-ocr page 1-
Vak 100
m
nu
;ri
DISCOURS
. i\'abbé OS
ORDONNÉ PRÊTRE
2Q JVlARS
et celebrant ses noces spirituelies
LE 28 AVRIL 1S79.
RUREMONDE,
J. J. ROMEN et FILS,
Jmprimeui\\ de Sa Saintetk
js
n
280
-ocr page 2-
—T7^
;
)
r.
-ocr page 3-
Vale 100
DISCOURS
. ï\'ftbbé OS
ORDONNÉ PRÊTRE
le 29 JVIars
et celebrant ses noces spiritnelles
LE 28 AVRIL. 1&79\'
RÜREMONDE,
J. J. ROMEN et FILS ,
] Mi-nuitii; at Sa Saintkté,
/«79
-ocr page 4-
-ocr page 5-
omme un astre brillant qui féconde la terre,
Comme ime aimable fleur qui parfume un parterre ,
Comme les flots du ciel dont s\'abreuvent les champs ,
Comme Ie doux zéphyr qu\'exhale Ie printemps,
Comme un cri de victoire au sein de la bataille,
Comme la main de Dieu tracant sur la muraille
L\'arrêt qui va frapper un tyran odieux ,
Ainsi ton sacerdoce apparait a nos yeux,
Cher Oscar , toi 1\'objet de nos voeux sympatbiques,
Hrros de cette fóte, arae de nos cantiques.
Ce jour est dans ta vie un jour rnonumental!
Tu viens d\'escalader Ie mont sacerdotal ,
Et te voila debout sur la superbe cime
Oi\'i Ie regard jouit d\'un horizon sublime.
Le ïhabor t\'a recu ; Ie Christ, dans sa bonté,
A répandu sur toi sa divine clarté.
Il t\'a dit: »Me voici: c\'est moi que tu dois suivre;
Pour moi tu dois combattre et pour moi tu dois vivre;
Je te prends, je soulève et ton <1me et ton corps;
Je verse dans ton coeur de célestes transports ;
Prétre par ma puissance 011 ton pouvoir se fonde,
Sois le sel de la terre et le llambeau du monde."
-ocr page 6-
— 4 —
Qu\'il est grand ton destin ! Qu\'il couronne 1\'amour
De ces parents chrétiens qui t\'ont donné Ie jour!
Qu\'il est grand ton destin ! et que tes quatre fréres
Y trouvent, avec nous, de lecons salutaires!
Ah! ce destin splendide , immortel , admiré,
A sa propre grandeur Ie Christ 1\'a mesure.
Ce Dieu, qui t\'a choisi dés avant ta naissance,
Oscar , t\'a revêtu de sa toute-puissance:
Tu verses, comme lui sauvant 1\'humanité ,
Les trésors de la grace et de la vérité;
Tu portes dans tes mains les clefs de son royaume:
Le prince sous Ie dais, Ie pauvre sous Ie chaume
Sont soumis au pouvoir sacré, surnaturel,
Dont voulut t\'investir le Fils de 1\'Éternel.
Si grand que soit le crime, un cceur rempli de larmes
Peut obtenir de toi la fin de ses alarmes;
Et tu promets aussi, riche dans ton pardon,
La grace a Madeleine et le ciel au larron.
Ah! si le monde entier venait a reconnaitrc
Que Dieu seul, Cher Oscar , a pu produire un prêtre!
Mais Terreur, en ces jours, égarant les esprits,
Ose, par ses suppóts, lui jeter ses mépris;
Que dis-je! son orgueil, le cri de son blasphéme
Ne cesse d\'éclater contre le Christ lui-même !
-ocr page 7-
A 1\'entendre, il ne fut qu\'un homme comme nous.
Plus sublime, sans doute , et plus humble, et plus doux,
Mais la négation altiére", criminelle,
Attaque sur son front la couronne éternelle.
Et pourtant la nature obéit a sa voix ,
Les éléments soumis respectérent tes lois,
Et pourtant, sous les yeux de la foule ravie ,
Il enchaina la mort, il prodigua la vie.
Le miracle , dit-on, n\'est qu\'un mythe pieux. —
Le miracle est un fait que je vois de mes yeux. —
Mais ce siècle insensé, cuirassé d\'impudence,
Nargue le témoignage et brave l\'évidence.
Le Christ a fait son temps et son régne est passé !
II faut que dans les cceurs son nom soit effacé!
Tel est 1\'horrible voeu, tel est le cri de guerre
Qui partout aujourd\'hui retentit sur la terre.
L\'Église , oeuvre du Christ, mére des nations,
Contre elle voit monter le (lot des passions.
Qu\'elle meure, ont-ils dit, par la loi, par 1\'insultc!
Nous n\'avons plus besoin ni d\'un Dieu ni d\'un culte!
Le ciel est ici-bas: la libre humanité
N\'a d\'autres dieux que 1\'or et que la voluplé!
-ocr page 8-
— (3 —
Prétre , voila la lutte 011 ton état t\'engage!
La lutte 011 doit briller ta force, ton courage!
C\'est donc la, Cher Oscar , que t\'attend un labeur
Digne de ton esprit et digne de ton coeur.
Tu dois étre un soldat de haute et forte taille,
Pour 1\'Église et Ie Christ toujours dans la bataille:
La science et la foi, te donnant Ie signal,
Ouvrent a ton ardeur leur immense arsenal.
Tu trouveras sans peine une invincible armure;
Tu combattras sans peur, tu vaincras sans blessure.
Pas toi, pas tes talents, 1\'auguste vérité
Saura venger Ie Christ et sa divinité,
Annoncer aux mortels sa puissance, sa gloire,
Et sur ses ennemis lui donner la victoire.
Sans lui, sans son Églisc , hélas! tout est perdu !
L\'homme n\'est plus un homme, ... et Ie siècle éperdu,
Entrainant vers Ie mal d\'innomblables victimes,
Ne peut plus que rouler d\'abimes en abimes.
Préche donc, Cher Oscar , fais retentir ta foi;
Crie au siècle transfuge : Arréte , arrête-toi!
Allume devant lui tous les feux de ton style;
Fais parier la science et parier 1\'Évangile;
lis ont vaincu jadis Ie monde et les tyrans;
lis remueront encor les plus indifférents ;
El, si tu veux former tout un peuple fidele,
Sois ardent comme Paul et prends Paul pour raudéle.
-ocr page 9-
Alors ton sacerdoce atteindra sa grandeur ;
Ton front rayonnera des flammes de ton coeur ;
Les ames aimeront tes célestes oracles,
Et Ie Christ avec toi sèmera ses miracles.
Mais je te vois gravir les marches de 1\'autel.
Est-ce bien toi pourlant? est-ce un simple mortel?
Humble fils de la femme, ah! qu\'oseras-tu faire,
Que sacrifieras-tu sur ce nouveau Calvaire?
O prodige! Ie Christ, Ie Sauveur des humains,
Répond a ton appel, descend entre les mains:
Il veut renouveler son divin sacrifice,
Et c\'est toi qu\'il choisit pour ce sublime office.
Vois-tu ce feu sacré dont 1\'éclat te couronne?
Vois-tu les anges saints dont Ie choeur t\'environne ?
Le séraphin briilant s\'incline a ton cóté ,
Ravi de ta grandeur et de ta majesté,
Quand le Christ, opérant son plus profond mystère,
T\'investit a 1\'autel de son grand ministère,
Et, pour 1\'homme pécheur sauvé par ses bienfaits,
Éternise son pacte et d\'amour et de paix.
Non, rien, sur cette terra aux pompes magnifiques,
Rien n\'égale ici-bas tes oeuvres théandriques,
Oü se mêle partout le divin au mortel,
Puissant médiateur entre 1\'homme et lc cicl!
-ocr page 10-
— 8 —
Va donc , O mon Ami! commence ta carrière;
Répands, comme Ie Christ, la vie et la lumière;
Prétre selon son coeur, y conformant Je tien ,
Par ce monde déchu passé en faisant Ie bien ;
Sers de guide aux vivants, aux monrants de boussole,
Qu\'ils mettent leur espoir dans ta sainte parole;
Que souvent on te voie , assis a son chevet,
Du pauvre agonisant écouter Ie regret:
Ouvre a son repentir les célestes demeures,
Et sois 1\'ange béni de ses dernières heures;
Console 1\'orphelin dans son triste abandon ;
Verse a tout coeur contrit la grace et Ie pardon ;
Prodigue ton aumóne au pauvre qui 1\'implore,
Et fais aimer Ie Dieu que ton cceur pur adore.
Oui, fais aimer ce Dieu; que tes enseignements
Exaltent son amour plus que ses chatiments.
Puisses-tu, remplissant ta mission sublime,
Etrc pour ta familie un orgueil légitime,
Et son pieux refuge, et son plus pur honneur!
Ouvre-lui désormais les sources de ton cceur!
Ce père, tant de fois 1\'élu de la province ,
Honoré des faveurs et de Rome et du prince;
Lui, dont I\'autorité siége dans nos États
Et möle ses conseils a nos plus grands débats;
-ocr page 11-
— 9 —
Qui, dans ce temps de lutte éclairé politique ,
Tient toujours ferme et haut Ie drapeau catholique,
Puisse-t-il prés de toi trouver un doux repos
Et retremper sa force aprês de longs travaux !
Te mére! ah! ce grand jour la remplit d\'allégresse!
C\'est Ie fruit Ie plus beau que porta sa tendresse !
En te voyant monter a 1\'autel du Seigneur,
Son cceur a tressailli d\'un immense bonheur;
Ses yeux se sont mouillés des plus suaves larmes.
Oh! pour ses autres fils elle sent moins d\'alarmes.
Son regard maternel et son esprit chrétien
Pour eux dans son Oscar voient un puissant soutien ,
Un guide qui leur prêche et de bouche et d\'exemple ,
Un ange qui leur garde une place au saint temple,
Et qui, les entourant de son glaive de feu ,
Loin des piéges du mal, les conduira vers Dieu.
Sois donc béni du Ciel, dans ton saint ministère,
Béni du Dieu fait homme et de la Vierge-Mêre,
Béni de tes parents, héni de tes amis
Maintenant, prés de toi, joyeux et réunis,
Et que la main du Temps, qui tient nos destinées,
Comme une chatne d\'or déroule tes années !
J. RYKERS,
1URECTEUR DU COLLEGE ÉP1SCOPAL.