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LA GRÈCE ANCIENNE.

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LE TRAVAIL DE LA FEMME
DANS LA GRÈCE ANCIENNE.

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LE TRAVAIL DE LA FEMME DANS
LA GRÈCE ANCIENNE.

proefschrift ter VERKRIlriMr uam r,
graad van doctor ,n de l^l fm

^\'^RECHrop\'? RUKsSfrE ï

i t utrecht^ op gezag van den rfrrno
magnificus dr. j. a. c, van leeuwl s

door

PIETER HERFST,

geboren te gouda.

1922.

A. OOSTHOEK. - UTRECHTTT

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ohlenrothsche buchdruckerei
oeoro richters
erfurt

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aan mijn ouders.

aan mijn verloofde.

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ViV-M. ViKr-

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Bij het beëindigen van mijn academiese studie kan
ik met nalaten een woord van oprechte dank te richten
tot U, Hoogleraren, Lectoren en Privaat-docenten van
de faculteiten der letteren en wijsbegeerte en der god-
ge eerdheid, aan wie ik mijn wetenschappelike vorming
neb te danken. ^

In het biezonder ben ik U dankbaar, Hooggeleerde
Bolkestein, geachte Promotor, voor de welwillende wijze
waarop U mij, zonder moeite of tijd te sparen, altijd
hebt ter zijde gestaan. Steeds was het mij een groot
genoegen te luisteren naar Uw adviezen en altijd zullen
de aangename uren die ik bij U heb doorgebracht in
mijn herinnering blijven voortleven.

Ook aan U, Hooggeleerde J. C. Vollgraff (f), van Gel-

W. Vollgraff, Schrijnen,
Caland, Obbink, ben ik zeer veel dank verschuldigd
Met genoegen denk ik ook terug aan Uw college\'s,\'
Zeergeleerde Rutgers van der Loeff, van Hoorn, Huls-
hof, van den Berg van Eijsingha.

t ik ook een woord van dank tespreken

ot de bibliothecaris van de Universiteitsbibliotheek te
Utrecht, J. F. van Someren, en aan alle beambten van
die bibliotheek voor de voorkomendheid waarmee zij mij
ook wanneer ik veel van hen vergde, hebben geholpen!

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Introduction.

Quand quelqu\'un se met à traiter un sujet pris dans
l\'histoire économique de la Grèce, il s\'aperçoit bien vite
de la pauvreté de ses sources et il se voit forcé de tirer
tout le profit possible des rares données que les auteurs
et les inscriptions lui fournissent. D\'ailleurs, nulle trace
de données statistiques, sans lesquelles il est très difficile
de se former une idée bien juste des situations écono-
miques. Ce manque de bonnes sources s\'explique faci-
lement. Aucun auteur de l\'antiquité n\'a traité parti-
culièrement de l\'économie. Un écrit tel que
VEcono-
mique
de Xénophon renferme peu de chose de ce que
nous appelons «économie». Ce manque d\'écrits spéci-
alement économiques est à son tour la conséquence du
peu d\'intérêt que les hommes prenaient en général aux
situations et aux questions économiques en tant que
celles-ci existaient.

Les situations économiques furent, du moins après
Hésiode, assez constantes; seulement les guerres y ont
amené de temps en temps de légers changements. Mais
ces changements n\'ont pas influé sur la façon de produire,
ils ne faisaient que déplacer les richesses. Cette grande
constance a été la cause (non l\'effet!) du fait qu\'on ne
songeait guère à la possibilité d\'autres situations. Aussi
point d\'écrits renfermant des plans d\'amélioration des
situations économiques — même dans la
République de
Platon cette question est à peine effleurée — et enccre
moins un parti ou un groupe d\'hommes cherchant à
apporter un changement total à ces situations. Ajoutez
à cela qu\'en Grèce le travail s\'est fait en grande partie
non pas dans des fabriques ou des ateliers, mais dans
les maisons. L\'industrie domestique («Hauswirtschaft »)

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y domine. Par là la question ouvrière n\'existe pas, d\'où
il s\'ensuit qu\'on n\'écrit pas sur les situations sociales.

D\'ailleurs, comme les conducteurs spirituels des Grecs
appartiennent généralement à la classe aristocratique
des grands propriétaires fonciers, ils
regardent avec un
certain dédain ceux qui doivent gagner leur vie en
travaillant. Aussi les rares écrits entamam les questions
en rapport avec l\'économie, parlent surtout de l\'agricul-
ture. Les plaidoyers prononcés dans les procès ne sont
pas non plus une bonne source de renseignements sur
les situations, puisque tout naturellement il s\'agissait le
plus souvent de cas extraordinaires et d\'exceptions
Pourtant, dans ces plaidoyers, de même que dans les
écrits de Platon et de Xénophon, nous pouvons puiser
beaucoup de données indirectes pour notre ouvrage
Les poètes comiques, parmi lesquels Aristophane occupe
une place dominante, nous présentent les situations
d\'une façon fort exagérée; cependant dans bien des cas
nous pouvons nous faire par leurs pièces une ideé assez
nette de la réalité.

De tout ce que nous venons de dire, il résulte que,
pour les questions économiques, nous puisons nos con-
naissances dans différentes observations détachées, dans
quelques paroles isolées et dans les données indirectes
que nous fournissent les inscriptions, d\'où il résulte que
bien des conclusions sont plus ou moins hypothétiques.

Les sources de l\'histoire économique sont donc peu
abondantes. Cela e.st surtout vrai au point de vue des
travaux de femmes, puisque l\'homme concentre sur lui
tout l\'intérêt, ce qui est l\'effet du rôle peu important
de la femme dans le travail.

Jusqu\'ici ce sujet n\'a jamais encore été traité spéciale-
ment que je sache. On trouve bien dans les différents
lexiques, encyclopédies et manuels par-ci par-là des ob-
servations sur les travaux de femmes, mais évidemment
on n\'est pas allé jusqu\'à fouiller systématiquement tout

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le terrain. Cependant une seule partie, l\'état des hétaires,
a été traitée très minutieusement. Aussi les résultats de
ces recherches exposés dans un article
{Heiairai) de
Schneider dans Pauly-Wissowa et dans un autre
[Me-
retrix)
de Navarre dans le Dictionnaire des Antiquités
grecques et romaines
me semblaient si dignes de foi que,
sur ce terrain, je n\'ai pas fait de recherches personnelles,\'
mais que je m\'en suis rapporté à ces deux articles.

On verra par la suite que j\'ai traité à part les diffé-
rents métiers et travaux et que j\'ai esquissé dans la
mesure du possible, le développement de chaque profes-
sion dans le cours des temps. Peut-être j\'aurais mieux
fait de traiter époque par époque et de crayonner la
position de la femme dans le travail pour chaque époque
à part. Seulement l\'insuffisance des sources me l\'a rendu
Impossible. Dans bien des cas j\'ai été forcé de me borner
à reproduire les rares dônnées qu\'un seul lieu nous offre.

Pour limite chronologique j\'ai pris le premier siècle
après J.C., bien qu\'une seule fois j\'aie profité des obser-
vations d\'auteurs qui ont vécu après et naturellement
dans bien des cas des sources lexicographiques. Géo-
graphiquement je me suis borné à la Grèce et à l\'Asie
mineure. J\'avais primitivement l\'intention d\'étendre
mes recherches jusqu\'à l\'Egypte des temps de l\'hellé-
nisme, mais j\'y ai renoncé pour des raisons pratiques.^
Si donc les limites chronologiques et géographiques
sont assez larges, la nature des sources nous a forcé de
nous restreindre dans bien des cas. En effet, les auteurs
qui nous sont les plus utiles, Aristophane, Xénophon,
Platon et Démosthène, ont tous vécu aux cinquième et
quatrième siècles et ne songent guère qu\'à des situations
athéniennes, tandis que le plus grand nombre des inscrip-
tions qui nous fournissent des détails pour notre sujet,
ont ét^ouvées à Athènes. L\'essai sur le travail de la

1. Voir: Reil, Beiträge zur Kenntnis des Gewerbes im helle-
nistischen Aegypten,
Leipzig 1913, p. 173.

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femme en Grèce s\'est donc en grande partie borné au
travail de la femme dans l\'Athènes du cinquième et du
quatrième siècle avant J. C.

Dans mes recherches j\'ai banni les occupations de la
femme dans les offices religieux, cette espèce de travail
sortant de la sphère de mon sujet. A part cette excep-
tion, , ai conçu l\'idée « travail dans le sens le plus large
du mot. ^

Comme en vertu du statut universitaire le latin n\'est
plus obligatoire pour les thèses, de sorte que l\'agrégé
a le droit de se servir, outre du hollandais, d\'une des
autres langues, sauf autorisation par la faculté je me
SUIS demandé scrupuleusement quelle langue je prendrais
Le latin présentait, vu le caractère du sujet, des diffi-
cultés particulières, et comme l\'emploi du hollandais
aurait fort restreint le cercle de ceux qui pourraient se
servir de cet opuscule, je n\'avais plus qu\'à choisir une
des langues modernes. Or, j\'ai fini par choisir le français
a cause des nombreux services que les livres de Glotz
de Guiraud et surtout l\'éminent Dictionnaire des Anti-
quités de Daremberg et Saglio m\'ont rendus pour l\'étude
de mon sujet.

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CHAPITRE I.

Terminologie. Importance du travail
de la femme.

I. Agriculture. Elevage. Viticulture.

Quand dans les Lois de Platon^ le ^évoç A&i}%\'aloç met
sur le tupis la position de la femme dans la vie écono-
mique, ii dit qu\'à ce point de vue Sparte tient le milieu
entre l\'Attique
{ol naQ ^ixlv rôjior) et la Thrace. Les
Thraccs et bien d\'autres peuples, dit-il, font dans
l\'agriculture et l\'élevage le même usage des femmes
que des esclaves

Notre auteur prétend que chez les Athéniens les fem-
mes veillent au ménage et confectionnent les vêtements,
tandis que la Lacédémonienne s\'occupe plutôt d\'autres
choses. Bien qu\'il énumère plusieurs occupations de la
Lacédémonienne et de l\'Athénienne, il ne fait dans tout
ce passage aucune mention de leur participation ni à
l\'agriculture, ni à l\'élevage, ni à la viticulture. De même,
dans toute la littérature et les inscriptions, il n\'y a que
fort peu de traces d\'occupations de femmes dans ces mé-
tiers. Chez Homère les hommes seuls s\'occupent du labou-
rage et même les brebis ne sont pas traites par les femmes.\'
Béloch® dit, il est vrai, que les Grecs s\'étant établis dans
des habitations fixes, ont abandonné l\'agriculture aux
femmes, de même que plus tard ce fut le cas chez les

1. VII 805 Ë. ^ ~ ~

2. VII 805 A.

3.....Gq^xeç raîç ywai$i XQwinai xal ttoWcI hcQO yévt), yewQ-

yeiv Te xal PovxoXelv xai notfialreiv xal ôiaxoveîv fi7]âèt\' ôia^eQÔntoi
rû>v (k)v?Mv ....

4. Cf. Glotz, Le travail dans la Grèce ancienne, p. 19.

5. Griechische Geschichtc IK I. p. 80.

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Athamanes dans la vallée du Pinde,i mais il ne cite
aucun passage à l\'appui de cette assertion. Pas plus que
les autres auteurs, Xénophon,^ traitant de l\'agriculture,
ne parle de la part que la femme y aurait prise

D\'ailleurs, ce qui est caractéristique, c\'est que les Grecs
nont pas de mot pour notre «paysanne».

Le mot àyQÔriç^ ne se présente que comme adjectif
Nous trouvons dyeomnç chez Sappho" dans le sens\'
de «campagnarde». Les mots d^^po.^o, et chez

Lucien^ ont la même signification. Dans le dialogue de
Lucien Aphrodite conseille à Paris de prendre une femme
non pas une
àygoïxoç ou xcoqïuç comme sont celles de
1 Ida, mais une femme originaire de l\'Hellade, d\'Argos
de Corinthe ou de Sparte. Cette opposition prouve que
Lucien veut dire: non pas une campagnarde, mais une
remme civilisée.

^^ A mon avis, ce rôle effacé que joue la femme dans
l agriculture, s\'explique par l\'organisation de ce métier
chez les Grecs. La plupart des paysans avaient leur
maison dans les villes ou les grands villages; probable-
ment Ils n\'auront pas eu de ferme à la campagne, mais
seulement un hangar ou un petit bâtiment.

Encore de nos jours nous voyons que la femme
travaille peu sur les champs, excepté au temps de la
moisson. J\'ai ici en vue l\'agriculture, et non pas l\'élevage,
qui a ete de peu d\'importance en Grèce.

1. Héraclide de Pont 23 (FHG II 219) : rfj\'Aêa^dvœv ^éoa
yewQyovai fièv ai yvvaîxeç. péfiovai 6è ol àvÔQeç.

2. Oeconomicus V et VII.

3. passim.

4. fragm.71 dans l\'édition de Hiller-Crusius:.....rkô\'àyooïMc

ro^ ènep^ér^a o^ôXav . . . QéXyu v6ov.......o,};. èmJLa rà

tSQoxe eh<nv èni raiv <j<pvQ<uv ; Athénée (121 C.) cite ces vers en
parhe quand il parie de l\'art de se draper dans ses vêtements.

u. buidas s. v. ayQoi(ùzf]ç : ô yecoQyixàç A^côç----âr]k>cûic Ôè

ayQotwuç-ôia tov T.

5. Dconim dial. XX 13.

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VEconomique de Xénophon ^ prouve que les Grecs esti-
maient, eux aussi, la femme peu propre aux travaux
des champs ; Ischomache dit que Dieu a donné à la
femme une nature qui la rend propre à travailler dans
la maison, puisqu\'elle n\'est pas assez robuste pour sup-
porter le froid, la chaleur et les expéditions fatigantes.
D\'ailleurs l\'éducation des enfants, dit-il, réclame trop sa
présence. Nous trouvons la même opinion chez Eschyle.^
Hésiode, le poète des paysans compare les femmes aux
faux-bourdons fainéants {y.rjfrjveç) qui ne bougent pas
de la ruche et dévorent ce que les diligentes abeilles ont
recueilli pour eux

01 (se, xi](pfjV£ç) S\'ënoadE jLiévovreç èm]QE(péaç y.arà

aifißXovq

CdXôxQiov Hdfxmov a(pETéQ)}v êç yuarÉQ à/j(dvTUL

Dans tous ces passages on a pensé surtout à la femme
du paysan et aux proches parentes. Ces femmes-là s\'occu-
paient donc fort peu du métier, si du moins nos sour-
ces sont dignes de foi. Quelle différence avec les temps
modernes! D\'après une statistique des travaux de femmes
en Allemagne (1895—1907) il paraît qu\'aujourd\'hui non
seulement le nombre de femmes occupées au «Landwirt-
schaft » a augmenté de beaucoup, mais encore qu\'il faut
attribuer cet accroissement principalement à la partici-
pation au travail par des parentes des maîtres.^

Or, tandis que probablement femmes et filles de paysans
ne s\'occupaient guère du métier, nous trouvons quelque-
fois des exémples d\'autres femmes qui secondaient les
paysans dans leurs travaux. On les désigne par le mot

1. vn § 22 et § 30. Cf. StoWe 85, 21.

2. Septem vs. 200. Cf. J. J. B. Mulder, Quacstiones uonmillac
ad Athenicnsium matrimonium vitamque conjuealem pertinentes.
Utrecht 1920. pp. 78 et 87.

3. Hésiode Theog. 598 sq.

4. Handwörterbuch der Staatswisscnschaftcn VIIF. p. 682 (Weib-
liche Arbeit und Frauenfrage).

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«^ii^oçi qui peut signifier aussi bien «lainière» qu\'«ouvrière
salariée».^ C\'est surtout pendant la moisson que la ëqt^oç
semble avoir secondé le paysan dans son métier. C\'est
ainsi que dans un passage connu, Hésiode« dit que comme
gardienne de la récolte il faut chercher une
èqi& qui
n\'ait pas d\'enfants:

^^Ta T àoiy.ov noieladm xal àrexvov ëqiûov
ôîCrjddai xéAofxai • yaXem) ô\'vTténoQuç êgi&oç.
Ensuite dans deux passages il est fait mention de
xa).afxr)XQÎÔeç* et Pollux® nomme parmi les mots em-
pruntés à l\'agriculture aussi le mot ûsQiaxQia qui signifie
évidemment «aide pour la moisson ».

Puis il y avait à la fin de la moisson des femmes qui
par pauvreté glanaient des épis, ce qu\'on désignait par
les verbes
àxQoloyelv^ et noioXoyelvJ Des uoâaxQiai que
nous ne connaissons que par Photius, Hésyche et
Pollux,8 nous savons seulement que c\'étaient des sar-
cleuses. Une pièce de Phryniche portait ce
titre Ttodargiat.
D\'après Hésyche le mot noâaxQia désignait aussi géné-
ralement les femmes salariées pour travailler aux champs,

1. Quelques éditeurs prennent le mot ègiêaniç chez Théocrite III
35 comme nom propre ; d\'autres reprennent une hypothèse de ia
SCOiie (èQi&axlç •■fj BQi&oç xal /.ua&la ?} 5vofm xvqiov).

2. Théocrite XV 80. Eustathe sur l\'Iliade XVIII 550 p. 1162, 20.

3. Opera et dies 602.

4. Hésyche s. v.: ai xà ÔQdy/juxa avXkéyovaai. Plutarque, Mo-
ralia
784 A.

5. VII 150.

6. Anth. Pal. IX

Aifiàv olCvQTjv ànajuvi\'ôjuEiT] JtoXvy^Qa)Ç
Nixœ avv xovQaiç lijxQof.ôyei ardxvaç,
\'ùjisTO ()\' Èx ûdXnovç.

7. Théocrite III 32 :

\'A STQÙv noioJjoyevaa jraQai^dnç, oih-ex\' êycb ^lèv
Tiv ôiloç ëyxeifxai.
Les scolies disent noio}joyevaa ; àaraxvoÀoyovaa. KvqIo»; âê
nota
6 JtVQÔç. lïaoaijîdu; ij ôvofia x^qiov »; »y naQoôïriç .

8. VII 148.

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mais cette assertion doit sans doute se rapporter à des
situations d\'une époque moins reculée.

En outre les femmes aidaient accidentellement aux
vendanges ce qu\'explique le mot xQvy^rqta^ que Pollux
donne comme ôvofxayemQyixôv, mais cela pouvait se chan-
ger en métier régulier. Démosthène du moins raconte
qu après les guerres du Péloponnèse beaucoup de femmes
se
faisaient TQvyijzQia ou choisissaient un autre métier Pro-
bablement ces quelques passages qui ne disent d\'ailleurs
rien au sujet des occupations des xQvy^xQm, ont porté
Jarde2 a prétendre que pour compléter le nombre de
vendangeurs on engageait des ouvriers et des ouvrières

Nous voyons donc que pendant les temps historiques
le role de la femme dans l\'agriculture a été très peu
important; quant à l\'élevage, nous ne trouvons nulle
trace de ce rôle. C\'est dans la viticulture que leur part
paraît avoi^r été la plus active. Aussi quand Wiskemann»
dit : «Auf die Gärtnerei war die Aufmerksamkeit der Frau
schon im Orient, in Griechenland und Rom gerichtet:.
11 ne m\'est pas bien clair sur quelles données il base
cette assertion,\' du moins pour ce qui concerne la Grèce.=

II. Industrie et Métiers.

Bucher« dit que presque nulle part dans l\'Antiquité
on n\'est arrivé qu\'à la phase économique qu\'il d Ine
par le nom «geschlossene Hauswirtschaft».Si c\'était vni
|1 n y aurait pas eu d\'industrie ni de métiers dans le sens\'

\'if*!!!!!!:!^^ pouvons

2. Daremberg et Saglio V 912 a. Article «Vinitor»

gJ ;; w,;: ifnä^irtsckan
5- Quant VvnJ: Wi kemann n\'entame pas cette question.
\'^GeJlsZct) Pauly WIssowa.

6. Die EntsteUun, äcr Volks^irisckaft. ,0.ne edition, p. 98 sqq.

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admettre comme un fait que Bücher, s\'est prononcé trop
absolument et qu\'à côté de l\'économie domestique isolée
(geschlossene Hauswirtschaft) on voyait se développer
d\'autres situations économiques, tandis qu\'il y a eu sou-
vent des transitions entre l\'économie domestique et l\'éco-
nomie urbaine (Stadtwirtschaft), aussi pour ce qui est
des travaux faits par les femmes.^

C\'est ainsi que chez Aristophane,2 dans le chant dans
lequel Eschyle imite Euripide, il est question d\'une
femme, évidemment une simple ménagère, qui se plaint
de devoir se lever de grand matin pour porter la laine
filée au marché. Sans doute il faut admettre que la
femme filait pour elle-même et toute la famille, et qu\'elle
tâchait de vendre le surplus.

Par conséquent il ne sera pas possible de tracer une
ligne de démarcation bien nette entre les vrais métiers
et le travail qui devait pourvoir aux besoins du ménage ;
de sorte que. je me vois forcé de traiter les deux genres
à la fois. Je parlerai successivement du rôle de la femme
dans la confection des vêtements,dans la préparation des
aliments et enfin de celui dans quelques autres métiers.

1°. La Confection des Vêtements.
.J\'y comprends le nettoyage de la laine, le cardage ou
peignage, la filature, le tissage, le foulage et les autres
préparations.3

En Grèce, comme dans d\'autres pays de l\'antiquité,
la préparation de la laine a été principalement faite par
la femme. Lucrèce dit,-* il est vrai, que primitivement
les hommes se sont occupés de ce genre de travail, étant
plus adroits et plus ingénieux que les femmes, mais
probablement cette assertion n\'a d\'autre source que

1. Cf. Glotz, Le travail dans la Grèce ancienne p. 455.

2. Ranae 1346.

3. Sur la partie technique voir Blümner Technologie p p, 113 sqq,

4. V 1352 et facere ante viros lanam natura coëgit

quam miiliebre genus: nam longe praestat in arte.

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l\'imagination du poète. Chez Platon nous lisons tout
juste le contraire, puisque celui-ci n\'estime que les
femmes propres à la laineriei;

i:. OUi àv odv, cl \'My.ipiâôry àvôga yvvaixi JteQÏ rcda-
otovgyi\'aç ôévaa&ai Ôjuovoeîv, tôv jut) êmard/zsvov rfj
êmorajuévfj ;
A. Ov dfjza.

Ovôé ye ôeî ovôév \' yvvaiy.EÎov yàg xovxé ys /uâ&i^/na.
et dans le Lysis 2 un homme dit qu\'il encourrait une
bonne tripotée s\'il touchait aux outils qui servent à la lai-
nerie. De même Xénophon » raconte que Socrate a dit que
les femmes seules sont compétentes en matière de lainerie.
Dans les mots xaïQcooxQiç,^ ènyaoTQfç,\' ^qi&oç,\' èQiovQyéç\'-^
et
xa?iaoiovQy6ç,\' nous trouvons une dénomination géné-
rale pour les femmes chargées de la lainerie. En outre, de
l\'étymologie du mot
xakaaiovgyàç, qui d\'après Boisacq«
signifie celle «qui se donne de la peine», il résulte que
l\'on a toujours considéré ce travail comme quelque chose
d\'essentiellement féminin. De même les lexicographes
ont mis un rapport entre les mots èQi&oç et êgiov (laine),

1. Alcibiades I 126 E.

2. Lysis 208 E.

3. Mem. 111 c. IX § n. Cf. Stobée, Flor 85, 21.

4. Etym. Magn.: ^aiQuaxQlôeç ■ ènyaarQlôeç, iq-aarnldeç.

^eyafoÏlT\' P- ^^

Théocritc XV, 80 avec scolie.

Eustathesur Vlliade XVI11550. Moeris avvÊQiûoi \'Axztxoî cvv-
v<palvovaai "ËXh^veç.

ro.« Tinioclès: owtQyoL Kock y annote:

rectlus fortassc owéqi&oi.

6- Eustathe sur Vlliade XVllI 550. Scolie sur Théocrite XV 80
passim.

;.acui ^^y\'ologiçue de la langue grecque p. 938: «ra-

de la nVinn- \' ; supposent un ,n. \'qui se donne

pour le fe \' P^^ ^-«"^nce

8^5 \' Scolie sur Platon.

1-01 s 805 E. rahiaCaç • êgyaola; ij èoiovQylaç.

-ocr page 24-

car ils l\'expliquent comme \'^{fxia&ov) sQia ègyaCo/xei^
cependant ce mot a toujours eu outre la signification
de «lainière», celle de «femme qui travaille pour un
salaire».

Tandis que nous voyons que la femme a pris une large
part à l\'industrie lainière, il faut en excepter le peignage
et le nettoyage de la laine qui semblent avoir été prin-
cipalement du domaine de l\'homme. Dans un seul passage
de l\'Odyssée le poète parle, il est vrai, de femmes esclaves
qui peignent la laine, mais il paraît que plus tard seule-
ment des femmes réduites à une grande misère se sont
chargées de ce genre de travail, ce que nous pouvons
d\'ailleurs conclure d\'une poésie de Cratès de Thèbes^
citée par Plutarque,2

xal [xrjv Mixy.vXXov elaeïôov
Tà)V sQiojv ^aîvovxa yvvaîy.d re avy^aivovoav
rov hfxdv (pevyoitag èv aivfj ôi]ioTfjTi.
Si donc nous voyons ici qu\'une femme aide son mari
qui est peigneur de laine, en général le peignage se
faisait par des hommes hors de la maison,® du moins
aux temps ultérieurs, ce que nous prouve Lucien.\'* Il
met en scène la Philosophie qui se plaint de ce que les
hommes lui consacrent si peu de temps et s\'appliquent
à toutes sortes d\'autres choses comme «sqm ^alveiv wç
evEQyà eh] raïç yvvai^l xai evfi)]Qvra » (peigner la laine
afin de faciliter le travail des femmes). Aussi «^dvxQia »
le mot pour « peigneuse de laine » ne se présente que
comme titre de pièces perdues d\'Eschyle et de Platon,
le poète comique.

Le filage a toujours été considéré comme un travail
fort propre à la femme. Ordinairement la maîtresse de
la maison s\'en chargeait, secondée par ses esclaves ou

1. Bergk, Poetac lyrici graeci II Crates frg. 6.

2. De vit. aer. al. 7 (Moralia 830 C).

3. Blumner, Leben 7ind Sitten der Griechen I 173.

4. Fugitivi § 12.

-ocr page 25-

des aides payées. On appelait ces femmes î^^tçi ou
XEQvrixiç^ D\'après Boisacq® ce dernier mot signifie « femme
filant la laine et vivant du produit de son travail». De
là les mots yEQvtjç et avaient la signification affai-

blie de « vivant du travail de ses mains ». , ,

Souvent elles ne ^\'occupaient pas que (k filage, mais \\urin
encore des autres préparations de la laine. Les fileuses,
si elles ne sont pas des esclaves, appartiennent au plus
pauvres classes de la population. Déjà du temps d\'Homère
il paraît que ces fileuses étaient des pauvresses, puisque
dans le livre de l\'Iliade il est question d\'une
femme qui en filant de la laine gagne un humble pécule
(vs. 433 sqq.):

à/A\' èyov, ware xâ)Mvra yvvi] ■)iEQ%<i)xtç àlrj&tjç,
rjxE axa&fxov ëyovoa xal
eïqiov à/LKpiç àvélxei
ta(xLova% h\'a mtiatv àetyja fii(rOôv àqijxai.
Aussi plus tard ces femmes ont dû trimer pour gagner
de quoi se nourrir, ce qui résulte d\'un passage d\'Apollo-
nios de Rhodes,« par lequel nous apprenons que la fileuse
travaillait quelquefois encore à la lampe:

Vit; àk yvv}) fiuhgo) négi ndqipea ytvaxo ôahj)
jjepiv/Ttç, xfjTZEQ x<ÛMat)m tQya fié/iiii?.EV,
(oç xev vmoQÔqpiov vvxxon nÉ?Mç èvxvvaiTO,
nâyxv fiâV èyQo/uértj \'

De même que le filage, le tissage était fait presque

exclusivement par la femme. Parmi les occupations

plus propres à la femme qu\'à l\'homme, Platon-\' nomme

aussi l\'art de tisser. Cependant à côté du mot vcpdvxQia,

on rencontre aussi le mot Outre par le mot

Vji^^on désignait la tisseuse par les mots vipaaxQiç/\'

Scolie sur Y Iliade VI 491.
passim.

3. Dictionnaire p. 1056.

4. Argonautica III 291 sqq.

5. Res publ. V 4.55 C.

6. Hésyche.

cU^

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yÉQdioç,^\'y.aiQOiaxQÎç, xaigœaxiç, xaioojxiç.- Bien que ce qu\'on
filait et tissait dût pourvoir principalement aux besoins
du ménagé et des esclaves, il y avait pourtant des femmes
qui portaient le superflu au marché et l\'y vendaient.
Dans lesGmzom\'fed\'Aristophane^une fileuse dit qu\'elle
doit se lever avant le point du jour pour porter sa laine
au marché. Nous avons ici, de même que chez Eschine*\'
où un esclave qui travaille le lin et le porte au marché,
un exemple caractéristique d\'une transition du travail
domestique à une vraie profession.^

Dans les Memorabilia de Xénophon,« Socrate exhorte
un certain Aristarque, qui à la suite des guerres se voit
chargé de nourrir un certain nombre de sœurs, de
nièces et de cousines, à donner à ces femmes du travail
productif en leur faisant filer et vendre la laine, ce qui
aurait donc été une véritable profession.

A une époque ultérieure nous trouvons encore un
exemple où des femmes exercent le tissage comme une
profession. Pausanias nous raconte qu\'à Patras, ville
du Nord du Péloponnèse,où,d\'après lui, habitaient deux
fois plus de femmes que d\'hommes, les femmes pour-
voyaient à leurs besoins en travaillant le ft^oaoç (espèce
de lin ou de coton fin dont elles faisaient des résilles et
des vêtements). D\'après une note dans l\'édition de Hitzig-
Blumner" cette industrie s\'exerçait encore au douzième
siècle, lorsque ses produits excitaient encore l\'admiration

^ Etymologicum Magnum. yéQÔio; t) vq>di\'rQia. EÏQTjrat naqà
TO ènl Ttjç yfjç êyeiv êôog, o èarir ènl Tf/ç yf\\Q êCeaôai
(il ne parle
pas d\'un y^e(5«oç-liomme).

2. Eiym. M. s. v. ttainwaém- ■ ràç êoi^ovç xaïQOixlôaq eîne
KaVJ^axoç. Cf. Eustathe sur l\'Odyssée Vil 107.

3. VS. 1349.

4. In Timarchum § 97.

5. Hermann-BIUmner, Griechische Privaialtertûmer p. 72. con-
clut de ces passages et d\'autres que l\'isolement de la femme a
été moins grand qu\'on n\'a prétendu souvent.

6. Il 7 sqq.

7. IP p. 822.

-ocr page 27-

des Byzantins. Mais, s\'il est évident qu\'il s\'agit ici d\'une
véritable industrie, nous n\'apprenons rien sur sa vraie
nature. Ces femmes travaillaient-elles isolément, chez
elles? Ou réunies dans des ateliers? Etaient-elles sociale-
ment indépendantes ou exploitées par quelque entre-
preneur? Il nous est impossible de répondre à ces ques-
tions. De même, nous sommes renseignés d\'une façon
absolument insuffisante au sujet de la forme de l\'industrie
dans d\'autres contrées et en d\'autres temps. Une des
Verrines de Cicéroni nous apprend, que la ville de Milète
tirait une partie de ses revenus de la vente de la c lana
publica». Haussoullier2 en conclut qu\'il y a eu à Milète
des fabriques municipales et diffère en ceci de Guiraud,»
qui admet l\'existence de troupeaux qui appartenaient
à la cité. 11 me semble que la conclusion de Haussoullier
est trop hardie, mais même en admettant qu\'elle est
juste, nous ne voyons toujours pas d\'indication sur le
travail de femme dans cette industrie.

Après le tissage, il fallait fouler la laine. En Grèce nous
ne trouvons nulle part d\'exemple de travail de femme
dans cette partie de l\'industrie.^

La dernière préparation de la laine, la teinture, s\'est
faite en Grèce aussi par des femmes^ : celles qui en étaient
chargées, s\'appelaient pâmQuu.^

Enfin, dans VàaéaxQia\' — ne pas confondre avec

1. Act. II Lib. le. 34 § 86.

2. Etude sur Milète p. 251. (Cliapot chez Daremberg-Saglio
V 175 renvoie par erreur à p. 151.

3. La main d\'œuvre industrielle dans l\'ancienne Grèce p. 69.

4. Le mot yva<plaaa ne se trouve que dans un papyrus (Gree/^
Papyri from the Caïro Museum
30 column 29, lines 2, 24).

5. Aristophane, Eccl. 215 sqq.: nQ&xa nèv j-dg xaqia pdmovai
^£Qfiii> xaxà xàv àgxaîov và/wv (maidnaaai.

6. Ce mot se rencontre seulement Pollux VII 169: /iatprj . ..

^vjtoA ôè xal (idjtXQiav ----Uyexai ôè xai (paoudxxstv xà

^Qia xai fit^Xovv.

vtvoQ^\'r?\' Praeceptor{U)2A. Eustathe sur

XIV 385. Etym. magnum p. 46, 34. Plutarque AcmiUus Paulus 8.

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VàxsazQi\'ç (la sage-femme) qui s\'appelait aussi àxéaxQia.
— nous rencontrons probablement le prototype de notre
«couturière». Les rares données que nous offre la littéra-
ture ne nous apprennent cependant rien sur la façon de
travailler de ces femmes. La signification du mot
àneîadai
nous permet seulement d\'admettre que Vàxéargia faisait
des raccommodages.!

Dans une lettre d\'Alciphron^ il s\'agit d\'une couturière
qui était assise dans un atelier à côté d\'un
ày.Eonjg: elç
(— èv) rovQyaaz7\']Qiov Jiagà rov àHeaxrjv,^
et dans

un fragment àts\'AxéoxQim d\'Aristophane que nous a con-
servé Pollux* il est question d\'une dépendance
{xUaiov),
qui avait été d\'abord étable, puis atelier. Mais d\'après
ce fragment nous ne pouvons pas conclure avec certi-
tude, si c\'était un atelier pour les
àxéoxgiai qui for-
ment évidemment le sujet de la pièce, ou pour quel-
qu\'autre métier. C\'est donc un fait qu\'il y a eu une coutu-
rière travaillant dans un atelier, mais nous ignorons,s\'il y
avait des couturières qui, comme aujourd\'hui,allaient en
journée,une sorte de travail que Bücher appelle «Stör».

Outre àxéaxQia on nomme ces femmes aussi gdnxgia;\'

àw(pdvxQia^ et rjTiijxQia.^

»

2". La Préparation des Aliments.

Comme nous l\'avons vu, la maîtresse de la maison
prenait une part active au lainage. Elle abandonnait la
préparation des mets à des femmes esclaves tout en les

1. Voyez Lucien, Fugitivi\'Si àxeîa&at rwv i/xaitow rà âteQocoyÔTa.

2. II 24.

3. Cf. Hésyche: ùftear^giov • i\'itiijt^qiov (atelier de yà^em/jç ou
de
\\\'(biéaTQia).

4. IV 125.

5. Eustathe sur l\'Odyssée XIV 385 : àxéaxQiai ■ al QÔJirQiai
àvvq>dvxQiai.

6. Efyjn^. Magn. 46, 34. finijzQia xai ^^irjTijç, mi àxéaxQia xai
àxeaz^ç, ovç vvv ôamàç xaJjovaiv. XQV \'\'è elôévai üg ol TtaXaioi
ywal^iv èxQtùvxo elç Tavruç ràç ÈQyaaiaç, xaddntQ xai vvv :£xvdai.

-ocr page 29-

surveillant. Seulement dans les pauvres ménages la
femme y prenait part elle-même. Chez Plutarque^ nous
lisons qu\'un homme trouve qu\'il règne dans une maison
une grande simplicité
(evreMa) puisque la femme pétrit
elle-même le pain.

Si la version des manuscrits est juste, Nicostrate chez
Stobée^ met une
àgronoiàç au même rang qu\'une àvehv-
ûegoç : ovx
àvE?.ev&eQov ôé, ovze agronotov. Nicostrate
donne ici des indications sur le choix d\'une épouse. Le
mieux est,dit-il, de prendre une femme élevée à la cam-
pagne, car elle pourra puiser de l\'eau et faire du feu,
s\'il le faut; en outre elle pourra de temps en temps
moudre le blé, mais il ne faut pas prendre une
àvshv&eQoç
ni une àQxojioiéç. 11 ne nous est pas bien clair pourquoi
il fait cette exception, car n\'est-il pas drôle qu\'il soit
permis à une femme de puiser de l\'eau et de moudre le
blé, et non pas de cuire le pain ? Aussi j\'admets volontiers
la conjecture de Nauck qui au lieu de dgTOTrowV voudrait
lire àQQï]xo7ioi6v; cette conjecture a été acceptée également
par Meineke et Hense.

Cependant, en général, nous pouvons dire que la
préparation du pain n\'était pas la tâche de la maîtresse
de la maison, si du moins son mari était assez riche pour
avoir un certain nombre d\'esclaves.

Dans la préparation du blé pour en faire du pain ou
de la bouillie, il faut distinguer deux ou trois phases:

a) Le grillage.

Avant que le blé fût pilé ou moulu, plusieurs espèces
subissaient une autre préparation, le grillage. Cela se
faisait surtout pour l\'orge, particulièrement quand on
préparait la « polenta

Les maîtresses assistaient à ce travail bien plus qu\'à
la mouture et à la cuisson.

1. Phocion, 18.

2. Florilegùnn LXX 12.

3. BlUmner, Technologie nnd Terminologie Pp. 10.

-ocr page 30-

Hérodotei raconte qu\'après le combat de Salamis un
vieil oracle que l\'Athénien Lysistrate avait donné, s\'est
accompli par le fait qu\'une grande quantité d\'épaves
avait été jetées sur la côte. Il avait prédit que les femmes
- deColias
{KcoXlaèeç yvvaîxEç) gv\'û\\Qva\\Qnt avec des rames.
La désignationA\'coAtaôeç^ymî^ieçprouvequec\'était surtout
la tâche des femmes et en outre, à mon avis, qu\'on a ici
en vue des femmes libres, non des esclaves. Puis un pas-
sage chez Pollux2 où il dit qu\'en vertu d\'une loi de Solon et
comme un symbole de Và).(paovQyla, les femmes devaient
apporter à la noce une poêle à griller, nous montre que
les femmes se sont occupées de ce genre de travail.^

Praxagora, dans VAssemblée des femmes, d\'Aristo-
phane,^ parlant comme si elle était un homme, cite, en
énumérant les occupations de femmes, le grillage de
l\'orge comme le travail ordinaire de la maîtresse de la
maison:
xadrjfiévai (pQvyovai wottcq y.al tiqo xov.

On comprend pourtant bien que ce travail a été fait
également par des domestiques, ce que nous prouve
clairement Alciphron II 24 où un certain refxéXloç
menace une femme qu\'il a débauchée de chez un tailleur,
de l\'envoyer à la campagne griller de l\'orge. Les femmes
qu\'on chargeait du grillage s\'appelaient xoôojueérQia,\'
xodo^ri," (pQvyîa,\' fpQvyaviazQia.^

1. VIII 96. \' "

2. I 246.

3. Pernice dans Gercke und Norden, Einleitung in die Alter-
tiimswissenschaft
II 54, qui dans ce passage, conformément aux
manuscrits F(a!coburgianus) et S(chottiaiius) veut lire
avrovQyCa.
voit dans cette action d\'apporter une poêle à griller un sens sym-
bolique plus profond. (Dans les premières éditions de Pollux nous
Usons
arjfiEîov tout court.)

4. vs. 221.

5. Photius p. 176, 2. Pollux I 246.

6. Hésyche : xoôofii] • ovofia êeQonalvTjç.

7. Hésyche: (pQvyla ■ fj tpQvyovaa.

8. Pollux VII 150. Parmi les mots qui se rapportent à la mois-
son il nomme la
ywij ÛEQiatQia xai (pQvyavtaxQia.

-ocr page 31-

b) Lepilage dans le mortier et la mouture.

Dans les temps historiques on n\'entendait pas encore
l\'art de moudre le blé au moyen de deux meules; on se
contentait de le broyer dans un mortier. Bien qu\'aux
cinquième et quatrième siècles la mouture ait été sans
doute d\'un usage plus fréquent, on se servait encore
quelquefois de la méthode primitive, ce que nous appre-
nons par le mortier
{ôkfxoç) qui dans les Guêpes d\'Aristo-
phane est volée chez une marchande de pain.^

Tant hommes que femmes étaient chargés de la
mouture. A côté du mot àhxQiç^ se présente, bien que
peu souvent, le mot
à?JT7]ç, et à côté de (xvmoùqôç, tj
fxvloy&qiç^ et rj fxvxaxqlç ^ nous trouvons o /uvXco&qôç, bien
que le plus souvent au sens de «propriétaire d\'un moulin
Les mots àhzQiç et ixv
Xmûqôç s\'emploient sans aucune
différence de signification, ce que nous ag£r^nent 1
Hésyche et Eustathe® qui traitent ces mots comme des
équivalents. Seulement le mot àlEXQÎç peut aussi être
le nom des jeunes filles qui préparent la farine pour les
pains d\'oblation.

Nous savons qu \'en guise de punition on faisait travailler
les esclaves dans les moulins" ce qui prouve que l\'on
considérait la mouture comme un travail bien dur. Aussi
ces femmes passaient pour les plus misérables. Callimaque
p. e., dans son
Hymne sur Délos,^ fait dire à Héra que
Latone a mis au monde Apollon et Artémis en un «endroit
ou même les malheureuses» «àXetQlôeç » ne venaient pas
accoucher, mais où seulement les phoques faisaient des

1. Aristophane, Vespae 238.

2. passim. Cf. BiUmner, \'l\'cdmologic I ^ p. 38.

3. Athénée XI 494 E.

4. Pollux VII 180.

5. Suidas : 6 [iv^.wva xexTtj/iévoç xal ègyaCà/ievog.

6. Sur rOf/.vssA\'\'VII 104.

7. Lysias I 18.

8. vs. 242.

-ocr page 32-

petits. Dans une épigramme chez Plutarque^ il s\'agit d\'une
procession où on voyait dans les rues non seulament des
pauvres et des vieux, mais même une «jtaxvay.e^çàUzQÎç ».

Y a-t-il eu des femmes qui, engagées par des entre-
preneurs, moulaient le blé pour le public et non
pas pour
Voly.oç? C\'est ce que nous ignorons. En des
temps ultérieurs il semble que l\'invention du moulin
à eau ait facilité leur tâche. Dans une épigramme de
l\'Anthologie palatine mise au nom d\'Antipater,^ on con-
seille aux mouleuses de faire la grasse matinée puisqu\'on
a inventé le moulin à eau qui pourra alléger leur travail
De cette épigramme, évidemment écrite au premier siècle
après J. C., Baudrillart^ conclut que l\'emploi du moulin
à eau qui, vu Strabon,^ existait déjà du temps de Mithri-
date (donc environ 100 av. J. C.) ne s\'est étendu que
peu à peu, du moins dans l\'Asie Mineure,
c)
La cuisson.

Cette dernière préparation de la farine revenait souvent
aux femmes.® Celles qui. étaient spécialement chargée?
de ce travail s\'appelaient
aixonoioi, àqxonoioi ou àqxo-
y.ônoi.
En quelques endroits Hérodote" parle de aixonoioi
féminines dans les villes et les armées des Perses et des
peuples de l\'Asie Mineure. De même en Platées" il res-
tait au siège des
ywaïxeç oixonoioi au nombre de 110.
Mais ces femmes ne devaient pas seulement veiller à la
cuisson du pain; elles devaient aussi moudre le blé. C\'est
ce que nous apprend Théophraste.» Il cite comme un
signe ô\'àyQoixia quand un homme s\'amuse d\'abord avec

1. Moralia llOl F.

2. IX 418.

3. Cf. Quack, De Socialisten I 20. Marx, Das Kapital XIII 3, b.

4. Daremberg et Saglio, Dictionnaire 111 ^ 1961. \' \'

5. XII—3—30.

6. Guiraud, Main d\'œiivre p. 122.

7. m 150. VII 187.

8. Thucydide II 78.

9. Charactères IV jieoî àyQoiy.laç.

-ocr page 33-

sa Gixonoiôç ce qui lui vaut une raclée soignée, tan-
dis qu\'ensuite il l\'aide à moudre le blé pour lui et sa
famille.1

Toutes ces airoTioiol ou àQxonoioi servent donc dans
une armée ou font le pain qu\'il faut au ménage. Parfois
cependant les femmes pratiquent la cuisson du pain
comme un métier. Ménard, dans son livre «
la Vie privée
des anciens ^véttnd
qu\'avant la période macédonienne
la cuisson ne formait pas une industrie spéciale. Par
contre Mau dans Pauly-Wissowa® prétend qu\'au cin-
quième siècle le métier de cuire le pain était déjà très
répandu. Mau base son opinion surtout sur la mention
fréquente &àQxo7iû)Xai et ù\'àQxonéXiàEç. Nous connaissons
d\'ailleurs le boulanger Théarion\'* qui chez Platon est
plaisamment rangé parmi les
êavfidaioi ocofxdxœv üega-
mvxai
de même qu\'un auteur sur l\'art culinaire et un
cabaretier. Le fait qu\'on moulait ordinairement le pain
à la maison nous permet de conclure que la cuisson
s\'y faisait aussi et que seulement les moins riches, ceux
qui devaient se refuser des esclaves, achetaient leur pain
au boulanger. Kumanudis, traitant de quelques terres
cuites dans un article de r\'jE\'çjî/^e^tçàgpfatoAoyo^jy,® admet
l\'existence de boulangeries déjà au septième siècle. Il y
compare deux terres cuites dont l\'une" représente des
femmes, l\'autre" probablement des hommes occupés à
cuire et à pétrir du pain. 11 soupçonne que la première
donne le tableaii du travail domestique, la seconde celiii

1. Ceci d\'après une note dc Fraenkei et Grocnebooni dans leur
édition de Théophraste. Dans les «codices antiquissinii » nous lisons
aitonotôv netQm> f-aOelr, et dans les «recentiores» aironoiàv jivqûv
Xaßelv, versions inexplicables.

2. p. 90.

3. 11 2754 s. v. « Bäckerei ».

4. Platon, Gorgias 518 B. Athénée IV 12.

5. 1896 p. 201.

6. nlvai 11, 2. BItimner, Technologie I- fig. 24.

7. Ttlva^ II, 1 Blüniner, Technologie fig. 29.

-ocr page 34-

du métier, puisqu\'on y voit un plus grand nombre
d\'ustensiles et de meilleurs fours. (Le sujet d\'une terre
cuite de Thèbes du même siècle^ représentant quatre
femmes pétrissant du pain,tandis qu\'une cinquième joue
de la flûte, semble d\'après Glotz^ être emprunté au
travail domestique. Ce nombre relativement grand ne
s\'oppose pas à sette supposition. Rappelons à ce sujet
que dans la maison d\'Ulixe^ douze femmes sont chargées
de faire du pain.) Par conséquent Ménard a tort en préten-
dant qu\'avant la période macédonienne la boulangerie ne
constituait pas une industrie spéciale.^ Cependant tout
porte à croire que la femme n\'y a été guère employée.
Toujours est-il qu\'il y a eu quelques femmes qui faisaient
des pains pour les vendre. C\'est ce que nous apprend
Aristophane,
Vespae 238, où quelqu\'un vole le mortier
d\'une marchande de pain. Cette vendeuse pilait donc le
grain tout en se chargeant probablement de la cuisson.^
Bien curieux est sous ce rapport un passage chez
Athénée" où il cite Phérécratès. Celui-ci dit que jamais
personne n\'a vu de
fiaysiquiva ni de poissonnière; la
profession devant être aussi en rapport avec le sexe.
Par le mot fiayeÎQmva il désigne évidemment une cuisi-
nière. Cette remarque a de quoi nous surprendre davan-
tage, si nous admettons un rapport entre le mot ^aj^e/-
Qaiva et le verbe fxaaaeiv,\' pétrir, puisque cette dernière

1. BlUmner P fjg. 25. Bull, de corr. hell. 1900 pl. IX. Perrot
et Chipiez VIII 138 fl. I,

2. Le travail p. 78.

3. Odyss. XX 107.

4. La préparation de pain à domicile n\'a jamais complètement
disparu. Cf. Besnier dans l\'article
pisior, pisirina chez Daremberg-
Saglio,
Dictionnaire IV 494.

5. Dans une boulangerie à Pompée on a trouvé aussi des mou-
lins ce qui porte à croire que les deux métiers étaient réunis

C. XIJI 612 B.

7. Comme le font Pollux, Hésyche et Muller, Grieksch Woorden-
boeh
s. V. iLiàyeiQoç.

-ocr page 35-

action revenait particulièrement à la femme ce que nous
avons vu en parlant de quelques terres cuites. De même
Platon en parlant des occupations qui conviennent mieux
aux femmes qu\'aux hommes, cite aussi l\'action de faire
cuire et bouillir.^

Dans un autre lieu, il me semble qu \'Athénée se contredit,
puisqu\'il y dit^
ôè xà né^i.iaxa uQoaéxi re xovç jioiovv-
xaç rovç jrlaxovvraç oi
tiqôxeqov ôt]/j.iovQyovç êxdXovv.
Ici Athénée parle donc de ôij/uiovQyoî mâles,» mais la
citation qu\'il fait ensuite du
« P senderaclès d de Mé-
nandre, nous prouve qu\'il a voulu parler de femmes.
D\'ailleurs Casaubone a déjà proposé de corriger le texte
dans ce sens-là. Pollux^ dit que la ôijjuiovQyàç est celle
qui pendant les noces, pétrit la pâte pour les pâtisseries
et qui prépare les sacrifices. Hésyche^ dit aussi qu\'elle
fait des pâtisseries pendant les noces,
{èv roïç yd/bioiç
7xé[xixara néaoei).
Si les explications de Pollux sont justes,
la ôtifiLovQyôç n\'a pas été une cuisinière par profession »,
mais nulle part dans tout le passage où Athénée parle
de la ô)]fxiovQy6ç on ne voit qu\'il soit question d\'un repas
de noces.» Comment faut-il expliquer les mots de Phéré-
cratès? Probablement il a regardé la question seulement
du côté lexicologique; il aura voulu dire que le mot équi-
valent féminin de
fidyeigog manquait. Cependant ce qui
est remarquable, c\'est que nous ne voyons nulle part le
mot
ôyjonoiéç désignant une femme.

Le nombre de femmes qui ont fait un métier de ce genre
de travail n\'aura donc pas été très grand. En général les

1 • Platon licspublica V 455 c. : tj)v xwv mndvcov ze xal êtprj-
fiÛTMv ^eQOJidav.

2. IV 172.

3- Cf. Eustathe sur VOdysséc XIX 135.

4. III 41.

5. sub voce ÔrjfxiovQyôç.

G- La scoiie sur Arist. Eq. 650 parie de ôrjfxiovQyol comme de

femmes qu\'on appelait au temps du scholiaste inmvuœlôtç (filles
d\'honneur).

-ocr page 36-

occupations de la femme en préparant des aliments se
bornaient à
l\'olxog.

Pour faciliter la comparaison je donne ici une liste
de mots désignant les hommes et les femmes qui s\'occu-
paient de ces métiers :

Hommes

Traduction du
masculin

Femmes

àleoxTjç

meunier

à?.érrjç

à?.exQlç

aQXoy.oTcoç

boulanger

àQXOXOJXOÇ

aQXOJtoioç

))

ÙQXOTIOIOÇ

àQXonoTZOÇ

>)

àQx67ixr]ç

))

(cuisinière)

ôrifxiovQyôç

xoôofievç

celui qui grille

yoôo/j£VXQia

y.oôo/bit]

fjaCoTtÉTarjç ]

1 boulanger de

fiaCoJioioç j

1 pain d\'orge

/xv?.o)&q6ç

meunier

/blV?MyQÎÇ

fxvlv)&Qiç

ènxavEvç

rôtisseur

otpaQxvxrjç

cuisinier

0y)07Z0iàç

))

Tzs/UfiaxovQyôç

pâtisseur

nXanovvxoTcoiôç

aixoTxoioç

boulanger

aixonoiÔQ

3 La Cordonnerie.

Il n\'y a que deux exemples oii il est question de fem-
mes employées dans cette industrie et encore les trouve-
t-on dans des passages qui ne nous avancent guère. Dans
une inscription votive d\'une affranchie^ nous trouvons,
si les mots comblant la lacune sont justes, qu\'il s\'agit

1. I. G. n 776 col. I. Guiraud, La main-d\'œuvre p. 149. Voir
Chap. II.

-ocr page 37-

d\'une axvrorô/uioç (cordonnière) qui habitait dans le Pirée:
e/j, JIeiQ]ai£l oîy.ovaa oxvT[or6juoç.

Une autre inscription ^ du même groupe parle d\'une
vEv[Q\\oQd(poç, « cordonnière ».

4". La Peinture de Vases.

Sur un vase, reproduit e.a. chez Daremberg et Saglio,2
nous voyons un atelier de potiers où une femme est
occupée à décorer des vases. Le fait qu\'elle est assise sur
une espèce d\'estrade porte à croire qu\'elle se trouvait
à la tête de l\'atelier. Wilamowitz disant» que «obwohl
wir eine Frau als Leiterin einer Töpferei kennen » fait
sans doute allusion à cette représentation.

5". L\'Ivoirerie.

Dans un passage d\'Homère il s\'agit de femmes qui
peignaient sur ivoire^:

ô\'oVf TÎç TèUcpavra yvn) tpoiny.i fxu\'jvti
Mlpvk KâtiQU, 7xuQi]ïov f/i/iemi F
.T.-Tfor.

6». La Métallurgie et l\'Exploitation minière.

Dans le Bullet, de corresp. hell. XIII 1889 p. 77 on a
reproduit une inscription où il est question d\'une femme
qui dore les casques faits par son mari
{xQvadiXQia).
Quant à la date de cette inscription, on ne saurait la
fixer. Le mot xQvawzgia (doreuse) ne se présente que
dans ce passage, tandis qu\'au sujet des xQvaonal (doreurs)
on trouve fort peu de chose qui puisse nous renseigner,
le métier de doreur étant naturellement peu répandu.

Du reste, quant à la Grèce, c\'est l\'unique exemple de
travail féminin dans cette branche de l\'industrie.

Diodore de Sicile, dans une description du travail dans
lesjTTines
j^\'or sur les frontières de l\'Egypte, de l\'Arabie

\'-G. Il" 772 b. A. col. I 24. Voir Cbap.lL

2. Dtct. IP p. 1,27 fig. 304.

3. Staat ttvd Gesellschaft p. 120.

4. Ylliadc IV 141 sq.

-ocr page 38-

et de l\'Ethiopie raconte que les femmes et les hommes
étaient chargés de moudre les pierres aurifères. Cepen-
dant dans les mines du sol hellénique il n\'y a pas eu
de travail féminin.^

Si nous embrassons maintenant d\'un coup d\'œil gé-
néral tout l\'ensemble, nous voyons que dans diffé-
rentes industries il n\'y a pas trace de travail de femme.
Cependant l\'insuffisance de nos sources ne nous permet
pas de conclure à l\'absence absolue de travail féminin
dans ces métiers. Nous ne saurions que constater pour
quelles industries il n\'y a rien dans nos sources qui puisse
révéler l\'activité de la femme.

Ces industries sont (je prends ici le classement de
Bliimner^: fabrication de papier et d\'autres articles pour
écrire, d\'huiles et d\'onguents et l\'ouvraison de la pierre
et des « matières dures» (bois, ivoire, corne, os, métaux,
verre etc.). Dans tous les métiers que j\'ai traités dans
cette partie, nous trouvons pourtant bien des exemples de
travail d\'homme, bien que dans la confection de vête-
ments la part que l\'homme a eue, ait été peu importante,
.exception faite pour le filage,puisque nulle part je n\'ai
trouvé d\'exemple d\'un homme occupé à filer.^» Tandis
que de nos jours les femmes n\'exercent pas la cordonnerie
ni la corroierie, si ce n\'est dans les grands ateliers, il
est bien curieux que nous ayons trouvé deux exemples
de cordonnières.

III. Le commerce.

Le commerce chez les peuples primitifs se fit dans sa
plus ancienne forme d\'une ville à l\'autre et entre pays.
Ce n\'est que plus tard que le commerce se développe à

1., Ardaillon, Les mines du Laurion. Chap. V. Organisation
du travail etc.

2. Technologie und Terminologie.

3. Cf. Bliimner, Technologie.

-ocr page 39-

l\'intérieur de la ville.^ Or ce genre de commerce, soit
terrestre, soit maritime, n\'a jamais été exercé par la
femme grecque.2 Celles-ci ne se sont appliquées qu\'au
commerce local, qui ne s\'est établi qu\'à une époque
ultérieure. Aussi il faut aller jusqu\'aux auteurs et aux
inscriptions du cinquième siècle pour rencontrer des
marchandes. Sans doute ce fait ne prouve pas qu\'avant
ce siècle il n\'y ait pas eu de femme faisant le commerce.

Cependant pour le temps antérieur au septième siècle,
il nous est permis de constater qu\'il n\'y a pas eu de
marchandes. Le commerce s\'était encore peu développé
et dans les poèmes homériques il n\'y a aucune trace de
commerce fait par des femmes.

Si l\'on considère la matière qu\'ont traitée les auteurs
qui se placent entre Homère et le cinquième siècle, tels
qu\'Hésiode et les premiers lyriques, nous sentons qu\'il est
peu probable d\'y rencontrer des marchandes. Hésiode
habite la campagne; il ne parle que de la vie dans les
villages où le développement économique est peu avancé.
Les poètes lyriques ne s\'approchent du train ordinaire
de la vie que dans les chansons à boire et les chansons
d\'amour. Aristophane nous met le premier en rapport
avec les «dames de la halle ». Mais elles jouent si fré-
quemment un rôle dans les œuvres de cet auteur qu\'il
faut en conclure que bien avant lui elles ont fait leur
entrée à Athènes. Généralement Aristophane et Démo-
sthène sont en cette matière nos seules sources, de sorte
que ce qu\'on peut dire au sujet de ces marchandes se
rapporte surtout aux situations athéniennes. Toutefois il
est probable qu\'à Athènes, plus qu\'ailleurs, sauf à
Corinthe peut-être, les femmes se sont occupées du
commerce en détail. Ménandre, rhéteur du deuxième

1. Handwôricrbuch dcr Stoatswissenschajtcn V n. 244. s. v.
Handcl.

2. Dans une inscription (I. G. VIII 2(X)0) se présente le mot
[éJfinoQiç, qui est probablement un nom propre.

-ocr page 40-

siècle après J. C. raconte que dans quelques cités les
convenances ne permettaient pas aux femmes de faire
le commerce au marché.^

Il dit littéralement:

Kai yàq yvvaixovo/jiovç no\'ûai zœv Jiôhcôv eloiv ai yeiQO-
rovovGai. \'Ev àV.aïç àè rœv nôÂeoDV ovxe ngo n?.r}&ovm]ç
àyogâç véov (paiveadai ovze fxezà ôeih]v orpiav nalov, ovds
yvvaîxa y.anrjleveiv
rj à?16 ri ttgisïv zcôv y.axà zr]v ayogdv.

(Note de Walz sur (maîç:

Aid. codd. avxaîç. Heer èviaiç, Melius Jacobs àUaiÇy
quod cum
avxoç saepe commutatur.) Hermann-Blumner-
cite lui aussi ce passage à commencer par
ovôé et en
conclut à tort qu\'il y avait dans quelques villes un décret
qui interdisait aux femmes de faire le commerce sur
l\'agora.^

Bien qu\'il ne faille pas donner trop de valeur historique
à ce passage, nous pouvons admettre que les femmes
ont eu à Athènes, bien plus que dans les autres villes,
une large part au commerce, du moins pour ce qui
regarde la vente en détail.

Des différents passages où nous avons recueilli les
données sur ces métiers il résulte que généralement le
commerce exercé par des femmes s\'est fait au marché.
En plusieurs lieux il s\'agit d\'une
àyoQÙ ywaixeîa, mais
les commentateurs ne sont pas d\'accord sur la signifi-
cation de ces mots.

Examinons ces passages d\'un peu plus près. Théo-
phraste parlant dans ses Caractères\' des qualités du
flatteur, dit qu\'il est
à/uéhi èè yal zàx zijç yvvaiyMnç
àyogâç àiuxovfjoai ôvraxôç dnvevoxi
« naturellement aussi
capable de faire, sans souffler, des commissions sur le
marché aux femmes ».

1. Rhetores graeci Walz IX 608 p. 205.

2. Griechische Privataltcrtiimcr 421. Anm. 2.

3. Cagnat dans son article nmercatort) renvoie à Bllitnner.

4. II. Kolaxeia-.

-ocr page 41-

Cet auteur dit dans un autre de ses caractères^: xai
Tf) yvvaixl ôè rfj éavrov Tigolxa eiaeveyxa^évi] /u^ TZQiaadai
ÛEQânaivav,^ àVÂ fxiadovadai elç
tÙç èiàôovç êx xfjç yvvai-
xEiaç naidîov
to avvaxo/.ov&^oov « ne pas acheter une
esclave pour sa femme qui lui a pourtant apporté une
dot, mais louer au marché aux femmes un(e) petit(e)
esclave qui l\'accompagnera dans ses sorties », ce qu\'il
regarde comme un signe
d\'àvehv&eqia.

Le troisième et dernier lieu où il est question de VàyoQÙ
yvvapceîa
c\'est Pollux X 18. Nous y lisons: el yvvaixelav
àyoQÙv TOV TÔnov ov rà axevi] rà xoiavra mjigdaxovai mioiç
xoXeIv, evqoiç àv Èv raîç ZvvuQiaTÔiaaiç MevâvÔQov rô ovofja.

« Si l\'on veut nommer, \'marché aux femmes\' un endroit
où se vendent de pareils articles (c.à.d.des articles pour
femmes) on pourra trouver ce nom dans les
«Iwagia-
rcdaai»
de Ménandre.» Les passages que nous connaissons,
nous apprennent donc seulement qu\'on vendait des es-
claves, du moins si l\'addition du mot àyoQâç au mot
}\'wat«etaç chez Théophraste XXII est juste, et que Pollux
croit qu\'on pouvait y acheter des articles pour femmes
(yvvaiXEïa oxemj).

Voyons maintenant comment les commentateurs expli-
quent ces lieux.

Quelques-uns2 croient que le marché aux femmes était
la partie de l\'agora où se trouvaient les marchandes.
Mais nul passage ne nous prouve qu\'on ait assigné aux
marchandes une partie spéciale du marché. De plus,
chez Aristophane, dans ses scènes sur l\'agora si connues^
nous voyons en effet les hommes à côté des femmes!
Dans les Vespae^ p. e. une marchande des quatre saisons
a sa place à côté d\'un marchand de poissons,
Contrairement à l\'opinion de ces savants on en trouve

1. XXn \'AveievûcQlaç. ~

2. Schocmann-Lipsiiis,G>/cc/usc/;c/J//er/H;Hfr p. 57G K F Her-

mann sur Charikles II 152, " "

3. vs. 494,

-ocr page 42-

d\'autres qui croient que Vàyogà yvvaiy.sia était le lieu
où se vendaient particulièrement des objets faits par
des femmes ou pour des femmes. Wachsmuth^ dit qu\'on
y vendait des produits de travail manuel féminin comme
des étoffes de toile et de laine. Wiskemann^ dit d\'une
façon autoritaire : « Auf dem sogenannten Frauenmarkte
wurden nur Einkäufe für die Küche gemacht und es
besuchten ihn nur Sklavinnen und die niedrigsten Klassen
von Weibern.» Probablement il se base ici sur Becker»
qui prétend que les femmes n\'avaient pas l\'habitude de
faire des achats, et que
Vàyogà yvvaiy.eîa est l\'endroit
où elles font le commerce, ou celui où l\'on vend des
objets dont elles seules ont besoin. C\'est de la même
façon hésitante que s\'exprime Guillaume, l\'auteur de
l\'article
àyogà ywaixeîa dans Daremberg et Saglio, de
même que le commentateur de l\'édition de Théophraste
que nous devons à la «Philologengesellschaft ».

Nous ne saurions accepter la version de Szanto^ qui
croit pouvoir expliquer
àyogà ywaLxeia par «lieu où
est établi le marché » contrairement à
Vàyogà àvôgeia^
ou Vàyogà ihrMga." Cette explication devrait partir de
ce point de vue que le commerce en détail a été quelque
chose de spécialement féminin, ce qui est difficile à
admettre, vu le grand nombre d\'hommes occupés à ce
métier. D\'aill
eurs seulement quant aux mots àyogà

1. Die Siadt Athen II p. 489.

2. Der Einfhtss des Christentums auf den Zustand und das
Schicksal der Frauen,
Zeitschrift für die gesamte Staatswissen-
schaft 1877 (33) p. 246.

3. Charikles II 202.

4. Pauly-Wissowa I p. 879 s. v. àyoQd.

5. Boeckh C. I. 0. 3657.

6. Xénophon Cyropédie m 3 : èmiv airoîç (sc. roiç néqaatç)
èhvùéQa àyoQà xaXovfiévr], ëvda rd re ßaaOsia xal rdUa ÙQxeîa
jienolrftat
èvxtvÛEV xà fièv œvta xai oî àyoQaloi xal al xomcav
ç>covài xal àneiQOxaXCai ÖJukrßavTui el; ä^r rônov.

Arist. Polit, p. 1331 a 32----»> èhv^éQav xalovaiv, (se.

oi ema)jol) avrri ô\'êailv tjv ôei xaÔanàv eivai zmv (bvlœv mviœv.

-ocr page 43-

èXevdéqa, il est sûr qu\'ils signifiaient «lieu d\'assemblée »
tandis que pour ce qui est des mots
àyoqà àvÔQeia cette
version ne repose que sur une supposition. Si un jour
celle-ci se trouvait être fausse, toute l\'hypothèse de
Szanto serait réduite à néant.

A mon avis, ce qu\'il y a de plus vraisemblable, c\'est
que
Vàyoqà yvvaixeia a été la partie du marché où se
vendaient des articles dont les femmes avaient besoin
pour leur ménage et où donc tout naturellement ne
venaient que des femmes. Par conséquent on y trouvait
probablement surtout des vendeuses. Aussi il me semble
que Théophraste a voulu dire que le besoin de flatter
pouvait même pousser un homme à se montrer dans
cette partie de l\'agora, ce dont d\'autres hommes rougi-
raient, comme de nos jours un homme n\'entre pas sans
une certaine timidité dans un magasin de modes pour
dames. Sur l\'agora d\'Athènes il y avait un espace où
se vendaient exclusivement des couronnes,^ ce qui
prouve que le marché était en effet divisé en différents
rayons, où se vendaient certaines marchandises, et
^qui s\'appelaient Le philosophe Démonax était

diaprés Lucien® si populaire qu\'à son passage devant les
marchandes de pain, c\'était à qui l\'attirerait pour le
supplier d\'accepter un pain, croyant que cela porterait
bonheur à la préférée. Ceci prouve que les
marchandes
de pam occupaient ensemble une partie spéciale du
marché.

De tous ces exemples il résulte qu\'il est bien possible
qu il y ait eu une section où l\'on vendait ou louait ex-
clusivement des objets de ménage. Il faudrait y com-
prendre des esclaves.* Munsterberg= prétend qu\'on y

1. Arist. The$m. 446. Diogène LaCrce V (>6.

2. Beclter, CharUdcs II p. 146.

3. Dcmonactis vita (XXXVII) § 63.

4. Théophraste XXII.

5. Wiener Studien XVII p. 217.

-ocr page 44-

pouvait louer aussi des joueuses de flûte et des danseuses.
Il renvoie à Plutarque,
Moralia 753 D; àg ovv xgdriarov

àyoQâç ya/lietv \'APqôxovôv rtva x. t. /. mais rien ne prouve
que le mot
àyoqà signifie ici àyogà yvimxeîa.

Si donc il faut se figurer la plupart de. ces femmes
gagnant leur vie par le commerce en détail sur le marché,
il y en avait quelques-unes comme p. e. la
jzavôoxevrgia
qui, vu le caractère de leur métier, l\'exerçaient en
dehors du marché. Dans les pages suivantes je trai-
terai au fur et à mesure les différents genres de
marchandes. Disons une fois pour toutes que partout
où il s\'agit de ces femmes, il n\'est question que de la
vente en détail.

1°.Marchandes de comestibles et de boissons.

xanrjUç — Marchande.

Ordinairement la xanrjXiç n\'était qu\'une marchande
de vin. Rarement nous lisons qu\'elle vendait aussi autre
chose comme dans le
Plutus d\'Aristophane^ où Hermes
dit qu\'il avait autrefois l\'habitude d\'acheter à la xam]U<;
de la crème
{oîvovxta), du miel et des figues sèches. Le
datif de ce passage
{eîyov nagà raïg xamiXioiv) et
• Athénée XI11 566 F, qui dit que les juges de l\'Aréopage
n\'étaient pas admis s\'ils avaient déjeuné
èv xam^Xelcp
nous prouvent qu\'il y avait chez la xam^Uç un local où
on pouvait manger les choses achetées. L\'étymologie
qu\'Hésyche donne du mot
xdnrj?.oç nous apprend qu\'elles
ne vendaient pas que du vin, puisqu\'il met un rapport
entre ce mot et le mot
xdm] qu\'il explique par «rgo<pij »,2
Boisacq\'» dit que l\'étymologie du mot n\'est pas établie,
mais Muller-* est d\'accord avec Hésyche. Seulement la

1. vs. 1120.

2. Kânrj ôè ^ XQOtf i).

3. s. v. xdjitjioç,

4. Grieksch woordenboek. Hdjir))joq .... oorspronkeiijk dus han-
delaar in levensmiddelen, « worsti<oopman ».

-ocr page 45-

vente de vin était la spécialité de ces vendeuses. La

scolie sur Aristophane, Pliitiis 1120, dit ceci : xdnrihç.....

èaxiv rj rov oîvov 7ico?.ovaa et Pollux ^ interprète le mot
xdjirjloç ainsi: y.dnriloi ôè ov /iwvov oi /xexa^ohîç àUà
xai ot rov olvov xegavvvvreç :
« non seulement les mar-
chands mais aussi les mélangeurs de vin t>. L\'étymologie
donnée par la scolie sur Aristophane,
Plutiis 426, est
également curieuse:
eigrjiai xdni^hç, nagd to xaxvveiv
rov nrjXôv \' nrjUi; ôè ô oîvoç \' ô&ev xai à>7reAoç oiovei
ë/xn7]loç ovaa, ^ èv avrf] ëxovaa rov nt]}.6v :
« La xanrjUç
est ainsi nommée d\'après le frelatage du vin: Or 7i7]?.6ç
signifie vin, d\'où est dérivé le mot à/meXog qui veut
dire en quelque sorte ëfxm^Xoç, c. à. d. la plante qui
renferme le vin.

navôoxevTQia — Aubergiste.

Il y a peu de différence entre une xamjXlç et une
navàoxevxQia. Aussi la scolie sur Aristophane, 426,
dit «
navôoxEVTQiav \' \'Avri rov xdm^Xiv, nagà rô ôéxea&ai
Trdvraç». Danssa boutique ou sa salle à elle on pouvait de
même que chez la xam^Xiç prendre des repas. Chez Aristo-
phane^ une
jiavôoxevrgia met une autre Tiavôoxe-ôrgta en
garde contre Dionysos qui lui a mangé toute sa provision
de pain, de viande, d\'ail, de poisson salé et de fromage.
Dans une épitaphe trouvée à Syracuse, il s\'agit d\'une
7rar(5(;«ta.Dittenbergerya fait cette annotation
«Tiavôéxia
i.e.Tiavôoxeia, cf. Herodianus I p.248 qui hoc vocabulum
a TiavôoxEvç eadem ratione derivatum sensit ac ^aalXeia
a
ftaadevç. Multo frequentior sane Trardoxevrpta dicitur».®

dUjTojhç — Marchande de sel.
Quant à ce genre de marchandes nous savons seule-
l^^e
^u\'on a trouvé deux épitaphes d\'â?.onu)ÂiÔEç.^

1. VII 193.

2. lianac 580.

3. Dittenberger Syllogc^ 901.

4. I.G. 1!=» 3932. IIF 1456.

-ocr page 46-

àl(piT6no)Xiç. Vendeuse de farine.

Diogène Laerce^ raconte que Cléanthe faisait cuire
du pain ou qu\'il préparait en général des farineux (rà
a}.(pna EJterrev) chez une àX<pix67tcoliç. Outre de la farine
elle vendait donc probablement aussi du pain ou quelque
chose de semblable .2 Pollux® nomme une
ywij àX<piro-
Tiœl-^XQia.

àgxoTicoXc^ — Vendeuse de pain.

En parlant de l\'âyogà yvvaixeia nous avons vu que les
àgxojrcoXiôeç pouvaient avoir leur place au marché.
Mais sans doüte elles auront exercé leur métier aussi
autre part, vu le genre de ce métier. Ci-dessus nous avons
vu qu\'une
àgxôncoXiç cuisait le pain, elle aussi. 11 lui
aurait été difficile de le faire sur l\'agora.

A Corinthe on pouvait selon Alciphron\' trouver les
àgxojiwXiôeç dans le Kqaveîov, le faubourg où habitait
l\'aristocratie et où se trouvait aussi le
yvfxvdoiov du
même nom.\'^ La supposition de Becker® qu\'elles portaient
les pains aussi aux maisons des clients, ne se trouve pas
• confirmée.

Il semble que les femmes, bien plus que les hommes,
se soient occupées à vendre du pain et la rencontre
fréquente de vendeuses de pain est pour Büchsenschütz\'
une preuve que la boulangerie s\'était déjà fortement
développée. D\'ailleurs j\'ai déjà plus amplement parlé
de cette question dans la partie précédente de ce cha-
pitre.

1. V—2-168.

2. Suidas ne donne que la périphrase >} rà âXrpira ncohdaa.

3. VI 37.

4. EpisL m—60—1.

5. Curtius, Peloponnesos II 529, 592 A 80. Hltzig-Blümner sur
Pausanias II n 4.

6. Charikles li p. 206.

7. Hauptstädte des Gewerbefleißes p. 101.

-ocr page 47-

loxaôômoliç — Vendeuse de figues.

Nous les rencontrons dans la Lysistrata d\'Aristophane.^
Les marchandes se plaignent de ce que les hommes se
montrent armés sur l\'agora. Nous pouvons donc en con-
clure qu\'on voyait aussi cette espèce de femmes sur le
marché.

\'kaxavôJtœXiç.^/.axavoTzœliÎTQia^ — Vendeuse de légumes.

On sait qu\'Aristophane disait d\'Euripide qu\'il était
le fils d\'une vendeuse de légumes,^ ce que conteste Philo-
choros.^

Xext&ÔTcœhç S\'

Quant à ce que ces femmes vendaient, on ne saurait le
dire au juste.

Dans la scolie sur Aristophane Pluius 427 on explique Iç
mot par «vendeuse d\'œufs ou de purée de légumes». Le
passage chez Lucien ne saurait non plus expliquer la chose.

Aristophane,\'parlant d\'un homme qui, au marché, se
fait mettre par une vieille femme du
Uxd}oç dans son
casque, nous rend la seconde version plus plausible. C\'est
d\'ailleurs celle qu\'en donne Fournier.®

fiEhxômoXiç — Vendeuse de miel.

Seulement chez Pollux."

ÔTiMQÔTcoûii; — Fruitière.

Seulement chez un auteur religieux du douzième
siècle.

1. VS. 564.

2. Aristophane Vcspac 497. "

3. Aristophane Thesm. 387.

4. Aristophane Acharii. 478. lùj. 19. Thesw. 387,456. R<ntae840.

5. Suidas s. v. EvQinlÔTjç.

6. Arist. Plutiis 427. Lys. /562. Lucien Lcxiphanes 34. •

7. Lysistrata /b62.

8. Daremberg et Saglio, Dictionnaire I 1144a s. v. cibus.

9. VII 198.

10. Théodore Prodr., Ep. p. 93.

-ocr page 48-

oajiQEoTtcohç — Vendeuse de légumineuses.

Seulement dans la scolie sur Aristophane, Plutus 427:

hxtâôticohç----âno /xsqovç o^v rrjv ôgtiqeôtkdXlv àrjloï.

orjaafxÔTitohç — Vendeuse de sésame.^

Quant aux mots ojieQfxayoQmohxi&oXaxavonéXiôeç et
oy.oQoôonavôoxEvxQiaQTOTidihàeç, Aristophane les a forgés
lui-même. Lysistrate^ convoque par ces mots toutes les
marchandes.

Nulle part il n\'est question de poissonnière,ce qui est
fort curieux. Phérécratès^ dit que personne n\'a encore
vu de poissonnière. Je n\'ai pas réussi à trouver une
explication de ce fait.

2«. Marchandes de vêtements etc.

Tandis qu\'un nombre de femmes relativement grand
gagnaient leur vie à vendre des denrées et des boissons,
nous trouvons qu\'il est rarement fait mention de femmes
qui vendaient des vêtements. Probablement ceci doit
être en rapport avec le fait qu\'à cet égard les Grecs
avaient peu de besoins. Une seule épitaphe pour
Vinaxiô-
no)hç \'EXecpavxiç
dont la date n\'est pas donnée\' et un
titre d\'une comédie® nous prouvent qu\'il y a eu sans
doute des femmes qui vendaient des vêtements.

Pour ce qui est de la femme qui dit chez Aristophane«
qu\'elle doit aller de grand matin au marché vendre sa
laine, nous ne saurions conclure si c\'est une marchande
ou non. Elle peut avoir été tout aussi bien une simple
fournisseuse de marchands, ce qui est d\'autant plus
vraisemblable qu\'elle se met en route déjà avant l\'aube.

Cette même supposition peut être faite et avec plus

1. I. G. H® 768c. col. Il vs. 15, 769 coi. II vs. 12. \'

2. Arist. Lys. 457 sqq.

3. Athénée XIII p. 612 B.

4. I. G. 113 3650 Dittenberger, Sylloge \'^ 900.

5. D\'Apollodore de Caryste : nnoiyilioiiiévij t) iixaxionûikc C A
F. III p. 287. ^ ■

6. Ranae 1350.

-ocr page 49-

de vraisemblance au sujet de l\'esclave chez Eschinei
qui porte sa filasse de lin au marché.

De plus nous savons qu\'une femme vendait des nîXoi
destinés aux esclaves d\'un temple d\'Eleusis en 329/328.2

3«. Vendeuses d\'articles de luxe et de sacrifice.
Xi^avcoTomohç — Vendeuse d\'encens.
Ce métier nous est connu seulement par une in-
scription.^

fivQoncoXiç^ — Vendeuse de parfums.
Pas plus que pour le nvQonéXrjç^ il n\'est sûr que la
fxvQÔnwhç n\'ait été, outre la vendeuse de parfums celle
qui les fabriquait.

Une épigramme dans [\'Anthologie palatine prouve
que la nvQÔTuohq pouvait jouer un rôle dans l\'érotique.
Dans les
Ecclesiaznsae d\'Aristophane" nous rencontrons
des femmes qui, rangées en file, assistent à un dîner.
Le rapport de ce passage avec le reste est si peu clair
que nous ne savons pas dans quel but elles se trouvent là.
noQcpvQÔTuohç — Vendeuse de pourpre.
Il en est question dans le Nouveau Testament," dans
la lexique de Suidas« et dans une épitaphe des temps
romains dans Cos":

1. In Timarch. § 97.

2. I.G. IP 834 b. col. I V. 71. Cf. Helen Mc.Ciees, /I study
0/ women in Attic inscriptions
p. 32.

3. I. G. II» 776 B 4.

4 Arist. Eccl. 841. Atith. Pal. V 180.
5. Chapot dans l\'article
«.ungucvtum » chez Daremberg et Saglio,
Dictionnaire V596. Quant aux hommes qui vendaient des par-
fums, Chapot, basant son opinion sur les sujets de deux fresques,
admet qu\'ils exerçaient du moins à Pompée la double fonction de
fabricant et de vendeur.
6- vs. 841,

7. Actes des Apôtres XVI 14.

8. mQtpvQàncohç • »5 rà m)Q(pvQâ nœXovaa.

9. Paton-Hicks, The inscriptions of Cos No. 309 (Boeckh
C./.c;. 2519).

-ocr page 50-

MdQ[K\\ov Zneôiov Ndowvoç 7i0Q(pvQ07iœX0v
"EXmôoç Zneôiai n00q)VQ07iw[hÔ0Ç?].

La femme du vendeur de pourpre aidait sans doute
son mari dans l\'exercice de son métier.

de conronnes. GXErpavoncùhç, ax£(pavo7i(o?.ijxQui^ — vendeuse
de couronnes.

De plus d\'un passage nous pouvons conclure qu\'il n\'y
avait pas de différence entre la tresseuse et la vendeuse
de couronnes. En effet chez Plutarque^ quelqu\'un donne
à des vendeuses de couronnes des conseils sur le tressage
et chez Aristophane ^ une oxE(pavo7iX6xoi se plaint parce
que, Euripide ayant démontré que les dieux n\'existent
pas, elle ne vend plus que la moitié de ses couronnes.

Elles tressaient leurs couronnes dans leurs boutiques
sur l\'agora, puisqu\'un peu plus bas la même tresseuse dit,
qu\'il lui faut aller à l\'agora pour tresser une vingtaine
de couronnes qu\'on lui a commandées. La vente s\'est
faite à Athènes sur le marché aux couronnes
{al

lÀVQQÎvai).

xamÔTKoXiç — Vendeuse de rubans.

Démosthène dans son plaidoyer contre Eubulidès\'
parle longuement d\'une
xamànoyhç. Dans les chapitres
suivants nous reviendrons sur ces passages. Athénée"
donne une citation d\'Eupolis oCi il s\'agit de quelqu\'un
dont la mère est une Thrace, vendeuse de rubans.
Athénée y observe qu\'ici le mot ramatveut dire rubans
pour attacher à des tissus ou des ceintures.

Tandis que dans toutes les autres branches du com-

1. Aristophane Thesm. 448. Théophraste Hist. plant. VI 81.\'
Plutarque
Moralia 646 B et 41 F. Athénée XIII608 A. Pollux VII199.

2. Plutarque Moralia 646 B. Pollux VIII 199.

3. Moralia 646 B.

4. Thesm. 446 sqq.

5. LVII.

6. VII 326 A. C.A.T. \\ 323.

-ocr page 51-

merce en détail on rencontre aussi des hommes, nous
n\'en trouvons point dans le commerce de rubans. Assuré-
ment ceci ne prouve pas qu\'il n\'y en ait pas eu.

4». Vendeuses de toutes sortes d\'articles.
Quelquefois on ne se bornait pas à la vente d\'un seul
article ou d\'une seule espèce d\'articles, mais on vendait des
objets de genres différents. D\'ailleurs il est possible qu\'une
femme qu\'on nomme ioxaôôntohç, parce qu\'on lui achetait
des figues, ait vendu tout aussi bien d\'autres articles.

Le nom de la marchande aurait donc varié selon la
marchandise qu\'elle vendait à un certain moment. Pour-
tant il ne m\'a pas été possible de trouver des preuves à
l\'appui de cette hypothèse. Si au contraire nous voyons
dans une épitaphe le mot
âXénwhç ajouté au nom d\'une
femme, nous sommes presque forcés d\'admettre qu\'elle
a fait son métier de la vente de sel, bien que ce soit très
curieux, la désinence TiœXiç désignant partout une mar-
chande en détail. ,

Les mots yeXyonioh^ et navxénœXiç affermissent quel-
que peu la supposition qu\'il y a eu en effet des femmes qui
vendaient toutes sortes d\'objets. Pollux^ dit que dans
une pièce de Cratinos on rencontre une yeXyômoXiç^ Ce
mot est identique au mot TtavrÔTKohç.^ Jean Chrysos-
tome parle d\'une haleine d\'une navzônoiXi^ et d\'une
laxavônoiXii sans nous donner d\'autres renseignements
sur la nature de son commerce. Nous savons donc fort
peu de chose au sujet de cette espèce de marchandes.

5®. Nous ne saurions ranger sous aucune de ces rubriques
la ffruTrTretrfTrcoAff,vendeuse d\'étoupe.
Dans une des nombreuses inscriptions concernant des
(piôJMÎ* il est aussi fait mention d\'une (pià).i] consacrée

1. VII \\ 98eîorjTai yÙQ ^ yeAyônœ^uç èv JioPvaa?.eSdvÔQ(pKQarlvov.

2. Cf. Wachsmiith, Die Stadt A then II 488.

3. Hésyche : yeXyoncoieiv • gumoTicoXelv. Travronojkîv

4. Voir Chap. II.

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par un {axvnn]sio7télr}ç\'^ et plus loin d\'une (piâlri con-
sacrée par une [(nv7CJc]£i6[7z(oXi^].^ Mais comme il ne
reste que les lettres eto, l\'addition qui en a fait
axvnneiô-
jicoXi^
n\'est pas tout à fait digne de foi, d\'autant moins
que le mot orvnjieiojiœXrj^ qui sert de base à cette
addition, a été construit lui-même sur les lettres
sionœXrj^.
Pourtant l\'addition me paraît assez plausible, puisque
le mot orvTinEioTtœXr]^, qu\'on trouve aussi chez Aristo-
phane, est le seul qui se termine par
eionœXrjç.

Pas plus que la vendeuse d\'étoupe on ne saurait ranger
sous une des rubriques traitées le métier de la femme
nommée
"Agre/ui^ qui fournissait du roseau {xaXaf^lde^)
au temple de deux déesses à Eleusis.^ Ce roseau devait
peut-être servir à consolider le toit.®

Ci-dessous je donne une liste de marchands classés
sous les mêmes rubriques que les marchandes. En outre
j\'ai ajouté à la fin quelques rubriques où l\'on ne rencontre
que des hommes. A droite sont imprimés les métiers de
femme équivalents en tant qu\'ils se présentent.

1». Comestibles et boissons,
m. nom dc l\'article f.

(t/2avro7iœb]ç: saucisses
cû.ojublrjc; sel oAoTrwAtc

àXrpiroTTœlrjC farine àXfpixémohç

àQxonojhiç pain
ylvxeQOJiQâxij!; sucreries
èyxQiôoTTcohjc: gâteaux
ê?.aio7i(ôh]ç; huile
laixiond)?.r)Ç hachis
laxaôoTTœh]:; figues ioyaônmnXiç

l^vojiœXrji; poissons
*xd7Z7]?.oc (détaillant)

1. 1. G. IP 775 b. col. I 24.

2. I.G. Il» 775 d. 8.

3. Eq. 129.

4. I.G. IP 834 b. col. 1 v. 64.

5. Me. Clees, A study etc. p. 32.

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- 49 -

m.

nom de l\'article

f.

xavXo7icbXï]Ç

choux

xeyxQivoTcwXrj^

orge

Hodionmlt}!^

tripes

XQeonœXr}Ç

viande

y.QidoTKÔXrjç:

orge

son

laxdvoTtôiXriç

légumes

lext&onéh^ç

purée de légumes

/iE?uro7i(t)h]g

miel

{XEXIXOTKÛXI^

jUEfif^QaôonœXi]^

sardines

olvoTzœÂi]:;

vin

Ô7lOiQ07t(oh]Ç:

fruits

ÔTKuQÔnœXK^

007lQl07T(blr](;

légumineuses

oOTZQionœXiç

ôrpaQion(x)Xi]C

poissons etc.

ôxpon(x>Xt]Ç

M

navèoxEvç

(aubergiste)

narôoxEvxQia

nvQ07i(bXi]C

froment

QiCoJKoXrjÇ.

carottes

atjaafioTtcôXijÇ

sésame

atjoa/noTKoXiç

ad(fiio7io)Xi]ç:

silphium

aironéh)Ç

blé

oxavôixoTTcôXrjç

cerfeuil

axoQoôo7id)Xi]Ç

ail

raQixo7id)Xi]Ç

poisson salé

XE/jaxonchXrjÇ

tranches de pois-

son salé

TVQ07l(bXï}(^

fromage

<pavi}ion(x)Xi}C

lentilles

XlàQ07l(Ji)Xt)Ç

purée d\'orge

(ho7l(t)XljÇ

œufs

(hQaio7i(!)?.rjÇ

fruits

2».

Vêtements etc.

yQv/LiEojid)X7]ç;

friperie

èQioji(oXi]i;

laine

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IfMaxioyAnrjloc

oûovtonœXrjÇ
oivôovonôilri^

aneiQOJtœXrjç,

XixcovojiéX.rjc,

3". Articles

édovQyojiœXrjç

àQ(o^axo7i(ôXr]ç

^oionóiXrjg^

Xi^avoDXOTiœXrj^

/xvQOTicóXr]^

n0Q(pvQ07iœXYjÇ

GXEcpavonôiXr}^

4". Toutes sortes d\'art
yeXyojiwXrjÇ bibelots
navxonéXrig divers
QœnondiXriç bibelots

5°. Métaux etc.

àQyvQOTiQdxrji argent

^eXovoTKÔXrjg aiguilles

fitaxQiond)Xr]ç cuillères

vofj,iafiaxo7i(bXriç monnaies

oiôr}QonœXi]Ç fer

XoXxotccôXj]^ bronze

nom de l\'article
vêtements
linge
linge
linge
friperie
chitons

de luxe et de
pourpre
parfums
victimes
encens
parfums
pourpre
couronnes
rubans

IfxaxiômoXiç

sacrifice.

Xi^avcoxoTtcoXig

fivQÔnoiXiç

7toQ<pvQÔnœXiç

oxe(pav07i(ûXiç

xamónoiXig

ides.
yeXyômoXiç
navxÔTtoiXiç

ûcûQaxonoiXrjÇ
Xo(po7iô}Xr]Ç
* naxaLQOTKhXjjÇ

1. Hésyche : • 6 xà ieqù ^^a ninQÛaxvyv xai ô xonoç

^(ûénoihg. Stephanus (Thesaurus linguae graecae) dit ^toônco/Uç
« non locum sed venditricem indicat », mais je ne sais pas sur
quelles données cette assertion se fonde.

6". Armes,
cuirasses
panaches
gif ivcs

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— 61 —
7". Livres. Papier.

livres
papier

8®. Animaux.

chevaux

mulets

oiseaux

grives

brebis

fii^XionwXrig
XaQTOTiœXtjÇ

innmvtjç
oQeconéXrjç

ôqvt&otiœxtjç

oQxvyonwXrjç
TiQo^aTonôilrjç

10». Marchands d\'articles difficiles à classer sous
des rubriques.

àyxiarQon(bXr]Ç

hameçons

àvÔQajioàoxâ-

nriXoç

esclaves

dLcpÛEQOTubXrjC

cuir

èvracpioTiœXr)^

articles pour des

pompes funèbres

xrjQoncjXrj^

cire

xoXXoTTœXî]^

colle

xoaxivo7i(x)Xi]ç

passoires

XQr]môo7id)Xr]Ç

souliers

Xaq)VQ07icoXi]Ç

butin

XrjXVÙOTKhXtjÇ

lécythes

^vXoTiœXijç

bois

mvaxo7TU)Xi](;

planches (oiseaux

montés sur des

planches)

axevojKÔXrji;

outils

anaQxomhXi^c

tressages

<nv7inF.io7noXt]Ç

étoupe 0

(JVQ/tiaioTTcôXjji;

vomitifs

<paQ/Ltuxo7iu)Xr]ç

médicaments

oxvnnetÔTtwXn;

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m. nom de l\'article f.

XOQÔoTtœXrjç foin
XOQTonwXrj^ cordes pour des
instruments de
musique.

IV. Sages-femmes et femmes médecins.

Le récit d\'Hygin^ qui raconte la façon dont les femmes
en Grèce se seraient insinuées dans ces professions, est
assez connu. Dans les temps anciens les Athéniens au-
raient empêché les femmes et les esclaves d\'apprendre
la médecine. Or, une jeune fille, nommée Agnodice,
désireuse d\'apprendre la médecine, se déguisa en homme
et entra en apprentissage chez Hiérophile, Apprenant
qu\'une femme allait accoucher, elle se présenta chez
elle et offrit de l\'assister. Seulement la femme ne se
confia à ses soins qu\'après avoir appris que ce médecin
appartenait à son sexe. Lorsque Agnodice commença
à se faire un nom et que par là les femmes n\'admirent
plus les médecins auprès de leur lit, ceuxci traînèrent
Agnodice devant les tribunaux. Ce ne fut qu\'après le
secours des Athéniennes aristocratiques que l\'on chan-
gea la loi en sorte que les femmes pussent apprendre
la médecine.

Tout ce récit d\'Hygine nous semble assez invraisem-
blable. Aussi il a trouvé peu de foi auprès des historiens
modernes de la médecine et des autres savants qui s\'en
sont occupés. La
plupart^ le regardent comme un conte.
Welcker» essaye d\'en expliquer la naissance d\'une façon
rationnelle: « Der Jungfrau Rechtssache war rein,\'daher
sie Hagnodike genannt ist, und der Arzt bei dem sie
lernte war kein Leichtfertiger, sondern ein Hierophilos,

1. Fabiilae 254.

2. E. a. Siebold, Versuch einer Geschichte der Geburlshülfe p. 64.
Haeser.
Lehrbuch der Geschichte der Medizin I p. 97.

3. Kleine Schriften III «DjV Entbindung y>.

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nicht der bekannte Arzt Herophilos welchen Sprengel^
an die Stelle setzt». Ce qui rend le récit encore plus
invraisemblable, c\'est que dans toute l\'antiquité il n\'y
a aucun exemple d\'un accoucheur.

A Sparte on a trouvé une pierre sur laquelle sont
représentés deux démons (les Dioscures) qui assistent
une Lacedémonienne en couches.2 Mais il nous serait
difficile d\'en tirer des conclusions au sujet du vrai état
de cette matière à Sparte.

Chez Nonnos nous trouvons, il est vrai, un exemple
d\'un accoucheur c. à. d. Hermès, mais ce n\'est que dans
une allégorie.

Comme chez d\'autres peuples primitifs il n\'y a que
de rares exemples d\'hommes exerçant cette fonction,^
on peut admettre comme contraire à la réalité ce qui
fait le fond du récit c. à. d.: des hommes en Grèce
assistant aux couches.

En général nous avons donc le droit de dire qu\'en
Grèce pour les accouchements on réclamait l\'assistance
de sages-femmes,\'\' et qu\'on ne recourait aux médecins
qu\'en des cas très compliqués.Aussi dans les écrits
hippocratiques on se plaint de ce que les médecins sont
si peu au fait de maladies de femmes."

1. (îcschiclitc (U\'r Medizin im Altertum, p. .508.

2. Marx, Athen Mitt. X p. 177. Tafel VI. L\'explication donnée
ci-dessus et de la main de Marx est de nature hypothétique.

3. Ce n\'est qu\'il Hawaï que des vieillards remplacent les sages-
femmes. (J. H. Baas,
Geschichtliche Entwicklung des ürztlichcn
Standes
p. 4. Ploss-Bartels, Das Weib in der Natur- und Völker-
kunde\'\'
II p. 83. 42: Die Helfer bei der Geburtsarbeit.)

4. Cf. Neuburger und Pagel, Handbuch der Geschichte der Me-
dizin
p, 190: «Aber auch da wo die Knidier im Corpus Hippo-
craticorum das Maskulinum setzen ist es nur als allgemeiner Aus-
druck für « man ^ gebraucht. »

5. Cf. Salomon Reinach dans le Dictionnaire de Daremberg et
Saglio m 1682 (s. v. niedica). Baas,
Grundriß der Geschichte der
Medizin und des heilenden Standes
p. 79.

6. Heqî yvvaixeüov :id&<ov 62.

-ocr page 58-

Ce qui est curieux, c\'est qu\'Homère ne parie nulle
part de sage-femme.\' Probablement c\'est au hasard qu\'il
faut attribuer ce fait.

Qu\'est-ce qu\'on sait au sujet de ce métier de sage-
femme? On les faisait venir à domicile et à mon avis
c\'est avec raison que Neuburger-Pagels combat la sup-
position de Haeser® que les sages-femmes prenaient des
pensionnaires. Haeser fonde cette hypothèse sur Aristo-
phane
Lysistrata 746 et 747, où une femme dit:
âW oixaôé /v\' wg rip\' /iiaîar o) ÂvoiozQdrr]
ÙTiÔTiEfi\'ipov (bg rdxioza.

mais probablement la femme veut retourner à sa propre
maison où est la Sage-femme.

Les femmes qui se destinaient au métier d\'accoucheuse
recevaient leur instruction chez des
sages-femmes qui
pratiquaient déjà depuis un certain temps.\' Platon^ est
peu exigeante pour celles qui aspirent au métier: il faut
qu\'elles aient enfanté, mais il leur est interdit d\'être de
nouveau enceinte. Par contre le médecin Soranos, qui a
vécu dans la première moitié du deuxième siècle après
J. C., et qui a écrit sur les maladies de femmes est autre-
ment difficile.« Il faut qu\'elles sachent lire et écrire, qu\'el-
les soient intelligentes, qu\'elles aient la mémoire tenace,
qu\'elles jouissent d\'une bonne santé, qu\'elles soient ac-
tives et modestes. Leurs doigts doivent êtres longs et
effilés et il leur faut renoncer au filage pour ne pas nuire
à la délicatesse de la peau. Enfin pour ne pas succomber
à la tentation de provoquer l\'avortement, elles ne con
voiteront pas l\'argent. En considérant cette différence
d\'ex
igences il ne faut pas perdre de vue que l\'ouvrage

1. Maîa chez Homère est un nom câlin pour « petite mère ».

2. Handbuch der Geschichtc der Medizin p. 191.

3. Lehrbuch der Geschichte der Medizin itnd der epidemischen
Krankheiten
p. 97.

4. Neuburger-Pagel, Handbuch p. 190.

5. Theaeietus 149.

6. TieQÏ ywaiy.el(uv nddiov.

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où Platon les a énumérées est d\'une tout autre nature que
l\'écrit scientifique où Soranos a formulé les siennes. Il y
a eu aussi des femmes qui voulaient passer pour sages-
femmes sans en avoir les connaissances nécessaires ce que
nous prouvent les mots rat?
ye ôvxoiç fidai^ chez Platon.i

Mala était le mot ordinaire pour sage-femme. A côté
de ce mot il y avait encore beaucoup d\'autres dénomi-
nations que l\'on trouve en grande partie dans les écrits
hippocratiques. Les voici par ordre alphabétique:

àvayézQia, àvayexQÎ^, àxéoTQia, axeaxQii:;, Idxgaira,
IdxQia, laxQmj, largo/naia, laxQoç., /naiEVXgia,
et
èxoatpdaaovaa, nagacpdaaovaa (sc. yvvij).

Quand des complications réclamaient une opération
chirurgicale on appelait les sages-femmes aussi ôfKfaXij-
xà/uoi, ôfA.<paXox6[xoi ou tJ m/xovoa (se. yvv))).

Sauf les trois derniers mots, on se servait de tous ces
mots sans différence de signification, mais sans aucun
doute quelques-uns en auront été des termes plutôt
employés dans les écrits scientifiques.
Mala était le mot
dont se servait le commun, tandis que le mot laxQÔç
était aussi assez généralement employé. D\'ailleurs une
glosse citée par Welcker 2 ^atat
ai laxgimi, ai fio^ooaai
xalç yvvaifiv èv xm xixxeiv
nous prouve bien que les
mots ont eu presque la même signification.

Cependant la juxtaposition des deux mots dans une
inscription de la fin du quatrième siècle avant J. C.:=\'
(I)avoa[xQdxij\\ Me[)dTé(oç yvvi)\\.
Mala xai taxQoç OavoaxQdx)] èvOdàe xeîxai
\\ov\\ùévi Xvnr}[Q\\d, nâaiv ôè êavovoa
tioûeiv)]
nous fait supposer que les mots f^ala et iaxQÔç ne sont
pas tout à fait identiques et que
Vlaxgôç (?/) s\'est occupée
aussi de la guérison de maladies, particulièrement de ma-
ladies de femmes. Cette supposition acquiert une plus

1. Theactelus 150 A. Cf. Sieboid, Versitch etc. p. 100.

2. Klehic Schrijten III p. 194.

3. /. G. Il» 2343.

-ocr page 60-

grande certitude par quelques passages dans les textes.
Dans l\'Iliadei nous lisons qu\'Agamède et dans l\'Odysseé^
qu\'Hélène connaissent beaucoup de cpdQfxaxa (remèdes et
sortilèges). Dans l\'Hippolyte d\'Euripide« la nourrice de-
mande à Phèdre, si elle souffre d\'une maladie qu\'elle doit
cacher; en ce cas les femmes pourront l\'assister. Proba-
blement dans des cas peu graves les femmes se sont
ordinairement adressées à une autre femme ayant quelque
expérience médicale, mais qui n\'exerçait pas la médecine
comme un métier, tandis que pour les maladies plus gra-
ves on appelait la ^laïa, appelée à cette occasion laxQÔç.
Il faut aller jusqu\'à Pline" pour lire d\'une vraie femme-
médecin grecque. Elle s\'appelait Salpè et donnait des
remèdes pour soigner les maladies des yeux, les morsures
de chiens enragés, les fièvres etc., et elle a écrit aussi sur la
médecine.

Platon« dit que les sages-femmes seraient aussi de
bonnes TiQOfxvijoxQiai, entremetteuses pour les mariages,
mais qu\'étant des femmes honnêtes, elles refusent de s\'y
prêter pour éviter d\'être regardées comme des racoleuses.«

Chez les Grecs aussi c\'était la femme qui soignait les
malades. C\'est ainsi que dans les instructions à son
épouse, Ischomaque dit que cette tâche ne lui paraîtra
pas très agréable." Sa femme lui répond qu\'au contraire
ce travail lui plaira, pourvu que les malades soient re-
connaissants. Démosthène reconnaît lui aussi la valeur de

1. XI 740.

2. IV 226.

3. VS. 293 sq Cf. Salomon Reinach, dans le Dictiounâirc de
Daremberg-Saglio III 1682 (s. v. medica).

4. l^at. hist. XXVIIl c. 19. Cf. SIeboid, p. 407.

5. Theaetetus 149 D. Mp\' ow m xai rôSe amœv tiaOtjaai Szi xal
JiQOfivrjarQiai eîai ôeivozcnai, u>ç nâaaotpoi ovaai .-rcpi tov yvmmi
Tioiav XQV ^olœ àvôoi avvovaav œç àQÙaiovç Tiaîôaç zlxreiv.

6. 150 p : ôià zfjv ààixôv ze xai ûzexvov ^vvayojyijv àvÔQÔç xai
ywaiHÔç, ôf) :zQoay(uy£lai ovofAU fpevyovai xal zip jTQojuvrjaziXT^v.

7. Xénophon, Oeconoiuictis Vil 37.

-ocr page 61-

la femme pour soigner les malades.^ Mais il n\'y a aucune
trace de femmes portant des soins aux malades en vertu
d\'un métier.

V. Nourrices proprement dites et nourrices sèches (gardes).

Les fonctions de ces deux sortes de femmes n\'étaient
pas toujours séparées. Thomas Magister2 les distingue
nettement en disant
xlnhi àè Xéyexai t) fiaoxôv jiaQéxovaa
.... XQ0(p0Ç ôè xal xét^voç t) xip< àXh}v èni^éXeiav noiov-
/iévi] xov jiaiôo^ fisxà xov (moyakaxxiojnov,
mais dans les
familles où les moyens manquaient pour avoir des ser-
vantes différentes pour ces deux fonctions, la nourrice
proprement dite se chargeait plus tard de la tâche de
la xQ0(p6ç, ce qu\'on peut conclure aussi des commen-
taires d\'Eustathe.» C\'est ce que dit Aristophane de By-
zance^ d\'une façon plus claire, quand il prétend que
dans les ménages des pauvres les fonctions de la
xîxê)],
de la xQ0(p6ç: et de la étaient les mêmes: tj/t^?;

(1. xix&y,^) xai XQOfpoc; xal X)]&ivoç; (1. xi&rjvoi;\'^) naqà fih
xoïç TIEVLXQOIÇ 7j avx)}, nuQa ôè xoîç; ôvvaxoï(; xr~iv\'>ai. ftèv
al xovç; xijxOovç; naQéxovaai, XQocpoi ôè xal xiO}]voi al xov
aXXor TTovov àvaôexôfœvai : xt\'xù}], XQocpôç
et xiÛ7]v6ç: sont
Chez les pauvres gens la même femme, mais chez les
riches les r/TT^at sont celles qui allaitent, les xQo<pot et
les
xi&7)vo( celles qui se chargeaient du reste. Aussi un
passage des
Cliaracières de Théophraste® nous prouve que
les xtxOai, les nourrices proprement dites, ne se bornaient

1. [Démosthène] LIX (in Neaeram) § 56: Ime ôijnov xal aikoi
oaov di(a èazi ywj) èv racç rdooiç, jraQovaa xdfivovzi àvÛQœjtw.

2. Cité par Claudiiis, Diatribe de nutricibus et paedagogis.
Utrecht 1702. p. 153.

3. Eusth. sur V Iliade VI 399 .. . xai Su nt^») xal ZQocpàç xai
ti^vr] ôiaqoéQovai nagd roïç fi^ jtfvixqoIç. Cf. Hermann-BHlmner,
Privatalterthïimer p. 288.

4. Miller, Mélanges de litl. grecque p. 432, 28.

5. Correction de Miller.

6. XX. \'Ar]ô(aç.

-ocr page 62-

pas toujours à allaiter les enfants. Il parle d\'un homme
qui se charge de la besogne d\'une
rîr&rj ■ xai xà Tiaiôiov
xrjç xtx&i]ç à(pe?,6fj£vog /uaaœf^evog amCscv avrég.
Cepen-
dant nous pouvons accepter comme un fait que dans la
plupart des passages où il est question d\'une
rlx&r], on
songe à une femme qui remplace la mère pour allaiter les
nourrissons,! ce qui s\'accorde avec l\'explication de Tho-
mas Ma gister :
tM,/ ôè Uyexai ^ fxaaxov naqéxovoa.

Puis quand Soranos^ nomme quelques conditions aux-
quelles une xÎT&rj doit répondre, il est clair qu\'il songe
seulement à une femme qui doit remplacer la mère pen-
dant les premiers mois après la naissance de l\'enfant.

La xQotpô^ était en général la femme qui s\'occupait
de l\'éducation complète de l\'enfant.

Par contre la juste signification des mots xc&r]vi] et
xi&rivôg n\'est pas sûre. Dans les passages des auteurs où
se trouvent les mots xt&ijvt] ou xi&rjvo^, on ne trouve
rien de certain au sujet des fonctions de ces femmes.
Dans deux lieux cependant les mots
xQotpoî et xiÛTjvaî
se suivent, ce qui paraît indiquer que la fonction de ces
deux femmes n\'a pas été la même. Aussi Thomas Ma-
gister et Eustathe mettent une différence entre la xQ0(p6ç
et la xi&i]VTi. Suidas au contraire compare la xtûij}^] ou
xiùrjvô^ à la xQocpôç.^

L\'étymologie du mot xi&iqvi} qui d\'après Boisacq et
Muller est en rapport avec le mot
êi)aOaL, allaiter, porte
à croire que primitivement il a eu la même signification
que le mot
xir&rj. Quant à la vraie signification des
mots
xi&rjvï] et ridy^vôç aux temps historiques nous ne

1. Chez Stobée 98, 72 les mots xhih) et zQOfpéç signifient égale-
ment « nourrice sèche ».

2. negi yvvmxelwv Ttà&cov c. 30.

3. Suidas, s. v. nûijvai ■ tootpovç. s. v. ridrivôç KvQimç ùtl
ywaixàç zijç rtêipovarjç xal rQsq)ova7]Ç -xarà fxeiacpoQàv ôè Uyetai,
xai il yr\\ uihjvéç.
Cf. Camille Caspars chez Daremberg-Saglio s. v.
nutrix.

-ocr page 63-

savons donc rien de précis. Il en est de même du mot
&rjMaxQui. D\'après Pollux^ le mot ûrjXdoxQia a été em-
ployé par Eupolis dans le sens de rîr&t], et Photius^ dit lui
aussi que les^T^Adarptai allaitaient les enfants. Hésyche® par
contre prétend que c\'est un mot ionien qui signifie rgotpog.

De plus il y a le mot r^i]. Suidas^ dit que ce mot,
outre grand\'mère, peut signifier
xQocpo^, mais il est bien
possible qu\'il désigne par ce mot une nourrice propre-
ment dite. La signification de ce mot est tout à fait incer-
taine dans une citation chez Athénée® où il est question
d\'une éralQa qui se rendait au Pirée avec trois ânes^ trois
servantes et une jeune Puis on trouve mentionnée
la xomloTQia qu\'Hésyche compare à VèmfisXrjrQia et la

J\'admettrai donc qu\'en général la principale besogne
de la xiT&rj était l\'allaitement et que la xQorpôç était
chargeé de l\'éducation et de la surveillance des enfants.

a) La nourrice proprement dite.

Il est difficile de dire si déjà dans les temps homériques
il y a eu des mères qui, du moins selon le poète, n\'al-
laitaient pas leurs enfaijts. Forbiger« prétend que dans
ces poèmes l\'idée est suggérée que tous les enfants
étaient nourris («gestillt») par des nourrices. («Am-
men »). Or, dans les passages qu\'il cite pour prouver
son assertion,» il s\'agit d\'une
xi&r]vi] dont il n\'est pas
sûr du tout, comme nous avons vu, qu\'elle ait allaité des

1. III 5()rr)r ôè i^ijXdCovaav JiHnoXig xir&i)v êi]Xâ<jTQiav d)v6/iiaaev.

2. ihihtaxQiav • ?yv ûrjMaerai nç • lôltoç • omcoç Kqaxivog.

3. êi]?,d(nQia • TQotpàç. èaxi ôè Icmov. EoffoxXriç

4. Suidas, s. v. r»}^»; • zi\'iûaç ôè xai Tflç xQOffovç,

5. XIII 582 B.

6. Mêineke veut lire ^lx^v ce qui n\'éclaircit pas beaucoup le
passage.

7. Hésyche : xofilazQia ■ èmixEh]zQia, XQoqiôç.

8. Hcllas und Rom II 51.

9. JHas VI 399, 4G7. Odvss. XIX 401.

-ocr page 64-

enfants. C\'est donc à juste titre que Hermann-Bliimner^^
attaque l\'assertion de Forbiger en renvoyant aux lieux
d\'Homère2 où l\'on voit clairement qu\'il y avait en tout
cas des mères qui allaitaient elles-mêmes leurs enfants.

Plus tard les nourrices (proprement dites) sont très
fréquentes et bien des épitaphes en Attique du temps
postérieur à Euclide sont destinées à des xix&ai? Ce
qui est curieux, c\'est que le mot xÎT&t} se présente une
fois comme nom propre." L\'emploi relativement fréquent
de nourrices proprement dites se trouve encore confirmé
par Eustathe® et Aristophane de Byzance qui, énumérant
les qualifications des différents âges, nomment
Txmôiov
après le pQétpoç et ajoutent: ro xQEcpofisvov vjio X7j&i]ç.
Nauck préfère ici «xlxûr)çf>, ce qui me semble juste.

Si donc plus tard l\'emploi de nourrices proprement
dites paraît avoir été assez fréquent, il faut que pour la
plupart des familles, pour des raisons pécuniaires, il ait
été impossible d\'avoir une
xîr&t]. II est difficile d\'admettre
que des gens qui ne pouvaient pas avoir d\'esclave,
pussent bien se payer une nourrice. D\'ailleurs quand
Dion Chrysostome\' dit que ce n\'est pas une honte, si la
mère de quelqu\'un sert de nourrice auprès d\'orphelins
ou d\'enfants riches
{/uia&ov xix&evarj .Tiaïôa xœv ÔQtpavûw ij
nlovaioiv), il en résulte que, du moins de son temps,
seulement les mères riches pouvaient louer une nourrice.
Chez Aristophane« un certain Cinésias vient appeler sa

1. Privatalterthûmer p. 288 Note 2.

2. //. XXII 83 Odyss. XI 488.

3. I. G. IP 2729, 3097, 3.111, 3522, 4039, 4050, 4139, 4260.

4. J. G. IP 4196. Cf. Bechtel, die Ailischen Francnvamen p. 65.

5. sur Wdyss. VIII, 193.

6. Voir Arist. Politica 1323 a. avec le commentaire de New-
man IV p. 567.

7. Ed. Dindorf. I p. 134 (Oratio VII).

8. Lysistrata 880 sq. :

amri rl Jtdaxeiç ; ovd\'ê?xeîi; tà jtatâlov
a?Mmov 01\' x&dijXov èxrtjv ff^Qav ;

-ocr page 65-

femme, parce que leur enfant n\'a été lavé ni allaité
depuis cinq jours, ce dont on peut conclure que cette
femme allaitait elle-même son enfant.

Lysias^ raconte comme une particularité que la femme
d\'Euphiletos, un homme qui n\'est pas trop riche, allaitait
elle-même son enfant. L\'emploi de nourrices proprement-
dites était donc assez fréquent. C\'est ainsi que
Platon^
parmi les professions qui ne sont pas strictement néces-
saires dans la cité, il est vrai, (5
ovxéxi xov àvayxaîov evexd
èaxiv èv xaïç nôhoiv),
nomme aussi celles de la xîxdij et
de la xQotpôç, qui pour les femmes des (pvlaxEç doivent
soulager la tâche de soigner les enfants et qui doivent
veillera ce que ces femmes se reposent pendant la nuit.»
Plutarque^ exprime le désir que la mère allaite elle-même
son enfant, ce qui prouve que de son temps, du moins
dans les milieux qu\'il fréquentait, l\'emploi de nourrices
était chose ordinaire. Nous pouvons donc conclure que
surtout après le sixième siècle, chacun prenait une nour-
rice, si ses moyens le lui permettaient.

Comment expliquer cet usage? Lenz®, qui admet que
déjà dans les temps homériques des nourrices allaitaient
les enfants, cherche la cause de cet emploi fréquent de
nourrices, outre dans les occupations nombreuses de la
maison, dans l\'envie d\'augmenter autant que possible le
nombre d\'enfants, puisque selon une vieille croyance les
femmes qui allaitent, ne sauraient pas concevoir. Cepen-
dant chez les Grecs, surtout après le temps d\'Homère,
un grand nombre d\'enfants n\'a jamais été considéré
comme un bien désirable."

1. I. 9.

2. Rcspuhlica II 373 B.

3. Respublica V 460 D.

4. Dc puer. educ. 5 {Moralia 3 A.) Cf. Favorinus chez Aulus
Gelllus XIII.

5. Geschichte der Weiber im heroischen Zeitalter. Consultée
dans une version néerlandaise de 1792.

6. Mulder, Quaestiones vonmillae etc. p. 115.

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Donc des causes énumérées par Lenz, une seule tient
debout; c\'est celle qui dit que la maîtresse de la maison
avait beaucoup à travailler. Bien que cette explication ne
me satisfasse pas, je ne saurais trouver d\'autres causes.
Il me paraîtrait absurde d\'accuser la femme grecque
d\'indolence, puisqu\'elle connaissait peu le luxe.

Soranos^ donne des conseils pour le choix d\'une nourrice.
Par Plutarque^ nous savons qu\'à Athènes surtout les
nourrices lacedémoniennes étaient très recherchées,® parce
qu\'elles avaient un système spécial pour endurcir les
enfants. C\'est ainsi qu\'Alcibiade a été élevé par une
nourrice lacedémonienne.^ Des épitaphes attiques par-
lent aussi de
xit&ai du Péloponnèse® et de Corinthe.® Ces
nourrices étrangères ont été recueillies naturellement dans
les maisons. Nos données ne nous permettent pas de
conclure s\'il arrivait aussi qu\'on confiait les enfants aux
nourrices pour les soigner chez elles, comme cela se fit
chez les Babyloniens^ et plus tard chez les Egyptiens.»

b) La nourrice sèche (garde).

D\'après Platon® la situation naturelle est que les
enfants sont élevés par une nourrice.

La tragédie surtout nous apprend le rôle important
de la xQocpéç. Particulièrement pour les filles, la xQ0(p6ç:

1. tieqI ywacxeCcav ndûaw c. 30.

2. Lyciirgus 16 : Aià xal rœv è^coêev èvtoi toîç zéxvoiç Aaxœvocàç
ècovovno Tixûdç
(oxyton).

3. Plutarque parle indifféremment de zQo<pol et de zix&al, et le
rapport de ces mots avec le reste du texte nous prouve qu\'il parle
de femmes qui outre de l\'allaitement se chargeaient aussi des autres
soins de l\'enfant.

4. Plutarque, Alcibiades 1.

5. I. G. Il» 31 II (Kaibel, Epigr. 47).

6. I. G. 113 3097.

7. H. Winckler, Die Gesetze Hammurabis § 194.

8. Greek Papyri, Grenfell Hunt II p. 118/119 No. 75. Cf. Sud-
hoff,
Arztliches aus griechischen Papyrrisurkunden p. 153.

9. Leges VII 788-794.

-ocr page 67-

restait pendant une grande partie de leur vie la con-
seillère préférée. Le rôle qu\'elle joue dans la tragédie ne
doit pas s\'écarter beaucoup de la réalité.^

Platon^ leur attribue une grande influence sur leurs
pupilles et prétend qu\'elles pourraient former le caractère
des enfants en leur racontant d\'autres histoires que
celles qu\'elles racontent ordinairement. Selon Platon» la
mauvaise éducation par les mères et les
xqocpoi est encore
la cause de ce que les hommes se servent moins bien de
la main gauche.

Bien qu\'en général je ne m\'occupe pas des situations
dans l\'Egypte hellénique, il importe peut-être d\'observer
que les xQorpoi y étaient une espèce de « dépositaires »
chez qui on plaçait les enfants jusqu\'à l\'âge de deux ans.

VI. Occupations de ménage. Toilette.

Ce n\'est pas ici le lieu de parler des occupations de la
maîtresse de la maison. Mais il importe de savoir par
qui elles ont été assistées dans leur ménage. Puisque
parmi les esclaves qui aidaient la maîtresse, il y en
avait quelques-unes désignées spécialement aux soins de
la toilette (surtout de la coiffure) je traiterai ces deux
groupes à la fois. L\'insuffisance de nos sources nous met
dans l\'impossibilité de constater à quel point l\'habitude
a existé, dans les différentes époques, d\'avoir des do-
mestiques spécialement préposées à la toilette. Ce que
nous pouvons stipuler, c\'est qu\'aux temps antérieurs à
l\'Hellénisme généralement le peu de luxe nous défend
de supposer l\'emploi fréquent de domestiques qui se
seraient occupées exclusivement de la toilette. Nulle
part en Grèce on ne trouve de coiffeuses indépendantes
ayant leur « salon ». Seulement en Egypte, on trouve,

1. Cf. Hermann-Biamiier, Privatalterihimer p. 288, note troi-
sième.

2. Rcspuhlica II 377 C.

3. I.eges VII 794 E.

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sous l\'empire, parmi les noms de xovgel^ qui ont une
propre affaire, des noms de femmes.^

Les femmes qu\'il faut ranger sous cette rubrique sont,
suivant l\'ordre alphabétique:

âPqa ou à^Qa.

D\'après le « Thesaurus Linguae Graecae » de Stephanus
la juste orthographe est à^qa (avec « spiritus lenis ») ;
d\'après lui le mot â^ga n\'est autre chose que le féminin
de l\'adjectif â^Qoç qui signifie «tendre, doux». Le mot,
soit ajSpa, scit afiqa paraît avoir designé une servante
de confiance. Les lieux qui peuvent apporter quelque
lumière, se trouvent chez Suidas,2 Eustathe^ et Lucien."
Suidas donne l\'explication suivante:
ome ri anlGii ûeqA-
Ttaiva ome îy ev/xoQcpoc deganaiva léyexai, àV\' olxÔTQiy)
yvvaixoi
xôqï] xal èvxifjLoç éîxe oîxoyen)ç eïxe fit\'i « on ne
nomme pas ainsi une simple servante, ni la servante de
taille élégante, mais une jeune fille qui demeure dans
la maison, assiste la maîtresse, est honorée et qui est
née ou non dans la maison».

Voici l\'explication d\'Eustathe : ai yovv êgemal xolç
ôeanôxaiç ôovXai.....à^qat Xeyôfievai è&vixœç
« les es-
claves élevées avec le maître de la maison et appelées
en dialecte à^gai.

Un peu plus loin dans l\'explication du même vers, il
dit:
ëoxi ôè à^qa xaxà Tlavaaviav r) avvxQO(poç xal naga

X^iQO. deganaiva, 1) xal oixoxQixp.....xal ët\'xifjoç « la

servante grandie en même temps et dont on peut tou-
jours disposer, qui demeure dans la maison et qui est
honorée ».

Dans un fragment de Ménandre,*^ il s\'agit d\'enfants

1. B. G. u. I 9; IV 15—19. Cf. Chapot, dans le Dictionnaire
de Daremberg-Sagiio V 354. s. v. tonsor.

2. s. V. apQa.

3. sur l\'Odyssée XIX 28.

4. de mere. cond. § 39.

5. C. A. F. III p. 149 frg. 520.

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dont la mère est morte et qui sont élevés par une con-
cubine {nalXayJ}^) du père,une femme qui a été d\'abord
la â^Qa de la mère.

Voici donc, ce que nous pouvons conclure de ces
passages: la â^qa était une servante qui assistait la
maîtresse dans différentes, occupations, ce qui résulte
surtout de la combinaison des mots •/yraf^o?\' a^Qa- et
â^Qa xï\'jç /La]TQ6ç.^ Le mot paraît être d\'origine sémite.\'\'

vÛ.EÎTZXQia.

àh{7zx)]ç, le masculin équivalent de ce mot désigne
l\'homme qui entraîne les jeunes lutteurs. Nous ne pouvons
que deviner les fonctions de
VàXet\'nxQta. Le mot ne se
présente que comme titre de pièces du temps de la
comédie moyenne, d\'Antiphane, (ou d\'Alexis"), de Di-
phile® et d\'Amphis." Aussi dans les fragments de Lysias®
nous le trouvons une fois.

PaX.ariç,^ ftaJ.ânaau,^\'^ fta?.avevxQta.^ ^
Baigneuse. 11 n\'y a pas de quoi nous étonner que ces
mots ne se présentent qu\'une fois, puisque aussi dans les
maisons de bains pour femmes servaient
des hommes.
Notons ici que chez Homère, ce sont des femmes qui
préparent les bains des hommes.i»

1. F^robablement Hésyche a mal compris ce lieu en expliquant
ûPqci comme ôovh], naXhm]. Il explique le pluriel par véai ôovlai.

2. Luc. (le mere. coml. (XVII) § 9.

3. Ménandre C. A. F. III p. 149 frg. 520.

4. Boisacq. Diet. ctym. Millier, Grieksch U\'oortleiiboek.

5. C. A. F. II p. 17. Athénée III 123 B.
G. C. A. F. Il p. 543.

7. C. .1./•-. 11 p. 23G.

8. frfi. XXXIX a (88) Pollux VII 17.

9. Suidas : (ia}.avîç, i) xov (ialavéoi; j\'ui\'//.

10. A nth. Palai. V 82.

11. Pollux VII IGG.

12. V. Esveld, De halneis lavatiombnsque Graecorum. Utrecht
1908 p. 214 et p. 231 note.

13. V. Esveld c. II. Heroibus in lavando muliercs operam dabant.

5

-ocr page 70-

da/.a/ii)j7i6?.og. Femme de chambre.

Ce mot ayant cette signification se présente seule-
ment dans l\'Odyssée.1 Dans les
Septem contra Thchas-
oil Eschyle raconte le sac d\'une ville, le chœur dit:
navxoôanoc: às y.uqnoç yafxdôiç tiegojv à?.yvvei, my.Qov
ô\'oixfia <râv> &a?.afii]7i6?.œv.

Evidemment on ne se sert pas de ce mot ici dans
le sens de «femme de chambre», mais dans celui de
«femme de ménage ». Suidas dit que la ûalafirinôloç: est
la servante d\'un temple.

xoixiaxoia.

Ce mot se présente seulement chez Hésyche, qui l\'inter-
prète comme
èm/biE^xQia, xQ0(p6ç [èfxnUxxQia]. Comme
èfinUyxQia ne peut signifier autre chose que «coiffeuse»,
les éditeurs ont pris ici ce mot comme une explication
du mot
xo/jificôxoia qui est placée à tort après le mot y.ofuo-
xQiu.^ L\'explication i^xQOfpôi^i) indique qu\'elles s\'occupaient
aussi-probablement aussi de l\'élevage des enfants.

xofifiœxQia. Femme de chambre. Aide à la toilette.

Pollux* et Hésyche® mettent le mot en rappoi-t avec
\'y.o/Lir) «chevelure » et le traduisent par «coiffeuse ». Sui-
das® par contre dit que la y.ofifxéxQia soignait la toilette des
femmes, bien que l\'addition du mot i/mUxxQia indique que
quand même le mot ne serait pas en rapport étymologique
avec le mot y.6/u}] la y.ofifiœxQia était surtout préposée aux
soins de la coiffure. Les passages chez Aristophane et
Platon où nous rencontrons le mot, ne nous apprennent
rien su
r les fonctions de la y.ofjf^œxoia. Chez Aristophane,\'\'

1. VII 8; XXIII 293. ^

2. vs. 345.

3. Cf. Suidas s. v. xofifiœxgux.

4., II 31 ol ôè Tieoi zfjv xô/itiv xeiQOTéyvat xofificuxal xal xo/i/iâ)-
XQiat ai yvvaixeç.

5. xofifiwxQia ■ tj xoajuovaa xàç xglyaz xal xpûjovoa, xovqIç. Cf.
Helladius chez Photius
Bibl. 530, 14.

6. xofM^KoxQia : èjxnUxxQia, ^ xoofxovaa xà; yvmixaç,

7. Eccl. 737.

-ocr page 71-

quelqu\'un met son mobilier sur le pavé pour le porter
au marché et suppose que ces objets sont des femmes
qui se mettent en rang pour un cortège. A une de ces
prétendues femmes, il donne le nom de y.o/btjucôxQia.

Parmi les métiers qui sans être strictement nécessaires,
il est vrai, ont été d\'une grande utilité, Platon^ range
celui de xoix[xéxQia. Syrianos apporte plus de lumière en
disant que les xo/u/LKÔxQiai savent pallier les vilains visages
en mettant des fards,^ Il paraît donc que Pollux et Hésyche
trouvent à tort un rapport entre les mots yj/ui] et y.ojujud)-
xnia bien que sans doute la coiffure occupât une large part
dans la toilette de la femme grecque. C\'est ainsi que Clé-
ment d\'Alexandrie nomme les miroirs, les résilles et lespeig-
nes, comme des articles dont se servent les
y.o/jfitôxniai.\'^

XOVQEVTOta,^ y.OVQlÇ.\'"

Quant à ces mots, je les ai trouvés seulement dans les
passages cités, parmi lesquels deux titres de comédies
perdues. Tout ce que nous savons au sujet de ces fem-
mes, c\'est que leurs fonctions ne peuvent pas avoir beau-
coup différé de celles de la yo^(^w)xnia.*\'

xu/Li((x. Femme de ménage.

Elle surveille le personnel et remplace la maîtressse de
la maison. On connaît le passage dans
V Economique où
Xénophon parle de ce qu\'on doit exiger d\'une Ta/«\'u.

1. Rcp. Il 373 C.

2. Syrianos, {RJici. gr. Ed. Walz IV) p. 383 ai xofifuôzotai r^
dvafionifu ,-Torfffco;Ta xàofioiç imâéwiç xaÂv.irovatv. Cf. Saglio dans
le
Dictionnaire de Darenibcrg-Saglio IV 239 s. v. ornatrix et Eu-
stathe sur
VlUadc XIV 109: xMùJ.T/îtToi tV a:io(jnt]T(!) -f\'";
èni^ioioùaa yvvawtxœ; t<ii xdÀXei xal ^ifj v:ro(iohfiuiov tx réyvt]^
xo/t/ionixfjç ôoxoît] aikijç ro xà}.6v, ù?J.à yn\'/atov.

3. J\'aed. III—4—26 xo^fifnai ôè xai xofi/iwrQtiu .teq! ràç
ywalxa; àft(pt7T0?.EV0van< ai fièv xurônxQa, al ôè roini x£xnv(fâ).0\\iç,
<U?.at roi)f xréva;.

4. Plut.. Anion. 60.

5. Antiphane C. A. F. II 62.

Amphion C. A, F. II 242.

6. Elynt. Magn. et Hésyche S. V. xofi/twrnia.

h*

-ocr page 72-

vnooxdxQia.

Dans un temple d\'Amyciée consacré à la déesse d\'Onga
et d\'Oga on a trouvé deux pierres datant probablement
du deuxième siècle après J. C. sur lesquelles sont sculptés
des articles servant à la toilette de femme, comme des
résilles, un miroir, des peignes, des souliers, des aiguilles,
des boîtes à toilette etc. Sur une de ces pierres on lit^

Aavayrixa \'ÂvxiTidxoov îsqeiu
et sur l\'autre 2

\'Ai\'dovo)] Au/uaivéxov vnoaxdxoia
Jusqu\'ici on n\'a pas retrouvé autre part le mot {,jxooxd-
rgia.
Que peut-il signifier?

Hésyche:\' explique le mot oxdxgia comme è^mUxxgia.

VEtymologicwn Magnum^ donne ce dernier mot
comme explication de y.omiéxgia. C\'est donc une espèce
de femme de chambre, aidant probablement à la toi-
lette de la prêtresse, puisque sur les deux pierres, celle
de
VUgtia et celle de VvjiooxdxQia sont sculptés les mêmes
objets. Aberdeen\'^ suppose que les figures représentent
des objets que les femmes ont consacrés à la déesse en
s\'engageant à son service.

Le fait que VvjionxdxQiu et Vléneia sont dénommées de
la même façon dans les deux inscriptions, porte à croire
que
VvTioaxdxQia a été à la fois une prêtresse ou une sous-
prêtresse.

VII. Les hétaires.

Comme la matière fournie par les différentes sources
ont été presque entièrement traitée dans les articles de
Schneider dans Pauly-JVtssowa" et de Navarre dans

1. /. G. V J, 248. Boeckh. C. /. G. 1466.

2. ƒ. G. V I 249. Boeckh. C. I. G. 1467.

3. s. V. arÛTOia.

4. s. V. xofifiœTQia.

5. Dans Walpoie, Memoirs relating to European and Asiatic
Turkey 1818, p. 456. Cf. Quarterly Revieiv 1818^ p. 244 où Aber-
deen traite les mémoires Walpole.

6. s. V. Hetairai.

-ocr page 73-

Daremberg et Saglio\\ je me bornerai surtout à donner un
résumé des parties des articles mentionnés lesquelles ont
quelque importance pour notre sujet.

Désignation.

La désignation primitive de ces femmes était txôqv^^ ou
noQvlÔiov, mais déjà chez Hérodote on trouve l\'euphé-
misme êxalQa « amie ». Ce mot resta le terme le plus
usité. A côté de ce mot se présentent quelques noms
dont on ne saurait établir la juste signification :

ànôfpaoGiç, ôiifuovoyô^ (yvv>i), ôt^da, ÔQOfxâc,

yscpvQiÇ, y.dTToaiva, y.aoaipd^, y.aoâX(i,j, y.aoa^oa, y.aaioqiç,
HOQioy.ij, haizdç, }.e(ocp6i2o^ (yw,}), Âojydc, /iiu\'/y.i\':;, ^raidloni],
navôoala (yvn\'i), TteotTzo/.iç, 7tooveiÔToia, {\'AçQoôt\'njç),

aya^i^iâç, a^odijodavQa, axar/j, axeyiç, xeylxi^, yaf.ialxvmu
Xa^iexaioiç.

Exposé historique.

Une des rares professions dont on puisse suivre assez
exactement le développement, c\'est celle de l\'hétaire.
Tandis que pour les autres professions les sources sont
peu abondantes, on peut trouver beaucoup concernant
cette matière, surtout par suite de la large place qu\'a
occupée cette existence d\'hétaire et l\'intérêt qu\'y ont
pris différents auteurs.

Le temps homérique n\'a pas encore connu ces femmes.
Les héros de l\'épopée avaient des concubines ou un
commerce sexuel avec des esclaves. Dès que le nombre
croissant de relations commerciales releva l\'aisance
moyenne, on vit naître l\'état d\'hétaire. Il est certain
qu\'au sixième siècle, dans les pays ioniens les demi-
mondaines ne furent pas rares, pas plus, selon Schneider,
que les hétaires à Athènes. Schneider^ base cette opinion
sur les figures sur certains vases.

De bonne heure déjà Corinthe surtout a été connue

1- s. V. Meretrices.

2. Pauly-Wissowa VIII p. 1332.

-ocr page 74-

pour le nombre, la beauté et le luxe de ses hétaïres, ce
que la ville devait particulièrement à sa situation entre
deux mers et par conséquent à l\'importance de son
commerce. 11 est curieux qu\'il y eût à Corinthe des
ÎEQÔôov/.oi éralgai, attachées au temple d\'Aphrodite Me-
lainis, où plus de mille hétaïres veillaient à l\'enrichis-
sement du temple et de la ville.\' Dans la première
moitié du cinquième siècle non seulement à Corinthe,
mais aussi à Athènes le nombre des hétaires augmente
et peu à peu leur influence devient plus grande surtout à
Athènes. Déjà dans les comédies d\'Aristophane on trouve
quelquefois des hétaires; dans la nouvelle comédie, si
elles ne jouent pas dans toutes les pièces le rôle principal,
elles forment toujours le pivot autour duquel gravite
l\'action, et c\'est en grande partie qu\'Athénée y puise
sa matière, quand dans le treizième livre des
ôemvo-
Gocpiaxal
il donne des èQomy.ol lôyoï.

Les Romains ont désigné l\'état d\'hétaire cômme
quelque chose de particulièrement grec. Plaute se sert
même dans ce rapport de la locution pergraecari, pere-
graecari et congraecari. (Il semble que Sparte y ait fait
exception et selon la tradition il n\'y a pas eu d\'hétaires
dans l\'île de Cos.)

Il faut distinguer deux groupes: les hétaires qui
travaillent {èQyà^otTai) dans les maisons publiques et
celles qui travaillent pour leur propre compte.

A Athènes les hétaires payaient un impôt.2 Pour le
reste l\'état ne s\'occupait pas du problème des hétaires ce
qui s\'explique aussi par le fait que la visite médicale
n\'était pas impérieuse, l\'antiquité ne connaissant pas
la ,maladie la plus redoutée vénérienne, le syphilis.®
L\'existence de corporations d\'hétaires est douteuse. Dans

1. Pauly-Wissowa s. v. Hctairai, p. 1333. Hicroduloi, p. 1465.

2. Eschine I 119. Pollux VII 202 C\'est autant qu\'on sache le
seul impôt professionnel dans la vieille Grèce.

3. Bloch, Urspriing der Syphilis II 50 Sq.

-ocr page 75-

— Ti-
des inscriptions trouvées à Paros^ et qui datent probable-
ment du deuxième ou du premier siècle avant J. C.
quelques-uns ont cru voir une preuve que les hétaires
formaient quelquefois des corporations. Ces inscriptions
portent les noms d\'une cinquantaine de femmes dont il
est dit qu\'elles ont donné une contribution pour l\'em-
bellissement d\'un temple.

Pernice et Maas 2 ont essayé de démontrer, que
ces noms ont été des noms d\'hétaires. Ils ont relevé
les formes neutres qui, comme ils ont cru, caracté-
risaient les noms de ces femmes, puis le fait que le
mot
\'Aanaala se présente trois fois et la présence d\'un
nom câlin.

Judeich» par contre croit qu\'il n\'y a aucun rapport
entre les inscriptions et les hétaires. Son opinion est
partagée par Schulze." Adolf Wilhelm® l\'a défendue
en rappelant, que les noms formés par des diminutifs
en lov n\'ont pas nécessairement designé des hétaires,
puisque bien des nobles athéniens donnaient à leurs
filles des noms en
lov. Poland« aussi est d\'accord avec
Wilhelm. De même Schneider" a démontré plus tard
que les hétaires n\'ont pas toujours porté le même
genre de noms. Sur 300 noms d\'hétaires qu\'il a trou-
vés, il n\'en peut ranger que trente parmi les «noms
parlants » désignant des hétaires. Il est donc fort dou-
teux que les femmes de cette inscription aient été des
hétaires.

Dans les maisons publiques, on avait aussi souvent
des esclaves à qui on avait donné une éducation mu-
sicale et qu\'on louait pour les festins et les Hâ>fioi.

1. Michel, Recueil d\'inscriptions grecques. 1000.

2. Aihenische Mitteilungen XVIII (1893) p. 16 sqq., p. 21 sqq.

3. Dans l\'article <n Aspasia d, Pauly-Wissowa II 1718.

4. Gôtt. Gel. Am. 1896 p. 254.

5. Ai/i. Mitt. XXIII (1898) p. 409.

6. Geschichte des Vereinsîveseus p. 291.

7. Pauly-Wissowa VIII p. 1371, dans l\'article Hetairai y,.

-ocr page 76-

D\'ailleurs presque toutes les femmes qui se présentaient
en public comme musiciennes, sauf quand la musique
avait un but religieux, de même que les danseuses
et les femmes acrobates, appartenaient à la classe des
hétaires.

Le nom général de ces hétaires qui exerçaient aussi la
musique, était
fxovaovgyô^. Puis il y avait des avh]rQÎôeç,
joueuses de flûte, des y.iûagloTQiai ou y.idaQcobol joueuses
de cithare, des aafiPvyJaxQiai. joueuses de oaju^vyi], des
xvfmavioxQiai joueuses de timbales, et des yjûhgiac, jou-
euses d\'un instrument à cordes. Quelquefois les jeunes
filles jouant de la flûte pendant le sacrifice s\'appellent
avXrjxQiôe^, mais ordinairement on entend par avh^xQÎôeç
les hétaires jouant de la flûte.

A Athènes les avhixQÎÔEÇ étaient surveillées par les
àaxvvô/noi,\'^ qui devaient les empêcher de demander des
honoraires trop élevés. On avait fixé un tarif de deux
drachmes au maximum pour chaque soir qu\'elles jouaient.
Quand différentes personnes prétendaient chez le loueur
à la même avh]X()îi;, on tirait au sort à qui l\'aurait.2
Elles prennent fréquemment part aux banquets, bien que
Platon^ veuille les exclure. Elles formaient un élément
constant dans les armées. Au commencement de la
guerre du Peloponnèse, Athènes ne fourmillait pas seule-
ment de soldats, mais, selon Aristophane^ aussi
d\'avh]-
XQÎÔEÇ. De même Lysandre\'^ avait un grand nombre de
ces femmes dans son armée.®

Outre comme musiciennes, on rencontre les hétaires
encore comme danseuses^ (ÔQX7]oxQ(ôei) et comme acro-

-ocr page 77-

bates (xvyMoToiai). Nous trouvons sur des vases plu-
sieurs représentations de cette espèce de femmes.i

Il est encore possible que quelques-unes de ces joueuses
de flûte, de ces danseuses et de ces acrobates n\'aient pas
été des hétaires. C\'est ainsi que dans le Banquet de Xéno-
phon on ne lit pas expressément que la femme qui se
présente comme danseuse et acrobate, appartienne à
l\'état des hétaires, pas plus que la joueuse de flûte qui
joue un rôle dans la même partie.^ D\'autre part la comédie
ne connaît évidemment pas d\'autres danseuses ou musi-
ciennes que celles qui sont à la fois hétaire.»

VIII. L\'entremetteuse.

II faut nettement distinguer d\'une part la /naarooTrô^, 1
la
/navh\'oxQia,^ et la rrpoayco^\'o?" et d\'autre part la jtqo-
[xv/proia. Les premières s\'occupaient à favoriser des liai-
sons illicites, la TZQOfmjazQiay par contre, travaillait, au
mariage de femmes nées libres." Celle-ci jouait donc le
rôle d\'agente matrimoniale. Plus tard la TCQo/nv/jazQia est
appelée nQo^ev/jXQia.^ Quand à Athènes une personne
avait opéré le contact d\'une femme libre avec des
hommes dans un but malhonnête, il (elle) pouvait être

1. Blümner, Leben und Sitten der Griechen II 46. Cf. Helmulh
Th. Bosscrt,
Alt Kreta Abb. 65.

2. Cf. Blümner, Fahrendes Volk im Altertum. Sitzungsber.
fiünigl. Bayerischen Akademie.
1918, 6e Abt. p. 7.

3. Daremberg et Saglio HI 1826. s. V. meretrix (Navarre).

4. P. e. Aristophane, Thesm. 558. Xénophon, Conv. III § lO,
Liicien,
Toxaris 13, Athénée X 443 A. Epicrates frg. 9 {C.A.F.
H p. 285), Diphile frg. 43« (C. A. F. II 554), Théophile frg. Il*
{C.A.F.
II 477).

5. Scolie sur Aristophane Nnb. 980.

6. Aristophane, Thesm. 341, Vespae 1628.

7. Eschine I § 14.

8. Suidas s. v. JTQOfm\'jaxQia * i) :tQovot]auaa yu/<or, pjv vvp ttço-
$EVt]TQidv (paoï. Scolie sur Arist. Nub. 41 : rrnoiotjaaaa rwi\' ya/iâjv
TiQOjuvtjOTQia xa}£Ïiai, i) rvv :ioo^£VijT(>ia.

-ocr page 78-

dénoncé(e) au moyen d\'une ngoaycoyeîa^ yQatpï] et con-
damné(e) à mort.

Si nous embrassons maintenant d\'un coup d\'œil gé-
néral ce premier chapitre, nous pouvons, tout en fai-
sant abstraction des métiers particulièrement propres à
être exercés par des femmes, conclure que le travail
professionnel de la femme a joué un rôle très peu im-
portant en Grèce.

-ocr page 79-

CHAPITRE II.

Position sociale.

Ayant passé en revue les métiers dans lesquels on a
vu travailler des femmes, je me propose de parler de la
position sociale qu\'elles ont occupée. Pour cela je mon-
trerai successivement quelles femmes ont appartenu à
l\'état de citoyennes, à celui d\'étrangères libres, d\'affran-
chies et d\'esclaves. Puis je parlerai de leur position pécu-
niaire. Enfin j\'examinerai si les femmes exerçant un
métier étaient mariées ou non.

I. Citoyennes.

Dans le quatrième chapitre nous verrons comment les
Grecs jugeaient du travail des citoyennes. En ce lieu
il s\'agit seulement d\'examiner à quel point les citoyennes
ont fourni du travail tout en ne tenant pas compte des
simples travaux de ménage.

Dans bien des cas cependant il est impossible de dé-
cider, si une femme dont nous savons qu\'elle a appartenu
à la classe des libres, a été citoyenne ou étrangère.

1 Dans l\'agriculture
nulle part il n\'est fait mention de travail fourni par des
citoyennes. Démosthène\' seul raconte, qu\'après la guerre
du Péloponnèse bien des femmes libres se sont faites
TQvy/jTQtai. Quant aux êQi&oi- nous savons seulement
qu\'elles n\'appartenaient pas à la classe des esclaves,

2". Industrie et métiers.

Au premier chapitre nous avons déjà vu que la maîtresse
de la maison, assistée par ses servantes passait une partie

1. LVII 45.

2. Hésiode, Opera et dies C02.

-ocr page 80-

de son temps à préparer la laine et à confectionner des
vêtements. Pourtant il y a eu probablement aussi des
citoyennes qui s\'en sont fait un métier. Xénophon" nous
reproduit une conversation qu\'a eue Socrate avec un cer-
tain Aristarque. Après la guerre du PéloponnèseAristarque
a recueilli bien des sœurs, des nièces et des cousines,
ce qui le plonge dans la misère. Socrate lui rappelle que
Céramon, qui a pourtant bien plus de monde à nourrir,
arrive à se tirer d\'affaire. Alors Aristarque réplique:
Céramon doit nourrir des xs\'/vlxaii moi, par contre, j\'ai
à entretenir des gens élevés comme des libres. Alors
Socrate l\'exhorte à faire confectionner des vêtements
par ces femmes, puisque par là il leur sera aisé de pour-
voir à leurs besoins. Le fait que Socrate exprime le désir
que les femmes chez Aristarque choisissent ce métier,
nous permet de conclure qu\'aux temps de la guerre du
Péloponnèse et de la crise économique qu\'elle a amenée,
les femmes poussées par la gêne, ont essayé souvent de
•gagner leur vie en filant, en tissant et en cousant. Guiraud
cite, lui aussi, quelques passages à l\'appui de cette opinion^
dont il n\'y a pourtant qu\'un seul qui nous donne une
assez grande certitude. C\'est le passage de Suidas où il
est question de quelqu\'un qui
xàç ûvyaxéqa^èneiQûxo jxoielv
rakuaiovQyovç y.ai xBQV)]xiàaç,
bien qu\'il soit naturellement
possible qu\'il soit ici question d\'étrangères, non de cito-
yennes. Que la femme qui dans le poème de Cratès^ aide
son mari, soit une citoyenne libre, est aussi presque
certain. De plus la description que Pausanias donne de
l\'industrie textile à Patras porte à croire que ce travail
a été fait par des citoyennes, bien qu\'il ne le dise pas ca-
tégoriquement. C\'est sans aucun bon motif que Hermann-

1. Memor. II 6.

2. Gmxauà, Main-d\'œuvre p. 167: Eupolis chez Pollux VII 169.
Scolie sur Théocrite XV 80. Pollux VII 72. Suidas s. v. xeovtjxiç.

3. Bergk, Poetae lyr. gr. Il, Crates frg. 6. Cité de Plutarque,
De vit. aer. al. 7. {Moralia, 830 C.)

-ocr page 81-

Blumneri prétend, que ces femmes étaient des étrangères.
Quant à la préparation des comestibles, et plus spéciale-
ment la boulangerie, il semble que les citoyennes ne
l\'aient exercées qu\'en de rares cas.^
UagrorKoh^ des
Vespae^ d\'Aristophane cuisait aussi elle-même le pain.
C\'est probablement à ce passage que songe Guiraud*
quand, sans nommer la source, il range la «boulangère»
parmi les citoyennes.

La xQvacoTQia^ qui aide son mari, est évidemment
aussi une citoyenne.

Les citoyennes ont donc fourni peu de travail dans
l\'industrie et les métiers.

3". Commerce.
Aristophane fait entrer en scène plusieurs citoyennes
comme détaillantes. Dans les
Vespae\'^ une ÙQTÔjiodiç
menace quelqu\'un de le traîner devant les tribunaux. Ce
faisant, elle cite le nom de ses parents, ce qui porte
à croire qu\'elle est citoyenne." Quand Lysistrate" dit
qu\'elle et ses amies, les amQi.iuyonato).r,<iOo).axavo7ïvÂiàeç
et les axoQoôoTxuràoxEvrQiarttombhbFÇ ne sont pas des es-
claves, elle ajoute probablement mentalement : mais nous
sommes des citoyennes. La mère d\'Euripide qu\'Aristo-
phane appelle laxavômohç: ou laxavoTCfoh\'iXQia^ était une
citoyenne, de même que probablement la oTeqxtvoTiXÔHoc;^^

1. Privataltrrthumer, p. 69 note 6.

2. Très rarement un homme libre — et encore moins une femme
libre — se louait, forcé par la misère comme ouvrier dans un
moulin (voir Bliimner,
Privalaltcrthûmcr- p. 33 et la citation de
Dinarque,
in Dcniosthcncui, (I) 23).

3. vs. 238, 1397.

4. Main-d\'œuvre p. 167.

5. Bull, (le corr. hell. XIII 1889 p. 77.

6. vs. 1397. Cf. Becker, Charikles II p. 190.

7. v. Leeuwen dans son commentaire sur ce vers : parentum
nominibus additis civem se esse docet.

8. Aristophane, Lysistrata 456 sqq.

9. Voir Chap. I.

10. Arist. Thesm. 4^6.

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qui après la mort de son mari doit pourvoir à son en-
tretien et à celui de ses cinq enfants. Wilamowitzi dit :
« es gibt die Wäscherin und die Flickerin, auch die Kneip-
wirtin, alles Bürgerinnen», mais il ne m\'a pas été pos-
sible de rien trouver concernant une citoyenne auber-
giste.2 Quand, au quatrième siècle, bien des femmes,
forcées par les circonstances temporaires,® doivent re-
courir à un métier pour gagner leur vie, plusieurs d\'entre
elles auront choisi le métier de marchande, comme l\'a
fait la Tumomohg du plaidoyer de Démosthène.
Dans ce plaidoyer Démosthène défend Euxithéos contre
l\'accusation d\'avoir usurpé le droit de cité. Euxithéos
et sa mère vendaient des rubans sur le marché
ôfio/.oyovfiev xamuç vkoIsîv). S\'ils avaient été des étrangers
ils auraient dû payer le droit de marché en vertu d\'une
loi de Solon. Mais selon Euxithéos les livres de marché
prouveraient que lui et ^ mère la ram6no)hç n\'avaient
jamais payé ce droit, ce dont on peut conclure qu\'ils ont
été des citoyens. Ce passage prouve qu\'à Athènes, du
_ moins du temps de Démosthène, on considérait comme
quelque chose d\'exceptionnel une citoyenne faisant le
commerce, puisque l\'accusé Eubulidès trouvait dans le
fait que la mère d\'Euxithéos était vendeuse de rubans
un motif assez important pour supposer qu\'elle n\'était
pas citoyenne.

De tout ce que nous avons dit, il ressort que dans la
vente en détail on trouve relativement peu de citoyennes.

4". Sages-femmes.

Du récit connu * de la première sage-femme par Hygin
et plus particulièrement des mots « tune Athenienses le-
gem emendarunt ut ingenuae artem medicam discerent »

1. Staat und Gesellschaft p. 120.

2. Peut-être Wilamowitz songe à la partie navôoxevxQia dans
le mot forgé que nous trouvons cliez Aristophane
{Lys. 458)

3. Voir Chap. III.

4. Voir Chap. I.

-ocr page 83-

un certain Petitus, dans son livre « Jurisprudentia romana
et attica»,! conclut qu\'une loi athénienne dont le sens
avait été d\'abord «ne quis servus neve qua femina
artem medicam discito» a été changée plus tard en
«ingenuae artem medicinam
(sic) discunto». Siebold^
tout en considérant le récit d\'Hygin comme invraisem-
blable® ne sentait pas que Petitus avait reconstruit ces
lois rien que d\'après ce récit, et c\'est ainsi que Siebold
tire encore de ces prétendues lois des conclusions sur
l\'appréciation des sages-femmes chez les Grecs.

S\'il y a donc tout lieu de douter qu\'il y ait eu une
loi prescrivant aux sages-femmes d\'appartenir à la classe
des citoyennes, c\'est un fait, qu\'on en parle toujours
avec respect" et qu\'il n\'y a pas d\'exemple d\'étrangère
ni d\'esclave exerçant cette profession.

En tout cas un très grand nombre de sages-femmes,
sinon toutes, étaient citoyennes.®

5". Nourrices sèches et nourrices
proprement dites.

Il n\'y a pas eu de citoyennes servant de nourrices
sèches. Pourtant des citoyennes, pressées par les temps
durs, ont pu se voir forcées à aller exercer le métier de
nourrice proprement dite
{rîxOrj), ainsi que Démosthène
le raconte dans son plaidoyer contre Euboulidès." Dion
Chrysostome semble avoir connu des xMai libres, car
il dit qu\'il n\'est pas honteux pour quelqu\'un, si sa mère
gagne son salaire comme
zitOi/.\'

1. Leydc 1741. IJI p. 387.

2. Vcrsuch einer Gcschichlc der Gebiirtshulfe § 50.

3. § 24.

4. Voir Chap. IV.

5. Cf. Welcker, Klcine Schriften III p. 195 sq. Biichsenschutz,
Uesitz und Erwerb p. 293. Quant h Phénarète, ia mère de Socrate,
il est silr qu\'elle était citoyenne d\'Athènes.

6. LVII 35, 45.

7. Ed. Dindorf I 134 Oratio IV.

-ocr page 84-

Quant à la plupart des xirdat des inscriptions, on ne
sait pas à quelle classe elles ont appartenu.^ Une de ces
femmes, nommée \'P(oSdvt] a été sans doute citoyenne. ^

6®. Occupations de ménage.
Les femmes chargées de ces occupations pour gagner
leur vie, n\'ont jamais été citoyennes.

7". Hétaires.
De peu de filles de citoyens athéniens nous savons
qu\'elles sont devenues hétaires^\' ; encore ne se sont-elles
jamais engagées dans les maisons publiques.^ La plupart
d\'entre elles étaient naturellement pauvres. Dans bien
des cas elles étaient réduites à la misère par la mort
de leur mari.^ Pourtant nous savons quelques cas où des
femmes de qualité se sont faites hétaires.» Les hétaires
libres gagnaient plus que les esclaves ou les affranchies.
C\'est ce que nous apprend pseudo-Démosthène quand il
raconte^ qu\'une Nicarète disait des esclaves lui gagnant
. de l\'argent comme hétaires, que c\'étaient ses filles, pour
les faire passer pour des femmes libres. Nicarète fit cela
îv o)Ç fiEyîoTov:; /aaOovç: ttouttoito Tovg ßov/.o^dvov^ Tch]-
aidCeiv uvTuiç (b; èhvdéQM^ ovoaiç.

8®. Entremetteuses.

Je n\'ai rien trouvé au sujet de l\'état social de ces
femmes.

Donc dans tous les groupes, on ne rencontre que par
exception des citoyennes, sauf parmi les sages-femmes

1. Cf. Guiraiid, Main-d\'œuvre p. 16(5.

2. ƒ. G. Ill 1457. \'Pui^âvt) Zoj.ivqov \'A/.aiéco; tît&i]. Cf. Helen
Me. àlees Pli. D.
A study of ivomen in Attic inscriptions p. 31.

3 Panly-Wissowa VIII p. 1372. Daremberg et Saglio III p. 1827.

4. Schoeniann-Lipsius, Griechische Alterthümer* I p. 5G3.

5. Lucien, Dial, meret. VI.

0. Ploss-Bartels, Das Weib in Natur- und Völkerkunde^ p. 578.
7.
In Neaeram. (LIX) § 19,

-ocr page 85-

— Bl-
et dans le commerce en détail. Je suis donc d\'accord
avec cette conclusion de Büchsenschützi;

«Wenn so allerdings die Frauen mittelbar für den Er-
werb arbeiteten, indem sie dazu beitrugen den Besitz
zu erhalten, oder auch zu vermehren und den Wert des-
selben zu erhöhen, so ist eine unmittelbare Erwerbs-
tätigkeit denselben nur ausnahmsweise zugemutet wor-
den. »

Sans doute cela est en rapport avec le fait que peu de
femmes libres restaient célibataires.-

11. Etrangères libres.

1 Agriculture.

Ici aucun cas d\'étrangère libre ne nous est connu.
Comme les étrangers, du moins en Attique, ne pouvaient
pas posséder de biens immeubles et qu\'ils pouvaient
travailler la terre seulement comme fermiers ou comme
ouvriers agricoles®, la plupart des étrangers se sont appli-
qués au commerce ou à l\'industrie. Sans doute il a été
de même pour les femmes, d\'autant plus que, comme
nous avons vu, le travail de femme dans l\'agriculture
a été généralement assez rare.

2". Industrie et métiers.

Bien que probablement du temps de Démétrios de
Phalère les métèques formassent le quart\' de la popula-
tion totale d\'Athènes,\' nulle part nous ne trouvons fait
mention spécialement d\'étrangères travaillant dans l\'in-
dustrie. Il ne sera donc pas trop hardi de prétendre que
dans ces branches les étrangères n\'ont pas joué un rôle
important. Sans doute il y a aussi un rapport entre ce

1. Besitz und Erwerb p. 293.

2. Ziintnern, The greek commonwealth p. 331 sqq. iVliiIdcr,
Quaestioncs nonnnllae ad Atheniensium malrimonia vitamque
conjugalem pertinentes
p. 108.

3. Guirand, Main-d\'œuvre f. 160.

4. Guiraud, p. 159.

-ocr page 86-

fait et la domination de l\'industrie domestique avec son
emploi d esclaves.^ En outre n\'oublions pas que souvent
nous ne pouvons pas, d\'après nos sources, constater si nous
avons affaire a des citoyennes ou à des étrangères libres.

3". Commerce.
Le commerce tant par mer {èf^noQla) que par terre
se trouvait à Athènes le plus souvent entre les mains des
meteques, en tant qu\'il ne s\'agissait pas de la vente
dartides produits par les paysans et les artisans.^ Nous
avons donc le droit de supposer que parmi les marchandes
d\'étrangères. Cependant le nombre
de celles dont on peut établir avec certitude, qu\'elles ont
ete etrangeres, est fort petit.

La 0ea>ra d\'une des inscriptions d\'affranchies
a Athenesa doit avoir été une Thrace, puisqu\'ici le mo
OQazxa n est probablement pas un nom propre

Si donc le nombre des marchandes dont nos sources
disent catégoriquement qu\'elles étaient étrangères, est
minime, du fait que la plupart des marchands étaienl des
étrangers, il nous est permis de conclure que les marchan-
des, du moins a Athènes, ont appartenu généralement à
la classe des étrangères.

5°. Nourrices.
Comme nous avons déjà vu \'ailleurs, les nourrices
originaires du ï^éloponnèse et plus spécialement les Lac !
demomennes, en tout cas des étrangères, étaient très
recherchees à Athènes. C\'est ainsi qu\'un\'e inscription

i e d\'un\' \'

dore (étranger privilégié) nommé Apollo-

r Quand Guiraud. dans le chapitre sur le travaiil^ir^

des étrangers, il ne fait pas non plus mention de travail d^femm

" ^^^

4. I. O. II 2729. Cf. Helen Me. Clees Ph. D. A study etc. p. 31.

-ocr page 87-

6". Occupations de ménage.

Voir la quatrième partie de ce chapitre.

7". Hétaires.
Celles qui n\'appartenaient pas à la classe des esclaves
étaient souvent des étrangères.^ Il paraît que surtout
les musiciennes ont été étrangères (libres?). Du moins
buidas dit que les novaovQyol étaient pda^anot yvvoÂxe^.

III. Affranchies.

Malheureusement, dans bien des cas, les textes ne nous
apprennent pas, si nous avons affaire à des affranchies
ou bien à des étrangères. Pourtant, de quelques femmes
nous pouvons dire avec certitude, qu\'elles ont appartenu
a la classe des affranchies. Plusieurs fois déjà j\'ai parlé
des inscriptions de la série I. G. 11= 768 - 776, continuée
dans les suppléments. Ces inscriptions, datant d\'environ
300 av. J. C., étaient gravées sur des tables de marbre
trouvées sur l\'Acropole ou dans ses environs. Chaque
table compte un grand nombre d\'inscriptions, qu\'il faut
classer en trois groupes.

Je donnerai ici de chaque groupe un exemple •
1". II768, 16 sqq.

Evxvxk xanijUç; ànoqwyovaa Ediargatov Mv>iaiarnarov
\'AlmjieyriOev, <ptdhj ara&fiov
[//J.
2°. II® 772 b. B. col. 1 vs. 18.
[Aii]fi6axQaToç Aiuioaxqdxov \\n\\aÀht(vei,ç) "Qxiftov raXa-
(movQyov), èv lI(pa,(axia6rov) (oi)x(ovaav), widhj H
3». II® 776 c. B. vs. 2-7.

Méhxxa èfi MeXirei oho(vaa) /.tftur(ox6(jio)Âiç) ÙJTéfgyvye)
0tXoyEixora Ii/um\'iôov \'Atpiôvaïov.

Koehler, l\'éditeur de cette partie du corpus, croit que
les coupes {(pidjm) dont parle chaque inscription, ont
ete consacrées à Athènes par des esclaves à l\'occasion
de leur affranchissement. Il développe cette opinion
explicite dans les << Mitteilungen des
!■ Daremberg et Saglio IIP 1827.

-ocr page 88-

Deutschen Archäologischen Instituts in Athen» de 1878.i
II conçoit
à7i0(pvyév ou êmorpvyovca Suivi d\'un nom de
citoyen à l\'accusatif comme: «esclave affranchi(e) de»
A l\'aide d\'autres inscriptions, publiées par lui dans
l\'article précité, il prouve que nous avons ici affaire à
des affranchi(e)s. Et c\'est encore d\'une façon convain-
cante qu\'il combat l\'opinion de Rangabé qui, dans ses
«Antiquités helléniques avait traduit êmocpvyév par
« acquitté dans un procès contre ». De même il réfute
définitivement l\'hypothèse de Curtius® avec laquelle
Wallon* se déclare à peu près d\'accord. D\'après cette
hypothèse les (pidlai auraient été consacrées par des
esclaves qui, ayant atteint un asile, auraient recouvré
la liberté.

S\'il y a encore, quant à quelques détails, des opinions
contradictoires, tous les commentateurs sont d\'accord
qu\'il s\'agit ici d\'affranchi(e)s. Aussi c\'est comme telles
que je les regarderai.®

1". Agriculture.

Aucun exemple.

2". Industrie et métiers.
^ Bien des femmes, après leur affranchissement, allaient
s\'appliquer à la confection de .vêtements, ayant déjà
acquis quelque habileté pendant leur esclavage. Ainsi le
nombre de ra\'AaaiovQyol\'\' mentionnées dans la série
d\'inscriptions susnommée, monte jusqu\'à une vingtaine.
On trouve dans ces inscriptions aussi la aHvxorôfioç^ et

la VEVoooâfpoç:.\'
^_ «

1. p. 172.
,2. n p. 881 sq.

3. Inscriptiones AUicae nuper repertae.

4. Mem. Ac. In. D. L. XIX 1853, 2 p. 266.

5. Cf. Calderini, La manomissione e la condizione dei liberti
in Grccia
p. 430. Celui-ci donne aussi le reste de la littérature.

6. ƒ. G. Il 776 c. A. 9.

7. ƒ. G. Il 772 b. A. col. I 24.

-ocr page 89-

Quant à la préparation de comestibles je n\'ai nu
trouver aucun exemple.

3® Commerce.
Comme dans la plupart des cas les affranchies choi
sissaient naturellement le métier qu\'ils avaient appris
comme esclaves, il n\'y a pas de quoi s\'étonner qu\'il n\'y
eut pas beaucoup de femmes qui sont entrées dans le
commerce après leur affranchissement: Les rares cas où
nous trouvons pourtant fait mention d\'affranchies qui
sont marchandes, s\'expliquent probablement ainsi: Beau-
coup d\'esclaves avaient un commerce ou exerçaient un
métier pour leur propre compte et payaient à leur maîtres
yn-iG aziorfood.^ Moyennant une somme d\'argent mise de
côté, ils pouvaient acheter leur liberté.

Les marchandes, nommées dans les inscriptions sus-
dites, sont une
y.œn^f/Jç.^-nm hfiavonnmohç,® une
Ji(o/.(f?/\' et une [mv:xTi]ei6\\7Xiohç?]J^ Dans les « tituli sépul-
crales hominum incertae originis», nous trouvons nom-
mées
Méhim uÀôm»/.,ç\\ [J>uoi]TQ,\'a----r-rV\'?/ et

\'EXeq^avTiç Toutes ces femmes sont selon

toute probabilité des affranchies.-^ La façon dont ces noms
nous sont présentés, et aussi leur caractère, montre qu\'en
tout cas elles n\'ont pas été des citoyennes.

La Tiarôoyevroia dans les Ranac d\'Aristophane" est
aussi une affranchie, puisqu\'elle invoque AV.^r.j,. comme
son .Tooo-nin/çr.\'"

1. Sclioeniann-Lipsius, (h-. Staalsalhrl.* I p. 170.

2. I.G. 112 7G8, K).

3. J. G. Il 5 77G c. B. 4.

4. I.G. Il» 7(58 C. col. II vs. 15, 769 col. II. vs. 12.

5. I.G. Il» 775 d. vs. 8.

6. I. G. Il 3932.

7. I.G. Il3 3,550.

8. Giiiraiid, Main-d\'auvrc p. 149 se basant sur le nom \'Eh-
qaiTi\'ç suppose que V!/.iaTi6jT0)hç est une affranchie.

9. vs. 5G9.

10. Calderini, La mauoiiiissioiic p. 353.

-ocr page 90-

Sages-femmes.

Voir la première partie de ce chapitre.

*

5". Nourrices.

Dans deux passages d\'auteurs différents, nous lisons,
qu\'une xîrd)] a été affranchie, mais dans les deux cas cela
se faisait seulement à un âge avancé. Voici le premier
passage^

TOV ôè Moaxîiovoç ijv
TÎT&i] xi^ avxi] UQEofivxéQa, yeyoTvî\' è/j.7)
deQÔnaiv, è/.ev&éQu ôè vvv.

L\'autre xîxOi] se rencontre dans l\'oraison de Démo-
sthène contre Euerge et Mnèsibule.^ Celli-ci était aussi
TiQEafivxéQa et après la mort de l\'homme qu\'elle a épousé
après son affranchissement, elle est rentrée dans l\'ancienne
maison.

Parmi les « tituli sepulcrales hominum incertae ori-
ginis» il se trouve aussi quatre noms de
xîxOai.^
\' Probablement on rendait souvent la liberté à une
xîxOij, quand elle était devenue trop vieille pour remplir
ses fonctions.

6". Occupations de ménage.

Voir la quatrième partie de ce chapitre.

I

7". Hétaires etc.

Probablement un grand" nombre d\'hétaires, travaillant
pour leur compte s\'est composé d\'affranchies. Un exemple
connu, c\'est celui de A\'^a/pacontre qui pseudo-Démosthène
a prononcé son 59"\'« plaidoyer.®

1. Ménandre, Samia 21 (ed. v. Leeiiwcn).

2. XLVII § 55, £G.

3. I.G. II 3522 \'AQrEn[iala\\. 4039 i\\ov/ii)vlç, 4050 nalôevais.
4139 ZwÉTT], 4260 <I>dvna. Calderini (p. 353) les range parmi les
affranchies.

4. Pauly-Wissowa VIII p. 1342. Daremberg et Saglio III p. 1826.

5. Voir § 18 de ce plaidoyer. •

-ocr page 91-

IV. Esclaves.

1 Agriculture.

Les rares données que nous fournissent les auteurs et
les inscriptions, ne nous offrent pas d\'indications précises
de travail d\'esclaves (femmes) dans ces métiers. Comme
cependant en général, on occupait peu d\'esclaves dans
l\'agriculture,1 du moins après le septième siècle, il fallait
bien s\'attendre à ce résultat négatif.

2». Industrie et métiers.

On sait que la maîtresse de la maison, assistée par ses
esclaves, s\'occupait presque toujours à faire elle-même
les vêtements nécessaires. Mais nulle part je n\'ai pu
trouver une indication d\'esclaves (femmes) qui en atelier,
au service d\'un entrepreneur, préparaient la laine ou
confectionnaient des vêtements. Apparemment cela se
faisait seulement à domicile et à usage domestique,
tandis qu\'on ne vendait que le superflu. Le pilage et la
mouture ont été considérés chez les Grecs, comme le
travail le plus lourd dont on puisse charger la femme.
Aussi nous ne trouvons nulle part d\'exemples de femmes
libres moulant du blé, puisqu\'on en chargeait toujours
des esclaves. Burckhardt= regarde même la mouture
comme le travail le plus ancien d\'hommes asservis.

Les femmes qui cuisaient le pain, étalent aussi des
esclaves, sauf de rares exceptions.»

3®. Commerce.

Comme nous avons vu, les esclaves pouvaient aussi
faire un commerce au profit de leur maître ou en tout cas
vendre au marché des objets fabriqués à domicile. C\'est
ainsi qu\'Eschine,^ parlant des biens que Timarque a
hérités de son père, parle aussi d\'une
ywaîxa àfiÔQyiva

1. Glotz, Le travail p. 104.

2. Griechischc Kulturgeschichte I p. 156.

3. Voir la première partie de ce chapitre.

4. In Timarchum (I) § 97.

-ocr page 92-

èniaxafjiévriv ioydCeodai y.al ëgya hnxa ek àyoQÙv
èxrpéoovoav
(femme qui savait travailler la filasse et qui
apportait son ouvrage subtile à l\'agora).

4". Sages-femmes.

Voir la première partie.

5". Nourrices.

Tandis que les xqocpoi appartenaient toutes à la classe
des esclaves,Ml faut y ranger généralement aussi les
xixOai.

6». Occupations de ménage. Toilette.

Toutes les femmes qui peuvent être rangées sous cette
rubrique, étaient esclaves.

7". Hétaires.

Les hétaires, dans les maisons publiques, étaient des
esclaves. Aussi la plupart des
^lovoovqyoi appartenaient
à cette classe.

V. Position financière.

En traitant de la position financière des femmes, je
considérerai seulement les femmes libres qui, moyennant
leur travail, pourvoyaient à leurs besoins, puisque ce
n\'est pas ici le lieu d\'examiner la position financière de
celles qui n\'entrent pas dans cette catégorie, c. à. d.
les maîtresses de maison et les esclaves.

Nous verrons dans le chapitre suivant, que la pauvreté
était la principale cause qui forçait les femmes à prendre
un métier. Or, les métiers, accessibles à ces femmes,
n\'étaient généralement pas de nature à enrichir-celles qui
les exerçaient. La plupart d\'entre elles n\'auront pas mené
large, ce qui résulte encore de la façon dont on en parle.

L\'insuffisance de nos sources cependant ne nous per-
met pas d\'examiner pour chaque métier en particulier,
quelle a été la position financière de ces femmes.

1. Seulement Plutarque de puer. educ. § 5 {Moralia 3 C): al
rkdai ôè y.ni nl roo<po! .... are /itadov ffi?x>ijaai
est en contra-
diction avec cette règle.

-ocr page 93-

Ce qui est curieux, c\'est qu\'Eusèbe^ oppose une nlovaîa
yvvi\'i
à une xegrijug- ou une y.ani]Uc. Cette opposition
s\'applique probablement aussi aux temps d\'avant J. C.
C\'est ainsi que la scolie sur Aristophane,
Rmae 1350, lieu
où Eschyle chante une femme qui va le matin au mar-
ché vendre le surplus de sa laine, dit qu\'Aristophane qui
fait parler la femme à la première personne, ridiculise ici
la pauvreté d\'Eschyle.® Dio Chrysostome\' dit que ceux qui
reprochent aux autres que leur mère est
PqiOo!^, TQvy/jXQta
ou TÎnJ)j font cela pour prouver la pauvreté de ces gens
(où yào u/M\'jg avxà ênovoir, àv AÉyoai, t) (hg oij/iieta nevtaç).

Ce qui ne s\'accorde pas tout à fait avec tout cela c\'est
que Démosthène® dit des
rt\'rdai, eqiùoi et xQvy/jXQiai,^^
femmes qui ont été forcées par les temps de prendre un
métier, que de pauvres qu\'elles étaient, elles sont deve-
nues riches. En rapport avec le caractère de ce plaidoyer
où les métiers énumérés sont présentés sous le jour le
plus favorable, il faut prendre cette déclaration cum
grano salis. Quand Xénophon, dans les
Memorabilia,\'
fait dire à Socratc, que différents hommes gagnent dans
leur métier de quoi vivre largement — Nausicude dans
la préparation de la farine
[CdfptxoTïoila), Cyrèbe dans
la boulangerie {CtQxoTxoua) et quelques autres personnes
dans la confection de vêtements
{/J.a/tvôovQyia, yjMviôo-
,-To<m, È^fjfdôoTTotîa) — nous voyons peu après que c\'étaient
tous des patrons,
puisque l\'auteur dit, qu\'ils exploitent des
esclaves. Or, sauf la potière que Wilamowitz suppose

1. Prncp. cvaiig. p. 259 A.

2. Cf. Etyiii. magiuim xeQVi\'iat • .TenxQari yrmi;i nui ùrrà

3. Scolie sur Aristophane, J^uiku- 1350: r.-rf :tfv/<iv xai
}iix<H):Toémiav
aùrôr xcofioyôeï.

4. (hat. Vil 260 R. (Dindorf 1 p. 134.)

5. LVII § 45.

6. Dio Chrysostomc qui parle aussi de xirOui, ënidoi et xQvyi]-
xmut,
s\'est servi très probablement de ce passage de Démosthène.

\' 7. II c. 7. § 6.

-ocr page 94-

— yo -

avoir été patronne,^ je n\'ai pu trouver nulle part un
exemple d\'une femme se trouvant à la tête d\'un atelier
ou commerce, de sorte que la conclusion générale, que les
femmes exerçant un métier n\'ont pas fait partie des plus
riches, ne me semble pas trop risquée. Les hétaires seules
semblent être parvenues quelquefois à une grande richesse.-

VL Les femmes exerçant un métiér étaient-elles mariées
ou célibataires?

Zimmern» et M"« Mulder" ont prouvé, que fort peu
de femmes dans la Grèce des cinquième et quatrième
siècles sont restées célibataires. Mes recherches ont con-
firmé cette opinion, puisque d\'aucune femme libre,
à l\'exception des hétaires, je n\'ai pu prouver qu\'elle soit
restée célibataire. N\'oublions pas cependant, que dans
les sources, surtout dans les inscriptions, nous pouvons
voir plus aisément, quelles femmes ont été mariées que
de reconnaître celles qui ne l\'ont pas été, puisque pour
celles de la première catégorie le mari est souvent nommé,
tandis qu\'il n\'y a aucun motif de mentionner expressé-
ment le célibat d\'une femme non mariée.

Quant aux femmes suivantes, que j\'ai énumérées sui-
vant l\'ordre alphabétique, il est certain, ou presque cer-
tain, qu\'elles ont été mariées.
ùxéaxQia (Lucien L1 24)
ftalavîç (Suidas s. v.)
xoTi^Uç (/. G. ir- 773 A)
//aëa
{0airuQh)i) Platon, Theaet. 149
noorpvQÔmoXt:^ (Ins. Coss 309)

, mjaa/iwmoXi^ (I.G. 11® 769 col. II 12)

{Taménaj/jc Démosthène LVII 34
rirO,) „ LVII 55,

Peigneuse de laine (Cratès frg. 6).

1. Voir Chap. I 2, p. 33.

2. Pauly-Wissowa VIII p. 1354.

3. The greek commonwealth p. 331.

4. Qiiaestiones nonnullae p. 107 sq.

-ocr page 95-

CHAPITRE III.

Causes et motifs qui ont porté les femmes
à prendre un métier.

Dans ce chapitre nous pouvons passer sous silence
un grand nombre de femmes exerçant un métier et qui
ont appartenu au rang des esclaves. Ordinairement,
quand une esclave était affranchie, elle devait, pour
gagner sa vie, continuer le métier qu\'elle avait appris
comme esclave, son état p.écuniaire ne lui permettant
pas ordinairement d\'y renoncer. •

La cause générale qui forçait une femme à prendre
un métier, ou à se faire hétaire,» était la pauvreté. Un
seul passage, Stobée 60,5, semble indiquer que des femmes
ont appris aussi quelquefois un métier par précaution
pour être à même de gagner leur vie en cas d\'appauvrisse-
ment. Stobée cite de
VAvhjTQiç: de Ménandre:

TÙ TruTQÔxi fièv Tioieî y.uiQÔ:: Ttore
iV/lÔTQia, adiKei d\'aind nov rà adjftuTU \'
fti\'ov lYêreari //<" ào<))â?.ei tv ran; réymiç.

Quand la femme assistait son mari dans son métier,
ce qui se faisait souvent, ainsi que nous l\'avons vu dans
le chapitre précédent, c\'était ordinairement, parce que
le mari ne voyait pas d\'autre moyen d\'échapper à la faim.
Ceci se trouve nettement exprimé dans le fragment de
Cratès,2 que j\'ai traité dans le premier chapitre.

Si les femmes ne prenaient un métier que lorsque la
pauvreté les y forçait, il faut admettre qu\'elles acceptaient

1. Lucien, Mcrei. dial. Ill 3, VI, VII. Surtout le récit dans le
sixième de ces dialogues est curieux. Après la mort de son mari
Crobylè a vécu d\'abord de tissage et de filage, mais plus tard elle
se décide faire de sa fille une hétaire pour se mettre ii même
de gagner sa vie.

2. Bergk, Poetae lyrici graeci II Cratès frg. G.

•••

-ocr page 96-

de l\'ouvrage pour n\'importe quel salaire et que par
conséquent le travail de femme était à meilleur compte
que le travail d\'homme. Le seul lieu qui nous en donne
un exemple, se trouve dans la
Politique\'^ d\'Aristote. Il
y dit qu\'il y a des magistrats, les
yvvaty.6vo/uoi et les
TTatôôvo/ioi, qui doivent surveiller l\'emploi de femmes et
d\'enfants
«ojojteo dxo/.ov&oiç; » par de pauvres gens.- Le
développement peu avancé de l\'industrie chez les Grecs
nous explique en quelques mots, pourquoi nous ne trou-
vons pas plus de passages qui nous prouvent, que le tra-
vail de femme était à meilleur compte que le travail
d\'homme. D\'ailleurs nous avons vu au premier chapitre,
que dans l\'industrie en tant qu\'elle exsistait, la femme
jouait un rôle peu important. En général nous ne sau-
rions donc pas prétendre que le bon marché de la main-
d\'œjvre de femme en ait favorisé l\'emploi.

La pauvreté, voilà la cause principale. Mais cette
pauvreté doit avoir elle-même une cause. Quand en
Grèce un artisan ou en général quelqu\'un appartenant
à la classe inférieure, mourait, il laissait crdinairement
sa femme dans l\'indigence, puisqu\'il n\'y avait pas en-
core la moindre trace d\'assurances. Parfois ces femmes
avaient alors, en prenant un métier, bien de la peine à
pourvoir à leurs besoins. Ecoutez les plaintes de la
tresseuse de couronnes dans les
Fêtes de Démctcr d\'Ari-
stophane:»

Èfinï yùn âri)n ùcréOarev iièr fr Kvjnm,
Tratôânta Tcerre y.arahndn\' \' âyvj ^tôhç
nTE(f uv)jn/.uy.ova t(iooy.ov Èv raFc fivonivdi;.

«\'mon mari est mort à Chypre et il mVi laissé cinq enfants

I ^^ j223a.

2. Les mots d\'Aristote ne nous permettent pas de définir nette-
ment leur fonction. On y lit textuellement:
Tovxcov <5\' m«t (/a-
renvj; eîciv ov ô)]fiOTixul
tôip lio^côv, olov yvmiy.ovo/ita xai rtai-
<)ofo/ti(i. roî; yÙQ ùttûqoi:; àvâyx)] pf/xyo^at xai yvvaiii xai .-zaïnlf
o)G:r£o àxo?.ovOotç ôià jr/v àôov?.înv.
Cf. p. 1336 b.

3. Tliesni. vs. 446 sqq.

-ocr page 97-

que j\'ai de la peine à nourrir en tressant des couronnes
sur le marché aux couronnes». La veuve dans les
Dia-
logues des Hétaires
de Lucien\' laquelle plus tard fera
devenir sa fille hétaire, dit, qu\'après la mort de son
mari, elle doit gagner sa vie en tissant et en filant ; après
qu\'elle avait vécu quelque temps de l\'argent provenant
de la vente des outils de son mari :
eJm n")- //fi\' vrf alrovaa,
rî\'v àè y.nôxriv y.aràyovaa ij oni/iora y.koêovaa è-Tond^nfop\'
TÙ airia fiôyii. De même la Mélinna de l\'inscription s
qui nourrissait ses enfants au moyen d\'un travail ma-
nuel, doit avoir été une veuve.

Quant à l\'assertion de Wilamowitz,» qui prétend que
presque toujours la femme était forçée, quand elle était
privée de son gagne-pain, de vendre son corps pour se
nourrir, elle me semble absolument hypothétique. 11
dit: «Und wenn der Ernährer fehlt, ist das Elend der
auch innerlich unmündigen Geschöpfe da. Außerhalb
der Familie hat das Weib zum Erwerbe wirklich kaum
etwas anderes als ihren Leib». Les passages cités ci-
dessus d\'après les auteurs antiques prouvent à mon avis
qu\'il faut prendre le mot «kaum» dans un sens très large.

La lutte pour la vie devenait bien plus lourde pour les
femmes privées de leur gagne-pain, de même que pour
d\'autres femmes, quand des guerres ou des révolutions
avaient empiré les conditions de vivre. En ces temps
le nombre de veuves et d\'orphelines était naturellement

bien plus grand.

C\'est déjà à un autre point de vue que j\'ai cité au deu-
xième chapitre le dialogue entre Socrate et Aristarque.\'
Par suite de la guerre, Aristarque a bien des sœurs, des
nièces et des cousines sur les bras et ne voit pas moyen
de les nourrir. Sur l\'avis de Socrate, il le
s fait s\'appliquer

1. LXVll No. G. . •■

2. I.G. 113 1434.

3. Staat uud Gesellschaft p. 121.

4. Xénophon, Meut. 11 7.

-ocr page 98-

au lainage. De même la femme dans le plaidoyer de
Démosthène contre Eubulidès,^ laquelle a perdu son
mari, a exercé le métier de xix&i] pendant que les temps
étaient durs pour la ville et ses habitants: 6\'«?\' ri nôht^
rixvxEL xal Ttdvxei^ xaxwç enqaxxov. Il ne faut cependant
pas lui en faire un reproche, car bien des femmes de la
ville
{àaxàcyvvaîxaç)oni exercé temporairement ce métier
dans ces mêmes circonstances, et si elle n\'était pas pauvre
elle aurait renoncé aussi à son métier principal, la vente
de rubans. Outre celui de
xîxdrj, les femmes, forcées par
les circonstances, prenaient aussi d\'autres métiers, comme
nous prouve encore Démosthène^: a»?
yàq eycuy ày.ovm,
nolhii xal xlxOai xal ëgiùoi xal XQvyj\'jXQiai yeyôvaaiv vno
x&v xfjÇ noleoiÇ xat" èxeivovç xovi XQÔvov^ avfifpoQwv
àaxal yvvaïxeç.

Nous voyons donc, que tout comme aujourd\'hui, la
guerre et les mauvaises conditions pouvaient forcer les
femmes à prendre un métier, avec cette différence cepen-
dant que chez les Grecs le principal mobile a été la pau-
vreté, chez nous c\'est la nécessité d\'occuper les places
laissées vacantes par les hommes engagés dans l\'armée.
Je regrette que je n\'aie pu mettre la main sur un exem-
plaire du discours prononcé par Radermacher en 1918
sur les «Probleme der Kriegszeit im Altertum». Dans un
article sur ce discours® Th. Lenschau dit «Im einzelnen
sind die Vergleiche manchmal schlagend: die Verpfle-
gungsschwierigkeiten, die Bewucherung des Volkes, die
Verschlechterung des Geldes, die ebenso wirkte wie
unsere eifrig arbeitende Notenpresse, das Eintreten der
Frauen in die Berufsarbeit vollzogen sich in ganz ähn-
lichen Formen wie heute ». C\'est à juste titre que Lenschau
met en garde contre une trop grande généralisation des
comparaisons qui nous empêchent de voir les différences

-ocr page 99-

fondamentales. 11 en est de même du choix d\'un métier
par les femmes: les cas se ressemblent un peu, mais
les causes sont toutes différentes; de même la nature
du métier choisi était autre. Outre la misère, le désir
de luxe peut porter les femmes à prendre un métier, mais
alors seulement le métier qui promet de gros profits:
celui d\'hétaire.

Pour résumer, nous pouvons donc dire que chez les
Grecs la pauvreté, souvent causée par les temps ou par
la mort du mari qui gagnait le pain, a été le principal
mobile qui a forcé les femmes à prendre un métier.

Comparons ce résultat aux résultats de quelques
recherches faites sur d\'autres temps.

En 1882, Bücher a tenu une conférence sur «die
Frauenfrage im Mittelalter». Pour cela il avait examiné
la situation dans les villes allemandes d\'environ 1250 à
environ 1500. Il conclut qu\'au moyen-âge, il y a eu un
grand excédent de femmes ce qui diminuait fort leurs
chances matrimoniales, de sorte que bien des femmes ont
été forcées de gagner leur vie. Il a pu démontrer ce surplus
à l\'aide de chiffres de population et d\'autres statistiques,
ressources que la Grèce ne nous fournit pas, hélas !

Selon Büchef quatre choses ont surtout causé ce sur-
plus de femmes au moyen-âge:

1 Les nombreux dangers, auxquels les hommes étaient
exposés dans les guerres civiles et les voyages com-
merciaux.

2". La plus grande mortalité des hommes pendant les
pestilences (Cela est démontré, dit-il, par les chiffres
plus élevés pour les femmes sur les listes d\'impôts
de Francfort après des années de pestilence).
3". L\'intempérance des hommes dans toutes sortes de

jouissances.
4». Le célibat des nombreux religieux.

En outre il suppose que le travail dans des salles
malsaines a été nuisible aux hommes.

-ocr page 100-

De ces quatres causes seulement la première, la plus
grande mortalité des hommes par suite des guerres nom-
breuses, a opéré en Grèce. En revanche, en des temps
normaux la chance de se marier était très grande pour
les jeunes filles d\'Athènes, surtout pour les filles de cito-
yens et souvent le nombre de femmes à marier était in-
suffisant.^ Seulement après des guerres de très longue
durée, comme après celle du Péloponnèse, nous voyons
que différentes femmes sont forcées de prendre un
métier.2 II n\'est donc guère question d\'un surplus de
femmes. Aussi il faut considérer comme un fait isolé l\'ob-
servation de Pausanias, qu\'à Patras, où les femmes vivent
en travaillant le
ßvooo^, il y avait deux fois plus de
femmes que d\'hommes. Si cette observation est juste,
il faut naturellement que la chance moindre de se marier
déterminée par le surplus de femmes, les ait forcées à
faire quelque chose pour gagner leur vie. Pourtant,
comme nous venons de le dire, ordinairement Athènes
et probablement aussi le reste de la Grèce n\'avait pas
un surplus de femmes. Aussi au moyen-âge l\'étendue du
travail salarié des femmes a été évidemment bien plus
grande qu\'en Grèce. On trouve même au moyen-âge
du travail de femme dans un \'certain nombre de mé-
tiers, dont la femme était «tatsächlich ausgeschlossen»
à l\'époque où Bücher a donné sa conférence.

Les trois autres causes que Bücher énumère pour le
développement du travail de femme au moyen-âge, ne
sauraient compter pour la Grèce. On ne trouve nulle
trace d\'une plus grande mortalité d\'hommes par suite
d\'épidémies. De même il semble que l\'intempérance des
hommes dans leur jouissances n\'ait pas amené un surplus
de femmes. Le célibat du clergé n\'a pas existé en Grèce.
Le seul rapport en cette matière entre l\'histoire de la
Grèce et celle du moyen-âge consiste donc en ceci, que

1. Voir Zimmern, The greek commonwealth p. 332.

2. Bücher, Die Fraiienfrage p. 12.

-ocr page 101-

les guerres dans ces deux époques ont contribué à favo-
riser le travail de femme, avec cette différence que
l\'influence en Grèce a été beaucoup moindre.

Au dix-neuvième siècle nous voyons de nouveau un
grand développement du travail de femme, cette fois
non seulement dans la classe ouvrière, mais aussi dans

les autres classes.

Jules Pierstorff en parle longuement dans un article
«Weibliche Arbeit und Frauenfrage» dans le
Handwörter-
buch der Staatswissenschafien.^
Dans la neuvième partie
de cet article, intitulée «Ursprung und Entwicklung der
bürgerlichen Frauenfrage» il examine les différentes causes
qui au dix-neuvième siècle ont amené à prendre un métier
des femmes autres que celles sorties de la classe ouvrière.

Pour les femmes de la «untere Klasse» le passage aux
conditions économiques du dix-neuvième siècle s\'est
effectué sans difficultés. Dans la classe moyenne et dans
les milieux de fonctionnaires et d\'officiers cependant, où
« das verfügbare Einkommen ein beschränktes war, und
die gehobene soziale Stellung des Fundamentes einer ge-
sicherten Vermögenslage entbehrte», on a vu naître une
véritable détresse surtout pour les membres féminins
des familles. Cette détresse atteignait son comble, quand
le gagne-pain mourait ou devenait incapable de remplir
ses fonctions. Ajoutez à cela la chance moindre de se
marier qu\'avaient ces femmes par suite de différentes
causes. «So kommt es»,dit Pierstorff «dass die Bewegung
welche eine Er\\veiterung der Erwerbsgelegenheit für das
weibliche Geschlecht begründet, ihren eigentlichen Sitz
und Ursprung in jenen bürgeriichen Schichten hat, be-
sonders in denjenigen Kreisen, in denen Vermögenslage
und soziale Stellung sich nicht entsprechen, und daß hier
das Hauptaugenmerk auf die Selbstversorgung der un-
verheirateten Töchter und
unversorgten wie ungenügend

versorgten Witwen gerichtet ist». ______

1. VIII p. 679.

-ocr page 102-

Mais en dehors des causes économiques, il y en a
d\'autres: «Weiten Frauenkreisen kam mehr und mehr die
Armut und Leere zum Bewußtsein, welche die veränder-
ten Verhältnisse in ihr Leben gebracht hatten ». C\'est
ainsi que des femmes de milieux qui n\'étaient pas appelés
à exercer, une profession, allaient s\'emparer de postes
d\'utilité publique. La culture moderne, fondée sur une
plus haute estime de l\'individualité, a rendu la femme
plus consciente et a fait naître en elle un besoin im-
périeux de développer librement sa personalité.

Si nous comparons maintenant les causes citées par
Pierstorff avec les résultats obtenus par nos recherches,
nous voyons d\'abord que les causes non essentiellement
économiques, ne comptent pas pour la Grèce. Il y a eu,
il est vrai, un commencement d\'émancipation de la
femme, et il faut examiner, si ce mouvement a exercé
une certaine influence sur l\'industrie.

L\'émancipation de la femme a été amplement traitée
par Ivo Bruns dans une composition intitulée: « Frauen-
emanzipation in Athen».^ Il y dit e. a. qu\'Euripide dans
les chœurs de la Médée fait des allusions à un mouve-
ment qui, prenant sa source dans un petit cercle de femmes
cultivées (gebildete), défendait le relèvement de la femme.
Il croit voir cette opinion confirmée dans de nombreux
passages de la
Lysistrate d\'Aristophane; et selon Bruns
le mouvement est plus prononcé dans la troisième partie
du cinquième siècle. Il faut chercher les représe(jtantes
de ce mouvement parmi les étrangères cultivées qui selon
Bruns, appartenaient, il est vrai, à la classe des hétaires,
mais occupaient de hautes positions sociales.- De même

1. Ivo Bruns, Vorträge und Aufsätze p. 154.

2. Cf. Donaldson, Woman ; Her position and influence in
A ncient Greece and Rome, and among the early Christians
p. 58:
They (les hétaires) were the only educated women in Athens. They
studied all the arts, became acquainted with all new philosophical
speculations and interested themselves in politics.

-ocr page 103-

l\'idée de Platon sur la communauté des femmes repose
selon Bruns sur ce mouvement émancipateur, et dans ce
que Xénophon et Aristote ont dit au sujet des femmes,
on trouve une lutte contre ce mouvement féministe.* •
11 me semble que les suppositions sur lesquelles en effet
se base l\'argumentation de Bruns sont assez risquées. Ce
qui est un fait, c\'est qu\'il y a eu des femmes d\'une plus
haute culture que la femme que Xénophon nous décrit
dans
VEconomique comme le type de l\'Athénienne. Mais
il me paraît trop audacieux de conclure à un mouvement
tendant à l\'émancipation de la femme, rien qu\'en nous
basant sur un chœur d\'Euripide et une comédie d\'Aristo-
phane. Nous ne pouvons affirmer que, par-ci par-là, il
y a eu des femmes qui luttaient pour acquérir plus de
droits. Mais tout en supposant qu\'il y a eu réellement
un mouvement tendant à l\'émancipation de la femme,=
ce mouvement n\'a jamais eu de suites économiques. La
question n\'a pas eu de fond social. Aussi c\'est seulement
pour exprimer l\'opinion que le « mouvement » est parti
des femmes mêmes et non des dissertations d\'auteurs et f,
de philosophes que Bruns dit que le mouvement a été
de nature sociale.® En effet un peu plus loin* il dit : « Eine
irgendwie nachweisbare Änderung in dem sozialen Leben
Athens hat diese Bewegung nicht herbeigeführt». Cette
opinion se trouve confirmée par les résultats de mes
recherches: nulle part je n\'ai trouvé une seule trace de
femmes s\'efforçant de s\'affranchir au point de vue
économique en se basant sur l\'égalité des deux sexes.
Ceci peut encore s\'expliquer par le peu de développement
économique et hjräejmpo^}^ domes- [

1. Cf. Ziminern p- 334.

2. Cf. Wilamowitz, Hermes XXXV (1900) p. 548.

3. Brims p. 1772 Es drängt sich die Frage auf, von welcher
Seite die ersten Anregungen zu dieser Bewegung ausgegangen sind.
Eines ist zunächst klar, daß sie anfanglich keine literarische, son-
dern eine soziale war.

4. p. 188.

-ocr page 104-

tique en Grèce. Si l\'émancipation moderne ne peut pas
s\'expliquer tout à fait par les situations économiques,
toujours est-il que le développement de ces situations
l\'a rendu possible.

Pour ce qui est des causes purement économiques pour
les temps modernes, il faut, selon Pierstorff, considérer
tout d\'abord la moins grande possibilité de se marier.
A ce point de vue, on peut donc mettre un parallèle entre
les temps modernes et le moyen-âge, mais, comme nous
venons de voir ci-dessus, en Grèce les chances matri-
moniales pour les femmes sont réstées toujours assez
favorables. Plus haut j\'ai déjà dit a quel degré l\'accroisse-
ment du travail professionnel de la femme pendant la
guerre peut se comparer à des situations analogues en
Grèce.

-ocr page 105-

CHAPITRE IV.

Les idées sur le travail de femme.

Si nous examinons quelles ont été en Grèce les idées
sur le travail de femme, il faut toujours demander d\'abord
qui ont prononcé les différents jugements que nous
pouvons trouver. C\'est qu\'une classe de la société aura
eu en effet une autre idée sur ces choses qu\'une autre
classe,1 bien qu\'au sujet du travail de femme il y eût
évidemment moins de différence d\'opinion que sur le
travail d\'homme. Nous verrons que dans bien des cas
il nous faudra nous contenter de données indirectes,
faute de données directes. J\'espère en expliquer la cause
à la fin de ce chapitre, quand je tirerai des conclusions

plus générales.

D\'abord j\'essayerai de déterminer le jugement sur les
différents genres de travail de femme, puis je donnerai
un aperçu du jugement sur le travail de femme en
général et comparé au jugement sur le travail d\'homme.

1«. Agriculture.

Au premier chapitre nous avons vu que pour cette
rubrique, il y avait peu de données, de sorte que peut-
être on pourrait tirer seulement cette conclusion néga-
tive que l\'on ne jugeait pas les femmes propres aux tra-
vaux des champs, ce que Xénophon fait dire à Ischo-
maque.2

2". Industrie et metiers.

a) Au premier chapitre nous avons déjà vu que l\'on
considérait la préparation de la laine et la confection de
vêtements, comme u
n travail spécialement féminin. De

1. voir Neurath, Zur Anschauung der Antike über Handel,
Gewerbe und Landwirtschaft,
dans les Jahrbücher für National.
Ökonomie und Statistik
» 190G Bd. 32.

2. Oeconomicus VII § 22, § 30. Cf. Stobée 85, 21.

-ocr page 106-

même Platon* dit, que les femmes excellent plus que
les hommes dans l\'art textile et l\'art culinaire. Mais ce
n\'était que forcée par la nécessité qu\'une femme se dé-
cidait à en faire des métiers. De même il faut qu\'Aris-
tarque, dans le passage de Xénophon cité déjà plus d\'une
fois, soit convaincu par Socrate que pour les gens libres
le travail honnête n\'est pas honteux, avant qu\'il se décide
à faire préparer la laine par les femmes qui habitent sous
son toit. Au bout de quelque temps Aristarque vient
raconter à Socrate, que l\'expérience a bien réussi et que
les femmes sont devenues gaies et enjouées au lieu
d\'être moroses.- Nous trouvons ici vaguement tracée la
pensée moderne, que la femme célibataire, si elle manque
d\'occupations régulières, devient malheureuse et que
seulement le travail régulier peut maintenir son équi-
libre. Quand une femme était tourmentée par la misère
et la faim, elle choisissait dans bien des cas un emploi
.dans la confection de vêtements, étant alors le moins
méprisée. C\'est ainsi que dans
VAnthologie palatine"^ un
poète dit de trois femmes qui filaient et tissaient, qu\'elles
faisaient cela pour pouvoir vivre sans honte:

Ctoffj- yàn b(ya nanoc; oreiôeo^ eVxiT h.àara
^EÏve rov èy. xeiQÏôv àQW/iém pi\'orov —

Probablement il faut, comme Frazer, prendre dans un
sens favorable le jugement de Pausanias sur les
vcpanom
à Patras*: \\UpQoàîrrig ôé, eîneQ (V./.uiç yvrai^i /jéreari xai
ravrai^»
. Frazer traduit les mots cités ainsi : « more char-
ming women are nowhere to be seen ». Dans son commen-
taire il dit : « All the translations so far as I have ob-
served, who refer to this passage have interpreted it as a
slur upon the morality of the women of Patrae. E. Curtius
saw in Pausanias\'s remark \'a sure trace of the worship

1. Respublica V 455 C.

2. /Aaoat àvri oxvDQoyjiwv.

3. VI 174.

4. Pausanias VII-21, 14.

-ocr page 107-

of Mylitta introduced by the Phoenicians.\' All this ib
beside the mark. The expression
\'A(pqoô(ti]Ç [.iéxeoxi, as
my friend Mr. W. Wyse points out to me, is clearly equi-
valent to the adjective «\'TraT^j^oâtro^\'lovely\',\'charming\'»
Comme d\'après les passages cités ci-dessus, cette espèce
de travail n\'était pas regardée comme une honte, l\'obser-
vation de Pausanias n\'aura probablement pas eu un sens
désapprobateur. Tout cela me semble servir de preuve
à la justesse de la conception de Frazer. Si donc nous
voyons qu\'en général on ne méprisait pas ces occupa-
tions, il y avait, pourtant une différence d\'appréciation
selon le genre du travail. Une xEQvî]xig, fileuse est
d\'après
VEtymologicum Magnum\'- xanem] (humble, de
position inférieure) puisqu\'elle vit de travail manuel,
InaQà xà èx xav làioyv xeiQiov rgicpeadai) et dans un dia-
logue de
Lucien^ quelqu\'un se vante d\'être devenu célèbre
par la rhétorique, tout en n\'étant que le fils d\'une cou-
turière qui faisait des raccommodages
{àxéaxQia), Pour-
tant on estimait le travail d\'une
àxéaxqia moins désho-
norante que celui d\'une cf.QvyaviaxQia (quelqu\'une qui
grille de l\'orge) puisque dans une des lettres d\'Alciphron,®
quelqu\'un menace une femme qu\'il a prise chez un
àxeax/ii (raccommodeur de vêtements) de lui faire griller
de l\'orge à la campagne, si elle ne travaille pas mieux.

En résumant, nous pouvons dire, que les femmes qui

gagnaient leur pain par la lainerie et autres industriesl;
analogues, étaient considérées comme de pauvres créa- r-.

tures qui essiiyaient de gagner honnêtement leur pain.

b) Préparation de comestibles.

Au premier chapitre nous avons vu que l\'on regardait
la meunerie comme le travail le plus lourd dont on pût
charger les femmes. De même la cuisson du pam était ^
ordinairement le travail des esclaves. Platon trouvait les y..

1. s. V.

2. Ll (Ithciorum Praeccptor) 24.

3. Il 24.

-ocr page 108-

femmes, plus que les hommes, propres à cuire des gâteaux
et à faire la cuisine.^ Cependant, comme les femmes
n\'ont presque jamais considéré cette espèce de travail
comme un métier, on trouve peu de jugements à ce
sujet.

c) De même nous ne pouvons pas considérer à part les
jugements sur le reste des industries, puisque les données
nous manquent.

3". Le commerce.

Au premier chapitre nous avons vù que parmi les
femmes qui s\'occupaient de la vente en détail, le nombre
de marchandes au marché était fort grand. Or, dans tous
les pays et en tout temps cette espèce de femmes a eu
une réputation assez mauvaise, mais surtout en Grèce
il paraît qu\'on les a regardées avec un grand dédain.

Quels en ont été les motifs? D\'abord les marchandes
au marché semblent avoir été mal famées pour leurs
cris et leurs querelles. C\'est ainsi que Dionyse, dans les
Ranae d\'Aristophane,^ dit que les poètes ne doivent pas
crier comme des marchandes de pain:

loiàoQEÏa&ai ô\'où
àvÔQuç noirjzà^ waneQ àQZOTzMiôai;.
Dans le Plutus d\'Aristophane» Chrémyle conclut à cause
des cris que pousse la Pauvreté, qu\'elle est aubergiste ou
Xext&ômoh^ :

IJENIA
OÏEOÙE à^Elvai ziva /J£ ;

. ♦ XPEMYAOI

jtavôoxEvzQiav
rj kExiOtmwhv, où yàg àv xoaovzovi
èvéxQayEi -jq/nîv ovôèv ■^ôixtj/iévrj.

1. Platon, Respublica V 455 C. . . • xai x^v rdw Tiojtdvœv re
xai ixpriimtviv êegojtelav êv olç ô^ u ôoxel rà ywaixEÎov yéi^ç elvat.

2. VS. 857.

3. vs. 426.

-ocr page 109-

Dans les Vespae^ Aristophane dit d\'une TiavÔoae-vxQia
qu\'elle a la voix d\'un cochon. Qu\'elles montraient au
besoin leurs griffes, c\'est ce qu\'Aristophane raconte dans
la Lysistrate^ où des marchandes, ayant l\'esprit belli-
queux, sont envoyées les premières contre l\'ennemi.

Mais non seulement elles étaient réputées criardes et
querelleuses, mais aussi trompeuses, surtout parce qu\'elles
trichaient avec la mesure. C\'est encore Aristophane qui
nous apprend cela.

Thesm. 347:

y.eï riç htbiip.o^ i) y.ii7it]MÇ xov \'/pôc,
îj x(oi\' /{oxv?.(T)v xo V()/i((a/i(a ôtu/.vfiai\'vexai,

et Plutus 435 :

uq\' èaxlv ij y.anif/Àç r)y xûtv yeixôvov
fj xaïç Koxv\'/.aii àei fie ôia).vfiuivexai_;

Le mépris qu\'on a pour les marchands en général, et
par conséquent pour les marchandes, est attribué par
Platon» à leur soif de faire de trop gros bénéfices:
xà ôè
râ>v àvOQibncov Tth\'jdt] Tiâv xovvavxîov ë\'/ei xovxoi^, ôeôfisvd
TE àfxéxQdi^ ÔEÏxai xai è^ov XEQÔaivEiv xà fdxQia àjtXtjaxoyç
aÎQEÏxai XEQÔaivEiv. ôio Jidvxa xà
tieqI xt)v xamjMav xal
ê/moQiav xai ^avôoxEiur yévi] ôiaftèfthjxai xe xai ev ala-
XQols yèyovEv ài\'Etôeair.

Nous lisons dans Aristophane^ qu\'aussi le public ne se
gênait pas d\'offenser de toutes les façons les marchandes,
plus particulièrement les à^xomoMe^ (nos poissonnières
manquaient®). C\'est don
c principalement Aristophane

1. VS. 36.

2. vs. 456.

3. Leges XI 918 D.

4. Vesp. 238, 1388.

5. V. Leeuwen sur Aristophane, Vcspac 238 dit que dans la
nouvelle comédie le rôle des àctoTccôXtSec est rempli par les ix&vo-
ji«3Aat, (poissonniers) qui par l\'accroissement du luxe attiraient
particulièrement l\'attention.

-ocr page 110-

— ]0H —

qui nous donne une mauvaise impression des marchan-
des. Le passage cité de Platon, de même que le juge-
ment général sur les collègues masculins, nous prouve
qu\'Aristophane n\'aura pas trop exagéré. Cagnat, dans
l\'article «mercator» chez Daremberg-Saglio,* se servant
de beaucoup de passages aussi en dehors d\'Aristophane,
énumère les causes suivantes de la mauvaise réputation
des marchands: improbité, manque de bonne foi, fraude,
surtout avec les poids et les mesures. En outre bien des
hommes avaient choisi ce métier, parce qu\'ils n\'étaient
pas capables de gagner leur pain d\'une autre façon. Il
termine son article par ces mots: «On trouve même
parmi eux des femmes, malgré la répugnance qu\'on
éprouve à laisser les femmes se mêler au marché d\'affaires
qui sont du ressort de l\'homme». Quand le rhéteur
Ménandre dit, que dans certaines villes il n\'était pas
«xaXôr», si une femme faisait le commerce en détail,
c\'est encore une preuve que l\'on n\'estimait pas beau-
coup ce métier. De même le fait qu\'Aristophane ne
sait pas ridiculiser Euripide de meilleure façon qu\'en
prétendant qu\'il est le fils d\'une marchande des quatre
saisons, caractérise assez la situation. Peut-être à Corinthe,
ville sur laquelle nous sommes plus mal renseignés, on
aura jugé probablement avec plus d\'indulgence, puisque
Hérodote- dit que les Corinthiens dénigraient le moins
ceux qui devaient travailler pour leur pain:
fixiaxa ôè
Konh\'Oioi avortai rovç, xe\'Qoréxvag.
A Athènes il a même
fallu évidemment faire une loi défendant de reprocher
à des citoyens et à des citoyennes de se faire un métier
du commerce sur l\'agora.®

1. ni p. 1731.

2. Il 167.

3. Démosthène LVII § 30: --rapà rov; vâfiovç, oî xekvovaiv
èt\'oxov
eîvui Tfi yuxt]yoQia rèv rfjv ègyaotar rriv êv rf/ àyoQiJ ij rû>v
no\'/uTÔiv l\'i rô)f nohn\'àvtv âveiôfCond rm.
 Cf. Becker-GOIl, Cha-
rikles
II p. 191.

-ocr page 111-

Pourtant Platon\' aurait trouvé absurde, si les àQioToi Vt ^ ^
ou les femmes, s\'étaient vus contraints de se faire au-
bergiste ou détaillant.

Si donc l\'opinion générale sur la marchande n\'a pas
été favorable, il arrivait quelquefois, comm-î nous avons
vu au deuxième chapitre, qu\'une citoyenne, réduite à la
misère, n\'avait plus d\'autre ressource que de prendre le
métier de marchande."- L\'assertion de Büchsenschütz»
« Mädchen und Frauen vollends, welche sich mit dem
Kleinhandel abgaben, wurden gewiß ziemlich allgemein
der niedrigsten Klasse feiler Dirnen gleichgeachtct » me

semble fort exagérée.

La seule opinion favorable que j\'aie pu trouver sur
une femme de cecte classe, se trouve dans une épitaphe
à Syracuse pour une
Txavànxut %£?>/atu.\'

Mais la valeur de ces paroles n\'est pas très grande,
l\'épitaphe étant faite probablement par un parent de la

défunte.

4". Sages-femmes.

Socrate disait selon Platon® qu\'il était le fils d\'une
sage-fenmie noble et respectable:
ovx àx})xoaç ihg èyco
mu vJàç: fmiuc: fuûa yermûiç r,. xai ßloavQäc;, (IhuraQéTijç;

C\'est presque le seul passage que j\'aie pu trouver chez
les auteurs grecs dans lequel le jugement sur les accou-
cheuses est positivement favorable. La citation perd
pnmre
de son prix, parce que Socrate parle ici de sa mère.
- , I ^„es xi 918 d. e. i:rei n u;, S /»»/jtotf yhoiro ovd\' tarai, ^^
rrooaam\'xdom - yeloJor „èv el:ren, Sf.coç ôè
 - -r«r-

ô^xevaalroù; rrana^f, àolcrov; e.l r,ra xnévov y xan^^s.

y r, rcôr ro,ot5r.,r ^Qdrrav, xai yvrcuxa; exr.ro; ava-.\'x,), elfian-
„ériK rov rotovTOV fiFraaxei»\' tq6:
tov ctc. , , ^ , .

\' ■ : Schoan,ann.LipsU,s 1 4.M. p. 576 (Ocl. pr. p. W m .nbcr der
Klciiiliaiidcl (llr ciïi eemciiies lurf sclimulzigcs Ocsclilitt 6.Ht, so
Sol, dt mirgcr mm (cm, wenn uich. die No. sic .wang z„

diesem Gewerbe zii greifen. *

3. Besitz und Erwerb p. 279.

4. Dittenberger s 901.

5. Theaetetus 149 a.

-ocr page 112-

De plus il y a une inscription où l\'on parle avec respect
d\'une sage-femme

{M\\aîa xai îaxQoç 0avoaTQdz>] êv&âôe xelrai
[ov]&évi Xv7iri[Q\\d, nâatv 6è davovoa no&em\'].

« Ci-gît la sage-femme et médecin 0avoaxQdxtp A per-
sonne elle n\'a causé de douleur, mais sa mort signifia pour
tous une grande perte.» Plus tard Pline^ nous raconte
d\'une certaine Olympias Thebana, une femme qui s\'est
fait une certaine célébrité en s\'appliquant à guérir des
maladies et même en écrivant là-dessus des traités. Pour-
tant la conclusion de Sieboid^ se basant surtout sur ce
passage et disant: «dass im Altertume Hebammen in
bohem Anseben standen », me semble trop hardie. D\'autres •
ont accepté cette conclusion. C\'est ainsi que Reinach
dit dans son article «medicus» dans le dictionnaire de
M; ■ q Daremberg et SaglioLes accoucheuses tant en Grèce
ivt ^ qu\'à Rome paraissent avoir été fort considérées», et il
\' renvoie à Sieboid et à un passage de Ploss-Bartels ,Das

Weih\\ qui se fonde aussi sur Sieboid.

Si donc les preuves positives de haute estime des
accoucheuses manquent presque absolument, nous pou-
vons pourtant conclure de certaines données, que la
profession de sage-femme n\'a pas été en déshonneur. 11
faut bien que le récit d\'HygineS d\'après lequel enfin
seulement des citoyennes pouvaient se faire accou-
cheuses, ait eu un fond de vérité. En outre le fait que
ni Aristophane ni la plupart des auteurs de comédies ne
se sont moqués des sages-femmes, ce qu\'ils aimaient à
faire quand il s\'agissait de marchandes, nous dit qu\'on
ménageait les accoucheuses. A mon avis il faut chercher
l\'explication de ce fait dans le respect qu\'on avait pour

1. Nat. hist. XXVIlIc. 19.

2. Versuch einer Geschichtc der Gehiirtshülfe § 52.

3. III 1683.

4. Fabulae 254.

-ocr page 113-

l\'habileté et l\'adresse des sages-femmes, qualités que
toute femme ne pouvait pas acquérir.

Un auteur de comédies, Antiphane, dans le fAiao7i6vt]Qoç^
s\'est exprimé moins favorablem|nt au sujet de ces
femmes. Les Scythes, dit-il, sont beaucoup plus intel-
ligents que les Grecs, car:

4. y.ov /Lia Aîa rijOai Eioâyovai (iaaxdvov?,
y.ai naiàayoiyovi avdiç, cor /
heîlov yay.ôv
ovy. èariv ovôèv fisTà ye [iaiaç r?) Aia \'
uvrai ô\'vTCEQfidUovoi fteTÙ yè v)) A(a

8. rov^ fn]rQayvQroîntâ? ye\'Txolv yàq av yévoç
fuaqonator tovt ëariv, si /;»} v)) Aia
xoifi; }yPvo7Xwla<; fiovlexal xiç, Isytiv.

Il en fait donc voir de dures aux sages-femmes, car
elles sont encore pires que les nourrices médisantes et que
les
Tiaiôayioyol

5". Nourrices.

Les fonctions des xMai et des xQorpot n\'étant pas
toujours séparées, on les jugeait de la même façon, de
sorte que je traiterai les deux groupes à la fois. Les
nourrices jouissaient en Grèce d\'une grande estime,
inspirée surtout par un sentiment de piété. Dans bien
des cas la nourrice occupait une place égale à celle de la
mère, ce que nous voyons clairement chez Platon qui
parle souvent tout d\'une haleine de la mère et de la
Dans beaucoup d\'épitaphes, il est fait mention
de
xirdai et de xootpoi avec ou sans addition de
ou
àixaioxârn.\' La grande estime s\'exprime nettement
dans une épitaphe attique\'^ d\'une certaine Mclitta:

2. La vmion\'dt\'cobet des vers Ve

4 1 f\'iP SnV. 3522, 4039. 4050, 4109, 4139, 42(>0. 111 1457.

Cf. Theocr. Epigr. 18.

5. I.G. 11» 2729.

"t

"Av.

-ocr page 114-

Mrro//o6a»ooi; laore/.ov &vyâT)]o Mé/.irTu TtrOij

"Et\'Odôs T?)v XQi]aT)p> TÎT&ip\' y.arà yula y.a\'/.VTTTei
\'l7i7iooTQdx}]Ç \' y.ai vvv nodel ae . .
y.ai Côjodv o\' ècpi\'/.ovv, rtrOij, y.ui vvv o\' hi (ri)fm
ovoav y.ai xarà yfj;;, y.al rijui\'jao) ae àyni àv î^v) \'
olôa ÔÈ 001 on xai xarà yfj^, eL-reo yoijozolg yéoag êour,
TtQdiTEL aoi zifiaî, zi\'zdi], Traoà (fieooecpdvti N/.ovnovi

re y.EÎvzai.

« La nourrice Melitta, fille de VÎGozeh]i; Apollodore.
Ici la terre couvre la bonne nourrice d\'Hippostrate:
maintenant encore vous lui faites défaut et pendant que
vous viviez je vous aimais, nourrice, et maintenant encore,
pendant que vous êtes sous la terre, je vous vénère et je
vous honorerai tant que je vivrai et je sais que vous
écherra sous la terre le plus grand honneur chez Persé-
phone et Pluton, si du moins les bons sont récompensés».

Chez Démosthène\' nous lisons d\'une affranchie n\'ri))]
qui, aprèsja mort de son mari, revient dans la maison
de son nourrisson. Dans la tragédie nous pouvons voir
la place considérable qu\'occupait la roofpdc-

Cependant il ne faut pas perdre de vue, que cette
vénération avait absolument un caractère personnel. On
estimait et aimait beaucoup sa propre rîrO)] ou rQotpôç,
mais on regardait leur état comme quelque chose d\'in-
férieur. C\'est ce que nous voyons clairement dans le dis-
cours de Démosthène contre Eubulidès, duquel j\'ai déjà
parlé ailleurs. Eubulidès avait dit de la mère d\'Euxithéos
qu\'elle n\'était pas citoyenne puisqu\'elle avait été la
r/Ti?v\'d\'un certain Clinéas. Le fils de cette mère prétend
par contre que de son temps bien des
àaral yvvaîxeg
se présentaient comme rirûai et se plaint de ce que cette
calomnie se basait uniquement sur le fait que sa mère
avait été nourrice:
«ùtio yào ruvn/; zf^ rirdeiag ârruo\' >/
.leoi iifià:: yéyove
 »- ce qui prouve bien qu^on

1. XLVII § 55.

2. Démosthène LVII § 42.

-ocr page 115-

— Ill —

n\'estimait pas fort le métier de xîtÛ)]. Seulement du frag-
ment d\'Antiphane traité ci-dessus et où il est dit des rir&ai
qu\'elles sont médisantes, il ne faut pas tirer des con-
clusions générales, parce que l\'auteur y parle en badinant.

6". Occupations de ménage. Toilette.

Comme pour cette rubrique nos données sont extrême-
ment rares, du moins pour ce qui regarde le travail des
subordonnées, il est difficile de dire comment on a jugé
ce travail. Parmi les subordonnées la plus importante
était la
xafûa. Pour cette charge on cherchait, d\'après
Xénophon^ quelqu\'un qui sût se maîtriser suffisamment
et qui eût une bonne mémoire.

Le-travail de la maîtresse de la maison est idéalisé
par Xénophon dans
VEconomique.

7". Hétaires.-

Le pouvoir auquel certaines hétaires pouvaient monter,
pourrait nous faire conclure que chez les Grecs les hétaires
étaient assez estimées. Il est vrai que les Grecs ne voyaient
aucun mal à assouvir les désirs sexuels en dehors du
mariage, de sorte que les hétaires modestes n\'étaient pas
méprisées. Mais celles-ci étaient assez rares. Selon Athénée ^
Ménandre^ a prétendu même qu\'il n\'y avait pas de
xq^oxi)
éxaiQu. La convoitise, l\'orgueil de même que l\'origine
de la plupart des hétaires leur attirait un jugement
défavorable. Il y en avait, il est vrai, qui faisaient des
études philosophiques, mais ces femmes auront eu proba-
blement peu d\'influence sur le jugement général. Dans
les suivantes considérations générales sur le travail de
femme nous ne tiendrons pas compte des hétaires, puis-
qu\'elles forment un groupe tout-à-fait à part.

Si nous embrassons maintenant le tout d\'un coup

1. Oeconomiciis IX § 11.

2. Voir l\'article «Hetairai» dans ledictionnairedePauly-Wissowa.

3. XIII 594 D.

4. frg. 945 C. .1. F.

-ocr page 116-

d\'œil général, nous voyons que nous pouvons grouper
les différents genres de travaux et de métiers d\'une autre
façon encore:

1 Travaux faits par les femmes comme membres de
Volxoi.

2". Travaux faits par les femmes pour pourvoir à leurs
besoins.

Or, la première espèce de travail a toujours été consi-
dérée comme quelque chose de très normal, quelquefois
même ce travail a été idéalisé. Seulement chez les Spartia-
tes, il était défendu aux citoyennes, selon Xénophon,\' de
faire du travail sédentaire. Pourtant nous avons appris
par la thèse de M"« Kosten^ que la valeur historique de
pareils jugements sur les Spartiates n\'est pas très grande.

Quant au travail mentionné sub 2<\', le travail profes-
sionnel dans un sens plus restreint peut être subdivisé en

a) le travail spécialement propre aux femmes, c. à. d.
lé métier de la nourrice et de l\'accoucheuse;

b) le travail qui se faisait tant par les hommes que par
les femmes.

Ci-dessus nous avons vu que la sage-femme et la
nourrice ont joui d\'une certaine -estime. Au second
groupe appartenaient un petit nombre de femmes qui
gagnaient leur pain dans l\'industrie, surtout dans la
confection de vêtements, mais le plus grand nombre
étaient des marchandes. Socrate\'\' trouve très simple
qu\'une femme, forcée par la misère, essaye de gagner
sa vie en travaillant la laine, mais la répugnance qu\'Aris-
tarque avait primitivement contre ce travail prouve
bien que dans certains milieux on était prévenu contre
ce genre de travail professionnel par des citoyennes.
Enfin les marchandes étaient peu estimées.

1. Respublica Laced. I 3.

2. Inquiritur quid Xenophontis Aaxtàaiixovlvw .-rohzela valeat
ad Lacedaemoniorum instituta
cognoscenda.

3. Xénophon, Ment. II 7.

-ocr page 117-

J\'ai cherché vainement un jugement sur le travail de
femme professionnel en général. Naturellement ceci est
en rapport avec le fait que ce travail était peu fréquent,
ce qui s\'explique par les situations traitées au chapitre III.
Aussi, à mon avis, Wilamowitz a tourné la question en
disant^: «die Sitte hält sie andauernd vom Erwerbs-
leben und von der Öffentlichkeit zurück». Non! Mais
parce que les conditions économiques faisaient défaut,
ce n\'était pas une « Sitte » pour les femmes de se mêler
de 1\'« Erwerbsleben »: La «Sitte» était l\'effet, non la
cause.

C\'est donc en vain que nous cherchons un jugement
sur le travail professionnel de femme en général. Cepen-
dant ce jugement se trouvait en quelque sorte compris
dans celui qu\'on avait sur le travail en général, tant
pour hommes que pour femmes. On peut trouver un
examen de cette question dans l\'article de Neurath «Zur
Anschauung der Antike über Handel, Gewerbe und Land-
wirtschaft » auquel il me sera permis de renvoyer. Neu-
rath nous démontre déjà dans son article que les Grecs
trouvaient déjà tel genre de travail plus propre à la femme,
tel autre plutôt du domaine de l\'homme.^ Puis il fait
ressortir que le travail sédentaire inspirait une répu-
gnance aux « intellectuels» grecs. Seulement cela ne sau-
rait s\'appliquer aux femmes, puisque Xénophon dit que
tous les Grecs, excepté les Spartiates, désirent que lea
jeunes filles restent tranquillement chez elles et se
vouent à la lainerie. Ce dégoiJt du travail manuel
qu\'avaient les philosophes en général, provenait en grande
partie de l\'opinion que le travail manuel, et surtout le
travail sédentaire, exerçait une mauvaise influence sur
l\'esprit. Pour les femmes cette considération ne comptait

1. Staat tnid Gesellschaft p. 120.

2. Xénophon, Memorabilia III 9 § 11. êv óè Tu?.aaiç xal ràç-
yvvaîxaç èneôefxvvev ÙQxovaa;
twv diiSöw»\' i5(ù TÔ rd; fièi\' elôévat
5n(o: xefi xaÀaaiovQyEÏv, zoù; <5i /<») elâémi.

-ocr page 118-

pas, puisqu\'en jugeant les femmes on ne mettait pas en
ligne de compte les facultés spirituelles.

La conclusion capitale où arrive Neurath dans son
article, se trouve à mon avis exprimée dans ces motsi;
« Diese Verachtung der Handarbeit bei einer Reihe von
Philosophen darf uns aber nicht dahin bringen zu glauben,
die tatsächliche Lage sei ungünstig für die Arbeit gewesen.
Das ist nicht der Fall. Alle von den Philosophen ange-
griffene Berufsstände florierten» et2; «es genügt wenn
wir zeigen, dass die Verachtung der Philosophen für die
Handwerker nicht seiner tatsächlichen Unbedeutendheit
entspricht. Es scheint vielmehr ein Kampf gegen eine
neu entstehende Macht innerhalb des Staatsganzen vor-
zuliegen ».

Dans cette dernière phrase se trouve exprimée la diffé-
rence fondamentale entre la façon dont les philosophes
ont jugé le travail de l\'homme et celle dont ils ont jugé
•le travail de la femme. Le travail professionnel de la
femme jouait un rôle insignifiant dans la vie économique.
11 n\'y avait pas de puissance naissante à redouter, par
conséquent on n\'exprimait guère son opinion sur cette
question. Bref, les Grecs n\'ont pas connu la question
féministe. ___________________

1. p. 594.

2. p. 596.

-ocr page 119-

Table des matières-

PURC

Introduction ...........................................

La pauvreté des sources............................

Causes de cette pauvreté...........................

Jusqu\'ici ce sujet n\'a jamais encore été l\'objet d\'une

étude spéciale ..................................

Limites chronologiques et géographiques............. i l

Choix de la langue................................

Chapitre 1: Terminologie. Importance du travail de
la îemme ........................................

1. Agriculture. Viticulture. Elevage.............. 13

F^eu de travail de femmes dans ces branches........ 14

nifférence avec le temps moderne.................. l-\'î

"F.qiOo;. Aides pour la moisson....................

U. Industrie et Métiers............................

Théorie de Rodbertus et de Bûcher.................

1» La confection de vêtements.....................

La préparation de la Ininc a été principalenlent faite

par la .......................................

Le peignage et le nettoyage semblent avoir été

principalement du domaine de l\'homme ....... 20

Le filage...................................... \'f

Le tissage..................................... 7

Le tissage comme profession....................

Le foulage et la teinture........................

La couturière..................................

2". La préparation des aliments ....................

a) Le grillage.................................. ^^

b) Le pilage et la mouture......................

c) La cuisson .................................. ^^

La cuisson comme métier.................

A-t\'on connu des cuisinières? .............

Liste de mots désignant les hommes et les femmes
qui s\'occupaient de la préparation des aliments 32

3". La cordonnerie ......................;.........

4". La peinture de vases...........................

S*

-ocr page 120-

page

5". L ivoirerie..................................... 33

()". La métallurgie et l\'exploitation minière.......... 33

Résumé .......................................... 34

III. Le commerce................................... 34

Il taut aller jusqu\'aux auteurs et aux inscriptions du

cinquième siècle pour rencontrer des marchandes... 35
Causes de ce fait .................................
35

d\'/ooà \'/I\'lmxeia................................... 3(]

1 Marchandes de comestibles et de boissons..................40

2". Marchandes de vêtements..............................................44

3". Vendeuses d\'articles de luxe et de sacrifice ............45

4". Vendeuses de toutes sortes d\'articles..........................47

5". <nvTt7Teiôrr(ii)jQ etc............................................................47

Liste de marchands et de marchandes ............................48

IV. S;ige:-femrres et femmes médecin:............ 52

Récit d\'Hygin..................................... 52

En Grèce on réclamait pour les accouchements l\'assis-
tance de sages-femmes, ct on ne recourait aux méde-
cins qu\'en des cas très compliqués ............... 53

Platon est peu exigeant pour celles qui aspirent au métier .54

Par contre le médecin Soranos est difficile .....................54

Désignation..............................................................................55

Les sages-femnies comme Ttoo/n\'i/aTOKii............................5(5

(larde-malade ..........................................................................5(j

V. Nourrices proprement dite- et nourrices sed c.;

iè^ràc.)..............................................................................57

Les fonctions ne sont pas toujours séparées....................57

a) La nourrice proprement dite____.. !....................5()

Les temps homériques................................................5(1

Plus tard l\'emploi de nourrices (proprement dites)

parait avoir été assez fréquente............. (j()

Comment expliquer cet usage? ............... (il

b) La nourrice sèche (garde) .................... 02

VI. Occupations de ménage. Toilette.............. \'(-,3

tlfifia ou apQu..................................... (J4

nhlmgin, fiafjivlQ etc............................... 05

lf(0.(i/it]7tfi?.oc, y.oftiargiii ........................... (5^,

....................................................................................y^j

y.ovotmnia, tii/u\'h................................. (jy

l\'inoarÛToia..................................................................jjj^

-ocr page 121-

VII. Les hétaires .................................

Désignation. Exposé iiistorique................... 09

Corporations d\'Iiétaircs? ................................................70

VII1. L\'entremet:eue............................................................73

Il faut distinguer entre la .Tfjouyojynç; etc. et la

:^QOfivi\'irjTQiu....................................................................73

Chapitre II: Position sociale..................................................75

I. Citoyennes.............................■...... 75

II. Etrangères libres..........................................................81

m. Affranchies....................................................................H[\\

IV. Esclaves ........................................................................87

V. Position financière........................................................88

VI. Les femmes exerçant un métier étaient-elles ma-
riées ou célibataires?..................................................90

Chapitre III: Causes et motifs qui ont porté les femmes

à prendre un métier..........................................................iji

Pauvreté ..........................................................................(»1

Causes de cette pauvreté ..............................................92

Veuvage. Guerre...............................................................92

Comparaison au moyen-âge............................................95

Comparaison au dix-neuvième siècle ..........................97

Emancipation de la femme ..........................................98

Chapitre IV: Les Idées sur le travail de femme..........loi

1 Agriculture..................................................................101

2". Industrie et métiers..................................................101

3". Le commerce..............................................................104

4". Sages-femmes..............................................................107

5". Nourrices ....................................................................109

()". Occupations de ménage. Toilette ..........................il!

7". Hétaires ......................................................................111

Antre division....................................................................112

En vain nous cherchons un jugement sur le travail

professionnel de femme en général ........................113

Les Grecs n\'ont pas connu la question féministe ..114

-ocr page 122-

Index locorum.

page

page

Ada A post. XVI 14

45

Aristophanes, A\'tf». 840

43

Aeschiiies, I 14 \'

73

--857

104

— 1 97 ;

22, 45,

--1346

18

87

--1349

22

- 1 119

70

-- 1350 [

44

Aeschylus, Scptcm 200

15

— Thesm. 341

73

--345

(56

-- 347 i

105

-----SdvZQKL

20

--387

43

Alciphron III 27

24, 103

--44()

39, 46,

- Ill 60 § 1

42

I

77, 90

Anthologia Palatina V 82

65

--448

46

--V 180

45

- - 456

43

--VI 174

10, 102

--558

73

----IX 89

16

— Vespae 3()

104

— IX 418

28

--238

27, 77,

AiitiphanesC. A. /•". II fr. 159

67, 109

105

ApolloniusRhodiuslII29lsqq.

21

— 494

37

Aristophanes, Acli. 478

43

^---497

43

--546

72

--

lOf)

— IIccl. 215 sqq.

23

--1397

\' 77

--221

26

---1628

; 73

--737

6()

Aristophanes liyz. (Miller,

I

- 841

45

Melanges de litt, gr.p.432,

luj. 19

43

28)

57

--129

48

Aristoteles, \'Aihiv. JioL L 2

72

— J.ys. 450

77, 105

Aristoteles Polit. p. 1323 a

60, 92

-- 457 sqq.

44, 78

— - p. 1331a 32

38

- - 564

43

Athenaeus I 21 C

. 14

-- 746, 747

54

— Ill 123 B

i 65

--880

60

— IV 12

29

--1562

43

— IV 172

31

— Plut. 426

i 104

- X 443 A

73

--427

43

— XI 494 E

27

--435

105

- XIII 566 I-

40

--1120

40

— Xm 582 B

59

— Ran. 569

i 85

- XIII 594 D

111

-ocr page 123-

1

page

pane

Atheiiaeus Xlll 6U8 A

46

Etyui. Magii. s. v. yendtog

22

612 B |30, 44

_ — - l)7tt)TQ(l

24

Aulus Gellius Xll 1

61

— — — xainwaeo)}\'

22

Callimachus, Hyw» in Del.

— — — y.aino)arinde;

19

242 :

27

---XOHljilcÖTQIU 1

1)7, 68

Ciccro, Verr. 11 i c 34 (§ 86)

23

--- — y.fQvrjtig

89,103

Clcmens Alex. Paed. 111,4,2()

67

Euripides, Hipp. 293

5(i

C(omicoruni) A(tticoruni)

Eusebius Praep.. evang. p.

69

r-(raRmenta) 1 p. 323

46

259 A

---II p. 17

65

Eustathius in 11. VI 399

57

---11 p. 62

()7

---XIV 109

(■>7

---H p. 159

67, 109

---XVIII 550

16, 19

-- H p. 236

65

/)i Odyss. VII 104

27

--11 p. 242

67

---VII 107

22

---II p. 285 !

73

---VIII 193

()(J

------II p. 477 \'

73

---XIV 385

23, 24

---II p. 543 !

65

---XIX 28

64

---II p. 554

73

---XIX 135

31

---m 149

64, 65

I-(ragnienta) H(istoricnm)

---m 287

44

(j(raccorum) 11 219

14

----m 945

111

Harpocration s. v. doTvvofiu;

72

dates (Bcrgk H frg. (î) \'

20, 76,

Helladius apud Pliotius IHhl.

90, 91

530, 14

m

Demosthenes in Kuerg. et

Heraclides Pouticus 23

Mues. (XLVIl) § 55, 56

110

l-.H.O. II 219)

M

— in liiibul. (LVll)

46, 78

Herodiaiuis 1 248

41

—---§ 30

106

Herodotus 11 167

106

----§ 34

90

— Ill 150

28

----§ 35

79, 94

— VII 187

----§ 42

110

— VIII 96

2()

----§ 45

117, 75,

Hesiodus opera ei Dies (Wi!

16. 7f

79, 89,

— Theog. 598

15

94

Hesycliius s. v. ußQu

65

----§ 55

86, 9U

—» dxEOX^QlOl\'

24

---- - § 56

8()

— — yeXyoKoAelv

47

— in Ncacraui (LIX) § 18

8()

ömxiovQy<k

31

---§ 19

80

--l^cMniob];

50

---§ 56

57

--{^t]Xuai(iiu

59

Dinarchus in Dcni. (l) 23

i 77

— — xdnr}?.oi

40

Dio Chrys. (Dindorf) 1 p. 13^

1 17, 60,

— — xo6o/.tt\'i

26

(260 R)

79, 89

- — X0/</(TT()(U

&9,6S,I

Diodorus Siculus III 13

i 33

— — i-idyfiQOQ

30

Diogenes Laert. V 2, § 108

i 42

--jmdaxQKt

16

-ocr page 124-

page

page

Hesychius s. v. ardrnm

68

1. G. IP 4196

60

--v(faazoîç

21

IP 4260

60, 86,

— —• <PQvy(a

26

109

(Hippocrates) negi ywaiyelvjv

IP 768 c

83, 85

nd^cov 62

53

IP 768 c col. 11 VS. 15

44

Homerus, Ilias IV

141

33

IP 769 II VS. 12 |44, 85,

--VI 399

59

J

90

--VI 467

59

IP 772 b A col. I 24

33, 84

--XI 740

56

IP 775 b col. 1 24

28

--XII 433 sqq.

21

II 775 d 8

48, 85

--XXII 83

60

11^ 776 8 4

45, 83

— Odyss. IV 226

56

IP 770C ^

84, 85

--VII 8

66

lir^ 1456, 1457

41, 80,

XI 448

60

109

_ — XIX 401

59

V\' \'J48, 249

68

--XX 107

30

Vill 2000

35

--XXIII 293

66

C.

I. G. (Boeckh) 2519

45

Hyginus, 1\'ab. 254

52,109

- 3657

Dittcnherger- 900 i

44

! nscripliones:

901

41, 107

I. G. ir^ 768

83, 85

Faton-Hicks, The iiiscrip-

— II- 772 b

83

lions of Cos 309

45, 90

— 11- 773 A

82, IK)

Michel, liccucil d\'ifiscr. gr.

— IP. 776 col. I

32

1000

71

— ir^ 834 b col. I

VS. 64

48

Bulleiiv dc ion. hvll. XI11

— II- 834 b col. I

VS. 71

45

1889 p. 77

33

— IP 1434

93

— IP 2343

55

Luciainis, Demon. vila

— 11® 2729

60, 82,

(xxxyii) § 63

39

109

Dial. dcor. XX 13

14

— 11® 3097

()0, 62

— merel. 1113

91

— II» 3111

j60, 62,

--VI

80, 91,

i 109

93

— I|3 3.522

|6(), 86,

_ VII

91

j 11)9

l-iig. 12

20

- IP 3650

44, 85

- 33

! 24

II» 3932

141, 85

l.e.xiph. 34

; 43

— II» 4r)39

60, 86,

Mcrc. cond. § 9

; 65

109

----§ 3\'-\'

\' 64

— IP 4050

|80, 109

Rhct. praec. 24

23, 90,

— II» 4109

109

103

— 11® 4139

, 60, 86,

Tox. 13

73

1

j 109

Lucrctius V 1352

; 18

-ocr page 125-

page

1 page

Lysias 1 9

61

Plato Thi-aet. 149 A

107

-r- 1 18

27

---149 D

56

- frg. XXXIX a (88)

65

--150 A

55

Menander frg. 945

111

---1.50 D

56

Menander, Samia (v. Leeu-

— coniicus « EdvTQia »

20

wen) 21

86

Plinius .V. H. XIX 57

17

Menander (rhetor) Rhet. gr.

^---xxvni 19

56,108

Waiz IX 008 p. 205

36

Plutarchus .Mora!. 3 A

61

--3 C

88

Papyri:

--41 I£

46

(\'reek Papyri Grcnfell-Hunt

— — ()40 B
-- 753 D

46
40

11 p. 118 119 No. 75

62

-- 784 A

16

(\'reek Papyri from the Caïro

-- 830 C

19, 76

Mtiscinii 30 col. 29 lines

--1101 1-

28

2, 24

23

— Vita A em. Paul. 8

23

H.C,. l\\ 19

64

--Alcib. I

()2

- IV 15- 19

64

--Anton. (•>()

67

— — l.ycurfr. 16

62

Pausanias VII, 21, 14

22, 102

--Lys. 15

72

Photius, Bibl. 530, 14

66

--Phoc. 18

25

— s. V. ëQiOo;

Pollux 1 240

26

----(h]).ûaxQi(i

59

- 11 31

(56

xoôo/tf.vTinii

26

— Ill 41

31

— îTOHory/a

K)

■ 111 50

59

. I é^Eioy avvnyatyt\'j p. 13,22

19

— IV 125

24

Plato Alcib. 1 120 li

19

— VI 37

42

— Gorg. 518 C

29

- VII 17

65

Legg. VII 794 li

63,109

- VI1 148

16

--VII 805 A

13

VI1 150

1(5, 26

---VII «05 li

13

— VII 166

65

- — XI 91K 1)

105,

VII 169

23, 7(5

«

107

— Vll 180

27

— I.ysis 208 E

19

VII 193

41

- ih-p. 11 373 B

61

— VII 198

43, 47

--- 11 373 C

67

— Vll 199

46

-- 11 377 C

()3

— X 18

37

..... V 455 C

21, 31,

Sappho frg. 71 (Hilier-Cru-

102,

sins)

14

104

Scholia in Arist. Hq. 650

31

— - V 4()0 Ü

61

----\\\'ub. 41

73

— Symp. 170 C

72

----980

73

— Thrait. 149

54, 90

— --Plut. 426

41

-ocr page 126-

Scholia in Arist. Plut. 427

_---1120

_--Rcui. 1350

--II. VI 491

__Plat. Legg. 805 E

__Tbeocr. Ill 32

__— XV 80

Soranus Tceni yvvatxeioyv
Tidûon-

---- C 30

Stobaeiis, Florileg. LXX
\' 12

--LXXXV 21

Strabo XII 3 § 30
Suidas s. v.
âfiQa

---à.y(>oidûT>iç

__à?.(piT6miMC

-- Palavk

— — èoiOoi

— — EvQiniôyz

--y.o/iiKtiTQia

--livlmliQÔz

--7ioQ<pv()6:i(\'>M:

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58

Suidas s. V. yeonixi;
Syrianus (Rhet. gr. Walz IV

p. 383)
Theocritus 111 32

— Ill 35

— XV 80

— ILpigr. 80
Theodorus Prodr. Up.

p. 93

Theophrastus Char. Il

--IV

--XX

— XXll

— Hist. plant. VI 81
Thucydides II 78
Xénophon
Conv. Ill 10
_ Cyrop. 1 2 § 3

— Meni. 116
---117 sqq.

--111 c 9 § 11

— Oecou. V
--VII

--VII 22, 30

--Vil 37

--IX 11

_ Rcp. Lac. I 3

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H)
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15, lOi
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111
112

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Stellingen.

I.

Vrouwen oefenden in de klassieke tijd in Griekenland
slechts zelden een beroep uit.

II.

De zogenaamde vrouwenemancipatie te Athene (Cf.
Bruns, Vorträge und Aufsätze, p. 154- 193) heeft weinig
te betekenen gehad en is van geen invloed geweest op
de economiesche toestanden.

III.

Het bericht dat Plutarchus [vit. Pericl. ly) ons geeft
over een uitnodiging tot bijwoning van een vredesconfe-
rentie die Pericles aan alle Grieken gericht zou hebben,
kan niet in zijn geheel juist zijn.

IV.

Onjuist is de mening van Busolt {Griechische Staats-
knnde,
p. 195) dat de slavenarbeid direct of indirect
veel heeft bijgedragen tot de verarming van de onderste
lagen van de burgerij in Griekenland.

V.

Seneca, Ep. Mor. LXXIII, § 6:

vitiis, quae vel bello rumpenda sunt?
Delendum videtur vocabulum:
vel.

VI.

Vergilius, A en. II 263:

Pelidesque Neoptolemus, primusque Machaon.

Legendum videtur: divusque Machaon.

VU.

Vergilius, Aen. 111 684-686:

contra iussa monent Heleni, Scyllam atque

Charybdim
inter utramque viam leti discrimine parvo,
ni teneant cursus: certum est dare lintea retro
Legendum censco:
inter, nantque via est.

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Lucanus, Phars. III 284-288:

Non, cum Memnoniis deducens agmina regnis
Cyrus et effusis numerato milite teils
Descendit Perses fraternique ultor amoris
Aequora cum tantis percussit classibus, unum
Tot reges habuere ducem.
Immerito
Robert Samse (Phil. Wochenschrift, 19 Nov.
1921 No. 47 Sp. 1125) legere mavult
«Solis)> pro «Cynis»
(Cf. Roscher, Lexikon der gr. und röm. Mythologie, s.v.
Memnon).

IX.

Herodotus IV 125:

raQaaoofiévun\' ôè y.ai xovxon\' rjioav vnofpevyovxeç oi
Zy.vOai èg rovç \'Ayaûvqaovç.
Immerito van Herwerden expunxit verba : oi IxvOai.

X.

Herodotus IV 131-

Tto\'/làxit; ôè roiovxov yivo/uévov.
Legendum censeo xovxov.

XI.

Sophocles, Oed. Tyr. 1031 :

xi ô\'a/.yoç loyovx\' èv y.aïQoîç /je XafißdvEia.
Cum Dindorfio fegendum censeo: èv vdjiaig /lie.

XII.

Sophocles, Oed. Tyr. 766:

10. ndgeaxiv \' àVA txqoç xi xoi\'x\' èrpieaai;
Iniuria Mekler (Berl. Phil. Woch. 1912, sp. 669) legere
mavult:
tcôqeç riv\\

XIII..

Sophocles, Oed. Tyr. 227-229:

y.EÎ fièv (poßetxai, Tov7iixh]fi vtte^eIwv avxôç; xuW
avxnv
— ■ TiELOExai yàg d)j.o /lèv
àaxEQyèç ovôév, ytj(; ô^âneiaiv ào(pah]Ç.
Post vocabulum uvxov excidisse opinor vel alia verba
vd hâcc *

/iij y.axov ôemuç JidO/j, OagaEiv xeXewo.

t XIV.

Het is wenselik dat op het gymnasium vroeger met
de lectuur van Homerus begonnen mag worden dan
volgens het tegenwoordige leerplan veroorloofd is.

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