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V.

LE COyVIISlfÉN

ET LA PARTIE SUPÉRIEURE

L\'

DU BORD ORIENTAL DU SYNCLINORIUM DE DINANT

ENTRE L\'OURTHE ET FERRIÈRES

PAR

J. VAN TUIJN

r^J.\'KBUNlVKKSITJiir
UTHHCHT. !

LOUVAIN
LIBRAIRIE UNIVERSITAIRE

UYSTPRUYST, éditeur
10, ruo de la Monnaie
1927

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Le Couvinien et la partie supérieure de rEodévonien
du bord oriental du Synclinorium de Dinant
entre TOurthe et Ferneres.

PROEFSCHRIFT TER VERKRIJGING VAN DEN GRAAD VAN
DOCTOR IN DE FACULTEIT DER WIS- EN NATUURKUNDE
AAN DE RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT, OP GEZAG VAN
DEN RECTOR MAGNIFICUS DR. R. J. H. OVINK, HOOG-
LEERAAR IN DE FACULTEIT DER LETTEREN EN WIJS-
REGEERTE, VOLGENS RESLUIT VAN DEN SENAAT DER
UNIVERSITEIT TEGEN DE REDENKINGEN DER FACULTEIT
DER WIS- EN NATUURKUNDE TE VERDEDIGEN OP
MAANDAG 24 OCTORER 1927 DES NAMIDDAGS TE 4 UUR

DOOR

JOHANNES FRANCISCUS VAN TUIJN

geboren te l\']in(lhovcii.

BIBLIOTHEEK DER
RIJKSUNIVERSITEIT
UTRECHT.

J927

UYSTPRUYST, MUNTSTRAAT 10, LEUVEN

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(Extrait des Mémoires de VInstitiit Géologique
de l\'Université de Loiivain, Tome IV.)

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AAN MIJNE_ VRQUW,
AAN MIJNE OUDERS.

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LE COUVINIEN

ET LA PARTIE SUPÉRIEURE DE L\'ÉODÉVONIEN

DU BORD ORIENTAL DU SYNCLINORIUM DE DINANT
ENTRE L\'OURTHE ET FERRIÈRES

Depuis les premiers travaux d\'André Dumont (1), le fait qu\'il existe une dilTé-
rence importante entre le bord Nord et le bord Sud du Bassin de Dînant a toujours
attiré l\'attention ; aussi, les tentatives n\'ont pas manqué pour mettre en parallèle tous
les détails de la stratigraphie de ces deux différents complexes de sédiments.

A cette fin, ou peut, d\'une part, comparer entre elles les coupes détaillées des
deux bords, comme l\'a fait notamment Gossplet, et, en se basant sur des arguments
paléontologiques et lithologiques en tirer des conclusions au sujet du synchronisme
des couches. D\'autre part, on peut examiner aussi le passage graduel d\'un complexe à
l\'autre, en étudiant les changements de faciès dans la partie orientale du syneli-
norium.

C\'est cette dernière méthode que nous avons suivie dans le présent travail, qui a
pour objet l\'étude de la partie supérieure du Dévonien inférieur (Emsien et une partie
du Siegenien), et de l\'étage inférieur du Dévonien moyen (Gouvinien), entre la vallée
de l\'Ourthe au Sud et Ferrières au Nord.

Après une Introduction historilt;iue, nous donnerons, dans une Première partie,
la description des jjrincipaux allleurements ; nous suivrons, à cette lin, quelques
itinéraires en marchant de l\'Ouest vers l\'Est, ce qui nous donnera des coupes en tra-
vers des couches. Nous commencerons par le Sud et avancerons vers le Nord. Chaque

(1) Anduk Dumont, Méiiioiro sur la coiistilulion géologique de lu province de Liège. Mém. cou-
ronnés en 1820 ct 1830 par l\'Académie royale des Sciences ct lielles-Lellres de Bruxelles,
t. VIII
(1832). —
Bull. Soc. géol. de France, t. VI (1835) pp. 345-35G. — Rapport sur l\'élat des travaux de la
Carte géologique de Belgique.
Bulletins de VAcadeinie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bru-
xelles,
t. III (183G), pp. 330-337 et deux planches. Reproduit dans le Bull, de la Soc. géologique de
France, t.
VIII, p. 77 et seq.

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coupe sera suivie d\'un résumé de la stratigraphie et de la tectonique. Dans la Seconde
partie, nous traiterons d\'abord de la stratigraphie générale et des changements de
faciès, puis de la tectonique de toute la région ; et nous terminerons par des conclu-
sions générales.

Nous croyons utile de donner dès maintenant le tableau stratigraphique dont
nous nous servirons dans nos descriptions.

Dévonien moyen :

Givetien supérieur :nbsp;Gvh (1)

Gva :

IEm2hp :
]Em2hm
Ern2a :
Eml :

Givetien inférieur :

Couvinien supérieur ;
Couvinien inférieur :

Dévonien inférieur :

Emsien supérieur (2)

Emsien moyen :
Emsien inférieur :

Siegenien supérieur : Sg2b{S)
(Hunsruckien supérieur)

Calcaire bleu foncé en bancs compacts à
Stringocephalus Biirtini Defr.
Grès rouge au Nord ; calcaire quartzeux et
macigno foncé à
Stringocephalus Bnrtini
Defr. au Sud.

Macigno, psammites et grès, à crinoides.
Calschiste à
Calceola sandalina Lmk.
Calschiste et macigno cà
Spirifev cultvijiiga-
tiis
Roem.

I

Zone du poudingue de Wéris : poudingue à
gros éléments et schistes rouges.
; Zone du poudingue milliaire : grès vert gros-
sier à galets de quartzite et schistes rouges.
Schistes rouges et bigarrés (de Winenne) avec
grès vert.

Grès blanc de Mormont, grès-quartzite ver-
dàtre et jaunatre, grauwacke et schistes gros-
siers bleu foncé à
Spirifev hercyniae Gieb.
: Schistes foncés ; — avec un peu de grès au
Sud ; — davantage plus au Nord.

(1)nbsp;II importe de remarquer que nos notations (}va et Gvh ii\'out pas la mûme sif^nilicalion que
les notations correspondantes de la
Carte géologique dc la Belgique an 40.000\'. Les ternies que
nous distinguons ainsi sont des subdivisions locales du niveau noté
Gva sur la Carte olTicielle,

(2)nbsp;Bien qu\'il nous paraisse logique de diviser l\'Enisieu eu trois assises, cl que cette distinction
soit encore possible dans la région que nous éludions, nous avons cru, à l\'exemple dc ]M. Asselberghs,
devoir distinguer la notation des deux assises supérieures seulement par les lettres a et L et non
par les cliilTres
2 et 3, parce que, plus au Nord, la distinction de ces deux assises, dont l\'ensemble
constitue le « Burnotien », devient souvent impossible en pratique.

(3)nbsp;La notation Sg2 désigne le niveau stratigraphique qu\'André Uuniont a nommé Hundsruckicn
et qui a été admis par un bon nombre de géologues sous le nom corrigé de Hunsruckien. Dumont

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Siegenien moyen :nbsp;Sg2a : Schistes foncés, bancs de macigno fossili-

(Hunsrnckien inférieur)nbsp;fères, à Spirifer primaeviis. Grès de Clerheid.

Siegenien inférieur : Sgl : Schistes foncés feuilletés. Bancs de grès-
(Taunusien)nbsp;quartzite.

_nbsp;^ pour

(2)nbsp;Pour la facilité du lecteur, nous ajoutons entre crochets la notation correspondante de notre
échelle stratigraphique telle que nous la donnons ci-dessus.

(3)nbsp;Loc. cit., p. 109 ; p. 330 du tiré à part,

(4)nbsp;Loc. cit., p. 177 ; p. 336 du tiré à part.

INTRODUCTION HISTORIQUE

Fort peu de chose a été publié sur le sujet qui nous occupe.

Dans son chef-d\'œuvre : Mémoire sur les terrains ardennais et rhénan (1)
André Dumont traite des couches les plus anciennes, étudiées par nous, qui appar-
tiennent à son «
Système Hundsriickien » (Siegenien supérieur) et « Système Ahrien»
(Emsien inférieur\')
(2).

Il dit des premières (pp. 168-169 ; pp. 330-331 du tiré à part) : « Les roches
schisteuses
qui constituent la partie supérieure de l\'étage hundsruckien, consistent,
de Mondrepuits à Marcouray sur l\'Ourthe, en schistes simples, pailletés et quartzeuxi
divisibles en grands feuillets dont la surface est rarement plane, mais subconchoïde,
et eu fragments irréguliers d\'un aspect terne et d\'un gris bleu-foncé passant, par
altération, au gris pâle un peu verdàtre, jaunâtre ou brunâtre, uniforme ou bigarré ».

Il ne décrit pas les roches de cet étage plus au Nord que ^larcouray, seulement 11
constate (3) qu\'on trouve le Hunsruckien supérieur : «... à Î^Iarcouray près de l\'Ourthe,
Devant-Ave, Amonines, Clerheid, au N. et au S. E. de Mormont, Deux-Ris, et au N.
de Burnontige, où l\'on n\'en trouve plus que des traces ».

Au sujet du Système Ahrien de la région étudiée par nous, il écrit (4) : « Cette
bande est composée de grès, de psammite et de schiste » ; et il donne alors une plus
ample description du grès qui s\'y présente. Comme lieux de trouvaille il signale :

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«... Marcourav, entre Devant-Ave et Beffe, entre Blier et Hazeille, à I\'E. d\'Erezée,
entre
Roche-à-Fresne et Deux-Ris ». La largeur de cette bande ahrienne «varie de
300 à 900 mètres, depuis Pernelle près de Couvin, jusqu\'entre Bande et Harsin, près de
la chaussée de Marche à Bastogne ; elle augmente et atteint, à Marcouray et entre
bevant-Ave et Beffe, environ 2000 mètres ; elle diminue ensuite entre Remouchamps
et Sept-Dos et disparaît enfin, ou se confond avec la bande hundsrûckienne ».

Jules Gosselet, dans son travail de 1873 : « Le système du Poudingue de
Burnot
» (1), décrit amplement le poudingue du sommet de notre Eodévonien dans la
région qui nous occupe. On y lit, p. 26 : « Le poudingue supérieur manque complè-
tement à Grimonster, mais on l\'aperçoit à quelques centaines de mètres au Nord sur
le chemin de Saint-Roch, et- au Sud sur la route de Bosson cà Ferrières. Dans ce dernier
point, il est réduit à un banc schisteux peu cohérent contenant quelques petits
galets»,
u A Roche-à-Fresne, le poudingue supérieur forme un rocher pittoresque...
Il appartient à
une bande, qui, à la suite de plusieurs zig-zags produits par les plisse-
ments des couches, va passer à l\'Ouest de Wéris où on l\'exploite pour faire des meules.

Il repose sur une épaisse couche de schistes rouges ».

Le poudingue Em2h) et les schistes rouges Em2a) sur lesquels il repose,
sont d\'après J. Gosselet, synchroniques des schistes rouges et poudingues de Burnot.
Par contre, les bancs de grès verts avec un peu de schiste rouge qui sont sous-jacents
et qui affleurent notamment près de Lignely, sont rangés dans l\'Ahrien
(- Eml) ;

ceci en opposition avec Dumont.

Les schistes foncés, visibles près de Fanzel, Deux-Ris et Clerheid sont considérés

par J. Gosselet comme appartenant à la Grauwacke de Montigny (Hunsruclden). Ces
schistes constituent deux bandes : les bandes de Fanzel et de Clerheid qui se réunis-
sent au Sud pour envelopper les grès de Mormont. L\'apparition de ceux-ci au milieu
de schistes serait due à un pli en forme de voûte qui s\'élargit vers le Nord (p. 28).

Gosselet range le grès de Mormont dans le Taunusien.

La grauwacke qui repose sur le poudingue est rangée dans la grauwacke dc
Hierges ; celle-ci est divisée en deux zones : l\'inférieure avec
Spirifev arduennensis
Schnur (= Em2b) ; la supérieure avec Spivifer culirijugatus Roem. (= Col). Ces deux
zones sont synchronisées avec la «Grauwacke de Rouillon» (=
Col) du bord nord du
bassin de Dinant : celte dernière assise étant constituée par les couches rouges qui,
sur la Meuse notamment, sont situées
au-dessus des derniers poudingues.

Dans le premier volume des Annales de la Société géologique de Belgique (2),
G.
Dewalque donne le Compte vendu de la réunion extraordinaire de 1874 tenue à

(1)nbsp;Ami. des Sciences géologiques, t. IV (1873), Art. n» 7.

(2)nbsp;Ann. Soc. géol. de Belg., t. I, p. LXXVIII-LXXXIV.

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Marche. Il y décrit d\'une manière assez superficielle le profil de l\'Ourthe, le long de
la rive gauche. Il estime à 1000 mètres la puissance de l\'Ahrien
(= Eml), et à 700
ou 800 mètres l\'épaisseur du Burnotien
( = Em2a Em2b) y compris les petits bancs
de poudingue du sommet. Le niveau où l\'on trouve
Spirifev ciiltvijiigatiis est, d\'après
lui, immédiatement au-dessus de la zone du poudingue. Il attire également l\'attention
sur le fait qu\'il a trouvé
Calceola sandalina à 300 mètres au-dessus du Burnotien, et
que la zone avec
Spivifev cultvijiigatus ne peut pas être puissante. L\'épaisseur des
couches à
Calceola qui lui succèdent, est estimée de 1000 à 1200 mètres.

En 1885 parut la planchette Durbuy de la Cavte géologique de la Belgique au
20.000\\
par Ed. Dupont. Le leve de Dupont est fait avec beaucoup de soin et sa
carte possède l\'avantage d\'indiquer, par différents signes, ce que l\'on peut observer à
chaque affleurement. Il est à remarquer que le calcaire à stromatopores, situé au
Nord-Ouest de Morville, est rangé dans le Couvinien. Ce calcaire est sous-jacent,
d\'après Dupont, à du schiste couvinien auquel fait suite du calcaire givetien à
Stvin-
gocephalus Buvtini.
Disons dès maintenant que nous avons trouvé Stvingocephalus
Buvtini
également dans le calcaire à stromatopores. Sur cette carte, la faille de iSIor-
mont est tracée uniquement dans la zone du poudingue. Le poudingue de Wéris y est
encore placé dans le Burnotien.

La même année parut un travail important de Ed. Dupont intitulé : « Le pou-
dingue dc Wévis et sa tvansfovmation au Sud-Est de Mavche en Famenne
» (1).
Dupont y donne la description détaillée de trois coupes relevées aux environs d\'Erezée,
le long de l\'Ourthe et à Marche, dans le Couvinien et les couches supérieures de
l\'Eodévonien, et montre les changements rapides de faciès de ces dernières.

Dans la coupe à l\'Ouest d\'Erezée, (pp. 216-219), Ihipont distingue de bas en liant :

A. Schistes rouges et psammites vert-pàle (schistes rouges de Vireux dc J. Gos-
selet),

13, Poudingue milliaire avec intercalations de schistes rouges, et, dans la partie
sui)érieure, du poudingue à éléments moyens ; dans les schistes rouges de la
base, Dupont a trouvé
]\\[odiomovpha solenoides Goldf. sp.

C.nbsp;Poudingue de Wéris à gros éléments avec intercalations de schistes rouges

(Epaisseur 180 mètres).

D.nbsp;Sur 30 mètres suivent :

Grès verts et schistes gris-verdàtre avec Venulites concenivicus Uoem. et
Spivifev avduennensis Schnur.

E.nbsp;Schistes gris-verdàtre avec parties calcareuses et Spivifev cultvijugatus Uoem.

(1) Bull. Ac. royale de Belgique, série, t. X, pp. 208-231.

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Au-dcssus viennent d\'autres schistes gi-is-verdâtre à pâte hétérogène avec Atrypa
reticularis
auct., Orthis umhraculum (1) Schloth., Leptaena interstrialis Phill. Cette
dernière forme est abondante. Son niveau normal est l\'étage des schistes de Couvin.

Pour la région de l\'Ourthe, Dupont signale d\'abord la coupe donnée par Dewalque
en 1874 ; il attire l\'attention sur le fait que le poudingue de Wéris est remplacé dans
cette coupe par quelques petits bancs de poudingue minces avec galets de petites
dimensions, et que c\'est ici qu\'apparaissent en dernier lieu les schistes rouges à ce
niveau (p. 219).

Près de Marche, Dupont signale la succession suivante (pp. 222-225) :

A.nbsp;Schistes rouges et psammites vert pâle.

B.nbsp;Grès vert avec empreintes végétales et lits de schistes vert sombre avec bancs

de poudingue milliaire. Ces couches, peu épaisses, sont déjà moins grossières
qu\'aux environs d\'Erezée et ne contiennent plus de schistes rouges.

C.nbsp;Grès vert argileux avec schistes vert sombre très fossilifères et contenant

notamment Spirifer ardueniiensis et Modiomorpha solenoïdes.

D.nbsp;Poudingue milliaire avec bancs de poudingue à éléments moyens dans la

moitié supérieure ; le tout sans intercalations de schistes rouges.

E.nbsp;Schistes gris verdâtre avec parties calcareuses, à Spirifer cultrijiigatiis. Ces

couches, qui doivent avoir moins de 50 mètres d\'épaisseur, sont recouvertes
par des schistes à calcéoles.

Les zones A et E se retrouvent avec les mêmes caractères dans les trois coupes.
La zone A se compose de schistes rouges
(=Em2a) ; la zone E est la partie supérieure
(=Col) de la grauwacke de Hierges. Dupont en déduit que ce qui se trouve entre ces
deux zones peut être synchronisé également. Et, étant donné que, près de Marche, on
trouve la faune de la partie inférieure de la grauwacke de Hierges, directement sous
la zone E, il considère le poudingue de Wéris comme synchronique de la partie infé-
rieure de la grauwacke de Hierges
(=Em2h).

Dans le magnifique ouvrage de J. Gosselet, L\'Ardenne, de l\'année 1888, on
trouve différentes données sur la région que nous nous proposons de décrire dans ce
mémoire. Dans la description de la coupe de Fanzel à Mormont (pp. 338-340), le
célèbre géologue de Lille revient sur l\'opinion qu\'il avait exprimée en 1873, et il est
d\'avis qu\'il n\'y a pas d\'anticlinal passant par Mormont. Il place dans l\'Ahrien
(=Eml)
les schistes foncés de Fanzel qu\'il envisage comme superposés aux grès de Mormont ;
ce dernier repose normalement sur les schistes hunsruckiens de Clerheid. Gosselet range

(1) Cette espèce est désignée aujourd\'hui sous le nom de Schuchertella iimbraculum.

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les grès fossilifères de Mormont au sommet du Hunsruckien, tout en avançant (p. 339)
qu\'on pourrait tout aussi bien les placer à la base de l\'Ahrien
(=Eml), comme le
faisait Dumont (1).

Gosselet constate que le grès de Mormont disparaît vers le Nord où il est remplacé
par des bancs de grauwacke ondulant faiblement et alternant avec du schiste foncé,
qu\'on peut suivre jusqu\'à 3 km. à l\'Est, où ils reposent sur le Taunusien (=
Siegenien
inférieur, Sgl).

Dans la coupe de Fisenne à Manhay (p. 340), située plus au Sud, Gosselet rap-
porte à l\'Ahrien le grès vert avec les schistes verts et rouges sous Erezée. Une large
bande de Hunsruckien commence un peu a l\'Est et se continue sans plis jusqu\'à
Clerheid. 11 dit qu\'en cet endroit il y a moins de grès et plus de schistes que près de
Mormont, et, pour cette raison, il conclut-à la nature lenticulaire du grès de Mormont.

La faune qu\'il collectionna dans le grès de iNIormont lui parut montrer beaucoup
de ressemblance avec la faune taunusienne, et, ceci fut pour lui un exemple d\'une
recurrence paléontologique lorsque les mêmes circonstances du milieu se représentent.

Au sujet de la continuation de son Hunsruckien vers le Sud, Gosselet écrit, p, 341 :

« Le grès redevient bientôt prédominant ; il est exploité à Erpigny et forme sous
Hazeille un plateau où les fossiles sont abondants, puis il passe à l\'O. d\'Amonines.
Sur le chemin qui va de ce village vers Erezée, on le voit à l\'état de grès brunâtre
alternant avec des schistes noirs feuilletes mais sur le large plateau d\'Amonines, au
Sud, il reparaît à l\'état de grès blanc, ainsi jusqu\'au bois de Consy, où il se termine
avant d\'arriver à l\'Ourthe. Là encore, il est intercalé dans la grauwacke, que l\'on voit
à l\'Ouest du grès sur le chemin qui descend a lîelle (incL 0.15° N.) et à l\'Est, soit à
Devantage (2) (incl. 0,30quot; S.), soit le long de la route qui descend à ^larcourt sur
l\'Ourthe. (]ette route fournit une très belle coupe de l\'étage hundsruckien ; la grau-
wacke y est plus ou moins arénacée, passant tantôt à un grès schisteux verdàtre,
tantôt au schiste noir (incl, 0,25° S.) ».

Il ajoute : « Dumont place toutes ces roches dans son^ système ahrien ; mais
comme il n\'en donne pas la raison, je crois préférable de restreindre la première
assise aux couches qui montrent bien le caractère du grès de Vireux ».

A la page 32G, on lit que Dewalque diiï\'érenciait le schiste de Marcourl et celui

(1)nbsp;On poiirrail faire observer, à ce propos, qu\'on plagaul les grès do Mormont au sonnnol du
Ihuisriicklen, Gosselet les synchronise aux niômos couches de la coupe de In Meuse. Coinnio l\'onl
remarqué M. H. de Dorlodot cl M. E. Maillieux, Gosselet raiifje dans le Hunsruckiea In Ki\'JUiwacke
rossilifèro inférieure au grès de Vireux, qui pour Dumont forme la base de l\'Ahrien. Sur ce point la
paléontologie a donné raison à Dumont.

(2)nbsp;Gosselet écrit Devanlnge, pour Devantave.

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de Laroche : « Les schistes Ahriens sont semblables à ceux de l\'étage Hunsruckien
sauf en un point important : ils ne présentent pas de clivage oblique ».

Gosselet ajoute : « J\'avoue n\'avoir pas reconnu la valeur de ce caractère pour

établir la limite des deux étages ».

Gosselet considère donc tout l\'ensemble de ces couches comme appartenant au

Hunsruckien.

Ce que Gosselet appelle maintenant Ahrien, fut considéré partiellement par
Dumont comme plus jeune ; or le grand mémoire de Dumont ne décrit pas les couches
supérieures à l\'Ahrien. Gosselet dit de son Ahrien (p. 353) : « ... l\'ahrien se compose,
près d\'Erezée, de schistes noirs avec bancs arénacés, de même couleur, et, à la partie
supérieure, de grès vert foncé ; on voit souvent au milieu de ce grès un banc de
schistes rouges : sur le chemin de Roche-à-Frône à Ligny, par exemple » (1).

En ce qui concerne le poudingue de Wéris, Gosselet continue à le rattacher au
Burnotien (p. 365). H n\'admet pas le synchronisme proposé par Dupont ;
Modiomor-
pha solenoides,
le seul fossile trouvé dans le poudingue, se trouvant aussi bien dans
l\'Ahrien que dans la partie inférieure de la Grauwacke de Hierges (pp. 342-383). Il est
à remarquer que, dans sa discussion de l\'opinion de Dupont, Gosselet néglige complè-
tement l\'argument stratigraphique ; c\'est-à-dire la superposition presque immédiate
des couches à
Spivifer ciiltrijugatus sur le poudingue.

A la page 382, Gosselet signale que la grauwacke de Hierges (= Em2h Col)
entre l\'Ourthe et la faille de Harzé est à l\'état d\'une grauwacke arénacée gris verddtre,

remplie de tiges d\'encrines.

Sa conception de l\'Eifelien (= Co2) est remarquable. Il dit notamment (p. 413) :
« Au nord de l\'Ourthe, à Soy, les couches supérieures sont des schistes gris fossilifères
et les couches inférieures des schistes noirs sans fossiles. — Au nord de Soy, l\'eifélien
disparaît et le calcaire à strigocéphales repose directement sur la grauwacke. Cepen-
dant il y a encore plus loin trois petits allleurements de schiste à calcéoles, l\'un à
Oppagne, à 2 kilomètres au nord de Soy ; le second à Aisne, sur le bord du ruisseau de
ce nom ; le troisième à Ferrières. L\'atlleurement do Ferrières est le point le plus sep-
tentrional atteint par l\'eifélien... 11 est évident qu\'il y a
transgressivité entre l\'eifélien
et les deux étages inférieur et supérieur. Toutefois cette disposition transgressive ne
sulFirait pas à expliquer des lambeaux de schistes à calcéoles, peu étendus, mais
assez épais, que l\'on observe à Oppagne et à Ferrières. Il faut admettre que des ravi-
nements ont enlevé l\'eifélien dans les intervalles avant le dépôt du givetien, ou que
des mouvements du sol ont poussé le calcaire à strigocéphales à la surface des schistes

(1) J. Gosselet écrit Ligny pour Lignely.

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à calcéoles pour Tamener au contact de la grauwacke. La dernière hypothèse est de
beaucoup la plus probable ; les bancs solides du calcaire ont dû être affectés par les
plissements nombreux de la région autrement que ne l\'ont été les couches relative-
ment molles des schistes à calcéoles. »

En 1900, M. P. Fourmarier fit paraître une « Etude du Gwétien et de la partie
inférieure du Frasnien au bord oriental du bassin de Dinant
» (1) qui est surtout
importante pour nous au point de vue tectonique. Citons néanmoins le passage sui-
vant qui intéresse la stratigraphie : « Il faut seulement remarquer que la limite entre
le Givétien et le Couvinien, si nette aux environs d\'Aywaille, l\'est beaucoup moins
vers Hamoir, Ferrières, Aisne, où le passage se fait insensiblement entre les deux
étages, par une assise de calschistes et de schistes grossiers. Vers le Sud, la limite
s\'établit plus nettement» (2). Nous avons pu constater la môme chose jusqu\'à l\'Ourthe.
Les macignos à crinoïdes et calschistes sont considérés par Fourmarier comme Couvi-
niens, même lorsqu\'il y observe
Stringoceplialus Burtini (3). Les calcaires au N.-E.
d\'Izier sont rapportés au Couvinien ainsi qu\'un grand paquet de calcaires le long
de l\'Aisne à l\'Est du village de ce nom. Une coupe à travers la vallée de l\'Aisne
jusqu\'à la Roche-à-Fresne intéresse une partie de la région étudiée par nous. Ou y voit
deux failles : la faille de Ferrières et la faille de Tour. Nous reviendrons sur ce sujet
lors de la description de cette région.

En 1902 parurent trois feuilles de la Carte géologique do la Belgique au 40.000\'
intéressant notre région, celle de Ilamoir-Ferrières a été levée par M. Lohest et
I\\L P. Fourmarier, les deux autres : Durbuy-Mormont, Hotton-Dochamps par M. X. Stai-
nier. Dans beaucoup dc cas nos observations confirment, au moins dans les grands
traits, les tracés de ces géologues. Néanmoins il nous arrive de ne pouvoir admettre
leurs résultats sur des points relatifs soit à la stratigraphie, soit à la tectonique.

En 1904 parut : « Age des couches dites n Burnotiennes » des Bassins de Dinant
et d\'Aix-la-Chapelle
» par j\\L H. de Dorlodot (4).

Nous y trouvons un résumé de ce qui fut publié concernant cette matière.
M. H. de Dorlodot insiste sur le fait qu\'il n\'est pas permis de déterminer l\'âge de la
bande de schistes rouges sans fossiles, qui se trouvent autoiu\' du bassin de Dinant
d\'après leurs caractères lithologiques ; mais, qu\'on doit en déterminer l\'âge en les
comparant avec les couches fossilifères qui les précèdent et qui les suivent. Ce qui est
intéressant pour nous c\'est de voir qu\'il se rallie aux conclusions de Dupont, à savoir :

(1) Ann. Soc. géol. de Belg., l. XXVII, pp. 19-110.
(12)
Loc. cit., p. lOG.

(3)nbsp;Loc. ciL, p. 89 (Cf. Carte géoL dc la lielg. an 10.000quot;, Feuille Ilainoir-Forrières).

(4)nbsp;Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXIII, pp. 8-25.

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que le poudingue de Wéris est synchroiiique d\'une partie de l\'assise de Hierges. Mais
il combat Ed. Dupont, lorsque celui-ci en conclut que le poudingue de Wéris occupe
un niveau stratigraphique beaucoup plus élevé que le poudingue de Burnot. Pour lui
l\'empiétement des couches rouges sur l\'assise de Hierges, qu\'on constate entre Marche
et la région d\'Erezée, se poursuit vers le Nord et y monte jusqu\'à des niveaux plus élevés.
Le « Burnotien» correspond à l\'ensemble des couches rouges de Winenne
(= Em2a) et à
la grauwacke de Hierges à
Spirifer ardiiennensis (=Em2h). D\'une manière générale
d\'ailleurs l\'élément rouge est plus fréquent au Nord qu\'au Sud ; ce qui provient de ce
que, le rivage de la mer étant au Nord, les matières ocreuses, charriées par les fleuves
descendant du continent de
VOld red, se déposaient le long de la côte. Si elles se sont
déposées Jusqu\'au Sud du bassin de Dinant à Tage de l\'Emsien moyen, c\'est parce que
cet âge a vu se produire une grande régression de la mer, mise en évidence par les
empreintes de gouttes de pluie et les craquelures de dessiccation, que montrent les
couches rouges de Winenne, à Vireux et ailleurs. Ces conclusions ont été confirmées
et précisées, pour les niveaux qui nous occupent, par M. E. Asselberghs, comme nous
le verrons plus loin.

Dans ses a Remarques sur la faune et l\'horizon stratigraphique de quelques
gites fossilifères infra-dévoniens
» (1) parues en 1919, M. E. Maillieux publia une liste
des fossiles du grès de Mormont et conclut à l\'âge emsien inférieur ou ahrien de ces
grès. Il confirme ainsi l\'opinion de Duraont à ce sujet.

Un certain nombre de publications de M. E. Asselberghs sont intéressantes pour
notre sujet. En 1913 parut
u Le Hunsruckien inférieur des environs d\'Ei-ezée n (2),
l\'auteur décrit deux coupes : l\'une près d\'Amonines, et l\'autre près de Clerheid. Nous
en reparlerons dans la description de ce terrain.

En 1919, le même auteur publie ses « Notes sur le Mésodévonien de la région
de Ferrières
» (3) qui renferment la description d\'une coupe, levée dans les tranchées
du chemin de fer vicinal de Ferrières, soit à l\'extrémité septentrionale de la région
décrite par nous. Au point de vue stratigraphique, il est à remarquer que les couches
rouges, qui sont sous-jacentes aux calcaires givétieiis, sont rapportées au (livétien par
suite de la découverte, plus au Nord, aux environs de Harzé, de
Slringocephalus
Burtini
et Unciies gry^phus dans des couches analogues. Le Gouvinien supérieur est
représenté par des roches calcaro-schisteuses à
Galceola sandalina et le Couvinien
inférieur par des roches gréso-schisteuses avec
Spirifer culirijugaius. Le poudingue
sous-jacent est noté
Coap, et considéré provisoirement (4) comme Couvinien. Au point

(1)nbsp;Bidl. Soc. belge de GéoL, t. XXIV, Mém., pp. 189-220.

(2)nbsp;Bidl. Soc. belge de GéoL, t. XXVII, Pvoc.-verh., pp. 1.36-142.

(3)nbsp;Bull. Soc. belge de GéoL, t. XXIX, pp. 18-27.

(4)nbsp;Loc. cit., note 1 de la p. 26.

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de vue tectonique, une conclusion importante est la suivante : la faille de Ferrières ne
passe pas par la coupe étudiée ; on se trouve en présence d\'un synclinal régulier : le
synclinal de Ferrières.

En 1921, M. AsselLerghs publia, dans une note intitulée « Age de la Grauwacke
de Rouillon et
des Poudingues dits Couviniens et Burnotiens » (2), les conclusions
d\'une étude sur les changements de faciès du Mésodévonien et de l\'Emsien autour du
synclinal de Dinant. Une attention spéciale est consacrée à la partie orientale de ce
synclinal où existe un a faciès intermédiaire » entre le bord septentrional et le bord
méridional. Pour ce faciès intermédiaire il donne l\'échelle stratigraphique suivante :

Dévonien moyen

Givétien

Gi\'l) : Calcaire à Stringocephalus Burtini.

Gva : Psammites, macigno à crinoïdes et schistes, pas-
sant à Ferrières, à la grauAvacke lie de vin.

Couvinien

Coh : Schistes calcareux, macignos et aussi du grès.
(Manquent à l\'Est de la Meuse et au Nord de la
faille de Harzé),

Coa : Grès et grès calcareux à Spivifer parcefurcatus
avec, vers le Nord, apparition de roches lie de vin
à \'la partie supérieure et de couches poudingi-
formos vers la base.

Dévonien inférieur

E/»2/) : Alternance de grès graveleux et poudingiformes
et de schistes veris devenant lie de vin vers le
Fmsien }nbsp;Nord. Poudingue de Wéris.

Em2a : Schistes et grès lie de vin (parfois verls) avec,
localement, du poudingue.

Peu de temps avant de mettre la dernière main au présent travail, nous avons
pris connaissance de la thèse de M. V. Poutchlnian, qui a eu l\'amabilité de mettre à

(1) linll. Soc. belge de Géol., l. XXXI, pp. 21-36.

-ocr page 20-

notre disposition son manuscrit : « La stratigraphie et la tectonique du dévonien
inférieur et de la partie inférieure du dévonien moyen au Sud de la faille de Xhoris ».

Un résvimé en a été publié en mars 1927 (1).

Dans le Givétien à Stringocephalus Burtini, étudié en détail, M. Poutchinian

distingue les couches suivantes :

Gva3 Macignos et calschistes (Gvbn de la carte oincielle).

b) Calcaire bleu en gros bancs.
Gva2 \\ Stringoceph. Burtini très abondant.

a) Macignos, calschistes accompagnés de bancs de calcaire.

Gval

h) Grès schisteux rouge.
a) Grès brun-rougeâtre.

Il fait remarquer que le faciès du Gva2a est plus calcareux au Sud de Ferrières,
où il
passe à des calcaires rapportés par la carte géologique oincielle au Couvinien.
Pour ce qui concerne le Couvinien, U. Poutchinian suit l\'échelle stratigraphique pro-
posée par M. le Prof. Asselberghs en 1919 ; il maintient donc le poudingue à la base du
Couvinien, alors que ce dernier le rapporte depuis 1921 à l\'Emsien supérieur. M. Pout-
chinian admet le caractère lenticulaire du poudingue et explique de cette façon son ab-
sence près de Bresine. Le Coblencien est divisé en quatre étages le
Chl (= Siegenien
inférieur, Sgl)
est caractérisé parson quartzite blanc, le C7j2 r= ^unsnic/cien, Sg2)
par la prédominance de schiste avec grès vert. Le Ch3 (= Emsien inférieur, Eml)
est formé principalement de schistes et de grès verts ; il renferme aussi des schistes
lie de vin surtout à la base ; tandis que dans le
Ch4 (= Emsien moyen, Em2a), les
schistes rouges dominent avec, au sommet, du grès vert grossier, et, vers la base, du

grès vert fln.

La tectonique est discutée dans la deuxième partie ; d\'abord les failles, et ensuite
les plis. Parmi les failles, seules celle de Ferrières et celle de Tour nous intéressent.

La première finit dans Ferrières. U. Poutchinian admet qu\'en cet endroit et au
Sud-Ouest de Ferrières, le Couvinien se trouve en contact anormal avec le Givetien, et
que les calcaires situés plus à l\'Est, près de la ferme Fermine, forment le noyau d\'un
synclinal.

Il situe la faille de Tour, dans le poudingue, à environ deux cents mètres plus
au Sud que la carte olïicielle.

(1) V. Poutchinian. La stratigraphie et h» tectonique du Dévonien au Sud «le la faille de Xhoris.
Ann. Soc. géol. de Belg., t. LIX, pp. B 172-183.

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Quant aux plis, il a constaté qu\'ils n\'inclinent pas si distinctement au Nord dans
la partie méridionale de la région que dans la partie septentrionale et qu\'il est pro-
bable que les plis ne sont pas plus nombreux dans les couches du Dévonien infé-
rieur que dans le poudingue qui les recouvre. Il en est autrement dans le Nord de la
région étudiée par M. Poutcliinian ; l\'auteur attribue ce dernier fait à la différence de
plasticité des schistes et des bancs de poudingue. En décrivant les environs de Fer-
rières, nous confirmerons par la méthode paléontologique l\'âge givétien des bancs de
calcaire rapportés au Couvinien par la carte officielle.

Dans une note préliminaire :\\I. I. Swemle (1) donne quelques conclusions d\'une
étude poursuivie, plus au Sud, entre l\'Ourthe et la Lomme, dans les mêmes niveaux
stratigraphiques que ceux qui sont l\'objet du présent travail. Faisons remarquer que
l\'Emsien supérieur, formé de grès fossilifères dans le Sud, se charge de schistes rouges
qui deviennent de plus en plus abondants vers le Nord, c\'est-à-dire en approchant de
la région étudiée par nous. On y trouve déjà quelques petits bancs de poudingue.
L\'explication de la très grande largeur des étages est cherchée dans la tectonique. En
outre quelques changements importants de la carte géologique sont annoncés.

Avant de finir cette Introduction historique nous tenons à déclarer que M. le
Prof. Asselberghs ne s\'est pas contenté de nous conseiller d\'étudier, dans cette région,
l\'étude du changement des faciès ; mais qu\'il a mis aussi à notre disposition toutes les
observations non publiées, qu\'il avait déjà faites à ce sujet sur le terrain. En outre, il
a eu la bienveillance de vérifier sur le terrain môme un certain nombre de nos obser-
vations, et en particulier celles qui ont trait à l\'Emsien inférieur et au Siegenien des
environs de Mormont ; et grâce à l\'étude approfondie qu\'il a faite de hi faune du
Dévonien, il nous a fourni souvent la solution de questions difficiles par la détermi-
nation des fossiles. Nous tenons à lui adresser ici nos remercîments les plus sincères.

Les discussions avec M. le Prof. Ilutten, sur le terrain et pendant la revision du
texte, nous ont amené à introduire maintes corrections dans notre travail. Nous lui
en exprimons notre plus vive reconnaissance.

Nous tenons à remercier aussi M. le Prof, de Dorlodot, qui a facilité grandement
l\'étude des fossiles recueillis en mettant à notre disposition les collections et la biblio-
thèque de l\'Institut Géologique de l\'Université de Louvain, et qui a revisé avec grand
soin notre manuscrit.

(I) lUiU. Soc. belge de Géol. et de l\'aléoniol., l. XXXVII (soii.s piosse).

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PREMIÈRE PARTIE
description des observations

CHAPITRE I
LA RÉGION DE L\'OURTHE

§ 1. — Kive droite de l\'Ourthe entre Hotton et Werpin.

Lorsqu\'on suit la rive droite de l\'Ourthe en amont de Hottou, on voit un peu à
mt du village, des roehers qui tortnent, entre autres, un „ are naturel » et lt;,u, son
eoniposés de bancs d\'un ealeaire compaet, alternant avee des part.es selus.euses
noduleuses, et plus à l\'Est, de ealeaires à stromatopores et à „ombreu. po yp.cs Ces
quot;ouches ap;artLnent „« Frasnien. Elles i„e.i..ent de 75- vers l\'Est et o.U ..ne d-ee-
Uo„ . N W E. Les co..cl.es frasnien,.es ameurent plus loi,. da,.s la t,«,.chee du ehem,.
de fer vieinai de Hotton à Manhay, o.\'. elles o,.t été étudiées en 1913 par M. le p,-or.

pL loin, le long de l\'Ourthe, on traverse le ruisseau de Lisbelle, cours
d\'eau beaucoup moins important cj..e „e\'ie ferait supposer le traeé de la carte .^,0-
graphique. A 100 mètres pl„s loin vers l\'Est, une rés.,rgence abondante sor les ca^
! res Le chemin traverse ensuite une colline; une
grande quant,te de ea,Uo.^ de
Z ite et de bloes de calcaire roulés couvrent le sommet. Ce sont des dépôts d «ne
terrll\'Ourtbe, qui est située à 40 mètres au-dessus du niveau actuel de la r.v.èro,

(1) Bail. Soc. helgc de Géol, l\'r. verl,., t. XXVIil. p. «-56.

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Au-delà de la colline, sur le versant Ouest d\'un petit vallon, et à la lisière Est d\'un
petit bois, se trouvent quelques petites excavations ouvertes dans de gros bancs de
calcaire quartzeux foncé. Nous y avons trouvé
Stringocephalus Burtini Defr. et de
larges tiges de crinoïdes. Dans le vallon affleurent des schistes macignoteux ; sur le
chemin à 50 mètres plus à l\'Est, des têtes de bancs de calschistes ; enfin, là où un
chemin venant du Nord rejoint le nôtre, des bancs de macigno gréseux et noduleux. Les
couches à
Stringocephalus appartiennent au Givétien, et les dernières au Couvinien.

Les couches de passage du Givétien au Couvinien sont mieux visibles le long du
chemin, qui vient du Nord et dont il vient d\'être question. Dans le talus de ce chemin,
qui se dirige du Sud-Est au Nord-Ouest, on voit, après un parcours de 75 mètres, des
schistes fossilifères où nous avons trouvé :

Tiges de crinoïdes
Fenestella sp.

Schizophoria stviatula Schlotheim
Schuchertella wnbraculum Schlotheim
Siehevella sp.

Pvoductella suhaculeaia Murchison
A trypa reticularis Linné
Spirifer hifldus Roemer
Spivifer cuvvatus Schlotheim.

En continuant à suivre ce chemin vers le N. ^V., nous voyons de nouveau à
150 mètres plus loin, du schiste, et à 100 mètres plus loin encore, dc nombreux mor-
ceaux de grès jaune à grain fin et du macigno décalcifié avec
Schuchevtella umbva-
culum
Schlotheim et Fenestella sp. ; puis apparaissent des têtes de bancs de calcaire
quartzeux avec
Stvingocephalus Buvtini Defrance et Aivypa aspeva Schlotheim.
A un faible coude du chemin, 50 mètres plus loin, nous voyons affleurer des bancs
importants de calcaire, dont la direction est Nord 35° Est et l\'inclinaison Ouest.

Nous avons donc recoupé sur les deux chemins la limite entre le Givétien et le
Couvinien : nous pouvons la fixer exactement sous les calcaires quartzeux à
Stvingo-
cephalus.

En reprenant notre itinéraire le long do l\'Ourthe, à partir de la bifurcation des
deux chemins, on relève la succession suivante, d\'Ouest vers l\'Est :

Schistes de teinte verte en bancs, sans fossiles .... gur 25 m.

Macigno bleu, altéré en jaune, avec beaucoup de Fenestella sp,

et Aivypa veiiculavis (Dir, : Nord 50° Est ; incl. : 80° Est), sur 1,5 m.

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,, ,nbsp;... sur 12 m.

Lacune d observations.....

Bancs réguliers de macigno et de grès vert finement stratifiés

. - P „ . sur 3 m.
et psammites grisâtres tins.....

Nous avons recueilli dans ces dernières couches :

Crinoïdes
Fenestella sp.

Schuchertella iimbraciihim Schlotheim (très abondant)
Schizophoria stviatiila Schlotheim
Schizophoria tetragona Roemer
Anoplotheca lepicla Goldfuss
Athyris concenirica Murchison
Atrypa reticularis Linné
Cypricavclella Gosseleti ? Maillieux.

Viennent ensuite :

Schistes verts en bancs . . • ......

Macigno régulier et bancs de grès avec empreintes végétales et

un peu de schiste.......

Schiste (mauvais aiïleurement)

Bancs réguliers de macigno avec très peu de schiste .
Schiste vert, bien stratifié et bancs de macigno très calcareux
Schiste vert avec macigno . . • • • , •
Schiste gréseux grossier jaune verdatre . • ■ •
Schiste avec bancs réguliers de macigno de couleur bleue, fossi

lifère..........

Calschiste avec de rares bancs de macigno très calcareux .

Dans ces dernières couches, nous avons trouvé, h 50 mètres au-delà du commen-
cement de leur allleurement :

Calceola sandalina Lamarck
Fenestella sp.

Peirocrania proavia Goldfuss
Schuchertella umhraculum Schlotheim
Siropheodonta intersirialis Phillips
Chonetes minuta Goldfuss
Schizophoria siriatula Schlotheim

sur

8 m.

sur

5 m.

sur

12 m.

sur

15 m.

sur

12 m.

sur

13 m.

sur

10 m.

sur

10 m.

sur

200 m.

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Sieberella galeata Dalmanii
Prodaciella snhaculeata Murclùson
Dielasma sp.
A trypa. reticularis -Linné
Spirifer ostiolatus Schlotheim
Cyrtina sp.

Athyris concentrica Murcliison.

A la hauteur du pont de Hampteau, la direction est Nord 50° Est et l\'inclinaison
85° Sud. Les scliistes y sont très fossilifères ; nous y avons recueilli :

Crinoïdes
Fenestella sp.

Fistalipora eifeliensis Schlüter
Peirocrania proavia Goldfuss
Schizoplioria tetragona Roemer
Schizophoria striatula Schlotheim
Stropheodonta interstrialis Phillips
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Leptaena sp.
Choneies minuta Goldfuss
Sieberella galeata Dalmann
Productella suhaculeata ^furchison
Uncinulus elipticus Schnur
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer aviceps Kayser
Cyrtina heteroclyta Defrance
Athyris concentrica Murchison
Orthocoras sp.
Phacops latifrons Hroiin.

Continuant notre roule vers l\'Est, nous voyons, après 100 mètres, du schiste vert
foncé très riche en fossiles, parmi lesquels nous pouvons citer :

Fenestella sp.

Schizophoria tetragona Roemer
lihipidomella eifeliensis Verneuil
Spirifer speciosus Schlotheim.

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Le chemin traverse ensuite le village de Werpin ; au milieu du village, commence
un affleurement de calschiste vert avec bancs de macigno altéré, qui nous ont fourni :

Fenestella sp.

Fistulipora eifeliensis Schlüter
Atvypa reticularis Linné.

Vers le centre de l\'agglomération, un chemin se dirige vers le Sud ; à 100 mètres
des maisons, des bancs de macigno très calcareux, avec direction Nord 40» Est et
inclinaison 75° Ouest, affleurent le long de ce chemin. Nous y avons trouve :

Chonetes minuta Goldfuss
Uncinulus angulosus Schnur
Atrypa reticularis Linné
Spirifer elegans Steininger
Spirifer speciosus Schlotheim
Athyris eoncentrica Murchison.

Le chemin se recourbe vers l\'Est ; et, là où un sentier le rejoint, nous voyons, sur
40 mètres, du schiste vert, pauvre en fossiles, dont un banc nous donne : direction

N. 40° E., et inclinaison 80° Ouest.

Plus loin vers l\'Est nous voyons :

»nbsp;. . sur 30 m.

Schiste assez grossier avec iossiles . . • •

Schiste grossier avec, au commencement, quelques bancs de ma-
cigno calcareux........

Nous avons trouvé dans ce macigno :

Fenestella sp.

Schizophoria tetragona Roemer
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Athyris eoncentrica Murchison.

Au-delà d\'un espace de 45 mètres, occupé par des roches détritiques, probable-
ment non en place, parmi lesquelles il y a de nombreux fragments de grès, nous
voyons sur 35 mètres, un affleurement de schistes avec bancs de macigno.

Ces couches sont fossilifères, surtout les macignos ; nous y avons trouve notam-

4

ment :

sur 25 m.

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Lingiila intermedia Fuchs
Siropheodonta intevstrialis Pliillips
Spirifer culti^ijiigains Roemer.

Un peu plus loin, sur la lisière du bois, au lieu dit Le Kwaie, se trouve une
fouille qui, après avoir traversé un éboulis de schistes rouges et jaunes et de grès, a
mis au jour des schistes grossiers plissés. Entre les lieux dits Le Kwaie et La Histet,
un petit chemin monte le versant de la vallée. A 75 mètres de l\'origine de ce chemin,
se trouve une petite carrière, d\'où l\'on extrait du grès gris-vert et un peu rougedtre.
Quelques bancs de grès contiennent de petits cailloux roulés. Ces couches appartien-
nent donc à l\'Emsien supérieur
(Em2h). La direction y est Nord 40» Est, et l\'inclinaison
65° Ouest.

On remarquera que nous avons traversé le Couvinien supérieur à Calceola san-
dalina (Co2)
et le Couvinien inférieur à Spirifer culirijugatus (Col) pour aboutir à
l\'assise supérieure du Dévonien inférieur.

Nous pouvons observer d\'une manière plus précise les limites entre les diverses
assises, si, de AVerpin, nous prenons le chemin qui se maintient sur le plateau. Devant
la dernière maison Est du village, affleure du schiste grossier vert foncé avec de très
grands polypiers dont
Cyatophyllum torquatum (?) Frech, Atrypa reticularis Linné
et de grands crinoïdes, qui indiquent le Couvinien inférieur. Dès 75 mètres plus loin,
là où commence le coude du chemin, nous voyons des têtes de bancs de schiste rouge
et un peu de schiste vert ; au milieu de la courbe du chemin, on exploite des bancs de
grès, en divers points ; nous avons observé une direction Nord 40° Est, et une incli-
naison 80° Est. Il est clair que ces couches appartiennent déjà à l\'Emsien.

Les deux coupes permettent donc d\'établir nettement la limite entre le Dévonien
moyen et le Dévonien inférieur.

11 est plus dillicile do déterminer la limite entre le Couvinien inférieur et le Cou-
vinien supérieur, les roches dillérant si peu lithologiquement en cet endroit. Le
schiste fin vert sans fossiles, entre la zone à
Spirifer culirijugatus et les couches avec
la faune typique du Couvinien supérieur pourrait être rapporté indilTéremment à l\'une
ou l\'autre assise ; mais, comme la zone à
Spivifer cultvijugatus est plus étroite vers
le Nord, nous classons ce schiste dans le Couvinien supérieur.

— Le Couvinien au Nord de Werpin.

A environ 400 mètres au Nord de Werpin, le chemin vers Soy est coupé par un
petit chemin de traverse. Ce petit chemin présente une série d\'allleurements du Cou-

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vinien aussi bien vers l\'Est que vers l\'Ouest. Vers l\'Ouest, il traverse d\'abord la petite
vallée où coule le ruisseau de Drynopsart, puis en gravit le versant gauche.

Le long de ce chemin on peut faire les observations suivantes de l\'Ouest vers

l\'Est. A 200 mètres au-delà du point culminant, on voit de nombreux débris de calcaire

#

avec beaucoup de polypiers et :

Atrypa aspera Schlotheim
Stringocephalus Burtini Defrauce
Athyris concentrica Murchison.

Ces débris s\'observent sur 30 mètres à partir de l\'origine de notre coupe. Mais à
60 mètres de cette origine la campagne est jonchée de menus fragments de schiste et
de grès jaune clair, que nous rapportons à la zone supérieure
Go2p, du Couvinien

supérieur.

A 80 mètres plus loin, c\'est-à-dire à 60 mètres du sommet de la colline, on ne voit
plus que des schistes et, au sommet de la colline, là où notre chemin croise celui qui
suit la crête de la colline, les couches commencent à ailleurer. On observe successive-
. ment en descendant vers l\'Est :

Schiste vert-jaunâtre avec quelques petits bancs de grès psammi-
tique vert-jaunàtre et des petits bancs de macigno jaunâtre

décalcifié (Direction : Nord 35quot; Est).....sur 6 m.

Schiste peu visible ; le long du chemin, quelques trous dans un
schiste pauvre en fossiles.......

Nous avons observé cependant dans ces dernières couches :

Siropheodonta interstrialis Phillips
Schizophoria tetragona Roemer
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Sieberella galeata Dalmann
Productella suhaculeata Murchison.

sur 60 m.

Lacune d\'observations.........

Schiste avec de petits bancs (Dir. Nord 30quot; Est) ....
Schiste avec de rares petits bancs de grès, rouge par altération,

et aussi schiste rouge micacé friable.....

Débris de grès rouge par altération......

sur 25 m.
sur 15 m.

sur 45 m.
sur 35 m.

Schiste avec, au milieu, quelques petits bancs (Dir. Nord 25» Est), sur 50 m.
Schiste avec plusieurs bancs de macigno psammitique (Dir.
Nord 40quot; Est ; incl. 85quot; Sud)......

sur 25 m.

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Schiste avec quelques petits bancs.....

Schiste fossilifère plus calcareux et de nombreux bancs de ma

cigno (Dir. Nord 20° Est ; incl. 75° Sud). ...
Lacune d\'observations, jusqu\'à un petit ruisseau .
Schiste et macigno (Dir. Nord 25° Est ; incl. 90°) .

Nous avons recueilli dans ces dernières couches :

Calceola sandalina Lamarck
Crinoïdes
Fenestella sp.

Schuchertella Wrîghti Quenstedt
Schuchertella umhraculum Schlotheim
Schizophoria striatula Schlotheim
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Cyrtina heteroclyta Defrance.

Puis lacune d\'observations.......

Schiste (Dir. Nord 20° Est).......

sur 50 m.

sur 20 m.
sur 60 m.
sur 50 m.

sur 150 m.
sur 50 m.

Nous arrivons ainsi à la route de Werpin vers Soy. A l\'Est de la route, nous
observons du schiste avec quelques bancs très calcareux à direction Est-Ouest et
inclinaison 50° Sud : donc, changement soudain de direction. Jusqu\'à la limite du bois,
qui se trouve à 300 mètres vers l\'Est, on rencontre des tètes de bancs de calschiste, et
au commencement de ce trajet, quelques bancs de macigno. A 150 mètres la direction
est Nord 40° Est ; nous avons recueilli en ce point :

Calceola sandalina Lamarck
Sieherella galeata Dalmann
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer aculeatus Schnur
Cyi\'tina heteroclyta Defrance
A thyris concentrica Murciiison.

A la limite du bois, nous avons trouvé :

lihipidomella eifeliensis Verneuil

-ocr page 30-

Chonetes minuta Goldfuss

Sieherella galeata Dalmanii

Uncinulus angulosus Schuur

Atrypa reticularis Linné

Spirifer elegans Steininger

Spirifer speciosus Schlotheim

Cyrtina heteroclyta var. intermedia Oehlert

Athyris eoncentrica Murchison.

Notre chemin de traverse s\'est donc maintenu dans le Couvinien supérieur, depuis
60 mètres à l\'Ouest du sommet de la colline jusqu\'à l\'entrée du bois, où se terminent

nos observations.

§ 3. — Rive droite de l\'Ourthe entre Werpin et Marcourt.

Lorsque nous suivons le chemin de Werpin à Trinal, nous voyons au-dehà des
excavations décrites plus haut (p. 123), à l\'Est de Werpin, une alternance de tètes de
bancs dé schistes rouges ct verts, avec un peu de grès. A 100 mètres avant d\'atteindre le
bois un banc de poudingue traverse le chemin. Ce poudingue, qui est a elements fins, a
une puissance de 15 mètres. Un banc plus mince semble aflleurer déjà à 25 mètres vers
l\'Ouest. Au-delà du gros banc de poudingue, le sol reste encore jaune sur 10 metres ;
puis on observe des schistes rouges sur 20 mètres. A 75 mètres plus loin, on rencontre
de nouveau du schiste rouge, qui reste visible sur environ 100 mètres. Au bord Est du
bois, là où le chemin se bifurque, des schistes gréseux rouges sont bien visibles. En
longeant ce bord du bois vers le Sud, on trouve, à 100 mètres plus loin, un aiïleure-
ment de grès vert-jaune, (lui renferme des petits galets de quartz. Ces aflleurements

appartiennent certainement à l\'Emsien supérieur (Em2b).

A l\'Est du point où le chemin de Werpin à Trinal a dépassé la lisière orientale du
bois, on voit partout, à 300 mètres, le sol jonché de morceaux de grès grossier et de
grès à petits galets de quartzite roulés, avec empreintes de fossiles. A 200 mètres plus
loin, nous trouvons des débris de grès-quartzite poreux assez grossier et d\'une couleur
blanchâtre. Ces débris de l\'Emsien supérieur sont tellement abonaants qu\'on doit les
considérer comme en place. Plus loin vers l\'Est suivent des têtes de bancs de grès
vert et des schistes lie de vin de l\'Emsien moyen
(Em2a). Une zone très rouge forme
la partie moyenne de cette assise ; mais plus loin à l\'Est, vers la base de l\'assise, les
schistes verts augmentent. Une petite fouille existe à 800 mètres à l\'Ouest des pre-
mières maisons de BelTe. Nous y voyons 2 mètres de schistes lie de vin avec de la
malachite, entre deux bancs de grès rouge foncé.

-ocr page 31-

Reprenons nos observations dans la vallée de l\'Ourthe. A hauteur du moulin de
Hamoul se dresse une colline avec des rochers. Le premier rocher est formé d\'un
banc de grès d\'une épaisseur de 5 mètres, à direction Nord 55° Est et inclinaison
82° Sud-Est ; à 100 mètres plus loin, se trouvent des bancs de grès grossier gris foncé
(10 mètres) avec du schiste rouge sur 10 mètres, et, 15 mètres plus loin, de nouveau
des bancs de grès grossier rouge renfermant de petits morceaux de schiste, qui lui
donnent une structure poudingiforme, sur 8 mètres. La direction y est Nord 45° Est
et l\'inclinaison 80° Ouest. Nous doutons de l\'âge de ce grès. Plus au Nord, nous ne
trouvons de grès ni dans l\'Emsien moyen
(Em2a), ni à la base de l\'Emsien supérieur
(Em2b). Mais, d\'après la note préliminaire de M. I. Swemle (1), on rencontre un grès
pareil dans l\'Emsien supérieur
(Em2h) au Sud de l\'Ourthe. Pour ce motif, nous le
rangerons dans cette assise.

Au-delà, jusqu\'à la maison du Barrage, nous voyons du grès rouge et des mor-
ceaux de schiste rouge que nous rapportons à l\'Emsien moyen
(Em2a). Il y a ensuite,
un peu plus loin, une grande carrière d\'ofi l\'on extrait un grès grossier multicolore, qui
alterne avec du schiste rouge et vert. La direction est Nord 40° Est et l\'inclinaison
70° Ouest. Nous voyons, à 60 mètres plus loin vers l\'Est, un banc de grès compact, et
100 mètres plus loin encore, on exploite un banc d\'une épaisseur d\'un mètre et demi.
Des schistes lie de vin avec quelques bancs de grès rouge à direction Nord 30° Est et
inclinaison 70° Ouest, présentent de très beaux alJleurements dans le tournant de
l\'Ourthe. Il en est de môme au coude suivant, où les couches ont une direction
Nord 65° Est et une inclinaison vers le Nord. Plus loin vers l\'Est, il n\'y a plus d\'af-
lleurement jusqu\'au Gué de Bardonwez. En cet endroit, la couleur du sol est jaune et
nous remarquons, dans la tranchée du chemin de BelTe, des morceaux de grès jaune
quartzitique et des débris de schiste. Ces couches appartiennent à l\'Emsien inférieur.
Nous nous trouvons tout près du sommet de cette assise; car à 250 mètres dc ce point,
sur le chemin vers BelTe, du schiste rouge allleure dans le talus.

Au Nord-Est du Gué de Bardonwez, l\'Emsien inférieur (Eml) allleure très claire-
ment sur ([uelques nouveaux ciiemins : on y voit des bancs do grès-quartzite gris,
bruni par altération et du schiste altéré jaune. A 400 mètres au Nord-Est de la ferme
Bardonwez, nous avons trouvé un banc de grauwacke rem[)li de
Trigeria Gaudryi
Oehlert et Tentncnlites scalaris Sclilotheim. A 800 mètres au Sud de l\'église de Befle,
un terrain déboisé et actuellement cultivé, est couvert de morceaux de grès blanchâtre,
dont (les amas se trouvent le long des champs. Nous y avons recueilli :

Pleiirodictynm prolAomntîciim Goldfuss
Crinoïdes

(I) Ihdl. Soc. belge de (iéoL, l. XX.XVII (sous presse).

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Schizophoria provnlvaria Sclilotheim
Stropheodonta piligera Saiidberger
Dalmanella circularis Sowerby
Tropidoleptas carinatns Conrad
Dielasma rhenana Drevermann
Camarotoechia daleidensis Roemer
Trigeria Gaiidryi Oelilert
Spirifer suhcuspidatus Schnur
Spirifer hercyniae Giebel
Palaeosolen parvuliis Spriestersbach
Homalonotiis ornatus ? Koch.

En cet endroit nous sommes encore tout près de la limite du grès et des schistes
verts de l\'Emsien moyen
(Em2a), qu\'on observe entre les alTIeurements d\'Emsien infé-
rieur à cause d\'un grand nombre de petits plis, qui expliquent aussi la grande variété
des directions et des inclinaisons des couches dans ces parages. On obtient une idée
exacte de ces plis, quand on visite la carrière située à 500 mètres de l\'Ourthe le long
du ruisseau d\'Arlogne. Là, on voit notamment des bancs puissants de grès et schiste
jaune, qui forment un anticlinal, dont le flanc septentrional a une direction Nord 20quot; Est
et une inclinaison 40quot; Ouest et le flanc méridional une direction Nord 45quot; Ouest et une
inclinaison 30quot; Sud-Ouest. En conséquence, l\'arête de cet anticlinal plonge fortement
vers l\'Ouest.

Le chemin qui, partant de Bardonwez, se dirige vers l\'Est, décrit d\'abord quelques
courbes dans du schiste de l\'Emsien inférieur. Au dernier coude, nous voyons
quelques schistes rouge paie sur lesquels repose du grès fin, vert, fortement quartzi-
tique et du schiste légèrement vert que nous pouvons suivre sur 200 mètres en direc-
tion Nord 70quot; Est. L\'inclinaison est d\'abord 30quot; Sud et devient plus tard fSOquot; Sud
pendant que la direction se recourbe vers l\'Est-Sud-Est. Rien que le grès soit beaucoup
plus quartzitique que n\'est ordinairement celui de l\'Emsien moyen
(Em2a), nous le
rattachons cependant à cette assise, étant donné que du schiste rouge lui est sous-
jacent. Il appartient aux couches de transition.

D\'autres aflleurements se présentent le long de l\'Ourthe. A la hauteur de Ronzon,
une carrière est ouverte dans un très beau grès quartzeux de couleur bleue et vert-
foncé ; les bancs y ont une épaisseur allant jusqu\'à 2 mètres et sont couverts de
ripplemarks. La direction y est Nord 25° Ouest et l\'inclinaison 20quot; Ouest. Lorsque, d\'ici,
nous montons sur le versant, nous pouvons observer à mi-chemin une direction Sud-
Ouest—Nord-Est et une inclinaison Sud-Est. Les couches ont donc décrit un contour,
et nous avons affaire à un anticlinal déversé vers le Nord et s\'ennoyant vers l\'Ouest.

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Au flanc Nord du synclinal, qui lui fait suite vers le Nord, appartiennent les couches
de l\'Emsien moyen, que nous venons de décrire, quelques lignes plus haut.

A 150 mètres à l\'Est de la carrière, nous voyons, le long de l\'Ourthe, de la
grauwacke et du schiste vert foncé de l\'Emsien inférieur
(Eml). Puis, à 200 mètres
plus loin, commence une tranchée d\'une longueur d\'environ 1 kilomètre, où nous
n\'avons trouvé, en fait de fossile, qu\'une
Trigeria Gaiidryi Oehlert. Nous y voyons :

Banc de grès compact vert-gris (Dir. Nord 20° Est ; incl. 30° Ouest).

sur

8

m.

Schiste vert.........

sur

10

m.

sur

1

m.

Grès irrégulier friable.......

sur

12

m.

Bancs de grès minces.......

sur

10

m.

Schiste friable et psammites.....

sur

15

m.

Bancs de grès........

sur

22

m.

Schiste vert, très foncé au milieu de rallleuremeiit

.

sur

80

m.

Petits bancs de grès psammitique ....

.

sur

15

m.

Schiste jauiie-verdâtre.......

sur

20

m.

Schiste vert avec des bancs de grès atteignant une

épaisseur

d\'un mètre et demi......

.

sur

20

m.

Schiste..........

sur

20

m.

Banc de grès (Dir. Nord 55° Est; incl. 87° Ouest) .

.

sur

2

m.

Schiste vert. ........

sur

40

m.

Lacune d\'observations.

sur

30

m.

Schiste vert éboulé ou détritique.....

sur

25

m.

Lacune d\'observations.......

sur

55

m.

Talus d\'éboulement composé de schiste vert foncé et d\'un peu de

grès.........

sur

300 m,

Grès compact vert et bleu foncé quartzeux (Dir. Nord 45° Est;

incl. 90°).........

sur

2

m.

Schiste argileux vert-bleuatre foncé ....

sur

5

m.

Schiste gréseux vert.......

sur

30

m.

sur

10

m.

Grès friable (Dir. Nord 50° Est ; incl. 85° Est). .

sur

8

III.

sur

8

m.

sur

28

m.

Grès compact avec ripplemarks et restes de plantes

sur

2

m.

Schiste friable........

.

sur

33

m.

Grès très dur et quartzeux (Dir. Nord 45° Est ; incl. 78°

Sud-Est).

sur

2

m.

Schiste foncé........

.

sur

35

m.

De la fin de cet aflleurement jusqu\'à un petit chemin

20 m.

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Dans la dernière partie, l\'inclinaison de la schistosité est plus faible vers l\'Est que
l\'inclinaison des couches, ce qui est l\'indice d\'un renversement (1).

Plus vers le Sud, là où l\'Ourthe s\'éloigne du versant, de la grauwacke compacte
et des bancs de grès décrivent un anticlinal ; par suite du ploiement superficiel des
tètes de bancs, les directions ne peuvent être déterminées avec exactitude. A environ
100 mètres plus au Sud, nous voyons des bancs de grès fortement quartzeux brun-
grisâtre, avec direction Nord 80° Est et inclinaison 25° Ouest.

Au Nord du pont de Marcourt, il existe de très beaux affleurements de schiste
bleu-verdâtre foncé, avec quelques bancs de grauwacke. La direction y est Nord 25°
Ouest et l\'inclinaison 25° Ouest. En face de Jupille, un escarpement de 650 mètres de
longueur, est formé de schiste foncé, de phyllades, de bancs de grauwacke calcareuse
et de quelques bancs de grès de couleur grisâtre. Dans la partie Ouest de cet escarpe-
ment, nous avons observé : direction Nord 5° Est ; inclinaison 20° Sud. Près du pont,
direction Nord 20° Est ; inclinaison 30° Ouest. Les phyllades et l\'élément calcareux
indiquent que nous sommes dans le Hunsruckien supérieur
(Sg2b).

A 1 et 1 1/2 km. plus au Sud, nous avons observé en beaucoup d\'endroits et aussi
sur les chemins, qui vont de Cielle vers l\'Ourthe, du schiste phylladeux bleu-verdâtre
foncé avec
un peu de grès et de grauwacke.

§ 4. — De Marcourt à Baffe.

La limite entre l\'Emsien et le Siegenien peut être étudiée également sur le chemin
de Marcourt
à Belle par Marcouray, où les affleurements sont très nombreux. Si nous
partons du pont de Marcourt nous voyons, près du deuxième petit chemin venant du
Sud, du schiste vert foncé ; et près de l\'église, des deux côtés de la route, 100 mètres
de schiste bleu-vert foncé, avec petits bancs de grauwacke très riche en fossiles. Nous
y avons trouvé :

Chonetes pleheja Schnur (abondant)

Spirifer hercyniae Giebel

Trigeria Gaudryi Oehlert (abondant)

Athyi\'is undata Defrance

Leiopieria crenato-lamellosa Sandbergei\'

Ilomalonotus sp.

(1) D\'après les principes de tectonique enseif^nés par M. le Prof. H. Brouwer, on peut facilement
se rendre compte si l\'on a affaire ù des couches renversées ou non, en se basant sur l\'inclinaison
du feuilletage d\'une couche de schiste ou phyllade comprise entre deux bancs résistants. Lorsque
l\'inclinaison du feuilletage est plus faible que celle des couches on pont conclure qu\'on est sur le
flanc renversé d\'un pli ; lorsque l\'inclinaison est plus forte on se trouve sur le flanc normal. Au
cours d\'excursions dans l\'Ardenne, nous avons vériné, en compagnie de M. W. Nieuwenkamp, le
])ien-fondé de cette théorie.

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La présence de Spivifer hevcyniae démontre que ces schistes appartiennent à
l\'Emsien inférieur
(Eml).

Vers le Nord, sur le versant septentrional du ruisseau des Ouaries, une grande
carrière est ouverte dans du grès gris-foncé un peu quartzitique, en bancs de 2 à
5 mètres avec intercalations de schiste foncé. La direction y est Nord 55° Ouest et
l\'inclinaison 20° Sud.

Avant d\'arriver à la bifurcation des chemins vers Befîe et vers Afarcouray, on
voit, à deux reprises, du schiste vert foncé.

Prenons le chemin vers Marcouray : nous voyons au premier croisement du
schiste jaunâtre, qui est encore mieux visible au coude du petit chemin le plus méri-
dional ; en ce point, on peut voir la couleur originelle foncée des schistes, qui prennent
une teinte jaunâtre par altération superficielle, ainsi que des bancs de grès dur de
couleur verte avec
Tvigevia Gaudvyi Oehlert. Nous y avons mesuré : direction
Nord 5° Ouest et inclinaison 25° Ouest. Les mêmes roches restent visibles sur ce petit
chemin sur un espace de 200 mètres vers l\'Est. Ensuite, apj)araissent les têtes de bancs
de schiste bleu-foncé du Siegenien.

De même, sur la route de Marcouray, on peut suivre les schistes jaune-verdâtre
et les bancs de grauwacke de l\'Emsien sur une longueur de 250 mètres. Puis viennent
les schistes foncés, plus réguliers du Siegenien, qui afileurent très clairement à Mar-
couray.

La route principale de Marcouray vers Beffe se dirige d\'abord vers l\'Ouest, puis
un coude très prononcé l\'amène à prendre une direction générale vers le Nord. A
100 mètres à l\'Est de ce coude, commence un aiïleurement dans la grauwacke jaune
verdàtre, qui plus loin alterne avec les schistes.

Nous sommes de nouveau dans l\'Emsien ; la direction est Nord 10° Est et l\'incli-
naison 30° Ouest. Au Nord du coude, le chemin oblique légèrement vers l\'Est; de* sorte
qu\'il rentre dans les schistes foncés du Siegenien, après une centaine de mètres. Ces
schistes donnent un aiïleurement continu, qui présente une direction moyenne Sud-
Nord et une inclinaison de 35° Ouest, jusqu\'à la rencontre de la route de Marcourt à
Belle. Ils aiïleurcnt aussi le long de cette route.

Au Nord du ruisseau de Maledrie, un chemin quitte la grand\'route pour gravir
le versant septentrional du vallon. Le long de ce chemin nous voyons tout d\'abord un
bel aiïleurement de schistes vert-foncé avec un petit banc de quartzite. Dans un mince
banc de
grauAvacke, nous trouvons :

Chonetes savcinidata Schlotheim
Leptostvophia explanata Sowerby
Spivifev hevcyniae Giebel
Tvigevia Gaudvyi Oehlert

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Trigeria sp.

Dalmanella circularis Sowerby
Athyris sp.

Spirifer hercyniae montre que nous sommes dans l\'Emsien (Eml).
Reprenant la route vers Belle, nous observons successivement .

, 25 m. : un banc de quartzite d\'une épaisseur de cinquante centimètres ;
à 65 m. : du psammite intercalé dans du schiste bleu-Jonce ;
à 145 m. : des têtes de bancs de grès^iuartzite de couleur grrs-ela.r .

à 160 m. : ces couches renferment :

Schizophoria provulvaria Schlotheim

Chonetes sarcinulata Schlotheim
Spirifer primaevus Steininger
Spirifer hystericus Schlotheim
Spirifer aiï. siihcuspidatas Schnur
Trigeria Gaudryi Gehlert
Trigeria rohustella Fuchs
Cornellites costata Goldfuss
Tentaculites scalaris Schlotheim.

,usqu. .0 métrés, alHeure du scbiste ^ ^^ —

degrés, directio„Nord5.Ouest,mchnatso„J.0 O^nbsp;p^.,„„in , plusieurs

des têtes de bancs de schistes, sans gres, qui sont encore visi

quot;•r,.... a. i.nbsp;-i^r™ quot;

■rrnbsp;—•

ouverte dans du schiste ; à 50 mètres plus loin, du schiste
trouvons une faune siegenienne :

Eodevonaria dilatata Roemer
Chonetes plebeja Schnur

Chonetes \'sarcinulata Schlotheim

Spirifer hystericus Schlotheim

Trigeria sp.nbsp;.nbsp;-

Athyris avirostris Kranlz

Cornellites costata Goldfussnbsp;, quot; . ■

Limoptera semiradiata Frech.

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Là OÙ la route se recourbe vers le Nord, commence un très bel affleurement de
schistes foncés d\'une longueur de 300 mètres. La route décrit ensuite un coude pour
traverser un petit ravin. A cet endroit un chemin se détache de la route ; il se dirige
vers l\'Ouest. A 10 mètres de la route, le long de ce chemin, il existe une excavation
qui met à nu des bancs épais de grès, à stratification entrecroisée, et des lentilles de
schistes. Plus loin vers l\'Ouest, nous rencontrons, au sommet de la colline, des mor-
ceaux de grès clair fossilifères appartenant au Grès de Mormont, qui est mieux déve-
loppé plus loin vers le Nord.

Reprenant la route de BefTe, nous observons de nouveau du schiste bleu-foiicé
qui contient, après 75 mètres, de la grauwacke fossilifère. Nous y avons trouvé
notamment :

Eodevonaria dilatain Roemer
Chonetes sarcinnlata Schlotheim
Spirifer hercyniae Giebel
Spirifer sii})cuspidatus ? Schnur
Cornellites costata Goldfuss
Leiopieria crenato-lamellosa Sandberger
Avicula sp.

Limopiera semiradiaia Frech
Tentaculites scalaris Schlotheim.

Ces fossiles montrent que nous sommes rentrés dans l\'Emsien inférieur. Nous
constatons aussi que la direction a changé, car nous mesurons : direction Nord 45° Est,
inclinaison 55° Nord-Ouest.

Au coude suivant de la route, nous mesurons : direction Nord 40° Est, inclinaison
60° Nord-Ouest.

La route quitte maintenant la vallée du Ruisseau de Chanden, pour monter sur
le plateau où se trouve Belle. Il n\'y a rien à signaler jusqu\'au moment où la route
atteint le sommet. Ici on trouve des débris de grès clair.

Quandy partant du coude de la route mentionnée en dernier lieu, nous nous diri-
geons de 400 mètres vers l\'Est, nous traversons la petite vallée, le ruisseau de Chanden
et nous escaladons la colline située à l\'Est de cette vallée. La pente orientale de cette
colline est très escarpée et certains escarpements sont formés de schistes phylladeux
réguliers du Siegenien. Nous mesurons dans la partie Sud : direction Nord 14° Ouest,
inclinaison 40° Ouest ; et, à environ 200 mètres plus au Nord : direction Nord 35° Ouest
et inclinaison 45° Ouest. Si nous combinons ces observations avec celles faites le long
de la grand\'route de Marcourt à RelTe, nous voyons que nous avons alTaire à un petit
synclinal, qui s\'ennoie fortement vers l\'Ouest. Nous nous trouvons en cet endroit

9*

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devant des conches un peu plus vieilles qne le long de la route. Il n\'y existe aucun
banc de grès et, par suite, les vallées y sont très remarquables : les petits ruisseaux,
bien
qu\'assez éloignés de l\'Ourthe, ont creusé, en effet, de très profondes vallees, qui
forment, par leurs parois escarpées, un contraste saisissant avec l\'entourage.

g 5, — Conclusions.

1 Stratigraphie. - Au point de vue stratigraphique nous avons relevé la succes-
sion suivante des couches. Les couches les plus jeunes, étudiées en détail
(Gva), sont
des calcaires quartzeux à
Stringocephalus Burtini. Ils forment un horizon constant
sous les calcaires compacts à Stringocephales. On peut les considérer comme consti-

tuant la base du Givétien.

Le Couvinien supérieur est formé au sommet par un horizon peu puissant de

macigno et de grès à crinoïdes, noté (Go2p). Ensuite viennent des calschistes fossili-
fères, une zone de grès et de macignos avec quelques schistes et peu de fossiles et a
la base des calschistes fossilifères à
Calceola sandalina. Nous rangeons toutes ces
couches dans le Couvinien supérieur rCo2;. Nous discuterons ultérieurement le bien
fondé de cette manière de voir. - Au Couvinien inférieur rCoi;, nous rapportons les
calschistes grossiers à
Spirifer eultrijugatus. La roche diffère peu des schistes plus
jeunes, les bancs de macigno y sont très calcareux et la plupart renferment des fos-
siles. La grauwacke et les schistes sont friables.

L\'Emsien supérieur (Eni2b ou Em3) est formé de grès grossier vert, de poudingue
à petits éléments et de schistes lie de vin. Nous y rapportons aussi les grès de la base
renfermant des cailloux roulés. L\'Emsien moyen (Em2a ou Em2) est plus uniforme :
les schistes rouges dominent; vers la base, les schistes
verts augmentent, tandis qu on
trouve partout des bancs de grès vert et rouge de grain différent.

L\'Emsien inférieur (Eml) est formé surtout de schistes vert-foncé avec des bancs
de grès et de grauwacke gris-foncé. Le grès blanchâtre, qu\'on trouve un peu au Nord

de la vallée de l\'Ourthe, renferme Spivifer hercyniae.

La détermination de la limite avec le Siegenien n\'est pas facile. Le Siegenien est
formé de schistes bleus et vert-foncé, grossièrement feuilletés, peu différents de ceux
de la base de
YEml ; seulement, on trouve dans le Siegenien des parties un peu calca-
reuses Au sommet du Siegenien on trouve aussi des bancs de grès, de psammite et
de grauwacke. Les couches siegeniennes rencontrées renferment beaucoup de
Spivifev
hystevicus
et de rares Spivifev pvimaevus : elles appartiennent au Siegenien supe-

_ Le fait le plus remarquable de la coupe décrite est la largeur
extraordinaire qu\'atteignent les formations dont l\'âge précis a donné lieu à des dis-

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eussions. Il est difficile de trouver l\'explication de ce fait ; car nous nous trouvons
devant un complexe de couches à direction Sud-Ouest—Nord-Est, et à inclinaison
presque toujours très forte. On ne peut admettre que ces formations ont une puissance
triple et quadruple de celle qu\'elles présentent au Nord et au Sud de la région de
l\'Ourthe ; l\'estimation de Dewalque, portant de 1000 à 1200 mètres le Couvinien supé-
rieur
(Go2)y n\'est certainement pas acceptable. En conséquence, il faut recourir à
l\'existence de plis et de failles. Au cours de la description, nous avons signalé plu-
sieurs plis. Nous croyons qu\'une faille est probable dans la bande de l\'Emsien supé-
rieur
(Em2h).

Le manque de fossiles dans l\'Emsien supérieur et moyen, et leur rareté dans
l\'Emsien inférieur et le Siegenien supérieur, l\'analogie lithologique partielle de ces
deux assises, l\'impossibilité de différencier des zones fixes dans ces assises : tout cela,
joint aux inclinaisons fortes dans la plupart des affleurements, sont des raisons qui
rendent impossible le tracé d\'une carte géologique détaillée avec une entière exac-
titude.

Couvinien. — L\'explication de la largeur du Couvinien est la plus difficile. Les
couches ont toutes une allure redressée ; elles inclinent tantôt vers l\'Ouest, tantôt vers
l\'Est. Une observation au Nord de Werpin forme une exception : nous y avons mesuré
une direction Est-Ouest et une inclinaison 55quot; Sud. Par conséquent, il est possible
qu\'il y ait ici un pli. Le changement de direction étant très soudain, une faille est
également possible. Il est probable que des plis très aigus existent dans cette bande.

Emsien supérieur. — L\'Emsien supérieur (Em2h) forme une bande large de plus
de 1000 mètres. Nous verrons dans la suite qu\'à quatre kilomètres au Nord de l\'Ourthe
son épaisseur est de 350 à 375 mètres. Dans trois aiffeurements, les couches inclinent
de plus de 80° vers l\'Ouest ; un quatrième donne une inclinaison de 65° vers l\'Ouest.
Ces données sont trop insuffisantes pour établir une coupe quelque peu vraisemblable.
L\'existence de plis dans cette bande est établie par une observation de M. Assel-
berghs. Il a constaté, sur la rive gauche de l\'Ourthe, à 125 mètres au Sud dc la borne
kilométrique 13, dans des grès et des schistes, l\'existence d\'une voilte dont le liane
Sud a une direction Nord 33° Est et une inclinaison 00° Sud, et dont lo liane Nord a
été supprimé par une faille. Il y a donc deux choses qui sont établies dans cette zone :
un pli et une faille.

L\'existence de plis est aussi admissible sur le chemin de Werpin à Trinal, où nous
rencontrons successivement du poudingue de l\'Emsien supérieur, des schistes rouges
de l\'Emsien moyen et du grès de l\'Emsien supérieur. Cela dénote un anticlinal dont
le noyau est formé d\'Emsien moyen. L\'anticlinal serait suivi d\'un synclinal ; car,
plus loin, à l\'Est, on retrouve l\'Emsien moyen. Il est possible, d\'autre part, que cet
anticlinal soit faille et que la continuation de la faille de la rive gauche doive être
cherchée ici.

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Emsien moyen. — Les affleurements sont trop espacés pour établir une coupe
fidèle. La grande largeur de cette assise est explicable par des plis. L\'existence de
ceux-ci à la base est démontrée. On voit, en effet, le long de la limite entre l\'Emsien
moyen et l\'Emsien inférieur un très grand nombre de plis ; il est à remarquer qu\'en
opposition avec ce qui précède, on obtient ici une grande quantité de directions Est-
Ouest. L\'ensemble y forme un grand anticlinal avec de multiples petits plis secon-
daires. C\'est
l\'anticlinal de Bardonwez. L\'inclinaison du flanc Sud est de 40° Sud ;
le flanc Nord, inclinant de 80° vers le Sud, est un peu renversé.

Emsien inférieur. — Au Sud de l\'anticlinal de Bardonwez, on peut relever dans
la bande de l\'Emsien inférieur un deuxième anticlinal, qui est suivi d\'un large syn-
clinal, dans lequel les couches n\'ont qu\'une faible inclinaison. Ces plis ont pour
conséquence que les limites des formations décrivent des courbes vers l\'Ouest et vers
l\'Est. Des plis secondaires existent, mais ils ne sont probablement pas bien nombreux.
Nous verrons que des plis analogues se présentent également plus loin vers le Nord ;
ils sont un facteur important de la largeur des zones d\'affleurements de la formation.

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CHAPITRE II

LA RÉGION ENTRE L\'OURTHE ET L\'AISNE

§ 1. _ De Soy vers Beffe à Devantave. — Vallée du Ruisseau de Lisbelle.

Le village de Soy se trouve sur la limite du Givétien et du Couvinien. Un grand
nombre d\'affleurements permettent d\'étudier les couches de passage entre les deux
étages.

Lorsqu\'on se dirige de Soy vers Hotton, on voit, en deux endroits devant l\'église,
des têtes de bancs de grès, de macigno et de psammites à crinoïdes. Ces couches
appartiennent au sommet du Couvinien
(Co2p). A la bifurcation de la grand\'route et
du chemin vers Belle, le long de celui-ci, on voit d\'abord des têtes de bancs du
Co2p,
puis, 20 mètres plus loin, des schistes avec :

Schizophoria striatala Schlotheim
Jihipidomella eifeliensis Verneuil
Pholidosirophia lepis Broun
Spirifer speciosus Schlotheim
Athyris concenirica ^Murchison.

Ces schistes appartiennent au Couvinien supérieur (Co2).

Si nous suivons la grand\'route vers Hotton, nous voyons, à 300 mètres à l\'Ouest
de la bifurcation, une petite carrière dont le fond est formé par du calcaire gréseux
grenu avec beaucoup de polypiers, entre autres :
Cyathophyllum quadrigeminwn
Goldfuss, et des crinoïdes. Sur ces bancs, qui sont renversés, reposent des couches de
transition d\'une épaisseur de 5 mètres, et ensuite 5 mètres de psammites. Les couches
sont remplies de crinoïdes, ct, dans le psammite, nous trouvons de beaux exemplaires
de
Schucheriella umhraculwn Schlotheim. La direction est Nord 75quot; Est et l\'incli-
naison 50° Sud.

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Nous voyons donc ici le contact du grès à crinoïdes du Couvinien (Co2p), avec
les calcaires grenus, riches en polypiers, que nous considérons comme appartenant
au Givétien inférieur
(Gva). Ceux-ci sont exploités dans une excavation située
quelques mètres plus au Nord ; la petite chapelle sur la colline est bâtie sur les
mêmes couches
(Gva).

Lorsque, partant de cet endroit, nous nous dirigeons vers le Nord, nous arrivons,
après 400 mètres, à un grand nombre de carrières, où des calcaires foncés en bancs
compacts avec
Stringocephalus Burtini Defrance sont exploités (Direction Est-Ouest
et inclinaison 30° Sud).

Plus loin vers l\'Ouest, le long de la grand\'route, nous observons, deux fois encore,
de beaux aflleurements dans le grès à crinoïdes avec direction Nord 80° Ouest et incli-
naison 30° Sud. Tout reste donc jusqu\'ici très fortement renversé.

Au coude de la route, à 100 mètres avant la borne kilométrique 4, nous voyons du
schiste ; ensuite sur 20 mètres, des bancs irréguliers de psammite, suivis de nouveau
de schiste. La direction y est Nord 20° Est et l\'inclinaison 60° Est. On remarque que
la direction des couches s\'est recourbée vers le Sud. Près de la borne 4 de nombreux
morceaux de calcaire, riches en polypiej-s, gisent sur les champs. A environ 350 mètres
au-delà de la borne 4, nous voyons à gauche vme carrière ouverte dans le calcaire
grenu impur
(Gva), dont la direction est Nord 15° Est et l\'inclinaison 80° Est. Au Sud
de ce point, jusqu\'à la route de Ny à Beffe, on rencontre une série de carrières et
d\'excavations : quelques bancs contiennent beaucoup de
Siringocej)halus Buvtini
Defrance.

Si nous quittons la route de Soy à Hotton pour nous diriger vers Mélines, en sui-
vant cette dernière route, nous rencontrons, à 50 mètres à l\'Est du croisement avec
la route de Soy à Hotton, une excavation dans des calcaires en bancs réguliers verti-
caux, à direction Nord 25° Est : ils appartiennent au Givétien supérieur
(Gvh).

Quelques excavations ouvertes dans des calcaires cristallins grenus suivent, à
environ 50 mètres plus loin ; ces calcaires renferment de nombreux
Stvingocephalus
Buvtini
Defrance, et, en outre :

Aivypa aspeva Schlotheim

Aihyvis concentvica Murchison

Atvypa reticulavis var. flabellata Goldfuss.

On voit ensuite, sur 5 mètres, des calcaires riches en polypiers ; puis, sur
55 mètres, du macigno et du grès à crinoïdes ; ensuite, jusqu\'à 75 mètres au-delà du
coude, qui fait prendre au chemin une direction Nord-Nord-Est, des calschistes fossi-
lifères où nous avons observé notamment :

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Fistalipora eifeliensis Schlüter
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Sieberella galeata Dalmann
Unciniilns subcordiformis Schnur
Atrypa reticularis Linné
Atrypa reticularis var. latilinguis Schnur
Spirifer elegans Steininger
Spirifer aviceps Kayser
Spirifer concentriciis Schlotheim
Cyrtina heteroclyta Defrance
Cyrtina sp.

Cette coupe est semblable à celle relevée à l\'Est de Soy. Nous l\'interprétons comme
suit : calcaires réguliers, Givétien supérieur
(Gvb) ; calcaire gréseux grenu à Stringo-
ceplialus Burtini,
Givétien inférieur (Gva) ; grès à crinoïdes, zone supérieure du
Couvinien supérieur
{Co2p) ; calschistes fossilifères, Couvinien supérieur normal (Co2).

En continuant à suivre la route vers Mélines nous rencontrons des macignos, dont
la direction est à peu près celle de la route : ils sont visibles à plusieurs reprises
Jusqu\'à 100 mètres avant la première maison de Mélines ; nous les considérons comme
interstratiliés dans les couches normales du Couvinien (Co2). Entre Mélines et Soy
l\'allleurement est continu. Au début, nous y voyons des bancs de macigno assez abon-
dants ; puis des calschistes. A environ 300 mètres de Âlélines, nous avons recueilli
dans ces derniers :

Fenestella sp

Schuchertella umbraculum Schlotheim
Stropheodonta interstinalis Phillips
Schizophoria striatula Schlotheim
Schizophoria tetragona Roemer
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Sieherella galeata Dalmann
Uncinulus sp.

Productella suhaculeata Murchison
A trypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger
Spirifer ostiolatus Schlotheim
Spirifer curvatus Schlotheim ^
Athyris concentrica xMurchison.

-ocr page 44-

Cette faune appartient évidemment au Couvinien supérieur (Co2).
Au point de croisement des cliemins dans le hameau de Mélines, à 100 mètres
vers l\'Est, on a une excavation dans des schistes. Nous y avons trouvé :

Sieberella galeata Dalmann
Atrypa reticularis Linné
Nautilus sp.
Orthoceras sp.

Les tètes de bancs, qui se voient sur le chemin, nous montrent un pli en S.
Partant de Mélines nous nous dirigerons maintenant vers le Sud ; jusqu\'à la
bifurcation du chemin vers Werpin et vers Beffe, nous rencontrons quelques affleure-
ments de schistes verts. Un affleurement à 400 mètres au Sud-Sud-Ouest du point de
bifurcation et de nombreux affleurements sur la route vers Werpin nous montrent le
Couvinien supérieur (Go2) sous forme de calschistes verts. Nous y avons recueilli :

Crinoïdes.
Fenestella sp.

Schuchertella umbraculum Schlotheim
Siropheodonta interstrialis Phillips
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Schizophoria tetragona Roemer
Leptaena rhomhoïdalis Wilckens
Leptaena subtetragona Roemer
Pholidostrophia lepis Bronn
Chonetes minuta Goldfuss
Sieberella galeata Dalmann
Uncinulus angulosus Schnur
Atrypa reticularis Ijinné
Spirifer elegans Steininger
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer curvatus Schlotheim
Spirifer indifferens Barrande
Spirifer ostiolatus Schlotheim
Spirifer sp.

Cyrtina hcteroclyta var. intermedia Oehlert
Athyris concentrica Murchison
Cornellites sp.

t #

Si nous prenons le chemin vers Beffe, nous voyons affleurer le schiste Couvinien

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à la lisière occidentale du bois de La Roumière. Un petit chemin se sépare de la route
pour suivre la lisière du bois en se dirigeant vers le Sud. A 150 mètres de la bifurca-
tion nous avons trouvé dans du schiste friable :

Galceola sandalina Lamarck (très petit)
Crinoïdes.

Rhynchonella fovnicata
Spirifer ciilirijugatus
Roemer.

Nous sommes donc entré dans le Couvinien inférieur à Spirifer cultrijugatns,
(Col).

Reprenant la route vers Beffe, nous voyons alïleurer du schiste vert couvinien
sans fossiles à direction Nord 45° Est et inclinaison 25° Ouest, à 100 mètres après être
entré dans le bois. Des schistes rouges sont visibles 200 et 250 mètres plus loin : ces
schistes, d\'après la classification que nous suivons, appartiennent à l\'Emsien supé-
rieur. La route tourne ensuite vers l\'Est-Sud-Est : immédiatement au-delà du coude,
nous avons vu du poudingue dont les galets ont 10 millimètres de diamètre ; mais il
pourrait se faire que ce ne soit qu\'un bloc isolé. Cependant, à 80 mètres plus loin,
on trouve des blocs nombreux de poudingue, et l\'on observe, sur une longueur de
300 mètres vers le Sud, une bande de gravier provenant de l\'altération d\'un poudingue.

Plus loin le long de la route, nous voyons quelques schistes rouges; ct, à 100 mètres
au-delà du coude, que décrit la route pour se diriger vers le Sud, des grès verts gros-
siers allleurent. Une petite excavation existe exactement à la sortie du bois : un banc
de grès vert à éléments de grosseur moyenne et d\'une épaisseur de 3 mètres, avec
direction Nord 20° Est et inclinaison 65° Ouest, y est recouvert à l\'Ouest par des bancs
de grès durs quelque peu quartzitiques, alternant avec du schiste rouge-brun. A
l\'Est, il y a du schiste bleu foncé devenant vert par altération avec uii banc d\'un demi
mètre plein de concrétions de fer imitant des fossiles. ISF. Asselberghs a observe
des cailloux roulés dans ce grès. Ce grès appartient donc encore à l\'Emsien supérieur
iEm2h).

Les couches du Couvinien et de l\'Emsien sont encore visibles le long du ruisseau
de Lisbelle, qui coule ici à peu près parallèlement à la route de INIélines à BelTe.
Ainsi au conlluent du ruisseau et du Bon-Ry allleurent des schistes jaunes par alté-
ration, et des macignos fortement calcareux, avec :

Spirifer cnltrijagaiiis Roemer et
Uncimilns Orbignyamis Verneuil.

Cet alllcurement se trouve à 225 mètres au Nord-Nord-Est de l\'endroit où nous

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avons mentionné Spirifer culirijugatus le long de la route. La direction générale des
couches est Nord-Sud. Nous avons ici une ondulation ou petite faille par laquelle il y
a déplacement du Couvinien inférieur vers l\'Est.

Sur la crête entre ces deux ruisseaux, à 300 mètres à l\'Est du confluent, des blocs
de poudingue s\'observent en grande quantité. Ils ne se trouvent pas exactement dans
la direction du poudingue que nous avons observé plus au Sud, mais un peu vers
l\'Est. L\'ondulation constatée pour le Couvinien est donc aussi réalisée pour le pou-
dingue. Dans la partie du ruisseau de Lisbelle qui, plus en amont, a la direction
Sud-Nord, on voit affleurer des bancs de grès vert grossier, puis des schistes verts et
rouges et du grès vert plus fin. La direction y est Nord 20quot; Est et l\'inclinaison 75» Ouest.

Poursuivant notre route vers Befl-e, nous entrons en plein Emsien moyen.
A 100 mètres à l\'Est du bois de La Roumière une petite carrière est ouverte dans
du grès psammitique vert avec du schiste rouge (Direction Nord 35» Est ; inclinai-
son 55» Ouest). Plus loin, nous trouvons du grès rouge ; la terre des champs est rouge
et tout le sol du village de Trinal est également rouge. A 300 mètres au Sud-Ouest de
Trinal, nous avons mesuré : direction Nord 30» Ouest et inclinaison GO» Ouest.

Au confluent du ruisseau de Lisbelle et du ruisseau des Gottes, nous pouvons
mesurer la direction moyenne Nord 20» Est et l\'inclinaison 85» Ouest. La route de
Trinal à Wy possède également, en plusieurs endroits, des affleurements de schistes
rouges. Ceux qui se voient au Sud et à proximité de Wy, dans les talus du chemin,
sont très beaux. Ce sont principalement des schistes, mais il y a cependant aussi

beaux bancs de grès verts. Nous y mesurons : direction Nord 35» Est et inclinaison
80» Est. L\'inclinaison de la schistosité est plus faible (Nord 70» Est), ce qui indique un
renversement (1). Quand nous nous approchons de Wy, la direction est Nord 65» Est,
et l\'inclinaison 75» Sud ; l\'inclinaison de la schistosité est 45» Sud ; il y a donc encorê
renversement. Toutefois, exactement à l\'Est de Wy, nous mesurons : direction
Nord 30» Ouest et inclinaison 60» Ouest. Un peu plus loin vers le Nord, nous mesurons
de nouveau ; direction Nord 25» Est et inclinaison 80» Est.

Entre Wy et BefTe, nous constatons, à diflérentes reprises, du schiste rouge, et, à
600 mètres au Nord de Beffe, du grès et du schiste vert sont exploités dans une car-
rière. Nous pouvons y mesurer la direction Nord 30» Ouest et l\'inclinaison 35» Ouest.
Nous arrivons ensuite dans le village de Beffe, et nous voyons partout du schiste

rouge. A l\'entrée du village, nous avons mesuré : direction Nord 40» Est, et inclinai-
son 70» Ouest.

Lorsque nous montons d\'ici la route vers Magoster, de beaux aflleurements se
trouvent immédiatement au-delà du petit ruisseau de Lisbelle ; là, des bancs de grès

(!) Voir la note de la p. 130. lt;

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de couleur verte avec des schistes verts et rouges, sont visibles. Nous y mesurons :
direction Nord 10° Est, et inclinaison 45° Ouest. Ces trois allures indiquent l\'existence
d\'un synclinal plongeant fortement vers l\'Ouest. L\'existence de ce synclinal est con-
firmée par le contour de la limite entre l\'Emsien moyen et l\'Emsien inférieur, que feront
ressortir les observations suivantes.

A 800 mètres au Sud-Sud-Est du point où le chemin de Belîe à Magoster traverse
le ruisseau de Lisbelle, sur un chemin à direction Sud-Sud-Est, nous voyons un der-
nier affleurement de schistes rouges ; puis le sol devient jaune. Si de ce même point
nous nous dirigeons vers l\'Est-Sud-Est, nous traversons des champs couverts de débris
de schistes rouges ; à 700 mètres sur un petit chemin, nous voyons des têtes de bancs
de schiste alternant rouge et vert ; mais à 800 mètres le sol est jaune et contient des
morceaux de grès fossilifère d\'une teinte claire, qui indiquent l\'existence de l\'Emsien
inférieur.

Le long du chemin qui, de Magoster, se dirige au Sud-Est vers Devantave nous
traversons des schistes rouges et verts jusqu\'à 280 mètres au delà de la dernière
maison, puis nous observons des têtes de bancs de schistes verts et rouge-pale. Ce
sont les couches de base de l\'Emsien moyen, analogues à celles que nous avons déjà
mentionnées dans la coupe de l\'Ourthe près de Bardonwez. Par contre, lorsque nous
arrivons au coude à convexité Nord de ce chemin, nous trouvons un sol jaune, et,
un peu plus loin, ce sol est parsemé de morceaux de grès-quartzite d\'une teinte claire
et quelques uns de teinte verte. Ces blocaux renferment des fossiles, notamment :

Plciivodiclynm prohlematiciim Goldfuss

Crinoïdes

Fenestella sp.

Schizophoria striatula Schlotheim
Dalmanella circularis Sowerby
Spirifer suhcuspidatus Schnur
Trigeria Gaudryi Oehlert
Cornellites costata Goldfuss
llomanolotus sp.

Ils appartiennent donc à l\'Emsien inférieur (EmJ).

Si nous prenons le chemin qui, de Magoster, se dirige vers le Nord-Est, nous
voyons à l\'extrémité de ce village, au carrefour de 5 chemins, des schistes gréseux
rouges et verts. La route vers Wy nous montre plusieurs affleurements de schistes
rouges. Le chemin, qui se dirige vers le Nord, montre d\'abord des schistes rouges et
verts, puis des schistes devenus jaunes par altération. Sur le chemin vers le Nord-
Est, il y a une belle tranchée dans des schistes jaunes et des grès verts contenant

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entre autres fossiles : Trigeria Gaudryi Oehlert. Sur le chemin vers l\'Est nous remar-
quons des roches semblables.

Il est donc évident qu\'en cet endroit nous nous trouvons sur la limite de l\'Emsien
moyen
{Em2a) et de l\'Emsien inférieur {Eml).

En synthétisant les observations que nous venons de décrire, on voit clairement
que la limite entre l\'Emsien moyen et l\'Emsien inférieur décrit, entre le Sud et le
Nord-Est de Magoster, une courbe prononcée, à concavité ouverte vers l\'Ouest, ce
qui confirme pleinement l\'existence d\'un synclinal à ennoyage Ouest, que nous avait
révélé déjà les allures des couches de l\'Emsien moyen décrites précédemment.

Au-delà de la première apparition de l\'Emsien inférieur (voir p. 143), le chemin de
Magoster à Devantave reste parsemé de morceaux de grès clair, que l\'on voit tout par-
ticulièrement à l\'endroit désigné par des hêtres sur la carte topographique. Ce grès
est exploité sur le chemin de Devantave à 400 mètres dù ruisseau de Lisbelle. Le
grès y est vert pâle et gris clair avec quelques empreintes de fossiles. Il existe
des bancs d\'une épaisseur allant jusqu\'à 1 mètre. Nous les trouvons aussi là où le
chemin arrive au ruisseau de Lisbelle et également à 200 mètres de cet endroit vers
le Nord. Plus loin, ces grès disparaissent et nous voyons sur le chemin de IVIarcourt,
à peu de distance du chemin de Magoster à Devantave, des trous d\'où l\'on extrait de
l\'argile ; ce qui démontre que le sous-sol est schisteux.

Dans le village de Devantave même, nous voyons çà et là du schiste jaune-
vert. Là où le grès clair disparaît, on entre dans le Siegenien supérieur, qui est formé
presqu\'exclusivement de schistes.

§ 2, — De Fisenne à Devantave.

Nous trouverons la confirmation des observations faites ci-dessus en levant la
coupe de Fisenne à Devantave.

Nous partons du Château de Fisenne où nous voyons des bancs de macigno et du
grès à crinoïdes, dont la direction est Nord 40° Est et l\'inclinaison 30° Sud-Est. Ce sont
les couches renversées du sommet du Couvinien
{Co2p). Nous prenons la route vers le
Sud, et, avant d\'arriver au premier carrefour, nous voyons plusieurs fois des schistes
vert-jaunâtre du Couvinien sous une couverture d\'éboulis de poudingue. Au point de
croisement, le sol est couvert de morceaux de grès grossier, de gravier et de schistes
rouges. Le sommet de la colline, à .200 mètres vers le Sud, est occupé par du gravier.
En nous dirigeant vers le Sud-Sud-Ouest, à partir du carrefour, nous voyons, à
60 mètres, des schistes rouges affleurant dans le talus de la route, puis, sur 120 mètres,
beaucoup de débris de grès grossier vert. Près du point où la route de Fisenne à Wy,

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que nous avons suivie jusqu\'ici, rencontre la route venant de Soy, nous voyons de
très beaux afUeurenients d\'un grès vert foncé allant jusqu\'au rouge foncé et con-
tenant des cailloux de quartz alternant avec des schistes rouges. Nous nous trouvons
ici à la base de l\'Emsien supérieur (Em2/j).Sur la route vers Soy, à 100 mètres du
point de bifurcation, le poudingue est bien exposé ; il contient beaucoup de cailloux
roulés, dont le diamètre peut atteindre quatre centimètres, dans une pâte schisteuse
verte ou rouge. La direction y est Nord 60quot; Est, l\'inclinaison 70° Sud. Ce chemin
reste couvert de gravier jusqu\'à 400 mètres environ vers le Nord-Ouest. Là se trouve
une grande excavation pour l\'exploitation du gravier. Nous voyons ensuite de l\'Est
vers l\'Ouest :

Poudingue dont les couches extérieures sont dures et à éléments

assez fins..........sur 2 m.

Poudingue dont les cailloux ont un diamètre moyen de 4 cm.,

mais atteignent parfois 10 cm.......sur 1 m.

Poudingue compact, à éléments de 2 cm. en moyenne . . .nbsp;sur 3,5 m.

Grès avec du quartz, peu visible........sur 1,5 m.

Poudingue à galets d\'une moyenne de 2 1/2 cm. et blocs plus

gros pouvant atteindre 10 cm.......sur 5 m.

Poudingue désagrégé.........sur 10 m.

La direction semble être Nord 00° Est, l\'inclinaison 70° Sud.

Revenant à la bifurcation, nous poursuivons la route venant do Soy vers le Sud-
Est. Peu avant d\'arriver près d\'une petite chapelle, nous relevons la coupe suivante :

Schistes rouges avec petits bancs de grès verts .
Schistes verts avec minerai de fer.

Schistes rouges.......

Grès verts avec petits filets de minerai.

Schistes lie de vin.......

Schiste vert ferrugineux . .
Petits bancs de grès rouge lin (Dir. Nord 65quot; Es

Nord-Ouest).......

Schistes lie de vin......

Lacune d\'observations . . . •

Schiste gréseux vert-jaune.....

Schistes rouges.......

Schistes gréseux, vert-jauuàtre, légèrement ferrugine

surnbsp;10 m.

surnbsp;5 m.

surnbsp;4 m.

surnbsp;3 m.

surnbsp;15 m.

surnbsp;7 m.

incl. 00

sur 1 m.
sur 25 m.
sur 20 m.
sur 10 m.
sur 1,5 m.
2 m.

sur

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A 200 mètres au-delà de la chapelle, nous mesurons : direction Nord 10° Ouest ;
inclinaison 65° Ouest. Nous voyons, à différentes reprises, des schistes lie de vin
jusqu\'à 800 mètres de la chapelle mentionnée plus haut. Plus loin, le sol devient jaune
et des morceaux de grès blanc jonchent le sol. Dans le bois, qui se trouve à droite de
la route, on voit aussi ces grès blancs et il n\'y a plus aucune trace de schistes rouges.

Le long du chemin qui, partant de la route\'que nous suivons, se dirige, à gauche,
vers Blier, on voit, sur une longueur de 300 mètres, des petites fouilles dans du grès
clair très fossilifère. Nous y avons déterminé :

Spiinfer suhcuspidatus Schnur
Trigeria Gaudryi Oehlert
Cornellites costata Goldfuss
Ctenodonta unioniformis Sandberger
Goniophoria sp.
Ilomalonotus ornatus ? Koch

Ces grès appartiennent donc à l\'Emsien inférieur (Eml). Mais en continuant à
suivre le chemin vers le Nord-Est, nous rencontrons, à 200 mètres plus loin, des
schistes rouges, qui appartiennent à l\'Emsien moyen
(Em2a). L\'ensemble de ces
observations prouve que la limite entre l\'Emsien inférieur et l\'Emsien moyen s\'est
fortement recourbée pour se diriger vers le Nord-Est.

Reprenant notre route vers Devantave, nous constatons que le sol reste jaune et
couvert de blocs de grès clair. A environ 1400 mètres de l\'origine du chemin de Blier,
il y a une trifurcation ; si nous prenons le chemin qui se dirige vers le Sud-Ouest,
nous voyons, vers 200 mètres de l\'origine de ce chemin, un grand nombre de petit\'es
excavations d\'où l\'on extrait du grès blanc analogue au grès de Mormont. La direction
des couches est Nord 45° Ouest et leur inclinaison 35° Sud-Ouest. Certains bancs sont
remplis de fossiles. Nous avons déterminé :

Pleurodictyum prohlematicum Goldfuss
Zaphrentis sp.

Dielasma rhenana Drevermann
Dalmanella circularis Sowerby
Spirifer suhcuspidatus Schnur
Trigeria Gaudryi Oehlert
Cornellites costata Goldfuss
Kochia capuliformis Koch
Leiopteria crenato-lamellosa Sandberger
Cuccullella truncata Steininger.

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A 600 mètres avant le croisement du chemin de Fisenne avec la route de Devan-
tave à Amonines, venant de Fisenne et de Soy, que nous avons suivie jusqu\'ici, nous
trouvons des schistes verts et d\'abondants morceaux de grès blanc qui renferment :

Siropheodonta Murchisoni Archiac et Verueuil
Eatonia peregrinus Drevermann
Spivifer subcuspidatus Schnur
Tvigevia Gaudvyi Oehlert
Myophovia Roemevi Beushausen
Myophovia sp.

Goniophova Schwevdi Beushausen
Avicula sp.

Modiomovpha plana Dahmer
Homalonotus sp.

Les lamellibranches sont pllis abondants que les brachiopodes.

Le long de la route vers Amonines, à 600 mètres du croisement avec la route, que
nous avons suivie jusqu\'ici, des schistes et de la grauwacke afileurent avec une direc-
tion Nord 10quot; Ouest et une inclinaison de 45quot; Ouest.

Au carrefour même nous rencontrons du grès clair renfermant entre autres fos-
siles :
Covnellites cosiata Goldfuss et Tvigevia Gaudvyi Oehlert. Le même grès est
visible dans uiie petite excavation, 100 mètres plus au Sud-Est, dans la direction du
Bois de Tave.

La faune recueillie dans ce grès est la faune de l\'Emsien inférieur (Eml). Mais
bientôt après cet affleurement, on ne voit plus de grès.

Prenant ensuite vers le Sud le chemin, qui longe la lisière Ouest du bois de Tave,
nous voj\'ons quelques affleurements de schiste assez grossier, jaunâtre par altération,
et de schiste phylladeux fin foncé. Nous sommes ici dans le Siegenien, où les bancs
de grès sont rares. Nous arrivons a Devantave où nous avons constaté la même
chose (p. 144).

§ 3. — Conclusions.

Au point de vue stratigraphique, nous avons peu à ajouter à la description
donnée antérieurement, à propos de la coupe de l\'Ourthe.

L\'assise du poudingue {Em2b) est beaucoup mieux représentée ; nous y pouvons
distinguer deux zones : à la partie inférieure, du grès parsemé de cailloux de quartz ;
à la partie supérieure, du poudingue à éléments grossiers ; et dans toute l\'assise des
schistes rouges.

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Nous pouvons résiuner la tectonique comme suit : à Fisenne et à Soy, nous
voyons les couches du Couvinien supérieur, très fortement renversées vers le Nord.
A l\'Ouest de Soy, elles se recourbent, passant de la direction Est-Ouest jusqu\'à la
direction Nord 10° Est. En même temps, le renversement diminue et les couches
deviennent verticales. La présence d\'un petit pli en S à l\'Est de Mélines rend
vraisemblable que l\'augmentation de la largeur du Couvinien supérieur (Co2) vers le
Sud doit être expliquée par des plis.

Les observations faites au Sud de Mélines, dans le Couvinien inférieur (Coi) et
l\'Emsien supérieur
{Em2h) indiquent l\'existence d\'une petite ondulation transversale,
ou d\'une faille.

L\'Emsien moyen {Em2a) a une largeur extraordinaire, ce qui fut déjà remarqué
par Dumont. Il est difficile d\'en préciser la raison, parce que les aflleurements, où l\'on
peut observer les allures des couches, sont rares. Cependant les allures, relevées à
l\'Est et au Nord-Est de AVy, indiquent la présence de plis, dont le caractère est difficile
à établir.

A Befl\'e, les couches décrivent un synclinal, qui suit au Nord l\'anticlinal de
BardonAvez, dont il a été question au Chapitre I. L\'allure de la limite entre l\'Emsien
moyen et l\'Emsien inférieur fait ressortir nettement ce pli.

Dans cette région, les fossiles recueillis permettent de conclure que la limite
entre l\'Emsien inférieur et le Siegenien doit être mise plus loin vers l\'Est que ne
l\'indique la Carte géologique officielle. Notre tracé de cette limite, concordant avec
celui de la limite entre l\'Emsien inférieur et l\'Emsien moyen, accentue l\'importance
du
synclinal de Beffe.

Nous avons vu qu\'au Nord de ce synclinal, la limite de l\'Emsien inférieur et de
l\'Emsien moyen se recourbe vers l\'Ouest au Sud de Blier. Il est clair que cette cour-
bure doit être expliquée par un anticlinal, qui fait suite vers le Nord au synclinal
de BefTe. Nous donnerons à cet anticlinal, que nous retrouverons au chapitre suivant,
le nom
d\'anticlinal d\'Ainonines.

Ces plis sont d\'une grande importance pour l\'explication de la largeur des élages.
Il est à remarquer aussi que la direction des axes est à peu près Est-Ouest, et (|ue les
plis s\'ennoient tous vers l\'Ouest.

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CHAPITRE III

LA RÉGION ENTRE OPPAGNE ET AMONINES

H 1- — L\'Anticlinal d\'Oppagne.

Lorsque nous prenons la grand\'route vers Erezée à la gare de Barvaux, nous
apercevons d\'abord la grande tranchée du chemin de fer, où l\'on peut recueillir des
exemplaires magnifiques de
Spivifev Vevneuili Murchison, à forme allongée. Au-delà,
on rencontre de grandes carrières ouvertes dans le calcaire frasnien ; ensuite, jusqu\'à
la borne kilométrique 4, un grand nombre d\'anieurements de schiste vert-jaunàtre et
de bancs de calcaire noduleux d\'âge frasnien.

Si d\'ici nous suivons le chemin de traverse, qui va tout droit vers Oppagne, nous
trouvons, de-ci delà, des bancs de calcaire, qui sont rangés par la carte géologique
olficielle dans le Givétien. Il est bien remarquable que ces calcaires durs forment une
large vallée, tandis que les collines du versant occidental se composent surtout dc
schistes frasniens et celles du versant oriental, de scliistes couviniens. Là où un petit
chemin se joint au luUre, nous trouvons un aiïleurement de calcaires bleus irrégu-
liers ; et, quelque peu plus au Sud, la même roche avec beaucoup de polypiers (Direc-
tion Nord 30quot; Est ; inclinaison 40quot; Est), A 100 mètres vers le Sud-Ouest, nous voyons
des psammites, et, 50 mètres plus loin dans la même direction, des calcaires cristallins
semblables à ceux ([ue nous avons observés à plusieurs reprises dans les couches de
passage du Givétien au Couvinien et que nous avons dénommés Givétien inférieur
(Gva). Au-dessous viennent du grès a crinoïdes et du macigno, qui allleurent sur une
longueur de 30 mètres; puis du calschiste avec quelques bancs de grès (Direction
Nord 10° Est ; inclinaison 30quot; Est). C\'est le sommet du Couvinien
(Co2p). En appro-
chant d\'Oppagne, nous voyons partout du schiste vert. Nous avons recueilli au milieu
du village :

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Fenestella sp,

Schuchertella umhraculum Schlotheim
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Leptaena interstrialis Phillips
Chonetes minuta Goldfuss
Sieberella galeata Dalmann
Productella suhaculeata Murchison
Spirifer elegans\' Steininger,

Ces espèces indiquent un âge couvinien supérieur (Co2).

La grand\'route de Barvaux à Erezée ne présente aucun ailleureraent entre les
bornes kilométriques 4 et 5. Par contre, le long du chemin de traverse, qui coupe
le coude de la route à la borne 5, on peut relever la coupe suivante :

Calcaire quartzeux en bancs d\'une épaisseur de 10 à 25 cm, avec beaucoup de
polypiers ; macigno foncé et intercalations schisteuses avec :

Cupressocrinites sp.
Fenestella sp.

Schizophoria tetragona Roemer
Schizophoria striatula Roemer
Chonetes minuta Goldfuss
Uncinulus sp.
Atrypa aspera Schlotheim
Productella suhaculeata Murchison.

Direction Nord 45quot; Est; inclinaison 45quot; Sud.

A 30 mètres plus loin : calcaire foncé avec de grands crinoïdes et polypiers ; puis,
sur 10 mètres, deux petites fouilles ouvertes dans des bancs de macigno durs et régu-
liers de teinte grise, avec du schiste gris-vert. Ensuite, sur 10 mètres, schistes
réguliers ; et 75 mètres plus loin, une petite fouille dans du psammite à crinoïdes. Au
croisement avec le premier petit chemin, on voit des schistes fossilifères, avec :

Fenestella sp.

Fistalipora cyclostoma Schlüter
Schuchertella umbraculum Schlotheim
Stropheodonta interstrialis Phillips
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Schizophoria stinatula Schlotheim

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Produciella suhaculeata Murchison
Athyris concenirica Murchison
Anoplotheca lepida Goldfuss.

Les calcaires foncés sont du Givétien inférieur (Gva). Les macignos à crinoïdes
forment notre zone
(Co2p) ; les schistes fossilifères appartiennent au Couvinien supé-
rieur typique
(Co2). Toutes ces couches sont renversées.

Au carrefour, situé au Sud de la 6\'\' borne kilométrique de la grand\'route, nous avons
trouve, dans un trou fraîchement creusé, des schistes du Couvinien supérieur, avec :

Crinoïdes
Fenestella sp.

Schizophoria siriatula Schlotheim
Schizophoria tetragona Roemer
Pholidostrophia lepis Rronn
Sieherella galeata Dalmann
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer inflatus Schnur
Athyris concenirica Murchison
Cyrtina heteroclyta Defrance
Merista pleheja Sowerby
Anoplotheca lepida Goldfuss.

Plus au Sud, aux abords de la grand\'route, entre les cumulées 6.500 et 7.200,
nous recoupons les mômes couches mais eu sens inverse ; d\'abord les psammites et
macignos
(Co2p) et ensuite le Calcaire givétien. Les couches ont une direction Nord 80°
à 85° Est, et
inclinent de 30° vers le Sud.

On remarquera que nous venons de traverser un anticlinal.

A l\'Est de la 8° borne se voit un chemin de direction Nord-Sud le long duquel
existe toute une série de carrières abandonnées, ouvertes dans des calcaires compacts
verticaux el à direction Nord 10° Est. Ce sont les bancs les plus inférieurs du Calcaire
à Stringocépliales
(Gvh). Immédiatement à l\'Est suivent des macignos décalcarisés
qui, finement pulvérisés, sont transformés cn sables.

Nous y avons trouvé : Spirifer mediotextus Archiac ct Verneuil et Cystiphyllum
lamelloswn.
C\'est le Givétien inférieur (Gm).

Des bancs de macigno avec du schiste, appartenant à notre zone (Co2p), allleurent
le long de la
grand\'route, sur environ 100 mètres, vers la cumulée 8600. Le schiste

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augmente de plus en plus vers l\'Est. Dans la tranchée du chemin de fer vicinal, près
de l\'arrêt de Fisenne, des calschistes fossilifères du Couvinien supérieur
(Co2) allleu-
rent. Nous voyons ensuite encore quelques affleurements de calschiste ; puis nous
arrivons au poudingue.

Les couches sont mieux visibles si l\'on prend le chemin, qui quitte la grand\'route
de Barvaux à Erezée vers le Sud-Est, un peu au Sud de la 6® borne kilométrique de
cette route, pour rejoindre la route de la vallée de l\'Aisne près de sa 6® borne kilomé-
trique. Nous traversons d\'abord la bande de schiste très fossilifère du Couvinien
supérieur, où nous recueillons :

Fenestella sp,

Schuchertella umhraculum Schlotheim
Siropheodonta interstrialis Phillips
Leptaena rhomhoidalis Wilckens
Chonetes minuta Goldfuss
Productella suhaculeata Alurchison
Spirifer elegans Steininger.

Nous traversons ensuite les couches gréso-calcareiises du {Co2p) et du (Gva), mal
représentées dans cette coupe, et les calcaires givétiens. Ceux-ci, à l\'Ouest du chemin,
ont une direction Nord 75° Est et une inclinaison 45° Sud ; à l\'Est et au Sud du chemin,
une direction Nord-Sud, avec inclinaison Ouest 30° à 45°. Les couches décrivent donc
un synclinal ; comme nous le verrons plus loin, ce synclinal est faillé. Le chemin
traverse ensuite le flanc Sud-Est de ce synclinal. On voit successivement : du calcaire
sur 75 mètres ; 75 mètres plus loin, une série de sources et enfin des bancs réguliers
de macigno gris-bleu à crinoïdes, appartenant au sommet du Couvinien
(Co2p) : ces
bancs sont exploités près de la G® borne de la route de la vallée de l\'Aisne. direction
y est Nord 10° Est et l\'inclinaison 80quot; Ouest.

2. — Vallée de l\'Aisne à l\'Ouest d\'Erezée.

Suivons maintenant cette route de la vallée de l\'Aisne, à partir de la borne kilo-
métrique 6, vers Erezée. Nous voyons d\'abord, à 75 mètres vers l\'Est, du schiste vert
avec beaucoup de fossiles, entre autres :

Siropheodonta intersirialis Phillips
Leptaena rhomhoidalis Wilckens
■ Schizophoria striatula Schlotheim

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Choneies minuta Goldfuss

Productella suhaculeata Murchisonnbsp;^

Atrypa reticularis Linné

Spirifer speciosus Schlotheim

Spirifer aviceps Kayser

Cyrtina heteroclyta Defrance

Athyn\'is concentrica Murchison

Macrodus Michelini Archiac et Verneuil.

Nous sommes dojic au milieu du schiste typique du Couvinien supérieur (Co2).
Plus loin vers l\'Est, vis à vis du moulin, on voit du schiste grossier friable ; celui-ci
est mieux exposé immédiatement au Sud d\'un chemin de traverse, à droite : les schistes
sont grossiers et fossilifères, mais on ne trouve que des moules internes, parmi lesquels
nous avons reconnu :

Peirocrania proavia Goldfuss
Schuchertella umhraculum Phillips
Chonetes minuta Goldfuss
Pholidostrophia lepis Broun
Sieherella galeata Dalmann
Spirifer elegans Steininger
Spirifer alatiformis Drevermann
Athyris concentrica Murchison
Phacops Schlotheimi Bronn.

Continuant à suivre la route vers le Sud-Est, nous observons, à 100 mètres, du
schiste vert avec des moules internes, à 125 mètres plus loin, le môme schiste. A
175 mètres de ce dernier, apparaît du schiste ferrugineux gris-vert ■ ensuite com-
mence le poudingue. Par conséquent, nous devons avoir traversé le Couvinien supé-
rieur et inférieur. Il est très diflicile d\'établir la limite entre les deux. Au dernier
endroit où nous avons trouvé des fossiles, les roches rappellent le Gouvinien inférieur
(Col) ; la plupart des fossiles appartiennent au Couvinien supérieur, mais quelques
exemplaires d\'un
Spirifer à forme allongée, que nous considérons comme le Spirifer
alatiformis
Drevermann, indiquent un âge couvinien inférieur.

Les données, publiées par Dupont en 1885 (1) sur cet endroit, et rappelées plus
haut dans notre Introduction historique, sont importantes. Dupont trouva
Spirifer

(1) Bull. Académie royale de Jielgii/ue, s«;rie 1885, l. X, pp. 208-231.

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culirijugatus immédiatement au-dessus du conglomérat ; et il considère comme
appartenant aux couches à calcéoles les schistes, qu\'il observa à un peu plus de
30 mètres à l\'Ouest du poudingue. Sa conclusion, que la zone à
Spirifer culirijugatus
est étroite, est probablement exacte.

Nulle part dans la région, l\'assise du poudingue n\'est mieux représentée qu\'à
Erezée. Deux grandes routes et en plus la ligne du vicinal traversent cette zone. Le
poudingue forme des deux côtés de l\'Aisne de beaux groupes de rochers.

Nous avons relevé la coupe suivante le long de la route de la vallée et dans le
talus du chemin de fer vicinal :

Conglomérat à éléments dont le diamètre ne dépasse pas 1 centi-
mètre (Dir. Nord-Sud ; incl. 70quot; Est)
Grès grossier vert ....
Conglomérat à gros éléments
Lacune d\'observations.

Schiste vert......

. Schiste rouge.....

Conglomérat.....

Schiste rouge (jonction de chemins)
Lacune d\'observations

Grès-quartzite à gros grains (dans le talus du chemin de fer

vicinal : conglomérat fin)
Conglomérat grossier ....
Lacune d\'observations.
Schiste gréseux jaune.
Schiste rouge gréseux ....
Schiste vert gréseux ....
Psammite fin vert foncé

Schiste micacé.....

Grès rouge ......

Schiste grossier bigarré
Banc de grès-quartzite vert.

Puis vient un alUeurement de poudingue très grossier dont les
galets ont 10 centimètres de diamètre, et dont le ciment est

schisteux et rouge........

Sur ce poudingue repose, par renversement, un banc de grès

de 0,25 m. (Dir. Nord 5quot; Est ; incl. 80quot; Est).
Après une lacune d\'observations......

sur 8 m.
sur 8 m.
sur 29 m.
sur 25 m.
sur 8 m.
sur 25 m.
sur 3 m.
sur 30 m.
sur 30 m.

sur 5 m.
sur 10 m.
sur 15 m.
sur 10 m.
sur 20 m.
sur 5 m.
sur 5 m.
sur 5 m.
sur 1 m.
sur^0,5 m.
sur 0,5 m.

sur 50 m.

sur 15 m.

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ou voit uii conglomérat grossier à ciment rouge ;

puis une nouvelle lacune d\'observations .....nbsp;sur 40 m.

suivie d\'un allleurement continu se décomposant comme suit :

Grès-quartzite vert-grisâtre........sur 30 m.

Schiste gréseux rouge.........sur 10 m.

Grès assez grossier vert-rougeâtre......sur 25 m.

Conglomérat à éléments fins.......sur 5 m.

Grès............sur 15 m.

Conglomérat..........sur 28 m.

Après une lacune d\'observations ......nbsp;sur 40 m.

la tranchée du tram met à jour du grès.....sur 40 m.

A dix mètres plus loin, on arrive à un moulin.

Au-delà du moulin : grès avec des bancs de conglomérat . .nbsp;sur 3 m.

Lacune d\'observations........sur 30 m.

Grès vert-rougeâtre .........nbsp;sur 25 m.

Grès avec des bancs de conglomérat (Dir. Nord Est ; incl.

80quot; Est). ..........sur 25 m.

Ces derniers bancs allleurent à 100 mètres au Nord de la borne kilométrique 10.

La puissance totale de l\'assise du poudingue ou Emsien supérieur peut être
évaluée à 350 mètres. Dupont appela «
Zone du poudingue de Wéris n les 180 mètres
supérieurs, et «
Zone du poudingue milliaire » ceux qui se trouvent au-dessous. 11
trouva dans la partie inférieure de cette dernière zone :
Modiomorpha solenoides,
Goldfuss.

Les bancs supérieurs à ciment blanc allleurent dans le Bois des Roches et dans
lé Bois Brônhet. Dans le premier, la direction est Nord-Sud, dans le second, Nord
25® Est, et l\'inclinaison est de 85° Ouest ; le poudingue à ciment rouge, moins résis-
tant, n\'est pas visible dans ces bois. — On peut suivre ensuite vers le Sud-Ouest, une
zone couverte de blocs de poudingue.

Sur la rive droite de l\'Aisne, le poudingue forme également des rochers. Le
poudingue rouge très grossier y est visible sur une largeur de 50 mètres (30 mètres
de puis.sance). Ses bancs inférieurs sont plus lins et forment un rocher imposant.
La direction y est Nord 10» Est et l\'inclinaison 75° Ouest. Le « Poudingue milliaire »
est exploité dans plusieurs petites excavations.

Reprenant la route vers Amonines, nous arrivons à l\'Emsien moyen, qui est
formé de schiste rouge et vert avec boncs de grès, un peu au Sud du pont d\'Erezée.
La direction est ici Nord 30° Est et l\'inclinaison 85° Est. Le schiste rouge est très bien

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visible en plusieurs endroits aA\'ant d\'arriver à Blier et dans le village même. La
direction y est Nord 45quot; Est et l\'inclinaison 70quot; Est.

La tranchée du chemin de fer vicinal donne une coupe plus complète. Près de
l\'arrêt d\'Érezée, il y a une petite carrière ouverte dans un grès brun-verdâtrc avec
schiste ferrugineux. A 200 mètres de la grand\'route commence une tranchée de
300 mètres de longueur, dans du schiste lie de vin avec bancs de grès vert. La direc-
tion y est Nord 45° Est et Finclinaison 75quot; Ouest. On voit la même roche 100 mètres
plus loin avec direction Nord 35° Est et l\'inclinaison 30° Ouest ; alors qu\'on mesure
une direction Nord 35quot; Est et une inclinaison 60° Est sur la très belle série de têtes
de bancs de schiste rouge et vert sur le chemin d\'Erezée, vers l\'arrêt de Blier. Nous
avons probablement ici un petit pli anticlinal.

Reprenons maintenant la grand\'route vers Amonines. Le schiste rouge afïleure
le long du chemin près du château de Blier, et, 250 mètres plus loin, on voit des
schistes verts. De petits morceaux de schiste jaune par altération se voient ensuite
à 80 mètres plus loin, et bientôt on aperçoit des morceaux de grès clair. Le schiste
vert est le dernier aflleurement de l\'Emsien moyen
(Em2a).

§ 3. — Les Environs d\'Amonines.

Entre la borne kilométrique 2 et la chapelle, sur la grande route d\'Erezée à
Amonines, nous voyons en quelques endroits du schiste irrégulier altéré brun-
jaunâtre avec quelques minces bancs de grès ; nous y mesurons : direction Nord 10°
Ouest et inclinaison 55° Ouest. Au-delà de la chapelle, affleurent successivement :

Beaux bancs de psammite gris clair, et un peu de schiste bleu

foncé (Dir. Nord 55quot; Est; incl. 75quot; Sud).....sur 5 m.

Schiste............sur 10 m.

Schiste foncé assez grossier avec banc de grès ....nbsp;sur 15 m.

Schiste............sur 30 m.

Vingt mètres plus loin on voit du grès gris avec direction Nord 55quot; Est et incli-
naison 75° Sud.

Puis sur 140 mètres : schiste assez grossier avec quelques petits bancs minces
de grès-quartzite de teinte grise, devenant brune par altération à la surface.

Nous avons relevé au sein de cet aflleurement de 140 mètres, les allures sui-
vantes :

à 20 mètres, dir. Nord 55quot; Est, incl. Sud = 70°,
à 30 mètres, dir. Nord 80quot; Est, incl. Sud = 30°,

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à 50 mètres, dir. Nord 75° Est, incl. Sud = 55°,
à 90 mètres, dir. Nord 85° Est, incl. Sud = 35°,
à 140 mètres, dir. Nord 35° Est, incl. Sud = 70°.

Ces allures indiquent l\'existence d\'un pli renversé.
On voit ensuite un très bel aiïleurement, avec :

Grès peu quartzitique bleu-gris (Dir. Nord 35° Est ; incl. 70°Est) sur 1 m.

Schiste foncé..........sur 15 m.

[L\'inclinaison de la schistosité vers l\'Est est plus faible que celle
des couches, d\'où nous concluons qu\'elles sont renversées
(voir plus haut, p. 130, note 1)].
Bancs de grès avec
Spirifer hystericus Schlotheim . . . sur 10 m.
Lacune d\'observations......... sur 5 m.

Schiste foncé..........sur 40 m.

Petits bancs de grès fossilifère ; les derniers très durs et d\'un

brun-rouge foncé (Dir. Nord 30° Est ; incl. 70° Est). . . sur 3 m.

Nous avons déterminé dans ces dernières couches :

/

Chonetes sarcinulata Schlotheim
Camarotoechia daleidensis Dalmann
Spirifer primaevus Steininger
lîensselaeria strigiceps Roemer
Trigeria (laudryi Oehlert
Cornellites costata Goldfuss
Leiopteria lamellosa Goldfuss,

Viennent ensuite des schistes avec un peu de grès . . .nbsp;sur 40 rn.

Puis, après une lacune d\'observations.....sur 25 m.

Des schistes grossièrement feuilletés avec banc de grès dur bleu-

gris (Dir. Nord-Sud ; incl. 45° Ouest).....sur 20 m.

Cette coupe nous apprend peu de chose sur l\'Emsien inférieur ; dans cette
coupe le grès de Mormont n\'aflleure pas. On le trouve cependant de l\'autre côté de
l\'Aisne dans le versant de la colline vis-s\'i-vis la chapelle. — L\'association de
Spirifer
hystericus, Trigeria Gaudryi, lîensselaeria strigiceps
permet d\'attribuer à la plus
grande partie de rallleurement un âge siegenien supérieur
(Sg2h).

A 700 mètres à l\'Est tl\'Amonines se voit la tranchée du chemin de fer vicinal, qui a

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été décrite en 1913 par M. le Professeur Asselberghs (1). Celui-ci a relevé la succession
suivante : sur 55 mètres de longueur, couches très calcaires et macignoteuses, très
fossilifères ; sur 77 mètres, schistes gréseux fossilifères avec portions calcarifères,
alternant avec des quartzophyllades irréguliers. Ces couches renferment la faune
typique du Hunsruckien inférieur ou Siegenien moyen
(Sg2a) comme le montre
la liste des fossiles publiée. Ces couches fossilifères reposent sur des schistes bleu
foncé qui constituent, d\'après M. Asselberghs, le sommet du Taunusien ou Siegenien
inférieur
(Sgl). Les couches ont une direction Nord 15° Ouést et une inclinaison
de 50° vers l\'Ouest.

A la borne kilométrique 3, nous quittons la grande route et nous entrons dans
le village d\'Amonines. Après 50 mètres, nous voyons des schistes réguliers ;
300 mètres plus loin, le petit chemin, qui va vers l\'Ouest, montre les mêmes schistes
sur toute sa longueur. Sur le chemin, qui se dirige vers le vallon où coule le ruis-
seau du Fond de Rave, oVi voit, sut 65 mètres, dös schistes\' bleu foncé, à direc-
tion Est-Ouest et ensuite des bancs calcareux analogues à ceux de la tranchée du
vicinal à l\'Est d\'Amonines. Nous y avons trouvé :

Crinoïdes (de grande dimension)

Spirifer primaeviis Steininger

Spirifer excavatiis Kayser

Stropheodonta Murchisoni Archiac et Verneuil.

Ces fossiles indiquent que nous sommes entré dans la bande du Siegenien
moyen
{Sg2a).

Là où ce chemin se recourbe vers le Sud pour longer la rive gauche du ruisseau
du Fond de Rave un banc de macigno alUeure dans un talus élevé. Ce banc décrit
une courbe : dans la partie méridionale de l\'aflleurement il a une direction Nord 5°
Ouest et une inclinaison de 45° vers l\'Ouest ; plus au Nord, il se recourbe vers l\'Est.
En ce dernier point il est recoupé par le chemin.

A 250 mètres plus au Sud, nous arrivons à un croisement de chemins. Si nous
prenons le chemin de terre, qui retourne vers Amonines, nous voyons des couches
du Siegenien moyen à direction Nord-Sud et à inclinaison de 40° vers l\'Ouest, et
50 mètres plus loin, des schistes réguliers à direction Nord 70° Ouest et à inclinaison
de 50° vers le Sud. Nous relevons ici le même changement d\'allure que plus haut.

Si du croisement, nous nous dirigeons vers l\'Est, nous trouvons successivement

(1) lîidl. Soc. belge de GéoL, l. XXVII, 1913, Pr. v. pp. 138-139.

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à 75 mètres, les couches fossilifères du Siegenien moyen, à 155 mètres, des schistes
appartenant aù même niveau, et à 355 mètres du grès-quartzite gris-bleu du
Taunusien
{Sgl), exploité dans une petite carrière.

En reprenant ensuite le chemin le long du ruisseau du Fond de Rave, nous
observons, à 600 mètres au Sud d\'Amonines, une série de pointements de schistes
et schistes phylladeux bleu-foncé, répartis sur une longueur de 300 mètres. Un banc
mince de psammite donne : direction Nord 10quot; Est, inclinaison 35° Ouest.

§ 4. — Conclusions.

Tous les chemins, qui d\'Oppagne se dirigent vers le Sud et vers l\'Est, montrent
plus ou moins clairement la succession des couches telles que nous les avons décrites.

Une ceinture de psammite et macigno constitue la pente de la colline d\'Oppagne,
dont le centre est formé de schistes couviniens. On a Là un anticlinal dont l\'axe s\'en-
noie vers le Sud-Ouest. L\'inclinaison de 30quot; Sud sur le flanc Nord nous montre que cet
anticlinal est fortement renversé.

Au Sud de l\'anticlinal d\'Oppagne nous sommes arrivé dans les calcaires givé-
tiens et après, de nouveau dans le Couvinien ; nous avons donc traversé un synclinal.
Cela semble tout à fait normal ; nous montrerons toutefois par les observations, que
nous décrirons au Chapitre suivant, qu\'une faille doit passer dans les schistes couvi-
niens au Nord de l\'axe du synclinal.

Le flanc oriental de ce synclinal nous permet d\'établir la puissance du Couvinien :
on peut l\'évaluer à 600 mètres dont 75 appartiennent au
(Co2p). Nous avons déjà dis-
cuté la limite entre le Couvinien supérieur
(Co2) et le Couvinien inférieur (Col). Nous
avons évalué l\'épaisseur de l\'Emsien supérieur
(Em2h) à 350 mètres ; il se compose de
deux zones d\'égale jiuissance : le poudingue de Wéris et le poudingue milliairé.

Tandis que l\'Emsien supérieur (Ein2])) est sans plis, il semble que l\'Emsien moven
contient de petits plis secondaires.

Les observations, décrites dans ce Chapitre, nous apprennent fort peu dc chose sur
l\'Emsien inférieur
(Eml) ; le grès de Mormont aflleure uniquement sur la rive droite
de l\'Aisne. La carte olïlcielle donne deux fois une direction Nord 45° Est avec incli-
naison 90°, sur la rive gauche de l\'Aisne.

Dans le Siegenien des environs d\'Amonines, nous avons rencontré au sommet
une zone composée de schistes irréguliers, avec des bancs de grès et de grauwacke •
dans cette zone le
Spirifev hystericii.\'i est abondant et le Spirifev pvimaevwH rare
fait qui caractérise le Siegenien supérieur
(Sg21)). Au dessous, suit une zone de schistes
plus réguliers sans fossiles, et ensuite vient une partie calcareuse et fossilifère. Ici le

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Spirifer primaevus est abondant, ce qui nous montre que ces couches appartiennent
au Siegenien moyen
(Sg2a).

11 est à remarquer que ces bancs calcareux du (Sg2a) out une direction Nord 5quot;
Ouest à Amonines et Nord 15quot; Ouest dans la tranchée du chemin de fer vicinal à
500 mètres au Nord-Est. A Amonines nous avons vu que les schistes ont une direction
Nord 75quot; Ouest et qu\'un banc de macigno se recourbe vers l\'Est. On pourrait penser
ici à une faille, qui causerait ce rejet des couches vers l\'Est, les bancs se courbant vers
l\'Est au voisinage de la faille. Les faits s\'expliquent aussi, et plus simplement, par
un anticlinal renversé vers le Nord, dont l\'arête a une direction Est-Nord-Est et s\'ennoie
vers l\'Ouest. Nous avons d\'ailleurs constaté au Chapitre précédent l\'existence de cet
anticlinal plus à l\'Ouest. — Les couches siegeniennes doivent dessiner plus au Nord
un petit synclinal pour se raccorder à celles de la tranchée du chemin de fer vicinal,
décrites par M. Asselberghs. — Rappelons d\'ailleurs que la grande tranchée de la
route d\'Erezée (p. 156) nous a fait constater l\'existence de plissements dans le Siegenien
supérieur.

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CHAPITRE IV
LA RÉGION ENTRE WÉRIS ET ÉREZÉE

§ 1. — Les environs de Wéris.

En venant de la dii\'ection de Barvaux on voit aflleurer, à deux reprises, des
calcaires dans le talus du chemin avant d\'atteindre les premières maisons de A^\'\'éris.
Gomme la carte géologique au 40.000° indique une faille à travers le village de Wéris,
mettant en contact des calcaires, considérés comme du Givétien inférieur
(Gva), avec
les schistes du Couvinien supérieur
(Coh), nous avons étudié les environs en détail.

Au premier carrefour dans Wéris même, des têtes de bancs de calcaire bleu ont
une direction Nord 5° Ouest et une inclinaison 35° Ouest. Si nous prenons le premier
petit chemin latéral, qui va à l\'Est, nous voyons à l\'endroit de jonction de ce chemin
avec un autre, les couches calcaires décrire une courbe auticliiuile. Nous relevons en
elTet, les allures suivantes : direction Nord 20° Ouest et inclinaison 30° Ouest ; puis
direction Nord G0° Ouest et inclinaison Sud-Ouest. A 100 mètres plus au Sud-Est, du
calcaire bleu-foncé présente une direction Nord 5° Ouest. A deux cents mètres plus
loin, on arrive sur la petite place devant l\'église, qui montre partout du calcaire com-
pact en bancs d\'une épaisseur de 10 à 50 centimètres On y mesure également :
direction Nord 5quot; Ouest et inclinaison Ouest.

Le changement d\'allure explique très bien le déplacement vers l\'Est de la limite
entre les calcaires et les roches sous-jacentes. Il est inutile dc faire appel à une faille.

Les couches plus anciennes sont faciles à étudier le long du chemin de Wéris au
Dolmen Ilaina. Ou voit d\'abord du grès régulier, d\'une teinte jaune par altération et
un peu de schiste, qui appartient au sommet du Couvinien
{Co2p). Nous y mesurons :
direction Nord-Sud et inclinaison 60° Ouest. Ensuite viennent des schistes fossilifères
qui sont bien exposés au carrefour des chemins, situé à 500 mètres
Nord-Nord-Est

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de l\'église de Wéris. On y exploite quelques petits bancs de macigno dans le schiste
vert typique du Gouvinien supérieur
(Co2) ; celui-ci est très fossilifère, nous y avons
recueilli :

Crinoïdes
Fenestella sp.

Fistulipora eifeliensis Schlüter
Fistulipora eyelostoma Schlüter

Rhipidomella eifeliensis Verneuilnbsp;lt;

Dalmanella canalieula Schnur

Leptaena rhomhoidalis Wilckens

Pholidostrophia lepis Bronn

Schizophoria tetragona R.oemer

Schizophoria striatula Schlotheim

Chonetes minuta Goldfuss

Sieherella galeata Dalmann

Produciella suhaculeata Murchison

Spirifer speciosus Schlotheim

Cyrtina heteroclyta Defrance

Cyrtina undosa var. hrachyptera Maillieux

Athyris concenirica Murchison

Orthoceras sp.

Si du carrefour nous prenons le chemin vers le Nord-Ouest, nous voyons les
mêmes schistes et quelques petits bancs de macigno. Leur direction est Nord 10° Ouest
et l\'inclinaison 45° Ouest. Puis, sur 200 mètres, viennent des débris de psammite et de
grès, qui remplacent complètement le schiste avant d\'atteindre la route vers Morville.
A 100 mètres au Sud de cet endroit, une ancienne fouille pour l\'extraction de fer
montre un allleurement de macigno et de schiste couvinien. A 200 mètres au Nord du
cimetière, on a fait récemment un sondage pour la recherche de fer. Les matériaux
provenant de ce forage sont principalement du macigno, des psammites avec crinoïdes,
du calcaire quartzeux foncé avec beaucoup de grands polypiers et du calschiste
jaune-vert. Nous avons trouvé dans les calcaires :

Calceola sandalina Lamarck
Gypidula gloha Bronn
Atrypa aspera Schlotheim
Spirifer mediotextus Archiac et Verneuil

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Spivifev inflatus Schnur

Cyvliiia sp. aff. intevrnedia Oehlert\'nbsp;^

Phacops latifvons Bronn (6 grands spécimens).

Et dans le psammite :

I

Crinoïdes

Schiichei\'tella iimhvaciiliim Schlotheim

Chonetes savcimilata Schlotheim

Spivifev mediotexius Archiac et Verueuil.

Nous croyons nous trouver sur la limite du Givétien et du Couvinien. Le Spivifev
mediotextus
et le Spivifev inflatns sont caractéristiques pour le Givétien ; Calceola
sandalina
se trouve d\'ordinaire dans le Couvinien supérieur, mais on en rencontre de
rares exemplaires à la base du Givétien. Les grès et psammites à crinoïdes se ren-
contrent généralement au sommet du Couvinien.

A 75 mètres plus loin vers l\'Ouest, on voit des calcaires compacts avec Stvingo-
cephalus Buvtini
Defrance dans une ancienne excavation.

Selon la carte géologique onicielle les deux derniers allleurements appartien-
draient au Givétien supérieur de la légende ofïicielle, qui serait mis en contact par
une faille avec le Couvinien supérieur
{Coh) ; le calcaire à Stringocéphales ferait défaut.
Cependant, nous avons observé ici la succession normale : macigno et ijsammites avec
crinoïdes
{Co2p) ; calcaires quartzeux avec une faune givétieniie, sauf Calceola san-
dalina-{noire Gva),
puis le calcaire de Givct normal avec Stringocéphales (notre
Gvb = Gva pp. de la carte olficielle).

Les calschistes {Co2) verts, riches en fossiles, sont bien visibles sur la route vers
Älorville à partir de 75 mètres au Nord du cimetière.

En quittant Wéris par le chemin de Fanzel, nous sommes frappé par les très
gros blocs de poudingue qui sont étalés sur le sol, bien que nous soyons éloigné
d\'un kilomètre environ du poudingue en place.

A 300 mètres du conglomérat, nous trouvons un unique aiïleurement de schistes
couviniens jaunes par altération ; tout le reste est couvert de sable et de cailloux
roulés.

En arrivant au bois de Wéris, on voit deux arrachements de terrain dans lesquels
-allleure, à 400 mètres vers le Sud-Ouest, le poudingue de Wéris. Il fut exploité dans
une grande carrière ; il est à gros éléments et à ciment blanc. Plus loin, en longeant
le bord du bois sur une distance de 100 mètres, on voit, dans une deuxième carrière,
un banc d\'une épaisseur de 15 mètres, avec beaucoup de cailloux ayant un diamètre

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de 10 centimètres. La direction y est Nord 50° Est et l\'inclinaison 65° Est. Les couches

y

sont donc renversées ici.

Le poudingue, en bancs puissants, constitue des rochers le long de la lisière du
bois. En un endroit, on voit deux bancs bien distincts : celui de l\'Ouest est à gros
éléments et d\'une épaisseur de 10 mètres (Dir. Nord 40° Est ; incl. 75° Est) ; le suivant,
qui se trouve 25 mètres plus haut, a une épaisseur de 20 mètres et est composé égale-
ment de gros éléments dans un ciment partiellement rouge ; ce banc reste visible
sur une longueur de 250 mètres. A 150 mètres à l\'Est de cet endroit, il existe un
aifleurement de poudingue fin d\'une teinte verte. Vers le Sud, la direction des
bancs change et le renversement diminue et disparaît. A l\'endroit où le chemin
vers Oppagne sort du bois, nous pouvons observer une direction Nord-Sud et le
conglomérat est vertical. Plus au Sud, un grand nombre d\'afileurements montre
que la direction change. De Nord-Sud, elle passe régulièrement à la direction
Ouest-Est, et ensuite à la direction Nord 60° Est, tandis que l\'inclinaison tombe
de 90° à 30° Sud sur une courbe de 1 kilomètre. Il résulte de ces observations que
les couches décrivent un anticlinal à flanc Nord renversé, mais les couches se
redressent et prennent ensuite un pendage normal au contour de l\'anticlinal. On peut
observer du schiste couvinien à proximité du conglomérat, parfois à 10 mètres de
celui-ci.

La terminaison orientale des aflleurements du poudingue est fort remarquable.
.Le versant Sud-Est de la colline de la Haie d\'Oppagne montre notamment une quan-
tité d\'afileurements à direction à peu près Nord-Sud, qui sont formés de bancs à
faible inclinaison Sud et à direction voisine d\'Ouest-Est. Ces bancs ne se continuent
pas vers l\'Est mais sont coupés par une faille. En effet, sur le prolongement immédiat
du poudingue, on trouve les schistes fossilifères du Couvinien supérieur, qui allleui ent
dans la vallée de l\'Aisne aux environs du kilomètre 5 de la grand\'route. CetteJ faille
est la
faille de Mormont.

^2. — La Vallée de l\'Aisne au Sud d\'Eveux.

Nous intercalerons ici la description des aflleurements qui so présentent le long
de la grand\'route de la vallée de l\'Aisne depuis le kilomètre 6 au Sud jusqu\'au lieu dit
Eveux. Nous avons vu, au Chapitre précédent, que des bancs de macigno réguliers
gris-bleu avec crinoïdes du
{Co2p) affleurent près de la borne 6 (p. 152). La direction est
Nord 10° Est et l\'inclinaison 80° Ouest. Les bancs de macigno alternent avec des parties
vertes plus schisteuses. Ces couches peuvent être suivies sur 100 mètres. Ensuite, à

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150 mètres plus loin, la route se courbe un peu vers l\'Est et entre dans du calschiste
-avec quelques bancs de macigno et beaucoup de fossiles. Nous avons déterminé :

Cystiphylliim lamellosiim Goldfuss
Calceola sandalina Lamarck
Fenestella polyporata
Fenestella
sp.
Chonetes minuta Goldfuss
Schuchertella umhraculum Schlotheim
Stropheodonta interstrialis Phillips
Siebei\'ella galeata Dalmann
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger
Anoplotheca lepida Goldfuss
Cyrtina heteroclyta Defrance
Athyris concentrica Murchison
Phacops latifrons Bronn.

A 50 et à 150 mètres au Sud d\'un chemin qui vient de l\'Ouest, nous revoyons les
macignos du Couvinien supérieur
{Co2p) avec direction Nord 20quot; Est et inclinaison
50° Ouest. Mais à 50 mètres au Nord du chemin, nous nous trouvons de nouveau dans
les calschistes du Couvinien supérieur
(Co2), que nous suivons maintenant sur une
grande longueur.

A 100 mètres au Sud de la borne kilométri(iue 5, nous trouvons de nombreux
fossiles, notamment :

Schizophoria tetragona Roemer
Uncinulus angulosus Schnur
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer aviceps Kayser.

Les couches ont une direction Nord 25° Est et une inclinaison 70° Ouest.
A partir de la borne 5, on voit successivement :

Schistes avec, en certains points, la faune typique du Couvinien

supérieur (Dir. Nord 25quot; Est ; incl. 35° Ouest) . . . sur 150 m.

Schiste grossier..........sur 25 m.

Schiste vert plus lin avec fossiles..... . sur 30 m.

il*

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Lacune d\'allleurements........sur 8 m.

Alïleurenient formé presqu\'exclusivement de bancs de macigno

réguliers, micacés . . . . . . . . sur 25 m.

Puis les bancs de macigno diminuent et sont remplacés par des
schistes, au milieu desquels on trouve même des calcaires
quartzeux bleu-grisâtre (Dir. Nord 15° Ouest; incl. 35° Ouest) sur 40 m.

Calschistes verdâtres renfermant une faune riche et bien con-
servée du Couvinien supérieur . . . ^ . . sur 80 m-

Voici la liste des espèces reconnues dans ces dernières couches :

Calceola sandalina Lamarck

Cyathophyllum heterophylum Edwards et Haime

Cyathophyllum vermiculare Goldfuss var. praecnrsor Frech

Fistulipora eyelostoma Schlüter

Cystiphyllum lamellosum Goldfuss

Cystiphyllum vesiculosum Goldfuss

Crinoïdes

Fenestella sp.

Schuchertella umbraculum Schlotheim

Schuchertella Wrighti Quenstedt

Stropheodonta interstrialis Phillips

Chonetes sarcinulata var. suhquadrata Roemer

Chonetes minuta Goldfuss

Pholidostrophia lepis Bronn

Leptaena rhomhoidalis Wilckens

Schizophoria striatula Schlotheim

Schizophoria tetragona Roemer

Sieberella galeata Dalmann

Produciella suhaculeata Murchison

Uncinulus angulosus Schnur

Atrypa reticularis Linné

Spirifer elegans Steininger

Spirifer speciosus Schlotheim

Spirifer curvaius Schlotheim

Spirifer inflatus Schnur

Cyrtina heteroclyta Defrance

Cyrtina heteroclyta var. intermedia Oehlert

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A thy ris concentvica Murchison
Athyvis Buchi Asselberghs
Anoplotheca lepida Goldfuss.

Rappelons que ces couches fossilifères du Couvinien supérieur de la borne kilo-
métrique 5 se trouvent sur le prolongement en direction des bancs de poudingue
de l\'Emsien supérieur. La faille de Mormont sépare ces deux assises.

Nous arrivons à un petit vallon au lieu dit « GrelTier ». Dans ce vallon, nous
•trouvons, à 25 mètres de distance de la grand\'route, du calschiste verdàtre du Couvi-
nien supérieur ; et, à 75 mètres : du schiste bigarré, violet et vert. Sur le versant sud
-du vallon, dans le bois, nous observons un escarpement formé de schiste rouge et vert.
Un banc de grès fin d\'une teinte verte donne : direction Nord 40quot; Ouest et inclinaison
40° Sud-Ouest. Ces couches bigarrées appartiennent à l\'Emsien moyen
(Em2a).

Sur le versant nord du vallon, nous trouvons d\'abord, à 30 mètres de la route,
des calschistes du Couvinien supérieur avec
Athyvis concentvica Murchison et
Fenestella sp.; puis, à 50 mètres, du poudingue à ciment blanc très dur, dont
les éléments ont 10 millimètres de diamètre en moyenne. Il est couvert de stries de
glissement. Lithologiquement il ressemble surtout aux bancs de poudingue de la
partie moyenne de l\'Emsien supérieur
{Em2h). Plus à l\'Ouest, il y a des schistes
verts et rouges sur la pente ; puis, à 75 mètres, existe une excavation où l\'on exploite
du grès gris-jaune et gris-verdatre, qui appartient à l\'Emsien moyen
(Em2a). Nous
y mesurons : direction Nord 75° Ouest et inclinaison 40° SudI

Les contacts anormaux, relevés dans ces dernières observations, sont dus à la
même faille de Mormont. Le poudingue, qui présente des stries de glissement,
doit être considéré comme un petit lambeau de poussée.

A 200 mètres au Nord du vallon, un talus de la grand\'route montre du schiste
avec des petits bancs de macigno. Nous y mesurons : direction Nord 25° Ouest et
inclinaison 25° Ouest. Ces couches renferment la faune du Couvinien supérieur
(Co2),
notamment :

Stvoniaiopova sp.
Schizophovia stviatula Schlotheim
. Schizophovia tetvagona Roemer
Leptaena vhonihoidalis Wilckens
Pholidosivophia lepis Bronn
Siehevella galeata Dalmann
Uncinulus angulosus Schnur (abondant)
Atvypa l\'eticulavis Linné

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Athyris concentrica (ventrosa) Murcliison
Spirifer elegans Steininger
Spirifer ciirvatiis Schlotheim
Cyrtina heteroclyta Defrance
Anoplotheca lepida Goldfuss.

Au Nord de cet allleurement, à 25 mètres de la route, on trouve du schiste
couvinien, puis du schiste rouge et des morceaux de grès de l\'Emsien moyen. D\'autre
part, au Nord-Est de l\'aiîleurement fossilifère, des bancs de poudingue très durs
à ciment blanc, constituent des escarpements dans un petit bois marqué sur la carte
topographique. La grosseur du grain varie beaucoup ; comme grosseur moyenne des
galets nous pouvons indiquer environ 1 1/2 centimètre. L\'allure du poudingue est très
variable. A la surface, on voit de remarquables miroirs de faille. Au Nord du
poudingue, le long d\'un chemin qui conduit à Eveux, du schiste vert et du grès de
l\'Emsien moyen affleurent. Le long de la grand\'route on voit, environ 60 mètres-
avant la borne 4, un peu de schiste couvinien, jaune par altération ; puis, à 75 mètres
de la route, vers le haut, tout est parsemé de schistes rouges et verts de l\'Emsien
moyen
(Em2a).

A partir de la 4quot;\'® borne kilométrique nous avons levé la coupe suivante :

Banc de poudingue imposant, qui se continue vers le haut sur 75 mètres, avec
direction Nord 75° Ouest et inclinaison 30° Sud.

A 110 mètres : de nouveau un banc de poudingue.

A 175 mètres : schiste rouge.

Dc 190 à 200 mètres : schiste rouge et bancs de grès.

De 200 à 225 mètres : grès grossier avec petits cailloux roulés (Dir. Nord 75° list
incl. 15° Sud).

De 225 à 280 mètres : schiste rouge, mais sans bancs de grès.

Les derniers schistes rouges appartiennent à l\'Emsien moyen {Em2a) ; les grès
grossiers avec petits cailloux roulés, qui les surmontent, appartiennent au niveau des
conglomérats les plus anciens, tandis que les plus jeunes manquent. Le conglomérat
se* termine brusquement vers l\'Ouest, et, sur son prolongement, les cliamps sont
parsemés de matériaux de l\'Emsien moyen que nous avons vu affleurer sur le chemin.

Ici encore, nous avons alTaire à un lambeau de poudingue coincé entre la faille de
Mormont et une branche de celle-ci. Ce lambeau vient affleurer vers l\'Est le long de la
grand\'route près de la 4\'quot;quot; borne kilométrique ; il linit brusquement et sur son prolon-
gement en direction vers l\'Ouest on trouve des schistes rouges de l\'Emsien moyen, (pu

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affleurent sur le chemin à 200 mètres au Sud-Ouest d\'Eveux avec une direction Nord
45° Est et une inclinaison 85° Sud.

Le chemin d\'Eveux vers le Nord montre des schistes rouges, des grès vert-bleu
non quartzitiques et des schistes jaune-verdàtre compacts que nous plaçons à la base
de l\'Emsien\' moyen. Les couches ont une direction Nord 45° Est et une inclinaison
85« Sud.

Si d\'Eveux nous nous dirigeons vers l\'Est, nous arrivons, après avoir traversé
l\'Aisne, sur un petit chemin au sol très rouge, et, avant que celui-ci se courbe vers le
Sud, nous voyons des bancs de grès gris-rouge alternant avec du poudingue à petits
• éléments et à ciment schisteux. Ces bancs appartiennent à la zone du poudingue
milliaire. A 200 mètres vei\'s le Sud-Est ces mômes bancs de grès grossier, avec à la
base du conglomérat à petits éléments, affleurent sur 250 mètres le long du versant
septentrional de la colline, (pii sépare la vallée de l\'Aisne de la vallée de l\'Estinelle.
Par contre, à 100 mètres vers le Sud-Ouest, on arrive à un banc puissant de pou-
dingue grossier, qui se poursuit, sur plus de 200 mètres, dans la direction Nord
50° Ouest, mais se partage alors en deux bancs.

Plus loin vers le Sud-Ouest, affleure un très beau banc contenant des cailloux
roulés dont le diamètre atteint 10 centimètres ; il est visible sur une largeur de
20 mètres et sur une longueur de 130 mètres, et se courbe depuis la direction
Nord 55° Ouest jusqu\'à la direction Sud 10° Ouest avec inclinaison 50° Ouest.
A 80 mètres plus loin encore, nous voyons un banc de conglomérat à petits éléments
et du grès ; ensuite, à 80 mètres, quelques bancs de conglomérat grossier décrivent
un beau synclinal, dont le flanc Nord a une direction Est-Ouest et une inclinaison de
40° Sud, et le flanc Sud une direction Nord 10° Est et une inclinaison Ouest. 11 v a
ici dillerents bancs de poudingue dur, à ciment blanc, et à éléments grossiers vers
le haut, et plus petits vers le bas.

Il résulte de cet ensemble d\'observations que les couciies de l\'Emsien supérieur
(lu massif refoulé décrivent un synclinal à ennoyage Sud-Ouest, synclinal dont le
flanc Nord va huter contre le lambeau de refoulement, que nous avons signalé anté-
rieurement.

Plus loin vers le Sud, le versant, qui descend vers l\'Aisne, est couvert partout de
cailloux roulés. Le petit chemin suit la crôte, qui montre à
plusieurs reprises du
poudingue lin, dur, vert et des débris de grès très grossier. A Oster la direction
est Nord 10° Est et l\'inclinaison 6.5° Ouest.

Des aflleurements importants de poudingue existent encore ])lus au Sud, le long
de la rive droite de l\'Aisne, là où cette rivière coule vers le Nord-Ouest. Ils se pro-
longent sur l\'autre rive par les couches décrites dans la coupe précédente (p. 164).

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Au Nord-Est, à l\'Est et au Sud d\'Oster, l\'Emsien moyen (Em2a) donne des
affleurements très nets en différents endroits. Sur le chemin vers Fanzel, on rencontre
à mi-chemin, sur 500 mètres, des schistes rouges et verts avec des bancs de grès fins
verts et jaunes. La direction y est Nord 5° Est et l\'inclinaison 40quot; Ouest. — En allant
d\'Oster vers l\'Est, on a quelques affleurements de schiste rouge et vert avant d\'arriver
à l\'Estinelle. A 800 mètres au Sud d\'Oster, le long du chemin d\'Erezée, une exca-
vation montre du grès vert sur 5 mètres de puissance, reposant sur des schistes verts
et rouges (Dir. Nord 30quot; Est ; incl. 80quot; Ouest). Nous avons déjà signalé du grès simi-
laire à l\'Est d\'Eveux où il se rencontre à la base de l\'Emsien moyen
{Em2a).
A 50 mètres à l\'Ouest de l\'Estinelle, sur le chemin d\'Oster, nous avons observé une
excavation analogue dans du grès vert avec du schiste vert (Dir. Nord 25quot; Est ;
incl. 85° Est). Mais à 75 mètres au-delà de l\'Estinelle, le sol est jaune et couvert
de nombreux débris de grès clair de l\'Emsien inférieur
(Eml). A environ 200 mètres
en aval, on constate au bord du ruisseau du grès bleu, fortement altéré, alternant avec
des bancs de schistes noduleux (Dir. Nord 25quot; Est ; incl. 70° Est). Le grès est quel-
que peu quartzitique. Ces roches ne sont typiques, ni pour l\'Emsien moyen, ni pour
l\'Emsien inférieur. Pour cette raison nous plaçons ici la limite entre ces deux assises.
Plus en aval encore, le long de l\'Estinelle, et dans le ruisseau, on rencontre de beaux
affleurements de schistes verts et rouges et de grès vert de l\'Emsien moyen
{Em2a).
La direction y est en moyenne Nord 25° Est et l\'inclinaison 70° Ouest.

Sur le chemin d\'Oster à Erezée, l\'Emsien moyen (Em2a) est encore visible eu
plusieurs endroits, surtout dans la dernière moitié. Là, la direction est Nord 10° Est et
l\'inclinaison 75° Ouest.

§ 3. — Conclusions.

Nous avons démontré, dans la première partie de ce Chapitre, que la faille figurée
sur la Carte géologique officielle comme passant dans le village de Wéris, est proba-
blement inexistante, puisque, au Nord de Wéris, la succession des étages est normale.
Nous avons décrit ensuite un anticlinal renversé que dessine le poudingue de l\'Emsien
supérieur, anticlinal qui n\'est autre que l\'anticlinal d\'Oppagne. Le flanc méridional
de cet anticlinal a disparu partiellement ici sous une faille que nous retrouverons
plus à l\'Est à proximité de Mormont (Voir Chap. VIII). Nous lui conservons le nom
de
faille de Mormont, bien que son allure soit assez différente de celle que lui assigne
la Carte géologique officielle. — Dans le présent Chapitre, nous avons suivi cette faille
vers le Nord jusqu\'à Eveux, et nous avons montré qu\'elle se complique de deux lam-
beaux de poussée formés de poudingue de l\'Emsien supérieur. A Eveux la faille

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recoupe le flanc Nord du synclinal à ennoyage Sud-Ouest, qui se dessine nettement
dans le poudingue et qui forme la lèvre Sud de la faille.

Pour ce qui concerne la continuation de la faille vers le Sud, nous ne pouvons
pas déterminer exactement son passage. La distance du point le plus méridional de
l\'anticlinal du conglomérat, qui incline de 30quot; vers le Sud sur Ih lèvre Nord de la
faille, jusqu\'à l\'alfleurement le plus voisin de calcaire givétien, dont la direction est
Nord-Sud et l\'inclinaison 30quot; Ouest, est si petite, qu\'il n\'y a pas assez de place pour
tout le Couvinien, surtout si nous tenons compte de la valeur des inclinaisons.
D\'autre part, la succession des zones au-dessous des calcaires givétiens jusqu\'aux
couches
Co2p (zone supérieure du Couvinien) inclusivement, est normale. Il en résulte
qu\'une partie du Couvinien supérieur doit manquer, et, pour cette raison, nous avon»
localisé la faille dans cette assise.

Au Sud d\'Oppagne, on a quot;constaté, dans les calcaires givétiens, des changements
brusques de direction. Nous avons supposé qu\'ils correspondent au passage de la
faille ; mais pour n\'introduire sur notre carte aucune hypothèse arbitraire, nous
n\'avons guère interrompu le tracé des limites entre les assises givétiennes au passage
du tracé de la faille.

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CHAPITRE V

LA RÉGION A L\'EST D\'ÉREZÉE

§ 1. — Les environs d\'Érezée.

Dans le village d\'Erezée, on voit des bancs de grès verts et du schiste rouge et
vert sur les deux petits chemins qui se dirigent vers l\'Est. Nous avons mesuré devant
l\'église : direction Nord 5° Ouest et inclinaison 60° Est.

En allant vers l\'Est on traverse ensuite une petite vallée, au-delà dc laquelle, on
voit apparaître des débris de grès quartzitique ; tout près du hameau d\'Estinée,
le sol est de teinte jaunâtre, ce qui est dù à l\'altération de schistes et l\'on y trouve
beaucoup de blocaux de grès clair avec fossiles. .Nous pouvons en conclure que le
sous-sol appartient à l\'Emsien inférieur
(Eml). Là où le chemin d\'Erezée vient de
traverser l\'Estinelle, nous voyons une belle coupe sur la rive droite de ce imisseau,
cas rare dans l\'Emsien inférieur. On observe du Nord-Ouest vers le Sud-Est :

Eboulis de schiste foncé et morceaux de grès.

Gros banc de grès rempli de fossiles (Dir. Nord 10° Ouest ; incl.

70° Est)..........sur 0,50 m.

Petits bancs minces de psammite quartzitique gris alternant

avec des feuillets de phyllade foncé.....sur 0,50 m.

Grès bleu foncé .......... sur 0,50 m.

Grès clair fossilifère.........sur 2,25 m.

Dans ces grès nous avons reconnu :

Pleuvodictyum problematicum Goldfuss
Clioiiolithes priscus M\' Coy
Chonetes savcinulata Schlotheim
Dalmanella circulai is Sowerby

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Spirifer siihciispidaiiis Schnur
Trigeria Gaudryi Oehlert
Nucula conjluentina Beushausen
Cuccullella eliptica Steininger
Gosseletia carinata Goldfuss
Ctenodonta sp,

Ctenodonta Maureri Beushausen
Leptodomus latus Krantz
Myophoria sp.

Leiopteria crenato-lamellosa Sandberger
Prosocoelus pes anseris Wirtgen et Zeiller
Tentaculites scalaris Sclilotheim
Ilomalonotus sp.

Viennent ensuite :

Schiste phylladeux.............sur 2 m.

Banc de grès quartzitique bleu clair, devenant brun par altéra-
tion ...........sur 0,5 m.

Schiste micacé vert foncé et petits bancs de grès ....nbsp;sur 2 m.
Bancs de grès, le premier de 0,50 m. tendre et rempli de fossiles ;
les autres plus quartzitiques, rubanés, alternant avec des

strates de phyllade. . . .......... [ 5 jjj

Petits bancs de grès bleu et de grainvacke, brune par altération,

alternant avec des schistes phylladeux.....sur 2 m.

Schiste phylladeux avec bancs dè grès ......nbsp;sur 3 m.

lîanc de grauwacke un peu rougeàtre......... o,5 m.

Schiste grossier vert foncé........sur 1,5 m.

Bancs de grès blanc fossilifère .......nbsp;sur 4 m.

Schiste phylladeux lin, très foncé, suivi de grès ....nbsp;suri m.

Pas d\'allleureinent....... . ^nbsp;g^^j. 3

Schiste foncé...........sur 1,5 m.

Bancs de grès avec un peu de schiste, verticaux à dir. Nord 5» Estnbsp;sur 4 m.

(irès généralement blanc, mais partiellement bleu, peu fossilifèrenbsp;sur 9 m.

Schiste irrégulier foncé avec de petits bancs un peu plus dursnbsp;sur 14 m.

Banc de grès gris verdàtre légèrement quartzitique . . .nbsp;sur 1 m.

Grauwacke et schistes phylladeux.......... 1^5 j^j

Pas (rallleurement............ 3

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Grauwacke, grès et un j^eu de schiste ...... sur 31 m.

Grès clair en bancs épais........ sur 32 m.

Nous avons déterminé les fossiles suivants :
Crinoïdes

Spirifer subcuspidatus Schnur
Trigeria Gaudryi Oehlert
Cornellites costata Goldfuss
Myophoria aflquot;. inftata Roemer

Nous observons ensuite :

Phyllades suivis de schistes........sur 1 m.

Grauwacke et schiste.........sur 0,5 m.

Petits bancs réguliers de grès clair, avec minces couches de

phyllade...........sur 2 m.

Schistes plus tendres gt; . . . \'......sur 1 m.

Lacune d\'afïleurements.........sur 2 m.

Schiste............sur 0,5 m.

Lacune d\'afïleurements.........sur 7 m.

Grès gris-verdâtre ..........nbsp;sur 0,5 m.

Lacune d\'afïleurements.........sur 5 m.

Schiste se délitant en baguettes.......sur 1 m.

Petits bancs de grès.........sur 1 m.

Petits bancs de grès réguliers avec ondulation faible en S (Dir.

Nord 5quot; Ouest; incl. 80quot; Ouest)......sur 3 m.

Schiste irrégulier avec quelques petits bancs de grauwacke . i .nbsp;sur 10 m.

Lacune d\'afïleurements.........sur 5 m.

Banc de grès gris clair, quartzitique et s\'altérant en brun . .nbsp;sur 5 m.

Pas d\'ailleurement..........sur 2 m.

Banc de grès et schiste.........sur 0,5 m.

A 20 mètres plus loin, nous arrivons à un chemin venant du Nord.
Des 120 mètres, qui montrent des alïleurements, il y a 45 mètres de grès ; le
reste est principalement du schiste, en partie phylladeux.

Le petit chemin, qui se dirige de cet endroit vers le Nord, montre des scliistes
foncés et des bancs de grès clair.

La nature des roches et les fossiles observés montrent que cet ensemble doit se
classer dans l\'Emsien inférieur
{Eml).

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La grand\'route d\'Erezée à Manhay ne possède pas d\'aHleurements jusqu\'à
Clerheidj excepté à l\'endroit où le ruisseau de Latéris coupe la route. Là, il y a
une grande excavation dans du grès fossilifère et du schiste phylladeux lin et bleu
foncé de l\'Emsien inférieur. La direction est ici Nord-Sud, et l\'inclinaison 55° Ouest.
En remontant, à partir de ce point, le ruisseau de Latéris, nous trouvons du schiste
jaunâtre par altération et des quartzites dans de petits ravins latér.aux. A 200 mètres
de la route il y a un bel aiïleurement de schiste bleu foncé avec quelques bancs
de grauwacke d\'une teinte brune par altération. La direction y est Nord 40° Est et
l\'inclinaison 65° Ouest. La grauwacke contient :

Plciivodictyiiin prohlematiciiin Goldfuss
Cainarotoechia daleidensis Roemer
Spirifev hystevicus Schlotheim
Tvigevia Gaudvyi Oehlert
Modiomovpha lamellosa Sandberger
Goniophova Schwevdi Beushausen.

Par suite de l\'association de Spivifev hystevicus et de Tvigevia Gaudvyi, nous
pouvons conclure à l\'âge siegenien supérieur
iSg2h) de ces couches. En continuant à
remonter le ruisseau vers le Sud, nous arrivons à un petit pont où nous voyons du
schiste foncé ; celui-ci est également visible sur le chemin à 100 mètres à l\'Est du
ruisseau. Si nous suivons ce chemin vers le Sud, nous traversons de nouveau le même
ruisseau et nous longeons une tranchée ouverte dans du schiste phylladeux fin, de
teinte foncée. Le chemin croise alors celui qui vient d\'Erpigny ; à 125 mètres au Sud
du croisement, de la grauwacke fossilifère et des schistes irréguliers aiïleurcnt dans le
talus du chemin, sur 20 mètres. La direction est ici Nord 35° Est et l\'inclinaison 65° Est.
Nous y avons récolté :

Stvlt;gt;pheod(mta up.
Pvoschizophovia pevsonaia
Zeiller
Spivifev pvimaevus Steininger
Spivifev hystevicus Schlotheim
Athyvis anvo.lt;itvis Krantz
Covnellites co.Htata Goldfu.ss

Actinodesma ohsoletum Goldf. var. Annae Frech.

Ces fossiles démontrent clairement que nous avons ici du Hunsruckien inférieur
(Sg2a). De nombreux débris de grès quartzite du Taunusien se voient plus au Sud-
Est à l\'orée du bois du Pays. Ici nous rebroussons vers l\'Ouest, en prenant le chemin

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vers Hazeille. Nous voyons d\'abord de nombreux débris analogues aux précédents,
mais ils disparaissent assez rapidement vers l\'Ouest. A 500 mètres à l\'E. S. E. de
Hazeille le talus du chemin montre quelques bancs minces de grauwacke bleu clair,
avec de petits lamellibranches et :

Petrocrania proavia Goldfuss
Spirifer hystericus Schlotheim
Ti\'igejna Gaudryi Oehlert
Ctenodonta sp.

Ces fossiles indiquent que nous sommes rentré dans la bande du Hunsruckien
supérieur
{Sg2h).

Nous nous approchons ensuite de Hazeille ; des schistes, jaunes par altération, sont
visibles à 100 mètres avant les premières maisons. Tout le dos de la colline sur
lequel Hazeille et Erpigny sont situés, montre sur 1 kilomètre une série de petites
excavations, orientées Nord 50° Est, et dans lesquelles le grès blanc de Mormont est
exploité. Enfin les premiers schistes rouges de l\'Emsien moyen apparaissent à
400 mètres au Nord-Ouest de Hazeille.

§ 2. — Les environs de Clerheid.

A partir du confluent du ruisseau de Latéris et du ruisseau d\'Estinée, nous
voyons successivement le long du chemin qui conduit à Clerheid : à 300 mètres,
des bancs de grès noduleux avec direction Nord 35° Ouest et inclinaison 35° Ouest ;
à 700 mètres, des schistes foncés et quelques bancs de grauwacke sur 60 mètres;
à 1300 mètres, du grès grossier gris clair, suivi de 100 mètres de schistes phylladeux
avec des bancs de grès intercalés; la lin de cet aflleurement est à 100 mètres à l\'Ouest
d\'une bifurcation.

Nous avons rencontré des couches semblables dans la coupe du chemin d\'Erezée
à Amonines (voir p. 157). Là nous avons pu déterminer leur âge siegenien supé-
rieur
{Sg2h), grâce à la découverte de fossiles ; nous croyons pouvoir rapporter ceux
de Clerheid à la même assise. La limite avec l\'Emsien inférieur
(Emi) est très diflicile
à tracer exactement.

A la bifurcation, où nous sommes arrivé, se trouve une petite excavation, ouverte
dans du grès clair, à direction Nord 70° Est et inclinaison 25° Sud. A 50 mètres
plus au Nord la direction des couches est Nord 60° Ouest et l\'inclinaison 65° Sud.
A 300 mètres au Nord-Nord-Est on voit un bel aflleurement de grès blanc, à direction

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Nord-Sud (1) et à inclinaison 35» Ouest. Quelques bancs sont très fossilifères. Ils ren-
ferment :

Chonetes sarcinulata Schlotheim
Spirifer priniaevus Steininger
Spirifer hystericus Schlotheim
Athyris avirostris Krantz
Kochia capuliformis Koch.

Ces couches appartiennent à la formation désignée par M. Maillieux sous le
nom de
grès blancs de Clerheid. Avec cet auteur nous rapportons ces couches au
Siegenien moyen
{Sg2a). Par contre, à 200 mètres au Sud du croisement, nous obser-
vons, sur un sentier, des schistes sans bancs de grès qui doivent être rapportés au
Siegenien supérieur
{Sg2b).

Nous reprenons maintenant le chemin vers Clerheid. Lorsque nous arrivons dans
ce village nous voyons un mauvais allleurement de scl.istes foncés avec des petits
bancs de grès gris-bleu.

Si nous prenons alors le premier chemin à droite, nous arrivons à une coupe
décrite par M. le Professeur Asselberghs (2). Celui-ci a observé un synclinal dans un
complexe « de schisles (piarlzeux et quarlzophyllades grossiers calcareux et fossili-
fères, au milieu desquels il y a un niveau de grès-quartzite ». Ces couches renferment la
faune typique du Hunsruckien inférieur
{Sg2a). Nous avons observé les faits sui-
vants : là où le chemin se recourbe vers l\'Est, il y a une petite carrière, où du grès
blanc est exploité. Nous y avons trouvé des empreintes de fossiles. La direction y
est Nord 35° Est et l\'inclinaison 50» Est. Le talus est boisé mais en hiver on y voit
des morceaux de grès, et à lt;J0 mètres plus loin ou voit un banc de grès, dont la
direction est Nord-Sud et l\'inclinaison 25» Ouest. Nous venons donc dc traverser
uu synclinal. Au-delà viennent des schisles calcareux avec une intercalation de \'
grès, qui ont une inclinaison vers l\'Ouest. D\'après iM. Asselberghs ce dernier grès
correspond an grès à inclinaison Est qui allleure au coude du chemin. En réalité
le grès observé en dernier lieu est un peu plus ancien ; il en résulte que l\'axe
du syncliiud passe à (pielque 50 mètres plus à l\'Ouest que ne le pensait U. Assel-
berghs. Là où le chemin rejoint la graiul\'route vers Manhay, celui-ci signale des
fossiles typiques du Siegenien moyen
(Sg2a).

En continuant de marcher vers l\'Est le long de celte grand\'route on trouve encore
sur 100 mètres des couches hunsruckiennes, puis on voit des schistes taunusiens.

(1) Cette (iiroclion nVsl jta.s roi)i()(luite littèleiiieiil, sm- la (!artlt;gt;.

(12) liaU. Soc. Hclgc dc Géol., t. XXVll, l\'roc.-verl)., p. 111.\'

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\\

près de Clerheid, auxquelles elles se relient par les grès fossilifères de teinte claire
que nous avons signalés le long du ruisseau de Namblairy, ce que confirme d\'ailleurs
le fait que les champs sont couverts d\'une trainée de blocaux de ces grès blancs selon
une direction Sud-Ouest jusqu\'au ruisseau de Namblairy. — D\'autre part, pareillequot;
traînée de débris de gres-quartzite fossilifère se continue vers le Nord-K.st jusqu\'à
1000 mètres du coude de la route. Nous avons trouvé dans ces débris :

Camarotoechia claleidensis Roomer
Spirifer hystericus Schlotheim
Spirifer subcuspidatus Schnur
Trigeria Gaudryi Oehlert.

Tous ces aflleurements se trouvent sur une colline allongée vers le Nord qui
sépare deux allluents du ruisseau du Fond de Menil. Dans la vallée située vers l\'Est
des schistes phylladeux bleu foncé allleurent en quelques endroits, tandis que la
vallée occidentale ne présente pas d\'allleurements. Mais à 500 mètres à l\'Ouest de
ce dernier vallon, on trouve des morceaux de grès clair de Mormont, dont nous avons
reconnu plus haut l\'âge emsien inférieur
{Eml),

3. — Conclusions.

Dans le premier paragraphe, nous avons vu que l\'Emsien moyen et l\'Emsien
inférieur se présentent en succession normale et en couches redressées, un peu
renversées.

Le Siegenien de la région de (]lerheid est caractérisé par un faciès siiécial, le grès
blanchâtre de Clerheid (1). La légende des formations de la Relgique, qu\'on trouve dans
le livret-guide Aj du
Congrès géologique international, tenu en 1922 (2), le range dans
la partie inférieure du Hunsruckien, c\'est-à-dire dans le Siegenien moyen de M. Assel-
berghs
(Sg2a). La détermination des relations stratigraphiques de ce grès olîre des
dilficultés à cause des plissements. A l\'Ouest de Clerheid, nous avons trouvé une
inclinaison vers le Sud-Ouest, et, un peu au Nord de ce point, une inclinaison vers
l\'Ouest, ce qui indique l\'existence d\'une ondulation aiiticliiiale à l\'Ouest du synclinal,
constaté par M. Asselberghs et confirmé par nous, où l\'on retrouve aussi les grès
blancs. Nous avons pu établir aussi, tant par les allures des couches que par des traî-
nées de blocaux, que ces grès blancs se continuent, d\'autre part, vers le Nord-Est et

(1)nbsp;légondo de la feuille Dnrbny-Movinoiit de la Carie géologique olllcielle au JO.OOd« donne à
ce grès le nom de
Grès blanc deClcAlc el le range égaleniftnt dans le llnnsnickien inférieiu-

(2)nbsp;F. Kaisin, E. Mah-i-ieux et K. Assei-hkhous, Traversée oenlrale de la Holgiqne.

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liuisseiit par prendre une direction Est. Ils dessinent donc un pli en S bien caractérisé.
Mais, de part et d\'autre du synclinal de Clerheid, s\'observent, au-dessous de ces grès,
les schistes calcareux et fossilifères typiques du Siegenien moyen
(Sg2a), suivis vers
l\'Est par les schistes du Siegenien inférieur
(Sgl). Ces derniers se retrouvent au Nord
de Clerheid, occupant le noyau de l\'anticlinal : ils contournent donc à l\'Est et au Nord
le synclinal du Sud de Clerheid. Enfin, nous avons observé les schistes du Siegenien
supérieur contournant ranticlinal jusqu\'à radleuremeiit observé dans un sentier à
200 mètres au Sud de Clerheid, où ils viennent se placer dans le noyau du synclinal.
Les
grès blancs de Clerheid se montrent ainsi comme situés stratigrapluquement
entre les couches typiques du Siegenien moyen
(Sg2a) et les couches du Siegenien
supérieur
(Sg2b).

Les caractères paléontologiques des grès de Clerheid répondent bien à leur situa-
tion stratigraphique. La présence du
Sinrifer primaevus nous a déterminé à les ranger,
à l\'exemple de
U. Maillieux, dans le Siegenien moyen (Sg2a). Cependant 2gt;opidolcptus
carinaUis, Trigeria Gaudryi
et la forme avec bourrelet aplati du Spirifer hystericus
sont des indices d\'un âge plus jeune. M. le Professeur Asselberghs a bien voulu nous
dire que cette forme du
Spirifer hy.stericus do Glevhcid est analogue à celle qu\'on trouve
abondamment dans le grès clair friable du Siegenien supérieur
(Sg2b) entre Trois-
Vierges et St.Vith. Une comparaison minutieuse des fossiles avec la faune siegenienne
de la Belgique montrera peut-être que ce grès ne forme pas le sommet du Siegenien
moyen
(Sg2a), mais la base du Siegenien supérieur (Sg2b).

On voit donc qu\'ici la partie inférieure du Hunsruckien, tel que nous le limitons
sur notre carte, se compose de deux zones : d\'abord une partie inférieure dc schiste
grossier quartzeux et calcareux avec des bancs de macigno, et, au-dessus, du grès et
grès-quartzite blanchâtre. Nous avons suivi cette zone de grès sur deux kilomètres
vers le Nord-Est ; vers le Sud elle n\'aflleure pas et à Amonines elle n\'existe jias.

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CIIAPITHE VI
LA RÉGION ENTRE MORVILLE ET CLERHEID

§ 1. — Environs de Morville et faille de Lignely.

Si nous nous dirigeons du carrefour au centre du village de Morville vers l\'Ouest,
nous voyons successivement : à 100 mètres des psammites réguliers jaunes avec un
peu de schiste renfermant
Spirifer elegans Steininger et Chonetes minnta Goldfuss, à
200 mètres des calcaires quartzeux foncés avec
Stringocephalus liiirtini Defrance
(Dir. Nord 40° Est; incl. 60° Sud).

Lorsque nous prenons dans Morville le chemin vers Heyd, nous rencontrons, à
300 mètres au Nord du carrefour, une petite carrière, où du macigno à grain Ihi est
exploité (Dir. Nord 60° Est; incl. 35° Ouest).

Les psammites et macignos, qui allleurent à l\'Ouest et au Nord de Morville, forment
le sommet du Couvinien
(Co2p), tandis que le calcaire quartzeux et le macigno foncé
à
Stringocephalus Burtini doivent être considérés comme du Givétien inférieur ((iva).
Le Givétien supérieur (Gvh) n\'allleure pas.

Le long du chemin vers Fauzel, des schistes avec bancs de macigno allleurent
immédiatement sur une longueur de 50 mètres. Au coude suivant du chemin, des
bancs de psammite et des schistes vert-jaunàtre allleurent dans une petite excavation.
Ils ont une direction Nord 4.5° Est et une inclinaison 45° Sud.

Les calschistes, qui suivent sur 50 mètres, sont très fossilifères. Nous avons
déterminé

Crinoïdes

Schuchertella umhraculum Schlotheim
Schizophoria striatula Schlotheim
Leptaena rhomJmdalis Wilckens

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Sieherella galeata Dalmann
Productella suhaculeata Murchison
Atrypa reticularis Linné
Spirifer curvatus Schlotheim
Spirifer conceutricus Schlotheim.

Ge sont les schistes du Couvinien supérieur normal (Co2).

En continuant vers l\'Est et le Sud-Est, nous arrivons dans les éboulis du pou-
dingue. Le premier alïleurement se présente à 400 mètres des calschistes. On y voit
une excavation ouverte dans du poudingue à éléments grossiers atteignant 5 à 6 cen-
timètres de diamètre. A 60 mètres plus loin vers l\'Est, on voit allleurer du poudingue
à petits éléments. Sur 400 mètres, on peut suivre uu banc de ce poudingue, qui forme
la crête de la colline orientée Nord 50quot; Est. A 125 mètres vers l\'Ouest et parallèlement
à ce banc, il y a un banc d\'un conglomérat à éléments grossiers dont rallleurement est
moins beau que celui du poudingue à petits éléments.

Lorsque des bords de l\'excavation ouverte dans le poudingue à éléments grossiers,
nous portons nos regards vers le Sud, nous voyons la roche saillante la « Pierre Ilaina »,
désignée sur la carte topographique comme « Dolmen Haina ». C\'est un banc de
conglomérat qui, pris dans son ensemble, est à cléments fins mais dont la partie
supérieure renferme des éléments grossiers. Son épaisseur est de 5 mètres; sa direction
est Nord-Sud et son inclinaison 65quot; Ouest (1). A 75 mètres au Sud-Ouest de cette
roche, il existe un deuxième allleurement. C\'est du conglomérat grossier dont les
éléments atteignent 10 centimètres de diamètre; il est visible sur une épaisseur de
15 mètres, mais il comprend un banc de grès-quartzite très dur (Dir. Nord 10quot; Est ;
incl. 60quot; Ouest).

Lorsque partant de la « Pierre Ilaina » on se dirige vers l\'Est, on rencontre, après
une vingtaine de mètres, un troisième banc d\'une épaisseur de 4 mètres et compo.sé
d\'éléments assez grossiers. llt;:nviron 30 mètres plus loin, un quatrième banc, assez
grossier, renfermant des galets d\'une moyenne de 2 centimètres, forme le sommet et
allleure sur une longueur de 50 mètres. La pâte de tous ces poudingues est blanche.
Une dizaine de mètres plus loin vers l\'I^st, on voit des schisles rouges, et, à 30 mètres
du grès vert avec un peu de schiste ; puis, à 50 mètres, des petits morceaux de schiste
rouge. On revoit plusieurs fois ces mêmes couches vers le Sud, jusqu\'à 400 mètres au
Sud de la « Pierre Ilaina ».

Si, arrivés en ce dernier point, nous marchons vers l\'Est, nous rencontrons du
poudingue grossier et très grossier à cailloux ovaires, sur 15 mètres. Ensuite :

(1) La carte aiuiexée à ce iiiéinolre porte erronéinenl 5».

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à 50 m., carrière, où du grès grossier est exploité ;

à 80 m,, carrière avec du grès plus psammitique, parsemé de petits cailloux
roulés (Dir. Nord 10quot; Ouest ; incl. 35quot; Ouest) ;

à 130 m., blocs de conglomérat à petits éléments et à ciment blanc ;

à 145 m., conglomérat à petits éléments et à ciment vert et rouge (Dir. Nord
20quot; Ouest; incl. 10quot; Ouest) ;

à 210 m., dans un petit chemin : conglomérat de teinte verte à petits éléments et
grès vert.

A 200 mètres plus à l\'Est, nous arrivons à un talus naturel, qui montre de gros blocs
de poudingue grossier avec beaucoup de gravier grossier. Celui-ci se continue d\'abord
vers le Sud, puis vers le Sud-Sud-Est, sur une longueur de 500 mètres. A l\'extrémité
Sud il est exploité ; à 75 mètres à l\'Ouest de ce dernier endroit, on voit du schiste
couvinien. Nous pouvons en conclure que le banc, que nous avons suivi, appartient au
niveau supérieur des poudingues. 11 en résulte que ce banc se trouve reporté ici à
400 mètres plus à l\'Est qu\'à hauteur de la « Pierre Haiiia ».

Retournant 500 mètres vers le Nord et continuant à nous diriger vers l\'Est, nous
trouvons, à 150 mètres, au sommet de la colline 390 m., un escarpement formé de blocs
de conglomérat à petits éléments, dirigé vers le Nord 30quot; Ouest. A 350 mètres de cet
endroit vers l\'Est, alïleure du grès très grossier parsemé de cailloux roulés et du con-
glomérat à petits éléments ; d\'autre part, à 150 mètres vers le Sud-Est, on peut observer
du grès vert à éléments fins et du schiste ronge ; ce dernier allleurement appartient à
riî]msien moyen
(Em2(i).

Nous avons donc traversé deux fois tout l\'Emsien supéi-ieur (Em2h). D\'après la
cafte géologique de la Belgique au 1/40.000quot; nous avons ici un synclinal. S\'il en était
ainsi, on devrait admettre qu\'il existe entre les deux bancs de poudingue, dont la
direction est à peu près Nord-Sud, une longueur de 425 mètres sur laquelle le poudingue
.aurait une direction Est-Ouest. Or, la place fait défaut pour situer uno zone de pou-
dingue ayant cette direction. D\'ailleurs, si l\'on cherche à relier les extrémités des
bancs supérieurs de poudingue par une ligne continue Ouest-Est, on rencontre un
allleurement de poudingue vert à petits éléments, qui appartient très probablement
aux bancs inférieurs de l\'Emsien supérieur. Une faille coiij)ant ce
.S3\'ncliii.\'il ])crniet
donc seule de se rendre compte des faits observes. Nous reverrons cette faille, i)rès do
Lignely (voir Chap. Vil) ; nous l\'appellerons en conséquence
faille de Ligiiely.

Reprenons la coupe du chemin de Morville à li\'anzel à partir du lieu indiqué
sur la carte de l\'Etat-major sous le nom de « Dolmen dit Lit du Diable ». Sur plus de
()00 mètres nous trouvons des poudingues et des grès grossiers détritiques et un peu de
schiste rouge. A 30 mètres à l\'Est de la lisière occidentale du bois de Wéris, des bancs

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de grès vert grossier allleurent. Nous mesurons : direction Nord 60° Est et inclinaison
80° Sud-Est. Cent mètres plus loin commence un aiïleurement, formé de :

Schiste rouge et jaune.........sur 20 m.

Grès très grossier (Dir. Nord 55° Est ; incl. 40° Sud) . . . sur 40 m.

Grès et schistes rouges......... sur 75 m.

Schiste rouge............. 25 m.

Au commencement, du poudingue lin ct puis du grès grossier

contenant quelques galets de quartz.....sur 15 m.

Ces couches appartiennent donc encore à l\'Emsien supérieur {Em2h). Nous
observons ensuite :

Schiste jaune grossier.........sur 10 m.

Pas d\'allleurement.........sur 20 m.

Schistes rouges et verts........sur 25 m.

\'aiïleurement cesse à un carrefour. Ces dernières couches appartiennent à
l\'Emsien moyen
{Em\'Ja). Dans le chemin, qui se dirige vers le Nord, nous voyons
encore 50 mètres de schistes rouges et verts et ensuite du grès.

Vers le Sud on peut suivre des schistes rouges avec un peu de schiste vei\'t et
quellt;]ues bancs de grès vert-jaune sur 325 mètres de longueur. Après la première
centaine de mètres, nous avons mesuré : direction Nord 45° Est et inclinaison 80° Sud ;
100 mètres plus loin : direction Nord 70° Est et inclinaison Sud.

Le chemin de Fanzel traverse le bois ; il montre quelques allleurements de
schistes lie de vin. Près de la limite orientale du bois, là où trois chemins se joignent,
il y a des anieuremeiits de grès verts et de schistes rouges. Nous y mesurons : direc-
tion Nord 60° Ouest et inclinaison 35° Sud-Ouest. Nous longeons maintenant une prairie ;
à 200 mètres nous voyons des schistes bigarrés, et 40 mètres plus loin il y a une
petite fouille dans des bancs dc grès non quartzitique vert-jaune avec de petites
taches brunes. Nous avons rencontré plusieurs fois ce grès à la base de rEmsien
moyen {Em2lt;i).

A 250 mètres plus loin le chemin venant do Wéris rejoint le luUre. Ce chemin
montre
immédiatement au delà d\'une chapelle, du schiste jaune par altération et du
grès clair et
gris-venlàtre de l\'Emsien inférieur (Eml). Les couches décrivent ici un
anliclinal dont le liane Nord u une direction Nord 70° Est et une inclinaison 50° Nord;
le liane Sud une direction Nord 75° Ouest et une inclinaison .5quot; Sud. La direction do
l\'axe est donc
Est-Ouest et l\'ennoyage vers l\'Ouest.

Beaucoup de morceaux de grès se trouvent encore vers l\'Ouest le long du chemin
de Wéris, sur 300 mètres. Ensuite on rentre dans la bamhî des schistes rouges de
l\'Emsien moyen, qui allleurent très nettement un peu avant d\'entrer dans le bois de
Wéris, et le long de la courbe, que décrit le chemin à l\'intérieur du bois.

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2. — Observations au Sud de Fanzel.

Au Sud de Fanzel, des schistes foncés, jaunes et brun-roux par altération, et des
bancs de grès gris-jaunâtre de l\'Emsien inférieur allleurent sur la grand\'route vers
Erezée, à 50 mètres au Nord de la borne kilométrique 3. La direction y est Nord 55quot;
Ouest et l\'inclinaison 35° Nord. Ces couches se trouvent à l\'Est des couches de la base
de l\'Emsien moyen, que nous avons signalées à Eveux (p. 108).

A Fanzel même, là, où la grand\'route se courbe vers le Nord-Est, on voit derrière
les maisons une tranchée de schistes grossiers et fins plus pliylladeux. Les schistes
sont originellement foncés ; par altération ils deviennent d\'abord brun-roux puis
jaunes. Le grès est grisâtre ou vert et quartzitique. De la grauwacke fine et de la
grauwacke schisteuse forment la transition aux schistes. La direction y est Nord 10°
Est et l\'inclinaison 60° Est. L\'aiîleurement se continue jusqu\'à la borne kilométrique 2.
Prenons maintenant le chemin vers le Sud-Est. Nous voyons alors, devant l\'église, de
nouveau ce grès-quartzite gris, s\'altérant en bruii, et alternant avec du schiste lin
jaune. La direction y est Nord 15° Est et l\'inclinaison 50° Est. Environ 75 mètres
plus loin sur ce petit chemin, nous avons une tranchée dans du schiste fin foncé
devenant jaunâtre par altération, avec quelques petits bancs de grauwacke. Nous
y mesurons : direction Nord 70° Ouest et inclinaison 20° Sud ; et 5 mètres plus loin
direction Nord-Sud et inclinaison 20° Ouest. Nous avons donc uii synclinal très
ouvert à ennoyage vers le Sud-Ouest, I^e chemin se bifurque 75 mètres plus loin.
Là, nous voyons à droite du chemin : du schiste rouge lin et, par contre à 10 mètres
vers l\'Est, des schistes foncés et jaunâtres par altération. Nous y mesurons : direction
Nord 25° Ouest et inclinaison 30° Ouest. A 10 mètres vers l\'Est, on voit de nouveau
un peu de schiste rouge. Plus loin vers l\'Est, tout reste jaune ; par ci par là ou
voit ailleurer le schiste et on rencontre des morceaux de grès dur. Il est clair que
nous nous trouvons sur la limite de l\'Emsien moyen
{Em2(i) et de l\'Emsien infé-
rieur (Em/); mais nous voyons ici pour la première fois que des schistes rouges
viennent s\'intercaler entre les schistes foncés typiques de l\'Emsien inférieur.

Au point de vue tectonique nous pouvons faire passer la faille de Mormont, que
nous avons suivie précédemment (Chap. V) jusqu\'à l\'Est d\'Eveux, entre le synclinal
ouvert à ennoyage vers le Sud-Ouest et les couches à direction Nord 10 à 15quot; Est et
inclinaison 60quot; Est, qui aftleureiit à Fanzel.

Le long du chemin de Fanzel à Estinée on voit, au Sud d\'une chapelle, une
tranchée de 350 mètres dans des schistes rouges avec des bancs de grès vert de l\'Emsien

-ocr page 89-

moyen {Em2a). La direction y est Nord 30° Ouest et l\'inclinaison 25° Ouest. A 25
mètres avant de traverser le pont, qui fait passer ce chemin sur la rive droite de
l\'Estinelle, on revoit des schistes lie de vin. Dans la vallée de ce ruisseau il y a aussi
des allleuroments à 200 et 400 mètres en aval du pont. Dans le dernier alïleurement
on peut observer une petite faille.

Après avoir traversé le pont sur l\'Estinelle, nous prenons le chemin qui se
dirige au Sud-Est vers le Nord de Clerheid. A 100 et 150 mètres de l\'embranchement
des schistes verts de l\'Emsien moyen (
Em2a) allleurent ; mais 75 mètres plus loin le
sol est jaune et on trouve des débris de schistes jaunes. On observe le même schiste
avec des morceaux de grès tout le long du chemin. A 300 mètres iilus loin on voit
ces schistes allleurer avec de la
grauAvacke, dont la direction est Ouest-Est et
l\'inclinaison 45° Sud : cette direction est perpendiculaire à la direction générale
des couches. En montant vers le sommet 382 m. situé au Sud du chemin, on
trouve partout des débris de grès clair et des schistes altérés de couleur jaunâtre.
Au sommet les fragments de grès sont abondants. Toute la crête depuis Mormont
jusqu\'à Estinée est couverte de débris de ce grès (1). On les trouve aussi à l\'Est du
.sommet vers Clerheid sur quelques centaines de mètres. Ce sont les
grès de Mormont
de l\'Emsien inférieur. Nous arrivons ensuite dans la bande du Siegenien dont il a été

I

question dans le chapitre précédent.

3. — Conclusions.

Dans la coupe décrite nous avons observé toutes les zones depuis la base du
(livétien jusqu\'au .Siegenien, à l\'exception du Couvinien inférieur
(Col), dont nous
n\'avons rencontré aucun allleurement.

La zone de poudingue {Em2h) est très développée ; à la base de l\'Emsien moyen
(Em2a) nous avons rencontré des bancs de grès vert ; et, au Sud de Fanzel, un peu
de schistes rouges interstratiliés dans les schisles foncés de l\'Emsien inférieur (/\'wnV),
au sommet de cette assise.

Au point de vue tectonique nous avons montré qu\'il doit exister dans le pou-
tlingue à l\'Est de Wéris, une faille qui recoupe uu synclinal. Dans l\'Emsien moyen
nous avons observé quelques allures, mais elles ne nous renseignent pas suUisam-
ment sur la tectonique. Nous avons constaté la présence de l\'Emsien inférieur,
juslt;iu\'assez loin au Sud-Ouest de Fanzel ; tandis (pi\'à peu de distance au Sud dc

(1) Co fail est lt;léjA quot;»i\'« •gt;gt;«» évllt;lonoe par la Carlo géologique oHiciello au tOOOO» (Fouille
Durhuy-Morinout).

-ocr page 90-

ce village commence une bande d\'Emsien moyen, qui se continue jusque bien loin
vers le Sud. Ce fait s\'explique facilement par le passage de la
faille de Mormont à
travers le village de Fanzel. Les allures observées dans le sommet de l\'Emsien infé-
rieur au Sud-Est de Fanzel, nous montrent que ces couches contournent l\'Emsien
moyen en dessinant un synclinal qui est recoupé au Nord par la faille. Ce synclinal n\'est
autre que celui que nous avons observé également sur la lèvre Sud de la faille dans
les poudingues de l\'Emsien supérieur à l\'Est d\'Eveux (Chap. V). Le caractère de la
faille de Mormont est donc resté le même.

Bien que la direction Est-Ouest, que nous avons oliservée sur le ciiemin de Fanzel
au Nord de Clerheid, montre qu\'il doit exister des plis dans l\'Emsien inférieur, il ne
nous a pas été possible de rien préciser à leur sujet.

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•CUAPITHE VU
LA RÉGION ENTRE HEYD ET MORMONT

— Observations entre Heyd et Lignely.

A .500 mètres à l\'Ouest de Heyd, dans un grand nombre de petites carrières,
on exploite des calcaires .assez irréguliers en bancs compacts avec polypiers et
beaucoup de
Stringocephalus Burtini Defrance. La direction est Nord 05quot; Est, et
l\'inclinaison 4.5quot; Sud.

Nous ne trouvons presque pas il\'allleurements dans le village de Heyd ; lorsque
nous allons du centre du village vers le Sud-Est, nous rencontrons un puits qui
a été creusé près d\'une des dernières maisons. Nous y avons trouvé :
Spirifev
elegans
Steininger, Atvypa reticulavis I.,inné et des tiges de crinoïdes.

Nous prenons ensuite le chemin vers Mormont par IJgnely. A 50 mètres de
la lisière septentrionale du bois (( Haie de Pourceau » allleurent des schistes verdàtres,
jaunâtres par altération, du Couvinien. Dans le bois, le poudingue de AVéris forme
un escarpement ; il se compose de bancs très compacts d\'un conglomérat très grossier
avec galets atteignant un diamètre de 15 centimètres. La direction est Nord 50quot; Est, et
l\'inclinaison 45quot; Sud-Est. A 125 mètres on traverse un deuxième banc, (pii se compose
de conglomérat à petits éléments. Celui-ci se continue sur 250 mètres suivant la
direction Sud GOquot; Ouest et forme la (;réle de la colline 378 m. Elle est couverte d\'une
grande quantité de blocs et montre la roche en place à dillérents endroits. On peut
constater, (ju\'il y a dans cette colline quatre bancs de conglomérat, qui se décom-
po.sent comme suit, en marchant du Sud-Est vers le Nord-Ouest, c\'est-à-dire en mon-
tant dans la série stratigraphi(jue :

r Poudingue à éléments ne dépassant pas 15 millimètres de diamètre ;

2\' 10 mètres plus loin, un banc de poudingue plus puissant à petits éléments,
qui forme le sommet de la colline ;

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3° 60 mètres plus loin, un banc dc poudingue grossier ;

4quot; Enfin, 120 mètres plus loin, du poudingue très grossier correspondant au
premier banc entrevu plus haut.

A 200 mètres vers l\'Ouest-Sud-Ouest dans la direction du poudingue, on a un
aflleurement imposant, d\'une longueur de 75 mètres, d\'un poudingue correspondant au
troisième banc. La direction y est Nord 55° Est, et l\'inclinaison 35° Sud. Le poudingue
très grossier (4® niveau) est de nouveau visible à 180 mètres vers l\'Ouest. Ges deux
bancs principaux affleurent encore plus loin à plusieurs reprises, et l\'on arrive ainsi
aux affleurements décrits dans le chapitre précédent.

Retournant au chemin que nous avons quitté tantôt, nous allons suivre main-
tenant les couches de poudingue vers l\'Est, Nous trouvons le banc du poudingue
à petits éléments à 50 mètres, à 150 mètres et à 225 mètres du chemin. D\'ici on peut
le suivre sur une distance de 450 mètres ; il constitue la colline 377 m. A l\'extrémité
nous avons mesuré la direction Nord 55° Est et l\'inclinaison 45quot; Sud, Parallèlement
à ce banc, court le poudingue grossier, dont on trouve de beaux aflleurements le long
de la limite septentrionale du bois. Ici, son ciment est rouge. Vers l\'Est-Nord-Est
nous trouvons encore le meme poudingue au sommet de la colline 3()9 m. ; il y a une
direction Nord 55° Est, et une inclinaison 50° Sud. Là où la crête escarpée de la colline
se dirige franchement vers le Nord-Est, nous avons mesuré : direction Nord 35° Est,
inclinaison 50° Est. Le poudingue se poursuit ensuite jusqu\'à la vallée de l\'Aisne.
On remarquera que tous les bancs de poudingue sont fortement renversés vers
le Nord.

En reprenant lo chemin de Heyd vers Lignely nous trouvons, à 300 mètres au
Sud-Est des aflleurements de poudingue, une fouille dans du grès très grossier
parsemé de cailloux roulés. C\'est la a Zone du poudingue milliaire » de l\'Emsien
supérieur
(Em2hm). Immédiatement au-delà on voit des têtes de bancs de schiste
bigarré et de grès jaunâtre. Nous venons donc d\'entrer dans l\'Emsien moyen
(Em2a).
D\'ailleurs, un peu plus loin, des couches de môme nature présentent un bel aflleure-
ment sur une longueur de 200 mètres.

On arrive ensuite à deux fermes qui sont situées à 600 mètres au Sud-Ouest de
Lignely, On y voit du schiste rouge. Mais le long du petit chemin de campagne qui
se dirige vers l\'Est et à une distance de 75 mètres de la ferme méridionale, il y a une
petite carrière ouverte dans du grès-quartzite gris-verdàtre et brun par altération,
dont la direction est Nord 60° Est, et l\'inclinaison 25° Sud. Nous sommes déjà dans
l\'Emsien inférieur
(Eml). Cette assise affleure également à Lignely où l\'on exploite
du schiste fui jaunâtre et de la grauwacke. Au sommet de la colline, située au Sud de

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ce hameau, existent plusieurs petites carrières ouvertes clans le grès blanc de Mormont.
Nous y avons trouvé une faune typique de l\'Emsien inférieur, à savoir :

Zaphrentifi sp.

l^leiirodictyiim problematicum Goldfuss
Clionolithes prisons M\'Coy
Eodevonaria dilatata Pioemer
Dalmanella circnlaris Sowerby
Slropheodonta ^[n7\'chisoni Archiac et Verneuil
Camarotoechia daleidensis Roemer
Spirifer sii])cuspidatus Schnur
Trigeria Gandj^yi Oehlert
Modiomorpha ferruginea Oelilert
Kochia capnliformis Ivocli
Prosococlus pes anseris Zeiller et Wirtgeu
Ilomalonotus ornatns Kocli.

L\'inclinaison est ici eu moyenne de 30quot; vers le Sud-Est, et la direction Nord
70quot; Est. Les couclies sont donc fortement renversées. Suivant le même méridien nous
avons relevé vers le Nord une inclinaison de 00quot; Sud-Est dans dos grès de l\'Emsien
moyen
(Em2a), et une inclinaison de 50quot; Sud-Est dans le poudingue {Em2h). A
première vue, il semble donc que nous avons une succession régulière de couches
renversées. Mais nous aurons à examiner la chose de plus près dans les conclusions
de ce chapitre.

Si nous suivons le chemin de Lignely vers Fanzel, qui a ici une direction Sud,
nous rencontrons encore, à plusieurs reprises, du schiste jaune avec des morceaux de
grès dur, et, près de la route dans la vallée de l\'Aisne, nous voyons des bancs de
grès psammitique schisteux gris, dirigés Nord 20quot; Est et inclinés de 80quot; vers l\'Ouest.

A environ 200 mètres vers le Sud, près du pont sur l\'Aisne, se trouve une car-
rière dans dn grès blanc et des schistes foncés lins et grossiers ainsi que de la
grauwacke. La direction y est Nord 22quot; Est et l\'inclinaison 05quot; Est. Ces couches
appartieiuKiut encore à l\'Emsien.

2. — Le Siegenien aux environs de Mormont.

Le long de l\'Aisne, au moulin situé au Nord du hameau La Forge, nous
observons dn schiste avec des bancs do grès, dont la direction est Nord 00« Est
et l\'inclinaison 70quot; Sud.

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Sur la route de Mormout à 150 mètres de la route principale dans la vallée, une
grande excavation est ouverte dans du schiste noir fin avec bancs de quartzite vert
paie ; nous mesurons la direction Nord 60° Est et l\'inclinaison 60° Sud. On voit du
schiste 100 mètres plus loin sur un espace de 30 mètres. Nous considérons ces
couches comme appartenant au Siegenien supérieur
{Sg2h).

Les mêmes roches aflleurent sur une grande longueur le long de la route de
Bomal à Manhay (Route de Tohogne) (1). Depuis l\'endroit où cette route quitte la
vallée de l\'Aisne, nous observons, après une distance de 100 mètres sans allleu-
rements :

Schiste brun lin, partiellement foncé et phylladeux ; grès-quart-
zite gris à grain fin et grès brun micacé avec petits liions de

........... : sur 15 m.

Schiste fin feuilleté, avec, à l\'extrémité, un gros banc de

grauwacke (Dir. Nord 35° Ouest ; incl. 30° Sud-Ouest) . . sur 15 m.
30 mètres plus loin, banc de grès dur gris pale ;
90 mètres plus loin, gros banc de quartzite bleu ;

GrauAvacke schisteuse......... sur 25 m.

60 mètres plus loin, couche de grauwacke gris-bleu, brun-roux
par altération ;

Talus gris-jaunàtre avec des débris de schistes ; ceux-ci allleurent

à l\'extrémité. . ....... . sur 10 m.

Schiste micacé bien visible, s\'altérant en jaune, avec un gros

banc de grès bleu-gris (Dir. Nord 10° Est ; incl. 40quot; Ouest) . sur 10 m.

Schiste phylladeux régulier ........sur 10 m.

Lacune d\'observations.........sur 35 m.

Schiste gris...........sur 10 m.

Lacune d\'observations.........sur 35 m.

Schiste régulier, avec grès fortement morcelé par des diaclases
et grauAvacke micacée grise en gros bancs, avec empreintes
végétales (Dir. Nord 70quot; Est ; incl. 15° Nord). . . . sur 20 m.

^quot;\'^cl\'iste............... 05 m.

Schiste et grauwacke schisteuse.......sur 70 m.

Lacune d\'observations.........sur 25 m.

(1) Cette roule etsl indiquée sur lu carie mililaire sous le nom de « Route de Toliogne à Maii-
liay », mais le mot 3/a;i/i«j est écrit en dehors de la limite de notre carte. Pour la facilité du lec-
teur, nous la désignerons, à l\'avenir, sous le nom de « Route de Tohogne ».

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Schiste et grès-quartzite fin gris-J)leu paie avec croûte altérée

brune...........sur 20 m.

Phyllades et éboulis de schistes.......sur 30 m.

Borne kilométrique 15 ;

Talus à sol jaune avec grès-quartzite fin gris-bleu foucé et des

débris de grauwacke très ferrugineuse.....sur 50 m.

375 mètres plus loin un banc de grès bleu, brun par altération ;
Débris de phyllades et bauc de grès-quartzite gris-rouge. (Dir.

Nord 15° Est ; incl. 35° Ouest)......sur 70 m.

Lacune d\'observations ......... sur 20 m.

Grès bleu-vert et schiste........am- 20 m.

Lacune d\'observations ......... sur 150 m.

Schiste ferrugineux et bancs de grauwacke.....sur 40 m.

Chemin, qui suit hi vallée du ruisseau de Hoursinne, à 40 mètres.
On arrive ensuite a un carrefour d\'où un chemin se détache vers Aformout quot; on y
voit une fouille dans du schiste grossier de teinte grise, du grès ferrugineux et de la
grauwacke. Les couches ont une direction Nord 35° Ouest et une inclinaison 35° Ouest.
Nous avons trouvé eu cet endroit :

Choneiefi sarcinulata Schlotheim
Cainarotoechia daleidensis Roemer
Trigeria Gaudryi Oehlert.

A 50 mètres au Sud de la borne kilométrique 10, des schistes, jaunes par altéra-
tion, sont visibles ; et à 140 mètres avant d\'arriver à la première route, à droite,
commence une tranchée où des schistes réguliers et dos bancs de grès-quartzite gris-
bleu allleurenl. I^a direction y est au début Nord 5° Est et l\'inclinaison 35° Ouest.
Plus au Sud on i)eut observer :

Grès massif et banc de grauwacke.......... 20 m.

Phyllades, bancs de grauwacke .et banc de. grès. ... . . sm- 25 m.

Grauwacke.............. 15

Schiste phylladeux............ 25 m.

Grès gris-bleu, brun par altération, légèremwit ([uartzitique, alter-
nant avec du schiste. Ces couches décrivent un anticlinal plat sur 30 m.
Sur les deux fiancs de cet anticliiuil on voit très bien que
le clivage forme un angle aigu, ouvert vers le haut, avec les
couches les plus anciennes.
Lacune d\'observations............ 3 ^^^

m

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Banc de grès et schiste phylladeux, avec direction Est-Ouest

et inclinaison 20quot; Sud ...nbsp;c w,

sui o m.

Lacune d\'observations.........2q jjj

Grès, grauwacke et phyllades presque horizontaux . . . sur 30 m.

Bancs de grauwacke.........sur 20 m.

Lacune d\'observations. ...nbsp;t ^

* • quot; • • olii O III»

Psammites brun foncé, grès fortement quartzitique, micacé, gris

foncé avec beaucoup de filonnets de quartz ....nbsp;sur 3 m
Schiste psammitique grossier et schiste phylladeux plus lin (Dir.

Nord 40quot; Est ; incl. 55quot; Sud).......sur 8 m

Phyllades et bancs de psammites.......sur 15 m

Lacune d\'observations............. |q ^^

Grès et bancs de grauAvacke (Dir. Nord 45quot; Est ; incl. 45quot; Sud) . sur 3 m.
Schiste phylladeux.............

Beau scliiste phylladeux noir et bancs minces de grès brun-roux
par altération, dont un possède une épaisseur de 1 m. (Dir.

Nord 60quot; Est ; incl. 40quot; Sud).......jp, ^^

Bancs de grès avec liions de quartz et quelques schistes (Dir.

Nord 55quot; Est ; incl. 35quot; Sud).......sur 10 m.

50 mètres plus loin, banc de grès (Dir. Nord 60quot; Est; incl. 30quot; Sud).
20 mètres plus loin, phyllades ;

55 mètres plus loin, grauwacke et bancs de grès gris-brun (Dir.

Nord-Sud ; incl. 20quot; Ouest).
25 mètres plus loin, phyllades, éboulis de grauAvacke et de schiste

psammitique...........sur 40 m.

65 mètres plus loin, banc important de grès (Dir. Nord 70quot; Est ;
incl. 70quot; Nord) ;

Phyllades et grauwacke en place (Dir. Nord 55quot; Est ; incl. 45quot;

Nord-Ouest)............... 25 m.

80 mètres plus loin, bancs de grauwacke ;
30 mètres plus loin, borne kilométrique 17.

Nous trouvons, 80 mètres plus loin, un talus de 40 mètres de longueur, formé de
grès bleu et de phyllades ; ces roches sont en partie délitées ; néanmoins vers la
partie moyenne de l\'aiîleurement on les voit décrire un anticlinal très plat. A 300
mètres plus loin nous trouvons de nouveau du grès brun-rouge par altération et du
grès-psammite clair. On trouve, par ci par là, jusqu\'à la borne kilométrique 18, des
débris et pointements de grès; ils sont gris-jaune, gris-clair et bleu et tout près de

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la borne kilométrique 18 certains renferment des points rouges ferrugineux. On
peut observer également plus loin des débris de schistes jaunes avec des morceaux
de grès.

Nous plaçons toutes ces couches dans le Siegenien supérieur {Sg2b) ; nous
reviendrons sur ce sujet plus explicitement dans les conclusions.

Lorsque nous prenons le cliemiu vers Mormont au Nord de la 16\' borne kilomé-
trique, nous voyons, à 150 mètres au-delà du pont sur le ruisseau du fond de Menil,
un allleurement d\'une longueur de 150 mètres, formé de schiste jaune par altération,
avec quelques bancs de grès devenant brun-grisâtre par altération. Nous y mesurons :
direction Nord 10quot; Est et inclinaison 50quot; Ouest. Les mêmes couches se retrouvent
plus loin.

Le grès de ^Mormont typique, appartenant à l\'Emsien inférieur, est exploité dans
un grand nombre de carrières à deux cents mètres au Sud-Ouest de Mormont. Ce sont
des grès-quartzites alternant avec des lits schisteux. Les bancs fossilifères sont un
peu moins quartzitiques, mais plus poreux. L\'inclinaison y est 25° Ouest et la direction
Nord 25° Ouest. A 300 mètres à l\'Ouest de Cet etulroit, sur la roule de Mormont àquot;
Fanzel, il y a encore une carrière d\'où l\'on extrait du grès grisâtre, très dur. La direc-
tion y est Nord 00quot; Ouest, et l\'inclinaison 20° Sud.

3. — Conclusions.

Dans les calcaires givétiens, à l\'Ouest de Heyd, et dans le conglomérat, à l\'Est do
cet endroit, nous avons observé une inclinaison vers le Sud-Est. A l\'Ouest de Lignely
nous avons constaté la môme chose dans l\'Emsien moyen ainsi que dans l\'Emsien
inférieur. Si nous envisageons cette succession comme normale, il en résulterait que
l\'épaisseur de l\'Emsien moyen est de 450 mètres, alors que plus au Nord et au Sud sa
puissance est de 700 à 800 mètres. Nous pouvons expliquer cette diminution de puis-
sance par une faille, (jui aurait transporté l\'Emsien inférieur sur l\'Emsien moyen.
Cette faille ne serait autre que celle que nous avons signalée dans la zone du pou-
dingue à 2 kilomètres vers le Sud-Est et que nous avons nommée
faille de Lignely.

Nous avons vu que le Siegenien supérieur présente à l\'Est de Mormont une très
grande largeur; celle-ci est due à l\'existence d\'un grand nombre de plis. Gosselet
avait déjà remarqué cela.-En outre il avait attiré l\'attention sur le fait que le grès de
Mormont ne se continue pas au Nord de Mormont. Nous venons de voir qu\'il existe
cependant à Lignely. Seulement la continuation directe au Nord do Mormont a été
brisée par la faille de Mormont.

Cotte faille est tracée déjà sur la planchette Durbuy-Mormont de la Carte géolo-

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giqiie ail 40000\'= levée par M. Stainier, bien que les allleurements tin grès de Mormont
près de Lignely portent la notation du Burnotien, dont la partie inférieure répond stra-
tigraphiquernent à notre terme
Em2a. De plus AL Stainier fait passer trop au Sud le
tracé de la faille de Mormont.

D\'après sa carte on traverse sur la route de Tohogne entre la vallée de l\'Aisne
et la borne kilométrique 16 : l\'Emsien inférieur et le Siegenien
(Ch\'i, Ch2h, Ch2a, Chl)
et ensuite, au-delà de la faille de Mormont, de nouveau Ch2a. La direction des étages
est indiquée comme étant Nord-Est—Sud-Ouest. Or, sur cet espace, il ne nous a pas
été possible de constater aucune différence de roches correspondant aux limites
tracées par AI. Stainier. Pour nous, on a ail\'aire à une seule et môme assise, relative-
ment peu puissante, dont la largeur sur la carte s\'explique par l\'existence de plis
nombreux, dont nous avons constaté l\'existence par les variations d\'allures ; et la
direction moyenne en est Nord-Sud à partir de 500 mètres au Sud du point où la route
quitte la vallée de l\'Aisne, c\'est-à-dire qu\'elle est sensiblement parallèle à la direction
de la bande du grès de Mormont, qui court plus à l\'Ouest. — La formation que nous
avons observée le long de la route de Tohogne, est coiLstituée principalement par des
schistes foncés, dans lesquels s\'interstratifient des bancs de grès-quartzite : elle res-
semble donc beaucoup à l\'Emsien inférieur, tel que nous l\'avons observé plus au Sud.
Alais, étant considéré d\'une part que l\'Emsien inférieur présente ici, du moins à sa
partie inférieure, le faciès « grès de Aformont », qui forme une longue bande à l\'Ouest
de la formation litigieuse, et que, d\'autre part, nous démontrerons ultérieurement que
cette dernière est superposée au Hunsruckien inférieur fossilifère
{Sg2a), nous sommes
amené à considérer notre formation comme appartenant au Hunsruckien supérieur
(Sg2h). — Quant à la faille de Aformont, il est manifeste qu\'elle passe au Nord des
carrières de grès de Aformont, ouvertes au Sud-Ouest de Mormont. En la traçant plus
à l\'Est à environ 500 mètres du point où la route de Tohogne quitte la vallée de
l\'Aisne, c\'est-à-dire entre l\'aHleurement à direction Nord 70quot; Est et inclinaison 40quot;
Nord, et la borne kilométrique 15, ])rès de laquelle nous avons observe une direction
Nord légèrement Ouest etquot; une inclinaison de 2.5quot; vers l\'Ouest, nous rejoignons facile-
ment le tracé de la faille, tel que les observations, décrites ci-après, nous l\'impo.senl
plus loin vers l\'Est.

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CHAIMTllE A II[
LA RÉGION ENTRE BOMAL ET HARRE

§ 1. — La vallée de l\'Aisne entre Bomal et la Roche-à-Frêne.

Lorsque, parlant de Bomal, nous remontons le cours de l\'Aisne, nous rencontrons
jusqu\'à Ozo, de nombreux rochers formés de calcaires frasniens et givétiens. Au Sud
d\'Ozo, à 100 mètres à l\'Ouest de la borne kilométrique 9, la route coupe un mur de
calcaires verticaux, finement stratifiés, dont la direction est Nord 35® Est. Ces couches
décrivent un anticlinal visible uu peu plus loin ; son flanc occidental a la môme direc-
tion Nord 35° Est ; son flanc oriental a pour direction Nord
75quot; Ouest et il incline de
35° vers le Sud. Ensuite viennent, sur 20 mètres, des calschistes foncés, qui aHleurent
mieu:^ dans un sentier, passant à quelques mètres au-dessus de la route. La direction
est à peu près parallèle à celle du versant de la colline ; elle est alfectée de quehpies
larges ondulations qui s\'ennoient fortement vers le Sud-Ouest. A l\'eiulroit où ce sentier
rejoint la grand\'route, il existe une excavation dans du macigno et du calcaire grenu,
avec quelques schistes. Les couches sont verticales, elles renferment abondamment
Spirifer mcdiolexiiis Archiac et Verneuil. Plus loin vers Ozo, on observe de nouveau
des calcaires avec
Stringocephalus Burtini Defrance.

11 n\'y a pas d\'atHeurement le long de la route principale à hauteur de la vallée
sèche du Pont-le-Prètre. Là où deux sentiers descendent de cette vallée, il y a un
allleurement de calschiste et de calcaire à Stringocéphales.

Entre l\'Aisne et la vallée du Pont-le-Prètre, se trouve un rocher calcaire, d\'où on
a une belle vue sur la géomorphologie du terrain. Le caractère de plateau ressort bien
surtout à cause des méandres, fortement encaissés, de la vallée du Pont-le-Prêtre.
Cette vallée est
sèche ; le ruisseau sort d\'une grotte un peu plus loin le long de la route
vers Aisne.

ta*

-ocr page 100-

En continuant à suivre la vallée de l\'Aisne vers l\'amont, on voit, à plusieurs
reprises, des calcaires foncés; quelques carrières sont ouvertes dans ces calcaires,
certains bancs atteignent jusqu\'à 3 mètres d\'épaisseur. Ces calcaires donnent lieu à
toutes sortes de phénomènes de dissolution.

La direction des couches oblique de plus en plus vers l\'Est et leur inclinaison
diminue jusqu\'à 20quot; Sud. Mais, à hauteur de la borne kilométrique 10, nous mesurons :
direction Nord 30° Est et inclinaison
70quot; Ouest. La même allure s\'observe dans la
carrière, située à 300 mètres plus au Sud, où l\'on voit quelques bancs de calcaire foncé
rempli de
Stringocephaliis Biirlini Defrance. Le calcaire contient aussi de la fluorine
et des cristaux de pyrite. Les allures, que nous venons de signaler, indiquent la
présence d\'un synclinal dissymétrique, à ennoyage Ouest, dont l\'axe passe au Nord
de la borne kilométrique 10.

La grand\'route traversant ensuite la plaine alluviale de l\'Aisne, nous prenons
la route vers Villers-Ste-Gertrude. A partir de 35 mètres de la grand\'route, nous
observons :

Calcaire quelque peu quartzeux et schisteux (Dir. Nord 15quot; list;

incl. 30quot; Ouest).........

Calcaire massif bleu, sans fossiles, avec veines de calcite ,

Lacune d\'observations . . . .• .

Talus couvert de morceaux de calcaire et quelques bancs de

calcaire irrégulier........

Talus couvert de débris de schiste......

Schiste jaune-vert avec quelques bancs de macigno, d\'une épais-
seur de 20 centimètres (Dir. Nord 5quot; Est ; incl. 40quot; Ouest) .

Banc de macigno calcareux.....\' ,

Calschiste, riche en polypiers, et banc calcareux avec Spirifev
ostiolatus
Schlotheim et Schuchertella umhraculum Schlot-
heim (Dir. Nord-Sud ; incl. 40quot; Ouest).....

Axe d\'un anticlinal composé priiicijialement de schiste et île
bancs de macigno ........

Petite vallée..........

Talus avec éboulis de calcaire.......

«

Bancs de calcaire avec de petites veines de calcite et lt;iuel(jues
parties schisteuses (Dir. Nord 45quot; Est ; incl. 40» Sud) .

Surtout du schiste........ .

Presque exclusivement du calcaire, les derniers 3 mètres avec
beaucoup de polypiers (Dir. Nord 00quot; Est ; incl. 40quot; Sud) .

sur 4 m.
sur 15 m.
sur 15 m.

sur 30 m.
sur 25 m.

sur 30 m.
sur 0,75 m.

sur 30 m.

sur 10 m.
.sur 35 m.
sur 40 m.

sur (5,5 m.
sur 5 m.

sur 15 m.

-ocr page 101-

Eboulis du même calcaire et un peu de schiste ....nbsp;surnbsp;110 m.

Bancs de calcaire bleu avec Stringocephaliis Bartini Defrance .nbsp;surnbsp;8 m.

Même calcaire en éboulis....... .nbsp;surnbsp;40 m.

Calcaire à Stringocephaliis Biivtini Defrance ....nbsp;surnbsp;6 m.

Eboulis de calcaire.........surnbsp;20 m.

Calcaires avec Stringoccphaliis Burtini Defrance (Dir. Est-

Ouest ; incl. 35° Sud)........surnbsp;85 m.

Pente d\'éboulis de calcaire .......nbsp;surnbsp;50 m.

Calcaire friable.........surnbsp;25 m.

Ensuite les mêmes couches se répètent, mais en sens inverse, sur uno distance de
250 mètres. Elles inclinent de 30° à 35° vers le Sud-Ouest.

Nous avons donc traversé d\'abord un anticlinal, dont le -noyau est formé de
schiste et de macigno très calcareux du Givétien inférieur
(Gva). Ou peut remarquer
sur le terrain que les macignos du Hanc Nord-Ouest de l\'anticlinal sont sensiijlement
plus épais que ceux du flanc Sud-Est ; ce qui s\'explique par l\'existence d\'une faille
dans le liane Sud-Est. L\'existence de cette faille est prouvée également par le fait, (pie
le liane oriental du synclinal suivant est plus épais que son liane Nord-Ouest.

Le long du chemin, qui descend vers le village d\'Aisne, on voit, en premier lieu,
du calschiste et des têtes de bancs de nuicigno avec bancs de calcaire renfermant
Slringocephalus Burtini Defrance. A 250 mètres de ce village, il existe une excava-
tion dans du calcaire friable en bancs de 10 à 30 centimètres alternant avec du cal-
schiste llnement feuilleté. L\'ensemble a un aspect frasnien.

A l\'Est du village d\'Aisne, la grand\'route montre, à 80 mètres à l\'Est d\'un pont
sur l\'Aisne, des calschistes, qu\'on prendrait, à première vue, pour des couches couvi-
niennes ; mais on a alîaire à une mince intercalation dans un ensemble do calcaire, qui
allleure un pen vers l\'Ouest, dans le versant, et, vers l\'Est, le long de la route sur
GO mètres. Les calcaires sont les uns foncés, les autres bleu-grisâtre. Une grotte est
creusée dans ces calcaires.

On observe ensuite :

Du calschiste rempli de Spirifer mediotextus Archiac et Verneuil sur 5 m.

Allleurement formé principalement de calcaire cn bancs très cohé-
rents, (pie l\'on exploite dans une carrière (Dir. Nord 15° Est;
incl. 70° Ouest).........sur 20 m-

Alternance de calcaires et de schistes avec beaucoup de polypiers sur 55 m.

Bancs de calcaire très cohérent, (pii forment le liane occidental
d\'un anticlinal; ils ont une directioi» Nord 15° Est et une incli-

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liaison 35quot; Ouest. Le liane oriental a une direction Nord 15quot; Est
et une inclinaison de 30quot; vers l\'Est. Nous avons trouvé ici
Sivingocephaliis Burtini Defrance et Spirifer ostiolatus
Schlotheim ....\'...... sur 40 m.

Suit une grande excavation ; on y voit des calcaires et du schiste pliés en syn-
clinal. Nous avons trouvé dans le schiste :

Schizophoria striatula Schlotheim
Atrypa aspera Schlotheim
Atrypa reticularis Linné
Atrypa reticularis var. desquamata Sowerby
Spirifer hifidus Roemer.

Dans son « Etude sur les calcaires givétiens et frasniens du bord oriental du
bassin de Dinant
» (1), M. P. Fourmarier considère ces dernières couches comme appar-
tenant au Gouvinien. Nous les rangeons dans le Givétien supérieur
(Gvb). Au-dessous
succèdent immédiatement des macignos très foncés et très réguliers et, un peu plus
loin, des macignos plus altérés. Des macignos et des psammites se trouvent à 80 mètres
à l\'Est de l\'excavation ; 60 mètres plus loin, on trouve un banc fort calcareux avec
beaucoup de polypiers et
Stringoceplialus Burtini Defrance. Ceci démontre que nous
nous trouvons encore dans le Givétien, dont nous avons ici la partie inférieure
(Gva).
A 70 mètres plus loin, il y a encore un alïleurement de psammites, dont la direction
est Nord-Sud et l\'inclinaison 40» Ouest. Puis, à 75 mètres au Sud-Est de ce point,
alïleure du grès à crinoïdes en bancs réguliers, dirigés Nord 1.5» Ouest et inclinés de
35» vers l\'Ouest ; ils sont suivis de schistes détritiques. Ces couches forment le sommet
du Couvinien
(Co2p).

Sur l\'autre rive, vis-à-vis de la borne kilométrique 2, il y a une carrière ouverte dans
20 mètres de grès et psammites à crinoïdes et un peu de schiste ; ces couches appar-
tiennent également au sommet du Couvinien
{Co2p). La direction y est Nord 20quot; Est
et l\'inclinaison 80quot; Ouest. D\'après M. Asselberghs, qui a visité cette carrière en 1920,
ces couches renferment, à côté de fenestelles, de polypiers et de débris végétaux :
Spirifer ostiolatus, Cornellites gracilis et Pleurodictyum sp. A 300 mètres au Sud-
Est, on voit des schistes verts, avec petits bancs calcareux, dans lesquels nous
distinguons les fossiles suivants :

Fenestella sp.

Schizophoria striatula Schlotheim

(1) Ann. Soc. géol. de In Belgique, l. XXVll, 11)(X), p. .M 49.

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Rhipidoinella eifeliensis Verneuil
\'Pholidosirophia lepis Bronn
Siehevella galeata Dalmann
Atvypa veiiculavis Linné
Spivifev speciosus Schlotheim
Spivifev cuvvatus Schlotheim.
Cyvtina hetevoclyta Defrance
Athyvis concentvica Murchison.

Ces fossiles dénotent l\'âge couvinien supérieur de ces couches, que leur faciès
normal nous fait ranger dans le
Co2. Une excavation dans du grès régulier et des
psammites se trouve près du pont suivant sur l\'Aisne (Dir. Nord 20° Est ; incl.
75° Ouest).

On voit ensuite; successivement à 75 mètres, sur une longueur de 40 mètres, du
schiste non calcareux vert foncé ; à 95 mètres, du macigno calcareux très foncé ;
à 130 mètres, un banc de grès-quartzite à éléments grossiers reposant sur du
poudingue.

Pour la détermination de la limite entre le Couvinien supérieur (Co2) et inférieur
(Coi), les allleurements de la route vers Villers-Ste-Gertrude nous procurent des don-
nées. A 75 mètres au Nord-Est du moulin à eau, nous avons trouvé, en elîet,
Spivifev
cultvijugatus
Roemer dans du schiste gréseux vert non-calcareux ; à 100 mètres plus
loin, des bancs de psammites avec direction Nord 5° Est et inclinaison 50° Ouest
afileurent ; à 200 mètres au-delà de cet endroit, nous arrivons à des psammites et
schistes avec direction Nord 10° Est et inclinaison 70° Ouest. Ces couches renferment :

Cystiphyllum vesiculosum Goldfuss
Cyathophyllwn tovquaium Frech
Fenestella sp.

Schuchevtella uinhvaculum Schlotheim
Schizophovia slviatula Schlotheim
Ovlhis sj).

Atvypa veiiculavis Linné
Spivifev speciosus Schlotheim.

A 300 mètres plus loin, du calschiste jaune, très riciie en fossiles, forme un bel
aflleurement ; nous y avons trouvé :

Schizophovia tetvagona Roemer
Schizophovia stviatula Schlotheim

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Leptaena rhomhoidalis Wilckens
Sieberella galeata Dalmann
Atrypa reticularis Linné
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger
Spirifer curvatus Schlotheim
Spii\'ifer aculeatus Schlotheim
Cyrtina hcteroclyta Defrance
Athyris concentrica Murchison
Athyris Buchi\'Asselberghs
Conocardium
sp,

De ces deux gisements, le premier appartient probablement et le second certaine-
ment au Couvinien supérieur
(Co2).

Exactement au Sud de Villers-Sainte-Gertrude, des psammites et un peu de
macigno calcareux ameurent. Ils appartiennent au sommet du Couvinien
(Co2p).

Nous pouvons compléter cette coupe par l\'étude des ailleurements sur la route de
Heyd à la Roche-à-Frône.

A la bifurcation, située à 1300 mètres à l\'Est-Nord-Est de l\'église de Heyd, com-
mence un aflleurement qui montre d\'Ouest en Est : d\'abord du schiste jaune micacé ;
puis à 40 mètres, des schistes sur 50 mètres, et, à 165 mètres, du schiste gréseux
avec fossiles :

Uncinulus angulosus ? Schnur
Leptaena subtetragona Roemer
Schuchertella umbraculum Schlotheim.

Ensuite 2 mètres de petits bancs de calcaire gréseux, avec :

Chonetes minuta Goldfuss
Uncinulus angulosus Schnur
Productella suhaculeata ÎNIurcliisoii
Spirifev elegans Steininger
Spivifev ostiolatus Schlotheim
Spivifev concentvicus Schlotheim
A tvypa aspeva Schlotheim
Anoplotheca lepida Goldfuss ;

75 mètres plus loin, du macigno, avec :

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Fenestella sp.

Schuchertella umhraculwn Schlotheim
Stropheodonta interstrialis Phillips
Pholidostrophia lepis Bronn
Chonetes sarcinulata Schlotlieim
Chonetes minuta Goldfuss
Spirifer elegans Steininger
Athyris eoncentrica Murchison ;

10 mètres plus loin, un banc calcareux d\'une épaisseur de 1 mètre ;
10 mètres plus loin, du calschiste vert suivi, sur 15 mètres, de schiste micacé ;
à 30 mètres, près d\'une bifurcation, du grès fin jaunâtre ;

45 mètres plus loin, un banc de grès compact, à direction Nord 15® Est et

inclinaison 40® Ouest ;
A 20 mètres plus loin, 15 mètres de grès, puis 5 mètres de bancs de macignos
et schistes du Gouvinien supérieur
(Co2), ces derniers remplis de fossiles :

Schuchertella umhi\'aculum Sclilotheim
Schizophoria tetragona Roemer
Jihipidomella eifeliensis Verneuil
Stropheodonta interstrialis Phillips
(Chonetes nùnuta Goldfuss
Chonetes sarcinulata Schlotlieim
Pholidostrophia lepis Rronn
Dalmanella canalieula Schnur
Sieherella s]).

Uncinulus suhcordiformis Schnur

.V trypa reticularis Linné

Spirifer elegans Steininger

Spirifer speciosus Schlotheim

Spirifer eurvatus Schlotheim

Cyrtina undosa Schnur

Cyrtina undosa var. braehyptera Maillieux

Athyris eoncentrica .Murchison.

A 20 mètres, de nouveau les mômes roches ; puis, à 45 mètres, un allleuremenl
lt;Ie 20 mètres de schiste micacé vert ; à 90 mètres plus loin, le sol est coloré en rouge,
et, après 80 mètres, on voit du poudingue vert à petits éléments sur 15 mètres.
11 ne constitue pas le banc de poudingue le plus jeune. Du conglomérat plus
grossier et plus récent peut être observé le long de l\'Aisne et également sur la pente

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inférieur. Nous observons dans ce chemin d\'Est en Ouest, à partir de 75 mètres de son
origine à la route :

Schiste gris et vert-jaunàtre, avec grauwacke et bancs de grès . sur 40 m.

Bancs de grès très ferrugineux (Dir. Nord 33quot; Est ; incl. 45° Sud), sur 2 m.

Grauwacke schisteuse fortement micacée, gris-brunâtre et schiste

gi\'ossier.......... . sur 45 m.

Fragments de grès très dur........sur 15 m.

Schiste gris fin et grossier avec un peu de grauwacke et petits

bancs de grès.........sur 20 m.

Schiste écailleux fin et phyllade finement feuilleté, avec quelques
petits bancs de grès-quartzite gris bleuâtre (Dir. Nord 5° Est ;
incl. 40» Ouest)........ . sur 15 m.

Grauwacke et petits bancs de grès, suivis d\'un gros banc de
grès, légèrement quartzitique, relativement grossier, bleu-
verdâtre (Dir. Nord 5° Ouest; incl. 15° Ouest) . . . sur 8 m.

Schiste grossier jaune, avec bancs de grauwacke et un banc de

grès cohérent \'.........sur 15 m.

Grauwacke et bancs de grès à éléments fins, avec schiste vert et

schiste jaune-verdâtre (Dir. Nord 20° Est ; incl. 35° Ouest) . sur 10 m.

Schiste jaune et bancs de grès dur à éléments fins, de teinte bleue

ou jaune..........sur 40 m.

Schiste jaune avec quelques bancs de grauwacke et grès-quartzite

bleu-grisâtre (Dir. Nord 45° Est ; incl. 45° Ouest) . . . sur 5 m.

On voit donc qu\'il y a beaucoup de bancs de grès. Bien que ce grès ne possède
plus la couleur blanche de celui de Mormont, il lui ressemble cependant beaucoup.
Cette analogie lithologique s\'ajoute à la position stratigraphique des couches pour
justifier leur assimilation à l\'Emsien inférieur (Kml).

Retournons maintenant à Deux-Rys pour reprendre la route vers Harre. A trois
cents mètres à l\'Est, à la bifurcation du chemin, située au confluent des ruisseaux de
Harre et du Bois-du-Pays, existe un aflleurement de schiste jaunâtre par altération,
avec quelques morceaux de grès-quartzite. Les mômes couches aflleurent le long du
chemin vers Harre sur 200 mètres. On peut voir en certains endroits que le schiste y
est noir-bleuâtre, et quelque peu phylladeux. Un banc de grauwacke donne une
direction Nord 70° Est et une inclinaison 80° Sud. Près de la petite chapelle, qui est
située à la bifurcation suivante, le schiste est plus grossier.

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A cette bifurcation, le chemin de Harre montre successivement, après 200 mètres,
du scliiste foncé alternant avec des strates minces de phyllade ; 80 mètres plus
loin, des bancs de grès-quartzite lin, bleu-grisàtre (Dir. Nord 20° Est ; incl. 30®
Ouest), suivis, sur 50 mètres, de schiste régulier où l\'on peut mesurer : direction
Nord 40° Est et inclinaison 40° Ouest ; puis, du schiste plus ou moins régulier passant
parfois au phyllade, des bancs de grauwacke et de grès-quartzite gris-bleuâtre.
La direction est ici Nord 55° Est et l\'inclinaison 30° Sud. Sur le chemin, qui vient de
l\'Ouest, nous mesurons : direction Nord 45° Est et inclinaison 80° Sud-Est.

Plus loin, vers le Nord-Est, la route de Harre ne présente pas d\'allleurements
entre ce chemin et celui qui s\'embranche vers l\'Ouest à environ 390 mètres plus loin.
Mais en ce dernier point, nous voyons un peu de schiste. Puis, successivement :
à 70 mètres, quelques débris de phyllade et du grès gris ; 120 mètres plus loin,
25 mètres de beaux phyllades réguliers (Dir. Nord 75° Est ; incl. 45° Sud) ; G5 mètres
au-delà de cet allleurement, des débris de phyllade, sur 60 mètres, dans le talus du
chemin. Nous arrivons ainsi au chemin qui conduit au château Neu-Preit. La route
montre ensuite une belle série d\'allleurements :

Phyllades détritiques dans la tranchée du chemin et à l\'extrémité

un banc de grauwacke........sur 30 m.

Schistes bien réguliers et phyllades remplis de fossiles du Siege-
nien moyen
(Sg2(i), suivis d\'un banc de grauwacke . .nbsp;sur 30 m.

Beaux phyllades..........sur 35 m.

Allleurement peu net.........sur 20 m.

Banc de grès gris par altération et tacheté de brun (Dir. Nord

50° Est; incl. 80° Sud), que l\'on suit eu direction . . .nbsp;sur 15 m.

Lacune d\'observations.........sur 30 m.

Très beaux phyllades.........sur 20 m.

Lacune d\'observations.........sur 20 m.

Phyllades bleus très beaux........sur 55 m.

(irès rose avec ontiulation (l)ir. moyenne Nord 65quot; Est; incl.

55quot; Sud)..........sui\' 10 m.

Beaux phyllades avec bancs de grauwacke et macigno très cal-
careux fossilifères. . , ......sur 45 m.

Nous avons déterminé dans ces grauwackes et macignos calcareux :

Peirocrania proavia (loldfnss
Proschizophoria personata Zeiller
Camarotoechia daleidensis Roemer

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Trigeria Gaudryi Oehlert
Spirifer pinmaevus Steininger (abondant)
Spirifer hystericus Schlotheim
Spirifer excavatus Kayser
Athyris undata Defrance
Tentaculites scalaris Schlotheim.

Viennent ensuite :

Debris de phyllades et banc de grès gris très dur. . . . sur 20 m.

Lacune d\'observations.............. 39

Grès dur assez grossier (Dir. Nord 50» list ; incl. 80» Sud) . . sur 10 m.

Lacune d\'observations............. Q5

Schiste micacé lin se terminant à un banc de grès grisâtre dur

(Dir. Nord 45» Est ; incl. 50» Est)......sur 10 m.

Beaux phyllades foncés........... 10 m.

Lacune d\'observations............ 50

Banc de grès gris très dur et feuillets de phyllades très réguliers

(Dir. Nord 40» Est ; incl. 40» Est)......sur 30 m.

Eboulis de schiste et morceaux de grès.....sur 100 m.

Au carrefour où un chemin, venant du Bois de Ifarre, traverse la route dc Harre
pour se diriger vers Fays, une grande excavation est ouverte dans des bancs de grès
compacts gris-verdàtre et des bancs de grès moins compacts jaunes. Les couches
inclinent de 20» vers l\'Ouest et ont une direction Nord-Sud. Au jugement dc M. Assel-
berghs, à qui nous avons montré cette carrière, il n\'est pas douteux que ces grès soient
taunusiens.

Si nous prenons alors le chemin, qui se dirige vers le i\\ord-Est, pour former
ensuite un coude très prononcé qui le ramène vers Fays, nous voyons, à 100 mètres
du carrefour, un allleurement de beaux phyllades ; et, au croisement du cliemin sui-
vant, du phyllade bleu-foncé, en l)eaux feuillets un peu irréguliers. Puis, près du
coude aigu du chemin, il existe une grande excavation où sont exploités des grès très
quartzitiques, gris-bleuàtre et gris-verdàtre, intercalés dans du schiste vert. Leur
direction est Nord 5» Est et leur inclinaison 15» Ouest.

Résumant nos observations depuis Deux-Rys, nous pouvons dire d\'abord que
les fossiles, recueillis dans les deux gisements signalés, nous permettent d\'aiïirmer
l\'âge hunsruckien inférieur
(Sg2a) des phyllades réguliers alternant avec quelques
bancs de grès. — En second lieu, les grès et les phyllades feuilletés irrégulièrement
des deux grandes excavations, que nous avons signalées en dernier lieu, sont des

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roches typiques du Taunusien (Sgl). Les roches près de Deux-Rys, composées
principalement de schistes, moins réguliers que ceux du Siegenien moyen
{Sg2a), et
contenant un peu plus de grauwacke et de bancs de grès que cette dernière assise,
forment une transition entre le Siegenien moyen
{Sg2a) et l\'Emsien inférieur (Eml),
sans limites bien marquées. Ces roches sont les mômes que celles, que nous avons
décrites à l\'Est et au Nord de Mormont au Chapitre précédent, et que nous avons ran-
gées dans le Siegenien supérieur
{Sg2b).

Retournons maintenant à Deux-Rys et remontons le ruisseau du Rois-du-Pays.
A 100 et à 300 mètres du conlluent de ce ruisseau avec le ruisseau de Harre, nous
observons des schistes jaunes ; à 300 mètres plus loin, ou exploite des bancs de grès
compacts, alternant avec des i)hyllades foncés. Ces couches présentent les caractères
du Taunusien
{Sgl). La direction est Nord 45quot; Est et l\'inclinaison 45° Sud-Est. A 500
mètres plus loin, on voit du schiste et des bancs calcareux, avec
Spirifer primaeviis
et Stropheodonta Murchisoni Archiac et Verneuil, du Hunsruckien inférieur {Sg2a) ;
leur direction probable est Nord 15quot; Est et leur inclinaison 20° Ouest. A 400 mètres
plus loin, un peu au-delà du i)etit chemin qui traverse la vallée, une excavation est
ouverte dans des bancs de grès-quartzite compact du Taunusien
{Sgl), mais cette
fois-ci avec direction Nord-Sud et inclinaison 15° Ouest. A 200 mètres à l\'Ouest de cet
endroit, il y a une tranchée de chemin dans du schiste avec
Spirifer primaevus
Steininger. — 11 résulte de ces observations que des couches taunusieuues décrivent
un synclinal à ennoyage Ouest-Sud-Ouest, dont le noyau est constitué par les couches
fossilifères du Hunsruckien inférieur
{Sg2(i). Nous remarquons que le premier allleu-
rement de couches taunusiennes n\'est pas bien éloigné des anieurements signalés à
l\'Est de Deux Rys et attribués au Siegenien supérieur pour les raisons que nous avons
exposées plus haut. Elles doivent donc en être séparées par une faille importante.

Jî 3. — Conclusions.

Au point de vue lecloni(|ue, nous avons relevé d\'abord l\'anticlinal d\'Ozo à liane
septentrional vertical et à liane Sud-Ouest incliné de 35° vers le Sud-Ouest. Le noyau
en est formé de calcaires à Stringocéphales à proximité de la vallée de l\'Aisne. Un
synclinal suit dans les calcaires givétiens
(Gvh); nous en avons traversé l\'axe près de
la borne kilométri(iue 10. Sur la route vers ViMers-Sainte-Certrude iu)us avons con-
staté de nouveau un anticlinal, dont le noyau est formé par les schistes, macignos et
calcaires quartzeux du Givétien inférieur
{Gva). Le liane Sud de cet anticliiuil est
coupé par une faille peu importante. Au Sud se présente un synclinal régulier, sur le

11

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flanc oriental duquel on recoupe successivement les assises du Givétien (Gvh et Gva),
du Couvinien {Co2p, Co2, Col) et de l\'Emsien supérieur {Em2hp et Em2hm). Elles
inclinent toutes fortement _vers l\'Ouest alors que, dans la coupe plus méridionale,
décrite précédemment, nous avons constaté que ces mêmes couches sont fortement
renversées.

Nous verrons dans la coupe suivante que, dans leur prolongement vers le Nord,
l\'inclinaison de ces couches diminue.

Dans l\'Emsien inférieur {Eml), il y a des plis, tels que ceux que nous avons
relevés à l\'Ouest de Deux-Rys. Toutefois, ils ne sont pas d\'une grande importance
de sorte que l\'inclinaison se fait en général vers l\'Ouest.

Les observations à l\'Est de Deux-Rys sont d\'une grande importance. Là, sur la
route vers Harre, nous voyons successivement du Siegenien supérieur
{Sg2h) à direc-
tion moyenne vers le Nord-Est et inclinaison vers le Sud-Est ; puis du Siegenien
moyen
{Sg2a), bien caractérisé par ses fossiles, dirigé d\'abord vers le Nord-Est, puis
vers le Nord-Nord-Est et incliné vers l\'Est de 45% 5.5quot;, puis 40quot;. A ce dernier succède
à l\'Est du Siegenien inférieur
{Sgl) à direction voisine du méridien et à inclinaison
faible (20quot; et 15quot;) vers l\'Ouest. Il est clair que le Siegenien moyen est séparé du Siege-
nien inférieur par une faille. Les observations faites à l\'Est de Deux-Rys, le long du
ruisseau du Bois-du-Pays, nous ont permis de constater le prolongement de cette faille
au Sud-Ouest et d\'accentuer son importance. Comme nous l\'avons dit déjà, en effet,
nous avons traversé là un synclinal à ennoyage Sud-Ouest, dont le noyau est formé
du Siegenien moyen fossilifère, et dont le flanc Nord, constitué par des couches du
Siegenien inférieur inclinées de 45quot; au Sud-Est, se voit à l\'Est et à une distance relati-
vement faible des aflleurements du Siegenien supérieur de Deux-Rys. La bande de
Siegenien supérieur de Deux-Rys, qui suit bientôt vers le Nord-Ouest l\'Emsien infé-
rieur, ne peut être autre que celle contre laquelle viennent buter au Nord les grès de
Mormont. D\'où il résulte que notre faille est le prolongement de la
faille de Monnoni.
Le Siegenien supérieur, très plissé mais à inclinaison moyenne vers l\'Ouest, qui
s\'obsei-ve sur la lt;( route de Tohogne » à l\'Est et au Sud-Est de Mormont, comme nous
l\'avons dit au chapitre précédent (Chap. Vif), se présente comme devant s\'emboiter
dans le Siegenien moyen du synclinal, qui occupe la lèvre Sud de la faille à l\'Est
de Deux-Rys ; si sa limite Ouest est plus régulière, cela provient sans doute de la
résistance des grès de Mormont. Il résulte de là que le synclinal observé à l\'Est de
Deux-Rys n\'est autre que le, synclinal,d\'Eveux, qui, à Eveux comme à Mormont et
à Deux-Rys, est recoupé au Nord-Ouest par la faille de Mormont.

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CHAPITRE IX

LA RÉGION COMPRISE ENTRE OZO, VILLERS-SAINTE-GERTRUDE,
FAYS, JEHONHEID ET IZIER

§ 1. — D\'Ozo à Jehonheid, par Villers-Ste-Gertrude et Fays.

Partant de la graud\'route de Bomal à Manhay (Route de Tohogne), au Sud d\'Ozo,
au continent du ruisseau du Pont-le-P]\'ètre et de l\'Aisne, nous suivons le ravin du
Pont-le-Prôtre vers l\'amont. Nous nous trouvons au début dans une vallée sèche dont
les versants sont formés de rochers de calcaire givétien. Après avoir parcouru environ
500 mètres, nous arrivons à l\'endroit où le ruisseau se perd dans les calcaires. La
direction des couches y est Nord 65quot; Est et l\'inclinaison 40quot; Sud. Une centaine de
mètres plus loin, la direction est Nord 85quot; Est et l\'inclinaison 30quot; Sud, puis, un peu
plus loin. Nord 60quot; Est avec inclinaison de 30quot; au Sud-Est, pour revenir bientôt à la
direction Est-Ouest avec inclinaison 30quot; Sud. On voit que le calcaire forme de larges
ondulations à ennoyage vers le Sud. La dernière allure a été relevée dans une petite
excavation, à 150 mètres de la route d\'izier à Villers-Ste-Gcrlrude. Les calcaires
foncés, zones sont remplis de
Stvùigocoplinliis liuvtiiii Defrance. Une seconde exca-
vation se voit un peu avant d\'arriver à la route susmentionnée. Tous ces adlenre-
ments appartiennent à notre Givétien supérieur
{Gvh).nbsp;\'

Nous traversons la route d\'izier à Villers-Ste-Gertrude et continuons à remonter
la vallée, qui se dirige maintenant vers le Sud-Est. Après avoir parcouru 400gt;nèlres,
nous voyons, sur la rive droite, du calcaire grenu creusé de (piantité do petites ca-
vernes. Nous rangeons ces calcaires dans notre Givétien inférieur (Gm). ils sont
visibles sur une largeur de 50 mètres. A 75 mètres plus loin, on voit du macigno
régulier et du grès (Dir. Nord 15quot; Est; incl. 45quot; Ouest) ; puis, un peu plus loin sur la
rive gauche, des bancs de macigiu) alternant avec des schistes verts (Dir. Nord 20quot; Est;

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incl. 50° Ouest). Ces couches décrivent un anticlinal ; car, à 50 metres i)lus vers l\'Est,
nous mesurons : direction Nord 85° Est et inclinaison 15° Sud. A environ 50 mètres
plus loin, nous voyons, sur 20 mètres, un synclinal, dont le liane occidental a une
direction Nord 45° Est et incline de 55° vers l\'Est et dont le liane oriental a une direc-
tion Nord 5° Est et une inclinaison 45° Ouest. Après 100 mètres, une deuxième ondu-
lation synclinale est visible; et, 20 mètres plus loin, des bancs de macigno plus minces
allleurent avec direction Nord 55° Ouest et inclinaison 20quot; Sud. Ces observations por-
tent sur la partie du ravin qui dessine un fort coude à convexité Sud. A 150 mètres
plus vers l\'Est, du schiste vert allleure dans le ruisseau. Le ravin remontant ensuite
vers le Nord-Est, nous voyons, à 150 mètres en amont du dernier allleurement signalé,
du schiste vert dans le ruisseau ; puis, au hameau du Pont-le-Prètre, un allleurement
le long du chemin de Yillers-Ste-Gertrude.

Los macignos et les bancs de grès plissés forment la zone supérieure du Couvi-
nien
{Co2p) ; tandis que le schiste vert avec quelques bancs appartient au Couvinien
supérieur normal
(Co2). A Pont-le-Prêtre le ruisseau dessine un méandre à convexité
Nord, que traverse un pont de la route d\'Izier à Villers-Ste-Gertrude.

En continuant à remonter le ruisseau, nous trouvons des schistes verts à 300 et
350 mètres au Sud-Est du pont. On observe ensuite les allleurements suivants :
100 mètres plus loin, du schiste micacé vert avec des bancs de grès dur à direction
Nord-Sud et inclinaison 48° Ouest ; 100 mètres plus loin encore, du schiste vert (|ui
alterne ensuite avec des bancs de macigno dur bleu-grisâtre, à direction Nord 20° Est
et inclinaison 40° Ouest ; ces derniers allleurent sur plus de 100 mètres le long du
méandre à convexité Sud. Cet allleurement se termine par des bancs de macigno très
calcareux et même de calcaire foncé et grenu, qui appartiennent au Couvinien infé-
rieur (Coi).

Lo poudingue de l\'Emsien supérieur {Em21gt;) commence à 50 mètres plus loin.
Celui-ci est bien exposé dans la vallée du Pont-Ie-Prêtre. Sur la rive droite il forme
un bel escarpement sur une longueur de 150 mètres (l)ir. Nord 10quot; Ouest ; incl.
30quot; Ouest) : ce poudingue ne forme qu\'un seul banc, mais d\'une puissance de
100-mètres; c\'est un poudingue grossier, et même très grossier dans les niveaux sujié-
rieurs, où certains galets atteignent un diamètre de 15 centimètres.

A 800 mètres à l\'Est de ce gros banc de poudingue, un chemin, qui suivait l\'es-
carpement de la rive gauche, se bifurque ; l\'une des branches traverse le ruisseau dont
il remonte ensuite le cours sur la rive droite. Immédiatement à l\'Ouest du pont allleu-
rent des schistes lie de vin de l\'Emsien moyen
{Km2a). Des schistes rouges, du grès
vert, du grès grossier brun-grisàtre de la même assise allleurent en plusieurs endroits
le long du chemin qui remonte la rive droite, jusqu\'au petit ravin situé à 050 mètres
à l\'Est du pont.

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A quelque 200 mètres à l\'Est de ce ravin, ou rencontre une excavation d\'où l\'on
extrait du grès quartzitique gris-bleu clair de l\'Emsien inférieur
{Eml); (Dir. Nord
5° Ouest ; incl. 40° Ouest). Du grès analogue et des scliistes, devenus jaunes par alté-
ration, alTleureiit 200 mètres plus loin.

Si, au lieu de suivre la vallée du ruiéseau du l\'ont-le-Prôtre, nous prenons la
route d\'Izier vers Yillers-Ste-dertrude, au pont où elle traverse le ruisseau du Pont-
le-Prêtre, nous arrivons, après plusieurs lacets, à un point où la route se courbe à
angle droit pour se diriger vers l\'Est-Sud-Est. A 200 mètres environ de ce point, nous
rencontrons, à gauche de la route, une carrière d\'où l\'on a extrait des calcaires conte-
nant des
Slringocephalus Burtini Defrance. Ils appartiennent à notre Givétien sui)c-
rieur
{Gvh) ; leur direction est Nord 15° Est et leur inclinaison 25° Ouest. A 200 mètres
plus loin vers l\'Est, une petite fouille montre des calcaires quartzeux irréguliers du
(îivétien inférieur
{Gva). On voit du macigno couvinien dans le talus de la route à
75 mètres plus vers l\'Est, et, à 125 mètres plus loin, de nouveau du calcaire quartzeux
givétien. On arrive ensuite à une bifurcation du chemin, et, à cet endroit, des schistes
jaunes du Couvinien allleureiif. A 200 mètres au Sud de ce dernier point, il y a des
carrières et un vieux four à chaux, où l\'on exploitait le calcaire du Givétien supérieur
{Gvh). La direction y est Nord 30° Ouest ct l\'inclinaison 30quot; Ouest. A 20 mètres à l\'Est
de la bifurcation, nous rencontrons des calcaires givétiens bleu-foncé à direction
Nord 40\' Ouest ct inclinaison 3.5° Ouest. A une centaine de mètres plus loin, nous
voyons du grès et du schiste couvinien, et, dans le village même de Villers-Ste-Ger-
trude, des bancs de macigno dirigés au Nord 10quot; Est et inclinés de 40quot; vers l\'Ouest.
Nous avons donc passé par une alternance de calcaires givétiens et de macignos
du Couvinien supérieur, due ù des plis ; nous avons mieux observé ceux-ci dans la
vallée du\'Pont-le-Prêtre. Il n\'est guère possible cependant d\'expliquer par le détail les
faits que nous venons de décrire sans admettre qu\'une petite faille fait buter contre
le sommet du Couvinien
{Co2p) du noyau de l\'anticlinal, les calcaires givétiens qui
lui font suite vers l\'I^st.

Lorsciue nous nous dirigeons de Villers-Ste-Gcrtrude vers l\'Est, nous Irouvons,
sur une distance de 400 mètres, plusieurs anieurements de calschiste vert-foncé ou
jaune par allération du Couvinien supérieur. Le Couvinien inférieur n\'allleure pas le
long de ce chemin. A 200 mètres plus loin vers l\'Est et un peu vers le Sud, apparaît
du poudingue à gros et très gros éléments à ciment rouge-pàle. On peut suivre ce
poudingue jusqu\'à 750 mètres au Sud du chemin. La bande y est ondulée : Indirec-
tion est d\'abord Nord-Sud avee inclinaison 75quot; Ouest ; après 400 mètres, la direction
devient Nord 20quot; Est avec la même inclinaison, et, après 200 mètres, la direction rede-
vient Nord-Sud. Les autres bancs de poudingue allleurent aussi
plus à l\'Est. Sur la

m*

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colline de la Groix-du-Mont, des grès graveleux de la zone du poudingue milliaire de
l\'Emsien supérieur allleurent.

Nous traversons ensuite l\'Emsien moyen, qui allleure à plusieurs reprises sous
forme de schiste lie de vin, avec bancs de grès vert très altéré, jusqu\'à Grand-Rru.
Puis, là où un chemin se détache vers le Sud-Sud-Ouest, nous voyons des schistes
jaunes par altération et des débris de grès-quartzite de l\'Emsien inférieur ; on trouve
les mômes roches plus loin vers l\'Est. Sur le chemin à Trou-Bouhay, on voit, à trois
cents mètres de l\'origine du chemin, une intercalation de schistes rouges dans les
schistes jaunes. La direction des bancs de grès-quartzite est ici à peu près Nord-Sud
et leur inclinaison 25quot; Ouest. Plus loin vers l\'Est, 50 mètres après l\'entrée du chemin
dans le bois, on voit encore une intercalation de schistes rouges.

L\'Emsien inférieur est bien exposé aussi le long de la lisière Nord du bois qui
couvre le versant de la rive gauche de la vallée du Pont-le-Prêtre, à (500 mètres à
l\'Est-Nord-Est de Grand-Bru. On y voit successivement, d\'Ouest en Est : une exca-
vation montrant des bancs de grès-quartzite intercalés dans des schistes foncés à
éléments lins quelque peu phylladeux, mais presque tous altérés (Dir. Nord 15quot; Est;
incl. .50quot; Ouest) ; puis, sur une largeur de 100 mètres, surtout du schiste rouge avec
grès-quartzite vert-pâle ; plus loin le sol est redevenu jaune sur une largeur de
125 mètres ; puis un peu de schiste rouge ; enfin des débris de grès gris-verdâtre qui
diminuent rapidement plus loin vers l\'Est. On remarque donc que ces intercalations
de schistes rouges dans l\'Emsien inférieur deviennent plus importantes et nous les
rencontrons pour la première fois ici à la base de cette assise.

Au Nord de la lisière du bois, dont il vient d\'être question, passe la route qui, jiar-
tantde Grand-Bru à Fays rejoindra, après avoir traversé le ruisseau du Pont-le-Prêtre,
la route de Ferrières à Fays. A peine avons-nous rejoint cette dernière route, que nous
rencontrons une excavation dans des schistes compacts janue-verdâtre. Puis, avant de
repasser le ruisseau en suivant la route de Ferrières à Fays, nous observons encore un
peu de schiste rouge. La route, qui se dirige ensuite vers le Sud-Est, montre, à deux
cents mètres dans le talus, du schiste jaune avec grès vert et gris-jauiuUre. Dans la
tranchée suivante, nous trouvons du grès clair fossilifère dans lequel, nous avons
recueilli :

Spirifer carinatns ? Schnur
Trigejna posthnma h^nchs
Trigeria Gaudryi Oehlert
Camarotoechia daleidensis Roemer.

Ce grès appartient probablement au Siegenien supérieur {Sg2b).

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A 350 mètres au Nord-Nord-Est de ce point, le long d\'un chemin qui conduit à
Jehonheid, on voit des schistes grossiers, qui semblent décrire un synclinal peu pro-
fond. En continuant à suivre la route vers Fays nous avons constaté plusieurs fois
la présence de grès fin et de schistes micacés, jaunes par altération. A l\'extrémité
orientale de ce hameau, on trouve un aflleurement de grès jaune et gris-clair. La route
se bifurque au Sud de Fays et là commence une pente d\'éboulis de schistes et dc
grès. Nous arrivons ainsi à la carrière, mentionnée au Chapitre précédent (p. 208), et
ouverte dans des grès-quartzites gris-bleuatre avec schistes et phyllades du Taunusien
(Dir. Nord-Sud ; incl. 15» Ouest).

Le chemin au Sud-Ouest de Fays, qui se dirige vers la lloche-à-Frêne, montre en
son point le plus élevé, une tranchée dans du sciiiste jaune avec beaucoup dc mor-
ceaux de grès vert-grisàtre. Plus loin, un peu au-delà du croisement du chemin
qui va du Trou-Bouhay à Deux-Rys, le sol est un peu coloré en rouge : ici commence
l\'Emsien inférieur
{Eml). C\'est le point le plus méridional où nous ayons constaté la
présence de schistes rouges
à l(i base de cette assise.

I/àge de toutes ces couches, qui se ressemblent lithologiquement, est dillicile à
établir. D\'une part, nous avons au Nord de Fays du grès fossilifère au milieu dc
schistes, ce qui rappelle les couches du Siegenien supérieur, vues plus au Sud ;
d\'autre part, au Sud de Fays allleurent des quartzites et des phyllades du Taunusien.
Il est dès lors probable que le Siegenien moyen constitue le sous-sol de la partie Nord
de Fays.

Lors(iue nous parlons de Fays pour nous diriger vers le Nord-Nord-Est, nous
trouvons aux environs du Saut-de-la-llaie des schistes, (jui appartiennent probable-
ment à la bande du Siegenien moyen. Vers l\'Est, en approchant de St-Anloine, on voit
des schistes jaunes, aussi des schistes plus foncés et surtout des débris de quartzite
clair du Taunusien. Les mêmes débris, au milieu desquels on rencontre aussi des
grès clairs avec points rouges, se retrouvent plus au Nord, le long du chemin vers
.lehonheid. A l\'Est de Jehonheid on voit dans la vallée du ruisseau de AVerbomont,
deux excavations ouvertes dans des bancs de grès-quartzite gris-pàle du Taunusien.
Les couches ont une direction Nord GO» Ouest et une inclinaison 45» Sud sur le versant
Sud de la vallée, une direction Nord 55» Ouest et une inclinaison 20» Sud sur le
versant Nord.

— D\'Izier à Jehonheid par Vieux-Fourneau.

Sur la roule de Bornai à Izier, à 1 1/4 kilomètre à l\'Ouest de ce dernier village il
y a une excavation dans du calcaire compact, dont la direction est Nord 45» Est et

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rinclinaisoii 25° Sad, et qui appartient au Givétien supérieur (Gvh) tel que nous
l\'entendons. Au delà, vers Izler, nous traversons la limite du Givétien et du Couvinien.
A 150 mètres allleurent des bancs de calcaire bleu-foncé et du calcaire schisteux, qui
peuvent appartenir au Givétien inférieur
(Gva) ; 200 mètres plus loin, du schiste
allleure, et, sur le chemin qui, un peu plus loin, quitte la route pour se diriger vers le
Nord-Est, on trouve, à 150 mètres de l\'origine de ce chemin, des schistes jaunes et
beaucoup de morceaux de grès jaune, qui appartiennent à la zone supérieure du
Couvinien
(Co2p) ; tandis que les schistes, que l\'on observe au commencement de ce
chemin et le long de la route, appartiennent sans aucun doute au Couvinien supérieur
normal
(Co2).

xVu-delà de l\'origine de ce chemin les allleurements manquent le long de la
route sur quelques centaines de mètres, jusqu\'à 100 mètres avant d\'arriver au carre-
four à l\'Ouest du chateau d\'Izier ; à ce carrefour, des psammites et du grès jaune lin
allleurent, dont la direction est Nord 70° Est et l\'inclinaison 40° Sud. Ces couches res-
semblent beaucoup à celles du terme
Co2p ; nous pensons cependant qu\'il s\'agit
d\'une zone interstratifiée dans les couches du Couvinien supérieur normal
(Co2), zone
que nous avons rencontrée déjà plus au Sud.

Nous suivrons maintenant le chemin vers le Nord-Est. Près du chateau des
calschistes fossilifères allleurent, renfermant notamment :

Lingiiln intermedia Fuchs
Siropheodonta interstrialis Phillips
Sieberella galeata Dalmann.

Nous passons maintenant à côté d\'une grande ferme ; à 75 mètres plus loin, les
sciiistes sont très fossilifères ; nous y avons recueilli la faune typique du Couvinien
«upérieur :

Fenestella sp.

Leptaena subtetragona Roemer
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Schuchertella umbraculum Schlotheim
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Chonetes minuta Goldfuss
Schizophoria striatula Schlotheim
Uncinulus sp.

Uncinulus angulosus Schnur
Atrypa reticularis Linné

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Spirifer speciosus Sclilotheim
Spirifer curvatus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger
Cyrtina heteroclyta Defrance
Athyris eoncentrica Murchison.

Sur le chemin à direction Nord-Sud, qui passe à 120 mètres à l\'Est de ce point,
allleurent des macignos et des calschistes de la même assise. Vers le Nord la direction
est Est-Ouest et l\'incliiiaison .50° Sud ; 75 mètres plus au Sud nous mesurons : direc-
tion Nord 30° Ouest et inclinaison 30° Sud.

Le long de la route d\'Izier à Burnontige, les calschistes du Couvinien supé-
rieur (Co2) allleurent à 300 mètres à l\'Est du Château d\'Izier ; à 300 mètres plus loin
on voit une excavation dans des psammites semblables à ceux que nous avons vus à
l\'Ouest d\'Izier (Dir. Nord GO°Est; incl. 70° Sud).

A environ 400 mètres plus à l\'Est des grès et psammites allleurent avec une
direction Nord 80° Ouest et une inclinaison de 45° au Sud. A 50 mètres de là des bancs
puissants de grès sont visibles dans une conduite d\'eau : ceux-ci appartiennent au
Couvinien inférieur
{Col).

Au coude, que décrit la route à l\'extrémité Sud du bois Sur-les-Savenires, se
trouve un bel allleurement de poudingue. Le banc que nous voyons a uno épaisseur
de 10 mètres. La partie la plus jeune est formée de conglomérat grossier, dont les
éléments ont en moyenne 5 centimètres de diamètre ; le reste n\'est pas si grossier :
le diamètre moyen des galets est de 2,5 centimètres. Dans le talus à 100 mètres plus
loin, on peut constater l\'existence de schistes rouges.

A 2.50 mètres au Nord-Est du coude de la route, nous prenons le chemin cpii
descend vers le ruisseau de .Alalboute. Sur les deux ver.sanl» allleurent, en jilusieurs
points, des schistes rouges de l\'Emsien moyen
{Em2a), surtout ù la fourche des trois
chemins ([u\'on voit au Sud du ruisseau. Nous prenons ici le chemin (jui forme la
branche moyenne de hi fourche, et nous remarquons, ([u\'à mesure que nous progres-
sons vers l\'Est, le sol devient plus jaune, on trouve do plus en plus de débris de grès
quarlzitique. Du grès vert-pàle (juartzitique allleure avant le coude, que décrit le
chemin à la traversé d\'un vallon, et, à ce coude, on trouve «les schistes rouges. Des
schistes semblables allleurent un peu plus loin sur 40 mètres. Là où le chemin croise
celui qui relie Malboule à Trainehaye, les débris de gros-quartzile sont abondants et
on voit du schiste jaune. Ici nous sommes entré dans la bande de l\'Emsien inférieur.
11 est dillicile lt;le préciser le passage de la limite entre l\'Emsien moyen et l\'Emsien infé-
rieur, parce qu\'il y a des schistes rouges au sommet do l\'Emsien inférieur. Nous pensons

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que les 40 mètres de schiste rouge appartiennent encore à l\'Emsien moyen. On ren_

contre du grès vert de l\'Emsien inférieur dans une petite excavation à 200 mètres

plus au Nord vers Malboute. Sur le chemin vers Vieux-Fourneau on observe des

schistes jaunes par altération, et ensuite du schiste rduge sensiblement horizontal,

intercalé dans des schistes jaunes.

L\'Emsien inférieur est ensuite bien exposé sur le versant oriental du ravin ([ui se

voit à l\'Est du Vieux-Fourneau. Une tranchée longue de près d\'un kilomètre recoupe

des schistes jaunes alternant avec des schistes rouges ; ceux-ci représentent le tiers

de la masse. Il y a, de plus, des intercalations de grès-quartzite verdâtre et bleuâtre.

Ces couches décrivent un anticlinal ; nous avons mesuré, en efl\'et, vers le Nord,

direction Nord 25° Est et inclinaison 75° Nord-Ouest ; vers le Sud, direction Nord 40°

Est et inclinaison 55° Sud-Est. Nous arrivons, en continuant à suivre la tranchée vers

le Sud, à 75 mètres au Nord de la route de Villers-Ste-Gertrude à Fays, dans la vallée

du ruisseau du Pont-le-Prêtre, qui change de nom ici pour s\'appeler ruisseau du
\\

Vieux-Fourneau,

Si nous suivons le sentier, qui longe la rive droite de ce ruisseau vers le Nord-Est,
nous observons d\'abord des schistes jaunes, avec du grès assez grossier et intercala-
tions de schiste rouge, ce qui est démontré par la coloration rouge du sol. Ces couches
constituent la base de l\'Emsien inférieur. Fait digne de remarque : ces dernières
observations montrent que beaucoup de schistes rouges sont intercalés dans l\'Emsien
inférieur, surtout vers sa base.
Ensuite viennent :

Schiste jaune avec du grès; sol légèrement rouge. . . . sur 40 m.
Principalement des morceaux de grès quartzitique vert et bleu . sur 30 m.
Pente parsemée de schiste et quelques morceaux de grès quartzi-
tique vert-pâle.........sur 250 m.

Belle tranchée dans du schiste feuilleté très fin . . • . sur 30 m.

Schiste............sur 30 m.

Schistes et quelques morceaux de grès......sur 40 m.

Par endroits beaucoup de morceaux de grès bleu ; cependant en

général du schiste (Dir. Nord 20° Est; incl. 4.5° Ouest) . . sur 75 m.
Beaucoup de grès ainsi que du schiste avec des gros bancs de
grès très fin, quartzitique, jaune verdâtre (Direction et incli-
naison comme précédemment)......sur 80 m.

A 50 mètres plus loin nous trouvons un banc de grès dur micacé à direction
Nord 30° Est et inclinaison 65° Est; cette inclinaison est contraire à la précédente.

A 50 mètres plus loin commence une tranchée de 360 mètres de long, au com-

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mencement de laquelle on voit du schiste, avec plusieurs bancs dc grès et de grau-
wacke : les bancs quartzeux deviennent moins abondants dans la dernière moitié.
Le schiste est jaune-verdàtre, quelque peu écailleux ; le grès a la même teinte que
le schiste, il est quartzitique. A 100 mètres du commencement de la tranchée nous
nous trouvons en face de la source de Harre. L\'alïleurement se termine vers la lisière
orientale du bois dit Lahé-du-Pouhon. Toutes ces couches appartiennent au Huns-
ruckien supérieur
(Sg2b).

En continuant à remonter le ruisseau du Vieux-Fourneau, nous arrivons bientôt
à Jehonheid. A l\'endroit où la route, partant de Jehonheid se bifurque en un chemin
vers Izier et une route vers Burnontige, allleurent des schistes un peu plus réguliers
avec des bancs minces de grès-psammite à grain lin gris-verdàtre. Cet aiïleurement
appartient probablement au Hunsruckien inférieur
(Sg2a). A 200 mètres à l\'Est de
cet endroit, à côté d\' un chemin, qui se sépare de la route un peu plus au Sud et suit
le bord d\'un ruisseau qui descend de Burnontige, se trouve une excavation ouverte
dans des schistes micacés, compacts, vert-foncé, qui renferment quelques bancs
minces de grauwacke fossilifère. La direction est Nord 40quot; Ouest, l\'inclinaison J5quot; Sud.
Nous y avons trouvé :

Zaphreiitis sp.

Chonetes pleheja Schnur

Spirifev hystevicus Schlotheim (abondant)

Spivifev excavatus Kayser

Aihyvis nvivostvis Krantz

(ioniophoi \'in Schwevdi Beushausen.\'

Nous croyons pouvoir rapporter ces couches au Hunsruckien inférieur (Sg2n).

Enlin à 500 mètres vers le Sud-Est nous arrivons aux (piartzites taunusiens
lt;lu ruisseau de AVerbomont, dont il a été question dans la coupe précédemment
décrite (J^ 1).

{5 3. — D\'Ozo, par Izier et Pont le Prêtre, à Vieux-Fourneau.

Avant de passer aux conclusions nous exposerons les observations les plus
intéressantes, faites dans la région située entre les deux coupes que nous venons de
décrire.nbsp;|

Le village d\'Ozo est situé en grande partie sur les calcaires givétiens, que nous
voyons très bien allleurer dans la i)artie méridionale de ce village. Les couches y
décrivent un anticlinal ; nous mesurons le long de la grand\'route : direction Nord 30quot;

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Est el Inclinaison 75quot; Ouest et, à 50 mètres vers l\'Est : direction Nord 50quot; Sud et incli-
naison 55quot; Sud.

Le long de la route vers Izier, on observe, à 400 mètres au Nord d\'Ozo avant
d\'arriver à la première courbe, un aflleurement de calcaire du Givétien inférieur et dans
la deuxième courbe des schistes et du grès à crinoïdes du sommet du Couvinien
{Co2p).
I^lus loin vers le Nord-Est, nous avons vu, dans des petites fouilles creusées pour le
placement de poteaux téléphoniques, des calschistes typiques du Couvinien supérieur
{Co2). Ces couches appartiennent au flanc Nord-Ouest de l\'anticlinal relevé à Ozo.

Si du coude mentionné en dernier lieu nous nous dirigeons vers le Sud-Est, nous
recoupons d\'abord des schistes fossilifères du Couvinien supérieur constituant le
noyau de l\'anticlinal d\'Ozo. Au premier carrefour nous prenons le ciiemin vers Izier;
celui-ci nous montre d\'abord des calschistes du Couvinien supérieur
{Co2}, ensuite des
grès du sommet du Couvinien
(Co2p), et enfin, après 750 mètres, du calcaire scliisteux
foncé du Givétien inférieur
(Gva). A 200 mètres au Nord de ce dernier aflleurement,
une petite fouille dans une prairie montre des calcaires quartzeux du Givétien inférieur
(Gva) renfermant Stringocephalus Burtini Defrance (Dir. Nord 60° Ouest; incl. 20°
Sud). A\'ers l\'Est, au croisement du chemin avec celui de Villers-Ste-Gertrude, nous
rencontrons des morceaux de grès du
Co2p. Il en résulte que nous avons traversé les
couches du liane Sud de l\'anticlinal d\'Ozo et une ondulation synclinale, dont le noyau
est formé de Givétien inférieur.

Si nous nous dirigeons au Sud vers Villers, nous voyons que des débris de
calcaire commencent à dominer à 300 mètres au Sud du carrefour ; au carrefour
suivant vers le Sud, des schistes allleurent, nous y avons trouvé
Spirifer mediotextus
Archiac et Verneuil. A partir de 10 mètres à l\'Est de ce point, il/y a, sur une distance
de 100 mètres, des têtes de bancs de calcaire quartzeux, bleu foncé, de la base du
Givétien ; et, à 150 mètres, des petits bancs de grès fin et du schiste du sommet du
Couvinien (Dir. Nord 35quot; Est).

En partant du dernier carrefour vers l\'Ouest, on aboutit, ajn-ès 75 mètres, à une
série de carrières ouvertes dans du calcaire du Givétien supérieur. Les couches y
décrivent un synclinal qui, à son contour, s\'ennoie de 30quot; vers le Sud-Ouest. Le liane
oriental a une direction Nord 50quot; Est et une inclinaison 45quot; Sud-Est ; il est donc
fortement renversé. En se continuant vers le Nord, les couches se redressent et
reprennent une inclinaison normale, en même temps que leur direction se courbe
vers l\'Ouest pour dessiner le contour du synclinal (1). Le flanc occidental a une
direction Nord 75quot; Est et une inclinaison 35° Sud.

(1) Nous avons ici un cas particulier d\'une règle générale, reconiuie pour la prcMiiière fois par
André Dumont, et qui a permis au grand stratigraphe d\'établir l\'ordre véritable de la superposition
des couches paléozoïques de la Holgique (Voir à ce sujet :
H. ue Dohi.odot, Ann. Soc. géol. de lielg.,
t. XLVIII, pp. B 320-322).

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Eu continuant le long de la route vers Villers-Ste-Gertrude, nous voyons, à
100 mètres au Sud du dernier carrefour, des calcaires quartzeux dans lesquels nous
avons trouvé :

Calceola sandalina Lamarck
Cyathophylluni quadvigendniim Goldfuss
Cystiphyllnni vesicnlosnm Goldfuss
Atrypa aspera Schlotheim.

Ces mêmes calcaires, très riches en polypiers, sont également visibles 400 mètres
plus loin au Sud. Nous rangeons ces couches dans le Givétien inférieur (Gva). La
présence de
Calceola sandalina et de Cystiphyllnni vesicnlosnm indique la proximité
du Couvinien.

A 300 mètres plus loin vers le Sud, il y a un allleurement de calcaire compact à
Stringoceplialus Burtini Defrance. A 150 mètres plus loin encore, à la bifurcation
d\'un chemin qui s\'engage dans le bois, nous trouvons également des bancs de calcaire
compact, d\'une épaisseur d\'un mètre, de teinte foncée, avec des polypiers,
Stroma-
topora
et Stringoceplialus Burtini Defrance. Ils appartiennent au Givétien supérieur
(Civli) ; leur direction est Nord-Sud et leur inclinaison de 25quot; vers l\'Ouest.

Le long du chemin, qui entre dans le bois en suivant une direction Sud-Est, nous
observons des schistes jaunes, ct ensuite, au coude (pie ce chemin fait pour se diriger
vers l\'Est, nous voyons des fragments de calcaire quartzeux, très grenu ; et surtout à
150 mètres vers l\'Est de ce point, ces débris deviennent abondants et doivent être
considérés comme en place ; ils appartiennent au (Jivétien inférieur (Gm).

Nous ne voyons pas, le long de ce chemin, les couches du sommet du Couvinien.
Mais, au hameau du Pont-le-Prêtre (1), les couches du Couvinien supérieur allleurent
à plusieurs reprises. A 140 mètres au Nord du pont sur le ruisseau, les calschistes
avec bancs minces de calcaires couviniens, sont verticaux et leur direction est
Nord 1.5quot; Est ; la direction de schistosité est Nord 65quot; Est et son inclinaison \'10quot; Est: ce
qui indique, d\'après la nîgle (jue nous avons formuhîe plus haut, iiue ces couches
appartiennent au flanc Ouest d\'un anticlinal. Au centre du hameau nous avons
recueilli :

Calceola sandalina Lamarck
Schizophoria striatula Schlotheim

(1) Les Irails loj)i)graplii(iuos »îlaiil pt\'u aminliuîs sur la carlft annexée à notre travail, nous
croyons hou «le préciser, pour la facililé du lecteur, »pie le l\'onl-ln-Prètri\', est écrit sur la irarle A
gaucho ol non à droite du hainoau.

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Schuchertella umbraculum Sclilotheim
Chonetes minuta Goldfuss
Leptaena rhomboidalis Wilckens
Pholidostrophia lepis Bronn
Atrypa reticularis Linné
Spii\'ifer speciosus Schlotheim.

An hameau du Pont-le-Prêtre aboutit le ruisseau de Malboute qui, de là, remonte
d\'abord vers le Nord-Nord-Est, puis, de plus en plus vers l\'Est. Si nous remontons le
ruisseau en suivant le chemin qui longe sa rive gauche, nous rencontrons plusieurs
alïleurements de calschistes couviniens. Notre chemin traverse ensuite le ruisseau,
pour se recourber vers l\'Ouest. Nous voyons alors, dans le premier talus, un peu de
grauwacke fine brun-rougeâtre, suivie de bancs de calcaire foncé, qui allleurent
sur 200 mètres ; nous y avons observé les allures suivantes, en marchant de l\'Est vers
l\'Ouest : d\'abord, direction Nord 20° Est et inclinaison 80° Est ; puis, direction Nord-
Sud et inclinaison 45° Ouest ; enfin, direction Nord 70° Est et inclinaison 50° Sud-Est.
Les deux dernières allures dénotent évidemment un synclinal à ennoyage vers le Sud.
La première pourrait indiquer que ce synclinal est suivi vers l\'Est d\'un anticlinal ;
mais le Couvinien vient ensuite. L\'ensemble des faits observés conseille plutôt d\'envi-
sager la seconde allure comme appartenant déjà au contour du synclinal ; la première
représenterait alors le flanc Est renversé du synclinal. C\'est l\'hypothèse que nous
avons adoptée.

Nous sommes arrivé au point où notre chemin se recourbe brusquement vers le
Nord-Ouest ; de ce point se détache vers le Sud un petit chemin que nous suivons. A
200 mètres de l\'origine de ce petit chemin, nous voyons des calcaires semblables aux
précédents, mais peu schisteux, dans lesquels nous avons trouvé :

Cyathophyllum vermiculare var. praecursor Frech
Atrypa aspera Schlotheim
Atrypa l\'eticularis var. Ila])ellala Goldfuss
Spirifer Maureri Holzapfcl.

Cette petite faune nous permet de rattacher ces couches au Givétien. Nous les
rangeons dans notre Givétien inférieur
(Gva).

Nous retournons maintenant vers le Nord ct, à 400 mètres au Nord du point fossi-
lifère, le long du chemin qui conduit à Izier, nous rencontrons un assez mauvais
allleurement de grès rouge. A 75 mètres au Nord de cet anieurement, nous voyons du
grès jaune et du schiste de la zone supérieure
{Co2p) du Couvinien. De part et d\'autre

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du synclinal, nous avons donc trouvé un peu de grès rouge entre le Couvinien et le
Givétien. Nous donnerons plus loin les motifs qui nous font ranger ces couches rouges
dans le Givétien inférieur
(Gm).

En continuant vers le Nord-Est, ou constate que le versant boisé de la rive droite
du ruisseau de Malboute est constitué par des schistes et calschistes du Couvinien
supérieur, qui sont en continuité avec la bande couvinienne du Pont-le-Prêtre et qui
contournent le synclinal givétien, que nous avons décrit en dernier lieu.

A 500 mètres au Nord-Est du point, où nous avons traversé le ruisseau de
Malboute, en suivant le chemin partant du Pont-le-Prètre, les couches ont une direction
Nord 10» Est et une inclinaison de 2.5quot; vers l\'Ouest. Elles sont très fossilifères et ren-
ferment :

Cyathophylliim torquatum Frech
Cystiphyllum lamellosum Goldfuss
Crinoïdes

Schuchertella umhraculum Schlotheim
Schizophoria tetvagona Roemer
Stvopheodonta inlevstvialis Phillips
Leptaena vhomhoidalis Wilckens
Atvypa veiiculavis Linné
Spivifev elegans Steininger
Spivifev speciosus Schlotheim
Siehevella galeata Dalmann
Siehevella hevcynica Ilalfar
Athyvis concentvica Murchison
Uncinulus angulosus Schnur
Covnellites sp.

A 300 mètres à l\'I^st de ce point, en remontant le ruisseau de Malboule, nous
trouvons nu aiïleurement de grès psammitique vert-jaunàtro avec un peu de schistes,
où nous avons trouvé les fossiles suivants :

Schuchevtella nmhvaculum -Schlotheim
Stvopheodonta intevstvialis Phillips
Chonetes minuta Goldfuss
Spivifev elegans Steininger
Uncinulus angulosus Schnur
Anoplotheca lepida (îoldfuss.

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224nbsp;4. a\'ax tu mx

Cette faune démontre que ce psammite appartient également au Couvinien supé-
rieur. Le môme psammite avec du schiste afïleure aussi à deux reprises à 200 mètres
plus au Nord, aux abords de la lisière septentrionale du bois.

En continuant à remonter vers l\'Est le cours du ruisseau de Malboute, nous arri-
vons, après 300 mètres, au poudingue de l\'Emsien supérieur, que nous avions recoupé
à environ 400 mètres plus au Nord, sur la route d\'Izier à Burnontige. Au Nord de la
vallée de Malboute, le poudingue grossier, qui occupe le sommet de cette assise a,
comme au coude de la route d\'Izier à Burnontige, une puissance de 10 mètres, son
ciment est rouge pâle et ses galets ont un diamètre moyen de 2,5 centimètres. Au
milieu du poudingue il y a un banc de grès rouge : ces faits peuvent s\'observer jusqu\'à
une centaine de mètres au Nord du ruisseau. La direction est ici Nord 10° Est et l\'in-
clinaison de 25° à l\'Ouest. — En continuant à suivre le cliemin, qui suit la rive droite
(Nord) du ruisseau, on voit, à 250 mètres vers l\'Est, le poudingue à petits éléments de
la zone du poudingue milliaire de la môme assise
(Em2I}). L\'étude de la variation des
allures du poudingue grossier entre la route d\'Izier à Burnontige et le ruisseau du
Pont-le-Prêtre présente un grand intérêt. Au Nord de cette route, le poudingue grossier
avait une direction Nord 10quot; Ouest et une inclinaison de 75quot; vers l\'Ouest. Au Sud, nous
le rencontrons près du château Dessous-Longchamps, qui est bâti sur ce poudingue :
c\'est un poudingue grossier alternant avec des lits de grès rouge qui renferment de
gros cailloux ; la direction est Nord 20quot; Est et l\'inclinaison 60° Ouest. Le poudingue
se continue sur 150 mètres dans la direction Nord 5quot; Est avec une inclinaison de
45quot; Ouest. Ensuite, le poudingue se déplace de 40 mètres vers l\'Ouest : la droite qui
joint les deux aflleurements a une direction Nord 20quot; Ouest ; ce rejet vers l\'Ouest doit
être attribué à une petite faille (1), A 80 mètres plus au Sud, la direction du pou-
dingue est Nord 15quot; Est et son inclinaison 25quot; Ouest. Plus au Sud, on le suit jusqu\'au
ruisseau de ^Malboute où, comme nous venons de le dire, hi direction est Nord 10° Est
et son inclinaison de 25° vers l\'Ouest.

On retrouve le poudingue au Sud du ruisseau ; ensuite, après avoir parcouru
200 mètres en direction Sud 10quot; Est, on voit un allleurement d\'une longueur de
75 mètres : la direction des couches y est Nord 15quot; Ouest et leur inclinaison 40° Ouest.
Ici aussi le poudingue est grossier et de teinte rouge. A 300 mètres vers le Sud, on
voit de nouveau du poudingue grossier, qui a une direction Ouest 5quot; Nord et une incli-
naison de 45° vers le Sud ; il est donc fortement renversé. Le poudingue grossier

(1) Celle petite faille a une direction Nord-Oue.st—Siid-Ksl, ce «[ui ne i)eul se concilier avec la
direction Nord-Est—Sud-Ouesl de la faille à laquelle M. Poulcliiuian attribué le rejet du poudingue
vers l\'Ouest, el qu\'il rapporte à la
faille diie dc Tour. La faille dile de Tour passe d\'ailleurs plus
au Nord ; plus au Nord même que ne l\'indique la
carte géologique olïicielle.

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le couvinien et la partie supérieure de l\'éodévoniennbsp;225

\\

affleure eucore, à deux reprises, vers l\'Ouest. Puis, en suivant la côte 325, qui dessine
ici une large courbe con vexe« vers l\'Ouest, on trouve des cailloux épars et du gravier
sur le versant occidental de la colline, dont le sommet forme le point culminant du
bois d\'Ozo. A la limite de la planchette de Mormont commence un affleurement de
poudingue long de 300 mètres, dont l\'extrémité Sud constitue l\'escarpement, vu dans
la vallée du ruisseau du Pont-le-Prètre. Ici il a, comme nous l\'avons dit plus haut, une
direction Nord 10° Ouest et une inclinaison de 30° vers l\'Ouest. On peut constater,
à mi-chemin, qu\'ici la zone du poudingue contient beaucoup de grès-quartzite très
grossier et de teinte claire.

Les allures relevées montrent que l\'Emsien supérieur décrit, entre le ruisseau du
Pont-le-Prôtre et le ruisseau de Malboute, une large courbe anticlinale suivie d\'une
courbe synclinale plus prononcée : le flanc moyen de ce pli en S, qui a une direction à
peu près Ouest-Est, est renversé vers le Nord. Le ruisseau de Malboute traverse le
poudingue au voisinage du contour anticlinal d\'un pli en S moins prononcé, dont la
route d\'Izier à Burnontige traverse le contour synclinal.

Dans la partie orientale du hois d\'Ozo ct à l\'Est de ce bois il y a beaucoup d\'af-
fleurements de schistes lie de vin de l\'Emsien moyen. On les trouve jusque près du
sommet de la colline 350 m. à l\'Ouest du Vieux-Fourneau. Sur ce sommet il y a des
excavations dans des grès-quartzites de l\'Emsien inférieur. La limite entre l\'Emsien
moyen et l\'Emsien inférieur présente des ondulations, qui correspondent à celles du
poudingue de l\'Emsien supérieur.

lî — Conclusions.

An point (le vue stratigraphique mm» ixtlivouH l\'attention sur quelques points
très intéressanis. Tout d\'abord nous avons rencontré, pour la première fois, dans le
Givétien inférieur, un peu de grauwacke el du gros rouge-brun au Nord du Pont-le-
Prôtre, entre le Couvinien et le Givétien. Nous verrons plus loin ([ue cette formation
augmente raiiidenient d\'importance vers le Nord.

En second lieu nous avons trouvé au Sud d\'Izier Calceola sandalina associé à
des fossiles givétiens dans le calcaire (pn.se trouve vers la base du Givétien, dans les
mômes coiulitions où nous l\'avons signalé j.rès de Wéris : iu)us avons considéré ces
gisements comme appartenant à notre Givétien inférieur
(Cva). Le sommet du Couvi-
nien se voit fort bien dans la vallée du ruisseau du Pont-le-Prôtre ; il est formé de
grès et de macigno foncé, alternant avec des bandes do schiste. Les calschistes gris-
verdatre, très fossilifères, renfermant
Calceola sandalina, reposent sur des schistes

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peu calcareux avec des bancs de psammite et de macigno fort calcareux d\'une teinte
sombre. Ce dernier complexe appartient au Couvinien inférieur
(Col).

La zone la plus élevée de l\'Emsien supérieur est formée par du poudingue gros-
sier avec grès rouge : elle a au moins 100 mètres de puissance dans la vallée du
Pont-le-Prêtre. Nous avons suivi ce niveau supérieur jusqu\'à l\'Est d\'Izier où il n\'a
plus qu\'une épaisseur d\'une dizaine de mètres. Un banc de poudingue à petits éléments
existe un peu à l\'Est de cette zone.

Le faciès de l\'Emsien inférieur devient plus littoral, ce que montre l\'intercalation
de schistes rouges. La première apparition de ces schistes à la base a été signalée à
l\'Est de Fays, et vers le Nord la quantité de ces schistes rouges augmente rapidement.

La même tendance vers un caractère plus littoral se retrouve dans le Siegenien où
les schistes sont plus grossiers que vers le Sud et ne présentent plus de feuillets régu-
liers. La distinction entre le Siegenien moyen et le Siegenien supérieur devient de
plus en plus dilTicile. Le Hunsruckien inférieur est encore fossilifère, comme nous
l\'avons signalé à Jehonheid. Le sommet du Hunsruckien supérieur renferme plus de
bancs de grès-quartzites, mais la transition vers la base est très graduelle.

Au point de vue tectonique nous observons dans la région méridionale, parcourue
par le ruisseau du Pont-le-Prêtre que, à l\'Est d\'Ozo, les calcaires givétiens, qui occu-
pent le flanc oriental de l\'anticlinal d\'Ozo, forment quelques larges ondulations qui
s\'ennoient vers le Sud. Dans les macignos du sommet du Couvinien, nous avons ren-
contré un grand nombre de plis secondaires.

Vers l\'Est, nous traversons le Couvinien et l\'Emsien supérieur dont les coiiches
inclinent de 45° vers l\'Ouest ; les couches de l\'Emsien inférieur pendent encore vers
l\'Ouest. — En continuant à l\'Est, vers Fays, nous avons rencontré, sous la bande
d\'Emsien inférieur, confirme depuis Fanzel au Nord de la faille de Mormont, la succes-
sion normale du Siegenien, qui, avec le Siegenien observé dans la coupe précédente,
décrit un anticlinal, ce qui fait ressortir que le Siegenien moyen fossilifère, recoupé
par la faille de Mormont au Sud-Est de Fays, comme noUs l\'avons vu au Chapitre
précédent, appartient au flanc Sud d\'un anticlinal, dont nous avons ici lo liane Nord
et dont le noyau taunusien (Sgl) apparaît dans le Sud de ce liameau, et ne tarde pas
à être recoupé lui-même par la faille de Mormont. Cela indi(iue que le rejet de-la
faille de Mormont s\'est fortement accru.

Plus au Nord, à Jehonheid, les allures du Siegenien inférieur et moyeu nous
ont révélé l\'existence d\'autres plis, peut-être moins accentués, mais du même gein-e
que l\'anticlinal de Fays.

A l\'Ouest de Jehonheid, des allures relevées dans la vallée du Meux-Fourneau
nous ont démontré l\'existence dans le Siegenien supérieur d\'un anticlinal dont l\'axe

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semble être orienté à peu près parallèlement à la direction générale des couches, et
nous fhvons observé, plus à l\'Ouest encore, un fait du même genre dans l\'Emsien infé-
rieur. Ces plis rendent compte de la largeur des bandes occupées par ces assises,
ainsi que des ondulations de la limite entre l\'Emsien inférieur et l\'Emsien moyen.

Les beaux atlleurements des poudingues, que nous avons suivis en direction depuis
la vallée du Pont-le-Prôtre jusqu\'au-delà de la route d\'izier à Burnontige, nous ont
permis de décrire en détail les ondulations du sommet de l\'Emsien supérieur. Nous
croyons inutile de répéter ici ce que nous avons dit plus haut (p. 224) à ce sujet.
Ajoutons cependant, dès mainteimnt, qu\'au Nord de la route d\'izier à Burnontige, la
direction des poudingues oblique davantage vers le Nord-Ouest jusqu\'au point où ils
se terminent contre la faille dite de Tour, comme nous le verrons au Chapitre X.

Des plis expliquent aussi la largeur extraordinaire du Couvinien près d\'izier. Les
atlleurements au Sud d\'izier donnent de précieuses indications sur la nature de ces
plis. Nous avons d\'abord l\'iinticlinal dissymétrique d\'Ozo qui, dans sa partie Sud, a le
flanc oriental faiblement incliné et le flanc occidental très redressé. Le synclinal à
l\'Est de cet anticlinal, qui affleure au Sud d\'izier, est ondulé et formé de trois ondula-
tions, comme le démontre l\'apparition des calcaires givétiens à trois reprises entre les
affleurements couviniens. Les directions et inclinaisons observées indiquent que ces
trois synclinaux sont renversés. Cependant, la tectonique de la région est plus com-
l)li(luoe. Lorsqu\'on essaie de dessiner, avec les données de l\'observation, une coupe à
travers ces plis, en tenant comjjfe de l\'épaisseur normale des étages, on se bute à des
diflicultés, et l\'on est forcé d\'admettre l\'existence de failles.

Une première faille passe dans l\'ondulation anticlinale méridionale : sur la roule
d\'izier à Villers-Ste-Ciertrude, on observe des calcaires (pii appartiennent à la base du
Givétien supérieur et ([ui ont une direction Nord-Sud et une inclinaison 25quot; Ouest,
tandis qu\'au Nord de la route ces mêmes bancs sout reportés à 150 mètres vers
le Nord-Iist. Celte faille est indi(iuée d\'ailleurs sur la carte géologique au 1/40.000.
M. Fourmarier, (pii l\'a découverte, l\'a dénommée faille de Tour parce qu\'elle est très
nette aux environs de ce hameau ; elle y met, en effet, en contact la dolomie du Fras-
nien inférieur et les calcaires à stromatopores du Givétien (l). Nous retrouverons cette
faille dans la zone de poudingue à l\'Est d\'izier.

Une deuxième faille traverse les coiiches givétiennes du flanc Sud de l\'anticlinal
d\'Ozo à Izier. Nous verrons (ju\'elle est très bien maniuée plus à l\'Est dans le bois do
l\'Hermine.

(1) Ann. Soc. géol. dc la liclgiquc t. XXVll, 1!)00, cailo.

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CHAPITRE X
LA RÉGION ENTRE IZIER ET FERRIÈRES

§ 1. — D\'Izier à Ferrières. — Bois de Fermine.

Les aineuremcnts, situés entre Izier et Ferrières et dans le bois de\'Fermine,
démontrent que cette région possède le même style tectonique que le Sud d\'Izier,

Lorsque, partant du château d\'Izier, nous suivons la route, qui se dirige vers le
Nord-Ouest, nous observons, à environ 100 mètres, avant d\'arriver à la grand\'route
vers Ferrières, du grès altéré et du schiste couviniens. Nous prenons maintenant
cette grand\'route vers le Nord-Est et après l\'avoir parcourue sur une longueur
de 200 mètres, nous remarquons dans une prairie, à l\'Est, uji chantoir où un petit
ruisseau disparaît. Cela nous dit que nous sommes parvenu dans les calcaires.
D\'ailleurs, à 200 mètres vers l\'Est, le long d\'un chemin de traverse, nous voyons
ailleurer des calcaires, où nous avons recueilli les fossiles suivants :

Fistiilipora eifclienfiis Schliiter

Spirifer mediotextus Archiac et Verneuil (plusieurs)

Athyris concentrica Murchison.

Une série d\'excavations se présente vers le Xord-Esl, montrant lt;les calcaires
semblables. Ils contiennent, à part les ])olypiers, pou de fossiles ; toutefois, à une
distance de 300 mètres de cet endroit-ci, mon collègue G. Trooster trouva deux
exemplaires de
Stringocephalus Burtini Defrance, ce qui démontre l\'âge givétien de
ces couches. La direction y est : Nord 80quot; Est et l\'inclinaison -10quot; Sud.

A l\'Est de cet endroit, nous trouvons, sur les champs, quelques morceaux de grès
rouge. Nous arrivons ensuite à la grande ferme Fermine qui est bâtie sur les cal-
caires givétiens. Nous trouvons un peu de calschiste el quelques morceaux de macigno

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sur le chemin, qui relie la ferme à la route d\'Izier à Ferrières. Au point de croisement,
afileurent des bancs compacts de calcaire, qui contiennent également
Stringocephaliis
Buvtini
Defrance.

En partant de Fermine dans la direction Nord-Est, nous arrivons, après un par-
cours de 200 mètres, à un bel aflleurement de calcaires compacts de teinte bleiie avec
un peu de calschiste bleu-grisàtre. On y voit un ruisseau qui disparaît dans un chan-
toir. La direction y est Nord 45° Est et l\'inclinaison 65°\'Sud.

A 80 mètres au Sud de cet endroit, il y a un affleurement de grès rouge du
givétien inférieur
(Gva). Le long du chemin qui relie la Fermine directement à Fer-
rières, on voit affleurer les calcaires givétiens sur une largeur de 100 mètres. Ceux-ci
affleurent aussi là où ce chemin aboutit à la route vers Thiers-de-Ferrlères et en
plusieurs points dans le village de Ferrières.

Une bande de schistes, dans laquelle il y a du macigno, court parallèlement à
l\'Ouest de la zone calcaire décrite. Nous l\'avons signalée à l\'Ouest de Fermine. On eu
trouve des débris sur les champs entre la roule principale vers Ferrières et le chemin
de Fermine, ainsi que près du cimetière de Ferrières. On les voit très bien affleurer
le long de la route de Ferrières à Malacord.

A l\'Ouest de Ferrières de grandes carrières^ sont ouvertes dans des calcaires sous-
jacents à ces schistes ; les couches ont une direction Est-Ouest et une inclinaison
moyenne de 35° Sud.

En résumé nous avons recoupé jusqu\'ici des couches givétiennes ; nous parlerons
maintenant des aflleuremejils du bois de Fermine.

A 400 mètres à l\'Ouest de Ferrières, nous prenons le chemin vers Thiers-de-
Ferrières, que nous quittons à 600 mètres de la route d\'Izier, pour suivre un sentier.
Celui-ciquot; entre dans le bois de Fermine. A 50 mètres de la lisière on arrive à des
schistes grossiers fossilifères, qui renferment les fossiles suivants :

IHcuvodictymn pvohlematicum Goldfuss
Fenestella sp.

Stvopheodonta intevstvialis Phillips
Chonetes minuta Goldfuss
Spivifev elegans Steininger
Spivifev speciosus Schlotheim
Spivifev cuvvatus Schlotheim
Anoplotheca lepida Goldfuss
Avicula sp.

Ces couches appartiennent nu Couvinien supérieur (Go2). Leur direction est
Nord 65° Est et l\'inclinaison Nord-Ouest.
nbsp;15*

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Nous voyons, à 100 mètres plus loin, du schiste couviuieii et des morceaux de
grès. Ici, nous nous engageons sur un chemin, qui se dirige vers le Sud. Après un
trajet de 150 mètres, parsemé de matériaux couviniens, le sol devient rouge; à
100 mètres plus loin, nous rencontrons du poudingue à très petits éléments. Sur les
100 mètres suivants, nous observons encore, à deux reprises, du poudingue, très
probablement en place. Nous nous trouvons alors tout près du point de jonction de
plusieurs chemins, situé vers le centre du bois. Lorsque, partant de ce point, nous
nous dirigeons vers l\'Ouest, nous arrivons, après 200 mètres, à un très bel allleure-
ment de poudingue, situé au milieu du bois. Le banc a une épaisseur d\'au moins
15 mètres ; il n\'est pas homogène. C\'est du poudingue renfermant des éléments de
3 centimètres de diamètre, à côté d\'éléments plus gros atteignant 15 centimètres ;
dans le poudingue sont intercalées des couches de grès dans lequel sont disséminés
des cailloux roulés. La direction est ici Nord 85° Est et l\'incliiuiison 55° Sud. On peut
suivre ce poudingue en direction vers l\'Ouest, sur une longueur de 200 mètres ;
à l\'extrémité de cet allleurement nous avons mesuré : direction Nord 85° Ouest et
inclinaison 35° Sud. Plus loin dans cette direction, on le retrouve de nouveau en deux
endroits, distants de 60 mètres.

On aboutit alors à un petit vallon de direction Nord-Sud, sur le versant occidental
duquel nous trouvons uniquement des petits morceaux de schiste et des morceaux de
grès jaune, qui appartiennent au Coiivinien.

Si, au carrefour dans le bois, nous prenons le chemin qui se dirige vers le Sud-
Ouest, nous observons, sur une longueur de 200 mètres du grès dur gris-jaunùtre et
du grès vert, et ensuite jusqu\'à la lisière du bois, des débris de grès dur à crinoïdes«
du Couvinien inférieur
(Col).

Au Sud-Est du carrefour nous trouvons également sur une longueur de lOO mèlres
des morceaux de grès à crinoïdes. Par contre, le long du chemin vers Thier-de-Fei--
rières, on observe que le sol est rouge, et à 100 mètres de la lisière orienlale du bois
nous rencontrons des débris de poudingue à petits éléments en très grande quantité.
A 100 mètres vers le Sud-Sud-Est le grand nombre de blocs ainsi (|ue la végétation
de bruyère et de genôt donnent la certitude (jue le .sous-sol est formé de poudingue.

Plus au Sud en approchant de la colline 351 m. nous voyons ties blocs de poudingue
à petits et à gros éléments et, au sommet, il y a des fouilles clans du jioudingue à
petits éléments, ^lais à 450 mètres vers l\'Ouest on trouve au lieu-dit Au-i)elil-bois
deux fouilles ouvertes dans du schiste jaune et du grès à criiioïdes du Couvinien.
D\'autre part, à 250 mètres au Sud de ces fouilles, dans le bois Sur-les-Savenires il se
présente un allleurement de poudingue grossier, qui se relie vers le Sud au poudingue,
que nous avons recoupé le long de la route d\'Izier à Bunion lige et dont il a déjà été
cjuestion à deux reprises.

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§ 2. — Conclusions.

La carte géologique oflicielle range les calcaires près de la Fermine dans le
Couvinien. Mr. Poutcliinian a déjà conclu à leur âge givétien parce qu\'ils sont super-
posés au grès rouge. Ces calcaires sont compacts et très peu quartzeux ; aussi nous
les considérons comme appartenant à notre Givétien supérieur
(Gvb). Le Givétien
inférieur, sous forme de grès rouge, n\'aflleure qu\'une fois à 80 mètres au Sud-Est de
ces calcaires.

Un second point important est que les bancs de poudingue sont encore très puis-
sants dans le bois de Fermine et qu\'on y trouve encore non seulement le poudingue
grossier du sommet de l\'Emsien supérieur mais aussi le poudingue milliaire.

L\'ensemble de nos observations, faites dans le bois de Fermine, montre (pie le
poudingue forme un synclinal, dont le flanc septentrioiuil affleure bien et incline de
45 degrés en moyenne vers le Sud : nous avons suivi, en effet, le contour du pou-
dingue vers l\'Est, puis au-delà de l\'axe du pli, vers le Sud-Ouest jusqu\'à la colline 351 m.
A 000 mètres vers l\'Ouest-Sud-Ouest de cette colline on retrouve le poudingue Sur-
les-Savenires, mais avec une direction Nord-Ouest et une inclinaison Sud-Ouest ; ce
poudingue appartient à un synclinal, dont l\'existence est prouvée parles allures rele-
vées dans le Couvinien inférieur le long et aux abords de la route d\'izier à Burnontige
(voir p. 218). Il est impossible d\'admettre que le poudingue de Sur-les-Savenires
se replie brusquement vers l\'Est pour se relier au poudingue du bois de Fermine,
l\'espace faisant défaut entre les anieuremenls du Couvinien au Nord et l\'allleurement
de poudingue de Sur-les-Savenircs. Les deux synclinaux sont donc séparés par une
faille, ({ui i)ourrait être le prolongement de la faille de Tour, observée à l\'Est d\'izier
et dans la vallée du Ponl-le-Prètrc.

Le liane septentrional du synclinal du bois de l-\'ermiini est également faillé. Eu
ellet, le jjoudingue supérieur finit l)rus(iuenienl vers l\'Ouest, et immédiatement au
Nord (le ce poudingue, on trouve du Couvinien sup(M\'ieur, (pie nous avons observé
aussi dans un gisement, bien caractérisé i)ar ses fossiles, au Nord de la zone infé-
rieure (les poudingues. La faille, dont nous admetlons l\'existence ici, parait être le
prolongement de celle, que nous avons admise entre Izier et Ozo. Elle explique la
faible distance (jui existe entre le po\'udingue et les calcaires givétiens. Nous retrou-
verons cette faille plus loin vers l\'Est près de Bressine. Nous l\'appellerons
faille de
liressine.

On remanpiera que nos conclusions dillerent en (luehiues points de celles (pie
M. Poutcliinian (1) a publiées dernièrement. .Vinsi nous faisons passer plus au Nord gt;

(1) Ann. Soc. Géol. dc. lielgitjnc, t. lî)27, p. M I7;{.

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la partie orientale de la faille de Tour. D\'autre part, nous admettons qu\'une faille
supprime une partie des couches du flanc septentrional du synclinal du bois de
Fermine, alors que M. Poutchinian le fait suivre d\'un anticlinal régulier.

Enfin, nous n\'admettons pas l\'existence du synclinal à noyau givétien que
M. Poutchinian trace au Sud de sa faille de Ferrières. Celui-ci a considéré la bande
de schistes, qu\'on trouve au Sud de Ferrières entre deux zones de calcaires givétiens,
comme d\'âge couvinien. Comme nous avons pu suivre ces schistes d\'Ozo à Ferrières
et constater qu\'ils forment en ce dernier point le noyau du synclinal de Ferrières,
nous les considérons comme intercalés dans les calcaires givétiens.

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CHAinïRE XI
LA RÉGION ENTRE FERRIÈRES ET BURNONTIGE

§ 1. — De Ferrières par Bressine à Burnontige. .

Lorsque nous prenons dans Ferrières la route la plus occidentale qui mène vers
Bressine, nous voyons, après 200 mètres, du schiste couvinien vert-jaunatre, qui
affleure encore mieux 50 mètres plus loin ; nous y avons recueilli les fossiles suivants :

Fenestella sp.

ScJinchertella nmhracnlnni Schlotheim
Siropheodonta interstrialis Phillips
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Chonetes sareinnlata Schlotheim
Atrypa reticularis Linné
Spirifev speciosus Schlotheim
Spirifev elegans Steininger
IJncinidns suhcordifovmis Schnur
l^ncinulus angulosus Schnur.

Ils démontrent l\'âge couvinien supérieur (Co2). Ces schistes continuent à affleurer
sur 50 mètres, mais vers l\'Est des bancs de grès s\'y intercalent (Dir.. Nord 8,5quot; Ouest ;
incl. 10quot; Sud). A l\'endroit où les chemins se joignent dans le hameau de Bressine, le
Couvinien est également visible. I.a même succession existe au Nord-Est de lîres-
sine : d\'abord les psammites et le grès et ensuite les schistes fossilifères.

Vers le Sud, on trouve, à 100 mètres au Sud d\'une petite chapelle, du schiste lie
de vin, avec
quehpies morceaux éjjars de poudingue. Plus vers le Sud-Est, le sol reste
rouge, mais il n\'y a plus de poudingue. Il n\'existe donc ici entre le Couvinien et

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234nbsp;J. VAX ïUiJX

I\'Emsieu moyen qu\'un espace très étroit occupé par l\'Emsien supérieur. A l\'Est de cet
atïleurement, sur le commet de la colline 310 m., des excavations montrent du grès très
grossier et du poudingue à petits éléments. Vers l\'Est on trouve des traces des mômes
couches jusqu\'à la routé de Ferrières à Fa\'gnoul où elles affleurent. A 75 mètres au
Nord de cet aflleurement de poudingue, il y a une grande carrière, ouverte dans des
bancs compacts de grès bleu foncé, gris-jaunàtre par altération, du Couvinien infé-
rieur
(Col). La direction y est Nord 75° Est et l\'inclinaison 75° Sud.

Au Sud de la bande de l\'Emsien supérieur viennent des couches bigarrées de
l\'Emsien moyeu
(Em2a), qui sont particulièrement bien exposées le long d\'un chemin
qui, de Fagnoul, se dirige vers le Sud-Ouest en longeant la rive droite d\'un petit
ruisseau. Ce sont des schistes lie de vin avec quelques bancs minces de grès rouge,
gris-verdàtre et vert. A l\'extrémité Est nous mesurons : direction Nord 70° Est et
inclinaison 80° Sud.

Des schistes de l\'Emsien moyen aflleurent aussi, plus à l\'Ouest, le long de la route
de Ferrières à Burnontige, mais près de la croix ligurée sur la carte au sommet de la
grande courbe de la route, on voit du grès altéré gris, et le sol y est moins rouge.
Nous sommes ici tout près de l\'Emsien supérieur. Le sol est rouge plus loin vers l\'Est
à l\'endroit où la route se divise en trois. Le chemin méridional montre des schistes
lie de vin jusqu\'à son point de croisement avec la route d\'Izier vers Burnontige. Le
chemin septentrional est rouge jusqu\'à la première bifurcation, mais, près de la
deuxième, le sol est jaune, ce qui indique que nous entrons dans l\'Emsien inférieur
(Eml). Le long de la route du milieu, qui est la route vers Burnontige, on traverse
d\'abord des schistes rouges, puis une alternance de schiste jaune et rouge ; on est cer-
tainement dans l\'Emsien inférieur là où elle rencontre la route d\'Izier. A 200 et
450 mètres de ce point vers l\'Est du grès-quartzite gris-verdàtre, légèrement brun-
jaunâtre par altération, est visible dans des excavations. Au-delà du coude brusque
de la route près de quelques niaisons, le talus est couvert de nombreux déhris de
grès-quartzite ainsi que de schiste jaune. Près de la chapelle Ste-Barbe et également
à 50 mètres au-delà, nous trouvons du schiste jaune, du grès psammitique ainsi ([u\'un
peu de schiste rouge. Toutes ces couches apparliennent à l\'Emsien inférieur
(Eml).

Celui-ci présente aussi plusieurs aflleurements le long du chemin de la chapelle
Ste-Barbe à Trou-de-Ferrières. Nous voyons dans une fosse fraîchement creusée le
long du chemin, du schiste jaune parfois bigarré de rouge, et des morceaux de grès
gris dur. A l\'endroit où le chemin forme un coude et se bifurque, du grès dur si une
direction Nord 65° Est et une inclinaison 65° Sud ; et là, où les chemins se rejoignent,
se trouvent des schistes rouges et jaunes.

Retournant à la chapelle Ste-Barbe pour suivre vers l\'Est le chemin de Burnon-

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tige, nous rencontrons le premier allleurement aux premières maisons de Burnontige.
Ce sont des schistes jaunes par altération. Les débris de grès diminuent de l\'Ouest à
l\'Est. Nous avons vu les derniers schistes rouges près de la chapelle ; nous traçons
là, la limite inférieure de l\'Emsien inférieur
(Eml). Les couches plus schisteuses, vers
TEst, appartiennent au Siegenien supérieur
(Sg2h).

§ 2. — Tranchées du chemin de fer vicinal entre Ferrières et Burnontige.

En 1919, M. le Professeur Asselberghs (1) a décrit le Mésodévonien, que l\'on ren-
conlre dans les tranchées du chemin de fer de Comblain-la-Tour à Manhay, depuis
St-Roch jusqu\'à l\'Est de Ferrières. Nous ne nous occuperons que de la partie située
au Sud de Alalacord.

A Malacord, il signale du grès rouge, qu\'il range à la base du Givétien. Ce grès
est sous-jacent au calcaire givétien
(Gvh) qui décrit, au Sud, un synclinal régulier, ce
qui exclut l\'existence de la faille de Ferrières dans cette coupe. A environ 250 mètres
au Sud de la station de Ferrières, on rencontre du Couvinien plissé avant d\'arilver au
poudingue. Comme des découvertes de fossiles nous permettent de préciser l\'âge de
certaines couches couviniennes, décrites par M. Asselberghs, nous croyons opportun
de donner la description détaillée de nos observations. Celles-ci commencent à
250 mètres au Sud de la station de Ferrières. On voit successivement :

Débris de maciguo el grès régulier.

Macigno noduleux.........sur 5 m.

Maciguo et grès régulier à crinoïdes (l)ir. Nord 15quot; Ksi; incl.

()0° Ouest)..........sur 2 m.

Débris dés mêmes roches....... . sur 15 m.

Bancs réguliers de macigno bleu foncé et du grès (l)ir. Xord

25quot; Est; incl. 70quot; Ouest)........sur 30 m.

Ces couches appartiennent à la zone supérieure (Co2])) du Couvinien.

Viennent ensuite des calschistes Irès fossilifères sur 20 mètres ; nous y avons
recueilli :

Calceola fiamlalina Lamarck

Crinoïdes

Fenestella sp.

(I) Ihill. Soc. hclge de Géol., l. XXIX, liMO, p. 18.

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Schuchertella umhraculum Schlotheim
Pholidostrophia lepis Bronn
Schizophoria striatula Schlotheim
Productella suhaculeata Murchison
Atrypa reticularis Linné
Athyris concentrica Murchison
Uncinulus angulosus Schnur.

Puis, après une lacune d\'affleurements......

Calschistes avec des bancs de macigno et quelques bancs de cal-
caire fossilifère contenant notamment
Calceola sandalina
Lamarck (Dir. Nord 20° Est ; incl. 75° Ouest)
Bancs de macigno foncé ....

Lacune d\'observations.....

Bancs de macigno . . . . *
Calschiste fin fossilifère ....
Nous avons recueilli dans ces calschistes :

Spirifer curvatus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger
Spirifer speciosus Schlotheim
Cyrtina heteroclyta Defrance
Atrypa reticularis Linné
Athyris concentrica Murchison
Uncinulus angulosus Schnur
Cornellites sp. (2 espèces).

Après quoi, l\'on rencontre :
Débris de grès fin gris-jaunàtre .
Débris de ce grès et schiste ....
Schiste fossilifère......

sur 50 m.

sur 12 m.
sur 16 m.
sur 8 m.
sur 5 m.
sur 18 m.

sur 25 m.
sur 40 m.
sur 10 m.

Ces schistes renferment notamment :

Schuchertella umbraculum Schlotheim
Stropheodonta interstrialis Phillips
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger.

Toutes ces couches inclinent jusqu\'ici vers l\'Ouest et appartiennent, comme
M. Asselberghs l\'avait établi déjà, au Couvinien supérieur (Co2).

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Viennent ensuite :

Débris de grès..........sur 55 ni.

Grès vert et bleu (Dir. Nord 85° Ouest ; incl. 45quot; Sud) . . . sur 12 m.

Schistes micacés, suivis de bancs de macigno fossilifère . . sur 10 m.

Nous avons trouvé, dans les macignos, les fossiles suivants :

Cystiphyllum vesiculosum Goldfuss
Schizophoria tetragona Roemer
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer elegans Steininger
Athyris concentrica Murchison
Uncinulus angulosus Schnur.

D\'après M. Asselberghs, ces couches appartiendraient au Couvinien inférieur. La
découverte
d\'Uncinulus angulosus et de Cystiphyllum vesiculosum nous permet
cependant de ranger avec certitude les 10 mètres de schiste et de macigno dans le
Couvinien supérieur. Seules les couches gréseuses sous-jacentes pourraient appartenir
au Couvinien inférieur. Ces couches constituent le noyau d\'un anticlinal comme l\'a
bien reconnu M. Asselberghs. Au Sud de ce noyau, nous recoupons les couches
décrites en sens inverse. Nous voyons successivement :

Débris de grès et de schiste........sur 15 m.

sur 20 m.
sur 20 m.
sur 12 m.
sur 20 m.

Bancs de grès et schistes (Dir. Nord 75quot; Ouest; incl. 4.5quot; Sud)

Lacune d\'observations........

Schistes et bancs de grès (Dir. Nord 05quot; Ouest; incl. 45quot; Sud)
Calschiste ct des bancs de macigno fossilifères

Nous avons trouvé dans ces dernières couches :

Calceola sandalina Lamarck
Siropheodonta interstrialis Phillips
Chonetes minuta Goldfuss
Productella suhacnleata Murchison
Spirifer elegans Steininger
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer aviceps Kayser
Athyris Buchi Asselberghs
Athyris concentrica Murchison
Cyrtina undosa Schnur
Uncinulus angulosus Schnur.

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Yieniient ensuite :

Calschistes ; à l\'extrémité un banc pétri de Calceola sandalina

Lamarck . . ........sur 30 m.

Débris de grès..........sur 20 m.

Calschiste fin très fossilifère........sur 65 m.

L\'inclinaison se fait toujours vers le Sud-Est. Toutes ces couches appartiennent
au Couvinien supérieur
{Co2).

Après 100 mètres, sans affleurements, nous observons la série suivante :

Grès et un peu de schiste (Dir. Nord 55° Est; incl. 80° Sud). . sur 55 m.

Grauwacke calcareuse pétrie de Spirifer cultrifugatus Roemer ;

on y trouve aussi Phacops latifrons Bronn .... sur 1,5 m.

Grès vert et bleu et un peu de schiste vert, quelque peu rougeàtre

vers la base..........sur 25 m.

Ces couches, fortement redressées, appartiennent au Couvinien inférieur {Col) ;
elles sont renversées, car le poudingue de l\'Emsien supérieur les suit immédiatement
au Sud.

L\'assise des poudingues {Em2h) se décompose comme suit :

Banc de poudingue à galets de 2 à 5 centimètres de diamètre, suivi de pou-
dingue à petits éléments puis de grès gris-bleu grossier :

largeur d\'ailleurement 8 m. ; puissance 5 m.

Schistes lie de vin : . . »nbsp;»nbsp;20 m. ; » 16 m.

Poudingue à éléments fins : . nnbsp;»nbsp;22 m. ; » 13 m.

Schistes rouges : ... »nbsp;»nbsp;8 m. ; » 5 m.

Poudingue à éléments fins : . »nbsp;»nbsp;4 m. ; » 4 m.

La direction des couches est Nord 55° Est ; leur inclinaison 80° Sud.

Au-delà il n\'y a plus de poudingue. On peut tracer ici la limite entre l\'Emsien
supérieur
{Em2h) et l\'Emsien moyen {Eni2a).

L\'Emsien moyen allleure jusqu\'à 80 mètres au-delà de l\'arrêt du Trou-de-Fer-
rières et se compose de schistes lie de vin ; au commencement de l\'allleurement, ces
schistes alternent avec des schistes verts et avec des grès verts non quartzitiques.
Ceux-ci sont exploités dans une carrière à 250 mètres à l\'Ouest de cet arrêt, où ils sont
verticaux et ont une direction Nord 50° Est. A 60 mètrtîs plus vers l\'Est, ils sont
encore verticaux et ont une direction Nord 55° Est ; à 150 mètres, leur direction est
devenue Est-Ouest et ils inclinent de 45° vers le Sud.

Nous allons traverser maintenant l\'Emsien inférieur (Eml), qui allleure sur une

FT

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grande largeur à cause de plusieurs plis. Sur les 270 mètres qui suivent la limite entre
les assises
{Em2a) et (Eml), nous voyons surtout des schistes, jaunes par altération, et
du grès quartzitique gris clair ; néanmoins, vers le commencement et le milieu de ce
trajet, il y a des intercalations de schistes rouges. La direction est, à l\'extrémité Ouest,
Nord 50° Est et l\'inclinaison 55° Nord-Ouest.

Une tranchée profonde montre ensuite :

Schistes verts..........sur 1 m.

Schistes bigarrés..........sur 5 m.

Baiic de grès-quartzite gris-vert (Dir. Nord 10° Est ; incl. 40° Ouest) sur 2 m.

Schistes rouges et verts grossiers. ...... sur 8 m.

Bancs de grès-quartzite........sur 15 m.

Schistes jaunes et débris de grès dur ; localement un peu de

schiste rouge..........sur 150 m.

Talus à sol rouge............. 40 m.

Bancs minces de grès quartzitique gris-bleu (Dir. Nord 50° Est;

incl. 70° Sud-Est).........sur 15 m.

Schistes rouges..........sur 8 m.

Ces derniers schistes et grès correspondent aux couches analogues, vues deux
cents mètres plus au Nord; ces couclies constituent les deux lianes d\'un anticliiuil
comme l\'indiquent les inclinaisons opposées observées. D\'après M. Asselberghs, qui a
vu cette coupe eu 1913, le liane Sud-Est de cet anticlinal est faillé. On pourrait peut-
être supposer qu\'il s\'agit du prolongement de la faille de Tour.

Sur 180 mètres nous longeons une tranchée à sol jaune avec des débris de grès-
quartzite gris-clair el vert et jiarfois des schistes rouges. Nous arrivons ensuite de
nouveau dans une zone plus rouge, où nous observons une direction Nord 15° Est et
une inclinaison de 35° vers l\'Ouest. Nous avons donc traversé un synclinal. A 15 mètres
plus vers l\'iist, la direction est Nortl 55° Est et l\'inclinaison 45quot; Ouest el, 20 mètres
plus loin, iu)us voyons des bancs tie grès quartzitique vert, qui semblent dessiner nu
anticlinal. Les 300 mètres, ([ui suivent, montrent (|uelques tranchées dans les mêmes
schistes jaunes et bigarrés, avec des bancs de grès. Après 100 mèlres sans allleure-
ments, nous voyons :

Schistes foncés lins, un peu phylladeux, s\'altérant en gris-clair
avec bancs de quartzite vert (Dir. Nord 10° Est ; incl.
40° Ouest) . .........sur 5 m.

La direction de la scliistosité, dont l\'inclinaison était à l\'Ouest,

se tourne vers l\'Est................5

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Till banc de quartzite bleu-clair semble décrire une voûte. Un peu
à l\'Est, un banc de plus d\'un mètre de puissance, et inclinant
vers l\'Ouest, finit brusquement.......sur 7 m.

Nous avons ici probablement un pli faillé, rartleurement n\'est pas assez net pour

trancher la question.

Des schistes jaunes et rouges avec du grès-quartzite affleurent ensuite sur
180 mètres ; ils ont au début une direction Nord 40» Est et une inclinaison 60» Nord-
Ouest. Une grande tranchée nous montre ensuite :

Carrière dans des bancs puissants de grès-quartzite vert (Dir.

Nord 20» Ouest ; incl. 30» Ouest)......sur 5 m.

Schistes jaunes et débris de grès quartzitique ....nbsp;sur 50 m.

Schistes rouges avec des bancs puissants de quartzite vert. .nbsp;sur 40 m.

Talus jaune avec débris de grès........sur 25 m.

A15 mètres plus loin, la voie du chemin de fer traverse le ruisseau de Heid-Chaude.
Sur le chemin, qui suit la vallée vers l\'Est, les mêmes couches affleurent encore sur
une distance de 550 mètres. Les allures observées sont les suivantes :

à 220 mètres, direction Nord 80» Est et inclinaison 75» Sud ;
à 440 ))nbsp;» Nord 10» Estnbsp;»nbsp;40» Ouest;

à 480 »nbsp;» Nord 45» Estnbsp;»nbsp;55» Ouest;

à 550 »nbsp;» Nord-Sudnbsp;»nbsp;25» Ouest.

Des schistes jaunes et rouges et des bancs de grès-quartzite vert, jaune et gris de
l\'Emsien inférieur affleurent aussi dans les tranchées suivantes du chemin de fer
vicinal vers Burnontige. La direction et l\'inclinaison changent souvent. A 300 mètres
avant que le vicinal ne sorte du bois, on voit un anticlinal dont le liane septentrional
a une direction Nord 40» Est et une inclinaison de 50» vers le Nord-Ouest, et le flanc
méridional une direction Nord 70» Ouest et une inclinaison de 40» vers le Sud. L\'anti-
clinal est formé de schistes jaunes et rouges et de grès verts et bleu-clair. A 150 mètres
de la lisière du bois, les derniers schisles rouges aHleurent. Nous sommes arrivé à la

limite inférieure de l\'Emsien.

Au-delà on ne trouve plus que des schistes jaunes. Les débris de grès-quartzite,
qui sont d\'abord abondants, diminuent vers l\'Est. A la station de Burnontige on ne
voit pour ainsi dire que des schistes. On se trouve dans le Siegenien supérieur
{Sg2h),

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§ 3. — Grand\'route de Huy à Stavelot entre Malacord et Lantroul.

La grand\'route de Huy à Stavelot traverse le hameau de Malacord, situé à environ
400 mètres au Nord de Ferrières. Le grès rouge du Givétien inférieur
(Gva) affleure à
l\'Ouest de ce hameau. D\'après M. Poutchinian (1), on peut suivre ce grès sur 1 kilomètre
vers l\'Est, où il forme la crête d\'une colline. A l\'Est de Malacord, les calcaires et
schistes du Givétien supérieur affleurent le long de la route jusqu\'au premier coude.
La direction est Nord 80quot; Est et l\'inclinaison 45° Sud. Les intercalations schisteuses
renferment beaucoup de
Spirifer mediotextus Archiac et Verneuil.

A 250 mètres à l\'Est de la borne kilométrique 8, là où un chemin traverse la
grand\'route, on voit affleurer à nouveau le grès rouge du Givétien inférieur. A
200 mètres vers le Sud, en face d\'une maison, une excavation est ouverte dans du
grès et des psammites du sommet du Couvinien (Co2p). La direction est ici Nord
45° Est et l\'inclinaison 75° Sud-Est. A 150 mètres du coude à convexité Sud de la
route, les calschistes très fossilifères du Couvinien supérieur affleurent sur 50 mètres.
Nous y trouvons :

Calceola sandalina Lamarck
Cyathophyllum torquatum Frech
Fenestella sji.

Siropheodonta interstrialis Phillips
Schizophoria striatula Schlotheim
Rhipidomella eifeliensis Verneuil
Chonetes minuta Goldfuss
■ Sieherella galeata Dalmann
Gypidula glohn Bronn
Spirifer elegans Steininger
Spirifer speciosus Schlotheim
Spirifer curmtus Schlotheim
Spirifer concentricus Schlotheim
Cyrlina heteroclyia Defrance
Cyrtina heteroclyta var. intermedia Oehlert
Athyris concentrica Murchison
Uncinulus Wahlenhergi Goldfuss
Uncinulus angulosus Schnur.

(1) Ann. Soc. Géol. de liclg. I. L, 1907.

IG

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C\'est le gisement de Calceola sandalina le plus septentrional qu\'on ait trouvé sur
le bord oriental du bassin de Dinant.

A 150 mètres à l\'Est de la borne kilométrique 9, du grès couvinien allleure, dont
la direction est Nord 20° Est et l\'inclinaison 50° Ouest. Il est suivi, sur 15 mètres, de
grès très grossier et de poudingue ; puis viennent des schistes lie de vin sur 10 mètres,
un banc de poudingue à ciment schisteux, sur 5 mètres, et ensuite du schiste rouge
avec quelques bancs de grès. Nous avons donc ici le contact du Couvinien inférieur
(Coi) avec l\'Emsien supérieur
{Em2h) ; et nous constatons que cette dernière assise
est fort peu développée. Vers l\'Est, l\'Emsien moyen
{Eni2a) doit s\'étendre sur une
grande largeur, car on trouve des allleurements de schistes lie de vin jusqu\'au grand
coude de la route, situé à près d\'un kilomètre de la limite inférieure de l\'Emsien supé-
rieur. Au-delà, on entre dans la bande de l\'Emsien inférieur
(Eml).

§ 4. — Conclusions.

I

Dans ces dernières coupes nous avons revu toutes les assises étudiées précédem-
ment depuis notre Givétien supérieur jusqu\'au Siegenien supérieur. Le Givétien
inférieur
{Gva) est formé ici de grès rouge que surmontent des schistes, des calcaires
quartzeux et des macignos. Le Couvinien est représenté par ses trois zones. Le sommet
{Co2p) est constitué par des bancs réguliers de grès et de macigno ; le Couvinien supé-
rieur (Co2) par des calschistes à
Calceola sandalina avec quelques bancs de macigno,
et, vers sa base, par des bancs de grès; le Couvinien inférieur (Co/) principalement
par des bancs puissants de grès foncé et de macigno. Le
Spirifer cnltrijngatns se
trouve dans les bancs de grauwacke calcareuse.

L\'Emsien supérieur {Em2h) semble réduit à une zone de 50 mètres de puissance
renfermant trois bancs de poudingue, dont le supérieur contient encore de gros élé-
ments à son sommet, mais le reste est à petits éléments ; ces poudingues alternent
avec des schistes lie de vin. L\'Emsien moyen
{Em2a) est formé essentiellement de
schisles lie de vin, dans lesquels on trouve des bancs do grès vert. La transition vers
l\'Emsien inférieur
{Eml) est graduelle. Celui-ci est caractérisé par une alteriuinee de
schistes foncés, devenant jaunes par altération, et de schistes rouges avec des bancs
de grès-quartzite vert et gris très abondants. On pa.sse ensuite à un complexe de
schistes jaunes avec, à la partie supérieure, du grè.s-(|nartzile : comple.xe, que nous
rapportons au Siegenien supérieur
{Sg2h).

Au point de vue tectonique, nous remar(iuons ce cpii suit : au Sud de Uressine
nous avons constaté que le poudingue manque presque complètement. M. Poutchi-

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iiian (1) explique ce fait par le caractère lenticulaire du poudingue. Nous croyons que
la chose doit être expliquée par un accident tectonique. Dans le bois de Fermine nous
avons vu le poudingue bien développé sur le flanc septentrional d\'un pli synclinal
dont le noyau est formé par les calschistes du Couvinien supérieur. Pour rejoindre le
poudingue que nous avons observé à l\'Est de Bressiiie, l\'Emsien supérieur
{Em2h)
devrait décrire une courbe anticlinale. Or, nous avons vu que le flanc Nord de cet
anticlinal est supprimé par une faille, qui met le flanc méridional en contact avec le
Couvinien supérieur aflleurant au Sud de Fermine. Cette faille ne peut s\'arrêter court ;
elle doit se continuer vers l\'Est au Sud de la bande couvinienne (jui est bien visible
au Sud de Dressine, et, s\'il en est ainsi, il est naturel qu\'elle coupe en biseau le
prolongement vers le Sud de Bressine de la bande de poudingue qui alfleure au
sommet de la colline 310 m. et plus loin vers l\'Est, bande qui appartient au flanc
Nord de l\'anticlinal supprimé par la faille depuis le ravin de l
\'extrémité Est du
bois de Fermine.

Il est probable que cette faille, que nous nommons faille de Bressine, se prolonge
vers l\'Est jusqu\'à la\'ligne du chemin de fer vicinal et qu\'elle passe dans la bande
l)lissée du Couvinien, que nous avons étudiée au Sud do Ferrières, recoupant le Sud
du synclinal de Couvinien supérieur qui y fait suite au petit anticlinal de Couvinien
inférieur. En effet, à 100 mètres au Sud des couches du Couvinien supérieur du flanc
méridional de cet anticlinal, on trouve des couches du Couvinien inférieur
renversées,
qui appartiennent donc au flanc Sud d\'un synclinal. 11 nous semble que l\'espace est
iusuflisant pour y intercaler les couches du Couvinien supérieur, qui devraient occuper
le contour et le flanc Sud du synclinal faisant suite, au Sud, à l\'anticlinal. Nous pen-
sons donc (pie le prolon goment de la faille de Bressine j)asse dans l\'espace sans
affleurement, où elle supprime une partie du flanc Sud du synclinal.

Les couches de l\'Emsien supérieur et d\'une partie de l\'Iimsien moyen sont à peu
près verticales. Mais uii peu plus au Sud les couches inclinent de 45° vers le Sud-Iist,
puis se replient en synclinal. L\'iimsien inférieur est affecté de plusieurs plis comme
rindi(iue ralteriiance des inclinaisons vers l\'Est el vers l\'Ouest. Nous avons signalé,
en deux points, des irrégularités dans l\'allure des couches. D\'après M. Poutchinian,
les failles de celle région ont une tendance à se ramilier vers l\'Est. 11 est possible que
la faille de Tour fait do même etquo deux ou plusieurs branches de cette faille traver-
sent le chemin do for vicinal, au Sud de la halte do
Trou-Fen ièros.

(t) Ann. Hoc. Géol. dc lielg. l. L, 1!)27, p. 17:5.

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DEUXIEME PARTIE
RÉSUMÉ SYNTHÉTIQUE

CHAPITRE I
STRATIGRAPHIE

Nous avons déjà dit, dans notre introduction, qu\'un changement graduel des
faciès se présente dans la région étudiée. 11 existe quelques zones constantes facile-
ment reconnaissables, soit par des caractères lithologiques, comme le poudingue, soit
par leurs fossiles, comme les schistes à
Calceola sandalina. Ces zones constantes
facilitent la synchronisation des formations à faciès variables.

Givétien. — Les couches les plus jeunes, dont nous nous sommes occupé, appar-
tiennent au Givétien. Il nous apparut que nulle part dans lu région étudiée, les
calcaires à Stringocéphales typiques, bleu-foncé, ne sont immédiatement superposés
aux grès et macignos à crinoïdes du Couvinien. Partout, nous avons rencontré l\'inter-
calation d\'un niveau de calcaire plus ou moins quartzeux, grenu ou lamellaire, et
de macignos.

Au Sud, dans la vallée de l\'Ourthe, ils sont assez grenus, cristallins, et renferment
Slringocephalus Burtini. Celte zone allleure fort bien aux environs de Soy; les
polypiers sont abondants. Sa puissance y dépasse 50 mètres ; elle augmente vers le
Nord, près de Morville, ainsi qu\'à l\'Est du village d\'Aisne, où elle est de plus de
100 mètres. En même temps, on y voit apparaître des schistes et des bancs de ma-
cignos, qui se développent aux dépens des calcaires. On y rencontre
Stringocephalus

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Burtini, ce qui prouve leur âge givétien. Dans la vallée du ruisseau du Pout-le-Prêtre,
nous avons trouvé les mêmes calcaires grenus, cristallins, que près d\'Oppagne et près
de Soy. A environ un kilomètre au Nord du hameau du Pont-le-Prêtre, apparaissent
de la grauwacke et du grès brun-rouge. Nous en avons aussi trouvé des débris entre
Izier et la ferme Fermine. En ce dernier endroit, ils allleurent ; il en est de même sur
la grand\'route de Stavelot à Huy, à 300 mètres à l\'Est de la borne kilométrique 8 et
mieux encore près de l\'arrêt de Malacord, où ces grès rouges sont exploités.

M. le Professeur Asselberghs a démontré l\'âge givétien de ces couches rouges par
la découverte de
Stringocephalus Burtini et d\'Uncites gryphus dans un grès sem-
blable et occupant la même position stratigraphique, au Sud de Harzé (1). Il a nommé
Givétien inférieur et noté
Gva ce complexe d\'âge givétien, mais inférieur au calcaire
à Stringocéphales de la région.

Dans le complexe calcaro-schisteux reposant sur les grès rouges au Nord de
Ferrières, M. Asselberghs a distingué à la partie inférieure une zone
calcaro-schisteuse
avec macigno, d\'une épaisseur approximative de 85 mètres (2). M. Poutchinian donne
à cette zone la notation
Gva2a; il a remarqué, qu\'au Sud de Ferrières elle acquiert un
faciès plus calcareux (3).

Sur la carte géologique olïlcielle on voit les calcaires qui afileurent près de Fer-
mine, indiqués comme un lambeau de calcaire couvinien. La découverte de
Stringo-
cephalus Burtini
et Spirifer mediotexius dans ces couches ne permet pas de douter de
leur âge givétien.

En résumé les calcaires grenus et quartzeux, qui, au Sud de la région étudiée
dans ce mémoire, forment la base du Givétien, sont remplacés entre Pont-le-Prêtre et
Ferrières par de la grauwacke et du grès rouge. Les bancs de calcaire comi)act, qui
leur sont superi^osés, peuvent être suivis jusqu\'au Sud de Ferrières; vers le Nord ils,
acquièrent un faciès plus schisteux et plus macignoteux.
On peut donc dire que le
caractère détritique du Givétien s\'accentue vers le Nord et qu\'en particulier la hase
acquiert un caractère littoral.

Couvinien. — Le Couvinien, pris globalement, no présente pas beaucoup de
changements de faciès. Nous l\'avons divisé, comme on le fait ordinairement, en trois
zones : au sommet, schiste, macigno, grès cl psannnites à crinoïdes
(Co2p); à la
partie moyenne, calschistes à
Calceola sandalina et Uncinulus angulosus (Co2) ; à la
base, calschistes et grauwacke à
Spirifer culirijugatus et Uncinulus Orhygnia-
nus (Col).

(1)nbsp;Ann. Soc. géol. dc Uelg., l. XL, 1913, p. M 10.

(2)nbsp;Ihill. Soc. belge de Géol., t. XXIX, 1919, j). 18.

(3)nbsp;Afin. Soc. géol. de lielg., t. L, 1927, p. 172.

K)\'

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Pour la limite entre le Co2p et le Co2 proprement dit, il y a deux solutions. Dans
la coupe de l\'Ourthe, au Sud de Soy ainsi qu\'au Sud d\'Eveux, nous avons rencontré
sous le Givétien la succession des couçhes suivantes de haut en bas : d) macigno,
psammite et grès à crinoïdes ; c) calschiste avec une faune du Couvinien supérieur ;
h) nouveau niveau de macigno et de grès; a) la plus grande partie des calschistes
avec la faune du
Co2. On peut placer la limite du Co2p, soit sous le premier, soit sous
le second niveau de macignos. La zone supéi ieure d est peu épaisse dans le Sud mais
elle s\'élargit vers le Nord ; tandis que l\'inférieure h est la plus importante dans le Sud,
mais diminue de puissance vers le Nord.

En opposition avec la carte géologique oiïlcielle, nous plaçons la limite sous le
niveau supérieur d et nous considérons les couches L comme une intercalation dans
les calschistes du Couvinien supérieur normal
(Co2). Quant à l\'épaisseur du Co2p,
nous lui attribuons : au Sud de Soy, 50 mètres; à l\'Ouest d\'Erezée, 50 mètres;
à Oppagne, 75 mètres; à Morville, 100 mètres; à Ferrières seulement 50 mètres.

La zone inférieure Co2 du Couvinien supérieur est constante : elle se compose, au
Sud, de calschiste vert avec les bancs de macignos susmentionnés. Vers le Nord la
richesse en fossiles reste la même, toutefois, le schiste devient un peu plus grisâtre.
De plus, des bancs de grès s\'y présentent dans la tranchée du chemin de fer vicinal
près de Ferrières. Il n\'est pas possible de déterminer l\'épaisseur en toute certitude
étant donné que des i)lis peuvent exister dans les schistes. Nous estimons que le
Co2
possède i)rès d\'Erezée et dans la vallée de l\'Aisne une épaisseur de 350 mètres. Cette
zone diminue également de puissance vers le Nord, jusqu\'à se réduire à environ
200 mètres près de l\'^errières.

Dans le Couvinien inférieur les bancs de macigno sont plus calcareux «pie dans
le Couvinien supérieur, tandis (jue c\'est le contraire pour les schistes. Ceux-ci sont
aussi un peu plus grossiers allani jusqu\'à la grauAvacke; tous ont une (einte grisjitre.
Cette assise
(CoJ) ne peut être observée que localement, parce qu\'une couche épaisse
d\'éboulis de poudingue la recouvre ordinairement. Nous avons trouvé, dans la vallée
de l\'Aisne,
Spirifer culirijugaius dans du schiste non calcanîux. Dans la vallée du
Pont-le-Prètre, nous y avons rencontré des schistes gréseux avec des baiics de
psammites ct de calcaire et du macigno foncé. La coupe du vicinal à bY\'rrières nous
montre surtout des bancs de grès et un peu de schiste, et un banc (le grauwacke
calcareux renfermant
Spirifer cultrijugatus. La zone est peu puissante partout ; elle
a probablement une épaisseur de 100 mètres au Sud, et vers le Nord cette épaisseur
est moindre. Ici aussi, la richesse en calcaire diminue vers le Nord.

Emsien supérieur (Em2h). — Les changements de faciès que nous rencontrons
dans l\'Emsien supérieur ou assise du jioudingue, située au sommet du Dévonien
inférieur, sont d\'un intérêt plus grand.

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Edouard Dupont démontra, en 1885 (1) que toute l\'assise des poudingues de notre
région passe latéralement vers le Sud à la grauwacke à
Spirifer nrdiiennensis, qui
forme la zone inférieure et principale de la Grauwacke de Hierges de Gosselet, Cette
opinion fut défendue par M, H, de Dorlodot eu 1904 (2), mais le Conseil de la Commis-
sion géologique officielle ne s\'y rangea pas. Elle fut confirmée en 1919 par les observa-
tions de M. Asselberghs, résumées dans une note préliminaire (3), Nos levés de détail,
ainsi que ceux que notre ami AI. Swemle a faits entre l\'Ourthe et .femelle, viennent
confirmer cette manière de voir. D\'après Dewalque (1874) (4) et Swemle (1927) (5), la
grauwacke de l\'Emsien supérieur renferme déjà sur la rive gauche de l\'Ourthe, quel-
ques bancs minces de poudingue à galets de petites dimensions, et aussi, d\'après
M. Swemle, deux intercalations de schistes rouges.

Nous avons retrouvé un faciès analogue sur la rive droite : sous les couches à
Spirifer ciiltrijiigatiis viennent des schistes rouges avec du grès grossier. A environ
200 mètres sous le sommet de cette assise, se trouvent deux bancs de poudingue à
petits éléments, dont l\'un a une épaisseur de 15 mètres. Ensuite la succession des
couches devient moins claire par suite de l\'existence de plis; toutefois, vers la base
on trouve, à côté de schistes rouges, des grès contenant des cailloux roulés dissé-
minés et renfermant des traces de fossiles.

Plus au Nord, nous avons rencontré dans le bois 01 Fagne (à l\'Est de AVerpin)
du poudingue plus grossier, les cailloux roulés atteignant une grosseur de 2 à 3 centi-
mètres. Les bancs de poudingue, dans la partie supérieure de l\'assise, augmentent
ensuite rapidement d\'épaisseur, en même temps que leurs éléments deviennent plus
grossiers. Déjà au Sud-Est de Soy le poudingue est très grossier et se présente en
bancs très épais sur une puissance de 20 mètres; on y exploite les éléments roulés
comme gravier. Sur la route de Soy à Belle, le niveau poudingiforme de la base de
l\'assise se compose de grès très grossier avec quckpies cailloux roulés épars, et uu
banc de poudingue, alternant avec du schiste rouge. L\'épaisseur de toute l\'assise
est, en cet endroit, de 350 à 375 mètres.

Le nombre des bancs de poudingue augmente vers Erezée. Aux environs de cette
localité, nous trouvons dans la partie supérieure de l\'assise, a])pelée
Pondingiie dc
Wéris
par Dupont {Em2hp), plusieurs bancs de poudingue grossier à ciment blanc,
avec du grès et des schistes rouges. Le banc de poudingue le plus pui.ssant (30 mètres)

(1)nbsp;Ihdl Acail. royale dc /Jcigu/ue, 1885, pp. 208-2;M.

(2)nbsp;Ann. Soc. géol. Nord, t. XXXIII, pp. 8-25.

(;i) Ihdl. Soc. belge dc Géol., I. XXXI, 192J, j.p. 2!)-;{().

(4)nbsp;.Ann. Soc. géol. dc Belgique, l. 1, 1874, pp. i.xxviu-lxxxiv.

(5)nbsp;Bull. Soc. belge de Géol., t. XXXVII, 1927 (à l\'iiuprcssion).

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ct à plus gros éléments, situé près de la base de cette sous-assise, est à ciment rouge ;

cette dernière a une puissance de 180 mètres.

Au-dessous vient la « Zone du Poudingue Milliaire » de Dupont {Em2hm) ; elle
est de même puissance que la première et se compose principalement d\'un grès
grossier avec quelques bancs peu puissants de poudingue et de grès à cailloux roulés
disséminés. H y a aussi des intercalations de schiste rouge.

On peut rencontrer ces deux zones très loin vers le Nord. Le nombre des bancs
de poudingue de la zone supérieure varie; nous en avons quatre près de Wéris. En
général, on peut suivre le banc supérieur, qui se compose toujours d\'éléments très
grossiers, et d\'un ciment parfois blanc et parfois rouge; et un banc plus ancien, qui
est un peu plus dur et en général à éléments plus petits, et qui forme ordinairement
les points les plus élevés des collines constituées par le poudingue. La zone inférieure
(Em2hm) afïleure moins souvent. Parfois elle contient aussi du poudingue, qui est à

petits éléments, dur et ordinairement à ciment vert.

L\'épaisseur de l\'assise diminue régulièrement vers le Nord ; elle est de 250 mèlres
près de la Roche-à-Frêne. Dans la vallée du ruisseau du Pont-le-Prôtre, les bancs de
la zone du Poudingue de Wéris se confondent en un seul banc d\'une épaisseur de
100 mètres. Les éléments de la partie supérieure sont extraordinairement grossiers.
Le poudingue diminue ensuite rapidement vers le Nord. Des bancs de grès quartzitique
clair et grossier sont
assez\'abondants ; on en rencontre déjà un peu plus vers le Sud
mais en quantité moindre. Des bancs de poudingue grossier se continuent encore
jusque dans le bois de Fermine ; et près de
Dessous-Longchamps on pouvait distinguer
encore la zone du poudingue milliaire. Dans la tranchée du chemin de fer vicinal
de Ferrières, l\'Emsien supérieur n\'a plus ([u\'une épaisseur inférieure à 50 niHres.
Il renferme trois bancs de poudingue, qui ont ensemble une puissance de 20 mètres,
entre lesquels se présentent des schistes rouges. Le plus jeune dc ces bancs con-
tient des galets grossiers allant jusqu\'à 5 centimètres de diamètre; les autres sont
à éléments très petits ct passent à du grès graveleux. Le ciment est l)lanc et «piehiue
peu schisteux.

En ce qui concerne les galels des poudingues, nous avons pu observer (pie les
deux tiers sont des quartzites, de teintes variées, mais principalement de teinte grise;
et, pour le reste, du quartz blanc, de la lydite et du jaspe. Par ci par là, comme par
exemple près d\'Erezée, on trouve dans le poudingue des liions de minerai de fer.
D\'ordinaire le poudingue est à ciment blanc; parfois le ciment est vert ou rouge :
dans ce dernier cas, il est peu cohérent. La couleur du ciment n\'a aucune valeur
stratigraphique.

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Très schéniatiquement nous pouvons représenter les fades de l\'Emsien supérieur
comme suit :

Oiirthcnbsp;Krezéenbsp;Pont-le-Prêtrenbsp;Ferrières

Les points les plus remarquables sont : dans la région au Sud de l\'Ourthe, étudiée
par M. Swemle, absence de poudingue et de schistes rouges; apparition de ces deux
éléments dans la vallée de l\'Ourthe ; développement maximum des couches de
poudingue aux environs d\'Erezée; réunion des bancs supérieurs en un seul dans
la vallée du Pont-le-Prêtre; et, enfin, forte réduction de l\'assise vers Ferrières.

Le poudingue ne contient pas d\'éléments empruntés aux couches sur lesquelles il
repose; ces éléments doivent venir du continent qui s\'étendait vers le Nord. Gomme
pays d\'origine des quartzites et des calcédoines, on peut penser aux roches camhriennes
du massif de Brabant, qu\'aucune transgression éodévonienne n\'avait atteint. Une
autre partie des éléments pourrait i)rovenir des dépôts éodévoniens qui s\'étaient
lt;léposés au cours de transgressions antérieures. Avant de pouvoir conclure il faudrait
une étude de lithologie comparée. Ajoutons, en outre, qu\'il y a au Nord de la mer
éodévonienne de vastes régions qui nous sont cachées, soit sous des dépôts plus
récents, soit à la suite de charriages.

Emsien moyen {Km2a). — Cette assise présente dans la région étudiée un faciès
assez uniforme. Elle est formée de schistes rouges; mais, dans la partie méridionale
do la région on y trouve, vers la base, beaucoup dc schistes verts. Sur toute la hauteur
de l\'assise il v a des intercalations de grès, le i)lus souvent verts, parfois rouges. 11 y
a des bancs grossiers à côté de grès fin; à la base ils sont parfois (luartzitiques. Les
bancs de grès vert sont plus nombreux aux environs d\'Erezée, surtout à la base tie
l\'assise.

Emsien inférieur (Eml). — Les clumgemenls de faciès sont plus importants dans
l\'Einsien inférieur. Le principal est certainement la présence du
grès de Mormont
dans une région limitée.

Dans la région de l\'Ourthe, l\'Emsien inférieur est formé lirincipalement dc schistes
vert foncé avec île la gi auwacke foncée et grise, ainsi que de bancs do grès. On trouve
les premiers débris de grès blanc à faciès de Mormont, sur le jjlateau ù 2 kilomètres
au Nord tie
Marcourl. Il se continue vers le Nord en augmentant d\'importance.
A l\'Est de Magoster il est exploité dans (pielques peliles carrières. Il semble moins

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développé entre Amonines et Blier; mais de nombreuses excavations sont ouvertes
dans ce grès à Hazeille. Il allleure ensuite à l\'Est d\'Erezée où il est bien développé.
D\'ici on peut le suivre jusqu\'à Mormont, où quelques grandes carrières ont foîirni les
pierres à bâtir au village de Mormont.

La bande est ensuite déplacée vers l\'Ouest, à cause de la faille de Mormont; le
grès blanc existe encore à l\'Est de Lignely, mais à l\'Ouest de Deux-Rys il est remplacé
par du grès gris clair, et les fossiles, qui sont abondants dans le grès de Mormont,\'
ne se rencontrent plus.

Le second élément de l\'Emsien inférieur, c\'est-à-dire les schistes foncés, existent
partout entre les bancs de grès; mais ils sont plus importants à la partie supérieure
de l\'assise, où ils sont accompagnés de grau^vacke et de bancs de grès gris.

La limite avec l\'Emsien moyen {Em2a) est aisée à indiquer dans la région méri-
dionale à cause de la présence de schistes rouges dans l\'Emsien moyen. Toutefois on
peut hésiter là, où on a afl\'aire à des schistes verts qu\'on trouve dans les deux assises ;
mais les schistes non rouges de l\'Emsien moyen sont vert clair ou jaunâtres, plus
grossiers, plus micacés, et deviennent moins jaunes par altération que les schistes vert
foncé de l\'Emsien inférieur. On rencontre aussi très souvent dans l\'Emsien inférieur
de petites couches de schiste fin phylladeux, qui ne s\'observent pas dans l\'Emsien
moyen. Les grès sont aussi différents : les grès-quartzites se trouvent dans l\'Emsien
inférieur, les grès nullement quartzitiques sont caractéristiques pour l\'Emsien moyen ;
mais il y a cependant des variétés de grès que l\'on rencontre dans les deux assises.

Il est plus dilficile de tracer la limite entre l\'Emsien moyen et l\'Emsien inférieur
dans la région septentrionale, par suite de l\'apparition de schistes rouges dans l\'assise
inférieure. C\'est à Fanzel que nous avons observé les premiers schistes rouges; ils
sont intercalés au sommet de cette assise. A un kilomètre et demi au Nord de Deux-
Rys les schistes rouges apparaissent à la base de l\'assise. Les intercalations deviennent
plus abondantes et plus importantes vers le Nord, où elles se trouvent sur toute la
hauteur de l\'assise, ce que montre très bien la coupe du chemin de fer de Ferrières.
M. Poutchinian indique ici comme dilTérence : la prédominance de schistes rouges sur
les schistes verts dans l\'Emsien moyen, taiidis que c\'est l\'inverse dans l\'Emsien
inférieur (1). Nous faisons monter l\'Emsien inférieur jusqu\'au niveau où disparaissent
les schistes verts foncés devenant jaunes par allération. Les grès, qui sont
abondants
ici dans l\'Emsien inférieur, sont toujours quartzitiques et leur teinte est généralement
verte ou grise. Nous devons avouer cependant que cette limite est assez arbitraire ;
car elle est dépourvue de tout fondement paléontologique.

Siegenien (Sg). — La limite entre le Siegenien et l\'Emsien est difficile à tracer.

(1) Ann. Soc. géol. de Belg., t. L (1927), p. 174.

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du moins lorsque les grès de Mormont n\'existent pas à la base de l\'Emsien. La transi-
tion entre l\'Emsien inférieur et le Siegenien supérieur est graduelle, mais comme ces
deux assises renferment des grès fossilifères, la faune de ces grès peut les faire
distinguer. Remarquons notamment que ceux du Siegenien renferment beaucoup de
SpU\'ifer hystericus, tandis que ceux de l\'Emsien renferment le Spirifer siihciispidatiis.

Nous avons pu indiquer la limite au Nord de l\'Ourtlie en nous servant de fossiles.
Il semble qu\'ici le sommet du Siegenien supérieur se compose de schistes foncés,
parfois légèrement calcareux, un peu feuilletés, avec quelques bancs de grauAvacke et
de grès clair; ce dernier est un peu plus abondant plus bas; mais à la partie infé-
rieure on rencontre uniquement des schistes foncés, assez réguliers.

Dans le Hunsruckien près d\'Amonines nous avons distingué trois zones. La plus
jeune se compose de schistes grossiers avec des bancs de grès gris el bleu clair; la
deuxième de schistes plus réguliers, avec ([uelques bancs de grès; la troisième de
schistes plus grossiers avec des bancs de macignos riches en fossiles. Cotte dernière
appartient certainement au Siegenien moyen, tandis (jue nous avons rangé les deux
autres dans le Siegenien supérieur; il est possible cependant que la deuxième zone
appartienne encore au Siegenien moyen.

Vers le Nord, près do Clerheid, nous avons retrouvé la zone supérieure, mais au-
dessous vient le grès blanc de Clerheid et ensuite les schistes et les bancs fossilifères
do la zone inférieure du Hunsruckien. Nous avons rangé le grès de Clerheid dans le
Siegenien moyen.

Sur la route de Bornai à Manhay (Route de Tohogne dc la Ctxrte) nous avons vu
le Siegenien supérieur sous forme de schistes foncés irréguliers avec beaucoup lt;Ie
bancs de grès gris, dont la délimitation avec l\'Emsien est assez dillicile. Dans cette
région, nous avons pris comme base do l\'Emsien le grès de Mormont.

Sur la route de Deux-llys vers llarre ces mêmes couches reposent sur des schistes
réguliers avec la faune du Hunsruckien inférieur. Le grès blanc do Clerheid no se
présente jias ici. Le grès de Clerheid, (pii, i)ar son faciès lilliologique ressemble com-
plètement
au grès de MormonI, est donc aussi une inlercalation locale; mais moins
importante ([uo le grès de Mormont et d\'un âge dilïérent.

Encore jilus vers le Nord, nous avons rencontré lo Siegenien supérieur dans la
vallée du ruisseau du Pont-le-Prètre ot dans la tranchée du chemin do for vicinal à
Burnontige; il est formé principalement de schistes, avec des bancs de grès-quartzite
surtout au
sommet. On lo distinguo ici de l\'Emsien inférieur par l\'absence de schistes
rouges.

Nous avons trouvé encore la faune du Siegenien moyen près de Johonheid, au Sud
de Burnontige, dans dos schistes qui dillèrent peu dos précédents.

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Nos investigations nous out rarement conduit jusqu\'au Siegenien inférieur, et
seulement dans la partie supérieure de cette assise. Le faciès est semblable à celui que
M. Asselberghs a décrit plus au Sud : schistes et phyllades foncés lorsqu\'ils ne sont
pas altérés, avec intercalation de bancs importants de grès-quartzite.

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CHAPITRE H
TECTONIQUE

Résumons maintenant la tectonique. Au Nord de l\'Ourthe tous les étages pré-
sentent une largeur extraordinaire. Pour les couches les plus anciennes la largeur des
bandes est expliquée par un certain nombre de plis dont les principaux, dans la partie
Sud, sont :
l\'anticlinal plissé de Bardonwez, le synclinal de Beffe et l\'anticlinal
d\'Amonines.
Les arêtes de ces plis ont une direction Est-Ouest et plongent vers l\'Ouest.
Le liane septentrional des anticlinaux est fortement redressé et même généralement
renversé ; le liane méridional est moins incliné.

I^a direction de ces plis et la hu\'geur des bandes éodévoniennes de la vallée de
l\'Ourthe sont à mettre en relation avec la zone d\'ennoyage qu\'on observe sur l\'anticli-
norium dc l\'Ardcnne, entre la pointe taunusienne de la forêt St.-Michel et l\'extrémité
Sud-Ouest du massif cambrien de Stavelot.

Le style tectonique est durèrent (hms les bandes formées des couches mésodévo-
niennes et de celles du sommet de l\'Eodévonien. Ici les axes des plis concordent avec
la direction des bandes du bord oriental du bassin de Dinanl.

Dans sa communication préliminaire M. Swemle (1) signale (pie la faille de Lam-
soul, qu\'on rencontre dans la vallée de la Lomme, doit être prolongée probablement
vers le Nord. De notre côté,nous avons fait remanjuer (ju\'une faille passe jjrobable-
ment dans la zone du poudingue et (qu\'elle i)ourrait être le prolongement de la faille
de Lamsoul.

Au Nord (le la ligne Soy-Anionines, la largeur, sur hujuelle les assises allleurent,
diminue, surtout dans les couches les plus jeunes, parce que le nombre de plis est
moindre. On arrive ensuite au grand
synclinal de Aformont à direction Sud-Ouest—
Nord-Est. Le passage de l\'axe du synclinal peut être précisé en cin(i endroits. En

(I) Hull. Soc. bclgo de (Icol., I. XXXNMI, l!)27 (à l\'impression).

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premier lieu dans les calcaires à Stringocéphales au Nord de Fisenne, en second lieu
dans le poudingue au Sud d\'Eveux, où il se marque très nettement ; ensuite au
Sud-Est de Fanzel, au sommet de l\'Emsien inférieur ; puis à l\'Ouest de Mormont, dans
les grès de Mormont; enfin dans le bois Mosaire au Nord-Est de Mormont, à la limite
entre le Taunusien et le Hunsruckien, Le flanc septentrional de ce synclinal a été
supprimé en grande partie par la
faille de Mormont. Le rejet de cette faille est minime
à l\'Ouest, mais il augmente constamment vers l\'Est, De petits plis, qui affectent les
couches éodévoniennes dans cette région, ont la même direction Sud-Ouest—Nord-Est
que le sj\'uclinal de Mormont.

Au Nord de la faille de Mormont, nous avons rencontré Vanticlinal d\'Oppagne,
dont l\'aile septentrionale est fortement renversée, et dont l\'axe se dirige d\'Oppagne
vers Fays ; cet anticlinal est bien visible surtout à Oppagne dans les macignos du
sommet du Gouvinien
(Co2p) et dans le poudingue du Bois d\'Oppagne. Nous arrivons
ensuite à l\'Est de Wéris à un deuxième synclinal, qui, comme le synclinal de Mormont
est recoupé par une faille, que nous avons nommée
faille de Lignely. Un anticlinal,
dont le flanc septentrional est également renversé, vient ensuite. Entre l\'Aisne et le
ruisseau du Pont-le-Prètre on trouve la succession régulière des divers bancs ; ils
ne sont pas renversés dans cette dernière région.

Plus au Nord la tectonique devient plus compliquée, les plis sont plus serrés.
Dans le Givétien et le Couvinien ils sont renversés vers le Nord, et les plus importants
sont en outre faillés.

Nous avons observé deux failles; tout d\'abord la faille de To»/\'découverte par
M, le Professeur Fourmarier. Elle n\'est pas de grande importance. D\'après M. Pout-
chiniau (1), l\'extrémité orientale de cette faille passe plus au Sud que ne l\'a indiqué
M. P. Fourmarier. Nous pensons, par contre, qu\'elle passe uu peu plus au Nord, nous
nous basant principalement sur la disparition subite du poudingue de l\'Emsien supé-
rieur au lieu dit Sur-les-Savenires. La seconde
faille est celle de Bressine ; elle
coupe en travers un anticlinal de l\'Emsien moyen et supérieui^ entre le Pi\'é-de-Fat et
le bois de Fermine; elle semble recouper le Sud du synclinal couvinien qui fait suite
à cet anticlinal vers l\'Est. A l\'Ouest-Sud-Ouest elle se continue probablement avec une
faille dont nous avons reconnu l\'existence dans le Givétien au
Sud-Ouest d\'izier.
Quant à la « faille de Ferrières » de M. Fourmarier, nous avons pu constater qu\'elle
n\'existe pas aux environs de Ferrières.

(1) Ann. Soc. géol. de Belg., t. t., 1!)27; p. 178.

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CHAPITRE III

I

CONCLUSIONS GÉNÉRALES

En résumé, au point de vue stratigraphique, nous pouvons conchire que la
puissance des étages diminue du Sud au Nord, en même temps qu\'ils acquièrent des
caractères de plus en plus néritiques, et même littoraux.

Dans le Dévonien moyen nous avons une diminution de l\'élément calcareux et
une augmentation de l\'élément gréseux; ceci est particulièrement frap])anl pour les
couches du Givétien inférieur (Gva), au sein duquel apparaissent aussi des couches
rouges.

Les couches de l\'Emsien supérieur, néritiques à l\'Ouest de l\'Ourthe, deviennent
franchement littorales vers le Nord. Près de l\'Ourthe on ne trouve que (piehiues bancs
minces de conglomérat à petits éléments. A Erezée, il y a plusieurs bancs à éléments
très grossiers, qui se maintiennent sur quelques kilomètres. Puis ces bancs se réduisent
lt;rnbord doucement; mais, après que les bancs se sont réunis en un seul banc puissant,
la réduction devient rapide, de façon que, près de Ferrières, il n\'y a plus que trois
bancs peu puissants et à éléments lins.

Dans l\'Emsien inférieur nous avons constaté l\'intercalation de schistes rouges à
partir de Fanzel; ils deviennent de plus en plus importants vers le Nord.

Les couches du Siegenien supérieur qui, au Sud de la région étudiée par nous, sont
constituées surtout ])ar îles schistes à grands feuillets, deviennent plus irrégulières et
plus quartzeuses en même temps qu\'on voit devenir plus importantes les interca-
lations gréseuses. Enfin les bancs de calcaire et de macigno, qu\'on trouve au Sud
dans le Siegenien nuiyen, nmnquent tout à fait dans le Nord.

Un autre fait remarriuable est l\'accunndation parliculièrement abondante de
couches quartzeuses dans l\'ensemble du Dévonien inférieur entre Erezée et Mormont.
En elTet, on trouve, dans l\'Emsien supérieur, le maximum de développement du

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Poudingue de Wéris; dans l\'Emsien moyen, de nombreux bancs de grès; dans
l\'Emsien inférieur, le Grès de Mormont ; dans le Hunsruckien, le Grès de Clerheid. Les
couches de tous ces étages sont généralement plus grossières dans cette région que
plus au Sud et plus au Nord: ceci donne l\'impression qu\'il y existait un seuil lors

du dépôt des couches éodévoniennes.

Au point de vue tectonique nous voyons que dans son ensemble la direction

des bandes dévoniennes est Nord 20» Est, alors que la direction des plis est Nord 50»

Est; cette dernière direction indique une poussée venant du Sud-Est. Les plis sont le

plus souvent renversés vers le Nord. Lfes failles inclinent vers le Sud; ce sont des

failles inverses.

On trouve de nombreux plis dans toute la région étudiée. Ils sont le plus serrés
dans la partie Nord où ils sont affectés de failles peu importantes. Par contre la
partie moyenne de notre région est caractérisée par des plis de grande amplitude et
on y trouve la faille de Mormont, qui acquiert déjà un grand rejet dans la partie Est
de la région que nous avons étudiée. Cette différence peut s\'expliquer en partie, nous
semble-t-il, par une différence de plasticité des formations. En effet, c\'est précisément
dans cette partie centrale, qu\'on rencontre la forte accumulation des bancs de pou-
dingue et des grès du Dévonien inférieur, sur laquelle nous venons d\'attirer l\'attention.

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LISTE DES FOSSILES DETERMLXES

Sg2b

Gvh

Gva

Co2

Col

Eml

S«2a

COKLEMKllATA :
CAilceola sancldlinn Lamarck ....
Cyathophyllum ([uadrigcminum Goldtuss
Cyathophyllum heterophyllum Edwards cl Hainie
Cyathophyllum vermicularo Goldfuss

var./»\'fiecii/\\so/\'Frecli.
Cyathophyllum tonjuatum Frech
Cystiphyllum vesiculosum Goldfuss .
Cystiphyllum lamellosum Goldfuss .

Zaphrentis ? si).....

Pleurodictyum prohlematicum Goldfuss

VERMES :
Clionolithes priscus M\'Coy.
EClllNODERMATA :

Criiioïdos......

CuprcHitocrinitcs sp .
HBYOZOA:

Fenestella sj).....

Fistulipora eifeliensis Schlüter .
lüstulipora cyclosloma Schlülor

HllACIllOl\'ODA :
Pe.lrneranitt pvnavia Goldfuss .

Lingula intermedia Viiclis.

Proschizophoria personata Zeillcr .
Schizophoria provnlvaria SchloUieini
Schliophoria tetragona lloeiuer.
Dalmanella opevcularis M. V. K.
Dalmanolla circularis Sowerhy
Dalmanella canaUcula Schnur .
llhipidomella eifeliensis Verneuil .
I\'holidostrophia lepis Hroiin
Leptaena suhtelragona Moenier
Leptaena rhomhoidalis Wilckens .
Schnchertella umhraculum Schlollnlt;ini
Schuchertella Wrighti guenslodl .
Stropheodonta piligera Sandborger .
Stropheodonta iuterslrialis Phillips.






r

i

!

ah




r

-f

-f

al)

all

al)

al)

ah

ah

ah

-ocr page 158-

Sg2a

Gvb

Col

Eml

Gva

Co2

Stropheodonta Murchisoni d\'Archiac et Verneuil
Leptoslrophia explanata Sowerby .
Chonetes miniita Goldiuss.
Chonetes plebeja Schnnr .
Chonetes sarcinulata
Schlotheim
Choneies sarcinulata var. subquadrata
Eodevonaria dilatata
Roemer .
Anoplotheca lepida Goldfuss
Tropidoleptus carinatns Conrad
Spirifer hystericus Schlotheim .
Spirifer excavatus Kayser.
Spirifer suhcuspidatus
Schnur .
Spirifer daleidensis Steining-er .
Spirifer primaevus Steininger .
Spirifer hercyniae Giebel .
Spirifer cultrijugatus Roemer .
Spirifer alatiformis Drevermann
Spirifer speciosus Schlotheim .
Spirifer elegans
Steininger
Spirifer ostiolatus Schlotheim .
Spirifer mediotextus d\'Archiac et Verneuil
Spirifer curvatus Schlotheim .
Spirifer indißerens Barrande .
Spirifer Maureri Holzapfel
Spirifer aviceps Kayser
Spirifer concentricus Schlotheim
Spirifer inflatus Schnur
Spirifer hifidus Roemer
Spirifer aculeatus Schnur.
Spirifer undifer Roemer .
Cyrlina heteroclyta Defrance .
Cyrtina heteroclyta cf. var, paucipUcata Oehlert
Cyrlina heteroclyta var. intermedia Oehlert
Cyrtina heteroclyta alï. var. intermedia Ochle
Cyrtina undosa Schnnr . . . . •
Cyrtina undosa var. brachyptcra ^laillieux
Uncinulus angulosuâ Schnur .
Uncinulus Wahlenbergi Goldfuss
Uncinulus elipticus Schnur
Uncinulus subcordiformis Schnur
Eatonia peregrina Drevermann
Camarotoechia daleidensis Roemer
Trigeria Gaudryi Oehlert .
Trigeria robustella Fuchs.
Trigeria posthuma Fuchs .
Rensselaeria strifriceps Roemer
Athyris concentrica JIurchison.
Athyris Buchi Asselberghs





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Athyris caeraesana Steininger.
Athyris (nnrostvis Krantz ....
Athyris undata DeîrancQ ....
Stringocephalus Burtini
Defrance .
Dielasma vhenana Drevermann
Atrypa reticularis Linné ....
Atrypa veticuluris var. latilinguis Schnur
Atrypa relicalai \'is var. des([uainata. Sowerby
Atrypa reticularis var. ßabellata Goldfuss
Atrypa aspera Schlotheim
Produciella suhaculeata Murchison .
Sieberella galeata Dalmann
Gypidula globa Bronn ....
Merista pleheja Sowerby ....

LAMELLinUANCniATA :
Cornellites costata GoUlhiss
Cornellites fasciculata
Goldfnss
Leiopteria crenato-lamellosa Sandberger.
Leiopieria lamellosa var. psendo-laevis Oehlert
Actinodesma obsoletum var. Annae Frech.
Gosseletia carinata Goldfuss .
Kochia capnliformis Koch ....
Limopiera semiradiaia Frech .
CJenodonla unioniformis Sandberger
C\'tc;iO(/o/ilt;a 3/«iirt\'/\'i Heushansen

Ctenodonla sp.......

Macrodus Michelini Archiac et Verneuil .
Cncnllclla Irnncala Steininger . .
6\'iicijZ/(\'/;a e//ijj/ic« Steininger .
Nnculaconlhientina Houshaiison
Cypricardella Gosseleli Maillieux .
Sphenotns elongatas Sprleslprsbacli.

Cardiomorpha sp......

Leplodomus latus Krantz ....
Goniophora Schwerdi IJenshansen .

Goniophora sp.......

Palaeosolen /jh/vh/ij.s Spriesteisbach
Prosocoelnspes anseris Zeiller et Wirtgon
iModiomorpha ferruginea OoAilùvl
Modiomorpha lamellosa
Sandberger
Modiomorpha plana Dahmer .
Myophoria Hoemeri Heusliausen
Myophoria air. inflata Iloemer .
Myophoria sp. . v • • • •

Conocardinm sp......

GASTIIOI\'ODA :
Tentaculites scalaris SvhloÜiohn
Murchisonia
sp.......

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CEPHALOPODA :

Orthoceras s^i.......

Nautilus sp.......

AHTHROPODA;
Scutelhun scaher Goldfuss
Proelns Ciivieri Steininger
Proetus Cuvieri var. granulosus Goldfuss
Phacops Schlotheiini Bronu
Phcicops
latifrona Bronn . . •
Phacops Potieri ? Bayle ....
Homaloaotus ornatus Koch
Iloinalonotns sp. .....

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TABLE DES MATIERES

plan uu tuavail .
Intiioduction instoiuyue

105
107

Phemièhe Pahtik. — DESCRIPTION DES OBSERVATIONS

giiapitiie i. — La Région de POurthe .....
§ l. — lUve droite de l\'OvirtUo culve \\loVlou oA \\Vov\\nu

§ — Le Couvinien nu i\\oilt;l tic Werpin .
S — UWc droite de VOvwthe eulve Wer\\nu oA MavcouvV

4, — Do Mnrcourl à Ke/fe......

§ 5. — Conclusions.......

cuai\'itni; IL — La Région entre POurthe et l\'Aisne .

§ 1. — De Soy vers lielTe i\\ DovanUive. — Vallée du Uuisseaii

Jï 12. — Do Fisenne à Dovanlave.....

§ 3. — Conclusions.......

CuAiMTiiK III. — La Région entre Oppagne et Amonines .

g J. _ L\'Auliclinal d\'Oppagne.....

§ 2__Vallée de l\'Aisne à l\'Ouest il\'Kre/.éo.

(ç 3. — Les oMvii\'ons d\'Aïuoin\'nes.....

g 4. — Conclusions.....| ,

Cu\'aimtue IV. — La Région entre Wéris et Erezée

tj 1. — l.(.s environs de Wéris.....

S 2.\' — La Vallée dc l\'Aisne au Sud d\'Kvoux

g _ Conclusions .......

Cn.wrruK V. — La Région à l\'Est d\'Erezée ....

I tj 1. — l^os environs d\'Krczéo.....

S 2. — Los environs de Clerheid.....

;{. _ Conclusions . ......

Ciiaimtuk VI. — La Région entre Morville et Clerheid

S I. — Los environs do .Morville el la faille lt;lo Lignely
S 2. —
Observations au Sud de Fanzel

g 3. — Conclusions.......

CiiAi\'irni.; VII. — La Région entre Heyd et Mormont .

1__Observations entre Heyd el Lignely

S 2. — Lo Siegenien aux environs do Moruionl .
tj 3. — Conclusions . ......

CiiAi\'iTUE VIIL — La Région entre Bomal et Harre .

S 1. — La-A-alloo lt;ie l\'Aisne entre Houial el la Iloclio-ù-Fréno

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§ 2. — De Deux-Rys à Harre........

§ 3. — Conclusions..........

Chapitre IX. — La Région comprise entre Ozo, Viliers-Sainte-Gertrude, Fays, Jehonheid e

Izier...........

§ 1. — D\'Ozo à Jehonheid par Villers-Ste-Gertrude et Fays
§ 2. — D\'izier à Jehonheid par Vieux-Fourneau. ....
§ 3. — D\'Ozo par Izier et Pont-le-Prêtre à Vieux-Fourneau
§ 4. — Conclusions . . . . . . .

Chapitre X. — La Région entre Izier et Ferrières.....

§ 1. — D\'izier à Ferrières. — Bois de Fermine.....

§ 2. — Conclusions ..........

Chapitre XI. — La Région entre Ferrières et Burnontige ....

§1. — De Ferrières par Bressine à Burnontige .....

§ 2. — Tranchées du chemin de fer vicinal entre Ferrières et Burnontige
§ 3. — Grand\'route de Huy à Stavelot entre Alalacord et Lanlroul .
§ 4. — Conclusions..........

Deuxijime Partie. — RÉSUMÉ SYNTHÉTIQUE

244
253
255

257

Chapitre I. — Stratigraphie .
Chapitre II. — Tectonique .
Chapitre III. — Conclusions générales.

, Liste des fossiles déterminés .

205
209

211
211
215
219
225
228
228
231
233
233
235

241

242

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STELLINGEN

1.nbsp;Door de \'onderzoekingen van Van der Veen is de kosmische oorsprong der tecüeten
voldoende bewezen.

(R. W. Van der Veen, Ovigin of the tectite sculpture and some conséquences.
Verh. Geol. Mijnbouwk. Genootschap, deel VII, 1923, blz, 16).

2.nbsp;Boni\'s opvatting omtrent de daling en opvulling der jongpalaeozoïsche Midden-
Europeesche kontinentale Geosynclinalen is onjuist.

(A.Boun, Ueber jungpaleozoische kontinentale Geosynclinalen Mitten-Europa\'s.
Abh. der Senkenbergischen Naturf. Ges., 1921, Bd. XXXVIl, blz. 507).

3.nbsp;In een gebied waar sedimenten van heterogene facies voorkomen, kunnen alleen
die fossielen, die in verschillende facies voorkomen en geringe verticale versprei-
ding bobben, als gidsfossielen beschouwd worden.

■1. Do « Theorie der Septalkegel n van Wedekind is onvoldoende voor de verklaring
van (le bouw dor Tetrakoralen.

(I{. Wedekind, Das Mitieldevon der Ei fel. Teil l : Die Tetrakorallen des
unteren Mitteldevon. Schriften der Ges. zur Beförderung der ges. Naturw. zu
Marburg. Bd. XIV, Drittes Heft, blz. 23).

5.nbsp;Ten onrechte concludeert Baulig uit do vorm der Maas en Semois-meanders, dat de
mezozoïsche afzettingen van het bekken van Parijs zich totMontliermé uitgestrekt
hebben.

(II. lÏAUi.Ki, Igt;e llelief do la Haute Belgique. Annales de Géographie, 1926, Vol.
XXXV, blz. 226).

6.nbsp;Ilot Aisuedal ton Oosten van Mormont is\'door de « Faille do MormonI » bepaald.

7.nbsp;Do verklaring van Jerôme van do verbinding van de hoven- on bonedou-Semois is
zoor
onwaarschijnlijk.

.lénùme, L\'Evolution du Cours do la Semois. Bull. Soc. belge de Géologie,
t. XXXII, 1922, blz. 3-17).

S. Abels opvatting omirent do levenswijze van Khamphorynchus is onjuist.

(O. auei., lA\'henshilder der Tierwelt der Vorzeit, 1927, blz. 557).

9. (quot;.raplholithen nu)gon niet tot de Khisse der llydrozoön gerekend worden.

10. Ilet is gewenscht dat de beginselen dor Geologie zoowol door hun algemeen
belang als hun
kIouu bij het onderwijs, in do Aardrijkskunde eii Natuurlijke
llislorio aan .Middelhare scholen onderwezen worden.

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Tome IV, Pl III.

Le COUVINIEN et la partie supérieure de l\'EODEVONIEN entre l\'OURTHE et FERRIÈRES

par J. van Tuijn.

Calcaire compact bleu foncé à Stringocephalus Burtini Defr.
Au Nord ; grès rouge:

Au Sud : calcaire et macigno à Stringocephalus Burtini Defr.

Macigno, psammite et grès, à crinoïdes.

Calschistes à Galceola sandalina Lmk,

Calschistes et macigno à Spirifer cultrijugatus Roem.

Poudingue de Wéris et poudingue miliaire, grès vert et schistes rouges.

Schistes rouges et bigarrés de Winenne, avec grès vert.

Grès de Mormont, grauvvacllt;e et schistes grossiers bleu foncé à Spirifer hercynies Gieb.
Schistes foncés et grès grisâtre.

Schistes foncés feuilletés, macigno et grès de Clerheid à Spirifer primasvus Stein.

Phyllades foncés avec bancs de grès quartzite.

Gisement fossilifère.
Faille.

Ligne de coupe.

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