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L\'EVOLUTION
MORPHOLOGIQUE DU
BASSIN DE L\'ÂRDÊCHE

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BIBLIOTHEEK OER
RIJKSUNIVERSITEIT
U T R i CH T; .

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P. B. VERMEIJ

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UNIVERSITEITSBIBLIOTHEEK UTRECHT

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L\'ÉVOLUTION
MORPHOLOGIQUE DU
BASSIN DE LARDÈCHE

PROEFSCHRIFT

TER VERKRIJGING VAN DEN GRAAD VAN
DOCTOR IN DE WIS- EN NATUURKUNDE
AAN DE RIJKS-UNIVERSITEIT TE UTRECHT,
OP GEZAG VAN DEN RECTOR-MAGNIFICUS
D
r. W. E. RINGER, HOOGLEERAAR IN DE
FACULTEIT DER GENEESKUNDE, VOLGENS
BESLUIT VAN DEN SENAAT DER UNIVER-
SITEIT TE VERDEDIGEN TEGEN DE BEDEN-
KINGEN VAN DE FACULTEITEN DER WIS-
EN NATUURKUNDE EN DER LETTEREN EN
WIJSBEGEERTE OP
DINSDAG 22 JUNI 1937,
DES NAMIDDAGS TE 4 UUR

DOOR

PIETER BASTIAAN VERMEIJ

GEBOREN TE DORDRECHT

N.V. A. OOSTHOEK\'S UITGEVERS-M\'J. — UTRECHT 1937

BIBLIOTHEEK DER
RIJKSUNIVERSITEIT
UTRECHT;

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J

VOORWOORD.

Gaarne neem ik deze gelegenheid te baat, allen, die mij bij mijn arbeid be-
hulpzaam zijn geweest, te bedanken.

Tijdens mijn studie voor de akte M. O. waart gij het. Hooggeleerde Obstreich,
hooggeschatte Promotor, die mij de oogen hebt geopend voor den vormenrijkdom
van het aardoppervlak. Met Uwe medewerking in staat gesteld, mijn inzicht
te verdiepen door de academische studie der Physische Geographie, mocht het
mij gelukken te geraken tot een min of ipeer zelfstandigen arbeid.

De vreugde, die mij daardoor deelachtig werd, beschouw ik als een der grootste
schatten, welke ik mocht verwerven.

Uwe toewijding. Uw plicht.sgevoel waren mij bakens op eigen weg.

Hooggeleerde Van Vuuren, zoo mijn onderwijs doordrongen mocht zijn
van het streven mijne leerlingen sociaal verantwoordelijkheidsgevoel bij te brengen,
dan heb ik dat mede aan Uw onderwijs te danken.

Hooggeleerde Van Everdingen, de belangstelling, welke gij hebt getoond
voor mijn studie, vervult mij met diepe erkentelijkheid.

Uwe colleges. Hooggeleerde Vening Meinesz, zullen mij steeds in zeer aan-
gename herinnering blijven.

Zeergeleerde Mej. Hol, Uw goede zorgen hebben, als zoovelen, ook steeds
mij omringd. Dat mijn studie mij meer kon zijn dan intcllectueele bezigheid,
heb ik mede aan U te danken.

Dc collega\'s Mej. H. van Mensch en de Heer Buys hebben mij ten zeerste
aan zich verplicht door de hulp verleend bij het vertalen en bij het nazien van
dc drukproeven. Zonder hiui hulp ware de vertaling mij niet gelukt.

Ook den Heer Middelhoek moet ik van harte dank zeggen voor de wijze,
waarop hij mijn poovere schetsen persklaar heeft gemaakt.

F.n finissant cette étude, je m\'estime heureux de pouvoir remercier tous
ceux en France et en Hollande, qui m\'ont aidé.

Parmi les premiers c\'est surtout M. E. Reynier, qui m\'a secouru en toute
amitié avec sa grande connaissance du pays.

Mais il ne me faudrait pas oublier non plus tous ceux, qui m\'ont facilité
ma tâche, dans les villages, le long des chemins et dans le terrain.

En Hollande je dois une profonde reconnaissance M. le professeur Oest-
RKicn, qui s\'est donné la peine, de me faire profiter dans le terrain de sa perspi-
cacité.

Parmi les autres, qui m\'ont beaucoup obligé, je compte Mlle H. van Mensch,
mon habile traductrice, et M. Middelhoek, qui de sa plume artistique s\'est
chargé dc mes illustrations.

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TABLE DES MATIÈRES.

1.nbsp;Voorwoord............................

2.nbsp;Le climat facteur du relief, et son influence sur le régime fluviatil.....

3.nbsp;Le Velay et la région des sources .................

4.nbsp;La vallée du Rhône .......................

5.nbsp;Résumé stratigraphique. Le hjmmencement de l\'évolution continentale.

6.nbsp;Le Coiron.............................

7.nbsp;La zone triasique ........................

8.nbsp;La zone dénudée.........................

9.nbsp;Le Bas-Vivarais calcaire .....................

10. Résumé .............................

H. Bibliographie...........................

12.nbsp;Table des Figures.........................

13.nbsp;Table des Matières ........................

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LE CLIMAT FACTEUR DU RELIEF. ET SON INFLUENCE
SUR LE RÉGIME FLUVIATIL.

Pas loin du Nord de l\'embouchure de l\'Ardèche dans le Rhône est situé
le village de Donzère et c\'est là, que commence, comme on dit généralement,
la région au climat méditerranéen. C\'est l\'olivier, qui est regardé comme carac-
téristique pour ce climat. Cependant, poser une limite climatologique à cause
de cela ne serait pas tout à fait exact.

M. Lenoble (30) a contrôlé la limite septentrionale d\'un certain nombre
de plantes méditerranéennes. Le pin d\'Alep, Pinus halepensis, n\'atteint pas
Donzère, mais va jusqu\' à Vallon.

Le chêne-vert, Quercus ilex, arbre méditerranéen par excellence, est trouvé
au Nord de l\'Erieux et sur les pentes de la Dent-de-Rez jusqu\' à 600 m. d\'altitude.

M. Lenoble conclut: „Si Donzère est la porte de la Provence, Livron et
La Voulte en sont le vestibule.quot;

La flore indique des transitions graduelles du climat. Et comme M. Faucher
(20) l\'a remarqué, le type des fermes change aussi avec le climat et le sol.

Les grands bâtiments du Bas-Dauphiné sont remplacés peu à peu par des
maisons plus petites et plus simples de la vallée du Rhône.

Les tableaux des moyennes mensuelles et annuelles de température nous
donnent une idée claire de ce qui se passe \').

Lufttemperatur, °C.

Lyon

Avignon

Montpellier

Marseille

Höhe ni.

175

22

36

75

Jahre

1851—UXK)

1851—UXK)

1851—ISXX)

1851—l^XM)

Jan.

1.7

4.1

5.1

6.3

Febr.

3.6

6.4

6.6

7.4

März

6.6

9.5

8.9

9.2

April

10.9

13.2

12.5

12.6

Mai

14.4

17.2

16.2

16.2

Juni

18.0

21.4

19.8

19.8

Juli

20.1

24.1

22.7

22.4

Aug.

19.3

22.9

22.0

21.7

Sept.

16.1

19.0

18.6

18.9

Oct.

11.0

13.7

13.9

14.6

Nov.

5.8

8.4

9.0

9.9

Dec.

1.8

4.6

5.6

6.8

Jahr.

10.8

13.7

13.4

13.8

Schwank.

18.4

20

17.6

16.1

\') ir. Köphni und Ii. Gcif;cr, Klimaliumle von Mittel- uml SiUlcuropa.

Hcl III. Berlin 1932,

p. 154, 155.

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Il s\'ensuit:

1.nbsp;Dans le couloir rhodanien la température annuelle accroît vers le Sud.

2.nbsp;Les températures mensuelles augmentent de Lyon à Avignon.

3.nbsp;De mars jusqu\' à octobre les températures mensuelles sont plus élevées
à Avignon qu\'à Marseille; d\'octobre à mars elles sont plus basses.

4.nbsp;Les écarts entre les températures mensuelles de Marseille et de Lyon
sont beaucoup plus grands en hiver qu\'en été.

5.nbsp;Le climat de Lyon est de type continental; celui de Marseille est mé-
diterranéen.

6.nbsp;Il n\'y a pas de limite prononcée entre ces domaines climatologiques.

Donc s\'il se fait constater que la transition du climat est graduelle du Nord

vers le Sud, dans la direction Ouest-Est elle est beaucoup plus accentuée.

Il est clair que le Plateau Central contraste vivement avec la vallée méridio-
nale du Rhône. En hiver il porte une couche épaisse de neige pendant de longs
mois; en été la température journalière y monte formidablement, tandis que
les nuits y sont froides.

Sur le plateau il faut s\'attendre à des pluies à tout moment; la vallée au
contraire connaît une sécheresse estivale prononcée, le maximum de précipi-
tation se trouve en automne.

Kôppen—Geiger mentionnent:

Chutes de pluies en m.m.

Clermont Ferrand. Puy de Dôme.

Avignon.

Montpellier.

Höhe m.

388

1467

22

Jahre

1851—1900

1851—1900

1851—1900

1851—UXX)

Jan.

34

162

39

76

Febr.

34

150

39

65

März

43

162

40

58

April

50

51

65

Mai

68

120

62

66

Juni

81

138

52

50

Juli

61

119

28

24

Aug.

66

134

52

45

Sept.

70

134

73

77

Oct.

56

136

88

Nov.

42

128

66

82

Dec.

32

140

45

55

Jahr

646

168.3

645

770

Dans la région dont il est

question ci-dessus, se trouve aussi le Ba.s-Viva-

A l\'Ouest est un plateau de 1200 m. d\'altitude; des plateaux moins élevés s\'éten-
dent le long du Rhône. Entre ces deux régions, les Cévennes forment un glacis.
Les formes individuelles du terrain, les chaînes de montagnes, influencent le

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climat du „Hinterlandquot; et sont influencées à leur tour par l\'exposition des
pentes, soit vers le Sud, soit vers une autre direction; elles alternent sur une
petite distance.

Les „Ponts et Chausséesquot; notent depuis longtemps les chutes de pluies
dans quelques postes de l\'Ardèche et de l\'Allier.

Du point de vue géomorphologique ce sont les vents du Sud et du Sud-Est,
qui sont les plus importants pour la bordure orientale du plateau Central.
Ils amènent les pluies torrentielles sur les pentes cévenoles, et rendent l\'Ardèche
le département le plus arrosé de tous les départements voisins.

La pluie y est le plus abondante en automne. Elle est souvent de caractère
torrentiel.

On a essayé d\'expliquer ce phénomène, mais, faute d\'assez nombreuses
notations et indications, cet effort manque de nous satisfaire.

Bénévent (3) et Angot mentionnent des chiffres des pluies. Angot (44) donne:

770 à 780nbsp;mm.

785nbsp;„

878nbsp;„

887nbsp;„

971nbsp;„

1109nbsp;„

1125nbsp;„

1181nbsp;„

La France

Haute-Loire

Drôme

Hérault

Gard

Lozère

Isère

Ardèche

Grâce aux pluies d\'octobre les stations cévenoles dépassent de beaucoup le
moyen de 1181 mm. de l\'Ardèche.

M. Reynier (44) donne à la page 70 de son dernier ouvrage un tableau,
auquel nous empruntons les chiffres suivants:

Valgorge
Villefort

N. D. des Neiges
Montpezat
Vals-les-Bains
Joyeuse

Pierrelatte, Drôme
Livron, Drôme
Valence, Drôme
Lyon

par an 1781 mm, en octobre 257 mm.

2028 „

M

318

146:^ „

tf

219

1593 „

1 f

244

1274 „

1 f

201

1095 „

ff

164

774 „

tgt;

122

849 „

137

922 „

»»

131

751 „

fgt;

97

81, c\' est

par jour 22 ii

100, „

.. „ 20 ,

œ, „

.. .. 24 ,

88, „

„ .. 12,5 ,

94, „

.. .. 10 ,

146, „

gt;» M 5 1

Le même tableau donne pour:

Villefort

Montpezat

Joyeuse

Valence

Lyon

-ocr page 16-

Les moyennes précitées ne donnent pas encore une image complète. Caractéris-
tiques pour la région sont les averses, qui sont des plus violentes de l\'Europe.
M.
Pardé (37) y consacra une étude bien intéressante dans laquelle il donne
les chiffres suivants:

24 sept. 1861 à Courbeson (bassin de la Seine) 88 mm.
30 oct. 1888 à Evian (bassin du Rhône)nbsp;160 „

22 juin. 1914 à Crestnbsp;131 „

28 sept. 1910 à Valleraugue (Hérault)nbsp;950 „

Ça doit être un maximum, aussi comme probablement la pluie la plus abon-
dante du monde, qui a été notée à Baguio dans les Philippines: en 24 heures
du 14 au 15 juillet 1911 on a mesuré 1168 mm.

Monthly Weather Review, Vol. 47. p. 302.

Des pluies torrentielles dans le bassin de l\'Ardèche:

Valgorge

2 nov. 1899

428 mm.

gt;gt;

3 nov. 1899

244 „

Vals-les-Bains

1 oct. 1872

275 „

1 f

21 oct. 1878

270 „

Villefort 1-

-4 nov. 1899

1060 „

gt;gt;

2 nov. 1899

38:^ „

gt; t

3 nov. 1899

508 „

tf

29 sept. 1900

495 „

Joyeuse

9 oct. 1827

791 „

„Encore faut-il remarquer en effet que les pluies cévenoles durent en général
plusieurs jours, mais que, dans ce temps même, elles se concentrent cn gros-ses
averses de courte durée, séparées par des intervalles d\'accalmie complète ou
relative.

Des quantités de 100, 150, 200 mm., peuvent s\'abattre sur le sol en quelques
heuresquot;. (44 1934, p. 77).

Selon les paysans du Plateau Central les averses les ])lus fortes sont nées, quand
le vent chaud du Sud monte et entre en conflit avec le vent froid de 1\' Ouest.

Le premier e.st supposé de monter à une altitude beaucoup plus grande (jue
le mur cévenol.

Quoique, selon la théorie de Bjerknes, un pareil front froid puisse donner des
ondées formidables, celles-ci seraient restreintes au front lui-même et ne se pro-
longeraient jamais pendant 24 heures.

Au contraire, la montée forcée contre la montagne, qui souvent peut se faire
encore par un couloir étroit, à cause de la présence de mas.ses d\'air froid à
1\' Ouest, peut se prolonger une journée entière.

De cette précipitation le calcul suivant donne une idée. Une couche d\'air
humide de 840 m. d\'épaisseur, temp. 15° C., repo.sant sur le niveau marin, donnera
une précipitation de 2,1 mm., si elle s\'élève dc 1000 m.

Dans les Cévennes un vent doit monter peu près 10(K) m. sur ime distance
de 20 km.

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Donc à une vitesse de 15 m. à la seconde, il y a une vitesse de montée verticale
de 75 cm. à la seconde. Une montée de 1000 m. et une précipitation de 2,1 mm.
s\'est faite en 20 minutes. Quand ce vent ne cesse pas pendant 24 heures, une
masse d\'eau tombera de 72 x 2,1 mm. Généralement la couche d\'air sera plus
épaisse que 840 m.; elle montera plus de 1000 m., spécialement quand la vitesse
est plus de 15 m. à la seconde. Et la vitesse de la montée verticale sera, localement
beaucoup plus grande que 75 cm. à la seconde.

Fig. 1.

Souvent aussi la température est plus haute que 15° C. et la précipitation
augmente avec la température.

Du 1—4 nov. il y avait une abondante précipitation dans le Bas-Vivarais.

Quand l\'air sortant d\'une grande région étendue, coule dans un „entonnoirquot;,
formé par les isobares, et rencontre le talud d\'une montagne, il se décharge
en averses.

Les pluies d\'automne sont précédées d\'étés secs de sorte que la couverture
végétale n est pas partout fermée. De ci de là la roche nue vient au jour cc qui
facilite le déblaiement de la roche par les précipitations automnales. Heureusement

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c\'est 1\' Etat, qui, depuis des décades, encourage le reboisement et en donne
r exemple.

L\'initiative particulière reçoit des subventions; mais le résultat n\' est pas
encore grand, parce que la surface reboisée est trop petite pour en faire recon-
naître la valeur dans l\'aspect du pays. Presque partout, la „Flâchenspûlungquot;
(Sheet flood) cause la destruction des formes anciennes.

Les parois des vallées sont creusées par les ravins. Des terrasses il n\'y
reste que des méplats ou rien du tout; les paquets de cailloutis ont disparu
presque partout. Des formes jeunes dominent jusqu\'à la hauteur des versants
des vallées et là dedans un relief de formes intriquées est en naissance. Les paysans
en savent long de ce travail destructif! Les maisons détruites, les ponts enlevés
vous en parlent! Et le danger est un peu partout!

„M. de Mardigny rapporte que le 10 sept. 1857 les ouvriers de la fabrique
de foulards de Cheylard se réfugièrent sur les pentes de hauteurs voisines pour
échapper à la mort; d\'après leur témoignage, pendant toute la durée de la pluie,
le talus des montagnes fut littéralement recouvert d\'une couche d\'eau mouvante
de plusieurs centimètres.quot; (37 p. 32.)

Les pentes rapides, qui ne retiennent ni la terre, ni les végétaux, le sol
imperméable de schistes, gneiss ou granit font dégringoler les eaux de pluie, qui
atteignent ainsi la rivière en peu de temps et en causent un grossissement soudain.

Car les averses, donnant naissance à ces „fluxquot; de quelques mètres de hauteur
dans les courants du Vivarais, tombent souvent localement, de sorte qu\'on
en est en aval parfaitement surpris. Il se passe, comme dans les „ouedsquot; africains,
que les ouvriers sur les bancs de gravier réussissent à peine à se sauver de la
muraille des eaux mouvantes, s\'approchant avec une vitesse inouïe! En 1846,
à Vogué, des femmes, qui lavaient le linge dans les eaux tranquilles de l\'Ardèche,
n\'eurent que le temps de s\' enfuir en entendant le grondement de la vague
dévastatrice. (37 p. 69).

Les canyons du pays calcaire, n\' ayant que peu de largeur, ne laissent point
d\'espace aux eaux turbulentes, qui montent et montent, inondant les petits
villages sur les bords.

Une marque sur le mur d\'une maison quelconque nous indique, jusqu\'à
quelle hauteur les eaux se sont élevées!

En été les rivières ne contiennent que peu d\'eau. Pourtant à cause dc la
pente rapide dans les vallées cévenoles, 1\' eau dégringole prenant avec elle galets
et gros cailloux. Dans le pays calcaire, au contraire, les ruisseaux nombreux se
sont unis en quelques rivières plus ou moins importantes et très espacées.

L\'aspect de ce pays est tout autre que dans le cristallin: on y voit des champs
de cailloux complètement secs et sans végétation avec des cours d\'eau minces.
En quelques lieux la rivière a tout à fait disparu entre les galets.

Les canotiers mettent leur canoë sur les roues. Un seul banc de calcaire dur
forme un petit rapide. Du reste point de vestiges d\'érosion récente. Mais en automne,
aussitôt après les premières pluies, l\'aspect est tout autre. L\' eau a inondé les

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bancs de gravier en entraîne en route les cailloux, grands et petits. Les crues
chassent 1\' eau et les matériaux charriés vers l\'aval et 1\' érosion devient tellement
forte, que le lit est approfondi et égalisé toujours de nouveau: aussi la pente
en est beaucoup plus douce que chez les ruisseaux cévenols.

On a fait des observations sur le débit de l\'Ardèche au pont de Vallon.
Là l\'Ardèche a déjà reçu la plupart de ses confluents. D\'ailleurs la gorge à l\'Est
de Vallon produit de grandes montées de la rivière, qui doit se percer par la
grotte, située dans l\'éperon le Pont d\'Arc.

Le Pont d\'Arc est entouré d\'un méandre délaissé, dont le point le plus
élevé est à 17.45 m. au-dessus de l\'étiage. En octobre 1827 et en septembre 1890
la rivière suivit de nouveau l\'ancien lit. M.
Pardé (37) donne de l\'Ardèche
une série de niveaux hauts, suivant ci-dessus, rangés d\'après la date.

Ils concernent la hauteur en mètres au-dessus de l\'étiage.

Ardèche à Vallon, 1827 16.10 m.

28 sept. 1846 13.10 m.

14—15nbsp;oct. 1857 13.50 m.

1859nbsp;11.27 m.

21 oct. 1878nbsp;14.50 m.

1888nbsp;9.40 m.

1890nbsp;17.30 m.

7 oct. 1891nbsp;9.60 m.

17 oct. 1891nbsp;9.30 m.

21 oct. 1891nbsp;11.10 m.

déc. 1897nbsp;7.50 m.

1899nbsp;10.00 m.

UXX)nbsp;13.80 m.

oct. 1S)03nbsp;7.50 m.

sept. 1907nbsp;8.00 m.

8—9 oct. U)07nbsp;11.50 m.

15—17nbsp;oct. 1907nbsp;9.80 m.

1910nbsp;9.70 m.

juin. 1914nbsp;6.f)0 m.

nov. 1914nbsp;8.00 m.

mai 1917nbsp;8.10 m.

A Aubenas, Vans et Vallon on a fait des mesurages de la capacité des
rivières pendant les crues

m^ à la seconde

A

B

C

oct. 1827

7000

28 sept. 1846

2240

_

sept. 1857

2800

55:^

sept. 18SX)

3500

3200

7500

nov. 18^)^)

1920

3300

sept. 1900

1370

5700

-ocr page 20-

A.nbsp;Ardèche à Aubenas.

B.nbsp;Chassezac à Vans.

C.nbsp;Ardèche à Vallon.
(37
p. 66).

La moindre capacité de l\'Ardèche inférieure fut en 1898 2,5 m^ à la seconde.
Le rapport entre le minimum et le maximum est de 1 à 3000.
Chez le Rhône ce rapport est 41, chez la Durance à Mirabeau 132.
Après tout ce n\'est pas jurer gros de dire que l\'Ardèche est vraiment une des
plus remarquables rivières de la France.

-ocr page 21-

LE VELAY ET LA RÉGION DES SOURCES.

Le bassin d\'alimentation de 1\' Ardèche s\' étend pour la plus grande partie
dans les Cévennes et dans les terrains sédimentaires à 1\' Est de cette chaîne de
montagnes. Presque toutes les formations géologiques se présentent ici. Mais
les dépôts les plus indispensables pour pouvoir dater les formes superficielles,
c\'est à dire les dépôts tertiaires et diluviens, font défaut presque totalement.
La cause de la disparition de ces masses de sédiments a été traitée ci-dessus.
Comme ,,points connusquot; on peut considérer:

1nbsp;Les galets sous la nappe basaltique du Coiron.

2nbsp;Deux cônes de basalte près de Loubaresse.

3nbsp;Quelques volcans récents.

4nbsp;Du cailloutis sur le plateau calcaire.

5nbsp;Un conglomérat collé contre les parois des canyons de la Beaume et
de r Ardèche inférieure.

L\'expression „points connusquot; doit être prise dans un sens relatif. Moyennant
ce peu de renseignements on a essayé de reconstruire, partant de l\'histoire
tertiaire des régions avoisinantes, le développement du bassin d\'alimentation
de 1\' Ardèche.

Ces régions sont:

a. La partie orientale du Plateau Central.

Le couloir rhodanien.

La partie orientale du Plateau Central.

a.nbsp;Le Velay

b.nbsp;La région des sources

a. Le Velay.

Cc qui est du plus grand intérêt pour nous, ce sont le pays des sources du
Chassezac et dc l\'Allier et le Velay.

Le premier nous offre bien des difficultés, parce que le Tertiaire y fait défaut.
C\'est le Velay, qui nous fournit les renseignements palaéontologiqucs nécessaires
pour pouvoir reconstruire l\'histoire néogène.

Le plateau, se composant de gneiss, granit et micaschiste, fut pendant l\'époque
secondaire partiellement ou totalement couvert de dépôts, déblayés à présent
l)resquc entièrement. On est d\'avis qu\'il est logique dc placer dans 1\' Eocène
moyen les couches paléogènes, dont on trouve les vestiges dans le Velay à Blavozy,
Auteyrac, Brives etc.

Elles se composent d\'arkoses. Aux alentours suivent dans toutes les direc-
tions des sédiments plus récents.

On suppose qu\' elles démontrent (juc pendant le Paléogène le Plateau Central

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a été une dépression, sur laquelle la mer transgrédait à plusieurs reprises. On y
trouve des grès, des argiles, du gypse, du chaux et des dépôts limnifères et de l\'eau
saumâtre. On n\'a pas pu constater de grandes différences d\'altitude, causées
par les dislocations éogènes. L\'évolution régulière continue jusqu\'au\' Miocène
supérieur. Alors les grands phénomènes ont lieu.

Boule (6) présume, que pendant cette période le grand plissement des Alpes
s\'étend très loin vers 1\' Ouest et qu\' une série d\'anticlinaux et de synclinaux
fut formée. Un grand nombre de fractures, ainsi qu\'un exhaussement assez
fort se serait fait, jusqu\' à une hauteur moins élevée cependant que sur le bord
oriental actuel du Plateau Central. Non seulement la physiognomic tectonique
se change, le Velay entre aussi dans une période de grande activité volcanique.
Elle dure de la fin du Miocène supérieur jusque dans le Pleistocène inférieur

Les bases du Mézenc et du Mégal appartiennent aux volcans les plus anciens

„Ce sont des basaltes se reliant aux basaltes du Plateau des Coirons, dans
l\'Ardèche. qui sont contemporains de la faune de Mammifères de Pikermi
et du Mont-Léberon. J\'ai retrouvé au Mézenc la flore fossile du Miocène supérieur
des Coirons.quot; (Boule 6).

La flore fossile du Mézenc a été déterminée par De Saporta, celle du Coiron
par Boulay.

En effet, il y a une grande analogie. Cependant il ne nous semble pas im-
pératif de conclure à une simultanéité de dépôt à cause de ces renseignements
palaeobotaniques. Il n\' est pas non plus nécessaire de mettre en parallèle le niveau
couvert par les effusions coironniques et celui dans le Velay sous les volcans
nommés ci-dessus.

b. La Région des Sources.

Le pays d\'origine du Chassezac et de 1\' Allier.

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Fabre donne dans „L\' aperçu de la Réunion extraordinaire de la société
géologique de Francequot; un dessin panoramique de cette région.

On aperçoit du haut du sommet sud de la „chamquot; de Montselgues, à 900 m.
d\'altitude, trois massifs situés vers l\'Ouest et le Nord-Ouest: les montagnes de
la Lozère (1683 m.), du Goulet (1450 m.) et du Mercoire (1470 m.).

Elles se composent de granit, de schistes et de gneiss. Comme des blocs
gigantesques inclinés elles s\' appuient l\'une contre l\'autre, les crêtes s\' étendant
de l\'Ouest à l\'Est.

Du côte sud le Goulet et le Mercoire descendent en pente douce, et le cris-
tallin plonge sous le Triasique et le Jurassique. La pente nord est abrupte; elle
est accompagnée d\'une faille Ouest-Est, par laquelle le cristallin heurte contre
les couches sédimentaires, dont la surface atteint 1100 m. Surtout le versant
sud du Mercoire est très étendu. Des rivières le divisent en „Caussesquot;.

Vers l\'Est le Goulet est entouré par des plateaux de 1000 à 1100 m. d\'altitude
partiellement couverts de grès ou d\'arkose, et, comme, les Causses, ils s\'inclinent
vers le Sud. La région a été étudiée par Fabre, qui se spéciahsait sur la stratigraphie,
mais qui ne s\'occupait guère de la tectonique.

Un nouveau levé géologique pourrait changer beaucoup le tableau tectonique.
Provisoirement il faut se contenter de 1\' oeuvre de Fabre. Celui-ci pense en parlant
des fractures Est-Ouest à des poussées pyrénéennes, qu\'il laisse figurer dès la
fin de 1\' Eocène, puis dans l\'Aquitanien.

Les études de ]\\L M. Boissevain et Pannekoek ont rendu clair, qu\'une
poussée pyrénéenne devrait avoir eu lieu plus souvent que Fabre ne laisse pré-
sumer. Du reste la question s\' offre si la poussée pyrénéenne put former des-
fractures O.- E., comme celles d\'Orcières, du Goulet et de St. Laurcnt-les-Bains.

Comme Boule le fit pour le Velay, Fabre aussi cherche les causes des dis-
locations et changements de niveau dans l\'activité orogénétique d\'un autre
massif que de celui du IMassif Central. Quoi qu\'il en soit, les changements de
niveau vinrent et l\'érosion put commencer son travail.

Des dislocations et changements de niveau intermittents doivent se prononcer
dans la topographie par des groupes de formations successives. Dans notre
contrée on n\'en voit pas plus que dans le Velay. Dans le Velay l\'érosion tertiaire
est devenue presque illisible par une succession de coulées volcaniques.

Dans le Haut-Vivarais la cause dc ce caractère illisible est la disparition de
la plus grande partie des couches mésozoïques.

Avec les dépôts secondaires les formes du relief tertiaire ont disparu. Les
Chams et les Causses ne présentent que des formes pleistocenes, ou, tout au
plus, pliocènes. Nous regrettons de ne pouvoir nous conformer sans réserve
à 1\' opinion dc M.
Baulig, quand il dit:

„Tous ces plateaux prolongent exactement le soubassement infra-volcanique
du Velay. Bien qu\'ils ne portent aucun dépôt daté, on peut les considérer
comme un fragment de la toj)ographie pontieime, c\' est à dire de la surface
d\'érosion oligocène faiblement modifiée.quot; (2 p. 206).

Le drainage de cette région eut lieu probablement vers la Méditerranée,
conséquent à l\'inclinaison des sédiments.

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L\' Allier captura les ruisseaux au Nord du Goulet. Plus tard le Chassezac
réussit à reconquérir sur l\'Allier une partie du terrain perdu. De nos jours, nouvelle
attaque de 1\' érosion méditerranéenne, qui pourra rétablir 1\' ancien régime de

drainage conséquent. Dans plusieurs étapes le Chassezac et son affluent la Borne
ont creusé leur vallée jusqu\'à une profondeur de 600 ou 800 m. La gorge du Chas-
sezac a presque atteint l\'Allier; la Borne a déjà décapité le Ligne, affluent droit
de l\'Allier.

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LA VALLÉE DU RHÔNE.

L\' histoire secondaire de la vallée du Rhône au sud de Lyon est 1\' histoire
du golfe rhodanien, alternativement plus ou moins profond. Dans le Danien
il y a une régression, par conséquent les pays du Gard et de l\'Ardèche s\'élèvent
des eaux (Depéret 16).

Les chaînes des Alpes commencent à ,se former. Après cela la vallée du
Rhône devient un paysage avec un caractère particulier; 1\' évolution y est en
partie terrestre, en partie lagunaire. La longue vallée d\'aujourd\'hui n\'est
que le reste d\'un bassin beaucoup plus large, qui a perdu du terrain par suite
du mouvement orogénétique à l\'Est.

Pendant le Burdigalien la mer inonde la plaine jusque dans le pays de la
Drôme: dans le Burdigalien inférieur les sables avec Scutella paulensis, dans le
Burdigalien supérieur ceux avec Pecten praescabruisciitus sont déposés.

Dans le Vindobonicn la transgression s\'étendit sur le Bas-Dauphiné et le
Lyonnais.

Les sables deviennent plus limoneux; après, les marnes bleues viennent avec
la faune tortonienne.

Quand une fois la transgression a atteint son maximum, le golfe rhodanien
est bientôt rempli de décombres, provenant surtout des Alpes.

Les dépôts marins sont suivis de formations d\'eau douce et celles-ci leur
tour sont couvertes d\'alluvions continentales du Pontion. I.a dépo.sition dc
décombres est la suite d\'une forte érosion dans la montagne, résultant de mou-
vements alpins renouvelés.

M. Baulig donne comme son avis, que la ])ériodc des mouvements dura ju.s-
que dans la première partie du Pontien. Puis il y aura une période de calme.
(2 p. 463).

Le Pliocène commence par une tran.sgression. La carte montre une bande
étroite de Pliocène marin dès la côte d\'aujourd\'hui jusqu\'à 20 k.m. au Sud
de Lyon; cette bande se continue même le long des rivières afflucntes Doux,
Erieux, Ardèche e.a.

Cette traiKsgrc.ssion était assez importante. Le soubassement n\'est pas
connu suffi.samincnt.
U. Baulig donne sur ce sujet quelques renseignements,
souvent de date assez reculée et quelquefois assez di.scutables, comme il démontre
lui-même. Dans une publication dc \\Sli5 Se. Gras dit, que la base du Pliocène
a Valence est située moins de 15 m. au-dessous du niveau marin actuel.

^ A Aigues-Mortcs un sondage a traversé le Pliocène marin ju.squ\'à la côte
~134,2 m., où r on s\' arrêta. Ainsi, entre le Pontien et le début du Pliocène
inférieur, le niveau marin s\'est abaissé, relativement aux terres voisines, dc plus
de 4(X) m. au-dessus du zéro actuel (Rhône de Chcnavari) plus de 130 m. au-
dessous (sondage d\'Aigucs-Mortes). (2. p. 479).

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M. Baulig se demande: „Cette ample dénivellation est-elle d\'origine pure-
ment eustatique, ou la terre y a-t-elle contribué par des mouvements indépen-
dants?quot; (B. p. 479).

Il n\' oublie pas les mouvements du sol, qui ont eu lieu dans les régions
méditerranéennes pendant le Pliocène inférieur. Au pied des Alpes, dans les
environs de Nyons, le Pliocène marin monte à 400 m.

„Même le plateau subalpin du Chambaran, dont la surface est très pro-
bablement du Pliocène supérieur, est nettement relevé vers les Alpes.quot; (2 p. 479).

Cependant M. Baulig accepte l\'eustasie, puisque un thalweg pontien,
fossilisé sous les laves du Coiron, n\'aurait pas été déformé.

„On peut même dire qu\' à ne considérer que cette région, rien n\' empê-
cherait de considérer 1\' oscillation pré-pliocène comme de nature purement eusta-
tiquequot;. (B. p. 480). Il faut, que l\'affaissement rapide du niveau de base soit suivi
immédiatement d\'une érosion forte.

Ainsi M. Baulig conclut en toute assurance, que la mer pliocène a envahi
dans la vallée du Rhône un relief d\'érosion fluviale récemment rajeuni. (2 p. 477).

Le Lignon a Jaujac nous apprend, que dans une vallée, qui est submergée
de laves, la rivière se creuse directement un lit à côté. Il en est de même avec
la rivière, qui a succédé à l\'Ardèche pontienne du côté méridional du Coiron.
Dans sa vallée la terrasse la plus ancienne est à 400 m. (St. Jean-le-Centenier).
Si M.
Baulig a raison, il faut accepter dans cette rivière pré-pliocène entre St.
Jean et le Rhône une dénivellation de 400 m 15 m. C\'est trop. Donc
l\'eustasie pré-pliocène est inadmissible et il faut recourir à supposer des mou-
vements du sol.

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RÉSUMÉ STRATIGRAPHIQUE.

LE COMMENCEMENT DE L\'ÉVOLUTION CONTINENTALE.

Résumé strati graphique et paleo-géographique.

Les couches palcozoïques du IMassif Central furent fortement plissées dans
le Carbonifère. Ensuite venait une période de démolition, qui dura jusque
dans le Rhétien. Quelques minces couches de Carbonifère se trouvent conservées
sur la bordure orientale près de Prades. Le Permian aussi ne se trouve que dans
les j-égions marginales. Dans les environs de Largentière le paquet permien
a 250 m. d\'épaisseur. Faute de fossiles il est\' difficile de le subdiviser. Vers la
base il se prolonge dans le Carbonifère; en haut il est couvert de couches triasiques
avec contact discordant. Comme le Permien, le Trias se compose d\'arkoses,
de grès et d\'argiles. Des dolomies ne se présentent que rarement et seulement
sous-forme de couches minces.

Au Sud-Est de la France le Trias a peut-être un caractère terrestre plus
prononcé que dans l\'Allemagne centrale. Une subdivision est extrêmement
difficile, bien qu\'on ait fait des efforts à cet effet. Il n\'est pas toujours possible
non plus de constater, si le grès et l\'arkose appartiennent au Trias ou au Rhétien.

Fabre déjà pose la question: „Les grès des Chams de la Borne sont-ils infra-
hasiques ou triasiques?quot; (19
p. 661).

Il se prononce pour la dernière alternative, parce que le grès de Montselgues
ne contient pas de chaux. Pourtant ses arguments sont assez faibles: plus loin
vers l\'Est, le Trias contient du calcaire.

Dans le Rhétien une forte transgression commence, et jusque dans le Crétacé
les formations marines vont se succéder.

Nous n\'arrivons qu\'à comprendre l\'histoire du Secondaire moyen du Bas-
ivarais qu\'en étudiant les paysages géo-morphologiques avoisinantsi II est
surtout nécessaire de bien considérer l\'évolution des terrains situés entre Mende
sur le Lot et le Vivarais calcaire. Les épais paquets de calcaires dans la partie
rhodanienne trouvent leur pendant dans les „Caussesquot;, situés autour du cours
supérieur des affluents dc la Garonne. Dans le Gevaudan et la Lozère presque
tout le dépôt calcaire a disparu. Tout ce qui en reste se trouve au Nord de la
faille d\'Orcières et de celle d\'Allenc.

La dernière est bornée par le Goulet, la première par la chaîne de la Lozère,
est là, qu\'on trouve les „Petits Causses,quot; quelquefois très élevés au-dessus des
rivières profondément encaissées dans le cristallin.

Entre Mende et Vans il y a une chaîne de plateaux calcaires; ceux de Houltct,
de Blaymard, de Bourbon, de Pomaret, de Bergougnon et de Mas de l\'Air.

Au Nord du Goulet le tableau se répète.

Ivabrc a essayé de démontrer qu\'il s\'agit ici des restes d\'un pays calcaire

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16 résumé stratigraphique. le commencement de l\'évolution continentale

beaucoup plus étendu, autant vers le Nord que vers le Sud, déblayé depuis
l\'Oligocène, peut-être déjà depuis le Crétacé supérieur.

Ainsi on peut reconstruire ici une mer jurassique d\'une grande étendue.
Il n\'est pas possible de préciser, à quel moment une certaine partie du pays a
été envahie par la mer. De même il est difficile de constater si les couches du
Rhétien doivent être considérées comme dépôts détritiques ou comme dépôts
littoraux.

Les couches du Hettangien sont encore sub-littorales: cet étage montre
partout „ripplemarks,quot; preuves d\'une profondeur d\'eau médiocre.

Le Sinémurien ne se présente que très loin à 1\' Ouest, près de Mende, et
encore en couches minces.

Charmouthien et Toarcien sont représentés par des couches épaisses de cal-
caires et de marnes. Maintenant la mer est devenue beaucoup plus profonde.

Sinémurien, Charmouthien et Toarcien manquent depuis Villefort vers l\'Est.

Une crête doit avoir existé, qui formait une séparation entre la mer juras-
sique des Causses et celle du Bas-Vivarais.

A Vans le Bajocien repose sur le Hettangien. Près de La Voulte le Bajocien
et le Bathonien trahissent leur caractère littoral par les blocs de micaschiste,
qu\'ils contiennent. Depuis le Callovien la mer s\'approfondit. Dans la partie
orientale du pays les formations marines continuent régulièrement jusque bien
avant dans le Crétacé supérieur.

D\' après Neumayr tout le Plateau Central aurait été envahi par la mer
pendant le Jurassique supérieur. Les formations abyssales et batliyales manquent.
Des marnes néritiques alternent avec les chaux récifales.

Tous les étages du Jurassique supérieur sont représentés: Callovien, 0.\\-
fordien, Argovien, Rauracien, Séquanien, Kiméridgien, Portlandien.

Il n\'y a pas de limite prononcée entre le Jura et le Crétacé: Berriasien,
Valanginien et Hauterivien reposent sur le Jurassique .sans discordance. Ce
n\'est que dans le Barrémien que récifs-côtiers distincts sont formés de nouveau.

Ensuite au Cénomanien des faciès sablonneux .suivent.

La grande transgression prend fin. D\'abord des sédiments .saumâtres sont
déposés, puis seulement des formations terrestres.

L\'époque tertiaire s\' approche.

Le commencement de l\' évolution continentale.

Les Causses montrent 1\' évolution marine dans les périodes jurassique et
crétacé. Probablement la même évolution marine a eu lieu dans ce qui est à
présent le couloir rhodanien.

Dans le couloir on a constaté le faciès continental dans les dépôts post-
daniens. Cette évolution continentale est interrompue de temps en temps liar
cause des transgressions marines.

La question se pose: A quel moment a commencé l\'évolution continentale
qui a fait naître les formes actuelles?

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résumé stratigraphique. le commencement de l\'évolution continentale 17

Les événements géologiques des époques éocène et oligocène n\'ont pas laissé
de traces.

Quant au Miocène, on trouve le dépôt marin sur la rive droite du Rhône
jusqu\' au Nord de St. Marcel d\'Ardèche à 170 m. d\'altitude.

L\'extension de cette dernière grande transgression n\'est pas connue. Donc
il est impossible de dater exactement le commencement de l\'évolution conti-
nentale, ni son premier développement.

Un dépôt fluviatil datant du Miocène supérieur, plus spécialement de
l\'époque pontienne, est conservé dans la soi-disante vallée sous-basaltique du
Coiron, situé près de Chenavari à 508 m. d\'altitude.

M. Bacconnier a décrit cette vallée, qui a dans les marnes une largeur de
3 km. Ça indique une évolution de longue durée.

Pendant 1\' époque pliocène une nouvelle transgression changea en „riaquot;
le couloir rhodanien. On trouve encore des sédiments pliocènes le long des em-
bouchures de quelques affluents du côté droit du Rhône.

Pourtant il n\'est pas probable qu\'une région étendue ait été envahie
par la transgression.

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LE COIRON

Vers le Nord, le Bas-Vivarais est plus ou moins limité par le Coiron, un
plateau basaltique. Du Sud on voit s\'ériger ce plateau comme une croupe rectiligne.
A l\'Ouest la plus grande élévation est de 1017 m., et vers l\'Est la montagne
tombe régulièrement jusqu\' à 508 m., à Chenavari.

On est ici près du Rhône, dont le niveau est à 75 m. à cet endroit.

L\' érosion a rongé le plateau: on n\' y voit plus de cratères. Les coulées
basaltiques possèdent une grande perméabilité pour 1\' eau de pluie; la région
. possède donc en quelque degré 1\' hydrographie du „Karstquot;.

Par cette raison l\'évolution fluviatile est sérieusement gênée. Il y a transport
souterrain des produits d\'érosion et le soubassement de la nappe basaltique
représente un niveau de sources idéal.

Bien des auteurs croyaient pouvoir constater l\'allure tranquille du plancher
de la nappe volcanique et l\'on indiquait une condition de pénéplaine avant que
ce terme ait été introduit.

C\'est Torcapel, qui a écrit en 1882: „Ce qui frappe tout d\'abord, c\'est
l\'extrême régularité qu\'offre le plan de séparation des deux terrains. Il est
évident que le basalte s\'est épanché sur un sol parfaitement nivelé et on peut
croire à première vue, que la constitution géologique de ce substratum est d\'une
grande simplicité.quot; (54 p. 409).

En 1906 Kilian mentionne la pénéplaine et M. Briquet (8), l\'appelle „surface
presque planequot; dans son Cycle I.

M. Bacconnier (1), va plus loin. Il croit retrouver la pénéplaine vers le Sud
sur la Montagne de Berg, la Croix Juliau et le signal d\'Aps.

Qu\' il s\' agit d\'une pénéplaine, il conclut du coupement oblique des couches
et de la transition successive de la surface d\'assises plus dures à d\'assises moins
résistantes.

Que cette pénéplaine est déversée, éventuellement bombée, il croyait pouvoir
prouver par les cotes suivantes, indiquant le niveau de la surface calcaire:

850 m. Séquanien au Sud du Col de 1\' Escrinet.

735 m—700 m. Tithonique.

680 m. Marnes valanginiennes.

530 m. Calcaires aptiens.

M. Baulig, au contraire, est d\'avis, bien fondé du reste, que les auteurs
précités se trompent et il parvient à la conclusion qu\'il existe dans le soubassement
du Coiron une „topographie de maturité commençante.quot;

Il ajoute: „pour autant qu\'on peut en juger.quot; (2 p. 469). Avec cette restriction
nous sommes d\'accord, puisqu\'on ne connaît guère la morphologie du paysage
pré-basaltique. Dans le Sud du Coiron, au-dessous de chacune des digitationsquot;
basaltiques, on a constaté l\'existence d\'alluvions fluviatiles. M. \'
bacconnifr

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reconstruisit ici une large rivière, qui prit origine, selon les alluvions déposées,
dans le Plateau Central, et qui est donc comparable à. l\'Ardèche actuelle. Elle
avait nombre d\'affluents, dont les vallées, autrefois noyées sous les laves, ont
été découvertes par l\'érosion récente.

De ci, de là l\'ancienne surface redevient visible dans les versants inférieurs
des vallons, tandis que les parties supérieures des versants sont très souvent
formées de basalte.

C\'est que les ravins, se développant peu à peu avec l\'érosion régressive des
rivieres, découpaient la pénéplaine supposée; surtout dans les marnes du Valan-
ginien et du Hauterivien il faut s\' attendre à trouver un relief accidenté. Dans
le cas opposé, il se pourrait que le calcaire plus dur du Jurassique-supérieur
formât un plateau. Considérer toute la région comme une pénéplaine ininter-
rompue est à peine justifiable.

M. Baulig ne juge même pas à propos de regarder des éléments de plateau
comme lambeaux de pénéplaine: „11 faudrait pouvoir s\'assurer qu\'ils n\'appar-
tiennent pas, comme les plateaux de la région, à des surfaces cycHques étagées.quot;
(B. p. 469).

Il nous semble plus logique de présumer l\'existence d\'un paysage de ,,cuestaquot;.
Le coupement oblique des couches n\'est pas en contradiction avec cette interpréta-
tion, Dans un tel paysage il y a alternation des couches dures et des couches tendres.

L\'ancienne cuesta, qui s\'étend de la Voulte jusqu\'à Vans, pourrait être de
nouveau venue en évidence sur le col de l\'Escrinet. Les formes de ce paysage de
cuesta sont compliquées par des failles et des plissements.

Si l\'on a réellement affaire à un paysage de la sorte, il n\'est pas étonnant
du tout, de trouver une plaine située à un niveau plus élevé qu\'une autre.
Mais ces „plateaux de cuestaquot; sont tout autre chose que les ,,plaines étagéesquot;
sous les basaltes du Velay, et il n\'y a pas de raison d\'incorporer celles-ci avec les
plateaux sous-coironniques dans le Cycle I de Briquet, comme celui-ci le fait.
Le paysage enterré est plus intéressant, parce qu\'on a réussi à dater la
couverture basaltique d\'un certain point du soubassement.

Toujours est-il qu\'on n\'a pas trouvé de fossiles dans les dépôts fluviatiles,
mais dans le quartier de Vaugourde, près d\'Aubignas, où le tuf est superposé
au calcaire, on a trouvé dans le niveau de son contact nombre d\'os de mammifères.
Gaudry put constater qu\'il s\'agit ici d\'une faune pontienne avec Machairodus
cultridens, Hipparion gracile, Tragoccrus amaltheus e.a. Pour cette raison on
ose placer le commencement des éruptions dans la fin du Miocène, dans le Pontien,
et on parle d\'une Ardèche pontienne comme ayant apporté les alluvions fluviatiles
mentionnées ci-dessus. Le tuf d\'Aubignas est couvert de basalte en structure de
colonnes. On rencontre ce basalte\'dans des lieux divers; il forme des abruptes.
Pourtant il n\'est pas certain, qu\'il soit originaire partout du même point d\'éruption
et de la même époque. Des éruptions ultérieures couvrent de leur matérial tout
le Coiron.

Faute de renseignements paléontologiques on n\'a pas réussi à dater les érup-
tions plus récentes. Pourtant on a trouvé des os. Dalmas les mentionne, mais
le lieu d\'origine n\'est pas connu.

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Donc Boule n\'osait estimer que rudement l\'âge de ces éruptions et il les
classa dans le Pliocène inférieur.

M. Bacconnier a essayé de démontrer que la surface sous-coironnique
a été depuis inclinée ou déversée.

Il traita la matière de deux manières:

1nbsp;La différence d\'altitude de la surface sédimentaire entre les niveaux
du Col de l\'Escrinet et du bord oriental du plateau oblige à supposer une pente
trop forte pour une pénéplaine. De notre avis il ne s\'agit pas d\'une pénéplaine.

2nbsp;M. Bacconnier tire sa seconde preuve de la pente du lit fluvial. Il
prit de ses observations les cotes suivantes, qui indiquent le niveau du lit de la
rivière sous les dépôts.

A l\'extrémité de l\'éperon de Saint-Laurent-sous Coiron 548 m.

„ Mirabelnbsp;525 ,,

„ St. Jean-le-Centeniernbsp;500 „

„ St. Ponsnbsp;525 „

à l\'Est de St. Ponsnbsp;510 „

au Nord d\'Albanbsp;515 ,,

Entre Mirabel et St. Pons le lit serait incliné et ainsi tout le bloc. M. Baulig,
au contraire, tire l\'attention sur ce que M. Bacconnier aurait supposé comme
un fait, que toutes les parties du lit soient de la même date. Est ce qu\'il y aurait
des terrasses?

Peut-être dans les marnes valanginiennes, où la largeur du lit est de 3 km.
Ici on pourrait s\'attendre à trouver des terrasses.

Nous croyons que, si M. Bacconnier donne à la digitation au Nord de St.
Pons pour le profil transversal de la rivière les cotes 525—485—480—500—505 et
qu\'il veut conclure à une courbure dans le terrain, il arrive un peu trop vite
à cette conclusion.

On pourrait aussi faire des objections à propos de la courbure que M. Baccon-
nier
croit pouvoir démontrer dans le profil longitudinal. Supposé que toute la
rivière n\'a pas été enterré d\'un trait, on peut considérer les possibilités suivantes:

a. Le matérial volcanique formait une digue dans la rivière, laquelle était
obligée soit de rehausser son lit, soit de chercher une autre issue.

M. Baulig considère cette dernière possibilité à cause de la ramification
de la digitation au Nord de St. Pons. b. Si M.
Baulig ne se trompe pas, il est
question de deux rivières: d\'une à l\'Est de St.-Pons à 505 m. d\'altitude et qu\'on
peut classer avec vraisemblance comme pontienne et d\'une autre plus récente,
de Mirabel à 525 m. via St.-Jean-le-Centenier à 500 m. et avec la digitation
à l\'Ouest de St. Pons à 480 m.

A partir de ce dernier endroit la rivière se serait recourbée vers le Sud.

Mais il n\'y a aucune preuve pour un tel cours, au contraire; le point 500 î\\ l\'Est
de la digitation dc St.-Pons plaide pour ime rivière, coulant plus vers le Nord.

Cette tentative d\'interpréter les cotes des dépôts fluviaux doit être aban-
donnée. Mais si, par rapport à
a ci-dessus, une digue exista, submergée plus tard,
et si l\'on peut parler d\'une rivière dans ces lieux, le fait existe encore, qu\'il y a une

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courbure dans le soubassement du lit fluvial. Cette courbure prend selon la carte
de
M. Bacconnier une autre direction que dans le texte descriptif.

Si l\'on lie les points les plus bas du soubassement entre Mirabel et la digi-
tation surnommée, on trouve les cotes suivantes:

Mirabel 525 m.

St.-Jean-le-Centenier 500 m.

à l\'Ouest de St.-Pons 480 m.
à l\'Est de St.-Pons 505 m.

L\'existence d\'une flexure n\'est pas invraisemblable. Pourtant le nombre
d\'observations est trop petit pour exclure toute autre possibilité.

On s\'étonne que M. Bacconnier n\'ait pas pensé à des dislocations.

Celles-ci auraient dû se former pendant les premières éruptions. Qu\'on ne
les trouve pas dans la couverture basaltique, ne prouve rien, parce que cette
couverture n\'est pas née d\'un seul point d\'éruption et sa surface n\'est pas une
surface originale, mais dénudée, avant que les éruptions plus récentes l\'aient
couverte.

Il nous semble, que M. Bacconnier n\'a pas toujours réussi dans sa docu-
mentation, aussi M.
Baulig en profitait en faveur de ses propres opinions.
La rivière sous-coironnique forme la base de tous les arguments et conclusions

de M. Baulig.nbsp;, ,

Les oscillations entre le Pontien et le commencement du Pliocène, les événe-
ments dans le Pliocène même, on ne peut plus les attribuer exclusivement à
l\'eustasic, si l\'on prouve, que dès le Pontien des dislocations ont eu heu.
M.
Baulig tient à l\'idée d\'un „thalweg pontien non déformé du Coiron.quot; Si
cet ancien lit de rivière n\'est fracturé, ni courbé, ni déversé, il n\'en faut plus

d\'autre preuves, selon lui.

Il ne mentionne pas la possibilité qu\'il y ait eu des mouvements en sens
différent, qui auraient neutralisé l\'effet dc courbures, de soulèvements, d\'abaisse-
ments. Il ne parle non plus du fait qu\'il y a dans la „Bordure méditerranéenne
plusieurs blocs dc terrains, montrant à cause des dislocations subies une évolution
différente.

Si l\'érosion n\'avait pas enlevé complètement les dépôts tertiaires, nous
serions en état dc voir avec beaucoup plus de clarté ce qui s\'est passé.

Il nous semble, que justement le manque de dépôts a fait paraître comme

ixjssible l\'avis de M. Baulig.

Il est vrai, il y a des dislocations entre les Cévennes et le Rhône. Elles se
trouvent un peu partout, mais les sédiments tertiaires supérieurs, qu\'on peut
supposer y avoir été, ont disparu. Comment donc
fixer l\'âge des phénomènes?
Aussi dans le Coiron, les circonstances sont favorables â
M. Baulig, puisque ce
bloc n\'est pas assez étudié pour qu\'on parvienne â des conclusions fondées.

Il y a l\'ancien levé géologique; il y a les observations barométriques de
M. Bacconnier, mais elles donnent quelquefois une différence d\'environ 20 m.
avec celles de
M. Baulig. Il faudrait le travail avec le théodohthe, mais il est
bien difficile dans ce pays dc faire des mesurages tout à fait exacts.

Pourtant les renseignements tirés de la géologie et de la topographie de la

-ocr page 34-

région sont trop pauvres pourqu\'on se formât une idée appréciable de la rivière
pontienne et de son histoire.

Il s\'agit de différences de niveau minimales.

Bienque M. Baulig ait démontré l\'impraticabilité des arguments de M
B
acconnier, il en fait cependant usage pour prouver que le soubassement
pontien n\'a pas été déformé. (B. p. 470).

Ici M. Baulig compare la base pontienne, située entre cote 548 à Saint-
Laurent-sous-Coiron et la cote 465 à Chenavari, à une section de l\'Ardèche actuelle
entre Aubenas et Ruoms. Donc il compare une partie du cours inférieur d\'une
nviere conséquente à une section d\'une rivière, pour la plus grande partie sub-
séquente. Il compare une rivière, située principalement dans les marnes valan-
^niennes, matérial très doux, à une autre, qui passe par les calcaires durs du
Jurassique supérieur.
M. Baulig compare deux rivières, tandis qu\'il ne contrôle
la capacité que de l\'une des deux. Il croit pouvoir confirmer son opinion par
une observation de Toreapel. qui signala le fait, que le cailloutis pontien se

compose de galets de dimensions plus petites que le cailloutis de l\'Ardèche
actuelle.

M. Baulig constate que les deux fragments de rivières ont une pente de 3 3 m
le km.

C\'est ainsi que M. Baulig croit pouvoir prouver que la base d\'érosion pon-
tienne n a pas été déformée depuis l\'époque pontienne jusqu\'à nos jours.

Il n omet pas de citer Torcapel où celui-ci dit que la rivière pontienne
contient des debris de dimension plus petite que l\'Ardèche actuelle

l\'A RTnbsp;^^nbsp;pontienne doit avoir été plus douce que celle de

lArdèche les circonstances étant égales. M. Baulig démontre ceci avec des

^\'---^titude, tandis qu\'il n\'est pas même sûr
que les sites datent de la même période.

.enft\'rla \'Trnbsp;- ^quot;bignas. 510 m., une

une de 1.3 m., tandis que la cote 548 à Saint-Laurent-sous-Coiron appartient
a son avis, a un plus ancien stade du développement de la rivière

un dfssin!\'\'\'\'\'\'\'\'\'\'\'\'^\'\' quot;quot;

A 548 m. d\'altitude un paquet de galets roulés a été déposé, dans lequel
le material eruptif fait défaut, ce qui indique le stade anbsp;^

Ce dé^t est couvert d\'une couche épaisse de basalte. Un peu plus loin vers
1 Est. a 563 m., on trouve encore des cailloutis fluviatils. en L endroit n^és
avec des blocs de basalte. C\'est le reste d\'une rivière, q .i a e4 ^Ws tn
terrement de la rivière 548, peut-être c\'est la mêm. rîl-l c ^
M.nbsp;,e demi. J. ^uaHri^ j^rX. It^^^r

Les ca, loufs s,tuamp; encore plus loin vers l\'Est conticmcnl au5srd.rbas-.lte-

m\'rZ^r quot;quot;nbsp;quot;nbsp;quot; y » plus .oin vers

-ocr page 35-

La continuation du stade a de Mirabel à Chenavari doit avoir été à plus
grande altitude que les restes du stade b, qu\'on y trouve maintenant.

Le stade b est un stade exceptionnel, car il est causé par un écoulement
de basalte.

Le stade a est normal. Donc M. Baulig devait tenir compte de la pente
du stade a de la rivière. Cette pente est plus petite, que celle, qu\'il a calculée.

Alors la pente visible ne témoigne pas d\'une non-déformation du thalweg
pontien du Coiron, depuis la fin . du Pontien.nbsp;. _ ... ------------

\' \' ;, I

-ocr page 36-

, LA ZONE TRIASIQUE
Conclusions morphologiques en rapport avec la tectonique.

^■Ir

J—i*.\'^;! ifTTtêiTT;

Fig. 4. Vue panoramique, prise du Plateau des Gras vers l\'Ouest. Paysage triasique
Tour de Brison. Cham du Gros. Tanarguc.

Tandis que dans le Bas-Vivarais la stratigraphie a été consciencieusement
examinée, les publications sur la tectonique sont moins satisfaisantes. Presque
tous les dépôts tertiaires ont été déblayés; il est donc bien difficile dc dater les
dislocations sur des renseignements stratigraphiques. Dans le bassin d\'Aies on
a pu démontrer l\'Oligocène coupé. Dans l\'aréal de l\'Ardèche on était moins
heureux. On a le mieux étudié la grande faille s\'étendant de La Voulte via Privas,
Aubenas, Uzer et Joyeuse à Vans, sur une distance de 65 km.

Emile Haug y fit attention cn 1904.

La faille ..met au contact les terrains cristallins et cristallophylliens du
Plateau Central, ou le Trias qui les recouvre en discordance, avec le Bathonien
le Callovien ou l\'Oxfordien.quot; (
Haug. 24.)

D\'après Haug elle est d\'ancienne date. Il présume la naissance dans le
Jurassique, à cause de quelques lacunes, qu\'on trouve dans la série jurassique
Il pense à des mouvements épirogéniques pendant la sédimentation. La tentative
d\'explication d\'E.
Haug est basée sur des faits observés. Cependant Haug
néglige la possibilité que la rupture se soit formée plus tard, dans le Miocène p e
Dans cette période le pays aplani pendant TEogène, est relevé jusqu\'au niveau
du plateau du Velay et des régions s\'étendant vers le Sud. Entre le plateau du
Velay et le couloir rhodanien, le sol a été déversé. Cette déformation était accompag-

-ocr page 37-

née de la formation de fail-
les, dont celle, étudiée par
Haug, est la plus ancienne.
Près du Col de l\'Escrinet elle
est couverte du basalte du
Coiron.

Donc il faut la dater com-
me pontienne ou prae-pon-
tienne, en tout cas comme
miocène.

A Saint-Laurent-sous-Coi-
ron, le dépôt de l\'Ardèclie
pontienne se trouve à 548 m.
d\'altitude; l\'Ardèche récente
est à 100 m. à Ruoms. Le ni-
veau du réseau fluvial s\'est
donc abaissé considérablement
depuis le Pontien. En même
temps le relief des blocs situés
des deux côtés de la faille de
La Voulte à Vans, a dû se
développer.

C\'est ainsi que cette faille
s\'est transformée cn un escar-
pement de faille. Le long de
cet escarpement pouvait se
développer, sous certaines cir-
constances, une cuesta; dans
notre cas clic se trouve à l\'Est
de la faille. D\'après
M. Schmitt-
henner
un pays de cuesta se
déplace dans le cours du temps
en son entier dans la direction
de l\'inclinaison des couches.
Ceci ne peut pas être le cas
quand il est question d\'une
cuesta, formée le long d\'un es-
carpement dc faille. Dans cc
cas, la côte est fixée ])ar la lig-
quot;c de dislocation jusqu\' au
moment ôu par l\'abaissement
du niveau de base, une rela-
tion différente peut se déve-
[opper en peu de temps sur
les deux côtés de la faille.

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-ocr page 38-

Une seconde côte peut se former et la première s\'est détachée de la faille

Supposons qu\'au commencement le niveau du massif affaissé était plus

bas que celui du massif surélevé; après quelque temps, le contraire peut être

le cas, SI le bloc affaissé et le „horstquot; se composent de sédiments d\'une résistance
différente.

Le niveau n\'est plus fixé par la tectonique, mais par les qualités de la
roche et par la nature des forces exogènes, qui travaillent la pierre

Dans un escarpement de faille, la roche la plus molle aura la surface la plus
abaissée. Dans la région dont nous parlons, la partie la plus haute forme
façade sur le Plateau Central. La partie la plus basse est le plateau des Gras
Entre Joyeuse et Vans le Séquanien,
J\\ se heurte contre le Trias. Dans le grès

_____^

quot; quot;nbsp;..............\' ............^^quot;^rrr-

il y a une vallée subséquente, au-dessus de laquelle le Séquanien forme une côte
faisant partie de la grande cuesta le long de la faille de la Voulte à Vans La mrfô
topographique 1 : 80 000 donne pour le Séquanien entre la Beaume et le
sezac conséquent les cotes suivantes: 303, 326, 264, 267, 230 251 259 247
La surface séquanienne s\'incline vers le Chassezac subséquent. Elle consiste
en une bande de 1,5 km. de largeur et elle est limitée vers le S. E. par les calca ^
plus résistants du Kiméridgien de la formation dite „Paiolivequot;nbsp;^^icaires

Le Kiméridgien aussi s\'incline très doucement d\'abord, puis formant uno

et lexVarJc^s;!^^^^^^^^nbsp;Beau»e

Selon ses qualités lithologiques le calcaire doit former une cote. On ne voit
quune cuesta fortement usée, reculée vers le Sud-Est, et devenue plus balsquot;

-ocr page 39-

Dans un stade antérieur des rivières subséquentes doivent avoir coulé dans la
bande séquanienne et à la base d\'une cuesta kiméridgienne. La surface séquanienne
est parsemée de débris de grès triasique, La surface kiméridgienne en con-
tient encore plus.

Mais ces cailloux ne proviennent pas du même transport fluvial; ils sont
sur le plateau kiméridgien, grands comme la tête d\'un homme, tandis que dans
le Séquanien, les galets roulés n\'atteignent pas la dimension d\'un poing. On se
demande: est-ce que rien ne s\'est changé dans la région triasique, depuis le
stade précédent?

Aux vallées subséquentes récentes se joignent les ruisseaux du triasique.
Il y a beaucoup de terrasses étagées près de la grande faille. Cependant elles sont
liées aux couches triasiques, qui sont d\'une résistance très différente. La méthode
stratigraphique, si nous désirions préciser, lesquels des étages triasiques ont été
déblayés, ne nous aidera pas.

Une subdivision spécialisée, comme dans le Württemberg, n\'est pas possible,
parce qu\'ici le Triasique est tout à fait terrestre.

Aux Assions, près du Chassezac, il y a une colline dans le grès, qui
ressemble à une butte-témoin. Elle consiste de couches calcaires s\'inclinant vers
le Sud-Est. Le sommet est à 320 m., la base à 263 m.

Le profil est: J^,

Ji-n,
JV,

L,

Argovien et Oxfordien.

Callovien.

Bathonien.

Aalénien.

Hettangien.

Rhétien.

t 3-2-1, Trias.

l\'ig. 7. La colline liasitiiie des Assions. Vallée du Chassezac près de Vans.

-ocr page 40-

La sus-dite colline a le versant concave vers le Nord-Ouest et le versant
convexe vers le Sud-Est. Une bande étroite s etend vers le Nord-Ouest, sur
laquelle on voit un lambeau de Rhétien et de Hettangien. Voilà un reste de la
couverture jurassique, qui doit s\'être étendue autrefois jusqu\' au centre
du Plateau Central. Le versant concave de la colline témoigne d\'un ,,déve-
loppement descendant,quot; Il fait penser à une cuesta et là, dans le grès, le calcaire
a autrefois formé sans doute une cuesta, qui reculait lentement. La forme du
versant concave est d un caractere beaucoup plus ancien. Le versant convexe
témoigne d\'un „développement montantquot;. C\'est une formation jeune, qui se
lie à la vallée subséquente.

Le grès s\'étend vers le Nord-Ouest sur une distance de 8 à 10 km. Alors on
rencontre une faille, qui s\'étend de Malarce via Trouillas, St.-Pierre, Tanger,
Planzolles, puis à la base de St. André-le-champ. Elle coupe la Beaume aux
Deux Aygues et continue entre la Tour- et le Château de Brison. Le grès repose
contre les schistes et à Brison contre le granit. Sur la carte on peut
facilement
suivre la faille à l\'aide des lacets de chemin, nécessaires pour gagner les 100
à 200 m de différence de niveau.

La région de grès est intensivement entaillée, de sorte qu\'elle est devenue
un „paysage à Riedelquot;, aux dos aplanis, oîi sont traçées les chaussées.

On a commencé à planter des sapins, de sorte que le grès est maintenant pour
la plus grande partie boisé. Des débris des murailles, qui enclosent les champs,
indiquent une population autrefois plus dense.

La résistance des couches triasiques n\'est pas partout la même.
La différence se montre dans la formation de terrasses, qu\'il ne faut pas confon-

« Ce _....... ----- —

ds

LtsA

- ,

F,g. 8. Panorama de St. André vers l\'Est. Rocher Sampzon. Plateau des Gras
N. D. de Bon Secours. Cuesta des Gras. Paysage triasique. La Blachère
Le quot;pont,, entre B. S. et L. Bl. La colline des Assions

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dre avec celles, produites par des changements dans l\'intensité de l\'érosion. Les
grès du Trias se heurtent partout contre une pente de micaschistes, qui a à peine
reculé. Ceci prouve que la faille est de date récente. Inutile de suggérer que le
grès ait été dénudé plus vite que les micaschistes, ce qui aurait été causé par les
couches d\'argile intercalées partout dans le grès.

La différence de niveau entre ces deux formations augmentera encore,
comme peu à peu elle a accru depuis la naissance de la faille. Mais la différence
de 100 à 200 m. ne pourrait être contribuée à cette circonstance seule. Les dos du
grès sont trop larges pour qu\'on les considère comme des arêtes, entaillées dans
une surface plus ancienne.

On y trouve même des villages.

Il n\'est pas probable, que la faille ait été faite toute d\'une seule fois. Le Trias
a 350 m. d\'épaisseur. Le rejet a donc une profondeur d\'au moins 350 à 450 m.
Le renouvellement de la faille a augmenté la dénivellation originelle, a séparé,
ce qui devait rester ensemble.

Dans une période ancienne de calme tectonique, des rivières entaillent les
schistes. Ces ruisseaux développent de petites plaines, qui forment maintenant
dans le schiste un niveau à 700 m. Du calcaire, formant une cuesta, est superposé
au grès. Cette cuesta recule, tandis que les ruisseaux forment une plaine dans
les schistes.

Ces deux formations, celle dans le grès et le calcaire et celle dans les schistes,
ont été séparées depuis par un renouvellement de la faille.

Le reste de la cuesta s\'accuse dans la colline des Assions, et le niveau de
700 m., dans les schistes sur une largeur de 3 à 4 km.,se trouve maintenant 100
à 200 m. au-dessus du grès.

Comme de coutume, une cuesta ne recule que très lentement, surtout si
les marnes de la base ne forment qu\'une couche mince.

La colline des Assions est éloignée de la faille de plus de G\'/^ km., recul qui
demande une longue période pour s\'effectuer.

Une autre circonstance, de plus, fait supposer que la dite jeune faille ne s\'est
pas formée d\'un coup. Entre Joyeuse et Vans, le Séquanien forme une cuesta,
et devant celle-ci, dans le grès, une dépression subséquente est entaillée par
des affluents de la Beaume et du Chassezac. Il reste un „pontquot; entre Lablachère
et N. D. de Bon Secours.

Le grès s\'appuie contre le schiste h ± 500 m.

Il s\'abaisse le long de la route Payre-Vans de 440 m. à 239 m. A Brès le
grès est situé à 480 m., à Planzolles à 507 m. vSOO m, plus vers l\'Est le schiste est
î\\ 700 m. St.-André-le-Champ est à 720 m; le grès commence tout près à 520 m.
Le grès s\'abaisse lentement à 263 m. à la base de la colline des Assions, et à 255 m.
à Lablachère.

Le Séquanien près de N. D. de Bon Secours est situé à 267 m. Le ,,pontquot;
entre le Trias et le Séquanien est à 241 m.

La région triasique entre la Beaume et le Ligne.

-ocr page 42-

Comme dans la contrée susdite, le Trias s\'abaisse ici de 500 m. à 250 m.
Au Sud de la Beaume les ruisseaux du Trias sont en train d\'entailler le schiste
et le grès; au Nord, au contraire, une plaine subséquente est formée entre les sols
nommés. Une cuesta accompagne le vallon subséquent. La cuesta se montre,
vue de la Tour de Brison, comme une série de sommets arrondis. Le Triasique a
été intensivement entaillé. Cependant un seul ruisseau a pénétré jusque dans
l\'arrière pays. C\'est le Roubreaud.

Il s\'embouche dans le Ligne à Montréal à 180 m. d\'altitude et il prend ses
sources sur les pentes méridionale et orientale de la Cham de Cros.

Quelques autres ruisseaux ne parcourent pas l\'entier aréal Triasique. A la
source de ces ruisseaux il y a des cirques, nés dans les couches argileuses, inter-
calées dans les grès. Les dos allongés du grès ont la forme de torpilleurs! Ils se
trouvent les uns à côté des autres. Le château de Thauriers est situé sur un de
ces sommets, à 520 m.

565 m.
785 m.
623 m.
sas m.

Si les ruisseaux n\'ont pas encore entaillé la plaine subséquente, les cirques
ont réussi à abaisser localement le mur du cuesta et à lui donner la forme d^me
sene de triangles isocèles, qui s\'unissent à la base.

Thauriersnbsp;Cuesta 520 m., plaine subs. 465 m., granit

Sanilhacnbsp;.. 547 m., ..nbsp;490 m., arkose

Rancnbsp;520 m., „nbsp;_ .^histe

Versas-les-Bougges „ 497 m., „nbsp;480 m..

On trouve le niveau de 700 m. dans une crête entre les Deux Aygues et

fuW^ iZ ^^quot;^-quot;-tion de celle qui s\'étend de St. André-lLchamp
jusqu à la Beaume et qui monte à 568 m et à 623 m.; elle finit à la Tour de Bi^^s^n

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à 785 m. d\'altitude. La crête se compose presque tout entière de schistes, seule-
ment à Brison le granit affleure. La Tour de Brison se tient sur un tout petit
plateau, formé d\'une couche d\'arkose de 20 m. d\'épaisseur à peu près. La crête
est accompagnée vers l\'Est d\'une faille. Près des bombes, le grès prend appui
contre le schiste à 5S)0 m. A une distance de moins de 50 m., horizontalement,
on trouve de l\'arkose, pourtant à 760 m. d\'altitude. La faille continue vers la

■^ jjr^-\'ryiri\'^\'i -]—---

Fig. 11. Vallée à cirque dans le Trias près de Sanilhac. Montréal.

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dépression à la base de la Cham du\'Cros, n\'atteint donc pas Thauriers. Voilà
qu\'on trouve entre le Roubreaud et le Ligne un paysage avec une cuesta dans
le grès, une dépression subséquente et une plaine dans le granit. C\'est un complex
de formation, comme il doit y en avoir eu vers le Sud, avant que la jeune faille
s\'y formât.

A Thauriers l\'angle de la cuesta est à 520 m.

Le village est abrité dans la dépression subséquente à 465 m. La vallée
tombe plus, jusqu\' à 450 m. D\'ici la montée commence dans le grès, puis dans le
granit jusqu\'à 565 m. Puis la descente pour Joannas commence.

Ce que nous avons dit sur les dos méridionaux du grès, vaut aussi pour ceux
du Nord; ici non plus ils ne donnent lieu à des conclusions importantes. Tandis
qu\'entre la Beaume et le Ligne la plupart des ruisseaux forment des cirques;
au Sud on n\'en observe que chez l\'Aluzon; le village de Ribes y est situé.

Les formes les plus variées se trouvent dans le vallon du ruisseau, qui
s\'embouche dans la Beaume à Vernon.

Entre la ferme Cubagnac et le hameau Versas-les-Bougges elle a formé une
vallée subséquente, puis entre 480 m. et 450 m. il y a le cirque, puis un coude
dans le terrain à 360 m. et encore deux courbures successivement à 320 m. et
260 m. d\'altitude. A 210 m., le ruisseau se décharge dans la Beaume. Dans la
roche homogène les courbures seraient sans doute beaucoup moins nombreuses.

-ocr page 45-

LA ZONE DÉNUDÉE

C\'est la zone située à présent au dessus de 500 m. Cette région aura été couverte
de sédiments, qui ont été emmenés par l\'érosion presque totalement. Nous avons
déjà discuté le niveau de 700 m., une pénéplaine originale, surélevée ainsi que la
pénéplaine non-disloquée entre Tliauriers et-Joannas.

La zone dénudée se compose de schistes, de gneiss, de granit et de toutes
les formes transitoires, qui existent entre gneiss et schiste.

La résistance de gneiss et granit ne diffère pas largement, et ne joue pas un
grand rôle dans le paysage. C\'est autre chose quand la roche devient plus schisteuse.
Bien des formes qui ne doivent apparemment leur présence qu\'à un abaisse-
ment du niveau de base, trouvent leur origine partiellement dans cette différence.

Nous prenons comme bordure Nord, le Tanargue, et comme limite méridionale
la faille au Nord du Serre de Barry. Plus vers l\'Ouest on trouve les blocs déversés
du Mercoire, du Goulet et de la Lozère. Ici la nappe sédimentaire se présente en
maints lieux. A l\'Est de la Borne il n\'y a qu\'un reste peu important: l\'arkose sur
la Cham de Montselgues. Cependant cela suffit pour définir la région entre le
Tanargue et le Serre de Barry comme un bombement disloqué, descendant vers
le Sud. Plus vers l\'Est, la pente est plutôt dirigée vers le Sud-Est. Nous avons
déjà discuté la faille de Joyeuse à Vans et celle de Malarce à la Tour de Brison.
La faille la plus récente limite le terrain vers l\'Est.

Nous n\'entrerons pas dans la question de la tectonique antéstéiihaniemie.
Elle est la cause du fait que les terrains cristallins de résistance différente, affleurent
à la surface l\'un à côté de l\'autre. Il faut mentionner expressément les failles
Ouest-Est, que l\'on appelé ,,pyrénéennesquot; surtout dans les contrées plus loin
vers l\'Ouest. Pourtant il est douteux si elles ont été vraiment causées par
une ,,poussée pyrénéenne.quot;

Il y a la faille Ouest-Est dans la vallée du Lignon; une seconde se trouve

-ocr page 46-

au Sud du Serre de Valgorge, une troisième suit la pente Nord du Serre de
Barry, une autre, près de Pourcharesse, se dessine avec son remplissage quart-
zique comme un vrai „mur du diable.quot;

Le bombement est traversé par 3 rivières: la Beaume, la Drobie et le
Chassezac.

Tous ces trois coulent dans une direction presque perpendiculaire à
la pente générale, excepté la Beaume entre Pied-de-Boeuf et Deux Aygues.

La Beaume.

Il faut diviser la vallée de cette rivière d\'après sa morphologie en trois
sections.

A.nbsp;La section entre Loubaresse et Pied-de-Boeuf.

B.nbsp;Celle entre Pied-de-Boeuf et les Deux Aygues.

C.nbsp;Celle entre les Deux Aygues et Joyeuse.

A. Dans cette section on trouve de très belles terrasses. Vers l\'amont on
a une vue vaste et étendue sur la vallée. Vers l\'aval, les châtaigneraies, couvrant les
flancs des montagnes jusqu\' à 800 m., empêchent de bien distinguer le relief.

Les versants sont tellement ravinés, qu\'il n\'y a presque plus de galets roulés
sur les méplats.

C\'est à Valgorge, sur la plus récente terrasse, qu\'on en trouve un paquet.
Cependant pour la définition de l\'âge cela a peu de valeur, parce que le matérial
n\'est pas à suivre vers l\'aval.

Le grand nombre de ravins est causé par la répartition de la pluie et de la
neige pendant l\'année. Nous en avons parlé dahs un chapitre précédent.

Pendant les derniers siècles l\'érosion et la dénudation ont été fortement
augmentées par le déboisement de la région.

La population décroît depuis 1863 et beaucoup de champs du haut pays
sont abandonnés.

Beaucoup de villages sont entourés de terrasses cn friche depuis des
années. Celles en bas ont retenu de l\'humus pour une végétation de genêt,
de ronces, de roses. Il est difficile d\'y pénétrer. Quant aux terras.ses supérieures!
les bassins d\'alimentation des torrents en ont détruit la plus grande partie, de
sorte qu\'il est presque impossible de faire des observations dans ces régions.

Le mesurage se fit avec le baromètre, instrument capricieux. Il fallait monter
chaque éperon, et encore la vue est presque partout encombrée par les châtaig-
neraies, et traverser un tel éperon, demande plus de temps que la descente
et la montée.

Sur la pente gauche, les hautes terrasses, cn aval de Coudert, sont les plult;=
distmctes. La pente droite, l\'Ubac, se trouva tellement déblayée et déchiquetée
que nous croyions quelquefois compter 13 paliers, quand nous nous attendrions
à y trouver
4. Cependant les treize „terrassesquot; ne se présentaient que sur une petite
distance. Les grands torrents de la pente gauche ont construit, localement
un cône de déjection à 20 m. au-dessus du lit de la Beaume.

Le cours supérieur de la Beaume se trouve entre deux petites Chams. I a

-ocr page 47-

Cham septentrionale est formée par la surface bombée du Tanargue, qui se
prolonge, comme un dos, vers l\'Ouest, beaucoup plus loin que Loubaresse oii finit
la vallée. L\'altitude est au Nord de Saint-Laurent-les-Bains encore 1408 m.,
elle se termine près de l\'Allier. Le point le plus élevé a 1509 m. d\'altitude.

De la maison forestière, le Tanargue se dirige vers l\'Est, forme un dos descen-
dant de 1441 m. jusqu\' à 1340 m. Puis il y a une partie entaillée par le torrent de
Salindres. Le Tanargue se termine en 1204 m. dans la Cham du Croz.

Le i)lateau du coté méridional de la Beaume est 1250 m.; il se prolonge dans
la Cham de Mont.selgues et forme une crête vers l\'Est, le Serre de Valgorge,
Originalement la Beaume venait de plus loin de l\'Ouest, mais mi petit affluent
de la Borne, la Liche-Chaude a capturé ce cours supérieur. Et même le torse de
la vallée a été entaillé par la Liche-Chaude, Elle s\'est rongée dans la roche entre
les collines 1225 et 1258, sur la pente droite du torse jusqu\'au Tanargue,

Piès de Loubaresse, le torse est i\\ 1120 m. d\'altitude; on peut le suivre sur
le versant Nord de la Beaume par-dessus les plus hauts éperons: 976 m., 920 m.,
fH)4 m., ju.squ\' au deh\\ de La Boule: la terrasse a. Entre Loubaresse et Freyssenet
quelques éperons indiquent la terrasse b à 10(K) m.

Au-dessus de Coudert cette terras.se est î\\ 795 m. et entre La Boule et Salin-
dres on la retrouve 740 m., 720 m., 710 m,

C\'e.st la terrasse la jîlus usée de toutes, par les bassins d\'alimentation des
torrents,

A I\'Veyssenet une terrasse c se termine en profil transversal à 880 m.,

-ocr page 48-

Fig. 14. Vallée de la Beaume en aval de Valgorge. Le.s 4 terrasses. La Boule,
Chastanet, Tour de Brison.

qui se prolonge régulièrement jusqu\' à Salinclres. L\'altitude en est 720 m. à
Coudert, 615 m. à Valgorge, 610 m. à Salindres.

Puis on trouve une terrasse d, qui commence à Valgorge à 575 m. et se ter-
mine à Salindres à 460 m. Sur cette terrasse d, sur la rive droite, est situé le
village Chastanet.

Il n\'y a pas grande chose à dire sur l\'âge des terrasses. Le torse près de
Loubaresse porte deux cônes de ba.salte, auxquels Boule voudrait attribuer un
âge pliocène.

La Drobie.

La Drobie forme une vallée, depuis la Cham de Montselgues jusqu\' aux
Deux Aygues. Le versant abrupt droit est taillé par nombre de ravins dc peu de
longueur horizontale.

Des terrasses ne se présentent pas ici.

Les pentes du régime entier dc la Drobie sont très rapides de sorte qu\'on
n\'y trouve presque pas de champs terrassés.

Le versant gauche est formé par les éperons des dos longitudinaux, pro-
duits de l\'érosion des affluents gauches.

Les dos se prolongent dans la Serre de Valgorge et dans le plateau triangulaire
qui forme au Sud de Loubaresse un niveau à 1200 m.; pourtant les dos préci-
tés n\'atteignent qu\'un niveau qui y reste 280 m. au-dessous (Beaume b.).
Tantôt ils sont plats, tantôt arêteux. Ce qui a été dit pour les terrasses a et
b de la Beaume, vaut aussi pour ce niveau: donc il y a la même difficulté d\'y
reconstruire des terrasses.

Près de la Drobie les dos ont encore presque 800 m. d\'altitude. Les éperons
tombent raidement vers la rivière, quelquefois interrompus par une sorte de

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palier ou terrasse étroite. Au-dessus de Saint-Méhinie il y a une telle rupture de
pente à 600 m. Les villages se trouvent sur les paliers un peu plus eu bas: Saint-
Mélanie à 460 m., Sablières à 500 m. (Beaume C.)

Cependant la vallée de la Drobie ne se présente pas comme une gorge. Au-
paravant c\'était une vallée mûre avec de beaux méandres encaissés.

La dite terrasse de recoupement forme le seul niveau d\'érosion qu\'on puisse
suivre le long de la rivière. Elle est près de Saint-Mélanie à 340 m., c\'est à dire
20 m. au-dessus de la rivière. Aux Deux Aygues à 260 m. d\'altitude et 50 m. au-
dessus de la rivière. C\'est le niveau d dans la vallée de la Beaume.

Le Chassezac.

De même comme dans les vallées de la Ikaume et delà Drobie,les ruisseaux
affluents du Chassezac viennent de gauche; le versant abrupt sud n\'a que de
ravins très courts. Depuis Gravières, la rivière s\'est encaissée dans le grès. Donc
il y a les mêmes problèmes, que dans la région à l\'Est du Séquanien. Aux Heynes
le Chassezac est à 196 m. La vallée est large et il n\'y a jîlus de rapides. Quelques
jeunes affluents du Chassezac se sont encaissées dans les schistes à travers le grès.
Le terrain schisteux se présente conmie de larges dos aplanis et ondulés. Mais
grAce au climat et à la résistance i)eu forte des roches, les talwegs antérieurs
sont détruits et il faut être bien prudent quand il s\'agit de désigner des terrasses
d\'érosion. Il y a un niveau à 700 m., puis un autre à ^KK) m. Le dernier monte
l)eu à peu jusqu\' au granit de Montselgues 1200 m.

La Cham de Montselgues ne nous offre pas non plus beaucoup de matériel
instructif.

Le plateau se compose de granit dur, qui dans la partie méridionale est
couvert d\'une cuirasse d\'arkose, plus résistante encore que le granit. Il pourrait

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—..

\' ^.........

..............• - ..............

. v»ii;i)l)\'%\'---.nbsp;............................

sembler être moins complètement arasé que les schistes, c\'est justement la présence
de l\'arkose, qui nous pose la question; s\'il n\'était pas possible que les gradins de
l\'arkose eussent disparu avec le grès moins résistant.

On pourrait supposer que l\'étude des cours supérieurs des rivières nous
éclaircirait, mais les résultats dans le cas de l\'Allier étaient maigres, quant au
Haut-Chassezac et à la Borne, et acceptables seulement avec réserve. Ces deux
rivières se sont enrichies, à plusieurs reprises en capturant des rivières avoisinantes.
Nous avons mentionné l\'attaque répétée sur la Beaume; plus tard un affluent
droit de l\'Allier fut décapité; c\'était le ruisseau qui s\'embouche à Luc dans la
rivière principale. Un tel agrandissement par secousses du régime de la rivière
doit avoir eu comme conséquence un soudain accroissement de la capacité
et un renfoncement de l\'érosion. Les niveaux ont été étudiés avec soin par
M. Baulig (2 p. 402.)

Nous nous limitons à donner ses renseignements. A Pied-de-Borne, où est
le confluent du Chassezac et dc la Borne à 311 m., il y a dans la vallée de la
Borne des terrasses. M.
Baulig constate des niveaux a 400 m., 510 m., 570 m.
670 m., 740 m. et 830 m. Il considère les deux derniers plus ou moins comme
douteux.

Les terrasses du Chassezac se continuent encore un peu en aval de Pied-de-
Borne, mais quand la rivière entre dans les schistes sériciteux et un peu plus
loin dans le Trias, les terrasses sont tellement détruites par l\'érosion, qu\'il ne faut
compter faire des observations importantes. Aussi le fait, que les „thalwegsquot;
plus élevés surplombent la surface actuelle de la bordure sédimentaire, est com
préhensible. M.
Baulig en dit sur la page 406:

,,Mais cela n\'a rien que de naturel, car il est certain que les terrains secondaires.

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tout au moins jusqu\' au Crétacé inférieur, Barrémien inclus, se sont étendus
jadis, sur une grande épaisseur, bien au-delà de leurs limites actuelles.

Si donc on restitue avec l\'épaisseur et la pente convenables, ces terrains
disparus, on reconnaît, que le Crétacé a certainement dépassé 600 m. d\'altitude.
C\'est dans ces terrains que s\'épanouissaient en larges plaines les vallées mûres
débouchant de la montagne. De ces topographies rapidement modelées et non
moins rapidement détruites, il ne subsiste, et seulement sous forme de fragments
épars, que les plus récentes: nous les retrouverons en étudiant les plateaux et
bassins d\'entre Rhône et Cévennesquot;.

Cette dernière constatation n\'est pas tout à fait acceptable.

Puisque la pente du soubassement de l\'arkose sur la Cham de Montselgues
ne diffère que très peu de celle des sédiments à l\'Est de la ligne Vans-Aubenas,
où il y a une région de cuesta, une telle pente doit aussi avoir existé dans la cou-
verture précitée, qui entourait la Cham du Croz actuelle. Ce paysage doit avoir
eu un régime de cours d\'eau, qui s\'était développé en rapport avec la strati-
graphie et la pente des couches et qui est devenu un système radiaire de ri-
vières conséquentes, coulant vers le Sud, le Sud-Est et l\'Est.

Le système des affluents subséquents formait des segments d\'arcs de cercle.

Les rivières subséquentes doivent avoir eu des affluents obséquents courts
et des affluents réséquents, un peu plus longs. Dans la chaux ils étaient peu
nombreux, mais un grand nombre s\'était développé sans doute dans le grès, et
le déblaiement de la couverture a causé le déplacement de tout ce système des
rivières, parallèle à lui même et dans la direction de la pente structurale.

Supposer qu\'une telle évolution dure pendant une ère très longue, serait
trop simple, il faudrait tenir compte d\'une accélération possible des mouvements
isostatiques ou eustatiques.

Quand ces accélérations se présentent, l\'évolution fluviale est dirigée outre
par la stratigraphie, la pente structurale, surtout par renforcement de l\'érosion.

Les rivières se rongent par un ou plusieurs étages inférieurs.

Quelles sont les conséquences pour le paysage des côtes, cela reste hors
de question ici.

Ce qui nous intéresse c\'est, ce qui se passe dans la région marginale, dans
le plus ancien sédiment, le Triasique. Celui-ci couvrit encore le cristallin. En
opposition avec le calcaire, un grand nombre de rivières réséquentes assez impor-
tantes prennent là leurs sources. Par un soudain renforcement de l\'érosion,
tout le système des rivières s\'enfonce de haut cn bas par les couches triasiques
dans le massif cristallin.

La rivière subséquente, qui en résulte, s\'entaille par la même cause à travers
la chaux dans le grès. La rivière, arrivée dans le soubassement, est fixée, elle
a trouvé son lit définitif. Ainsi par de forts mouvements isostatiques ou eustatiques.
de différents systèmes dc rivières seront fixés successivement. Une autre consé-
quence de ces mouvements, c\'est que. dans les vallées du pays dénudé, des
terrasses permanentes sont formées, tandis que les terrasses des plateaux de
côtes sont prédestinées à disparaître, avec les sédiments. Les plus anciennes
rivières fixées auront donc plus de terrasses que les plus récentes.

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La distance mutuelle des rivières subséquentes est définie, dans le cas des
pentes égales, par l\'épaisseur des groupes de sédiments. Si ces groupes étaient
aussi épaisses l\'une que l\'autre, et si les changements de niveaux étaient assez
forts et aussi grands l\'un que l\'autre, chaque mouvement fixerait un système
de rivières, et il formerait dans le système fixé une nouvelle terrasse.

Mais les circonstances ne sont pas ainsi.

D\'abord chaque mouvement forme une terrasse dans le cristallin, mais chaque
mouvement ne fixe pas un système dans le triasique. Quelquefois le système
suivant, dans les calcaires, est fixé en même temps. Il arrive que le cours inférieur
d\'une rivière subséquente coule encore par le grès, tandis que le reste de son lit
est déjà fixé. Cela peut être le cas, quand le bloc a été déversé de nouveau
selon un autre axe, ou bien quand le Trias varie localement d\'épaisseur. Alors il
peut arriver qu\'une vallée subséquente suivante et peut-être une troisième, se
trouvent déjà dans le grès.

Et il arrive que ces cours d\'eau se rencontrent. La rencontre d\'une rivière
subséquente avec une rivière conséquente n\'arrive pas toujours sous un rectangle
et si la côte prend une autre direction, une vallée subséquente pourra retenir
sa direction et devenir conséquente. Si l\'on applique ces possibilités au pays entre
le Tanargue et le Serre de Barry, on peut distinguer 3 systèmes subséquents:
pr celui de la Beaume jusqu\' à Pied-de-Boeuf, la Drobie et 3« celui du Chas-
sezac, le dernier système avec les vallées, subséquentes le long de la côte Séqua-
nienne et l\'Aluzon.

La région de la Beaume est dénudée depuis longtemps, donc il s\'y trouve le
plus de terrasses. Le plus ancien niveau de la Drobie, Beaume b, forme des
dos longs.

Le plus ancien niveau du Chassezac forme des plats, pas tout à fait à comparer
avec les terrasses fluviales.

La Beaume, la Drobie et le Chassezac ont des affluents gauches bien
développés, autrefois réséquents, et presque pas d\'affluents droits, autrefois
obséquents.

Dans l\'arkose de Montselgues et dans le Triasique les versants indiquent des
déversements en deux directions. La jeune faille de Malarce à la Tour de Brison
nous apprend, que ces déversements n\'ont pas eu lieu simultanément. Par cette
cause, la Drobie peut se prolonger, comme rivière subséquente, dans la Beaume
entre Deux Aygues et Joyeuse; elle coule par le Triasique et elle entre le Plateau
des Gras en rivière conséquente. L\'Aluzon, les cours d\'eau subséquents-séquaniens,
et le Chassezac sont prédestinés à être fixés au même moment. Ce processus
a déjà commencé. Le Chassezac est subséquent, jusqu\' à la côte séquanienne;
après il devient conséquent, sans changer de direction, parce que la côte elle-
même change de direction.

Comme le Chassezac, la Beaume doit avoir obtenu un caractère conséquent
sans changement de direction prononcé.

Elle doit avoir trouvé son chemin à travers le Trias, à l\'Est de la Tour de
Brison, où maintenant coule le Roubreaud. Le Roubreaud récent ne nous donne
aucun indice à ce sujet.

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60
E

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la zone dénudéenbsp;42

Un petit ruisseau, sortant de la Drobie, a capturé la Beaume à Pied-de-Boeuf

par erosion régressive. La Beaume yest à 375 m. àprésent. D\'ici une gorgefauvage

,nbsp;quot;nbsp;P^^^nbsp;Pl-^ en haut

a 440 m il y a une terrasse sur les deux côtés, Beaume d. Sur la terrasse gauche
on voit les champs de La Maire, et, la surplombant,

une seconde terrasse à 57fi m
qu on peut suivre vers l\'aval (Beaume c.). Après la capture précitée, la terrasse c\'
doit etre formée dans la vallée de la Beaume.
Vers l\'aval elle surplombe le Trias.

H..nbsp;^^nbsp;aval de ce lieu la formation

iusa7 1 ?quot;nbsp;^^^ - —la terrasse,

incto e? nnbsp;Tnbsp;devient plus dis-

tincte et elle se prolonge dans la terrasse des dos de méandres de la Drobie

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LE BAS-VIVARAIS CALCAIRE. -

L\'histoire mésozoïque du Bas-Vivarais est bien exprimée dans la surface
du
Bas-Vivarais, mais de ce qui se passa dans l\'ère tertiaire beaucoup restera
toujours caché.

On sait que, pendant l\'Urgonien, la fin de\' la période marine commença à se
dessiner. Pendant le Danien (Depéret), la région émergea probablement de la
mer. Cependant, le fait déjà, que l\'évolution tertiaire ne peut être déduite que de
ce qui se présente dans le couloir rhodanien, indique que les documents géo-
morphologiques ont disparu. Sans doute, on peut supposer que les rivières,
venant de l\'Ouest, ont déposé sur la plaine cotière élevée une couche épaisse de
matériel fluviatile, dans laquelle elles pouvaient aisément former des méandres,
mais tout cela n\'est pas facile à constater.

Supposons que tout cela se soit passé, et qu\'un soulèvement du sol relative-
ment petit, ùn déversement ou un abaissement du niveau marin, aurait mis le
calcaire au-dessus du niveau de base.

Après un certain temps les rivières se sont encaissées dans le calcaire. Elles
y ont formé des gorges dans la roche dure, tandis que dans les marnes la vallée
est large. Plus de matérial de l\'arrière pays n\'est déposé dans la plaine élevée;
il est transporté vers la mer.

Si le plateau calcaire s\'incline même très peu, le déblaiement du
manteau de débris n\'est qu\'une question de temps. Cependant, un peu
de ces débris sera conservé dans les fissures, dans les grottes, et dans les
trous de la surface des calcaires très résistants, comme le sont le Païolive
et l\'Urgonien.

Dans une période plus récente les restes se perdent dans quelque rivière, de
sorte qu\'il est douteux, si une partie de ce matériel s\'y trouve encore. Les débris
qu\'on trouve de nos jours dans les fissures ou dans les grottes, peuvent être origi-
naires d\'une période plus récente. Il est possible qu\'il y eût une seconde trans-
gression. Dans ce cas l\'évolution décrite, se répétait.

On ne sait pas quand la nappe calcaire fût dénudée, ni combien de temps
l\'évolution terrestre durât, avant que le stade fût atteint, qui se présente dans les
formes fossilisées sous le basalte du Coiron. Il n\'est pas possible non plus d\'évaluer
exactement le volume des masses de roches crétacées et jurassiques déblayées
et transportées avant les éruptions du Pontien.

Combien de matérial a disparu, depuis ce phénomène, est rudement à estimer,
si l\'on constate quelle est la différence d\'altitude entre le lit de rivière pontien
et les thalwegs récents.

Dès ce temps la région calcaire a perdu 400 à 500 m. d\'altitude.
Quant à l\'étendue horizontale elle a diminué à un plus haut degré.
Les Petits Causses nous apprennent qu\'un jour une grande partie du Plateau

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Quand dans les marnes, des rivières subséquentes commencent à se dXquot;:

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lopper, le calcaire plus en aval reçoit progressivement moins d\'eau de l\'arrière
pays. Les rivières conséquentes n\'ont pas toutes la même capacité; les plus
puissantes s\'encaisseront le plus vite, et elles décapiteront au bout de quelque
temps les rivières conséquentes moins puissantes. Les rivières subséquentes,
coulant le plus en aval, commenceront le travail. Le nombre de rivières dans le
calcaire va beaucoup diminuer. Enfin il est parcouru par des rivières conséquentes
à grande distance l\'une de l\'autre. Les rivières subséquentes, situées plus en amont,
ont une grande capacité, celles plus en aval sont moins puissantes.

Les rivières conséquentes allongées reçevant leur eau du pays cristallin
exerceront, en cas d\'alimentation suffisante, toujours de l\'érosion. Les autres
rivières sont absolument influencées par le faciès du sédiment. Elles sont le plus
faible dans le calcaire pur et dur. Il n\'y a que petit nombre de ruisseaux et ils
ne contiennent que peu d\'eau. L\'eau fluviale suinte par les nombreuses fissures
et cavernes, suit en général l\'inclinaison des couches et sort en quelques sources
peu nombreuses, mais puissantes.

Dans les marnes, l\'érosion est plus forte à mesure qu\'elles contiennent moins
de bandes de chaux et qu\'elles sont plus argileuses. Le subséquent y a nombre
de petits confluents. Le niveau est abaissé considérablement de sorte que le
calcaire pur émerge en blocs épars au-dessus des bandes de marnes. Le bloc
calcaire n\'a pas une surface horizontale, elle s\'incline dans la direction des couches,
mais la pente en est plus douce. Donc ce n\'est pas la surface de dépouillement,
autrefois sous la nappe de marnes.

Comment s\'est faite cette surface inclinée?

Le calcaire n\'est jamais tout à fait pure; après dissolution il y a un résidu
de limon, avec lequel les fissures sont bouchées. Déjà Sawicki a fait attention
à ce phénomène. Il faut distinguer 2 zones: la partie d\'en bas n\'a que pende
fissures, presque totalement fermées par le limon. Une pluie torrentielle les
ouvrira sans doute partiellement ou totalement, et une grande masse d\'eau
s\'engouffre; des entonnoirs se forment, quelque part se forment des grottes.
La zone supérieure, la zone de dissolution, contient beaucoup de limon, ce qu\'on
s\'aperçoit en travaillant le sol avec la pioche. Car à la surface se trouvent des
masses de cliailles; c\'est étonnant que des plantes poussent là-dedans!

Dans le calcaire corallifère, il faut planter dans les fissures seulement, c\'est
à dire dans le limon résiduel accumulé.

Ce faciès ne se prête que bien mal à l\'agriculture. On y trouve le maquis.
Ce n\'est pas que tous les orifices, trous et fissures, dans cette zone soient
bouchées; déplacement d\'une certaine quantité d\'eau est cependant possible.
La grande masse de l\'eau karstique suit cette zone, ce qui est prouvé par la
température basse de l\'eau des sources vauclusiennes. Le toit bouché de la zone
inférieure a une certaine inclinaison, assez grande pour rendre possible l\'imbibition.
La roche de la zone supérieure se dissout et la surface s\'abaisse, mais elle reste
parallèle à elle-même. Quand le matérial calcaire de cette zone aura disparu
tout à fait, la pluie transportera le limon de la limite et les couches supérieures
de la zone inférieure, commençeront à devenir karstiques. La limite s\'abaisse,
le niveau de la surface de même.

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^^vJtnbsp;Chassezac dans le Kiméridgien. La densité des fissures s\'augmente

den bas en haut. La surface du plateau est développée en champ de la^

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En aval, la couche superficielle sera le plus humide près des marnes. La disso-
lution y sera la plus forte et la surface obtiendra un pendage dans la direction
de l\'eau ruisselante.

A la tête de couche, le bloc calcaire a un rebord abrupt, une côte (cuesta)
surplombant l\'affleurement des marnes.

Du ruisseau subséquent, des ruisselets obséquents mènent à la côte. Pendant
la saison pluvieuse une partie de l\'eau pluviale coulera sur le rebord de la limite
entre les deux zones. La limite sera arrondie à la tête de la couche et elle se cour-
bera vers les marnes au-dessous.

La résistance des marnes est beaucoup moindre que celle du calcaire dur.
Quand la rivière obséquente est située assez basse, les sillons obséquents sa-
peront la côte.

Le rebord de la côte obtient son inclinaison maximale, c. à. d. en bien des
cas plus de 90°.

La paroi s\'incline, elle est sapée de plus en plus: des niches se forment, elle
s\'émiette et ainsi la côte.

La cuesta reculante peut arriver à un des rares canyons qui ont été formés
par les rivières souterraines dans le plateau calcaire.

Alors une nouvelle rivière conséquente est née. On peut étudier le dévelop-
pement de ce procès au canyon de Bourbouillet, dans le plateau des Gras entre
Joyeuse et Vans.

La rivière conséquente creuse le calcaire dur dans un canyon. La limite
bouchée a une pente vers la rivière, comme la côte. Les sources sont à peu
près situées au niveau de la rivière. Comme la côte, la paroi du canyon sera
dépourvue d\'eau.

L\'insolation a peu d\'influence dans ces roches homogènes, qui ne sont pas
composées de particules coloriées. Il y a peu de végétation, donc le sol ne contient
que peu d\'acide de humus. L\'altération superficielle est peu importante. La couche
décomposée, de quelques m.m. d\'épaisseur, est plus claire que la roche fraîche.

A cause de cela une plus grande partie de la lumière du soleil est reflétée.
La ,,Aufbereitungquot; de la roche ne fait pas de grands progrès dans le calcaire
résistant.

Quand la rivière a effectué une érosion verticale considérable, elle commence
à faire des méandres; elle creuse des niches, de ci, de là dans la paroi calcaire.
Celle-ci se détache par morceaux; cependant elle reste abrupte. Le canyon
s\'élargit, la rivière obtient un thalweg, dans lequel elle fait des zigzags.

Vers l\'aval la gorge s\'allonge.

C\'est la partie la plus récente. L\'érosion verticale y est prépondérante. La
gorge est étroite, point de place pour une chaussée, qui doit être taillée dans
la paroi ou construite sur le plateau.

Le conséquent s\'est encaissé le premier jusqu\' à la base de la chaux dure là
où il entre dans le bloc. Il a déjà un thalweg, quand il atteint les marnes au-
dessous. Ici l\'érosion par la rivière est temporellement plus vive; le lit a une pente
plus douce que dans la chaux; de nouveau la rivière fait des méandres, plus
qu\'en aval, tandis que, à la tête de la gorge, la paroi du canyon est en recul.

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f^fnbsp;Tnbsp;^^nbsp;a^s^i large est elle à la

tete, offrant lieu à des hameaux.

Dans la partie moyenne, il n\'y a lieu que pour quelques fermes
Comme dit ci-dessus, la rivière conséquente atteint relativement vite l\'érosion
maximale verticale, grâce à l\'affluence régulière de l\'eau de l\'arrière pays eraux
bandes peu résistantes. Cependant une limite est posée, par la
pente du o nt de
quot;nlT ^nbsp;^^nbsp;^ l\'érosion\'régrefsive desquot;

^ Des blocs de calcaire dur se maintiendront, donc les parois ne sont plus
sapees. mais elles deviendront moins abruptes par les procès de désagrégal^n
Les sources, nourries de la pluie qui tombe sur le plateau, sortent de petites

La rivière conséquente pendille par une vallée large. Les parois calcaires
^^^^
^^ ^^nbsp;- ^^ ^^^ --nbsp;pour];:::

de I\'tllkS.\'\'quot;^\'nbsp;continuent à s\'user; la côte aussi s\'abaisse: c\'est la fin

Cependant ce modèle d\'une évolution cyclique est trop simple. L\'image du
Bas-Vivarais n y repond que partiellement. L\'évolution décrite est priifai e
mais d autres procès deviennent actifs, qui peuvent prédominer, localement ou
temporellement, sur celui de l\'„Ablaufquot; du paysage de côtes

Pourtant il est désirable de ne pa5 perdre de vue le caractère du Bas-Vivarais
comme „pays de côtesquot;, car c\'est sa qualité caractéristique

PLAT^ RE»; r\'Q^C.

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Aussi il vaut mieux suivre la nomenclature classique, puisque cela fait
éviter les malentendus.

On présente comme un fait, que le paysage de cuesta est né d\'une plaine
côtière. La plaine côtière naquit par le relèvement progressif du fond de la mer
pendant plusieurs époques.

La dernière transgression est donc un procès, qui s\'est étendu sur un long
espace de temps.

Des géologues vont même si loin qu\'ils déduisent le développement du pays
de cuesta souabien de la plaine côtière du Malm.

Ils croient que cela s\'est passé sans dénudation postérieure ni déversement.

En général les couches dans le soubassement ont une pente dans la même
direction que la plaine côtière.

Nous nous demandons: quels sont les facteurs qui rendent l\'évolution d\'un
paysage de côtes plus compliquée que nous l\'avons représentée jusqu\' ici?

1.nbsp;Les couches dont se compose un pays de côtes, ne sont pas partout
d\'épaisseur égale, donc elles n\'ont pas toujours la même inclinaison. Un subséquent
traversant les marnes n\'atteindra pas toujours le calcaire subjacente à son em-
bouchure. Ceci peut avoir lieu à tout autre point de son cours.

2.nbsp;L\'évolution ne continue pas toujours régulièrement. Celle décrite par
M.
ScHMiTTHENNER, OÙ tout le régime se déplace continuellement dans la di-
rection du pendage, aura lieu en cas d\'un soulèvement continu lent et égal du
pays ou en cas d\'abaissement du niveau marin.

Mais en cas d\'un abaissement soudain du niveau de base, quelle qu\'en soit
la cause, un subséquent, encaissé presque jusqu\' à la base des marnes, ne pourra
pas se déplacer latéralement et il restera donc dans les marnes. Il s\'encaissera
plus tard dans la chaux du soubassement.

3.nbsp;E. Haug a décrit un système de failles s\'étendant de la Voulte sur Rhône
jusqu\' aux Vans. De l\'inclinaison des failles, il conclut, que le Jurassique a glissé
vers l\'Est.

Glissement cause plissement. Hors les petits plis il y a un système puissant
de plissements. Les sédiments du Plateau des Gras s\'inclinent vers l\'Est. Entre
Ruoms et Vallon les couches sont presque horizontales. De la Dent-de-Rez
une arête anticlinale s\'étend vers le Nord, avec pendage des flancs vers l\'Ibie
et le Rhône. Dans le flanc oriental il y a des failles. La grande synclinale s\'approche
du Coiron entre Villeneuve-de-Berg et Vogué et plonge sous les basaltes.

Pendant les périodes successives ce pays de côtes doit avoir offert des aspects
différents. Bien que les groupes de formes soient placés et restés en ordre
parallèle, il faut qu\'il y ait eu inversion de relief durant les stades divers. Ces
groupes forment tantôt le synclinal, tantôt l\'anticlinal. Donc il est justifiable
de supposer que l\'image hydrographique, pontieiine et pliocène, était autre que
l\'image actuelle. De nos jours le synclinal se compose principalement des marnes
du Valanginien et Hauterivien.

Voilà la cause du grand nombre de vallées subséquentes entre la Dent-de-Rez
et le Plateau des Gras.

Par les modifications, cités sous 1,2 et 3, l\'Ardèche subséquente obtient

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4. Pour la naissance d\'un pays de côtes il faut déversement, qui peut
avoir en lieu le long de plus d\'un axe. Il peut avoir été même intermittant ou
différent, ainsi que la rivière reçut tantôt un caractère conséquent, tantôt sub-
séquent au même point. Au
Bas-Vivarais, il y a déversement selon deux axes.
Le premier est parallèle au Coiron, le deuxième aux Cévennes. Nous voyons les
côtes des Gras, du Hauterivien et de la Dent-de-Rez tournées vers l\'Ouest,
les deux dernières partiellement tournées vers le Nord.

L\'Ibie passe par le Valanginien, le Hauterivien et l\'Urgonien; elle est con-
séquente dans cette partie de son cours. Avec les rivières conséquentes elle a de
commun les entonnoirs, les vallées larges et les canyons. Le cours supérieur
du Rounel est conséquent aussi; il passe par le Valanginien et le Hauterivien et
possède des entonnoirs et des gorges. Le cours inférieur du Rounel est subséquent.

Mais par rapport à la pente orientale générale, l\'Ibie est subséquente.

Après tout, on peut se servir des mots conséquent etc. seulement à l\'égard
d\'un pays de côtes de modèle classique.

L\'image hydrographique peut s\'altérer, si les subséquents suivent la pente
nouvellement née par le déversement. Ils s\'encaisseront plus vite et quelquefois
ils captureront une partie de la rivière subséquente, opposée.

Voilà donc la cause de la formation des ,,pontsquot; entre des vallées subsé-
quentes, comme celui entre La Blachère et Notre Dame de Bon Secours.

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5.nbsp;Dans les formations Jurassiques et Crétacées les traits caractéristiques
des faciès sont tellement différents, qu\'il ne suffit certainement pas de les dis-
tinguer seulement en „marnes peu résistantesquot; et „calcaires dursquot;.

Décisive pour la formation d\'une côte est la différence de vitesse de la
„Aufbereitungquot;. A cause de cela la côte de l\'Urgonien est beaucoup plus abrupte
que celle du Hauterivien. De belles côtes sont formées dans le Plateau des Gras
dans le Rauracien, surtout à cause des différences lithologiques avec le Callovien.

6.nbsp;Même les marnes les moins résistantes subissent le procès karstique;
cependant le calcaire coralligène est sujet à ce procès dans un plus haut degré!

Les différences à ce sujet sont nombreuses. C\'est aussi le cas avec l\'érosion
Même dans le calcaire tout à fait pur il y a encore quelque érosion, mais celle dans
les marnes équivaut à l\'érosion dans le grès ou les schistes. La cause de l\'érosion
rapide d\'un conséquent dans le calcaire dur est la profusion d\'eau et de cailloux
de l\'arrière-pays cristallin.

Un pays vraiment karstique a peu de cours d\'eau. Il forme un plateau. Le
faciès de transition de marne à calcaire, comme le Hauterivien, formera une côte,
et pas un plateau, puisque la densité des vallons est trop grande. Mais le Hauteri-
vien a un relief beaucoup plus tranquille que le Valanginien, tandis que le relief
du dernier est plus accidenté que celui dans les schistes. Le procès karstique en-
trave la formation des vallées; cependant la Aufbereitung dans le Valanginien
fait des progrès rapides, et c\'est la même chose dans le Callovien.

Les deux étages peuvent donner naissance à des formations de mauvaises
terres (badlands).

7.nbsp;Les côtes ont des qualités communes, mais la valeur de ces qualités
diffère et la rapidité, avec laquelle les côtes sont en recul, diffère aussi. Voilà
une des raisons pourquoi un pays de côtes ne reste pas conforme à lui-même pen-
dant son évolution.

8.nbsp;Le calcaire coralligène, presque sans couches d\'argile, ne sera pas bouché
totalement, il sera moins bouché qu\'un calcaire — du reste aussi dur — mais
contenant plus de bandes marneuses. Moins d\'eau sera retenue dans la couche
supérieure du calcaire coralligène, et cette couche ne peut pas se dissoudre aussi
vite qu\'une autre, plus complètement bouchée; la formation des grottes dans le
calcaire coralligène sera très intensive. Différence en rapidité de dissolution de
la couche supérieure bouchée, cause une différence dans l\'amoindrissement.

Voilà une des raisons pourquoi les plateaux n\'ont pas la même altitude dans
un pays de côtes.

9.nbsp;Dans le calcaire pur l\'érosion en plein air est à peu près réduite à rien.
L\'abaissement du terrain est la suite de la dissolution.

L\'eau parcourt un réseau cohérent de fissures sur une couche presque
fermée. Des trous se trouvent là-dedans, causent localement une circulation d\'eau
à plus grande profondeur et des grottes peuvent s\'y former. Dans le calcaire impur,
et dans les marnes d\'un caractère prononcé, il y a aussi de la dissolution, mais
l\'érosion prédomine comme facteur destructif.

La sécheresse prolongée et les hautes températures estivales empêchent
l\'évolution d\'une couverture végétative ininterrompue. Ajoutez la force des

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pluies automnales, et on comprend qu\'il doit se développer après chaque abaisse-
ment du niveau de base, un dense réseau de rigoles.

La „Aufbereitung des Gesteinsquot; s\'effectue rapidement dans les marnes et
par conséquent la forme à pic des parois aussi, s\'adoucit vite. Une peneplame
L née, s\'inclinant dans la direction des ruisseaux, c\'est a dire vers la riviere
subséquente. Dans la zone de transition entre le calcaire pur et la marne pure
il y
aura une pente, qui est le résultat de dissolution, d\'érosion et de glissement de
débris. Par une petite différence en résistance les plateaux calcaires se divisent
en deux ou plusieurs larges bandes, séparées par des ruptures de pente: 1 incli-
naison vers l\'amont est moins rapide que vers l\'aval.

Faut-il accepter des niveaux d\'érosion dans cette pente? Bien sûr théorique-
ment, mais la largeur du plateau - quelques kilomètres - est si insignifiante, la
dénudation et l\'érosion sont tellement intensives, que chaque nouvelle attaque
de l\'érosion conquiert le terrain en peu de temps et détruit les marques d un niyean
précédent. S\'il en reste pourtant, l\'abaissement du niveau de base doit s etre
Lcompli dans le passé récent; il se peut aussi qu\'il s\'agit d\'un faciès très puissant

ou d\'une pente très douce, donc longue.nbsp;, , ^ „nbsp;.

La bande le long du Chassezac subséquent, entre Chandolas et Ruoms, est
étroite et sans niveaux d\'érosion, entre St.-Remèze et le Rhône, elle porte des
niveaux et est très large.

Somme toute, la formation d\'un pays de côtes ici est devenue tellement
compliquée, qu\'il n\'est pas étonnant qu\'il y ait des auteurs qui ont perdu de
vue tout à fait, qu\'il est question d\'un tel paysage; que d\'autres s appuient sur

des facteurs accessoires et en exagèrent l\'influence.

Une des premières personnes à reconnaître le caractère original du paysage
en question était Ludomir Sawicki. En 1909 parut, de sa main, dans le
Bulletin de l\'Académie des Sciences de Cracovic, un article:nbsp;^

Causses, Szkic Krasu Zgrzybialegoquot;. Un résumé allemand y a été ajoute:

;;Causses, Skizze cines greisenhaften Karstcsquot;. Il est regrettable que 1 auteur
ait omis dans le texte allemand la description dc l\'Ardèche, figurant dans le
texte polonais. Le séjour de Sawicki au Bas-Vivarais n\'était pas de longue
durée. Son travail témoigne de l\'étude des cartes et des panoramas. C est remar-
quable qu\'il ait vu pourtant l\'essentiel! 11 distingue 3 plateaux qui se terminent
dans une côte vers l\'Ouest. Devant la côte il y a une rivière subséquente. La
première côte se trouve à l\'Est de l\'Ibie, qui est la subséquente. Le premier
plateau est à 720 m. d\'altitude. Evidemment il parle ici de l\'anticlinal de la

Dent-de-Rez.

Le plateau se prolonge de l\'autre côté de 1 Ardèche.

Comme deuxième plateau il prend l\'anticlinal à l\'Est du Chassezac inférieur
et le terrain entre l\'Ardèche de Vogué à Ruoms et l\'Ibie.

Le troisième c\'est le plateau des Gras, qu\'il pense s\'étendre du Coiron
jusqu\' à la Beaume. La côte, qu\'il y a remarquée, est un fragment de la côte de la

Voulte aux Vans.

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mer LTk Ïès\'iffr™quot;\'nbsp;quot;nbsp;\'4\'\'-cien bord de la

c est fdTre la Chltnbsp;quot;nbsp;^nbsp;^ras Mont -

dire la Cham du Gros, comme un monadnock, à 1204 m. d\'altitude.

Le canyon.

cany^rquot; quot;quot;nbsp;\'nbsp;^e base sur les formes du

rr^s\'^Lquot;?\'A\'quot;quot;quot;nbsp;on fe voit sur le plateau des

entrât»: quot;ctr\'\' , v^?quot;\'\'nbsp;\'\' ^^^ mên,e cher^IbL

erAluér A on ™ . r-nbsp;Vallon-le-Vieux

m^mmmm

ne pet:; pitlrutquot;«ssuttns^a surface
dessus le bofri de^!
nbsp;a \' ™nbsp;\'hute par-

le reste on Te tronbsp;naturellement pas le matérial; pour

le^reste on le trouve un peu partout. C\'est le résultat, tout simplement, le la

H.n/r^\'^V^\'^TTnbsp;^^^nbsp;d\'érosion, comme c\'est le cas

dans les vallees de la zone cristalline?nbsp;. me c est le cas

L\'érosion dans le thalweg fait des progrès assez vite. Quand l\'abaissement

ItcVdquot;«-\'quot;nbsp;quot;quot; détruit l\'effet,

être attalufes fr^\',\',P™«\' \'quot;quot;gitudinal doivent
rivLtnbsp;k lit de la

ce so^^^rTstC\'^fr:\'-\'--\'™quot;-- dans les parois du canyon;

ceuxnbsp;rs fil n\'y a pas tant de gradins que dans

ceux du Lot. du larn et du Jonte; parce que les premiers ne sont pas assez

profonds et que les assises y sont très épaisses. La paroi du canyon s\'apprÔpieTa

a a formation de pahers, à cause de son manque d\'humiditéfelle esfpiTs sèThe

que k sur ace du plateau et la dénudation s\'y fait très lentement

Dans le développement descendant, succédant au développement montant

S\'il y a érosion accélerée dans les marnes de l\'entrée élargie, la pente aura
beaucoup d.mmué en peu de temps. Les calcaires surplombant, plus durq\'e
les marnes, seront sapés et recoupés; ils retiendront Teur pente abrupr et quot;n
palier d\'erosion ne peut pas se former.nbsp;^

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S\'il y a encaissement précipité dans la partie inférieure de la gorge, celle-ci
deviendra plus profonde, pas plus large, aussi longtemps que la rivière reste dans

le calcaire dur: le canyon retient son caractère!

Si la rivière forme des méandres dans la partie vers l\'amont du canyon, il
y a des endroits, où cette rivière touche la paroi et la sape. Ce sont des endroits
où le recul de la paroi est plus fort qu\' ailleurs.

Le méandre se déplaçant vers l\'aval, les endroits de recul de la paroi se

déplacent dans la même direction.

Il y a donc dans un canyon un rajeunissement de la forme de la paroi,

qui est liée au déplacement des méandres.

C\'est un rajeunissement dans une direction opposée à celui, qui est causé
par un soulèvement du sol ou un abaissement du niveau de la mer.
Il y a des différences entre ces deux cas de rajeunissement.

1.nbsp;Dans le second cas. il y a rajeunissement égal des deux parois d\'une
vallée, dans le premier cas il n\'y a pas de rajeunissement de la paroi, qui est

opposée à l\'endroit sapé.

2.nbsp;Le nombre de rajeunissements du second cas, dans une vallée, est déter-
miné par le nombre des changements du niveau de base. Le nombre de rajeunisse-
ments du premier cas. dans im canyon, est déterminé par le nombre des méandres.

Les rajeunissements progressifs ont la tendance d\'effacer les marques
d\'érosion régressive dans le canyon.

Les plateaux calcaires.

Sawicki considère les méplats comme appartenant à un pays de côtes. D\'autres
auteurs ne partagent pas cette opinion, soit qu\'ils aient travaillé plus dans la
zone cristalline, soit qu\'ils aient pris les plaines calcaires comme des niveaux
d\'érosion; ils ont méconnu le caractère karstique du pays.

M. Briquet a étudié l\'Erieux, un cours d\'eau, venant des Cévennes et s\'em-
bouchant dans le Rhône au Nord du Coiron. Il trouva quatre terrasses et en

donna l\'explication suivante:

„Ce qui est une vallée étroite dans les Cévennes, est devenue une plaine dans

la roche moins résistante le long du Rhône.quot;

Donc il compare les terrasses dans les Cévennes aux plateaux du Bas-

Vivarais.

Dans la dépression on ne voit plus rien de ce qu\'il constate dans son Cycle L
Un reste se trouve sous le basalte du Coiron. „Si les vallées mûres du cycle II
ont un équivalent dans la dépression, ce ne pourrait être que des lambeaux d\'une
haute plateforme d\'alluvions composées de quartzites: tel le plateau deChambaranquot;.

IInbsp;l\'appelle niveau II. Il croit le retrouver sur les plats calcaires entre Rhône

et Cévennes.

IIInbsp;forme des vallées dans le niveau IL

IVnbsp;est un rajeunissement en III.

Cette opinion simpliste a été révisionnée à fond par M. Baulig. D\'après
lui l\'aspect du pays est bien plus compliqué, mais M.
Baulig n\'a pas appliqué
les résultats de son étude sur les terrasses de l\'Erieux aux plateaux calcaires.

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Il tâche de comparer ces terrasses à celles que A. Demangeon indiqua dans
le Lmiousm et essaie de déduire des phénomènes, remarqués dans le 2eaux

^nbsp;^^ ^^ — - — - Umousin~n

acco^r lanbsp;^^ -- - - -e

tu,dé par les idées du Dr. B. Martin, il suppose que cette théorie s\'annlinue
au rebord calcaire, puis à tout le PHt»,,, r„„4 i • u •nbsp;applique

niveau de ba«, . manbsp;i-lateau Central, qu un abaissement répété du

C e t a, nr R rr quot;quot; ™nbsp;répété du niveau marin.quot;^

„Cest au Dr. B. Martin que revient le mérite d\'avoir reconnu le premier
aux nvirons de Montpellier l\'existence de plusieurs surfaces nivelées TnT

Zfalt\'S 9?rnbsp;idéeltrce pot

Tb.nbsp;™ quot;quot;quot;quot; Squot;bstance\'dans une courte «te\'\'

nivea\'ÛxSaux:quot;®quot;nbsp;«venues trois

Ceux à 180 m., 280 m. et 380 m.
Le niveau 180 comprend toute la Garrigue de Nîmes
Le niveau 280 se montre au N.-O. de Montpellier
Le niveau 380 se trouve dans de
Bas-Vivarais
Mais ensuite le terrain se relève vers le gros massif urgonien du Bois de

280 mnbsp;quot; \'nbsp;^nbsp;la surfa e 1

280 m. s y termine assez soudainement par de courts et raides va Ions Au Lt

le erram s abaisse cle nouveau, à cause du voisinage de l\'Ardèche et proLiement

aussi grace a la faible résistance de l\'Aptien, du Crétacé supérieur et de l\'OligoSne
conserves dans un synclinal.nbsp;^ugocene.

versÏeO^\'m\'\'\'^quot;\'^quot;\'\'quot;\'\'nbsp;^^^nbsp;encadre

Le niveau de 280 m. borde la gorge de l\'Ardèche, mais d\'une manière dis-
continue, 298-, 296-, 280-, 304 m. On le trouve encore plus largemenTdéveloté
au Nord de la rivière, autour de Bidon, 285-, 305-, 295- 292 m^; ici il mord
b ernent sur le flanc du dôme Urgonien de Saint-Remèze, qui le domine aTNord
Ce dome est tronque au sommet par le cycle de 380 m. Quelques points dépassent
400 m et au-dessus se dressent les reliefs du Serret de Barrés, 670 m et de ^

TP 43^\'nbsp;\'\'\'nbsp;^^

„En revanche le cycle de 380 m. se devine sur le bord N.-O. de la Montaj^ne-

^^^^ ^^^ ^^^^^ -reTJo

M. Baulig trouve enœre des niveaux, qu\'il appelle „subordonnésquot;, et dont
Il donne une exphcation à peine acceptable. Ils n\'auraient que quelqu intTr
local. Cependant le grand plateau des Gras en est un!

„L\'un d\'eux s\'observe sur les Gras méridionaux, au confluent de l\'Ardèche

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et du Chassezac, 264, 265-, 259-, 268-, 269-, 267-, 257-, 260-, 259-, 270 m., et au
Sud de l\'Ardèche sur le Gras de
Saint-Paul-le-Jeune, 260-, 251-, 252-, 274-,

262-, 259-, 269-, 263 m.quot; (B. p. 439).

M. Baulig doute que ce niveau de 250 m. soit du même ordre que les

niveaux de 180-, 280- et 380 m.

„L\'extension limitée et assez particulière du niveau de 250 m. peut faire
douter de son existence indépendante. N\'aurait-on pas affaire à un simple faciès
local du niveau de 280 m., développé au-dessous de l\'altitude normale, grâce
à la moindre résistance du calcaire des Gras comparé à l\'Urgonien? Mais le niveau
de 250 m. est si régulier et l\'altitude de ses points bas si constante même dans
les roches les plus diverses, que cette explication ne peut être admise. D\'ailleurs,
si le niveau des Gras devait être rattaché au cycle de 280 m., on
s\' attendrait
plutôt à le trouver à une altitude supérieure, en raison de sa distance plus grande
au niveau de base. Quant à supposer un affaissement local qui aurait modifié
l\'altitude originelle des Gras, ce fait constituerait une exception unique dans
l\'histoire morphologique
de la région, depuis le cycle de 380 m. au moins, il
en aurait respecté l\'horizontalité originelle, alors que la
tendance des mouvements
du sol dans cette région devrait, semble-t-il, être d\'accuser le pendage vers l\'E.
ou le S.-E.

Il est donc évident qu\'il faut considérer la surface de 250 m. comme représen-
tant
un cycle distinct, intermédiaire, entre le cycle de 280 m. et celui de 180 m.quot;

En 1934 a paru de M. Elie Reynier, professeur à l\'Ecole Normale de Privas:

Le Pays de Vivarais.

M. Reynier est le géographe social de l\'Ardèche.

Ces études le prouvent, comme ses élèves, qu\'on rencontre partout dans
le département. Doué d\'un vrai amour pour l\'humanité, le ,,homo socialisquot;
est l\'objet de son travail, de ses pensées, de ses études. Il connaH chaque coin de
son petit pays et, étant bon observateur, ses observations géomorphologiques

sont de grande valeur.

M. Reynier a essayé de poursuivre les formes de la vallée de l\'Erieux sur
une plus grande distance, y compris les plateaux calcaires.

Il doit pouvoir compter avec quelque vraisemblance parmi les formes de
son cycle II. „une partie de la surface mûre,
sous-coiroimique, 800-600 m. . . ;
le cycle IV, du Pliocène supérieur, comprendrait ... les bois de Ronze aux alti-
tudes de 387-400 m., Saint-Remèze, 380-390 m., le bord N.-O. de la Croix-Juliau,
400-440 m. Le cycle suivant, encore du Pliocène supérieur, une centaine de mètres
plus bas, se verrait . . ., autour de Bidon, à 285-305 m., sur les bords des gorges
de l\'Ardèche, ... Le dernier cycle avant l\'état actuel, une centaine de mètres
encore plus bas, apparaît dans les plaines de Chomérac et de Villeneuve-de-Berg, . .
et plus au S., sur les Garrigues nîmoises.

Entre ce cycle et le stade actuel, la rive gauche du Rhône présente plusieurs
terrasses intermédiaires, il est souvent difficile de les retrouver sur la rive ar-
déchoise, où le fleuve les a détruites au fur et à mesure qu\'il les contruisait, sauf
vers Saint-Montan,
Saint-Martin d\'Ardèche, le Bourg-Saint-Andéol. Enfin la

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phase actuelle encore en plein travail, d\'une érosion si active, qu\'elle a parfois
„devore toute trace du ou des cycles antérieures.quot; (R p S8 89)

En 1913 a paru à Bonn de Herbert Posseldt: Landeskundlicher Abrisz des
Nieder-Languedoc zwischen Rhône und Hérault

a« Nord elle passe

1 Ardeche et continue jusqu\'à la Dent-de-Rez

werden!\'quot;quot;™nbsp;daran gezweifelt

werden, dasz wir es hier mit einer Peneplain zu tun haben, die gleichmLig Uber

cks ganze Gebiet der tertiären Faltung vom Hérault im Westen bis zur Ihtne

von NoLTnf h\'s Hnbsp;™nbsp;\'quot;dem sie im allgemeinen

luf 2TO m im P tnbsp;Tnbsp;nördlich der ArLhe bis

aut M) m. im Plateau von Nîmes abdacht quot; (P p 25)

comme iUcTquot;nbsp;«é déversée et soulevée,

comme il a cru pouvoir le préciser pour la terrasse de gravier du Pliocène supérieur

Ardtellr etafr- V-®\'quot;quot;* nT ^^^^edehnte Destruktionsfläche, nördlich der
Arieche, etwa be, Viviers. Ueber diese allgemeine Höhenlage von 320-340 m

Ze iXcrZ\'wnbsp;400 m. auf,-

ohne jedoch den Plateaucharakter verwischen zu können

Diese Härtlinge welche meist schild-oder sattelförmige Erhebungen dar-
teUen, verd^ken ihre Existenz widerstandsfähigeren Schichten der unter-
retaceischen Sene und smd meist mit knie-bis brusthohen lichten Gebüschen der

rST d ; \'f quot;k\'quot;\'nbsp;Generalstabkarten als bo

de Laval, bois des Gandes, bois Malbose etc. verzeichnet sind quot; (P p 27)

L Ardèche a formé une gorge dans ce terrain

„Die Ardèche tritt bei Salavas aus den Vorcevennen in das Gebiet der

equot;;LttTRnbsp;quot;quot;nbsp;- der tertSren Syquot;

D 1 Jwnbsp;\'\'quot;den die Ibie und von Süden den Ruisseau de RieusL.

for in iTb t T f Mnbsp;quot;quot;nbsp;hohen Talwasserscheidc

von Âlnbsp;quot;quot;nbsp;quot; quot;ordöstlicher Richtung flieszend

von Ambroix an geraumen Zeit den Südfusz der Cevennen bespült quot;

d\'aplanissement dans la région
du Bas-Rhone. (Ann de Geogr. t. XLII, 1933.
p. 477-488) ne donne pas de points
de vue nouveaux. Il remarque que depuis Viviers ou Donzère jusqu\' à la m

l\'corXnrre: f quot;nbsp;quot;e peiite! très raides

raccordant des surfaces planes, horizontales ou sub-horizontales quot;

Commênï ^\'elr\' quot;tTnbsp;dos surfaces planes?

Comment s exphquent leurs dénivellations et les pentes qui les séparent\'quot;

Sur la rive gauche du Rhône près du Ventoux il décrit deux gLpes de pTateaux

dont 11 place l\'un dans l\'Eogène, l\'autre dans le Helvétien ou Tortonien î croü

avoir retrotive ces niveaux sur la rive droite, donc en Languedoc. PourtaS

car. „Dans la Garrigue et les Gras règne une structure plissée. Ce n\'est donc

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nullement la structure qui peut expliquer les formes de surface de la région du
Bas-Rhône.quot; Donc il parvient à la conclusion qu\'il s\'agit de niveaux d\'aplanisse-
ment cyclique. De nouveau il fait quelques questions: „Peut on dater les sur-
faces d\'aplanissement? Appartiennent-elles à un même ensemble de formes?
Correspondent-elles au contraire à des phases différentes d\'érosion fluviale?
Et, en ce cas, peut-on toujours distinguer les formes correspondant à chacune
de ces phases?quot;

Se décider pour des niveaux éogènes en Languedoc, est difficile: ,,il peut
y avoir confusion, non seulement entre surfaces éocènes-oligocènes et surfaces
helvétiennes, mais aussi entre ces surfaces et des niveaux d\'aplanissement plus
anciens, datant du Crétacé supérieur: surface du Gault, recouverte par les sables
et les argiles continentales de l\'Uzègeois.quot;

En quoi existe la grande difficulté? M. George considère la formation des
plaines comme polygénique ,,en entendant par ce mot une surface élaborée en
plusieurs fois.quot;

Mais qu\'est-ce qui reste de la surface originelle? La présence d\'ancien
matérial dans la couche supérieure bouchée d\'un plateau, ne prouve pas qu\'on
ait affaire à un ancien plateau.

M. Baulig aussi traite ce phénomène. Il compte trouver des plateaux fossi-
lisés surtout dans le Tithonique et l\'Urgonien. „Or tous deux sont surmontés dans
la série normale par des couches sans résistance. De plus, les couvertures laissés
par les transgressions oligocène et miocène sont meubles à la base surtout. Il se
peut donc que la surface originelle de l\'Urgonien par exemple, débarrassée de
marnes aptiennes, ait été ensuite fossilisée sans remaniement appréciable par
la sédimentation oligocène ou miocène, et qu\'elle reparaisse actuellement au
jour pour la deuxième ou pour la troisième fois.

Dans ce cas, quel âge lui attribuer? Et surtout, à défaut de témoins sédimen-
taires, comment lui attribuer un âge?quot; (B. p. 461).

Le même problème se présente dans le plateau de Montselgues. On voit
là un bloc de granit couvert d\'un paquet d\'arkose triasique; on peut désigner
comme prae-triasique la surface du granit. Donc l\'arkose déblayé récemment,
on pourrait prendre la pénéplaine dénudée, comme une telle prae-triasique, fossi-
lisée! Mais la surface nouvelle et la surface originelle n\'auront probablement pas
tout à fait la même pente: il y a intersection des deux pénéplaines. Il en serait
ainsi dans le pays cristallin ! Que de plus dangereux est-il que de supposer une
telle pénéplaine, non-altérée dans le calcaire!

Supposons qu\'il se soit formé dans le Miocène une surface plate sur un bloc
de calcaire pur ! Elle est couverte de débris. Ces débris déblayés, la surface aplanie
peut être abaissée, en gardant à peu près sa pente originelle, par dissolution de
la couche supérieure de calcaire. Il paraît qu\'on a affaire à une ancienne péné-
plaine; en réalité c\'est une surface récente!

Il arrivera plus souvent que la surface aplanie est tellement ravinée par l\'eau
coulante qu\'il n\'en reste presque rien!

Cependant dans un niveaii plus bas une nouvelle pénéplaine peut être formée !

M. Baulig a décrit les plateaux; il a essayé d\'en exphquer la naissance.

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Son point de départ est l\'hypothèse „que la topographie des plateaux est
d origine exclusivement fluviale.quot; (B. p. 451).

Il cherche la force active dans l\'eustasie. Abaissement répété du niveau
de la mer causerait abaissement répété du niveau de base des rivières et péné-
planation du pays calcaire.
M. Baulig n\'accepte pas les mouvements du sol
pendant le Phocène supérieur.

Il présume même que le mouvement cessât, avant que la phase continentale
- le Pontien - fmit: „Dès lors on conçoit fort bien, que les rivières coulant sur
la surface meme qu\'elles construisaient, véritable piedmont alluvial, sur lequel
elles divaguaient librement, aient finalement adopté un
tracé conséquent, par

indépendant des déformations des terrains sous-

M Baulig ne peut pas nous donner de preuves; sur la rive droite du Rhône
e Pontien a presque totalement disparu. Au contraire sur la rive gauche, à la
base des Alpes, le Pontien a été surélevé!

L\'argument dont M. Baulig surestime l\'importance, il nous semble, est
le thalweg sous-basaltique non-déformé du Coiron. „11 est donc certain que dans
notre région toute la fin du Pontien fut une période de stabilité. Il n\'est pas
temeraire de supposer que la région avait déjà retrouvé le calme avant que les
cours d eau eussent achevé leur travail de remblayement. En tout cas, cette
hypothese est la seule qui explique que les rivières nées à la surface de la couverture
miocene, soient surimposées par rapport aux couches profondes de cette même
couverture.
(B. p. 463).

M. Baulig ne se montre pas tout à fait sûr de sa théorie. Le Pontien de Che-
navari est à plus de 400 m. au-dessus du niveau de la mer actuelle, près de Aigues-
Mortes on ne l\'a pas encore atteint à -130 m. Le plus fidèle adhérent de la
theorie eustatique doit admettre la possibilité de mouvements du sol

M. Baulig peut appeler à un gîte de Pliocène près de Valence à une profon-
deur assez grande.

Scipion Gras y décrit un puits de 40 m. dans le gravier diluvial et de 100 m.
dans les marnes argileuses. (Statistique minéralogique de la DrÔme. 1835)
Fontannes conclut que ces marnes appartiennent au Pliocène (Note sur
quelques sondages. Ann. Soc. Agric. Lyon 1883
p. 6—7.)

Baulig en dit: „Le sol de la ville de Valence étant à 125 m. environ et le
puits ayant une profondeur de 140 m., il en résulte que la base du Pliocène
serait à 15 m. au moins au-dessous du zéro actuel.quot;
(B. p. 478)

Cela prouverait une érosion puissante et de peu de durée aussitôt après
le Pontien, travaillant aussi dans les vallées tributaires et portant le cours
supérieur des affluents dans le même niveau profond. Voilà ce qui n\'est pas le cas
avec lArdeche inférieure et l\'Escoutay! De plus elles passent par des gorges
qui devraient être devenues des plaines, depuis longtemps! Supposons une trans-
gression après la période d\'érosion post-pontienne, alors les niveaux de 400 m
qui entourent le Pont d\'Arc, donnent des difficultés! La seule manière de les
évader est d\'accepter une Ardèche inférieure très récente! Peu importe alors,
s\'il y a eu dislocation du couloir rhodanien ou de l\'eustasie.

-ocr page 73-

La question reste posée: Par où passait l\'eau de l\'Ardèche supérieure, du
Ligne de la Beaume, du Chassezac et de l\'Ibie avant la formation du ht d\'écoule-
ment le long de Vallon - St.-Martin d\'Ardèche? Deux possibilités s\'offrent:

1.nbsp;Ecoulement par l\'Escoutay.

2.nbsp;Ecoulement par le Cèze ou par une rivière encore plus vers le Sud.
1. L\'Escoutay.

Au Sud du Coiron, l\'Escoutay coule vers l\'Est, la Claduègne vers 1 Ouest.
La ligne de partage superficielle est à 307 m., près la gare de St.
Jean-le-Centemer.
Un tout petit peu vers l\'Ouest la Claduègne est à 281 m., l\'Escoutay vers l\'Est

à 251 m. L\'étude du versant septentrional de la vallée ne donne pas beaucoup
de résultat, car c\'est ici la paroi en recul du plateau du Coiron. Même au bout
des digitations, la paroi originelle n\'existe plus, vu les blocs énormes de ma-
tière volcanique qu\'on trouve à la base.

Le versant méridional e.st plus instructif.

De ce côté les deux rivières sont limitées par une terrasse au dessus de St.
Jean à 350 m. et descendant un peu vers l\'Est comme vers l\'Ouest.
Villeneuve-de-Berg est à 320 m.

Est-ce qu\'il est question de deux terrasses ou d\'une seule? La terrasse se
termine en un élargissement au-dessus de l\'Ardèche récente près Vogué.

Dans notre région on trouve des élargissements toujours là, où une rivière
sort des marnes et entre dans les demi-marnes ou dans la chaux résistante.
La terrasse de la Claduègne est tailleé dans les marnes valanginiennes. Elle est
limitée vers le Sud par une abrupte Hauterivienne.

Apparemment une ancienne rivière sortit d\'une plaine valanginienne et

-ocr page 74-

Ferme Noire à l\'Ouest de Hbie «7 „ V,lIe„euve-de-Berg 464 et 493 m., ,a
près de Jaujac, dans la vallée du LignLnbsp;® \' \'\' ™ P^quot;\' «quot;quot;quot;ier

versant méridional du cSron \' J p ^

maximale. On trouve du basalte 1450 rsufL \' T

Julian et un peu à l\'Ouestnbsp;Il^Lquot;™quot; ^

post^nZ--—^^nbsp;-e la rivière

d\'atfnbsp;r Caur^e ^^ quot;quot; —

Tout ce régime ne trouve pas aussitôt l\'écoulement vers le Snd „ ■ ,•
a commencé à former un nouveau lit to„t ,r„nbsp;« ^ud, mais 1 eau

en même temps qu\'ellenbsp;\' ^P\'\'®^ \'nbsp;P®quot;* être

queSdtclits™^^^^^^^nbsp;quot;nbsp;P- supposer

Ou est .1 super lu de supposer un tel mouvement du sol dans u^ payt claire^
.0nbsp;quot;lnbsp;est inf. „XTTes

chose la plus inattendue peut arriver. Mal d gCes „e^ ~

dans les marnes, quoiqu\' une rivière sache nn„= „ ( ,nbsp;P ® \'»clem«quot;\'

La terrasse de Villeneuve-de-Berg est limitée ver^ lo
formant deux collmes entre les valléesL RounelTt dTriWe.^Dep^uÏÏleTC,:::

-ocr page 75-

un ruisseau, a entaillé la côte et a formé une valleé entre les hauteurs 464 et 394.
Si la côte recule, l\'ouverture s\'approfondira jusqu\' à ce qu\'elle ait atteint le
niveau de la terrasse.

Voilà l\'événement qui nous explique, comment le Rounel et l\'Ibie d\'autrefois
ont pénétré dans la vallée de l\'Ardèche post-pontienne!

Du reste, leur rôle comme chemin d\'écoulement n\'était probablement pas
très signifiant. La rivière qui a capturé les ruisseaux venant des Cévennes, était
de beaucoup plus d\'importance et le drainage, -parallèle au fleuve pontien, fait
place au drainage dans la direction méridionale, par plusieurs rivières. La rivière
principale coulait un peu plus vers l\'Ouest, que celle de nos jours. L\'évolution
du terrain, influencée ou non par des mouvements du sol ou par abaissement
répété du niveau marin, varie les relations dans le pays des côtes: celles-ci reculent
de l\'Ouest vers l\'Est et du Nord vers le Sud. Les niveaux s\'abaissent. L\'image
actuel commence à se former quand une rivière obséquente, depuis la gare de
Vogué sur l\'Ardèche, s\'enfonce dans le thalweg post-pontien. C\'est la Claduègne
actuelle! Les ruisseaux du Coiron, s\'embouchant d\'abord dans la rivière post-
pontienne, puis dans l\'Ibie et le Rounel, nourrissent maintenant la Claduègne.
L\'Escoutay s\'appauvrit et il y a une lutte entre la Claduègne et l\'Escoutay pour
la ligne de partage près de St. Jean-le-Centenier. Ici la Claduègne est d\'un carac-
tère plus agressif que l\'Escoutay.

Sa vallée jeune est plus profonde, quoique la dernière soit beaucoup plus
près de son niveau de base, le Rhône. La terrasse, sur laquelle Villeneuve-de-Berg

\\

Fig. 25. La vallée capturée par le Ruisseau de Lagorce.

-ocr page 76-

est située à 280 m., est le reste
i «3 ^^ ^^^^^ thalweg. L\'Ibie s\'y est
5 o encaissée; elle forme un canyon
l\'H peu profond de quelques k.m. de
; ^ longueur.

Il y a un terrain entre l\'Ar-
j ^ dèche et l\'Ibie, dont la carte ne
donne pas un aperçu précis; 1\'
hydrographie en est étrange.
i ^ Pour avoir un beau panora-
I . ma, il faut monter sur le rocher
i I de Sampzon. On voit au Nord de
Vallon deux dos parallèles S-N.,
^ la vallée de Lagorce, nommée ci-
dessus, et une seconde, largement
I ouverte vers le Nord. Cette partie
nord, est parcourue par le ruis-
seau de Lagorce qui semble avoir
capturé le ruisseau originel, qui
fi rt n\'y est plus. Comme nous avons
^^ dit, les deux vallées s\'ouvrent
I s largement vers le Nord, c\'est h
^ ^ dire vers l\'Ardèche près de St.
Maurice d\'Ardèche. Un affluent
obséquent de l\'Ardèche a telle-
g ment modifié l\'aspect de la ré-
gion, que l\'image hydrographique
I g actuelle est tout autre que celle
d\'autrefois, quand deux rivières,
■g fet, plus ou moins puissantes, coulè-
(§.2 rent dans les vallées susdites.

Quand est - ce qu\'elles ont
été capturées par l\'Ardèche - Au-
zon? Les rivières capturées trans-
O I portèrent-elles dc l\'eau des Cé-
•p venues ou du Coiron?
g H On n\'y trouve pas de cail-
B-d loux cristallins.

Les parties supérieures des
vallées sont d\'aspect très „karsti-
. « quequot;. En amont elles se terminent

à 300 m. d\'altitude.
^^ Depuis Rocher Sampzon l\'oeil

découvre une vallée morte entre
Ruoms et Pradons, à l\'Ouest de

-ocr page 77-

.....■ .«i ^ \'

la vallée de la Loubière. Est-ce un ancien lit do. l\'Ardèche? Pourquoi est-il
abandonné? On y trouve peu de galets , de la dimension de ceux de la rivière
actuelle. Est-ce quil s\'est formé entre Pradons et l\'embouchure du Ligne
une grotte, soit par l\'eau du Ligne, soit par celle de l\'Ardèche? Et est-ce
que ce secteur de 1,Ardèche est né comme rivière souterraine?

La vallée morte est à 130 m. et est accompagnée vers l\'Est par deux terrasses.
L\'une à 158 m. ne porte pas de cailloux; l\'autre, à 190 m., porte des galets de
35 cm. d\'épaisseur, pour la plupart du grès et du granit. Le dos le plus vers l\'Est
est à 302 m. d\'altitude.

Les plateaux autour de St. Remèze.

Très instructive est une promenade de St. Remèze à Bidon. St. Remèze
est situé dans une vallée à 360 m. La route de Bidon monte bientôt jusqu\' à
424 m.; puis elle descend vers Bidon à 285 m. Le terrain se compose de deux blocs
d\'Urgonien, séparés par une faille; le bloc le plus haut atteint dans la Dent-de-Rez
720 m. de hauteur.

Deux niveaux se trouvent dans l\'Urgonien:

Inbsp;La Rouvière-Méjanne et le Grand Paty: 418-, 402-, 419-, 388-, 393-,
424-, 422-, 380-, 382-, 399-, 387-, 405 m.

IInbsp;Bois Bouchas, Bois Malbose, le Grand Champ: v360-, 332-, 305-, 304-,
335-, 295-, 292-, 257-, 236 m.

On monte d\'un niveau cà l\'autre par une pente très à pic. Bidon est situé sur
le niveau II, c\'est le 280 m.-niveau de M.
Baulig. De ce niveau, des vallées
mortes
entrent dans le niveau I, de 380 m. Une bande étroite du niveau II se trouve
sur la rive droite de l\'Ardèche; puis un dos suit les côtes suivantes: 371-, 387-,
396-, 408-, 369-, 372-, 420 m. C\'est de l\'Urgonien. Vers le Sud il est limité par un
niveau beaucoup plus bas: 192-, 247-, 240-, 260-, 220-, 226 m., se composant de

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Ludénien et de Bartonien. Donc l\'Ardèche, descendar.t de 80 à 40 m., coule entre
deux blocs du niveau de 380 m., qui s\'approchent dans l\'Ouest. Elle forme de
grands méandres.

Près du Bois de Salevron elle se perce par les roches du niveau I. Des deux
côtés de la rivière, à 2 k.m. de distance l\'une de l\'autre, sont les hauteurs 420
et 418 m. Les formes sont tout autres que celles d\'une rivière conséquente,
accompagnée de côtes, où la vallée s\'ouvre en un large entonnoir et se termine
en une gorge.

Evidemment l\'Ardèche inférieure s\'est réunie avec l\'Ardèche en amont
de Vallon après la formation du niveau de 200 m. Les eaux s\'unissaient par une
brèche souterraine. Il y a tant de trous dans la paroi Urgonienne, qu\'elle ressemble

à une éponge. Il n\'est pas possible d\'indiquer l\'époque pendant laquelle la brèche se
forma.

Ce n\'était probablement pas dans le passé récent. On voit près du Pont d\'Arc
un grand méandre abandonné, 20 m. au-dessus de l\'étiage actuel. Sur les bords
de l\'ancien méandre croissent des châtaigniers dans les débris cristallins.

En amont du Pont d\'Arc on trouve sur le versant gauche un conglomérat
de cailloux cristallins, aussi à 20 m. au-dessus de l\'étiage. Il n\'y a pas d\'autres
indications de terrasses dans le canyon. Les recherches dans les vallons tribu-
taires, ne nous donnent pas non plus de points de vue nouveaux. La plus in-
téressante est la vallée, commençant près de St. Remèze et se terminant près du
hameau Chame: la vallée du Ruisseau des Fons. Nous y avons trouvé des gra-
dins, mais nous ne les attribuons pas tous à l\'abaissement du niveau de base.

Près de St. Remèze le ruisseau parcourt l\'Urgonien dans une gorge sauvage.

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Un peu à l\'Ouest du quartier le Patrou, la vallée fait un recourbement vers le

Sud et entre dans le Hauterivien.

La surface du plateau est à plus de 400 m. d\'altitude jusque tout près de
l\'Ardèche. Parce que le versant gauche se compose de Hauterivien, on y voit une
rupture de pente, qui indique une terrasse d\'érosion. Le versant opposé est
surmonté d\'Urgonien, qui forme une abrupte, qui n\'a pas de rupture de pente.
Dans le Hauterivien le thalweg est très large;, dès que l\'Urgonien s\'approche de
la rivière, une gorge est formée, se composant d\'une succession de trous et de
marmites\' Plus loin, le ruisseau descend en cascades; à la fin elle arrive de nouveau
dans le Hauterivien par une chute de 24 m. et se jette dans l\'Ardèche.

En été la plus grande partie du lit est desséché.

Ce sont les failles, qui forcent le ruisseau à passer deux fois de l\'Urgonien
dans le Hauterivien. On voit une rupture de pente dans l\'Urgonien, en amont
de la chute.

Probablement il y a un rapport entre cette rupture de pente et le passage
du niveau I au niveau H, comme ceux-ci sont développés près de Bidon.

L\'eau de l\'Ardèche supérieure et de l\'Ibie, où alla-t-elle autrefois?

L\'Ibie, près de Salleles dans le Hauterivien à 199 m. et près de Petit Chambon
dans l\'Urgonien à 170 m., descend avec une pente rapide dans une gorge étroite.
Le pont sur l\'Ibie dans la route de Vallon à St. Remèze est à 75 m.

A gauche, il y a dans l\'Urgonien une terrasse à 240 m. L\'Ibie entre dans la
plaine de Vallon; après, elle passe par l\'Urgonien en faisant une gorge.

La chaussée de Vallon-Barjac-vallée de la Cèze, portant les côtes 160-,
230-, 235-, 208-, 177 m., passe entre les coUines 281- et 276 m.

L\'Ibie, coulait-elle à 240 m., ou un peu plus haut, vers la Cèze?

-ocr page 80-

Ou l\'eau allait-elle via Vallons à Ruoms et ensuite vers le Sud par la grande
vallée subséquente, dans la direction de St. Paul-le-Jeune? L\'Ardèche inférieure,
après avoir percé régressivement le bloc de l\'Urgonien, atteignit les marnes peu
résistantes du Valanginien près de Vallon.

Depuis ce point, c\'était chose facile! Sa pente rapide augmenta de beaucoup
l\'érosion régressive.

Ainsi un petit affluent du Rhône, comme ce fleuve puissant en a beaucoup
dans cette partie de son cours, a réussi à se labourer, peut-être comme rivière
souterraine, par la barre urgonienne jusque dans le Hauterivien, à capturer l\'Ibie
et, traversant les marnes entre Vallon et Ruoms, à attraper le Chassezac et à
devenir l\'héritier de l\'Ardèche pontienne!

Quel est l\'âge des plateaux de l\'Ardèche inférieure?

M. Baulig y observe deux niveaux: l\'un à 380 m., l\'autre à 280 m.

Plus vers le Sud en Languedoc, il y a un troisième, à 180 m. Ils devraient
leur naissance, selon lui, aux mouvements eustatiques pliocènes, c\'est à dire
à un mouvement répété du niveau marin. La régression de la mer pliocène dans
le golfe rhodanien progressait du Nord vers le Sud. La direction principale des
affluents droits est Ouest-Est.

Ces rivières étaient nées l\'une après l\'autre.

Elles divisent la région, à l\'Est des Cévennes, en bassins d\'alimentation, qui
s\'évoluent tous individuellement, les plus septentrionaux pendant un temps
plus long que les méridionaux!

Le problème aurait été très simple s\'il n\'y avait eu que des rivières Nord-

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Sud avec de hauts plateaux dans le Nord et des plateaux moins élevés dans le
Sud. Les bassins auraient pu montrer un aspect égal!

La chose est plus compliquée.

Pourvu qu\'il y eût abaissement répété du niveau marin et un système
fluvial Ouest-Est, il faudrait s\'attendre à des plateaux analogues des rivières.

Vers le Sud, les plateaux plus élevés feront successivement défaut. Mais le
long de l\'Ardèche inférieure, il est admissible de supposer au lieu de trois, deux
plateaux, successivement à 380 et 280 m. d\'altitude.

Le niveau de 280 m., visible jusque près du Pont d\'Arc, est d\'un caractère

évidemment fluviatile — karstique.

Au lieu d\'un niveau de 180 m. il y a le long de la basse Ardèche, un canyon
bien développé, avec des méandres encaissées. Il est à peine croyable, qu\'un
abaissement du niveau marin, en d\'autres Ueux formant des plateaux étendus,
ne formât ici qu\'une gorge.

Donc le principe doit être réprouvé, que des mouvements eustatiques aient
été la cause principale des formations actuelles du paysage, bienqu\'il reste
possible qu\'ils y aient joué un rôle. Cependant il est bien difficile de dire quel
rôle, à cause du caractère karstique du terrain, du manque de débris, des grandes
différences de faciès. C\'est pourquoi de nombreux „petits paysquot; se formaient,
tandis que les grandes lignes du paysage, causées par déversement ou rupture,
furent effacées.

Le niveau de 380 m. se termine dans l\'anticlinal, qui commence près de la
Croix Juliau et atteint le point le plus haut dans la Dent-de-Rez à 720 m. Ici
une petite plaine se trouve dans l\'Urgonien, qui peut être considérée -Cûmme
le reste d\'un plateau, formant une côte.

Ce plateau, avec cette côte, originalement située plus vers le Nord et relative-
ment plus haute, accompagna l\'Ardèche pontienne.

De quel âge il est, n\'est pas à contrôler; peut-être pontien.

-ocr page 82-

RÉSUMÉ

Si 1\' on veut étudier l\'évolution morphologique du bassin de l\'Ardèche,
la première question qui se pose est: Quand a eu lieu la dernière transgression?
Depuis quand ont pu se former des rivières?

Une réponse à ces questions est donnée par Fontannes et Depéret, dont les
travaux relatifs à ce problème ont été résumés par M.
Gignoux, qui ne présente,
il est yrai, les limites des transgressions marines, dont il s\'agit, mais seulement
l\'extension actuelle des dépôts. Nous ne pouvons donc guère contrôler l\'extension de
la dernière grande transgression, celle du Miocène moyen, sur le terrain où s\'est
développé plus tard le système de l\'Ardèche, et on se trouve tout à coup vis-à-vis
du plus vieux document, indiquant l\'existence, dans un temps reculé, d\'une rivière,
qui de sa part doit avoir été le résultat d\'une évolution assez longue.

Sous le basalte du Coiron on a constaté les dépôts d\'une rivière, l\'Ardèche
pontienne, grâce à la découverte d\'une faune à Hipparion gracile dans le
même niveau. Des études détaillées sur cette rivière (hypothétique) ont été faites
par M.
Bacconnier et c\'est justement en se basant sur les faits recueilHs par
Bacconnier, que M. Baulig a conclu, que le thalweg de cette rivière n\'a pas
été déformé depuis ce qu\'on nomme la „fossilisationquot; de cette rivière à l\'époque
pontienne.

Sur cette conclusion il fonde l\'hypothèse, que l\'abaissement du niveau de base,
qui se fait remarquer depuis l\'époque pontienne, a été d\'origine eustatique, de
même que l\'érosion fluviatile postpontienne dans la région de l\'Ardèche.

Dans le chapitre sur le Coiron nous croyons avoir réussi à pouvoir démontrer
que l\'interprétation par M.
Baulig des faits observés par M. Bacconnier, ne
soit pas tout-à-fait exacte. De plus, il nous semble difficile, sinon impossible
d\'expliquer à l\'aide de l\'hypothèse eustatique, l\'évolution post-pontienne du
paysage, comme il s\'est développé et comme nous le voyons à présent.

Quant au Velay, les études de Boule et d\'autres savants ont démontré
que cette région faisait part d\'une aire de dépression dès l\'Eocène jusqu\' au
Miocène supérieur. Vers la fin de cette époque, dans le Pontien, le pays se relève,
et l\'action volcanique commence.

A la base du Mézenc, un des volcans du Velay, tout près du Coiron, on a
trouvé des plantes fossiles sous les formations les plus anciennes du volcan.

On est tenté de regarder la faune de la vallée subcoironnique et la flore
subvolcanique du Mézenc, comme synchrones et comme les premiers vestiges
possibles de l\'évolution continentale. Du fait cependant, que ces deux sites
fossilifères se trouvent relativement rapprochés et qu\'ils sont couverts par les
coulées basaltiques de peut-être le même age, on ne saurait conclure avec certitude,
qu\'ils représentent aussi la même surface morphologique. Quand il s\'agit de re-
cherches géo-morphologiques, on ne peut employer les dates géologiques, dont

-ocr page 83-

on dispose, qu\'avec la plus grande prudence. Les dépôts plus récents font défaut
presque tout-à-fait, et le peu, qui en reste, on ne le peut guère dater exactement.
Veut-on pourtant étudier l\'évolution morphologique de la région, il faut com-
parer et dater les éléments du paysage selon les méthodes morphologiques.

Durant la dernière régression, un système de rivières se développa dans un
paysage, qui se présentait au début comme une plaine couverte d\'un dépôt de
cailloutis. A la suite d\'un soulèvement la couverture de débris est dépouillé et les
rivières s\'adaptent au caractère et à la pente des couches sédimentaires: un paysage

de cuesta se forme.

A l\'Ouest le Plateau Central fut soulevé pendant le Pontien. Ainsi au Nord
du Goulet le paysage de cuesta fut porté jusqu\' au niveau de 1200 m.

Le bombement était accompagné de la formation de failles, divisant le
pays en grands blocs, représentant autant de paysages: Mercoire, Goulet, Mt.
Lozère, Aigoual et le bloc entre le Tanargue et le Serre de Barry (2 p. 308,
note 1, p. 389).

De la plupart des blocs la couverture de cailloutis fluviatiles a presque dis-
paru et les roches cristallines sont venues à la surface. Sur d\'autres la nappe
sédimentaire forme un paysage de cuesta, qui porte un aspect sénil. Dans le
dernier bloc (hormis les restes de la nappe sédimentaire, situés vers le Serre de
Barry) les formes de terrain dans le pays dénudé aussi, témoignent d\'une couverture
disparue de couches mésozoïques. Dans la nappe sédimentaire l\'érosion a dû faire
naître un paysage de cuesta, un réseau de rivières subséquentes se fixant
successivement.

On ne connaît rien de ces premiers stades du développement fluvial dans le
pays, qui est maintenant débarrassé de couches sédimentaires.

Ce n\'est que depuis que les rivières s\'étaient encaissées dans le cristallin,
que des terrasses d\'un caractère durable, pouvaient se former ainsi qu\'on peut
comparer les terrasses des diverses rivières subséquentes fixées. La terrasse
supérieure de la Beaume manque dans la vallée de la Drobie; les trois autres
se manifestent aussi le long de la Drobie.

La région entre la Drobie, le Chassezac et le grès est une „Riedelflachequot;
à deux niveaux: l\'un à 700 m., l\'autre commençant à 900 m. et montant vers le
plateau de Montselgues jusqu\' à 1200 m.

Ce plateau porte encore une nappe d\'arkose, qui monte du Sud vers le Nord
de 900 à 1100 m.

Les ruisseaux dans la „Riedelflachequot; coulent dans des gorges étroites.

A l\'est du pays dénudé, la surface est formée par les sédiments, d\'abord par
le grès triasique, puis par le marno-calcaire plus jeune.

Le dernier surtout a donné origine a un paysage de cuesta classique. La des-
cription du caractère d\'un paysage de cuesta, comme elle est présentée par
M.
SCHMITTHENNER, nous Semble assez simpliste, car certaines complications
tentent à modifier le modèle formulaire. Néanmoins, comme traits caractéris-
tiques resteront: le régime spécifique de drainage et les plateaux.

-ocr page 84-

Nous avons tâché de contrôler pourquoi les canyons ne montrent que quelques
terrasses très récentes et non pas ininterrompues.

Puis nous avons contrôlé, quelles sont, sur les plateaux, les formes recon-
naissables:

1. dans les marnes, les formes d\'érosion prédominent.

2 dans le calcaire pur, les formes de dissolution prédominent.

L\'action d\'érosion et de dissolution, dans les deux faciès, diffèrent graduelle-
ment, pas essentiellement. Cependant les différences sont prononcées dans les
formes du terrain.

Quant aux plateaux il n\'est guère justifiable de parler de „plateaux sénilsquot;.
Les plateaux les plus élevés, dont il faut chercher l\'origine dans un passé très
lointain, évoluent jusqu\' à nos jours.

Si l\'on constate des niveaux morphologiques, dans le calcaire ou dans les
marnes d\'à peu près la même résistance, l\'un tout près de l\'autre, mais à des altitudes
différentes, il faut attribuer ce fait à un abaissement répété du niveau de base.

On peut constater ceci dans le large bloc entre l\'Ibie et le Rhône.

Le plus ancien de ces niveaux touche la côte reculante.

On ne peut pas déduire avec certitude de l\'état du paysage actuel le nombre
des niveaux de base, qui se sont succédés dès le commencement de l\'évolution
du pays de côtes.

Il s\'ensuit qu\'il n\'est pas sur, qu\'on puisse mettre en parallèle le niveau le
plus haut — celui de la Dent de Rez — avec des formes analogues, situées dans
le bloc calcaire, sous basaltique du Coiron.

Comme l\'érosion fluviatile n\'avance que très peu dans une surface de calcaire
pur, de grands changements doivent être attribués à un abaissement assez
fort du niveau de base.

Un abaissement faible ne voudrait laisser de vestiges dans le calcaire pur.

Puisque les niveaux d\'érosion supérieurs ne sont pas fossilisés, on ne peut
pas s\'attendre à y trouver du cailloutis fluviatile. Les cailloux épars, qu\'on trouve
ça et là, proviennent d\'une rivière, qui coulait au-dessus des lieux où l\'on le trouve,
dans une plaine marneuse subséquente.

Ces cailloux sont descendus, avec la descente de la zone de dissolution même,
dans lès fissures et dans les grottes à un niveau plus bas; puis, par suite de la disso-
lution de la chaux, ils ont réapparus à la surface. Cependant, si l\'on constate
à la surface d\'un plateau calcaire ou de marnes, un paquet de cailloux à une
élévation considérable au-dessus du thalweg récent, c\'est la preuve qu\'il y a
en cet endroit une terrasse fluviatile assez jeune. Un fort abaissement du niveau
de base doit avoir eu Heu dans le passé récent. C\'est le cas au Nord-Est de
Ruoms et au bout de la gorge du Chassezac.

Vu la situation du grand bombement du Plateau Central vis-à-vis du Couloir
rhodanien, la direction générale conséquente des rivières est de l\'Ouest vers l\'Est.

S\'il y a des rivières subséquentes, ayant reçu l\'ensemble des formes d\'une
rivière conséquente en parcourant des couches de résistance différente, il faut
conclure à un déversement, selon un autre axe de déformation.

-ocr page 85-

C\'est, ce qui a eu lieu dans le cas de l\'Ibie-Rounel. L\'Ibie a évolué après
la fossilisation de l\'Ardèche pontienne. Donc après le Pontien, un déversement
vers le Sud a eu lieu. Ce déversement fut la cause de l\'évolution de la Vallon-
Ruoms-Ardèche, de la décapitation des rivières entre celle-ci et l\'Ibie, à la fin
de l\'Ibie même, du Rounel et de l\'Escoutay.

La terrasse aux matériaux détritiques grossiers au Nord-Est de Ruoms est
à 190 m; c\'est à 90 m. au dessus du thalweg de l\'Ardèche.

Un abaissement de 90 m., avançant assez vite, doit se faire connaître dans les
formes de l\'Ardèche inférieure, sans doute dans les
vallées tributaires. Dans le ruis-
seau des Fons il y a un gradin qui correspond au niveau de 280 m. Il s\'ensuit que le
dernier grand abaissement, qui causa un abaissement de 90 m. du thalweg de
l\'Ardèche à Ruoms, eut un effet deux fois plus grand sur l\'Ardèche inférieure.
Près de Vernade à 35 m. et près du Pont d\'Arc à 20 m., un conglomérat est collé
contre la paroi du canyon. Le dernier encaissement dans les vallées de la Drobie
et de la Beaume et l\'érosion toute récente le long de la côte des Gras, y corres-
pondent. Il s\'agit d\'une courte interruption du grand encaissement.

Le terrain le long de l\'Ardèche inférieure, doit avoir été soulevé à un plus grand
degré, que celui entre le Ruoms-Vallon Ardèche et l\'Ibie. Le caractère synclinal
de ce dernier terrain fut accentué. L\'encaissement donna naissance au régime\'
des rivières mentionnées ci-dessus; les captures et la formation de la gorge de
l
\'Ardèche inférieure, au dessous du niveau de 280 m., sont simultanées. Le niveau
de 280 m. était formé probablement durant la période, dans laquelle l\'Ibie et le
Rounel prenaient leurs sources dans le Coiron.

Le niveau de 380 m. près de St. Remèze date du même temps que l\'Ardèche
post-pontienne, coulant au Sud du Coiron vers l\'Est.

En cc cas le niveau de la Dent de Rez est pontien.

Entre le plateau des Gras et le pays de schistes dénudé, ce sont deux groupes
de formes du terrain, qui demandent l\'attention:

1nbsp;celles des deux côtés de l\'escarpement de faille (,,fault-line scarpquot;) d\'Aube-
nas à Vans;

2nbsp;celles autour de la faille de Malarce à la Tour de Brison. Dans la vallée
subséquente à l\'Ouest de la côte des Gras nous remarquons une terrasse, celle
sur laquelle sont situées Joyeuse et Lablachère. Le „pontquot; entre Lablachère et
N.D. de-Bon-Secours témoigne aussi d\'un enfoncement récent des ruisseaux
subséquents. Le „développement montantquot; de la pente orientale de la coUine
des Assions a été accentué par l\'encaissement récent.

La côte, qu\'on y voit, est la côte séquanienne; un peu plus vers l\'Est, se trouve
une côte kiméridgienne, non active. La pente concave occidentale témoigne
d\'un développement descendant. Elle porte le reste d\'une côte. La distance
du pays des schistes dénudé est 6,5 km. La paroi abrupte, qui limite les schistes
du niveau de 700 m., ne correspond pas à l\'image du paysage décrit ci-dessus.
Elle indique une faille très récente.

La plaine originale s\'est développée dans un niveau, qui, soulevé, corres-
pond au niveau actuel de 700—900 m., elle correspond aussi à la côte reculée

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des Assions. Sur la „Riedel-
flächequot;, montant de 900 m.
jusqu\' à 1200 m. près de Mont-
selgues, on ne peut pas distinguer
des niveaux distincts: „Flächen-
spülungquot; en est la cause. Com-
me cette „Riedelflächequot; est res-
tée couverte de sédiments, en
partie jusqu\' aujourd\' hui, la
densité de vallons n\'est pas
encore grande.

Probablement elle a été
dénudée récemment.

Il ne faut pas la comparer
avec une des terrasses de la Dro-
bie ou de la Beaume fixée.

Tout ce qu\'on peut sug-
gérer, c\'est qu\'une terrasse quel-
conque de ces rivières corres-
pond à une rivière dans la nappe
sédimentairé.

Il s\'ensuit du niveau sus-
pendu de 700 m., que la faille
de Malarce n\'a pas été formée
d\'un trait, mais au moins en
deux étapes.

La formation originale, et
le renouvellement de la faille,
étaient le résultat du soulève-
ment. Ce dernier se manifeste
aussi dans les terrasses de la
Beaume, se terminant en gra-
dins, ce qui est le cas au bord
d\'une région de soulèvement.

Le soulèvement était en
même temps déversement, ce
qui paraît de la pente des cou-
ches sédimentaires qui se trou-
vent dans la vallée du Chasse-
zac, opposée à la pente du
Serre de Barry.

Le soulèvement, qui renou-
vela la faille de Malarce, fit
naître aussi la côte séquanienne.
Le niveau de 700 m. et la côte

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kiméridgienne datent d\'un même temps. A la côte séquanienne correspondent
la terrasse inférieure et l\'enfoncement plus récent de la Beaume et de la Drobie,
D. et D^., à la côte kiméridgienne, les terrasses C et C^. Pendant cette dernière
époque, la Beaume est capturée par la Drobie. Les terrasses B. et B^. corres-
pondent à des formes, qui ont disparu avec les sédiments du pays de schistes,
dénudé.

La région entre Montselgues et le Rhône montre donc:

1nbsp;soulèvement et déversement, entre Montselgues et le plateau des Gras;

2nbsp;soulèvement faible, dans le terrain entre l\'Ardèche subséquente et l\'Ibie;

3nbsp;soulèvement plus fort, entre l\'Ibie et le Rhône.

Le niveau de 280 m. de l\'Ardèche inférieure peut-être mis en parallèle avec
la terrasse de 190 m. près de Ruoms et la côte kiméridgienne. Le niveau de 380 m.
de St. Remèze s\'est prolongé autrefois vers les formations sédimentaires, disparues
maintenant, du pays dénudé; les terrasses B. et B^. aussi datent de la même période.

Le niveau de la Dent de Rez est alors simultané avec la terrasse A. de la
Beaume.

Dans ce cas cette terrasse A est pontienne.

-ocr page 88-

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49.nbsp;E. Scheu, Zur Morphologie der Schwäbisch-Frankischen Stufenlandschaft. Forschungen
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50.nbsp;H. schmittiienner, Die Ent.stehung der Stufenlandschaft. Geogr. Zeitschr. 1920.

51.nbsp;H. schmitthenner, Probleme der Stufenlandschaft. Ergänzungsheft 209 zu Pet.
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52.nbsp;M. Torcapel, Les glaciers quaternaires des Cévennes. B. S. G. F. 1877.

53.nbsp;M. Torcapel, Note sur la géologie de la ligne d\'Alais au Pouzin. B. S. G. F. 1877.

54.nbsp;M. Torcapel, Le Plateau des Coirons. B. S. G. F. 1882.

55.nbsp;A. Toucas, Étude de la faune des couches tithonitjues de l\'Ardèche. B. S. G. F. 1890.

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TABLE DES FIGURES.

L Situation générale d\'après le bulletin du B. C. M. de 2 Nov. 1899.

2.nbsp;Vue panoramique, prise du Cham de Montselgues vers l\'Ouest.

3.nbsp;La vallée de la Liche Chaude et torso de la Beaume.

4.nbsp;Vue panoramique, prise du Plateau des Gras vers l\'Ouest.

5.nbsp;Cuesta des Gras, vu d\'Uzer vers le Nord.

6.nbsp;Le pays de côtes, vu de la Tour de Brison.

7.nbsp;La colline liasique des Assions.

8.nbsp;Panorama de St. André vers l\'Est.

9.nbsp;La vallée de la Beaume et le Plateau des Gras vu de la Cham du Cros.
10. Le paysage triasique et le Coiron vu de la Tour de Brison.

IL La vallée à cirque dans le Trias près de Sanilhac.

12.nbsp;Tanarque, Cham du Cros, vallée de la Beaume, Serre de Valgorge.

13.nbsp;La vallée de la Beaume en amont de Valgorge.

14.nbsp;La vallée de la Beaume en aval de Valgorge.

15.nbsp;La vallée de la Drobie.

16.nbsp;Cham de Montselgues, vu vers le Sud.

17.nbsp;La bordure entre le Tanargue et le Serre de Barry.

18.nbsp;Le canyon de l\'Ardèche dans le Plateau des Gras près de Ruoms.

19.nbsp;Le canyon du Chassezac dans le Kiméridgien.

20.nbsp;Entrée du Ligne dans le Plateau des Gras.

21.nbsp;L\'Ardèche subséquente entre dans la Plateau des Gras près de Ruoms.

22.nbsp;Vue panoramique, prise de St. Maurice d\'Ibie vers le Nord.

23.nbsp;Un „pontquot;.

24.nbsp;Villeneuve-de-Berg et les côtes de la craie, vues du Coiron près de St. Jean-le-Centenier.

25.nbsp;La vallée capturée par le Ruisseau de Lagorce.

26.nbsp;Vue panoramique, prise du Rocher Sampzon vers le Nord.

27.nbsp;La Dent de Rez et les niveaux cycliques de 380 m et 280 m.

28.nbsp;La vallée du Ruisseau des Fons dans le Hauterivien.

29.nbsp;Cascade du Ruisseau des Fons à sa transition du bloc barrémien dans le Hauterivien.

30.nbsp;Vue panoramique, prize de la ferme de Rez vers l\'Ouest.

31.nbsp;Profil schématique entre le Tanargue et le Chassezac subséquent.

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STELLINGEN

I

De ouderdomsbepaling van de alluvions sous-coironniques door Torcapel
is aanvechtbaar.

Torcapel, Le plateau des Coirons. Bull. Soc. Géol. Fr.
1882, p. 418. ■

II

Er hebben bodembewegingen plaats gehad in het stroomgebied van de
Ardèche na de fossiliseering van het alluvium, dat bekend staat als de ,.Thalweg
pontien du Coironquot;.

H. Baulig, Le Plateau Central de la France et sa bordure
méditerranéenne. Paris 1928, p. 480.

III

Intermitteerende daling van de erosiebasis zal, in plaats van landterrassen.
zooals deze worden opgevat door
Schmitthenner, piedmontvlakken doen ont-
staan.

H. Schmitthenner, Die Entstehung der Stufenlandschaft.
Geogr. Zeitschr. 1920.

IV

Dat Bas-Vivarais een cuestalandschap is, werd door Baulig niet voldoende
ingezien.

V

Het Plateau des Gras is geen ,,niveau subordonnéquot;, in de beteekenis, welke
Baulig daaraan hecht.

H. Baulig, Le Plateau Central de la France et sa bordure
méditerranéenne. Paris 1928, p. 439.

VI

De ontwikkelingsgeschiedenis van een cuestalandschap kan het nauwkeurigst
bestudeerd worden in het eraan sluitende kristallijne gebergte.

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De meening van Faucher betreffende het ontstaan van den mistral is te
verwerpen.

D. Faucher, Plaines et bassins du Rhône moyen entre
Bas-Dauphiné et Provence. Valence 1927.

VIII

Het is gewenscht, dat de geo-morpholoog, voor morphologische opname
in het gebergte, nauwkeuriger hoogtebepalings-methoden, dan de barometrische,
aanwendt.

\' IX

De ontwikkeling van de ontwatering van een karstgebied, zooals deze is
voorgesteld door O.
Lehmann, is niet van toepassing op Karstgebieden, waar
kalk snel afwisselt met mergel.

O. Lehmann, Die Hydrographie des Karstes, p. 37.
Enzyklopädie der Erdkunde, 1932.

X

Ouderdomsbepaling van delta-afzettingen, op grond van fossielen, kan aan-
leiding geven tot verkeerde dateering.

XI

Waarschijnlijk spelen trek- en zwerfvogels bij de verspreiding van planten
een belangrijker rol, dan tot heden wordt aangenomen.

A. de Graaf, De Beer van 1933 tot 1936. De Levende
Natuur,
1937, p. 297.

XII

In oude cultuurgebieden brengt een terugvloeien van het naar de stad
geëmigreerde volksdeel nagenoeg ongekende moeilijkheden met zich.

XIII

De vlucht in den wijnbouw na 1918 in het departement ,,Ardèchequot;, was
economisch niet verantwoord.

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