Extrait des Archives Néerlandaises, T. XVII.
aUELQUES li KMA RUU MS SUR LE MÉGAXISME DE I/ARTICULATIOX DU COUDE,
PA 1!
W. EINTHOVEN.
La pronation ot la supination de la main pen vent s\'accom-plir, com me on sait, le cubitus restant fixe. Ordinairement, toutefois, neus opérons ces mouvements de telle sorte que le cubitus aussi se meut manifestement. Pour mettre cette rotation en evidence, on n\'a qu\'a introduire le poignet dans un anneau fixe, ou a le serrer entre le pouce et le doigt median de l\'autre main, puis a exécuter les mouvements de pronation et de supination.
M. Lecomte \') a cherché a expliquer cette rotation de la main par un mouvement spécial, du cubitus dans 1\'articulation huméro-cubitale. üne mention dótaillée de cette explication a été faite, par M. van Braam Hoekgeest, dans la nouvelle edition du traité d\'anatomie de M. Fles. On verra toutefois plus loin que l\'argumentation de M. Lecomte n\'est pas concluante, vu qu\'elle repose sur une hypothese inexacte, celle de I\'lmmo-bilité de rhumérus durant la rotation.
J\'essaierai ici d\'expliquer la rotation de la main par une combinaison de mouvements s\'exécutant dans des mécanismes articulaires simples et connus. Je montrerai ensuite comment, sans mécanisme spécial dans rarticulation du coude, l\'avant-bras s\'allonge ou se raccourcit pendant cette rotation. Enfin, je
\') „Lo coude ot la rotation de hi mainquot;, par le Dr. O. Lecomte, dans: Archives générales de métlecine, aoftt 1874-, et raai et juin 1877.
W. EINTHOVEN. QUEI-QUES REMARQUES SUR LE
dirai quelques mots de Taction d\'un des nombreux muscles de l\'avant-bras, le carré pronateur.
Mais, avant tout, je dois mentionner que M, Koster \') a dó ja contesté les assertions de M. Lecomte. II a signalé un mouvement lateral du cubitus dans Farticulation huméro-cubitalo, mouvement qui paraissait rendre superflues les considerations auxquelles M. Lecomte avait eu recours. On peut se demander, toutefois, si ce mouvement lateral suffit a expliquer comment la main, dans tontes les positions do l\'avant-bras, peut tourner autour d\'un axe quolconque. Quant a determiner quelle pnrt de la rotation doit ctre attribuée a ce mouvement lateral, et quelle autre au mouvement de rhumérus, cela serait assez difficile et n\'est d\'ailleurs pas essentiel pour l\'intelligence du mécanisme de 1\'articulation du coude.
Pour expliquer comment la rotation de la main, dans 1\'anneau fixe, est possible a 1\'aide du mouvement de l\'humérus, neus com-mencerons par décrire exactement une rotation de 90\'. La fig. 1 représente la coupe transversale du poignet, environ au niveau des extrémitós du radius et du cubitus. Pigurons-nous le corps dans 1\'attitude verticale, le bras appliqué contre la parol du thorax, l\'avant-bras fléchi d\'environ 90°, la main en supination (position A). AF CG est la tète du cubitus, CE 1\'épiphyse du radius, et toutes les deux sont embrassées par l\'anneau de Lecomte, ALE O. Le point B est Ie centre de la tête du cubitus, M le centre du poignet et par conséquent aussi de l\'anneau de Lecomte.
Si 1\'on fait exécuter a la main une demi-pronation, le cubitus restant fixe, 1\'extrémité du radius, qui occupe la position CE, tournera autour do B, jusqu\'a ce qu\'elle soit arrivée dans la position FE\'. Le centre du poignet, et par conséquent de l\'anneau, M, se trouvait, a l\'origine, sur la ligne horizontale
\') Weekblad van lui Nederlandsch Tijdschrift voor Geneexhtnulv, -1880, p. 213.
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M1ÓCANISME DE L\'AKTICULAÏION DU COUDE
A E. Maintenant, le centre Ml se trouve sur la ligne horizontale IIK, de sorte que, clans une pareille demi-pronation, l\'anneau de Lecomte est déplacé a une distance B M1 vers le haut \'). Mais Ie centre M était auasi situó, a 1\'origine, sur la verticale L O, tandis que maintenant le centre Ml tombe sur la verticale GE1; il est done évident que, par 1\'effet de la demi-pronation, l\'anneau de Lecomte se trouve portc de yl L 7^ O en G IIE1 K, c\'est-a-dire, que, outre le chemin II M1 vers le haut, il paroourt aussi un chemin egal J/ de dehors en dedans.
Si, au contraire, le cubitus ne reste pas en place lors de la demi-pronation, mais qu\'une combinaison de rnouvements puisse avoir lieu, et si l\'anneau est mnintenu fixe, de manière que la main soit obligée d\'opérer une rotation, la tête du cubitus devra exécuter un mouvement oppose au mouvement circulaire de l\'ex-trómité du radius; elle devra, s\'écartant d\'une distance B M\' vers le bas et d\'une distance égale /gt;\' M latéralement, se porter de B en B1. Le mouvement vers le bas est possible dans l\'ar-ticulation huméro-cubitale (extension de 1\'avant-bras), le mouvement lateral, par une légere rotation de l\'humérus autour de son axe longitudinal. Le radius devra suivre le cubitus dans ses rnouvements, avec ce résultat que son extrémité ne viendra plus se placer dans la position E E\', mais dans la position !\' E. Pendant la rotation, l\'arc A G de la tête du cubitus glisse le long de l\'arc A O de l\'anneau, de sorte que G vient tom-ber en O; et le point E du radius glisse sur l\'arc EL de l\'anneau, de fafon que E vient coïncider avec L. Dans notre figure, nous avons laissé la coupe a g Esq déplacer dans le mèrae plan frontal. En réalité, il en est un peu autrement, mais cela n\'a pas d\'influence sensible sur notre explication. La face terminale du radius est a peu pres perpendiculaire a son axe de rotation, ce qui fait que dans la position A. elle est verticale et quo, lors de la pronation et de la supination, elle se mout a peu pres dans le mome plan, lequel toutefois, en raison de
\') Les diructions des inouvemonts sont données rolativoment a la position . I.
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W. EISTHOVEN. QÜELQUES REMARQÜES SUR I.E
la position de la tête du radius, est déplacé, parallèloraont a lui-mótne, en arrière. Ce plan fait un angle avec lo plan frontal, attendu que l\'axo do rotation n\'a pas la direction sagittale, mais passe par les centres de la tète du cubitus et de la tèto du radius \'). En outre, les mouvements latéraux et ascendants ou descendants do la tête du cubitus ne s\'opcrent pas suivant des lignes droites, maiS suivant des arcs de cercle ayant pour centre 1\'articulation du coude.
Après avoir indiqué los mouvements possibles do l\'avant-bras, nous allons en montrer la nócessité. Remarquons que les trois genres de mouvements, — pronation et supination de la main, flexion et extension do 1\'avant-brns, rotation de 1\'humérus, — sont indépendants l\'un de l\'autre, ofc que, dans ce que nous savons des muscles auxquels ces mouvements sont dus, il n\'y a rien qui s\'oppose a ce que nous nous les représentions unis en une combinaison quelconque. Dès lors, il parait extrêmement probable qu\'une pareille combinaison s\'opère réellement. Et si nous considérons qu\'on est bien mattre do Feffet de 1\'action musculaire , mais non du choix des muscles par lesquels eet effet sera produit, que par conséquent, au moindre effort, on est probablement oblige de laisser concourir tous les muscles qui peuvent tant soit pou favoriser Feffet, — nous serons tres tentós de conclure, tout en admettant avec M. Koster le mouvement lateral du cubitus dans 1\'articulation du coude, que, lorsqu\'il s\'agit de déployer une certaine force, les muscles rotateurs do 1\'humérus doivent contribuer a faire atteindre le but, quo l\'hu-mérus do it exécuter une rotation. Effectivement, il n\'est pas difficile de rendre lo fait sensible. Qu\'on pose le bras a plat sur une table, l\'avant-bras faisant avec lui un angle de 90° et étant dirigé vorticalement; qu\'ou glisse ensuite sous los deux
\') II serait peut-étrc trés intéressant de connattrc 1« mouvement e.vnci de la face terminale du radius et les consequences qui doivent en résnlter pour rensemble de ranticidation do la main, Mais I examen de cetto question nous mènerait, trop loia, de sorte que je dois me résigner ici a faire un usage répété du mot „ii pea présquot;.
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mécanisme de l\'arïiculation du coude
épicondyles do rhunicrus quelques feuillcta de papier ou un livre mince, laissant tout juste l\'espace nécessaire pour qu\'on puisso encore placer sous chaque épicondyle un doigt, qui se trouve alors sorró entre I\'epicondyle et Ie livro. Les chosos aiusi disposces, on fera d\'abord tourner rhuinérus autour de son ïixc longitudinal, saus combinaison avec d\'autres mouvc-ments, de manière que lo poignet entier se porte alternativement a droite et a gauche, et que ramplitude de\'ses oscillations soit k pou pres égale a sa largeur. On percevra alors trés distinc-tement le mouvement ascendant et descendant des deux épicondyles, surtout celui do 1\'épicondylo interne. Si ensuite on rnaintient immobile l\'anneau do Lecorate et qu\'on execute la rotation do la main, on observera dans les épicondyles un mouvement ascendant et descendant a peu prés de même ctenduc quo precedemment; mals si le cul)itiis est maintenu fixe autant que possible, et qu\'on opére la pronation et la supination de la main, les mouvoments susdita ne se produiront pas.
Dans ce qui précéde, nous nous sommes occupés de la rotation principale de la main , cello qui a lieu autour d\'un axe passant par le milieu du poignet; il me reste a montrer briévement comment, tout a fait suivant les mêmes principes de mouvement, le poignet peut tourner autour d\'un autre axe quelconquo. La fig. 2, qui represente co cas, n\'a presque pas besoin d\'expli-cation. M est un point arbritrairemont choisi sur la ligne J I). Autour do M comme centre, lo poignet tourne de\'telle sorte que 1\' la tute du cubitus est portée do B en /j1, l\'arc A C de cette téte se jnouvant lo long de l\'arc A C\', et .1 venant se placer on A1, C en C\' ; et quo 2° l\'extrémité du radius est portée de /gt; on I\'? J)1, Ie point lgt; se mouvant suivant l\'arc DJ)\' jusqu\'en J)\', et lo point K suivant l\'arc EE1 jusqu\'en K1. Nous nous représontons l\'axe, autour duquel lo poignet tourne, comme complotement détorminé par la combinaison dos deux mouvements: flexion ou extension de Vavant-bras et rotation de rhumérns; et puisque cos mouvements pouvent être combinés d\'une infinite do manieres, Ie nombre des axes est également infini.
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W. EINTHOVEN. QUELQUES REMARQUES SUR LE
8\'il est facile d\'expliquer la rotation de la main par la disposition connue do quelques articulations simples, il est non moins aisó do montrer quo l\'avant-bras, — sans aucun changement dans la position du cubitus par rapport a l\'humérus, — se raccourcit pendant la rotation de dehors en dedans, et s\'allonge pendant la rotation de dedans en dehors. M. Lecomte a attiré l\'attention sur le fait que c\'est aussi avec le premier de ces mouvements que nous desserrons une vis et 1\'attirons a nous, avec le second , que nous la serrons et l\'éloignons de nous.
Dans la fig, 3, A B C D représente une coupe horizontale (position A) de l\'avant-bras. Le cubitus est figure par B D, le radius par A C, et l\'humérus par AB, de sorte que la longueur de l\'avant-bras est indiquée par H K. Lorsque la main a execute une rotation de 180\', l\'humérus a tourné de AB en E F. Le cubitus a conserve sa position par rapport a l\'humérus, — pour simplifier, nous les avons représentés perpen-diculaires 1\'un a 1\'autre, — et s\'est déplacé de B D on F C (on voit facilement, sur la figure, pourquoi CF — C A — D B). Le radius s\'est porté de yl C en EG (pour la construction de EG, nous avons, de E comme centre, avec A C pour rayon, déerit un arc de cercle, qui coupe B D en G), de sorte que, après la rotation, l\'avant-bras est représenté par E F C G, et sa longueur, qui a diminué d\'une quantité KL, a cause du croisement des deux os de 1\'avant-bras, par H L. Le raccour-cissement est toutefois un pen moindre, parce que la tête du radius n\'est pas perpendiculaire a I\'axe de rotation (voir p. 292).
Pour celui qui lit los articles de M. Lecomte, il est évident que dans ses experiences l\'humérus n\'a jamais été immobile. Son explication du mécanisme do la pronation et de la supination est done inexacte et je puis me dispenser de réfuter ses idéés au sujet de Faction musculaire, idéés qui s\'éloignent tout a fait de la doctrine généralement admise. Fortuitement, toutefois, l\'opinion
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MlSCiVNISME DE L\'ARTICULA.TION DU COUDE.
tie M. Lecomte concernant le muscle carré pronateur (suivant lui, un supiuateur du cubitus) s\'accorde avcc une vuo émise par des anatomistos célèbres \'), et d\'aprcs laquelle l\'enrouletnent do co muscle autoiir du cubitus feraifc effectivemunt songer plutót a la fonction de supinateur. Je tachorai done de montrer briovomont que la situation occupée par lo muscle est la seule qui puisse donnor lieu a une pronation complete du radius,
Dans la fig. 4, qui doit representor la coupe transversale de l\'avant-bras, un pen en arrière des epiphyses des deux os fistuleux, CD indique le cubitus, E F \\q radius. Supposons, provisoirement, que l\'axe auteur duquel tourne Ie radius passé exactement par le centre A de la coupe du cubitus. Après une demi-pronation, E F se trouve dans la position Ei F[, et après une pronation entière, dans la position E1 F\'2. Remarquons que le muscle est d\'abord étendu suivant KCHG, puis suivant K C G\\ et finalement de K en G-. 11 se raccourcit done de II C K. La quantité du raccourcissemont, multipliée par la force de la contraction, donne lo travail exécuté. Si l\'on désigne A II par r et la force avec laquelle le muscle se contracte par P, le travail exécuté est — F r n.
Ce résultat est entièrement d\'accord avec celui que nous obtenons en décomposant la force. Hoit G L ~ P, G M est alors la composante dont il faut tenir compte. Désignons-la par p et l\'angle LGA par «, et remarquons que « a dans toutes les positions la mème grandeur, de sorte que p aussi conserve tou-jours une valeur égale. En désignant AG par a, le travail exécuté dans une pronation entière est —pa n. Mais on a r
p — P sin a et a — -, done p a n =. P r n.
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Nous avons fondé ces considerations et co calcul sur la supposition que le radius EF tournait auteur du centre ,4 du cubitus CD (fig. 4). En réalité, cela n\'est pas le cas. Le carré pronateur s\'étend sur une hauteur déterminée, commenyant aux
\') Lahrhiich der Analoimc des Meïischen von IlyrLl, IS81, p. 492.
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W. EINTHOYBN. QUELQUES RBMARQUES SUR LE
epiphyses et finissant a environ ^ de decimetre au-dessus. Juste aux faces terminales des epiphyses, Ie radius tourne autour du centre de la tute du cubitus; mais, un peu plus haut, le centre de rotation se porte de plus en plus vors le coté et vers le haut. Les lig, 5, 6 et 7 représentent le mouvement du radius autour d\'un centre situé respectivement a 1\'intérieur, a la périphérie et a l\'extérieur du cubitus, Pour la commodité, le radius a été figure par un cercle dans les fig. 6 et 7.
En ce qui concerne I\'mfluence d\'un pareil déplacement du centre de rotation, nous rernarquerons que, lors d\'une rotation de 3603, (théoriquemont) le radius ne s\'entoure d\'aucune partie du muscle, tandis que le cubitus en recoit nn tour entier. Dans une semblable rotation, le travail total du muscle reste done,— que le centre de rotation soit situé au centre du cubitus ou en dehors, — toujours le même. Mais, dans ce dernier cas, la composante de la force u\'a plus la mème valeur pour toutes les positions.
Dans la fig. 5, ou le centre de rotation se trouve encore en dedans de la périphérie du cubitus, la composante, bien que variable, est toujours positive. Sa valeur est déterminée par les angles «, j5, etc.
Dans la fig. 6, ou le centre de rotation tombe juste sur la périphérie, il y a une position, B3, — lorsque le contact du muscle avec le cubitus A se fait exactement au point de rotation M, —• pour laquelle la composante est =0. Pour toutes les autres positions, elle est positive.
Dans la fig. 7, oil le centre de rotation M est situé en dehors de la périphérie, nous trouvons deux positions IP et B\', — lorsque la portion rectiligne du muscle, ou bien son prolonge-ment, passe par le centre de rotation, — pour lesquelles la composante est ~ 0. Durant le trajet de Ba H \'■, en passant par Bl et B2, elle est positive, mais dans le trajet de B\'\' a Br\', par Br\', elle a une valeur négative.
Tant que la composante est positive, le muscle agit dans le sens de la pronation. Quand elle est nulle, le muscle ne peut
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MÉCANISME DE 1.\'AU\'l\'ICULATION DU COUDE
produire aucun mouvement. Et lorsqu\'elle est negative, il fonc-tionne duns lo sens do la supination. Tout cela rósulte clairc-ment des figures ot n\'a pas besoin d\'etre appuyé de plus de détails.
\'Nous devons observer on outre, que maintenant, dans cer-taines positions, le muscle s\'enroule bien dunient, quoique dans une faible mesure, auteur du radius. L\'enroulement est repró-senté dans la fig. 5 par les angles K G - N et H G\'\' P, dans la fig. C par les angles G1 B\' P, etc., dans la fig. 7 par les angles Gi IV ]\\ etc.
On peut encore se demander dans quelles conditions l\'enroulement se fait auteur du radius, au lieu de se faire auteur du cubitus. C\'est lorsque le radius, bien quo tournant autour d\'un axe, reste eonstamment au même coté du cubitus. La fig. 8 sort a eolaircir ce point. Le cerclo A y représente le cubitus, les cercles B, B1, etc. le radius dans ses diffórentes positions.
Nous reneontrons ici de nouveau deux positions, B3 et Br\', dans lesquolles la composante est = 0. La partie rectiligne du muscle, Gr\' ]) ou 6r:l 7), ou bien sou prolongement, passé alors aussi par le centre de rotation M. Pendant le trajet de B\' a jB3, par B\' et B\'1, la composante est positive, pendant le reste du parcours , negative.
Un mouvement de ce genre serait produit s\'il y avait un carré pronateur situé plus prés de la tête du radius que de la tête du cubitus.
Les considerations que je viens de présenter sur le mécanisme de la pronation et de la supination ont regu un accueil favorable do M. le professeur Koster, mon maitre respecté, qui a bien voulu m\'aidor aussi de ses précieux conseils pour la redaction de eet article. Je lui en témoigne ici ma sincere reconnaissance.
!1
Utuhcut, juin 1882.
Get article était écrit depuis longtemps, quand parut, dans
W. EI XT 110VEX. QÜELQUES UEMAKQÜKS, ETC.
\\\\Arcltif fur Anatomie unci Physiologie von His, Braune md Da Bois-Reymond, Anatom. Abtheil., 1882, p. 169quot;, lo compte rendu des recherches de MM. Braune ot Pliigel sur le méca-nisine de la pronation et de la supination. Je prends la liberté de faire remarquer ici, en passant, que ces observateurs n\'ont pas en une idee notte de la combinaison de la rotation de rhumórus avec celle du radius autour du cubitus. Cela ressort surtout de ce qui est ilit p. 172: „Die rechtwinklige Beugestel-lung im Elhogengelenke tvtirde dern Arm gegeben, urn etwaige liotationen des Humerus anszuschliessenquot;. Comrne si, lorsque 1\'avant-bras est Héchi a ongle droit, riiuraerus ne pouvait pas tourner sur lui-mème, synergiquement avec la pronation ou la supination dans I\'articulation du coude!
Plus loin, MM. Braune et Pliigel disent bien qu\'ils ont fixé le bras (encore attache au cadavre) sur une table au moyen do vis, mais je doute fort que, même ainsi, ils aientcomplètemcnt empêché la rotation de I\'humcrus autour de son axe longitudinal. Un bras détaché du cadavre, mais encore couvert des muscles et des teguments, ayant étó iixó par moi dans un étau, j\'ai vu, nonobstant ce!a, 1\'humórus se mouvoir quand je faisais exécuter aux os de 1\'avant-bras la pronation ou la supination. On ne peut rendre I\'liumerus absolument immobile qu\'en serrant dans 1\'étau Tos lui-móme, dépouillé des muscles.
Même en operant ainsi, 1\'expérience de Lecomte, avec 1\'anneau autour du poignet, n\'on ruussit pas moins, comme Font trouvó également MM. Braune et Plügel, II doit done y avoir alors participation du cubitus au mouvement. C\'est effectivement ce qu\'admettent MM. Braune et Plügel; mais leur „Schlotternquot; dc I\'articulation huméro-cubitale et leurs „Hebelbeioegungenquot; du cubitus ne sont autre chose que l\'expresoion imparfaite du „mouvement lateralquot; du cubitus (combine avec dos mouvements do flexion et d\'extension dans I\'articulation huméro-cubitale), que M. Koster avait déja décrit, beaucoup plus clairement, il y a deux ans.
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