Rijksuniversiteit Utrecht
Collectie
KALMAN KLEIN
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-ocr page 7-0 u
traite- des dents.
-ocr page 8- -ocr page 9-O V
ou L\'ON ENSEIGNE LES MOYENS
de es entretenir propres 8c faines, de les em-
w/^ ^ ^^ remédier à
lews maladies, a celles des Gencives & aux
Avec des Obf^vations & des Réflexions fur
plufieurs cas finguliers.
Ouvrage enrichi de quarante-deux Flanchet
en taille douce.
Par P\'hkke Faucha rd , CJùrurgien
Dentiile à Pans. ^
^ti^iéne Edition revûe, corrigée & confidérabh.
ment augmentée.
\'TOME SECOND.
Et chp^ I\' 1 . Colonnes d\'HereuIe.
^tchez I^eur, ruè-des grands Cordeliers.
M. DccTxirvTi
-^vec Approbations & Privilège du lioî.
UÊÊÊÊÊtÊÊÊÊÊIà
-ocr page 11-des remèdes qui fervent à opé^
rer, quand on redrejfe & rafFer
mit les dents,
Manière d^opérer pour raffermir les
dents chancelantes , nj
J^fcription & ufage des infru^
mens nommés dèchaujfoir, pouf-
J^tr, pincettes, ou daviers &
^Wr qt,i ^ opérer ,
four Ster les dents y ^ 130
Chapitre xi.
^efcrtption circonflanciée dunnou-
^eau pélican y & ks imperfec^
fions de ceux dont on fe fervoh
auparavant y ija
^es ufages du pélican y pour her
certaines dents qu\'on ne fçau^
tirer aujft facilement avec
autre inftrumem y 17 j
\'Des dents anijlement figurées pouf
remplacer celles qui manquent y
\'Manière de blanchir les os des
jambes de bœuf, qui peuvent
fervir ainft préparés , à faire
des dents, m partie de dentiers
artificiels, 233
\'Defcription des infirumens qui fer"
vent à fabriquer les dents & les
autres pièces artificieîles conve-
nables à réparer les défauts cau\'
fés par la perte des dents natu-
relles y 235:
Ce quil faut ohferver y pour pef"
ceti placer & attacher aux dents
naturelles, ou à quelqu\'une de
lems portions les pièces artifi-^
sielles : Les dimenjîons l\'es flu^
TABLE
Contenus dans ce fécond
Volume.
Ans lequel on combat Per-
— rem de ceux qui croyent que
les infirumens de fer ou deader f
font préjudiciables aux dents ,
Defeription des infirumens conve-
nables à détacher le tuf, ou tar-
tre des dents , ^
Manière âopérer méthodiquement
pour nettéïer une bouche, en lé-
tachant J otant & enlevant de
tartre , fans intérejfer témaii
des dents y 15,
Tome li a ilj
D
table
Manière d opérer pour limer les
dents ) avec les précautions
le choix des limes dont il faut
fe fervir, 25-
Defcription des infirumens conve^
nahles pour opérer, en ruginant
- les dents i lorfquelles font ca-
riées , ^^
Defcription des inf rumens qui fer-\'
vent à plomber les dents, avec
les précautions circonfiances
requifes pour y bien rèujfir ,
De la manière de cautérifer les
dents, 80
Des dents tortues , mal arrangées
& luxées ) des infirumens &
convenables de chaque partie qui
fen à ïaffemhlage de ces mêmes
pièces, 2,^4;
La defcription & i\'tfage dme
machine artijlemem compofée
âun dentier fupérieur complet
ajfemblè par des rejforts à une
pièce d\'or ou d\'argent, qui em-
àraffe par le moyen de deux de-
mis cercles & de deux anfes les
dents de la mâchoire inférieure ,
Defcription d\'un double dentier 5
dont la pièce fupérieure s\'ajfem-
ble avec l\'inférieure par des ref
frts,
Manière d\'émailler les dents, ou
les dentiers artificiels > afin de
rendre leur décoration plus ré-
gulière & plus agréable, 28 j
La defcription & l\'ufage âun
obturateur du Palais à deux ai-
les paralleles > à charnière, ajfu-
jetties par un écrou, &c, lorf
que cet obturateur eß en place j
Chapitre xxi.
La defcription & tufage d\'un ob-
turateur moins compofé, dont
les atles font aßujetties diffé^
remment de celles des autres ob-
turateurs , dr fans charnière.,
La defcription & l\'ufage d\'un troi-
ftéme obturateur fans tige, en
\' partie dentier, dont les ailes font
différentes en figure de celles des
précédens, écartées l\'une de l\'au-
tre y & affujetties par une vis
d\'une fru5iure particulière. Et
la defcription d\'un quatrième pe-
tit obturateur, joj?
la defcription & Fufage âun cin^
qutéme obturateur à plaque oC-
feufe de même que les précédens,
vante dentier, conduit de
Mieurspieces,fans tige, ayant
deux atles ajjhjetties de façon
tournent. Tune à droit,
^ l autre à gauche, 3Z4
Chapitre xxIV,
defcription de toutes les pièces qui
compofem une machine nouvel-
inventée, propre à em.
^If^r les dents de la mâchoire
mfmeure , pour foutenir ^
^^^ntenir à la fupérteure un
d^er artificiel, & la defcrip-
^^on de ce dentier,
ov c Z j ""\'fi\'"\' "P^\'b/é
kqueJ s\'aj^Jl,
avec les dents naturelles qui re-
Jlent encore à la bouche ,
Remarques fur un Chapitre d\'un
nouveau Traité de Chirurgie ,
i
Fin de îa Table des Chapitres
du fécond Volume.
G (J
des Dents, des Alvéoles,
& des Gencives.
seconde partie,
chapitre premier.
Dans iequet on combat tenetir de
"if\'J\'y^^^H^e les infime
préjudiciables aux Dents!
n t que de traiter de
^a manière de nettéïer. H-
plomber les dents je
ceuxnni ^«"^battre l\'erreur d^
C dTn^r\' ^es opérations
qu\'on ne doit poi.,
\'2. X E C H I R U R 6 I E N
les entreprendre , que par-là on dé-
chauffe les dents, qu\'on les ébranle ,
qu\'on ôte leur émail, qu\'on les gâte ,
Ôc qu\'après tout, ces opérations font
inutiles. r /r-
Pour détruire une erreur li groiiiere,
il fuffit d\'y oppofer l\'expérience. Nous
voyons tous les jours, qu\'après avoir
bien nettéié les dents, & en avoir ôté
îa caufe qui entretenoit le mal, la dou-
leur ceffe ordinairement peu de tems
après : Nous voyons de même qu\'ayant
été bien ploiïibées & féparées à pro-
pos , elles ceffent pareillement de fe
gâter : D\'ailleurs fi l\'onfe donne la pei-
ne de jetter les yeux fur ce que j\'ai dit
dans le volume précédent, touchant
îa carie, pag. 15 4. & fuivantes & le
tartre des dents, pag. 177. & fuivan-
tes on y trouvera de quoi fe détrom-
per\' de femblables erreurs , & de quoi
détruire la terreur mal fondée de ceux
qui ne fçauroienc voir approcher de
leur bouche aucuns inftrumens, fans
que leur imagination n\'en foie révoltée.
Quelle idée fauflfe & bizarre faific
ces efprits induftrieux à fe trompée
eux mêmes : Ils appréhendent que les
inftrumens n\'enlèvent l\'émail de leurs
dents, tandis que le burin pouffé mê-
dentiste, »
me de force, ne peut prefque pas y faire
«e la peine à y mordre. Quand même
^Iferoit vrai que les inftrumens de fer
Racier appliquez aux dents, fe!
foient capables de les gâter, cela ne
Pourroit arriver que paf l\'uLe tro,
^e doit pascramdre, lorCqu\'oneU
^re les mains d\'un habile Vdfte
On pourra peut-être m\'objeder
quilyadesperfonnes,quiaprès7ê
^re fait nettéier & accolmoir le.
«ents, n en ont pas été plus foulagées -
le\'noVH^ f>"paravant. A cela je
c?eft T. f \' ^ dents r
ne s\'anl que plufieurs
que loE^^ fe gâtent,
ou\'a„v„, • "\'^\'^\'\'«e a pénétré iuf-
qué lo2 = y \'»"Cher
"^S\'e. qu eUe eft prefqge incurable
-ocr page 22-^ lE C H T rv U R G I E N"
Ceux qui font curieux de la confer-
vation de leurs dents, & qui veulent
éviter d\'être la vidime de leur erreur,
pu de leur négligence, doivent fe les
faire vifiter une ou deux fois tous les
ans par un Dentifte expérimenté.
, Je fçai bien que malgré toutes ces
précautions, il y a eu des perfonnes,
qui n ont pû éviter d\'y avoir mal, &
même de les perdre. On ne peut attri-
buer cette perte qu\'à des maladies par-
ticulières , qu\'à quelque vice de la maf-
fe du fang , ou à l\'imprudence qu\'elles
ont eu de fe mettre entre les mains de
ces ignorans, qui fouvenc hazardenc
tout, aux dépens de ceux qui leur don-
nent leur confiance.
CHAPITRE IL
JDefcription des ïnjirumms con-
venables à détacher le tuf,
ou tartre des Dents,
M\'ÉTANT fuffifamment étendu
fur la nature du tartre des dents
dans l\'onzième chapitre du premier
Tome, je palfe à préfent aux moyeq^\'
^e remédier à cette mal^diç,
D E N T I s f ^
Nous avons établi que le régime
de vivre contribaoit beaucoup à la
prévenir ; qu\'il faloit , pour main-
tenir fes dents\'dans un bon état. Ce
Jes faire nettéïer quand elles en onf
befoin , Se être attentif à leur confer-
vation, foie par l\'ufage des remèdes
convenables, foitpar le choix des ali-
mens.
Avant que d\'enfeigner la manière de
le Jervir des inftrumens propres à net-
teier les dents, il faut obferver qu\'ils
doivent être d\'un bon acier, dont le
tranchant puiiïè bien couper & bien
racler L\'or & l\'argent n\'ont jamais été
regardez jufqu\'à préfent comme une
matiere propre à faire un tranchanc
capable d enlever le rartre & les autres
x^atieres qui s\'attachent aux dents.
WqueM. Dionis a dit que les
inurumens qui fervent à nettéïer les
dents du Roi & celles des Princes font
^ «f, 1 y a apparence qu\'il a préten-
da parler de leur manche, & non de
leur tranchant.
Quelques uns de ceux qui nettéïenc
trL^\' a\' P^^»-l\'ordinaire un fa-
trasd.nftrumens de toute efpéce, &
veufent perfuader par-là qu\'on ne les
Dans fon Traité d\'Opérations, p.
€ ie Chirîjrgien
peut bien nettéier fans cette quantité
d\'infîrumens très-inutiles pour opérer,
mais néceffaires pour impofer au Pu-
blic. Je ne me fers en nettéïant les
dents, que de cinq efpéces d\'inftru-
mens, (a) du cifeau nommé Bec d\'â-
ne , du Bec de perroquet, du Burin à
trois faces, du petit Canif à tranchant
convexe, & du Crochet en Z. Ces
cinq inftrumens font rranchans, & font
les fonaions des rugines , ou des gra>
toirs : Ils me fuffifent pour opérer en
emportant le tartre en quelque endroit
des dents qu\'il fe trouve. La plupart
des inftrumens dont on fe fert pour
nettéïer les dents, m\'ayant paru fort
incommodes, & même peu convena-
bles, j\'ai été obligé d\'en inventer d\'au-
tres très fimples, & de réformer quel-
ques-uns de ceux qu\'on employe k
plus fouvenc.
Bec d\'âne.
Le Bec d\'âne refîemble alTez à l\'in-
fîrument dont les Menuifiers & les
Charpentiers fe fervent, pour crcufer
leurs mortoifes, & auquel ils donnent
le même nom. La tige du Bec d ane
doit être longue d\'environ deux pou-
(a) Voyez la Plantkc p.
-ocr page 25-Dentiste. 7
ees & demi, fa foie (a) non comprife,
V^tce tige a quatre faces, une infé»
weure, une fupérieure, deux latérales
« de plus un bizeau qui forme fon
extrémité tranchante. Ses faces latéra-
les font larges d\'environ deux lignes,
les deux autres faces d\'environ une li-
gne chacune : La fupérieure, qui fert
dp dos, fe termine oh commence le
bizeau lequel a environ quatre à cinq
%nes de longueur; l\'inférieure fe ter-
«ïinea l\'extrémité tranchante; ia lar-
geur de cette extrémité s\'étend de la
ïace latérale droite jufqua la face laté-
rale gauche. Les angles de cet inftru-
ment doivent être feulement tranchans
öepuis l endroit où commence le bi-
an. tranchans, afin qu\'ils coupent &
raclent en tous fens; ils doivent être
pouffes dans tout le refte de l\'étendue
we la tige.
£ec de Perroquet.
perroquet eft recourbé
par fa pointe, alTez femblable à la par»
«efuperieuredu bec de l\'oifeau dont
Che. \' engagée dans le
masi-
-ocr page 26-s le Chirurgien
on lui adonné le nom. Sa tige efl: ron-
de , & d\'environ deux pouces &demi
de longueur, fans y comprendre, ni
fa foie, ni fa pointe recourbée. Cette
pointe eft longue d\'environ dix lignes :
Elle a trois faces, deux fupérieures la-
térales convéxes , & une inférieure
concave : Celle ci a environ deux li-
gnes dans fa plus grande largeur. Les
deux latérales fupérieures convéxes ,
ont chacune environ une ligne de lar-
geur , trois angles, un fupérieur ôc
moufle en forme de vive-arrête , êz
deux latéraux tranchans. Ces trois an-
gles en fe réunifiant, forment enfem-
ble une pointe aiguë : La tige de cec
inftrument eft à peu près de la groC-
feur d\'une plume à écrire, un peu plus
große du côté du manche, & elle di-
minue en s\'approchant de fa cour-
bure.
Burin à trois faces.
Le Burin à trois faces reflembleafTez
à certains burins dont les Graveurs fe
fervent, excepté que la pointe de ce-
lui-ci eft plus longue : Il a une tige
étendue cn longueur d\'environ deux
pouces (Se demi, fans y comprendre fa
"foie & fa pointe : Deux de fes faces
» Dentiste, n
ïonc latérales : Chacune eft large d\'en-
viron deux lignes : Elles s\'étendent de-
PUïs le manche jufqu\'à l\'extrémité de
Ja pointe : La troifiéme face fert de
dos : Elle ell fupérisure à une efpéce
de tranchant moulTe qui régne depuis
ia loie, jufqu\'au tranchant aigu qui lui
e^t contigu: Cette troifiéme face eft
iarge dune ligne, & fe continue de-
puis le manche, jufqu\'au bizeau qui
commence de former la pointe, qui
ûoit être aiguë, & d\'environ quatre
lignes de longueur : Cet inftrument a
trois tranchans, l\'un inférieur formé
par les deux faces latérales, & deux
uperieurs formez par ie bizeau &
ies deux mêmes faces : Il eft plus
commode four ôter le tartre ni-
^î^e entre les intervales des dents, que
Jes rugines dont on fe fert ordinaire-
ment.
Canif,
L\'inftrument nommé Canif à tran-
fondn K "" Canif ordinaire, & a
pas nu. ne faut
que cette lame foit trempée bien
-ocr page 28-JO IE ChiïIURGÎEÏ?
dur. Elle a trois faces qui s\'étendent
depuis le manche, jufqu\'à la pointe
qui eft applatie <Sc mince : Deux de
fes faces font latérales, larges dans leur
plus grande étendue d\'environ deux li-
gnes: La troifiéme face eft large d\'en-
viron une demie ligne : Ces trois faces
vont toujours en diminuant vers la
pointe qu\'elles forment : La petite face
fervant de dos, doit avoir fes angles
moulTes dans toute leur étendue : Le
côté tranchant qui lui efl oppofé, doit
auffi être moufle du côté du manche,
jufqu\'à la moitié de la lame ; & l\'autre
moitié doit former un tranchant aigu
& convexe vers la pointe, jufqu\'à la
face qui forme le dos, où il fe termi-
ne. J\'ai^ mis cet inftrument en prati-
que , m\'étant apperçû qu\'on ne pou-
voir pas toujours emporter avec le pré-
cédent toutes les matières tartareufes,
qui fe trouvent adhérentes & nichées
dans les intervales des dents.
Ze Crochet en Z.
^ Le Crochet en Z. a une tige quar-\'
rée & recourbée , longue d\'environ
deux pouces, fans y comprendre ni fa
foie, ni l\'extrémité qui forme le cro-
chet. Il ne fert guéres que pour net-
, , e w t i s t e. ï j
«eier la partie intérieure des dents in-
férieures. Les quatre faces
aquarruredela tige, régne\'nt de Ss
ie manche, jufqu\'au crochet „ étant
Chacune d\'environ une ligne & demie
e mrgeur : Les quatre angles que for-
^entcesfaces, doivent être in peu
contigu à cette
Îét ^^ fi. iignesf large do
cote de la tjge d\'environ une ligne &
denne;& du côté de fon extrémité
tranchante d\'environ une ligne : Ce
pochera trois faces, une intérieure
int\' \'\' extérieures. l\'inté»
\'^eure la plus etenduë des trois, eft d\'u-
ne largeur égale à celle du crochet j
luffon^\'"\'\' extérieures qui
delW^"^"\' ^^P^^ées l\'une
ciel autre par une vive arrête, à Tex-
t^mite de laquelle fe trouve un bizeau,
rend tranchante l\'extrémité de la
lace mterieure.
ir.enr^e fervent de cet infini«
J^^etit en font faire la tige toute droi-
i^fqu\'au crochet; mais j\'y ai re-
toSr que fondes ne
aux dents de la mâchoire op»
-ocr page 30-li lE CuiRUROiEf^
pofée à celle qu\'on nettéïe. C\'eft pour-
quoi je l\'ai fait courber de la manière
qu\'on le voie dans la Planche (rf) afin
d\'évKer cette incommodité, qiii me
paroîtconfidérable.Quoique j\'aye don.
né une forme quarrée à la tige de cet
jnftrumenc, on la peut faire ronde ;
Cela èil arbitraire.
Les cinq inftrumens dont on vient
de donner la defcription, feront bien
trempez & bien montez fur des man-
ches d\'argent, d\'ivoire, ou de quelque
autre matière, qui convienne égale-
ment à la propreté & à la commodi-
té : Leurs manches feront ronds : Cette
figure eft la plus commode pour les
tourner facilement en tous fens. Si tou-
tefois on aime mieux les avoir d\'une
autre figure, on les fera faire à plu-
lieurs petits pans, plus ou moins mul-
tipliez , longs d\'environ t;rois pouces :
Leur circonférence doit être d\'envi-
ron un pouce «5c demi par leur gros
bout, allant en diminuant vers le pe-
tit bout, qui aura environ un pouce
de circonférence par l\'extrémité qui re-
çoit la foie. Cette extrémité fera gar»
nie d\'une virole façonnée & propre
pour fortifier le manche, s\'il n\'eftpas
ia) Planche y. Fig. 5.
Dentiste. j ,
d argent. L\'autre bout fera orné
non veut, d\'une petite calotte ar-\'
î^ond e , proprement façonnée nour
enjohver l\'mftrument. Chaque inC
njent doit être affemblé avec fon maL
d^roaftic à l\'ordinaire avec
tJl ^^ ^ plufieurs inf-
trumens de la même efpéce, pour en
changer en cas de befoin : Ils feront
pus ou moins grands, longs, courts,
Sifte\'\'\'\'
cil neceliaire a avoir une petite fon-
e (a) pour connoître sûrement par
^n moyen, fi les dents font cariées,
^ettelonde eft courbée par les deux.
£ A courbures eft mince
piate dans fa concavité & dans fa con.
à^Z \' ^ Pl^ P\'"ès comme un reffort
pL rr- Pî- d\'une li-
gne de largeur qui diminue à mefure
l\\utr/PPT^^ de fon extrémité.
^ autre courbure eft ronde, menue &
-ocr page 32-ï4 i.e Chirurgien
pointue, comme une moyenne ai\'^\'uil-
îe : La pointe en eft un peu moufle
pour ne pas piquer les parties. A l\'é-
gard du corps de cette fonde, on lui
donnera une grotfeur proportionnée à
fes deux extrêmitez, & il doit être à
plufieurs pans.
Chaque fois que l\'on fe fervira de
ces inftrumens, il faudra les bien laver
Se efluyer, tant pour la propreté que
pour les garantir de la rouille. On n«.
doit point s\'en fervir qu\'on n\'ait ac-
commodé le tranchant de ceux qui en
auront befoin, avec une pierre du Le-
vant , ou de Lorraine, fur laquelle on
mettra un peu d\'huile d\'olive pour les
mieux éguifer.
Il eft bon d\'avertir que les inftru-
mens dont nous venons de parler pour
nettéïer les dents, ne doivent point
avoir leurs manches trop pefans, par-
ce que ce lerdit un défaut qui pourroit
fîuire à la légéreté & à la sûreté de la
main fi néceflàires en opérant.
Explication de la Planche IX. qui
contient la figure des cinq In-,
firumens ^ lefquels fervent à net-,
téïer les Dents.
L^, L repréfente le Bec
dane.
A. Sa tige.
B. Son bizeau.
C. Son extrémité tranchante,
D. Son manche.
La Figure IL repréfente le Bec de
perroquet.
E. Sa tige.
. F. Sa courbure qui fe termine en
pointe.
G. Son manche.
^ Figure m. repréfente le Burin
a crois faces.
H. Sa tige.
L Sa pointe en bizeau.
K. Son manche.
"cnanc convexe.
Son tranchant.
M. Son manche.
en 2 «^^Préfente le Crochet
-ocr page 35-l6 le Chiruhgï eîf
N. 5a tige.
tée plus recour.
P. Son manche.
CHAPITRE IIL
Manière d\'opérer méthodiquement
pour nettéïer une bouche, en dé-
tachant, otant & enlevant le
tartre , fans intérejfer P émail
des Dents.
Lo Rs Q u\'u N E perfonnefe préfen-
te à nous pour fe faire accommo-
der la bouche, Ja première chofe que
nous appercevons en l\'ouvrant, c\'eft le
tartre, quand il y en a. On doit alors
commencer par l\'enlever, après avoir
examiné toutes les dents avec la fon-
de , pour s\'aiTurer fi (]uelques-unes font
cariées ou non ; car, en cas de carie,
on les accommoderoit après les avoir
nettéïées -, Se s\'il étoit néceflaire de les
limer, cautérifer, ou plomber, on ne
devroit pas différer ces opérations.
Pour opérer commodément , on
fâk alTeoir le fujet fur une ehaife, ou
fur un fauteuil iiable, qui ae foit ni
trop
-ocr page 36-JD E N T I s T E. jy
follement appuyée contre le doffier,
^n comn^ence par emporter le tartre
des dent, plus couver-
ces, & Ion Te fert pour cela du Bec
aveM\' ^^ droite
indicateur &
prtcfLi"\'"\'^\'\'"^^" le dent à pea
Pr^s comme on tient une pltmie à écri^
tez Irr l ^^."^^^"êmicé & fes cô=
^ez tranchai agilTent fuccefîlvemen^
jeLu. la tete de celui far qui il op&e -
pouce de la main gaiche ^doi^
les ^^ P-- l\'abaifer ;
couv r e^; ^ Plus
Pofe ^^^^^^^^^
dateur .aut!. ^ fur l\'indi-
marument au- ^^\'\'^"chans de cet
la matir ^«^porte aifémenc
^oZZl TJ^^\'^^-^eVar de petits
- \'-\'n fuit la même méthode
-ocr page 37-î 8 x e Chirurgien
durant toute l\'opération, fans quitter
l\'attitude qu\'on vient d\'indiquer : On
B\'en doit changer, ni fe mettre devant
lefujet, que pour nettéïer le côté droit
de la bouche : Alors on porte l\'indica-
teur de la main gauche fur la commif-
fure des lèvres du côté droit, & on
écarte la joue des dents : Enfuite on
pofe l\'extrémité tranchante de l\'inftra-
ment contre la dent qu\'on doit net-
téïer en premier lieu, & on emporte
le tartre de bas en haut, le plus légè-
rement qu\'il efl poffible : Les dents qui
font chancelantes, feront affuiecties
avec le doigt qui fe trouve le plus en
fîcuatiofi, & le tartre fera emporté de
iauc en bas, ou de côté.
Après qu\'on a enlevé celui qui efl
fur la furface extérieure des dents, on
ôte celui qui fe trouve fur la furface
intérieure : Il faut que le Dentifte con-
tinue d\'être fitué de la même manière :
Ayant baifTé la lèvre avec l\'indicateur,
il appuie le pouce fur les dents incifi-
ves., fi elles ne font pas ftables ; & pour
commencer par elles , il tient l\'inftru-
ment comme il eft dit, il l\'appuie fur
les dents voifines qui lui fervent de
point d\'appui, & facilitent fon mou-
vement : Il continué" d\'agir de même
Dentiste.
. „ ^ n H ï I s T E. J ft
julqua la dernière dent du côté gau-
; enfuite changeant de fituation
pour nettéïer l\'autre côté des dents .
\'\' Palle du côté droit de la perfonne
gauche; il porte l\'indica-
qu\'il gauche fur les dents
f Vf /r^"1^ nettéïer les premières, &
C rf P®"® l\'inftrument fur
aents fituées après celles par où il a
^ommencé. Il opère fur ce côté, corn-
cl ^^^^^^ avec
bour qu\'il doit avancer le
ffan.T, J indicateur de la main
louche du côté de la dernière molaire,
melure que l\'inftrument paffe d\'une
a 1 autre.
Be^îîf"\'^ ^^ Dentifte a enlevé avec le
cianc tout ce qu\'il a pû ôter, il
S vanM Bec de perroquet\', fe place
? perfonne, & lui bailTela lé-
main avec l\'indicateur de la
de \' ^^ enfuite la pointe
intérieu " entre les intervales
elles • In dents forment entre
précédp ^^ ^^^^
que l\'pvr ^ • \' ^^^^ cette différence
regarde de fa pointe doit
1 A mefure qu\'il paffe d\'uri
-ocr page 39-.2a LE c ïï r R u R G I E ÎT
vuide à l\'autre, il concinuë de foute-
nir les dents voifines avec l\'indicateur
de fa main gauche.
Après qu\'il s\'eft fervi du Bec de per-
roquet , en opérant dans les intervales
intérieurs des dents, il prend le Burin
à trois faces , pour ôcer en dehors ce
qu\'il y a de matières entre ces interva -
les. Il fe place du côté droit du fujet,
dont il bailTe la lèvre inférieure ; il in-
finuë la pointe de l\'inftrument qu\'il
tient de même que les deux précédens ,
de il le fait agir entre ces intervales.
Il faut obferver que le bizeau qui eft
à fon extrémité, doit fe trouver def-
fuî, afin d\'enlever plusaifément le tar-
tre : On fuit la même méthode pour
îous les intervales qui en ont befoin,
en écartant les lèvres & les joues au-
tant qu\'il eft néeelTaire , Se en prenant
les fituations les plus commodes.
Lorfqu\'il a fini avec le Burin à trois
faces, il prend le petit Canif à tran-
chant convéxe : Il le tient comme le
précédent inftrument, & il tourne fon
tranchant en delTus, enforte qu\'étant
fitué au côté droit du fujet, il infinuè"
fuicceffivement cet inftrument dansl\'inr
ter vale de chaque dent, pour enlever ce-
511« le?autres, mfimmçns n\'ont pû ôtex.
D E N T I s T & If
Lorfqu\'on aura fini avec le petit Ca-
, on fe fervira, s\'il eft néceflaire,
ûu Crochet en Z, pour ôter de la face
intérieure des dents ce que les autres
infttumens n\'auront pû ôter : Le Den-
te fe pp^j, ^
n^ devant la perfonne, il tient cet in-
bl"fr de la main droite , & en
dînant l\'extrémité du crochet qui doit
regarder la main & s\'en approcher, il
® paiTefur la face intérieure des dents
pour en détacher tout ce qu\'il veut
enlever.
Après avoir employé ce dernier ins-
trument pour la face intérieure des
ents, il pey^ encore s\'en fervir à ôter
matières qui font attachées fur leurs
couronnes, il range de nouveau les lé-
^[res Se les joués avec l\'indicateur de
^ main gauche, tandis qu\'avec la droi^
TJ A l\'iuftrument, pour empor>
^-r de delfus les couronnes des dents
tout ce qui s\'y rencontre.
- n^mes inftrumens qui fervent à
ri^n r^\' dents de la mâchoire infé-
hCu^\' fe^^ent auin à nettéïer celles de
1 ,Perieure, étant également conve-
awes pour l\'une & l\'autre mâchoire,
our nettéïer les dents de la machoi-
\'^PerieuTe, il faut que le aijet Tue
tl IE CHIRURGlErr
lequel on opéra foit ficué de ia maniè-
re que je l\'ai indiqué. Le Dencifte
pafîànt fon bras gauche par-defTus la
tête du fujet, relève fa lèvre avec le
pouce de fa main gauche, & porte fon
doigt indicateur fur l\'extrémité des
dents qu\'il va nettéïer, afin de les ap-
puyer : Puis en tenant le premier in-
ftrument à peu près de même qu\'on a
dit, il enlève de haut en bas les por-
tions de tartre qui fe trouvent fur les
dents , fi elles font fermes : Lorfqu\'el-
les font chancelantes, il doit enlever
ce tartre de bas en haut, Se appuyer
Éoujours la dent, pour ne pas l\'ébran-
ler davantage : Il faut continuer légè-
rement jufqu\'à îa dernière dent du cô-
té puche, Enfuite il vient au côté
droit, continuant par celle qui eft à
côté de la première par laquelle il a
commencé. Il n\'ôtera fon bras de deflus
îa tête du fujet, que lorfqu\'il s\'agira
die nettéïer les dernières dents de ce
même côté, & pour lors il fe place
devant la perfonne pour achever l\'opé-
yation, en écartant la joue avec le pou-
ce Se le doigt indicateur.
La furface extérieure de ces dents
étant nettéïee, on va à l\'intérieure.
Xe Dentifte fe place au côté droit du
f ♦ - ^^ N T I s T E. ^ J
furV bras gauche par-dcf-
rnîi- ^ porter ie doigt du
^\'iieu de la main gauche entre la lé-
baifr f\'®"\'® & la gencive, afin d\'à-
aut la léyre : L\'indicateur en fera
levé T ^^ fupérieure pour la re-
nar î" ir ® Pofe l\'inftrument
r-cieHus les dents qui font devant cel-
« qu il veut nettéïer, afin qu\'elles le
«"tiennent : Il pourfuit jufqu\'à la der»
^^efe du côté gauche, & il hk tom-
m tartareufe, en la pre-
nant de haut en bas: Après quoi il en
ait autant du côté droit, en paifant
«u cote gauche du fujet, & en chan-
s^ant la pofition des doigts entre la
gencive & la lèvre.
Le Bec de perroquet ne fert point
^ainairement à nettéïer les dents de
mâchoire à moins que ce ne
dans les intervales des molaires ^
qu\'on exécute fans fortir du côté
f^Jt, Se en relevant la joue du côté
ion s\'en fert.
J.-- ® l^urin à trois faces ôte au con-
^.\'»ire tout ce qui fe rencontre exté-
^eurement entre les intervales des
, fans fortir du côté droit : Il faut
anVi^"^ la lèvre & les joues, à mefure
- ^^ avance vers l\'un où l\'autre côté,
24 t e ChiRURGIEîT
en le faifant agir de haut en bas.
Le Canif à tranchant convéxe, 8&
lê Crochet en Z, font pour la mâchoire
fupérieure, de même ufage que pour
l\'inférieure.
Quoique les ficuations dont j\'ai par-
lé , paroilTent les plus avantageufes
pour bien exécuter tout ce qui vient
d\'être enfeigné, il ne faut pourtant pas
s\'y aifujettir abfolument, lorfqu\'il s\'en
trouve de plus commodes, & de plus
propres aux circonfiances qui peuvent
fe rencontrer.
Souvent après avoir netréïé les dents^
& les avoir dépouillées du tartre qui les
couvroit j on trouve que cette matiè-
re s\'eft: infinuée fi avant encre les gen-
cives & les dents, que les gencives en
font gonflées 6c très molles, & croif-
fent quelquefois le long des interftices,
jufques fur le corps, ou la couronne
des dents: En ce cas il faut emportes
tout ce qui eft détaché des dents, &
tout ce qui excède la gencive qui leur
eft attachée , comme nous l\'avons ex-
pliqué plus au long en traitant des ma-*
adies des gencives Su de leurs excroif-
lances aux dix-feptiéme <Sc dix-huitiè-
me Chapitre du Tome premier. Si l\'on
emporta ces excroiffanGes aux enfans,
k
-ocr page 44-Sfangquis\'en évacaèra fnffi ^^
leurguirifon. p suffira pour
^^ lo iot\'^/a^ d\'ufer
gencives com^ \'\' ^^"^^^r leurs
^^tZ pur limer les
msy avec les précamions &
ornent pius b k \' Petites dents
Peu de gens en q^e les grandes,
^^ges ; S )\' \'^r^^fl^ent les avan-
airvoir journalière
peu de nrl à eaufedu
leur bafe^ ^^\'e^^es
ont avec
^^\'elies dSven f \' elforts
f^les petites «moyennes,
^e^ & Ln arrf étant éga^
^ujettesTce ^Sees, ne font pa? ft
-ocr page 45-1 E c H T R U\'R G I E ÎT
C\'eft pourquoi iorfque les dents font
trop grandes , on a recours à la lime
pour diminuer leur longueur. On s\'en
iert encore pour féparer celles qui font
trop ferrées, ou qui ont quelque dif-
pofition à la carie. Si cette difpofition
ne s\'y trouve point, on doit s\'abftenir
de cette opération, furtout lorfqu\'il eft
facile d\'introduire le curedent dans
leurs intervales, pour en détacher les
portions des aiimens qui s\'y arrêtent
Avant que d\'expliquer la manière
d\'opérer, nous ferons quelques remar-
ques importantes fur le tems de l\'exé-
cution , & fur la nature des dents qu\'on
veut limer: On ne peut négliger de
faire ces remarques, fans s\'expofer à
de grandes méprifes.
J\'ai déjà fait obferver que les dents
des jeunes perfonnes font toutes creu-
fes, enforte que la courbure des fibres
ofleufes forme la voûte de leur cavité.
J\'ai dit aufli que l\'émail revêt univer-
fellement le corps de la dent, excep-
té le colet; que cet émail eft dans cer-
tains fujets, ftjrtout aux enfans, beau-
coup plus mince ; & qu\'ainfi il y a des
cas, où il eft impoffible de leur limer
beaucoup les dents, fans altérer le tiffii
de leurs fibres, ôç les vaiiTcauxqui lô$
dentists
avec in.\'
tout circoufpedion, fur-
veller peuvenc plus fe renou-
celTairè^\'\'^\'\'® ^^^ eft né-
^encs „"^^^^"iiner avec foin fi les
«aire r ^^ confiftance ordi-
trompé ^ ^^ facilement
on^em\'^r^" cette précaution ,
f^ffent I """ d®^ ^"fans ,
Vu a-,; à la mamelle. J\'en ai
qu\'elles hlV" T \' P^«"^®
on/^,!® rencontre des jeunes gens qui
dents plus en état
ans aT \' ^^ Je \'i\'^uze
liuit\' p ? autres à quinze, ou à dix-
nation o \' ^aut faire cette opé-
nar/^\'^\'\' difcernement & pruden-
pos ^ell "î^\'étant faite mal-à-pro-
de la narrî infaillible
laquelle le foalagement de
ptife. ^auroit vainement entre-
^ «mauvais effets ne font
que trop
C Ij ,
xe Chirurgieî?
confirmez par des exemples fâcheux j
comme on le peut voir dans la premie-
re Obfervatiôn, chap. 24. du Tome
premier.
Il y a moins de danger à limer les
dents des perfûnnes avancées en âge,
qu\'à limer celles des enfans ; parce que
l\'étendue de la cavité des dents s\'offi-
fie en croiflànt ; que leur émail s\'épaif-
fit, & qu\'il fe fortifie ; c\'eft pourquoi
les dents des perfonnes d\'un âge mé-
diocre , ou avancé, ne font pas fi fen-
fibles que celles des jeunes gens, qui
bien qu\'auffi dures par leur émail,
font cependant moins appuyées, plus
délicates, & par conféquent plus dif-
ficiles à limer.
Ce cas n\'eft pourtant pas fi général,
qu\'il n\'arrive quelquefois aux perfonnes
âgées d\'avoir les dents fi fenfibles, qu\'el-
les ont de la peine à fouffrir la lime ;
tandis que d\'autres, quoique jeunes,
n\'ont point la même fenfibilicé, & fouf-
frent fans peine fur leurs dents cette
opération. La fenfibilité efl plus oa
moins grande à proportion que les
nerfs des dents font p us ou moins voi-
fins, ou éloignez de la partie que l\'on
lime.
Jleft trèsiiécefTaire de linaçr les dent?
-ocr page 48-, ^ E N T t s T E. 2Q
Tt TT P\'"^ l^^érales^
Zt . \' unes des autres
V P^^g^ès de la carie. Lorr-
ig lesdents font confidérablementgâ-
les fénî\'^\'\'""^ ^^ ^^ bouche, on lit
dans ^^
terla^ff le dehors, afin d\'évi-
vale. trop grand inter-
être^^\'^\'\'\'^ remarquer ici qu\'on doit
inféri \' ^ ^^P"^\'^\' ^^^ indfîves
l^s ev P\'\'\'\'^^ opération
- ^ xpoie a devenir chancelantes, que
rem.?® engendre, efi: ordinai-
qu\'il P ? ^^^^^^^-férable qu\'ailleurs j
fant leur perte en détrui-
effetSi\'rr\'\'\'^ ce mauvais
écoienr r P ^ \'^"•a^ndre, fi ces dents
N?arn des autres.
cidlf "^oinsiliiettesà^etac-
^o^o^ En un
\'îe ces de r %arer aucunes
^i^utuei Qu\'iu\' proximité & l\'appui
^ par P/p^\'^^utenir, les fortifier,
les rendre plus
C iîj
-ocr page 49-30 IE Chir UR€I EN
La plupart des Den^iftes en réparant
?" \' pa\' ^oit pbf-
iible d oter la carie avec d\'autres inf-
trumens qu\'avec la lime; c\'eft pourquoi
ils s\'en fervent, en toutes fortes d\'occa-
fions, jufqu\'à ce qu\'ils ayenc emporté
toute la cane ; mais cela ne fe peut faire
fans altérer le tiffu de la dent, fans en-
dommager beaucoup la partie fa\'ne Se
fans la rendre foible en la rendant trop
mmce. ^
^^ lira d\'autres Dentifles, qui dans
J intention de bien ménager les dents
n\'y font fouvent qu\'une petite fépara-
tion, y laiffant la plus grande partie de
la cane,laquelle s\'augmente infenfsble-
nient dans la fuite à un tel point, que
fi l\'on n\'y remédie, la dent périt & la
féparation devient inutile. C\'eft pour-
quoi il eft également dangéreux de faire
des feparations trop petites en laifTanc
ce qm eft gâté, ou deles faire trop
grandes en altérant les dents.
Pour éviter ces deux extrémitez, il
faut faire des réparations proportion-
nées a l\'étendue &à la profondeur de
la cane, ôc au volume de la dent : Il
faut auffi ôter la partie cariée de la dent
avec de petites rugines un peu courbes
& bien tranchantes, de même que cel-
Dentist t. si
^esqui feront indiquées dans la fuite i
ce moyen on ne lailTera riend\'al-
^re aux dents, & on ne s\'expofera
PO\'nt a en affoiblir les parties faînes.
parver\'\'\'^\'\'^^\'^\'^^® recherches, on eft
bée / ? \'^onftruire une lime recour-
Ips h/^ ^ l\'^Parer avec facilité
de la bouche: Elle
fa Derf^A- \' ellea toute
qîii^b f faut . que le coude
famm \' r de tige, foit fuffi-
doT.T^°^"fiéparfonépaiffeur,qui
le diminuant depuis
Que ues
^ngle. (bient un peu arrondis. Que
Dén-^\'^\'^\'n?" l\'a foie foit forte\', qu\'elle
TU elle y foit bien affermie.
,^uand on fait laféparation des dents
nu\'^uf fa«^ autant
qui eft limer que la dent
ia m^in^^\'œ^\' n\'auront pas
pour fl fe ou affez d\'adrelTe
lées des dans ce cas des limes tail-
celles Qui\'n\'\' \' fe ferviront de
côté. ï^aillées que d\'un
amèf\' à fe rappro-
après avoir été féparées, il faut
-C iiîj \'
-ocr page 51-¥
ie chirurgien
quelquefois les limer de nouveau : On
doit les féparer de manière, qu\'il refte
au niveau des gencives une portion des
dents qui ne fok point limée, afin que
ces dents fe fervent mutuellement d\'ap-
pui, 6c que leur féparation fe maintien-
ne toujours égale. A l\'égard des dents
qui ne font pas ferrées auprès de la gen-
cive, on fera leur féparation un peu
plus grande. ^
^ Lorfque les dents molaires font gâ-
tées jufques dans le centre de leur épaif
leur, que la carie pénétre jufqu\'auprès
de leur cavité qu\'elles font extrê-
mement fenfibles, on doit fe difpen-
1er d orer tout ce qu\'il y a de carié
de peur de découvrir les nerfs & de
rendre le remède pire que le mal.
il n\'en eft pas de même des dents
camnes & mcifives : Quoiqu\'elles foient
cariees jufques dans leur cavité, en
peut les hmer jufques-là & même en
«ter toute la carie, quand même-elle
iroit jufqu\'a découvrir leurs vaifî^eaux -
parce que ces dents n\'ayant qu\'une ca\'
vite, ou canal la liqueur qui s\'y épan-
che, prend bientôt fon iffuë après cet-
te operation, & ne caufe ordinaire-
ment plus de douleur.
Si les dents font tournées de côté,
-ocr page 52-Dentiste. 53
"" peu couchées <Sc croifées les unes
les autres , il faut les limer fur les
ez pour les redreffer autant qu\'il eft
g)llible, & les rendre ainfi moins dif-
ta^^^ » ce qui n\'eftpas un petit avan-
hérifT\'\'^\'^^^^^® dents ont des éminences
fg , ^es ; fi elles font fillonnées & par-
chcs^? Pe^cs trous & de petites ta-
air ^ émail, comme il arrive
d\'u ^ à ceux qui n\'ont point joiii
Peu"!] \' """ dams leur bas âge, on
F^tdetruiretous ces défauts, en po-
^^l^ant les dents avec la lime. ^
Qu\' r ^ ^es taches fur l\'émail des dents
tain différentes couleurs : Cer-
es taches font livides, ou noires , &
viennent fouvent de la carie : Les
,, res font jaunes, ou blanches, mais
blanc bien différent de celui qui
^vnT\'^^ à l\'émail de la dent : Ces
l\'emau""? pénétrent quelquefois
rendent! ^^ , &
d\'une eonra^"ce qu\'elles colorent,
ce cas on ^ & molle. En
truire ces T^fh \'^ P^\' s\'opiniâtrer à dé-,
obiity^ J \'^\'-nes; parce qu\'on feroit
la dfn, la cavité de
^es enlever,
v^\'uques Dentiftes ôtent la Ion-
bi lêchirùrgién
gueur des dents, ou avec les pincette^
incifives, qui onc leur tranchant à une
de leurs parties latérales, ou avec cel-
les qui l\'ont à leur extrémité; mais
comme fouvent ils ne prennent aucu-
ne précaution dans cette opération,
ils peuvent alors éclater l\'émail de la
dent ; c\'eil pourquoi il efl à propos d\'a-
vertir ici qu\'il faut faire auparavant
une trace, ou petit enfoncement au-
tour de la dent avec une lime conve-
nable, afin queTaition des pin^cettes
ne la falfe pas éclater : Cette "petite
opération eft prefqu\'infenfibie. On ne
fe fert ordinairement de ces deux for-
tes de pincettes que pour les dents qui
ont peineà fouffrir la lime, ou qui föne
d\'une grandeur trop confidérabie.
^ On doit obferver qu\'après avoir cou-
pé & emporté les parties des dents
qui font trop longues, il faut polir ces
mêmes dents, & les rendre égales aux
autres avec la lime.
Les dents dont on peut diminuer la
longueur, font les incifives, les canines
Se les petites naolaires. On le peut fai-
re en les limant par le bout, ou par
la couronne, & en les limant horizon-
talement : Si elles n\'excèdent pas de
beaucoup les autres, il fuffit delesii-
dentiste. 55
de la première façon & de fe fer-
^ir d\'une lime pîate pour les rendre
égales & unies.
On ne peut diminuer que très-peu
îa longueur des grolTes molaires ; parce
qu\'elles ont fous les éminences de leurs
couronnes, de petits finus qui ont com-
\'î^unication avec la grande cavité de
•chaque dent ; de forte que fi l\'on dé-
couvre ces finus, la dent fe trouve en
danger de fe carier, ou de caufer de
^a douleur. On peut au contraire di-
^^inuer davantage la longueur des pe-
t^i^es molaires ; leurs éminences étant
Ordinairement plus élevées, & leurs
petits finus étant moins étendus.
Quand les couronnes des canines 8c
"es incifives fe portent au dedans, ou
dehors de la bouche, elles font or-
dinairement plus longues que les au-
tres ; parce que n\'y ayant point d\'autres
dents à leur rencontre , elles ont une
entière liberté de croître. Quand on
Veut les rendre égales il faut fe fervir , ;
Autant .qu\'il eft poiTible, d\'une lime
P^ate, & les diminuer du côté de la
touche en pente Se en forme de bi-
^eau : C\'eft ainfi qu\'on diminué leur
j®"gueur & leur épaiffeur , & qu\'on
ur forme un tranchant émoulic en
LE G H r RUE. G I É ÎSf
dehors : Celles qui Te portenc en dehors
doivent être limées par le dehors, afin
que leur tranchaat fe porte en de-
dans.
On doit diminuer les canines & les
incifivesqui n\'ont point de dent à leur
rencontre pour les rendre égales autant
qu\'on le peut ; parce qu\'elles font fu-
jettes à furpaffer leurs voifines en lon-
gueur. Une dent plus longue qu\'elle ne
doit être, efl beaucoup plus difpoféeà
devenir chancelante,que celles qui fone
d\'une grandeur proportionnée. D\'ail-
leurs fl cette dent plus longue frotte
contre celle qui lui efl oppofée, elle
peut lui caufer le même ébranlement.
iVf. Dionis ( a) juge qu\'il efl inutile de
limer ces fortes de dents ; parce qu\'elles
repoulfent jufqu\'à ce qu\'elles excédent
les autres, & qa\'ainfi ce feroit un opé-
ration qu\'on feroit obligé de réitérer
fouvent : Mais c eft tout au plus deux
ou trois fois dans le cours de la vie
qu\'on fe trouve obligé de renouveller
cette légére opération. Arrivant fi ra-
rement, il vaut mieux s\'y alfujettir,
que de^ s\'expofer aux nouvelles brè-
ches qui fe font indubitablement après
(a) Traité des opérations chirurgiques,
p. jîî. fal\'
p,. Dentiste. 57
ébranlement & la chute de ces dents.
Lorfqu\'on diminué la longueur des
^^ut les limer de manière qu\'el-
^^ s ajuftent à celles qui leur font oppo-
^ , ëc que toutes les dents de chaque
j^ngée portent également les unes lur
autres. S\'il s\'en trouvoit une qui fût
l\'^uslongygfa voifine, elle heur-
-qui efl: à fa rencontre ,
cieux dents pourroient devenir
^\'^ancelantes par la fuite, & les autres
- tejTiç\'\'^^^"^ ^^ maflication qu\'imparfai-
Enfin on lime encore celles qui peu-
le "V^\'^ommoder & blefler la langue,
fabl"^^^^\' ou les joues. On efl: indifpen-
Diemenc obligé de faire cette opéra-
^^ lorique la partie de quelque dent
fal?^"^® caflee. La vûë qu\'on a en la
Jouant, c\'eft d\'émouflèr & d\'adoucir
chan?"®,"\' inégales, pointues Se tran-
oucad\' la dent fradurée,
dans n^^ ■ même les molaires,
■pJ^cas fexnblable.
lévres - f ^ ulcères aux joues, aux
ces fortes d" occalîonnez par
excoriées ^"^S^litez.Ces parties étane
^«ient \'^"^^négalitez qui s\'oppo-
Ufcéres f " ^^ confolid^don des
> ^ faiut emporter les pointes
5 8 LE c H I R u R G î E M
de la denc avec la lime, pour auén\'ï
ces maladies. °
Une Dame qui avoit la moitié de la
langue détruite par un ulcère de cette
même efpéce, caufé par une dent ca-
riée ôc fradurée, vint chez moi : J\'em-
portai avec la lime les inégalitez dc
fa denc ; mais je ne fçai fi cette Dame
a été guérie; parce qu\'elle avoit atten-
du trop longtems , & que d\'ailleurs
elle étoic âgée de foixante Se douze.
ans.
Ces obfervations font voir combien
il efl important d\'examiner les vérita-
bles cauies des ulcères qui fe forment
aux joues, aux lèvres & à la langue ,
en coniéquence de la difformité de la
couronne des molaires, ou de celle de
quelqu\'autre dent, ou de quelque chi-
cot d\'une dent cafïëe. Si Ton ne décou-
vre exadlement la véritable caufe de ces
ulcères, on s\'expofe à les mal caradé-
rilér en les confondant avec les ulcères
fcorbutiques , ou véroliques ; ce qui
peut devenir funefle au malade, Sc
décréditer la profeffion. Voyez les trois
obfervations à ce fujet chap. &
37. du premier Volume.
Les limes dont on fe doit fervir pouf
iimer les dents, font de huit efpèces.
f^m N T I s T E.
au ci!
cauie ycouteau ; à
épaiffes doucement. Les plus
^ées au \'\' P^"\' feront tail-
\'^oit être^\' q"® ^eur taille
^qu\'elUH P^"\' enfoncée,
Les A n mordre davantage!
^^^ HoSr P\'^^\'^^^^éremlnt
chées qn\'if r f ^^ ^\'"^es ha-
euxniém.. , ordinairement
^^iles Qurr\' Qumqualiers vendent
^ux qui Lf J e" trouver chez
Ouvrit\' \' M? exprès plr les
^la lir\'e\' elles foient bien drelTées
^^\'eUenefor ^^^"e foit égale,
& a^ \'\'\'^P J^^ee, ni trop
bon uîa.. limes foient d\'un
trempéet \' ^^\'elles foient bien
-ocr page 59-ie C h i r u r g i e k
efl: d\'environ quatre pouces, & fa lar-
geur de trois à quatre lignes ; fon épaif-
feur efl: d\'environ un tiers de ligne.
Celle-ci ne fert qu\'à féparer les dents.
La fécondé lime taillée au cizeau ,
eft plate, un peu plus grande & plus
épaiile que la première. Elle fert à ren-
dre les dents égales en longueur.
. La troifiéme lime eft appellee lime
en couteau : Cette lime ne fert guéres
que dans les occafions où il faut tracer
un chemin à une autre lime , comme
dans les féparations, &c.
La quatrième lime eft plate & u»
peu pointue : Elle fert pour élargir les
endroits féparez qui fe trouvent ca-
riez.
La cinquième lime, nommée feuille
de fauge, eft"" mife en ufage lorfqu\'ofl
veut faire des échancrures un peu aroU\'
dies fur les endroits cariez.
La fixième lime, nommée la lime re-
courbée, fert à féparer les dents les plus
éloignées, fituées fur l\'un & l\'autre cô-
té de chaque mâchoire.
La fepriéme lime eft nommée de^
mi-ronde. Son ufage eft d\'augmentef
ïes échancrures faites avec la feuille
de fauge.
La huitième lime eft ronde & poin-
îue \'
-ocr page 60-tuë-n .^^ntiste. 41
• \'-^n la nomme queuë de rat. Celle-
ert pour échancrer & augmenter la
\'épuration proche de la gencive,
taill ^^^^^ ^^^ font ordinairement
que îr ^ens & au cizeau, quoi-
coutea limes puiiTent l\'être au
à --^eurlongueur(Sclargeur font
re^\'"\' femblables à celles qui font
tentées fur la Planche.
mndV^^j \' ^^ ^^^^ en avoir de
fes dffi larges, de grof-
rjue \' ^ ""êrae plufieurs de cha-
foin \' Servir felon le be-
tron n-ÏÏ^^^^er que ces limes ne foienc
Waille\'t\'^eles dents, & que la
tems en ; on doit de
ave „n > ^ ^es net-
T es n r broffe.
lini n\'T fe fert de ces
iln\'eftno toujours les mêmes,
circonla^ P^^^ble de décrire toutes les
\'-^"Ur ufage\'^^^ ^^ ^^ obferver dans
ces lime^^^ifr^*^ méthodiquement de
. loifnu^^^ H\' appuyer médiocre-
ia douleur T f fonc
^roitan\'ii a \' ^ ^es conduire le plus
dans & / /5\'blede dehors en de^
T^t\'^l\'^edans en dehors.
42 le Chirurgien
Pour féparer les incifives de la mâ-
choire inférieure, le Dentifte doit fe
}3lacer devant le fujet, lequel fera af-
lis fur un fiége fiable , fa tête appuyée
fur le doffier dufiége.Le Demilte tient
la lime de la main droite, & porte l\'in-
dicateur de la main gauche encre la lè-
vre & ia dent qu\'il va limer : il foa-
tient ainfi la dent, & abaifle la lèvre.
Il porte enfuite le doigt du milieu de
la même main fur la commifi^ure des
lèvres du cote droit, 6c en écarte la
joue, pour voir ce qu\'il doit faire en
opérant.
Lorfqu\'on veut féparer les canines ,
ou les petites & grolTes molaires du
côté droit de la même mâchoire, le
Dentifte doit être placé de ce même
côté, Se paiTer fon bras gauche par-
defllis la tête du fujet, pour affermir
avec le pouce & l\'indicateur de cette
même main les dents voifines, & avec
le refte des doigts le menton. Enfui-
te on garnie ia commifiure des lèvres
d\'un linge fin en plufieurs doubles ,
pour empêcher que la iime ne morde
ilir la commifiure de la lèvre. Il tient
la hme avec la main droite, & la por-
te fur la partie de la dent qu\'il veut,
iîrner.
D e n t i s t e, ^
^ Pour féparer Jes pareilles dents du
Coté gauche, il doit & placer de ce
même côté, baiiîànt la lèvre, Se alTer-
miffant les incifives avec rindicateur
^^ le doigt du milieu de fa main gau-
che : Le refte des doigts de cette main
affermit le menton ; de manière qu\'a-
pres avoir garni la commilTure des lé-
"Vres, il tient la lime avec la main droi-
ts , & la porte à ia partie fur laquelle
doit opérer.
Pour féparer les incifives de la mâ-
choire fupérieure, le Dentifte doit être
P^acé au côté gauche de là perfonne ,v
paifant fon bras droit par-deffus la tête
du fujet, tenant toujours la-lime de la
même main, tandis qu\'il porte le pou-
ce 8c l\'indicateur de fa main gauche fur
l\'extrémité des deux dents qu\'il veut fé-
parer. Par ce moyen il appuyé les dents
^ la tête, & paffant la lime entre le
pouce 6c l\'indicateur, il la conduit y
Comme il a été dit. Il peut encore,
fans fortir de cette fituation, féparer
îes canines , les petites & les groifes
molaires du côté gauche ; mais il faut
pour celles-ci, que le doigt du milieu
de fa main gauche appuie fur la dent
q\'Ji eft devant celle qu\'il va limer, tan-
dis qu\'il portera l\'indicateur de la mê-
44 IE Chirurgien
me main fur la commiflure des lèvres
pour écp\'ter la joue. Lorfqu\'il avance
du côté des molaires, il doit avoir
garni la commiflure des lèvres d\'un
linge fin , avant que d\'y pofer l\'indi-
cateur.
Pour féparer les canines, les petites
& groflês molaires du côté droit, il doit
être placé de ce même côté & paffèr k
bras gauche par-defllis la tête du fujet,
pour pofer l\'indicateur de cette main
entre la lèvre inférieure & la gencive,
& mettre fon pouce fur "la couronne des
incifives du côté droit de la mâchoire
fupérieure, & le reflre des doigts fous
le menton, pour l\'alFermir. Enfuite il
garnit la commiJure des lèvres, <Sc por-
te la limeavec fa main droite, fur l\'en-
droit qu\'il veut féparer, en éloignant
la commifiiire des lèvres avec la lime
& avec l\'extrémité de fon doigt indi-
cateur.
^ Pour diminuer la longueur des m^
cîfives, canines & petites molaires de
h mâchoire inférieure, le Dentifte fe
fert d\'une lime plate 8c taillée au ci-
zeau, comme on a dit, & il fe place
au côté droit, ou vis-à-vis le fujer: Il
tient ia lime de fa main droite, & por-
te l\'indicateur de fa main gauche entre
p^^cedetl\'\'"*^
pour l\' ff main fous le menton,
tirée = f ^ poufTée & re-
iez n ^^ ^^ P®"^® mouvemens réïcé-
^PPuiè f l\'indicateur, &
C\'eft ^ ^^ ^^ dent qu\'il veut diminuer,
la dent ^ n"® ^^\'il doit limer
Si 1\' ^^ ^eut accourcir.
Maires diminuer les grofTes mo-
êtrepi J\'^ojc, le Dentifte doit
de fa ^^ rnême côté, tenir la lime
^^\'iffiire a ". fur la com-
ge fin Sevres de ce côté-là un lin--
^^Çon an ffcommilTure ; de
fàntauD ^ foie conduite en paf-
ces qu\'il ^^ ^e linge fur les éminen-
tant a Il en peut faire au-
pourran-f/^.^P^\'^J" gauche-,
«Se qu\'il ch P^^^^ ^^^ ™ême côté,
che ^ J ^"gela fituation du bras gau-
de la
cTniS^ longueur des incifives &
faut qno u n ™aehoire fupérieure ,
, qJ\' placé du côté
droite tn^\' ^^ de fa main
la cl fr^ ^^as .auche par»
^\'fe avec ^^i^t pour élever la lé-
^^"diçateur de la main gau^
le Chirurgien
che, (Se appuyer la dent avec le doig^
du milieu. Sans fortir de cette attitii\'
de, on peut emporter les tubéroficeZ*
ou éminences des petites 8c grolTes vaO\'^
laires du côté droit Sc celles du côt^
gauche, pourvû que le bras gauche d^^
Dentifte foit paffé par^delTus la tête
fujet, & que l\'indicateur de la maii^
gauche foit fur la dent qu\'on veut limer,
Se le doigt du milieu fur la commi(furS
des lèvres.
Il eft très-néceffaire de diminuer leî
denrs chancelantes , lorfqu\'elles fon^
plus longues que les autres ; parce qu^
leur rencontre avec celles qui leur font
oppofées, les ébranle davantage Ôc leU^
caufeun plus grand dérangement : Mais
il eft aflez difficile de les diminuer dan^
cette occafîon à caufe de leur peu d^
fermeté ; c\'eft pourquoi il eft néceifai\'
re de les attacher à leurs voifines ave^
un fil ciré en plufieurs doubles, auquel
on fait faire autant de tours croifez qu\'î^
en faut pour affermir ces dents concr^
les autres,
^ Après que ces croifemens de fil foU^
faits, on tourne plufieurs fois les deiiî^
bouts du fil autour de fon doigt Sc eî\'
les tirant du côté de la dent folide, oP
affermit celle qui eft chancelantc : Cel^
n^r. /r E NT T î s T E. 47
encor pas, fi l\'on ne la foutenoic
^ientllfiT\'^ i\'extrêmité du doigt qui
lime \' ^ la
qui eft entre la dent fo-
il fa chancelante, fe trouve large,
de "" petit coin (a) de bois, ou
rem v en forme de couliife, afin de
rp^ r\'\' cet elpace. Par ce moyen on
ra nl\'\'^ P^"® fermes, & l\'on au-
tes d ^^ ^^^^^^^^ ^ ^^^ ^^^
Cou ^ doivent être limées plus
s\'aln^^^ que les autres; parce qu\'elles
ciL "gent toujours affez, & fortent fa-
font ^^^ de leurs alvéoles où elles ne
p pas fortement attachées,
lan limer ces dents chance-
Un«^^\' \'1/aiJt les prendre de coté les
Ion ^P^®® ^^^ > les limer hori-
Paiement d\'uHe partit; latérale à Pau-
tîie n^\'^ ^^ f^"^ de la li-
pl, \'. e cette manière l\'opération en eft
\' ^ l\'ébranlement en eil
confidérable. -
qyg omettrai pas de faire remarquer
dent ^ plûpa« de ceux qui liment les
S\'ieu \' f*^""^ rendre égales en lon-
£ot] ^ lisent ordinairement de fa-
qu lis les rendent droites Se quar-
Vo^-ezia Figure j. de ia Planche îi.
4s le Chirurgien
rées par le bout, comme fi l\'on les avoi\'c
dreflees avec un rabot. Il faut être ds
mauvais goût pour les limer ainfi, puif-
qu\'elles en paroilTent plus larges qu\'au-
paravant. C\'eft pourquoi après leur
avoir donné la longueur Se l\'égalité
qu\'on fouhaite, on doit limer les an-
gles de leurs extrêmitez Se les arrondir
unpeu; cequilesfaifant paroître moins
longues & moins larges, rend leur fi-
gure fi naturelle , qu\'il efl difiîcile de
s^appercevoir qu\'elles ayent été limées.
En cela comme entoure autre chofe,
il faut imiter la nature autant qu\'il eft
poffible.
Les pincettes incifives qui convien-
nent à couper & à racourcir les dents
qui ne peuvent l\'être que difficilement
avec la lime, à cauie de la douîeuf
qui feroic plus longue, font de deux
efpéces : Les unes ont le tranchant fur
Je côté, (a) & les autres l\'ont à leur
extrémité : ) On fe fert des premières
pour agir dans de certains intervales
où les autres ne pourroient pas être in-
troduites, foit qu\'on veuille racourcîf
les dents, ou émouffer les chicots. Les
pincettes de ia fécondé efpéce font plus
(a) Voyez îa Planche it.
(b) VojeiiaPlanche ij^
-ocr page 68-D E n T i s t e. ^(s
^«^modes dans certaines occafions,
P^r exemple lorfqu il s\'agit d\'empor!
corps d une dent très-cariée, ou
en_retrancher une portion , fans in-
reiler les dents voifines, & fans en-
onimager fa racine. Lorfqu\'on em-
5 ye ces mftmmens à propos, on ré-
^ les dents, ou les chicots au volu-
ci. convient felon les cas & les
\' confiances qui doivent régler le Den-
en pareille occafion.
inp-r" peut faire encore des pincettes
^nciuves de la féconde efpéce, qui fo-
dav- ^"\'ees à peu près en forme de
ext\'^f^î différeront que par les
tranchantes de leurs ma-
dont les tranchans fe rencon-
eront vis-à-vis l\'un de l\'autre, & s\'ap-
Hocheront fufîîfamment. Celles-ci fe-
l^ntplus convenablesen certains cas
PorH^\' lorfqu\'il s\'agit de couper deî
ÏZ^\' \'ients cariées & éclatées
cotez de la bouche.
îesr ^T-^ cesinflrumens, quand on
Çait bien diriger, foient très pro-
ie les dents trop longues,
i^Zfa\'T\' \'^^^P^^^\'er de blâml- un
^ \' Servir, fans prendre au-
^^P^e^autions. J\'ai vû depuis
5 © 1 E C H I R u R <5 I E N
peu plufieurs perfonnes, qui par fon
imprudence avoient eû les dents écla-
tées , & même découvertes jufques
dans leurs cavitez intérieures, parce
qu\'il en avoit trop coupé. Il faut que
ce Dentifle n\'en connoiife pas la ftruc-
ture, & qu\'il ne fe foit pas donné la
peine de lire la première édition de
ce Livre.
L
Explication de la Flanche X. qui
contient la figure de quatre Inf- y
trumensj lefquels fervent à li*
mer les Dents,
A Figure L repréfente la Lime
hachée, ou taillée au couteau ,
qui fert à féparer les dents, vûë par
fa partie la plus étendue.
La. Figure IL repréfente la Liniff
taillée au cizeau, qui fert à égalifer les
dents, vûë auffi par fa partie la plus
étendue.
La Figure III. repréfente la Lim^
en couteau, fon tranchant tourne a
gauche, & fon dos à droit : Celle-ci
fert à tracer une voie à une autre li\'
îne.
pW ^^ Lime
côté
fa furface plate. Celle cifertàélar-
fe^ certains intervales des dents qui ne
pas fuffifamment diftantes.
B r\' Le corps de la lime,
que limt cha-
^^Pjication de la Planche XL am
les interva-
bouche!\'"\'
la Lime
r>erer]es Lt^^"ge,qui fert à
h\' \'^ace convl? ^ P^^^ "ne feu-
égales. \' quoiqu\'elle en ait
^^û^f.rfndT la Lime
. \' qui fert à agrandir les
£ij
5A Ï.e Chirurgien-
échancrures , vûë par fa furface con-
vene.
A. A. A. A. Le corps de chaque
lime.
B. B. B. B. Le manche de cha-
que lime,
La Figure V. repréfente le coin efl
couliife, qui fert à alfujettir les dents
pendant qu\'on les lime.
\'Explication de la Flanche Xlh
qui contient la figure d\'un Inf"
trument qui fert à racourcir Us
Dents.
CETTE Figure repréfente des pin-
cettes incifives vues dans toutö
leur étenduë, qui fervent à différenS
ufages, lefquelles font aulfi très-conve^
ïiables pour racourcir les dents.
A. Le corps de cet inftrument.
B. B. Les extrêmitez antérieures
des mâchoires, caves, pointues & tran-
chantes par leurs parties latérales.
C. C. Les branches, ou extrêmi"
tez poftérieures de cet inftrument.
p. Le reifort attaché fur la brafl\'
fbefettielle, qui fert à tenir les piéc^\'^.
Dentiste.
ouvertes : A l\'extrémité poftérieure
de la branche femelle, eft une piece à
charnière percée d\'un trou propre à
recevoir un petit bouton en crochet qui
eft à l\'extrémité poftérieure de l\'autre
branche, pour tenir cet inftrument fer-
quand on le veut.
Explication de îa Planche XJIL
qui contient la figure d\'un Inf-
trument i qui fert aujji à racour-
cir les Dents, à peu près de mê-
que le précédent.
Cette Figure repréfente une pin-
_ cette incilive , quafi en figure de
tenailles tranchantes par fon extrémi-
té antérieure, vûë dans toute fon éten-
due.
A. Le corps de cet inftrument.
B. Les tranchans de fes machoi-
res htues à l\'extrémité antérieure.
■^"\'.^\'■^»ches, ou extrêmitez
pofterieures de cet inftrument.
ouveit^\' \' ^^
E iij
-ocr page 77-ï-e Chirurg ie n
Defcription des Injîrumens con-
venables pour opérer en rugi-
nam les Dents, lorfqu\'elles font
cariées,
L es inftrumens qui fervent à otef
^es matières renfermées dans les
cavitez cariées des dents, <Scàruginer
ia cane de ces mêmes cavicez, font de
quatre efpéces. Je les diftingue par leur
extrémité tranchante, ou pointue. Je
range fous la première efpéce tous ceux
qui^ont a certe même extrémité qua-
tre races qui fe terminent en pointe ai-
guë, & je les nomme forets à èbifeler r
Je range ceux dont la pointe eft formée
par trois faces fous la fécondé efpéce,
& je les nomme rugines pointues en
bec de perroquet ; la troificme efpéce
eft la rugine moulTe en bec de perro-
quet : Je range dans la quatrième ceux
dont la pointe tranchante eft formée
par deux faces, & je les nomme rugi-
nes en alêne.
Ceux de la première efpéce, font
nommez par les Horlogers forets à ébi-
D E N T I S\'T E. 5 5
îeler, ou à perforer : La tige de ceux
qae i\'employe doit être ronde & lon-
gue d\'environ deux pouces & demi de-
puis le manche jufqu\'aa commence-
ment de la pointe : Cette pointe doit
avoir environ deux lignes d\'étendue.
de la fécondé efpéce font des
rugines recourbées, dont l\'extrémité
pointue eft formée par deux petits bi-
ieaux, Se fortifiée par une vive arrête ,
qui forme l\'angle fupérieur de la par-
tie recourbée de la rugine. Cet inftrtt-
ment reifemble affez au bec de perro-
quet qui fert à nettéïer les dents : Sa
^\'ge eft à peu près de l\'étendue & de la
%Jre des précédens.
Ceux de la troifiéme efpéce font
Semblables à la fécondé , excepté qu\'ils
la pointe plus moulTe.
, Ceux de la quatrième efpéce font
petites alênes dont on caiTela poin-
te- On les fait enfiiite recuire pour les
^^ire détremper. Du côté concave on
^^^ une furface ronde : Du côté con-
xe on fait ^^e furface plate, qui en
\' \'"""\'binant enferme de bifeau,for-
j enluite la pointe tranchante: On
^eur donne une trempe modérée , «5c
de les perfedionner fur la
^"\'ùie. La longueur de cet inftrumentj,
E iii);
-ocr page 79-ie Chirurgien \'
non compris fa foie Ôc fon manche,
f^ra pour le plus court d\'environ huit
1 gnes, & pour le plus long d\'environ
un pouce & demi.
, La figure de ces quatre inftrumens,
que l\'on verra dans la Planche quator-
zième, fuppléera à une defcription plus
étendue.
Il y a feulement des cas qui deman-
dent que les extrêmitez pointues de ces
inftrumens foient tantôt plus ou moins
grandes, plus ou moins aiguës , ou
jmouflés, ou longues, ou arrondies; afin
de les rendre plus propres ôz plus con-
venables à s\'introduire dans les cavitez
cariées, fuivant que les cavitez font
plus ou moins larges, ou étroites, ou
profondes, ou fuperficielles. Tous ces
inftrumens feront montez fur des man-
ches , de même que ceux qui fervent à
nettéïer les dents.
Lorfque les ouvertures des trous ca-
liez fe trouvent trop petites à leur en-
trée, pour en pouvoir facilement ôter
les matières cariées & les plomber, il
faut les augmenter avec le foret à èbi-
feîer, qui fera proportionné à la gran-
deur du trou qu\'on veut élargir.
Quand on veut fe fervir du foret à
ébifeier, ou de l\'un, ou de l\'autre des
e n t i s t e.
infirumens que j\'ai défignez au com-
mencement du préfenc chapitre, pour
agrandir, ruginer & nettéïer les trous
cariez qui fe rencontrent aux furfaces
des dents, on fait affeoir le fujet fur
lequel il s\'agit d\'opérer, fur un fauteuil
convenable, & fa tête efl appuyée con-
tre le doflier : On fe place à fon côté
droit, ou devant lui lorfqu\'il efl nécef-
faire. .
Sans fortir de cette fituation, & fans
que le fujet forte de la fienne, on peut
également opérer fur chaq ue partie des
cients que nous allons indiquer, foit
que la carie fe trouve fituée aux furfa-
ces , ou aux extrêmitez de leurs couron-
nes , foit qu\'elle fe rencontre en leurs
fnrfaces latérales, ou à leurs furfaces
extérieures & intérieures, à l\'exception
des furfaces intérieures des dents du cô-
té droit, & des furfaces extérieures des
petits du côté gauche, pour iefquelles
\'UîTaces le Dentifte doit paffer du côté
\'^oit au côté gauche.
. ^^ l\'on veut fe fervir du foret à ébi-
pour agrandir les ouvertures des
•^^^esqui fe trouvent fur les furfaces,
extrêmitez fupérieures & fur les fur-
latérales des dents de la mâchoire
inférieure, le Dentifte étant fitué du
D
ç§ le chirurglelf
côté droit, paflTe fon bras gauche paf\'\'
delTus la tête du fujet. S\'il opère auS
furfaces indiquées des dents de cette
mâchoire , il garnit la commilTure des
lèvres d\'un linge fin: Il écarte des dents
îa lèvre inférieure, ou la joue avec l\'in-
dicateur de fa main gauche -. Le poucff
de la même main écarte auffi la lèvre
fopérieure. Il pofe enfuite l\'inftrument
qu\'il tient de la main droite fur l\'en-
droit carié : Il le tourne entre le pou-
ce & l\'indicateur de gauche à droite &
de droite à gauche : De cette façon ii
agrandit & élargit le trou de la dent
cariée.
Pour agrandir les trous cariez de5
furfaces extérieures des dents du côté
droit de la même mâchoire, il faut être
placé de même, paiTer le bras gauche
par-deffus la tête du fujet, pofer le pou-
ce fur les dents incifives de la même
mâchoire, & l\'indicateur fur la genci-
ve, pour abaiffer la lèvre inférieure:
Les autres doigts doivent être mis fous
le menton pour l\'aUajettir , tandis
qu\'on opère avec l\'indrument qu\'on
cienc de la main droite.
Pour agrandir les trous cariez des
furfaces extérieures des dents du côté
gauche de la même mâchoire, il fauc
Dentiste^ ço
que le Dentifte paffe du côté droit aa
cote gauche, qu\'ii enibrafTe la lèvre in-
férieure avec l\'indicateur & le pouce de
pnain gauche ; qu\'il porte avec la
main droite l\'inftrument dans 1 endrois
cane.
Etant dans cette fituation, on peut
f fgir les trous cariez des furfaces in-
térieures des dents du côté droit de la
même mâchoire.
Lorfqu^on veut agrandir les trous
d.s canes qui fe rencontrent aux fur-
races, ou aux extrêmitez des dents de
la mâchoire fupérieure, le Dentifte fe
place au coté droit, ou devant le fujet ;
" a un genou à terre; il lève la lèvre
supérieure avec le doigt du milieu de la
main gauche j il abailfe la lèvre inférieu-
re avec l\'indicateur delà même main ;
« tient l\'inftrument de la main droite,
^ il obferve de garnir les commifîures
ties lèvres quand il en eft befoin.
dilater, ou agrandir les trous;
caries des furfaces extérieures des
té "d^ ^u côté droit, orf fe place du cô-
. on tient l\'inftrument de la
droite ; on écarte la lèvre fupé-
^eure avec le pouce de kmain gauche,
. \'a lèvre inférieure avec le doigt ia-
^^cateur de la même main.
€o ie Chirurgien
Pour dilater les trous des caries des
furfaces extérieures des dents du côté
gauche, il faut être placé du côté gau-
che j relever la lèvre fupérieure avec le
doigt du milieu de la main gauche,
abaiffer avec le doigt indicateur de la
même main la commiflure des lèvres
garnie d\'un linge fin, & porter l\'inf-
trument avec la main droite. Dans cet-
te fituation on en fait de même aux
furfaces intérieures des dents du côté
droit de la même mâchoire.
Les rugines en alêne fervent aufïî
a élargir les trous cariez, en les perfo-
rant autant qu\'il eft nécelTaire. Ces ru-
gines fervent encore à enlever les ma-
tières qui rempliifent les cavitez ca-
riées. Les rugines en bec de perroquet
pointues & en bec de perroquet mouf-
fes, fervent également à ruginer & à
Oter ces mêmes matières : on s\'en fert
indifféremment fuivant l\'exigence des
cas, & on fe place au côté droit, au
côté gauche, ou en devant-, fuivant
qu\'il eft néceflMre.
Quand on veut agrandir davantage
avec les uns, ou les autres de ces inftru-
mens, les cavitez cariées des dertts de
la mâchoire inférieure , ou en ôter les
matières cariées, on commence par
Dentiste.
eellesqui fe rencontrent à l\'extrémité,
ou aux parties latérales des molaire^
du côté droit ; on fe place du même
coté, on écarte la commiflTure des lè-
vres avec le doigt du milieu, Sc l\'in-
dicateur de la main gauche, & l\'on
porte l\'mftrument de la main droite
^ans l\'endroit carié.
Si la carie fe trouve fituée de façon
a ne pouvoir pas être emportée aifément
aans i attitude que je viens d\'enfeigner,
le bras gauche pardelfus
ia tete du fujet, embraifer les dents
voihnes avec le pouce & l\'indicateur
la-main gauche , & porter le refte
^es ûoigtsfous le menton pour l\'aifu-
jettir ; & dans cette attitude, on réuf-
lira a ôter cette carie.
Lorsqu\'on veut ôter les matières qui
rempliffenc les cavicez cariées aux fur-
aceji extérieures des mêmes molaires,
cheT\'^ ^\'i^dicaceur de la main gau-
le D ^^ furface intérieure de la joue,
fa de la même main fur la fur-
deg ƒ prieure; afin d\'écarter ia jouë
m-n^ \' qu\'on porte l\'inftru-
\' droite dans l\'en-
ûroit cane.
Si la carie ne permet pas qu\'en gar-
^«Jit cette fituation, on puiffe aifémen£
ie Chirurgien\'
en emporter ies matières, on porte le
bras par-defTus la tête du fujet, comme
on a déjà dit.
Four les caries qui fe rencontrent
aux extrêmitez des couronnes, aux
parties latérales, & aux furfaces exté-
rieures des dents canines & des incifi-
ves , on porte le bras gauche par-deifus
la tête du fujet, on abaifle la lèvre avec
ie doigt du milieu de la main gauche ;
le pouce de la même main appuie ia
dent cariée s\'il eft néceffaire, & le refte
des doigts porte fous ie menton pour
l\'affujettir.
Si c\'eft pour ôter les matières cariées
aux furfaces fupérieures, aux parties la-
térales , & aux furfaces intérieures des
molaires du côté gauche, il faut paffer
le bras gauche par-defliis la tête du fu-
jet , pofer l\'indicateur de la main gau-
che fur la gencive de la mâchoire infé-
rieure, pour abaiflèr la lèvre inférieure ;
le pouce de la même main fur la gencive
fupérieure pour élever la lèvre"fupérieu-
re , tandis qu\'on portel\'inftrument avec
la main droite dans l\'endroit carié. On
a foin de garnir la commifl^ure des lè-
vres , quand il eft néceffaire.
Lorfque la carie fe trouve fur la fur-
face extérieure des dents molaires da
Coté gauche , il faut paflér au côté gau-
che, porter l\'indicateur de la naain gau-
che fur la cominilTure des lèvres pour
écarter la jouë en dehors, le refte des
uoigts de la même main fous le men-
ton pour i\'alTujettir , tandis qu\'on por-
te l\'inftrument avec la main droite
dans l\'endroit carié. Il faut avoir gar-
W la commiflure des lèvres.
Etant dans la même fituation , on
peut Oter les matières cariées qui fe trou-
vent à la furface intérieure des dents
du côté droit de la même mâchoire.
Si l\'on veut nettéïer les cavitez ca-
riées des furfaces, ou des extrêmitez de
toutes les dents de la mâchoire fupé-
rieure, Si les parties latérales des grolfes
molaires de cette même mâchoire , il
faut être placé au côté droit du fujet,
avoir un genou à terre, abaiffer la lè-
vre inférieure avec l\'indicateur de la
ïïiaiu gauche , relever la lèvre fupérieu-
re avec le doigt du milieu de la même
main , & porter l\'inftrument avec la
main droite dans l\'endroit carié.
Pour opérer aux furfaces extérieures
de toutes les dents de cette même mâ-
choire , aux furfaces latérales des peti-
tes molaires, aux furfaces latérales des
canines & des incifives, il faut être pla*
j^e chirurgien
cé du coté droit, paffer le bras gauche
par-defluslatête du fujet, tenir l\'inf-
trument de la main droite, lever la lè-
vre fupérieure avec l\'indicateur de la
mam gauche, &^ppuyer le doigt du
milieu de la même main fur l\'extrémité
de la dent fur laquelle on opère.
On peut même, fans forcir de cette
lituation continuer au côté gauche,
s il en efl befom. On garnit les com-
millures des lèvres, & on les écarte des
dents iorfqu\'il eft nécelîàire.
Dans cette fituation, on peut ôter
les matieres cariées à la furface intérieu-
re des dents du côté droit de la même
mâchoire.
Ayant bien nettéïé la cavité d\'une
dent cariée, comme nous venons de
J expliquer, il faut, avant que de la
plomber, infinuer dans cette cavité
avec un inftrument convenable un pe-
tit tampon de coton, pour abforber les
humiditez & balayer, pour ainfi dire .
es matieres détachées qu\'on n\'a pû en-
lever avec les autres inftrumens.
il y a auffi des caries qui font fi fu-
perhcielles, & dont l\'ouverture eft fi
large , qu\'elles ne permettent pas au
coton imbibé avec l\'huile de canelle
m au plomb, d\'y tenir: En ce cas il
. . fauc
Dentiste.
\'àut les ruginer, ou limer, & fi elles
font trop fenfibles, les cautérifer.
Explication de la Planche XIF,
qui contient la figure de quatre
Infirumens qui fervent à ruginer^
la carie des Dents.
L-A Figure I. repréfente le foret à
ébifeler, vû dans toute fon éten-
due.
La. Figure IL repréfente la rugine
bec de perroquet pointuë, vûë laté-
l\'alement.
La Figure III. repréfente la rugine
en bec de perroquet moulfe , vûë de
ftiême.
La Figure IF. repréfente la rugine
en alêne, vûë latéralement.
A. A. A. A. La tige de chaque
inltrument.
B. B. B. B. Le manche de cha-
\'lue inftrument.
C. C. C. La pointe recourbée
de ces inftrumens.
D- La pointe en bizeau
du foret à ébizeler.
Tome II, F
-ocr page 90-ie Chirurgien
CHAPITRE VI.
Defcription des Infirumens qui
fervent à plomber les dents ,
avec les précautions & circonf-
tances requifes pour y bien
reuffiir,
IL n\'eft pas indifférent de fçavoir,
qu il eft auffi important de plomber
les cavitez cariées & profondes, que
de plomber celles qui font moins ca-
riées. Un donne par ce moyen plus de
W a ia dent, en rempliffant fa ca-
vité, & l\'on empêche l\'air d\'y entrer,
^les portions des aiimens d\'y féiour-
ner. ^
Les inftrumens qui fervent à intro\'
duire, & à placer le plomb dans le. ca-
Vitez cariées des dents, font de irois
eipeces. (a)
Celui de la première efpéce , a la ti-
ge ronde, de figure cilindrique & pi-
ramdale; fa pointe eft recourbée
tout a-fajt pointue.
66
Celui de la deuxième el^^éce a la ti-
ge de même que le précédent : Sa poin- .
(a) Voyez Ja Planche ij.
il
-ocr page 91-D E N T FS\' f Ë.\' ^^
^^elt plus moulTe & recourbée. De ce\'s
^eux efpéces, il y en a dont la pointe
J-tpius ou moins ronde , ou courbe,
^\'vant que les inftrumens font plus ou
^^ojns grands.
. Celui de la troifiéme efpéce, a fa
ge quarrée : Son extrémité arrondie
® I recourbée en forme d equerre, &
eft de différentes grandeurs.
, Ceux de la première fécondé ef-
Pe-e, font nommez fouloirs introduc-
teurs, Se ceux de la troifiéme efpéce ,
puloirs en équerre : Ces inftrumens
emmanchez de même que ceux
fervent à limer les dents. Il faut
pierver feulement, que la foie dc ceux-
doit être force, garnie d\'une mit-
te, (4) & fuffifamnienc longue pour
e mieux engager dans le manche :
faut auffi qu elle y foit bien mafti-
Ces circonfiances font très-im-
Portantes; parce que de tous les inftru-
mens qui fervent à la bouche, aucuns
fatiguent autant du côté du manche
^ueceux qu\'on employe à plomber les
j^ents. Ils doivent foû tenir les efforts que
eft obligé de faire en différens fens,
P^^^r engager & fouler le plomb; c\'eft
(■=! ) Efpéce de bouton formé entre la tige
foie pour atrétei h foie dans ie manche.
Fîj
-ocr page 92-ie Chirurgien
pourquoi iis onc d\'autant plus befoin
d\'être bien affermis dans leurs man-
ches , ôc d\'être bien garnis de virolles-
Ces inftrumens , quoique très-utiles,
n\'ont rien d\'ailleurs de particulier qui
mérite une plus ample defcription.
Les fouloirs introdudeurs, fervent
quand la cavité eft petite, à introduire,
larder & fouler le plomb ; & lorfque la
cane eft grande, ils ne fervent feule-
ment qu\'à le larder. C\'eft pourquoi on
en doit avoir de moufles & de poin-
tus , pour s\'accommoder à ces diffé-
rens ufages.
Lefouloir en équerre ne fert qu\'à fou-
ler le plomb,à moins que la cavité cariée
ne foit fl grande, qu\'il puiffe aifément
antroduire & fouler. Son corps a qua-
tre faces, dont la fupérieure fert d\'ap-
pui aux dents oppofèes à celles fur lef-
quelles on opère. Lorfque la carie fe
trouve à l\'extrémité de ia couronne de
la dent, les dents de la mâchoire oppo-
fee peuvent fervir, en appuyant fur la
furface de cet inftrument, à enfoncer le
plomb que l\'on a introduit.
11 y a des perfonnes qui aiment mieux
qu\'on fe ferve d\'or battu , pour rem-
phr la cavité cariée des dents, que du
plomb, ou de l\'étain battu : Je ne ferois
Dent r S t 69
Aucune difficulté de me fervir d\'or bat-
^^ i fi l\'écain fin & le plomb n\'avoient
pas dans cette occafion la même pro-
pnété que l\'or ; c\'eft pourquoi je îailTe
le choix de l\'une, ou de l\'autre de ces
inatiéres à ceux qui voudront les mettre
en ufage, &; en faire la dépenfe : L\'é-
cain fin eft à préférer au plomb ; parce
le plomb noircit davantage, & ne
dure pas fi longtems : Tous deux font
P^^éférables à l\'or pour remplir les cavi-
\'^ez des dents cariées ; parce qu\'ils font
plus légers que l\'or, & qu\'ils fe lient
^ s\'accommodent mieux aux inégalitez
^ui fe trouvent dans les cavitez cariées
des dents, qui font ainfi moins expo-
fées à fe gâter de plus en plus. D\'ailleurs
l\'or eft cher, & tout le monde n\'eft pas
d\'humeur, ou en état d\'en faire la dé-
penfe : Néanmoins quelques uns entê-
tez de l\'opinion que l\'or a de grandes
Vertus, ont trouvé des gens qui les ont
fervis felon leur goût. A la vérité ils
fe font fait bien payer ce qui ne leur
^Voit guéres coûté ; puifque l\'or pré-
tendu qu\'ils employoient n\'étoit autre
ehofe que des feuilles d\'étain, ou de
plomb colorées en or, par une teinture
faite avec le fafran, la terra mérita, le
^ocou, & la gomm-e gutte infufez dans
70 ^ L E C H 1 R u E. G I E N
de l\'eau de-vie, ou dans de lefprit de
vin fur les cendres chaudes: La trom-
perie n\'ayant pû demeurer longcems
cachée , ils onc appliqué fur chaque
côté des feuilles d\'étain , ou de plomb
battu, une feuille d\'or , & les ont fait
payer comme de l\'or pur.
On né peut employer le plomb, ou
l\'étain pour remplir les cavitez cariées
des dents, à moins qu\'il ne foit aupa-
Tc^ant battu en feuille: Pour s\'en fer-
vir dans le cas que nous allons pref-
crire, on doit en avoir de trois fortes.
Le premier de l\'épailfeur d\'une feuille
de papier, l\'autre un peu moins épais,
& enfin un troifiéme encore moins
épais que ce dernier.
Quoique je me ferve fouvent du mot
de plomb ,■ pour remplir les dents creu-
fés, ou cariées, l\'étain fin battu efl: à
préférer: Les Miroitiers s\'en fervent
pour étamer, ou mettre leurs glaces au
teint. On doit toujours choifirles plus
mincesf-uilles de celui-ci.
Pour introduire ce plomb , on le
Goupe par petites lames, plus ou moins
longues, plus ou moins larges, felon l\'é-
tendue de la cavité de la dent cariée.
On évite, autant que l\'on peut, que
ces lames foient de plufieurs pièces ;
Dentiste. yt
parce qu\'elles tiennent mieux & durent
^avantage lorfqu\'elles font continues
^ de la même teneur.
Si les dents cariées font fenfibles, fi
font foibles de corps, & qu\'il foit
difficile d\'y faire tenir le plomb, il faut
plomber avec le plomb le plus min-
®^.avec celui qui tient le milieu
^ trois. On fe fert au contraire du
pusépais , quand il n\'y a point de dou-
sur, ou qu\'il y en a peu, ou lorfque
ies dents font fortes Celui-ci dure plus
qye les autres quand il eft bien intro-
Jjuit, 6c il n\'eft pas fi fujet à fortir par
i approche des alimens folides. Cela eft
n vrai, qu\'on a vû des dents, qui ont
ete trente à quarante ans plombées fans
s être aucunement gâtées.
^ Lorfqu\'on veut plomber i\'extrêmi-
te & les parties extérieures & intérieu-
\'■es des canines & des incifives de la
«mâchoire inférieure, on fe place au
fujet, ou vis-à-vis: On
tol^ œ des.dents , ou leur
n """^^\'^"^\'eateurdelamain
h dZ\'\' fur
tt "" : On pofe
enrr f de lalame de plLb
cavité cariée^: On
\' \' piomb dans la cavité cariée
I- E c II I R u R G I E î?
avec l\'inftrumenc qui lui convient le
mieux : On tient cet inftrument de la
main droite, & à mefure que le plomb
s\'introduit, on a le foin d\'en laiifer de
tems en tems fur la circonférence exté-
rieure de la cavité cariée: On appuie
fur le plomb dans cette cavité avec
l\'inftrument, pour le prefler autant
qu\'il eft poffible : Si la cavité cariée de
la dent eft trop fenfible, il ne faut ap-
puyer le plomb que légèrement, ie
contenter de l\'introduire dans la cavi-
té , feulement pour le faire tenir uri
peu, le fouler un, ou deux jours après^
continuer ainfi jufqu\'à ce qu\'il foit fuf-
lîfamment foulé & arrangé, fuppofé
que la douleur n\'ait point augmenté.
Par ce moyen on accoutume mieux à
lapreffion du plomb les parties fenfi-
bles de la dent, en éludant, ou modé-
rant par-là leur douleur.
^ Le plomb étant introduit, (Scia ca-
vité cariée en étant remplie, on prend
l\'inftrument le plus pointu, que l\'on
tient de la main droite, pour larder ,
& percer le ploml? un peu avant par
plufieurs petits trous ; afin qu\'en le pref-
fant & foulant de nouveau avec l\'extré-
mité du fouloir mouife, ce plomb s\'u-
nifie ,
Dentiste.
fe lie, s\'attache «Sc s\'engage mieux
uans tous les petits recoins de cette cd.-
^ité. Ceci fe fait en rabatant dans le
jnuieu tout le plomb qui étoit monté
^ \'a circonférence de la cavité de la
carie : Après quoi on unit & on polit
urface extérieure du plomb avec le
ouloir le plus convenable j afin qu\'il n\'y
aucunes inégalitez : On obferve
^ ue le plomb ne déborde pas le niveau
e/a circonférence des trous cariez,
qu on a remplis.
^oixv plomber les extrêmitéz des cou-
lonnes-des molaires de l\'un & de l\'au-
je coté de la mâchoire inférieure & les
parties extérieures du côté droit de cet-
te meme mâchoire, il faut être fitué de
ce même côté, ou devant le fujet. lî
taut ooferver les mêmes circonftances
que je viens de dire, & de plus por-
ter le bras gauche par-deffus la tête du
lujet fur lequel on opère, s\'il le faut,
^o\'ir plomberies parties extérieures du
S;\' TT- \' le plomb
iZ-h. indicateur de la main
^^^he, ou tenir ce plomb par l\'extrê
mite qui for, en dehors de h bou he
avec e e ^
ï\'I^\'^enc qu\'on veut plomber, foit
des plus enfoncées dam la bouche.\'
Tme Q
-ocr page 98-74 I- E C I I 1 R u R G r E N
Souvent les caries des dernières mo-
laires du côté gauche, fe trouvent fi
enfoncées dans la bouche, que lorfqu\'on
opère, on eft obligé de porter le bras
gauche par-deffus la cête du fujet, afin
d\'écarter la commilTure des lèvres, ôc
de mieux tenir l\'extrémité de la lame
de plomb fur ia cavité qu\'on veut rem-
plir : L\'indicateur de la main gauche
fait ces deux fondions -, il tient la lame
de plomb, & range la commiflure des
lèvres en même tems : Les autres doigts
de la même main portent fous le men-
ton , pour l\'aflujettir.
Pour plomber l\'extrémité inférieure
des dents incifives 6c canines de la mâ-
choire fupérieure, on eft fitué du côté
droit du fujet | on paflê le bras gauche
3ar-deflus fa tête, ie doigt du milieu de
a main gauche portant fur ies dents
qui font à gauche de celle que l\'on veuc
plomber ; L\'indicateur de la main gau-
che relève ia lèvre, pendant que la
main droite conduit l\'inftrument, pouf
achever de plomber ces dents de mê-
me que les précédentes. Si la carie
trouve fur les parties latérales, ou fin"
la furface extérieure de ces dents, o»
lève la lèvre inférieure avec le pouce
de h main gauche, on aflujettit la
rp ^ ^^ inférieur
e^les dents, on £b place du côté droit ;
pole un genou à terre; on relève la
avec l\'indicateur de la
main Le pouce de la même
^^am pole (ur les dents qui font à droit
dan plomber , & c\'eft
le n! qu\'on introduit
P\'omb. Comme cette fituation n\'eft
dtf\'^y? \'^«"/enable, pour achever
fe fouler & refouler le plomb, onfe
Relevé on pafi^e le bras gauche par!
Pour plomber les furfaces , ou les
extpKezdes couronnes des molaires
de 1 un & de autre côté de la mâchoire
fuperieuré,iifaut être placé du côté
® ^ "ïité de la dent cariée
Gij \'
-ocr page 100-fÔ le Chirurgien
on fe relève pour le prelfer ; on paffe le
bras gauche par-deffus la tête du fujet ;
on pofe le doigt du milieu de la main
gauche, fur la dent voifine de celle que
Ton plombe ; on relève la lèvre avec
l\'indicateur de la même main, 6c on
portel\'inflrument de la main droite,
pour plomber la dent : Si les parties la-
térales des dents de ce même côté ,
ont befoin d\'être plombées, cette der-
nière fituation eft également convena-
ble pour la même fondion.
Pour plomber les extrêmitez des cou-
ronnes des dents du côté gauche de la
mâchoire fupérieure, on a un genou à
terre, le pouce de la main gauche ap-
puyé fur les incifives : L\'indicateur de
la même main écarte la lèvre fupé-
rieure , & on engage le plomb avec le
fouloir introdudeur, qu\'on tient de la
main droite : Enfuite on fe relève ; on
paffe le bras gauche par-deffus la tête du
fujet, pour relever la lèvre fupérieure
avec l\'indicateur de la main gauche :
On baiffe la lèvre inférieure , ôc on
écarte la commiffure des lèvres avec
le doigt du milieu de la même main.
Ces mêmes fîtuations conviennent auf-
û pour plomber les furfaces intérieures
^ exîérietires des mêmes dents,
Dentiste. \'^f
Quoique ces derniers moyens foienc
plus efficaces, pour borner les pro-^
S^es des caries des dents, & qu\'ils em«
pecfient les mauvaifes impreffion^ des
forps extérieurs qui les environnent,
J: ^\'\'nve néanmoins qu\'on efl queique-
obligé d\'ôter le plomb , par rap-
P^yt à la continuation de la douleur,
cefle ordinairement peu de tems
^Près l\'avoir ôté.
^ Lorfqu\'on veut ôter , ou lever le
P^omb de quelque dent plombée, on a
Recours à l\'ufage des petites rugines ,
«ont nous nous fommes fervis pour ôter
la carie des dents. On fe place de la
\'^eme manière que l\'on a fait en la
plombant. Les doigrs .de la main gau-
che y exécutent les mêmes fondions ,
Suivant que les fituations différentes
des caries le demandent.
Si malgré tous les moyens que l\'art
^ous prefcrit pour remédier à la carie
^^es dents, la douleur recommence, ou
Mfte; fi d\'ailleurs on eft afiliré de
a profondeur de la carie, il n\'y a point
^autre parti à prendre, que d\'ôter la
en obfervant les circonftances
Marquées au chapitre 14. du Tome
Pi\'ernier, & la manière d\'opérer qui
era indiquée au chapitre dixième de ce
^\'diurne. G iij
î
78 ie Chirurgien
Avant que de finir celui-ci, il eft
bon d\'obferver, qu\'en ôtant toute la
carie d\'une dent, afin de la plomber
lorfqu\'elle eft creufe, il n\'eft quelque-
fois pas poffible de fe difpenfer d\'en
découvrir le nerf, & de le toucher
avec l\'inftrument ; ce qui fe reconnoît
par la douleur qu\'on y caufé, & en-
core mieux par un peu de fang qui fort
des vaiffeaux de cette dent, <Sc qui,
lorfqu\'on introduit du coton roulé dans
la cavité cariée pour l\'elfuyer, ne man-
que pas de faire une petite empreinte
fur ce coton , qu\'il eft aifé d\'apperce-
voir, quand on l\'a reciré. Dans un
fembiable cas, il faut plomber la dent
fans différer : II ne feroit plus tems de
borner la liqueur qui s\'épanche, fi elle
s\'étoit une fois accoutumée à prendre
fon cours par cette cavité : Elle y fe-
roit alors un engorgement, ou un ab-
cès très-douloureux, & l\'on feroit obli-
gé d\'oter le plomb& même la dent :
Ce qu\'on évite en exécutant ce qui
vient d\'être dit.
Escplication de la Planche XF. qui
contient la figure de cinq Infiru-
mens J lefquels fervent â plom-
ber les dents & à les redrejfier.
La Figure L repréfente le fouloir
introdufteur le plus pointu , qui
^ert à introduire, fouler & larder le
plomb dans les plus petites cavitez, vû
latéralement.
La Figure IL repréfente le fouloir
ïntrodudeur moulfe, qui fert auffi à
peu près au même ufage, vû latérale-
ment.
La Figure III. repréfente le fouloir
en équerre, qui fert principalement à
" fouler & prelfer le plomb dans les ca-
vitez des dents cariées, vû lacérale-
nient.
A. A. A. La tige d® chacun de
ces inftrumens.
B. B, B. Le manche de chacun
de ces inftrumens.
C. L\'extrémité antérieu-
re du fouloir le plus pointu.
^ D. L\'extrémité mouffe du
vouloir introduûeur.
G iiij
79
8o î, e Chirurgien
E. La courbure du fou-
loir en équerre.
L(t Figure IV. repréfente une lame
d\'argent percée de deux trous à chaque
bout ; Elle fert à redreifer les dents.
La Figure V, repréfente une autre
lame d\'argent courbée & échancrée,
qui fert à peu près au même ufage.
CHAPITRE VIL
De îa manière de cautérifer les
Dents.
Lo R s Q u E les dents caufent beau-
coup de douleur, & qu\'on a em-
ployé inutilement les autres remèdes,
il faut en cautérifer la carie, ôter au-
paravant les matières qui fe trouvent
dans leur cavité ; enlever enfuite de
nouveau ce que le cautère aduel a cau-
térifé, remplir la cavité avec le coton
imbibé d\'huile de canelle; & dans la
fuite on plombe la dent, de la maniè-
re qu\'on l\'a enfeignè dans le chapitre
précédent.
Les inftrumens dont je me fers pour
cautérifer les caries des dents, font de
trois efpéces. ( a ) Sans m\'arrêter à ré-
(a) Voyez la Planche ï6.
Dentiste. 8r
fbter ceux des anciens, je dirai que
les aiguilles de fil d\'archal, dont on fe
fert à tricoter, plus ou moins grolTes ,
pointues, ou moufles, & un peu cour-
bées par leurs extrêmitez, font le mê-
me effet, ôc font plus commodes que
tous ceux qu\'on a imaginez jufqu\'à pré-
fent ; toutes ces différentes proportions
font indiquées, pour fe mieux accom-
moder aux différentes grandeurs des
frous que les caries ont formez.
Les caries larges & profondes doi-
vent être cautérifées dans toute leur
étenduë, par trois, quatre, ou cinq
différentes applications du cautère ac-
tûel.
Celles qui font cariées fuperficielle-
inent , font fuffifamment cautérifées
par une, ou deux applications du cau-
tère aâuel. Quand ces caries font très-
profondes , qu\'elles caufent beaucoup
de douleur, & qu\'on ne peut ôter tout
ce qui eft carié, fans renouveller , ou
augmenter la douleur , il faut y appli-
quer encore une fois le cautère aftuel,
tenter d\'ôter la matière, «5c fi la dou-
leur perfifte plufieurs jours, il n\'y a
point d\'autre parti à prendre, que d\'ô-
ter la dent.
Si l\'on veut fe fervir du cautère ae-
-ocr page 107-s l e Chirurgien
tuel pour les caries des dents incifives ^
canines, & petites molaires de la mâ-
choire inférieure, foit en leur extré-
mité , ou en leur partie extérieure, oa
latérale, il faut être placé au côté droit,
ou devant le fujet, ranger la lèvre Se les
jouës avec l\'indicateur & le doigt du mi-
lieu de la main gauche, s\'il en eft befoin.
Se tenir l\'inftrument de la main droite.
Pour cautérifer l\'extrémité des cou-
ronnes des grolfes molaires du côté
droit de la mâchoire inférieure, ou leur
furface extérieure, on fe place comme
il vient d\'être dit ; on range la commif-
fure des lèvres, ayant auparavant ap-
pliqué une petite plaque (a) entre la
joue Se la dent qui doit être cautérifée.
On doit prendre cette précaution dé
peur de brûler les parties charnues.
Cette plaque doit être un peu con-
cave en dedans Se convéxe en dehors :
Elle doit avoir un petit manche : Elle
doit être d\'argent, ou de fer blanc &
faite quaiî en forme de cuillier.
Si la carie fe trouve fur l\'extrémité
des couronnes , ou fur la furface exté-
rieure des grolfes molaires du côté gau-
che de la même mâchoire , il faut paf-
fer le bras gauche par-delfus la tête du
(a) Voyez, ia Figure 4, de ia Planche lé.
Dentiste. 83
^ujec, ranger la commiflure des lèvres
& la joue avec la plaque qu\'on tient
afliijettie avec l\'indicateur de la main
gauche. On tient l\'inftrument de la
main droite, & on le porte de haut
en bas dans le trou carié qu\'on veut
cautérifer.
Les caries qui font fituées aui£ par-
ties latérales des dents de l\'une Ôc Je
l\'autre mâchoire, ne peuvent le plus
Souvent être cautérifées ; à moins qu\'on
\'le fépare les dents avec la lime dans
leurs intervales.
J\'ai obfervé qu\'on guérit très fou-
Vent , ou qu\'on diminue confidérable-
ment la douleur des dents incifives &
canines par le moyen du cautère aftuel,
quoique la carie ait pénétré jufqu\'à leur
cavité. ,
Pour cautérifer l\'extrémité du corps
des dents incifives & canines, des pe-
tites 5c groflês molaires du côté droit
de la mâchoire fupérieure, on eft fitué
au côté droit, ou devant le fujet : On
met un genou à terre ; on écarte des
dents la commiflure des lèvres, en fe
fervant de la plaque, que l\'on aflujettit
avec l\'indicateur de la main gauche,
tandis que la main droite porte obli-
quement le cautère aduel dans l\'en-
droit carié.
i-E Chirurgien
tes r/dV intérieu-
re des dents de la même mâchoire, il
^ut mettre auffi un genou à terre
Pour cautérifer les furfaces extérieu-
res des molaires du côté droit on ^r.
rantit de l\'adion du cautér aâuef u
commiffiure des lèvres & la partie inté!
rieuredelajouè-,avec]apîaqueq?on
Si l\'on cautérife la furface extérieurê
des incfives & canines, on paffeirbr s
gauche par-deffiis la tête d^u fu^ ^
abaiiTe la levre inférieure avec ifto"
du miheu , ou l\'indicateur de la m^m
gauche; on relève ia lèvre fupérSue
avec l\'indicateur, o^ le pouce de a
îiieme main. ^ ^
Pour cautérifer les furfaces extérieu-
^es des molaires du côté gauche I
memel^extrêmitè de leurs Couronnes
on eft dans la même fituation :0^n ;a!
rantitegalementla commilfurel4
wes,& la joué avec la plaque, tandis
gu\'onporteaveclamaindrl-teircat
tere aftuel dans tous les endroits ca.
nez. ^
Il faut obferver d\'avoir recours à
-ocr page 110-\'Eette plaque toutes les fois qu\'il s\'agira
de cautérifer les dents molaires des deux
Çôtez de la bouche : On évite par-là de
s\'expofer en cautérifant les dents, à
t>ruler la langue d\'un côté , ou les
Jouës de l\'autre. On peut fe fervir au
défaut de cette plaque d\'une cuillier
àcaffé.
L\'application du cautère aâuel ne
^uffifant pas toujours pour guérir la ca-
^îe des dents, ni pour en arrêter le pro-
grès fans retour, l\'air qui agit fur la
cavité cariée, faifant que cette cavité
5\'agrandit, & la falive altérée & mê-
lée avec les alimens étant caufe que la
dent fe carie davantage, il eft nécef-
faire de la plomber, ainfi qu\'on l\'a en^
feigné précédemment ; fi cependant
elle efl trop fenfible Se douloureufe, il
faut du moins la tenir bouchée, ou
femplie d\'un tampon de coton roulé,
jufqu\'à ce qu\'on ait gagné le terns pro«
pre pour la plomber,
S<> X E C H r R Î7 R G I É M
Explication de la Planche XVh
qui contient la figure de quatre
Infirumens qui fervent â cauté-
rifer les Dents.
La Figure L repréfente un cautère
aéluel courbe & pointu par fes ex-
trêmitez.
A. Son corps.
B. B. Ses courbures pointues re-
tournées dans un fens oppofé.
La Figure //. repréfente un autre
eautére aduel droit & très-pointu.
C. Son corps.
D. D. Ses extrêmitez pointues.
La Figure UL repréfente un troi-
fiéme cautère aduel auffi recourbé,
dont les extrêmitez font mouifes.
E. Son corps.
F. F. Ses extrêmitez recourbées.
La Figure IF. repréfente une efpé-
ce de plaque d\'argent, quafi figurée
en forme de cuillier : Elle fert à garan-
tir de l\'aélion du feu les parties voifi-
îies des dents, lorfqu\'on les cautèrife.
G. La concavité de la plaque
dans toute fon étendue.
H. Son manche aplati.
-ocr page 112-3 . Thm,ck& lâT
.gé.
Dentiste. îy
CHAPITRE VIIL
Des Dents tortues, mal arrangées ^
^à\' luxées ; des injlrumens & des
remèdes qui fervent à opérer ^
quand on redi\'ejfe, quon ra-
fermit les Dents,
Lorsque l\'on n\'ôte point les
dents de lait dans un tems conve-
nable, elles peuvent faire prendre dif-
erentes figures à celles qui leur fuccé-
^ent, les rendre difformes, courbées ,
panchées en dehors, panchées en de-
dans , ou panchées vers les cotez. Il
peut encore arriver par-là , que leurs
parties latérales fe tournent en dehors,
ou qu\'elles iè tournent en dedans ; ce
qui peut caufer plus ou moins de dif-
formité.
Les coups, & les efforts violens peu-
vent aulîi contribuer à ce dérangement,
"^^nt aux adultes, qu\'aux enfans. Les
moyens qu\'il faut employer pour pré-
venir tous ces défordres, ou pour y rc-
médier, lorfqu\'ils fe manifeftent, font
indiquez dans la Fuite de ce chapitre.
Les dents qui fe dérangent de la ma-
ie chirurgien
niére qu\'on vient de le rapporter, fonC
les incifives ôc les canines. Les molai-
res y font moins fujettes, & ne peuvent
tout au plus fe courber qu\'en dedans,
ou en dehors, à caufe de leur groITeur,
& qu\'elles font plus folidement articu-
lées dans leurs alvéoles.
L\'Auteur^du petit Livre C^) dont
j\'ai déjà parlé dans le premier & le fé-
cond chapitre du premier Tome, nous
fait remarquer que les dents qui vien-^
nent hors de leur rang, ou qui [ont fu-
jettes a fc contourner far foppfttion que
leur font les dents de lait, font celles qui
font la plupart adhérentes , quon ne peut
guère s oter fans enlever en même tems
une portion de la fubflance fpengieufe, &
quelquefois même de r alvéole & de la ^
gencive , d\'où s\'enfuivent ces hémorra^-
gies ft dangéreafes , ou dont on ne peut
fouvent emporter que la couronne, parce
que leurs racines fe cajfem d ie jlent en-
gagées dans r alvéole. Il ajoute, qu\'il
eji^ naturel de conclurre qu\'il n\'j a que le
défaut de place qui produit tous ces in-
convéniens, de même que toutes les for-
mes extraordinaires des racines.
Depuis plus de quarante années que
fexerce ma profeffion, je n\'ai point
ia) Pag. f6. Se fuivantes.
Dentiste.
encore remarqué que les dents qui
Viennent hors de rang, ou qui font
contournées par l\'oppofition des dents
de lait, foient plus adhérentes que les
autres. Au contraire les dents qui ont
^ercé en dehors, ou en dedans, ayant
^erdu leur diredion , leurs alvéoles &
eurs gencives, en font ordinairement
beaucoup moins épaiffes, & couvrent
^len moins leurs racines ; ce qui fait
qu elles font prefque toujours plus dé-
chaufTées, moins adhérentes. Se par
conféquent moins affermies que les
dents qui font bien arrangées.
De plus le défaut de place n\'arrive
ordinairement qu\'aux incifives Se aux
canines, & rarement aux petites mo-
laires, encore moins aux grofles ,Quand
nous fommes obligez d\'ôter quelques-
unes de ces premières , quoique mal
arrangées, nous ne voyons pas que
leurs racines ayent des formes extraor-
dinaires , ni qu\'elles caufent des acci-
dens fi fâcheux que l\'Auteur veut nous
le perfuader.
Les accidens confidérables , tels
qu\'il vient de nous les rapporter, ar-
rivent plus fouvent par l\'extradion des
grofles molaires que par celle des au-
tres dents ; parce que les grofles mo-
Tome II. H
so I E C H 1 R u R G 1 E N-
iaires ayanc chacune deux ou croîs ra-
cines , & quelquefois davantage, elles
Ibnt ordinairement plus adhérentes &
plus fujettes à avoir des formes extraor-
dinaires ; d\'où l\'on peut conclurré auffi
que le défaut de place, les formes bi-
zarres des racines & leurs adhérences
ne font pas toujours produites par l\'op-
pofition des dents de lait, puifque les
groffes molaires, qui n\'ont point trou-
vé de dents de lait à leur palfage, font
celles qui occafionnent le plus fouvenc
par leur extradion, les accidens fâ-
cheux dont l\'Auteur nous a fait le dé-
tail.
^ C\'eft fur ce préjugé qu\'il a dit que
des que tm remarque que les mâchoires
d\'un enfant nom pas me étendue fupfan-
te , il faut lui oîer de bonne heure les der-
nières molaires de. lait, fmtout fi les pre-
mières grojfes molaires font d\'un gras
volmm.
Je ne vois pas que cette opération
puiffe produa-e un bon effet ; parce que
ces dernières petites molaires de lait,
étant ôtées, les dents voifines trouvent
à la vérité des places vuides pour s\'é-
tendre , _ & occupent totalement, ou
en partie , leur place : mais il\' en
arrive un autre inconvénient.
Dentiste. t)i
En effet fi ces molaires de lait vien-
nent à être remplacées par les fécon-
des dents, qui ne manquent guéres de
paroître , ne cauferont-elles pas un
autre dérangement plus confidérable
qu\'il n\'auroit peut-être été auparavant?
Ces dents ne trouvant plus leur place
Vuide doivent néceffàirement percer
en dehors, ou en dedans, 6c caufer
par-la le dérangement que l\'Auteur
craint fi fort, Se que nous venons de
faire remarquer.
Il n\'y a fans doute, continue-t\'il, )
en confeillant d\'ôter les dents de lait,
^ucun lieu d\'appréhender que cela nuife
^ la dent qui fuc cède-, car je n\'ai jamais
vû^ que fextraition d\'une dent de lait
fuijfe empêcher celle qui vient enfuite ,
de prendre fon accroijfement dans fon
tems.
L\'Auteur nous fait fentir pardà,
qu\'il n\'a pas encore obfervé qu\'il y a
des dents de lait qui ne fe régénèrent
lanrais, quand on les aôtées prématu-
rément ; c\'efl-à-dire , lorfqu\'elles ne
font pas encore difpofées à être expul-
fées par les fécondés, «Sc qu\'elles tien-
nent encore beaucoup ; parce que dans
ce tems-là les racines des dents de lait
(« ) Pag. s?7. l. lii.
$>z le Chirurgien
étant longues & fouvent adhérentes â
l\'alvéole & à la gencive, on feroit en
danger d\'emporter avec elles des por-
tions de ces parties-là, & d\'intérefler le
fécond germe, ou fes vailTeaux. Voilà
pourquoi lorfque les premières dents
tiennent beaucoup, les fécondés n\'é-
tant pas encore alfez formées, ou aiTez
dures, celles-ci peuvent fe relîéntir de
l\'extradion des premières, faite mal-à-
propos ; & c\'eft auffi de-là qu\'il s\'en trou-
ve qui ne reviennent jamais : Ce fait eft
conftant, & il eft aifé de s\'en convain-
cre ,fi l\'on fe donne la peine d\'examiner
les bouches de ceux à qui l\'on a tiré
trop tôt des dents de kit dans leur en-
fance , ainfi que je l\'ai remarqué bien
des fois.
Lorfqu\'une dent mal fituée nuit à
l\'arrangement des autres dents ; lorf-
que d\'ailleurs elle fe trouve hors de
rang ; qu\'elle blefle la langue, ou les
joués ; qu\'elle choque la vûë par fa di-
formité , & qu\'elle ne peut être logée
dans le rang des autres dents, il faut
néceftairement l\'ôter. Si au contraire
une dent mal fituée peut être mife au
rang des autres à la faveur de quelque
intervale, on redrefféra cette dent en
la limant, autant qu\'il fera polîïble. Si
Dentiste.
toutefois la lime n\'efl; pas fuffifante,
pour mettre cette dent de niveau avec
les voifines, on pourra y réuffir par
l\'ufage des doigts, du fil commun , de
la foie, des petites plaques, ou lames
faites d\'or, ou d\'argent, ou d\'autre ma*
tiére convenable, ou enfin par le moyen
du pélican, ou des pincettes droites ; (4)
fi l\'on ne peut réuffir par tous ces
moyens, on ne doit pas balancer à
ôter la dent, pour en prévenir les fui-
tes fâcheufes.
J\'ai vû plufieurs fois des dents cour-
bées , ou mal fituées percer peu à peu
les lèvres, les joues, & produire des
ulcères plus ou moins difformes, ou
dangereux.
Après avoir fait alTeoir la perfonne
fur un fauteuil convenable , il faut
avant que de redreffer les dents qui eu
ont befoin, examiner quelle efl la fi-
tuation qu\'il faut leur donner : Dans
cette vûë , on fait ouvrir & fermer la
bouche du fujet fur lequel l\'opération
doit être faite. On examine d\'abord fi
les dents qui font courbées, ou pan-
cbées, ne font point plus longues, ou
plus larges que les dents droites qui
font à côté. Si la dent qu\'on veut re-
(\'0 Voyez la Figure i. Je ia Planche 23,
-ocr page 120-94 IE Chirurgien
drefler, eft plus longue , ou plus lar-
ge quelle ne doit l\'êcre, il faut en limer
tout ce qui excède celles qui font droi-
tes , avant que de tenter de la redref-
fer. On lime auffi les dents qui font à
h mâchoire oppofée, fi elles ont ac-
quis plus de grandeur qu\'elles n\'en
doivent avoir ; afin d\'empêcher que
dans les mouvemens des mâchoires,
ces dents ne viennent à heurter celles
qu\'on aura redreifées : Cette précau-
tion empêchera qu\'elles ne foient re-
poaffées dans les endroits qu\'elles oc-
cupoient, avant qu\'on les eût redref-
fées.
Si l\'on fe fert de la lime pour limer
les dents des enfans, depuis leur naif-
ƒanceJ^fqu\'à l\'âge de dix ou douze ans,
& même jufqu\'à quinze, on doit avoir
égard à la délicatefte de leurs dents ,
êc fe reifouvenir de ce que nous avons
dit à ce fajet au chap. 4. de ce Volu-
me où il eft traité de la manière de li-
mer les dents.
Les dents des jeunes fujets , font
bien plus aifées à redrelfer, que celles
des adultes ; tant à caufe du peu de vo-
lume que les racines leurs dents ont
à cet âge, qu\'à caufe de la moleft:\'ede
toutes les parties qui les environnent ^
_ Dentiste.
Ç eft pourquoi il faut tenter d\'abord de
les redrefler avec les doigts j ce qui fe
fait à plufieurs reprifes dans le cours
de la journée.
Lorfque les dents font panchées en
dehors, ou en dedans, les doigts ne
fuffifant pas pour les redreffer, on pren-
dra un fil, ou une foie cirée, que l\'on
Mettra en plufieurs doubles, <5c que l\'on
Appliquera par fon milieu dans l\'inter-
cale que forment les deux dents voi-
fines qui font droites & fermes : Après
quoi on prendra les deux bouts du fil,
qu onferapaftèrl \'un de dedans en de-
hors , & l\'autre de dehors en dedans,
pour les faire croifer entre la dent droi-
tes & celle qui eft panchée : On em-
brafièra enfuite la dent panchée, paf-
fant entr\'elie la dent droite de l\'au-
tre côté, les fils de dehors en dedans,
^ de dedans en dehors, pour aller en-
core embrafler de la même manière
cette dent droite : De là on revient en
croifant le fil, jufqu\'à ce qu\'on ait fait
autant de tours qu\'il eft nécefl"aire. Il
faut obferver qu\'à mefijre que le fil
paffe fur la dent panchée, il foit pofé
d\'une manière qui facilite le redrefTe-
ïïîent de la dent : Cela réuffit en fer-
mant le fil fuffifamment à l\'endroit de
ië Chirurgien
fon appui fur la dent panchée, 5c en
le pa/Tant plulieurs fois fur cet endroit ;
foit que les deux bouts foient enfem-
ble, foit qu\'ils paffent l\'un d\'un côté, &
l\'autre de l\'autre. On renouvelle ces
fils deux ou trois fois la femaine, &
plus fouvent, s\'il eft néceffaire.
Si les dents font trop pancfaées, &
qu\'elles ne permettent pas au fil d\'y te-
nir, il faut fe fervir d\'une lame d\'or,
ou d\'argent, (a) dont la longueur ne
doit pas excéder les deux dents droites
entTe lefquelles font celles qui font pan-
chées : La largeur de cette lame doit
être moindre que la hauteur des dents,
fur lefquelles on veut l\'appliquer. Il
faut que cette lame ne foit ni trop fo-
îide, ni trop flexible : On fait deux trous
à côté l\'un de l\'autre à chacune de fes
extrêmitez : Dans les deux trous de l\'u-
f^Q de ces extrêmitez on paffe les deux
bouts d\'un fil, & on en fait autant à
l\'autre extrémité, avec un fil fembla-
ble : Chacun de ces fils fait par le mi-
lieu une anfe : Si la dent fe trouve pan-
chée en dedans, on applique la lame en
dedans fi elle eft panchée en dehors,
on applique la lame en dehors. On em-
(a ) Voyez les Figures 4. & y. de la Pian-
che îj.
braffe
-ocr page 123-dentiste. dy
^faffe enfuite la dent droite la plus vol-
"ne, avec les deux bouts du fil qui
le trouvent de ce côté-là. On les fait
palier de dehors en dedans, fila lame
en dehors, ou de dedans en dehors,
« la lame efl en dedans. Enfin on leur
*ait faire plufieurs tours croifez, & on
^iTête ces fils en les noiiant.
^ Après que ce bout de la lame eft ar-
on arrête de même l\'autre bout,
rapprochant doucement la lame ;
^hn que par fa force & par fon appui,
J^ette lame redreffe par la fuite du tems
les dents qui font panchées.
On peut faire à chaque extrémité de
f deuxéchancrures, au lieu des
trous, parcequ\'elle tiendra mieux après
que les fils y feront attachez. Si Von
îait des echancrures à la lame, il y faut
nouer les fils par leur milieu, appli-
quer enfuite la lame fur les dents, &
taire les croifemens des fils, donc je
Viens de parler ,■ autour de la denc fur
tTt \'is la lame po-
S\'il y a deux dents panchées en de-
aans, & deux dents droites entr\'elles,
on applique la lame en dehors, & les
nis autour des deux dents panchées^Oa
«applique de même ces ûls fur chaque
l
-ocr page 124-9s chirurciem .
exarêmité de la lame ; ce qui oblige
res deux dents panchées en dedans, de
fe porter en dehors. S\'il y avoir une
dent panchée en dedans, & une autre
dene panchée en dehors , il fàudroic
mettre une lame en dehors & une au-
tre en dedans, lier les deux extrêmi-
tez de ces deux lames entre les deux
premiers intervales des dents droites,
qui font aux deux cotez des deux dents
panchées, & par ce moyen on redref-
îeroit ces dents.Onpeut encore redreC-
fer les mêmes dents avec une lame
feule ; mais il faut qu\'elle foit plus lon-
gue que le trajet qui fe trouve entre
les dents panch^pes ; parce que dans ce
cas, il faut appliquer la lame en de-
hors Ôc l\'attacher par l\'une de fes ex-
trêmitez à plufieurs dents droites Sç
fermes, à côté de celle qui eft panchée
en dehors : Quand la première extré-
mité de cette lame eft attachée, oiî
approche la même lame de la dent,
êc par-là on oblige la dent de fe porter
en dedans ; Alors on alfujettir par une
autre ligature la fécondé extrémité de
cette lame à la même dent panchée en
dedans, pour tâcher de faire venir cette
dent en dehors.
Quoique j\'ayedit qu\'on devoit met-
-ocr page 125-tre îa lame du côté que la dent indi-
es , il faut éviter, autant qu\'on le peut,
de mettre cette lame en dedans, de
Crainte que la perfonne n\'ait de la pei-
à parler, & que fa langue n\'en foie
^\'leommodée.
Une lame d\'or, ou d\'argent, appli-
queeen dehors, peut redrefler une dent
panchée en dedans, fi on l\'attache d\'a-
^rd par une de fes extrêmitez à deux,
trois dents droites, & fi l\'autre ex-
^l\'emité de cette lamefe trouve au droit
\'•s la dent panchée pour la faire porter
^ dehors, comme il vient d\'être dit.
^tte lame ne diffère point de la pré-
^^dente, & la manière d\'arrêter le lil,
la même que celle que nous venons
^indiquer : Ainfi cette opération ne
diffère de la précédente, que par l\'ap-
plication de ia lame & du fil.
^ Lorfque les dents font panchées de
, Se qu\'elles font un peu croifées
les autres dents, on peut les redref-
^J, ftîis lame avec ie fil feul, en i\'ap-
puquan,t par fon milieu du côté où la
panche, de telle manière que les
^ux bouts de ce fil viennent fe croifer
ans l intervale de ia dent panchée &
^ la dent droite vers laquelle on veuc
pprocher la dent panchée. On embraf-
lij
-ocr page 126-îoo ie Chirurgien
fe enfuite cette dent droite, avecks
deux bouts de ce fil, que l\'on ramène
en les croifant de même ; afin de les
faire palTer plufieurs fois fiir la dent
panchée 6c fiar la dent droite : Après
quoi on les noue.
Si la dent droite, qui eft à côté de
celle qui eft panchée, n\'eft pas fuffi\'
iànte pour contre-balancer l\'effort que
les fils,ou la lame font obligez de faire^
il faut fe fervir de plufieurs dents droi-
tes; parce que deux dents affermies
ont plus de force qu\'une feule.
Il y a auffi des dents qui font pan-
chées de côté, fans perdre le niveaU
des deux furfaces des dents droites voi\'
fines : En ce ças l\'extrémité de la dent:
panchée fe trouve plus écartée d\'une
des dents droites voifines, que ne
font & le refte de fon corps Se fa ra-
cine : Alors on peut la redrefler ave\'\'
les fils de la maniéré qui fuit,
Pour y parvenir, on applique un fij
par fon milieu fur la partie latérale oti
la dent panche : Enfuite on çroife les
deux bouts de ce fil dans les intervale®
des dents droites , vers lefquelles ori
veut approcher la dent panchée. O»
tire les deux bouts du fil de ce méoi®
çôté J ôç OG les reporte efi les cw^^
Dentiste. lof
^uf la partie latérale où la dent panche;
manière qu\'après avoir ferré ce fii
^uffifamment, & l\'avoir paffé trois ou
quatre fois par les mêmes endroits,
approche les deux bouts du fil, pour
les paffer enfemble dans l\'intervale qui
^ft encre la dent droite & la dent pan-
^hée ; afin que ce fil paffanc plufieurs
^ois 6c embraffanc les premiers tours du
^ême fil, les refferre davantage , &
oblige la dent panchée à fe redreffer
plus promtement : On arrête par un
^oeud ces derniers cours de fil, après
qu\'ils ont approché les premiers les
^ns des aucres.
S\'il fe renconcre encore quelqu\'autre
^enc panchée , on la redrelfe, en y pro-
cédant de la mênae manière, obfer-
Vant toujours de bien tirer le fil dont
^n fe fert, pour la redreffer du côté
®ppofé à la dent panchée. Si en appli-
quanc ce fil fur la dent, il venoit à
glifler , il faudroic l\'affermir avanc que
l\'appliquer fur une autre dent. Le
^oyen d\'affermir ce fil, c\'eft de faire
avec un de fes bouts, un fécond tour
a la circonférence du corps de la dent
au-deffus du premier.
Si à côté d\'une , ou de plufieurs
^ents ainfi panchées, il s\'en rencontre
I iij
w
102 ie Chirurgien
quelqu\'autre, qui foie inclinée en de-
hors , ou en dedans, on la redreffe par
le même fil qui a fervi à redreflêr lef
autres dents ; ou bien on a recours à
la lame d\'or, ou d\'argent, qui étant
appliquée, comme il a été dit, obli-
ge ces dents panchées à reprendre leur
place.
S\'il arrive que les deux incifives du
milieufoientpanchées l\'une d\'un côté ,
Se l\'autre de l\'autre, ou que quelques-
unes de leurs voifines foient aufîi pan-
chées , foit à la mâchoire inférieure,
foit à la mâchoire fupérieure, il faut
tâcher de les redreflfer avec les fils ,
pour diminuer le trop grand interva-
le qu\'elles forment entr\'elles. On y
parvient en appliquant un fil par fon
milieu fur la partie latérale d\'une de
ces dents, 5c on le porte enfuite llir Î3
partie latérale de l\'autre dent panchéev
Ce fil doit être ainfi appliqué en l\'ap-
prochant le plus qu\'il eft poftible de
Fextrêmité des dents : Lorfqu\'onl\'a fer-
ré Se croifé fuffifamment, pour obliger
les deux dents à fe redrelfer, en les ap-
prochant l\'une de l\'autre, Se après qu\'il
a fait quatre ou cinq tours fur ces deux
dents, on le noue comme il vient d\'être
dit.
lâ^
Dentist E.
On âpperçoit quelquefois de grands-
ïntervales entre les incifives, ou entre
les incifives Se les canines. Souvent ces
intervales dépendent de ce que ces
^ents étant écartées les unes des autres,.
®lles panchent de côté, laiflant entre
elles un efpace confidérable, furcoat
vers leur extrémité. D\'autrefois, ces
ïïiêmes intervales proviennent de ce
^ue la dent qui devoit occuper cet ef-
pace , n\'eft point venue y qu\'elle a été
détruite, ou parce qu\'elle a péri de
bonne heure. Quelquefois ces inter-
vales ne proviennent que d\'une dent
calTée. Si la dent eft caffée, il faut ôtef
fa racine s avant que de rapprocher les
dents voifines par le moyen des fils ,
comme on vient de l\'expliquer. Sui-
vant cette méthode, on remédie à la
difformité caufée par ces fortes d\'inter-
vales. ^
Il fe trouve encore des dents pan«
chées, qui ne peuvent être remifes en
place, faute d\'un efpace fuffifamment
^arge pour les loger. En ce cas ^ on eft
obligé d\'ôter une des dents qui font
panchées, pour diftribuer fa place à
toutes celles qui en ont befoin, en ob-
servant les circonftances, rapportées, Sq
belles que l\'on va indiquer.
I iiij
-ocr page 130-ïof, I E c HI u R G ï È N
Quand les perfonnes font un peu
avancées en âge, il faut un tems affeg
confidérabie, avant que l\'on puilTe exé-
cuter ce qui efl; prefcrit par ia métliode
que je viens de donner. Ce tems, qui
efl quelquefois fort long, m\'a fait
chercher d\'autres moyens plus promts
& moins incommodes. Je les ai trou-
vez dans l\'ufage du pélican, & dans
celui des pincettes droites. Avec le fe-
coursde ces deux inftrumens, quand
on les fçait bien manier, on fait en un
moment ce qu\'on ne pourroit faire avec
les fils ôc la lame, qu\'en y employant
beaucoup de tems.
Le pélican ne peut fervir à redrefi^er
les dents panchées, ou dérangées en
devant, ni à redrelTer celles qui ne
perdent point le niveau des furfaces
des dents voifines, quoique cependant 1
elles foient panchées de côté. Dans ces
occafions, il faut nécefl"airement avoir
recours à l\'ufage des fils, ou des la-
mes ; parce que le pélican ne convient
qu\'aux dents qui font panchées en de-
dans.
Quand il y a plufieurs dents voifi-
nes , panchées en dedans à redrefl"er,
êc que l\'on veut fe fervir du pélican ,
il fautabfolument appuyer la convéxité
Dentiste. 105
la demie rouë de cet inftrument fur
les dents voifines de celles qu\'on redref-
fe , quoiqu\'elles foient panchées en de-
dans. On doit obferver alors, qu\'il faut
redreifer toujours en premier lieu la
dent qui fe trouve le plus près du point
d\'appui de la demie rouë du pélican t
Cette dent étant redrelTée, onredrelfe-
ra enfuite la fécondé, la troifiéme, êcc,
Enforte que fi dans l\'opération, la bran-
che du pélican eft tournée du côté
droit, appuyant fon crochet fur la fur-
face intérieure de la dent que l\'on veut
redreifer, le point d\'appui de la demie
rouë du pélican , doit être à gauche
p^r rapport a la mâchoire, & cette de-
mie rouë appuyé fur la furface exté-
rieure des dents voifines : Ainfi lors-
que l\'on veut redreifer ces fortes de
dents, on continué de même dans la
rangée, en allant de droit à gauche;
6c par ce moyen la dent qui eft la fé-
condé redreifée, contribue auparavant
à fervir de point d\'appui à la demie
rouë du pélican. Lorfqu\'on a redreifé
la fécondé fucceffivement, on agit de
même à l\'égard des autres. On n\'auroit
pas pû faire cette opération , fi l\'on
avoit commencé par celles du milieu
que l\'on vient de redreifer, puifque
io6 lë Ckirurgïeî^
fi l\'on avoic commencé par celles dif
milieu, le point d\'appui n\'auroit pû
fe faire fur une dent, qui venant d\'être
redreffée, ôc étant ébranlée alors ne
peut être ferme & ftable. \'
Si l\'on commence à redrelfer les
dents du côté gauche, la bratiche du
pélican eft tournée de ce même côté
le crochet de la branche appuie fur la
furface intérieure de la dent que l\'on
veut^ redrelfer ; le point d-\'appui de la
demie roue du pélican , eft à droit ;
elle appuie fur la furface extérieure des
tients voifines ; de façon, que lorfqu\'on
veut redrelfer les dents du côté gauche^,
on continue dans la rangée, en allant
de gauche à droit: Par ce moyen la
dent qui eft la fécondé redreflée, a
contribué à fervir de point d\'appui à
cette demie roue. Lorfque fon a re-
drefte la prenûére dent, le même or-
dre fe fuit toujours : En un mot la der-
nière panchée en dedans , qui>-a fervi
de point d\'appui pour redreflfer les
premières, elt redreffée après les au-
tres.
Il arrive rarement que les petites mo-
laires viennent à être panchées naturel-
lement. Il eft encore plus rare que cela
iirrive aux groflês molaires. Lorfque
D e n t i s t e. Î07
ces dernières naiiTent panehantes, ou
^ors de rang, il eft très difficile de
trouver des moyens pour les redreiïer^ à
caufe de la multiplicité de leurs racines^,
^ par rapport aux alvéoles qui les reçoi-
vent^ ces mêmes racines étant tortuës &
\'obliques. Toutes ces circonftances join-
tes enfemble , font que quand bien mê-
ßie on pourroit relever cesdems, elles
Êxcéderoient toujours la furface de
leurs voifines , & ne les pouvant point
limer pour les mettre au niveau de leu\'rs
Voifines , pour les raifons que nous-
fivons dites ailleurs, la maftication eiî
feroit empêchée. Il n\'en eft pas de me-
ine lorfqu\'une des grofl^es molaires de-
vient panchée, ou dérangée à caufe
d\'une chute, ou de quelque coup vio-
lent ; car alors on peut la redreffer de
même que les autres, fans craindre
qu\'elle excède fes voifines.
Pour ce qui eft des petites molaires y
on peut les redreffer en pratiquant la "
même manœuvre que nous avons in-
diquée pour redreffer les canines, &
les incifives. Il n\'y a aucune différence
dans la manière de cette opération, fi
ce n\'eft qu^il faut être placé derrière la
perfonne , pour agir plus commodé-
ßient. Il faut encore oblêrver en redref-
ïo8 ie Chirurgien
fane les dents du côté droit, que lâ
branche du pélican foit tournée du côté
droit, &c que fa demie roue porte fur
îa furface extérieure de la molaire an-
térieure, ou fur la canine du côté droit.^
Pour les petites molaires du côté gau-
che , la branche du pélican doit être
tournée de ce côté, & fa demie roue
doit porter fur la furface extérieure de
la molaire antérieure, ou fur la canine
du côté gauche. Cette manière d\'opé-
rer fert à mieux placer la même demie
rouë, qui fans cette précaution s\'ap-
pliqueroit difficilement fur la furface
antérieure des dents, dans l\'endroit de
la commifTure des lèvres, & furtout
dans l\'endroit des joues. Pour bien réuf-
fir dans cette opération, il faut faire
attention aux circonftances que nous
venons de rapporter.
Pour redreffer avec le pélican les
dents de la mâchoire inférieure pan-
chées en dedans & fur le côté, fe por-
tant fur la face intérieure des dents
droites voifines, on faitafleoirle fujet
fur un fauteuil ordinaire, fa tête ap-
puyée & tenue fur le doftler par un fer^
viteur, que l\'on place pour cet effet der-
riére le fauteuil. Le Dentifte fe place en
devant ; & fi la dent eft panchée cn
Dentiste. 109
dedans inclinant du côté droit, il tien-
dra l\'inftrument de fa main droite ; fi
au contraire la dent eft du côté gauche,
il le tiendra de fa main gauche.
Cette méthode doit être fuivie en quel-
que endroit de la mâchoire que foit fi-
tuée une dent de cette efpécequ\'on veut
redreffer. En obfervant ces circonftan-
ces , il fauc pofer la convéxicé de la
demie rouë du pélican, à fleur de la
gencive des dencs voifmes de celles qui
doivent êçre redreifées : Le pouce doit
êcre placé le long de la face excérieure
de la branche du pélican ; de manière
que la poince du crochet s\'applique du
côcé de la denc panchée qu\'on veut re-
mecccre dans fon alfietté nacurelle j &
il faut que ce crochet pofe fur la furface
intérieure du corps de la même dent,
& qu\'on aifujettilTe ce crochet avec le
pouce & l\'indicateur de la main oppo-
fée à celle qui tient l\'inftrumenc. Alors
on tire à foi du côté oppofé à celui où
la denc panche, à droic, fi elle pan-
che à gauche J à gauche, li elle panche
à droic ; & coujours en l\'attirant de
dedans en dehors, jufqu\'à ce qu\'elle
foie fufHfamment redrelïée.
Quand les pecices molaires fe trou-
vent panchées en dedans, pu de côté j
ÏIO XE CHIE.URGIEM
on les redreffe comme on redreffe les
canines. Après que les dents font re-
dreffées, on les affujettit avec le fil,
ou la foie cirée, que l\'on paffe & que
l\'on croife comme je l\'ai dit ci-deffus.
Il fe rencontre des dents, dont les
parties latérales font tournées d\'un côté
en dehors, & de l\'autre en dedans.
Qu\'elles foient droites, ou panchées,
îorfqu\'elles n\'auront pû être mifes dans
leur ordre naturel par le moyen des
doigts, des fils, & des lames d\'or, ou
d\'argent, elles y feront mifes par le pé-
lican ôcles pincettes droites, fi l\'efpace
qu\'elles occupent le permet.
Le fujet étant affis fur un fauteuil
ordinaire, le Dentifte tient le pélican
de fa main droite, & fe place du côté
droit, ou devant le fujet : Il pofe l\'inf-
trument & fes doigts comme nous l\'a-
vons dit ailleurs : Il ébranle doucement
la dent qu\'il veut retourner, Se fur la-
quelle fe trouve pofé le crochet du pé-
lican ; foit en la redreffant fi elle eft
panchée, foit en ne faifant fimplement
que la détacher en partie de fon al-
véole : L\'ébranlement de cette dent
étant fait, il paffe du côté gauche. Se
pofe le pouce & l\'indicateur gauche,
fur les deux dents qui font à côté de
Dentiste. m
«elle qui vient d efre ébranlée, les au-
tres doigts fervent à alfujettir le men-
ton : Il porte enfuite fon bras droit
par delFus la tête-du fujet, & embrafTe
la dent avec les pincettes droites qu\'il
^»ent auflî de fa main droite, donnant
^^ petit tour de poignet, pour tour-
la dent autant qu\'il eft néceffaire :
la remet ainli dans fa fituation na-
^iitelle, l\'aflljjettiff^ant avec le fil ciré ,
de même que l\'on aff"ujettit les dents
précédentes.
Si c\'elt à la mâchoire fupérieure qu\'il
-aut opérer, le fujet doit être affis fur
^ne chaife très-baffe, dont le doffier
foit bas auffi : Le Dentifte fe place
derrière la chaife, selevant au-defiris
de la tête du même fujet. Si la dent eft
panchée en dedans, & qu\'elle foit du
côté droit, il tient l\'inftrument de la
main droite ; & il le tient de la gauche
la dent eft placée du côté gauche :
Obfervant ce qui vient d\'être dit, en
parlant de la manière de redrelfer les
dents de la mâchoire inférieure.
Lorfque les dents de la mâchoire fu-
perieure, ont une de leurs parties la-
térales tournée en dedans, 6c l\'autre
^^ dehors, il faut que le Dentifte foie
placé derrière le fujet, pour les ébranlet
Ill 1 E c H I R u s. a I E M
avec le pélican : Il faut encore qu\'auffi-
tôt qu\'elles font ébranlées, il paffe en \'
devant, pour les retourner avec les pin-
cettes droites, mettant, s\'il eft néceffai-
re , un genou à terre pour fa commodi-
té. il doit porter enfuite le pouce de
la main gauche fur les dents voifines
de celles qu\'il doit remuer, l\'indica-
teur entre la lèvre & la gencive, Se
les autres doigts fur la jouë, pour af-
fermir la tête, tandis qu\'avec fa main
droite, il porte les pincettes droites,
pour embraffer la dent, 6c la retourner
par ce moyen.
On doit bien prendre garde dans
toutes ces opérations à ne pas trop dé-
tacher les dents de leurs alvéoles ; par-
ce qu\'elles feroient en danger de ns
pas fe rafermir aifément, ou de tom-
ber. Si ce cas arrivoit, on les remet- j
troit dans leurs alvéoles, les afiujet-
tiffant comme il a été dit ailleurs. i
On doit encore avoir une grande at- ■
tention, lorfqu\'on redreffe une dent j
avec le pélican à ne la pas rompre, j
comme fit il y a fept à huit ans un Den-
tifte alors mon Garçon, le même dont
il eft parlé dans la onzième Obferva-
îion, tom. I. p. 3 ^ 5, Par une nouvelle
bèvûë, voulant, fansm\'avoir confultè,
redrefîèE
-ocr page 139-Dentiste. 113
redreflerla moyenne incifive du côté
gauche de la mâchoire fupérieure d\'u-
ne jeune <5c belle Dame, il la lui caffa,
faute de l\'avoir féparée auparavant des
autres dents qui la tenoient trop ferrée,
Ou parce qu\'il ne l\'avoit point alfez mé-
nagée en opérant. On ne put remédier
à cet inconvénient, (ju\'en remettant à
Cette Dame une pareille dent pofliche.
Je me fuis toujours fervi de la mé-
thode que je viens d\'indiquer, pour re-
dreflfer les dents, même à des perfon»
nés âgées de trente à quarante ans,
^ j\'oie avancer qu\'avec le pélican &
les pincettes droites, j\'ai toujours réuf-
fi dans ces fortes d\'opérations, fans
qu\'aucune dent fe foit rompue, ni fe
îbit trop détachée de fon alvéole.
Il n\'eft pas encore venu à ma con-
noiflance qu\'aucun Dentifte avant moi
fe foit fervi du pélican pour redreifer
les dents : Je fçai feulement qu\'ils em-
5loyent pour redreifer certaines dents,
es pincettes garnies de buis, aufquel-
les ils font faire des dentelures ; mais
ces cjentelures n\'empêchent pas l\'inf-
trument de glilfer fur l\'émail de la
dent ; ce qui fait qu\'on peut endom-
mager alfez fouvent les parties voifines
de la dent fur laquelle on opère. J\'ai
Tome II. K
114 x e c h i r f r g i e n
expérimenté que le linge , dont o£»
couvre cette dent, convenoit mieux^
que ces dentelures feules ; & comme
il eft bien difficile ôc même impoifi-
bie, de réuflir dans tous les cas qui fe
rencontrent en redreftànt les dents^
avec cet inftrument feul, j\'y ai joint
l\'ufage du pélican, ainfi que je viens de
l\'expliquer. On.pourra voir la defcrip-
tion dc ces deux inftrumens aux lo.
& 11. Chapitres de ce Volume.
^ Les crochets des pélicans qui fervenr
à ces opérations font aftéz petits ôc pro-
portionnez aux dents qu\'ils doivent
ébranler , ou redreffer. Après qu\'on
s\'en fera fervi, 6c que les dents, ébran-
lées feront foutenuës par les fils, on
comprimera doucement les gencives
avec les doigts, pour les approcher
de la dent, 6c on fe fervira de la lo-
tion fuivante pour les bien rafermir..
Prenez des eaux de rofe 6c de plan-
tain de chacune deux onces, du vin
blanc quatre onces, ou une once d\'eau-
de vie, du miel de Narbonne une on^
ee :; Le tout étant mêlé enfemble, on
doîts\'en rinfer la bouchecinq ou fix fois
Jfe jour pendant l\'efpace de douze à
quinze jours.
J\'ai kk remarquer que* les coups
-ocr page 141-Dentiste. IIÇ
5c les efforts violens pouvoieilt aufïï
caufer les mêmes dérangemens dont je
viens de parler. Si l\'effet de ces coups
ne caufe que le panchement des dents ,
il faut les redreffer avec l\'indicateur &
le pouce, ou avec les pincettes droi-
tes , ou courbes. Cela fait, on fe fert
des fils croifez pour les attacher à leurs
Voifines. Si el es font déjà forties de
leurs alvéoles par quelque accident,
il faut les y remettre promtement, &
fx l\'alvéole & la gencive ont été dé-
chirez, on aura recours aux lames de
plomb (a-} que l\'on appliquera, l\'une
fur la furface extérieure des dents, &
l\'autre far leur furfaçe intérieure ,
ayant auparavant garni ces lames avec
du linge, ou de la charpie, pour em-
pêcher qu\'elles ne gliffent fur les dents,
& quelles ne bleffent les parties voi-
fines : On tient ces lames affujetties
par le moyen d\'un fil enfilé dans une \'
éguille , que l\'on paffe dans l\'interva-
le des dents par les trous de ces mê-
mes lames, de dehors en dedans, Se
de dedans en dehors, iufqu\'à ce que
ces lames Se les dents ébranlées foient
luffifammenc rafermies : Ces lames fe-
(ay Voyez les Pigures 4- & de la Poti-
che
ÏI^ IE CHlRURÔlÈfï
ront plus ou moins longues, ou larges,
fuivant qu\'il y aura plus ou moins de
dents à raferrnir, & que ces dents fe-
ront longues. S\'il n\'y a qu\'une denc
qui foit fortie de fon alvéole , fans
avoir caufé ni rupture, ni déchirement
aux alvéoles, ou aux gencives, il fauc
pour lors fe fervir du fil croifé : Si au
contraire plufieurs dents font forties de
leurs alvéoles, on les fouciendra avec
ces lames, & on aura foin d\'empêcher
qu\'elles ne touchent aux gencives.
Si l\'on craint que les dents remifes
de nouveau, ne fortent de leurs al-
véoles, on engage les deux bouts d\'un
petit linge entre les lames & les cotez
des dents; afin que le milieu de ce
linge pofant fur leurs couronnes, re-
tienne chaque dent, & l\'empêche de
fortir. Enfin on fait une locion avec
quatre onces de vin , 8c une once de
miel rofac. Le malade a foin d\'en te-
nir de tems en tems dans fa bouche.
Je ne vois pas qu\'aucun des Auceurs,
qui ont traité de cette matière, ait en-
feignè la manière dont il faloit fe com-
porter dans les cas où les dents font
déplacées par quelques chûtes, ou par
quelques coups violens, tandis que plu-
iîeurs fe font fort étendus dans leurs
i
. Dentiste,
■fraitez\'d\'opérations de Chirurgie,
des matières bien moins impor-
tantes. Ainfi je ne connois point d\'au-
^fe méthode que celle que j\'enfeigne.
Manière âopérer pour rafermlf
les Dents chancelantes,
Certaines gens fe mêlent de
travailler aux dents, & fe van-
»^ent par des affiches qu\'ils répandent
partout, d\'avoir des opiates merveil»
eufes pour faire croître les gencives ,
^afermir les dents chancelantes, & les
empêcher auffi de fe gâter : D\'autres
promettent la même chofe par le moyen
de certaines liqueurs, dont ils font un
grand myftére.
Il eft important pour l\'honneur de
profeffion & pour l\'intérêt du Public,
«e détruire de femblables fupercheries
^ les erreurs qu\'elles produifent, en lui
^allant appercevoir qu\'il n\'y a que des
«nronteurs qui foient capables de faire
e telles avances, & que s\'il y a des
ou l\'ufage des opiates & celui des
1 peuvent réuffir, pour rafermir
® dents, il y a un plus grand nora-
-ocr page 144-ïi8 le Chirurgien
fc>Fe de cas, où l\'on ne peut en venir ^
bout fans le fecours de la main.
On a pû voir dans le chapitre V\'
du premier Tome, les opiates & les li\'
queurs que j\'ai jugé les plus propre*
pour rafermir les gencives & les dents»
Ainfi je décrirai feulement ici la ma"
îiiére de rafermir les dents par le fs"
cours de la main, Iorfqu\'elles font de-
venues fl chancelantes, ou fi peu affef\'
mies, que les autres remèdes feroienc
peu efficaces.
Les caufes qui rendent les dent«
chancelantes, font en général le tartre,
les coups, les efforts violens, ou quel-
que vice confidérable de la malfe diJ
fang. Si l\'on reconnoît que ces caufeS
proviennent,de la maffe du fang vicié,
il faut avoir recours aux remèdes gé-
néraux , & en même tems travailler aU
îafermiffement des dents^
Les dents chancelantes feront rafet\'
mies par des tours de fil d\'or trait, plus
ou moins fin , felon la longueur &
grolfeur des dents que l\'on veut atta-
cher , & fuivant l\'intervale qui fe troU^
ve d\'une dent à l\'autre.
Par exemple, lorfque les dents fon^
déchauffées & les gencives afailfées,^
.^ue les intervales font larges, ii ^^^^
De N T I S- T E. ït()
que le fil d\'or foit plus gros ; au lieuf
que pour celles qui font plu5 courtes ^
moins larges, moins déchaulTées, &
l\'intervale fe trouve moins éten-
du, l\'on fe fert d\'un fil d\'or plus fin.
( Quand il fe trouve quelque dent
plus chancelante l\'une que l\'autre, l\'onî
Multiplie autour de celle-là les tours-
de fil , autant qu\'il efl; néceflaire pour
bien affernîir. Comme on a befoin
rendre ce fil très-fouple & très-ma-
niable , afin de s\'en fervir commodé-
ment , on le fait rougir, ou recuire aU\'
^èa; éc lorfqu\'il eft recuit, on le jette
da.ns un peu de vinaigre, pour lui re^
donner fa couleur, s\'il la perdue.Quand\'
cela ne fuffit pas, on le met dans l\'eau
fécondé bien chaude j. & a laquelle om
fait jetter un bouillon, puis on le re-
tire. L\'eau fécondé eft l\'eau^ commu--
ïîe mêlée avec un peu d\'eau forte.
Je me fers ordinairement, pour ra-
fermir les dents, de l\'or le plus fin &
^ le plus doux; parce qu\'il eft plus^
Souple, moins fujet à fe rompre, &
^^\'il conferve toujours fa couleur.
Pour exécuter cette opération, on
^^it alfeoir le fujet dans un fauteuil d\'u-
{ a ) VoyQz les Fi\'gures z, & ?.. de la Pko-
-ocr page 146-të Chirurgieit
lie hauteur convenable, fa tête appuyefi
contre le doffier, le Dentifte étant de-
vant la perfonne , ou à côté. Pouf
lors il palfe le milieu de fon fil dans
l\'efpace de qudques unes des dents les
plus folides Se les plus voifines de celle
qu\'il faut affujettir. Enfuite il prend les
deux bouts de ce fil, les fait palfer, en
les tenant toujours un peu ferme, de
dedans en dehors, Sc de dehors en de-
dans , entre la dent folide Sc celle qui
eft chancelante. Lorfqueces deux boucs
de fil d\'or ont écé croifez dans ce pre-
mier intervale, on concinuë de même,
en les croifancà chaque intervale, juf-
qu\'à ce qu\'on foie parvenu à celui des
deux premières dents du côté oppofé.
Si l\'incervale eft trop ferré près de la
gencive, il faut l\'élargir avec la lime,
jufqu\'à cette même gencive, étant ab-
folument néceiïâire que chaque inter-
vale foit fuffifanc pour permettre l\'en-
trée de ce fil : De là on revient palfer
de nouveau ce même fil par tous les
endroits où on l\'a déjà palfé, ce que
l\'on réïcére jufqu\'à trois, ou quatre
fois, s\'il eft nécelfaire. L\'on affermit
davantage la denc la plus ébranlée par
un cour circulaire de plus, avec l\'un des
bouts des fils d\'or , en répaffant fuc
chaque
-ocr page 147-Dentiste. j^r
chaque dent. Lorfqu\'on eft parvenu à
Ja dernière dent ébranlée, & que tous
les tours de ce fil font finis, on fait
»vec chaque bout de ce même fil deux
tours de fuite, en embraflant celle-ci :
Après quoi on retord les deux bouts
ce fil, on les coupe à une ligne ou
environ de la dent, les retordant de
nouveau avec les pincettes (4) à hor-
^ger, autant qu\'il eft nécelTàire, &
^es e^tigageant dans l\'mtervale, vis-à-
ps duquel on les a retordus. Si ce fil
^ or en le retordant trop fortemenc
pour l\'arrêter, fecaftbit, il faut défai-
re le dernier tour de ce fil qu\'on a fait
a la dernière dent, & retordre de non-
veau les deux bouts.
A mefure que le fil d\'or s\'applique
fur les dents, on doit l\'arranger a fleur
de la gencive avec une fonde moufle
ou un des petits introdudeurs, ou fou\'
dents plomber les
Il faut encore obferver qu\'on ne doit
approcher lefild\'ordes gencives,qu\'en
cas que les gencives ne foient pas con-
»\'^tnees,oua(ra,ffèes,&que les dents
^eioient pas par conféquent beaucoup
Voye. u Figure de la Phackç
122 LE Chirurgie
plus découvertes qu\'elles ne le doivent;
être naturellement.
De cette manière la fituation des
tours de ce fil rend.ces dents beaucoup
plus fermes, que fi l\'on avoit appro-
ché ce fil à fleur de la gencive ruinée ;
car ces tours de fil d\'or fe rencontrant
trop bas, les dents en feroient bien
moins affermies. Si les intervales font
trop peu étendus du côté de l\'extrémi-
té extérieure des dents, & qu\'il foit
impofllble d\'y palfer le fil de la maniè-
re que je viens de le dire, il faut l\'in-
troduire à chaque intervale, comme
fl l\'on vouloir enfiler une éguille. Avant
que de placer le fil d\'or, on doit en-
core obferver qu\'il fautnéceffairement
faire avec la lime une petite coche,
ou petit enfoncement à la partie exté-
rieure de chaque dent qu\'on veut ra-
fermir;, & où le fil d\'or doit être ap-
pliqué. Cela empêche qu\'il ne glilfe
trop près de la gencive, qu\'il ne fe re-
lâche, que la dent ne s\'en échape
dans la fuite. On ne doit pas craindre
que ces coches foient capables de gâ-
ter les dents, elles ne périffent jamais
par cet endroit.
Lorfque les dents font chancelantes
lufqu\'au point dc tomber d\'elles-mê-
^ 11
Dentiste. 121
ßies, ou d\'être ôtées aifément, il la
cavité de leurs alvéoles n\'a point perdu
entièrement la profondeur, onpeut les
y remettre, après avoir percé chaque
dent par deux trous, l\'un à côté de
l\'autre à fleur de la gencive, lefquels
trous perceront à jour la dent par fes
parties latérales.
^ Si c\'eft aux dents de la mâchoire in-
férieure qu\'on fait ces trous, on fait
une rainure à la dent, [a] pour loger
le fil d\'or un peu au-delfus de ces me-
nées trous dans toute fa circonférence :
Cette rainure fera plus ou moins lar-
ge & profonde fuivant l\'épaiifeur de la
dent. Si c\'eft aux dents {b) de la mâ-
choire fupérieure, on fait la rainure
au-delfous des trous.
Ayant que de replacer les dents
dont il s\'agit, dans leurs alvéoles, onen-
gage le milieu du fil d\'or entre les deux
dencs voifmes les plus folides. Lorf-
qu\'on eft parvenu en croifant le fil, à
1 intervale de la première dent qui eft
percée, on palfe les deux bouts du fil
dans ces deux trous; puis on loge la
«enc dans fon même alvéole, dans le-
C\'îVVoyez la Figure 1. de la Plancbc 17.
Voyez ia Figure 3. de ia Planche
Lij
-ocr page 150-Îl4 LE CuiRURGIÊlsr
quel on Tenfonce le plus qu\'il efl: pof-
S\'il y a plufieurs dents à enfiler,
qu\'elles foient voifines les unes des au-
tres, on les enfile de fuite avant que de
les enfoncer ; après quoi on embralfe
la dent la plus voifine de la dernière
de celles-ci avec le fil d\'or pour aller
gagner l\'intervale le plus prochain ,
dans lequel on l\'engage, en l\'y croi-
fant. On continué de même d\'em--
bralfer les dents chancelantes jùfqu\'à
la plus affermie, qui doit fervir d\'ap-
pui : De là on revient par plufieurs
croifemens & tours de ce même fil à
la dent folide par laquelle on a com-
mencé. On réitère cette manoeuvre
autant qu\'il eft néceflTaire, pour bien
affermir ces derits ; & on obferve de
multiplier plus ou moins les tours de ce
fil, fur celles qui font les moins affer-
mies , en fe fervant de la rainure, pour
les mieux affujettir. On arrête ce fil
de même qu\'il a été dit à l\'occafion
des dents chancelantes, qu\'on rafermic
fans les percer.
Quand la cavité de l\'alvéole a per-
du de fa profondeur, & que la dent eft
plus longue qu\'il ne faut, on doit ra-
ççurcjr la dent par fa racine en la li-
D E N T I s T Ei I2f
mant , ou en la fcianc ; afin que fori ex-
trêniicé extérieure fe trouve au niveau
de fes voifines. Comme ordinairement
on découvre la cavité de la racine de
la dent, pour peu qu\'on la diminue
par fa racine, il la faut remplir de
plomb , quand cela arrive.
S\'il fe trouve que les intervales des
dents chancelantes foient plus larges
qu\'ils ne doivent l\'être naturellement,
& que les croifemens des fils ne foienc
pas fuffifans pour affermir chaque dent,
il faut mettre à chaque intervale trop
large, un petit coin en couliflê ( a ) fait
de dent de cheval marin. Chaque coin
ne doit point excéder l\'épaifleur des
dents : 11 n\'aura qu\'environ une ligne
de hauteur , Se Cèra proportionné d\'ail-
leurs à l\'intervale dans lequel on l\'in-
troduira.
Ces coins ont deux trous Se deux
echancrures fur leurs parties latérales :
On loge dans ces échancrures les deux;
parties latérales des deux dents qui laif-
lent un trop grand intervale, lequel
le trouve alors rempli. Ces deux trous
le font auprès des extrêmitez de ces
corns, ils fervent à donner paffage aux
ch^ " 5 Voyez le$ Figures 5. & i. de la Plan-
L ii|
-ocr page 152-le Chirurgien
deux bouts du fil d\'or , lorfqu\'ils y font
parvenus.
Ces petits coins fervent à afl^ujettir
les dents : On les place dans la partie
de l\'intervale la plus proche des genci-
ves ; afin que la lèvre les cache, qu\'ils
foient moins apparens, ôc que le fil
d\'or ne foit pas trop éloigné des gen-
cives. Si ces intervales font très-grands,
on les remplit avec une dent artificiel-
le ; <5c s\'ils font encore augmentez par
la perte de quelques dents , pour ré-
parer ce défaut, on y en loge d\'arti-
ficielles {a) contiguës l\'une à l\'autre
parle talon, ou la partie qui doit être
pofée fur la gencive , mais divifées
pounant depuis là jufqu\'à leur extré-
mité : Ou bien l\'on peut encore rem-
plir ce même intervale avec deux
dents humaines proportbnnées à fon
étenduë. ^
On ne fe fert de petits coins, que
dans le cas où l\'on nefçauroit loger des
dents naturelles, ou artificielles dans
les intervales des dents. Leur ufage
n\'eft pas, comme l\'on voit par toutes
ces circonftances, pour occuper toute
la longueur de l\'intervale : Ils n\'ont
d\'autre utilité que celle de rafermir les
(a) Voyez la Figure 4. de la Planche 17.
Dentiste. ^ ir;
dents, en fervant d\'appui immédiat à
ieurs parties latérales.
A l\'égard de l\'affermiffement des
dents delà mâchoire fupérieure , il n\'y
a qu\'à fuivre la méthode que le viens
de propofer pour les. dents de la mâ-
choire inférieure. Par cette methode
on rafermir, non-feufement les incili-
ves & les canines, mais même encore
les molaires.
S. M. Dionis (\'rf^avoit connu les
moyens que je viens de propofer pout
le rafermiflement des dents, lorlqu el-
les font chancelantes, je fuis perfide
qu\'il n\'auroit pas confeillé de les oter:
Au contraire il auroit préféré à la ma-
xime qu\'il donne pour confiante, la
méthode circonftanciée que je viens
ds décrire; puifqu\'en la fuivant, ou
-peut conferver les dents en leur place
pendant le cours de la vie, & quon
les rend capables de faire les mêmes
fondions qu\'elles faifoient avant que
d\'être ébranlées. Le bon fuccès de cet-
te méthode nous permet d\'appelier du
fentiment de cet Auteur ; car il faut
convenir que l\'opinion d\'un homme fi
célébré a pû caufer la perte des dents
(a) A la page six. de fon Traité des
opérations de Chirurgie. ....
L luj
-ocr page 154-12.8 XE Chirurgien
de plufieurs perfijnnes, aufquelles on
auroit pû les conferver : Au refte fans
m arrêter davantage à détruire ie fen-
tiinent d\'un Auteur également refpe-
dable par fes connoilfances & par une
expérience confommée, & dont la mé-
moire d\'ailleurs eft en vénération , je
prétens feulement établir l\'utifitédelà
méthode que je propofe, fondée fur
mes expériences. 3\'ai crû être obligé
de m\'étendre plus particulièrement
dans l\'explication de cette méthode ;
d\'autant mieux que perfonne avant
moi, n\'a, comme je le crois, pratiqué
la manière de rafermir les dents natu-
relles , de la façon que je l\'enfeigne ,
ni celle de les remplacer après les avoir
ôtées, ou iorfqu\'elles font tombées.
Explication de la Planche XFIJ,
qui contient la figure de plufieurs
Infirumens, lefquels fervent à
affermir les Dents,
Figure I. repréfente de petites
pincettes à horloger, qui fervent à
tordre ie fil d\'or dont on fe fert pour
rafermir les dents.
k
-ocr page 156-Dentiste. 129
A. Le corps de cet inftrument.
B. Son extrémité antérieure.
C. C. Ses brandies recourbées de
dedans en dehors, 6c de dehors en de-
dans.
La Figure IL repréfente une des
dents incifives de la mâchoire inférieu-
re percée au-delfous de la rainure , &
enfilée d\'un fil d\'or qui fert à l\'atta-
cher à celles qui tiennent encore à la
bouche.
La Figure III. repréfente une autre
încifive de la mâchoire fupérieure ,
percée au-delfus de la rainure, 6c en-
filée d\'un fil d\'or qui fert au même
Ufage.
La Figure IV. repréfente deux iiici-
fîves artificielles pour la mâchoire in-
férieure enfilées d\'un fil d\'or, fervant à
les alfujettir dans le lieu oil ^fs fub-
fticuë à la place de celles qui man-
quent.
Les Figures F. & VL repréfentent
deux coins à couliife, fervant à alfujet-
tir les dents Îorfqu\'elles font chance-
lantes , 6c qu\'elles lailfent des intervales
entr\'elles fuffifans pour les introduire :
Ces coins font enfilez d\'un fil d\'or pour
îes alfujettir aux dents voifines.
t}Q I E Chirurgien
Defcription & ufage des Infiru-
mens nommez Déchaujfoir $
Pouffoir , Pincettes, ou Da-
viers y & Levier J qui fervent à
opérer pour êter les Dents.
Le s inftrumens qu\'on employe pouf
^ ôter les dents & leurs racines fé-
parées, font de cinq efpéces ^ fçavoir,
le déchauflbir, lepoufToir, lespincec-
Ees, la levier & le pélican.
La première efpéce eft appellee dé-
chaufToir; (a) parce qu\'il fert à déta-
cher les gencives du corps de la dent,
ou des racines, lorfqu\'il en eft befoin
pour les tirer : Cet inftrument eft fait
en forme ds croiflant dans l\'étendue
de fa partie tranchante, qui eft plate
& devient plus mince à mefure qu\'elle
approche de fa pointe : Sa lame eft lar-
ge d\'environ deux lignes dans fii partie
la plus étendue, fa longueur d\'environ
dix hgnes, tranchante dans toute fon
étendue en fa partie concave : Sa par-
tie convéxe forme un dos, qui en s\'ap-
i a) Voyez la Figure i. de la PlaHche
Dentiste. i 5 r
proehanc de la pointe , devient très-
tranchant : Sa tige eft arrondie , pi-
raiTiidale & longue d\'environ deux pou-
ces : Elle fe termine du côté du man-
che par une foie quarrée pour la mieux
engager. Ce n\'eft pas fans raifon que
je recommande, nonobftant l\'opinion
Contraire de certains Auteurs, que cet
inftrument foit d\'un tranchant fin des
deux côtez vers fa pointe : La raifon
en eft, qu\'il fait non feulement beau-
coup moins fouffrir, lorfqu\'il fépare
les gencives des dents , qu\'il le feroit
s\'il n\'étoit pas tranchant des deux cô-
tez, ou fi fon tranchant n\'étoit pas
alTez fin. 11 arriveroit pour lors que
les gencives déchirées cauferoient une
douleur violente dans l\'opération ,
que la dent étant ôtée, ces gencives
auroient plus de peine à fe réunir. Pour
éviter ces deux inconvéniens, je me
fers du déchaufiôir tranchant des deux
côtez ; mais comme le même qui fert
à déchauffer les dents, quoique très-
propre à ouvrir diffèrens abcès dans la
bouche, après avoir appuyé contre des
parties ofleufes, peut s\'émouffer, il
faut en avoir un femblable , qui ne
lerve qu\'à ouvrir les abcès, ou tumeurs
de la lîouche. J\'ai crû devoir m\'éten-
ie Chirurgien
dre fur ces circonftrances plutôt que
de m\'amufer à faire une plus ample
defcription d\'un inftrument aulfi fim-
ple Se auffi connu.
La fécondé efpéce d\'iriftrument fe
nomme pouffoir : (a) Il fert à ôter les
dents, leurs racines, ou chicots , en
pouffant de dehors en dedans. Cet inf-
trument a une tige & deux extrêmitez:
Sa tige eft ronde, ou a plufieurs pans ;
ce qui eft indifférent : Cette tige eft
longue d\'environ deux: pouces, plus
étendue dans fa partie convéxe , que
dans fa partie concave ; Sa partie con-
cave eft unie du côté de fon extrémi-
té dentelée , & fa convéxité eft un pea
arrondie. A cette extrémité il y a une
échancrure qui forme deux dents, par-
tageant la concavité & la convéxité en
deux moitiez, fune droite Se l\'autre
gauche, prifes fur la largeur de l\'extré-
mité de fon demi-croilfant, ou de fa
courbure : Cette extrémité eft large
d\'environ deux lignes. A l\'extrémité
oppofée il y a une mitte convéxe du
côté de fa tige, Se plate du côté op-
pofé. Cette mitte fert à orner l\'inftru-
ment, & à le mieux affermir dans fon
manche au moyen d\'une foie quarrée
(b) Voyez la Figure z, de la Planche iS-
Dentiste. 153
fuffifamment longue, que l\'on cimente
^vec du maftic dans la cavité du man-
che qui la reçoit : Ce manche doit être
en forme piramidale & beaucoup plus
gros par fon extrémité oppofée à la
înitte : Il doit être arrondi, ou à plu-
fieurs pans, de la longueur d\'environ
deux pouces : Son gros bout doit être
9 peu près arrondi en forme de poire :
La matière la plus ordinaire dont on
fait ces fortes de manches, eft l\'ivoire,
l\'ébeine, ou quelqu\'autre bois conve-
nable.
Lorfqu\'on veut fe fervir de cet inf-
trument, on l\'empoigne de façon que
fon manche appuie fur le centre du de-
dans de la main : Le pouce & les autres
doigts l\'embraffent ; tantôt on allonge
le pouce fur la tige, tantôt l\'indicateur ,
tandis que les dents de cet inftrument
appuyent fur la dent, ou fur le chicot
que l\'on veut enlever. On poulfe la
dent, ou le chicot de dehors en de-
dans, baiiîànt le poignet. Lorfqne c\'eft;
aux dents de la mâchoire inférieure
qu\'on fait cette opération, on donne
ün mouvement d\'élévation avec le poi-
gnet , qui produit un effet à peu
près femblable à celui que les doigts
produifent en faignant, lorfqu\'on e&é-
I. E C H.i R UR G r E N
cute la pondion & J élévation.
Lorfqu\'on fe fert du poulToir aux
dents de la mâchoire fupérieure, l\'on
tient & l\'on appuie de même cet inf-
trument , en fléchiflant le poignet de
bas en haut, & l\'on produit ainfi le
même effet. On peut, fi l\'on veut, ajou-
ter fur la face convéxe de cec inftru-
ment, une efpéce de crochet tourné à
contre-fens, fembiable à l\'excrêmicé
dencelee du pouffoir : Ce crochec ferc à
cirer en dehors de la bouche les raci-
nes, ou les dents qu\'on ne peut enle-
ver, en pouffant de dehors en de-
dans.
. Il y a encore un autre crochec fim-
ple , {a) dont les dimenlions font à
peu près de même que celles de l\'inf-
trument précédent. Ce crochet ne dif-
fère de cet inftrument, que par fa par-
tie antérieure, qui eft formée par un
bizeau, dans la face duquel on a pra-
tiqué unegoutiére, qui s\'étend depuis
la face fupérieure de la tige jufqu\'à
l\'incervale des deux pecices dents. Le
crochet fimple donc nous parlons, foie
en bizeau, foie à furface• convéxe , eft
preferable au double ; parce que le
double inftrument à crochet eft plus
C Voyez la Figure 3. delà Planche 18,
Dentiste. 135
embarafîant en opérant, 6c qu\'il ne
fçauroit fervir à ceux donc la bouche
peut s\'ouvrir facilement, ou à cau-
fe des brides, ou de queiqu\'autre in~
difpofition. Ainfi un crochet plus cro-
chu étant néeefîaire pour tirer les
dents, lorfqu\'il s\'agit d\'opérer de de-
j dans en dehors, au lieu de mettre le
Poufloir & le crochet fur la même ti-
ge, il eft à propos que chacun de ces
deux inftrumens ait fa tige particuliè-
re , 3c fon manche particulier; de for-
te qu\'on ne doit fe fervir que du pouf-
I loir, ou crochet fimple, dont l\'un eft
employé, comme nous l\'avons dit,
pour pouffer de dehors en dedans, &
l\'autre pour attirer de dedans en de-
I hors.
i Ces deux inftrumens doivent être
I d\'un bon acier, modérément trempé.
i Leurs dents feront affez pointues ;
parce qu\'il faut qu\'elles entrent & s\'en-
gagent en quelque manière en opérant
i dans le colet, dans la racine, ou dans
le chicot de la dent que l\'on veut ôter.
Comme la dent n\'eft point émaillée
dans ces parties-là, les dents de cec
inftrument la pénétrent fuffifamment 1
ce qui ne contribue pas peu à rendre
l\'extradion de la dent, ou du chicoi
i. e c h i rur g i e n
qu\'on veut ôcer , plus facile & plus
certaine.
Quand on ôte les racines des dents
molaires du côté droit de la mâchoire
inférieure, & qu\'elles font trop couver-
tes des gencives, le pélican ne pouvant
agir fur elles, après qu\'on a placé la
perfonne fur un fauteuil, on fait avec
la pointe du déchauflbir une incifion
longitudinale, ou cruciale à la gencive,
jufqu\'à la racine que l\'on découvre par
cette incifion ; & fi.,l\'on connoit pa-r
le moyen de cetteincifion, que le bord
intérieur des racines des dents foit en-
tièrement détruit , on doit fe fervir du
poulfoir. Lorfque les racines ne tien-
nent pas beaucoup, la perfonne étant
alfifefurune chaife baiîè, le Dentifte
étant placé à fon côté droit, tient l\'inf-
trument de fi main droite, ayant fon
pouce éc fon doigt indicateur au long
de la partie convéxe du pouflbir : 11 po^
fe l\'extrémité antérieure de cet inftru-
ment fur la furface extérieure des raci-
nes qu\'il veut ôter : Avant que de les
pouflTer du côté de la langue, il palTe
fon bras gauche par-delfus la tête du
fujet , il place fon pouce gauche entre
les racmes & la langue, afin d\'empê-
cher cette partie d\'être touchée par
l\'inftrument,
-ocr page 164-Dentiste. 137
l\'inflrument, le doigt indicateur ap-
puyant fur la face extérieuredes dents,
qui font entre les incifives ôc les raci-
î^es qu\'il veut ôter, 6c les autres doigts
portant fous le menton pour l\'affermir :
Le Dentifle pouffe alors l\'inflrument,
autant qu\'il efl néceffaire, pour faire
fortir les racines.
Quand il s\'agit de faire la même opé-
ration au côté gauche de cette mâchoi-
re , on paffe du même côté, en ôtanc
fon bras gauche de deffus la tête du fu-
jet, pour y paffer le bras droit, qui
fait alors la même fondion que faifoit
auparavant le bras gauche de l\'autre
côté: On peut faire la même opéra-
tion , fl l\'on veut, fans changer de pla-
ce, il fuffit-d\'être ambidextre, ôc dc
changer l\'inflrument de main.
Lorfqu\'il efl queflion d\'opérer aux
incifives ôc aux canines avec le pouffoir,
on fe met à fon choix dans la fituation
la plus commode: On fait affujettir la
tête du fujet fur le doffier : On fait agir
le pouffoir de dehors en dedans, com-
me on a dit ci-deffus. Après avoir ôté
les dents, ou leurs racines, il faut laif-
fer un peu faîgner la gencive Se faire
laver la bouche du malade avec de l\'o-
xicrat un peu tiède ; Il faut preffer en-
Tme IL M
p} iE Chirurgien
luite avec le pouce & le doigt indica-
teur les parois des gencives ; foit qu\'el-
les foient écartées, ou non. Par ce
moyen on diminue le vuide, que la
dent lailfe après fa fortie.
Les racines qui ne tiennent pas beau-
coup , qui ont de la prife du côté de la
langue, ou qui n\'ont pas été détachées
avec le pouffoir, doivent être attirées
en dehors avec le crochec recourbé def
tine a cet ufage, le Dentifte étant pour
Jors placé à côté, ou devanc la per-
lonne. ^
Les racines, ou chicots des dencs de
amachoirefupérieurcferoncôcéesavec
le poufloir,de même que celles des
dents de la mâchoire inférieure, en
faifant à chaque côté ce que nous avons
dit de faire à celles d\'en bas.
Il eft à propos, lorfque ces racines
paroiffent un peu difficiles à ôter, que
e Dentifte paffe derrière le fujet, pour
lui aifujettir la tête contre fon eftomac :
Apres quoi il doit faire les fondions né-
cdiaires pour opérer en chaque ma-
ehoire fuivant la méthode qu\'on vient
de donner.
S^l arrivoit, après s\'être fervi du
pouHoir, ou de quelque autre inftru-
J«eîit, que ia racine fut encore acta-
Dentist É.
à quelque portion du fond de l\'al-
yéole, éc qu\'elle y fût comme perdue ,
il faudroit achever de l\'ôter avec les
pincettes en bec de Grue, ou de Cor-
beau.
Lorfque les racines, ou les dents,
tiennent trop, pour être ôtées en les
tenverfant avec le pouffbir, ou avec les
autres inftrumens, de la manière que je
viens de le rapporter, on peut les ôter
avec le poufîbir, en obfervant les cir-
conftances qui fuivent. On fait alTeoir
celui fur qui on doit opérer , fur une
chaife très-baffe : Le Dentifte fe place
derrière; puis étant élevé au-deffus du
fujet, il affermit fa cête contre fa poi-
trine , il pofe le pouffoir fur la face ex-
térieure des chicots, ou de la dent, il
fait enforte que le pouffoir réponde en
ligne direâe au point d\'appui fur lequel
la tête fe trouve pofée : Après cela te-
nant l\'inftrument de fa main gauche, il
tient de fa main droite une livre de
plomb en maffe, dont la face extérieu-
re eft un peu concave & garnie de
drap. Avec cette mafle de plomb ,{a)
il frappe fur le manche du pouifoir, &
d\'un feul coup, s\'il eil poffible, il jette
la racine, ou la dent du côté de la
(a) Voyez, laîigwre i. delà Planche zo\'
T^o ie Chirurgien
langue : Il doic obferver de bien rete-
nir le pouIToir, pour éviter qu\'il n\'of-
fenfe quelque partie de la bouche. Cet-
te manière d oter les dents, ou les ra-
cines féparées de leur corps, eft la mê-
me , foit que l\'on opère fur l\'une, oU
fur l\'autre mâchoire.
Lorfqu\'il y a quelques dents fur la
furface intérieure , ou extérieure des au-
tres dents, c\'eft-à-dire, quelques fur-
dents , qui n\'ont pû être arrangées par
aucuns moyens, & fi elles nuifent aux
fonâions de la bouche, ou qu\'elles
foient cariées, douloureufes, ou dif-
formes , il faut nécelfairement les ôter.
Si elles font fur la furface intérieure
des autres dents, on les ôte avec le
pouffoir, ou avec les pincettes droites ;
mais lorfque la carie fe trouve du côté
extérieur des autres dents, c\'eft-à-dire,
à l\'endroit où il faut pofer le pouffoir,
on doit abandonner cet inftrument
pour fe fervir du pélican. On com-
mence par limer la partie latérale des
deux dents voifines qui font à côté, afin
d\'élargir, ou d\'augmenter l\'intervale ,
pour faciliter le moyen de tirer de de-
dans en dehors la dent cariée Ôc mal
arrangée. Lorfqu\'une dent eft pofée
contre ia furface extérieure des autres
, Dentiste. i^î
«encs, on fe fert du pélican, ou des
pincettes droites, s\'il y a de la prife ,
pour tirer cette dent, ou ce chicot.
Pour ôter avec le poulfoir celles qui
lont fur la furface intérieure des autres
Qents, 6c qui ne tiennent pas beaucoup,
on n\'a que faire d\'employer la malfe de
plomb : Le Dentifte fe met devant, oa
au côté droit du fujet, s\'il veut travail-
^^r à la mâchoire inférieure, ou il fe
^et derrière, s\'il s\'agit de la mâchoire
fupérieure.
Lorfque les dents tiennent fi fort
qu\'on eft obligé de fe fervir de la maffe
de plomb, le Dentifte fe place derrière
la perfonne, obfervant ce qui vient
d\'être dit pour les autres.
Lorfque ces fortes de dents ont de
la prife, foit qu\'elles foient fituées fur
les furfaces extérieures des autres dents,
foit qu\'elles foient fituées fur les fur-
faces intérieures des mêmes dents ,
on peut les ôter avec les pincettes droi-
^t-\'s, pourvû qu\'elles ne tiennent pas
trop.
Si Ton fe fert des pincettes droites,
pour ôter les dents, 6c que les dents,
qu\'il s\'agit d\'ôter, foient du côté droit,
ou au-devant de la mâchoire inférieure,
le Dentifte fe place derrière le fujet |
î\'j.2 le Chirurgien
tenant l\'inflrument de fa main droite -
li ferre la dent, & élévê l\'inflrument
en devant, en donnant un tour de
poignet : Il enlève de cette façon
dent qu\'il s\'agit d\'ôter. Pour ôter les
dents du côté gauche, il tient l\'inltrU-
ment de fa main gauche. Lorfqu\'il opè-
re à la mâchoire fupérieure, il eft fitue
du côté droit, ou devant le fujet,
ayant un genou à terre, s\'il en eft be-
foin. .4 l\'égard des dents qui font fi-
tuées far la furface extérieure des au-
tres , il ne peut les ôter qu\'avec le pe-
lican , Iorfqu\'elles tiennent beaucoup
Jj-a façon de les ôter ne \'diffère point
de celle dont nous parlerons dans la
fuite.
En fuivant la méthode que je viens
de décrire, on ôte, fans rien craindre,
les dents qui font hors de rang, <5c qui
font placées fur la furface extérieure,
ou fur ia furface intérieure des autres
dents.
L\'inftrament de la troifiéme efpéce
eft nommé pincette , parce qu\'il pince
& preflTe le corps de la dent qu\'on veut
ôter. Quelques unes de ces pincettes
font courbes, d\'autres font droites: H
y en a auffi en façon de bec de perro-
q^uet J dont la mâchoire fapérieure eft
\\ D e n T i s t e. 141
plusétenduë, & fe recourbe de hauc
en bas : L\'inférieure moins étendue fe
recourbe de bas en haut. îi y a au con-
traire d\'autres pincettes, donc les mâ-
choires font à côté l\'une de l\'autre, fe
recourbanc d\'abord coûtes deux de haut
en bas & de dehors en dedans.
De ces pincettes recourbées, il y en
a encore qui le fonc en façon de bec dc
Grue , ou en bec de Corbeau. Le da-
■^ier ordinaire efl celui qui efl fait en bec
de Perroquet, dont l\'extrémité de cha-
que mâchoire a deux dents formées par
^ne échancrure : A la face concave de
la mâchoire inférieure de cet inflru-
oient, il fmt obferver derendre la ca-
\'^ité encore plus grande & plus pro-
fonde , pour mieux loger ôc embraifer
la convéxicé du corps de la dent. Il fauc
«lue dans cet endroit-là cet inftrument
foit en façon de chagrin , ou dentelé,
afin que l\'inftrument ne glifié pas fur la
dent. Toutes ces pincettes, tant cour-
bes , que droites , feronc à jondion paf-
fée, leurs branches jointes enfemble par
moyen d\'un clou rivé des deux cotez
a rivureperdue, & d\'une grofîeur fuf-
fifante pour réfifter avec force dans le
tems que l\'inftrument agit. Ce clou
fert d\'axe ôc de point d\'appui, tandis
144 LE Chirurgîën ^
que la réfiftance fe rencontre du cote
de la dent que les mâchoires de l\'inf-
trument embraffent, & que la puilTan-
ce doit agir vers l\'extrémité oppofée d®
fes branches.
Les pincettes,ou daviers,dont les mâ-
choires font courbes de haut en bas, &
réciproquement recourbées de dehors
en dedans, doivent avoir deux petites
dents à l\'extrémité de chaque mâchoire-
Ces dents font féparées par une petite
goutiére : Elles doivent aulfi être den-
telées dans leur furface intérieure juf-
qu\'à l\'extrémité de leurs dents, de l\'é-
tendue de deux ou trois lignes : La fur-
face intérieure des mâchoires des pin-
cettes droites doit être difpofée de
même.
La furface intérieure des mâchoires
des pincettes en bec de Grue, ou de
Corbeau, doit avoir une goutiére un
peu plus ample, que celle des précé-
dentes.
Les deux fortes de daviers , dont
nous venons de parler, fervent à ôter
les dents de différentes efpéces. Les
pincettes droites fervent furtout à ôter
les incifives & les canines. Les pincet-
tes en bec de Grue, ou de Corbeau ,
fervent pour ôter certaines racines pro-
fondes,
Dentiste. 14^
fondes , déjà ébranlées, 6c qu\'on ne
peut ôter avec les autres inftrumens.
Ces fortes de pincettes, ou daviers ,
font fl connus &: d\'un ufage établi de-
puis fl longtems, qu\'il me paroît fu-
Perflu de metendre davantage fur leur
ftrudiire. Il ne me feroit pas difficile,
fi je voulois entrer dans un plus grand
détail, de donner une defcription exa-
6c circonftanciée de chacun de ces
inftrumens, ( ^i) 6c de chacune de leurs
parties; mais je la regarde comme inu-
tile : Il me paroit feulement qu\'il n\'eft
pas hors de propos de faire remarquer
par quelle raifon je rejette les reflbrts
que l\'on ajoute ordinairement à cet
inftrument, pour faciliter l\'ouverture
de fes branches. Outre que le reifort
eft fouvent incommode, il arrive que
par fa vertu élaftique, il diminue la
force de la main qui empoigne les
branches de l\'inftrument pour opérer.
La quatrième efpéce d\'inftrument
qui fert à ôter les dents, fe nomme èlé-
Vatoire, ou levier, [b ) Cet inftrument
î^elfemble en quelque manière au trai-
toir, ou chien, dont les Tonneliers fe
fervent, pour engager les cerceaux au-
(d) Voyez les Planches ip. & 10.
ib) Voyez la Figure I. de ia Plan;he 11.
TQme II, N
-ocr page 173-1^6 le Chirurgien
tour de la futaille. 11 efl compofé de
quatre pièces, fçavoir d\'une tige, d\'un
écrouen manière d\'olive, d\'une bran-
die courbée en crochet & d\'une vis.
La tige fe divife en plufieurs parties,
fçavoir en fa partie ronde vers fon ex-
trémité antérieure & en fa partie tour^
née en vis, près de laquelle il y a une
mitte, qui fépare la vis d\'une foie.
Cette foie s\'afTujettit dans le manche
de cet inftrument au moyen d\'une ro-
fette fur laquelle elle efl rivée. : Ce
manche efl fait en forme de poire : La
tige de cet inflrument oppofée au man-
che, efl cilindrique. Se coupée un peu
obliquement par fon extrémité : Cette
extrémité a dans fon milieu une gou-
tière fuivant fon obliquité : Les faces
obliques fituées fur les côtez de cette
goutiére , font dentelées : L\'écrou en
olive efl percé fuivant fa longueur, &
par ce moyen il fe monte fur la tige ,
en s\'engageant dans fa vis : Il s\'élève
dans un endroit dc la furface extérieu-
re ,^une éminence plate par fes parties
latérales, percée dans fon milieu Se
arrondie dans fa circonférence : La
branche efl courbée à l\'extrêmicé an-
térieure , Se depuis fa courbure jufqu\'à
l\'cjEtrêrairé poftérieure elle eft droite.
Dentiste. 14?
ayant une face plate inférieure , qur
retend depuis fa courbure, jufqu\'à la
metne extrémité pofiérieure de cette
•branche : Toute la circonférence oppo-
sée à cette face , peut être arrondie, ou
^ plulieurs pans: L\'extrémité de la fa-
ce intérieure du crochet a une échan-
crure, qui fépare la même extrémité en
\'^eux dents pointues : La même furface
eft un peu dentelée : L\'extrémité pof-
terieure de la branche fe trouve plus
large & plus épaiffe , que ne l\'eftle re-
fte de Ibn étendue, elle eft applatie
fur les cotez, & arrondie du côté du
dos, & du côté du crochet : Elle a
Une féparation dans fon\' milieu, qui
lert à loger l\'éminence de l\'écrou : Ses
parties latéralesapplaties font percées,
<5c le trou de la partie latérale gauche
eft placé à l\'écrou , pour retenir la vis
lorfqu\'elle a paffé dans le trou qui eft
de l\'autre côté ôc dans celui qui eft à
l\'éminence de l\'écrou. De cette alTem-
l^îageil réfulte une charnière, qui af-
fetiible la branche à crochet avec l\'é-
minence de l\'écrou. Pour aflembler
cette branche avec la tige , il n\'y a
qu\'à faire palfer la tige dans l\'écrou
percé à jour : Tournant enfuite de gau-
che à droite, la vis s\'engagera plus ou
N Ij
-ocr page 175-î48 le Chirurgien
moins dans l\'écrou, fuivant que l\'on
tournera plus ou moins dans un fens j
ou dans un autre; & par ce moyen l\'ex-
trémité de la branche recourbée s\'é-
loignera , ou fe rapprochera de l\'extré-
mité antérieure de la tige.
Les dimenfîons de cet inftrument,
font les fuivantes. La longueur de la
tige, y compris fa foie, eft d\'environ
quatre pouces : Sa partie arrondie, de-
mis l\'extrémité antérieure jufqu\'à fa
partie tournée en vis, eft d\'environ un
5on pouce : Sa partie tournée en vis
eft longue auffi d\'environ un pouce, fa
foie d\'environ deux pouces , Se fon
manche de même , l\'écrou en oliv®
d\'environ fix lignes, fa branche à cro-
chet d\'environ deux pouces quatre li-
gnes y compris fa courbure.
Il y en a qui font un allez grand ufa-
ge de cet inftrument ; mais comme le
point d\'appui fe trouve trop éloigné de
la réfiftance ; que d\'ailleurs l\'extrémité
antérieure de la tige appuie contre la
partie extérieure de la dent qu\'on veut
ôter, tandis que le crochet de la bran-
che eft porté fur la face intérieure de
cette dent, il arrive que la tige 6c le
crochet fe trouvant horizontalement
oppofez, cet inftrument eft auffi pro-
D e n t i s t ë. T49\'
pre à eaffèr une dent ^ qu\'à l\'ôter : Je
îçai que M. Dionis le louë beaucoup,
& dit qu\'il a été inventé de fon tems î
Il ajoute qu\'il n\'a vû perfonne s*en
fervir, que feu M. Dubois Chirurgien
Dentifte de Louis XIV. Pour moi je
Ile m\'en fers que fort rarement, & feu-
lement pour ôter les dents chancelan-
tes , ou peu affermies, ce que le davier
feul peut faire avec plus de sûreté.
Explication de la Planche XFIIL
qui contient la figuré de trois
Infirumens qui fervent à ôter les
Dents.
La Figure /. repréfente le déchauf-
foir qui fert à féparer les gencives
des dents, vû latéralement,
A. Sa tige.
B. Son tranchant, 6c fa courbura
pointue.
C. Son manche.
La. Figure II. repréfente le pouftbir
qui fert à ôter les dents en pouffant de
dehors en dedans, vû de façon que
fa courbure & fes deux petites dents
font apparentes.
J^o ie Chirurgien
D. Sa tige,
E. Son extrémité antérieure Sc re-
courbée , munie de deux efpéces de
dents, féparées l\'une de l\'autre par ufié
échancrure.
F. Son manche en forme de poire.
La Figure III. repréfente le crochet
le plus recourbé, qui fert à tirer de
dedans en dehors les dents , ou chi-
cots , vû latéralement.
> G. Sa tige.
H. Sa courbure très-recourbée,
munie de deux efpéces de dents alfez
pointues, Sc divifées l\'une de l\'autre
par une efpéce d\'échancrure, ou gou-
tiére.
J. Son manche.
Explication d^ la Planche XIX.
qui contient la figure de deux Inf-
trumens pour Oter les Dents.
L^ Figure L repréfente le davier,
vû de façon qu\'on apperçoit les
courbures de fes mâchoires Sc fes deux
branches.
A. Le corps de cet inftrument.
B. B. Les e^tremitcz dentelées
-ocr page 179-Tonx
Dentiste. Î 5 î
& recourbées de chacune de fes mâ-
choires.
C. C. L\'extrémité la plus éten-
duë de fes branches, qui fert de man-
che à cet inftrument.
La. Figure IL repréfente un autre
davier, ou pincette, dont les mâchoi-
res font recourbées de haut en bas, de
droit à gauche & de gauche à droit,
qui fert à ôter certaines dents pour des
cas particuliers , vû dans toute fon
étendue, & de façon qu\'on apperçoit
les courbures de fes mâchoires & fes
quatre dents.
D. Le corps de cet inftrument.
E. Son extrémité antérieure re-
courbée & dentelée.
F. Son extrémité poftérieure, ou
fes branches qui fervent de manche.
Explication de la Flanche XX,
qiù contient la figure de deux
Infirumens pour oter les Dents.
La Figure I. repréfente les pincet-
tes droites vues latéralement, qui
fervent à ôter certaines dents.
A. Le corps de cet inftrument.
N iiij
-ocr page 182-^^ Chirurgien
B. Son extrémité antérieure, à
laquelle on remarque la courbure de
es deux mâchoires & la dentelure de
la lurface intérieure.
C. C. Son extrémité poftérieure ,
ou les deux branches qui fervent de
manche.
La Figure II. repréfente les pincet-
tes en bec^de grue, ou de corbeau,
vues latéralement, qui fervent à ôter
ies racines des dents, ou chicots.
D. Le corps de cet inftrument.
E. ^ Les deux mâchoires fermées,
recourbées, pointues & dentelées en
dedans.
• n branches de cet
Jnftrument qui fervent de manche.
CHAPITRE XI
Defcription circonflanciée à\'un nou^
-veau pélican, & les imperfec-
tions de ceux dont on fe fervoit
auparavant.
La cinquième & dernière efpéce de
^s inftrumens eft nommée péli-
can. Cet inftrument fert à tirer en de-
hoTs les dents, ouïes chicots. Les uns
DEÏ7TISTE. 155
font faire le pélican d\'une façon, les
autres d\'une autre. Celui que je m\'en
vais décrire, eft conftruit d\'une manière
qui n a point encore paru, & j\'ofe di-
qu\'on peut s\'en fervir avec plus de
sûreté Ôc de facilité, que de tous ceux
quon a employez jufqu\'à préfent.
Le pélican donc il s\'agit, doit être
en premier lieu confidéré de plufieurs
%ons, par rapport aux différens ufa-
ges qu\'on en doit faire, fuivant la dif-
lerente fituation des dents, tant à la
ïnachoire fupérieure, qu\'à l\'inférieure,
Si nous confiderons ce pélican pro-
pre à ôter les dents plus ou moins
éloignées, ôc plus ou moins großes du
côté droit de la mâchoire inférieure ,
ôc capable en même tems de les ôter
au côté gauche de la mâchoire fupé-
rieure, n\'ayant pour lors qu\'une feule
branche à crochet, nous le devons re-
garder comme fimple. Si nous le con-
"dérons comme capable de produire le
même effet, ayant encore une fécondé
bram he à crochet, tournée dans le mê-
me fens par rapport à fes courbures ;
mais appliquée fur le corps de cet in-
ftrument à l\'oppofite de la première ;
nous le devons regarder comme répété,
double, ou jumeau fur un même corps.
154 iECHIRITRGlEîf
Si nous confidérons ce pélican pâf
rapport à l\'uiage qu\'on peut en faire
. au côré gauche de la mâchoire infé-
rieure, & au côté droit de la mâchoi-
re fupérieure , nous le regarderons
comme femblable à celui qu\'on vient
de décrire , excepté que les courbures
de fes deux branches, <Sc celles des de-
mies roués feront tournées dans un
fens différent, quoique d\'ailleurs elles
foient les mêmes ; & pour lors c\'eft un
fécond pélican jumeau de celui auquel
il relTemble. Tout cela établit quatre
pélicans femblables, montez deux à
deux fur deux corps différens , quoi-
que d\'ailleurs conformes, & ne diffé-
rant entr\'eux que par les divers fens
de la courbure de leurs branches, par
les différens fens de leurs demies roues,
& par les divers ufages qu\'ils produi-
fent en opérant fur les dents aux deux
côtez de l\'une, ou de l\'autre mâchoi-
re; tantôt en tenant cet inftrumenC
avec la main droite au côté droit, &
avec la main gauche au côté gauche.
La fîmilitude qui fe rencontre entre
ces pélicans, aux circonftances près que
je viens de rapporter, fait qu\'il fufîït
d\'en décrire un feul, pour donner une
idée parfaite de la ftrudure de tous les
Dentiste. ^ 155
autres 3, & de leur ufage en particulier. _
Le pélican fimpie ( a) eft celui qui
n\'a qu\'une feule branche coudée, &
une feule demie rouë. Il eft compofé
d\'un corps, ou d\'une pièce de boisj,
d\'unelTieu, d\'une goupille, d\'une bran-
che, d\'un petit crochet en forme de fer
à cheval & d\'une vis ; le tout d\'acier.
Le corps de cet inftrument , ( O
doit être d\'un bois ferme foude ,
tel que le bois de buis, de cormier, &c.
de la longueur d\'environ cinq pouces,
de l\'épaifteur d\'environ dix lignes ,
de la largeur, dans fa plus grande
étendue , d\'environ un pouce : Dans
les dimenfions de cet inftrument, il y
a plufieurs chofes à confîdérer : Son
corps proprement pris , comprend le
centre & la partie moyenne de fa lon-
gueur : Sa furface latérale gauche eft
convéxe ; cette convéxité fert à deux
fins ; 10. Pour rendre l\'inftrument plus
propre à être empoigné ; 2 . Pour le
fortifier davantage dans l\'endroit oîvil
eft percé d\'un trou très confidérable,
qui fert à recevoir l\'effieu & à le forti-
fier. Pour donner encore plus defor-
ce au corps de cet inftrument, on
(a ) VoycT. Li Planche 15.
(à) Voyez la Figure j. dc la Planche zî.
-ocr page 186-l^ô le cîilrûrgiebî
prend deux lames de fer, ou de léton,
fuffifamment épaiifes & larges : On
Jes engage en dedans & en dehors ,
fuivant la longueur du manche, fans
qu\'elles excédent le niveau de fa fur-
face : On les y alfujettic par quatre
goupilles rivées à rivures perdues, per-
çant de part en part : Son extrémité
antérieure doit être regardée comme
Ja partie qui fert de point d\'appui fur
les dents Sc fur les gencives, en opé-
rant , S: la poflérieure comme le man-
che de cet inftrument.
A l\'extrémité antérieure eft placée
une efpéce de demie rouë ovale qui luî
eft contiguë : Cette demie rouë eft
plate dans les cotez, large d\'environ
dix lig nés, élevée d\'environ cinq à fix
lignes, & épaiife d\'environ deux lignes:
Cette demie rouë eft prife dans l\'extré-
mité antérieure de la tige, ou corps de
cet inftrument : Là elle eft fituée de
telle façon, qu\'elle incline un peu obli-
quement de dehors en dedans, Sc de
haut en bas : L\'extrémité gauche de
l\'ovale, que fa circonférence décrit,
excède la furface latérale gauche d\'en-
viron deux lignes ; tandis que celle
qui lui eft oppofée, eft quafi à niveau
de la furface extérieure de l\'extrémité
Dentiste. 157
«u corps de cet inftrument : La furfa-
ce plate inférieure de cette d.mie roue
eft enfoncée d\'environ une ligne, près
du bord oblique de la face inférieure
du corps de cet inftrument : La même
furface de la demie rouë inclinée ,
comme nous l\'avons dit,excéde un peu,
du côté de la circonférence, le niveau
de la furface inférieure de l\'arbre, ou
tige du corps de cet inftrument. Tou-
tes ces difpofitions fervent à porter la
demie rouë du côté du crochet de la
branche recourbée, tandis que par fes
courbures cette branche s\'éloigne d\'el-
le : Ces courbures fervent encore à fai-
re porter la demie rouë, dont la cir-
conférence n\'eft que très-peu convéxe,
fur plufieurs dents à la fois, en incli-
nant du côté des gencives, ôc même
appuyant en partie fur elles.
Sur toute la circonférence de cette
demie rouë, on ajoute un ou deux
morceaux de peau de bufle proportion-
nez à fon épaifteur : On les attache
avec de la colle forte, & pour mieux
fortifier cette demie rouë, on colle
auffi fur fes furfaces plates, un ou deux
morceaux de taffetas, ou de toile fine.
On met par-delfus le tout un linge ,
qu\'on arrête proprement par une liga-
ï 5 8 i- e Chirurgien
turc de fil à l\'endroit de la jondion de
ia demie roue au corps de cet inflru-
ment , & pour ia propreté on change
de tems en tems ce finge.
A ia face fupérieure de cet inftru-
ment eft pratiquée une entaille prife
dans l\'épaifleur de fon corps, qui fe
portant obliquement de dehors en de-
dans , en s\'étendant davantage fe ter-
mine par un demi cercle, au-de-iàdu
centre de la furface fupérieure
Cette entaille eft- profonde dans cet
endroit d\'environ deux lignes, un peu
moins du côté delà demie rouë; Se
cela pour écarter davantage îa furface
fupeneure de la demie rouë de la furfa-
ce inférieure de la. branche à crochet.
Ces furfaces fe trouvent d\'ailleurs éloi-
gnées l\'une de l\'autre par un vuide
d\'environ deux lignes, qui régne entre
la lurface de l\'entaille, & la furface
fupeneure de la demie rouë. Au cen-
tre du corps de cet inflrument, il y a
un trou d\'environ quatre lignes de dia-
mètre : Ce trou perce d\'outre en outre :
11 eft d\'environ cinq lignes de diamè-
tre : 11 fert à loger un effieu , la) aai
saffujettit par fon milieu dans ce me-
(.t) Voyez la Figure i. de la Planche
-ocr page 189-e n t i s t e. 1 .0
me trnn „ t,
le l \\ moyen d une goupil-
^ > [^J qu\'on place dans une engrai-
pratiquée dans l\'entaille fuivant
l^iongueur , & qui s\'introduit enfuite
l\'eff-^ "" pratiqué dans ie corps de
^eitieu. Il faut obferver que l\'effieu,
ont le corps doit avoir un diamètre
Hoportionné à ce trou, eft plus gros
^ns un endroit, que dans l\'autre ; c\'eft
P^^^rquoi on l\'arrête avec la goupille
la partie la plus étroite de fbii
»-orps. \'
J, La partie de cet efîîeu qui excède
entaille, fert à recevoir la branche re-
courbée , en faifant la fondion de pi-
Il reçoit auffi un crochet qui fert
arrêter la branche par une engrainure
Fes de fa tête, ou de fon exrcmité : La
jongueur de cet effieu, lorfqu\'il doit
Servir à arrêter deux branches, eft en
d\'environ un pouce; celle de fon
corps fervant de piédeftal, d\'environ
cinq lignes & demie; celle de chaque
jp» ou pivot, (car il en doit avoir
, lorfqu\'il fert à recevoir deux
tranches à un pélican double) doic
ctre d\'environ deux lignes ; fbn dia-
Jpetre ^d\'environ trois îignes d\'épaif-
leur ; l\'excédant de la longueur de cet
(a) Voyez la Figure 2. de ia Planche zî.
i^o xe Chirurgien
effieu eft employé pour les deux gor-
ges , ou rainures, & pour les têtes qui
les couvrent. Chaque rainure eft pro-
fonde dans toute fon étendue d\'envi-
ron une demie ligne, ôc large d\'au-
tant.
La branche recourbée [a] fe divife
en trois parties, en tige, en extrémité
antérieure, ou crochet, & en extré-
mité poftérieure, ou annulaire. Sa tige
eft quarrée : Elle a une furface fupé-
rieure percée en forme d\'écrou, pour
recevoir la vis qui foutient le crochet
en fer à cheval^ {b) une furface infé-
rieure, & deux latérales. Cette tige eft
épaiife d\'environ deux lignes, large de
trois du côté de fon extrémité pofté-
rieure , & de deux lignes vers la pre-
mière recourbure. La longueur de cet-
te tige eft depuis l\'anneau jufqu\'à la
première recourbure, pour l\'ordinaire,
d\'environ un pouce & dix lignes: Le
refte de cette tige , ou branche, s\'em-
ploye à fe recourber en différens fens,
& à former fon crochet. La première
-courbure fe porte de droic à gauche,
(ij ) Voyez les Figures 3. & 4. de la Plan-
che 22.
(b) Voyez les Figures j. & 6. delà Plan-
che 12,
h
-ocr page 191-Dentists. i6i
w feconde de dedans en avant, & de
gauche à droit ; & la troifiéme, en fe
courbant de haut en bas, forme le cro-
chet.
La première courbure ert d\'envirofï
fept lignes d\'étenduë hors d\'oeuvre ; la
féconde a la même étenduë, & la troi-
fiéme efl: d\'environ fix lignes.
A la face intérieure du crochet, il y
^ une goutiére, qui régne dans toute
fon étenduë, & dont les bords font
dentelez jufqu\'à l\'extrémité du crochet
par de petites traces, ou filions traver-
fez faits à la lime : Une échancrure dî-
vife l\'extrémité de ce crochet en deux
petites dents égales : Son extrémité po-
ftérieure , ou annulaire, efl; plate , ar-
rondie par fa circonférence, & percée
dans fon centre d\'outre en outre par
Un trou d\'environ trois lignes de dia-
mètre. L\'épaifl"eur de cet anneau eft
d\'environ deux lignes du côté de la fur-
face plate, & il a la même épailfeur
du côté de la furface circulaire.
Il faut remarquer que fi l\'on monte
une feconde branche à crochet fur le
corps de ce même pélican, elle fera re-
courbée dans le même fens ; mais appli-
quée à la face & à l\'extrémité oppofée
à celle que la première branche occupe.
Jmie IL O
-ocr page 192-IE C H ï R U ft G ï E N
Oil oîjfervera la même eirconftance
pour lafiruation de la fécondé entaille
qui la doit recevoir.
On obfervera encore qu\'au pélican
qui fert à ôter les dents du côcé gau-
che de la mâchoire inférieure, & du
côté droic de la mâchoire fupérieure ,
les courbures de la branche doivent
être tournées à celui-ci dans un fens
oppofé, c\'eft-à-dire, de gauche à droit,
& de droit à gauche, excepté la der-
nière , qui fera dans les unes & dans
les autres de ces branches recourbées,
toujours de haut en bas, formant ain-
fi le crochet de leur extrémité anté-
rieure.
La branche recourbée eft arrêtée
dans l\'entaille en fa partie annulaire
par le petit crochet en fer à cheval y
qui s\'engage dans la rainure de la par-
tie de Fefîîeu , qui fert de pivot. Ce
crochec a déplus une queuë formée par
une petite lame percée d\'un trou à Ibn
extrémité, pour donner paflage à une
pecite vis, (a) qui l\'affujettit dans le pe-
tit écrou pratiqué à la furface fupérieu-
re de la tige de la branche à crochet-
La longueur de cette queuë, ou lame,
(a) Voyez les Figures j-Si 8. de laPiart-
ciîe 11,
D e î? t i s T É, 1(^3
^ft d\'environ dix lignes, fon épaiffeur
d environ une demie ligne, de même
^ue celle de fon fer à cheval, qui en
le logeant dans la rainure du pivot, en-
\'^ï\'e fa tête & la furface plate de l\'an-
, aifujettit la branche par fa par-
la plus étenduë dans la cavité demi-
circulaire de l\'entaille, tandis que le
refte de la branche fe loge, en s\'avan-
Çant du côté de la demie rouë dans
^ entaille. De cette façon l\'inftrument
^e trouve monté, & en état d\'agir ,
^ extrémité poftérieure tenant lieu de
Manche, quoiqu\'on y ait monté une
Seconde branche, & qu\'on y ait pra-
tiqué une fécondé demie rouë ; & al-
ternativement le Dentifte fe fervant de
l\'autre branche , le premier pélican fer-
vira de manche à l\'autre.
Le tout ainfi difpofé , on peut, à fa
Volonté, ôter, ou remettre toutes for-
tes de branches à cet inftrument, pour-
vu que d\'ailleurs chacune foit garnie
d\'un petit crochet en fer à cheval ;
poûrvû auftî qu\'elles ayent leur anneau
proportionné à la grolfeur du pivot ;
que de même la circonférence de l\'an-
neau foit proportionnée à l\'étendue de
la partie circulaire de l\'entaille qui la
doit recevoir, fans que la furface fupé-
O ij
-ocr page 194-Chirurgien
rieure de la branche, excède le niveaa
de la furface fupérieure du corps du
pélica^ ; & que le fer à cheval foie pro-
portioi^né à la rainure, qui doic le re-
cevoir.
^ En fuivant les circonftances que je
viens d\'indiquer, on multipliera ces
pélicans jufqu\'au nombre de quatre,
qui fe réduiront à deux pélicans dou-
bles ; lefquels feront propres & conve-
nables à exécuter tout ce qui fe peut
pratiquer avec le pélican, bien mieux
que ne le feroient enfemble tous ceux
que l\'on a inventez, redifiez, ôc mis
en uiage jufqu\'à préfent.
Chaque branche du pélican recour-
bee à crochet, doit être d\'un bon acier :
ces branches feront polies ôc unies ,
lans aucun autre ornement, tous leurs
angles mouifes, ôc ceux de leurs re-
courbures obtus, afin de ne point in-
commoder les lèvres , ou les joués.
On fait ces branches plus.ou moins\'
longues, proportionnant la longueur
des recourbures à celles de la tige
ainfi que ia groflèur du crochet, qui
eft plus grande dans les plus grandes
branches ôc plus petite dans les plus
petites. Il faut obferver que la tige de
chaque branche ait toujours par fa par-
Dentiste.
tie poftérieure & par fa tige une dimen-
fion égale, & qu\'on ne doit diminuer
leur volume, que vers leur extrémité
antérieure.
La première de ces circonftances fert
a rendre toutes fortes de branches pro-
pres à tourner fur le même pivot, & à
fe placer dans la même entaille. La fe»
conde circonftance fait que diverfifiant
les proportions antérieures des bran-
ches , on en aura par ce moyen, dont
le crochet fera proportionné à tirer
certaines dents, ou racines, & d\'au-
tres à tirer des dents & racines d\'un
différent volume <& d\'une différente fi-
gure : En un mot pour fuppléer à tous
les cas que l\'on peut rencontrer dans
l\'extradion des dents , les branches fe-
ront plus ou moins longues par leurs
recourbures, felon que l\'on voudra
éloigner plus ou moins de la demie
rouë la dernière courbure que forme le
crochet.
Quant à la trempe de ces branches,
elles doivent être très - modérément
trempées, un peu plus vers les dents du
crochet, afin qu\'elles foient moins caf-
fantes; mais il faut pourtant qu\'elles
ayent une force fuffifante, pour ne pas
plier dans l\'effort ^ & afin que les dents
j66 LECltlRURGIEff
du crochet ne s\'écrafenc pas, & qu\'elle^
ne viennent pas à fe fauffer.
Quoique le pélican, dont je viens de
donner la defcription, ait aiJez de rap-
port à ceux donc on fe fert ordinaire-
ment, il ne laille pas d\'en être diffé-
rent : Ce qu\'on reconnoîtra en exami-
nant bien fa conftruftion ; Se encore
mieux lorfque l\'ufage fera voir la diffé-
rence avanrageafe de fes effets.
Dans celui-ci les entailles affermif-
fent les branches dans leur adion ; avan-
tage qui ne fe rencontre pas dans les pé-
licans , dont on s\'eii fervi jufqu\'à pré-
fenc ; parce qu\'il faut à ceux-là enve-
lopper la branche de linge , ou d\'autre
matière femblable, pour l\'affermir avec
fon corps, Ôc que nonobfiant cette pré-
caution , elle eft fouvent peu ferme; ce
qui rend par conféquent fon adioii
moins sûre.
Les demies rouës fe trouvent un peiï
plus baffes que l\'extrémité des crochets,
afin qu\'elles appayenc en partie fur la
gencive, Se beaucoup moins fur les
dents, que ne font les demies rouës des
autres pélicans, ces dernières étant
fujecces à enfoncer, ou à ébranler les
dents ; parce qu\'elles ne portent pas en
partie fur la gencive Se en partie fur
T
Dentiste. lô-f
la dent, comme le font celles que je
propofe.
\' La convexité de l\'ovale de la demie
rouë du pélican donc je parle , répond
par fa pence à l\'extrémité de la face in-
térieure du crochec ; ce qui faic que fa
puiiTance agic mieux. La garniture
luolecce de la convéxicé empêche que
\'a gencive ne foie froiffée, ni concu-
fionnée; & lorfque la demie rouë eft
pofée fur la gencive , comme nous l\'a-
vons dic, la lèvre fe trouve logée à la
partie inférieure de la demie roué,
fur la face oppofée aux entailles.
Il y a des pélicans, qui au lieu de
demie rouë convéxe, ont une pièce
ajoutée & mouvante , en forme de de-
mi-croiftànt, d\'environ un pouce de
longueur & d\'environ deux lignes de
largeur : Cette pièce eft concave à la
face antérieure, & lorfqu\'elle eft mon-
tée, fa concavité pofe contre plufieurs
dents, qui doivent lui fervir d\'appui,
tandis que le pélican agir. Cette piè-
ce ajoutée doit être fixe ; mais elle ne
l\'eft pas toujours fur le même appui,
pendant que le corps de l\'inftrument
fur lequel elle eft montée a la liberté
de fe mouvoir de droite à gauche, &
de gauche à droite, fans que l\'extrê-
mité engagée dans la charnière, cp^
la joint à la demie rouë en croiffanc,
puiflè fe tranfporter d\'un lieu à un au-
tre fans déplacer ce croilfant ; ce qui
produiroit un mauvais effet s L\'écarte-
jment, que ce mouvement produit,
agiifant dans l\'endroit du pivot, avan-
ce , ou recule la branche. Pendant
qu\'il produit cet effet, il arrive fou-
vent un inconvénient qui en produit
un autre, & qui confifte en ce que ce
croiifant attaché par le moyen de la
charnière à l\'extrémité antérieure de la
tige, fe trouve fouvent déplacé, lorf-
que le corps de cet inftrument décric
une ligne oblique, en fe portant de
gauche à droite , 6c de droite à gauche :
Il réfulte de là, que le croiflant étant
déplacé , il ne fe rencontre plus de ré-
fiftance , & que par conféquent la puif-
fance ne peut plus agir. D\'ailleurs il
n\'eft pas poffible de fe fervir de cet inf-
trument dans plufieurs cas, qui quoi-
que particuliers, nelaiftênt pas d\'être
alTez ordinaires ; ce qui fait que cette
efpéce de demie rouë, ou de croilfant,
étant concave par fa face antérieure,
fi les deux, ou trois dents voifines de
celle qu\'on veut ôter manquent, l\'on
ne peut plus appuyer ce croiflant fur les
dents
-ocr page 199-Dentiste. js^
aents voifines de la brèche, de même
que l\'on appuie la demie rouë de mon
pélican. Lorfqu\'il s\'agit d\'ôter la der-
nière , ou l\'avant dernière des dents,
ou quelque autre qui eft reftée feule,
après la perte de plufieurs autres du mê-
öie côté, la demie rouë en croiffant,
ne pouvant point s\'appuyer fur les gen-
cives , il arrive que ces pélicans ordi-
naires deviennent inutiles dans ces
deux derniers cas, comme dans plu-
fieurs autres.
En inclinant ôc courbant de haut en
bas les demies roues de mon pélican ,
je l\'ai rendu propre à fervir en toutes
fortes d\'occafions, obfervant les cir-
conftances que j\'ai dites. Ce n\'eft qu\'a-
près plufieurs expériences donc le flic-
cès a heureufement répondu à mes in-
tentions, que je lui donne la préfé-
rence fur tous les autres pélicans. Par
les raifons que je viens d\'expofer, il eft
aifé de comprendre les inconvéniens
aufquels les péficans ordinaires font
fujets.
Les courbures des branches du pé-
lican dont je me fers, facilitent beau-
coup l\'extratlion des dents ; parce qu\'el-
les les tirent dans un fens horizontal ôc
prefque vertical, enaiêmeteuis ôc de
Tome IL P
Kl
rM
jyo le Chirurgien
dedans en dehors, quoique les dents
foient éloignées, pourvû que l\'on fça-
che d\'ailleurs manier cet inftrument ;
au lieu qu\'il n\'eft pas poflible de bien
tirer de l\'alvéole une dent éloignée ,
avec les branches droites, fans rifquer
d\'intérelfer les dents qui font à côté,
6c fans gêner beaucoup les commiflb-
xes des lèvres.
La commodité de la première cour-
bure fert à loger la commilTure des lè-
vres fans les fatiguer, quoiqu\'on éloigne
le crochet de la demie rouë. On s\'ap-
perçoit par ce feul ufage, que les bran-
ches droites n\'ont point ces avantages ;
car elles gênent confidèrablement les
commilfures, lorfqu\'on eft obligé d\'é-
loigner le crochet de la demie rouë :
D\'ailleurs elles ébranlent, ou renver-
fent fouvent les dents, qu\'on veut con-
ferver dans leur place, en portant obli-
_ quement fur elles celles que l\'on ôte.
Four profiter des avantages que mon
pélican peut produire, il faut en avoir
deux fembiables, montez chacun de
deux branches recourbées, à la diffé-
lence prés que ces branches foient re-
courbées dans un fens différent, de
même que les demies roues, pour ôter
les dents des deux cotez des deux ma-
, . Dentiste. jjt
j^wircs : L\'un ferc pour le côté droit de
a mâchoire inférieure, & le côté gau-
che de la mâchoire fupérieure ; l\'autre
^ contraire fert pour le côté gauche
la mâchoire inférieure, & le côté
jitoic de la mâchoire fupérieure : Les
tangues branches fervent aux dents
éloignées, & les courtes à celles qui
approchent des incifives.
. llfaut remarquer que ie pélican qui
^^rc au côté droit de la mâchoire infé-
^^eure, ne peut fervir au côté gauche
de la mâchoire fupérieure, qu\'en ie
changeant de main. De même celui qui
j^ert au côté gauche de la mâchoire in-
|erieure, ne peut fervir au côté drôit
de la mâchoire fupérieure qu\'en le
changeant auffi de main.
L\'on pourroit encore faire un péli-
can double (^j qui ferviroit à ôter le«
dents en tous les endroits de l\'une 6c
de l\'autre mâchoire; pourvu que les
branches 6c les demies rouës fufTenc
tournées 6c courbées dans un fens op-
pofé, c\'efl-à-dire, que lorfque la de-
^ie rouë 6c la branche feroient tour-
nées à une extrémité de droit à gauche,
demie rouë 6c la branche de l\'extrê-
înité oppofée fuflént tournées de gau-
(a) Voyez, la Planche z^.
Pij
-ocr page 202-î7i î. e chirurgien
che à droit. Celui-ci me paroît plti5
commode ; mais comme le crochet dy-
ne de fes branches tourneroit du côte
du dedans de la main, tandis qu\'on
opéreroit avec l\'autre, & qu\'il pour-
roit incommoder en opérant, je in^
iiiis déterminé à donner la préférence
aux autres.
Je confeille d\'en avoir deux, cha-^
can monté de deux branches, dont la
courbure foit tournée dans l\'un, en cha\'
que branche de droit à gauche, (a) ôC
dans l\'autre de gauche à droit, [bjdQ
même que je l\'ai dit dans ce chapitre J
parce qu\'il fe peut trouver deux, oU
trois dents à tirer à la même perfon-
ne, & qu\'elles peuvent n\'être pas da
côté oi^i cet inftrument pourroit les ti-
rer feul. Le Dentifte ayant dans fes
deux mains les deux pélicans monte?!
de branches convenables par rapport
à leur proportion à celle des dentS
qu\'il doit ôter, il lui eft façile de tiref
plufieurs dents de fuite, fans quitter
la bouche du malade ; au lieu qu\'on fl^
peut le faire avec ceux dont je vien®
de parler, lorfque les dents font plS"
cées au3£ deux cotez de l\'une, ou 4®
(a) Voyez la Planche ay.
( ^ ) Vpye^ la Planche
-ocr page 203-Y d e n t i s f ei 1-fs
^utre mâchoire, à moins que de fuf-
pendre lextradion de la feconde dent,
quand on en a ôté une, afin d\'avoic
® tfms de changer de branche ; ce qui
impatientant & incommode , tant
pour le Dentifte, que pour ceux qui
f trouvent dans la fâcheufe nécelTité
fouffrir ces opérations.
CHAPITRE XI L
^^s ufages du pélican qui fert à
ôter certaines Dents, qu\'on ne
fçauroit tirer aujfi facilement
avec tout autre injîrument.
De tous les inftrumens qui fervent
à ôter les dents, un pélican tel
que celui que je décris, me paroît être
le plus utile : Son effet eft plus promt,
plus affuré que celui de tous les autres,
quand on le fçait bien manier ; fans
quoi le pélican, quelque parfait qu\'il
puiffe être, eft le plus dangéreux de
tous les inflrumens qui fervent à ôter
^es dents : En obfervant les circonftan-
ces requifes, nous ôtons par fon moyen
quantité de dents, & quantité de ra-
cines que nous ne pourrions pas ôter ^
Piij
-ocr page 204-î74 Chirurgien
s\'il n\'avoit pas la perfeaion que je lui
ai donnée.
Si l\'on fe fert du pélican, le malade
étant fitué d\'une façon convenable, on
obfervera avec attention les circonftan-
ces fuivantes.
Lorfqu\'on ouvre la bouche de quel-
qu\'un pour lui ôter une dent, il faut
obferver de ne pas trop éloigner la mâ-
choire inférieure de la fupérieure - par-
ce que négligeant cette précaution, on
sexpofe a caufer une luxation à cette
çrtie, comme il arriva à Angers à une
Hehgieufe de fainte Catherine, fuivant
le rapport de la Religieufe même ôc des
autres Rehgieufes du mémemonaftere:
Le Chirurgien en fut fi effrayé, qu\'il
lie fçut comment s\'y prendre pour y
remédier ; ce qui obligea d\'avoir re-
cours a un autre Chirurgien plus expé-
rimenté que celui là.
Les racines & les dents qui tiennent
beaucoup, & qui ont de la prife du cô-
te de leur furface intérieure, font ti-
rées avec le pélican. La manœuvre
qu on pratique pour tirer les racines en
particulier avec cet inftrument, ne dif-
fère point de celle qui convient pour
oter les dents entières. On obferve que
la pofition de la demie roué & du rro-
D E N T î s\' T É. Î75
Cîiet ne doit point différer en l\'un & en
l\'autre côte des mâchoires, qu\'autant
qi^\'il efl nécefTaire d\'éloigner, ou d\'ap-
procher la demie rouë du crochet, à
proportion que la dent qu\'on veut ôter
ell éloignée des incifives , ôz. celles-ci
des molaires.
Pour affermir la branche contre le
corps de cet inflrument, on éloigne le
crochet de la demie rouë, Se on met
entre la branche & la feuillure, ou en-
taille , un petit morceau de papier rou-
lé : Si la branche s\'en écartoit, on l\'y
arrêteroit avec un petit lacet, dont on
entoureroit l\'inflrument.
Les dernières raolaires de la mâchoi-
re inférieure font quelquefois très dif-
ficiles à ôter, à caufe de leur éloigne-
ment, 6c de l\'épaiffeur de l\'os en cet
endroit : Il y a même des cas, oîi il
efl impofTible d\'en venir à bout avec
le pélican ; furtout lorfque le nombre
de trente-deux dents efl complet, à
caufe du peu de prife que le crochet
du pélican trouve quelquefois fur la
couronne de ces fortes de dents. Lorf-
qu\'elles percent, fouvent il arrive des
accidens fi fâcheux, qu\'on efl obligé
de les ôter de quelque manière que ce
foit.
Piiij
-ocr page 206-17^ ie Chirurgien
Il y a de grofTes molaires, qui font
encore très-difficiles à tirer, lorfiqu\'el-
les ont plufieurs racines, 5c qu\'elles
lontadhérentes, écartées, ou barrées.
Quand elles font écartées , elles rom-
pent, ou dilatent l\'alvéole,- parce que
le colet de la dent eft plus menu que
le corps, &que leurs racines font trop
écartées les unes des autres par leur
extrémité.
^ Pour remédier à lafradure de l\'al-
véole, lorfqu\'on a tiré une pareille dent,
il faut preflèr les gencives avec le pou-
ce & le doigt indicateur : On rappro-
che ainfi les parties qui font divifées ,
ou rompuès, lefquelles fe rétablifi^ent
bientôt d\'elles-mêmes, les fibres de cet
os étant peu ferrées.
S\'il arrive que quelques portions des
parois offeux de l\'alvéole, foient écar-
tez ou ayent foufîert un déplacement
total, on doit abfolument ôter ces por-
tions d\'alvéoles, parce qu\'elles ne peu-
vent pas fe réunir. En ce cas, il faut les
regarder comme un corps étranger 6c
jmfible. Quant aux pièces olfeufes, qui
font encore attachées par quelqu\'une
de leurs parties, il faut les rétablir dans
leur heu naturel avec une fonde , ou
avec quelqu\'autre inftrument convéna-
Dentiste. 177-
P^e , qu\'on introduit pour cet effet
dans l\'alvéole. Après avoir rétabli les
alvéoles , on comprime les gencives
fuffifamment pour les rapprocher.
_ Les dents, dont les racines font bar-
dées , Font plus dangéreufes à ôter, que
celles qui font écartées ; parce que cet-
te fubftance fpongieufe de laquelle nous
^Vons parlé ailleurs, le trouvant ren-
fermée dans l\'efpace de leurs racines,
ii eft impoffible de les tirer, fans em-
porter cette portion fpongieufe , ou
fans rompre les racines de la dent qu\'on
Veut ôter : Voilà ce qui a donné occa-
fion à l\'erreur du peuple, qui croit,
que ces fortes de dents ont une barre,
qui prend de l\'une des racines à l\'au-
tre.
Si les dents qui ont leurs racines cro-
chues , emportent, ou écartent certai-
nes portions de l\'alvéole , cela n\'arrive
que parce que les dents ont plus de
force, que la portion de l\'os qui s\'op-
pofe à leur fortie : Si au contraire les
dents font plus foibles que les alvéoles,
elles fe caffent, & leurs racines reftent
dans les cavitez de l\'alvéole ovi elles
font enchaffées.
Ce ne font pas feulement les dents
barrées, qui font difficiles à ôter, il J
178 iE CHI RURGf Et^
en a de figurées par leur racine , ^
de recourbées en divers fens, de ma-
nière qu\'ii n\'eft pas poffible de les ôter,
fans s\'expofer aux mêmes inconvé-
niens, quelque parfait que foit finf-
trumenc dont on fe fert, & quelque
précaution que prenne le Dentifte le
plus adroit.
Il y a des dents adhérentes aux al\'
véoles , & avec les parois defquels
elles fe trouvent confondues, ôc inti-
mement unies. Ces dents ne peuvent
être ôtées, qu\'une portion de l\'os ma-
xillaire, 6c même de la cloifon des al-
véoles , ne les fuive, à moins aue la
dent ne fe caffe. Ce qu\'il y a de plus
fâcheux en cela, c\'eft qu\'avant que
d\'opérer on ne peut nullement diftin-
guer cette fâcheufe difpofition, 6c que
d\'ailleurs , quand on la reconnoîtroit,
on n\'en tireroit aucun autre avantage,
que celui de faire un pronoftic défa-
vantageux au fujet, 6c capable de l\'in-
timider. On ne peut dans un cas fem-
biable fe mettre à couvert de la vio-
lence que l\'on a été obligé de faire
malgré foi, qu\'en faifant connoître à
Ja perfonne à qui on a tiré de pareilles
dents, qu\'il n\'a pas été poffible deles
lui ôter autrement, lui faifant com-
Dentiste. 179
Fendre que ce ne font que les circon-
tances fâcheufes qui rendent ces fortes
y opérations laborieufes & fujettes àcet
Pour ôter avec le pélican les raci-
les dents molaires & canines
côté droit de la mâchoire inférieure,
^^ fait afleoir le fujet fur une chaife
baffe : Enfuite le Dentifte fe met der-
^\'ere, & ii appuie la tête du fujet contre
^a poitrine pour l\'affermir : Il Jporte le
doigt indicateur de la main gauche
fur la furface extérieure des dents de
cette mâchoire, le doigt du milieu fur
ie menton , l\'annulaire, & l\'auriculai-
re deffous, entre la fymphife Ôc l\'an-
gle droit inférieur de la mâchoire in-
férieure tient l\'inftrument de la
main droite : II pofe fa demie rouë fur
la gencive & les dents les plus proches
des racines, ou de la dent qu\'il veut
ôter. Après cela, il pofe le crochet du
pélican fur la partie moyenne de la fur-
face intérieure de la dent qu\'il doit
enlever, ou il le defcend plus bas. S\'il
n\'y a point de prife pour affermir ce
crochet dans cet endroit, Ôc aider fon
aftion , le Dentifte pofe le pouce de
la main gauche deffus, & le doigt in-
dicateur à côté, ou bien il fait fervir
tSo LECHIRUlKÎIÉN\'
îe doigc indicateur à abaiffer lalevré,
& tirant & élevant le tout un peu de
droit à gauche, il fait fortir ainfi les
racines, ou la dent de l\'alvéole. Les
dents femblables du côté gauche de
cette mâchoire, feront tirées de mê-
me , en tenant l\'inftrument de la main
gauche, faifant agir la main droite de
la même manière que l\'on a fait agir la
gauche de l\'autre côté.
Pour ôter les incifives de cette mâ-
choire, le Dentifte doit être placé de-
vant le fujet, tenant l\'inftrument de fa
main droite, ou de fa main gauche, s\'il
eft néceftàire. Enfuite il pofe le crochet
Se la demie rouë du pélican, comme
il vient d\'être dit, tenant les dents voi-
fines avec le doigt indicateur & le pou-
ce de la main oppofée à celle qui tient
l\'inftrument, pour aifujettir la mâchoi-
re dans les mouvemens qu\'il faut faire
pour ôter la dent.
A l\'égard des racines, ou des cani-
np & molaires du côté droit, ou du
côté gauche de la mâchoire fupérieure,
le manuel eft le même que pour celles
de l\'inférieure; parce qu\'il faut du côté
droit, ou du côté gauche, tenir l\'inftru-
ment cle la main du même côté que fe
trouve la racine, ou la dent qui doit être
Dentiste. i8r
, & porter le pouce de la main
oppofée à celle qui tient l\'inftrument,
fur la partie inférieure de la furface ex-
térieure du crochet : Le doigt indica-
teur fe pofe également fur la furface
extérieure, mais au-deffus du crochet,
^fin que ces deux doigts conduifent &
pouflènt le crochet dans fon adion.
Lorfque les dents qu\'on veut ôter, ne
font pas des plus éloignées, on affermit
îe menton avec les autres doigts; au
lieu que quand elles le font, on ne
peut porter que le pouce, fur la partie
inférieure du crochet.
Si l\'on veut ôter les incifives de la
mâchoire fupérieure, le fujet,étant af-
fis fur une chaife baffe, le Dentifte efl:
fitué derrière lui, & affermit fa tête,
comme il a été dit. Pour ôter celles
du côté droit, il tient l\'inftrument de
fa main droite , appuyant le pouce &
l\'indicateur de fa main gauche fur le
crochet, pour faciliter la fortie 4e la
dent ; le refte des doigts de cette main
portant deflxis ôc deflous le menton ,
pour l\'affujettir. Lorfqu\'on veut tirer
les dents du côté gauche, on obferve
les mêmes circonftances, changeant
feulement les fondions de l\'une & d©
l\'autre main.
ib\'2 le Chirurgien-
S\'il arrive qu\'une denc fe caife fous
i\'inftrumenc, il fauc faire cout fon pof-
lible pour ocer ce qui en refte. S\'il y a
en cela crop de difficulcé, il fauc diffé-
rer l\'opéracion, en accendanc que la
difpoficion devienne plus favorable, à
moins qu\'une hémorragie produice par
l\'arcére qui fe crouve coujours dans le
canal de chaque racine d\'une dent, ne
fournilfe trop de fang, & que cecre
hémorragie n\'aie pû écre arrécée par
les moyens indiquez dans la fuite de
ce chapicre, ou à moins que la dou-
leur ne nous y oblige ; parce qu\'avec
le cems ces racines le découvrenc de
deffous les chairs en fe décachant peu
à peu de l\'os de l\'alvéole qui les com-
prime; ce qui fait qu\'elles font alors -
plus aifées à ôccr, <5c que le déchire-
ment n\'eft pas fi confidérable.
S\'il y avoic des fecrets pour tirer ies
dents avec autant de facilité, que les
Opérateurs des carrefours & places pu-
bliques , tâchent de le perluader au
peuple, je conviens qu\'on ne pourroit
aflez les payer, puifqu\'on épargneroic
beaucoup de douleur à ceux qui ont le
malheur d\'être attaquez du mal de
dencs, & d\'en être violemment tour-
mentez ; La connoiflànce que j\'ai des
, Dentiste. 183
dents (5c des maladies qui les affligent j,
îïi a toujours fait croire, que ces fortes
de gens n\'avoient qu\'une méthode pro-
pre à fafciner les yeux du public: La
peine que j\'ai prife, pour tâcher de dé-
couvrir le myrtére de ces affronteurs,
^^ a éclairci 6c mis entièrement au fait
deleurfupercherie : Toute leur adrelfe
confifte à gagner quelques pauvres
^^alheureux, qui fe fourrent parmi la
Populace attentive au récit des pro-
^plîes de l\'impofteur empirique : Les
feints malades à gages, fe préfentent
a divers tems, & le prétendu Opéra-
^^nr, qui tient dans fa main une dent
^oute prête envéloppée dans une mem-
brane très-fine avec du fang de pou-
let, ou d\'un autre animal, introduit
la main dans la bouche du feint malade,
& y laiflTe la dent qu\'il tenoit cachée :
Après quoi il n\'a qu\'à toucher, ou fai-
femblant de toucher la dent aveç
poudre , ou une paille, ou avec
^a pointe de fon èpée: Il n\'a même ,
^\'il veut, qu\'à fonner une clochette à
^^oreille du prétendu patient, qui écra-
se pendant ce tems là ce qu\'on lui a
^is dans la bouche : On le voit aufii-
\'^ot cracher du fang 6c une dent enfan-
glantée, qui n\'eft pourtant que la denc
i-E Chirurgien
que l\'impofteur, ou Je fuppofé maladt?
avoit introduite dans fa bouche. Si
dans Ja foule quelqu\'un trompé par co
ftratagême, fe préfente pour fe faire
tirer une dent, la poudre , la paille,
&c. n\'étant plus de mife, l\'Opérateur
ambulant trouvera bien vite une dé-
faite : Il ne manquera pas de fuppofer,
que la fluxion eft trop forte; qu\'il faiiC
patienter encore quelques jours , oU
bien que cette dent eft une dent œil-
lere, qu\'il ne jfauc point tirer j parce
que ces fortes de dents, &c. font, com-
me ces Empiriques le prétendent, re-
latives à l\'oeil, qui feroit, difent-ils,
bientôt perdu, fi on les ôtoit. Si ces
affronteurs avoient bien appris la par-
tie de la Chirurgie qu\'ils aviliifent par
une impudente pratique ôc une igno-
rance groffiére ; s\'ils avoient étudié 1>
natomie, ils auroient connu, que les
nerfs qui vont aux canines, fortent de
lamémefource, que ceux des autres
dents , & que l\'œil n\'a pas plus de
communication avec les dents qu\'ils
appellent œillères , qu\'avec les au-
tres.
Il y a autant de dents œillères pouf
ces prétendus Dentiftes, qu\'il y a de
dents dans k bouche; car pour pea
qu\'ils
-ocr page 215-dentiste. 185
qu\'ils en rencontrent qui leur paroiffent
difficiles à ôter, ils rengainent bien vite
leur épée, avec la pointe de laquelle ils
fe vantoient de les ôter, & remettent
^mfi dans le fourreau tous les coups
^droits , dont ils font parade dans les
ï^rovinces, & à Paris fur le Pont-neuf,
théâtre ordinaire de ces impofteurs ,
qui ayant alarmé les malades par cette
fauffe opinion des dents œillères , les
^flîurent après cela que moyennant une
Certaine fomme, ils ne laiiferont pas
de les guérir, & qu\'ils ont pour leur
tnal, un remède immanquable, dont
ils poifédent eux-feuls le fecret : Les
malades qui ont la foibleife de les croi-
re , fe trouvent à la fin les dupes de leur
pratique téméraire, auffi-bien que de
eur mauvaife théorie.
Afin de détromper le vulgaire au fu-
jet des dents œillères, je me fens obli-
gé d\'avertir que j\'en ai tiré un grand
nombre, fans qu\'il foit arrivé aucuns
des accidens dont on fe lailfe ordinai-
rement intimider, même fans m\'être
apperçu, qu\'il arrive plus d\'accidens à
ces fortes de dents-là, qu\'aux autres.
Les Praticiens & les Auteurs de bonne
foi ont obfervé la même chofe.
Pour éviter la fraÛure de l\'alvéole ,
Tome II. Q
ir^
isiiî ie Chi r uhg ieîî
dans le cas où les dents onc leurs ra^
cines longues & adhérentes, il fauc les
ébranler feulemenc avec le pélican; ce
qui fe faic comme fi l\'on vouloic les
ôcer. Lorfqu\'on a ébranlé une denc à
la mâchoire fupérieure, on achève ,
fans fortir de fa place, l\'opération avec
le davier. Si le davier ne convient
pas, on paffe devanc le fujet, & on
a recours aux pincettes droites, pour
tirer la denc de hauc en bas.
Sir \'on a ébranlé quelque denc à la
mâchoire inférieure avec le pélican
dans le deffein de l\'ôcer, après l\'avoir
ébranlée, on l\'ôce avec le davier, en
la ciranc de bas en hauc. Si les incifives
ne peuvent fe tirer avec cec inftrument,
il fauc pafier du côcé gauche de la per-
fonne, & porcer le bras droit par-def-
fus fa tête, pour tirer la dent avec les
pincecces droites.
On ne doic pas ignorer que les dents,
après avoir été ôtées de leurs alvéoles,
peuvent reprendre, étant remifes fuf
le champ dans leur place, quand mê-
me elles feroienc cariées ; pourvû qu\'el-
les le foient légèrement, & qu\'on ait
la précaution, après qu\'elles féronc de
nouveau unies à falvèole, d\'en ôter
pute la carie, <5c de les plomber : Elles
Dentiste. 187
pourroient même, en cas de befoin ,
^^te transférées d\'une bouche dans une
autre, Se y reprendre avec la même fa-
cilité que celles qui font faines. Dans
ces fortes de tranfports de dents, on
doit toujours préférer la dent parfaite-
\'ïient faine.
Ï1 ne faut pas que l\'on regarde corn-
as une fable le tranfport d\'une dent
^vec fuccès d\'une bouche dans une au-
\'^^e, non-feulement parce qu\'il y a d\'an-
ciens Auteurs qui le propofent, tel
^^\' Ambroife Paré & plufieurs autres ;
^ais encore parce qu\'on voit par des
expériences journalières, que des dents
\'^ranfplantées d\'un alvéole dans l\'al-
véole d\'une bouche difference, fe font
confervées plufieurs années fermes &
Iblides^ fans recevoir aucune altéra-
tion , ôc fervent à toutes les fondions
aufquelles les dents font propres ; juf-
qnss ià qu\'il s\'en efl vû réfifter à la vio-
lence du mercure après la falivation ,
tandis que leurs voifines en étoient
ébranlées, quoique naturelles. A plus
forte raifon les dents remifes dans leurs
alvéoles naturels doivent tenir ôc du-
rer longtems ; à moins que quelque ac-
cident ne les attaque, de même qu\'il
pourroit attaquer les dents les plus fai-
I 88 IE C H latf R G IE N
nés, Se qui n\'ont jamais été déplacées?
c\'efi: pourquoi il ne faut point négli-
ger, lorfque la dent n\'eft point trop
gâtée, de la remettre dans fon alvéo-
le , lorfqu\'on l\'a ôtée par méprife, ou
que la violence de la douleur nous y
a obligé ; puifque l\'on peut par là gué-
rir le malade, & lui rendre fa dent.
Cette opération réuffit fort bien aiîx
incifives Se aux canines, Se bien fou-
vent aux petites molaires, lorfqu\'il n\'y
a pas trop d\'écartement.
Elle a réuffi tant de fois, que je fuis
étonné, qu\'il y ait encore aujourd\'hui
des Auteurs & des. Praticiens qui la
prétendent impoffible : On peut voir
au chapitre 30. du Tome premier quel
eft le fuccès que j\'ai eu dans d^ fem-
blables opérations : Ce qui fe trouve
fort oppofé au fentiment du célèbre
M. Dionis. Cet Auteur fuit en cela l\'o-
pinion de M. Verducf^) qui tient que
de tels faits font apocriphes, & qu\'il
n\'eft pas poffible de rafermir dans les
alvéoles les dents remifes &tranfplan-
tées. Je fuis d\'autant plus furpris que
ces deux Auteurs fe récrient de la for-
(a)Iîétoh Maître Chirurgîftl à Pam ,
célébré Amtomifte . Se Aiitctu- de pluiieurs
liViCS de Chirurgie.
te - „ ® N t I s T Ë. i2<)
a l\'occafion d\'une dent que M.
Ig^^^line ( a ) avoic ôtée & remife fur
Co ft avec fuccès, que ce fait éfoit
çWtant, rapporté & vérifié par M.
fnieline. Le cas étant devenu afiê:2
^^miiiun, j\'efpére qu\'à l\'avenir on n\'au-
P^s de peine à le croire,
di • ^ dents qu\'on remplace pour l\'or-
^naire, font les incifives, les canines
for ^^ P^\'-itcs molaires ; parce que ce
celles qui fervent le plus à la p"ro-
,\'Relation & à l\'ornement de la bou*
Il eft important d\'obferver pour
Qj réuftir , que la perfonne à qui
^^ rait cette opération , foit d\'une bon-
ftnté i que l\'alvéole Se les gencives
lefquelles on veut remettre une
J n\'ayent point tropfouifert de dé-
\'\'^ement dans l\'extradion de la de»t
^I^\'on doit remplacera que la perfonne
^^ foit pas d\'un âge trop avancé, &
^Ue les gencives & l\'alvéole ne foient
trop affaifiees.
Outre ces circonftances, il faut en-
_ ore que étrangère que l\'on
eut tranfplanter d\'une bouche dans
\'le autre, foit de la même efpéce &
P\'^oportionnée à celle qui eft gâtée.
Cékbrl De nChirurgien à Paris, &
-ocr page 220-îpo zeChirfrgien
qu\'on veut ôter & remplacer. Cett^\'
proportion doit être plus exade entf^
îa racine & l\'alvéole qui doit la recS\'
voir, qu\'au refte de la dent. En un
mot il faut que les proportions de cs^
deux parties foient alfez juftes, po^i
que les liqueurs & le fuc nourricier qiJl
doivent s\'y porter, les puiiïent unit >
les fortifier & les rendre auffi folid^®
qu\'il arrive ordinairement aux denc^
que l\'on a ôtées ôc remifes fur le chaPp
dans leur même alvéole.
Si l\'on veut tranfplanter une inciU\'
ve, ou une canine d\'une bouche daof
une autre ; il faut que la perfonne ^
qui on veut mettre la dent étrangère»
ait encore dans fa bouche la dent o\'-î
îa racine de la dent pareille, nonfe^\'
lement pour pouvoir confidérer la pl^\'
ce, mais aufîî la groffeur, la longueuf
Sc la figure du corps de la dent qu\'oi^
veut fubftituer ; ce qu\'on doit obfervef
autant qu\'il eft poffible : En ce cas o^
commence par tirer la dent, qui dd^
remplacer celle dont il s\'agit ; car
l\'on ôtoit l\'autre auparavant, le faî\'^
fe coaguleroit dans fon alvéole ; ce
pourroit par la fuite empêcher l\'unio^,
delà dent qu\'on y veut introduire :
pourtant après avoir ôté la dent qui doî^
A Dentiste. 191
""e feiïiplacée, celle qu\'on a tirée la
t rcttiiére ne fe trouvoit pas propre, &
il falût en tirer une autre, il fau-
te ^\'k ^^ ^^^ ^^^^ faulfe ten-
, ^barbée le fang qui fe feroit coagu-
j <^ans l\'alvéole, où l\'on veut replacer
dent. On ôte ces dents avec pré-
aution, crainte decalfer l\'une ou l\'au-
c\'eft pourquoi il ne faut point ti-
, tout d\'un coup celles qu\'on doute
^\'■\'^e adhérentes ; mais il faut ies tirer
peu-à-peu : Lorfqu\'elles font fuffifam-
•^ent ébranlées avec le pélican , on
^neve de les tirer avec es pincettes
""oites , ou avec le davier. Pour mieux
\'îienager la gencive de la mauvaife
^^t, ou racine que l\'on veut ôter &
J^emplacer, il faut auparavant déchauf
la dent, ou la racine avec un dé-
^naulToir bien tranchant.
La dent qui doit faire place à celle
^^on a deflein de remettre, ne doit
^tre ôtée que dans l\'inftant qu\'on veut
a remplacer. Lorfque la dent, qui a
ôtée la première, eft mife dans fa
P , on l\'affujettit aux dents voifines
^vec le f5j pendant douze à quinze
> & même plus s\'il eft néceflaire.
^ant que de tirer ces fortes de dents,
en mefurer & compafler ies
ï9i leChiruïigiién
proportions autant quil eft poflîble;
& fi la dent que l\'on veut remettre,
fe trouvoit trop large, ou trop longue,
on peut en diminuer le corps avec
lime avarit que de la tirer & de la re-
mettre.
Il y a une autre manière de remet-
tre des dents humaines, ou naturelles,
que je n\'ai encore vû pratiquer que par
Un Dentifte de Province, dont j\'igno-
re le nom. Cette manière eft fingu-
liére , ôc pourroit bien être bonne,
furtout quand les perfonnes font en-
core jeunes Se d\'une parfaite fanté,
que leâ alvéoles & les gencives ne font
point trop alfaiîTées, Se que la racine
de la dent qu\'on veut ôter, eft alfeZ
longue, pour que celle qu\'on lui fera
fuccéder fe trouve logée Se établie de
façon à durer longtems.
Si quelqu\'un a une dent incllive, oU
une canine qui foit cariée jufqu\'aU
point d\'être noire, douloureufe , <S£
même rompuë , Se que l\'on veuille s\'en
défaire, il faut l\'ôter avec toutes les
précautions néceftaires, pour que l3
gencive, ni l\'alvéole n\'en foient point
trop intérelfez, c\'eft-à-dire, qu\'il n\'y
ait point trop de déchirement à ces
deux parties, Enfuite on choifira un^
pareille
-ocr page 223-Dentiste. ip^
pareille dent humaine: Il eft indiffè-
rent qu elle foit ou récemment, ou de-
puis longtems tirée. On l\'ajuftera de
ïïianiére qu\'elle foit proportionnée en
^ous fens, autant qu\'il fera: poffible, à
^elle qu\'on veut remplacer : On y fera
des coches, bu de petites entailles ,
^environ une bonne ligne de largeur
p d^une demie ligne de profondeur,
trois ou quatre endroits de fa raci-
ne: Cela fait , on introduira cette
pent dans l\'alvéole oii étoit la mauvai-
! ƒ le y fera alfujettie au moyen d\'un
de foie, dont on fera plufieurs tours
J^ifculaires & croifez fur cette dent &
i^r celles qui lui font voifines en paf-
lant & repartant le fil dans leurs in-
^rvales, fans néanmoins que les gen-
^ves en foient trop incommodées :
-^près que cette dent aura été ainfi
Placée, & qu\'elle fera reftée en cet
^tac pendant vingt-cinq , ou trente
prs, on ôtéra le fil de foie, & elle
^ trouvera rafermie dans l\'alvéole, qui
^®rranc de tous cotez la racine de cet-
^\'^ent, aura pu poulfer des accroilfe-
dans les coches , ou entailles
«n y aura faites. C\'eft ainfi que cec-
fifte pourra refter incruftée «Sc fub-
^ pendant un tems confidérable,
II. ^
s94 le Chirurgien
Pour en augmenter la ftabilité Se la
durée, on peut, ayant que de la met-
tre en place, la percer d\'une de fes
parties latérales à l\'autre, en y faifant
deux petits trous de chaque côté très-
près de la gencive, pour donner palfa-
ge à un fil d\'or d\'une groifeur conve-
nable qu\'on introduira dans l\'interval-
le d\'une ou de deux dents voifines ,
où il fera affujetti arrêté, en le tor-
dant par les deux bouts, qu\'on pren-
dra enfemble avec les pincettes à hor-
loger. Ce dernier confeil que je don-
ne , me paroît plus sûr que tout le re-
fte, & je fuis très convaincu que la
dent tiendra beaucoup mieux par le
moyen que je propofe.
Après avoir tiré une dent, ou une
racine, fes vaiflèaux fanguins, ou ceuX
de l\'alvéole fournifliènt quelquefois une
hémorragie qui, quoique petite en ap-
parence , ne laifïè pas fouvent d\'être de
durée , d\'effrayer le malade & les af-
fiftans, Se d\'embaraflêr le Dentifte,
s\'il ne fçait pas y remédier.
Si l\'hémorragie eft produite par
ïupture des racines, en voulant ôter U
dent, Se qu\'on foit afliiré qu\'elle vienne
du rameau d\'artère, qui portoit aupa-
yavsint la nourriture à h dent, il fauc
, Dentiste. tqç
examiner d\'où le fang fore, Omettra
Ji^rle vaifîeaule ftipdque, ou le cau-
ere adluel : Quand on ne voit point
extrémité du vailTeau, il faut nécelTai.
rement ôter les racines de la dent, fans
quoi Phémorragie fubfifteroic toujours,
-\'-es Itiptiques, qu\'on employe pour i\'u-
j?eôcpour l\'autre de ces hémorragies,
lont, ou l\'eau alumineufe, l\'eau ftipti-
9ue de Rabel, ou celles dont voici les
^^^Pofitions, & qui ne font pas moins
Prenez du vitriol d\'Angleterre, ou
^e la couperofe la plus verte, une livre,
^ de l\'eau-de-vie une pinte : Mettez le
^^triol dans un grand creufet, ou pot
^e terre, couvert d\'un tuileau, ou à
défaut dans un plat de terre un
peu grand ôc non verni, couvert d\'un
^utre plat de la même grandeur : En-
mettez le vaifleau dans un feu de
Oüe recouvert de charbon allumé : En-
^^etenez le feu pendant cinqà fix heu-
s, afin que le vitriol fe déflegme, &
" deviennerouge comme du fang:
^.Çes quoi retirez-le du feu pour le
^ailler refroidir Ôc le mettre en pou-
„II • pette poudre fera mife dans uti
Ö and njatras, ôc par-deflîis on verfe-
^eau-de-vie, laquelle ne doit aller
Rii
-ocr page 226-Jfë LE c-hirurgiefc
qu\'à la moitié du matras à caufe de Iâ
fermentation de ces drogues : Le ma-
tras étant bien bouché, on le met pen-
dant vingt-quatre heures fur les cen-
dres chaudes, qui feront pour cet effet;
dans un grand plat, que l\'on mettra
fur un fourneau, ou réchaut garni de
feu capable d\'entretenir une chaleur
douce ôc tempérée : On aura foin de
remuer de tems en tems le matras, ôc
lorfqu\'on le retirera, on le laiffera re-
pofer, pour verfer la liqueur à clair
dans des bouteilles, qu\'on tiendra bien
bouchées. Pour fe fervir de cette liqueur
on en imbibe plufieurs petits tampons
de charpie, qu\'on met les uns fur les au-
tres dans la cavité qui fournit le fang,
êc l\'on applique par-deflus un pluma-
ceau imbibé. Si l\'alvéole & les genci-
ves ont fouffert du déchirement, on
affermit le tout pendant un quart d\'heu-
re avec le doigt indicateur 6c avec le
pouce, ôc on preflè les deux cotez de
îa gencive. Lorfque ces parties n\'onc
point été déchirées, ni écartées, on
met fur le plumaceau une ou deux pe-
tites compreffes ; afin que le malade
venant à fermer fa bouche, le tout foit
comprimé par les dents de la mâchoire
oppolee, ou par la gencive, s\'il ne fe
D E N t ï s t Ë. igy
"ouve pas de dents vis-à-vis.
Quand rtiémorragie eft grande ,
^pres avoir imbibé ces bourdonner s de
liqueur, on les roule dans de la pou-
dre d\'éponge brûlée , & on les laifte
dans la cavité de l\'alvéole jufqu\'à ce
Çlu\'ils tombent d\'eux-mêmes. Le ma-
lade ne doit manger que quelques heu\'
après l\'application de ce remède ,
^ il ne doit rien faire qui foit capable
de l\'émouvoir, ou de l\'échauffer.
J\'ai toujours préféré ce ft\'iptique à
tout autre ; parce qu\'il fait ordinaire-
ment Ibn effet dans une feule applica-
tion. On peut cependant fe fervir avec
beaucoup d\'utilité de celui que M.. Lé-
^pry donne dans fon Cours de Chy-
^^\'e, page 504,. dont voici la.compo-
"cion..
Prenez du colcothar, ou vitriol rou-
Se, qui refte daiis la cornue après qu\'on
a tiré l\'efprit ôc l\'huile, cinq drag-
l\'alun de Rome & du fucre
c^ndi, de chacun demie once ; de l\'u-
l^\'ne d\'une jeune perfonne, & de l\'eau
fofe, de chacun quatre onces ; de
^eau de plantain feize onces. Agitez
tout enfemble longtems dans un
^lortier ; puis renverfez ce mélange
une bouteille: Il faudra verfer par
Riij
198^ xe Chirurgien
inclination la liqueur, quand on vou-
dra sen fervir.
En certains cas, qui à la vérité ne
fonc pas ordinaires, l\'hémorragie eft
occafionnée , ou par l\'extradion de
quelque dent, dont le volume , ou
donc l\'écartement des racines eft fort
grand, ou parce que les alvéoles font
adhérentes aux racines des dents à un
tel point que la dent & l\'alvéole ne font
plus qu\'un même corps : Alors il fefait
des éclats, ou des déperditions de fub-
ftance , non-feulement de l\'alvéole,
mais encore de la
gencive ; ce qui peut
occafionner des hémorragies prefque
infurmontables ; parce que la diftribu-
tion des vaifleaux varie fouvent dans
le corps de l\'homme. On en a.vû mou-
rir par de fembiables accidens ; c\'eft
pourquoi il eft bon de fçavoir tous les
moyens qui peuvent fervir à y remé-
dier , & les caufes qui ont rendu quel-
quefois inutiles les applications des af-
tringens, des ftiptiques, du boucon de
vicriol, Se même du caucére aéluel Sc
pocenciel. L\'inutilité de tous ces re-
mèdes dépend du défaut de compref-
fion, ou de ce qu\'elle n\'eft pas alfez
longtems continuée : ces fortes de re-
mèdes ne pouvant produire que crès-
, dentiste. 199
imparfaitement leur effet, fans le fè-
cours de la comprefïlon ; parce que les
itnpulfions réitérées, qui lé produifent
continuellement dans les artères , à
Sabord des colomnes de fang aduel-
lement déterminées à s\'y porter par cha-
que contradion, qui fe produit dans le
cœur & dans l\'artére même, chalfene
^ expulfent tout ce qui n\'efl pas capa-
l\'ie de leur réfifler. De là vient le peu
d\'effet des fliptiques dans certains cas,
^ la néceffité de la compreffion dans
^\'application de tous les remèdes qu\'on
^let en ufage, pour arrêter les hémor-
ragies. C\'eft pourquoi on ne fçauroit
affez recueillir les obfervations qui ont
du rapport au cas dont nous parlons ,
^i ramaffer trop de circonfiances, pour
mettre en pratique dans les diffé-
rentes occafions qui le préfentent à l\'im-
prévû.
Il furvient (juelquefois des fluxions
aux gencives Se aux jouës, après qu\'on
^ôté une dent; foit que cela vienne
d\'une difpofition qui s\'y rencontroit au-
paravant, foit qûe l\'ébranlement, oa
l\'ècartement de l\'alvéole, qui efl: arrivé
pat la fortie de la dent, l\'ait produite.
faut y remédier , en faifant ufer au
nialade de rafraîchiflTemens convena-
Riiij
-ocr page 230-^oo LE CHIRXJÏIGIÉN
bies, & en le faifanc faigner fi la lîiï-
xion eft grande. D\'ailleurs on aura re-
cours , s\'il eft nécefi-àire, aux topiques
deja propofez en femblables occafions.
Si l\'on obferve régulièrement tous
ies moyens que j\'ai donnez pour la con-
le^vation des dents, on évitera fouvent
d être réduit à la fâcheufe néceftitéde
les detruire. Ce n\'eft qu\'avec regret
que je me détermine à ôter des dems,
non pas par rapport à la violence de
1 operation, qui n\'eft jamais fi confi-
derable , que les douleurs qu\'elles cau-
sent, ni par rapport aux fuites fâcheu-
ies qu! peuvent en arriver ; mais j\'hé-
iite, J, elude & je diffère à les ôter par
le grand cas que j\'en fais, & à caufe
de 1 importance de leur ufage. Si cha-
cun avoit les mêmes égards, on con-
krveroit autant de dents, que Ton en
détruit mal-à-propos, & on n\'auroit
pas tant de mépris pour ceux qu\'on ap-
pelle Arracheurs de dents, dont quel-
ques-uns à la vérité ne méritent qu\'un
tel titre, tandis que bien d\'autres mé-
ritent celui de Confervateurs de dents ;
puifquils les confervent, non-feule-
ment autant que les régies de l\'art le
peuvent permettre, mais encore qu\'ils
employent leur génie, en imitant la
Dentiste. 20Î
îJature, â réparer les défauts qui ref-
tent à une bouche, lorfque l\'ouvrage
de cette même nature vient à manqueT.
On ne fçauroit refufer à ces derniers le
titre de Chirurgiens Deïitiftes ; puif-
qu\'ils pratiquent exadement dans tou-
te fon étendue une partie de la Chi-
rurgie, qui certainement n\'eft qu\'efti-
îtiable par elle-même, & qui n\'a jamais
pû devenir méprifable que par l\'abus
qu\'en ont fait certaines gens qui s\'en
font emparez, qui l\'ont pratiquée fans
jamais avoir acquis les connoifTances
nécelfaires & fuffifantes, & qui ont
trompé & rebuté le Public. De-là il
eft arrivé que le vulgaire qui n\'eft pas
toujours capable de faire une jufte efti-
ination du mérite, a confondu l\'hom-
me de bonne foi avec le fourbe , l\'ex-
périmenté avec l\'ignorant, & qu\'en-
fin on a méprifé le Dentifte & fa pro-
feftion, qui fans de tels inconvélLiiens
auroit toujours été confidérée autant
que plufieurs autres parties de la Chi-
rurgie , qui ne font ni plus utiles, ni
plus importances à la confervation de
l\'homme.
JiQZ^ IE C H IR If R G I E
Explication de la Flanche XXh
qui contient les figures du levief
& du corps du pélican qui feY".
vent à ôter les Dents.
La Figure I. repréfente l\'inflramenc
nommé levier , vû latéralement
dans toute fon étenduë.
A. La tige.
B. La goutiére fituée à l\'ex-
trêmité antérieure de cette même ti-
ge.
C. C. La vis de cette tige.
D. Son manche.
E. Un écrou roulant fur la vis
de cette tige.
F. Sa branché.
G. Son crochet recourbé 8c
muni de deux petites dents formées au
moyen d\'une goutiére.
H.- La vis fur laquelle ell: mon-
té le crochet.
La Figure, IL repréfente le corps du
pélican détaché de fes branches & con-
tigu aux deux demies rouës, vû par fa
furface fupérieure dans toute fon éten-
duë.
PlancJxe 2.3.
-ocr page 235-Dentiste. 205
I. Le centre, ou fa partie la
plus étenduë en largeur, & la plus con-
véxe.
K. K. L\'entaille.
L. Le trou qui doit recevois
l\'effieu. . ,
M. L\'engrainure pratiquée
dans l\'entaille qui fert à loger une gou-
pille qui aifermit l\'eirieu.
N. N. N. La circonférence arron-
die de l\'entaille.
O. O. Chaque demie rouë garnie
d\'un linge. .
icg^
P. P. Le lien qui alfujettit le
linge qui enveloppe chaque demie
rouë.
Explication de la Planche XXIL
qui contient la figure de plufteurs
pièces du nouveau pélican ^ dé-
montées & féparées les unes des
autres.
La Figure ƒ. repréfente une pièce
nommée effieu, laquelle doit être
engagée dans le corps du pélican en
manière d\'axe, fes deux extrêmitez
Servant de pivot, cette pièce vûë de
LE CHIRURGISÎT
façon qu\'on apperçoic diftindefuenf
fon trou, fon engrainure & toutes fes
parties.
A. La partie la plus faillante
de cet effieu.
B. Le petit trou qui reçoit là
goupille qui fert à l\'affermir.
C. C. Les deux extrêmitez de
cet efîieu faifant fondion de pivot.
D. D. La rainure recevant le cro-
chet en fera cheval, lorfque les bran-
ches font montées.
^Za Figure II. repréfente une gou-
pille qui alîujettit l\'effieu dans fa fitua-
tion.
La Figure IIL repréfente îa branche
dupéhcan, recourbée de droit à gau-
che , vûë par fa furface fupérieure &
par l\'une de fes furface\'s latérales.
^ E. La partie droite (Se la plus
étendue de cette branche.
F. La première recourbure.
G. La deuxième recourbure.
H- La troifiéme recourbure.
LL Les dents, la goutiére &
les dentelures de ia face interne de la
recourbure qui forme le crochet.
K. Un petit écrou fitué à la
furface fupérieure de la branche.
L. La partie annulaire de la
D e n t i s t E. ^05
^tanche qui fert à l\'aifujettir & à tour-
iier autour du pivot de l\'efîieu.
La, Figure IF. repréfente la branche
^U pélican, recourbée de gauche â
droit, 6c ne différant de la première
dans aucune de fes parties, hors qu\'elle
a fes courbures tournées de gauche à
droit, à la différence de la première,
qui les a tournées de droit à gauche.
Les Figures V. & FI. repréfentent
deux crochets en fer à cheval fembia-
bles entr\'eux.
Les Figures VII. & FUI. repréfen^
tent les vis qui fervent à attacher cha-
que crochet en fer à cheval fur chaque
branche, lefquels crochets étant ainfi
montez, affujettiffent chaque branche
avec le pivot de i\'eifieu.
—\'
ie Chirurgien
Explication de la Flanche XXlH\'
qui contient la figure d\'un pélican
fimple compofé d^une feule bran-
che retournée de droit à gauche >
l\'extrémité oppofée à la demie
roué qui fert de manche , "vû
antérieurement dans toute fon
étendue*
A. Repréfente la partie moyenne
& antérieure du corps du péli-
can fimple.
B. Sa demie rouë.
C. Son manche.
D. Sa branche montée & logée
dans l\'entaille, alfujettie par le cro- ■
chet en fer à cheval, avec le pivot de
reffieu.
Dentiste. .207
Explication de îa Planche XXIF>
qui contient la figure d\'un pélican
à deux branches tournées en dif-
férens fens f vû dans toute fon
étendue\',
A. Repréfente le corps de ce pé-
lican,
B. La demie rouë tournée de droit
® gauche.
C. La demie rouë tournée de gau-
che à droit.
D. Sa branche tournée de droit à
gauche, qui fert au côté droit.
E. Son autre branche tournée de
gauche à droit, qui ferc au côté gau-
che.
■sos ie Chirurgieit
Explication de la Planche XXP"\'
qui contient la figure d\'un pélican
double y lequel fert au cote droit
de la mâchoire inférieure & ^^
coté gauche de la mâchoire fupé"
rieure , compofé de deux bran-
ches , & une plaque de plomb
propre â fervir en cas d\'hémorra-
gie caufée par les Dents. ,
La Figure /. repréfente un pélican
monté de deux branches avec
deux demies rouës tournées de droit
à gauche, vû dans toute fon étenduë.
A. Le corps de ce pélican.
B. B. Ses deux demies rouës.
C. C. Ses deux branches recour-
bées de droit à gauche.
La Figure II. repréfente une pla-
que de plomb propre à contenir & à
alfujettir l\'appareil en cas d\'hémorra-
gie, à l\'occafion de l\'extra^ion des
molaires , particulièrement lorfque
leurs racines trop écartées, ou adhé-
rentes aux alvéoles, caufent un déla-
brement aux alvéoles <Sc aux genci-
?es.
p.
-ocr page 243- -ocr page 244- -ocr page 245-Dentiste. 2o<)
D. La partie de cette plaque
^ui appuie fur la couronne des dents
qui la compriment.
E. E. Les joues de cette plaque
^ui embraflent l\'appareil.
Explication de la Flanche XXFL
qui contient la figure dun pélican
double i qui fert au coté gauche
de la mâchoire inférieure,
au coté droit de la mâchoirefu-
périeure y compofé de deux bran-
ches , vu d\'un feul côté dans
toute fon étendue,
A. Le corps de ce pélican.
B. B. Ses deux demies rouës in-
clinées de gauche à droit.
C. C. Ses deux branches recour-
bées de gauche à droit.
Tome IL S
-ocr page 246-^lô IE Chi ht/r (31 e
Explication de la Flanche XXPH
qui contient des figures de Dents
extraordinaires.
La Figure /. repréfente une gro^S
molaire fupérieure, dont les raci-
nes font au double plus écartées les
unes des autres, que le colet n\'eft lar-
ge. Une dent ainfi conformée, ne peuc
être ôtée fans faire éclater l\'alvéole.
Za Figure IL repréfente une autre
molaire fupérieure, dont les racines
font encore plus écartées les unes des
autres refpedivement à fon colet : Une
dent femblable ne peut être ôtée qu^
l\'alvéole ne fe frafture.
La Figure III. repréfente une der-
nière molaire de la mâchoire inférieure,
dont les racines font recourbées l\'une
lur l\'autre, fe joignant prefque enfem-
ble , étant d\'un plus grand volume que
le corps : Cette difpofition eft caufe
que ces fortes de dents font très diffici-
les à ôter, faiM que l\'alvéole s\'éclate.
La Figure IF. repréfente une grolfe
molaire de la mâchoire inférieure, dont
les racines fe raprochent en fe recour-
bant beaucoup l\'une vers l\'autre, &
K
Dentiste. ^if
font intimenient adhérentes à la doi-
fon mitoyenne de l\'alvéole ; de-là vient
qu\'une dent de cette nature ne peut
être ôtée fans que la cbifon la fuive.
La Figure V. repréfente une grofle
molaire de la mâchoire fupérieure ,
dont les racines font non-feulement
écartées les unes des autres ; mais en-
core intimement adhérentes à la cloi-
fon de l\'alvéole, ne faifant qu\'un mê-
me corps avec elle : On ne peut ôter
ces fortes de dents, fans qu\'une portion
de l\'alvéole ne refte attachée à leurs
racines.
La Figure^ FI. repréfente une grofTe
molaire fupérieure avec une racine re-
courbée en forme d\'arc, fe réunifiant
prefque avec les autres racines vers leur
extrémité & embraflant les cloifons de
l\'alvéole : Ces fortes de dents fracaflent
l\'alvéole quand on les ôte, ou fe caf-
lent elles-mêmes.
La Figure VIL repréfente une autre
gtofle molaire de la mâchoire fupé-
rieure à quatre racines : Il n\'eft pas or-
dinaire que ces dents ayent quatre ra-
cines.
La Figure VIIL repréfente une des
dernières groflTes molaires de la mâ-
choire fupérieure à cinq racines : Il ell
Si]
-ocr page 249-all te chirurgien\'
extraordinaire de voir des dents à cînqf
racines.
La Figure IX. repréfente une petite
molaire de la mâchoire fupérieure à
trois racines recourbées en dehors eiî
forms de crochec <Sc en différens fens :
Une denc fembiable ne peut être ôtée
fans faire éclacer l\'alvéole.
La Figure X. repréfence une dent
canine de la mâchoire inférieure, de
longueur & degrolfeur extraordinaire,
©tée à un jeune homme de vingt ans.
La Figure XI. repréfente une autre
canine de ia mâchoire fupérieure, très-
longue , par rapport à la longueur or-
dinaire de ces de»ts, & dont la racine
eft recourbée.
La Figure Xll. repréfente une cani-
ne de la mâchoire fupérieure à deux
racines : Les canines n\'en ayanc qu\'une,
îi n\'eft pas commun d\'en voir de mê-
mê.
_ La Figure XIIL repréfente une ca-
nine de la mâchoire fupérieure à trois
racines j ce qui eft encore plus rare,
La Figure JT/F. repréfente une pe-
tite molaire de la mâchoire inférieure
à trois racines : ce que fon ne voie que
raremenc.
La Figure XF. repréfente une groffe
-ocr page 250-Dentiste. i Î 5
molaire à trois couronnes ; ce qui eft
très-rare & très-remarquable.
ta Figure XFL repréfente unemo-
laire à deux couronnes, ayant une au-
tfe dent placée dans la voûte de fa ra-
; ce qui eft tout-à-fait rare & fm-
gulier.
La Figure XVII. repréfente une grot
fe molaire de la mâchoire inférieure à
trois grolTes racines ; ce qui n\'eft pas
Commun, les molaires de la mâchoire
inférieure n\'ayant ordinairement que
deux racines,
La Figure XVIII. repréfente une au-
tre groflè molaire de la mâchoire in-
férieure à quatre racines ; ce qui ne fe
^encontre que rarement.
La Figure XIX. repréfente une des
dernières molaires de la mâchoire ïb-
férieure, ayant les racines courbes &
recoquillées : Une dent de cette efpéce
eft difficile à ôter.
La Figure XX. repréfente une autre
dernière molaire de la mâchoire infé-
ï\'ieure, n\'ayant qu\'une racine très-re-
courbée.
La Figure XXL repréfente une des
molaires de la mâchoire inférieure à
^eux racines recourbées en différens
iecs.
214 Chirurgien
Explication de la Planche XXFII^\'
qui contient la figure de la majp
de plomb, du fil d\'or, &, de
deux lames de plomb,
L a Figure /. repréfente une mafl®
de plomb pour frapper fur le man-
che du pouffoir, lorfqu\'on ôte certai-
nes dents, ou chicots de dehors en de-
dans.
A. Partie de fa convéxité.
B. Sa concavité.
La Figure II. repréfente un fil d\'of
d\'une groflTeur affez confidérabie, re-
courbé en ligne fpirale.
La, Figure III. repréfente un autre
fil d\'or moins gros que le précédent.
La Figure IF. repréfente une lanae
de plomb, pour affujettirles dents en
dedans.
La Figure V. repréfente une autre
lame de plomb , pour affujettir les
dents en dehors.
Des Dents artijîement figurées pour
remplacer celles qui manquent,
Lorsqu\'on veut mettre une dent (<î)
artificielle, il faut qu\'elle ait à peu
près la longueur, l\'épaiffeur & la lar-
geur de la dent naturelle, qui en oc-
eupoit la place : Il faut auffi que la
partie, qui en ef^ comme la racine, ou
le talon, foit ajuftée de manière, qu\'el-
le pofe également fur la gencive, qui
recouvre l\'alvéole.
Pour faire des dents artificielles ,
on employe ordinairement des dents
l^umaines , des dents d\'bipopotame,
ou cheval marin , des dents de bœuf,
ïïiême l\'os de fes jambes, les défenfes
de vache marine, 6c le cœur de l\'y-
Voire le plus fin & le plus beau.
Les dents humaines 6c celles de che-
nal marin font à préférer à toute autre
Jatiére ; parce qu\'elles ont leur émail,
y qu\'elles réfiflent davantage à l\'aftion
des corps qui les touchent, 6c que par
conféquent elles durent plus longtems,
C\'») Voyez la Figure u delà Planche 34.
Il6 IE CHIRITRÔtÊI?
& confervenc une couleur beaucoup
plus belle , que tout autre matière,
dont on pourroit fe fervir en pareil
cas.
Les dents de bœuf étant couvertes
de leur émail, peuvent aulfi être pré-
férées à toute autre matière, dans Is
cas où l\'on ne peut avoir des dents hu-
maines afîèz larges & même alfez blaft»
ches, pour remplir la place d\'une au-
tre dent.
Quand on veut mettre une dent hu-
maine à la place d\'une autre dent, il
faut faire enforte que le corps de cette
dent foit bien proportionné à l\'efpa-
ce dans lequel on le veut mettre, 8c a
la couleur des dents voifines. Cela fait,
on lime de fa racine ce qu\'elle a d«
trop, & on remplit de plomb fa ca-
vité.
Quand cette dent que l\'on veut
employer efl: trop longue, trop large &
trop épaiffe , on diminue de fa lon-
gueur, beaucoup plus par fa racine,
que par l\'autre extrémité. Pour cet
effet on la fcie, on la lime , & on di-
minue fon volume fur un grais, ou fur
Une pierre à émoudre, pour la réduire a
la proportion & à la figure convenable.
L\'on peut adfiayoir de petites meules
^ faites.
-ocr page 255-Dentiste, 21 y
faites exprès, dont on peut fe fervir,
pour fabriquer très-promteoient tou-
tes fortes de dents, ou des dentiers
artificieis.
Les dents des animaux qu\'on peut
fubftituer aux dents naturelles, doivent
être de même réduites dans une dimen-
^\'on convenable , fi elles font d\'un vo-
lume trop grand.
Lorfque l\'intervale qui doit rece-
voir la dent poftiche, eft plus large
^u\'il ne doit être, en confèquence de
\'-^e qu\'il fe trouve réuni aux larges ia-
\'^ervales qui fe reneontroient entre la
dent perdue ôc celle qui refte ; ou lorf-
que la carie, en ruinant les parties la-
térales des dents voifines, aura rendu
Cet intervale d\'une trop grande éten-
due , il faut obferver que l\'aftiette , ou
talon de la dent,qui doit être pofé fur
^^ gencive, foit de la largeur de Tin-
\'•ervale , & que le refte diminue, pour
rendre conforme à la dent naturei-
e, êc qu\'elle foit en fimétrie avec fa
pareille.
Après avoir limé la racine de la dent,
mis du plomb dans la cavité, ou
fait à la dent poftiche un petit trou,
jltii palfe par le milieu de fes parties
latérales, en traverfant la largeur de la
Tme n. T
jâlS LE ChirxjrgiÈN
dent, & qui fe conduit à niveau des
gencives des dents voifines naturelles :
Si ce trou ne fuffit pas, on en fait deux
à côté l\'un de l\'autre : Ces trous fer-
vent à donner palfage aux deux bouts
d\'un fil de foie, ou commun, qui y
pafient féparément, quand il y a deux
trous : Lorfque le fil a palTé, fon mi-
lieu forme une anfe, qui s\'engage dans
l\'intervale ie plus étroit des deux dents
folides & voifines : On prend enfuite
îe bout intérieur de ce fil, 6c on Is
paflTe par-deffus la furface intérieure de
la dent naturelle, qui fuit l\'artificielle ;
pour le faire entrer dans l\'intervale
qu\'elle forme avec fa voifine : On noue
après cela le bout de ce même fil avec
l\'autre bout, qui eft au-devant, en cas
qu\'il ne faille pas pourfuivre, & atta-
cher une autre dent artificielle avec ce
même fil.
Pour attacher les dents poftiches, il
faut avoir recours au fil de lin retors
en trois, ôc doublé enfuite en deux,
ou trois, ou à la foie doublée de même-
Afin que la gencive ne foit point in-
commodée ni de l\'un, ni de l\'autre,
on les cire à plat fans les retordre de
nouveau, ôc aulfi-tôt qu\'ils font ufez,
ou rompus, on en remet d\'autres en
D E N T 1 s T F. 2 T 9
place. On doit s\'imaginer qu\'ii eil:
des cas où ces fils doivent être em-
ployez de même, Se d\'autres cas uii
Ion peut les employer tout (impies,
lans être redoublez : Cela dépend de
la néceiïité plus ou moins grande &
de la volonté de ceux qui s\'en fervent ;
Ceft-à-dire, que lorfqu\'il y a plus ou
\'^oins de dents de fuite à attac ler, on
dt^it plus ou moins multiplier les fils.
Il y a des Dentiftes qui confeillent,
pour attacher les dents poftiches, de
fe fervir de cordonnet de foie écruë ;
^^ais comme ce cordonnet eft très-ru-
^e, j\'ai obfervé qu\'il faifoit des impref-
hons confidérables fur les dents où il
^\'^oit apphqué , Sc que même il les
coupées totalement, ou en par-
c\'eft pourquoi je confeille de ne
point s\'en fervir, ôc d\'avoir recours
fil de lin , ou à la foie cirée dont je
\'•^jens de parler. Si néanmoins les gcn-
^\'ves & les racines fur lefquelles on
Veut mettre des dents naturelles, ou
^-\'\'îificielles, fe trouvoient allez dures,
Ou alfez fermes, pour qu\'elles ne puf-
ï^t pas s\'affailfer trop par l\'appui des
dents poftiches , le fil d\'or fera plus
Convenable pour ies attacher que le
^^ commun , ou la foie cirée ; parce
js20 le Chirurgien" ,
qu\'alors , elles reftent affermies &
fiables, fans que l\'on foit obligé de
les ôter, & fans que le fil d\'pt puiffê
intérefler les gencives, ^ les autres
dents. Le fil d\'or trait, dont on fe iérC
pour les dents, doit être fait d\'or de
Ducat. Celui qui eft deftiné pour atta-
cher les dents poftiches, fera préparé
de même que ccliii dont j\'ai parlé pour
rafermir les dents chancelantes au cha-
pitre IX. de ce Volume. Il n\'y a de
différence qu\'en ce que celui-ci qui
doit fervir pour attacher les dents pof-
tiches aux dents naturelles qui reftent
encore dans la bouche , doit être plus
gros ; On en employe de plus ou moins
gros fuivant les circonftances qui fe
rencontrent.
Quoiqu\'il y ait un efpace ^ l\'une ,
pu à l\'autre mâchoire de deujf, trois i
ou quatre dents ( <ï ) <5cc. qui manquent,
on peut en remettre d\'humaines à la
place , pourvû qu\'on fe ferve de dents
pareilles à celles qui font de moins, Se
qu\'on les ajufte exaftement entr\'elles Se
fur la gencive. Alors il n\'y a qu\'à per-
cer ces dents chacune d\'un, ou de deux
trous un peu larges, l\'un au-delfus de
(fl) Voyez les Figures & de la Plan-,
Êhe 34.
DE k T I S t & lit
autre fuivant le volume des dents.
Ces trous doivent être percez d\'une
des parties latérales à l\'autre ; de ma-
liiére qu\'ils fe répondent les uns aux
^^tres, & que les dents gardent entre
elles le même niveau qu\'avoient celles
^ont elles doivent occuper la place*
Qn paiîé dans ces trous deux fils d\'or,
ou d\'argent d\'une médiocre for-
ee^ qui enfilent de fuite toutes ces
dents : Après les avoir introduits, on
^es rive par les deux bouts; puis on
^nit d\'ajufter ies racines des dents ain-
fi alfemblées, fi elles en ont befoin j
^fin qu\'elles s\'arrangent également fur
gencive.
La pièce étant ajuftée , fi elle n\'eft
de deux, ou trois dents, &c. on
y fait de nouveau un petit trou, qui per^
ce chaque dent d\'une partie latérale à
fautre, à fleur des gencives des dent^
Naturelles voifines. Cela étant exécu-
té , on pafle dans ce trou les deux
oputs d\'un fil commun, ou de foie
^itée, dont l\'anfe fe pafle, & le nœud
f® fait, comme on l\'a déjà enfeigné
^ans ce chapitre.
Les pièces qui font compofées de
(a) Vovezkî Figures j. & é. de la Plan-
Che \'
Tii)
-ocr page 260-IE C H I R u R G ï E w
cinq ou fix dents naturelles (a) détâ-
chées de leur^ alvéoles, font autre\'
xnent percées que les pièces précéden-
tes : Pour les arrêter fur la gencive, il
iaut faire deux trous à côté l\'un de
l\'autre à chaque furface latérale de
l\'affemblage, près de la furface qui doit
s\'appliquer fur la gencive : Ces trous
font percez à jour à la face intérieure
de ce même alfemblage, à quelque di-
ftance l\'un de l\'autre. Le trou qui^\'ap-
proche le plus de\' la furface extérieu-
re, fait un plus long trajet que fon
voifin ; ainfi le trou, dont l\'entrée eft
plus intérieure, fort vers l\'intervale ,
qui fépareles deux premières dents de
chaque côté de cette pièce, tandis que
l\'autre va jufqu\'à celui qui eft entre la
deuxième <Sc troifiéme dent. On paffe
par la fortie des trous de chaque ex-
trémité de la pièce, les deux bouts
d\'un fil ciré, qui fe noiient de chaque
coté entre les dents naturelles & foli-
des les plus voifines.
Lorfque les dents humaines pofti-
ch^ affemblées dans cette pièce, fur-
paffent le nombre de celles dont je
viens de parler, on doit, outre ce qui
a ère dit, appliquer fur la face inté-
Voyez la Figure 4. delà Planche 34.
Dentiste.
^\'eure de cet afTembiage {a) une peti-
lame d\'or, ou d\'argent, ( è) d\'en-
viron une ligne 8c demie de largeur ,
^ de l\'épaiiTeur d\'environ une demie
l\'gue. Cette lame doit être percée vis-
^■vis la bafe de chaque dent, le plus
près de la gencive qu\'il eft poffible Ces
\'^\'"ous donnent partage à des goupilles
d\'or, ou d\'argent rivées à rivure per-
due d\'un côcé fur la lame, ëc de l\'au -
fur la furface antérieure de chaque
dent: Enfuite on pofe cette pièce fur
la gencive, 8c on l\'arrête de même que
la précédente.
Cet artemblage ainfi aiuftè fe crouve
en état de durer un tems plus confidé-
l\'able que le précédent ; mais il coûte
t>2aucoup plus de peine 8c de dépenfe :
ïl fe peut faire avec la lame feule, fans
être obligé de joindre les dents avec le
lil d\'or, ou d\'argent, dont nous avons
parlé ci-deffus-, parce qu\'en faifant à
la face intérieure de chaque dent une
échancrure de la largeur & de l\'épaif-
feur de la lame, il eft aifé d\'artembler
^ de joindre le tout enfemble, en lo-
g-ant la lame dans l\'épaifleur de cha-
C a ) Vorer. la Figure 8. de la Planche
(A) Voyez la Figure 7- de ia Plaache
H.
-224 i-e Chirurgien
qiie dent, au moyen de cette échan-
crure pratiquée fur leur furface pofté-
rieure, du côté de leur bafe. On ar-
rête la lame à chaque dent le plus près
qu\'il fe peut de la gencive, avec deux-
petites goupilles d\'or, ou d\'argent,
l\'une au-deffus de l\'autre , & rivées à
rivure perdue.
S\'il fe trouve une racine dans quel-
que cavité de l\'alvéole, & qu\'on veuille
couvrir cette racine d\'une dent artifi-
cielle , on lime de cette racine ce qui
excède la gencive, & même plus fi on
le peut : Enfuite on ôte tout ce que
cette racine a de carié avec les inftru-
mens convenables , & dont j\'ai parlé.
Cela étant fait, on plombe le canal de
cette racine, & on ajufte la bafe, ou
le talon de la dent naturelle, ou arti-
ficielle qu\'on rapporte fur la racine,
îi faut auparavant avoir fait à cette
tient, un ou deux trous qui fervent à
pafler les bouts d\'un fil qu\'on attache
aux dents naturelles voifines, comme
on 1 a dit ci-deffus.
Quand la carie a trop confidérable-
ment élargi le canal de cette racine,
que fes rebords font encore fermes &
lohdes , «Se qu\'on a été obligé de la
plomber, on fait avec un petit poin-
dentiste. 22 f
^Oîifiîjun trou le plus profotid^& le
plus droit qu\'il eft pofîibleau milieu du
plornb bien affermi, fans néanmoins
^ue ce trou pénétre plus avant que le
canal delà racine. On affemble la dent
^^aturelle poftiche avec la racine, par
le moyen d\'un tenon, tel que je vais
le décrire.
Lorfque la carie a, pénétré jufqu\'à la
cavité de la racine fur laquelle on veut
\'iiettre à tenon ( b ) une dent naturelle,
artificielle, le canal de cette racine
étant encore affez long, tout ce qui fe
trouve de carié ayant été ôté , on élar-
git ce canal avec un équariffoir, (f )\'
inftrument ainfi appellépar les Horlo-
gers , qui eft de figure piramidale, qui
le termine en pointe, & qui forme qua-
tre pans, dont chaque angle eft tran-
chant. 11 fert aux Ouvriers à augmen-
ter le diamètre des trous. L\'équarif-
foir le plus grand des deux que j\'ai fait
graver, eft long d\'environ un pouce
^ demi, compris fa foie : Son diamè-
tre dans fa partie la plus étenduë eft
d\'environ une ligne. Il va toujours en
( a) Voyez la Figure delà Planche 33.
Voyez, la Figure ii. de la Planche 34»
( c) Voyez ieî Figures i. & z. delà Piaix-
^ le G h r-r u r g i e w
diminuant vers fa pointe, qui n\'a qu\'en-
viron une demie ligne de largeur. C\'efl-
Jà la dimenfion de chacune de fes fa-
ces. Cet équarilfoir fert à augmenter
le canal des plus groiïès racinss des
dents; Se pour les moyennes on fe fert
du moyen équarifîoir.
Dans l\'ufage de l\'équariffoir il y a
deux circondances à obferver, qui font
de prendré garde qu\'il ns pénétre au-
de^ à du canal, & que cet inftrument
ne foit trop trempé, de crainte qu\'il
Jie fe calfe dans le canal de la racine
de la dent, Se qu\'y reftant engagé, on
ne puiffe plus le retirer, ni par confé-
quent placer ie tenon. On feroit obli-
gé dans un tel cas de mettre en cette
place une dent attachée aux voifines,
laquelle feroit de moindre ufage, Se
ne feroit pas fi commode. Quand cet
inconvénient n\'arrive pas, on ajufte à
la dent, pour la mettre en place un
petit tenon d\'or , ou d\'argent (/) de
la longueur & de la largeur du canal ,
de la racine Se du canal de la dent hu-
maine qu\'on y veut mettre : Comme
le canal du corps de la dent fe trouve
toujours trop peu étendu, on doit aug-
menter celui-ci avec le foret, pour
c aj Voyez ia Figure lo. de ia Planche 34.
Dentiste.^ ^îj
îïiîeux engager le tenon par l\'un de fes
tours dans la dent humaine poftiche,
Ce tenon doit êcre bien ajuilé, & un
peu dentelé autour; afin qu\'il s\'en trou-
ve plus affermi après avoir été mtro-
duit & maftiqué. Avant que de mettre
ee tenon dans la cavité de la denc ,
elle doit être remplie de maf^ic en pou-
dre : Enfuite on introduit ce tenon
dans cette cavité avec de petites pin-
cettes d\'horloger, f^) en chauffant ce
niême tenon au feu de la bougie par
fon extrémité oppofée. Il faut remar-
quer que pendant que le Dencifl©
chauffe ce tenon, il doit tenir la den$
avec un linge pour ne pas trop fentir la
chaleur. Par ce moyen le maftic fe fon-
dra, & facilitera l\'entrée au tenon:
On peut auffi, & même pour le mieux,
percer le trou de la cavité de la dent ^
jufqu\'à fa furface intérieure, & y ri-
ver le tenon après qu\'il a écé mafû-
qué. L\'aucre extrémité du tenon, qui
doic êcre auffi dentelée, s\'introduira
dans le canal de la racine. Pour cela
le Dentifle doit tenir la dent à tenon
avec les pincettes droites, & en tour-
nant Ij dent de droit à gauche, & de
gauche à droic, en la pouffant de for-
)-Voyez ia Figure ï de la- Planche 17.
-IE C If t R U B. G f E N
CS, jufqu\'à ce que le tenon y foit en-
tièrement introduit, que le taldri dd
la dent porte en plein fur la racine , &
que cette dent foit fi bien affermie,
qu\'elle ne faiTe, pour ainfi dire, qu\'un
même corps avec la racine.
Si malgré toutes les précautions que
Ton aura prifes pour faire entrer bien
jufte la partie du tenon qui doit être
placée dans l\'ouverture du canal qu\'on
aura fait à la racine, il arrive que le te-
ilon fe rencontre trop petit pour y être
engagé de force, & pour y être ferriie
& ftable, il faudra en ce cas fairéde-
ïecbef avec un couteau quelques den-
telures de plus J à peu près femblables
aux dentelures, ou premières tailles
d\'une lime. Ces dentelures font une
efpéce de morfil qui groffit ce tenon.
Si cela n\'eft pas fuffifant, on entoure-
ra avec un peu de chanvre, ou de
lin, ou même de fil très fin l\'extrémi-
té de ce tenon, pour l\'engager enfui-
te à force dans le canal de la racine
de la dent. Ce tenon fait ici ce qu\'une
cheville fait à deux planches qu\'elle af-
femble l\'une contre l\'autre. Si les vaif-
feaux qui entrent dans le canal de la
r^acine de ia dent ne fonDpas détruits,
h l\'on perce au-delà de ce même ca-
■Dentiste. \' izg
, ou fi le tenon étant introduit,
excédé la longueur du canal qui doit
le recevoir, il ne manque pas d\'arri-
ver en cet endroit une douleur qui
eft quelquefois fuivie de fluxion & d\'ab-
cès. Pour lors on eft obligé d\'ôter la
dent à tenon, fl la douleur 6c la flu-
font A^iolentes ; afin de laifler les
parties en repos, & de faciliter une
libre ifl!uë aux matières arrêtées, à
moins qu\'on ne veuille s\'afllijettir à
fouffrir la fluxion pendant quelque
tems, après quoi il n\'y a ordinaire-
ment aucun retour de douleur. La
dent ôc le tenon s\'ôtent avec des pin-
cettes droites, 6c fe remettent de mê-
me. Si l\'on vouloir mettre une dent à
tenon fur une racine qui fût fenfible ,
que les vaiffeaux fuffent apparents, ou
non, on pourroit, afin de détruire ces
Vaiffeaux, appliquer auparavant le cau-
tère aduel dans le canal de la racine,
^ y introduire pendant quelques jours
^n petit coton imbibé d\'huile de canel-
le, ou de girofle.
Le maftic que j\'ai propofé, pour ar-
rêter le tenon dans la cavité de la dent,
doit être compofé de la manière qui
fuit.
Prenez de la gomme-laque plate ,
-ocr page 268-230 i- e Chirurgien
deux onces ; de la cérebentine de Veni-
lë la plus fine, demie once ; du corail
blanc en poudre très-fi ne, deux onces.
Faites fondre la gomme dans un vaif-
feau de terre verni fur un feu médio-
crement chaud ^ & lorfque cette gom-
me fera fonduë , joignez y la térében-
tine, & y mêlez exadement la poil-
dre de corail : Quand ce mélange fera
fait, on le mettra en petits bâtons
qu\'on pulvérifera pour s\'en fervir au
befoin.
Lorfqu\'on ne peut en pareille occa-
fion élargir alfez profondement le ca-
nal des racines des dents, fans s\'expo-
fer à en découvrir les parties fenfibles ;
lorfque ces racines font trop détruites,
ou qu\'elles fe trouvent naturellement
trop courtes, 6c qu\'il n\'eft pas poffible
d\'y faire entrer un tenon fuffifamment
îong, pour affermir des dents fembla-
bles ; en ce cas on fait à la dent à te-
non deux petits trous, qui percent d\'u-
ne partie latérale à l\'autre, pour fe ren-
contrer à fleur de la gencive après fon
application ; on pafïè dans ces deux
trous les deux bouts d\'un fil d\'or , dont
Fanfe fe trouve engagée dans l\'inter-
vale delà dent naturelle la plus voifine
dc l\'efpace qu\'on veut remplir ; ou in-
Dentiste.
^l\'oduit enfuite le tenon de la dent pof-
^iche dans le canal de cette racine ; en-
l^p on engage les deux bouts du fil dans
intervale de l\'autre dent voifine, pour
y être arrêtez en ies tordant, comme
a dit en parlant du rafermifTemenc
des dents.
^^éanmoins fi l\'efpace où l\'on veut
\'^ettre une dent fembiable, fe trouve
P\'^s large qu\'il ne doit être naturelle-
^^ent, il ne faut attacher la dent pofli-
che , qu\'à la dent qui fe trouve la plus
yoifine de la racine; afin de laiiTer uù
iiitervale encre la dent pofliche Se la
, à laquelle cette dent poftiche
^ eft point affujettie : cela fe prati-
que ainfi pour mieux imiter ia na-
ture.
Les dents & les pièces artificielles,
qui font attachées avec des tenons Sz
^ fil d\'or, tiennent mieux que toutes
autres ; elles durent quelquefois
\'îuinze à vingt ans, &: même davan-
^f^ge, fans fe déplacer ; au lieu que le
^^ eojïjij^yjj Se la foie dont on fe fert
ordinairement pour attacher toutes
ortes de dents, ou pièces artificielles,
^onc de peu de durée.
fi eft à remarquer qu\'on ne peut pas
Placer facilement des dents à tenons.
ie Chirurgien
iî ce n\'eft aux incifives 6c aux canines;
parce que les molaires ont plufieurs ra-
cines , dont les conduits varient fi di-
verfemenc, qu\'il n\'eft pas poffible de
les percer, (ans intérefler les vaifleau3£
qui les accompagnent, l\'alvéole , oU
la mâchoire ; au lieu que les incifives
& les canines n\'ayant qu\'une racine &
une cavité, l\'opération en eft plus fa-
cile. Elle eft encore plus aifée à pra-
tiquer aux dents de la mâchoire fupé-
rieure, qu\'à celle de l\'inférieure ; parce
que le corps de la racine des dents de
la mâchoire fupérieure a plus de volu-
me que celui des dents de la mâchoi-
re inférieure : D\'ailleurs il eft plus or-
dinaire d\'avoir occafion d\'en placer à
la mâchoire fupérieure qu\'à la mâchoi-
re inférieure ; parce que la carie détruit
plus fréquemment les dents de la mâ-
choire fupérieure que celles de la mâ-
choire inférieure.
Dentiste.
Manière de blanchir les os des
jambes de bœuf qui fervent ainfi
préparez , à faire des dents, ou
partie de dentiers artificiels.
^35
Au s s i-tÔt que cec animal eft
tué ou peu de tems après, on dé-
^iiarne les quatre plus gros os des jam-
On les coupe par rolielies dans
^ parcie la plus dure j c\'eft-à dire de-
P^\'s une des apophifes jufqu\'à l\'autre :
Jn ôte enfuite la moële de ces os, &
les mec fur le feu dans de l\'eau de
[^\'^iére : Quand cette eau commence à
^\'^illir, on y jette de la chaux vive,
on en concinuë l\'ébulition pendant
quart d\'heure, afin de dégraifler
entièrement ces os : On recire le tout
pour le laiftèr refroidir : On ôte les os
" e Cette eau : On les lave dans une au-
^ ® eau, & on les fait fécher à l\'om-
""e = Quand ils font fees, on les fait
\'■\'"emper la nuic, & fécher le jour ; ce
^^e l\'on réitéré pendanc douze ou
Sl^inze jours.
Si c\'eft dans le Printems, ou dans
Tgme H. V
54<\' i E. c H I R Û R G I £ N
î\'AurGmnequ\'on fait cette préparafii)^;
on met les rouelles de ces os fur unp
ferviette mouillée qu\'on pofe fur l\'her-
be pendant la nuit, pour les expofer ^
la rofée. On peut encore, & mêin®
pour le mieux, laifler ces os expofe^
au Soleil ; mais il faut les couvrir d\'un^
autre ferviette mouillée, pour empê-
cher que la trop grande chaleur nele^
fende.
On ne fe fert de ces os ainfi dégraif"
fez& blanchis, pour faire des dents /
ou des pièces artificielles, qu\'au défa^-^
de toutes les matières que j\'ai indiquée^
dans le chapitre précédent. J\'ai préféré
ces matières à l\'iroire; parce que Vivot-
te jaunit bien plutôt ôc conferve moins
fa blancheur, que l\'os de bœuf, fans en
avoir la folidité. Les Ouvriers qui en
employent beaucoup dans leurs ouvra-
ges , m\'ont communiqué la manière à^
les blanchir, telle que je la viens àc
décrire.
Dans le choix de ces morceaux, olî
rouelles d\'os, il faut préférer les moins
poreux. La partie de ces os qui efl
plus éloignée de l\'apophife, eft tou-
jours préférable par fa folidité, mai^
elle eii la moins étendue.
Dentiste.
I^efcripîim des Infirumens qui
fervent à fabriquer les dents d^
les autres pièces artificielles pro-
pres à réparer les défauts cau->
fez par la perte des dents na-
turelles.
CE s inftrumens font ie compas, \\a)
1 etau , la fcie, {b) la rape , la
^\'fîie, le gratoir, & le foret avec fon
archet.
Les limes dont on fe fert à cet ufa-
l\'ont de plufieurs fortes : Il y en a
plates, en couteau, à troisquarts,
^ ^ ) en feuille de fauge , de demi-ron-
"^^s de rondes droites en queue de rat,
rondes en queue >de rat tournées
forme de cerceau. ( d )
Nous nous fervons de deux fortes
rapes, l\'une eft plate, 6c l\'autre cil
demi-ronde: La demi ronde peut néa n-
^oins fervir toute feule.
Voyez la Fignre 3. de la Planche 2.9.
(b) Voyez In Planche 31.
(c ) Voyez la Figure 4. de la Planche l\'j.
^ ) Voyez la Figure i. de la Planche
V îj
-ocr page 274-Le foret dont il s\'agit, [a) ainfi ap-
pellé par les Ouvriers, eft compofé dif-
féremment de ceux dont on fe iert pour
l\'ordinaire à percer les dents, ou les
pièces artificielles.
Ce foret a un chevalet fijr lequel eiî
monté un arbre , qui porte ce même
foret & fon cuiyrot en forme de baril-
let, ou tambour de montre. Ce foret
eft monté à une des extrémitez de i\'ar-
bre, & l\'autre extrémité de cet arbre
roule dans une cavité, qui pour cet ef-
fet eft creufée dans une efpéce de te-
Bon de cuivre arrondi ; Ce tenon eft
palfé dans une efpéce de poupée, qui
fe trouve à l\'extrémité fupérieure de
l\'une des branches du chevalet : Sur la
face fupérieure de cette poupée il y a
une vis, qui tombe fur le tenon de
cuivre, dans lequel roule l\'extrêmiré
de l\'arbre, dont je viens de parler :
Cette vis arrête & fait qu\'on ôte le te^
non de cuivre quand on veut.
L\'autre branche du chevalet a une
efpéce de mâchoire à charnière garnie
de cuivre intérieurement r C\'eft fur ce
cuivre que roule la partie de l\'arbre,
qui fe trouve encre le cuivroc Sc le fo-
ret : Cette mâchoire à charnière fe fer-
(a) Voyez la Planche j©.
D è n t i s t e.
par fa partie oppofée à la même
charnière , au moyen d\'une vis qui
s engage dans la branche du chevalet.
L\'extrémité de l\'arbre oii l\'on enga-
ge le foret, ef!: divifée en deux pièces :
^es pièces font de huit à neuf lignes
longueur : L\'une de ces pièces eft
^■^tachée à l\'arbre au moyen d\'une vis,
^ par conféquent en peut être ôtée
^\'Jand on le veut : L\'autre eft prife
"ans le corps de l\'arbre même, iSc ainfi
Jl en peut être féparée ; La plus courte
ces deux pièces a un tenon arron-
di dans la partie inférieure de fa face
^jitérieure : Ce tenon eft en manière
cheville, pour s\'engager dans un
^•"ou proportionné à fa groffeur, quJ
à la partie inférieure de l\'entaille
dp la grande pièce : Sur cette grande
pièce eft pofée la pièce qui eft la plus
Courte: Ces deux pièces unies enfem-
Je font percées à jour, à une ligne près
P® la cheville de la petite pièce : Ce
^\'"ou fert à laiiîèr paiïer une petite vis,
jl^^i joint les deux pièces Tune contre
, êc qu\'on ferre autant qu\'il eft
j^eceffaire: L\'èguille qui doit fervir- à
^5mer le foret , fe met entre les deux,
elle s\'y loge par une petite rainu-
qui régne tout le long du milieu-de
^ 5 B le c n r r u r oie n
l\'inrérieur, depuis le trou jufqu\'à l\'eX-
trêmité.
On fe fert pour l\'ordinair» d eguiiieS
à coudre de dilTérence groiîeur, pour
faire le foret ; & l\'on calfe la tête, o*^
Je chas de ces éguilles, pour y faire fjf
une pierre du Levant où l\'on met un
peu d\'huile d\'olive, une pointe plate
«Retranchante, très propre à fervir à
l\'ufage auquel on l\'a deflinée.
Lorfqu\'on veut fe fervir de ce foret,
on engage fon chevalet dansunétaii:
L\'archet de cet inftrumonc efl fait de
baleine , & fa corde eft une petite
corde de boyau.
A l\'égard des limes, rapes, compas?
étau & fcie, il n\'eft pas nècelfairé
d\'en faire la defcription; parce que ces
inilrumens ne différent point de ceU3C
donc les Ouvriers fe fervent pour l\'or-
dinaire*.
Les gratoirs, ou efpéces de rugines,
(a) ne font pas tout-à-fiic fembiables
à ceux des ouvriers, ni aux rugines donc
on fe fert en Chirurgie : Il y a des gra-
toirs qui font droits, & d\'autres cro-
chus : Les uns & les autres fe montent
aux extrêmitez d\'un manche d\'ébéne,
ou d\'une autre matière, au moyen d\'u-
(a) Voyez la Planche }z.
Dentiste. s.\'^qt
i^e foie quarrée & maftiquée à l\'ordinai-
re : Leur manche eft long d\'environ
quatre pouces : Il eft de grolîeur à pou-
voir remplir fuffi\'amraent la main, &
figure de fijfeau à plufieurs pans :
Il y a des gratoirs droits, qui raclent
des deux cotez dans le même fens, &
d\'autres qui ne gratent que d\'un côté
dans le fens oppofé.
Le premier gratoir a deux grandes
faces plates. Sur la circonférence de la
partie latérale droite de l\'une & dans
l\'épailTeur des deux faces, il y a une
troifiéme petite face en forme de bi-
leau , qui forme un tranchant à la
circonférence de l\'autre face. Cette
grande face oppofée a aulfi une autre
petite face, qui régne tout le long de
fa partie latérale gauche : Lorfqu\'on re-
tourne l\'inftrumenr, cette face fe trou-
ve à droit ; celle-ci & fa pareille vont
fe réunir au milieu de l\'extrémité de
finftrument, en formant une efpéce
d\'angle de lofange un peu moufle : 11
faut que l\'inftrument foit tranchant
^ans ce lieu-là.
Le fécond gratoir eft ovale , ar»
rcndi par fon extrémité : Il a deux fur-
faces plates : Sur fon épaifléur eft pra-
\'iSi\'Jé un bifeau qui régne dans toute
ii -p i- e chirurgien
la circonférence, par le moyen duquel
la plus grande des deux faces plates de-
vient tranchante , & l\'autre moulT^\'
Ces deux gratoirs font montez fur ufl
même manche à plufieurs pans.
Letroiiiéme gratoir eft crochu : H
diifére par-là de ia fécondé efpéce , &
en ce que fon extrémité fupérieure qui
eft un quatrième gratoir, décrit un lo-
fange à angle aigu par fa partie la plus
avancée. D\'ailleurs fes grandes faces
font intérieures, & les deux autres font
extérieures par rapport au manche- \'
Toutes les proportions de ces inftru-
mens font arbitraires, êc dépendent
du goût de ceux qui s\'en fervent.
Explication de la Planche XXlX. \'
qui contient quatre Infirumens
qui fervent à fabriquer les pièces
ou dents artificielles,
La Figure L repréfente la lime fi-
gurée en queuë de rat recourbée
en cerceau.
La Figure IL repréfente un tourne-
vis.
La Figure lit repréfente un com-
pas
-ocr page 279- -ocr page 280- -ocr page 281-Dentiste,
pS qui fere à prendre les dimenfions
tequifes pour fabriquer les pièces arti-
«clelles.
^ La Fi^Hre IV. repréfente une lime
^ trois quarts, qui fert à. faire des
échancrures aux pièces artificielle» ,
^l^é tronquée & fans manche. L\'on
^ ^ pû la faire voir autrement, l\'é»
tendue de la planche ne l\'ayant pas
permis. ^
^^pliçation de la Flanche XXX.
qui contient un injîrument qui
fert à fabriquer les pièces arti-
ficielles.
CETTE figure repréfente le cheva^
let monté avec fon foret, & par-
de fon archet tronqué, vû d\'un feul
^oté dans toute fon étendue.
, A. Lecuivrot, ou efpéce de tam-
bour qui fert comme de poulie à h
^orde de l\'archet.
B. L\'arbre du chevalet.
C. Le foret.
D. L\'archet.
La corde de l\'arcliet. ;
wr
lb Chirurgien
Explication de la Planche XXXÏ»
qui contient un Injirument prO\'
pre à fabriquer les pièces artifi\'
âelles.
CETTE figure repréfente une fcie,
qui fert à icier les pièces; ou den-
tiers artificiels.
A. L\'arbre de la fcie.
B. Sa lame.
C. La vis.
D. L\'écrou qui ferc à tendre, oU
à détendre la fcie.
E. Son manche.
L
feau.
Explication de la Planche ^XXU\'
qui contient deux Injîrumens qti^
fervent à fabriquer les pièces ar^
tificieîieSf
A Figure L repréfente le gratoiï
en lofange & celui qui eft en bi-\'
A. Leur manche à plufieurs paîiS\'
B. Le gratoir en lofante. ^
-ocr page 283- -ocr page 284- -ocr page 285-mt ni
Tom/, s .
H
-ocr page 286-D E N T I S T E.
C. Le gratoir en bifeau.
La Figure IL repréfente le gratoir
pointu & le gratoir un peu arrondi par
Ion extrémité.
D. Leur manche auffi à plufieurs
pans.
- E. Le gratoir arrondi.
F. Le gratoir pointu.
H \\
Explication de la Planche XXXIIL
qui contient trois Injîrumens qui
fervent à mettre en place des dents
artiJicielleSj
La Figure L repréfente le grand
équarriffoir, qui fert à agrandir les
^avitez des racines des dents, lorfqu\'on
y veut introduire des tenons.
B. Sa pointe,
C. Son manche.
^ La Figure IL repréfente le moyen
*^quarriflbir qui fert auïFi à agrandir les
cavitez des racines des dents, lorf-
Siu\'on veut introduire des tenons plus
petits.
D. Sa tige.
E. Sa pointe.
-ocr page 287-^44 I-® CiiiRtriKsiEN
F. Son manche.
La, Figure IIL repréfente un poi«\'
çon qui fert à percer le plomb intro-
diîit dans quelque racine de dent, donc
le canal eft trop délabré pour fervir a
recevoir un tenon, à moins qu\'il ne (oi^
auparavant plombé.
G. Sa tige.
H. Sa pointe.
I. Son anneau fervant de man-
che.
Ce qu^il faut obferver pour per-
cer , placer attacher aux
dents naturelles ^ ou à quelqu^t^\'
ne de leurs portions les pièces
artificielles : Les dimenfions les
plus convenables de chaque par\'
tie qui Jert à Cajfemblage de
ces mêmes pièces,
Lo R s Q u\'o N veut remplir un, oU
deux efpaces qu\'occupoient plu-
fieurs dents, on fait autant de pièces
artificielles, qu\'il y a d\'efpaces à rem-
plir, Si ces pièces fe font de dents de
Dentiste. 245\'
cheval marin, ou d\'une autre matière
Convenable, il faut, comme nous l\'a-
vons déjà dit dans le treizième Chapi-
de ce Volume, que ces pièces foient
proportionnées en toutes leurs dimen-
"ons à la furface des gencives, <& à la
longueur, grolîëur ôc figure des dents
S^e l\'on veut imiter. Il faut percer
pièce d\'un bouc à l\'autre, fi fa
Courbure ne s\'y oppofe point ; enforce
^Ue le trou de chaque pièce donne paf-
^ge aux deux bouts d\'un fil, qui après
^Voir fait l\'anfe, s\'engage comme les
^utres fils dans l\'intervale de deux dencs
Joiides : On nouë ces fils par un nœud
■^len ferme, tel que celui du Chirur-
gien.
Il faut percer d\'une autre manière
^espièces qui font trop courbées: {a)
fait pour cela deux crous l\'un à côté
de l\'aucre à chaque bout de la pièce.
J^es crous commencent fur les furfaces
^atérales de la pièce auprès de la fur-
aeequi s\'applique fur la gencive. Lorf-
la pièce artificielle n\'a que deux ,
trois dents, ces trous ne font qu\'une
jîgne de trajet, en fortant vers le mi-
de la face intérieure ; mais quand
Cette pièce efl: compofée de quatre, ou
(•î) Voyezia Figure i. de la Planche jj.
X iij
-ocr page 289-le Chirurgien
cinq dents, le trajet des trous eft de
deux lignes : Leur fortie donne entrée
aux fils qui attachent la pièce, de mê\'
me qu\'il a été dit en parlant des piè-
ces faites de dents humaines.
Néanmoins fi pour attacher l\'une
des deux extrêmitez de cette pièce de
dents artificielles, nous ne trouvons
dans la mâchoire que les dernières mo-
laires , cette extrémité doit être percée
autrement : Au lieu de faire fortir les
trous fur la face intérieure, on les fait
fortir fur l\'extérieure, ou bien on le«
perce d\'un bout à l\'autre, s\'il ne s\'agit
que delà moitié, ou environ,d\'un den-
tier artificiel : Ces trous donnent paf-
fage aux deux bouts d\'un fil, & fon mi-
lieu fait une anfe, qu\'on engage de
même que ces noeuds dans les endroits
convenables.
Les pièces (a) qu\'on veut placer à
l\'une, ou à l\'autre mâchoire, qui n\'a
de chaque côté qu\'une, ou deux grolfes
molaires pour être afllijetties, doivent
être percées de deux trous à chaque
bout : Ces trou* commencent fur les
furfaces latérales de la pièce, auprès de
la furface qui doit s\'appliquer fur la
gencive : lis viennent par un trajet
( ) Voyez la Figure r. de Ja Planche 3
D e n- t i s t e. 547
Oblique de bas en haut, fortir à côté
"n de l\'autre entre la deuxième & la
^l\'oifiéme, ou entre la troifiéme & la
quatrième des dencs formées fur cette
pièce.
On introduit les deux bouts des fils
par l\'entrée des trous, & le milieu de
ees fils fait une anfe qu on engage en-
^re les deux dents naturelles, fi elles
font ftables l\'une & l\'autre; finon on
1\'
^avance jufqu\'à la poftérieure, fi l\'an-
térieure efl chancelante. Les deux
l^outs du fil fe nouent de chaque côté
entre l\'efpace des dencs artificielles par
Oil ils font forcis.
Quand il n\'y a qu\'une petite, ou
line groffe molaire d\'un lèul côté de
la mâchoire, capable defupporter l\'at-
tache de îa pièce des dents artificielles,
il faut la percer de manière que le point
de l\'atcache la rende ferme ôc fiable ,
Comme il vient d\'être indiqué.
C\'eft pourquoi fi la pièce des denrs
Artificielles eft deftinèe à fervir pour la
^achoire inférieure, on fait deux trous
^ côté l\'un de l\'autre, au bouc qui doic
toucher la dent nacurelle. Ces deux
trous commencent à une demie ligne,
Ou environ, près de la furface qui s\'ap-
phque fur la gencive : Ils forcent à quel-
le C h i ii u r g 1 e n
que diftance l\'un de l\'autre fur la Tac®
intérieure de là pièce, à deux ou trois
lignes de leur entrée : Les bouts d\'un
fil entrent par la fortie des trous, & fe
jioiient fur la dent comme les autres.
Une femblable pièce de dents arti-
ficielles deftinée pour la mâchoire fu-
périeure, doit être percée de deux trous
à côté l\'un de l\'autre. Ils commencent
par la face qui doit pofer fur la gen-
cive , à une demie ligne du bord de
l\'extrémité qui touche la dent naturel-
le , & ils fortenc un peu obliquement
fur la face oppofée à leur entrée. Le B
qui fert à afiiijettir cette pièce, Te palfe
s\'attache de même que celui qui fert
â aflujettir la pièce dont je viens de
parler.
S\'il n\'y a que la dernière grofie mo-
laire d\'un feul côté, à laquelle on puiffe
attacher cette pièce , on fait fortir
obliquement les trous de la pièce entre
le deuxième, ou le troifiéme interva-
!e des dents artificielles. Le fil entre
par les trous fituez à l\'extrémité de la
même pièce, & fon milieu fait une an-
fe, qui s\'engage au delà delà dent na-
turelle pour l\'embraffer. Enfuite les
deux bouts de ce fil, en fe joignant en-
femble, fe nouent dans l\'intervale d\'où
ils font forcis.
Dentiste. 249
^ Lorfque l\'une, ou l\'aucre mâchoire
au-devant de la bouche, «Scmême
^ Un de fes côtez, qu\'une , deux , ou
^\'\'ois dents ; foit qu\'elles foient conti-
guës, ou qu\'il y en ait quelq\'une d\'ô-
^ée entr\'elles, on y peut néanmoins
lettre une pièce entière de dents arti-
ficielles , (a) pourvû qu\'on faflevis-à-
^is de chaque dent naturelle des en-
\'^ailles pratiquées dans l\'épaiffeur de la
pièce fur fa face extérieure, & que l\'on
forme à côté de ces entailles, des dents
qui imitent les dents naturelles dont
elles occupent la place.
La pièce artificielle étant ajuflée,
il faut la percer pour l\'arrêter fur la gen-
^\'ive, en l\'attachant aux dents voifines.
l\'ar exemple s\'il n\'y a qu\'une dent na-
celle, ou qu\'il y en ait plufieurs de
féparées par la chute de leurs voifines,
On fait deux trous à la furface plate de
chaque entaille près de fes encognures.
Ces trous commencent dans l\'entaille
à la face extérieure de cette pièce le
plus près de la gencive qu\'il efl poffible :
Ces mêmes trous, en s\'approchant l\'un
de l\'autre par un trajet oblique, fortent
à la face intérieure , Se l\'on introduit
par leur fortie les deux bouts d\'un fil
{«) Voyez la Figure 2. de la Pianehc jj.
^ E C H I R u R G I E N
qui fe noiient en devant, comme il vâ
être dit.
Les entailles qui doivent loger les
deux dents naturelles contiguës, ont
trois trous dont deux font fituez com-
me le font ceux dont nous venons de
parler ; le troifiéme eft fitué au milieu,
& ces trous vont fortir à la face inté-
rieure de même que les précédens :
Lorfqu\'il fe trouve trois, quatre, oU
cinq dents naturelles, ôcc. logées dans
une feule entaille, on multiplie les
trous de façon que pour trois dents
ïl y aura quatre trous, pour quatre
dents cinq trous, &c. L\'entrée «Se la
fortie de ces trous doivent toujours être,
comme nous l\'avons dit, & ces mê-
mes trous qui recevront des fils, fer-
viront tous à afliijettir ia pièce arti-
ficielle.
Il faut pafl^er dans les trois trous au-
tant de fils qu\'il y a de dents naturelles
placees dans l\'entaille. On doit aftu-
jettir ce dentier artificiel par le moyen
des fiis paifez dans les trous pratiquez
dans ces pièces artificielles.
Les bouts de cliaque fil feront pafiè^
de dedans en defiors, de façon que
chaque trou du milieu donnera un paf-
fage commun au bout du fil voifin:
\'-es fils pafTez de même embraflent cha-
cun une dent : Ils font ferrez & nouez
4Ur _le corps de la dent, le plus près
qu\'il cft poffible de la gencive, entre
Jes intervales de chaque dent naturelle :
On réitéré deux fois le nœud du Chi-
»"urgien.
Pour mieux affujettir une pièce de
dents artificielles fembiable à celle dont
nous venons de parler, fuppofé qu\'elle
puiiTe être attachée aux dents incifives
de la mâchoire fupérieure, il faut que
îes trous qui doivent donner paffage
au fil qui fert de lien pour cette pièce,
foient percez de telle manière , qu\'ils
décrivent une ligne oblique, depuis la
furface intérieure de la pièce, jufqu\'à la
furface extérieure de îa même pièce
dans l\'endroit de l\'entaille : Ces trous
montant de bas en haut, du dedans en-
dehors , fe rencontrent du côté de l\'en-
taille à fleur de la gencive, êc du côté
poftérieur beaucoup plus bas ; ce qui
fait faire au trajet des fils qui embraf-
fent les dents de la pièce, dans l\'inter-
vale d\'un trou à l\'autre, la fonftionde
levier : Circonftance qui n\'eft pas indif-
férente , pour empêcher que les extré-
mitez de la pièce ne faffent la bafcule ^
«Se pour obliger la pièce de dents arti-
IE CHIRITRGIEN\'
fcielles d\'appuyer dans toute réten-
due de fa furface fupérieure contre lâ
furface inférieure des gencives fupé-
neures.
S\'il ne fe rencontre dans l\'une, nî
l\'autre mâchoire, aucune dent con-
venable , pour y attacher une piè-
ce compofée de plufieurs dents arti-
cielles, (Se que l\'on veuille alfujettir une
piece plus ou moins étendue, fans l\'at-
tacher au corps des dents naturelles,
on pratique la méthode fuivante.
On difpofe les racines des dents,
le dentier & les tenons, à peu près
de même qu\'il eft enfeigné dans Je
Chapitre treizième de ce Volume Se
dans ce Chapitre-ci. Pour lors on fait
des tenons en forme de vis piramida-
le avec des têtes, qui ne foient
m trop elevées, ni trop étendues. Se
qui foient proportionnées à la groflèur
ou trou.
On perce la pièce artificielle à
tenon, dans un ou plufieurs endroits,
Vivant qu\'elle eft plus ou moins éten-
tlue, & qu\'il fe rencontre des racines
propres arecevoir des tenons. Les trous
qui percent cette pièce font difpofez
(a) Voyez la Fîgure j. de la Planche 3 f.
i Voyez h Figure 4. de la Planche jj.
, Dentiste,
5 telle manière, qu\'ils répondent ver-
ticalement à ceux des racines des dents.
trous font pratiquez dans l\'épaif-
f^r de la pièce fuivant la direction des
^îits. A chaque trou on fait une échan-
^rure du côté qui doit recevoir la tête
^^ tenon, pour loger cette tête le plus
^vant & le plus proprement qu\'il eft
Mble, afin qu\'elle n\'excède point la
^tface de la pièce. Le tout ainfi dif-
Pofé, on introduit chaque tenon dans
^îî des trous du dentier artificiel, de
\'^^lle manière que le corps du tenon ,
^Près avoir traverfé le dentier, forte
parla furface du même dentier qui doit
^ appliquer fur la furface de la gencive
^ de la racine de la dent. Il faut que
^etenon excédé dans le lieu oià il fort
^e ce trou, la furfaçe de çe dentier
^ Une longueur fuflfifante, pour pou-
J\'oir s\'engager autant qu\'il le faut dans
® canal de la racine qui doit le rece-
voir.
Si l\'on veut, on fendra la tête de
tenon de même que la tête d\'une
y^s, pour engager ce même tenon , en
tournant de droit à gauche, ou de
êauche à droit, avec un tourne-vis pro-
portionné ; fi mieux on n\'aime enga«
S^ï ce teavn e» le poulfsnt 4 en h
254 le Chirurgien
tournanc à force avec des pincettes
droites, & enfuite couper avec une U"
me, l\'extrémité extérieure, ou partit
de la tête du tenon à fleur de la pié^^
artificieile. Par ce moyen ce dentie\'^
efl: aflèrmi, porte fur les gencives ^
fur les racines des dents, Ôc dure «n
tems confidérabie.
Pour percer cette pièce, ou dentier
artificiel, qui doit être ainfi attaciié®
par des tenons à tête, ii faut, avants
que de ia percer, mettre dans
crou, ou canal des racines des dents f
de petits bouts de plume. Ces bout^
de plume doivent excéder ie niveaU
de la gencive d\'environ une ligne ;
afin qu\'on ait la facilité de ies eH
mieux recirer : On met autant de bouts
de plume, qu\'il y a de racines de dent®
difpofées à recevoir des tenons : Of^
mouille fuflifamment le bout exté-
rieur des plumes avec de l\'encre
écrira : Cela étant faic, "on préfent^
la pièce artificielle dans ie même fens
qu\'elle doit être placée : On appuie
cetce pièce artificielle fur ces boucs
de plume ; afin qu\'elle reçoive en ^
furface qui doit s\'appliquer fur le®
gencives, une impreflion de l\'encre
appliquée fur ces bouts de plumes, q^
D E N T I s T E. 155\'
défigne au jufte le lieu où chaque trou
doit être percé dans la pièce. De cet-
te façon ces trous répondent direde-
\'^ent à l\'orifice du canal de la racine
de chaque dent : Tout ceci eft elfen-
tiel, pour que la pièce fe rencontre ,
étant aflêmblée par ces tenons, dans
^ne jufte pofition avec les gencives &
racines. On peut au lieu débours
de plume, fe fervir d\'un peu de co-
ton roulé, qui étant placé à l\'entrée
canal de la racine, produira le
^iême effet.
Tout ce que je viens de dire au fu-
^t d\'une, ou de plufieurs dents arti-
^cielles, ne diffère point elfentielle-
^ent du manuel qu\'il y a à pratiquer
pareille occafion , à l\'une ou à l\'au-
mâchoire.
^^plication de la Planche XXXIK
qui contient plufteurs Dents ,
ou pièces artificielles,
La Figure L repréfente une dene
artificielle, enfilée d\'un fil volti-
Séant.
La Figure IL repréfente deux dents
^^^tificielles enfilées d\'un fil voltigeant.
Z^G ie Chirurgi en
La Figure III. repréfente trois dents
artificielles enfilées d\'un fil voltigeant.
La Figure IV. repréfente une pièce
de fix dents naturelles poftiches, aifem-
bléespar des goupilles d\'or, ou d\'ar-
gent , enfilées par deux fils voltigeans,
laquelle pièce fert pour la mâchoire fu-
périeure, vûë par fa partie poftérieLi-
re.
Les Figures V. & VI. repréfentent
des goupilles , ou gros fils d\'or ou d\'ar-
gent qui fervent à l\'aflemblage de cet-
te pièce.
La Figure VIL repréfente la larn^
percée de plufieurs petits trous, la\'
quelle fert à l\'aflemblage des dents na-
turelles poftiches.
La Figure VIIL repréfente un ap
ifemblage de fix dents naturelles pofti"
ches attachées & arrangées par
moyen d une lame d\'or , ou d\'argent;
& enfilées par deux fils voltigeans,
pour la mâchoire inférieure, vû
fa partie poftérieure.
La Figure /X repréfente une dent
à tenon, vûë par fa partie antérieure ;
& féparée de fon tenon.
Â. Le trou paroi^i cette dent rs".
çoit le tenon,
La Figurs X, repréfente un tenon
avec
-ocr page 301- -ocr page 302-D E Iff T I s T E. ^57
^vec fes dentelures, féparé de la dent
* tenon.
B. La partie du tenon qui s\'enga-
B® dans la dent.
^ C. La partie extérieure du tenon
qyii s\'engage dans le canal de la ra-
cine.
^ La Figure XL repréfente une dent
^ tenon alfemblée avec fon tenon.
D. La dent à tenon.
E. Le tenon.
Explication de la flanche XXXV,
qui contient plufieurs pièces ,
ou dentiers artificiels,
La Figure L repréfente un den-
tier, ou pièce artificielle de dou-
^^ dents enfilé par deux fils voltigeans
q^i fervent à l\'attacher aux dernières
l^^iits des deux cotez de la mâchoire
^^périeure.
La Figure IL repréfente un dentier
^^tificiel à entaille , laquelle entaille
enfilée par deux fils, & fert pour
^ger les deux grandes incifives qui re-
tent feules à la mâchoire fupérieure, &
^\'Jfquelles ce dentier doit être attaché.
A. A. Surface fupérieure qui
Tome IL Y
558 e Chirurgien
doit être placée fur la gencive.
B. B. B. B. L\'entaille qui fert à
recevoir les deux grandes incifives qu»
tiennent encore à la bouche,
C. C. C. Les trois trous q^^\'
fervent à recevoir les fiis voitigeans
pour attacher ôc aifujettir cette pié^^^
aux deux dents naturelles.
Za Figure IIL repréfente un tenoî^
à vis & à tête fendue, qui fert à at-
tacher une pièce de fix dents, leqaej
efi: diffèrent des tenons qui fervent ^
attacher des dents feules.
L>. La tête de ce tenon»
L. Sa tige.
Za Figure IV. repréfente une pféc^
ou dentier à tenons, vûë par fa partie
pofîérieure, & afletnblée avec fes deuJ^
tenons.
E. La furface- concav^
du talon qui porte fur les gencives j
lequel talon efl percé pour engager le^
tenons.
G. G. Les têtes fendues de
ces deux tenons.
H. id. Les tiges de ces deUJî
tenons.
La Figure V. repréfente une pièce
entière, ou dentier artificiel, qui fsri
à ia mâchoire inférieure, vâë par ^^
Dentiste.
Partie, antérieure. Comme cette pièce
tient en place d\'elle-même , elle ne
doit point être percée ni attachée.
CHAPITRE XVII.
La defcription & ^ufage d\'une ma-
chine artiflement compofée d\'un
dentier fupérieur complet ajfem-
hlè par des rejforts à une pièce
d\'or î ou d\'argent, qui embrajfe
par le moyen de deux demis cer-
cles & de deux anfes les dents
de la mâchoire inférieure.
u o î q u\'a l\'une 6c à l\'autre ma-
Vs^ choire il n\'y ait aucune dent, ni
^iicune racine, on peut néanmoins y
lettre deux pièces entières de dents
^l\'tificielles.
Pour réuffir à faire ces fortes de piè-
ces , de manière qu\'elles tiennent fur
gencives , îorfqu\'elles y font appli-
Si^ées, il faut examiner les gencives
^ leurs variètez ; afin de travailler les
deux pièces d\'une manière convenable
^ pouvoir s\'y alfujettir exaétement. On
doit encore confidérer la figure 6c la
ie Chirurgien
courbure qu\'il faut donner à la face in-
térieure & à l\'extérieure de chaque piè-
ce artificielle, pour éviter que la lan-
gue, les gencives. Se le dedans des
jouës en foient incommodez.
Si une pièce entière de dents arti-
ficielles efl: de quelque utilité à la mâ-
choire fupérieure, quand elle a perdu
toutes fes dents, elle efl: encore beau-
coup plus néceflaire à la m.achoire in-
férieure, lorfqu\'elle eft dans un fem\'
blable état. Il femble même qu\'on
peut fe pafl^èr de cette pièce qae très-
tlifficilement ; parce que le défaut des
dents de cette mâchoire empêche da-
vantage la prononciation, ôc la mafti-
cation parfaite qui devroit, ce femble^
n\'être point arrêtée, la gencive s\'étant
endurcie : Les jouës ôc les lèvres font ^
par le défaut des dents inférieures,
comme perdues ôc enfoncées dans la
bouche : Il arrive de-là qu\'on fe con-
tente fouvent de réparer les befoins
preflàns de cette mâchoire, fans avoir
égard à ceux qui fe rencontrent à la
niachoire fupérieure.
Pour garnir feulement la mâchoire
Inférieure, il faut que la pièce de dents
artificielles [a] foit bien ajuftée; afin
(«) Vq^\'ez la Fîgure y. delà Planche
-ocr page 306-Dentiste. 2.6i
ipe la configuration de cette mâchoire
les inégah\'tez des gencives, fijr lef-
quelles elle prend fon affiette, puilTenc
^ maintenir dans cet état. Tandis que
pièce de dents artificielles eft en»
p5gée d\'un côté entre la langue, & de
, autre par la lèvre inférieure & les
Jouës, elle s\'y trouve fi ftable, que fans
^^elle fe dérange, la maftication fe
^it librement, & ne diffère prefque en
de celle des dents naturelles. On
l^^it de cet avantage, furtout quand
, la mâchoire fupérieure il y a des
I.^rits naturelles à fa rencontre, & que
Oft eft accoutumé à fe fervir de cette
Pièce de dents artificielles.
On ne peut ajufter de même à la
^^choire fupérieure une pièce entière
^^ dents artificielles feule ; car pour
^\'re tenir cette pièce , il faut nécelîài-
f^t^ent, ou en mettre à la mâchoire
Inférieure une fembiable, ou que cette
■^^choire inférieure ait en tout, ou en
prtie, des dents naturelles, qui puif-
l^l\'t foutenir & affermir la pièce mifè
mâchoire fupérieure.
Ces circonftances m\'ont engagé à "fti-
j^^fçer une machine, {<îjqui étant con-
- Uite de la façon que je l\'ai imaginée ^ \'
Voyez la Figure i. de la Planche 56.
zf)z lechirurgieît ■
& celle que je vais la décrire , s\'ajup
à la mâchoire fupérieure, de manie\'\'^
qu\'elle peut fervir aux mêmes ufag^®
aufquels fervenc les dencs nacurelles.
Pour parvenir à la conftruétion «e
cecce pïéce, ou dencier arcificiel à tel-
fort , il faut examiner la quantité ^^
dents qui relient à la mâchoire in^^\'
Heure, leur volume, leur fituation, ^
les dimenlions des gencives, tant eiî
dehors, qu\'en dedans; afin qu\'ayai^\'
bien pi is les mefures requifes ,
puiife faire avec juftefie la pièce
doic embrafler les gencives, tant aîi"
térieuremenr, que poftérieurement, ^
qui doit palfer par-defi^"us les dents »
en fe joignant aux extrêmicezde l\'un ^
de l\'aucre demi cercle.
Enfuite on fait fabriquer deux lame®
d\'or, ou d\'argent, larges d\'environ
une ligne & demie & épaifi^es d\'environ
un quart de ligne : Ces deux lames ainf^
fabriquées fe recourbent fur leur fac®
la plus large pour en faire deux efpécef
de demis cercles qu\'on ajufté, l\'un à
la face intérieure, & l\'autre à la i&f\'
extérieure des gencives de ia machoîr^
inférieure. La lame qui forme le demi
cercle extérieur, doit être plus longu^
& coudée à fes deux extrêmitez, fel^\'^
^^ hauteur & l\'épaiffeur des dents &
gencives qu\'elle doit embralTer.
Jétte lame s\'avance pour monter par-
^éflus les dents, & elle fe recourbe
^^ns l\'endroit où fa courbure doit
former un coude : Lorfque cette lame
J dans fa continuation paffe par-delfus
^^ couronne des dents, on les fait def-
^endre toutes deux jufqu\'à la gencive ;
^^ cela pour elfayer fi elles font con-
formes à la convexité & à la concavi-
té que forme là mâchoire dans toute
^\'étendue où elles doivent s\'appliquer,
^n attache enfuite les deux extrêmi-r
^éz du demi cercle intérieur avec ks
extrêmitez de la continuation du
cercle extérieur : On les unit en-
femble en les fondant, ou en les atta-
chant par des petits clous rivez à ri-
^Ure perdue : Pour lors ces deux piè-
ces forment dans ce lieu-là, de chaque
côté de la mâchoire, une anfe quar-
^ée : Cette anfe erobraffe une des grof-
fes dents molaires par fes parties laté-
^^les êc fupérieures, Se elle porte fur
^pe de chaque côté de la mâchoire in-
férieure ; ces pièces étant foudées font
P^us commodes Se plus durables que
Celles qui font attachées avec des clous
âé\'4 xe cmirurgies
Cette pièce ainfi difpofée Tert d«
point d\'appui à la pièce fupérieure f
comme il va être expliqué.
On ajoutera entre le coude &
courbure de l\'anfe, une avance de cha-
que coté, & chacune de ces avances
fera unie à chaque extrémité du cef\'
cle extérieur, en les foudant, ou e^i
les attachant dans le même endroit
avec des clous rivez à rivure perdue^
Cette avance eft à peu près ronde
depuis fon attache jufqu\'à fon extrêmî\'
té: Elle eft plus ou moins longue,
vant la diftance qui fe rencontre depui®
l\'extrémité du demi cercle extérieur f
jufqu\'à la partie inférieure de l\'apophif^
coronoïde & le corps des mufcles (ef
meurs des mâchoires. Il faut avoi«"
égard à l\'efpace que ie reflbrt doit oc-
cuper dans ce lieu-là ; ce reffort de-
vant s\'étendre bien plus loin que l\'a-
vance.
A l\'extrémité de cette avance, on
doit pratiquer un rebord, qui excède
îa grolfeur de l\'avance d\'environ u»
quart de ligne. Cette avance doit avoir
une entaille , ou fente, dans le milieu
de fon épailfeur, d\'environ une demie
ligne de largeur, qui ia divife endeu%
parties égales. Il y a un trou qui dafl«
l\'endroiE
-ocr page 310-, _ D E N T- î s r E.
^endroit ou cette fente fe termine
perce cette avance d\'outre en outre. \'
Sur cette pièce ainfi conftruice on
^onte par des refforts celle qui doit
^■eprefenrer les dents artificielles de la
ïîiachoire fupérieure : Il faut percer la
P^ece avant que de la monter.
Quand on a proportionné la pièce
«e dents artificielles à la gencive de la.
«mâchoire fupérieure con tre laquelle elle
^Oit pofer. Il faut laiifer à chaque extre-
^iite de cette pièce du côté de fa face
extenetire vne éminence aplatie de
^ois, ou quatre lignes de longueur,
t de deux d epaiffeur. Cette è^ineiv
cedoit et^re de là largeur delà pièce.
l^refqu au miheu de cette éminence
^it une entaille du diamètre de celles
H^ on a faites aux avances dp la pièce
iiîférieure.
Certe entaille ne doit êcre profonde
MUe de l\'épaiffeur de l\'érainence : Elle
o;c commencer par un trajet un peu
Oblique de bas en haut, & fuivre la di-
rection de fe face extérieure.
Cetce même entaille efï croifée par
^neféccMideentaille plus large & ver^
\'caJe: A lextremitéde cette deuxié-
fa® T commence à la
^^ iupeneure qu\'on doit appliquer fur
Tome IL 2
f le Chirurgien\' ^
la gencive, & qui fort par la face infé-
rieure de la pièce : Enfuite on forme
fur cette même pièce les dents artifi-
cielles, dans l\'ordre où elles doivent
être naturellement : Cela fini, on af-
femble cette pièce avec celle qui s\'ap-
plique à la mâchoire inférieure par le
moyen de deux refl^orts d\'acier , l^)
de l\'épaifleur d\'un quart de ligne, lat\'
ges d\'une ligne & demie, & longs d\'en-
viron treize à quatorze lignes.
Ces refl^rts s\'engagent d\'un cçts
par une de leurs extrêmitez dans l\'en-
taille des avances de la pièce inférieu-
re, «Se par l\'autre dans les entailles
obliques de l\'éminence fupérieure.
L\'extrémité de chaque refl^ort, qfî
doit entrer dans l\'entaille de chaque
avance de la pièce inférieure, doit dé-
border du côté de fes parties latérales f
dans l\'endroit de l\'entaille qui doit le rej
cevoir. Après que cette extrémité a été
introduite, elle y efi: attachée avec uO
jfil qu\'on palfe dans le trou qui efl: au-
defl"ous de l\'entaille : On conduit en-
fuite ce fil plufieurs fois autour de l\'a-
vance , pour embrafl^er une des extrê-
mitez de chaque reflibrt qui y efl en-
gagée : Enfuite on repafl^e ie même fiî
(fl) Voyez, h Figurç 4» de la Planche j^î
-ocr page 312-Dari .^î^^tiste.
le meme trou auquei ii a été déjà
"gage, & derechef on fait faire à ce
Pluheurs contours qui embraifent-l\'a-
ance & J\'extrêmité du reifort que l\'a-
,\'tijce contient. On arrête les deux
outs de ce fil par plufieurs nœuds j
j - » y cugdger i extrenuté d<
^^utre relîort : Ces relforts engagez d^
pne par les bouts inférieurs, font
, J^îujettis dans l\'entaille oblique de l\'é-
^«inence de la pièce fupérieure, & ar-
tez par le moyen d\'un fil qui palTe
i\' trou qui eft pratiqué à
/ingle de cette pièce, & dans l\'en-
JUle verticale; afin qu\'il embrace (Se
iiujettiffe l\'extrémité du reftbrc, au
oyen de plufieurs contours de fil\'réï-
tez , & arrêtez par des nœuds : On
\'fait_autant, pour engager l\'autre
remite du côté oppofé ; & pour
^ \'ter que les reftbrts ne fe déplacent
^ Jera une coche au refl:brt dans l\'en-
^\'^it où le fil paffe,
vcar?^\' affemblées s\'é-
de l\'elafticité des refforts; pour
difpofées, fuîvre
«îouvemens de la œadioire infé-
ie Chirurgie??
rieure, lorfqu\'elle s\'abailTe, & que pa?
conféquent la bouche s\'ouvre : La nS\'
sibilicé de ces mêmes reflbrts perniec
à la mâchoire de rapprocher, fans faij^
aucun effort, ces deux pièces l\'une de
J\'autre, lorfque la bouche fe referme :
Cette machine efl; par conféquent pro-
pre à l\'exécution de la maflication , ^
l\'ornement de la bouche, à l\'arti-
culation de la parole.
Avant que d\'introduire cette machi-
ne dans la bouche, & de la mettre
place, il y a une circonftance à obfef"
ver, c\'eft qu\'il faut évuider avec ùne
lime demi ronde le demi cercle ante"
rieur de cette machine ; de telle ma-
nière que ce demi cercle foit dans fo^
milieu un peu plus échancré par fa par-
tie inférieure, que dans fes parties la"
térales : Cela doit être ainfi pratique f
afin que ce demi cercle s\'accommode
mieux à la difpofition qui fe trouV®
entre la lèvre inférieure & les genci"
yes qui forment une élévation, 3c n^f\'
îiie une efpéce de filet en cet endroit\'
Pour introduire cette machine toute
montée, & la mettre en place, on ap"
proche la pièce fupérieure de l\'infèrieii\'
re : Enfuite on fait entrer dans la bou-^
fho l\'un 4es deux bouts, ou aPg^^^
I
-ocr page 314-. Dentiste; té§
îa machine par l\'endroit de la com-
miflure des lèvres : On y introduit
même l\'autre bout par le côté op-
pofé. ^ ^
Lorfque la machine a pafl!e les lé-
^■^es, on la pouflê doucement avec les
doigts, pour la placer du côté fupé-
l^^eur^ur les pncives fupérieufes, &
du côté inférieur fur les gencives infé-
rieures : On loge fon demi cercle ex-
^^rieur fur la face extérieure des genci-
ves , ou un peu au deffus du colet des
"ents, & entre la lé vre inférieure &
l^s jouës: Son demi cercle intérieur fe
\'oge fur la furface intérieure des gen-
cives , ou au-delTus du colet de ces mê-
lïies dents : Les deux anfes qui uniflent
^es deux cercles enfemble, embraflènc
l^s premières grofles dents molaires,
^ portent fur elles.
L\'avance delà pièce inférieure, &
contours que forment les refl^brts
^ Une pièce à l\'autre, fe logent dansl\'in-
^^ï\'vale qui fe trouve aux parties laté-
rales & prefque poftérieures de la bou-
^•le, près & à côté des dernières dents
® la mâchoire inférieure. On peut ôter
^\'-\'tte pièce de dents artificielles, &
^uce la machine enfemble auffi facile-
^snt qu\'elle fe met \\ ce qu\'on peuî: faire
Z iij
L.
-ocr page 315-570 î.e Chirurgien
foi-même. Il n\'y a point de néceflité
abfoluë de la déplacer, fi ce n\'eft dans
3e cas où les relforts font ufez, pour y
en remettre d\'autres ; ce que chacun
peut exécuter aifément : On ne fe troU-
, ve pas foavent dans ce cas, furtoac
lorfque les relforts font d\'une- bonne
trempe & bien conftruits.
Les Mécaniciens ôc les Dentifle®
n\'avoient pû trouver jufqu\'à préfeo^^
une machine, qui fût d\'un tifage fi né-
celfaire , ôc en même tems fi commO"
de. Cette machine contient non-feule-
ment les qualitez de celles qui IW
précédée fans en avoir les incommodi-
tez, mais elle a plufieurs autres avan-
tages qui la diftinguent, &:la rendent
cent fois plus convenable. Je laiffe ^
en juger à ceux qui fe trouveront dan«
le cas de s\'en fervir, Ôc à tous ceux qui
s\'appliquent à pratiquer la partie de
la Chirurgie dont il s\'agit.
Les Experts en cet Art, dans les
épreuves qu\'ils ont ci-devant faites d\'un
latelier fupérieur de dents artificielle® ?
n\'avoient pratiqué jufqu\'à préfent que
desrefforts de baleine, qu\'on attachoit
avec du fil aux dents naturelles de
mâchoire inférieure : Cela étoit d\'uii
grand embarras & de très-peu d\'utiliré;
D E rr t I s î E» ^ji
lieu que ma machine conftruite 6c
appliquée avec toutes les circonftances
que je viens de détailler, fupplée prêt-
S^e à toutes les fondions qui s\'exécu-
Soient auparavant par les dents natu-
relles : De plus cette pièce je dents
artificielles iubftituée à la place des
dents naturelles, peut nonfeulement
tromper les yeux par fon afped, mais
^ême les perfonnes qui s\'en ferviront,
oublieront la perte de leurs dents na-
turelles , lorfqu\'elles feront accoutu-
ïïîées à s\'en fervir.
Pour conferver plus longtems l\'é-
lafticité des refforts que j\'ai indiquez,
^ les rendre plus durables, l\'on peut
ajouter à chaque côté de chaque ref-
fort , une petite lame fort mince faite
de baleine : Cette lame ne doit pas être
plus longue que chaque reffort, & ne
doit guéres être plus large.
S\'il ne reftoit à la mâchoire inférieur
re, que cinq, ou fix dents, les demis
Cercles de cette machine, auroient non-
julement la même étendue de ces
^ents, mais encore ces demis cercles
® étendroient de chaque côté un peu
^^i-delà des dernières petites lames ,
^ui ferviroient à les attacher enfemble,
inême que l\'anfe fert à attacher ceux
Z iiij
-ocr page 317-LE c MI R u RG IE N
tie la machine précédente; mais au
lieu que les anfes font élevées & recour-
bées dans celle-là, au contraire dans
celle ci ces petites lames ne font point
recourbées, & portent à plat fur les
gencives.
S\'il fe rencontroit encore quelques
dents ifolées fur les cotez de la mâchoi-
re inférieure, ces dents feroient em-
brafîées par les deux demis cercles, &
par les petites lames qui alfemblent ces
demis cercles. Les avances attachées
aux demis cercles, commencent à l\'en-
droit des dernières dents de chaque
côté que les demis cercles embraifent :
Ces mêmes avances font continuées
jufqu\'à la même diftance où l\'on vient
de marquer qu\'elles devoient s\'étendre,
c\'eft à-dire , jufqu\'à pouvoir par le
moyen des refforts fe joindre à la piè-
ce fupérieure , & répondre à fa lon-
gueur. Le tout ainfi aftémblécompo-
le une machine ( a ) qui peut fervir dans
certains cas, oii la précédente ne fer-
viroit point.
Lorfque la mâchoire fupérieure fe
trouve dépourvue de toutes fes dents,
on eft obfigé d\'avoir recours à l\'ufage
de l\'une, ou de l\'autre des deux ma-
(«) Voyez la Figure 3.de la Planche 3
/ ■ \' D E N T r s T È. ^71
que je viens de décrire, & que
J® fubftituë pâr plufieurs motifs à des
P\'eces qui étoient plus embarralTantes,
^ même inutiles. Dans un pareil cas
On peut faire encore un ufage, même
plus avantageux , des deux machines
^ouvelles, qui font repréfentées aux
Planches 41. & 42. de ce Volume.
Explication de la Flanche XXXFL
qui contient plufieurs dentiers
ou pièces artificielles.
La Figure I. repréfente une pièce,
ou machine pour la mâchoire fu»
périeure, donc le râtelier efl: joint à
deux demis cercles par deux reflbrts,
vûë antérieurement.
A. A. A. Le racelier.
B. B. Les deux reflôrtsqui
^ffembîent cette pièce.
C. C. C. C. L\'aflemblage de ces
reflorts avec la pièce fupérieure & in-
férieure.
D. D. Deux petites avan-
ces qui reçoivent ces reflbrts par l\'une
de leurs extrêmitez.
E. E. E. Le demi cercle anté-
rieur qui fert à embrafler les dents ex-
térieurement.
^74 Chirurgie îf
F. F. F. Le demi cercle pof
térieur qui fert à embraffer les dents in-
térieurement.
G. G, Les anfes qui ap\'
puyent fur les dents molaires, 8c qtî»
lèrvent à affembler par chacun de leurs
bouts les deux demis cercles enfemble-
La Figure IL repréfente la même
machine, vûë de côté.
H. H. H. Le râtelier.
L L Les courbures du ref\'
fort.
L\'avance attachéeaU
demi cercle qui reçoit l\'extrémité da
reffort.
L. L. L. Les deux demis cer-
cles vûs latéralement.
^ La Figure III. repréfente une pièce
a deux demis cercles, faite de plufieuf?
James, dont les avances font beaucoup
plus étendues que celles des pièces pré\'
cèdentes, parce que cette pièce ne doit
être (outenuë que de cinq, ou fix dents
confécutives, & de deux féparées : On
fait vow cette pièce, fans reffort Se fans
être jointe à aucun râtelier, pour ne
pas répéter l\'affemblage des deux figu-
res précédentes , l\'affemblage de telle-
ci étant le même.
^ M. M. M. Le demi cercle an-
leneur de cette pièce.
-ocr page 321-Dentiste, 175
^ N. N. N. Le demi cercle pof-
^erieur de cette pièce.
O. O. Les avances du demi
l^ercle antérieur qui fervent à recevoir
\'es refforts.
P. P. P. P. Quatre petites lames
•î^i embraifent les dents & appuyent
fur les gencives, lorfque la pièce efl en
place, ôc qui fervent à aifen^bier ie de-
^i cercle externe avec l\'interne.
La, Figure IV. repréfente un des ref-
forts qui fert à l\'afïèmblage de ces pié-
c\'efl-à-dire, du râtelier artificiel ^
Vû à plat àc détaché.
Q. L\'extrémité de ce
ïïiême refîort qui eft reçûë dans l\'avan-
ce de la pièce en demi cercle , & en-
gagée avec un fil autour de cette avan-
ce.
V. L\'autre extrémité de
Ce même refïbrt, engagée dans l\'èmi-
îience quarrée du dentier, affujettie
par des fils, ôc arrêtée par le moyen
\'ie deux petites avances qui excédene
niveau de la largeur des refforts.
ie Chirurgien
Defcription d\'un double dentier 9
dont la pièce fupérieure sap\'^\'
bie avec linfèrieure, par
r effort s.
Lorsqu\'il arrive que les dep^
mâchoires fe trouvent dégarnie®
de toutes leurs dents , on efl dans
nécefîité de recourir à l\'ufage d\'un dou-
ble dentier, compofé de deux pièce®
principales : l\'une eft fupérieure, ^
l\'autre inférieure. Ces pièces font m\'a-
llies de dents artificielles artiftement
figurées, & elles imitent le plus eXa-
élemcnt qu\'il eft poffible l\'ordre de®
dents naturelles.
Ces deux piècesperfedionnées àcS
»doivent être afTemblées par l\'eX-
trémité de leurs angles avec des refTorts^
Il faut auparavant avoir pris au jufte le®
dimenfions, non-feulement des deu)«
mâchoires, mais encore celles desgei^\'
eives. Il faut auffi avoir obfervé fur-
tout les inégalitez qu\'elles peuvent for-
mer en différens endroits; afin de ti-
rer avantage de ces mêmes inégalitez j
Dentiste.
^ de conformer la furface des dentiers
doivent s\'appliquer fur les gencives,
^ la variation des éminences & des en-
^oncemens de ces mêmes gencives :
^infi lorfqu\'il fe rencontre à la gencive
^^elque enfoncement, il faut pratiquer
^ la furface dont il eft queftion, une
élévation proportionnée & propre à
loger dans cet enfoncement ; &
^u\'il y ait réciproquement un enfonce-
ment dans la furfacedes dentiers, pour
y placer l\'élévation de la gencive. Cela
i^e contribuera pas peu à rendre les piè-
ces plus fermes Se plus ftables dans leur
alfiette.
Avant que de placer les reflbrts, il
^aut pratiquer avec une fcie (4) à cha>
SlUe extrémité des dentiers, une en-
taille d\'environ quatre lignes de lon-
gueur : Il faut que cette entaille foit
proportionnée à l\'extrémité du reflbrt
Qu\'elle doit recevoir t On a foin de po-
ftr la fcie fur la furface de Textrêmi-
té des angles des dentiers à une ligne
de diftance de la furface qui doit s\'ap-
pliquer fur les gencives : De cette fa-
çon cette entaille forme une ligne un
peu oblique, en fe terminant, & en
remontant de bas en haut : Tout cel|
ia) Voyez la Planche 3
à.
-ocr page 324-278 LE C H I lltr R G I E N
le pratique, afin que le reffort une îoi^
engagé dans i\'entaille, ait plus de lOf\'
ce pour s\'étendre, 6c pour fuivre^
mouvement de la mâchoire inférieure-
On pratique à l\'extrémité de cha^
entaille, un trou qui perce la piee^
d\'outre en outre horizontalement : ^^
trou fert à palTer 6c repalfer plufien"^^
fois, une éguille enfilée d\'un fil ; On i^\'
troduit l\'extrémité de chaque rello^^
dans chaque entaille : Avant que d\'à\'\'
fujettir ces relforts, on eifaye la pièce >
en obfervant fi elle produit fon effet,
fi la courbure des refforts efl trop,
trop peu étenduë, s\'ils ont la flexibi-
lité 6c rélafl:ieité requifes , s\'ils n\'io\'
commodent pas par leurs courbure^
l\'endroit de la bouche oîi ils fe logent,
s\'ils frottent, ou appuyent trop contr®
la furface de la partie de la bouch^
qui couvre l\'apophife coronoïde 6c le
corps des mufcles fernîeurs des ma"
choires, ou enfin fi ces reflbrts frottent
trop la langue, 6cc.
Ces circonfl:ances étant obfervées »
ces deux pièces font aflèmblées par
îïioyen de deux refforts d\'acier, ou feU\'
lement de la meilleure baleine , longs
d\'environ un pouce 6c demi, y compris
çe qui s\'engage dans les entailles : Ces
D E N T I s T r. _ 17^
^ \'\'Orts font larges de deux lignes, <5c
^P^is d\'environ un quart de ligne :
que les pièces lèront plus ou
^^ins grandes, on réglera l\'épaiffeur
ƒ Ces refforts qui ne différent de ceux
^ \'a pièce précédente, qu\'en ce qu\'ils
f débordent point par leur extrêmi-
p > & qu\'ils n\'ont point de coches :
refforts ainfi conditionnez, font
^^^tachez & affujettis de la manière qui
J, .On prend une éguille enfilée d\'une
j^ie cirée, ou d\'un gros fil retors : On
® paffe par un des trous dont il a été
P^rlè, &on commence indifféremment
f^r celui que l\'on veut.
On applique le premier jet du fil fur
P^Qiaille, pour de là embraffer le ref-
^tt par deux contours de fil bien fer-
: Enfuite on revient au trou, du
^^té oppofé, par un trajet de fil ; &
repaffe plufieurs fois l\'éguille dans
niême trou : On pratique plufieurs
Jfts de fil, qui couvrent l\'entaille des
^Ux cotez; Ôccefil fait plufieurs con-
cours , qui affujettiffent ainfi l\'extrêmi-.
du reffort.
^Lorfque le reffort paroît affez affer-
, on couvre par plufieurs contours
fil toute fon étendue , jufqu\'à l\'ea-
^So le Chiruiigien
droit qui doic être engagé dans
taille oppofée. On palîe ainfi d\'une er
trêmité à l\'aucre, pour engager à^
mêuie ce reifort dans l\'entaille
diamétralement : On l\'alfujectit
même, en palfanc &repalfant l\'éguiH\'^
dans ce trou par plufieurs jecs & cofl\'
tours de fil réïcérez.
Pour mieux aifujetcir ces jets ôC c^«
concours de fil, on paffe le fil fur l\'é"
guille, ainfi que les Tailleurs le pa\'^
lent, lorfqu\'ils fonc des bóuconniéres =
On continue de le paflér de mèî^\'^
fur les jets de fil qui couvrent les en\'
tailles ; on forme par ce m.oyen une sf
péce de gance, qui relferre & afferrui^
davantage les contours : Un des refiurcs
fe trouve engagé par fes deux bout®^
& on engage de même celui qui kii e^
oppofé.
La manière d\'introduire dans îa bou-
che cette double pièce (a) ainfi afieiU\'
blèe, ne diffère de la manière doncoiî
introduic la précèdence, qu\'en ce qu\'^\'\'
le efi encore plus aifée.
Il en eft de l\'ufage de toutes ces p\'e^
ces, comme de celui de cous les mem-
bres arcificiels, que la Chirurgie notJS
fournie, par la partie que nous noni\'
iq) Voyez JaFigjure i, de la Planclie 57-
liions
I
D s N T I s T Ë.\' - - -
^ons Prothéfe : On a quelque peine a
^\'accoutumer les premiers jours à Tufa-
s\' d\'un bras, d\'une jambe & d\'un œil
^■^î^ificiel ; mais infenllblement on s\'y
habitue, & même en peu de tems. La
^éceffité de réparer ce qui nous man-
^^e, ou par un accident, ou par un
défaut de nature,nous mec bientôt dans
^etce habitude, qui agit fi fortement
^fi nous, que ces pièces artificielles
^ous paroiffent dans la fuite comme
i^-aturelles.
Que les chofes dont l\'ufage ne nous
pas familier, & qui nous paroifiTent
^\'abord étrangères, ne nous rebutent
^onc point : L\'incommodité qu\'on en
peut reffentir pendant ies premiers
jours, n efl: que paflagére, & qu\'une
^irconftance néceffairement annexée
^^ défaut de l\'ufage ; à moins que cet-
incommodité ne provint de l\'inca-
Pacité & du défaut de.l\'artifte, qui au-
\'^oic mal fabriqué les pièces dont il s\'a-
git, n\'ayant pas bien obfervé toutes
circonftances que j\'ai exadement
l\'apporcées.
Avant que j\'eufle réduit en pratique
idées que je viens de communiquer,
^^ s\'étoit non-feulement fervi des rel-
^orts de baleine pour le râtelier fupé-
Tme //. A a
I
à.
-ocr page 328-a 82 isCHiRURGrEîsr ,,
rieur, attachez d\'un bout à cette p\'^"
ce, & de l\'autre aux dents naturelle^"
de la mâchoire inférieure, ce quiéc^^\'\'
très- difficile à placer. Se èbranloit bea^^\'
coup ces mêmes dents ; mais on fe ^^
voir encore, pour joindre enfemble
râtelier fupérieur avec l\'inférieur,
charnières & de reflbrts à boudin ?
façon de tirebourro, ou fimpleffl^"^
courbez en ligne fpirale : L\'entortiH\'^\'
ment, ou la circonvolution fpirale oÇ\'
cupoit beaucoup d\'efpace, Se cauf^"^
par conféquent de l\'embarras dan^
bouche : Cet entortillement s\'oppci"\'\'!\'\'
même à la maftication, & donnoi"^
lieu d\'ailleurs aux alimens de s\'eng^\'
ger dans le contours de ces reflbfi:^ f
d\'Y féjourner, Se d\'y caufer de la ît^^^\'
¥aife odeur.
Le même inconvénient arrivoit à ce^
charnières par rapport à leurs engagf\'
mens réciproques. Il n\'en eft pas
même des reflbr^dont jeme ferspo^"^
unif ies pièces enfemble: Ces renoî^^
B\'ont point tant de co>ntours : La m^^
»iére dont j\'aflemble ces piéces.lcsren»
capables d\'agir librement, & defuif^
tous les mouvemens de la machoiJ"^
inférieure. Cet aflemblage eft d\'â^"
tant plus préférable, qu\'il eft P^^^
^ Dentiste. 185
^J^iple, plus commode, & plus dura-
Manière âémailler les dents, oU
les dentiers artificiels, afin de
rendre leur décoration plus ré-
gulière & plus agréable,
j L efl prefque impoffible, du moins
^ il efl très-difficile de rencontrer au-
J^f\'e des matières que j\'ai indiquées
conflruire des dentiers artificiels,
^^\' foit capable de fournir des pièces
/^\'iéres naturellement éraaillées dans
j-^^îe leur étenduë, & dont la couleur
J® "trouve conforme aux dents naturcl-
jjl^de ceux aufquels on efl obligé d\'en
"ftituer à la place de celles qui leur
\'^^nquent.
., Ç\'efl cet inconvénient, qui m^a don-
^ \'ieu de chercher les moyens de ren-
Z® Uniformes ces pièces, autant qu\'il
polîîble i en conformant leur
^^^ficheur à celle des dents, lorfqu\'il
jA ^l\'efle encore dans la bouche. J\'aî
d\'imiter la nature, <& même de
^^^\'îchir par ces dentiers artificiels ^
h a ^
-ocr page 330-le Chirurgien
dans les circonflances qui concerne\'^
l\'ornemenc de la bouche.
J\'ai penfé que je trouverais ce (eco^^^
dans le feul ufage de l\'émail artifici^\'\'
lement compote: J\'ai crû aufîî qu^Jf
parviendrois par-là, non-feulement \'
imiter le plus parfait émail des denj® \'
mais même la couleur naturelle y
gencives, dans les cas où il s\'agir
les remplacer artiftement, en tout,
en partie.
Pour y réuffir, j\'ai confulté
Emailleurs les plus habiles, Ôc par K
conférences que j\'ai eues avec eux,
rendu praticable ce que je crois q^^
d\'autres n\'ont point mis en ufage
qu\'à préfent. On a imité les yeux
lels par des yeux compofez d\'èn^f \'
mais on a négligé la mêmeapphcati^
de rémail à l\'égard des pièces de àx^^
artificielles, qu\'on fubfiituë aux deP^
ïiaturelles; cependant outre tous
avantages que les dentiers artif^cie\'^
ont au- defTus des yeux d\'émail, il® ^^^^
vent comme eux à l\'ornement, &
parent de même les défauts des p^\'"\'\'
ties dont les difformitez choquent
premier afped.
La pièce que Ton doit conflruire
garnir de dents émaillées, doit
Dentiste. ^85
Bravant ajuftée à l\'endroit de" la mâ-
choire qu\'elle doic occuper, fuivant
\'toutes les diraenfions requifes : Il faut
Néanmoins n\'y avoir encore formé au-
cune dent. On appliquera fur la face
Extérieure de cette pièce une lame d\'or,
Ou d\'argent, épaiffe d\'environ une de-
mie ligne : Cecce lame occupera toute
l\'étenduë de la face extérieure, fi le
râtelier doic être complet : Si ce râte-
lier doit recevoir dans de cercains in-
tervales quelques dencs nacurelles, &
t^ans d\'aucres fervir à former quelques
dents émaillées, on pratiquera des en-
tailles vis-à vis les dents nacurelles ,
pour les y loger ; tSc dans l\'intervale de
l\'une à l\'autre dent, on garnira la fur-
face extérieure de la pièce artificielle
de petites lames auffi d\'or, ou d\'ar-
gent. On tracera enfuite avec une li-
me la figure des dencs fur cette lame,
pour marquer l\'intervale des dents
qu\'on doit former : Tout étant ainfi
difpofé, on remettra cette pièce à l\'E-
mailleur, pour qu\'il couvre cette la-
me d\'émail : On formera chaque dent
émaillée de l\'étendue requife, & de
couleur femblable à celle de l\'émail
des dents naturelles de la perfonne à
laquelle il s\'agira d\'ajufter la pièce
LE c Hî RTJ RG lEH
émailiée. (a) Pour que rEmaîHeUf
foit mieux inftruit de cette nuance?
on lui fera voir quelque dent pareille
en couleur à celles qu\'ii doit émaillef^
ou bien on lui montrera celles qui tien-
nen t encore à la bouche.
Si c\'eft des dents humaines fur lef-
quelles l\'Emailleur doit fe régler, foi^
que ces dents ayent été prifes dans la
bouche du même fujet, foit qu\'elles
ayent été tirées de la bouche d\'un au-
tre , il faut que ces dents ayent trem-
pé dans l\'eau commune au moins vingt-
quatre heures, pour pouvoir leur don-
ner à peu prés la même couleur des
dents qui reftent en place. Enfuite l\'E-
înailleur continuera de les tenir dans
l\'eau J afin de mieux attraper leur de-
gré de blancheur ; car lorfqu\'elles font
inches, elles ne font jamais bien con-
formes en couleur aux naturelles.
Lorfque les gencives font confumées
tota^ment^ou en partie, la lame d\'or,
ou d\'argent doit être plus ou moins
large, fuivant la déperdition de fub-
flance de la gencive. On figure les pe-
ntes éminences que les gencives for-
ment dans l\'intervale de chaque dent,
& les demis contours qu\'elles forment
C Voyez la Figure 3. de la Planche 37-
I
-ocr page 333-aii/r J E H T I s T s. £87
uiii de l\'une à l\'autre dent ; & on fup-
P ee au défaut des gencives, par d\'au-
Jes fl bien imitées en émail, qu\'elles
. \'^tla véritable couleur des naturel-
les.
, La lame dont je.parle, ne peut être
^^îiaillée fans la porter au feu , Se par
^^nféquent fans être féparée de la pié-
^^ d\'os fur laquelle on doit l\'appli-
quer , après qu\'elle eft émaillée. En-
on doit l\'affujettir par fes extrê-
jï^itez, au moyen d\'une, ou de plu-
\'-^urs vis, fuivant fon étenduë, on m
Ij^oyen de goupilles rivées à rivure per-
, qui perceront la pièce émaillée
^ la pièce d\'os d\'outre en outre.
Si l\'on veut que cette lame émaillée
J^e couvre point toute la longueur de
face extérieure de la pièce, on fak
J^tie entaille à cette même pièce, pour
jpger la lame dans la profondeur de
j entaille, & à niveau de la furfacede
^^ pièce.
^ Il faut encore remarquer , que Fex-
terieur de chaque dent émaillée doit
Paroître un peu convéxe, & que l\'é-
\'^ail ne doit pas être beaucoup appa-
^éîit dans le fond de chaque intervale^
^fin que les dents artiftement émaillées
paroiffent plus naturelles.
I
-ocr page 334-^SS ie Chîruïisien
Ces pièces émaillées s\'appliquent ï^\'^
les gencives, & y font alTujecties àe
même que les précédentes, Toit par de«
attaches de fil, par des tenons, foie
des refl"orts.
Si l\'on veut ne réparer qu\'un j P\'j
plufieurs défauts du dentier artific^^\'
dépourvû dans quelque endroit de
émail naturel, on rapporte dans ce^
endroit une petite lame d\'or, ou d\'^i"
gent, d\'une étendue fuffifante "ço^^
cacher tous les défauts de la piéc« \'
On donne enfuite cette pièce à l\'Emoi\'\'\'
leur, pour y mettre un émail confoï^f
au refte de l\'émail de cette même pi^"
ce, quel\'Emailleur fait tremper da»^
l\'eau, pour la raifon que nous venoi^^
d\'alléguer. On joint cette pièce ave^
la lame ie plus artiftement qu\'il eft p*^^\'
fible: Voilà le feul moyen de répar^^
un tel défaut. ^
Les avantages de l\'émaii empW^
aux dencs artificielles, ne fe borne^^^
pas feulement à l\'ornement qu\'il pf"\'
cure ; mais ii en réfulte encore que If
dents, ou ies dentiersémailleZdem^\'
me, peuvent durer un tems très-con-
fidérable ; puifque l\'émail eft un corg
très-peu fufceptible de changement^
d\'altération.
Apres
-ocr page 335-Après avoir communiqué au Public
^^nt de moyens propres à fubftituer des
^ents artificielles, en la place des natu-,
^^lles ; après.avoir donné des méthodes
^îrconftanciées, fondées fur ma propre
.^^périence & fuffifantes pour fup-
Pléer à toutes fortes de défauts, j\'ai
\'^u d\'efpérer qu\'on fe corrigera de
plufieurs abus qu\'on pratique journel-
^îtient, & qu\'on ne s\'avifera plus de
Percer les gencives d\'outre en outre ,
^V paflér des pointes, & d\'y fulpen-
^l\'e une pièce offeufe com^pofée de plu-
^^^urs dencs, pour remplacer les incî-
\'lyes & les caïunes de la mâchoire fu-
périeure.
. Les pointes, qui attachoienc cette
pièce olfeufe écoienc recourbées quaîî
crochec , perçoient la bafe des deux
\'^ents du milieu de la pièce artificielle ;
^ s\'enfilant dans les pncives, fufpen-
^oient ainfi cette pièce en manière de
Pendans d\' oreilles ; de forte que c\'é-
^Oîent , pour ainfi dire, des dents flo-
^^îites , qui obéifîbient non-feulement
^^^ impulfions de la langue, mais en-
f^re à celles de l\'air (jui entre dans la
ouche&qui en fort. Cette pièce ti-
^^illoit ôz tourmentoic extrêmement la
S^ncive.
ilpo 1 E C H 1 R !ƒ R G I E ÏT^
J\'ai appris qu\'une Dame qui l^rv
à cette belle expérience, n\'en reç ^
que de l\'incommodité i mais un nejj\'
reufe toux la délivra d\'une partie
ce fâcheux dentier en le lui faifan^^^^^
cher dans: le feu d\'oîi il fut retiré à de-
mi confumé. Je ne fçai fi on a dep^^\'
remédié à ce vuide, ni commenc^^
l\'apû faire; mais ilfaloit que cette ^
me eût une forte envie d\'avoir la
che garnie, pour fouffrir une opérf;
lion fi cruelle & en même tems fi
cule, fans parler des dangéreufes fui"^^
qu\'elle pouvoir avoir. Je ne fçaur^\'^
même comprendre qu\'un Dentifte ta
foit peu ja oux de fa réputation, 1 ^ ^
ainfi expofée, furtout à Paris, où tan ^
d\'habiles gens de toutes fortes de p^ ^
feffions fe trouvent, & concourent p
leur travail à l\'ornement de C®\'
grande Ville,
Dentiste]; i()X
^^plication de la PL XXXVIU
^ui contient plufieurs dentiers ,
ou pièces artificielles,
La Figure L repréfente un double
dentier monté par deux reiîbrts,
^^ entrouvert par Ca. partie antérieure.
A. A. A. Dentier fupérieur»
B. B. B. Dentier inférieur.
C. c. Les refforts.
D. D. D. D. Quatre entailles, ou
^\'"igrainurcs, recouvertes de fil, qui
^^tétent leîé reflx)rts.
Za Figure IL repréfente le même
.oiible dentier, vû par une de fes par-
\' latérales, pour mieux faire obfer-
ver la courbure des reflbrts.
E. E. La partie latérale
§^Uche du dentier fupérieur.
F. F. La partie latérale
^^Uche du dentier inférieur.
„ G. La courbure du re{^
^ort.
. La Figure IIL repréfente un dencier
^^■iaillé, vû par fa partie antérieure ,
^ut fermé, avec les dents couvertes
gencives.
Bbrj
-ocr page 339-le Chirurgien"
h. h. h. Dentier fupérieur.
I. I. I. Dentier inférieur.
K. K. K. K. Les fils qui fervent
i affujettir les reflbrts, & qui couvre^\'\'
i\'en caille.
Les Figures IF. & V. repréfentent
féparément deux relîbrts, fembiable®
à ceux dont on fe fert pour montef
tous ces râteliers.
ha defcription & tufage - ^
obturateur du Palais à deux
les parallèles, à charnière y
jetties par un ècrou, &c.
que cet obturateur efi en place*
I
elî
\'Obturateur auquel on
julqu\'ici donné la préférence
...................
un inftrument compofé d\'une plaq\'^^
^ d\'une fimple tige terminée par ufl^
vis , fur laquelle on monte un pe^\'^
écrou, après avoir faic paffer la tige
travers d\'une éponge, qui couvre
furfàçe convéxe de la plaque. Cer^^
éponge doit avoir d\'ailleurs un voWl
D s ÏT T I s T
fuffifant, pour remplir tout le vuide
la brèche. Le tout ainfi difpofé ,
ttianquoit pas de produire fon effet
^ans i\'inflant. La feule éponge auroit
^^it la même opération j mais comme
bouchon affujetti dans l\'efpace qu\'il
^ccupoit, n\'étoic retenu que par la
Simple compreffion des parois de la
Surface de la brèche contre celle de
^\'éponge, cette compreffion n\'étoit pas
^sifîifante ; d\'autant plus que ce trou fe
\'trouvant fouvent plus évafé en bas ,
"^u\'en haut, il en arrivoit que cet ob-
turateur par fon poids & par fa pen-
te, bien loin de refter en place, fe
précipitoit & fe dèplaçoit fi aifément,
^u\'il devenoit inutile, embaraffant &
încoinmode. Il arrivoit à peu près le
^ême inconvénient dans l\'application
de tous les autres obturateurs que l\'on
avoit jufqu\'à préfent imaginez : Ils
fortoient de l\'efpace qu\'ils devoient
exadement occuper, faute d\'un point
d\'appui fufïîfant pour les tenir aflujet-
tis.
Ceux que je propofe aujourd\'hui,
rempliffent parfaitement par leur mé-
canique, les intentions que l\'on peut
SVoir en pareil cas.
L\'obturateur que je décris le pre-
B b iij
ie Chirukgiew
Jnier, eft compofé d\'une piaque, à\'unc
tige, de deux ailes, de deux goupilî^s \'
d\'une vis, d\'un écrou & d\'une clef-
La plaque eft quafi de fîgure ovale,
formant par l\'un de fes bouts, une ef-
péce d\'angle mouffe. Cette plaque eft
longue de quinze à feize lignes, larg^
de neuf à dix, concave du côté de ^^
bouche, convéxe par fa partie opp^\'
féepour mieux s\'ajufter à la voûte àji
palais. Cette même plaque eft percée
dans fon centre, d\'un trou de quatf^
lignes de diamètre.
La tige de cet obturateur eft à ca-
^on, ronde & épaiffe d\'environ c\'M
a fix lignes , à peu près de k mêta^
longueur, fans y comprendre fes qu^\'
tre branches tronquées, fituées fur
haut de cette tige : Ces branches fef;
vent à former deux charnières diam^\'
tralement oppofèes; Il y a entre c^
branches une entaille cruciale, po«*"
loger partie d\'une vis, & partie àe
fécrou qui l\'afllijettit, ôcc. Dans le mi\'
fteu de cette tige, il y a encore un troU
rond, d\'une ligne Se demie de diamè-
tre, qui perçant à jour la tige par Con
centre & fuivant fa longueur, fe trou-
ve répondre jufte au milieu de l\'efpac^
«lu grand trou de la plaque.
Dentiste. 195
Il eil à remarquer que ces quatre
"ranches font formées, ou divifées par
^lîe entaille cruciale pratiquée à la 11-
, qui laiife entre les branches deux
intervales , d\'une différente étenduë
^n largeur & en profondeur : La^ plus
grande entaille a environ deux lignes
^e largeur, & deux de profondeur ;
elle fert à recevoir les avances inférieu-
res de l\'écrou. La plus petite entaille
a environ une ligne & demie de lar-
geur , & autant de profondeur ; elle
fert à loger les charnons contigus auK
aîles.
Chaque aile eftquafide figure ova-
le , un peu moins arrondie du côté
d\'en bas : L\'étendue de chaque aîie eît
d\'environ huit lignes en longueur, &
d\'environ fix lignes en largeur ,Sc d\'un
quart de ligne en épaiffeur. Chaque
sîle eft convéxe par la face qui doit
s\'appuyer fur la partie, & concave par
la furface oppofée.
Chacune de ces aîles eft fenétrée par
\'Jne ouverture quarrée , large d\'ertvi-
ron deux fignes & demie, longue de
trois & demie : Ces ouvertiires font fi-
tuées à une demie ligne de diftance de
la partie inférieure des ailes voifines
s^es charnières.
B b iiij
-ocr page 343-Chirurgien
Ces aîles font encore percées à )our
par plufieurs petits trous difpofez dea^
a deux près de leur circonférence, ^
deftînez à donner palfage à des point\'\'
de fil qui fervent à afllijettir une enve-
loppe d\'épongé fine, qui fert à coU\'
vrir la furface convéxe de ces aîles ;
afin qu\'elles appuyent plus mollement
lur la partie qu\'elles doivent comptî\'
mer. ^
Vis-à-vis le milieu de la fenêtre
lur le bord inférieur des aîles, il y ^
une avance, ou charnon contigu pet-
ce a jour horizontalement par un petit
trou. ^ i
Les goupilles font de petits mor-
ceaux de fil d\'argent, proportionnei«
en longueur & grofl^eur aux trous de«
cnarniéres qu\'ils doivent alfembler.
La tige&: le corps de la vis, font
enfemble delà longueur d\'environ huit
lignes : La tête de la vis a deux furfa-
ces plates : Sa circonférence parfaite-
ment arrondie, eft divifée en deux par-
ties a peu près égales par deux échan-
crures quarrées & parallèles : L\'épaif-
feur de cette tête eft d\'environ une li-
gne.^^
L\'écrou décrit quafi la figure d\'un
marteau ; Il eft long de quatre lignes
Dentiste. zgy
Pârfa partie ia plus étenduë, large de
trois, & convéxe par fa furface fupé-
rieure : La furface inférieure eil en par-
tie plane.
Cet écrou efl; percé à jour dans fon
tîiilieu pour recevoir la vis : Confîdéré
par fa partie inférieure, il préfente qua-
tre avances : Les deux plus grandes
W fl tuées horizontalement, & ont
environ deux lignes d\'étenduë en lon-
gueur, autant en largeur, 6c demie li-
gne d\'épaifl^eur.
Les deux plus petites font fituées
perpendiculairement : Leur longueur
efi; d\'environ deux lignes, leur épail-
feur de deux tiers de ligne, 6c leur
largeur d\'une ligne 6c demie. Ces pro-
portions font importantes par rapport
aux fondions de cet écrou.
La clef qui fert à monter 6c à dé-
monter cette machine , efl: plate , lon-
gue d\'environ quinze lignes , large
d\'envirOn cinq, 6c épaiflé d\'une ligne :
Êlle fe rétrécit du côté de l\'extrémi-
té , où elle a deux dents quarrées : Ces
dents font proportionnées aux échan-
crures de la vis.
Toutes ces pièces doivent être d\'or,
ou d\'argent. Voici comme elles feront
^ffemblées.
E c FI î R. u RC? r Êlf ^
Il fauc fouder la partie inférieure
îa tigeà canon fur le centre de la con-
véxité de la plaque. Ces deux pié^
étant^unies enfemble, il faut divift"^
l\'extrémité de la tige en quatre parties f
au moyen d\'une entaille cruciale de l\'^
longueur, largeur & profondeur qu\'il a
été dit en parlant des quatre branche^
tronquées. Il faut obferver que l\'une
de ces entailles foit plus profonde q^
l\'autre.
Dans l\'entaille la plus profonde, ofl
perce la tige dans fon centre & fuî\'\'
vant fa longueur, jufqu\'au milieu
la furface concave de la plaque. PoUf
lors on agrandit ce trou du côté de
plaque, jufqu\'à ce qu\'il foit fuffifanc f
pour loger la tête de la vis. Cela fait;
on perce les quatre branches qui doi-
vent fervir de charnons. On perce ds
même l\'avance de chaque aîle qui doit
auffi fervir de charnon, & on les mon-
te par le moyen des goupilles avec les
branches de la tige à canon.
Lorfque les deux pièces, à qui noUS
avons donné le nom d\'ailes , font af-
femblées par le moyen des goupilla®
aux branches tronquées , il s\'agit de
placer l\'écrou de manière que fes avan-
ces perpendiculaires fe logent dans l\'ini
d é n t i s t e. 299
^ervale pratiqué entre les deux char-
^Héres, où ces avances font reçues com-
ïïie un tenon dans une mortaife. Ces
avances ne doivent pas y être forcées 5
^fin qu\'elles puilfent s\'engager & fe dé-
gager plus ou moins dans cet intervale
qui les reçoit, fuivant les mouvemens
que la vis fait faire à l\'écrou.
L\'ufage de cet engagement, efl d\'af-
fujettir l\'écrou en plufieurs fens, le laif-
fant pourtant en liberté, jufqu\'au point
qu\'il puifïe fuffifamment agir, con-»
jointement avec la vis.
Les deux avances horizontales cou-
vrent le milieu des charnières Leurs
extrêmitez fe placent aux fenêtres des
aîles, Iorfqu\'elles font levées. Cet écrou
étant ainfi placé, on engage la vis dans
l\'écrou, & la clef dans les échancrures
de la tête de la vis : La clef fait tour^^
ner la vis, qui en s\'engageant dans l\'é-
crou , le 4it defcendre ; & tandis qu\'il
defcend , ces avances horizontales fai-
vent le bord inférieur de la fenêtre, le
compriment, ôc affujettiifent les ailes,
qui étant abbatuës, s\'appliquent par
leur furface convéxe fur les parties du
trou du palais dans lequel elles font
engagées : Elles doivent le comprimer
pour fufpendre 6c alfujettir toute la ma-
500 XE Chirurgieîf ^
chine, qui de cette façon bouche ex^"
tement le trou du palais dont il s\'ag^Ç»
Se même fans éponge, quoiqu\'il ioi^
plus à propos d\'en mettre plus oiî
moins autour des ailes, fuivant l\'occur-
rence.
Quoique l\'on ait ici fpécifié les di-
menfions de chaque pièce de cet in"
ftrument, il ne faut pas s\'alfujettir à les
obferver toujours de même. Elles (on^
arbitraires fuivant les différens cas ; pa^\'
ee que la carie des os du palais Se des
maxillaires fupérieurs, Sec. laiffe des
déperditions de fubflance , plus oU
moins étendues. Se dont le trou q^\'
s\'en forme , cfl tantôt d\'une figure
tantôt d\'une autre ; ainfi pour bie»
boucher ce trou, on efl obligé de pro-
.\'efpace où l\'on doit appliquer
eeittê machine.
Avant que de mettre en place cet
obturateur, (a) il faut relever fuflifai"\'
ment les ailes, pour qu\'elles s\'appro-
chent l\'une de l\'autre à la diflance de
deux à trois lignes, 6c qu\'elles occu-
pent ainfi moins de volume ; ce qui fa-
(a) Voyez la Figure it. de la PlancH
-ocr page 348-Dektistë. ^or
Militera leur introduâ:ion dans le trou ^
dans la brèche du palais.
Dans cette fituation, cet obturateur
lera introduit dans la bouche : Il fera
Wenu par le pouce ôc l\'indicateur de
la main gauche : Le pouce appuiera fur
la face concave de la plaque , & l\'indi-
cateur fur la face convéxe de la même
plaque ; On s\'aidera, fi l\'on veut, de
la main droite; c\'eft ainfi que l\'on in-
troduit dans îe trou du palais les aîles
^ la tige, jufqu\'à la furface convéxe
de la plaque. Pour lors il ne s\'agit plus
que de l\'alfujettir par le moyen de la
que l\'on tiendra entre le pouce ,
l\'index & le doigt du milieu de la main
droite:On foutiendra en même tems
la plaque avec le pouce de l\'autre main,
^ on tournera la clef de droit à gau-
che, jufqu\'à ce que cet inftrument foie
fuffifamment affujetti. On s\'apperce-
Vra qu\'il eft alfujetti par laftabilité de
de la plaque, & encore mieux par fon
Ufage.
Pour déplacer cet obturateur, o»
tournera la clef dans le fens oppoféj
Ceux qui s\'en ferviront, pourront eux^,
tuêmes, en obfervant ces feules cir-
conftances , le mettre & loter, lort
qu\'ils voudront le changer, ou le Uver^
L
-ocr page 349-302 ie Chirurgien
Les avantages que l\'on retirera
cet inrtrument, vérifieront les utilité^:
que je lui attribue avec jufiice.
CHAPITRE XXL
La defcription & Pufage d\'un oh\'
îurateur\' moins compofé, d^^^f
les aîles font ajfujetties difi\'
remment de celles des autres ob-.
îurateur s, &fans charnière,
E deuxième obturateur ne difîer^
enrien du précédent parla plaque ;
elle efi: convéxe d\'un côté, concave de
l\'autre, & percée de même : Elle
foudée avec une tige à canon par
centre de fa partie convéxe : Cette tig^
a environ quatre, ou cinq lignes
longueur, & environ fix lignes û\'épai(-\'
feur : Elle efi: percée d\'une extrémicé à
l\'autre par un trou rond d\'environ une
ligne de diamètre : Ce trou fert à don-
ner pafl^age à la tige d\'une vis : Sa par-
tie fupérieure efi: plate : La vis qui I»
traverfe, efl: d\'environ huit lignes de
longueur^ & d\'une ligne de diâmétrs
Dentiste. 305
épaifTeur : Sa têts eft femblable à
Celle de la vis du précédeiît obtura-
teur.
Cet obturateur eft encore compofé
tie deux ailes, dont la figure reifemble
à un demi ovale, dont les angles
^éroient moufiês. La longueur de cha-
jîue aîle eft d\'environ huit lignes, la
Margeur de quatre, & l\'épaifleur.d\'un
^uart de ligne : Leur furface fupérieure
éft un peu concave, & leur furface in-
férieure convéxe : Ces aîles font per-
cées près de leur circonférence de plu-
fieurs petits trous, qui fervent à y at-
tacher des éponges pour fufage déjà
^tidiqué.
^ L\'une de ces aîles eft foudée, ou ri-
J\'ée fur la furface plate ôc fupérieure de
^ tige : Elle couvre toute cette furfa-
ce , ôc elle y refte fixe ôc immobile :
•Elle eft percée par un trou, qui répond
Précifément à celui de la tige.
L\'autre aîle eft percée d\'un trou
Quarrée proportionné à la quarrure qui
j® trouve à la yis, entre fes filets &
tige arrondie , à laquelle elle eft
Engagée de force, ôc arrêtée par le
Jjioyen d\'un petit écrou. Cette aîle
^pit fuivre tout le mouvement de k
^is ; enforce que lorfqu\'on tournera k
3ô4 le Chirurgien
vis de droic à gauche , ou de gauc ^^
droic, l\'aîle fuivra coujours le le"®
la vis: Ces deux aîles fe furuionte»
par l\'un de leurs boucs,
Cec obcuraceur , quoique comp«^
d\'une mécanique bien plus fimple q
le précédenc, peuc néanmoins en ce
raines occafions êcre mis en praciqu^^
à fon exclufion : Par exemple, dans
cas où les crous de l\'os fe crouveroien
plus longs que larges, & plus profond
dans le fens horizoncal, de façon qu^
ne pourroic pas y loger les ailes d
précédent obcuraceur : En ce cas
aîles de celui-ci, fe crouvanc capable
de courner dans un fens différent »
mieux que celles de l\'aucre, elles
logeronc, avec facilicé : Ce qui fuftr^
pour remplir couces les incencions qU
pourroic avoir en pareille occafion.
La manière d\'incroduire cet obtura-
teur (4) eft fembiable à celle du pf^\'
cèdent ; à la différence près, qu\'au lie^^
qu\'on relève ies aîles de l\'autre, ^n
range celles de celui-ci l\'une fur l\'autrei
& que lorfqu\'il eft appliqué , on tranl"
porce avec un tour de clef l\'aîle fupe\'
îieure du côté ovi l\'on veutce qui
fit pour i\'affujectir ; & fi l\'on le juge »
- a/Voyez, la Figure ié, de iaPlanclie
propos f
-ocr page 352-Tom, -z"}^ ^
-ocr page 353-Dentiste. 305
P^\'opos, on garnit ces aîles avec de l\'é-
Ponge.
■Pour mettre en place cet obturateur ,
l^u pour l\'ôter, on fe fert d\'une clef
\'^niblable à celle du précédent, ôc on
y procède de la même manière qu\'il a
indiqué.
EXPLICATION
^e la Flanche XXXVllL _
contient la figure du premier (ir,
du deuxième obturateur, lefquels
fervent à boucher les trous du
palais 3 démontez de toutes leurs
pièces 5 & enfuite montez.
La Vtgure L repréfente la plaque
viàë par fa partie convéxe, avec
^on trou dans fon centre ôc celui de la
\'•\'g« qui reçoit la vis.
La Figure IL repréfente la tige de
obturateur.
A. Grande entaille de eette
ï\'ge.
B. B. Les trous de lès branches
^uî reçoivent une goupille , laquelle
à attacher les aîles.
C. Le trou de la tige.
Tome IL C c
-ocr page 354-\'^qG IE Chirurgie N"
^ La Figure III. repréfente la même
tige YÛê du côté de la petite entaille-
La Figure IV. reprélènte une des
deux aîles de l\'obturateur, vûë par f^
partie convéxe.
D.p. D. D. Les petits trous éifi
cette aîle.
L\' Sa fenêtre.
F\' Son avance, ou chaf\'
non.
^ La Figure V. repréfente une vis à
tête échancrée, ou fenduë.
G. La vis.
H, La tête.
La Figure VL repréfente la tête
cette même vis, vûë à plat.
La Figure VIL repréfente la par^i^
fupérieure & convéxe de l\'écrou.
La Figure VIII. repréfente la par^\'^
inférieure & concave de ce mêm^
écrou, fes quatre avances & fon tro^
qui fert d\'écrou.
La Figure /X repréfente l\'écrou ei»
entier, tû latéralement.
La Figure X. repréfente la clef, vûë
à plat, ayant deux efpéces de dents f
fon extrémité antérieure. Elle fert a
monter ôc démonter cet obturateur,
à le mettre en place, oa l\'en ôter.
La Figure XL repréfente une
-ocr page 355-Dentiste. 307
goupilles qui fervent à aifemblef les aî-
^ss avec la branche 6c la tige.
La Figure XII. repréfente le pre-
\'^ier obturateur tout monté, compo-
sé de l\'aflemblage de toutes les piè-
ces.
I. I. La plaque montée avec h
tige, vûë par fa partie convéxe.
K. La tige. \'
L. Les branches,de la tige.
M, La charnière.
N. L\'aile qui fe trouve à la gau-
^he lorfque la pièce eft en place, vûë
par fa convéxité.
O. L\'aîlè droite vûë en partie
par fa concavité\'.
Deuxième Ohturaïmr.
La Figure XIIL repréfente une des
ailes féparées, vûë par fa convéxité
avec fes trous 6c fa circonférence de-
tïii-ovale.
La Figure XIV. repréfente la vis de
Ce deuxième obturateur.
P. La tête de la vis.
Q. Partie de la tige tournée en
vis.
La, Figure XV. repréfente l\'écrou
qaarré de cet obturateur, avec fon trou
écrou, C c ij
-ocr page 356-lECHIUURCrEST
La Figure XFI. repréfente le
xiéme obturateur tout monté, de
gon que l\'on voit la convéxité de le®
aîles entr\'ouvertes & un peu croifée®»
l\'extrémité fupérieure de la vis,
crou, la tige de l\'obturateur, &
tie de la furface convéxe de la p^^"
que.
R. Sa plaque vûë par fa p^rd^
convéxe.
S. Sa tige.
T T. Ses deux aîles.
V. L\'écrou & l\'extrémité de I»
vis.
La tige & la plaque de cet obturé\'
teur étant à peu près de même
celles du précédent, on ne ies a poif"-
fait graver en particulier, non plusq\'^^
la clef, laquelle eft commune à
les deux.
La defcription & f ufage d\'un troi-
fiéme obturateur fans tige, en
partie dentier, dont les aÛes font
différentes en figure de celles des
précédens, écartées l\'une de t au-
tre, & affujetties par une vis
d\'une JîruBure particulière» Et
la defcription dun quatrième pe-
tit obturateur,
Le troifiéme obturateur, efi: celui
qui m\'a donné occafion d\'inven-
\'^er les autres. C\'efl: une pièce qui dif-
fère d\'eux en toute fa mécanique, qui
très-particulière : Il efi: compofé en
partie d\'une matière ofieufe, & en par-
tie d\'une matière métallique. La pièce
ofieufe dans celui-ci eft une plaque,
^ont la circonférence eft prefque de fi-
gure conique du côté oppofé aux dents
Supérieures,& fa circonférence du côté
•^e ces mêmes dents, repréfente les os
Maxillaires fupérieurs dans leur jonc-
: Cette plaque fait la fonction de
5ro IE Cti Rtrs. G I Eî^ .
ces mêmes os, & à leur défaut on
leur fubftitue dans le cas où leur fub-
flance fe trouve détruite dans ce
là: A cette dernière circonférence ,
efl contigu un dentier artificiel, repre-
fentant les dents naturelles : La lù^^^\'
ce fupérieure de cette plaque, efl con-
cave & voûtée de même que la vou\'^\'\'
du palais : Dans cet endroit la fu^"
ce fupérieure eft convéxe, pour mie^j^
s\'accommoder à l\'efpace du vuide
le doit occuper. L\'on fent déjà
cette plaque ainfi munie de dents arci\'
ficielles fatisfait à une double inten-
tion. 1°. Qu\'elle remplace en même
tems les dents naturelles & les portio»^
des os maxillaires exfoliez à l\'occafio\'"-
de quelque carie confidérable.
Qu\'elle fert en même tems d\'obtura-
teur pour boucher les trous, ou bre\'
ches en queftion.
Cette plaque ofléufe eft de pbspef
céepar un trou quarré d\'outre en ou-
tre : Ce trou eft arrondi feulement d^
côté de îa furface concave, pour rece\'
voir un écrou, dont la tête eft arron^\'
die du côté de cette même furface, ^
quarrée du côté de fa furface convéîfe\'
Cet écrou doit être de l\'épaiflenf
de cette plaque, fans excéder ni l\'^me ?
Dentiste. ^
l\'autre furface : 11 doit êtreaffujet-
dans le trou quarré de la plaque, de
^^lle façon qu\'il y foit affermi, comme
^ \'1 ne faifoit qu\'un même corps avec
p^îe : Dans cet écrou s\'engage une vis
\'^troduite du côté de la furface fupé-
rieure. Ce même écrou engage aupa-
ravant une pièce recourbée en maniè-
re de manivelle, & une autre pièce
qui porte fur fa furface plate. Cette
dernière pièce n\'eft qu\'une petite lame
forme de queue, de figure de feuil-
le de myrthe, d\'environ un pouce de
longueur, de trois lignes d\'étenduë
dans fa partie la plus large 6c d\'une de-
lïiie ligne d\'épaiffeur.
Cette pièce partant de la tige de la
Vis, porte & fa furface in-
férieure fur la furface convéxe la plus
fupérieure de la plaque offeufe, dans
l\'étenduë de quatre ou cinq lignes ^
tandis qu\'elle eft aifujettie par la tête
de la vis par fon bout percé, & que
fa furface fupérieure6c convéxe, s\'ap-
puie dans le refte de fon étenduë, con-
tre la voûte du palais, 6c fe porte du
côté de la luette, fans pourtant s\'en ap-
procher d\'affez près pour l\'incommo-
Cette efpéce de feuille de myrthe ^
-ocr page 360-5 T â r E c M I R u R G r E N ^
a un ufage quî n\'eft point indiffere^^^
elle fert lorfque la machine eft
6 appliquée dans fon lieu, kerapêci^\'^
que la pièce ne falfe la bafcule fur
devant. .
La pièce en manivelle, que j\'ai ^^^
"être la première à donner palfage a ^
tige de la vis, par un trou pratiq^^ ^
l\'extrémité inférieure de fa branche
férieure , eft longue d\'environ fe li-
gnes, large du côté de lavis d\'envU"^
trois lignes, & de deux du côté où el
fe termine, formant un coude aV
la branche fupérieure & verticale.
parties fupérieure & inférieure de cc^
te pièce font arrondies, & vont en ^^^
minuant vers fon milieu. Elle eft èpa\' ^
fe d\'environ une demie ligne par l\'e^
trêmité la plus large, ôc d\'environ
ligne par fon extrémité la plus étroi^^\'
Elle a deux furfaces plates : Sa çoi^"
tion eft de fuivre la diredion de \'
queue en feuille de myrthe : Son autf«
branche s\'élève verticalement en haut \'
Sa circonférence décrit à peu près la
gure d\'un huit de chiffre : Elle a àe^^
furfaces plates, & elle eft à peu près e^
tous fens de la même grandeur que \'\'
précédente. Elle eft percée par fes dei^;
extrémitez ; Par l\'inférieure elle reçoit
rextrêiïiit^
-ocr page 361-Dentiste. 515
^extrémité inférieure de la lame arrê-
tée à la vis inférieure par un tenon
^■^rondi & rivé : Elle roule far ce tenon
tantôt à droit, tantôt à gauche. Son
trou fupérieur eftdeffinéà recevoir les
pas d\'une vis, qui demande une def-
cription particulière.
Cette vis eft longue en tout, de trei-
ze à quatorze lignes, y compris fon
Wton & fon quarré. La vis propre-
lïient prife, eft de la longueur d\'environ
Wit lignes, fon bouton en forme de
poire, eft de quatre lignes, & le quar-
te qui eft à la tête de la poire d\'envi-
ron deux lignes : Ce quarré s\'engage
dans une clef de montre; ce qui fait:
qu\'en la tournant, la vis s\'engage plus
Ou moins dans le trou fupérieur de la
branche fupérieure qui la reçoit en for-
me d\'écrou, pour exécuter l\'effet qui
fera rapporté ci-après.
Revenons auparavant à la tête de
^a vis inférieure, pour en expliquer la
ftrudure & ia fondion.
Cette tête eft haute d\'environ trois
lignes ; elle eft de la groffeur d\'un
moyen pois, y compris l\'efpace qui
Contient une entaille , qui la divife en
deux parties égales : Cette entaille eft
profonde d\'environ deux lignes, 6t fon
Tome IL D d
114 chirurgi ei*
milieu eft un peu plus approfondi : ^^
deux parties de la tête de cette vis
divifées par cette entaille, comme nous
l\'avons dit, & percées dans leurs par-
ties moyennes, chacune par un troU •
Ces trous fe répondent l\'un à l\'autre
pour recevoir une goupille : Cette go^
pille enfilant ces deux trous, enfile aui/
les trous des deux charnons arrondi
qui fe logent dans la même entaille,
qui eft uniquement deftinée à les re\'
cevoir ; & c\'eft pour s\'accommoder a
leur rondeur, qu\'elle eft plus cave dans
fon milieu : Ces charnons appartien-
nent à des efpéces d\'aîles recoquille^^®
& figurées à peu près comme une
demie feuille de tulippe : Leur éten\'
due en longueur, eft d\'environ huit h\'
gnes, Se dans leur partie la plus large
d\'environ cinq lignes. Leur furface la
îlus étenduë eft convéxe du côté d\'en
laut, & concave do côté d\'en bas : Ces
ailes font d\'ailleurs polies & unies =
Leur circonférence du côté qui fe p^^\'
te en devant, depuis l\'angle fupérieu^
jufqu\'à l\'inférieur antérieur, eft renver-
fée par la partie poftérieure. Cette ci^\'
corfcrence eft concave depuis fang\'
fupérieur jufqu\'à l\'angle inférieur ^
poftérieur : De l\'un à l\'autre de ces
D E N T î s T E, - r 5
»^eux angles, elle décrit une ligne^di-
tecle : L\'épaiffeur de ces aîles eff iné-
gale : Depuis la. partie inférieure juf-
à leur extrémité oppofée, elles vont
toujours en diminuant d\'épaiiTeur.
Dans leurs parties inférieures, elles
ont chacune une demie goutiére\', pra-
tiquée dans leur épaiffeur, & prife for
ia iurface fupérieure : Cette demie gou-
tiere s\'enfonce jufqti\'au niveau de fat-
tache du charnon, <Sc eft un peu plus
ample & plus évafée par l\'extrémité
antérieure qui reçoit la poire, qu\'elle
lîeleft ailleurs. Lorfque ces deux piè-
ces s\'approchent enfemble, elles for-
aient une efpéce de conduit deftiné à
donner paftàge à la vis fupérieure, à
laquelle je reviens, pour expliquer les
effets qu\'elle produit. Je fais obferver
auparavant, que ces aîles font percées
de plufieurs petits trous, ôc qu\'elles
«oîvent être garnies d\'éponge deniê-
•^e qu\'au précédent obturateur.
Lorfqu\'on veut mettre cet obtura-
teur {a) en place , on approche les
^eux aîles l\'une de l\'autre: On a foin
auparavant que lavis foit engagée dans
\\ecfou que nous avons nommé fupé-
rieur, que fon quarré foit auffi engagé
C Voyez la Figure 14. delà Planche îo
Ddij
-ocr page 364-^ lé 1 e c h i r u r g i e n _ ,
dans une échancrure qui fera pratiqué
à la furface fupérieure de la plaq^^.^^\'
feufe & des dents artificielles du HitU^^
du dentier : Cette échancrure fcrvira
Imcrodudion de la clef. Cela étant
ainfi difpofé, on introduit les ai^
dans le trou de la voûte du pal^J®.»
formé en conféquence de la déperui\'
tion de fubftance que nous avons éta-
Hie. On doit pour lors obferver 1«®
mêmes circonftances, que nous avon®
indiquées dans l\'application du pf^\'
mier obturateur. .
Les deux aîles de cette machine
étant placées dans le trou du palaJ® f
on met la clef au quarré de la vis on
la tourne de droit à gauche ; Se pon^
lors les pas de la vis s\'engageant da-
vantage dans l\'écrou, la poire s\'intro^
duit infenfiblement entre les deux ai\'
les: En failant dans cette occafion f
fonétion de coin, elle les oblige à sf\'
carter l\'une de l\'autre ; ce qui fait qu\'e^\'
les s\'appuyent contre la furface des pa^
rois du trou du palais dans lequel e \'
les fe trouvent logées, Sc tiennent d^
cette façon la machine alfujettie dan
îe lieu convenable.
Ce ne font pas feulement de fimpj^^,
idées que je propofe ici j elles ont et^
Dentiste, 317
^-éja réduites en pratique , ôc elles onc
produit tout le fuccès que j\'en avois at-
tendu , Se que j\'en fais efpèrer. Une per-
ft^nne de Province & de confidération,
^u\'il ne m\'efl: pas permis de nommer,
Vint il y a environ vingc-cinq ans me
confulter : Le fcorbut ayant ravagé fqn
palais, y avoit faic un crou, qui avoit
occafîonné non-feulement la perte de
prefque couces les dencs de la mâchoi-
re fupérieure, mais même d\'une par-*
tie confidérabie. de l\'un & de l\'aucre
maxillaire fupérieur , dans l\'endroit
où ils fe réuniffent enfemble, & où ils
formént la partie antérieure de la voû-
te palatine. Le.mal en étoit venu au
point, que partie de la racine de la
cloifon du nez écoic pour ainfi dire dé-
folTée ^ & que l\'air & les aiimens paf-
foient par ce trou de la bouche dans le
nez, ôc du nez dans la bouche.
Après avoir examiné cette fituation,
^ voyant queles obturateurs, donc cec-
te perfonne fe fervoit, étoient non-feu-
îemenr inutiles , mais encore préjudi-
■^^iables au refte de fes dencs, je m\'ap-
pliquai à rechercher les moyens conve-
fiables pour remédier, le plus qu\'il me
feroit pofiîble , à des inconvéniens fi
^\'^cheux. Avant longtems médité pour
D d iij
-ocr page 366-f I 8 ï. E C H I E u K G î E N
conftruire un autre obturateur , J^
trouvai heureufement des Ouvriers
afîez iîîtelligens & affez adroits po^®"
exécuter le plan que j\'avois formé, ^
pour mettre en œuvre celui que
viens de décrire. Cet obturateur Ta-
tisfit à toutes les vûës que j\'avois j
manière que le défaut des parties def^
j\'ai parlé , caufé par les funeftes ef-
fets du fcorbut, fut fi bien réparé >
que le malade en fut également furpris
& fatisfait.
Mais comme cet obturateur ne fu^^/
pas feul dans tous les cas où il y a de\'
perdition de lubftance oifeufe à la voû-
te du palais, je fis un examen plus éten-
du de toutes les circonfiances qui ac-
compagnent ces déperditions de fu^\'
ftance : Portant mes idées plus loin,
parvins à inventer tous les obturateurs
que je communique aujourd\'hui fe\'^®
aucune réferve.
Quatrième Obturateur.
Quelques années auparavant je f^^
mandé par une Dame de Province >
laquelle avoit perdu les quatre dent^
incifives de la mâchoire fupérieure, p^^
une carie négligée , dont les fu\'^^^
dentiste. 519
^Voient auffi détruit une partie des
Os maxillaires fupérieurs. 11 en réful-
toit un trou qui partant de la voû-
te du palais, s\'étendoit depuis le voi-
finage des alvéoles, jufques dans le
nez. Ce fut en cette occafion que je
conçus les premières idées de conftrui-
re une pièce qui fût en même tems den-
tier arrificiei & en même tems obtura-
teur. Je compofai cet obturateur {a)
d\'une plaque d\'ivoire, La dent de che-
val marin , fi Ton en pouvoir trouver
convenable, feroit cependant à pré-
férer à l\'ivoire -, mais la fciffiire, ou
fente, qui divife en deux lames cette
dent dans toute fa longueur , fait que
fon. épailTeur n\'eft pas ordinairement
fuffifante pour faire une plaque d\'un
feul morceau, & compofée de plufieurs
denrs artificielles.
A cette plaque que j\'accommodai à
la figure du palais, je lailfai en fa par-
tie convéxe une petite éminence per-
cée à fon extrémité , pour y attacher
une éponge; j\'y pratiquai quatre dents
artificielles, que j\'attachai fi bien aux
dents canines, que la plaque fe trouva
par ce moyen parfaitement bien alfu-
jettie , 6c en état de boucher exafte-
(a) Voyez ia Figure iS. àela Phndie 40-
-ocr page 368-LE Chirurgien
inenc le trou du palais, tandis que If
dents artificielles qui lui étoient conti-
guës réparoient fi bien la brèche des
dents naturelles, qu\'elles les imitoient
parfaitement, «Se fuppléoient à leur«
fondions. Par-là je fis avec une feule
pièce, ce qui m\'auroit été plus diflî\'
cile à exécuter avec un dentier artiii\'
ciel, & une plaque féparée.
Ce petit avantage m\'encouragea à
pouriliivre mes recherches , jufqu\'ài»
point d\'être parvenu à l\'exécution de
tous les obturateurs dont je viens de
parler, & dont j\'ai expliqué en détail
la mécanique.
Explication de la Planche XXXlX
qui contient k troifiéme obtura-
teur , démonté pièce par pièce
^ enfuite monté, lequel fert à
boucher le trou du palais & la
brèche du dentier.
L^ Figure I. repréfente le dentier
qui fert de plaque au troifiéme ob-
turateur : Cette plaque eft vÛë par fa
partie concave.
A. A. A. La furface concave de la
plaque.
Plwnc. . ^a >_®
k
Dentiste. 321
B. Le trou qui reçoit i\'é-
, C. C. C. Le dentier contigu à cet-
plaque.
La Figure IL repréfente l\'écrou qtîi
Y\'t s\'enchafîer dans l\'épaiffeur de la
^.^que , vû par le côté qui décrit une
^\'\'\'Conférence ronde.
, La Figure III. repréfente le même
^rou vû du côté oppofé, faifant voir
^ quarrure.
La Figure IV. repréfente la vis in^
,®\'\'ieure de cet obturateur, vûë dans fa
^^-gueur du côté de l\'entaille de fa
tête.
. La Figure V. repréfente la même vis
^\'Vant fa longueur, vûë latéralement,
^our faire obferver le trou de fes deux
branches,
La Figure VL repréfente la pièce fu>-
Pfrieure de la pièce en manivelle fépa-
ffe de l\'inférieure, & vûë de façon que
pn voit fes deux trous, dont le fupé-
rieur fert d\'écrou, 6c l\'inférieur fert à
recevoir un tenon faifant la fonction
pivot.
. La Figure VIL repréfente la pièce
inférieure de la pièce en manivelle.
La Figure VUL repréfente la pièce
manivelle formée de la jondion des
I: E C M I R U II G 1 E N\'
deux précédentes, pièces.
Lu Figure /X repréfente une pet"^
lame en forme de feuille de
vûë par fa furface convéxe, avec
trou êc ià courbure.
La Figure X. repréfente la vis
rieure à tête arrondie en fornie
poire.
D. Sa partie arrondie.
E. Sa partie tournée en vis-
F. Son avance quarrée qui fe^"^/
fecevoir la clef pour monter ôc
njonter cet obturateur, le mettre ^^
place, ou l\'en ôter.
La Figure XL repréfente une
deux aîles de cet obturateur, vûëp\'\'\'\'\'
fa partie convéxe avec tous fes co^\'
tours, fa goutiére & fon charnon.^
^ La Figure XIL repréfente la irté^\'^^
aîle, vûë dans toute fon étenduë p^"^
fa partie concave.
_ La Figure XIIL repréfente uns f
tite goupille qui fert à alfembler \'J;^
deux aîles fur la têts de la vis inf^\'
xieure.
La Figure XIV. repréfente le tvolC^^\'
me obturateur les aîles ouvertes, coiU\'
pofédel\'affemblagede toutes ces pi\';\'
ces , & tout monté , vû par fa par^j^
antérieure^ en laquelle on apper^\'oit^^
J^fius de fa plaque , la vis fupérieure
J® toutes fes parties & la cor.véxité
deux ailes.
La Figure XV. repréfente le même
^Wrateur vià latéralement, pour faire
î^^roitre plus diftinélement toutes les
Parties qui en compofent l\'alfemblage,
G. G. Le dentier.
H. La plaque,
I. La partie ronde delà vis fu-
périeure.
K. L\'aîle qui fe trouve à la gau-
^l^e, quand elle eft en place.
L. L\'aîle droite.
M. La lame, ou feuille de mir-
the en fituation.
N, La pièce en manivelle.
La Figure XVL repréfente la clefqui
fert à monter & démonter le troifiéme
^ le cinquième obturateur, & à les
lettre en place.
i-eChirurgiên
la defcription & l\'ufage d\'un
quiéme obturateur à plaqua t
feufe de même que les précédent \'
en partie dentier, conpuît à^
E cinquième obturateur eft con^\'
^ pofé en partie d\'une pJaque ofTe\'^\'\'
le. femblable en tout à celle du troi-
i^eme, d\'un écrou, d\'une visinférietJ^
re d une autre vis fupérieure de deii?^
ailes , de deux petites lames, d\'i^^^
e pece de fourchette à écrou & d\'u^^
clef de montre.
^ La vis inférieure eft la principale
piece de l\'alfemblage de cette machi-
ne. Cette vis a différentes parties di\'
verfement configurées qui fervent à
differens ufages ; Son étendue depuis
ion extrémité fupérieure jufqu\'à fo«
extrémité inférieure, eft d\'environ fep^
V D e n T I s T E. 325
^^it lignes : La longueur de cette vis
y\'^preinent prife dans la feule éten-
de de fes pas, eft d\'environ deux li-
l^^s, fa grofleur d\'environ une ligne
^ demie.
Le corps, ou le milieu de cette vis,
^ figuré en forme de tête de clou ar-
\'^i^die; il a environ quatre à cinq li-
^l^es de diamètre ; fon épailfeur eft
Environ une ligne & demie ; fa cir-
conférence eft arrondie ; ia partie in-
j^^rieure , qui excède l\'écrpu, eft une
^\'tface plate, dans laquelle font pra-
\'^uées deux entailles parallèles, cha-
^"^ne^en ligne direéie d\'environ uneli-
^^e de profondeur ^ autant de lar-
I^Ur. Ces deux entailles font fituèes
\'[•ne à droit ôç l\'autre à gauche de la
J & deftinées à donner paifage aux
, \'^^Ux branches de la fourchette qui fe-
I ci-après décrite. La furface fupé-
J\'eure un peu convéxe, contient dans
: milieu une efpéce de tronc quarré
\' ^l^i fait la partie fupérieure de cette
i » , quafi de la figure de certaines en-
\' ^\'»^mes dont les Orfèvres fe fervent
^^elquefois , & qu\'ils appellent tas.
tronc , ou enclume, eft élevé au-
effus de la partie qui lui fert d\'ap-
d\'environ deux à trois fignes, lay^
L E C il T B. u E. G I E N
ge de quatre, & épais de deux.
Cette efpéce d\'enclume a dans
partie moyenne la plus large, un
qui va d\'outre en outre ; fon
diamètre
en épalifeur eft d\'environ une lig"®^
C\'eft dans ce trou que tourne la p^*^
tie de la grande vis fupérieure. A^^\'\'
te même enclume font encore ac^r
chées les deux aîles par deux très-pe-
tites vis, qui font introduites à chaq^^\'
extrémité de fa furface fupérieure , ^
l\'endroit où font pratiquez deux écroi^^\'
pour loger ces deux pecices vis.
Les aîles de cec obturateur reifei^r
blenc allez à celles dc certains pap\'\'
Ions ; leur écenduë en longueur ƒ
d\'environ lix à fepc lignes. Ces aîl®^
fonc larges à l\'endroic le plus étendi;! \'
d\'environ cinq lignes ; elles font épai*\'
fes d\'une demie ligne. Ces aîles
d\'ailleurs deux grandes furfaces, l\'i^^^
convéxe du côcé d\'en bas, l\'aucre
cave du côcé d\'en hauc, percées
plufieurs pccits trous pour Jervir à
fage déjà indiqué. \'
Sous ces aîles fonc logées deux p^\'
tires lames, longues chacune d\'envh\'^^
cinq lignes, larges de deux , & ^paî^^^^
d\'environ un quarc de ligne pres^^"
leur extrémité qui eft arrondie. ^^^^
dentiste. 3^7
ont à chaque bout un trou rond,
® deux tiers de ligne de diamètre.
, La fourchetce a deux branches quar-
longues d\'environ cinq lignes,
|P^iffes d\'environ une demie ligne ,
j^ges d\'une ligne, diftantes l\'une dc
^Utre d\'environ quatre lignes. Ces
,[^nches font attachées à une efpéce
?®crou, qui fe repliant du côté d\'en
j^^c, forme premièrement un coude
chaque côté , êc ènfuite une efpéce
Avance deftinée à deux ufages diffé-
\'^^Cs ; La hauteur de cette avance eft
j.Environ quatre lignes, & fon épaif-
\'une bonne ligne. Cette avance
percée à jour , par fa furface la plus
^^^nduë d\'un trou d\'environ une ligne
, demie de diamètre : Ce trou eft un
( contigu aux branches* de la four-
! ^\'^ette ; il eft deftiné à recevoir la vis
^Périeure. Sur la petite furface plate
. eft à la partie la plus éminente de
écrou, eft pratiqué encore un autre
^^•"ou, dans lequel doit s\'engager une
^ ^^^\'^ùe vis qui fera très^-dèlicatement ôç
travaillée : Cette peti-
Vis eft deftinée à paflèr dans deux
^\'\'ous que nous avons dit être pratiques
des bouts des petites lames , tan-
v^que l\'autre bout auflî percé s\'engage
^^\'leurs.
328 L E c H I R u R G I E
Cette petite vis doit avoir trois
litez différentes.
Dans fon bouc inférieur, fes pas
filets font très-minces Se très-déiiez>
pabies de bien prendre dans l\'écrou
doit les recevoir, & qui ne doit avo»^
qu\'une ligne, ou environ de
deur. La petite tige de cette vis
être ronde, afin que les petites
puifient rouler commodément au^\'^
d\'elle. Sa tête doit être peu relevée ^
place, pour ne pas s\'oppofer au
vemenc des aîles qui la couvrent.
La grande vis fupérieure efi:
d\'environ dix lignes, y compris J^J i
quarré, fes pas & fon rond uni. pjj
peuc y ajoucer une cêce ronde, fî ^^
veuc arrêcer cecce vis fans rivure, coi^J
me ii fera\'-expliquè: Le diamètre ^ ,
cecce vis, eft d\'environ cinq quarts ,
lignes, l\'écenduëde fes pas eft d\'e\'\'^,\'\'
ron cinq lignes, fon extrémicé qu^r^f-!
eft de quaere lignes, fa parcie arron^^\'^
de deux, & fa cête, fi l\'on y enajo^^^
une, fera d\'environ une demie
d\'épaiflèur.
Cecce vis eft engagée par fes pas , ^jj
filées, dans l\'écrou pratiqué dans
fourchette qu\'elle faic avancer, oU
cuîer, fuivant qu\'elle tourne, coiî^^^
jlC^
-ocr page 378-Dentiste. 329
^ous allons l\'expliquer, en alTenablanc
\'es parties de cette machine. Cette vis
par fa partie ronde & unie, eft alTu-
Jettie & engagée au trou pratiqué dans
\'a petite enclume : Là elle doit rouler
Aifément, fa tête étant rivée à rivure
perdue , ou arrêtée par une très-petite
elavette.
Pour aflembler les petites pièces de
eette machine, on joindra le bout d\'u-
tîe des lames , fur la furface convéxe
^\'une des ailes, à deux lignes de fon
9ngîe le plus aigu , ou extrémité infè-
l\'ieure, & au centre de la largeur de
l\'aile. Dans cet endroit on aflujettira
enfemble l\'aile & la petite lame avec
^ne petite goupille, ou vis, de telle
^açon que îe mouvement de l\'aile <5c de
la lame refte libre, & qu\'elles puiflent
tourner facilement : Après quoi on af-
femblera de même l\'autre petite lame
avec l\'autre aîle.
Cet aflémblage étant fait, onatta-
eîiera les deux ailes par leur extrémi-
té la plus retrécie, fur la furface fupé-
rieure de l\'enclume. L\'unede ces ailes
^era attachée à droit, & l\'autre à gau-
che ; ce qui fera fait au moyen de deux
goupilles, ou de deux petites vis : Si
^\'on fe fert de goupilles,elles feront con-
Tms IL E e \'
1 Ë c H I R u R GI E N
tigaes à l\'enclunie, Sc prifes fur fofî
épaifiear , de façon qu\'il ne s\'agîl^\'^
que de les river.
Si au contraire on fe ferc de petites
vis, i! faudra percer la face place Se fu-
périeure de l\'enclume, pour y faire des
écrous capables de recevoir les pas àe^
petites vis en queftion : Enfuice on en-
gagera les deux aucres boucs des lan^®®
déjà engagez par leurs bouts oppole^^\'
\' Ces lames lé furmonteronc l\'une &
tre, Se fe croiieronc un peu en foriu^
de fautoir dans l\'incervale des deux ai-
les , Se feronc enfilées par une goupil\'^\'
ou pecite vis par le trou donc no^\'®
avons parlé, qui eft à l\'éminence fi"
tuée au-deffus de l\'écrou de la fo\'^^\'
clietce.
La longue vis fera introduite dan^
fécrou, ayant auparavant engagé fe-"^\'
Trêmité de îa fourchette dans les en-
tailles de la face inférieure du corps de
la vis inférieure. De là on engagera
partie ronde de cette vis dans le grand
trou de l\'enclume, où cette vis fera r<\'
vée à rivure perdue, comme il a ér^
dit ; finon au moyen d\'une petite cls-
vecce à queuë d\'aronde , engagée dan^
une entaille pratiquée à la grande fa\'^^
poftérieure de l\'enclurne, fituée tranl\'
dentiste. _ 3 5 î-
Verfalemenc, anticipant en partie fur
le trou de l\'enclume qui reçoit l\'extré-
mité ronde de la grande vis fupérieu-
re : Cette clavette eft introduite dans
cette entaille lorfque la tête de la vis
a palfé : De cette fiçon la clavette em-
pêche cette tête de repafler par ce trou,
& ainfi elle arrête l\'extrémité de cette
vis, pour y produire l\'eifet que nous
rapporterons,après avoir alfemblé la vis
inférieure avec la plaque , de la maniè-
re qui fuit.
Pour mettre cette machine en état
d\'être appliquée & d\'agir, il faut af-
fujettir la vis inférieure avec la plaq«e
oiTeufe par le moyen de l\'écrou infér
rieur , qui doit être figuré & fitué coni*
me nous l\'avons dit en décrivant les
autres obturateurs. La n-.achinefe trou-
vera pour lors entièrement affemblée,
& quand on voudra écarter les ailes
l\'une de l\'autre , on n\'aiiraqu à ajuiter
une clef femblable à celle d\'une mon-
tre , avec la partie quarrée de la grande
vis fupérieure , & fituée en axe : En
tournant la clef de droit à gauche, les
ailes étant fermées, elles s\'écarteront
l\'une de l\'autre, & leur plus grande
c-xcrêmité décrira pour lors un demi
cercle , tandis que les branches de
E c ij
-ocr page 381-3 32 le c h i r u r g i em
la fourchette s\'engageront davantage
dans les entailles qui les reçoivent, ^
que fon écrou s\'approchera de l\'en\'
clume.
Au contraire lorfqu\'on tournera
clef de gauche à droit, les ailes s\'ap-
procherçnt l\'une de l\'autre, & fécrou
fupérieur s\'écartera de l\'enclume : C\'e^
dans cette fituation que les ailes de cet
obturateur ( ^ ) feront introduites dans
îe trou qu\'il doit boucher : On .obfer-
vera à peu près les mêmes circonftan-
ces qu\'on a indiquées, à l\'occafion de
l\'application des obturateurs précè\'
dens ; on fe fouviendra furtout qu\'il ƒ
a ces circonftances à obferver , entre
celui-ci & les autres. i Qu\'il fau^
tourner la clef d\'une manière toute
différente, ainfi que je viens de le fai-
re remarquer. Qu\'on pratiquera
aufÎ! une entaille à la partie fupérieu-
re du dentier artificiel pour y loger
la clef.
Il n\'eft pas abfolument néceflaire
de s\'aflîîjettir, pour l\'affèmblage de ces
pièces qui doivent,être auffi d\'or, oU
d\'argent, à toutes les circonftances que
nous venons de rapporter. Quoiqu\'el-
les foient les plus aflùrées <Sc les plus
,( <- ) Voyez la Figure i ^. dc ia Planche
Dentiste. 335
\'\'^es pour éviter la confafion, on peut
\'■^pendant laifler à l\'Ouvrier qu\'on em-
P\'oyera, la liberté de fuivre fon idée ,
^^ q^i concerne la manière de les
. \'enabler. Il faut néanmoins l\'avoir
\'Iformé auparavant de tout ce qui
^^"^nt d\'être rapporté.
, Quoique j\'aye réglé & déterminé
dimenfîons & les proportions de
l%es les parties qui compofent tous
obturateurs , ces dimenfîons ne laiC-
pas d\'être arbitraires & indéter-
\'^\'nées , tant par rapport aux diverfes
j\'^nformations qui fe rencontrent dans
différens fujets dans l\'une ôc l\'autre
\'Mâchoire,
que par rapport aux genci-
, à la voûte du palais, à la fitua-
sSc à ia profondeur , largeur Sc
en tous fens des différens trous
^^\'il s\'agit de boucher. Ces circonftan-
ces pouvant varier de plufieurs façons,
\'Ss exigent par conléquent que l\'on
^fie de même fuivant l\'exigence des
c^s où l\'on fe trouve, en ce qui con-
l^fne la conftrudion de tous ces in-
"■^mens, ou machines. C\'eft à ceux
^^i voudront les mettre en ufage, d\'ob-
^®rver très-réguliérement tout ce qu\'il y
I particulier dans les cas où ils veu-
le fervir de ces obturateurs.
33 4- l e C h i r u r g i Ë N\' ç
Au refte je fuis enciérement
dé, queiorfqu\'iis fe ferviront à_pr^P^^
de celui qui conviendra le luieuX
chaque occafion, & qu\'ils obfei\'^\'.^\'"^ \'
les circonftances que je leur
& celles qui leur feront indiquées p
les maladies mêmes, ils parviendra
certainement à la fin de leur denei ?
à l\'avantage du malade , à leur
neur, & à celui de la profellîon. ^
J\'oferois avancer la même choi^\'.^
l\'égard de toutes les méthodes qU®
communique au public, & à l\'^&\'îi^\'j
des inftrumens 6c machines que )
d\'ailleurs inventez, ou réformez.
me les perfonnes judicieufes &
verfées dans cet art, ne manqueront P\'
de s\'appercevoir de tous ces avantag^J
Se que l\'émulation portera ceux
n\'en ont pas une connoiiTance parfaî®-^\'^
à fe convaincre de l\'utilité de toutes ^
méthodes que je donne dans cet ^
vrage, il me paroîi: qu\'il feroit in "
de les encourager par des promefle^^^
tandis que je leur donne des faits
trains 5c fondez fur l\'expérience.
Plancha .40"^
Tüm. i".
^^pUcaîion de la Planche XL. qm
contient le quatrième cin-
quième obturateur > dont le cin-
quième eft démonté -pièce par piè-
ce } remonté, vu en dijfé"
rem fens > lequel fert à boucher
les trous du palais & les brè^
ches des dentiers,
A figure I. repréfente la vis in-
férieure du cinquième obturateur ^
^Ué dans fa longueur par fa face anté-
l\'ieure, avec fa tête , fon enclume, les
^chancrures qui font place aux deux
®îles, fon trooen écrou & les engrai-
^•Uresqui reçoivent la fourchette.
A. La. partie tournée en vis.
B. La tête de la vis ou paroilTent
^es entrées des engrainures qui reçoi-
vent la fourchette.
C. L\'enclume percée d\'un trou
\'l^î fert à loger l\'extrémité de la grande
fupérieure & les échancrures quî
^\'^nt place aux ailes.
, La Figure IL repréfente la même
^is dans fa longueur avec toutes fes
Punies ^ vûë par fa partie poftérieure
L E C H I R u R G I Ë N .
en laquelle on obferve de plus i\'engf^
nure qui reçoit la clavette en q^^^^
d\'aronde. . .
D. L\'engrainure qui reçoit ^^
queue d\'aronde. ,
La Figure IIL repréfente la tête d®
îa même vis, vûë du côté de la fui"»^
qui reçoit les branches de la fourchette-
E. E. Les engrainures qui reçoi\'
Tent les branches de la fourchette.
La Figure IV. repréfente l\'écrou de
îa plaque par fa furface unie, avec loi\'
trou en écrou.
La Figure V. repréfente le rnêm^
écrou vû par fa furface oppofée à
bifeaux.
La Figure VL repréfente la lapee"
feuille de mirthe à plat , vûe da«®
fa longueur, avec fon trou.
La Figure VU. repréfente l\'aîle drçi\'
te de cet obturateur, vûë par fa part^^
concave avec fes deux trous à vis &
les petits trous qui fervent à attache^
l\'éponge.
La Figure VIIL repréfente la mê^^
aîle, vûë par fa partie convéxe, en la\'
quelle on obferve auffi fes différent
trous.
La Figure IX. repréfente la fourche"\'
te du côté qu\'elle fe recourbe en dedaiT^^\'
À
-ocr page 387-Dentiste. 357
La Figure X, repréfente îa même
fourchette vûë de coté, pour mieux fai-
re paroître fa courbure.
La Figure XL repréfente encore cet-
te fourchette vûë du côté de la con-
véxicé de fa courbure.
La Figure XIL repréfente une des
deux petites lames qui fervent à atta-
cher les aîles, vûë à plat avec fes deux
trous. L\'une & l\'aucre étant fembia-
bles , on n\'en a fait graver c|u\'une.
La Figure XIIL repréfente la vis fu-
périeure , vûë dans fa longueur.
La Figure XIV. repréfente la clavet-
te en queuë d\'aronde, vûë à plat dans
toute fa longueur.
La Figure XV. repréfente les cinq
pecices vis vûës féparément dans couce
leur écenduë.
La Figure XVL. repréfence le qua-
trième obcuraceur compofé de l\'aflém-
blage de coutesfes pièces 6c touc mon-
té , vû par fa parcie antérieure. On y
peuc obferver le dencier, parcie de la
plâque, parcie de la vis fupérieure,
une porcion de la fourchecce dans l\'en-
droic de fon écrou , les deux lames at-
tachées aux aîles qui fervenc alcernaci-
_ Vemenc à les ouvrir, ou à les fermer, les
aîles ouverces, & la feuille de mirche
T9me IL F f
L
-ocr page 388-55s lechirurgie^
qui fert de queue pour empechei q
cet inftrument ne faffe la bafcule lo^i
qu\'il eft en place. /
La Figure XVIL repréfente le ^^^
me obturateur vû de côté, ou late
îement. L\'on peut remarquer par
point de vûë partie du dentier, pa
tie delà plaque, partie de la vis |up
vieure, partie de la fourchette, la \\
te de la vis inférieure, l\'enclume fitue
fur cette tête, la feuille de mirthe,
les deux aîles jointes enfemble Se
mees.
La Figure XVUI. repréfente le q«^
triéme obturateur compofé de qnat^
dents contiguës à une plaque oftèule^
faifant partie de cette plaque, une pe^
tite éminence en forme de tige,, fur
quelle eft attachée une petite éponge
par le moyen d\'un fil, laquelle éponge
fert à boucher plus exadement le troU
du palais. Cet obturateur s\'afliijettic
par le moyen d\'un fil qui l\'attache au5£
deux, dents canines.
CHAPITRE XXrV.
I^efcription de toutes les pièces qui
compofem une machine nouvel-
lement inventée 3 propre à em-\'
hrajfer les dents de la mâchoire
inférieure i pour foutenir &
maintenir à la fupérieure un
dentier artificiel ; ér la defcrip-
tion de ce dentier,
En 1737. une Dame de la pre-
mière condition, âgée d\'environ
Soixante ans, qui n\'avoir perdu aucu-
^le des dents de la mâchoire inférieu-
re , mais qui fe trouvoit privée de tou-
tes celles de la fupérieure, s\'adrelTa à
M. Caperon Dentifte du Roi, & très-
habile, dans l\'efpèrance qu\'il pourroit
garnir fa bouche d\'un dentier fupé-
rieur. 11 lui dit, ainfi que me l\'a rap-
porté cette Dame, que comme elle
ii\'avoit aucunes dents à cette mâchoi-
re , pour l\'attacher, il n\'étoit pas plus
aifé de le faire que dc bâtir en l\'air ;
qu\'il lui confeilloit cependant de me
ïenir voir ^ 6c que fi je n\'exécutois psi$
Fi\'ii
333?
\'340 XE Chirurgieiï
ce qu\'elle défiroic, elle ne trouveroiï
poi\'nc ailleurs de fecours.
Cette Dame fuivic fon avis ; ^
quand j\'eus examipé fa bouche, je
priai de me donner quelques jours poUf
que je pulfe réfléchir fur les moyens
de la fatisfaire. Après avoir bien
diré, j\'imaginai qu\'une machine tell^
qu\'elle efl repréfentéeà laplanche4/\'
étant jointe aux dents de la machoir^
inférieure, feroit capable d\'afTujettf^
êç de maintenir à la mâchoire fup^\'
rieure un rang de dents prefque entief\'
Cette Dame ne voulant qu\'avoir le
vant de la bouche orné & une prO\'
îîonciation plus parfaite, je donnai
moins d\'étendue à ce dentier, avs\'\'
lequel elle mange aifément, Se do^t
elle ne pourroit guéres fe paffer. Vo^^
)lus de propreté, elle en a deux feP^\'
niables, dont elle fe fert alternative"
înenç.
Je dirai volontiers de quelle ma"
niére je fuis venu à bout de cetr^
machine. Ayant pris toutes les dime^\'
fions requifes, je choifis de fort bo^
pr pour toutes les pièces dont elle de-
voit être conipofée , & je le fis pf^"
parer & forger par un Orfèvre. Je h\'
îïîpi-îiîême deux efpécei d\'anfes ^ ^^
Dentiste.
Naques recourbées, deux demis cer-
cles , quatre petits porte-refTorts ôc huic
petits clous à tête. A ces plaques re-
courbées je fis fouder par un Metteur
œuvre les deux extrêmitez du de-
cercle extérieur, qui a le plus de
Contour , ôc le demi cercle intérieur
^ui efl: le moins étendu, ôc à chaque
furface latérale extérieure des plaques
Recourbées, je fis encore fouder un pe-
tit porte-reflbrt, après y avoir fait les
Petites ouvertures à jour, ou efpéces
de mortoifes qui doivent recêwir l\'ex-
trémité de chaque reflbrt. Cette ma-
chine fe trouvant ^onflruite de manié-
to à pouvoir embrafler les dents de la
Mâchoire inférieure , je fabriquai le
dentier pour la fupérieure, & aux deux
extrêmitez de fes furfaces latérales ex-
térieures , je fis deux échancrures , oi;i
j^attachai avec de petits clous rivez
deux autres petits porte-reflLrts fem-
blables à ceux que j\'ai dit avoir pla-
cez aux plaques recourbées. Pour af-
fembler ce dentier avec la machine in-
férieure , je mis de chaque côté un refi-
fort de baleine, j\'introduifisunede fes
Extrêmitez dans les deux petites ou-
^\'ertures à jour d\'un des porte-refi^orts
de cetce machine, où je l\'arrêtai paE*
ffiij
542\' iE Chirurgie N-
plufieurs contours d\'un fil palfé daflî
le chas d\'une aiguille à coudre. J\'infi-
nuai l\'autre extrémité de ce relforc
dans les deux petites ouvertures da
porte- ref]^>rt fupérieur oppofé^oii je far-
îétai de même par plufieurs contours
6c jets de fil dont je couvris le même
reifort, afin de le fortifier. L\'autre ref-
fort fut placé d\'une pareille façon; ^
c\'eft ainfi que le dentier fupérieur fe
trouva joint à îa mâchoire\'inférieure.
Explicafion de la Flanche
qui repréfente le dentier fupé-
rieur artificiel monté fur une
machine d\'or nouvellement
ventée , laquelle emhraffe
dents naturelles de la mâchoire
inférieure f & fert a, k fauter
nir.
 -. Le demi cercle extérieur qui
doit être pofé par fa partie con-
cave fur la furface extérieure des dents
incifives, canines 6c petites molaires,
& qui doit les embraffer extérieure-
ment près des gencives.
Dentiste. 345
B. Le demi cercle intérieur
qui doit être appliqué par fa partie
convéxe fur la furface intérieure de
ces mêmes dents ôi tout contre les gen-
cives.
C. L\'intervale que ces dents
occupent, lorfque cette machine eft
mife en place.
D. D. Les anfes, ou plaques re-
courbées, qui portent far l\'extrémité
de la couronne des deux premières
großes molaires , ôc qui les embraffent
par leurs parties latérales extérieures
ôc intérieures du côté droit & du côté
gauche de la m.achoire inférieure.
E. E. Deux petits porte-refforts ,
foudez fur les furfaces latérales exté-
rieures de ces plaques recourbées.
F. F. Deux autres porte-reffbrts
femblables attachez par des clous ri-
vez fur les deux échancrures pratiquées
aux deux faces extérieures des deux
extrêmitez de ce dentier.
G. G. Les deux refforts, dont les
extrêmitez antérieures font engagées
dans les deux petites ouvertures des
porte-reiTorts, & arrêtées par des con-
tours & jets de fil qui couvrent tous
ces refforts.
H. Dentier fupérieur.
f iiy
-ocr page 394-044 ie Chirurgien
La Figure IL repréfente un despof
te-reflbrts , auquel on voie de petits
trous, pour y paffer des clous qui l\'at-
tachent au dentier fupérieur , & de
petites ouvertures, ou mortaifes, pour
l\'introdudion d\'une des extrémitez
d\'un reffort,
La Figure iTl. faic voir un des ref-
forts de baleine , un peu convéxe à la
partie extérieure, concave à fa partie
intérieure, & ayant une coche, oU
échancrure à fes deux excrémirez, afin
de le mieux fixer dans les pecices\' ou-
vercures du porce-reffort.
La Figure IV. montre un clou à tê-
te propre à attacher les porte-refforts
au dentier fupérieur.
La Figure V. repréfence encore la
même machine pour la mâchoire infé-
rieure , laquelle eft affemblée avec un
dencier fupérieur par deux refforts, &
enciéremenc dépliée , ou ouverte &
renverfée, pour qu\'on voye plus aifé-
menc fa face intérieure & touccs les
parties dont elle eft compofée.
CHAPITRE XXV.
J^efcription dun dentier fupérieur
entièrement artificiel ajfiemhlé
avec un dentier inférieur, ar-
tificiel en partie, lequel s^ajufie
ave€ les dents naturelles qui re-
Jient encore à la bouche.
En 1739 une Dame âgée d\'envi-
ron trente huic ans , vint chez
iiioi : Elle avoit perdu toutes les dents
de la mâchoire fupérieure, & de cha-
que côté de l\'inférieure la dernière pe-
tite dent molaire & les trois grolTes
qui la fuivent, de façon qu\'il n\'y re-
ftoit plus que les quatre incifives, les
quatre canines & les deux premières
petites molaires. Cette Dame convint
avec moi que je lui conftruirois une
pièce qui fût en partie d\'argent & en
partie oiTeufe. Je me fervis alors d\'un
argent alTez fin , & au titre qui eft né-
celfaire pour que les pièces foient aflêz
flexibles pour obéïr un peu, & être
moins fujettes à fe caffer; ce qu\'on
doit bien obferver dans un pareil ou-
vrage.
LE Chirurgien
^ Comme j a vois déjà imaginé la pré-
cédente machine, il ne me fut pas dif-
îicjle de travailler à celle-ci, qui y a
quelque rapport. Je pris les dimenfions
iieceffairas, je fis d\'abord la pièce pour
ià mâchoire mférieure, & je la coni-
poiai de deux demis cercles & de trois
dents molaires artificielles de l\'un Se
1 autre côté, affujetties entre les eX-
tremitez de ces deux demis cercles par
quatre petits clous rivez : A la furfa-
ce pofterieure de chaque dernière dent
îf L & vis-à-vis le fond
fie Ja bouche, je pratiquai im troufaic
en mortaife, de deux lignes de lon-
gueur & de profondeur, & d\'une ligne
de largeur: Je fabriquai deux porte-
xeîiorts plus étendus que ceux donc
} ai parlé ci devant : Je plaçai deux de
ces dernières dents artificielles de cha-
que coté entre les deux lames, ou ex-
tremitez de ces porte-reiforts, & je les
y affermis au moyen de quatre petits
cious rivez : Au milieu de chaque por-
te-re/fort & entre fes deux courbures,
je hs encore une efpéce de mortaife
percee a jour, qui répondoit à celle
que j\'ai dit être placée à la furface
poderieure des dernières dents artifi-
MCxIes, laquelle regarde Is fond de la
Dentiste. 347
touche; & cela pour y introduire &
y arrêter une des extrêmitez des ref-
forts : Je fis enfuite la pièce fupérieure
qui devoir orner le devant de la bou*
che, Se j\'y formai dix dents qui étoient
oppofées aux dents naturelles qui re-
ftoient encore fur le devant de la mav
choire inférieure.
A chaque bout de ce dentier, je
pratiquai une fente, ou entaille avec
une fcie, afin d\'y engager 6c fixer une
des extrêmitez d\'un reffort ; Se pour l\'y
arrêter je fis avec un foret un trou à
jour vers l\'endroit oi^i fe terminoit cha-
que entaille, pour y paffer Se repalfer
du fil qui pût affujettir l\'autre extré-
mité des refforts. Pour joindre la piè-
ce fupérieure à Finférieure, je me fer-
vis de deux refforts de baleine diffé-
rens de ceux dont nous avons parlé
précédemment î J\'infinuai une des ex-
trêmitez de chaque reffort dans l\'ou-
verture , ou efpéce de mortaife à jour
de chaque porte-refîbrt & de chaque
dernière dent artificielle de îa pièce
inférieure : Je Tarrêtai fuffifamment
par les contours d\'un fil paffé dans une
aiguille : J\'introduifis pareillement l\'au-
tre extrémité de ces mêmes refforts
dans l\'entaille faite à chaque extrêmi-
I-ECHiRURGÏEl^ ^ ,
té du dentier fupérieur, où je l\'arrétaî
aufTi par des contours & jets de fii
pafle <5c repaiïe fur ces reflbrts ôc dans
chaque trou que j\'ai dit être près d®
l\'endroit où fe terminent ces entailles.
Ayanc exécuté tout cela , je plaçai
cette machine dans la bouche de la
Dame, où elle fe trouva en état de
faire toutes ies fondions qu\'on en avoic
elpéré.
Explication de la Planche XLll
qui repréfente toutes les pièces
qui compofent un dentier fupé-
rieur & une partie d\'un dentier
inférieur, le tout artificiel. On
donne ici ces pièces féparées &
enfuite raffemblèes.
La Figure I. repréfente deux de-
mis cercles, qui embraOènc par
leurs extrémitez & à droite & à gau-
che une partie de trois dents molaires
artificielles, qui y font arrêtées par
deux clous rivez.
A. Le demi cercle extérieur.
B. Le demi cercle incérïeur.
_ C. Les trois dents molaires arti-
pcielles.
D. D. Deux trous qui les traver-
fent, afin d\'y attacher avec deux clous
rivez un porte-refi^ort, dont les deux
lames, ou extrêm.itez embraflêront ces
dents molaires.
E. Petite ouverture, ou efpé-
ce de mortaife, pour recevoir l\'extré-
mité d\'un reflbrt.
Lx Figure IL repréfente un porte-
reflfort différent des précédens.
F. F. Les deux lames, ou extrê-
mitez du porte reflx)rt, percées cha-
cune de deux trous, pour être atta-
chées avec deux clous rivez aux dents
molaires artificielles que ces lames doi-
vent embrafler.
G. Petite ouverture, ou efpé-
ce de mortaife à jour, afin d\'y intro-
duire l\'extrémité d\'un reflbrt dans l\'au-
tre petite mortaife pratiquée à la face
poftérieure de la dernière dent molai-
re , oij l\'extrémité de ce reifort doit
être arrêtée par le moyen du porte-
reflbrt & des contours de fil.
La Figure IIL repréfente trois au-
tres dents molaires artificielles garnies
d\'un porte-refl^ort , qui les embraflb
par leurs parties latérales extérieures
& intérieures, & qui y eft attaché par
deux clous rivez qui les traverfent.
5 50 i-e ch irur gien
H- La partie antérieure de
ces dents molaires, qui eft percée de
deux trous qui la traverfent entière-
ment par les parties latérales qui doi-
vent être engagées entre les deux au-
tres extrêmitez des demis cercles, qui
font aulfi percées chacune de deu}£
trous, pour y aifujettir ces dents pas
deux clous rivez.
L L Les deux autres extrê-
mitez des demis cercles.
La Figure IV. repréfente un des
clous à tête, aufquels on doit donner
une longueur telle qu\'ils puilfent atta-
cher ces pièces en les rivant.
La Figure V. fait voir le dentier
fupérieur tourné de côté, ainfi que les
pièces précédentes.
K. K. K. Surface fupérieure qui
doit être placée fur les gencives de la
mâchoire fupérieure.
L. Surface extérieure.
M. Surface intérieure.
N. N.^ Les fentes, ou entail-
les, deftinées à recevoir les extrêmitez
des reflbrts.
O. O. Les trous percez d\'ou-
tre en outre pour y paflèr & repalfer
avec une aiguille, du fil qui puiflè arrê-
ter dans les entailles les extrêmite:â
Dentiste. 351
des refiorts, Sc couvrir ces relTorcs par
plufieurs contours,
La Figure VI. repréfente un des ref^
forts de baleine fervanc à alïèmbler le
dentier fupérieur avec les dents, ou la
Hiachine inférieure.
La Figure VU. efl: celle du den-
tier fupérieur aflemblé avec une par-
tie du dentier inférieur Sc les deux de-
mis cercles vûs un peu de côté, & ou-
verts.
P. Demi cercle extérieur.
Q. Demi cercle intérieur.
K. Les trois dents molaires qui
doivent être appliquées & porter fur les
gencives du côté droit de la mâchoire
inférieure, lorfque la pièce eft placée
dans la bouche.
S. Les trois dents molaires qui
porteront fur les gencives du côté gau-
che de la même mâchoire, lorfque la
pièce fera en place.
T. L\'intervale où palfent les
dents naturelles, qui relient au-devànt
de la bouche, & qui font embraûèes
par .les demis cercles intèrieuremént
5c extérieurement près des gencives
inférieures,
V. Dentier fupérieur.
X, X. Les deux refforts introduits
-ocr page 402-ï^e Chirurgien\'
par leurs extrêmitez antérieures dans
les petites mortaifes des porte-refldrtî
ôc dans celles des dernières dents mo-
laires , êc par les deux autres extrê-
mitez dans les deux fentes, ou entail-
les du dentier fupérieur ; lelquelles ex-
trêmitez font arrêtées par les contours
êc jets de fil donc ces refforts fo"^
couverts.
Si j\'ai fait des fentes / ou entaiH^^
ôc des trous au dentier fupérieur,
y affujettir les refforts ; Ôc fi pour 1®
même effet j\'ai placé des porte-reiTorts
aux dents de la pièce inférieure , ^^
n\'a été que dans l\'incencion de fai^"^
vpir qu\'on peut attacher des refîo^\'^®
en deux différentes manières : Enefftc
on peut placer des porte-refforts aU ,
dencier fupérieur, ainfi qu\'à l\'inférieur ;
même cette méthode eft préférable ^
l\'autre.
On peut faire ôc placer à la machoi-
refupérieure couc un dentier, qui foî\'\'
beaucoup plus limple, ôc qui puifle f
tenir par le feul appui des joues & df
dents inférieures. 11 fauc qu\'il foit lé-
ger , ôc il ne ferc guéres que pour l\'oi*\'
nemenc ôc la prononciation : Cepen-
dant quand on y eft accoutumé, o^^
^euP manger deffus, ainfi que je l\'a^
VÛî
-ocr page 403-D Ë N T I s ï E:
vû. H doit être bien ajufté fur les gen-
cives , & affez écarté par fes extrêmi-
tez, pour qu\'il foit affez comprimé
par les jouës, 5c qu\'il en foit foutenu
à l\'aide des dents inférieures, qui le
repouffent quelquefois dans fa place,
fans qu\'aucune autre perfonne que cel-
le qui le porte puilfe s\'en appercevoir.
Depuis peu j\'en ai renouvelle un que
j\'avois fait il y a plus de vingt-quatre
ans, dont ona fait un très-utile ufage.
J\'en ai fait dans la fuite deux autres
pour deux perfonnes qui s\'en fervent
auffi avantageufement. Il efl vrai qu\'il
y a peu de bouches qui foient difpolées
à recevoir ces fortes de dentiers, &
je n\'ai jamais fait que les trois dont je
viens de parler. Il faut que le Dea-
tifte qui entreprend cette dernière
forte de dentiers, ait du génie & de
l\'habileté, s\'il veut y réuffir. Au refte
ce font ceux qui coûtent le moins, &
ils conviennent aux gens qui ne font
pas en état de faire une certaine dé-
penfe.
Tme IL G g
-ocr page 404-3 54 L E C H::î R y R G I,E N
Remarques fur un Chapitre d\'u^i
nouveau Traité de Chirurgie.
• \' ^ .iiiO. . . ; - ,
J\'ÉTOis prêt.en 1723. à faire im\'
primer mon livré ; mais les occupa-
tions contiîiuelles que me donne i«\'^
profeffion , m\'empêcherent jufqu\'ei^
17^8. de le mettre au jour. Il parut e»
ce roêine .tems", un Traité de Chirur"
gie : Je lus ce livre , & je m\'arrêtai
îe Chapitre i. du Tome 2. où FA^-
teur traite des dents. Ce Chapitre
divifé en huit articles , & occupe ^y
pages d\'impreffion dans lefquelles je fu^
furpris de trouver un Traité des diffé-
rentes maladies des dents, des inftru-
mens:, (Se des remèdes qui leur con-
viennent. Cette dîflertation eut é^e
placée plus-naturellement dans le Trai-
té de Chirurgie du même Auteur in^\'
primé en 1710.
, Mais je ne m\'arrêterai pas à dévelop\'
• per les raifons qui l\'ont engagé à ne
traiter cette matière que dans fon der-
nier Livre.
Le Public, à l\'atllité de qui nous
-ocr page 405-Dentiste.
devons confacrer nos talens «Se nos con-
noiffances, lui doit être obligé de fon
travail, fans s\'embaraffer ni du motif,
ni de l\'arrangement qu\'il y a employé j
mais s\'il s\'y eft gliffé des erreurs pré-
judiciables , je dois les combattre, &
en montrer les conféquences vicieufes.
L\'expérience de plufieurs années &
l\'application particulière que j\'ai don-
née à la partie de la Chirurgie à laquel-
le je me fuis deftiné, m\'y autorifent, &
me font entreprend re de le fuivre pas à
pas dans cette portion de fon Livre.
La comparailbn que l\'Auteur fait du
tartre , ou tuf qui s\'attache aux dents
avec la rouille qui s\'attache au fer n\'a
rien de jufte ; & l\'Auteur fe contredit
dans l\'exphcation qu\'il en donne. Voici
ies termes, ( pag. i 8 5c i 9. tom. 11.)
^uand ce mf ne fi pas confidérable &
qu\'il ne fait que s\'attacher un feu aux
dents, c\'efi ce qu\'on appelle du tartre ,
qui comme la rouille au fer, dèchaujfe les
dents & les fait branler. Si quelques
dents fe trouvent couvertes de tuf, il faut
rêter ; & pour en venir à bout, on le fend
Avec un cifeau, puis on le fépare , d" l\'on
voit dans fon milieu une belle dent &
bien blanche. Ce tuf n\'a point de peine a
fortir lorfqu\'il efi une fois fendu car il fe
G g ij
-ocr page 406-3 i e chirurgie h
féfàre & quitte U dent, comme U péée
quitte le noyau.
La rouille efl: une forte d\'ordure &
de craife nuifible & adhérente, qui
s\'engendre fur le fer & l\'acier/lorf-
qu\'ils font mouillez & qu\'on ne s\'en
fert pas, & qui à la fin ronge ces mé-
taux. Elle ne fe fépare du fer qu\'en
caufant une déperdition de fubftance
a la maflé métallique rouillée, dont la
furface refte raboteufe & inégale.
Il n\'en eft pas de même du tartre, d
de la dent. Le tartre ne pénétre point
la furface émaillée de la dent, qui efî
un corps lifté, ferré & extrêmement
dur. Il fe fépare prefque toujours de
fa furface émaillée fins l\'intérefl\'er en
aucune manière & fans la rendre par
conféquent raboteufe & inégale : De
plus cette féparation ne fe fait pas avec
la facilité que l\'Auteur le prétend. Le
tartre ne quitte pas la dent comme U
pêche quitte le mjau ; au contraire le
tartre eft le plus fouvent fi adhérent à
la furface du corps de la dent, qu\'on
ne peut l\'en détacher qu\'avec beau-
coup de peine, & même par parcelles-
L\'examen analytique & phyfiquedela
rouille du fer, de la dent & des corps
.prtareux qui s\'y attachent, détruit
Dentiste.
tétte comparaifon, & fait fentir ce
qu\'il y a de contrariété. Les différen-
tes rugines, ou gratoirs Se autres in-
ftrumens au nombre de fix que cet Au-
teur propofe (pag. 20. jii. 22.^23. )
pour détacher le tartre des dents, ne
font ni convenables, ni fuffifans.
Il eft impofîible, par exemple, d\'in-
troduire aucun de ces inftrumens darïs
les intervales des dents, ni entre les
gencives & les dents pour en détacher
le tartre, fans offenfer les gencives &
faire beaucoup fouffrir le fujet. D\'ail-
leurs il n\'eft pas poffible, comme cet
Auteur le veut, de pouvoir parfaite-
pient nettéïer une dent avec un feul
inftrument, quelque parfait qu\'il puiffe
être ; Se le cifeau donc il parle, y eft
moins convenable que tout autre inf-
trument. On conviendra aifément de
ce que j\'avance en comparant la mé-
thode de l\'Auteur, avec celle que je
propofe dans le Chapitre 3, de ce fé-
cond Volume.
Jl ejl bon d\'avertir , dit l\'Auteur,
{ pag. 2 5 . & ) les jeunes Chirurgiens^
qui voudront pratiquer ces fortes d\'opéra-
tions ^ de ne pas faire comme la plupart
des Arracheurs de dents , qui pour pirve-
nîr à les mettre bien blanches, m mina-
358 le Chirurgien
gent point l\'émail, & en enlèvent
grande panic; c\'eft une faute très confi"
dérable, dont les perfonnes quife
lent entre leurs mains font bientôt U
ciime, puifque peu de tems après leii^\'^
dents fe gâtent & leur font des dduW^
infupportables.
Depuis le tems que je m\'appli\'ï^^
uniquement à la connoiilance des tn^\'
ladies des dents & à leur guérifon , f
n\'ai jamais remarqué que les Dentiil:es>
que l\'Auteur nomme Arracheurs de
dents , ayent enlevé l\'émail des dents
avec les inftrumens qui fervent à le®
nettéïer, puifqu\'il n\'y a point de tran-
chant qui ne cède & qui ne s\'émoufle
contre la réfiftance que lui fait l\'émail
par fa folidité , qui égale prefque celle
du diamant. De tous les inftrument
je ne connois que la lime qui puiffe
enlever l\'émail des dents, & encore
eft-ce avec bien de la peine , puifque
cette même lime eft bientôt émouuée
& mênie ufée, pour peu qu\'on la faffe
fervir à cet ufage.
Ce n\'eft donc pas l\'effet des inftru-
mens qui fervent à nettéïer les dents
qu\'il faut craindre, mais bien plutôt
l\'effet des remèdes contraires &; prin-
cipalement de ceux que l\'Auteur eufei\'
D E N T ï s T E. 3 59
ipe dans fon Livre ( pag. ) comme
porcelaine en poudre & la pierre de
Pnce, lefquels ufent l\'émail des dents
par leurs qualitez mordicantes & ron-
geantes. Les autres ingrédiens qu\'il
iirêle avec la porcelaine & la pierre de
ponce, n\'étant point capables d\'en em-
pêcher les mauvais effets.
Il ajoure pag. 50. Les Chirurgiens qui
"Veulent avoir des limes , ne doivent point
ies commander aux Couteliers : Celles
qu ils font à r extrémité de certains infiru-
fitens de l\'étui ne valent rien, & ne mor-
dent point, & comme il en faut au moins
Une doux^aine , ils en trouveront Âe par-
faites chez, les Clinquaillers.
Je ne fçai fî les Chirurgiens, fur-
tout les Denrifies, & les Couteliers ,
conviendront de ce ftu\'t avec lui. Ce que
je fçai avec certitude, c\'eft que celles
que l\'on trouve chez les Clinquailliers,
ne font pa:; conditionnées comme iî
faut pour limer les dents. Elles ne font
deftinées pour l\'ordinaire qu\'à limer les
métaux, ou d\'autres corps moins foli-
des que l\'émail de la dent. Elles font
incomparablement meilleures fortnnt
de la main d\'un habile tailleur de limes,
furtout lorfqu\'on lui a donné les di-
iUenfions convenables, & qu\'on lui a
ie Chirurgien ^ ^
recommandé de lesfaire d\'un bon acîef,
de les bien drefTer à la lime, de ne les
point tailler ni trop rudes, ni\'^trop dou-
ces , & de les bien tremper, ce que j\'at
déjà dit au Chapitre 4. de ce îecond
Volume.
^uand on a fait un peu de voie ( cofi\'
tinuë le même Auteur pag. 32. on prend
me lime plate, & k mefure qu\'on avancc,
on change de lime.
Au contraire il faut continuer cette
féparation jufqu\'à ce qu\'elle foit faite
avec la même lime. On ne change de H\'
me que lorfqu\'on veut faire la fépara\'
tion plus grande dans toute fon éten-
due , ou en certaine partie de l\'éten-
due de la même féparation, ou lorfque
l\'on veut faire quelque échancrure dans
ce même intervale.
Je n\'ai point reconnu que l\'ufage de
la lime fût aufli pernicieux que l\'Au\'
teur veut le perluader. On ne peut $
dit-il, limer les dents, que tout Veffort
de la lime ne porte fur U dent qu\'on lime,
& ne f ébranlé confidérablement : Or tout^
dent ébranlée par plufieurs fecoujfes rei\'
térées, ne tient point avec la même fer-,
meté dans fon alvéole, ^ tombe dans U
fuite.
les dents n\'âvoient point-d\'autres
accidens
-ocr page 411-Dentiste, 3^1
accidens à craindre que celui que i\'ef-
Jec de la lime peuc lui caufer par i\'é-
branlemenc, elles dureroienc pendant
tout le cours de la vie. Les légères fe-
coufles que les dencs en reffencenc ns
peuvent les empêcher de reprendre
leur première fermecé ; parce que l\'ac-
tion du refforc des alvéoles & des gen-
cives dans leur érac naturel, elt de
tendre toujours au raffermiilemenc des
dents ; c\'eft ce que l\'expérience nous
montre cous les jours après l\'opération
de ia lime, & ce qui nous eft encore
confirmé parla fermeté que reprennent:
des dents ôeées & remifes, & même les
dents tranfmifes d\'une bouche en une
autre avec fuccès.
fai vu, ( dit-il dans un autre endroit
pag. là,.) plufieurs Dames aufquelles cn
avoît ainfi égaltfe les dents , qm auroient
Voulu trois ou quatre ans après, qu\'on nj
eût jamais touché, pmfquelles s\'etoient
cariées à leur partie fupeneure à\' à l\'en-
droit oil la gencive s\'attache.
Je crois que l\'Aureur auroit de la
peineà expliquer la caufe d\'un tel évé-
nement. Comment peut il concevoir
qu\'une dent puifîe iè carier à l\'endroit
où s\'attache la genc:ve pour avoir été
iJUié ; àfon excrêmisé ? Je conviens eu©
Toms IL H h
5^2 ï. E c H I R u KG i E N
l\'opération indifcrete de la lime peut
caufer des accidens de la nature de ceuît
qu\'il craint fl fort; par exemple , fiop
les limoit jufqu\'à en découvrir la cavi-
té qui contient les parties nerveufes ;
mais cela ne peut arriver qu\'à des ignO"
rans en cet art, comme je l\'ai fait voif
par deux exemples que j\'ai citez dainS
(te Traité, Chapitre 3. du Tome pre-
mier. .
Je conviens avec l\'Auteur, { p» 3
que quoiqu\'un infirument Joit dangereux t
quand il eft manié par une perfonne eti^
tendue , elle sen fert fans qu\'il s\'en
fuive d\'inconvèniens, & de plus j\'ajoute
que la lime eft un inftrument des plu®
néceftaires pour fervir à conferver le®
dents ; parce qu\'en les Téparant & en
les racourciifant, on les fortifie, & que
bien fouvent en les limant, au lieu de
donner occafion à la carie, on en ar-
rête le progrès.
Les limes ( dit cet Auteur, pag. 3 B. )
^fant tout-à fiait l\'émail, ou l\'éminçan{
beaucoup, découvrent- Vos fpongieux
eft l\'intérieur de la dent. L\'os fpongieuîj»
qu\'il dit être l\'intérieur de la dent elt
une partie qui n\'a point encore été dé-
couverte par aucun de ceux qui ont
l\'Analife des dents.
dentiste. 3
Il ne faut pas croire indiftindemenc
tout ce que dit l\'Auteur aux pages 3 9.
& 4,0. fur les dangers de la carie &
fur fon accroiffement fubit. On voie
tous les jours des dents cariées non-
feulement depuis trois mois, mais de-
puis plufieurs années, fans que la carie
ait faic aucun progrès, fans qu\'elle ait
pénétré jufqu\'à l\'intérieur de la denc,
fans qu\'elle aie faic fencir la moindre
douleur, & fans que cecce carie ait cau-
fé d\'aucre accident que celui d\'avoir
rongé en parcie l\'émail de la denc ,
quoiqu\'on aie négligé touc-à-faic ces
forces de caries, qui fonc même très-
communes.
On doit cependant faire attention
à ces caries, qui peuvent quelquefois
avoir des faites dangéreufes. Au refîe
ce n\'efl pas avec la langue de ferpent
qu\'il faut ôcer la cariecomme le dic
l\'Auteur J cet inflrument n\'écant point
convenable à cet ufage, ni figuré d\'u-
ne façon propre à dilater les trous de
la carie. Selon moi, le foret à ébizeler,
la rugine en alêne, ou la rugine en bec
de perroquet conviennent mieux que
la langue de ferpent & que tout autre
înftrument.
La manière de plomber les dents,
-ocr page 414-^S^ ie Chirurgieh
telle que l\'Auteur I\'enfeigne, pag.
«5c ) eft fort aifée à pratiquer ;
mais ce n\'eft pas celle qu\'il faut mettre
en ufage pour bien réuffir : On s\'en ap-
percevra aiféraent fi on fe donne la pei-
ne de lire ôc de pratiquer ce que j\'en al
écrit dans le Chap. 6. de ce fécond
Tome,
L\'Auteur dans la pag. 47. préféré
rhuile d\'étain & l\'efprit de nitre à l\'hui-
le de girofle ôc de canelle.
L\'huile d\'étain ôc fefprit de nitrc
font deux corrofifs violens : La péné-
tration de ces remèdes fur des parties
nerveufes <5c auffi fenfibles que le font
les nerfs qui fe diftribuent aux dents,
caufe des douleurs infupportables, ac-
compagnées quelquefois de convulfions
ôc de délire : D\'ailleurs ces corrofifs
étant liquides, quelques précautions
qu\'on puiife prendre, ils s\'étendent
toujours plus ou moins fur les genci\'
ves, les irritent , les gonflent ôc les
ulcèrent. Ils pénétrent aulfi quelque-
fois jufqu\'au pé«ofte & jufqu\'à la fub-
ftance des alvéoles, & les carient ei^
les rongeant.
On n\'a point à craindre les mêmes
ravages de l\'application des huiles de
girofle ôc de caneile, par conféqueïJ^
Dentiste.
elles doivent être préférées contre l\'o-
pinion de l\'Auteur.
Je ne fuis pas encore de fon avis
touchant l\'ufage & la conftrudion du
déchauffoir, comme on le peut voir
par la ledure du Chapitre lo, du pré-
îént Tome.
Je m\'arrêterai peu à ce que dit l\'Au-
teur fur le pélican ; je dirai feulement
que je ne fais pas une grande différen-
ce entre le pélican qu\'il rejette & celui
qu\'il adopte. Ils ont tous deux des avan-
tàges & des inconvéniens différens qui
m\'ont fourni des idées pour en inven-
ter un nouveau, avec lequel on peuc
opérer avec plus de sûreté & de facili-
té , qu\'avec ceux dont on s\'eft fervi juf-
qu\'à préfent. On en trouvera la def-
cription aux Chapitres ii. & 12. de
cd* Volume.
L\'Auteur remarque pag. y6. & 77;
que le davier a un reffort qui écatte fes
branches l\'une de l\'autre, & il afllire
que cet effet rend cet inilruraent plus
commode.
J\'ai démontré vers la fin du dixième
Chapitre de ce Tome que ce refforc
doit être rejetté comme inutile, in-
commode Se préjudiciable.
L\'Auteur enfeigne pag. 8 3. (i^ porter
H h iij
\'^66 IlCHIRUnelEN
îe plus bas qu\'il eft pojfible les deux denî^
du repoujfoir fur le chicot, qu\'on veuc
oter.
Il faut éviter de fuivre cette métho-
de, pour ne pas faire éclater l\'alvéole ?
Se déchirer les gencives, à moins qu®
le chicot ne fût fi enfoncé qu\'on «e
pût faire autrement ; mais lorfque le
chicot a de la prife, il faut éloigner le
pouflbir le plus que l\'on peut du rebor»
de l\'alvéole & de la gencive, 5c tâcher
de l\'appuyer fur un endroit qui ait de
la réliftance.
L\'Auteur en finiffant ce Chapitre
pag. 8 3. & 84. méprife le pouifoir au-
quel il donne le nom de repoulfoir, ^
donne la préférence au pélican en tou-
tes fortes de cas, lorfqu\'il s\'agit d\'ôtef
des racines, ou des chicots. ^
Cette préférence ne doit pas être lî
générale : Par exemple , lorfqu\'il y 3
de la prife en dehors, & qu\'il n\'y en
a point en dedans, le pouifoir eft préfé-
rable au pélican, Se même à tout autre
inftrument. Il y a encore d\'autre cas,
où le pouifoir eft abfolument plus né-
ceffaire que le pélican.
Les dents & les autres parties de la^
bouche étant fujettes, comme on l\'f
rû dans le cours de cet Ouvrage, »
D E N T I s T f^T*
tant de maladies confidérables^ qui
exigent le fecours des plus habiles Den-
tifles , il efl: étonnant que les Princes
fouverains des Pays étrangers , les
Chefs des Républiques, & même ceux
de nos Provinces, ne faflfent pas la
dépenfe d\'envoyer à Paris, de jeunes
Chirurgiens capables d\'être inflruits
dans une partie de la Chirurgie auffi
effentielle que celle-ci, <Sc qui cepen-
dant efl: fort ignorée & très nég igée
partout ailleurs que dans cette grande
Ville, où elle a atteint fa plus grande
perfedion , foit pour l\'embelliflTement
de la bouche & la réparation de fes dé-
fauts , foit pour remédier à des maux
fouvent très - funeftes. Ces Elèves en
formeroient de nouveaux dans la fui-
te , & rendroienc de très-grands fervi-
ces à leur nation 6c s lEurs eoncî»-
toyens.
Je ne puis finir ces diflêrtations, fans
répéter ce que j\'ai déjà dit dans la Pré-
face , qui efl: que le feul zèle que j\'ai
pour l\'avantage du Public, m\'a con-
traint de relever des chofesfur lefquel-
les j\'au rois gardé le filence, fi elles
n\'eulfent pas pû lui êcre préjudiciables.
Je me tiendrai fort heureux, fi l\'on
veuc bien reconnoitre que c\'eft ce mê-
H h iiij
-ocr page 418-IE CuîUURGlEN
me zéie qui m\'a animé dans tout 1®
cours de cet ouvrage , & m\'a foutenU
dans un travail très-long Se d\'autanc
plus pénible & faftidieux, que je n\'ai
eû à traiter que de matières fèches Sc
arides, tSc qui bien qu\'elles concourent
à donner de la fanté Ôc des agrémens,
ne font point agréables par elles-mê-
mes. Je n\'aurai cependant pas lieu de
me plaindre de leur fécherelTe Sc de
leur ftériiicé, fi tandis que je n\'ofe de-
mander que de l\'indulgence au Public,
elles me produifent l\'honneur de fa
bienveillance.
On trouve chez. l\'Auteur les éponges
fines, les racines préparées , les opiats j
les pofidres & les eaux, ou liqueurs pro-
pres pour la confervatim des Gencives 6
des Dents & pour lenr guhifon. Il exé-
cute toutes les pièces, Dentiers, Obtu-
rateurs , ou machines décrites dans ce Li-
vre , tt il ne cejfe point de donner, aufi-
hien que le Sieur Buchemin fon Beaufré-
re & fon Elève, tous les fecours dti
confeil & de la main, qui fom néceffai-
re s pur embellir les Dents, remédier
MX maladies de la bouche.
Comme on a répandu le faux bruit
qu\'il avoit quitté fa profeffion ; Ce qui
Dentiste,
ne peut avoir écé inventé que par des
gens qui facrifiant leur honneut^ à l\'in»
térêc , voudroient ufurper fon nom,
pour s\'attirer plus facilement les per-
sonnes qui honorent l\'Auteur de leur
confiance , il eft obligé d\'avertir qu\'ii
continue aduellement d\'éxercer fon
Art à Paris, ruë de la Comédie Fraa-
çoife , conjointement avec le fieur Du-
chemin fon beaufrére & fon unique
£léve , & qu\'il continuera de l\'éxercer
également dans le nouveau domicile,
qu\'il a pris ruë du grand Couvent des
Cordeliers, Fauxbourg S. Germain,
dans une maifon neuve à porte co-
chére, où fera fon Enfeigne , & où ii
doit entrer au temie de Noël prochain,
c\'eft-à-dire , le premier de Janvier
1747-
-ocr page 420-«
Contenues dans le premier ôc
le fécond Volume.
dents,/. Qu\'il
n\'en faut point mâ-
cher,ca{ferou cou-
per de trop durs
avec les dents,
p. 67. Alimens
trop chauds oU
trop froids nuifi-
bles aux dents-
A.
Abcès qui
arrivent aux
vailfeaux ou à la
eavité des dents.
Sentiment d\'i/e-
ward fur ce fujet,
& remarques de
l\'Autenr . tame T^
pages 174. & fuiv.
Agacement des
dents. D\'où il pro-
vient, fes différen-
ces, fa guérifon ,
t. 13§.
jufqu\'à 142. -
Alimens. Quels
font ceux qui font
préjudiciables aux
Cil
Alvéoles. Leur
conftruélion, leur
figure & leur ufa-
ge , p. Leur di-
vifioH en autant de
loges que les dents
ont de racines,
11. Leur reiforc
DES MATIERES. 37^
& trois clîofes qui l\'hémorragie des
en proviennent, p. gencives , t. L p-
16. Leur forma- 27:2.275.^
tion dans le fœtus, d\'âne. Sa
tome L page 2.6. defcription , p^
Mm. L\'efprit 7. Manière de s\'en
en eft dangeureux fervir pour ôter le
pour les dents, s\'il dartre^î.ILp.i7.
eft employé feul & & fuiv.
fans précaution , t. Bec de perroquet. Sa
J,p.yz. defcription, à quoi
Artères des dents, il eft propre, p. 7•
leur origine, route 8. Comment^on
& décharge, t. L s\'en fert pour ôter
f.zz.& 2-1\' le tartre, t. II. p.
19. 20.
.gro/« dangereu-
Ba 1 Li. o N en fes pour les dents ^
couliffe & en /.p. 73.74-,
forme de coin. Sa Bunn à trois f^^
figure , fon ufage ces. Sa defcription:
& la manière de A quoi il eft pro-
s\'en fervir, t. L p. pre , p. Ma-
2.1 fuiv. niére de s\'en fer-
Baume de feu vir,ï.//.f 20. ^3,.
M.Helvetius,TpYO- C.
pre à mondifier , ^^ANipàtran-
déterger & guérir chant convé-
les ulcères fcorbu- xe. Sa defcription,
tiques, & à arrêter p. 9. 10. Manière
57^ table
de s\'en fervir, to~ carie faic le plus de
me IL pages 20.24,. ravage, ƒ>. 12 i- ^^
Canines. Leur fi- qui produit cette
tuacion, leur nom- maladie , fes cai^
bre, leur figure Se fes extérieures ^
leur ufage , f. 6. intérieures,p. il:^\'
Leur racine, p. 9. jujqu
r o. Quand le^ de cêce , fièvre-,
premieres paroif- &c, qui l\'accoùi\'
lenc , p. 31. 32. pagnenc , & l^n
Quand elles tom- progrès , p. 145\'
bent,/>. 3 3. Avec Carie fèche ,
quels inn;rumens que c\'efl, p.
elles fe tirent , t. Que les dents foflt
/. p. 20.^. plus fujettes à la ca-
Carie des dents, rie que les autres
Première maladie os. Pourquoi ,
qui travaille à les 147. Qu\'elles 4e
détruire, p. 118. conservent long"
Qu\'il y en a de plu- tems, quand elle^
fleurs efpéces.Leur ont été limées, rU\'
énumération & ginées \'Ôz ploiH\'
leurs différens ca~ bées , p. 14.7, &
xa.âéres , p. irg. 148.Objedionfor
jufqu\'à 121. Quel- ce fujet & ré-
le produit divers ponfe, pag. 14.8\'
effets fuivant les Quelles dents font
\'parties des dents plus fujettes à feca-
qu\'elle attaque, p. rier, p. 149, Pour-
121. Age auquel la quoi une den$
-ocr page 423-étant attaquée de toient peu heureu-
la carie, fa pareil- fes ,p. 158. Cita-
le fe carie aulîi de tion de Brantôme
l\'autre côté , page fur le même fujet,
145.Définition de 158. 159. Sen-
la carie , fes diver- timent d\'Hémard
fes caufes effets, fur les prétendues
êic.p. i^z.jufqu\'à guérifons extraor-
15 o. Qu\'il faut dinaires, ôc remar-
faire diverfes opé- ques de F Au teur ,
rations, &c. quand pages 159. 160.
Moyens de guérir
la carie. Erreur de
M. Dionis à cet é-
gard, 161. jufqu\'à
1(34. La douleur
que caufe la carie.
Ce qu\'il y faut fai-
re 200. (Sfuiv.
La carie des dents
caufe des tumeurs
Empiriques pré-
tenc ent guérir , p.
fmv.palfa\'
vacké à ce fujet,
ï 57. 15 3. Prati
que d\'un Turc,
dont les fuites é-
la carie a décou-
vert la cavité d\'u-
ne dent, p. 154..
15 5.Que dans cet-
te maladie les re-
mèdes des Charla-
tans ne réuffiffent
jamais par eux-mê-
mes ; que leur fuc-
cès apparent vient
d\'ailleurs. Diverfes & époulis. Façon
façons dont les d\'y remédier, p.
-2/1-9 & Pru-
dence qu\'on doit
avoir à l\'égard de
la carie des mâchoi-
res. Remèdes & ce
qu\'il y faut prati-
374 TABLE
Les caries des perficielles pour y
dents & les fla- mettre docotonoU
xions caufent fou- du plomb , t. U- î\'
vent des abcès qui yô.jufqHà 6\')\'
s\'étendent jufques Cautérifer _
aux parties voifi- dents.Cembiende
nés , ôc font de fois on doit appl^\'
cruels ravages. Ma- quer le cautère ac-
chines que l\'Au- tucl, fuivant la lar\'
teur a inventées geur & la profon-
pour remédier à deur des caries, ^
ces ravages , <5c inftrumens dont
dont il donnera on fe fert, p.
l\'explication dans b\'i. Manière de le
• la fuite, tome L p. fervir de ce cautc-
zSz.&faiv. re pour les carie^
Carie des dents, des dents incilives,
Ce qu\'il faut faire canines & petite®
lorfque les trous ca- molaires de la ta^\'
riès font trop pe- choire inférieure ;
tits pour en ôter la pag. 8i. g^-
carie Se les plora- l\'extrémité des
ber. Différentes fi- couronnes des grof
tuations où doit é- fes molaires du co-
tre le Dentifte té droit Se du côte
pour enlever la ca- gauche de la ma"
rie, Se ce qu\'il faut choire inférieure,
qu\'il fafl^e quand ou leur furface eX-
les caries font trop térieure , p. 82.
larges & trop fu- Douleur des dentî
DES MATIERES. 175
incifives & canines tiére dont elle doit
facile à calmer par être, p. S-i. & f,
le cautère aduel. Ce qu\'il faut faire ,
83. Manière de quand la carie des
cautérifer l\'extrê- dents ne fe guérit
mité des dents in- pas par le cautère
cifives Sc canines , aètuel, t. IL p. 8 5.
des petites Sc grof- Chairs de pour-
fes molaires du cô- ceau, autres vian-
tè droit Sc du côté des Se poilîbns fa-
gauche de la ma- lés , nufibles aux
choire fupérieure , dents , t. Lp.
p. 83, 84.. Com-
ment on cautérife
les furfaces inté-
rieures de ces
Citron, I\'elfet de
fon jus fur les
dents, 1.1. p. 72.
Conformation vi-
dents, les furfaces cieufe des dents,
extérieures des mo- fes fuites tâcheufes
laires du côté droit, à caufe de l\'opéra-
la furface extérieu- tion, t, I. p. 130,
re des incifives & Confervation des
des canines. Se les dents. Elle dépend
furfaces extérieu- en partie du foin
res des molaires du de les faire vifiter ^
côté gauche, f 83. p. 3.4. Combieti
Ufage d\'une elles font précieu-
plaque, quand on fes. Le regret qu\'on
Cautérife les dents, doit avoir de les
fort recommandé, ôter. Louange que
fa forme &la ma- méritent ceux qui
-ocr page 426-TAB
fçavent les confer-
ver & les réparer,
tome II. pages 200.
201.
Couleur des dents.
Ses divers change-
mens. Comment il
faut la rétablir.
Précautions qu\'il y
faut prendre, t. /.
p. i2j. & 128.
Couronne. Nom
donné au corps da
chaque dent. Il
convient propre-
ment à celui des
molaires. Pour-
quoi , t. L p. 7.
Crochet en Z. Sa
defcription, p. 10.
^ Juiv. Manière
de s\'en fervir pour
enlever le tartre,
t. IL p. 24.
Curedent s de mé-
taux , les épingles,
la pointe d\'un cou-
teau préjudiciables
aux dents. Pour-
quoi, Quels font
les meilleurs, 1.1-
p. 67.
DÉ CH A u- s-
SOIR. Son
ulage 6c fa defcrip-
tion, r. I/. p. r 30.
fuiv.
Dents. LeurftrU-\'
dure. Citation de
plufieurs Auteurs
fur ce fujet, /?. Z\'
Leur fituation f
leur nombre quel"
quefois différent ,
leur diverfité,leurs
figures, leurs par-
ties, leur arrange-
ment, leurs fonc-
tions , leur nailTaii\'
ce , p. jufqu\'à 9\'
Dent furnumérai-
re,/). 3.Dents conr
poièes de deux oU
trois germes,/!. 13-
(J fuiv. Dent nés
entre les racines ds
deuXautres,ƒ». i4\'
Dent
-ocr page 427-rer, 19. & ^o.
Inégalités au colet
des dents. Leur
utilité,/. 2.0. D\'où
les dents reçoivent
dents16.Pour- leurs nerfs, leurs
quoi la mâchoire artères, leurs vei-
inférieure qui efl nés. Routes de ces
très épaiffe au-def- nerfs , artères Sg
fus de fa bafe à 3 o. veines, leurs divers
& 40. ans, devient paffages Se divi-
fort étroite dans la fions. Décharge de
vieillefi"een ce mê- ces dernières,
me endroit,i^. ^ï. d ftti\'u- Les
17. Pourquoi une dents font compo-
dent remife dans fées de deux fub-
fon alvéole, s\'y ra- fiances. Quelles el-
fermit, iùid. Pour- les font, leur natu-
quoi les dens qui re Se leur defcrip-
n\'en onc point ùoï),p. x^.&fuîv.
d\'oppofées , fem- Dents. Lamatié-
blent plus longues re dont elles font
que les autres, p. formées, membra-
16.18.Dents com- ne qui les renfer-
parées aux leviers : me,vai(reaux dont
Pour quelles rai- cette membrane
fons,p. 19.Cette eft parfémée , fuc
conformité les que donne cette
rend plus fermes Se matière ou g^rme^-
plus difficiles à ti- lequel fuc s\'offifie
Tm& II. ii
DES MATIERES. 377
t)ent molaire com-
polèede deux au-
tres unies par ieurs
racines, 115.
Enchaffement des
j78 table
6c s\'appliquaiit in- rens de la chut^
tériearement cou- des premieres pouf
che fur couche, faire place aux fe-
prouve que l\'émail condes, 31.
delà dent étant la Dents de lait ont
partie la plus exté- des racines bien
jieure, il eft le pre- formées quand el-
mier formé, p. zy. les nefont pas pré-
&fmv. Sentiment tes à tomber.Senti-
de plufieurs Ana- ment oppofé. Que
îomiftes contraire Tonne fçait poin^
comment ces raci-
nes fedétruifent,/\'
33. Qu\'il le fau-
droit fçavoir pour
rendre raifon delà
chute des dents de
circonftan- lait,^. Senti-
ces à cet égard, ment d\'un nouvel
Trois difpofitions Auteur fur ce fajer--
requifes pour la for- Réfutation, p. 3 4-
tie des dents. Que &fmv. ImpveiTion
les dents des rik^ais qui fe voit à la raci-
ne de la dent de
à celui ci defiiis.
Obfervations de
deux Sçavans qui
réfutent ce der-
nier , p. zcj. Ac-
croiffement de la
dent
lait. Ce qu\'on en
doit pen fer
itat des dents
à leur chûte & ^
leur renouvelle-
ment, ƒ. jj. Se»
ibnt longtems fans
pouvoir fortir.
Pourquoi, p. o.
3 r. Ages différens
où elles percent les
unes après les au-
tres, Tems diffe-
D E s M
timens à\'Hmard
fur leur formation,
p. 37. &fuiv. Cas
fingalier qui arrive \'
lorfqu\'une premiè-
re dent réfifte à la
preffion de la fe-
conde,p. 4,0. Dents
de lait qui ne fe re-
nouvellent jamais,
6cc.p. 40. & ^i.
Maladies que les
dents de lait cau-
fent à leur fortie,
p. ^^.jufqia p.
Pronoftics d\'Hipo-
pocrate fur les
dents de lait à leur
fortie,p. 5 r.
Denc œillère.
Faulfe opinion fur
fon extraètion, p.
59 £^\'60. Dents.
Leur utilité & avis
fur ce fujet & fur la
nécefficé deles con-
ferver, p. 60. juf-
qu\'à 63. Régime
pour leur confer-
vation, p. juf-
ERES. 379
qua 70. Opiacs ,
poudres liqueurs,
&c. pour neccéïer
«Se blanchir les
dents, & pour raf-
fermir les genci-
ves. Quels font
ceux qui nuifent &
ceux qui fonc con-
venables , p. 71.
jufqu\'à 99. Caufes
générales des ma-
ladies des dencs ,
des alvéoles & des
gencives, foie que
ces caufes foienc in-
tèrieures,foir qu\'el-
les foienc excérieu-
res,p. jufqu\'à
105. Sicuacions
différentes de®
dents. Defcripcioa
de leurs parcies.
Noms qu\'on doic
leur donner , pag.
I \'8 >■. jufquà 188.
Dent qui s\'oppofe
àlafortied\'une a\' -
tre, qui eft diffor-
me , nuifibleou ca^
I iii
-ocr page 430-T A
riée , dole être ô-
tée, i94. Qu\'il
ne fauc point ôter
les dencs de laie, à
moins qu\'elles ne
foienc difpofées à
tomber, ou qu\'il ne
fe rencontre quel-
que casindifpenfa-
bie. Pourquoi, p.
194,. 195. Erreur
de ceux qui de
deux dents mal ar-
rangées dans la
bouche d\'un en-
fane, donc l\'une eil:
torcuë ôc l\'autre
droite, choiiilTenc
îa corcuë pour l\'ô-
ter, Ï96, Denc
de laie préce à tom-
ber , dont la cou-
ronne fuc cirée par
un Coutelier, qui
ayanc cru devoir
encore cirer fa ra-
cine , emporta la
denc qui devoit
fuccéder à la pre-
mière J ôc remar-
B L Ë
quesfur lemalheu?
de ceux qui toffl-
benc encre l^s
mains des mauvais
Opérateurs , f\'
i<)6. fuiv. R^\'
gle pour ne pas
méprendre en
ranc des dents cl^
laie pour d\'aucres,
p. nys. ic)(). Pof
quel fujet on doJr
ôter une dent ma\'
arrangée,iSc quati\'^
raifons pour ôte»\'
une dent qui eft ca-
riée, de façon que
l\'on ne peut y r®\'
médier , t. L f\'
199. 200.
Dents. Les
moyennes ou
petites ornent da\'
vantage, font plus
de durée ôc plu®
fermes que les lon-
gues , 6cc. t. IL f\'
25. 26.
Dems artificiel-\'
les.. Matière àot^\'-
elles doivent être que les gencives &
faites, 2.15.216, les racines fur lef-
Ce qu\'il faut faire quelles on veufi
quand on veut met- mettre des dents
naturelles , font
afîez fermes pour
ne pas s\'affaifler
fous leurs poids y
le fil d\'or eft plus
fre une dent hu-
maine â la place
d\'une autre , p.
2îj. Qu\'on
en doit faire autant
pout les dents d\'à- convenable. Quel
nimal qu\'on veut doit être ce fil d\'or^,
21 8, & fuiv,-
Comment on ap-
plique &; ajufte une
pièce compofée de
deux, trois, qua-
tre dents humai-
les pafîènt le nom-
bre ci-deffus. Com-
ment on emploie
cette Izme, p. 220,
fubftituer, 217.
Ce qu\'on doit ob-
ferver quand l\'in-
tervale qui doit re-
cevoir la dent pof-
tiche , eft plus lar-
ge qu\'il ne doit ê- nés. Comment or
tve,p. 2 T 7. Ce que ajufte une pièce de
l\'on fait avant que cinq ou fix dents
d\'attacher & pour naturelles. Qu\'on
attacher une dent doit employer une
poftiche, p. 2.1 j. petite lame d\'or ou
^18. De quel fil d\'argent pour les
doit fe fervir foutenir, quand el-=
on
pour l\'attacher ;
que le cordonnet
de foie ècruë pro-
duit demauv a is ef
fets^ Ôc que loif- jufqu\'à a,^ Mil-
-ocr page 432-TAB
iiiére d\'ajufter une
dent artificielle fur
une racine,^, 124.
Qu\'on doit l\'arrê-
ter avec un tenon,
quand la carie a
trop élargi le canal
de cette racine, &
que Tes rebords
font encore folides,
f. 22\':^,. 22 Ce
qu\'il faut faire
quand la carie a
pénétré jufqu\'a la
cavité de la racine
fur laquelle on veut
mettre une dent à
tenon,22\'^.juf-
qu\'à Quand
on ne peut afïéz
élargir le canal des
racines des dents,
fans découvrir
leurs parties fenfi-
bles,^. a 50. -23 I.
\'Quand l\'efpace oti
l\'on veut mettre
tine dent eft plus
large qu\'il ne doit
l\'être , f, 2-31.
LE
Dents attachées â-
vec des tenons &
le fil d\'or, tiennent
mieux que les au-
tres 131. Inci-
fives & canines
plus faciles à atta-
cher avec des te-
nons que les molai-
res. Pourquoi, p
251. 232, Pus ai-
fées à attacher à
mâchoire fupé-
rieure qu\'à l\'infé-
rieure. Pourquoi
f Ce qu\'orr
doit faire loffqu\'on
veut rempliï uii ou
d eux efpaces qu oc-
cupoient les dents,
p. 24.4. 245. Com-
ment il faut percer
les pièces trop
courbées, p. 245-
24 (î ..Manière d\'at-
tacher les dents ar-
tificielles , lorfqu\'il
n\'y a dans la boo-
che que les derniè-
res molaires , p-
doivenc être per-
cées ies pièces
qu\'on veut placer
à l\'une ou à l\'autre
ïiiaclioire qui n\'a
de chaque côté
qu\'une ou deux
grofles molaires ,
246.247. Ge qu\'on
faic, quand il n\'y a
qu\'une pecice ou
une grofle molaire
d\'un feul côcé de
la mâchoire capa-
ble de foutenir les
dents artificielles
deffinées ou pour
la mâchoire infé-
rieure , ou pour ia
fupérieure, p. 247,
& 248,.Quand il
n\'y a que la derniè-
re groffe molaire
d\'un feul côté à la-
quelle on puifTe les
attacher, p. 248..
■Manière d\'atca-
cher une pièce en-
tière de dents arci-
l\'une ou l\'antre mâ-
choire n\'a qu\'une,,
deux ou- trois
dencs ,p.
qiià 252. Quand-
on peuc l\'accacher
aux dents-incifiye»
de la mâchoire fu-
périeure , p. 251.
252. Quand il ne
fe trouve aucune
dent convenable
pour l\'y attacher
Mauvais effets pro-
duits par fabus de
percer les gericives
pour y fufpendre
u ne pièce offeufe y
^. 289. Exemple à
ce fujet, t. II. p,
290.
Dents tortues ^
mal arrangées &
luxées. Les dents
de laie peuvent
caufer ces acci-
dens, aufîî-bien que
les coups Se les e^
DES MATIERES. 383:
Commenc ficielles , iorfque
forts, p. 87. Les fifant pas, f
incifives & les ca~ jufqua 99. Avec
nines plus fujettes le fil feul quand el-
à cette difformité les font panchées
de côté Si un peU
croifées fur les au-
tres , p. 99. lOO\'
Les dents pan-
chées de côté, fans
voifines , p. loo-
101. Une dent in-
clinée en dehors t
ou en dedans, q^j
fe trouve à cô e
d\'une ou de plu\'
fleurs dents pan-
chées feulement de
coté, p. ÎOI. I02é
Les deux incifives
du milieu , lorf-
qu\'elles font pan-
chées l\'une d\'uiî
côté , fautre de
l\'autre , ou que
que les molaires ,
p. 87. 88. Cequ\'il
faut faire en ces
cas,p. 92. 93. Ces
dents percent fi)U
vent les lèvres & perdre\' le niveau
les jouës, & y pro- des deux furfaces
duifent des ulcé- des dents droites
ïes,p. 93. Cequ\'il
faut faire avant que
de redreflér les
dents, p. 95. 94-
Dents des jeunes
gens plus aifées à
îedreiTer que celles
des adultes. Pour.
quoi , p. 94- 9 5\'
Moyens de redref
fer les dents avec
du fil ou de la foie,
quand elles font
panchées endehors
eu en dedans, p.
Avec une quelques - unes de
lame d\'or ou d\'ar- leurs voifines font
sent, le fil n\'y fuf- aulfi panchées, p
® Ï02-\'
I02. Ce qu\'il faut font panchées na-
faire lorfqu\'il fe tureilemenc , pag.
trouve de grands
intervales entre les
incifives & les ca-
nines- Différentes
caufes de ces inter-
vales , pag, 103.
106. xoy. Elles fe
redrefluent comme\'
les ptres , quand
elleèfont panchées
par une chute, ou
par quelque coup
Quand il ie trouve violent,/. 107.
des dents panchées Manière de redref-
qui ne peuvent é- fer avec le Pélican
tre reniiies en pla- les petites molai-
ce, faute d\'efpace, res , foit à droit,
p. 103. Difficulté foit à gauche, p,
de redreffer avec 107. 108. Les
la lame 6cle fil, dentsdelamachoi-
les dents des per- re inferieure pan-
fonnes avancées en chées en dedans ôc
âge. Moyen de le fur le coté-, fè por-
faire, 104.- U fa- tant fur la face in-
ge du Pélican & la térieure des dents
manière de s\'en droites voifines. Si-
fervir à redrefler tuationoù doivent
être le fujet <Sc le
Dentifte, p. log,
& 10^. Méthode
les dents, tant du
côté droit que du
côté gauche
104. & juiv. Dif- qui doit êtrefuivie
ficulté de redrefler en quelqu\'endroic
les groflès molai- de la mâchoire que
res quand elles foitfituèeunedenn
Tome IL K k
de cette efpéce tes, pour reàrenet
qu\'on veut redref- les dents, p-
{et, & circonftan- 114. Ce qu\'il fauc
ces à obferver, p. faire après avoir
J09. & 110. Ce redreflé les dents,
qu\'il faut faire pour & qu\'elles feront
remettre dans leur foutenuès par des
©rdre naturel, les fils. Lotion pour
dents dont les par- les raffermir , f[
ties latérales font 114. Ce qu\'il eft a
tournées d\'un côté propos de faire ,
en dehors, & de quand par quelque
l\'autre en dedans, coup violent, oU
foit qu\'elles foient un grand effort ,
droites, foit qu\'el- les dents font pan-
ics foient panchées. chées , ou forties
Situation du fujet de leurs alvéoles,
&du Dentifle , p. & fi l\'alvéole ^ If
11 o. 0 fuiv. Pré- gencive ont été de-
cautions qu\'il faut chirés, t. IL pàS\'
garder dans toutes li^.^fuiv.
ces..opérations , Sc Dentier fuféns^^
imprudence à cet complet. Qu\'on
égard d\'un Dentif peut mettre une
te alors G arçon de pièce entière de
l\'Auteur, p. 112. dents artificielles a
î 13.Défaut des l\'une Sc à l\'autre
pincettes garnies mâchoire , quoi-
de buis, dont fe qu\'il n\'y ait «i
fervent les Dentif- dent, ni racine. Ce
-ocr page 437-DES MATIERES. 5
qu\'il faut faire pour juftent à la ma-
y réuffir, f. 259. choire inférieure ,
2.I00. Une pièce pour foutenir la
de dents artificiel- pièce fupericure ,
les efl; plus nécef- ƒ>. 262. 263. A-
vancesqui doivent
être jointes à cha-
que extrémité du
cercle extérieur.
Leur figure &
leurs proportions ,
p. 264. 165. Def-
machoire infèrieu- cription de la pié-
re, & ne peut tenir ce de dents artifi-
à la fupérieure, à cielles qui doit être
moins qu\'il n\'y en à la mâchoire fupé-
ait une femblable à rieure , p. 265.
l\'inférieure, ou du 266.Manièred\'af-
moins quelques fembler îa pièce
dents naturelles , fupérieure & l\'in-
p. 261. Machine férieure , p. 266.
quis\'ajufteàlama- 267. Ce qu\'ii faut
choire fupérieure , faire avant que de
Se fert comme les l\'introduire dans la
dents naturelles, bouche, de l\'y pla-
Ce qu\'il faut ob- cer & de l\'en ôter ,
ferver pour la fai- p. 268. & fuiv. A-
xS f p. i^f. 262. vantages qu\'a le
Lames d\'or ou Dentier inventé
d\'argent qui s\'a- par l\'Auteur fur
K K ij
faire à la mâchoire
inférieure qu\'à la
fupérieure. Pour-
quoi. Comment
on doit rajufter ,
p. 260. & 261. El-
le tient bien à la
383 TABLE
les refforts de ba- deux mâchoires
leine donc on fe font dégarnies de
fervoit,;.270.£^ dents, page zyà.
Manière de Comment les deux
conferver l\'élafti- pièces qui le coUi-
cité des refforts de pofenc . s\'affeni-
ce Dencier, page
2.JÏ. Commenc
doivent être fes
demi-cercles & fes
blent, p. 276\' ^
juîv. Comment
doivent être les
refforts. Manière
cette double pièce
dans la bouche, t,
II.p.zSo.
Douleurs des
dents, quoiqu\'elles
ne foient point ca-
riées , d\'où elles
Ce
proviennent.
qu\'il y fauc faire,
p. 130. 131. Di\'
vers fentimens
lames, quand il ne de les attacher,
refte que cinq ou ^78. £^>/f.Coni-
fix dents à la ma- ment on introduit
choire inférieure ,
p. 2.71. 0 172.
Manière de l\'atta-
cher, quand il fe
rencontre quelques
dents ifolèes fur les
côtés de la mâ-
choire inférieure ,
t. II. p\' 272.
Digejitf & au-
tres remèdes pro-
pres à panfer une leur fenfibiUté,
plaie, 1.1. >. 478. infenfibilitè. Q"^
479. eft le plus plauli-
J)ou!)le Dentier, bie, p. 135. Ï3\'\'\'
Néceffité de s\'en Douleurs desdents
fervir quand les de plufieurs fortes,
DES MATIERES. 589
p. 1-^6. & f. Plu- budque de l\'Au^
fleurs remèdes qui teur contre une
les appaifent , p. grande partie des
165. jufqua, 169. maladies de la bou-
Douleur qui ac- che ^ fes qualités &
compagne la fortie fon ufage , p. 92.
des dents, eft une Eautié-
maladie des gen- de bonne pour net-
ciYQS ,t. I.p. 220. téïer les dents.
Drlp dangereux Qu\'on fera bien
pour les dents, r. d\'y mêler une qua-
P\' 7 3 • 74\' triéme partie d\'eau
dévie, t. L p. 74\'
E. Efforts faits avec
les dents, leur font
EAtf delficâtive, très-nuifibles, t, I.
aftringente & p. 67.
rafraîchiffante de Elèvatoire , ou
l\'Auteur, laquelle levier. Sa defcrip-
ralfermit les gen- tion,|>. 145«
cives , calme les Ses défauts, t. II.
inflammations qui 148. 149-
y font caufées par Email des dents,
desaffedions fcor- Son épailfeur , fa
butiques, & forti- dureté & fa blan-
.fie les dents. Son cheur, le tems de
ufage , |>, 91. 92. fa formation & de
Eau fpiritueufe , fa décadence. Re-
defficative , balfa- marques de M. de
mique & anti-fcor- la Hire fur les filets
Kk iij
-ocr page 440-TAB
donc il eft compo-
fé. Autres remar-
ques .Quoique l\'é-
mail foie ufé , la
dent ne périt pas
pour cela. Ses fi-
bres ufées ne fe ré-
parent point : Ac-
cidens qui en fur-
-viennent , p. 2,3.
jtdfqn\'a 26. L\'é-
mail des dents eft
le pre;Tiier formé,
T./.p. 28.
Smail des dents,
Taches de cou-
leurs différentes
qui s\'y rencon-
trent. En quel cas
on ne doit pas s\'o-
piniâtrer à les dé-
truire,;». 5 3. Com-
ment quelques
Dentiftes font é-
clater l\'émail en
voulant retrancher
de la longueur d\'u-
ne dent avec des
pincettes incifives.
Précaution nécef-
L IE
faire pour éviterua
pareil accident, t^
JI.p.}^. 34-
Emailler les àcnti\'
DifiSculté de trou-
ver des matières
émaillées dans tou-
te leur étendue ,
pour faire des deti\'
tkvs, p. ^83. E-
mail artificiel.
peut imiter celuî
des dents & la cou-
leur des gencives,
p. 184. Ce qu\'il
faut faire pour é-
mailler une pièce
de dents artificiel-
les , p. 284. 285*
Ce que l\'Email-
leurdoit pratiquer
pour imiter des
dents humaines ,
p. 286. Cominent
on repare avec 1C\'
mail les gencives
confumées ou af-
faifiees , p. 2^6.
287. Ce qu\'il faut
obferver pour é-
Mailler la lame qui des charnières &
ferc au dentier ar- des relforcs à bou-
tificiel , & pour din , qu\'on em-
l\'aifujetrir 207. ployoit avant ieS
Ce quondoit faire machines trouvées
quand on veut que par l\'Auteur, torn,
la lame émaillée ne ll.p. I\'d i. z\'6z,
couvre pas toute la Emplâtre pour les
longueur de la face maux de dents, î.
Enfam. Quand
on leur coupe des
excroiifances de
»
extérieure
de la
pièce,/\'. 287-For-
me que les dents
émaillées doivent
avoir ,/>. 187. Ma- gencives, l\'évacua-
niére d\'appliquer tion du fang les
guérît, p. 24. 25.
Quand ils onc des
dents trop gran-
des, il faut fouvent
les leur linier, t. IL
f 27.
Eponge i\\ne, pro-
pre aux dents, t. L
74-
furies gencives &
d\'y affujettir les
pièces émaillées ,
p.z%%. Comment
on répare les dé-
fauts du dentier ar-
tificiel dépourvu
de fon émail natu-
rel 280\'. Avan-
tages de l\'émail
Epoulis, ou ex-
employé aux dencs croilfance charnue
artificielles, t. II. qui furvient aux
p. 288.
Embarras des
refforts de baleine,
gencives, fes deux
efpéces, leurs cau-
feSjleur accache&
K K iiij
table
]eurfigure,p.^27. différentes efpé-
jufquàz^o. Com- ces, leurs caufes,
ment les emporter, comment il faut y
f. 13 o. &fmv. Cu- remédier & y opè-
re de cette maladie rer , t. L p. zzo-
après l\'opération, jufqu\'à227.
1. p. jufqu\'à
136.
Equarijfoîr. Sa
defcription, fon u- T7emmes grof-
lage, Obfervations Xfes.Qu\'on peut
a faire fur cec inf- opérerfurleur bor-
trument, t. //. p, che fans ri/que,/.
60. Elles font fu-
^ ErofionàQsàQms, jettes aux douleurs
tantdelaitque des des dents. Pour-
feconde^. Senti- quoi, p. ro i. 102.
mène d\'un nouvel Précautions qu\'il
Auteur fur cette fauc prendre pour
maladie; celui de leur ôcer des dents
M. Petic bien plus cariées, 1.1. pages
judicieux , p. 58. zoz.ÇS\'fuiv.
59. Erofiondela Fifiules quizrâ\'r
partie émaillée des venc aux Gencives.
dencs.Ce que c\'eft. D\'où vilnc leur
Comment il fauc y nom,p. z6o,Leurs
remédier, t. I. p, caufes , leur défi-
_ nition 261. Ce
Excroiffances des qu\'il fauc faire pour
gencives. Leurs leurguériron,\'f.
DES MATIERES. 59?
f.iCi .jufqu\'a 264. Foret pourfabri-
Fluxion fur les quer des dents arti-
dents. Quelle en ficielles. Sa def^
eft la caufe,/. 137.
C^ 138. Avis fur ce
mal , & ce qu\'on
doit y faire , t. I.p.
-2.00. fuiv.
Fluxions qui fur-
viennent aux gen-
cives & aux jouè\'s,
après qu\'on a ôté
une dent. Com-
ment il faut y re-
médier, t, IL p.
200.
Fomentation pour
arrêter îe gonfle-
ment des gencives
6c les fortifier, t.
Lp.iz^.^
Foret à èbizeler.
Ses proportions,/.
54. 55. Manière
de s\'en fervir, auf-
fi-bien que des ru-
gines recourbées,
ou des petites alê-
nes , t. IL p. 5(3.
jufqua 60.
cription , t. IL p.
2.-^6. (3fuiv.
Fouloirs intro-
dudeurs au nom-
bre de deux, 6c le
fouloir en équerre.
Leur ufage, t. IL
/. 66. & fuiv.
Fraàures des
dents. En combien
de fens elles fe frac-
turent, 6c à quelle
occafion, /. 122.
12:3. Que leurs
parties fraèturées
ne fe réunifient ja-
mais. Pour quelle
raifon,/. 125..O-
pérations qu\'on
peut néanmoins y
faire, t. L p. 124.
Froid 6c chaud
conféciitifs, nuifi-
bles aux dents.
Pour quelles rai-
fons, t. L p. 69.
7c. & I o J »
C\'^ ARGAÏIISME
î de feu M.
Helvenus pour les
maux de bouche
dans le fcorbut , t.
J.p.2Jj.274.
Gencives. Ce qm
les compofé & leur
ufage, p. Leur
reifort & celui des
alvéoles produi-
fent trois différens
effets. Quels ils
font,/». i6. Leur
état dans le fœtus
& dans la fuite, p.
2.6. 27. Les mala-
dies des gencives ,
6c remèdes,133,
& p. 220. jufquà
.28) . Leur fubftan-
ce, leur fituation,
leurs adhérences ;
qu\'elles font unies
entr\'elles dans les
enfans ; leur ufage,
6c quel ornement
elles procurent,
Gencives. Ce qu\'il
feut faire ,iorlque
le tartre en a déta-
ché une partie, ^
lésa rendues go«\'
fiées 6c molles,
IL p. & 5 5\'
G\'fm^idesdenCS\'
Obfervations à c^
fujet,/. yB-C^e^-
Exemples fingU\'
liers, p. I). & f
Nature du germe?
6c là manière dont
il produit la den^
Sentirnens oppo*
fés à cet égard ,
I. p. 2J.&fuiv.
Gratoirs, ou ef-
péces de rugines»
pour fabriquer des
dents artificielles\'
De combien de
fortes, 6c leur def-
cription, t. Il-Î\'
des MATIERES. 59!
re de s\'en fervir ,
H. 195.d/aiî;. Au-
tre eau ftyptique
Hémorra- de m. Lémery
GÎE. Opé- I 97. ï ^S.Hémor-
rations & remèdes ragie caufée par
pour l\'arrêter , p. l\'extradion d\'une
305.©\'ƒ■3 15. dent dont le volu-
& fuiv. p. & me étoit énormeoQ
fuiv. Imprudence dont l\'écartçn-.enE
d\'un Garçon qu\'a- des racines étoit
voit l\'Auteur, la- fortgrand&c.pref-
quelle caufa une que infurmontabie
grande & longue & mortelle. Pour-
hémorragie , pages quoi. Ce qu\'il faut
32,5. 526. Remé- faire dans un tel
des qu\'on lui auroit cas,r.//. p. it/S»
enfeigné, sll avoit ^
pris confeil, pages Huiles de Giro-
32(î. 327. Autre fle^oudeCanelle,
hémorragie, & o- ce qu\'en penfe
pération, t. I. p. l\'Auteur , t. I. po
Hémorragie qm
peut furvenir en I,
ôtant une dent, ou
une racine. Manié- Taunisse très-
re de l\'arrêter, p. J contraire aux
194. 195, Eau dents, ï././>. 102.
ftyptique. Manié- Incifives. Leur
-ocr page 446-39Ô table
nombre, leur def- de ceux qui j^S
cription & leur ufa- croient préjudicia-
^.Cfô. Leur bles aux dents, p\'
racine,j(), 9. 10. ï. Lenom-
Quand les premié- bre &les noms d®
res paroilTent , p. ceux qui font
31.32. Quand ces^^cefiaires pour net"
jremiéres tom- téïer les dents f
îent,/». 33. Elles p <y. & 6. Coni"
percent plutôt que ment ils doivent e-
les canines. Pour- tre faits. NécelfiE^
quoi,/. 50. Avec d\'en avoir plufieui\'^
quels inftrumens de la même efpéce»
elles fe tirent t. I. foin de les bien la"
/.204. ver & afBler ,
IrtjeSlîon fpirî- 12. ^/«ïV. Inftf\'^\'
tueuie, defficative mens qui fervent a-
& vulnéraire pour ôter les matières
bafliner une pîaie, des dents eariéeS\'
r././. 447, De combien d\'ef*
Injures du tems péces. Leur del\'
caufent des rûmes cription , p. 54- \'^
& des caterres qui fuiv. Inftrumefi®
ofiTenfent les dents, qui fervent à plot«\'
les alvéoles , les ber les dents. I^®
gencives, <Scc. t. I. \' combien d\'efpéces»
p. 10^. Leur defcription^»
Inftrumens àeÎQt p. 66. & fuiv. In\'"
ou d\'acier. Démon- trumens pour cau-
firation de l\'erreur térifer les denc^\'
-ocr page 447-DES MATIERES. 397
De combien de les, les navets, les
fortes. Leur def- pois verds, pré-
cription , p. 80. judiciables aux
81. Inftrumens dents, 7,p, 65.
pour redreffer les X/W. Son ufage
dents, p. 93. Inf- eft quelquefois
trumens pour ôcer dangereux, t. /. p.
les dents. De com- 132.
bien d\'efpéces, «5c Lime recourbée
manière de s\'en propre à féparer les
fervir,/). i lo.jiij- dents du fond de
qu\'à 14.9. Inftru- la bouche. Sadef-
mens qui fervent à cription & condi-
fabriquer les dents tions qu\'elle doic
arcificielles. Leurs avoir, t. IL p.
Limes pour limer
les dencs. Leurs
3\')\' jufqu\'à ^240. différentes efpé-
ces , & la defcrip-
tion de huit forces
de limes, />. 3 8.
fuiv. Ce qu\'il faut
A I T A G E Se faire pour qu\'elles
L
fromage nui- ne foient pas trop
fiblesaus dents par froides contre les
leur trop grand u- dents, Seen déca-
fage, t. I.p. (î 5. cher la limaille, p.
Légumes^ cels que 4, i. Manière de
les choux, les po- s\'en fervir cn di-
reaux , les cibou- vers cas, t. IL p
noms & leur def-
. cripcion , t. IL p.
L.
table.
41. jufqu\'à 48. Dentiftes qui en
Limes pour fa- fépdrant les dents,
briquer des dents ne croyenc_ p^^
pouvoir ôter la ca-
rie autrement qU a-
veclalime,& q^\'
l\'emploient en tou-
artificielles. De
k:ombien Je fortes,
t. II. p. 235 .
Limer les dents.
Pour quelle caufe te occafion, p.
cette opération fe Autre erreur de
doit faire, p. z6. ceux qui pour me-
Elle eft dangéreu- nager les dents ,
fe fur les jeunes n\'y font qu\'une pe-
perfonnes, moins tite féparation, /
périileufe fur les lailfanc plus
perfonnes avan- grande partie de la
céesenâge. Quel- carie,/. 30. Com-
îes précautions elle menton évite ces
demande , p. z6. deux extrémités ,
& fuiv. & p. 94. p. 30. 31. Quand
Qu\'il eft très-nécef- on fépare des dent^
faire de limer les à caufe d\'une carie,
dentsquifecarient il ne faut fe fervif
par leurs parties la- que d\'une lime rail\'
térales,/. 29.Qu\'ii lée d\'un feul côté *
£iut être très-réfer- quand on n\'a pas
vé à féparer les main sûre, p- ?
dents incifives in- Ce qu\'il faut fan"®
férieures. Pour quand les dentés
quelle raifon , p, font fujettes à fe
Erreur des rapprocher après
-ocr page 449-DES MATIERES. 399
Avoir été réparées, vent caufer les
^c. pages 31. 32. dents qui blelTeni:
Lorique les dents la langue, les lé-
tnoiaires font gâ- vres,oules joues,
tées jufqu\'auprès quand elles ne font
de leur cavité, p. pas limées. Exem-
32. Et à l\'égard pie à ce fujet, p.
des canines <Sc des 37. CJ» 38. Nécef-
incifives , p. 32. fitédediminuerles
Qu\'il faut fe fervir dents chancelantes
de la lime quand & pllis longues que
les dents font tour- les autres, p.
nées de côté, cou- Manière d\'en vair-
chées , croifées , cre la difficulté
hériffées , fillon- 46. 47. Mau-
Jîées, trouées<Scta- vaife façon de fi-
chées, p. 32. 33, mer les dents que
Quelles dents peu- quelques uns pra-
Vent être dimi- tiquent ,& la figu^
nuées avec la fime. re qu\'on doit leur
Comment on doit donner, 47. g?
s\'y prendre, p. 34. 48. Qu\'on peut ra-
jufqtià 37. Senti- courçir les dents
ment de xM. Dio- avec les pincettes
nis fur l\'inutilité de incifives ou tran-
dimjnuer.ies dents chantes, quand il
trop longues, au- eft difiicile de les
quel il ne fauc pas limer, t. JL 48.
s\'accacher, p. 56. 49.
Ujlcéres que peu- Umphe viciée.
Elle caufe des ma-
ladies aux dents,
t.I. f. 99.100.
Linge. Il eft per-
nicieux pour les
dents, & détruit
les gencives, i. /.
p.73.74-
Liqueur pour net-
téïer & blanchir les
dents. Manière de
s\'en fervir. Précau-
tion à cet égard,
f. 80. 81. Autre li-
queur pour le mê-
me ufage, t. /. p.
Si.
Lotion très con-
venable pour raf-
fermir les gencives
& corriger la mau-
vaife haleine, ou
puanteur de la bou-
che. Son ufage &
précautions nécef-
îaires avant que de
s\'en fervir , p. 80\'.
e? juiv. Autre lo-
tion pour le même
fujet,/\'.9 0.91. Lo-
tion bonne pour les
érofions & les ul\'
céresdes gencives,
quand ils ne (ont
pas fuivis de f^.-
cheux fimptômes,
p. 258. ^59\'
tions pour bafiin®\'-
les gencives gor^"
flées & fcorbuti-
ques , & remèdes
dont on doit fe fer-
vir enfuite, p.
2.-j\\. LotionspoUf
nettéïer la bouche,
quand il s\'y eft for-
mé quelques ulcè-
res , ou abcès ,
4,25. Quand il /
eftibrvenu des ul-
cérations &déS ejc-
croiffances calleii\'
fes, p. 463. Lo-
tions &cataplâines
pour faire pèrcef
un abcès, & cal-
mer une inflamm^\'
tion,p. 427.
p. 453- ^
457. Lotion pro-
pre
DES MATIERES. 4ôr
pre à êcre ferin- & la façon de l\'ar-
guée dans une rêter , p. 340.
plaie, 4 3 5. Au- fuiv. Autre machi-
tre pour badiner ne qui contient un
une fiftule, 1.1. p. dentier fupérieur
45 8. entièrement artifi-
Lotion pour raf- ciel affèmbié avec
fermir les dents, un dentier artifi-
après qu\'elles ont ciel en partie,
345. Sa defcrip-
tion , ôc comment
on doit l\'arrêter ,
p. 346. & fuiv.
Qu\'on peut faire
Î2.J.
M.
I n
M
A C Iî I N E
nouvelle-
été redreffées, t.
IL p. 114.
Luxations, ou dé-
placemens des
dents, leurs diffé-
rences ,p. iz^. & ôc placer à la ma-
fuiv. Moyens d\'y choire fupérieure
remédier , t. I. p. tout un dentier,
qui foit beaucoup
plus fimpie que les
précédens, & qui
puiffé y tenir par
ment inventée, qui le feul appui des
embrafîè les dents jouës & des dents
de la mâchoire in- inférieures. Quel-
férieure , & fou- les font les condi-
tient un dentier ar- tions qu\'il deman-
tificiel à la fupé- de , t.IJ.pag. 3 5.2^.
rieure,. page 33-9... 353.
Manière d\'y réuf-^ Mâchoire. Pour-
fîr^ fa defcription quoi rinférieuïô
Tom& IL L 1
402 TAB
fort épaiffe au def-
fus de fa bafe à 3 o,
& 40. ans, s\'étré-
cit en cec endroit
aux vieillards , t.
I. p. 1 6.&
L E
frayeurs. Caufes de
la plûparc de ces
maux, p. juj-
qu a 49. Remèdes
pour ces maladies,
51. jufqu\'à 55\'
Opinion d\'un noii-
vel Auceur fur la
manière de préve-
nir ces maux, f-
55. Réfutacion,
Maladies de«\'
dents. Qu\'on peU^
les réduire à trois
ch(Tes, pag. 105;
Première claffeq^^-
renferme les mala-
dies des dents pro-
Maladies des en-
fans à la forcie des
dents de lait. Pru-
ric, ou démangeai-
fon des gencives
fuivi d\'un ptialif-
me. La caufe, p.
45. 46. Gonfle-
ment de la gerici ■
ve, aphtes, ou pe-
tits ulcères au de-
dans , ou.autour de
ia bouche, gonfle-
ment des amigda- duites par des cau-
îes 6c des paroti- fesextérieures; dans
laquelle claffe on 3-
rangé les fradures,
les dèboè\'temens j
les luxations des
dents ,&c. p. 106^
des, p. 46. Forte
douleur à ia divi-
fion de la gencive,
accompagnée de
fluxions, de toux.
deeaterres, dé fié- jufqu\'à uz.Secon-
Tre-, de diarrée, de de claffe qui con-
naufée^d\'infomnie, tient ies maladies^
&cowuirxons.,,de des dems qui fur-*-
viennent à leurs pérer, f. ƒ.220.
parties contenues jufqu\'à z-jZ.
dans leurs alvéo- Maßte pour ar-
les, ou entourées rêterun tenon dans
des gencives, lef- la cavité d\'une
quelles maladies ne dent. Sa compofi-
fonc connues que tion, f. ƒ/./. 2,29.
cr z 30.
\' Mafiication im-
parfaite caufe des
défordres dans la
par ceux qui onc
beaucoup d\'expé-
rience, />. î 12. &
f. Troifiéme claf
fe où l\'on a mis les fanté, r. I. f. 64.
maladies occafion- d^" 6 5.
nées par les dents. Mercure, ou ar-
que l\'on peut gent vif. Le plus
nommer acciden- grand ennemi des
telles ou fympto- dents. Pourquoi
matiques, p. n 4.
jufquà 117. Les
premières mala-
dies des dents fe
manifeftent avant
que les dents pa-
roiffent f p. 118.
Différentes efpé-
ces de caries, t. /.
p.i iB-jufquà 121.
Maladies des
Remé-
gencives.
& fes effets à cet é-
gard , t. I. p. 104.
& 105.
AdoUires, Leur
fituation,leurnom
bre, leur divifion-
en petites & grof-
fes, leurs différen-
ces , leur ufage, p.
6. & 7. Que les
grolfes peuvent fe
renouveller quel-
des & manière d\'o- quefois,/. 9. Nom-
404 TABLE
bie & figures des 33. Les molaires\'
plus tardives que
Iesautres:dents,p-
50. Plus fujettes à
être cariées ,
149. Avec quels\'
inftrumens elles le
tirent , t. I.p. 204\'
Nv
ÉSLIGEÎ^Cë\'
de faire net-
téïer fes dents leur
eft pernicieufe, &
caufe le tartre & la
puanteur de la bou^
N
racines des petites
& des grolTes , p.
10. & 11. Les gref-
fes molaires réfif-
tent facilement
aux compreffions.
Pourquoi , pag^
D\'où vieur
qu\'elles font plus
difiîciles à être ex-
pulfées de leur al-
véole, quand elles
n\'ont point de
dents à leur rerr-
contre., p. 18. A
quel âge les petites che, t. I. p. 104-
Se grolfes molaires ï 8 o. 181 •
fe font voir, p. 5:2. Nerfs des dentsv
Les quatre grolfes Leur origine, leur
molaires nommées route , &:c. t. I. p\'
dents\' de làgefTe ,■ 11. & fuiv.
ne viennent quel- Nourri ce s..Qvl 00
quefoisqu-àunâge nerifque rien à o-
très-avancé. Acci^ pérer fur leurs-
dens qui" en arri- dents, p. 60. Leur
vent,/). 3 5\'. Quand lait d\'une grands
lés premières peti»- importance pour
tes- mdairesi vien- fortie desdents , f-
mm ai tomber, p.. coa. i o i.\'. Mefur-és
-ocr page 455-qu\'ii faut prendre,
quand elies ont-des
dents cariées qu\'il
fautleurôter, f. /.
p. 102.& fuiv.
O.
^ BTÛRATÉURSi
^Defcription\',
& défliuts de l\'ob-
turateur auquel on
a donné jufqu\'à
préfent îapréféren-
ce. Défauts des au-
tres à peu près fem-
blables yf.
^95. Defcription
du premier obtura-
teur inventé par
l\'Auteur,/. 293.
jufqua 300. Ce
qu\'ilfaut faire pour
le placer & le dé-
placer,/». 300.
fuiv. Defcription
du deuxième ,,
moins eompofé
que le précédent,
j02. ^fuiv,- En"
quel cas on peut
s\'en fervir à l\'exclu^
fion du premier ,,
p. 504., Manièrede
l\'introduire, de le
placer Ôi de le dé-
placer, p. 5 04,. &
305. Defcription
du troifiéme obtu-r
rateup fans tige, en
partie offeux, en
partie métallique ,
p.^oc) fufqu\'k 315.
Manière de le met-
tre en place,/. 515.
& 316. Exemple
d\'une perfonne ,
dont le palais avoit
été rongé par le
fcorbut, aux mau^
vais effets duquel
le troifiéme obtu-
rateur a remédié,
p. 317- d 3.^8,.
Quatrième obtu-
rateur plus fimpie,,
& qui a donné lieu
à inventer\' les au-^
très,/. 3i8.eîf f
Defcription- du^
TABLE
cinquième obtura- 174.
leur,/?, ^z^.juf- Opiats. Quels
qua 3X5>.Manière font ceux quinui-
d\'en alfembler les fencaux dents,
pièces ScdeTintfO- 71.72. Opiatpouf
duire, ?.//.ƒ>. 3 29, les dents. Ses eX\'
jufqu\'à • cellentes qualités
Opérations fur les & fon ufage. 7 5 \'
dents. Leur ènu- Deux autres
mèration. Quelle opiats fort bons,
adreife , prudence J. p. 77.
& fcience elles exi-
Os de Bœuf.
Leur préparation
pour les dents arti-
ficielles, t. IL p\'
Ofeille. Que fon
gent , p. r B 3
1G brades des
joues , delà langue
êc des lèvres qu\'il
faut prévenir. Ma-
nière dont ii faut fuc ne doit pas être
que le Dentifte & employé feul fu^
le malade foien fi- les dents, t. I. f\'
tués, t. I. p. r 8 8. 72.
jufquk 103, Qu\'on Oter les dents.Ob-
nedoit point trop fervations fur ce
ouvrir la bouche, fuier,lefquellesfon^
ou éloigner la ma- d\'ailleurs répan-
choire inférieure dues en différent
de la fupérieure à articles decette ta-
ïa perfonne dont bie , f. /. p. 194\'
on veut tirer quel- jufquàzo^.
que dent, t. IL p. Oîer les de-nîS-
-ocr page 457-Manière d oter a-
vec le pouffoir les
racines des dents
molaires des deux
côtés de la mâchoi-
re inférieure, pag.
13-6. 137- I-es
dents incifives &
canines , p. 137.
138. Manière d\'ô-
ter avec le crochet
recourbèles racines
qui ne tiennent pas
beaucoup&ontde
la prife du côté de
la langue, p. 138.
Comment on ôte
les racines ou chi-
cots des dents, p.
138.139 Maniè-
re d oter les raci-
nes des dents, ou
les dents au moyen
d\'une mafle de
plomb, quand on
Be le peut avec ie
£èul poufloir, pag.
1 3,9.1 4.0.. Ce qu\'il
feut faire pour ôter
les dents qui font
fur la furface inté-
rieure ou extérieu-
re des autres dents,,
p. /. Acci-
dent qui peut arri-
ver en éloignant
trop la mâchoire^
inférieure de la fu-
périeure. Exem-
ple , p. i74..Raci-
nes & dents qui
tiennent beaucoup
& onrde la prife
du côté de leur fur-
face\' intérieure ,,
font tirées avec le*
pélican. Manière\'
de le faire, 174.-
& 175. Dernières
molaires de la mâ-
choire inférieure,.
& celles qui ont
plufieurs racines
difficiles à ôter, p.
175. & 176. Ce
qu\'ii faut faire pour
remédier à la frac-
ture de l\'alvéole ,,
quand fes parois
ofleux font écartés.
©u déplacés, p((ges
176. 177. Remar-
ques fur les dents,
dont les racines
font barrées , fur
celles dont les raci-
nes font crochues,
& fur celles qui
font adhérentes
aux alvéoles, pag.
Î77.& fuiv. Ma-
nière d oteravec le
pélican les dents
iuolaires ôC cani-
nes , ou leurs racs-
ïies du côté droit
de la mâchoire in-
férieure, les inci-
fives de la même
?)iachoire , les ca-
nines , ou les mo-
laires & leurs raci-
nes du côté droit
ôu gauche de là
mâchoire fupérieu-
>e, & les incifives
de la même mâ-
choire,/. iyt).&
fuiv. Ce qu\'il faut
faire, lorfqu\'une
É h t ^
dent fe caffe fo««
l\'inftrument,
i8z. Impoftures
des OpérateuriJ
des carrefours fu^
la facilité de tirer
les dents , & fur les
dents œillères,mi^
fes à découvert, f-
1 82.. & fuiv. Ce
qu\'il faut faire
pour éviter la frac-
ture de l\'alvéole,
quand les dents
ont leurs racines
longues & adhé-
rentes. Quand on
a ébranlé quelque
dent à la mâchoire
inférieure avec le
pélican , t. IL f\'\'
185. 186.
p.
abcès, qui
forme aux genci-
ves , comment îi
GommenGeàparoi-
tre-\'
-ocr page 459-DES MATIERES. 409
tre. Ses cauies, p. p^te pour diffi-
zrè. jufqu\'à ^40. per les fluxions &
Precaucions pour appaifer les dou-
y remédier , opé- leurs de denrs t I
ration, p. z^o.juf p, 16^. & 166
qu\'a ^46. Carie Pélicans. Deux
des dents, caufe fortes de pélicans
ordinaire & très- fimple & double!
facheuiedecesfor- Leurs ufages p.
tes d abcès, p. 247. j
Comment on les cription d\'un nou-
prévient, p. 247. veau pélican fim-
Deuxexemplesfur ple,p. r j
ce fujet,^ 248. i^r. Cequïlfaut
^49. Autres exem- obferver lorfqu\'on
pks,pag. z^2.Sf monteunefeconde
^53. Incifions & branche à crochec
dilatations qu\'il for le corps de ce
faut faire, &c. p. pélican , p. 15 j
zp &fmv. Re- jufqu\'à 164. Con-
medes , t. /. p. dirions
requifes
zy^futv._ aux brancheTd«
PaJ/ions violen- pélicans, p. j
tes capables d\'al- jufqu\'à 166. Diffi
terer ladigeftion, rences encre ce
&c. fonc des eau- nouveaupélican &
les incerieures qui les ordinaires A-
produifenc les ma- vantages qui en ré-
iadies des dents, fultent.
/./.lor. M«\'ii7o.Ilfaut
-ocr page 460-TABLE
cn avoir deux fem- 281. Mauvais ej-
blabies. Comment fets des reflbrts de
doivent être tour- baleine, des char-
nées leurs bran- niéres, des. refforts
çhes, 170.171. à boudin, en àç^^
Comment on peut de tirebourre,
faire un pélican en ligne al pi raie j
double. Son ufage. p, zSi. & 2.S2.. A-
p. 171. 172. Pré- vantages des rel-
férence donnée forts inventés par
aux deux pélicans l\'Auteur, f. //• f\'
féparés. Pourquoi, 282.
p. 172. a\' 17 ?. Le Fierre infernale-
pélican très-propre Manière de sen
à ôter les dents., fervir pour la gue-
Dangèreux fi on rifon de l\'époulis ?
ne le fçait manier, p. 2^2.&
p. 173^^174. Ma- qu\'ii faudroit faire,
nière d\'affermir fa fi par malheur un
branche contre fon malade favoit ava-
corps, t.II.p. ly^. lée dans letenis de
J^erts des dents, l\'opération.
Ses défavantages, médes convena-
t. L 13 4. bles en ce cas, t. i-
Pièces artificiel- p.
les.La néceffiré de Pincettes inciii-
réparer ce qui nous ves de deux efpe-
manque, rend l\'u- . ces. Que quelques
fage de ces pièces Dentiftes s\'en 1er-
facile, p. ZÎO.0 vent pour racour-
-ocr page 461-danger il y a. Ce
qu\'ils doivent fai-
re,3 si-
Leurs différens u-
pincettes incifives
en forme de da-
vier. Leur ufage,
p. Qu\'un Den-
tifte de Paris s\'en
ferc fort mal, p.
tes c
Leurs différences,
leur defcription &
leur ufage, t. II.p.
jufqu\'a 145.
Plomber les dents.
quesgensquidifenc
y employer de l\'or,
p. & 70. Ma-
nière de préparer
DES MATIERES. 411
cir les dents. Quel Tromperie de quel-
fages, 48. Ö\'49. l\'étain,ou le plomb
Autre efpéce de pour les dents. Dï
49. & 50, Pincet- Quel plomb il faut
daviers, employer fuivant
quelle épaifteur on
doit l\'employer,/».
70. L\'étain fin pré-
férable au plomb.
Manière de l\'intro-
duire, ^.70 7î.
les différentes cir-
conftances,^. 71.
Situation du Den-
tifte, & la façon de
plomber l\'extrémi-
Qu\'il faut plomber té & les parties ex-
les cavités les plus tèriéures & inté-
cariées comme cel-
les qui le font ie
moins. Pourquoi ,
p. 66;Quels inftru-
mens & quelles
matières on em-
ploie pour cela, p.
66. Jlifquà
rieures des canines
& des incifives da
la mâchoire infé-
rieure , f. 7 J.
Les excrém\'tésoeî
couronnes dès mo-
laires de l\'un &
l\'autre côté d^ la
M m ij
BLE
on doit ôter 1«
plomb, & maniée
rede l\'ôter,/. V*
Avis fur ce qu\'on
doitfaire,lorfqu^cii
ôtant la carie d\'u-
ne dent, afin de la
plomber, fl elle en:
creufe , on a dé-
couvert le nerf, ^
U.p. 7 8.
Fmàrç pour net^
téïer & blanchir
les dents. Son ufa-
ge ^ manière de
la réduire enopiat,
p. 79. Au-
tre poudre , f. L P\'
79\'
Pûujfoir. Sonu-
fage, fa defcrip-
tion , la manière
de s\'en fervir, pag-
131, ^ fuiv, Cro-
chet fimpie reifeiu-
blant au pouifoir-
Sa defcription, fo»
ufage, f./A/. 134\'
Puanteur de
4Ti T A
mâchoire inférieu-
re <$c les parties ex-
térieures du côté
droit de cette mê-
me mâchoire , p.
73, Les parties ex-
térieures du côté
gauche de cette
ïxiachoire , p. 73,
L\'extrémité infé-
rieure des dents
incifives & canines
de la mâchoire fu-
périeure , p-7^
7 5. Les furfaces ou
les extrémités des
couronnes des ino-
îairesde cette mê-
me mâchoire, pag.
75. Les dents du
côté droit de cette
mâchoire , p. 75«
76. Les extré-
mités des couron-
nes des dents,leurs
furfaces intérieures
& extérieures du
côté gauche de la
mâchoire fupérieu-
re, p. 7O. Quand
marques fur celles ve pour nettéïer
des dents de lait, lesdents^ Dïfféren*
p. \'ô.C^ jufquà tes manières im-
37. G\' p- 57\' & ) 8. parfaites dont quel
.011 l\'on réfute un ques-unslesprèpa-
nouvel Auteur, parent* La meii-
Remarques fur la leure préparation
groffeur, le nom- qu\'on ait inventée,
bre& la figure des p. tii. jufqu\'à 84.
racines des dents Racines de mauve
incifives, canines, &deluzerne.Leur
petites & grolfes préparation, r. 1.
molaires,/», y.;«/" 84.;«/^«\'^ 88.
qiia 15. Racines Raffermir les
des incifives, cani- dents. Caufes qui
nés Sc petites mo- les rendent chan-
lairesapplaties par celantes, />. 11 8.
leurs côtés, ce qui Manière de les raf-
les fortifie dans fermir avec le fil
des matieres. 413
cines des dents.
Qu\'elles ont cha-
cune une cavité.
Se diverfes circon-
ftances fur ce fujet,
t. /. p. zo. & z\\.
Racines d\'Al-
thsea, ou Guimau-
bouche. Ses diver-
fes caufes, t. /. p.
133.
R.
A c I N E s des
dents. Re-
. y
d\'or. Quelle grof-
feur doit avoir ce
fil fuivant les cas.
M m iij
leurs alvéoles , p.
1 16. Pèriofle
qui recouvre les ra-
4^4 TABLE
Comment on peut dents de la machoî-
le rendre très fou- re fupérieure fe fait
pie. Quelle qualité commeon vient de
doit avoir cet or , l\'enfeigner pcuj
II 8. £^119. Si- celles delàmachoi-
tuation du fujet ôc
du Dentifte
119. jufqu\'à
122.
re inférieure , p\'^i\'
127. Sentiment de
^ M. Dionis fur l\'im-
JVlaniére de rafter- poffibilitè de raf-
mir celles qui font fermir les dents ,,
chancelantes juf- auquel on ne doit
qu\'au point de tom- point adhérer,
IL p. 127. &
Rapês pour fa-
briquer des dents
artificielles : elles
ber d\'elles-mêmes,
ou d\'être ôtées ai-
fément , quand
leurs alvéoles n\'ont
point perdu de leur font de deux for-
profondear.j&. 122. tes, t. U.p. 235-
& fuiv. Quand el- Régime de vivre
les en ont perdu , pour la conferva-
124. c^ 125.Ce tion des dents,
qu\'il faut faire,lorf 64. jufqu\'à 70. Le
que les intervales régime de vie i^ue
des dents.chance- l\'on obferve , le
lantes font plus lar- trop dormir , le
ges qu\'ils ne doî- trop veiller, la vie
vent l\'être naturel- trop fédentaire ou
lament,/. Ii 5. trop turbulente >
fiiv. Que l\'alfer- contribuent au bon
miifsment des ou mauvais èc<it
-ocr page 465-dents, t. L p. i oo. pour celles qui doi-
Remarques fur vent leur fuccéder^-
un petit Livre nou- t. IL p. (ji. ^2..
veau de l\'Auteur, Autres remarques
duquel il eft parlé fur quelques er-
dansle premier «5c reurs trouvées dans
le fécond Chapitre un livre de Chîrur-
du premier Tome. gie& raifons qu\'on
On y fait voir qu\'il a eues de les rele-
s\'eft trompé dans vqt pag. 354,. &
les obfervations 355. FaulTé corn-
qu\'il fait fur les paraifon qu\'on y
dents qui viennent fait du tartre avec
hors de rang, ou la rouille, 3 5
qui fe contournent 356. DifTéren-
parl\'oppofitiondes ces qui font entre
dents de lait,&G. ces deux chofes,
p. 88. & f- Dans pag. 357.
ce qu\'il dit que l\'on Mauvais infiru-
doit faire, quand mens qu\'on y pro-
on remarque que pofe pour détacher"
les mâchoires d\'un le tartre.Pourquel-
enfant n\'ont pas les raifons ils n\'y
affez d\'étendue , font pas propres ,
p. c,Q. & 91. Et 357. Erreur de
dans ce qu\'il avan- dire qu\'en net-
ce qu\'en ôtant les téïant les dents ,
dents 4e. lait, il les Dentiftesenen-
n\'y a aucun incon- lèvent l\'émail, p.
véaient àcr.aindre 357.358. Qu\'il
M m iiij
Tcmédes qu\'indi-
que l\'Auteur pour
nettéïer les dents,
P^g\' 358. <^-359.
Mauvaifes limes
qu\'il recommande.
Quelles font les
meilleures, p. 3 5
jôo. Erreurs fur
ia manière de li-
mer les dents & fur
cet inftrument ,
quand il eft manié
par un ignorant,
6c ^ les avantages
qu\'on entire, lorf-
qu\'il eft employé
par un habile hom-
me
que cet Auteur dit
être aux dents,
362. Qu\'il ne faut
pas croire tout ce
qu\'il dit fur l\'ac-
fubit
de la carie, & qu\'il
propofe mal\'à-pro-
pos la langue de
fèrpentpourfócer,
363. Qu\'il n\'en-
feigne pas la bon-
ne maniere de
plomber les dent?,
p. 3Ó3. 3Ó4. Ses
erreurs fur la préfé-
rence qu\'il donne a
TA BLE
eu: plutôt enlevé croilTement
par les pernicieux
l\'huile d\'étain & a
----- -.v*» 4 liUllU Cl c ttiiiJ
1 ufage de la lime, l\'efprit de nitre fur
Défavantages de l\'huile de girofle &
de canelle, fur le
déchauflbir, fur le
pélican , fur le da-
vier, écfur la ma^
niére de fe fervir
du poufl^)ir, t. Il\'
p\' 364. & fmv.
, p. 3(jo. (5 ƒ ^m^rff pour for-
Opinion hazardée tifier les gencives,
fur l\'os fpongieux Autre remède
pour les petits
chancres des gen-
cives , & pour les
plaies qui réfultent
de quelque opéra-
DES MATIERES. 4^7
tion, ou d\'une dé- étrangers, & aux
perdition de fub- Chefs de nos pro-
ftance caulée par la vinces fur la nécef-
gangrenne, & pré- fité d\'envoyer à
caution qu\'il làut Paris de jeunes
prendre. Autre re- gens, pour être in-
méde propre à baf- ftruits . dans l\'art
finer les parties des des Dentiftes, t.
gencives gangren- IL p. 367.
nées par le fcor- Rugines recour-
but , chancreufes, bées. Leur def-
ou ulcérées par la cription, pag. 55.
même caufe, &c. Leur ufage, t. IL
t. I.p.270.&271. p. 60.
Remeîtrelesdents Rugine en alêne,
dans leurs alvéo- Comment on la
les. Elles peuvent fait. Sa defcription
reprendre.Ce qu\'il & fa proportion ,
fauc faire alors, p. p. 5 5. 5 6. Son
187. 188. Senti- ufage, r.//.p. 60.
mens de Meffieurs Ruginer les dents.
Dionis & Verduc Sicuacion du fujet
contre la poffibilité & du Dentifte ,
de ce fait, com- quand on veut o-
baccus, t. IL pages pérer avec le foret
18 8. I 89. à ébifeler , ou les
Remontrances que aucres inftrumens
l\'Auceur prend la fur les furfaces ou
libercé de faire aux extrémités fupe-
PuiifancesdesPays rieures & fut les
L E
alêne , ou en bee
de perroquet poin-
tues ou mouffès )
fituation du Den-
tifte , pour ôter la
carie de l\'extremi-
fé&des parties la-
térales des molai-
res du côté droit
de la mâchoire iri-
férieure, /. 60. ^
6j. Des furfaces
extérieures des
mêmes molaires diJ
côté droit, /.
62. Des extrêmi"
tés des couronnes,
des parties latéra-
les & des furfaces
extérieures des
dents canines Se
des incifives , p
61. Des furfaces
fupérieures , des
parries latérales &
des furfaces inté-
rieures des molai-
res du côté gau-
che , /. 62. De la
furface extérieure
4i8 tab
furfaces latérales
des dents de la mâ-
choire inférieure ,
p- S 6- & fuiv. Sur
les furfaces exté-
rieures des dents
.du côté droit de la
même mâchoire ,
f. 5 B. Sur les mê-
mes furfaces exté-
rieures du côté
gauche, p. 58.
59. Su ries furfaces
intérieures des
dents du côté droit
de la même mâ-
choire,/. 59. Sur
les furfaces ou ex-
trémités des dents
de la mâchoire fu ■
perieure , p. 59.
Sur les furfaces ex-
térieures des dents
du côté droit, p.
59. Sur les furfa-
ces extérieures des
dents du côté gau-
che,/. éo. Quand
on veut opérer a-
vec les rugines cn
DES MATIERES. 4ïf
des dencs molaires gauche, s\'il en eft
de ce même côté, belc^, & à la ftir-
6d 6 3. De la face mtérieure des
furface incérieure dents du côté droit
des dents du côté de la même ma-
droic de la même choire, p. 64. Ce
mâchoire,^. qu\'il fauc faire ,
Des furfaces, ou lorfqu\'ayant bieti
des extrémités de nettéïé la cavité
d\'une dent cariée,
on veut la plom-
rieure & des par- ber, p. Qu\'on
latérales des doit la ruginer ou
ties
itiuj — — .........—
grofles molaires de la limer, ou la cau-
la même mâchoire, cérifer , quand la
j). 63. Des fuifdces carie eft crop fu-
excérieures de cou- perficielle&letroa\'
tes les dents de cec- trop large pour
te même machoi- \' qu\'elle retienne le
re, des furfaces la- cocon ou le plomb,
téraks des pecices t. JL 65,
molaires . êc des
S.
COR EU T. Ac-
cidens qu\'il
furfaces latérales
des canines Se des
incifives du côté
droic,f. 63.£^64.
On peut fans for- caufe aux genci
tir de la mêmefi- ves, aux dents, aux
tuatîon, continuer alvéoles Se aux os
\'\'opérer au côcé masillaires^l\'.^ô^.
toutes ies dents de
la mâchoire fupé
4^0 table
& futv. Moyens partagées fur ce
d\'y remédi^ , p. jet. Deux efpéces
î66. jufqu\'fzj^. de fenfibilité,
Scorbut d\'une ef- p. J35. er 136.
péce particulière les dents.
& dont aucun Au- 11 eftdangereuxde
teur n\'a point en- féparer les dents
core parlé. Sa eau- incifives inférieu-
fe& fes effets. Que res. Pourquoi,
cette dernière ma- 29. Deux différeîi-
iadie avoit été fou- tes erreurs de la
vent guérie par la pliàpartdes Denti-
perte des dents, p. Ûes, dont les unî
2.7^. & J. Qu\'on croient qu\'on ne
peut éloigner cette peut ôter la carie
perte. Moyens d\'y qu\'avec la lime, &
réuffir, t. Lp. 277. altèrent ainfile tif-
fu delà dent, &
Sel Que fon ef- les autres ne fépa-
pnt eft dangéreux rent pas affez les
pour les dents, fi dents, & y laiffent
on l\'emploie feul, une partie de la ca-
t.Lp.ji. "lie^^,
^^/d\'albatre.Sa ment il faut évi-
compofition. Qu\'il ter ces deux ex-
fait plus de mal que trémités
de bien, t. I. pag. 31. Précautionsif
attentions néceffai-
Senfibilîté des res pour féparer les
dents. Opinions dents, row.//.
ges 31. ^ zo^.
Serrement des Suc nourricier
dents, ou contrac- trop abondant ou
tion des niachoi- vicié. Il produit
res. Ses diverfes des effets dangé-
Qmks y f, Z06. & reux pour les dents,
zoy. Comment il auffi-bien que le
faut agir pour ou- fang dans unedif-
vrir alors la bou- pofition inflamma-
che, avec quels in- toire, 1.1. p. 100.
ftrumens, & avec
quelles précau-
tions ,t. I. f. 207.
jufqu\'à Z 1 5
Sucreries con-
traires aux dentsi:
Pourquoi. Qu\'il
faut en régler l\'u-
Sobriété néce^aX- fage, t. I.p. 65,
re pour la confer- 66.
vation des dents,
t. /. p. 66. & 6y, X,
Sonde,pour com
noître fi les dents
font cariées. Sa
defcription, t. II.
p.î^Cf 14.
Tabac en fu-
mée préjudi-
ciable aux dents.
Son utilité pour
Speculum oris, les dents, t. I.p.
conftruit à vis, & 6 8. 69.
le fpecHlum oris à Tâbac en pou-
fîmple jondion. dre. Il n\'eft nuifi -
Leur ufage. Def- bie que par l\'excès;
cription du der- L\'avantage qu\'on
niqr, t. /, 20 B. en peut tirer, t^ f-..
-ocr page 472-page 6ç),
Tartre, ou tufdes
dents. Ses caufes,
p. 12,8. L\'Auteur
les juge être au
nombre de trois.
choire inférieure ,
& par où il doic
commencer l\'opé-
ration, p.
i8. Pour nettéïer
la furface intérieu-
reux etfets dont on
donne quelques
exemples, 132.
^ p- 177. (3 fuiv.
Moyens de reAié- p- ti.& 21. Leur
dier à ce mal , p. furface intérieure,
181. Figure d\'un p. zi. 6 ƒ Outre
corps pierreuxcau- les attitudes du
iépar le tartre, t. Dentifte, les inf-
J. p. I 81. df 182. trumens dont Ü
Tartre des dents, doit fe fervir à cha-
Ce qu\'il faut obfer- que opération,fonc
ver, avant que de marqués dans tous
l\'enlever, p. 16. les articles annon-
Situation du fujet, cés ci-deilus, torn.
p.i6.& 17. Atti- IL
tudes du Dentifte Tempéramens p^\'
pour nettéïer le cô- tuiteux fujets au
té gauche (3c le cô- mal de dents,
té droit de la fur- p. loï.
face extérieure des Tentes, pvéczM\'
dents de la ma- tion qu\'il faut a-
Expiication de ces re des dents de cet-
caufes. Ses dangé- te mâchoire,
i8. La fur-
face extérieure des
dents de la mâ-
choire fupérieure J
Sen-
timent de M. Bei-
lofte , de Maga-
thus ôc d\'Ambroi-
fe Paré fur ce ju-
jet, t.I,p. 251.6\'
Tranfparence des
dents, t. I.p, 129.
^ Ï30.
TrmfpUnter une
dent. Ce qu\'il faut
faire pour mettre
une dent dans une
alvéole , t. IL p.
zT6.(3\'[mv.
Tranfporter une
dent d\'une bouche
dansuneautre.Pof-
fibilitè de ce fait,
prouvée par des
autorités & des ex-
périences ,p, I 8(5.
&Juiv. Ce îbnc or-
dinairement les in-
molaires qu\'on
tranfporte a\'wCi ,p.
189. Manière d\'y
réuftir , t. IL pag,
1 S g. jufqu\'à 194,.
Trépan des dents
ufées, ou cariées,
ôc qui caufent de la
douleur. Précau-
tions qu\'il fauc y
prendre , ôc avis
fur cecce opéra^^
cion, p, 169. juf-
qu\'à 175. Exem-
ples de dencs cré~
panéesavec fuccès,
t. Lp.\\ji. &fm\'
vantes.
Tumeurs aux gen-
cives. Comment
on doic y faire des
incîfîons , ôc les
encrecenir ouver-
ces, pag. 249. ^
250. Ce qu\'il faut
ûire quand elles
foncconfidèrableSj
ou fi elles ne font
DES MATIERES. 4^3
Voir, lorfqu\'on s\'en cifives, les eani-
ierc. Leur ufage nés & ies petites
très dangèreux , " \'
quand il eft trop
longtems conti-
nué, p, 2.50,
VAPEURS de
l\'eftomac &
dupoulmon, nui-
fibles aux dents, t.
I. p. 102.
Veines des dents.
Leur origine &
leur déctiarge, t. î.
Vers trouvés dans
les caries des dents.
Réflexions fur ces
infeéles, p. 151.
132. Opinions de
divers Auteurs ,
obfervations à ce
fujet, & raifons qui
démontrent que la
carie des dents
s\'engendre fans ces
vers, ƒ. p. 150.
jufquai^^.
Vitriol. Son ef-
UL c É R Ë s
des genci-
ves. Leur origine,
p- -255. & fui"^\'
Qu\'il y en a de peu
de conféquence &
de trés-dangéreux,
p- 257.(^258.Lo-
tion pour les gué-
rir , fon ufage, p-
258. & z\'y^. Ce
qu\'il faut faire
quand l\'ulcére n\'eft
que léger, t. L
Ulcèresjoués,
aux lèvres,à la lan-
gue. Combien il
eft important
de
bien examiner leur
caufe, t. II.p. j/\'
Urine humaine,
bonne
u.
prouvée par ce
qui la compofé.Ef
prit redifiéj&fel
d\'urine que l\'on
pourroit lui fubfti-
tuer , t. 1. p, 167.
& fuiv.
bonne pour les
maux des dents
cariées, les fluxions
Se les douleurs de
ces mêmes parties.
Manière de s\'en
fervir. Sa vertu
De Monfieur IVinjlorv , DoRem-Régent
en U Faculté de Adédecine de Faris,
de l\'Académie Royale des Sciences ,
Profejfeur en Anatomie ^ en Chirur-
gie au Jardin Royal, ^.c.
J^A I examiné par ordre de Monfei-
gneur le Chancelier,le Livre intitu-
lé : Le Chirurgien Dentifle,ouTraite des
Dents, far M. Fauchard, avec des Ad-
ditions confidérable s, j\'ai trouvédans ces
Additions plufieurs remarques très-
inftruâives, & de nouvelles inventions
très-avantageufes. Ainfi je réitéré pour
le tout enfemble le jugement donné
pour l\'édition de 1727. en ces termes :
Ayant, il y a déjà plufieurs années,
remarqué dans fon Auteur un grand
fond de connoifTances, d\'habileté &
39 d\'obfervations, par rapport à cette
33 partie de la Chirurgie, je i\'aimoi-
» même encouragé à en faire part au
Public. C\'eft ce qu\'il a fait dans cet
y> Ouvrage que je trouve excellent, &
» ne rien contenir qui en doive empê-
» cheri\'impreffioîi. j\'avertis feulement
que l\'application des bons remèdes, «c
qui y font décrits, demande dans plu- ce
fleurs circonftances le jufte difcerne- «
ment d un vrai connoiifeur, pour ne «
pas nuire au lieu de foulager. jî Fait à
Paris le z. Mars 1746.
Signé, WIN LOW.
T>e Monfieur Hecquet, Boéleur-Régeni
en la Faculté de Médecine de Paris,
ancien Doyen de ladite Faculté,
E Livre n\'eft point un ouvrage
_ d\'imagination, ni un ramas de
moyens, d\'opérations, ou de remèdes
à effayer pour la guérifon des mala-
dies des dents : C\'eft une méthode ti-
rée de l\'étude, & fortie de l\'expérien-
ce de Monfieur Fauchard, communi-
quée d\'ailleurs au Pablic avec tant de
candeur , tant de bon fens & tant de
fages précautions, qu\'il ne lui man-
que rien pour mériter l\'eftime & la
confiance qui font dûè\'s à l\'Ouvrage
& à fon Auteur. A Paris ce 17. Juil-
let 1725-
Signé, HECQUET,
N n ij
De Mon fleur Fînot, Docteur-Régent
U Faculté de Médecine de Paris, &
Médecin de leurs Altérés Séréniffimei
Monfeigneur le Prime de Conti &
Me f dames les Frincefes de Conti.
t \'a i lu avec beaucoup de plaifir le
J Livre de M. Faucbard, duquel le
I ublic ne peut tirer que de très folides
avantages. Il contient en effet beau-
coup de faits exaftemement détaillez ,
des Réflexions judicieufes fur les mala-
dies des dents & fur les moyens de les
guérir. Ces Réflexions fondées fur un
travail aflidu & tirées d\'une expérien-
ce confirmée, à laquelle on ne peut
pen ajouter, lui ont donné une con-
noiffance parfaire de ces maladies dif-
férentes , à laquelle aucun Dentifle n\'é-
toit encore parvenu rufqu\'à préfent.
C\'eft par cette connoiflknce exacfte
qu\'il a réformé, inventé même avec
fuccès un très grand nombre d\'Inftru-
Kiens, également propres Se pour opé-
rer avec sûreté fur les dents, Se pour
ies coBferves en beaucoup d\'occafions
douteufes. On ne peut donc que îe
lolier d\'un travail qui lui a coûté tant
de peine ; auffi eft ce avec beaucoup
de précifion & de nerteté qu\'il a dé-
veloppé une matière obfcure par elle-
même , & qui n\'a été traitée jufqu\'ici
que très fuperficiellement. A Paris ,
ce 15. Janvier 1726.
Signé, FINOT.
X>e Monfteur Helvetius, l)oêîeur îiégenf
en U Faculté de Médecine de l\'Uni-
verftté de Paris, Médecin ordinaire
du Roi, & premier Medecin de U
Heine, C^ de t Académie liojale des
Sciences.
\'a i lu avec plaifir un mânufcrit in-
__ titulé : Le Chirurgien DentiJIe, ou
Traité des Dents, des Alvéoles & des
Gencives , par Monfieur Fauchard. Il
m\'a paru qu\'il n\'y avoit point encore eû
de Traité fur cette matière, où l\'on fût
entré dans un détail auffi exad ; & je
penfe quel\'impreffion de ce Livre doit
être d\'autant plus utile au Public, que
toutes les Obfervations 8c les faits rap-
portez font fondez fur l\'expérience lon-
gue 8c heureufe de l\'Auteur. Fait a
Paris ce 19. Juillet 1725.
L
De Monfieur Silva, Doaeur-Régent en
la Faculté de Médecine dans îVni"
verfîié de Paris, Médecin de fon
teffe Séréniffime Monfeigneur le DuC f.
& Médecin-Confultant du Roi.
E Livre de M.
fur un grand nombre de faits bien
obfervez, dont il a tiré des conféquen-
ces très-juftes & très-utiles. On doit
louer cet Auteur des foins qu\'il a pris
de faireun Ouvrage plus exaâqne tous
ceux qui ont paru ]u!qu a prelent ; oc i«^
Public doit le remercier de ce préfent :
Il ne pouvoir lui être fait par un hom-
meq.liait plus médité fur cette matiè-
re ôc qui ait tiré plus de parti de ce
qu\'il a vû. A Paris ce 24. Juillet ly^j\'
Signé^SïLYA-
-ocr page 481-De Monfieur dejujfeu, Doâeur-Mégem:\'
en la Faculté de Médecine de Paris ,
profefeur en Botanique au Jardin du
Roi, de t Jcadémie Royale des Scien-
ces , des Sociéîex. Rojales de Londres-
& de Berlin.
ÎE fuccès de quelques opérations
_i citées dans le Traité de M. Fau-
chard , Chirurgien Dentifte, defquel--
les j\'ai été témoin , eft pour moi un
préjugé fi favorablepour toutes les au-
tres Obfervations qu\'il a rapportées
que je ne puis lui refufer le témoigna-
ge d\'afliirer le Publie, que perfonne
n\'a travaillé fi utilement, & n\'a été
encore fi loin fur cette matière que
l\'Auteur, A Paris ce Juillet 172.5.
Signé, DE JUSSIEU,yî^/f(/, Parif
-ocr page 482-De Meffîeurs les Chirurgiens-Jureti
de Paris.
Nous Lieutenant du premis\'"
Chirurgien du Roi, Prévôts &
Gardes ôc Receveur en charge, apre^
avoir iû Ôc examiné le Livre intitule
Le Chirurgien Dentifle, que Monfiei^\'^
Fauchard met au jour, avons reconnu
que cet Ouvrage étoit très-eflentiel f
la Chirurgie, ôc que cet Auteur a écrit
avec beaucoup d\'intelligence Air une
matière qui étoit reftée jufqu\'à préfent
dans l\'obfcurité. Nous regardons ce
Livre comme la produélion d\'un hom-
me habile , qui donne généreufement
au Public tout ce qu\'une longue pra-
tique & un grand difcernement lui ont
fait recueiller de connoilfances fur cet-
te partie de notre Art. L\'anatomie \'l^
la bouche y eft expliquée d\'une manie\'
îe très claire & très-jufte; les remèdes
qui y font propofez , les opérations
qui y font enfeignées, les nouveaux
inftrumens & obturateurs du palais q^^
y font décrits, nous paroiiferit très-di-
gnes
-ocr page 483-gnes de notre approbation, ]>fot!s
croyons que nos fuffrages font dûs aux
peines Sc aux veilles que ce Traité a
coûtées à f Auteur, Sc qu\'on ne peuD
trop le lolier de f honneur qu\'il fait à fa
profeffion. A Paris ce 7. Juin 1728.
BOURGEOIS.
MOUTON- CHAUVET.
ROUTHONNET. MOTHEREAU.
BERTRAND.
De Monfieur Verdier Chirurgien Juré de
Paris, (3 Démonftrateur Royal en Âna~
tomie, & de Monfieur Morand JJfo-
cié de l\'Académie Royale des Sciences,
Chirurgien Juré de Paris & Demonf-
trateur Royal des opérations.
CEUX qui connoilfent l\'utilité des
Traitez particuliers feront fans
douce contens de celui que M. Fau-
chard donne au Public fur les dej3ts
leurs maladies. Nous nous joignons
d\'autant plus volontiers au grand nom-
bre de fes Approbateurs, qu\'il nous a
Tome II. Oo
paru contenir d\'excellentes chofes ;
mais nous ne prétendons connoître ni
juger de la pratique qui s\'y trouve. Faiç
à Paris ce 11. Juin 1728,
Signes, VERDIER. MORAND,
De Monfieur de Vmx Chirurgien-Jurç
a Paris, & ancien Prévôt de fa
Compagnie.
PA R la leâure que j\'ai faite d\'un
nianufcrit qui contient un ample
Traité de laftrudure des dents, desma^
ladies qui leur arrivent 5c des moyens
de les guérir, compofé par Monfieur
Fauchard Chirurgien Dentifle; j\'ai
trouvé ce Traité écrit avec beaucoup
d\'ordre, d\'intelligence & de netteté ;
& il m\'a parû trés-inflrudif pour ceux
qui fe propofent de faire leur capital
de cette Chirurgie particulière. Les
Obfervations qu\'il y a jointes de plu-
fieurs cas difficiles, curieux & fingu-
liers , qui fe font j^réfentez dans fa pra-
tique , la defcription exaéte de tous les
ixiflrumens qui conviennent pour opé-
iref clans la bouehe en toute occafion,
les additions Se changemens apportez
aux anciens infi:rumens pour les rendre
^lus commodes & plus efiScaces, éc
! \'invention de plufieurs autres très-in-
génieufement fabriquez, mettent cet
Ouvrage au-deifus de tout ce qu\'on a
écrit fur cette matière, qui n\'a été juf-
qu\'à préfent traitée que fuperficielle^
ment dans les cours entiers d\'Anato-
mie, ou de Chirurgie, ou dans quel-
ques opufcUles très-abrégez. Enfin un
nombre de figures gravées avec foin qut
feront inférées aux endroits nécelTaires,
ferviront encore à donner des notions
plus touchantes du manuel, Se facilite-
ront fon exécution. Aufli je fuis per-
fuadé que ce Traité fera très utile, non
feulement aux Chirurgiens. de toute
efpéce; mais encore à tous les mala-
des , qui auront befoin du fecours de
cette Chirurgie : En un mot, j\'eftime
qu\'on a Heu d# féliciter notre fiécle
de ce qu\'outre les excellens cours de
Chirurgie 6c d\'Anatomie dont le Pu-
blic a été gratifié par des Chirurgiens
célèbres, il fe trouve encore des parti-
culiers qui s\'étant dévoilez à une feule
partie de la Chirurgie , veulent bien
publier fans réferye le progrès qu\'elle
O 0 ij
-ocr page 486-a faits entre leurs mains; puifque c\'efi
le moyen de porter un Art fi utile à fa
plus haute perfedtion. A Paris ce 29.
Mars 1724.
Signé, DE VAUX.
Dû Monfieur Tartanfon Chirurgien-Juré
de Paris, & ancien Prévk de fa
Compagnie.
IL manquoit à la Chirurgie une par-
tie qui cependant ne lui étoit pas
moins nécelfaire que toutes les autres,
qui ont été perfeâionnées avec tant de
loin. M.\'Fauchard vient de la donner
cette partie, en mettant au jour fon
Traité fur les dents, que j\'ai trouvé
contenir les explications les plus clai-
res , ies opérations les plus sûres, les
remèdes les meilleurs &les Réflexions
les plus judicieufes. Par cet excel-
lent Ouvrage cet Auteur rend notre
Art complet ; & pour lui en marquer
ma reconnoiflance , je lui donne ce té-
moignage. A Paris cejii. Mai 1728.
Signé, TARTAN SON.
-ocr page 487-De Monfieur Ditplejfis, Chirurgien
Juré k Paris.
Le s maladies des dents , quoique
fréquentes & en fi grand nombre ,
faifoient attendre depuis longtems que
quelqu\'un par fes propres Oblérvations
pût donner des préceptes & dsis regies
pour remédier à ces maladies. C\'eft ce
que M. Fauchard fait excellemment
dans le Livre qu\'il a compofé, intitu-
lé : Le Chirurgien Dentifle, ou les Ré-
flexions font fi judicieufes, les confé-
quences fi bien tirées , & les remèdes
fi sûrs, qu\'il y auroit de l\'injufticé à ne
pas applaudir à un Ouvrage auflî uti-
le, auffi néceflaire, & qui manquoit à
la Chirurgie. C\'eft le témoignage que
je ne puis me difpenfer de rendre au
Public. A Paris le z6. Mai 1728.
Si^né, DUPLESSIS.
Ô 0 iij
-ocr page 488-j>e Mejfteurs Saurê & de Gramond
Chirurgiens Jure% à Farts.
Le Livre que Monfieur Fauchard a
compofé touchant la ftru£turc des
dents, le moyen de les conferver, la
méthode d\'opérer & de remédier a
leurs maladies, efï l\'ouvrage le plus
complet qui ait paru fur cette matiè-
re. On y trouve une exaéle théorie &
une pratique confirmée par un grand
nombre de cures & d\'obfervations^,
qui font les fruits d\'une longue expé-
rience accompagnée d\'heureux fuccès,
dont nous avons été les témoins ocu-
laires en plufieurs occafions. C\'efl; la
juftice qui efl due à l\'Auteur & le ju-
gement que nous portons de fon Trai-
té , que nous avons lû avec beaucoup
d\'attention. A Paris ce premier Juin\'
1J2.0.
Sign. SAURÉ. DE GRAMONDv
-ocr page 489-J>e Monfieur Laudumiej , Chirurgien
Dentijïe de Sa. Majefié Catholique
Philippe F. Roi iEfpagne,
JE m\'intéreOTe trop à ce qui peut
être avantageux au Public , pour ne
pas lui témoigner par la préfente Ap-
probation que je n\'ai rien vû de plus
parfait fur tout ce qui peut concerner
les dents, que le Livre que M. Fau-
chard a compofé. J\'y trouve beaucoup
de réflexions & de découvertes fur no-
tre Art, qui font auflî fenfées & aufli
utiles que nouvelles. Le titre de Chi-
rurgien Dentifie qui eft à la tête de cet
Ouvrage, eft foutenu par tout ce qu\'un
génie heureux , une grande attention
6c un travail aflidu pouvoient raflTem-
s bler de connoiflânces. L\'expérience
que j\'ai dans la profeflîon de l\'Auteur,
fait que je rends juftice avec un extre-
me plaifir à l\'excellence du Traité qu\'il
a produit, & qu\'il donne avec un dér
fintéreflèment très-loliable 6c très-rare.
A Paris ce 9. Juin 1728-
PRIVILEGE D ■V ROT.
LOUIS par la grace de Dieu , Roy de
îrance & de Navarre : A nos amez &
féaux Confeiilers les Gens tenans nos\' Cours
de Parlement, Maîtres des Requêtes ordi-
naires de notre Hôtel, Grand Conleil, Pré-
vôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieu-
îenans civils, 8i autres nos Jufticiers qu\'il ap-
partiendra, Salut. Notre amé Pierre-
Jean Mariette Libraire & Imprimeur à
Pans, ancien Adjoint de fa Communauté,
Nous a fait expofer qu\'il défireroit faire
réimprimer & donner au Public un Livre
qui a pour titre : Le Chirurgien Dentifte , o»
Traité des T>enis par Je Sieur Fauchard ,
avec des Additions, s\'il Nous plaifoit lui
accorder nos Lettres de Privilege , pour ce
néceflaires , A ces Cause\'s, voulant
favorablement traiter l\'Expofant, Nous lui
avons permis & permettons par ces Prefen-
îes, de faire réimprimer ledit Livre cn un ou
piu/îeurs volumes , & autant de fois que
bon lui femblera , & de le vendre , faire
vendre & débiter par tout notre Roiaumc ,
pendant le tems de fix anrtées conlecutives ^
à compter du jour de ia date des Préfentes.
Faifons défenfes à toutes perfonnes de quel-
que qualité & condition qu\'elles foient »
d\'en introduire d\'imprelfion étrangère dans
aucun lieu de notre obéiflance ; comme
aufîi à tous Libraires & Imprimeurs , d\'im-
primer ou faire imprimer , vendre , faire
vendre , débiter ni contrefaire ledit Livre>
ni d\'en faire aucun extrait fous quelque pré-
texte ^jus ce fôit, d\'augmentation , corrc-
filon, changement ou autres, fans la pef-
miffion expreffe& par écrit dudit Expofant^
> ou de ceux qui auront droit de lui, à pei-
ne de confîfcation des Exemplaires contre-
faÏEs , de trois mille livres d\'amende eontrfi
chacun des contrevenans , dont un tiers à
Nous, un tiers à FHotel-Dieu de Paris ,
& l\'autre tiers audit Expofant, ou à celui
^ui aura droit de lui, & de tous dépens ,
dorruTiages & intérêts: à la charge c|ue ces
préftnies feront enrcgiArées tout au long
fur le Regiilre rie la Communauté des Li-
braires & Imprimeurs de Paris, dans trois
mois de ia date d\'icelles ; Que la réimpref-
fioridudit Livre fera faite dans notre Roïau-
me . & non ailleurs , en bon papier & beaux
capfleres, conformément à la feuille impri-
mée, attachée pour modèle fous ie Contrê-
fcel des Ptéfentes , que l\'Impétrant fe con-
formera en tout aux Reglemens de la Li-
brairie. & notamment à celui du dixième
Avril mil fepc cens vingt-cinq ; qu\'avant de
l\'expofer en vente , l\'Imprimé qui aura fer-
vi de copie à la réimpreflîon dudit Livre ,
fera remis dans le même état où l\'approba-
tion y aura été donnée, ès mains de notre «
très-cher & féal Chevalier le Sieur Daguef-
fean Chancelier de France , Commandeur
de nos Ordres ^ Si qu\'il en fera cnluite re-
mis deux Exemplaires dans notre Bibliothè-
que publique, un dans celle de notre Châ-
teau du Louvre, & un dans celie de notre-
dictrès-cher & féal Chevalier le Sieur Da-
gaeffeau, Chancelier de France; le tout à
peine de nullité des Prefentcs. Du contenu
defquelles vous mandons & enjoignons dc
faire joiiir ledit Expofant & fes âyans caufe
pleinement & pai/îbieraent, fans fouffrir qu\'il
lèur foit -fait aucun trouble ou empéchenienf:
Voulons que la copie des Prefentes, qui fe-
ra imprimée tout au long au commencemetiE
ou a la fin dudit Livre, foit tenue pour dû-
ment fignifîée, & qu\'aux copies coliation-
nees par l\'un de nos amez & féaux Con-
lemcrs &Seci-etaires foi foit ajoûtée comme
al wgtnal. Commandons au premier notre
Hmfîier ou Sergent fur ce requis, de faire
{jour 1 exécution d\'icelles tous ades requis
& neceflaires , fans demander autre permit-
M" * ? nonobftant clameur de Haro »
Char^ Normande & Lettres à ce contrai-
res ; C a r tel eft notre plaiffr. D o n n e\' à
Farjs le vingt-deuxiéme jour du mois de Sep-
tembre, J an de grace mil fept cens quaran-
\' n\' f , trente-deuxiè-
me. Par le Roi en fon Confeil.
SAÏNSON.
JRegiftré fur te Ée0re XL de U
Chambre Royale des Libraires & Impri-
meurs de Paris , N. 6g6. fol. 6x6.
conformément aux anciens Reglemens con-
firmez. par celui du iB. Février 1723. ,
^ Paris le fept Odobre 1746.
Vincent, Syndic.
erra TA.
Tome premier, page 14. ligne 2. ceries ,
Ifex. cerifes.
à
/
Ir
H.
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