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-or:;"-
-ocr page 2-I Rijksuniversiteit Utrecht
S Collectie
I KALMAN KLEIN
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-ocr page 3- -ocr page 4- -ocr page 5--C ■
-ocr page 6- -ocr page 7-o f
ou L\'ON ENSEIGNE LES MOYENS
de les entretenir propres & faines , de les
embellir , d\'en réparer la perte & de re-
médier cà leurs maladies, à celles des Gen-
cives & aux accidens qui peuvent furvenit
aux autres parties voifines des Dents.
Avec des Obfervations & des Reflexions fut"
plufieurs cas finguliers.
Ouvrage enrichi de quarante Planches
en taille douce,
Par Pierre Fauchard, Chirurgien
Dentifte à Paris.
TOME SECOND.
A PARIS,
Chez Jean Mariette, ruë SaintJacquçsâ
aux Colonnes d\'Hercule.
M. DCCXXVlir.
Avec Approbations Privilege dtt
1
.* c C, .. ■
-L
!
I-
DES CHAPITRES,
contenus dans ce fccond
volume.
Chapitre Premier:
DAns lequel on combat P er-
reur de ceux qui croyent que
les infirumens de fer ou d\'acier ,
font préjudiciables aux dents ,
Chapitre IL
Defcription des infirumens con^
<venables à détacher le tuf, oié .
tartre des dents , 4\'
Chapitre III.
Manière d\'operer méthodiquement
Tome IL a
TABLE
four net oyer une bouche , en dé"
tachant^ ctant & enlevant le
tartre , fans interejfer l\'éryiail
des dents, ij.
Chapitre iv.
Maniéré d\'opefer pour limer les
\' dents ^ avec les précautions
le choix des limes dont il faut
fi fervir, ^ aj.
Chapitre V.
Defcription des inf rumens conve-
nables pour operer en ruginant
les dents lorfqu elles font ca-
riées , y 3.
Chapitre VL
Vefcriptton des infrumens qui
- fervent à plomber les dents ,
avec les précautions ^ circonf-
tances requifes peur y bien réùf
fir, éj.
Chapitre VII.
U mmkre de cmterifer les
dents. 78.
CHAPitREVIII.
Des dents tortues , md arrangées ,
& luxées i des inftrumens df
dés remedes qui fervent â opé-
rer quand on redreffe, é\' quand
on raffermit les dents ,
Chapitre I,X.
Maniere d\'opérer pour raffermit
les dents chancelantes , 111 »
Chapitre X.
"Defcription ^ ufage des inftru-
mens nommez, déchauffoir ,pof(f
foir , pincettes ou daviers &
levier , fervant a operer pour
Sîer les dents ^ ^ ^ î
îi) -
-ocr page 12-chapitre xl
Defiriftion dnonfimcîée d\'un
nouveau felican, ^ les impev\'
feâîions de ceux dont on fe fer-
njoit auparavant y 147.
Chapitre XIL
Les ufages du pelican , fervant â
oter certaines dents quon ne
fçauroit tirer aujji facilement
avec tout autre infîrument, 16S,
Chapitre XIIL
Des dents artiflementfigurées pour
remplacer celles qui manquent j
207,
Chapitre XIV.
Maniéré de blanchir les os des
jambes de bœuf ^ fervant ainfi
préparez., à faire des dents , ou
partie de dentiers artificiels,
224.
-ocr page 13-Chapitre XV.
Defcripîon des injîrumens quî
fervent à fabriquer les dents
& les autres pieces artificielles
convenables à réparer les dé-
fauts caufez. par la perte des
dents naturelles., 12.6,
Chapitre XVI.
Ce qu\'il faut obferver ^our per-
cer J placer & attacher aux dems
naturelles , ou À quelqu\'une de
leurs portions. les pieces artifi-
cielles : les dime nfion s les plus
convenables de chaque partie
qui fert â l^affemblage de ces
mêmes pieces ^
Chapitre XVÎI.
La defcription & r ufage d\'une
machine artifiement compofée
d\'un dentier fuperieur complet,
afifemblé par des r effort s à une
piece d\'or ou d\'argent, qui cm-
TABLE
hraße far le rrtoyen de deux de-
mis cercles ér de deux an/es les
dents de la mâchoire inferieure.
z^i..
Chapître XVI il
J}eßriftian d\'un double dentier
dont la fiece fuferieure saf-
femhle avec r inferieure far des
tejforts,
Chapitre XIX.
Maniéré d\'émailler les dents , ou
■ ies dentiers anißciels , afin de
rendre leur décoration flus re-
guliere & flus agréable y
Chapitre XX.
La de fer if tion dr V ufage d\'un ob-
turateur du falais , À deux ai-
les faralleles, à charniere , af
fujetties far un écrou,&c. lorf-
que cet obturateur efi en flace,
La deferiptim é\' I\'ufage d\'un dh"
turauur moins compofé, dont
les ailes font afjujenies diffé-
remment de cdUs dej autres ch-
turauur s & fms charrdere ,
Cha^pitrë XXÏI.
^^ defcription ^ I\'ufage d\'un
îurateur fans tige , en partie
dentier , dont les ailes font dif-
férentes en fgure de celles des
précedens , écartées l\'une de
l"autre ^ affujetties par ur/e
vis d\'une firuBure particulière.
Defcription d\'un quatrième pe-
tit obturateur y ^ox.
Chapitre XXIIL
La defcription & I\'ufage d\'un oh-,
turateur â plaque offeufe de mê-
me que le préced^ent, en partie
dentier j confruit de plufeurs
peces, fans tige, ayant deux
atles afitjetties df telle *faç\'on
qu elles tournent, Vune a droit
& l\'autre à gauche , é\'C, 317.
Remarques fur un chapitre, z^n
nouveau traité de Chirurgie ^
m
^^IKXJKGÎEN
Dentiste
^es Dents, des Alveoles,
& des Gencives,
^ chapitre
^^"l\'^uel on combat l\'erreur de
P^diciabUs aux dents.
^lyANTque de traiter delà
r^^er dents, Je va.
^«^oïent o ^^«eur de ceux qui
que ces operations font danL
Prend;^"^^" ^^f u-point les ent?e-
W dechauflè ies
dents , qu\'on les ébranle , qu\'on ôte
leur émail ,, qu\'on les gâte, & qu\'après
tout, ces operations font inutiles.
Pour détruire une erreur fi groffiere,
il fuffit d\'y oppofer l\'experience. Nous
voyons tous les jours , qu\'après avoir
bien nétoyé les dents, & en avoir ôté
la matiere qui entretenoit le mal , la
douleur celTe ordinairement peu de tems
après ; nous voyons de même qu\'ayant
été bien plomblées & feparées à pro-
pos, elles celfent pareillement de fe gâ-
ter ; d\'ailleurs fi l\'on fe donne la peine
de jetter les yeux fur ce que j\'ai dit
dans les chapitres préeedents, touchant
la carie & le tartre des dents, on y
trouvera de quoi fe détromper de fem-
blables erreurs, & de quoi détruire la
terreur panique de ceux qui ne fçaur
roient voir approcher de leur bouches
aucuns inftrumens, fans que leur ima-
ginarion en foit révoltée.
Quelle idée faulfe & bizarre faifit ces
efpries induftrieux à fe tromper eux-
mêmes : ils appréhendent que les inf-
trumens n\'enlevent l\'émail de leup
dents, tandis que le burin poulfé me?
me de force, ne peut prefque pas y faire
d\'impreifion, & que la meilleure lime a
D Ë N T ï S TE
itrlîir^ OHand même
ouï?" inftmmensde fer,
capabt i denrs, feroient
pourroit
Zs ZI T^\'T \' ^«\'on ne doit
^^ams dun habile Dentifte.
y a def"\'r i^\'objeder, qu\'il
ont S dents, n\'en
S ôS ^^^^^ trouvez plus
"^Iqu auparavant. A eela je réponds,
fur doit pas êtreixjettée
S/psqui ont attendu trSpïong-
<Iue"d"J f\'^"f *-éhende tant
qm iait qu on néghge d en avoir foin;
la maladie I TJ!^\'\'\'\'\'\'
<iui les re^dezSit""^^
gm font curieuxde la confer-
A ij
4 le chirurcien
^vadon de leurs dents , & qui veulent
éviter d être la vidime de leur erreur,
ou de leur négligence , doivent fe les
. faire vifiter une, .ou deux fois tous les
ans par un Dentifte expérimenté.
Je fçai bien que m.algré toutes ces
précautions, il y a eu des perfonnes, qui
n\'ont pû éviter d\'y avoir mal, & même
de les perdre. On ne peut attribuer cet-
te perte qu\'à des maladies particulières ,
qu\'à quelques vices de la malfe du fang,
. ,ou à l\'imprudence qu\'elles ont eu. de
fe mettre entre les mains de ces igno-
• rans, oui fouvent bazardent tout, aux
dépens de ceux qui s\'y confient,.
JDefcrîpioii des Jnjîfumens con-
<venables a détacher le tuf,
ou tartre des dents.
\'Etant fuftifamment étendu fur
___la nature du tartre des dents dans
le neuvième chapitre du premier tome,
je palfe à préfent aux moyens de remé-
dier à cetre maladie.
ïSTous ayons établi que le regime dp
-ocr page 21-vie contribuoic beaucoup à prévenir la
nieme maladie-/qu\'il falloir pour main-
dents dans un bon état , fe les
"ue nétoyer quand elles en ont befoin,
^ «re attentif à leur confervation, foit
Fr 1 ufage des remedes convenables ,
loit par le choix des alimens.
fp d\'enfeigner la manière de
^^ leryir des inftrumens propres à né-
fier les dents , il faut obferver qu\'ils
^\'Oivent être d\'un bon acier , dont le \'
«anchanf puiifc bien couper & bienra-
r^ l\'argent n\'ont jamais été
^^\'gardez jufqu\'à préfentcommeune ma-
à faire un tranchant eapa-
d enlever le tartre & les autres ma-
-leres qui s\'attachent aux dents. Lorf-
M. Dionis (a) a dit que les inf-
^Hîmensqui fervent à nétoyer les dents"
ou Roy & celles des Princes-font d\'or
L ^ / ^pparence qu\'il a prétendu par-
cîiam & non de leur tran-
de ceux qui nétoyent
ts \' l\'ordinaire un fa-
lent de toute efpeee, &veu-
biln Par-Iâ qu\'on ne les peut
^\'^^oyer fans cette quandté d\'inf- \'
^^ns fon Traité d\'Opérations, pag. 508.
A iij
-ocr page 22-é ie C n i rtîrei en
trumens très-inutiles pour operer ; mais
necefîàires pour impofer au public. Je
ne me fers en nétoyant les dents, que
de cinq efpeces d\'inftrumens, ( ^ ) du
cifeau nommé Bec d\'âne , du Bec de
perroquet, du Burin à trois faces, du
petit Canif à tranchant convexe y & du
Crochet en Z. Ces cinq inftrumens qui
font les fondions des rugines, ou des
gratoirs, me fuffifent pour operer en em-
portant le tartre en quelque endroit des
dents qu\'il fe trouve. La plupart des
inftrumens dont on fe fert pour né-
toyer les dents , m\'ayant paru fort in-
commodes & même peu convenables ,
j\'ai été obligé d\'en inventer d\'autres très-
fmples , & de reformer quelques-uns de
ceux qu^on employe le plus fouvent.
Le Bec d\'âne reftèmble aftèz à l\'inf-
trument dont les Menuihers ôc les Char-
pentiers fé fervent pour creufèr leurs
morrailies , ôc auquel ils donnent le
mêm.e nom. Sa tige doit être lon-
gue d\'environ deux pouces & demi ,
fa foie non compriie. Cette tige a
quatre faces, une inférieure, une fupe-
rieure, deux laterales5 & déplus unbi-
zeau qui forme fa pointe j fes faces la-
{aj Voïez Ja Planche 9-
DEHTISTE. 7
tetales font larges d\'environ deux li-
gnes , fes ayfj-gs faces d\'environ
«ne ligne chacune ; la fuperieure, qui
erc de dos, fe termine où commence
^ oizeau , lequel a environ quatre a
cmq hgnes de longueur ^ l\'inferieure fe
termine à l\'exttemitc de ia pointe ; la
jatgeur de la pointe s\'étend de la face
laterale droite, à la face laterale gau-
Les angles de cet infbrumenr doi-
vent etre feulement tranchans depuis
* endroit où commence le bizeau, juf-
a l\'extremité de la pointe -, ils doi-
vent être moufles dans toute l\'étendue
la tige : je les ai rendus ainfi tran-
^nans, aSn qu\'ils coupent & raclent eu
ff^us fens.
Le Bec de perroquet eft recourbé par
pointe , affez fembiable à la partie"
fuperieure du bec d\'un perroquet. Sa
î^ige efl ronde, 8c d\'environ deux pou-
ces &c demi de longueur, fans y com-
prendre, ni fa foye, ni fa pointe recour-
^\'^e. Cette pointe eft longue d\'environ
füx lignes : elle a trois faces, deuxfur-
P^\'tieures laterales convexes, & uneinr-
^etieure concave : celle-ci a environ deux
JS\'^cs dans fa plus grande largeur : les
^^^xlateralesfuperi.eures convexes, oat
A iiij
-ocr page 24-s LE Chirurgie N
chacune environ une hgne de largeur s
t ois angles, un fuperieur & moulTe en
f irme de vive-arrête, & deux latéraux
rranchans. Ces trois angles en fe réii-
nilTant forment enfemble une pointe
aiguë : la tige de cet inftrument, eft à
peu près de la groftèur d\'une plume à
écrire , un peu plus groftè du côté de
la mitte j & diminue en s\'approchant
de facourbure.
Le Burin à trois faces, a une tige è-
tendue en longueur d\'environ deux pou-
ces & demi, fans y comprendre fafoïe
& fa pointe j deux de fes faces fontla-
terales. chacune eft large d\'environ deux
lignes : elles s\'étendent depuis la mitte
jufqu\'à Textremité de la pointe: la troi-
fîéme face fert de dos ; elle eft fuperieu-
re à une efpece de tranchant mouffe
qui regne depuis la foïe, jufqu\'au tran-
chant aigu qui lui eft contigu : cette
troißeme face eft large d\'une ligne &
fè continue depuis fa mitte , jufqu\'au
bizeau qui commence de former la
pointe, qui doit être aiguë, & d\'envi-
ron quatre lignes de longueur j cetinf-
tmment a trois rranchans aigus , l\'uft
mferieur formé par ies deux faces-la-
terales , & deux fuperieurs formez par
lé bizeail Qc les deux mêmes faces ; cet
inftruiTient eft plus commode pour ôter
le tartre niché entre les intervales des
dents , que les rugines dont on fe fert
ordinairement.
L\'inftrument nommé Canif à tran-
chant convexe, n\'a point de tige ; il a.
une lame longue d\'environ deux pou-
ces , fans y comprendre la foi\'e. Cette
lame a trois faces qui s\'éteiident de-
puis la mitre\', jufqu\'à la pointe appla-
de & mince ; deux de fes faces font
latérales, larges dans leur plus grande
étendue d\'environ deux lignes ; la troi-
fiéme face eft large d\'environ une de-
mie ligne : ces trois faces vont toujours
en diminuant vers la pointe qu\'elles
forment; la petite face fervant de dos ,
doit avoir fes angles moufTes dans toute
leur étendue; le ccité rranchant qui lui
eft oppofé , doit auffi être moulfe du
côté du manche, jufqu\'à la moitié de
la lame : & l\'autre moitié doit former
un tranchant aigu & convexe vers la
pointe, jufqu\'à la face qui forme le dos,
où il fe termine. J\'ai mis cet inftriunenE
en pratique, m\'étant apperçû qu\'on ne
pouvoir pas toujours emporter avec le
précèdent toutes les matieres, tartareu-
to L E c H i R u R G i Ë N
reufes, qui fe trouvent fortement adlic-
rantes & nichées dans les intervales des
dents.
Le Crochet en Z- a une tige quarrée
& recourbée , longue d\'environ deux
pouces, fans y com.prendre ni fa foie,
ni l\'extrémité qui forme le crochet. Les
quatre faces que forme la quarrure de
la tige, régnent depuis la initte , juf-
qu\'au crochet, étant chacune d\'environ
une ligne & demie de largeur -, les qua-
tre angles que forment ces faces,doivent-
être un peu moulfes : le crochet con-
tigu à cette tige eft long de fix lignes ,
large du côté de la tige d\'environ une
ligne & demie ; & du côté de la pointe
d\'environ une ligne ; ce crocheta trois
fîces, une intérieure & deux latérales
extérieures. L\'interieure la plus étendue
des trois, eft d\'une largeur égale à celle
du crochet : les de ux latérales extérieu-
res qui lui font oppofées, font f-parées
Lune de l\'autre par une vive arrête, à
l\'extrémité de laquelle fe trouve un bi-
zeau , qui rend l\'extrémité de la face
intérieure, tranchante.
Ceux qui fe fervent de cet inftrument,
en font faire la tige toute droite, juf.
qiî\'au crocliet j mais j\'ai remarque u^i
inconvenient qui en refuIte : c\'eft que
lorfqu\'on fe fert de cet inftrument, il
faut faire ouvrir la bouche confidera-r
Element ; ôc encore n\'évite - t\'on pas
que fon dos ne touche aux dents de îa
mâchoire oppofée à celle qu\'on nétoye.
C\'eft pourquoi je l\'ai fait courber de la
maniere qu\'on le voit, dans la Plan-
che ( a ) afin d\'éviter cette incommo-
dité J qui me paroît très-confiderable.
Les cinq inftrumens dont on vient
de donner la defcription , ferojit bien
trenipez ôc bien montez fur des man-^
ches d\'argent, d\'y voire, ou de quelque
autre matiere , qui convienne également
3 la propreté, & à la commodité ; leurs
manches feront ronds : cette figure eft
la plus commode pour les tourner faci-
lement en tous fcn-s. Si toutefois on ai-
me mieux les avoir d\'une autre figuré,
on les fera faire à plufieurs petits pans,
plus ou moins multipliez, longs d\'en-
viron trois pouces ; leur circonférence
doit être d\'environ un pouce Ôc demi
par leur- gros bout, allant en diminuant
vers ie petit bout, qui aura environ un
pouce de circonférence par l\'extrémi-
té qiii reçoit la foïe, fur laquelle s\'ap-
(a) Planche 9- Fig. 5.
puïe la mitte. Cette extrémité fera gar-
nie d\'une virole façonnée & propre pour
fortifier le manche , s\'il n\'eft pas fait
d\'argent. Le bout oppofé fera orné, fi
l\'on veut, d\'une petite calotte arrondie,
proprement façonnée , pour enjoliver
\'inftrument. Chaque inftrument doit-
être afîêmbîé avcc fi>n manche, au moïen\'
de la foïe qui fera quarrée ; on l\'affu-
jettira à l\'ordinaire dans fon manche
avec du maftic.
Il eft à propos d\'avoir plufieurs inf-\'
trumens de la même efpece , pour en
changer en cas de befoin ; ces inftru-
mens feront plus ou moins grands ,
longs, courts , larges ou étroits , fui-
vant l\'idée du Dentifte.
Quoique ces cinq efpeces d\'inftru-
mens fi^iffifentpour néroycrlesdents, il
eft necefîàire d\'avoir une petite fonde,
( a ) pour connoître sûrement par forï
moïen, fi les dents que l\'on va nétoyer
font cariées. Cette fonde eft cour-
bée par les deux bouts, & fes courbu-
res font en fens oppofé. Une de fes
courbures eft mince & plate dans fa
concavité & dans fa convexité , à peu
(a, ) Voïez la Fig. 3, de la Planche 6,
Toine premier.
près comme un reiïort de montre. Elle
n\'a pas plus d une ligne de largeur , qui
diminue à mefure qu\'elle approche de
^a pointe. L\'autre courbure eft ronde ,
menuë & pointue, comme une moïenne
aiguille -, la pointe en eft un peu mouffe,
pour ne pas piquer les parties. A l\'cgard
du corps de cette fonde , on lui don-
nera une groiïèur proportionnée à fes
deux extrémitez , & il doit-ètre à plu-
fieurs pans.
Chaque fois que l\'on fe fervira de ces
inftrumens , il faudra les bien laver 8c
eftuïer, tant pour la propreté, que pour
les garantir de la rpiiille. On ne doit
point s\'en fervir qu\'on n\'ait accom-
modé le tranchant de ceux qui en au-
ront befoin , avec une pierre du Levant,
ou de Lorraine, fur aquelle on met-
tra un peu d\'huile pour les mieux égui-
fer.
m
ï
14 I-E CHIRURG I E N
Explication de U Flanche IX.
contenant la figure des cinq
Infirumens fiervant à nétojer
les dents,
La Figure L reprefente le Bee d ane.
A. Sa tige.
B. Son Kzeau.
G. Son extrémité\'pointue & tran-
chante.
D. Son manche.
La Figure IL reprefente le Bec de
perroquet.
E. Sa tige.
F. Sa courbure fe terminant en
pom te.
G. Son manche.
La Figure IIL reprefente le Burin à
trois faces.
H. Sa tige.
I. Sa pointe en bizeau.
K. Son manche,
La Figure IK reprefente le Ganif à
tranchant convexe.
L. Son tranchant.
M, Son manche.
-ocr page 31- -ocr page 32-T
(5"
i\'v
it.
mmi
La Figure F. reprefente le Crochet
en 2. ^
N. Sa tige.
O. Son extrémité la plus recourbée«
P. Son manche.
Manière d\'operer methodiquernem
pour nétoyer une bouche , en
détachant , otant & enlevant
le tartre , fans inter ejfer Umail
des dents.
T Orfqu\'une perfonne fe prefente à
pY^ous pour fe faire accommoder
^ bouche, la premiere chofe que nous
appercevons en l\'ouvrant, eft le tartre,
5 n y en a. On doit commencer par l\'en-
ever , après avoir examiné toutes les
dents avec la fonde, pour s\'aflurer s\'il
y en a quelques-unes de cariées ou non :
car s\'il y en avoit ^e cariées, on lesac-
commoderoit après les avoir nétoyées ^
6 s\'il étoit néceffaire de les limer, cau-
f^rrfer, ou plomber, on ne devroitpas
bitterer ces operarions.
Pour operer cominodement , on
fait afTeoir le fujet fur une chaife, ou
fur un fauteuil fiable , <jui ne foit ni
trop baut, ni trop bas j fa tête molle-
menrappuïee contre le doffier. On com-
mencera par emporter k tartre des dents
qui en font les plus couvertes ; & l\'on
fe fervira pour cela du Bec d\'âne, que
l\'on tient de fa main droite avec le pouce
& le doigt indicateur ; on k pofe fur
l\'extrémité du doigt du milieu, & on k
- tient à peu près comme on tient une
plume à écrire ; on pofe k dos de cet
inflrument fur l\'extrémité du même
doigt, qui fert de point d\'appuy fïir le-
quel roule l\'inftrument qui agit fur les
dents, tandis que fa pointe & fes cotez
tranchans agiffent fucceffivement.
Enfuite l\'operateur fe place du côté
droit, pafîànt fon bras gauche par-def-
fus la tête de celui fur qui il opere -, il
doit prendre garde de ne pas l\'incom-
moder i le pouce de la main gauche ,
doit-être ftué fur les incifives d\'en bas.
Se l\'indicateur fur kvre pour l\'abaif-
fer ; les autres doigts embraffenr k men-
ton pour l\'afîîijcttir.
^ On commence l \'opération par les in-
dfîves de k mâchoire inférieure, parce
qu\'elles
-ocr page 35-Dentiste. 17
«FI eiies font pour l\'ordinaire les plus
gauche, qui fert de point d\'appuy
a ce meme inftrument v c\'eft avec le
tranchant de fa pointe qu\'on emporte
la matiere tartareufe par de
^tits mouvemens legers & reïterezde:
as en haut ; on fuit la même methode\'
l\'opération , fans quitter
attitude qu\'on vient d\'indiquer ; on
en doit changer , ni fe mettre devant
dr f \' pour nétoyer le côté
foit de la bouche : alors on porte l\'in-
aicateur de la main gauche dans la bou~
^e du fujet-, pour le poferfurla com-
^^"ure des ^^ ^^^
j-ca.te la joiie des dents ; enfuite on pofe
pointe de I\'inftrument
conrre la dent
HU on doit nétoyer en premier lieu
«lî emportele tartre de bas en haut, le
pus legerement qu\'il cft poffible : les
«ents qui font chancelantes, feront af.
"jetties avec le doigt qui fe trouve le
FUS en (ituation, & le tartre fera eim
porte de haut en bas , ou de côté.
Apres qu\'on a enlevé ce qui fë trou-
^ lur la iurface exterieure des dents.,
25e ce qui fe trouve fur k ftirface
i8 leChirurgien
iaterieure -, il faut que l\'operateur con-
tinue d\'être fitué de la même maniere j
ayant baiifé la levre avec l\'indicateur,
il appuïe le pouce fur les dents inciu-\'
ves, fî elles ne font pas ftables : & pour
commencer par elles , il tient l\'inftru-
ment comme il a déjà été dit, il Fap-
puïe fur les dents voifînes qui luy fer-
vent de point d\'appui, ôc facilitent fon
mouvement j il continue d\'agir de mê-
me jufqu\'à îa derniere dent du côté gau-
che ; enfuite changeant de fituation pour
nétoyer l\'autre côté des dents, il pafïe
du côté droit de la perfonne, à fon côté
gauche ; il porte l\'indicateur de la main
gauche fur les dents qu\'il veut nétoyer
les premieres , ôc fuccefîîvement iî por-
te l\'inftrument fur les dents fituées après
celles par où il a commencé. Il opère
£ir ce côté, comme on a enfeigné qu\'il
devoir operer fur l\'autre} avec cette dif-
ference, qu\'il doit avancer le bout da
doigt indicateur de la main gauche du
côfé de la derniere molaire, à meftire
que l\'inftEument pafîè d\'une dent à l\'au-
tre.
Quand le Dentifte a enlevé avec cet
\' inftrument tout ce qu\'il a pû ôter , il
prend le Bec de perroquet, fe place de-
yant h perfonne, & lui bailTe k îevrc
ii^teaeure avec l\'indicateur de la ir^in
porte enfbitfi l\'inftrument
ia £ace ijateneure des dents , & il
fient cet inftrument fut cet endroit de
même qu\'d a tenu le precedent j avec
cette difference que l\'extrémité cave de
f pointe doit regarder la main qui le
^^ent , & que le mandie eil élevé en
^îint. Il pajjg enfuite cette pointe dans
es intervales que les dents forment cn-
fi elles, pour en ôter le tartre, le li^
mon &c. autant qu\'il lui eft poifible :
a mefure qu\'il paflè d\'un vuide à l\'au-
, «continue de foutenir les dents
voilines avec l\'indicateur de fa main
gauche.
Après qu\'il s\'eft fervi du Bec de perro-
quet, en operant dans les intervales qui
lont entre les dents, il prend le Burin à
fioisfaces,pour enlever en dehors ce qu\'il
y aura de matieres entre ces intervales.
I k " \'
, la levre inférieure, il infinuè
ia ^pointe de l\'inftrument qu\'il tient de
^eme que les deux precedents, & il le
tait agir entre ces intervales. îl faut
ob.erver que le bizeau qui eft à fon ex-
"emice , doit fe trouver delfus , afin
Bij
-ocr page 38-2.0 L E C H î R U R G I E N
d\'enlever plus aifément le tartre ; on
continue de même, &on fuit la même
méthode pour tous les intervales qui
en ont befoin , en écartant les levres
& les jolies autant qu\'il eft neceffaire, &
en prenant les iituations les plus xom-
niodes.
Lorfqu\'ii a fini avec le Burin à trois
faces , il prend le petit Canif à tran-
chant convexe, il le tient comme le pre-
cedent inftrument, & il tourne fon tran-
chant en deftiTs, enforte qu\'éta=nt fitué
au côté droit du fujet , il infinuë ftic-
ceiîivement cet inftrument dans l\'inter-
vale de chaque dent, pour enlever ce
que les autres inftrumens n\'ont pû ôter.
Lorfqu\'on aura fini avec le petit Ca-
nif , on fe fervira, s\'il eft neccfi\'aîre ,
du Crochet en Z, pour ôter de la face
intérieure des dents ce que les autres
ïnftrumens n\'auront pû ôter : il fe place
pour cela au côté droit, ou devant la.
perfonne, il tient cet inftrument com-
me on l\'a déjà dit, & cnèaifi^ant l\'extré-
mité du crochet qui doit regarder la
main Ôc s\'en approcher, il le paffc fur
la ùcc intérieure des dents pour en dé-
tacher tout ce qu\'il veut en ever.
Après avoir employé ce dernier inf-
-ocr page 39-dentiste. ir
trument pour la face intérieure des dents,
n peut encore s en fervir i ôter les ma-
tieres qui four attachées fur leurs cou-
^nnes. H range de nouveau les levres
^es joiies avec l\'indicateur de fa main^
ga"che, tandis qu\'avec la droite, il tient;
j »ittrument, pour emporter de defl\'us
couronnes des dents tout ce qui s\'y
rencontre.
Les mêmes inftrumens qui fervent à-
"^foyer les dents de la mâchoire infe-
fleure, fervent auffi à nétoyer celles de
f fuperieure, étant également conve-
gables pour nétoyer les dents de l\'une
fie 1 autre mâchoire;quoiqu\'un Au-
cur moderne prétende au contraire,
qun taille en avoir de diiferens.
our nétoyer les dents de là mâchoire
ï»perieure, il faut que le fujet fur lequel
n opère foit fitué de la maniere que je-
ai indiqué. L\'operateur paffant fon bras=
gauche par-delîus la tête du fujet, re-
eve ^la levre avec le pouce de fa maim
gaucnc, & porte fon doigt indicateur
Ifi des dentsqu\'il va nétoyer.
ahn de les appuïer : puis tenant le pre-
^ler mftrument à peu près de même-
^«n a dit, ilenleve de hauren bas les^
e uons de tartre qui-fe trouvent fur ies
deiîts, fi ks dents font fermes j mais
lorfqu\'elles font mouvantes, il doit en-
lever ce tartre de bas en haut, & ap -
?uïer toujours la dent, pour ne pas l\'é-
jranler davantage -, il faut continuer le-
gerement jufqu\'à la derniere dent du
côté gauche. Enlliite il vient au côté
droit, continuant par celle qui eft à côté
de la premiere par laquelle il a commen-
cé. Il n\'ôrera fon bras de defllis la tête
du fujet, que lorfqu\'il s\'agirade nétoyer
les dernieres dents de ce même côté , Se
pour lors il fe place devant la perfonne
pour achever l\'opération, en écartant la
joiie avec le pouce Se le doigt indicateur.
La forface exterieure de ces dents
étant nétoyée, on pafte à l\'intérieure.
L\'operateur fe place au côté droit du
fujet, & paftè fon bras gauche par-delfus
la tête du même fujet , pour pafter le
doigt du milieu de la main gauche en-
tre ia levre inferieure Se la gencive, afin
d\'abaiftèr la levre : l\'indicateur en fera
autant à la lerre fuperieure pour la rele-
ver. Le Dentifte pofè I\'inftrument par-
defius les dents qui font devant celles
qu\'il veut nétoyer, afin qu\'elles le fou-
tiennent : i! pourfuit jufqu\'à la derniere
du côté gauche, ôc il fera tomber la ma-
I^ENTISTE. 23
côté d \' ^^^^ autant du
dufu?\'\'\'^^^\' enpaffmr au côté puclie
doiJ^*^*^ \' ^ changeant la pofition de?
ps entre la gencive ôc la levre.
e Bec de perroquet ne fert point or-
ài^^étoyer les dents de cette
- cnou-e, à moins que ee ne foir dans
\'"tervales des molaires ,
ce qu\'on
-e] , \' droit, & en
J^am la joue du côté oui on s\'en fert.
rie/"\'^ ee qui fe rencontre exte-
r"^-«!^ entre les intervales des dents,
ce ^^ ? = à mefure qu\'il avajv
i\' n"\'\' l\'autre côté, en faifant
^^^imftrumentdehautenbas.
à tranchant convexe, & le
fun P^"^ mâchoire
ufage que pour fin-
Quoique les fituations dont j\'ai par-
\' paroiffenc les plus avantageufespour
fg: executer tout ce qui vient d\'être en^
Vr^T/! " pourtant pas s\'y afïujer-
yblolument, lorfqu\'ii s en trouve de
\' fuivant les circonftan-
^^^ l\'on fc trouve.
Z4 I-E Chirurgieït
Souvent après avoir nétoyé les dents^
& les\'avoir dépouillées du tartre qui les
recouvroit, on trouve que cette matiere
s\'étoit infinuée û avanr entre les gen-
cives & les dents, que les gencives fè
glonfîant deviennent molles, &croif-
fent quelquefois le long des interftices,
jufques fur le corps, ou la couronne des
dents : en ce cas il faut emporter tout
ce qui eft détaché des dents ôc tout ce
qui excede la gencive qui leur eft atta-
chée , comme nous l\'avons expliqué plus
au long en traitant des maladies dès
gencives ôc de leurs excroiflanccs aux
i6. ôc 17. chapitres du tome premier.
Si l\'on emporte ces excroiHances aux en-
fans, le fang qui s\'en évacuera, fuffira
pour leur guérifon :pour ce qui eft des
adultes , il eft quelquefois néceffaire
d\'ufer de lotions capables de fortifier
leurs gencives, comme nous avons en-
feigné au même endroit.
^^yere d\'operer pour limer les
^ems a^ec les précautions &
J On convient ananimement que les
^a^\'T pi"^- ia bou-
-nnSeiTiÇT\' ^^ gf--
rience,^, . -avantages j mats i\'expe-
les grandes-, les dents
qîeHe. \'\' ^^^ P^^ de proportln
r ^a a cet mconvenient.
fonrlîi ■ ?" » «cours 1 la lime
On s\'en
tfoi,
encore pour féparer celies
qui font
c
-ocr page 44-pofition à la carie. Si cette difpolîtion
ne s\'y trouve point, on doit s\'abftenir \'
fie cette operation ; lu»-tout Iorfqu\'il efl:
facile d\'introduire le curedentdans leurs
intervales, pour en détacher les portions
des alimens qui s\'y arrêtent,
Àvant que d\'expliquer la maniere de
faire cette operation , nous ferons quel-
ques remarques importantes fur le tems
de Ion exécution, & fjr la nature des
idents qu\'on veut limer j on ne peut
négliger de faire ces remarques , fans
s\'expofer à de grandes méprifes.
J\'ay déjà fait obferver que les dents
des jeunes perfonnes font toutes creufes
•en dedans ; enfbrte que la courbure des
fibres ofTeufes forme la voûte de leur
cavité. J\'ai dit auffi que l\'émail revêt
univerfellement le corps de la dent,
excepté le colet ; que cet émail eft dans
.certains fujets, fur-tout aux enfans, beau-
coup plus mince : & qu\'ainfi il y a des
cas, où il eft impofîible de leur limer
beaucoup les dents, fàns en alterer le
riifu des fibres, & les vaifleaux qui les
accompagnent. On voit par-là qu\'il faut
limer les dents des jeunes fujets avec une
extrême circonfpeclion, fur-toutfi elles
ne jpeuyent plgs fe jrepouveller. Il faut
^ 2 N T I s T F
en ces cas CY^^- * ^ ^ 2,7
peut limer r précaution ,
^^ent^ls en? \'
«e obligé dL. ii^ f i^î^nce, que j\'ai
^^ elles ble^o T \' P^^\'^^
«ourrice. ™ ^^^\'^^lon de leur
liîiSées à I" T f
, aue \'^edixoudedouzc
Amd iH / ^
"tion qu\'avec dir
\' parce
^ propos^ Vf"
fâcheufes i ^"ivie de fuites
^^^^lible dV J. in-
entreprife, ^ vainement
^^«nfirmK ^«»î^ q^etrop
ii y T ee volume-
^e^^onnesavanceésenâge,qu\'à
-ocr page 46-l Chirurgien
iimer celles des enfans -, parce que i e-
tendue de la cavité des dents des enfans
s\'olfifie en croilfant, leur émail s epaif-
fit, ,& fe fortifie en même tems -, même
les dents des perfonnes d\'un âge avan-
cé , ne font pas fi fenfibles que celles
^des jeunes gens, qui bien qu\'aulfi dures
par leur émail , font eependanc moins
appuïées, plus délicates, & par confé-
quent plus difficiles à limer.
Ce cas n\'eft pourtant pas fi genera! >
■qu\'il n\'arrive quelquefois aux perfonnes
âgées d\'avoir les dent? fi fenfibles, qu\'eî-
iS ont de la peine à fouffrir la lime »
;:andis que d\'autres perfonnes , quoique
-jeunes, n\'ont point la même fenfibilité,
& fouffrent fans peine fur leurs dents
l\'opération de la lime.
Il eft très néceffaire de limer les dents
qui fe carient par leurs parties latérales?
pc de les féparer les unes des autres^?
pour arrêter\'le progrès de la carie. Lor."
. que ies dents font confiderablement gâ-
tées au-deyant de ia touche , on
lesféparations plus grandes dans ie de-r
dans, que dans le dehors ; afin d\'évité?
la difformité d\'un trop grand interval^^
n faut faire remarquer ici qu\'on do^\'^
Ifre très réfervé à féparer ies incifiyes i^"
ferieures-,parceque cette operationîes ex-
pole a devenir chancelantes, que le tar-
tre qms\'y engendre, eft ordinairement
Pl"s coniiderable qu\'ailleurs, & qu\'il
o^caiionne leur perte en détruifant les
ëj^nciyes. Ainiî ce mauvais effet feroit
Pws a craindre. Ci ces dents étoient fé-
P^ees ks unes des autres.
La plupart des Dentiftesenféparanc
croyent pas qu\'il foit pof-
iwe d orer la carie avec d\'autres inf-
trumens^qu avec la lime ; c\'eft pourquoi
s en fervent en toutes fortes d\'occa-
• ^^^^^ \' jufqu\'à ce qu\'ils ayent emoorté
toute a carie : maïs cela ne fe peur faire,
ians akerer le tiifu de la dent, fans en-
aommager beaucoup la partie laine, &
ans la rendre foible en la rendant trop
mince.
y a d\'autres Dentiftes , qui dans
i ntention de bien ménager les denrs,
y font fouvent qu\'une petite fépara-
• y laiffant la plus grande partie de
\' laquelle augmente infenfible-
-Jient dans la fuite à un tel point , que
L i on ny remedie, la dent périt, & la
reparation devient inutile. C\'eft pour-
4UOI, il eft également dangereux de faire
® ^parafions trop petites en laiftant
50 LE C H r R U K G î E K
ce qui eil gâté , ou de les faire trop
grandes en alterant les dents.
Pour éviter ces deux extrémitez, il:
faut faire des féparations proportion-
nées à l\'étendue & à la profondeur de
la carie & au .volume de la dent : il
faut auffi ôter la partie cariée de la dent
svec de petites rugines nn peu courbes
& bien trancbantes, de même que celles
qui font indiquées ailleurs : par ce mo-
yen on ne laifîèra rien d\'altéré aux dents,
& on nes\'expofera point à: en affoiblir
les parties faines.
tin Dentifte de cette ville a fait fa-
briquer une machine fînguliere, dont
il prétend faire ufage pour féparer les
dents. C\'eft un inftrument fur lequel
eft monté ime petite fraïfe, affez fem-
blable à celle dont les horlogers fe fer-
vent, pour former les. intervales qui
font entre les dents des roues des moîT-
rres. Cette machine fera très-utile,
h elle peut être employée à tonsksen-
droits des dents., ou il s\'agira de les fé- .
parer les unes des autres, & Ci ie Den-
tifte peut diriger fon action de maniéré
qu\'il la faffe mordre fur une dent, ou
feulement fur une \'partie fans toucher
à ia voi/îne.
M
Dentiste. p
Ces^ difficultez qu\'il a apparemment
®PP«çuës depuis fon entreprife, l\'ont
porte a imaginer des limes qui puifïent
»«ppléer au défaut de cet inftrument :
ces Urnes ont dans leur milieu une cour->-
»^îre fi confiderable , qu\'elles forment
jiïî coude des plus parfaits. Il paroît que
« fituation des levres, des joiies , &
es dents, ne permettent pas que la cour-
f jre de cet inftrument, foit favorable
^ ^ operation dont il s\'agit.
^ Le même Dentifte eft parvenu enfin
a conftruire une lime qui pourra être
^ bon ufage , quand elle aura t<M^
perfeaion." Il faut 1°. que le coudc
pi lui fert en partie de tige, foit fufîi-
Jammenr fortifié par fon épaiffeur, qui
oit aller toujours en diminuant depuis
manche jufqu\'à la lime. i». Que fes
Soient un peu arrondis. 3 Que
a loie foit forte, qu\'elle péîiétre affez
J^ant dans le manche\', & quelle foit
affermie.
V l^\'and on fait la féparation des dents
^ l occafion d\'une carie, il faut autanr
^«\'il eft poffible, ne limer que la dent
eft cariée. Ceux qui n\'auront pas
^^ main aflêz siârc , ou affez d\'adreffe
pour fe fervir dans ce cas des limes tail-
iées des deux côtez , fe fervironr de
celles qui ne font taillées que d\'un côté.
Les dents étant fujetes à fe rappro-
cher après avair été féparées, il faut
quelquefois les limer de nouveau : on
doit ks féparer de maniéré, qu\'il refte
au niveau des g-encivesuneportiondes
oents qui ne foir point limée, afin qu\'elle
ferve d\'appui à la dent voi/îne, & qu\'elle
maintienne la féparadon toujours égale.
Pour ce qui eft des dents qui ne font
pas ferrées auprès de la gencive, on fera
leur féparation un peu plus grande.
Lorfque les dents fontgâtà^s jufques
dans le cauredeleur épaiiîèur, que la
carie pénétre jufqu\'auprès de leur cavi-
té Se qu\'elles font extrêmement fenfi-
bles, on peut fe difpenfer d\'ôter tout
ce qu\'il Y a de carié , de peur de dé- ■
couvrir le nerf & de rendre le remede
pire que le mal.
Si les dents font tournées de côté,
un peu couchées & croifées les unes
fur ies autres, il faut les limer fur les
cotez pour les redreffer autant qu\'il eft
polïible & les rendre ainfi moins dif-
formes, ce qui n\'eft pas un pcdt avan-
tage.
Lorfque les dents Qnt des émhiences
-ocr page 51-» I^ENTISTE. 52
II eiles font filonnees & pat-
ches f 1 ^^^
affez f comme il arrive
d\'il ^ jo^i\'
uine bonne fanté dans leur bas âge, on
detruire tous ces défauts, en po^
"lane les dents avec la lime.
ou / ^ des dents
font de différentes couleurs ; cer-
mcs taches font livides ou noires, 6c
-iics viennent fouvent de la carie i les
^«tres- font jaunes ou blanches , mais
^ blanc bien different de celui qui
^^^^ naturel à 1 email de la dent : ces
erniei:es taches pénétrent quelquefois
\'email de la dent jufqu\'à fa cavité, &
rendent la fubftance qu\'elles colorent,
«i^une confiflance tendre & molle. En
^^ cas on ne doit pas s\'opiniâtrer à dé-
ces taches ; parce qu\'on feroit
l^ge de creufer pour les détruire juf^
à la cavité de la dent.
Quelques Dentiftes ôtent la longueur
oes dents, ou avec les pincettes incifl-
5 qui ont leur tranchant à une de
leurs parties latérales , ou avec celles
^ui l\'ont à leur extrémité ; mais comme
"S ne prennent aucune précaution dans
cette operation, ils léclatent bien fou-
54 t Ê C H I R u R G I E W
vent i email de la dent ; c\'eft pourquoi\'
il eft à propos d\'avertir ici qu\'il faut
faire auparavant autour de la dent une
trace avec une lime convenable ; afim
^ud\'affion des pincettes ne lafa/fepa^
éclater : on ne fe fert ordinairement de
ces deux fortes de pincettes que pour
îes dents qui ne fçauroient fouftirir la
lime, ou qui font d\'une grandeur trop
confiderable.
Les denrs dont on peut diminuer la
longueur, font îes incifives, les canines
& les petites molaires..On peut diminuer
leur longueur en les limant par le bout,
ou par la couronne , Se en les limant
fiorizontalement : fi elles n\'excedent pas
es
de beaucoup les autres , il fuffit de
iimer de la premiere %on & de fe fer-
vir d\'une lime plate pour les rendre
égales Se unies.
On ne peut diminuer que très-peu
la longueur des groffes molaires j parce
qu\'elles ont fous les éminences de leurs
couronnes, depetits-finusqui ont com-
munication avec îa grande cavité de
chaque dent v de forte que fi l\'on dé-
couvre ces finus, la denr fe trouve en
danger de fe carier. On peut au con-
traire diminuer davantage la longueur
des petites molaires ; leurs eminences
étant ordinairement plus clevées , &
leurs petits fînus étant moins étendus.
Quand les couronnes des c«iines &
«es incifives; fe portent au dedans ou
an dehors de la bouche, elles font or-
dmairement plus longues que lesautres -,
parce que n\'y ayant point d\'autres dents
â leur rencontre, elles ont une endere
liberté de croître. Qiiand on- veut les
rendre égales il faut fe fervir,autant qu\'il
eft poffible d\'une lime plate , &c les
duninuer du côté de la bouche en pente
^ en forme de bizeau : c\'eft ainli qu\'on
^mmue leur longueur & leur épaiffeur,
« qu\'on leur forme un tranchant émouf-
î? î^" \'^\'^"ors : celles qui fe portent au
dexiors doivent être limées par le de-
hors ; afin que leur tranchant fe porte
c^n dedans.
_ On doir diminuer les canhies & les
incifives qui n\'ont point de dent à leur
rencontre pour les rendre égales autant
peut i parce qu\'elles font fu-
jetes a furpaffer leur voifines en lon-
^eur. Une dent plusiongue qu\'elle ne
doit être, eft beaucoup plus difpofée à-
^\'Çvenir chancelante, que celles qm font
dune grandeur propordonnée. Dail-
LE CHlRlTRGIEîf
leurs fi cette dent plus longue frotté
contre celle qui lui eft oppofée , elle
peut lui caufer le même ébranlement.-
M. Dionis {a) juge qu\'il eft inutile de
iimer ces fortes de dents ; parce qu elles-
repou/fent jufqu a ce qu\'elles excedent
ks autres, & qu\'ainfi ce feroit une ope-
ration qu\'on feroit obligé de réïterer
fouvent : mais c\'eft tout au plus deux
ou trois fois dans le cours de la vie qu\'on
fe trouve obligé de renouveller cette;
legere operation. Ce cas arrivant fi ra-
rement, il vaur mieux s\'affujettir à cette
operation, que s\'expofer aux nouvelles
brèches qui arrivent indubitablement
après l\'ébranlement & ia chute de ces
dents.
Lorfqu\'on diminue la longueur des^
dents, il faut les limer de maniere qu\'el-
les s\'ajuftent à celles qui leur font op-
pofées, & que toutes les dents de cha-
que rangée portent également les unes
fur les autres. S\'il s\'en trouvoit une qui
fût plus longue que fa voifine, elle heur-
teroit celle qui lui eft oppofée , & fe-
roit que ces deux dents pourroient de-
venir chancelantes par la fuite, & que.
( » ) Traité des operations chirurgiques ^
pag.\'îïi.
les autres ne feroient la maftication
qu\'imparfaitement.
Enfin on lime encore celles qui peu-
vent incommoder & blefter la langue,
les levres ou les joiies. On eft indifpen-
fablement obligé de faire cette opera-
tion, lorfque la partie de quelque dent
le trouve caffée. La vûë qu\'on a en la
faifant, c\'eft d\'émoufi^èr & d\'adoucir la
{»ointe des portions inégales , pointues
& tranchantes du refte de la dent frac-
turée ou cariée : on lime même les mo-
laires dans un cas femblable.
J\'ai vû des ulcérés aux joiies , aux
lèvres & à la langue occafionnez par
<:es Ibrtesd\'inégalitez, Ces parties étant
excoriées par les inégahtez qui s\'oppo-
foient toujours à la confolidation des
ulcérés , il fallut emporter les poin-
tp de la dent avec la lime, pourgue-
i\'ir ces maladies.
Une Dame qui avoit la moitié de îa
langne détruite par un ulcere de cetre
nieme efpece , caufé par une dent ca-
riée & fraciurée, vint chez moi il n\'y
a pas long-temps : j\'emportai avec la
lime les inégalitez de fa dent -, mais je
ne fçai fi cet^Dame a été guerie ; parce
eils avoir attendu trop long-temps,
LE CHÎHUXGIIN
êc que d\'ailleurs elle étoit âgée de foi-
xante Se douze ans.
Ces obfervations font voir combien
il eft important d\'examiner les vérita-
bles caufes des ulcérés qui fe forment
aux joiies , aux levres Se à la langue ,
■en conféquence de la difformité de la
couronne des molaires, ou de celle de
quelque autre dent, ou de quelque chi-
cot d\'une dent cafîee. Si l\'on ne décou-
vre exactement la véritable caufe de ces
ulcères, on s\'expofe à les mal caraéte-
rifer en les confondant avec les ulcérés
fcorbutiques ou veroliques ; ce qui peut
devenir funefte au malade. Se décrédi-
ter ia profeffion. Voyez les trois obferva-
tions à ce fujet chap. 3 5. de ce volume.
Les limes dont on fe doit fervir pour
limer les dents , font de huit efpeces,
{a)T>c ces limes il y\'en a de raillées,
ou hachées au couteau, d\'autres au ci-
;2eau. Les arquebusiers Se particulière-
ment les horlogers, fe fervent de limes
hachées qu\'ils fabriquent ordinairement
eux-mêmes ; les quinqualiers vendem:
celles qui font taillées au cizeau : mais
comme il eft diftîcile d\'en trouver chez
eux qui foient bonnes Se propres pour
(a) Voicz iesTPIanches 10. & n.
Dentiste. 39
les dents, on en fait faire exprès parles
ouvriers tailleurs de limes : on rUm^
mande a ces ouvriers de les faire d\'un
on acier, qu\'elles foient bien di-élTées
fnV \' que leurtailldfoitégale, ne
^oit pas trop douce ni trop rude, & afin
T^ ^es limes foient d\'un bon ufage, il
»qu\'elles foient bien trempées.
La premiere lime eft hachée au cou-
^eau en tous fens, elle eft mince & plate-,
t longueur fans être emmanchée eft
«environ quatre pouces, & fa largeur
n ^ quatre lignes ; fon épaifîêur
. ^ environ un tiers de ligne. Celle-
ne fert qu\'à féparer les dents.
La leconde lime taillée au cizeau ,
€ plate , ^jn peu plus grande & plus
epaiHe que la premiere. Elle fertàren-
, ^es dents égaies en longueur.
^ La troifiéme lime eft appellée lime
ou <^ette lime ne fert gueres
^er^. occafions où il faut tra-
_ chemin à une autre Hme, com-
îî^s dans les féparations, &c.
La quatrième lime eft plate & un peu
pointue ; elle fert pour élargir les en.
droits feparez qui fe trouvent cariez.
La cinquième lime, nommée feiiillç
lauge , eft mife en ufage lorfqu\'on
veut faire des échancrures un peu roii^
des fur les endroits cariez.
La dxiéme lime, nommée ia lime re-
.courbée, fert à féparer les dents les plus
éloignées, fituées fur l\'un & l\'autrecô\'
lé de chaque mâchoire.
La feptiéme lime eft nommée demi-
ronde. Son ufage eftd\'augmenter ies é-
chancrures faites avec lafeuille de fauge.
La huitième lime eft ronde & pom-
me : on la nomme queue de rat. Celle-
ci fert pour échancrer & augmenter la
■féparadon proche la gencive.
Toutes ces limes font ordinairemenc
taillées en tous fens & au cizeau, quoi-
que les pedtes limes puilfent 1 etre au
couteau ; leur longueur & largeur font
à peu près femblables à celles quifonC
reprefentées fur la planche.
De ces limes , il faut en avoir ds
grandes, de petites, de larges , de gref-
fes, de fines & même plufîeurs de cha-
. que efoecc, pour s\'en fervir felon le be-
foin. Pour éviter „que ces limes nes\'é- >
chauffent, & que la limaille ne s\'y at-
tache , lorfqu\'on s\'en fert à limer les
denrs , on doit de tems en tems les
tremper dans l\'eau & les nétoyer avec
line pente broife.
Les
-ocr page 59-^^ de L
il n\'eft n?\'\'\'\' les mêmes,
circo?/ de déerire toutes les
leni-u^r\' obfetvetdans
^«^Ws^\'-fT\'\' ,\'^^^l^^diquement de
J^ent U r f" médiocre-
de I, 7 T\'\' l^s dents qu\'on lime font
droit ï"\' ^ ^^^^ ^«"duire le plus
dans de dehors en de-
Pon r dedans en dehors.
cire de la ma-
interieure, le Dentifte doit fc
placer le Dentifte doit fe
le do r T ^^ appuïée
la l me L\'operateur tient
^^^^defat^ain droite & porte l\'in-
dicateur ^ f —""" ^ i^^aii, j-jlh-
^re fr I gauche entre îa le-
ainfî va Inner : il fou-
" Poi-r r \'^t\'taiife la levre.
lèvres du " ^^ commifthre des
^^^e^pourT-^^ \' ^\'^arte la
rant. ^^ qu\'il doit faire
en ope-
petite. „ "^^\'^Parer les canines, ou
di-oit 1 molaires du côté
do\\ - wachoire, l\'opéra-
r»;^, y/ place de ce même\'côté
D
ch
IE CHIRWP. GIE N
& paffe^fon bras gauche par-delTus la:
tête du fujet, pour afîermir ayéc le pouce
Se l\'indicateur de cette même main les.
dents voirînes,& avec le refte des doigts,
le raenton. Enfuite on garnit la ƒ om-
miffure des levres d\'un linge fin en
plufieurs doubles , pour empêcher que
la lime ne morde fur la commifîure de.
la levre. Il tienrla lime avec la main
droite, & la porte fi:]r la partie de la
dent qu\'il veut limer;
Pour féparer les mêmes efpeces de
dents, du côté gauche , il doit ù pla-
cer de ce même côté baiffant la levre
& aïfermJlfant les incifives avec l\'indi-
cateur & ie doigt du milieu de fa main
gauche ; le refte des doigts de cette :
.main aftermit le menton -, de maniéré,
qu\'après avoir- garni la commiffure des
levres, il tient la lime avec fa main^
droite , St la porte à la. partie fur la-
quelle il doit opere&
Pour féparer ies incifives de la mâ-
choire fupérieure, l\'operateur doit être\'
placé au côté gauche de la perfonne ,
paßant fön bras droit par-defTus la tête
4u fujet , tenant toujours là lime de lai
Hiêrne.main-, tandis qu\'il porte le,pouce-
llindicateur; de fa main.gauche ftu".
p\'aSr p\'\'" deux dents qu\'il veut fé\'
. & paiTant la lime entre le
F ôc l\'indicateur, il la conduit corn-
/ • J îl peut encore fans
"rtir de cette fituation, fép
ater les ca-
ines, les petites & les groffes molaires
«« cote gauche 5 mais il faut pour celles-
^fPPuye fur la dent qui eft de-
ton ® ^^ \' q^\'iî
îy i ^"^dicateur de la même main
ia commilfure des lèvres pour écar-
joue. Lorfqu\'il avance du côté
es molaires, il doit avoir garni la com-
^ fi" 3 avant
_ rour leparer les canines, les petites &
S , côté droit, il doit
ht^. ^ , ^^ côté & paft^er le
gauche pardeffus la tête du fujet,
~ entre ^ f\' l\'indicateur de cette main
Se mettr ^"^«-\'"eure & la gencive,
incilîvec^ 4 ^^ couronne des
fuDé r "" delà mâchoire
; P^ure, a. le refte des doigts fous
garni?! P^"«^ l\'^ff^nnir. Enfuite iî
tela l i\'des lèvres, &
por-
en-
droit qu\'il veut féparer , eti éloignant la
commilîùre des lèvres avec la lime ôi
avec r extrémité de Ion doigt indicateur»
Pour diminuer la longueur des in-
cifîves, canines & petites molaires de h
mâchoire inférieure, l\'operateur fe ferc
d\'une lime plate & tail ée au cifeau ,
comme on a dit, & il fe place au côté
droit, ou vis-à-vis le fujet : il tient la
lime de fa main droite & porte l\'indi-
cateur de la main gauche entre ia lè-
vre & la gencive, pour appuïer la dent
qu\'il veut limer, Ôc tient fon pouce de.
la même main fous le menton , pour
l\'affermir : la lime poulîee & retirée par
de petits mouvemens réïterez , pafîe
pardelîtis l\'indicateur & appuie fur la
dent qu\'il veut diminuer. C\'eft de cette
façon qu\'il doit limer la dent qu\'il veut
accoureir.
Si l\'on veut diminuer les grolîès mo-
laires du côté droit, l\'operateur doit
être placé du même côté, tenir la lime
de fa main droite, mettre fur la com-
mifîure des lèvres de ce côté-là un lin-
ge fin ôc écarter cette commiffure ; de
façon que la lime foît conduite en par-
lant auprès de ce linge fur les éminen-
ces qu\'il veut ôter. Il en peut faire, an-
î^ant, quand il opere du coté gauche j
pourvu qu\'il foit placé du même côté
& qu\'il change la fituation du bras gau-
che ôc les fonctions des doigts de la
main gauche.
Pour ôter la longeur des incifives &
«es canines de la mâchoire fijpérieure,
^^ tant que l\'operateur fi3it placé du côté
joit , qu\'il tienne la lime de fa mam
Y\'^ite , qu\'il porte fon bras gauche par-
tel.us la tête du fujet pour élever la levre
avec l\'indicateur de la main gauche, &
^pp\'u\'er la dent avec le doigt du mi-
Sans fottir de cette attitude , on
P^ut emporter les tuberofitez , ou emi-
^ences des petites & groffes molaires
côté droit & celles du côté gauche,
pourvû que le bras gauche de l\'opera-
^\'^Ur foit pafTé par-defiiTS la tête du fu-
que l\'mdicateur de la main gau-
^■ue foît fur la dent qu\'on veut limer,
\'e doigt du milieu fur la com.mifîure
des levres.
11 efi: très-nécefTaire de diminuer les
J chancelantes, lorfqu\'elîes font plus
ongues que les autres ; parce que leur
^encontre avec celles qui leur font op-
poiees les ébranle davantage ôc leur
•^aufe uu plus grand dérangement :.il
eft affez difficile de les diminuer dans
cette occafion à caufe de leur peu de
fermeté ; c\'eft pourquoi il eft nécef-
faire de les attacher à leurs voifines avec
un fil ciré en plufieurs doubles, auquel
on fait faire autant de cours croiiez qu\'il
en faut pour affermir ces dents contre
les autres.
Après que ces croifades dé fils font
faites, on tourne plufieurs fois les deux
bouts du fil autour de fon doigt Ôc en
les tirant du côté delà dent folide, on
affermit celle qui eft chancelante: cela ne
fuffiroit pas , fi l\'on ne la foutenoit en-
core avec Texti-émité du doigt qui tient
les fils, avant que d\'y faire agir la lime.
Si l\'intervale qui eft entre ia dent fo-
lide Ôc la chancelante fe troi ve large ,
il faut avoir un petit coin ( a ) cje bois, ou
de plomb en forme de couliffe, afin de
remplir cet efpace. Par ce moyen on ^
rendra les dents plus fermes, &J\'on au-
ra plus de facilité à les, limer: Ces for-
tes de dents doivent être limées plus
courtes que les autres. ; parce qu\'elles
si\'alongenttoujours affiez, & forcent fa-
cilement de leurs alveoles où.eUes ne
font pas. fortement..\' attachées..
) Voiez la Eigare.?. dsJa Pianche:ii..
-ocr page 65-Pour bien limer ces dents chance-
îantcs, il faut les prendre de côté les
unes après les autres , les limer hori-
zontalement d\'une partie laterale à l\'au-
tre a^\'ec le côté le plus étroit de la lime -,
de cette maniéré l\'operadon en eft plu-
tôt f.iite, Sc rébranlement en eft moins .
confiderable.
Je n\'obmettraipas de faire remarquer
^iUe la plupart de ceux qui liment les
denrs, pour les rendre égales en Ion-
giieur, les liment ordinairement de fa-
çon qu\'ils les rendent droites& quar-
mées par. le bout 5 comme li i\'on les avoit
dreftées avec un rabot. Il faut êrre de
\'^^auvais gout pour les limer ainfi j puif-
«l\'a\'dles en paroiftent plus larges qu\'au-
paravant. C:eft pourquoi après leur avoir
donné la longueur & l\'égalité qu\'on:
ftiuhaite,. on"^ doit limer les^angles de
leurs extrémitez & les arrondir un peu ;
ce qui ies faifant paroître moins longues.
moins larges, rend leurngure fi na-
turelle qu\'il eft difficile de s\'appercevoir
qu\'elles ayent été limées. En cela com-
me en toute autre chofe,-il faurimiter
la narutx^ autant-qu\'il eft pofiible.
Les dents qu\'on aura pû acourcir avec-
la lime par rapport aux circoiiftances dé,-
ja marquées dans ce chapitre , feront
acourcies avec les pincettes mcifîves ;
& on obfervera la circonftance, que j\'ai,
marquée dans le même endroit.
De ces pincettes incifives, il y en a
de deux efpeces : les unes ont le tran-
chant fur le côté {a) & les autres l\'ont
à leur extrémité : { b ) on fe fert des
premieres pour agir dans certains inter-
vales où les autres ne pourroient pas être
introduites, foit qu\'on veiiille acourcir
les dents, ou émoufietles chicots. Les
pincettes de la fécondé efpece font plus
commodes dans certaines occafions ,
comme par exemple , lorfqu\'ii s\'agit
d\'emporter le corps d\'une dent très ca-
riée 5 ou d\'en retrancher une portion,
fans interefler les dents voifines &c fans
endommager fa, racine. Lors qu\'on em-
ploye CCS infirumens à propos, on ré-
duit les dents, ou les chicots au volume
qui convient felon les cas Si les circonf-
tances qui doivent regler l\'operateur en
pareille occafion.
On peut faire encore des pincettes
incifives de la fécondé efpece, qui feront
à peu près figurées en forme de davier,
( « ) Voicz h Planche n.
( è ) Voïez ia Planche 13,
" en difFereront que par les exrré-
do^^l de leurs mâchoires,
^ont les tranchans le rencontreront vis-
h?^ , s\'approcheront fiiffifamment
■«n ^te 1 autre. Celies-cy feront plus
^convenables en certains cas , fur-tout
T ^ de couper des portions
. dents cariées & éclatées aux cotez
^ ia bouche.
^\'Y^ication de la Plamhe x.
\'^^ntUfgure de quatre InJîm-<
\'\'^\'»s/er\'vant à Iwm les dents.
L la Lime haJ
^ ^^épalr ?" \'j^^^ée au couteau, fervant
^-^ifea?\'"\' la Lime
dents ^^ ^es
étcndJë. P\'\' P^\'^tk la plus
me voie a une autre lime
-ocr page 70-—..»Willi
I 0 L E C H I R U R G I E N.
& un peu pointue, vûë du côté de ùé
furface plate. Celle-ci fert à élargir cer-
tains intervales des dents qui ne font
pas fuiïfarament disantes.
A. A. A. A. Le cor
B. B. B, B. Le Manche de chaque
lime.
Explication de la flanche XI,
contenant la figure de cinq
Injlrumens fiervant aujjl à li\'^
nier les dents,
A Figure I. reprefente la Lime ron-
^ de figurée en queue de rat, fervanE
à échancrer les dents cariées.
La Figure II. reprefente la Limere-\'
courbée , fervant à limer les intervales
des denrs fituées fur les côtez de la bou-
che , fa courbure tournée du côté gau-
che.
La Figure IIL reprefente la Lime
nommée feiiille de fauge, fervant à c-
chancrer les dents, vue par fa [mùcO
tonvexe.
La Figure /F. reprefente la Lime
demi-ro»dç ^ feryant à agrandir les r
PS de la limé.
Dentiste. ^ Ï
cmnci\'ures, vûë par fa furface convexa
A. A. A. A. Le corps de chaque lime,
îim ^^ ^^anc^îe d e chaque
cJh/\'^T i-^P^-^^\'^nte le coin en
coulifJe , fervant à affujettzr les dents
Penaanc qu\'on ies lime.
plication de U-Planche XIU
^^ontenam U fgure d\'un Injiru-
^ racourcir les
pEtte Figure reprefente des pin^\'
Wttes xncifives%ûës dans toute
ge J r n \' ^ differens ufa-
très-convena-
^^^ pour racourcir les dents.
Le corps de cet inftrument,
\'^^achoir\'e. !? antérieures des
^he femelC ^«f hé fur la bran-
ouveSf \' \' ^ ^^"ir pieccs
Eij
-ocr page 76-Bxflhation de U Planche XIII,
contenant la fgure d\'un Inf-
trument fervant auffi à racour-
cir les dentsà peu près de même
que le precedent,
Ette Figure reprefente une pinr
cette incifive, quafi en figure de
tenailles tranchantes par fon extrémité
antérieure , vtie dans toute ion éten-«
due,
A. Le corps de cet inftrument.
B. B. Les tranchans de fes machoi-
fes fituées à l\'extrémité antérieure
G. G. Les branches, ou extrémitez
poftérieures de cet inftrument.
D. Le reftort qui tient la pincette
puvçrte,
\'ont
É
-ocr page 78- -ocr page 79-Chapitre V,
^^ßnption des Jnßrumens eon-
\'^enables pour operer en ru-
gînant les dents lors qu\'elles
J«m etriées,
T p inftrumens qui fervent à ôter
^ies matieres renfermées dans les
, ^fez cariées des dents, &à ruginer
cane de ces mêmes cavitez, font de
Jtiatre efpeces. Je les diftingue parleur
rana^r^\' t^\'anchante ou poignante. Je
"ge lous la premiere e^ece tous ceux
qui ont a cette même extrémité qua-
terminant en pointe ai-
■pe, & je les nomm.e forets à ébifeler:
J- range ceux dont la pointe eft formée
gr trois faces fous la fécondé efpece,
^ je les nomme rugmes pointues en
t^ec de perroquet,; la troifiéme efpece
est la rugine mouffe en bec de perro-
y^et - je range dans la quatriétre ceu c
«ont la pointe tranchante eft ormée
par deux faces , & je les nomme rugi,
^es en alêne. ^
ƒ4 i e C h 1 r u r g i e h.
Ceux de la premiere eipece font nom-
mez par les horlogers forets à ébife-
1er ou à perforer j la tige de ceux que
j\'emploie doit être ronde & longue
d\'environ deux pouces & demi depuis
îe manche jufqu\'au commencement de
la pointe : cette pointe doit avoir en-
viron deux lignes d\'etenduë.
Ceux de la fécondé efpece font des
rugines recourbées , dont l\'extrémité
pointue eft formée par deux petits bi-
feaux Se fortifiée par une vive-arrête
qui forme l\'angle fupérieur de la par-
tie recourbée de la rugine. Cet inftru-
ment rcfîembie affez au bec de perro-
quet qui fert à nétoyer les dents 5 fa
îige eft à peu près de l\'étendue & de la
figure des précedens.
Ceux de la troifiéme efpece font
femblables à la fécondé, excepté qu\'ils
ont la pomte plus moufle.
Ceux de la quatrième efpece , font
de petites alênes dont on caffe la poirt-
te : on les fait enfuite recuire pour les.
faire détremper. Du côté concave on
fait une fiirface ronde : du côté con-
vexe on fait une fiirface plate, qui en
fe terminant en forme de bizeau for-
me enfuite la pointe tranchanîe : on
!
À
-ocr page 81-î^r donne ime . trempe modefée , &
^ on acheve de les perfectionner fur la
ïneule. La longueur de cet inftrument,
non compris fa ibïe & fon manche ,
iÈra pour le plus court d\'environ huit
^\'Snes, & pour le plus long d\'environ
pouce & .demi.
. La figure de ces quatre inftrumens,
l\'on verra dans la Planche quator-
zième fuppléera à une defcription plus
étendue.
11 y a feulement des cas qui deman-
dent que les extrémitez pointues de ces
^\'^ftrumens foient tantôt plus ou moins
^tandes, plus ou moins aiguës, plus ou
^^oins moufles, plus ou moins longues,
^ plus ou moins arrondies -, afin de les
tendre plus propres & plus convenables
^ ^introduire dans les cavitez cariées ,
\'nvant que les cavitez font phis ou
^noins larges, plus ou moins étroites ,
plus ou moins profondes , & plus ou
înoins fuperficielles. Tous ces inftru-
inensferont montez fur des manches,
même que ceux qui fervent à nétoyer
^es dents,
. Lorfque les ouvertures des trous ca-
^lez fe trouvent trop petites à leur en-
"^tee , pour en pouvoir facilement ôter
E iiij
-ocr page 82-jê LE Ch ï RÏÏRGIEI^
les matieres cariées & les plomber, il
faut les augmenter avec le foret à ébi"
feler, qui fera proportionné à la gran-
deur du trou qu\'on veut élargir.
Quand on veut fe fervir du foret à
ébizeier, ou de l\'un ou de l\'autre des
inftrumens que j\'ai déiignez au com-
mencement du préfent chapitre , pour
agrandir , ruginer & nétoyer les trous
cariez qui fe rencontrent aux furfaces
des dents , on fait alfeoir le fujet fur
lequel il s\'agit d\'operer , fur un fauteiiil \'
convenable, & fa tête eft appuïée con-
tre le doffier ^ on fe place à fon côté
droit, ou devant lui, Iorfqu\'il eft nécef-
faire.
Sans fortir de cette fituation, Se fans
que le fujet forte de la fienne , on peut
également operer fur chaque partie des
dents que nous allons indiquer ; foir
que la carie fe trouve fituée aux furfa-
ces, ou aux extrémitez de leurs couron-
nes, en leurs furfaces latérales, & en
leurs furfaces extérieures & intérieures , \'
à l\'exception des furfaces intérieures des
dents du coté droit, & des furfaces ex-
térieures des dents du côté gauche ,
pour lefquelles furfaces l\'operateur doit
paffer du côté droit au côté gauche.
dektisti; ■5-7
Si l\'on veut fe fervir du foret àébi-
zeler, pour agrandir les ouvertures des
caries qui fe trouvent fur les furfaces ou
extrémitez fupérieures & fur les furfa-
Çes latérales des dents de la maclioire
ii^erieure , l\'operateur étant fitué du
^oré droit, paffe fon bras gauche par-
aefflis la tête du fujet. S\'il opere aux
Surfaces indiquées des dents de cette
|"Rachoire, il garnit la commiffure des
jevres d\'un linge fin il écarte des dents
a levre inférieure, ou la joiie avec l\'in-
^cateur de fa main gauche : îe pouce
la même main écarte aufîi la levre
jupérieure. Le Dentifte pofe enfuite
"iftrument qu\'il tient de la main droite
l\'endroit carié -, il le tourne entre
^ pouce & l\'indicateur de gauche à droit
^ tie droit à gauche j de cette façon
agrandit Se élargit le trou de la dent
cariée. ■
Pour agrandir les trous cariez des
J^fraces extérieures des dents du côté
l\'Oit de la même mâchoire, il faut être
pace de même , paffèr le bras gauche
par-delfus la tête du fujet, pofer le pou-
fur les dents incifives de la même
^"nachoire. Se l\'indicateur fur la genci-
ye i pour abaiffer la levre inférieure : les
autres doigts doivent être mis fous lé
menton pour l\'aiTliferir , tandis qu\'on
• opere avec i\'inftrument qu\'on tien*- de
la main droite.
Pour agrandir les trous cariez des
furfaces extérieures des dents du côté
gauche de la même mâchoire , il faut
que l\'operateur paflê du côté droit au
côté gauche, qu\'ilembra/Te la levre in-
férieure avec l\'indicateur Se le pouce de
la main gauche, qu\'il porte avec la main
droite l\'inftrumenr dans l\'endroit carié.
Etant dans cette fituation , on peut
élargir les trous cariez des furfaces in-
térieures des dents du côté droit de la
même mâchoire.
Lorfqu\'on veut agrandir les trous des
caries qui fe rencontrent aux furfaces,
ou aux extrémitez des dents de la mâ-
choire fupérieure , l\'operateur fe place
au côté droit, ou devant le fujet -, il a
un genou à terre ; il leve la levre fti-
périeure avec le doigt du milieu de la
main gauche j il abaiflê la levre inférieu-
re avec l\'indicateur de la même main -y
il tient I\'inftrument de la main droite,
Se il obferve de garnir les commifliires
des levres quand il en eft befoin.
Pour dilater les trous des caries des fur»
faces extérieures des dents du coté droite
l\'operateur fe place du côté droif, d tient
l\'inftrument de fa main droite -, il écarte
ia lèvre fuperieure avec le pouce de la .
tnain gauche, & la levre inférieure avec
doigt indicateur de la meme main.
Pour dilater les trous des caries des
surfaces extérieures des dents du côté
gauche, il faut être placé du côté gau-
\'^he , relever la levre fupérieiîre avec le
doigt du milieu de la main gauche, a-
^aiffer avec le doigt indicateur de la
^^eme main la commiffure des levres
garnies d\'un linge fin, & porter l\'inf-
•^tument avec la main droite. Dans cette
^uadon on en fait de même aux fur-
^aces intérieures des dents du côté droit
la même mâchoire.
^ Les rugines en alêne fervent auffi
2 élargir les trous cariez, en les perfo-
rant autant qu\'il eft néceflaire. Ces ru-
gines fervent encore à enlever les made-
jes qui rempliffient les cavitez cariées.
Les rugines en bec de perroquet poin-
tu\'és Se en bec de perroquet moulfes ,
Servent également à ruginer & à ôter ces
emes matieres :on s\'en fert indiiferem-
i\'^ent fuivant l\'exigence des cas, & on fe
place au côté droit 3 au côté gauche, oiî
\'So L E C H I R u R G ï E W.
en devant, fuivant qu\'il eft nécefîaire.
Quand on veut agrandir davantage
avec les uns ou les autres de ces inftru-
mens , les cavitez cariées des dents de
la mâchoire inférieure , ou ôter les ma-
tieres qui remplilfent ces mêmes cavi-
tez J on commence par celles qui fe
rencontrent à l\'extrémité ou aux par-
ties latérales des molaires du côté droit î
l\'operateur fe place du même côté , il
écarte la commilfure des levrés avec ie
doigt du milieu , Se l\'indicateur de la
main gauche , & il porte l\'inftrument
de la main droite dans l\'endroit carié.
Si la carie fe trouve fîtuée de façon
a ne pouvoir pas être emportée aifément
dans l\'attitude que je viens d\'enfeigner,
il faut paffer le bras gauche par-dcifus
la tête du fujet , cmbraflèr les dents
voifines avec le pouce & Tindicateur
delà main gauche, & porter le refte
des doigts fous le menton pour l\'alTu-
jetir j 8c dans cette attitude, on réiif-
fîra à ôter cette carie.
Lors qu\'on veut ôter les matieres qui
remplifïènt les cavitez cariées aux fur-
faces extérieures des mêmes molaires ,
on porte l\'indicateur de la main gau-
che fur la furface intérieure de la joiie,
Il ■
Dentiste: ^f
? Pûuce de la même main Tur la flir-
de? \' ^^^ d\'écarter la joue
es dents, tandis qu\'on porte l\'inllru-.
^ent avec la main droite dans l\'en-
droit carié.
Si la carie ne permet pas qu\'en gar-
«ant cette fituation, on puiffe aifément
en emporter les matieres ; on porte le
tas pàr.dcfïiis la tête du fujet, comme
déjà dit.
aux^\'^"\'" earies qui fe rencontrent
extremitez des couronnes, aux par-
i^ferales , & aux furfaces extérieu-
des dents canines & des incifives ,
Potte le bras gauche par-defTus la
etedu fujet, onabaiffe la levre avec le
du milieu de la main gauche ; le
pouce de la même main appuie la dent
earxee s\'il eft néceflaire, & le refte des
Joigts portent fous le menton pour l\'af-.
wjettir. r
Si c eft pour ôter les matieres cariées
aux furfaces fupérieures , aux parties la-
erales, & aux furfaces intérieures des
molaires du côté gauche, il faut paftêr
ie bras gauche par-deffusla tête du fujet,
PQfer l\'mdicateuir de la main gauche
iur la gencive de la mâchoire inférieure,
pur abaiffçr la levre iriférieure j ie pou.
ce de îa même main fur Ja gencive fu-
perieure pour élever la levre iupéricure,
tandis qu\'on porte riiiftrument avecla
main droite dans l\'endroit carié. On a
foin de garnir la commilîùre des levres
quand il eft néceffaire.
Lorfque la carie fe trouve fur la fur-
face extérieure des dents molaires du
côté gauche, il faut palfer au côté gau-
che , poiter l\'indiçateur de !a main gau-
che fur la commiffure des levres pour
écarter la jotie en dehors , le refte des
doigts de la même main fous le men-
ton pour l\'affujetdr , tandis qu\'on por-
te rinftrument avec la main droite dans
l\'endroit carié. îl faut avoir garni la
commilîlu-e des levres.
Etant dans la même fituation , on
peut ôter les matieres cariées qui fe trou-
vent à la furface intérieure des dents dit
coté droit de la même mâchoire.
Si l\'on veut nétoyer les cavitez ca-
riées des furfices, ou des extrémitez de
toutes les dents de la mâchoire fupe-
rieure , & les pardes laterales des grotes
molaires de cette même mâchoire , il
faut êrre placé au côté droit du fiijet,
avoir un genou à terre , abaiffer la le-
vre inférieure avec l\'indicareur de la
Dentiste: \'êf
îïiain gauche , relever la levre fupérieù-
Te avec le doigt du milieu de la même
inain , & porter l\'inftrument avec la
ii^ain droite dans l\'endroit carié.
Pour operer aux furfaces extérieures
^e toutes les dents de cette même mâ-
choire 5 aux furfaces latérales des pe-
tites molaires, aux furfaces laterales des
canines & des incifives, il faut être pla-
ce du côté droit, pafler le bras gauche
par-delfus la tête du fujet ; tenir l\'inf-
ttument de fa main droite ; lever la
^cvre fupérieure avec l\'indicateur de la
^^ain gauche , & appuïer le doigt du
\'nilieu de la même main fur l\'extrémir
de la dent fur laquelle on opere.
. On peut même fans fortir de cette
"tuation continuer au côté gauche, ou
pafter du côté droit au côté gauche»
® il en eft befoin. On mrnit les com-
. ^ O
\'^Uiures des levres, & on les écarte des
dents lorfqu\'ii eft néceftaire.
Dans cette fituation , on peut ôter les
. ^^atieres cariées à la furface intérieure
des dents du côté droit de la même ma-^
choire.
Ayant bien nétoyé la cavité d\'une
^ent cariée , comme nous venons de
^ expliquer ; il faut avant que de la
plomber, inlînuer dans cette cavité avec
un inftrument convenable , un petit
tampon de coton pour abforberles bu-
miditez & balayer., pour ain/î dire, les
. matieres détachées qu\'on n\'a pu enle-
ver avec les autres inftrumens.
Il y a auiîi des caries qui font fi fu-
perficielles , 8c dont l\'ouverture eft Ci
large, qu\'elles ne permettent pas au co-
ron imbibé avec l\'efTence, ni au plomb,
d\'y tenir : en ce cas il faut les ruginer
ou iimer, 8c Ci elles font trop fenfibles,
les cauterifer.
L
due.
Explication de la Planche XIV»
contenant la Jîgure de quatre
Jnjlrumens fervant à ruginer
la carie des dents.
A Figure I. reprefente ie foret à
ébizeier, vil dans toute fon éten-
La Figure IL reprefente la rugine
en bec de perroquet pointue, vûë laté-
ralement.
La Figure III. reprefente la rugine
en bec de perroquet moulfe, vûë de
même,
La
-ocr page 91- -ocr page 92- -ocr page 93-La Ftgare Ii^. reprefente la rngine
en alene vûë latéralement.
-A. A. A. La tige de chaque inf-
trument. ^
• rt manche de chaque
inftrument,
C. C. La pointe recourbée de
ces mftrumens.
- La pointe en bizeau du
foret à ébizeler.
defcription des Inftrumens qui
fervent a plomber les dents ,
avec les précautions & circonf-
tances requifes pour y bien
réiijjîr,
T L n\'eft pas indifferent de fçavoir ^
A qu\'il eft aufli important de plomber
Jes cavitez cariées & profondes , que
de plomber celles qui font moins ca-
riees. On donne par ce moïen plus de
force à la denr, en rempliffant fa ca-
vité, & l\'on empêche l\'air d\'y entrer ^
portions des alimens d\'y féjoumer
T^ome IL p
Les inftrumens qui fervent à introdui-
re, & à placer le plomb dans les cavitez
cariees des dents, font de trois efpe-
ces. (a)
Celui de la premiere efpece , a la tige
ronde , de figure cilindrique & pi-
ramidale i fà pointe eft recourbée Se
moufîè.
Celui de la deuxième efpece > a la tige
de même que le précèdent : fa pointe
eft plus longue & plus recourbée , &
tout-à-fait pointue. De ces deux efpe-
ces , il y en a dont la pointe eft plus
ou moins ronde, & plus ou moins cour-
be fuivant qu\'ils font plus ou moins
grands.
Celui de la troifiéme efpece , a fa
tige quarrée : fon extrémité arrondie eft
ri courbée en forme d\'équerre, & elle
eft plus ou moins grande.
Ceux de la premiere & fécondé ef-
pece, font nommez fbuloirs introduc-
reurs , & ceux de.la troifiéme efpece,
fo.uloirs en équerre : ces inftrumens font
emmancbez de même que ceux qui fer-
venrà limer les dents. Il faut obferver
feulement, que la foïe de ceux-ci doit
être forte, garnie d\'une mitte, Se fuf-
(a )- Voïsz U Planche 15;..
Den T i s t e. gj
fliamment longue pour fe mieux enga-
ger dans le manche : il faut auffi qu\'elle
y foit bien maftiquée. Ces circonftances
^onr très-importantes j parce que de
tous les inftrumens qui iervenr à la bou-
Çhe 5 ce font ceux qui fervent à plomber
J dents, qui fatiguent le plus du côte
du manche,en foutenant plufieurs eiTorts
1 on eft obligé de faire en differens
-ens 5 pour engager & fouler le plomb \\
pejl pourquoi ils; ont d\'autant plus de
heibin d\'être bien affermis dans leurs
inanches j & d\'être bien garnis de vî-
folles. Ces inftrumens quoique très-
^files 5 n\'ont rien d\'ailleurs de particu-
lier qui mérite une plus ample defcrip-
tion.
Les fouloirs introducteurs, fervent
<luand la cavité eft petite, à introduire >
larder & fouler le plomb 5 & lorfque la
carie eft gtoUide, ils ne fervent feule-
nient qu\'à le larder. C\'eft pourquoi on
en doit avoir de moufles & de poin-
tus, pour s\'accommoder à ces differens
ufages.
Le fouîoir en équerre ne fert qu\'a
fouler le plomb, à m.oins que la cavité
cariée ne foit fi grande , qu\'il puifïè
introduire fouler» Son corps a
quatre faces , dont la fupérieure fert
d\'appui aux dents oppofées à celles fur
lefquelles on opere, Lorfque la carie fe
trouve à l\'extrémité de la couronne de
la dent, les dents de la mâchoire oppo-
fée , peuvent fervir, en appuïant fur la
furface de cet inftrument, à enfoncer le
plomb que l\'on a introduit.
Il y a des particuliers qui aiment mieux
qu\'on fe ferve d\'or battu , pour rem-
plir la cavité cariée des dents, que du
plomb ou de l\'érain battu : je ne ferois
aucune difficulté de me fervir d\'or bat-
tu, fî l\'étain fin &Ie plomb n\'avoient
pas dans cette occafion la même pro-
priété que l\'or j c\'eft pourquoi je laifl\'è
le choix de l\'une ou de l\'autre de ces
matieres à ceux qui voudront les mettre
en ufage, & en faire la dépenfe ; l\'étain
fin eft â préferer au plomb -, parce que
ie plomb noircit davantage, & ne dure
pas fi long-tems : tous deux font pré-
férables à l\'or pour remplir les cavitez
des dents cariées ; parce qu\'ils fe lient
&c s\'accommodent mieux aux inégahtez
qui fe trouvent dans les cavitez cariées
des dents, qui font ainfi moins expo-
fies à fe gâter de plus en plus. D\'ailleujs:
l\'Qf eft cher, & tout le monde n\'eft pa
Dentïste. ^^
o humeur, ou en état d\'en faire la dé-
tT\' W quelques-uns ente-
verr l\'or a de grandes
us, ont trouvé des gens qui les ont
^P\'is fdon leur goût.- A la vérité ils
e lont fait bien payer ce qui ne leur
tmd\' \' puifque l\'or pré=
, ^ ^ ^^l\'ds employoient n\'étoit autre
pK\'i feiiilles d\'étain ou de
P^omb colorées en or, par une teinture
faire avec le fafran, la terra mérita, Je
\' , ôc la gomme gutte infufez dans
_ e 1 eau-de-vie, ou dans de l\'efprit de
les cendres chaudes : la trom-
Perie n\'ayant pû demeurer long-tems
achce , ils ont appliqué fur chaque
des feiiilles d étain ou de plomb
feiiille d\'or, & les ont fait
comme de l\'or pur.
On ne peut emploïer le plomb ou
der!? emplir les cavitez canées
i-.vn ^ qu\'il ne foitaupa-
crir ^^ P\'^ef-
on doit en avoir de trois fortes,.
^^^ premier de l\'épaiffeur d\'une feuille
ôc l\'autre un peu moins épais ,
nun un troifiéme encore moins é-
f^f^^ue ce dernier.
-ocr page 98-Poux iutroduire ce plomb , on le
coupe par petites lames , plus ou moins
longues, plus ou moins larges, felon l e-
tendue de la cavité de la dent cariée.
On évite , autant que l\'on peut, que
ces lames foient de plufieurs pieces ;
parce qu\'elles tiennent raieux & durent
davantage lorfqu\'elîes font continues
ôc de la même teneur.
Si les dents cariées font lènfibles, fi
elles font foibles de corps, & qu\'il foit
difficile d\'y faire tenir le plomb, il faut
les plomber avec le plomb le plus min-
ce , ou avec celui qui tient le milieu
des trois. On fe fert au contraire du
plus épais, quand il n\'y a point de dou-
leur , ou qu\'il y en a peu , ou lorfque
les dents font fortes. Cclui-ci dure plus
que les autres quand il eft bien intro-
duit, ôc il n\'eft pas fi fujet à fortir par
l\'approche des alimens folides. Cela eft
fi vrai, qu\'on a vû des dents , qui ont
été vingt ou trente ans plombées fans
s\'être aucunement gâtées.
Lorfqu\'on veut plômber l\'extrémité
Ôc les parties extérieures ôc intérieures^
des canines & des incifives de ia mâ-
choire inférieure, l\'operateur fe place
au côté droit du fujet, ou vis-à-vis-
t
Â
-ocr page 99-D E NT I s TE, Jt
écarte les levres des dents, ou leur
«aiTch avec l\'indicateur de la main
f j" ^ ■ ^^ porte ce doigt jufques fur
^ «-^ent qu\'il veut plomber : il pofeune
^« extrémitez de la lame de plomb en-
^^^ jon doigt & la cavité cariée : il in-
^ lUe ce plomb dans la cavité cariée avec
jj / ^"\'\'^\'\'\'nent qui lui convient le mieux :
^^tient cet inftrument de la main droite
mefure que le plomb s\'introduit ,
fuH ^md\'en laiftèr de tems en tems:
v.\'t ■■ ^ onference estérieure de la ca-
cet^ • ^^ appuie fur le plomb dans
. fe cavité avec l\'inftrument, pour le
J\'^î^er autant qu\'il eft poffible : fi la
tlç ^^^^\'^ée de la denr eft trop fenfi-
leo\' ^^^^^ appuïer le plomb , que
^^t,erement, fe contenter de l\'introdoi-.
fair cavité , feulement pour le
< f \' fouler un ou deux
r\' continuer ain/î jufqu\'à ce:
L V fi^ffifamment foulé & arran-
que la douleur n\'ait point:
mp l\'noyen on accoutu-
e mieux à la preffion du plomb les:
fenfibles de la denr, en éludant,
«modérant par 11 leur douleur.
\\né ° introduit, & la ca-
• cariée en étant remplie, on prendl
-ocr page 100-72- t e Chirurgien
I\'inftrument le plus pointu > que Fort
tient de la main droite , pour larder,
ôc percer le plomb un peu avant par
plufieurs petits trous -, afin qu\'en le prel-
fànt & foulant de nouveau avec l\'extré-
mité du fouloir moulfe ^ ce plomb s\'u-
nilîè 5 fe lie, s\'attache Ôc s\'engage mieux
dans tous les petits recoins de cétte ca-
vité. Ceci fe fait en rabatant dans le i
milieu tout le plomb qui éroit monté ;
à la circonférence de la cavité de h
carie : après quoi on unit ôc on polit
la furface extérieure du plomb avec le
fouloir le plus convenable; afin qu\'il n\'y
refte aucunes inçgalitez ; on obferve
que le plomb ne déborde pas le niveau
de la circonférence des trous cariez
qu\'on a remplis.
Pour plomber les extrémitez des cou-
ronnes des molaires de l\'un ôc de l\'au-
tre côté de la mâchoire inférieure & les
parties extérieures du côté droit de cette
même mâchoire > il faut être fitué de cC ^
inême côté, ou devant le fujet. Ilfaur
obferver les mêmes circonftances que je
viens de rapporter, & de plus porter
bras gauche par-defflis la tête du fujt^
fur lequel on opere s\'il eft néceflaire\'
Four plomber les parties extérieures dt^
côté
-ocr page 101-^ ENTI\'S T B
^otégaudje,iI:ftut.afîujetdrlepîomb
-vec le doigt indicateur de la main
\'^enir œ plomb par l\'extré-
j, " ^ qui ion en dehors de ia bouche
qZ^\']^^ & l\'indicateur ; en cas
1: , dent quîon veut plomber , foit
.^s^pius enfoncées dans la bouche,
lair <^aries des dernieres mo-
cnfll gauche , fe trouvent fi
2 , \' dans la bouchej que îorfqu\'on
Pnli\' ^^ ^^^ porter le bras
gauche.par deffus la tête du fujet, afin
«-carter la commifîure des-lévres,&
2 l\'extrémité de la lama
Dh,? P J \' ^^ veut rem-
Lv \' ^^"\'l^^^teur de la main gauche
km? ^f"^ fondions ; il .tient la
de. ^ ^ la commiffure
dlr =
, gfs de la même main portent deffous
■^^enton^pourPafTujettir,
our plomber l\'extrémité inférieure
dro- if^ft du côté
ixr^ P^^\'^ le bras gauche
qui f ies dents
■ ■ t Q
-ocr page 102-74 I- E C H IR u R G I E N
che releye la levre ; penciant que la
main droite çondiut l\'inftrument ?
pour achever de plomber ces dents de
même que les précédentes. Si la carie
fe trouve fur les parties laterales , ou
fur la furface extérieure de ces dents ,
on levé la levre- inférieure\' avec le pou?
ce de la main gauche : on aifujettit la
dent avec l\'indicateur de la même main 3
& on pbferve le même manuel que çfr
delîus. \' - , ,
Si la carie eft fur la furface inférieu-
re des dents, on fé place du coté droit î
on pofe un genou à terre : on relevé
la levre fuperieure avec l\'indicateur de
la main gauche : le pouce de la même
main pofe fur les dents qui font à droit
de celle qu\'on veut plomber ; & c\'eft
dans cette fituation, qu\'on introduit le
plomb, Comme cette fituation n\'eft pas
toujours convenable, pour achever de
fouler, ôc refouler le plomb, onfere-
leve , on paffe le bras gauche par-
delfus la tête du fujet, ôc on achevé de
plomber la dent.
Pour plomber les furfaces, ou les
extrémitez des couronnes des molaires
de l\'un ôc de l\'autre côté de ia mâchoire
Ju|>çrieure , il faut être |)iâçé du çQt4.
droit, ou devant ie fujet, & avoir un
genou à terre.
piomber les dents du côté droit
la même mâchoire on reîeve la le-
vre fupérieure avec ie doigt du milieu
J ia main gauche : on écarte enfuite
^ommilTure avec l\'indicateur de la
l\'neme main. Lorfque le plomb eft en-
g^-g« dans la cavité de la dent cariée »
oi^ le releve pour le preifer : on paftè le
bras gauche par-deffus la tête du fujet:
pofe le doigt du milieu de la main
gauche , fur la dent voifine de celle que
i pn plombe : on releve la levre avec
l\'indicateur de la même main , & oa
porte I\'inftrument de la main droite ,
pour plomber la dent : fi les parties la-
térales des dents de ce même côté ,
■^nt befoin d\'être plombées, cette der<«
îiiere fituation eft également conve-
rsable pour îa même fonétion.
Pour plomber les extrémitez des cou-
ronnes des dents du côté gauche de la
i^achoire fupérieure, on a un genou à
terré, le pouce de la main gauche ap-
puie fur les incifives : l\'indicateur de
a même main écarte la levre fupé-
î^ieiire, & on engage le plomb avec ie
fouloir introdudeur j c^u\'on tient de la
G ij
-ocr page 104-pnain droite : pnfuite on fe releve : oa
pafle le bras gauche par-delTus la tête du
iiijet,pout relever la levre fupérieure avec
l\'indicateur de ia main gauche : onbaifle
la levre inférieure, & ou écarte la com-
milîùre des levres avec le doigt du mi-
lieu de la même main. Ces m.êmes fi-
tuations conviennent auffi pour plom-
ber les furfaces intérieures, & extérieu-
res des mêmes dents.
Quoique ces derniers moyens foient
des plus efficaces, pour borner les pro-
grès des caries des dents , & qu\'ils em-
pêchent les mauvaifes impreffions des
corps extérieurs qui les environnent,
il arrive néanmoins qu\'on eft quelque-
fois obligé d\'ôter le plom.b , par rap-
port à la continuation de la douleur,
qui ceffe ordinairement peu jde tem§
;iprès l\'avpir ôté.
Lors qu\'on veut ôter ou lever le
plomb de quelque dent plombée, on a
recours à I\'ufage des petites rugines ^
dont nous nous iommes feryis pour ôter
la carie des dents. On fe place de ia
même maniere que l\'on a fait en la
plombant, Les doigts de la main gau-
che y executent les mêmes fondions,
fuivant que les fituations diftefentes
|;aries le demandent.
. Si nonobftant tous les moyens que
pour remedier à la
aiie des dents, la douleur recômmen-
ou periifte ; fi d\'ailleurs on eft af-
^■n-e de la profondeur de la carie ; il n\'y
^ Pomt d\'autre parti â prendre, que
cZa \' \' obfervant les cir-
onitances marquées au chapitre li.du
orne premier, & la maniere d\'operer
fera indiquée au chapitre io. de ce
^^plication de U Planche XV
contenant la fgure de cinq Inf-
trumens fervant À plomber les
^Oits é- à les redrefer,
J Figure L reprefente le fouloir
^^introduéleur:le plus pointu, fer-
plomb & larder le
Weralemenrl\'\' ^ , vû
inti^l i-eprefente le fouloir
^tjoduc^ur moulfe, fervant auffi à peu
vû latéralement.
H \'ene,fervant principalement à fou^
J% L E c H I R-ÎLJB. GIEN
ier & prefTer le plomb dans les cavitez
des dents cariées, vu latéralement.
A. A. A. La tige de chacun de ces
inUrumens.
B. B. B. Le manche de chacun de
ces inftrumens.
C. L\'extrémité antérieure da
fouloir le plus pointu.
D. L\'extrémité moufle du fou-
loir introducteur.
E. La courbure du fouloir
tn équerre.
La Figure IV. reprefente une lamé
d\'argent percée de deux trous à chaque
bout, fervant à redreffer les dents.
L^ Figure V. reprefente une autre
lame d\'argent courbée & échancrée, fer-
vant à peu près au même ulàge.
De la manure de cauterifer
les dents.
LOrfque les dents caufent beaucoup
de douleur , & qu\'on a employé
inutilement les autres remedes, il faut
en cauterifer la carie ; nétoyer aupara-"
vant les matieres qui fe trouvent dans
leur cavité ^ enlever enfuite de nou-
ve_au, ce que le cautere atStuel a caute>
nie ; remplir la cavité avec le coton
jmbibé d elfence ; après quoi on plombe
a dent, de la manière qu\'on l\'a die
dans le chapitre précèdent.
■Les inftrumens ciont je me fers pour
«uterifeç les caries des dents, font de
t^rois efpeces. ( ^ ) Sans m\'arrêter à re-
|uter ceux des anciens, je dirai que des
bouts de fil d\'archal longs comme des
^guules à tricoter, plus ou moins coup-
les par leur extrémité , plus ou moins
pointus, &plus ou moins moufles font
iememe efl^et, & font plus commodes
que tous ceux qu\'on a imaginez juf-
qii a prefent ; toutes ces différentes pro-
portions font indiquées pour fc mieux
^ccommoder aux différentes grandeurs
«es trous que les caries ont formez.
Les^ caries larges &, profondes doi-
vent être cauterifées dans toute leur
étendue, par trois, quatre, ou cinq dif-
applications du cautere aéluel.
Celles qui font cariées fuperficielle-
^^nt, font fuffifammentcauterifées par
^tie, ou deux applications du ; cautere
Voiez la Planche 16.
Giii)
-ocr page 110-aftüel. Quand ces caries tónt très pro-
fondes , qu\'elles caufent beaucoup de
dc^ùieur, & qu\'on ne peut ôter tout cè
qui eft carié , fans renouveller, ou aug-
menter la douleur -, il faut y appliquer
encore une fois le cautere aâuel \', ten-
ter d\'ôter la matiere , & fî la douleur
perffte plufieurs jours , il n\'y a point
d\'autre parti à prendre, que d\'ôter la
dent.
Si l\'on veut fe fervir du cautere aétuel
pour les caries des dents incifives, ca-
nines , & des petites molaires de la mâ-
choire inférieure -, foit en leur extré-
mité, ou en leur partie exterieure, ou
laterale j il faut être placé au côté droky
ou devant le fujet ^ ranger la levre <&
les joues avec l\'indicateur Se le doigt du
milieu de la main gauche , s\'il en eft
befoin, & tenir Tinftrumentde la main
droite.
Pour cauterifer l\'extrémité des cou-
connes des grolfes molaires du côté
droit de la mâchoire inférieure, ou leuf
furface extérieure, on fe place corrf^ne il
vient d\'erré dit ; on range la commif-
fure des levres, ayant auparavant ap-
pliqué une petite plaque ( a ) entre iâ
.(«) Yoiez la figure 4 de la planche
Dentiste. Si
)öuc Sc la dem qui doit être cauterifée,
On doit prendre cette précaution de
peur de brûler les parties charnues.
Cette plaque doit être un peu con-
cave en dedans Se convexe en dehors
elle doit avoir un petit manche : elle
doit être d\'argent, ou de fer blanc Se
faite quaß en forme de cuillier.
Si la carie fe trouve fur l\'extrémité
des couronnes, ou fîir la furface exté-
i\'ieui\'e des grolfes molaires du coté gau-
cne de la même mâchoire, il faut paf^
fer le bras gauche par-delfus ia tête dit
^ujet, ranger la commiffure des levres
^ la joiie avec la plaque qu\'ion tient
aflujetde avec l\'indicateur de la main
gauche. On tient l\'inflrument de la
^ain droite , ôc on le jjorte de haut
en bas dans le trou carié qu\'on veut
cauterifer.
Les caries qui font fîtuées aux parties
laterales des dents de l\'une Se de Tau-
tremaclToire, ne peuvent le plus fouvent
être cauterifées; à moins qu\'on ne fépare
les dents avec la lime dans leurs inter-
Vales.
J\'ai obfervé qu\'on guérit très fou-
vent, ou qu\'on diminue confiderable-
.«lent la douleur des dents incifives &
canines parle moyen du cautere a6lue! î
quoique la carie air pénétré jufqu a leur
cavité.
Pour cauterifer l\'extrémité du corps
des dents incifives & canines, des pe-
tites ôc grofi^s molaires du côté droit
de la mâchoire fupérieure, on eft fitué
au côté droit ou devant le fujet -, on met
un genou à terre ; on écarte des dents
la commifture des levres i en fe fervant
de la plaque , que l\'on aftiijetrit avec
l\'indicateur de la main gauche -, tandis
que la main droite porte obliquemene
îe cautere aduel dans l\'endroit carié.
Pour cauterifer les furfaces intérieu-
res des dents de la même mâchoire, il
faut mettre auffi un genou à terre; &
on fe fert de la plaque, comme il vient
a êrrç dit, ^ ^
Pour cauterifer les furfaces extérieu-
res des molaires du côté droit, on ga-
rantit de l\'action du cautere aduel la
commiflure des levres ôc la partie inté-
rieure de la joiie, avec la plaque qu\'on
aftujettit avec l\'indicateur de la main
gauche.
Si l\'on cauterife la furface extérieure
des incifives Se canines, on paffe le bras,
gauche par-defi^us la tête du fujet ; on
abailîe îa levre inférieure avec le doigC
du milieu, ou l\'indicateur de la main
gauche ; on releve la levre fupérieure
avec l\'indicateur , ou le pouce de h
même main.
Pour cauterifer les furfaces extérieu-
res des molaires du côté gauche, 6c
même l\'extrémité de leurs couronnes,
on efl: dans la même fituation j on ga-
rantit également la commiifure des le-
^-esj Se la joiie avec la plaque ; tandis
^u\'on porte avec la main droite ie cau-
tère aduel dans tous les endroits cariez»
Il faut obferver d\'avoir recours à
cette plaque toutes les fois qu\'il s\'agira
de cauterifer les dents molaires des deux
cotez de la bouche-, on évite par-là de
sexpofer en cauterifant les dents, à
ï^ruler la langue d\'un côté, ou les jotlèl
de l\'autre. On peut fe fervir au défaut
de cette plaque , d\'une-cuillier à caffé.
L\'application du cautere aétuel ne fuf-
hfant pas toujours pour guérir la carie
des dents, ni pour en arrêter le progrès
lans retour -, l\'air qui agit fut la cavité
eariée, faifant que cette cavité s\'agran-
dit \') la falive alterée Se mêlée avec
^es alimens étant caufe que la dent
earie davantage j ii eft alors nécef^
Jâire de la plombgr, ainfi qu\'on la en-
ièigné précedem mentv
^xfluAîîon de U Flanche XVI.
cmtenam la fgure de quatre
Inftrumens fervant à cauterifer
les dents
A Figure /. repfereàte un Cautere
faduel courbe & pointu par fes ex-
trémitez.
A. Son corp?.\'
B. B. Ses courbures pointues retour-
nées dans un fens oppofé.
La Figure IL reprefente un autre
cautere aétuel droit & très pointu.
C. Son corps.
D.D. Ses extrémitez pointues.
La Figure IIL reprefente un troi-»
fiéme cautere aâuel aulîî recourbé, donc
les extrémitez font moulfes.
E. Son corps.
F. F. Ses extrémitez recourbées.
La Figure /f^, reprefente une e/pece
de plaque d\'argent , quafi figurée en
forme de cuillier , fervant à garantir
de l\'aétioa du feu les parties voiiînes
^ m
-ocr page 116- -ocr page 117-^ EN TISTE. gç
dents, lorfqu\'on les cauterife. ^
manche aplati.
, mal arrangées ^
^^ luxées î des inftrumens é"
es remedes qui fervent â ope-
^^ermit les dents.
L de 1 dents
elles "" ïetns convenable,
^ difFerentes
\'■^tidre A-^ff luccedent, les
deho courbées, panchées
en dedans, qu
^\'^^ iver pJTf^^^ ^ peut encore
\'■aies fe L \' leurs parties late.
dehors, ou qu\'elles
plus nn ^"""^edans ; ce qui peut cau^
^^\'i^t \' efforts vioiens peu-
fant \'à ce dérangement,
^^ fuites, qu\'aux cnf&s.
moyens qu\'il faat employee pour pré-
venir tous ces defordres, ou pour y rc"
medier, lorfqu\'ils fe manifeftent, font
indiquez dans la*fuite de ce chapitre.
Les dents qui fe dérangent de a ma-
niéré qu\'on vient de le raporter, font
les inciftves, & les canines. Les m^olai-
resy font moins fujettes , & ne peuvent
tout au plus fe courber qu\'en dedans
ou en dehors à caufe de leur grofleur >
Sç qu\'elles font plus folidement articu^
lées dans leurs alveoles.
Lorfqu\'uné dent mal fituée nuit a
l\'arrangement des autres dents ; lorf\'
que d\'ailleurs elle fe trouve hors de
rang -, qu\'elle bleflè la langue, ou les
joiies j qu\'elle choque la vûë parfadi-
formicé, & qu\'elle ne peut etre logée
dans le rang des autres dents , il faut
néceftairement l\'ôter. Si au contraire
mie dent mal fituée peut être rang«^
au rang des autres à la faveur de quel\'
que intervale , on redrefi^era cette deut^
en la limant autant qu\'il fera poftible«
Si toutefois la lime n\'eft pas fuffifante ?
pour mettre de niveau cette dent ave<^
fes voifines , on pourra y réiîfiîr pa"-\'
î\'ufage des doigts, du fil commun,
ia foy.;, de petites plaques , ou lame
S
-ocr page 119-• * 1» "
raices d or, ou d\'argent, ou d\'autre ma-
tière convenable, ouenfinparle moïen
du pelican, ou des pincettes droites j (a)
^ l\'on ne peut réuflîr par tous ces mo-
yens, on ne doit pas balancer à ôter k
dent , pour en prévenir ies fuites fa«
cheufes.
J\'ay vij plufieurs fois des dents cour-
bées , ou mal fituées percer peu à peu
les levres, les joiies , ôc produire des
tdceres plus ou moins difformes & plus
oti moins dangereux.
Après avoir fait aflèoir la perfonne
fur un fauteiiil convenable, il faut avant
9ue de redrelfer les dents qui en ont
wfoin , examiner quelle e{| la fitua-
tion qu\'il faut leur donner ; dans cette
^ïë, on fait ouvrir & fermer la bou-
ille du fujet fur lequel l\'opération
doit être faite. Ou examine d\'abord fï
^es dents qui font courbées , ou pan-
chées, ne font point plus longues, ou
plus larges que les dents droites qui
|ont à côté des dents pandiées. Si la
dent qu\'on veut redreffer, efl plus lon-
gue, ou plus large qu\'elle ne doit l\'être j
faut limer tout ce qu\'elle a d\'exce-
à celles qui font droites , avant
0») Vo\'iez la Hgure i. de Ja planche zo=
de tenter de la redrefîèr. On lime auiîi
les dents qui f®nt à la mâchoire pppo-
fée , fi elles ont acquis plus de grati-
deut qu\'elles n\'en doivent avoir j afin
d\'empêcher que dans les mouvemens
4es mâchoires ces dents ne viennent à
heurter celles qu\'on aura redrefiees ;
cette précaution empêchera qu\'elles ne
foient repoufi"ées dans les endroits qu\'el-
les occupoient avant (ju\'on les eût re-
drelTées, . . •
Si l\'on fe fert de la lime pour limer
les denrs des enfims, depuis leur naif-
fance jufqu à l\'âge de dix ou douze ans?
&c même jufqu\'à quinze, on doit avoir
égard àla\'délicateiTe de leurs dents, & fe
re0ouvenif de ce que nous avons dit à ce
fujet au ehapv 4. de ce volume ,ojli il eft
traité de la maniéré de limer les dents.
Les dents des jeunes fiijets, font
bien plus aifées k redreftèr, que celles
des adultes ; tant à caufe du peu de vo-
lume que les racines de leurs dents
ont à cet âge, qu\'à caufe\'de lamolefîe
de toutes ies parties qui les cnvironnenf,
ç eft pourquoi il faut tenter d\'abord dç
les redreffer avec les doigts ; ce qui fe
fait à plufieurs repi\'ifes dans ie cours de
la journée.
Lors que les deiirs font panchées en
\' dedans, les doigts ne
^"^dreffer, on pren-
lîiprr!" \' ?" une foïe cirée, quel\'on
Z I en pluileurs doubles , que l\'otî
^Ppiiquera par fon milieu dans l\'inter™
fine ^oraent les deux dents voi-
anc!- ^ont droites & ^rrnes : après
i \' P^\'endra les deux bouts du fil,
hlT 7\'f de dedans en de^
Poui-Î de dehors en dedans,
5c îf^^\'^croifer entre ia dent droite
ej^//^^ qni eft panchéc ; on embralferà
ïr\'ell Q , panchée , palfant en-
les J ^^ dent droite de l\'autre côté,
dans j dedans, c^dede-
I encore em~
dfoice\\ n nianiere cette dent
fil^ • , ,f on revient en croi/^nt le
tour qu\'on ait fait autant de
Ver n néceCaire. Il faut obfer-
dent n\' ^^ paife fur la
d\'une ma-
dent / ^^dite le redreffement de la
fi^ainm^ ^^^ ferrant le fil fuf~
la de.. ^ ; endroit de fon appui fur
deux h. \' ^"droit ; foit que les
^ " - H
-ocr page 122-L E c H i R u r G i E N
paient l\'un d\'un côté, & l\'autre de l\'au-
tre. On renouvelle ces fils deux ou trois
fois la femaine , & plus fouvent, s\'il
eft néceflfaire.
Si les dents font trop panchées , &
quelles ne permettent pas au fil d\'y te-
nir, iî faut fe fervir d\'une lame d\'orj
ou d\'argent, f a ) dont la longueur ne
doit pas exceder les deux dents droites
entre lefqueîles font celles qui font pan-
chées : la largeur de cette lame doic
être moindre que la hauteur des dents,
fur lefquelles on veut l\'appliquer. Il
faut que cette lame ne foit ni trop fo-
lide ni trop flexible : on fait deux trouS
à côté l\'un de l\'autre à chacune de ieS
extrémitez ; dans les deux trous de l\'une
de ces extrémitez on paftè les deux bout?
d\'un fil, & on en fait autant à l\'autre
eitrémité, avec un fil femblable : cha-
cun de ces fils fait par le milieu une
anfe : fi la dent fe trouve panchée c^
dedans, on applique la lame en dedans :
û elle eft panchée en dehors , on aP"
plique la lame en dehors. On embra»^
enfuite la dent droite la plus voifine >
avec les deux bouts du fil qui fe troU\'
(a) Voies les figures4- & î-dela
che IJ.
-ocr page 123-^ent de ce côré IL^ On les fair paifer
de dehors en dedans, fi la lame eft en
J^eWs, ou de dedans en dehors, fi ia
^uiie eft en dedans. Enfin on leur fait
•^^te plufieurs tours croifez, & on ar-
^"^te ces fils en les noiiant.
^^ Après que ce bout de la lame eft ar-
on arrête de même l\'autre bout,
^approchant doucement la lame ; afin
^.^îe par fa force , & par fon appui ,
^^tte lame redrefi\'e par la fuite du tems
dents qui fon panchées.
J Pn peut faire à chaque extrémité de
^ ^ame deux échancrures, au lieu des
3 parce qu\'elle tiendra mieux après
^ ^le les fils y feront attachez. Si l\'on fait
J Js échancrures à la lame, il y faut noiier
fils pj^j. jgjjj, milieu , appliquer en-
"^te la lame fur les dents, & faire les
des fils , dont je viens de
Potier, autour de la dent fur laquelle ks
*^chancrur; s de la lame pofent.
, ^ d y a deux dents panchées en de-
^\'^s, çjçj,^ tjj-Qirejj entr\'elles,
^^ applique la lame en dehors, & les
s autour des deux dents panchées : on
applique de même ces fils fur chaque
extrémité de la îame ; ce qui oblige
deux dents panchées en dedans, de
H ij
5>1 t E CHIRUR gien
fe porter en dehors : sll y avoit uné
dent panchée en dedans, Sc une autre
dent panchée en dehors, il faudroit met-
tre une lame en dehors, & une autre en
dedans, lier les deux extrémitez de ces
deux lames entre les deux premiers in-
tervales des dents droites, qui font àux
deux côtez des deux dents panchées j
Se par ce moyen on redrelfera ces dents-
On peut encore redreffer ks mêmes .
dents avee une lame feule ; mais il faut
quelle foit plus longue que le trajet
qui fe trouve entre les dents panchées ;
?arce que dans ce cas, d faut appliquer
a lame en dehors & l\'attacher par l\'un«
de fes extrémitez à plufieurs dents droi-
tes & fermes , à côté de celle qui^ c&
panchée en dehors : quand la premiere
extrémité de cette lame eft attachée»
on approche la même lame delà dent,
ôc on oblige par-là ia dent de fe porter
en dedans": alors on affujetdt par une
autre liganire la fécondé extrémité de-
cette lame à la même dent panchée en
dedans, pour tâcher de faire venir cette^
dent en dehors.
Quoique j\'aye dît qu\'on devoit met-
îte l\'a lame du côté que la dentpanche
inclifts à il faut éviter autant quoi?
D ENT î ST Ë.
le peut de mettre cette iame en dedans,
de crainte que le malade n\'ait de la
peine à parler , & que fa langue n\'en
^oit incommodée.
Une lame d\'or, ou d\'argent, appli- ^
^uéeen dehors peut redreïTer une dent
?ancliée en dedans, fî on l\'attache d\'a-
^ord par u\'ne de les extrémitez à deux
trois dents droites, & fi rautreex-
îtémité de cette lame fe trouve au droit
de la dent panchée pour la faire porter
dehors,^comme il vient d\'être dit.
^ette lame ne différé point de la pré-
cédente\', ôc la maniéré d\'arrêter le fîl,
"ft la même que celle que nous venons
d\'indiquer : ainfi cette operation ne dif-
fère de la précédente, que par l\'appli-
cation de la lame & du fiL
^Lorfque les dents font panchées de
c^té & qu\'elles font un peu croifces;
les autres dents, on peur les redref-
fer fans lame avec le fil fcul,. eh l\'ap-
pliquant par fon mfîiéu du côté oii^ la
dent panche, de telle màniere que les
deux bouts de ce fil viennent fe croifer
dans l\'intervale de ia dent panchée &
de la dent droite vers "laquelle on veut
, approcher la dent panchée. On embraf-
^era enfuite cette dçnt droite avec les
de-us bouts de ce fil, que l\'on raraene
en les ctoifant de même ; afin de les
faire paifer plufieurs fois fur ia dent
panchée & fur la dent droite ; après
quoi on les noiie.
Si ia dent droite, qui eft à côté de
celle qui eft panchée , n\'eft pas fuffi-
fante pour contre-baiancer l\'eftort que
ies fils ou la lame font obligez de fiiire,
il faut fe fervir de plufieurs dents droites;
parce que deux denrs affermies ont
plus de force qu\'une feule dent.
Il y a auffi des dents qui font pan-
chées de côté , fans perdre le niveau
des deux furfaces des dents droites voi-
fines : en ce cas l\'extrémité de la dent
panchée fe trouve plus écartée d\'une
des dents droites voifines, que ne l\'eft
le refte de fon corps & que ne l\'eft fa
racine : alors on peut la redrefier avcc
les fils de la maniéré qui fuit.
Pour y parvenir, on applique un fil
par fon milieu , fur la partie laterale où
la denr panche : enfi ite on croife les
deux bouts de ce fil dans ies intervales
des dents droites vers ieftpelles on veut
approcher la denr panchée. On tire les
deux bouts du fil de ce même côré
on Içs reperce en les croifaac far b
partie laterale où la dent panche -, de
maniéré qu\'après avoir ferré ce fil fuf-
fifâmment, & l\'avoir palfé trois ou qua-
tre fois par les mêmes endroits, on ap-
proche es deux bouts du fil pour les
palfer enfemble dans i\'intervale qui eft
entre la dent droite & la dent panchée
afin que ce fil paflant plufieurs fois & em-
braffint les premiers tours du même fil,
les relîèrre davantage Se oblige la dent
panchée à fe redreffer plus prompte-
nient : on arrête par un nœud ces der-
niers tours de fil, après qu\'ils ont ap-
proché les premiers les uns des autres.
S\'il fe rencontre encore quelqu\'autre
dent panchée, on la redrelfe, enypro-
.^cedant de la même maniéré, obfervant
"toujours de bien drer le fil dont on fe
fort, pour la redreffer du côté oppofé à
la dent panchée. Si en appliquant ce
fil fur la dent , il venoit à gHffer^, il
faudroit l\'affermir avant que de l\'ap-
pliquer fur une autre dent : le moyen
d\'affermir ce fil, c\'eft de faire avec un
de fes bouts , un fécond tour a îa cir-
conférence du corps de la dent , aii-
deifus du premier. \' ■
Si à côté d\'une, ou de plufieurs dents
amfi panchées, il s\'en rencontre qvieî-
qu\'autre, qui Toit iucUnée en dehors l
«u en dedans, on laredrefle pat ie mé-
me fil qui a fervi à redreiîèr les autres
I dents -, ou ^bien on a recours à la iame
d\'or, ou d\'argent, qui étant appliquée
comme il a été dit, oblige ces dents
panchées à reprendre leur place.
S\'il arrive que les deux incifives du
milieu foient panchées l\'une d\'un côté,
& l\'autre de 1 autre -, ou que quelques-
-unes de leurs voifines foient auffi pan-
chées, foit qu\'elles foient de la mâchoire
inférieure, ou de la mâchoire fiipérieu-
re, il faut tâcher de les redreffer avec
les fils , pour diminuer le trop grand
intervale qu\'elles forment entr\'elles. On
y parvient en appliquant un fi] par fon
milieu fur la partie laterale d\'une de
ces dents, & on le porte enfuite fur la
partie laterale de l\'autre dent panchée.
Ce fil doit être ainfi appliqué en l\'ap-
prochant le pins qu\'il eft poffible de
l\'extrémité des dents : lorfqu\'on l\'a fer-
ré & croifé fuffifamment, pour obliger
les deux dents à fe redrefler, en les ap-
prochant l\'une de 1 aurre,, & après qu\'if
a fa:t quatre ou cinq tours fur ces deux
dents, on le noije comme il vient d\'être
• dit^
On.
-ocr page 129-den t i s t e. ^y
, \'Oft apperçoit quelquefois de grands
fntervales entre les inci/îves, ou entre les
incifives & les canines. Souvent ces in-
frvales dépendent de ce que ces dents
■ écartées les unes des autres , elles
panchent de côté, laifi&nt entr\'elles un
^^pace confiderable, fur tout vers leur
xtrémité. D\'autrefois, ces mêmes infér-
âmes proviennent de ce que la dent qui
^^voit occuper cet efpace, n\'efi: point
enue , qu\'elleaétédétruite, ou parce
elle a péri de bonne heure. Qiielque-
ois ces intervales ne proviennent que
»ne dent caffée. Si la dent eft caffée,
raut ôter fa racine avant que derap-
fif^ ^es dents voifines par le moyen
^ ® comme on vient de l\'expli-
di ^"i\'^^nt cette méthode, où renie-
fpf i. "difformité caufée par ces for-
intervales.
ehé^^ ^^ trouve encore des dents pan-
3j \' ne peuvent être remifes en
.^ce, faute d\'un efpace fuftîfamment
obf En ce cas on eft
Isa JÇ, nne des dents qui font
iour^\' diftribuer fa place à
.es celles qui en ont befoin, en ob-
cdl«^^ ^es circonftances rapportées, 6c
vaindiquerV^
^s le chirurgien
Quand ies perfonnes font un peu
avancées en âge, il faut un tems alfez ■
confiderable, avant que l\'on puilfe exé-
cuter ce qui eft: prefcrit par la méthode
que je viens de donner. Ce tems, qui
eft quelquefois de plufieurs mois, m\'a ^
fait chercher d\'autres moïens plus
îrompts , & moins incommodes. Je
es ai trouvez dans l\'u/àge du pelican,
Se dans celui des pincettes droites. Avec
le (ecours de ces deux inftrumens, quand
on les fçait bien manier, on fait en un
moment ce qu\'on ne pourroit faire avec
ies fils & la lame , qu\'en y employant
beaucoup de tems.
• Le pelican ne peut fervir à redreftef
les dents panchées en devant, ni àre-*\'
drefi!èr celles qui ne perdent point U
niveau des fiirfaces des dents voifines,
quoique cependant elles foient panchée^
de côté. Dans ces occafions , il faut
nécefl!airement avoir recours à l\'ufage
des doigts, des fils, ou des lames ; parce
que le pelican ne convient qu\'aux dentS
qui font panchées en dedans.
Quand il y a plufieurs dents confâ"
gues panchées en dedans à redrefier ?
& que l\'on veut fe fervir du pelican?
i| faut abfolument appuïer h convexit\'\'\'
dentiste. ^^
de la demie roiie de cet inftrument fur
ies dents voifines de celles qu\'on redref-
f\' «i\'Joiqu\'elles foient panchées en de-
doit obferver alors, qu\'il faut
ecli-£fîer toujours en premier lieu la
frit qui fe trouve le plus près du point
^ appui de la demie roiie du pelican :
cette dent étant redreffée, on redreffe-
enfuite la fcconâc, h troifiéme
e que fi dans l\'opération, la bran-
■ le du pelican eft tournée du côté droit,
jppiiiant fur la furface intérieure de la
^f^r que l\'on veut redreffer, le point
^ appui de la demie roiie du pelican,
ch^ ^ gauche par rapport à la ma^
la r^ demie roiie appuie fur
ainr I ^ extérieure des dents voifines :
jg^ l\'on veut redreffer ces for-
da I * ^^ continue de même
\'^ai?! \' de droit â
àT f \' ^ ^^ \'""oyen la dent qui
a leconde redreflee, contribue au-
dem?"\' P®^"\' \'^\'^PP^i ^
fedr^ffi\'7"^ du pelican. Lorfqu\'on a
a»" A ^ féconde fueceffivemenr, on
de même à l\'égard des autres. On \'
l\'or^^*^ pas pû faire cette operation, fi
lieJ commencé par celles du mi-
^^e l\'on vientdeWrefter,.atteti-
- îij
du que fi l\'on avoit commencé par celles
du milieu, le poinr d\'appuin\'auroitpû
fc faii-e fur une dent, qui venant d\'etre
- redrelîée, ne peut alors étant ébranlée ?
être ferme & liable.
Si! on commence à redreiîèr les dents
I /du côté gauclie, îa branche du pelican
eft tournée du côté gauche -, îe crochet
de la branche appuie fur la furface in-
rérieure de la dent que l\'on veut redref-
fer j îe point d\'appui de îa demie roiie
du pélican, eft à droit -, elle appuie fur
la furface extérieure des dents voifines -,
de façon, que lorfqu\'on veut redreffer
les dents de ce même côté gauche, on
continue dans la rangée, en allant de
gauche à droit : Par ce moyen la dent
qui eft la fécondé redreffée, a contri-
bué à fervir de point d\'appui à cette
demie -roiie. lorfque l\'on a redreffé la
premiere dent, le même ordre fe fuit
toujours : en un mot la derniere pan-
chée en dedans , qui a fervi de point
d\'appui pour redreffer les premieres ,
eft redrefîée après les autres.
Il arrive rarement que les petites mo-
laires viennent à être panchées naturel-
lement. Il eft encore plus rare que ceî^
arrive aux grofïès molaires. Lorfque ces
dernieres naifTentpanchantes^ou horsde
f^ng, il eft très-aiiBcile de trouver des
lîioyens pour les redrefferà caufe de la
î^uitiplicit-é de leurs racines , & des alw
"Geôles qui les reçoivent -, ces mêmes ra-
cines étant tortues & obliques. Toutes
ces circonftances jointes enfemble font
quand bien même on pourroit re-,
ever ces dents , ces dents étant rele-
^^^es excederoient la furface de leurs,
oiiines, ôc ne les pouvant point limer
les mettre à niveau de leurs voi-
poui- les raifons que nous avons
ailleurs-, la maftication en feroit
«îîpechée. Il n\'en eft pas de même lorf-
une des groffes molaires devient panu
^ante à caufe d\'une chiue, ou de quel-
^ f ^"P violent 5 car alors on peut k
refferde même que les autres-, fans
"^aindre qu\'elle excede fes voifmes.
on eft des petites molaires ,
mA ^^^ rédreffer en pratiquant la
din^^ \'""^nœuvre que nous avons in-
les redreffèr les canines , &
dan^T^\'^"\'- ^^ ^ difference
Ge de cette operation -, fi
pej-Ji ^ être placé derriere la
r commode-
AI faut encore obferver en redref-
F iij
102. L E C H I R U -R G I E H
fant les dents du côté droit, que îa
branche du pelican foit tournée du côté
droit, & que fa demie roiie porte fur
la furface extérieure de la molaire an-
térieure , ou fur la canine du côté droit.
Poiir les petites molaires du côté gau-
che , la branche du pelican doit être
tournée du côté gauche , & fa demie
roiie doit porter fur la fiirface extérieu-
re de la molaire antérieure , ou fur la
canine du côîié gauche. Cette manière
d\'operer fert à mieux placer la même
demie roiie, qui fans cette précaution
s\'appiiqueroit difficilement fur la furface
antérieure des dents, dans l\'endroit de
la commiîfure des levres , & fur-tout
dans l\'endroit des joiies. Pour bien rétif-
lit dans cette operation, il faut faire
attention aux circonftances que nous
venons de rapporter.
Pour redrelfer avec le pelican les
dents de la mâchoire inférieure pan-
chées en dedans & fur le côté, fe por-
tant fur la face intérieure des dents
droites voifînes, on fait affeoir le fujet
fur un fauteiiil ordinaire , fa tête ap-
puïée Se tenue fur le dofîier par un fer-
viteur, que l\'on place pour cet effet def-
rkre le fauteiiil. L\'operateur fe place ei^
£>entlsfe. iô3
devant i & fi la dent eft panchée en
dedans inclinant du côté droit, il tien-
dra l\'inftrument de fa main droite j fi
contraire la dent eft du côté gauche »
il le tiendra de fa main gauche.
Cette méthode doit être fuivie en
quelque endroit de la mâchoire qu\'une
dent de -cette efpece qu\'on veut redref-
fer , foit fituée. En obfervant ces cir-
conftances , il faut pofer k convexité de
demie roiie du pelican, â fleur de là
gencive des dents voifines de celles qui
doivent être redrefîees : le pouce doit
^ftfe placé le long de la face extérieure
de la branche du pelican -, de maniere
q^e la pointe du crochet s\'applique du
^Qté de la dent panchée qu\'on veut re-
mettre dans fon afîîette naturelle ^ & il
que ce crochet pofe fur la furface
^^itérieure du corps de la même dent,
^ qu\'on affujettiffe ce crochet avec*le
puce & l\'indicateur de ia mainoppo-
f^e à celle qui tient l\'inftrument. iUors
On tire à foi du côté oppofé a celui où
dent panche ; à droit, fi elle pan-
^ue à gauche j à gauche, fi elle panche
^ droit ; ôc toujours en l\'attirant de
dedans en dehors , jufqu\'à ce qu\'elle
^oit fuffifamment redreffée.
Quand les pentes molaires fe troiî^
vent panchees en dedans, ou de coté,
on les redrelTe comme on redrelTe les
canines. Après que les dents font re-
dreffe\'es, on les alfujettit avec le fil, oa
la foye cirée, que l\'on pafi^e & que l\'on
croife comme je l\'ai dit ci-de/fus.
Il fe rencontre des dents, dont les
parties laterales font tournées d\'un coté
cn^ dehors , & de l\'autre en dedans. Soit
qu\'elles foient droites , ou panchées ,
lorfqu\'elles n\'auront pu\'être mifès dans
leur ordre naturel par le moyen des
doigts, des fils, & des lames d\'or, ou
d\'argent „ elles y feront mifes par le pe-
lican & les pincettes droites, fîl\'efpacs:
qu\'elles occupent le permet..
Le fujet étant aflîs furun fauteiiil or-
dinaire, l\'operateur tienr le pelican de
fa main droite, & fe place du côté droit,
©u devant le fujet : il pofe l\'inftrument
Se fes doigts comme nous l\'avbns dit
ailleurs : il ébranle doucement la dent
qu\'il veut retourner, & fur laquelle fe
trouve pofe le crochet du pelican ; foit
en la redrelfantlî elle eft panchée, oU
en ne faifant Amplement que la deta-
cher en partie de fon alveole : l\'ébran-
lement de cette dent étant fait , l\'ope^
Dentiste. rof
dateur pafiTedu côté gauche, & pofe le
pouce & Tindicateur gauche, fur les
deux dents qui fonr à côté de celle qui
-vient d\'être ébranlée, les autres doigts
fervent à affujettir le menton : l\'ope-
rateur porte enfuite fon bras droit par-
deffus la tête du fujet & embraffe la
dent avec les pincettes droites qu\'il rient
auffi de fa main droite, donnant un pëV
rit tour de poignet , pour tourner là
^ent autant qu\'il eft néceffaire : il la
r^emet ainfi dans fa- fituation naturelle,
laffujettilfant avec le fil ciré, de même
^ue l\'on affujettir les dents précédentes.
Si c\'eft à- la mâchoire fupérieure à
laquelle il faut operer , le fiijet doit-êtrs
^s fur une chaife très-baffe, dont le
dolîier foit bas aufifi : l\'operateur fe place
•derrière k chaife , s\'é evanr au-defîùs
la tête du même fujet; Sila cienteft
panchée en dedans , & qu\'elle foit du
côté droit, il tient I\'inftrument de îa
^ain droite, & il le tient de la gauche ,
^^ la dent eft placée du côté gauche :
®t>rervant ce qui vient d\'être dit, en par»
|ant de la maniéré deredreftèr lesdents
la mâchoire inférieure.
Lorfque les dents de la mâchoire fu-
^erieurç , Qxit une de leurs parties lay
teraîes tournée en dedans , de, FaUtfc
«n dehors, il faut que î operateur foie .
placé derriere le fujet pour les ébranleï
avec îe pelican : il faut encore quaulîi-
tôc que les font ébranlées, il paffeeri
devant pour les retourner avec les pin-
cettes droites, mettant s\'il eft neceffaire
nn genou à terre pour fa commodité-
ïl doit porter enfuite le pouce de li
main gauche fur les dents voifines de
celles qu\'il doit remuer, l\'indicateur
entre la levre & la gencive & les autres
doigts fur ia joiie, pour affermir la tête
tandis qu\'avec fa main droite, il porte
les pincettes droites, pour embraftèr h
dent, & la retourner par ce moyen.
On doit bien prendre garde dans
toutes ces operations, à ne pas rompre
les dents, & à ne les pas trop détacher
de leurs alveoles ; parce qu\'elles feroient
en danger de ne pas fe rafermir aifé-
ment ou de tomber. Si ce cas arrivoit
on les remettroit dans leurs alveoles, les
aftujettifîànt comme il a été dit ailleurs.
Je me fuis toujours fervi de ia méthode
que je viens d\'indiquer, pour rcdreffer
les dents, même à des perfonnes âgéeé
de trente, à quarante ans ; & j\'ofe avan-
cer qu\'avec le pelican Ôc les pincettes
dentiste. tôj
droites, j\'ai toujours rélilB dans ces for-
tes d\'opérations, fans qu\'aucune dent
fe foit rofnpuë, ni trop détachée de fon
alveole.
11 a\'eft pas encore venu à ma coti-
î^oiffance qu\'aucun Dentifte fefoit fer-
■^i du pelican pour redreffer les dents ï
je fçai feulement qu ils employent pour
î^edreifer certaines dents les pincettes
garnies de buis, auxquelles ils font faire
des dentures ; mais ces dentures n\'em-
\'èchent pas l\'inftrument de glifîer fur
email de la dent -, ce qui fait qu\'on
peut endommager affez fouvent les par-
ties voifînes de la dent fur laquelle on
opère. J\'ai expérimenté que le linge 3
dont on récouvre cette 4ent , conve-
iioit mieux que ces dentures feules ; ÔC
comme il eft bien difficile de réiiffir
dans tous les cas qui fe rencontrent en
redreffant les dents avec cet inftrument
feul , j\'y ai joint I\'ufage du pelican ,
\'\'iinfi que je viens de l\'expliquer. On
pourra voir la defcription de ces deux
infttumens aux 10. & 11. chapitres de
volume.
Les crochets des pelicans qui fervent
â ces Operations font très petits , pro-
portionnez aux dents qu\'ils doivent
LE C H I R U R G\'l EN
ébranler. Après qu\'on s;en fera fervi,
Se après que les dents ébranlées feront
foutenues par les £lsi on comprimera
doucement les gencives avec les doigts,
pour les approcher de la dent, & on
fe fervira de la iation fui vante pour les
bien rafermir.
Prenez des eaux de rbfe ôc de plan-
tain\' de chacune deux onces 5 du viri
l>lanc quatre onces, ou une once d\'eau-
de -vie ; du miel de Narbonne une once\'j
le tout mêlé enfemble, dont on doit
fe fervir cinq ou iîx fois le jour peiii
dant l\'efpace de douze à quinze purs.
J\'ai fak remarquer ,, que les coups
& ies efforts violens pouvoient aulîï
caufer les mêmes dérangemens dont je
viens de parier. Si f effet de ces coups
ne caufe que le panchement des dents,
il faut ies redrelfer avec Tindicateur , le
pouce, ou avec les pincettes droites ou
courbes. Gela fait,on fe fert des fîls
croifez pour les attacher à leurs voifi-
nes. Si elles font déjà forties de leurs
alveoles par quelque accident, il faus
les y remettre promptement ; & fi l\'al-
véole & la gencive ont été déchirées, on
aura recours aux lames de plomb (a)
^).VoïezIes Figures 4. & ^ delà planche
\'^DentISTË. I Of
I on appliquera, lune fur la furface
ej^térieure des dencs , & l\'autre fur la
wrface intérieure des n^êmes denrs ,
aiant auparavant garni ces lames avec
} linge, ou de la charpie, pour em-
I^cher qu\'elles ne gliifent fur les dents»
. <3u\'elies ne bieffenr les parties : on
tJtent ces lames alîiijetties par le moyen
"^fil enfilé dans une éguille, que l\'on
P^^e dans l\'intervale des dents par les
r^ous de ces mêmes lames , de dehors
dedai-s , & de dedans en dehors ,
a ce que ces lames & les dents
ébranlées , foient fuffifamment rafer-
l^\'^es : ces lames feront plus ou moins
°^gues, plus ©u moins larges, fuivant
y aura plus ou moins de dents à
^rermir, ôc que les dents qu\'on vou-
rafermir, feront plus , ou moins
^^ngues. S\'il n\'y a qu\'une dent fortie
e Ion alveole, fans avoir caufé ni rupr
"■^re, xii déchirement aux alveoles, ou
aux gencives , il faut pour lors fe fer-
fil croifé : fi au contraire il y a
^iufieurs dents forties de leurs alvep-
on les foutiendra avec ces lames,
p on aura foin d\'empêcher qu\'elles ne
touchent aux gencives.
Si l\'on craint que les dents ;:emifes
-ocr page 142-denouveau ne foitenc de leurs ayeoles ^
on engage les deux bouts d\'un petit
linge entre les lames & les cotez des
dents -, afin que îe milieu de ce linge
pofant fiir leurs couronnes., retienne
chaque dent & l\'empêche de fijrtir.
Enfin on fait une lotion avec quatre
onces de vin , & une once de miel ro-
fat. Le malade a foin d\'en tenir de tems
en tems dans fa bouche.
Je ne fçai pas qu\'aucun des Auteurs j
qui ont traité de cette matière^, ait en-
feigné la manière dont iî falloit fe
comporter dans les cas ou les dents font
déplacées par quelques chûtes, ou par
quelques coups violens i tandis que plu-
fieurs fe font fort étendus dans leurs
traitez d\'opérations de chirurgie fi.ir des
matières bien moins importantes. Ainfi
je ne connois point d\'autre méthode
que celle ^ue j\'enfeigne^
CHAPITRE IX:
Maniere d\'operer pour raffermit
les dents chancelantes,
CErraines gens fe mêîent de travail-\'
ier aux dents , & fe vantent par
^es affiches quils répandent par tout,
^ avoir des opiates raerveilleufes pour
^^ermir les dents chancelantes j & les
^\'■npêcher auffi de fe gâter : d\'autres pro-
jettent la même chofe par le moyen
de certaines liqueurs, dont ils fontuix
§rand myflere.
n eft important pour l\'honneur de
\'^profeffion &pour Pinter eft du public,
de détruire de femblables fupercheries
^les erreurs qu\'elles produifent, en lui
^aifant appercevoir qu\'il n\'y a que des
affronteurs qui foient capables de faire
de telles avances , & que s\'il y a des
Cas où I\'ufage des opiates & celui des
hqueurs peuvent réiiffir, pourrafermic
dents , il y a un plus grand nom-
^•^e de cas, où l\'on ne peut en venir à
^out fins le fecours de la mâm^
î \'i z l e C "h i r u r. g i é n
On a pu voir dans le chapitre 4. ds
premier t ome ,ies opiates &iesiiqiTeurs
que j\'ai jugées Jes plus propres pour ra-
fermir les gencives & les dents. Ainfi
jje décrirai feulement ici la manière de
rafermir les dents par le fecours de la
main. ■
Les caufes qui rendent les dents chan-
celantes, font en general le tartre, Ie5
eoups, les efforts violens, ou quelque
vice confiderable de la mafle du fang.
Si l\'on reconnoît que ces caufes provien-
nent de la mafle du fàng vicié, il faut
avoir recours aux remedes généraux,
& en même tems travailler au rafer-
mifl[èment des dents.
Les dents chancelantes feront rafer-
ttiies par des tcuir^ de fil d\'or trait, plus
ou moins fin, félon la longueur Ôc la
groflèur des dents que l\'on veut atta-
cher , ôc fuivant I\'intervale qui fe trou-
ve d\'une dent à l\'autre.
\' Par exemple, lorfque les dents font
déchaufl!ees Ôc les gencives afaiflees, ôc
que les intervales font larges , il faut
que le fil d\'or foit plus gros ; au lieu
que pour celles qui font plus courte^ ,
moins larges, moins déchaufl!ees , Sc
dont I\'intervale fe trouve moins étei>-
dup
-ocr page 145-B E N T ï s T E. M î
Ion fe fert d un fil dot plus fin.
^ ^ ) Quand\' il fe trouve quelque dent
P^us chancelante lune que l\'autre, l\'on
^iLihipIie autour de celle-là les tours
e hl, autant qu\'il eft-nécefiàire pour
bien affermir. Comme on a befoin
gendre ce fil très loupîe^& très ma-
mble , afin de s\'en\' fervir commode-
^^^fjt, on le fait recuire au feu ; &lorf-
i^n eft recuit, on le jette dans un pen
^maigre, pour lui redonner fa cou--
Je me fers ordinairement, pour raf-
^f\'^ir les dents, de l\'or le plus fin ôc
f^ e plus doux ; parce qu\'il eft plus
^ i^ple , moins fujet à fe rompre , 6c
i^\'uconferve toujours fa couleur,
fair executer cette operation , ow
hau le fujet dans un fauteiiild\'une
convenable , fa tête appuïée
Van^^^ le dofi^er, l\'operateur e\'tant de-
lots\'" ^
Pep P^^e le milieu de fon fil dans
pj l\'ye de quelques-unes des dents les
les plus voifines de celle
Inv L ^ \'\'^ll^^jettir. Enfuite il prend les
bouts de ce fil,.les faitpaft\'er, \'em
114 LE CHIRURGIEïf
les tenant toujours un peu ferme, de
dedans en dehors, & de dehors en de-
dans 5 entre la dent folide & celle qui
eft chancelante. Lorfque ces deux bouts
de fil d\'or ont été croifezi dans ce pre-
mier intervale, on continue de même,
en les croifant à chaque intervale, juf-
qu\'à ce qu\'on foit parve\'nu entre les
deux premieres dents du côté oppofé.
Si l\'intervale eft trop ferré près de la
gencive, il faut l\'élargir avec la lime 5
jufqu\'à cette même gencive : il eft ab-
folument néceffaire que chaque inter-
vale foit fuffifant pour permettre l\'en-
trée de ce fil ; de là on revient pafTef
de nouveau ce même fil par tous les
endroits ou on l\'a déjà paffé ; ce que
l\'on réïtere de même jufqu\'à trois, o^
quatre fois, s\'il eft nécefi!àire : l\'on af-
fermit davantage chaque dent la plus é-
branlée par un, ou deux tours de plus ?
en repafîànt fur chaque dent. Lorfqu\'on
eft parvenu à la derniere dent ébranlée \'
8c que tous les tours de ce fil font finis ?
on fait avec chaque bout de ce mêrof^
fil deux tours de fuite, en embrafïànC
ceîle-ci : après quoi on retord les de«\'\'
bouts de ce fil, on les coupe à mit
gne ou environ de la dent j les retoç
DENTISTE. n^
•^ant de nouveau avec les pincettes {a)
a horloger autant qu\'il eft nécelTaire ^
"r engageant dans l\'intervale , vis-
yis duquel on les a retords. Si ce fil
or en le retordant tropforternent pour
A/rrêter, fe caffoit , il faut défaire le
dernier tour de ce fil qu\'on a fait à h
"erniere dent, & retordre de nouveau
^es deux bouts.
. A mefure que le fil d or s\'applique
ut les dents, on doit l\'arranger à Heur
e la gencive avec une fonde mouffe ,
im des petits introduéleurs, ou fou-
, dont on fe fert pour plomber les
«ents. ^
îi faut encore obferver qu\'on ne doit
""Pptocherlefild\' \'or des gencives, qu\'en
que les gencives ne foient pas con-
jumées ou affaifliies j que les ^dents ne
jentpas par conféquent beaucoup plus
ecouvertes qu\'elles le doivent être na-
\'^«^ellement.
cette maniere k fituation des tours
^ Ce fil rend ces dents beaucoup plus
^^j^\'^es, que fi fon avoit approché ce
^ ^ fieur de îa gencive ruinée j car ces
de fil d\'orferecontranttrop baSs
^ dents en feroient bien moins affer-
) Voiez ia Figyye j. ^e la planche 17.
ï IE CH IR VRÇ-IEN"^
mies. Si les intervales foiît trop peu é-\'
tendus du côté de l\'extrémité des dents y
& qu\'il foit impoffible d\'y palfer le fi*
delà manière que je viens dè le dire ,
il faut l\'introduire à chaque intervale ?
comme fi Ton vouloir enfiler une é^
giùlle.
Lorfque les dents font chanceknteS
jufqu\'au point de tomber d\'elles-mêmesi
ou d\'être ôtées aifément , fi la cavité
de leurs alveoles n\'a point perdu de fà
profondeur-, on peut les y remettre ,
après avoir percé chaque dent par deu3£
trous, l\'un à côté de l\'autre à fieur de
la gencive , lefquels trous perceront »
jour la denr par fes parties laterales.
Si c\'eft auxdents.de la mâchoire i«\'
férieure qu\'on fait ces trous, on fait un^
rainure a cette dent , pour-loger
\' fil d\'or un peu au-defiits decesmême^
trous dans toute la circonférence de
dent : cette rainure fera plus oumoin^
large & profonde fuivant l\'épaifieur d^
la dent. Si c\'eft aux dents (h) de l»
mâchoire fltpérieure , .on fait la rainur©
a«-delfous des trousi
Avant que de. replacer les. dent3\'
(\'a) Voïez îà Figure 2. de là planche îf\'
(.1^:) Yo\'kz la Figure 3, deJa planche, w«-
-ocr page 149-Dentiste. mf
^ont il s\'agit, dans leurs alveoles , on
engage le milieu du fil d\'or entre deux
dents voifines les plusfialides. Lorrqu\'on
eft parvenu en croifant-le fil, à l\'inteiv
Vale de la premiere dent qui eft percée,
on pafte les deux bouts du fil dans ces
deux trous-, puis on loge la dent dans
fa même alveole, dans laquelle on l\'en»-
fonce le plus qu\'il eft poftible.-
S\'il y a p ufieurs dents à enfiler,
«qu\'elles foient voifines les unes des au-
tres, on les enfile de fuite avant que de
les enfoncer -, après quoi on embraffe
la dent la plus, voifine de la derniere
de celles-ci avec le fil d\'or pour aller
gagner l\'intervale le plus prochain ,
<-^ans lequel on l\'engage en le croifant
dans , cet intervale. On continue de mê-
nie d\'embraffer les dents, chancelantes
i«fqu\'à la plus affermie, qui doit fervir
d\'appui-, de-là on revienr par plufieurs
eroifements & tours.de ce même fil à
la dent folide pat laquelle on a com-
mencé. On réïtere cette manœuvre au-
tant qu\'il eft nécefi^aire , pour bien af-
fermir ces dents; &:on obferve démul-
tiplier plus ou moins les tours de ce fil ,
fur celles qui font les moins affermie^ ,
fe fervant de 1»rainure, poiir
mieux affujectir. On arrête ce iîl de
même qu\'il a été dit à l\'occalion des
dents chancelantes, qu\'on raffermit fans
les percer.
Quand ia cavité de l\'alveole a per-
du de fa profondeur, & quela dent eft
plus longue qu\'il ne faut, on doit ra-
courcir la dent par fa racine en la li-
mant, ou en la fciant ; afin que fon
extrémité fupérieure fe trouve à ni-
veau de fes voifines. Comme ordi-
nairement on découvre la cavité de la
racine de la dent , pour peu qu\'on k
diminue par fa racine, quand cela ar-
rive , ii la faut remplir de plomb.
S\'il arrive que les intervales des dents
chancelantes foienr plus larges qu\'ils ne
doivent l\'être naturellement, & que les
croifemens des fils ne foient pas fuff)-
fans pour affermir chaque dent -, il
faut mettre à chaque intervale trop lar-
ge un petit corn en cduhffe (a) fait de
dent de cheval marin. Chaque coin ne
doit point exceder l\'épaifîkir de dents j
il n\'aura qu\'environ une ligne de hau-
tenr, & {hra proportionné d\'ailleurs à
l\'intervale dans lequel on l\'introduit.
( Voïez les Figures 5, & delaplau-
Cue ï7.
Dentiste; iî^
^ Ces coins ont deux trous & deux
cchancrures fur leurs parties latérales :
oti loge dans ces échancrures ies deux
parties latérales des deux dents qui laif-
^siit un trop grand intervale , qui
pour lors fe trouve rempli par ces coins,
^es deux trous fe font auprès des ex-
tremitez de ces coins, ils fervent à don-
j^cr paflage aux deux bouts du fil d\'or ,
lorfqu\'ils y font parvenus.
Ces petits coins fervent à aiïùjettir
dents : on les fîtuë dans la partie de
^ intervale la plus proche des gencives j
^fin que la levre les cache, qu\'ils foient
^^oins apparents , & que le fil d\'or ne
Poit pas trop élevé. Si ces mtervales
Pont très-grands , on les remplit avec
J-^i^e dent artificielle 5 & fi un fembîa^-
■^\'e intervale joint à l\'efpace d\'une dent
perdue, permet de pouvoir loger deux
dents faites de dent de cheval marin
^c. pour lors on le remplit avec deux
dents artificielles, (a) contiguës l\'une «
al autre par leur partie inférieure , mais
divifées pourtant depuis là jufqu\'àleur
extrémité : ou bien l\'on peut encore
remplir ce meme intervale, avec deux
(a) Voïez ia Figure 4. de la plan-
che 17.
lia LE CHIRURG rE N
dents humaines proportionnées à fbs\'
étendue.
On: ne fe fert dé petits coins , qua
dans le cas ou l\'on ne fçauroit loger de
dents natiu-elles , ou artificielles dans
les intervales des dents. L\'ufage des pe-
tits coins n\'eft pas , comme l\'on voir
par toutes ces circonftances , pour oc-
cuper toute la longueur de I\'intervale :
ils n\'ont d\'autre utilité que celle de raf-
fermir les dents , en fervant d\'appui
immédiat à leurs parties laterales;
A l\'égard de l\'affermilîèment des dents
de la mâchoire fupérieure, il n\'y a qu\'à
fuivre la méthode que je viens depro-
pofer pour les dents de îa mâchoire in-^
férieure. Par cette méthode on raffer-
mit, non-feulement, les incifives & les
canines , mais même encore les mo-^
laires.
Si M. Dïonis ( a ) avoit connu les -
moyens que je viens de propofer pour
le raffermifièment des dents,lorfqu\'elles
font chancelantes ; je fuis perfuadé qu\'il
n\'auroit pas confeillé de les ôter : au
contraire il auroit préféré à- la maxime
qu\'il donne pour conftante, la méthode
{ a ) A la page 5 de fon traité des ope-
rations de chirurgie.
drconftaîiciée-
-ocr page 153-Dentiste. hi
conftanclée que je viens de décrire ;
puifque par ma méthode on confervc
ks dents en leur place bien fouvenc
pendant le cours de la vie , «Se on les
capables de faire les mêmes fonc-
^lons qu\'elles faifoient ayant que d\'être
ébranlées. Le bon fuccès de cette mé-
nous permet d\'appeller du fen-
^^\'iient de cet Auteur ; car il faut con-
tenir que Topinion d\'un homme fî ce-
• S a pti caufer la perte des dents de
Plufieurs perfonnes, auxquelles on au-
t^it pû les conferver : au refte fans m\'ar-
davantage à détruire le fentiment
"n Auteur également refpedable par
^^ eonnoiflances & par une expérience
jOnfonimée, & dont la memoire d\'ail-
eft en veneration, je prétends feu-
ernent établir l\'utilité de la méthode
je propofe , fondée fur mes expé-
^nces. l\'ai crû être obligé de m\'éten-
plus particulièrement dans l\'expli-
^ation de cette méthode-, d\'autant mieux
b^e perfonne avant moi, n\'a, comme
^ e croispratiqué ia manière de raf-
ermir les denrs naturelles, de la façon
je l\'enfeigne, ni celle de les rem-
^ ^eer après les avoir ôtées, ou lorf-
^^^les font tombées.
Explication de la Flanche XVIL
: contenant la figure de plufieurs
^ Infirumens fiervant à afi\'ermiï
les dents,
A Figure /. reprefente de petites
pincettes à horloger fervant à tor-
dre le fil d\'or dont on fe fert pour raf-
fermir les dents.
k. Le corps de cet inftrument.
B. Son extrémité antérieure.
C. C. Ses branches recourbées de
dedans en dehors, & de dehors en de-
dans.^.
Ld Figure II. reprefente une des
dents incifives de la mâchoire inférieure
percée au-defibus de la rainure, & en-
filée d\'un fil d\'or fervant à l\'attacher à
celles qui tiennent encore à la bouche.
La Figure III. reprefente une autre
incifîve de la mâchoire fupérieure, per-
cée au-defixis de la rainure , & enfilée
d\'un fil d\'or fervant au même ufage que
cy-defiiis.
La Figure IK reprefente deux inci-
^Yes artificielles pour la mâchoire in-
Plxonche.
. ^ 32 .
mm
■ \'.ti-\'
Dentiste, if^
férieure enfilées d\'un fil d\'or fervant à
ies afilijettir dans le lieu ou on les fub-
^«tuë à la place de celles qui man-
quent.
Les Figures F. & VI. reprefentent
deux coins à coulilfe, fervant à afiujet-
les dents lorfqu\'elles font chance-
«ntes & qu\'elles laifiènt des intervales
entr\'elies fuffifans pour les introduire:
^es coins font enfilez d\'un fil d\'or pour
^es aflîijettir aux dents voifines.
^efmplon & ufage des Inflru-
mens nommez. Bechaujjoir ,
Poujfoir , Pincettes ou Ba-
"oiers, & Levier , fervant à
opérer pour oter les dents.
LEs inftruitens qu\'on employe pour
ôter les dents & leurs racines fé.
ptées, font de cinq efpeces j fçavoir
e déchauffoir, lepoulToxr, les pincettes,
ievier, &le pelican.
La premiere efpece eft appellee dé-
Ïi4 Ï-E CHIRUS.GIEN
chauflbir -, ( a) paree .qu\'il fert à dé-
tacher les gencives du corps de la denr,
ou des racines, lorfqu\'il en eft befoin
pour ies tirer : cet inftrument eft fait
en forme de croiftànt dans l\'étendue
de fa partie tranchante , qui eft plate
& devient plus mince à mefure cju elle
approche de fa pointe : fa lame eft d\'en-
viron deux lignes dans fa partie la plus
large , fà longueur d\'environ dix li-
gnes , tranchante dans toute fon éten-
due en fa partie concave : fa partie con-
vexe forme un dos, qui en s\'approchant
de la pointe devient très-tranchante ; (a
tige eft arrondie & piramidale, longue
d\'environ deux pouces, fe terminant du
çpté du manche par une mitte , au-
de-là-de laquelle fe rencontre u ne foïe
quarrée, pour l\'engager dans un man-
che proportionné. Ce n\'eft pas fans rai-
fon que je recommande , nonobftant
l\'opinion contr-ire de certains Auteurs s
que cet inftrument foit d\'un tranchant
fin des deux cotez vers fa pointe : la
railon en eft, qu\'il fait non-feulement
beaucoup moins foufîrir , lorfqu\'il fé-
pare les gencives des dents, qu\'il le fe-
roit s\'il n\'étoit pas tranchant deç deux
( Voïez iaîigurç ï. de ia planche
Dentiste, 125-
cotez , ou jfî fon tranchant n\'étoit pas
aflez fin ; car il arriveroit pour lors que
les gencives déchirées cauferoient une
douleur violente dans l\'opération , &
que la dent étant ôtée , ces gencives
tutoient plus de peine à fe réiinir. Pour
éviter ces deux inconvénients , je me
fers du déchauffoir tranchant des deux
Cotez i mais comme le même qui fert
a déchaufi^er les dents , quoique très-
propre à ouvrir différents abcez dans la
bouche, après avoir appuïé contre des
parties offeufes, peut s\'émoufier ; il faut
en avoir un femblable , qui ne ferve
qu\'à ouvrir les abcez , ou tumeurs de
la bouche. J\'ai crû devoir m\'étendre fur
Ces circonfi:ances , plûtôt que de m\'a-
^l^ufer à faire une plus ample defcrip-
tion d\'un inftrument aufia fimple & aufïi
connu.
La féconde efpece d\'inftrument fe
i^omme poufToir : ii fert à ôter les
^ents J leurs racines , ou chicots , en
pouffant de dehors en dedans. Cet inf-
trument a une tige & deux extrémirez
a tige eft ronde, ou à plufieurs pans j
ce qui eft indifferent : cette tige eft lon-
gue d\'environ cinq à fix lignes ; plus é- ,
Voïez la Figure s. de la planche
L iij
le Chîrûrgieh
tendue dans fa partie convexe , que
dans fa partie concave : fa partie
concave eft unie du côté de fon extré-
mité dentée : fa convexité un peu ar-
rondie. A cette extrémité U y a une
cchancrure qui forme deux dents, par-
tageant ia concavité & la convexité en
deux moitiés , l\'une droite & l\'autre
gauche, prifes fur la largeur de l\'extré-
trémité de fon demi-croilîant, ou de
fa courbure : cette extréniité eft large
d\'environ deux lignes. A l\'extrémité
oppofée il y a une mitte convexe du
coté de fa tige , & platte du côté op-
pofé. Cette mitte fert à orner l\'inftru-
ment, & à le mieux affermir dans foa
manche au moyen d\'une foïe quarrée
fuffifamment longue, que l\'on cimente
avec du maftic dans la cavité du nîan-
che qui la reçoit ; ce manche doit être
en forme piramidale , beaucoup plus
gros par fon extrémité oppofée à h
mitre : il doit être arrondi, ou à plu-
fieurs pans, de la longueur d\'environ
deux pouces : fon gros bout doit être
à peu près arrondi en forme de poire\':
la^ matiere la plus ordinaire dont o«
fait ces fortes de manches, eftl\'ébeine^
l\'y voire, ou quelqu\'autre bois convena-
ble.
Dentiste. 117
Lorfqu\'on veut fe fervir de cet inf-
ttument, on l\'empoigne de façon que
fon manche appuie fur ie centre du de-
dans de la main : le pouce Se les autres
doigts l\'embraffent, tantôt on allonge
le pouce fur la nge, tantôt l\'indicateur ;
tandis que les dents de cet inftrument
appuïentfur la dent,ou far le chicot que
l\'on veut enlever. On poulfe îa dent,
ou le chicot de dehors en dedans, baif-
lant le poignet. Lorfque c\'eft aux dents
de la mâchoire inférieure qu\'on fait
cette operation, on donne un mouve-
rnent d\'élévation avec le poignet, qui
produit un effet à peu près femblable
à celui que ies doigts produifent en
feignant, lorfqu\'on execute la pon6tion
^ l\'élévation.
Lorfqu\'on fe fert du pouffoir aux
dents de la mâchoire fupérieure , l\'on
dent Se l\'on appuie de même cet inf-
"^rument , en fléchiffant le poignet de
^^s en haut , Se l\'on produit ainfi le
\'"^ême effet. On peut, fi l\'on veut, ajou-
ter fur la face convexe de cet inftru-
ment , une efpece de crochet tourné à
<=ontre-fens , femblable à l\'extrémité
dentée du pouffoir -, ce crochet fert à
\'^irer en dehors de ia bouche les caci-
Liiij
-ocr page 162-L E C Hi RURG I E N
nés ou les dents qu on ne peut enle-
yer, en poufTant de dehors en dedans*
Il y a encore une autre crochet fim-
ple , { a) dont les dimenfions font à
peu près de même que celles de l\'inf-
trument precedent. Ce crochet ne dif-
féré de cet inftrument, que par fa par-
tie antérieure, qui efl formée par un
bizeau, dans la face duquel on a pra-
tiqué une goutiere, qui s\'étend depuis
ia face fupérieure de la tige jufqu\'à
l\'intervale des deux dents. Le crochet
fîmple dont nous parlons, foit en bi-
zeau, ou à furface convexe, eft préfe-\'
rable au double ; parce que ie double
inftrument à crochet eft plus embaraf-
fant en operant, & qu\'il ne fçauroitfer-
vir à ceux dont la bouche ne peut s\'ou-
vrir facilement , foit à caufe des bri-
des,^ ou de queiqu autre indifpofîtion.
Ainfi un crochet plus crochu étant né-
ceflaire pour tirer les dents, lorfqu\'il
s\'agit d\'operer de dedans en dehors 3
au lieu de mettre le poufîbir & le cro-
chet fur ia même tige, ii eft à propos
que chacun de ces deux inftrumens ait
fa tige particulière, & fon manche par-
ticuher ; de forte qu\'on ne doit fe fer-
(a) VoïcilaFigurei. de la planche la,
vir que du pouvoir, ou crochet fimple,
dont l\'un eft employé comme nous l\'a-
vons dit , pour pouftèr de dehors en
dedans, & l\'autre pour attirer de de-
dans en dehors.
Ces deux inftrumens doivent être
d\'un bon acier , modérément trempé,
Leurs dents doivent être ziTez pointues i
parce qu\'il faut qu\'elles entrent & s\'en-
gagent en quelque maniéré en operant
dans le colet, dans la racine ou dans le
chicot de la dent que l\'on veut ôter.
Comme la dent n\'eft point émaillée dans
ces parties là, les dents de cet mftru-
tîîent la pénétrent fuftîfamment ; ce qui
ïîe contribue pas peu à rendre l\'extrac-
tion de la dent , ou du chicot qu\'on
Veut ôter, plus facile & plus certaine.
Quand on ôte les racines des dents
Polaires du côté droit de la mâchoire
^riférieure, ôc qu\'elles font trop couver-
tes des gencives, le pelican ne pouvant
^gii\' fur elles , après qu\'on a placé la
Perfonne fur un fauteiiil , on fait avec
a pointe du déchauffbir une incifion
longitudinale, ou cruciale à la gencive ,
jufqu\'à la racine que l\'on découvre par
cette incifion -, & fi l\'on connoît par
le moyen de cette incifion, que ie bord
intérieur des racines des dents foit en-
tièrement détruit , on doit fe fervir du
poufîbir. Lorfque les racines ne tien-
nent pas beaucoup, la perfonne étant
afîife fur une chaife bafïè, 1 operateur
étant placé à fon côté droit, tienti\'inf^
trument de fà main droite , ayant fon
pouce & fon doigt indicateur au long
de la partie convexe du pouffoir, ii pofe
l\'extrémité antérieure de cet inflrument
fiir la face extérieure des racines qu\'il
veut ôter : avant que de les pouffer du
côté de la langue, il pafîè fon bras gau-
che par-deffus la tête du fujet, il place
fon pouce gauche entre les racines &
la langue j afin d\'empêcher cette partie
d\'être touchée par l\'inftrument, le doigt
indicateur appuïant fur la face extérieur
re des dents , qui font entre les inci-
fives & les racines qu\'il veut ôter >
& les autres doigts portant fous le
menton pour l\'affermir , l\'operateur
poufîe alors l\'inftrument autant qu\'il
eft néceffaire , pour faire fortir les ra-
cines.
Quand il s\'agit de faire la même ope-
ration au côté gauche de cette mâchoire,
on paffe du même côté en ôtant fon
bras gauche de deffus la tête du fujet
Dent ï ste. 131
50ur y paffer le bras droit, qui fait alors
a même fonétioîi que faifoit aupara-
vant le bras gauche de l\'autre côté : 011
peut faire la même operation , fi l\'on
Veut 5 fans changer de place , il fuffit
d\'être ambidextre., & de changer l\'inf-
trument de main.
Lorfqu\'il eft queftion d\'operer aux
incifives & aux canines avec le poufîôir,
fe met à fon choix dans la fituation
la plus commode : on fait affùjettir la
\'^ête du fujet fur le dolfier : on fait agir
le pouffoir de dehors en dedans, corn-
ue on a dit cy-defïus. Après avoir ôté
les dents, ou leurs racines, il faut laif-
ler un peu faigner la gencive & faire
l^ver la bouche du malade avec 4e 10-
^icrat un peu tiede. il faut preffer en-
fuite avec le pouce & le doigt indicar-
les parois des gencives; foit qu\'elles
Wnt écartées ou non. Par ce moyen
diminué le vuide, que la dent laiffe
^près fa fortie.
Les racines qui ne tiennent pas beau-
J^^i^ps qui ont de îa prife du côté de k
l^\'^ngue, ou qui n\'ont pas été détachées
^vec le pouffoir , doivent être attirées
dehors avec le crochet recourbé def^
tiué à cet ufage, l\'operateur étant pour
I^z LE CHÎRVRÙÎE}^
Jors placé à côté , ou devant la per-
fonne.
Les racines ou cliicots des dents de
k mâchoire fupérieure feront ôtées avec
Je pou/foirj de même que celles des dents
de la mâchoire inférieure ; en faifant
à chaque côté ce que nous avons dit de
faire à celles d\'en bas.
Il eft à propos , lorfque ces racines
îaroiftênt un peu difficiles à ôter, que
\'operateur paftè derrière le fujet, pour
lui affujettir la tête contre fon eftomachj
après quoi il doit faire les fonélions né-
ceffaires pour operer en chaque mâ-
choire fuivant la méthode qu\'on vient
de donner.
S\'il arrivoit après s\'être fervi dapouf-
foir, ou de que que autre inftrument,
que la racine fût encore attachée à quel-
que portion du fond de l\'alveole Sc
qu\'elle y fut comme perdue, il fau-
droit achever de l\'ôter avec les pincettes
en bec de gruë, ou de corbeau. -
Lorfque les racines , ou ies dents,
tiennent trop , pour être ôtées en les
renverfant avec le pouffoir, ou avec*Ies
autres inftrmnens, de la maniéré que je
viens de le rapporter, on peut lesôtet
avec le pouffoir, en obfervant les clr-
conftances qui fuivenc. On fait affeoir
\'^c\'ic operer fur une
^fiajfe rrès-oalfe : l\'operateur fe place
^^fierre ; puis étant élevé au-de/Tus du
^\'\'Jet, il affermit fa tête contre fa poi-
\' d po^e le poufîoir fur la face ex-
^^-neure des chicots, ou de la dent. Il
enforte que le poufîoir réponde en
directe au point d\'appui fur lequel
^e trouve pofée : après cela tenant
^^îftrument de fa main gauche, ii tient
^^ fa main droite une livre de plomb
_ ^ mafTe , dont la face extérieure eft
peu concave Se garnie de drap. Avec
„^\'"te maffe de plomb , (a) il frappe
le manche du pouffoir , Se d\'un feul
J^up y s\'il eft poflible , il jette la raci-
ne ou la dent du côté de la langue:il
Oit obferver de bien retenir le pouf-
5 pour éviter qu\'il n\'offenfe quel-
^"e partie de la bouche. Cette maniéré
f il y a quelques dents fur la
-"rface intérieure ou extérieure des au-
V:es_ dents ; c\'eft-à-dire , quelques fur-
oicz la figure ï. delà planche
-ocr page 168-dents, qui n\'ont pû être arrangées pâ£
aucuns moyens -, iî elles nuifent auX
fondions de la bouche , ou qu\'elles
foient cariées , ou douloureufes, il faut
îîéceffairement les ôtér. Si elles font
fur la furface intérieure des autres dents,
on ies ôte avec le poufîbir, ou avec les
pincettes droites ; mais lorfque la carie
fe trouve du côté extérieur des autres
dents, c\'efl-à-dire, à l\'endroit où il faut
pofer ie poufîbir , on doit abandonner
cet inftrument, pour fe fervir du peli-
can. On commence par limer la par-
tie laterale des deux dents voifînes qui
font à côté , afin d\'élargir, ou d\'aug-
menter l\'intervale, pour faciliter le mo-
yen de tirer de dedans en dehors In-
dent cariée ôc mal arrangée. Lorfqu une
dent eft pofée contre la furface exté-
rieure des autres dents , on fe fert du
pelican, ou des pincettes droites, s\'il J
a de la prife , pour tirer cette dent j
ou chicot.
Pour ôter avec le poufîbir celles q^^
(ont fur la furface intérieure ^es autres
dents, &qui ne tiennent pas beaucoup?
on n\'a que faire d\'employer la maflè «e
plomb : l\'operateur fe met devant, oU
ao côté droit du fujet, s\'ii veut travail"
icr à la mâchoire infériem\'e, ou il fe
met derrière, s\'il s\'agit de la mâchoire
fupérieure.
Lorfque les dents tiennent fi fort
\'^u\'on eft obligé de fe fervir de la mafîe
de plomb, l\'operateur fe place derriere
perfonne , obfervant ce qui vient
d être dit pour les autres.
Lorfque ces fortes de dents ont de
prife , foit qu\'elles foient fîtuées
^ut les furfaces extérieures des autres
dents ; ou qu\'elles foient ftuées fur
furfaces intérieures des mêmes
•^ents J on peut les ôter avec les pincet-
droites, pourvu qu\'elle netiennenc
pas trop.
Si l\'on fe fert des pincettes droites,
ôter les dents, & que les dents ^
^^\'il s\'agit d\'ôter, foient du côté droit,
J^u au-devant de la mâchoire inférieure,
l^entifte fe place derriere le fujet ,
J^nant I\'inftrument de fa main droite s
^^ ferre la dent, & éleve I\'inftrument
devant, & en donnant un tour de
Poignet : il enleve de cetre façon la
^\'«nt qu\'il s\'agit d\'ôter. Pour ôter les
^ents du côté gauche , il tient i\'inftru-
ment de fa main gauche. Lorfqu\'il opere
^ mâchoire fupérieure j il eft iitué da
lyS le Chirurgien
cô-té droit, ou devant le fujet , ayant
un genou à terre, s\'il en eft befoin. A
l\'égard des dents qui font fituées fur la
furface extérieure , il ne peut ies ôtec
. qu\'avec ie pelican, lorfqu\'elles tiennent
beaucoup : la façon de les ôter ne dif-
fère point de celle dont nous parlerons
dans la fuite.
En fuivant la méthode que je viens
de décrire , on ôte fans rien craindre
les dents qui font hors de rang j quel-
ques-uns les nomment furnumeraires :
elles font placées fur la furface exté-
rieure , ou fur la llirface intérieure des
autres dents.
l\'inftrument de la troifiéme efpecc
eft nommée pincette, parce qu\'il pince
Se prelfe le corps de la dent qu\'on veut
ôter. Qiielques-unes de ces pincettes
font courbes , d\'autres font droites : il
y en a auffi en façon de bec de perro-
quet, dont ia mâchoire fupérieure e^
plus étendué Se fe recourbe de hauc
en bas : l\'inférieure moins étendue
recourbe de bas en haut. Il y a au con-
traire d\'autres pincettes, dont les mâ-
choires font à côté l\'une de l\'autre,
recourbant d\'abord toutes deux de haU^
«Iî bas & de dehors en dedans.
De ces pincettes recourbées, il y en
encore qui le font en façon de bec de
gtuëj ou en bec de corbeau. Le davier
ordinaire eft celui qui eft fait en bec de
perroquet, dont l\'exrrémité de chaque
^pachoire a deux dents formées par une
Cchancrure : â la face concave de la
^^achoire inférieure de cet inftrument
faut obferver de rendre la cavité en-
core plus grande & plus profonde ,
pour mieux loger Ôc embrallèr la con-
vexité du corps de la dent. Il faut que
dans ce lieu là cet inftrumeiit foie
%on de chagrin ou denté, afin
^^e l\'inftrument ne gliiTe pas fur la
^eut. Toutes ces pincettes, tant cour-
3 que droites feront à jonction paf-
, leurs branches jointes enfemblepar
moyen d\'un clou rivé des deux cotez
tiVure perdue, & d\'une grotîèur fuf-
I ante pour réfifter avec force dans
ç tems que l\'inftrument agit. Ce clou
d\'axe ôc de point d\'appui , tandis
^^^ la refiftance fe rencontre du côté
e la (Jç^j. mâchoires de l\'inf-
embrafiènt, Se que la puiilan-
Qoit agir vers i\'cxtrémicé oppofée de
branches.
pincettes, ou daviers, dont les
^(^^»e Jl, M
le Chirurgien
mâchoires font courbes de hauc en ba?
& re\'ciproquement recourbées de de-
hors en dedans , doivent avoir deux
denrs à l\'extrémité de chaque mâchoire.
Ces dents font féparées par une petite
gouriere : elles doivent auffi être den-
tées dans leur furface intérieure juf-
qua l\'extrémité de leurs dents de l\'é-
tendue de deux ou trois lignes : la fur-
face intérieure des mâchoires des pin-
cettes droites doit être difpofée de
même.
La fiirface intérieure des mâchoires
des pincettes à bec de grue , ou de cor-
beau 5 doit avoir une gouriere un peU
plus ample, que celle des précédentes^
Les deux fortes de daviers, dont nous
venons de parler , fervent à ôter les
dents de différentes efpeces. Les pincer-,
tes droites fervent fur tout à ôter leS\'
incilives & les canines. Les pincettes
en bec de grue, ou de corbeau, fervent
pour ôter certaines racines profondes»
déjà ébranlées & qu\'on ne peut ôtef
avec les autres inftrumens.
Ces fortes de pincettes ou daviers ?
font li connus & d\'un ufage établi de-
puis fî long-tems, qu\'il me paroît fû"
perflu de m\'étendre davantage fur leuï
ftmdure. Il ne me feroit pas difficile , fi
je voulois entrer dans un plus grand dé-
tail 5 de donner une defcription exaéîe ôc
eirconftanciée de chacun de ces inftru-
niens, ) & de chacune de leurs parties;
tnais je regarde une pareille defcription
eoiTu-ne inutile : il me paroît feulement
^u\'il n\'efl pas hors de propos de faire
Remarquer par quelle raifon je rejette
^es refforts que l\'on ajoute ordinaire-
^^ent à cet inftrument , pour faciliter
1 ouverture de fes branches. Outre que
refîbrt eft fouvent incommode, il ar-
\'^ive que par fa vertu élaftique , il di-
\'^inuë la force de la main qui empoi-
S^e les branches de I\'inftrument pour
opérer.
La quatrième efpece d\'inftrument
Servant à ôter les dents, fe nomme éîe-
"^atoire , ou levier. ( è ) Cer inftrument:
\'^e^mhie en quelque maniéré au trai-
ou chien , dont îes tonneliers fe
krvent, pour engager les cerceaux au-
"^our de la futaille. Il eft cotnpofé de
Quatre pieces , fçavoir d\'une tige , ou
^une branche inférieure , d\'un écrou
maniéré d\'olive, d\'une branche &c
ia) Voïez les Planches ï9- &
\' ^ ) Vo\'iez la Figure i. de la Planche zi»
Mi]
-ocr page 174-î 40 LE C.H I R U R G I E N
d\'une vis. La dge, ou la branche infé-
rieure , fe divife en plulîeurs parries ,
fçavoir en fa parde ronde vers fon ex-
trémité antérieure & en fa parde tour-
née en vis, près de laquelle il y a une
mitte 3 qui fépare la vis d\'une foye :
cette foïe s\'aifujetdt dans le manche de
cet inftrument au moyen d\'une rofette
fur laquelle elle eft rivée : ce manche
eft fait en forme de poire : la tige de
cet inftrument oppofée au manche eft
cihndrique, & coupée un peu oblique-
ment par fon extrémité : cette extré-
mité a dans fon milieu une goutiere
fuivant fon obliquité : les faces obliques
jfîcuées fur les côtez de cette goutiere
font dentées : l\'écrou en olive eft per-
cé fuivant fa longueur, & par ce mo-
yen il fe montre for la dge, en s\'en-
gagéant dans fa vis : il s\'éleve dans m
endroit de la furface extérieure une é-
lîiinence plate par fes parties laterales ^
percée dans fon milieu Ôc arrondie
dans fa circonférence : la branche fn-
pc rieure eft courbée à l\'extrémité anté-
n eure , & depuis fa courbure jufqu\'à
l\'extrémité poftérieure elle eft ciroite >
ayant une face plate inférieure , qui
retend depuis fa courbures jufqu\'àIs
Dentiste. 141
l^eiiie extrémité poftérieure de cette
tanche : toute la circonférence oppo-
^ee a cette face, peut être arrondie, ou
? plufieurs pans : Pextrémité de ia facc
^^^térieure du crochet a une échancrure s
fépare la même extrémité en deux
ents pointues : la même furface eft un
feu dentée : l\'extrémité pofterieure de
branche fe trouve plus large & plus
cpaifi:ê , que ne Peft le refte de fon
^e^ïduë, elle eft appiatie fur ies cotez ,
, arrondie du côté du dos , & du côté
^ crochet : elle a une féparation dans
milieu, qui fert à loger l\'éminence
e i écrou : fes parties laterales appla-
^^^^ fon percées, & le trou de la partie
aterale gauche eftplacéàl\'écrou, pour
Retenir la vis lorfqu\'elle a paffé dans le
I qui eft de l\'autre côté & dansce-
\' qui eft à Péminence de Pécrou. De
aflemblage il réfulte une charniere»
alfemble la branche fupérieure avec
eminence de l\'écrou. Pour afi^embler
^ branche inférieure avec la fupérieu-
^^ > il n\'y a qu\'à faire pafter la tige, ca
planche inférieure, dans l\'écrou percé
^ Jour . tournant enfuite de gauche à
J^Oit, la vis s\'engagera plus ou moins
^^ïs l\'écrou î fuivaAt que l\'on tourne
î42. l e Chirurgien
pius ou moins dans un fens, ou dafl^
un aurre -, & par ce moyen l\'extrémité
de la branche recourbée s\'éloignera ?
ou fe rapprochera de l\'extrémité anté"
rieure de la branche inférieure.
Les dimenfons de cet inftrument ?
font les fuivantes. La longueur de la
tige, ou branche inférieure y compris
fa fbïe 3 eft d\'environ quatre pouces :
fa partie arrondie , depuis l\'extrémité
antérieure jufqu à fa partie tournée en ■
vis, eft d\'environ un pouce : fa partie
tournée en vis eft longue auffi d\'envi-
ron un pouce : fa foïe eft longue d\'en-
viron deux pouces, & fon manche de
même : l\'écrou en olive d\'environ fi^
lignes : fa branche fupérieure eft lon-
gue d\'environ deux pouces quatre li\'
gnes y compris fa courbure.
Il y en a qui font un affez grand ufag^
de cet inftrument -, mais comme
point d\'appui fe trouve trop éloigné de
la réfiftance j que d\'ailleurs la tige qU»
appuïe contre la partie extérieure de
dent, faifant fonétion de la branche j
fe trouve, étant droite hdrizontalement,
oppofée aux dents de la branche recour-
bée , toutes ces circonfîances enfemble
indent cet jnftrumcnf plus propre ^
À
-ocr page 177-I-
,5
I
-ocr page 178- -ocr page 179-Dentiste,
caffer une dent, qu\'à l\'ôter : je fçai que
Dionis loiie beaucoup cet inâru-
nient J qu\'il dit avoir cré inventé defors
tems 5 il ajoûte qu\'il n\'a vû perfonne
s\'en fervir, que feu M. Dubois Chirur-
gien Dentifte de Louis XIV. Pour moi
je ne m\'en fers que fort rarement, &
feulement pour ôter les dents chance-
lantes, ou peu affermies.
^^plication de la planche XVIII,
contenant la Jîgure de trois
Infirumens fiervant â oter les
dents.
La Figure L reprefente le déchauf-
foir fervant à féparer les gencives
des dents, vû latéralement.
A. Sa tige.
B. Son tranchant , & fa courbure
pointue.
C. Son manche.
La Figure IL reprefente le poufîbir
Servant à ôter les dents en pouffant de
^ehors en dedans , vû de façon que
^ eourbure & fes deux dents font ap-
parentes.
x44 ■ i-e Chirurgien
D. Sa tige.
E. Son extrémité antérieure &: re-
courbée munie de deux efpeces de dents?
réparées l\'une de l\'autre par une échan-
çrure.
F. Son manche en forme de poire.
La Figure IIL reprefente le crochet
îe plus recourbé, fervant à tirer de de-
dans en dehors les dents, ou chicots,
vû latéralement.
G. Sa tige.
H. Sa courbure très recourbée ,
munie de deux efpeces de dents alfez
pointuës & divifées l\'une de l\'autre
par une efpece d\'échancrure , ou gou-
tiere.
J. Son manche.
Explication- dc- la Hanche XlX\'
conte-çant la jgure de deux L/if
trumens fervant à oter les dents^
A Figure I. reprefente îe davier,
vû de façon qrfon apperçoit les
courbures de fes ma-^hoires & fes deux
branches.
A. Le corps d-; cet mftrumenr.
B. B.
-ocr page 181- -ocr page 182- -ocr page 183-•, t?
I
\\
A ■
Jk
-ocr page 185-B. B. Les exrrémirez denrées & re
•Courbées de chacune de fes mâchoires.
C. O L\'extrémité Ja plus étendue
fes branches^^ fervant de manche à
^et inftrument.
La Figure TT. reprefente un autre
^vier, ou pincette, dont les mâchoi-
res font recourbées de haut en bas , de
droit à gauche & de gauche à droit,
^^"vant à ôter certaines dents dans des
Cas particuliers, vu dans toute fon éren-
^u\'é 8c de façon qu\'on apperçoit les
Courbures de fes mâchoires & fes qua-
dents.
D. Le corps de cet inftrument.
E. Son extrémité antérieure re-
e®nrbée & dentée.
^ F. Son extrémité poftérieure , oa
es branches fervant de manche.
^-^flication de îa Flanche XX.
contenant la fgure de deux Inf
iyufnens fervant à oter les dents.
La Figure /. reprefente les pincet-
. tes droites fervant à ôter certaines
ents, vues lateralemenL
^ms IL N
î E c H I R U R Q E M
A. Le corps de cet inftrument.
B. Son extrémité antérieure, à U-
.queile on remarque la courbure defes
deux mâchoires &la denture de la fur-
face intérieure.
C. C. Son extrémité poftérieure >
,ou fes deux branches fervant de man-
che.
La Figur.e II. reprefente les pincet-
,ees en bec de gruë, ou de corbeau, fer-
vant à ôter les racines des dents , oW
chicots, vûés latéralement.
D. Le corps de cet inftrument.
E. Les deux mâchoires fermées >
.recourbées, pointues & dentées en de-
dans.
F. F. Les deux branches de cet inP
,,|rumenr fervant de naanche.
■
De KT I s TE. I/j
^^fcription circonflanciee d^uu
nouveau felican , & les imfer-
perfeBions de ceux dont en fi
fervoit auparavant.
T A cinquième & derniere efpece de
^ ces inftrumens eft nommée pelican,
j^et inftrument fert à tirer en dehors
^^ dents , ou le^ chicots. Les uns font
^^\'l\'e le pehcan d\'une façon., les autres
^ ^ne autre. Celui que je m\'en vais dé-
, eft conftruit d\'une maniéré qui
3 point encore paru j\'ofe dire qu\'on
de^r plus de sûreté &
p^^cilité, que de tous ceux qu\'on à
"^"^Ploytîz préfent.
en P^.^^can dont il s\'agit , doit être
premier lieu confîderé de plufieurs
^Çons, par rapport aux différents ufa-
qu\'on en doit faire, fuivant la dif-
des dents ; tant à la
^choire fupérieure, qu\'à l\'inférieure,
•tb confiderons ce pelican par
3 fervant pour ôter les dents
47
.1
fî-E Chirurgien
plus ou moins éloignées, plus ou moins
groires du coté droit de la mâchoire m-
■féri.eure, Se capable en même tems de
les ôter au côté gauche de îa mâchoire
fupérieure , n\'ayant pour lors qu\'une
feule branche à crochet j nous le devo»»
regarder comme limple. Si nous ie .con-
sidérons comme capable de produire
même effet, ayant encore un.e fécond-
branche à crochet, tournée dans le inè"
;t!e feî-is par rapport à fes .courbures > _
mais d\'atileurs appliquée; fur le corps ?
.ou brandie .de l\'arbre à l\'oppcfite de
preraiere nous le devins regarde^
.comme .répété , double, ou jumeau
un mêm,e corps.
Si nous cgnfiderons ce pelican com^\'
pie devant fervir au .jpôté gauche de
mâchoire inférieure, & au côté droit dç
de la mâchoire fupérieure ; nous le regaf\'
derons comme femblable à celui qu\'oit
yieiit de décrire, excepté que les cour-
bures de fés deux branches , & celled
des demies roues feront tournées dan^
fin fcn§ difîerent j quoique d\'ailleiifj
plies foient les mêmes ; & pour lors c\'^;®
i;n fécond peli.ç^in jumeau de celui ai^s"
£]uel il rcflêmble. Tout cela établitq^^^^
, çe peligaps fçm,bîablpS j mpnte?
Dentisté. ^\'49
^ deux fur deux corps difFerenfs ; quoi-
que d\'ailleurs conformes, & ne diifcranc
entr\'eux que par les différents fens de h
eoud^ure de leurs branches ^ parles dif-
férents fens de leurs demies roues, 86
par les differents ufages qu\'ils produifent
operant fur les dents de l\'une ou da
1 autre mâchoire en différents-côrcz v
tantôt en tenant cet inflrument avee ia
^ain droite au côté droit , & avec la
gauche au côté gauche. La fimi-
litude\' qui fe rencontre entre ces peli-
cans , aux circonftances près que je
\'^iens de rapporter, fait qu\'il fuffit d\'en
décrire onfeu^^, pour donner une idée-
parfaite de la ftrudure de tons les autres,,
^ de leur ufage en parricùKei?.-
^ Le pelican fimple (a) eft celui qui
qu\'une feule branche coudée , 8c
^^e feule demie roue. Il eft compofé-
^\'rm corps , ou d\'une piece de bois
elTieu, d\'une goupille, d\'une bran-
^^\'\'e , d\'un petit crochet en forme de fer
^ eheval & d\'une vis -, le tout d\'acier.
Le corps de cet inftrument , ( i» )
^"^it être d\'un bois fe;riie & folide
^^ que le bois de buis, de cormier &c„
5 f ) Voïez k Planche 13.
Voïez Ja Figure i. de la planche zi,
N iij.
-ocr page 190-150 Ij E C h i r ^ r g i e n
de la longueur d\'environ cinq pou-
ces, de l\'épaifTeur d\'environ dix lignes
Bc de la largeur dans fa plus grande
étendue d\'environ un pouce„ : danS\'
les dimenfions de cet inftrument, il y
a plufieurs. cliofes à confiderer : fon
corps proprement pris , comprend IC
centre & la partie moyenne de fa lon-
gueur : fa furface laterale gauche c^\'
convexe cette convexité fert à deux
fins i i". pour rendre l\'inftrument plus
propre à être empoigné -, i". pour le for-
tifier davantage dans l\'endroit où il efî:
percé d\'un trou très-confiderable, qui
fert à recevoir l\'effieu & à le fortifier.
Pour donner encore plus de force aU
corps de cet inftrument, on prend deux
lames de fer ou deleton, fufîîfammenc
épaifïès §ç larges : on les engage e»
dedans & en dehors , fuivant la lon-
gueur du manche , fans qu\'elles excé-
dent le niveau de fa: furface : on les f \'
aUujetdt par\'quatre goupilles rivées ».
xivwres perdues, perçant de part en part:
fon extrémité antérieure doit être re-
gardée comme branche inférieure,
la poftérieure comme le manche de cet
inftrument.
A l\'extrémité.aîjtémeure dçGetce.fbfi \'
îe de branche eft placée une efpece de
demie roiie ovalaire qui lui efl conti-
nue cette demie roiie eft plate dans-
ées cotez, nofidentée, large d\'environ\'
dix lignes, élevée d\'environ cinq àfîx-
%nes, Ôc épaifTe d\'environ deux lignes
cette demie roiie eft prife dans l\'extré-
mité antérieure de la tigè, ou branche
inférieure : là elle eft fituée de telle fa-
çon , qu\'elle incline un peu oblique-
inent de dehors en dedans, & de haut
en bas : l\'extrémité gauche de l\'ovale,-
que fa circonférence décrit, excede h
furface laterale gauche d\'environ deux
lignes 5 tandis que celle qui lui eft op-
pofée, eft quafi à niveau de la furface
extérieure de l\'extrémité du corps de
Cet inftrument ; la furface plate infé-
rieure de cette demie roiie eft enfoncée
d\'environ une ligne, près du bord obli-
que de la face inférieure de la branche\'
inférieure ; la même furface de la de-
roiie panchante , comme nous a-
vons dit, excede un peu, du côté de la
firconference , le niveau de la furface
ii^férieure de la branche , ou tige d«
corps de cet inftrument. Toutes ces dif-
pofîtions fervent à porter la demie roiie
du côté du crochet de la branche re-
Niiij
-ocr page 192-ijz LE c H I mvmG 1 s H
courbée j tandis que par fes courbures
cette branche s\'éloigne d\'elle .• ces cour-
bures fervent encore à faire porter la
demie roiie, dont la circonférence n\'eft
que très peu conve.xe, fur plufteurs dents
à la lois, en inclinant du côté des gen-
cives , Se même appuïant en partie fur
elles.
Sur toute la circonférence de cetre
demie roiie , on ajoûte un ou deux mor«-
eeaux de peau de bufîe prooorrionnez à
fon épaiffeùr : on les attache avec de la
colle forte Se pour mieux fortifier cette
demie roiie, on colle aufli fur fes fur-
faces plates,,un ou deux morceaux de
taftetas, ou de toile fine .- on met par-
deffus le tout un linge , qu\'on arrête
proprement par une ligature de fil à
l\'endroit de la jonélion de la demie roiie
au corps de cet inftrument ; Se pour h
propreté on change de tems. en tems ce
linge^
A la face fupérieure de cetinftrumenc
eft pratiquée une entaille prife dans
l\'épaifi^eur de fon corps, qui fe portant,
obliquement de dehors en dedans, en
s\'étendant davantage , fe termine par
yn demi cercle, au-de-là du centre ds
h furface fupérieure.
DENTISTE. ifl
\' Cette entaille eft profonde dans cet
endroit d\'environ deux lignes, un peu
nioins du côté de la demie roiie -, &
cela pour écarter davantage la furface
Supérieure de la demie roiie de la furfice
inférieure de la branche à crochet. Ces
fiarfaces fe trouvent d\'ailleurs éloignées
l\'une de l\'autre par un vuide d\'environ
deux lignes , qui règne entre la furface
de l\'entaille , & la furx^ce fupérieure
de la demie roiie. Au centre du corps
de cet inftrument, il y a un trou d\'en-
viron quatre lignes de diamètre ce
trou perce d-outreen outre ; il eft d\'en-...
viron cinq lignes de diamètre ; il ferc
à loger un-eifieu, () q« s\'alfujettit
par fon milieu\' dans- ce même trou , au
ftioyen dune goupille, (h) qu\'on place
dans une engraînure pratiquée dans
1 entaille fuivant fa longueur -, & quî
s^\'introduit enfuite dans un trou prati-
dqué dans le corps de l\'eftieu. I faut
obferver que Fetfieu. dont le corps doit
avoir un diamètre proporrionné à ce:
trou, eft plus gros dans un endroit, que
( « ) Voïez h Figure u de la plaa-
chexi.
C b ) Voïez la Figure 2,. de la. pîaiv-
-ocr page 194-dans l\'autre;c\'eft pourquoi on l\'arrête
avec la goupille par la partie la plus
moite de fon corps.
La partie de cet effieu qui excede Ten-
raille , fert à recevoir la branche re-
courbée, en faifant la fonétion de pi-
vot. ^11 reçoit aulfi un crochet fervant\'
a arrêter la branche par une engrainure
>res de fa tête, ou de fbn extrémité : la
ongueur de cet effieu , lorfqu\'il doit
fervir à arrêter deux branches, . eft eu
tout d\'environ un pouce ; celle de fon
corps fervant de pied d\'eftal, d\'environ
cmq lignes & demie ; celle de chaque
tige ou pivot, ( car il en doit avoir deux,
Jôrfqu\'il fert à recevoir deux branches
a un pelican double ) doit être d\'envi-
ron deux lignes ; fon diamètre d\'envi-
ron tmis lignes d\'épaiftêur»^ l\'excédant
de la longueurde cet effieu eft employé
pour les deux gorges ou rainures , &
pour les têtes qui les couvrent. Cha-
que rainure eft profonde dans toute
fon étendue d\'environ une demie li-
gne, large d\'autant.
La branche recourbée (a) Ce divife
m trois parties J en tige, en extrémité
DENTISTE, t^sf
antérieure, ou crochet, & en. extré-
mité poftérieure, ou annulaire. Sa tige
eft quarrée : elle a une furface fupé-
rieure percée en forme d\'écrou, pout
recevoir la vis qui foutient le crochet
en fer à cheval ^ (a) une fiirface infé-
rieure, & deux , laterales. Cette tige efl \'
épaiffe d\'environ deux lignes, large de
trois du côté de fon extrémité pofté-
rieure , & dé deux lignes vers la pre-
miere recourbure : la longueur de cette
tige eft depuis l\'anneau jufqu\'à là pre-
miere recourbure , pour l\'ordinaire 3
d\'environ un pouce & dix lignes .• le
refte de certe tige, ou branche, s\'em-
ploye à fe recourber en differents fens »
& à former fon crochet : la premiere
courbure fe porte de droit à gauche j
la féconde de dedans en avant-, & de
gauche à droit ; & la troifiéme, en fe
courbant de haut en bas, forme le cro-
chet.
La premiere courbure eft d\'environ
fept lignes d\'étendue hors d\'oeuvre -, la
fécondé a la même étendue , & la troi-
fiéme eft d\'environ fix lignes.
A la face intérieure du crochet,il y
( -s ) Voïez les Figures & de laplaa-
che 22,
J\'S^ LE CHIRUROIÊN
a une goutiere , cjui regne dans toutâ
fon étendue , & dont les bords font
dentez jufqU a l\'extrémité du crochet
par de petites traces, ou filions traver-
fez faits à la lime : une échâncrure di-
vife l\'extrémité de ce crochet en deux
dents égales .• fon extrémité poflérieu-
re, ou annulaire, eft plate , arrondie
par-fa circonférence , & percée dans fon
centre d\'outre en outre par un rroU
d\'environ trois^ lignes de diamètre ;
l\'épaifTeur de cer anneau eft d\'environ
deux lignes du côté de la furface plate ,
Se il a la même épaiffeur du côté de la
furface circulaire.
Il faut remarquer que fî l\'on tnonte une\'
fécondé branche à crochet fur le corps
de ce meme pelican , elle fera recour-
bée dans le même fens ; mais appliquée
à la face & à l\'extrémité oppofée à celle
que la premiere branche occupe. On
obferve la même circonftance pour la
fituation de la féconde entadle qui la
doir recevoir.
Il faut remarquer encore qu\'au pe-
lican fervant à ôter les dents du côté
gauche de la mâchoire inférieure, &
du côté droit de la mâchoire fupérieu-
les courbures de la brancbe feconc
Dentiste. 157
\'tournées à celui-ci dans un fens op-
■pofé, c\'eft-à-dire, de gauche à droit j
de droit à gauche, excepté la der-
rière , qui fera dans les unes ôc dans
ies autres de ces branches recourbées,
"toujours recourbée de haut en bas, for-
-inant ainiï le crochet de leur extréirité
intérieure.
. La branche recourbée fera arrêtée
dans l\'entaille en fa partie annulaire
far le petit crochet en fer à cheval ^
^ni s\'engagera dans la rainurede îa par-
tie de l\\\'ffieu , qui fert de pivot. Ce
crochet a .de plus une queiie formée pal:
■Une petite lame percée d\'un trou à foa
-extrémité , pour donner pa-flage à une
\'petite vis , (aJ qui railujettit dans le pe-
dt écrou pratiqué à la farface fupérieu-
^-\'e de la tige de la branche â crochet.
"1-a longueur de cette queue ou lame ^
eft d\'environ dix lignes : fon épaiffeur
d\'environ une demie ligne de même
«\'Je celle de fon fer à cheval, qui en
^e logeant dan« la rainure du pivot, .en-
^^re fa tête & îa furface plate de l\'an-
^leau, aflujertit la branche par fa par-
tie la plus étendue dans la cavité demi-
( Vo\'iez ks Figures 7. & 8, dç laplaa-
-ocr page 198-circulaire de i entaille ; tandis que le
refte de la branche fe löge , en s\'avan-
çant du côté de la demie^roüe dans
l\'entaille i de cette Façon l\'inftrument
fe trouve monté , & en état d\'agir »
tandis que l\'extrémité poftérieure fert
de manche, quoi qu\'on y ait monte\'
une fécondé branche ,, & qu\'on y ait
.pratiqué une fécondé demie rôtie ; Sc
alternativement îe Dentifte fe fervant
del\' autre branche, ie premier pelicaî^
fervira de manche à l\'autre.
Le tout ainfî difpofé, on peut à fa vo-
lonté, ôter ou remettre toutes fortes de
ä)ranches à cet inftrument, pourvu que
d\'ailleurs chacune foit garnie d\'un pe-
tit crochet en-f^r achevai 5 pourvû
aufli qu\'elles ayent leur anneau propor-
tionné à îa groffeur du pivot ; que de
■même ia circonférence de l\'anneau ibit
proportionnée à l\'étendue de la partie
.\'Circulaire de i\'entaille qui îa doit rece-
voir , fans que la furface fupérieure de
la branche excede le mveau de la fur-
face fupéri-ure du corps du pelican
& que le fer à cheval foit proportion-
aié à la rainure, qui doit le recevoir.
_ En fuivant les circonftances que je
-¥jens d\'indiquer , on multipiiera ces
pélicans jufqu\'au nombre de quatre ,
fe réduiront à deux pelicans dou-
ces lefquels feront propres &.con-
\'^enables à executer tout , ce qui fe peut
P\'-\'atiquer avec le pelican , bien mieux
^\'-le ne le feroient enfemÛe tous ceux
Pon a inventez, reétifiez , ôc mis
ufage jufqu\'à préfent.
Chaque branche du pelican, recour-
"ee à crochet, doit être d\'un bon acier :
ces branches doivent être polies & unies»
^îis aucun autre ornement ; tous leurs
moufles, &ceux de leurs recour-
^^es obtus , aftn de ne poinr incom-
moder les levres ou les joiies.
, On fait ces branches plus ou moins
°fgues , proportionnant la longueur
^^ recourbures à celles de la tige, pro-
portionnant de même la grofleur du
^^tochet J qui eft plus grande dans les
-piUs grandes branches , & plus petite
^^aîîs les plus petites. Il faut obferver
la tige de chaque branche ait tou-
jours par fa partie poftérieure & par fa
tige
une dimenflon égale ; ôc qu\'on ne
, Oit diminuer leur volume , que vers
■ extrémité antérieure.
^ La premiere de ces circonftances fert
rendre tputes fortes de branchées prç^
près à tourner fur le même pivot, & à fe
placer dans la même entaille. La féconde-
c-irconftance fiit que diverlifiant les pro-
portions antérieures des branches , on
en aura par ce msyen, dent le crochet
fera proportionné à tirer certaines dentSs
©u racines, & d\'autres à tirer des dents 8C
racines d\'un different volume & d\'une
différente figure : en un mot pour fup-
pléer à tous les cas que l\'on peut ren-
contrer dans l\'extradion des dents, les
branches feront plus ou moins longues
par leurs recourbures , félon que Foß
voudra éloigner plus ou moins de
demie roiie la derniere courbure que
forme le crochet.
Quant à la trempe de ces branches,
elles doivent être très - modérément
rrempées , un peu plus vers les dents diî
crochet ; afin qu\'el es forient moins caf"
fântes -, mais il faut pourtant qu\'elles
aient une force fuffifante, pour ne pas
plier dans l\'effort, & afin que les dents
du crochet ne s\'écrafent pas qu\'elles
ne viennent pas à fe fiuffer.
\'Qiioique le pelican, dont je viens de
donner la defcription , ait afîez de rap-
port à ceux dont on fe fert ordinaire-\'
Jîient ^ il ne laiffe pas d\'en .être diffè-
xm \'
-ocr page 201-Dentiste. i ^ r
: ee cjiron reconnoirra en exami-
Jiaîit bien fa confoudion ; & encore
J^ieux lorfque lufage fera voir la dif-
ercnce, avantageufe de fes effets.-
J I)ans celui-ci les entailles affermilîènt
branches dans leur aiâion j avanta-
ge qui ue fe renconrré pas dans les pe--
^\'cans 5 dont on s\'eft fervi jufqu\'à pre\'-
> prirce qu\'il faut à ceux - là enve-
^pper la branche de linge , ou d\'autre
^^lat\'cre femblable, pour l\'affermir avec
corps ; & nonobftant cette précau-
3 elle eft fouvent peu ferme ^ ce-
rend par confequent fon actions
^^^oinssûre:
, I-es demies roiics fe trouvent un peu-
P^^^s baffes que l\'extrémité des croch^i ts j
^ n qu\'elles appuient en partie fur la-
fe nc]ve,g> beaucoup moins fur les dents,.\'
2 ne font les demies rôties-des autres
^ ^^ans, ces dernieres étant fujettes à\'.
Oncer, ou ébranler les dents ; parce:
elles ne portent pas en partie fur
jj^ S^-\'^eive & en partie fiir la dent, eom-
^ ie font celles que je propofe.
^ . -a convexité de l\'ovaîe de la demie-
e de celui dont je parle, répondparfa;
^ te a l\'extrémité de la face intérieure
«ochet -, ce qui fait que fa puiffance;
^^^^ IL Q
agit mieux .■ la garniture molette de
convexité, empêche que la gencive nÇ
foit froiifée , ni contuiîonnée -, & lorf-
que la demie roôe eft pofée fur la geU"
cive, comme nous l\'avons dit, la levte
fe trouve logée à la partie inférieure de
la demie roiie, fur la face oppofée aUJ^
entailles.
Il y a des pelicans , qui au lieu de
demie roiie convexe, ont une piece îf
joutée Sc mouvante, en forme de de-
mi-croiflant , d\'environ un pouce de
longueur Se d\'environ deux lignes de
î&geur ; cette piece eft concave à fa fae^
antérieure j Sc lorfqu\'elle eft montée 5
fa concavité pofe contre plufieurs dents.\'
qui doivent lui fervir d\'appui , tandî® \'
que le pelican agit : cette pièce ajoure^
doit être fixe j mais elle ne l\'eft pas toU\'
jours fur le même appui, pendant
îê corps de l\'inftrument fiir lequel ell^
eft montée a la liberté de fe mouvoîf
de droit à gauche, Sc de gauche à droit ?
fans que l\'extrémité engagée dans
charniere, qui la joint à la demie roü^
en, croiflànt, puiffe fe\' tranfporter d\'i^^
lieu à un aurre fans déplacer ce croü^
ce qui prodiîiroit un mauvais ei\'
fék-\'j l\'Mmememf que ce mouveme**^
-ocr page 203-Produit, agi/Tant dans l\'endroit du pi-
^ot 5 avance ou recule la branche : pen-
dant qu\'il produit cet effet, il arrive
-ouvent un inconvenient qui en pro-
duit un autre, & qui confifte en ce que
^^ croifîant attaché par le inoyen delà
charnier e à l\'extrémité antérieure de ia
^ge > fe trouve fouvent déplacé, lorf-
*îLîe le corps de cet inftrument \' décric
i^Uîc ligne obhque , en fe portant de
gauche à droit, & de droit à gauche :
^^ réfulte delà, que le croiffant étant
Replacé, il ne fe rencontre plus de ré-
^ftance, & que par confequent la puif-
îàrice ne peut plus agir : d\'ailleurs il
eft pas pofîible de fe fervir de cet inf--
^tument dans plufieurs cas , qui quoi-
\'îUe particuliers, ne laiffent pas d\'être
^uez ordinaires ce qui fait que cette
eipece de demie roiie, ou de croiffant
tant concave par fa face antérieure ,
^ deux ou trois dents voifines de
^\'éfle qu\'on veut ôter manquent, l\'on
peut plus appuïer ce croifïànt ftir les
^ots voifines de la breche, de même
H^îe Pon appuïe la demie rouëdemon
pélican, Lorfqu\'ii s\'agir d\'ôter la der^
^^^ere , ou pavant derniere des dents 3
quelque autre qui çff reftée feuls^-
ï ^ E C KTI R" U R G Ï\'E W
après la perte de plufieurs autres du me--
nie côté , la demie roiie en croilîànr 5
non plus que celles qui n\'ont pas une
pente oblique de dehors en dedans,
de haut en bas , ne pouvant point s\'ap--
puïer fur les gencives, font que ces pe-
licans ordinaires deviennent inutiles-
dans ces deux derniers cas, comme dans-
plufîeurs autres.
En inclinant & courbant de haut en\'
bas les demies roiies de mon pelican,
je l \'ai rendu propre à me fervir en tou-
tes fortes d\'occafions, en obfervant les-
eircon{lances que j\'ai dites ailleurs. Ce
n\'efl qu\'après plufîieurs expériences dont\'
le fuccès a heureuffcmenr répondu à mes
intentions, que je lui donne la préfé-
rence fut tous les autres pelicans. Par
les raifons que je viens d\'expofer, il eft
aifé de comprendre\' les inconvenient?
auxquels les pelicans ordinaires fonf
Les courbures des branches du pé-
lican dont je me fers, facilitent beau--
I coup l\'extraction des-dents-j parce qu
les ies tirent dans un fensborizontal Sâ
: |!3eique verticalj en même tems & de de-
i dans en dehors, quoique les dents foknC
«iiei|aécs,.po-urvû.quei\'on fcache.cl\'aii*\'\'
-ocr page 205-D\'entiste.
^\'ES manier cet inftrument au lieu
qu\'il n\'eft pas poffible de bien tirer de
l^aveole une dent éloignée , avec les
"tranches droites , fans rifquer d\'inte-
\'^effer les dents qui font à côté, Ôc liras
^ener davantage les- commiffures des
levres,
, La coramodite de la premiere cour—
\'Ure fei-c à loger la commilîùre desle-
J\'^\'es fans les gêner, quoiqu\'on éloigne\'
crochet de la demie roiie. On s\'ap-
perçoit par ce feul ufâge, que les bran-
^\'"ies droites n\'ont point ces avantages;
elles gênent confîderablement les^
l^\'^mmiffiires , lorfqu\'on eft obligé d\'é-
^igner le crochet de la demie roiie :
Railleurs elles ébranlent, ou renver-
^nt fouvent les dents, qulon veut con-
dans leur place, en portant obli-
quement telles que l\'on ôte fur.celks-ci.
Pour profiter des avantages que mon-
P^iican peut produire, il faut en avoir
jeiîx femblables , montez chacun de
branches recourbées , à la diffe-
^^nce près que ces branches foient re-
courbées dans un fens different, de
^eiTie que les demies roiies, pour ôter
dents des deux côtez des deux ma^.
•»«oires ; jgj-j. pour le coté droit de
l e" C h 1\' k\' u r e w. .
la mâchoire inférieure, & le côté gai^"\',
che de la mâchoire fupérieure -, i\'autf^
au contraire fèrt pour le côté gauche à^
là mâchoire inférieure, & lecôîédroiC
de la mâchoire fupérieure ; lés longu^®
branches fervent aux dents éloignées ^
les courtes à celles t]ui approchent deS
incifives.
Il faut remarquer que lé pelican
fert au côté droit de a mâchoire inf^\'
rieure, ne peut fervir au côté gat"^!^^
de la mâchoire fupérieure , qu\'en if
changeant de main. De même celui
fert au côté gauche de la mâchoire
férieure , ne peut fervir au côté droiî
de la mâchoire fupétieurequ en le clrà^*
géant aufli de main.
L\'on pourroit encore faire un pelic^\'^
double (a) qui ferviroità ôter ies deo^®
en tous ies endroits de l\'une ^dera"^\'
îre mâchoire ; pourvu que les branch^^,
& les demies roiies fufîent tournées ^
courbées dans un fens oppofé, c
(dire que lorfque la demie roiie &
branche feroient tournées à une extf^\'
mité de droit à gauche, la demie rôtie
k branche de l\'extrémité oppofée
îournées de gauche à droit» ■ Gsto^\'^*
(a) Voïez, la Planche.\'44\' ■
D E N - î^t^
^\'\'e paroît plus commode -, mais corn-
ue le crochet d\'une de ces branches ,
tourneroit du côté du dedans de la maiug,
taudis qu\'on opereroit avec l\'autre, ôc \'
^ull pourroit incommoder en opérant,,,
me fuis déterminé à donner la pré-
ffetence aux autres. ■
je confcille d\'en avoir deux , cha-
monté de deux branches i dont
Courbure foit tournée dans l\'un, en cha-
H^ie branche de droit à gauche ôc
dans l\'auîre.de gauche à droit ; (^)de
^^ême que je l\'ai dit ailleurs i parce
"^^\'il fe peut trouver deux, ou trois dents ■
^ tirer à la même perfonne, ôc qu\'elles
P^tivent n\'être pas du côté où cet inf-
ttûrnent pourroit les tirer feul. L\'ope-
\'^^teur ayant dans fes deux mains les ■
deux pelicans montez de branches con-
\'^^enablès par rapport à leur proportion
à celle des dents qu\'il doit ôter , il
efi: facile de tirer plufieurs dents con-
fécLitivement l\'une après l\'autre , fans
SiUitter la bouche du malade -, au lieu
Sti\'on ne.peut avec ceux dont je viens-\'
de parler ôter deux dents l\'une après
^ âutre, fans quitter. la boiKhè-du ma-^
( « ) Voïez la Planche zs...
v^) Voïez la Planche a .
16$ LE- CMIRIT^R GfE r
lade, lorfqit\'eiies font placées aux deU^
cotez de l\'une, ou de raurre [iiachoU\'S\'
a moms que de fufpendi-e lextraél^o\'^
de la fecondedent , quand on en aôf^
une , afin d\'avoir le tems de clîang^^\'
de branche -, ce qui eil: impatientant
incommode , tant pour l\'operateur,
pour ceux qui fe rencontrent dans ia i\'\'^\'
clieufe néeefiSté de fouffrir ces opera"
tionSi
Ècs ufage s^ du felican , fervant
oter certaines dents, qu\'on ^^
fçaurort tirer aujji facikmC\'\'\'-^
avec tout autre injtrumenf.
E rousi les infirumens qui fervcR^
à ôter les dents, un pelican ^^^
que celui que je décris, me paroît êcr\'-
fc plus utile •• fon effet efl plus prompt\'\'
plus afîuré que celui de tous les autres r
quand on le fçait bien manier ;
quoi le pelican quelque parfait qî^i\'^
pjîffe être , eft le plus dangereux ^^
tous les inftrumens qui fervent à ots^
fcs dents. : en- obfervant les circonfe^"
ce5
-ocr page 209-D e n t i s T e.
^ tequifes , noas ôtons par fon mo-
quantité de dents, & quantité de
peines que nous ne pourrions pas ôter ,
® n\'avoit pas la perfeélien que je lui
^^ donnée.
Si i on fe fert du pelican, le malade
^fant ficué d\'une façon convenable, on
avec attention lesdrconftan-
fuivantes.
^î-orfqu\'on ouvre la boucbe de quel-
Un pour lui ôter une dent , il faut
blervei" de ne pas trop éloigner lama-
\'^^^ire ii^f^fi^iem^e Je fupérieure ; parce
négligeant cette précaution , on
® expofe à caufer une luxation à cette
parde, comme il arriva à Angers à une
Migieyfg de fainte Catherine, fuivant
^ "^apport cie la religieufe même & des
^^\'tres religieufes du même monaftere :
"^Chirurgien en fut fi effrayé, qu\'il ne
Ç^ît comment s\'y prendre pour y reme-
> ce qui obligea d\'avoir recours à
autre Chirurgien plus expérimenté
^^^ celui-là.
Les racines & les dents qui tiennent
^^^aucoup, & qui ont de la prife du cô-
de leur face intérieure, font tirées
^"^^e le pelican. La manœuvre qu\'on
pour tirer les racines en par-
Tomsll, J?
îicuiier avec cet inftrument, ne difP^f^
point de celle qui convient pour ôrçf
les dents entieres. On obferve que
pontion de la demie roiie & du croche^
ne doit point différer en l\'un ôc en l\'a^\'
tre côté des mâchoires, qu\'autant ^
eft néceffaire d\'éloigner ou d\'approche^
la demie roiie du crochet, à propo^\'
tion que la dent qu\'on veut ôter eft
loignée des incifives , & celles-ci àe^
molaires.
Pour affermir la branche contre
corps de cet inftrument, on éloigne
crochet de la demie roiie , ôc on ir"^^
entre la branche & la feuillure, ou
taille, un petit morceau de papier to^j"
lé fi la branche s\'en écartoir, on l /
arrcteroit avec un petit lacet, dont ot^
çntoureroit Pinftrument.
Les dernieres molaires de la machoi"
re inférieure font quelquefois très-dtf"
liciles à ôter, à caufe de leur éloigi^^\'"
ment , ôc de Pépaiffeur de l\'os en
endroit : il y a même des cas , o» ^
eft impoflîble d\'en venir à bout ave\'^
ie pelican ; fur-tout lorfque le noinbi\'^
de trente deux dents eft complet, à
fe du peu de prife que le crochet d
pelican trouve fuy k wurgnne de
-ocr page 211-^ Dentiste.\' TJK
^^^tes de dents -, parce qu\'elles paroif-
toujours beaucoup moins que les
^^tres. Lorfqu\'elles percent , il arrive
eanmeins quelquefois des accidens fî
fâcheux 5 qu\'on eft: obligé de les ôter
^ ^ÎLielque maniéré que ce foit.
îfy a de grolfes molaires , qui font
^■^core très-difficilesàtirer, lorfqu\'elîes
^^L P^^\'^^eurs racines, & qu\'elles font
\' Jifierentes, écartées ou barrées. Quand
I ^es font écartées, elles rompent oudi-
Jitenr l\'alveole -, parce que le colet de la
j^ent eft .plus menu que le corps, & que
racines font trop écartées les unes
autres par leur extrémité.
Pour remedier â la fra(5l:ure de l\'al-
•j^^\'e, lorfqu\'on a tiré une pareille dent,
^^raut preflèr les gencives avec le pou-
, ^ le doigt indicateur : on rappro-
^^ ainfi les parties qui font divifées ,
rompues , lefque les fe rétabliffent
\'en~tôt d\'elles-mêmes, les fibres de cet
étant peu ferrées.
^ u arrive que quelques portions des
f^rois ofleux de l\'alveole, foient écar-
ou aient fouffert un déplacement
> on doit abfolument ôter ces por-
c>ns d\'alveoles, parce qu\'elles ne peu-
■ ^^tpasferéiinir. En cexas, il faut les
172 I- E C h i -r u r e i e n
fegarder comme un corps étranger ^
liuifibie. Quant aux pieces ofîeufes,
font encore attachées par quelqu\'un®
de leurs parties, ii faut ies rétablir daO?
k-iir lieu naturel avec une fonde ?
avi^c quekp\'autre inftrument convei^^\'
ble, qu\'on introduit pour cet effet da«^
l\'alveole. Après avoir râabli les alveO\'
les, on comprime les gencives fuftilanî\'
ment pour les raffermir.
Les dents , dont les racines font
£-ées,, font plus dangere-ufes à ôter,
celies qui font écartées ; parce que cet^
fobftance fpongieufe de laquelle
avons parlé ailleurs, fe trouvant re^
fermée dans l\'efpace des racines tic^
dents, il eft impoffible de tirer ces
tes de dents, fans emporter cette
tion fpongieufe, ou fans rompre les^\'^t
^ines de la dent qu\'on veut ôter :
cc qui a donné occafion ,à l\'erreur
peuple, qui croit que ces fortes de de^^^
ont une barre, qui prend .de l\'une \'
jraiines à l\'autre.
Si les dents qui ont leurs racines ,
.chuës, emportent, ou écartent
jnes portions de l\'alveole ^tela n\'arr^^^
,que parce <^ue les dents ont plii^ ^^
foi\'fp j iju^ la |)ortioo de Los ,gui sP)r\'
DENTÎS-TE. .t\'fj
pofe à leur fortie : fi au contraire les
^ents font plus foibles que les alveoles-, \'
^lies fe caffent, & leurs racines refteM
^ans les cavitez de l\'aîveole où elles
t\'ont enchaflces.
Ce rte font pas feulefflent les denng\'
barrées, qui fon-t difîiciles à ôter : ii y
a de figurées de telle fâçon par k-ur
Racine , foit qu\'elles foient recourbées
\'^ans un fens , ou dans un autre, queU
1|l^efoîs-en maniere de crochet\' -, qu\'il
^ eft pas poifible de ies ôter , fans s\'ex-
pofer aux mcmes inconvénients, quet-
parfait que foit l\'inftrument dont
fe fert , & quelque précaution que
Prenne Poperateur le plus adroit.
îî y a des dents adhérentes aux al--
geôles, de telle façon que leurs racines
e trouvent confondues & intimement
l^îes avec les parois de leurs alveoles,
^es dents ne peuvent être ôtéeS, qu\'une
^\'\'^rtion de l\'os maxillaire, & même de
^ cloifon des alveoles, ne les fuive ;
^ iTaoins que la dent ne fe caffe. Ce-
a de plus-fâchcuxen cela, c\'eft
avant d\'operer on ne peut nullement
^iftinguer cette facheufe difpofition ; &
d ailleurs , quand on la reconnoî-
J on n\'en tirero-it aucun autre ayau-
Piiij
-ocr page 214-174 ï-E CHiRmRGiES
tage, que celui de faire un pronoftj^
défavantageux au fujet, capable de l\'i"^"
timider dans un cas femblable. On J^^
peiît fe mettre à couvert de la violen\'^^^
que l\'on a été obligé de faire malg"^*^
foi, qu\'en faifant connoître à la p^\'-\'
fonne à qui on a tiré de femblab^
dents , qu\'il n\'a pas été poiîible de
lui ôter autrement, lui faifant comprei^"
dre que ce ne font que les circonftaP"\'
ces fâcheufes , qui rendent ces for^^^
d\'opérations laborieufes & fujettes àc^^
inconvenient.
Pour ôter zveç îe pelican les l\'aci",
nés, ou les dents molaires, Scranio^^
du côté droit de la mâchoire inférieure \'
on fait affeoir le flïjet fur une cbaii^
balle : enfuite l\'operateur fe met der\'
ïiere ,. & appuie la tête du-même
jet: contre fa poitrine pour l\'affermit \'
il porte le doigt indicateur de fa
gauche fur la furface extérieure de^
dents de cette mâchoire , le doigr
milieu fur le menton, l\'annulaire ? y-
l\'auriculaire deflbus, entre la fympn\'^^
Sc l\'angle droit inférieur de la ni^i"
choire inférieure : il tient l\'inftrumei.\'^
de la main droite : il pofe fa
joiie fur la gencive & les dents. ^^^
■plus proches des racines , oit de la
qu\'il veut oter. Après cela, il
pofe le crochet du pelican fur la par-
moyenne de la furfaceintérieure de
^^ dent qu\'il doir enlever, ou il le del^
^end plus bas. S\'il n\'y a point de pri-
pour affermir ce crochet dans cet en-
droit Se aider fon aétion , l\'operateur
pofe le pouce de la main gauche def-
Se le doigt indicateur â côté ; ou
"len il fait fervir le doigt indicateur à
^baiffei- la levre , & tirant & élevant le
^oiit un peu de droit à gauche, il fair
fpi^cir ainfî les racines , ou la dent de
alveole. Les dents femblables du côté
o^uche de cette mâchoire, feront tirées
même , en tenant I\'inftrument delà
^ain gauche, faifant agir la main droite
la même maniéré que l\'on a fait agir
gauche de l\'autre côté.
Pour ôter les incifives de cette ma-
^^oire, l\'operateur doit être placé de-
\'^ant le fujet, tenant I\'inftrument de fa
droite , ou de fa main gauche s\'il
^ft néceffaire. Enfuite il pofe le crochet
^ la demie roiie du pelican , comme
Vient d\'être dit, tenant les dents voi-
jnes avec le doigt indicateur & le pouce
® ^^ niain oppofée à celle qui tient
Piiij
-ocr page 216-IJ\'S I E c HI R FRG I E îf
îinftrumenr, pour afîùjettir la macPxoir^
dans les mouvemens qu\'il faut hit^
pour ôter la dent.
 l\'égard des racines, ou des cani\'
nés & molaires du côté droit, ou
côté gauche de la mâchoire fuperieure^
le manuel eft lé même que pour celles
de l\'inférieure parce qu\'il faut du côt-
droit, ou du côté gauche , tenir i\'inftn.\'\'"
ment de la main du même côté qv.sf^
trouve la racine ou la;dent qui doit êcr®
ôtée & porter le pouce de la mâif
oppofée à celle qui tient l\'inftrument ?
fur la partie inférieure de la furface cX"
térictire du crochet : le do\'gt indii-\'â\'
îeur fe pofe également Ira- la furfac^
extérieure , mais au-de/fus du crochet i
afin que ces deux doigts conduifent ^
pouiTent le crochet dans fon aétion»-
lorfque les dents qu\'on veut ôter/f\'*
font pas des plus éloignées, on affermi\'^
ie menton avec les autres doigts • au
que quand elles le font, on ne pei t
ter que le pouce, fur la partie inférieU"
re du crochet.
Si l\'on veut ôter les incifives de
mâchoire fuperieure, le fujet étant al^
fis fur une chaife baffe, l\'operateur
fitué derriere & affermit la: tête à^
-ocr page 217-f-ïîeme fujW , comme il a été dir. Pour
ôter ceiles du coté droit, il tient PinF-
trament de-fa main droite, appuïant le
pouce & l\'indicateur de ia main gau-
che fur le crocliet, pour faciliter la for-
ïîe de la dent j le refte des doigts de cert®
main portant deftlis & deifous le men-
ton, pour l\'affujettir. Lorfqu\'on veut
<irer les dents du côté gauche, on ob;-
ferve les mêmes circonftances , chan-
geant feulement les fondions de l\'une^
^ de l\'autre maim
S\'ii arrive qu\'une dent fe calfe fous,
i\'inftrument, il faut faire tout fon pof^-
fible pour ôter ce qui en refte. S\'il y a
en cela trop dé difficulté, il faut differ
rer l\'opération , en attendant que h
difpofitio-n devienne plus favorable ; 1
^^oins qu\'une hémorragie produite par
î\'artere qui fe trouve toujours dans le:
canal" de chaque racine d\'une dent, ne
fburnifle trop- de fang , la dent étant
eaftce -, que cette hémorragie n\'ait pâ
être arrêtée par les moyens qui feront in-
diquez dans la fuite -, ou que la douleur
île nous y oblige ; parce qu\'avec le tems
ees racines fe découvrent de delfous
îes chairs en fe détachant de Pos de
l\'alveale J ce qui fait qu\'elles font alor5.
plus aifees à ôrer , & que le déchkt^
ment n\'efï pas Ci confiderable.
S\'il y avoir des ûcrcts pour drer
ies dents avec autant de facilité , qri^J
Jes operateurs des carrefours ôc place«
publiques tâchent de le perfuader 0
peuple , je conviens qu\'on ne pourroit
affez les païer , puifqu\'on épargneroif
beaucoup de douleur à ceux qiu ont le
•malheur d\'être attaquez du mal de dents?
ôc d\'en être tourmentez violemment :
la connoiffance que j ai des dents SC
^es maladies qui les affligent, m\'a tou-
jours fait croire, que ces fortes de genSr
ii\'avoient qu\'une méthode propre a faf"
ciner les yeux du public : la peine que j\'at
prife, pour tâcher de découvrir le mys-
tère-de ces affronteurs, m\'a édairc\'i^
mis enderement au fait de leur fuper-
cherie : toute leur adreffe confifte à
gagner quelques pauvres malheureux >
qui fe fourrent parmi la populace at-
îendve au récit des promeffes de l\'im"
porteur empirique : les feints malades
agages ,fe prefenrent à divers tems, SC
le prétendu operateur, qui nent dans
fa^ main une dent route prête envelop-
pée dans une membrane très-fine avec
^u fang de poulet, ou d\'autre animal?
introduit fa main dans la bouche du
^eint malade & y laiife la dent qu\'il
fenoit cachée : après quoi il n\'a qu\'à
toucher, ou faire femblant de toucher
dent avec une poudre, ou une pail-
le , ou avec la pointe de fon épée j il
^ a même , s\'il veut, qu\'à fonner une
clochette à l\'oreille duprétendu patient,,
^tii écrafe pendant ce tems- là ce qu\'on
a mis dans îa bouche -, on le voit
^uffi-tôr cracher du fane & une dent
enlanglantée , qui n\'eft pourtant que
dent que l\'impofteur avoit introduite
^ans fa boi:che. Si dans la fonle quel-
qu\'un trompé parce ftratagême , fepre-
f^-\'nte pour fe fa;re tirer une denr, k:
poudre. ta paille ôcc. n\'étant plus de rni-
f^j l\'opcratiur ambulant trouvera bien
\'VÎte une défaite : il ne manquera pas
^e f îppofer, que k fluxion eft trop for-
te -, qu\'il faut patienter encore quelques
jours, ou bien que cette dent eft une
<ient œiilere , qu\'il ne faut point tirer-,
parce que ces fortes de dents ôcc. font,
eomme ces empiriques le prétendent ».
Relatives à l\'œil, qui feroit, difent-ils j
\'^ien-toft perdu, fi l\'on oftoit ces fortes
dents. Si ces afti\'onteurs avoient bien
appris ia partie de la Chirurgie qu\'ils
i8o l e Ch i r ur cî I é ^
aviiilTent par une impudente pratiqu<^
& une ignorance groiîîere ; s\'ils avoiei\'t
étudié i\'anatomie, ils auroient conniî\'j
que les nerfs^qui vont aux canines, for-
fent de la même fource, que ceux àiS
autres dents, & que l\'œil n\'a pas pK\'^
de communication avec les dents qu\'j-^^»\'
appellent œilleres- , qu\'avec ies aiî-
très.
Il f a autant de dents œilleres pou^
ces prérendus Dentiftes , qu\'il y a de
dents dans la bouclie ; car pour pe^»
qu\'ils en rencontrent qui leurparoiflei^
difficdes àôter, ils rengainent bien vîfS
leur épée, avec la pointe de laquelle
fe vantoient de les »ter & remettent
ain/î dans le fourreau tous les coup?
adroits , dont ils font parade dans s
provinces, & à Paris fur le Pont-neuf »
îbcatre ordinaire de ces impofteurs »
qui ayant alarmé les malades par cett^
faufte opinion des dents œilleres
afturent après cela- que moyennant nv^
certaine fomme , ils ne lailferont p»«
de les guérir , & qu\'ils ont pour IcvX
mal, un remedé immanquable, dont
ils poftèdent eux-feuls le fecret •• k«
malades qui ont la foiblelfe de les croire»
fe trouvent à kfîales dupes deleur pra-
^»qiie téméraire, auffi-bien que de leur
^aauvaife theorie.
Afin de détromper le vulgaire au fu-
des dents o-illeres , -^e me féns obii-
d\'avertir que j\'en ai tiré un -grand
^ombre ; fans qu\'il foir arrivé aucuns
^^ accidens dont on fe laiife ordinai-
^leitient intimider même fans m\'être
^Pperçû, qu\'il arrive plus d\'accidents à
^es fortes de dents4à;qu\'aux autres.
Praticiens & les Auteurs de bon-
foi, ont obfervé la même chofe.
Pour mieux ménager , & éviter la
^pelure de l\'aîveole , daps le cas ou les
^^ents ont leurs racines longues & ad^
détentes, il faut les ébranler feulement
^^ec le pelican ; ce qui fe fait comme
^ l\'on vouloir les ôter. Lorfqu\'on a
^pi\'anlé une denr à la mâchoire fupé-
^^eure , on achevé , fàns fortir de fa
place, l\'opération avec ie davier. Si le
Xavier ne convient pas, on pafiîe de-
^ant le fujet, & on a recours aux pin-
^^ttes droites , pour titer la dent de
^\'T-ît en bas.
Si l\'on a ébranlé quelque dent à la
l^achoire inférieure avec le pelican dans
je deffein de Pôtsr ; après l\'avoir ébran-
on P.ofte %vec le davier ? en la ûr
î s 2; L E Chirurgien\'
rant de bas en haut. Si les incifives ne"
peuvent fe tirer avec cet infirumenf?
faut pafi^er du codé gauche de la per-
fonne , ôc porter le bras droit par de^\'
fus fa tête, pour tirer la dent avec ie^
pincettes droites.
On ne doit pas ignorer, que les dents»-
après avoir été ôtées de leurs alvoies >
peuvent reprendre , étant remifes C^^
le champ dans leur place , quand mê-
me elles feroient cariées; pourvu qu\'elle^
le foient légèrement , & qu\'on ait
précaudon , après qu\'elles feront de
nouveau unies à I\'alveole , d\'en ôter
toute la carie , &de ies plomber : elles
pourroient même , en cas de befoin >
être transférées d\'une bouche dans une
autre, & y reprendre avec la même fa-
cilité que celies qui font faines. Dans
..ces fortes de tranlports de dents, ot^
doit toujours préferer la dent parfaite-
?ment faine.
Il rie faut pas que l\'on regarde com-
me une fable le rranfport d\'une dent
avec fuccès d\'une bouche dans une aii-
«e, non-feulement parce qu\'il y a d\'an-
.ciens Auteurs qui le propofent , rel
:<lu\'Ambroife Paré & plufieurs autres j
-ffîais encore parce qu\'on voir par des
^ _ Dentiste,
Xperiences journalières, que des dents
^^«Iplantées d\'une alveole dans l\'ai-
c^r bouche différente , fe font
fo/ï"^^^^^ plufieurs années fermes 8c
fe. \' recevoir aucune aiteration,
le"^!?^^ à toutes les fonétions auxquelles
^ «dents font propres ;jufques-là, qu\'il
eft vû réfifter à la violence du
j^ercure après la falivation, tandis que
j^^l\'^^J^oifinp tomboient, quoique na-
• ^ P^"® les dents
, ^^îfes dans leurs alveoles naturelles
tenir & durer long-tems ; à
^ *^ins que quelque accident ne les at-
\' ^^^^^^ pourroit attaquer
^^ dents les plus faines, & qui n\'ont
J^^^\'ttais été déplacées ; c\'eft pourquoi ii
^f taut point négliger, lorfque la dent
^ point trop gâtée , de la remettre
^iis fon alveole , lorfqu\'on l\'a ôtée
J^f méprife, ou que la violence de la
y^ulem-nous y a obligé 5 puifque l\'on
Jjut par-là guérir le malade & lui ren-
ç J; ^^ f ent. Cette operation réiiflît en^
mieux aux incifives & aux cani-
fV^ \' ^ fouvent aux petites mo-
^ent \' ^ P^^ \'^^"^P ecarte-
operation aréiiffi tantde foisi
-ocr page 224-s §4 -t Chi-RU R GIE ï^
«^ue je fuis étonné., qu\'il y ait encore aU^
jourd liui des Auteurs & des .Praticien^
qui la prétendent irapoffi\'oîe : on pe^^^
voir au chapitre ,2.9, du tome premi^*^
quel eft le fuccès que j\'ai eu dans
femblables operations : ce qui fe troU\'
ViC fort oppofé au fentiment du celebr^
il. Dionis. Cet Auteur fuit en cela
pinion de îvi. Verduc ( a ) qui tient qU^
de tels faits font apocriphes , ,& qu\'^®
E\'eft pas pofl\'ible de raffermir dans
alveoles les dents .remifes & tranfpor"
mes. Je fuis d\'autant plus furpris qi^^
ces deux Auteurs fe récrient de la forte»
à l\'occafion d\'iine dent que M. Caf\'
meline ( b) aveit otée & remife fin-
ie champ avec fuccès , que ce fa"-
étoit conftant, rapporté Se vérifié p^*-
M. Carmejine. Le cas étant deveuiî
, gfi^ez commun, j\'efpere qu\'à l\'avenir fû
n\'aura pas de peine à le croire.
Les dents qu\'on remplace pour l\'o^\'
dinaire, font les incifives, & les peW
tes molaires parce que ce font cell\'^^
(a) Ii étoît maître Chiruroien à Parts»
ceîebrc anatomifte , & Aut.eur de plufieuf^
î-yres, de Chirurgie.
II écoit maître Chirurgien à Par^^\'
i: ,.ccleb£e Dentiiie,
DentiS\'TE. rS-j
<ïiu fervent le plus à l\'ornement de la
touche. îl eft important d\'obferver pour
y bien réiilÏÏr , que la perfonne à qui
fait cette operation, foit d\'une bon-
fanté -, que l\'aîveole & les gencives
"^ans lefquelles on veut remettre une
^ent, n\'aïent point trop fouftert de dé-
chirement -, & qu\'il y ait de la pro-
portion entre la dent & l\'aîveole qui
doit la recevoir.
Si l\'on veut tranfplanter une incifi-
ve, ou une canine d\'une bouche dans-
^^\'le autre -, il faut que le fnjet à. qui on
^eut mettre la dent étrangère, ait dans
bouche la dent ou k racine de la:
^ent pareille, non-feulement par rap-
pott à k place , mais aulfi par rapport
^ la groifeur, à k longueur & à la fi--
g^ite du corps- de k dent qu\'on veut
ttanfplanter ; ce qu\'on doit obferver.
^^tant qu\'il eft poifible : en ce cas oa
^oiTinience par tirer k denr, qui doit
Remplacer celle dont il s\'agit -, car iï
^\'on ôtoit l\'autre auparavant, le faag le
«oagukroit dans fon alveole ; ce quï
pourroit par k fuite empêcher l\'union,
de la dent qu\'on y veUt introduire : fi.
pourtant après avoir ôté k dent qui doit
^^te remplacées celk qu\'on a tirée 1»
Tome IL QL
ee Ghiritrgien
première ne Ce trouvoit pas propre, ^
qu\'il fallût en tirer une autre ; il
droiten ce cas ôter avec une faulTe tente
ébarbée le fang qui fe feroit coagulé
dans I\'alveole, oû l\'on veut replacer
dent. On ôte ces dents avec précau-
tion crainte de caffer l\'une ou l\'autre 3
c\'eft pourquoi il ne fautpoint tirer tour
d\'un coup celles qu\'on doute être ad-
hérentes ; mais il faut les tirer peu-à-
peu : lorfqu\'elles font fuffifâmment- é-
branlées avec le pelican, on achevé de
les drer avec les pincettes droites , oo
avec le davier..
La dent qui doit faire place à cell^
qu\'on a dèflèin de remettre, ne doir
être Otée que dans l\'inftant qu\'on ve«r
la remplacer. Lorfque la dent, qui »
été ôtée la premiere, eft mife dans 6
place, on l\'affujettit avec le £l pendant
douze à quinze jours, comme il a été
dit, en pariant du moyen de redreffer\'
les den ts avec le 61 au chapitre 8. ds
®e- volume.
Après avoir tiré une denr, ou une\'
ïacine, leurs vaiffeauxfânguins, ou ceux
de I\'alveole fournifîèntquelquefois une
fiéœotragie qui, quoique petite en aP-\'
carences,ne.iaiirepas fouvent d\'êcre.dé-
\' Dentiste. 187
^urée , d\'efFraver le malade & les âf-
^ftatis, & d\'em.baraflèr l\'operaceur, s\'il
fçait pas y remedier.
Si l\'hémorragie eft produire par la
^^H^ture des racines, en voulant ôter ia
^ent & qu\'on foirafturé qu\'elle vienne
rameau d\'artere , qui portoit aupa-
ravant la nourriture à la dent j il faut
examiner d\'où le fanç fort, & mettre
Cl
^\'-r le vaiffeau, le ftyptique , ou le cau-
tère aéèuel : quand on ne voit point
^ extrémité du vaiftèau il faut néceftai-
^ement ôter les racines de la denr, fans
S^^oi l\'hémorragie fibfîfteroit toujours :
^es ftypriques, qu\'on employe pour l\'une
■^pour l\'autre de ces hémorragies, font,.
l\'eau allumineufe, l\'eau ftyptique de
^abel, celle de M. l\'Eiriery , ou celle
-dont voici la compofition, & qui n\'eftr
pas moins eftîcace.
Prenez du vitriol romain le plus verd^,.
livre de Peau-de-vie une pinte
ttiettez le vitriol dans un grand creu-
set ou pot de terre , couvert d\'un
tuileau ^ ou à fon défaut dans un plat
^e terre un peu grand & non verni
CQuvei-f d\'un antre plat de là mê-
^ grandeur : enfuite mettez le vaif-
^u dans un feu de roiie recouvert de;
I§S LE C HI RTJR G TE Pî
charbon allumé : entretenez le feu pef*^
dant cinq à fx heures afin que le vi\'
trior fe défle^-ne , ôc qu ri devienne
rouge comme du fang : après quoi tÇ\'
tirez-le du feu pour le laiffer refroii-hf
& le mettre en- poudre : cette poucîf\'
lera mife dans un grand matras,
defïïis on verfera l\'ean-de-vie, îaquelî^
ne doit aller qu\'^a la moirié du niatröS
à cahfe de la fermentation de ces drc\'\'
gues : le marras-étant bien bouché j oH
le met pendant vingt- quatre heures
fcr les cendres chaudes , qui feront
pour cet effet dans un grand plat 5
que l\'on mettra fur un fourneau , oii
cècham garni de feu capable d\'entr "
cenki une chaleur douce Se temperée =
on aura foin de remuer de tems en ten^^
le matras-5 & lorfqu\'on îe retirera, on
îe laiflèra repofer , pour verfer la
quem-à clair dans dés bouteilles, qu\'o"
tiendra bien bouchées. Pour fe fervid
de- cette liqueur on en imbibe plufieurs
petits-tampons.de charpie , qu\'on m^f
les uns für les autres dans la cavité
fèurnit ie fing , ôc par-deffus- un pl^^
maceau imbibé. Si l\'alveole ôc ks gJ^^"
siveff ont foufftrr du décMremcnîy on
sfinnit k tout pendant un quart d\'h^^\'
avec le doigt indicateur & avec la
501]ce, & on prefle les deux cotez da
^ gfencive, Lorfque ces* parties n\'onr
poinr e\'ré déehire\'es;, ni écartées, o:i
^^et fùr le plumaceau une , ou deux pe^
^^\'^es Gompreffes ; afin que le malade
^^îîant à fermer (à bouche, le tour foit
\'Comprimé par les dents de la niachoirs
oppofée, ou par la gencive , s\'ii ne fe
\'■^ouve pas- de dents de rencontre.
Qnand l hémorragie efl grande, après-
^.^oir imbibé ces bourdonnets dans la
joueur , on les roule dans de la poa^
d\'épongé brûlée , & on les laifie
la cavité de l\'aîveole jufqu\'à ca
^^ ils tombent d\'eux-mêmes.. Le ma^
^ae ne doit manger que quelques hcu^
après l\'application de ce remede, 8s
doit rien- faire qui foit capable da
, otî de l\'échauffer.
l\'ai toujours préféré ce flyptique à
autre ; parce qu\'il fait ordinaire-
^^tfcsnî effet dans une feule applica-
tion. fr
^^ En certains-cas , qui à la vérité rra
pas ordinaires , l\'hemorragie esl
ecafîonnée:^u parî\'extraéèîon de queK
dent, dont ie volume ou dontl\'é-\'
\'^«tnent des: racines, eft. énorme, out,
Ï9\'0" IE C H ÏRU R.G r Ëî4 .
parce que les alveoles font adhérente^
aux racines des dents-à un tel point q^^^
la dent & I\'alveole ne font plus qu\'u^^
même corps : alors il fe fait des éclats?
©u des déperditions de fubflance, non-
feulement de l\'alveoie 5 mais encore
la gencive ; ce qui peut occahonner cîeS
iiemorra.gies prefque infarmontabîes \'
parce que la diftribution des vailfeai-^^
varie fouvenrdans le corps de l\'iioo^\'\'
me. On en a viâ mourir par de fembl^"
bies accidents ; c\'eft pourquoi il eftbo^^
de fçavoir tousles moyens qui peuve»?
fervir à y rémedier , & les caufes qui oo^
rendu quelquefois inutiles les appde^\'\'
rions des aftringents , des ftyptiqueS\'
du bouton de vitriol, & même du ca^\'
tere aétuel & potentiel. L\'inutilité
rous ees remedes dépend du défaut
compreffionou de ce qu\'elle n\'eft P"^
alfez long-tems\'continuée .• ces fortes
de remedes ne pouvant produire
rrès-imparfaitemenr leur effet, fans ^^
fecours de la compreffion ; parce
les impulfîons réïterées, qui fe prodi\'î\'
fent continuellement dans les artères^\'
â l\'abord des colomnes de fang act\'J^ \'
ment déterminées à s\'y porter par^i^^\'.
£j:ae contraction, qui jfe produit dan^^
Dentiste. r^ç
Se dans l\'artere même , chafîènt\'
^ expulfent tout ce qui n\'eft pas- capa-
ble de leur réfifter. De-là vient le peu
^ effet des ftypiques dans certains cas y
jf la néceflité de la compreiîîon dans
^application de tous les remedes qu\'on
en ufage, pour arrêter ies hémor-
ragies. C\'eft pourquoi on ne fcauroit
^iiez recueillir les obfervations qui ont
rapport au cas dont nous parlons 5
raniafîertrop de circonftances, pour
^^ Kiettre en pratique dans les diffe-
^t^tes occafions qui fe prefententà l\'im-
Prévû.
11 furvient quelquefois des fluxions
gencives & aux jolies, après qu\'on\'
une dent , foir que cela vienne
difpofition qui s\'y rencontroit au-
^ \'^^Vant, ou que l\'ébranlement, ou l\'é-
^^tement de l\'alveole qui eft arrivé
la fortie de la dent, l\'ait produite.
. kut y remedier, en faifant ufer au
de rafraichifîêmens convena-
Se en le fiifant faigner , fi lafiu-
eft grande. D\'ailleurs on aura re-
^^Urs, s\'il eft nécefi^aire, aux topiques;
propofez en femblables occafions..
l\'on obferve régulièrement tous?
iiîoyeus qiie jai propofez pour- kï.
192- LE C H I K U R G\' I E .
confervation des denrs, on évitera
vent d\'être réduit a la fôcîieufe néce-\'
iité de les détruire. Ce n\'eft qu\'avec
gret que je me détennine à ôter
dents 5 non pas par rapport à la viole^^^
lence de l\'opération , qui n\'eft jamais
confiderable, que les douleurs qu\'e^if
caufent ,, ni\' pas rapport aux fuites i\'-]"^
cheufes qui peuvenr en arriver j
j\'hefite, j\'élude-& je différé à les
par le grand cas que j\'en fais , & P^^
rapport à l\'importance de leur u^g\'^\'
Si chacun avoit les mêmes égards»
conferveroit autant de dents, que 1
en détruit mal à propos ; & on iT-\'f^^
roit pas tant de- mépris pour ce
appelle arracheurs db dents, dont
ques-uns à la vérité ne méritent q^
rel titre -, tandis que bien d\'autres
rirent celui\' de confervateurs de den^\' ^
puifqu\'ils les: confervent,
ment autant que les regies de
peuvent permettre ; mais encore qi-^
employenc leur genié^, en imiran\'^ ^
nature , à- féparer les défauts qui
tent à une bouciie, lorfque l\'ouvré^
parfait de cette même nature
manquer. On ne fçauroit refulcr à ^ ^
derniers le titre de Chirurgiens
^itcs ; ptairqu\'ils pratiquent exaârement
toute fon étendue une partie de
^ Chirurgie , qui certainement n\'eft
Pfs méprifahle par elie-mêrac , & qui
jamais pû devenir telle que par l\'a-
, qu\'en ont fait certaines gens qui
font emparez , -qui l\'ont prati-
S^\'ée fans jamais avoir acquis ies côn-
^ojftances néceftaires & ftïflifantes , &
ont trompé & rebuté le public,
e-là il eft arrivé que le vulgaire qui
efi: p-as toujours capable de faire une
Me eftimation du mérite, a confon-
l\'homme de bonne foiavec le four-
l\'expérimenté avec l\'ignorant, &
Wenfin on a méprifé l\'operateur êcfa.
^ofeflîon , qui ûns de tels inconve-
J^^ens auroit toujours été confiderée au-
^jit que plufieurs autres parties de k
J-hirurgie, qui ne font ni plus utiles,
plus importantes à la confervation
i!homme.
^me ii, h
Explication de la Flanche X^^\'
contenant la Jigure du le\'vi^^
celle dti corps du pelic^^
fervant à oter les dents.
La Figure I. reprefente Tinftrumen\'^
nommé levierjvu latéralement dao^
toute ion étendue.
A. La tige.
B. La goutiere fituée à l\'extc^^\'
mité antérieure de cette même tige-
C. C. La vis de cette tige.
D. Son manche.
E. Un écrou roulant fur la vi^
de cette tige.
- F, Sa branche.
G. Son crochet recourbé & lîi^\'
ni de deux petites dents formées ^^
moyen d\'une goutiere.
H. La vis fur laquelle eft motî\'
té le crochet. ^^^ ■
La Figure II. reprefente le corps
pelican détaché de Tes branches Sc :
tigu aux deux demies roiies, vû pat \'
furface fupérieure danj toute fon
T
\\
11»
JV
-ocr page 237- -ocr page 238-.-hm
J.
î. Le centre , ou fa partie la
plus e\'tenduë en largeur,, & la plus cou-
Vexe. ■
K. K. L\'entaille.
. L Le trou qui doit recevoir
^ eflieu.
M. L\'engrainure pratiquée dans
^entaille, fervant à loger i,ne goupille
lui;.affermit l\'efHeu.
N. N.N. La circonférence arron-
die de l\'entaille.
O. O. Chaque demie roiie garnie
^\'un linge.
P. P. Le lien qui affujettit le linge
^ui enveloppe chaque demie roiie.
^xplicMion de U Flanche XXTI.
contenant U fguye de f lujieurs
pieces du nouveau pelican , dé-
montées & féparées les unes des
autres,
La Figure L reprefente une piece
nommée elîieu, laquelle doit être
^ngagçie dans le corps du pelican en ma-
^lere d\'axe , fes deux extrémitez fer-
■^^ût de pivoi, vûë de façon qu\'pn ap-
Eij
-ocr page 240-l^è LE CMIRURGIEK
perçoit diftinétement fon trou , fon
gramure & toutes Tes parties.
A. La partie la plus Taillante ds
cet eilleu. . . i
B. Le petit trou qui reçoit
goupille qui fert à raffermir.
C. C. Les deux extrémitez de e^c
effieiï faifant fondiôn de pivot.
D. D. La rainure recevant le crO-
ciiet en fer à cheval, lorfque les bran-
ches font montées.
La Figure IL reprefente une go^^\'
pillç quilîffujettit Tellieu dans falit^i-^\'
fion. ^ .
La Figure III. rpprefente la-branCiX^
du pelican , recourbée de droit à ga»^
che , vûë par fa furface fupérieure ^
par l\'tine de lès T^rf^ces latérales.
La partie droite & la p^^®
itendue de cette branche.
F. La premiere recourbure.
G. La deuxième recourbure.
PL La troifiéme recourbure.
I. L Les. dents , la goutiere Si
dentures de îa face interne de la recoUl-"
|:.ure qui forme le crochet. ■ ^ .
K. Un petit écrou fitué khi^ \'\'
face fupérieure de la brandie. .
crechei anniUaire dci-
-ocr page 241-^l\'ançhe qui fert à i\'afflijettir 8c â tour-
ner autour du pivot de i effieu.
La Figure IF. reprefente la branche
du
pelican , recourbée de gauche a
^toit & ne différant de la prem/ere dans
Aucune de fes parties hors qu\'elle a\'fes
^ourbùres tournées de gauche à droit,
^ la difference de la premiere , qui les
^ tournées de droit à gauche.
Les Figures F\'. (3 VI. reprefentent
crochets en fer à cheval i^èmblabies
^^itr\'eux.
Les Figurés VII. 8c VIIL reprefen-
t«!>rles vis qui fervent à attacher clïa-
9Ue crochet en fer à cheval fur chaque
\'^\'■■anche , lefquels crochets étant ainfi
^îiontez 5 afîiijettiflent chaque branche
\'-^ec le pivot de l\'efîieu.
R iij
-ocr page 242-Ï5?S le Ch i r tjr g i e îf
BxpUcatîon de la Planche XXITÎ-
contenant la figure d\'un plicaï^
fimple compojé d\'une fieule bran^
che retournée de droit agauchs >
l\'extrémité opfofiée a la dc^^^^
ro\'ùe fervant de manche ,
antérieurement dans toute fi^
étendué.
A Reprefente la partie moyenne ^
antérieure du eoi-ps du pdico^
£mple. . ■
B. Sa demie roue.
C." Son manche.
D. Sa branche montée Sc logée dân^
i\'entaille , alfujettie par le crochet e»
fer à cheval, avec le pivot de l\'elCe^*
J-i\'- -
> * ■ ■ \'
\'1
Explication de la Planche XXIV.
contenant la figure d\'un pelican-
à deux branches tournées en
dififerents fiens , njus dans
toute fion étendue.
A Reprefente îe corps de ce pe-\'
lican.
^ B. La demie roiie tournée de droit
^ gauche.
, "C. La demie roue tournée de eau-*
^îieà droit.
D. Sa branche tournée de droit à
Sauche, fervant au côté droit.
tS>9
E. Son autre branche tournée de
Souche à droit , fervant au côté gau-
che.
R iiif
-ocr page 248-Explication de la flanche XX^\'
contenant la Jigure d\'un
double J fervant au coté droti
de la mâchoire inférieure & ^^
coté gauche de la mâchoire fi\'
férieure, compofé de deux hratf"
■ ches : d^ une plaque de pls0^
propre à fervir en cas d\'hernof"
ragie caufée par les dents.
A Figure L reprefente nn pelica»
__/ monté de deux branches avec deu^
deinies roiies tournées de droit à gaoehe?
vû dans toute fon étendue. ^
A. Le corps de ce pehcan.
B. B. Ses deux demies roiies.
C. C. Ses deux branches recour-
bées de droit à gauche.
La Figure IL reprefente une ph^\'
que de plomb propre à contenir & ^
afîiijettir l\'appareil en cas d\'hemorrag^^\'
à l\'occafion de i\'extraétion des moh^^
particulièrement lorfque leurs racine®
trop écartées , ou adhérentes aux
veoles, caufent un délabrement aux ^
veoles & aux gencives.
L
■vîA
Ä\'Ä? .....
• \' \' \'
■ J i/
ft\'-ï.
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<1 *
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am
■f
E:
-ocr page 252- -ocr page 253-D. La partie de cette plaque qui
appuie fur la couronne des dents qïrii
ia compriment.
E. E. Les joûeS\'de\'cette plaquequi
cmbrafïent l\'appareil.
Explication de la Planche XXyi,
contenant la figure d\'un pelica\'n
double y fernjant au coté gauche
de la tnachoire inférieure,
au coté droit de la mâchoire
ftipérieure , compofé de deux
branches , vû d\'un feul côté
dans toute fon étendue.
A Le corps de ce pelican.
B. B. Ses deux demies roiies in»
clinées de gauche à droit.
^ C. C. Ses deux branches recour-
bées* de gauche à droir. ^
iöl LE CîitRURGlEîl
Explication de la Planché XXVII-
contenant des figures de dents
extraordinaires,
T A Figure 1. reprefente une gro/îe
X^ mokire , dont les racines font aiï
double plus e\'cartées les unes des au-
tres, que le coîet n\'eft large. Une dent
ainfi conformée, ne peut être ôtée fans
faire éclater l\'alveole.
La Figure II. reprefente une autre
molaire fupérieure , dont les racines
font encore plus écartées les unes des
autres refpeélivement à fon colet ; une
dent femblable ne peut être ôtée que
l\'alveole ne fe fracture.
^ La Figure IIL reprefente une der-
niere mokire de k mâchoire inférieure,
dont les racines font recourbées l\'une
fur l\'autre, fe joignant prefque enfem-
ble, étant d\'un pliis grand volume que
le corps : cette difpofition caufe que cc$
fortes de dents font très - diftîciles à
ôter , fans que l\'alveole s\'éclate,
La Figure JK reprefente une groftè
.^îolaire de la mâchoire inférieure ? dont
-» f
-ocr page 257-dentiste. zqj
îes racines fe raproclient en fe recour-
bant beaucoup l\'une vers l\'autre, ôc font
intimement adhetentes à la cloifon mi-
toyenne .de l\'aîveole ; de-là vient qu\'une
dent de cette nature ne peut être ôtee
lans que la cloifon la fuive.
La Ftgm-e /^. reprefente une grofîê
Polaire de la macboire fupérieure, dont
les racines font non-feulement écartées
les unes des autres \\ mais encore inti-
mement adhérentes à la cloifon de l\'al-
véole , Ôc ne faifant qu\'un même corps
■avec lui on ne peut ôter ces fortes
de dents , ians qu\'une portion de
l\'aîveole refte attachée à leurs raci-
lîes.
La Figure F L reprefente une groffe
molaire fupérieure avec une racine re-
courbée en forme d\'arc , fe réiinillàflt
prefque avec les autres racines vers leur
extrémité & embraftànt les cloifons de
l\'alvéole : ces fortes de dents fracaflent
1 alveole quand on les ôte, ou fe caf-
tent elles-mêmes.
La Figure VU. reprefente une autre
§tofîe molaire de la mâchoire fupé-
rieure à quatre racines ; il n\'eft pas or-
dinaire que ces dents aient quatre ra-
Là Figure VIIL reprefente une deâ
dernieres greffes molaires cie la mâ-
choire fupérieure à cinq racines : il eft
extraordinaire de voir des dents à cin^
racines.
La Figure IX. reprefente une petite
molaire de la mâchoire fupérieure à
trois racines recourbées en dehors en.
forme de crochet & en différents fens :
une dent femblable ne peut être otés
fans faire éclater l\'alveoie.
La Figure X. reprefente une dent
canine de la mâchoire inférieurejde lon-
gueur & de groffeur extraordinairc^ôtée
à un jeune homme de vingt ans.
La Figure XL reprefente une autre
canine de la mâchoire fupérieure, très-
longue, refpeéfivemenrà la longueur or-
dinaire de ces dents, dont la racine eft
recourbée.
La Figure XII. reprefente une cani-
ne de la mâchoire fupérieure à deuX
racines : les canines n\'en ayant qu\'une >
il n\'eft pas commun d\'en voir de
même.
^ La Figure XIII. reprefente une ca-
nine de la mâchoire fupérieure à trois
racines j ce qui eft encore plus rare<r
La Figure XIV. reprefente ime p^"
Dentiste; 205^
^fe mokire de k mâchoire inférieure
^ trois racines j ce que l\'on ne voir que
"^l\'ement.
La Figure XV, reprefente une groflç
•^■»olaire à trois couronnes ; ce qui eft
^■es~rare & très-remarquable.
La Figure XFÎ. reprefente une mo-
^^ire à deux couronnes, ayant une au-
dent placée dans la voûte de fa ja-
^"^e ; ce qui e,ft tout-à-fait rare &/in-
S^dicr. \'
^ La. Figure XFIL reprefente une groC
molaire^ de k mâchoire inférieure à
l\'Ois groftès racines ; ce qui n\'eft pas
j^^mniun, les molaires de k mâchoire
jitérieure n\'ayant ordinairement que
racines, - \'
La Figure
groft\'e molaire de k mâchoire in-
^/•tieure à-quatre racines ; ce qui né fe
encontre que rarement,
çj Figure XIX, reprefente une des
^|j;nicres molaires de k mâchoire in^
j^^^^tire , ayant les racines courbes Se,
^^«^»qu^llée? ; une dent de cette efpece
difficile à Ôter. \'
XX. reprefente une autre
tinere molaire de k mâchoire infe%
qu\'une racine très-re-
La Bgure XXL reprefente une
molaires de la mâchoire inférieure ®
deux racines, recourbées en different®
£cns.
Explication de la Flanche XXV
contenant la figure de la m-^Jf
de plomb , du fil d\'or , & ^^
deux lames de plomb.
La Figure I. reprefente une mafj"^
de plomb fervant à frapper iut
manche du pouflbir, lorfqu\'on ôtecef"
raines dents, ou chicots de dehors
dedans.
A. Partie de fa convexité,
B. Sa concavité.
La, Figure II. reprefente un fil
d\'une grofieur alfez confiderable s
courbé en ligne fpirale.
La Figura ///. reprefente un aut^
fil d\'or moins gros que le precedent.
La Figure IK reprefente une la\'^^^
de plomb fervant à afiujettir les àe^
£11 dedans,
La Figure V. reprefente une aut
îame de plomb fervant à afiùjettir
délits en deliors.
^es dents arttfiementfgurêesfour
Remplacer celles qtti manquent.
LOrfqu\'on veut mettre une dent [d)
dans un aîveole , qui eft tout~à-
, ou en partie rempli , il faut que
Cette dent ait à peu près la longueur ,
^paiflèur , & la largeur de la dent na-
^^\'telle , qui en occupoit la place : il
\'^•^t auflî que la partie, qui en eft com-
\'pe la racine , ou ie talon, foit ajuftéç
p tnaniere, qu\'elle pofe également fur
if S\'^t\'C\'ve , qui recouvre la cavité dc
Pour faire des dents artificielles, on
^i^ployc ordinairement des dents hu^
\'daines ,
des dents d\'hipopotame »
cheval marin, des dents de bœuf,
^eitie l\'os de fes jambes, des dents de
^^val , ou de mulet, les défenfes de
^^che marine, & le cœur de l\'y voire le
P^^\'s ancien , & le plus beau.
i-es dents humaines & celles de che^
Voïez la figure î. de ia planche 34.
\'±0% LE C H Ï-R U RG r Ë H
val marin font a préferer à toute âti^
fî.e matière ; parce qu\'elles ont leur
mail, Se qu\'elles refiftent davantage ^
i\'atStion des corps qui les toucliew\'- \'
par conféqent elles durent plus lo^ê\'
rems, & confervent une couleur be^\'--\'
coup plus belle , que toute autre
tiere , dont ont pourroit fe fervir
pareil cas.
Les dents de bœuf, de cheval, ^ij
de mulet, étant couvertes de leur émsi
peuvent auffi êrre préférées à toute ai^\'
rre madere, dans le cas ou l\'on ne pe^^\'\'
avoir des dents humaines allez large^^
& même aflèz blanches, pour re-mp^\'^\'
■ la place d\'une autre dent.
Quand on veut mettre une dent H\'/j
fmit j
maine à la place d\'une autre d
faut faire enforte que le corps de cctt^
dent foie bien proportionné à l\'efp^^^^
dans lequel on le veut mettre, Se a i-*
couleur des dents voifinc^s. Cela faij\'
on lime de fa racine ce qu\'elle a
trop , & en remplit de plomb fa
vité.
Quand cette dent que l\'on vc\'^
employer eft trop longue, trop larges
ixop épailîe, on ia diminué de fa
gueur , beaucoup plus par racin^ \'
par l\'aucre extrémité. Pour cet effet
la fcie, on la lime, Ôc on diminue
volume fur un grais , ou far une
Pierre à émoudre, f>our la réduire àla
^■^«portion & figure convenable. L\'on
P^iit auflî avoir de j^etites meules faites
^Çcès, dont on peut fe fervir , pour
^abiiquer très promptement toutes for-
de dents, ou des dentiers artificiels,
f 1 a animaux qu\'on peut
.Jbftitaer^ux dents naturelles, doivent
. de même réduites dans une dimen-
convenable, fi elles font d\'un vo- \'
^^\'^le trop confiderable.
y^.^^i\'lqne l\'intervale qui doit rece-
0 !!■" ^^ denr pofticbe , eft plus lar^e
^ " ne doit être , en conféquence de
ter ^^ trouve réuni aux larges in«
^^vales qui fe rencontroienr entre la
-\'^y^duë & celle qui refte ; ou lors
ter^T ^"Inant les parties la-
cet ^^ ^^^ voifines, aura rendu
d\'une trop grande éten-
de t \'î ^^ obfervei- que l\'affiette ou;
^ alou de la dent, foit de la largeur
Pou^r^\'^^^^ \' ^^ refte^diminuë,
ti^reli conforme à la dent na-
teillç ^ ^^ fimetrie avec fapa-
-ocr page 266-Après avoir limé la racine de laden
& mis du plomb dans la caviré ?
fait- à la dent poftiche un petit troU ?
qui pafle par le milieu de fes partie^
laterales, en traverfanr la largeur de
dent , & qui fe conduit à niveau ^
gencives des ^dents voifiiies naturelle®\'
li ce trou ne fuffit pas , on en fait a&i\'
à côté l\'un de l\'autre : ces trous f^^\'
vent à donner palîage aux deux ho^^
d\'un fil commun , qui y paflTent fep^jT
rément, quand il y a deux trous 1®\'- ^
que le fil a pafl^é, fon milieu forme
■anfe, qui s\'engage dans l\'efpace le pjj!^
étroit des deux dents folides & voi\'^^
nés- : on prend enfuite ie bout
rieur de ce fil, & on le pafie par-de^ \'\'
k face intérieure de k dent naturel^^^
qui fuit Partificielle , pour le faire ^^^
trer dans Pefpace qu\'elle forme
voifine : on noiie après cela le
de ce même fil avec l\'autre bout,
eft au-devant, en cas qu\'il ne
le pas pourfuivre , & attacher
autre dent artificielle avec ce
fil. , .. f^
On ne doit poinr pour l\'ordinan\'e
fervir de fil d\'or , comme on
autrefois a ôc comme l\'on fait cncO\' ^
pour attacher ces fortes de dents i parce
^u\'il fe iâche & donne par là occafion
^ la dent de defcendre, ou de remon-,
5 & de oêner ainfi la eencive. Il n\'en
/N O O
^ft pas de même du fil d\'or dans le raf-
^^rniiiTement des dents , pour lequel
ai indiqué l\'uiàge : en pareil cas,
fil d\'or fe trouve diveriement enga-
5c d\'ailleurs chaque dent a fa ra-
cine enfermée dans fon alveole : ainu
pour attacher les dents poftiches, il faut
^voir recours au fil de lin retors en trois,
p doublé enfuite en deux ou trois -, ou à
^ ioïe doublée de même. Afin que la
§encive ne foit point incommodée ni
^\'^^\'un, ni de l\'autre, on les cireâplar
ans les retordre de nouveau, ôc auili-
qu\'il font ufez, ou rompus, on en
\'"^\'net d\'autres en leur place. Si néan-
l^^oins les gencives & les racines fur
^iquelles on veut mettre des dents na-
ou artificielles fe trouvoienti
^\'mfamment folides, pour qu\'elles ne
P\'-\'fîent pas s\'affailfer trop par l\'appui des
poftiches, le fil d\'orfera plus con-
^^Uable pour les attacher que le fil com-
iiin ou la (bïe cirée j parce que dans
fTr^ occafion, elles reftent fermes .&
■ ^cs, fms l\'on foit obligé de les,
S\'ii
-ocr page 268-Zfl L E c K I R ITR G I E îf
ôtef J ■& fans que le fil dor puiffe
rerefièr ies gencives , ni les autrc^
dents.
Il y en a qui pour attacher les dents
fe fervent de fil de pitre , lequel pr^\'
vienr d\'une plante, qui croit en Améri-
que 5 mais comme ce fil m\'a paru pi^^®
préjudiciable qu\'utile , étant rude,\'^
blefiant la gencive , j\'ai cefie de
fervir.
Quoiqu\'il y ait un efpace à l\'une *
©u à l\'autre mâchoire de deus, trois>
ou quatre dents (^ïj &c. qui manquent\'\'
on peut en remettre d\'hun>aines à;^\'®
place, pourvu qu\'o-n fe ferve de de"^^
pareilles à celles qui font de moins-.
qu\'on les, ajufie exactement fur kge-^
cive. Alors il n\'y a qu\'à percer ces deî^\'^*
chacune d\'un ou de deux trous-un
larges, i\'un au-dcdùsde l\'autre , fuivai^^
le volume des dents. Ces trous doivC^^
être percez d\'une des parties lateraie^ ^
i l\'autre ; d« maniéré qu\'ils le répoJ"\'
dent les uns aux autres , & que
dents gardent entr\'elies ie même ^î\'
\'Sfcau qu\'avoient celles dont elles do^"
Teixt occuper la place. On paiïe daiï®"
t ^- i Voïez les Figures i, &
-ocr page 269-DENTISTE, ZI^
îrous deux fils d\'or, ou d\'argent (a)
p ^me médiocre force , qui- enfilent de
*uite toutçs ces dents : après les avois
^^troduirs, on les rive par les deux
j puis on finit d\'ajufter les raci-
des dents ainfi afiemblées, fi elles
ont befoin , afin qu\'elles- sajuftenü
^g-ilement fur la gencive.
fa piece étant ajuftée fi elle n\'eft
de deux, ou trois dents Sîç. on f
de nouveau un petit trou, qui peFce
\'Chaque dent d\'une partie laterale à l\'au-
à fieur de la gencive des dents na-
^Urelles voifines. Cela étant execute y
^^ paffe dans ee trou les deux bouts
J- Un fîj commun, ou f&ie cirée , dont
anfe fe pafife & le nœud fe fait com-
on l\'a déia enfeigné dans ce clia-
pitre.
, fes pieces qui font compofées de
ou fix dents naturelles (b) dét-a-
^^^\'esde leurs alvéolés, font autrement
^tcées que les pieces précédentes : pouu
arrêter fur la gencive, il- faut faire
\'^\'Jx trous à côté l\'un de l\'autre à clia-_
^ne furface laterale de l\'afïemblage, près.
.i, ( \'*) Voies. les. Figares & 6. de ia pl-an?-
Voïez h Figure 4. delaglauche 34.
la furface qui doit s\'appliquer fur ^^
gencive : ces trous font percez à
à la face intérieure de ce même aflèi^"
blage, à quelque diftance l\'un de
tre. Le trou qui s\'approche le plus d^
îa furfice extérieure, fait un plus loog
trajet que fon voifin v ainfî le troU >
dont l\'entrée eft plus intérieure ,
vers l\'intervale , t]ui fépare les dc^^
premieres dents de chaque côté de cett^
siece ; tandis que l\'autre va jufqu\'à cç-
ui qui eft entre la deuxième , &
fiéme denr. On paffe par la fortie de®
trous de chaque extrémité de la pi^\'^^^
îes deux bouts d\'un fil ciré , qui ^^
noiient de chaque côté entre les deflf^
naturelles & folides les plus voifines*-
Lorfque lesdents humaines poftich^^
alfemblées dans cette piece fmpalf^^\'\'
le nombre de celles dont je viens
parler , on doit outre ce qui vient d\'êtf^
dit, appliquer fiar la face intérieure/1^
cet aftemblage ( a ) une petite lame d\'\'\'^""\'^
ou d\'argent ( é> ) d\'environ une ligne ^
demie de largeur, ôc de lepaiffeur d\'e«"
viron une demie ligne. Cetre lame do!«^
être percée vis-à-vïs la baze de chaqû"^
( a ) Voïez la Figure 8. de la planche
(è}. YoieziaEiguï« 7. 4e la plancii® 3\'f\'
<ient, le plus près de la gencive qu\'il
fft poflîble. Ces trous donnent paflage:
^ des goupilles d\'or, ou d\'argent rivées
^ tivure perdue d\'un côté fur ia lame r
^ de l\'autre iiu" la furface antérieure
^e chaque dent ; enfuite on pofe cette
piece fur la gencive, & on.l\'arrête de
■^êîTie que la précédente.
Cet aflèmblage ainfi ajufté fe trouve
^^ état de durer un tems plus confide-
rable que le précèdent i mais il coûte
j^eaucoup plus de peine & de dépenfe.-
ie peut faire avec la iame feule, fans
^fre obligé de joindre les dents avec
fil d\'or, ou d\'argent, dont nous a-
^Oîis parlé ci-defliis ; parce qu\'en fai-
^"^nt à la face intérieure de chaque dent
^\'"e échancrure de la largeur & de l\'é-"
^aifléur de la lame, il eft aifé d\'aflèm-
^^er & de joindre le tout enfemble ,
logeant la lame dans l\'épaifîèur de
chaque dent , au moyen d\'une échan-
crure pratiquée fur leur furface pofté-
"^îeure, du côté de leur baze. On a;-
^"^té la lame à chaque dent le plus près
^\'^l\'il fe peur de la gencive,, avec deux
petites goupilles d\'or, ou d\'argent, l\'une
^^-deflhs de l\'autre, & rivées à rivure
perdue.
%ï 6 L E C H i R u R- G r E
S\'il fe nroixve une racine dans que^"
que cavité de l\'alveoie, 8c qu\'on veuille
couvrir cette racine d\'une dent artifi\'
cielle ; on lime de cette racine ce
excede la gencive , & même plusfi^i^
le peut : enfuite on ôte tout ce
cette racine a de carié avec les inftr^"
mens dont j\'ai parié. Cela étant fait,
plombe le canal de cette racine, & ort
ajufte la baze , ou le talon de la deiîî\'
naturelle ou ardfîcielle qu\'on rapporte
fur la racine. Il faut auparavant avoif
fait à cette dent, un ou deux trous q«^
fervent à palfer les bouts d\'un fil qn\'o^
attache " aux dents naturelles voifines >
comme on l\'a dit ci-deifus.
Quand la cane a trop confiderabie-
ment élargi le canal de cette racine,
que fes rebords font encore fermes
folides , on fait un trou le plus pro-
fond & le plus droit qu\'il eft pofîîbl^^
au milieu du plomb bien aftèrmi : o«
fait ce trou avec un petit poinçon
fins néanmoins que ce trou péné»\'^
plus avant que le canal de la racine.
alfemble la dent naturelle pofdche avec
la racine,, par le moyen d\'un tenon ?
comme je vais le décrire.
.W Voïez laTigure 3. de la Planclre v
Lorfqae:
-ocr page 273-Dentiste. 217
i-orfque la carie a pénétré jufqira ia
^avité de la racine fur laquelle on veut
«lettre une dent à tenon ( ^ ) naturelle
artificieiie. Je canal de cette racine
^fant encore aâhz long, tout ce qui fe
trouve de carié ayant été ôté , on élar-
pt ce canal avec un équariffoir , t h |
^Itrument ain/î appellé par les Horlo-
gers , de figure piramidale, fe tenninant
î pointe, formant quatre pans, donc
tiaque angle eft tranchant. Cet inftru-
ent^ert aux ouvriers à augmenter le
ametre des trous. L equariifoir le plus
pnd des deux que j\'ai fait graver, eft
"g d environ un pouce & demi, com-
Jj is la foie ^ fon diametre dans fa par-
g ia plus étendue eft d\'environ une
iin^\' ^^^ va toujours ea
^^^imuant vers fa pointe, qui n\'a qu\'en-
on mie demie ligne de largeur. C\'eft-
ces de ciiacune de Ces fa-
le \' équariffoir fert à augmenter
^en^"^ o Sroifes racines des
J ^ 5 & pour ies moyennes on Ce fert
^ moyen équarifiîbir,
che ^^^^ ^ k Figure ii. de la plan--
«^he. fl "^oïe^ les Figures i. & i. de k plan-
off^e /ƒ.
-ocr page 274-^îS LE CH I RÏTR-O I E
Dans lïifage de lequanîToh-il y ®
■deux circonftances à obftrver, qui
de prendre garde qu\'il ne pénétre aU-
de-là du canal, & que cet inftrument nf
foit trop trempé, crainte qu\'il ne fe caU?
dans le canal de la racine de la dent.
& qu\'y reftant engagé , on ne pui»
plus le retirer, ni par conféquent pin-
cer le tenon. On feroit obligé dans ui
tel cas de mettre en cette place un
dent attachée aux voifmes , laquelle le-
roit de moindre ufage & ne feroit pa
fi commode. Quand cet inconvénien
n\'arrive pas, on ajufte à la dent,
la mettre en place, un petit tenon d ^ \'
ou d\'argent [a) de la longueur & ^
la largeur du canal de la racme 8C a
x:anal de la .dent humaine qu\'on y vev
mettre j comme le canal du corps
la dent fe trouve toujours trop peu ^^
tendu,.on doit augmentercelui-ciav^
le foret, pour mieux engager le ten^
par l\'un de fes bouts dans la dent n
maine poftiche. Ce tenon doit etre bie
.ajufté , & un peu denté autour ; ^
qu\'il s\'en trouve plus affermi après av ^^
été introduit & maftiqué. Avant ^^
^Hettre ce tenon dans la cavité àc .
(> ) yoïez la Figure lo. âc la planche 3 \'
dentiste.
deut-, elle doit erre remplie de maftic
«n poudre : enfuite on introduit ce te-
«on dans cette cavité avec de petites
pincettes d\'horloger (a) en chauffant
«e même tenon au feu delà chandelle
par fon extrémité oppofée. Il faut re-
J^arquer que pendant qu\'on chauffe ce
le Dentifte doit tenir la dent
^Vec unimgepour ne pas trop fentir la
Chaleur. Par ce moyen le maftic fefon-
J^ia, & facilitera l\'entrée au tenon ;
i^autre extrémité du tenon , qui doit
«re au/h dentée , s\'introduira dans le
^anal de la racine pour y être bien af-
fermi. Le Dentifte doit tenir ia dentà
enon avec les pincettes droites, en tour-
nant la dent de droit a gauche , & de
gauche à droit, jufqu\'à ce qu\'elle foit
«ftfamment engagée & bien affermie,
j, maigre toutes les précautions que
on aura prifes pour faire entrer bien
il. ia partie du tenon qui doit être
l\'ouverture du canal qu\'on
ra fait à la racine, il arrive que le te-
^ n le rencontre trop petit pour y être
gage de force, & pour y être ferme
i^bie , û faudra en ce cas faire de-
eKe ^^ Figure i. de la plan«
TiJ,
-ocr page 276-a,-zo l e C h 1 r. u r g i e n.
rechef avec un couteau quelques defl--
tures de plus , à pe-u près femblables
aux dentures ou premieres tailles d\'une
lime. Ces dentures font une efpece de
morfil qui groffit ce tenon. Si cela n\'eft
pas fufEfaiir, on entourera avee un pe^
de coton, de chanvre, ou de lin l\'ex-
trémité de ce tenon , pour l\'engager
enfuite a force dans le canal de la ra-
cine de la dent. Çe tenon fait ici ce
qu\'une -cheville fait entre deux plan-
ches qu\'elle alfemble l\'une conax l\'au-
tre. Si les vailfeaux qui entrent dans le
canal de la racine de la dent ne (ont
ps détruits , lî l\'on perce au-de-là de
ce même canal , ou fi le tenon étant
introduit excede la longueur du canal
qui doit le recevoir, il ne manque pa®
.d\'arriver de la douleur en cet endroit ?
& cette douleur eft quelquefois fuivi®
de fluxion & d\'abcès. Pour lors on eit
obligé d\'otcrla dent à tenon, fi la dou-
leur & la fluxion font violentes -, afi»
de lailferles parties en repos, & de fa-
ciliter une libre ifluë aux madères ar-
rêtées , à moins qu\'on ne veiiille s al-
fujettir à fouffrir la fluxion pendant
.quelques jours, après,quoi il n\'y.aof-
dinairement .aucun rgto^r de la
DENTI&TE,- 2,i\'f
fcur. La dent & le tenon s otent avec
des pincettes droites Se fe remettent de
inême. Si i on vouloit mettre une dent
à tenon fur une racine qui fût fenfibie,
que les vaiffeaux fuffent apparents, ou
non , on pourroit auparavant appliquer
le cautere aciruel dans le canal de la
racine pour détruire ces vaiffeaux , &
introduira dans le canal de la raeine
pendant quelques jours un petit coton
imbibé d\'efîènce de canelle, ou de
fofle. ^
^ Le maftic que j\'ai propofé, pour-ar-
rêter k tenon dans la cavité de îa dent,>
doit être compofé de îa maniéré qui
fuit.
Prenez de îa gomme laque plàte ,
deux onces ; de îa terebentine de Venife
^^ plus fine, demie once j du corail blanc
poudre très-fine, deux onces. Faites
fondre la gomme dans un vàifi^eau de
^^^■re verni fur un feu médiocrement
^fiaud , Se lorfque cette gomme fera
onduë, joignez-y la terebentine , Se y.
^eîez exactement la poudre de corail :
^Uand ce mélange fera fait, on îe mettra
petits bâtons qu\'on puîverifera pour
en fervir au befoin.
i-orfqu\'on ne peut en pareille occa-
Tiij
-ocr page 278-fion élargir alTez profondement le ca-\'
nal des racines des dents, fans s\'expO\'
fer à en découvrir les parties fenfibles j
lorfque ces racines fonrtrop détruites ?
ou qu\'elles fe trouvent naturellement
trop courtes , & qu\'il n\'eft pas pofiible
d\'y faire entrer un tenon fuffifaminent
long, pour affermir une denr fembla^
ble en ce cas on fait à cette dent a
tenon deux petits trous, qui percent
d\'une partie laterale à l\'autre , pour
rencontrer à fleur de la gencive aptes-
fon application ; on pafi!e dans ces den^
trous les deux bouts d\'un fil d\'or j dont
l\'anfe fe trouve engagée dans l\'intet"
vale de la dent naturelle la plus voifi^-^
de l\'efpace qu\'on veut remplir ; on ii^
troduit enfuite le tenon de la dent po^\'
ticlie dans le canal de cette racine j en-\'
fin on engage les deux bouts du fîl dan®
l\'intervale de l\'autre dent voifine, p^^\'^
y être arrêtez en les tordant, cpmî\'O^
on a dit en parlant du raffermiftêment
des dents.
Néanmoins fi l\'efpace oii l\'on veU\'^
mettre une dent jfèmblable, fe tro^^^
plus large qu\'il ne doit être naturen^""
ment ^ il faut n\'attacher la dent po^\'"
ehe, qu\'à la dent qui fe trouve la pW
ï)ENtîSfE. ££f
VOifiîie de la racine -, afin de laifTer uiî
intervale entre la dent poftiche & la
dent J où cette dent pofliche n\'eft point
aflujettie : cela fe pratique de même
pour mieux imiter la nature.
Les dents ôc les pieces artificielles
^ui font attachées avec des tenons &•
le fil d\'or , tiennent mieux que toutes-
les autres; elles durent quelquefoisquin-
Ze à vingt ans , Ôc même davantage
lans fe déplacer ; au lieu que le fil conv
mun ôc la foïe doiit on fe fert ordi-
nairement pour attacher toutes fortes-
de dents , ou pièces-artificielles, font-
de peu de durée.
Il eft à remarquer qu\'on né peut pa&
placer, facilement des dents à tenons
fî ce n\'eft les incifives ôc les canines j
parce que les molaires ont plufieurs ra-
cines, dont les conduits varient fi di-
Verfement, qu\'il n\'eft: pas poffible de
les percer, fans interrefïèr l\'aîveole ou\'
la mâchoire ; au lieu que les incifives^
les canines n\'ayant qu\'une racine &\'
^Ue cavité , l\'opération en eft plus fa-
cile. Cette operation eft encore plus ai-
^^e à pratiquer aux dents de la mâchoire
uipérieure, qu\'à celles de l\'inférieure j
parce que le corps de la racine des dents\'
T iiij
-ocr page 280-2-14 I E c H i r u r g\'l E N
de la mâchoire fupérieute a plus de vo^
lume que celui des denrs de la mâ-
choire inférieure j d\'ailleurs il efl pî«®
ordinaire d\'avoir occafion d\'en enter à
la mâchoire fupérieure qu\'à la machoi^
le inférieure j parce que la carie détruit
plus fréquemment les dents de la
choire fupérieure que celles de la mâ-
choire inférieure.
Mamere de hlmchir les os d^^
jambes de bœuf, fewant ai^^f
préparez,, â faire des denisO\'^
partie de dentiers artificiels-
Uflî-tôr que cet animal eft toc >
ou peu de tems après , on dé-
charné les quatre pliis gros os des
hes : on les coupe par rouelles dao®
la partie la plus dure ; c\'eft-à-dire de-
puis une des apophifes jufqu\'à l\'autre -
on ôte enfiiite la moële de ces os , ^
on les met fur le, feu dans de l\'eau de
riviere : quand cette eau commence ^
bouillir, on y jette de la chaux vive»
&: on en condnue l\'ébulidon pendant
r>E Î-Î^T Î-STE. 22,5
quart d\'heure , afin de dégraifier
Entièrement ces os ; on retire le tout
le laifi!er refroidir : on ôte les os
cette eau : on ks lave dans une aii-
eau , & on les fait fecher à l\'om-
bre : quand ces os font (ècs, on les fait
^feinper la nuit Se fecher le jour -, ce
lue l\'on réïrere pendant douze ou
Quinze jours.
Si c\'ell dans le Printems , ou dans
automne qu\'on fait cette préparation,
met les roiieiles de ces os-fur une
^^tviette moiiiilée qu\'on pofe fur l\'her-
l\'e pendant la nuit, pour les expofer à\'
^^ rofée. On peut encore , & même\'
pour le mieux , kifiler ces os expofez
foleil -, mais il faut Iss couvrir d\'une
^titre ferviette moiiiilée , pour empê-
^her que la trop grande chaleur ire les
fende.
Onne fe fert de ces os ainfi dégraif-
\'ez Se blanchis , pour faire des dents,
^^ des pieces artificielles, qu\'au défaut
^^ toutes les matieres que j\'ai indiquées
\'^ans le chapitre précèdent. J\'ai préfe-^
^ ces matieres" a l\'y voire ; parce qu\'il
I^Unic bien pliltôt Se conferve moins la
^ancheur, que l\'os de bœuf, fans en
^voir k folidité. Les ouvriers qui erij
t£ Chiri&iigiëî^\' .
empîoyent beaucoup dans leurs ouvr^\'
ges, m\'ont communiqué la maniéré àc
les blanchir , telle que je la viens àc
décrire.
Dans le choix de ces morceaux?
foiielles d\'os , il faut préferer les moin®
poreux. La partie de ces os qui eft
plus éloignée de î\'apophife, eft
jours préférable par fa folidité j ^^^^^
elle eft la moins étendue.
lÙefcnftïon des Infirumens
fervent â fabriquer les dents &
les autres pieces artificielles cù^\'\'
venables à réparer les déf^^^
caufez. par U perte des de^i^
natureiies.
CEs inftrumens font le compas,
Fétau, ia fcie, (. b ) la rape,
Brne, le gratoir , & le foret avec
archet\'.
( ^ ) Voïez la Figure 3. de la Planche
ih) Voïez là Planche 31.
les limes dont on fe fert à cet ufa-
\' font de piufiem-s fortes -, il y en a
i ^^ plates, en couteau, à ttois quarts
en feuille de fauge , de demi- rondes,
rondes droites en queue de rat, &
rondes en queue de rat tournées en
^^tme de cerceau. ( b )
Nous nous fervons de deux fortes
^^ rapes, l\'une eft plate, & l\'autre eft\'
^£mi-ronde : la demi-ronde peutnéan-
\'^oins (ervir toute feule.
Le foret dont il s\'agit ( c ) ainfi ap-
pelle par les ouvriers, eft compofé dif-
féremment de ceux dont on fe fert pour
l\'prdinaire à percer les dents , ou les
pieces arrificielieSi
Ce foret à un chevalet fur lequel eft
J^onté un arbre , qui porte ce même
^pret & fon cuivrot en forme de ba-
•^\'ilet, ou tambour de montre. Ce foret
^ft monté à une des extrémitez de l\'ar-
bre, & Tautre extrémité de cet arbre
J,oule dans une cavité, qui pour cetef-
^ét eft creufée dans une efpece de te-
^on de cuivre arrondi : ce tenon eft!
PaflTé dans une efpece de poupée , qui
Voïez la Figure 4. de la Planche a?.\'
Voïez la Figure i. de la Planche i?»
( f ) Voïez la Planche jo..
fe trouve à Textrémité fupérieure ^^
l une des branclies du chevaiet : fur ^^
face fupérieure de cette poupée il 7 ƒ
tine vis, qui tombe fur le tenon
cuivre , dans leqriel roule 1 extrémité
de l\'arbre dont je viens de pade"^ "
cette vis arrête & fait qu\'on ôte k ^^^
non de cuivre quand on veut.
L\'autre branche du chevalet a
efpece de mâchoire à charniere garnie \'\'f
cuivre intérieurement: c\'eft fur cec«i\'
vre que roule la parde.de f arbre,
fc trouve enrre le cuivrot & le foret :
cette mâchoire à charniere fe forme f^^
fa parde oppofée à la même charnier^»
par le moyen d\'une vis qui s\'engage
dans la branche du chevaleÊ,
L\'extrémité de l\'arbre où l\'on engag®
le foret, eft divifée en deux pieces : ^^^
pieces font de huk à neuf lignes de
gueur : lune de ces pieces eft attache^
à l\'arbre au moyen d\'une vis, & P^^
confequent en peut êrre ôtéequand ofî
îe veut : l\'autre eft prife dans le corp-
de l\'arbre même, & ainfi n\'en peut êt^
féparée : la plus courte de ees deux pif"\'
ces a un tenon arrondi dans la pard^
inférieure de fa face intérieure: ce te\'
âon eft en maniéré de cheville, ^^^
Dentiste. ^-zf
■engager dans un trou proportionné à
ƒ grofTeur, qui eft à la partie inférieure
1 entaille de la grande piece : fur cette
piece eft pofée la piece qui eft la
PiUs courte ; ces deux pieces unies en-
Ji^nble font percées à jour, à une ligne
"tes de ia cheville de la petite piece: ce
ttou fert à laifter paftèr une petite vis,
joint les^deux pieces l\'une contre
^utre J & qu\'on ferre autant qu\'il eft
^^ceffaire : l\'éguille qui doit fervir à
^tiTier le foret fe mer entre ces deux
f^^ces • elle s\'y loge par une petite rai-
qui regne tout le long du mi-
de l\'intérieur , depuis le trou jut
à l\'extrémité.
^ On fe fêrt pour l\'ordinaire d\'éguilles
de difterente grofteur , pour
pte le foret ; & l\'on caflè la tête ou
^^^ ehas de ces éguilles, pour y faire fur
^e pierre du Levant une pointe plate
tranchante , très-propre à fervir à
uiage
auquel on l\'a deftinée.
Lorfqu\'on veut fe fervir de ce foret,
engage fon chevalet dans un étau :
de cet inftrument eft fait de ba-
eine, f^ corde eil une petite corde
boyau.
A i\'égac4 des litnes, rapes j cQmpasJ
L:
2,3o le chirurgien
ctau & fcie , il n\'eft pas néceftaire
faire la defcription ; parce que ces iw",
trumens ne different point
de ceux dont
les ouvriers fe fervent pour 1 ordinair^\'
Les gratoirs, ou efpeces de rugines\'
(a) ne font pas tout-à-fait femblable^
à ceux des ouvriers, ni aux rugines ào^^
on fe fert en chirurgie ; il y a des gf^"
toirs qui font droits , & d\'autres crO"
chus : les uns & les autres fe montent:
à l\'extrémité d\'un manche d\'ébêne,
d\'une autre matiere, au moyen d\'ati^^
foïe quarrée & maftiquée à l\'ordinaire •
leur manche efl long d\'environ quat^^
pouces : il eft de groftèur à pouvoi*^
remplir fufîîfàmment la main, & de
gure de fufeau à plufieurs pans : il X ^
des gratoirs droits , qui raclent des dc^^
cotez dans le même fens & d\'autre®
qui ne gratent que d\'un côté dans le
fens oppofé.
Le premier gratolr a deux grandes
ces plates. Sur ia circonférence de
?artie laterale droite de d\'une & da^^
i \'épaifîèur des deux faces , il y a uu^
troifiéme petite face en forme de hi\'
zeau , qui forme un tranchant à ^^
circonférence de l\'autre face. Cetf^
X^J Vokz la Planche jz. •
dentiste. 231
:Braiide face oppolée, a auflî une autre
petite face, qui regne tout le long Je
a partie laterale gauche : lorfqu\'on re-
tourne rinfl:rument, cette face fe trou-
ve à droit -, celle-ci 8c fa pareille vont
je réunir au milieu de l\'extrémité de
^mftrument , en formant une efpece
^ angle de lofange un peu moufle : il
^aut que l\'inflirument foit tranchant dans
lieu là.
Le fécond gratoir efl: ovalaire , ar-
rondi par fon extrémité : il a deuxfur-
l^ces plates : fur fon épaiflTeur eft pra-
jiqué un bizeau qui règne dans toute
a circonférence, par le moyen duquel
a plus grande des deux faces plates de-
cent tranchante , 8c l\'autre mouffe.
^es deux gratoirs font montez fur un
jy^ a o
^erne manche à plufieurs pans.
, Le troifiéme gratoir eft crochu : il
^^ffere par là de la fécondé efpece, Ôc
^ Ce que fon extrémité fupérieure qui
^it un quatrième gratoir J décrit une lo^r
^\'^ge à angle aigu par fa partie la plus
^Vancée. D\'ailleurs fes grandes faces
intérieures , & les deux autres font
^^te\'rieures par rapport au manche. Tou-
^és les proportions de ces inftrumens
Ont arbitraires, & dépendent du goût
ceux qui s\'en fervent.
Explication de la Planche XX/^"
contenant <juatre Injîrum^\'^^
fervant À fabriquer les picc^^
■m dents artifcielles.
A Figure J. reprefente la lime
J gurée en queue de rat recourbe^
en cerceau.
La Figure IL reprefente un tourne^
vis.
La Figure ILL reprefente un conî^
pas fervant à prendre les dimcnfions re\'
quifes pour fabriquer les pieces arti^î\'
cîeJles.
I
La Figure IV. reprefente une lin^^
en trois quarts, fervant à faire des
chancrures aux pieces artificielles, viîe
tronque\'e & fans manche. L\'on n\'a f^®
la faire voir autrement, l\'étendue à^
h planche ne l\'a pas permis.
EAflicatiâ¥
-ocr page 289- -ocr page 290-rP
<♦ ■
f
I
à
1
I .
(
Explication de la Planche XKX.
contenant un Injîru?nent fer-
mant â- fabriquer les pieces ar-
tificielles.-
CEtte figure reprerente le cheva-
let monté avec fon foret & par-
if de fon archet tronqué , vu d\'un feul
\'^oté dans toute fon étendue.
. A. Le cuivrot, ou eipece de ram-
eur fervant comme de poulie à h
^rde de l\'archet.
B. L\'arbre du chevalet.
C. Le foret.
D. L\'archet.
.La corde de l\'archet.
To,
-ocr page 294-Explication de la Planche XX^^\'^
contenant un Injirument
\'vant à fabriquer les pl^^^^
artijiàelles
CEtte figure reprefente une fci" *
fervant à fcier les pieces, ou den-
fiers artificiels.
A. L\'arbre de la fcie.
B. Sa lame.
,C. La vjs. V.
D. L\'écrou fervant à tendre, on ^
détendre la fcie.
E. Son manche.
-ocr page 295- -ocr page 296-\'a.
ft
-ocr page 297- -ocr page 298- -ocr page 299- -ocr page 300- -ocr page 301-B. Le gratoir en lofange.
C. Le gratoir en bizeau.
La, Figure IL reprefente le gratoir
pointu & ie gratoir un peu arrondi
par fon extrémite\'.
D. Leur manche auifi a plufieurs-
pans.
E. Le gratoir pointu.
F. Le gratoir arrondi.
O
^xplicatïonJe U Flanche XXtlIL
contenant trois Injlrumens fer -
vant à mettre en place des dents
^rtifcielles,
La Figuré /. reprefente le grand\'
éqUarrifibir fervant à agrandirles
\'^avitez des racines des dents, lorfqu\'on\'
^\'Veut introduire des tenons.
A. Sa tige
B. Sa pointe.
Cl Son mancbe.
La Figuré IL reprefente îe môyen"
^lariffoir", fervant auffi à agrandirles
Cavitez dès racines des dents , lorf-
^u\'on veut\' introduire des tenons plus-
Berits...
ZJ.6 LE Chirur G I E N\'
D. Sa tige.
E. Sa pointe.
F. Son mancKe."
La Figure III. reprefente un poin^
çon fervant à percer le plomb intro-
dtiit\' dans quelque racine de dent, donc
le canal ell trop délabré pour fervir f
recevoir un tenon, à moins qu\'il ne- lol^
auparavant plombé;
G. Sa tige.,
H. Sa pointe.
ï. Son anneau fervant de manche
CHAPITRE XVI»
Ctf qu \'il faut obferver f our f^^"
cer f lacer & attacher at^^
dents naturelles , ou à
qu une de leurs portions les
ces artificielles : les dimenfio\'^^
les plus convenables de^ chacjti-\'
partie qui fert à faffemhl\'^^^
de ceS\' mêmes-pieus..
Orfqu\'on veut remplTr un ou dd^^
efpaces qu\'occupoienc plun^i^
\'^ents ,.on fait autant de pieces artifi-
cielles , qu\'il y a d\'efpaces à remplir. Si
Ces pieces fe font d^e dent de cheval
niarin , ou d\'une autre matiere conve-
nable J il faut, comme nous l\'avons déj$
dit dans le treizième chapitre de ce vo«
Irime, que ces pieces (oientproportion-
nées en toutes leurs dimenfions à la
fiirface des gencives, & à la longueur,
groffeur Se figure des ■ dents que l\'on
Veut imiter. Il faut percer chaque pie-
ce d\'un bout à l\'autre, fi fa courbure
ne s\'y oppofé point ; enforte que le
trou de chaque piece donne pafl\'àge aux
deux bouts d\'un-fil , qui après avoir
fait l\'anfe , s\'engage comme les autres
fils dans l\'intervale de deux dents fo-
lides- : on noiie ces fils par un nœud
bien ferme , tel que celui du Chi-
rurgien. .
Il faut percer d\'une autre manière
les pieces qui font trop courbées :(a)
On fait pour cela deux trous l\'un à côte
de l\'autre à chaque bout de la pièce.
Ces trous commencent fur les furfaces\'
latérales de la piece auprès de îa fur-
fàce -qui s\'applique fur la gencive. Lorf-
que la piece artificielle n\'a que deux 3 ,
Voïez la Figure i. de la Planche jf, ■
LE Ch ÎR u RG r E N
©u crois dents, ces trousne font qu\'uni
ligne de trajet, en fortant vers le ini-
lïeii de la face intérieure ; mais quand^
cette piece eft compofée de quatre oH
cinq dents , le trajet des trous eft ds
deux lignes : leur fortie donne entrer
aux fils qui attachent la piece, de mê-
me qu\'il a été dit en parlant des pi^\'
ces faites de dents humaines.
Néanmoins fi pour attacher l\'une de®
deux extrémitez de cette piece de dents
artificielles, nous ne trouvons dans
mâchoire que les dernieres molaires f
cette extrémité doit être percée autre-
ment : au lieu de faire fortir les troU®
fur la face intérieure , on les fait fo"-"\'
rir fur l\'extérieure ; ou bien on le®
perce d\'un bout à l^autre, s\'il ne s\'agita
que de la moitié ou environ d\'un den-
tier artificiel : ces trous donnent pafi^"
ge aux deux bouts d\'un fil, & fon mi-
lieu fait une anfe , qu\'on engage de
même que ces nœuds dans les endroit®
convenables.
A
Les pieces qu\'on veut placer a
1 ime, ou à l\'autre mâchoire, qui n\'ont
de chaque côté qu\'une ou deux grolfe®
molaires pour être afiiijetties, ào\'t^^^\'^^
(#) Voïez la figure i. de î»planche^ Jf*
DEÎÎTISTE.
être percées de deux trous à chaque^
^out : ces trous commencent fur les
Surfaces laterales de la; piece, auprès de
furface qui doit s\'appliquer fur la
gencive •• ils viennent par un trajet obli-
que de bas en Haut, fortir à côté l\'un
de l\'autre entre la deuxième & la troi-
fiéme, ou entre la troifiéme & la qua-
trième des dents faites fur cette piece..
On introduit les deux bouts des fils
Par l\'entrée des trous, & le milieu de
^es fils fait une anfe qu\'on engage en-
^e les deux^dents naturelles, fi elleS\'
^nt ftables Tune 8c l\'autre ; finon on
l\'avance jufqu\'à la poftérieure, fi l\'an-
térieure eft chancelante. Les deux bouts
fil fe noiient de chaque côté entre
lefpace des dents artificielles par où ils
^ont fortis.
Quand il n\'y a qu\'une petite , ou
^ïtie groffe molaire d\'un feul côté de
là mâchoire, capable de fupporter l\'at-
fache de la piece des dents artificielles,
faut la percer de maniere que le point
l\'attache la rende ferme 8c ftable , .
^ornme il vient d\'être indiqué.
Ceft pourquoi fi la piece des dents
^tificielles eft deftinée à fervir pour la
^adioire inférieure, on fait deux ffous -
à côté l\'un de l\'antre, aù bout gui
toucher la dent naturelle. Ces deu^
trous commencent à une demie lignes
ou environ , prèsdè la furfacequisap\'
plique fur la gencive : ils ferfent à qu^l\'
que diftance l\'un de l\'autre fur h face
intédeure de la piece , à deux ou troi-
lignes de leur entrée : les bouts d\'u^
fil entrent par la fortie des trous, Sci^
noiient fur la dent somme les autres _
Une femblable piece de dents ai\'d^
ficielles- deûinée pour la mâchoire fr\'
férieure, doit être percée de deux troU«
à côté l\'un de l\'autre. Ils commencei^^
par la face qUi doit pofer fur la ge^^
eive , à une demie ligne du borcf^
l\'extrémité qui touche la dent naturcHej
& ils fortenî un peu obliquement fjj
la face oppofée à leur entrée. Le ^^
qui fert à affujetdr cette piece, fepa»^
& s\'attache de même que celui qui ^^^^
à afiujettir la pièce dont je viens ^^
parler.
S\'il n\'y a que la derniere gto^^
molaire d\'un feul côté, à laquelle oii
puilfe attacher cette piece, on faitfo\'-\'"
tir obliquement les trous de la pif^
entre le deuxième, ou ie troifiéme in"
tervale des dents artificielles. Lefil ei^"
ti6
-ocr page 307-Jre par les trous fîcuez à l\'extrémité de
Jamême piece, & fon milieu fait une
^le, qui s\'engage au-de-là de la denc
JJaturelle pour 1 embrafTer. .Enfuite les
Jfeux bouts de ce fil, en fe joignant en-
emble, fe noiient dans l\'intervale d\'où
font fortis.
Lorfque l\'une eu l\'autre mâchoire ,
au-devant^de la bouche, & même
"n de fes cotez , qu\'une, deux, ou
J^is dents ; foit qu\'elles foient conti-
mes , ou qu\'il y .en ait quelqu\'une d\'ô-
entr\'elles-, x)û y peut néanmoins
j^ettre une piece entière de dents arti-
^pelles ; pourvu qu\'on faffe vis-à-
^^^ de chaque dent naturelle des en-
fuies pratiquées dans l\'épaifl\'eur de la
pce fur fa face extérieure ; & que l\'on
j. \\ A -----------i
a coté deces.entailles, des dents
l\'Ji imitent les dents naturelles dont
^es, occupent la place.
^ La piece artificielle étant ajuHée , il
la percer pour l\'arrêter furlagen-
jj ^e, en l\'attachant aux dents voifines.
tiir if\'^^^\'P^^ ^^\'y ^ denrna-
^e\'b \' \' qu\'il T en ait plufieurs de
par la. chute de leurs voifines j
«JC deux trous à la furface plate de
.Voïez la Figure z. de la planche 3
X
chaque entaille près de fes encognure®,-
Ces trous commencent dans l\'entaïUe
àlaface extérieure de cette piece le pl"^
près de la gencive qu\'il eft poffible \'
ces mêmes trous, en s\'^prochant l\'u^^
de l\'autre par un trajet o blique, fortent
à la face intérieure , & l\'on introdu^j
par leur fortie les deux bouts d\'un n!
qui fe noiient en devant, comme il ^^
être dit. .
Les entailles qui doivent loger ie
deux dents naturelles contiguës , ^^^
trois trous, dont deux font^ituezcolfl■\'
me le font ceux dont nous venons de
parler ; le troifiéme eft fituéau milieu?
& ces trous vont fortir à la face inte^
rieure de même que les précédents •
lorfqu\'ii fe trouve trois , quatre, ^^
cinq dents artificelles &c. logées da^®
une feule entai !le , on multiplie ^^^
trous de façon que pour trois dent?
il y aura quatre trous, pour
dents cinq trous &c. L\'entrée & la
tie de ces trous doit toujours être coin--
me nous l\'avons dit , & ces mêmes
rrous qui recevront des fils, ferviroî\'\'
ïous à aftujettir la piece artificielle.
Il faut pafier dans les trois trous a^
eant de fils qu\'il y a de dents naturel^
DINTI:ST1. 243
■^ontenuës dans l\'entaille. On doit at
_«jettir ce dentier artificiel par le mo-
yen des fils pafi"ez dans ies trous prati-
S^ez dans ces pieces artificielles.
Les bouts de chaque fiJ feront pafTez
dedans en dehors , de façon, que
^haque trou du milieu donnera un paf~
^ge commun au bout du fil voifin :
es fils paffez de même embrafi^ent cha-
^în une denr : ils font ferrez & nouez
le corps de la. dent, le plus près
p H eft poffible de la gencive entre
mtervales de chaque dent naturelle :
^ réïtere deux fois le nœud du Chi-
^\'Jrgien.
, Pour mieux afilijettir une piece de
^^nts artificielles fembiable à celle dont
hu^œ fuppofé qu\'elle
J^ihe êfre attachée aux dents incifives
^^^la mâchoire fupérieure j il faut que les
oiîs qui doi vent donner palfage au fil
J^i iert de lien pour cette piece, foient
Ç^rcez de telle maniere , qu\'ils décri-
f une ligne oblique, depuis la far-
ce mtérieure de la piece , jufqu\'à la
^ rtace extérieure de la même piece ,
^^^s l\'endroit de l\'entaille : ces trous,
^^ontant de bas en haut, du dedans en
^ors, fe rençontrgntdu côté de l\'en-
Xi;
-ocr page 310-2.44 L E Ch î r u r;g I E ^
taille à fleut de la gencive, & du côte
poftérieur beaucoup plus bas j ce q^l
feta faire au trajet des fils qui embrai-\'
fent les dents de la piece , dans l\'intefr
vale d\'un trou à l\'autre, la fonétion de
levier ; circonftance qui n\'eft pas indd"
ferente, pour empêcher que les extré-
mitez de la piece ne faffent labafcule/
pour obliger la piece de dents arti-
ficielles d\'appuïer dans toute l\'étendue
de fa furface fupérieure contre la
face inférieure des gencives fupérieureS;
S\'il ne fe rencontre dans l\'une 5
dans l\'autre mâchoire , aucune den^
convenable, pour y attacher una pij^*^^
compofée de plufieurs dents arrificielles?
ôc que l\'on veuille alfujettir une ple^^
plus ou moins étendue, fan sl\'atrachei^
au corps des dents naturelles, on pt^\'
tique la méthode fuivante.
On difpofe les racines des dents »
Je dentier ôc les tenons , à peu ptf®
de même qu\'il eft enfeigné dans ^
chapitre treizième de ce tome ôc dan
celui-ci. Pour lors on fera des tenoj^
en forme de vis piramjdale { a ) ave^
des têtes, ..qui ne foient ni trop élevee^
ni trop étendues., qui foient propo^\'
<«) Voïsz U Figw? 3: de ia PIanclie
fionnées à la grolîèur du trou.
On perce la piece artificielle {a ) a
t.enon 5 dans un ou plufieurs endroits
Suivant qu\'elle efi; plus ou moins éten-
& qu\'il fe rencontre des racines
propres à recevoir des tenons.- Les trous
Sl^i percent cette piece font difpofez
*ie telle maniéré, qu\'ils répondent ver-
ticalement à ceux des racines des dentsi
^-es trous font pratiquez dans l\'épaif-
de la piece fuivant la direélion des-
cents. A chaque trou on fait une échan-
^ture du côté qui doit recevoir la tête
Cn tenon, pour loger cette tête le plus
^vant & le plus proprement qu\'il eft
poffible ; afin qu\'elle n\'excede point la
j^rface de la piece. Le tout ainfi difpo-
on introduit chaque tenon dans un
trous du dentier.artificiel, de telle
\'Manière que ie corps du tenon , après
^^oir traverfé^ le dentier , forte par la
■^tface du même dentier qui doit s\'ap-
Phquer fur la furface de la gencive &
la racine de la dent. Il faut que ce
t^non excede dans le lieu ou ilforrde
trou la furface de ce dentier d\'une
^\'^gueur fuffifante, pour pouvoir s\'en-
autant qu\'il le faut dans le ca-
Voïez la Figure 4. de la planche j j»
XiiJ,
nal de la racine qui doit le recevoii"\'
Si l\'on veut , on fendra la tête
ce tenon de même que la tête d\'u"^
vis, pour engager ce même tenon, ^^
le tournant de drojt à gauciie, ou
gav^che à droit, avec un tourne-vis p^^\'
portionné ; ii mieux on n\'aime eng^"
ger ce tenon en le pouffant & en
tournant à force avec des pIncetfÇ®
droites, & enfjite couper avec une li\'
me , 1 extre\'mire\' extérieure ou pai\'^\'^
de la tête du tenon à fleur de la
artificielle. Par ce moyen ce dentier
affermi , porte fur les gencives & ^^^
les racines des dents, &dureunren^^
très-confiderable.
Pour percer cetre piece, ou denfî^^
artificiel , qui doit être ainfi attacb^^
par des tenons à tête, ii faut avant
de la percer, mettre dans ciiaque tro^ ^
ou canal des racines des dents de P^\'
tits bouts de plume. Ces bouts de pl^\'
me doivent exceder le niveau de
gencive d\'environ une ligne ; afin
ait ia facilité de les en mieux retire"-^.!
on met autant de bouts de plume,
y a de racines de dents dilpofées à ^^
cevoir des tenons : on moiiille
famment le bout extérieur des plii^^
dent is té.\' -2,47
àvec de l\'eiicre à écrire : cela étant faits
■^n prefente la piece artificielle dans le
îTiême fens qu elle doit être placée : on
appuie cette piece artificielle fur ces
bouts de plume j afin qu\'elle reçoive en
la furface qui doit s\'appliquer fijr les
gencives , une impreffion de l\'encre
appliquée fur ces bouts de plumes, qui
Qéfigne au jufte le lieu où chaque troii
doit être pefcé dans la piece. De cette
façon ces trous répondent direélement\'
a l\'orifice du cânal de la racine de cha-
que dent : tout ceci eft efl!ènriel, pour
^ue la piece fe rencontre, étant aftèm-
"lée par ces tenons, dans une jufte po-
rtion avec les gencives & les racines.
Tout ce que je viens de dire au fujet
d\'une ou de plufieurs tients artificielles
différé point eftentiellement du ma-
\'^Uel qu\'il y a à pratiquer en pareille
Occafion , à l\'une ou à l\'autre ma-
\'^Wre.
X iiij
-ocr page 314-Explication de- la Blanche XXXl^\'
eontenant plufieurs dents-y
ou pieces- artificielles.
T A Figure II reprefente une de^t
J artificieiie î enfilée d\'un fil vold-
geant.
La Figure IL reprefeate deux dents
ardficielles enfilées d\'un fil voltigeant*
La Figure 111, reprefente trois dents
artificielles enfilées d^un fil voltigea«^\'
La Figure IV, reprefente une pie^^
de fix dents naturelles poftiches, ane^T^"
blées par des goupilles d\'or , ou d\'at\'
gent, enfilées par deux fils voltigeatttS\'
fervant pour la mâchoire fupérieure ?
viae par fa partie poftérieure.
Les Figures V. & VL .reprefentet^^
des goupilles j ou gros fils\' d\'or fermant
à l\'afièmblage de cette piece.
La Figure. VIL reprefente la
percée de plufieurs p\'edts trous fervaof-
à l\'alfemblage des dents naturelles
dches. .
La Figure VIIL reprefente «n
femblage de fix dents naturelles fom^
p ƒ
Pumx\'lié-.g ^ . pa^ . 8
-ocr page 316-\'Sg -, *
1
r
C)
«rr*".^ • ju.
If-
DËNTI\'ST\'E.
ches attachées 8c arrangées par le mo-
yen dune lame d\'or, ou d\'argent, &
enfilées par deux fils voltigeants, fer-
mant à la mâchoire inférieure, vu par
fa partie poftérieure.
La Figure IX. reprefente une dent
a tenon vûë par la partie antérieure &
féparée de fon tenon,
A, Le trou part où cette dent re-
çoit le tenon.
La Figure X. reprefente un tenon
avec fes dentures^, féparé de la dent à
tenon.
B, La partie du tenon qui s\'enga-
ge dans la dent.
C, La partie extérieure du te^.
«on.
^ La Figure XI. reprefente une dent
a tenon afl^emblée avec fon tenon,
D, La dent à tenon,
E, Le tenon^i
-ocr page 318-^xj^lîcation de la Planche XXXf\'
contenant plufieurs pieces
ou dentiers artificiels,
La Figure I. reprefenre nn den-
^ tier, ou piece artificielle, recour-
bé , . formant quafi un râtelier entier/
enfilé par deux fils voltigeants, ferva»t
à l\'attacher dans le lieu où il doit être
mis en place.
La Figure IL rëprefenté une piece
de dents ardficielles à entaille, laquelle\'
entaille eft enfilée par deux fils & ierf
pour loger les detits naturelles quirer-
tent dans la bouché.
A. A. ©ents artificielles q^
l\'on peut émailler fi l\'on veut.
B. B. B. B. L\'entaille fervant à re-
cevoir les dents naturelles qui den nent
encore à la bouche.
C. C. C. Les trois trous fervant
à recevoir les fils voltigeants qui fer-
vent à attacher & à afiii/ettir cette piece
aux dents naturelles fermes & ftables-
^ La Figure IIL reprefente un tenqp-
a vis & à tête fendue , fervant à at-
\'â
-ocr page 321-DÈNTfSTEV,
-facKef une piece à tenon s & different
des tenons qui fervent pour attacher
des dents-.
D. La tête de ce tenon.
E.
Sa tige.
La Figure IF, reprefente une piece ^
ou dentier à tenon vûë par fa partie
poftérieure alTemblée avec fes deux te-
nons.
F. La furface concave du taîon
qui porte fur les gencives, lequel talon
eft percé pour engager les tenons.
G. G. Les têtes fendues de ces deux
tenons.
H. H. Les tiges de ces deux tenons.-
La. Figure V. reprefente une piece
entiere, ou dentier artificiel , fervant
à la niachoiré*inférieure , vûë par fa
partie antérieure. Comme cette piece
tient en place d\'elle-même , elle n\'eft
\'oint percée dans l\'intention d\'y pafîèx-
le fil
Lâ defcription & P ufage d\'une
chine artifiement compafée
dentier fiupérieur complet affe0^
hlé par des re forts à une
d\'or ^ ou d\'argent-y qui embrap
parle moyen de deux demis cer-
cles ^ de deux an fes les dent^
de U mâchoire inférieure.
QUoiqu a l\'une & à l\'autre machoife
il n\'y ait aucune dent, ni aucu«^
racine , on peut néannioins y merr^^
deux pieces\' entières ^^e dents arti^^\'
eielles.
Pour reuffir à faire ces fortes de pi^\'
ces , de maniéré qu\'elles tiennenr fu^^
la gencive , lorfqu\'elîes y font appli-
quées j il faut examiner les gencive® ^
éc leurs differences variations T \'afin de\'
travailler les deuxpieces d\'une manière
convenable à pouvoir s\'y affujetîir é-
xadtement. On doit encore confîderef
la £gure & la courbure qu\'il faut don-
ner à la faceintérieuredechaquepiec®;
Dentist |
\'î\'rtificielle ; pour éviter que îa langue.,
I gencives , & le dedans des joiies
\' ^ en foient point incommodées,
i _ Si une piece entiere de dents artifî-^
Nielles eft de quelque utilité à la ma-
clioire fupérieure, quand elle a perdu
toutes fes dents ; elle eft encore beau-
coup plus néceftaire à la mâchoire in-
férieure , lorfqu\'elle .eft dans un fem-
biable état. Il femble même qu\'on ne
peut fe palier de cette piece que.très-dif-
^Çilement ; parce que le défaut des dents
cette mâchoire empêche davantage
prononciation, & îa maftication par-
faite qui devroit, ce femble , n\'être
point empêchée, la gencive s\'étanten-
^^ircie : les joiies & les levres font, par
défaut des dents,.comme perdues &
^nfoncées dans la bouche :il arrive de
•ia qu\'on fe contente fouvent de tépa-
^er les befoins prefTants de cette ma-
"^lioire, fans avoir égard à .ceux qui f@
rencontrent à la mâchoire dipérieure.
Pour garnir feulement là mâchoire
Inférieure, il faut que la piece de dents
artificielles (a) foit bien ajuftée ; afin
^üe la configuration de cette mâchoire
les inégalitez des gencives, fîir lef^
i.\'®) Vo\'iez.laEigure 5. de ia piauche 3/,
i-e Chi r\'ltr gi e n
x]ueiles elle prend fon affiette, puifTent
la maintenir dans cet état. Tandis qu^
.cette piece de dents artificielles efi: en-
gagée d\'un côté entre la langue, & tî®
l\'autre par la levre inférieure & l^s
joiies, elle s\'y trouve fi ftable, que TanS
qu\'elle fe dérange , la maftication le
fait librement, & ne différé prefque e»
rien de celle des dents naturelles.
joiiir de cet avantage, fiir-tout quan<i
il y a des denrs naturelles à farencoiT
tre à la mâchoire fupéweure , & q«^
l\'on eft accoutumé à fe fervir de cette
piece de dents artificielles.
On ne peut ajufter de même à
mâchoire fupérieure une piece enfie^^^^
de dents artificielles feule ; car poat
faire tenir cette piece, il faut néceifai-
rement , ou en mettre à la mâchoire
inférieure une femblable, ou que cette
macboire inférieure ait en tout, ou en
partie, des dents naturelles, qui puif-
fent foutenir ôc affermir la piece mif^
à la mâchoire fùpérieure.
Ces circonftances m\'ont engagé à in-
venter une machine, f^) qui conftruite
de ia façon que je l\'ai imaginée, ôc tclh
qwje vais la décrire, s\'ajufte à la ma-
sC «) Voïez la Figure i, deia Planche 3/\'
Slidire fupérieure j de teile manière
^lî\'elle peur fervir aux mêmes ufages
^^Xqueîs fervent les dents naturelles.
Pour parvenir à la conftruction de
^^tte piece, ou dentier artificiel à ref=
^"^rt, il faut examiner la quantité de
\'^ents qui refi:ent à îa mâchoire infé-
|\'\'eurej leur volume, leur fituation,&
js dimenfions des gencives , tant en
^phors , qu\'en dedans ; afin qu\'ayant
^Jen pris les mefares requifes, l\'on puifiè
^ite avec jufteffe la piece qui doit em-
■ falfer les gencives , tant antérieure-
ment, que poftérieurement, Sc qui doit
Pafîèr par-defiùs les dents , en fe joi-
§r»ant aux extrémitez de l\'un Se de l\'au-
^fe demi cercle.
Enfuite on fait fabriquer deux lames
^r , ou d\'argent , larges d\'environ
\'^lîe ligne & demie & épaiiîè d\'environ
quart de ligne .-ces deux lames ainfi
abriquées fe recourbent fur leur face
J^ plus large pour en faire deux efpeces
demis cercles qu\'on ajoute , l\'un
^ la face intérieure , Sc l\'autre à ia face
f^térieure de la gencive de la mâchoire
^^férieure. La lame qui forme le demi
^^ercle extérieur, doit être plus longue
^ coudée à fes deux extrémitez, feior>
LE\' c K i R U r G1 rE N
la hauteur & l\'ëpaifleur des dents
des gencives qu die doit embralTet\'
Cette lame s\'avance pour monter pat"
de/Tus les dents , & elle Ce recourbe
dans i\'eîxlroit ,oû fa courbure doit
former un coude.,; lorfque cette conti-
nuation de lame a palfé par-de/fus
couronne des dents, on fait defcenà^
ces lames jufqu\'à ia gencive ; Se cch-
pour e/fayer fi elles font conformes à
convexité & à la concavité que forine
la mâchoire dans toute l\'étendue oû le®
deux lames doivent s\'appliquer. On atta-
che enfuite les deux extrémitez du de-
mi cei=cle intérieur avec l\'extrémité de
continuation du demi cercle extérieur -
on unit ces deux lames en les foudant»
ou en les attachant enfemble par deU^^
petits clous rivez à rivure perdue .• potJ^\'
lors ces deux pieces forment dans ee
lieu-là une anfe quarrée : cette anfe
embralfe une des dents molaires par le®
parties laterales & fupérieures de la dent
molaire, fur laquelle elle porte.
Cette piece ainfi difpofée fert depoin*^
d\'appui à la piece fupérieure , com"»^
il ;va être expliqué.
On ajoutera entre le coude & la cour-
bure de l\'anfe, une avance de chaque
coté/
idii
-ocr page 327-J^té , 8c chacune de ces avances fera
^^le à chaque extrémité du cercle ex-
^^rieur, en les fondant, ou en les at-
Jcifant dans le même endroit avec des
^ious rivez à rivure perdue.
Cette avance eft à peu près ronde
^fpuis fon attache jufqu\'à fon extremi-
^^ : elle eft plus ou moins longue, fui-
vant la diftance qui fe rencontre depuis
extrémité du demi cercle extérieur ,
la partie inférieure de lapophife
oronoïde & le corps des mufclesfer-
^eurs des mâchoires. Il faut avoir é-
M a l\'efpace que le reifort doit oc-
^^iper dans ce lieu là : ce reffort doit
étendre bien plus loin que l\'avance.
cette avance , on
j^OJt pratiquer un rebord , qui excede
gtolfeur de l\'avance d\'environ un
Vart de ligne. Cette avance doit avoir
^^^e entaille, ou fente, dans le miheu
épaiffeur, d\'environ une demie
•gne de largeur, qui la divife en deux
^ rties égalés. Après la terminaifon de;
dj 5 il y a un trou dans cet en-
%re cette avance d\'outre en-^
Sur cette piece alnfi conftniite on "
o^te par des relfoLts celle qui doit\'
25 s LE C H ! R ÏJ É. G 1 -- , I .
reprefenter les dents artificielles de >
mâchoire fupe\'rieure : il faut percer ^
piece avant que de la monter.
Quand on a proportionné la P^^^
de dents artificielles à la gencive de
mâchoire fiipérieure contre laquelle e ^
doit pofer, il faut lailfer haque extr^^
mité de cette piece du côté de fa
extérieure une éminence aplaue > ^
trois, ou quatre lignes de longueur,
de deux d epailfeur. Cette éminen^^
doit être de la largeur de la piece- ^
Prefquau milieu de cette éminen^^
eft une entaillé du diamètre de cel ^^
qu\'on a faites aux avances de la pi^
inférieure. u-
Cette entaille ne doit être proron^,
que de l\'épaifieur de l\'éminence : ^^^
doit commencer par un trajet un p -
oblique de bas en haut, & fuivi\'e la ^
redtion de la face extérieure. ^
Cette même entaille eft croifée p^^
une fécondé entaille plus large
ricale : à l\'extrémité de cette deuxie^J^
entaille eft un trou , qui commence a
face fupérieure qu\'on doit applique^
îa gencive, & qui fort par la face^i^^^,
fleure de la piece : enfuite on fo^^.^^
fur cette même pieee les dents afti
Dênîiste; if^
"Sïieîies, dans l\'ordre où elles doivent
erre namrellemenf> cela fini, on alTem-
ï^le Cette piece avec celle qui s\'applique
^ la mâchoire inférieure par le moyen
^e deux refi^rts d\'acier, (a) del\'épaiA
feur d\'un quart de ligne, larges d\'une li-
gne & demie 5 & longs d\'environ treize
® quatorze lignes.
Ces reflorts siengagent d^un côté paç
^ine de leurs extrémitez dans l\'entaille
des avances de la piece inférieure , &
far l\'autre dans les- entailles obliques;
de l\'éminence fupérieure.
L\'extrémité de chaque refibrt , qui
doit entrer dans l\'entaille de chaque
avance de la piece inférieure, doir dé-
î^order du cote de fes parties latérales, y
dans l\'endroit de l\'entaille où il doir
^ntrer. Après que cette extrémité a été
introduite , elle y eft attachée avec un-
fil qu\'on paffe dans le trou qui eft au-
<^e/fous de l\'entaille on conduit en-
^tiite ce fil plufieurs fois autour de l\'a-
Vance , pour embrafler une des extré-
^dtez de chaque refi!brt qui y eft en-
gagée : enfuite on repafi^ le même fit
par le même trou auquel il a été déjà;
engagé, Se derechef on fait faire à c®;
C«) Voïez 1,1 figure 4. de ia Planche jé^
-ocr page 330-f le chirurgien
ill plufieurs contours qui embraffeTiti\'a-
"Vance & l\'extrémité du refi^rt que l\'a-
Vance contient- On arrête les deux bout^
de ce fil par plufieurs nœuds : après quoi
on pratique la même manœuvre à l\'a-
vance oppofée de cette piece , pour y
engager l\'extrémité de l\'autre relTort \'
ces refit>rts engagez de même par le®
bouts inférieurs font afirijettis dans l\'en-
taille oblique de l\'éminence de la piece
fupérieure, & arrêtez par le moyen d\'un
fil qui palfe au travers du trou qui e^
pratiqué à l\'angle de cette piece , ^
dans l\'entaille verticale ; afin qu\'il ein-
brallc & afiujettilfc l\'extrémité du ref\'
fort , au moyen de plufieurs contout®
de fil réïterez, &arrêtez par des nœuds ^
on en fait autant, pour engager l\'au-
tre extrémité du côté oppofé ; Ôc poUf
éviter que les reiïbrts nefe déplacent >
on fera une coche , au refi!brc dan®
l\'endroit où le fil palîè.
Ces deux pieces ainfi afiemblées s\'é^
car tent afiez l\'une de l\'autre par le mo-
yen de l\'élafticité des refibrts, pour pou-
voir , étant ainfi difpofées , fuivre le®
mouvemens de la mâchoire inférieure?
lorfqu\'elle s abaifl^e, & par conféquent
cjueJa bouche s\'ouvre; la iiexibiiitéi?\'
-ocr page 331-dentisfe.
^s mêmes reiïorts permet à ia mâchoire
de rapprocher fans faire aucun effort ces
deux pieces l\'une de l\'autre, lorsque l\'a
bouche fe referme : cette machine eft
\'ar conféquent propre à l\'execution dô
^a maftication, à l\'ornement de la bou-
che , & à l\'articulation de la parole.
Avant que d\'introduire cette machi-
\'le dans la bouche ,& avant que de ia
\'lettre en place, il y a cette circonftance
a obferves/: il faut évuider avec une lime
■\'e demi cercle antérieur de cette ma^
^ine ; de telle maniere que ce demi
^ercle foit dans fon milieu un peu plus
^chancré par fa partie inférieure , que
^_ans fes parties lateralescela doit être
ajnfi pratiqué ; afin que ce démi cercle
^ acommode mieux à la difpofition qui
Retrouve entre îa levre Inférieure & les
Rencives qui forment une élévation, &
\'^ême une efpece de filet en cet endroir.
Pour introduire cette machine toute
Montée, 3é la- mettre en place, on ap-
proche la piece fupérieure de l\'inferieu-
enfuite on fait entrer dans la bouche
^ndes deux bouts ou angles de la ma-
chine par l\'endroit de la comfnilliire des
j^^tes : on y introduit de même l\'autre.
Obiîf
\'^out par ie côté
-ocr page 332-Lorfque k machiiae a pâfTé les levi\'èâ^
ôn la poufïè doucement avec les deig*^® *
pour îa placer du côté fupétieur fur If
gencives fupérieures ^ & du côté infé"
rieur fur les gencives inférieures î ^n
loge fon detni cercle extérieur fur la f^"
ce extérieure des gencives, & entre
levre inférieure Se les joiies : fondeî^^^
cercle intérieur fe loge fur la furfa^^
intérieure des gencives: tes deux anft^
qui unifTent ces deux cercles enfemble
embraffent îes dents molaires, Se
rent fur elles.
L\'avance de îa piece inférieure» ^
les contours que forment les reffor\'^^
d\'une piece à l\'autre, fe logent dans
tervaîe qui fe trouve aux parties laf^\'"
raies & prefque poflérieures de la bon-
cîie, près Se à côté des dernieres def\'\'\'®
de îa mâchoire inférieure. On peut ôr^
cette piece de dents artificielles 5 ^^
toute
_____machine enfemble auffi facile\'
ment qu\'elle fe met ; ce qu on
faire foi-même. Il n\'y a point de o\'\'"
cefîlté abfoluëde la déplacer, que daî^^
le cas où îes refi^rts font ufez , po^^\' ^
en remettre d\'autres ; ce que chac^^^
peut executer aifément : on ne fe
ve pas fouvent dans ce cas ^ fuivroi^
Dentiste/ \' &SJ
îorfque les refTorcs font d\'une bonne
trempe & bien eonftruits.
Les Mécaniciens Sc les Dentiftes n\'a-
boient pu trouver jufqu\'à préfent une.
iTiachinequi fût d\'un ufage fi nécef*
faire , Sc en même tems fi commode.
Cette machine contient non-feulement
les quaîitez de celles qui l\'ont précédée
lans en avoir les incommoditez ; mais
elle a plufieurs autres avantages qui la
diftinguent, Sc la rendent cent fois plus
convenable. Je laifler à en juger à ceux
qui fe trouveront dans le cas de s\'en
fervir, lorfqu\'ils en feront l\'effay, Se à
tous ceux qui s\'appliquent à pratiquer
la partie de la Chirurgie dont il s\'agit.-
Les experts en cet Art, dans les ê-^
preuves qu\'ils ont ci-devant faites d\'un-
ï\'atelier fjpérieur de dents artificielles,
f! avoient pratiqué jufqu\'à préfent que
desreflbrts de baleine, qu\'onattachoit
3Vec du fil aux denrs namrelles de la
tnachoire inférieure : cela étoit d\'un
grand embarras & de très-peu d\'utilité 3
lieu que ma machine conftruite Se
appliquée avec toutes les circonftânces-
^ue je viens de détailler", fupplée à
toutes les fonéïions qui s\'execufoient
■®^paravant par les dents nâturélîes : de
£ É C H î R u R C I E ^
plus cette piece de dents artificielî«?
fubftituée à la place des dents nature^\'
les , peut non-feulement tromper le
yeux par fon alpeéfc mais ■ même ie
jerfonnes qui s\'en ferviront, oublieroi^f
a perte de leurs dents naturelles
qu\'elles feront accoutumées à s\'enfer^^^^\'
Pour conferver plus long-tems le-
lafticité des rellbrts que j\'ay indiquez \'
& les rendre plus durables , l\'on pe\'l\'\'-
ajouter à chaque côté de chaque td"
fortj une petite lame fort mince fai*^
de baleine, ; cette lame ne doit pas
plus longue que chaque reflort, & ^
doit gueres être plus large.
S\'il ne reftoità a mâchoire inférieute»
que cinq, ou fix dents, les demis cercle®
de cette machine, auroient non- feule^
ment la même étendue de ces dent$-,maï®
encore ces demis cercles s\'étendroie»\'-
de chaque côté un peu au-de-là des àc^\'
nieres petites lames, qui {èrviroient ^
les attacher enfemble , de même ^^^^
l\'anfe fert àattacher ceux de la mzchv^^
précédente ; mais au lieu que. les ank^
font élevées & recourbées dans celle"
là , dans celle-cy au contraire ces pe"
tites lames ne font point recourbées >
& ■ portent à plat fur les gencives.
.D;ENTISTE.
S\'il fe renconrroit encore quelques
dents ifolées fur les cotez de la maclwire
inférieure , ces dents feroient embraf-
pes par les deux demis cercles, & par
les petites laines qui aifemblent ces de-
\'nis cercles. Les avances attachées aux
demis cercles, commencent à l\'endroit
des dernieres dents de chaque-côté que
^es demis cercles embralfent : ces mê-
^îïes. avances font continuées julqu\'à ia
\'nême diftance où on vient de marquer
Qu\'elles dévoient s\'étendre ; c\'eft-à-dire,
Mîfqu\'à pouvoir par le moyen des ref-
^orts fe joindre à la piece fupérieure ,
^ répondre à fa longueur. Le tout
ainfî affemblé compofe une machine,
) (Jui peut fervir dans certains cas »
la précédente ne ferviroit point.
Lorfque la maclloire fupérieure fe
trouve dépourvue de toutes fes dents,
^n eft obligé d\'avoir recours à I\'ufage
de l\'une, ou de l\'autre des deux ma-\'
faines que je viens de décrire, & que
Je fubftituë par plufieurs motifs à des
Heces qui étoient plus embarafi^àntes ^
^ même inutiles.
(«) Voïez là fi gure 3« deîaplanche 3tf,
-ocr page 336-Explication de la flanche XXX f
contenant plufieurs dentiers >
pu pieces artificielles.
La Figure I. reprefente une piec^^
ou machine pour la mâchoire
périeure , dont e râtelier eft joint
4eux demis cercles par deux reftorts \'
yûë antérieurement-
B. B. Les deux reftbrts qui
femblent cette piece. ^
C. C. C. c. L affemblage de ces rai-
forts avee la piece fupérieure & ii^\'\'^\'
fieure.
D. D. F-Jux petites avau\'^J
.qui reçoivent ces relforts par l\'une <-
leurs extrémitez. ,
E. E. E. Le demi cercle anté-
rieur, fervant à embrafler les dents
féi\'ieuremenr. ,
F. F. F. Le demi cercle poK^f
fieur, fervant à çmbrafter les dents ^^
i\'érieurement. ?
G. G. Les anfes qui appiije^
lef dents & <jui fevenf
-ocr page 337- -ocr page 338- -ocr page 339-BENTIST\'I, . ■ zSj
N chacun de leurs hours les deux de-
^is cercles enrembie,
La Figure II. reprefente Ja même
^^achine, vûë de côté.
H. H. H, le râtelier.
I. I. Les courbures du ref-
lort.
, L\'avance attachée atî
^emi cercle qui reçoit l\'extrémité da
L. L. L. Les deux demis cercles
^îs latéralement.
\\ Figura IIL reprefente une piece
deux demis cercles, faite de plufieurs
_^>nes dont les avances font beaucoup
PUis étendues que celles despieces pré-
cédentes ; parce que cette piece ne doit
J^fe foutenuë que de cinq j ou fix dents
^onfécudves, & de^deux féparées :oa
voir cette piece j fans reflort & fans
•"e jointe à aucun râtelier, pour ne
P5s répeter f alfemblage des deux figu-
précédentes, lafi^emblage de celle-
^ étant le même.
. M. M. M. Le demi cercle anté-
^^tir de cette piece.
J. N.N.N. Le demi cercle pofté-
de cette piece.
^•O. Les avances du demi
Z i j
-ocr page 340-LE C H ï R U R G I E îî
çetch antérieur, fervant à recevoir leS
reiîbrts.
P. P. P. P. Quatre petites lame®
embralTant les dents appuïant fur le®
gencives lorfque la piece eft: en plaee >
farvant à alfembler le demi cercle e^"
terne avec l\'interne. .
La Figure IF. reprefente un des ref
forts fervant à l\'alfemblage de ces p^^
ces, ou râtelier artificiel 3 vû à plat
détaché, ,
Qi^ L\'extrémité de cei^^\'
me refîbr^qui eft reçû\'é dans l\'avance
la piece en demi cercle, & engagée ave^
un fil autour de cette avance.
V. L\'autre extrémité de
même reftort 5 engagée dans l\'éinine\'^
quarrée du dentier , afirijettie par ^^
fils, & arrêtée-par le moyen de
petites avances qui excédent le nivf^
4e h largeur des refiforts.
;. j i.\'
-ocr page 341-^^fcrtption d\'un double dentier ^
dont U fie ce fupérieure saf-
femble avec l\'inférieure , par
des reforts,
r Orfqu\'il arrive qufe les deux ma-
tQ ^^ trouvent degarnies de
îçS" leurs dents, on eft dans la ne-
^^\'hté de recourir à Tufage d\'un double
^^itier, compofé de deux pieces prin-
j pales ; l\'une eft ftipérieure, & l\'autre
, erteure. Ces pieces font munies de
j^\'îts artificielles artiftement figurées
elles imitent le plus exadlement qu\'il
poffible l\'ordre des dents naturelles.
Ces deux pieces perfeélionnées a ce
J inc doivent être affemblées par Pex-
jj \'nité de leursanglesavecdes re/forts :
aut auparavant avoir pris au jufte les
ti^^^^fïons , non-feulement des deux
ç.^ehoires ;mais encore celles des gen-
Oi ^^ obfervé^fur
kJ inégalitez qu\'elles peuvent for-
en différents endroits i afin de ti-
Z iif
I-E c HT R ÏÏR G î Ê »
rei: avantage de ces mêmeis inégaiite^J?
& de conformer îa furface desdentiei\'^
qui doivent s\'appliquer fur les gen^iv^®
à la variation des éminences & des cn\'^
foneemens de ces mêmes gencive^ -
ainfî lorfqu\'il fe rencontre àla ge"\'^\'^^
quelque enfoncement, il fautpratiqi-^^\'\'
à îa furface dont il eft queftion
élévation proportionnée & propre
fe loger dans cet enfoncement K
qu\'il y ait réciproquement un enfoi^\'
eement dans îa furface des dentiep \'
pour y placer l\'élévation de la
Cela ne contribuera pas peu à ,
les pieces plus fermes ôc plus ftaW^
dans leur affiette.
Avant que de placer les relîbrtS\'^^
faut pratiquer avec une fcie (a)
que extrémité des dentiers une entai ^
le d\'environ quatre lignes delongi^^^^\'
il faut que cette entaille foit P^^f im
rionnée à l\'extrémité du reffort q^i ^
doit recevoir : on a foin de P^^f^i 5
fcie fur la furface de l\'extrémité
angles des dentiers à une ligne de
tance de la furface qui doit s\'appM^
fîir les gencives ; de cette façon cett^
raille, en fe terminant, forme u»®
(«) Yoïéz ia Planche |i.
r> e îs t\' ï s t é . 2, ƒ i
giie un peu oblique, en remontant de
bas en haut : tout cela fe pratique, afin
^ue le reflort une fais engagé dans l\'en-
tadle ait plus de force pour s\'étendre >
^ pour fuivre le mouvement de Is
mâchoire inférieure , un peu au-de-
là de la terminaifon de cette même ma-^
choire.
On pratique à l\'extrémité de chaque\'
Entaille, un trou qui perce la piece d\'ou^
tte en outre horizontalement ; ce trou
fert à pafler & repafler plufieurs fois une\'
^guille enfilée d\'un fi : on introduit
l\'extrémité de chaque reflort dans cha-
*5Ue entaille : avant que d\'afllijetcir ces^
^efl^orts, on efi\'aye la piece, en obfer-
vant fi elle produit (on effet, fî ia cour-
hure des refl!brts eft trop, ou trop peu
^tendue , s\'ils ont la flexibilité & l\'é-
^afticité requifes, s\'ils n\'incommodénf
^as par leurs courbures l\'endroit de
touche oû ils fe logent , s\'ils frottent
Ou appuient contre la furface de la par-
tie de la bouche qui couvre l\'apophifé\'
^oronoïde & le corps des mufcles fer-
\'^îeurs des mâchoires, ou enfin fi ces-
"déflores frottent la langue Scc.
Ces circonn:ances étant obfervées
deux pieces font afiemblées par le
Z iiij
moyen de deux refTorts longs d\'enyîroii
«m pouee & demi , y compris ce qui
s\'engage dans les entailles : ces refTortî
font larges de deux lignes , & épais
d\'environ un qnart de ligne : fuiVanf
que les pieces feront pins ou moins^
grandes , on réglera l\'épaiffeur de ce«
refforts qui ne differenï de ceux de i^
piece précédente, qu\'en ce qu\'ils ne dé-
bordent point par leur extrémité , ^
qu\'ils n\'ont point de lioches : ces ren-
forts ainfî conditionnez font attachez
& affujetds de la maniéré qui fait.
On prend une éguilîe enfilée d\'une
foïe cirée, ou d\'un gros fil retors; on
le pafi^e par un des trous dont iî a été^
parlç, & on commence indifféremment
par celui que fon venr.
On applique le premier jet du fil
î\'entaille, pour de~ià embraffci* le ref-
fort par deux contours defilbien ferreZ;
enfuite on revient au trou , du côte
oppofé , par un trajet de fil ; & ^^
repalfe plufieurs fois l\'éguille dans le
même trou : on pradque plufieurs jets
de fil, qui couvrent l\'entaille des detiX
eôtez j & ce fil fait plufieurs contours*
qui a/fujettifi!ènt ainfi l\'extrémité
reffort.
dentïsté. ï.jf
Loi-rque le réiTorc paroît alTez afFer-^
îni 5 on couvre par plufieurs contours-
4e fil toute fon étendue, jufi^u a l\'en-
droit qui doit être engagé dans l\'en-
taille oppofée. On pafi^e ainfi d\'ùne ex-
trémité à l\'autre , pour engager dé
inême ce refibrt dans l\'entaille diamé-
tralement oppofée : on l\'afFujettit de
même, en pafi^ant & repafîànt l\'éguille
dans ce trou par plufieUrs jets & con-
tours de fil réïterez.
Pour mieux alfiijettir ces jets & ces
contours de fil, on pafi^e le fil fur l\'é-
guille , de même que les tailleurs îe
pa/fent, lorfqu\'ils font des boutonniè-
res ; on continué dele pafi^erdemème
fur îes jets de fil qui couvrent les en-
tailles -jon fornie par ce moyen une ef-
pece de gance, qui re(ferre\'& affermit
davantage les contours : un des refibrts
fe trouve engagé par fes deux bouts,
& on engage de même celui qui lui eft
oppofé.
La maniéré d\'introduire dans la bou-
che cette double piece ( a ) ainiî affem-
blée, ne diffère de la maniéré dont on
introduit la précédente, qu\'en ce qu\'elle
eft encore plus aifee.
(a) Voïez la Figure ivde-IaPlaache
2 74 î- Ê C H 1 R u R G\' I E
Il en eft de Tufage de toutes ces pie-
ces, comme de celui cfe tous les mem-
bres artificiels, que la Cbirurgie nous
fournit, par la partie que nous nom-
mons Prothefe : on a quelque peine 3"
s\'accoutumer les premiers jours à I\'ufage
d\'un bras, d\'Une jambe & d\'un œilar-
rificiei ; mais cependant infènfiblement
on s\'y accoutume. Si même en peu de
rems. La ne\'ceffitéde réparer ce qui no\'-5
manque , ou par un accident , ou p^f
on défaut de nature , nous met. bien-
rôt dans cette habitude, Se cette habi-
tude agit fi fortem.ent en nous , qu^
ces pieces artificielles nous paroiilènt
dans la fuite comme naturelles.
Que les chofes dont I\'ufage ne noUS^
eft pas* familier, Se qui nous paroilîènt
d\'abord étrangères ne nous rebutent
donc point : l\'incommodité qu\'on eit
peut relfentir pendant lespremiers jours,
n\'eft quepalfagere. Se qu\'une circoni"
tance nécefi\'airement annexée au défaut-
d\'habitudeà moins que cette incofn"
modité ne dépendit de l\'incapacité SC
du défaut de l\'artifte, qui àuroitmal fa-
briqué les pieces dont il s\'agit, n\'ayant
pas bien obfervé routes les circonftan--
ces que l\'ai exactement rapportées.
DEH-ti&TE. 275;
Avant que j\'eulFe réduit en pratique
les idées que je viens de eonimuniquer
an s\'étoit non-reiilement fervi des re(^
forts de baleine pour le râtelier fupé-
rieur , attachez d\'un bout à cette pie-
ce, & de l\'autre aux dents naturelle®
de la mâchoire inférieure -, mais on fe
fervoir encore , pour joindre enfem-
ble le râtelier fupérieur avec l\'inférieur,
de charnieres Se de reflbrts à boudin 5
en façon de tirebourre , oufîmplemenr
courbez en ligne afpirale : rentor til le-
nient ou la circonvolution afpirale oc-
cupoit beaucoup d\'efpace ,, Se caufoit
)ar conféquent de l\'embaras dans la
souche : cet entortillement s\'oppofoit
même à la maftication , Se donnoic
lieu d\'ailleurs aux alimens de s\'enga-
ger dans les contours de ces reflbrts >
d\'y féjoturner, & d\'y caufer de lamau-
vaife odeur.
Le même inconvénient arrivoirà ces
charnieres par rapport à leurs engage-
mens réciproques, il n\'en eft pas de
même des reflbrts dont je me fers pour
unir les pieces enfemble ces reflbrts
n\'ont point tanr de contours v la ma-
niéré dont j\'aflèmbleces pieces les rend
eagables-, d\'agir librement ^ôc dt fuivia
le chirttrgïesr
tous les mouvemens delà mâchoire iff-"
férieure. Cet alfemblage eft d\'autant
plus preferable , qu\'il eft plus /impie î
plus commode, & plus durable.
Mamere d\'émailler les dents , oti
les dentiers artificiels, afin de
rendre leur décoration plus ré-
gulière é- plus agréable.
IL eft prefque impofllble, du moinf
il eft très-difficile, de rencontrer au-
cune des maderes que j\'ai indiquée^
pour conftruire des dentiers arrificiels,
capables de fournir des pieces entières
naturellement émaillées dans route leur
étendue, & dont la couleur fe trouve
conforme aux dents naturelles de ceux
auxquels on eft obligé d\'en fubftitues
a la place de celles qui leur manquent.
^ C\'eft cet inconvenient, qui m\'a don-
ne heu de chercher les moïens de ren-
dre uniformes ces pieces, autant qu\'il
feroit poffible, en conformant leur blan-
cheur a celle des dents , lorfqu\'il e»
refte encore dans la bon che. J\'ai
jprétendii par cet endroit imiter la na-
ture , ôc même l\'enrichir par ces den--
tiers artificiels , dans les circonftan-
ces qui concernent l\'ornement de la
bouche.
J\'ai penfé que |e trouverois.ce fecours
dans le feul ufage de l\'émail artificiel-
iemcnt compofé : j\'ai crû auffi. que je
parviendrois par là , non-feulement à
imiter le plus parfait émail des dents |
niais même la couleur naturelle des
gencives , dans les cas où il s\'agit de
les remplacer artiftement, en tout, oiî
.en partie.
Pour y parvenir , fai confulté les
cmailleurs les plus habiles , ôc par îes
conferences que j\'ai eues avec eux, j\'ai
rendis praticable ce que je crois que
d\'autres n\'ont point pratiqué jufqu\'à
prefent. On a imité les yeux naturels,
par des yeux compofez d\'émail ; mais
on a négligé la même application de
l\'émail à l\'égard des pieces de dents ar^
rificielles, qu\'on fubftituë aux dents na-
lurelles : cependant outre tous ies avail-
.cages que les dentiers artificiels ont au-
.deftlis des yeux d\'émail, ils fervent com-
l^e.çu? à J\'prngment, ôç -répareni: dg
1- e chi r u r <§ i e n
même les défauts des parties dont k®
diÔbrmitez choquent .au premier ar-
pecL
La piece que l\'on doit conftruire Sc
;garnir de dents émaillées, doit être au-
paravant ajuftée à l\'endroit de la mâ-
choire qu\'elle doit occuper ^ fuivant
toutes ies dimenfions requifes ; ii faut
néanmoins n\'y avoir encore formé au-
cune dent. On appliquera fur la face
extérieure de cette piece une lame d\'or ?
ou d\'argent, épaiftè d\'environ une de-
mie ligne : cette lame occupe toute l\'é-
tendue de la face extérieure , fi le ra\'
teîier doit être complet fi ce râtelier
doit recevoir dans de certains interva-
les quelques dents naturelles, & dans
d\'autres fervir à former quelques dent>
cmaillées, on pratique des entailles vis-
i-vis les dents naturelles, pour les y l*\'"
ger ; & dans l\'intervale de l\'unêi l\'aiî-
-tre dent, on garnit la furface extérieure
de la piece artificielle de petites lames
auffi d\'or , ou d\'argent. On trace en-
fiiite avec une lime la figure des dents
fur cette lame , pour marquer l\'inter-
cale des dents qu\'on doit former.- tout
«tant ainfi dilpofé, on remet cette piece
à i\'émaiiieur , pour qu\'il couvre cett5
-ocr page 351-dentiste.
.^ame d\'émail j on forme chaque dent
«maillée de l\'étendue requife , & de
douleur femblable à celle de l\'émail
des dents naturelles de la perfonne
^ laquelle il s\'agira d\'ajufter cette pie^
Ce émaillée. ( a. ) Pour que l\'émailleur
ioit mieux inftruit de cette nuance ,
^n lui fera voir quelque dent pareille
^n couleur à celles qu\'il doitémaillets
^u bien on lui montrera celles qui tien-
■^^ent encore i la bouche.
Si c\'eft des denrs humaines fur leC-
quelles l\'émailleur fe doit regler , foit
^Ue ces dents foient prifes dans la bou?=
^he du même fujet, ou dans la bouche
un autre, il faut que ces djnts aient
ti\'empé dans l\'eau commune au moins
^ingt-quatre heures, pour pouvoir leur
^onner à peu près la même couleur de?
\'^ents qui reftent en place. Enfuite l\'é-
l^iailleur continuera de les tenir dans
* eau J afin de mieux atraper leur de-?
p\'é de blancheur car lorfque ces dents
^ont feches , elles ne.font jamais bien
Conformes en couleur aux naturelles»
Lorfijue les gencives font confumées
^^talement, ou en partie, ia lame d\'or,
d\'argent doit être plus ou moing
i\'^) yoïe^ jla fia # la Planche 57
^So LE CîTlRURGIEfî
large , fuivant la de\'perdition de ft^^"
! "ftance de la gencive. On figure les pe-
tites eminences que les gencives foC-
ment dans I\'intervale de chaque dent, ^
ies demis contours qu-elles forment aufl^
de l\'une à fautre dent ; & on fupplée
au défaut des gencives, par des genci-
ves fi bien imitées en émail , qu\'elle^
ont la véritable couleur des gencive®
naturelles.
La lame dont Je parle, ne peut etf^
émaillée, qu\'étant féparée de la piec^
d\'os fur laquelle on doit l\'applique\'^ \'
on doit alfujettir cette lame, par fes e\'\'^
trémitez, au moyen d\'une, ou plufie^f^
vis, fuivant fon étendue ; ou au
de goupilles rivées à rivure perdue »
qui perceront ia piece
émaillée d\'outre
en outre. -,
Si l\'on veut que cette lame émaillc
ne couvre point toute la longueur
iâ face extérieure de la piece j on r^
une entaille à cette même piece, P®^
loger la lame dans la profondeur ^
l\'entaille , & à niveau de la furfaceo^
la piece.
Il faut encore remarquer, que 1 ^
térieur de chaque dent émaillée doj^
|>wîtr,e un peu convexe ? que
^aîî ne doit pas être beaucoup appa-
■^^ît dans le fond de chaque intervaîe j %
^Sn que ies dents àrtiftement émaiilées
paroiffenr plus naturelles.
. Ces pieces émaiilées s\'appliquent fuE
gencives , &: j font ailujetties de
que les précédentes, foit par des
^ttaches de fil, par des tenons, ou par
As reflorts.
Si l\'on veut ne réparer qu\'un 5 ou
flufieurs défauts du dentier artilieiel dé-
pourvu dans quelque endroit de fon
^Oîail naturel 5 on rapporte dans cet en-
^^\'oit une petite lame d\'or, ou d\'argent,
^une étendue fuffifante pour cacher
les défauts de la piece ; on donne
^^fuite cette piece à i\'émailieur , pour
^ mettre un émail conforme au refte
l\'émail de cette même piece , que
. émailleur fait tremper dans l\'ean, pour
raifon que nous venons d\'aileguer.
joint cette piece avec la îame le
\'»«s artiftement qu\'il eft poftîble .• voila
« feul
moyen de réparer un tel défaut.
- Les avantages de l\'émail emploie aux
artifîciellesne fe bornent pas feule-
.pent à l\'ornement qu\'il procure ; mais
V en refulte encore que les dents , ou
® dentiers émaillez de même, peuvent
^omi //. \'A a
durer un rems très-confiderable j
que 1 email eft un corps très-peu i"-""
ceptible de cEangemenr& d\'altération\'
Après avoir communiqué au
tant de moyens propres à fijbftituer de
dents artificielles, en la place des natu-
relles\', après avoir donné desméthoo^
circonftanciées, fondées fur ma prop^^^
expérience, & fuftîfantespourfuppJ\'^^\'^
à routes fortes de cas, j\'ai lieu d\'ef\'^\'
rer qu\'on fe corrigera de plufieurs sb\'
qu\'on pratique journellement -, & \'\'
Be s\'avifera plus de percer les genci^\'
d\'outre en outre , d\'y palfer des po\'^
tes, & d\'y fuipendre une piece ofleO
compofée de plufieurs dents, pour
placer les incifives & les canines de
mâchoire flipérieure.
a?-
on
Les pointes qui attachoient cet^^^
piece offeufe étoient recourbées
en crochet, perçoient la bafe des-dç^ ^
dents du milieu de la piece attificiel^^^
Sc s\'enfilant dans les gencives, fufpef
doient ainfi cette piece en maniere ^^^
pendans d\'oreilles ; de forte que c \'
îoient, pour ainfi dire, des dents
eantes,,, qui obéïfibient non-feulem^"^
aux impulfions de la langue, inais
core: à: eell,es- de l\'air qui- entre dans
y
-ocr page 355-bouche & en fort. Cette piece tirail-
loit & tourmentoit extrêmement la gen-
cive.
J\'ai appris qu\'une Dame qui fervit à
cette belle expérience , n\'en reçût que
de l\'incommodité ; mais une heureufe
toux la délivra d\'une partie de ce fâ-
cheux dentier en le-lui faifant cracher
dans le feu d\'où il fut reciré à demi confu-
mé. Je né fçais fi on a depuis remedié i
ee vuide,& comment on l\'a pu fairejmais-
il falloit que cette Dame eut une forte
envie d\'avoir la bouche garnie, pour:
fouffrir une opération fi cruelle & e«
même tems fi ridicule , fans parler des>
dangereufes fuites qu\'elle pouvoit a^--
Voir. Je ne fçaurois même comprendre
qu\'un Dentifle ranr foit peu jaloux de
fa réputation, l\'ait ainfi expoféefur-
tout à Paris, où tant d habiles gens de
toutes fortes de profefîîons fe trouvent,
^ concourent par leur travail à donnes
de l\'orneraent à cette grande Ville,
IL.
-ocr page 356-Explication de ha PlancheXXX fl^"
eontenant flujïeurs dentiers t
ou pieces artifcielles^
La Figure L reprefente un doubly
dentier monté par deux refibrts >
«ntr\'ouvert par fa partie antérieure.
A. A. A. Dender fùpérieur
B. B. B. Dentier inférieur.
C. C. Les refîbrts.
D. D. D. D. Quatre entailles , f®
©ngrainures recouvertes de fil, qui arre"
îent les refîbrts».
La Figure II. reprefente le mêi«^
double dentier, vu par une de fes
ties latérales, pour mieux faire obfeï^
wr la courbure des reflbrts.
E. E. La partie laterale g^tt"
©he du dentier fùpérieur.
F. F. La partie laterale g^\'
che du dentier inférieur.
G. La courbure du relToff"
La Figure IIL reprefente un dentier
émaillé, vu pat fa parde antérieure, tou^
fermé avec les dents couvertes o^^
geacit^esi.
Is\'
-ocr page 359-DE wr I s^T E-
H. H. H. Dentiet fupérieur.
I.1. 1. Dentier inférieur,
K. K. K. K. Les fils qui fervent i
^Ifujettir les refîbrts ôc qui couvrent
^entaille.
Les Figures IK & reprefentenc
l\'éparément deux relforts, femblables à
Ceux dont on fe fert pour monter tous
ees râteliers.
ï-a defcription-I\'ufage âuw
obturateur du Palais â deux:
ailes parallèles , â charniere y,
ajfujetties par un écrou &c,.
lorfque cet obturateur ef en^
place,.
L\'Obturateur auquel" on a julqu\'ici-
donné la préférence, eft un inftru-
ment compofé d\'une plaque & d\'une.
Çi\'ïiple tige terminée par une vis , fur
^^quelle onmonte un petit.écrou, après-
^"v^oir fait paflTeE la tige au travers d\'une
%onge, qui couvre la furface convexe
la plac^ie. Cette éponge doit avoir
xf <3 tÉ CFTIKUKGÏEÎÎ
d\'ailleurs un volume fujÉïîfanr , pouff
Éemplii? tout le vuide de la brèche. L®
tout ainfi difpofé ne manquoit pas
produire fon effet dans Finftant La feul^
éponge auroit fait la même operation f
mais comme ce bouchon aflujetri dans
l\'efpace qu\'il occupoit, n\'étoit retenu
que par la fimple comprefîion des
rois de la furface de la breche contré
celle de l\'éponge j cette comprefiio^
n\'étoir pas fuffifante ; d\'autant plus qu^
ce trou fe trouvant fouvent plus evafs^
en bas, qu\'en haut, il en réfultoitqu®
cet obturateur par fon poids & pat
pente, bien loin de refïer en place,
précipibit & fe déplaçoir fi aifément >
qu\'il devenoit inutile , embaraffant^ \'
Se incommode. Il arrivoit à peu
le même inconvenient dans l\'appli^\'^\'
tion de tous lés autres obturateurs qi^^^
Fon avoir jufqu\'à préfent imaginez =
ris fortoienr de l\'efpace qu\'ils devoieuf
exadement occuper, faute d\'un po^l"\'\'\'
d\'appui fuffifant pour les tenir afliijétt^\'
Ceux que je propofe aujourd\'hui f
rempliflTenr parfaitement par leur nie-\'
chanique, les intentions que l\'on
avoir en pareil cas. V
L\'obturateur ^ue je:décris le premier?
-ocr page 361-Denti\'STE. il ^
eft compofé d\'une plaque, d\'une tige
de deux aîles, de deux goupilles, d\'une
vis , d\'un écrou, ôc d\'une clef. La pla->
q[ue eft quaiî de figure ovalaire , for-
mant par l\'un de fes bouts , une efpece
d\'angle moufifè. Cette plaque eft lon-
gue de quinze à feize lignes, large de*
neuf à dix , concave du côté de la bou-
che , convexe par fa partie oppofée
pour mieux s\'ajufter à la voûte du pa-
lais. Cette même plaque eft percée dans^
fon centre, d\'un trou de quatre lignes^
de diametre. . ■
La tige de cer obturareur eft à canon,
ronde & épaifiîe d\'environ cinq à fix li-
gnes , à peu près delà même longueur y.
fans y comprendre fes quatre branches
tronquées, firuées fi.u- le haut de cette-
tige : ces branches fervent à former
deux chamieres diamétralement oppo-^
fées : il y a entre ces branches une en-
\' îaille cruciale, pour loger partie d\'une
vis, & partie de l\'écrou qui rafiflijettir
Scc. dans le milieu de cette tige, il y z:.
encore un trou rond , d\'une hgne &de-^
mie de diametre, qui perçant à jour la^\'
tige par fon centre & fuivant\' fa Ion-
^leur, fe trouve répondre jufté au mi-^
lieu de l\'efpace du grand trou de la-gis»
\' Il eft à remarquer que ces quatf^
branches font divifées par une entaille
cruciale pratiquée à la lime, qui laide
entre les branches deux intervales r
d\'une différente étendue en largeur ^
en profondeur ; la plus grande entailla
a environ deux lignes de largeur j ^
deux de profondeur ; elle ferr à rece-
voir les avances inférieures de l\'écroU-
La plus pedte entaille a environ une
ligne & demie de largeur , & autant
de profondeur j elle f\'ert à loger le®
charnons contigus aux ailes.
. Chaque aile eft quafi de figure ova-
laire, un peu moins arrondie du côté^
d\'en bas : l\'étendue en longueur de
chaque aile eft d\'environ huit lignes
& d\'environ fix lignes en" largeur , ^
d\'un quart de ligne en. épaiffeur. Cha-
que aile eft convexe par la face q^^
doit s\'appuïer fur la parde, & concave
par la furface oppofée.
Chacune de ces ailes eft\' fenêtrée pal-\'
une ouverture quarrée , large d\'envî-
ron deux lignes & demie , longue
trois & demie : ces ouvertures font d\'
tuées à une demie ligne de diftance de
la partie inférieure des aîles voifine deS^
charnières.
Ces
-ocr page 363-DE.NTiSTE..
Ces aîles font encore percées à jour
î^r plufîeius petits trous difpofez deux
^ deux près de leur circonférence , &
deftinez à donner paffage à des points
Jte fil qui fervent à alTiijcrtir une enve-
loppe diéponge fine , deflinée à cou-
rra- la furface convexe de ces aîles ;
^n qu\'elles appuïent plus mollement
la partie gu elles doivent compri-
Vis-à-vis le milieu de la fenêtre &
iiîr le bord inférieur des aîles , il y a
\'îne avance , ou charnon contigu per-
^ à jour borizontalement par un périt
trou. ^^
Les goupilles font de petits morceaux
^ fil d\'argent, proportionnez en lon-
gueur ôc grofi^eur aux trous des char-
nières qu\'ils doivent affembler.
^La tige ôc le corps de Ja vis , font
^iixemble de la longueur d\'environ huit
^gnes : la tête de la vis a deux furfa-
plates : fa circonférence parfaite-
^^ent arrondie , eftdivifée en deux par-
J^s à peu près égales par deux échan-
^fUres quarrées & paralleles : îépaif-
de cette tête eft d\'environ une li-
sple.
l\'écrou décrit quafi la figure d\'un
-ocr page 364-ï. e çh irxj rg i e h
marteau : il eft long de quatre lignes
par la partie la plus étendue, large de
trois, & convexe par fa furface fupe-
rieure : la furface inférieure eft en pat-
rie plane.
Cet écrou eft percé à jour dâns lôti
milieu pour recevoir la vis .• confidere
par fa partie inférieure, il prefente qn^\'
tre avances : les deux plus grandes
vances font firuées horizontalement, ^
,ont environ deux lignes d\'étendue ^^
longueur, autant en largeur,. Se devait
ligne d\'épaiffèur.
Les deux plus petites avances fo\'^^
lîtuées perpendiculairement .• leur Ion\'
gueur eft d\'environ deux lignes , le^\'^
cpaiftèur de deux tiers de ligne ,
leur largeur d\'une ligne & demie. Cc^
proportions font importantes par raj^
port aux fonétions de cet écrou. ,
\' La clef qui fert à monter Se à dé-
monter cette machine, eft plate, ^on-^
0ue d\'environ quinze lignes, large d\'e^\'
yiron cinq, & épaifte d\'une ligne :
fe rétrécit du côté de l\'extrémité ? ^
elle a deux dents quarrées : ees deîj^
font proportionnées aux échancrures
vis.
Tçute? ces pieces doivent être d\'Pff^
-ocr page 365-D\'EN T I-s T E. 2-51
OU d\'argent. Voici comme elles feront
afîemblées.
Il faut fonder la partie infe\'rieure de
la tige à canon fur le centre de la con-
vexité de la plaque. Ces deux pièces
étant unies enfemble 3 il faut divifec
l\'extrémité de la tige en quatre parties,
au moyen d\'une entaille cruciale de la
longeur, largeur & profondeur qu\'il a
été dit en parlant des quatre branches
tronquées. Il faut obferver que l\'une
de ces entailles foit plus profonde que
lautre.
Dans l\'entaille la plus profonde, on
perce la tige dans fon centre & fuil
vant û longueur, jufqu\'au milieu de
la furface concave de la plaque. Pour
lors on agratîdit ce trou du côté de la
piaque. jufqu\'à ce qu\'il foit fufïfant,
pour loger la tête de la vis. Cela fait,
on perce les quatre branches qui doi-
vent fervir de charnons. On perce de
»iême l\'avance de chaque ai\'le qui doit
aufTi fervir de charnon, & on les mon-
te par le moyen des goupilles avec les
»ranches de la tige à canon.
Lorfque les deux pieces, à qui nous
avons donné le nom d\'ailes, font af-
•iemblées par le moyen des goupilles
^ z l e Chirurgien
aux branches tronquées , il s\'agit de
placer l\'écrou de maniéré que fes avan-
ces perpendiculaires fe logent dans I\'in-
tervale pratiqué entre les deux char-
nières, où ces avances font reçues com-
me un tenon dans une mortaife. Ces
avances ne doivent pas y être forcées »
afin qu\'elles puiffent s\'engager & fe dé-
gager plus ou moins dans cet intervale
qui les reçoit, fuivant les mouvemens
que la vis fait faire à l\'écrou.
L\'ufage de cet engagement, eft d\'a^
fujettir l\'écrou en plufieurs fens, le lail-
fant pourtant en liberté, jufqu\'au point
qu\'il puiffe fuffifâmment agir , con-
jointement avec la vis.
Les deux avances horizontales cou-
vrent le milieu des charnieres : leurs
extrémitez fe placent aux fenêtres des
ailes, lorfqu\'elles font levées. Cet écroU
étant ainfi placé/ on engage la vis dans
îecrou, & la clef dans les échancrures
de la tête de la vis : la clef fait tour-
ner la vis, qui en s\'engageant dans 1 f\'
crou, îe fait defcendre 5 & tandis qU ^^
defcend, ces avances horizontales UU-
vent le bord inférieur de la fenêtre ,
le compriment, & afllijettiifent les ades.
qui étant abbâtucs, s\'appliquent
Dentiste,.
îeur furface convexe fur les parties du
trou du palais dans lequel elles font
engagées : elles doivent le comprimer
pour fu {pendre & affujettir toute la ma--
ehine, qui de cette façon bouche exac-
tement îe trou du palais dont il s\'agit,
Se même fans éponge , quoiqu\'il foit
plus à propos d\'en mettre , plus oh.
moins autour des ailes fuivant l\'occur-
rence.
Quoique l\'on ait ici fpecifîé les dimen-
fions de chaque piece de cet inftrument ,
il ne faut pas s\'affujettir à les obferver
toujours de même. Elles font arbitrai^
fes fuivant les differens cas ; parce que
ia carie des os dti palais & des maxil-
laires fiipérieurs- &c. laifîe des déper^-
dirions de fubftance, plus où moins é*-
tendues, & dont ie trou qui en refuî-
te, eft tantôt d\'une figure & tantôt
d\'une autre ; ainfî pour bien boucher
ce trou , on eft obligé de proportion-
ner l\'inftrument appellé obturateur, à
la régularité, ou irrégularité de l\'efpace
oii r on doit appliquer cette machine.
Avant que dé mettre en place cet
obturateur, (^J iî faut relever fufhfam-
(a ) Voïez la Figuré ii. de îa plan-
ehe 38,
^^ Chirurgien
ment les aîles. , pour qu\'elles s\'appfO-
cheiit l\'une de l\'autre à îa djit""re de
deux à trois lignes 3t\' qu\'elles oc\'^rt-
penr amfi moins de volume : ee qui fa-\'
cilitera leur introduétion dans, le troU
©u dans la breche du palaisà
Dans cette fituation, cet obturateur
fera introduit dans la bouclie ; il fcr^
foutenu par le pouce & l\'indicateur de
la main gauche : îe pouce appuierafu^
la face cpncave de la plaque j & l\'i^^\'
dicateur fur la face convexe de la mê-
me plaque : on s\'aidera, fi l\'on veut ?
de la main droite ; c\'efi: ainfi que l\'o®
introduit dans îe trou du palais îes ai-
les & la tige , jufqu â la fi.irface con\'
vexe de îa plaque. Pour lors il ne s\'agir
. plus que de l\'afirijettir par le moïen de
clef, que l\'on tiendra entre le poucC*
l\'index & le doigt du milieu de la mai"
droite : on foutiendra en même tems
plaque avec le pouce de l\'autre main, ^
on tournera la clef de droit à gauche ^
jufqu\'à ce que cet inftrument foit ful^\'
famment afîujetti. On s\'appercevra qu
cft afiiijetti , par la ftabilité de la pl^"
que, & encore mieux par fon ufage-
Pour déplacer cet obturateur ,
tournera la clef dans le fens oppofé\'
Dentiste. i§\'f
Ceux qui s\'en fer virent pourront eux-
niêmes, en obfervant ces fîrnpies cir-
conftances , te mettre & l\'ôter, lorf-
qu\'ils voudront le changer ou le laver.
Les avantages que l\'on retirera de cet
inftrument, vérifieront les utilitez que
lui attribue avec juftice.
ta defcription dr l\'ufge d\'un oh-
îurateur moins\' compofé , dont
les ailes font ajfujetties diffe^
femment de celles des autres
obturateurs charniere.
Le deuxième obturateur ne différé
en rien du précèdent par la plaque ^
^Uè eft convexe d\'un côte, concave de
l\'autre , & percée de même : elle eft
foudée avec une tige à canon par le
Centre de fa parde convexe : cette tige
a environ quatre ou cinq lignes de
longueur, & environ fix lignesd\'épâif^
^eur : elle eft percée d\'une extrémité à
l\'autre par un trou rond d\'environ une
%ne de dia^netre : ce trou fert àdon-
Bb iiij
-ocr page 370-le chirurgien
ner pafîàge à la rigc d\'une vis : fa par-
tie fupérieure eft plate : la vis qui
traverfè , eft d\'environ huit lignes de
longueur , & d\'une hgne de diametre
en épai/feur : fa tête eft femblable à
celle de la vis du précèdent obturateur-
Cet obturateur eft encore compose
de deux ailes, dont la figure reffemble
affez à un demi ovale, dont les angle®
feraient, raouffcs, La longueur de cha-
que aile eft d\'environ huit lignes ,
largeur de quatre , 8c l\'épaifleur d\'un
quart de ligne : leur furface fupérieure
eft un peu concave, & leur fiirface in-
férieure convexe : ces ailes font percées
près de leur circonférence de plufieurs
petits trous , qui fervent à y attacher
des éponges pour l\'ufage déjaindiqùf
■ L\'une de ces ailes eft foudée, ou ri-
Yée fur ia furface plate & fupérieure de
la tige : elle couvre toute certe furface >
& elle y refte fixe & immobile : elle
eft percée par un trou, qui répond pré-
cifément à celui de la tige.
L\'autre aile eft percée d\'un trou quar-
té proportionné à la quarrure qui /e
trouve à lavis, entre les filets delà vis>
Se fa tige arrondie , à laqiielle elle eft
engagée deforce, ëc arrêtée par le mO"
ten d\'un périt. écrou. Cette aîle doit
fuivre tout le mouvement de la vis -,
enforte que lorfqu\'on tournera la vis
de droit à gauche, ou de gauche à droit,
l\'aîle fuivia toujours le fens de la vis :
ces deux ailes fe furraontent par l\'un
de leurs bouts.
Cet obturateur , quoique compofé
d^une mécanique bien plus fimple que ie
précèdent, peut néanmoins en certaines
occafions être mis en pratique, à fon
excfiifîon .• par exemple dans le cas 011
les trous de l\'os le trouveroient plus
longs que larges, & plus profonds dans
le lèns horizontal -, de façon qu\'on ne
pourroit pas y loger les aîles du pre-
cedent obturateur : en ce cas les aîles
de celui-ci , fe trouvant capables de
tourner dans un fens different , mieux
que celles de rautrê, elles fè logeront
avec facilité -, ce qui fuffira pour rem-
plir toutes les intentions qu\'on pourroit
avoir en pareille occafion.
La maniere d\'introduire cet obtura-
teur ( ^ ) efl fembiable à celle du pré-
cèdent ; à la difference près, qu\'au lieu
igu\'on releve les aîles de Tautre , on
^ange celles de celui-cil\'une fur l\'autre j
i>? ), Voiez la Figure 16. de h Planche 3 S.
i^S ï^® CHIRURGIEïf
& lorfqu\'il eft appliqué, avec un tour
de clef on tranfporte 1 aîle fupérieure
du côté où l\'on veut ; ce qui fuint pour
l\'aflîijettir : & Ci l\'on le jugea propos»
on garnit ces aîles avec de 1 éponge.
Pour mettre en place cet obturateur >
ou pour l\'ôter, on fe fert d\'une clef
femblable à celle du précèdent, & on
y procédé de la même irianiere qu\'il a
été indiqué.
De la flanche XXXFIII. conU\'\'
namlafguYe du prémîer & ^^
deuxième obturateur ^ fervânt
À boucher les trous du palais f
démontez, de toutes leurs pieces
dr enfuite montez.^.
La Figure I. reprefente la plaque
vûë par fa partie convexe , avec
fon trou dans fon centre & celui de
tige qui reçoit la vis.
La Figure IL reprefente ia tige à^
l\'obturateur
A, Grande entaille de cette tig?\'
-ocr page 373- -ocr page 374-I
-ocr page 375-B. B. Les trous de fes bran-
ehes recevant une goupille fervant à at-
tacher les ailes.
C. Le trou de la tige.
La Figttre III. reprefente la même
îige vûë du côté de la petite entaille.
La Figure IV. reprefente une des
deux ailes de l\'obturateur, vûë par fz
partie convexe.
D. Di D. D. Les petits trous de cet^
te aile..
E. Sa fenêtre.
F. Son avance, ou char-
non.
La Figure V. reprefente une vis à
tête échancrée.
H. La tête.
La Figure VL reprefente la tête de
Cette même vis, vûë\' à plat.
La Figure VIL reprefente la partie
fupérieure convexe de l\'écrou.
La Figure VIII. reprefente la partie
inférieure & concave de ce même é-
crou , fes quatre avances & fon troE
fervant d\'écrou.
La Figure IX. reprefente l\'écrou en
entier, vû latéralement.
LaFtgure X. reprefente la clef, vûi
-ocr page 376-à plat ayant deux efpeces de dents a
fon extrémité antérieure , fervant a
monter & démonter cet obturateur ?
mettre en place, ou l\'en ôter.
La. Figure XL reprefente une âcs
goupilles cjui fervent à alfembler les ailes
avec la branche & la tige.
La Figure XIL reprefente le premier
obturateur tout m on té, compofé de fa^\'
femblage de toutes les pieces,
I. I. La plaque montée avec ^
tige, viàë pr fa partie convexe.
K. La tige.
L. Les branches de la tige.
M. La charniere.
N. L\'aîle droite vûë par fa con^
vexité.
O. L\'aîle gauche vûë en part\'<^
par fa concavité.
La Figure XLIL reprefente une des
ailes féparées, vue par fa convexité aveC
fes trous & fa circonférence demi-ova\'
laire.
. La Figure XIF. reprefente la vis
ce deuxième obturateur.
P.\' La tête de- la vis^
D E "n T I S T E. 30Î
Partie de la tige tournée en
Vis. -
La, Figure X K reprefente îécroii
^Uarré de cet obturateur, avec fon trou
écrou.
La Figure XVL reprefente le deu-
xième obturateur tout monté , de fa-
Çon que l\'on voit la convexité de fes
^îles entr\'ouvertes & un peu croifées »
^\'extrémité fupérieure de la vis, l\'écrou,
tige de l\'obturateur, & partie de la
lurface convexe de la plaque.
R. Sa plaque vûë par fa partie
Convexe.
S. Sa tige.
T. T. Ses deux aîles.
V. L\'écrou & l\'extrémité de la
La tige & la plaque de cet obtura-
étant à peu près de même que
belles du précèdent, on ne les a point
graver en particulier, non plus que
clef J laquelle eft commune à tous
^s deux. •
S -oz l e Chirurgien
La defer if tion é\' Pttfage d\'0
obturateur fans tige , en farti^
dentier ^ dont les aîles font dif
ferentes en Jigure de celles d^^
precedents ^ écartées func de
Vautre é\' afujetties par
vis d\'une fruéïure partimli^^^\'
Defcription d\'un quatrième f
tit obturateur.
Le troifiéme obturateur , eft cehti
qui ma donné occafion d\'inve^
ter les autres. C\'eft une piece qui àli\'
fere d\'eux en toute fa mécanique,
eft très particulière : il eft compofé
partie d\'une matière ofleufe, & en
tie d\'une matière métallique. La pî^^^
ofteufe dans celui-ci eft une plaque ^
dont la circonférence eft prefque de fî\'
gure conique du coté oppofé aux dcnt^
Supérieures : & fa circonférence du côr^
de ces mêmes dents , reprefente les
maxillaires fupérieurs dans leur
tion : cette plaque fait la fondion de
ces mêmes os : A leur défaut on la leur
fubllituë dans le cas où leur fubftance
fe trouve détruite dans ce lieu là : à
cette derniere circonférence, eft con-
tigu un dentier artificiel, reprefentant
les dents naturelles : la furface infé-
rieure de cette plaque , eft concave &
Voûtée de même que la voûte du pa-
lais •• dans cet endroit la furface fupé-
rieure eft convexe, pour mieux s\'accom-
moder à l\'efpace du vuide qu\'elle doit
Occuper. L\'on fent déjà que cette pla-
que ainfi munie de dents artificielles fa-
tisfait à une double intention. 1«. Qii\'el-
"Te remplace en même tems les dents na-
turelles & les portions des os maxil-
laires exfoliez à l\'occafion de quelque
carie confiderable. z«. Qu\'elle fert en
même tems d\'obturateur pour boucher
les trous ou breches en queftion.
Cette plaque ofleufe eft de plus per^
cée par un trou quarré d\'outre en ou-
tre ; ce trou eft arrondi feulement du
côté de la furface concave, pour rece-
voir un écrou, dont la tête eft arron-
die du côté de cette même furface, &
quarrée du côté de fa furface convexe.
■Cet écrou doit être de l\'épaifleur de
-ocr page 380-L E
304 LE C H I R U R G î E îï
cette plaque, fans exceder ni Tune ?
l\'autre furface : il doit être affujetd dans
le trou quarré de la plaque ; de telle
façon qu\'il y foit affermi, comme s u
ne faifoit qu\'un même corps avec el^e •
dans cet écrou s\'engage une vis intro-
duite du côté de la furface fiipérieure*
Ce même écrou engage auparavant une
piece recourbée en manière de mani-
velle , 8c une autre piece qui porte fur
fa furface plate. Cette derniere piece»
n\'eft qu\'une petite lame en forme de
queue, de figure de feiiille de myrrhe»
d\'environ un pbuce de longueur, de
trois lignes d\'étendue dans fa partie la
plus large 8c d\'une demie ligne d\'épaif-
feur.
Cette piece partant de la tige de la
vis, porte 8c s\'appuïe par fa furface in-
férieure fur la furface convexe la pl^®
fupérieure de la placjue ofleufe , dans
l\'-ctenduë de quatre ou cinq lignes j
tandis qu\'elle eft afïîijettie par la tete
de la vis par fon bout percé , & que
fa furface fupérieure & convexe , s\'ap-
puie dans le refte de fon étendue con-
tre la voute du palais, & fe porte du
côté de la luette, fans pourtant s\'en ap
jîiocher d\'aflez près pour l\'incommoder»
Cette
-ocr page 381-Cette efpece de feuille de myirthe, a
«n ufage qui n\'eft point indifferent ;
elle fert lorique la machine eft montée
^ appliquée dans fon lieu, à empêcher
que la piece ne faffe la bafcule ftir le\'
devant.
^ La piece en manivelle, que j\'ai dit \'
être la premiere cà donner paffage à la ^
tige de la vis, par un trou pratiqué à
l\'extrémité inférieure de fa branche in-
férieure , eft longue d\'environ fix li-
gnes , large du côté de la vis d\'environ
trois lignes, & de deux du côté où elle
Je termine, formant un coude avec la ■
branche ftipérieure & verticale. Les-
parties fupérieure & inférieure de cet-
te piece font arrondies & vont en di-
i^innant vers fon milieu. " Elle eft é-
^aiffe d\'environ une demie ligne par \'
Lextrémité la plus large, & d\'environ
Une ligne par fon extrémité la plus é-\'
troite. Elle a deux furfaces plates ; fa
pofition eft de fuivre la direélion de la \'
Mn-euë en feaille de myrthe ; fon autre
branche s\'éleve verticalement en haut:
^^^ circonférence décrit à peu près la fil
gnre d\'un huit de chiffre elle a deux
Jnrfaces plates, & elle eft à peu près en
îous fens delà même grandeur que la ^
Tome - IL ■ ,
X E C H î R. U R G I E N
pricedente. Elle eft percée par fes deuX
extrémitez par l\'inférieure elle reço^
l\'extrémité inférieure de la lame arrê-
tée à la vis inférieure, par un tenoo
arrondi & rivé .velle roule fur cetenon
tantôt à droit, tantôt à gauche. Son trotl
fupérieur eft deftiné à recevoir les p«
d\'une vis qui demande une defcriptio^^
particulière.
Cette vis eft longue en tout, de tre^®
à quatorze lignes, y compris fon bou-
ton Se Ibn quarré. ta vis propreineP^
)rife,, eft de longueur d\'environ hu^^
ignés fon bouton en forme de poif^f
eft de quatre lignes ; & le quarré
eft àla tête de la poire, d\'environdeu*
lignes •• ce quarré s\'engage dans
clef de montre -, ce qui ftit qu\'en/
tournant, la vis s\'engage plus ou
dans le trou fupérieur de k branCJ^^
fupérieure qui la reçoit en forme d
crou, pour exécuter l\'effet qui fera f^r
porté ci-après.
Revenons auparavant à la tête dé ^^
vis inférieure , pour en expliquer
ftrudure & la fonftion.
Cette tête eft haute d\'environ tfO
lignes ; elle eft de la groflèur d\'uni^^
•yen pois , y compris l\'efpace qui
tîentune entaille, qui la divife en deux
parties égales cette entaille eft pro-
ronde d\'environ deux lignes , Se fon
milieu eft un peu plus approfondi .-les
deux parties de la tête de cette vis font
divifées. par cette entaille, comme nous
lavons dit, & percées dans leurs par-
ties moyennes, chacune par un trou j
ces trous fe répondent l\'un à l\'autre
pour recevoir une goupille cette gou-
aille enfilant ces deux trous, enfile auffi.
es trous des deux charnons arrondis
qui fe logent dans la même entaille qui
eft uniquement deftinée à les recevoir v
& c\'eft pour s\'accommoder à leur ron-
deur-, qu\'elle eft plus cave dans fon mi-
lieu ces charnons appartiennent à des
efpeces d\'ailes recoquillées Se figurées à
peu près en forme d\'une demie feiiilie
de tulippe .■ leur étendue en longueur,-
eft d\'environ huit lignes, & dans leur
partie la plus large d\'environ cinq li-
gnes. Leur furface la plus étendue eft \'
convexe du côté d\'en haut, Se conca-
ve du côté d\'en bas : ces ailes font d\'ail-
leurs polies & unies leur circonfé-
rence du côté qui fe porte en devant,
depuis l\'angle fijpérieur jufqu\'à l\'infé-
îieur antérieur, eft renverfée par la par^
50 S I. E C M I îl 11 K G i E N
de poftérieure. Cette circonférence eff
concave depuis l\'angle fùpérieur jufqn ^
Fangle infériair & poftérieur -, de
à l\'autre de ces deux angles elle décrie
une ligne direéte : l\'épalifeur de ces aîles^
eft inégale : depuis la parde inférieure
jufqu\'à leur extrémité oppofée , elles
vont toujours en diminuant d\'épai/leuf-
Dans leurs parties inférieures, elle®
ont chacune une demie goutiere, pla-
nquée dans leur épaiffeur., & prife fy^
la furface fupérieure cette: demie goU^
tiere s\'enfonce jufqu\'au niveau de l\'atta-
che du charnon & eft un peu plus ample-
ôc plus évafée par l\'extrémité antérieure
qui reçoit la poire, qu\'elle ne l\'eft ai-"
leurs. Lorfque ces deux pieces s\'appro-
chent enfemble, elles forment une e^-»
pece de conduit deftiné à donner pa|-
lage à la vis fupérieure , à laquelle p
reviens, pour expliquer les effets qu\'elle
produit. Je fiis obferver auparavant j
que ces aîles font percées de plufieurs
petits trous ôc qu\'elles doivent être gar-
nies d\'éponge de même qu\'au préce-*
dent obturateur.
Lorfc|îa\'on veut mettre cet obtura-\'
îeur: ( a ) en place , on approche le^
(4 Yo\'kz. la Figure ï4.,.de h Planche \'
<3eux aîles l\'une de l\'autre : on a foin
auparavant que la vis foit engagée dans
l\'écrou que nous avons nommé fupé-
rieur ; que Ton quarré Ibit auffi engagé
dans une échâncrure qui fera pratiquée
a- la llirface fupérieure. de la plaque of-
feule & des dents artificielles du milieu
du dentier : cette échâncrure fervira à
l\'introduétion de la clef. Cela étant ainfî
difpofé , on introduit les aîles dans Ig
trou de la voûte du palais , formé en
conféquence de la déperdition de fub-
ftance que nous avons établie. On doir
pour lors obferver les mêmes circonf-
tances, que nous avons indiquées dans
l\'application du premier obturateur.
Les deux aîles de cette machine étant
placées dans le trou du palais, on met
a clef au quarré de la vis j on la tour-
ne de droit à gauche ; & pour lors les
5as de la vis s\'engigeant davantage dans
écrou, îa poire s\'introduit in fenfibie-^
ment entre les deux aîles : en faifant
en cette occafion la fonélion de coin,.
elle îes oblige à s\'écarter Tune de l\'au-
tre; ce qui fait qu\'elles s\'appuïent con-
tre la fu-fàce des parois du trou du pa-
lais dans lequel elles fe trouvent logées,
^ tiennent de cette façon la.machine
5 ï 0 1 Ê C HI R u R G I E K
alîùjetrie dans le lieu convenable.
Ce ne font pas feulement de lîmpl^f
idées que je propofe ici ; elles ont ère
déjà réduites en pratique j elles ont pro-
duit tout le fuccès que j\'en avois atte«\'
du, & que j\'en fais efperer. Une pef\'
fonne de province & de confîderation »
qu\'il ne m\'eft pas permis de nommer?
vint il y a environ buit ans me con-
fùlter : le fcorbut ayant ravagé fon p^\'
lais y avoit fait un trou , ,qui avoit oc-
cafionné non-feulement la perte de pref-
que toutes les dents de la mâchoire fil\'
périeure ; mais même d\'une partie coo-
îiderable de l\'un & de l\'autre maxillaire
fupérieur , dans l\'endroit où ils fe réii\'
niifent enfemble & qu\'ils forment
partie antérieure de la voûte palatine-
Le mal en étoit venu au point , q^®
partie de la racine de la cloifon du ne2
étoit pour ainfi dire défofi^ée , ôc q^^^
l\'air & les alimens pafiî)ient par ce troU
de la bouche dans le nez , & .du ne^
dans la bouche.
Après avoir examiné ce fait, & vo-
yant que les obturateurs , dont cette
perfonne fe fervoit, étoient non-feule-
ment inutiles -, m.ais encore préjudiciâ\'^
bles. au refte de fes dents , je ra\'appji""
quai à rechercher les moïens tonvena-
bles pour remedier le plus qu\'il me fe-
roit poffible à des inconvénients fi fê-
cheux. Après avoir long-^tems inedité
pour conftruire un femblable obtura-
teur, je trouvai heureufement dès ou^
vriers affez intelligents & affez adroits
pour exécuter le plan que j\'avois for-
mé , & pour mettre en œuvre cet ob-
turateur, tel que je viens de décrire le
dernier. Cet obturateur fatisfir à toutes
les vues que j\'avois ; dè telle maniéré
que le défaut des parties dont j\'ai par-
lé , caufé par de funeftes effets du fcor-
but , fut fi bien reparé, que le malade
en fot également furpris & fatisfait.
Mais comme cet obturateur ne fuffit
pas feul dans tous les cas où il y a dé-
perdition de fubftance ofi^eufeà la voûte
du palais 5 js fis un examen plus éten-
du de toutes les circonftances qui ac-
compagnent ces déperditions de fub-
ftance i portant mes idées plus loin, je
parvins à inventer tous les obturateurs
que je communique aujourd\'hui fans
aucune referve.
Quelques années auparavant je fus
mandé par une Dame de province, la-
quelle avoit perdu les quatre dents in-^
f 1 \'2, LE- C ff I R ïj R G\'r E N \'
ci/îves de la mâchoire fapérieure, parler
effets d une carie néghgée , dont le®
fuites avoient auffi détruit une parde
des os maxillaires fupérieurs. Il en té-
fultoit un trou cjui s\'étendoit depuis le
■voifînage des alveoles , partant de la
voûte du palais , jufques dans le neZ-
Ge fut en cette occafion que je conçus
les premieres idées de conftruire une
piece qui fût en même tems denner ar-
tificiel & en même tems obturateur.
compofaicet obturateur (a) d\'une pla-
que d\'yvoire. La dent de cheval ma-
rin, fi l\'on en pouvoit trouver de con-
venable, feroit cependant à préferer à
l\'yvoire i mais la fcifflire ou fente ,
divife en deux lames cette dent dans
toute . fa longueur, fait que fon épaif-
feur n\'eft pas ordinairement fuffifant£>
• pour faire une plaque avec des dents
artificielles.
A cette plaque que j\'accommodai à ,
la figure du palais, je laifiai en fa par-
tie convexe une ptite éminence per-
cée à fon extrémité, pour y attacher
u ne éponge : j\'y pratiquai quatre dents
a rtificielles , que j\'àttachaifi bien auX
dents canines , que la plaque fe trouva
( « ) Voïez la Figure 18. de la planche 4®- ..
if.
-ocr page 390-Flanke . -^o Pfd^
----——r-J
par ce moyen parfaitement bien affix-
jettie, & en état de boucher exaâre-
înent le trou du palais 5 tandis que les
dents artificielles qui lui étoient conti-
guës reparoient fi bien la breche des
dents naturelles, quelles les iinitoient
parfaitement , & fuppléoient à leurs
fondions. Par là je fis avec une feule
piece ce qui m\'auroit été plus dif-
ficile à exécuter avec un dentier arti-
ficiel , & une plaque ieparée.
Ce petit avantage m\'encouragea à
poui fuivre mes recherches , jufquaa
point d\'être parvenu à lexécutiort de
îous lea obturateurs dont je viens de
parler & dont j\'ai expliqué en détailla
mécanique.
Explication de la Flanche XXXII,
contenant le troifîéme ohural
teur y démonté piece par pirce
& enfuite monté , fervant d
boucher le trou du palais ^
du,de mier.
La Figure l reprefente le dentier
lervant de plaque au troifiéme.ob-
Tome II. D d
§Ï4 X 1 C Hi R u RG I E N
îurateur , cette plaque eft vûe par ^^
partie concave.
A. A. A. La ftirface concave a® la
plaque.
B, Le trou qui reçoit réctoUf
CC. G- Le dentiercontigu àcette
Iliaque.
La Figure ÎL reprefente l\'écrou qui
doit s\'enchafter dans 4\'épaifteur de
plaque, vû par le côté qui décrit un®
circonférence ronde.
La Figure IIL reprefente le même
■écrou vû du coté oppofé, faifant voi?^
fa quarrure. ,
La Figure IF. reprefente^ la vis
férieure de cet obturateur , vue dans
longueur du côté de l\'entaille de ^^
tête. ^ .
La Figure V. reprefente la même vi\'\'
fuivant fa longueur, yû\'é latéralement ?
pour faire obferver le trou de fes
branches,
La Figure VL reprefente ia piece t\'ï"
férieure de la piece en manivelle fép^\'
kée de l\'inférieure, & vûe de façon q«®
l\'on voit ces deux trous, dont le fup^\'
rieur fert d\'écrou, & l\'inférieur à recc"
^oïf un tenon faifant la fondion d.
Dentiste-. ^ j ^
^ La Figure FIL reprefente la piece
inferieure de la piece en manivelle
La Figure FIIL reprefente la pièce
en mamvelle formée de ia jonftion des
deux précédentes pieces.
I , ^^ i-eprefente une petite
I Jame en fagure de feüille de myrthe, vue
j par fa furface convexe , avec Ion trou
& la courbure,
; _ La Figure X reprefente la vis fupé-
• rieure a tête .arrondie en forme de poire.
^ D. Sa partie arrondie.
Sa partie tournée en vis.
F. Son avance quarrée fervant à
i recevoir la clef qui fert à monter &
démanter cet obturateiu:, Is mettre en
^ place, ou ren ôter.
La Figure XL reprefente une des\'
^eux ailes de cet obturateur , vûë par
la partie convexe avec tous fes contours ^
ia goutiere & fon cbarnon.
La Figure XIL reprefl-nte la même
aite, vue dans toute fon étendue par fa
partie concave.
La Figure XIÎI. reprefente une pe-
^^te goupille fervant à affembler les deux
-»Jles fur la tête de la vis inférieure.
La Figure XIF. reptefente le troifié-
me obturateur les ailes ouvertes, com-
Bdij
-ocr page 394-3 I ^ L E c H I R. u R G I E N
pofé de l\'aflemblage de toutes ces pie^
ces & tout monté, vû par fa partie an-
térieure , en laquelle on apperçoit le
dedans ou delfus de fa plaque , la vis
fupérieure de toutes fes parties ^ la con-
vexité des deux aîles.
Ld Figure XF. reprefente le même
obturateur vû latéralement, pour faire
paroître plus diftinélement toutes ks
parties qui en compofent l\'alfemblage.
G. G. Le dentier.
H. La plaque.
I. La parde ronde de la vis tu-
périeure,
K. L\'aîle droite.
L. L\'aîle gaucbe,
M. La lame, ou feuille de mj^\'
the en fituation.
N. La piece en manivelle.
La Figure XFL reprefente la clef q"\'
fert à monter & démonter le troifiénij
^ le quatrième obturateur , & à le»
piatce en place.
La defcnpiîon & l\'ufage d\'un
obturateur à plaque ojfeufe de
même que le precedent, en par-
^tie dentier , conftruit de plu-
fieurs pieces ^ fans tige , ayant
deux aîles afujetties de telle
façon quelles tournent , Vune
a droit & l\'autre â gauche ^ é\'C,
ÎE quatrième obturateur eft corn-
pofé en partie d une plaque oftèu-
fe, femblabie en tout à celle du précè-
dent , d\'un écrou, d\'une vis inférieure j
d\'une autre vis fupérieure, de deux aî-
les , de deu^ petites lames , d\'une ef-
pece de fourchette à écrou , ôc d\'une
clef de montre.
La vis inférieure eft la principale piece
de l\'aflèmblage de cette machine. Cette
vis a difterentes parties diverfement con-
figurées Se fervant à différents ufages- j
fon étendue depuis fon extrémité fupé-
rieure jufqu\'à fon extrémité inférieure j
^ft d\'environ fept à huit lignes ; la Ion-
3î§ iechirurgîew
gueur de cette vis proprement prife danf
la feuie étendue de fes pas , eft d\'en-
viron deux lignes , fa grolfeur d\'envi"
ron une ligne ôc demie.
Le corps, ou le milieu de cette vis i
eft figuré en forme de tête de clou ar-
rondie ; il a environ quatre à cinq lignes
de diametre ; fon épaifiîeur eft d\'envi-
ron une ligne & demie -, fa circonfé-
rence eft arrondie ; la partie inférieure?
qui excede l\'écrou, eft une furface pla-
te 3 dans laquelle font pratiquées deu3£
•entailles parallèles , & chacune en li-
gne direéle d\'environ une ligne de pro-
fondeur & autant de largeur. Ces deuX
entailles font fituées l\'une à droit ^
l\'autre à gauche de la vis, & deftinée^
à donner pafiage aux deux branches de
la fourchette qui fera ci-après décrite*
La furface ftipérieure un peu convexe >
contient dans fon milieu une efpçce dc
tronc quarré qui fait la partie fupé"
rieure de cette vis , quafi de la fig^f^
de certaines enclumes dont les Orfèvres
fe fervent quelquefois, ôc qu\'ils ap-
pellent tas. Ce tronc, ou encluracj eft
élevé au-defîus de la partie qui lui fet\'-
d^appui , d\'environ deux à trois li\'
gnes, large de quatre, Ôc épais de deuî»\'*
Cette efpece d\'enclume a dans fa par-
tic moyenne la plus large un trou qui va^
d\'outre en outre y fon diametre en épaif-
îeur efè d\'environ une ligne : c\'efï dans
Ce trou que tourne la partie de la gran-
de vis fupérieure. A cette même enclu-
me font encore attachées les deux aîles
par deux très-petites vis-, qui font in-
troduites à chaque extrémité de fa fur-
face fiTpérieure^ à l\'endroit où font pra-^
tiquez deux écroiis, pour loger ees deux
petites vis.
Les aîles de cet obturateur refîèm-
Uent affez à celles de certains papil-
lons j leur étendue en longueur eft
d\'envîîon fix à fept lignes. Ces aîles
font larges à l\'endroit le plus étendu,
d\'environ cinq lignes ; elles\'\'fônr épaif^
fes d\'une demie ligne. Ces aîles ont
d\'ailleurs deux grandes furfaces, l\'une
convexe du coté d\'en bas, l\'autre con-
cave du côté d\'en haut, & percées de
piufieurs petits trous pour fervir à l\'u-
fage déjà indiqué.
Sous ces aîles font logées deux pe-^
dtes lames, longues chacune d\'environ
cinq lignes, larges de deux, ScépaiÛes
d\'environ un quart de ligne près dé
^cur extrémité qui eft arrondie. Ces
D d iiij
-ocr page 398-32,0 LECHIRlJRGîfeî?
aîles ont à chaque bout un trou rond?
de deux tiers de ligne de diametre.
La fourchette a deux branches quar-
rées 5 longues d\'environ cinq lignes ?
épailfes d\'environ une demie ligne >
larges d\'une ligne , diftantes l\'une de
l\'autre d\'environ quatre lignes. Ces
branches font attachées à une efpece
d\'écrou 5 qui fe repliant du côté d\'en
haut , forme premièrement un coude
de chaque côté, ôc enfuite une efpece
d avance deftinée à deux ufages di ffe-
rents : la hauteur de cette avance eft
d\'environ quatre lignes , & fon épaif-
feur d\'une bonne ligne. Cette avance
eft percée à jour, par fa furface lapi«®
étendue d\'un trou d\'environ une lig"®
& demie de diametre : ce trou eft
écrou contigu aux branches de ia fout-
chette -, il eft "deftiné à recevoir la vis
fupérieure. Sur la petite furface plate
qui eft à la partie la plus éminente de
cet écrou, eft pratiqué encore un autre
écrou, dans lequel doit s\'engager une
petite vis qui fera très délicatement ôC
très artiftement travaillée : cette petite
vis eft deftinée à paffer dans deux trous
que nous avons dit être pratiquez à un
des bouts des petites lames ; tandis que
l\'autre bout auffi percé s\'engage ail-
leurs.
Cette petite vis doit avoir trois qua-
litez différentes.
Dans fön bout inférieur, fes pas où
filets font très-minces & très-deliez, ca-
pables de bien prendre dans l\'écrou qui
doit les recevoir, & qui ne doit avoir
qu\'une ligne ou environ de profondeur.
La petite tige de cette vis doitêtreron-
de, afin que les petites lames puiflènt
rouler commodément autour d\'elle.
Sa téte doit\' être peu relevée & plate ,
pour ne pas s\'oppofer au mouvement
des ailes qui la couvrent.
La grande vis fupérieure efl longue
d\'environ dix lignes , y compris fon
quarré. Ces pas, & fon rond uni. On
peut y ajouter une tête ronde , fi l\'on
veut arrêter cette vis fans rivure, de
même qu\'il fera expliqué ; le diametre
de cette vis, eft d\'environ cinq quarts
de lignes : l\'étendue,de fes pas eft d\'en-
viron cinq lignes : fon extrémité quar-
rée eft de quatre lignes : fa partie ar-
rondie de deux ; & fa tête fî 1 on y en
ajoute une, fera d\'environ une demie
ligne d\'épaiffeur.
Cette vis eft engagée par fes pas, ou
-ocr page 400-LE CMIRURGÏEÎI.
filers, dans l\'écrou pratiqué dans la four-
chette qu\'elle fait avancer j ou reculer
fuivant qu\'elle tourne, comme nous al-
lons l\'expliquer, en afi!emblant les par-
ties de cette machine. Cette vis par Câ
partie ronde & unie , eft afilijettie &
engagée au trou pratiqué dans la petite
enclume -, là elle doit rouler ai/émentj
fa tête étant rivée à rivure perdue oU
arrêtée par une très-petite clavette.
Pour aflèmbler les petites pieces de
cette machine, on joindra le bout d\'une
des lames, {in la furface convexe d\'une
des ailes, à deux lignes de fon angle
le plus aigu, ou extrémité inférieure , ^
au centre de la largeur de l\'aile, Dans^
cet endroit on aflTujettira enfemble l\'aîle
& ia petite lame avec une petite goU^
pille ou vis -, de telle façon que le mou-
vement de l\'aile & de la lame refte li-
bre , & qu\'elles puifi^nt tourner facik"
ment; après quoi on afi^mblera de mê-
me l\'autre petite lame avec l\'autre aile-
Après cet afièmblage on attachera les
deux ailes par leur extrémité la plus re-
trécie, fur la furface fupérieure de l\'en-
clume. L\'une de ces ailes fera attachée
a droit, & l\'autre à gauche -, ce qui
fera fait au moyen de deux goupilles ,
Ou de deux petites vis : fi l\'on fe fers
de goupilles , elles feront contiguës à
l\'enclume J & prîfes fur fon épifleur 5
de telle façon qu\'il ne s\'agilîè que de
les river.
Si au contraire on fe fert de petites
vis, il faudra percer la face plate & fu-
périeure de l\'enclume, pour y faire des
écrous capables de recevoir les pas des
petifes vis en queftion -, enfuite on en-
gagera les deux autres bouts des lames
déjà engagez par leurs bouts oppofez.
Ces lames fe furmonteront l\'une &rau-
tre 5 & fe croiferont un peu en forme
de fiutoir dans I\'intervale des deux aî-
les , 8c feront enfilées par une goupille
ou petite vis par le trou dont nous a-
vons parlé, qui eft à l\'éminence firuée
au-defiùs de l\'écrou de îa fourchette.
La longue vis fera introduite dans
l\'écrou, ayant auparavant engagé l\'ex-
trémité de la fourchette dans les en-
tailles de la face inférieure du corps de
la VIS inférieure. De îà on engagera la
partie ronde de cette vis dans le grand
trou de l\'enclume, où cette vis fera rivée
à rivure perdue , comme il a été dit ;
finon au moyen d\'une petite clavette à
qucHë d\'aronde j engagée dans une en-
taille pratiquée à la grande face pofté-
rieure de l\'enclume , licuée tranfverfa-
lement, anticipant en partie fur le trou
de l\'enclume qiii reçoit l\'extrémité ron-
de de la grande vis fupérieure : cettè
clavette eft introduite dans eette entail-
le lorfque la tête de la vis a palfé de
cette façon k clavette empêche cette
tête de repaffer par ce rcou , Sc ainfi
elle arrête l\'extrémité de cette vis, pour
y produire l\'effet que nous rapporterons
après avoir affemblé la vis inférieure
avec k plaque, de la maniere qui fuir.
Pour mettre cette machine en état
d\'être appliquée. Se d\'agir , il faut af-
fujettir la vis inférieure avec ia plaque
oftèufe par le moyen de lecrou infé-
rieur, qui doit être figuré & fîtué com-
me nous l\'avons dit en décrivant les
autres obturateurs. La machine fe trou-
vera pour lors entièrement affemblée ,
Se quand on voudra écarter les aîles
l\'une de l\'autre, on n\'aura qu\'à ajufter
une clef fembiable à celle d\'une mon-
tre, avec la partie quarrée de la grande
vis fupérieure j Se fituée en axe : en
tournant la clef de droit à gauche, les
a/les étant fermées , elles s\'écarteront
l\'une de l\'autre , Se leur plus grande
ly.
dentiste, 515-
extrémité décrira pour îors un demi
cercle ; tandis que les branches de la
fourchette s\'engageront davantage dans
les entailles qui les reçoivent 3 & que
fon écrou s\'approchera de l\'enclume.
Au contraire lorfqu\'on tournera la
clef de gauche à droit , les aîles s\'ap-
procheront l\'une de l\'autre, Se l\'écrou
fupérieur s\'écartera de l\'enclume : c\'eft
dans cette fituation que les aîles de cet
obturateur {a ) feront introduites dans
le trou qu\'il tioit boucher 5 on obfer-
vera à peu près ies mêmes circonftan-
ces quon a indiquées, à l\'occafion de
l\'application des obturateu&précedents*,
on fe fouviendra fur tout, qu\'il y a ces
circonftances à obferver, entre celui-ci
Se les autres. 1°. Qu\'il faut tourner la
clef d\'une maniéré toute différente ,
amfî que je viens de le faire remarquer.
Qu\'on pratiquera aufti une entaille
à ia partie fupérieure du dentier artifî?-
tificfti pour y loger la clef.
Il n\'eft pas abfolument néceflaire
de s\'affujettir, pour l\'affemblage de ces
pieces qui doivent être auffi d\'or pu
d\'argent, à toutes les circonftances que
pous venons de rapporter. Quoique
(a) Yokz Ja %ure 16. de la pianche ^q»
$t i3 L E C H I R U R G I E Îî
celles que je viens de décrire foient les
plus affûtées ôc les plus aifées pour évi-
ter la confufîoii , on peut cependant
laifïèr à l\'ouvrier qu\'on eiuployera ,
liberté de fuivre fon idée , en ce qui
concerne la maniéré de les alfembler-
Il faut toutefois, l\'avoir informé aupa-
ravant de tout ce qui vient d\'être rap-
porté.
_ Quoique j\'aye réglé & déterminé les
dimenfions ôc les proportions de tou-
tes les parties qui compofent tous le®
obturateurs, ces dimenfions ne laifient
pas d\'être arbitraires ôc indéterminées»
tant par rapport aux diverfes confor-
mations qui fe rencontrent dans ies dif-
ferens fujets dans l\'une ôc l\'autre mâ-
choire, que par rapport aux gencives»
à la voûte du palais, à la fituation SC
à la profondeur, largeur Ôc étendue en
tousfens des differens trous qu\'il s^agic
de boucher. Ces circonftances pouvant
varier de plufieurs façons, elles exigent
par conféquent que l\'on varie de mê-
îne fuivant l\'exigence des cas où l\'on
fe trouve, en ce qui concerne laconf-
truétion de tous ces inftrumens ou ma-
chines. C\'eft à ceux qui voudront les
laettre ca ufk^c, d\'obferver très-réga-
Dentiste. 317
fieremenc tout ce qu\'il y a de particu-
lier dans les cas où ils veulent fe fer-
vir de ces obturateurs.
Au refte je fuis entièrement perfua-
dé, que lorlqu\'ils fe ferviront à propos
de celui qui conviendra le mieux en
chaque occafion, & qu\'ils obfèrveront
les circonftances que je leur indique ,
& celles qui leur feront indiquées par
les maladies mêmes ; ils parviendront
certainement à la fin de leur deiïèin ,
à l\'avantage du malade, à leur honneur.
Se à la gloire de la profefiion.
J\'oferois avancer la même propofi-
îion à l\'égard de toutes les méthodes
que je communique au public, &ài\'é-^
gard des inftrumens & machines que j\'ai
d\'ailleurs inventez, ou reformez. Com.^
me les perfonnes judicieufes Se déjà
verfées dans cet art ne manqueront pas
de s\'appercevoir de tous ces avantages?
& comme l\'émulation portera ceux qui
n\'en ont pas une coi^oifiànce parfaite,
.à (e convaincre de Futilité de toutes les
méthodes que je donne dans cet ouvrar
ge -, il me paroît qu\'il feroit inutile
de les encourager par des promefiles 4
tandis que je leur donne des faits cey?
feins & fonde? fu^^ rexpérieîice,, ■
5I8 LE CniRU.RisiEN
Explication de la Planche XL-
contenant le quatrième & cin-
quième obturateur , dont
quatrième ejl démontré piece
par piece & remonté vû
differens fens , fervant à bett\'
cher les trous du palais ^ des
dentiers!.
La Figure /. reprefente îa vis in-
férieure du quatrième obturateur,
vûë dans fa longueur par fa face anté-
rieure, avec fà tête, fon enclume, le®
cchancrures qui font place aux deux
aîles, fon trou en écrou & les engrai-
nures qui reçoivent la fourchette, vûc
par fa partie antérieure.
A. La partie tournée en vis.
B. La tête de la vis où paroiffent
les entrées des engrainures qui reçoi-
vent la fourchette.
G- L\'enclume percée d\'un tro«
fervant à loger l\'extrémité de la grande
vis flipérieure & les échancrures q^ii
font place aux aîIes/
U
-ocr page 407- -ocr page 408-A \'
i;.
^ *
. ■ -si ■
λ ■ -
^ Ld Tigure II. reprefente la même
vis dans fa longueur avec toutes fes par-
ties, vile par fa partie poftérieure, en
laquelle on obferve déplus l\'engrainure
qui- reçoit la clavette en queue d\'aron-
de.
D. L\'éngïainure qui reçoit la
queue d\'aronde.
La Figure IIL reprefente la tête de
k même vis, vue du côté de la furface
qui reçoit les branches de la fourchette.
E. E. Les engrainures qui reçoivent
les branches de la fourchette.
La Figure IV. reprefente l\'écrou de
la plaque par fa furface unie avec fon
trou en écrou.
La Figure V. reprefente le même é~
çrou vii par fa furface oppofée à fes
oizeaux.
^ La Figure VI. reprefente la lame en
feiiille de myrrhe à plat , vûë dans fa
\'ongneur , avec fon trou.
La Figure VIL reprefente l\'aîle droite
de cet obturateur , vûë par fa partie
concave avec fes deux trous à vis & rous
jes petits trous qui fervent à attacher
1 éponge.
La Figure VIII. reprefente la même
^iie, vûë par fa paitie convexe en la-
T<me II. E e
-ocr page 410-530 LE Cfiîkiî"ls.GiEN
quelle on obferve de même fes different®
trous.
La, Bgtire IX. reprefente la four-
chette du côté qu\'elle fe recourbe en
dedans. ^
La Figure X. reprefente la même
fourchette, vûë de côté pour mieux faire
paroître fa courbure.
La Figure XL reprefente encore cet-
te fourchette , vue du côté de la con-
vexité de fa courbure.
La Figure XIL reprefente une des
deux petites lames qui fervent à atta-,
cher les aîles, vue à plat avec fes deuS
trous. L\'une & l\'autre étant fembla-
bles, on n\'en a fait graver qu\'une.
La Figure XIIL reprefente la vis
périeure, vue dans fans longueur.
La Figure XIF. reprefente la cîavetr^
en queue d\'aronde , vue à plat dan^
toute fa longueur.
Lit Figure XF. reprefente les cm
petites vis féparément dans toute leiJ^
étendue.
La Figure XFL reprefente le q«-^"
îriéme obturateur compofé de l\'aifei^^\'
bîage de toutes fes pieces & tout mon-
té, vû par fa partie antérieure. Sespoint®
de vue lailfent obferver ie dentier,
i
A
-ocr page 411-DÉNTisfÈ! 3 31
tie de ia plaque, partie de îa vis fupe^
rieure , portion de îa fourcliette dans
l\'endroit de Ton écrou, les deux lames
attachées aux aîles, fervant alternative-
ïlient à les ouvrir, ou à les fermer. Les
aîles ouvertes , & la feüille de mirthc
fervant de queue pour empêcher que
cet inftrument ne falfe la bafcule lorf-
qu\'il eft en place.
Lci Figure XVII. reprefente le même
obturateur vû de côté, ou latéralement.
L\'on peut obferver par ce point de vûë
partie du dentier, partie de la plaque,
partie de lavis fupérieure, partie de la
fourchette, la tête de la.vis inférieure
l\'enclume fituée fur cette tête, la feiiiUe
de myrthe , & les deux aîles jointes
enfemble & fermées,
La Figure XFIIL reprefente un cin-
quième obturateur compofé de quatre
dents contiguës à une p aque offeufe &
fiiifant partie de cette p aque, une pe-
tite éminence en forme de tige, fur la-
quelle eft attachée une petite éponge
par le moyen d\'un fil, laquelle éponge
fert à boucher plus exaétement le trou
du palais. Cet obturateur s\'afllijettit par
ie moyen d\'un fil qui l\'attache aux dents
canines,
Ee ij
-ocr page 412-démarques fur un chapitre cïut^
nouveau traité de Chirurgie.
J\'Etois prêt en 1723. à faire impri-
mer mon livre ; mais les occupations
continuelles qite me donne nia profef-
fion , m\'ont empêché jufqu\'à préfent de
le mettre au jour. Il parut en ce même
tcms un traité de Chirurgie ; je lus cc
livreje m\'arrêtai fur le chapitre 2. da
tome 2. où l\'Auteur traite des dents :
ce chapitre efl; divifé en huit articles &
occupe 6 S- pages d\'impreflion dans lef-
quelles je fus furpris de trouver un trai-
té des différentes maladies des dents »
des inftrumens J & des remedes qui
leur conviennent. Cette differtation eut
été placée plus naturellement dans le
traité de Chirurgie du même Auteur
iimprimé en 1720.
Mais je ne m\'arrêterai pas à dévelo-
per les raifons qui font engagé à ne trai-
ter cette matiere que dans ion dernieî
Livre.
D E N T ï s T Ë. m
Le public, à rutilité de qui nous de-
vons confacrer nos talens & nos con-
noifTances, lui doit être obligé de fon
travail , fans s\'embarafTer ni du modf
ni de l\'arrangement qu\'il y a employé :
majs s\'il s\'y eïi giide des erreurs pré-
judiciables à lutdité publique , je dois
les combattre, & én montrer ies con-
féquences vicieufes. L\'expérience de
dulîeurs années & l\'aplicatioiipardcp-
iere que j\'ai donnée à cette partie de
la Chirurgie à laquelle je me ftùs def-
tiné , m\'y autorifent & me font entre-
prendre de le lliivre pas à pas dans cette
portion de fon Livre.
La comparaifon que l\'Auteur fait dtî
tartre, ou tuf qui s\'attache aux dents ,
avec la rouille qui s\'attache au fer n\'a
rien de jufte ; & l\'Auteur fe contredit
dans l\'explication qu\'il en donne. Voici
fes ternies :(page i8. & 19. tom. IL)
Quand ce tuf n efi fas confiderable &
fie fait (^ue s\'attacher un peu aux
dents , cefi ce qùon appelle du tartre ,
qui coïKme la rouille au fer, déchaujfe les
dents les fait branler. Si (quelques
dentsJe trouvent couvertes de tuf, il faut
l\'ôter ; gf pour en venir about,on le fend
^TJec m ciK,€au, puis on le fépare, ^ l\'o^
5 3 4 s c H r R u R G ï I î?
voit dms fon milieu une belle dent
bien blanche. Ce tuf n a -point de peme a
fortir lorfqu il efi une fois fendu ; car tj
fe fépare quitte la dent, comme la p^\'
che quitte le noyau.
La rouille eft une forte d\'ordure ^
de crafle nuifible & adherente, qui s\'en-
gendre ftir le fer & l\'acier , lorfqu\'ils^
font moüillez & qu\'on ne s\'en fert pas»
6 qui à la fin ronge & mange ces mé-
taux. - Elle ne fe fépare du fer qu\'crt
caufant mie déperdition de fubftance i
la maftè métallique roiiillée , dont 1®
furface refte raboteufe Ôc inégale.
Il n\'en eft pas de même du tartre ni
de la dent. Le tartre ne pénétre poinC
la furface émaillée de la dent, qui
un corps lice, ferré ôc extrêmement dur.
Il fe fépare prefque toujours de fa fn^\'
face émaillée fans l\'interefîer en aucune
maniéré & fans la rendre par confe-
quent raboteufe & inégale : de plu®
cette féparation ne fe fait pas avec
facilité que l\'Auteur le prétend. Le taï-
tre ne quitte pas la dent comme la p^-
che quitte le noyau ; au contraire le tar-
tre eft le plus fouvent fi adherent à la
furface du corps de la dent, qu\'on ne
peut l\'en détacher qu\'avec beaucoup t^e
D E N T î s T é: 5
peine , & même par parcelles. L\'exa-
men analitique & phyfique de la roiiil-
le du fer, de la dent Se des corps tar-
tareux qui s\'y attachent , détruit cette
comparaifon Sc en fait fentir la contra-
didion. Les différentes rugines, ou gra-
toirs Sc autres inflrumens au nombre
de iix que cet Auteur propofe ( pag, lo.
ZI. it. Sc 23. ) pour détacher le tar-
tre des dents, ne font ni convenables
ni fufïifans.
Il eft impoflîble, par exemple,d\'in-
troduire aucun de ces inftrumens danS
les intervales des dents, ni entre les
gencives Se les dents pour en détacher
le tartre, fans offenfer les gencives Se
faire beaucoup fouffrir le fujet. D\'ail-
leurs il n\'eft pas pofïible , comme cet
Auteur le veut , de pouvoir parfaite-
ment nétoyer une dent avec un feul
inftrument, quelque parfait qu\'il puiffe
être j & le cizeau dont il parle y eft
moins convenable que .tout autre inf^
rrument. On conviendra aifément de
ce que j\'avance en comparant la mé-
thode de l\'Auteur , avec celle que je
propofe dans le chapitre 3. de ce fé-
cond volume.
Il ejî bon d avertir , dit l\'Auteur
-ocr page 416-( pag. t^.Sciê.) les jeunes Chirurgie >
qui voudront prati<^uer. ces fortes, dopera-
tions, de ne pas faire comme la plus part
des Arracheurs de dents y qui four parve-
nir a les mettre bien blanches, ne ména-
gent point t émail, en enlevent nne
grande partie / cefl une faute trh-con-
fîderake , dont les perfonnes c^ui fi
mettent entre leurs mains font bien-totl^
viElime ; puifque peu de tems après leur S
dents fe gâtent ^ leur font des douleurs
infupportables.
Depuis le tems que je m\'applique
uniquement à la connoilTance des mala-
dies des denrs & à leur guérifon, jen\'ai
jamais remarqué que les Dentiftes, que
l\'Auteur nomme Arracheurs de dents,
ayent enlevé l\'émail des dents avec les
inftrumens qui fervent à les nétoyer ?
puifqu\'il n\'y a point de tranchant qui
ne cede & qui ne s\'émouftè contre la
réfiftance que hii fait l\'émail par fa (o-
hdké, qui égale prefque celle du dia-
mant. De tous les inftrumens je ne con-
nois que la lime qui puift!e enlever l\'é-
mail des dents, & encore eft-ce avec
bien de la peine ; puifque cette même
lime eft bien-tôt émouftee & même uféc
pour peu qu\'on la falîè fervir à cet ufage-
Ce n\'eft donc pas l\'effet des inftni-
inens qui fervent à nétoyer les dents
qu\'il faut craindre , mais bien plûtôt
l\'effet des remedes contraires & prin-
cipalement de ceux que l\'Auteur enfei-
gne dans fon Livre (pag. 27. ) comme
la porcelaine en pondre & la pierre de
fonce ^ lefquels ufent l\'émail des dents
par leurs qualitez mordicantes & corro-
fives. Les autres ingrediens qu\'il mêle
avec la porcelaine & la pierre de pon-
ce , n\'étant point capables d\'en empê-
cher les mauvais effets.
Il ajoute pag. 50. Les Chirurgiens qui
Veulent avoir des limes ^ ne doivent point:
les commander aux couteliers: celles qu iU
font a l extrcTnite de certains infiruntensi
de Pétm ne valent rien, ne mordent
point comme il en faut au moins une
douzAine , ils en trouveront de parfaites
chez, les clincailliers.
Je ne fçai fî les Chirurgiens , fur-
tout les Dentiftes , & les Couteliers,
conviendront de ce fait avec lui. Ce que
je fçai avec certinade , c\'eft que celles^
que l\'on trouve chez les cîinqualiers,
île font pas conditionnées comipe il
faut pour iimer les dents. Elles ne font
deftinées pour l\'ordinaire qu\'à limer ies
TOTTK il Ff
538 leChirUrgieN
métaux, ou d\'autres corps moins fon-
des que l\'émail de la dent. Elles font
incomparablement meilleures fortant
de la main d\'un habile tailleur de limes»
fur-tout lorfqu\'on lui a donné les di-
menfions convenables , & qu\'on lui a
recommandé de les faire d\'un bon acier »
de les bien drefier à la lime, de ne le«
point tailler ni trop rudes ni trop don-
ces ôc de ies bien tremper, ce que j aj
déjà dit au chapitre 4. de ce fécond
volume.
Quand m a fait un feu de voie ( cou-
dnu\'é le même Auteur pag. 7,%.onfren<^
me Urne fUte, & à mefure qu\'on avU\'\'^\'
ce on change de lime.
Au contraire il faut continuer ceft*^
féparadon jufqu\'à ce qu\'elle foit fa^^
avec la même lime. On ne change de il\'
me que lors qu\'on veut faire la fépara-
tion plus grande dans toute fon éten-
due , ou en certaine parde de l\'éteo^
due de la même féparation, oulorfqu^
1 on veut fdre quelque échancrure danS
ee même intervale. ,
Je n\'ai point reconnu que l\'ufage"^
îa lime fût auiîî pernicieux que l\'A^"
imt veut le perfiiader. On ne f^^^ \'
dir-ii, limer ks dents, que tout l\'ep^
D E N T I s T E„ ..
Je la lime ne parte fur ia âent qd^n Urne
Cy ne lél^rade confidérablemeyit : or touts
dent ébranlfe par plufieurs feco^ffes réi-
térées^ ne tient point avec U mêr^ fer-
mete\' dans fon alveole z3 tombe dans ia
fuite.
Si les dents n\'avoient point d\'autres
accidents à craindre que celui que l\'ef-
fet de la lime peut leur caufer par l\'é-
branlement , elles dureroient pendant
tout le cours de la vie. Les légères fe-
couifes que les denrs refTentent par l\'ef-
fet de la lime ne peuvent les empêcher
de reprendre leur premiere fermeté -,
parce que l\'efFet du reiîbrt des alveoles
& des gencives dans leur état naturel eft
de tendre toujours au raifermifTement
des dents ; c\'eft ce que l\'expérience nous
montre tous les jours après l\'opération
de la lime, & ce qui nous eft encore
confirmé par la fermeté que reprennent
des dents ôtées & remifes , & même
des dents tranfmifes d\'une bouche en
une autre avec fuccès.
faivû, ( dit-il dans un autre endroit
pag. 34.) plufîeurs Dames mixqpielles on
^voit ainfî égalife les dents, qm mroient
Voulu.trois ou quatre ans après qdon ny
mt iaraaij touché mifqu elles s!étoient
Ff ij
-ocr page 420-cariées a leur partie fupérieure ^ à ten^
droit ou la gencive s^attache.
Je crois que l\'Auteur auroit de la
peine à expliquer la caufê d\'un tel évé-
nement. Comment peut-il concevoir
qu\'une dent puifle fe carier à l\'endroit
oû s\'attache la gencive pour avoir été
limée à fon extrémité ; Je conviens que
l\'opération indifcrete de la lime peut
caufer des accidents de la nature de ceux
qu\'il craint fi fort ; par exemple, fi on
les limoit jufqu\'à en découvrir la cavi-
té qui contient les parties nerveufes j
mais cela ne peut arriver qu\'à des igno-
rans en cet art, comme je l\'ai fait voir
par deux exemples que j\'ai citez dans
ce traité chap. 23. du tome premier.
Je conviens avec l\'Auteur, ( pag. 3 5\')
^ue quoiqiiun infirument foit dang^"
reux , quand il efl manié par une per-
fonne entendue , elle s\'en fert fans f^ ^
$en enfuive d inconveniens , & de plus
j\'ajoûte que la lime eft un inftrument
des plus néceflàires pour fervir à con-
ferver les dents j parce qu\'en les fépa-
rant & en les racourciflant, on les for-
tifie, & que bien fouvent en les limant»
au lieu de donner occafion à la carie ?
en en arrête le progrès^
Les limes ( dit cet Auteur, pag. 38.)
ufant tom-à-fait lémail, ou l éminçant
beaucoup , découvrent los fpongieux qui
efilintérieurde ladent. L\'os fpongieux,
qu\'il dit être l\'inteneur de ia dent efl
une parde qui n\'a point encore été dé-
couverte par aucun de ceipc qui ont fait
l\'Analife des dents.
IL ne faut pas croire indiflinélemenî
tout ce que dit l\'Auteur aux pages 35».
& 40. fur ies dangers de la carie &
fur fon accroiffement fubit. On voit
tous les jours des dents cariées non-
feulement depuis trois mois , mais de-
puis plufieurs amiées, fans que la carie
ait fait aucun progrès , fans qu\'elle ait
pénétré jufqu\'à l\'intérieur de la denr,
fans qu\'elle ait fait fentir la moindre
douleur, & fans que cette carie ait caufé
d\'autre accident que celui d\'avoir ron-
gé en partie l\'émail de la dent ; quoi
qu\'on ait négligé tout-à-fait ces fortes
de caries , qui font même très-com-
munes.
On doit cependant faire attention
à ces caries, qui peuvent quelquefois
avoir des fuites dangereufes. Au refte
ce n\'eft pas avec la langue de ferpent
Ff lij
-ocr page 422-f4z le Chirurgien
qu\'il faut ôter la carie , comme le dit
l\'Auteur v cet iflftrument n\'étant point
convenable à cet ufage , ni figure
d\'une façon propre à dilater les trou?
de k carie. Selon moi, le foret à ébi-
zeler, la rugine en alêne, ou la rugine
en bec de perroquet conviennent mieux
que la langue de fèrpent ôc que touï
autre inftrument.
La maniéré de plomber les dents ,
telle que l\'Auteur l\'enfeigne, ( pag-
45. & 4^ ) eft fort aifee à pratique^
mais ce n\'eft pas celle qu\'il faut mettre
en ufage pour bien réüfiir on s\'en ap-
percevra aifément fi on fe donne la pei-
ne de lire Ôc de pradquer ce que j\'en
ai écrit dans le chap. de cc fécond
tome.
L\'Auteur dans la page 47. préfère
l\'huile d\'étain & l\'efprit de nitre à l\'huile
de gerofle & de canelle.
L\'huile d\'étain & l\'efprit de nïtre font
deux corrofifs violents -, la pénétration
de ces remedes fur des parties nei-veu-
fes & aufiTi fenfibles que le font les nerts
qui fe diftribuent aux dents, caufe deS
douleurs infupportables, accompagneeS
quelquefois de convulfions & de délire 5
-ocr page 423-d\'ailleurs ces corrofift étant liquides ,
quelques précautions qu\'on puilTe pren-
dre , ils s\'étendent toujours plus ou
moins fur les gencives, les irritent, les
gonflent, & les ulcèrent. Ils pénétrent
auflî quelquefois jufqu\'au periofl:e & juf-
qu\'à la fubfliance des alveoles ôc les ca-
rient en les rongeant.
On n\'a point à craindre les mêmes
ravages de l\'application des huiles de
gerofle & de canelle ; par conféquent
elles doivent être préférées contre l\'o-
pinion de l\'Auteur.
je ne fuis pas encore de fon avis
touchant l\'ufage ôc la conftrudion du-
déchauflbir, comme on le peut voir par
la lecture du chapitre lo. du préfenÉ
tome.
Je m\'arrêterai peu à ce que dit l\'Au^
teur fur le pelican ; je dirai feulement
^ue je ne fais pas une grande differen-
ce entre le pelican qu\'il rejette ôc celui
qu\'il adopte. Ils ont tous deux des avan-
tages & des inconveniens differens qui
m\'ont fourni des idées pour en inven-
ter un nouveau avec lequel on peut o-
pérer avec plus de sûreté & de facilité,
qu\'avec ceux dont on s\'eft fervi jufqu\'à
F f iiij
-ocr page 424-544 L E CniRt^RC ï E N
préfent. On en trouvera la defcription^
aux chapitres 11. & 12. de ce fecone
tome,
L^Auteur remarque pag, 7^. & 77-
que le davier à un reffort qui écarte fes
branches fane de l\'autre 3 & il alîûre
que cet effet rend cet inflrument pin®
commode.
J\'ai démontré vers la fin du dixième
chap, de ce tome IL que ce reffort doit
être rejerté comme inutile, incommode
& préjudiciable.
L\'Auteur enfeigne pag. 8^.déporter
ie plus bas qu\'il efi pojfible les deux de»ts
dff repoujfoir fur le chicot qu\'on veut
ôter.
Il faut éviter de fuivre cette métho-
de, pour ne pas faire éclater l\'alveole?
& déchirer les gencives ; à moins que
le chicot ne fût fi enfoncé qu\'on ne
put faire autrement ; mais lorfque le
chicot a de la prife, il faut éloigner le
poufîoir le plus que l\'on peut du rebord
de l\'alveole & de la gencive, & tâcher
de l\'appuyer fur un endroit qui ait de
la réfiftance.
L\'Auteur en. finiflant ce chapitre
pag. 83. & 84.méprife ie poufi!birau-
quel il donne le nom de repoufToir, ôc
donne la preference au pelicau en rou-
tes fortes de cas, lorfqu\'il s\'agit d\'ôtec
des racines ou des chicots.
Cette preference ne doit pas être fî
générale : par exemple, lorfqu\'il y a
de la prife en dehors, ôc qu\'il n\'y en
a point en dedans, le pouffoir efl: prefe-
rable au pelican ôc même à tout autre
inftrument. Il y a encore d\'autres cas,
où le pouffoir eft abfolument plus né •
ceffaire que le pelican.
Je ne puis finir cette petite difîèrta-
tion , fans répéter ce que j\'ai déjà dit
dans la Préface, qui eft que le feulzele
que j\'ai pour l\'avantage du public, m\'a
contraint de relever des chofes far lef-
quelles j\'aurois gardé le fîlence, fi elles
n\'euffent pii lui être préjudiciables.
Je me tiendrai fort heureux, fî l\'on
veut bien reconnoitre que c\'eft ce mê-
me zélé qui m\'a animé dans tout le
cours de cet ouvrage, ôc m\'a foutenu
dans un travail très-long & d\'autant
plus pénible ôc faftidieux , que je n\'ai
eu à traiter que de matières feches Sc
arides, ôc qui bien qu\'elles concourent
à donner de la fanté ôc desagrémens»
ne font point agréables par elles mêmes..
Je n\'aurai cependant pas lieu de me
plaindre de leur feclierefîe & de leuir
Milité, fi tandis que je n\'ofe deman-
der que de l\'indulgence au public, elles
me produifent l\'honneur de fa bien-
veillance.
B« du tome fécond.
-ocr page 427-TABLE
DES MATIERES,
BEc d\'âne. Sa
defcriprion. p.
é. 7. Maniéré de
s en fervir pour ô-
ter le tartre. iS.
Bec de perro-
quet. Sa defcrip-
tion. 7. 8. Maniéré
de s\'en fervir pour
enlever le tartre.
Burin à trois fa-
ces. Sa defcription.
8. A quoi il eftpro-
pre. 9. Maniéré de
s\'en fervir pour ô-
ter le tartre, r 5».
20. 23.
CAnif à tran-
chant conve-^
xe. Sa defcription.
9. Maniéré de s\'en
fervir pour ôter le
tartre. 20.25.
Carie. Ce qu\'il
faut faire lorfque
les trous cariez font
trop petits pour en
ôter la carie & les
plomber. 55. 5
Cauterifer les
dents. Combien de canines , des pe-
fois on doit appli- tites & grfes mo-
quer le cautere ac- laires du côté droit
tuel fuivant la lar- & gauche de la ma-
geur & la profon- choire fuperieure.
deur des canes. 79. 82.8 5.Ufage dune
80. Maniere de fe plaque quand on
fervir de ce caute- cauterife les dents
re pour les caries molaires des deux
des dents incifives, côtez de la bouche,
canines ôc pentes recommandé. 85.
molaires de la ma- Ce qu\'il faut faire
choire inférieure, quand la carie des
So.Pourl\'extrémi- dents ne fe guérit
té des couronnes pas par le cautere
desgroffes molai- aétuel. 83. 84.
res du côté droit . Confervation des
& du gauche de dents. Elle dépend
la mâchoire in- en partie du foin
férieure , ou leur de les faire vifiter.
furface extérieure. 4. Combien el-
80. 81. Douleur les fontprécieufes.
des dents incifives Le regret qu\'on
& canines facile à doit avoir de les
calmer par le eau- ôter. Loiiangeque\'
tere aâ:uel. 81. 8 i. méritent ceux qui
Maniere de caute- fçavent les confer-
riferl\'extremitédes ver ôc les reparer,
denrs incifives ôc 191. ipz.
Crochet en Z. Sa efc plus large qu\'il
defcription. lo.ii. ne doit être. 209.
Maniéré de s\'en fer- De quel fîl on doic
vir pour enlever le fe fervir pour atta-
tartre. 20.21.23. cher cette dent.
210. 211.Pour at-
tacher deux, trois,
DEchauJfoir. ou quatre dents hu-
Son ufage & maines ou un plus
fa defcription. 124. grand nombre.212,
125. 213.214. Compo-
Dents. Les peti-
tes ornent davan-
tage , font plus de
durée & plus fer-
mes que les lon-
gues. 2 ^.
Dents artifîcielr-
les. Matiere dont
elles doivent être
faites. 207. 208.
fition d\'un maftic
fervant à arrêter un
tenon dans la cavité
de la denr. 221.
Maniéré d\'ajufter
une dent artificielle
fur une racine avec
un tenon. zi6.118.
Zip. 220. Ce qu\'il
faut faire quand
Ce qu\'il faut faire la carie a trop élar-
quand on veut met- gi le canal de cette
tre une dent hu- racine & que les
maine à la place rebords font enco-
d\'une autre. 208. re folides. 216".
Lorque l\'intervale Quand elle a pene^
qui doit recevoir tré jufqu\'à la cavi^-
une dent poftiche té de la racine fur
-ocr page 430-laquelle on veut
mettre une dent à
tenon. 11 / .Quand
on ne peut élargir
aflèz le canal des
racines des dents
fansdécouvrirleurs
parties fenfibles.
12 1. 2 22. Quand
l\'efpace où l\'on
veut mettre une
dent eft plus large
qu\'il ne doit l\'être
222. 225. Dents
attachées avec des
tenons &le fil d\'or
tiennent mieux que
les autres. 2 2 3. In-
cifives ôc canines
plus faciles à atta-
cher avec des te-
nons que les mo-
laires. Pourquoi.
223:. Plus aifées à
attacher à ia mâ-
choire fupérieure
qu\'à l\'inférieure.
Pourquoi. 223.
224. Préparation
des os de bœuf pout
les dents artificiel-
les. 224. 225. Ce
qu\'il faut faire lori-
qu\'on veut remplir
un ou deux efpaces
qu occnpoient
dents. 237*
Comment il faut
percer les pieces
fort courbées.2 3 7*
2 3 8. Maniere d\'at-
tacher les dents ar-
tificielles lorfqu\'ii
n\'y a dans la bou-
che que les dernie-
res molaires. 238\'
Quand il n\'y a qu\'-
une ou deux grof-
fes inolaires à l\'une
ou à l\'autre mâchoi-
re. 238. 239-
Quand il n\'y a qu\'-
une petite ou une
grofi^e molaired\'un
feul côté de la mâ-
choire capable de
les foiltenir, Pou£
la mâchoire
les
rieure. 239. Pour
la mâchoire fupé-
rieure. z40.Quanci
il n\'y a que k der-
niere groffe molai-
re d\'un feul côté à
laquelle on puilfe
les attacher. 240.
141. Maniéré d\'at-
tacher une piece
entiere de dents ar-
tificielles , lorfque
l\'une ou Pautre mâ-
choire n\'a qu\'une,
deux ou trois dents
i 4 i. 142. 145.
Quand on peut l\'at-
tacher aux dents
incifives de la mâ-
choire fupérieure.
24 3. Quand il ne fe
trouve aucune dent
convenable pour l\'y
attacher. 2 44. 24 5-
24(j. 247. Mau-
vais effets produits
par l\'abus de percer
les gencives pour
y fulpendre une
piece ofTeufe. 282.
28 3.Exemple, àee
fujet." 283.
Denis tortues,
mal arrangées &
luxées. Les dents
de lait peuvent
caufer ces acci-
dents , auffi - bien
que les coups & les
efforts. 85. Incifi-
ves & canines plus
fiijettes à cette dif-
formité que les
molaires. Sô. Ce
qu\'il faut faire en
ces cas. S (3. 87.
Ces dents percent
fouvent les levres,
les joiies, & ypro-
duifent des ulcérés.
87. Ce qu\'il faut
faire avant de re-
dreffer les dents.
87. 88. Dents des
jeunes gens plus ai-
fées à redrefier que
celles des adultes.
Pourquoi. 8 8. Mo-
yens cîe les redref-
fer avec du fil ou
de la foie , fok
qu\'elles foient pan-
chées en dehors ou
en dedans. 89. 90.
Avec une lame d\'or
ou d\'argent, le fil
n\'y fufii/an t pas. 9 o.
51. 92. 93. Avec
le fil feul redrelfer
les dents panchées
de côté & un peu
croifées fur les au-
tres dents. 93.94.
Les dents panchées
de côté fans perdre
le niveau des deux
fiirfaces des dents
droites voifines.
94. 95. Une dent
inclinée en dehors
ou en dedans qui
fe trouve à côté
d\'une ou de plu-
fieurs dents pan-
chées feulement de
côté. 95. Les
deux incifives du
BLE
milieu , lorfqu el-
les font panchees
l\'une d\'un côté »
l\'autre de l\'autre ,
ou que quelques-
unes de leurs voi-
fines font aufii pan-
chées. 9(3. Ce qu\'il
faut faire lorfqu\'il
fe trouve de grands
intervales entre les
incifives ; ou entre
les incifives & les
canines. Différen-
tes caufes de ces in-
tervales. 97.Quand
il fe trouve des
dents panchées qui
ne peuvent être re-
mifes en place fau-
te d\'efpace. 97"
Difficu té de re-
drefier avec la lame
& le fil les dents
des perfonnes a-
vancées en âge.
Moyen de le faire.
98. Ufage du Peli-
can & la maniere
de
de s\'en fervir à re-
dreffer les dents ,
tant du côté droit
que du côté gauche.
5>S. 99. iGo. Diffi-
culté de redrelfer
les gro.fîès molaires
quand elles font
naturellement pan-
chées. loo. loi.
Elles fe redreffent
comme les autres
quand elles font
panchées par une
chute ou quelque
coup violent. lor.
Maniéré de rcdref-
fer avec le pelican
les petites molaires,
foit à droit, foit à
gauche loi. loz.
Les dents de la mâ-
choire inférieure
panchées en dedans
& fur le côtéjfe por-
tant fur la furface
intérieure des dents
droites voifines. Si-
tuation du fujet &
Tome II.
de l\'operateur. loi."
ï o 3. Ce qu\'il faut
faire pour remettre
dans leur ordre na-
turel les dents dont
les parties laterales
font tournées d\'un
côté en dehors &
de l\'autre en de-
dans , foit qu\'elles
foient droites ou
panchées.Situarion
du fujet & de l\'o-
perateur. 104. .10 5.
lo^. Défaut des
pincettes garnies
de buis don tfe fer-
vent les Denrifies
pour redrefi\'er les
denrs. 107. Ce
qu\'il faut faire a-
>rès avoir redrelfé
es dents & qu\'el-
les feront fou te-
nues par des fils.
Lotionpourles raf-
fermu*. 108. Lorf-
que par quelque
coup ou efiort vio-
G S
lenr îes deûts font
-panchées on forries
de leurs alveoles ,
& fi Taiveolc la
gencive ont été dé-
chiré/.. 108.. 10 9-
110.
Berner fupérieUr
complet. On peut
mettre deux pieces
entières de dents
artificielles à l\'une
& à l\'autre mâchoi-
re, quoiqu\'il n\'y ait
ni dent ni racine.
Ce qu\'il faut faire
pour y réiiffir. 252.
253. Une piece de
dents artificielles
eft plus necefîàire
à la mâchoire in-
férieure qu\'à la
fupérieure. Pour-
quoi. 2 5 3. Elle
tient bien à la mâ-
choire inférieure
ôc ne peut tenir à
la fupérieure à
moins qu\'il n\'y en
ait à l\'inférieure.
2 54. ÎVlachine q«i
s\'ajufte àla mâchoi-
re fupérieure&rert
comme les dents
naturelles. Ce qu\'il
faut obferver pour
la faire. 2 54. 25
Lames d\'or ou d\'ar-
gent qui s\'ajuftent
à la mâchoire infé-
rieure pour foute-
nir ia piece fupé-
rieure. 255. 2.5f\'
Avances qui doi-
vent être jointes à
chaque extrémité
du cercle extérieur.
Leur figure ôc leurs
proportions. 2 5^-
257. Defcription
de la piece de dents
artificielles qui doit
être à la mâchoire
fupérieure. 258«
2 5 9. Maniere
d\'aflêmbier ia pie-
ce fupérieure
l\'inférieure. 2 5 9\'
%6o. Ce qu\'il faut
faire avant de l\'in-
troduire dans la
bouche. Maniéré
de l\'introduire &
de l\'y placer. 2.6 r.
i6x. Avantages
qu\'a le dentier in-
venté par l\'Auteur
fur les refforts de
baleine dont on fe
fervoit. 2Ó5. Ma-
niéré de conferver
l\'élaflicité des ref^
forts de ce dentier.
2 (>4. Comment
doivent être fes de-
mis cercles & fes
lames quand il ne
refte que cinq ou
fîx dents à la mâ-
choire inférieure.
2^4. Maniéré de
l\'attacher quand il
fe rencontre quel-
ques dents ifolées
fur les cotez de la
mâchoire inférieu-
re. 2 6" 5.
Double dentier.
Neceffité de s\'en
fervir quand les
deux mâchoires
font dégarnies de
dents. 2^9. Com-
ment les deux pie-
ces qui le com po-
fent s\'affemblent
265?. -270. 271.
Comment doivent
être les refiorts.
Maniéré dont on
les attache. \'271.
272. 273..Manié-
ré de l\'introduire
dans la bouche.
273.
E.
ELevatoire^ ou
levier. Sa def-
cription. 139,140.
141- 142. Ses dé-
fauts. 141. 143.
Bmail des dents.
Taches de couleurs
différentes qui s\'y
renconxrent. En
Ggij^
quel cas on ne doit ter la couleur des
pass\'opiniâtreràles dents humaines,
détruire. 5 3. Com- 279. Comment on
ment quelques repare avec l\'émail
Dentiftes le font les gencives conlTii-
ccîater en voulant mées.279.28o.Cè
Gter la longueur qu\'il faut obferver
d\'une dentavec des pour émailler la la^
pincettes incifives. me qui fert au den-
Précaudon* nécef- tier artificiel, &
ceilàire en ce cas. pour l\'afiujettir. ^
33.^ 34. 28 0.Ce qu\'on doit
Emailler les faire quand la lame
dents. Difficulté de émaillée \'ne couvre
trouver des made- pas toute la lon-
res émaillées dans gueur de la piece
toute leur étendue artificielle. 280«
pour faire des den- Formeque lesdents
tiers. 27(3. 1 email émaillées doivent
artificiel peut imi- avoir. 280. 281-
ter celui dés dents Comment on re-
& la couleur des pare les défautsdu
gencives. 277. Ce dentier aMficiel
qu\'il faut faire pour dépourvu de fo»
émailler une piece émail naturel. 2 Si-
de dents aïtificiel- Avantages de i\'é\'
les. 278. 279. Ce mail employé aux
querémailleur doit denrs ardficielles.
pratiquer pour imi- i 81 • A 8
Enfans. Quand
on leur coupe des
excroi/Iànces de
gencives, l\'évacua-
tion du fang les
guérit. 24. Quand
ils ont des dents
trop grandes, il eft
fouvent necefïàire
de les leur limer.
27.
Eqttarrijfoir. Sa
defcription , fon
ufàge, obfervations
à faire fur cet inf^
crûment. 217.218.
F.
F Luxions ç^iÇm-
viennent aux
gencives & aux
joiies, après qu\'on
a ôté une dent.
Comment il y faut
remédier. 191.
Foret à ébizeler.
Sesproportions. 5 4.
Manière de s\'en
TIERES.
fervir. 57. 58.59.
Foref pour fabri-
quer des dents ar-
tificielles. Sa def-
cription. 2 27.2 2 8.
Foutoirs intro-
duéteurs. Leurufà-
Feuloir en équer-
re. Son ufâge. 6j.
G.
GEncives. Ce
qu\'il faut fai-
re lorque le tartre
en a détaché une
partie ôcks a ren-
dues molles. 24,
(rratoirs ou efpe-
ces de rugines pour
fabriquerdes dents
artificielles. De
combien de fortes,
& leur defcription.
i3o.
préjudiciables aux
H. dents, i. 3. Le
nombre ôc le nom^
de ceux qui fonr
néceflàires pour les
nétoyer ^.6.Com-
ment ils doivent ê-
tre faits. Nécelïîté
d\'en avoir plufieurs
de la même efpece.
foin de les bien la-
ver & aiïîler. II. Ii.
I 3. Inftrumens qui
fervent à ôter es
matieres des dents
cariées. De com-
bien d\'elpeces. 5 5.
Inftrumens qui fer-
vent à plomber les
dents. De combien
d\'efpeces.Leurder-
cription. Ô6. 6y-
Inilrumens pour
cautcrifer les dents.
De combien d\'ef-
peces. Leur defcrip-
tion. 7 9. Inftru-
mens pour ôter les
dents. De combien
Emorragie
qui peutfur-
venir en ôtant une
dent ou une raci-
ne. Maniere de l\'ar-
rêter. i8(j. 187.
Eauftyptique. Ma-
nière de s\'en fer-
vir. i 87.188.189-
Hémorragie caufée
par l\'extraétion
d\'une dent dont le
volume eft énorme
&c. prefque infur-
montable Ôc mor-
telle.Pourquoi. Ce
qu\'il faut faire a-
lors. 189.IJ30.191.
I.
rNfirumens de.
fer ou d\'acier.
Démonftration de
l\'erreur de ceux
qui les croïenr
d\'efpeces. i i 3.Inf-
trumens qui fer-
vent à fabriquer les
dents artificielles.
Leurs noms. xt6.
Imer les dents.
_____I Pour quelle
caufe cette opera-
tion fe doit faire.
25. z6. 28. Elle
eft dangereufe fur
îes jeunes perfon-
nes , moins peril-
leufe fur les per-
fonnes avancées en
âge. Quelle pré-
caution elle deman-
de. 27. 18.
Qu\'il îa faut faire
quand les dents
font tournées de
côté J couchées ,
croifées , heriffees
d\'éminences , fil-
lonnées, troiiées ôc
tachées. 32. 33.
Quelles dents peu-
vent être diminuées
avec la lime. Com-
ment il faut s\'y
prendre. 34. 35.
36. Sentiment de
M. Dionis fur la di-
minution des dents
trop longues, au-
quel il ne faut pas
s\'attacher. 5 6. Ul-
cères que ces for-
tes de dents peu-
vent caufer quand
elles ne font pas
limées. Exemple à
ce fujet. 37. Ne-
ceffité de diminuer
les dents chance-
lantes ôc plus lon-
gues que es autres.
45. Maniéré d\'en
vaincre la difficul-
té. 46. 47. Figure
qu\'on doit donner
aux dents en les
limant. 47.Les ac-
courcir avec les
pincettes , quand
on ne peut les li-
mer. 48.
Lmes pour li-
L
qu\'elles ne
chauffent
en détacher la li-
maille. 40. Manie
re de s\'en fervir
en divers cas. 41.
42. 45-44. 45-
Limes pour fa- re, de le placer
briquer des dents de le déplacer. 297-
artificielles. De 298. Defcription
quelles fortes. 227. du troifiéme obtu-
O- rateur en partie of-
OBturateurs. feux, en partie me-
Defcription taUique. 502.
& défauts del\'ob- qu\'à 308.Maniere
turateur auquel on de le mettre eo
a donné jufqu\'à place. 308. 309.
prefent la préferen- Exemple d\'une per-
ce. Défauts des au- fonne, dont le pa-
tres à peu près fem- lais avoit été ron-
blables. 2 8 5. 2 8 gé par le fcorbut,
Deféripdon du pre~ aux mauvais effets
mier obturateur in- duquel le troifiéme
obturateur
merîes dents.Leurs ventre par l\'Auteur.^
difFerentes efpeces, i8 6. iSj. iSS-
& la defcnpdon de See. Ce qu\'il faut
feuir fortes de li- faire pour le pla-
mes. 35). 40. Ce cer & le déplacer,
qu\'il faut faire pour 293. 294. 295«
Defcription du deu-
xième. 29 5. 29^\'
297. En quel cas
on peur s\'en fer-
vir à l\'exclulion dû
premier 297. Ma-
niere de l\'introdui-
se-
pas &
obturateur a reme-
dié 3 i o. 311. Ob-
turateur plus fim-
ple , & qui a don-
né lieu à inventer
les quatre autres.
311. 511. 313.
Defi;ription du
quatrième obtura-
teur." 317, jufqu\'à
321. Maniéré d\'en
alTembler les pie-
ces. 323. 324.
325.
Oter les dents.
Maniéré d\'ôter a-
vec le poufi^oir les
racines des dents
molaires des deux
côtez de la mâchoi-
re inférieure. 129.
130. 131- Les
dents incifives &
canines. 13 t. Les
racines &: chicots
des dents. 13 2.
Maniéré d oter a-
vec le crochet re-
courbé les racines
Tome II.
qui ne tiennent pas
beaucoup & ont de
la prife du côté de
la langue. 131.
132. Maniéré d\'ô-
ter les racines des
dents, ou les dents
au moyen d\'une
mafiîe de plomb ,
quand on nelepeut
avec le feul pouf-
foir. 132. 133.
Maniéré d\'ôter les
dents qui font
fur la furface inté-
rieure ou extérieu-
re des autres dents.
133. 134- i 3 5;
13<î. Accident qui
îeut arriver en é-
oignant trop la
mâchoire inférieu-
re de la fupérieure.
Exemple. 1(39. Ra-
cines & dents qui
tiennent beaucoup
font tirées avec le
pelican ; maniéré
de ie faire
Gg
-ocr page 442-fuivante. Der-
nieres molaires de
la mâchoire infé-
rieure difficiles à
ôter. Pourquoi.
170. fuivante.
Ce qu\'il faut faire
pour remedier à la
fraélure des alveo-
les & quand leurs
parois olîèux font
écartez ou dépla-
cez. 171. 172.
Remarques fur les
dents, dont les ra-
cines font barrées,
fur celles dont les
racines font cro-
chues J fur celles
qui font adhéren-
tes aux alveoles.
Î72. 175. 174.
Maniere d\'ôter a-
vec le pelican les
dents molaires &
canines on leurs ra-
cines du côté droit
de la mâchoire in-
férieure, les iûci^^
ves de la même ma»
choire, les canines
ou leurs racines du
côté droit ou gau-
che de la mâchoire
fupérieure, les in-
ciîîves de la même
mâchoire, 174«
175- i 77-
Ce qu\'il faut faire
lorfqu\'une dent fe
calfc fous l\'inftru-
ment 177. Impof-
tures des opera-
teurs des carrefoiits
fur la facilité de ti-
rer les dents , &
fur les dents œillè-
res, mifes à décou-
vert. 178.17 9.180-
1 81. Ce qu\'il faut
faire pour éviter la
fraârure de l\'aîveo-
le quand les dents
ont leurs racines
longues & adhé-
rentes. Qiiand on
a ébranlé quelque
dent à la mâchoire
inférieure avec le rence donnée aux
pelican. 181. 182. deux pelicans répa-
rez. Pourquoi. 1(37.
R 1^8. Le pelican
très-propre à ôter
P£/it;ans. Deux les dents. Dange-
Tottes de peli- reux /î on ne le
cans fîmple & dou- fçait manier. 1S8.
ble. Leurs ufages. k?^. Maniéré d\'af-
fermir fa branche
contre fon corps.
170.
fiecâs artificiel-
les. La néceffité de
reparer ce qui nous
nouveau pelican & manque, rend Iu-
les ordinaires. A- fage de ces pièces
vantages qui en re- facile. 274 Mau-
vais effets des ref^
forts de baleine ,
des chamieres, des
reflorts à boudin,
en façon de tire-
fultent. x6o. juf-
qnk 1^5. Il faut
en avoir deux fem-
blables. Comment
doivent être tour-
nées leurs bra«- bourre ou en ligne
ches. 16" 5. afpirale. 275. A-
Comment ont peut vantages des ref-
faire un pelican forts inventez par
double. Son ufage. 1 Auteur. 2.75.
tû<3> 16J, Préfe- tj<s,
147. 148. 149.
Defcription d\'un
nouveau pelican
fimple. 149. y®yi
qu\'à 160. Diffe-
rences entre ce
Pincettes incifi-
ves , de deux efpe-
ces. Leurs différents
ufages. 48. Autre
efpece de pincet-
tes incifives en for-
me de davier. Leur
ufage. 48.49. Pin-
cettes & Daviers.
Leurs differences »
leur defcription ,
leur ufage, 136.
137. 138. I 35).
Plomber les dents.
Il faut plomber les
cavitez les plus ca-
riées comme celles
qui le font le moins.
Pourquoi. G 5. Qu\'-
elles matieres on
employe pour cela.
Laquelle y eft la
plus propre.
Tromperie de quel-
ques gens qui di-
fent y employer de
l\'or. 69, Maniere
de préparer 1 etain
^u le plomb pour
cela. 69. 70. De
quelle épaiffeur o»
doit l\'employer. 7 o.
Situation de l\'ope-
_ rateur & maniere
de plomber l\'extré-
mité ôc les parties
extérieures & inté-
rieures des canines
& des incifives de
la mâchoire infé-
rieure. 70. 71. 72.
Les extrémitez des
couronnes des mo?
laires de la mâchoi-
re inférieure &les
parties extérieures
du côté droit de
cette meme mâ-
choire. 7 2. Les par-
ties extérieures du
côté gauche de cet-
te mâchoire. 7 i.
73. L\'extrémité in-
férieure des dents
incifives ôc canines
de la mâchoire fu-
périeure. 73. 74*
Les furfaces ou les
extrémitez des cou-
ronnes des molai-
res de cette même
mâchoire. 74. 75.
Les dents du côté
droit de cette mâ-
choire. 75.Les ex-
trémitez des cou-
ronnes, les furfaces
intérieures & exté-
rieures des dents
du côté gauche de
cette même mâ-
choire. 75. 7
Quand on doit ô-
rer le plomb & ma-
niéré de l\'ôter.7<î.
Poujfoir. Son u-
fage,fa defcription,
la maniéré cîe s\'en
fervir. 1x5- 12.
ix-j. Crochet fim-
ple reflemblant au
poufl^oir. Sa defcri-
ption, fon ufage.
128. 145?\'
Affermir les
K dents. Caufes
qui les rendent
chancelantes. 112.
Maniéré de les raf-
fermir avec le fit
d\'or. Quel doit ê-
tre cet or. Situa-
tion du fujet & de
l\'operateur. Ope-
ration. 112. juf-
qu\'à 116. Manie-
re de raffermir cel-
les qui font chan-
celantes jufqu\'au
point de tomber
d\'elles-mêmes, ou
d\'être ôtées aifé-
ment, quand leurs
alveoles n\'ont point
perdu de leurs
profondeur. 116.
117. 118. Quand
ils en ont per-
du. 118. Ce qu\'il
faut faire lorfque
les intervales des
dents chancelantes
font plus larges
qu\'ils ne doivent
l\'être naturelle-
ment. II8. 119.
î 20. Sentiment de
M. Dionis fur l\'im-
poflîbilité de raf-
fermir les dents ,
auquel on ne doit
point adherer. 120.
■ Rapes pour fa-
briquer des dents
artificielles. 227.
Remarques fur
quelques erreurs
trouvées dans un.
livre de Chirurgie,
Sc raifons qu\'on a
eues de les relever
352. 333. Fauffe
comparaifon qu\'on
y fait du tartre a-
vec la roiiille. 333.
334, Differences
qui font entre ces
deux chofes. 334.
3 3 5. Mauvais inf-
trumens qu\'on y
propofe pour déta-
cher le tartre 335*
Erreur de dire
qu\'en nétoyant les
dents, les Dentif-
tes en enlevent l\'é-
mail. 3 3 6. Mauvais
, remedes qu\'on y
propofe pour né-
toyer les dents.
337. Mauvaifes li-
mesqu\'onyrecom-
mande. 337. Er-
reurs fur la manie-
re de limer les
dents & fur I\'ufage
de la lime. 338.
3-39. 340. fur l\'os
fpongieux qu\'on J
dit être aux dents,
341. Sur l\'accroif-
fement fubit Sc les
dangers de la ca-
rie , fur la langue
de ferpent propo-
fée pour l\'ôrer.
341. 342. Sur la
maniere de plom-
ber les dents 341.
Sur l\'huile d\'étain
& l\'elprit de nitre.
34Z. 343. Sur le
déchauflbir & le
pelican. 343. Sur
le davier. 3 44. Sur
la maniéré de fe
fervir du pouflbir.
344- 545-
Remettre les
dents dans leurs al-
veoles. Elles peu-
vent reprendre. Ce
qu\'il faut faire alors
182. 183. Senti-
mens de Meflieurs
Dionis & Verduc
contre la poflîbili-
té de ce fait, coni^
battus. 184.
Rugines recour-
bées. Leur defcri-
ption. 54. Leur u-
fage. p.
Rugine en alêne.
Comment on la
fait. Sa defcription
& fa proportion.
54. 55. Son ufage.
59-
Ruginer les dents.
Situation du fujet
& de l\'operateur
quand on veut o-
perer avec le foret
à ebizeler fur les
furfaces ou extré-
mitez fupérieures
& fur les furfaces
laterales des dents
de la mâchoire in-
férieure. 56", jy.
Sur les furfaces ex-
térieures des dents
du côté droit de la
même mâchoire.
J7. Sur les mêmes
furfaces extérieures
du côté gauche. 58.
Sur les furfaces in-
térieures des dents
du côté droit de la
même mâchoire.
58. Sur ies furfaces
ou extrémitez des
dents de la mâ-
choire fupérieure.
Ibidem. Sur les fur-
faces extérieures
des dents du côté
droit , & du côté
gauche. 5 9. Quand
on veut operer a-
vec les rugines en
alêne, & en bec de
perroquet pointues
ou moufles, fitua-
tion de l\'operateur
pour ôter la carie
de l\'extrémité &
des parties latera-
les des molaires du
côté droit de la
mâchoire inférieu-
re. 6q. Des furfa-
ces extérieures des
mêmes molaires du
côté droit. 60.61.
Des extrémitez des
couronnes, des par-
ties laterales & des
furfaces extérieu-
res des dents cani-
nes & incifives de
la même mâchoire.
61. Des- furfaces
fupérieures , des
parties laterales ,
des furfaces inté-
rieures des molai-
res du côté gauche
de la même mâ-
choire. 6i.6x.V)e
la furface extérieu-
re des mêmes mo-
laires. 6%. De la
furface intérieure
des dents du côte
droit de la même
mâchoire. 6%. Des
furfaces ou extré-
mitez de toutes les
dents de la mâchoi-
re fupérieure , &
des pardes latera-
les des grofies mo-
laires de la même
mâchoire. 6z. 63.
Des furfaces exté-
rieures de toutesles
dents de la même
mâchoire, des fur-
faces laterales des
petites molaires ,
des canines & des
incifives 1
incifives , & de la
furface intérieure
des dents du côté
droit de cette mâ-
choire. é 5. Ce qu\'il
faut faire après a-
voir nétoyé la ca-
vité d\'une dent ca-\'
riée , & avant de
la plomber. 6 3.64.
Quand la carie efl:
trop fuperfîcielle,
ôc le trou trop lar-
ge pour retenir le
coton Oïl lé plomb.
SEparer les
dents.. Il eft
dangereux de fépa-
rer les dents Inci-
fives inférieures.
Pourquoi. iS. 2.9.
Deux différentes
erreurs de la plu-
part des Dentiftes,
qui liment trop ou
trop peu des (fcnts
Tome n.
cariées en îes fé-
parant. 29. Com-
ment il faut éviter
ces deux extrémi-
tez. 30. Machine
qu\'un Dentifte de
Parifi a inventée
pour féparer les
dents. Les diftîcuî-
tez qui s\'y rencon-
trent. 3 o. Limes
que îe même a in-
ventées pourcetu-
fage. L\'inconvé-
nient qui s\'y trou-
ve. 3 r. Autre lime
inventée par le mê-
me. Conditions
qu\'il y firtt ajoiater.
Jbidem.Vxécmûons
& attentions nécef^
faires pour feparer
les dents. 31. 32.
Sûnde néceflàire
50ur connoître fî
es dents font ca-
riées. Sa defcri-
12.
ption.
Hh
-ocr page 450-utte dent dans un
alveole.- 207-
Tranfporter une
dent d\'une bouche
dans une autre.Pof-
fibilité de ce fait
T.
TArtre des
dents;Ce qu\'il
faut obferver avant
que de l\'enlever.
I 5. Situation du
fujet, 16, Attitudes prouvée par des au-
de l\'operateur pour toritez & des expé-
nétoyer le côté riences. 182.183-
gauche & le côté Ce font ordinaire-
droit de la furface ment les incifives,
les canines & les
petites molaires
qu\'on rranfporre
ainfi. Obfervation.
pour y parvenir.
184.18 ^..Maniéré
d\'y reuffir. 185*
IL
extérieuredes dents
de la mâchoire in-
férieure, & par où
il doit commencer
l\'opération. 16,17.
Pour nétoyer la fur-
face intérieure des
dents de xette mâ-
choire. iS. La fur-
face extérieuredes . .
dentsdelamachoi- T" T Lceres aux
re fupérieure. 21. jolies , aux
22. Leur furface levres, à la langue,
intérieure. 21.25. Combien il eft im-
Tranfplanternm portant de biene-
dent. Ce qu\'il faut xaminer leur cau-
faire pour mettre fe. 38«
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