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PUBLICATION DE FÊTE
A L\'OCCASION
DU
TROISIÈME CENTENAIRE
I) K
L\'UNI VER SITE DE LEI DE
TRADÜCTION DE
LAVANT-PROPOS HOLLANDAIS
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LEIDE, E. J. BRILL
1875
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r^&uerfVaMScSKutfyo
La Hollande célèbre une fête! Elle commémore Ie troisième centenaire de la fon-
dation de 1\' Université de Leid e en lui ofFrant ses témoignages de reconnaissance pour
avoir maintenu si dignement pendant trois siècles la gloire néerlandaiso!
La Hollande célèbre une fête! et cette fê£e en est une pour tout Ie monde scienti-
fique: la joie qui nous anime retentit dans toute 1\'Europe, et de tous les pays la science.
envoie ses députés dans notre ville pour faire ses voeux a notre Université, pour être
les interprêtes de 1\'estime générale qu\'on ressent partout pour elle!
Dans un jour pareil toute marque de sympathie est accueillie avec une „Bienvenue";
c\'est pourquoi la liaison E. J. Brill — jusqu\'a depuis peu officiellement et de fait tou-
jours encore typographe de 1\'université — désirait offrir une „Publication de fête",
espérant qu\'elle sera recue de bon coeur par tous les savants, tant hollandais. qu\'étran-
gers sympathiques. Or, la presse de Leide s\'est acquis une renommée généralement
reconnue par les soins continus qu\'elle met a faciliter et a propager les études orientales.
Depuis une longue série d\'années les Orientalistes lui savent gré de 1\'édition de plus
d\'une oeuvre arabe dont 1\'importance n\'est guère douteuse.
Aussi Ie prqjet original pour cette „Publication do fête*\' était-il d\'écrire une histoire
des imprimeries de Leide et de donner un apercu de tout ce qu\'elles ont fait pour les
langues orientales, en ajoutant quelques pages de texte arabe avec traduction hollandaise
en regard. Cependant la Raison Brill craignant, qu\'en executant ce projet elle ne se
rendit coupable d\'une „oratio pro domo", qu\'elle ne fit ses propres éloges, aimait mieux
mettre au jour un ouvrage qui ne prêtat pas a cette conclusion.
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IV
La Société des Libraires dans les Pays-Bas venait de couronner d\'or une
réponse a une question mise au concours, savoir un „Catalogue linguistique
oriental de tous les livres parus en Hollande et aux Indes Néerlan-
daiscs depuis Ie commencem ent de ce siècle", composé par M. Boele van
Hensbroek. Ce „Catalogue" répondait parfaitement au but qu\'on s\'était proposé: en outre
il avait Ie doublé avantage non-seulemont d\'ètre utile, mais encore de faire éviter 1\'écueil
sur lequel on courait risque de donner.
Si les livres publiés avant notre siècle avaient pu trouver aussi une place dans cette
longue liste, Ie „Catalogue" aurait sans doute gagné de beaucoup. Tout en déplorant
leur absence, espérons toujours que M. Boele van Hensbroek trouvera moyen de com-
pléter cette partie de son ouvrage interessant.
Qu\'on me permette de donner une rapide esquisse de nos imprimerie» orientales.
Les premières éditions parurent au commencement du XVII\'èmc siècle. M. Ie Pro-
fesseur Erpenius avait érigé dans sa propre maison une imprimeiïe pour 1\'édition de
ses ouvrages. Cet exemple fut suivi par M. Ie Professeur G o 1 i u s.
Mais déja existait la célèlire imprimerie des Elseviers, qui sous la direction de
M. Isaac Elsevier fut nommée imprimerie de 1\'université, Ie 19 février 1620. Les Else-
viers continuaient jusqu\'a 1\'an 1712. Dans cette année mourut M. Abraham qui avait
dirigé les affaires depuis 1681, sans toutefois avoir maintenu toujours la vieille renommée
de sa Maison malgré les plaintes réitérées de M. Ie Recteur de 1\'Université. Par sa mort
Ie nom si illustre dans les annales de la typographie disparut et les Luchtmans s\'élèvent.
L\'an 1683 M. Jordaen Luchtmans vint a Leide, oü il s\'établit comme Imprimeur-
Libraire. Son fils unique, Samuel, lui succéda en 1708 et fut nommé imprimeur de
1\'université en 1730. Vingt-cinq années après il laissa ses affaires a ses deux fils:
Samuel et Jean, qui lui avaient été ajoutés comme imprimeurs de 1\'université en 1741
et 1749. La Raison formée par eux s\'est maintenue pendant presque un siècle entier
jusqu\'a l\'an 1850.
M. Samuel Luchtmans mourut en 1780, et M. Jean s\'associa, six ans après, son
cousin Samuel; celui-ci dirigea après Ie décès de son compagnon, en 1809, les affaires
tout soul, jusqu\'a ce qu\'il mourut en 1812. La familie des Luchtmans comme Imprimeurs
s\'éteignit avec lui, Ie dernier, M. Jean Samuel f 1828, n\'ayant pas de gout pour cette
industrie.
Depuis ce temps-la les affaires furent continuées sous Ie même nom par M. Jean
Brill qui avait fondé une imprimerie en propre et était en même temps „Coadministra-
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teur" de la Maison Luchtmans. En 1819 il s\'associa M. Jean Tibèrc Bodel Jïyen-
huis, Docteur en droit, et depuis ils administraient la Maison a eux deux.
L\'an 1848 M. Brill, alors octogénaire, désira se retirer des affaires et deux ans après la
Raison Luchtmans fut dissoute, cette vieille et illustre maison qui pendant tant d\'années
a été un honneur pour la ville de Lcide, et dont les chefs-d\'oeuvre de typographie sont
encore recherches pour la beauté et la netteté des caractères.
Le nis de M. Brill, M. Jean Everard, s\'établit comme Libraire-Imprimcur et Anti-
quaire, et fut nommé Academiae typographus. Pendant le quart d\'un siècle il s\'appliqua
a agrandir et a perfectionner son établissement, en particulier tout ce qui concerne les
études orientales, jusqu\'a ce qu\'en 1871 une mort subite 1\'enleva a sa belle fondation\').
J\'aimerais beaucoup indiquer ici quelques ouvrages parus chez Luchtmans et chez
Brill: la crainte seule d\'en oublier plusicurs qui seraient bien dignes d\'ètre nommés
me retient; un seul coup d\'oeil dans lo „Cataloguo" prouvera la vérité do cc que j\'avance.
La Maison Brill fut transféréo aux chefs actuels et la grande question était, si ceux-
ci continueraient dans la v0ie indiquée, s\'ils prendraient a tachc de maintenir la belle
réputation de leur imprimerie. Le „Catalogue" nous laissant dans 1\'incertitude sur ce
point, je vous ongago a lire les ligncs suivantes.
On a commencó a agrandir les locaux de 1\'imprimerie. Les caractères arabes, sans être
U8és, ont été remplacés a grands frais par un nouveau type, et lo premier ouvrage mis au
jour en ces nouveaux caractères parait aujourd\'hui même souscetitre: le Divan de Mos-
lim ibno \'1-Walid, publié par M. le Professeur M. J. de Goeje. (Cat. pg. 108).
C\'est encore par leurs soins que dans le cours do 1\'année passée M. le Professeur
H. Kern apu publier son: The Aryabhattya, with the Commentary Bhatadt-
pika of Paramadigvara, le premier ouvrage dans la langue sanscrite qui ait jamais
été imprimé en Hollande.
La littérature mongolo a été enrichie par le livro de M. le Docteur Schlegel
intitulé: „Uranographie chinoise"2) (Cat. pg. 36), tandis qu\'une „Encyclopédie
japon ai se", avcc transcription et traduction francaise par M. L. Serrurier vient
d\'être mise sous presse. (Cat. pg. 108).
Pour completer ses dignes efforts la Maison Brill sera 1\'éditeur d\' ath-Tha-
1)  Voir: M. A. Ledeboer, SI. D. Les Imprimeurs, éditeurs et libraireB dans les Pays-Bas. Deventer 1872. (Edit.
holland.)
2)  Les types chinois, dont ou s\'est servi iiour eet ouvrage, appartiennent jnsqu\'a ce momeut au Gouverneiueut
Néerlandais, mais seront bientót la propriété de la Rnison E. J. Brill.
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VI
bari dom la publication est Ie grand et noble but d\'une société de savants Orientalistes
et ilont une copie magnifique du manuscrit de Conatantinople se trouve déja a Leide.
En citant des publications et des entreprises comme les susdites, je crois pouvoir
dire que sous les nouveaux chefs nous n\'avons rien perdu, mais au contraire que
nous avons beaucoup gagné.
Pour revenir au projet de cette „Publication de fête".
On avait déja arrangé la première partie; la seconde restant a faire, je m\'estimais
heureux de me voir commis Ie soin du texte arabe que j\'espère avoir rendu aussi correct
que possible. Toutefois je prie Ie lecteur bienveillant d\'excuser et de corriger lui-même
quelques fautes typographiques, de lire p. ex. p. o, 1. 4 au lieu de ^Mi- _ ^aJL>,
p. Ia, 1. 5 au lieu de ^cJ^/bS! __ ^Ju^t.
A la traduction hollandaise j\'ai ajouté quelques notes bien courtes sur les personnes
nommées dans ces pages et sur quelques expressions particulières qui pourraient être
inconnues au lecteur peu verse dans l\'histoire et la littérature de 1\'Arabie.
Un setil mot encore sur Ie texte arabe.
Il y a une dizaine d\'années que M. Ie Professeur Nöldeke, en donnant dans son
livre intitulé: Beitrage zur Kenntniss der Poesie der alten Araber (Mé-
moires pour servir a la connaissance de la poésie de 1\'ancienne Arabie) une traduction de
Pintroduction de 1\'intéressant ouvrage d\'Ibn-Qotaiba: Sur la poésie et les poè-
tes", exprima Ie désir d\'une édition de cette oeuvre du grand savant arabe, toutefois en
y ajoutant la condition qu\'on pourrait trouver, hors Ie manuscrit de Vienne dont il s\'était
servi, du moins un seul autie exemplaire qui put servir de base. Le hasard m\'a été
favorable en me faisant parvenir un deuxième, même un troisième manuscrit.
Quant a celui de Vienne, X. F. X°. 391, il a été assez décrit, tant par M. Flügel
dans son: Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de la cour impé-
riale et royale a Vienne, que par M. Nöldeke et dans les Annales vien-
noises de la littérature, T. LXXXVI, Notices, p. 48. Il serait donc inutile de
réitérer ces descriptions.
Le second manuscrit appartient a M. le Professeur Schefer, qui a eu l\'obli-
geance de me prêter son beau trésor. Cet exemplaire donne — a quelques variations
peu signifiantes pres — la même lecon que le manuscrit Viennois, de sorte qu\'il me
parait être une copie du même original d\'après lequel on a écrit celui-la. Il manque de date.
Quoiqu\'on eüt pu publier d\'après ces deux manuscrits une édition assez correcte,
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Vil
j\'étais bien content de recevoir la communication de l\'existence d\'un troisième, qui était
la propriété de M. Ie Docteur Prym et de M. Ie Professeur Socin. Grace a
leur bienveillanco reconnue j\'ai pu confronter celui-ci, et je saisis cette occasion pour
offrir a M. Sc hef er et a M.M. Prym et Socin mes sincères remerciments pour la
prévenance avec laquelle ils ont bien voulu venir a mon secours.
Le dernier manuscrit est une copie d\'un original qui se trouve a Damas, propriété de
M. Mustafa. Efendi as-Siba\'f (Yoir: Journal de la Société Oriëntale Alle-
mande, T. XXVIII, p. 161, Lettre de M. le Docteur Goldziher a M. le Pro-
fesseur Fleischer), et transcrit partim par M. Socin, partim par un jeune chrétien
de Damas. L\'original est date de 1\'an 1090 de 1\'Hégire.
Ce manuscrit-ci diffère de beaucoup des deux autres et de plus il ajoute quelques
biographies qui manquent la-bas, de sorte que la supposition énoncée par M. Xöldeke
— que le manuscrit viennois ne fut pas achevé — est pleinement confirmée.
Quant au titre de 1\'ouvrage, le manuscrit de Vienne n\'en donne aucun et M. Nól-
deke se trouvait enibarrassé sur ce point. M. Flügel dit dans son „Catalogue" que ce
livre se nomme indiflFéremment: ^yuiJ,\\i ,*£Ji v_>Lü\' ou iijt^iJ! oLöaIj; c\'est aussi par
ces deux noms qu\'il est indiqué dans les „Annales viennoises de la littérature" que j\'ai
citées. Le manuscrit de M. Schefer dit: tfjtiJï3 «**J\' ^^ Jó^ et celui de Damas
i
donne a la fin la notice suivante: ****3 ^j-j «JUI A_»_c i\\**^x ^ySi MjccïJI oLa^b *i>-*J\'
jJLjü «JJi *Lw .-yJj Kut&ll ^•■^■S; J>L*j! Jü\\ \\\\i .Jle \'i \',.\' »«~ ie^-^ fei* ry^ rr**^\' j^
Je crois qu\'il est assez évident que le: s-]j>jj^\\i r*-"*-^ v\'^*3 e* ^es: *\'<**»JI oüuL> sont
deux noms pour le même livre. Malheureusement trop tard pour pouvoir m\'en servir
avant la publication de cette introduction, je voyais que dans la préface du: oJjmJ! v-jLxï
M. le Professeur Wüstenfeld dit, qu\'il y a des manuscrits des oLü*L a Paris et
k Venise. Si ce savant Oricntaliste a eu en vue par rapport a ce manuscrit parisien un autre
que 1\'exemplaire de M. Schefer, il est a craindre que sa citation ne soit le résultat d\'une
erreur, puisque M. Zo ten berg a eu la bonté de me communiquer qu\'il ne connaissait
pas ce livre dans la „Bibliothuque de Paris". Avant de continuer 1\'édition du: v_j!_i_j
r-\\jx£l\\s j*£ï\\ je tacherai — cela va sans dire — d\'avoir des éclaircissements sur cette
question.
Ajoutons encore que Hadji-Chalfa n\'indique que les: j-IjJlüJI oLjuIj et que le
Kitiibo \'1-Pihrist cite le: f"Lfc&Jt5 jx^\\ <J^ .
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"\\
VIII
Je suis heureux de pouvoir augmenter de quelques ouvrages la liste que donne
M. "Wüstenfeld, loco laudato, des livres d\'Ibn-Qotaiba qui sont parvenus jusqu\'a
nous; a savoir, la bibliothèque de 1\'université de Leide contient un exemplaire du:
&.&X&J\\ JXiw« et du: vi>o^s\\Jt ^aJui?*», tandis que dans 1\'Institut Oriental a
St. Pétersbourg se trouvent les deux premiers livres des: .Lr>^l ^yt, Ie: >_iUf
0l\'ji.»Jl et Ie: vj^\' V^ > dont &• ^e Docteur von Bosen préparéuneéditionselon
sa lettre a M. Ie Professeurde Go e je.
Il rne reste encore a exprimer ma gratitude a M. Ie Docteur Euting pour la
partie calligraphiquo du titre aiabe, qu\'il a bien voulu avoir la bonté d\'écrire et
de corriger lors de son séjour a Leide 1\'automne dernier.
L\'illustration qui ome cette édition est tirée de 1\'exemplaire du Qoian trouvé sur
un prêtre tué dan* Ie k\\j-*»~s, pendant la première expédition néerlandaise contre 1\'empire
d\'Arjeh.
Leide 8 février 1875                                        H. W. CHR1ST. RITTERSHAUSEN
Stud. Jur.