomate ami des let-
tres, Levin Warner, mort a Constantinople, oü il avait passé plusieurs
années a collectionner des manuscrits.
-ocr page 46-
:)8
Ce precieus legs est jusqu\'a ce jour une mine presque inépuisable
pour 1\'étude, surtout de 1\'arabe, et la fonction d\'Interpres Legati War-
neriani a toujours été en grand honneur; elle est occupée aujourd\'hui
par M. de Goeje, premier secrétaire de ce Congres.
Ne vonlant pas abuser de votre temps, je ne ferai que nommer les
trois générations des professeure Schultens, qui, au 18e siècle, enseignè-
rent ici consécutivement les langues sémitiques, puis Ie professeur van
der Palm, tour a tour orateur sacré, homme d\'état et profond exégète;
et Ie savant linguiste Hamaker.
En rappelant Ie souvenir de ces lumières de cette université j\'appro-
che des contemporains. Je ne veuz pas blesser la modestie des hom-
mes éminents dont je me vois entouré en proclamant leurs mérites.
Et je n\'ai pas même besoin de rappeler a vos regrets un nom bien
connu de ceux qui aiment les lettres et 1\'histoire de 1\'Orient, celui du
professeur Dozy, historiën du Kalifat en Espagne et auteur de tant d\'au-
tres ouvrages.
S\'il était encore parmi nous, il aurait pris une grande part a cette réunion.
Il est une partie de vos études si diverses, qu\'on se serait attendu k
voir flenrir depuis tres longtemps en Hollande. C\'est la connaissance
des lantjues de 1\'archipel inalaisien. Il y a des siècles que les conqué-
rants et les marchands de 1\'aneienne Compagnie des Indes ont du ap-
prendre Ie malais. Déja en 1601 Ie prince Maurice de Nassau recut dans
son camp, devant la ville de Grave, une ambassade du Sultan d\'Atchin,
missiou qui alors fit époque, et qui en ferait de même de nos jours. Cepen-
dant, qui Ie croirait? on laissa pendant tres longtemps a chacun Ie soin
d\'apprendre au hasard et comme il Ie pourrait les langues de 1\'Archipel.
Ce fut en 1841 que Ie professeur Roorda, dans une mémorable séance
de 1\'Institut, donna 1\'esquisse d\'un plan de fortes études pour les can-
didats aux emplois du gouvernement des Indes. Le roi Guillaume II
de glorieuse mémoire accueillit cette idéé et organisa une école supé-
rieure a Delft, dont son fils alné, notre Roi actuel, fut le protecteur,
et le professeur Roorda le premier directeur.
Depuis on a changé beaucoup de choses; on a séparé 1\'enseignement
pratique de la grammaire de celui de la linguistique savante; on a insti-
tué un doctorat pour les langues et 1\'ethnogr.aphie de 1\'Archipel; mais
1\'idée-mère est restée la même. Ceux qui gouvernent les Indes néerlan-
daises ont charge d\'ames; il faut qu\'ils connaissent les peuples gouvernés
par eux, il faut qu\'ils comprennent et parlent leurs langues.
-ocr page 47-
89
Mes9ieurs et Mesdames! Je sais que tos travauz sont multiple» et
qu\'ils embrassent plusieurs autres branches. Dans une assemblee comme
celle-ci je sais surtout que j\'ignore bcaucoup de choses, et que je ferai
bien de laisser la parole a de plus dignes que moi; en premier lieu,
a votre honorable président.
Je termine donc en exprimant Ie souhait que Ie séjour de Leide vous
sera agréable sous tous les rapports; que vous voudrez bien visiter nos
bibliotbèques, nos musées, nos écoles; les portes vous en seront ouvertes
toutes grandes; et que ce VI» Congres sera fécond en résultats, ainsi
que ses prédécesseurs.
Je déclare la session ouverte.
Ce discours est accueilli par d\'unanimes applaudissements. Le Président
effectif, M. Euenen, remercie le Ministre de son bienveillant concours
et de la marque de sympathie qu\'il a bien voulu donner au Congres
en honorant la session de sa présence et en inaugurant les travaux du
Congres par les éloquentes parole* qu\'il vient de faire entendre. Puis,
montant a son tour a la tribune, M. Kuenen s\'adresse a 1\'assemblée
dans les tenues suivants:
MM. les Ministres de 1\'Intérieur, des Colonies et de la Guerre,
MM. les membres honoraires de ce Congres,
MM. les délégués des gou vernemen ts étrangers et des sociótés
savantes,
MM. les membres du Congres,
Tres honorés auditeurs!
Soyez ici les bienvenus! Le Comité d\'organisation, au nom duquel
j\'ai 1\'honneur de vous adresser la parole, se réjouit de vous voir rt\'unis;
en vous accueillant il forme le vceu que cette session du Congres des
Orientalistes puisse porter des fruits abondants pour les progrès des
sciences orientales et qu\'elle réponde ainsi a ce que 1\'on en attend.
Mais vous le savez dé ja, notre joie, au moment oiï nous avons le
privilege de vous souhaiter la bienvenue, n\'est pas sana partage. C\'est
une autre bouche que la mienne qui aurait dü prononcer les paroles que
je vous adresse. Lorsque, il y a deux ans, Leide fut désignée, avec
1\'approbation du gouvernement des Pays-Bas, pour servir de siège a ce
Congres, et qu\'il fallut procéder a la nomination d\'un Comité d\'orga-
nisation, le premier dont on prononca le nom fut Roinhart Dozy, et
-ocr page 48-
40
tous furent unanimes a voir en lui notre président futur. Il a en effet
présidé Ie Comité; nos premières séances ont en lieu chez lui et sous sa
direction; et il a pu encore signer la lettre de convocation. Il est vrai
que lorsque cette lettre a été expédiée il était déja fort douteux qu\'il
put s\'acquitter au sein du Congres des devoirs que la présidence impose;
mais il nous semblait encore permis d\'espérer qu\'il serait aujourd\'hui au
milieu de nous et qu\'il pourrait receyoir ceux d\'entre vous qni désire-
raient Ie visiter. Belas! même eet espoir restreint ne s\'est pas réalisé.
Le 29 avril dernier il a succombé a la maladie qui minait ses forces
depuis longtemps.
Cortes, je n\'ai pas a m\'excuser si, dans cette circonstance, a la place
que j\'occupe en ce moment, je donne un libre cours a 1\'expression do
la trop juste douleur que nous fait éprouver une perte si cruelle. Per-
sonne d\'entre vous ne sera tenté de me crier: »Réservez vos plaintes
pour la section du Congres a laquelle Dozy appartenait par la nature
de ses études!" Je 1\'accorde, il appartenait a une section spéciale. Je
vais plus loin. On peut dire que dans les limites du monde musulman
il avait fait choix d\'un champ de travail qui était le sien propre, sa
spécialité. Tellement verse dans toute cette branche d\'études qu\'il a pu
écrire sur 1\'Islamisme pris dans son ensemble une monographie devenue
classique, ce n\'en est pas moins a l\'histoire des Musulmans d\'Espagne
qu\'il avait réserve le meilleur de ses forces et qu\'il avait consacré le
principal de ses ouvrages, celui auquel il a donné ce titre même. Quand
on lit ce chef-d\'ceuvre, on est tout d\'abord tellement frappe des beautés
littéraires que 1\'on pourrait presque penser qu\'elles avaient été le prin-
cipal souci de 1\'auteur. Mais bientöt on s\'apei\\oit que ce brillant édi-
fice repose sur des fondations imposantes de solidité, cacbées ici par le
talent de 1\'artiste, mais dévoilées ailleurs par lui. En effet, sa vaste
connaissance de la littérature arabe, attestée encore par les deux volu-
mes du Catalogue des manuscrits de Leide que nous lui devons, 1\'a mis
en ét at de faire cboix, dans la grande masse des textes, de ceux dont
la publication était le plus urgente, soit en général, soit en vue de
1\'objet spécial de ses études. Il s\'est acquitté de sa tache d\'éditeur avec
une exactitude pbilologique vraiment admirable. Il fallait pour cela
des connaissances linguistiques hors ligne, telles que Dozy a encore
montré qu\'il les possédait par ses nombreux travaux de lexicograpbie,
a commencer par son »Dictionnaire des noms des vêtements chez les
Arahes" et a terminer par son »Supplément aux dictionnaires arabes",
fruit des lectures assidues d\'une vie tout entière. Et ce grammairien
-ocr page 49-
41
consommé, eet infatigable collectionneur de mots et de phrases, était
en même temps passé mattre dans la critique historique, et 1\'on doit a
sa sagacité des découvertes qui ont fait époque. Est-il besoin de nom-
mer ses > Recherches sur Thistoire et la littérature de 1\'Espagne" ou de
vous rappeler sa belle étude sur >le Cid"?
Il n\'y a rien de décousu dans ce grand ensemble de productions du
génie de Dozy et de son étonnante puissance de travail. L\'unité en
saute aux yeux et personne ne disputera ce savant a notre section de la
langue arabe et de rislam. Mais sur son domaine a lui il avait rang
de prince, et voila pourquoi nous tous, dont la face est tournee vers
1\'Orient, nous avons été fiers de lui tant que nous 1\'avons possédé, et,
maintenant que 1\'inexorable mort nous 1\'a enlevé, nous menons son
deuil. Kon, ce n\'est pas parce que la Néerlande est un petit pays et
parce que ses grands hommes sont faciles a compter que nous rendons
hommage a la mémoire de Dozy. Notre association, tout internationale
qu\'elle est, sent, elle aussi, »qu\'un chef, un grand capitaine est tombe
en Israël", et elle ne se refuse pas a Ie reconnaitre publiquement. Je
n\'ai pas a vous dire: »Acta est fabula, plaudite cives!" puisqu\'il ne
s\'agit pas d\'un vivant qui a mérité des éloges, mats d\'un mort. Lors-
qu\'une assemblee représentative vient de perdre un de ses membres, qui
a bien mérité de la patrie, Ie centre, la droite et la gauche, oubliant
pour quelques instants leurs dissensions, se lèvent d\'un commun accord
pour rendre ainsi au défunt un hommage silencieux. Messieurs, mem-
bres de ce Congres, imitons eet exemple!
Sur 1\'invitiition du président, toute 1\'assemblée se leve dans Ie plus
profond silence. L\'hommage rendu a rillustre défunt est véritablement
émouvant.
M. Euenen continue:
J\'aurais désiré voir quelqu\'un d\'autre que moi prendre la place de
Dozy. Mes collègues du Comité ne me refuseront pas Ie témoignage que
je n\'ai pas ambitionné eet honneur. J\'ai du déférer a leur choix, rati-
fié d\'avance par Dozy, ce qui est pour moi un précieux souvenir, lors-
qu\'il m\'a proposé a la vice-présidence. Mais je n\'en sens pas moins
vivement combien est lourde la tache dont j\'ai été chargé et a quel
point j\'aurai besoin de votre indulgence pour que la confiance que mes
amis m\'ont témoignée ne soit pas confondue. Permettez-moi, Messieurs,
d\'invoquer votre bienveillance!
Je vous ai déja dit que vous étiez les bienveuus a Leide. Je Ie répète
-ocr page 50-
42
avec un sentiment de légitime fierté. Ce n\'est pas un petit honneurqai
nous tombe aujourd\'hui en partage. Une réunion comme la nötre,
qnelque interessante et instructive qu\'elle soit pour ceux qui y prennent
part, pourrait passer presque inapercue dans une des grandes capitales
de 1\'Europe; mais elle remplira toute une page de 1\'histoire de Leide.
Cela même a désigné a mon choix Ie sujet sur lequel je vais me per-
mettre de vous présenter quelques considérations ponr servir d\'introduo
tion a vos travanx. Il serait superflu de vous entretenir encore du Con-
grès lni-même; 1\'expérience acquise par nous dans les sessions précédentes
suffit pour nous guider dans 1\'arrangement de nos séances et pour nous
apprendre quels fruits nous avons Ie droit d\'en espérer. Pourqnoi répé-
terais-je ce qui a été parfaitement bien dit par mes prédécesseurs ? Je
n\'aurais de motifs pour revenir sur cette matière que si Ie Comité d\'or-
ganisation avait d\'importantes réformes a vous proposer; or ce n\'est pas
Ie cas. Mais il y a un fait spécial, nouveau, c\'est que Ie Congres
des Oriëntalist e s s\'est réuni a Leide; ce fait est considérable,
a nos yeux du moins, et il vaut la peine d\'en examiner la signification.
Qu\'est-ce qui vous amène ici, et nous, a quoi votre pré-
sence parmi nous doit-elle nous conduire? Je ne me dissi-
mule pas a quel danger je m\'expose en essayant de répondre a ces ques-
tions. Il pourrait m\'arriver de vous prêter des motifs auxquels vous
n\'eussiez pas même songé. S\'il est difBcile a chacun de se connaitre
lui-même; si chaque individu est a lui-même un mystère — qu\'est-ce
donc que de vouloir dire ce que penae une grande assemblee, un être
collectif comme celui que nous formons et dont d\'ailleurs la composition
est tres variable ? Toutefois, s\'il m\'arrivait de lire dans vos tunes des
choses qui n\'y sont pas écrites en toutes lettres, Ie mal ne sera pas
grand. C\'est plus ou moins dans la nécessité des choses; tous les jours
nous Ie faisons a regard du procbain et Ie prochain a notre égard. Une
seule chose est importante, et celle-la je puis vous la garantir. Je ne
vous attribuerai rien dont vous puissiez rougir, a moins que vous ne
rougissiez quand ou dit quelque chose a votre gloire.
Jamais encore vous n\'avez heurté a la porte d\'un si mince person-
nage pour lui demander l\'hospitalité pour vos sessions. Et pour choisir
un des petits états comme but de votre pèlerinage, vous n\'avez pas
attendu d\'avoir épuisé la liste des grandes puissances européennes. Voila
ce qui nous frappe, nous Néerlandais, en tout premier lieu dans cette
réunion, et ce fait ne nous laisse pas froids. Nous avons parfaitement
conscience du peu que nous pesons dans la balance politique, nous autres
-ocr page 51-
18
petits états. Ils sont bien loin de nous les temps oü leg puissances de
second, de troisième rang pouyaient faire pencher Ie plateau, tantót
dans un sens et tantót dans 1\'autre, ou même parfois, les circonstances
aidant, faire la loi a de grands empires. Maintenant la puissance poli-
tique est devenue une question de millions, de millions d\'hommes et de
centaines de millions d\'espèces sonnantes, si bien que nous n\'avons pas
même en rêve la pensee de nous mesurer avec ceux qui étalent les
chiffres dont nous ne pouvons faire voir qu\'une faible fraction, ni d\'éle-
ver notre voix assez haut pour la faire entendre dans Ie concert euro-
péen. Nous ne nous en plaignons pas. Oui, notre indépendance nous
est plus chère que la vie; heureusement personne ne la menace, car
nous n\'hésiterions pas a périr plutót que d\'y renoncer. Oui, nous som-
mes fiers de la puissance et de la gloire de nos ancêtrea, et nous aimons
notre histoire, qui est la sauvegarde de notre nationalité. Mais en même
temps nous nous résignons sans peine a la perte d\'un raug qui coüterait
a maintenir plus qu\'il ne vaut. Aurions-nous besoin d\'une consola-
tion? Si c\'était Ie cas, vous nous en offrez une magnifique. Ne venez-
vous pas nous dire que, si les luttes politiques ne sont plus Ie fait des
petits comme nous, il est d\'autres domaiues dans lesquels il nous est
permis de nous mouvoir librement? Vous ne nous fermez pas la lice oü
se conquièrent les lauriers de la science, et bien loin de nous 7 accueil-
lir avec dédain, vous daignez nous y admettre comme vos pairs. Il est
vrai qu\'ici encore Ie faible nombre de pacifiques combattants que nous
pouvons mettre en ligne est pour nous un désavantage. Mais chacun de
ceux qui forment notre petite phalange est Ie bienvenu auprès de vous,
et vous lui faites dans votre eBtime une place proportionnée a son iné-
rite individuel. S\'il existe encore de la jalousie internationale, ce n\'est
pas aux dépens des faibles; bien loin d\'essayer de les amoindrir, on les
gate plutót. Le langage seul fait obstacle a 1\'essor des petites nations,
depuig que le latin a cessé de suffire comme langue scientifique et qu\'il
a été contraint d\'abdiquer le tröne qu\'il occupait dans 1\'empire des let-
tres. • Mais n\'est-ce pas la un de ces obstacles qui, en stimulant leur
énergie, profitent a ceux qui le rencontrent sur leur chemin ? En tout
cas, si quelqu\'un a le droit de s\'en plaindre, c\'est la oation qui a le
privilege de voir sa langue employee comme véhicule international de
la pensee, mais en même temps quelquefois pitoyablement maltraitée.
S\'il est permis d\'interpréter comme je 1\'ai fait la préférence que vous
avez accordée a ce lieu de réunion, elle vous fait autant d\'honneur
qu\'elle nous cause de joie a nous. Eussiez-vous décidé autrement, nous
-ocr page 52-
tl
n\'aurions eu qu\'a nous incliner, car vous aviez »la raison da plus fort";
mais vous n\'aurez pas de peine a croire que cette fois-ci nous avons
trouvé que cette raison était vraiment la meilleure. Nous vous félici-
tons, et nous avec vous, de la générosité dont vous avez fait preuve;
quoi qu\'on en pense dans d\'autres domaines, cette vertu reste dans
notre république a nous la meilleure politique, et en tout cas vous
pouvez être certains que ce n\'est pas pour des ingrats que vous 1\'avez
exercée.
Passons de Pespèce a 1\'individu. C\'est sur la Néerlande que votre
choix s\'est arrêté au milieu des petites puissances. Cela vient sans doute
pour une part de ce que les Pays-Bas possèdent des colonies, qui offrent
aux études orientales, repréaentées par vous dans toute leur étendae,
un champ d\'investigation qui n\'est pas sans importance, même si on Ie
compare a ceux que d\'autres nations européennes ont ouverts. C\'est
ainsi du moins que Ie Comité d\'organisation a compris votre décision,
et c\'est Ie motif pour lequel il a fait les démarches nécessaires pour
avancer d\'un an 1\'époque de votre session et la faire coïncider avec l\'Ex-
position coloniale et d\'exportation générale d\'Amsterdam, dès que Ie
projet en a été arrêté. C\'est encore Ie motif pour lequel Ie Comité n\'a
pas hésité a distraire une journée du temps destiné aux travaux ordi-
naires du Congres, afin de la consacrer a 1\'excursion que nous nous
proposons de faire a Amsterdam. C\'est jeudi prochain que nous avons
réserve dans ce but. De son cöté Ie Comité directeur de 1\'Exposition
a jngé que les membres du Congres en allant la visiter se rendaient
chez eux, qu\'ils étaient fils de la maison et que par conséquent ce
jour-la ils étaient de ceux dont on ne léve ni impóts ni contributions.
En même temps la municipalité d\'Amsterdam, instruite de votre visite,
désire que vous ne passiez pas sans avoir éprouvé son hospitalité, et elle
s\'apprête a vous reoevoir a 1\'hötel de ville Ie soir a 8 heures. Vous me
permettez sans doute, Messieurs, d\'exprimer sans plus attendre au nom
de vous tous nos sentiments de vive gratitude pour les marques qui
nous sont ainsi données de 1\'estime dans laquelle on tient nos travaux.
Ainsi, entre Ie fait que les états européens possèdent des colonies et
1\'existence de notre Congres, il y a un rapport que 1\'on reconnait de
tout i\'s parts. Mais en quoi consisto ce rapport? Question dangereuse,
qui ouvre un si vaste champ a la pensee qu\'il semble impossible de nu
pas s\'y égarer. Mais nous pouvons nous placer a un point de vue su-
périeur a tous les autres, au point de vue du devoir. Chacun de vous,
-ocr page 53-
15
Messieurs, serait libre de choisir tout autre cöté qu\'il lui plairait pour
aborder cette question en ce qui regarde les Pays-Bas; mais les Néer-
landais n\'ont pas cette liberté, puisqu\'il s\'agit d\'un dépöt qui leur a
été confié, et de la tache qui leur incombe de cc fait. Dans cette tache
est compris, cela va saus dire, ce que 1\'on pourrait appeler la partie
morale du devoir d\'une métropole a 1\'égard de ses colonies, celui de
travaillcr a la culture et a 1\'éducation des populations qu\'elle se voit
confiées. J\'ai cependant en vue en premier lieu une autre obligation,
qui se trouve étroitement liée a cette tache civilisatrice , c\'est Ie devoir
de conquérir les colonies au pro fit de la science. Vous savez com-
ment Schleiermacher envisageait la tache que 1\'humanité est appelée a
remplir; c\'est celle de faire assimiler la nature par la raison. Ce déve-
loppement se produit par un progrès doublé, qni avance par deux voies
parallèles. Il y a la conquête plastique de la nature, »die Bildung",
1\'acte par lequel 1\'homme la moule pour ainsi dire; mais il y a aussi,
également indispensable, également précieuee, la conquête intellect nol Ie
de cette même nature, »die Erkennung", 1\'acte par lequel homme la
fait passer au dedans de lui. En etl\'et, comme Ie dit St. Martin. »igno-
rer la nature, c\'est ramper devant elle, c\'est se subordonner a elle et
rester livré a son cours ténébreux; la connaitre, c\'est la vaincre et s\'éle-
ver au dessus d\'elle". Et ces paroles ne s\'appliquent pas seulement a
»la nature" au sens restreint du mot, mais aussi a 1\'humanité, qui, pour
sViever au dessus d\'elle, ne cesse pourtant pas d\'en faire partie. Tant
que dans les colonies il restera un coin inconnu ou mal connu, et que
la pleine lumière n\'aura pas été portee partout sur Ie pays, snr ses ha-
bitants, sur leur langue, sur leurs moeurs et tout ce qui fait partie de
leur vie, Ie devoir que sa civilisation plus avancée impose a la métro*
pole n\'aura pas été rempli jusqu\'au bout. Voila, Messieurs, cequevotre
présence nous rappelle clairement.
Il n\'y a, Dieu merci, dans cette exhortation rien qui doive nous faire
mourir de honte. Il ne nous siérait en aucune facon de nous enorgueiU
lir de ce que nous pouvons avoir fait; mais nous n\'avons pas non plus
Ie sentiment, si humiliant et si triste, d\'avoir absolument manqué a
notre devoir. Et d\'abord nous pouvons citer comme tout-a-fait digne
de votre attention ce qui a été fait par nos sociétés de Missions et par
la Société biblique néerlandaise. Elles avaient pleinement Ie droit d\'en-
voyer leurs représentants a ce Congres, et c\'est avec une vive satisfac-
tion que nous voyons qu\'elles en ont usé, de même qu\'elles ont envoyé
a 1\'Exposition coloniale les preuves irrécusables de leur féconde activité.
-ocr page 54-
40
On leur doit d\'autant plus de reconnaissance pour tout ce qu\'elles font
dans 1\'intérêt de la science, que celle-ci n\'est pas pour elles un but,
mais simplement un moyen. Du reste elles sont loin d\'être seules a
travailler a faire connaitre nos colonies. Nous possédons un grand nom-
bre d\'associations et d\'institutions vouées a 1\'étude de nos possessions
d\'outre-mer et a la diffusion des connaissances qui s\'y rapportent. Vous
n\'exigerez pas que je décrive en détail leur organisation et leurs tra-
vaux; mais vous me permettrez de les énurnérer en les caractérisant en
quelques traits. Veuillez ne pas voir la un effet de ma vanité natio-
nale. mais Ie désir, digne sans doute de votre approbation. de rendre
compte de notre gestion a des juges compétents.
Il y a pour les Hollandais un sujet de satisfaction légitime a consta-
ter que la première association scientifique européenne qui ait été fon-
dée sur Ie sol de 1\'Asie est d\'origine néerlandaise. C\'est la Société
des Arts et des Sciences de Batavia, qui a célébré il y cinq
ans Ie centième auniversaire de sa fondation. Née dans la seconde
moitié du XVIIIe siècle de l\'enthousiasme pour ce qu\'on appelait >l\'uti-
lité publique", qui a marqué cette époque trop décriée et qui en restera
la gloire, on ne peut pas dire que la Société de Batavia ait eu dès sa
fondation une notion claire et nette de la tache qu\'elle était appelée a
remplir; mais elle en avait comme un pressentiment. Cela n\'a pas tou-
jours suffi pour la soutenir énergiquement dans son ceuvre ou pour ral-
lumer son zèle, qui a parfois été un peu languissant; mais il est juste
de dire qu\'elle a eu a traverser des temps orageux, tres peu favorables
a 1 essor scientifique. Tout cela appartient maintenant au passé. Depuis
bien des années déja la Société a clairement conscience du but qu\'elle
doit poursuivre; elle travaille avec un zèle calme et soutenu aux progrès
de la science et sa tranquille activité a déja produit des fruits abon-
dants. Vous serez d\'accord avec moi pour lui soubaiter cordialement de
se maintenir a la hauteur qu\'elle a su atteindre. J\'y compte d\'autant
plus que je puis ajouter que la Société de Batavia vient de manifester
1\'intérêt qu\'elle porte aux travaux dn Congres d\'une maniere que Ie
Comité d\'organisation ne sait comment louer d\'une facon suifisante.
FrèreB de la lointaine Insulinde, recevez nos sincères remerciements!
Ces remerciements sont düs a une autre Société encore, établie dans
les Pays-Bas, qui poursuit Ie même but que la Société de Batavia; je
veux parier de 1\'Institut de philologie, de géographie et
d\'ethnologie pour les Indes néerlandaises. Si je suis bien
informé nous retrouverons 1\'occasion de lui exprimer notre reconnais-
-ocr page 55-
17
sance. Je me borne puur Ie moment a dire que durant les 32 années
de son existence 1\'Institut a rendu de grands services a 1\'indologie et
que Ton peut en attendre de plus grands encore pour 1\'avenir. Il publie
des «Oeuvres" et des «Mémoires" qui forment déja une série respectable,
et c\'est d\'autant plus méritoire que tous ces volumes ont été imprimés
sans Ie secours du gouvernement. Il possède une bibliothèque, deja très-
riche, que la judicieuse administration de son directeur, notre collègue
M. Wijnmalen, fait se rapprocher de plus en plus de 1\'idéal vers lequel
une collection spéciale de ce genre doit tendre. Cette marche en avant
a été grandement accélérée par la fusion de cette bibliothèque avec
celle de la Société Indienne, établie a la Haye de même que l\'In-
stitut. Cette société s\'occupe surtout des questions sociales relatives aux
Indes néerlandaises et des rapports de celles-ci avec la mère-patrie. Elle
publie les discussions auxquelles elle se livre sur ces sujets et s\'efforce
ainsi de réveiller 1\'atteution et d\'éclairer 1\'opinion. Nous sommes heu-
reux de voir au milieu de nous des représentants des deux institu-
tions.
Vous aussi soyez les bienvenus, Messieurs les délégués de la Société
de géographie! Le nom de cette société est trop général pour que,
a lui seul, il implique quelque rapport entre les travaux auxquels elle
se livre et le but de notre Congres. Il est cependant naturel qu\'elle
n\'aille pas chercher sa «terra incognita" en dehors de nos possessions,
oü elle trouvera amplement a faire pendant de longues années encore.
C\'est bien ainsi qu\'elle entend sa tache, comme le prouve 1\'expédition
de Sumatra. Cette grande entreprise scientifique sera un titre de gloire
pour la Société de géographie, qui a su 1\'organiser et en publier les ré-
sultats avant d\'avoir achevé le second lustre de son existence. De telles
prémices promettent pour 1\'avenir une moisson splendide.
Je n\'ai pas terminé mon énumération. L\'école de Delft pour l\'en-
seignemen t des langues, de la géographie et del\'ethno-
graphie des Indes néerlandaises et sa sceur cadette de Leide,
1\'école des fonctionnaires des Indes orientales, ne doivent
pas être passées sous silence. Ces institutions poursuivent un but pratique
et leur sphère d\'activité est circonscrite par le programme de 1\'examen
d\'admission aux fonctions civiles dans les Indes néerlandaises. Mais c\'est
par la science qu\'elles s\'efForcent d\'atteindre leur but et c\'est elle qui en
définitive recueille les fruits de leurs travaux. Les professeurs attachés
aux deux écoles ne cessent d\'étendre le domaine de la science. Sans
doute ik ne réussissent pas k enröler tous leurs disciples sous ses dra-
-ocr page 56-
48
peaux, et il ne serait pas même a souhaiter qu\'ils s\'y appliquassent; la
vie pratique, elle aussi, a ses exigences impérieuses, dont on ne doit
rien rabattre. Mais, fondés sur une expérience déja acquise, nous avons
Ie droit de compter qu\'il gortira de ces écoles des hommes, dont la place,
de même que celle de leurs professeurs, sera marquée de plein droit
dans un congres d\'Orientalistes. Déja maintenant ils ne font pas défaut
parmi nous et ils s\'unissent a nous pour souhaiter la bienvenue aux délé-
gués des institutions qui les ont forméa.
Tout ce que je viens de nommer est dü a Vinitiative privée. Mais
1\'Etat reconnait de son cöté chez nous Ie devoir qui lui incombe. Ne
parlons pas de ce qu\'il a fait dans Ie passé et bornons-nous a 1\'époque
actuelle. Depuis Ie 1 Octobre 1877 la loi veut qu\'au moins dans une
des universités des Pays-Bas il se donne des cours sur »le droit maho-
métan et les autres institutions et coutumes nationales des Indes néer-
landaises", et aussi sur »les langues, les litteraturen, la géographie et
1\'ethnologie de 1\'archipel indien". A partir de la même date la Faculté
des Lettres et de Philosophie a commencé de conférer entre autres de-
grés celui de »docteur dans les langues et dans la littérature de l\'archi-
pel indien". Le nombre de ceux qui aspirent a ce titre est naturelle-
ment restreint. Cependant il a été déja recherche et conquia, et avant
longtemps la Faculté sera encore dans le cas de le conférer. Le nom-
bre de ceux qui s\'y préparent füt-il moina considérable encore qu\'il ne
1\'est, il n\'en resterait pas moins que 1\'État offre ce titre et, comme c\'est
impliqué dans son offre, s\'engage a maintenir les chaires nécessaires a
1\'enseignement qu\'il suppose, ou a les fonder si elles n\'existent pas tou-
tes encore. Il y a la incontestablement un progrès, qui prouve que le
législateur a fini par comprendre a quoi il était tenu sous ce rapport.
Le proclamer avec gratitude en présence du Ministre qui a défendu
devant les États Généraux la loi sur 1\'enseignement universitaire actuel-
lement en vigueur, et qui a apporté un esprit de vraie libéralité a sa
mise a exécution, c\'est ce que nous commande, non la politesse, mais
1\'équité la plus élémentaire.
Irions-nous donc prétendre que dans le culte de la science nous ayons
atteint 1\'idéal? qu\'en ce pays tout soit pour le mieux dans le meilleur
des mondes possibles pour ceux qui s\'adonnent aux études orientales?
J\'ai déja reconnu le contraire en aaluant en vous, non pas les témoins
de notre perfection et de notre béatitude, mais les représentants de
1\'idéal, les moniteurs du devoir vers raccomplissement duquel nous
devons tendre de toutes nos forces. Commen^ons par avouer que les
-ocr page 57-
49
Pays-Bas, Jont la puissance colooiale ne date pas d\'hier, se trouven
devant une dette qui s\'est accumulée pendant prés de deux siècles. En
second lieu — car il serait injuste d\'oublier la soour alnée pour la
cadette — rappelons que 1\'article de la loi relatif a 1\'enseignement des
»langues et des littératures sémitiques" n\'a pas cncore recu son entière
exécution. Ajoutons enfin que 1\'on aurait pu faire usage dans une plus
large mesure qn\'on ne 1\'a fait pour les subdivisions de la science de
1\'Archipel indien de la faeulté accordée par la loi d\'ériger d\'autres chai-
res que celles dont elle prescrit la fondation. Je ponrrais énumérer
d\'autres griefs encore. Mais je n\'insiste pas; peut-être même aurais-je
mieux fait de me taire entièrement a ce sujet; car tót ou tard ces griefs
dispara!traient d\'eux-mêmes, emportés par la force de 1\'opinion publique,
si la conscience nationale se réveillait pour ne plus s\'as-
soupir. Gardons-nous de méconnaitre ou de dédaigner ce qui a été
fait par 1\'initiative individuelle et saluons avec joie les signes précur-
seurs de progrès croissants dans 1\'avenir. Mais en même temps recon-
naissons, ce qui reste vrai, que 1\'importance, la nécessité de 1\'étude de
1\'Orient, et surtout de notre Grient a nous, ne s\'est pas imposée encore
au sentiment national; qu\'il y a la une cause qui possède d\'ardents dé-
fenseurs, mais que Ie peuple dans son ensemble n\'a pas encore compris
utre sa cause et qu\'il n\'a pas faite sienne. Une génération future pourra-
t-elle faire dater Ie commencement des temps meilleurs de 1\'année 188S?
C\'est nn espoir que nous ne croyons pas chiinériqne, car nous comptons,
non seulement sur 1\'impulsion que donnera 1\'Exposition d\'Amsterdam,
mais aussi sur 1\'efFet salutaire que produira cette réunion. Pendant que
dans la capitale du pays on sollicite 1\'esprit d\'entreprise en lui montiant
quelle est la grande étendue des contrées qui reconnaissent notre suprematie
et en en déployant devant lui comme ,une image vivante, ici se pose 1\'idéal
scientifique dans toute son ampleur, tel qu\'on Ie poursuit ailleurs, tel que,
nous, nous avons a Ie poursuivru. Ne craignez pas, Messieurs, de faire sonner
bien haut tout ce que reclame la poursuite de eet idéal! C\'est un service
que vous nous rendrez. A la Néerlande ïi montrer qu\'elle aura compris!
Je rétrécis une dernière fois Ie cercle oü se meuvent mes pensees et
j\'ai besoin de toute votre indulgence pour ruon particularisme croissant.
Le Congres de Berlin a designé, pour Ctre Ie siége de votre sixième
session, non pas les Pays-Bas en général, mais la ville de Leid e,
et ce n\'a pas été le résultat d\'une seconde délibération, mais la teneur
même do la résolution priiuitivc.
4
-ocr page 58-
.->l>
Vous n\'avez pas pu vous dissimnler que" cc choix avait rcs inconvé-
nients. Vous êtes orientulistes, mais ceci n\'est pas 1\'Orient; vous ne
pouvez pas vous établir a la belle étoile ou dresser un camp aux abords
de la ville. Or nos karavanserais n\'offrent que peu de place. Probable-
ment vous avez nourri 1\'espoir que cette difficulté ne se trouverait pas
insurraontable. Vous aviez raison. Un nombre considérable d\'habitants
de notre ville, par un esprit d\'hospitalité que 1\'on pourrait croire orien-
tal, mais qui est bien leidois, des expériences répétées 1\'ont prouvé, se
sont offerts pour suppleer nos hotels et se font un plaisir de vous ac-
cueillir sous leurs toits. Le Conseil municipal nous accorde Ie librc usage
de la salie oü nous sommes réunis, et vous a préparé une réceptiou cor-
diale pour ce soir a 8 heures dans le jardin de Zomerzorg. Rijnland —
je ne puis vous expliquer en deux mots ce que c\'est que » Rijnland";
vous le comprcndrez pendant votre séjour ici — nous a permis d\'instal-
ler notre petite exposition de livres et de manuscrits dans la grande
salie de son édifice, situé en face de celui oü nous nous trouvons; cette
salie est un monument de 1\'ancienne architecture hollandaise et vaut a
ce titre a elle seule la peine d\'une visite. La section de Leide de la
Société d\'horticulture a pris soin que les fleurs ne fissent pas défaut pour
la sollemnité d\'aujourd\'hui. Que dis-je \'i Mes yeux surpris accusent l\'in-
sufüsance de ma parolc. La section s\'est inspirée des Mille et Une Nuits
et a dérobé la baguette des fées pour transformer cette salie en jar-
din. Enfin les Curateurs de 1\'Université mettent a notre disposition
pour toute la semaine le bütiuient du Rapenburg et désirent que
nous 1\'envisagions comme s\'il était a nous. En voila bien plus que
le Comité d\'organisation n\'osait espérer, et sans doute c\'est assez pour
que j\'aie le droit, au nom de vous tous, d\'en expriuier notre vive re-
connaissance et de répondre a tant de prévenance en formant des voeux
sincères pour la prospérité de Leide, de seB habitants et de son Univer-
sité. (Applaudissements.)
Il va sans dire cependant que vous n\'avez pas décidé de vous réunir
a Leide uniquement parce que vous comptiez que la bienveillance des
habitants se montrerait moins exigüe que la ville elle-même. Je suis
certain ici de ne pas me méprendrc sur vos intentions. Ce qui vous
amène ici c\'est la »pietas", c\'est le respect filial pour un passé qui vous
appartient, pour le passé des études (rientalc*. Votre choix est un hom-
muge que vous avez voulu rendre a ce que Leide a fait pour ces
études.
L\'histoire vous en est connue et il est inutile que je la raconte en
-ocr page 59-
51
détail. J\'en voudrais cependant rappeler quelquea traits, qui se ratta-
chent aisément a un petit cadeau que nous vous prions d\'emporter comme
un souvenir de Leide. Parmi les manuscrits de la Bibliothèqne de l\'Uni-
versité et des archives nationales conservées a la Haye se trouvent des
lettres de Levinus Warner, relatives pour une part a des affaires
commerciales qui n\'offrent plus aucun intérêt, mais pour une autre part
aux évènements politiques, qui se déroulèrent a Constantinople pendant
l\'ainbassade de Warner. Les lettres de la seconde categorie ont été co-
piées par les soins du Bibliothécaire de 1\'Université, Ie Dr. W. N. du
Hieu, et imprimées a 1\'aide du subside que 1\'Étiit nous a accordé. Nous
pouvons inaintenant ott\'rir a chaque membre du Congres un exemplaire
de ces »Levini Warneri de rebus Turcicis Epistolae", non sans avoir au-
paravant remercié Ie Dr. du liieu, aussi bien d\'avoir concu ce projet,
que de 1\'aide qu\'il nous a prêtée pour Ie mettre a exécution. Nous vous
avouons que nous nous sommes médiocrement préoccupés de savoir si
cette publication avait une grande importance pour 1\'histoire de l\'em-
pire ottoman. Car ce qui nous intéressait, c\'était dans ce cas-ci la per-
sonne de 1\'auteur bien plus que ce qu\'il avait rapporté. Levinus War-
ner — >vir ille pie semper coleudus", couime Dozy 1\'a appelé— a été 1\'un
des plus grands bienf\'aiteurs de 1\'Université de Leide. Elle possédait
déja dans la première moitié du XVHe siècle un nombre assez considé-
rable de manuscrits orientaux, piovenant en partie d\'un legs de Scali-
ger, en partie d\'une collectiou faite par Golius et vendue par lui a
rUniversité. Warner légna a son tour 930 manuscrits, en majeure par-
tie arabes, a cette collection, qui est devenue ainsi 1\'une des plus riches
de 1\'Europe et qui a pris dès lors a juste titre Ie nom du »Legs
Warner".
La possession de ce trésor a exercé sur 1\'histoire de notre Université
une influence tres grande et des plus salutaires, et la générosité des
donateurs a ainsi pleineruent reyu la récompense qu\'eux-mêmes avaieut
désirée; en même tcmps 1\'emploi qui s\'est fait des deniers publics pour
enrichir la collection s\'est trouvé complètement justifié. Uien de mieux
pour assurer 1\'avenir d\'une institution d\'enseignement supérieur que de
confier a sa garde un trésor semblable. 11 lui arrive alors comme au
savetier de la fable, quand il se vit en possession de3 cent écus. Le
repos lui devient impossible. Autant que noblesse, richesse oblige.
Il n\'y a point la de magie, et le trésor n\'est pas un talisman. Con-
statona d\'abord qu\'il n\'était pas échu a 1\'Université de Leide par reffet
du hasard, de telle f\'ayon qu\'il aurait pu tout aussi bien toruber ailleurs.
-ocr page 60-
52
Leid»? y iivait droit dans la mesure dans laqnellc on pont parier de droit
quand il s\'agit d\'un don librement fait. Warner relevait de Leide. C\'cst
toute une filiation. Elle remonte a Joseph Juste Scaliger, qui, il est
vrai, n\'appartenait pas a Leide *par droit de naissance", mais dont 1\'U-
niversité s\'était emparée »par droit de conquête" Sous 1\'inflaence de
Scaliger, Thomas Erpenius s\'était adonné aux études orientales et écrivit
une grammaire arabe qui fut plus employee que toute autre pendant un
temps considérable. Erpenius forma Jacobus Golius, qui a ajouté a la
grammaire de son maitre un dictionnaire arabe, qui deux siècles durant
a eu Ie pas sur tous ses rivaux. Enfin Golius a son tour a été Ie maitre
et 1\'inspirateur de Warner. Le legs de ce dernier n\'est donc pas tombe
du ciel a Leide comme le temple d\'Artemis a Ephèse. Du reste, comme
je 1\'ai dit, il était si loin de posséder une vertu magique que la salu-
tnire influcnce ne s\'en est pas manifestée dès qu\'on le posséda, ni, plus
tard, sans intermittences. On aimerait a pouvoir dire d\'un tel sanc-
tuaire des Orientalistes ce que Flavius Josèphe affirme du tabernacle et
du temple de Jérusalem, qu\'il a toujours eu des grands-prötres se suc-
cédant en une série continue. Mais ce n\'a point été le cas. La seconde
moitié du XVIIe siècle ne fut pas ce que la première avait permis d\'au-
gurer. Erpenius et Golius n\'eurent pas de successeurs immédiats dignes
d\'eux. Et lorsque, au XVIII» siècle, les études orientales recurent une
nouvelle et vigoureuse impulsion, ce fut sous une autre forme qu\'on ne
1\'aurait prédit d\'après les commencements a 1\'époque antérieure. On 1\'a
fort bien dit: «L\'ardcur apportée par les théologiens a vouloir comprendre
la Bible et la faire lire a tous les peuples, ehacun dans sa langue, a
servi de berceau aux études orientales." Nous pouvons ajouter que chez
nous, au XVIIIe siècle, la théologie a du reprendre son enfant sous sa
tutelle, quoiqu\'il semblat avoir appris k marcher sans lisières. N\'oublions
pas cependant que 1\'action a été réciproque et qu\'a vrai dire la théologie
n\'est pas moins redevable aux études orientales que celles-ci a la théo-
logie. Vous pourrez voir les uns a cóté des autres dans la salie du
Sénat de 1\'Université les portraits des trois Schultens,
— facies non omnibus una,
nee diversa tarnen, qualem decet esse nepotnm —
qui pendant une grande partie du dernier siècle ont dignement représenté
chez nous la science oriëntale. Albert, 1\'ainé, avait déja fouillé la col-
lection de roanuscrits pendant qu\'il était étudiant, et fut appelé ici pour
remplir les fonctions de Régent de ce que 1\'on nommait »le college des
Etats", mais en même temps aussi en qualitéd\'/nterpre» Legati Warneriani.
-ocr page 61-
53
Cette charge n\'a été une siuécure ni pour lui, ni pour ses deux succes-
seurs. Moins qu\'ils ne 1\'eussent voulu, mais autant que leurs autres
occupations Ie leur permirent pendant la durée trop breve de leur vie,
Is out travaillé aux progrès de 1\'étude de 1\'arabe, tant par leurs écrits
que par leur enseignement oval. Ils ont fait plus encore, car ils ont
puissamment contribué a mettre en honneur 1\'étude de la langue, des
mceurs et de la religion des Arabes. L\'cxagération même avec laquelle
ils prönaient 1\'utilité de 1\'arabe pour 1\'interprétation de 1\'Ancien Testament
a opéré dans ce sens. Ils ont préparé Ie moment oü la science sémitique
devait commencer a voler de ses propres ailes. Aux Schultens succède
après un court intervalle H. A. Hamaker, Ie fondateur d\'une nouvelle
école orientaliste, désormais indépendante.
Sommes-nous parvenus ici a la fin de cette histoire? Dans un sens,
oui. On pretend qu\'au siècle oü nous vivons la distance qui sépare ceux
qui possèdent de ceux qui n\'ont rien est devenue beaucoup plus grande;
mais Ie contraire est vrai dans Ie domaine oü se meuvent nos études.
Premièrement, les indigents de jadis sont devenus riches, quelques-uns
d\'entre eux plus riches que les privilegies d\'autrefois. Puis — notre
Congres est la pour Ie prouver — les distances n\'existent plus, et par-
tout, si Ton excepte quelques vieilles forteresses auxquelles il faut encore
appliquer Ie >delenda est Carthago", on a fait disparattre les verroux
derrière lesquels dans Ie siècle dernier on cachait encore les trésors litté-
raires. Il serait difficile de dire pourquoi les études orientales ne pour-
raient pas maintenant fleurir a Toronto ou a Melbourne aussi bien qu\'ici.
Cependant cela ne me fait aucunement craindre que 1\'école de Leide vienne
a s\'éteindre. Le souvenir de son passé est trop puissant. Mais j\'ai tort
de ne parier que du passé. Je n\'ai point oublié ce que je disais en
commencant, et je sais fort bien ce que les arabisants qui se trouvent
au milieu de vous pensent de 1\'état de choses actuel. Si nous avons
perdu Dozy, de Goeje nous reste. Nous nous aimons trop, lui et moi,
pour que je veuille lui faire de la peine. Aussi me garderai-je bien de
le louer en face. Mais je ne me refuserai pas le plaisir de rappeler ce
que 1\'un d\'entre vous écrivait naguère et dont sa niodestie a déja été
obligée de prendre son parti. Il s\'agissait de la publication de ces »An-
nales d\'at-Tabari", que 1\'on avait crues perdues en majeure partie et que
1\'on regrettait d\'autant plus vivement de ne pas posséder qu\'on les jugeait
iudispensables pour écrire 1\'histoire du Califat. Après qu\'elles eurent été
retrouvées et livrées a 1\'impression on écrivait: »On ne peut que s\'incliner
respectucuscuient devant la perspicacité entreprcnante et 1\'indomptable
-ocr page 62-
ül
énergie de de Goeje, et rdpéter a son sajet, mais aans jalousie aucune,
un mot qni devient vrai si Ton en écarté ce qu\'il y avait d\'injuste dans
la réflexion d\'oü il est sorti; c\'est qne de Goeje semble avoir jeté son
dévolu sur tout ee qui reste de plus interessant dans la littérature arabe,
pour s\'en réserver la publication."
Pardonnez-moi cette unique excursion sur nn terrain sur lequel j\'eusse
dü soigneusement éviter de me hasarder. Mais ne me fallait-il pas faire
voir qu\'en mentionnant votre pieux respect du passé je n\'ai pas vouln
tous représenter comme étant venus visiter un cratère de volcan éteint?
Ce faux pas sera aussi Ie soul. Mes collègues du Comité et d\'autres
encore que je pourrais nommer me sauront gré d\'en rester la. et de gar-
der Ie silence sur d\'autres signes d\'activité. Mais ce que je ne puis taire
c\'est nn grand privilege dont nous jouissons. Quoi que ce soit qui nous
manque d\'ailleurs, nous possédons largement les moyens do publier ce
qui se fait ici pour la science. Leide a presque toujours été très-bien
partagée sous ce rapport. Thomas Erpenius ne s\'est pas rendu méritoire
seulement en qualité do professeur, mais encore en fondant a Leide une
imprimerie oriëntale. C\'est ici qu\'ont brille les Elseviers et, dans Ie siècle
dernier ainsi que dans celui-ci, les Luchtmans. Enfin Ie nom de leurs
successeurs, Brill père et fils, se perpétue dans celui de la vMaison Brill",
qui, soos la direction de MM. van Oordt et de Stoppelaar, se montre
aussi empressée a se charger des grandes publications orientnlistes que
capable de les exécuter. Nous n\'avons pas inscrit au programme, soit
de vos travaux, soit de vos délassements, une visite aux établissements
de la Maison Brill. Ce n\'était pas nécessaire pour que plusieurs d\'entre
vous eussent Ie désir de s\'y rendre. Ils sont certains d\'y être les bienvenus.
Je n\'abuserai pas plus longtemps de votre attention. Si les considé-
rations que je mo suis permis de vous soumettre ont eu Ie bonheur
d\'obtenir votre assentiment, vous n\'en serez que mieux convaincus d\'avoir
agi avec sagesse en vous décidant a diriger vos pas vers cette ville. S\'il
fallait encore quelque chose pour votre justification, ce sont les fruits
de votre réunion qui seulR pourront Ie donner. Cette justification-la
dépend en majeure partie de vous-mèmes. Le Psalmiste des anciens temps
1\'a dit: La Ou les assistants ne peuvent s\'empêcher de s\'écrier: »0h, qu\'il
est agréable, qu\'il est doux que des frères demeurent unis ensemble!",
c\'est »la que Yahwe envoie la bénédiction."
Ce discours, interrompu a plusieurs reprises par des applaudissements,
est accueilli avec\' enthousiasme par 1\'assemblée.
-ocr page 63-
55
Le Président: J\'ai 1\'honneur de communiquer au Congres qae Ie Comité
d\'organisation vient de recevoir la lettre suivante:
»J\'ai 1\'honneur de faire savoir, au nom de S. A. R. le prince Alexandre
des Pays-Bas, au Comité du Congres des Orientalistes réuni a Leide,que
S. A. a le regret d\'être empêchée par 1\'état de sa santé d\'assister au
Congres.
L\'adjudant de service
H. Beijerman."
Nous regrettons vivement 1\'absence de son Altesae Royale et l\'indis-
position qui en est la cause. Mais en même temps nous savons gré au
Prince d\'avoir concu le projet d\'assisteranos séances, et vous nie permettez
sans doute, Messieurs, de lui exprimer, au nom du Congres, notre pro-
fonde gratitude de 1\'honneur qu\'il aurait voulu nous faire.
Les livres offerts au Congres sont déposés sur la table du Bureau. Le
Président énumère les noms des donateurs, renvoyant pour les titres des
ouvrages au Bulletin n°. 1, qui se trouve entre les mains des Membres.
Il fait ressortir 1\'importance et la valour de leurs dons et leur témoigne
la reconnaissance du Congres. En mentionnant 1\'envoi de M. A. C. J.
Geerts, il fait part a 1\'assemblée de la douleureuse nouvelle du décès de
ce jeune savant, arraché par une mort prématurée a la science et a ses
parents; il exprime sa vive sympathie pour ces derniers. Le nom du
Rajah Sourindro Mohun Tagore lui donne l\'occasion d\'attirer 1\'attention
du Congres sur 1\'intérêt que le Rajah ne cesse de porter a ses travaux
et sur la générosité dont son envoi fait preuve.
La liste des dons étant épuisée, le Président donne la parole a ceux
d\'entre les Membres qui lui avaient fait part de leur intention de pré-
senter eux-mêmes les ouvrages qu\'ils destinaient au Congres.
M. Schefeb:
Monsieur le Président,
J\'ai 1\'honneur d\'otïrir au nom de 1\'Académie des Inscriptions et belles
lettres le second fascicule du Corpus Inscriptionum Semiticarum. En me
chargeant de le présenter dans cette 3éance solemnelle, 1\'Académie a
voulu donner un témoignage tout particulier de 1\'estime dans laquelle
elle tient les savants travaux de l\'Université de Leyde.
Je dépose également en qualité d\'administrateur de 1\'École des langues
orientales vivantes un volume de mélanges historiques et géographiques
relatifs a 1\'Orient; il est du a la collaboration de MM. les professeurs.
-ocr page 64-
56
Certaincs circonstances nous oat permis d\'augiuenter cette année Ie nombre
de nos publications et 1\'École a tenu a laisser ïi l\'Université de cette
ville une marque spéciale de sa reeonnaissance pour les services rendus
par les orientalistes éminents qui, depuis Erpeuius et Golius , n\'ont cessé
de maintcnir les glorieuses traditions de l\'Ecole "de Leide.
M. du Rieu:
Messieurs!
J\'ai 1\'honneur d\'ajouter a cette belle collection de cadeaux oft\'erts au
Congres, deux volumes que je viens de publier.
Le premier est Ie recueil des Lettres inédites de Warnerus, dédié au
sixième Congres des Orientalistes. J\'y ai joint une biographie plus com-
plète de eet homme, qui a si bien mérite" des études orientales a Leide.
Je regrette de n\'avoir pu orner cette publication du portrait de Levinus
Warnerus, mais il n\'existe pas. Si parmi Messieurs les Membres du Con-
grès il y en a qui s\'intéressent aux portraits des autres Orientalistes qui
ont occupé une chaire a notre Université, je les invite a jeter un coup
d\'csil dans une des salles de notre Bibliothèque, oü je les ai arrangés.
Le second volume est le Catalogue des Livres chinois conservés sous
le toit hospitalier de la Bibliothèque qui est confiée a nos soins. C\'est
une collection qui ne manque pas d\'iraportance, et dont la partie prin-
cipale fut acquise il y a quelque temps par le Gouvernement. Le Cata-
logue a été fait grace au concours bienveillant de notre ami M. le
Professeur Gustave Schlegel; il est dédié a la 4me section du Congres; un
exemplaire en sera offert a chaque membre de cette section de 1\'Asie
Centrale et de rExtrême-Orient.
M. Cust:
On the occasion of the opening of the Sixth Oriental Congress, in the
name of the scholars of England, I beg to congratulate the scholars of
Holland, and more especially the renowned University of Leiden.
We do not forget that Holland has ever been the Cradle of Liberty,
the Nursery of Scholars, and is now the fellow-labourer of England in
the work of introdneing Civilisation among the Millions of the East
Indies.
I lay upon the table^ a work upon the Languages of Africa. With South
Africa the name of Holland is inseparably connected, and I can state
that of all the Languages of Enrope the Dutch Language is the only one^
-ocr page 65-
57
that ia domieiled in Africa, and has been adopted by tribes, who have
abandoned for it their own Language.
M. Shyaïami Krishnavakma :
It is a source of extreme gratification to me that I have been sent
by the Government of India to represent my own country at this Con-
gress; for assuredly no country in the world is so deeply interested in
the proceedings of an Oriental Congress as India. I feel really happy
when I think that I am now speaking in the very country about whioh
I used to read in my vernacular books when quite a boy. It will inter-
est you to hear that we in Gujarat call the natives of this fiourishing
country \'Valandas\' (oMo^l)- an incorrect form no doubt for Hollanders.
One of the many advantages of an occasion like the present to a native
of the far East is that it affords an opportunity of meeting distinguished
Orientalists like your honoured Professor Kern, Prof. Roth, Prof. Weber,
and others who are known to us in India by their works and reputa-
tion only.
Before I conclude I cannot help expresaing a hope that a time may
come when an Oriental Congress will be held in some part of India,
and I can assure you that my fellow-countrymen will amply return the
debt of gratitude we owe to the Oriental scholars of the West for the
interest they take in the languages and literature of our beloved fatherland.
M. D. H. Müllek offre au Congres Ie livre public" par lui et M. I. H.
Mordtmann sous Ie titre de «Sabaische Denkmaler" et s\'exprime
comme suit:
Wenn ich dieses Buch dem Congresse besonders überreiche, so geschieht
es nicht desshalb, weil ich den Werth desselbcn so hoch stelle und die
besondere Aufmcrksamkeit des Congresses darauf zu lenken beabsichtige,
sondern weil meines Krachtens der Zweig der Semitischen Epigraphik,
welchem dieses Buch gewidmet ist, bisher die Beachtung nicht erfahren
hat, welche er verdient. Wiihrend andere epigraphische Gebiete durch
ihre Berührungen mit der alten, besonders biblisehen und griechischen
Literatur nach ihrer vollen Bedeutung erkanut und gewürdigt worden
sind, und sich /.urn Theil auch durch ein gewisses, geriiuschvollcs Auf-
treten bemerklich machen, blieben die Sabilischen Studiën bis jetzt wenig
beachtet und hielten sich bescheiden im Hintergrunde. Nun aber da
durch das Verdienst ausgezeichneter und muthiger Forschungsreisenden ,
denen sich in jüngster Zeit meiu leider verunglückter Landsmann Steg/ried
-ocr page 66-
58
Langer wüïdig anreihte, neues und reiches Material vorliegt, und da auch
die Entzifferung der Inschriften und ihre sprachwissenschaftliche und
historische Verwerthung wesentliche Fortschritte gemacht haben, soglaube
ich dass auch dieser Zweig als ebenbürtig in den Kreis der epigraphischen
Studiën aufgenommen zu werden verdient.
M. Wijnmalen:
Deux mots, Monsieur Ie Président!
Premièrement un don au notn de VInstitut Royal pour la philologie,
la géographie et 1\'ethnographie des Indes néerlandaises, établi a la Haye.
Le Conseil d\'administration m\'a donné Ie mandat de vous ofirir quel-
ques écrits que nous avons publiés a 1\'occasion du sixième Congres des
Orientalistes. Notre savant collaborateur, M. Niemann, Professeur au
Lycée indien a Delft, a publié un texte Bouginais, avec quelques notes,
contenant une histoire de Tanette (ïle de Célèbes); ce texte fait partie
de la riche littérature Bouginaise. Son ami et notre collègue, le savant
docteur Matthes, nous a donné quelques specimens de la poésie bougi-
naise et macassare.
Ce sont ces deux ouvrages séparés que 1\'Institut Royal m\'a chargé
de déposer sur le bureau de votre Congres.
Il m\'a été possible a moi-même, comme Secrétaire de 1\'Institut, grace
a la collaboration et a la bienveillance de plusieurs savants, membres de
notre institution, de me procurer une série d\'études sur la philologie,
la géographie et 1\'ethnographie de 1\'Archipel indien. .T\'ai tout réuni en
deux autres volumes, que je me permets de vous offrir avec 1\'expression
de notre haute considération.
Encore un mot, M. le Président! Dans votre discours d\'ouverture vous
avez eu la bonté d\'adresser a notre Institut Royal quelques paroles bien-
veillantes. Je vous prie d\'en accepter nos remercitnents les plus sincères
avec 1\'expression de nos vcaux pour la réussitn de votre Congres.
M. van deii Lith:
Si j\'ai demandé ici la parole, c\'est que le don que j\'ai 1\'honneur de
déposer — le Kitab adja\'ib al-hind ou Livre des merveilles de 1\'Inde —
est offert au Congres, non par moi seul, mais aussi au nom de M. L.
Marcel Devic. Comme j\'aurai 1\'occasion de dire quelque chose sur ce
travail dans la cinquième section, il me sera permis de garder ici le silence
sur le contenu de cette oeuvre. Mais j\'ai a cceur de remercier publique-
ment M. Schcfer, dont la liberalité bien connuc de vous tous, Messienrs,
-ocr page 67-
59
a déja rendu tant de services a la science oriëntale. C\'est lui qui a donné"
a M. de Goeje la eopio du manuscrit qui a servi de base a notre publication ;
c\'e9t ii son magnifique manuscrit de Hariri que les éditeurs doivent les
planches qui servent d\'illustration a l\'ceuvre. Je désire aussi remercier ici
1\'administration éclairée de la bibliothèque de Sainte-Sophie, qui a bien
voulu nous permettre de faire collationner notre copie avec 1\'original de
Constantinople, confié a ses soins.
M. Stkassmaikr:
Meine Herren, Ich erlaube mir in dieser Versammlung die crsten drei
Lieferungen meines Werkes >Alphabetiscb.es Verzeichniss der Assyrischen
und Akkadischen Wörter" zu überreichen. Es ist dasselbe die Frucht
eines fünfjiihrigen Studiums der Keilschrifttexte im Britischen Museum,
und dessbalb darf ich es wohl wagen in dieser Versammlung die Auf-
merksamkeit der hier anwesenden Gelehrten darauf zu leuken. Ich hoffe
dureh diese Publication das Studium der Keilschriften wesentlich zu för-
dern, und deshalb habe ich auch keine Mühe gescheut alle darin behan-
delten Texte selbstiindig von den Originalien in London und Paris zu
copiren und mit möglichster palaiographischer Genauigkeit zu reproduci-
ren. Nur so wird es nach meiner Ansicht möglich sein den Assyriologi-
schen Studiën das Ansehen zu verschaften welches sie verdienen und wei-
tere Fortschritte zu sichern. Mit dem nachsten Jahre hoffe ich diese
Publication, einen starken Quartband von ungefahr 1100 Seiten, glücklich
zu Ende führen zu können.
                                   
MM. Carrière, Cates et Rylands , Delattre, Dyserinck, van den Gheyn ,
Guiuiet, Guyard, G. Oppert, Schefer, Speyer, et Tien déposent des
ouvrages importants destinés au Congres. M. Thornton présente 14 photo-
graphies de sculptnres gréco-bouddhiques déconvertes en Yustuzai prés de
la frontière Nord-Ouest de la province du Panjab (Inde Britannique).
Les sculptures (qui so trouvent a présent dans Ie Museum ii Lahore)
déinontrent rinfluence de 1\'art grec sur 1\'art indigène d\'Inde et seront
Ie sujet de remarques et d\'explications de M. Ie Dr. Leitner dans la Section
aryenne.
MM. van den Gheyn, de Goeje et Vaux offrent des livres au nom,
respectivement, de MM. de Harlez, Darmesteter et Terrien de la Cou-
perie \').
1) La liste de tous les livres présente\'s au Congres, soit a cette occasion, soit
dans Ie cours de la scmaine, sera publiée k la fin du Compte rendu des Séances.
-ocr page 68-
60
Le Président: Messieurs, nous sommes profondément touches des dons
si généreux que vous venez de nous offrir, et le Congres tout entier vous
en témoigne sa vive gratitude. S\'il nous restait quelque doute sur la
sympathie qu\'une réunion comme la nötre inspire aux Orientalistes, les
preuves que vous en donnez dans cette séance seraient bien de nature a
nous en guérir. Nous aurons soin que vos dons, avec ceux qui se trou-
vaient déja sur la table, soient transportés dans la salie de Rijnland et
qu\'ils restent la pendant toute la semaine, pour que chacun d\'cntre vous
soit a, möme d\'en prendre connaissance. Ensuite nous les ferons parvenir
a leur destination, conformément aux régies suivies dans les Congres
précédents.
Il ne m\'est pas possible d\'entrer dans des détails sur les dons que
chacun d\'entre vous a eu la bonté de nous offrir. Permettez-moi cepen-
dant de faire une exception pour les ouvragea publiés a 1\'occasion de
notre Congres même, les «Mélanges orientaux" des Professeurs de 1\'École
spéciale des langues orientales vivantes de Paris, et les >Bijdragen" que
Tlnstitut Royal pour la philologie, la géographie et 1\'ethnographie des
Indes néerlandaises a fait imprimer. Messieurs les représentants de ces
deux institutions, il nous faudra du temps pour étudier les savantes dis-
sertations que vous nous avez offertes. Mais dès maiutenant nous pou-
vons apprécier les sentiments de sympathie et bienveillance dont vos
publications nous sont un précieux témoignage. Au nom du Congres je
vous en remercie bien vivement, et j\'y réponds par des vceux sincères
pour le succes de vos efforts dans 1\'intérêt de la science oriëntale!
La parole est a M. le Professeur de Goeje, qui désire faire une propo-
sition au Congres.
M. de Goeje :
Messieurs!
Parmi les nations qui ont rendu a la science les plus grands services
en veillant a la conservation de matériaux précieux et en placant ceux-ci
a la disposition des savants, le peuple anglais occupe la place d\'honneur.
Il n\'y a pas dans le monde entier une seule institution qui egale le Musée
Britannique, et tous ceux qui ont eu le privilege d\'y travailler peuvent
rendre témoignage a la bienveillance avec laquelle ou y est accueilli et
aux facilités qu\'on y trouve pour étudier les, livres et les manuscrits.
Maïs il arrive souvent a des savants d\'être dans l\'impossibilité, soit
d\'aller en personne a Londres, soit d\'y envoyer quelqu\'un pour travailler
iï leur place. No pouvant continucr leurs études saus 1\'aido de manus-
-ocr page 69-
61
crits que Ie Musée possède, ils sont obligés d\'abandonncr leurs projets;
car Ie reglement du Musée ne permet pas qu\'un manuscrit sorte de l\'édi-
fice et soit prêté au dehors. Or, comme il n\'y a souvent qu\'un seul
savant qni soit en état de faire usage d\'un manuscrit donné et d\'y pui-
ser les renseignements nécessaires pour ses travaux, il résulte de la que
plus d\'un manuscrit précienx restc sans emploi, contr.iirement a la géné-
reuse intention des fondateurs des collections, qni certainemcnt n\'avaient
pas destiné les manuscrits a figurer siraplement dans la bibliothèque,
mais a être lus et étudiés.
Il y a plusieurs années déja que les administrateurs de la bibliothèque
de Leide et de plusieurs autres bibliothèques prötent des manuscrits aux
savants, et, quant a nous, nous n\'avons jamais eu lieu de regretter
d\'avoir adopté ce principe libéral. En effet, nous avons vu que, par la
responsabilité morale qu\'elle impose, la pleine confiance est Ie inoyen Ie
meilleur et Ie plus efficace de prévenir la perte ou la mutilation de nos
trésors. Les chances de pertes fortuites causées par des accidents de
route ont été presque réduites il rien par 1\'excellente organisation des
postes.
Si vous admettez, Messieurs, Ie bien fondé de ces eonsidérations, je
me permettrai de vous prier d\'examiner, pour en faire 1\'objet de vos
délibérations dans la séance de clöture, la proposition suivante:
Que Ie Congres émette Ie vceu que dorénavant les savants qui seront
empêché8 de se rendre en personne au Musée Hritannique puissent être
mis a même de consulter dans leur propre pays les manuscrits dont ils
auront besoin pour leurs études, sous les conditions de garantie que MM.
les Trustees jugeront nécessaires; que 1\'assemblée autorise Ie Conseil a
soumettre ce vceu a Messieurs les Trustees du Musée Britannique, a prier
ceux-ci, au nom du Congres, de Ie prendre en bienveillante considération
et ö, solliciter leur puissante intervention auprès du Gouvernement Britan-
nique en faveur de la réalisation de ce vceu.
Le Président: Vous avez entendu, Messieurs, la proposition de notre
collègue. Nous ne nous en occuperons pas en ce moment. L\'affaire est
trop grave pour être décidée sur le champ. Il nous faut du temps pour
y réfléchir. Je la remettrai donc a 1\'ordre du jour dans notre séance de
clöture.
Maintenant la parole est a M. le Dr. Leitner, qui désire faire une
co ui in u uitat ion au Congres.
-ocr page 70-
62
M. Leitner:
One of the important events in the Oriental World, and also, as I
hope may be proved in future, in the World of Orientalists, since the
last Congress, has been the reoognition and investiture with extensive
privileges by the Indian Government on the 14\'h October last of the
Anglo-Oriental University of the Panjab, which has been founded, after
a struggle of seventeen years, by the liberality of the Indian Chiefs and
gentry and by the energy and devotion of the learned classes of the Pan-
jab and of several European proinoters, ainong whom I notice that Mr.
Thornton, the Delegate of the Koyal Asiatic Society, is present on this
occasion.
This Institution has been established as an examining, a teaching and
a literary body for research and a lïoard of Education for the province, and
has, in addition to the ordinary functions of a complete University and
Academy. in the fullest sense of these words, as its special task the
revival and development on a comparative and critical basis of Oriental
classical learning and of the spread of knowledge to the masses of India
through the medium of their vernacular languages. With this view, one
of the principles laid down by the promoters and founders at the be-
ginning of the movement for the establishment of an Oriental University
in India, the only one in the world, was to enter into relations with
Oriental Institutions and Scholars in the West, to aid their aims by local
researches and to receive their advice for the further development, impro-
vement and cultivation of Oriental studies. I need not point out what a
wide field this otters for the activity of Orientalists, but when I add fur-
ther that the University in question has already issued over 190 works,
no doubt of varying degrees of merit and chiefly translations or editions
of existing works, tbat several hundred thousand copies of popular Per-
sian, Urdu and Panjabi poets are yearly lithographed by the unaided
activity of the people of the Panjab, and that the 2000 Siate Schools of
that province absorb 68000 copies of ono Urdu Reader only, whilst the
tiOOO indigenous Arabic, Sanscrit, Gurmukhi and other Schools have more
or less extensive courses of reading, and that all this only refers to one
province of the Indian Empire, a vista for literary enterprise is still fur-
ther opened for Oriental Authors and Publishers, whose publications will
be as valuable to us as thoBe of the Panjab .may be to them. Indeed)
the Oriental publishers, Messrs Allen, have, with praiseworthy liberality
already presented a copy of all their valuable productions to the Uni-
versity
of the Panjab. Similarly, it is to be hoped that the University
-ocr page 71-
63
of the Panjab will, on the application of the State-resources for higher
education being made by its advice, engage the services of Orientalists
in Europe and elsewhere as both »Lehrer and Mehrer" of their respective
specialities. Finally, it may be deserving of the attention of this Con-
gress to consider how far the Schemes of Examination for the ordinary
degrees of Bachelor, Master and Doctor of Oriental le&rning, and the
honorary degree of Doctor of Oriental learning, which the Government of
England and India has reserved to the highest proved Oriental attain-
ments, may not be rendered available as a stimulus to Oriental Students
and Scholars in Europe , by constituting certain centres where the leading
Orientalists may be found uuder whose care and guidance the Examina-
tion papers may be given out to Oriental Candidates recommended by
them. To us in the Panjab it is of, at least, equal importance that the
Orientalists of Europe, the United States and elsewhere should watch the
further development of the University of the Panjab, so that it may
remain true to the special object of its foundation.
Oriental learning as the basis and Europe.m science as the superstruc-
ture on indigenous methods are equally necessary; otherwise we may
have to deplore events like that at Batala, where several hundred weigbt
of valuable Sanscrit, Persian and Gurmukhi manuscript» were sold as
waste-paper, a great contrast to the purchase of 7Ü0 Arabic manuscripts
by the enterprising Oriental Publisher, Mr. Brill of this city of Leyden,
this good, clean and loveable Athens of the North. The preservation
also of traditional explanations, curricula of studies and the utilization of
indigenous schools regarding which a lengthy Keport has been subinitted
to the Congress, will be, I trust, an object of the constant care of the
University ot the Panjab, with which also the network of State Schools
and Colleges is now connected, which issues several critical inonthlyjour-
nals in Arabic, Sanscrit, Persian and other languages, and before which over
1ÜO0 candidates presented themselves at the examinations in various
Faculties which have just been concluded. This is already a step in
advance on the 5000 candidates which ott\'ered themselves for its Exami-
nations during the pievious ten years of its existence as a University
College, for, as many of you are aware, this Institution dischargedmany
of the functions of an University for a series of years, without the name
and status of one, which have now been conferred on it by the Legislature.
It is to the lndian Government that the world is indebted for its only
Oriental University and it seems to me that an assembly like the pre-
sent one nmy well wish it »God speed" and recommend its further care
-ocr page 72-
•;-i
and devclopment, for the benefit of Oriental loarning, to the authority
that has called it into official existenco.
Whilst doing this, however, it is impossible to overlook the debt of
gratitude which we owe to the Anjuman-i-Panjab Association, which
originated the movement and alpo founded the now flourishing Oriental
College — the >Mahavidyala" of the Pandits and the >Bait-ul-ulüm" of
the Moulvis, as a forerunner of the Oriental teaching aspect of the
Universifcy. (Applaudissements.)
M. Leitnur, en terminant, fait circuler des photographies représentant
la Salie du Sénat et Ie College oriental et dépose quelques publications
qu\'il présente au Congres.
Le Président: Je remercie M. Leitner de sa eomniunication.
L\'ordre du jour étant épuisé, j\'ai 1\'honneur d\'inviter les Membres du
Congres a bien vouloir se eonstituer en sections. Aux ternies de nos
dispositions générales chaque seetion élit son bureau. Sans déroger a, ce
droit je me permets de designer les honorables membres sous la prési-
dence desquels les sections voudront bien procéder a la formation de leurs
bureaux. Sous 1\'approbation du Congres, je propose comme présidents
provisoires de la
Seetion sémitique a„ M. Ch. Schefer;
Seetion sémitique b., M. E. Schrader;
Seetion aryenne, M. R. von Roth;
Seetion africaine, M, J. Lieblein;
Seetion de 1\'Asie centrale et de PExtrême-Orient, M. G. von der Gabelentz;
Seetion de la Malaisie et de la Polynésie, M. P. Favre.
L\'assemblée ayant marqué son assentiment, la séance est levée ü
midi et demi.
Après la séanee, les livres et imprimés offerts au Congres ont été
transportés dans uue des deux salles du Gemeenelandshuis de Rijnland
que 1\'administration avait mises gracieusement a la disposition du Comité,
pour y organiser une exposition de manuscrits, de livres imprimés raree,
de dessins et de photographies pouvant intéresser les membres du Con-
grès. Grace a la liberalité avec laquelle plusieurs institutions et parti-
culiers avaient confié leurs trésors au Comité., 1\'exposition était devenue
interessante. On y voyait des contributions de la Bibliothèque de l\'Uni-
versité de Leide, de 1\'Institut royal de la Haye pour la philologie, la
géographie et 1\'ethnographie des Indes néerlandaises, du Musée d\'antiquités
-ocr page 73-
65
de Leide, du Musée Guimet de Lyon; MM. Schefer , Max Muller, Roorda,
Vreede, Grashuis et Wijnmalen avaient exposé des manuscrits de grande
valeur; M. Veth avait prêté une belle collection de livres imprimés se
rapportant aux Indes néerlandaises; M. D. H. Muller avait apporté de bel-
les photographies faites en Syrië et au Yémen par Siegfried Langer, et
des facsimilés d\'inscriptions sémitiques; M. Leitner rendait visible, dans
une belle série de photographies, 1\'influence de 1\'art grec sur celui de
1\'Inde septentrionale. Les photographies exposées par M. Thornton se
rapportaient au mom e sujet. Une autre contribution tres remarquable de
M. Leitner consistait dans une série de documents devant servir a l\'his-
toire de la fabrication des shawls indiens, dont les dessins constituent
une sorte d\'écriture, dont M. Leitner a retrouvé la clef. M. Peterson avait
apporté de Bombay une collection de manuscrits précieux, que Ie Gouver-
nement éclairé de Bombay avait gracieusement permis de présenter au
Congres. M. Serrurier avait exposé des chromolithographies représentant
des scènes tirées du Wayang Pourw&, dont Ie texte explicatif a été
publié dans les «Bijdragen tot de Taal-, Land- en Volkenkunde van
Nederlandsch-Indië."
Une collection de publications en langue javanaise par la maison Van
Dorp et C°. a Semarang, expédiée pour 1\'exposition et destinée ensuite
a la bibliothèque de 1\'Institut de la Haye, n\'estarrivée que quelques jours
après la clóture de 1\'exposition.
A une heure et demie de 1\'après-midi avait lieu 1\'inauguration solen-
nelle du Musée d\'ethnographie, qui avait été ferme durant plusieurs mois
a cause de réparations et de réformes a effectuer dans 1\'organisation.
Parmi les peraonnes présentes se trouvaient les trois Ministres qui avaient
assistó a la séance d\'ouverture, les membres du Bureau du Congres,
les directeurs des autres musées. Le directeur, M. Serrurier, donna un
rapide exposé de 1\'origine et des agrandissements de la riche collection
confiée a ses soins, et recommanda les interets du Musée a la bienveil-
lante protection du Gouvernement. Son Exc. Ie Ministre de 1\'Intérieur,
M. Heemskerk, exprima sa satisfaction et promit le constant concours
du Gouvernement. M. Stolpe, de Copenhague, juge éminemment compé-
tent, prenant ensuite la parole pour féliciter M. Serrurier de son succes,
déclara que dorénavant le Musée d\'ethnographie de Leide devait être
classé parmi les Musées les plus riches et les mieux organisés de 1\'Europe.
5
-ocr page 74-
LISTE DES MEMBRES DES SECTIONS.
1. SECTION SÉMITIQUE.
Halévy.
Van den Ham.
35 Haupt.
Herman.
Holwerda.
Houtsma.
Hunfalvy.
40 De Jong.
Justi.
Juynboll.
Kautzscli.
Keith-Falconer.
45 Kissmeyer.
Kleyn.
Kuenen.
Land.
Landberg.
\' 50 Lang.
Liezen berg.
Loewe.
Lund.
De Maray.
55 Matthes (J. C).
Muller (A.).
Muller (D. H.).
Nöldeke.
Oort.
60 Oppert (G.).
Oppert (J.).
Von Orelli.
Peter.
Prins.
Aequoy.
Amin al-Madani.
Aratz.
Bahler.
5 Barbier de Meynard.
De Berchem.
De Blomme.
Brown.
Brünnow.
10 Budde.
Bnhl.
Carrière.
Cates.
Clermont Ganneau.
15 M« Curdy.
David8on.
Delattre.
Delgeur.
Derenbourg (H.).
20 Derenbourg (J.).
Dilliiutnu.
Duval.
Dyserinck.
Ethé.
25 Van Gelder.
Van Gilse.
De Goeje.
Goldziher.
Gottwaldt.
30 Grotemeyer.
Guyard.
Gwynn.
-ocr page 75-
67
Smeding.
80 Snouck Hurgronje
Socin.
Le Strange.
Strassmayer.
Thorbecke.
85 Tiele.
Tien.
Valeton.
Vogelreuter.
Wesseling.
90 Wildeboer.
Wright.
65 Prym.
Robertson Smith.
Rockhill.
Rylands.
Sachau.
70 De la Saussaye (Chantepie).
Sayce.
Schefer.
Schenz.
Schlottmann.
75 Schneedorfer.
Schrader.
Schrieke.
Six
2. SECTION ARYENNE.
Lignana.
Loewe.
Macdonell.
30 Michel.
De Milloué.
Muller (E.).
Niemann.
Oppert (G.).
35 Oppert (J.).
Papageorgios.
Pauli.
Peterson.
Quarle9 van UfFord.
40 Ramdas-Chubildas.
liliv-t Davids.
Bost.
Von Roth.
Senathi-Raja.
45 Speyer.
Tbornton.
Tiele.
Vaux.
Vercouillie.
50 Warren.
Weber.
Windisch.
Beauregard.
Bendall.
De Blomme.
Bourquin.
5 Bromehead.
Bühler.
Cust.
Davidson.
Ehrenburg.
10 Feer.
Flechia.
Fritze.
Gallee.
Van den Gheyn.
15 Graham.
Guimet.
Gwynn.
Halévy.
Jacobi.
20 Karlowicz.
Kern.
Krishnavarma.
Euhn.
Leger.
25 Leitner.
Lenmann.
-ocr page 76-
3. SECTION AFRICAINE (égyptienne).
Van Bemmelen.
10 Loewe.
Delgeur.
de Milloué.
Eiaenlobr.
Oppert (J.).
GoldnischetF.
Pleyte.
Guimet.
Rylands.
Halévy.
15 Sayce.
Leemans.
Tiele.
Yon Li\'mm.
Wiedemann
Lieblein.
4. SECTION DE L\'ASIE CENTRALE ET DE L\'EXTRÈME-ORIENT.
Leitner.
15 Lesouëf.
Lind.
Long.
De Marsy.
De Milloué.
20 Neurdenburg.
Pearse.
Rockhill.
De Rosny.
Schlegel.
25 Turrettini.
Beauregard.
De Blomme.
Cordier.
Cust.
5 Von der Oabelentz.
Van den Gheyn.
De Groot.
Guimet.
Halévy.
10 Eolwerda.
Howorth.
Hunfalvy.
Kan.
5. SECTION DE LA MALAISIE ET DE LA POLYNÉSIE.
Van der Aa (Robidé).
Favre.
Barbier de Meynard.
Von der Gabelentz
Bergsma.
15 Van Gilse.
Bool.
De Groot.
5 Boele van Hensbroek.
Guyard.
Brandes.
Humme.
Brooshooft.
Hunfalvy.
Cnst.
20 Jonker.
Van Deventer.
Juynboll.
10 Van Dissel.
Kern.
Engelbrecht.
Klinkert.
Engelhard.
Krishnavarmu.
-ocr page 77-
Oppert (G.).
Pahud de Mortanges.
Pijnappel.
40 Quarles van Ufford.
Roelofs.
Rost.
Smeding.
Schneider.
45 Stolpe.
Vreede.
Wilken.
Wijnmalen.
25 Kuhn.
Leitner.
Lind.
Van der Lith.
Long.
30 Marre.
Matthes (B. F.).
Meiss.
Musschenbroek.
Neurdenburg.
35 Niemann.
Njjhoff.
-ocr page 78-
SÉANCES DES SECTIONS.
I. SECTION SÉMITIQTJE.
Guidé par 1\'expériencc des Congres précédents, Ie Comité d\'organisa-
tion avuit divisé cette section en deux sous-sections distinctes, Tune
destinée spécialement a 1\'arabe et a la littérature de 1\'Islam, 1\'aatre aux
autres langues sémitique^, aux textes et écritures cunéiformes, etc. On
avait eu soin eependant de regier les heures des séances de telle sorte
qu\'il füt possible aux mêmes membres dn Congres d\'assister a toutes
celles des deux sous-sections. Elles ont eu lieu pour toutes deux dans
la salie du Sénat de 1\'Université; 91 membres se sont fait inscrire dans
cette section.
Sous-section A (Arabe, littérature de 1\'Islam).
Le Bureau a été constitué comme suit:
MM. Ch. Schefer, président.
A. Socin,         |
vice-presidents.
J. Goldziber, I
S. Guyard,
secrétaires.
C. Snouck Hurgronje,
Cette sous-section a eu trois séances.
PREMIÈRE SÉANCE.
Mardi, 11 Septembre a i •\'. h. du matin.
M. Goldziher lit des extraits d\'un travail sur 1\'école théologique des
Zahirites, le système de doctrine de cette école et son développement histo-
rique, travail qui est sous presse. Après avoir donné un exposé du système de
rimam a9-Chaféy, qui cherche a concilier les différences entre ahl-al-ra\'j
et ahl-al-hadUh, M. Goldziher décrit la réaction de Daoud az-Zabiri
(-\\- 270) et fait voir par plusieurs exemples la maniere dont ce savant
interprétait le Coran et la tradition, methode d\'interprétation qui repose
-ocr page 79-
71
Bur une divergence principielle entre sou système de Ofoul al-fiLh (princi-
pes de la théologie) et celui de ses prédécesseura. La tentative faite par
Ibn Hazm pour appliquer cette methode a la dogmatique a été infruc-
tueuse. M. Goldziher termine sa lecture par une esquisse de 1\'histoire
de 1\'école des Zahirites depuis Ie fondateur jusqu\'a al-Macrizi, qui en a
été Ie dernier adhérent notable.
M. Ethé parle de la vie de Naciri Khosrau, celèbre auteur persan du
cinquième siècle de 1\'hégire, et s\'applique a montrer que 1\'on a cru a
tort qu\'il fallait distinguer deux personnages de ce nom, Ie poète et Ie
pélerin.
A ce propos M. Schefer indique a M. Ethé de nouvelles sources pour
la connaissance des doctrines de Naciri Khosrau, dont il a publié ré-
cemment, en original et en traduction, 1\'importante relation de voyage
connue sous Ie nom de Sefer-namèh. Il a recu 1\'année dernière de Perse
un manuscrit intitulé Zad al-mosafirin, composé par Nacir, 011 eet au-
teur exposé lui-même, dans tous leura détails, ses opinions politiques et
religieuses. M. Schefer ajoute quelques détails sur les missions que
Naciri Khosrau envoya dans 1\'Inde. On peut trouver également des
renseignements utiles sur cette question dans Ie Baydn al-adyan (traite
des sectes religieuses) du Chérif Tadj al-Ma\'alï Mohammed, écrit en
1085, ouvrage que possède M. Schefer et qu\'il vient de publier dans sa
Chrestomathie persane.
Le mémoire de M. Ethé paraitra dans les Travaux du Congres.
M. Land exposé le résultat de ses recherches sur 1\'histoire de la gaiumc
arabe et cherche a prouver, par des documents en partie inédits et par
le calcul acoustique, que cette gamme ne se compose pas de tiers de ton,
comme on le dit ordinairement, et qu\'elle a eu un développement tres
analogue a celui de la gamme occidentale.
En terminant son discours, M. Land rappelle qu\'il existe dans plu-
sieurs dépöts des manuscrits qn\'il importerait de connaitre pour vérifier
et completer ce qu\'il a avance. Il voudrait surtout signaler aux sa
vants une notice de Toderini, qui parle d\'un manuscrit d\'al-Farabi con-
servé dans la bibliothèque Hamidïya a Constantinople sous le titre de
Madjal-al-mousiki; ce pourrait bien être l\'ou?rage, perdu jusqu\'ici, de eet
auteur, dans lequel il faisait la critique de ceux qui 1\'avaient précédé
dans ces études.
M. Babbieh de Meyxard , qui a salué avec un vif intérêt la question
mise de nouveau sur le tapis, fait observer que le catalogue de la bibliothè-
-ocr page 80-
72
que en question vient de paraitre, et promet, dans Ie cas ou Ie ma-
nuscrit signalé y serait conservé, de se procurer de plus amples ren-
seignements, puis, s\'il se trouvait que ce fut véritablement Ie livre
perdu, une copie du tcxte.
M. Caklo Laxdbeug:
L\'intérêt qui s\'attache au sujet traite par M. Land avec tant de ta-
lent est considérable. Nous avons su jusqu\'ici bien peu de chose sur
cette matière, restée au&si difficilc auz savants européens qu\'aux doctes
arabes euz-mêmes. Les indications du Kitab el-Arani ne sont pas com-
prises des plus grands lettres orientaux. Ce qu\'en Europe nous sommes
convenus d\'appeler »la musique arabe", terme employé ici même, il y
a quclques moutents, est-ce vraiment arabe ? — Non. — En parlant des
Arabes, il faut bien faire une distinction entre musique et chant. Celui-ci
a de tout temps été goüté et pratiqué chez eux; celle-la n\'a jamais été
tenue dans la même estime. Je parle ici des vrais Arabes, et non pas
de ceux qui furent arabisés par les conquêtes islamiques. La musique
était bien peu développée chez les Arabes préislamiques; Ie chant ne
1\'était pas davantage. Nous savons que, lors de la reconstruction de
la Ka\'ba, sous Ibn Zobeyr, les macons persans appelés a faire ce tra-
vail charmèrent, par leur chant, tellement les Mekkois que les jeunes
gens, même de la plus haute classe, s\'offrirent a porter les pierres pour
que les Persans puBsent chanter a leur aise et continuer a enthousias-
mer 1\'auditoire. C\'est que pour les Mekkois ce chant, cette mesure,
cette gamme étaient nouveaux. Lorsque, avec l\'extension de 1\'Islam,
Ie chant persan (ou grec) eut en valt i Ie gout des conquérants, la rabdba
dut ceder la place a d\'autres instrument* plus appropriés. Pourtant
cette transformation ne fut opérée que chez les Arabes proprement dits.
Ceux qui, dans les provinces conquises, adoptèrent avec la nouvelle re-
ligion aussi la langue de 1\'Arabie, ne faisaient que continuer a suivre
une route depuis longtemps battue. Dans les centres plus en contact
avec Ie vieil element arabe, la nouvelle musique et Ie nouveau chant
n\'eurent pas beaucoup de prise sur les classes inférieures. Les Arabes
postislamiqnes avaient parfaitement conscience de cette innovation venue
du dehors. Voila pourquoi cAbd el Mu\'min el-Armawi dit dans la pré-
face de son livre sur la musique, intitulé: yu»UÜl j SuftJ^SJ\' *JUjJ<
-ocr page 81-
73
^jIaaa3x (^» "(j-i &. Dans tout 1\'ouvrage, cette musique, alors comme
aujourd\'hui d\'un emploi général en Oriënt, n\'est pas une seule fois ap-
pelée arahe. Mais ou faut il donc chercber la musique arabe? Il faut
aller chez les Bédouins et chez les populations sédentaires de 1\'intérieur.
La on entendra Ie vrai chant, la vraie musique arabes.
Celui qui a tant soit peu voyagé en Oriënt a pu constater, plus d\'une
fois, Ie peu de variation qu\'il y a dans la musique arabe; il s\'ennuie
bien vite a entendre la monotonie des airs exécutés sur les instruments
orientaux. Cela tient a ce que les Arabes ne créent pas de mélodies
nouvelles. Elles sont données, une fois pour toutes; on n\'a qu\'a en
choisir une dans Ie nombre pour y adapter les paroles. On m\'a dit que
ce nombre est de 64; je n\'ai pu constater 1\'exactitude de cette assertion.
Chez les Bédouins, cette immobilité, ce stéréotypisme, est encore plus
frappant.
Je ne crois pas qu\'il y ait un peuple plus naturellement poétique que
los Arabes. Ils adorent en même temps Ie chant. Tout arabisant connait
les innombrables récits a ce sujet. Pour 1\'arabe on ne doit jamais sé-
parer Ie chant de la poésie. Celle-ci n\'est pas théorétiquement explicable
sans la connaissance de la pratique de celui-la. J\'ai autre part accentué
Ie lien intime originaire entre ces deux parties, et je me permets a pré-
sent de rappelcr 1\'attention de mes savants confrères sur un phénomène
que j\'ai pu surabondamment constater dans mes relations avec les Bé-
douins. J\'ai observé que chez eux les paroles s\'accommodent, se subor-
donnent, a la melodie on plutöt (on comprendra tout de suite cette ex-
pression) au mètre. Je vais m\'expliquer par un exemple. Dans la respec-
table collection de poésies bédouines que j\'ai réunie je choisis deux bét
au hazard. Ils sont tirés d\'une qastda samniiiritu qui me fut réeitée
par un giand joueur de rababa:
Wè,brt calèh el-bid yültümën1) el-kfuf
Èyda») wa la yatl cala saff el-eqdam
»Je désire que les [femmes] blanches [=belles] se battent les mains 3) pour lui,
En outre (je désire) qu\'il ne puisse mcttre un pied a cóté de 1\'autre".
1)  Le mot porte, selon la prononciation bédouine, 1\'acccnt sur les deux syllabes.
2)  Pour Laj5.
3)  En disant: A quel malheur! o le jeune homme! etc.
-ocr page 82-
71
C\'est ainsi qu\'il récita sans chanter. On s\'évertuera en vain a y décou-
rrir un mètre ro\\\'ii, et Ton ne sera pas plus heureux en y mettant les
voyelles d\'après la grammaire. Selon mon habitude, je priai après cela
Ie barde de chanter la qasida en s\'accompagnant de sa r o baba. Voici
comment il pronon9a alora:
O)0j             * O i O ï               - O O-C              O f _        O <i-l~
OkiXj \'q*Ii L (JiOuJI * aIc L<r*j\'3
f/:\' r> -                     b -                 ____. & 0- 0__ o - o_
On voit a présent Ie mètre, tres commun dans la poésie bédouine:
QfcJaL-*l j ^jLutXwm» .jJUiXwiw». C\'est que Ie mètre était, pour ainsi
dire, dans la melodie, a laquelle les paroles durent se plier pour y être
enchassées. J\'ai souvent observé que, lorsqu\'un Bédouin chante une mé-
lodie sans paroles, un mètre y est parfaitement reconnaissable. C\'est Ie
plus souvent Ie tawïl, qui est fort goüté; Ie wafir est aussi tres en
vogue. L\'emploi de ces mélodies-mètres varie selon les pays; ainsi un
Hegazien ne se délecte pas a la musique égyptienne, qui entraine irré-
sistiblement un auditoire syrien. En me basant sur des observations
répétées de cette nature, je soutiens que les mètres arabes ne sont pri-
mitivement que des mélodies. Nous savons qu\'el-ljalil prêtait 1\'oreille,
non pas a la récitation, mais au chant, lorsqu\'il voulut systématiser
les mètres. On dira que tant de poètes avant el-IIalil nous ont donné
d\'admirables qasida, oü les mots conservent leur aspect ordinaire, et
que, par conséquent, il y avait des mètres recus et employés par ceux
qui savaient manier toutes les richesses de la langue. Une telle objection
n\'est pas sérieuse: la force du poète, la perfection de son talent, con-
sistaient précisément a ne pas défigurer Ie mot en donnant a chaque
syllabe la longueur de mesure qu\'elle devait ou pouvait recevoir. Dans
un petit chef-d\'ceuvre de dispute littéraire qu\'el-Qsili composa pendant
son séjour a Tolède, ce grand philologue dit: JJtSft y* qJJj^\' OiX^I <Xi.
On ne doit jamais oublier que la poésie arabe est iaite ponr être chantée.
Une récitation, telle que nous la comprenons, est d\'invention relativo-
ment moderne chez les Arabes.
Comme on Ie voit. »la musique arabe" est un sujet encore fortvague.
Elle n\'a rien a faire avec celle que M. Land a si bien élucidée. 11 faut,
1) La voyelle de ces deux lettres n\'est pas un a net et clair, mais un son vocal
indécis, nécessaire pour éviter Ie frottement des consonnes et formant enmêmetemps
la note-pied.
-ocr page 83-
75
pour 1\'étndier, qu\'on aille passer quclque temps dans an centre pure-
nient arabe; il faut qu\'on soit an courant de toutes les finesses de la
langue bédouine. Je ferai ce que je pourrai afin d\'apporter des maté-
riaux pour éclaircir ce cöté encore si obscur de 1\'histoire de la civili-
sation arabe. N\'étant pas assez musicien, je ne puis que les mettre a la
disposition de M. Land, qui ne tardera pas, j\'en suis sur, a nous donner
la solution de la question.
M. Scheper a dans sa bibliothèque un superbe manuscrit du 15m\'
siècle, qu\'il croit étre un traite de musique \') et qu\'il mettra volontiers
a la disposition de M. Land. Il ajoute que Ie quatrième volume de l\'en-
cyclopédie Masalik-al-abcitr, qui fait partie de sa collection, est
consacré aux musiciens et musiciennes et pourra rendre de bons services.
M. Sachau entre dans quelques détails sur la musique des Arabes de
la Syrië et de la Méaopotamie, telle qu\'il lui a été donné de 1\'ontendre
pendant son réceut voyage en Oriënt. »Die Araber, dit-il, fangen in unserer
Zeit an, ihre Lieder in Europaischer Notenscbrift zu fixiren und heraus-
zugeben; eine Sammlung dieser Art ist in Beirflt erschienen. Indessen
ist unsere Notenschrift nicht geeignet die jenen Liedern zu Grunde He-
genden Tonleitern im Einzelnen zu erkennen; das Studium dieser letz-
teren wird auch dadurch erschwert, dass die meisten Lieder, welche
ein Reisender auf seinen Wanderungen zu horen Gelegenheit hat, nur
aus sehr wenigen, oft nur aus 2—3 stets sich wiederholenden Tonen be-
stehen". M. Sachau a fait a Falmyre la connaissance d\'un chanteur
bédouin, qui lui récita des poèmes de sa propre composition et de Nimr
\'Adwan, et fait si la section quelques Communications sur la poésie et
les poètes des Bédouins, particulièrement des Chammar de Mésopota-
mie. »Die in der Wüste am haufigsten gesungenen Lieder sind kleine
Vierzeiler, genannt \'Atabat, deren letzte Zeile stets auf die Sylbe bil
auslautet. Ein Beispiel;
Latlac ligebel Singar warga
wadussjlak raac nesim e^sobob. warga
win can min e?§amagh jinSetib warga
hadhak eljóm jilfün elb.ababa.
1) M. Schefer m\'écrit qu\'il a\'eat trompé. Le nuniucrit contient tout simplement
on art poétique en vers. (d. G.)
-ocr page 84-
76
*lch steige auf den Sin^ar-Berg hinauf
und schicke dir auf dem Morgenhauch einen Brief.
Wenn man erst auf Wachs Briefe schretbt,
Alsdann werden die Freunde kommen." (d. h. niemals.)
Ensuite M. Sachau signale a M. Land 1\'existence a Oxford, dans la
bibliothèque bodléenne, d\'ouvrages persans relatifs a la musique orien-
tale. »Neben musik-theoretischen Werken finden sich dort Schriften,
welche aus der Umgebung des Kaisers Akbar stammen, theils biogra-
phische Notizen über berühmte Indopersische Componisten, theils ihre
Compositionen, bezeichnet mit einer unbekannten Noten-Notation durch
die Buchstaben des Arabischen Alphabets." Le catalogne de ces manus-
crits étant en préparation, on pourra bientót avoir tous les détails qu\'on
désire sur cette littératnre.
Après la clóture des séances M. Socin a offert a M. Land quelques
petites phrases mélodiques qu\'il a notées dans le Hauran. Les gens de
cette contrée parlent a peu prés comme les Bédouins; ils ont les mêmes
chansons, donc tout porte a croire qu\'ils les chantent sur les meines airs.
Ce sont des chansons de cavalier, dont la melodie se répète a chaque ligne:
1.
^f U b ^ Lx U
ffiL_ J J-^ | j. ƒ | i-^
ya ma ha - la ya ma ha - la etc.
(ah qu\'il est doux de baiser les filles)
2.
um - mi ca - djou - zin la te - djïb
3.
^— j» j i j j j j m
a - bou grou - nèn se - fa - if
(ó toi, a la large chevelure)
-ocr page 85-
77
1.
EfÉt^^^ | * J ~ I
la - ghét nidj - mak bis - se - ma
(j\'ai trouvé ton étoile au ciel)
M. Land a remarqué que si 1\'on change en la la première note du
n°. 4, comme dans la vieille chanson hollandaise de Gérard de Velzen
(la la si ut-dièse ré si si la etc), tous ces airs se jouent sans peine sur
une seule corde du luth primitif. Pour les deux premiers on met la
corde en sol-dièse, et on emploie Ie motlaq, la zaid, la wosta et la
khincir. Les deux autres sont des airs a bincir; pour Ie n". 3 la
corde est en fa et on se sert du motlaq, de la sabbaba et de la
bincir; pour Ie n". 4 Ie motlaq est en la et 1\'on touche les mêmes
ligatures, plus la khincir. Comp. les §§ 7 et 8 du Mémoire.
La répétition de la melodie a chaque ligne était généralement usitée
avant Moslem ibn Monhriz, mort vers Tan 700 de notre ère.
Le Mémoire de M. Land sera imprimé dans les Travaux du Congres.
M. le Président offre a la section, de la part de M. de Bieberstein
Kasimirski, un livre intitulé >Dialogues francais-persans, précédés d\'un
précis de la grammaire persane et suivis d\'un vocabulaire francais-persan".
DEÜXIÈME SÉANCE.
Mercredi, 12 Septembre a 9J h. du matin.
Le Président, M. Schefer, annonce la mort du docteur Spitta-Bey et
rend un juste hommage a sa mémoire. Il donne ensuite la parole a M.
Ca ulo Laxdberg qui dit:
La joie et la satisfaction qui accompagnent toujours une réunion de
cette nature furent dos le commencement troublées par la nouvelle de
la mort de Spitta Bek. Plusieurs d\'entre nous ont connu ce aavant,
beaucoup ont été ses amis intimes. Sorti de 1\'école de Leipzig, dont je
vois ici devant moi toute une phalange d\'hommes illustres, il alla en
tyjypte un peu malgré lui.
Muis c\'était pour le bien de la science en général et pour les études
en Egypte en particulier qu\'il dut prendre la direction de la bibliothèque
khédiviale du Caire. Son oeuvre sur la terre des Pharaons nous est bien
connue, elle menace de ne pas lui survivre. Je tiens a constater ici»
devant toute cette assemblee, que la bibliothèque du Caire se trouve
-ocr page 86-
78
dans uu état déplorable. Spitta est Ie fondateur d\'une nouvelle branche
de la\'science qui nous occupe; c\'est lui qui a greffé cette branche sur
1\'arbre qui fait 1\'objet de vos soins, de vos recherches. L\'étude scienti-
fique et critique des dialectes arabes parlés doit a Spitta sa première
impulsion. La grammaire du dialecte égyptien est un monument pour tous
les temps, et quand mème, par Ie progrès des recherches dans ce sens,
quelques particularités seraient a changer, elle restera toujours Ie livre
de souree, Ie maitre par excellence au:\\nel on aura recours.
Ceux qui ont eu des relations intimes avec Spitta ont pu apprécier son
excellent caractère, sa douceur, son esprit large et aiguisé. Le temps ne
me permet pas de tracer de notre ami une biographie, quelque courte
qu\'elle soit; j\'ai voulu accentuer la perte que la science a faite, la douleur
que i\'amitié ressent en se voyant cruellement frappée dans ses affections.
Je soumets a 1\'appréciation de notre illustre Président, s\'il ne serait pas
a propos que nous nous levions pour exprimer, par eet acte, les sentiments
de douleur dont nous sommes animés en ce moment-ci.
L\'assemblée se léve en signe de deuil.
M. A. Muller communiqué une étude sur Ibn abi Ocaibiya et sur son
histoire des médecins, écrite en arabe, dont M. Muller a préparé une
édition qui est sous presse. Cette étude para il ra dans les Travaux du
Congres.
M. de Goeje lit des extraits d\'un mémoire posthume du regretté Dozy,
eontenant de nouveaux documents fort interessants pour l\'étude de la
religion des Harraniens, travail que Dozy avait destiné au Congres,
mais qu\'il n\'avait pu achever. Dans une courte préface, M. de Goeje
rend compte de la part qui lui revient dans cette étude.
M. Nöldeke présente quelques observations sur les vrais Sabiens, qu\'on
a identifiés a tort avec les Mendaïtes. Il ne peut entrer ici dans les
détails, mais il fera parvenir une note a M. de Goeje, qui en fera 1\'usage
qu\'il jugera bon.
M. le Président remercie M. de Goeje d\'avoir satisfait au vceu de son
ami Dozy et d\'avoir donné au Congres cette interessante étude, qui est
une nouvelle preuve de 1\'érudition et de la sagacité dn célèbre défunt.
Le mémoire paraitra dans les Travaux du Congres.
M. Hoütsma parle d\'une chronique turque relative a 1\'histoire des
Turcs Seldjoucides de 1\'Asie Mineure.
M. Schefek promet i\\ M. Houtsma les titres des livres qu\'il possftde
-ocr page 87-
70
sur les Seldjoucides et lui fera parvenir volontiers les manuscrits qu\'il
désirera consulter.
Le mémoire de M. Hontsma sera publié dans les Travaux du Congres.
TROISIÈME SÉANCE.
Vendredi, 14 Septembre a 2 h. de relevée.
M. Ethé fait une communication relative a quelques traductions tur-
ques, inconnues jusqu\'ici, des fables arabes de Kali la et Dimna.
Cette communication paraitra dans les Travaux du Congres.
M. D. H. Muller donne lecture d\'un mémoire de M. Hommel , em-
pêché d\'assister en personne au Congres, sur 1\'ouvrage arabe intitulé
Djamharat-al-arab ou Recueil de poésies, dont il préparé une
édition qui sera accompagné d\'une concordance des mots. M. Hommel
annonce en même temps son intention de publier un dictionnaire des
poètes aiiti\'\'-islamites. et il en donne un échantillon. Le mémoire de M.
Hommel est destiné aux Travaux du Congres.
Le besoin d\'un dictionnaire arabe se fait sentir de plus en plus. Celui
de Freytag est épuisé et ne répond plus aux exigences de la science.
Lane a exclu de son lexique, non seulement tous les mots post-clasai-
ques, mais encore ceux dont 1\'emploi est rare et qu\'il se proposait de
réunir dans nn dictionnaire spécial. Le Supplément de Dozy exclut tout
t:e qu\'on trouve chez Freytag et Lane. M. A. Muller, de Königsberg,
lit a ce sujet 1\'oxtrait suivant d\'une lettre du 18 juin de M. Charles Rice,
arabisant américain, bibliothécaire du College de pharmacie a New York:
»Es wird jetzt immer schwerer, den Anfangern im Arabischen geeignete
»lexikalische Hilfsmittel anzurathen. Freytag wird schon selten, und
*diejenigen die sich auf ihn immer verlassen, mussen bei jedem spiltern
»Schritte wieder viel umlernen, je nachdem sie die vielfachen Verbesse-
> rungen, die von andern Oriëntalisten in zerstreuten Publikationen gemacht
«wurden, ïiach und nach auffindon. Lane ist natiirlich für Anfanger ganz
• unbrauchbiir, auch wenn der grossartige Thesaurus vollstiindig ware Es
»gibt jetzt absolut kein vollstiindiges Arabisches Wörterbuch, das den
»Anforderungen der Zeit genügte. Wenn ich ein paar Mal »vollstiindig"
>sagte, so meine ich dies eben in einem restrictiven Sinne, d. h. >so vol-
>stündig wie möglich, ohne weitschweifend zu sein." Es scheint mir an der
«Zeit zu sein, solch ein Werk zu beginnen •, und der Anstoss dazn, denke
-ocr page 88-
80
»ich, sol]te auf dem niichsten internationalen Orientalisten-Congress ge-
»schellen. Da98 ein so grosses Werk nicht von einem Gelehrten bewiiltigt
«werden kann, ist selbstverstandlieh. Es mussen viele dabei helfen; aber
»cs wird sehr Iohnend sein, und ich bin sogar Uberzeugt, dass es aucli
>finanziell reüssiren würde. Allenfalls wflrde Staatshilfe aneh nicbt itus-
»bleiben. Gerade wie das grosse Petersburger Wörterbuch von Böhtlingk
»und Roth eine neue Epoche in den Sanskritstudien schuf, so würde ein
»neues Arabisches Wörterbuch, das wenigstens die klassischeSpracheund
sLitteratur bis znr permanenten Kinf\'ührung des modernen Dialektes in
»die Schriftsprache umfasst, den Arabischen Studiën Vorschub leisten. Ich
»weiss nicht, ob Sie nicht schon oft über diesen Mangel Klagen gehort
shaben; doch kann ich es mir nicht anders denken , denn ich weiss, dass
>dieser Mangel z. B. die Schuld daran tragt, dass das Arabische hier zu
»Lande sehr selten kultivirt wird. Nur die in dem amerikanischen College
»in Beyrut und an ein paar anderen Platzen im Oriënt ausgebildeten
» Missionilre sind eigentlich Arabisten zu nennen. Wenn europaische Gelehrte
»sich dieser Sache annehmen würden, so zweifle ich keinen Augenblick,
*dass ein grosses Resultat erzielt werden würde."
M. Muller dit que la réalisation du voeu de M. Rice, quelque impor-
tance qu\'elle ait pour les études arabes, restera impossible, tant que la
publication de Tabari n\'aura pas été terminée et que les savants qui y
travaillent n\'auront pas de temps disponible. Cependant, il est fort a
recommander de se livrer en attendant a des études préparatoires, en dé-
pouillant en vue du dictionnaire certaines branches de la littérature.
L\'édition de Rouba, qui a été préparée par Ie regretté Spitta-Bey et
que M. Muller pense publier avec l\'assistance d\'autres savants, sera im-
portante pour eet objet. Le dictionnaire spécial de la poésie ancienne,
que M. Hommel promet, sera un véritable jalon dans ce travail, pourvu
qu\'il soit rédigé d\'après une bonne methode. M. Muller termine en
émettant le voeu que , dès que l\'édition de Tabari sera entièrement pnbliée,
les anibisiints s\'entendent pour la publication d\'un dictionnaire arabe
complet. Il ajoute que la haute compétence de M. de Goeje ledésigne-
rait tont naturellement pour la direction de rotte belle entreprise.
M. Caklo Landberg , qui a passé de longues années en Syrië, parle
avec autorité de 1\'importance de 1\'étude des dialectes bédouins pourl\'in*
telligence approfondie de 1\'arabe littéraire. Sa communication sera pu-
bliée dans les Travanz du Congres.
-ocr page 89-
81
M. Barbier de Meynard présente de la part de M. Alric un travail
intitulé »Les pèlerins musulmans au toni beau de Moïse".
Avant de clore la séance, Ie Président, M. Scheper, demande a la
section la permission de lui adresser quelques paroles pour la remercier
de 1\'honneur qui a été fait aux membres du bureau et a lui-même. Il
se félicite et il félicite la section des relations cordiales qui n\'ont cessé
d\'exister entre tous les membres. Il espère que lors de la prochaine
réunion du Congres, tous les membres se retrouveront et continueront
ces traditions de sympathie et de confraternité scientifique.
M. Nöldeke remercie cordialement Ie Président au nom de tous les
assistants.
Sous-section B (autres langues sémitiques, testes et écri-
tures cunéiformes, etc).
Le Bureau a été constitué comme snit:
MM. E. Schrader, président.
W. Robertson Smith,
vice-présidents.
E. Kautzsch,
A. Carrière,
secrétaires.
W. H. Rylands,
Cette sous-section a eu quatre séances.
PREMIÈRE SÉANCE.
Lundi 10 Septembre a 2 h. de relevée.
Le Président donne la parole a M. Oort, qui s\'exprime comme snit:
Messieurs, j\'ai quelques mots a dire sur la meilleure maniere de s\'y prendre
pour éditer le texte de 1\'Ancien Testament. Ce ne sera ni long ni bien
nouveau. Mon but en vous soumettant quelques considérations a ce sujet
est uniquement d\'attirer 1\'attention sur une question qui me semble im-
portante, et sur laquelle j\'espère que vous donnerez votre avis a votre
tour. Il est fort possible que 1\'on ne se trouve pas d\'accord, mais, vous
le savez, du choc des opinions jaillit la vérité.
Je commence par constater un fait qu\'il ne me semble pas probable
que personne songe a nier. C\'est que le texte de 1\'Ancien Testament,
tel que nous le possédons, fourmille de fautes. Des savants de notre
époque nous ont rendu le service de nous donner le texte masorétique
6
-ocr page 90-
82
aussi exactement que possible. Mais, quelque utilité que présente la pu-
blication de ce texte, elle laisse subsister les principales difficultés. En
effet, la critique qui y est mise en action porte essentiellement snr les
voyelles et les accents, fort peu sur les consonnes, et celles-ci laissent
énorniement a désirer dans Ie texte canonique.
L\'étude de 1\'Ancien Testament souffre grandement de eet état de
choses. Soit que Ton veuille en interprêter quelque portion, soit que 1\'on
étudie 1\'histoire et les antiquités d\'Israël, on est a chaque instant obligé
de consulter des passages épars dans tout 1\'Ancien Testament, et alors
il est extrêmement fatiguant de devoir se demander a tout coup: Le
texte est-il pur?
De plus, si le texte est corrompu, il faut faire un travail spécial
pour tacher de le rétablir, et ce travail, vous le savez de reste, n\'est
point simple. Il est tres rare que la comparaison des manuscrits four-
nisse aucun secours. Outre le texte niasorétique on a seulement le texte
samaritain pour ce qui concerne le Pentateuque, et quelques variantes
dans les autres livres. Ce sont les Septante qui sont le grand auxiliaire
pour la critique du texte; ils témoignent de 1\'existence de centaines de
lecons tout a fait différentes du texte canonique. Mais nous ne possédons
pas les Septante. Nous en avons un certain nombre d\'éditions, qui diftè-
rent entre elles, qui toutes renfermcnt des fautes et qu\'il faut toutes
consulter pour établir le vrai texte. On peut en outre consulter les frag-
ments de 1\'bexapla qui ont été conservés et qui renferment d\'autres ver-
sions grecques, dont parfois on n\'a que la traduction en syriaque. Il
y a d\'autres versions encore qui peuvent donner quelque lumière. Il arrive
aussi que 1\'on trouve dans les apocryphes et les pseudépigraphes et dans
quelques éciïts rabbiniques quelques indications de lecons, différentes du
texte masorétique, qui lui sont préférables. Par exemple, il y a les
nombres de la heptogenèse. Quoique la lumière qu\'apporte la compa-
raison de tous ces livres ne soit pas grande, elle n\'est pas nulle non
plus, et 1\'on ne doit rien négliger.
Aucune étude qui a 1\'Ancien Testament pour objet ne peut être con-
sciencieuse qu\'a la condition de faire usatje de ce lourd appareil critique
pour chaque passage dont on a besoin.
Encore si c\'était tout! Déja les Septante ont fait usage d\'éditions dont
le texte était corrompu et dans un grand, nombre d\'endroits on n\'a
d\'autre ressource pour rétablir le texte hébreu que d\'essayer des con-
jectures indépendantes de toute autorité externe. Les bons commentaires
— quoique rari nantes in gurgite vasto — en renferment un nombre consi-
-ocr page 91-
8R
dérable; d\'autres encore ont été proposées dans des articles de revues et
dans des dissertations traitant de sujets spéciaux. Il faut être au courant
de toutes ces conjectures pour éviter de baser un argument sur des fautes
d\'orthographe ou de copie.
Il est de toute impossibilité de toujours avoir sous la main eet immense
appareil critique dans son entier, et nous sommes donc bien obligés de
nous bomer a y avoir recours lorsque nous nous souvenons qu\'une version
a nne variante, ou bien lorsque Ie texte masorétique est évidemment
corrompu. Mais quelle mémoire est toujours fidele ? et combien n\'y a-t-il
pas de passages corrompus sans qn\'on Ie puis.se deviner, par exemple
s\'il 9\' agit de noms propres ou de nombres.
En outre les questions critiques sont souvent tres difficiles a résoudre
et, malgré cela, c\'est a chaque instant en passant que nous sommes
obligés de Ie faire. Nous courons ainsi Ie risque de les étudier avec
beaucoup moins de soin que nous ne Ie ferions nous-mêmes a tête repo-
sée, ou que d\'autres ne l\'ont déjii fait, quoique nous 1\'ignorions.
Il est donc clair qu\'il serait urgent de posséder un livre dans lequel
auraient été réunies toutes les conjectures de quelque importance. J\'ap-
pelle ici conjectures toutes les propositions qui tendant a modifier Ie
texte, tant celles qui s\'appuient sur Ie témoignage d\'une traduction et
qui par conséquent ne sont pas des conjectures au sens ordinaire du mot,
que celles qui sont fondées uniquement sur 1\'autorité interne, c\'est-a-dire
sur ce qu\'exigent la grammaire et Ie contexte. J\'applique Ie même
nom a toutes, parce qu\'il n\'est pas toujours possible de tracer exacte-
ment la limite entre les deux sortes de propositions. Celui qui publie-
rait un ouvrage de ce genre, ne füt-co que pour une partie de 1\'Ancien
Testament, ferait une chose éminemment utile.
Mais serait-il utile de publier un texte modifié d\'après des conjectures?
Il y a la une question a examiner!
Il est évident que ce texte serait tres difficile a établir. En effet,
déja lorsqu\'il s\'agit de faire une édition critique pour un ouvrage dont
il existe plusieurs manuscrits, et que 1\'on suit la bonne methode, qui
consiste il choisir comme texte fondamental Ie meilleur manuscrit et ;ï.
Ie corriger en Ie comparant avec d\'autres, il est presque impossible de
ne pas commettre des fautes. Combien ce (langer ne deviendra-t-il pas
plus grand pour 1\'Ancien Testament, oü la ressource de la comparaison
des manuscrits fait défaut! L\'opinion plus ou moins subjective de l\'édi-
teur, la maniere dont il comprend Ie texte, joue ici inévitablement un
róle tres souvent décisif. Je crois néanmoins que c\'est la que se trouve
-ocr page 92-
84
Tidéal S. poursuivre et qu\'il serait bon de publier de cette maniere au
moins une partie de 1\'Ancien Testament; seulement il ne faudrait pas
commencer par Job ou Samuel, mais par Ie Fentateuque.
Ceux qui pourraient les tout premiers nous donner Ie travail que je
crois désirable sont les savants qui font un commentaire sur quelqu\'un
des livres de 1\'Ancien Testament. L\'utilité unique, et entièrement néga-
tive, qn\'il y a a faire imprimer Ie texte masorétique en regard de la
traduction, comme quelques commentateurs 1\'ont fait, c\'est de rendre Ie
livre plus cher. Il vaut déja mieux donner, avec quelques notes criti-
ques, Ie texte modifié sur lequel la traduction a été faite. Mais nous
demandons mieux encore aux commentateurs. Nous voudrions qu\'ils
donnassent sous Ie texte modifié qu\'ils ont suivi leur appareil critique
complet; car Ie but final a atteindre est la publication d\'un texte cri-
tique de 1\'Ancien Testament.
Ce qui plaide en faveur d\'une entreprise de ce genre, c\'est qu\'il existe
des centaines de passages oü la lecon que 1\'on doit préférer a celle des
Masorètes est évidente, et oü par conséquent 1\'on épargnera au lecteur
une grande perte de temps en admettant cette lecon dans Ie texte.
D\'un autre cöté, les chances d\'erreur pourront être fortement diminuées
si 1\'on a soin de suivre une sage methode.
Je me permettrai de vous proposer les régies suivantes.
1*. Ne donner dans Ie texte que les consonnes, tandis que dans certains
cas difficiles on pourra placer dans les notes des mots vocalisés d\'après
les Masorètes ou selon diverses interprétations.
2°. Faire jouer au texte canonique Ie röle réserve au meilleur manu-
scrit dans les bonnes éditions critiques, c\'est-a-dire laisser ce texte intact
toutes les fois qu\'il n\'y a pas de motifs pour Ie modifier.
3". Toutes les fois que Ie texte canonique est remplacé par un autre,
Ie reproduin.» en note. On pourrait même peut-être imprimer dans Ie
texte avec un caractère spécial tout ce qui n\'est pas conforme au texte
masorétique.
4o. Non seulement indiquer dans les notes les témoignages en faveur
de la lecon modifiée qui a été admise dans Ie texte, mais encore les
conjectures qui n\'y ont pas été admises, parce qu\'elles n\'étaient pas as-
sez évidentes, mais qui ne sont cependant pas dépourvues de probabilité.
Enfin y joindre Ie texte des versions qui ont peut-être suggéré ces con-
jectures.
Je sais fort bien que ces régies ne suffisent pas pour indiquer comment
on devra s\'y prendre pour résoudre toutes les difficultés. Comment —
-ocr page 93-
85
pour n\'en mentionner que deux — faudra-t-il écrire les sémi-voyelles?
et comment indiquer clairement les cas dans leaquels les versions té-
moignent que pour un morceau il a existé nne rédaction toute différente,
soit plus longue soit plus courte, comme c\'est Ie cas, par exemple, pour
les derniers chapitres de 1\'Exode et pour Jérémie?
Quelque incomplete» que soient ces remarques, j\'espère cependant
qu\'elles suffiront pour vous engager a réfléehir a cette grave question et
ü faire connaitre ce que vous en pensez.
M. Dysekinck croit comme Ie Dr. Oort que la pnblication d\'un texte
critique de PA. T. répondrait a on besoin urgent de la science, et il
est ainsi d\'accord avec Ie préopinant pour Ie fond de la question. Il a
cependant de gravea objections contre la publication d\'un texte ou ne
seraient données que les consonnes.
En effet on risquera après quelque
temps de ne plus savoir avec certitude comment se sont lus les mots
privés de voyelles, par exemple dans une édition faite par Ie Dr. Oort.
M. Dyserinck proposerait donc, sous réserve de mieux, de modifier quel-
quc peu Ie plan proposé par Ie Dr. Oort. On imprimerait sur une page
Ie meilleur texte masorétique — par ex. celui de Baer et Delitzsch —
et Ton pourrait alors imprimer en regard Ie texte critique. Celui-ci ne
serait pas pourvu de voyelles et signes partout oü Téditeur considère
Ie texte masorétique comme bon; mais au moindre écart, il faudrait
ponctuer.
M. D. H. Müu.Kit lit un mémoire sur 1\'usage des suffixes caractéristi-
i|ui\'s du pluriel masculin dans les langues sémitiques méridionales, no-
tamment dans Ie dialecte sabéen. A ce sujet s\'engage une discussion a
laquelle prennent part MM. Nöldeke et Kautzsch. Ces deux savants don-
nent en principe leur approbation a la theorie de M. Muller; M. Kautzsch
ajoute cette observation:
• Die Notiz über die hebraischen Participia von der Grundform qotalt
bedarf der Berichtigung. Nicht erst Stade, sondern bereits Olshausen in
seinem Lehrbuch von 1861 hat die Theorie aufgestellt und mit Conse-
quenz durchgeführt, dass alle Formen, welche gegenwartig in zweiter
Sylbe ein e zeigen, auf die Grundform qatil, dagegen alle, welche in
zweiter Sylbe a haben, auf die Grundform qatal zurückzuffihren seien.
Uebrigens könnte sogar gefragt werden, ob nicht auch das i der Grund-
form qn til erst auf Verdiinnung aus ursprünglichem a beruht, so dass
i\' li ui so überhaupt in den Feminina auf n, sowie im Status constructus
-ocr page 94-
80
des Partic. masc. sing. bei den Verbis teitiae gutturalis die ursprüngliche
Form des Particips erhalten hatte."
Le mémoire de M. Muller sera publié dans les Travaux du Congres.
M. Strassmaier résumé les études qu\'il a faiteB sur divers textes cu-
néiformes qui se trouvent sur des tablettes de terre cuite conservées au
Musée de Liverpool, et qu\'il a déchiffrés; la plupart sont des contrats de
vente et des reconnaissances pour prêts d\'argent. Ces textes sont:
Six du temps de Nabuchodonosor (605—562 a. J. C.)
deux » » » Evilmérodach (562—560 » > »
trois » » » Nériglissar
          (560—556 » » »
six » > » Nabonidus           (556—589 » » »
deux » » » Cyrus                  (539-530 » » »
trois » * » Cambyses             (530—522 » » »
une » » » Barzia, Smerdis (522—521 » » »
six » » » Darius
                  (521—485 » » »
Outre ces textes, M. Strassmaier place a la disposition du Congres,
pour être publiés dans les Travaux, un certain nombre de pièces de la
même nature qu\'il a copiés sur des tablettes appartenant au Musée bri-
tannique.
M. J. Oppert, qui a publié autrefois nn travail considérable sur les
textes juridiques assyriens, présente a ce sujet 1\'observation suivante:
»J\'ai entendu avec le plus grand intérêt la communication, nourrie de
faits, de M. Strassmaier qui est un des rares assyriologues, parmi les
cunéiformisants, déja très-clairsemés en général, qui s\'occupent avec
autorité et avec fruit des textes juridiques. Je dois ajonter que ces textes
sont très-difficiles, malgré 1\'apparence contraire: des personnes peu ver-
sées dans la science du droit ne se rendent pas compte des difficultés:
aussi des savants en Angleterre, surtout M. Pinches, publient souvent des
traductions qui certes auraient mieux fait, dans 1\'intérêt de leurs auteurs,
de ne pas voir lejour. La grande difficulté de ces textes réside dans la recon-
naissance de 1\'espèce, qui parait excessivement simple quand, une fois, on a
lu une traduction obtenue après une étude très-prolongée. Je ne pourrais
mieux répondre a la naïveté de quelques écrivains, qu\'en publiant la
suite de mes propres erreurs, et ne pas jouer un tour plus fatal a quelques
uns des savants traduisant les textes juridiques, qu\'en faisant réimprimer
les épreuves de mes écrits. M. Strassmaier est 1\'un de ceux qui ne croient
pas a la facilité de ces textes, ce qui prouve qu\'il est apte a nous en
donner une bonne interprétation,"
-ocr page 95-
«7
DEÜXIÈME SÉANCE.
Mardi, 11 Septembre a 2J- h. de relevée.
M. Tiele lit un mémoire sur la grande déesse babylonienne Ktar, la
„déesse de la terre féconde", prototype de 1\'Astarté syrienne. Il essaie,
d\'après les indicatinns des textes mythologiques cunéiformes, d\'en déter-
ruiner Ie caractère symbolique primitif avec plus de précision qu\'on ne
1\'a fait jusqu\'ici. Cette lecture est suivie d\'une longue discussion, a la-
quelle prennent part MM. Halévy, Schrader, Schlottmann, Oppert,
Tiele et Nöldeke.
M. Halévy: »La savante dissertation dont nous venons de suivre la lecture
avec un intérêt toujours grandissant se distingue autant par la somme de
labeur qui lui sert de base que par la lucidité de 1\'exposition, qui permet
même aux nou assyriologues d\'en suivre les développements, au milieu
de citations diverses et multiples, et de parvenir ainsi sans encombre
aux interprétations que Ie savant auteur donne aux mythes d\'Astarté
chez les Assyriens. Ayant moi-même étudié avec quelque soin les textes reli-
gieux de ce peuple, je demande la permission de dire franchement mon
opinion sur 1\'état de ces études et tout spécialement sur ce qui concerne
1\'intelligence des mythes assyro-babyloniens. En général, les textes reli-
gieux sont les plus difficiles de tous ceux que nous offre la littérature
cunéiforme. Il y a des hymnes qu\'on ne comprend que par fragments et
par a peu prés. Je ne crois pas exagérer en disant qu\'ü faudra encore
un travail concentré et continue d\'une vingtaine d\'années pour vaincre les
difficultés linguistiques et lexicogruphiques qui nous arrêtent aujourd\'hui.
Quand ces difficultés matérielles seront levées, on sera encore bien loin
de pénétrer l\'essence des mythes, et cela par cette bonne raison que les
hymnes, a quelques exceptious prés, énumèrent rarement les attributs
distinctifs de la divinité qu\'ils célèbrent et se servent Ie plus souvent
d\'expressions qui peuvent s\'appliquer a toutes les autres. Quand il s\'agit
de déesses, 1\'embarras devient inextricable, car les titres de «dames" de
• mères" et de oguerrières" leur sont communs a toutes sans distinction et
il faut posséder une grande dose de divination pour en discerner les indi-
vidualités. Prenons par exemple 1\'hymne a Ishtarit\') que M. Oppert a
publié dans les actes du Congres des Orientulistes de Paris. Il est im-
possible de savoir de quellc déesse il s\'agit en particulier, car Ie mot
1) Il faut toujours écrire hhtarii(um); la forme Ish-tar en est 1\'abréviation
hiératique et n\'a pas d\'existence réelle.
-ocr page 96-
SS
ishtaritum est un nom commnn signifiant »femme, dame". Les inscriptiona
cunéiformes mentionnent d\'une part une Ishtarit fille d\'Anon et une
Ishtarit fille de Sin; de 1\'autre, une dizaine d\'Ishtarit localisées dans
diverses villes d\'Assyrie et de Babylonie. Sommes-nous autorisés a les
confondre ensemble pour en confectionner une unité abstraite et cosmi-
que? Nous ne Ie croyons pas, et, jusqu\'a la preuve contraire, nous per-
sistons a penser que 1\'esprit populaire de tous les temps et de toutes les races
concoit les divinités diversement classées ou diversement localisées comme
des individualités essentiellement diiférentes nialgré leur nom commun. Les
Assyriens adoraient plusieurs Isbtarit, cela est certain , et ce n\'est pas a nous
a les dépouiller de tont caractère distinctif qu\'elles pouvaient et devaient
avoir dans les cultes locaux. Si Ie caractère distinctif des déesses assyriennes
se dérobe encore a nous a 1\'heure qu\'il est, c\'est que les représentations
figurées des sujets mythologiques nous manquent en grande partie. C\'est
un problème qui attend probablement Ie vingtième siècle pour être résolu.
En attendant, toute interpretation de mythologie assyrienne sera néces-
sairement provisoire et d\'une utilité douteuse, surtout si cette interpré-
tation, a 1\'imitation de la mythographie aryenne, est prise exclusivement
dans 1\'ordre des phénomènes cosmologiques. Il roe paratt peu sur que la
mythologie Bémitique soit uniquement la personnification des forces cosmi-
ques. En dehors d\'un naturalisme naïf, il peut y avoir d\'autres éléments en-
core qui appartiennent a la vie sociale depuis ses ébauches les plus grossières
jusqu\'aux plus hauts raifinements oü elle fut portee par suite de la formation
d\'étatB riches et civilisés dans les plaines de la Babylonie. Comment distinguer
ces éléments si divers, et cependant si fusionnés ensemble, dans la forme
mythologique sous laquelle ils se présentent dans les inscriptions ? Pour
ces raisons et pour d\'autres encore que je ne peux exposer ici, Ie mieux
de ce que nous pouvons faire pour Ie moment a mon avis, c\'est d\'étudier
les textes au point de vue purement philologique. Il faut d\'abord combler
les lacunes des passages incomplets a 1\'aide de passages parallèles, établir
Ie sens des mots et des locutions et construire une granimaire et un
lexique assyriens qui mentent ce nom. Quand cette besogne sera faite
et les ceuvres d\'art aidant, on procèdera, mais non sans quelques précau-
tions, a fixer les catégories générales des divinités assyriennes ainsi que
la place de chacune d\'elles dans 1\'ensemble. Le moment d\'interprêter les
mythes viendra après et on pourra 1\'entreprendre avec des chances de
réussite, a moins que, par un nouveau retour k Ia prudence, 1\'on ne trouve
pas encore que la question est en fin de compte passablement prématnrée."
M. Schkadee: »In Anknüpfung an die Bemerkungen des Herrn Halévy
-ocr page 97-
8!>
glaube ich betonen zu sollen, dass, unbeschadet des appellativen Ge-
brauchs des Plurals des mit der Femininendung ausgestatteten Gottesna-
mens (Ktar) im Sinne von »Göttinnen" (= iïStarati), es doch unzweifel-
halft sei, dass den Assyrern wie den Babyloniern die Göttin IStar ein
Einzelwesen, eine Gottheit neben anderen, ebenfalls als Einzelwesen ge-
dachten und von ihr auf das Bestimmteste unterschiedenen, Gottheiten
gewesen and insofern als ein persöiiliches Wesen gedacht und von uns zu
nehmen sei. Zur Erlauterung dieses Nebeneinander der Yerwendung des
im Bede stenenden Namen wortes einmal als Eigennamen und sodann als
Appellativum weise ich auf einen analogen Gebrauch des Plurals r/nrvPV
im Hebraischen hin."
Après quelques nouvelles observations de M. Halévy, M. Sciilottmanij
maintient et défend Ie droit de concevoir Istar comme une personnalité
mythologique distincte, a laquelle on a attribué certaines qualités et cer-
taines actions. »Das Problem, ajoute M. Schlottmann, liegt allerdings
darin, dass in der Darstellung der Göttin theilweise noch dieselbe Vor-
stellung durchschimmert, welche bei der phönicischen Astarte zweifellos
ist, namlich die pantheistisch gefiirbte Vorstellung von ihr als der einen
grossen Allgöttin, eine Vorstellung, welche nach Ernst Curtius\' richtiger
und geistvoller Darstellung auch auf die griechische Mythologie einge-
wirkt hat."
M. J. Oppert attire 1\'attention sur Ie fait qu\' Istar, dont Ie nom
signifie d\'abord déesse en général, mais qui est bien une personnalité,
était adorée en divers endroits avec des attributs différents.
M. Tiele: »Je remercie M. Halévy de ses observations. Si, comme il
1\'assure, il n\'est lui-même que quelque peu assyriologue, comment me
nommerai-je, moi qui ne Ie suis que tres peu? Ce sont les questions
d\'histoire, surtout d\'histoire religieuse et de mythologie comparée, qui
m\'intéressent, et si je m\'occupe d\'études assyriologiques, c\'est seulement
pour pouvoir puiser aux sources mêmes la connaissance de 1\'histoire et
de la religion d\'un peuple qui s\'est mis pendant plusieurs siècles en
tête de la civilisation. Ma communication est un essai de mythologie
scientifique, et c\'est comme tel qu\'il convient d\'en juger.
»M. Halévy pretend qu\'IStar n\'est pas une déesse spéciale, que Ie nom,
ou plutöt Ie mot, ne se prononcait jamais Istar, mais ütarit, ütaritü,
et que ce mot ne signifiait pas autre chose que déesse en général. Quant
\'i la prononciation du mot, je ne suis nullement de 1\'avis de mon savant
contradicteur. lïtaritutn, synonyme de kadistum et de harimtum, ne sig-
nifie jamais une déesse, ni comme nom propre, ni comme appellatif,
-ocr page 98-
90
maïs, ainsi que Ie prouvent les tablettes lexicographiques, une personne
vouée a Iïtar, une kedèshet. Quant a 1\'autre objection de M. H., je ne
nierai pas que maintes fois ï&tar, tant au singulier qu\'au pluriel, ne soit
usitó comme féminin i\'ilu, c\'est-a-dire dans Ie sens de „déesse" ou de „dées-
ses" en général. Mais cela n\'empêche pas qu\'il n\'y eüt aussi une déesse
spéciale a laquelle on a donné ce nom, déesse qui avait sa place mar-
quée dans Ie mythe et qu\'on ne confondait pas avec les autres déesses
du pantheon. Ce doublé eniploi d\'un nom divin n\'est pas un fait isolé.
Nierait-on, par exemplc, que pour les Égyptiens, Horus et Hathor, ou,
pour les Romains, Jnnon, fussent des divinités spéciales, parce que „les
Horus et les Hathor" signiiie aussi „les dieux et les déesses", et „Juno-
nes" désigne „les génies féminins"?
»Enfin, M. Halévy trouve mon travail premature. A 1\'entendre, nous ne
comprenons pas encore assez les testes religieux des Babyloniens et des
Assyriens pour en déduire une idéé claire et nette des divinités qu\'ils
adoraient. Notons en passant que 1\'honorable savant lui-même a traduit
plusieurs de ces textes, et des plus difficiles. Mettons cependant que
l\'obscurité et 1\'incertitude soient aussi grandcs que Ie veut M. Halévy;
cela prouverait assurément que Ie temps n\'est pas encore venu pour écrire
une monographie complete sur la déesse IStar. Aussi me suis-je bien
garde d\'y prétendre. Je ne me suis proposé autre chose que d\'étudier
quelques textes, pour déterminer Ie caractère et la valeur naturelle de
la déesse qui joue Ie róle principal dans Ie mythe qui en est Ie sujet.
Si ces textes présentent quelques lacunes et plusieurs difficultés, je n\'ai
tiré mes conclusions que des passages parf\'aitement clairs et dont Ie sens
est généralemcnt admis. Je me suis efforcé de Ie faire en suivant une
methode saine et sévère, et j\'ose espérer qu\'après avoir lu mon travail
a tête reposée, M. Halévy en jugera plus favorablement."
Cette discussion se termine par la remarque de M. Nöldeke, que, si
les assyriologues sont si peu d\'accord entre eux sur des questions de la
plus haute importance, il est tont naturel que ceux qui n\'ont pa étudier
eux-mêmes les textes cunéiformes se tiennent encore sur la réserve a l\'é-
gard des resultats de 1\'interprétation.
M. J. Oppert: »Je n\'ai a repondre que peu de mots a M. Nöldeke au
sujet de sa remarque. Sans doute il a raison de reprocher anx assyriologues
de ne pas être d\'accord entre eux sur des questions importantes. Cela
revient a dire que M. Nöldeke assure que les assyriologues ont, comme
tous les mortels, Ie tort de se tromper quelquefois, et, en cela, il a
encore raison. Les cunéiformes n\'ayant pas la force magique de préserver
-ocr page 99-
!>1
d\'erreurs celui qui s\'en occupe, il est patent que si deux érudits envisa-
gent diversement la même question, 1\'un doit nécessairement avoir tort,
si non, ce qui arrive quelquefois, tous les deux. Il ne devait donc pas
être permis a un sa van t, et par Ie fait seul de son assyriologie, de réfhter
les errenrs de son voisin. Mais malgré cela, il existe une science des in-
scriptions cuDéifoiines. 11 existe une chronologie biblique, raais combien
n\'y-a-t-il pas de systèmes. Prenez trente chronologistes, vingt-neuf d\'entre
eux se conjureront pour ne paa accepter Ie système du trentième, qui
restera seul avec son arithmétique, plus ou moins bien exécutée. Un savant
justement renommé a encore dernièrement, comme 1\'arithmétique n\'est
pas son fort, déclaré qu\'un exposé simple des nombres de la Génèse était
manqué. Mais malgré cela, il y a, et il y aura surtout.une chronologie
biblique, comme il existe une assyriologie malgré les remarques si fon-
cièrement justes de M. Nöldeke."
M. Tiele : »Mein Freund Prof. Nöldeke sagt, die Assyriologen seien so
uneinig, dass man ihre angeblicben Resultate schwerlich verwerthen
kann. Was sollen denn die Nicht-assyriologen von allen diesen Dingen
halten, wenn die Herren es selbst noch nicht recht wissen. Ja, das ist
allerdings traurig. Ich möchte nur fragen, ob man in den andern Zwei-
gen der Semitischen Studiën immer so ganz einig sei. Zum Beispiel, es
giebt ein kleines, nur monosyllabisches aber sehr hiiufig vorkommendes
Wort, auch ein Gottesname, Êl — ich meinte auch darüber wird jetzt
noch gestritten!"
Le mémoire de M. Tiele sera imprimé dans les Travaux du Congres.
M. Schlottmann ayant obtenu la parole exposé sa theorie sur la con-
struction de la strophe dans la poésie hébraïque.
M. J. Dekenboubg fait observer a M. Schlottmann que le passage sur
le rhytme hébreu ne se trouve pas dans le livre Cosri, mais dans le
Mi\'i\'ir ênaïm. M. Schlottmann remercie M. Derenbourg et dit que sa mé-
moire 1\'a trahi.
M. Kautzsch: vWenn der Herr Vortragende im Eingang seines Vortrags
die Existenz von Strophcn als etwas allgemein Zugestandenes bezeichnet
hat, so möchte ich dem gegenüber constatiren, dass ich schon in Bezug
auf die Existenz sehr skeptisch gestimmt bin und ich glaube nicht zu
irren, wenn ich annehme, dass diese Skepsis auch von anderen gotheilt
wird. Mir scheint die ganze Quillerei, welche seit der Entdeckung Kös-
ters 1831 durch das Suchen nach Strophenschemen herbeigeführt worden
ist, auf demselben Missstand zu beruhen, der uns auch in der semitischen
-ocr page 100-
92
Syntax nicht recht vorwiirts kommen lasst, dass wir namlich von den
Begriffs-Eategorien, die uns aas dem indogermanischen, speciell dem
classischen Sprachbereich gelaufig sind, nicht loskommen können. Vor
allem wird man sich daher über den Begriff der Strophe zu eiuigen haben.
Wenn man nun die Strophe zu definiren hat als die regelmassige Wie-
derkehr einer gleichen Anzahl von einzelnen Yersen, so kann in der
hebraischen Foesie einfach deshalb nicht von Strophen die Rede sein,
weil dieselbe bekanntlich nicht Verse im Sinn der griechisch-römischen
Poesie besitzt. Braucht man dagegen Strophe im weiteren Sinn von einem
langeren oder kürzeren Abschnitt, der bezüglich des Inhalts eine gewisse
Einheit bildet, so lasst sich gegen die Annahme solcher Strophen in der
hebr. Poesie nichts einwenden; denn es ist der selbstverstandliche Cha-
rakter aller vernünftigen Rede, also auch der hebraischen Poesie, dass
sie eines nach dem andern abhandelt und somit in gewisse Abschnitte
gegliedert erscheint. Aber solche Abschnitte sind eben nicht Strophen im
recipirten Sinn des Worts.
>Nun pflegt man allerdings gegen diese Thatsachen zwei gewichtige
Gegeninstanzen anzuführen, um die Existenz von Strophen auch im
engeren Sinn des Worts zu erweisen: den öfter vorkommenden Refrain
und die alphabetischen Psalmen.
»Was zuerst den Refrain anbelangt, so will ich nicht weiter geitend
machen, dass derselbe keineswegs überall mit der unbedingten Regel-
miissigkeit nach einer bestimmten Anzahl von Yersen auftritt, wie man
bei der Annahme eines bewussten Strophenbaues voraussetzen sollte
(vergl. Ps. 59 den Refrain zuerst nach fünf, dann nach sieben Versen);
dabei ist übrigens auch in Betracht zu ziehen, dass die masorethische
Versabtheilung eben auf die Refrains Rücksicht nehmen konnte. Aber
abgesehen von alle dem gilt doch auch hier: die Anzetzung eines Kohr-
verses je nach ungeführ gleichen Sinnabschnitten involvirt doch noch
nicht die Existenz von Strophen im Sinne der classischen Prosodie. Eben
so wenig aber werden solche durch das Beginnen einer gleichen Anzahl
von Versen mit demselben Buchstaben des Alphabeths (die sogen. alpha-
bethi8chen Psalmen) erzeugt. Das ist ein poetisches Spiel, das in Psalm 119
sogar bis zur achtfachen Wiederholung desselben Buchstabens getrieben
ist, aber niemand wird darum von Ps. 119 sagen können, das derselbe
in Stanzen abgefasst sei.
»Schliesslich kann ich die Bemerkung nicht unterdrücken, dass es mir
der Wiirde der hebr. Poesie in ihrer besten Zeit wenig zu entsprechen
scheint, wenn man sich den Dichter vorstellt, wie er auf die Abwcchs-
-ocr page 101-
n
lung von je zwei und drei Versen u. s. w. bedacht gewesen sei. Solche
Strophenachemata aber, wie sie besondera den einzelnen Capiteln des
Buches Hiob vorangestellt zu werden pflegen, wie etwa 6. 6. 8. 8. 7 6.,
halte ich für reine Selbsttiiuschung. Hier hatte schon die Thatsache be-
denklich machen sollen, daas zwar fast jeder neue Commentar die end-
gültige Erledigung der Strophenfrage verheisat, bisher aber auch nicht
einmal zwei Strophenziihlungen zusammenstimmen!"
Après avoir rappelé qu\'il a traite quelques questions relatives a ce su-
jet dans sa dissertation intitulée »Das hebriiische Klagelied", et publiée
dans Ie > Zeitschrift f. d. alttest. WiBsensch." II, 1882, p. 1 — 52, M. Bidde
oppose a la theorie de M. Schlottmann les observations suivantes:
1.) Wenn sonst in wissenschaftlichen Fragen die Aeusserung der ver-
schiedensten Ansichten nichts gegen die Richtigkeit einer derselben be-
weist, so muss es doch sehr befremden , dass die Verteidiger von Strophen
in der hebraischen Dichtung in ihren Ergebniaaen so weit auaeinander-
gehen. Denn aie alle benutzen zur Abteilung der Strophen ein- und
daaselbe Mittel, das an sich das einfachste, allen Menschen gleich
durchsichtige sein sollte: die logische Gliederung des In halt s. Ergibt
dieses Mittel, von verschiedenen Handen benutzt, so verachiedene stro-
phische Gliederungen, so erweckt dies das begründetste Miaatrauen gegen
die Voraussetzung, dass die Dichter darauf einen bestimmten Strophenbau
haben gründen wollen.
2) Wie auch Herr Profeasor Dr. Schlottmann festhalt, ist der Inhalt,
der Gedanke, in der hebraischen Dichtung dazu benutzt, die kürzesten
Einheiten, die Stichen, zu Versen zusammenzuschliessen \'}; das Mittel
reicht in diesem engen Umfang völlig aus, und selten findet sich Veran-
lassung, über die richtige Abteilung der Verse verschiedener Meinung zu
sein. Damit aber hat der Gedanke auch für die dichterische Form alles
geleistet, was man von ihm verlangen kann, und gerade darum ist es
hüi-hst unwahrscheinlich, dass er zugleich für die Bildung von Strophen
sollte verwendet sein. Für ein neues Formganzes — und das ist die Strophe
überall, wo sie auftritt — ein neues Formmittel; das aber fehlt hier völlig.
3.) Man dari sich iür dieses fehlende Mittel nicht auf die alphabetischen
Gedichte und diejenigen berufen, die einen Kehrvers (Refrain) aufweisen.
Die Setzung des alphabetischen Buchstabens in den ersteren wird einer-
seita durch die beabsichtigte Lange des Gedichtes, andrerseits durch den
Grad der Kunstfertigkeit bestimmt, den der Verfasser beweisen willj
1) Vgl. dazu .Dag hebr. Klagelied" S. 46—48.
-ocr page 102-
04
dass sie mit einer strophischen Gliederung an sich nichts zu tun hat,
wird schlagend bewiesen dnrch Psalm 111 und 112, in welenen jeder
Halbvers
mit einem neuen Buchstaben bezeichnet ist"). — Der Kehrvers
ist an sich ein rednerisches, nicht ein ilichterisches Mittel: die Rede des
Antonius in Shakespeare\'s Julius Ctesar — auch in Versen geschrieben —
ist darnm noch kein strophisches Gedicht, weil das »and Brutus is an
honourable man" von Zeit zu Zeit darin wiederkehrt\'). Sollte aber eines
dieser Mittel wirklich hie oder da, etwa mit noch andren vereinigt,
den Eindruck von Strophen hervorbringen, ware also in ihm dasfehlende
neue Formmittel gefunden, so müstte man eben daraus schliessen, dass
kein Strophenbau beabsichtigt sei, wo dasselbe fehlt3).
4.) Unter allen bekannten Versarten dürfte die des regelmassigen he-
braischen Verses der Bildung von Strophen die starksten Hindernisse in
den Weg legen. Denn durch die Vereinigung mehrerer Stichen zu einem
Verse schliesst sich der letztere nach innen ab und gewinnt seinen Schwer-
punkt in sich selbst; er strebt nicht über sich hinaus und verlangt kein
Gegenstück zur Herstellung des Gleichgewichts. Der hebraïsche Vers ist
eben selbst schon eine Strophe in nuce4).
5.) Die Strophe gründet sich nach Ursprung und Begriff auf das ge-
sungene Lied. Der Umfang der Strophe deckt sich mit dem der gesun-
genen Melodie, ihre Wiederkehr mit der Wiederholung derselben. In
meiner erwahnten Abhandlung glaube ich nachgewiesen zu haben, dass
die althcbrüischen Leichenklagelieder regel miissig in demselben eigen-
tümlichen Verse gedichtet waren, der aus einem langeren ersten und
einem kürzeren zweiten Gliede bestand. Die unverbriichliche Befolgung
dieses Versschema\'s kann nur aus der Anpassung an eine stehende,
allbekannte Melodie der von den Klageweibern angestimmten Leichenklage
erklart werden; da aber das Schema und folglich die Melodie mit jedem
Verse wiederkehrt, so hat die Strophe des Elageliedes die Lange eines
zweigliedrigen Verses: somit deckt sich in diesem Falie die Strophe mit
dem Verse. Da aber, soweit ich sehen kann, diese Beobachtung bisher
als die einzig gesicherte auf dem noch undurchforschten Gebiete dasteht,
so hat man allen Grund, so lange von diesem einen Falie auf die andren
1)  Vgl. a. a. O. S. 3, Anm. 1.
2)   Ein schlagendes Seitenstück zu der oft für Strophenbau angefuhrten Rede
Jes. 9, 7—10, 4.
3)  Vgl. über Ansatze zur Strophenbildung a. a. O. S. 49 ff.
4)  Vgl. a. a. O. S. 49.
-ocr page 103-
or»
zu schliessen, bis triftigerc Grimde für das Gegenteil beigebracht werden."
M. Schlottmann cite de nouveaux exeinples a 1\'appui des idees expo-
sées par lui.
La dissertation de M. Schlottmann paraitra dans les Travaux du
Congres.
M. Sayce lit un mémoire sur les inscriptions de Mal-Amir et 1\'origine
des textes dits médiques. Il cherche a établir que ces textes sont rédi-
gés avec Ie système d\'écriture et dans la langue de la seconde tablette
de la fameuse inscription de Bisoutoun, et qu\'ils doivent être proprement
appelés, non pas médiques, mais amardiens, cette région correspondant
au pays des Amardiens des anciens auteurs classiques.
M. J. Oppert: »Je rends hommage a la sagacité et a la science de l\'o-
rateur. J\'y ai appris des choses qui m\'étonnent néanmoins un peu.
Comme M. Sayce 1\'a reconnn, je me suis occupé des textes de la Su-
siane dans Ie Mémoire du Premier Congres des Orientalistes a Paris en
1873. J\'ai aussi étudié les textes de Mal-Amir, que je n\'ai pu compren-
dre en entier, et dont M. Sayce nous offre ici une interprétation en ap-
parence entièrement achevée. M. Sayce a aussi reconnu, ce qui me sur-
prend également, que Ie langage de Mal-Amir est la langue des Mèdes,
c\'est-a-dire 1\'idiome de la seconde classe des textes trilingues des Aché-
ménides. J\'ai toujours soutenu que la langue de Mal-Amir et de Suse
était un dialecte apparenté: quant a 1\'identité absolue, j\'en doute, et je
ne comprends pas trop comment M. Sayce a, malgré sa perspicacité,
pu arriver a déterminer avec autant de süreté Ie sens de mots pour l\'in-
terprétation desquels aucun secours ne s\'offrait a ses combinaisons. Car
Ie médique ne nous est connu que par les traductions du perse; manquant
absolument de matériaux pour déterminer la signification des mots d\'une
langue isolée dans Ie monde linguistique, il nous semble difficile de de-
viner un texte entier avec une sécurité aus9i parfaite.
>Mais tout en reconnaissant tout Ie mérite de M. Sayce, il yaunpoint
oü je maintiens, contre lui, mon opinion et mon opinion entière. Les
idees émises il y a longtemps par Westergaard, de Saulcy, Rawlinson,
sont les miennes: La langue du second système est la langue officielle de la
dynastie des Mèdes.
Aucun des arguments que j\'ai exposés, n\'a été ja-
mais réfuté; et dernièrement, la découverte du vrai nom d\'Astyage, lstu-
vega,
prouve Ie caractère médique du nom originaire.
»I1 est d\'abord inadmissible, et je ne permets pas qu\'on saute a pieds joints
sur eet argument, que les rois de Perse, qui étaient des politiques, aient
-ocr page 104-
M
fait dt\'ponaer tant d\'argent et de force pour perpétuer sur leurs textes la
langne de peuplades, qui, seloa Strabon, étaient des pillards montagnards
sans instruction et sans puissance. Si les inscriptions médiqnes tien-
nent la seconde place, après Ie perse, mais primant la langne si ré-
pandue, si cultivée et si importante de Ninive et de Babylone, c\'est
qu\'ils y avaient un but historique. Vouloir nier ce fait, est faire acte d\'ab-
sence de sens historique. Les inscriptions trilingues n\'ont pas été gra-
vées sur Ie roe de Bisoutoun, seulement pour douner a des philologues
épigones 1\'occasion de discourir sur elles: on poursuivait un but élevé
et pratique. La langue du second système était comme celle des Perses
et des Assyriens, 1\'idiome d\'un grand peuple. Le royaume de Susiane,
ou d\'Elam, quoique survivant a Ninive et peut-être même a Babylone,
n\'a jamais joué ce róle préponderant. Vouloir nommer la langue amar-
dienne
est un peu pédantesque, ce nom ne signifie rien politiquement par-
lant, quand même, ce qui n\'est même pas certain, 1\'identification des
brigands amardiens avec le nom de Hapirlu, désignation médique d\'Elam,
serait a 1\'abri de toute contestatioD.
»Je maintiens donc le nom de médique, et 1\'attribution de 1\'idiome a
la dynastie désignée par les Anciens comme celle des Mèdes."
Le travail de M. Sayce sera imprimé dans les Actes dn Congres.
M. le Président présente de la part de M. Clermont-Ganneau deux
publications a la section.
Elles sont intitnlées:
Épigraphes hébraïques et grecs sur des ossuaires juifs inédits, et
Sceaux et cachets israélites, phéniciens et syriens, suivis d\'épigraphes
phéniciennes inédites.
TROISIÈME SÉANCE.
Mercredi 12 Septembre a 1{ h. de relevée.
M. Oort lit une étude sur les causes probables qui ont fait accuser
les juifs de meurtres rituels.
La principale cause de 1\'accusation en général se troure selon lui dans
la haine que les chrétiens nourrissaient contre les juifs, et que 1\'époque
des croisades a vu éclater avec une violence plus grande encore qu\'au-
paravant. Quant aux détails de 1\'accusation, d\'après lesquels on veut
que les juifs tuent un enfant chrétien pour mêler son sang aux azymes,
ils s\'expliquent surtout par le respect superstitieux que beaucoup de chré-
-ocr page 105-
97
tien8 avaient pour les mazzót. Lea prêtres se sont etforcés de rendre ces
pains aussi horribles que possible a 1\'imagination des chrétiens, afin de
les en détourner. Cela leur a été d\'autant plus facile que les éléments
de l\'accusation leur étaient tout naturellement suggérés par la maniere
dont les juifs préparaient et consommaient certains de ces pains et par
la superstition des juifs eux-mêmes, qui en faisaient des talismans, Ie
tout joint a 1\'animosité que les juifs avaient a 1\'égard des chrétiens, sur-
tout a 1\'époque de la paque. M. Oort attire tout particulièrement l\'at-
tention sur un passage de »l\'Altercatio Simonis Judtei et Theophili chris-
tiani", dans lequel on prouve au moyen de textes bibliques que les juifs
sont des meurtriers, et 1\'on désigne les mazzöt comme des pains que les
juifs font avec des mains sanglantos.
M. Sciilottmann : »Ueber den gehörten reichhaltigen Vortrag scheint mir
eine eingehende Discussion in dieser Versammlung schon deshalb nicht
stattfinden zu können, weil der Stoff desselben wesentlich der Kirchen-
geschichte angehört. Dagegen dürfte es nahe liegen, daran einige Bemer-
kungen zu knüpfen, die mit unseren besonderen Aufgaben niiher zusam-
menhangen. Wir sind durch den Vortrag daran erinnert worden, wie
sich an das Verhaltniaa zwischen Christen nnd Juden Jalirhunderte hiu-
uurch Fanatismus und Aberglaube gehangt haben. Das sollte hinter una
liegen. Um so mehr bedauern wir, dass der Wahn, als ob es bei den
Juden einen durch ihre religiösen Autoritaten vorgeschriebenen oder em-
pfohlenen rituellen Gebrauch von Christenblut gabe, selbat von gelehrten
Kreisen aua neuerlich wieder geniihrt worden ist. Man hat zwei Stellen
kabbalistischer Schriften, eine aua dem Sefer hallikkutim und eine aus
dem Sohar, in jenem Sinne gedeutet. Ich hege die Ueberzeugung, dass
kein einziger der hier anwesendeu Fachgenossen, welche sich mit jüdischer
Litteratur beschaftigt und über die vorliegende Frage orientirt haben,
jener Deutung auch nur das mindeste Recht zuerkennen wird. Und ich
habe geglaubt, dass dies hier auf Anlass des gehörten Vortrages auszu-
sprechen vielleicht nicht ohne Werth und Bedentung sein würde."
Le mémoire de M. Oort ne flgurera pas dans les Travaux du Congres;
il a paru en brochure en allemand sous le titre >Der Ursprung der Blut-
beschuldigung gegen die Juden" (Leide et Leipzig).
M. M« Curdy donne lecture d\'un mémoire sur lea «Perfect inflections
in Assyrian". Ce travail paraïtra dans les Actes du Congres.
7
-ocr page 106-
98
QUATRIÈME SÉANCE.
Vendredi 14 Septembre a 9J h. du matin.
M. D. H. Muller lit un mémoire sur les noms ilivins de Sx et de
nSx dans les inscriptions sabéennes. Le résultat auquel il arrive est que,
tant en sabéen qu\'en hébreu, \'jx était le nom propre du Dieu suprème,
tandisque rhx était un nom appellatif, et que 1\'emploi de Sx comme nom
appellatif est relativement moderne dans 1\'une et 1\'autre langue.
M. Nöldeke ne croit pa» que 1tn fut originairement un nom propre.
M. Halévï partage cette opinion et dit:
»La question relative au mot sémitique êl »dieu" renferme deux pro-
blèmes indépendants. Le premier consiste a déterminer si ce mot a été
primitivement un nom propre ou bien un nom commun. Le second a
rapport a la racine dont ce mot dérive. Pour le premier point d\'interro-
gation, 1\'usage des langues sémitiques ne nous apprend pas grand\'chose.
Quelques unes d\'entre elles, comme l\'assyrien et 1\'hébreu, emploient ce
vocable exclusivement en guiae de nom commun. En sabéen, ainsi que
M. le Dr. Muller vient de démontrer, il sert a la fois de nom commun et
de nom propre. L\'emploi de êl en ancien araméen et en arabe préislamique
nous reste inconnu. Le phénicien seul, si la célèbre équation : Jlos= Cronos
est exacte, semble avoir pris le mot êl pour designer une individualité
particuliere. En face d\'un usage aussi flottant, toute certitude k eet égard
devient naturellement impossible, car la mutation d\'un nom propre en
nom commun est aussi naturelle que la mutation inverse, bien que celle-ci
soit plus frequente. Le second point concernant la racine de êl est encore
plus obscur et 1\'on ne sortira jamais du domaine de 1\'hypothèse. Les
quatre ou cinq étymologies qu\'on lui a cherchées sont strictement possibles,
niais aucune d\'elles ne s\'appuie sur des raieons qui entrainent la con-
viction. On a beau dire par exemple que la vocalisation intransitive avec ê
convient précisément a la dérivation d\'une racine awl »être en avant":
cette forme convient tout aussi bien quand on pense a la racine all
»être fort". Cette deruière etymologie a du moins pour elle la tradition.
De ma part, je ne vois rien qui puisse m\'enga»;er a abandonner 1\'ancienne
pour 1\'une quelconque des nou vel les. A mon avis, il nous manque un
element important auquel on n\'a pas songé: c\'cst 1\'intelligence de la
forme assyrienne Uu. Aussi longtemps que cette forme, la plus antique
de toutes, n\'est pas comprise dans son sens propre, il y a peu d\'espoir,
-ocr page 107-
99
suivant moi, que la discussion sur Ie sémitique êl aboutisse il autre
chose qu\'a des suppositions dénuées de base."
M. Muller répond: »Soweit ich sehe wird nur der eine Widerspruch
erhoben, der von Nöldeke ausgeht und von Halévy begründet wurde. Da
Prof. Nöldeke für seine Bemerkung keine Gründe angefübrt hat, so kann
ich sie naturlich nicht widerlegen; dagegen scheinen mir die Gründe
Halévy\'s sich in einem circulus vitiosus zu bewegen. Er setzt voraus dass
"7K ein Abstractum sei und findet es dann sonderbar, dass ein Abstractum
durch ein n. pr. bezeichnet werde. Ich leugnete aber eben die Abstract-
bedeutung von Sn und nahm an, dass 4n erst spiiter als appellativum
die Abstractbedentung >Gott" erhiolt. Andererseits muss berücksichtigt
werden, dass alle n. propria ursprflnglich appellativa waren. So hat das
Wort tStot? (sams) gewiss einen ganz allgemeinen Sinn gehabt, bevor es
als Eigenname der Sonne verwendet wurde. Das mag auch bei Sn der
Fall sein. Aber beide Wörter repraesentiren sich uns in der uns vurlie-
genden
altesten Form der Sprache als n. propria."
M. Schlottmann a remarqué avec grand intérêt dans la communication
de M. Muller la combinaison frequente de Sn et de "VVW, qui doit être
comparée avec celle de Baal et d\'Astarté, Il a essayé lui-méme de dé-
montrer Ie caractère androgyne d\'Atthar dans une dissertation sur Astar-
Kamos publiée dans la »Zeitschrift d. D. Morgenl. Gesellsch." (XXIV, 650)
et ajoute que déja Fresnel avait soutenu cette these dans Ie Journal asia-
tique de 1845 (VI, 197).
Le mémoire de M. Muller sera publié dans les Travaux du Congres.
M. J. Oppert communiqué le resultat de ses études sur les monuments
babyloniens rapporti\'s de la Basse-Chaldée par M. de Sarzec. Il place
sous les yeuz des membres de la section des moulages partiels de plu-
sieurs de ces monuments.
Le travail de M. Oppert paraitra dans les Actes du Congres.
La parole est donnée ensuite a M. Haüpt pour faire la communication qu\'il
avait annoncée sur 1\'édition de 1\'épopée babylonienne dite de Ncmrod,
a laquelle il s\'occupe de mettre la dernière main. M. Sachau ayant ex-
primé le désir que la plus grande partie du temps disponible füt réser-
vée a M. Halévy, qui a annoncé des détails sur un sujet de la plus grande
importance, M. Haupt se borne a rendre compte de la première section,
presqu\'achevée, de son édition des légendes dite3 d\'Izdubar, qui paraitront
prochainement comme troisième volume de la Bibliothèque assyrienne,
-ocr page 108-
100
publiée sous la direction de Friedrich Delitzsch et de Paul Haupt par T.
C. Hinrichs, libraire-éditeur ü Leipzig. Le compte rendu de M. Haupt
est de la teneur suivante:
»Die 1. Abtheilung enthalt den autographischen Eeilschrifttest von 42
im Britischen Museum befindlichen Bruchstücken der etsten zehn lafeln
der sogenannten lzdubarlegenden, auf deren elf\'ter sich die keiliuschrift-
liche Sintfluthepisode befindet. Bisher war nur ein Theil der sechsten und
der elften Tafel im vierten Bande des englischen Inschriftenwerkes heraus-
gegeben worden; die übrigen sind nur aus den Uebersetzungen Geoage
Smith\'s Chaldüischer Genesis bekannt. Von mehreren der Tafeln haben wir
verschiedene Exemplare, allein von dem Sintfluthberichte kennen wir
bis jetzt schon die Bruchstücke von neun Tafeln. Ich habe jedes Frag-
ment besonders mit der grössten Sorgfalt copirt und zu wiederholten
Malen genau collationirt; aucb alle meine Abscbriften, mit Einschluss
sammtlicher Duplicate, vollstandig veröffentlicht; nicht bloss einen nach
den verschiedenen Exemplaren zusammengesetzten Text, wie er sich im
Londoner Inschriftenwerke findet, da es mindestens von gleicher Wich-
tigkeit ist, die Uebereinstimmungen der Duplicate kennen zu lemen wie
ihre Abweichungen. Nur bei der sechsten Tafel ist in erster Linie für
den Gebrauch bei akademischen Vorlesungen, ausser den einzelnen Bruch-
stücken aucb. der vollstandige aus den Fragmenten RM 578, Sm. 401,
Sm. 2112, K. 5335, K. 4579 D. T. 2, K. 3990, K. 231 zusammenge-
setzte Text mit siimmtlichen Varianten gegeben worden — der erste Versuch
einer kritischen Eeilschrifttextedition. Dasselbe wird auch bei den Sint-
fluthtafeln geschenen, welche mit der zwOlften und letzten Tafel zusammen
in der zweiten Abtheilung zur VeröfFentlichung kommen werden. Nach
Fertigstellung des Textes und einer nochmaligen Collation desselben mit
den Originalen, gedenke ich die Transcription und Ifebersetzung nebst
Commentar und Glossar in der Weise meiner Bearbeitung des keilin-
schriftlichen Sintfluthberichtes in der zweiten Auflage von Ebekhard
Schrader\'s Die Keilinschriften und das Alte Testament (Giessen 1883)
folgen zu lassen. Einige andere Einzelheiten werden demnüchst in einer
Selbstanzeige, die in »The American Journal of Philology" erscheinen wird ,
erörtert werden."
M. Guyard félicite M. Haupt du succes de la publication de textes
cunéiformes et dit que les dernières éditions .de ces textes ne sont aucu-
nement inférieures a celles des textes arabes, soit pour Texactitude, soit
pour la confiance qu\'elles méritent.
-ocr page 109-
101
M. Halévy fait la communication suivante sur Ie déchifl\'renient des
inscriptions thamoudites:
»Parmi les divers problèmes qui se présentent a 1\'investigation de l\'his-
toire des Arabes avant l\'islamisme, Ie plas important est sans contredit
celui qui concerne la littérature indigène. Pendant longtemps, on s\'était
imaginé que 1\'Arabie septentrionale était dépourvue de monuments gra-
phiques. En se conformant aux avis des auteurs musulmans, on admet-
tait que les quelques inscriptions que reux-ci mentionnent dans leurs
écrits appartenaient a. des époques tellement reculées que la clé en dovait
être perdue a tout jamais. Le but de ces auteurs était cependant fort
transparent: pour rehausser la valeur du livre révélé par Mahomed, il a
fallu faire table rase de toute la civilisation précédente. A entendre les
pieux lecteurs du Qoran, leurs ancêtres étaient piongés dans une ignorance
parfaite, djahilia, ne possédant ni écritnre ni livres, au point que le pro-
phète lui-même savait a peine écrire. Cette opinion était devenue la menue
monnaie de certaines écoles qui allaient jusqu\'a considérer la prétenduc
barbarie arabe antéislamique comme le caractère fondamental de la race
sémitique en général. Appuyé sur des documents cunéiformes du VII
siècle avant 1\'ère vulgaire, j\'ai démontré depuis 1875 que les Arabes de
cette époque avaient une mythologie développée et qu\'ils révéraient leurs
dieux sous forme de statues sculptées. Depuis ce temps, mon attention
fut attirée par les curieuses inscriptions a caractère inconnu que MM.
Graham et Wetzstein avaient découvertes dans la harra du Saifi, ïi Test
de Damas. En 1877, grace a la publicatlon de 400 de ces inscriptions
faite par M. de Vogüé, je suis parvenu a en donner un premier essai
de déchiffrement qui, malgré quelques incertitudes de détail, suffit pour
démontrer que 1\'écriture était répandue chez toutes les tribus du désert.
En effet, 1\'écriture safaïtique apparait sous une forme cursive et souvent
tres usée relativement a 1\'alphabet phénicien dont il émane. J\'ai aussi
rendu probable a la même occasion que 1\'écriture du Safa constituait le
premier anneau d\'une longue chaïne d\'écritures arabiques qui s\'étendait
jadis depuis la Palmyrène jusqu\'au Hadramaout. Cette supposition vient
d\'être parfaitement confirmée par les inscriptions que MM. Doughty et
Huber ont rapportées de leur récent voyage en Arabie. Cette seconde
espèce d\'inscriptions est qualifiée provisoirement de thamoudite, parce
que la plupart do ces textes viennent du pays de Hadjr, 1\'ancienne Egra,
chef-lieu de la Thamyditis ; mais des monuments d\'une écritnre sembable,
si non peut-être identique, ont été découverts par les voyageurs a
Doumat-el-Djendel, a Haïl, a Khaïbar et jusqu\'a Tayef, au sud de la
-ocr page 110-
102
Mccque. On est donc en présence d\'uno écriture qui était usitée dans la
plus grande partie du Hedjaz et au dela, sur toute la région située entro
cette province et la Nabatène, y compris la cóte maritime, car les
inscriptions trouvées par Wellstedt et Fresnel prés d\'El-Wedjh appar-
tiennent a la même espèce. L\'examen de quelques copies que les voya-
geurs surnommés ont gracieusement mises a ma disposition, m\'a bientöt
convaincu que 1\'écriture thamoudite diffère assez considérableinent de
celle du Safa. Malgré la nature fruste et incorrecte des copies, j\'ai pu
déterminer la valeur de seize ou dix-sept lettres. Ce sont les lettres
emphatiques ou proprement arabes: vi», • 3, (jo, fjo, Js Jo, é qui
prêtent Ie plus au doute, faute de moyens suffisants de comparaison.
Le déchiffrement se borne naturellement aux noms propres. Ceux que
j\'ai pu lire sont (j\'emploie le caractère hébreu a cause do Tincertitude
des voyelles) ^D. mtO. ino. ma. O^M. IVO, ruVO. quelques noms com-
posés comme SxDfl 1VDTV 3TJJT1. Cette dernière categorie de noms
montrent, hors de douto , d\'une part que le nom Sn = Jjl pour dieu était
a
indigène chez les Arabes du Hedjaz, de 1\'autre que le culte de Dad, le
Tin des Sémitcs du nord, était répandu en Arabie. Cela confirme le té-
moignage des inscriptions cunéiformes, qui constate l\'existence du culte
de ce dieu chez les Arabes, au Vlle siècle avant 1\'ère chrétienne. Ainsi,
cette nouvelle épigraphie, toute rudimentaire qu\'elle est, nous apprend
déja des choses ignorées sur le compte de Pancienne religion arabe. Au
point de vue linguistique il y a du moins ceci de certain que 1\'article
arabe Jt n\'exiatait pas dans 1\'idiome des auteurs de nos testes. J\'ai
montré ailleurs que eet article est également inconnu au dialecte du
Safa, lequel fait usage dans ce but de la lettre n, absolument comme
en hébreu et en phénicien. Il me paraït que le thamoudite se sert de
cette même lettre en guise d\'article défini. Cela me semble résulterd\'un
groupe oü je crois reconnaitre les mots IY1 tWISn »cette tour." L\'in-
térêt de ces inscriptions a encore un cdté négatif, qui n\'est pas sans im-
portance. Il s\'agit du degré de confiance qu\'on peut avoir dans la tra-
dition qui fait peupler le nord de 1\'Arabie de tribus sabéennes, qui au-
raient quitte la région meridionale partie avant partie après la rupture
de la digue de Mareb. Les écrivains musulmans spécifient les noms des
tribus yéménites qui auraient d\'après eux constitué les royaumes de
Ghassan et de Hira, dans le Haouran et sur les rives de 1\'Euphrate.
A 1\'occasion des inscriptions du Safa, jai pour la première fois révoqué
en doute cette tradition migratoire, considérée par plusieurs comme par-
-ocr page 111-
103
faitement historique. J\'ai prouvë que ces inscriptions, fréquentea au
Haouran et dans les oasis adjacentes, ne contenaient pas un seul nom
propre caractéristique des pays sabéens. Une preuve du même genre
peut déja être déduite des testes thamoudites. Les traits particulière-
ment sabéens, comme la mimmation, Ie noun déterminatif etc., font en-
tièrement défaut dans ces testes. Les noms propres même n\'ont rien
qui les rattachat il la categorie des noms mëridionaux. En un mot,
Ie peuple qui habitait la Thamoudène et Ie Hedjaz a, 1\'époque des in-
scriptions était tout-ïi-fait distinct des tribus du sud. Une trouvaille tres
curieuse vient confirmer cette déduction d\'une facon indubitable. Parmi
les inscriptions proprement thamoudites et d\'une lecture énigmatique,
j\'ai découvert trois ou quatres qui sont rédigées en belle écriture sa-
béenne et dans la langue ordinaire du royaume de Saba. Par un hasard
vraiment heureux les auteurs y ont indiqué eux-mêmes Ie pays de leur
origine. J\'en transcris ci-après une des mieux conservées:
rvpBO imi JVjD\'fn fDn
* Hamyan et Taïmallat de Rada\' ont écrit (ceci)."
La ville de Rada\' est Ie chef-lieu de la province de Ydfa\', voisine du
Hadramaout. C\'étaient donc des voyageurs sabéens qui ont gravé leurs
noms sur une construction de la Thamouditène, construction qui faisait
peut-être partie d\'un temple célèbre. En tout cas, 1\'on acquiert la con-
viction que Ie reste des habitants n\'était nullement d\'origine sabéenne,
contrairement a ce que pretendent les historiens arabes. Ce service cor-
rectif que nous fournit 1\'épigraphie naissante n\'est pas a déprécier, car
la rectification d\'une erreur séculaire exige toujours plus d\'effort que
1\'acquisition de plusieurs vérités secondaires."
Sur la demande de quelques membres, M. Halévy communiqué en-
suite, il titre de specimen, la teneur d\'une de ces inscriptions. MM.
D. H. Muller et Barbier de Meynard présen,tent quelques observations.
L\'ordre du jour étant épuiaé, Ie Président M. Scheadeu exprirae aux
membres de la section sa vive reconnaissance de ce qu\'ils ont bien
voulu honorer les séances pendaut toute la semaiue de leur présence et
de leurs concours.
M. J. Oppekt rend hommage au Président au nom de tous les as-
sistants.
-ocr page 112-
104
II. SECTION ARYENNE.
Les scances de cctte section, au nombre de cinq, ont en lieu dans lc
petit auditoire de l\'Universitó; 52 membres se sont fait inscrire. Le Bu-
reau a étó constitué comme suit:
MM. R. von Roth, président.
A. Weber,
, vice-présidents.
(t. Lignana, )
T. W. Rhys Davids, ]
Ch.Michel,                   I Secréta,re8-
PREMIÈRE SÉANCE.
Lundi, 10 Septembre a 2 h. de relevée.
M. Kern lit un mémoire sur un dictionnaire Sanskrit—Kawi manus-
crit, donnd par le Raden Saleh a la Société do Batavia, et dont M. Kern
a recu une copic par les soins de M. Holle.
Ce mémoire sera imprimé\' danB les Travaux du Congres.
M. Cust parle sur les inscriptions du roi indien Acöka et 1\'origine de
Tnlphabet indien. Il s\'exprime comme suit:
»It is very desirable that some definite opinion should be arrived at on
this great subject. All the evidence which we are likely to obtain is
now under our hands, and the most convenient course seems to be to
give out on the occasion of such a Congress of Specialists as this a dis-
tinct and certain sound, and to leave it to others to controvert the opi-
nion thus expressed, to suggest another solution, or to accept provisio-
nally the opinion given.
»To keep the discussion to its real issue, I must ask my hearers to
admit for the present certain postulates: they are capable of proof on
their own merits, but they lie outside the particular question at this
moment before us, and I wish, for the Bake of clearness, to narrow the
issue. These postulates are:
I.   That at some remote period the Phenician alphabet was derived
from the Hieratic form of the Egyptian Script of the Old Empire, no-
tably the Prisse Papyrus.
II.   That the Phenician inecription of the Moabite Stone is the oldest
monument, with a definite date, of pure alphabetic writing, and dates
back to the ninth century before the Christian era.
III.   That the alphabet of that inscription ia a complete and highly
elaborated one, evidencing a long and established usage, and is consi-
-ocr page 113-
105
dered by many to be the parent of every other form of alphabetic wri-
ting in Europe or Asia that exists at the present moment.
IV. That there has existed from time immemorial commercial inter-
course by land across Persia and Afghanistan, and by sea from the Per-
sian Gulf and Red Sea, betwist Western Asia with India in its fullest
geographical extent.
»A consideration of these postulates must convince that the derivation
of the Indian alphabetic Bystem from the Phenician alphabet, the date
of which may safely be carried back to the period of 1000 years before
the Christian era, was possible.
»Let us now consider whether it was proballe.
I.   The copious Indian literature, so garrulous, so faithfully reflecting
the introspective and egotistic character of the Indian mind, so ready
to supply a mythical origin to every fact of event, even to the descent
of the River Ganges, or to the origin of the rocky ridges which connect
Ceylon with India, is absolutely silent as to the origin of the alphabet
which is used in conserving that literature. The Indian authors from
soine remote and uncertain period, certainly anterior to the invasion of
India by Alexander the Great, made use of alphabetic writing for ordi-
nary literary purpose, and have treated upon every possible subject,
physical and metaphysical, and yet no account has been handed down
of the origin of the marvellous vehicle of thought which lay uuder their
hands, and which they have elaborated to a degree unparalleled in any
other country.
II.   An alphabet cannot spring into existonce in full development from
the brains of any people; nor is it the result of a compact made at
any given period. Where such alphabcts have been constructcd in mo-
dern times, in England or in China, the process has been only that of
adapting new symbols to the old Phenician method. It may safely be
laid down that an alphabetic system is the outcome of a long and te-
dious usage of ideographic and syllabic symbols. A nation capable from
its own self-consciousness of carving upon rocks alphabetic inscriptions,
would assuredly have left tracé* of the same tendency on the same en-
durable tablets in ideographic and syllabic symbols. Now in India, from
the Himaliiya to Cape Cotnorin, no tracé of a pre-alphabetic inscription
—found so freqnently and in such divers forras in Western Asia and
North Africa—has been found, and a prolonged and careful archjeologi-
cal survey of the whole of India is now drawing to a close.
III.   The resemblance of the Tndian alphabetic system with the alpha-
-ocr page 114-
106
bets which have sprung up in Europe and Asia, undoubtedly from tho
Fhenician mot her, is so striking that the idea of a separate origin can
hardly be entertained. And yct there appears to be no necessity pre-
existent in the human mind of one—and one only—system of represen-
ting sounds by symbols; at any rate, we have the evidence of totally
distinct and independant ideographic and syllabic systems which might,
uninfluenced by the contact of the Phenician model, have developed
into an independent alphabetic system. The idea of the nations of
Western Asia being indebted to India for the germ of their alphabetic
system, as unquestionably they are for their numerals, cannot be en-
tertained.
»A consideration of the above points leads to the conviction that a se-
parate and independent origin of the Indian alphabet is highly impro-
bable, or in other words, that a common origin is exceedingly probahle.
»The importance of these a priori arguments of possibility and proba-
bility lies in this, that it throws upon the opponent of the solution now
suggested the necessity of cxplaining away the remarkable facts or rea-
sonable inductions above stated.
»Turning to the earliest evidence of the existence of an alphabet in
India, we have the significant fact that Xerxes, King of Persia, who
was unquestionably cognizant of a distinct alphabetic system in use by
his own nation—that of the cuneiform Persian—ordered his scribes to
write to the authorities of the different provinces of his empire, from
India to Ethiopia, >unto every province according to the icriting thereof,
and unto every people after their language" (Estber viii. 9). This eviden-
ces a plurality of forms of script, in addition to the Persian form so
well known, and to the Hebrew form, which is specially mentioned,
and a distinct allusion made to India; the name of India is insepaiably
connected with the River hu lus and the north-west frontier ofthatcoun-
try. In 327 B.c. Alexander the Great, having conquered Persia, invaded
India, and penetrated as far as the River Beas in the Panjiib. The his-
torians of that celebrated expedition mention incidentally that the art of
writing for private purposes was then known in India. These historians
t lii\'iusulves used the Greek alphabet, and their not alluding to any such
radical difference between their own and the Indian system—such as
would arise from the use of ideographs, and the great variety of sym-
bols rendered necessary in a syllabary—implies that an alphabet was
us«d in India at the time and place alluded to, and for the ordinary
requirements of civilized life, as distinguished from monumental inscrip-
-ocr page 115-
107
tions. The material, strips of bark and pieces of linen, is special ly no-
ticed; and this implies a wide and developed system, meant to be prac-
tically understood. As regards inscriptions, from the sites chosen for
them it is clear that, whatevcr was their object, they were not meant
to be generally read, as they were carved either in inaccessible heights,
as at Behistun, or in the uninhabited jungle.
»In India the group of Asoka inscriptions stands unrivalled in magni-
ficence, wide diffusion, clearness of meaning, certainty of date, and ex-
cellence of preservation. Forty in number, in two distinct forms of al-
phabet, in three dialects of the same language, in the form of tablets
on the naked rock or on sculptured pillars, they are found from Pesha-
war on the north-west frontier of India, down to Eatak on the cast,
and Eathiawilr on the west coast. No allusion is made by any Sanskrit
writer to the existence of these inscriptions, or to the sovereign who
carved them. He was a Buddhist by religion; Asoka by name, though
always called Piyadasi on the tablets, king of Upper India, with his
capital at Fatna on the Ganges, grandson of that Sandracottus to whotn
Seleucus, the successor of Alexander the Grcat, had sent Ambassadors.
The edicts relate to social and moral subjects of an elevated and sur-
prising character, and their date is fixed at 253 to 250 b.c. by the allu-
sion in some of the edicts to four contemporary sovereigns of Europe and
North Africa, showing that in those days there was sufficiënt intercourse
betwizt Europe and India.
»The character used is magnificent and highly developed, indicating a
long and constant previous usage. The language used is the Pali, onc
of the Prakrits, which represent the first stage of decomposition of the
great Vedic vehicle of ideas known as the Sanskrit, and are the forerun-
ners of the great modern vernaculars of Northern India—the Hindi,
Bangali, Gujarati, Marathi, Uriya, Asamese, Sindhi, Panjahi, Kashmiri,
and Nepalese—which inherited the literature, language, and script of
their great prototype when Synthetic Sanskrit, like the Latin, died away
from the lips of men as a living form of speech, and was replaced by
a family of magnificent and powerfull inflective and analytic vernacu-
lars, each with its own modification of the Indian alphabet. But beyond
this, the form of alphabetic writing was borrowed and adopted with mo-
dification by the great Dravidian family of agglutinative languages of
Southern India, by the great Tibeto-Burman agglutinative group, such
as the Tibetan, Lepcha, and others of the Himaliiya and the great pla-
teau of High Asia, and the Burmese, Mon, Siamese, Shan, and Kam-
-ocr page 116-
108
bójan of the Indo-Chinese Peninsula. Nor was its influencu limited by
the Indian Ocean; for with commercc and civilization, the rudiments of
the same great alphabet were conveyed to the islands of the Indian Ar-
chipelago, to Suniatra, Java, Celebes, and the Philippines.
»It will not be disputed that these truly wonderfuil and varying forma
of alphabetic writing, exceeding all the other varieties in the whole
world, were derived from the alphabet of \\soka; it will be perceived,
therefore, how important it is to arrive at some definite conclusion as to
the origin of that alphabet. To this I now draw attention.
»Out of the forty inscriptions, ten only are of importance, of these
ten, one only represents the Northern Asoka alphabet; the other nine
represent the Southern Asoka. It is a rcmarkable feature of the case
that the same sovereign should have employed two different characters
to publish within his dominions what are essentially the same edicts in
dialects of the same language. Although both these characters are al-
phabetic, yet they differ from each other in many particulars, and it
cannot be asserted that one is derived from the other, thongh they bear
evidenco of both coming from the same parent stock.
»Many distinguished scholars have turned their attention to the illus-
tration of these celebrated inscriptions. Foremost among them are Ja-
mes Prinsep, who discovered the secret of their interpretation; Senart,
of Paris, who has lately submitted the text to a careful revision; Bühler,
who in late numbers of the German Oriental Society, has returned to a
subject which is familiar to him both in the field and in his study;and
the distinguished Vice-President of this Congres, Professor Henri Kern,
who has made the subject peculiarly his own. Of him it may be said
with truth, that nothing in Nearer or Farther India, or the Indian Ar-
chipelago, has escaped his notice, and he may be justly adresscd as
• Docte sermones utriusque linguse."
»The palasographical side of the subject has been studied by Edward
Thomas, Cunningham, Dowson, and Burnell. If this last scholar had
lived longer, the world would have known more. Cut off at the early
age of forty-two, he has left lasting monuments of his industry, know-
ledge, and acute penetration, and his »Elemcnts of South Indian Pala;o-
graphy", published in 1878, mark a distinct epoch in the science. Du-
ring the present year a valuable contribution has been made to the whole
subject of the origin and development of the alphabeth by Isaac Taylor,
and his chapter on the Indian alphabet supplies much to admire, and
leaves little to desire, as it recapitulates cloarly the whole controversy,
-ocr page 117-
109
and conducts the reader convincingly to what seems the only solution
of the problem on the existing evidence.
»The solitary specimen of the North Aaoka character is found in the
Rock inscription, commonly called that of Kapürdagarhi, situated in the
area of Shahbazgarhi, a village in the district of Peshttwar, west of the
Indus. within the civil province of the Panjab and its dependencies.
The population of this district was once Hindu and Buddhist. Since the
irruption of the Afghans it is exclusively Mahometan, using a language
belonging to the Iranian branch of the Arian family. The inscriptioa is
written from right to left, after the manner of all Semitic alphabets in
Asia: the alphabet is cursive of the Iranian type, and has been conclu-
sively identified with an Aramaic original. lts use at one time exten-
ded east of the Biver Indus into India, but it died out at an early pe-
riod, and it had no influence on the later Indian alphabets. It may
with safety be left out of the discussion of the origin of the Indian
alphabet, although used occasionally by Indian sovereigns in their coins
and monuments.
»The South Asoka character is written from left to right, after the
manner of all Indian alphabets, and of the Himyaritic and its admitted
descendant the Ethiopië. It has never been found in a cursive forni.
An inspection of the alphabet will satisfy any one that the character
from which it was derived did not comprisc a sufficiënt number of let-
ters, and that new signs had to be made by differentiating some of the
old ones. This is in itself a proof that the South Asoka was adapted
from an alien and uncongenial original, and was not an indigenous in-
vention worked out by the genius of the people from original material.
The cerebral series of consonants is a peculiar feature of Indian sounds,
and had to be added to the North Asoka confessedly Semitic alphabet.
We remark the same necessity and similar expedients under our eyes in
the artificial differentiation of the cerebrals in the Arabic and Roman
alphabets, when applied to represent the sounds of an Indian language.
Yet these cerebrals were co-existent with the origin of the language,
and could not have been omitted in any scheme of expressing sounds by
ideographs or a syllabary. Then, again, we remark in both the Asoka
alphabet» the peculiar method of indicating vowels in the body of a word
by additions to the preceding consonant, bearing a close analogy to the
vowel points of the Semitic alphabet. Such a method would never have
been resorted to had an original alphabet been worked out to represent
the vowel sounds of an Arian and Dravidian language, and have a
-ocr page 118-
110
marked relation to a Semitic language, where the vowels are subsidiary
to the consonant.
»Burnell arrivés at a conviction, shared by many others, that —
I.   The art of writing was, comparatively speaking, little known in
India up to a date compared to which the Moabite Stono would seem
ancient, and that for many generations the Sutra of Sanskrit works were
orally handed down. With the introduction of prose commentaries came
the necessity for a written vehicle of speech, or rather, the introduction
of a written vehicle of speech rendered possible prose composition.
II.   There is not the least tracé of the development in India of an
original and independent system, founded upon syllabaries and ideo-
graphs; the very rocks cry out against such a baseless theory, having
conserved in safety for more than twenty centuries the alphabetic in-
scriptions confided to them. The art must have been introduced, there-
fore, from foreign countries.
III.   It is notorious that no Arian or Dravidian nation ever invented,
from its own resources, an alphabet: the Semitic proclivities of both
the Asoka alphabets, and the derivation of the Northern Asoka from a
Semitic original, are admitted. Western Asia is, therefore, the only
possible cradle of the alien invention, and there alone in all the world
at that period alphabets are found in cxistence and in general use.
»Th ree possible sources suggested themselves. The first theory , that the
alphabet was imported by Phenician traders, may at once be rejected,
;is Phenician communication with India had ceased many centuries be-
fore the earliest possible date that can be assumed for the existence of
writing in India. Had it been introduced into India many centuries be-
fore the date of the Asoka tablets, how are we to account for the same
character being used in such widely separated localities as Eathiawar,
Katak, and the slope of the Himalaya? The alphabets in that long
period must have come into common use, and the tendency of all al-
phabets in common use is to diverge from each other; and we know
as a fact how considerable are the divergencies of the modern Indian
alphabets, even when applied to kindred Arian languages. Anothercon»
sideration leads to the conclusion that an alphabetic system was intro-
duced into India in the sixth century before Christ, but not previously.
A careful examination of Sanskrit literature shows that certain Sutra,
to which a date of the sixth century is ascribed, imply a knowledge of
the art of writing, to which allusion is also made in the Institutes of
Manu, the great heroic poem of the Malia Bharata, and the Grammar
-ocr page 119-
111
of Piinini. The thcory of a Phcnician origin cannot be scrioualy enter-
tained.
>Burnell looks with favour upon the second altemative, that the al-
phabet was introduced into India, by way of the Persian Gulf, from an
Aramaic type used in Persia. It is certain that a curaive Aramaic cha-
racter was long used, and, as stated above, one oifshoot of this group
of Semitio alphabets had found its way by land to the north-west corner
of India, and is known as the Northern Asoka, but differing vcry ma-
terially from the Southern Asoka. It seems difficult to admit the hy-
pothesis that another offshoot from the same stock should have found
its way to Southern India by sea, and developed itself so differently.
We must at least have more certain proof of the existence of such an
Aramaic alphabet and its characteristics before we build such a theory
as to make it the lineal ancestor of the score of magnificent alphabets
of India on the mainland and in the Archipelago.
>Burnell, in the year 1882, a few months before his lamented death,
published in an English scientific journal an additional fact supporting,
in his opinion, his own view of the Aramaic origin of the South Asoka
alphabet. All that Burnell wrote is precious. It appears that Professor
Sayce had found on a Babylonian bilingual contract tablet in the British
Museum traces of a written character, previously unknown, and in a
language which, according to Burnell, was neither Arian norDravidian.
Burnell considers this character, to which the Cuneiform version attri-
buted the date of Artaxerxes II., to be the (by him) long-wished-for
original of the Southern Asoka, and he identifies several letters. He
goes on to state that other tablets had subsequently been found with a
iiiüliir character, of which the date could safely be attributed to 600
b.c. I\' ut il these inscriptions are published, as promised , in facsimile,
we must reserve our judgment. The production of fresh evidence will
raaterially alter the issue.
\'Tlii\'iv remains the third hypothesis, that the South Asoka alphabet
was imported from Arabia, and was derived, by the Red Sea. from the
Himyaritic development of the Phenician alphabet. The latest writer
on the general subject of alphabets, Isaac Taylor, gathering up all that
has been written, and setting out all possible arguments, facts, and
inductions, urges strongly the reasonable probability of this theory,
which was started by Weber more than a quarter of a century ago,
and is formularized by Lenormant in his essay on the Phenician alpha-
het, for he distinctly defines an Indo-Arabian stem, with certain cha-
-ocr page 120-
112
racteristics. Unquestionably the coatinuous existence of a commerce
between Yemen and South India can be asserted from a very remote
period, quite sufficiënt to meet all requirements. This channel of con-
veying the knowledge of the alphabet was possible. It is shown further
that the Himyaritic alphabet branched off from the Fhenician not later
than the sixth century before Christ, and it is to about this date that
the origin of the Indian alphabet is assigned, as the result of a careful
chain of reasoning. It is suggestive that there uxists in the extreme
south of the peninsula of India a third alphabet, confessedly indepen-
dent of the Southern Asoka, the Vatteluttu, which, though nearly en-
tirely superseded by later alphabets, has left marked traces of its pe-
culiarities in the Tamil character. Now this alphabet, though differing
from the Southern Asoka, and only adapted to the sound of a Dravi-
dian language, shares with the Asoka certain Semitic resemblances, and
must have been a foreign importation; and in this case there can be
no question that it must have been imported by the sea from countries
which already possessed alphabets, for there exists no possible presump-
tion of invention at home or importation by land from abroad.
»Passing from general considerations to a particular comparison of the
original letters of the Southern Asoka with the Himyaritic, the style
of both is strikingly monumental; the direction of the writing of the
Southern Asoka is from left to right, and we find that Himyaritic is
written in the boustrophédon manner either way, and as a fact its ad-
mitted descendant, the Ethiopië, adopted the same direction as the
Asoka. It is noteworthy that to the same alphabet of Arabia the honour
is thus ascribed of giving a vehiclo of speech to India and Ethiopia.
The mode of noting the vowels in the Ethiopië and the Asoka have a
special resemblance, and although the Ethiopic came into existence at
a much later date, yet its possession of these peculiarities, and its un-
doubted parentage, add to the probability of the Asoka, which pos-
sesses the same features, having come, though at an earlier date, from
the same stock.
»The objections are that in India culture, religion, and the arts of
civilization have always proceeded from the North to the South. As a
general rule this may be the case, but the casnal introduction of a
special art from a foreign country must be an exception. In modern
times the art of printing has spread from the South to the North, being
an import from the West, just as it is nrged that more than 2000
years earlier the art of writing fonnd its way.
-ocr page 121-
113
»A more serious objection is that up to this time no Himyaritic in-
scription of a date sufficiently early has been found. Late in time,
compared te the inscriptions of Western Asia and North Africa, as the
Asoka inscriptions confessedly are. the oldest of the Himyaritic is con-
siderably later. If such an archseological survey of South Arabia, as
has now taken place in India, were possible, it is possible that earlier
inscriptions would be found, as the Himyaritic alphabet is elaborate
and refined, and the culture of Yemen is of remote antiquity. As it is
the intercomparison of existing specimens is that of sister alphabets,
alleged to be derived froin a common, though as yet unknown prototype.
«Alter all, I only propound a hypothesis, for there neitherexists, nor
is likely ever to exist, any direct or material proof. History is silent;
tradition is non-existent; no hints or inductions can be drawn from an-
cient literature. The dry climate of Egypt has conserved papyri coeval
wii li the Call of Abraham: the moist climate of India has not permitted
a manuscript to survive of a date anterior to the Norman Conquest of
England. In Egypt and Mesopotamia the naked rock, carved stone,
engraved metal, and baked clay have been faithful witnesses and con-
signees of the genius of nations. In India, nothing material exists so
early as the conquest of Alexander the Great, and the poets and philo-
sophers were so occupied in spinning idle fables, and still idler intro-
spections of the cause and nature and object of human existence, that
they had no time to notice the origin or the importation of the very
instrument of imparting ideas, of which they made such an unlimited,
and uu) i;i rul Ir lel, and unprofitable use."
M. Halévï : »Les recherches relatives a 1\'origine des deux alphabets
indiens qui out servi a la rédaction des inscriptions de Piyadasi datent
du jour tuême oü Ie génie de Prinsep a réussi a déchiffrer ces dernières,
savoir en 1837. L\'heureux déchifl\'reur, poussé par un enthousiasme facile
ii comprendre, n\'hésita pas a faire remonter 1\'alphabet méridional jus-
qu\'aux ages antérieurs a la séparation des peuples de race aryenne et a
fcn faire denver 1\'alphabet grec, dont il fut Ie premier a reconnaïtre les
frappantes similitudes avec Ie second alphabet indien. Quant a l\'alpha-
bet du nord, son apparence jointe a sa direction de droite a gauche
rappelle tellement la fa9on des écritures sémitiqnes que dès Ie début son
origine étrangère fut reconnne par tout Ie monde. Aussi fut-il dès lors
séparé de son collègue du sud-est, lequel attira seul 1\'attention du
monde savant, attentiou qu\'il méritait d\'ailleurs comme ancêtre du dé-
vanagari et des nombreuses écritures qui en dérivent.
S
-ocr page 122-
114
L\'opinion de Prinsep rencontre un contradicteur résolu dans Ottfried
Muller qui partit précisément des affinités constatées par Prinsep entre
1\'alphabet indien et 1\'alphabet grec pour conclure que Ie premier était
contemporain de 1\'arrivée des Grecs dans 1\'Inde. Une date aussi récente
ne put que déplaire a Lassen et aux autres indianistes qui avaient pour
1\'antiquité de la littérature indienne un parti pris sans retour. Cea
savants nièrent toute affinité de forme entre les deux alphabets en ques-
tion et attribuèrent il 1\'écriture indienne une origine indigène. A ces
discussions purement théoriques et par conséquent stériles suivit Ie célèbre
mémoire de M. Albrecht Weber sur 1\'origine de 1\'alphabet indien. L\'é-
minent indianiste berlinois établit la question sur son domaine naturel,
celui de la comparaison paléographique. Ayant réexaminé les similitudes
pressenties déja par Eopp et Lepsius entre Ie dévanagari et les alphabets
sémitiqnes d\'une part, et les affinités constatées par Prinsep entre Tal-
phabet de Piyadasi et 1\'alphabet grec de 1\'autre, il en conclut que Pé-
criture indienne dérive immédiatement de 1\'ancêtre commun de toutes
les écritures alphabétiques, savoir de 1\'alphabet phénicien. Celui-ci aurait
été introduit dans 1\'Inde par voie de mer vers 1\'an 1000 avant notre
ère, époque a laquelle 1\'Inde aurait été régulièrement visitée par la flotte
marchande de Salomon, établie a Eeion- Geher, sur Ie golfe d\'Acaba.
Cette proposition, M. Weber chercha a la prouver par la comparaison
en détail des 22 consonnes phéniciennes avec autant de lettres indiennes,
comparaison qui, malgré son insuttisaccc parfaitement excusable en 1856,
ne manqua pas de faire une profonde impression. M. Weber a Ie grand
mérite d\'avoir nettement reconnu et déterminé Ie caractère secondaire
de plusieurs lettres indiennes et d\'en avoir indiqué les types primaires.
La genese des voyelles a été moins bien traitée, ou plutöt n\'a pas été
traitée du tout, car M. Weber s\'est simplement borné a dire que les
voyelles intersyllabaires qui présentent la forme de petits traits accrochés
aux consonnes ont été ajoutées par les Indiens.
Le mémoire de M. Weber n\'a pu convaincre les indianistes. Lassen re-
marqua non sans raison quo plusieurs des lettres indiennes soumises au
rapprochement n\'ont pas la raême valeur phonétique que leurs corres-
pondants phéniciens, et que le nombre de celles qui coïncident véritable-
ment dans les deux alphabets était si infime qu\'on ne saurait élever la-
dessus aucun système solide. L\'hypothèse phénicienne fut ainsi écartée
d\'emblée et, ce qui est plus regrettable, la recherche paléographique
étouffée dans son germe. Pendant les 27 années qui suivirent, on vit
succéder 1\'une a 1\'autre des hypotheses sans fin, mais dépourvues d\'une
-ocr page 123-
115
base vraiment scientifique. A cóté de la these d\'origine iadigèoc patron-
née par la majorité des indianistes, 1\'écriture de Piyadasi a été successi-
vement dérivée du Watteluttu dravidien, du gréco-phénicien, des cunéi-
formes néo-assyriens, du sabéen on hiuoyaritique. Cette dernière hypo-
thèse a été remise sur Ie tapis par M. Lenormant sur les premières in-
dications de M. Weber. M. I. Taylor 1\'a développée tont récemment
<lana sou grand ouvrage sur 1\'histoire de 1\'alphabet et M. Cust vient de
la défendre derant vous avec sa uetteté et son éloquence habituelles.
Je me propose d\'y ajouter une nouvelle hypothese de ma facon, qui se
distingue de toutes ses devancières par certains points de vue que je me
uermettrai de vous exposer aussi succinctement que possible. C\'est Ie
résumé d\'un mémoire qui sera publié dans Ie Journal asiatique, oü figu-
reront aussi toutes les comparaisons paléographiques que je dois passer
ici sous silence de peur de trop prolonger cette communication. Quel-
ques considérations préliminaires suffiront pour démontrer les défauts
fbndamentaux de 1\'ancienne methode et la nécessité absolue d\'en inau-
gurer une nouvelle.
Le premier défaut commun a toutes les hypotheses précédentes, est
de ne jamais pouvoir expliquer la raison d\'être des doubles tormes qu\'affec-
tent les voyelles suivant qu\'elles sont initiales ou internes. L\'existence
même des voyelles internes a cóté des voyelles initiales reste dans les
anciennes hypotheses une énigme insoluble.
Le second défaut de la methode ancienne est beaucoup plus grave,
parce qu\'il a été la cause principale de 1\'avortement de toutes les eolu-
tions tentées jusqu\'a ce jour. Ces solutions ont cela en commun qu\'elles
admettent entre 1\'alphabet indien et 1\'alphabet aryen une indépendance
absolue, sauf la vocalisation intérieure, que ce dernier aurait empruntée
au premier. Or, c\'est précisément le contraire qui est vrai. L\'origine
aryenne des voyelles-traits résulte avec évidence de ce fait que dans eet
alphabet elles fonctionnent a la fois comme voyelles initiales et comme
voyelles internes, tandis qu\'en indien elles n\'ontque le second emploi. Sont
également d\'origine aryenne et ïeconnaissables comme tels a la première
vue déja: 1° la chuintante sh dont 1\'usage dans 1\'écriture indiunne est
en même temps empreint d\'hésitation et insuttisamment répandu; 2° les
chiffres de quatre a dix qui sont formés des lettres aryennes ch,p,s, f,kh (?),
", </. L" ii examen plus approfondi montre en outre que les lettres aryennes
J > d, n sont passées dans 1\'alphabet indien sans ou avec de tres légères
modifications pour marquer les consonnes analogues J/t, d, ny. La dernière
de ces consonnes a été renversée; c\'est aussi le cas de la lettre sh.
-ocr page 124-
116
Ces derniers faits établissent d\'une fa(,on indubitable la priorite de
1\'alphabet du nord-ouest sur celui du sud-est et ausai que l\'intelligcnce
du premier est la condition préalable pour arriver a bien comprendre Ie
système du second. On voit que c\'est justement Ie contraire du procédé
qu\'on a suivi jusqu\'aujourd\'hui.
L\'origine sémitique de 1\'alphabet aryen n\'a jamais fait 1\'ombre d\'un
doute, bien que jusqu\'ici Ie type n\'en ait pas été déterminé. Les lon-
gues études que j\'ai faites sur Ie sujet m\'ont livré des résultats définitifs.
Cet alphabet dérive directement de l\'écriture araméenne dans laqnelle
sont redigés les papyrus ptolémaïques trouvés en Egypte et connus
sous les noms de papyrus de Blacas, de Turin, du Louvre etc. Les
seize consonnes suivantes: aleph, bet, gimel, dalel, waw, thêt, yod, kaph,
lamed, mêm, nün, samek, pê, rêsh, shin, tdw
ont été adoptées en aryen
pour la plupart intégralement, parfois avec de légères modifications ou
avec renversement. Elles y marquent respectivement les lettres \' (esprit
doiix), 6, dj, d, v, th, y, k, l, m, n, c, p, r, sh, t. Les lettres ara-
méennes zaïn, \'hêt, caïn, fade, qóph exprimant des sons inconnus a l\'idi-
ome aryen, ont été naturellement rejeté^s du nouvel alphabet. Le
a subi le même traitement a cause de sa forme qui coïncide avec le sh
aryen.
Ces seize lettres types ou primaires ont donné oaissance a autant de
lettres dérivées, ainsi qu\'il snit: h de aleph; g, gh, c, ch de gimel (_ƒ);
dh de dalet; t, th, d, dh de thêt; kh de kaph; n, n, ny de nün; ph, bh
de pê; s de shin. De telle sorte, l\'enseinble des lettres consonnes de l\'al-
phabet aryen monte au nombre de 32, nombre exactement nécessaire
pour exprimer toute la série de consonnes que possède cet idiome pracrit.
Quand deux consonnes se suivent immédiatement, on les superpose 1\'une
a 1\'autre de t\'nyon que la haste de la seconde, si haste il y a, coïncide
avec celle de la première. C\'est ainsi que par exemple le r de la eyl-
labe /)/• ou par, ren verse et ayant eonfondu sa haste avec celle du p, ne
liiisse plus voir que le trait supérieur tres diminué. C\'est une erreur
de croire que ce trait constitue un augment purcment conventionnel et
arbitraire; loin de la, c\'est la partie essentielle de la lettre r. Dans la
syllabe rva, le o est seulement accroché a Vr sans oonfondre les hastes;
ce procédé a pour but d\'éviter la confusion entre le v consonne et le v
semi-voyelle.
Pour former les voyelles, 1\'alphabet araméen ne disposait que des
deux semi-voyelles yud et waw, le premier pour e et i, le second pour
o et \'i. Le y suspendu a la haste de la consonne précédente marque la
-ocr page 125-
117
voyelle i, mais ïi cause de son analogie avec Ie shirt souscrit, on lui a
enlevé la barre de droite, de sorte qu\'il n\'a plus que la forme d\'une barre
oblique croisant la haste. Cette mêine barre diminuée de la raoitié gau-
che marque la voyelle e. La distinction entre o et u fut réalisée par un
procédé analogue: Ie u place debout sur la haste de la consonne et fai-
sant surgir son trait supérieur du cöté gauche, marque Vo, tandis quo
renveraé il marque IV Quant a la voyelle a, comme elle n\'était pas
représentée par une semi-voyelle en araraéen, elle n\'est pas non plus
marquée en aryeu par un signe particulier, mais son existence est suffi-
samment indiquée par 1\'absence des autres voyelles, comme c\'est Ie cas
en araméen. Grace a cette circonstance, toute lettre aryenne privée de trait-
voyelle se prononce avec la voyelle a. Enfin 1\'alphabet aryen conserve
cette particularité caractéristique des alphabets sémitiques en général qui
consiste a donncr comme support aux voyelles initiales la lettre faible
aleph, laquelle ne cesse pas d\'être une vraie consonne.
Voila la genese de 1\'alphabet aryen dans toute sa simplicité. Ellejette
un jour inattendu sur celle de 1\'alphabet congénère du sud-est. Celui-ci a
été formé par une methode analogue, mais ses éléments sont d\'une origine
plus éclectique. J\'ai mentionné plus haut les éléments erapruntés a l\'al-
phabet aryen, ce sont, pour nous en tenir tout d\'abord aux coneonnes,
les lettres sh, jh, d, ny. Une étude persévérante m\'a démontré que les
lettres araméennes yud, kapk, Inmed, mêm, pê, rêsh, shin, taw sont les
types des consonnes indiennes: y, k, l, m, p, r, s, t. Les modifications
subies par ces demières consistent, partie dans 1\'augmentation, partie dans
l\'oiiiissitm d\'un petit trait. Quelques unes d\'entre elles conservent même
leur forme primitive, d\'autres ont été seulement renversées. Il reste
encore une série de cinq lettres primaire* dont 1\'analogie avec les for-
mes phéniciennes respectives, établie par M. Weber, saute aux yeux et
défie toutes négations. Nous sommes donc en présence d\'un fait des
plus étranges a première vue, a savoir 1\'existence dans 1\'alphabet aryen
d\'un petit norabre de formes archaïques a cóté d\'un grand nombre de
formes araméennes tres usées. Il devient ainsi de la dernière évidence
que les formes archaïques doivent venir d\'un alphabet qui a conserve
1\'archaïsme Ie plus pur jusqu\'a 1\'époque ptolémaïque. Cet alphabet qui
a du être a la portee des Indiens d\'alors, on Ie devine aisément, ne
peut être que 1\'alphabet grec, répandu dans 1\'Inde par suite des conquê •
tes d\'Alexandre. En effet, parmi ces lettres, dh et th répondent exacte-
ment au a et au © grecs; g est Ie r penché et n Ie N couché sur Ie
cóté et ayant la barre moyenne redressée. Le b répond également au b
-ocr page 126-
118
grec, mais les ondulations du eóté droit se sont effacées, de telle sorte
que cette lettre offre la forme d\'un carré. L\'efFacement des ondulations
s\'est aussi effectuée dans 1\'alphabet sabéen, saus qu\'il y ait pourtant la
moindre connexion entre celui-ci et 1\'alphabet indien.
De ces 17 lettres fondameutales, dues a trois sources différentes mais
contemporaines, les scribes indiens ont tiré onze lettres secondaires, tou-
jours par Ie moyen de légères modifications, comme augmentation ou
diminution d\'un petit trait ou changement de position. Ainsi: bh et »
de b; kh, h, gh de g; dh et cl de d; th et t de th; n et n de n. Quel-
ques unes de ces lettres dérivées ont déja été reconnues comme telles
par M. Weber.
Pour former les voyelles du nouvel alphabet, les scribes indiens ont
combine ensemble Ie système aryen et Ie système grec. Au premier, ils
ont emprunté la vocalisation interne a 1\'aide de petits appendices. Du
grec, il ont appris 1\'utilité des voyelles initiales isolées. Conformément
au génie du système aryen, toutes les voyelles primitives sont brèves,
mais elles ont été allongées par 1\'adjonction d\'un trait, ce qui fait que
les appendices ont 1\'air d\'être redoublés qtiand la voyelle qu\'ils indiquent
est longue. En guise de voyelles initiales 1\'alphabet grec offrait les qua-
tre suivantes A, E, I, O, mais les trois dernières coïncident tellement
avec les lettres indiennes j, r, v qu\'elles n\'ont pu être adoptées. L*A
seul fut donc emprunté; toutefois il a été place de telle sorte que la
barre moyenne remontée jnsqu\'a 1\'angle format la baste de la lettre, la-
quelle ressemble ainsi a un K tourné a gauche. L\'e a été obtenu en
poussant la haste jnsqu\'a 1\'ouverture, de facon a former un triangle sus-
pendu >. De cette forme dérive celle de IV, oü les trois angles sont
remplacé8 par des points, ainsi:. . La filiation de ces deux voyelles a
aussi été remarquée par M. Weber. Enfin, pour exprimer les voyelles
isolées o et ii, les scribes indiens se servirent du mtw aryen, lequel se
lit o lorsqu\'il est plané debout, et u lorsqu\'il est renversé.
Voila la substance de 1\'étude que j\'ai consacrée a la genese des alpha-
bets de Piyadasi. Mon explication a Ie doublé avantage de s\'étayer sur
une base purement paléographique et de rendre compte des moindres phé-
nomènes. Je considère comme étant définitivement démontré ce fait in-
attendu que les deux écritures de 1\'Inde ont une origine postalexandrine.
On ne se trompera pas de beaucoup en affirmant que ces écritures datent
de la fin du règne de Porus ou du commencement du règne de Sandra-
cottus ou Tschandragupta, allié d\'Antiochus Soter, entre 330 et 325 avant
J, C. Je parle ici des écritures exprimant des dialectes pracrit. Pour
-ocr page 127-
119
écrire Ie aanscrit, 1\'alphabei dn aud-est a dü être enrichi des signes ri,
Ir
et du visarga, ce qui revient a dire que Ie devanagarï proprement dit
est postérieur a 250 avant J. C. Il en résulte avec une certitude presque
mathématique que les Vêdas et a plus forte raison la littérature qui s\'y
rattache ont été mis par écrit postérieurement a cette date. Et comme
rien ne force a croire que les hymnes védiques se soient longtemps con-
servés dans la tradition orale, on est induit a penser que la compo-
sition de ces hymnes est également postérieure a Alesandre. Une conclu-
sion pareille, je ne m\'en cache pas, est de nature a indisposer plus d\'un
indianiste et surtout les savants Indiens qui se font de 1\'antiquité du
Veda un point d\'honneur national. Le calme ne manquera cependant pas
de se rétablir et la vérité finira par aroir raison de tous les scrupules.
En tout cas, ceux qui voudront désormais voir dans le Veda 1\'empreinte
d\'une antiquité recnlée, sans conipter ceux qui le prennent pour le re-
présentant du génie aryen en général, auront a démolir au préalable les
preuves paléograpbiques qui établissent 1\'introduction récente de l\'écri-
ture duns Tlnde.
M. Webee exprime sa satisfaction de ce que la question mise par lui
sur le tapis en 1855 est reprise en sérieuse considération. Quant a sa propre
conviction sur 1\'origine de 1\'alphabet indien, elle est restée jusqn\'ici sub-
stantiellement la même qu\'autrefois. »Aus dem Umstande, dass die alt-
griechischen und altindischen Zeicben in mehrfacher Bcziehung eine so
nahe Verwandtschaft zeigen, dass J. Prinsep, dessen genialem Scharfsinn
wir die Entzifferung der letzteren verdanken, die erstern (the old Oreek)
einfach als umgestülpte indische Schrift fSanscrit turned topsy turvy) be-
zcichnen konnte, schliesse ich nach wie vor, dass beide Schriften gl o i e b-
z e i t i g aus einer gemeinsamen, semitischen, Quelle geflos-
sen sind. Und damit ist schon ein verhaltnissmassig a 11 e s Datum für
die Uebersiedelung der Schrift nach Indien gegeben, wiihrend für die auf
aramalschem Boden wnrzelnde arianische Schrift dadurch eo ipso ein spa-
tereg Datum indicirt wird".
L\'heure étant trop avancée pour aceorder la parole a ceux qui 1\'ont
demandée, M. le Président propose a l\'assemblée de continuer la discus-
sion dans la séance suivante. Cette proposition étant adoptée, la séance
est levée.
-ocr page 128-
120
DEÜXIÈME SÉANCE.
Mardi, 11 Septembre a 9f h. du nuttin.
La discussion continue sur la question de 1\'origine de 1\'écriture indienne.
Le Président, M. von Roth, fait observer qu\'en traitant cette question
il faut surtout tenir compte de celle qui est relative a 1\'époque oü
les Védas ont été couchés par dcrit. Il exprime sa conviction, acquise
par lui au cours d\'études prolongées qu\'il a faites de ces livres, qu\'il est
impossible de soutenir, soit que la collection des hymnes ait été faite
seulement de mémoire, soit qu\'un aussi raste recueil ait pu êtie propagé
et perpétué oralement. L\'écriture est la conditio sine qua nun de tout re-
cueil védique, et on ne peut se faire une idéé de la couiposition des
Praticakhya si 1\'on ne suppose pas que les auteurs avaient devant eux
des textes écrits. M. von Roth termine en rappelant a 1\'auditoire qu\'il a
taché de démontrer cette these dans son article intitulé »Von Pada und
Sanihita" et inséré dans le tome 26 du Zeitschrift de Kuhn.
M. Bühler: »Ich gebe zu dass das Indo-Pali oder südliche Maurya A1-
phabet ebenso wie das nördliche Ariano- oder Baktro-Pali aus Semitischer
Quelle stamuit. Wiihrend ich es für nicht unwahrscheinlich halte dass
das letztere etwa im sechsten Jahrhunderte vor Christo durch die Perser
nach dera nordwestlichen Indien gekoramen ist, inuss ich mit Entschie-
denheit für das sehr hohe Alter des Indo-Pali Alphabetes eintreten. Ohne
dass ich auf eine Discuseion der Zeugnisse aus der Indischen und Grie-
chischen Literatur für das Alter der Indischen Alphabete naher einzugehen
wünsche, mache ich besonders folgende aus dem Character der altesten
Inschriften und ihrer Verbreitung entlehnte Gründe für meine Ansicht
geitend.
1. Zu \\soka\'s Zeit muss die Kenntnis der Schrift durch die ganze nSrd-
liche Hiilfte von Süpara im Süden bis nach Kbalsi im Norden und von
Girnïtr im WeBten bis an die Kuste von Orissa im Osten verbreitet gewe-
sen sein. Denn Aéoka\'s Edicte sind officielle Placate deren Zweck die
Besserung und Belehrung seiner Unterthanen ist. Dieselben hutten keine
Wirkung haben können wenn die Kenntniss der Schrift nicht wenigstens
bei den höheren Classen des Reiches verbreitet gewesen ware. Asoka
würde auch, wenn die Schrift nicht das Gcmeingut der ihm untergebe-
ncn Ariër gewesen ware, schwerlich auf die Idee verfallen sein, seinen
Willeu durch Felsen und Silulenedicte kund zu thun. Die Verbroitung
-ocr page 129-
121
der Schrift über ein ao ungeheures Gebiet muss aber nothwendig zu der
Annahme führen daas zwischen der eisten Einführung des Alphabets und
der Zeit Aéoka\'s eine sehr lange, nach Jahrhunderten zu messende Periode
verflossen sein muss.
2.  Zu derselben Annahme driingt auch der Umstand dass Aéoka\'s In-
schriften, besonders die Saulenedicte, in ihrer technischen Ausführung
den besten epigraphischen Leistungen der üriechen und Romer wenigstens
gleichkotunien. Aéoka\'s Steiumetzen mussen jedenfalls mit dem Einhauen
von Inschriften und mit den Schriftzeichen vollstandig vertraut gewesen
sein. Der letztere Punct, dass die Steinmetzen lesen konnten, wird noch
besonders durch eine Entdecknng Cunningham\'s bewiesen, welcher gefun-
den hat dass die Saulen in Aéoka\'s Halle zu Gaya mit den in der ge-
wöhnlichen Ordnung der Indischen Schrifttafeln arrangirten Buchstaben
des Indo-Pali Alphabets numerirt sind.
3.   Auf einen langen Gebrauch der Schrift deutet auch der Umstand
dass die Charactere der Aéoka Inschriften nicht unbedeutende locale Va-
riationen zeigen, sowie das Auftreten von einzelnen Spuien einer Cursiv-
schrift. Besonders gross sind die Unterschiede zwischen den Buchstaben
der Girnar Inschrift und denen der Edicte im centralen und östlichen
Indien.
4.  Der Umstand endlich dass Aéoka\'s Indo-Pali Alphabet, wie manche
Einzelheiten z. B. der Gebrauch von drei Zeicheu fik die zwei Zischlaute
des Prakrit zeigen, von Brahmanischen Schulgelehrten ansgebildet und
den Bedürfnissen der Sanskrit Grammatik angepasst ist, beweist, bei der
Annahme eines Semitischen Ursprunges desselben, dass die Zeit der Ent-
lehnung von der Aéoka\'s sehr entfernt liegen muss. Denn es ist nicht
wahrscheinlich dass die an die alte mündliche Lehrweise gewOhnten und
höchst conservativen Brahmanen sich rasch dazu verstanden eine Neue-
rung wie die Einführung der Schrift anzunehmen. Ebenso ist es un-
wahrscheinlich dass sie, nachdem sie dieselbe angenommen hatten, sofort
nu Stande waren ein Semitisches in ein echt Arisches umzugestalten. Bei
einer solchen Umwandlung werden Jahrhunderte nöthig gewesen sein,
ebe ein so festes und zweckentsprechendes Gefüge wie das Indo-Pali A1-
l>habet entstehen konnte. Man wird aber diese Ent.wicklungsperiode um
so weiter zurückschieben mussen, als eine eingehende Untersnchung von
Aéoka\'s nördüchem Alphabete, dem Baktro- oder Arinno-Pali, deutlich
zeigt, dass !>ei diesetn die Adnptation der Semitischen Zeirhen nach den-
selben Principien wie bei dem Indo-Pali Alphabete und mit Hülfe des
schon fest stehenden Indo-Pali Alphabetes gemacht ist."
-ocr page 130-
122
M. Webeh rappelle que 1\'écriture yavanani, on grecque, n\'est pas
nommée seulement par Panini, mals aussi dans 1\'énumération des écritu-
res connues des Jaina (comp. Ind. Stud. 16. 399, 400). Chez ces der-
niers elle est mentionnée en second lieu, après labamkhi, écriture sainte,
ce qui implique que les savants jainas ont conservé une tradition sur
1\'importance de 1\'écriture grecque pour VInde. Ensuite M. Weber main-
tient la possibilité de la transmiasion orale des textes védiques, eu
égard a la force de mémnire des Brahmanes, et il combat la these
de M. Halévy qui, tout en soutenant que les hymnes se sont trans-
mises par écrit seulement, veut que 1\'écriture dite d\'Acoka date de 1\'age
macédonien. Les philologues qui s\'occupent de 1\'étude des Védas ne
sauraient admettre cette solution de la question. La composition des
Védas doit être antérieure a Alexandre.
M. Rhys Davids : I cannot pretend to have any suggestion of my own
to contribute to the discussion of this question. But I am surprised that
no inention has been made by previous speakers of two independent con-
clusions which tend to confirm one another. I mean , in the first place
the opiniou of Dr. Paul Goldschmidt, my successor as archseological Com-
missioner in Ceylon, that the Ceylon forms of the so called Lal alphabet
were so different in several cases from those used in the Asoka inscrip-
tions, that he was led to irifer an origin for the Ceylon alphabet inde-
pendent of the Indian one, if indeed the latter wero not derived from
the forraer. And secondly the opinion of M. Terrien de la Couperie that
the Asoka alphabet was derived from the Siao-chnen alphabet of Wes-
tern China (Yunnan). I do not say I am convinced at present of the
truth of either of these suggestions. Dr. Goldschmidt was unfortunately
lost to science before he could work out the result of his enquiries, and
M. de la Couperie has not yet put forth in full the evidence on which
he relies and which is said to be at least very striking. But they sup-
port one another: the conclusion to which they point is by no nieans
unlikely to tbrow light on the point at issue; and since the publication
of my friend Dr. Edward Müllers work on the Ceylon inscriptions it
seems to me that the evidence they ati\'ord deserves more notice than it
has received.
M. Schlotimann dit qu\'il lui semble a lui tout aussi inadmissible et
contraire aux données de 1\'histoire de faire dériver 1\'écriture indienne de
1\'écriture grecque postérieure a Alexandre, que de faire dériver les runes
des caractères latins employés sous 1\'empire. Il ajoute quelques obser-
vations appartenant au domaine de la paléographie, et insiste sur Ie fait
-ocr page 131-
123
que les modifications des caractères, effectuées, soit en les ren versant, soit
en y ajoutant on en en retranchant un petit trait, sont caractéristiques
des temps les plus anciens. M. Schlottmann a donné les preuves de cette
these dans 1\'article «Schrift und Schriftzeichen" qu\'il a fait pour leDic-
tionnaire biblique de Riehm.
M. 6. Offert appelle 1\'attention sur la maniere caractéristique d\'écrire
les consonnes aspirées dans l\'écriture Telugu. Il en donne quelques
exemples.
M. Kern oppose a la these de M. Halévy — que l\'écriture grecque
aurait ezercé une grande inflnence sur l\'écriture indo-pali (Ie southern
Asoka de M. Cust), quoi qu\'il n\'y ait pas tracé d\'une pareille influence
sur l\'écriture arienne (Ie northern Asoka de M. Cust) — la circonstance
que les Grecs ont dominé précisément dans la partie de 1\'Inde oü la der-
nière est en usage, et non pas dans 1\'Inde oriëntale, oü la première est
employee. Si les caractères grecs avaient en quelque influence, on de-
vrait s\'attendre a en trouver des traces avant tout dans Ie pays qui a
été assujetti aux Grecs.
M. Ie Pandit SimÏMui KhkisiinivakmH lit un mémoire sur Ie mème
sujet, dans lequel il tache en premier lieu de répondre a certaines ob-
jcotions qui ont été sonlevées par des savants européens contre la théo-
rie en vertu de laquelle 1\'art d\'écrire aurait été tres connu et générale-
ment appliqué avant Ie commencenient de 1\'ère chrétienne. En second
lieu, il a voulu attirer 1\'attention sur CPrtaines expressions, mots et phra-
ses, dont 1\'emploi dans 1\'ancienne littérature de 1\'Inde prouve que les
caractères écrits ont existé a 1\'époque la plus reculée. Enfin il s\'est ef-
forcé de faire voir que des ouvrages tels que l\'Ashtadhyajt de Panini
n\'ont absolument pas pu être compoxés sans Ie secours de l\'écriture.
L\'auteur faisait remarquer que ceux qui soutiennent que l\'écriture a été
inconnue a 1\'Inde antique, doivent, avant de pouvoir rendre leur theorie ac-
ceptable, rendre compte d\'une maniere satisfaisante de la formation non
écrite d\'une littérature immense, tres ancienne, plus considérable a elle
seule que les littératures combinées de 1\'ancienne Grèce et de 1\'ancienne
Rome.
Il expliquait, en invoquant divers motifs, la prédilection pour l\'enseU
gnement oral que ses ancêtres avaient tonjours eue, et que ses concitoyens
continuaient maintenant encore a manifester, et il citait quelques témoi-
gnages en faveur de ce qu\'il croit être la véritable origine de la littéra-
ture des Sutras. Il citait divers passages tirés des Samhitas védiques, des
Brahutanas et des Sütras, pour démontrer que 1\'art de l\'écriture était
-ocr page 132-
124
fort bien connu a 1\'époque la plus ancieane, et il terminait son mémoire
en examinant si Papini doit être considéré comme ayant connu des ca-
ractères d\'éoriture de quelque sorte que ce soit.
Le mémoire du Pandit parattra dans les Travaux du Congres.
M. Bühler lit la lettre suivante de M. F. Max Muller:
Oxford, 30 Ang. 1883.
My dear Bühler,
As I am unfortunately prevented from attending the International
Congress of Oriëntalist» at Leyden, I should feel greatly obliged to you,
if you woulil place before the Oriental section the accompanying pho-
tographs.
They refer to the ancient palm-leaf MS., discovered in Japan, of which
I spoke at the Oriental Congress at Berlin. At that time I had only been
able to obtain two copies of the old palm-leaves, one made for me by
order of His Excellency, Iwakura Tomomi, the Minister of the Mikado,
the other, published some time ago in a Japanese book, the Ashara
^io l). As the interest of these palm-leaves is chiefly archeeological, and
as inucli depends on the exact shape of every vowel and consonant as
preserved to us on these leaves, I have ever since endeavoured to ob-
tain an accurate photograph of them, before publishing the Sanskrit
texts which they contain.
Many circumstances arose which made the photographing of those lea-
ves extremely difficult, if not impossible. The monastery to which they
had belonged since the beginning of the 7th century, had transferred all
its treasures, and, with them , these palm-leaves also, to the Emperor of Ja-
pan. They had then been sent to an Exhibition, and were kept there
under lock and key. It was only after obtaining an order from the Em-
peror himself, that H. E. Iwakura Tomomi was enabled this year, and
shortly before his death, to get photographs executed, which arrived in
England last May.
1) N°. 46 in .Catalogue of Japanese and Chinese Books and Manuscript», lately
added to the Itadlcian Librnry". In the Collection made by Professor M. M. and pre-
sented to the Bodleian Library in 1S81, N°. 2 is the copy sent by Iwakura To-
momi, N°. 3 is the copy in the Asharayio.
-ocr page 133-
125
Of these photographs [ have now had autotype eopies made, which I
herewith send to ycm, marked N°. 1 , and N°. 4. n. b. c.
N°. 1. is the photograph of the two ancient palm-leaves of which I
have given an account in my «Selected Essays", vol. II, p. 369; and in
the preface to my edition of the VayraAfcAedika, p. 3.
The account of the origin of these palm-leaves is contained in a book
called \'Ikaruga-ko-zi-ben-ran\', i. e. Memorandum of the ancient affairs
concerning a place called Ikaruga, compiled by Shaku Kaku-ken, a priest
of Hato-dora in the province of Yamato.
After enumerating among the treasures of the monastery of Horiuzi a
cymbal, a water-pot, a staff, a scarf, and a bowl, the writer mentions
»the Brahma (or Sanskrit) writing on the Tala (or palm) leaves, which
contain the Son-shio-dharani and the Pmgïia (pilraniita) hn-daya-sötra".
We shonld observe that the scarf and the bowl are said to have be-
longed to Bodhidharma, who came from India to China in AD. 520. It
is not said that the palm-leaves had belonged to him too, but the wri-
ter goes on to say that all these things, including the palm-leaves, had
been in the possession of six former biiths of Prince Shio-toku (»wise and
virtuous", the posthumous title of the famous Prince Umayado who died
in AD. 621).
The exact meaning of these words is not quite clear, but my friend
and pupil, Mr. Bunyiu Nanjio, informs me now, that it was popularly
believed that Prince Umayado had several existences before his birth as
a prince. This, of course, does not concern us much, beyond the fact,
which is interesting, that, in his last existence, before he was a prince,
he was the priest Hwui-sz (Ya-shi). This priest Ya-shi is well known l)
as the third Patriarch, according to the Thien-thai school. He transla-
ted four works and died in 577. We may conclude therefore that the
palm-leaves have belonged to him, and to another priest, Nien-shan
(Nen-zen), who is likewise said to have been a former embodiment ot
Prince Umayado, and to have lived (in a monastery) on the mountain
called Nan-yo (Nan ga ku) in the province of Hang (Ko, in China).
The Memorandum, however, gives an independant account of the palm-
leaves. »In the 37th year of the age of the Prince (AD. 609), it says,
»Ono Smoko \') (a retainer of the reigning Empress Suiko) brought these
1)  See Bunyiu Nanjio\'s Catalogue of the Tripi/aka, p. 4C0; N°. 10.
2)  Ono Smoko was twice «ent as ambassador to China, in AD. 607 a. 608,
-ocr page 134-
136
things to Japan from the country of the great Zai (i. e. China, ander
the Sui dynasty, AD. 589—618)."
What we may safely conclude from all this ig that the palm-leaves
came to Japan not later than 600 AD., that they may have belonged
to Ya-shi, who died in 577 AD., possibly to Bodhidharma, who came
from India to China in 520 AD. Anyhow, they must have been preser-
ved in China for some time before they were taken to Japan, and they
must have been pre*erved in India for some time before they were ta-
ken to China, eo that 500 AD. is not an unlikely date to assign to
them. In a general way, that date is confirmed by the similarity which
ezists between the alphabet in which these palm-leaves are written, and
the alphabets used in the contemporaneous inscriptions of Nepal. On
this point, however, you will be able to form the best and most autbo-
ritative opinion, and I look forward with much interest to thejudgment
you may pronounce on the age of these palm-leaves, so far as it can
be ascertuined on purely archeeological grounds.
You will see that the palm-leaves have sutfered considerably, and that
in several places the letters are illegible, or have vanished altogether.
Fait of the alphabet\'), at the end of the MS., is gone, but a tolerably
complete alphabet can nevertheless be made out irom the palm-leaves
themselves. The text itself is not of any great interest, and can easily
be restored from other sources. The most important aid for that purpose
is a copy made by Ziogon of our palm-leaves in the year 1694, of which
I received a photograph, sent to me by Tomomi Iwakura, and of which
you will receive autotype copies, marked N°. 4. a. b. c. 1 add a few
extracts from the notes appended by üfiogon to las copy, translated by
Mr. Bunyiu Nanjio. »From the time I was very youug , he writes, I had
my mind bent on the Uidden Doctrine. When grown up, I went to
see many teachers, and inquired after the depth and fulness (of its mea-
ning). They all said that unless a learner of the Doctrine of Yoga stu-
died the Sanskrit texts, so as to be able to make the form and sound
and meaning (of the letters or words) clear, he would not reach the hall
and inner apartment (of the Doctrine). Therefore I have searched every-
where, and studied Sanskrit intensely, and have slightly understood the
sound and form and meaning (of the letters and words). But on ac-
count of a wide difference of oustoms and habits between India and
1) Similar alphabet» occur at the end of some of the Nepalese MSS. at Cambridge.
-ocr page 135-
127
Japan, the (Sanskrit) letters still rcuiained difficult to be corrected, just
as if one were looking at the great ocean, and facing (the sea-god)
Ziaka.
>Fortunately, however, in the treasure house of the monastery Ho-
riu-zi, in the province of Yamato. there have been kept two palm-lea-
ves, handed down from Central India. They contain the Sanskrit text
of the Shin-gio, or the (Pra^«a-paramita) lmdaya-sütra, and of the
Butsnn-iio-son-shio, or the Buddhoshnlsha-vi^aya (-dharani), and the
fourteen sounds (vowels) of the Siddha (alphabet) \').
»In this year (1694 AD.) I have unexpectedly been able to see them...
My J°y \'s immeasurable, so much so that I cannot help dancing with
delight. Then wiping my sick eyes aud sitting at the bright window,
I ventured to consider the right and the left sides, and the heads and
tails of each letter; and I feit pretty sure that the letters might be co-
pied somewhat after the original form. Therefore I have suddeoly made
a copy, .. . . and added parallel comments (i. e. transliterations both in
Chinese and Japanese, and a translation in Chinese), and pointed out
the beginning of each word (pada) with red colonr. Thus I leave my
copy to future generations.
»As the power of the writing in the original is so strong and firm as
if a dragon flies and a lion runs, I have only to regret that my copy
oannot escape the ridicule (contained in the words of the old Chinese
general Ma), namely, that when one has drawn a tiger, it only turns
out to resemble a cat.
»This was written by Shaka-Zio-gon, tframana of the monastery Raiun
in the Eastern Capital (then Yedo, now Tokio) on the day before
the full-moon of the tenth lunar month, in the cycle of Tree and Dog,
in the 7th year of the Gen-rokeu period (i. e. AD. 1694).
«Wherever there is a doubt about omission or wrong letters, I have
pointed it out.
»As to the fourteen vowels, thero are added the four letters ri etc.
in the Mo-ta (Matra ?), so that it is understood that these are the Brahma
letters of central India".
Written by 2?io-gon.
This will put you ia possession of all that is known of the history of
1) The 12 vowels, Visarga, and Anusvftra, the consonant» not being eounted.
-ocr page 136-
128
these palm-leaves. I add one more photograph, containing the text of
the Dhfiranï, as engraved on a stone in a temple in Jnpan.
It may turn out that these paliu-leaves are not only the oldest Sans-
krit MS., but the oldest Oriental MS., in the strict senso of the word.
Believe me
Always yours very truly,
(S.)         F. MAX MüLLER.
TROISIÈME SÉANCE.
Mercredi 12 Sept. ii 1 ± h. de relevée.
M. Ie Président a recu pour être distribués aux membres de la section
plusienrs exemplaires d\'un specimen de la nouvelle édition de 1\'Avesta
que préparé M. Ie professeur Geldner, de Tubingue. Celle édition sera
tres importante, parce que M. Geldner peut faire usage, pour constituer
Ie texte, d\'un nombre vraiment surprenant de manuscrits, jusqu\'ici in-
connus ou inaccessibles, des diSérents livres zends. Il en a déja 20 vo-
lumes et il en attend d\'autres encore. Les Parsis de 1\'Inde, autrefois
tres avares de leurs trésors, les mettent actuellement a la disposition
des savants. M. von Roth ei te particulièrement Ie Dastour Jamaspji-
Minocheherji, de Bombay, qui non seulement a confié k M. Geldner sa
propre collection d\'anciens manuscrits, mais qui a persnadé aussi a quel-
ques-uns de ses amis d\'imiter sa libéralité. M. Geldner doit d\'avoir vu
couronner ses efforts d\'un si beau succes a 1\'intervention énergique du Dr.
West, de Münich, de M. Ie professeur Bühler, de Vienne, et du Dr.
Führer, de Bombay, et a 1\'appui de M. Brandenburg, consul allemand
a, Bombay. L\'ouvrage s\'imprime a, Stuttgart avec les types de Copen-
hague et se publie sous les auspices et arec 1\'aide de 1\'Académie impériale
des sciences de Vienne.
M. de Milloué parle sur une transcription et une traduction du texte
sanskrit-japonais du Prajuaparamita-hrdaya-Sütra, dües a MM. P. Regnaud
et Y. Ymaizoumé. Il fait précédcr sa communication de quelques mots
pour réclamer pour Ie Musée Guimet 1\'houneur d\'avoir Ie premier signalé
et publié un de ces vieux textes sanskrits.
Le travail de M. Milloué sera imprimé dans les Actes du Congres.
-ocr page 137-
129
M. Speyer donne Ie résumé d\'nn mémoire sur Ie mythe de Nahuüha
selon les différentes versions qui s\'en trouvent dans Ie Mahabharata. Dans
ce mémoire, M. Speyer essaie de donner 1\'explication du mythe: Nahusha
serait Ie roi de la nuit et en méme temps la ligne de 1\'horizon qui tor-
me la frontière entre la lumière et l\'obscurité.
Ce mémoire paraitra dans les Travaux du Congres.
M. Lignana lit, en allemand, un mémoire sur Porapéï et les contes
indient, et cherche a démontrer que plusieurs des sujets représentés dans
les peintures de la 8me région de Pompéï dérivent de fables et de lé-
gendes d\'origine indienne.
M. Weber ne croit pas que des sujets tels que Ie Jugement de Salo-
mon, qui, ainsi qu\'il fait observer en passant, revient plus d\'une fois
dans la littérature des Jainas, aieut été enipruntés a 1\'Inde par l\'Occi-
dent. Il est beaucoup plus vraisemblable que la transmission a eu Hou
en sens inverse. Cela s\'appliquc aussi aux légendes de Jonas dans
Ie poisson , de la tentation de Job, de Zopyre, de Persée et d\'Andro-
mède, du cheval de Troie, de Circé, de Leucothée, etc. D\'après M.
Weber, il y a eu depuis une époque tres ancienne un échange de fables
et de légendes entre 1\'Indc et 1\'Occident, et eet échange n\'a jamais en-
tièrement cessé.
M. Bühler dit qu\'il partage 1\'opinion de M. Weber. Il cite comme
exemple quelques contes jainas qui doivent avoir été empruntés a
Boccace.
Le mémoire de M. Lignana paraitra, en italien, dans les Travaux du
Congres.
M. Leitner donne les détails qui suivent sur TUniversité du Panjab:
Eines der wichtigsten Ereignisse in der Orientalisten-Welt seit dem letzten
Congresse ist unstreitbar die am vorigen 14ten October stattgefundene
offizielle Anerkennung, wenn nicht Gründung, nach 17jührigem Ringen,
einer anglo-orientalischen Universitiit und Academie im vollsten Sinne der
Worte, durch die Freigebigkeit indischer Fürsten und Gelehrten, einer
Anstalt welche sicb auch zur Aufgabe gestellt hat, Hand in Hand mit
gelehrten Körperschaften im Occident die Untersuchungen von Orienta-
listen in Indien und dessen Grenzgebieteu zu fördern. Das Verleihen der
Doctorsgrade orientalischer Gelehrsamkeit und anderer Titel dürfte eben-
falls anregend für orientalische Studiën in Europa wirken, ebenso wie
die zuversichtliche Benutzung oder Verwendung von strebsamen Orien-
9
-ocr page 138-
130
talistcn als »Lehrer und Mehrer" ihrer Wissenschaft in eincm Lande in
welchem die >angusta res domi" Ürientalia durch Brodstudiën zu er-
sticken droht. Es ist desshalb von Wichtigkeit dass Oriëntalisten ein
wachsanies Auge auf die fernere Entwickelung dieser Anstalt richten,
damit dieaelbe ihren specifischen Character bewahre. Auch für die Er-
haltung der Manuscript-Schatze und die Bewahrung von traditionnellen
Curricula, Wissen und Erliiuterungen ist ein Fort bestellen der einheimi-
schen Schulen in Indien, über welche ein so ausführlicher Bericht dera
Congiess vorgelegt worden ist, von Werthe. Einige Wortc über das
Entstehen der Panjab Universitat dürften wohl dem Congresse von Inte-
resse sein. In 1864 wurde ein Verein von gelehrten Gesellschaften von
einem unserer Mittgliedor in Jafna gegründet, deren Name die Anjuman-
i-Paujab-Association ist und deren erste Schöpfung, als Vorgilnger einer
nationalen Universitiit, die unter dem Namen »Oiïental College" be-
kanntc Mahavidyala oder Bcit-ul-ulüm war. Daraüf bildete sich das
Panjab University College welches Examina in allen Fiichern, ausser
der Theologie, durch das Medium der orientalischen Sprachen wie auch
des englischen hielt; Unterricht im vergleichenden Studium der Medicin
und Gesetze ertheilte und besonders für das kritische Studium der
ürieutalia von Seiten der einheimischen Priester (Pandits, Maulvis und
Bhairs) wie überhaupt des Gelehrtenstandes wie auch der Autoren ein-
trat. Diesc Anstalt hatte zwar alle Functionen, aber nicht den Namen
einer Universitat, welcher ihr nebst den Rechten eines berathenden Kör-
pers in allen Zweigen des Unterricbtes von der Anglo-Indischon Re-
gierung am 14ten October vorigen .lahres zuertheilt und somit eine
neue Era hoffentlich für das Gedeihen orientalischer Wissenschaft ins
Leben gemfen worden ist. Uber 6000 Candidaten sind vom Anfang
bis jetzt examinirt worden, 190 Büchcr, grösstentheils Ueberset/.ungen
und Editionen alt-orientalischer Werke, sind bereits erschienen, und ist
auch das amtliche Netzwerk der Regierungsschulen im Panjab mit der
Universitiit verblinden worden, der sich auch Institute in anderen
Theilen Indiens anschliessen oder sich für die Preise, Fellowships
und Scholarships (deren manche den Namen von Mitgliedern der
Königlichen Familie Englands tragen), bewerben. Wir entnehmen fol-
gendes einem Berichte der vor circa 10 Jahren über die Absichten der
damals im Werden begriffenen Universitat und Academie dem brittischen
Parlamente vorgelegt wurde:
> 1. The foundation of a National University in the Panjab, — implying
the development of self-governinent among the natives in all matters
-ocr page 139-
131
connected with their own education. The first step towards this end
was to associate with the officers of Government in the control of po-
pular education the donors by whose contributions the proposed Univer-
sity was to be founded, together with the learned men among the na-
tives of the province.
2.   The revival of the study of the Classical Languages of India, viz.,
Arabic for the Muhammadans, and Sanskrit for the Hindus; thus show-
ing the respect feit by enlightened Europeans for what natives of India
consider their highest and most sacred literature, without a knowledge
of which it was feit that no real hold upon their mind can ever be
obtaiued by a reformer.
3.    The bringing European science and education generally wükin the reach
of the masse.i.
— This was to be done by developing the vernaculars of
India through their natural sources — the Arabic, Sanskrit, and Per-
Bian, — and by translating works of interest or scientific value into
those vernacularB.
4.   The elevation of the Standard of English education to the level of the
reform» which are ever beiny carried out in Europe, and by sludying lnn-
guages, historg, phitosuphu, and late on the *comparative method", as adap-
ted to the mental disposition of Muhammadans and Hindus respecticely.

Thj University was to be not only an exauiining body, but also a teach*
ing body, dinering in this respect from the other three Indian Uni-
versities, those of Calcutta, Bombay, and Madras, which merely exa-
mine. It was also to be a centre of discussion on all subjects aftecting
oducatiou, and, finally, a matter of peculiar interest to us in Europe,
it was to be an academy for the cultivation of archooological and phi-
lological investigations, and for giving a helping hand to European
Orientalists, whose enquiries it would advance by researches on the spot,
whilst it would itself benefit by popularising European Oriental learning,
and bring its critical inethod to bear on the literary labours of native
savants (vide Panjab University College Papers and Statutes)."
Einem deutschen Berichte cntnehmen wir folgendes:
»Am 14. October 1882 wurde die Punjab-Universitiit ins olfizielle
Leben gerut\'en, nachdem dieselbe seit 1870 als Collegium alle Functionen
einer exannnirenden uud lehrenden llochschule in allen Facultüten (ausser
der Theologiej und einer Academie der Wissenschaften ebenso wie die
einer gelehrten Uesellschaft, durch die riesigsten Anstrengungen gegen
alle Opposition, ertüllt hatte. Jetzt siud dieser Universitiit die Hechte
eines Erziebuugsparlamentes und Emehungsmiuistcriums übermacht worden
-ocr page 140-
132
und ist dieselbe überhaupt bedeutend wichtiger als Universitiiten die blos
examinirende Körperschaften sind, ganzlich von der Regierung abhangen,
welche sie geschaffen bat, und allein durch das Medium des Englisehen exa-
miniren, wübrend die Punjab-Universitat vom Volke durch freiwillige Bei-
trage erschaffen , durch das Volk erhalten worden iat, in allen Landessprachen
und allen Facultaten lehrt, examinirt und publicirt, (bis jetzt sind an
190 Werke dieser Anstalt schon erschienen), wissenschaftUche Forschungen
anstellt und m i t der Regierung die Regierung für das ganze Erziehungs-
wesen der Provinz von der Elementarschule bis zum Doctorat bildet,
und bis jetzt, allein in Indien, die ordentlichen und Ehrendiplome eines
Doctors der orieutalisehen Gelehrsamkeit und des Doctors der Literatur
ertheilen darf. Die Punjab-IJniversitiit ist also eine Universitilt im
vollsten Sinne des Wortes und dürfte der Einblick in deren vielseitige
Functionen nicht ohne Werth für manchen Senatus academicus in Europa
sein, wahrend es keinein Zweifel unterliegt, dass die Aufgabe, welche
sich die Punjab-Universitilt gestellt hat, in thatiger Verbindung mit
gelehrten Körperschaften und Mannern in Europa, locale Forschungen
zu fördern, ein grosser Dienst für die europaische und allgemeine Wis-
senschaft gewesen ist.
»Wahrend die anderen indischen Universitiiten nur 12 Examina und
zwar blos in englischer Sprache in verschiedenen Fachern alljahrlich
halten, und keine anderen Functionen haben, so lehrt und examinirt
die Punjab-Universitat als eine (und zwar nicht die grösste) ihrer Auf-
gaben für folgende Grade und Diplome.
1. Allgemeine Literatur.
a)  Dr. der Literatur.
b)   Magister Artium oder M. A.
c)   Baccalaureus oder B. A.
<t) First Arts.
«) Matriculation.
2. Orientalische Gelehrsamkeit.
Dies ist das höchste Departement
o) Dr. der orientalischen Gelehrsamkeit.
b)   Magister               dito.
c)   Baccalaureus der orientalischen Gelehrsamkeit.
d)  Wie unter 1.
liicse Examina wurden durch das Medium der Landessprachen gehalten.
Dies ist bis jetzt grösstentheils durch Urdu und Hindu geschenen.
-ocr page 141-
133
3.   Gesctzo.
a)  Dr. (noch nicht ertheilt).
b)   Baccalaureus dito.
c)   Advocat für höhere Gerichtshöfe.
d)  Advocat für niedere Gerichtshöfe.
e)   Für Eazis (muhammedanische Richter) ersten Ranges
f)      Dito zweiten Ranges.
ff) Für Pradhvivakas (Hindu Richter) ersten und zweiten Ranges.
4.  Medicin.
Dr. und B. Medicinse noch nicht ertheilt.
a)  Examen für Assistant Surgeons.
b)   Praparirendes Examen für obiges.
c)   Drei Grade für Yunani1) Aerzte.
d)       Dito für Vaidak2) Aerzte.
5. Ingenieursfach.
a) und h) Zwei Examen im Englischen und Urdu.
6. Examina für muhammedanische, hindu und Sikh Priester
und G-elehrte,
ebenso wie für das kritische Studium der Gelehrsam-
keit, welche in der arabischen, sanscrit, persischen und Gurmukhi Literatur
enthalten sind.
a) Drei Grade von Maulvis (muhammedanische Priester und Gelehrte).
6) dito von Pandits (sanscrit Gelehrte und Hindu Priester).
c)         dito von Munshis (persische Gelehrte).
d)        dito von Bhais (Sikh Priester).
e)  Examen für eingeborene Beamte (auch Munshis).
»Eine zweite derartige Anstalt, welche in alle Zweige der modernen
und alten Cultur greift und das ganze gcistige Leben eines Volkes zum
Fortschritt auf allen Fachern, ein Verein mit der Staatsidee, fördert,
hat es auf der Welt nicht, wilhrend die Punjab-Universitilt ausserdem
die erste und einzige orientalische Universit&t ist, die es überhaupt hat.
lJass von der Constitution oder den Arbeiten dieser Universitat Vieles
für Europa zu lemen ist, unterliegt wohl keinera Zweifel."
Ein orientalischer Congress kan nur ^Glück auf\' einer solchen Anstalt
wiinschen und deren ferneres Gedeihen der hochsinnigen englischen Re-
gierung anempfehlen, der die wissenschaftliche Welt die einzig bisher
existirende orientalische Universitat zu verdanken hat.
1)  (Muhammedanisches System) verglichen mit europ. System.
2)  (Hindu                        • )                   . .
-ocr page 142-
134
La section recoit, par l\'entrcmise de M. van den Gheyn, un mémoire
de M. de Harlez sur 1\'age de 1\'Avesta et la valeur de la tradition parse.
Une indisposition avait cmpêché 1\'auteur de se rendre a Leide pour
assister au Congres.
Le mémoire paraitra dans les Travaux du Congres.
QÜATRIÈME SÉANCE.
Vendredi 14 Septembre a 9\'r h. du matin.
M. Boukquik appelle 1\'attention de la section sur diverscs indications
astronomiques du calendrier védique et du texte mème du Rig-Véda,
indications qui tendraient a préciser la chronologie mdienne, qui est si
obscure, et a permettre même, selon M. Bourqnin , de déterminerl\'époque
de la composition du Rig-Véda.
Le travail de M. Bonrquin paraitra dans les Aetes du Congres.
M. Feer exposé 1\'utilité qu\'il y aurait pour les indianistes a adopter
un système de transcription pour le sanskrit; le système que M. Feer
recommande est basé sur celui qui est usité pour le pali.
M. Weber oppose a la proposition de M. Feer la remarque que 1\'adoption
du système de transcription introduit pour le pali par Fausböll serait en
vérité un t/o-repc» xpo\'refov »Wie die Sanskritstudien die Mutter der Palistudien
sind, so ist auch das Fausböll\'sche Transscriptionssystem nur eine Aneig-
nung des von Brockhaus viel friiher (schon 1841J für Sanskrit und Zend in
Vorschlag und Anwendung gebracbten, welches für die Herausgabe der-
artiger Texte in lateinischer Umschrift, ansser beim Kathasaritsagara,
Prabodhacandrodaya und Vendidad-Sade durch Brockhaus selbst, auch
noch sonst mehrfach, so in Aufrecht\'s Ausgabe der Riksamhita und des
Aitareya- Brahmana, in Spiegel\'s Ausgabe des Neriosengh, inmeinerAns-
gabe der Taittiriya Sanihitii etc. etc. verwendet worden ist. Man hat
im Uebrigen die Bedürfnisse der Linguisten von denen der Sanskritphi-
lologen, denen es nur auf eine bequeme, billige und einfache Umschrei-
bung behufs leichterer Herausgabe grösserer Texte ankömmt, zu scheiden.
Für letzteren Zweck ist das Broekhaus\'sche System, mit einigen kleinen
Moilifirat iiuu-u etwa, entschieden das praktischste."
MM. Bühler, Shyamaji Khrisnavarma et Bendall ajoutent quelques
observations.
Le mémoire de M. Feer sera imprimé dans les Travaux du Congres.
M. le Pandit SuïaMAJi kuiushkavauma lit un mémoire de M. Moniek
-ocr page 143-
135
«illiams »0n the application of the Roman alphabet to Sanskrit," mé-
moire qui est la continuation de la communication faite par 1\'auteur au
Congres de Berlin.
Ce mémoire paraitra dans les Travaux du Congres.
M. Leimakn signale les rapports intimes qui existent entre la littéra-
ture Jaina et diverses autres branches de la littérature indienne, a savoir:
1° la littérature bouddhique (fable de Paesi ou Payïisi);
2° la littérature épique des Brahmanes (fable de Draupadï);
3° la littérature astronomique des Brahmanes (Bhütta-Utpala cite des
passages de la Samhita prakrite de 1\'astronome Jaina KalakAcarya);
4° la métrique sanskrite (Ie mètre vaitaliya);
5° la littérature des Tantr.is (comparaison du texte perdu du üitthiv&ya
avec uu petit texte de la Bibliothèque de Berlin).
M. Weheu ajoute qu\'on peut faire divers autres rapprochements sem-
blables en les tirant du Anuyogadvürasutia. »Zunachst sind die bei Erör-
terung der neun kavyarasa als Belege dafür beigebrachten Verse wesent-
lieh gleichartig mit den in der Anthologie des Hala enthaltenen der-
gleichen (comp. Ind. Stud. 16. 155 seq.). Sodann worden darin bei ge-
gebener Gelegenheit allerhand Werketitel aufgefiihrt, welche dem Anschein
nach sich auf dramatische Dichtwerke beziehen. Endlich ist von besonderem
Interesse die specielle Beziehung anf die Sanskrit-Grammatik, die so weit
gcht, dass nicht nnr ein Theil der Beispiele in Sanskrit, statt in Prakrit,
aufgefiihrt wird, sondern auch der Eingang des Paninischen Dhatupatha
unmittelbar, und zwar ganz identisch, citirt ist."
Le travail de M. Leumann sera publié dans les Actes du Congres.
M. de Milloue lit un fragment tiré d\'un Mémoire de M. Regnaud sur
les études sanskrites et la philologie indo-européenne a propos du rap-
port de M. James Darmesteter sur les travaux des membres de la Société
asiatique de Paris pour 1\'année 1882—83.
Le mémoire de M. Regnaud sera imprimé dans les Travaux du Congres.
M. SexïIthi RaJA montre la différence qui existe entre la philosophie
des Védantins et celle des Civaïtes. Ceux-ci maintiennent, en opposition
avec les premiers, l\'existence de trois entités éternelles indépendantes:
Weu, les ames, et la matière.
Le mémoiro de M. Senathi-Raja paraitra dans les Travaux du Congres.
-ocr page 144-
136
M. Ollivier Beauregard résumé son méraoire sur la valeur historique
et 1\'exacte etymologie de la dénomination ethnique de Singalais appli-
quée aux naturels de 1\'ïle de Ceylan.
Ce mémoire sera publié dans les Travaux du Congres.
CINQUIÈME SÉANCE.
Samedi 15 Septembre a 9J h. du matin.
M. Ie Président présente un mémoire sur les termos avestiques Mazda,
Ahura et Ahuramazda, par Ie Dastour jAMASPJi-MiNOCHEHERji, grand-
prêtre des Parsis de Bombay. Ce mémoire, que 1\'auteur a destiné au
Congres, a été recu par 1\'intermédiaire de M. Führer, qui avait l\'inten-
tion d\'assister au Congres, maïs qui a été retenu a Aix-la-Chapelle par
une indisposition. La section exprime Ie voeu que ce mémoire soit im-
primé dans les Actes du Congres.
M. Ie Président rappelle que MM. Ascoli et Joh. Schmidt ont été
chargés par Ie dernier Congres de faire un rapport sur un système in-
ternational de transcription, pour être présenté au sixième Congres.
Comme ni M. Ascoli ni M. Schmidt n\'assistent au Congres et qu\'on n\'a
rien recu de leur part, il est probable qu\'ils ont été empêchés de s\'ac-
quitter de leur mandat.
M. Weber propose que MM. Ascoli et Schmidt soient priés de pré-
senter leur rapport au prochain Congres.
M. Bourquin: »Messieurs! — Il est certain qu\'a mesure qu\'on aug-
mente Ie nombre des publications de textes sanscrits en Europe, 1\'on
sent plus impérieusement la nécessité de posséder un système unique de
transcription adopté par tous les indianistes. Il serait a désirer qu\'on
n\'eüt pas besoin de transcrire et qu\'on püt faire imprimer les textes en
caractères devanïigarï; mais pour Ie moment i\'espoir de voir un nombre
qnelque peu considérable de nos imprimeries entreprendre d\'imprimer
en caractères indiens ne peut être qu\'une utopie.
»Puisque MM. Ascoli et Schmidt, qu\'on avait priés, parait-il, de four-
nir pour Ie présent Congres un rapport sur un système international de
transcription, ont manqué de Ie faire, nous ne devrions pas, il me semble,
passer, sans y prendre garde, a cöté des suggestions que renferme la
methode de transcription que M. Feer nous a présentée dans la séance
d\'hier. Ce n\'est pas que j\'admette tous les points de ce rapport. M.
Feer, par exemple, veut transcrire la seconde sifflante 51 par 9, tandis
-ocr page 145-
137
qu\'il trnnscrit la première sifflante h par s. Or en Sanscrit toutea les
trois sifflantes ne sont que des variétés du seul même son et ne forment
qu\'une categorie. Il est nécessaire, il me semble, de conserver Ie carac-
tère commun de ces trois sons en employant pour les transcrire un signe
qui leur soit commun, soit s, s, sou plutöt, pour éviter cette ponctu-
ation compliquée et se rapprocher Ce nos habitudes occidentales, par
*, »h, .s-ch. Un examen attentif du sh anglais, au moins dans la plupart
des mots provenant de meines saxones avec les initiales se, montrera
qu\'il existe entre ce signe et Ie sch des allemands la même différence
qu\'il y a entre sr et er. En outre en transcrivant sr p** 9 on empièterait
sur la categorie des lettres 5T que Ton transcrit ordinairement par c avec
un accent ou suivi de h. Toutefois, malgré ces quelques observations sur
la methode de M. Feer et d\'antres que Ie temps ue me permet pas de
faire, je désire appeler plus sérieusement votre attention sur ce travail.
L\'objection qu\'on vient de soulever, que M. Feer, recommandant pour la
transcription du Sanscrit 1\'adoption de la methode suivie pour Ie Pali,
commet un anachronisme, me parait peu concluante, car pour une bonne
methode do transcription de 1\'alphabet d\'une langue, il s\'agit moins de
1\'ancienneté de cette langue comparativeinent a d\'autres ou de la prio-
rité d\'un système de transcription sur d\'autres, que de trouver un sys-
tèine tres simple quelconque qui représente bien les sons et preserve soi-
gneusement Ie caractère commun des lettres appartenant au même groupe.
Si la methode présentée par M. Feer et qui paraitra sans doute dans
les poblications du Congres, présente quelques una de ces traits, MM.
Ascoli et Schmidt, que M. Weber propose comme rapporteurs pour Ie
prochain Congres, sauront bien en profiter."
La proposition de M. Weber, appuyée par M. Ie Président, estadoptée
a 1\'unanimité.
Le Président soumet a la section la communication suivante de M.
Büiileh :
»Comme il est tres désirable qu\'il s\'établisse un échange de publica*
tions entre les institutions orientalistes de 1\'Europe et les corps litté-
raires et enseignants de 1\'Inde, les Orientalistes qui désirent étendre leurs
relations de ce cóté et en particulier se procurer les publications de 1\'Uni»
versité du Panjab et d\'autres corps littéraires de cette province, ainsi
lue des manuscrits et des estampes concernant TOrient ou des informa-
tions spéciale», sont priés de s\'adresser au Dr. G. Leitner, Registrar de
-ocr page 146-
1SS
1\'Université du Panjab et Recteur du college du Gouvernement et du
College oriental, Lahore.
>En même temps Ie Dr. Leitner sera heureux de soumettre au Sénat
de rifnivcrsité du Panjab toute espèce de propositions faites en vue de
la publication d\'éditions savantes de textes orientaux ainsi que de tra-
ductions, et en vue de la piéparation d\'ouvrages destinés a être consnlté\'s
par les Orientalistes et que des savants européens se proposeraient de
composer. *)"
M. Weber ne peut pas appuyer la proposition qu\'a faite M. Leitner de
chercher a obtenir que les grades académiques conférés par les Univer-
sitós européennes et par Ie College de Lahore soient mutuellement re-
connus. »Die Mittheilungen über Letzteres sind noch so unfertig und
unklar, dass man darauf nicht recht fussen kann. Es ist daher Unsserst
bedenklich einem solchen Versuch, der sich erst zu bewiihren hat,schon
jetzt so specielle Sympathie entgegen zu bringcn. Die ganze neuere Politik
der englischen Regierung, insoweit dieselbe Indien den Indern selbst zu
ü herlassen gewillt scheint, ist ein gewagtes Experiment, fur das ich mich,
bei aller Sympathie, die ich für Indten hege, und /.war gerade deshalb,
aus Sorge wegen der voraussichtlichen Folgen, nicht erwürmen kann. Mir
scheint der Zeitpunkt dazu noch nicht gekomnien. Dass unsere altbewilhr-
ten europaischen Universit&ten , von denen übrigens eine jede ihre eignen
Statuten hat, so dass ein Votum der Sektion auf die?elhen zu influiren
giinzlich ausser Stande ist, sich dazu herbiiilassen werden, akademischen
Graden des Lahore College glciche Qualitat wie den eignen zuzutheilen, ist
schwerlich zu erwarten. Und der Gedanke, dass europüiseh Gebildete sich in
Lahore ihre akademischen Grade entweder holen oder anerkennen lassen
sollen, ist so sonderbarlich, dass die Sektion wohl kaum Anlass finden
wird, dafür einzutreten."
M. Boukquix: »Messieurs! — On sait que les Pandits sont souvent de
vraies encyclopédies sanscrites et qu\'ils pourraient rendre de tres grands
1) M. Leitner avait voulu que M. Bühler ajoutat: «Comme il scrait de la plus
haute importance qu\'il s\'établit un commerce scientifique entre les savants de 1\'Inde et
ceux de 1\'Europe, M. Leitner sera tres heureux, si, pour donner son appui dans cc
but, la section voulait cxpriiner Ie vilu que les grades acadc\'iniqucs décernés par
les institutions supérieures de 1\'Inde, notamment par Ie College de Lahore, soient
reconnus et ratifiés en Europc, et vice versa" M. Bühler s\'en tint prudemment
aux parolcs données dans Ie textc, mais plusieurs membres avaient cu connaissancc de
ce que M. Leitner esperait obtenir. J\'ai cru devoir cette communieatioit au lecteur,
pour lui donner la clef de 1\'incohérance qni semble exister entre la proposition de
M Bühler et la discussion qui la suivit. M. Leitner n\'e\'tait pas present, (d. (•.).
-ocr page 147-
139
services aux études orientales. Les indianistes européens qui ont séjourné
dans 1\'lDde les ont employés et les emploient eucore avec fruit. C\'est
probablement assez souvent grace a eux que de grands ouvrages, éditions
et traductions, ont vu Ie jour. C\'est vralmcnt surprenant les trésors
d\'érudition littéraire que possèdeut beaucoup d\'entre eux. D\'un autre
cöté, il est certain que Ie jugement critique leur fait presque absolu-
ment défaut. Eux-mêmes Ie savent et mauifestent un profond respect
pour les orientalistes européens qui, avec nioius d\'étoffe, savent avoir
plus de fond.
»11 ne serait pas prudent, je crois, de diminner en eux ce sentiment
de respect pour les indianistes européens, qui leur fait du bien, en re-
connaissant en Europe, comme semble Ie désirer M. Leitner, les grades
académiques qui pourraient être conférés dans 1\'Inde ii ces Pandits, qui
sont d\'ailleurs sans culture générale.
»D\'un autre cöté, il serait pourtant bon, et pour eux, et pour les études
orientales, par Ie moyen d\'une prévenance bien entendue, de les mettre
en relations avec les orientalistes européens, dont ils subiraient bientöt
1\'influence quant au développcment de leur jugement critique, et dont
ils deviendraient surement de plus en plus de tres utiles collaborateurs.
Si donc M. Leitner me semble aller trop loin, il serait bon, je crois, de
se railier ïi la proposition de M. Bühler."
M. vos Rotii ne veut pas examiner s\'il est utile, comme il en est question
pour 1\'Inde, d\'appliquer la forme européenne des bautes études a celles
de 1\'Orient, mais il se tient persuadé que Ie fait que des universités
se fondent d\'après Ie système europeen par 1\'initiative du gouvernement
ou avec son appui, ne manquera pas dans la suite de conduire a un
certain degré de réciprocité. Il se permet cependant d\'observer que
même entre les universités européennes, la reconnaissance réciproque
des grades académiques n\'est pas générale; la plupart des universités
suivent leurs traditions particulières et s\'en tiennent a leurs propres sta-
tuts. 11 sera donc tres difficile de faire que toutes adoptent une ligne
de conduite uniforme a 1\'égard des institutions de 1\'Inde.
M. Shyómaji KiiRisNAVAUMa: »As a native of India I cannot allow
this opportunity to pass without expressing an carnest hope that the
influence of so learned a body of Orientalists as assembled here, may be
brought to bear upon the encouragement of the study of Oriental lan-
guages in my own country, and I therefore humbly request that steps
should be taken to support, either directly or indirectly, the resolution
brought forward by Dr. Bühler. I feel confident that this will carry
-ocr page 148-
140
great weight with the different Universities in India and you will thus
be the means of promoting an accurate and critical knowledge of the
languages and litterature in the far East."
MM. Kern, Thornton et Peteraon donnent leur assentimen t a 1\'idée
dominante de la commnnication de M. Bühler. L\'assemblee se range a
leur opinion.
M. Peterson fait une communication relative a, un recueil de poésies in-
diennes trouvé par lui a Jeypore, dont 1\'auteur s\'appelle Vallabhadeva
et qui porte Ie titre de Subhashitavali. Ce recueil est divisé en 93 sec-
tiniis, d\'après Ie mème principe que Ie Carngadhara-paddhati, dont M.
Aufrecht a donné unc analyse. M. Peterson exposé 1\'importance decette
compilation, qui contient plusieurs vers d\'auteurs célèbres qu\'on n\'avait
pas encore trouvés ailleurs.
L\'étude de M. Peterson sera imprimé dans les Travaux du Congres.
M. peterson présente un mémoire du Pandit BHAGVaNLÜL Indeaji sur
la grande inscription d\'Udayagiri. Le Pandit base sa nouvelle transcrip-
tiou et sa nouvelle interprétation de ce monument de haute valeur sur
des photographies tres fidèles qui lui ont été envoyées par le général
Cunningham, et il a réussi a déterminer la vraie place qui appartient a
eet important document. Le nom du roi est Kharavela. Il a régné sur
le Kalinga, appartenait a la familie des Cheta, et était Jaïna et non
Bouddhiste. Le Pandit cherche a démontrer que 1\'inscription est de la fin
du 2e siècle avant 1\'ère chrétienne.
M. Kern relève qn\'il a déja fait dans une note de son Histoire du
Bouddhisme la remarque que Tinscription d\'Udayagiri était d\'un roi
Jaïna, circonstance, cependant, qui ne pouvait pas être connue du Pandit.
La section est unanime a reconnaïtre la grande importance des décou-
vertes du Pandit et charge M. Peterson de lui faire connaltre le grand
prix que Pon attaché an résultat de ses travaux.
M. Leuker donne un résumé des Communications suivantes annoncées
dans le programme, mais maintenant légèrement modifiées par 1\'auteur:
1.   The languages and races of Hunza, Ka f iristan and of the so-called
«neutral zone\'\'.
2.   The professional and secret tradedialects, the argots or dialects of
the criminal and wandeling tribes of Northern India, Kabul and Central
Asia, and the cryptographic and other characters (including the Shawl-
-ocr page 149-
111
writing) of the Fanjab and Kashmir (illustrated by sets of colors and
drawings).
3. The state of lemming and systems of instruction among Muhamma-
dans, Hindus and Sikhs in Upper India.
5. Further proofs in support of the influence of Greek art on the Bud-
dhist sculpture of the Panjab.
A la suite de ces Communications M. Leitner présente aux membres
des photographies intéressantes de sculptures gréco-bouddhistes. Sur la
proposition de M. Kerk, appuyée par M. Thornton, la aection adopte a
1\'unanimité Ie T03u suivant:
>Vu Timportance qui s\'attache aux sculptures gréco-bouddhistes qui
ont été découvertes sur la frontière nord-ouest du Panjab — et dont Ie
Congres a pu examiner des photographies — Ie Congres exprimc 1\'espoir
que Ie gouvernement de 1\'Inde parviendra a les mettre plus a la portee
des savants de 1\'Europe, soit en augmentant autant que possible Ie nombre
de sculptures originales envoyées a Londres, soit en distribuant des em-
preintes et des photographies aux principaux musées de 1\'Europe, en
échange contre des sculptures ou des copies\')".
M. Karlowicz lit dans cette séance son mémoire sur 1\'influence des
langues orientales sur la langue polonaise, dans lequel il parle des mots
empruntés par les Polonais a 1\'Orient. La lecture de ce travail aurait dü
être placée a Tordre du jour, non de la section aryenne, mais de celle
de 1\'arabe et de la littérature de 1\'Islam.
Le mémoire de M. Karlowicz sera publié dans la section sémitique des
Travaux du Congres.
M. le Président présente, pour les Actes du Congres, un mémoire de
M. Tomaschek, de Gratz, szur altesten Völkergeschichte Mittel-Asiens",
que M. van den Gheyn a remis, au nom de Tauteur, au Bureau de la
quatrième section.
L\'ordre du jour étant épuisé, M. Kern remercie M. le Président, au
nom de tous les membres, de la inanière distinguée dont il a dirigé les
discussions.
1) C\'est-a-dire que Londres devra donner en échange des sculptures originales, lei
Musées iMiitiiiriiliiiix des copies.
-ocr page 150-
142
III. SECTION AFRICAINE.
Les séances de cette seclion, qui ont été au nombre de trois, ont eu
lieu dans la salie di la Faculté de droit a 1\'Université; 17 membres se
sont fait inscrire. Le Bureau a été constitué comme suit:
MM. J. Lieblein, président.
A. Eisenlohr, vice-président.
W. Golénischeff, secrétaire.
PREMIÈRE SÉANCE.
Mardi 11 Septembre a 9J- h. du matin.
M. Pleïte parle du couronnement des momies et examine successive-
ment les questions suivantes: De quelle époque date ce couronnement?
pouiquoi couronn.iit-on les morts? quelles plantes et fleurs étaient em-
ployées pour les couronnes? Ses conclusions sont que eet usage ne sem-
ble pas remonter plus haut que la 19me dynastie; que la couronne,
symbole de la victoire dans la lutte de la vie humaine, a été décernée
aux morts comme réconipense d\'une conduite irréprochnble, que c\'était
donc la couronne de la justice, analogue a celle dont il est parlé dans
1\'épitre ii Timothée, enfin que 1\'on a premièrenient tressé les couron-
nes avec des feuilles d\'olivier, plus tard avec des feuilles de mimusops.
Cette dernière plante vient de 1\'Abessinie, 1\'olivier est originaire de
1\'Asie, et il est fort probable que la pratique du couronnement est
venue aussi de 1\'Asie.
M. Leemans recommande a 1\'attention de M. Pleyte la représentation
d\'une belle couronne d\'or qui se trouve dans lus »Monument, dos anti-
ken Cabinets in Wien" par Arnett, livre qu\'il niet a la disposition de
M. Pleyte.
Le inémoire de M. Pleyte paraitra dans les Travaux du Congres.
M. Eisenlohr lit une note sur 1\'emploi de la photographie pour la
reproduction des monument» et des rouleanx de papyrus, et fait circuler
diverses photographies qu\'il a exécutées.
Une courte discussion s\'ouvre a ce sujet. La note de M. Eisenlohr
sera imprimée dans les Travaux du Congres.
M. Lieblein a annoncé des Communications sur différentes conceptions
religieuses des Egyptiens. 11 traite dans cette séance du mythe d\'Osiris.
-ocr page 151-
143
Son mémoire sera publié dans les Travaux du Congres.
DEUXIÈME SÉANCE.
Mercredi 12 Sept. a 9 h. du matin.
M. Golénischeff fait la lecture d\'un mémoire sur 1\'origine de la valeur
alphabéiique de certains hiéroglyphes. Il tache de montrer que la
theorie acrologique (on plutöt protologique) de Champollion, qui est
universellement adoptée, n\'est pas absolument juste; d\'après lui, les
symboles alphabétiques n\'ont été k 1\'origine que des syllabes, dont les
nonis, comme idéogrammes, étaient formés de consonnes précédées ou
suivies d\'une voyelle.
MM. Eisexlohr et Wiedemanx déclarent qu\'ils partagent de tous
points 1\'opinion de M. Golénischeff et qu\'ils ont même défendu dans
leui\'8 cours des théories semblables. M. Eisenlohr cite comme exemple
la permutation de pa et ba, née de 1\'écriture hiératique.
M. Pleïte fait observer, en confirmation de la theorie de M. Goléni-
scheff, que Ie signe pour la lettre m, comme £^L, s\'emploie dans
1\'écriture ancienne pour designer aussi bien Ie vautour que Ie hibou
Ji^Otr , .fc.OTT i\\aï). et que Ie signe 1 pour la lettre b est dérivé
selon toute probabité de 1 *è\\ a (6u) se tenir debouf\'
M. Halévy ajoute quelques observations qui tendent également a con-
firmer les vues émises par M. Golénischeff.
Le mémoire de M. Golénischeff paraitra dans les A.ctes du Congres.
M. von Lemm donno un aper9u des manuscrits coptes de la Bibliothè-
que impériale de St. Pétersbourg et commnnique la traduction d\'un
Hvre apocryphe (eschatologique) qui fait partie de cette collection. M.
von Lemm propose d\'interpréter les sigles XMi\' qui se présentent dans
ce livro, non pas par xpictoc, MAPIA, TABPIha, mai par xpictoc,
MIXAHA, TABPIHA.
MM. Halévy, Leemans et Eisenlohr prennent part aux débats qui sui-
vent et qui tendent tous a ratifier 1\'interprétation de M. von Lemm.
M. Hai.évy fait quelques observations sur le caractèro clément et misé-
ricordieux de St. Michel dans les apocryphes.
M. Leemans trouve 1\'explication de M. von Lemm en parfait accord
avec les représentations de la psychostatie chrétienne, oü. se tronvent
-ocr page 152-
144
généraleinent, en haut, Dieu Ie Père avec Ie Chrlst, et, en bas, l\'ar-
cbange Michel tenant dans une main nn dard et dans 1\'autre une
balante.
Le travail de M. von Lemm ne paraitra pas dans les Actes du
Congres, mais sera publié séparément par 1\'auteur.
M. Wiedemakn parle sur Ia signification de ces nombreux cónes
funéraires qu\'on trouve a 1\'entrée des tombeaux égyptiens. Il y voit
des pains symboliques. Les bases de ces cöues portent des inscrip-
tions différentes, tantót des noms et des titres, accompagnés ou non
du nom d\'Osiris, tantót des formules d\'adoration, qui semblent donner
a ces objets le caractère d\'offrandes votives. Parfois on trouve a cóté
des cónes des briques chargées d\'inscriptions pareilles, que M. Wiede-
mann croit être également des imitations de pains ou de gateaux.
MM. Eisenlohr, Leemans et Pleyte combattent 1\'explication de M.
Wiedemann , tont en avouant qu\'ils sont hors d\'état d\'y en substituer
une autre mieux fondée.
M. Pleïte oppose a 1\'opinion de M. Wiedemann la remarque que le
signe A, comparé par lui avec ces cöues, sert, dans les bons textes
hiéroglyphiques, a designer un détail architectonique, comme 1\'entrée
d\'une pyramide, non pas la pyramide même. Tout comme dans l\'idéo-
gramme du plan d\'une maison, le bord est noir, le fond blanc, 1\'entrée
rouge.
M. Wiedemakn croit devoir maintenir son explication, tant qu\'on ne
pourra pas en donner une meilleure. Le mémoire de M. Wiedemann
sera publié dans les Travaux du Congres.
M. Lieblein lit son mémoire sur le développement historique de la
religion égyptienne. Cette lecture donne lieu a quelques courtes obser-
vations de la part de MM. Wiedemann, Eisenlohr, Pleyte et Leemans,
concernant spécialement ce que M. Lieblein a dit des cultes de Set et
d\'Ammon. M. Pleyte rappel 1 e ce qu\'il a écrit lui-même sur le culte
d\'Ammon en relation avec celui de Baül-Hammon en Asie, dans ses
•Chapitres supplémentaires du Livre des morts".
Le mémoire de M. Lieblein sera imprimé dans les Travaux du
Congres.
L\'heure avancée fait remettre a la séance prochaine la lecture du
mémoire de M. Leemans. M. le Président propose de ne pas permettre
-ocr page 153-
14S
les discussions dans cetto séance, vu qae ce sera Ie seul moyen d\'épui-
ser 1\'ordre du jour. Cette proposition est adoptée a 1\'unanimité.
TROISIÈME SÉANCE.
Vendredi 14 Septembre a 2 h. de relevée.
M. Leemans communiqué un trarail sur uu hypocéphale, amulette en
forme de disque que 1\'on placait sous la tête des momies, qui se trouve
au Musée de Leide, et qui est inscrit au nom d\'une assistante d\'Ammon-
Ra, appelée Tai-ari-at ou \'/\'int. Il en décrit la forme et 1\'emploi et en
explique les inscriptions et dessins, en Ie comparant a d\'autres monu-
ments analogues.
Cette étude para!tra dans les Traraux du Congres.
M. Sayck lit au nom de Miss Amklia B. Edwards , qu\'une indisposi-
tion a empêchée d\'assister au Congres, un mémoire sur un fragment de
caisse de inomie portant Ie cartouche d\'un roi inconnu dans 1\'histoire,
qui semble appartenir a la 21me dynastie. La première partie du nom
royal est Amen-hotep; la seconde est malheureusement douteuse.
M. Plette présente, au nom de Miss Edwards , une note intitulée » On the
dispersion of Egyptian antiquities", danB laquelle elle essaie de démontrer
qu\'il y a longtemps que la cacbe des momies royales a Deir el-Bahri a été pil-
lée, et que plusieurs objets conserrés dans les musées d\'archéologie provien-
nent de ce pillage.
Les deux mémoires de Miss Edwards seront imprimés dans les Travaux
du Congres.
M. de Miiaoué lit un mémoire de M. Lefébube, directeur de 1\'école
franchise du Caire, sur Tutilité el Turgence de déblayer les tombeaux
de la rallée des Rois, notamment celui de Ramsès II. Les fouilles qn\'on
a déja faites ont fourni des documents do haute raleur, comme la litanie
du Soleil, des fragments importants du Lirre des morts et de celui de
rhémisphère inférieur, etc. et il est presque certain que les déblaiements
que M. Lefébure propose de faire ne seront pas moins fructueux.
Ce mémoire paraitra dans les Actes du Congres.
M. Wiedemann parle sur les ampoules de terre cuite dites de Saint-
Ménas. Il compare les représentations qui se trourent sur ces rases arec
celles des cippes d\'Horus, et y roit un appui pour la theorie de la
mythologie iconologique, ou génération des légendes par 1\'iinagerie, de
10
-ocr page 154-
146
M. Clermont Ganncau, par laquelle ce savant a cherché a ezpliqaer l\'ori-
gine des légendes de Saint-George.
L\'étude de M. Wiedemann sera publiée dans les Travaux du Congres.
M. Lieblein communiqué une étude sur les quatre races dans Ie Déva,
ou enfer, égyptien. Il relève quelques allitérations qui se retrouvent dans
certaines légendes du tombean de Séti I. Son travail sera imprimé dans
les Travaux du Congres.
M. Eisenlohr fait quelques remarques préliminaires sur sa prochaine
publication des toxtes hiéroglyphiques copiés a Edfou, qui ont trait a
différentes donations de champs.
M. J. Oppekt ajoute a ce sujet quelques obsorvations sur Ie procédé
cadastral des Assyriens, comparé a celui des Égyptiens.
M. Delgeur dit quelques mots sur uno statue colossale, ébauchée, de
21 mètres de longueur, qu\'il a découverte il y a quelques années dans
les environs de Zawiet-el-Meytin, prés de Minié. Cette communication
sera publiée dans les Travaux du Congres.
Le Président présente une étude de M. Pieiil sur 1\'origine des colon-
nes de la salie des caryatides du grand temple de Earnak.
Ce niémoire sera imprimé dans les Travaux du Congres.
L\'ordre du jour étant épuisé, M. le Président remcrcie les membres
au nom du Bureau de 1\'honneur qui lui a été fait et du ton amical qui
a caractérisé les débats.
M. Leemans rend hommage, au nom de la section, a M. le Président
et aux autres membres du Bureau pour la maniere dont les délibéra-
tions ont été conduites.
IV. SECTION DE L\'ASIE CENTRALE ET DE L\'EXTRÊME-ORIENT.
Les séances de cette section ont été au nombre de trois et ont eulien
dans la chambre des Curateurs de l\'Université; 25 membres se sont fait
inscrire. La section s\'est constituée sous la présidencc provisoire de M-
Scblegel, M. von der Gabelentz, qui avait été désigné dans la séance
d\'ouverture, s\'étant excusé. Ont été élus
MM. G. Schlegel, président.
L. de Rosny, vice-président.
H. Cordier, secrétaire.
-ocr page 155-
147
PREMIÈRE SÉANCE.
Mardi 11 Septembre a 9J h. du matin.
M. van DEifc Gheyn lit un mémoire sur les dialectes de 1\'Asie centrale.
Trompé par Ie titre, on avait cru devoir placer la lecture de ce mémoire
a 1\'ordre du jour de la quatricme section. Par son sujet il paratt
appartenir a la section aryenne. Il sera imprimé dans les Travaux de
cette dernière section du Congres.
M. Schlegel lit, sur 1\'importance de 1\'emploi de la langue hollan-
daise pour 1\'interprétation de la langue chinoise, un mémoire qui paraitra
dans les Travaux du Congres. Le but spécial que M. Schlegel poursuit
dans ce mémoire, est de démontrer l\'insuffisance des dictionnaires chinois
et le besoin urgent d\'un dictionnaire cbinois-anglais et anglais-chinoia,
qui soit complet et a la hauteur des exigences scientifiques et pratiques
actuelles. Il termine sa lecture en proposant que la section éinette le
vceu que le Congres s\'adresse au Gouvernement de Sa Très-Gracieuse
Majesté, la Reine d\'Angleterre, avec la pressante prière de vouloir nom-
nier une commission spéciale composée des sinologues les plus éminents ,
tant en Europe, qu\'en Amérique et en Chino, qui se partageront la
tache de compiler un Dictionnaire Chinois-Anglais et Anglais-Cbinois
complet, analogue au grand dictionnaire sanscrit publié par MM. Böth-
link et Roth, sous les auspices du Gouvernement russe.
L\'assemblée adopte avec empressement cette proposition.
Suit une discussion sur la forme ü donner a ce dictionnaire, a laquelle
prennent part MM. Von der Gabelentz, de Rosny, Howorth et Schlegel.
M. de Groot lit un mémoire, intitulé Buddhist Masses for the dead at
Amoy
, qui sera imprimé dans les Actes du Congres.
SECONDE SÉANCE.
Vendredi 14 Septembre a 9J h. du matin.
M. le Président donne lecturo d\'une lettre par laquelle M. van den
Uheyn, obligé de retourner a Bruxelles par suite du niauvais état de sa
santé, remet de la part de M. de Harlez, qu\'une indisposition a obligé,
ïualgré son intention contraire, de renoncer a assister au Congres, un
travail intitulé: «Décret de 1\'empereur Yong-tcbing (entre 1723 et 173Ü)
adressé aux lluit Bannières et rapports des mandarins". Ce travail sera
publié dans les Actes du Congres.
-ocr page 156-
148
Un mémoire de M. Tomaschek présenté en même temps par M. van
den Gheyn sera remis au Président de la section aryenue.
M. Howokth fait une communication sur Ie Yuan chao pi shi et lit
un mémoire sur les amnités des Huns.
M. Hunfalvï ne croit pas qu\'il y ait moyen de constater la nationa-
lité des Huns, vu qu\'on n\'a aucun renseignement sur leur langue, puisque
Priscus Rhetor nous laisse dans une complete incertitude sur ce chapitre.
Tous les autres récits concernant les Huns sont sans valeur.
M. de Rosny ajoute quelques observations. Le mémoire de M. Howorth
paraltra dans les Travaux du Congres.
M. de Rosny discute la question de savoir comment furent écrits les
plus anciens monuments de la littérature japonaise. Dans 1\'état actuel
de nos connaissances sur ces documents, il faut considérer le huitième
siècle de notre ère comme la date la plus recuk\'e a laquelle on puisse
faire remonter le cours des recherches.
M. Gcimet félicite M. de Rosny de s\'occuper des livres japonais trai-
tant de 1\'origine des dieux du Shin-to; il pourra élucider ces questions
compliquécs mieux que les Japonais, qui ne savent par quel bout les
prendre. M. de Rosny a reconnu qu\'il y avait dans ces légendes trois
théogonies différentes mêlées et superposées. Cette découverte explique
Tincohérence des réponses qui étaient données au Japon a M. Guimet
orsqu\'il interrogeait les prêtres shintoïstes sur leur genese. Le soleil
était fils du premier couple et 1\'on se demande comment ce couple avait
pu voir clair; le dieu de la nourriture ne naissait qu\'après vingt-cinq
générations, et 1\'on se demande comment ces vingt-cinq générations
avaient pu vivre. M. Guimet termine en demandant a M. de Rosny si
1\'écriture antique japonaise dont il parle est la même que celle dont
M. Guimet a publié 1\'alphabet dans le compte-rendu du Congres des
orientalistes de Lyon sous le nom d\'Ȏcriture des dieux". (1878)
M. de Rosny dit qu\'a part quelques différences il s\'agit de la même
écriture.
M. de Rosny promet de faire de sa communication 1\'objet d\'un mémoire
qu\'il fera parvenir au secrétaire du Congres pour être inséré dans les
Actes.
Le Président, M. Schlegel, fait hommage aux membres de la section
de son Catalogue des livres chinois qui se trouvent dans la bibliothèque de
Vuniversité de Lade.
-ocr page 157-
149
TROISIÈME SÉANCE.
Samedi 15 Septembre a 9} h. du matin.
M. (iiniET annouce auz membres de la section qu\'il est disposé a
entreprendre la publication d\'un dictionnairu de la religion taoïste et
fait appel au concours de tous les sinologues pour mener ce travail a
bonne fin.
M. Leitner donne des détails sur les races et sur les langues qui se
rencontrent entre Caboul et Cachemire et dans les parties voisines de
1\'Hindou Koush, en tenant compte particulièrement de la brochure de
M. van den Gheyn sur *le Tidgah et Ie Yaghnobi", dont il avait com-
paré Ie premier avec neuf autres dialectes. M. Leitner constate qu\'un voca-
bulaire assez étendu de ces dialectes a été déja imprimé, sur 1\'initiative
de M. Léon de Rosny, pour Ie Congres ethnographique de Paris de 1878.
Muis cela n\'est pas suffisant encore. Il faudrait aussi publier les phrases,
les chants, les légendes ou fables, oü se rencontrent les mots du vocabu-
laire. M. Leitner déclare qu\'il espère avoir Ie temps de s\'en occuper,
maintenant qu\'il avait mené a bonne fin sa tache principale, celle de
concourir a la fondation d\'une Université oriëntale dans Ie Panjab. Il
attire en même temps 1\'attention sur la fusion remarquable des pronoms
avec un grand nombre de substantifs et de verbes qui a eu lieu dans
la langue des Hunza, de sorte qu\'il est extrêmement difficile, pour ne
pas dire impossible, de disjoindre les éléments du mot pour atteindre
la racine.
La conjecture d\'après laquelle Ie Hunza aurait été Ie berceau des Huns
était interessante, mais demandait a être examinée de prés. Les moeurs
des Hunza étaient relachées, et leur religion était un rameau batard de
la forme shiite du mahométisme, tandis que les Nagyris, tri lm séparée
des Hunza par une rivière, étaient de pieux Shiahs. L\'orateur donne
enfin des exemples amusants, tirés de sa propre expérience et de celle
d\'autres personnes, de la grande dilficulté qu\'il y a d\'obtenir des gens
appartenant a des races sauvages, ou a domi sauvages, des réponses cor-
rectes aux questions qu\'on leur pose, ef il recommande aux sociétés
savantes de 1\'Europe de ne pas donner de missions a des voyageurs qui
ne sont pas aussi linguistes, ou du moins qui ne sont pas accompagnés
par des linguistes, et aussi de se défier des voyageurs qui ne savent
pas se montrer sympathiques et patients a 1\'égard des indigènes des con
trees qu\'ils sont chargés d\'exploiter.
-ocr page 158-
150
A la suite des Communications de M. Leitner, M. Ie général Pearse
émet Ie vceu:
Que la préparation et la publication des matériaux réunis par M. Ie
Dr. G. W. Leitner depuis 1866 sur les races et les langues de 1\'Hindou
Kousch, et dont des portions ont déja paru a divers intervalles, soient
accélérées par Ie concours actif du gouvernement éclairé des Indes.
La section appuie par acclamation Ie voeu de M. Pearse.
M. Halévy adresse, sur les Hunza, quelques questions a M. Leitner,
qui y répond.
Le reste de la séance a été voué a une discussion sur plusieurs pro-
blêmes relatifs aux formes les plus anciennes de certains caractères chi-
nois, notamment dans les inscriptions des dynasties des Chang et des
Tcheou; puis a Texamen des rapports qui existent entre les mots-types
ou racines de la langue chinoise antérieure a Confucius et ceux de la
vieillc langue Yamato des Japonais. MM. de Rosny, von der Gabelentz
et Schlegel ont exposé leurs idees a ce sujet.
Avant de clore la séance, M. le Président remercie les membres de
la section de 1\'honneur qui lui a été fait et de 1\'accueil qu\'a trouvé son
voeu pour la publication d\'un grand dictionnaire chinois.
V. SECTION DE LA MALAISIE ET DE LA POLYNÉSIE.
Cette section a eu quatre séances, qui ont eu lieu dans la chambre
des Curateurs de 1\'Uuiversité; 48 membres se sont fait inscrire. Lo
Bureau a été constitué comme suit:
MM. 1\'Abbé P. Favre, président.
R. N. Cust,                                    |
_ _ _ _          „ ,           , vice-présidents.
S. C. J. W. van Musschenbroek, !
A. Marre,           1
_ _ _             1 secrétaires.
H. C. Humme, 1
PREMIÈRE SÉANCE.
Lundi 10 Septembre il 2 h. de relevée.
Ont été lus les mémoires de MM. Pijnappel sur les racines (wortel-
woorden) de la langue malaise, et Vheede sur les racines de la langue
.javanaise. Les langues malaises différent des langues indo-européennes
sur ce point cardinal, que les racines des premières existent en qualité
-ocr page 159-
151
de mots, tandis que 1\'existence des racines imlo-enropéennes n\'est, pour
ainsi dire, qu\'un postulat de la scieace, qui, tout en les determinant,
laisse indécis quelle en a été la forme primitive précise. L\'étude des
mots-racines des langues malaise» est donc d\'un haut intérêt pour la
linguistique générale. M. Pijnappel les divise en deux classes, celles qui
ne sont en réalité que des imitations de sons, et certaines autres qu\'il
appelle, faute de dénomination meilleure, in volontaires , c\'est-a-dire qui
ont été des sons accompagnant les gestes; comme ceux-ci, ils semblent
bien avoir été dus originellement a des mouvements réflexes, mais l\'ana-
lyse en échappe a notre intelligence. La forme des racines de 1\'une ot
de 1\'autre classe consiste en une consonne suivie d\'une voyelle, laquelle
Ie plus souvent est fermée par une autre consonne. M. Pijnappel cite
a titre de specimen, la racine tik-tok-iak, qui est l\'iinitation d\'un son bien
connu, et il passé en revue toute la familie des mots qui s\'y rattachent.
M. Vreede se borne a parier des racines de la seconde espèce, celles
que M. Pjjnappel nomme involontaires, et fait ressortir particulièrement
Timportance de l\'étude des racines pour établir Ie lexique, c\'est-a-dire
pour déterminer plus exactement la signiflcation des mots et obtenir un
fil conducteur qui aide a démêler les synonymes que la langue javanaise
possède en si grand nombre. 11 cite comme oxemples les racines qui
signifient vaste, long, laché, et celles qui ont une signiflcation contraire,
soit ferme, coupé, fini.
Les deux mémoires seront imprimés dans les Travaux du Congres.
DEUXIÈME SÉANCE.
Mardi 11 Septembre a 1} h. de relevée.
M. Van deb. Lith fait une communication sur Timportance du Livre
des merveüles de VInde,
dont il vient de publier Ie texte accompagné
d\'une traduction francaise de M. Marcel Devic. Ce livre, extrêmement
curieux a tous egards, contient des récits de marins arabes et autres du
dixième siècle de notre ère, et est précieux pour la géographie de l\'Ar-
chipel indien. On y trouve de nouvelles données, en particulier sur les
Hes de Java et de Sumatra.
Cette communication sera publiée dans les Travaux du Congres.
M. Kern lit un mémoire sur les rapports qui existent entre Ie mafour,
qui est celle des langues de la Nonvelle-Guinée qui est la mieux connue
et les langues malayo-polynésiennes. M. Ie Professeur Fr. Muller, de
-ocr page 160-
152
Vienne, a exprimé 1\'opicion que la confórmité du mafour avec ces lan-
gues n\'est qu\'apparente et se reduit a des emprunts de mots que Ie
mafour a faits sur grande échelle auz langues malayo-polynésiennes.
M. Kern estime que cette opinion repose sur des données incomplètes et
qu\'il y a bien réellement affinité entre Ie mafour et ces langues. Il
essaie de Ie démontrer en énumérant les éléments de la grammaire et
du lexique que Ie mafour a en commun avec les langues malayo-poly-
nésiennes. Ces éléments communs sont si nombreux qu\'il est impossible
de les expliquer par des emprunts, surtout si 1\'on considère qu\'ils con-
sistent en mots servant aux notions les plus simples, comme manger,
boire, dormir, poisson
, oiseau etc., en noms de nombre et pronoms, et
en préfixes, infixes et suffixes des plus usités.
M. Von dek Gabelentz: »La question sur laquelle M. 1c Professeur
Kern a bien voulu nous donner une série de renseignements des plus
interessants, m\'a occupé, moi aussi, depuis plusieurs années. Moi aussi,
quoique peu verse dans les langues malayo-polynésiennes, dontjenecon-
nais que deux ou trois d\'un peu prés, j\'ai été frappe d\'un tres grand
nombre de coïncidences grammaticales et lexicales qui existent entre Ie
mafour d\'un cöté et les langues de la dite familie de 1\'autre. Permettez-
moi, Messieurs, d\'en signaler quelques-unes, en vous renvoyant toute-
fois, pour les détails, au petit traite que je viens de publier, en colla-
boration avec M. Ie docteur A. B. Meyer de Dresde, dans les »BJjdr. tot
de Taal- etc. kunde van N.-I." La plupart des formes et des particules
grammaticales les plus ensentielles et les plus élémentaires de la langu e
mafour sont sans aucun doute identiques avec celles des langues raalai-
ses. Tels sont p. e. les préfixes
tn- mal. ma- pour les adjectifs et les verbes neutres,
fa-         » pa- pour les verbes causatifs,
puis 1\'infixe possessif du pronom de la 2e personne -m-, correspondant
au sufïïxe -mu, -mo, enfin, plus ou inoins clairement, les pronoms per-
sonnels et la plupart des autres. Quant aux rapports lexicaux, aussitót
qu\'on aura découvert les régies phonétiques, qui sont un peu difficiles,
une quantité, pour ne pas dire la majorité des mots mafour se présentera
comme identiques avec tels autres mots usités par les habitants de Java,
de Sumatra, des iles Philippines etc. Yoila quelques-unes de ces régies:
1°. La voyelle finale est Ie plus souvent supprimée, p. e.
waar, huit: wolu
bur,
plumo: bulu
rim,
cinq: lima etc»
-ocr page 161-
153
2°. Le k malais se perd; t devient k, inais lorsqa\'il est suivi de i il
devient s; p est rem pi act? par f, l par r, p. e.
aan, manger:         kan
uk, pou:                 kutu,
kma, katna. père: tama,
ma, mère:              tina,
fiek, sept:               pitu etc.
Embrassant un nombre fort considérable des mots les plus usités, les plus
familiers et, partant, les moins sujets au proces d\'emprunt, une telle
comparaison finira peut-être par démontrer que le nombre des mots
non-malais du mafour est assez peu considérable. Permettez-moi de
dire en passant que nos observations imprimées, outre un certain nombre
de comparaisons indubitables, en contiennent d\'autres que j\'aurais ou
biffées ou marquées d\'un point d\'interrogation, si j\'avais pu revoir notre
manuscrit nne dernière fois. Ce sont surtout celles qui supposeraient
une métathèse assez capricieuse. Mais a cöté de tant de coïncidences,
il se trouve un bon nombre de points sur lesquels le mafour est diamé-
tralement opposé aux langues malaises. D\'abord il r.\'a point de passif.
En revanche, il a une conjugaison pronominale bien développée, mais
active ou neutre. Puis son vocalisme est susceptible d\'une certaine gra-
dation assez reguliere par 1\'infixion d\'une i après ou avant Ya, Vo et Vu.
Les mots qui désignent la parenté et les membres du corps n\'apparais-
sent qu\'intimement unis avec des éléments possessifs. La différence entre
le pronom de la le pers. plur. inclusif et exclusif manque: ko = nous
répond a la forme inclusive ta. D\'autre part, les pronoms ont un duel:
nu, nous deux, mu, vous deux, su, eux deux, sans analogie dans les
langues malaises et polynésiennes. La linguistique s\'est longtemps ftat-
tée d\'avoir trouvé deux axiomes, celui de 1\'impossibilité de langues
mixtes proprement ditos, et celui de la constance de ce qu\'on était
convenu d\'appeler la forme intérieure des langues. Ou je me trompe
fort, ou soit 1\'un, soit 1\'autre de ces axiomes est mis en question par
les Mts que je me suis permis de vous signaler.
M. Kern fait observer que la maniere synthétique dont le verbe est
formé n\'est point du tout caractéristique du mafour, parce qu\'on trouve
la même formation dans les dialectes d\'Amboine.
M. le Président Pavre fait remarquer la haute importance de la philologie
dans les recherches sur les origines des divers peuples de 1\'Océanie. Il
exprime 1\'espoir qu\'un jour, par cette voie, 1\'on parviendra a détermi-
ner.la véritable filiation de ces races. Il fait observer que la connais-
-ocr page 162-
154
sance trop imparfaite que 1\'on a eue de leurs langues dans Ie passé, n\'a
pu jusqu\'a présent permettre d\'atteindre que des résultats très-limités;
mais il est convaincu qu\'aujourd\'hui que de savants voyageurs et de
nombreux missionnaires ont fait connaitre ces langues d\'une maniere
plus approfondie, par la publication de grammaires et de dictionnaires,
les philologues qui voudraient s\'appliquer a cette étude arriveraient a
jeter beauoup de jour, non seulement sur 1\'origine, mais aussi sur l\'his-
toire de ces peuples.
Le mémoire de M. Kern paraitra dans les Actes du Congres.
M. Marre commence la lecture de son mémoire sur les affinités lexi-
cologiques du malgache avec le javanais, le malais et les auties prin-
cipaux idiomes de 1\'Archipel indien.
TROISIÈME SÉANCE.
Mercredi 12 Septembre a 9 h. du matin.
Conformément a 1\'ordre du jour adopté la veille, M. Marre continue et
termine la lecture de son mémoire.
M. le Président Favre fait remarquer combien cette savante étude connrme
les réflexions qu\'il avait faites, dans la séance du jour precedent, sur
la haute importance de la philologie comparée pour 1\'ethnographie
et Thistoire des peuples; en effet, la situation de 1\'ile de Mada-
gascar dans la proximité du continent africain porterait naturellement
a croire que les habitants de cette ile ont du venir de 1\'Afrique, et néan-
moins leur langage indique qu\'en totalité, on pour le moina en partie,
ils sont venus de 1\'Archipel indien.
M. Favre rappelle encore, a la même occasion, que dans un petit
travail, publié il y a quelques années dans les Annales de la Société
de géographie de Paris, il avait déja fait une remarque analogue
touchant 1\'ile de Formose, qui se trouve si rapprochée de la Chine que
1\'on serait porté a croire ses habitants originaires du Céleste Empire,
tandis que les dialectes qui s\'y parlent indiquent clairement une origine
océanienne.
M. Kern fait observer que, quoique le uombre de mots d\'origine
sanskrite de la langue malgache soit reatreint, la présence cependant de
ces mots semble prouver que 1\'immigration des Hovas a Madagascar est
postérieure au commencement de 1\'influence hindoue dans 1\'Archipel
indien.
-ocr page 163-
155
Le mémoire de M. Marre sera imprimé dans les Trarauz du Congres.
M. Humme fait le discours suivant:
»Messieura,
«Après les Communications très-intéressantes et les discours aavants que
nous avons entendus et qui méritaient toute notre attention, le sujet
que je traiterai dans ce moment sera un doux repos pour votre atten-
tion bienveillante.
»Si j\'avais choisi pour sujet de mon discours »L\'influence du caractère
d\'un peuple sur sa langue", ce serait en vérité trop simple pour une
assemblee d\'hommes érudits, tels que j\'ai 1\'honneur de voir devant moi.
Mais je tacherai de prouyer que quelquefois le contraire n\'est pas im-
possible; c\'est-a-dire que *la langue peut avoir une grande influence sur
le caractère et la civilisation d\'un peuple".
H n\'est donc pas question
d\'une règle générale, mais d\'un cas spécial. Et ce cas spécial, Messieurs,
se montre dans la langue que parle le pouple javanais.
>Une des langues les plus intéressantes et en même temps les plus
civilisées, c\'est le javanais. C\'est surtout de cette langue qu\'on peut
dire qu\'elle est 1\'empreinte du caractère du peuple qui la parle. Les
savants qui étudient une langue étrangère dans le but de mieux con-
naitre le caractère et les mceurs d\'un peuple, trouveront dans le java-
nais une source inépuisable.
»Une particularité bien remarquable, qu\'on ne trouve nulle part déve-
loppée jusqu\'a ce point, c\'est que le javanais est pour ainsi dire com-
posé de deux langues: le Ngócó, qui est la langue du peuple, et le
Crdmd, qui est la langue dont se servent les personnes cultivées entre
elles. Je dis entre elles. Car si une personne d\'un rang supérieur s\'a-
dresse a un homme du peuple, il se sert aussi du Ngócó; tandis qu\'au
contraire le dernier ne s\'avisera pas de parier a quelqu\'un de supérieur a lui
antrement qu\'en se servant du Crdmd. On con9oit aisément que, par
cette différence de langues, la distance entre le peuple et les grands est
beaucoup plus fortement marquée que chez nous. Le Crdmd est la
langue de la déférence et du respect. Si un subalterne osait parier
en langue Ngócó a un supérieur, ce serait une grossièreté inouïe, une
offense sans pareille. Je ne parlerai pas du Crdmd-lnggil, ni du Madid
qui sont encore des variations dans la langue javanaise.
>Quand on ne sait pas bien parier le javanais, et qu\'on n\'a pas vécu
parmi ce peuple si bon et si docile pendant de longues années, on ne
saurait se rondre compte de 1\'effet et de 1\'influence de cette doublé lan-
-ocr page 164-
15fi
gue. Lorsque j\'étais encore employé du Gouvernement hollandais, au com-
mencement de ma carrière, j\'étais a Tegal, dans 1\'ile de Java. Je commen-
9ais déja a parier Ie javanais assez bien, mais c\'était toujours la langue
Ntjêcó, parce qu\'en m\'adressant è, des personnes d\'un rang supérieur, je
me servais du malais, comme fait en général tout Ie monde. J\'enten-
dais très-bien Ie Crdmd — car c\'était toujours en cette langue qu\'on
me parlait, — mais je n\'avais pas encore 1\'habitude de Ie parier. En
parlant mal Ie Ngócó, les suites de mes fautes ne pouvaient nuire qu\'a
moi-même. Mais dans Ie cas, qu\'en parlant Ie Crdmd k une personne
de distinction, j\'aurais entremêlé les deux langues, je n\'aurais pas
laissé de 1\'offenser. — J\'avais beaucoup d\'envie d\'apprendre a bien parier
Ie Crdmd; mais comment pouvais-je réussir sans de fréquents exer-
cices? Pourtant j\'ai tronvé une occasion excellente. Le Régent de Tegal,
vieillard bon et franc, se plaisait è, me voir étndier avec ardeur sa
langue. C\'est & lui que je déclarai mon désir d\'apprendre & bien
parier le Crdmd. Je le priai de bien vouloir me permettre de parier le
javanais avec lui et de corriger mes fautes. En même temps je le priai
d\'agréer d\'avance mes excuses, si je 1\'offencais en usant d\'un mot ou
d\'une expression moins convenable. Le Régent satisfit a mon désir;
mais chaque fois que nous cominencions nos conversations javanaises, il
renvoyait ses domestiques, afin que ceux-ci ne pussent entendre les
grossièretés dout peut-être je me rendrais coupable en vers lui par
erreur. — J\'ai cité ce petit incident, pour vous faire remarquer l\'impor-
tance de cette doublé langue.
»Voici encore un autre exemple, dans un sens contraire. Un de mes
amis, qui était Controleur dans la Résidence de Kadou, ne savait pas
bien parier le Ng6cS (la langue du peuple), ce qu\'il regrettait beaucoup.
Mais comment 1\'apprendre? Car ceux qui s\'adressaient a lui se servaient
toujours du Crdmd. Le Weddnd (chef du district) était un homme cnl-
tivé, parent du Régent. C\'eBt a celui-ci qu\'il s\'adressa, en l\'enga-
geant a parier le NgócS avec lui. Le Weddnd refusa, en lui faisant ob-
server que sa position envers le Controleur ne lui permettait pas de s\'adres-
ser a lui en Ngócê. Mon ami le Controleur, mécontent de ce refus, lui
dit: »Eh bien, Wed8,n5, je vous 1\'ordonno et vous n\'avez qu\'a obéir!"
Qu\'est-ce que fit alors le Wed&ng,? Il öta son kris de sa ceinture, le
déposa par terre devant lui, en disant: «Monsieur, vous êtes mon
Benddrd (mon maitre, mon Beigneur)! Je n\'ai pas 1\'babitude de vous
désobéir; mais si vous m\'ordonnez de vous ofFenser, je ne puis vous
obéir plus longtemps. Voici mon kris; tuez-moi plutöt!" Lorsque mon
-ocr page 165-
157
ami me raconta eet incident, je ne lui fis pas mon compliment sur sa
maladresse, mais je Ie félicitai de s\'être adressé a quelqu\'un qui avait,
mieuz que lui, compris sa position. Car si Ie Wedan& avait obéi, lui,
Ie Controleur, aurait perdu tout aon prestige sur Ie peuple de la Bégence.
»Un Javanais cultivé, en parlant a un Europeen, qui, par sa position,
a droit a son respect et a sa considération, essayera de s\'adresser a lui en
javanais, souvent même quand, de votre part, vous vous servez du
malais, parce que, de cette maniere, il peut vous montrer son respect et
sa considération pour votre personne. En parlant la même langue que
vous, il se met a la même hauteur que vous. Les indigènes qui habi-
tent 1\'intérieur du pays, les paysans, ne parlent guère que Ie javanais.
Ajoutez a cela, qu\'un Javanais, en se servant de la langue malaye,
suit généralement 1\'habitude des Malais, en restant debout devant vous;
tandis que, dans Ie cas contraire, il vous rendra hommage a la maniere
javanaise, en s\'asseyant par terre et en faisant Ie sembah.
»11 résulte de cela qu\'une personne, soit un employé du Gouverne-
ment, soit un industriel ou tout autre particulier, qni sait bien parier Ie
javanais, a toujours un grand avantage sur celui qui doit se servir du
malais. Les Javanais ont plus de respect, plus de considération , plus de
confiance, plus de franchise onvers un étranger qui parle bien leur lan-
gue: ils se montrent tels qu\'ils sont, parce qu\'ils sont convaincus, que eet
homme connait leurs habitudes et leurs pensees. Tel Javanais refusera un
service, demandé par un étranger, qui 1\'accordera volontiers a un autre
qui a su gagner sa confiance, même a des conditions moins avantageuses
pour lui.
»Sans recherches historiques on peut d\'abord constater que Ie Ngdcê
est la langue primitive des Javanais; car ils pensent dans la langue Ngêco.
Un homme du peuple ou un grand parlera Ie Crdmd a un supérieur ou
a un égal. Il voit quelque chose qui lo surprend, et qui lui arra-
che une exclamation: »A-t-on jamais vu quelque chose de pareil!" ou
bien: »Comme Monsieur est excessivement ingénieux!" Eh bien, ces ex-
clamations n\'étant pas directement adressées a son interlocuteur, il les
dit en Ngócö. C\'est la première langue qu\'on lui a enseignée dans son
enfance.
»A cause de leur caractère paisible et soumis, les Javanais sont un
peuple facile a gouverner. En général ils suivent docilement les ordres
de leurs chefs, même sans se rendre compte de 1\'utilité de ces ordres.
Le Gouvernement hollanditis a sagement tiré partie de 1\'influence de la
langue javanaise, en obligeant sos employés a 1\'apprendre.
-ocr page 166-
158
»Un Malais ne craindra pas de vous dire que vous avez tort; un Java»
nais no vous Ie dira pas. Si vous questionnez un Javanais sur un sujet,
il faut tacher de bien fortuuler votre question, pour avoir une réponse
claire et véridique. Quand il ne vous comprend pas, il dira tout sim-
plement: »Inggih!" (»Ouü"). En d\'autres circonstanccs il tachera do
vous donner une réponse qui s\'accorde avec vos propres idees; car il
est malhonnête de contredire.
>Le caractère soumis des Javanais est parfaitement en harmonie avec sa
langue. Vous pourriez me dire, au contraire, que les particularités de
sa langue sont une suite de son caractère; et vous auriez raison; car la
langue est créée par Ie peuple qui la parle. Mais je constate, qu\'au-
jourd\'hui la distance entre les grands et Ie peuple étant si bien mar-
quée par la langue, cette déférence continuera a exister: elle continucra
a avoir son influence sur Ie peuple javanais et maintiendra son caractère
soumis. Car chez lui ce n\'est pas un devoir qu\'on lui a imposé: c\'est
son sentiment naturel qu\'il suit. Il parle la langue Crdmfi a ses supé-
rieurs parce qu\'il ne saurait faire autrement. Depuis son enfanco il y
a été accoutumé: il Ie fait par instinct. Et puis ce sentiment de mino-
rité, de soumission, est tellement empreint dans son ame, qu\'il n\'ose
pas même se tenir debout en présence de ses supérieurs.
>Des événements, des circonstances, qui, pendant la duréed\'unsiècle,
auraient influence sur Ie caractère d\'un peuple et 1\'auraient remin
moins soumis et plus indépendant — comme on Ie voit un peu partout
en Europe et ailleurs — n\'auraient pas cette influence sur Ie peuple
javanais, a cause de sa langue.
»0n sn.it que Ie Gouvernement hollandais administre et gouverne Ie
peuple javanais par 1\'intermédiaire de chefs indigènes; c\'est une preuve
de grande sagesse. L\'influence des chefs indigènes remplace la force de
la nation conquérante, qui, sans elle, probablement aurait besoin d\'une
grande armee pour se maintenir. Dans cette methode de gouverner,
deux choses sont nécessaires et exigent 1\'attention et la prudence du
Gouvernement néerlandais: c\'est de veiller sur Ie sentiment de bien-
veillance et d\'ainitié des chefs indigènes envers nous et de maintenir
leur grande influence sur lc peuple, tans trop néyliyer los interets du
peuple,
ce qui souvent est très-difficile pour une nation civilisée. Ce
n\'est pas Ie lieu de parier politique dans cette conférence. Je constate
seulement que, si Ie Gouvernement néerlandais, en protégeant les interets
du peuple, avait en quelque maniere nui a 1\'influence de leurs chefs,
-ocr page 167-
159
c\'est encore cette particularité de la langue javanaise qui uous sauve-
rait, en maintenant Ie respect du peuple pour ses supérieurs.
»Au commencement de mon discours j\'ai dit que la langue javanaise
est une des langues les plus civilisées. La beauté, la finesse du java-
nais ne consiste pas seulenient dans les régies de sa grammaire, mais
surtout dans la justesse de ses expressions et dans les délicates manières
de s\'adresser a une personne de distinction.
»Cette particularité d\'avoir deux mots pour designer Ie même objetou
Ie même acte, ainsi que les différentes manières de s\'adresser a des
personnes de positions difiérentes, ne peut pas avoir toujours existé.
Cette particularité doit avoir eu un commencement, une cause, car pri-
mitivement les Javanais ne peuvent avoir eu qu\'une seule langue. On
pourrait supposer, par exemple, que les Javanais, a une certaine époque,
ont inventé des mots (empruntés a une autre langue) pour s\'en servir envers
les chefs d\'un peuple qui les aurait conquis, afin de témoigner leur
grand respect et leur soumission. Puis, dans Ie cours des siècles, Ie
nombre de ces mots s\'est augmenté graduellement; — car, vous Ie savez,
même aivjourd\'hui on ne laisse pas d\'inventer des mots nouveaux
en Crdmd, en altérant la terminaison du mot. A Ia fin on a oublié
1\'histoire, on a oublié la cause de ces éléments étrangers de la lan-
gue, et on s\'est habitué de plus en plus a s\'exprimer différemment
envers des personnes de distinction en général, envers des vieillards,
envers des personnes véuérables. Cette habitude, une fois fondée, les
personnes de distinction se servirent de la langue Crdmd entre elles.
Dorénavant ce ne fut plus exclusivement la langue du subalterne envers
Ie supérieur, Ie Crdmd est devenu la langue des personnes cultivées.
»Ne croyez-vous pas que les efforts des différentes classes du peuple
pour s\'exprimer nettement, décemment, respectueusement, doivent avoir
beaucoup contribué a leur culture?
»Ainsi donc, si, d\'un cöté, la finesse, 1\'achevé de la langue javanaise
est une preuve que Ie peuple javanais est en général plus civilisé que
les peuples dont Ie développement intellectuel est a la même hauteur,
d\'un autre cöté les formes de cette langue ont réciproquement eu une
influence bienfaisante sur 1\'état de culture et sur Ie caractère de docilité
du peuple qui la parle\'*.
M. HusKAi.vï avant obtenu la parole dit ce qui snit:
> Pendant une conversation d\'hier, M. Marre m\'informa que dans Ie
malais les noms de nombre 8 et 9 sont des mots composés, dont la
-ocr page 168-
160
signification est = 2—10, 1—10. C\'est uu fait qui peut-être mérite
quelque attention et j\'ose y ajoater qaelques
Observations sur les différente» methodes de compter.
La methode de compter décadique est cello des langues les plus con-
nues; inais cette methode n\'eat peut-être ui la plus originale ni la plus
ancienne. Il me semble que la methode de compter par pentades, que
j\'ose nommer pentadiyue, et qui se base certainement sur les cinq doigts
de la main, doit 1\'avoir précédée. Compter avec les doigts, c\'est-a-dire
montrer au moyen des doigts, Ie nombre des choses a compterétaitsans
doute la methode la plus naturelle, par conséquent aussi la plus ancienne.
Elle est même de nos jours employee par des individus de différentes
langues qui ne Be comprennent pas 1\'un 1\'autre.
La methode de compter par pentades se trouve dans plusieurs langues
de 1\'Afrique, comme dans des langues des Nègres, des Nubas etc. Par
exemple la langue des Bulloms compte comme ceci:
1  bul                                 6 mén-bul (5 4- 1)
2  tin                                  7 mên-tin (5 4- 2)
3  ra                                   8 mên-ra (5 -)- 3)
4  hyul                               9 mên-hyul{5 4)
5  mên                                10 won.
La même maniere se trouve chez les E fiks, a savoir:
1  kiet, tiet                       6\' itio -J- kiet
2  iba                                 7 it ia -|- ba
3  ita                                 8 itio -\\- eta
4  inan                                9 osu kiet
4 itiün 10 duüp.
(Fr. Muller, Grundriss der Sprachwissenschaft, Wien, 1877. I Bnd.
II Abtheilung, pag. 114 et 140.)
Voici encore les numéraux des Fulbo\'s (Nuba-nègres):
1   göo                                 6 düowë-go (5 4-1)
2  didi                                 7 diowé-didi (5 2)
3  tati                                 8 dZowê-tati (5 3)
4  nai                                   9 düowë-nai (5 4)
5  dzuwi                              10 sapo.
(Voir Pr. Muller, III. Bnd. I. Abth. pag. 22.)
Qu\'on Ie remarque bien, dans les trois langues africaines citées Ie nota
do nombre pour 10 ne semble pas être un composé des éléments signi-
fiant 5 5, mais un mot simple: n"n, duüp, mi po.
On comprend facilement que de cette methode de compter pentadiqiie
-ocr page 169-
1C1
se soitj développée la methode décadique, en prenant les doigts des
deux mains pour base. Mais on comprendra pareillement qu\' aussi la
methode de compter vigésimale n\'est qu\'une continuation de la methode
pentadique, qui prenait les dix doigts des mains avec les dix doigts des
pieds pour base de compter. Aussi voit-on que parmi les langues améri-
caines il y en a qui ont la methode décadique, et il y en a d\'autres
qui ont adopté la methode vigésimale. Qu\'il me soit permis de citer en
allemand M. Fr. Muller:
»Die vigésimale Zahlmethode ist vornehmlich im Centrum des (ameri-
kanischen) Continents zu Hause, und geht über die Meerenge nach der
südlichen Halfte des Continents über, wo sie namentlich im östlichen Theile
bis an den La Flata einheimisch ist. Im Norden kömmt sie blos bei den
Tschlinkit und den Pani\'s vor.
»Zu den Sprachen mit vigesimaler Zilklmethode gehören also: Tschlin-
kit, Pani, Mexikanisch, die meisten Sonora-Sprachen, Otomi mit Maza-
hua, Matlazinca, Zapoteca, Maya mit deren Verwandten, Mosquito,
Arowakisch, Caraibisch, die Sprachen der Moxos, Baures, Yaruros,
Kiriris, der Abipona mit deren Verwandten, der Guarani und der Muisca.
»Dagegen finden wir die decadische Zahlmethode in folgenden Sprachen:
Athapaskisch, Algonkin , Irokesisch, Dakota, Tscherokesisch, Tschachta;
in den Sprachen des Oregon-Gebietes und Californiens. Auf der Südhalfte
des Continents finden wir sie bei den Peruanern, den Aurakanern, den
Patagoniern und den Luien". (Grundriss der Sprachwissenschaft, II. Bnd.
I. Abth. pag. 183.)
La methode de compter vigésimale se trouve Ie plus explicitement
dans la langue grönlandaise (langue des Esquimaux), que voici:
1   atauseq.                                       6 achfineq-atauseq.
2  machdluq.                                   7 achfineq-machdluq.
3  pinasut.                                       8 achfineq-pinasut.
4  sisamat.                                       9 achfineq-sisamat.
5  tadlimat.                                    10 qulit.
11  achqaneq-atausek.                      16 achfechsaneq-atauseq.
12  achqaneq-machdluq.                  17 achfechsaneq-machdluq.
13  achqaneq-pinasut.                      18 achfechsaneq-pinasut.
14  achqaneq-sisanat.                       19 achfechsaneq-sisamat.
15  achqaneq-tadlimat.                    20 inuk navlucho.
Le mot de nombre pour 20 S inuk navlucho signifie \'l\'homme achevé".
Car le mot pour 6 = achfineq-atauseq signifie »de 1\'autre main un"; celui pour
11
-ocr page 170-
162
7 s achjineq-machdhiq signifie: »de 1\'autre main deux" etc. Le mot de
nombre pour 11 = achqaneq-atauseq signifie »du premier pied un" etc.
Le mot de nombre pour 16 = achfechsaneq-atauseq signifie: »de 1\'autre
pied un". Ainsi 20 = intik navdlucho est vraiment >l\'homme achevé",
dont tous les doigts des mains et des pieds sont comptés.
La methode de compter vigésimale, entremêlée avec la methode pen-
tadique, existe aussi chez les Hypeiboréens de 1\'Asie, chez les Aleuta,
les Ainu, les Jukagir etc.
Or il y a des langues dont la methode de compter décadique n\'est pas
un développement de la methode pentadique. Elles avaient la methode
heptadique, c\'est-a-dire, elles comptaient jusqu\'il 7, avant d\'adopter la
methode décadique. Toutes ces langues étaient donc contraintes de se
former do nouveaux mots pour les nombres 8 et 9, iorsqu\'elles adoptè-
rent la methode décadique. Le mot de nombre pour 10 est un mot sim-
ple, comme dans toutes les langues qui comptent par decades. Ayant
trouvé ce mot simple, elles formèrent ensuite les mots de nombre pour 8
et pour 9, en diminuant le dix par deux et par un, selon la formule
arithmétique: 2—10 = 8, 1—10 = 9. Voici un exemple explicite du
procédé que nous venons d\'exposer, pris a la langue ostjaque-samojède :
1  oker.                                            6 muktut.
2  sede.                                            7 sieldje.
3  nögur, nar.                                  8 sede-tsan-kö\'t (2—10).
4  têt, tiet.                                      9 öker-tSan-köt (1—10).
5  semblan.                                    10 kot.
Sede-Üan-kut et öker-üan-kot signifient mot a mot: deux diminuant
dix, un diminuant dix. Cete methode de compter décadique, superpo-
sée a la heptade, pour ainsi dire, se trouve dans les langues samojèdes et
dans les langues ouraliennes, qui forment deux branches, cello des ougriennes
et celle des fnnoises proprement dites. Mais ces langues n\'emploient pas
toutes des éléments pris dans chaque langue spéciale ni pour les mots
composés de 8 et 9, ni pour le mot simple de 10, comme nous verrons
tout de suite par Texemple du juraque, nne autre langue samojède:
1   noroi, üob.                                     6 mat1.
2  sidea.                                             7 siu, Seu.
3  njahar, nar.                                   8 siden-djet.
4  tjët, tiet.                                       9 hasawa-ju\'.
5  samblan.                                      10 ju\'.
-ocr page 171-
163
Siden-djit = 8 est certainement un composé signifiant 2x4; hdsawa-
y«\' = 9 nous montre un mot pour 1, différent et du juraque üoroi, iiob
et dn ostjaque-samojède oker.
Ne voulant pas énnmerer toutes les langues ougriennes etjinnoises, pour
les premières nous nous bornons au hongrois (magyar), au vogoul et au
lapon, pour les dernières au suomi (finnois dans Ie sens Ie plus spécial), ;\\
Vesthonien et au livonien.
Voici les mots de nombre hongrois:
1 egy (prononcez:
edj).
6 bat
2 két, kettu.
7 hét.
3 harom.
8 nyol-tz (c).
4 négy (nédj).
9 kilen-tz (c)
5 öt.
10 tiz;
les mots de nombre
vogouls:
1 akve, aku.
6 kat, hot.
2 kit, kiti, kitag.
7 sat.
3 korom, hurum.
8 njala-lu.
4 njile.
9 antel-lu.
5 üt.
10 lu;
les mots de nombre
lapons :
1 akte.
6 kota.
2 kuckte.
7 tsietsa.
3 kolma.
8 kakt-se.
4 nelje.
9 akt-se.
5 vitu.
10 log.
Nous voyons que les mots de nombre de 1—7 sont presque identiques,
preuve que les peuples qui parlent ces langues étaient encore tout prés 1\'un
de 1\'autre pendant qu\'ils comptaient jusqu\'a 7, c\'est-a-dire, pendant qu\'ils
employaient la methode heptadique. Par contrc nous voyons que les
mots pour 8, 9 et 10 sont différents, preuve que les peuples respectifs
les ont acquis après leur dispersion.
Avant d\'aborder 1\'analyse des mots pour 8 et 9, il faut dire que les
langues vogoule et laponne ont, comme Ie sanskrit, Ie grec etc. un
duel. Le hongrois a perdu ce duel, niais il en retient encore quel-
ques traces. Le mot de nombre pour 2 en vogoul a deux formes: kit
et kiti ou kitag; la dernière forme (.kiti, kitag) est un duel. En hongrois
nouB avons des formes correspondantes: két et kett\'; la dernière forme
-ocr page 172-
164
cODaerve un reste du duel perdu. Quant a 1\'analyse de 8 et 9 nous
voyons qu\'en lapon Ie premier element de kakt-se, akt-se n\'est pas autre
chose que kuckte (2) et akte (1); mais Ie second element se ou cc de ces
mots ne se trouve pas parmi les numéraux simples. De 1\'autre cöté Ie
second element des mots vogouls pour 8 et 9 (njala-hV et antel-w) est
identique avec Ie simple lu, qui signifie 10, pendant que Ie premier
element de ces mots ne se trouve pas parmi les numéraux simples. En
roettant ces deux faits en face 1\'un et de 1\'autre, nous pouvons conclure
que Ie dernier element des mots lapons, certes, signifie 10, et que les
premiers éléments des mots vogouls signifient sans aucun doute 2 et 1.
Le lapon se ou c trouve son explication dans Ie hongrois tz (c) des
mots nyol-fc (c), kilen-te (c), qui n\'est pas autre chose qu\'une contraction
de tiz = 10. Or le nyol hongrois (nyol-tz) correspond au vogoul njala
(njala-lu), tous les deux doivent donc signifier 2, quoique nous ne les
trouvions pas comme des mots simples dans les lexiques respectifs. Pour la
même raison le kilen hongrois (kilen-tz) et Yantel vogoul (antel-lu) doi-
vent signifier 1, quoique nous ne les trouvions pas comme mots sim-
ples dans les lexicons respectifs.
Le hongrois tiz =10 trouve son correspondant dans le das = 10
syrien, permien et votjaque; de même que le vogoul lu = 10 n\'est pas
autre chose que le lapon log (lou) = 10 et 1\'ostjaque lach =: 10.
Passons aux langues finnoises.
Les mots de nombre finnois sont les suivauta:
1   yhte.                                              6 kuute.
2  kahte.                                             7 seitse.
3  kolme.                                            8 kah-deksan.
4  nêlja.                                             9 yh-deksan.
5  viite.                                            10 kymmenen.
Voici les mots de nombre estoniens:
1   üks, üts.                                        6 kuus.
2  kaks, kats.                                     7 seitse.
3  kolm.                                             8 kah-eksa, ka-tesa.
4  neli.                                               9 üh-eksa, ü-tesa.
5  viis.                                              10 kümme.
Enfin voile, les mots de nombre livoniens:
-ocr page 173-
165
1   ï\'ikï.                                                     6 kuu?..
2  kaks.                                              7 8eJ3.
3  kuolra.                                           8 kaa-döks.
4  necla.                                            9 üü-döks.
5  viiz.                                             10 kum, tjum.
Ces trois langues finnoises en général montrent, tant par leur mot de
nombre pour 10 {kymme, kiimme, kum), que par Ie second element des
composés pour 8 (kah-deksan, kah-eksa) et pour 9 (yhde-fcsan, ühe-ksa,
ühe-sa), qu\'elles restèrent ensemble même après leur séparation des lan-
gues ougriennes. Et ce second element seiuble être de la même origine
que celui des composés lapons (se) et des composés hongrois (tz ou c).
L\'analyse de ces composés finnois est donc tout a fait claire, puisque
leur premier element sont les mêmes mots que les simples pour 2 et 1.
Voila des langues qui avaient compté jusqu\'a 7, et qui, après avoir
adopté la methode décadique, se sont formé des mots pour 8 et 9, selon
la formule arithmétique : 2—10, 1—10.
Quelle raison a pu conduire les peuples qui parlent ces langues a cette
methode de compter, que je nomme heptadiqueï Cette question tres impor-
tante trouvera peut-être une solution satisfaisante dans les faits suivants. En
vogoul la semaine se dit sat, comme en hongrois elle se dit hét. Or sat
et hét signifient aussi 7. Cette dénomination n\'est pas empruntée a la Chré-
tienté, car les Vogouls étaient encoie païens il y a quelques dizaines
d\'années. Les Tatares, c\'est-a-dire les Turcs de la haute Asie, emploient
aussi Ie mot alna, qui signifie 7, pour la dénomination de la semaine.
Chez les Vogouls quatre semaines ou quatre sat font un mois, qui
compte 28 jours, et 13 mois font une année, qui compte 364 jours.
Cette année de treize mois se trouve chez les Vogouls de Konda, chez
ceux de Sosva, comme elle se trouve aussi chez les Ostjaques. Mais cette
année de 13 mois existait jadis chez tous les peuples dont les langues
ont des mots composés pour designer les nombres de 8 et 9, comme
cela est constaté par 1\'antique almanac estonien, dont Hupel a décou-
vert la première tracé chez les Estoniens de 111e d\'Oesel. »Les paysans
d\'Oescl ont un almanac a eux, pour lequel, ne sachant pas écrire, ils
ont choisi certaines figures, qu\'ils peignent sans aucun art sur 7 petites
planches liées par une ficelle. Sur treize pages de ces planches ils pei-
gnent 13 mois, chacun de 28 jours. Ils commencent chaque année plus
tard d\'un jour; c\'est-a-dire, il y a un jour qu\'ils ne comptent pas, ils sautent
un jour a la fin de 1\'année. («Alle Jahre fangen sie um einen Tag spiiter
-ocr page 174-
166
an zu rechnen" \'). Après Hupel on a déja trouvé 10 exemplaires de eet
almanac estonien. Chez d\'autres peuples finnois et chez les hongrois
on n\'cn a rien trouvé de semblable, mais dans leurs langues respectives
il y a des traces que cette année de treize mois ne leur a pas été in-
connue. Les Estoniens ne comptaient pas un jour entre la fin et Ie
commencement de l\'année, ils sautaient donc un jour. En santant un
jour, ils complétaient 1\'année de 364 jours par un jour, et 1\'année avait
365 jours. Ils pouvaient bien sauter aussi deux jours, pour completer
1\'année intercalaire. Le jour non-compté s\'appelle dans la langue estonienne
as tja paiva, qui signifie »jour sauté", ou »jour sautant". Maintenant
cette expression est appliquée a 1\'almanac chrétien, pour designer le jour
intercalaire (astja paiva) et 1\'année intercalaire (astja asta). — Les Fin-
nois appellent aussi 1\'année intercalaire karkaus vuosi, qui signifie »an-
née sauteuse".
Aussi le lexicographe finnois Ren val fait-il sur cette expression »kar-
kaus vuosi" la remarque: »Vox male ficta". L\'expression est vraiment
fausse pour designer 1\'intercalation, mais elle est tout a fait juste pour
exprimer le jour non-compté de 1\'ancienne année, dont Renval n\'a eu
aucune idéé. — En hongrois le jour intercalaire se dit szökónap=: »jour
sautant", et 1\'année intercalaire se dit szökS év = »année sauteuse".
Toutes ces expressions, »voces male fictae" selon 1\'opinion de Renval,
prouvent clairement 1\'existence de 1\'année de treize mois aussi chez les
Finnois et chez les Hongrois avant leur conversion a la religion chré-
tienne.
L\'année de treize mois est une année lunaire, la semaine de 7 jours
est une phase lunaire, le mois de 28 joursembrasse les quatre phaseslunai-
res. La methode de compter jusqu\'a 7, s\'est donc formée selon et d\'après les
phases de la lune, voila la raison qui a conduit les peuples finnois et
ougriens a la methode de compter par heptades.
Partout la lune a été le premier cbronomètre; on devrait donc pen-
ser que l\'année de treize mois existait aussi chez d\'autres peuples, ou
qu\'elle existe encore chez quelques uns. Jacques Grimm nous informe
que les anciens Germains ont eu l\'année de treize mois \'). En anglais
1)  Voir: Topographische Nachrichten von Lief- umi Ehstland. Gesamraclt und
herausgegeben dureb Aug. Wilh. Hupel. Dritter Band, Riga, 1782. Pag. 266 etc.
2)   > Da sich nach dem raondwechsel, der augensehtinliehe woehen darbietet, die zeit
leichter bestimmen lasst, so scheineu unsere vorfahren neben dem sonnenjahr für
den gemeinen gebrauch ein [mondjahr gekannt zu haben, dessen dreizehn monate den
-ocr page 175-
167
1\'année intercalaire se dit »leap year", dont la signification est: »année
sauteuse"; par Ie sens 1\'expression anglaise est donc identique avec les
expressions finnoise et hongroise, et elle est une preuve de 1\'existence
de 1\'année de treize roois aussi chez les anciens Angles. Les Mahométans
ont encore aujoard\'hai 1\'année luuaire, mais ils ne comptent pas treize
mois et n\'emploient pas la simple methode de sauter un ou deux jours
pour éviter la confusion resultante de 1\'année trop courte.
Eh bien, ne pourrait-on p?s trouver aussi des traces de compter par hep-
tades dans des différente» langues en dehors des langues finnoises et ou-
griennes ? Le mot sanscrit o$tau, Ie mot grec ixri, Ie mot latin octo
n\'ont-ils pas une forme pour le duel, et ne conservent-ils pas une r<5minis-
cence de ce qu\'exprime la formule arithmétique: 2—10?
On a voulu trouver une affinité entre les langues ougro-finnoises et
les langues dravidiennes de 1\'Inde meridionale. Voyons donc les numé-
raux du tamul et du telugu, principales langues dravidiennes.
Tamul:                                         Telugu :
1   ör, onru.                                            oka.
2  ir, iru.                                               rendu.
3  munru, mundru.                               mundu.
4  nalu, nangu.                                     nalagu.
5  eindu.                                                eidu.
6  ar, aru.                                             aru.
7  êru.                                                    edu.
8  ettu.                                                  enmidi.
9  onbadu.                                             tonmidi.
10 pattu.
                                                pati.
100 nuru.                                                 nuru.
1000 ajiram.
Le nombre 10 est pattu et pati. Le nombre 9 en tamul est onbadu,
dont 1\'analyse tont a fait claire montre les éléments: on = un, et badu
(pattu) = dix, c\'est-a-dire 1—10. Le nombre tamul ettu, qui signiiiu 8,
est un composé d\'en, qu\'on troure dans le 8 de la langue telugu, sa-
voir: en-midi, et qui ressemble aussi a on en tamul. Mais en cette lan-
gue iiii*\'ini! en-badu signifie 80 et en-nuru signifie 800. Ettu est donc une
tres forte contraction A\'en-pattu, ou d\'en-badu = 2—10.
zwölfen des sonncnjahres entsprechen. Die wiederkehrende periode von 28 tagen Hess
iliinim mênóths, manod". Deutsche Mythologie. Uritte Auflage. II. Band. Seite 671.
-ocr page 176-
168
L\'analyse des numéraux telugua 8 en-midi et 9 ton-midi n\'offre aucune
difficulté. Nous connaissona déja Ie premier element en, signifiant 2;
1\'élément ton se trouve aussi dans Ie tamul, ou ton-nüru veut dire
1 —100, maïs signifie 1(10)—100 = 90. Ton-midi cxprime donc la formule
arithmétiqne 1—10.
En passant je fais la remarque que quiconque compare les mots des
numéraux ougro-finnois et ceux du tamul et telugu, ne trouvera au-
cune affinité entre ces deux groupes de langues. Le seul mot pour 4 :
natu, nalugu montre quelque ressemblance au mot finnois ndja et hon-
grois négy: mais déja Aristote emploie eet adage: \\il* %i*.iSav oii leoul
exp z=
une seule hirondelle ne fait pas printemps.
La langue malaise parmi le groupe des langues polynésiennes, selon
1\'information reene par la bonté de M. Marre, exprime aussi les numé-
raux de 8 et 9 par des composés a la maniere des langues dravidiennes
et des langues ougro-finnoises. Je me permets de réproduire les numé-
raux 1—10.
1  sa, (isa).                                         6 anam.
2  duva, (rua).                                   7 tudju, tudjoh.
3  tiga, (telu, tolu).                           8 dulapan.
4  (pat), ampat.                                  9 selapan, sambüan.
5  lima (signifie aussi la main). 10 sa-puloh.
Sa-puloh signifie »un dix"; mais lapan, bilan signifient aussi »dix". Le
numéral dulapan = 8 est un coniposé de du, signifiant 2 et de lapan,
signifiant 10. Le numéral se-lapan = 9 présente la même analyse.
Dans toute 1\'antiquité le nombre 7 a été un nombre sacré, il joue
encore aujourd\'hui un grand röle dans les contes populaires hongrois.
Est-ce que cela ne se base pas aussi sur les sept jours des pbases lunaires?
Quoi qu\'il en soit, les composés des numéraux 8 et 9 dans les langues
ougro-finnoises, et dans chaque langue oü ils se trouvent, comme aussi
1\'année de treize mois, sont de précieux documents d\'une baute antiquité.
L\'heure étant trop avancée, M. Wjjnmalen réserve son mémoire pour
la séance prochaine.
QUATRIÈME SÉANCE.
Vendredi 14 Septembre a 2 h. de relevée.
Conformément a 1\'ordre du jour adopté 1\'ayant-veille, M. Long parle
sur 1\'importance qu\'il y aurait a réunir les proverbes et chansons popu-
-ocr page 177-
160
laires der possessions anglaises, hollandaises et russes en Oriënt, et sur la
meilleure methode a suivre dans ce but. Il s\'exprime dans les termes
aaivants:
In order to govern the masses well we must know them—a very dif-
ficult acquisition. In this respect proverbs afford some clue through the
labyrinth, reflecting as in a mirror the natural spirit and social position
of a people, throwing light on dark places in their history and geo-
graphy, as has been remarked of Welsh proverbs, »some of them took
their rise among the Druids long ere the Roman eagle had planted his
talon in England".
By their archaisms and allusions they afford a clue to the origin and
affinity of nations, a subject of increa9ing interest in these days of in-
ternational relations. In respect to language, Dr. Spitta Bey well re-
marks, v Proverbs give the vernacular full of sève and of movement, the
living language which has not changed for ages, they give the echoes
of many religious faiths, of ideas as old as the world".
This is not the day when knowledge is to be gleaned from books
only, as Book Worms and Grub Street would have it, there are promi-
nent the study of external Nature and of men, as well as the wide field
of traditional folk lore.
Orientalists have very properly bestowed much study on coins; but
coins will not give you an insight, as proverbs do, into the internal
history, manners, belief, opinions, and language of the masses, throwing
a ray of light on the history and emigrations of the various peoples of
the earth. An old writer remarks:
The people\'s voice the voice of God we call;
And what are proverbs bat the people\'s voice,
Coined tirst and current made by common choice?
Then gure they must have weight and truth withal.
The Brahmans and upper classes in India, as in other countries,
despise proverbs as vulgar; they act on the saying of Horace:
Odi profanum vulgus et arceo.
But the masses of the East think differently; the Arabs, for instance,
show their love for them by having entire books composed of proverbs
or proverbial sayings, and the Bengali women can fight each other, not
with the fist, but by pitching proverbs at one another.
-ocr page 178-
170
By a comparison of European and Asiatic proverbs we may be able
to throw some light on that obscure subject—the origin, affinity, and
emigration of nations froro Asia to Europe, giving us a peep into the
depths of time; the course of the Gypsies in Eastern Europe has thus
been traced by their proverbs, which are racy of the soil.
Benfey, in his preface to the Pancha Tantram, has pointed out the
connection between the fables of the East and West as Folk Lore So-
cieties are now doing; the same is appliuable to proverbs. In fact, the
roots of languages, the tales and proverbs of the people in East and
West, have much in common, and throw light upon one another.
Proverbs, which existed before books, have from the dawn of hoary
time been current among the people, and have been preserved as their
inheritance and heirloom when everything else—customs, land, religion—
have changed, and even when they die out in one country they are
preserved in another.
Yet even these are giving way with the picturesque dresses, the cu-
rious customs, the out-of-the-way customs, the romantic looking buil-
dings of the past, they are being swept into the gulph of oblivion by
the tide of modern innovation. This is the era of change and social re-
volution, Europe is fast coming to a dead level of customs, dress, etc,
the picturesque is passing away. The same applies to language, the
pithy expression, the nervous sayings, the fossil poetry of old saws, are
dying out. This is extending even to what has been called the unchan-
geable East; the schoolmaster and the missionary are abroad, and even
caste is decaying.
It is 43 years since I landed at Calcutta, and what changes have I
seen since then in India. The old pandits and kathaks, or story-tellers,
with their traditional lore handed down from the dim past, are fading
away liko dissolving views. Men like Raja Radhakant Dev, with his
Kalpa Drum, or great Sanskrit encyclopedia, are now almost extinct in
Bengal, and the old tolas, or Sanskrit Colleges, are in a galloping con-
sumption.
Now or never, therefore, must be our motto to rescue the proverbs
and folk lore of the East from oblivion.
I brought the subject of Eastern proverbs before the Oriental Con-
gress at Berlin two years ago, but I then propounded no definite scheme
of action. My object this time is that the subject should be presented
by this Congress to societies and influcntial authorities connected with
the Outch settlements in the East, British India and Rnssia, not exclu-
-ocr page 179-
171
ding France, Spain and Portugal, reque9ting thom to take steps for
obtaining a complete collection of the proverbial lore of their Eastern
subjects as a key to their past and present position, to their language
as well as to the promotion of antiquarian and historical research.
Though we have an illustrious roll of names of Oriental scholars con-
nected with proverbiology—the Roebucks, the Freytags, the Burkhardts—
of a past generation, and though we have had of late valuable contri-
butions in Chinese, Japanese, Malay, Arabic and Indian proverbs, yet
the journals of our Oriental societies have given comparatively little at-
tention to the subject.
We are, however, rich in collections of Arabic, Persian, and Hebrew
proverbs, and have lately had additions in Dr. Spitta Bey\'s Arabic Grammar,
where he gives 301 Arabic proverbs, and in the Arabic Grammar of
Muhammad Tantavy. From Sanskrit we have little hope, as the pandits
despised the people too much to recognise their proverbial wisdom, their
language would not acknowledge proverbs which scorned the stilted style
of pandits and pedants.
We want our attention particularly fixed on the aboriginal tribes of
the East; we have two valuable little works on this, the proverbs of
the Nilgherry hill tribes, and those of the Chittagang hill tribes.
I shall now review briefly the countries which are our field of action,
and we shall naturally begin with Holland. In a residence in India of
thirty years, I have taken deep interest in the history of the Dutch in
the East, who were our early rivals in India. At Cochin, in 1870, I
examined a valuable depository of records of the Dutch Government,
which I hope may be yet utilised.
Holland is pre-eminently the land of the people, who have shown their
power in defending themselves against the sand, the sea, and the Span-
iards, and it is for them to co-operate on this subject of proverbs, which
are the coins stamped with the people\'s thoughts.
I visited Portugal last year, and examined their libraries in search of
the proverbs of Portugal and of their foreign possessions, but with little
result; though the Portuguese were once such a power in the East, they
held little communication with the people, and employed the Inquisition
to crush out thought; thus, while the Portuguese have produced only
about a dozen works on proverbs, the Dutch have published more than
150, of which we have a list in that valuable work on Dutch proverbs
written by Professor Harrebomee.
The Dutch have, however, in a Colonial Empire in the East of 30,000,000,
-ocr page 180-
172
done a little in collecting the proverbs of their subjects; we may hope
much from a land which has produced many eminent Oriental savants,
the land of Vondel and Cats, of Erasmus1) and Schultens.
In your own city, Leyden, there has been published this year a book
on Eastern proverbs, by Dr. Carl Landberg Proverbes et Dictons du peuple
arabe.
He has taken the proverbs which are current arnong the people
and which have their interpretations affixed to them by the people
and not by labourers at the midnight lamp, developing the elephant
out of the depths of their consciousness. He went among the bakers,
the smiths, the sailors, the camelkeepers, on this search, and has given
us a bouquet scenting of the country where it has been collected, but
at times the odour is foul, indicating moral corruption—the Oriëntalist,
however, has to give the things as they are, »the heap of dung by the
side of the meadow decked with flowers". He found in Arabia, as many
have in Europe, that the slang or common language is instinct with
poetry.
British India, with its population of 250,000,000, one-fourth of that of
the globe, affords a vast sphere of labour; we have works on proverbs
in the Tamul »), Telugu, Urdu, Bengali, Mahratta, and Canarese, but
there is a wide field unexplored—the collection, publication, translation,
and interpretation of the proverbs of 250,000,000.
The Government of India is liberal in encouraging literary efforts, I
can bear personal testimony; I was for many years a member of the
Committee of the Bibliotheca Indica for pnblishing Sanskrit, Persian,
and Arabic texts, we received a grant of 500 rupees monthly for that
object. I was also in another Committee for collecting lists of Sanskrit
MSS. by paying agents for going through the country to examine the
libraries and purchase certain works; that was also paid for by Govern-
ment.
1)  Among the names which shone in the past among the writers on proverbs,
none come out with greater lustre than that of Erasmus, of Rotterdam, «magnum
et veneratile nomen",
distinguished in public life for the hrilliancy of his writings,
called an Ricyclopedia of Philology. TJsing the classics to cultivate a love of the
beautiful, he did not consider proverbs beneath his notice; he laboured for many
years on a vast work exhibiting deep research on Classical Proverbs. Though a bulky
and expensive book it went through forty-nine editions before 1703, and is still a
Standard; it appeared in 1500, fourteen years after the first work on Dutch proverbs
was published.
2)  Fercival\'s valuable collection of Tamul proverbs is of little use, as he has
omitted the interpretation in so many cases.
-ocr page 181-
173
Now, we need folk lore and pvoverbiology taken up, as Lieutenant
Temple and others are labouring in the cause, while the Bombay and
Bengal Asiatic Societies present useful agencies.
Itussia, from her position in Asia, could greatly assist—Turkestan,
Eiistem Asia, the Cancasus, the Tartar tribes present new and unex-
plored regions. Colonel Terentief gave me some years ago a valuable
collection of Turkestan proverbs he had published. The Russian Academy
and Russian Geographical Society might cooperate. Dahl, twenty years
ago, printed a collection of 25,000 Russian proverbs, and before that
Snegireff published a most interesting work in four volumes on the origin,
afiinity, and classification of Russian proverbs.
Franco, in Algeria, among the Arab and aboriginal tribes there in
Saigon and Bourbon, might co-operate with us; she has had eminent
writers on proverbs, foremost among whom is De Lincy.
I beg to bring forward the following resolution for the approbation
of this section of the Congress:
That the collection, interpretation and publication of the proverbial
literature, songs and folk lore of the Kast is urgent at the present time,
when Oriental society is in a transition state. Proverbial literature, han-
ded down from remote ages through the memory of the people, eluci-
dates in many points the social conditions, feelings, and opinions of the
masses, besides throwing light on various questions of philology, archajology,
and history.
The rescuing from oblivion of those Eastern traditions can best be
canied out by a Committee drawing up a circular on the above basis,
to be transmitted to learned Societies in India, Holland, France, and
Russia, to Oriental Societies, to persons engaged in cducation, to editors
of newspapers and periodicals, and Chistian missionaries.
That the proverbs be collected as far as possible vinder the following
heads:
Aboriginal Tribes,                             Co-operation,
Agricultural Classes,                          Courage ,
Age and Youth,                                 Covetousness and Money,
Anger and Hate,                               Change of Customs,
Animals, Birds and Fishes,              Death and Life,
Classes in Society,                             Doctors and Medicine,
Clergy and Sects,                              Envy and Hatred,
Commerce,                                         Family Relations and Home,
-ocr page 182-
174
Festivals and Holy Days,                  Monks and Ascetics,
Uluttony and Drnnkenness,               Parents,
Government and Government Offi- Persons and Places,
cials,                                               Plants and Trees,
Gratitude,                                           Professions and Trades,
Health,                                               Prudence,
Hope and Faith,                                Purity,
Ignorance and Knowledge,                Punctuality and Opportunity,
Industry,                                             Races, Tribes and Castes,
Langaage Archaisms,                         Times and Seasons,
Landlord and Peasant,                      Tongues and Dialects,
Law, Lawyers and Justice,                Village Systems,
Love and Marriage,                           Weather Wisdom,
Master and Servant,                          Wit,
Moderation and Temperance,            Women.
M. Ie Président Favbe fait observer qu\'une ample collection de pro-
verbes malais a été publiée d\'abord par M. Klinkert, puis par lui-même
dans sou Dictionnaire malais-francais. M. Humme mentionne également
un Kecueil spécial de proverbes javanais pnblié par S. Keizer.
M. van Musschenbroek rcconnaït qu\'on a déja rassemblé beancoup de
données sur Ie sujet indiqué, mais ce qui a été publié est disséminé dans
différentes revues, et une grande partie en est resté généralement peu
connu. En considération de la grande importance philologique et ethno-
graphique des proverbes et dictons, M. van Musschenbroek propose:
Que la section émette Ie vceu que 1\'on adresse a chacun des gouver-
nements qui possèdent des colonies dans 1\'Orient, et a chaque société
oriëntale, la demande de faire rassembler et publier tous les proverbes,
chansons et traditions des peuples, pendant qu\'il est encore possible de
Ie faire.
Cette proposition, appuyée par MM. Shyamaji Krishnavarma, Leitner
et G. Oppert, est adoptée a 1\'unanimité.
M. B. F. Maiihes parle de ce qui appartient en propre auz fêtes et
cérémonies des Macassares et des Bouguis et qu\'on ne retrouve pas, ou
qu\'on ne retrouve que fort rarement chez les autres habitants de l*Ar-
chipel indien. Il décrit les différentes manières dont les jeunes gens font
la cour aux jeunes filles, les formalités qui precedent Ie mariage, leseé-
rémonies des épousailles et celles de la dissolution du mariage; puis tont
-ocr page 183-
115
ce qui se fait a 1\'égard des nouveau-nés, la cérémonie de la circoncision
et du limage des dents. M. Matthea fait ressortir particulièrement que
la population du midi de Célèbes observe tres ponctuellement les pré-
ceptes de 1\'Islam, mais qu\'elle n\'y comprend pas grand\'chose et qu\'elle y
mêle beaucoup de superstitions et de pratiques païenues. On en a un
exemple remarquable dans la cérémonie des petits cailloux consacrés
qu\'on jette dans les tombaux de personnages distingués.
M. Juynboll témoigno Ie haut intérêt qn\'il prend aux remarquables
recherches de M. Matthes, mais il fait observer qu\'une partie des usages
cités par lui nV\'st exclusivement la propriété ni des Bouguis, ni même
des peuples d\'Iosulinde, mais qu\'ils appartiennent a tous les Moslems du
temps présent, et qu\'on trouve même en Egypte plus d\'une coutume que
M. Matthes croit être particuliere aux Bouguis. M. Juynboll exprime Ie
voeu que ceux qui étudient cette matière veuillent avoir soin de distin-
guer avec exactitude ce qui est purement local de ce qui est commun
a plusieurs contrées, procédé critique qui, loin de déprécier Ie travail
des explorateurs comme M. Matthes, ne fera qu\'en augmenter la valeur.
Le mémoire de M. Matthes paraitra dans les Actes du Congres.
M. Wijnmalen lit un mémoire sur les mérites de Frédéric de Hout-
man, 1\'auteur du plus ancien dictionnaire malais, frère de Corneille de
Houtman et gouverneur des Molucques de 1613—1625. Ce mémoire sera
publié dans les Travaux du Congres.
Avant de prononcer la clóture de la séance, M. le Président remercie
les membres, en son propre nom et au nom des autres membres du
Bureau, de la bienveillance et de 1\'appui qu\'ils n\'ont pas cessé de leur
donner. M. Vreede répond par quelques paroles cordiales.
-ocr page 184-
SÉANCE DES PRÉSIDENCES RÉUNIES.
Le vendredi 14 Septembre, a midi, se sont réunis en séance a part
les présidents des Congres précédents, représentés par MM. de Rosny et
Dillmann, les présidents et les vice-présidents des sections, les délégués
officiels des gouvernements et les membres du Bureau.
L\'ordre du jour comprend:
1°. L\'examen de la proposition de Goeje.
2°. Les propositions a faire touchant 1\'endroit et 1\'époque de la réunion
de la prochaine session du Congres.
Le Président a recu la lettre suivante de M. le Comte de Marsy:
Monsieur le Président,
Permet tez-moi de vous soumettre quelques observations au sujet du
V03U formule par M. de Goeje, dans la première séance du Congres et
qui doit, si le bureau le juge convenable, être soumis samedi aux déli-
bérations du Congres.
D\'abord la proposition de M. de Goeje n\'est-elle pas destinée a en-
trainer de graves conséquences? Car, si, a 1\'imitation de ce qui se fait
dans plusieurs états continentaux, les manuscrits des grandes bibliothè-
ques sont envoyés a 1\'étranger pour y être mis a la disposition des sa-
vants qui s\'occupont de travaux importants, n\'a-t-on pas a craindre que
les savants de 1\'Amérique, des Colomes, ne réclament une faveur analogue
et que des manuscrits ne soient ainsi éloignés de leurs depots pendant
des mois entiers et soustraits, pour 1\'utilité d\'une seule personne, a tous
les lecteurs qui viennent les consultor sur place ?
D\'autre part, si des manuscrits peuvont, sur le continent, voyager
nans inconvénient dans les valises diplomatiques et, une fbis arrivés,
rester en depot dans les bibliothèques, qui se les incorporent provisoire-
ment et les gardent avec le même soin que leurs propres richesses, les
-ocr page 185-
177
voyagea par nier, 1\'envoi direct a des particuliere ne peuvent-ils pas étre
souvent des causes de dégradation pour des ouvrages que leur vieil-
lesse rend souvent fragiles et peu résistants?
Mais Ie bureau du Congres saura mieux que nioi apprécier ce qu\'il con-
vient de décider sur Ie principe, et Ie but principal de cette note est
de lui proposer, si Ie voeu de M. de Goeje doit être mis aux voix, de
Ie généraliser et de ne pas lui donner un caractère spécial a regard
d\'un seul établissement scientifique. Il suffirait, je crois, d\'exprimer Ie
désir, qu\'a 1\'exemple de ce qui se fait, notamment, en France, en Russie,
en Allemagne, en Autriche, etc, les grands établissenients scientifiques
des divers pays entrent dans la voie proposée, en mettant a la disposU
tion des savants qui ne pourraient se déplacer, et dans des cas excep-
tionnels, leurs manuscrits, qui seraicnt, non pas conSés directement a ces
savants, mais placéa provisoirement dans de grandes bibliotbèques de
1\'Etat empvuntcur, oü ils seraient consultés comme les livres de ces bi-
bliothèques.
Veuillez agréer, Monsieur Ie Président, 1\'hommage de mes sentiments
respectueux.
M. be Goeje, tout en reconnaissant 1\'excellence des intentions de
M. de Marsy, ne croit pas que ce soit au Congres a énumérer les diffi-
cultés qui pourraient être soulevées contre la réalisation du voeu, et dit
qu\'a son avis une généralisation du voeu ne servirait qu\'a 1\'atfaiblir.
M. Barbier de Meynard partage 1\'opinion de M. de Goeje. Il ne sau-
rait approuver une généralisation du voeu telle que M. de Marsy la pro-
pose. Quant aux difficultés pratiques qu\'il faudra surmonter pour Ie réa-
liser, elles ne doivent pas empêcher Ie Congres de Ie faire entendre.
M. Favke propose un changement de rédaction auquel M. de Goeje
donne son assentiment\').
M. Cust exprime sa conviction qu\'une lettre particuliere du président
a M. Gladstone augmenterait les chancea de voir réaliser Ie vceu du
Congres.
M. Rost a écrit sur cette affaire a M. Bond, bibliothécaire en chef
du Musée britannique, et a 1\'espoir que M. Boud appuiera Ie voeu.
1) La [ii\'oposition a été reproduite dans Ie compte rendu de la séance d\'ouverture
sous la formc modifiée soua laqaelle elle a été votóe. D\'après la rédaction primitive,
on aurait la: «paissent obtenir Ie prut des manuscrits dont ils auront besoin pour
leurs études, sous les conditions de garantie qui sont ailleurs en usage". d. G.
12
-ocr page 186-
178
Pluaieura membres encore se prononcent en faveur de la proposition ,
après quoi il est décidé a runanimité d\'en recommander 1\'adoption a
1\'assemblée de samedi.
M. Büuler , délégué de 1\'Autriche, et parlant aussi au nom de son
co-délégwé, M. Muller, propose que la prochaine ssssion du Congres ait
lieu a Vienne en 1886. Son gouvernement 1\'a autorisé a faire cette pro-
position. L\'assemblée décide que cette proposition sera faite au Congres
dans la séance de clöture et désigne, pour faire partie du Comité d\'or-
ganisation du septième Congres, avec Ie droit d\'assumer d\'autres mem-
bres dans Ie Comité, MM. von Kremer, Fr. Muller, Reinisch, Bühler,
D. H. Muller et Karabacek.
-ocr page 187-
SÉANCE DE CLOTURE.
La séance de clóture a eu lieu, toutes les sections réunies, dans la
»Stadsgehoorzaal", samedi 15 Septembre, i 1} henres, sous laprésidence
de M. Kuenen, Président du Congres.
Après avoir ouvert la séance, M. Ie Président rappelle que depuis la
séance d\'ouverture plusieurs ouvrages ont été oiferts au Congres; les ti-
tres en ont été publiés dans les bulletins qui se trouvent entre les mains
des membres. Le Président remercie les donateurs au nom du Congres
et ajoute que la liste des dons reyus pendant les deux dernièresjournées
se trouvera dans le N°. 7 du Bulletin.
Le Président fait part a 1\'assemblée d\'une lettre de M. le Ministre de
1\'Intérieur accompagnant 1\'envoi de 30\' exemplaires du «Catalogue des
Cylindres Orientaux du Cabinet Royal des Médailles de la Haye, par
M. Joachim Menant" (La Haye, Imprimerie de 1\'État, 1878). M. le
Ministre les met a la disposition de ceux des membres du Congres qui
en ont besoin pour leurs études ou qui voudraient en enrichir la Bibli-
othèque de leur université. Les membres qui désircnt profiter de cette
oft\'re généreuse sont priés de s\'adresser, immédiatement après la clóture
de la séance, au Bureau, qui se fera un devoir de transmettre au Ministre
1\'expression de leur reconnaissance.
La proposition de M. de Goeje a été cxaminée par le Conseil des
Présidences réunies avec les délégués des Gouvernements et le Bureau.
Le Président a fait au sein du Conseil lecture d\'une lettre de M. le
Comte de Marsy, membre du Congres, par laquelle celui-ci propose de
généraliser le vceu. M. de Goeje a persisté a penser qu\'il valait mieux
en maintenir le caractère spécial et le Conseil unanime s\'est range a son
avis. Toutefois la rédaction primitive en a été légèrement modifiée, de
-ocr page 188-
180
sorte que la proposition, felle que M. Ie Président a 1\'honneur de la
soumettre ii 1\'assemblée, est de la teneur suivante:
>Qne Ie Congres émette Ie vceu que, dorénavant, les savants qni seront
empêcbés de se rendre en personne au Musée Britannique puissent être
mis a même de consnlter dans leur propre pays les manuscrits dont ils
auront besoin pour leurs études, sous les conditions de garantie que
MM, les Trustees jugeront nécessaires; que 1\'assemblée autorise Ie Conseil
a soumettre ce vceu a MM. les Trustees du Musée britannique, a prier
ceux-ci, au nom du Congres, de Ie prendro en bienveillante considération,
et a solliciter leur puissante intervention auprès du Gouvernement bri-
tannique en faveur de la réalisation de ce vceu".
Des applaudissements prolongés accueillent cette proposition, que l\'as-
semblée adopte a 1\'unanimité.
M. Ie Président soumet a 1\'assembléc Ie vceu suivant, formule par la
section de 1\'Asie centrale et de l\'Extrême-Orient (Bulletin N°. 4, p. 4):
>Le Congres des Orientalistes, convaincu de 1\'urgence d\'un dictionnaire
chinois-anglais ei anglais-chinois complet et a la bauteur des exigences
scientifiques et pratiques actuelles, s\'adresse au Gouvernement de Sa
Très-Gracieuse Majesté, la Reine U\'Angleterre, avec la pressante prière
de vouloir nommer une commission spéciale composée des sinologues les
plus émiuents tant en Europe, qu\'en Amérique et en Chine, qui se par-
tageront la tsiche de compiler un Dictionnaire Chinois-Anglais et Anglais-
Chinois
complet dans Ie eens du grand dictionnaire sanscrit publié par
MM. Boethlink et Roth, sous les auspices du gouvernement russe".
M. Schlegel ayant obtenu la parole pour expliquer la methode a suivre
dans la composition du dictionnaire désiré, dit:
Messieurs,
La proposition que vous venez d\'entendre, faite par moi dans la sec-
tion de 1\'Asie centrale et de 1\'Extrême Oriënt, a été adoptée a l\'unanimi-
tée par les membres, qui sont tous convaincus de 1\'urgence d\'un dicti-
onnaire cbinois étendu.
Les dictionnaires actuels sont suffisants pour déterminer la signifiration des
mots, mais ce n\'est pas la tout ce qu\'il nous faut a nous autres Sinologues.
On ne rencontre que rarement dans nos ouvrages européens des allusions
classiques ou anecdotiques, tandis qu\'en Chine les livres fourmillent
littéralement de pareilles allusions, soit historiqnes, soit anecdotiques,
-ocr page 189-
181
soit religieuses, soit superstitieuses, soit botaniques, soit zoologiques ,
etc., allusions qui souvent sont de véritables piéges pour Ie lecteur,
et que les dictionnaires actuels n\'expliquent point, ou très-rarement.
Ce qu\'il nous faut, c\'est donc un dictionnaire encyclopédique, contenant,
soit in extenso, soit en renvoyant aux ouvrages originaux, 1\'explication de
toutes ces allusions couvertes qu\'on rencontre dans les ouvrages chinois.
Les Chinois eux-mêmes ont compilé de nornbreux ouvrages de référence, oü
ces allusions sont expliquées; niais ces ouvrages étant compilés sans
système ou methode, sont une uier-a-boire pour Ie lecteur, qui perd un
temps énorme a chercher Ie fait désiré que, souvent encore, il ne peut
trouver faute d\'un fil conducteur dans ce labyrinthe. L\'insuffisance
de nos dictionnaires sous ce rapport a été la cause d\'une foule de
fautes et de mauvaises traductions de la part même de Sinologues tres
distingués, et a été la source de plusieurs malentendus Bérieux et dé-
plorables entre des savants tres honorables et respectés; malentendus qui
ont souvent jeté une tache sur leur caractère personnel. Quant aux dic-
tionnaires Anglais-Chinois, ils sont encore plus défectueux, de 1\'aveu
même de leurs auteurs, qui ne se sont point fait illusion sur une tache
qu\'ils prirent a eux seuls sur leurs épaules, tandis qu\'il aurait fallu une
phalange de savants a compiler un pareil dictionnaire.
Je vois prie donc, Messieurs, de vouloir bien donner votre sanction
au voeu émis par la 4° section en vous réunissant a la proposition a
faire au Gouvernement britannique qui, vu 1\'importance extreme d\'un
pareil ouvrage, n\'hésitera point, u ce que nous espérons, a donner son
secours matériel il une entreprise trop formidable pour les forces indivi-
duelles des auteurs et des éditeurs.
Le vu-u est adopté a 1\'unanimité par l\'assemblée.
M. le Président communiqué a l\'assemblée que la séance du Conseil
des Présidences réunies a été spécialement consacrée a la question du
choix provisoire du lieu de réunion de la prochaine session du Congres.
Il a 1\'honneur de soumettre a l\'assemblée les conclusions suivantes:
1.   La session prochaine aura lieu en Autriche, dans la ville de Yienne,
en 1886.
2.   Le comité d\'organisation sera composé de MM. le baron von Kremer,
Friedrich Muller, Leo Reinisch, George Bühler, David Heinrich Muller,
Joseph Karaba^ek, avec la faculté de cooptation.
M. IJüiii.ek , délégué du gouvernement autrichien, déclare que M. lo
-ocr page 190-
182
Ministre des Cultes et de 1\'Instruction publique 1\'avait chargé de porter
a la connaissance du Congres que Ie gouvernement de S. M. 1\'Empereur
serait heureux si 1\'Autriche était choisie comme lieu de réunion du pro-
chain Congres.
L\'assemblée accueille les propositions du Conseil avec enthousiasme et
les adopte par acclamation.
L\'ordre du jour étant épuisé, Ie Président monte a la tribune et adresse
a l\'assemblée Ie discours suivant:
Messieurs,
Je n\'abuserai pas de votre attention. Mais il me semble que nous ne
pouvons pas nous séparer sans nous être recueillis pendant quelques in-
stanta.
Je n\'essaierai pas de vous présenter uu résumé de vos travauz, et je
suis certain que chacun d\'entre vous m\'approuvera de m\'en abstenir.
Ce n\'est ni par hasard ni par caprice que Ie Congres a commencé par
se diviser en cinq ou, si vous voulez, en six sections. La science orien-
tale n\'en reuferme pas un moindre nombre. Au sein même des sections
il se forme de toute nécessité de nouvelles subdivisions, dont chaque
membre enfin a sa spécialité a lui, sur laquelle il est seul juge compé-
tent. Tel est Ie caractère de la science moderne, et les études orientales
n\'auraient pas pu ne pas s\'y conformer pour leur part. Mais comment
oserais-je alors entreprendre de vous tracer un tableau de tout ce qui
s\'est passé dans toutes les sections et de vous en signaler la valeur
scientifique? Quand même il y aurait un homme capable a lui seul de
s\'acquitter de cette tache, qui de vous serait désireux de 1\'entendre?
Quand les travaux de notre Congres se trouveront entre vos mains, vous
prendrez la liberté de n\'en lire qu\'une faible partie et vous vous abstien-
drez de porter un jugement sur tout Ie restc. Je serais donc obligé de
me bomer a vous donner la quintessence de nos Bulletins, qui a leur
tour ne contiennent que des titres. Mais personne d\'entre vous ne voudrait
m\'imposer ce devoir.
Tacherai-je donc de déduire des travaux de vos sections quelques con-
clusions générales par rapport a la marche de nos études et de leur état
actuel? Je crois qu\'il serait dangereux de 1\'entreprendre. Aussi bien que
dans la composition du Congres, Ie hasard joue un röle dans Ie choix
des sujets qui sont mis a l\'ordre du jour, et on risquerait de se tromper
si 1\'on voulait interpréter logiquement ce qui en réalité n\'a pas un sens
-ocr page 191-
183
si profond. Nous avons pu remarquer de nouveau que ce sont surtout
les branches les plus jeunes de nos études qui donnent lieu dans noa
séances a d\'intéressantes Communications, soit sur les inatériaux récem-
ment découverts, soit sur la methode qu\'il faut suivre pour en faire
usage, methode qui naturellement ne s\'est pas encore fixée, comme c\'est
Ie cas dans les autres département*, parvenus, si j\'ose m\'exprirnerainsi,
a 1\'age mür. Mais c\'est la une observation que nous avions faite aupara-
vant déja et qui certes ne demande pas de plus amples développements.
Il 7 a une these cependant, qui, si elle n\'avait plus besoin d\'être
démontrée, s\'est trouvée de nouveau confirmée d\'une maniere eclatante
par notre Congres, la these de 1\'utilité de nos réunions. M. de Rosny n\'en
a dès Ie commencement point douté et il jouit maintenant de la grande
satisfaction de voir tout Ie monde de son avis. Serait-il nécessaire de
vous rappeler mainte discussion a laquelle voue avez assisté ou pris part
vous-mêmes dans vos sections? Qu\'un seul exemple suffise. Dans la sec-
tion arabe un de mes compatriotes vous communiqué les résultats de
ses études sur la musique des Arabes, et aussitöt se lèvent tour a tour
après lui nn Francais, un Suédois et un Allemand pour lui faire part de
ce qu\'ils ont vu et entendu eux-mêmea dans différentes parties de 1\'Orient.
Ex uno discite omnes.
Et cependant ce que je viens de dire n\'est pas encore Ie principal.
Les fruits d\'une réunion comme la nötre se récoltent, non pas dans les
séances générales et publiques, ni dans les sections, quoiqu\' ils y soient
déja beaucoup plus abondants, mais surtout en dehors des assemblees
officielles. C\'est la vieille histoire de »ce qu\'on voit et de ce qu\'on ne
voit pas". Si je ne me troupe, Messieurs, c\'est surtout a ce point de
vue de 1\'utilité latente et privée que notre Congres a été un grand suc-
cès. Tout devait concourir a ce résultat. Dans une grande cité on ne se
trouve un instant que pour se perdre aussitöt. Mais dans une petite
ville comme la nötre on est et 1\'on vit vraiment ensemble, et 1\'on au-
rait même de la peine a s\'éviter. Mais qui d\'entre nous s\'y est appliqué
pendant ces jours? Supposez que quelqu\'un en eut eu 1\'envie, l\'atmos-
phère dans laquelle il respirait 1\'aurait guéri. Car c\'était une atmosphère
saturée, pour ainsi dire, de 1\'esprit d\'hospitalité, de bienveillance et de
bonhommie, et elle pénétrait par tous les pores de notre être jusque
dans Ie cceur même. Messieurs, je n\'insiste pas. Mais je me crois auto-
risé a dire que dans les jonrnées que vous avez passées ici, non seule-
mi\'nt des amitiés d\'ancienne date se sont renouvellées, mais qu\'encore
de nouveaux liens se sont formés et que beaucoup de malentendus se
-ocr page 192-
181
sont dissipés pour faire place a cette estime réciproque, qui seule a droit
de cité dans la science. »Ich kenne in der Wissenschaft keine Gegner,
nur Mitarbeiter".
Ce ne sera pas m\'écarter des considérations de cette nature que
d\'ajouter quelques mots sur un fait d\'une haute importance pour nos
études dont j\'ai eu 1\'honneur de vous faire part au banquet d\'hier. Il
semble ne pas appartenir a »ce qu\'on ne voit pas" et néanmoins il s\'y
rattache étroitement. Je veux parier de 1\'acquisition faite par Ie Gouver-
nement néerlandais, pour la Bibliothèque de notre université, de l\'inté«
ressante collection de manuscrits arabes que notre ami Ie Sheikh Atnln
al-Madani avait vendue a la maison Brill et que celle-ci a bien voulu
offrir en premier lieu a notre Gouvernement. Vous avez chaudement,
Messieurs, applaudi cette communication. Sans doute c\'était pour féli-
citer notre cher ami de Goeje du succes de ses efforts. Mais c\'était en
inrnii\' temps une preuve que vous considérez comme acquis a vous tous
ce qui désormais appartiendra a un seul; une preuve que 1\'adage >inter
amicos omnia communia" exprime a vos yeux la vérité uu" me. Nous vous
en félicitons, Messieurs, et nous vous promettons que 1\'expérience ne
vous démentira pas. Vous avez applaudi Ie Ministre de 1\'Intérieur et vous
avez bien fait, car c\'est son acte personnel, Ie mérite en est a lui et
ne sera jamais oublié par 1\'Université de Leide. Mais perinettez-nous de
dire que Ie Congres y est pour beaucoup et que, sans affaiblir notre
rcconnaissancc envers M. Heemskerk, nous vous savons gré, a vous aussi,
du don qui nous a été fait. Oui, il y a ici autre chose encore qu\'une
coïncidence de temps. Le Ministre, organe de 1\'opinion publique, s\'est
plu a nous témoigner la sympathie du pays tout entier; il a voulu nous
laisser une preuve matérielle et durable de votre présence parmi nous;
il vous dit que l\'hommage rendu par vous a notre passé et a nos faibles
efforts est hautement apprécié par la Néerlande.
En flnissant j\'ai a vous offrir mes remerciements personnels. Plusieurs
fois pendant ces journées j\'ai eu 1\'honneur d\'être 1\'organe de votre re-
connaissance pour 1\'accueil qu\'on vous a fait. Je n\'en renouvellerai pas
les protestations. Ce serait comme si parmi ceux a qui je m\'adressais il
y en avait qui doutaient de notre sincérité, ce que j\'aime a croire im-
possible. Mais vous tous, Messieurs, vous avez droit a 1\'expression de
ma gratitude personnelle. Une perte cruelle et irréparable que j\'ai subie
il y a six mois m\'avait inspiré le désir, si ce n\'est de me soustraire a
toute participation au Congres, du moins de n\'y prendre part que comme
simple membre. Ce désir, je 1\'ai refoulé vers le fond de mon cceur, parce
-ocr page 193-
185
que je croyais voir clairement qu\'il y avait ici un devoir a remplir au-
quel il ne m\'était pas permis de me refuser. On ne se repent pas de ce
qu\'on a entrepris pour un tel motif. Mais, quant a moi, j\'en ai été ré-
compensé bien au dela de mes mérites, et c\'est vous, Messieurs, qui
avez été, par votre indulgence et par votre bonté, les dispensateurs de
cette récompense. Recevez 1\'assurance de ma vive gratitude!
Le moment de nous séparer s\'approche, et c\'est toujours triste de de-
voir se dire adieu. Mais nous savions d\'avance que nous ne serions ré-
unis que pour quelques jours fugitifs et nous sentons d\'ailleurs qne nous
devons retourner a nos postes. En outre si ce Congrès-ci disparait, un
autre se montre déja a 1\'horizon. Nous sommes obligés de nous dire
adieu, mais nous avons lo droit d\'ajouter: Au revoir a Vienne!
L\'assemblée témoigne par de longs applaudissements la sympathie avec
laquelle elle a suivi le discours de M. le Président. Puis, la parole est
accordée successivement a MM. de Laat de Kanter, bourguemestre de
Leide, van Geer, recteur de l\'Université de Leide, et Ch. Schefer, délégué
du Gouvernement francais.
M. de Laat de Kanter:
Messieurs,
Je demande votre attontion pour quelques instants pour accomplir un
devoir de reconnaissance.
Votre décision de designer Leide comme lieu de réunion de votre sixième
Congres nous a fort réjouis et honorés. Toutefois nous ne nous en dissi-
mulions nullement les difficultés.
L\'honneur de vous recevoir nous imposait celui de bien faire réussir
votre Congres.
Dans quelques jours vous serez dispersés vers tous les points du globe.
Quelle sera 1\'impression qui vous restera du Congres? La réponse è. cette
question est du plus grand intérêt pour les habitants de Leide, que je
représente en ce moment.
Messieurs, si je ne me trompe pas tres fort, cette réponse sera: Le
sixième Congres des orientalistes a en un grand succes.
Si vous êtes tous d\'accord sur ce point, je suis sur que vous ne dif-
férerez pas avec moi si j\'attribue ce succes a, votre Comité d\'organisation.
Je n\'aurai pas besoin de vous énumérer ce qu\'il a fallu de travail et
d\'activité pour faire marcher tout ce qu\'il faut pour un congres semblable a
celui qui va flnir. Et bien Messieurs, vous avez tous vu et êtes a même
-ocr page 194-
186
de juger de quelle maniere excellente votre Comité d\'organisation a rem-
pli sa tres difficile tacbe. Si donc Ie nom de la yille de Leide eat
dorénavant accompagné pour vous d\'un agréable souvenir, ce sera au
Comité d\'organisation que nous autres habitants de Leide en serons rede-
vables.
Je demande donc la permission d\'exprimer au nom de la villc de
Leide la vive reconnaissance qu\'elle doit au Comité d\'organisation et je
Ie prie d\'accepter ses sincères remerciements pour tout ce qu\'il a fait pour
faire réussir Ie Congres.
M. van Geeh:
Indien ik, M. de V., thans het woord voer in de Nederlandsche taal,
is het niet uit gebrek aan deferentie jegens zoovele vreemdelingen, die
wij om ons heen zien; doch er zjjn omstandigheden in bet leven, waar-
bij men zjjne gevoelens alleen in zjjne moedertaal, die ons toch boven
alles dierbaar is, kan uitdrukken.
Zulk eene omstandigheid doet zich thans voor, daar ik tot u spreek
als Rector der Leidsche Universiteit en mij voornamelijk richt tot u,
waarde Voorzitter, en tot onze ambtgenooten, leden van dit Congres.
Ik wensch U en hun toe te brengen: een woord van hulde en een woord
van dank.
Hulde wegens de voortreffelijke leiding en den goeden afloop van het
Congres, hetgeen voornamelijk aan U en de leden van het Comité, die
zich hiervoor zooveel moeite hebben gegeven, te danken is.
Een woord van dank vooral; — niet alleen voor de eer mg en den
Secretaris van den Senaat bewezen door ons tot Eereleden van dit Con-
gres te benoemen; — eene onderscheiding die door ons hoog werd ge-
waardeerd en ons in staat stelde de openbare zittingen en feestelijkheden
bjj te wonen — voornameljjk echter breng ik U dezen dank namens onze
hoogeschool voor de voortreffelijke wijze, waarop door U en onzo ambt-
genooten, beoefenaars der Oostcrsche talen, hare eer ia opgehouden. Of-
schoon vreemdeling op dit gebied en dus buiten staat den arbeid en de
resultaten van het Congres te beoordeelen, weet ik toch door de buiten-
landsche geleerden, met wie ik deze week dagelijks verkeerde, en door
de stukken, die van het Congres uitgingen, hoe de studie der Oostersche
talen, steeds met voorliefde aan onze hoogeschool beoefend, niet alleen
met onverminderden jjver wordt voortgezet, maar zelfs in diepte en om-
vang heeft gewonnen. Want tegenover de enkelen, die vroeger aan deze
studie hunne krachten wijdden, wijzen wij thans op eene breede rij van
-ocr page 195-
187
mannen, die zich op de verschillende takken dezer wetenschap toeleggen
en haar naar alle richtingen trachten uit te breiden.
Zoo gaan de vreemdelingen van hier, versterkt in de waardeering on-
zer universiteit, en zullen haar goeden naam wijd en zijd verkondigen.
Op die wjjze hebt Gjj, M. de V. en waarde ambtgenooten! u verdien-
stelijk gemaakt niet alleen jegens onze hoogeschool, maar ook jegens het
geheele vaderland, waarvan de roem op wetenschappelijk gebied hier zoo
schitterend is gehandhaafd!
M. Schefee:
Mcssieurs,
Au moment de nous séparer je vous demande d\'exprimer par un vote
d\'acclamation nos vifs remerciments a 1\'honorable président du Congres,
au secrétaire général et auz membres du comité d\'organisation. Leurs
soins éclairés et constants ont assuré Ie succes du sixième Congres in-
ternational des orientalistes.
Le Président ayant remercié les orateurs, tant personnellement qu\'au
nom du Bureau, déclare close la 6°" session du Congres. La séance est
levée a 2\\ heures.
-ocr page 196-
LISTE DES OUVRAGES
OFFERTS AU
6ME CONGRES INTERNATIONAL DES ORIENTALISTES
RÉUNI A LEIDE.
Par 1\'auteur, M. Abel, Dr. Ph.:
Ueber den Gegensinn der Urworte. Leipzig 1884. 8°.
Par 1\'Academie des Insoriptions et Belles Lettres a Paris:
Corpus Inscriptionum Semiticarum ab Academia Inscriptionum et Lit-
terarum huma nioniiu conditum atque digestum (Ed. E. Itcmui)
Pars I, Inscriptiones Phoenicae. 1, fase. 2. Paris 1883. Fol.
Par 1\'auteur, M. Arthur Alric:
Les Pèlerius musulmans au tombeau de Moïse. Montpellier 1882. 8°.
Par les éditeurs, MM. A. Asher & Co. de Berlin:
Prospectus de la Publication »Persepolis", entreprise d\'après Ie vo3u
émis par la 5e session du Congres des Orientalistes, mais jusqu\'ici
insuffisaminent appuyée.
On n\'a imprimé que 105 exemplaires de eet ouvrage.
Par 1\'auteur, M. de Biborstein Kazimirski:
Dialogues francais-persans précédés d\'un précis de la grammaire per-
sane et suivis d\'un vocabulaire francais-persan. Paris 1883. 8°.
Par la Bibliothcquc de PTJiiivorsitó Royale de Leide:
Lovini Warneri de rebus Turcicis epistolae ineditae. EdiditG.N.
du Rieu. Lugd. Bat. 1883. 8°.
Catalogue des livres Chinois qui se trouvent dans la Bibliothèque de
1\'Université de Leide (par G. Schlegel). Leide 1883. 4°.
-ocr page 197-
18!)
Par la Bibliothèque Royale de Stockholm:
Catalogue de la Bibliothèque Japonaise de Nordenskiöld, coordonnd,
revu, annoté et publié par Leon de Rosny, et précédé d\'une
préface par d\'Hervey de Saint-üenys. Paris 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. A. Bourquin:
Dharmasindhu, or the Ocean of Religious Rites, by the Priest Kasi-
natha. Translated from the Sanscrit and commented upon by the
Rev. A. Bourquin.
Reprinted from the Bombay Brandt Royal Asiatic Society\'s journal, 1881,
1882.
Brahma Karma, ou les rites sacrés des Brahmanes, traduction et
transcription des calendriers indous, par A. Bourquin.
Seulcment les pages 1—96. Cette traduction paraitra dans Ie VII Vol. des
Annales du Musée Guimet. — la transcription du texte Sanskrit est sous
preste.
Calendrier Indou. Shaka 1800, Samvat 1934. (1878). Sanskrit 12° obl.
Par les éditeurs MM. E. J. Brill:
M. J. de Goeje, Biographie de Reinhart Dozy. Traduite du Hollan-
dais par Vict. Chauvin. Avec portrait. Leide 1883. 8°.
Catalogue de manuscrits Arabes provenant d\'une bibliothèque privée a
El-Medina et appartenant a la maison E. J. Brill, rédigé par
Carlo Landberg. Leide 1883. Av. pi. 8°.
Cette collection est acquise par la Bibliothèque de 1\'Uuivcrsité de Leide.
Par 1\'auteur, M. A. Carrière:
M. L a u e r, Grammaire Arménienne. Traduite, revue et augmentée
d\'une Chrestomathie et d\'un Glossaire par A. Carrière. Paris
1883. 8°.
Par MM. Catos et Rylands:
Transactions of the Society of biblical archaeology. Vol. I—VIL Lon-
don 1872—1882. 8°.
Proceedings of the Society of bibl. arch. 1878—1882. 5 Parts. 8°.
Par 1\'auteur, M. Ch. Clcrmont-Gannoau:
Sceauz et cachets Israëlites, Phéniciens et Syriens, suivis d\'épigraphes
Phéniciennes inédites, sur divers objets, et de deux intailles Cypriotes.
Avec deux planches. Extrait.
Epigraphes Hébraiques et Grecquessurdesossuairesjuifsinédits. Extrait.
-ocr page 198-
190
Par 1\'auteur, M. D. Franoisco Codera:
Prospectus de la Bibliotheca Arabico-Hispana. Le premier volume
contenant la moitié de 1\'ouvrage Assilah par Aben Pascual a
paru.
En 20 esemplaires pour être distribués.
De la part de la Confrórie missionnaire du St. Gourios a Cazan:
N i c. Ilmiaski, Comment on droit traduire les livres religieux. En
langue Russe. Cazan 1875. 8°.
Evangile selon St. Matthieu en langue Tchouvache. Cazan 1879. 8°.
Histoire sainte de l\'Ancien et du Nouveau Testament en langue Tchou-
vache. Cazan 1882. 8°.
Ordo confessionalis Tchouvache. Cazan 1878. 8°.
Officium paschale Tchouvache. Ed. II. Cazan 1882. 8°.
Les grandes Fêtes de 1\'église, en langue Tchouvache. Cazan 1882. 8°.
Histoire Russe, en langue Tchouvache. Cazan 1882. 8°.
Histoire sainte de l\'Ancien et du Nouveau Testament, en langue Tatare.
Cazan 1881. 8°.
Officium paschale Tatarice. Cazan 1879. 8°.
Supériorité du Christianisme, en langue Tatare. Cazan 1875. 8°.
Histoire Sainte de l\'Ancien et du Nouveau Testament en langue Altai
Cazan 1879. 8°.
A. Orloff, Grammaire de la langue Mongole-Bourate (langue parlée).
Cazan 1878. 8°.
Morceauz instructifs en vers et en prose, en langue Altai. Cazan 1881.
8°.
Abécédaire en langue Altai. Cazan 1882. 8°.
Vies des Saints en langue Altai. Cazan 1883. Livr. 1 et 2. 8°.
Evangile selon St. Matthieu en langue Tchérémisse (dialecte est).
Cazan 1882. 8°.
Catéchisme en langue Tchérémisse. Cazan 1879. 8°.
Histoire Sainte de l\'Ancien Testament en langue Tchérémisse. Cazan
1879. 8°.
Histoire Sainte du Nouveau Testament en langue Tchérémisse. Cazan
1881. 8°.
L\'Evangile selon S. Matthieu en langue Morduine (dialecte moksha).
Cazan 1879. 8°.
L\'Evangile selon St. Matthieu en dialecte Erzvan. Cazan 1882. 8°.
-ocr page 199-
101
Histoire Sainte de 1\'Ancien Testament, en laDgue Morduine. Cazan
1880.  8°.
Les grandes Fêtes de 1\'Eglise en langue Morduine (dialecte Erzyan).
Cazan 1881. 8°.
Modèles de littérature Morduine en langue Morduine. Cazan 1882—83.
2 tom. 8°.
I. Chansons. II. Contcs et énigmes.
Les grandes Fêtes de 1\'Eglise en langue Votiaque. Cazan 1874. 8°.
Histoire sainte de 1\'Ancien et du Nouveau Testament en langue Votiaque.
Cazan 1877. 2 tom. 1 vol. 8°.
Instruction chrétienne de St. Tychon en langue Votiaque. Cazan 1878.
8°.
Abécédaire en langue Votiaque. Cazan 1882. 8°.
Moeurs et poésies des Votiaques en langue Votiaque. Cazan 1880. 8°.
Prières en langue Ostiaque-Samoyède. Cazan 1879. 8°.
Histoire sainte en langue Ostiaque-Samoyède. Cazan 1879. 8°.
Explication des grandes fêtes de la Sainte Eglise en langue Ostiaque-
Samoyède. Cazan 1879. 8°.
Abécédaire en langue Ostiaque-Samoyède. Cazan 1879. 8°.
Catéchisme et Evangile pour Paques en langue Tongouse. Cazan
1881.  8°.
Evangile selon St. Matthieu en langue Tongouse. Cazan 1880. 8°.
Explication des grandes fêtes de la Sainte Eglise en langue Golde.
Cazan 1881. 8°.
Par 1\'auteur, M. H. Cordior:
Bibliotheca Sinica. Dictionnaire bibliographique des ouvrages relatifs a
1\'empire Chinois. Tomé II Ie livr. Paris 1883. 8°.
Essai d\'une Bibliograpbie des ouvrages publiés en Cbinc par les Euro-
péens au XVHe et au XVIIIe siècle. Paris 1883. 8°.
Par M. R. N. Cust:
Rob. Needb. Cust, A Sketch of the modern Languages of Africa.
Accompanied by a language map. London 1883. 2 vol. W. por-
traits. 8°.
Trübner\'s Oricntal Series.
The New Testament of Our Lord and Saviour Jesus Christ. Transl.
from the original Greek into the Akra- or Galanguage. Carely revi-
sed... by J. Zimmermann. Printed for the British Bible Society,
Basel 1872. 8°.
-ocr page 200-
192
fiogos (or Bilin) Gospel cf Mark. — Vienna, Printed for the British
and foreign Bible Society 1882. 8°.
Buka ea Lipesalem tsa Davida, Khosi Ie Moperofeti mo Yeserelefi. E
e hetolecoeiï mo puon ea Secuana. London 1841. 8°.
The Books of the Kings in the Ewe language. Printed for the British
and Foreign Bible Society, Brenien 1878. 8°.
The Gospel according to St. John. Transl. into Hausa by Jam. Fred.
Schön. London British and for. Bible Society 1857. 8°.
The Gospel according to St. John. Transl. into the lbo language by
Jo. Chr. Taylor. London Brit. and for. Bible Society 1865. 8°.
Linjil i Yisu Krista sunu borom bi. London British and foreign Bible
Society. 1882. 8°.                                                    , \'
The Gospel according to St. Matthew. Transl. into Mende. London
British and foreign Bible Society 1871. 8°.
The Book of Psalms in the Nama-language. Edited by J. G. Krön-
loin. Printed at the expunse of the Brtt. ad for. Bible Society.
Cape town 1872. 8°.
Evangelio iriyoandikpwa ni Matiyo: na Eugaluzwa Epwa Maneno ga
Kyinyika, ni Th om. Wa kef ie ld. Londini 1882. 8°.
The Acts of the Apostles by St. Luke in the Otji language. Basel
Printed for the British and foreign Bible Society 1859. 8°.
The Epistle of St. Paul the Apostle to the Galatians in the Otyi
language. Printed for the British and foreign Bible Society 1862.
8°.
Testamente e ncha. — E fetóletsoeng puong ea Basöthö. London Brit.
and for. Bible Society 1881. 12°.
Anjili ya bwana wetu na mwokozi Isa Masiya kwa Mattayo. —
Maneno ya kiswahili. London Brit. and foreign Bible Society 1876.
8°.
The two Epistles of St. Paul the Apostle to the Thessalonians in
the Tji-language. Printed for the British and foreign Bible Society
1862. 8°.
The Epistle of St. Paul the Apostle to the Ephcsians in the Tji-
language. Printed for the British and foreign Bible Society 1862.
8°.
The Epistle of St. Paul the Apostle to the Philippians in the Tji-
language. Printed for the British and foreign Bible Society 1862.
8°.
The four Epistles of St. Paul the Apostle to Timotheus, Titus,
-ocr page 201-
193
Philemon in the Tji-language. Printed for the British and foreign
Bible Society 1863. 8°.
The Epistle of St. Paul the Apostle to the Colossians in the Tji-
language. Printed for the British and foreign Bible Society 1862.
8°.
The first (and second) Epistle of St. Paul the Apostle to .the Corin-
thians in the Tji-Language. Printed for the British and foreign
Bible Society 1862. 2 vol. 8°.
The two general Epistles of St. Peter the Apostle in the Tji-language.
Printed for the British and foreign Bible Society 1863. 8°.
The Epistle to the Hebrews in the Tji-language. Printed for the
British and foreign Bible Society 1863. 8°.
The two general Epistles of St. James and St. Jude in the Tji-
language. Printed for the British and foreign Bible Society 1863. 8°.
Ak\'afa ka ama-Salma. The Book of Psalms (transl. into Temne by
C. F. Schlenker). Stuttgart 1869. 8°.
Itestamente Entsha: ezib\'alo zonke zomnqopiso omtsha wenkosi yetu
Uyesu Kristu. Elondone 1879. 8°.
Iwe ti Samueli ekini & ekeji ati ti Jobu. London 1881. 8°.
Par 1\'auteur, M. Jamos Darmesteter:
Études iraniennes. Paris 1883. 2 vol. 8°.
Esaais orientaux. Paris 1883.
Par 1\'auteur, M. A. Delattre S.J.:
Le peuple et 1\'empire des Mede» jusqu\' a la fin du règne de Cyazare.
Brux. 1883. 8°.
Esquisse de géographie assyrienne. Extrait.
Salomon. Assurbanipal. Balthasar. »
Cyrus d\'après une nouvelle methode scientifique. Extrait.
Par 1\'auteur, M. L. Delgeur:
Sur le rituel funeraire (Livre des morts) des anciens Egyptiens. Bruxelles
1873. 8°.
Publ. par 1\'Aeadémie d\'archéologie de Belgique.
Des connaissances géographiques des anciens Egyptiens. Extrait.
La cartographie chez les anciens. Extrait.
La cosmographie des Qrecs. Extrait.
13
-ocr page 202-
194
Par 1 \'auteur. M. Jos. Dorcnbourg :
Esaai de restitution de 1\'ancienue rédaction de Masséchèt Eippourim.
Extrait.
Les trois premières feuilles d\'une Version Latino de Calila we Dimna,
par Jean de Capoue.
Par 1\'auteur, M. L. M. Devio:
Le pays des Zendjs ou la cóte oriëntale d\'Afrique au moyen-age (Géo-
graphie, mceurs, productions, animaux légendaires) d\'après les écrivains
Arabes. Paris 1883. 8°.
Les villes de la France meridionale au moyen-age d\'après les géogra-
phes arabes. Extrait.
Coup d\'oeil sur la littérature géographique arabe au moyen-age. Ex-
trait.
Les pluriels brisés en arabe. Lecon faite au cours d\'arabe de la faculté
des lettres de Montpellier. Extrait.
Par 1\'auteur, M. Julion Duchateau:
Une création scientifique francaise. Le premier congres international dea
Orientalistes. Paris 1874. 8°.
L\'etbnographe (Journal d\'ethnographie universelle). Paris 1878—80.
Sunta di Studi di Etnografia Africana. Extrait.
Une collection de portraits, plancbes, prospectus, Numéros specimen
et pièces manuscr. 37 pièces.
Notice nécrologique sur Charles de Labarthe. Extrait.
Sur 1\'origine de 1\'écriture japonaise et sumérienne. Extrait.
Notice sur les Aïno. Extrait.
Les buveurs du fleuve jaune. Chanson bacchique chinoise de li Taïpe.
Paris 1872. 8°.
Catalogue de produits et objets d\'art japonais composant la collection
envoyée du Japon pour 1\'exposition universelle de 1867. Paris 1868.
Notice nécrologique sur Charles Texier. Extrait.
Par 1\'auteur, M. B. Duval:
Les dialectes néo-Araméens de Salamas. Textes sur 1\'état actuel de la
Perse et contes populaires, publiés avec une traduction francaise
par Rob. Duval. Paris 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. Joh. Dysorinck:
Het Boek der Spreuken, uit het Hebreeuwsch opnieuw vertaald en
-ocr page 203-
195
met aanteekeningen en eene inleiding voorzien door Joh. Dyse-
rinck. Haarlem 1883. 8°.
Kritische scholiè\'n bg de vertaling yan het boek der Spreuken. Extrait
du «Theologisch Tijdschrift". Leide 1883. 8°.
Par les professeurs de 1\'Ecole spéciale des languos Orientales vi-
vantes
a Paris:
Mélanges Orientaux. Textes et traductions publiés par les professeurs
de 1\'école spéciale des langues Orientales vivantes a 1\'occasion du
Vle Congres international des Orientalistes réuni a Leide (Septembre
1883). Paris 1883. Av. pi. 8°. maj.
Ex. sur papier fort.
Ce volume conticnt: Notice historique sur 1\'École spéciale des langues Orien-
tales vivantes. — Quatre lettres missives écrites dans les années 1470—
1475 par Abou\'1 Hasan \'Ali, par H. Derenbourg. — Troischapitres
du Khitaij Namih par Ch. Schefer. — Notice sur 1\'Arabie Méridio-
nale, par A. C. Barbier de Meynard. — L\'incendie de Singapour
en 1828 par fAbbé\' P. F a v r e. — Inscriptions d\'un reliquaire arménien
de la col loet ion Basilenski, par A. Carrière. — Fiagments inédits de
littérature grecque, par E. M i 11 e r. — Me\'morial de 1\'antiquite\' japo-
naise, par Léon de Rosny. — Kim Vin Kiêu Truyên, par A. des
Mie hels. — La Bulgarie & la fin du XVIIIe siècle, par 1. Leger.
— Notice biograpbique et bibliographique sur Nicolas Spatar Milescu,
par Emile Picot. — Essai d\'une bibliographie des ouvrages [inblies
en Chine par les turopeens au XVIIe et au XVIIIe siècle, par H.
Cordier. — Un épisode du poème épique Sind&mani, par J u 1 ien
V i n s o n.
Par 1\'auteur, M. Aug. Eisenlohr:
Ein mathematisches Handbuch der alten Aegypter (Papyrus Rhind
des British Museum) übersetzt und erklart von Aug. Eisenlohr.
I Bd. Commentar. Leipzig 1877. 4°.
------ld. II Bd. Tafeln. fol.
Par 1\'auteur, M. 1\'Abbé P. Pavre:
Dictionnaire malais-fran^ais. Vienne 1875. 2 tomes. 8°.
Dictionnaire francais-malais. Vienne 1880. 2 tomes. 8°.
Dictionnaire javanais-francais. Vienne 1870. 8°.
Par 1\'auteur, M. Q. Pleohia:
Di alcune forme de\' nomi locali dell\' Italia superioro. Dissertazione
linguistica. Torino 1871. 4°.
Nomi locali d\'Italia derivati dal nome della piante. Torino 1880. 8°.
-ocr page 204-
196
Grammatica Sanscrita. Torino 1856. 8°.
Dell\' origine della voce sarda numghe. Congetture etimologicbe. Torino
1872.
Sampati e Anumante. Traduzione dal Ramajana. Torino 1852. Extrait.
Postilla sopra un fenomeno fonetico (cl = tl) della lingua latina.
Torino 1871. 8°.
Versione sanscrita dell\' episodio Dantesco Francesca da Rimini. Ri-
cordo all Colleghi Indologi del Congresso Orientalistico di Berlino.
1881. 8°.
In torn o ad una peculiarita di flessione verbale in alcuni dialetti Lom-
bardi. Roma 1876. Extrait.
Par 1\'auteur, M. A. A. Führer:
Aphorisms on the sacred law of the Arias, as tanght in the school
of Vasishtha. Ed. witli critical notes, an Anukramanika, indices
of words and Vedic mantras, and an appendix of quotations as
found in some Dharmanibandhas, by Al. Ant. Führer. Bombay
1883. 8°.
Bombay Sanskrit Series, N°. XXIII.
Rapport d\'une séance de Pandits a Benares dans laquelle Dundizaja
Pandita préconise la haute importance de collectionner des manuscrits.
4 exempl.
Vol. 7 de 1\'année 1868 de la revue intitulée Zertosti Abkias, »De la
division du temps chez les Parses".
Par 1\'auteur, M. G. von der Oabelentz:
Anfangsgriinde der Chinesischen Grammatik mit IJebungsstücken. Mit
einer Schrifttafel. Leipzig 1883. 8°.
G. von der Gabelentz und A. B. Meyer, Beitrage zur Kennt-
niss der Melanesischen, Mikronesischen und Papuanischen Sprachen,
ein erster Nachtrag zu H. C. von der Gabelentz Werke >die
Melanesischen Sprachen". Leipzig 1882. 8°.
Par les auteurs, MM. G. von der Gabelentz et A. B. Meyer:
Einiges über das Vorliiiltniss des Mafoor zum Malayischen. La Haye
1883. Extrait.
Par 1\'auteur, M. A. J. C. Goorts:
Description de la Plante Soja hispida du Japon. Tokohama 1883. 8°.
-ocr page 205-
197
Cochinchine Francaise. — Voyage du yacht Hollandais »Grol" du
Japon au ïonquin (31 Janvier 1637, 8 Aoütl637). Suivi de quelques
renseignements sur Ie Tonquin par des auteurs Japonais du XVIIe
siècle. Saigon 1882. 8°.
Les produits de la nature Japonaise et Chiuoise comprenant la déno-
mination, 1\'histoire et les applications aux arts, a Tindustrie, a
1\'économie, a, la médecine, etc. des substances qui dérivent des trois
règnes de la nature et qui sont employees par les Japonais et les
Chinois. — Partie inorganique et minéralogique. Yokohama 1873—83.
2 vol. 8°. Av. pi.
On vaccination in Japan. Yokohama 1879. 8°.
On sanitary reform in Japan. Yokohama 1880. 8°.
Notice sur quelques eaux minérales du pays. Yokohama 1877. 8°.
Report of the Director of the central sanitary bureau on choleraic
diseases in Japan. 1877. 8°.
Report (III annual) of the Central sanitary Bureau of the home
department of the Imperial Japanese Government for the period
from Juli Ist. 1877 to Jnne 30th 1878. Tokio 1881. 8°.
Het tachtigste verjaarfeest van den Japanschen plantkundige Ito Keiske
(1882). Extrait.
Observations on Kinch\'s list of plants used for food. Extrait.
The Arima rebellion and the conduct of Koeckebacker. Extrait.
Par 1\'auteur, M. J. Gorson da Cunha:
Contributions to the study of Indo-Portuguese numismatics. Bombay
1883. W. pi. 8°.
Savitri, an Indian dramatic Idyl, in two acts, by Angelo de
tl ub erna t.is. Transl. from Italian into English by J. Gerson da
Cunha. Bombay 1882. 8°.
Par 1\'auteur, M. J. van den Gheyn S.J.:
Le sdjour de l\'humanité postdiluvienne. Extrait. 2 Exempl.
Cerbère; étude de mythologie comparée. > 5 »
Études avestiques. Extrait. 2 Exempl.
L\'étymologie du mot Pamir. Paris 1882. 8°.
Le Yidghah et le Yagnobi, Étude sur deux dialectes de 1\'Asie con-
trale. Bruxelles 1883. 8°. 7 Exemplaires.
Les migrations des Aryas. Anvers 1882. 3 Exemplaires. 8°.
-ocr page 206-
198
Par 1\'auteur, M. M. J. de Goojo :
Notice sur les Proverbes et Dictons de la province de Syrië, publiés
par C. Landberg. Extra.it.
Par M. J. Gottwaldt:
iü.y r. Ji, (,\' a il r as-Schar!ah, Commentaire sur Ie Wikaya,
ouvrage de jurisprudence d\'après Ie rite i\'Abou Hanifa. Petropoli
1881. 8°.
M. Dobrotworsky, Dictioonaire Aino-Russe précédé de la bio-
graphie de 1\'auteur. Casan 1876. 8°.
(M. Dobrotworsky, frère de 1\'auteur déïunt, a émis Ie vicu qti\'un des
membres da Congres veuille pablier un compte-rendn da dictionnaire dans
les Travanx du Congres.)
Par 1\'auteur, M. J. J. M. de Groot:
Jaarljjksche feesten en gebruiken van de Emoy-Chineezen. — Een ver-
gelijkende bijdrage tot de kennis van onze Chineesche medeburgers
op Java. Met uitgebreide monographieën van godheden, die te Emoy
worden vereerd. Batavia, \'sGravenhage 1881. Dl. I. 8°.
Par M. Guimot:
Annales du Musée Guimet. Lyon 1880—1883. 5 vol. 4°.
Congres provincial des Orientalistes. Compte-rendu de la troisième ses-
sion. Lyon 1878. 2 vol. 4°.
L. de Milloué, Catalogue du Musée Guimet. Ie partie. Inde, Chine
et Japon, précédée d\'un apercu sur les religions de 1\'extrême Oriënt
et suivie d\'un Index alphabétique des noms des divinités et des
principaux termes techniques. Nouv. éd. Av. pi. Lyon 1883. 8°.
Bevue de 1\'histoire des religions , publiée sous la direction de M a u r.
Ver nes. Année I—IV. Tomé I—VIL N°. let 2. Paris 1880—83. 8°\'
Par 1\'auteur, M. Stanislas Guyard;
Géographie d\'Aboulfeda traduite de 1\'arabe en francais. Tomé II,
seconde partie. Paris 1883. 4°.
Par M. Isaae II. Hall:
Une page photographiée d\'un manuscrit syrien découvert par M. Hall
a Beirouth et qu\'il espère publier bientót.
De la part de 1\'auteur, M. C. de Harlez:
De 1\'exégèse et de la correction des textes avestiques. Paris-Leipzig 1883.
-ocr page 207-
199
Le Muséon, Revue internationale. Tomé II n°. 3. 1883. 2 Exempl.
Par 1\'auteur, M. K. F. Holle:
Tabel van Oud- en Nieuw-Indische alphabetten. Bjjdrage tot de pa-
laeographie van Nederlandsch-Indië. Uitgegeven door het Batav.
Genootsch. van Kunsten en Wetenschappen te Batavia, \'s Hage 1882. 4°.
Par 1\'Institut Royal Néerlandais:
Bjjdragen tot de taal-, land- en volkenkunde van Nederlandsch-Indië.
Uitgegeven vanwege het Kon. Instituut voor de taal-, land- en
volkenkunde van Nederl.-Indie. Ter gelegenheid van het Vle Inter-
nationale Congres der Oriëntalisten te Leiden. — Taal- en Letter-
kunde. \'sGravenhage 1883. M. pi. 8°.
Ce volume contient: Proeven uit het Oudjavaansche Ramayana, door H.
Kern. — Lijst van Javaansche en Sundanecsche woorden uit het Ara-
bisch of het Perzisch afstammende, medegedeeld door A. W. T. Juynboll.
—  Javaansche sprookjes, door H. C. II u m m e. — Een paar fragmenten
van de «Historie van Kaden Sapri" door H. J. O o s t i n g. — Bangsa
Ij ara. Madoereesche dangeng. Tekst, vertaling en aanteekeningen door
A. C. Vreede. — Losse opmerkingen over het Balineesch, door R.
van Eek. — Over de Maleische pantoens, door J. Pijnappel G z n.
—   Geschiedenis van Tadjoe\'1 Moeloek en Prinses Bakawali, door D.
Gerth van Wijk. — Manangkabausche woordenlijst, bijeenverzameld
door J. F. L. S c h n e i d e r. — De Pidatö bij de feesten der Manang-
kabo-Maleiers, door A. L. van Hasselt. — Bataksche oorlogsverkla-
ring, door G. K. Niemann (Met plaat). — Einiges ueber das Ver-
haeltniss des Mafoor zum Malayischen, von G. von der Gabelentz
und A. B. M e y e r. — Koning Harsha van Kanyahubja door S. J.
Warren. — Un labyrinthe Chinois par G. Schlegel.
Bjjdragen tot de taal-, land- en volkenkunde van Nederlandsch-Indië.
Uitg. vanwege het Koninkl. Instituut voor de taal-, land- en volken-
kunde van Nederl.-Indië. Ter gelegenheid . van het Vle Internat.
Congres der Oriëntalisten te Leiden. — Land- en Volkenkunde.
\'sGravenhage 1883. Met Kaarten. 8°.
Ce volume contient: De oudste kaarten van den Maleischen Archipel, door
P. A. T i e 1 e. Met eene kaart. — Het bevolkingscijfer van Nederlandsch
Oost-Indië, door J. Kuyper. Met eene kaart. — Die wichtigsten Daten
unserer geologischen Kenntniss vom Niederlündisch Ost-Indischen Archipel
von K. Martin. — Geschiedkundig overzicht van de expeditie naar
Tomorie op Celebes in het jaar 1856, door A. W. P. Weit zei. Met
eene kaart. — Een en ander over het inlandsch onderwijs in de Padang-
sche Bovenlanden, door C. Snouck Hurgronje. — Het strafrecht
bij de volken van het Maleische ras, door G. A. W i 1 k e n. — Kritisch
overzicht der reizen naar Nederlandsch Nieuw-Guinea in de jaren 1879—
1882, met kaart der toen voor het eerst nader opgenomen Zuidkust,
-ocr page 208-
200
door P. J. B. C. llobidé van der Aa. — Scènes tirées du Wayang
pourwa. ChromolithograpbJes faites et expose\'es a 1\'occasion du sixième
congres des Orientalistes, tenu a Leide en 1883, par L. Serrurier.
Eenige proeven van Boegineesche en Makassaarsche poëzie. Uitgegeven
vanwege het Koninkl. Instituut voor de taal-, land- en volkenkunde
van Nederl.-Indië (door B. F. Matthes). Ter gelegenheid van het
Vle Internationale Congres der Oriëntalisten te Leiden. \'sGraven-
hage 1883. 8°.
Geschiedenis van Tanette. Boeginesche tekst met aanteekeningen. Uitg.
vanwege het Kon. Instituut voor de taal-, land- en volkenkunde van
Nederl.-Indië door G. W. N i e m a n n. Feestgave ter gelegenheid
van het Vle Internationale Congres der Oriëntalisten te Leiden.
\'eGravenhage 1883. 8°.
Par M. E. Kuhn:
Literatur-Blatt für Orientalische Philologie unter Mitwirkung von Dr.
Johannes Klatt in Berlin, herausgegeben von Professor Dr.
Ernst Kuhn in München. Leipzig und München 1883. 8°.
Numero Ir en 200 eiumplaires pour être distribués.
Par M. Ie Dr. Carlo Landberg de la part des auteurs:
N&cif al-Yïizdji, Noür al-qird ft djauf al-fard, compendium
excellent fait par son fils Ibrahïm al-Tfazdji. Beirouth 1882. 8°.
Ibrahim al-Yazdjï, MalalC as-sa\'d U-motali al-djauhar al-fard.
Petit traite de grammaire. 2e édit. Beirouth 1881. 8°.
Djordjï Efendï Yannï, Tarikh Souriya (Histoire de la Syrië).
Beirouth 1881. 8°.
Par 1\'auteur, M. Louis Leger:
Esquisse sommaire de la mythologie Slave. Kxtrait.
Par 1\'auteur, M. G. W. Loitnor LL. D.:
History of indigenous education in the Panjab since annexation and
in 1882. Calcutta 1883. 1 vol. fol.
Par 1\'auteur, M. O. von Lemm:
Das Ritualbuch des Ammondienstes. Ein Beitrag zur Geschichte der
Kulturformen im alten Aegypten. Leipzig 1882. 8°.
Aegyptische Lesestücke, zum Gebrauch bei Vorlesungen und zum Pri-
vatstudium, mit Schrifttafel und Glossar, herausg. von O i c. von
Lemm. I Thl. Schrifttafel und Lesestücke. Heft 1—2 (Lithogr.)
Leipzig 1883. 4°.
-ocr page 209-
201
Par 1\'auteur, M. P. A. van der Lith:
iXijJt <_.oLs? i_jby ou livrc des merveilles de 1\'Inde. Texte Arabe
publié d\'après Ie manuscrit de Constantinople par P. A. van der
Lith. Traduction Francaise par L. Marcel Devic. Avec quatre
planches. Leide 1883. 4°.
Publication dédiée au Vle Congres des Oriëntalisten.
Par 1\'auteur, M. L. Loewo:
A Dictionary of the Circassian Language. In two parts English-Circussian-
Turkish, and Circassian-English-Turkish. Containing all the most
necessary words for the traveller, the soldier, and the sailor; with
the exact pronunciation of each word in the English character.
London 1854. 8°.
J. B. Levinsohn, Êfés Dammtm: A Series of conversations at Je-
rusalem between a Patriarch of the Greek Church and a Chief
Rabbi of the Jews, concerning the malicious charge against the
Jews of using Christian blood. Translated from the Hebrew as a
tribute to the memory of the martyrs at Damascus by L. Loewe.
London ca. 1861. 8°.
Par 1\'auteur, M. Ie Comte de Marsy:
Balthasar de Monconys. Analyse de ses voyages au point de vue ar-
tistique. C&en 1880. 8°.
Deux années de la vie d\'Antoine Galland (1672—1673). Amiens 1882.
Ex. sur papier jaune.
Par 1\'auteur, M. A. P. Mehren:
Avicenna\'s Forhold til Islam og hans Anskuelser om Sjaelens theoretiske
og praktiske Udvikling i Verden. Ejobenhavn 1883. Extrait.
Par M. Ie Directeur, M. Ie Comte Meyners d\'Estrey:
Annales de 1\'extrême Oriënt, Bulletin de la Société académique Indo-
Chinoise. Revue Asiatiquo et Océanienne. Tomé 1—5. Paris 1878—83.
8°.
Par 1\'auteur, M. B. M. Minguoz:
Datos epigtóficos y numismaticos de Espana. Valladolid 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. Mirza Djafar:
Dialogues Persans et Russes. Eazan 1883. 8°.
-ocr page 210-
202
Par 1\'auteur, M. Lconollo Modona:
Relazione sulla scoperta di un prezioso incunalmlo nella bibliotheca
della R. Universita di Bologna. Bologna 1883. 8°.
Brochure en 50 exemplaires pour être distribués.
Par M. D. H. Muller au nom do lui-même et de M. Mordtmann:
J. H. Mordtmann and D. H. Muller, Sabaïsche Denkmaler.
Mit 8 Tafeln. Wien 1883. 4°.
Par 1\'éditeur, M. Mart. Hyhoff:
Bibliotheca Néerlando-lndica. Catalogue de livres et de qaelques ma-
nuscrits concernant les Indes-Orientales et Occidentales Néerlandaises,
1\'Empire Indo-Brittannique etc. en vente aux prix marqués chez
Mart. Nyhoff. La Haye 1883. 8°.
Qaelques exempl. poar êtrc distribués.
Par 1\'auteur, M. Ollivier-Beauregard:
En Asie, Kachmir et Tibet. Etude d\'etnograpbie ancienne et moderne.
Paris 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. Q. Oppert:
Nitiprakaiika. Edited by Gust. Oppert. Madras 1882. 8°.
Sukranitisara. Edited by Gust. Oppert. Madras 1882. Vol. I. 8°.
Vol. I. Text, variae lectiones Sec.
Par 1\'auteur, M. P. Perreau:
Oceano delle abbreviature e sigle ebraiche, caldaiche, rabbiniche, tal-
mudiche, cabalistiche, geogranche, dè titoli di libri, dè nomi d\'au-
tori, delle iscrizioni sepolcrali etc. colle loro varie soluzioni raccolte
ed ordinate de Pietro Perreau (Autogr.) Parma 1883. 4°.
2a edizione di 60 exemplari.
Par 1\'éditenr, M. P. Potcrson:
Kadambarï, (Sanskrit) ed. by Pet. Peters on. Bombay 1883. 8°.
Bombay Sanskrit Series N°. XXIV.
Par 1\'éditeur, M. O. Puini:
Li-ki o istituzioni, usi e costumanze della Cina antica, traduzione,
commento e note di Carlo Puini. Firenze 1883. Fax. 1. 8°.
Fubb. del R. Istituto di studi superiori pratici in Firenze.
-ocr page 211-
203
Par M. Paul Regnaut:
Examen du mouvement vocalique dans la déclinaison des thèmes indo-
européens en V—I—R, et questions connexes.
Stances sanskrites inédites d\'après un manuscrit de la bibliothèque
universitaire de Lyon.
Notes sur 1\'étymologie de e&vifot;.
Nouveauz apercus sur Ie vocalisme indo-européen, précédés d\'une ana-
lyac critique des systèmes actuellement en vigueur. Paris 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. Almaric Bumsey et les éditeurs MM. W. H. Allen
et Co.:
A Chart of Hindu family inheritance, with an explanatory treatise.
2d ed. much enlarged. London 1877. 8°.
A chart of family inheritance, according to orthodox Moohummudan
law, with an explanatory treatise. 3d ed. much enlarged. London
1880. 8°.
Par 1\'auteur, M. Ed. Sachau:
Reise in Syrien und Mesopotamien. Mit Karten und Taf. Leipzigl883.
8°.
Par 1\'auteur, M. W. II. Salter Brooks, M. A.t
Vestiges of the broken plural in Hebrew. Dublin 1883. 8°.
Par 1\'éditeur, M. Ch. Schefer:
Ezéch. Spanheim, Relation de la cour de France en 1690. Pu-
bliée pour la Société de 1\'Histoire de France par Ch. Schefer.
Paris 1882. 8°.
Chrestomathie Persane a 1\'usage des élèves de 1\'école spéciale des lan-
gues Orientales vivantes. Publiée par Ch. Schefer. Paria 1883.
Tomé I. 8°.
Fublication de 1\'École des langues Orientales vivantes.
Par 1\'auteur, M. Eb. Sohrader:
Gedachtnissrede auf Justus Olshausen. (Extrait des Abhandl. der Königl.
Preuss. Akad. der Wissensch. de Berlin.) Berlin 1883.
Par 1\'auteur, M. L. Serrurier:
Catalogue de la Section ethnographique de 1\'Exposition internationale,
-ocr page 212-
204
coloniale et d\'exportation générale tenue a, Amsterdam du 1 Mai au
31 Octobre 1883. Leyde 1883. Av. carte. 8°.
Exempl. sur papier fort.
Par 1\'auteur, M. C. Snouck Hurgronje:
De beteekenia van den Islam voor zjjne belijders in Oost-Indiè\'. Leiden
1883. 8°.
Ka 40 exemplaires pour être distribués.
Par la Sociótó Royalo Asiatiquo:
LXth Annual report of the Royal Asiatic Society of Great Britain and
Ireland. Hertford 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. J. S. Speyer:
Les premières feuilles d\'un ouvrage sous presse intitulé Sanskrit Syn-
tax.
Par 1\'auteur, M. J. N. Strassmaier:
Alphabetisches Verzeichniss der Assyrischen und Akkadischen Wörter
im zweiten Bande der «Cuneiform Inscriptions of Western Asia"
sowie mehrerer anderen meist unveröffentlichten Inschriften. Mit
zahlreichen Erganzungen und Verbesserungen der Texte nach den
Thontafeln des Britischen Museums. Leipzig 1882. Lg. 1. (Auto-
grapbirt). 4°.
Assyriologische Bibliothek herausg. vou Fr. Delitzsch und P. Haupt.
Catalogue de 1\'imprimerie catholique des PP. Missionaires de la Com-
pagnie ce Jésus en Syrië. Beyrouth 1883. 8°.
Par 1\'auteur, M. Rajah Comm. Sourindro Mohun Tagorc, M. D.:
Bhatta-Narayaga, Veni-Sanhara Nataka, or the binding of the braid,
a Sanskrit drama. Done into English by Sourindro Mohun
Tagore. Calcutta 1880. 8°.
Jam. W. Furrell, The Tagore family. A memoir. London 1882. 8°.
Frinted for private circulation.
Sourindro Mohun Tagore, The twenty principal Kavyakaras
of the Hindus, or extracts from the works of twenty of the most
renowned literati of India. An offering to the VI International
Congress of Orientalists to be held at Leyden in Sept. 1883. Cal-
cutta 1883. W. pi. 4°.
-ocr page 213-
205
Avec une planchc lithogrsphiée ou figarent les vingt Kavyaküras faisant
hommage ile leurs ouvrages au Congres.
En 200 eiemplaires pour être distribue\'s.
Les ouvrages sanskrits attribués aux vingt principaux Kavyakaras des
Hindous, savoir:
Valmlki, Ramayana. Calcutta 1861. 2 vol. 4°.
I. Baul to Aronna Candu.
II. Kishkindha to Wottora Candu.
Ki\'ilidi\'isa, Raghuvansa. S. 1. e. a. 8°.
Bharavi, Kirati\'irjjuniya avec adnot. d\'A bal 1 i n a t ha. Calcutta 1935
(1879). 8°.
Magha, S\'is\'upala-badha éd. parJivananda Vidyasagara. Cal-
cutta (1875). 8°.
S\'ribarsha, Naishadha-charita, avec adnot. de M a 11 i ro si t h a. Calcutta
1876. 2 vol. 8°.
Kaviraja Pandita, Raghavapandaviya. An epic poem. With a commen-
tary styled Kapatavipatika by Premachandra Tarkavagisa.
Calcutta 1854. 8°.
S\'üdraka, Mrichchhakatika avec comment. de Ramawaya S\'arma.
Calcutta 1792 (1870). 8°.
Bhatti, comm. par Jayamangala et Bharatamallika. Cal-
cutta 1879. 2 vol. 8°.
Dandi, Das\'akumara-charita éd. par Sridamaru-Vallabha
S\'arma. Calcutta 1925 (1869). 8°.
Jayadeva, Gita-govinda S. 1. e. a. 8°.
Chiranjiva, Vidvanmoda-tarangïni. S. 1. e. a. 8°.
Mayürabhatta, Süryya-s\'ataka. Calcutta 1892 (1872). 8°.
Bhavabhuti, Uttaracharita, a Sanskrit drama. Edited with notes and
ezplanations by Iswarachandra Vidyasagara. 3d ed. Cal-
cutta 1876. 8°.
Subandhu, Vasavadatta comm. par S\'ivarama. Calcutta 1874. 8°.
Banabhatta, Kadambari. Calcutta 1919 (1863). 8°.
Bhartrihari, Vairagya-S\'ataka S. 1. e. a. 8°.
Vis\'akhadeva, Mudni-rakshasaadnot. J\'ivananda Vidyasagara.
Calcutta (1881). 8°.
Vishnus\'armma, Hitopades\'a éd. par Kalémohana-Bhattacha-
ryn. Calcutta 1938 (1882). 8°.
S\'riharshadeva, Ratnavali ed. S\'ivanathas\'arma. Calcutta 1796
(1874). 8°.
-ocr page 214-
20ti
Bhattanarayana, Veni-Sanhara adnot. par Taranatha-Tarkava*
chaspati. Calcutta 1875. 8°.
On lit au dos de chaque volume:
Illustrious Hara Eumara Tagores Sanskrit library.
Par 1\'auteur, M. R. C. Temple:
Prospectus of: The legends of the Panjab. To be published in num-
bers, monthly if practicable, if a sufficiënt number of copies be
subscribed for. Price per number one Rupee. Bombay et London.
Brochure en 10 exemplaires pour être distribués.
A brief exposition of a theory of universal Grammar. Lahore 1883.
Brochure en 13 exemplaires pour être distribués.
Par M. W. S. W. Vaux de la part de M. Torrion de Lacouporie:
Early history of the Chinese civilisation. A lecture (Published by
E o b. W. D o u g 1 a s) With plate. London 1880. 8°.
The silver coinage of Tibet. London 1882. Extrait.
On the history of the archaic chinese writing and texts. London 1882.
Extrait.
Par M. Th. H. Thornton:
Quarante photographies de sculptures greco-bouddhiques découvertes
prés du \'Yusufzai\' sur la frontière du Nord-Ouest de la Province du
Punjab dans lTnde Britanniqae.
Par 1\'éditeur M. A. Tien:
i                                                                                                        i
1880.
Par 1\'auteur, M. G. de Vasconcollos Abreu:
Fragmentos d\'una tcntati va de estudo scoliastico da epopeia portugueza.
Para commemoracao do tricentenario de Cainües. Leiden 1880. 8°.
Manuel para o estudo de saoskrito classico. Tomé II Chrestomathia.
Lisboa 1883. 8°.
De 1\'origine probable des Toukhares et de leurs migrations a travers
1\'Asie. Lourain 1883. Extrait.
Par Pauteur, M. A. Wober:
Indische Studiën, Band XVI. Leipzig 1883. 8°.
-ocr page 215-
207
Par 1\'autenr, M. O. A. Wilkon:
Over de verwantschap en het huweljjks- en erfrecht by de volken van
den Indischen Archipel. Leide 1883. 8°.
En 25 exemplaires pour être distribués.
Par 1\'auteur, M. H. Winkler:
Les premières feuilles de 1\'ouvrage: Uraltaische Völker and Sprachen ,
qui est sous presse.
-ocr page 216-
EXCURSIONS ET FÊTES.
Les autorités municipales de Leide ont donné Ie lundi 10 Septembre
aux membres du Congres une soiree dans la grande salie et Ie jardin
de Zomerzorg. La salie avait été déeorée pour cette occasion, et Ie jardin
brillamment illuminé. Bon nombre d\'habitants de Leide avec leurs dames
s\'étaicnt empressés de venir par leur présence augmenter 1\'animation de
la fête.
A huit beures et demie, les membres du Congres se réunissent dans
la salie, oü ils trouvent M. de Laat de Kanter, Bourguemestre de Leide,
entouré de MM. les Echevins et de MM. les Membres du Conseil Muni-
cipal.
M. de Laat de Eakteb adresse aux hótes de Leide les paroles sui-
vantes:
Messieurs les Membres du Congres international des Orientalistes,
C\'est avec une vive satisfaction que je vous salue au nom de la ville
de Leide, qui est heureuse et fiere de vous recevoir.
Lorsqu\'il y a deux ans vous avez désigné Leide pour y tenir votre
prochaine réunion, nous avons vivement senti combien cette décision
était honorable pour nous.
Je n\'ai pas besoin de vous dire, Messieurs, quel prix les habitanta de
Leide, dont la vie se passé au milieu d\'un monde savant, ont mis a vo-
tre résolution et quelle joie ils ont eue a la perspective de voir se ré-
unir ici tant d\'hommes illustres. Nous n\'avions qu\'un souci; c\'était la
crainte que notre ville relativement petite ne saurait pas vous faire une
réception digne de vous. Toutefois, Messieurs, si nous ne pouvons pas,
sous plusieurs rapports, nous mesurer avec Paris, Londres, St.-Péters-
bourg, Florence ou Berlin, je vous prie d\'accepter 1\'assurance que nulle
part on ne pourrait vous accueillir avec plus de cordialité qu\'ici, et
-ocr page 217-
209
j\'ose me flatter, que si, d\'une part, votre Congres répond a votre attente
pour ce qui regarde la science, de 1\'autre part vous ne nous quitterez pas
gans emporter quelque agréable souvenir de Leide et de ses habitants.
Ce discours est vivement applaudi, et M. Kuenen , Président du Con-
grès, répond en ces termes:
Messieurs,
Ce qui me frappe tout particulièrement dans ce moment, c\'est la né-
cessité 011 nous sommes de distinguer entre les personnes et la qualité
dont elles sont revêtues. Que deux Hollandais, deux citoyens de la ville
de Leide, se servent de la langue francaise pour s\'adresser la parole
1\'un a 1\'autre, voila ce qui au premier abord semble étrange. Mais sub-
stituez les qualités aux personnes, et tout s\'explique. Vous, Monsieur Ie
Bourgmestre, vous êtes Ie chef et Ie représentant d\'une ville universi-
taire, et vous souhaitez la bienvenue a un Congres international de sa-
vants; raoi, je suis la bouche, la trop iudigne bouche, de cette grande
assemblee, coraposée en majeure partie de personnes qui n\'entendent pas
notre langue. C\'est donc au nom de nos hótes étrangers et en me placant
ii leur point de vue que je tacherai de répondre aux paroles si bien-
veillantes qui nous ont été adressées.
Messieurs les représentants de Leide, c\'est un beau spectacle que vous
nous offrez en ce moment; c\'est 1\'université, indissolublement liée a la
ville oü elle est établie; c\'est la ville, vivant pour ainsi dire de la vie
de sa fille, participant a ses soucis comme a sa gloire, prête aujourd\'bui
comme toujours a lui venir en aide, regardant et traitant ses hötes
comme les siens.....Messieurs, qui que nous soyons, cette intiine union
nous touche profondément. Oui, c\'est la ce qui devrait se voir partout;
c\'est, sur ce point, 1\'idéal réalisé! Nous sommes fiers d\'en être témoins.
Mais ce n\'est pas uniquement en spectateurs que nous sommes ici.
Nous sommes personnellement les objets de votre hospitalité et de votre
bienveillance. Permettez-nous de vous en remercier bien vivement. Quant
a votre ville, notre sympathie lui était acquise d\'avance. Nous en savions
assez sur son histoirc, sur 1\'héroïsme de ses habitants, sur leur industrie,
pour nous intéresser a elle et pour lui vouloir du bien. Et maintenant,
émus par tant de marques de 1\'intérêt que vous nous portez, comment
ne pas saluer avec joie cette occasion de vous exprimer notre reconnais-
sance et de former des voeux pour la prospérité de cette antique cité?
Messieurs, veuillez être nos interprètes auprès de ceux que vous repré-
14
-ocr page 218-
210
sentez! Dites leur combien leur bonté nous touche! Nous en garderons
fidèlement Ie souvenir. Pour Ie moment, nous ne pouvons y répondre
qu\'en disant tous d\'un seul cceur: Vive la ville de Leide!
Durant la soiree la musique de la garde nationale de Leide, établie
dans un kiósque au milieu du jardin, a exécuté une série de morceaux
bien choisis. TIn temps magnifique a favorisé la fête.
Le mercredi soir a six heures un train spécial attendait a la station
les membres du Congres, pour les conduire a la halte de 1\'avenue de
Nieuw Oostende. De la une promenade de qnelques minutes les amenait,
dans le bois de la Haye, a la maison d\'été de la Nouvelle Société, ou
Société littéraire, de la résidence. A Tentrée du terrain le Président de
la Société, M. van Maanen , adresse aux visiteurs quelques courtes et
chaudes paroles de bienvenue; sur qnoi M. Küünen exprime au nom du
Congres la reconnaissance de tous pour 1\'hospitalité dont ils sont 1\'objet
et qui va leur permettre de se délasser de leurs travaux en écoutant
d\'excellente musique. Ce n\'était pastropdire. La musique du corps des gre-
nadiers et chasseurs, une des meilleures musiques militaires de 1\'Europe,
fit entendre ce qu\'elle avait de mieux dans son répertoire. Parmi les
morceaux exécutés il y en avait du reste quelques uns qui avaient été
choisis expres a, 1\'occasion de la visite que 1\'on attendait, comme l\'ouver-
ture de Sakuntala de Goldmark.
Bientöt après les compliments échangés a 1\'entrée, les membres du
Congres se trouvèrent agréablement installés pour écouter le concert
dans la meilleure partie du terrain, que 1\'on avait eu 1\'amabilité de leur
réserver. Tout le reste était occupé par une foule de messieurs et de
dames de la Haye.
Quand la première partie du programme musical eut été exécutée,
des fenx de Bengale rouges et blancs vinrent quelques instants répandre
sur toute la scène leur lumière féerique, quoique éphémère. Puis le Bourg-
mestre de la Haye, M. Patijn, souhaita aux membres du Congres la
bienvenue au nom de la commune administrée par lui. Il déclara qu\'au-
cune ville des Pays Bas, pas inême la résidence, n\'avait le droit de se
montrer jalouse de ce que c\'était la cité de Leide qui avait été choisie
pour servir de siége au Congres. Quelle autre ville, en effet, pouvait se
vanter de posséder une université dont les annales présentassent une si
brillante liste de noms illustrés par les études orientales? N\'était-ce pas
Leide qui avait eu, pour ne parier que des morts, les Scaliger, les Van
-ocr page 219-
211
der Palm, les Dozy? La Haye cependant n\'en était qne plas heureuse
de pouvoir ménager a messieurs les Orientalistes, venus de toutea lea
parties du monde, quelques instants de délassement aoua ce toit de ver-
dure , autour de ces vieux troncs, témoina des siècles écoulés dont les
savants s\'efforcent de percer les mystères. La résidence se sentait trèa
heureuse et tres honorée de cette visite, et M. Ie Bourgmestre eapérait
que les membres du Congres emporteraient tous, en rentrant dans leurs
pénates, un souvenir agréable de cette soiree.
Ces paroles fnrent saluées d\'applaudissements enthousiaates, au milieu
desquels la musique entonna 1\'hymne national, sur quoi Ie Président du
Congres s\'exprima a peu prés en ces termes:
Monsieur Ie Bourgmestre,
Nous sommes très-sensibles a 1\'honneur que vous nous faites. En vé-
rité, nous aurions été reconnaissants si 1\'on nous avait simplement per-
mis de nous aaseoir quelque part dans un coin — quelque peu apacieux
cependant, puisque nous sommes si nombreux — pour écouter les sons
harmonieux de la muaique. Mais on nous comble; déja a 1\'entrée, l\'ho-
norable direction de ce Cercle vient nous souhaiter la bienvenue, et
maintenant vous-même vous voulez bien vous rendre au milieu de nous
pour nous saluer au nom de la ville royale qui noua recoit dana aon
enceinte. Vraiment, si vous 1\'aviez vonlu, vous auriez pu vous dispenser
de cette démonstration, si honorable pour nous. Vous auriez pu vous
dire que la Haye et Ie Congres des Orientalistes n\'ont rien en commun.
Mais vous en avez jugé autrement et, si vous voulez me permettre
d\'exprimer mon avis personnel, voua avez bien fait! Certes, il serait
assez difficile de déraontrer que toutea les sectiona dans leaquellea notre
Congres ae divise ont un rapport direct avec la ville que vous représen-
tez. Mais parmi ces sections il y en a une, la section de la Malaiaie et
de la Polynésie, qui ae sent ici chez elle, dans la résidence royale, d\'oü
part la direction suprème du gouvernement des Indes Orientales, et qui
compte parmi sea habitants tonte une colonie de Néerlandais qui dana
ces régiona lointaines ont bien mérité de la patrie et de la science. La
courtoisie dont vous vous plaisez a faire preuve a 1\'égard des savants
qui s\'appliquent a cette partie des études orientales, vous avez voulu
1\'étendre a nous toua, et surtout aux étrangers qui prennent part au
Congres. Je Ie répète, Monsieur Ie Bourgmestre, nous sommes profon-
dément touches de 1\'accueil qui nous est fait et dont Ie prix vient en-
core d\'être rehaussé a nos yeux, maintenant qu\'il a trouvé en vous un
-ocr page 220-
212
interprète si éloquent. Daignez accepter 1\'assurance de notre vive grati-
tude! Parmi les beaux souvenirs que nous emporterons de la Hollande,
celui de l\'hospitalité dont nous jouissons ici et de 1\'honneur que tous
nous faites ne sera pas un des moins precieus!
A Tissue du concert, les membres se\' rendirent en ville en suivant les
avenues du bois, et allèrent encore visiter 1\'hötel de Vlnstitut royal pour
la pbilologie, la géographie et 1\'ethnographie des Indes néerlandaises.
Ils y furent recus par une députation du comité, MM. Wijnmalen, van
Deventer et Kniphorst. En quelques paroles bien choisies Ie premier de
ces messieurs exprima la satisfaction que lui causait cette visite, vu Ie
vif intérêt que 1\'Institut prenait aux travaux du Congres, et il termina
son allocution en portant une santé au Congres dans la personne de son
président. Ce toast fut accueilli avec la chaleur qu\'il méritait, et M.
Euenen remercia, tant en son nom qu\'au nom du Congres, non seule-
ment pour ce bon accueil, mais encore pour 1\'intérêt que, dès Ie début,
Vlnstitut royal avait montré au Congres et dont il venait de donner une
nouvelle preuve par Ie cadeau qu\'il lui avait offert. Il souhaita en ter-
minant a cette institution une longue et florissante existence.
A onze heures et demie un train spécial ramenait les excursionistes a
Leide.
A neuf heures et demie du matin, Ie jeudi 11, un nouveau train spé-
cial recut les membres du Congres pour les transporter a Amsterdam.
Prés de la station d\'arrivée se trouvaient trois petits bateaux a vapeur,
qui bientót, chargés de leur précieuse cargaison de savants, sillonnèrent
les canaux de la ville dans la direction de 1\'Exposition internationale,
oiï trois membres du Comité les avaient précédés en voiture. Dès leur
arrivée les membres du Congres se rendent au batiment des Colonies
néerlandaises. Introduits par deux des membres du Comité directeur, ils
se réunissent dans la cour du batiment, ou ils sont accueillis par Ie
Comité au complet, au nom duquel Ie President, M. M. S. Pels, leur
adresse ces paroles:
Monsieur Ie Président, Mesdames, Messieurs,
En vous voyant entrer dans cette enceinto dn batiment des Colonies
néerlandaises, j\'espérais serrer la main de mon ami, notre Président
d\'honneur, Monsieur Ie Professeur Veth, qui, plus qu\'aucun de nous, a
par ses connaissances étendues contribué a 1\'organisation de notre Ex-
-ocr page 221-
213
position; je 1\'avais prié de vous sonhaiter la bienvenue par une de ces
paroles bien senties dont il est Ie maltre, maïs puisqn\'un douloureux
evenement dans sa familie 1\'empêche d\'être présent, permettez-moi,
Messieurs, de vous adresser quelques mots.
En attendant que notre premier magistrat, Monsieur Ie Bourgmestre,
vous souhaite ce soir la bienvenue dans la capitale des Pays-Bas,
permettez-moi de Ie devancer en vous remerciant cordialement et sincè-
rement d\'avoir bien voulu honorer cette Exposition de votre présence.
Nous nous sentons fiers, Messieurs, de nous voir entourés en ce moment
de tant de célébrités, venues de toutes les parties du globe pour rendre
visite a notre Exposition, a notre grand tournoi de tous les peuples, et
de pouvoir profiter de leurs critiques ou nous réjouir de leur approbation
de nos travaux.
Certainement, Messieurs, vous trouverez notre ceuvre incomplete, c\'est
Ie sort de toute création humaine; mais si nous n\'avons pas entièrement
ivu.-si, quoiqu\'ayant mis deux années de notre vie a organiser cette
Exposition, c\'est que vous trouvez devant vous des laïques, des gens de
pratique et non de science, qui ayant passé de nombreuses années dans
ces Indes qui leur sont chères et qu\'ils considèrent comme leur seconde
patrie, connaissent mieux les Orientaux et les Orientales que les secrets
de cette science approfondie dont vous êtes les apótres. — Cependant,
en dehors du commerce, de 1\'industrie, de la géographie de ces peu-
plades éloignées et qui sont bien représentées, j\'aime a croire que dans
notre Exposition 1\'ethnographie ne vous paraïtra pas indigne d\'un exa-
uiun; il y a entre autres la chronique de la Maison du Prince Pakoe
Alam, c. a. d. Ie clou auquel Ie ciel est suspendu, la chemise (pardon,
Mesdames!) du Sultan Adam de Bandjirmassing, ornée de 200 prières
adressées a Allah, ainsi qu\'une foule d\'habitations, de mosquées, d\'armes
et d\'idoles, qui sans nulle doute exeiteront votre intérêt.
Et en même temps que nous serons trop heureux de vous servir de Ci-
ceroni, j\'ai 1\'honneur de vous présenter les Commissaires et Délégués
des sections des Colonies anglaises, espagnoles et francaises ainsi que des
Indes anglaises, venus ici pour vous rendre hommage et vous faire les
honneurs des trésors dont ils ont embelli notre Exposition.
Je vous invite, Monsieur Ie Président, a commencer votre tournee dans
la section d\'un pays terriblement éprouvé en ce moment, celle des Indes
néerlandaises; je suis convaincu que cette visite, accomplie par tant
d\'hommes compétents, profitera a la divulgation des connaissances de
ces belles iles de la Sonde, de cette Insuliude, qui, comme 1\'a dit notre
-ocr page 222-
214
grand écrivain, enlace 1\'Equateur comme un collier d\'éméraudes; et avec
la ferme conviction que la présence de tant de lumières restera un
point lumineus dans les annales de cette Exposition, je vous souhaite
encore, Messieurs, cordialement la bienvenuc!
Vive la science!
L\'assemblée ayant répondu a ce discours par des applaudissements
prolongés, Ie Président du Congres se fait 1\'interprète des sentiment» de
ses confrères et adresse au Comité les paroles qui suivent:
Messieurs,
Vous avez droit a notre reconnaissance la plus vive par 1\'accueil si
hospitalier que voue nous faites et par la courtoisie avec laquelle vous
nous souhaitez la bienvenue. Dirai-je que cette réception si bienveillante
nous étonne? Non, Messieurs, il sera a la fois plus vrai et plus courtois
de dire que, sans prétendre y avoir droit, nous nous attendions a un
accueil comme celui qui nous est fait par vous. Il ne m\'appartient pas
de faire lc panégyrique de votre Exposition, et quand niême cela entre-
rait dans ma compétence, je devrais m\'en abstenir dans ce moment,
puisque ceux au nom desquels j1ai l\'honneur de vous adresser la parole en
ont a peine dépassé Ie seuil. Mais il me sera permis cependant de pro-
clamer ce que tout Ie monde sait et reconnalt, a savoir que votre ceuvre,
entreprise dans 1\'intérêt du commerce et de 1\'industrie, a été dès Ie
commencement marquée au coin de la science. J\'en appelle a la maniere
dont votre Comité a été composé, a la série des catalogues que vous
avez publiés, aux conférences scientifiques organisées par vous a l\'occa-
sion de 1\'Exposition. Ayant compris de cette maniere la tache dont
vous vous êtes chargés, vous n\'avez pu qu\'approuver hautement Ie Con-
grès international des Orientalistes d\'avoir fait coincider sa sessiou avec
Ie spectacle que vous nous offrez ici, et c\'est aussi pour cela que vous
avez facilité autant qu\'il était en votre pouvoir la visite que nous avions
projeté de faire maintenant a 1\'Exposition. Mais, quelque conforme qu\'elle
soit a 1\'esprit qui vous anime et vous dirige, 1\'hospitalité avec laquelle
vous nous accueillez n\'en est pas moins une faveur qui nous touche
profondément et qui vous donne droit a toute notre gratitude. Permettez-
moi, Messieurs, de vous en donner 1\'assurance sincère! Votre bonté sera
consignée dans les annales de notre Congres et nous en garderons tous
1\'agréable souvenir.
-ocr page 223-
215
Après avoir fait honneur aux raftraichissements libéralement préparés
pour eux, les membres du Congres s\'empressèrent de commencer leur
voyage a travers les richesses de l\'Exposition, pilotés de la maniere la
plus prévenante par les membres du Comité directeur.
Le soir du même jour, entre huit et neuf heures, les excursionistes,
qui avaient fini par se disperser, arrivaient les uns après les autres a
1\'hótel de ville, pour répondre a la gracieuse invitation qui leur avait
été faite par les autorités municipales. Notre Congres se rencontra ainsi
dans les salles de 1\'hótel de ville avec les membres du Congres du com-
mercc et de 1\'industrie, alors réuni a Amsterdam.
Le Bourgmestre, M. van Tienhoven, adresse aux hötes de la ville
1\'allocution suivante:
Messieurs!
Le conseil municipal d\'Amsterdam est heureux de vous recevoir dans
son hotel de ville.
Je vous remercie tous en son nom de ce que vous avez bien voulu
vous rendre a notre invitation. C\'est dans une ville commer^mtc comme
Amsterdam, que vous Messieurs, dignes et illustres représentants des
sciences et des lettres, du commerce et de 1\'industrie, vous pouviez être
assurés de trouver un accueil cordial et sympathique, parce que, mieux
peut-être qu\'ailleurs, on y comprend et apprécie les rapports intimes et
les liens indissolubles qui rattachent entre elles la vie matérielle, objet
du commerce, et la vie ideale, objet de la science.
L\'histoire de toutes les nations, depuis les temps les plus reculés jus-
qu\'a nos jours, nous apprend que les relations commerciales, qui mettent
1\'homme en rapport avec l\'homme et établissent des lienE entre les
nations les plus éloignées, ont été et sont encore la base de toute civi-
lisation et en même temps la source fécondc des sciences, chargées
d\'éclairer l\'homme sur les lois auxquelles il est assujetti dans sa lutte
pour 1\'existence et pour son bien-être moral et matériel.
Eh bien! Messieurs, cette grande vérité, la ville d\'Amsterdam et
notre patrie tout entière ne Tont pas apprise dans l\'histoire ancienne
et moderne — elles en sont, pour ainsi dire, les preuves vivantes.
Je n\'ai pas a vous rappeler, Messieurs les membres du Congres inter-
national des Orientalistes, les services que notre patrie a rendus en parti-
culier a votre science, lorsque, cherchant les biens matériels, elle a créé
des relations commerciales, premièrement avec le Levant, puis avec les
-ocr page 224-
210
I nilfs oriontales et occidentales. Et quant a Amsterdam, vous ponvez en
parcounint notre ville juger si son fidele historiën n\'a pas dit vrai, en
affirmant que la ville d\'Amsterdam doit son existence, son développe-
nii\'iit et sa prospérité a 1\'alliance qu\'elle a toujours su maintenir active
entre Ie commerce et les sciences, au »contuberniuin" auquel nos pré-
décesseurs ont toujours convié Mercure et Minerve.
Si nous sommes fiers, Messieurs, de ce que la cité de Leide, appuyée
sur sa glorieuse histoire et sur son dévouement a la cbose publique,
fort-e du culte qu\'elle continue de rendre aux sciences et aux lettres,
a pu ii juste titre et de plein droit réclamer l\'honneur de vous réunir
dans son enceinte, nous sommes fiers aussi de vous montrer la capitalu
de notre patrie, a laquelle celle-ci est redevable pour une grande part
de son commerce et de ses colonies. Si notre pays vous cite avec orgueil
li\'s noms de son Scaliger, de son Golius et de son Warner, il pourra
aussi vous parier de ses Houtman, de son van Neck, de son Olivier van
Noord et de tant d\'autrrs de ces bardis navigateurs, qui partaient des
ports d\'Amsterdam pour aller a la conquête des richesses des pays
d\'outremer.
Certainement, Messieurs, ce n\'est ni Ie moment ni Ie lieu de vous
adresser un discours. J\'en ai dit assez pour vous faire comprendre pour-
quoi Ie Conseil municipal est hcureux de vous saluer dans son hotel
de ville. Nous pouvons Ie dire sans vanité, eet hotel de ville d\'Amster-
dam, s\'il n\'a pas été Ie théïitre de grandes actions dont lc monde ait
retenti — a été et veut rester toujours un paisible atelier, 011 1\'on tra-
vaille au progrès social en encourageant autant que possible Ie com-
merce et en favorisant en même temps les sciences et les lettres. — Et
pour cela, Messieurs, nos annales conserveront fidèlement Ie souvenir de
votre visite, que nous nous plaisons a considérer comme un hommage
rendu a la ville d\'Amsterdam; celle-ci est fiere de pouvoir 1\'accepter
comme mérité par les efforts qui se font dans Ie présent et par Ie passé
glorieux de notre chère patrie.
Recevez donc Ie salut respectueux et cordial du Conseil municipal de
la ville d\'Amsterdam.
M. Caroti, de Florence, ayant répondu au nom du Congres du com-
nierce et de 1\'industrie, M. von Roth remercia a son tour Ie Bourg-
mestre dans les tormes suivants:
-ocr page 225-
217
Mcin Herr Bürgermeister! Gestatten Sic mir, einem Süddeutschen, in
schlichten deutschen Worten Ihnen unseren Dank für die ausgezeichnete
Aufnahme auszusprechen, welche diese Stadt uns heute gewilhrt hat.
Bei uns ini Binnenland sieht man mit Achtung und Staunen auf die
grossen reichen Seestiidte, denen unsere Flüsse zuströmen, und die uns
hereinbringen, was aus der Ferne über das Meer kornuit. Ich selbst er-
innere mich des Eindrucks, den mir Amsterdam machte, als ich vor
vierzig Jahren zum ersten Mal es gesehen habe, wie ich von der Uni-
versitiit weg in die Welt hinauszog, um zu sehen und zu leroen. Heute
aber ist dieser Kindruck noch überboten. Die alte, die Zügc einer ein-
facheren und doch grossen Vergangenheit tragende Stadt ist inzwischen
uuch glanzend geworden.
Wir alle werden diesen Tag, an welchem alle Thüren sich uns geöffnet
und herzliche Gastfreundschaft uns empfangen hat, zu den schönsten
zahlen, die dieser Congress uns gebracht hat.
Meine Collegen und Freunde werden freudig einstimmen, wenn ich
ein Hoch ausbringe auf das grosse und prachtige Amsterdam.
La soiree se continua ensuite , fort animce, au milieu des conversati-
ons assaisonnces par des raft\'raichissements, fort nécessaires a cause de
la chaleur, que la munificence municipale ne cessait de faire circuler.
Enfin 1\'heure de se séparer étant venue, Ie Président du Congres demanda
la permission de dire encore quelqucs mots et, 1\'ayant obtenue, s\'exprima
a peu prés dans ces termes:
Mjjnheer de Burgemeester!
Een der artikelen van ons Reglement luidt: «Les langues ofticielles
du Congres sont Ie hollandais, Ie francais et Ie latin".- Van de bevoegd-
heid, in ij daardoor verleend, om in de moedertaal te spreken, maak ik
dezen éénen keer, in de hoofdstad van Nederland, gebruik. Ons bezoek
spoedt ten einde; reeds zjjn velen onzer op weg naar den trein, die ons
naar Leiden zal terugvoeren. Doch vóórdat wjj allen van hier gaan, nog
één woord! Wjj hebben ons hierheen begeven in het vooruitzicht van
een schoonen dag. Wjj wisten, dat wjj in Amsterdam veel te zien en te
bewonderen zouden hebben, en wjj vertrouwden, dat wjj daar welkom
zouden zjjn: Amsterdam zou zichzelve niet ongeljjk worden en hare
aloude belangstelling in de wetenschap en hare beoefenaren niet verloo»
chenen. Maar op zulk eene ontvangst, als ons dezen morgen en thans
in de zalen van het Stadhuis ten deel viel, had niemand onzer gerekend.
-ocr page 226-
218
Onze stoutste verwachtingen zjjn verre overtroffen. Ontvang, Mijnheer de
Burgemeester, onzen hartelijken dank! En laat mij daaraan een wensch
mogen toevoegen. De hoofdstad des ltijk.s verkeert in een tijdperk van
krachtsontwikkeling en voorspoed. Ieder Nederlander verheugt zich daar-
over en is er trotsch op. Vergun ons daarmede in te stemmen en den
afscheidsdronk te wijden aan de grootheid van Amsterdam:
z ij bloeie door de kunsten des vrede»!
Un train spécial, parti d\'Amsterdam a onze heures et demie, ramena
les membres du Congres a Leide en moins d\'une heure.
Le vendredi a cinq heures du soir un grand banquet réunissait plus
de deux cents convives dans la >• Stadsgehoorzaal". La salie était ornée
d\'une profusion de plantes, auxquelles on avait ajouté les drapeaux de
ton*es les uations représentées au Congres, et en outre celui du Brésil,
pays dont 1\'Empereur avait bien voulu accepter la qualité de membre
honoraire du Congres. Les Ministres des affaires intérieures et des colonies
avaient été empêchés de prendre part au banquet. Le Gouvernement
était représenté par son Excellence le Ministre de la guerre, M. Weitzel,
assis ,i la droite du Président. Le premier toast est porté a S. M. le Roi,
par le Président, dans les termos suivants:
A sa Majesté le Roi des Pays-Bas! Toujours et partout
dans la Néerlande ce toast est accueilli avec enthousiasme. Qui que nous
soyons et quelles que soient nos convictions religieuses ou politiques,
tous nous nous rangeons autour du Roi, issu de la Maison d\'Orange-
Nassau, héritier et représentant de ces princes illustres qui ont fondé
notre indépendance nationale, et lui-même garant et gardien de notre
unité, de nos libertés et de la prospérité de la patrie. Messieurs, vous
qui vous trouvez en co moment réunis sur ce sol, vous que remplissent
des sentiments de bienveillance et d\'amitié a 1\'égard de vos hötes, et
qui ne leur souhaitez que du bien, vous aimerez a vous associer a nous,
Néerlandais, dans les voeux que nous formons pour le salut de notre
Prince, de 1\'héritier de la couronne et de toute la familie royale : V i v e
le Roi!
Tous les convives se lèvent et un »Vive le Roi et la maison royale"
-ocr page 227-
219
retentit dans la salie. Les paroles du Président ayant été télégraphiées
au l!oi. S. M. répond par un télégramme de remerciement et de félici-
tations.
Le Président, prenant une seconde fois la parole, dit:
Auz Ministres de la Couronne! Vous n\'avez pas besoin,
Messieurs, d\'une longue harangue pour vous décider a faire echo a ce
toast. »Ubi rerum testimonia adsunt, quid opus est verbis?" Nous avons
entendu dans notre séance d\'ouverture 1\'éloquent discours du Ministre de
Tlntérieur, notre Président honoraire. Nous avons remarqué avec une
vive satisfaction dans cette même séance la présence des Ministres des
Colonies et de la Guerre. Nous savons, nous les membres du Bureau,
que ce n\'est qu\'a leur grand regret que deux de nos Ministres n\'assistent
pas a ce repas, et tous nous saluons avec d\'autant plus de joie Son Ex-
cellence le Ministre de la Guerre, membre de notre Congres et par con-
séquent déja 1\'un des nötres avant que d\'être auprès de nous le repré-
sentant d\'un Ministère auquel nous nous sentons redevables du succes,
quel qu\'il soit, qui a couronne nos efforts. A toutes ces marques de l\'in-
térêt et de la sympathie que le Cabinet porte a nos études, il vient
d\'en ajouter une nouvelle, la plus frappante de toutes. Il y a quelques
instants, notre secrétaire, M. de Goeje, m\'a fait part d\'une dépêche
télégraphique du Ministre de 1\'Intérieur, 1\'autorisant a acheter pour la
Bibliothèque de 1\'Université la collection de manuscrits arabes du Sheikh
Amin al Madani, acquise par la Maison Brill et offerte par elle en pre-
mier lieu au Gouvernement des Pays-Bas..... (Applaudissements uni-
versels et prolongés). Messieurs, je n\'insiste pas. Qu\'il me soit permis
d\'exprimer, au nom du Congres, notre vive gratitude. Et vous tous,
unissez-vous a votre Comité dans ce toast, qui, cette fois-ci, est autre
chose encore qu\'une continue ou une cérémonie: Aux Ministres de
la Couronne!
M. le Ministre Weitzel répond:
Messieurs!
Je remercie Monsieur le Président des bonnes paroles qu\'il a adressées
au gouvernement de S. M. notre Roi. Je suis heureux de pouvoir être,
auprès de mes Collègues, 1\'interprête, non seulement de ces paroles,
mais surtout des acclamations bienveillantes dont vous avez bien voulu
les saluer.
-ocr page 228-
220
Messieurs! Si je porte mes regards sur tant d\'hommes d\'élite accounts
de prés et de loin, stimulés uniquement par 1\'amour de la science, je
me dis que c\'est un grand bonheur qu\'il y ait un Hen assez puissant
pour réunir des hommes de nationalités si diverses, de croyances si di-
vergentes et d\'ailleurs d\'intérêts si différents, des hommes qui se con-
naissaient déja avant que de s\'être rencontres et qui s\'aiment, parce que
— chose impossible dans Ie monde physique, mais ordinaire dans 1\'ordre
moral et intellectuel — qui s\'aiment parce qu\'ils ont un amour commun,
1\'amour de la même science.
Félicitons-nous, Messieurs, de la force vivifiante et en même temps
si pleine d\'aménité et si rassurante de la science. Je dis si rassurante,
car si elle rapproche déja les esprits d\'élite de tout 1\'univers, elle doit
infailliblement Snir par rapprocher aussi les peuples et par établir, a
la fin, la paix et Ie bonheur sur la terre.
Messieurs les savants étrangers! nous autres Néerlandais, nous vous
sommes reconnaissants de ce que vous avez bien voulu rendre sur notre
terre natale un témoignage si eclatant de ce que la science peut faire et
fera pour 1\'humanité. Nous nous sentons plus que jamais rapprochés de
vous, attirés vers vous, et nous espérons que vous emporterez de la
vieille Hollande un souvenir plein de bons sentiments et de cordialité.
M. Cusi ayant obtenu la parole, rappelle que, parmi les choses les
plus excellente» qui peuvent être internationales, se trouve la science,
représentée par ce Congres. Mais il y en a une encore plus noble que
nous pouvons aussi représenter. C\'est la bienfaisance internationale. L\'o-
rateur, obéissant a un désir qui lui a été exprimé par plusieurs de ses
confrères, propose d\'exercer cette bienfaisance en faveur des viclimes de
1\'épouvantable catastrophe causée par 1\'éruption du volcan de Krakatau
et de donner par la en même temps a la Hollande une marque publique
de sympathie.
Cette proposition ayant été accueillie avec enthousiasme, M. Cust prie
quelques jeunes demoiselles que son ceil a découvertes sur la galerie avec
leurs mamans, de descendre dans la salie pour se charger de 1\'office de
quêteuses. Celles-ci s\'empressent de répondre a eet appel. Le contenu des
aumönières improvisées des jolies quêteuses se trouve être d\'environ
2000 francs.
M. le Président propose que la sommc recueillic soit remise, au nom du
Congres, a M. le bourgmestre de Leide et déclare que eet incident ajoutera
un beau souvenir a ceux que le passage du Congres laissera dans le pays.
-ocr page 229-
221
M. Sciiefer ayant obtenu Ie parole, dit:
Mes premières paroles seront des paroles de gratitude et des expressi-
ons sincères de remerciements pour raccaeil cordial qui nous a été fait
dans votre heureuse patrie. Dès notre arrivée, nous avons été entourés
des soins les plus empressés et nous avons été 1\'objet des prévenances
les plus délicates. Je considère comme Ie premier et Ie plus agréable de
mes devoirs de vous en exprimer aujourd\'hui publiquement toute notre
reconnaissance.
Nous avons été heureux de nous trouver réunis dans cette cité si pai-
sible et pourtant si illustre. Nous qui avons fait des études orientales
roccupation de toute notre vie, nons nous plaisons a proclamer que nous
avons eu pour premiers guides, dans ces études, Erpenius, Golius et les
maltres éminents de 1\'école de Leyde. Leurs traditions sont encore vi-
vantes, et je ne veux point blesser la modestie des savants professeurs
de cette université en rappelant ici les services qu\'ils ont rendus et
qu\'ils rendent tous les jours a la linguistique, a la géographie, a l\'his-
toire et a toutes les sciences qui ont pour objet la connaissance de
1\'Orient.
M. Ie bourgmestre d\'Amsterdam nous parlait hier, avec 1\'accent du
patriotisme, des relations commerciales et de la richesse de la capitale
néerlandaise. Il me permettra de rappeler aujourd\'hui que les flottes
hollandaises ont depuis prés de trois cents ans sillonné 1\'Océan Indien
depuis Ie golfe Persique jusqu\'aux ports de la Chine. Vos compatriotes
y ont fondé des établissements qui sont encore aujourd\'hui florissants.
Ils ont fait apprécier aux populations qui leur sont soumises deux
bienfaits que les peuples orientaux ont rarement connus: une admini-
stration intègre et une justice impartiale. L\'extension du commerce n\'a
point été Ie seul objet des préoccupations d\'Amsterdam. Cette ville a eu
Ie glorieux privilege d\'être Tasile des persécutés: ils y ont trouvé la to-
lérance la plus complete pour leurs croyances, un aide et un appui dans
leur infortune. C\'est dans votre cité qu\'ont été imprimés ces monuments
de 1\'érudition classique qui sont encore aujourd\'hui consultés, et ces
grandes collections de voyages qui ont paru dans toutes les langues et
qui ont fait connattre a 1\'Europe les contrées lointaines de 1\'extrême
Oriënt. Veuillez agréer aujourd\'hui les vceux que nous fbrmons pour la
capitale de votre patrie; nous y associons de tout notre coeur, et d\'une
maniere toute spéciale, la ville et TUniversité de Leyde, qui contribue
d\'une maniere si eclatante a la gloire de la patrie hollandaise. Plusieurs
-ocr page 230-
222
d\'entre nous avaient déja emporté des fêtes du centenaire de 1875 un
souvenir dont rien n\'avait altéré la vivacité. Conx qui se trouvent pour
la première fois dans vos murs garderont de leur visite un souvenir aussi
durable et aussi reconnaissant.
.Ie vous demande, Messieurs, la perinission de boire a la prospérité
de la Hollande et a la renommée littéraire et seientifique de l\'Université
de Leyde.
M. Dillmann , Président du Congres precedent, connait par expérience
toutes les difficultés que les organisateurs du Congres ont eu :i surmon-
ter. Il faut tout prévoir, tout regier d\'avance, même les plus petites
minuties. Donc, si Ie sixième Congres a été couronné de succes, tout
1\'honneur en revient a M. Ie Président et aux autres membres du Comité
d\'organisition, auxquels 1\'orateur offre ses sincères félicitations.
M. Hunfalvy rappelle les rapports amicaux qui ont toujours existé
entre la Hongrie et les Pays-Bas, rapports non senlement politiques,
niitis encore spécialement scientifiquus. Il rend témoignage de l\'estime
que ses compatriotes nourrissent pour les savants et les études universi-
taires de la Hollande et propose de boire a la prospérité de 1\'Université
de Leide et au bien-être de ses professeurs.
M. van Geer, recteur de 1\'Université , répondant aux bons vceux de
M. Hunfalvy, fait observer que la science ne peut véritablement vivre
et se développer que dans un pays oü règne la liberté.
M. Ie Pandit KrishnavarmïL , délégué de 1\'Inde britannique, dit:
It gives me sincere pleasnre to rise in obedience to the call of our
distinguished President, but I must not spoil your good dinner by a long
speech. I will merely say that T should be quite overpowered and al-
most rendered speechless by my deep sense of gratitnde for the kind-
ness with which you have treated me and the honour you have confer-
red upon me, did I not feel that in honouring me you are simply ex-
pressing your regard for the country I represent. Perhaps however I
may teil you one thought that is in my mind. I really think that the
Scriptural saying that »Wise men come from the East" is no longer
true; on the contrary we in the East have been long convinced that
wisdom comes from the West.
-ocr page 231-
223
Let me now drink your health in Lemonade, as I did two years ago
at Berlin on a similar occasion, and allow me to wisb you every hap-
pinesa in the words of one of our best Vedic hymna:
Om-Bhadram karnebhih órinuyama deva bhadram paéyemakshabhir
yajatrah |
Sthirair angais tushtuvêmsas tanubhir vyuiemahi devahitam Jadayuh—
«rélRrt ^T ^t£t ï^éJJWdlHSrfiTT ^T: TOT (di«o|o(<l!l
Svaati na indro vriddhaéravas svasti nah püsha vióva-vedah
Svasti nastarkshyo arishtanemih svasti no brihaspatir dadhatu 11
ȕrr}*r ynfcmiiPrmnfo: u
|| Om Sfnitis iSAntis sïintih||
Cédant aux prières de plusieurs membres, M. Ramdas Chubildas chante
on hymne sanskrit qu\'il a composé en 1\'honneur du Congres, et quel\'on
peut résumer comme suit\') :
Sarasvati, la déesse de la sagesse, habitait anciennement 1\'Inde et elle
s\'y est glorieusement manifestée dans les ouvragea de philosophes tels
que Yaimini et que Gotama, de poètes tels que Bharavi, Kalidasa et
1) L\'hymne commence par ces vers:
Les derniers vers sont:
öjjrrj MJhcHi trHrr ta^rr uH Mathei riiijj
t%5totj st^t tsraTtöJTT^Tgmsprjwr^H
-ocr page 232-
224
Bhavabhüti, et aussi dans d\'innombrables écrits traitant de la gram-
maire et de la rhétorique. C\'était jadis. Il y a longtemps qu\'elle est
partie de 1\'Inde. Mais 1\'Occident 1\'a accueillie a bras ouverts. Ici on
1\'aime et on a soin d\'elle; ici on Thonore et on la respecte, et les sa-
vants sont accourus de prés et de loin pour prendre part a la fête qui
devait se célébrer en son honneur. Tel est Ie spectacle que contemple
Ie poète. S\'en affligera-t-il ? Non certes. Mais il a ponrtant un regret;
c\'est de voir un si petit nombre d\'Orientaux assister a la fête. Il espère
qu\'une fois il en sera autrement et il termine par ces vceux:
»Puissent les rangs des savants qui prennent part au Congres se serrer
toujours plus nombrenx; puisse toute la sagesse de 1\'Orient trouver un
bon accueil en Occident; puisse une telle assemblee de savants porter
des fruits pour Ie progrès de 1\'humanité; puisse la fête solemnelle de la
déesse de la sagesse, de Sarasvatï, se toujours célébrer avec joie!"
M. Iiii 11 lij; , ayant obtenu la parole, propose la santé du vice-Président
du Congres, M. Kern, en qualité de fondateur de 1\'école de Sanskrit a
1\'Université de Leide.
M. Nöldeke, se servant de 1\'allemand, fait 1\'éloge de 1\'école oriëntale
de Leide, puis passant au latin, il continue en ces termes: Sedutetiam
vos, quicunque nostri sermonis non satis estis gnari, intelligatin quid
velim, jam ea lingua utar, quae quondam fuit communis omnium doc-
torum. Bibamus in honorem viri, cni litterae orientales, imprimis ara-
bicae, plurimum debent, principis societatis nostrae Tabarinae, viri
etiam de his splendidis comitiis optime meriti; bibamus in honorem viri
mihi per hos 25 annos amicissimi, conjunctissimi: Vivat floreat Johannes
de Goeje!
M. Bool , échevin de Leide, s\'exprime comme suit:
Messieurs, dans 1\'excellent discours que notre président a prononcé a.
1\'ouverture de ce Congres, il a fait allusion aux services réciproques que
se sont rendus la théologie et les études orientales.
On trouve un pareil caractère de réciprocité quand on compare ces
études avec 1\'objet même de leurs recherches, les pcuples de 1\'Orient.
Un adage vulgaire dit que les sages viennent de 1\'Orient. Non seule-
ment dans cette semaine eet adage est a juste titre a 1\'ordre du jour,
il est aussi attesté par 1\'antiquité. Vous ne me désavouerez certes pas,
-ocr page 233-
225
si je rappelle que la civilisation a eu son plus ancien essor sur les bords
des grands fleuves de 1\'Asie oriëntale et dans les plaines que baignent
Ie Tigre et 1\'Euphrate \'), et que 1\'Europe doit pour une grande part
son développement scientiflque aux lecons que 1\'Asie lui a données.
Mais la raarche de la civilisation a été tres bizarre. Heureusement pour
nous, elle n\'a pas voulu se développer dans les régions qui 1\'ont vue
naitre; il lui a fallu pour chaque graud élan de développement d\'autres
conditions, d\'autres circonstances, et ce besoin lui a fait chercher a cha-
que nouvel essor d\'autres parties du monde. Voilii pourquoi 1\'Asie est arriè-
rée et voila pourquoi tant de peuples de 1\'extrême Oriënt végètent en-
core dans 1\'ignorance et la barbarie.
Mais, Messieurs, si de nos jours ces peuples sont mieux traites, — si,
comme M. Schefer vient de Ie dire, ceux qui sont confiés a nos soins
jouissent d\'une administration intègre et d\'une justice impartiale, et si
pour tous les conditions nécessaires a leur développement commencent a
se former, et a se former de maniere a garantir qu\'ils sortiront
enfin du cercle étroit d\'idées et d\'occupations dans lequel ils sont restés
captifs depuis tant de siècles, c\'est grïice a 1\'influence salutaire qu\'ont
exercée et qu\'exercent de plus en plus vos études et vos recherches.
J\'ai pu m\'en convaincre par un séjour d\'une quinzaine d\'années dans nos
colonies, et cette conviction me fait rendre hommage aux éminents adep-
tes d\'une science qui ne prend que pour rendre et qui, par cette réci-
procité, par cette gratitude, contribuera considérablement a faire entrer
a leur tour tous ces peuples dans les voies de la civilisation.
Messieurs, je vous propose de boire a 1\'influence continue, il 1\'influence
croissante des études orientales.
M. van Tienhoven , bourgmestre d\'Amsterdam, propose de boire encore
une fois a la santé du Président du Congres, M. Euenen, »decethomme
eminent, dit-il, dont la vaste érudition n\'est surpassée que parsonaima-
ble modestie."
M. Webek , de Berlin, ayant obtenu la parole, dit:
Geehrte Festgenossen und Collegen!
Gestatten sie mir, an die Worte meines geehrten Freundes Oillmann
1) M. Bool, ii qui j\'svais demandé de me donner sus paroles par e\'crit, fait obser-
ver, en me les envoyant, qu\'il aurait du faire mentiun également du pays fertilisé par
Ie Nil. (d. G.)
15
-ocr page 234-
220
anzuknüpfen, indem ich Ihnen zurufe: Ie roi est mort, vive Ie roi! Der
jetzige Congress neigt sich dem Ende zu, es lebe der nüchste Congress!
Uud zwar veranlasst mich dies, einen kurzen Rückblick auf die Geschichte
und die Idee dieser Congresse zu werfen.
Sie wissen, dieselben sind, wie so manches Heilsame und Gute, uns
aus Frankreich gekommen; und, wenn ich nicht irre, weilt sogar der
Begriinder, der Vater derselben unter uns. Er hat die Freude gehabt,
zu sehen, wie sein Kind von Stnfe zu Stufe gewachsen ist. Jeder der
auf die erste Versammlung in Paris folgenden Congresse, in London,
Petersburg, Florenz, Berlin, hier, ist ein Fortschritt fiber den vorherge-
henden hinaus gewesen. Zu Anfang traten allerlei Bedenken entgegen.
Sie sind aber siegreich überwunden. Das Kind ist jetzt erwachscn und
steht kraftig da. Der Nutzen dieser Congresse hat sich bewiihrt; er ist
ein gemüthlich-moralischer sowohl wie ein wissenschaftlich-belehrender.
Für uns Oriëntalisten, die wir der Natur der Sache nach im Ganzen
wenig Zusprach unter unsern Compatrioten haben, ist es nicht so ohne
(um mich dieses Ausdruckes zu bedienen), dass wir hier einmal in einem
grosseren Kreise uns zusatnmentreffon. Die Wissenschaft hat kein Vater-
land, geht über die Grenzen hinweg. Man fühlt sich hier unter Freun-
den. Das ist die gemüthliche Seite. Es fehlt aber auch nicht an mora-
lischem Einfluss, an erziehender Kraft. Meine Herren! es ist zwar ein altes
schönes Dictum, dass die Wissenschaft: »emollit mores nee sinit esse feros."
Aber, wenn wir der Wahrheit die Ehre geben wollen, so mussen wir
bekennen, das uns Gelehrten doch recht oft eine gute Dosis ferocitas
inne wohnt. Dem Professor auf dem Katheder darf, wie dem Pfarrer auf
der Kanzel, Niemand widsrsprechen. Und wenn man die Feder in die Hand
nii 11 int., so denkt man recht oft nnr an die Sache, nicht zugleich an
die Person, wilhrend doch Beides nicht getrennt worden sollte. Da ist es
denn nun für uns eine wahre Wohlthat, wenn diese Congresse uns mit
unseren Gegnern persönlich zusammenbringen. Da schwindet die Infallibi-
litiit, da schwindet die Harte. Man ist auch genöthigt, die Gegengründe
die viva voce angeführt werden, sofort zu prüfen und sich klar zu ma-
chen, was man zu entgegnen hat. Das halt denn auch frisch. Wer immer
neue Ziele sich steekt, wird nicht alt. Ich selbst gehore ja nun auchschon
zu der alten Garde, von deren Mitgliedern ein Jeder nur wünschenkann,
dass auch von ihm das unsterbliche Wort gelten moge: la garde meurt,
olie ne se rend pas. Das ist denn aber nur dann möglich, wenn man
sich steta auf dem Posten hult und fühlt. Und dazu helfen uns diesc
Congresse.
-ocr page 235-
227
Es bleibt min noch die ganz unuiittelbar wissenschaftliche und beleh-
rende Bedeutung derselben, durch Mittheilungen neuer Facta, Vorfüh-
rung neuer literarischer etc. Fnnde, belehrende Einführung in bisher
unberührte Gebiete u. s. w. Nun, meine Herren, in dieser Beziehung war
der dieamalige Congress ganz besonders hervorragend. Der Ausflug nach
Amsterdam bat uns denn auch mit dem Oriënt in lebendige Beziehung
gebracht, uns das Leben seiner Bewohner anschaulich vorgeführt, und
wirklieh lebendiges Leben uns vor Augen gestellt.
Nun 80 moge denn der nachsle Congress den jetzigen, wie dieser seino
Vorganger, an Interesse und Bedeutung noch übertreffen. Vivat, floreat,
crescat, er lebe hoch!
Ensuite M. Hu mme, ancien Resident aux Indes néerlandaises, porte Ie
toast suivant:
Messieurs,
L\' [nst.it ut Royal d\'Ethnographie et de Philologie des Indes néerlandaises
a la Haye et la Société appelée «Indisch Genootschap" nous ont honorés
de leurs confiance, M. Ie Dr. Juynboll, M. Robidé van der Aa et moi,
en nous désignant pour être leurs représentants au Congres qui a réuni
tant de dignes personnes, célèbres par les résultats de leurs études des
langues orientales. Si j\'ai demandé la parole, c\'est pour vous rendre
hommage, Messieurs, au nom des sociétés susdites; c\'est encore pour re-
mercier, au nom de la science, ceux d\'entre vous qui, en publiant les
t\'ruits de leur travail, ont contribué d\'une maniere fort considérable aux
progrès de la connaissance des langues orientales vivantes et mortes.
Que de fois vous avez fait jaillir une brillantc étincelle dans les ténè-
bres qui recouvrent 1\'histoire des peuples; dans les mystères de leur re-
ligion, en déchifl\'rant, par des combinaisons ingénieuses, les restes de leur
écriture, taillée dans des matières a moitié anéanties, et dont la clef
s\'était perdue dans Ie cours des siècles. Ce sont la des services immenses,
rendus a 1\'étude de Thistoire des peuples et a la philosophie.
C\'est a vous, Messieurs, que je bois. Puissiez-vous avoir Ie courage et
la force de continuer vos recherches, la torche de la science a la main,
afin d\'écarter de plus en plus Ie rideau mystérieux qui voile a nos yeux
Ie passé des peuples anciens dans 1\'Orient.
Le dernier toast est celui de M. Maehe, de Paris, qui propose la
santé des dames dans les termes suivants:
-ocr page 236-
228
Messieurs,
Le pays qui nous donne son hospitalité fraternelle occupe une tres
grande place dans l\'histoire, une place d\'honneur parmi les nations.
Son passé glorieux est connu du monde entier.
Les Néerlandais de nos jours sont en possession d\'une doublé souve-
raineté: ils sont les maltres de 1\'Europe savante dans le vaste domaine
de la philologie, de 1\'histoire et de la géographie océaniennes; ils sont
les maitres-souverains et en même temps les instituteurs et les éduca-
teurs des peuples de 1\'Archipel indien. La première de ces deux souve-
rainetés, ils 1\'exercent avec une parfaite courtoisie; ils s\'acqnittent des
graves devoirs que leur impose la seconde, en hommes profondément
convaincus que les fonctionnaires du gouvernement des Indes néerlandai-
ses ont charge d\'ames et doivent administrer la justice aux indigènes
avec douceur et impartialité.
La patrie néerlandaise a le droit d\'être fiere de son passé, fiere de
son présent. Elle sera pleine d\'espérance en 1\'avenir, si elle porte ses
regards sur cette jeunesse patriotique et studieuse, qui peuple sa floris-
sante Université de Leyde et ses autres écoles.
Mais perniettez-moi de vous le dire, Messieurs les Hollandais, dans
1\'oeuvre de votre passé, dans 1\'édification de votre avenir, il est juste
d\'attribuer une large part a la mère de familie, a la première institu-
trice de 1\'enfance, a vos compagnes si dignes et si dévouées.
Avec nn profond respect je porte un toast aux dames de la Hollande.
Le banquet s\'est terminé a 10 heures.
Pendant toute la semaine, les cercles d\'Amicitia, de Concordia, de
Minerva, (cercle des étudiants) et de Musis Sacrum a Leide, et le Nou-
veau Cercle ou Cercle littéraire de la Haye appelé «Witte Sociëteit",
ont été ouverts aux membres du Congres.
Le mardi soir, 11 Septembre, il y avait concert de la chapelle des
Grenadiers et Chasseurs de la Haye, dans le jardin de Zomerzorg, a
Leide. Le propriétaire, M. Couvée, y avait invite les membres du Con-
grès ainsi que leurs dames.
De même, le samedi soir, 15 Septembre, il y avait concert de la cha-
pelle du 4me regiment d\'infanterie dans le jardin du cercle d\'Amicitia
et les membres du Congres y avaient été invites.
-ocr page 237-
APPENDICE.
Le Bureau du sixièmc Congres, s\'étant constitué comme Comité de
permanence, a soumis ü MM. les Trustees du Musée britannique par la
lettre suivante le voeu (Smis par le Congres dans la séance de elöture:
To the Trustees of the British Museum.
M7 Lords and Gentlemen,
We the undersigned, President and Secretary of the Council of the
sixth Congress of Orientalists (held at Leiden from the 10"> to the 15"»
of this month), have the honour to transmit to you the following reso-
lution, which was unanimously adopted by the Congress, and to give
utterance to the hope that you will give it your favourable considera-
tion, and will take such steps as you may deern expediënt to bring it
to the notice of Her Majesty\'s government. We feel no doubt whatever
that the expression of your approval of this proposition wil have due
weight with the Ministry and Parliament of Great Britain, and that the
treasures which are confided to your charge may thus be rendered even
more accessible and more useful to the scholars of the Continent than
they are at the present time.
We have the honour to remain,
My Lords and Gentlemen
Your most obedient servants
Leiden, September 1883.
                                         A. KUENEN
President.
M. J. DE GOEJE
Secretary.
Cette lettre fut envoyée a M. Bond, bibliothdcaire en chef du Musée,
a-vcc une lettre adressée h lui-mêmu et concue dans les termos suivants:
-ocr page 238-
230
To E. A. Bond Esq., LL. D.,
Principal Librarian of the British Museum.
Sir,
As President and Secretary of the Council of the sixth Congress of
Orientalists, we beg to address to your care the enclosed letter to the
Trustees of the British Museum, and to requeat that you will kindly
lay it before them at the earliest opportunity. We venture to express
the hope that the resolution of the Congress raay meet with your appro-
val aud support, and that your period of office may thus be signalised
by the introduction of another useful reform in addition to the many which
have already been introduced since you became Principal Librarian.
We have the honour to remain,
Sir,
Your most obedient servants
Leiden, September 1883.
                                             A. KUENEN
President.
M. J. DE GOEJE
Secretary.
En réponse a cette lettre, Ie secrétaire du Comité recut la lettre sui-
vante de M. Bond:
British Museum, 16"\' October, 1883.
Sir,
The Resolution of the Congress of Orientalists held at Leiden from the
10th to the 15"\' of September last, authorising the Council to submit to
the Trustees of the British Museum an expression of their desire that
the Trustees would endeavour to obtain power to lend Manuscripts to
learned persons residing in foreign countries, has been considered by the
Standing Committee; and I am instructed to reply that, although the
Committee are impressed with the advantages of being able to lend a
manuscript in rare instances under certain circumstunces for use by a
private student in a foreign country, they foresee so many and such
serious risks and inconveniences likely to attend upon the exercise of
such a power, that they think it unadvisable to seek to obtain it.
I have the honour to be,
Sir,
Your obedient servant,
EDW. A. BOND.
En même temps avec la lettre a MM. Ie» Trustees partit une lettre
-ocr page 239-
231
particuliere du Président, M. Kuenen, a M. Ie Ministre Gladstone, pour
solliciter Ie haut appui du Gouvernement britannique pour la réalisation
dn voeu, au cas MM. les Trustees feraient un accueil favorable a la pro-
position du Congres.
Conformément a la résolution du Congres, prise également dans la
séance de clóture, de soumettre a Sa Majesté la Reine d\'Angleterre Ie
vceu que Ie Gouvernement de S. M. veuille nommer une commission
spéciale, composée des sinologues les plus éminents, et la charger do
compiler un Dictionnaire chinois-anglaia et anglais-chinois complet, lo
Comité s\'est adressé a S. M. dans ces termes:
To
Her Most Gracious Majesty
VICTORIA,
Queen of Great Britain and Ireland ,
Empress of India,
etc. etc. etc.
We the undersigned, President and Secretary of the Council of the
sixth Congress of Orientalists, held at Leiden from the 10"1 to the 15">
September 1883, have the honour to subniit to Your Majesty the fol-
lowing résolution, which was unanimously adopted by the Congress, and
to give utterance to the hope that Your Majesty will give ita favorable
consideration, and will order such steps to be taken, as may be calcu-
lated to satisfy the serious want of a complete Chinese Dictionary.
Wc permit ourselves to subjoin a note by Prof. G. Schlegel regarding
the urgency of such a Dictionary, and remain
Your Most Gracious Majesty\'s
humble servants
Leiden, March 1884.
                                                  A. KUENEN
President.
M. J. DE GOEJE
Secretary.
NOTE
CONCERNING THE UKGENCY OF A COMPLETE CHINESE-AND-ENGL1SH
AND ENGLISH-AND-CIIINESE DICTIONARY.
The undersigned, president of the fourth Section of the Congress of
Orientalists held at Leiden in .September 1883, has the honour to \\n*>-
-ocr page 240-
232
sent to the Council of the Congress the present note giving a résumé
of the considerations which have led the said Section, as well as the
united Congress, to adopt the motion proposed by him concerning the
want of a complete Chinese TXctionary.
The want of a complete Chinese Dictionary is feit by all Sinologues,
and has been universally acknowledged. Without speaking in any dis-
paraging words of the existing Dictionaries, the makers of these Diction-
aries themselves have acknowledged the insufficiency of their labour by
the sitnple reason that it is a task too heavy tbr a single individual.
The author of the largest and best Chinese Dictionary, Mr. S. Wells-
Williams, said himself that »the years of study which are required in
»a wearisome climate before a foreigner is even partially fitted for mak-
»ing a Dictionary has proved a serious hindrance to the preparation of
»a complete Lexicon in the Chinese language. No one", continues he,
»has yet sat down to the work, unfettered by other engagements, and
»willing to spend his life in making a full Dictionary of this lan-
»guage".
The reason why a Chinese Dictionary ought, of necessity, to be more
extended than the Dictionary of any other language is due to various
causes. First, the vast extent of the literature, running over a space
of more than 4000 years, has naturally involved many changes in the
use of words by so many authors of different degree of intellect, genius
and learning. Secondly, just as no European writer can dispense with
illustrations drawn from a multitude of earlier sources, so that, even in
the most familiar language, fragments of history and legend lie embed-
ded almost unperceived, likewise this is done by the Chinese authors,
with this difference, that, what with ourselves is at the most an ex-
ceptional feature, takes with the Chinese the character of a canon of
literary art. Intricacies of allusion and quotation present themselves,
consequently, at every turn in the written language, for the elucidation
of which the existing dictionaries, either native or foreign, afford no
clue, whilst special works as that of Mr. Mayer\'s Chinese Reader\'s Ma-
nual, contain not a hundredth part of the allusions met with in Chinese
authors. His work, e. g., numbers only about 1300 illustrations ofChi-
nese allusions, whilst the Chinese encyclopedical Dictionary Kwany-$ze-
lui-foo
gives only for the illustrations of allusions to celebrated females
365 examples, and these only occupy 30 pages of a work consisting of
ten volumes, containing each about 140 pages, which gives about seven-
leen thuuxand
illustrations of the most frequent allusions found in Chi-
-ocr page 241-
233
nese literature. Now, the Kwang-sze-lui-foo is even one of the smallest
works of reference in this line, and is vastly surpassed in richness by
other Chinese works of the same kind.
In consequence of the introduction of Buddhism in China, a vast
Buddhistic literature has sprung up, having its own technical and reli-
gious expressions, none of which are explained in the common native
dictionaries, and only very scantily in Enropean dictionaries; whilst the
whole vocabulary of the Tauistic religion has still to be compiled, as it
is now, for Europeans at least, a complete terra incognito.
It is unnecessary to expatiate npon the numerous blunders and mis-
translations coinmitted even by Sinologues of good repute, in conse-
quence of the insufficiency of the existing Chinese Dictionaries. They
are well-known to each Sinologue, and have occasioned many serious
and lamentable misundcrstandings between highly honorable savants, to
the detriment of their own name and repute.
If the existing Chinese-and-English Dictionaries are already very in-
sufficiënt , the case is still worse with respect to the English-and-Chinese
Dictionaries. With every consideration due to their authors, the Con-
gress is of opinion that they are, each of them, quite inadequate to
their object, viz. to enable a foreigner to translate, with their help,
into good Chinese. They are simply reversed Chinese-English Diction-
aries, and contain no genuine equivalents for western thought aud ex-
pression; although a more profound study of the Chinese language would
show that these equivalents exist abundantly. As a consequence of this
insufficiency, even the Chinese Bible-translation, on which snch a vast
amount of labour and care has been bestowed, is, in several important
passages, quite un-Chinese, the translators having satisfied themselves
very often with translating literally a Jewish or Greek proverb or say-
ing, in consequence of their ignoranco of the corresponding Chinese
proverb or saying. As a natural consequence, such a proverbial illustra-
tion , intended to strike the reader\'s mi ml, and to make a forcible im-
pression on his heart, very often only either excites the Chinese reader\'s
contempt or, at the least, a pitying sneer. We would refer the mem-
bers of the Congress to an article on the New Testament in Chinese,
by Mr. Herbert A. Giles, published in the lOth Volume of the «China
Review" (pp. 149 seq.), where a whole series of examples of mistransla-
tions and blunders are enumerated, and better renderings of the litigious
passages ure proposed.
-ocr page 242-
234
But it is unnecessary to adduce examples. The insufficiency of the
existing English-and-Chinese dictionaries is universally recognised, even
by their authors, who are not to the blamed for having tried to supply
with their single and individual forces a deficiency only to be supplied
by the united efforts of several individuals.
Now, although the Congress is of opinion, that there are at present
a sufficiënt number of able and learned Sinologues, willing to undertake
each a part of the gigantean task of compiling such a Dictionary, they
have been, and will be always deterred from undertakiDg it by the ex-
traordinary expenses such a publication must, of necessity, involve. No
individual fortune, nor editorial enterprise, can risk such a publication,
which costs enormously and yields no pront to either author or pub-
lisher. Only a government is able to undertake such an enterprise;
and, if the Congress has unanimously decided upon adressing itself to
Her Britanic Majesty\'s Government, it is because it is convinced that
Great-Britain has the first and most urgent claim to the honor of such
a vast enterprise; not only on account of its important commercial and
political relations with China, but, also, because such an enterprise, in
which the whole learned world is deeply interested, would teflect at
least an equal share of glory and distinction on Great-Britain, aa
has reflected upon the Russian Government by the publication of the
great Petersburg Sanscrit Lexicon.
It would seem advisable, in case the Government of Great-Britain would
give a favorable consideration to the resolution adopted by the Con-
gress, that a handsome yearly allowance were granted to the collabora-
tors of this Dictionary, in order to ensure a speedy and active complet-
ion of the work.
Abiding Her Majesty\'s pleasure of assent to the wish expressed by the
Congress, the undersigned humbly takes the liberty of suggesting the
following names of Sinologues to whom Her Majesty could intrust the
compilation of the intended Dictionaries, leaving these gentlemen at li-
berty to add to this list such other Sinologues as they will deern ad-
visable:
Bev. S. Wells Williams, author of several Chinese Dictionaries.
Rev. James Legge, Professor of Chinese, Oxford.
Rob. E. Douglas, Professor of Chinese, Kings College, London.
Rev. E. J. Eitel, author of a Sanscrit-Chinese Dictionary.
Rev. J. Edkins, Peking.
The marquis d\'Hervey St. Denis, professor of Chinese at Paris.
-ocr page 243-
235
Léon de Rosny, professor at the École spéciale des langues oriëntale»
at Paris.
The last two gentlemen are in possession of the immense lexicological
material left by the late Professor Stanislas Julien , the eminent Sinologue.
Professor Georg von der Gabelentz at Leipzig, author of two Chinese
Grammars.
Leiden, January 1884.
G. SCHLEGEL,
Professor of Chinese at the Leyden University.
En réponse a cette lettre, Ie secrétaire da Comité recut la lettre sui-
vante de M. T. V. Lister:
Foreign Office. April 5», 1884.
Sir,
I am directed by Earl Granville to acknowledge the receipt of a Pe-
tition to Her Majesty, signed by the President and yourself on behalf
of the Sixth Congress of Orientalists held at Leyden in September last,
together with a Note from Professor Schlegel, pointing out the import-
ance and advantages to be derived to Literature by the publication of
a complete Chinese-English Dictionary, and urging that Her Majesty\'s
Government should grant a yearly allowance to the compilors of the
Work.
I   am to inform you, in reply, that Her Majesty\'s Government fully
appreciate the significance of the question, and that whatevcr decision
Her Majesty\'s Government may be enabled after carefnl consideration to
arrive at shall be communicated to you without delay.
I am,
Sir,
Your most obedient, humble servant,
T. V. LISTER.
II   fut résolu dans la 5me séance de la 2»*° section que MM. Ascoli et
Schmidt seraient priés de présenter au prochain Congres leur rapport sur
un système international de transcription (voyez plus haut p. 136). Le
secrétaire du Comité a fait part de cette résolution a MM. Ascoli et
Schmidt et leur a envoyé un exemplaire du Bulletin n. 7 contenant le
proces-verbal de la séance.
Dans cette même séance, la section adopta a 1\'unaniraité Ie voeu que
-ocr page 244-
236
les sculptures gréco-bouddhiques qui ont été découvertes sur la frontière
nord-oucst du Panjab soient mises plus a la portee des savants de l\'Eu-
rope (voyez plus haut p. 141). Le Comité n\'a pas fait de démarches
pour porter ce vceu a la connaissance du Gouvernement de l\'Inde; il
doit se contenter de faire un appel h tous ceux qui peuvent contribuer
a la réalisation de ce voeu et de solliciter leur appui.
La 5me section avait, dans sa troisième séance, émis le vceu »qu\'on
adresse aux gouvernements qui possèdent des colonies dans 1\'Orient et aux
sociétés orientales la demande de faire rassembler et publier tous les
proverbes, chansons et traditions des peuples, pendant qu\'il est encore
possible de le faire." (Voyez ci-dessus p. 174). Le Comité a la satisfac-
tion de pouvoir annoncer que 1\'Institut royal de philologie, de géographie
et d\'ethnograhie des Indes néerlandaises, de la Haye, a pris 1\'initiative
pour appeler 1\'attention des sociétés savantes sur la proposition de M.
Long, par la circulaire suivante:
The Hague, December 1883.
Gentlemen,
In the last session of the fifth section of the Congress of Orientalists,
held at Leyden in Holland in September last, the subject of the best
mode of preserving and pnblishing the Proverbial Literature and
FolkLore of the East was brougt before the members by Reverend
J". Long, a Member of the Royal Asiatic Society, formerly Clergyman
at Calcutta, now residing in London.
At his proposal the following resolution was passed:
»That the collection, interpretation and publication of the proverbial
literature, songs and folk lore of the East is urgent at the present time,
when Oriental society is in a transition state.
»This Proverbial literature, handed down from remote ages through
the memory of the people, elucidates in many points the social condi-
tions, feelings, and opinions of the masses, besides throwing light on
various questions of philology, archaeology, and history.
»The rescuing froin oblivion of those Eastern traditions can best be
carried out by a Committee drawing up a circular on the above basis,
to be transrnitted to learned Societies in Holland, England, France and
Russia, in order that they may refer them in the East to Oriental
societies, schoolmasters, editors of newspapers and periodicals and Chris-
tian missionaries."
As the resolution was passed at a Congress held in Holland, it secms
-ocr page 245-
237
but rational, aiich a Congress not being a permanent body, that one of
the Dutch learned societies should give effect to it.
The Itoyal Colonial Institute of the Hague has therefore resolved to
carry out the plan with respect to the Dutch colonies in the East by
forwarding the above resolution, with a request that replies be sent to
the Batavian Society of Arts and Sciences at Batavia. They hope you
may be able to take similar action regarding the Eastern colonies or
possessions of your country.
The Colonial Institute of the Hague does nothing but transniit the
above resolution to the different learned societies, who they think might
give effect to it, leaving it to these to do that in the manner they will
think best.
Though Spain and Portugal were not mentioned in the resolution, the
Institute thought that the learned societies in these countries ought also
to receive this circular.
They beg to add as their opinion that the replies to this circular ought
in each of the above mentioned countries or their colonies to be sent
to but one of the learned societies, who should collect and publish
them, and that many of the Eastern Proverbs might perhaps be classi-
fied under the following list of special heads:
Aboriginal Tribes,
                             Gratitude,
Agricultural Classes,                          Health ,
Age and Youth,                                 Hope and Faith,
Anger and Hate,                               Ignoranee and Knowledge,
Animals, Birds and Fishes ,              Industry ,
Classes in Society,                             Language, Archaisms ,
Clergy and Sects,                              Landlord and Peasant,
Commerce,                                         Law, Lawyers and Justice ,
Co-operation,                                      Love and Mariage,
Courage,                                             Master and Servant,
Covetousness and Money,                   Moderation and Temperance,
Change of Customs,                           Monks and Ascetics ,
Death and Life,                                 Parents ,
Doctors and Medicine,                       Persons and Places,
Envy and Hatred,                              Plants and Trees ,
Family Relations and Home,            Professions and Trades ,
Festivals and Holy-Days,                  Prudence ,
Gluttony and Drunkenness,               Purity ,
Government and GovernmentOfficials, Punctuality and Opportunity,
-ocr page 246-
238
Races, Tribes and Castes,                 Weather Wisdom,
Times and Seasons,                            Wit,
Tongues and Dialects,                       Women.
Village Systems ,
The Royal Institute for the Philology, üeography and Ethnology of
Netherlands India.
H. KERN,
President.
T. C. L. WIJNMALEN,
Secretary.
Le Comité a examiné les trois mémoires présentés au Congres dont les
titres ont été donnés plus haut, p. 26. Aucun de ces mémoires n\'appar-
tenant au vaste domaine des études orientales, auquel ils ne font que
toucher, il ne pouvait être question de les insérer dans les Travaux du
Congres. On les a renvoyés aux auteurs.
-ocr page 247-
OMISSION DANS LA LISTE DES MEMBRES.
Autriche-Hongrie (p. 13):
W. Toinaschek, Dr., professeur a l\'Université, Anna Str. 19, Graz.
CHANGEMENTS DE DOMICILE.
Allemagne (p. 11):
J. F. M. Curdy, Köuigsplatz 1311, Leipzig.
E. Hardy, Dr., Liebfrauenstr. 7, Mainz.
Autriche-Hongrie (p. 12):
G. Bühler, Dr., prof. a l\'Université\', Hermannsgasse 14, Döbling (Wien).
D. H. Muller, Dr., prof. a l\'Université, Herrengasse 31, Döbling (Wien).
Grande-Bretagne (p. 17):
J. N, Strassmaier, Rév. père S. J., Mount Str. 111, London W.
Grèce (p. 17):
L. Myriantheus, Dr., Mortimer Street, Cavendish Square, London W.
Portugal (p. 18):
A. R. Goncalves Vianna, prof. il rUniversité, Largo daCeracaG8, 2° E.,
Lisboa.
Rnssie (p. 19):
V. Baron von Rosen, Dr., prof. a TUniversitó, Nadcshdinskaja 34 , St. Pe-
tersburg.
DECÉDÉS.
Th. Chenery.
F. Lenormant.
S. C. J. W. van Musschenbroek.
N. Trübner.