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RIJKSUNIVERSITEIT UTRECHT
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LEIÜE, E. J. RRILL,
1870.
L'origine de l'apercu monograpliique des Singes que je présente aujourd'hui au public date de plus de cinquante ans, c'est-a-dire de l'époque oit je fus attaché au iMusée des Pays-Bas. J'avais inénie commencé d'éiaborer, avec feu 1. B. Fischer, l'auteur du Synopsis Mammalium, une histoire dé-taillée des Marnmifères; mais ce travail fut suspendu , presque dès le commencement, par la mort prématurée de ce savant hibliographe. Je vis dès lors plus clairement que jamais, qu'une entreprise pareiile ne saurait être terminée avec succès qu'a l'aide de collections bien plus amples que celles dont on pou-vait disposer a cette époque. Jl s'agissait, en conséquence, de rassembler des matériaux nouveaux et de former, autant que possible, des séries d'individus tués dans des localités bien dé-terminées. Ce sont plus particulièrement nos voyaguurs et nos correspondants dans plusieurs parlies du monde qui ont fourni les moyens de s'avancer vers ce but. Quoiqu'il soit dans la
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nature des choses que ce but n'ait pu être atteint d'une ma-nière satisfaisante, je n'ai plus liésile de faire connailre les ré-sullals qu'offrent l'examen des matériaux réunis avec tant de soins et de sacrifices.
La connaissance eïacte des êtres reside, en effet, dans celle des individus tués dans differentes localités, puis réunis dans un établissement quelconque en assez grand nombre et par séries, afin de démontrer leur organisation, les conditions de leur existence, les differences d'age et de sexe, ainsi que celles dues aux variations individuelies; car c'est par ce seul moyen, que Ton peut en déduire ie terme souvent conventionnel de ce que Ton veut appeler espèce: ces thèses-la comprennent tout, c'est la toute la science. Ayant choisi ce syslème dans tous mes travaux, on verra par Ténumération des individus de notre collection, combien de lacunes il reste a remplir avant de pou-voir fixer d'une manière tranchante les traits distinclifs de cha-cune des espèces observées; jusqu'a ce jour. Pour prouver la justesse de cette assertion, il suffira de conduire le naturaliste le plus versé dans cette branche d'études, dans ie premier Musée venu, dans une ménagérie, même a une foire oü il y a des singes vivants, afin de s'apercevoir combien de fois il se trouve dans l'incertitude ou au défaut, et cela méme a l'égard de cer-taines espèces les plus communes.
Ayant indiqué la route a suivre pour arriver a une connaissance exacte de chaque espèce des êtres créés, il en résulte que le progrès de la science dépendra, a l'avenir, uniquement de l'application juste des moyens que l'on mettra a la di.-posi-tion des grands étabiissements destinés a donner un apercu des productions de la terre.
Je ne m'appesantirai pas sur les caractères des Singes en gé-néral, cette matière ayant été traitée rnaintes fois par les auteurs. Je ferai seulement observer que j'ai rattaché le Galéo-pithèque aux Prosimiae, et que j'ai conservé l'application du terme de main dans le sens étendu de la partie terminale des quatre extrémités , vu que i'on a Thabitude d'emprunter le
caractère de ce que Ton appelle une main, a la présence d'un pouce opposé auï autres (Joigts, nonobstant 1'organisalion trés différente des membres antérieurs et postérieurs.
L'ordre des Singes se divise naturellement en trois sous-ordres, assez différents les uns des autres.
Ce sont d'abord les Singes de l'Ancien Monde, reconnais-sables , a i'exception des Orangs, a Tos de leur bassin saillant par derrière et revêtu de deux callosités ; puis par leurs dents, rappelant celles de rhoinme, tant par leur notnbre qui est de trente-deux, que par la présence de deux molaires de change.
Les Singes du Nouveau Monde sont distincts par le pouce de leurs mains antérieures peu ou nullement opposé aux autres doigts, par la cloison de leurs narines trés épaisse, par la présence de trois molaires de change, par une molaire de plus a cheque branche des deux machoires (a l'exception du genre Hapale) ; enfin par le manque de callosités aux fesses.
Les Faux-Singes, Prosimiae, ont, a l'exception du Galéopi-thèque, aux quatre membres, des pouces opposes aux autres doigts, ainsi que cela a lieu dans les Singes de l'Ancien Monde; a l'instar de ceux du JVouveau Monde, ils n'ont jamais des callosités aux fesses; mais leur système dentaire présente des modifications sensibles dont la plus frappante est présentée par les canines inférieures qui, a l'exception de celles du Tarsier, prennent la forme et la direction des incisives qu'elles accom-pagnent de chaque cóté. Le sous-ordre des Faux-Singes est terminé par les espèces plus ou moins anomales du Tarsier, de la Daubentonia et du Galéopithèque.
Le squelette des Singes présente souvent, et méme chez des espèces trés voisines les unes des autres, des différences marquees dans le nombre des cótes et des vertèbres lombaires. IMusieurs espèces de Cebus offrent des faits frappants de cette sorte. On remarque, en outre, des différences semblables entre des espèces trés voisines l'une de l'aulre: par ex. entre les Sem-nopithecus melalophus et ferrugineus, entre les Semnop. mitratus et albocinereus, entre les Nycticebus tardigradus et javanicus.
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Quant a l'étude comparative de la forme du crane, elle est hérissee d'écueils et de difficultés, par suite de la variabilité que présente eet organe, soit suivant Tage ou le sexe, soit sui-vant les individus mêmes. C'est un terrain glissant, a moins que Ton ne puisse y obtenir des faits palpables.
II convient encore d'etre sur ses gardes en face de certains traits fort saillants, quoique paiTaitement individuels. Tels sont, entre autres, la disposition inverse des poils du front dans certains individus des Mycetes seniculus et villosus ; puis la presence accidentelle de membranes interdigitales, observées dans quelques individus des Hylobates lar et leuciscus, du Cercoce-bus cynamolgos et du Macacus nemestrinus.
ün des éléments les plus nécessaires a l'établissement des espèces repose sur la connaissance exacte de la localité spéciale oü cliaque individu a été recueilli. II existe, sous ce rapport, dans les écrits, des lacunes considéiables, souvent meme des fausses données qui embrouillent au plus haut degré la science. II arrive souvent que Ton transporte des individus vi-vants d'un port a 1'autre el qu'arrivant sur le lieu de leur destination définitive on leur indique pour patrie le dernier port de leur embarcation. Ceci doit s'appliquer. entie aulres, a Tile de Fernando-Po, que l'on a peuplée d'un nombre d'espè-ces tout-a-fait incroyable. Quelque fois, on rend encore la liberie a des singes apporlés en caplivité , méme dans le bul de les introduire dans d'autres contrées. On doit a ces sortes de procédés Tintroduction du Cercopithecus callilhrichus dans l'ile de St. Kills ou St. Chrislophe, une des petites Antilles, celle du Cercoctbus sinicus dans Tile de la Reunion, celle de la même espèce et du Cercocebus cynamolgos dans l'ile de Mauritius, celle du Macacus niger dans l'ile de Batjan.
Les Singes en général sent répandus; dans l'Afrique y com-pris le rocher de Gibraltar et l'Arabie méridionale, Madagascar et les iles Comores; puis dans l'Asie chaude au dela du Sind, jusqu'au Japon, aux Philippines, a Célèbes et Timor;
enfin , dans Je Nouveau Monde depuis Orizaba au Mejico jusque dans la province de Corrienles au Paraguay.
II est encore bon de faire observer, qu'un bon nornbre d'es-pèces offre un cercle de repartition plus ou moins restreint, et que queiques espèces Américaines habitent, a !a fois, des pays trés distants Fun de Tautre, sans se trouver dans les loca-lités intermédüiires.
LES SIIVGES DE L'MCIEN MOVDE. S1MIAE IVTIOH OUBIS.
Les Singes de l'Ancien Monde offrent, a l'eïception des Orangs , ie caractère tranchant que Tos ischion de leur bassin est, a sa partie terminale, de chaque coté plus ou moins élargi en une protuberance disciforme couverte d'une callosité nue. Le pouce des quatre mains est constamment opposé aux autres doigts, mais celui de ia main antérieure se trouve réduit a Tetat rudimentaire ou nul dans les Colobes. La cloison des narines est étroite. Le système dentaire rappelle celui de rhomme , non seulement par le nornbre des dents en general, mais aussi par l'existence de deux molaires de change et non pas de trois, comme cela a lieu dans les Singes Américains. II existe, cependant, dans plusieurs genres, a ia dernière molaire de la machoire inférieure, un cinquième tubercule terminal, qui manque aux autres genres ainsi qu'a Fhomme. Plusieurs genres sont pourvus d'aba-joues. Leur queue n'est jamais prenante. Un bon nornbre d'es-pèces atteint une taille beaacoup plus forte que celle des plus grands Singes Américains.
Les Singes de l'Ancien Monde habitent TAfrique, y compris le rocher de Gibraltar et ia partie méridionale de i'Arabie, toujours a Texception des grands deserts sablonneux ; puis l'Asie, oü ils reparaissent a l'Ouest dans le Decan el a Ceylan ,
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au Bengale et au Nipal, et ils sont repandns a l'Est de ces contrées dans toule l'Asie orientnle jusqu'au Japon meridional, a Tile de Formosa, aux iles de la Sonde, a Celebes et dans Tile de Timor.
Leurs habitudes sont ordinairement assez ditlerentes suivant les genres ou rnême suivant les espèces.
Je n'ai cru devoir adopter dans ce grand sous-ordre que les genres suivants.
On peut comprendre sous ce nom les Singes de trés grande taille et aux formes plus robustes que tous les autres Singes, originaires de la parlie occidentale de l'Afrique chaude, ainsi que des iles de Sumatra et de Borneo, et qui oflrent, parmi les Singes de I'Ancien Monde, le trait tranchant du manque ab-solu de callosités aux fesses, auquel trait on peut ajouler que leurs mains postérieures sont sensiblement tournees vers le dedans, el que les poils du bras sont, comme dans Thomme et le Hylobates syndactylus, dirigés vers le haut, c'est-a-dire en sens inverse de ceux des autres parties des membres. Ils n'ont point d'abajoues.
Ces Singes que Ton se plait a rapprocher de I'homme, ayant eté le sujet d'un grand notnbre de Iravaux connus de tous les naturalistes, nous nous bornerons, dans le present ouvrage, a quelques observations générales et a rénumération des indivi-dus de notre collection. Ceux du Gorilla et du Chimpansé, y sont, en effet, peu nombreux, attendu que je me suis abstenu d'acquérir des échantillons mal préparés ou non pas accom-pagnés du squelette de chacun d'entre-eux. II me semblaït pré-férable d'envoyer des voyageurs dans les lieux qu'habitent ces êtres; mais ces tentatives ont rnalheureusement échoué jusqu' aujourd'hui; un de ces naturalistes étant venu a mourir avant son depart; Tautre, ne se trouvant, pas a la hauteur de sa
mission, ayant dü être rappelé. Nous possesions encore dans notre familie, bon nombre (ie cranes, et des espèces Africaines, et de FOrang-outan ; ces échantillons, cependant, n'élant pas pourvus d'indications relatives a leur origine et a leur sexe, je n'ai pas jugé convenable de les incorporer dans notre co'-lection nationale; ils font actuellernent partie du Musée de Munich, et on en voit les figures dans l'ouvrage que ie profes-seur BiscnolT a publié a ce sujet.
Ces singes se liennent dans les forèts sur les arbres de haute
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futaie, oil ils se construisent, pour y reposer, une espèce de
couche trés simple, se couvrant en outre de grandes feuilles. lis grimpent avec facilité et ne viennent a terre que lorsqu'il n'y a pas moyen de s'élancer d'un arbre a l'autre. En tnar-chant sur le sol, ils s'y appuyent avec leurs mains antérieures et avec la marge externe de la planle de leurs pieds ; les genous étant alors tournés vers le dehors. Ils aiment a manger des fruits. Au jeune age dous et dociles, ils deviennent, par contre , trés méchants dans la vieillesse. Du reste, enlevés de eet air a la fois tiède et humide oü ils sont destinés a vivre, ce n'est qu'avec les soins les plus assidus que Ton parvient a les garder, pendant un ou deux ans, vivants dans nos jardins zoo-logiques.
On ne connait, a proprement parler, que les trois espèces suivantes de ce genre, savoir le Chimpansé (Simia troglodytes), le Gorilla (Simia gorilla) et FOrang-outan (Simia satyrus). Quant aux deux premières, il parait que leurs caractères distinctifs ne sont pas encore fixés de la sorte que Ton puisse les distinguer dans tous les ages.
L'histoire de ces singes ayant été traitée dans des écrits nom-breux, je me suis abstenu de la répéter et d'alfubler les pages que je leur destine, de I'exposition d'une synonymie qui ne laisse pas de toucher au grotesque. D'ailleurs, il est assez facile de rapporter chacun de ces synomymes a Tune des trois espèces que j'ai consignees dans ce travail.
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SIMIA TROGLODYTES, Gmelin, vulgairement appelé Chim-pansé.
Oreilles grandes et couleur de chair terne, teinte qui occupe également une parlie de la 1'ace, ainsi que les paurnes et plan-tes ou mèrne les doigts des quatre membres. Pelage d'un noir uniforme souvent rernplacé, sur les fesses et le menton , par du blanc. Proportions des membres comme dans le Gorilla , c'est-a-dire aux membres antérieurs ne dépassant pas les genous, les membres postérieurs étant étendus en ligne droite.
Le squeiette du jeune individu de notre collection off're 13 paires de cótes, 4 vertèbres lombaires, 3 sacrales et o cau-dales.
Ce singe, dont on ne connait que des individus jeunes et a l'age moyen, a été observé a Sierra Leone, a la Cöte d'or et au Gabon. 11 a été a peu-près détruit li la Cóte d'or (['el). II se trouve aussi au Sud jusqu'au Congo qne, toutefois, a I'instar du perroquet gris et d'autres animaus, il ne franchit nullement (Monteiro dans Proc. Z. S. L., 1871, p. 544, Nu 10).
Individus montés. — 1. Jeune femelle, Cöte d'or, présentée par l'ancien gouverneur de cette cöte, M. van der Eb. — 2. Jeune male, Cöte d'or, voyage de Pel.
4. Peau d'un individu passablement jeune avec son crane, conservée dans la liqueur forte, Sisrra Leone.
3. Squeiette d'un jeune male, Cöte d'or, Pel.
M, Nagtglas, ancien gouverneur de la Cöte d'or, nous a fait parvenir, en outre, la main droite desséchée d'un grand singe, qui parail également appartenir au Chimpansé.
SIMIA GORILLA. — Voir plus particulièrement les mémoires publiés par Owen et Bischoff sur ce singe et les orangs en général ; quant aux squelettes: Owen, Trans. Z. S. L., t. 5, p. 1 , pl. 1 a 15 ; quant aux formes extérieures: Owen, ibid., p. 243 et suiv., pl. 43 a 47 ; quant au cranes du Gorilla du Chimpansé et de 1 Orang-outan: Bischollquot;, die Verschiedenheit etc., München, 1867.
Sernblnble au Chimpansé par rapport am proportions de ses membres; mais plus robusle.a taille plus forte et plus particuliè-rement distinct par ses oreilles beaueoup plus petites et vJ'un gris de plomb, teinte qui occupe également le visage et la partie mie des quatre mains. Teinte du pelage d'un noir tirant au brunatre ou mèrne au grisatre et lavé souvent de roux sur le dessus de la tète, ou mème jusqu'a i'entre-deu.v des épau-les. Pelage trés fourni.
Le squelette présente, comma celui du Chimpansé, 13 paires de cotes, 4 vertèbres lombaires, 3 sacrales et 5 caudales. Nolez, toutefois, que le squeleile de notie fetnelle adulte offre une anomalie frappante, en ce que la treizième paire de cótes est tres courte et parfaitement soudée a sa vertèbre, de la sorte qu'elle se produit en guise d'apopliyse latérale longue, du cóté droit d'environ 2 pouces, du cóté gauche d'un pouce. — Notez encore que la rouronne des trois dernières molaires des deux machoires est ordinairement divisée en cinq tubercules au lieu de quatre , mais que cette division e^t plus ou moins irréguliere et que le cinquième tubercule de la inachoire inférieure n'est pas régulièrement terminal, comme cela a lieu dans les Papions, Cercocèbes, Macaques, Semnopilhèques et (]olobes.
Les dépouilles du Gorilla ont été rapportées du Gabon et du Congo.
1. Squelette d'une trés vieille femelle, Congo, présenté en 1871 par la Société de commerce de l'Alrique occidentale, étabüe a Rotterdam.
2. Crane d'un vieux male, Congo, présenté en 1871 par la susdite compagnie. — 5. Crane d'un individu ii-peu-près adulte. Gabon, 1866. — 4. Crane d'un individu a 1'age moyen. Gabon, 1866.
SIMIA SA.TYRÜS , Linné.
Nous renvoyons, quant a la connaissance spéciale de l'Orang-outan de Uornéo , aux mémoires suivants : Sohlegel etS. MüMer, dans Verhand. Nat. Gesch. Nederl. Overzee. Bezilt., Zoologie,
mi
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1839—1844, p. 1, suiv., et Temminck, Monogr, de Mammal., tome 2, p. 119, pi. 41 a 46. Notez que la synonymie clans ce dernier travail est entièrement de la main de feu Fischer et que les autres parties sont presqu'en total I'eitrait d'un grand ouvrage sur les Mamnifères commence par mol et Fischer, rnais suspendu par la mort de se savant, qui s'était chargé de la partie synonymique.
On sait que I'Orang-outan est tres distinct du Chimpansé et du Gorilla , notamment par les traits suivants. La teinte de son pelage est d'un rouge-brun, tantót passable.'rent clair, tantót foncé et tirant même au noiratre. Ses bras atteignent la plante des pieds. Le male adalte a les tempes pourvues, de chaque cóté, d'une large protuberance longitudinale et en croissant. Son squeiette présente, comme ceux du Chimpansé et du Gorilla , 4 vertèbres lombaires, 5 sacrales et igt; caudales, mais on ne lui voit que 12 vertèbres dorsales et, par conséquent, autant de paires de cótes.
L'Orang-outan a été observé dans les parties méridionales et occidentales de l'ile de Bornéo, et il vit également dans la partie oriëntale de Sumatra Quant aus individus de cette der-nière ile, plusieurs écrivains les regardent comme difTérant par l'espèce de celui de Bornéo; ils ont été introduits sous le nom de Simia Abelii (individus aux teintes foncées comme dans TOrang-outan de Bornéo), et par Is. GeolïVoy, sous celui de Sitnia bicolor, fondé sur un individu a teinte assez claire du Musée de Paris.
Individus montés. — 1. Trés vieux male, Bornéo méridional, voyage de S. Muller; individu figuré dans Temminck, 1. c. pl. 41. — 2. Femelle adulte, Pontianak, Cóte Ouest de Bornéo, voyage de Diard. — 3. Male a-peu-près adulte, Pontianak, Diard. — 4. Male a-peu-près adulte, Bornéo méridional, S. Jlüiler. — 5. Femelle a Tage moyen, Bornéo. — 6. Femelle a lage moyen, Bornéo méridional, S. Muller. — 7. Jeune male. Born, mérid., S. Muller.
8. Individu a l'age moyen, conserve dans la liqueur forte, Pontianak, Diard.
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9. Squelelte d'un vieux male, Kotinoran, Borneo mér., S. Muller. — 10. Squelelte d'une femeile aili]lte; Kotingan , Bom. mér., S. Muller. — 11. Squelelte d'un individu a l'ageinoyen, censé d'etre agé de cinq ans, Born, mér., Reinwardt. — 12. Squelette d'une femeile a l'age moyen , Born, mér., voyage de Beinwardt. — 13. Squelelte d'un Jeune individu, Bornéo. — 14. Squelette d'un jeune male, Bornéo; aux os nasaux excessi-vement courts. — 13 Squelette d'un jeune individu, Bornéo.
16. Crane d'un male adulte. Born, mér., S. Muller. — 17. Crane d'une fernelle adulte, Born, mér., S. Muller. — 18. Crane d'une femeile adulte. Born, mér., S. Muller. — 19. Crane d'une femeile a-peu-près adulte. Bom. mér., S. Müller. — 20. Crane d'un jeune male, iiorn. mér., S. Müller. — 21. Crane d'un jeune individu , Born, mér., voyage de Schwaner. — 22. Criine d'un jeune individu, Bornéo, oblenu en 1861. — 25. Crane d'un vieux male, Sumatra, S. Müller. — 24. Crane d'un male adulte, Sumatra, S. Müller: remarquable par la variété individuelle de ses os nasaux , linéaires dans toute leur étendue, tandis que dans le N0 25, ils sont élargis par /levant, comme cela a presque constamment lieu dans l'espèce.
Ce genre, parfaitement isolé parmi tous les singes, présente, par conséquent, un ensemble de caractèreS lout a fait particulier. Ce sont, en premier lieu, les extrémilés antérieures lelie-ment alongées qu'elles touchent a terre, l'animal étant debout. A l'aide de ces extréinités, ces Singes savent s'élancer dansles forèts qui sont leur domaine, avec une agilité surprenante, d'une branche a l'autre. Ils descendent cependant également a terre, oü ils marclient, debout, les bras leur servant de balanciers. Ouoique leur marche ne soit pas précisément lente, ils ne savent pas courir avec une vitesse égale a celle de l'homme. Cette habitude de marcher debout sur le sol, leurs longs bras, leur
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inoseau trés peu proeminent et leurs formes agréables et nulle-ment lourdes : lout oela leur donne quelque chose de plus hu-niain que les Orangs.
Leurs fortnes sont, en ('éneral, passablement grèles. La der-nière tnolaire de la machoire inférieure n'olfre, cotnrne dans les Orangs et les Cercopiihéques, que quatre tubercules; ils sont dépourvus de queue et d'abajoues, les callosités des fesses sont petites et leur pelage est bien fourni et plus ou inoins lai-neuï.
Ce sont des animaux d'un caractére doux , rnais qui ne supportent que difïicilernent, en captivité, les rigueurs de nos cli-inats. lis s'habituent facilement a la sociélé de I'liomme , témoin , entre aulres, un individu qui vint s'établir, il y a six ans, sur un des arbres d'une des rues les plus fréquentées de Batavia, descendant a son gré pour aller cliercher de la notirriture ou pour exercer toute sorte de ravages, entrant mérne dans les maisons, renversant et brisant les rneubles , et se prenant sur-tout aux miroirs, ne sachant deviner que ce ne fut que sa propre image qu'il y vit.
Les squelettes que le iMusée possède de ces singes olTrent 15 paires de cótes, o vertébres lombaires, 5 sacrales et 3 ii 4 caudales ; le seul Hylob. Mülleri, parait faire exception a cette régie générale, puisque ie squelette que nous en possédons, quoique également pourvu de » vertébres lombaires, ne présente que 12 vertébres dorsales et autant de paires de cótes. Ouant au trait emprunté par Dahlbom, p. 72 et suiv., a la présence ou Tabsence de tubercules aux clavicules, il est purement acci-denlel.
Les Gibbons habitent les Indes orientales; leur distribution y est, cependant, circonscrite d'une maniére particuliére. Vers l'Ouest , ils ne s'avancent pas de cecótédu Brahmapoutre , tandis qu'ils sont répandus, vers le Sud et l'Est, depuis 1'Assam dans toute la presq;.'ile de Malacca , au Siam et dans la Cochinchine jusque dans 1 lie de Haitian , puis dans les iles de Sumatra, de Java et de Bornéo.
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La distribution géographique des espèces n'er.t pas moins cu-rieuse que celle du genre. Ces espèces sont moiielées sur deux types, plutót difierents l'un de l'autre par certains caractères que par i'ensernble des formes. L'un de ces types est repró-senté par le seul HYLOB. STNDACTYLÜS, remarquable par sa grande taille, par ses formes robustes, par li presence d'une poche aérienne au larynx, par I'index et le doigt du milieu des pieds postérieurs, en grande partie, mais constaminent, réunis au moyen d'un repli épais de la peau, par les poils des bras dirigés, comme dans les Orangs et Fbomme, vers le baut, enfin par le noir foncé et uniforme du pelage; cette espèce parait être propre a l'ile de Sumatra. — Toutes les autres espèces se ressemblent de lelie manière, par rapport a leur taille et leurs fortnes, qu'elles ne paraissent difïerer entre elles que par leurs teintes. Elles sont distribuées de la manière sui-vante. L'Assam et TArracan, constituant la limite septentrio-nale de leur répartition géographiqne , nounissent le HYLOB ATES H00L0CE a teinte d'un noir uniforme , interrompu seulement par un bandeau frontal blanc. Dans l'Arracan et de lii jusqu'a la partie méridionale de la presqu'ile Malayenne, celle espèce est remplacée par le HYLOB. L4R, différant par sa teinte d'un brun foncé ou d'un jaune blanchatre, mais au.v quatre mains el au tour frontal blancs dans les deux sexes. Cette espèce ha-bite, en outre, les affluents du fleuve l'alembang dans la partie Sud-Est de la grande ile de Sumatra. De l'aulre cöté de la cbaine de montagnes de cette ile, savoir a la cóte Sud-Ouest, se trouve le HYLOB. A6ILIS, dont la teinte varie du brun-noir jusqu'au brun blanchatre, dont les quatre mains sont teintes comme le reste du corps, tandis qu'il exisle constammenl un bandeau frontal, el ordinairement encore des favoiis clairs. Re-tournanl au continent de l'Inde, on rencontre, a Siam (Musée de Paris), le HYLOB. LE ÜCOGENY S, Ogilby, Proc. Z. S. L., 1840, p. 20, la seule espèce sans bandeau frontal blanc, mais, par contre, ornée de grands favoris dont le blanc parfait ressort d'autant plus que toutes les autres parties du pelage sont
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teintes d'un noir assez profond. L'espèce obserrée a Cambodja, HYLOB. P1LEAT0S, est reconnaissable a sa calotte centrale et noire: elle a, coinrne le Ilylob. lar, les quatre mains constatn-ment blanches, Ie tour de la face est également blanc et le reste du pelage est d'un brun foncé dans le male, blanchatre dans la femelle, a l'exception d'une trés grande tache noire sur le dessous. L'ile de Java ne nourrit que le HYLOB. LEÜCISCÜS a teinte dominante grise, el a calotte noire, üne espèce trés semblable, HYLOBATES G0NC0L0R, mais au pelage tirant au brunatre vient des environs de Pontianak, a la cöte occidentale de Borneo ; tnais au Sud-Est de cette ile habile une autre espèce, aux teintes du dessous et aux quatre mains trés foncées; c'est le HYLOB. MuLLERl.
Nous n'avons pas fait mention dans cette revue de plusieurs Hylobates, décrits ou indiqués par les auleurs, mais d'une ma-nière trop insuffisante, pour les adinettre panni les espèces bien établies Ce sont les suivantes:
Uylo bates choromandus, Ogilby , Menageries, London, 1838, p. 190, N0 4, d'origine incertaine, mais probablement établi sur une des variétés du Ilylob. agilis de Sumatra. Notez que Reicbenbach , pl. 52, lig. 441 a 443, figure sous ce nom le Ilylob. leuciscus de Java.
Hylobates funereus, Is. GeoHV., Compt. rendus, t. 31 , 1830, p. 874; Cat., p. 7, note 1; Archiv. d. Mus., t. 5, p. 552. que l'on dit originaire de l'ile de Solo, parait se rapprocherdu Hylob. Mülleri.
Vient enfin le Hylobate de la Chine a l'Ouest de Canton, et celui de l'ile de Hainan que M. Swinhoe a tenté d'identi-fier avec le Hyl. pileatus de Cambodja.
I. Hylobates a doigts libres, c'est-a-dire non pas rénnis par une prolongation de la peau méme. Longueur du bout du museau jusqu'a l'anus , le fil passant sur le dos, environ, de 23 pouces. Teinte variable suivant les espèces et quelquefois aussi suivant les individus. Favoris ordinairement plus clairs que
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le reste du pelage, ou même d'un blanc pur. Devant du front orné, a l'exceplion du Hylob. leucogenys, d'un bandeau clair.
Les espèces de celte division ne paraissent se dislinguer entre elles que par un syslème plus ou moins dillerent de coloralion.
HYLOBATES LAR, Illiger, Prodr., p. 67. — Le grand et le petit Gibbon, BufTon, t. 14, p. 92, pl. 2 et 5. — Homo lar, Linné, MantUsa piantaruin , pars alt., Holmiae , 1771 p. 321.— Simia longimana, Schreber, p. 66, pl. 2, fig. 1 et 2 (ex Buf-fon). Le Gilibon , Siiria lar (Gtnel.) Audebert, F. 1, S. 2, pl. 1. — Pithecus lar et variegatus, E. Geolï'r., Ann. Mus., t. 19, p. 88, N0 2 et 3. — ily lobates albimanus, Vigors, Zool. Journ., t. 4, p. 107. — Hylob. entelloides.. Is. GeolTr.. Arch, du Muséum, t. 2, 1842, p. 552 , pl. 29: individus a teinte claire et offrant le caraotère individuel d'avoir les second et troisième doigts postérieurs en grande partie réunis par une membrane. — Hlylob. lar, Sclater, Pr. Z. S. L., 1870, p. 86 , pl. 5, fig. 1.
Teinte dominante du pelage, soit d'un brun tirant plus ou moins au noir, soit d'un jaune biancliatre, ce dernier trait étant plus particulièrement propre aux lemelles. Les quatre mains constamment blanches, ce qui est encore le cas du contour de la face , y compris !e bandeau frontal.
Cette espèce a été observée dans l'Arracan et de la jusqu'a la partie méridionale de la presqu'ile Malayenne, et elle se trouve encore sur les bords des alïluents du fleuve Palembang dans la partie Sud-Est de Sumatra.
Individus a teinte foncée. — 1. Male adulte, Malacca, voyage de Diard. — 2. Male adulte, Arracan, 1865. — 5,4. Femelles adultes, Malacca, Diard. — 3. Male a-peu-près adulte, Malacca, Diard. — 6. Individu a l'age moyen, Lahat, Sud-Est de Sumatra, acquis en 1873. — 7. Femelle passablement jeune, lavée de gris sur le dessous. Arracan, acquise en 1873.-—
8. Femelle passablement jeune, Tenasserim, acquise en 1874.—
9. Jeune femelle, Arracan, obtenue en 1874.
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Individus a la teinte dominante d'un jaune blanchatre. — 10. Femelle adulte, Malacca, acquise en 1863. — 11. Femelle adulte, Malacca. — 12. Femelle aduite, Malacca, Diard. — 15. Femelle adulte, au dessus de la tèle et a la face externe des membres lavés de noiratre, Malacca, Diard. — 14. Jeune femelle a calotte brune, acquise en 1807. — 13. Tres jeune femelle, Malacca, Diard.
16. Squelette du N0 6.
17. Crane du N0 7. — 18. Crane du N0 8. — 19. Crane du N0 9. — 20. Crane du N0 15.
HTLOBATES P1LEATÜS, Gray, Proc. Zool. Soc. London, 1861, p. 156, pi. 21.
Cette espèce aux quatre mains blanches comme dans le Ilylob. lar, est reconnaissable a sa calotte noire, rarement d'un noir brunatre, et isolée sur le milieu du sommet de la tête. Le front est constamment orné d'un bandeau blanc, mais le raste du tour de la face est tantót blanc, lantót noir. Les autres parties du pelage sont noires dans le male, blanchatres dans les femelles, a l'exception d'une large tacbe noire, occupant la plus grande parlie du ventre et s'étendant quelquefois même jusque sur la poilrine.
Cette espèce a été découverte a Cambodja par le capitaine Mouhot.
Individus montés. — 1. Male aduite, au tour de la face blanc, Cambodja, voyage du capitaine Mouhot, acquis en 1861. — 2. Male adulte, au blanc de la tête borné au menton et au bandeau frontal, qui s'étcnd , toutefois, le long du dessus des joues, Cambodja, Mouhot, 1861. — 3. Femelle adulte, semblable a l'individu femelle figure par Gray,, mais a tache noire du dessous plus grande, Cambodja. Mouhot. 1861.
4. Crane du ]\0 1. — ö. Crane du A0 2. — 6. Crane du N0 5.
HYLOBATES H00L0CK, Harlan, Trans. Am. Phil. Soc., t. 4,
fi. u2, pi. 2, Sclater, Pr. Z. S. Lond., 1870. p. 8lt;3 p!. 5,
Pelage d'un noir uniforme, a l'exceplion d'un bandeau frontal blr.nc.
Celte espèce habile l'Assatn; elle esl remplacée au Sud de ce pays par Ie Ilylob. lar, dont elle diirère , suivant une c.orn-inunicalion de M. Anderson, par sa voi,v.
1. Individu monlé a-peu-près adulte, Assam, oblenu en IS'ti.
HYLOBATSS AGiLlS, Fr. Cuvier, Mammifères, p. 20, pl. 3 et 4: variété aux teintes claires. — Uylob. Rafflesii, ibid., p. 24, pl. 3 et 6: variété aux teintes foncées. — Pilhccns agilis, Uesmar , Mammif., Suppl., 182-2, p. 332. — ilylob. variegatus, S. Muller, nee Geoft'roy. — Hylobntes unko, Lesson, Species de Mammif., p. t»3 , N0 ü.
Cette espèce, observée dans la partie Sud-Ouest de Sumatra, se présente sous deux systèrnes de coloration , phénomène éga-lement propre r.u Hylob. lar, quoiqae sous des conditions mo-difiées. Le fait est que la teinte dominante du Ilylobates agilis est, tanlót d'un noir tirant plus ou moins au brunatre, tantót d'un brun jaunatre trés clair, ce qui a donnc lieu a l'établissement des deux espèccs nominates, mentionnées plus haut dans notre apercu synonymique. Feu S. Müllcr, voyageur-zoologiste trés expérimenté et des phis circonspects, qui a fait un séjour de plusieurs années a Sumatra, qui a mainte Ibis renoonlré, dans les forèts, des troupes nombreuses lie ccs animaux. et qui a fail parvenir a noire Musée des séries do leurs dépouilles, est d'un avis contraire. II mande (Verhandelingen over de Nat. Gescli., Zoölogie, p. 47) que les troupes de ces singes sont composées d'individus des deux teintes prin-cipales, quoiqu'il ajoute que les femelies aux teintes claires produisent a I'orditiaire . sinon conslamment, des pelits de celte méme teinte, tandis que les femelles noires meitent bas, oidi-nairement, des pelits également foncés. On voit par ce que nous venous de dire, qn'il nous faut des observations bien
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aulrement délaillces, avant de decider la question délicate de rétablissement de ce cpe Ton convient d'appeler espèce.
Ajoutons qne les individus de chacune de ces deux variétés oflrent entre eux de nombreuses variations. Dans ceux de la variété foncée, le blanc de la tète est tantot borne a un bandeau frontal, tandis que dans d'autres toute la face estentouréc de blanc et que cette teinte claire se répand, dans d'autres encore, sur toutes les parties latérales de la tète. La teinte dominante est, dans cette variété, tantöt d'un noir uniforme tirant fort pcu au brun, tantöt tirant fortement au brun ou passant même au brun clair sur les lombes. Parmi les individus de la variété aux teintes claires, on en observe, oil cette teinte passé au brun foncé, soit généralement, soit sur les seules parties inférieurcs.
D'ailleurs, il est tres difficile d'assigner a cette espèce des traits tranchants. On peut tout-au-plus constater qu'elle se distingue des Ilylob. lar et pileatus par ses quatre mains oflrant la teinle dominante de 1'animal et, par conséquent, non pas une teinte blanche; que les individus foncés sont distincts du Hyl. lioolock par leur pelage non pas d'un noir uniforme et foncé, mais tirant toujours plus ou moins au brunatre, notam-mcnt sur la region des lornbes, et que les autres espèces du genre olfrent un système de coloration qui ne permet pas de les confondre avec l espèce du présent article.
Individus montés de la variété foncée. — 1. Trés vieille femelie, forèts de I'intérieur a TEst de Padang a Sumatra , voyage de S. Muller; pelage d'un noir tirant faiblement au brun pourpré mais passant, sur les lombes et les joues, au brun ponrpré roussatre ; le blanc réduil au bandeau frontal. -— 2. Male adulte, Padang, S. Muller: sernblable au N0 1; mais aux joues tirant plus fortement au brun pourpré roussatre. — 5. Femelie adulte, Padang, S. Muller: sernblable aux N05 1 et 2, mais aux favoris nullenient lavés de brun roussutre. — 4. Femelie adulte, Padang, S. Muller: sernblable aux N0? 1 a 3;
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fiiais aiu jones lirant un pen au grisatre. — S. Femelle auulte, Padang, voyage du major Henrici: scmblable au N0 1 ; mais aux lombes plus claires que dans les Nos 1 a 4. — 6. Jeune male, Padang, S. Muller, au tour de toute la face d'un blanc pres-que pur. — 7. Male, Padang, S. Muller: tout le tour de la face et favoris blancs. — 8. Male adulte, Padang, S. Muller: semblable au Nquot; 7 ; mais a la teinte claire de la tête tirant au roussatre.
Individus montés de la variété claire. — 9. Femelle a l'age moyen, l'adang, S. Muller: pciage d'un blann jaunatre uniforme. — 10. Jeune femelle, Padang, S. Muller: semblable au N0 9 ; mais au blanc tirant légèrement sur le roussatre. — 11, Male adulte, Padang, S. Muller: pelage d'un jaune roussatre palc, mais sur le dessous beaucoup plus foncé et tirant au brun. — 12. Femelle adulte, Padang, voyage de Reiuwardt, semblable au N0 11, mais au tour de la face et aux favoris blancs. — 15. Male adulte, Padang, S. Muller: a-peu-près semblable au N0 12. — 14. Male adulte, Padang, S. Muller: teintes a-peu-près semblables au N0 13. — lii. Femelle adulte, Padang, S. Muller: au.v teintes plus foncées, notamment sur le dessous. — 16. Male adulte, Padang, S. Muller: teintes tirant fortement au brun un peu pourpré. — 17. Male adulte, Padang, S. Muller: au pelage d'un brun pourpré tirant au roussatre, mais au tour de la face et aux favoris blancs.
18. Squelette d'un male adulte, Batang-Singalang, S. Muller.
19, 20, 21. Cranes d'adultes, Padang, voyage de Reinwardt.
HYLOBATES LEÜC1SCÜS, Kulil, Beitr., p. 6 ; Schlegel, Handleiding, Breda, 1857 , pi. I5 fig. 2 (falie sur le vivant). — Simia leucisca, Sclneber, pl. 3 B. — Moloch, Audebert, Fam. 1, Sect. 3, pl. 2. — Pilliecus leuciscus, H. Geoffroy. Waou-waou des Javanais.
Cette espèce, bornée a l'ile de Java, est dislincte des autres par son pelage d'un gris tirant quelquefois, plus ou moins au
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Lrunatre, el par une grande calotte d'un noir plus ou mcius prononcé.
Individus inontés. — 1. Male adulle, Java occidental, voyage de Kuhl el van Hasselt: poils gris, mais a pointes noires, tour de la face, y compris les favoris, d'un Llano sale, poitrine d'un blanc grisatre , calotte d'un noir grisatre. — 2. Femelle adulte , Java occidental, Kuhl et van Hasselt: teinte dominante comme dans 1c N0 1 ; mais a calotte et poitrine noires et au tonr de la face tirant fortement au gris. — 3. Femelle adulte, Java occidental, voyage de Pieinwardt: semblable au N0 2. — 4. Male adulle, Java occidental, Reinwardl: semblable au N0 o, mais a poitrine d'un brun 1'oncé. — 3. Male adulte, Java occidental, voyage de lioié : teintes tiiant au brun et plus foncées que dans les lSloii 1 a 4 , tour de la face blanc. — ü. Femelle a l'age moyen, Java occidental, S. Muller: pelage d'un gris-brun uniforme, a l'exception de la calotte plus fonrée et du tour de la face d'un brun blanchatre. — 7. Femelle a l'age moven, Java occidental, 1S74: teintes du j\0 1. — 8. Male passablement jeune, Java, prés. en 1872 par JonUi. !f. Gevers: teintes semblables a celles du Nu 1. — 9. Jeuue feinelle, Java occidental, Kuhl et van Hasselt: aux teintes semblables acelies du K0 G. — 10. Trés jeune individu, Java occidental, Kulil et van Hasselt: teintes semblables a celles du Nquot; G.
11. Squelette d'un male adulte, Java, S. Muller. — 12. Squclette d'un individu a-peu-près adulte, Java, S. Muller. — 15. Squelette d'un jeune individu, obtenu en I8G2.
14. Crane d'un individu adulte, Java, lleiinvar.lt. — lii. Crane d'un individu a-peu-près adulte, Java, Diard. — 1G. Crane d'un individu a-peu pres adulte, Java. — 17. Crane d'un individu a-peu-près adulte. Java, Ueinwardt. —1 8. Crane d'un jeune individu, Java.
HYLOBATES COKCOLOR, S. Muller, cï parte, nee Harlan.
Feu Diard a fail parvcnir, dans le temps, au Musée des Pays-lïas, qiiatre individus d'un Ifylobate, tués dans les environs
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de Ponlianak a la Cota occidentale de Borneo. Ces individus out été regardés par feu S. Miiller coinine idenliqaes avec le llylob. du Su !-Est dc Borneo, el il a réuni ces sinjes sous le noin de Ilyiob. concolor, choisi par ilarlan pour designer un singe qui apparlient au Uyiob. syndactylus.
Le llylobales concolor du Borneo occidental oil're les plus grands rapports avec le llylob leuciscus de Java ; inais son pelage tire fortement au brun jaunatre, le tour de la face n'cst guère plus clair que la teinte dominante, et la calotte l'oncée est souvent pen prononcee.
Individus inontés, tous lues dans les environs de Pontianak a la Cöte Ouest de Borneo. — 1. Male adulte: pelage d'un brun grisalre, tirant au jaunatre sur les lombes et notarnment sur le ventre; liaut de la poitrine noiratre, calotte peu pro-noncée. — 2. Femelle adulte: en general semblable au IN0. 1 , mais li teinte dominante plus foncée. —3,4. Femelles adultes : teinte du pelage géncralement beauconp plus claire que dans les jN0 1 et 2.
U, 6. Cranes d'individus adultes, l'ontianak, Diard.
HYLOBATES MüLLESl, Martin, Monkeys, p. 144. — llylob.
concolor, S. Muller ex parte; individus du Sud-Est de Borneo.
Beconnaissable au brun-noir de ses parlies inférieures et du dedans des cuisses, et a ses quatre mains noires. Teinte dominante du pelage d'un brun grisatre, Irès clair dans les jeunes individus. Cine calotte noiratre. Bandeau frontal blanchatre. Favoris brunatres ou blanchatres.
Cette espèce a été observée dans la partie Sud-Est de Bornéo.
Individus montés. — 1. Male adulte, Sakoumbang, partie S. E. de Bornéo, voyage de S. Muller. —■ 2. Male adulte, tué en Oct. 1836, Parnattan dans Ia partie Sud-Est de Bornéo, S. Muller. — 3. Adulte, partie S. E. de Bornéo, voyage de Schwaner. — 4. Male adulte, partie S. E. de Bornéo, voyage de Crocqucwit. — S. Femelle adulte, morte en captivité 1c 5 Sept. 18615, S. E. de Bornco, — 6. Jeune femelle, S. E. de
0'gt;
Borneo, S. Muller. — 7. Jeune individu, S. E. de Borneo, voyage de Crocquevvit.
8. Squelette du N0 \i.
9. Crane du N0 6. — 10. Crane d'un individu adulle , rivière Hapajos, S. E. de Borneo.
II. Espèce de forte taille, aux formes robu.stes, au second et troisième doigts postérieurs en grande partie réunis par une prolongation de la peau, au pelage d'un noir uniforme, au larynx muni par devant d'une largo poche aërienne,') dont la presence est décélée en dehors par la peau nue de la gorge, plus sensible dans les adultes des deux seies que dansles jeunes, et aux poils des bras dirigcs vers le haut, comme dans les Orangs. Le museau ou inèine la face garnis de poils ras blan-chatres. Pelage plus toufl'u et plus raide au toucher que dans les autres Ilylobates,
Cette espèce n'a cté observéc que dans l'ile de Sumatra.
HYLOBATES SYND ACTYLÜS, Fr. Guv., Mammif., p. IC, pl.
2. — Simia syndactyla, Raffles, Linn. Trans., t. 13, p. 241; Horsfield, Zool. Res., avec figure. — Pithecus syndactylus, Desmarest, p. 551. — Simia concolor, Harlan, Journ. Ac. sc, Philad., t. 5, ISüa, p. 229, pi. 9: tres jeune individu hybride (Hyl. concolor auct., sed non S. Muller). — Siamanga syndactyla, J. E. Gray, List, p. 2; Catal., p. 9.
Voir ci-dessus les traits distinclifs de l'espèce.
Individus montés. — 1. Male adulte, Padang, Sumatra, voyage de S. Muller. — 2. Femelle adulte, Padang, S. Muller. — 5. Male adulte, Padang, S. Muller. — 4. Femelle adulle, Padang, S. Muller. — 6. Jeune femelle, Padang, voyage de Reinwardt. — G. Jeune male, Padang, S. Muller.— 7. Jeune femelle, Padang, S. Muller. — 8. Tres jeune femelle, Padang, S. Muller.
9. Squelelte tTmi müie adulte, Dalang-Singalitng; S. Muller.
10, 11. Cranes d'adultes, Sumatra, ReinwarJt. — 12, 15. Cranes (Je jeunes individus, Sumatra, Reinwardt.
Les Colobes, depourvus d'abajoues et ollVant un estomac inulli-loculaire, caractères égalernent propres aux Semnopithèques, reprcsentent ces derniers dans les forêts de TAfrique chaude. lis ont encore, comme ceux-ci, la dernière molaire de la ma-clioire inférieure pourvue de cinq tubercules ; mals ils s'éloig-nent des Semnopithèques, ainsi que de tous les autres singes de 1'Ancien Monde, par le pouce incomplet de leur main antéri-eure, c'est-a-dire en forme de troncon, ou manquant mème lotalernent dans une espèce (le Col. verus). Ils acquièrent une assez forte taille; leurs formes, en general seinblables a celles des Semnopithèques, sont, quelquefois, assez robustes, et ils ont la tète plus large et le museau un peu plus prolongé que ces derniers. Les poils du dessus de la tète sont dirigés vers le derrière.
En fait de squelettes, nous n'en possédons que celui du Colob. vellerosus. 11 oETre 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires, 3 sacrales et 28 caudales.
Les Colobes n'ont été observes que dans i'Afrique depuis Sierra-Leone et l'Abyssinie jusqu'a Angola el Zanzibar.
Le nombre des espèces de Colobes est beaucoup plus restreint que celui des Semnopithèques, et il parait que chacune d'entre elles est bornée a une localité particulière, toutefois a l'eïcep-tion de quelques espèces plus ou moins anomales, (Colob. ferruginous et verus), qui se trouvent, a cóté d'autres espèces, pour ainsi dire plus typiques.
A part des espèces dont le Musée des Pays-Bas possède des échantillons, les auteurs en ont dccrit les suivantes:
CO L03ÜS POLYCOMOS, llliger, PioJr , p. G9 ; E. Geollroy, Ann. Mus., t. 19, p. 92, N0 1. — Full-bollom Monkey, Pennant, Quadr., t. 1, p. 197, pi. 24, copié dans Buffon, Suppl., t. 7, p. 65, pi. 17 ; Simia polycomos, Sehreber, pi. 10 Ü. Sernnop. (Colobus) polycomos, Wagner, (Sehreber), t, 1 , p. 108 et 507. — On ne connail qu'un seul individu de ce sinjo. II fait aetuelleinent parlie du Musée de Vienne, ayant élé autrefois acquis a Londres, et étant probablement I'individu qui a servi de type a Pennant. 11 est distinct de toutes les autres espèces par les longs polls d'un jaune grisatre pale, couvrant la tète, les cotés et le dessus du cou, les épaules et les bras. Les polls noirs des flancs sont également assez alongés. La queue, termlnée en pinceau, est d'un jaune blanchalre uniforme. Les autres parties du pelage sont d'un noir foneé. L'espèce vit, au rapport de Pennant, dans les forêts de Sierra Leone et de Guinee. Cette dernière indication est toutefois prise dans un sens trop general, attendu qu'elle n'a jamais été rencontrée a la Cóte d'Or.
COLOBUS ÜRSIHÜS, Ogllby, Menag., p. 284, N0 8;Fraser, Zool. typ., pl. 1. — Cette espèce, originaire de Sierra Leone, offre la plus grande affinité avee le Colob. vellerosus, et ne parait s'en distlnguer que par le manque de polls blancs am cuisses et par sa queue blanche dès son origine.
COLOBUS ANGOLENSIS, Sclater, Proc. Z. S. L., 18Ü0, p. 24ü ; Gray, Cat., p. IS, ]SU 5: établi sur une peau incomplete apportée de rintérieur a la cóte d'Angola. — 11 parait se rat-tacher au Col. ursinus; mals II n'oflVe du blanc qu'aux épaules et ii rextrémit# de la queue, toutes les autres parties étant noires.
COLOBUS PALLIATÜS, Peters, Monatsbericht, Acad. Berlin, Déc. 1808 , p. 637 , N0 1: établi d'après deux jeunes individus apportés vivants de la cóté d'Afrlque pros de Zanzibar et morts
en captivilé. Volei ce que M. Peters cü Jit. »Aler, fascia frontali, temporibus, maiis, fjula, juba liumarali cauilaeque apice albis; regione genilali llaviila. Poiis de la tèle (liri;jes vers le derrière, plus courts qua ceux du dos. Polls dos teinpes, des joues et de 1'épaule trèlt; alongés. L'espèco porte, évidern-inent, plus d'aEFinitc au C!)lob. angoleusis de Sclater qu'aux autres Coiobes; mais ce dernier s'en distingue par la teinie noire de tout son pelage, it reiceplion du blanc de la crinière , des épaules et de l'extremite de la queue.quot;
COLOBUS KIRKI1, J. E. Gray, Proc. Z. S. Lond , 1868, p. 180, pi. Ii5, mais seulement la figure antcrieure, la figure postérieure représentant évidemment le Colob. verus. — Bc-ile espèce, dont les dépouilles ont été envoyées de Zanzibar au Musée Brilannique. Voici la description qu'en a donné l'eu Gray. »IIead with long divergent hairs, forming a kind of cap, bent back over the forehead. The crown of the head, back and tail red brown, end of tail rather paler; the nape, tipper surface of hands and feet and outside of the upper and forearm and of the thighs blackish; the forehead, cheeks, throat, side of the neck, chest, underside of the body, inner side of the limbs and the hind legs, and the hinder edge of the arms and thighs greyish white; a few bristly hairs on the eyebrows black. — Ilab. Zanzibar.quot;
Suit Fénumération des espèces faisant partia du Musée des Pays-Bas.
COLOBUS GUEREZA, Rüppell, Abyss. Wirbelthiere, p. 1, pl. 1. — Guereza lUippellii , Gray, Catal., p. 10.
Trés caractérisé par les poils fort alongés et blancs des flancs. Cette teinte occupe, en outre, les lombes, la rnoilié postérieure de la queue, les cólés et le dessous.de ,1a tète et du cou , et elle forme encore un bandeau frontal. Tout le reste du pelage est d'un noir profond. La lauffe caudale est, notarnrnent dans le male auulte, e.vcessivemcnl développce. Le petit a tons les
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poils d'égale longueur, un peu ondules et paiiout d'un blanc uniforme.
Longueur totale du male adulte de Ü8 pouces, dont la queue avec son flocon occupe 52 pouces.
Cette espèce habite 1'Abyssinia.
Individus monies. 1. Male adulte, Shoa (Abyssinie). — 2. Femelle adulte, Kulla (Abyssinie), voyage de Riippell. — 3. Petit, Abyssinie, voyage du Prince Paul de Wiirtemberg: pelage ondulé, partout d'égale longueur et blanchatre.
4. Crane du N0 1. — li. Crane du N0 2.
COLOBÜS VELLEROSÜS, Isid. Geoll'r., Catal., p. 17, N0 1.—
Semnopithecus vellerosus, Is. GeoiVr., voyage deBelanger, 1830. — Semnop. bicolor, Wesmael, Bull. Acad. lirux., 1855. —Colob. leucomeros, Ogilby , Menag., 1858, p. 288, N0 9, avec figure.
Pelage d'un noir profond, a l'eïception d'un bandeau frontal, des cótes de la tète, du dessous du cou, de la queue jusqu'a quelques pouces de distance de son origine, enfin de la face externe des cuisses; toutes ces parlies offrant un blanc plus ou moins pur. Les poils blancs des cuisses présentent des pointes noires. Les poils des flancs sont tros alongés. La queue est terminée par un flocon assez développé.
Le petit est couvert de poils nulieinent aliongés et, sur toutes les parties, d'un blanc uniforme.
Longueur totale de l'adulle de S7 pouces, dont la queue avec son flocon occupe 32 pouces.
L'espèce habite la Cote d'Or.
Individus montés. — 1,2. Male et femelle adultes, Cóte d'Or, voyage de Pel. — 5, Jeune male, tué dans l'été de 1861, Cole d'Or, présenté par M. le Gouverneur Nagtglas. — 4. Jeune male, Cóte d'Or, Pel.
'6. Petit, conservé dans l'espril de vin: auï poils nullement alongés et d'un blanc uniforme.
6. Squelette d'un male adulte ; Cote d'Or, Pel.
7. Crane du N0 3.
C0L0BÜ3 SATANAS, Waterliouse, Tioc. L. S. L., 1858 , p. 58.
Distingué, parmi toules les autres espcces, par son pelage cTun noir profond et uniforme, l'oüs ties llanos alonges ; eeux du devant du front cgalement alongés et dresses vers le haut. Queue sans llocon.
Longueur totale des adultes de 1)9 pouces dont la queue occupe 35 pouces.
Observe au Gabon et au Congo.
Individus montés. — 1. Male adulte, Gabon, voyage de Duchaillu, acquis en 1863. — 2. Femelle adulte, tuce en 1874 sur les bords de l'Ogoway au Congo.
3. Crane du N0 2.
COLOBÜS FERRÜSINEUS, llliger, Prodr., p. G9. — Col. fer-ruginosus, E. Geoffr., Ann. d. Mus., t. 19, p. 92, N0 2. — Simia ferruginea, Shaw, Zool., t. 1 , p. 59. — Colob. Tein-ininckii, Kuhl, p. 7. — Col. Pennantii, Waterliouse, Pr. Z. S., 1838, p. 301. — Colob. fuliginosus, Ogilby, ibid., 1855, p. 97. — Col. rufofuliginosus et rufoniger, Ogilby, Menag., p. 270, c. fig., et 273.
Dessus d'un noir peu foncé tirant plus ou inoins au brun grisatre. Joues, parlies inférieures jusque sur les flancs, devant des bras et des cuisses, avant-bras, jambes et les quatre mains d'un roux-rouge. Queue assez longue, de cette mème teinte, mais tirant quelquefois au noiratre. On voit de mème, quelquefois, du roux-rouge sur Pocciput. Poils des flancs nulleinent allonges. Queue sans ilocon.
Longueur totale de Padulte de 59 pouces, dont la queue occupe 56 pouces.
L'espèce a été observée a Sierra Leone (Pennant), dans la Gamble (liendail) et a la Cote d'Or.
Individus monies. — 1. Male adulte, type du Col. Tem-minckii de Kulil. — 2. Femelle adulte. — 3. Jeune femelle. Cote d'Or, voyage de Pel; aux teintcs absolument semblables a
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celles des aJultes. — 4. Tres jeune individu, am leintes tres piles, acquis on 187^.
Ij. Crane du N0 2. — 6. Crane, Cóte d'Or. — 7. Crane, Sierra Leone. — 8. Crane, Cote d'Or.
COLOBÜS VERÜS, van Beneden, Bull. Acad. Bruxelles, 1838, t. S, p. 347, avec line figure coloriée. Colobus Kirkii, Gray, Proc. Z S. L., 18G8, p. 182, pi. Hi, figure postérieure. — Semnop. (Colobus) olivaceus , Wagner, dans Schreber, t. i. p. 309. — Col. crislatus. Gray, Catal., p. 19, N0 6 et p. 128 — Colobus verus, Pel, clans Bijdragen tot de Dierkunde, 4°, ]8;31 , p. 7, avec une planche représentant l'animal réduit a deui tiers de la grandeur naturelle.
Distinct de toutes las autres espcces par le manque total du pouce des mains antérieures. Poils nullcment alongés; mais ceux de la ligne médiane du front érigés en crète longitudinale. Point de flocon a la queue. Dessus d'un roiu-brun terne ; iles-sous, joues et dedans des cïtremités d'un blanc grisatre.
Ilabite la Cote d'Or.
Individu monté. — 1. Femelle a-peu-près adulte, tuée ü la Cöte d'or, voyage de Pel: longueur totale de 5;} pouces, dont la queue presque compléte, occupe 17 pouces: type du inémoire de feu Pel.
2. Crane du N0 1.
LES SE M N O P I T H È Q U E S. SEMNOPIÏHECU S.
Les Setnnopithèques forment un genre tres naturel, lis ha-bitent TAsie cbaude au dela du lleuve Sind, au Nord jusque dans les hautes montagnes du Tubet oriental, a i'Est et au Sud jusque dans la Cochinchine, les trois grandes iles de la Sonde avec Bangka, et Tile de Solo. lis rappellent au premier coup d'oeil les Cercopithoques, ayant la queue longue; mais ils ont, quoiqu'ils soient plus ventrus, des formes en general
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plus élancées, les eilrcmites postcrieurcs cl les iloigls, it l'c.r-ception du pouce, sont plus alongés, leur museau est, ordinai-rement moins prolonge; enfin, la brièvelé du pouce de leurs mains proprernent diles présente-t-il un des caractères ex'érieuis des plus faciles a suisir. Quant aux traits einpruntcs aux parties internes, les Scrnnopithèques que Ton a pu examiner sous ce rapport, se distingucnl de leus les autres singes de I'Ancien Monde, a I'exception des Colobes, par leur estomac grand et rnultilocu-laire, ainsi que par le manque d'abajoues. Leur système den-tairc s'accorde cncore avec celui des Colobes, en ce que, semblable a ce que Ton observe dans les Cercocèbes, les 3ia-caques et les Cjnocéphales, ils ont la derniére molaire de la machoire inférieure pourvue de cinq, au lieu de quatre tuber-cules. Les poils de l'occiput sont souvent alongés et forment une espcce de huppe, ordinaireinent cornprimée en guise de crcte. II arrive encore souvent que les poils des joues sont plus on inoins alongés. Ceux du front partent, soit de I'entre-deux de la crête surciliaire, soit d'un centre de divergence plus ou inoins refoulé sur le front. Lour museau est souvent peu sjiliant, mais plus ou moins élevé, ce qui produit dans quelques especes une pbysionomie tres différente, commc on pcut le Aoir par les figures de la léto fnites sur le vivant de quelques espèces, et publiées dans le travail que j'ai fait con-jointement avec feu S. Muller, sur le genre Semnopilhèque.
Le squelette des Semnopillièqucs présente, dans la plupart des espèces, 12 pa ires de cótes et 7 verlèbres loinbaires; inais dans le S. ferrugincus, i! existe 13 paires de cótes el G verlèbres loinbaires; dans i'albocinereus et probablement aussi dans le Dussumieri, il y a également 13 paires de coles, inais 7 verlèbres loinbaires, Ces différences soul plus parliculièreinent curieuses. j)arce que ces Irois espèces sc distiuouent, sous ce rapport, d'aulres espèces extrèniemenl voisines ;gt; cliacunc d'entre celles-la: ce sonl les Semn. inelalophus, milralus et enlellus.
Les Semnopithèques sc nourrissenl de feuilles el de fruits. Ils vivcnl dans les forêts, les uns dans les plaincs, d'autres
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dans des regions plus ou moins clevées, ct deux des ospèces, savoir les Semn. scliistaceus et Roxellanae présentent, parmi les singes, Ie phénomène tout-a-fait exceplionnel qu'elles se tiennent dans les forêts des hautes montagnes jusqu'n une elevation de 12000 a 13000 pieds au dessus du niveau de la mer, se plai-sant a sauter et a jouer parmi les branches des sapins cou-vertes de neige. En mouvement, les Semnopitheques portent leur queue, qui leur sert de balancier, dans une direction horizontale. lis ne supportent la captivité qu'assez difilicilement.
II parait que la plupart des espèces de Semnopitheques est bornée a des locaiites d'une étendue relativement plus ou moins restreinte. Le Bengale en deca du Gange ne parait nourrir que le Semn. enlellus, remplacé dans les hautes montagnes du Nipaul par le Semn. scliistaceus. On ne connait que deux espèces bien determinées habitant le Decan, savoir les Semn. Johnii et Dussumieri. Les espèces bien connues de Ceylan sont: le Semn. cephalopterus, observe dans les provinces méridlonales et occidentales de l'ile; le Semnop. Kelaartii, remplacant le Semn. cephalopterus dans les districts montagneux, et le Senn. senex vivant dans celte meme localite. L inde au dela du Gange produit un certain nombre d'espèces dont la plupart, cepen-dant, a grandement besoin d'etre étudiée de reelief. On a observe, dons les environs de Malacca, les Semn. obscurus et al-bocinereus, et ces deux espèces se trouvent encore dansleSud-Est de l'ile de Sumatra. Le Semn. neglectus habile Singapore a Textréniité de la presqu'ile de Malacca. Les Semn. nigripes, nemaeus et Gennani viennent de la Cochinchine. L'espèce la plus septenlrionale du continent de l'Asie, Semn. Roxellanae, se trouve dans les hautes montagnes du Tubet oriental. La grande ile de Sumatra , a laquelle j'ai reconnue trois i'aunes, diverses les unes des autres par leurs principaux représentants, nous a fourni, a elle seule, six espèces de Seinnopithoques, dont trois, savoir les Semn. ferrugineus, melalophus et femoralis, sont propres a celte ile, landis que des trois aulres, il y en a une (Semnop. albocinereus) qui se trouve, en outre, a Malacca,
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nne autre (Semn. obscurus) qui vit aussi a Bangka ct a Malacca, et une troisicme (Semn. pruinosus) qui vient également de Uangka et de Borneo. Cependant, il s'en faut bien que tous ces singes de Sumatra soient généralement distribués, dans toutcs les parties de cette lie. La region de la fanne , laquelle s'etend en bande plus ou rroins étroite le long de la Cote Sud-Ouest de Tile, nourrit, en s'avancant du soi-disant mont Opliir dans la direction de Java , dans un ordre presque successif, quatre espèces , savoir le Semn. femoralis sur l'Ophir, le Semn. ferru-gineus a Padang, le Semn. melalophus a Indrapore et Bencou-len , tandis que le Semn. pruinosus se trouve non seulement a I'adang, Indrapore et Bencoulen, mais encore de i'autre cote des montagnes, a la baie des Larnpongs. On ignore, si la faune de la partie mitoyenne de Tile, présentant des plateaux ou se fait sentir, pendant la nuit, un froid assez piquant, pro-duit des singes; cette faune parait, du reste, se rattacher a celle du Himalajah, puisque nous avons recu de cette région, et le Felis moormensis et I'Arctonys collaris. La faune de la partie orientale de Sumatra ne nous est connue que par quel-ques récoltes, faites dans les environs de Ladak sur un des grands affluents de la riviere de Palembang. C'est dans cette large bande de terres que vivent les Semn. albocinereus et obscurns, tous les deuï observes a Malacca et le dernier en outre dans I'lle de Bangka , et c'est encore dans cette region de Sumatra que Ton rencontre le Ifylobates lar, rcpandu dans la presqu'ile do Malacca jusque vers I'Arracan, et ties different du Ilyl. agilis de la région Sud-Ouest de Sumatra. L'ile de Java pro-duit des espèces a elle propres: ce sont les Semnop. mitratus et maurus, puis le Semn. pyrrhus, si semblabie , a rexception de sa teinte, a cette dernière espèce et seulement observe dans une localité particuliere dans l'Est de File. Borneo, done on n'a explore, a proprement parler, que les environs do Ponlia-nak a la Cote occidentale et la partie orientale du Siul de Tile, nous a olfert cinq espèces de Seinnopithèques. Deux d'entre elles, les Semnop. pruinosus et nasica, se trouvent dans
les cleu.v iocaliles donl nous venons (!e parler ; deux autres, les Semn. frontatus et rubicundus, n'ont été observées que dans la parlie orienlale du Sud de Tile, et le Semn. chrysomelas ne nous est venu que de Ponlianak. Quant aux Philippines, M. Semper me mande qu'il n'y existe pas des Semnopithèques, mais qu'une espèce est rcpandue dans Tile de Solo, située au Nord de Borneo; c'est probablemenl le Sernnop. albimanus d'Isid. GeollVoy.
A part des espèces dont nous possédons des éclianlillons dans noire collection nationale, il en existe d'autres qui sont par-faitetnent établies. .fe cojnpte dans ce nombre les suivantes.
SEMNOPITHECDS GERHANI, A. Milne Edwards, Musée de Paris: originaire de la Cochinchine, semblable au Semn. prui-nosus; mais aux poils plus lonjs et d'un gris blanchutre. Le jeune olTre une teinte rousse, coinme les jeunes des Semn. niaurus el criitalus, mais ii a la tète et les mains noires.
SEMNOPlTHECiJ3 N1GRIPES, A. M. Edwards, Mus. de Paris, du Saigon. Celte belle espèce rappelle, par ses teintes, le Semn. nemneus; mais elle a la queue beaucoup plus longue et les formes plus greles, les teintes enfin sont distribuées différem-ment, savoir: les membres antérieurs sont beaucoup plus fon-cés, les membres postérieurs teints de noir au lieu de rouge-brun; le rouge-brun qui orne Ia poitrine et la region des oreilles est moins prononcé et beaucoup plus clair. Comme dans le Semnop. nernaeus, les [ioils de la tète ne forment pas de crêtc.
SEMNOPITHECDS PiLEATDS, Blyth, Proc. As. S. Beng, t. 12, 1843, p. 174 et t. 16, p. 7oo. — Semnop. cbrysogaster, Lichtenstein, Mus. Berol. — Semnop. Potentiani, Bonaparte, C B. de l'Acad. d. se. de Paris, t. 43, 2 Aoiit 18ö6, p. 3 (Note). Belle espèce trés distincte par la teinle d'un roux fonce occupant le dessous de 1'animal, les jouos ct en partie aussi la face externe des membres postérieurs. Les individus de Hlyth
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viennent de Chiltagong el de ïipperah; celui du Musée de lierlin a élé envoyé de Tenasseritn par )e Dr. Heller.
Je rTai pu me faire une idéé precise des Semn. Pbayrei et Barbei, Clylh , 1'r. As. S. B., t. 16, p. 755, ni du Semn. priamus d'Elliot, ib., t. 15, p. 470. II serail a désirer que ces singes asialiques 1'usseni éludiés derechef par un nalu-ralisle experimenle dans celle parlie de la science , et que Ton voulül en faire parvenir les dépouilles aux principaux Musées Européens,
II reste a faire mention du SEMNOP. AL31PES d'I. Geof-Iroy, Cal. p. 14; «espèce voisine des Semnop. enleilus et Dussumieri, mais distincte de tous les deux, dès le premier aspect, par la coloration de ses mains, qui, au lieu d'ètre noires , sont d'une couleur Irès-claire , savoir: les antérieures d'un gris-fauve sale avec les doigls en parlie blancs; les poslérieures d'un blanc sale un peu lave de jaune.quot; Ajoulez que ce singe indi-qué, par erreur, a la page 52 de noire ouvrage. sous Tépi-thète d,»albiinanus,quot; a Toccipul pourvu d'une buppe, et qu'il rappelle, par son syslème de coloration, le Semnop. obscurus, quoique ses teintes soient beauroup plus claires (individus tjpes du Musée de Paris). GeoITroy fait venir celle espèce de Ma-nille. Le professeur Semper, qui a fail un long séjour dans les Philippines, me fail cependant part qu'il n'exisle dans eel Archipel, a moins que ce ne soil dans Tile de Palawan, tout-a-fail inconnue sous le rapport de l'histoire naturelle, que le Cercocèbe commun (Cercoc. cynamolgos philippensis), et que File la plus seplenlrionale oü se trouvenl des Semnopilhèques, est celle de Solo.
On peul comprendre sous ce nom toules les espèces aux formes plus ou moins grèles et dont la queue occupe plus de la moilié de la longueur totale de I'animal. Le plus grand noinbre d'entre-elles a les poils de l'occipul et de la nuque alongés de manière a former une huppe comprimée qui se prolonge quelquefois
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sur le vertex. Le nombre de leurs verlèbres caudales varie de-puis 27 jusqu'a trenle-lrois.
I. Espèces pourvues d'une huppe comprimée.
A. Le devant du front présentant un champ triangulaire, nu et couleur de lait. Uuppe en crête haute, trés comprimée et prolongée, par devant, jusque sur ie derrière du front.
On ne connait qu'une seuie espèce de cette subdivision. C'est:
SEMNOPITHECÜS FRONTATÜS, S. Muller, dans J. v. d. Hoeven, Tijdschrift, vol. v, 1838, p. 15G; S. Muller el H. Schiegel, Verhandelingen over de Natuurl. geschiedenis der Nederlandsche overzeesche bezittingen, fol., Zoölogie, Zoogdieren, 1859, pp. 62 et 78, pl. 8, fig. 1, léte fig. 2, crane fig. 3 et 4.
Le caractère le plus saillant de ce singe et dont on ne trouve d'exernple dans nulle autre espèce du genre, reside dans le champ frontal nu, dont nous avons fait mention ci-dessus. Elle est, en outre, distincte de toutes les autres par sa huppe en crête comprimée et haute dés le commencement, ainsi que par les poils des cótés du front et des joues, lesquels sont alongés, mais de la sorte qu'iis forment, de chaque cólé,deux paquets qui s'étendent latéralement et un peu vers le bas, en guise de deux ailes. La couleur de lait qui occupe le champ du front s'étend encore en angle aigu sur la partie basale du nez. La lèvre inférieure et une ligne étroite bordant la supérieure sont couleur de chair, et les lèvres en general se trouvent garnies de poils fauves. Le reste ds la face est noiratre. Le centre de divergence des poils se trouve a peu de distance derrière le champ nu du front, et c'est de la que la huppe commence a se dresser, Le brun-gris jaunatre du pelage passe au brun plus foncé sur la huppe, au brun-noir sur Tavantbras, les extrémités postérieures el le premier quart de la queue, et au noir sur les quatre mains et les poils en aile des joues el des cótés du front. Le dessous du cou et du tronc est de ce
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inêrne brun-gris jaunatre que le dessus, uiüis beuucoup plus ciair; cette teinte oocupe également le dedans des cuisses el des bras, et se prolonge mêtne sur la première moilié du tledans de Tavant-bras et de !u jambe. Les trois derniers quarts de la queue lirent forlement sur le gris sale. Les teintes des jeunes individus sont en general un peu plus claires que celles des adultes.
Le squelette ollre le nonibre usuel de verlèbres chez la plupart des Seinnopilhèques, c'est-a-dire douze verlèbres dorsales et autant de paires de cotes; puis sept verlèbres lombaires. On compte trois verlèbres sacrales el vingl-siï caudales. Le crane est moins haul que dans les aulres espèces, a front déprimé et aux orbiles plus larges que haules.
Feu Muller a découverl ce singe a TEst du fleuve Banjer, dans les forèls en monlagne de la parlie Sud-Est de Borneo, nommée les pays-La wout. 11 parail apparlenir aux espèces rares, nolre voyageur n'en ayanl pu se procurer que qualre individus. J'ignore si l'espèce a élé observée dans d'autres parlies de cetle grande ile.
individus monlés. — 1. Femeile adulle, tuée en Oct. 1836, prés de Pamatlan , voyage de S. Muller: individu figure I. c., pl. 8, lig. 1 el 2. — 2. Male adulle, tué prés de Poulo-Lampy, S. Muller. — 3,4. Jeunes males, Painaüan , S. Muller.
5. Squelelle du ]\0 2.
G. Crane du ISquot; 1 , figure, 1. c., pl. 8, lig. 5 el 4. — 7. Crane du Nu 4.
15. Foils du front rayonnant d'un centre commun silué a la base de la huppe, alongés el ombrageanl les sourcils el les cólés du front. Teinte des adultes d'un rouge-brun uniforme, beaucoup plus pale chez les jeunes, nolammenl sur le dessous; teinte du trés jeune blanchalre sur la lète et le dessous. Une grande huppe un peu comprimée.
Celte subdivision ne coinprend que la seule espèce suivante.
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SEMNOPITHECÜS RÜB1CUNDÜS, S. Miiller et Schlegel, Verhand.. 1. c., pp. 61 et 09, pl. 9, fig. 1: adulte ; fig. 2: tête de grandeur naturelle; fig. 3 et 4: crane; pi. 11, fig. 1: jeune individu.
Voir ci-dessus les trails distinctifs de Tespèce. Squelette of-frant douze paires de cótes, sept vertèbres lombaires, trois sa-crales et vingt-cinq caudales.
Feu S. Muller a découvert cette espèce dans les rnêmes localités qu'habite ie Seinn. IVontatus. Pius tard, le voyageur Schwaner nous en a fait parvenir un trés jeune individu, tué dans les environs du fleuve Kapouas.
Individus montés. — 1. Feineile adulte, Tanah-Lawout, S. Muller: individu figuré 1. c., pl. 9, fig. 1; et pl. 9 fig. 2: tête de grandeur naturelle. — 2. Feineile adulte, rnonts Sakoum-bang, S. Muller. — 5. Male adulte, tué en Nov. 1836, Ker-tingan, S. Muller. — 4. Wale a l'age moyen , Sakoumbang, S. Miiller. — 5. Individu passablement jeune, S. Muller; longueur de vingt-neuf pouces et demi , dont ia queue en occupe seize et demi. — 6. Jeune feineile du N0 1, ligurée 1. t;., pl. 11, fig. t. — 7. Trés jeune individu, Kapouas, Schwaner.
8. Squelette d'une feineile adulte, dont le crane est figuré 1. c., pl. 9, fig. 3 et 4.
9. Crane du N0 3. — 10. Crane du N0 3. — 11. Crane du N0 6. — 12, 15, 14. Cranes, voyage de S. Miiller.
C. Centre de divergence des poils placé a une distance d'envi-ron quatre lignes du commencement du front. Dessus d'un gris, soit simplement inélé de noiratre, soit lavé de bran-clair. Huppe, soit noire, soit fauve. Dessous d'un bianchatre s'éten-dant, dans Tune des espèces, sur le dessous de Ja qusue, sur le dedans des quatre extrémités el se montrant méme sur les quatre mains; tandis que cette teinte est bornée, dans l'autre espéce, a la partie inl'éiieure du cou et du trono, et sur une partie du dedans des quatre extrémités.
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SEMN0P1THECÜS .fllTRATüS, Muller et Schlegel, I.e., pp. 60 et 63 , pl. 12, fig. 2 (tres jeune imJiviJu), et pl. 15 bis, fig. 1 (tète en profil de radulte, faite sur Ie mant). — Presbytes mitrata , Eschscholtz, dans KoUebue, prein. voyage, t. 3, p. 196 (1821). — Semnopithecus comatus, Desrnarest, Suppl., p. 553 , avec Tindication erronnée de patrie de Sumatra ; Fr, Cuv., Mammif., p. 57, pl. 11.
Dessus d'un gris mêlé de noiratre et passant au noir sur la huppe et Ie dessus Je la tète. Dessous du corps, du tronc et de la queue, ainsi que Ie dedans des quatre membres blan-chatres; cette teinte se répand aussi sur les quatre mains, en y étant eependant mêlee de noir.
Le trés jeune est d'un b!anc argenté sale remplacé par du gris noiratre sur la liuppe, la nuque, le dos et le dessus de la queue.
Un de nos jeunes individus présente une variété, en ce qu'il a les llancs et les quatre membres fortement mélés de blanc et que les quatre mains sent d'un blanc uniforme.
Celte espéce n'a été observée que dans l'ile de Java, ou elle porte chez les Soundanais le nom de Sourili. Elle est abondante dans la partie occidentale de l'ile, mais on ignore si elle en habile également la partie orientale.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, Java occidental, voyage de Reinwardt. — 2. Adulte, Java occidental, voyage de Blume. — 3. Miile adulte, tué en Aoüt 1827 , prés de Tapos, Java occidental, voyage de Macklot. — 4. Adulte, Java occidental, voyage de S. Muller. —- 5. Male, Java occidental, voyage de Diard , 1865. — 6. Femelle passablement jeune, aux mains blanches et aui flancs variés de blanc; longueur totale de 52 pouces dont la queue en occupe 18 et demi, Java occidental, Diard, 1863. — 7. Jeune aux teintes ordinaires , un peu plus petit que le Kquot; 6, Java occidental, voyage de Boié. — 8. Petit, figure dans S. Muller et Schlegel, pl. 12, fig. 2, Java occidental, S. Muller.
13. Foetus, Java, conservé dans la liqueur forte.
9. Squelette d'adulte , Java occidental, voyage de Reinwardt. —
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10, Squelette, Java occidental, S. Muller. — 11. Squelette, voyage de Diard , Java, 1865.
12. Crane du Nü a. — 15. Crane du N0 6. — 14 Crane, Java occidental, voyage de ReinwarJt.
SEMN0PITHECU;S ALBOCINEREUS, Schinz, t. 1 , p. 12, N0
1G; Cantor, p. 174. —Cercopithecus albocinereus, Desmarest, Suppl., p. 334 (nee Eydoux et Souleyel). —Semnop. siamensis, Miill. et Schlegel, 1. c., p. 60. — Semnop. nigrimanus, Is. GeoftV., Arch, du Muséum, t. 2 , p, 546.
Is. Geoffroy a élevé des doutes sur le Cercop. albocinereus de Desmarest; mais coinine ce dernier auteur dit avoir emprunté sa description a un individu provenant du voyage de Diard et Duvaucel a Sumatra et que Ton ne connait pas d'autre espèce de cette ile, teinte en dessus de gris, en dessous de blancha-tre, a la queue brune et aux quatre mains noires, il est évident qu'il a eu sous la main celle du présent article.
Nos individus ont été tués, en partie dans les environs de Malacca, en partie dans le Sud-Est de Tile de Sumatra, dans la mème localité oü vit le Semn. obscurus. Notez que ceux décrits autrefois par S. Muller et moi, sous Tépilhète de «siamensis,quot; ont encore été recueillis, par feu Diard, a Malacca et non pas a Siam.
Cette espèce, tout en se rattachant au Semn. mitratus, n'en est pas moins distincte sous des rapports trés essentiels, dont voici l'exposition. La teinte d'un gris mélé de noiratre des parties supérieures est plus ou moins fortement lavée de brun cluir, et tire au blanchatre a la face externe des cui^ses ; elle passé Insensiblement au noiratre vers le bas des extrémités et au noir parfait sur les quatre mains: les poils du front sont d'un noiratre mélé de brun; la buppe est teinte de fauve, au lieu de noir; la queue offie une teinte uniforme (Tun brun noiratre mélé de brun clair a sa partie basale. Le blanc des parties inférieures est beaucoup moins répandu : il n'occupe que le dessous du corps depuis le menton jusqu'a ranns, s'étend
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sur Ie dedans des cuisses et des bras, pour diminuer ensuite peu-a-peu en lartreur sur le dedans des jambes et de l'avant-bras, oü cette teinte finit par se rétrécir en une raie étroite qui se perd sur le talon et le derrière de la base des mains antérieures. Le squelette diffère de celui du Semnop. mitratus en ce qu'il ollre une paire de cótes de plus, savoir treize paires, et qu'on ne lui comple que deux vertèbres sacrales, tandis que le nombre des vertèbres lombaires est le même dans les deui espèces, savoir de sept.
Le M usée de Liéye possède le male adulte d'un singe pro-venant du voyage de M. Castelnau et indiqué cotnme ayant été tué dans l'ile de Sumatra. Cet individu rappelle le Semn. al-bocinereus sous tous les rapports, a celte exception prés qu'il a la partie postérieure du front, les cuisses, les jambes, ainsi que la partie terminale de la queue, teintes de blanc. Nous le regarderons provisoirement comme variété accidentelle du Semn. albocinereus.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, tuée prés de Lahat, situé sur un des affluents du fleuve de Palembang, sous la même latitude que Bencoulen , mais de l'autre cóté de la chaine de montagnes; obtenue en 187;). — 2. Male semi-adulte , Lahat, ]871gt;. — 3. Femelle adulte , tuée prés de Malacca , 1873.— 4. Individu semi-adulte, Malacca, 1875. — 5. Femelle, Malacca, 1839. — 6,7,8. Male et deux femelles adultes, aux teintes un peu jaunies par Taction de Tesprit de vin , Malacca, voyage de Diard : types du Semnop. siamensis de S, Muller et 11. Schlegel.
9. Squelette du N0 1. — 10. Squelette du N0 2.
11. Crane du N0 5. — 12. Crane du N0 4.
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D. Front encadré de noir, teinte qui se prolonge également sur la partie antérieure de la huppe. Teinte dominante du pelage, soit d'un roux-rouge plus ou moins vif, soit d'un roux pale lavé de noiiatre sur le dos, le dessus de la queue et la face externe du bras et méme de l'avant-bras. Foils du front
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rayonnant, vers les cótes et le derrière, d'un point central occupant Tentrc-deux des sourcils. Point de diderence dans les teintes suivant l'age et Ie seïe.
Patrie; la Cóle Sud Ouest de Sumatra.
On ne connait que deux espèces de cetle subdivision, por-tant. Tune el Tautre, chez les indi'jènes, le nom de Simpaï. Elles ne paraissent se dislinjjuer , a l'exlérieur, que par cer-taines modifications dans les teintes, tandis que le nombre de leurs cótes est différent. Elles habitent, toules les deux, cer-taines contrées de la Cóte Sud-Ouest de Sumatra, quoique sé-parées Tune de l'autre.
Ces deux espèces ayant donné lieu a des confusions inextri-cables jusqu'a ce jour, il irnporle d'en faire Texpose raisonné.
L'une d'enlre elles a élé indiquée par Raffles, Trans. Linn. Soc., t. lö, 1822, p. 243, sous le nom de Simia melalopha. Raffles rapporle que ce singe se trouve en abondance dans le voisinaore de Bencoulen a la Cóle Sud-Ouest de Sumatra (a une distance de 85 heures de marche du Cap Sud Est de celte ile). ün de nos correspondents, le docteur Wienecke , ayant observe, en 1863, celle espèce a Bencoulen et nous en ayant fait par-venir un individu, nous avons pu constater que ce S. melalopha de Raffles est idenlique avec le singe décrit et figure par Is. Geoffr., sous le nom de S. flavimanus, dans la Cenlurie zool. de Lesson, 1830, p. 109, pi. 11, d'apres un individu rap-porté par Belanger avec I'indicalion erronnée de provenance de Tile de Java, et que c'est encore le même singe doit feu S Muller nous en a fail parvenir une belle série d'individus recneillis par lui dans les environs d'lndrapore, silué sur celle mème cóle a une distance de 43 heures de marche au Nord-Ouest de Bencoulen. L'épillièle de melalophus, Dependant, avail été appliquée, en 1825, par Fr, Cuvier, Mam-nileres, pi. 7 , a un singe provenanl du voyage fait a Sumatra par Diard et Duvaucel, singe assez different du S. melalopha de Raflles, et donl feu S. Miiller nous a également fail parvenir une belle série d'individus, mais tons recueillis dans une
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localile différente, c'est-a dire dans les environs de Padang, situé a uné distance de 24 heures de marche au Nord-OuCst d'lndrnpore. — Martin, Ouadrutnana, p. 472, avait déja éinis Topinion que le S. nielalopha de Kafllcs devrait apparlenir au S. flavirnanus d'Is. Geoffroy et non pas au S. meialophus de Fr. Cuvier, toutefois en regardant ces singes plulót comme des variétés dues a une coloration différente que comme des espèces différentes. L'opinion ayant prévalu de désigner l'espèce de Padang sous Tepithète de meialophus, et celie de Raffles ob-servée a Bencoulen et fndrapore sous celle de flaviinanus, il fut dès lors impossible d'édaireir cette question de synonymie sans avoir examine des individus du Sernnopitliecus meialophus de RalBes tués a Bencoulen. Ayant réussi a nous en procurer, il ne reste plus de doute que ce S. melalopha de Raffles est le méme que le S. flaviinanus de Geoffroy, et que le Semn. meialophus de Fr. Cuvier, provenant de Padang et apparlenant a une espèce différente, doit porter une épitiiète nouvelle. II est a regretter que feu J. E. Gray qui eut pu contribuer a jeter de la lumière sur cette question, y ait plutót porté la confusion. Dans son opuscule, intitulé List of Mammalia, 1843, pp. 2 et 5, on lit d'abord sous le titre de Presbytes mela-lophos, que Pun des deux individus du Musée Brittannique a élé présenté par Lady Raffles ') ; puis, il énumère séparément le Presbytes flavimana , y rapportant un individu que nous avons cédé , dans le temps, au Musée Brittanique el lequel est un de ceux recueillis par S. Muller prés d'Indrapore. On voit, par contre, dans le Catalogue de Gray, publié en 1870, que ce savant cite le Semn. flaviinanus d'Is. Geoffroy comme synonyme du Semn. meialophus de Raffles el de Fr. Cuvier, mais qu'il divise son S. meialophus en deux variétés, dont la première parail répondre a l'espèce de Rallies, la deuxième a celle de Fr. Cuvier. Du reste, pas un mot sur 1'origine des individus
!) Notez i|iie ITorsfield, Catal., I8ïl . p. 12, No A, fait encore mention, mais sous lo nom de S. flavirnanus, d'uu imlivulu présenté par Sir St. Kaffles k la Soc. Zool. de Londres.
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qui lui ont servi de base a ce travail et qui doivent ètre les mèrnes dont il a fait mention en 1843. 11 enumère encore, sous le N0 14, p. 17, une nouvelle espèce qu'il appelle S. nohilis, et qu'il avail déja décrite anterieurement (Presbytes nobilis, Ann. et Magaz., t. 10, 1842, p. 2u6, et List, 1843, p. 3). Pour porter la confusion a son comble, ces descriptions données a des époques différentes ne s'accordent pas entre elles dans les principau.ï détails, et il assigne pour patrie a ce singe, d'abord le Himalaya avec un signe de doute, puis Sumatra sans ce signe. Ces sortes de travaux ne servant qu'a seiner de la confusion et porter le naluraliste au désespoir, tout en lui faisant perdre un tems précieux, il ne reste que de les passer sous silence, et de reconstruire Tédifice de la science sur des données certaines, et en adoptant constamment pour base la répartition géographique des étres. On avouera, du moins, que dans le cas présent, la connaissance precise de la provenance des deux espèces en question est d'une importance infiniment plus grande pour la science que ces recherches sté-riles sur leur nomenclature. Nous finirons par dire que c'est a regret que nous nous sommes vus, en face de tant d'incer-titudes, dans la nécessité de désigner Tespece de Padang sous une nouvelle épithète , savoir sous celle de wferrugineus.quot;
SEMNOPITHECÜS FERROGINEUS. — Semn. melalophus, Fr. Cuv. Ma mm if., pi. 7 (sed non Raffles) ; Schleg. et M tiller. Verhand., 1. c., pp. 60 et 66, pi. 12 bis; fig. 2: figure de la tête de Tadulte, vue en face et faite sur le vivant. Voir, du reste, plus haut notre exposition de la synonymie de celle espèce et de la suivante.
Ce singe est facile a reconnaitre a sa teinte d'un roux de rouille de fer tirant fortement sur le rouge, mais passant, sur le dessous du tronc et du cou, ainsi que sur le dedans des quatre exlrémités, au roux jaunatre pale. On voit, dans les adultes, sur les épaules et le dos. un nombre restreint de poils noirs entremêlés aux poils roux. L'espèce a cela en commun avec
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le S. melalophus que la partie antérieure de la huppe est noire et que le front est encadré de cette mème teinte. Eile s'en eloiyne, par contre, par la presence d'une treizième paire de cótes, laquelle, quoique assez courte, n'en est pas nioins par-failement développée. On coinpte au squelette 13 paires de cótes, G vertèbres lombaires et 3 sacrales. Le nombre des vertè-bres caudales varie depuis 28 a 33.
Feu S. Muller, qui a observe ce sinjje dans le district de Padang, rapporte qu'il s'y trouve, non seulement dans les plaines s'étendant le long de la cote, mais encore dans les forêts en montagne jusqu'a une elevation de 5000 pieds au dessus du niveau de la tner. Nous avons déja constate qu il est remplacé vers le Sud-Est, c'est-a-dire, depuis Indrapore, par le Seinn. melaloplius.
Individus montés. — 1,2,5. Femelles adultes, tuëes dans le district de Padang, 1833, voyage de S. Muller. — 4, o. Males adultes tués dans le discrict de Padang, 1833, S. Muller. — 6 Jeune femelle, Padang, 1833, S. Mliller.
7. Squelette d'un male adulte , Padang, 1833, S. Muller. — 8. Squelelte d'une femelle adulte, tuée a Batang-Singalang, Aoul 1833, S. Muller. — 9. Squelette d'un individu sémi-adulte, tué en Septembre 1855, S. Muller.
10, 11. Cranes d'adultes, Padang, 1853, S. Muller.
SEMNOPITHECÜS MELALOPHUS, Rallies, Trans. Linn. Society , t. 15, 1822, p. 243 (mais non pas de Fr. Cuvier, leqjel est liotre Seinn. ferrugineus). — Setnnop. Ilavimanus , Is. GeolTroy, dans Lesson, Cent. zool., 1830, p. 109, pl. 11; Schl. et Muller, I. c., pp. 01 et 67.
Ce singe, semblable a l'exlérieur au Seinn. ferrugineus par ses formes, sa taille, ainsi que par la teinte noire du devant de la luip|)e et du cadre frontal , rappelle encore cette espèce par la distiibulion de ses teintes en general, quoiqu'elles soient considérablement inodifiées; mais il en didere paree que son squelette ne présente que douze paires de cótes. Les modifi-
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cations dans ]e système de coloration ofTrent la disposition sui-vante. La teinte d'un roux-rouge se trouve bornée a la face CAterne des quatre eïtremites et a la queue; elle est presque toujours moins intense, ordinairement même tres pale et passant au noiratre a la partie terminale des polls du bras ou même de l'avant-bras. On observe ce même phénomène sur la nuque, le dos, les lombes et le dessus de la queue , oii la partie basale des polls olFre une teinte d'un roussatre sale. La teinte claire des jnues, du dessous du corps et du dedans des exlré-mltés est constainment plus pale et tire plus ou moins forte-ment sur le blanchatre. Le roux du front est également plus ou moins pale.
Le squelette n'olfre que douze paires de cotes, mais sept vertè-bres lombaires, et trois sacraies. On y compte 28 vertèbres cau-dales.
Nous avons déja constaté que ce singe a été découvert, par Raffles, dans les environs de Uencoulen, et que M. Wienecke l'y a également observé. 11 est, toutefois, répandu, vers le Nord-Ouest, jusque dans le district d'Indrapore, oü S. Muller Ta rencontré dans les plaines bordant la nier, et oil Ton ne trouve jamais le S. ferrugineus, dont la patrie exclut, a son tour, le S. melalophus.
Individus montés. — 1. Male adulte, tué en Juillet 1855, Indrapore, voyage de S. Miiller: teintes rousse et noire assez prononcées. — 2 Male adulte, tué en Juillet 1833, Indrapore, S. Muller: teintes rousse el noire moins fortement prononcées. — 3. Femelle adulte, Juillet 1855, Indrapore, S. Muller, mère du N0 5: teintes rousse et noire un peu moins foncées que dans le N0 1. — 4. Femelle adulte, Juillet 1853, Indrapore, S. Muller: teintes un peu plus claires que dans le N0 2. — S. Jeune femelle, enfant du N0 5, Juillet 1853, Indrapore, S. Muller: teintes beaucoup plus claires que celles de sa mère et même que celles de la femelle Nquot; 4. — 6 Jeune femelle, Juillet l85o, Indrapore, S. Müller: teintes a-peu-près semblables a celles du N0 5. — 7. Individu passa-
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bletnent jeune, Bencoulen, présenté en 1865 par M. Wienecke: teinles semblables a celles des autres jeunes intlividus.
8. Squelelle d'un male adulte, Indrapore, Jaillet 1853, voyage de S. MiiMer.
9. Craned'une femelle adulle, Indrapore, Juillet 1855, S. Müiler.
E. Teinte dominante d'un noir tirant plus ou molns au bru-natre. mais remplacée, sur les parlies inlérieures , par du blanc plus ou molns étendu. Ces teinles sont, dans deux des trois espèces de cette subdivision , sujeltes a varier individueiiemenl de la sorte que Ie pelage enlier présente alors un roux jau-natre plus ou moins uniforme. Centre de divergence des poils du IVont situé sur l'entre-deux des sourcils. Deux de ces espèces, savoir les S. femoralis et chrysomeias ont le dessous de la queue clair, tandis que cel organe est, dans la troisième, le Semn. neglectus, d'une teinte foncée uniforme.
Des trois espèces de cette subdivision , Tune vient de Singapore, ile du méme nom de sa capitale et siluée a la partie la plus australe de la presqu'ile de Malacca , l'autre de Ponlianak a la Cole Ouest de Bornéo, ia troisième du mont Ophir a Sumatra a vingt-cinq heures de marche au Nord de Padang.
SEMNOPITHECDS FEMORALIS, Horsfield (nec Martin), Appendixquot; to life of Raffles, 1850, p. 643, fondé sur la Simia maura de Roffles (nec Schreber) t. 13, 1822, p. 247. — Semn. suma-Iranus, S. Muller el Schlegel, 1. c., pp. 61 el 75, pi. 10 bis, fig. 1, male adulte; fig. 2, tète en face et de grandeur nalU' relle de la variété d'un roux jaunatre.
Teinte dominante d'un brun noiralre remplacé par du blanc jaunatre sur les parlies inférieures du cou , du tronc et de la queue, ainsi que sur le dedans des quatre extrémités, ou cette teinte se rélrécit peu a-peu pour aboutir en angle trés aigu a la base des quatre mains; elle se répand aussi plus ou moins sur les cótés des lombes, tirant, par cunlre, sous le cou, souvent au brunatre. üne femelle adulte de noire collection
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est d'un roux jaunatre plus pale sur les parlies inférieures, inais passant plus ou tnoins au noiratre sur les quatre mains et Textremite tie la huppe.
On compte au squelette 12 paires de cotes, 7 vertebres lom-baires, 3 sacrales et 28 a 29 caudales.
Notre voyageur, feu Horner, a recueilli une petite série d'individus de cette espèce dans les forêts du Mont Üphir, situé a la distance d'environ vingt-cinq heures de marclie au Nord de Padang. C'est la seule indication exacte de localité que Ton possède sur la patrie de ce singe.
Individus inontés. — 1. Male adulte, Mont Ophir, voyage de Horner. — 2. Male a I'age inoyen, Mont Ophir, Horner. — 5. Femelle a I'age nioyen, Mont Ophir. Horner. — 4. Jeune femelle, aux teintes semblables a celles des adulles, Mont Ophir, Ho rner. — ö. Femelle adulte, variété d'un roux jaunatre, ci dessus indiquée, Mont Ophir, Horner.
6. Squelette du IN0 5. — 7. Squelette du N0 5.
8. Crane du N0 I. — 9. Crane du N0 2. — 10. Crans du Nu 4. — 11. Crane d'un male adulte, Mont Ophir, Horner.
SEMN0P1THEC0S CHRYSOMELAS, S. Muller et II. Schlegel , 1. 1., pp. 61 et 71 ; pi. 10, fig 1 (male adulte), fig. 2, femelle (variété jaunatre): pi. 11, fig. 2 (petil), fig. 5 (crane de Tadulle , vu en face et de profil) —? Cerropithecus auralus, E. Geoffroy, Ann. d. Mus., t. 19, 1812, p. 93, IN0 2; Isid. GeofFr., Calal., 18jI j p. 11gt; , JN0 11. — Semnopilhecus femoralis. Is. Geofl'r., ibid., N0 10 (nec Raffles, nec Mai tin). — Semn. femoralis. Gray, Catal., lcS70, p. 16 (ex parte: specimina ex insula Borneo).
Nous avons rapporlé le Cercop. auratus de Geollroy, fondé sur un individu unique d'origine incertaine et donné par feu Temminck, en 1812, au Musée de Paris, a noire singe de Boméo, sans pouvoir préciser si cetle variété appar'.ient a cette espèce ou au Semn. femoralis de Rallies, question qu'il est impossible de decider d'une manière exacte. Quoiqu'il en soit,
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l'épilhète d,»auratusquot; mérite encore d'etre rejetée, paree qu'elle n'irulique qu'une variété accidentelle propre a deuï espèces dilTérentes.
Cette espèce est distincte du Semn. femoralis en ce qu'elle a la teinte dominante plus foncée, savoir d'un noir tirant lé-gèrement au brun pourpré, et plus particuiièrement en ce que la teinte claire d'un jaune roussatre n'occupe, outre le dessous de la queue, que le bas-ventre, la région de Fanus et ie de-dans du bras et des cuisses, d'oü elle part pour former une bande étroite se perdant sur le dedans du talon et a la base des mains antérieures.
Une femelle adulte de notre collection forme une variété d'un jaune roussatre mèlé de noir vers le bas des extrémités et sur les quatre mains.
Le petit du sexe féminin de notre collection est d'un jaune grisatre pale remplacé par du noiratre sur la huppe, le dessus du dos et de la queue, la partie externe du bas des bras, des avant-bras et des mains, tandis que les extrémités postérieures tirent, parlout, légèrement au noiratre.
Ce singe, découvert par feu Diard dans les environs de Ponlianak, a la Cote Ouest de üornéo, n'a pas élé observe dans d'autres localilés, et feu S. Alüller dit expressément qu'ii ne se trouve pas au Sud-Est de l'ile.
Individus montés. — 1. Male adulte, Ponlianak, Cote Ouest de Cornéo, voyage de Diard : l'un des types de l'espèce, figuré dans M. et Schl., I. 1., pl. 10, ]\0 1. — 2 Femelle adulte, Ponlianak, Diard. — 5. Femelle adulte, variété jaunatre, Pon-tianak, Diard: un des types de l'espèce, figuré 1. c., pl. 10, fig. 2. — 4. Ti ès jeune femelle, Pontianak , Diard; figurée dans M. el Schl., 1. c., pl. 11, fig. 2.
o , 6. Cranes, Pontianak , Diard.
SEMN0P1THECUS NEGLECTÜS. — Semn. femoralis, Martin, Magaz. Natural History, 1S5S, p. 456 (nee Raffles, nee Is, Geoö'r.); Gray, Catal., (partim, specimina ei Singapore),
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Cette espèce, trés différente, et du S. femoralis de Rafïles et du S. chrysomelas, a donné lieu a une confusion deplorable. Martin l'a regardée comrne identique avec le S. femoralis de Raffles; Is. Geoffr. énumère sous ce nom le S. chrysomelas, et Gray cite comme synonymes du veritable S. femoralis de Raffles qu'il n'a pas connu, non seulement le S. chrysomelas, mais encore Tespèce du présent article. Force nous fut, en consequence, de donner a cette dernière une nouvelle épithète.
J1 est ties facile de reconnaitre ce singe au premier abord. Sa teinte dominante, d'un noir tirant légèrement au brun gri-satre et tiqueté, par-ci por-la, de blanchatre, n'est interrom-pue de blanc que sur la ligne médiane de la poitrine, sur le bas-venlre, ainsi que sur le dedans des bras et des cuisses: le blanc ne se prolongeant, ni sur l'avant-bras, ni sur les jambes , ni sur la queue.
On volt que cette espèce s'éloigne des Semn. femoralis et chrysomelas par des traits essentiels, et plus particulièrement par sa queue uniformément foncée. On ne lui a pas non plus observe des variétés fauves, et le petit ne se distingue pas de l'adulte par ses teintes, tandis que le contraire a lieu dans le S. chrysomelas.
Ce singe n'a été observé jusqu'a ce jour que dans les environs de Singapore a l'extrémité Sud de la péninsule Mulayenne, d'oü Wallace et Diard en ont fait parvenir des peaux en Europe, le premier au Musée de Londres (Gray), feu Diard a notre établissement.
Individus montés. — 1. Male adulte, Singapore, 1869. — 2. Individu a Tage moyen, Singapore, voyage de Diard, 1839.— 3. Jeune individu, Singapore, 1869.
4. Crane du N0 1. — 3. Crane du N0 3. — 6. Crane du N0 2.
F. Lèvres et menton ga mis de poils blanchdtres. I'elage d'un brun tant-soit-peu pourpré, plus clair sur le dessous, tirant souvent au grisatre sur les cuisses, les jambes et la queue,
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passant au noir sur les quatre mains, et au fauve plus ou moins blanchatre sur la huppe. Centra de divergence des poils du front situé sur l'entre-deuï des sourcils. Face foncée; tour des yeux et lèvres d'une teinte plus claire.
On ne connait qu'une seuie espèce de cette subdivision.
SEMNOPITHECÜS OBSOURUS, Heid, Proc. Zool. Soc. London, 1837, p. 14; Martin, Quadrumana, 1841, p. 486, sans indication de patrie ; is. GeolTr., Catal., p. 1 2 , N0 4 (Malacca). — Semnopithecus leucomystax, S. Muller et H. Schlegel. 1. c., 1859, p. 59, avec Tindication de provenance erronnée de Siam, au lieu de Malacca. — Semn. albocinereus, Eydoux et Souleyet, Bonite, Zoologie, p. 4 (nee Cercop. albocinereus, Desmarest).— Seinnop. halonifer. Cantor, Catalogue, p. 174.
Dans cette espèce , trés facile a reconnaitre aux traits ci-dessus énumérés, Ie squelette présente, comme celui de la majorité des Semnopithèques, 12 paires de cótes et 7 vertèbres lonibaires.
Elle parait se trouver en abondance dans ie voisinage de Malacca, d'ou elle a été envoyée, a plusieurs reprises, soit a nous, soit a d'autres établisseinents. Nous avons déja mentionné plus haul, que les individus deceits par nous, en 1839, et in-diqués comme ayant élé recueillis, par feu Diard, a Siam, proviennent de Malacca, rectification faite par ce voyageur lui-même, lors de sa dernière visite en Europe et dans notre Musée. ') Elle babite , cependant, encore File de Sumatra, c'est-a-dire, les environs de Labat, situé a TEst de Bencoulen, mais de Tautre coté de la chaine de montagnes, laquelle parcourt cette ile Ie long de sa cóte Sud-Ouest. Bleeker, enfin, m'assure avoir recu ce singe de l'ile de Bangka.
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Individus montés. — I. Adulte, Malacca, 1841. — 2, 3. Adultes, Malacca, 1863. — 4. Adulte, Malacca, 1875. — o. Male adulte, Malacca, 1875. — 6, 7. Individus semi-adultes, Malacca, voyage de Diard, types du Semn. leucomystax. Muller
1) Ceci a encore trait it plusieurs autres inges, indiqués dans leurs tems et lieu,
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et Schlegel: teintes tirant l'ortement au brun-clair, mals un peu jaunies par 1'action tie la liqueur forte. — 8, 9. Adultes,tués dans les environs de Lahat a Sumatra, 1875. — 10. Individu semi-adulte, Lahat, 1873: teintes tirant au brun clair. — 17. Adulle, Malacca, 1873.
11. Squelette du N0 8. ~ 12. Squelelte du N0 9.
13. Crane du N0. 1. — 14. Crane du N0 4. — 15. Crane du N0 5. — 16. Crane du lN0 10. — 18. Crane du N0 17.
II. Point de huppe propreinent dite.
A. Poils du dessus de la tête dirigés vers le derrière depuis ie coinmenceinent du front, couches, mais passablernent alonges dans ia nuque et, a l'exception des poils noirs des sourcils, d'une teinte plus ou moins sensiblement rousse. Poils des joues dans le S. Johnii des monts Ghats , alongés et roux, dans les autres espèces alongés en aile pointue et plus ou moins blan-chatres. Teinte dominante du pelage occupant également les parties inférieures, tirant au noir ou au gris-brun, plus pale ou claire sur les lombes et souvent aussi sur la queue. Dans Tune des espèces de Ceylan, Semnop. senex, c'est, par contre , le blanc sale qui domine sur une grande partie du pelage.
Les espèces de celte subdivision n'ont été observees que dans l'iie de Ceylan, ainsi que dans les monts Ghats s'étendar.t, de chaque cóté, le long de la partie méridionale du Üecan.
Elles ent donné lieu a des confusions comme tant d'autres espèces de singes.
SEMNOPITHECUS JOHNII, Martin, Mag. N. H., 1841, p. 459 (ex parte). — Sim ia Johnii, Fischer, t. 1, p. 23: fondé sur le »Singe de Tellichérie ,quot; John , Neue Schriften der Naturf. Freunde in Berlin, t. I , 1795. p. 213.— Semnopilhecus cucullatus, Isid. GeolïV., voyage de Belanger, 1850, p. 38 el p. 72, pl. 1 ; Catal., p. 13, N0 5. — Semuopithecus jubatus, Wagner, t. 1, p. 503. — Guenon a crinière, Bulïbn, Suppl., t. 7 , p. 81, pl. 22.
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Tous les polls de la tète jusque dans la nuque et sur la gorgo d'un roux terne tirant tanlót au grisatre, tantót au brunatre. Les polls des autres parties d'un noir plus ou moins fonce, quelqnefois a pointes blanchatres, mais constamment mêlés de poils blanchatres sur les lombes et le haut des cuisses. Poüs de la nuque trés alongés dans les adultes.
Le missionaire John a obtenu l'indmdu, décrit par lui, dans les environs de Tellichérie situé a la cóte Sud-Ouest du Decan ; Dussurnier a également rapporté des individus de la cóte de Malabar, et Leschenault de même des Ghats occidentaux. Nous en avons recu des individus, toujours de cette même contrée , des monts Neilgherrie.
Individus montés.— 1. Individu de trés grande taille, Dekan , 1830. — 2. Individu de grande taille, Dekan, 1848. — 3. Individu adulte, Ghats occidentaux, 18o8. — 4. Individu a-peu-près adulte, tué prés de Coonor, monts Neilgherrie, Ghats occidentaux; présenté en 187a par 1\1. Day.
a. Crane du N0 1. — 6. Crane du N0 2. — 7. Crane du No 3.
SEMN0P1THECUS CEPHALO PTERÜS. — Purple-faced Monkey , Pennant, Ouadrup., t. 1, p. 184, pl. 21; la Guenon a face pourprée, Bullon , Suppl. t. 7, p. 80, pl. 21 (d'après Pennant). — Cercopilbecus (Kephaiopterus) niger, Zimmermann, Geogr. Gesch., t. 2, 1780, p. 185, d'aprés le Lion-tailed Monkey /3, Pennant, Synops., p. 109, pi. 14, fig. 2. — Siinia latibarbata , Temminck , Catal. — Cercop. latibarbatus , E. Geollroy , Ann. Mus., t. 19, 1812, p. 94, N0 4. — Cer-copithecus leucoprymnus, Olto , Nov. Acta Acad. Natur. Curios., t. 12, part. 2, p. o05, pl. 46 et 47. —- Semn. nestor, Ben-net, Proc. Zool. Soc. London, t. 1 , p. 67. — Presbytes ursi-nus, Blyth; Kelaart, Prodr. Faunae Zeylan., p. 2. —Presbytes cephalopterus, Gray, List, 1843, p. 4. — Semnop. leucoprymnus, Gray, Catal., 1870, p. 14, N0 1.
Dessus de la tète el nuque d'un brun-gris tirant plus ou
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rnoins forternent an roux pourpré grisatre. Poils des joues pro-Iongés en forme d'aile poinlne, d'un blanc lirant souvent au gris roussatre. Celte mème teinte blanchatre occupe également le menton et la gorge, et se prolonge, en angle aigu, jusque sur le devant de la poitrine. Teinte dominante des autres parties du pelage d'un noir peu foncé tirant quelquefois au bru-natre et passant, ordinairement, a la pointe extréme des poils, au blanchatre. Cette dernière teinte domine plus ou moins forternent sur le croupion, la face externe des cuisses et ia queue. Nuances des teintes . du reste , variables suivant les individus.
Cette espèce n'a été observée que dans l'ile de Ceylan,dont elle n'habite, suivant Keiaart, p. 2, que les provinces méridio-nales et occidentales jusqu'a une elevation de 1500 pieds au dessus du niveau de la mer. Suivant ce mème auteur, le Semn. ursinus, que nous regardons comme identique avec le Semn. cephalopterus , ne se trouverait que dans les montagnes plus élevées de ces regions.
Individus montés — 1. Adulte, Ceylan, 1868. — 2. Individu a l'age rnoyen, Ceylan, 1875. — 5. Individu a Tage moyen, Ceylan, 1872. — 4. Jeune femelle , Ceylan, 1874. — 5. Individu de la collection de feu Temminck , apporté au commencement de ce siècle de Ceylan en Europe.
6. Crane du N0 2. — 7. Crane du N0 5. — 8. Crane du
SEMN0P1THECÜS KELAARTI1. — Presbytes priamus, Keliiart, p. 3 (nee Elliot et Blyth).
Ce singe, quoique rappelant en général le Semn. cephalopterus, s'en distingue, au premier coup d'oeil, par sa teinte dominante d'un brun fauve un peu pourpré, mais peu foncé. Les lombes, le croupion, le haut des cuisses et la queue sont d'un gris-fauve trés clair. Les teintes des poils de la téte ne présentent guère des differences d'avec celles de ces parties dans Je Semn. cephalopterus.
Keiaart rapporte que ce singe habite le Nord et teute la
cote oriëntale de Ceylan jusque dans sa partie méridionale, d'oü nous en avons également obtenu notre individu.
Individu monte. — l. Male a-peu-près adulte , tué dans la partie méridionale de Tile de Ceylan, voyage de Diard, 1839.
SEMN0P1THECÜS SENEX. — Cercop. senex, Erxleben, p. 24, N0 3. — Another sort of Monkeys, Wanderoos, Knox, Ceylon, p. 25. — Presbytes albinus , Kelaart, Prodromus Faunae Zeylanica, Ceylan, 1852, 8o, p. 7.
On savait depuis longtems qu'il existe , dans Tile de Ceylan, des singes blancs, dont le voyageur Knox, Relat. of Ceylan, p. 26, parle dans les termes suivants: »Ape, with body milk white, but bearded like the othersquot;, et e'est sur cette indication qu'Erxleben a basé son Cercop. senex. Ray, Syn. Oua-drup., p. 138, avait déja antérieurement fait mention d'un singe blanc de Ceylan qu'il caractérise par les mots de »Simia alba, seu incanis pilis, barba nigra promissa,quot; et e'est sur cette notice que Linné, Syst. nat., 12me édit., t. 1 , p. 36 , N0 9, a érigé son Sirnia veter; mais il répugne d'adopter ce nom, puis-que Ton ne connait pas de singe blanc a barbe noire. — On doit a Kelaart une notice plus exacte sur ce singe blanc de Ceylan. Cet écrivain constate qu'il est a-peu-près d'un blanc uniforme, passant au gris sur la téte. Formes du Semn. ursi-nus. Les habitants de Kandie assurent qu'on voit ces singes, dans ces régions élevécs, quoique rarement, et qu'ils vivent par petites troupes cornposées chacune de trois a quatre individus, mais jamais en compagnie de l'espèce aux teintes foncées.
Individu monté. — 1. Nous possédons dans notre collection nationale un individu d'un singe provenant de la collection privée de feu Ternminck et apporté a la fin du dernier siècle de Tile de Ceylan , individu évidemment identique avec l'espèce du présent article. Sa teinte dominante, d'un blanc jau-natre, est lavée de brun sur le dos, et de roux sur le dessus de la tête et la nuque.
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B. Les espèces de cette subdivision sont plus particulièrement dislinctes par les poils de leur front alongés et erigés, tandis qne ceuï du vertev et de rocciput, egalement alongés. ne forment pas de huppe réguliere; puis par leur pouce beaucoup plus court et par leur face plus élevée que d'ordinaire, enfin paree que le pelage de leurs petits olfre un roux-rouge changeant de tres bonne heure, dans la plupart des espèces, en une teinte trés différente, vu que le pelage des adultes est, soit d'un noir uniforme ou d'un noir teint dans la partie terminale des poils, sur une étendue plus ou moins considérable, de gris blanchatre, soit d'un rous rougeatre uniforme.
Les squelettes des Semn. maurus et cristatus, les seuls que j'ai pu examiner, présentent le nombre de cótes et de vertèbres, cornmun a la plupart de Semnopithèques, c'est-a-dire lipaires de cótes, 7 vertèbres lombaires et 3 sacrales ; dans un de nos squelettes du Semn. maurus, ii n'existe, cependant, que deux vertèbres sacrales. Quant aux vertèbres caudales, elles sont au nombre de 27 a 30.
Les espèces de cette subdivision , dont on en connait quatre, n'ont été observées que dans les trois grandes iles de la Sonde, y comprise celle de Bangka, et dans la Cochinchine.
L'une d'entre elles, et dont nous avons déja fait mention plus haut, est nouvelle pour la science. On en voit une petite série d'individus dans les Galéries du Musée de Paris, oïi ils portent le nom de SEMNOPITHECÖS GERMANI, Alph. Milne-Edwards. Ces échantillons ont été recueillis durant le voyage récent de M. Germain en Cochinchine. Pour se faire une idee de ce singe, il suffit de se représenter le Sernn. pruinosus, mais a poils plus alongés et d'un blanc grisatre jusque vers leur base, tandis que le petit, quoique d'un roux-rouge comme ceux des Semn. maurus, pyrrhus et cristatus, a la tête et les quatre mains noires.
SEMN0P1THECÜS MAÜRÜS, Fr. Cuv., Marnmif, p. 56 , pi. 10; Horsfield, Zool. Research, c. fig. ; Muller et Schl., 1. c , pp. fil
et 76 ; pi. 12 bis , fig. 3 : figure en profil de la tête de Tadulte. — Middle-sized black Monkey, Edwards, Glean., pi. 311. — Negro Monkey, Pennant, Ouadr., 3me edit., p. 206. — Simia maura , Schreber, t. 1, p. 107, pi. 22 B (jeune, copié de Séba). — Semn. cristatus, Dahlbom, p. 89 (nee auctorum).
Cette espèce n'a été observée que dans l'ile de Java , et eile est remplacée, dans certaine partie orientale de l'ile, par un singe absolument semblable, mais dont la teinte ne change pas avec l'age (Semn. pyrrhus).
Les adultes tués dans ia partie occidentale de File sont tou-jours d'un noir uniforme, tandis que Ton rencontre parini ceui tués dans la partie orientale, c'est-a-dire dans les districts de Sourabaya et Passarouan, des individus qui ont la parlie terminale des poils de la tête et des extrémités teinte de gris blanchatre, absolument comme dans ie Setnn. pruinosus ou, toutel'ois, ce sont les poiis de toutes les parties de l'aniinal, lesqiiels ofFrent ce phenomena. Au tres jeune age. tout ie pelage est d'un roux rougeatre ; cette teinte, cependant, change de bonne heure au noir, et bien de la sorte que cette der-nière couleur commence par envahir les poils par leur pointe , pour s'étendre successivement jusqu'a leur racine.
Individus rnontés. — 1. Male aduite, Java occidental, voyage de Mackiot. — 2. Femelle aduite, Java occidental, S. Muller.— 5. Femelle aduite, variété aux poils entourant l'anus teints de blanchatre, Java occidental, Diard , 1863. — 4. Individu aduite, variété sembiabie au N0 5, Java occidental, Diard, 1863. — S. Male aduite d'un noir uniforme, Sourabaya, Java oriental, tué et présenté, en 1868, par M. Ie chevalier H. Gevers, 1868. — 6. Male aduite, variété aux poils de la tête et des quatre extrémités iargement tenninés de gris blanchatre, Sourabaya, tué et présenté en 1868 par M. Ie Cbev. H. Gevers.— 7. Femelle a-peu pres aduite, au pelage noir, tuée dans le district de l?alou , Passarouan , Java oriental, dans la même forèt oü vit le Semn. pyrrhus; présenlée par feu le profes-seur de Vriese, 1861. — 8. Femelle, a-peu-près aduite, variété
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aux poils de la tête et des quatre extrémités largement terminés
de gris blanchatre, tuee dans la mème localité que le Nquot; 7, prés. en 1861 par le prof. de Vriese. — 9. Individu passable-rnent jeune, au pelage noir, passant au bianc sur le dessous de la racine de la queue; Java occidental, voyage de Boié et de Macklot. — 10. Individu un peu plus petit que le N0 9 , au pelage d'un noir uniforme: longueur totale de 27 pouces, Java occidental, voyage de Blume. — 11. Individu dont la teinte rousse du jeune age se trouve, en grande parlie , remplacée par du noir; Java occidental, voyage de Reinwardt: longueur totale de 27 pouces. — 12. Individu aux teintes semblables a celles du N0 11, Java, 1866: longueur totale de 2a pouces. — 15. Jeune individu au pelage d'un roui rougeatre, mais aux poils du dos et de la queue cominencant a se teindre de noir ; Java Occidental, voyage de Kuhl et van Hasselt: longueur totale de 22 pouces. — 14. Jeune femelle au pelage roux rougeatre, Java occidental, Diard, 1865: longueur totale de 20 pouces.— 15, Jeune femelle, au pelage roux rougeatre, Java occidental, Diard, 1865: longueur totale de 17 pouces.
22. Tête de l'adulte, dans la liqueur forte, Java, S. Muller.
16. Squeiette, Java occidental, Kuhl et van Hasselt. — 17. Squelette, Java occidental, voyage de van Raalten. — 23. Squeiette d'un individu femelle, apporté vivant en Europe, 1873.
18. Crane du N0 5. — 19. Crane, Java occidental, S. Muller. — 20. Crane, Java occidental, Boié. — 21. Crane d'un jeune individu, Java occidental.
SEMNOPITHECÜS PYRRHÜS, Horsf., Zool. Res., c. fig.
Horsfield, qui a rapporté en Europe les peaux de plusieurs individus du Semn. pyrrhus faisant actuellement partie du Musée Britannique, mande qu'il vient de l'ile de Java. Aucun de nos voyageurs-naturalistes n'y ayant rencontré ce singe, nous nous crümes autorisé, en J859, de Finscrire comine variété du Semn. rnanrus (Müll. et Schlegel, 1. c., p. 61); eet exernple fut suivi
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en 1870 par Gray (List, p. 5), mais c'est-a-tort que ce natu-
ralisle regarde, en outre, comme synonyme du S. pyrrhus le soi-disant Semn. auratus. Du reste, eet auteur avait consideré, dans un travail antérieur, (List, 1843, p. 5), le Semn. pyrrhus comme formant une espèce particuliere.
Ce ne fut qu'en 1861 , au retour du voyage a Java de feu le professeur de Vriese, que j'obtins des indications exactes sur la provenance et les moeurs de ce singe, indications qui font voir cet animal sous une face tout-a-fait nouvelle. Le savant botaniste que nous venons de nomrner, visitant les plantations de cafeliers dans le district de Batou, situé dans la résidence de Passarouan a la partie orientale de Java, y vit le bois de grands arbres de Dadap, destine a protéger les plantations des intempéries de l'air, peuplé d'un grand nombre de singes, dont les uns de couleur noire, répondaient au Semn. maurus, tandis que les autres , vivant séparément, présentaient une teinte d'un roux-rouge. A sa demande, les indigènes lui firent part que ces deux espèces de singes se tiennent constam-ment séparées l'une de l'autre et qu'elles ne s'accouplent jamais ensemble. 11 fit tuer plusieurs individus de Tespèce noire, et de l'espèce rouge, une familie composée du male, de la fe-melle et de leur petit. Après avoir rapporté les peaux de ces singes rouges, je trouvai, a mon grand regret, que les peaux de la femelle et du jeune étaient a-peu-près détruites, rnais qu'il en restait des larnbau.v suflisants pour constater que la femelle ne diflerait en aucune manière du male, et que ie jeune, encore semblable a ses parents, ressernblait parfaitement au jeune du Semn. maurus. Ajoutons, cependant, que le Semn. pyrrhus, quoique rappelant le Semn. maurus sous tous les rapports, tou-jours a Texception des teintes de son pelage, montre des ongles d'un jaune blanchatre au lieu de brun , ce qui pourra bien faire penser a une espèce d'albinisme, perpétuel dans l'espèce.
üuoiqu'il en soit, les fails que ces singes rouges ne s'accouplent pas avee ceux teints de noir, qu'ils vivent séparés d'eux, quoique dans le même bois, et qu'ils n'ont jamais été observe*
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a l'Ouest de la localite qtTils habilent, ces fails présentent, dans leur ensemble, un phenomène des plus curieux. Reste a savoir, si ce sintje rouge appartient encore a d'autres localités de la partie orienlale de Java, et s'il y exclut peut-êlre complé-tement le Setnn. maurus.
En l'introduisant dans notre livre séparément et sous le nom que Ilorsfield lui a conféré , nous prétendons nullement avoir épuisé les considerations que peuvent suggerer des faits aussi extraordinaires que ceux présentés par ce singe, faits, a ce qu'il parait, analogues a ceux offerts par le Semn. senex de Ceyian.
Nous répélons qu'il ne se distingue du Semn. maurus que parce qu'il garde, pendant toute son existence, la teinte d'un roux rouge propre au trés jeune age, teinte qui change, dans le Semn maurus, de trés Lonne heure, au noir; puis qu'il a les ongles d'un jaune blanchatre , et non pas bruns.
Individu monté: 1. IMale a-peu-près adulte, tué dans le grand boin entourant les plantations de cafétiers, dans le district de Batou, résidence de Passarouan, Java oriental , présenté en 1860 par feu le professeur de Vriese.
2. Crane du N0. 1.
SEMNOPITHECÜS PRÜ1N0SUS, Desmarest, Suppl., 1822, p. 555. — Simia cristata, Raffles, Trans. Linn. Soc., t. 15 , 1822 , p. 244. — Semnop. cristatus, Horsfield , Appendix to Life of Raffles, 1850, p. 642. — Semnop. maurus, Dahlbom , p. 90 (nee auctorum). —Semn. crislatus, Müll. et Schlegel, 1. c , p. 77 ; pi. 12, fig. 1 (trés jeune individu).
Nonobstant que Desmarest ait connu le travail de Raffles (voir son article du Semn. melalophus), j'ai cru devoir préférer l'épithéte caractéristique de «pruinosusquot; a celle de »cristatus,quot; l'espéce ne portant ni créte, ni huppe.
Cetle espèce ressemble sous tous les rapports au Semnop. maurus, a cetle exception prés qu'elle a tous les poiis du pelage plus ou moins largement terminés de gris blanchatre.
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Elle remplace le Semn. manrus a Sumatra , Borneo el dans File de Bangka.
A Sumatra, feu S. Muller a rencontré ce singe dans ies districts de Padang et d'Indrapore; Raflles el Wienecke dans celui de Bencoulen ; Ilombron et Jacquinol, enfin, en ont rapporté un individu de la baie des Lampongs (Is. GeoiTr., Cal., p. 14). A Borneo, il a élé observe par nos voyageurs dans le district de Banjermassing a la Cóte Sud-Est de File, et dans celui de Pontianak a la Cóte occidentale. M. Bleeker me fait part que ce singe habile également File de Bangka.
Indi'vidus monies. — 1,2. Males adultes, Padang a Sumatra, voyage de S. Muller. — 3. Femelle adulte, Padang, S. Muller. — 4. Femelle passablement jeune, Padang, S. Muller. — 5. Femelle adulte, Banjermassing, Borneo, S. Muller. — 6. Femelle a-peu-près adulte , Banjermassing, voyage deScbwaner. —
7. Male adulte , Pontianak , Cóte occidentale de Borneo, Diard. —
8. Jeune femelle, offrant en longueur totale 29 pouces, mais portant Fhabit parfait. Banjermassing, S. Muller. — 9. Jeune individu, semblable au N0. 8 par la taille el les teintes, Banjermassing, Schwaner. — 10. Male, petit de la femelle N0. 3, au pelage d'un roux clair mais vil', portant 23 pouces en longueur totale; individu figuré dans Muller et Schlegel. pl. 12, fig. 1. — 19. Male adulte, Padang, S Muller.
11. Squelelte d'un vieux male, Indrapore, S. Muller. — 12. Squelette d'adulte, Padang, S. Muller, — 13. Squelelte d'adulte, Banjermassing, Schwaner. — 14. Squelelte d'une femelle morte, en 1864, en captivité.
15 Crane du N0. 7. — IG. Crane du N0. 10. —17. Crane, Benkoulen, Wienecke, 1865. — 18. Crane d'un individu femelle, Banjermassing, S. Muller.
C. Teinte générale d'un blanc jaunalre, lavé plus ou moins de-brun sur le dos et souvent aussi sur les quatre extrémités, ou passant métne au noir sur les quatre mains. Foils de la tête couchés, ceux de la nuque peu alongés, ceux des joues moin?
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fortement alongés que cela a ordinairement lieu daus la plupart des Semnopilheques. Poils du dessus de la têle divergeant, dans tootes les directions, d'un centre commun placé a la distance d'environ un pouce du commencement du front. Poils du menton toufl'us et formant avec ceux des joues une barbe continue.
On verra plus bas qu'il parait eïister, dans certaines espè-ces, une difference dans le nombre des cótes et des vertèbres.
Les trois espèces de cette subdivision n'ont ete observées que dans la presqu'ile Indienne en deca du Gange, depuis le Malabar jusqu'au Nipaul.
SEMNOPlTHECnS ENTELLÜS, Fr. Cuvier, Mammifères, pl. 8: Entelle male. — Simia entellus, Dufresne, Bullet, de la Soc. philomatique, 1797, p. 49. — L'entelle, Audebert, Fam. 4, Sect. 2, pl. 2. — Semnop. entellus, Bennett, Gardens and menageries, t. 1, Chiswick, 1830, 8°, p. 81, avec figure.
Cette espèce est reconnaissable, au premier coup d'oeil, a ses oreilles beaucoup plus grandes que d'ordinaire, a ses poils on-dulés, et a la teinte dominante de son pelage d'un blanc plus ou moins pur, inais lave de brun grisatre sur le dos et quel-quefois aussi sur les extrémités, tandis que les quatre mains sont ordinairement teintes de noir.
Le squelette off're 12 paires de cótes. 6 vertèbres lombfiires et 3 sacrales.
Suivant Hutton, Proc. Zool. Soc. London , 1867, p. 944 et suir., cette espèce est primitivernent originaire des piaines chau-des de la partie Sud-Ouest des provinces Gangétiennes, ei que c'est de la qu'elle a été introduite dans les pays environnants. II ajoute que ce singe ne franchit jamais les rivières.
Individus montës. — 1. Femelle a l'age moyen, morte en captivité en 1822. — 2. Femelle a l'age moyen, 1822: poils noirs des mains antérieures mêlés de poils blancs. — 3. Intli-vidu a l'age moyen , Bengale.
4. Squelette du N0. 1.
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3. Crane d'un individu adulte, Bengaie, voyage deDuvaucel, 1828 ; long de 4 pouces.
SEMN0P1THECÜS SCHISTACEÜS, Hodgson, Journ. Asiat. See. Bengal, t. 9, p. 1212; Horsfield , Gatal., p. 6, N0. 5.
On doit s'élonner a juste litre que ce singe rernarquable n'ait pas eté regardé, par les naturalistes Européens, com me distinct du Setnn. enteilus, et que Gray n'en fasse pas meme mention dans son Catalogue public en 1870, tandis qu'il I'a-vait introduit auparavant (List, 1843, p. 4, et Catalogue of Mr. Hodgons Collection, London, 1846, 12rao, p. 1), comme synonyme du Semn. enteilus, y ajoutant les epithetes de »pe-trophilus et nipalensis,quot; sous lesquelles Hodgson avait encore désigné l'espèce dans ses manuscrits.
Quoique ce singe rappelle, au premier abord, le Semnop. enteilus, il ne s'en distingue pas seulement par des trails faci-les a saisir, mais encore parce qu'il habile des régions trés différentes et qui exercenl une grande influence sur sa manière de vivre.
En le comparant au Semn. enteilus, on voit d'abord qu'il offre une taille beaucoup plus forte, quoique ses oreilles soient plus petites el cachées sous les poils de la lête ; puis, que tous les poils de cette partie sont d'un blanc uniforme et lirant lé-gèremenl au jaunatre ou au grisatre, qua les poils du corps et des eïtrémites sont beaucoup plus longs, droits et non pas on-dulés, que le pelage est beaucoup plus fourni, enfin qu'il offre, sur le corps, la face externe des eïtrémites et la queue, une teinte d'un gris brunalre, qui se répand également sur les quatre mains. J'ai vu la peau d'un individu en pelage d'hiver, de taille encore un peu plus forte que les nótres, el dont les poils étai-ent alongés de manière a dépasser les doigls et a les cacher complélemenl.
Centre de divergence des poils placé a la distance de 13 lignes du commencement du front.
Cette espèce habile les régions élevées du Nipaul. Hutton
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(Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. 15, p. 471) y a observe ces singes sautant et jonant sur les branches de sapins chargés de neige, a une elevation de onze mille pieds.
individus montés. — 1. .Male ailulte, Nipaul, 1S57: longueur totale de 5 pieds et demi, dont la queue occupe 5 pieds. — 2 Femelle adulte, Nipaul, présentée par M. Hodgson sous le nom de Semn. schistaceus: longueur totale de 5 pieds environ , dont la queue occupe 2 pieds et trois quarts.
3. Crane du N0. 1: long, sans les incisives, de a pouces et 4 lignes.
SEMN0P1THECUS DUSSUMIER1, Is. Geoffr., Arch. d. Muséum, t. 2, 1841, p. 538, pl. 1 : femelle adulte avec son petit: Ca-tal., 18ol, p. 13, Nu 6. — Semnop., Johnii, Gray, Catal., p. 14, N0 4 (nee Simia Johnii, Fischer). — Semn. hypoleucos, Blyth, Proc As. Soc. Bengal, t. 10, p. 859; t. 12, p. 170; t. 15, p. 470; t. 16, p. 755. —? Semnop. thersites, Elliot, Proc. As. Soc. Beng., t. 16, p. 1271.
Notez que l'entelle vieux de Fr. Cuvier , Mammileres, p. 31 , pl. 9, figure faite d'après un dessin envoyé par Duvaucel, pa-rait plutót représenter le Semn. Üussumieri que le Semn. en-tellus.
Ce singe, quoique rappelant en général le Semn. entellus, dont il a la taille, en est cependant assez distinct par ses oreil-les plus petites, par ses polls droits et non pas ondulés, ainsi que par ses teintes: la teinte dominante de son pelage étant d'un brun grisatre passant, plus ou moins, au jaune roussatre clair sur la lête, le dessous du corps et le derrière des cuisses, au brun foncé sur la queue et les estrémités, et au noir sur les quatre mains. Le petit, figuré par Is. GeolïVoy, présente des teintes beaucoup plus foncées que l'adulte.
Nous possédons le squelette d'un singe provenant de la collection de feu le professeur Lidth de Jeude et étiquetté de sa pro-pre main du nom de Semn. entellus. Ce squelette présentant un nombre différent de cótes et de vertèbres que celui de Ten-
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tellus, nous ie croyons plutot appartenir a l'espèce du présent article, la seule qu'il est possible de conl'ondre avec le Semn. entellus. Ce squelette ollre 13 paires de cótes, 7 vertèbres lom-haires, 2 sacrales et 30 caudales.
On ignore si ce singe, decouvert par Dussumier au Malabar j se trouve également dans d'autres parties du Decan.
Individu monté. — 1. Feinelle a-peu-près adulte, Malabar, royage de Dussumier, échangée en 1836 du Musée de Paris.
2. Squelette d'un male a-peu-près adulte, de la collection de feu le prof. Lidth de Jeude a Utrecht, 1866. Notez ce que nous avons dit plus haut sur ce squelette.
3. Crane du N0 1.
SEMNO PITHEC1 ABNORMES.
On ne connait que trois espèces de cette division , tres dis-tinctes les unes des autres, inais s'éloignant toutes des autres Semnopithèques, par leur queue moins alongée , ainsi que par leurs formes beaucoup plus robustes et plus trapues. Quant a la queue, elle est, dans le Semn. nemaeus, environ d'un diiiè-me plus courte que le reste du corps, et dans les deux autres espèces, d'égale longueur avec le corps, tandis que dans les Semnopithèques proprement dits eet organe dépasse le reste du corps environ d'un sixième ou d'un cinquième. I.es poils du front sont tous dirigés vers le derrière dans les Semn, nemaeus et Roxellanae; ils parient, par contre, dans le Semn. nasica, d'un centre de divergence situé a la distance d'un demi-pouce du commencement du front. Les poils du dessus de la tète en general sont couchés, courts chez les Semn. nemaeus et nasica, plus longs dans le S. Roxellanae. Le pouce des mains est trés court dans cette dernière espèce, un peu plus long que d'ordinaire dans les deux autres. Les oreilles sont plus petites que d'ordinaire.
Le squelette, dont je ne connais que celui du Semn nasica, oft're le nombre de cötes et de vertèbres tel qu'il se trouve
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ordinairement cliez la plupart des Semnopilhèques , savoir 12 paires de cótes , 7 verlèbres lombaires et 5 sacrales. Les Semn, nasica et Roïellanae sont, comme les vrais Semnopithèques, dépourvus d'abajoues, et il en est probablement de même cliez le Semn. nemaeus. Les Semn. nasica et nemaeus ont Testo-mac multiloculaire, et tout porte a croire que ie S. Roxellanae n'en diffère pas non plus sous ce rapport.
Les trois espèces de cette division sont distribuées dans les pays suivants. Le Semnop. nemaeus n'a été rencontré qu'a la Cocl)incliine , le Semnopithecus Roxcllanae que dans les hautes montagnes de la partie Nord-Est du Tubet. Le Semn. nasica enfin a été observé dans les pays des Cótes Ouest et Sud-Est de Bornéo.
SEMNOPITHECUS NEMAEUS, Fr. Cuvier, Mammif., p. 38, pl. 12. — Le grand Singe de la Cochinchine, CercopUhecus cinereus, Brisson , Quadrupèdes, p. 20o , N0 18. — Le Douc, BufCon , t. 14, p. 302, pl. 41; Suppi., t. 7, p. 8o, pl. 23.— Simia nemaeus, Linné , Mantissa plantarum , II, Holmiae, 1771, p. 321 (ex ButTon). — Le Douc, Simia nemaeus, Aurlebert, Singes, Fam. 4, Sect. 1, pl. 1. — Lasiopygia, Illiger, Pro-dromus, 1811, p. 68, genus 4 (ex parte). — Pygathrix nemaeus, E. Geoffr, Ann. Mus., t. 19, 1812, p. 90
Cetle espèce se distingue, au premier coup d'oeil, de toutes les autres par la distribution de ses teintes agréables et variées , ainsi que par sa queue d'un dixième plus courte que le reste du corps.
Poiis du dessus de la tête peu alongés. Pouce de la main assez développé.
Poils du dessus de la tête, de la partie médiane de la nu-que, du tronc et des avant-bras d'un gris clair, interrompu, sur chaque poil, par plusieurs anneaux noirs. Devant du front, une écliarpe pectorale dont les deuï eitrémités aboutissent aux cótés de la nuque, cuisses et la moitié antérieure des quatre mains d'un noir assez profond. Une bande bordant le devant
et les cótés du front, ainsi qu'une éoharpe accompagnant, par devant, l'echarpe noire de la poitrine, d'un roux rougealre. Jambes jusqu'a la moitié des mains postérieures d'un rou-ge-brun. Avant-bras jusqu'a la moitié des mains, partie postérieure des lombes el queue d'un blanc assez pur. Joues, menton, gorge et fesses d'un blanc jaunatre, ces dernières bor-dées latéralement de roux rougealre. Poinl de difference dans les leinles suivanl le sexe et l'age. »Le foetus est déja remar-quable par ia bigarrure de ses couieurs et reconnaissable a la lache triangulaire de l'origine de la queue »(Is. GeoffV., Cal., p. 12, Nu 1).
Tous les individus que l'on connait de celle belle espèce ont élé recueillis dans la Cochinchine.
Individus monies. — 1. Male adulle, Cochinchine. — 2. Fe-melle adulle, Cochinchine, voyage de Diard.
5. Crane du Nquot; 2.
SEMNOPITHECÜS ROXELl ANAE, A. Milne Edwards, Compl. rend. Acad, sciences, t. 70, 1870, p. 341. — Rhinopithecus Roxellanae, A. Milne Edwards, Recherches pour servir a I'hist. nat. des mammifères, 4°, 1868 a 1874, chez Masson , p. 235, pi. 56, figure d'une femelle trés adulle; pi. 57, fig. 1 : crane du male adulle vu par sa face anlérieure; fig. 2: crane d'une femelle adulle vu en dessus; fig. 5: face Inférieure du métne.
Celle espèce curieuse s'éloigne sous beaucoup de rapports de toutes les autres.
Elle a le nez relroussé coinme le trés jeune Semnop. nasica ; mais eet organe, au lieu de se développer oulre mesure el dans le sens horizontal, comme cela a lieu chez les adultes du Semn nasica, resle comparalivement petit dans le Semn. Roxellanae el est relevé vers le front qu'il louche presque. Elle a le pelage trés fourni jusque sur le bout d^s doigts, long et même excessiverrent alongé sur les épaules el le dos, oü les poils mesurent a-peu-prés 4 pouces. Les poils du dessus de la tête sont tous dirigés vers le derrière. Le pouce des mains est court.
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Teinte dominante du pelage d'un rous , pale sur le dessous; inais remplacé, sur le milieu du vertex, sur le dessus de la nuque, sur le dos, les flancs, la queue, ainsi que sur une large bande longeant la face externe des cuisses, des jambes, du bras et de l'avant bras, par une teinte d'un gris-brun noi-ratre intenompu, notamment sur le dos, par des poils d'un gris roussatre pale. Face colorée en vert de turquoise.
La connaissance de ce singe curieux est due aux recherches infatigables de M. l'abbé A. David , qui a enrichi la science de tant de découvertes aussi remarquables qu'inattendues. »11 habite les forets des hautes montagnes qui couvrent les parties occi-dentales de la principauté de Moupin , dans le district de Yao-tchy et jusqu'au Kokonoor, la oil la neige persiste pendant plus de ia moitié de i'année. D'après les renseignements transmis a M. l'abbé A. David par les chasseurs qu'il envoyait a la recherche des animaux sauvages, ces singes vivraient en bandes nombreuses, toujours perches sur les plus grands arbres; ils se nourrissent de fruits, de bourgeons, et au besoin de leuilles et des jeunes pousses du Bambou sauvagequot; (A. M. Edw., 1. 1.)
1. Individu monté, long de 38 pouces, dont la queue en occupe environ la moitié; Woupin, voyage du père David, échangé en 1873 du Musée de Paris.
SEMNOPITHECUS NASICA. — Guenon a long nez, Buffon, Suppl., t. 7, p. 33, pi. 11 et 12. — Simia nasica, Schreber, pi. 10 6 et 10 n (ex Buffon). — Cercopithecus larvatus, de Kahau, van Wurmb , Verhand. Batav. Genootschap, t. 3, 1781, p. 145. — Simia nasica, Audebert, farn. 4, sect. 2, fig. 1. — Simia rostrata, Blumenbach, Abbild., pi. 13. — Nc.salis larvatus, E. Geoffr , Ann. Mus., t. 19, p. 91. — Nasalis recur-vus, Vigors et Horsfield , Zool. Journ., t. 4, p. 109; Martin, p. 440 (jeune individu). — Semnop. nasicus, Müll. et Schlegel, 1. 1., pp. 62 et 80, pi. 12, fig. 3: trés jeune individu. — Rhynchopithecus larvatus, Dahlbom, pi. 4.
Ce singe, reconnaissable au premier coup-d'oeil a son nez
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proéminant, recourbe au jeune age, excessivement alonge, droit et en forme de cuiller dans les adultes, ofl're, en outre, un système de coloration particulier, étant teint d'un roux rougeatre, plus pale sur le dessous que sur le dessus, terne sur les extrémités et remplacé , sur le croupion, par du blanc jau-natre, teinte qui occupe encore souTent la queue, soit en partie, soit totalernent. L'intensilé des teintes varie suivant les indivi-dus, mais il ne parait pas qu'il existe, sous ce rapport, des differences suivant le sexe et l'age.
Poils du dessus de la tête passablement courts et divergeant d'un centre situé environ d'un demi-pouce du commencement du front. Poils des joues médioorement alongés et couchés. Pouce assez développé. Queue environ d'égale longueur avec le corps.
Cette espèce parvient a une tres forte taille, les trés vieux individus de notre collection offrant en longueur totale 53 pouces , dont la queue en occupe vingt-sept.
Le squelette présente 12 paires de cótes, 7 vertèbres lom-baires, 3 sacrales et 23 caudales.
Notre série de cranes démontre que les modifications de forme que subit cette partie, dans cette espèce, suivant l'age, ne sont pas moins extraordinaires que celles observées chez les Orangs et beaucoup d'autres singes.
Ce singe a été rencontré dans les pays de la Cöte-Ouest et Sud-Est de l'ile de Borneo. Vindication qu'il vient également de l'ile de Sumatra n'appartient nullement aux faits prouvés.
Individus montés. — 1,2. Trés vieux males, Pontianak, Cóte occidentale de Bornéo, voyage de Diard. — 3. Male a l'age moyen, Pontianak, Diard. — 4. Femelle a l'age moyen, Pontianak , Diard. — o. Jeune femelle , Banjermassing, Bornéo, voyage de S. Muller: variété au croupion lavé de brun grisAtre.—
6. Jeune male, semblable au ]Nn 3, Banjermassing, S. Muller.—
7. Trés jeune male, aux teintes plus foncées et plus ternes que dans les adultes, Banjermassing, S. Muller: imlirklu Ggaré dans Muil. et Schlegel, pl. 12, fig. 5. — 8. Individu passablement jeune,
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a croupion lavé de gns-brun,'1 Toyage de Reinwardt, indiqué comme provenant de Sumatra. — 9. Femelle aui teintes trés foncees, mais a croupion et queue d'un blanc assez pur; obtenue en 1864.
Indir. cons. d. la liqueur forte. — 10. Foetus, Banjermassing, Miiller. — 11. Foetus peu développe, Banjermassing, Miiller.
12. Squelette d'un male adulte, terres de la Cote Sud-Est de Bornéo, S. Miiller. — 13. Squelette d'une femelle adulte, Cóte Sud-Est de Borneo, S. Miiller.
14. Crane du N0 3. — 13. Crane du N0 6. — 16. Crane d'un individu a I'age moyen , Bornéo, Reinwardt. — 17. Crane d'un individu a I'age moyen , Diard , Borneo. — 18. Crane d'un individu adulte, Sud-Est de Bornéo, voyage de Schwaner. —
19. Crane d'un individu passablement jeune, Bornéo, Diard.—
20. Crane d'un individu passablement jeune, Bornéo, rivière Kapouas, Sud-Est de Bornéo, Schwaner. — 21. Crane d'un trés jeune individu, S. E. de Bornéo, S. Miiller.
LES CERCOPTTIÏÈQUES. CERCOPITHECUS.
On a conservé le nom de Cercopithecus a ces singes d'Afrique, dont la queue occupe plus de la moitié de la longueur totale de I'animal et dont la dernière molaire de la machoire inférieure n'oflre que quatre tubercules, ou même seulement trois (Cercop. talapoin). lis se distinguent, par ce dernier caractère, des Cercocèbes, genre trés voisin , mais en partie Africain, en partie Asiatiqne; tandis que ceux-ci, conjointement avec les Cercopithèques, s'éloignent des Semnopithèques et des Colobes par l'ensemble de leurs formes, par la présence d'abajoues, par leur estomac simple, c'est-a-dire non pas multiloculaire, par le développement trés pamp;rfait du pouce des tnains antérieures, par leurs extrémités postérieures et leurs doigts inoins alongés ; enfin paree qu'ils ne se nourrissent pas de feuilles, et qu'il se font aisément a la captivité.
Le squelette présente ordinairement 12 paires de cótes, 7 verlèbres lotnbaires et 3 sacrales. Quelques espèces ont, cepen-dant, la première verlèbre lombaire pourvue d'une treizième paire de cótes bien déveioppée, quoique de moitié plus courte que la précédente, ce qui réduit a six le nombre des verlèbres lombaires.
I! parait que les Cercopitbèques habitent toutes les parties de l'Afrique couvertes de forêts, depuis le Sénegal et le Nil supérieur jusque dans l'Afrique du Sud. et que les espèces de ce genre, quoique quelques unes se trouvent ensemble dans les mêmes localités, sont cependant boruées, chacune, a une région déterminée et souvent d'une étendue moins considerable qu'on serail enciin a supposer. Du reste, c'est l'Afrique occidentale qui produit Ia plupart des espèces, et ce sont encore les parties chaudes de cette région oü vivent tous les Cercocèbes Africains. Les Cercopitbèques se nourrissent plus particulière-ment de fruits.
Nous avons établi dans ce genre un bon nombre de divisions, afin de faciliter la revue des espèces , dont la plupart a donné lieu a des erreurs ou a des discussions dont, souvent, les ré-sultats n'ont pas élé unanimement adoptés par les naturalistes.
On doit ajouter aux espèces comprises dans notre enumeration , les suivantes:
CERCOPITHECÜS ERYTHROGASTER, J. E. Gray, Proc. Zool. Soc. London, 1866, p. 168, pi. 16. Cetle espèce , qui appar-tient a la subdivision des Cercop. Campbelli et pogonias, est trés reconnaissable a la belle teinte rouge de sa poitrine el de son ventre. On l'a obtenue vivante , par la voie des bateaux de l'Afrique occidentale. Les Musées de Londres el de Paris en possèdent des individus empaillés.
J E. Gray, Calal., 1870, p. 22, N0 9, a introduit, sous le nom de Cercop. leucampyx, un singe, qui lui a fourni les détails suivants: »Fur grey-brown, minutely grey-grizzled, underside of body black ; crown, outside of limbs, and all bul
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base of tail black ; front edge of thighs and band across haunches whitish. White Nilequot;. On voit, par cette diagnose, que ce Cercop. leucampyx de Gray diR'ère du veritable C. leucam-pyx par le devant de ses cuisses et une bande transversale des hanches teints de blanchatre, ainsi que paree qu'il habite une localité tres différente. 11 est a regretter que Gray ait négligé de faire mention si ce singe est pourvu ou non d'un diadème en croissant blanc. Quoiqu'il en soit, j'ai séparé ce singe sous le nom de CERCOPITHECÜS NEGLECTÜS.
Waterhouse, Proc. Z S. L., 1858, p. 69 a décrit sous le nom de CERCOP. ERYTHROTIS une espèce, dont Fraser, Zool. typ., pl. 4 , a donné la figure Son pelage est d'un noir pointilié de gris; le menton, les joues, la gorge et la poitrine sont blancs. Le nez, les oreilles et la queue^ a I'exception de Ia ligne supérieure de sa partie basale, sont couverts de poils rougeatres. On observe, de chaque cuté, une large tache noire au dessus, et une autre au dessous du blanc des joues. On dit que l'espèce habite File de Fernando I'o.
M. Peters, Reise nach Mossambique, a décrit et figuré, pp. 2 et 3, pl. 1 A et 1 B , deux singes au jeune age, qu'il carac-térise de la manière suivante. Cercopithecus ochraceus; rostro porrecto, auriculis rotundatis, marginatis, Cauda corpore reliquo breviori; supra colore unrlique rufo ochraceo, subtus dilute ochraceo; facie, auriculis, natibusque late nudis nigris; absque fascia supraorbitali. Longitudo maris junioris a rostro ad caudae basin 0,500, caudae 0,5150. Ilabitatio: Africa orientalis, Que-rimba, a 10° ad 15° Lat. Austr. — Cercopithecus flavidus: ochraceus, nigro punctulatus, artubus pallidioribus ; facie, auriculis caudaque superne nigris; mystacibus , gastraeo , artuumque latere interno albidis; cauda sublus macula basali rufa, reliqua ad apicem sordide alba. Longitudo maris junioris a rostro ad caudae basin 0,510, caudae 0,340. Habitatio: Africa orientalis, Quitangonha, 15° Lat. Austr. — 11 est difficile de se faire une idéé de ces singes, dont le Cercop. flavidus a tache anale d'un
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rouge-brun, pourrait bien être identique avec le Cercop. rufo-viridis, qui se trouve dans les mèmes lieui.
J'ai élabli dans Ie genre Cercopithèque les divisions suivantes.
I. La prenière division ne comprend que la seule espeee nommée par Erxleben (1777, p 36, N0 IS), CERCOPITHECÜS TALAPOIN. Elle est fondée sur le Talapoin de Buffon, t. 14, p. 287, pl. 40, dont Schreber a donné la copie, sous le nom de Simia talapoin: voir t. 1 , p. 101, N0 18, pl, 17. Schinz t. 1 . p. 47, a change l'épithète de talapoin en celle de melarhinus, et Is. Geoflroj-, Arnhiv. du Mus., t. 2, p, 549, a isolé l'espèce dans le genre Miopithecus. Elle se distingue de toutes les autres par la dernière molaire de sa machoire inférieure pourvue de trois tubercules seulement, au lieu de quatre1). Elle est, du reste, facile a reconnaitre a son museau peu pro-longé, teint de bianc aux lèvres, de rougeatre pale sur la partie nue des joues, mais ayant le nez, dans toute son étendue, d'un noir foncé. Les parties supérieures du pelage sont teintes d'un vert olivatre passant au noir sur les quatre mains, les parties inférieures de blanchatre. On croit que ce singe vient des parties chaudes de l'Afrique occidentale.
II. Cette division comprend la seule espèce du Cercopithecus cynosurus, facile a reconnaitre u ses orbites couleur de chair, teinte séparée, par une bande de poils noirs, des lèvres qui sont d'un gris couleur de chair; puis auï poils du dessus annelés de noi-ratre et de jaune qui passe au gris-blanc a la face externe des membres et sur les mains. Favoris et tout le dessous de l'ani-mal avec le dedans des extrémités blanchatres. Une faible bande frontale blanchatre. Bout de la queue plus ou moins noiratre.
On sait que Dahlhoin, p. 100, ayant examine, au Musee de Paris, les cranes de ce singe, n'attribue ce carartère qu'au\ individus adultes, tandis qu'il y aurait quatre tubercules dans les jeunes. II s'ajjit de savoir si cette assertion singuliere ne repose pas sur une confusion avec le Malbrouck , cette espèce rappe-lant le Talapoin sous plusieurs rapports. D'ailleurs, il ne convient pas d'appeler quot;jeune1quot; uu individu qui a la dernière molaire développe'e.
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Scrotum bleu, verge couleur de chair. Oreilles grandes. Tête plus large que d'ordinaire. Se rapproche, ainsi que l'a trés judicieusernent observe Reichenbach, p. 120, beaucoup plus du C talapoin que des autres Cercopithèques.
CERCOPITHECÜS CYNOSÜRÜS: E. GeofFroy, Ann. d. Mus., t. 19, p. 96, N0 15; Reichenbach, pi. 501 (figure faile sur le vivant). — Simia cynosurus, Scopoli, Delic. Flor. et Faunae Insubr,, t. 1 , p. 44, pi. 19. — Le Malbrouck, Ruffon, t. 14, p. 224, pi. 29; mais non pas de Fr. Cuvier, p. 63, pi. 22, qui appartient au Cercop. sabaeus. — Cercop. tephrops, Ren-nett, P. Z. S. L., 1853, p. 109. — Chlorocebus cynosurus, J. E. Gray, Gatal., p. 26, N0 6.
On voit par ces détails que la synonymie de cette espèce est tres embrouillée. J'ai conserve l'épithète de Scopoli, paree que le singe qui a servi de type a son Simia cynosurus, se rapporte, malgré quelques incongruités, a l'espèce du présent article, notamment par sa face de couleur claire.
Cette espèce ofTre, au premier coup-d'oeil, beaucoup de res-semblance avec le Cercop. pygerythrus ; mais eile en est trés distincte par sa face plus large et de couleur claire, par son menton également clair, et non pas noir, par ses oreilles plus grandes, ainsi que par le manque de poils d'un rouge-brun sous la base de la queue. II est vrai que Ton voit souvent, dans le Cercop. cynosurus, l'anus teint d'un roux jaunatre; mais cette couleur n'est produite que par les matières fécales et s'eflace d'elle méme ou en lavant ces parties. Ce fait a déja éte constate par Scopoli. C'est done a-tort qu' Is. Geoll'r., Cat., p. 22, N0 11 , attribue a cette espèce des poils roux a l'anus sembla-bles a ceux du Cercop. pygerythrus.
II parait que ce singe parvient a une taille assez forte , vu que dans nos individus de 4a pouces de longueur, la cinquième molaire n'a pas encore poussée.
Le squelette présente 15 paires de cótes, dont la derniére paire est courte, 6 vertèbres lombaires, 3 sacrales et 29 caudales.
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On ignore la patrie de ce singe ; mais lout porte a croire qu'il habile la Sénéganibie, d'ou on en apporte, au dire des marchands, des individus vivanls en Europe. Quoiqu'il en soil, nous ne croyons pas qu'il ait jamais ete observe a I'elat sau-vage.
Individus monies.— I. Male, acquis en 1875. — 2. Femelle, acquise en 1870. — 3, Femelle, acquise en 1871. — 4. Femelle passablement jeune. —• 5. Jeune male, obtenu en 1866.— 12, 15. Male el femelle passablement jeunes, morts en capti-vité le 6 Févr. 1876.
6. Squelelte du N0 1. — 7. Squeiette d'un individu a I'age moyen. — 14. Squelelte du N0 13.
8. Crane du N0 2. — 9. Crane du N0 5. -- 10. Crane du N0 4. — 11. Crane du N0 3. — 1». Crane du N0 12.
III. Face noire et museau un peu alongé. Foils du dessus du pelage gris, gris jaunatre, jaune roussatre ou d'un roux rougeatre, mais annelés de noir. Dessous et, a l'exception du Cercop. erylhrarchus, aussi les joues , blanchatres ou d'un blanc-jaune.
A. Favoris , soit médiocremeni eléveloppés et d'un jaune d'ocre (Cercop. callilhrichus). soil prolonges en aile el blanchatres (Cercop. sabaeus). Point de poils d'un rouge-brun prés de I'anus*
CERCOPITHECÜS CALLITHR1CHDS, Is. GeoflV., Cat., p. 23, N0. 14. — Le Callitriche, Butlbn , tome 14, p. 272, pi. 37. — Simia sabaea , Schreber, t. 1 , p. 100, ]\0 17, pi. 18 (nec Linné). — Cercop. sabaea , Erxleben , p. 53 , N0 11 (necLinné). — Simia sabaea, Audeb., Fam. 4, Sect. 2, pi 4. — Cercop. sabaeus, auct. recentiorum. — Le Callitriche male, Cercop. sabaeus, Fred. Cuv., p. 58, pi. 19. —? Cercop. tantalus, Ogilby, Proc., 1841, p. 53.
Dessous d'un blanc jaunatre, augmentant en inlensité el passant au jaune d'ocre sous la gorge et sur les favoris, dont la
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partie supérieure est dirigee vers le haut. Poils des autres parties annelés de noir sur un fori 1 d'un jaune d'ocre vif, mais pale et tirant au grisatre sur les extremites, passant au gris sur les qualre mains et au rouge jaunatre sur la partie terminale de la queue. Le bord antérieur du front olï're, quelque-fois, une bandelette mal définie teinte de blanchatre ou de jaunatre.
On voit au squelelte 12 paires de cótes, 7 vertèbres lom-ba ires et 5 sacrales.
Cette espèce, souvent apportée vivante en Europe de la Séné-gambie, a été introduite depuis longtems a St. Jago, une des iles du Cap Verd, et suivant Solater, Proc., Z. S. L., 1866, pp. 79 et 80, même dans File de St. Kitts, une des petites Antilles, oü elle s'est nmltipliée au point de s'y trouveren abondance dans les forèts de cette ile.
Individus montés. — 1.2. Males adulies, apportés de la Sénégambie. — 5. Femelle a Tage moyen , apportée de la Séné-gambie, acquise en I8G0. — 4. Femelle passablement jeune, apportée de la Sénégambie.
o. Squelelte d'un individu adulte, acquis en 1867. — 6. Squelette d'un individu adulte. — 7. Squelette d'un jeune individu.
8. Crane du N0 3. — 9, 10. Cranes d'individus adultes. — 11. Crane d'un individu a l'age moyen. — 12. Crane d'un jeune individu.
CERCOPITHECOS SABAEÜS, Isid. GeolTr., Cat., p. 22 , N0 12.— Simia sabaea, Linné, Syst. Nat., ed. 12, p. 38, N0 18, except, synon Edwards, (nee Ccrcop. sabaeus auct. recent) — Simia aethiops, Hasselquist, Iter, p. 190 (nee Linné). — Le singe verd, Brisson, p. 204, N0 17. — Le Grivet, Fr. Cuv. édit. in folio, 1819: Cercop. griseoviridis, Desmar., p. 61, Nquot; 27.- ~ Le Grivet male, Cercop. griseus, F. Cuv., éd. in 4to, p. 61, pl. 20; le Malbrouck, Cercopith. cynosurus, ib., p. 65, pl 22. — Cblorocebus engythithea. Gray, Cat., 1870, p. 26, IN0 5.
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Poils des joues alongés en aile falciforme, semblable a ce que l'on observe dans le Semnop cephaloptems. Ces poils, ainsi que ceux des machoires et de tout le dessous du cou et du tronc, avec le dedans des extrémités sont d'un blanc plus ou moins pur. Poils des autres parties annelés de noir et d'un grisatre tirant, sur les parties supérieures de l'animal, au jaune roussatre pule et passan:, sur les quatre mains, au gris ou au gris-brun. Front bordé ordinairement, par devant, d'une bande-lette blanche. Partie terminale de la queue, et quelquefois aussi son dessous, passant au blanchatre.
Rüppell dit de cette espèce qu'elle est commune dans toutes les parties basses de l'Abyssinie jusqu'a une elevation de 4000 pieds au dessus du niveau de la mer, et qu'elle habite en outre le Sennaar et le Kordofan. Les voyageurs francais en ont rap-porté, au Musee de Paris, des individus tués en Abyssinie el sur les bords du Nil blanc (Is. Geoffr., Cat., p 22 , N0 12).
Individus montés. — 1. Male adulte, voyage de Rüppell, Abyssinie. — 2. Femelle adulte, voyage de Rüppell, Abyssinie. — 3. Jeune male, voyage de Rüppell, Abyssinie. — 4. Jeune femelle, Sennaar, prés. par M. Glot-Rey: aux teintes plus pales que dans les individus d'Abyssinie.
5. Squelette d'adulte, Abyssinie, voyage de Rüppell.
6. Crane d'un individu adulte, Abyssinie, voyage de Rüppell.
R. Espèces garnies , pres de l'anus, de poils d'un rouge-brun.
On ne connait que trois espèces de cette subdivision , savoir les Cercop. erythrarchus, pygerythrus et rufoviridis. Elles se rattachent, en général , par leurs fortnes, les teintes du pelage et la couleur noire de la face aux Cercop. callithrichus et sabaeus ; mais elles sont distinctes de tous les autres Cercopithèques par cette teinte d'un rouge-brun entourant l'anus a la base de la queue, et se répandant mème, dans le Cercop erythrarchus , sur le dessus de la base de la queue, ainsi que sur la face postérieure du haut des cuisses. Quant a cette teinte, il est bon de faire obserter qu'elle se trouve , dans ces singes , a 1'état permanent et constamrnent dans
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la mème intensilé , el qu'il ne faut pas confondre ce caractere stabile avec le phénornène passager que présentent quelque-fois (Tautres espcces et plus particulièrement le Cercop. cyno-surus, dont les polls entourant l'anus se trouvent souvent teints de jaune brunatre, cette teinte n'etunl produite que par les substances fécales et se laissant effacer facilement en larant ces parties avec de l'eau tiède.
CERC0P1THECÜS PTGERYTHRÜS, le Vervet, Fr. Cuv., Mam-mifères, p. 65, pl. 21: figure d'un individu dont I'estrernite de la queue a eté enlevée. — Cercop. sabaeus, Thunberg, nee Simia sabaea, Linné. —? Simia sabaea , var. a, Audebert, Farn. 4, Sect. 2, pl. ü. — Cercop. pusillus, Delalande, dans Desmouiins, Diet, class, article Guenon, 1825. — Cercopith. Delalandei, Is. Geollr., Cornpt. rendus, t. 15, p. 1038; Archiv. du Mus., t. 2, 1841, p. 561.
Cette espèce est facile a reconnaitre a ses quatre eïtremites et la partie terminale de la queue, variées de noir et de grisatre, ainsi qu'a la teinte dominante de son pelage. Son front est orné d'une bandelette blanche. Les favoris et tout le dessous du cou et du tronc , ainsi que le dedans des eïtremites sont blanchatres. Les polls du dessus de la téte, du tronc et des bras sont annelés de jaunatre et de noir, ceux des estremites et de la queue de noir et de grisatre. Des polls d'un rouge-brun occupent le dessous de la base de la queue a une longueur d'un pouce et demi.
Le squelette présente 15 paires de cótes, dont la dernière est beaucoup plus courte que la précédente, puls 6 vertèbres lombaires et 3 sacrales
Cette espèce nous vient ordinairement des parties orientales de la colonic du Cap de B. Espérance; mais M. Peters, p. 4, l'a rencontrée a Sene et Tete sur les bords du Zambéze, et Kirk , Proc. Zool. Soc. Lond., 1864, p. 649, l'a retrouvée sur les mèmes lieux et de plus a Batoka.
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Indiridus montés. — 1. Male adnlte, acquis en 1865, Afr. australe: longueur totale de 45 pouces, dont la queue occupe 24 pouces. — 2. Male adulte, arquis en 1875, Afr. australe. — 3 Male adulte, acquis en 1875, Afr. australe. — 4. Male adulte , Afrique australe, tué a I'état sauvage , voyage de feu E. Ver-reaux, acquis en 1865. — 5. Male a l'age moyen , Afr. australe. — 6. Individu tué a I'état sauvage , Afr. australe , voyage de van Hor-stock. — 7. Jeune male, tué a Pétat sauvage, Afr. australe, voyage de feu Ed. Verreauï.
8. Squelette du N0 1.
9. Crane du N0 2. — 10. Crane du N0 3. — 11. Crane du N0 4. — 12. Crane du N« 5. — 15. Crane du N0 6.
CERCOPITHECUS ERYTHRARCHÜS, Peters, Reise nach Mos-sambique. Zool. t., 1 , p. 1, pl. 1.
C'est i'espèce oü le rouge-brun , qui forme ie caractère principal de la subdivision, a acquis sa plus grande ëtendae: cette teinte occupant non-seulement le dessous de la base de la queue a une longueur de deux pouces, mais se répandant encore sur le dessus de cette partie de la queue , et descendant méme a la face postérieure du haut des cuisses. L'espèce est, du reste, trés dis-tincte de toutes les autres de la division par ses favoris teints comme les autres parties du dessus du corps, par ses bras arec leuts mains teints de noir, ainsi que par sa queue d'un noiratre uniforme en arrière de sa portion teinte de rouge-brun. On ne voit point de bande ciaire sur le devant du front. Le dessous de l'aniinal, ainsi que le dedans des extrérnités, sont blanchatres. Les poils du dessus sont annelés de noir et de jaune grisatre
M. Peters a découvert ce singe a la Cóte Sud-Est de l'Afri-que Ce voyageur constate qu'il abonde dans les plaines d'ln-hambane pres du Cap Corrientes, et qu'il se trouve aussi, quoique moins fréquemment, dans les environs de Quellimane, au Nord des bouches du Zambéze. Le Dr. Kirck, Proc. Zool. Soc. London , 1864, p. 649, 1'a également observé a Quellimane, et encore a Luabo au Sud des bouches du Zambéze.
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Indiv. monté. 1. Male, Mossambique, voyage de Peters.
2. Crane du N0 1.
CERCOPITHECÜS RÜF0V1R1DIS, Isid. Geofl'roy , Compt. rend.,
t. 15, p. 1038; Archir. d. Mus., t. 2, pi. 4; Catal., p. 25, N0 13.
Cette espèce est plus particuiièrernenl reconnaissable a la teinte d'un jaune rougeatre occupant le dessus du tronc ; cette teinte est, toutefois, plus ou moins interrompue par les anneaux noirs des polls; elle passé au grisatre sur les membres et la queue, et est plus ou moins remplacée par un noiratre uniforme sur les quatre mains et le bout de la queue. Le menton est noir. La bande frontale blanche est assez prononcée. Les favoris, le dessous du tronc et du cou , ainsi que le dedans des extremites sont blanchatres. Le rouge-brun du dessous de la base de la queue est moins foncé que dans les autres espèces et n'occupe que l'espace d'un pouce.
Le squelette oflre 13 paires de cótes, dont la dernière est de moitié plus courte que la précédente. On comple 6 vertèbres lombaires et 3 sacrales.
M. Sclater, Proc., 1860, p. 420, N0 3, rapporte a cette espèce Tindividu d'un singe apporté vivant du Zambéze.
Individus montés. — 1. Male semi-adulte, acquis en 1875. — 2. Male semi-adulte, acquis en 1875.
3. Squelette du N0 1.
IV. Espèces au pelage presque uniformément compose de poils annelés de noir et de blanchatre ou de blanc jaunalre qui passe, sur le dos de l'une des espèces (Cercop. albogularis), plus ou moins au roux ; mais remplacé par du noir sur les quatre mains et sur les extremites antérieures, par du blanc ou du blanchatre sur la gorge el la parlie antérieure de la poitrine, et, dans le Cercop. samango, aussi sur de dessous du tronc et une partie de la queue. 11 n'existe pas de bandelette blanche sur le front, et les favoris sont coiorés comme les autres parties de la tête.
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Je ne connais que deux espèces de ceüe division. L'une d'entre elles a été observée a la Cole d'Or , rautre dans la Cafrérie.
CERCOPITHECUS AL3080LARIS, Fraser, Zoologica lypica, pl. 2. — Semnop? albogularis , Sykes, Proc. Z. S. London, 1851 , p. tOó ; 1832, p. 18. — Cercop. monoides, Is. Geoll'r. St. Hil., Archives du Muséum, t. 2, pl. 31.
Cette espèce est caractërisée par sa gorge et Ie devant de sa poitrine offrant un blanc assez pur; par sa queue passant, vers sa moitié terminale, plus ou moitis au noir, el par les poils du dessous du tronc anuelés de gris 1'cnce et de blanchatre. Le dos el les lombes soit fortement lavés de roux jaunatre plus ou moins vif. Les poils des oreilles offrent rarernent une teinte claire, c'est-a-dire d'un blano jaunatre.
L'espèce a cte observée a la Cole d'Or par noire voyageur Pel. On la fait encore venir de Zanzibar, sans que Ton ail prouvé cette assertion par des fails directs.
Individus montés. —- 1, 2. Femelles adulles, Cole d'Or, voyage de Pel. — 5. Adulte, Cote d'Or, acquis en 1875. — 4. Male a 1'age moyen, dole d'Or, acquis en 1875. — ü. Male a 1'age moyen. Cote d'Or.
6. Crane du ]N0 1. — 7. Crane du N0 3. — 8. Crane du N0 ö.
CERCOP1THEOOS SAMANGO, Sundevall, K. Ved. Acad. Förh., 1844, p. 160. — Cercop. labiatus, Is. Geoffr., Arch. d. Mus., t. 2, p.
Trés reconnaissable a la leinle blanche qui occupe la première moitié de la queue, a l'exceplion de sa iigne médiane superieure, tandis que tout Ie dessous du corps depuis I'anus jusqu'au menton, ainsi que le dedans des cuisses et des bras, sont blan-chatres. Les oreilles sont garnies de poils blanchalres.
Celte espèce a élé observé dans la Cafrérie par Wahlberg, el J. Verreaux en a rapporté un individu de la ine:ne localitéj c'est-a-dire du Port Malal,
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Indiv. monté. 1. Male, Mossambique, voyage de Peters.
2. Crane du N0 1.
CERCOPITHECÜS RÜF0VIR1DIS, Isid. Geoffroy , Compt. rend,, t. 15, p. 1038; Archiv. d. Mus., t. 2, pl. 4; Catal., p. 25, N0 15.
Cette espcce est plus particulièremenl reconnaissable a la teinte d'un jaune rougeatre occupant le dessus du tronc; cette teinte est, toutefois, plus ou moins interrompue par les anneaux noirs des poils; elle passé au grisatre sur les membres et la queue, et est plus ou moins remplacée par un noiratre uniforme sur les quatre mains et le bout de la queue. Le menton est noir. La bande frontale blanche est assez prononcée. Les favoris, le dessous du tronc et du cou , ainsi que le dedans des extrémités sont blanchatres. Le rouge-brun du dessous de la base de la queue est moins foncé que dans les aulres espèces et n'occupe que l'espace d'un pouce.
Le squelette oll're 13 paires de cótes, dont la dernière est de moitié plus courle que la précédente. On compte 6 vertèbres lombaires et 3 sacrales.
M. Sclater, Proc., 1860, p. 420, N0 5, rapporte a cette espèce l'individu d'un singe apporté vivant du Zambéze.
Individus montés. — 1. Male semi-adulte, acquis en 1875. — 2. Male semi-adulte, acquis en 1875.
3. Squelette du N0 1.
IV. Espèces au pelage presque uniformément compose de poils annelés de noir et de blanchatre ou de blanc jaunatre qui passe, sur le dos de l'une des espèces (Cercop. albogularis), pbas ou moins au roux ; mals remplacé par du noir sur les quatre mains et sur les extrémités antérieures, par du blanc ou du blanphatre sur ia gorge et la parlie antérieure de la poitrine, et, dans le Cercop. samango, aussi sur de dessous du tronc et une partie de la queue. 11 n'existe pas de bandelette blanche sur le front, et les favoris sont colorés comme les autres parties de la téte.
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Je ne connais que deux espèces de celte division. L'une d'entre elles a été observée a la Cole d'Or , Fautre dans la Cafrerie.
CERCOPITHECUS AL30ÖÜLARIS, Fraser, Zoologica typica, pl. 2. — Semnop? albogulaiis, Sykes, Proc. Z. S. London, 1831 , p. I0a ; 1832, p. 18. — Cercop. monoides, Is. Geoiï'r. St. Hil., Archives dn Muséum, t. 2, pl. 31.
Celte espèce est caractérisée par sa gorge et le devant de sa poitrine olfrant un blanc assez pur; par sa queue passant, vers sa moitié terminale, plus ou moins au noir, et par les poils du dessous du tronc annelés de gris lonce et de blancliatre. Le dos et les lombes sort fortement lavés de roux jaunatre plus ou moins vif. Les poils des oreilles offrent rarement une leinte claire, c'est-a-dire d'un blanc jaunatre.
L'espèce a été observée a la Cole d'Or par notre voyageur Pel. On la fait encore venir de Zanzibar, sans que Ton ait prouvé cette assertion par des fails directs.
Individus montés. — 1, 2. Femelles adultes, Cote d'Or, voyage de Pel. — 5. Adulte, Cote d'Or, acquis en 1873. — 4. Male a 1'age moyen, Cote d'Or, acquis en 1875. — ij. Male a 1'age moyen. Cote d'Or.
6. Crane du N0 1. — 7. Crane du N0 5. — 8. Crane du N0 ».
CERCOPITHECUS SAMANGO, Sundevall, K, Ved. Acad. Förh., 1844, p. 160. — Cercop. labiatus, fs. Geofl'r., Arch. d. Mus., t. 2, p. 555.
Trés reconnaissable a la leinte blanche qui occupe la première moitié de la queue, a l'exception de sa iigne médiane supérieure, tandis que tout le dessous du corps depuis I'anus jusqu'au menton, ainsi que le dedans des cuisses et des bras, sont blan-chalres. Les oreilles sont garnies de poils blanchalres.
Cette espèce a été observé dans la Cafréric par Wahlberg, et J. Verreaux en a rapporlé un individu de la mé;ne Iccalitéj c'est-a dire du Port JNalal,
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Individu monté. — 1. Femelle adulte, Cafrérie, royage de Walilberg, obtenue de feu Sundeva!.
2 Crane du JV0 1.
V. Les espèces de cette division sont plus particulièremenl reconnaissables a une bande noire rattachant les bords externes des yeuï aux oreilles; a leurs parties infërieures, soit blandia-tres, soit plus ou moins teintes de jaune rougeatre ou mème de rouge sur la poitrine et le ventre ; a la partie terminale de leur queue noire, et au poils du dessus annelés de noir et de roux ou de grisatre, tandis que le noir se répand, souvent, plus ou moins complétement sur le milieu du dos, sur les lotnbes et même sur la face externe des membres. Les quatre mains sont constamment noires. Une des espèces de cette division , le Cercop. mona, est plus particulièrement caractérisée par une tache blanche ornant le haut des cuisses.
A cette division, et plus particulièrement a la subdivision des Cercop. Campbellii et pogonias, appartient le Cercop. erythro-gaster, mentionné dans nos généralités sur les Cercopithèques.
Ces singes ont ete observes au Congo, au Gaboon et, au dire des marchands d'animaux vivants, dans la Sénégambie,
A. Dessus des cuisses orné d'une large tache transversale et blanche. Dessous et dedans des extrémités blancs. Poils du dessus de l'anitnal annelés de noir et de roux , mais cette der-nière teinte est, sur le cou et la tête, plus claire et plus ou moins jaunatre. Face externe des membres, les quatre mains et la queue en grande partie d'un noir uniforme. Poils des joues jaunatres, mais a pointe noire Une bande frontale blanchatre plus ou moins imparfaitement circonscrite.
CERC0P1THECUS MONA, Erxleben, p. 32, N0 10. — La Mone, Buffun , t. 14, p. 258, pl. 36; La Mona, ibid., Suppl., t. 7, p. 75, pl. 19. — Simia mona, Schreber, t. 1, p. 97,
pl. 15 (ex Buflon). — La Mone, Audebeït, 4, 2, pl. 7.
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Voir ci-dessus les caiactères de l'espèce. Je ne vois pas en quoi diffère la variété dont fait mention Is. GeolTV., Cat., p. 20, et que Gray, Catal., p 22, a introduite sous l'épitiiète de »monella.quot;
Le squelette offre 12 paires de cótes , 7 vertèbres lombaires et 5 sacraies.
Nous avons recu, du pays des Camerons, des individus de cette espèce, tués a Tetat sauvage. On lui assigne. ordinairement, pour patrie, la Sénégambie , sans que cela soit prouvé. Notre voya-geur, feu Pel, qui a exploré, pendant douze ans, les dilTérentes parties de la Cote d'Or, ne Ty a jamais rencontrée.
Individus montés. — 1. Mule adulte, pays des Camerons, acquis en 1875. — 2. Femelle adulte, pays des Camerons, 1873. — 3. Femelle a-peu-près adulte, anquise en 1867. — 4. Male a l'age moyen. — 5. Femelle a l'age moyen, acquise en 1867. — 6. Jeune individu, au.v teintes un peu plus pales que dans les adultes.
7. Squelette d'un vieux male, acquis en 1867.
8. Crane du N0 1. — 9. Crane du N0 2.
B. Espèces sans tache blanche aux cuisses.
CERCOPITHECÜS C A MP BEL LII, Waterhouse, Proc. Z. S. London, 1838, p 61 ; Fraser, Zool. typ., pl. 5. — Cercop. Burnetii!, Gray, Ann. et Mag., 1842 , p. 256.
ïrès semblable au Cercop. mona , mais sans tache blanche au haut des cuisses, et a la teinte dominante passant au noir sur la partie postérieure du dos, ainsi que sur les lombes. Les teintes des petits différent beauconp de celles des adultes. Le dessous est, a eet age, blanchatre; mais les poils de toutes les autres parties sont d'un gris annelé de noiratre et de roussatre.
Cette espèce habite la Cóte d'Or.
Individus montés — 1, 2. Males adultes, Rio Boiitry,Cóte d'Or, voyage de Pel. -- 3. Femelle a-peu-près adulte, Rio Boutry, Cóte d'Or, Pel. — 4. Male a-peu-près adulte, Cóte
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d'Or, Pel. — 3. Male passablement jeune. Cóte d'Or, Pel. — 6. Petit, male, Cóte d'Or, Pel. — 7. Petit, Cóte d'Or, Pel.
8. Crane du Nquot;. 4.
CERC0P1THECÜS POGOSIAS, Bennett, Proc. Z. S. London, 1853, p. 67. — Cercop. Eolebenii, Duhlbom et Pucheran, Rev. et ftlagas. de Zoologie, 1856, p. 96, et 18 j7, p. 196; Dahlbom, Zool. Studier, p. 1Ü9, pi. 5. — Cercop. nigripes, du Chaillu, Proc. Bost., t. 2, 1860, p. 300.
Reconnaissable aux parties inférieures du corps et au dedans des eïtrémites teints de jaune rougeatre plus ou moins vif. Les teintes des poils du dessus de l'anirnal et de la face externe des extrémités assez vaiiables, et souvent interrompues par une large bande longitudinale noire sur la partie postérieure du dos et sur les lombes. Face externe des membres annelée de noir et de blancliatre , ou de roussatre. Cótés du tronc tirant quelquelbis fortement au roux foncé.
Ce singe a été observe dans le Congo et, par du Cliaillu, au Gabon.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, tuée en 1874 sur les bords de TOgoway, dans le Congo: semblable a l'individu du Cercop. Erxlebenii, figure par Dahlbom, mais sans bande noire sur le dos et a la teinle claire du dessous d'un roussatre pale. — 2. Femelle adulte, au dessous d'un roux jaunatre vif, et avec une trés large bande noire sur 1'arriére-dos et les lom-bes, Gabon?, acquise en 1859.
5. Crane du N0 2.
VI. Pelage noir annelé , sur le dessus du tronc, sur les joues et la partie basale de la queue, de blanc grisatie ou roussatre, teinle qui domine plus ou moins sur une bande en croissant occupant Ie devant du front. Les espèces de cette division sont, avec le Cercop. nictitans, les seules du genre, dont toutes les parties inférieures sont noires et dont tout le pelage-mèrne est noir, toujours a l'exception des parties annelées d'uneteinteclaire.
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Outre 1'espèce donl nous allons trailer, ii parait en existcr une autre dont nous avons parlé dans les généralités du genre sous le nom de Cercop. neglectus.
CERCOPITHECÜS LEÜCAMPYX, Fischer, Synops. Mammalium, 1829, t. 1, p. 20; fondé sur la Diane femelle de Fr. Cuv., Mainmil., p. 47, pi. 14, (inais non pas Cercop. leucampyi, Gray, Cat. 1870, p. 22, N0 9, espèce différente, mentionnée par inoi sous le nom de Cercop. neglectus) — Cercop. diade-inatus, Is GeoU'r., voyage de Belanger, 1830. — Cercop. pluto, J. E. Gray, Proc Zool Soc. London, 1848, p. 37, avec une figure noire (page 38) el une figure coloriée (pi. 3). — Cer-copithecus dilophus. Mus. Leiden, Ogilby, Menageries, 1838 , p. 343.
Celte espèce est facile a distinguer au moyen des caraclères ci-dessus indiqués. Le squelelte nous a offert 12 paires de coles, 7 verlèbres lombaires el 3 sacrales.
Elle vienl d'Angola et du Congo.
Individus monies. — 1. Adulte, Angola. — 2, Male adulte, Angola. — 3. Male adulte, Congo, 1874. — 4. Male adulte, Congo, 1873; longueur totale de 32 pouces, donl la queue occupe 29 pouces. — 3. Feinelle a Tage moyen, Congo, 1873. — 6. Individu passablement jeune, Congo, 1875.
7. Squelelte d'adulle, Angola.
8. Crane du N0 3. — 9. Crane du K0 4.
VII. Cereopillieques rouges. Caraclérisés par leur leinte d'un roux rougealre plus ou moins vif, mais rernplacee sur le dessous, les avanl-bras el les jambes par une leinte d'un blanc plus ou moins pur. Ces singes viennenl du Sénégal el des pays du Nil supérieur, el on peut les subdiviser. suivant ces deux localilés , en deux conspecies, excessivement voisins 1 un de I'autre el donl lous les trails sont loins d'èlre fixes d'une manière tran-chée. La ditïicullé a les établir réside dans les questions sui-vanles: 1) on ne connail du Sénégal que les jeunes el les in-
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dividus semi-adultes; 2) le soi-disant bandeau noir s'étendanl le long des sourciis et de leur entre-deux se trouve dans tous les individus; 5) le bandeau IVontal blanc n'existe qu'acciden-tellement; 4) le noir de la face parait s'étendre plus ou moins suivant les individus, ainsi que cela a lieu dans le Cercocebus cynamolgos.
CERCOPITHECÜS PATAS, Enleben, 1777 , p. 54, N0 12
(specim. e Senegambia). — Le patas a bandeau noir et le patas a bandeau blant;, Bullbn, t. 14, p. 208 suiv., pl. 23 et 26. — Simia patas, Schreber, p. 98, ]\'0 16, pl. 16 (d'après Buflbn). — Simia rubra, Gmelin, 1788, p. 34, A'0 42 , (d'après Buflbn). — Cercopithecus ruber, E. GeoöVoy, Annal. du Mus. , tome 19, 1812, p. 96, K0 11. — Cercop. circumcinctus, Rei-chenbach, p. 123, fig. 310.
I'oils de la lèvre supérieure noirs, mais entresemés de poils blancs isolés. Le rom rougealre des parties supérieures se répand, également, en perdant toutelbis en inlensité, sur la face externe des quatre membres.
Ce singe vient de la Sénégambie. Un de nos individus nous a été envojé par notre ci-devanl consul de Tripoli, M. Clifford, et y avait probabiement été apporté du Sénégal.
Indiv. montés. — 1. Femelie seini-adulle, ii teinte d'un roux rougeat.re fort intense; indiquée comme provenant du Sénégal. — 2. Femelie semi-adulte, même origine que le N0 1. — 3. Femelie semi-adulle, a la teinte roux rougeatre beau-coup plus pale que dans les JV05 1 et 2, prés. par feu Clifford Cocq van Breughel, ancien consul Néerlandais a Tripoli.
4. Squelette, 1867: 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombai-res, trois sacrales,
ö. Crane du N0 1.
CERCOPITHECUS PYRRHONOTÜS, Ehrenberg, Verh. Nat. Freunde in Berlin, t. 1, p. 406; Symbolae Physicae, livr. 1,
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pi. 10. — Cercop. poliophaeus, v. Heuglin, Fauna d. rolh Meeres, p. 13; Reichenbach, pi. 21, fig. 309 (trés vieil individu).
Le singe rouge du Nil supérieur ne parait se dislinguer de celui du Sénégal que par les traits suivants. On lui observe, le long du bord de la lèvre supérieure, une large bande de poils d'un blanc assez pur. Le roux rougeatre des parties supérieures est plus vif, et ne s'étend, ni sur les jambes, ni sur Tavant-bras, ces parlies olFrant un blanc assez pur qui n'est que trés légèrement lavé de roussalre dans les jeunes individus. On voit, sur le front : un chump en triangle, dont la base s'appuie sur la ligne sourcilière et dont les deux jambes se dirigent des deus extrémités de cette ligne vers la fin de la ligne médiane du front ; ce champ olfre une teinte un peu plus claire que celle du dessus de la tête, el ses cótés sont marqués par un petit nombre de poils noirs: il convient, toutefois, de faire observer que ce champ et sa ligne de démarcalion ne sont que Irès faiblement prononcés dans les individus adul-tes. Ajoutez que, dans les adultes, les poils de l'avant-bras el des joues sont d'un blanc grisalre, mais annelés de noir.
Quant a la teinte de la face, elle est d'un noiratre passant a la couleur de chair sur le tour des yeux el souvent aussi sur les joues. Les poils blancs revêlanl , quelquefois, plus ou moins visiblemenl le nez, ne peuvent olfrir, par cette raison, qu'un trait individuel.
Rüppell a observe ce singe au Kordofan et dans le Darfour. Ehrenberg Ta tué dans ces mêmes conlrées et, en outre, dans le Sennaar. M. v. Heuglin a obtenu son Cercop. poliophaeus pres de Fazzogl sur le Nil bleu, ainsi que des bords du Nil blanc. Aucun de ces voyageurs n'a rencontré ce singe rouge dans l'Abyssinie.
Individus monies. — 1. Individu a l'age moyen, Sennaar, présenté par M. Clot-Bey, 1846. — 2. Trés vieux male, ap-porté vivanl en Europe et acquis, en 187a, comme provenant du Nil supérieur; absolumenl semblable a la figure que Rei-
chenbach a donnée du Cerc. poliophaens. — 5. Tres vieil individu a-peu-près setnblablc au N0 2, acquis en )840, comma provenant du Nil supérieur: longueur totale de 53 pouces, dont la queue en occupe vingt-sept.
4. Crane du N0 2,
VIII. Cercopitlièques a nez blanc. — Les espèces de cette division sont distinctes de tons les autres Cercopitlièques par leur nez revêtu de poils ras, serrés et d'un blanc parfait: ca-ractère facile a saisir au premier coup d'oeil. Ces poils blancs sont distribués sur un champ en triangle plus ou moins im-parfaitement défini, avec sa pointe tournee, dans les uns vers les lèvres, dans les autres vers le front, et c'est sur cette dif-férence, ainsi que sur les teintes de leur pelage, que l'on peut grouper les espèces en deux subdivisions.
A. Base du triangle, formé par le champ nasal revêtu de poils blancs, tournée vers le haut et n'atteignant guère Fentre-deus du bord inférieur des orbites, d'oü il s'ensuit que la pointe de ce champ se prolonge en bas sur la cloison du nez. Poils du dessus annelés de noir et d'un roux plus ou moins jaunatre. Joues teintes de blanc sur une étendue plus ou moins grande. Dessous, depuis le menton jusqu'a l'anus, ainsi que toute la partie inférieure de la queue, d'un blanc plus ou moins pur
On connait deux espèces de cette subdivision, originaires des parties chaudes de l'Afrique occidentale.
CERCOPITHECÜS PETAÜRISTA, Erxleben, 1777, p. 33, N0 14. — Simia petaurista , Schreber, p. 103, N0 21, pl. 19 B; d'après Allamand, dans son hist. nat. de Buffon , t. 14, p. 141 , pl. 39. — Le blanc-nez , Buffon, Suppl., t. 7 , p. 67 (descr. d'après Allamand). — Cercop. ascanias , Fr. (luv., Mamrnif., p. 52, pl. 16 (nee Audebert). — Simia petaurista, Audeb., Fam. 4 , Sect. 2 , pl. 14.
Cette espèce est facile a reconnaitre, parmi les blancs-nez,
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aux traits suivants. Le blanc des parties inférieures monte sur les cotés du cou et de la tête, et ne s'arrête que sur le bord inférieur d'une bande étroite et noire, laquelle se dirige des cótés des orbites sur le cou. On voit cependant, au dessus de cette bande, immédiateinent a la base des oreilles, reparaitre le blunc sous la forme d'une bandelette blanche. La large bande noire de la base du front et qui s'étend jusqu'aus oreilles, se prolonge, en outre, a travers le vertex, en sorte que cette par-tie antérieure du vertex et le front entier se trouvent comme enclavés dans un cercle noir. Les cótés de la face sont revêtus de poils noirs, qui s'arrètent brusquement au blnnc des cótés de la tête Les poils des parlies supérieures de Tanirnal sont annelés de noir et d'un jaune tirant plus ou moins fortement au roux. Toutes les parties inférieures de ranimal, y compris le dessous de la queue et le dedans des cuisses et des jambes, ainsi que les cótés de la lête et du cou, sont d'un blanc plus ou moins pur.
Le squeleüe offre 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires et 3 sacrales.
Ce joli singe vient de la Cóte d'Or. Fraser, Ann. of N. H., t, 9, p. 262, 1'a également observe dans cette region, c'est-a dire , a Cape-Coast.
Individ us montés. — 1. Vieux male, Cóte d'Or, voyage de Pel: longueur totale de 44 pouces et demi, dont la queue oc-cupe 23 pouces et demi. — 2. Vieille femelle, Cóte d'Or, voyage de Pel: longueur totale de 58 pouces, dont la queue occupe 20 pouces et demi. — 5. Individu a l'age moyen, Cóte d'Or. — 4. Male a Page moyen, Cóte d'Or, acquis en 1875. — 5. Femelle a l'age moyen, Cóte d'Or, 1875. — 6. Jeune male, Cóte d'Or, du Cabinet de Temminck. — 7. Jeune male, Cóte d'Or, acquis en 1867.
8. Squelette d'un individu a i'age moyen.
CERC0P1THECÜS 4SCAN1AS, Reichenbach (ex parte), mais non pas de Fr. Cuvier qui a figuré sous ce nom le Cercop.
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chenbach a donnee du Cere, poliophaens. — 5. Tres vieil individu a-peu-prés sembiabie au ]\0 2, acquis en 1840, comme provenant du Nil supérieur: longueur totale de 53 pouces , dont la queue en occupe vingt-sept.
4. Crane du N0 2.
VIII. Cercopithèques a nez blanc. — Les espèces de cette division sont distincles de tous les autres Cercopithèques par leur nez revêtu de poils ras, serrés et d'un blanc parfait: ca-ractère facile a saisir au premier coup d'oeil. Ces poils blancs sont distribués sur un champ en triangle plus ou moins im-parfailement défini, avec sa pointe tournée, dans les uns vers les lèvres, dans les autres vers le front, et c'est sur cette dif-férence, ainsi que sur les teintes de leur pelage, que l'on peut grouper les espèces en deux subdivisions.
A. Base du triangle, formé par le champ nasal revêtu de poils blancs, tournée vers le hant et n'atteignant guère Tentre-deux du bord inférieur des orbites, d'oü il s'ensuit que la pointe de ce champ se prolonge en bas sur la cloison du nez. Polls du dessus annelés de noir et d'un rouï plus ou moins jaunatre. Joues teintes de blanc sur une étendue plus ou moins grande. Dessous, depuis le menton jusqu'a l'anus, ainsi que toute la partie inférieure de la queue, d'un blanc plus ou moins pur
On connait deux espèces de cette subdivision, originaires des parties chaudes de l'Afrique occidentale.
CERCOPITHECÜS PETAÜRISTA. Erxleben, 1777, p. 53, N0 14. — Simia petaurista , Schreber, p. 105, N0 21, pl. 19 B; d'apres Allamand, dans son hist. nat. de BulTon , t. 14, p. 141, pl. 59.— Leblanc-nez, BulTon, Suppl., t. 7 , p. 67 (descr. d'après Allamand). — Cercop, ascanias , Fr. Cuv., Mamrnif., p. 52, pl. 16 (nee Audebert). — Simia petaurista, Audeb. , Fam. 4 , Sect. 2 , pl. 14.
Cette espèce est facile a reconnaitre, parmi les blancs-nez ,
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aux traits suivants. Le blanc des parties infërieures monte sur les cótés du cou et de la tête, et ne s'arrête que sur ie bord inférieur d'une bande étroite et noire, laquelie se dirige des cótés des orbites sur le cou. On voit cependant, au dessus de cette bande, immédiaternent a la base des oreilles, reparaitre le blanc sous la forme d'une bamlelette blanche. La large bande noire de la base du front et qui s'étend jusqu'aus oreilles, se prolonge, en outre, ü travers le vertex, en sorte que cette par-tie antérieure du vertex et le front entier se trouvent comme enclavés dans un cercle noir. Les cótés de la face sont revêtus de poils noirs, qui s'arrétent brusquement au blanc des cótés de la téte Les poils des parlies supérieures de ranimal sont annelés de noir et d'un jaune tirant plus ou moins fortement au roux. Toutes les parties inférieures de Tanimal , y compris le dessous de la queue et le dedans des cuisses et des jambes, ainsi que les cótés de la téte et du cou, sont d'un blanc plus ou moins pur.
Le squelette offre 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires et 3 sacrales.
Ce joli singe vient de la Cóte d'Or. Fraser, Ann. of N. H., t. 9, p. 262, 1'a également observe dans cette region, c'est-a dire , a Cape-Coast.
fndividus montés. — 1. Vieux male, Cóte dquot;Or, voyage de Pel: longueur totale de 44 pouces et demi, dont la queue oc-cupe 2a pouces et demi. — 2. Vieiile femelle, Cóte d'Or, voyage de Pel: longueur totale de 58 pouces, dont la queue occupe 20 pouces et demi. — 5. Individu a l'age moyen, Cóte d'Or. — 4. Male a l'age moyen, Cóte d'Or, acquis en 1875. — S. Femelle ii l'age moyen, Cóte d'Or, I87S. — 6. Jeune male, Cóte d'Or, du Cabinet de Temminck. — 7. Jeune male, Cóte d'Or, acquis en 1867.
8. Squelette d'un individu a l'age moyen.
CERC0P1THECUS ASCAN1AS, Reichenbach (ex parte), mais non pas de Fr. Cuvier qui a figuré sous ce nom le Cercop.
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petaurista. — Simia ascanias, Audebert, 1799, Fam. 4, Sect. 2, pl. 15. — Simia petaurista, Lacép. et G. Cuvier, Menagerie, 1801 , avec une planche representnnt ie mème individu figure par Audebert (nee Sclireber). — Reichenbach , Singes: Cercop. ascanias, pl. 18, fig. 2(50 (copiée d'après Audebert); Cercop. histrio, fig. 2o() et 237 (copiées d'après Lacép. et G. Cuvier) ; fig. originale N0 262 ; mais non pas la fig. 259, qui est copiée d'après le Cerc. ascanias de Fr. Cuv., et qui représente le Cercop. petaurista. — Cercop. ludio, Gray, Proc. Zool. Soc. London, 1849, p. 8, pl. 9, fig. 2.
Celte espèce, quoique rappelant en general le Cercop petaurista, s'en éloigne , cependant, sous les rapports suivants. Le blanc des cótés de la tête est interrompu par une large bande transversale noiratre se dirigeant du nez jusque sur les cótés du cou. Le blanc du dessous de la queue change, des le deux-ième tiers de la longueur de eet organe, au roux rougeatre. La teinte du dessus est plus foncée que d'ordinaire dans le Cercop. petaurista, et les anneaux des poils tirent iortemenl au roux. La face esterne des extrémités antérieures est d'un noiratre presque uniforme. Le blanc des parties inférieures, enfin, est moins pur et tire au jaunatre Notez, toutefois, qu'Audebert et après lui Lacépède et G. Cuvier, veulent que ces parties soient d'un gris foncé.
On ignore la localité précise qu'habite cette espèce. J. E. Gray, Catai., p. 21, donne pour patrie a son Cercop. ludio, 1'Afrique centrale.
Individu monté. — 1. Vieux male de trés grande taille, acquis en 1867; longueur totale de ol pouces, dont la queue en occupe vingt-neuf.
B. Base du triangle, f'ormé par le champ nasal revètu de poils blancs, tournée vers le bas. tandis que son angle opposé se prolonge vers le haut en pointe jusque sur I'enlre-deui du bord inférieur des orbites. Pelage d'un noir, finement annelé de jaune blanchatre, mais remplacé, dans le Cerc. melanoge-
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nys, sur la poitrine, le dedans des bras et le ventre, par du blanc. Les deux espèces de cette subdivision se dislinguent, en consequence, de celles de la première subdivision, oulre par la forme dilïeienle du champ nasal, par leur teinle foncée qui occiipe égaiement les joues, ainsi que toute la queue.
Elles ont éte observécs a la cóte occidentale de TAfrique, depuis le Golfe de üiafra jusqu'ü Angola.
CERCOPITHECÜS NICTITANS, Erxleben, 1777, p 35, N0 13.— Simia nictitans, Linn., Syst. nat., (2me édit., t. 1 , 1766, p. 40, N0 23. — La Guenon a nez blonc proéminent, BulTon , Suppl., t. 7, p. 72, pi. 18. — Cercop. nictitans, Fr. Cuv., p. 50, pi. 13. — Cercop. Maitinii, Waterbouse, Proc. Z. S. London, 1838, p. u8, 1841, p. 71; Gray, Catal , p. 21, N0 4 (variété a teinte du dessous tiran! sur le gris).
Le Cercop. nictitans est facile a reconnaitre, parmi les blancs-nez, a la teinte dominante noire de son pelage, rappelant, sous ce rapport, le Cercop. leucampyx. Cette teinte noire est toutefois interrompue par les anneaux d'un jaune blanchatre, ornant les poils du dessus et s'étendant souvent aussi sur les quatre extré-mités et mème sur la partie basale de la queue.
11 arrive quelquefois que la teinte dominante est moins foncée et tirant au grisatre, notamment sur le dessous, qui est alors même d'un gris foncé ou d'un gris foncé lavé de bruna-tre. Ce sont de pareils individus qui ont ëté décrits par Wa-terhouse sous le nom de Cercop. Martini , el que ce savant dit avoir recu de l'ile de Fernando Po. Les trois individus exa-rninés par Waterbouse sont, toutefois, de.grande taille, et fun d'entre-eux offre même en longueur totale 34 pouces, dont la queue occupe plus de 29 pouces.
Nous n'avons pas recu cette espèce de la Cóte d'Or, et elle ne vient pas non plus des régions plus septentrionales. Les individus du Cercop. Martini de Waterbouse ont été envoyés de Fernando Po; mais comme on apporte souvent, dans celte ile, des singes vivants de la cóte opposée , il s'agit de savoir
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s'il ne faut pas regarder cette dernière contrée corn me patrie de
l'espècc.
Individus montés. — 1. Individu passablement jenne, au dessns noir. — 2. Male semblable au N0 1 ()ar sa taille et ses teintes, apporté vivant en Kurope, mort en Janvier 1873. — 3. Male a-peu-prcs adulte, au dessous tirant au grisatre, acquis en IS74. — 4. Male a i'age tnojen, a-peu-près semblable au Nu 3, acquis en 1875. — 5. Jeune male, a la teinte dominante tirant au gris, notamment sur Ie dessous, acquis en 1870. — 6. Jeune individu, semblable au N0 5, acquis en 187;).
7. Crane du N0 2. — 8. Crane du N0 3.
CERC0P1THECUS MELA NOGENYS, J. E. Gray, Ann. et Ma-gaz., 1843; Proc. Z. S. L., 1849, p. 7, pl. 9 , fig. 1; Catal., 1830, p. 21, N0 3.
Cette espcce est trés voisinc du Cercop. nictitans, dont elle diffère, toutefois, d'une manière tranchée, par sa poitrine et Ie dedans de son avant-bras blancbatres, tandis que cette teinte tirant un peu au grisatre occupe également Ie ventre jusque sur la base des cuisses.
L'cpithète de wrnelanogenysquot; parait avoir été choisie pour distin-guer l'espèce des Cercop. petaurista et ludio (ascanias), et non pas du Cerc. nictitans dont les jones sont exactement colorées comme dans le C. melanogenys.
Ce singe est, suivant Monteiro . assez commun pres d'Encoge dans l'Angola.
Indiv. rnontc. — 1. Jeune male, apporté vivant en Europe et mort en Octobre 1861 : longueur totale de 30 pouces, dont la queue en occupe dix-sept.
2. Crane du ]\'0 1.
IX. Cette division ne cornprend que la seule espéce du Cer-copithecus cephus, caractérisée, parmi toutes les autres du genre, par une bande en croissant d'un blanc bleuatrs s'éten-
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dant an dessous des narines et montant insensiblement, de cha-que cóté, vers les jones ; elle louche, avec son bord inferieur, an.t poils noirs dont ie resle des ièvres se trouve revètu. Les jones sont ornces de poils d'nn j'inne rougealre pale s cten-dant, de cliaqne cóté, depnis les bonis laléraux des orbites jusqn'au dessous des oreilles qui sont garnies de poils de cetle mème teinte. Ces poils des jones sont accompagnés. vers ie haut, d'une bandelette de poils noirs. Les poils sont, en general , nnnelés de ront et de noir. Cette dernière teinte oc-cnpe, du reste, les quatre mains, tandis qne ie roux domine sur la queue, dont la face inférieure du tiers basal passe au blanc grisatre, teinte qui occupe également Ie dedans des cuisses et pins on moins le dessous du tronc, tandis qu'elle passe, sur la gorge, au blanc jaunatre. Ajontez que dans le vivant , la face est teinte d'un beau bleu, interrompn par la couleur de chair des paupières, et par nn large champ en coeur transversal occupint le nez ct se répandant latéralement au dessus de la bande en croissant d'un blanc bleualre dont nons avons fait mention ci-dessus. — Nolez, toutelois, que dans les jeunes individus, ces teintes des parties nues de la face se tronvent moins fortement prononrées que dans les ad n Ites.
CERC0PITÜ2CÜS CEPHÜS, Ealeben , 1777, p 37, N0 16.— Simia cephus, Linné, éd. 12, t. 1, p. 39, N0 19, (excl. (3, Simia aethiops). Le Moustac, BulTon , t. 14, p. 28ö , pl. 59. ■— Le Moustac, Fr. Cuv., Mammifères , pl. 17.
Espèce facile u reconnaitre aux caraclères ci-dessus.
Trois de nos squelettes olTrent 12 paires de cótes, 7 vertè-bres lornbaires et trois sacrales. Dans un quatricme, la première lombaire porte une treizième paire de cótes, quoi-qu'elle soit de moitié plus courte que la paire précédente, en sorte que Ton cotnpte a ce squelette, 13 paires de cótes, mais seulernent 0 vertèbres lornbaires.
Cette espèce vient du Congo (voyage de Tuckey et Mus. d.
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Pays-Bas), et du Gabon (individu rapporté par M. 4ubry Ie Comte voir Puciieran, p. 41).
Individus rnontés. — 1. Trés vieux male, tué sur les bords de l'Ogoway (Congo). 1873; longueur lotale de 47 pouces et demi, dont la queue occupe 27 pouces et demi, — 2. Male adulle, Congo, 18G6. — 3. Male adulle, Congo. — 4. Jeune femelle, Congo. — '6. Jeune male, Congo, 1867. — 6. Jeune male, Congo, 1875.
7. Squeletle du N0 5. — 8. Squelette d'un male a l'age moyen. — 9. Squelette d'un individu passablement jeune. — 10. Squelette semblable au No 9, mais ollVant 13 paires de cotes et seulement 6 vertebras lombaires.
11. Crane du K0 6.
X. Cercopitbèques barbus. — Cette division ne comprend que la seule espèee du Cercop. diana, tres reconnaissable a la longue barbe blanche qui lui pend du menton, ainsi qu'aux teintes jolies et variées de son pelage.
CERCOPITHECÜS DIANA, Erxleben, p. 50., N0 9. — Simia diana, Linné, S N., éd. 12, p. 38, N0 17. — Palatine ou Roloway, Allamand , édit. BufTon , t. 13, p. 77 , N0 13; Simia roloway , Schreber. — Cercop. roloway, Erxleben. — La Diane, Audebert, Fam. 4, Sect. 2, pl. 6.
Une bande sur le devant du front, les cótés et Ie dessous de la tète, la face antérieure des bras, la region des organes génitau.v et de l'anus, le dedans et la face postérieure des cuis-ses jusque sur les jambes, toutes ces parties sont d'un blanc lavé. souvent, de jaune rougeatre sur les parties postérieures de l'animal. Le dos, depuis les épaules jusque sur la base de la queue et jusque sur le milieu des cuisses est d'un beau rouge-brun pourpré et foncé. Les poils bordant latéralernent la face, le dedans et la partie inférieure des bras, les quatre mains, les jambes, la rnoilié postérieure de la face externe des cuisses et la queue sont d'un noir profond. Les poils des
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autres parties du pelage sont unnelés de noir et de blanc gri-satre.
Les trés jeunes individus iToffrent pas de trace de rouge-brun. Tout le dessus et la face eiterne des membres sont d'un noir brunatre sans anneauï clairs, et la queue est d'un jaune grisatre terne.
Le squelette présente 12 paires de cótes, 7 vertèbres lom-baires, 3 sacrales et 32 naudaies.
La Diane habile la Cüte d'Or, et elle a étë rencontrée par Fraser jusqu'a Accra, et a Bussa sur les bords du Niger, environ au diiième degré de Lat. Boréale.
Individus inontés. — 1. Trés vieux male, Cöte d'Or, voyage de l'el: longueur totale de 34 pouces et demi, dont la queue oc-cupe 51 pouces; longueur de la barbe de 5 pouces et demi. — 2. Adulte, Cote d'Or. — 3. Jeune male, Cote d'Or, auï tein-tes parfaiteinent semblables a celles des adultes: longueur totale de 53 pouces, dont la queue occupe 20 pouces; barbe longue de 2 pouces et demi. — 4. Trés jeune individu, aux teintes ci-dessus indiquées, Cóte d'Or, voyage de Pel; longueur totale de 24 pour.es, dont la queue occupe 12 pouces et demi; longueur de la barbe, 1 pouce. — 8. Femelle adulte, morte en caplivité en Février 1S76.
5. Squelette d'un individu passabiement jeune. — 9. Squelette du K0 8.
6. Crane du N0 1. — 7. Crane d'un indiv. adulte.
LES CEHCOCÉBES. CERCOCEBUS.
Les Cercocébes n'offrent en general d'autre trait tranchant qui les éloigne des Cercopithèques que la presence d'un cin-quième lubercule a la derniére molaire de la machoire inferieure: trait également propre, comma on sail, ii tous les autres singes de 1'Ancien Monde, a I'exception des Orangs, des Hy-
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lobales et des Cercopilhèques. lis onl encore ordinairemenl ie inuseau un peu plus alongé que les Cercopilhèques el habitent, outre les parlies chaudes de l'Afrique occidentale, celles de l'Asie au dela du ileuve Ganf[e jusqu'a Timor, Borneo et aux Philippines, landis que les Cercopilhèques ne se Irouvenl que dans rAI'rique. Les espèces de ce genre se divisent natu-relletnenl en plusieurs groupes, assez différents les uns des aulres.
Le squelelle de ces singes offre, a I'exception de celui du Cercoc. alhigena , 12 paires de cóles, 7 vertèbres lombaires el 5 sacrales. Dans le Cercoc. albigena , il exisle au contraire une paire de cóles de plus, ce qui réduil a six le nombre des vertèbres lombaires.
Des quatre espèces Africaines, Tune, Cercocebus albigena, s'eloigne, sous plusieurs rapports, de toules les aulres. Deux de l'Asie, c'esl-a-dire, l'une du Decan , i'aulre de Ceylan , Cercocebus sinicus el Cercoc. pilealus, sont remarquables par la disposition des poils de leur lèle; elles offrent enlre-elles la plus grande affinité et onl souvent élé conlondues, en sorle que leur hisloire est des plus embrouillées. La dernière espèce, Cercocebus cjnamolgos, est commune a une étendue immense de terres, puisqu'elle a élé observée dans 1 Inde au dela du Gauge, dans les iles de la Sonde jusqu'a Timor el aux Philippines: cependant, elle présenle souvent, selon les pays qu'elle habile, cerlaines dillerences, qu'a cause de leur sublililé ou de leurs variations, on n'a pas encore su apprécier a leur juste valeur.
I. Espèces Africaines. Ces espèces se présentent sous deux formes: Tune est reconnaissable a ses paupières supérieures tein-tes de blanc ; I'aulre aux poils alongés de la nuqae el des épaules, ainsi qu'anx poils surciliaires Irès alongés et disposés par deux paquels séparés.
11 parait que ces singes viennent lous de l'Afrique occidentale comprise entre la Cóle d'Or et le Congo.
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A. Espèces ii la paupière supérieure blanclie.
CERCOCEBUS FÜL1G1NOSUS, E. GeollV. St. Uil., Ann. d. Mus., t. 19, p. 97, N0 1. — Le Mangabey, Bullon, t. 14, p, 244, pi. 52; Schreber, pi. 20, sous ie l'auï nom tie Simla aethiops, Linné. — Le Mangabey, Autlebert, Fam. 4, Seel. 2, pi. 9, sous le faux nom de Simia aelliiops, Linné. — Le Mangabey, Cercopilh. i'uliginosus, Fr. Cuv. Mamm., p. 73, pi. 25.
Teinte générale d'un noir grisatre enfumé, passant au grisa-tre sur le dessous du tronc et en parlie aussi sur le dedans des extrémités, au blanchatre sur la gorge. Face couleur de chair, inais remplacëe par du noiralre sur le devant du inuseau.
Le squeletle ollre 12 paires de coles, 7 verlèbres lombaires et 3 sacrales.
On apporte celte espèce vivante de l'Afrique occidentale, sans indication precise de la localité qu'elle habile. Gray inande qu'elle a élé introduile el naluralisée dans l'ile de Mauritius.
Individus monies. —■ 1. Femelle a-peu-près adulle, acquise en 1862. — 2. llale a-peu-près adulle. — 3. Male a-peu-près adulte, acquis en 18G7.
4. Squeletle d'un vieux male, acquis en 2 867. — o. Squeletle d'un individu a-peu-près adulle. — 0. Squeletle d'un individu passablement jeune.
7. Crane du N0 1. — 8, 9, 10. Cranes d'individus adulles.
CERCOCEB IJS AETHIOPS, J. E. Gray , List of Mammals, 1843 , 12°, p. 1 ; Catal., 1870, p. 27, K0 1. — Siinia cephus, /3: Simia aethiops, Linné, S. N., édit. 12, p. 39. iS0 19; inais non pas Siinia aethiops de ilasselquist, lier palestinuin , p. 190 , lequel doit ètre rapporlé au Cercop. sabaeus. — Cercoc. aethiops, Is. GeollV., Cat., p. 25, ]Nquot; 2. — Cercopilhecus lunula-tus, Temminck, Esquisses etc. de la Cóle de Guinee, p. 37.
Trés distinct par une large tache occipitale blanche el une
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lobales et des Cercopithèques. lis ont encore ordinairement !e inusuau un peu plus alonjjé que les (lercopilhèques et habitent, outre les parties chaudes de rAfrique occidentale, celles de TAsie au dela du Ileuve Gange jusqu'a Timor, Borneo et aus l'hilippines, tandis que les Cercopillièques ne se trouvent que dans rAfrique. Les espèces de ce genre se divisent natu-rellement en plusieurs groupes, assez différents les uns des autres.
Le squelette de ces singes offre, a I'esception de celui du Cercoc. albigena , 12 paires de cotes, 7 vertèbres lombaires et 5 sacrales. Dans le Cercoc. albigena , il eïiste au contraire une paire de cotes de plus, ce qui réduit a six le nombre des vertèbres lombaires.
Des quatre espèces Alricaines, Tune, Cercocebus albigena, s'éloigne, sous plusieurs rapports, de toutes les autres. Deux de l'Asie, c'est-a-dire, l'une du Decan , l'autre de Ceylan , Cercocebus sinicus et Cerccc. pileatus, sont remarquables par la disposition des poils de leur tète; elles offrent entre-tlles la plus grande affinité et ont souvent été conl'ondues, en soite que leur histoire est des plus embrouillées. La dernière espèce, Cercocebus cynainolgos, est commune a une étendue immense de terres, puisqu'elle a été observée dans l inde au dela du Gange, dans les iles de la Sonde jusqu'a Timor el aux Philippines: cependant, elle présente souvent, selon les pays qu'elle habite, certaines différences, qu'a cause de leur subti'ité ou de leurs variations, on n'a pas encore su apprécier a leur juste valeur.
I. Espèces Alricaines. Ces espèces se présentent sous deux formes: Tune est reconnaissable a ses paupières supérieures tein-tes de blanc ; l'autre aux poils alongés de la nuque et des épaules, ainsi qu'anx poils furciliaires trés alongés et dis[)0-sés par deux paquets séparés.
11 parait que ces singes viennent tous de l'Afrique occidentale comprise entre la Cöte d'Or et le Congo.
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A. Espèces a la paupière supérieure blanclje.
CERCÖCEBUS FÜL1GIN0SCS, E. GeofIV. St. Uil., Ann. d. Mus., t. 19, p. 97, N0 1. — Le Mangabey , Bullon, t. 14, p. 244, pl. 32; Schreber, pl. 20, sous le i'aux nom de Simia aethiops, Linné. — Le Mangabey, Audebert, Fam. 4, Sect. 2, pl. 9, sous le faux nom de Sirnia aelliiops, Linné. — Le Mangabey, Cercopilh. fuliginosus, Fr. Cuv. Mamm., p 73, pl. 2ö.
Teinte générale d'un noir grisatre enfumé, passant au grisa-tre sur ie dessous du tronc et en partie aussi sur le dedans des extrémités, au blanrhatre sur la gorge. Face couleur de cbair, rnais remplacée par du noiralre sur le devant du museau.
Le squelette ollre 12 paires de cotes, 7 verlèbres loinbaires et 3 sacrales.
On apporte cette espèee vivante de l'Afrique occidentale, sans indication precise de la localité qu'elle habite. Gray mande qu'elle a été introduite et naturalisée dans l'ile de Mauritius.
Individus montés. —■ 1. Femelie a-peu-près adulte, acquise en 1862. — 2. Male a-peu-près adulte. — 3. Male a-peu-près adulte, acquis en 18G7.
4. Squelette d'un vieux male, acquis en 1867. — 5. Squelette d'un individu a-peu-près adulte. — 6. Squelette d'un individu passablement jeune.
7. Crane du N0 1. — 8, 9, 10. Cranes d'individus adultes.
CERCOCEBBS AETHIOPS, J. E. Gray , List of Mammals, 1843 , 12quot;, p. 1 ; Catal., 1870, p. 27, N0 1. — Simia cephus, /3: Simia aethiops, Linné, S. N., édit. 12, p. 39. iN0 19; mais non pas Simia aethiops de Ilasselquist, Iter palestinum , p. 190, lequel doit être rapporté au Cercop. sabaeus. — Cercoc. aethiops, is. GeollV., Gat., p. 23, JN0 2. — Cercopithecus lunula-tus, Temminck, Esquisses etc. de la Cóte de Guinee, p. 37.
Trés distinct par une large tache occipitale blanche et une
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ligne mediane du dos noire. Le pelage est, du reste, d'un brun noiralre pourpré, mais peu fonoë, rempl.icé par du blanchalre sur le bas des joues, sur le dessous depuis le menlon jusqu'a l'anus et en partie aussi sur le dedans des estremiles. Face couleur de chair. L'adulte olTre en longueur totale 43 pouces, dont la queue occupe plus de la mokié.
Cette espèce est le seul Cercocèbe connu vivant a la Cóte d'Or,
Indmdus montés. — 1. Femelle adulte, Cóte d'Or, voyage de Pel. — 2. Femelle adulte, Cóte d'Or, Pel. — 3. Femelle a i'age moyen, tuée en Janvier 1842, Cóte d'Or, Pel. — 4. Male passablement jeune, Cóte d'Or, Pel. — 5. Jeune individu, Cóte d'Or, acquis en 187a.
6. Crane du ]NTo 2.
CERCOCEBÜS COLL AR1S, Gray, List., 1843, p. 7; Catal., 1870, p. 27, No 1. — Le Mangabey a collier blanc, Buffbn, t. 14, p. 256, pl. 33. — Le Mangabey, var. a; Simia aelhiops, Audebert, Fam. 4, Sect. 2, pl. 10. (nee Linné). — Cercoce-bus aetbiops, E. Geoiï'r. , Annal., t. 19, p. 97, N0 2; (nee Simia aetbiops, Linné). — Cercop. aethiops, Kuhl, p. 14 , N0 18, (nee Simia aetbiops, Linné). — Cercop. aethiopicus, Fr. Cuv, Mammif., p. 71, pl. 24.
Cette espèce est trés reconnaissable aux teintes de son pelage. Dessus de la téte d'un rouge-brun plus ou moins foncé et entouré d'une large bande blanche qui s'arrète, de chaque cóté , sur le devant des joues, pour se prolonger, par contre, en pointe aiguë sur la nuque. Teinte générale du reste du pelage d'un brun-noir un peu pourpré, passant au b'anchatre sur le dernier quart ou le dernier cinquième de la queue , et au gris-blanc sur le dessous depuis le menton jusqu'a l'anus, sur les flancs et plus ou moins encore sur le dedans des extre-mités. Face noiratre. Longueur totale de l'adulte, de 48 pouces, dont la queue occupe 26 pouces.
Kous posssédons de cette espèce des individus tués au Congo
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et dans le pays des Camerons. Pucheran en a re^u du Gabon.
Individus montés. — 1. Male adulte, tué en 1874 sur les bords de l'Ogoway , Congo, — 2. Femelle a-peu-près adulte, tuée dans le pays des Camerons, acquise en 1874. — 3. Femelle a-peu-près adulte, acquise en 1869. — 4. Individu a l'age rnoyen, acquis en 1862. — 5. Femelle a Tage moyen. — 6. Individu passablement jeune, acquis en 1867. — 7. Jeune male, acquis en 1874.
8. Crane du N0 2. — 9. Crane du N0 3. — 10. Crane du N0 4. — 11. Crane du N0 7. — 12. Crane.
B. Espèce anomale, distincte par sa face d'un noir uniforme, par sa teinte assez uniformément foncée, par de longs poils ombrageant la nuque et les épaules, enfin par les poils surci-liaires tres alongés et formant deux paquets érigés
CERCOCEBÜS ALB1GENA, Pucheran, l\ev. Zool., 1837, p. 241. — Semnopithecus albigena, Gray, Pree. Z. S. Lond. , 1853. p. 77, pl. 16.
Teinte dominante d'un brun noiratre un peu pourpré, passant au noir sur les quatre mains, la queue et les poils surci-liaires, et remplacé par du blanchatre sur le derrière des joues. Longueur totale de l'adulte de 40 pouces et demi, dont la queue occupe 28 pouces.
Le squelette se distingue de celui des Cercoc. fuliginosus, pileatus, sinicus et cynamolgos par la presence d'une paire de coles longue d'un pouce et attachée, si Ton veut , a la première vertèbre lombaire. Le chill're de ces parties est, par conséquent, dans notre espèce, de 13 paires de cótes et de 6 vertèbres lombaires, tandis que, dans les autres espèces, il esiste seulement 12 paires de cotes, mais p ir contre 7 vertèbres lombaires. Le Cercoc. albigena offre 30 vertèbres caudales.
Cette espèce parait êtie peu rare au Congo, d'oü 1'on ap-porte de terns a autre des individus vivants en Europe. Mon-teiro mande qu'elle habile le bord septentrional du Congo -
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voir Proc. Zooi. Soo. London, 1S68, p. 183. Duchaillu en a recueilli des individus lors de son voyage au Gabon (Gray, Cat., p. 28).
Individus monies. — 1. Femelie adulte, Congo, 1869. — 2. Male a-peu-près adulte, Congo, 1869. — 5. JIale a-peu-près adulte, Congo, 1874. — 4. Male serniadulte, Congo, 1873. — li. Individu passablement jeune, Congo. I8G8.
6. Squelette du N0 1. — 7. Squelette du N0 2.
8. Crane du N0 5. — 9. Crine du N0 ü.
II. Espèces du Decan et de Ceylan, vulgairement appelées Bonnets-chinois.
Cette division tie cotnprend que deux espèces, cscessivement voisines i'une de l'autre et souvent conlondues entre elles. Elles sont trés reconnaissables aux poils du soinmet de leur téte alon gés et plus ou moins rayonnants autour d'un centie comrnun. Le museau est passablement alongé et, ainsi que toute .'a face, couleur de chair. Les parties inférieures, le dedans des estré-milés et Ie dessous de la queue sont blanchatres; les autres parties du pelage sont, soit d'un brun-roux jaunatre, soit d'un brun olivatre.
Le squelette de Tune et de l'autre espèce présente 12 pai-res de cotes, 7 verlèbres lombaires et 5 sacrales.
CERCOGEBUS PILEATÜS. — Cnenon couronnée , Buffon , Suppl., t. 7, p. 61, pl. 16. — Simia pileata, Sliaw (d'après Bulfon, Guenon couronnée). — Le Bonnet-chinois, Audebert, tam. 4, Sect. 2, pl. 11; mais non pas le Bonnet-chinois de BulTon. — Le Bonnet-chinois, Macacus sinicus, Fr. Cuv., p. 89, pl. 30 (nee Bulïbn et Linné). — Macacus pilealus, Isid. CaofTr. St. Uil., Catalogue, p. 27, A'0 2; Gray, Catal,, p. 29, A0 2.
Cette espèce, qui habite esclusivernent I'ile de Cey'an, est plus particulièrement reconnaissable a la leinta d'un biun-rouv jaunatre de ses parties supérieures, a ses oreiües de couleur noiratre, enfin a son soi-disant bonnet dont les poils sonl assez
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alonges et lequel s'ét.end, sur Ie devant du front, jusqu'a la distance d'uti demi-pouce de Ia ligne surciliaire. Ces poils sont, dans nos cinq individus tues a 1'état sauïajje, trés alongés et, a leur partie terminale, un peu recourbés vers le dedans.
Longueur totale des adultes de 41 pouces et demi, dont la queue occupe vingt-deux pouces.
Individus montés. — 1. Male adulte, tué a Tétat sauvage dans la partie Sud-Ouest de Ceylan , voyage de Diard , 18;j8. — 2. Femelle u-peu-près adulte, Ceylan, Diard, 1858. — 5. Male a l'age moyen, Ceylan, Diard, ISijS. — 4. Femelle passable-ment jeune, Ceylan, Diard, 1858. — 'ó. ïrès jeune male, Ceylan, Diard, 18;j8. — (J. Femelle adulte, a la teinte donü-nanle un peu plus foncée que dans les N0 I a 5, inorte en captivité en Aviil I87.gt;; Ceylan. — 7. Male adulte, a la teinte dominante tirant au roux, Ceylan, ancien Cabinet. — 8. Jeune individu, a la teinte dominante tirant au roux, Ceylan, acquis en 1867.
0. Squelette du N0 0.
10. Crane du i\J 2. — 11 Crane du N0 3. — 12. Crane dn jN0 4. — 13. Crane du N0 3.
OERCOCHBÜS SINICU-'', — Le lïonnet-chitiois, Hulton, t. 14, p. 241, pl. 30. — Simia sinica, Linué, Mantissa plantaruin, pars altera, Ifolm., 1771. p. 3*21 (ex Bullbn). — Toque, Cercocebus radialus, E. GeollV., Ann. d. Mus., t. 19, p. 98, N0 U; Cercoc. sinicus, ib. , jV0 4, ex parte (excl. synon. Aude-bertii). — Toque, Macacus radiatus, Fr. Cuv., Mammif., p. 80, pl. 29.
Ce singe qui remplace le Cercoc. pileatus dans le Decan , s'en distingue par ses paities supérieures teintes de brun oliva-tre, par ses oreilles couleur de chair, enfin par son soi-disant bonnet, dont les poils sont plus courts, et lequel ne commence qu'a la distance d'un pouce en arrièro de la ligne surciliaire. On voit encore que les poils plus ou moitis ras de cette partie
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antérieuie sont plus clécidément disposés d'une manière dicho-tome et, par conséquent, dirigés laléralement de chaque cóté de la ligne médiane du front.
On a observé ce singe a ia cote de Malabar (Ilousard chez F, Cuvier), a Madras (Gray) et a Pondichéry. On en introduit de terns a autre des individus dans les iles de Maurice (Is. Geoffr. , Cal., p. 26), et de la Réunion , ou on leur rend quel-quefois la liberté.
Individus montés. — 1. Tres vieux male, introduit a la Réunion ou on lui avait rendu la liberté, tué par M. Pollen, 186a. — 2. Male adulte , mort en captivité le 3 Janvier 1862, Decan. — 5. Male, Decan, acquis en 1867. — 4. Femelle, Decan, acquise en 1867. — 5. Femelle, au pelage du dessus tirant au grisatre, inorte en captivité le 27 JJov. 18715, Decan. — 6. Jeune mule, Pondichéry. — 15. Femelle adulte, morte en captivité en Mars 1876.
7. Squelette du N0 5. — 8. Squelette. — 12. Squelette d'un male adulte, acquis en 1867. — 14. Squelette du N0 13.
9. Crane du N0 1. — 10. Crane du N0 2. — 11. Crane, Pondichéry, 1840.
111. Les Cercocèbes de l'Asie chaude oriëntale. — lis ne ferment, a proprement parler, qu'une seule espèce, dont la queue occupe environ la moitié de la longueur totale de Fani-mal, dont les poils du dessus sont terminés de jaune roussatre el plus ou moins sensiblement annelés de noir, tandis que ceux du dessous sont blanchatres, et dont ceux du milieu du soinmet de la téte sont souvent rassemblés en une petite touffe. Les parlies supérieures sont quelquefois assez foncé-js; dans d'aulres, elles tirent plus ou moins fortement au roux. Le squelette présente 12 paires de cötes, 7 verlèbres lombaires et trois sacrales.
Cette espèce, prise dans son ensemble, présente une repartition géographique des plus élendues. Nous en avons recu des individus des bouches de Flrawaddie et de Malacca. Cantor, p.
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176, en a obtenu de Poulo-Pinang; Horsfielcl, Catal., p. 17,quot; de Tenasserim. Ce dernier auteur la fait en outre veriir des iles Nicobar. L'espèce habite encore le royaurne de Siain , les lies de Bangka, de Sumatra, Borneo, Java et Timor, et sui-vant 31. \on Rosenberg, toutes les iles intermédiaires entre Java et Timor, tnais non pas File de Célobes ; elle est, enfin, commune dans Tile de Lucon. — Suivant Is. G. St. Uil., Catal., p. 29 , elle a été introduite dans Tile de Maurice.
Suivent les détails relatifs a ce singe.
CERCOCEBUS CYNAMOLGOS. — Le Macaque et I'Aigrette, BulTbn, t. 14, p. 190, pi. 20 et 21 ; copie dans Schreber, p. 81 , ]\0 13, pi. 13 et appelé Simia cynamolgos, quoique ce ne soit pas le Sim. cynomolgus de Linné, p. 38, N0 13 (êspece indeterminable). —? Simia Aygula, Linné, p. 39, N0 21, ex itin. Osbeck., exclus. synon. Edwards. — Cercocebus cynomolgus, E. GeoH'r., Ann., t. 19, p. 99, N0 8, (excl. synon. Linné). — L'Aigrette, Simia aygula, Audebert, Fain. 4, Sect. 2, pi 3. — Macacus cynomolgus et carbonarius Fr. Cuv., Mammif., p. 78, pi. 26, 27 et 28. — Mac. cristatus, Gray, Catal., p. 30, N0 6 (Albinos).
Le singe que je comprends sous le nam général de Cercocebus cynamolgos occupe un cercle de répartition géographique excessivement étendu, el il est sujet u des variations plus ou moins sensibles , soit suivant les individus d'une méme localité, soit suivant ceuv de dillerentes contrées. L'espèce a été d'abord établie sur des individus de Java , et Ton a successivement érigé un nombre d'autres cspèces sur des individus provenant d'autant de régions diftérentes. Sans nier qu'il ne puisse exister des diflérences cntre les individus de certaines localités , il n'en est pas moins certain que Ton se trouve, jusqu'a ce jour, dans Tim-possibilité d'assigner des caractères précis a chacun de ces grou-pes géographiques. II y en a méme, tel que le Macac. proble-inaticus de Gray, Catal., p. 128, N0 öa, dont l'observateur le plus habile ne saurait decider, s'il appartient véntableuienl a
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la présente subdivision. Quoiqn'il en soit, on ne pourra établir, sous ce rapport, d'une mnnière provisoire que trois conspecies dans celte espèce, savoir Ie conspecies type do Java, Timor et Borneo, celui compose des imlividus de Sumatra, Malacca et Siam, enfin celui des Philippines. L'énumération suivante des individus de noire collection pourra servir a constnter ce que nous venons d'avancer.
Individus de Tile de Java. Face, tantót plus ou rnoins couleur de cliair, tantót noiratre. Toils du centre du vertex se dressant souvent en (;uise d'une petile liuppe, Les petits ont le dessus du pelage souvent plus foncé que les adtilles et tirant au brun, et on leur voit toujours une double crête de poils noirs un peu alongés accoinpagnant la ligne médiane du front.
Individus monies. — 1. Trés vieux male, Java occidental, voyage de S. Miiller; poils du dessus avec des pointes d'un jaune tirant faiblement au roussatre et annelés sensiblement de noiratre. — 2. Male adulte, Java occidental, voyage de Diard, 1863: teinte du dessus plus vive que dans le ]\0 I , el aux anneaux noirs trés prononcés. — 5. Male adulte. Java occidental, Diard, 1865: teinte dominante du dessus tirant au brun grisatre, a pointes des poils d'un jaune roussatre, mais aux anneaux noirs peu sensibles. — 4. Femelle passablement jeune, Java occidental, Diard, 1865: teintes rappelant celles Ju N0 1. — 5. Male adulte, tué dans la partie occidentale de Java, 1870: teintes rappelant celles du K0 5. — G. Petit, Java occidental, voyage de Macklot et Muller. — 7. Petit, Java occidental, voyage de Blume. — 8. Tres jeune male, Java occidental, Diard. — 9. Male adulte, mort en captivité le 22 Aout 1873, Java: teintes rappelant celles du N0 1. — 10. Male adulte, mort en captivité le 10 Janvier 1866 teintes semblables a celles da N0 3. — 1]. Femelle a Page moyen, mort en captivité, Java. — 12. MAIe a l'age moyen, mort en captivité, Java. — 13. Jeune femelle, morte en captivité ie 14 Deo. 186?), Java. — 14. Albinos, mort en captivité, Java.
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57. Tète (1'un tres Tieil individu, conserve clans la liqueur forle, Java, Diard , 1865.
13. Squelelte d'adulte, Java. — 16. Squeleüe d'un male adulte, Java occidental, Diard. — 17. Sqnelelle d'un individu adulte, Java occidental, voyage lt;le Kuhl et van Hasselt. — 18. Sqnelette d'un jeune male, Java occidental , voyage de Ulume. — 19. Sqnelette d'un trés jeune male, Java occid., Diard, 1865.
20. Crane du N0 2. — 21. Cnme du N0 5. — 22. Crane du N0 4. — 25 Crane d'adulte, Java. — 24. Crane d'adulte, Java. — 2o. Crfine d'un tres vieil individu , Java. — 26. Crane d'un trés vieiu male, Java. — 27. Crane d'un jeune individu, Java. — 28. Crane d'nn tros jeune individu, Java.
Jndividus de l'ile de Timor.
Individus montés. — Teintes rappelant celles du N0 1 de Java, rnais un peu plus foncées. — 20. Male adulte, tué en Juin 1829, Amarassi a la (]ote Sud-Est de Timor, voyage de S. Muller. — 50. Male adulte, tué en Juin 1820, ilot de Poulo-Kambang, Cote Sud-Est de Timor, S. Miiller.
51. Crane d'un jeune individu, Mai 1820, Timor, voyage de Maclslot.
Individus de la partie Sud-Est de l'ile de Borneo. Parfaite-ment setnblabbs a ceuv de Java.
Individus montés — 52. Male adulte, voyage de S. Muller.— 55 Femelle adulte, S. Muller. — 54. Femelle passablement jeune, S. Muller. — 5o. Jeune individu, voyage de Croocke-wit. — 56. Jeune male, Pleybarie, 1866, présenté par M. Semmelink.
57. Crane d'un male adulte, voyage de Croockewit.
Individus de Cambodja. — Macacus assamensis, Gray , Cal., p. 51, N0 8 (nee M'Clelland). Teintes plus claires que dans les individus de Java et approcbnnt de ceus de Malacca. Tète or-née d'une petite toulTe. On voit au Musée de Paris, parmi d'autres individus auï teintes ordinaires tués au Siam, deux individus dont le dessus présente une jolie teinte d'un roux-jaune. '
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38. Individu monté. — Male adulte, voyage du Capitaine Mouhot, Cambodja, acquis en 1861.
39. Crane du N0 38.
Individus de Malacca. — Teinte dominante en general plus claire que dans les individus de Java et tirant souvent au rous. Point de touffe sur le dessus de la tète. — ? Cercop. (Mulntta) Zimmermann, t. 2, p. 193, N0 101.
Individus montés. — 40. Male adulte, Malacca, voyage de Diard. — 41. Femelle a Tuge inoyen, Malacca, 1875. — 42. Male passablement jeune, Malacca, 187!).
43. Crane du N0 41.
Individus montés, tués a Sumatra. —Teinte dominante du pelage tirant plus ou moins fortement au rouï. — Simia fascicu-laris, Raffles, Trans. L. Soc., t. 13, p. 246 ; Sernnop. fasci-cularis. Martin, p. 43i). — Macacus aureus, Is. Geoffr., dans Belanger, voyage, 1830 (specim. eï Sumatra). — 44, 45, 46. Males adultes, Padang, voyage de S. Muller. — 47. Femelle adulte, Padang, Muller. — 48. Male a l'üge moyen , Padang, Muller. — 49. Femelle a 1'age inoyen, Padang, Muller. — 50. Tres jeune male, Padang, Sumatra.
Individus de Rangoon , prés des bouches de l'Irawaddie. Tein-tes foncées. Front d'un noiratre foncé.
Individus montés. — 51. Male a-peu-près adulte, apporté vivant de Rangoon, mort en Mai 1875. — 52. Jeune femelle, morte en captivité en Sept. 1870, Rangoon?
53. Crane du N0 51. — 54. Crane du N0 52.
Individus des Philippines. — Teinte dominante plus foncée que dans tous les individus des autres localités qu'habite l'espèce. — Macacus philippensis, Is. Geoffr., Archiv. Mus., t. 2, p. 568. pl. 5, (Albinos). — Macacus palpebrosus, Is. Geoffr., Cat., p. 93. — Macacus fur. Slack, Proc. Philad., 1867, p. 36, pl. I. — Macacus cynomolgus, var. Cumingii, Gray, Cat., p. 30.
Individu monlé. — 55. Male adulle, Lucon, acquis de M. Verreaux, 1865.
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On peut comprendre sous ce nom tous les singes de F Ancien Monde, en general senblables aux Cercocèbes, ayunt comme ceuï-ci la dernière molaire de la machoire inlerienre pourvue d'un cinquième lubercule; mais dont la queue est plus ou moins oourte, quelquefois en forme de troncon ou même nulle, tandis que, dans d'autres, même a son plus grand dé-veloppeinent, elle n'atleint guère la longueur du tronc.
Les différenles espèces de ce genre s'éloignent quelquefois enlre-elles d'une manière trop marquante pour ne pas en isoler quelques unes dans des divisions particulières: aussi a-t-on créé pour celles-ci plusieurs sous-genres particuliers. Telles sont entre autres: le Macacus sylvanus de la Barbarie, dont la queue ne se trouve representee que par une petite appendice ap-platie ; le Macacus niger de Célèbes, a queue en forme d'un petit troncon, et ii museau prolongé comme celui des Papions; le Macac. nemestrinus de Sumatra, Borneo etc., ii queue grèle et peu poilue, rappelant par sa physionomie le Cercocebus cy-namolgos et ses consortes; le Macacus silenns du Decan, ii queue presqu'aussi longue que le tronc; enlin les Macacus gelada et obscurus de l'Abyssinie, a queue semblable a celle du Macac. silenus, et ii museau prolongé et coticave en dessus. Ouoiqu'il en soit, on peut facilement distinguer toutes ces espèces; des Cercocèbes par leur queue plus courte, des Papions par leur nez n'atteignant que la base de la lèvre supérieure.
Le squeleüe des Macaques présente ordinairement 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires et 3 sacrales. Ce n'est que dans quelques individus du Macacus nemestrinus qu'il existe une treiziome paire de cötes attachée a ce que Ton appelle la première vertèbre lombaire. Ouant aux vertèbres caudales il est inutile de dire que leur nombre dillere trés considerable ment suivant la longueur de la queue.
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En Afrique, les Macaques ne se Irouvent que clans cerlaines parlies septenlrionales, et on n'y connait que trois espèces, savoir le Mac. sylvanus lie la Barbaric, et les Mac. gelada el obscurus, trés voisines Tune tie Taulre el habitant loules clem I'Abyssinie. Quant mix Macaques rle I'Asie, on rencontre au Decan le Macao, silcnus: ensuile plusieurs espèces distribuées clepnis le Nipaul jusque flans la Chine, au Japon, dans File de Formose, a Borneo et Sumatra; le Mac. niger , espèce anomale de Celebes, lermine enfin, vers l'Est, celle série de Macaques, dont Tile de Java ne proilnit pas d'e.vemple.
En classant les diderentes divisions de ce genre, je les ai plus particulièrement distribuées suivanl la longueur de la queue', inlerrompant toutefois celle série, dans les lt;livisioris dont le M. nemeslrinus el le M. erylbraeus sont les types, afm de
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ne pas détruirc les afTinités naturelies.
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I. Espèces d'Abyssinic. Elles sont au nombre de deux ou, si l'on veut, elles ne formenl qu'une seule espèce susceptible d'etre séparée en deux conspecies donl raffinité est des plus inlimes.
Ces singes aux formes robusles et et donl le male adulte alleint une taille assez forte pour égaler celle des grands Papions, sont faciles a dislinguer de lous les autres singes, par deux champs nns leinis, a l'élat normal, couleur de chair, dont l'an-terieur, silué sur le dessons du cou , est en bande transversale triangulaire, landis que le postérieur, occupant le centre de la poitrine, est plus ou moins en triangle régulier, avec sa pointe tournée vers celle du r.liainp précédent. Ces singes onl la queue bien fournie, terminée par une grande toufTe de poils alongés, el eet organe, sans sa loulfe, égale environ la lon-gueur du tronc. Les males adultes sont encore caractérisés par les poils trés alongés des joues, de la nuque, des épaules et de tout le dessus du tronc. Les orbites sont saillantes, les lèvres grosses et le museau est passabletnenl saillant et convexe en dessus. La teinte dominante du pelage est d'un hrun plus ou moins foncé el un peu pourpré, passant au noir sur
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les bras et les quatre mains, el au fauve clair sur les cotes du front, sur la nuqne, la face externe des cuisses et des jambes , ainsi que sur la queue
Les vieilles femelles sont d'nne taille de beaueoup inférieure a celle des vieux males, el se distinguent de ceus-ci par le manque de poils alonges. II en est de meme des males non encore adultes.
La face est noire, teinte qui se répand , dans ie Mac. gelada , également sur les paupières, U.ndis que ces dernières sonl couleur de chair dans le Mac. obscurus.
HACACUS GELADA, Rüppell, Neue Wirbeltbiere, p. S, pl. 2. — Tlieropitbecus niger, Is Geoffr., Arcbiv. d. Mus., 1845; Catal., p. 52, N0 1. — Tb erop. senex , Scliimper el l'urlie-ran , Rev. et Mag. de Zool., 18ü7, p. UI, N0 10 (individu de taille peu forte, originaire des monlagnes du Simén) Gelada Rüppellii, J. E. Gray, List, 1845, p. 0.
Cc singe difTère du Macacus obscurus par fles tcintes moins foncces , et par ses paupières noires comme le reste de la face.
Rüppell a dócouvert celle espoce dans les districts inonlag-neux du Tigré et du Simén , jusqu'a une élévati(.n de 7000 a 8000 pieds au dessus du niveau de la mer. On la rencontre en troupes nombreuses. Elle se tienl constamment a terre, et passé la nuil dans les cavernes des rocbers (Rüppell).
Jndividus monies. - 1. Vieux male, Simén, voyage de Rüppell; longueur de la téte el du tronc de 52 pouces, de la queue sans son flocon de 22 pouces, avec son llocon de 28 pouces. — 2. Fernelle adulte, Abyssinie, acqnise en ]87i5; longueur de la téte et du tronc de 25 pouces et demi, de la queue sans son flocon de lo pouces et demi, avec son llocon de 17 pouces et demi.
5. Crane du N0 1.
MACACOS OBSCURUS. — Tberop. obscurus, Fleuglin, Acta Leop., 1865. p. 50.
Ce singe ne parait se distinguer du Macacus gelada quejiar
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ses teintes plus foncées, ses paupieres couleur fie chair et, dans ie male aduite, par des. polls blancs entourant la nudité pectorale et qui s'étendent jusque sur le dedans des bras.
II habite, selon les données de M. von Heuglin , des locali-tés diflerentes de celles fréquentées par le Mac. gelada, savoir les hautes montagnes entourant les sources du Takassie sur les confins du pays des Gallas. On l'y trouve a une élévation de 6000 a 10000 pieds,
Individus montés types de l'espèce, tous acquis en 186S, provenant du voyage de M. von Heuglin et tués dans les hautes montagnes d'ou sortent les sources du Takassie, sur les limites de l'Abyssinie orientale. — 1. Vieux male; longueur de la tête et du tronc de 52 pouces, de la queue sans son llocon de 21 pouces, et avec son llocon de 27 pouces. — 2. Femelle aduite, an.v tétins trés alongés: longueur de la tète et du tronc de 26 pouces, de la queue sans son llocon de 16 pouces, avec sou llocon de 18 pouces et demi. — 3. Femelle aduite, de la mème taille que le N0 2. — 4. Jeune male, semblable auï femelles par ses teintes et par les poils non pas alongés: longueur de la tète et du tronc de 20 pouces, de la queue sans son floron de 12 pouces, et avec son llocon de 13 pouces.
5. Crane du N0 1. — 6. Crane du N0 2. — 7. Crane du N0 5. — 8. Crane du N0 4. — 9. Crane d'un individu a-peu-près aduite.
II. Espèce a crinière, originaire du Decan. Tres caractéri-sée par sa queue passablement grêle, et ne dépassanl pas la longueur du tronc sans le cou, quoiqu'elle soit terminée en llocon ; par les poils des cotës et du dessus de la tète trés alongés en forme de crinière, el par la teinte de cette crinière d'un brun dair tirant au blanchatre, tandis que le reste du pelage est d'un noir uniforme, un peu plus clair sur le dessous du tronc et le dedans des extrémitcs. Museau mèdiocrement alongé, concave sur sa ligne médiane. Face noire. Taille moyenne.
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MACACÜS SILENUS, Desmarest, p. B.ï. — Simia' silen'us, Linné, éd. 12, p. 56, N0 10, reposant sur Prosp. Alpini, llist. Nai. Aegypli, Lugd. Bat., 175i), 4°, t. 2, p. 244, pl. 21 ; notez que c'esl évidemment par erreur que Pr. Alpin at-tribue a Fespece une barbe noire. — Ouanderou , BufTon, t. 14, p. 169, pl. 18: Simia silenus, Schreber, p. 87, pl. 11.— Ouanderou, Simia silenus, Audeb., Fam. 2. Seel, 1, fig. 5.— Macacus silenus, Fr. Cuvier, Ma min if., p. 107, pl. 58. — Silenus veter. Gray, List, 1845, p. S. — Vetulus silenus, Reiclienbacli, p. 125.
Voir ci-dessus les tiails distinctifs de l'espèce.
Le squelette offre 12 paires de cotes, 7 vertebras lombaires et 5 sacra les.
La longueur totale de l'adulte est de 54 pouces, dont la queue avec son flocon occupe 15 pouces.
Cette espèce habite la cóte de Malabar. Elle n'a jamais été observée dans l'ile de Ceylan (Keiaart, p. 8). Les auteurs, en la faisant venir de cette ile, ont été induit en erreur paree que Bullbn lui a transférée le nom de Ouanderou, sous lequel les habitants de Ceylan désignent, selon Keiaart, les espèces indigenes du genre Semnopithèque.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, Malabar. — 2. Fe-melle de taille un peu moins forte que le N0 1 , Malabar. — 5. Femelle passablement jeune, Malabar.
4. Squelette d'un individu adulte. — 5. Squelette d'un individu a-peu-près adulte, acquis en 1867.
111. Espèces a queue grêle, n'occupant qu'environ un quart de la longueur totale de l'animal, et revétue de poils passablement courts. Oreilles n offrant que des poils rares. Les poils du dessus de la tète, divergeant d'un centre commun, comme dans les Cercocebus pileatus et sinicus, forment une espèce de calotte, qui occupe le milieu du front et une partie du vertex; elle est ordinairement noiratre, et ses poils prennenl souvent, chez les individus vivant en captivité, des directions
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plus ou mollis irrégulières. Ajoulez que les polls entourant Torellle par devant et en dessus sont, sulvant les InJlvidus, quelquefols érigés en croissant: voir noire N0 2. Face couleur tie chair. Le pelage est d'un brun , tics clalr sur le dessous, lirant quelquefols, sur le dessus, plus ou mollis fortement au noir et olTrant alors des polls annelés de jaune brunalre et de nolr. Ces anlniau.v rappelent le Cercocebus cynamolgos, no-tamment par le caractère de leur visage et de leur tèle.
Je ne connais qu'uiie seule e.^pèce de celle division. — On a encore établi, sous le nom de .Macacus leoninus (voir Scla-ter, Proc. Z. S. Loud., 1870, p. (3Ü3, pi. 55), un singe assez semblable, mals dille rent, sulvant Sclater, par ses quatre mains foncés, puis par une forte telnle iousse occupant les épaules, endn par la disposition en croissant des poils du dessus de la tète (caractère que je retrouve dans noire individu N0 2 de Sumatra). Ce singe vient de Burmah. —- Quelques individus in-troduits dans les lies Andaman ont donné lieu a rétablissement d'une espèce imaginaire, appelée par ijaitlelt: Macacus anda-mensis (voir Sclater, 1'ioc., 18(39, p. 4G7, avec une ligure noire; puis Hamilton, ib., 1870, p. 220).
MACACUS NEMESTRINUS, Desmarest, p. GO. — Simla nernes-trina, Linné, éd. 12, p. Ü5, jN^ i. — Le Maimon, liullbn, t. ii, p. 17'J, pi. 10: Siin. nemeslrina, Schreber; et le lgt;a-bouin a longues jambes, Buffon, Suppl., t. 7, p. 41, pi. 8: Simla platypygos, Schreber. —- Le Maimon, Slmia nemestrina, Audeberi, Fa;ii. 2 . S. 1 , pi. 2. — Inuus neinestriniis, E. GeollV., Ann. du .Uus., t. 19, j'. 101. — Sliria carpoiegos, llafll.. Trans. Linn. Soc., t. 13, p. 2i3. — Le singe a queue de cochon , Mac. neinestrinus , !'quot;r. Cuv., quot;ilammif., p. 9), pi. 33 (jeune male); p. 99, pi. 34 (mule adulte).
Voir plus haul los caraclères de l'espèce.
L'adulte présente en longueur lui .Ie 2G pouces, dont la queue occupe 9 pouces.
On comple ordinairement au squelelle 12 paires de cötes,
7 rertèbres lombïires et 3 sacrales; mais comme il evisle, clans certains individus, une treizième paire de cóles, quoique essez couite, il s'ensuit que le nombre des verlèbies lotnhaires se trouve, dans ce cas, réduit a siï. La queue est soutenue par 18 vertèbres.
Ce singe hübite les iles de Borneo, de SumLtra et de Bangka et se ttouve, suivant Cantor, p. 177, également a Poulo-Pinang a la cóte occidentale de la pénin^uie Malayenne.
Individus monies. — 1. .Male adulte, Padang a Sumatra, voyage de S. Müller. — 2. Femelle adulte, Padang, S. Muller: aux poils, entourant les oreilles en haut et par devant, éiigés en croissant. — 5. Jeune male, Padang, Sumatra. —
4. Individu a Page moyen, lué en Mai I8i5 sur les bords de la rivière Kapouas, Hornéo meridional, voyage de Schwaner. ■ —
5. Femelle a Pnge moyen, Pontianak , Cóte Ouest de Borneo, voyage de Diard. — G. Vieuï male aux teintes foncées et aux poils annelés, moit en captivité en Mars 187.5. — 7. Femelle a-peu-près adulte, morte en captivité en Déc. 1870. — 8. Femelle passablement jeune, morte en captivité en Juin IS75. — 9. Jeune male, mort en captivité.
10. Squeletle du iVJ (3. — 11. Squelette d'adulte, 1862. — 12. Squeletle d'adulte. — 13. Squeletle d'une vieille fernelle, 1866. — 14. Squelette d'adulte. — 13. Squeletle d'un individu passablement jeune, parlie Sud-Est de 1'ornéo, voyage de S. Müller.
16. Crane du i\0 6. — 17. Jlrane d'un individu adulte, Pa-dang-Bessie, voyage de S. Müller. — 18, 10. Cranes d'adul-tes, parlies inoiitagneuses de Padang, S. .Müller. — 20. Crane d'adulte, Pontianak a Borneo, Diaïd — 21. Crane d'un jeuno individu. — 22. Crane du j\quot;0 7.
IV. Les espèces de cetlj division ont, avec unc .'quot;'.ce couleur de chair, le pelage d'un brun grisalre lirant, lanlot uu jaunu-tre, tanlót au roussatre ; cl leur queue, ainsi que les oreilles, se trouve bien garnie de poils. La queue présente un dé-
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veloppement divers suivant les espoces: les extremes sont olïerts, sous ce rapport, de Tun cólé par le Mac. erythraeus, dont la queue oceupe plus d'un tiers de la longueur totale de ranimal; de l'aulre cóte par le Mac. sylvanus, oü eile n'est représentée que par tine mince appendice déprimée.
Ces singes sont répandus, en Asie, depuis le Nord du De-can, dans le Nipaul, le Tubet oriental, la Chine jusqu'a Tile de Formosa et au Japon, et ils sont encore représentés par une espèce dans le Nord-Ouest de FAfrique.
Une des espcces les plus remarquables de cette division est le MACACÜS THIBETANUS, A. Milne-Edwards, Recherches, p. 244, pi. 54 et 3ö. Elle rappelle le Mac. speciosus du Japon, mais sa queue, n'occupnnt que le huitième de la longueur totale de ranimal, est plus courte. Elle est, du reste d'une taille supérieure a toutes les autres espèces, mesurant avec la queue 37 pouces en longueur. Elle est trés commune dans le Moupin, province orientale du Tubet.
MACACÜS ERYTHRAEUS, Fr. Cuvier, Mammif., p. 92, pi.
5o (male adulte), p. 103, pi. 3G (jeune). — Ls Macaque a queue courte, Buiron , Suppl., t. 7, p. 56, pi. 15, et Ie Patas a queue courte, ib., p ö8. pi. 14: Simia erylhraea, Sdire-ber. — Simia rhesus, Audebert, Fam. 2, S. 1 , pi. 1. — Simia rhesus, G. Cuvier, Ménag., avec figure. — Inuus rhesus, E. Geoffr., Ann. du Mus., t. 10, p. 101 , N0 2.
Cette espoce a la queue plus longue que nulle autre de la division, c'est a-dire elle occupe environ un tiers ou, pourparler plus exactement, deux septiémes de la longueur totale de I'animal.
Le squelette présente 12 paires de cotes, 7 vertcbres lom-baires, 3 sarrnles et 17 caudales.
On apporte ordinairement en Europe des individus vivants de cette espèce, originaires du Uengale ; mais, comme il exisle, dans beaucoup d'autres conirées de I'Asie orientale des singes semblables qui ne paraissent en différer que par des nuances
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diverses des teinles, nous nous bornons a les indiquer provisoi-remenl jusqu'a ce que Ton soit parvenu a élablir leurs carac-teres d une manière plus précise el a les emprunter a de grandes séries d'individus tués dans cliaque localité particulière. Ce sont les singes suivanls. Macaous (I'ithei) pelops, Hodgson, Journ. As. Soc. Bengal, t. I 1 . p. 1212 el 1215: indi-ridus du Nipaul. Nolez que Hulton, Proc. , 1867, p. Oul, dil également que le rhesus des plaines est distinct de celui dés montagnes, qui ne craint nullernent la neige; puis, que le Mac. assamensis de M'Clelland est trés voisin du Mac. rhesus. M. Sclater, Proc. Zool. Soc. London, 1872, p. 493 , pi. 2o, a établi un singe semblable sous le noin de Mac. rheso-siniilis. Anderson, ib., 1872, p. S29, fait mention, sous le nom de Sunderbund-Monkey, d'un singe distinct du M. rhesus par une taille plus forte, quoique celui-ci se trouve dans la meme localité. Sclater, ibid., p. 552, croit que son Mac. rheso-similis n'est qu'un jeune individu du singe dont nous venons de par-ler, et ajoate que Blyth émet la suggestion qu'il pourrait hien appartenir au Mac. assamensis de M'Clelland. L'ile de Hainan produit un singe que M. Swinhoe, Proc., 1870, p. 226, dit ne pas diflérer du Mac. erythraeus. Ce inéme auteur a décrit, Proc., 1866, p. iiöö, sous le nom d'Inuus St. Johannis, un singe semblable au Mac. erythraeus, mais provenant de Tilol de »Lima septentrionalquot; prés de Hongkong. Quant auï singes habitant les foréts en montagnes de la province de Fo-Kien en Chine, on n'en connait pas méme le nom: (voir Swinhoe, Proc , 1870, p. 615). Un autre singe, semblable au Mac. erythraeus, mais provenant de la Chine centrale, savoir de la province de Sze-chuen, a été établi par Gray, Proc., 1868, p. 60, pi. 6, sous le no:n de Mac. lasiotus, sur un individu a queue artificiellement coupée voir Sclater, ibid., 1871, p. 221. M. Milne Edwards a décrit et figuré, Recherches, p. 227, pi. 52 et 55, sous le nom de Mac tcheliensis, un singe des montagnes situées a I'Est de la province chinoise du Tché-li, et qu'il est enclin de regarder comme indentique
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avec Ie Mac. lasiotus de Gray, nonobstant la difterence des teintes, qui sotit, dans Ie singc de Tche-li , d'un rouï-jaune uniforme. Reste, enfin, Ie Macaque de File de Formosa: Ma-cacus cyclopis de Swinhoe, Proc., 1862 , p. 5o0 , pl. 42, dont la femelle en rut présente un développement lout-a-fait inusité des parties entourant les organes de la génération.
Individus montés. — 1. Vieux male, apporté vivant en Europe du Bengale. — 2. Individu passablemènt jeune. — 3. Jeune femelle, morte en captivité en Juillet 1875.
4. Squelette du N0 3.
5, 6, 7. Cranes d'individus adultes. — 8. Crane d'un jeune individu.
MACACÜS SPECIOSÜS, Fr. Cuv., Mammif., p. 112, pl. 40.— Inuus speciosus, Temm., Fauna jap., Mammalia, p. 9, pl. 1 et 2. — Macacus speciosus, Sclater, Pr. Z. S. L., 1875, p. 418, pl. 47,
Queue occupant a-peu-près un sixième de la longueur totale de l'animal.
Le squelette offre 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires, 3 sacrales et 10 caudales.
Observé au Japon, au Sud du 35° L. B.
Individus montés, tous tués au Japon. — 1. Trés vieux male, Japon, voyage de feu von Siebold: longueur totale de 28 pouces et demi, dont la queue occupe 4 pouces et demi. — 2. Male adulte, Japon, von Siebold. — 3. Femelle adulte. Japon, von Siebold. — 4. Femelle, Japon, von Siebold. — o. Femelle passablement jeune. Japon, von Siebold. — 6, Trés jeune femelle. Japon, von Siebold.
12. Squelette d'un individu adulte, voyage du docteur Burger, Japon. — 13. Squelette d'un individu adulte, Japon, von Siebold, — 14. Squelette du N0 5.
7. Crane du N0 1. — 8, 9, 10, Cranes d'adultes. — 11. Crane d'un jeune individu.
MACACÜS SYLVANUS, F. Cu vier, Mammif., p. 1 14. pl. 41. — Simla sylvanus et inuus, Linné. Syst., edit. 12, pp. 34 et 55, N0 2 et 5. — Le Magot, IJullon , t. i4, p. 109, pl. 7 et 8; Ie Pithèque, ib. , p. 84, et Suppl., t. 7, p 30, pl. 2, 5, 4 et 5: Simla inuus, sylvanus et pithecus , Schreber. — Le Magot, Simia inuus, Audebert, F. 1, S. 3, pi. 1. _ Inuus ecaudatus, E. Geoffr,, Ann., t. 19, p. 100, Nü 1. — Macac. inuus, Destn., p. 67, iV 37. - Inuus sylvanus, Jardine. — Pithecus inuus, Blainville.
Cette espece, connue de tout le monde, se distingue de tous les autres singes par sa queue representee par une mince ap-pendioe déprimée, mais bien garnie de poils.
Elle habite le Maroc, y compris le roclier de Gibraltar, el se trouve encore dans une partie voisine de l'Algérie.
Le squelette olïre 12 paires de cótes, 7 verlèbres lombaires, 3 sacraies et 4 caudales.
Individus montés. — 1. Male adulte qui a vécu vingt ans en captivité, Barbarie. — 2. Male adulte, Uarbarie. — 3. Male a 1 age inoyen, Barbarie. — 4. Individu passablemunt jeune, acquis en 18G7, — o. Feinelle passablement jeune, Ma-rocco, morte en captivité en Mai 187o. — 6. Feinelle passablement jeune. morte en captivité le 4 Mai 1864.
7. Squelette d'un trés vieux male, acquis en 18G7. — 8. Squelette d'un individu adulte. — 9. Squeletle d'une feinelle adulte, acquis en 1867. — 10. Squelette d'un individu adulte.— 11. Sqaelette d'un trés jeune individu. — 14. Squoletlo d'un individu a-peu-près adulte, acquis en 1861.
12. Crane du N0 igt;. — 13. Crane du J\0 6.
V. Les Macaques de cette division ont les oreilles nues, la queue longue environ d'un pouce, grosse el garnie de poils peu longs. La teinle dominante de leur pelage est d'un brun plus ou moins foncé ou tirant inême fortement sur le noir.
On ne connait de cette division que trois espèces bien déter-minées. L une, a face claire, Macacus arctoides, parait être
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répandue depuis Ie Burmah jusqu'a la Cochinchine. Des deux autres, a face noire, l'une, le Mac. maurus, parnit venir du Borneo seplenlrional, l'aulre, Mac. ocreutus, de Macassar. II est inutile de rappeler que les batiments amènent souvent des individus vivants embarqués dans des ports, oü ces singes avaient été apportés d'autres localités, et qu'il est, dans ce cas, impossible d'assigner a ces individus leur véritable origine.
A. Espèce a face couleur de chair plus ou moins basanée suivant les individus.
MACACÜS ARCT01D ES, Isid., Geoffr. , voyage de Belanger, 1830, p. 61 et 77; Études Zool., pl. 11 ; Catal., p. i31 , N0 10: individu de la Cochinchine, du voyage de Diard. — Ma-cacus brunneus, Anderson, 1'roc. Zool. S. L., 1871 , |). 628; 1872, p. 203, pl. 12 (Upper Burmah, Cachar). — Macacus rufescens, Anderson, ibid., p. 49ö, pl. 24 (individu a teintes tirant au roussatre). — Papio melanotus, Ogilby, Proc. ,1839, p. 21. — Albinos: Inuus brachyurus, Temtn., Mus. Leid., apud Kuhl, p. 17, cité mal-a-propos comme synonyme du Cynoceph. leucophaeus de Fr. Cuvier, tout en indiquant, a la page 18, l'individu albinos de la collection de Temminck.
Pelage d'un brun, tantót plus ou moins clair , tantót plus ou moins 1'oncé, ou annelé de noiratre.
Isid. Geoffroy donne a son individu une longueur totale de 33 pouces. Y aurait-il erreur? Je n'en ai jamais vu de cette taille.
Individus montés. — I. Femelle ii l'age moyen, apportce vivante du Bengale: pelage d'un brun un peu pourpré et peu foncé. — 2. Albinos, individu type de l'Inuus brachyurus de Temminck , du Cabinet de Temminck. — 3. Trés jeune male, né en captivité, a oreilles un peu poilues.
4. Crane du Nn 1.
B. Face noire. Teinte dominante du pelage d'un brun s'ap-prochant, ordinairement, du noir.
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MAC ACÜS MAURÜS, Fr. Ouv., Mammif., p. 109, pl. 39: d'apres un dessin envoyé du Bengale par Duvaucel. — Mac. inornalus, Gray, l'roc. Zool. S. Lond. , 1866, p. 202, pl. 19; Catal., 1870, p. 129, N0 12.
Je crois qu'il faut encore rapporier a eet,te espèce le singe figure sur le vivant par Heiehenbacli, pl. 24 , fig. 368 et 369, et indiqué par ce savant, p. 145, sous le nom de Pithecus pygmaeus, dans la supposition que le wPygmyquot; de Pennant, Synops. Quadr., p. 98, y appartient également.
Le pelage de ce singe est ordinairement teint d'un brun-noir, plus clair et tirant plus ou moins au grisatre sur le dessus et quelquefois encore sur les joues. Nous en possédons, cepentlant, un individu passablement jeune, dont la teinte dominante se trouve remplacée par un brun grisatre peu l'oncé.
On compte au squelette 12 paires de cötes, 7 vertèbres lorn-baires, 5 sacrales et 8 caudales.
On dit généralement que les individus de ce singe apportés vivants en Europe proviennent de Bornéo. Nos voyageurs ne Tayant observé, ni dans le Sud , ni dans le Sud-Ouest de cette ile, ii est permis de supposer qu'il vient de la Cote Nord-Onest, peut-ètre par la voie de Labouan.
[ndividus inontés. — 1. Male a-peu-près adulte, mort en captivité en Févr. 1875. — 2. Miile a-peu-près adulte, mort en captivité en Avril 1875. — 3. Femelie passablement jeune, morte en captivité le 1 Mai 1875. — 4. Jeune male, mort en captivité en Mars 1863; teinte dominante d'un brun grisatre peu foncé.
5. Squelette du N0 1. — 6. Squelette du N0 2. — 9. Squelette d'un individu adulte,
7. Crane du N0 3. — 8. Crane du Nn 4.
MACACÜS OCREATOS, Gray, Proc. Z. S. L., 1860, p 420, N0 1, pl. 82. — Papio ocreatus, Ogilby, ibid., 1840, p. 56. — Macacus fuscoater, Scbinz, Synops. Mamm., 1844, t. 1, p. 58. N0 10.
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Celte espcce rappelle en general le Mac. maurus ; mais elle s'en distingue, au premier coup d'oeil, par ses bras, ses jambes et la face postérieure de ses cuisses teints, dans les uns, de jaune brunatre ou roussütre, dans les autres de grisütre. Elle a aussi le museau plus alongé et pourvu, a l'age adulte, de deux cótes saillantes.
Le squelette otl're 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires, 5 saciüles et 8 caudules.
Kous possédons, depuis 1820, un beau dessin, de grandeur naturelle, de la tète de ce singe, fait d'après un individu vi-vant, provenant de Macassar et obtenu par feu le professeur Reinwardt. Feu 1c docteur Forsten nous en a envoy.é, en 1840, un individu provenant de Celebes et probablement encore de la partie méridionale de cette ile , attendu que, ni ce naturaliste, ni Wallace, ni M. von Rosenberg n'ont jamais rencontré ce singe dans la partie septentrionale. Les objets vivants que Ton apporte en Europe viennent aussi, au dir.j des marchands, de Célèbes.
Individus inontés. — 1. Trés vieu.v mile, obtenu en I84fc. — 2. Male a-peu-près adulte, mort en captivité en Sept. 1874. — 5. Femelle ii l'age moyen, morte en captivité en 1844. — 4. Femelle a-peu-près adulte, Célèbes, voyage de Forsten, — y. Femelle a l'age ïTioyen, obtenue en 1841.
6. Crane du N0 2.
7. Squelette d'adulte, Macassar, voyage de Reinwardt.
VI. Division qui lie cotnprend que l'espèce appelée Macacus niger. Elle s'éloigne de toutes les autres par les traits sui-vants. Pelage d'un noir uniforme, ou d'un noir tirant au brun pourpré, et ne montrant que rarement du grisatre. Poils du milieu du sommet de la téte alongés en une huppe pendante. Queue représentée par un gros moignon tuberculeux, tout au phis long de six a huit lignes et garni de poils peu longs. Museau noir, prolongé et offrant, de cbaque cóté du nez, une cóte saillante. Ce singe rappelle les Papions par son ensemble
et plus particulièrernent par son inuseau prolongé et pourvu de deux cótes saillantes. On compte au squeletle 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires, 5 sacrales el a caudales.
MACACÜS NIGER, Bennett, Gard. and Menag., 1850, p. 189 , avec figure. — Cynocephalus niger, Desrnarest, p. 554, N0 819; Gray, Spicil. Zool., 1850, 4°, p. 1 , pl. 1 , fig. 2. — Cynopithecus niger, Lessen, Quadrumanes, 1840, p. 101. — Papio niger, Schlegel , Handleiding, pl. 1, fig. 4 (faite sur le yivant). — Papio niger et nigrescens, Temminck, Coup d'oeil s. 1. poss. Néerl. dans l'Inde archipélagique, Leide, Arnz et Comp., 8°, 1849, t. 5, p. 111. — Cynopithecus aethiops, Reichenbach, p. 165.
Voir oi-dessus les caractères de cette espèce qui habite le Nord de l'ile de Celebes, el qui a élé introduile dans l'ile de Batjan, oü elle se trouve actuellemenl a Tétat sauvage. On l'a encore fait venir de File de Solo et des Philippines; mais ces indications n'ont pas été confirmees par les recherches re-cenles des voyageurs. II convient, toulefois, de faire observer qu'elle presente, snivant les deux principales localités de Célè-bes oil elle a été observée, certains caractères parliculiers, résidant non seulement dans une difference des nuances des teintes; mais, en onlre, dans le phénomène curieux que les callosités des l'esses ne lorment, de chaque coté, dans les uns qu'une seule masse, tandis que dans les autres chaque cal-losité est divisée en deux par une fenle transversale. Ce trait étant, cependant, susceptible de variations individuelles, nous avons cru devoir réunir tons ces animaux sous la même épithèle.
M. von Rosenberg me fait part des observations suivantes, touchant ce singe. »11 existe, au Nord-Ouest de la ville de Menado, un groupe oomposé de quatre ilots, tons couverts d'arbres de haute fulaie, mais inhabités. Trois de ces Hots sont en plaine, tandis que le quatrième se présente sous la forme d'un cone élevé jusqu'a 2600 pieds au dessus du niveau de la iner, et a pente passableinem raide. Cel ilol appelé
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Menado-toun (vieux Menado) est situé a la distance de sept miiies Anglaises du point ie plus rapproché de Celebes, mais de dix-liuit de ces milles de la ville de Menado. Quant aux ilots en pleine, ils ne nourissent, en fait de Mammileres, que des Chiroptères, des rats et des souris, tandis que Menado-toua est peuplé, en outre, du Macacus niger. Ce singe s'y trouve en grand nombre; il y est nullement farouche, et ne inontre pas la moindre perir des chasseurs et pècheurs qui vont visiter eet ilot de teins a autre. Cet ilot ayant été habité autrefois jusqu'en 1682, il s'agit de savoir, si ces singes sont des animanx primitifs de Tile, ou s'ils y ont ëte introduits, dans le terns, par les habitants. — A. Célèbes, ces singes se réunissent quelquefois par bandes composées de plusieurs cen-taines d'individus, afin de se rendre dans d'autres lieux, soit mus par la disette, soit a la recherche de fruits. M. Schaafsma , missionaire a Langowan prés du lac Tondano , se trouvant en 1864, a cheval, en route, il arriva qu'une des troupes nom-breuses de ces singes vint croiser son chemin. Au liett de montrer de la defiance ou de la peur, ils se pressaienl de tous cótés autour du cheval, le mordaient aux pieds , tachaient de sauter dessus, et ce ne fut qu'a force de coups de fouet que le cavalier réussit a chasser ces animaux importuns, et faire marcher son cheval qui s'était arrete tout court durant l'attaque. — A Gorontalo, ce singe est oonnu sous le nom de Dihe,quot;
fndividus rnontés, originaires de la Minahassa, a l'extrémité septentrionale de Tile de Célèbes. — 1. Trés vieux male, Menado, voyage de Forsten, long de 25 pouces: au pelage noir tirant au brun sur le devant du dos; aux épaules, bras, avant-bras et a Ia poitrine finement tiquetés de brun blanchatre, et il chaque callosité divisée en deux. — 2. Femelle adulte, Menado, Forsten: pelage tirant fortement au brun pourpré, a callosité gauche intégre. — 3. Femelle a-peu-près adulte , Menado, Forsten: au pelage noir, fort peu lavé de brun sur les épaules, et a chique callosité divisée en deux. — 4. Femelle passable-
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inent jeune, semblable au N0 5 quant auï teintes et aux cal-losités; Menado, Forsten. — 5 Trés jeune individu, Menado, Forsten: pelage noir, cliaque callosité divisée en deux.
Individus originaires, soit tie Gorontaio, distant de Menado ;i une quarantaine d'heures de marche, soit de Tomini, siiué a 30 heures de marche de Gorontaio. Pelage du cou et du tronc tirant forternent au brun. Chaque callosité intégre. Ce sont ces individus qui ont sem , a feu Teinminck , de base a son Papio nigrescens. — 6. Femelle adulte, Gorontaio, Forsten. — 7. Male adulte, tué le 1(3 Avril 1S64, Toula-bello, voyage de M. von Rosenberg. — 8. Femelle a-peu-près adulte, tuée le 5 Mai 1864, Gorontaio, von Rosenberg. — 9. Jeune femelle, tuée en Avril 18(54, Gorontaio, von Rosenberg. —
10. Jeune male, Tomini, Forsten.
Individus tués dans File de Batjan, du voyage de Bernstein.—
11. Vieux male, tué en Février 1861: pelage tirant forternent au brun, tiqueté de grisatre sur la poitrine, les épaules, le bras et l'avant-bras ; chaque callosité divisée en deux. — 12. Male adulte, 1866: pelage noir, tiqueté de grisatre; chaque callosité divisée en deux. 13. Male a-peu-près adulte, tué en Février 1861: pelage d'un noir brunatre uniforme; chaque callosité divisée en deux. — 14. Femelle a l'age moyen, tuée en Février 1861: tronc la\é de brunatre; chaque callosité divisée en deux. —• 13. Femelle a l'age moyen, 1864: tronc lavé de brun ; chaque callosité intègre.
Individus morts en captivité. — 16. Male passablement jeune. Mars 1875: pelage peu lavé de brun; division de chaque callosité peu sensible. — 17. Jeune male, Nov. 1874 : pelage peu lavé de brun, chaque callosité divisée. — 54. Femelle, adulte, morte en captivité le 24 Déc. 1873: pelage d'un noir tirant fort peu au brunatre, chaque callosité imparfaitement divisée. — 36. Femelle passablement jeune, morte en captivité le 19 Mars 1876: pelage d'un noir tirant fort peu au brunatre, chaque callosité intègre.
18. Squelette d'un individu adulte, Célèbes, Forsten. — 33.
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Squelette tl'un male adulte. Batjan, tué en Mai 1863, Bernstein. — 57. Squelette du N0 36.
19. Crane du Nquot; 2. — 20. Crane du Nu 7. — 21. Crane du N'* 8. — 22. Crane du N0 9. — 23. Crane du N0 1L — 24. Crane du N0 12 — 23. Crane du N0 13. — 26. Crane du N0 14. — 27. Crane du N0 15. — 28. Crane du N0 16. — 29. r.rane du N0 17. — 30. Crane d'adulte, Menado, Forsten. — 31, 32. Cranes d'adultes, Menado, voyage de van Delden, 1836. — 33 Crane d'adulte, Menado, voyage de Rei n ward t.
Les espèces de ce genre que Ton désigne également sous Ie nom de Cynoceplialus sont toutes originaires des pays de TAfri-que compris entre la Sénégambie et l'AI'rique du Sud jusqu'au Zambesi ; puis de ceuï entourant Ie Nil supérieur, d'oü une espèce se répand même jusque dans l'Arabie. Elles so.it re-connaissabies au premier coup d'oeii , paruii tous les autre;; sin-ges, a leur nez, dont la partie molle s'étend plus en avant, c'est-a dire jusqu'a, ou rnème un peu au dela de rextrémilé de la ièvre supérieure, en sorte que leur museau, d'ailleurs tres long et gros, est, par devant, comrne tronqué: trait qui rappeile la tête du cliien, d'oü Ie nom de Cynocéphale, déja donné par les anciens Grecs a Tune des espèces de ces singes.
La plupart des Papions atteint, abstraction 1'aile des Orangs, une taille plus Forte que les autres singes. lis offrent des formes plus ou moins trapues; leur queue n'atteint, dans les uns, que tout-au-plus la longueur du tronc, tandis que, dans deux autres espèces (Pap. maitnon et leucophaeus), elie est fort courte; leur tête est trés grande, par suite du développement considerable de leur museau; les dents sont grosses, et la der-nière moiaire de la inaclioire inférieure est pourvue d'un cin-quième tubercule, comme dans les Semnopiihèques, lesColobes, les Cercocèbes et les Macaques. Les espèces a queue courte
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la portent dirigee vers le h.iut; inais, iorsque la queue est défeloppée, elle n'est dirigée que faibiement en haut et seuleinent a sa partie basale, tandis que cel nrgane demeure, dans sa plus grande étendue, plus ou moins penché vers la terre.
Les Papions se tiennent ordinairement a terre et sur les roehers, rarement sur les arbres. lis sont, notamment dans la vieillesse, d'un caractère inëchant; inais lis supportent facilement la captivité.
Le squelette olïre ordinairement 15 paires de cótes, 6 vertebres lombaires et 5 sacrales; rnais il arrive quelquefois que la treizièrne paire de cótes n'est pas développée et que Ton doit, en consequence, inettre les vertèbres lombaires au nombre de sept; ceci s'applique a nos squelettes des Papio sphinx et cy-nocephalus, auxquels Wagner et Cuvier ont trouvé le nombre normal. Les.espèces a queue alongée oll'rent 21 a 22 vertèbres caudales; ceux a queue courte, sept a neuf.
On peut distribuer les Papions en deux divisions naturelles, dont Tune comprend les espèces a queue courte (Papio muimon et leucophaeus), tandis que l'autre, composée des espèces a queue développée, forme les trois subdivisions suivan-tes. Dans la première subdivision sont comprises quatre espèces aux formes tres robustes et aux teintes ternes; assez voisines les unes des autres, elles se représenlent mutuellement dans l'Afrique australe, a la cóte de Guinée, au Sénégal et dans 1'Abyssinie: ce sont les Papio porcarius, anubis , sphinx et do-guera. On ne compte a la deuxième subdivision que deux espèces, savoir Papio cynoceplialus et Papio rubescens; elles sont, avee des formes moins robustes et une taille moins lorte, plus hautes sur les jambes que d'ordinaire, et la première vientdu Nil supérieur, l'autre probablement du fleuve Djoliba (Niger). Le Papio hamadryas de l'Abyssinie et de l'Arabie , caractérisé par sa face couleur de chair et par tant d'autres traits, forme a lui seul une subdivision.
I. Queue egalant ou surpassant d'un pen la longueur du tronc.
A. Taille trés forte. Formes trapues et robustes. Queue de la longueur du tronp. Extrémites du nez depassant les lèvres. Face d'un noiratre tirant, sur les paupières et Ie derrière des joues, plus ou moins sensiblement a la couleur de chair. Point de difference marquee entre la teinte dominante des parties inférieure et supérieure de l'animal. Poils de l'occiput et de la nuque plus ou moins alongés.
PAPIO PORCARIÜS, E. Geoffr. , Annal. , t. 19, p. 102, N0 5. — Papio comatus, ibid., p 103, N0 6. — Simia porcaria, Boddaert, Naturforscher, livr. 22, p. 1, pl. i. — Simia spliingiola , Herrmann, Obs. Zool,, t. 1 , p, 2. — Lechacma, Cynocephalus porcarius, F. Cuv. , Mammif., p. 132, pl. 47. — Cynocephalus ursinus, Schinz, p. 64, N0 5.
Cette espèce est distincte de toutes les autres de la subdivision par les poils du haut des joues noirs et alongés en aile, par ceu.v de l'occiput et de la nuque également noirs , plus alongés que d'ordinaire et formant une huppe pendante, enfin par la teinte noiratre de son pelage, Teinte dominante du pelage d'un noir pale tirant au brun grisatre; les poils étant , a l'ordinaire , mais d'une manière peu sensible, annelés largement de noiratre et de brun-grisatre ou tirant même on peu sur le jaunatre. Les quatre mains et, en grande partie aussi la queue, sont noires.
Ce singe n'a été observé que dans les parties colonisées de l'Afrique australe.
Individus montés. — I, Male adulte, Afrique australe , voyage de van Horstock: pelage tirant fortement au brun grisi'tre, et aux poils sans anneaux sensibles: longueur totale de 54 pou-ces, dont la queue a vee son ilocon prend 19 pouces. — 2. Male adulte, Afr. australe, van Horstock. — 3. Male adulte mort en captivité le 1 Juin 1866, Afr. australe. — 4. Male
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li l'age moyen, Afr. australe, voyage de van Horstock. — ö. Male passablement jeune, Afr. australe, voyage de van Ilor-stock. — 6. Femelle passablement jeune, quoique présenlant tous les traits distinctifs des adultes: longueur totale de 29 pouces, dont la queue avec son llocon occupe 11 pouces ; morte en caplivité en Aoül lfc64. — 7. Trés jeune male: longueur totale de 22 pouces, dont la queue occupe 7 pouces et demi ; Afr. australe, voyage de van Horstock.
8. Squelette du N0 .t. — 9. Squelette d'adulte , Afr. australe, voyage de van Horstock. — lü. Male a l'age moyen , Afr. australe, van Horstock.
11. Crane d'un individu adulte. — 12. Crane d'un individu adulte, Afr. australe, van Horstock. — 15. Crane d'un individu adulte, Afr. australe, voyage de Hoié et Macklot — 14. Crane d'un individu passablement jeune, Afr. australe, voyage de van Horstock.
PAP10 ANÜB1S, — Cynocephalus anubis , Fr. Guv. , Mammif., p. 125, pl. 45; Wagner, dans Schreber, pl. G C. — Cynocephalus olivaceus, Isid. GeoflV., Catal., p. 54, N0 5.
Cette espèce rappelle en general le Papio porcarius, mais elle s'en distingue constamment par le manque des poils longs des joues, par ceux de la nuque moins alongés, ainsi que par la teinte de son pelage ne tirant pas au noiratre et uniforme sur toutes les parties de i'animal, mème sur les mains et la queue. Les poils sont annelés de noir et de jaune roussatre.
C'est trés rnal-a-propos qu'Is. Geoffroy et Pucheran ont compare ce singe au Babouin, Papio cynocephalus.
Autrefois, on en apportait assez fréquemment, des indi-vidus vivants de la Cóte d'Or en Europe JVotre voyageur, feu Pel, en a vu des individus a Accra, mais non pas dans les autres parties de cette ci-devant colonic Néerlandaise. L'individu appelé par Is. Geoffroy Cynoc. olivaceus avail
T
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été rnpporté d'Array, situé sur les cótes du golfe de Benin.
Individus monies. — I. Male adulle, apporté vivant en Europe de la Cöte de Guinee. — 2, Fetnelle adulte, Cóte de Guinee: longueur totale de 48 pouces , dont la queue occupe 13 pouces. — 5. Male a l'age moyen, mort en captivité le 7 Mai 1869, Cóte de Guinee?
4. Squelette du N0 2. — S. Squelelte d'un individu a l'age moyen , Cóte d'Or.
6. Crane d'un jeune individu, Cóte d'Or, acquis en 1867.
PAPIO DOGÜERA, Reichenbach, 1863. p. 130. —Cynocephalus doguera, Pucheran et Schiinper, Revue et Magaz. de Zool., 1836, p. 9fï; 1837, p. 37. — Cynoceph. babouin , Rüppell. Neue Wirbellhiere, t. 1, p. 7, ex parte (nee auctorum), — Cynoc. porcarius, Fit/.inger et Heuglin, Syst. üebersicht. 1866, p. 6.
Semblable au Papio anubis; mais aux anneaux noirs du pelage beaucoup plus larges, quoique moins prononcés, aux anneaux clairs tirant au jaunatre el a ia teinle de la face beaucoup plus claire et tirant généralement un peu a la couleur de chair.
Ce singe remplace le Papio anubis dans l'Abyssinie. M Heuglin dit qu'on le rencontre, réuni par troupes nombreuses, sur les arbres de haute futaie, couvrant les montagnes du Simen ; puls dans les parties basses de la province de Takadëh el le long du Rahr el Abiad, el plus particulièremenl sur leï iles Schillouck.
11 est bon de rappeler que l'on ne parviendra guère a fixer d'une manière decisive les caraclères des Papio doguera et anubis qu'après l'examen de séries completes d'individus lues a l'étal sauvage dans les deux principales localités qu'ils ha-bilenl.
Individus monies. — 1. Femelle adulle, tuée par feu le prince Paul de Würlemberg, Abyssinie: longueur totale de 50
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pouces, donl la queue pretul 20 pouces. — 2. Femelie assez jeune, Abyssinie, presentee en 1846 par M. Clot-Bey. — 5. Trés jeune femelie, Abyssinie, I87ü. — 5. Male adulte, mort en captivité le la Mars 187C.
6. Squeielte du iNquot;0 6.
4. Crane du N0 1.
PAP10 SPHINX, E. Geoö'roy, Ann. du Musée, t. 19, p. 105, N0 4. — Grand et petit Papion, ButTon, t. 14, p. 135, pl. 15 et 14; Simia sphinx, Gmeiin, p. 29, N0 6 (nee Linné). — Papion, Audebert, Fatn. 5, S. I, fig. 1. — Papion, Cynocepbalus papio, Fr. Cuvier, Mammif., p. 127, pl. 44 et 4o.
Cette espèce est facile a reconnnitre, même sur les planches de Bulfon, a son pelage teint, sur toutes les parties, d'un roux jaunatre interroinpu par de fins anneaiu noirs.
Clle habite les pays du Senegal.
Individus montés. — I. Femelie a-peu-près adulle, Senegal, acquise en 1873. — 2. Male a-peu-près adulte, Sénégal. — 5. Male a l'age moyen, mort en captivité en Juin 1875. — 4 Jeune femelie, Senegal, acquise en 1862.
5. Squelette du N0 5. — 6. Squelette d'un individu a-peu-près adulte. — 7. Squelette d'un jeune individu.
8. Crane du N0 4.
B. Taille rnoindre, formes plus grêles, queue plus longue et nez moins proéminenl que dans les espèces de la subdivision A. Teinte dominante du dessus du pelage d'un jaune olivatre ou d'un roux rougeatre, interrompu par de largos anneaux noiratres, rnais souvent prononcés d'une manière peu sensible. Dessous de 1'animal et face interne des extrëmités teints de jaunatre ou de roux rougeatre. Face d'un noiratre passant plus ou moins au rougeatre sur le nez et la region des yeux.
PAPIO CYNOCEFHALÜS, E. Geoffroy, Ann., t. 19, p 102,
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No 2. — Babouin, Cjnoc. babouin, Fr. Cuv., Mammif., p. 122, pi. 42; Is. Geoll'r., Archives du Mus., t. 2, p. Ö79, pi. 34.
Tcinte dominanle du pelage d'un jaune lirant un peu sur l'olivatre, plus pale sur le dessous et a la face interne des membres, inais interrompu, sur les autres parties, par de larges anneaux noiralres plus ou moins sensibles.
Longueur totale de 59 pouces, dont la queue occupe lii pouces
Cetle espece vient de Dongola et du Sennaar. On en appoite souvent, en Egypte, des individus en captivité. Elle a été encore observée a Mossambique, (Peters, Mossamb., p. 4) et .i Tete , Sene, Batoka et Rovuma dans la Zambésie (Kirk, Proc.
Z. S. L., 18G4, p. 649).
Indiv. monies. ~ 1. Femelle a-peu-près adulte. —2. Femelle a Fage moyen. — 5. Male passablement jeune, mort le 15 Févr. 187!). — 4. Male passablement jeune, acquis en 1875.
5. Squelette du TS0 3. — 6. Squelette d'un individu a Page
moyen.
7. Crane du N0 4.
PAP10 RUBESCENS, Temminck , Esquisses zoolog., 1855, p. 59,
Je n'ai pas cru devoir identifier ce singe avec le Cynocepba-Jus clioras d'Ogilby , Proc. Z. S. L. , 1845, p. 12, la description que ce naturaliste en donne d'apres un individu vivant ne répondant pas exactement a noire espece. Cel individu donl on ignore ce qu'il est devenu , avail été rapporté par l'eïpédilion du Niger.
Cülle espèce est fort reconnaissable a son pelage leint de roux rougealre, plus pale sur les parties inférieures el a la face interne des membres. Les poils sonl clair-sernés sur ces parties, landis qu'ils sont assez longs el plus ou moins sensi-blernent orncs de larges anneaux noiralres sur les parlies supérieures.
Nos individus onl été rapporlés, dans le terns, de la Gole
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p. cl'Or; mais 1'espèce n'ayant pas été ohservce clans cette colonic, 9, il est probable qu'clle se trouve plus a I'Est, oil nos yaisscaux
allèrent autrefois trafiquer.
ur Individus montés. — I. Feinclle a-peu-près adulte, individu
les type du Papio rubescens de Temminck : longueur totale de 40
de pouces, dont la queue orend 17 pouces. — 2. Feinclle, de l'ancien Musée du Stadhouder, acquise en 1867: a teintes plus 15 foncées que 1c N0 1.
tc C. Cette subdivision ne comprcnd que la scule espèce du
n- Papio hamadryas, trés reconnaissable a sa lace et ses orcilies
a couleur de chair claire, auï callosités de ses 1'esses larges et
c. offrant cette inême couleur, auï teintes dominantes de son pe
lage grisatre et brunatre; enlin, aux polls des males aduiles le alongés et formant une espèce de crinière qui occupe les joues,
5 la nuque, les épaules, le dos el les flancs, tandis que les poils
des lombes et des cuisses sont plus ou moins ras. Les males e adultes ont les poils annelés de noir sur un fond gris. Les
vieilles femelles sont considérablement plus petites que les ma-les adultes, leur crinière est peu développée, et elles sont, comme les jeunes, d'un brun plus ou moins clair tirant, sur ). les joues, au grisatre. Cette espèce a la queue passablement
longue et pourvue, a I'eilremite, d'un gros pinceau. Elle i- parvient a une trés forte taille.
e
n PAP10 HAMADRYAS, E. Geoör., Ann. Mus., t. 19, p. 103,
i N0 lgt;. — Simia hamadryas, Linné, édit. 12, p. 56, J\0 8:
Simia aegyptiaca, Hasselquist. — Le singe de Moco, Buffon, e Suppl., t. 7 , p. 30, pl. 10. — Tartaiin, Cynoceph. hama-
3 dryas, Latreille; Fr. Cuv. , Mammif., p. 5 29, pl. 46 (male
s adulte). — Cynoceph. Wagleri, Agassiz, isis, 1828, p. 8G1 ,
pl. 11 (jeune). — Hamadryas chvjiropithecus, Lesson, p. 109.— Hamadryas aegyptiaca, J. E. Gray, Catal., p, 54.
II s'agit de savoir si le Cynoc. thot d'Ogilby, Proc. Z. S. gt; L., 1843 , p. 11 , n'appartient pas également a cette espèce , comme
1 .quot;O
c'est le cas du singe figuré sous ce même nom par Fraser, Zool. typ., pl. o.
Voir plus liaut les trails propres ii celte espèce
»Eile vit par gran des troupes dans toute 1'Abyssinie depuis la cóte jusqu'a une élévalion de 8000 pieds au dessus du niveau de la mer. On la trouve aussi dans les pays de Danakil, Adaïl et Somali, el elle habile loule l'Arabie méridionale jus-qii'au 20° L. S. Elle se lienl sur les rochers nus; mais on la rencontre également dans les forêls, quoiqu'elle ne grimpe pas sur les arbresquot; (Heuglin , Filzinger, p 5 el 6).
Individus monies. — 1. Male adulte, Abyssinie. — 2. Male adulte, Abyssinie, acquis en 1874. 5. Male adulte, Abyssinie, voyage de Rüppell * longuGur lolale de öo pouces, donl la queue occupe 24 pouces. — 4. Male adulte, Abyssinie, 1874. — o. Femelle a-peu-près adulte, Abyssinie, 1875: longueur totale de 40 pouces, donl la queue occupe 16 pouces. 6. Jeune male, Abyssinie, mort en captivité en Juin 187tgt;; longueur lolale de 31 pouces, donl la queue occupe 13 pouces.
7. Squelelte du N0 6.
8. Crane du Nquot; 2. — 9. Crane du N0 4. — 10. Crane du N0 o. — H- Crane d'un male adulte. voyage de Rüppell.
II. Celte division comprcnd deux espèces , assez difTérentes Tune de l'aulre el tres distincles de loules les aulres par leur queue fort courle. Elles viennent des regions chaudes de la cóle occidentale de l'Afrique.
PAPIO MA1M0N, Erxleben , p. 17, N0 2. — Papio mormon, E. Geofi'roy , Ann. Mus., t. 19, p. 104, Nn 7. — Simia maimon , Linné, édit. 12, 1706, p. 55,N07.— Simia (mormon), Allslrö-mer , Acta, Holm., 1706, p. 144, pl. o. Mandrill, BufTon , t. 14, p. Iö4, pl. 16 et 17; le Choras, ibid., Suppl., t. 7, p. 43, pl. 9. — Mandrill, G. Cuvier, Ménag., avec figure. — Mandrill, Audebert, Fam. 2, S. 2, pl. 1. — Cynoc. mormon.
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Fr. Cuvier, Mammif., pp. 145 et 14B, pi. 52 et 55. — Mormon maimon, Giay, Cal., p. 56.
Museau pourvu, de chaque cóté du nez, d une cöle fortement renflée et entrecoupée par des sillons un peu obliques Face d'un bleu remplacé, dans les males adultes, par du rouge sur Ie nez et sur les bords des lèvres. Menton oarni d'une barbe jaunatre, gorge el cötés du cou de cette même teinte. Dessous du tronc blancMtre Poils des autres parlies finement annelés de noir el de roussalre. Callosités des fesses bieues dans les males adultes.
Cette espèce a élé observée au Gabon (Is. GeolFr., Cal., p. 23)
Individus monies. — 1. Vieux male, du Cabinet de Tetn-ininck; longueur totale de 42 pouces, dont la queue occupe 5 pouces. — 2. Femelle a-peu-près adnlle, de I'ancien Cabinet.— 5. Femelle ii l'age moyen. — 4. Jeune male. — 5. Jeune male, mort en caplivité Ie 1 Février 1864. — 6. Jeune femelle, rnorle en caplivité le 2 Juillet 1873.
7. Squelelte d'une femelle adulte, acquis en 1807. — 8. Squelette d'un jeune individu.
9. Crane du Nn 6. — 10. Crane d'adulle.
PAP10 LEIJCOPHAEÜS, Gray, List, p. 10. — Drill, Cyno-ceph. leucopbaeus, Fr. Cuv., Mammif., p. 153, pi. 48; p. 158, pi. 49; p. 159, pi, 50; p. 141, pi. 31. — Mormon leucopbaeus, Reichenbach, p. 162. — Chaeropithecus leucopbaeus, Gray, Cat., p 33.
En géneral semblable au Papio maimon ; mais a face sans coles ni sillons, el noire avec le bord de la mAcboire inférieure rouge dans le male adulte. Poils du dessus de la tele jauna-tres ou blanchalres. Taille aussi forte que celle du Mandrill.
On apporte de tems a autre, en Europe, de la cole occidentale de TAfrique chaude. des individus vivants de celte espèce; mais on ignore absolumenl la localité précise qu'elle habile.
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Individus montés. — 1. Femelle ii-peu-près adulle, inorte en captivité le 2 Juillet 187Ö. — 2. Femelle a l'age moyen.— 5. Jeune individu, acquis en 1867. — 4. Jeune male, mort en caplivité le 22 Nov. 1862. — 5. Jeune femelle, acquise en 1874.
6. Squelette du N0 1. — 7. Squelette du Nquot; 2.
8. Crane du N0 5. — 9. Crane d'un individu adulte, acquis
en 1867.
LES SIWiES A\[ERICAIl\S. SIMIAE AlIEUKAME.-
Les singes du Nouveau Monde se distinguent, au premier übord , et des singes de i'Ancien Monde, et des f'aui-singes (Pro-simiae) , par Je pouce de leur membres antérieurs, lequel, au lieu d'être opposé aux autres dolgts, se trouve aligné avec eux dans le même plan. D'autres traits plus ou moins saillants resident clans Tépaisseur trés considerable de leur cloison nasale. puls dans les ongles, dont seulement celui du pouce du pied olTre une forme applatie , tandis que ceuï de tous les autres doigts sont latéralement comprimés, plus ou moins en gouttière et. dans les Hapale, même en forme de faux; enfin dans leur système dentaire, en ce qu'ils ont constamment trois et non pas deux molaires de change, et qu'il existe, a l'excep-tion des Hapale, une molaire de plus a chaque branche des deux inachoires, ce qui porie alors le nombre total des dents a trente-six, au lieu de trente-deux. On peut encore ajouter qu'a Tin verse de ce qui a lieu dan? les singes de I'Ancien Monde, toutes les molaires ont leur axe transversal plus considerable que l'axe longitudinal. Du reste , ils sont, comine les faux-singes (Prosimiae), constamment dépourvus, et de callo-sités aux fesses, et d'abajoues.
Ce sont des singes de taille moyenne ou petite, les plus fortes espèces n'atteignant jamais la grandeur d'un bon nombre de singes de I'Ancien Monde, tandis que les moins fortes sont de beaucoup inférieur aux plus petites de I'Ancien Monde. Leur face n'est jamais alongée d'une manière exagérée, et le
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Individus montés. — 1. Femelle a-peu-près atlulle, morte en cajitivité le 2 Juillet 1875. — 2. Femelle a l'age moyen.— 3. Jeune individu, acquis en 1867. — 4. Jeune male, mort en captivité le 22 Nov. 1862. — 5. Jeune femelle, acquise en 1874.
6. Squelelte du N® 1. — 7. Squelette du N 2.
8. Crane du N0 5. — 9. Crane d'un individu adulte, acquis
en 1867.
LES SINGES i\\IERICAIl\S. SIIIIAE AHEillCAWE.-
Les singes du Nouveau Monde se distinguent, au premier abord, et des singes de l'Ancien Monde, et des faux-singes (Pro-simiae), par Ie pouce de leur membres antérieurs, lequel, au lieu d'être opposé aux autres doigts, se trouve aligné avec eux dans le mème plan. D'autres traits plus ou moins saillants resident dans Tepaisseur tres considerable de leur cloison nasale. puls dans les ongles, dont seulement celui du pouce du pied offre une forme applatie , tandis que ceux de tous les autres doigts sont latéralernent comprimés, plus ou moins en gouttière et, dans les Hapale, mème en forme de faux; enfin dans leur système dentaire, en ce qu'ils ont constamment trois et non pas deux inolaires de change, et qu'il existe, a Fexcep-tion des Hapale, une molaire de plus a chaque branche des deux inachoires, ce qui porte alors le nombre total des dents a Irente-six, au lieu de trente-deux. On peut encore ajouter qu'a Tinverse de ce qui a lieu dan? les singes de 1'Ancien Monde, toutes les molaires ont leur axe transversal plus considerable que l'axe longitudinal. Du reste , ils sont, comme les faux-singes (Prosimiae), constamment dépourvus, et de callo-sités aux fesses, et d'abajoues.
Ce sont des singes de taille moyenne ou petite , les plus fortes espèces n'atteignant jamais la grandeur d'un bon nombre de singes de l'Ancien Monde, tandis que les moins fortes sont de beaucoup inférieur aux plus petites de l'Ancien Monde. Leur face n'est jamais alongée d'une manière exagérée, et le
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nez ne se prolonge jamais jusqu'au bout des lèvres. Ils vivent tous sur les arbres, oü ils grimpent ou sautent avec facilite » et ne se liennent jamais ii lerre. lis ont le pelage plus ou inoins founii. Leur queue est, a l'eïception d'un seul sousgenre des l'ilhecia (Brachjurus) , plus longue que le reste du corps, quelquelois susceptible d'être roulée vers le dedans et pourvue a eet el Vet, dans quelques genres, d'une peau iiue occupant la face inférieure de la partie terminale de eet organe.
On peut compter parmi les exceptions que les Atèles n ont point de pouce ou n'offrent qu'un pouce rudimentaire aux ex-trémités antérieures, que les incisives sont, dans quelques genres, plus ou moins proclives, enfin que Fencéphale est dépourvu de circonvolulions dans les llapale, et qu'elles sont tres rares dans les Saïmiris.
Le nombre des vertèbres caudales ne présente, a Fexception de quelques espèces a queue plus ou moins couite, que des variations d'un ordre inférieur. Celui des paires de cótes et des vertèbres lombaires est quelquefois constant, quelquefois variable dans les espèces d'un mème genre. Les Mycetes, les Lagothrix, les Atèles, les Cébus et les Nyctipithecus ont qua-torze paires de cótes; les Saïmiris, le Callilhrix cuprea, Pi-thecia cheiropotes et llapale jachus en ont treize ; le Oallithrix melanochir (Wagner), Pitbecia noclurna, les Hapale midas, rosalia et oedipus n'en olfrent que douze. Quant aux vertèbres lombaires, leur nombre est porté a huit dans les Nyctipithecus; il y en a sept dans les Saïmiris, les Callilhrix, les llapale midas et rosnlia ; six dans les Cebus capucinus et hypoleucus, dans les Pitbecia nocturna et chiropotes, et dans les llapale jachus et oedipus; on en compte cinq dans les Mycètes et dans la plupart des Cébus; enfin, quatre seulement dans les Lagothrix, les Atèles et dans le Cebus fallax.
Les Antilles ne pioduisent pas des singes. Les terres qu'ils habitent f^ur le continent du Nouveau Monde et ses fractions, s'étendent au Sud juamp;qu'au 2Sitt|,e degré L. A., au Nord
jusque vers Ie 19i6me degré L. B. ; on, en d'anties mots, ile-puis la province Argentine de (lonientes (Rengger, p. 19) jnsqn'a Orizaba nu Mejico (Liebmann). lis n'esistent, cepen-dant, ni nu (lliilé, ni clans Ie Pérou trans-Andien , et Tschodi rapporte que dans Ie Pérou cis-Andien, ils ne se trouvent que jusqu'a line elevation de .quot;gt;000 pieds.
On n'a observe au Paraguay, a proprement parler. que deux espèces de singes, savoir le Mycetes niger et nn Cébus appelé Cebus Azarae, mais inconnn des naluralistes Européens. C'est, parmi tous les singes Américains, ce seul Mycetes niger qui s'avance au Sud jnsque dans la province de Corrientes.
On tronve, par contre, de l'autre coté du Rio Paraguay, depuis ie 2i2™e au 2öme degré L. A., le Nyctipithecus Azarae.
La capitainerie de St. Paul nu Rrésil meridional produit les Mycetes fuscus, Ateles arachnoides, Cebus niger, Cebus fron-tntus?, Callithriï nigrifrons. ninsi que les Hapale chrysopyga et anrita.
La bande de terres qui s'étend le long de la cote orientnle du Rrésil , depuis le Nord de la province de St. Paul jusqu'a Rahia , nourrit, a l'exception du Mycetes fuscus, du Cailithrix nigrifrons , et dn Cebus niger, qui ne s'avancent pas, vers le Nord. au dela de la province de Rio de Janeiro, un bon nornbre d'espè-ces, presque toutes propres a cette région et (lont quelques-unes se trouvent inènie reserrées dans un cercle excessivement étroit. On y a observe, outre les trois espèces ci-dessus, le Mycetes ursinns, Ateles hypoxanthus, Cebus variegatus, Cailithrix personata, melanochir et gigot , Hapale rosalia , chryso-inelas, jaclius, penicillnta et leucocephala. De ces espèces, le Hapale penicillnta se retrouve d'ins les provinces de Minas-Geraës et Goynz, le Hnp. leucocephala a Minns-Geraës et, sui-vnnt Tschudi. le Call, personata et Hapale chrysomelas, au Pérou,
Les vastes régions de terres situées entre Rahia et le Para n'nyant pas encore été explorées par des zoologistes, on ignore quelles espèces de singes peuvent s'y trouver.
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Retonrnant a la province de Minas-Geraës, on rencontre, ontre Ie Callithrix nigrifrons de la province de St. Paul, les TIapale penicillata et lencocepbala des terres entre Rio de Janeiro et B;iliia , le Cebus iibidinosus et le Mycetes niger.
On a observe dans la province de Goyaz le Myc. niger, Cebus Iibidinosus, Saïtniri sciureus, et Hap. penicillata.
La province de Mato-grosso a fourni les Cebus niger et Iibidinosus, les Mycetes niger et seniculus, l'Ateles paniscus, le Nyctipithecus Azarae, le Callithrix brunnea et le Ilapale melanura.
Les espèces suivantes vivent en Bolivie: Mycetes niger el seniculus , Cebus flavus, Nyctipithecus Azarae, Saïmiri ento-mophagus, Callithrix donacophila , Hapale melanura et Weddellii.
Les terres s'étendant le long du bord meridional de 1 Amazone produisent, depuis sa bouche jusque dans le Perou Ama-zonien, un grand nombre d'espèces distinctes les unes des autres. En commencant par le Para proprement dit ,, on y rencontre le Lagothrix cana , Mycetes belzebul que I on dit aussi venir de l'ile de Marajo, l'Ateles marginatus, le ISycti-pithecus Azarae, les Pithecia satanas et albinasa, le Callithrix moloch, enfin les Hapale ursula et argentata. — Le Callithrix moloch s'avance jusque sur les bords du Rio Tabajos. — En remontant le Rio Madeira jusqu'a ses cataractes, on trouve le Hapale chrysoleuca, le Saïmiri sciureus, 1 Ateles paniscus, le Pithecia monacha, le Callithrix caligata , le Lagothrix cana, et le Mycetes seniculus. Plus haul sur 1'Amazone, prés d'Ega a l'embouchure du Rio Teffe. on a observe le Cebus a'bifrons, Callithrix cuprea, Saïmiri lunulatus, Pithecia albicans et le Hapale pygmaea. — Encore plus haul sur 1 Amazone, savoir pres de St. Paul d'Olivenza, on a trouvé le Callithrix torquata et le Hapale mystax. On dit encore que le Lagothrix cana habite toute la rive méridionale du Solimoëns jusqu au Perou. Le Pérou Amazonien , depuis le Rio Yavari , nourrit un grand nombre d'espèces, dont plusieurs notammenl celles du genre Hapale, paraissent habiter ensemble dans les memes localités.
On y a aussi rencontre le Mycetes seniculus, et plus haul sur 1'Amazone, au dela tie la oliaine orientale des Andes, ie My-celes flavicauda ; puis le Lagothrix Piippigii, les Ateles panis-cus, ater et chuva , Nyclipithecus vociferans, Saïmiri sciureus, Pithecia monaclia, Callithrix cuprea , les Hapale labiata , nigri-frons, fuscicollis. Devillei et pileata. Quant au llnpale Illigeri, on ne sait pas précisénr.ent s'il vient du Ferou Arnazonien ou de la Colombie. — M. Tschudi énumère encore comma habitant le Pcrou : les Ateles marginatus et pentadactylus, le Callithrix personata , les Hapale chrysomelas et rnidas, ainsi que le Mycetes belzebul. D'apres Is. Gcoffroy , ie Callithrix dona-cophila se trouverait également au Pérou,
En allant, au Nord du Maragnaon, de I'Ecuador jusqu'au Rio Codaya qui arrose une partie des terres situées entre le Rio Japura et le Rio-Negro j on peut rencontrer un grand nombre d'espèces de différents genres. Parini elles, il n'y en a que deux qui se trouvent de I'autre cote des Andes de I'Ecuador, savoir I'Ateles fusciceps et, a Guayaquil, le Cebus albifrons. Le Hapale leonina n'a eté observe que sur les bords du haut-Ica et du haut-Japura. L'Ecuador cis-Andien en general nourrit le Lagothrix Poeppigii, Mycetes seniculus et Pithecia monacha. On a observe prés de Pébas sur le bord du Maragnaon les Hapale fuscicollis, bicolor et nigricollis, et prés de Tabatinga le Pithecia monacha et 1j Nyclipithecus vociferans — Spix a rencontré le Lagothrix Humboldtii sur les bords de Flea ; entre la rive droite de l'Ica et le Solimoëns le Pithecia melanocephala a queue courte, ainsi que les Hapale myslax, fuscicollis et nigricollis. — L'espèce a queue plus courte encore que celle du Pithecia melanocephala se présente sous trois habits différents: 1 , en habit d'un roux-rouge , Pithecia rubicunda, borné aux forêls du bord droit de Pica jusqu'au bord septentrional du Solimoëns, vis-a-vis de St. Paul; 2, en habit jaune de sable, Pithecia calva, habitant a I'Esl du P. rubicunda, depuis la rive gauche de l'Ica jusqu'au bord septentrional du Solimoëns en face de Fonteboa; 5, en habit blanc et au pe
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lage très long, Pithecia alba, observe prés de la bouche principale du Japura.
Les forêts environnnnt la Barra ou la boucbe ilu Ilio-Negro ont fourni le Hapale bicolor, les Pilbecia inonficba el 1c Sai-miri sciureus A l'Est de cette bouche, en suivant la rive sep-tentrionale de F Amazone, on a observe, a Serpa le Cebus albifrons, et a Obidos I'Ateles paniscus.
La partie de la Guyane Portugaise ou de la province du Grand Para située au Nord de 1'Amazone et a 1 Lsl du Rio-Branco n'ayant jamais eté e.vplorée par des zoologistes, nous passons aux trois Guyanes proprement diles, savoir les Guyanes Francaise, Néerlandaise et Anglaise. Ces contrées liniilées, au Sud et au Sud-Ouest, par une chaine de montagnes offrent une faune assez uniforme. On y a rencontré les Mycetes se-niculus, Ateles paniscus, Cebus capucinus et apelln , Saïtniri sciureus, Pithecia nocturna et chiropotes, enfin ifapale midas. Ajoutez a ces espcces F A teles chuva et le Saimiri lunulatus qui, cependant, n'ont été observes que sur les bords de l'Oyapock , séparant la Guyane Francaise de la Guyane Portugaise
Natterer, en explorant le Bio-Branco qui descend de la Guyane Anglaise pour se jeter dans le Bio-Negro y a observe les Ce-bus capucinus, Saïmiri sciureus, Pithecia nocturna et chiropotes, et Hapale midas.
Les bords du Bio-Negro en amont du Bio-Branco, ceus du Cassiquiare et ceux du haut Orénoco en amont des cataractes ont fourni les espèces suivanles: Lagothriï Humboldtii, Mycetes seniculus, Ateles chuva et beëlzebuth , Cebus albifrons, Nyctipithecus trivirgatus, Saïmiri sciureus et lunulatus, Pithecia chiropotes et melanocephala, enfin Callithrix torquata.
Dans le Venezuela, au Nord des cataractes de l'Orénoco on a observé le Mycetes seniculus et l'Ateles chuva.
On connait de la Colombie le Mycetes seniculus, les Ateles GeoflVoyi, hybridus et rufiventris, les Cebus albifrons et hypo-leucus, (peut-ètre aussi le Cebus fatuellus) , le Nyctipithecus
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vociferans, le Saïrniri sciureus , le Callithris ornala , les Ilapale oedipus, Geofiroyi et peut-être encore le Hap. Illigeri; enfin, suivant Sclater, l'Ateles aler.
L'isthme Darien ou Panama a fourni le Mycetes palliatus, Ateles Geoirroyi et rufiventris, Cebus hypoleucus, Saïrniri Oer-stedii, Mapale GeolTroyi et, suivant Sclater, Ateles ater.
Costa-Rica produit les Mycetes palliatus, Ateles GeolTroyi, Cebus hypoleucus, Nyctipithecus vociferans et Hapale GeolTroyi.
Le Cebus hypoleucus, la senle espèce du genre franchissant, vers le Nord, le continent de rAmérique du Sud, a été ob-servé jusque dans le Nicaragua.
Au Guatemala se trouvent les Mycetes villosus et Ateles pan.
Enfin, Tespèce la plus septentrionale, Ateles fuliginosus, a été observée dans les provinces Mexicaines de Vera-Crux (prés d'Orizaba) et d'Oajaca.
Les Singes Américains se divisent naturellement en deux grands groupes.
Le premier de ces groupes comprend les SINGES AIHERICA1NS PROPREMENT DITS, distincts par leurs ongles un pen comprimés et voütés , et dont le nombre des dents est porlé a trente-six. Taille souvent forte. Ce groupe comprend lous les singes Américains, a Texception des Ilapale.
Le deuxième groupe, celui des SINGES ECÜREU1LS, HAPALE, a les ongles en faux, et seulement trente-deux dents Taille constamment petite.
On peut diviser le premier groupe en deux sous-groupes , suivant la nature de la queue. Dans le premier sous-gioupe, celui des SINGES AMÉRICAINS A ttUEÜE PRENANTE, SIM. AMER. GYMNURAE, la queue est revêtue, a la face inférieure de sou dernier tiers on quart, d'une peau nue et, a cause de cela transformée en un organe prehensile. Le deuxième sous-groupe comprend les SINGES AMÉRICAINS pr. d. A QUEUE POILUE. S. A. pr. s. d. TR1CHIRUAE.
Le premier sous-groupe est composé des trois genres suivants,
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MYCETES. Tète pyramidale Machoire inférieure trés haute, afin de recevoir le corps de Tos hyoide transformé en une boite, plus particulièrement grande dans les males. Formes trapues. Poils du front tournés vers le derrière, ceu.v du vertex vers le devant, toujours a rexception de quelques rares variétés individuelles, oü tons les poils du dessus de la tête jusqu'a la face sent tournés vers ie devant. Poils du dessous clair-semés , souvent enlevés par le frottement sur i écorce des branches d'arbres. Quatorze paires de cótes et cinq vertèbres lombaires. Voix hurlante et tres forte. Naturel morne et mé-lancolique. Ne supportant jjuere la cnptivité.
LAG0THR1X. Tous les poils du dessus de ia tète, depuis le commencemunt du front , tournés vers le derrière comrne dans les Atèles laineuv. De longs poils noirs au ventre. Tête glo-buleuse, oreilles petites. Formes tres robustes. Corps lourd et pesant. Quatorze paires de cótes et quatre vertèbres lombaires.
ATELES Pouce des mains antérieures nul ou , quoique rare-ment, en forme d'un petit tubercule, dont l'un des deu.ï mains se trouve même quelquefois atrophié. Extrémités, notamment les antérieures, alongées. Poils du dessus de la tète dirigés dans deux espèces, savoir les Atèles laineux, vers le derrière; dans toutes les autres dirigés vers le devant, tnais ceux du devant du front se trouvent le plus souvent tournés en sens contraire, pour occuper un champ triangulaire plus ou moins sensible, que l'on peut designer du nom de diadème Quatorze paires de cótes et quatre vertèbres lombaires Naturel deux.
Le sous groupe des singes Américains propremen1, dits ii queue poilue , comprend les genres suivants, trés différents les uns des autres.
CEBÜS. Queue prenante , quoique partout poilue. Canines fortes. Taille moyenne. Une partie des poils du dessus de la tête formant, dans quelques espèces, un pinceau , le plus souvent double. Quatorze paires de cótes, dont la dernière paire est quelquefois courte ou même rudimentaire Vertèbres lombaires, suivant les espèces, au nombre de six, cinq ou quatre.
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e, Naturel vif et enjoue; se faisant facilement a la captivité.
ne NYCTIPITHECUS. Yeux Irès grancis. Museau fort peu sail-
es lant. Taille au dessous de la moyenne. Orbites trés saillantes
!r- latéralernent. Ouatorze paires de cótes. Ifuit vertebras lom-
es baires. Vie nocturne. Dormant, pendant le jour, dans des
te creuï d'arbres.
us P1THECIA. Queue ofFiant des poils plus ou moins longs; dans
3s quelques espèces, les seuies parmi tous les singes Américains,
3S courte. Incisives pioclives. Canines fortes. Douze ou treize
paires de coles. Six vertèbres lombaires.
CALLITHRIX. Oueue longue. Pelage doux, passablement long e et droit. Taille moyenne ou au dessous de la moyenne. Ca-
is nines petites. Crane haut. Douze ou treize paires de cótes.
Sept vertèbres lombaires. Naturel doux et vif. it SA1MIRI. T aille au dessous de la moyenne. Formes sveltes.
s. Les quatre mains teintes de roux. Pelage gris ou roux et
tiqueté de noir. Occiput fortement prolongé. Trou occipital s refoulé vers le devant. Encéphale trés grand, et n'offrant qu'un
t petit nombre de circonvolutions. Treize paires de cótes et sept
« vertèbres lombaires. Naturel doux et enjoué.
Avant d'entrer en matière, 11 est urgent de dire quelques motsquot; sur les travaux de certains voyageurs qui ont fourni des matériaux pour Thistoire naturelle des singes Américains.
En consultant l'ouviage de Spix sur les singes d'Amérique, on s'apercoit facilement, qu'il existe souvent, dans ses descriptions. des differences notables entre les rédactions latine et francaise. Dans la supposition que le texte a été rédigé, par Spix, en latin, et puis traduit en francais par quelqu'un trés peu versé dans cette langue, il est important de consulter, de préférence, la rédaction originale. Quelquefois, ces differences ont même trait aux indications sur les localités qu'babitent cer-laines espèces et, dans ce cas, il ne reste que de reproduire ces diverses données telles qu'elles sont, attendu qu'il n'y a pas moyen de les soumettre a la critique. II est, toutefois, bon de
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se rappeler ce que j'ai dit, dès 1855, sur rinexactitude gros-sière de ce voyageur, (voir Fauna japonica, Ileplilia, p. 35; puis dans inon ouvrage sur les serpents): savoir qu il a decrit, dans ses ouvrages sur les Heptiles du Brésil, des espèces Euro-péennes recueillies évidemmenl lors de son séjour dans le Midi de TEspagne, et en faveur desquelles il a inventé des localités particulières du Brésil: telles sent, entre autres, l'Emys vulgaris, le Psammophis lacertina, la Grenouille commune etc.
On ne sail que penser d'un autre naturaliste, M. Bates qui, dans la deuvième edition de son voyage, a jugé d'omettre, de bonne el franche volonté, notnbre de détails conlenus dans la première édilion de ce livre, soit sur les singes, soit sur d'autres animaux observes par lui. La plus remarquable de ces omissions volontaires est celle qui a rapport aux transformations supposées de certains Iléliconiens: transformations ima-ginaires dont les admirateurs de l'hypothèse Darwinienne s'étaient cependant emparés avec joie, s'empressant de les faire valoir comme 1'un des faits les plus saillanls destiné a nourrir Texpo-sition bruvante de cette hypothese séduisante. II est inut.le de faire observer que ce procédé a tout bonnement l'air d'une espèce de condamnation de son propre ouvrage. En tout cas, il eut été de bonne foi et dans l'intérêt de la science de rétrac-ter hautement des méprises aussi notoires.
Sans vouloir associer aux voyageurs dont je viens de parler le savant auteur de la Faune du Pérou, M. Tschudi, naturaliste conscientieux et d'une trempe solide, je dois faire observer que son travail nous laisse souvent dans Fineerlitude, lersqu'il s'agil d'une determination rigoureuse des espèces et de leur répartition dans les différentes localités. Je crois qu'il faut attribuer ces défauts a la circonstance que ses descriptions ont été faites sur les lieux et que, n'ayant pas, autant que je sache, rapporté des collections suffisantes, ce savant n'a pu rectifier son travail sur ces objets. Quant a certaines espèces des parties orientales de l'Amerique chaude, observées par lui au Pérou, je me suis borné a les indiquer, nonobstant qu'elles
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n'aienl pas été relrouvées pur d'aulres naturalistes qui , cepen-ilunt, n'ont parcouru que les parties septentrionales ile cetle conlrée. Ajoutons que sa découverle d une veritable Vipère vl-vant au l'érou (voir son Caiechidna oceilata , Fauna l'er., Rept., p. 60, pl. 9) est de nature ii ébranler la foi de rErpétoiogisle, allendu qu'en Amérique. on ne connait pas d'esempie de cette forme de Serpents venirneui, laqueile est propre ii TAncien Monde. Si cette découverle vint a être constatée , je la salue-rais volontiers comme une des plus importantes faites par ce voyageur.
De tons les voyageurs en Amérique, c'est sans contredit feu Natterer qui a contrihué, plus que nul autre, a la connais-sance exacte de la distribution géographique des espèces qu'il a observées dans ses courses lointaines et de longue lialeine. Les collections nombreuses qu'il a rapportées et qui se trouvent déposées dans le Musée de Vienne , sont de la dernière importance pour la science; on peut en juger par les notices pré-oieuses que M. von Peizeln a bien voulu me faire parvenir, a ce sujet, pour le présent travail.
mm AlÉiUC/UNS PROPREISNT D1TS. SilüE A1ER1CAME PROPKIE SIC DICTAE.
SINGES AMÉRICAINS A QUEUE P R E N A N T E.
LES HÜRLEÜRS. MYCETES.
Les hurleurs constituent un genre tout-a-fait isolé et tellement différent de tous les autres singes, non seulement par l'ensem-ble de leur organisation, mais encore par leur manière de
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vivrc el leurs moeurs , qu'il est impossible de ne pas les recon-naitre au premier coup d'oeil. Les especes fjui composent ce genre se ressemblent, par conlre, ainsi que ceia arrive ordi-nairement dans de pareils cas, souvent au point de s y mé-prendre ; elies ne paraissent pas olï'rir entre eiles des differences sensibles dans leur organisation , leur taille, les proportions relatives des difierentes parties du corps ; enfin 1 étude de leur crane ne conduit pas non plus , dans l'état actuel des collections , a d'autres résultals qu'a faire ressortir des variations sexuelles ou individuelles. II en est de rnême du squelette , qui parait être modelé absolument sur le mème type dans toutes les especes que l'on connait. 11 parait, enfin, que la maniere de vivie est essentiellement la mème dans toutes les espèces, quoique les unes, telles que le Myc. niger, se tiennent dans les con-trées plus ou moins sèches de l'intérieur, tandis que d autres, comme le Myc. seniculus, paraissent fréquenter, de preference, les foréls humides; enfin, que presque chaque espèce est con-finée dans certaines contrées.
On sait que les hurleurs sont plus particulièrement distincts de tous les autres singes par leur tête pyrarnidale et leur ma-choire inférieure haute, suite du renflement excessif du corps de l'os hyoide.
Je n'ai pu obtenir que le squelette de deux espèces de hurleur, savoir ceux des Mycetes seniculus et villosus. Ces squelettes olïVent 14 paires de cótes, ö vertèbres lombaires et 28 vertèbres caudales.
Les femelles se distinguent des males par leur tête moins haute, résultant du moindre développement, dans le sens vertical, de la machoire inférieure. Eiles ont, en outre, la barbe moins forte. II ne parait exister, suivant les sexes, une diffé-rence de teintes que dans le Mycetes niger. C'est encore dans cette seule espèce que les jeunes oflVent une teinte trés différente de celle du male adulte, ressemblant, sous ce rapport, a la femelle adulte.
Quant aux variétés individuelies des teintes, eiles ne présen-
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tent guère des fails reniarquables que tlans le Myc. seniculus, et il parait inome, que ces variétés, souvent accidenteiies, sont quelquefois bornées a certaines localités, par eïemple dans ie Myc. seniculus des diflerentes localités des Guyanes Néerlandaise et Francaise. Une autre variété a teinte tres claire et presque uniforme (Mjc. stramineus de Spix) a été isolément observée dans plusieurs contrées trés distantes les unes des autres. II parait que cette variété est produile par une espèce d'albinisme , attendu que Spix dit de son individu que la teinte de la face est claire (couleur de chair), tandis qu'elie est ordi-nairement noiratre chez tous les hurleurs.
Les hurleurs présentent, cependant, un phénomène ile variation bien autrement curieux et qui reside dans la direction des poils du front. Ces poils sont , cotnme dans la plupart des Atèies, dirigés vers le derrière, tandis que ceiu du sommet de la têle viennent a leur rencontre pour former une espèce de crète transversale, mais en chevron ou semi-iunaire. Or, il eïiste non seulement des individus oü cette direction des poils du front est plus ou moins irrégulière (phénomène le plus souvent dü a l'incurie du préparateur); mais on rencontre encore d'autres individus oü tous les poils du dessus de la téte, y compris ceux du front, sont tournés vers le devant: tels sont par exemple, nos individus N0 9 et N0 24 du Myc. seniculus; puis l'individu du Myc. villosus dont Sclater a figuré la tète, landis que nos individus de cette même espèce n'offrent point cette anomalie. Le prince de Wied, Beitr., p. 51, dit de son Myc. ursinus du Cap Frio el du Parahyba (c'est-a-dire du Myc. fuscus) , qu'il a les poils du dessus de la tète, depuis le vertex, dirigés vers le devant, ce qui ne s'accorde pas avec nos individus, quoique plusieurs d'entre-eus aienl été tués dans la mème localité que celle indiquée par le prince. li altribue, par contre, p. 54, des poils frontaux dirigés vers le derrière aux individus de son M. ursinus tués au Nord du Parahyba (c'est-a-dire au véritable 31. ursinus), quoiqu'il énumère ces deux espèces sous le même nom. Tout cela prouve la varia-
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bililé eïceplionelle tie ce caraclère chez les hurleurs, tandis qu'il esl constant dans les Atèles, ct il cn resulte rjue la division des hurleurs en tleux grands groujies, suivant la direction des puiis IVontaux, division inventée par J. E. Gray ') et adoptée par d'autres savants, n'est pas admissible.
Un autre phénomène que présentent les hurleurs, et dont on s'est servi pour en empruntcr un trait spécifique, n est pas inoins accidentel que celui que je viens d indiquer. Je veux parler de la nudilé plus ou inoins compléte de la poitrine et du ventre; cette iiudite n ayant d autre cause que le liotteinent de ces parties contre 1'ecorce des branches d arbre, imcessite par 1'habitude des hurleurs de ramper en grimpant.
On sait que les hurleurs se tiennent en compagnies plus ou inoins nombreuses ; qu ils se nourrissent plutót de leuilles que de fruits ; qu'a eet ell'et leur estomac est compose comme dans les Seinnopilhèques, qu'ils vivent Irès retires, qu ils out le caractère sombre et mélancolique, qu'ils ne se lont., même dans leur patrie, nulleincnt ou trés difficilernent a la captivité, el que, par cette raison, on ne peut guére les transporter vi-vants en Europe: grand avantage pour l'etude dans les cabinets, puisque Ton nquot;y voit ordinairement que les dépouilles d'individus tués a l'état sauvage.
Le nombre connu des espéces du genre hurleur doit ètre réduit, d'après mes recherches, a huit, dont 1 une , le M. 11a-vicauda, manque, a ce que je crois, u tous les cabinets d his-toire naturelle.
Ges singes se trouvent depuis le Guatemala jusque dans la province Argentine de Gorrientes. Ea plupart des espéces a un cercle de repartition plus ou moins restreint, taiuiis que le Myc. seniculus est répandu sur une trés grande étendue de
1) Je nc comprends pas, comment Gray ait pu ranger dans son groupe de liurleurs aux poils frontaux divides vers le devant, son M. auratus (M. seniculus), les Myc. caraya et barbatus (M. niger) et son Myc. villosus, attendu que toutes ces espcces ont les poils frontaux dirigés vers le derrière, et que je ifai vu, a eet égard, qu'une exception dans deux individus du Myc. seüculus.
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terres. En (iescendant ilu Nord au Sud , on rencontre en premier lieu le Mycetes villosus observe au Guatemala. II est remplacé, a Nicaragua, Costa-Hica el Panama, par le Alyc. palliatus, II parait que toute 1'Amérique méridionale au Nord de 1'Amazone ne nourrit que le 3Iyr.. seniculus qui s'avance, en outre, dans le l'érou Amazonien, en liolivie, et le long du Rio-Madeira supérieur jusqu'aux sources du Paraguay. Le Mycetes belzebul n'a été observé que dans plusieurs régions meraines du bord méridional du Maragnaon, jusque sur les bords de l'Aracuya, et il se trouve en outre, suivant Tschudi, au Pérou. Dans cette dernière contrée; mais seulement dans les provinces de Maynas et de Jaen , vit le Myc. llavicauda. Le Mycetes ursinus ne parait babiter que les contrées maritimes du Brésil, entre Bahia et le Kio-Parahyba, et ii est remplacé vers le Sud jusque dans la province de St. Paul, par le Mycetes l'uscus. Le 3Iycetes niger, enfin, a été observé dans l'intérieur de la province de Bahia , dans celle de Minas-Geraës , sur les bords de l'Araguay arrosant la province de Goyaz, dans les parties méridionales de celle de Mato-Grosso, dans la Bolivie et dans le Paraguay , qu'il franchit même un peu vers le Sud , et oü il représente a lui seul, non seulement le genre Uur-leur, mais les singes en général.
II existe, outre celles que nous allons énumérer, une espèce de hurleur différente de toutes les autres, appelée MYCETES FLAV1CAÜDA, mais dont, a ce qu'il parait, on n'a jamais recueilli des échantillons pour les cabinets d'histoire naturelle. II est vrai que Kuhl, p. 50, dit en avoir examiné un individu au Musée de Paris; mais il parait que, dès cette époque, personne ne l'a revu. D'ailleurs, depuis von Humboldt qui a, le premier, décrit ce singe (Becueil, p. 543), il n'en est fait inention, d'après nature, que par Tschudi, Fauna Per., p. 28, qui constate que Tespèce se trouve, au Pérou, jusqu'au on-zième degré de Latitude Australe. Voici, du resle, dans son ensemble, ce qu'on lit sur ce singe dans le Becueil de von Humboldt: »Le choro de la province de Jaen. Cette nouvelle
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espèce de Hurleur, a qui jquot;ai donné le nom de Simia flavi-cauda, est un des quadrumanes les plus grands de 1 Amenque. Comme il a le poil extrèmement long, doux et iuslié, on se sert de sa peau peur couvrir les selles et en partie le dos des muiets sur lesquels on voyage habltuellement dans les Cordil-lères. Ces couvertures s'appellent Pellones au Pérou et dans la province de Jnen de Bracainoros. J'ai vu des peaux de Choro qui avoient 0m-, 19 l) (5 pieds 8 pouces) de long du sommet de la tête jusqu'a Feitremite des pieds. Quelques pellones avoient Oquot;quot;-, 73 (2 pieds 5 pouces) de longueur, quoique la queue et la tête fussent séparées du reste du tronc. — Simla flavicauda, ex atro fuscescens, cauda olivaceo-mgra, ex medio ad apicem zonis duabus llavis longitudinaliter notata. Corpus stentoris Bracamorensis atro-fuscescens, cruribus et bia-chiis atrioribus. Facies llavo-fusca, subpilosa. Auriculae nudae. Cauda prehensilis, sublus callosa, olivaceo-mgra, corpore bre-vior, zonis duabus lateralibus llavis ornata. Ungues subacuti, pollicis ungue pianiuscuio, Longitudo caudae 0m-, 582 (14 poll.
a) ]in.). _ Le Clioro, dont aucun auteur n'a encore parlé,
habite, par bandes, les rives de l'Amazone , dans les provin-ces de Jaen et de Maynas. Sa peau est un objet de commerce dans ces contrées sauvages. La couleur du corps est brun tirant sur le noir: le pelage qui couvre les bras et les cuisses est d'une teinte plus obscure que celle du dos. La face, brun-jaunatre, est peu garnie de poils ; la queue prenante est plus courte que le corps, d'un noir olivatre el ornée latéralement de deux stries jaunes. Ce dernier caractère distingue suflisam-menl le Choro (Simia flavicauda) du Caraya d'Azara' . — No-tez que ce singe a élé indiqué en 1812 , par E. Geoffr., Ann. Mus., t. 19, p. 108, N0 5, sous le nom de Stentor flavicaudalus.
1. Male d'un noir uniforme; femelle et jeunes des deux sexes teints d'un fauve clair.
On coiK^oit qiTil convient de lire 1,19 au lieu de 0,19.
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MYCETES NIGER, Kuhl, p. 30. — Stentor niger (mas) et strarnineus (fern.) , E. Geoffroy, Ann. cl. Mus., t. 19, 1812, p. 108, ]Vos 6 et 5. — Le Caraya, tTAzara , trad. francaise» tome p. 208. — Sirnia caraya, Humboldt, Recueü, p. öoH , ]\n 11. — Mycetus barbatus, Spiï, Simiae Bras., p. 46, pl. 52 (mas), pl. 55 (lem.). — My eet es niger, Wied, Abbüd. (femelle). — Aluatta nigra. Slack, Journ. Acad. Phil., 1662, p. 518.
Le noir uniforme du pelage du male adulte est quelquefois interrompu, sur les quatre mains, par des poils d'une teinte fauve, entremèlés aux poils noirs. J'.'gnore si ce phénomène doit ètre attribué a une variété individuelle ou a des restes de la coloration du pelage du jeune age. La teinte fauve de la femelle aduite et des jeunes des deux sexes est, toutefois, plus foncée sur ie dos, le dessus de la queue et les quatre mains; vu que les poils clairs de cette dernière parlie sont entremèlés de poils foncés, tandis que les poils du dos et du dessus de la queue sont bruns et n'offrent du fauve clair qu'a leur pointe.
De toutes les espèces, le Mycetes niger est celle qui s'avance je plus vers le Sud , c'est-a-dire, suivant Rengger, p. 19, dans la province Argentine de Corrientes au dela du confluent du Parana avec le fleuve Paraguay, jusqu'au 28me degré L. A. D'Azara et Uengger constatent que c'est la seule espèce du genre, habitant de Paraguay. Natterer a recueilli les indivi-dus, envoyés par lui au Musée de Vienne, prés de la ville de Mato-Grosso dans les mois d'Aoüt, Sept., Oct. et Novembre, et prés de Villa Maria, au Rio-Paraguay supérieur dans les mois de Juillet et d'Aout (von Pelzeln). D'Orbigny en a rap-porté des individus de Santa-Cruz de la Sierra en Bolivie. On voit au Musée de Paris des individus recueillis par M. M. Cas-telnau et Deville sur les bords de l'Araguay , parcourant la province Brésilienne de Goyaz (Isid. Geoffroy, Catal. , p. 34). Spix, p. 48, dit de son Myc. barbatus: »j'ai trouvé ces singes dans Pintérieur de Minas-Geraës et de Bahie, dans les forèts
basses, que les habitans appellent Catingaquot;. Les observations tie Bates snr les burleurs étant tres suceinctes, il est impossible de se former une idee precise des espèces qu'il a eues sous la main. Reste done a savoir si le hurleur d un noir uniforme tue prés de Breves, sur les bords du canal réunissant le Bas-Amazone avec le fleuve de Para (Bales, p. 176), ap-partient au Mycetes nif[er ; vu que cette espèce n a jamais ete observée dans la valiee de 1 Auiazone, et que la region indi-quée par Bates ne parait nourrir que le Mycetes aux mains rousses, M. beizebul. Ajoutons , pour completer le tableau de la distribution géograpbique du Mycetes niger, que nul voyageur n'a rencontré ce singe, ni au Pérou, ni (suivant le prince de Wied, p. 72), dans les forèts maritimes bnmides de la cote du Brésil depuis la province de St. Paul jusqu'a Babia. II se tient par contre dans les contrées plus élevées de l'intérieur et plus particulièrement dans les forêts des terres basses et sècbes ap-pelées Catingas, s'avancant cependant jusqu'au Sertam de Babia.
Individus montés. — 1. Tres vieux male, obtenu de feu Spix sous le nom de Myc. barbatus, voyage de Spix , intérieur de la province de Bahia. — 2. Femelle, obtenue de feu Spix sous le norn de Mycetes barbatus, voyage de Spis , intérieur de la province de Minas-Geraës. — 5. Femelle, voyage de d'Orbigny, Santa-Cruz de la Sierra, Bolivia.
4. Crane du N0 3.
II. Tointe du pelage, dans tous les ages et dans les deux sexes (Natterer) , d'un noir foncé remplacé , sur las quatre mains et sur le dernier tiers ou quart de la queue, par une teinte rousse, tantöt tres vive, tan tót pale.
MYCETES BELZEBUL. — Simia belzebnl, Linné , Syst. nat., 12me édit., torn. 1, p. 57, N0 12. — Mycetes rufimnnus, Kuhl , p. 51- — Mycetes discolor, Spix, p. 49, pl. 04 (figure trés inexactement coloriee). Colobus i ? chrysurus, J. E.
Gray, Ann. and Magaz, of Nal. Hist., 1860, t. 17, p. 77.
lol
Facile a reconnailre aux caractères ci-dessus. Ajoutez, que la teinte rousse se montre encore, en guise d'une tache mal circonscrite, sur les genous; et que riruiividu indiqué par Gray, Catal., p. 41 , N0 9. offre une tache de cette meme teinte, »in front of the earquot;.
Ce singe a ete observe dans plusieurs regions riveraines du bord meridional de I'Amazone, depuis Para jusqu'au Rio-Madeira, et Tscbudi dit l'avoir rencontre au Pórou. — Spix n'en a obtenu qu'un individu unique tué prés du fort de Gurapa sitné sur les bonis méridionaux du Maragnaon entre le flenve Xingu et ia grande ile de Marajo. Bates, 2me edit., p. 176, rapporte que cette ile, separant les embouchures du Maragnaon et du Para, nourrit, au dire des indigenes, un hurleur aux mains jannes. Natterer en a obtenu, au mois de Février, deux individus sur les bords du Hio-Muria , au Nord de Para et trois autres , en iWni , Juillet et Scptembre , pres de Borba , non loin de I'embouchure du Rio-Madeira dans le Maragnaon (Wagner, Acad. Münehen , p. 112). Deux individus, le male et la femelle, tués sur les bords de I'Araguaya, affluent du Tocantins, out été rapportés au Musée de Paris par M. M. Castelnau el Deville (Is. Geoffr. , Catal.. p. 33). J'ignore si Tschudi a rapporté du Pérou des échantillons de cette espèce qui, depuis, n'y a pas été revue.
fndiv. montés. — 1. Femelle adulte: un des types du Myc. rufi-manus de Kubl. — 2. Femelle adulte. Para proprement dit, 1867.
ó Crime du N0 2.
III. Poils, notamment ceux des parlies supérieures, beaucoup plus longs que dans les autres espèces, soyeux et doux au toucher. Teinte du pelage d'un noir foncé, luisant et uniforme dans les deux sexes et dans tous les ages.
MTCETES yiLLOSÜS, Gray, Ann. and Magaz. of N. Hist., t. 16, 1845. p. 226; Sclater, Proc. Zool. Soc. Lond., 1872, p. S.
Celte espèce facile a reconnaitre aux traits ci-dessus indiqués, n'a eté observëe jusqu'a piésent que clans le Guatemala. Sal-vin, Proc.., 1872 , p. 7, dit que ce sinlt;je ne se trouve pas sur le versant pacifique de la Cordillère de celte contrée; inais il est commun dans le Guatemala central, entre autres dans les forèts continues qui occupent toute la partie septentrionale de Vera-Paz, depuis Coban et Cahoban jusqu'aux confins de Peten '). Salvin n'en a rapporté qua la peau d'un seul individu, et eet individu oiïrant les poils du i'ront tournés vers le devant et non pas vers le derrière, M. Sclater a insisté sur ce soi-disant caractère au point de donner la figure de la tète, non seulement de cette espèce, mais encore de celle du M. niger (1. 1. pi. 6). Or, nous avons démontré , dans les gënéra-lités du genre Hurleur que ce caractère est puremenl indivi-duel, assertion affirmée dans le cas présent, par 1 examen d'autres individus tués précisément dans la même localité que celui de Salvin; et dont les poils du front sont dirigés dans le sens contraire, c'est-a-dire, vers le derrière, ainsi que cela a lieu, a l'état normal, dans tous les autres hurleurs.
Individus montés. — 1. Male adulte, tué en 1874 prés de Coban, Vera-Paz, au Guatémala. — 2. Femelle adulte, tuée en 1874 prés de Coban, au Guatémala.
5. Squelette d'un trés vieui male, tué en 1874 , [irès de Coban.
4. Crane du N0 1. — 5. Crane du N0 2.
IV. Poils des flancs beaucoup plus alongés [que d'crdinaire et offrant une teinte fauve plus ou moins prononcée, tandis que toutes les autres parties du pelage sont d'un noir iiniforme.
MYCETES PALLIATUS, Gray, Proc. Zool. Soc. Londen , 1848, p. 158, pl. 6: individus de Nicaragua; Frantzius, dans Wieg-
!) Cest done pav erreur que M. Sclater, 1. 1., a écrit Vera-Cruz , au lieu de Veia-Paz. ü'allleurs, on n'a pas encore observe, autant que je tache. des hur leurs au Alejioo.
mann, Archiv, vol. 35, 1869, p. 254: individus de Costa-Rica Comparez aussi le 5]v('. birolor de Gray, Ann. and Ma-gaz., t. 10, 184a, p. 214.
Cette espèce dont je viens d'indiquer ci-dessus les traits dis-tinrtifs a été observée dans les états de Nicaragua, (Salie)1) de Costa-Rica (Frantzius) et de Panamr;. Je ne crois pas qu'il existe des dillerences constantes dans les teinles de l'espèce, suivant les localités. M. Frantzius constate, i! est vrai, que dans les individus de Costa-Rica la teinte fauve ne prend jamais cette extension cornme dans certains individus de Nicaragua et de Panama ; mais nous verrons que dans ceuï obtenus de Panama, ii eïiste a eet égard des variétés trés sensibles.
Individus montés. — 1. T. ès vieilie femelle. a !a teinte fauve des flancs peu, quoique sensiblement, prononcée; Panama, 1873. — 2. Male aduite, aux teintes semblabies ii celles du Nn 1, Panama, 1874. — 5. Femelle aduite, au l'auve des tlancs un peu plus sensible que dans les Nos 1 et 2, Panama, 1874 — 4. Male aduite, a la teinte fauve des flancs trés prononcée el en outre répandue sur le ventre, les lombes et les cótés du dos. Panama, 1874 2). — 3. Jeune femelle, a la teinte fauve des flancs a peine sensible, Panama, 1873. — 6. Jeune femelle, aux poils d'un noir uniforme, mais a ceuï du dessus de la main droite postérieure remplacés, en grande par-tie, par (les poils d'un blanc roussatre, ce qui produit une variété individuelle assez remarquable. Panama, 1873. — 12. Male aduite, semblable au Nu 4 ; mais a teinte fau;e un peu moins vive et, vers Fextrémité de la queue, nvec une bande de poils fauves disposés en anneati Panama, 1873.
Gray, en décrivant son Mycetes palliatus cTapres des échantillons rapportés par Salie, le fait mal-li-propos venir de Caracas, au lieu de Nicaragua ou Sallé, suivant ses propres communications oral es, a obtenu tous les individus rapportés par lui de cette espèce (voir Reichenbach, p. 70, et Sclater, 1'roc., 1872 , p. 7).
11 est bon de faire observer qiVun male absolument semblable au N0 4, et tué sur les memes lieux que celui-ci, fait partie du JViusée de la Societe zoo-logique dquot;* Amsterdam.
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Celte espèce facile a reconnaitre aus traits ci-dessus indiques, n'a eté observée jusqu'ii présent que dans Ie Guatémala. Sal-vin, Proc., 1872, p. 7, dit que ce singe ne se trouve pas sur le versant pacifique de la Cordilière de cette contrée; mais i! est commun dans le Guatemala central, entre autres dans les forêts continues qui occupent toute la partie septentrionale de Vera-Paz, depuis Coban et Cahoban jusqu'aux confins de Peten '). Salvin n'en a rapporlé que la peau d un seul individu, el eet individu oflrant les poils du iront tournés vers le devant et non pas vers le derrière, M. Sclater a insislé sur ce soi-disant caractère au point de donner la figure de la tète, non seulement de cette espèce, mais encore de celie du M. niger (1. 1. pl. 6). Or, nous avons démontré , dans les généra-lités du genre Hurleur que ce caractère est purement indivi-duel, assertion affinnée dans le cas présent. par 1 examen d'autres individus tués précisément dans la même locatité que celui de Salvin, et dont les poils du front sont dirigés dans le sens contraire, c'est-a-dire, vers le derrière, ainsi que cela a lieu, a 1'état normal, dans tous les autres hurleurs.
Individus montés. — 1. Male adulte, tué en 1874 prés de Coban, Vera-Paz, au Guatémala. — 2. Femelle adulte, tuée en 1874 prés de Coban, au Guatémala.
5. Squelette d'un trés vieux male, tué en 1874 , prés de Coban.
4. Crane du N0 1. — 3. Crane du N0 2.
IV. Poils des flancs beaucoup plus alongés [que d'ordinaire et offrant une teinte fauve plus ou moins prononcée, tandis que toutes les autres parties du pelage sont d'un noir uniforme.
MYCETES PALLIATÜS, Gray, Proc. Zool. Soc. London , 1848, p. 158, pl. 6: individus de Nicaragua; Frantzius, dans Wieg-
.') Cest done par erreuv que M. Sclater, 1. 1., a écrit Vera-Cruz . au lieu de Vera-Paz. D'ailleurs, on n'a pas encore observequot;, autant que je sache, des hur leurs au Mojico.
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mann , Archiv, vol. 5o, 1869, p. 254: individus de Costa-lïica Comparez aussi It; Mjc. bicolor de Gray, Ann. and Ma-gaz., t. 16, 1845, p. 214.
Cette espèce dont je viens d'indiquer ci-dessus les traits dis-linrtifs a eté observée dans les états de Nicaragua, (Salle)1) de Costa-Rica (Frantzius) et de Panama. Je ne crois pas qu'il eïiste des differences constantes (lans les teintes de Tespèce, suivant les localités. M. Frantzius constate, i! est vrai, que dans les individus de Costa-Rica la teinte fauve ne prend jamais cette extension comme dans certains individus de Nicaragua et de Panama ; inais nous verrons que dans oeuï obtenus de Panama, il esiste a eet égard des variétés trés sensibles.
Individus montés. — 1. Trés vieilie femelle. a !a teinte fauve des ilancs peu, quoique sensiblement, prononcée ; Panama, 1873. — 2. Male adulte, aux teintes semblables il celles du N0 1, Panama, 1874. — 5. Femelle adulte, au fauve des tl a nes un peu plus sensible que dans les Nos i et 2, Panama, 1874 — 4. Male adulte, a la teinte fauve des Bancs trés prononcée el en outre répandue sur le ventre, les lombes et les cötés du dos, Panama, 1874 — o. Jeune femelle, a la teinte fauve des flancs li peine sensible, Panama, 1875. — 6. Jeune femelle, aux poils d'un noir uniforme, mals a ceux du dessus de la main droite postérieure remplacés, en grande par-tie, par des poils d'un blanc roussatre, ce qui produit une variété individuelle assez remarquable. Panama, 1875. — 12. Male adulte, sernblable au Nu 4; mais a teinte fau^e un peu tnoins vive et, vers Textrémité de la queue, avec une bande de poils fauves disposés en anneau Panama, 1875.
Gmy, en décrivant son Mycetes palliatus d'après dos echantillons rapportés par Sallé, le fait uial-a-propos venir de Caracas, au lieu de Nicaragua ou Salie, suivant ses propres communications orales, a obtenu tous les individus rapportés par lui de cette espèce (voir Reichenbach, p. 70, et Sclater, Tree., 1872 , p. 7).
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7. Crane du N0 1. — 8. Crane du N0 2. — 9, Crane du N0 5. — 10. Crane du N0 4. — 11. Crane du N0 6.
V. Pelage, dans tous les ages et dans les deux sexes, d'un brnn fnncé ou mème noiratre passant, vers rextremite des poils. au roux terne tirant au jaune d'ocre.
MYCETES FUSCüS , Kuiil, p. 29 (exc. synon.) ; Spix, p. 45, pl. 30. — Stentor fuscus, E. GeoFTr. . Ann. d. Mus., t. 19, 1S12: p. 108, N0 4 (exc. synon.). — Mycetes ursinus, 1. GeofTr., Catal., p 53 (ex parte): individus nux teintes fon-cées; Wied, Abbildungen ; Igt;ei(rao;e, p. 48 (partim).
Cette espèce. dont le cercle de repartition fjéograpliique est tres restreint. a souvent été confondue avec le Myc. ursinus. En effet, etle n'a été observée que dans les parties otientales de la province de St. Paul au Pirésil méridional, s'avancant vers le Nord jusque dans la province de Rio de Janeiro. Spix a rapporté des individus d'Ypanéma , a 1 Ouest de la ville de St. Paul; Naüerer en a tué, aux tnois de Février et Septem-bre , dans cette mêrne locaiité, en Aout prés d'Ytararé, et en Dccetnbre prés de Matodentro sur le bord du Parabyba supérieur. Les nótres nous ont été envoyés en grande partie de la Nouvelle-Fribourg, établissement Suisse situé entre Rio de Janeiro et le Ilio-Parahyba, oü M. Burmeister, p. 25, en a vu une petite série composée de cinq individus tués dans le voisi-nage de eet établissement. Nul doute qu'il ne faut encore rapporter a cette espèce les hurleurs observés par le p-ince de Wied (p. 52 et 33). dans les forets depuis Piio de Janeiro jusqu'au Rio-Parahyba. Notez, tontefois, que le caractere qu il attribue a ces singes (voir p. 51), savoir que les poils de la tête, a parti r du vertex, sont dirigés vers le devant, n'est que purement accidentel ; anssi le prince, en traitant, p. 34, des individus de sort iVI. ursinus, tués 3U Nord du Parahyba et qui appartiennent au veritable M. ursinus, décrit-il la direction normale des poils du front, sans se douter, a ce qu il pa-
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rait, que lui-meme prencl ce trait pour individuel, attendu qu'il reunit sous la même épilhète, et le M. fuscus, et le veritable M. ursinus.
Individus montés. — 1. Vieux male, province de St. Paul au Brésil, voyaore de Spix. — 2. Male adulte, envoyé de Rio de Janeiro. — ó. Male adulte, Nouvelle-Fribourji, établissement Suisse situé entre le Rio-Parahyba et Rio de Janeiro, voyage de Reske, 1823. — 4. Male adulte. même origine que ]e ]\quot;n 5. — g, Femelle adulte, mètne online que les Nos 5 et 4. — 6. Femelle a l'age moyen, a la teinte du fond du pelage d'un noir bruniitre, même origine que les ]V0S 3, 4 et 5, — 8. Male adulte, semblable au N° 2. mais a teintes un peu plus claires. tue sur le bord septentrional du Parahyba do Sul, acquis en 1S76. — 9. Male adulte, semblable au N0 1, tué dans la meme localité que le iV0 8, 1876. — 10. Femelle adulte, semblable au IN0 5, tuée-dans la même localité que les Nos 8 et 9, 1876.
7. Crane du N0 1. — II. Crane du N0 8. — 12. Crane du N0 9. — 13. Crane du N0 10.
VI. Pelage uniformément teint d'un roux foncé quoique peu vif, et tirant plus ou moins au brun jaunatre.
MYCETES ÜRSINÜS. — Simia ursina, Humboldt, Recueil, pl. 30: figure d'un individu du Musée de Paris, probablement originaire du Brésil (voir p. 332), mais non pas ses descriptions de son S. ursina-de l'Orénoque et de la Nouvelle Grenade , qui ap-partiennent au Myc. seuiculus. — Mycetes ursinus, Is. GeolVr. et Wied (partim).
Je ne comprends sous l'épitliète d'ursinus que les individus parl'aitement semblables a la figure du Simia ursina de Humboldt, et qui n'ont été observés que le long de la partie maritime du Brésil, s'étendant environ depuis le Rio-Parahyba jusqu'a Raliia. Les auteurs ayant tant abusé de répilhète d'ursinus, et les individus conservés dans les collections ne por-
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tant que rarement des certificats prénis d'origine, il est impossible de donner une synonymie exacte de l'espèce. On peut, tout-au-plus, constater que les inJividus observes par le prince de Wied (voir p. 154) le long de la cöte du Brésil depuis le Rio-Parahyba jusqu'a Bahia, appartiennent au veritable M. ursinus
Individus montés. — 1. Male adulte, obtenu en 1S23 de M. Beske habitant a cette époque la Nouvelle-Fribourg. — 2. Male adulte, obtenu de Rio de Janeiro. — 5. Adulte, Rio-Parahyba, voyage du prince de Wied.
VII. Pclage d'un brun-rouge passant, sur le dos, les flancs et quelquefois encore sur la queue, plus ou moins au roux-jaunatre. (les teinles sont , du reste, assez variables suivant les individus et, par conséquent, beaucoup moins constantes que dans les autres espèces.
MTCETES SENiCULüS, Illiger, Prodr., p. 70; Knhl, p.
28, N0 1; Is. Geolfr., Catal., p. ÏJ2 , N0 I. — Simia senicu-lus, Linné, Syst Nat , édit. 12, p. 37, N0 13. — Myc. chry-surus, Js. GeoBV., Mém. du Musée, t. 17, 1829, p. 166; Études Zool., 1852, pl. 7; Catal , p. 32, N0 2, individus de la Colombia et de Mato-Grosso. — Stentor seniculus, E. GeotTroy. — Mycetes laniger. Gray, Ann. and Mag., t. 16, 1843, p. 214; Catal., p 40, N0 4. — Mycetus auratus, Gray, Ann., I. c., p. 220: variété de la Colombie, aux poils du front dirigés vers le devant. — Mycetes stramineus, Spix (sed non St. stramineus, E. Geoll'roy), Siiü. Brasil., p- 43, pl. 51: variété a teintes pales; Tschudi, p. 36; Ba.es, p 173.
L'histoire de cette espèce, In plus répandue de toutes , la plus anciennernent connue et la plus commune dans les cabinets d'histoire naturelle, est excessivement embrouillée, et Humboldt y a contribué le premier en séparant, d'après des traits individuels , du Myc. seniculus de la vidlée de la Made-laine, les individus de Vénézuéla, en attribuant a ces derniers
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l'épithète (Tursinus , et en figurant sous ce nom un individu appar-tenant a i'espèce de la cóte du Brésil, comprise entre Uio de Janeiro et Bahia , et a laquelle j'ai conserve Tépitliète d'ursinus
Les données suivantes sur la distribution géographique de cette espèce et les notices sur les variétés individuelies qu'eiie présente mettront, je l'espère, le lecteur a portee de juger lui-mème des difficultés qu'environne l'étude de ces animaux.
C'est évidem.nent la seuie espèce de hurleur habitant les Guyanes. Nous n'avons jamais recu les dépouilies d'une autre espèce, soit de Surinam, soit de Cayenne, et Schomburgk na pas non plus rencontré une autre dans la Guyane Anglaise, tout en faisant ressortir la variabilité individuelle trés frappante de ses teintes. Quant a ces variations, on verra plus bas qu'elles n'eïistent pas seuleinent suivant les individus, mais mème sui-vant des localités assez voisines Tune de l'autre: on trouve, par exemple, en se rendant de la Guyane Francaise a Surinam, c'est-a dire, de l'Est a l'Ouest, que les individus de la fron-tière orientale formée par ie lleuve Oyapock offrent des teintes trés claires, que ceux du Marowina sont trés l'oncés, tandis que ceu.v du Surinam présentent des teintes intermédiaires. Humboldt l'a rencontrée dans Ie Vénézuéla et le long de la course qu'il a faite sur FOrénoque; puis dans la vallée de la Mailelaine, d'ou Ton a depuis rapporté les peaui en bon nombre. Le Musée de Vienne doit a feu J. Natterer des individus tués par lui dans deus régions dill'érentes, savoir au Nord et au Sud de l'Amazone Ceux tués au Nord de l'Amazone ont été obtenus par lui dans la region du Rio-Negro supérieur, c'est-a-dire, au mois de .luillet sur les bonis du Rio-Vuaupé, au mois de Mars prés de St. Jo^é de Marabitanas et en Fevrier sur le mont Cocui, faisant partie de la Sierra de Cucuby, qui s'étend de l'Ouest a l'Est, non loin de la bouche méridionale du Cassi-quiare, mais interrompue par la vallée du liio-Negro. Wallace, Narrative, 1855, p. 447, a également rencontré l'espèce sur les bords du Rio-Negro, puis sur les bords septentiionaux de TAmazone que, toutefois, il n'a visités que depuis Obydos
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jusqu'a Barra do Rio-Negro. M. v. Pelzeln m'écrit qu'il se trouve, parmi ceux tués par Natterer sur les bords du liio-Vuaupe, un individu i'oiniant ce qu'il appelie: vaiielas flaves-cens. Comme nous possédons une variété sembiabie luee a Surinam , et .qu'elle n'est pas distincte du Myc. stramineus de Spix (nec Geoffrey), nous avons cru devoir réunir nu M. seni-culus ce M. stramineus de Spix o^i, touteiois , n'en a apporte qu'un seul individu, dont il désigne l'origine par Pindication vague de: »l'orèts entre le Rio-Negro et le Solimciens vers le Pérouquot;. Le Myc. seniculus est, en outre, assez comrnun dans i'Écuador cis-Andien (Buckley, Proc. Zool. Soc. Lond., 1S72, p. üü4); e'est suivant Bartlett, Proc., 1871, p. 29, la seule espèce de hurleur, qu'il a rencontrée, par couples, dans les terres basses sur les bords de TUcajali et du Huallaga ; et c est évidemment a cette espèce quil convient de rapporter le Myc. ursinus de Bates, p. 176, dont il dit: »on the Upper Amazons the only species (o! Mycetes) seen was the Myc. ursinus, whose fur is of a shining yellowish-red colourquot;. Ouant au Myc. stramineus de Tschudi dont ce voyageur n'a vu, au Pérou qu'un seul individu en captivité (p. o9) , je suis d'aulant plus porté a le considérer comme formant une variété aux teintes claires du M seniculus, que Ton rencontre ces variétés, quoique exceptionellement, dans la plupart des contrées habitees par le M. seniculus. — Cette espèce a été observée au Sud de l'Ama-zone, outre en Pérou, par plusieurs autres voyageurs. Elle y pénètre, en effet, jusqu'en Bolivie, d'oii elle a été rapportée de St. Cruz de la Sierra, par d'Orbigny (is. Geollr., Cat., p. 52). Natterer en a recueilli des individus le long du cours supérieur du Rio-Madeira, pres des cataractes de ce lleuve et prés du Rio-Mamoré; Castelnau dans la province de Mato-Grosso sur les bords du Paraguay supérieur. Je crois, enfin, qu'il faut rapporter a une variété aux teintes claires du M. seniculus, le hurleur obtenu par Bates, p. 175, sur les bords du Madeira, un peu au dessus de Borba, et qu'il indique sous le nom de M. stramineus.
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J'ai suivi, dans la revue suivanle des écliantillons du Myc. seniculus faisant partie de notie collection, le système de les ranger suivant les localitès; de cominencer, cliaque lois, par les objets aux teintes les plus loncées, et de procéder jusqu'a eeuï aux teintes claires; enfin d'énumérer les quelques jeunes individus que nous possédons ii la suite des adultes.
Indiridus montés, obtenus par notre coirespondant, feu i)ie-perink, qui a lon;;tems habité la ville de Paramaribo située, cotnine 011 sait, au milieu de la cóte maritime de Surinam. A. liidividus adultes. — I. Femelle, auï teintes d'un brun-rouge pourpré et 1'onoé, plus clair sur Je dos el l'avant-bras, et tirant l'ortement au roux jaunatre sur les flancs. — 2. Vieux male, avec les membres, y compris la queue, aussi foncés que dans le Au 1 , tandis que le roux jaunatre se répand sur tout le tronc et même jusque sur les tempes ; individu monté a Paramaribo et obtenu en 1873. — 5. Male, a la tcinte fauve un peu plus claire et répandue sur tout l'avant-bras et les cótés de la tète. — 4. Femelle, a-peu-près semblable au J\0 5. —
5. Femelle, au pelage d'un roux jaunatre pale, tirant un peu au brunatre sur les 1'uvoris, les bras, les mains postérieures et la queue: variété semblable au Myc. stramineus de Spix, (mais non pas de Geoöroy) ; 1863. — B. Jeunes individus. —
6, 7. Femelles, d'un brun-rouge terne et presque uniforme, ne tirant que fort peu au roux jaunatre sur le dos.
Individus montés, lués sur le bord gauche du cours inférieur du ileuve Marowina, séparant les colonies des Guyanes Kéer-landaise et Francaise, a un degré et un quart a l'Est de Pa-ramaribo; obtenus de M. Kappler résidant dans ces lieux depuis trente ans. Les deux individus que nous possédons de cette ré-gion se distinguent de ceux obtenus de Paramaribo par leur teintes plus loncées même que celles de notre N0 1 , et on leur voit, le long du dos une bande noiratre. — 8. Femelle adulte, obtenue en 1873. — ü. Male adulte, ii la teinte de la queue d'un noir tirant un peu au brun pourpré, 1873: individu remarquable par tous les polls frontaux dirigés vers le
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devunl, landis que le contraire a lieu clans la femelle N0 8.
10. Jeune femelle. aux teinles nn peu plus foncées que les Nos 6 et 7, Cayenne, 187Ü.
Individus monies, tués sur le bord gauche du fleuve Oyapock, prés uc son embouchure. Ce fleuve sépare les Guyanes Fran-caise el Porlugaise, et son embouchure n'est éloignée de celle du Marowina que de trois degres. Ces individus sont rernar-quables parce que leur dos et leur queue sont plus clairs que dans ceus de Surinam, et qu'ils ressemblent, par conséquent, a ceux de la Colombie. — II. Male adulte, obtenu en 1875; teinte dominante d'un brun-rouge pourpré el foncé passant sur le dos, les llancs, les loiubes et les deus derniers tiers de la queue au jaune d'ocre roussatre clair, nolamment sur le dos. — 12. Femelle adulte, obtenue en 187S, seniblable au N0 11; mais a dos el a queue uu peu moins clairs.
15. Male adulte monté, du haul-Amazone, 1874: d'un brun-rouge pourpré passant, sur le dos, en arrière des épau-les, au jaune d'ocre roussatre, clair mais vif.
Individus montés de la basse Colombie: Mycetes chrysurus, Is. Geoffroy. — En général semblables au N0 13 ; ma's a la moilié postérieure de la queue plus ou moins teinte de jaune roussatre. — 14. Male adulte, vallée de la Madelaine. — 15. Femelle adulte, mème origine que le N0 14. — 16. Jeune femelle, St Marta, Basse Colombie, 1866.
Jndividus montés de l'état d'Ecuador. Notez que nos males de cette contrée ont en général la queue foncée, et le dos de la mème teinte que les autres parties, quoiqu'elle y soit plus claire ; tandis que les femelles oll'rent le dos et la partie postérieure de la queue d'un jaune roussatre plus cu moins clair. — 17, 18, 19, 20. Males adultes, acquis en 1872. — 21, 22, 25. Femelles adultes, 1872.
24. Individu monté de Bolivia, remarquable par sa teinte d'un brun-rouge peu foncé et plus claire sur le dos; mais, plus particulièrement, parce que tous les poils du front sont, comine ceux du vertex, tournés vers le devant.
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Inrlividus conserves dans l'esprit de vin. — 59. Individu qui vient de naitre, Surinam, Diepcrink. — 40. Foetus, Surinam, Dieperink. — 41. Foetus, Surinam, acquis en 1867.
23. Squeiette du N0 8.
26. Crane du N0 1. — 27. Crane du N0 3. — 28. Crane du N0 5. — 29. Crane du N0 9. — 50. Crane du N0 11. — 31. Crane du Nquot; 15. — 52. Crane du IN0 17. — 53. Crane du Nn 18. — 34. Crane du N0 20. — 55. Crane du N021.— 36. Crane du N0 25. — 37. Crane, Surinam, du Cabinet de Temminck. — 38. Crane, Surinam, 1861. — 59. Crane du Nn 16.
LAGOTHRIX.
Taille assez forte et formes aussi trapues que dans les Mycè-tes, toujours abstraction faite de !a tête, qui oll're des proportions ordinaires. Ils ont Ie pelage fourni, mais peu long , excepte sur le derrière de la poitrine et sur Ie ventre, oü il est plus alonge et ordinairement noir; les poils du dessus de Ia tète sont plus particulièrement courts et, comme dans les Atèles-laineux, tons diriges vers le derrière; enfin, toute la face est couverte de poils ras. Le pelage est teint de gris ou de brun, et chaque poil est pourvu, en dedans de sa pointe qui est claire, d'un anneau noiratre. Leur tète est un peu globuleuse, et les oreilles sont peu saillantes.
Leur machoire inférieure est, a Finstar de ce que Ton observe dans les Atèles, beaucoup moins haute que celle des Mycèles. Les dents canines sont assez fortement dévelop-pées dans les vieux males. Notre squeiette du Lag. cana offre quntorze paires de cótes dont la dernière est trés courte, quatre vertèbres lombaires, trois sacrales, et vingt-neuf caudales. L'os liyoïde est, suivant Tschudi, un peu enflé, et ils ont la voix forte, quoique a un degré beaucoup moindre que les hurleurs.
Les Lagotbrix sont des animaux lourds et pesants. II se nour-rissent de fruits; leurs mouvements sont lents et mesurés , et ils ont le caractère mëchant et impudent (Tschudi); Humboldt
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dit, par contre, qu'ils paraissent être d'un naturel tres doux.
Je n'ai pu distinguer dans ce genre que trois espèces, dont l'une, le Lagothr. cana, a été observee le long de la rive méridionale de 1'Amazone depuis le l\io Tocanlins jusqu aux chütes du Rio Madeira, et au Pérou ; l'autre, Lag. Humboldtii, au Nord de 1'Amazone depuis le haut Orénoque et le haut Rio-Negro jusqu'au Rio-Ica ; la troisième. Lag. Poeppigii, au Pérou Amazonien et dans TEcuador.
LAGOTHRIX CANA, — Lagothrix canus, E. Geoffr., Ann, d. Mus., t. 19, p. 107, N0 1. — Gastrimargus olivaceus, Spix, p. 39, pl, 28.
Teinte générale couleur de cendre tirant au jaune d'ocre et passant, orciinairement, sur la tête, la queue et le bas des extrémités, au brun noiralre. Tous les poils arec un anneau noir et a pointe blanchatre.
Spix a rencontré celte espèce pres de Cameta, situé a l'em-bouchure du Tocantins et dela. le long des bords du Salimoëns, depuis Villa Nova jusqu'aux confins du Pérou. — Bates, Squot;10 édit., pp. 398 et 399, dit Tavoir observée prés d'Egii, sur le TefFe, affluent meridional du Salimoëns. — Natterer en a re-cueilli, au mois d'Octobre, des individus pres des chutes du Rio-Madeira, portant le nom de Téotonio. M. von Pelzeln me mande, en outre, que le musée de Vienne en possède un individu tué au Pérou, Tschudi, p. 55, l'énumère également parmi les animaux de cette contrée,
Individus montés. — 1. Male adulte. obtenu de feu Spix sous le nom de Gastrimargus olivaceus, Rive méridionale du Salimoëns. — 2. Individu a Page moven , Para proprement dit, acquis en 18tgt;9: la teinte noiratre bornée sur le dessus de la tête et les doigts.
3. Squelette, 18o9.
4, Crane du N0 1,
LAGOTURIX HUMBOLDTII. E. Geoffr.. Annal. Mus., t. 19
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1812, p. 107, N0 2: Caparro da Rio Guaviaré, Sirnia lagotri-cha, Hutnb., Recueil. pp. 321 et 322. — Gastrimargus infu-matus, Spixquot;, p. 41, pi. 22. —? Lagolhr. GeoffVoyi, Pucheran , Notices Mammal., pp. G8 et 74 clans Rev. et Mag. de Zool., 1837, N° 3.
Teinte générale d'un brun cendré passablement clair, mais plus foncé sur la queue et Ie bas des eïtrémités. Polls avec un anneau noiralre prés de leur points claire. Pelage un peu plus long et un peu plus dous que dans le Lagolbr. cana.
il convient d'étudier de reelief ce singe sur des séries d'in-dividus tués dans les difFérentes localités qu'il habite. Humboldt n'en a pas donné la description , et le peu de mots qu'il dit sur ses caractères a plulot trait au genre qu'a l'espèce. D'ailleurs, il y a évidemment de l'inexactitude, puisqu'il lui fait I'extremite des poils noire, ce que, autant que je sache, ne se rencontre jamais dans les La go tb rich es.
Von Humboldl a découvert ce singe sur les bords du Rio Guaviaré, affluent occidental du haut-Orénoque. M. von Pel-zeln me mande que Natlerer a envoyé, au Musée de Vienne, des peaux du Gastrimargus infumatus de Spix, obtenues au mois de Juin sur les bords du Rio-Xié el, au mois de Juillet sur ceux du Rio-üaupé se jetant dans le haut Rio-Negro a quatre degrés vers le Sud de l'emboucliure du Guaviaré. Spix a recueilli les individus de son Gastrimargus infumatus sur les bords de l'Ica (Putamayo) inférieur, affluent du Solimoëns ve-nant de l'Écuador.
Is. Geoffr., Gat., p. 50, enumère sous le nom de Lagothr. Humboldtii : I , un individu venanl des boucbes de l'Orénoque, 2, trois individus de la Colombie et 3. un individu du Pérou ; mais il parait qu'il faut plutót rapporier ce dernier au Lagothr. Poeppigii.
1. Male monté, au pelage en parlie usé el ne montranl, dans ces parlies, que la teinle brunatre des poils laineux ; voyage de Spix, oblenu de lui sous le nom de Gastrimargus infumatus.
2. Crane du Nquot; 1.
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LA60THR1X PöPPIGlI, Schinz, Syn. Mamm,, t. 1 , 1844, p. 72, N0 3: der schwarze Choro, Pöppijj, dans Froriep, JNotizen , t. 53, p. 100. — Lag. Castelnaui, Is. GeolTr. el De-ville, Compt. rend. Ac. Sc., t. 17, 1848, p. 498; Is. Geoffr., Cat., p. o0, N0 5. — Lagothr. Ilumboldtii, Tscliudi. — La-golhr. infumata, Sclat., Proc. Zool. Soc. London, 1871, p. 219 (nee Spix). — Lag. Tschudii, Pucheran, 1. ]., p. 74 (jun.)
Teintes en general plus foncées que dans les Lagothr. cana et ilumboldtii. Pelage tres fourni et laineux. Tète d'un noir tirant fort peu au brun. Poils des autres parties a la base-mème noirs , puis roux et en dedans de la pointe qui est blan-chatre, pourvus d'un anneau noir. La teinte générale est plus foncée sur le bas des extrémités, et le roux domine quelque-fois plus ou moins sur le tronc.
Poeppig a obtenu ce singe dans la province Péruvienne de Maïnas. Ceux, recueillis par Castelnau et Devilie dans les meines lieux, ont servi de type au Lagothr. Castelnaui dquot;fs. Geoffroy. Tschudi dit de son Lag. Humboldtii qu'ii habite, au Pérou , les regions montagneuses. Les individus rapportés par Bartlett, viennent des bords de rUcayalli et du Huallago, en d'autres mots des mêmes localités oü Poeppig et Castelnau ont recueilli les leurs: voir ci-dessus Lag. infumata, Sclater (nee Spix). Buckley enfin en a rapporté des peaux de son voyage dans l'Écuador (voir Lagothr. infumata, Sclater, (nee Spix) dans Proc. Zool. Soc. London, 1872, p. 664).
Individus montés et adultes, provenant tous du voyage de Buckley a l'Écuador, et obtenus en 1872. — t. Femelle aux teintes foncées. — 2. Male aux teimes foncées. — 3. Femelle aux teintes du tronc tirant un peu au roux. — 4. Male aux teintes du tronc et de la queue tirant plus sensiblement au roux. — o. Femelle aux teintes du tronc, des bras et de la queue tirant fortement au roux,
6. Crane du N0 2. — 7. Crane du N0 5. — 8. Crane du N0 4. — 9. Crane du N0 a.
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ATELES.
Les Atèles sont caraclérisés, parmi tous les Singes du Nouveau Monde, par un trait excessivement saillant et résidant dans i'absence du pouce des extrémités antérieures, absence ordinairement compléte, et seulement dans deux espèces incomplete, attendu que eet organe y est remplacé par un petit tubercule représentant toutefois le pouce, puisqu'il est sup-porté par une phalange terminale, dont on ne trouve pas de trace dans les autres espèces.
Ces singes sont, d'ailleurs, distincts sous beaucoup d'autres rapports, lis ont le tronc court, le nombre des verlèbres lom-baires étant réduit a quatre; leurs extrémités, et plus particu-lièrement !es antérieures sont, par contre, trés alongées, ce qui forme, conjointement avec leur queue tres longue, eet ensemble tout particulier, qui leur a valu le nom de Singes-araignées. Leurs canines sont peu fortes. Leur squelette oRVe quatorze paires de cótes, quatre vertèbres lombaires, trois ver-tèbres sacrales et trente-et-une a trente-quatre rertèbres cau-dales. Nous rangeons au nombre des variétés individuelles les faits que la dernière paire de cótes est plus courte que d'ordi-naire dans notre Atel. pentadact., N0 10, et qu'il existe, chez le N0 7 de notre At. paniscus, une paire surnuméraire de cótes a la première des quatre vertèbres lombaires.
Ouant au rudiment du pouce, il est quelquefois, soit alrophié dans Tune des deux mains, soit, quoique rarement, pourvu d'un petit disque corné en guise d'ongle, phénomènes qui, reduits a leur juste valeur, n'ofFrent rien d'extraordinaire, tandis que, méconnus, ils ont donné lieu a des confusions pernicieuses pour la science. Du reste, ces rudiments n'existent que dans deux espèces, Atel. pentadactylus et hypoxantbus, dont chacune olTre, a son tour, une affinité presque compléte avec une autre espèce constamment dépourvue de pouce, savoir: la première avec l'Ateles niger, l'autre avec l'Ateles aracbnoides.
Les Atèles ont les moeurs douces.
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lis ont eté observes dans rAmerique chaude : au Sud jusque dans la province Bresilietine de St. Paul et dans le Pérou septentrional, au Nord jusqu'a Orizaba dans le Mejico meridional.
Ces singes se divisent naturellement en deuï groupes, savoir les Atèles proprement dits et les Atèles laineuï (At. arachnoi-des et hypoxanthus). Ces derniers, reconnaissables a leurs formes tres robustes, leur grosse tète et plus paiticulièrement aux poils du dessus de leur tète, tous dirigés vers le derrière, sont d'ailleurs trés remarquables, non seulement par le cercle trés rétréci de leur repartition géographique, rnais en outre, paree que les Atèles proprement dits se trouvent exclus des contrées qu'habitent les Atèles-laineux. — Les Atèles proprement dits se subdivisent de reelief en Atèles a diadème, c'est-a-dire en espèces aux poils du dessus de la tëte dirigés vers le devant, a Teiception de eeux de la partie antérieure du front, qui se trouvent tournés en sens inverse, pour former ce que Ton appelle le diadème; puis en Atèles sans diadème sensible, qui offrent en même temps des formes plus grèles et une tête moins volumineuse que tous les autres Atèles, mais qui ne sont représenlés que par une seule espèce , appelée Ateles hybridus.
I. Les Atèles proprement dits. — Formes grèles. Poils droits; eeux du dessus de la tête dirigés vers le devant jusque sur le front oü, toutefois a Texception de 1'Ateles hybridus, eeux du devant et du centre de cette partie, sont tournés en sens inverse, c'est-a-dire vers le derrière, couvrant un espaee rhom-boïde plus ou moins grand et que Ton peut désigner par le nom de diadème. Pelage d'un noir tirant dans les uns au roux, rarement d'uu brun-gris, et remplacé sur le dessous de plu-sieurs espèces par du roux ou par une teinte claire , soit blan-chutre, soit jaunatre, et qui occupe quelquefois aussi le diadème ou une partie des joues.
To utes les espèces bien connues, a l'exception d'une seule (Ateles pentadactylus), sont dépourvues d'un pouce aux mains anlérieures.
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II parait que ces singes sont répandus dans toutes les con-trées qu'liabitent les Alèles en general, toujours a l'exception des provinces maritiines du Brésil, depuis celle de St. Paul jusqu'a Bahia, oii ils sont remplacés par les Atèles-laineux.
A. Espèces pourvues d'un diadème.
a. Espèces trés reconnaissables a la nudité plus ou tnoins complete, non seulernent de leur face, mais encore des joues jusque vers les oreilles et de leur rnachoire inférieure; puis a leur pelage d'un noir uniforme et luisant. Leurs poils sont assez longs; ceux de la tête vont souvent jusqu'a ombrager les yeux, et le diadème n'offre guère qu'un diamêtre de 8 a 9 lignes, et est noir comme le reste du pelage.
Les trois espèces de cette division offrent entre-elles tant d'affmite qu'elles ne différent que par des traits isolés. L'es-pèce a pouce rudimentaire est, toutefois, trés reconnaissable a ce caractère; mais il n'en est pas ainsi des Ateles paniscus et ater, qui ne se distinguent entre elles que par la couleur de leur face. Les données que Ton possède sur leur repartition géographique ne suffisent pas non plus pour la circonscire d'une manière satisfaisante. Quant a l'espèce sans pouce et a face couleur de chair cuivrée, Ateles paniscus, c'est sans con-tredit la seule qui habite les Guyanes Anglaise et Hollandaise: tous les individus apportés depuis plus de cinquante ans de Surinam en Hollande, soit vivants. soit en peau, et toutes les peau.v envoyées en Europe par M. Kappler, résident depuis trente ans sur les frontières de Surinam et de Cayenne, appartiennent, sans exception aucune, a 1'Ateles paniscus; 51. Schomburgk constate de même qu'il n'existe pas d'autre espèce dans la Guyane Anglaise. L'espèce noire de Cayenne parait également appartenir a l'A. paniscus, puisque le Musée de Paris en posséde, suivant Is. Geoffroy, Catal., p. 48, un individu envoyé par le gouverneur de cette colonic. On verra, cependant, que cette espèce a été apportée par Natterer de la
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province de Mato-Grosso et des bords du Rio-Madeira, que Bates l'a rencontree prés d'Obidos dans la basse Auiazonie, et qu'on la dit encore venir du Pérou. — Quant a TAteles ater, Tscliudi dit également i'avoir rencontré uu Pérou; liartlett constate qu'il est cornmun dans le Pérou septentrional; tandis que Sclater en a obtenu des individus de Carthagène et de Colon a la cote Nord de I'lsthine de Panama. La seule indication que Ton possède sur la patrie de l'Ateles pentadactylus est due a Tschudi qui a rencontré l'espèce au Pérou.
II convient de faire mention, avant de trailer des trois Atè-les noirs plus généralement connus, de deui autres décrits par Sclater et J. E. Graj.
L'un d'entre euï, introduit sous le nom d'Ateles grisescens, Sclater, List of vertebr. Anim. in the Zool. Garden of London, 1863, p. 6, a été décrit par Gray, Proc., 186a, p. 7ö2, dans les termes suivants; »Fur moderately long, black, with many silvery white hairs interspersed ; tail black, underside greyish; hair of the forehead moderately long; face —? thumb none. This species is very like atex and paniscus, bui. is at once known by the silvery hairs intermixed with the black ones, and the pale colour of the underside of the tail. There is no approach of these characters in any of the specimens of these species in the Museum.quot; Sclater, Proc., 1871, p. 225, N0 4, ayant recu un individu male seini-adulte, qu'il croit probablement identique avec I'At. grisescens, termine sa note en disant de l'espèce: »1 do not yet consider it sufficiently well established.quot; II constate encore que l'individu décrit par Gray avait vécu, avant d'ètre apporté en Europe, trois ans en captivité a St. Thomas. Dans son «Revised List, London, 1872, p. 19, N0 60quot;, Sclater fait mention d'un troisième individu apporté vivant de Carthagène. Quoique ni Sclater, ni Gray n'aient indiqué la couleur du visage, on peut supposer que ce singe se rapproche, a cause de son origine, plulot de l'At. uter que du paniscus, et cela avec d'autant plus de pio-babilité que Bartlett, Pioc , 1871, p. 218, a observe une
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variété de I'At. aler, caraclérisée par les mots de »be!ly very grey and grizzled.quot;
L'autre espece, Ateles cucuilatus, a été d'abord décrile par Gray, Proc., I860, p. 735, dans les termes suivants: »Fur very long and flaccid, blackish silvery grey ; llie crown and nape, the hands and feet black; sides of the rump blackish; hair of the crown very long, forming a large hood expanding over the eyebrows; fact reddish, large; orbits black. The colour of the back is produced by the intermixture of a nearly equal quantity of very long blackish and grey hairs ; the hairs of the crown and the hands and feet are short and black to the base. Sclater, Proc., 1871, p. 223, ]NU ö, pi. 14, complete la notice de Gray, outre la figure qu'il donne de ce singe, par Findication que Ton n'en connait que ce seul individu d'origine incertaine, et qu'on lui observe un petit tubei-cule représentant le pouce. On voit, par ce dernier trait, qu'il se rapproche de l'Ateles pentadactylus, et qu'il ne parait s'en distinguer que par des polls considérablement plus longs.
x. Espèces sans pouce rudimentaire aux extrémllés antérieures.
ATELES PAN1SCÜS, E. Geoffroy.—Simla paniscus , Linné.— Le Coaita de BulTon. — Vosmaer, pi. ö: individu de Surinam.
C'est l'espèce a face couleur de chair culvrée.
J'ai déja constaté plus haut que c'est la seule espèce a pelage noir, habitant les Guyanes Anglaise el llollandalse. Elle vit aussi, d'apres Is. Geollroy, dans la Guyane F ra 11 cal se. Bates, 2mc edit., p. Iö2, l'a observée au Grand-Para prés d'Obi-dos sur la rive seplentrionale de la Hasse-Amazonie, et il ajoute: »it occurs throughout the low lands of the Lower and Upper Amazons, but does not range to the soutii beyond the limits of the River plains. At that point Ateles marginatus takes its place.quot; 11 s'agit, toutefois, de savoir si Bates a bien distingué l'Ateles paniscus de l'Ateles ater, vu que Bartlett ne fait mention que de cette dernière espèce comine étant répandue
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dans toute l'Arriazonie Péruvienne. Cüstelnau et Deville lui assiguent, toutefois, pour patrie, les bords du Rio-Javari au Férou. Maitius, voyage, p. llöO, mande que l'At. paniscus lialiito l'Amazonie et Ie Rio-Negro. Natlcrer en a recueilli des ifKlividus, au mois de Septembre sur les bords du Madeira un pen au dessus du Rio-Abuna, en Aoüt sur les bords du Ma-moré, en Juillet prés de Volta del Campo dos Vendos sur les uords du Rio-Guaporé, en Novembre prés de Mato-Grosso, en Mai 1827 sur les bonis du Carari (von Pelzuln , note rnanuscr ) Tschuili, |). 50, dit que l'At. paniscus liabite le Pérou, inais qu'il ne se trouve que dans les forêts bordant le Maragnaon inférieur.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, Surinam, 1867. — 2. Male adulle, Marawino, Surinam, voyage de Kappler, 1874. — 3. Jeune femelle, Surinam, voyage de Dieperink — 4. Jeune individu, Surinam, voyage de Dieperink.
5. Squelette du N0 2. — 6. Squelelte d'un male adulle, acquis en 1867. — 7. Squclette d'un individu passablement jeune, Surinam, voyage de Dieperink. — 8. Squelelte d'un individu passablement jeune, Surinam, Dieperink.
9. Crane d'un individu adulte, Surinam. — 10. Crane du N0 4.
ATELES ATER, Fr. Cuvier, Mammifères, pl. 56, sous le nom de Cajou.
Ce conspecies de l'Ateles paniscus ne s'cn distingue que par sa face noire et non pas couleur de chair cuivrée. On peut, toutefois. Ten séparer, puisque ces deux singes paraissent habi-ter des localités diH'érentes.
Tout ce que Ton en sail sous ce rapport, se réduit aux données suivantes. Rappelons d'abord que Ton ne saurait adopter rindication d'Et. GeolïVoy, Annul. Mus., tome 13, p. 97, qui fail venir ce singe de Cayenne, puisque Is. Geoffr., Cat., p. 48 , range cel individu de Cayenne parmi ceux de l'Ateles
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panlscus. Suivunt Tschudi, p. 29, l'Ateles ater se trouve au Pérou depuis les degrés 2 a 14 cie Lat. australe. II en esiste, au Muséa de Vienna, un individu tué au Pérou. On lit dans JBartlelt, Proc., 1871 , p. 218, N0 2: TAtèle a face noire ha-bite les forêts bordant les rivières Ucayalli, Chainicuras et Hu-allaga, et est répandu dans toute la vallée de FAtnazone,'') se tenant en general dans les parties basses. Sclater, par con-tre, Proc., 1872, p. 5, dit avoir recu des individus de ce singe ile Colon au Panama et de Carthagène.
Les incertitudes régnant par rapport a la definition exacte des caractères des Ateles ater et paniscus et des cercles de leur distribution géograpliique se trouvent, en outre, aggravées par les observations de Tschudi, Ce savant voyageur constate que la teinte du pelage est, dans les jeunes individus de FAt paniscus, d'un vert d'olive, tandis qu'elle est noire dans les At. ater et pentadacty lus: or, nos jeunes individus de l'At. paniscus de Surinam sont d'un noir aussi foncé que les adultes. Tschudi constate encore que la teinte de la face est tellement variable dans l'At. ater qu'elle ne peut servir de caractère dis-tinctif: on voit, néanmoins, figurer ce trait dans les diagnoses qu'il donne des At. paniscus et ater. Selon ce voyageur, l'At. ater serait encore distinct par ses formes plus gréles et ses cinq extrémités plus alongées: données qui ont besoin d'être vérifiées. Quant aux differences physionomiques qu'il établit entre ces deux singes, il me semble qu'elles sont d'une appreciation par trop difficile, du moins dans les individus montés.
Nous terminons eet apercu en rappelant que Bartlett, Proc., 1871, p. 218, fait mention d'un male adulte de ce singe, tué prés du Chamicuras et présentant une variété qu'il désigne par les termes de »belly very grey and grizzled.quot;
Individu monté. — 1. Trés vieux male, du Cabinet de Temminck.
1) M. Bartlett ne traitunt dans ce me'moire que des singes du Pe'rou, on doit comprendre cette expression dans Ie sens d'Amazonie Péruvienne a l'Est des Andes.
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/3. Mains anlérieuses pouryues d'un rudiment de pouce.
ATELES PENTAD A CTTLtJS, E. Geoffroy. — Ateles subpen-tadactylus, Desmarest. — Le chaineck, Button. — Ateles chain eck , Humboldt. — Ateles paniscus, var.. Gray, Catal. , 1870, p. 42, N0 2.
JVous répétons que cette espèce ne se distingue des Ateles paniscus et alur que par la présence d'un tubercule lepresen-tant le pouce des mains antérieures, que ce tubercule est con-stamment supporlé par una phalange terminale, mais qu'il est quelquelois atrophic dans l'une des deux mains.
On ne possède que des indications trés incomplètes sur les localités qu'habite ce singe. Celle qui repose sur un individu du .Musée de Paris, Is. Geoffr., Gat., p. 48, j\0 1, envoyé par M. Martin, en 1819, de la Guyane, doit paraitre fort dou-teuse d'après ce que nous avons dit sur la repartition des At. paniscus et ater. Tschudi 1'énumère parmi les singes c'u Pérou ; mais il n'y a pas été observe, autant que je snrhe , par d'autres voyageurs. On ne le voit pas figurer dans la liste des animaux vertébrés du Jardin zoologique de Londres, publiée en 1872 par M. Sclater, quoiqu'elle comprenne un espace de dix ans. Ge singe fut, dans le premier tiers de notre siècle, souvent apporté vivant dans notie pays, et c'est de cette époque que datent la plupart des individus de notre collection, individus prepares a Leiden, a Utrecht et a Amsterdam et achetés par moi, avec tant d'autres objets, pour étre déposés dans notre 3Iusée , après avoir été réunis dans le ci-devant Musée de f-ju le pro-fesseur Lidlh de Jeude ii Utrecht. Nos relations avec le Pérou étant peu fréquentes, il faut bien que ces singes nous soient arrivés d'un des ports atlantiques de 1'Amérique du Sud. Or, comine l'espèce ne vient, ni de Surinam, ni de Bahia et de Bio de Janeiro, il ne reste guère que le port de F'ernambuco, oü on ait pu embarquer nes individus.
Individus montés. — 1. Male adulte, provenant d'un navire hollandais échoué en Octobre 1834 a la cóte de Ilollande, pres
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dc Katwijk. — 2. Male a-peu-près arlulte, an pelage avec quelques poils blancs, 1824. — 5. Male semi-adnlte , au ponce de la main droite trés imparfaitement développé. — 4. Femelle passablement jeune, acquise en 1867.
3. Squelette d'une tres vieille femelle, acquis en 1867. — 6 Squelette d'un individu adulte, acquis en 1851. — 7 Squelette d'un individu semi-aduite. — 8. Squelette d'un mfile, acquis en 1867. — 9. Squelette, acquis en 1867. — 10, Squelette du N0 4.
h. Diadème grand, ciair ou foncé. Joues et macboire inférieure plus ou moins poiiues. Pclage ofTrant deuï on plusieurs teintes, même dans 1'Ateles marginatus. vu que Ie noir du pelage se trouve interrompn par Ie cadre blanc de la face. Mains antérieures constamment télradactyles.
«. Espèces caractérisées par Ia teinte jaune ou blanche du diadème et des favoris formés par les poils des joues. Teinle des autres parties du pelage, soit d'un noir uniforme, soit d'un noir tirant plus ou moins sensiblement au brun , mais rem-piacé, sur les parties inférieures, par du blanc tirant au rous-satre ou même au jaune orangé. Dans les jeunes individus, la teinte claire des favoris et du diadème ne se trouve, par contre, indiquée que par un nombre plus ou moins restreint de poils, et quelquefois elle ne se répand uniformément sur ces parties que vers 1'époque oü l'animal s'approcbe de l'age adulte.
Ce n'est qu'avec doute que j'assigne , dans cette subdivision, une place a une espèce peu connue et que je n'ai pas été a même d'examiner. C'est L'ATELES FÜSC1CEPS, Fraser, in litt., apud J, E. Gray, Proceed. Zool. Society, London, 1865, indiqué dans les termes suivants: »Blnck, hairs rather long, shining, crisp, some of the longer ones of the back with indistinct brown tips; crown of the head rusty-brown; hands stout.quot; L'individu type de cette espèce avait été apporté
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vivant a Londres, et sa dépouille fait actuellement partie du British Museum Depuis, M. Buckley a rencontré ce singe dans I'Ecuador Trans-Andien, et c'est d'après une peau plate rap-portée par ce voyageur, que M. Sclater, Proc., 1872, p. 664, pl. 54, en a donnë la figure et une notice consistant dans les mots de «Ateles fusciceps is a very well-marked species, readily known by its thick black fur and deep coffee-brown crown.quot; [I est a regretter que ces auteurs n'aient pas indiqué la couleur du diadème de leur At. fusciceps ; a juger de la figure, cette partie seinble être teinte du même brun de rouille ou de café qui se voit sur tout ie reste du dessus de la tète.
ATELES MARGINATÜS, E. Geoffroy, Annal. du Mus., tome lö1quot;®, 1809, p. 92, pl. 10; nee Humboldt. — Coaïta a front blanc femeile, Fr. Cuv. Mammif., avec figure.
Sieber, voyageur au service du cotnte de Hofftnansegg-ayant recueilli au Para et rapporté a Lisbonne la femeile adulte et un jeune male de ce singe , avait cédé ce dernier individu a feu E. Geoffroy qui, après l'avoir fait connaitre dans le mé-moire ci-dessus indiqué, le déposa au Musée de Paris, ou il existe encore. L'épithète de marginatus fut mal-a-propos adop-tée par A. de Humboldt, Becueil , 1, pp. 540 et 554 , pour une espèce différente décrite par lui-mème, précédemment, sous le nom d'A. chuve, ibid., p. 8, exemple suivi par les auteurs postérieurs,quot; tandis que ce véritable A. chuva fut décrit par A. Wagner, comtne espèce nouvelle, sous Pépithète de »variegatus.quot;
L'Ateles marginatus se distingue au premier coup d'oeil par son pelage d'un noir luisant et uniforme, a l'exception des poils du diadème, de ceux formant une bande qui longe la tête de chaque coté, enfin de ceux du museau qui, tous, sont d'un blanc plus ou moins parfait. Ce trait est, toutelois, sujet a des variations individuelies, attendu qu'il se trouve, dans certains individus, notamment dans les jeunes, sur ces parties, des poils noirs entremélés aux poils blancs.
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Cette ejpèce a eté observee dans la partie du Para au Sud du Maragnaon. On sail que Sieber a formé jjes collections dans le voisinage de Cameta sur les bords du Tocantins, et E. Gcof-froy, 1. c., p. 94, dit: »il parait, d'après M. Sieber, i[ue TAtèle a face encadrée est assez cominun dans les parties du Brésil arrosées par le Bio-Janeiroquot;. 11 parait, cependant, qu'une rivière de ce nom n'eïiste pas au Para: de la Terreur de Humboldt, p. 342, de faire venir ce singe du Brésil, pres de Bio-Janeiro. Bates, p. 266, l'a rencontré sur les bords du (lupnri, affluent du Tabajos. Suivnnt Tschudi, p. 2o, il se trouverait également au Pérou. 11 est vrai que ce royageur n'en a vu qu'une petite troupe composée de buit individus, dont un seul fut tué ; mais comme il constate e.xpressément que eet individu était d'un noir uniforme, toujours a Texception du cercle blanc de la face et que ses parties inférieures étnient tont aussi fon-cées que les supérieures , on ne saurait guère douter de l'iden-tité de ce singe et du véritable Ateles marginatus.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, Para, 1875: le blanc des poils des lèvres, des favoris et du diadème trés pur; les poils du diadème rayonnant latéralement. — 2. Femelle a-peu-près adulte, -acquise en 1867 : poils des joues et du mu-senu d'un blanc sale, ceux du diadème remplacés en grande partie par des poils noirs. — Jeune male apporté vivant en Europe, mort le 15 Mars 1875: poils blancs du diadème entr; ■ mélés de beaucoup de poils noirs.
4. Crane du N0 1. — o. Crane du N0 5.
ATELES CHDVA. — Le chuva de Bracamorros, Humboldt, Recueil, p. 8 , et le Chnva de In rivière des Amazones, ibid,, p. 340 , sous le faux nom d'Ateles marginatus , Ej. Geoflroy — Ateles variegatus, Wagner, dans Schreber, Simiae, p. 513, et Abhand. Acad. München, p. 420; Reichenbach, Aflén, p. 62, pl. 10, fig. 154; Sclater, Proc. Zool. Soc. London, 1871, p. 224 sqq. — Sapajou Geoffroyi, mas, (nee. fern., quae At. GeofFroyi), Slack, Proc. Acad. Philad., 1862, p. 311. — Ate-
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les Bartlettii , J. E Gray, Proc. Zool. Soc. Lond., 186/, p.
992, pi. 47, (mas).
Ce sin;;e, découvert par A. de Ilumholdl, mais aussitót me-connu de lui et de ses successeurs, ainsi que je l'ai constaté en traitant de l'Ateles marginatus, rappelle re dernier par la teinte claire de son diadème , des favoris et des poils du mu-seau; mais il s'en distingue, constamment et au premier coup d'oeil, par ses parties inférieures teintes de roussatre, au lieu de noir. La teinte claire de Unites ces parties tire plus ou moins fortement au jaune roussatre dans le male, au blanc roussatre dans la femelle Elle orcupe non seulement le diadème , les favoris et le museau, mais encore tout le dessous du tronc et de la queue; elle s'étend aussi le long de la face interne des quatre extrémités et se répand mème, dans Fun de nos individus, sur la gorge. La teinte foncée des autres parties est noire dans l'un de nos individus, dans nn autre elle lire fortement au brun jaunatre sur les lombes. et suivant Reichenbacli elle est d'un brun foncé dans les trois individus du Musée de Vienne. Ce mème auteur fait observer que le jeune individu du Musée de Vienne olTre le diadème foncé, d'ou il s'ensuit qn'il n'a pas encore acquis la teinte claire qui orne cette par-tie cbez les adultes. M. Bartlett, Proc. 1871 , p. 218, constate également que le jeune individu oblenu par lui, ne commen-cait qu'ii montrer le caraclère si saillant des adultes; voici ses propres mots: »it was nearly black, but just showing the light golden hair coming on the underside of the body and tail , some few white hairs on the cheeks, and slight golden crest, sufficient
to identify the species.quot;
II parait que l'Ateles chuva se trouve, ainsi que plusieurs autres singes Américains, dans deux cercles géographiques' lar-gement séparés l'un de l'autre. Le premier de ces cercles oc-cupe le Nord-Est du Pérou. Ce singe y a été observe par Humboldt et Bartlett. Humboldt, Bee. p. 540 en parle dans les termes suivants. »Le chuva est assez commun dans la province de Jaen de Bracamoros, sur les bords du i\io-Santiago et de
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p. la rivière des Amazones, entre les cataractes de Tariquisa et de Palorumi. Ce sont les sauvages Xibaros, dont plusieurs fane- milles depuis quelque temps se sont fixées a Tutumbero, vis-a-;até vis Ie Pongo de Cacangares, qui le portent a Tomependa (lat.
la 5° 51' 28quot; sud ; long. 80° 56'), ou j'en ai vu dans la maison
nu- du gouverneur. Les Indiens nous ont assure que les chuvas
sup forment des bandes qui vivent séparées des Marimondes ') , et
lieu que ces dernières sont constamment plus grandes, d'un noir
ou moins foncé et dëpourvuss de poils blancs dans la face.quot; Bart-
anc lett a observe ce singe dans les foróts en montagne prés de
ne , Cbyavitos, situé a 1'Ouest de Xeberos et, par conséquent, a
one una distance de quelques degrés a l'Est de Jaen. — Le deu-
rne xieme cercle ou rayon de répartition de l'espèce parait suivre
nos les forêts en montagne traversant les Guyanes, et qui s'étendent
est jusque vers l'Orénoque. Ces indications ne sont basées , toute-
rte- fois, que sur les trois observations suivantes. La première (voir
arli Sclater, Proc., 1870, p 668) repose sur un individu provenant
de du cours supérieur de la riviere Caura, affluent méridional de
idu l'Orénoque et se jetant dans ce fleuve a plus de cent lieues
suit de son embouchure. La deuxième observation est due a feu
)ar- J. Natterer qui a recueilii trois individus de ce singe, en Fe-
tate vrier, sur le mont Cocuy, aux bords du Rio-Negro , pres du
en- Cassiquiare. La troisième est basée sur un échantilion envoyé
ses d'Oyapock situé sur les bords de la rivière de ce nom et qui
gbt sépare la Guyane Francaise de la Guyane Portugaise (voir Scla-
nne ter, Proc., 1871, p. 6ol).
ient Individus montés. — 1. Femelle a-peu-près adulte, mais
portant l'habit parfait de l'espèce, acquise en 1873 comme
;urs provenant du Pérou: teinte claire d'un blanc roussatre. — 2.
lar- Femelle a-peu-près adulte, apportée vivante en Europe, acquise
oc- en 1875: poils clairs du diadème et des joues entremêlés de
les 1) Humboldt comprend ordinairement, sous le nom do Marimonde, TAteles
belzebuth (voir son Kecueil, pag. 325) ; mais comme ce singe ne se tronve pas au Pérou, il s'figit ici, non pas de cette espoce, mais d'un des Atèles d'un noir uniferme, soit le janiscus, soit rater on le pentadactylus.
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beaucoup de poils noirs; gorge couverte de poils blanchatres; poils clairs du dessous du tronc et de la queue, uinsi que ceux de la face interne des membres d'un jaune roussatre; le noir des autres parties tirant un peu au brunatre et trés fortement au jaune roussatre sur la région des lombes.
5. Crane du N0 1.
(3. Diadème foncé. Dessous et face interne des membres or-nés j soit de blanc, soit de blanc roussatre ou jaunatre plus ou moins répandu. Les autres parties sont teintes d'un brun-noir passant ordinairement, sur ie dos et les flancs, au roussatre. Poils longs, ceux du sommet de la tête dépassant consi-dérabiement le diadème.
Les espèces de cette subdivision ne sont que fort imparfaite-ment connues, et il règne beaucoup d'incertitude par rapport a leur répartition géographique.
On a donné a Tune d'entre elles le nom d'ATELES BELZE-BÜTH, en empruntant a Brisson l'épithète de Belzebut. Ce singe est caractérisé par la teinte blanchatre ou d'un blanc roussatre occupant la face interne des quatre extrémités et du dessous du corps depuis l'anus jusqu'au menton et mème jusqu'aux joues, tandis que les autres parlies du pelage sont teintes de noir, de brun-noir ou de noir grisatre. Brisson, ce-pendant, constate que les flancs sont roux, trait dont ni Geof-froy, ni Humboldt ne font mention. — Quoiqu'il en soit, nous avons cru devoir établir la synonymie de cette espèce de la manière suivante. Ateles beizebuth, E. Geoffroy, Ann. d. Mus., tome 7, 1806, p. 271, pi. 16. — Le belzebut, Brisson, p. 211, N0 29 (sed non Simia belzebut, Linné, p. 57, N0 12). — La Marimonda, Humboldt, Becueil, p. 325. — Le belzébutb , Fr. Cuvier, Mammifères, avec figure. — Ateles beizebuth, Beichenbach, Alfen, pl. 10, fig. 150, faite d'après un individu vivant. — Ce singe n'a été observe a l'état sauvage que par A. de Humboldt. Ce voyageur , p. 3!gt;3, mande qu'il habite les bords de l'Orénoque, surtout au dessus des grandes
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rapides d'Atures et Maypures. — On voit par ces indications que nos notions sur cette espèce qui a été décrite depuis plus d'un siècle, sont encore fort incompletes, et je ne crois pas qu'il en existe, dans les cabinets d'histoire naturelle, des dépouilles d'indiyidus tués a l'état sauvage.
ATELES FDLIG1N0SUS, Kuhl, p. 25. — L'Atèle melanocheir, femelle, Fr. Cur., Mammileres, tome 4 (nee Desmarest). — Ateles vellerosus, Gray, Proc. Zool. Soc. Lond., I860, p. 723; Sclater, ibid., 1872, p. 3 , pl. 2: figure d'un individu a Tage moyen , provenant du Mejico.
Voisin de l'Aleles belzebuth, mais distinct par le brun-noir de ses parties supérieures passant au gris-brun roussatre sur le dos, les lombes, les flancs, les parlies postéricures de la face externe des cuisses et plus ou mollis sensibiement encore sur le dessous de la queue. La teinte claire des parties inférieures de 1' animal ne s'étend pas toujours d'une manière parfaite sur les joues.
Cette espèce, souvent confondue avec 1'Ateles belzebuth, pa-rail habiter le Mejico meridional. On croit que l'individu figure par Sclater, fut apporté en Europe d'Acapulco a la cóte pacifique. Un autre individu que Reinhardt, Proc. Zool. Soc. Lond., 1872, p. 797, regarde comme appartenant a cette mème espèce, avait été tué dans le voisinage de Mirador prés du Volcan d'Orizaba dans l'état de Vera-Cruz par le botaniste feu Liebmann. Ce voyageur a encore observé l'espèce dans les parlies orientales d'Oajaca ; mais il constate eipressément qu'il n'a pas rencontré une espèce quelconque de quadrumane sur la pente pacifique de la grande Cordillère d'Oajaca et que, suivant les informations qu'il a pu prendre, il n'existe pas, sur cette cöte, des singes au Nord de Tehuantepec. Voyez aussi le mémoire de Reinhardt, dans »Vidensk. Medd. fr. d. naturh. Forening, 29 Nov. 1872 , p. 150.
Tous nos individus ont été apportés vivanls en Europe, sans indication d'origine précise.
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Individus monies. — 1. Fetnelle adnlte. — 2. Male a 1 age moyen, acquis en 1822. — 5. Male a 1 age moyen, acquis en 1867.
4. Squelelte, acquis en 1867, coimne appartenant a I'Ateles fuliginosus.
ATELES PAN. — Je désigne sous ce nom I'Ateles observe dans 1'état de Guatemala, et dent Salviti parait avoir rapporté un échanüllon , malheureuseinent tres mutilé: voir Sclat., Proc., 1872, p. 5, N0 6: Atel. vellerosus (nec Gray). On bon nom-bre d'autres individus en ont été recueillis récemment dans cette contrée, pres de Coban (Vera-Paz), et envoyés a M. Schneider a Basel, qui nous en a fait parvenir, sous le nom d'Ateles variegatus, trois peaux avec leurs cranes.
Ce singe, quoique rappelant en general I'Ateles belïebuth et plus particulièrement I'Ateles fuliginosus, s'en distingue, an premier coup d'oeil, par la couleur claire des parties inféri-eures s'arrètant, vers le devant, a la poitrine, ne s étendant pas sur la face interne de l'avant-bras et ne formant sur cette face des extrémités postérieures qu'une bande tout-au-plus large d'un pouce; puis par toutes les autres parties de son pelage d'un noir passant, sur les lombes, les llancs et le derrière des cuisses, plus ou moins sensiblement, au roux. On ne voit, sur la face inférieure de la queue que de faiblés traces de roux, el encore se trouvent-elles bornées au pretnier quart de la longueur de eel organe.
Individus monies. — 1. Male adulte, lué en 187i pres de Coban, Vera-Paz, au Guatemala, acquis en 1875. — 2. Fe-inelle adulte, seinblable au N0 I ; même origine. — 3. Femelle adulte, même origine que les Nüs 1 et 2, mais a leinle rousse des lombes el des llancs plus prononcée.
4, 5, 6. Cranes des Nos 1, 2 el 3.
y. Espèces a diadème noir, mais aux poils du dessus de la lèle beaucoup plus courts, el a taille moins forte que dans cel-
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les des subdivisions a el /3; au dessons roux ou roussatre; au dessus, soit d'un rouï brunatre ou grisatre et plus ou moins vif on pale, soit d'un noir uniforme, teinte qui prédomine egalement sur les extremites et souvent encore sur Ie dessus de la tête.
Je ne connais que deux espèces de cette subdivision, dont Tune vient du Nord de la Colombie occidentale, l'autre de Costa-Rica.
ATELES GE0FFR0Y1, Kuhl, p. 26. — Ateles melanochir, Desmarest, p. 76; Sclater, Proc., 1871, p. 226, N0 7: figure du crane, et pl. lo; individu apporté de Greytown a Costa-Rica.1) — Ateles melanochir, albifrons, ornatus, frontatus et hybridus, J. E. Gray, Cata!,, 1870, pp. 43 et 44. — Ateles variegatus et Eriodes frontatus, Frantzius, dans Wiegmann, Archiv, vol. 53, part. lre, 1869, pp. 257 et 238. — Ateles bel-zebuth, var. trianguligera, Weinland, der Zoologische Garten, Frankfurt a. Main, III, 1862, p. 207. — Ateles melanocheir, M. Schmidt, ibid., X, 1869, p. 66. — Ateles melanochir, Sclater, Proc., 1875, p. 419, pl. 48 et 49.
Kuhl a, le premier, indiqué cette espèce ; sa phrase: »cor-pore livido (le terme de lividum pris dans l'acception moderne, au lieu de luridum), pallido, fuliginoso grisescentiquot; ne laissant pas de doute a ce sujet. Desmarest Ta décrit sous l'épithète de wmelanochirquot;, nonobstant qu'il ait connu le travail de Kuhl, puisqu'il le cite dans sa preface, p. vj. Depuis, la variabilité des teintes du pelage de ce singe a donné lieu a de bien graves erreurs. Quant a son systèrne de coloration , on peut l'in-diquer, en général, de la manière suivante. La teinte domi-mnte des parties supérieures est d'un roux brunatre ou grisatre plus ou moins vif ou pale et qui passe, sur la nuque, la tête, les quatre extrémités ou même sur la queue, plus ou moins sensiblement au noir, tandis que le dessous du cou et du
Le diadcme est représente, dans cetto figure, oomme orne' d'un cCDtre elair, trait qu'il importe de verifier.
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tronc, le dedans des avant-bras et des cuisses est roux ou roussatre, teinte qui se répand également sur le dedans et le derrière des eitremités postérieures ; elle se montre même sous la queue et, quoique d'un manière moins parfaite, sur le de-dans de l'avant-bras. On la voit encore souvent paraitre sur le milieu de la face externe des jambes, et c'est alors que la teinte noire du genou se trouve séparée en forme d'une grande tache. Consulter, du reste, les variétés hors de la regie générale, figurées par Sclater, 1. c.
Cette espèce vient de Costa-Rica (Frantzius et Sclater). II parait qu'elle se trouve sur les deux versants de la Cordillère, puisque Gray a recu un de ses individus du port Culebra a la cote pacifique et Sclater de Greytown a la cête atlan-tique, assertion supportée, en outre, par les observations de Frantzius.
Individus montés. — 1. Femelle, au noir de la téte et des membres foncé et pur, acquise en 1873. — 2. Male au noir un peu moins pur, acquis en 1874. — 5. Femelle, au noir de la tête et du bras entremêlé de poils roux, acquise en 18G9. — 4. Femelle, semblable au N0 5, mais au noir plus fortement varié de roux, 1850. — 5. Male auj teintes trés pales , même sur le dessus de la tête, Costa-Rica, 1874. — 11. Femelle adulte , a teinte dominante d'un gris brunatre, mais au dessous du tronc et de la queue d'un roux clair; calotte, bras, jambes et les quatre mains noirs; acquise en 1876.
6. Squelette du N0 2. — 7. Squelette du N0 4.
8. Crane du N0 1. — 9. Crane du N0 3. — 10. Crane du N0 5.
M, Sclater, après avoir indiqué, Proc. Zool. Soc. London, 1871, p. 478, ce singe sous Tepithete de vellerosus, l'a, re-connaissant son erreur. décrit et figuré cotmne espèce nouvelle: voir Ateles rufiventris, Sclater, ibid., 1872, p. 688, pi. K7.
II vient, suivant Sclater, des bords du fleuve Atrato, par-
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courant Ia partie septentrionale de la province de Chauca de la Colombie occidentale. Notre individu nous a été envoyé de Panama.
L'individu de Sclater n'avait pas encore atteint l'age adulte ; il en est de même du nótre. Du reste, ces deux individus se ressemblent sous tous ies rapports et sont faciles a distinguer, comme on va le voir, par leur systeme de coloration, de tou-tes les autres espèces d'Atèles. Leur pelage n'offre que deux teintes, savoir le noir et le roux rougeatre. Cette dernière teinte occupe tout le dessous du tronc, la gorge, les cótés du cou , la machoire inférieure et une partie des joues ; elle se répand en outre sur le dedans des bras, des cuisses et des jambes, ainsi que sur le dessous du premier tiers de la queue, et elle se montre encore a la partie basale des poils du dos et des lombes. Toutes les autres parties du pelage sont d'un noir uniforme.
Individu monté. — 1. Male a l'age moyen, tué au Panama, acquis en 1875.
2. Crane de Tindividu N0 1.
B. Espece a formes tres grêles et a petite tête, distincte de tous les autres Atèles proprements dits par les poils du dessus de sa tête dirigés tous ou a-peu-près tous, vers le devant, en sorte qu'il n'existe pas de diadème sensible, quoiqu'il soit indi-qué par une large tache claire.
ATELES HTBRIDÜS, Is. Geoffroy , Mém. d. Mus., tome 17, 1829, p. 121, et Études zoolog., 1852, p. 1, pl. 1; mais non pas de J. E. Gray (voir Ateles melanochir). —? Ateles albifrons, J. E. Gray, Catal., p. 44, N0 10.
On peut ajouter aux caractères ci-dessus, que les parties supérieures sont d'un brun cendré clair passant, sur le dessus du cou et de la tête , ainsi que sur la face externe des quatre membres et le dessus de la queue, plus ou moins sensiblement au brun foncé, tandis que la tache frontale, la machoire infé-
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rieure, tout ie dessous du cou, du tronc et de la queue, puls toute la face interne des quatre membres sont teints de blanc ou de blanc jaunatre.
On salt, par les observations du voyageur Roulin (voir Is. Geollr., Etudes zool., p. 4), que ce singe est trés commun dans la vallée du lleuve Madelaine en Coiombie. Les individus du 3Iusee de Paris 'proviennent, a l'exception d'un seul, du voyage de Plee. Un des nötres a également été recueilli par ce voyageur.
Individus montés. — 1. Femelie a 1'age moyen, voyage de Plee, Coiombie, acquise en 1834 du Musee de Paris. — 2. individu semblable au N0 1 , acquis en 1867.
II. Les Atèles laineux. — lis se distinguent des Atèles pro-prement dits par leurs formes robustes , leur tête plus grande, leur pelage trés fourni, dous, un peu laineux, mais moins alongé, leur cloison nasale moins épaisse, et plus particulière-ment encore par les poils du dessus de la téte dirigés tous, depuis les sourcils, vers ie derrière, ainsi que par la teinte de leur pelage unifonnément fauve, c'est-a dire d'un gris-brun, tirant souvent au jaunatre ou méme au jaune blanchatre. Sousgenre Eriodes d'Is. Geoffr., 1829.
La distribution géographique de ces singes est excessivement restreinte. On ne les a observes, en effet, que sur la bande de terres s'étendant Ie long de la cóte orientale du Brési' depuis Bahia jusque dans la capitainerie de St. Paul,
On ne connait que deux espèces de cette division, tres semblables entre elles, mais qui se distinguent constamment, Tune de 1'autre, par la presence ou 1'absence du pouce rudimentaire de la main antérieure.
A. Mains antérieures dépourvues d'un rudiment de pouce.
ATELES ARACHNOIDES, E. Geoffroy, Ann. du Mus., vol. 7, 1806, p. 271; vol. 15, p. 90, pl. 9; vol. 19, p. 106, N0 igt;.
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C'est l'espèce dont la main antérieure est constamment de-pourvue de pouce. II parait que la teinte de son pelage est plus uniformémenl fauve et tirant moins au gris ou au brun que dans l'Ateles hypoxantlius. Suivant Natterer, elle se distingue-rait en outre par sa face noiratre.
On doit a Natterer la seule indication exacte sur la region qu'liabite ce singe. Tous les individus rapportés par ce voyageur ont ete tués en Février, Mars, Mai et Aout, dans les emrirons d'Ypanema situé dans la capitainerie de St. Paul au Brésil meridional , a environ trente heures de marche de la cote Allantique (von Pelzeln, note manuscrite). Vers le Nord, du moins depuis Rio de Janeiro, il est remplacé par l'Ateles hypoxanthus.
Individus montés. — 1. Miile adulte, Ypanéma, voyage de Natterer. — 2. Femelle adulte. probablement de la province de St. Paul, acquise en 18715. — 3. Femelle semiadulte, Ypanéma , voyage de Natterer.
4. Crane, du cabinet de Temminck.
B. Mains antérieures pourvues d'un rudiment de pouce, quelquefois atrophic dans Tune des deux mains, et rarement garni d'un petit ongle.
ATELES HYPOXANTHUS, Wied, ap. Kuhl, p. 25; Desma-rest, p. 72; Wied, Beitrage, vol, 2, p. 53, et fig. dans ses Abbildungen. — Brachyteles macrotarsus, Spix, p. 56, pi. 27. -- Eriodes tuberifer, Is. Geoll'r., Mém. d. Mus., tome 17, 1829 , établi d'après les indications du prince de Wied sur son At. hypoxanthus, c'est-a-dire sur des individus sans ongle aux pouces antérieurs. — Eriodes hemidactylus, Is. G., ibid., pi. 22, établi sur des individus offrant un petit ongle au pouce des mains antérieures.
Absolument semblable a l'Ateles arachnoides, a cette exception prés, que ses mains antérieures sont pourvues d'un pouce rudimentaire, et quit a la face, au lieu de noiratre, couleur
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de chair pointillee de gris foncé. Notez, toutefois, qu'il est (lifïicile de constater ce dernier caractère sur des individus empailles. Quant aux teintes du pelage, eiles sont, en general, moins fauves et tirant plus fortement sur le gris ou le brun que clans TAtel. arachnoides ; enfin on observe, chez les adul-tes, sur le haut des cuisses, une large tache rousse.
Le rayon de distribution géographique de cette espèce s'étend , suivant le prince de Wied , le long de la cóte Atlantique du Bresil, depuis Bahia jusqu'a Rio de Janeiro. Nous avons vu qu'elle est remplacée, vers le Sud, par l'Ateles arachnoides. Suivant Spix, elle se trouverait également dans la capitainerie de St. Paul, assertion qui, probablement, ne se rapporte qu'aux parties les plus septentrionales de cette province.
Individus montés. — 1. Male adulte, voyage du prince de Wied , Bahia: pelage d'un gris brunatre; pouce de la main antérieure droite pourvu d'un petit ongle. — 2. Fernelle adulte, Rio de Janeiro, 1875: pelage d'un brun grisatre. — 3. Fernelle semi-adulte, Rio de Janeiro, 1873: pelage d'un gris brunatre trés clair et tirant au jaune, notamment sur les parties inférieures.
4. Crane, du cabinet de Temminck.
SIMIAE A MER. pr. s. d. TRICHIURAE.
Cette division comprend les singes Américains proprement dits (c'est-a-dire a l'exception des Hapale), dont la queue est partout couverte de poils.
Les espèces du genre Cebus offrant entre elles une grande affinité et présentant souvent des variétés individuelies trés sail-lantes, il en résulte que les auteurs sont pen d'accord sur leurs traits distinctifs et, en conséquence, sur les espèces qu'il convient d'adopter définitivement, dont le nornbre a été porté
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jusqu'a quarante, tandis qu'il s'élève, suirant mes recberches, tout-au plus a douze.1) Pour arriver a I'exacte determination des espèces, il convient, d'une part de ne pas négliger l'examen du squelette; d'autre part, il faut savoir réduire a leur juste raleur i'origine de la configuration diverse dont les poils de la calotte sont susceptibles. Abstraction faite des derangements de ces poils produits, soit par la captivité , soit par le desséche-ment ou l'incurie du preparateur, et que Ton observe même quelquefois dans les individus a l'état sauvage. on peut posei, comme thèse générale, que les poils sont, dans certaines espèces, par exemple dans les Cebus bypoleucus, capucinus, albi-frons, barbatus et apella, couches vers le derrière, et non pas divisés en pinceaux ; que ces poils oiTrent, dans d'autres espèces, comme dans les Cebus niger et variegatus, cette même direction, mais que ceci n'a lieu que dans un certain nombre d'individus, tandis que dans d'autres individus de la même es-pèce, une partie de ces poils s'érige en guise de pinceau, ordinairement double et quelquefois simple. A cette dernière catégorie appartient le Cebus variegatus, dont la triple appa-rence de la disposition des poils du sommet de la tête suivant les individus, a déja été constatée par le prince de Wied, (Bei-triige, p. 85), sur un nombre considérable d'individus de la variété appelée Cebus robustus.
Les cbangements que subissent. dans quelques espèces, les teintes et même la nature du pelage, soit suivant Tage, soit suivant les deux principales saisons, sont quelquefois tellement remarquables qu'elles altèrent complétement l'apparence des individus. 2) D'autres espèces ne paraissent ètre sujettes qu'a des variations individuelles , quoiqu'il arrive souvent que les jeunes ont les teintes plus claires que les adultes.
Le squelette offre, dans tous les Cébus que j'ai pu examiner.
l1) On Fait one 'Wagner, ati dcsespoir de ne pas trouver des traits distinctifs a ces animaux, ]es avait d'abord minis, tons, sons une seule e'pithète.
Consnltez les excellentes observations faites ïi ee sujet, par Ivcngjrer, sur le Cébus du Paraguay.
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quatorze paires de oótes, mais la dernière paire est, dans quel-ques espèces, soit très courte, soit tout-a-fait rudimentaire. Le nombre des vertèbres lombaires est ordinairement de cinq ; mais dans quelques espèces il s'elève constamment a six, tandis qu'il n'en existe que quatra dans une seule espèce (Ceb. fallax). Le sacrum est compose de trois vertèbres, et il n'y a ordinairement a la queue que vingt-deux, rarement ringt-trois ou vingt-quatre vertèbres.
On sait rque ces singes ont en général le naturel enjoué et deux, qu'iis sont très vifs dans leurs mouvements et qu'ils s'habituent facilement a la captivité ; aussi sont-ils de tous les singes Américains ceux que Ton apporte le plus souvent vivants en Europe. Médiocrement estimés, par cette raison, dans ie commerce, les voyageurs-naturalistes ont négligé d'en rapporter des séries de peaux avec leurs squelettes d'individus tués dans chaque localité particnlière, ce dont il s'ensuit, pour ne citer qu'un seul exemple, que nous ne savons rien de positif sur les espèces de Cebus de l'Amazonie entière, quoique ces singes s'y trouvent partout et en grand nombre.
Les Cébus sont répandus dans tous les pays habités par les singes Américains en général; a cette exception prés qu'ils n'ont pas encore été rencontrés au Nord de Nicaragua. 11 pa-rait que l'une des espèces, le Cebus hypoleucus , habite a elle seule le Nicaragua , Costa-Rica , Panama et la basse-Colombie. Le Cebus albifrons, découvert prés des cataractes de l'Oréno-que et retrouvé dans la haute-Colombie, parait étre répandu jusqu'au Rio-Negro et dela, le long de 1'Amazone, jusque dans l'Amazonie Péruvienne. Quant au véritable C. fatuellus, il nous a été indique cornme provenant de la Nouvelle Grenade. Les Cebus apella et capucinus habitent, a eux seuls, les trois Guyanes et le dernier, en outre, a ce qu'il parait, le versant Occidental des montagnes de l'intérieur de ces terres. Le Cebus flavus n'a été observé que dans le Rolivia. Le Cebus libi-ilinosus vient des provinces de Minas-Geraes, Goyaz et Mato-Grosso. Le Cebus niger a été rencontré dans la province de
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Rio de Janeiro et dans la capitainerie de St. Paul, mais il parait se trouver égaiement dans le pays a I'Est de la capitale de Mato-Grosso. Le Cebus variegatus n'a été observe avec certitude que le long de la cóte du Brésil, depuis Rio de Janeiro jusqu'a Bahia. Quant a notre Cebus fallax, on en ignore com-plétement la provenance, et Ton ne sait encore rien de certain sur celle du Cebus frontatus.
Nous avons omis dans cette revue les Cebus robustus et ca-pucinus de Tsehudi, que ce voyageur enumere parmi les ani-maux du Pérou, attendu que les indications qu'il donne sur son C. robustus sont insuffisantes pour la determination exacte de 1'espèce, el que la description de son C. capucinus ne se rapporte pas au véritable C. capucinus.
Reste le Cébus de Paraguay, décrit d'abord par d'Azara, voyage, t. 2, p. 250, sous le nom de Cai et introduit par Rengger, p. 26, sous celui de CEBUS AZARAE: singe que Ton ne peut rapporter avec certitude a nulle autre des espèces con-nues, et dont il n'existe, autant que je sache, point d'echan-tillons dans les musees d'Europe.
I. Formes un peu plus élancées que d'ordinaire. Vertèbres louibaires au nombre de six. '). Tète jusque vers les oreilles, et souvent aussi la poitrine et le bras, d'un blanc jaunatre ou grisatre. Poils du dessus de la tête ne formant pas des toupets en guise de comes.
On ne connait que trois espèces de cette division. Elles sont répandues depuis le Nicaragua jusqu'a 1'Amazone.
A. Espèces dont le bras oll're , a Tetat de coloration normale, une teinte blanchatre semblable a celle du front et de la poitrine.
1) II est vrai que le squeletle du Cebus albifroi.s n'est pas encore connu; mais ce Singe se rapprochaut dans son ensemble des Ceb. bypoleucus et capucinus, la supposition qu'il ne s'cn óloigne pas non plus sous le rapport du nombre des vertèbres, ne me parait nullement hasardee.
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CEBÜS HYPOLEÜCÜS, E. Geoffr., Ann. Mus., t. 19, 1812, p. 111, N0 10. — Saï a gorge blanche, Buffon, t. 15, 1767, p. 64 , pi. 9. — Le Cariblanco du Uio-Sinu , Simia hypoleu-cus, Humboldt, Recueil, p. 536. — Le Saï a gorge blanche, Audebert, F. 5, Sect. 2, pi. 5. — Le Saï a gorge blanche, Fr. Cut. (figure du male). — Cebus capucinus, Dahlbom, Pucheran, Reichenbach (voir notre synonymie du veritable Ceb. capucinus).
Le système de coloration de cette espèce étant aussi remar-quable que constant, et sa repartition géographique parlaite-ment isolée et nettement circonscrite, il est impossible de ne pas la reconnaitre au premier coup d'oeil.
Humboldt a decouvert ce singe dans la basse-Colombie a l'embouchure du Rio-Sinu, et en a encore vu des individus en captivité a Turbaco, au Sud-Est de Carthagena. Fonlanier en a fait parvenir au musée de Paris, un individu de Santa-Martha, situé au Nord-Est des bouches du Rio-Magdalena (Pucheran , p. 87). Kous en avons recu des individus des parties basses de la Nouvelle Grenade, ainsi que de Panama, et Scla-ter, après avoir constate son existence a Costa-Rica et Nicaragua , dit eipressément que c'est la seule espèce de Cebus habitant PAmérique centrale. Notez que Gray, Catal., p. !50, N0 10, est en erreur en indiquant ce singe comme rapporté de Caracas par Salvin, ce voyageur n'ayant pas visité ce lieu.
Cette espèce se distingue facilement de toutes les auires du genre pas la distribution des deux seules teintes dont son pelage se trouve orné, savoir le blanc et le noir. Le blanc s'étend sur une grande partie de la tête, les cotés du cou, l'épaule, la poitrine, et le bras a rexception de sa partie postérieure ; tandis que le noir occupe toutes les autres parties du pelage, se prolongeant, en forme d'une large bande, sur le dessus du cou et le vertes, mais de la sorte que le blanc du front garde un diamètre d'environ un pouce el demi et qu'il borde en oulre les cotés du vertex au dessus des oreilles qui sont égaleinent blanches. Ce noir, pur et luisant dans les uns,
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tire, dans d'autres individus, au brun roussatre sur les flancs el les eitrémités, tandis que le blanc est toujours plus ou moins lavé de jaunatre ou de roussatre, et il arrive mêine que Ton voit, sur le front, des poils bruns melés aui poils blancs. La face est couleur de chair trés claire.
Individus monies. — 1. Male adulle, Panama, 1874. — 2. Femelle adulle, Panama, 1874. — 5. Femelle adulle, Panama, 1874. — 4. Adulle, Panama, 1873. — 5. Adulle, Nouvelle Grenade, Tariele au blanc du front passant au brun, el aux flancs tirant au roux. — 6. Jeune femelle, Panama, 1874. — 7. Jeune male, Nouvelle Grenade. — 8. Jeune individu male, indiqué par Kuhl qui l'avail vu vivanl a Utrecht; acquis en 1867.
9. Squelette d'un individu semi-adulle. Nouvelle Grenade, 1874.
10. Crane du N0 1. — 11. Crane du N0 2. — 12. Crane du N0 3. — 15. Crane du N0 4. — 14 Crane du Nu 3. — 15. Crane du N0 7. — 16. Crane d'un jeune individu. Nouvelle Grenade. — 17. Crane du N0 6.
CEBÜS CAPÜC1NÜS, E. Geoffroy.
Je garde l'épilhèle de capucinus pour l'une des deux seules espèces de Cébus, qui habilenl les trois Guyanes, et dont l'autre est le Cebus apella. Elle a donné lieu a d'amples discussions, sans que la question ail été cclaircie d'une manière salisfaisante. En voici l'apercu. Linné en conférant celle épi-thèle a un singe de Surinam n'a fail que traduire en latin le mot de capucin, nom que lui onl donné de lout terns, les Hollandais, el sous lequel il est généralement connu dans noire pays. Ce nom de capucin, cependant, a été souvent généralisé ou plutól également appliqué au Cebus apella ') par les colons el le peuple en Europe, ce qui devait donner lieu a des confusions fréquentes. Linné, Syst. nat., 12me édil., t. 1 , p. 42,
1) Fait deja, indiqué par Buffon, t. 15, p. 37, et Suppl., t. 7, p. 106.
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N0 50, confère a son Simla capucina les traits suivants. »Fusca, pileo artubusque nigris. Corpus fuscum, et Caput, Pedes, Cau-daque nigra. Pectus ferrugineurn. Facies plerisque nigricans fronte magis incarnata. Variat facie nigra et incarnata. Habitat in Surinamquot;. Cette description, quoique tres incomplete ne peut être appliquée qu'au Cebus capucinus, attendu que Linné fait venir ce singe de Surinam, qu'il n'existe dans cette colonic que deux espèces et que cette deuxième, ie Cebus apella, a éte trés bien connue de Linné. Linné regarde, comme syno-nyme de son Simia capucina, le Sapajou brun de Brisson, p. 195, N0 1 ; mais tout ce que eet auteur dit de ce singe, se résumé dans la phrase, qu'il est d'un brun plus clair en dessous que sur le dessus, que les pieds et la queue tirent au noir, et qu'il a une calotte noire. Mais Linné cite a ce sujet, en outre, un de ses propres ouvrages, savoir le Mus. Ad. Fred., II, pi. 2. On y lit: »corpus atrutn , at facies et maxima pars capitis, exceplo pileo nigro. pallide llava est una cum peetere ad flexuram usque cubilorumquot;. On voit que cette description diffère de celle du Systema naturae, plus particuliere-ment par I'expression de «corpus atrumquot;, substituée dans le Systema naturae a celle de »corpus fuscumquot; ; mais on s'aper-coit en mème terns que le terme d^alrum' est pris ici dans Tacception de «sombre, obscur, ténébreuxquot;, en opposition avec celui de »nigrumquot;, que Linné a employé pour designer la couleur noire de la calotte. Cette difference des teintes de la calotte et du corps constatée, il en résulte également que la calotte doit être regardée comme circonscrite, ou si Ton veut, isoiée, et que Ton a eu tort de regarder ce Simia capucina du Mus. Ad. Freder. de Linné, comme répondant au Cebus hypoleucus, ou la teinte noire du corps se prolonge uni-formément sur tout le dessus du cou et du milieu du vertex jusqu'a l'entre-deux des oreilles, en sorte qu'il n'existe pas de calotte séparée. Du reste, le blanc du front offre, dans la figure de Linné, même en faisant abstraction de la perspective, une étendue beaucoup inoindre que cela a lieu dans le Cebus hypo-
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leucus. Nul doute, enfin, que Schreber n'ail encore contribuó u induire en erreur les naturalistes, en fuisant colorier, d'après une description mal comprise, la reproduction de la figure non enluminée de Linné (voir Schreber, pl. 29). Les doutes ^ur l'identité du Simia capucina de Linné avec le veritable capu-cin une ibis émis, on ne laissa pas de trancher le noeud ; c'est ce qu'a fait Dahlbom, en conlerant l'épilliète de capucinus au Ceb. hypoleucus, et eu inventant celle de wPucheraniquot; pour designer le Ceb. capucinus de la Guyane. — Is. Geollr., Cat., p. 46, doute mème de Tidentité du Saï de Buffon avec le capucin , probablement paree que 1'individu décrit par Butlbn oll're la teinte claire de la tète et du cou moins pure que d'ordi-naire; ce caractère, cependant, est individuel et n'indique qu'une variété telle qu'on la rencontre queiquefois ; du reste, l'indication de Daubenton, que les squelettes du Saï de Button et de son Saï a gorge blanche (C. hypoleucus) olfrent une ver-tèbre lombaire de plus que celui du Ceb. apella, suffit pour éloigner les doutes d'Is. Geollroy. — Parmi les figures du Ceb. capucinus, on peut citer celle du Saï dans l'ouvrage d'Aude-bert, Fam. S , Sect. 2 , pl. 4 ; puis celles de Fr. Cuvier du Sajou brun (variété a teintes foncées) et du Sajou ou Sajou gris, variété a teintes claires. Cette dernière figure a été reproduite , quoique négligemment coloriée, dans Reichenbach, pl. 8, fig. 118, sous le nom de Cebus paraguayanus, nom emprunté a Fischer (p. 47, ]S0 21: Cebus apella, /3, paraguayanus), qui a désigné sous cette épilhète le Cai d'Azara. — Je crois qu'il convient encore de rapporter au veritable capucin le Cebus castaneus d'lsid. Geotl'roy, Cat., p. 46, N0 11, originaire de Cayenne; puis le Cebus olivaceus de R. Schomburgck , Reisen, t. 2, p. 246 et t. 3 , p 770, N0 o, établi sur de vieux indi-vidus tués dans les inonts Roraima, un peu au dela des liinites occidentales de la Guyane Anglaise; enfin, le Cebus nigrovit-tatus de Natterer, décrit par Wagner, Acad. Munchen, p. 450, et recueilli par Natterer sur les bords du Rio-Branoo et du Solimoëns (apparemment entre ce lleuve el le Rio-Negro).
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II me paraït, enfin, que le Cebus annelatus de Gray, 1'roc. Zool. Soc. London, 1863, p. 827, fig. 3 (tête) ne dill'ère pas non plus du capucin ordinaire.
11 est clair, d'après ce qu'on vlent de lire, que le veritable Cebus capucinus n'a elé rencontré que dans les Guyanes An-glaise, Néerlandaise et Francaise, et évidemment aussi sur les bords du Rio-Branco.
Le capucin a la teinte claire distribuée comme le Cebus bypoleucus, a cette exception prés qu'elle n'occupe, sur le front, que tout-au-plus un pouce d'étendue d'avant en arrière. II est encore tres distinct par la presence d'une calotte noire ou d'un brun noir, occupant le vertex, et pari'aitemenl isolée de la teinte de la nuque qui est celle de toutes les autres parties foncées, savoir un brun tirant, tantót sur le roux., tantót sur le jaune ou le gris roussatre , suivant que la moitié terminale des poils prend une de ces nuances. II arrive encore plus ou moins souvent que le noir de la calotte s'avance, en guise de ligne étroite, sur la ligne médiane du front. Quant a la teinte blanchatre, elle tire ordinairernent sur le jaune roussatre pale et quelquefois sur le grisatre. On rencontre, en outre, des indi-vidus dont tout le pelage tire, dans les uns au grisatre, dans d'autres au roux brunatre vif; cette teinte se répand encore, quelquefois, sur le bras et la poitrine, renchérissant mème plus ou moins sur le blanc de la tête. La face est couleur de chair terne et, par conséquent, plus foncée que dans le C. bypoleucus.
On voit, par ces détails, que les teintes de ce singe subis-sent, quelquefois, des variations trés sensibles; mais que les poils des parlies foncées oll'rent, par leur systèine bicolore, un trait assez saillant pour aider a reconnaitre l'espèce. Elle a, du reste, le pelage assez fourni.
Individus inontés. — 1. Jeune individu, Cayenne, du Musée de Paris. — 2. Jeune individu, Surinam. — 3. Femelle adulte, variété a teinte dominante plus pale et tirant plus for-tement au gris jaunatre que d'ordinaire, apportée vivante en Europe, morle le 8 Mars 1873. — 4. Male adulte, variété u
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teinte dominante d'un brun-roussatre et auï parties blancliatres parsemées de beaucoup de poiis foncés, apporté vivant en Europe et mort le 11 Sept. 1873. — 9. Male adulte, semblable au N0 3 ; mais aux teintes trés pales et probablement un peu de-colorées, mort en caplivité , acquis en 1867.')
3. Squelette du N0 5. — 6. Squelette du N0 4. — 7. Sque-lette d'un male adulte, Surinam, 1867. — 8. Squelette d'un individu adulte, 1867.
10. Crane d'un jeune individu, du cabinet de Temminck. — 11. Crane d'un individu adulte, Oyapock, Guyane Francaise, 187a.
B. La seule espèce de celte subdivision est trés reconnaissa-ble, en ce que la teinte blanche de la tète et du cou ne se répand , ni sur l'épaule , ni sur le bras, ces parties offrant la teinte générale du pelage, c'est-adire, un roux grisatre terne tirant plus ou moins forlement au rouge brunatre, notamment sur les extrémités, ou passant mème au noiratre sur les quatre mains. Le bianc du front occupe le méme espace que dans le Ceb. hypoleucus. Le vertex offre généralement une teinte plus foncée que la couleur dominante ou tire même au noiratre. On voit aussi, quelquefois, que cette teinte de la calotte s'avance, en guise d'une ligne étroite, sur la ligne médiane du front, sans cependant atteindre la région surciliaire.
CEBÜS ALBIFRONS, E. Geoffr. , 1. c., 1812, p. Ill v N0 6. — Ouavapari des calaractes , Simia albifrons, Humboldt, pp. 323 a 323. — Le Sajou a pieds dorés, Cebus chrysopes, Fr. Cuv., Mammifères: figure d'un individu aux teintes claires. — Cebus gracilisquot;, Spix, p. 8, pl. 3. — Cebus versicolor, Puche-ran , Revue Zool., 1843, p. 333. — Cebus albifrons et leuco-cephalus, Gray, Proc., 1863, pp. 826 et 827, Nos 8 et 10 (la figure 4 représentant la tête de son G. leucocephalus de la Colombie).
1) Un individu absolumont semblable a ce N0 9 fait partie du Maséa de 1» Société Zoologique d'Amsterdam.
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Humboldt qui a découvert cette espèce l'a observee, par troupeaux, dans les forets qui avoisinent les calaractes de l'Oré-noque et de la mission de Santa Barbara. Bates a rencontre ce singe sur la me septentrionale de 1'Amazone, pres de Serpa a l'Est des bouches du Rio-Negro, et il en a vu un individu vivant en captivité a Villa Nova (Villa Bella) située a la rive méridionale de re fleuve entre le ïapajos et le Bio-Madeira (Bates, trad. allem., pp. 167 el 139). Spiï a obtenu sou Cebus gracilis prés de Tembouchure du Telle, affluent meridional du Solimoëns, a-peu-près en face des bouches du Japura. M. von Pelzeln me mande que Natterer a recueilli des individus du Cebus gracilis de Spix, au mois de Juillet prés de Borba situé sur les bords du Rio-Madeira inférieur, en Septernbre a la Barre du Rio-Negro, et en Novembre au Rio-Negro prés de Boiares. IMée en a fait parvenir au Musée de Paris des individus de la Colombie (Is. Geoffr., Catal., p. 47 , Nn 15: Cebus chrjsopus), et nous en avons recu un individu de Medellin dans la llaute-Colombie. Le Cebus versicolor de Pucheran vient des environs de St. Fé da Bogota, et eet auteur dit que Tun des individus du C. chrysopus, acquis en 1833, a été donné comme originaire des forèts de Guayaquil, c'est-a-dire prés du pied du versant occidental des Cordillères. Tschudi, pp. 45 et 43, l'a rencontré dans la province Péruvienne de Mainas, occupant une partie du Nord de l'Amazone, et constate qu'il se tient constamment dans les vallées sèches el un peu élevées.
Individus montés. — 1. Male adulte, Colombie, yoyage de Plée, acquis du Musée de Paris sous le nom de carita blanca; longueur de la lèle et du tronc, le lien passant sur le dos, seize pouces et demi; teinle générale d'un roux grisatre terne, tirant au rouge brunatre sur les quatre pieds et la partie basale de la queue. —• 2. Individu a Page moyen , acquis en 18G7: teintes rappelant celles du N0 1 , mais plus foncées et tirant plus fortement au rouge-brun , tandis que plus de la moitié terminale de la queue passé au gris brunatre, el que les quatre mains sont noiratres ; longueur du tronc el de la lèle de Ireize
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pouces et demi. — 5. Individu tue prés de Medellin dans la Haute-Colombie, acquis en 1875, el dont le tronc avec la lête porte douze pouces et demi en longueur: aux teintes beaucoup plus foncées que celles des Nos 1 et 2, et passant au rouge-brun sur les quatre pieds et la partie basale de la queue, au noir sur les mains antérieures et les doigts des pieds postérieurs , ainsi que sur la calotts.
4. Crane du N0 1. — 5. Crane du N0 2. — 6. Crane du N0 5.
II. Front blanc jusqu'a Fentre-deux des oreilles. Une barbe assez développée descendant des cotés du front jusqu'au dessous du menton, ainsi que toutes les autres parties du pelage d'un fauve, plus clair sur le dessous et tirant un peu au jau-natre sur la barbe, quelquefois encore sur le bras.
On ne connait de cette division que l'espèce suivante; elle parait se rapproolier plutöt du Cebus albifrons que des autres espèces du genre.
CEBÜS BARBATÜS, E. Geollroy, Ann. d. Mus., tome 19, 1812, p. 110, N0 4; Cebus albus, ibid., p. 112, N0 12 (albinos); Is. Geoffr., Catal., p. 45, N0 8. — Le Saï, var. B, Audebert, Fam. a. Sect. 2, p. 6.
Ce singe dont on vient de lire ci-dessus les traits distinctifs est fort peu connu des naturalistes, et on ignore sa véritable patrie. II est vrai qu'Is. Geoffr. dit que Fun des individus du Musée de Paris, dü a Mad. Cottin, a été tué a la Guyane; mais personne n'y a, depuis, rencontré Tespèce. II ajoute qu'un autre, ayant vécu prés de 25 ans dans la captivité, est trés semblable, malgré sa longue captivité, a Findividu tué sauvage.
Individus montés. — 1. Trés vieil individu, acquis en 1875: longueur du tronc avec la têle, de 16 pouces et demi.1) —
ITn individu absolument semblable an N0 1, qnoiqne (Tune taille un peu moir.s forte, se trouve dans le Musée de la Soc. Zool. d'Amsterdam.
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2. Jeune individu cédé, en 1815, par E. Geoffroy au Musée de Leiden, sous le nom de C. barbatus, et menlionne par Kuhi, p. 35.
ill. Formes ordinaires. Cinq vertèbres iombaires. Quatorze paires de cótes, dont la dernière paire est, dans quelques especes, trés courte ou meme soudée a sa vertèbre correspon-dante.
II parait que ces singes habitent TAmérique du Sud en deca des Andes, depuis le Paraguay jusqu'aux Guyanes et au Bolivia.
A. Cette subdivision ne comprend qu'une seule espèce, savoir le Cebus apella. Les poils de sa tête ne forment jamais ce que Ton appelle des cornes ou pinceaux. On lui observe cinq vertèbres Iombaires, et quatorze paires de cótes, dont la dernière ne le cède que peu en longueur a la treizièrae paire. Son pelage est molns fourni et inoins long que dans les espèces voisines, et raide au toucher. Sa teinte dominante est un roux brunatre, plus foncé sur le dessus que sur le dessous, passant en general au brun-noir sur la queue, les cuisses, les mains postérieures, les avant-bras, les mains antérieures et le dessus de la tête, oü cette teinte foncee forme une calotte qui occupe l'entre-deux des oreilles dans toute son étendue, et qui se re-pand, par derrière, jusque dans la nuque, par devant jusqu'a une distance de trois a quatre lignes du commencement du front. De cette calotte descend, de chaque cóté, en avant des oreilles, une bande noiratre, formant les favoris, el qui se perd sous le menton. Le tour le plus proche de la face étant égaiement garni de poils noiratres et suivi d'une bandeleUe de poils blanchatres, bandelette qui touche, a son tour, a la teinte noire de la calotte et des favoris, il s'ensuit que. cette bandelette claire se trouve enclavée dans la teinte foncee, ce qui forme un des caractères de l'espèce des plus faciles a saisir. Ajoutons a ces détails que le dessous du corps est d'un roux jaunatre, que les flancs sont plus ou moins lavés de cette teinte, qu'elle se mon-
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tre encore quelquefois, quoique d'une manière moins sensible, sur la face externe des cuisses, enfin que les épaules , comme le bras, olTrent un jaune d'ocre roussiitre plus ou moins pale et que, souvent, cette teinte se prolonge mème au dela du coude, a la face externe de la partie supérieure de l'ayant-bras. Ce système de coloration est, toutefois, sujet a des variations individuelies, en ce que toutes les teintes claires tirent quelquefcis au roux bninatre, ou que le dessous est d'un brun noiratre.
Le crane offre souvent, dans cette espèce, un front plus o« moins déprimé.
GEBDS 4PELLA, Kuhl. — Sitnia apella, Liune, Syst. Nat., 12me édit., 1, p. 42, N0 29 ; Mus. Ad. Fr., 1, pl. 1. — Simia trepida, Linné, ibid., p. 59, N0 20, d'après le Simia caudata comata, Edwards, Aves , pl. 312 (de Surinam). — Le Siflleur (de Surinam), Vosmaer pl. 7: Cebus fistulator, Rei-chenbach, p. 51, N0 86. — Le Sajou brun et le Sajou gris, Buffon , t. 1», pp. 57 et 50. — Le Sajou, Audebert, 5, 2, 2. — Le Saï femeile, Fr. Cuv. — Cebus apella et griseus, Desmarest. — ? Cebus albicinctus , Reichenbach.
Ce n'est qu'avec doute que je rapporte encore a cette espèce le Cebus macrocephalus de Spix , tué dans les forêts des bords du lac Catua (situe dans la direction Ouest des bouches du Rio-Negro). Des individus rappelant ce C. macrocephalus de Spix out été, suivant M. von Pelzeln , rapportés par Natterer du Rio-Negro et de Rarra do Rio-Negro. Quant au Cebus apella des deux GeoiTroy et de la plupart des auteurs postérieurs. c'est un mélange des C. apella et fatuellus, ces savants partant fort mal-a-propos de ia supposition erronnée que les poils du front du Ceb. apella forment, avec l'age un toupet bifide.
Le véritable Cebus apella est nne des deux espèces qui ha-bitent les Guyanes Anglaise, Néerlandaise et Francaise. Elle y est assez commune et se trouve jusque dans les terres basses,
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prés de TOcean, tandis que l'autre espèce, Cebus capucinus, parait se tenir plutot dans les terres de l'intérieur. On applique souvent indifféremment le nom de capucin a 1'une et a l'autre de ces deux espèces, et il parait que Ton a même, quelquefois, pris des variétés du Ceb. apella pour le Cebus capucinus. Les teintes sont, suivant Schomburgck , tres variables, et ce voyageur va méme jusqu'a supposer que ces variétés sont dues a des accouplements mutuels entre les deux espèces: assertion qu'il répugne d'adopter. Inutile de dire qu'il eut mieux valu de rapporter des séries de ces animaur, afin de pouvoir soumettre a un examen rigoureux ces soi-disants métis de deux espèces tellement difierentes Tune de l'autre. II est impossible de se prononcer sur les singes désignés sous le nom de Cebus apella et apportés d'autres contrées. Outre de ce que j'ai dit plus haut sur le C. macrocepbalus de Spix et de Natterer, il convient encore de faire mention de deux individus tués par Castelnau dans les environs d'Ega et de Fon-teboa (rive méridionale du Solimoëns) et qu'Is. Geoffr., Catal., p. 43 , indentifie avec son C. apella sans cornes. Ouoiqu'il en soit, il ne parait pas que le Cebus apella se trouve dans le Brésil au Sud de l'Amazone, puisqu'il n'y a pas été rencontré, ni par Natterer, ni par aucun des voyageurs qui ont parcourus ces terres; encore le prince de Wied constate-t-il expressément que, ni ce singe, ni le C. capucinus, ne se trouvent jamais dans les lieux explorés par lui: c'est-a-dire a la cóte du Brésil depuis Rio de Janeiro jusqu'a Babia.
Individus montés. — 1. Male adulte, Surinam, voyage de Dieperink ; longueur du tronc avec la téte 16 pouces et demi. — 2. Individu a l'age moyen, Surinam, Dieperink. — 5. Jeune male, Surinam, Dieperink, 1855. — 4. Individu semi-adulte , Surinam. — 5. Jeune individu. Surinam. — 6. Mêle semi-adulte, apporté vivant en Europe et mort le 16 Déc. 1862. — 7. Male semi-adulte : variété au pelage tirant fortement au roux rougeatre.
8. Squelette d'un vieil individu, Surinam, acquis en 1867.—
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9. Squelette cl'iin mule semi-a'lulte, Surinam , acquis en 1867. —
10. Squelette d'un individu semi-adulte, Surinam, acquis en 1861. — 11. Squelette d'un individu adulte.
12. Crane du N0 6. — 15. Crane d'un individu adulte, du cabinet de Temminck. — 14, 1 o. Cranes de jeunes individus. — 16, 17. Cranes d'individus aduites, determines par feu Temminck.
B. J' ai etabli, pour le Cebus libidinosus seul, la présente subdivision , afin de faciliter la revue des caractères de chaque espèce.
Ce singe est pourvu d'une calotte noire dont les polls ne forment jamais des cornes, et qui se prolonge en forme d'angle aigu jusque vers la racine du nez, tandis qu'elle se perd, de l'autre coté, insensiblement dans la teinte des poils de la nu-que. La teinte dominante du pelage est un roux jaunatre, mêle de brun grisatre sur le dos et la nuque, et passant insensiblement au brun noir sur la queue, le bas des jambes et les avant-bras, en sorte que les quatre mains, ainsi que Teïtré-mité de la queue sont d'un brun noir uniforme. On voit encore des poils noiratres parmi les poils rous des favoris. D'autres poils noiratres garnissent les bords supérieurs et eïternes des orbites, tandis que les cótés de la tête en avant des favoris, ainsi que les cótés du front sent blanchatres. Le pelage est douï au toucher, el les poils des llancs sont assez alongés. Le squelette de notre individu olïre cela de particulier que la qua-torzième paire de cotes ne se trouve representee que par un petit os, n'ollrant en longueur qu'une ligne.
CEBÜS LIBIDINOSUS, Spiï , p. 5, pl. 2. — Cebus elegans , Is. Geoll'r., Cat., p. 4o, N0 7. — Cebus llavus. Wied, p. 101 (nee Geoffroy).
Quant a l'individu du Cebus elegans rapporté par Castelnau du Pérou , Haut-Amazone (voir Is. G., Catal. , p. 45) , je crois qu'il se rapproche plutot du C. llavus que de notre espèce.
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Spix a découvert ce sinjje snr les bords du Carynhanha, affluent du Rio-San Francisco dans la province de Minas-Geraës. Aug. de St. llilaire en a envoyé au Musee de Paris, un individu de ia province de Goyaz (voir C. elegans, Is. G., Cat., p. 4S). M. von Pelzeln m'écrit que Natterer a fait parvenir au Musée de Vienne , des individus du Cebus elegans, tués en Novembre sur les bords de la rive droite du Rio-Araguay supérieur, en Juillet et Aoüt dans les environs de Villa-Maria sur la rive droite du Paraguay supérieur, en Septembre dans les environs de Villa-Bella ou Mato-Grosso, et en Octobre pres du cataracte de Bananeira.
1. Individu monté: male semi-adulte apporté vivant en Europe et mort le 20 Mars 18715: en tout point semblable a la figure donnée par Spi.v de son Ceb. libidinosus,
2. Squelette du N0 1.
C. Face et devant du front entourés d'une large bande de poils courts et blancs. Polls de la tète formant, plus ou moins souvent, de chaque cóté, un toupet qui ne commence que sur la partie postérieure du front.
Je ne connais que deux espèces de cette subdivision. Elles habitent le Brésil meridional et la Bolivie.
GEBUS NIGER, E. Geoffroy, Ann., t. 19, K0 7, fondé sur le Sajou nègre de Buflbn , Suppl., p. 109, pl. 28. — Cebus cirrifer, E. Geoftroy , ibid., N0 5. — Cebus cucullatus, Spix, p. 9, pl. 6 (jun.). — Cebus fatuellus et cirrifer. Wied. — Variété du Sajou cornu, Fr. Cuv., Mammifères, éd. in folio; Cebus cristatus, du même ouvrage. édit. in 4°. — Cebus vel-lerosus, I. Geoffroy (partim). — Cebus hypomelas, Pucheran.
La plupart des individus de cette espèce sont faciles a recon-naitre a leur pelage tres fourni, long, notamment sur les llancs, et dont la teinte noirntre tire souvent, sur le tronc, au brun et passé, ordinairement, au roussatre sur le dessous du corps, ou mème sur les épaules, le devant du bras et les
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flancs. II arrive encore souvent que les pointes des poüs tirent sur le roussatre ou sur le blanc, ou meme qu'il existe un petit nombre de poils blancs parsemés par-ci par-la dans le pelage. Les favoris sont noiratres et la calotte est d'un noir foncé. Enfin, on observe, quelquefois, que les poils noirs de la calotte s'avancent en pointe jusque vers le front, ou mème que les poils blancs du tour de la face prennent une teinte plus ou moins foncée, en sorte que eet encadreinent blanc du visage ne saute que fort peu aux yeui.
D'autres individus, notamment les jeunes, offrent, sur le corps, une teinte beaucoup plus claire, plus ou moins fauve ou roussatre, et qui se répand aussi sur le bras et les cuisses , sur le cou et les favoris.
J'ai trouvé, dans le squeletle de cette espèce, la qnator-zième paire de cótes plus ou moins petite et tout-au-plus longue de 6 lignes.
Ce singe a été observé par Spix dans la capitainerie de St. Paul au Brésil meridional. Natterer en a tué des individus dans cette même province, savoir en Décembre prés de Mato-dentro, en Mars, Mai, Juin et Octobre prés d'Ypanéma, et en Avril prés de Registo do Saï (von Pelzeln, note manuscrite). Nous en avons recu des individus de la Nouvelle-Fribourg au Nord de Rio de Janeiro, et le prince de Wied 1'a rencontré au Nord de Rio de Janeiro jusqu'a la distance de deus degrés.
Individus montés. — 1. Male semi-adulte, forêts de la Nouvelle-Fribourg, entre Rio de Janeiro et le Rio-Paraliyba, voyage de Beske : longueur du tronc et de la tête de 16pouces; pelage, sur le dessus et le dessous, d'un noir-brun , aux pointes des des poils d'un blanchatre luisant; deuï pinceaux gros mais peu longs. — 2. Male adulte, Nouvelle-Fribourg, Beske: variété au pelage du tronc d'un brun roussatre passant, sur l'épaule, l'avant-bras et la poitrine au fauve roussatre; pinceaux comma dans le N0 1 ; longueur du tronc avec la tête de 20 pouces. — 3. Femelle adulte, Rio de Janeiro: teintes et pinceaux a-peu-prés comme dans le N0 2. — 4. Adulte, Rio de Janeiro»
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pelage d'un noir brunatre uniforme ; pinceaux comme flans les Nos 1, 2 et 5. — 5. Mule a-peu-pres adulte , Rio de Janeiro; aux teintes comme dans ie N0 4, mais sans pinceaux ; longueur du tronc el de la tête de 16 pouces. — 6. Male a-peu-près adulte, sans pinceaux apparents, aux teintes semblables a celles du N0 1, mais un peu plus claires; Brésil oriental, acquis en 1873. — 7. Jeune femelle, Brésil oriental, aux teintes semblables a celles du Nn 4 , dépourvue de pinceaux. — 8. Femelle semi-adulte, acquise en 187o; au pelage tirant for-tement au roux et pourvue d'un toupet bifide trés developpé, Brésil oriental. — 9. Male adulte ; variété a teinte dominante d'un brun roussatre clair, sans pinceaux apparents, apporté yivant en Europe et mort le 7 Juin 1875,
10, 11. Squelettcs d'adultes, acquis en 1867, comme appar-tenant au Cebus niger. — 12. Squelette d'un Individu a-peu-près adulte, acquis en 1867. — 13, 14. Squelettes du cabinet de Temminck. — 1i5. Trnnc du N0 9.
16. Crane du N0 9. — 17. Crane du ]N0 S. — 18. Crane du N0 8. — 19. Crane d'un male adulte, N. Fribourg, Beske, — 20. Crane d'un jeune individu, N. Fribourg, Beske. — 21. Crane d'un individu adulte, du cabinet de Temminck — 22. Crane d'un jeune individu, du cabinet de Temminck.
CEBÜS FLAVÜS, E. Geoffroy. — Is. Geoffr., Catal., p. 45, N0 9 (individus de Bolivia). — Cebus pallidus, Gray, Cat., p. 49, N0 5 (indiv. de Bolivia).
On sait qu'E. Geoffroy, Ann. Mus., t. 19, 1812, p. 112, N0 11 , a, le premier, employé le nom de Cebus llavus pour designer le singe figuré par Schreber, pl. 31 B, sous le nom de Simia flavia ; que Kubl, p. 33, N0 11, a décrit sous le nom de Cebus flavus, E. Geoffroy, deux individus du Musée de Paris qu'il croit indentiques avec ce Simia flavia de Schreber; que dans Desmarest, p. 83, N0 67 , l'épithète de llavus se trouve cbangée en celle de fulvus; enfin que cette dernière épilliète a été adoptée par d'Orbigny pour désigner
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le Cebus aux teintes pales rapporté par lui de St. Cruz de la Sierra au Bolivia. Nous gardons l'épithète de flavus, prise dans le sens de blond, pour ce singe de Bolivia, quoique personne ne saurait démontrer Tindenlité du singe de Bolivia avee les individus indiqués par Schreber, E. Geoffroy, Kuhl et Desma-rest, a cause des descriptions insulïisantes que ces savants en ont donné. Aussi M. Beichenbach , tout en enumerant comme espèce le Cebus llavus, en détache-t-ii le Cebus fulvus de d'Orbigny, pour en faire son Chrysothriï ochroleucus (voir p. 16 de son ouvrage).
II me senible que le Cebus unicolor de Spix, p. 7, pl. 4, offre encore une grande affinité avec le Cébus de Bolivia. S'il en est ainsi . il fallait étendre la distribution géographiqne de l'espèce jusqu'aux bords méridionaux du Soliinoëns, attendu que Spix dit avoir rapporté son Ceb. unicolor des forèts du Telle, rivière laterale du Solimoëns, prés d'Ega.
Ce singe, quoique rappelant sous tous les rapports le C. ni-ger, se distingue, néaninoins, trés sensiblement par ses teintes, et de cette espéce, et de toutes les autres. On ne lui voit, en eflét, outre le noir de la calotte et Tencadrement blanc de la face, d'autres teintes qu'un fauve grisatre tirant plus ou inoins au brun sur la queue, les jambes, l'avant-bras et les quatre mains, et au roux sur les favoris. Notez cepen-dant que Textremite de la queue et les mains olï'rent quelque-fois une teinte plus claire.
D'Orbigny et Brid ges ont fait parvenir en Europe des individus de se singe, tués dans les environs de Santa-Cruz de la Sierra au Bolivia. C'est la seule localité exacte que Ton puisse assigner a cette espèce. II s'agit de savoir en quoi diffère de notre singe le Cebus capucinus de Tschudi, p. 42, N0 2, ori-ginaire des parties montagneuses du Pérou.
Individus montés. — 1. Male adulte, Santa-Cruz de la Sierra, Bolivia, voyage de d'Orbigny; longueur du tronc et de la tète de 19 pouces, deux pinceaux gros mais courts sur le som met de la téte, pelage d'un fauve pale. — 2. Femelle
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semi-adulte, üolivia , voyage Ue Bridges: pelage plus foncé que le N0 1 , sans pinceaux apparenls. — 3. Femelle a-peu-près semblable au N0 2, Bolivia. —• 4. Male semi-adulte, sernblable au N0 3, Bolivia.
S. Crane du Nu 1. — 6. Crane du N0 2.
D. Le singe qui forme cette subdivision rappelle dans son ensemble les individus a teintes foncées du Cebus niger; mais il se distingue de cette espèce, ainsi que de toutes les autres, par le manque d'une bande frontale blanche et plus particuliè-rement paree que les poils du devant du front forment une espèce de crète semi-lunaire, dont la face convexe s'élève immédiatement sur le devant du front, tandis que ses deux cornes se dirigent, de chaque cóté, vers les oreilles. Les cótés de la face sont, du reste, encadrés de blanc comme dans le C. niger, et l'on voit souvent, sur le devant du front, quelques poils blancs entremèlés aux poils noirs. Dans le jeune, les teintes sont moins foncées et lavées de brun roussatre.
Quoique bien établie, il convient d'étudier cette espèce, dans sa patrie, sur une série compléte d'individus, et de la comparer de rechef au Cebus niger, dont elle se rapproche sous plusieurs rapports.
CEBUS FRONTATÜS, Kuhl, p. 34. — Sajou variété, Aude-bert, S, 2, 3. — Cebus lunatus, Kuhl, p. 37 (jun.), nee C. lunatus, F. Cuvier. — Sajou cornu, möle, Fr. Cuvier. —? Sajou cornu, variété a moustaches, ibid. — Cebus vellerosus, Is. GeofFr. (partim). — Cebus leucogenys. Gray, Proc. Zool. Soc. London, I860, p. 825 , pi. 45. —? Cebus ce.pillatus et subcristatus, Gray.
On ignore la patrie de ce singe. M. von Pelzeln, cependant, me fait part que feu Natterer a rapporté le rnale et la femelle d'un Cebus, parfaitemeut semblable a la figure que Gray a donnee sous l'épithète de C. leucogenys, et que ces
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deux singes ont été tués pres (i'Ypanema dans la capitainerie de St. Paul au Brésil.
Individus monies. — 1. Adulte, apporlé vivant en Europe el mort le 20 Janvier 1862. — 2. Male, acquis en 1866. — 5, Jeune individu, type du Cebus lunatus de Kuhl, échangé du Musée de Heidelberg.
E. La seule espèce de cette subdivision, Cebus fatuellus, rappelle en general le C. apella par son système de coloration ; mais elle offre, du moins u l'age adulte , deux toupets s'élevant au dessus des sourcils; il n'y a que peu de blanc sur le devant du front; les poils de la face sont foncés, qaoique quelquefois en-tremèlés de poils blanchatres; les favoris sont noirs ou d'un noir-roux ; le dessus du cou et du corps est plus ou moins roux ; le pelage, enfin, est plus long et plus doux. II parait, du reste, que l'espèce ne parvient pas a une taille trés forte, le tronc avec la tête de l'individu de Ruffon ne portant que 14 polices en longueur, et dans un des nótres, quoique adulte, ces parties ne mesurant que quinze pouces. Dans un autre individu, ces parties sont, par contre, longues de 16 pouces.
CEBUS FATUELLUS. — Simia fatuella, Linné, d'après Bris-son, le Sapajou cornu, p. 193, N0 3. — Le Sajou cornu, Buffon, Suppl., t. 7, p. 110, pl. 29; Audebert, 5 , 2 , pl. 1.
On peut conserver l'épithète de fatuellus au singe figure par Buffon et Audebert sous le nom de Sajou cornu , sans qua l'on puisse prouver d'une manière incontestable que ce soit le Sapajou cornu de Brisson, dont Linné a fait son Simia fatuella. La plupart des naturalistes a l'liabitude de réunir le fatuellus au Ceb. apella, le considérant cointne variété cornue de cette espèce. Or, comme les poils de la tête du veritable apella ne forment jamais ce que Ton appelle des cornes et que le C. apella se distingue, en outre, par son pelage raide, ainsi que par d'autres caractères, il est évident que le C. fatuellus con-
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stitue une espèce diiïerenle. Le prince de Wied a, par con-tre, employe l'épitliète de fatuellus pour designer la variété aux teintes claires du Cebus niger de la province de Rio de Janeiro.
On ne sail rien de positil' sur la patrie de celte espèce, si ce n'est que Fun de nos individus nous a été adressé coimne provenant de la Nouvelle Grenade.
Individus monies. — 1. Feinelle adulte, tuée a I'etat sau-vage, aux teintes du tronc rappelant celles du Cebus apella ; mais tirant plus fortement au roux sur la poitrine et le ventre ; acquise en 1366, de feu Verreaux, comme provenant de la JNouvelle Grenade. — 2. Individu un peu plus petit que le N0 1, et offrant les bras et les cuisses d'un roux assez intense, apporté vivant en Europe et mort le 15 Avril 1867. — 4. Individu trés agé, acquis en 1873.
3. Crane de l'individu N0 1.
IV. Division ne comprenant qu'une seule espèce, savoir le Cebus variegatus. Formes, et plus particulièrement les pieds, fort trapus. Tèle également un peu plus grosse que d'ordinaire, ce qui est probablement dü a des muscles plus vigoureux, attendu que le crane ne se distingue, ni par ce caraclère, ni par aucun autre, de celui des autres espèces. Polls de la tête passablement ras, présentant quelquefois, soit une petite crète médiane, soit une petite crête de chaque coté du vertex. Dessus de la tète, tantót noir, tantót d'un roussatre clair, mèlé de brun. La face entièrement encadrée par une large bande de cette dernière teinte. Teintes des autres parties rappelant celles du C. apella, mais yariées souvent, notamment dans les individus a teintes claires, d'une maniè^e plus ou moins irréguliere. Pelage un peu raide au toucher, celui des flancs peu alongé.
CEBUS VARIEGATUS, E. Geoffr., Ann. Mus., t. 19, p. 111, N0 8; Kuhl, p. 32. — Cebus robustus et xanthosternos, Wied,
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apud Kuhl, ibid. — Cebus xanthocephaius, Spix. — Le Sui a grosse téte, Cebus monachus, Fr. Cuvier. — debus crassi-ceps, Pucberan, Rev. Zool., l8o7, p. 87 (crassipes , Reichen-bach, p. 47)
Je n'ose pas rapporter a notre espèce le Cébus du Perou que Tscbudi, p. 41 , indique sous l'épilbète de »robustusquot;.
On voit par celte énuniëralion synonymique que je compretuls sous le mème nom, et les individus a tête foncée, et ceux a tète claire, quoiqu'ils aient été séparés par les auteurs: les premiers sous répitbète de »robustusquot;, les derniers sous celle de »varie-gatusquot;. 11 n'existe, en ellet, entre ces deux variétés point de différence d'organisation '); encore le soi-disant »robustusquot; se trouve-t-il enclavé, sur un espaoe de fort peu d'étendue dans le cercle de répartition géojjrapbique du »variegatusquot;. Notez encore que le pelage des individus a téte claire est plus long et mieux fourni, ce qui suggère la supposition que eet habit représente la livrée d'hiver de I'espece.
Je ne vois pas que ce singe ait été observé ailleurs que le long de la cóte du Rrésil depuis Rio de Janeiro jusqu'a Uuhia. Spix a obtenu la variété a teinte claire dans les ibréts de Rio de Janeiro ; son assertion que ce singe se trouve aussi dans la province de St. Paul est évidemment inexacte, puisque Natterer, qui a si longtems résidé dans cette localité , ne I'y a pas rencontre. ün individu a tète roussatre en avunt de l'occiput et de la crête médiane a été rapporté , par Aug. de St. Milaire , du Rio-Doce (voir debus robustus, individu 2 du Cutal, d'ls. Geoffr., p. 45). La patrie du C. robustus ou de la variété a téte foncée est limiiée , suivant le prince de Wied, au Sud par le Rio-Mucuri, au Nord par le Relmonte; celle de son C. xantbosternos ou variété a tète claire se trouve, par contra, sur une étendue de deux degrés seulement, entre le Rio-Rel-monte et le Rio-Contas. Is. Geoffroy , Cat., p. 44, fait inen-
1) Lo prince de Wied veut que la queue de son C. xantliosternos 1'emporte en longueur sur celle do son C. robustnsj ce qui no s'acoordo pas avoo ce que j'ai observe dans un bon nombre d'individus.
m
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tion de deux individus de cette' mêtne variété et qui ont ëté apportés de Bahia.
Individus montés, a tête plus ou moins claire. — 1. Femelle adulte, a tête fortement variée de brun, sans pinceaux, voyage du prince de Wied, Rio-Belmonte, obtenue sous Ie nom de Cebus xanthosternos. — 2. Femelle adulte, a tête d'un jaune roussatre trés pale et uniforme; poils de Pocciput formant deux pinceaux médiocrement développés ; Brésil oriental. — 5. Male, au dessus de la tête tirant fortement au brun, aux flancs et lombes d'un roux rougeatre vif, dépourvu de pinceaux , Brésil oriental. — 4. Male a l'age moyen, sans pinceaux et au dessus de la tête brun derrière le front, acquis en 1867. — 5. Jeune femelle, sans pinceaux, aux teintes rap-pelant celles du Nu 3: un des individus types de Kuhl, ayant autrefois fait partie du Musée de Heidelberg,
Individus montés, a tête foncée. — 6. Vieux mille, Brésil oriental, a deux pinceaux et, en outre, aux poils de chaque cóté de l'occiput contournés en guise de cornes, Brésil oriental. — 7. Femelle adulte, a tête ornée de chaque cóté d'une bande longitudinale de poils un peu élevés, Brésil oriental. — 8. Femelle adulte, aux teintes trés foncées, sans cornes, Brésil oriental.
9. Crane du N0 2. — 10. Crane du N0 3. — 11. Crane du N0 8. — 12. Crane d'un male, du cabinet de Temminck, étiqueté Cebus xanthosternos.
V. CEBUS FALLAX. — J'ai séparé et porté ce singe dans une division particuliere, paree que le nombre des vertèbres de son squelette diffère de celui de tous les autres Cébus, et qu'il ne se rapproche pas parfaitement d'une autre espèce quelcon-que. On a vu que le squelette des Cebus hypoleucus et capu-cinus, et probablement aussi celui du C. albifrons, offre quatorze paires de cótes et six vertèbres lombaires, et que l'on ne voit dans toutes les autres espèces, a l'exception de celle (lont nous traitons, que cinq vertèbres lombaires, quoique ces espèces soient
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egalement pourvues de 14 paires de cótes, dont la dernière paire est quelquefois rudimentaire. II n'existe, par contre, dans notre squelette du C. fallai, que quatre vertèbres iom-baires, avee quatorze paires de cótes, dont la dernière ne se présente, toutefois, que sous la forme d'une appendice aussi exigue que celle du Geb. libidinosus. La singularité de ce fait pouvant donner lieu a la supposition qu'il s'agit ici d'un défaut d'organisation, je dois faire observer que, même dans ce cas, on ne saurait rapporter notre singe a aucune des espèces con-nues du genre. II est vrai que son système de coloration, no-tamment celui de la tête, rappelle celui du Cebus apella ; mais notre singe s'en éloigne tout-a-fait par son pelage plus long, doux et offrant des teintes plus ternes, notamment sur les parties postérieures du corps.
Nous ne possédons de cette espèce qu'un seul individu, n'ayant pas encore acquis son développement complet et de-pourvu d'une indication precise d'origine.
Individu monté. — 1. Male, apporté vivant en Europe, et mort le 1 Mai 1873: longueur depuis le nez jusqu'a Taplomb de l'anus, de 13 pouces.
2. Squelette du N0 1.
Ces singes présentent les traits tout particuliers suivants: des yeux beaucoup plus grands que d'ordinaire ; un museau trés court; huit vertèbres lombaires, nombre supérieur qui ne se retrouve que dans le Hapale rosalia ; et une vie tout-a-fait nocturne.
Les Nyctipithèques sont d'une taille au dessous de la moyenne, leur corps n'acquérant qu'environ deux pieds et un quart en longueur, dont la queue occupe la grande moitié. Leurs formes sont passablement grêles. Le pelage est, sur les parties inférieures, teint de jaunatre, sur les autres parties de gris ou de brun et tiqueté de noir, teinte qui occupe également la
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moitié terminale de la queue. La face est encadrée d'une teinte claire et on observe, sur le dessus de la tête, trois raies lon-gitudinales et noires, dont celle du milieu prend , dans le Nyct. Azarae, la forme d'une tache rhomboïdale.')
Le crane montre des orbites tellement spacieuses que la distance comprise entre leurs bords externes surpasse en largeur celle de 1'entre-deux des arcs zygomatiques. Gistl 1) qui a décrit et figuré le squelette du Nyctip. trivirgatus (? N. Azarae), lui donne quatorze paires de cótes, huit vertèbres lombaires, trois sacrales et vingt-quatre caudales.
Ces singes se tiennent, pendant ie jour, dormant dans les creux d'arbre, d'oü ils ne sortent qu'a la nuit tombante. Ils ont, suivant Rengger, le naturel sauvage, et montrent peu d'intelligence.
Lear distribution géographique offre les traits généraux sui-vants. Le Nyct. Azarae a été observe au Bolivia et dans le Sud de la province de Mato-Grosso, comme dans les parties voisines de la République Argentine, tandis que Spiï Ta obtenu prés de la ville de Para. Le N. trivirgatus babite les forêts du Haut-Orénoque jusqu'au Rio-Negro supérieur. Le N. vociferans enfin, a été trouvé dans le Pérou Amazonien, dans ia Haute-Colombie et a Costa-Rica.
NYCT1PITHEC0S AZARAE. — Pithecia Azarae, E. Geoffr., ]. 1.^ 1812, p. 117; Simia (Pithecia) Azarae, Humboldt, p. 559; Pithecia miriquouina, Kuhl, p. 45: reposant tous sur le Miriquouina , d'Azara, Essai, p. 245. — Nyctipithecus felinus, Spix , p. 24, pl. 18. — Nyctip. trivirgatus, Rengger, p. 38 (nee Humboldt). — Nyctip. Commersonii, Gray, Cat., 1870, p. 59.
Cette espéce est facile a reconnaitre: d'abord, a la large tache rhomboidale noire, occupant 1'espace entre les deux gran-
Beschreibung des Skelottes des Nyctip. trivirgatus, 8°, Leipzig, 183C.
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des taches surciliaires blanches, el dont les deux angles aigus se prolongenl, l'un sur la base du nez, l'autre sur la ligne médiane du sommet de la tète; puis a la teinte d'un janne d'ocre roussatre, qui occupe non seulement le ventre et le de-dans des quatre extrémites, mais encore la poitrine ainsi que le dessous du cou jusque sur ses cótés et sur la gorge.
D'Azara a découvert cette espèce, non pas dans le Paraguay; mais sur la rive droite de ce fleuve dans la partie Nord-Est de la République Argentine, assertion confirmee par Rengger, qui constate en outre qu'eile ne s'avance vers le Sud que jusqu'au 23me degré L. A., et qu'eile n'a jamais ete rencon-trée sur la rive gauche du (leuve ou, en d'autres mots, dans le Paraguay même. Natterer en a recueilli, en Février et en Mai, des individus prés de Cuyaba sur l'affluent de ce nom du Paraguay supérieur, puis en Septembre prés de Villa-Maria au Paraguay supérieur même, dans le mérne inois sur les bords du Guaparé, enfin en Juin et Octobre pres de Mato-Grosso (v. Pelzeln, note manuscrite). D'Orbigny Ta observée dans la province de Mojos au Bolivia. L'espèce est, toutefois, distri-buée, sur une étendue de terres beaucoup plus considerable, puisque Spix a obtenu son Nyetip. felinus dans les alentours de la ville de Para.
Individus montés. — 1 Adulte, Mato-Grosso, voyage de Katterer: moitié terminale de la queue noire. — 2. Adulte, province de Mojos au Bolivia, voyage de feu d'Orbigny: sem-blable au N0 1. — 5. Individu adulte, aux teintes plus claires que dans les Nos 1 et 2, et a queue d'un roux jaunatre aux pointes des poils noires; acquis en 1839.
4. Crane du N0 2.
NYCTIP1THEC0S TRIVIRGATÜS, auct. ree., nee Rengger: Simia trivirgata, Humboldt, p. 507. — Aotus trivirgatus, Illi-ger; consultez Wagner, dans Wiegmann, Archiv, t. 9, partie 2 , 1845, p. 21.
Quant aux observations fournies sur eet animal par Humboldt.
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il convienl de faire attention que la planche qu'il en donne, a été refaite, par un dessinateur Parisien, sur une esquisse tracée sur les lieux, et que sa description n'est guère de nature a pouvoir servir dans l'élat actuel de la science.
Ce singe, eïcessivenienl voisin du Nyctip. Azarae, ne parait s'en distinguer que paree que sa tache frontale noire est plus étroite, d'égale largeur et, par conséquent, en forrne de raie; puis, paree que le jaune d'ocre des parties inférieures est beau-coup plus pale et remplacé, sur la poitrine et le cou , par des teintes semblables, quoique plus pales, a celles du dessus de ranimal.
Le Nyctipithecus trivirgatus a été observe par Humboldt, depuis les forêts du Cassiquiare jusqu'aux environs des cata-ractes de l'Orénoque, pres de Maypures, et il a vu, dans les missions du Rio-Negro de petits sacs a tabac fails de la peau de ce singe. Depuis, feu Natterer en a recueilli des individus sur les bords du Rio-Negro supérieur en aval de St. Carlos.
Individu monté. — 1. Adulte, obtenu comme provenant de l'Orénoque.
NYCT1PITHECÜS VOCIFERANS, Spiï, p. 25, pl, 19. —
Nyctip. lemurinus, Is. Geoffr., Arch. d. Mus., p. 24, pl. 2. — Nyctip. Oseryi (jun.), Isid. Geoffr., Compt. rend., 1848, p. 498, el Calal., p. 39. - • Nyctip. trivirgatus, Tschudi, p. 49. — Nyctip. lemurinus, hirsulus et felinus var.. Gray Calal., 1870, p. 58, N0 5. —? Nyctip. rufipes, Sclater, Proc. Zool. Soc. London, 1872, p. 3, pl. 1 (var?).
Celte espèoe rappelle le Nyctip. trivirgatus par le noir de la ligne médiane de la lête ne formant qu'une raie d'égale largeur, ainsi que par le jaune d'ocre pale reserré au ventre; mais elle s'en distingue, ainsi que du Nyctip. Az-irae, par les laches frontales claires d'un roux blanchatre et non pas d'un blanc plus au moins pur, et puis par son pelage plus fourni, plus doux , lirant au brun roussatre el au blanchatre sur le
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dessous du cou et sur la poitrine, et dont les anneaux noira-tres des poils sont beaucoup moins sensibles.
Spix a observe ce singe pres de Tabatinga, situé sur le Haut* Maragnaon a la frontière orientale du Pérou ; Bartlett, sur les bords de I'Ucajali et de I'lluallaga, affluents Péruviens de 1'Amazone (voir Sclater, Proo., 1871 , p. 220); Rieffer, a St, Fé da Bogota dans la Haute-Colombie (Is. GeofFr., Catal., p, 59 et Gray, Catal., p. 58, N0 5); van Patten dans les parties montagneuses de Costa-Rica (Sclater, Proc., 1872, p. 5, N0 2); l'espèce serait enfin répandue jusque dans le Nicaragua voisin , s'il fut prouvé que le Nyctip. rufipes n'en forme qu'une variété.
Individu monté. — 1. Femelle adulte, Pérou Amazonien , voyage de Bartlett, acqnise en 1872.
2. Crane du N0 1.
Ces singes forment un groupe fort naturel, plus particulière-ment caractérisé par la queue, et quelquefois aussi par le corps, couverts de longs poils un peu tordus, ainsi que par les dents incisives, notamment les supérieures, fortement dirigées vers le devant. La queue est, dans les uns, plus longue que le corps; dans d'autres , les Pith, cbiropotes et satanas, elle égale sa longueur; mais il existe aussi plusieurs espèces, dont la queue est trois fois a trois fois et demie plus courte que le corps, et qui, par cette raison, ont été séparées des autres, sous le nom générique de Brachyurus.
Ces singes n'ont été observés jusqu'a présent que dans la vallée de 1'Amazone, dans les trois Guyanes, sur les bords du Cassiquiare ainsi que sur ceux du Rio-Negro supérieur et moyen, dans i'Ecuador et le Pérou septentrional, enfin dans la vallée du Rio-Madeira en amont jusqu'a la cité de Mato-Grosso.
Ce genre se divise naturellement en trois sous-genres: savoir
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celui des l'ilhecia proprement dils, ii poils du pelage plus ou moins tordus et a queue plus longue que le corps; celui des Ghiropotes, a la figure garnie d'une barbe acquérant des proportions inusitées, notamment sous le menton, et a queue environ de la longueur du reste du corps; enfin celui des Bra-chyurus, aux fortues plus lourdes que les autres Pithecia, et tres caractérisé par sa courte queue.
Je ne connais pas le squelette des Brachyurus. Quant a celui du Pilh. chiropotes, il diflere de celui du Pith, nocturna en ce qu'il olTre une paire de cótes de plus, sa voir treize, au iieu de douze paires, tandis qu'il existe , dans l'une et Tautre espèce. six vertèbres lombaires.
I. Queue d'un quart plus longue que le reste du corps, y compris la tètc. Pelage fourni et a poils trés longs. Fa-voris médiocres et inlerrompus sur le milieu de la gorge. Squelelte, du moins celui du Pithecia nocturna, ofFrant 12 paires de cótes, 6 vertèbres lombaires et 24 vertèbres caudales.
Ces singes, notamment le Pithecia monacha, présentent le phénomène que les poils de la téte s'usent quelquefois plus ou moins généralement.
Cette subdivision comprend deux espèces bien connues, sorties de la reunion d'un bon nombre d'autres soi-disantes espèces établies par les auteurs. On doit, par rapport au Pithecia nocturna, cette reduction a Wagner (Beitriige, p. 42G suiv.), qui. cette fois. a frappé plus juste que dans la plupart des autres essais de cette sorle fails par lui dans l ordre des singes. No-tez cependant qu'il a été moins heureux dans la distinction des femelles et des jeunes males, ainsi que dans celle de leur synonymie.
Une troisième espèce, ne différant du Pith, monacha que par ses teintes, a étc décrite par Gray sous le nom de PITHECIA ALBICANS; voir Proc. Zool. Soc., 18G0, p. 251, pi. 81. Dans son Catalogue, p. 71 , il désigne cette figure par les mots de :
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»not goodquot;, et mande que le musée Brittannique en possède le male, la fernelle et le jeune el qu'ils sont tous »alikequot;. Ces individus ont été rapportés par Bates des bords du Teffe, prés d'Ega, sur la rive méridionale du Soümoëns. On lit dans Bates, Amazons, 2me edit., p. 595, que le Parauakü Monkey, (Pithecia monacha), habite la rive septentrionale du Solimoëns depuis Tunantins jusqu'au Pérou, et il ajoute: »it exists also on the south side of the river, namely on the banks of the Teffe, but there under a changed form, which differs a little from its type in colours. The form has been described by Dr. Gray as a distinct species, under the name of Pithecia albicansquot;. — Quant a Spix, il n'a pas rencontre l'espèce dans ses voyages. Voici, du reste, la description donnée par Gray de ce singe. »Hair very long and loose; that of the head, neck, and upper part of the thighs whitish; that of the shoulders, back, sides, tail and fore legs black, with short white tips; on the hind legs, sides of the neck, inside of limbs, chest and belly, reddish. The hair of the head very long, covering a great part of the face. Young. — Hair of the head , neck and shoulders very long (longer than in the adult), blackish near the roots, and on the under side of the body rather more rufous ; the moustaches more distinctquot;.
PITHECIA R0CTÜRNA et adusta, Illiger, Abhandel. d. Berlin. Academie, 1804—1811, p. 107. — Simia pithecia , Linné, Syst. nat. p. 40, Nquot; 22, étabii d'après Brisson, le Sapajou a queue de renard, p. 193, N0 4 (jeune male).
Male adulte. — Pithecia leucocephala , E. Geoffr. , Annal., t. 19, p. 117, N0 6; Kuhl, p. 45. — Simia leucocephala, Audebert, 6, 1, p. 9, fig. 2. — Saki, Buffon, tome 15, p. 88, pi. 12. — Simia pithecia, Schreber, pi. 52.
Male adulte, variété au blanc de la tête remplacé par du roux doré vif. Pithecia chrjsocephala, Is. Geoffroy , Catal., p. oo , N0 2 (var.).
Males semi-adultes. — Pithecia ochrocephala, Kuhl, p. 44.—
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celui des Pilhecia proprement dits, a poils dn pelage plus ou moins tordus et a queue plus longue que le corps; celui des Ghiropotes, a la figure garnie d'une barbe acquérant des proportions inusitées, notamment sous le menton, et a queue environ de la longueur du reste du corps; enfin celui des Bra-chyurus, aux formes plus lourdes que les autres Pilhecia, et tres caractérisé par sa courte queue.
Je ne connais pas le squelette des Brachyurus, Quant a celui du Pitli. cliiropotes, il diffère de celui du Pitli. nocturna en ce qiril offre une paire de cótes de plus, savoir treize, au lieu de dou/.e paires, tandis qu'il existe, dans Tune et Tautre espèce, six vertèbres lornbaires.
I. Queue d'un quart plus longue que le reste du corps, y compris la tète. Pelage fourni et a poils trés longs. Fa-voris médiocres et interrompus sur le milieu de la gorge. Squelelte, du - moins celui du Pithecia nocturna, offrant 12 paires de cótes, 6 vertèbres lombaires et 24 vertèbres caudales.
Ces singes, notamment le Pithecia monacha, présentent le phénomène que les poils de la tète s'usent quelquefois plus ou moins généralement.
Cette subdivision comprend deux espèces bien connues, sorties de la réunion d'un bon nombre d'autres soi-disantes espèces établies par les auteurs. On doit, par rapport au Pithecia nocturna, cette reduction a Wagner (Beitriige, p. 420 suiv.) , qui, cette fois, a frappé plus juste que dans la plupart des autres es.sais de cette sorte fails par lui dans l'ordre des singes. No-tez cependnnt qu'il a élé moins heureux dans la distinction des femelles et des jeunes males , ainsi que dans celle de leur synonymie.
(Jne troisième espcce, ne différant du Pith, monacha que par ses leinles, a élé décrite par Gray sous le nom de PITHECIA ALBICANS; voir Proc. Zool. Soc., 1860, p. 231, pi. 81. Dans son Catalogue, p. 71 , il désigne celle figure par les mots de j
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»not goodquot;, et mande que le musée Brittannique en possède le male, la femelle et le jeune et qu'ils sont tous »alikequot;. Ces individus ont été rapportés par Bates des bords du Teffé, prés d'Ega, sur la rive méridionale du Solimoéns. On lit dans Bates, Amazons, 2me édit., p. 595, que le Parauakü Monkey, (Pithecia monacha), habite la rive septentrionale du Solimoëns depuis Tunantins jusqu'au Pérou, et il ajoute: »it exists also on the south side of the river, namely on the banks of the Teffe, but there under a changed form, which differs a little from its type in colours. The form has been described by Dr. Gray as a distinct species, under the name of Pithecia albicansquot;. — Quant a Spix, il n'a pas rencontré l'espèce dans ses voyages. Voici, du reste, la description donnée par Gray de ce singe. »Hair very long and loose; that of the head, neck, and upper part of the thighs whitish; that of the shoulders, back, sides, tail and fore legs black, with short white tips; on the hind legs, sides of the neck, inside of limbs, chest and belly, reddish. The hair of the head very long, covering a great part of the face. Young. — Hair of the head , neck and shoulders very long (longer than in the adult), blackish near the roots, and on the under side of the body rather more rufous; the moustaches more distinctquot;.
PITHECIA N0CTÜRNA et adusta, llliger, Abhandel. d. Berlin. Academie, 1804—1811, p. 107. — Simia pithecia , Linné, Syst. nat. p. 40, N0 22, établi d'après Brisson , le Sapajou a queue de renard, p. 195, N0 4 (jeune male).
Male adulte. — Pithecia leucocephala, E. Geoftr., Annal., t. 19, p. 117, N0 6; Kuhl, p. 45. — Simia leucocephala, Audebert, 6, 1, p. 9, fig. 2. — Saki, Buffon, tome 15, p. 88, pi. 12. — Simia pithecia, Schreber, pi. 32.
Male adulte, variété au blanc de la téte remplacé par du roux doré vif. Pithecia chrysocephala, Is. Geoffroy , Catal., p. 55 , K0 2 (var.).
Males semi-adultes. — Pithecia ochrocephala, Kuhl, p. 44. —
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Pithecia capillamentosa , Spix, p. 16, pl. 11 (individu d'origine incertaine du Musée de Munic).
Femelles. — Pithecia rufiventer. E. Geoffroy, 1. 1. — Pithecia rufi venter, adusta et rufibarhata, Kahl, pp. 45 et 44. — Sagouin, BufT., Suppl., tome 7, p. 114, pl. 31. — Pithecia pogonias, Gray, Zool. Sulphur, p. 15, pl. 2.
Poils du corps droits; ceuï du dessus de la tête divergeant d'un point occipital commun. Les quatre mains noires, mais dans un de nos individus d'un gris jaunatre pale.
Male adulte. — Pelage noir, celui de Ia tête beau-coup plus ras et d'un blanc tirant plus ou moins fortement sur le roux jaunatre; mais séparé, sur le front, par une ligne longitudinale médiane et noire. Dans la variété appelée »chrysocephala'1, les poils clairs de la tête sont d'un roux doré vif.
Males aux teintes du pelage imparfaites. — Poils d'un noir tirant ordinairement au brun, el a pointe le plus souvent claire. Poils clairs de Ia tête ordinairement moins ras que dans les adultes, et a teinte moins pure. Poils des autres parties d'un noir moins pur et le plus souvent a pointes claires. Dessous roussatre.
Femelles aux teintes du pelage imparfaites. — Teintes des poils semblables a celles des jeunes males; mais les poils de la tête semblables a ceux des autres parlies, et n'ofTrant du blanc que sur la bande bordant le devant des joues. Dessous d'un roux plus ou moins jaunatre.
Cette espèce a été observée a Cayenne, a Surinam et Schomburgck , 5, p. 771, l'a rencontrée dans la Guyane An-glaise. Quant a cette dernière contrée, elle habite jusqu'a une distance de 500 milles Anglaises dans I'intérieur, un individu ayant été apporté vivant de cette region a Londres (Sclater, Proc. , 1866, p. 505). Natterer a recueilli , aux mois de Mars et Avril , une série nombreuse d'individus de cette espèce tués dans les environs du fort du Rio-Branco. Quant a la variété locale appelée Pith, chrysocephala, ce même
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voyageur en a recueiili des individus pres de Barra do Rio-Negro, dans les mois de Mars, Juin, Aoul et Septembre (von Pelzeln, note manuscrite).
Individus montés. — 1. Male adulte, aux poils ras de la tête d'un roux jaunatre, Surinam, acquis en 1867. — 2. Male adulte, aux poils ras de la tête d'un blann jaunatre, et a ceux du devant de la poitrine a pointes claires, Surinam , acquis en 1867 : longueur totale de 29 pouces, dont la queue en occupe seizé. — 5. Male adulte, aux poils ras de la tête d'un blanc lave, sur les joues, de roussatre , et aux poils du devant de la poitrine roux a leur base et a leur extrémité, acquis comme provenant de Cayenne. — 4. Male de la taille des adultes, mais a teintes imparfaites, Surinam: teinte générale d'un brun noiratre, aux pointes des poils d'un roussatre passant, sur les extrémités antérieures, au roux jaunatre pale. Poils entourant la tête d'un blanc ochracé; ceux du dessous du corps et du dedans des cuisses d'un roux jaunatre. C'est l'individu de l'an-cien cabinet de Temminck , faisant actuellement partie du Musée Néerlandais, et qui a été indiqué par Kulil méme comme type de son Pithecia ocbrocephala, quoique la description qu'il en donne ne répond pas sous tous les rapports a son inodèle, ce que j'attribue a une confusion dans les notes qu'il a prises de ces animaux. — 5. Male semi-adulte, Surinam, acquis en 1867. Longueur totale de 26 pouces, dont la queue en occupe quinze et demi; poils foncés d'un noir brunatre, a pointes claires trés peu prononcées, si ce n'est sur les bras; poitrine et ventre roussatres. Get individu rappelle parfaitement le Pith, capillamentosa de Spix. — 6. Male semi-adulte, Surinam, voyage de Dieperink : longueur du corps sans la queue de 10 pouces; tous les poils foncés sent largement ^terminés de gris jaunatre clair. — 7. Male, rappe-lant le N0 6 par sa taille et ses teintes, apporlé vivant de Surinam et mort le 5 Nov. 1863. — 8. Jeune male, aux poils d'un brun-noir, uniforme sur la queue et le dessus, et seulement sur les quatre extrémités a pointes claires; Suri-
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nam, acquis en 1867. — 9. Femelle semi-adulte, Surinam. — 10. Femelle semi-atlulte, Surinam, 1867. — 11. Jeune femelle, Surinam. — 12. Jeune femelle, Surinam, du cabinet de Temminck; variété a pelage dquot;un brun-rougeatre passable-ment clair; c'est i'individu type du Pithecia rufibarbata de Kuhl, Beitr., p. 44. — 13. Femelle adulte, am poils des joues et du devant du front totalement usés, en sorte que ces parties sont parfaitement nues, semblable a ce qui arrive plus généralement dans le Pith, monacha ; Surinam. — 14. Femelle adulte, Surinam: variété, olïrant tous les poils foncés large-ment terminés de jaune grisatre pale, teinte qui occupe égale-ment les quatre mains; on voit par ce dernier trait, pro-pre au Pith, monacha , que eet individu s'éloigne de tous les autres individus connus du Pith, nocturna.
Squelettes. — 13. Male semi-adulte, Surinam, acquis en 1867. — 16. Jeune male, Surinam, acquis en 1864. — 17. Femelle adulte, Surinam, — 18. Femelle semi-adulte. Surinam, 1867.
Cranes. — 19. Femelle adulte, Surinam. — 20. Crane du N0 7.
PITHECIA MONACHA, E. Geolfroy, Ann. d. Mus,, t. 19, p. 116, N0 4. — Pithecia hirsuta, Spix, p. 14, pi, 9, male: je crois plutót que c'est une femelle, eet individu olfrant les poils de la téte teints comme ceux des autres parties. — Pithecia inusta , Spix, p. lo, pi. 10, mille: individu aux poils du front et des joues blanchatres. — Pithecia irrorata, Gray, Zool. Sulphur, p. 14, pi, 5: individu aux joues et au front nus.
Cette espèce, quoique en general semblable au Pithecia nocturna, s'en éloigne, cependant, sous les rapports suivants. Elle acquiert une taille plus forte, ses poils sont plus longs et plus ou moins sensiblement tortus, les poils du dessus de la tête sont dirigés vers le devant et non pas vers les cötés, ceux des quatre mains sont toujours d'un blanc tirant plus ou iroins au roussatre et non pas foncés, le blanc de la tête du male est
moins prononcé, les poils du dessous du corps ne sonl jamais teints de roux el, par conlre, semblables a ceuï des autres parties; les poils, a 1'eiception de ceux de la têle ohez le male, de ceux des mains el quelquefois aussi de ceux de la poilrine, sont, dans tous les ages, d'un noir passanl, a leur parlie terminale, au blanchatre, au roussatre ou même au roux jaunatre Tif; les poils de la poilrine, cependant, sont quelquefois d'un roux jaunatre ; ceux des joues et du front s'usent assez souvent, en sorte que ces parlies sont plus ou moins complétement chau-ves ; enfin l'espèce off're un cercle de distribution géographique différent de celui du Pith, nocturna.
Quant au caractères differentiels existant, suivant Wagner, Beitr. p. 443 , dans le crane des deux espèces , je crois qu'il importe, arant de les admettre, de les vérifier sur une série plus considérable d'individus.
Cette espèce qui atteint une longueur totale de 3S pouces, dont la queue en occupe vingt, se trouve a une grande distance a l'Ouest et au Sud-Ouest des Guyanes, patrie du Pith, nocturna. Natterer a observé notre singe le long du Rio-Madeira depuis la cité de Mato-Grosso jusqu'a son embouchure dans le Soiimoëns: savoir a Mato-Grosso en Novembre, prés du Rio-Mamoré en Aoüt, pres de Ribeirao en Septembre, pres de Borba en Mai et Décembre; il l'a, en outre, rencontré, en Octobre, pres de Rarra do Rio-Negro (von Pelzeln). Les indications de Spix sur la patrie de ses Pith, hirsuta et inusta , sont trop confuses pour en tirer autre chose, que ces singes ont été obtenus dans le voisinage de Tabatinga, sur la rive septentrionale du Soiimoëns, prés des confins du Pérou. Rates, Amazons, 2me édit., p. 39S, dit que l'espèce se trouve sur la rive septentrionale du Soiimoëns jusqu'au Pérou. Castelnau et Deviile (Is. Geoffr., Catal. , p. 56) en ont rapporté au Musée de Paris une série d'individus recueillis dans le Pérou septentrional, sur les bords du Rio-Javari et de l'Ucayali. Elle est, suivant Rartlett, Proc., 1871, p. 220, rare dans l'Amazonie Péru-vienne. Buckley, Proc., 1872 , p. 664, en a obtenu des indi-
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vidus sur les bords du Rio-Maccas ou Marona, dans la répub-lique d'Ecuador cis-Andien. On voit pur ces données que l'espèce est répandue depuis le Rio-Madeira, en amont du So-limoens, le long des affluents de ses deux bords; mais qu'elle se trouverait aussi, suivant Natterer, prés des bouches du Rio-Negro.
Individus montés. — 1. Male adulte, voyage de Spix , Ta-batinga, obtenu de Spix même sous le nom de Pilhecia inusta. — 2. Male adulte, du Pérou septentrional: poitrine d'un roux jaunatre et tête complétement chauve. — 5. Male a l'age moyen, tète demi-chauve, Rio-Maccas, Ecuador, obtenu en 1875. — 4. Femelle adulte, Ecuador, obtenu en 1872. — 5. Femelle, a gorge et poitrine teintes de roussatre, Rio-Maccas, Ecuador, obtenue en 1875.
6. Crane du N0 2.
II. Foils de la queue passablernent longs, ceux du corps ordinaires, ceux de la téte formant: sur son dessus une espèce de capuchon, sur les joues et le dessous, une trés grande barbe continue. Queue égalant en longueur environ la reste du corps. Teinte du pelage d'on noir remplacé, sur le dos et les épaules de Tune des espèces, par du roux jaune.
Le squelette offre , du moins dans le Pith, chiropotes, treize paires de cotes, six vertébres lombaires et 24 vertèbres caudales.
Les espèces de cette division ont été observées dans les trois Guyanes jusque sur plusieurs points de TOrénoque, puis dans les rayons de la ville de Para, et Tschudi rapporte que l'espèce des Guyanes vit aussi au Pérou, au Nord du 10me degré de Lat. Australe.
On n'en connait avec certitude que deux espèces, le plus souvent mal définies jusqu'au-jourd'hui. Une troisième, PITHE-CIA ALBINASA, Is. Geoffr., Catal., p. 56, N0 3, repose sur un jeune individu, obtenu vivant en captivité chez les Indien? a Santarem ^(bouches du Tocantins) dans la province de Para ,
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et rapporté par Castdnau et Deville. Ce singe, partageant la mêniie contrée avee le P. satanas, offre, comme celui-ci, un pelage noir ; mais il s'en distingue, ainsi que du Pith, chiro-potes, par son nez couvert de poils ras d'une blancheur parfaite.
Ces singes forment, chez les auteurs modernes, le genre Chiropotes.
P1THEC1A CHIROPOTES, E. Geoffrey, Ann. d. Mus., tome 19, p. 116. — Simia chiropotes, Humboldt, Recueil, tome 1, p. 311. — Brachyurus israëiita, Spix, p. 11, pl. 7. — Simia sagulata, Traill, Wern. Soc., tome 3, p. 167, avee figure. — Brachyurus satanas, Gray, List Mamrn. Br. Mus., 1843, p. 13 (nee Hoffmannsegg). — Chiropotes sagulata et satanas, Gray, Catal., 1870, pp. 60 et 61 , Nos 1 et 2. — Saki satanas, Is. Geoffr., Catal., p. 56, individus Nos 1 et 2. — Voir le mémoire de Sclater, Proc., 1871, p. 228, sur cette espèce et la suivante.
Centre d'irradiation des poils du dessus de la tête placé sur l'occiput. Ces poils sont divisés, dans les adultes, par une ligne médiane, en deux parties. Barbe tres grande dans les adultes, notamment dans les males, beaucoup plus petite et moins toulïue dans les individus jeunes ou a l'age rnoyen. Poils du dos et du dessus du bras dans toute leur étendue d'un roux-jaune, vif dans les adultes, terne ou mêlé de brun chez les jeunes. Longueur totale des adultes de 29 pouces, dont la queue en occupe quatorze a quinze.
La forme du crane et, par conséquent, aussi celle du cer-veau, subit, dans cette espèce, avec l'age, une métamorphose trés curieuse, puisque la boite osseuse est, chez les jeunes, évasée dans le sens latéral jusqu'a l'occiput, tandis qu'elle est, dans les adultes, moins large et, comme le crane entier, plus haute que dans les jeunes.
Humboldt a observé ce singe dans les vastes déserts de l'Alto-Orinoco, au Sud et a l'Est des cataractes; mais il a
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encore obtenu un individu vivant en captivité a Angostura silué sur la rive droite du Bas-Orinoco. Celte dernière contrée touche auï trois Guyanes, d'oü on en apporte souvent des individus, soit en peaux, soit vivants, et oü il a été observe par Schomburgck dans la Guyane Anglaise. Natterer en a recueilli des individus: au mois de Juin, sur les bords du Rio-Branco, affluent de la rive gauche du Bio-Negro et ayant ses sources dans la Guyane Anglaise ; puis en Juillet, pres de Cai ■arauca, sur les bords de l'Amazone (von Pelzeln). Sui-vant Tschudi, il se trouverait aussi au Perou, au Nord du 10° Lat. Australe. Quant aux indications de Spiï sur la patrie de son Brachyurus israëlita, on ne sait a quoi s'en tenir, puisqu il dit dans sa description latine, p. 11 »habitat ad Bio-Negro , et dans la description francaise, p. 12, »on trouve ce singe vers le Pérou dans les forêts de Japura, rivière latérale de Solimoënsquot;!
Individus montés. — 1. Vieux male, apporté en peau, en 1838, de la Guyane Anglaise. — 2. Vieux male, même origine que !e N0 1. — 3. Femelle adulte , même origine que les Nos 1 et 2: aux quatre mains tirant fortement au rouge-brun, — 4. Femelle a la teinte du dos moins vive que dans les Nos 1 , 2 et 5 ; même origine. — ü. Femelle a la teinte du dos terne; mêtne origine. — 6. Male semi-adulte, semblable a la femelle N0 5 ; mais au capuchon de la tête plus déve-loppé, Oyapock a Cayenne, acquis en 1874. — 7. Femelle semi-adulte, Oyapock, 1874. — 8. Femelle passablement jeune, Oyapock, 1874. — 9. Jeune femelle, a la teinte du dos terne et mêlee de brun, Oyapock, 1874. — 10. Jeune male, Surinam , 1867.
11. Squelette du N0 10.
12. Crane du N0 3. — 13. Crane du N0 6. — 14 Crane du ]yo 7 — is. Crane du N0 9. — 16. Crane, obtenu du voyageur Spix.
P1THECIA SATANAS, Ilofftnannsegg, Magazin d. Berlin.
nalurf. Freuntle, 1807, toI, 10, p. 95; Humboldt, Recueil, tome 1, p. 314, pi. 27: figure d'un individu rapporté du Para par le voyageur du comte HolTmannsegg. Notez que, dans celte figure, In queue est représentée beaucoup trop courte. — Le Saki noir, Fr. Cuv., Mammifères, avec figure.— Chiropotes ater. Gray, Catal., 1870, p. 61, N0 3. — Pi-thecia satanas, Sclater, Proc., 1864, p. 712, pl. 41; individu de Para.
En general semblabie au Pithecia chiropotes; mais au centre d'irradiation des poils du dessus de la tête placé sur le milieu du vertex, puis aux poils plus longs, plus doux at d'un noir uniforme dans toute leur étendue, mais lavé un peu de brun pourprc sur le dos.
Ce singe a éte découvert dans les environs de Cameta sur la rive droite du Tocanlins prés de son embouchure. 15ntes, Amazons, 1'e edit., trad, allemande, l'a également obtenu dans les forets entourant cette ville. Natterer en a tué des individus, au mois de Janvier, dans ies forets de la ville de Para. — Scliomburgck, vol. 3, p. 771, cnumère cette espèce parmi les animaux de la Guyane Anglaise, ce dont il est permis de dou-ter. Tschudi n'a pas non plus constaté expressément d'avoir rencontré au Pérou le veritable P. satanas qu'il ne sépare pas même du P. chiropotes.
Individus montés. — 1. Vieille femelle. Para, 1837: longueur totale de 26 pouces, dont la queue en prend quatorze. — 3. Male adulte, acquis en 1876: longueur totale de 54 pouces, dont la queue en occupe seize.
2. Crane du N0 !.
II. Queue trés courte, quoique touffue. Formes robustes — Sous-genre Brachyurus.
Les espèces de ce sous-genre, quoique rnodelées sur 1c memo type que les autres Pithecia , ne se distinguent pas seulement, au premier coup d'oeil, de ceux-ci, mais encore de tons ies aulres singes Américains, par leur queue tellement courte
n
qu'clle alleint loul-au-plus la longueur des cuisscs. Elles olï'iuiit, d'aillcurs, des formes plus robusles que les aulres Pitheeia, et leur tele est plus grande. Leurs joues sont revêtues de polls plus ou inoins ras. Des favoris peu toull'us descendent des orcilles a la gorge, oü ils sont dirigés vers le devant. Les polls du dessus de la tèle sonl egalement dlrigós Ters le devant, et leur centre d'irradiution est placé sur la fin de l'occiput prés du cou ; ces polls sont, dans le Pilhecia rnelanocephala, de longueur ordinaire, dans les autres espèces excessivement ras. ()uanl a la teinte dominante du pelage de ces singes, elle est rougeatre dans l'un d'entre eux, jaunatre dans un autre, et blanchalre dans un autre encore; landis qu'une quatrième espèce a la tèle, le cou et une partie des extrémites noirs.
Ces singes n'ont été observes que sur la rive septentrionale du Solimoëns, depuis les bouches du Japura jusque vers les fron-licres du Pcrou, ainsi que sur les bords du Cassiquiare. Ouant ü l'indication d'Isid. Gcoffroy, Catal., p. 37, que le Brach. calvus vient egalement de la province de Para, elle ne repose que sur ce qu'il dit d'un individu, donné en 1847 par 51. d'Alcantara Lisboa, dans le tems attaché a ia legation Brési-lienne a Paris; or, on sail par Bates que Ton apporte ces singes souvent en captivitc dans la Basse-Amazonie, et qu'ils n'ont été rencontrés par nul voyageur a TEst du Japura. 11 y a, en outre, dans le catalogue d'Isid. Geollroy une confusion déplorable par rapport aux indications sur la patrie des Bracbyures que, cependant, il n'a pas laissé de rectifier lui-ineme dans un travail subsequent: Archiv. d. Mus., tome 5, p. 567.
A. Longueur de la queue égalant celle des cuisses'). Queue un peu plus fournie a son extrémité que sur ses autres parties.
1) Dans la figure du S. melanoccpliala donnco par Humboldt, la queue presente ces mèmes dimensions; le lexto par contre ne lui attribue que 3 pouces. On doit evidemment porter cc nombre ïi celui de 5, puisque Humboldt dit ox-pressément que, selou les Indicus, la queue ii'augmente pas d'une nianière sensible dans les adulles.
Foils du dcssus de la tète passablcment longs. Pelage teint de noir, de rouge-brun et de jaune roussatre pale.
PITHECIA MELANOCEPHALA, E. GeolIVoy, Ann., vol. 19, p. 117. — Simia melanoccphala, Humboldt, Recueil, J. p. 517, pl. 29 (individu semi-adulte). — Brachyurus Ouakary, Spiï, p. 12, pl. 8. — Ouakaria Spixii, Gray, Proc., 1849, p. 10, avee figure. — Ouakaria melanocephala, Gray, Cat., 1870, p. 02, N0 1.
Dos et flancs d'un jaune roussatre sale et trés pale, se pro-longeant jusque sur les bras. Queue et cuisses d'un rouge-brun, s'ótendant jusqne sur les jambes. Les autres parties des quatre extremites, ie cou et la tète d'un noir assez foncé.
Humboldt, p. 318, mande que ce singe rit par bandes dans les forèts que traverse le Cassiquiare et ie Rio-Ncgro supérieur; c'est, du reste, de la que Humboldt est retourné sur ses pas Natterer en a obtenu , en Avril, des individns, prés de Mara-bitanas au Rio-Negro superieur et, en Janvier, pres de Moura , situé sur les bords du Rio-Negro, un peu au Sud de i'cmbonS cliure du Rio-Rranco (von Pclzeln). Spi.v, par contre, l'a ren' contré beaucoup plus vers l'Ouest dans les forèts entre le So-limoëns et l'fcn.
Individu monté. — 1. Male adulte, voyage de Spi.Y, un des types du Rrach. Ouakari de Spi.v, forèts entre le Solimoëns el Flea ; longueur totale de 24 pouces, dont la queue en oc-cupe six et demi.
2. Crane du N0 1.
B. Queue plus courte que les cuisses el pourvue de poils augmentant en longueur vers son eïtrémilé, ou ils formcnt une grande toulfe. Poils de tout 1c dessus de la tète eïcessi-vement ras. Teinle du pelage, soit jaunutre, soit rougeatre, soit blanchatre.
L'espece de celle subdivision se présente sous trois formes s'éloignant les unes des autres, et par leur leinte générale, et
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par leur séjour dans (lifTeicntes localités, quoiquo ces localilés ne soienl comprises que le long de la rive septentrionale du Solimocns, depuis les bouches du Japura jusque vers les conlins du Pérou. Nous trailerons séparément de ces trois formes.
PITHECIA CALVA. — Brachyurus calvus, Isid. Geoflr. , Compt. rend., t. 24, 1847 , p. 576; Catal., p. »7, N0 1.
Teinle générale d'un jaune roussatre pale, mais trés foncé sur la gorge et la poitrine, et tirant par contre, sur le dos, un peu au blanchatre. Poils ras de la tète a pointes noires.
Ce singe habite, suivant Castelnau et Deville, les forêts de la rive septentrionale du Soümoëns, vis-a-vis de Fonteboa jusqu'a la rive gauche ou septentrionale du Putotnayo, également nommé Ica. Sa patrie touche par conséquent, vers TOuest a celle du Pitii. rubicunda , vers l'Est a celle du Pith. alba.
Individu monlé. — 1. 3Iale adulte, rive septentrionale du Solimoëns, vis-a-vis de Fonteboa, voyage de Castelnau et Deville. Longueur totale de 22 pouces, dont la queue en oc-cupe cinq.
2. Crane de l'individu N0 1.
PITHECIA RUBICUNDA, — Brachyurus rubicundus, Is. G. et Deville, Comptes rendus, lome 27, 1848, p. 498 ; Archives d. Mus., tome 3, p. 364, pi. 50 (individu a queue arti-ficiellement raccourcie). — Ouakaria calva, Gray, Catal., 1870, p. 62, N0 5.
Absolument semblable au Pithecia calva, mais au pelage d'un rouge brunatre vif, eïcessivement pale sur la nuque et passant au blanchatre sur le dessus de la téle.
Observé, par Castelnau et Deville, sur la rive septentrionale du Solimoëns, dans les bois en 1'ace de San-Paulc (Olivenca) jusqu'a la rive droite ou méridionale de 1'Ica, qu'il ne parait pas franchir, Ces voyageurs ajoutent qu'il est remplacé au
dela par le Br. calvus qui, a son tour, parait s'arréter au Japura.
Individu monté. — 1. Male adulle, voyage de Castelnau; rive méridionale de l'Ica. Taille et longueur de la queue comme dans le Pith, calva.
2. Crane du N0 1.
PITHECIA ALBA. — Scarlet faced Monkey, Bates, Amazons, 2me edit., p. 591, aveo deux figures non coloriées.
Le voyageur Bates rapporte que Ton trouve dans les bois environnant la bouche principale du Japura, un singe a queue courte, dont le corps haut de 18 pouces, est couvert, de la nuque a la queue, de poils trés longs, droits et d'un blan-chatre luisant. Les figures données par Bates representent, en efiet, ce singe couvert de poils beaucoup plus longs que ne Toffrent ses congénères. Bates a encore donné, dans la première edition de son ouvrage, d'autres details sur ce singe; mais comme il a juge de les omettre dans sa deuxième edition', il est inutile d'y revenir.
Quoiqu'il en soit, il parait en effet, que ce singe de la bouche principale du Japura dilTère autant du P. calva , qui se tvouve plus vers l'Ouest, entre le méridien de Fonteboa et le fteuve lea, que du P. rubicundus qui ne fréquente que la rive opposée de Pica.
II ne parait pas que Bates ait rapporté de son voyage des individus de ce singe. II est vrai que Gray, Catal. , p. 62, donne au Pith, calva le nom Anglais de »White Acariquot; ; mais les individus qu'il décrit sous cette épithète de blanc, appar-tiennent évidemment au veritable P. calva. II semble, d'ailleurs, que ce savant se soit forrné une idee a lui propre de ces ani-maux, puisque, après avoir mis les Ouak. rubicunda et calva dans une categorie a part, laquelle porte en tête: »pelage blanchatre ou rougeatrequot;, il ajoute : »Albinos de I'Ouakaria inela-nocephalaquot;. On avouera que ceci est par trop fort pour Ie directeur d'un des plus grands établissements de Zoologie.
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C A LL1THRIX.
Ce genre naturel et bien circonscrit comprend onze espèces de singes Américains, a queue pendante, considérablement plus longue que le resle du corps et couverte , ainsi que celui-ei, de poils doux, droits et passablcment longs, dont la tête est petite, et qui sont plus particulièrement caractérisées, outre leur crune élevé, par leurs petites canines qui ne dépassent guère les molaires. Leur longueur totale varie de 58 a 26 pouces. Le squelette olTrc sept vertèbres lombaires et douze ou treize paires de cotes.
Les Caliithriï ont été observes dans la vallee de l'Amazone, au Sud jusque dans beaucoup de parlies du Brésil, dans le Pérou et le Holivia ; au Nord de ce fleuve, le long du Rio-Negro jusque dans le haut Orénoque , puis dans la Colombie.
On peut les subdiviser comme suit.
I. Teinte génerale se repandant également sur les parties inie-rieures, soit d'un brun plus ou moins clair , soit mêlee de gris et de noir, soit plus ou moins noire. Les quatre mains sont d'un noir remplacé, dans Tespèce noire, sur les mains ante-rieures, par du jaune. Poils de la queue a-peu-près d'égale longueur sur toute son élendue. Taille plus forte que dans les autres espèces: longueur totale environ de 58 a 52 pouces, dont la queue occupe 22 a 19 pouces.
Les espèces de cette subdivision sont icpandues dans le Brésil au Sud de l'Amazone, jusqu'au Parana supérieur, dans le Pérou et la Bolivie; au nord de l'Amazone, une d'entre elles, le Call, torquata, a été observée sur les bonis du Rio-Ncgro, du Cassiquiare , du haut-Orénoque et du Guaviare.
Je crois qu'il convient d'ajouter aux espèces suivantes de cette division, le CALLITHRIX BRÜNNEA de Nattorer, décrit par A. Wagner dans Wiegmann, Archiv, 1842, 1 , p. 537, et dans ses Beitrage, Acad. Münchcn, p. 4uo. Cette espèce
offre, suivanl Wagner, les trails distinctifs suivants. TeiiUc générale d'un brun marron passant, sur le ventre, au brun-noir et sur la queue, au brun foncé; mains et une large bande frontale noires; occiput d'un brun jaunatre. Elie a cte découverte par Natterer, lors de son voyage en descendant le Rio-Madeira, savoir au mois de Septembre, sur les bords du Rio-Mamoré aus cascades de Bonaneira. On trouve la figure de cette espece chez Reichenbach, pi. 5, fig. 70.
A. Teinte générale d'un brun plus ou moins clair tirant, sur la queue, au roux et remplacé par du noir sur les quatre mains, sur le front, ou mème encore sur les joues et la gorge.
CALUTHR1X PERSONATA, E. GeofFroy, Ann. d. Mus., tome 19, 1812, p. 115 (femelle); Spi.Y, p. 18, pl. 12: male adulte. — Wied, AbbilJungen, figure du vieuï male.
Taille plus forte que dans les autres espèccs du genre. Front jusque vers ou sur l'entre-denx des oreilles, cötés de la tête et gorge d'un noir plus ou moins foncé. Occiput d'un blanc sale jaunatre. Oueue d'un roux-brun.
Male adulte: teinte générale d'un brun roussatre pale, beau-coup plus clair sur les extrémités et passant au roux-brun foncé sur la queue ; le noir de la tète trés foncé et s'étendant jusque vers l'occiput.
Femelle adulte: teinte générale tirant fortcinent au blanc jaunatre et, sur la queue, au roux; le noir du front ne s'étendant que jusqu'a l'entre-deux des oreilles.
Spix a tué ce singe prés de Rio de Janeiro, le prince M. de Wied, p. Ill, plus vers le Nord jusqu'aux bords du St. Matheus, de sorte qu'il n'a été observe, le long de la cóte orientale du Brésil, que sur une étendue de cinq degrés pa-ralléles. Le voyageur Francais, Aug. de St. Ililaire, l'a égale-ment rencontré dans cette region , savoir sur les bords du Rio-Doce (Is. Geoffr., Cat., p. 50). 11 reparait, cependant, suivant Tschudi, Fauna Peruana, p. 46, au l'érou, entre le 12mc et
Ie 14nie degré Lat. Austr., au Sud du cercle géographique du Callilhrix torquata.
Individus monies. — 1. Trés vieux male, aux leintes a-peu-près semblables a celles du male figure par le prince de Wied ; Rio de Janeiro, 1864: bandeau frontal large de 24 lignes; longueur totale de 58 pouces , dont la queue avec ses poils en occupe vingt-deux. — 2. Femelle adulte , aux leintes ci-dessus indiquées el au bandeau frontal large de 20 lignes; voyage du prince M. de Wied, bords de I'Espirito Santo. — 5. Fe-jnelle adulte, seniblable au N0 2, niais au bandeau frontal large de 18 lignes, voyage du prince de Wied , bords du Rio-Doce.
4. Crane d'un jeune individu, du cabinet de Temminck.
CALLITHRIX NIGRIFROBS, Spix, p. 21, pi. 15 (notez, lou-tefois, que le coloris de ccttc plnnche est inexact et ne s'ac-corde pas avec la description) ; Wagner, Beitrage, p. 4 47.
Ce singe est tellement voisin du Call, personata que, sans l'examen de grandes séries d'individus et sans la connaissance de sa repartition géographique, on se senlirait naturellement incline de ne pas le regarder comme formant una espéce part:culière. L'un de ses caractères reside dans la couleur des poils de la gorge et des cótés de la téte, ces poils étant teints d'un gris roussatre et n'oflrant du noir qu'a rextréinité de ceux des joues, tandis que lous ces poils sonl noirs dans le Call, personata. Un autre trait, observé dans les deux individus de Spix et dans quatorze individus rapportés par JValterer, est que le bandeau frontal noir n'oflVe qu'un diainèlre de 12 lignes; trait également propre a l'un de nos individus, tandis que I'autre , plus jeune el rapporté par feu Natlerer mèrne qui, suivant Wagner, 1. c. p. 447, n'a rencontré nulle part, lors de ses voyages, le Callilhrix personata, ofl're le bandeau frontal aussi large que celte derniére espéce. Ouant aux teinles des poils en général, elles sonl inlermédiaires cntre celles du male et de la femelle du Call, personata, mais les polis présentent, par contre, des traces distincles d'anncaux fonccs.
Suivanl Nallerer (Wagner, 1. I. p. 449), la longueur totale de Tanimal est de 53 pouces 8 ligncs, dont la queue occupe 17 pouces 5 lignes.
Spix a découvert ce singe dans la province de Minas-Geraës: »ad flumen das Oncas sylvas maritiinas inter et campos agres-tes intermediumquot;. Tous les individus rapportés par Natterer ont été recueillis dans les capitaineries de St. Paul et de Rio de Janeiro (Wagner, .1. 1. p. 4o0). On voit par ces données que le cercle géographique de ce singe s'étend au Sud de celui du Call, personata et que l'un et l'autre se rencontrent dans la province de Rio de Janeiro: le C. personata vivant dans les parties seplentrionales, le C. nigrifrons dans les parties méridionales de cette province.
Individus montés. — 1. Individu obtenu du Musée de Berlin, et provenant du voyage de Freireiss: bandeau frontal de 15 lignes. — 2. Individu a l'age moyen, obtenu du Musée de Vienne et rapporle par Natterer: bandeau frontal de 17 lignes.
B. Teinte générale formée par les poüs noirs annelés de gris clair, mais lavée de roux sur le dos de l'une des espèces, sur la queue de l'autre espèce, et remplacée par du noir sur les quatre mains, ou méme sur le devant du front.
CALLITHRIX MELAN0CH1R, Wied, Beitrage, vol. 2, p. 114 et Abbildungen.
Dos fortement lavé d'une teinte ferrugineuse. Foils des oreilles offrant la leinte générale du pelage. Ceus de la queue largement terminés de gris-blanc tirant un peu au roussatre. Les poils de l'entre-deux des oreilles quelquefois noirs, c'est-a-dire sans pointes claires. Longueur totale de 57 pouces, dont la queue en occupe vingt-deuï.
Le squelette oflVe, suivant Wagner, douze paires de cötes et sept vertèbres loinbaires.
Le prince M. de Wied a observé ce singe le long de la cote du Brésil depuis le Rio Sl. Matheus jusqu'au Sertam de
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Ualiia1), et c'esl la seule irulicalion que nous possédons sur la patrio de Fespèce, patrie située, par oonséquent, au Nord du cercle géographique du Callithrix personata, qui ne se trouve jamais dans les lieux qu'habite le Callithr. melanochir (Wied, p. 120).
Individus monies. — 1. Adulte, Rio-Belmonte, voyage du prince de Wied: poils de l'entre-deux des yeuï en partie sans pointes eiaires. — 2. Femelle de tres forte taille, cote oriëntale du Brésil. — 5. Individu a Tage moyen, Rio-Belmonte, voyage du prince de Wied.
4. Crane de l'individu N0 1.
CALLITHRIX GIGOT, Spix, p. 22, pl. 16.
Quant a l'individu indiqué sous ce nom par Is. Geolïr., Catal., p. 40, il no parait pas appartenir a notre espèce. II avait été apporlé par Castelnau et Deville des environs d'Obi-dos, village situé a la rive septentrionale de l'Amazone iaférieur.
Ce singe resscmble au Callithrix melanochir, soit par l'en-semble de ses formes, soit nième, en general, par les teintes de son pelage; mais il s'en éloigne par les traits suivants. savoir: que ses oreilles sont garnies de poils d'un noir foncé et non pas grisatres, que le devant dn front est orné, immédifitement au dessus des yeux, d'un bandeau étroit également noir, enfin que le dos est fort peu ou nullement lavé de roux. Ajoutez que, du moins dans notre individu, la queue est d'un roux trés prononcé, trait que je n'ai pas observe dans le Call, personata.
Spix a obtenu ce singe dans les forèts de la cote maritime prés d'Ilhéos au Sud de Bahia. Les deux individus Ju Musée de Vienne sont également originaires de Bahia (Wagner, Beitr., p. 431). Le notre nous a été envoyé par M. Beske, établi a
II est, toutefois, bon de rappoler que le prince, citant comme synonyme de ce singe le Call, gigot tie Spix, peut bien avoir confondu ensemble ces deux espèces. 11 s'agit, par consequent, de savoir, s'il ne faut pas considérer tous les individus tues depuis lllicos vers le Nord, comme appartenant au Call, gigot.
la Nouvelle-Fribourg, établissement sjtué entre Ie Parahjba et les montagnes au Nord de la baie de Rio de Janeiro.
Individu monté. — 1. Adulle, Nouvelle-Fribourg, voyage de Beske: teinte rousse de la queue s'étendant sur les lombes, pour s'évanouir peu-a-peu sur Ie dos.
C. Teinte générale d'un noir lirant plus ou moins sur Je brun rougeatre, notamrnent sur le dos, la nuque et l'occiput; mais remplacé, en avant de la poitrine, par une écharpe blanche ou d'un blanc jaunatre, sur les mains antérieures par du blanc tirant plus ou moins fortement au jaune rougeatre.
Cette subdivision ne comprend qu'une seule espèce.
CALLITHRIX TORftüATA, Hoffmannsegg (1809). — Call, torquatus, amictus et lugens, E. GeofFroy , Ann. d. Mus., tome 19, 1812, pp. 115 et 114, N08 ö, 4 et 5. — La Viudita , Simia lugens, Humboldt, Observ., 1, p. 3t9, (1811). — Cal-lithri.v amicta, Spix, p. 19, pl. 15.
Les caractères ci-dessus sont aussi ceux de cette espèce, tres distincte par la distribution de ses teintes qui ne varient que par le brun rougeatre plus ou moins dominant, ainsi que par le blanc du collier et notamrnent par celui des mains passant plus ou moins au jaune ou au jaune rougeatre.
Longueur totale de 32 pouces, dont la queue en occupe dix-neuf.
Sieber, voyageur de Tloffmannsegg , a découvert cette espèce dans le Para proprement dit, évidemrnent sur la rive droite de rembouchure du Tocantins que ce voyageur n'a pas franchi. On lit dans Humboldt: »la Viudita se trouve dans les forèts qui avoisinent le Cassiquiare et ie Rio-Guaviaré, prés de St. Fernando de Atabapo. Elle liabite aussi les montagnes grani-tiques peu élevées qui s'élèvent sur la rive droite de l'Orénoque, derrière la mission de Santa Barbaraquot;. Nat-terer en a recueilli des individus sur les bords du Rio-Negro supérieur: savoir, en Janvier prés de St, Gabriel, au
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Sud de la bouche du Rio-Vaupé, en Janvier et Fevrier pres de Marabitanos, et en Février entre le mont Cocuy et St. Carlos a l'embouchure du Cassiquiare (von Pelzeln, note ma-nuscrite). Spix a recueilli les individus, rapportés par lui, dans les forêts d'Olivenca (St. Pablo) sur la rive gauche du Solimoëns. Tschudi, p. 47, mande que cette espèce se trouve aussi au Pérou septentrional.
Notez que Gray, Cat., p. SS, dit de l'origine de Tindividu du Musée Brittannique: »Guiana , Schomburgekquot;. Schomburgek, cependant, dit lui-même (Reise, vol. 3, p. 767), qu'il n'a rencontré , dans ses voyages, que onze espèces de Quadrumanes, et 1'on voit, par I'enumeration qu'il en donne, que le Calli-thrix torquata n'y est pas compris.
Individus montés. — 1. Adulte, voyage de Spiï, Olivenca.— 2. Femelle adulte, Amazonie.
II. Parties inférieures teintes plus ou rnoins généraloment de rouge de cuivre, de roux rougeatre vif ou de roux pale. Queue garnie, a sa base, de poils plus longs que sur ses aulres parties. Taille moins forte que dans les espèces de la première division. Longueur totale environ de 26 a 29 pouces, dont la queue en occupe quinze ou dix-sept.
Les espèces de cette division n'ont été observées que dans le Bolivia, au Pérou oriental, dans la vallée de 1'Amazone et dans la Colombie.
A. Cotés de la tête, tout le dessous du cou et du tronc, face interne et quelquefois aussi la face externe des membres teints de rouge de cuivre, mais dans une seule espèce, le Call, moloch, de roux rougeatre intense.
«. Les parties ci-dessus indiquées teintes de rouge de cuivre.
Call, disco-
CALLITHR1X CÜPREA, Spix, p. 25, pi. 17. —
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lor, Is. Geoffr. et Deville, Compt. rend, de l'Acad., Some 27, p. 498; Archiv. du Mus., tome 5, p. 531, pi. 28.
Le rouge de cuivre occupe les cótés de la tête, le dessous du cou et du tronc, ainsi que les quatre extremites avec leurs mains, toutefois a Tesception de la face extérieure des cuisses. Poils de toutes les autres parlies annelés de noiratre et de gris-jaune roussatre.
Le squelette présente, suivant Wagner, treize paires de cotes et sept vertebres lombaires.
Spix a découvert ce singe sur les bords du Solimoëns au Pérou. Castelnau l'a observé sur les bords de l'Amazone Pé-ruvien ou de son affluent appelé Ucayali. Bates en a obtenu des individus tués prés d'Ega, sur les bords du Teffe, et Bart-lett, Proc., 1871, p. 219, en petit nombre, prés de Cashi-boga sur les bords de TUcayali el prés de Sanla-Cruz sur ceux du Huallaga.
Individu monlé. — 1. Femelle adulle, du voyage de Spix.
Gamp;LL1THRIX CALIGATA, Natlerer; A. Wagner dans Wieg-mann, Archiv, 1842, part. 1, p. 454; Beilriige, Acad. Mün-chen , p. 454. — Callithrix caslaneo-ventris, J. E. Gray, Ann. and Mag. INat. Hist., 1866; Calal., 1870, p. 36.
Ce singe, quoique trés voisin du Culiilhrix cuprea s'en distingue cependant par son front noir jusqu'a renlre-deux des oreilles, par le rouge des quatre mains tirant sur le noir ou totalement remplacé par du noir, enfin par le rouge de la face externe des membres beaucoup moins répandu.
Natlerer a découvert cetle espèce sur les bords du Bio-Ma-deira el en a obtenu, au mois de Décembre, un individu prés de son embouchure, l'autre, au mois de Mai, a trente heures de marche plus haul, pres de Borba. Spix ne fait pas mention de ce singe qu'il parait avoir confondu avec le Call, cuprea, puisqu'il nous a fait parvenir, de son vivant, sous ce nom , un individu du Call, caligata.
Individus montós. — 1. Adulle, aux quatre mains noires,
-löS
voyage de Spix , Soliinoëns : individu obtenu de feu Spiï sous le nom de Call, cuprea. — 2. Femelle adulte, aux qualre mains d'un rouge de cuivre noir, obtenue comme prorenant du Solimoëns.
CALL1THRIX ORNATA, Gray, Ann. et Jlag. 1866, tome 17, p. 57, et Catal. , 1870, p. 55.
Des individus de ce singe provenants de la Colombie, ont été envoyés, par feu Verreaux, au Musee Brittannique et ii celui des Pays-Bas, sous le nom de Callithrix discolor, Geof-froy. La figure et la description du Call, discolor se rappor-tant cependant au Call, cuprea de Spix, il est évident qu'il convient de rejeter, a l'exemple de Gray, Tépithète de discolor, même dans le cas qu'Is. Geoffroy eiit confondu les deux espèces, ce qui se pourrait fort bien, puisque ce savant, Catal., p. 41, dit de deux individus, obtenus par Castelnau pres de Sarayacu situé sur les bords de l'Ucayali, qu'ils different des autres par leur front d'un gris-clair tiqueté, et que l'un d'eux a les doigts en partie blanchatres.
Le Callithrix ornata ressemble en général aux Call, cuprea et caligata; mais il s'en distingue nettement: 1) par les poils de ses oreilles qui sont blancs et non pas noirs ou rouge de cuivre comme dans les Call, caligata et cuprea, 2) par ses quatre mains, non pas noires ou rouge de cuivre, mais couver-tes, du moins sur les doigts, de poils blanchatres, 5) paria préssnee d'un bandeau frontal teint d'un gris-blanc plus ou moins pur, et 4) par le rouge de cuivre ne s'étendant, sur la face externe des membres, que sur les jambes et les avant-bras.
L'un de nos individus a été envoyé a feu Verreaux de la Nouvelle-Grenade ; nous en avons recu un autre de St. Fe da Bogota ; deux autres enfin ont été obtenus par la voie du commerce, comme provenant du Perou.
Individus montés. — 1. Male adulte, au blanc du front for-tement tiqueté de noir^ JVouvelle-Grenade, Verreaux, 1875. — 2. Adulte, Bogota, 1868: semblable au Nn 1, mais a l'entre-
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dein' des oreilles lircnt forlement au brun rougeatre l'oncé. — 5. Male adulte, ao bandeau frontal blanchalre tres pro-noncé, oblenu en 1874 comme provenant du Pérou. — 4. Individu passablement jeune et tout-a-fait semblable, par ses teintes, au N0 3; obtenu en 18ö8 comme provenant du Pérou.
5. Crtine du N0 1. — 6. Crane du ]S0 3.
/3. Cótés de la tète, dessous du cou et du tronc, ainsi que la face interne des quatre extrémités d'un roux rougeatre tres vif.
CALLITHRIX MOLOCH, Ifollmannsegg. — Is. Geolï'r., Archiv. Mus., tome 4, p. 33, pi. 3.
Ajoutez aux traits ci-dessus que les poils des autres parties sont annelés de noir et de blanc grisatre, que la première teinte domine sur la queue, la dernière sur les quatre mains, et que le dos est un peu lavé de roussatre.
Cette espèce liabite les bords méridionaux de l'Amazone inférieur et du Rio-Para. Le voyageur du coiute de Hoffmannsegg, feu Sieber, l'a découverte dans cette dernière contrée. Nalte-rer en a tué des individus, cn Aout, prés de l'embouchure du Tabajos (von Pelzeln). Bates, trad, allem. , p. 243 , l'a obser-vée prés d'Aveyros situé sur les bords du Tabajos, a environ quarante heures de marclie de son embouchure.
Individu inonté. — 1. Adulte, Para, 1870.
B. Parties inférieures teintes de roux pale, mais seuleinent en arrière du cou. Cette teinte est, en outre, dans le jeune age, peu prononcée et réduite a la face interne des cuisses. Poils du pelage des autres parlies annelés de brun foncé et de gris blanchatre. Cette dernière teinte domine ordinairement sur la queue et sur les flancs, lorsque les poils de cette partie se trouvent alongés. Le dessus est plus ou moins laré de roussatre. Oreilles garnies de poils blanchatres.
La seule espèce connue s'óloigne, en quelque sorte, par sa
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laillc et par son dessous n'ofTrant qu'une faible teinlc rousse, des autres espèces de la division, pour se rapprocher de celles de la première division.
CALLITHRIX D0NAC0PH1LA, d'Orbigny, Voyage, Mammif., pl. 5.
II me semble que l'on peut ajouter aus synonymes de celte espèce le Callithr. cinerascens de Spiï, p. 20, pl. 14, observe par ce voyageur dans les forêls du Pulomayo ou Ica, aux fron-tières du Pérou. Wagner, Beitr., p. 452, dit du seul individu rapporté par Spiï qu'il égale en grandeur le Call, cuprea. Ce serait aiors un individu au jeune age, attendu que le Call, donacophila atteint une taille plus forte. Quoiqu'il en soit, j'ai préférc de conserver a notre espèce une épithète, a laquelle se raltache une definition certaine.
Ce singe a été découvert par d'Orbigny, dans la Bolivie; mais il vient également du Pérou (Is. Geoft'r., Cat., p. 41). Ce dernier savant constate, toutefois, que les individus recueil-lis dans la province de Mojas et au Pérou , sont beaucoup plus roux que ceux de St. Cruz de la Sierra et qu'ils ont la queue foncée.
Individus montés. — 1. Adulte de tres grande taille, obtenu comme provenant du Pérou; longueur totale de 29 pouces, dont la queue en occupe dix-sept; le roux s'étendant en arrière depuis la poitrine. — 2. Individu de taille moins forte ; mais, du reste, semblable au N0 1, quoique plus fortement lavé de roux sur le dessus et a queue plus foncée; obtenu comme provenant du Pérou. — 5. Femelle a 1'age moyen, au roux du dessous faiblement prononcé et borné sur la face interne des membres; puis, aux poils des flancs, du derrière des cuis-ses et du dessous de la partie basale de la queue alongés et blanchatres; Bolivie, voyage de d'Orbigny. — 4. Jeune individu, au roux trés faiblement prononcé et refoulé sur la face interne des cuisses, Bolivie, voyage de d'Orbigny: longueur totale de 23 pouces et demi ; eet individu s'accorde assez bien avee le Call, cinerascens de Spix.
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SAÏM1RI.
Ce sont des singes a formes passablement grêles, présentant en longueur totale environ deux pieds et demi, et dont. la queue en occupe la plus grande moitié; aux quatre mains et souvent aussi a Tavant-bras teints de roux ; au pelage gris ou roux et tiqueté de noir, teinte que Ton voit encore a la partie terminale de la queue ; a la face encadréè de blanc ou de blanc tiqueté de noir, et quelquefois avec du noir sur le dessus ou sur les cótés de la tête.
Leur crane est remarquable paree que Focciput se prolonge au dessus du trou occipital, de la sorte que ce trou se trouve refoulé rers le devant jusque sur la fin du deuxième tiers de la longueur totale du crane. Les canines sont fortes. Le sque-lette n'offre que treize paires de cótes ; mais, par contre, sept vertèbres lombaires ; il y a Tingt-huit a trente vertèbres caudales. ')
On sait que le cerveau est, dans ces singes, d'un volume considerable tout-a-fait exceptionel, et qu'il n'offre, par contre, qu'un petit nombre de circonvolutions. Is. Geoffroy, Archiv , t. 4, 1844, p. 10, est allé jusqu'a dire, a eet égard, que »ces singes, places au premier rang entre tous, et a cóté de 1 homme même, si ce n'est au dessus, par la masse proportio-nelle de leur cerveau, sont d'un rang très-inférieur pour le nombre de leurs circonvolutions cérébralesquot;.
Ces singes ont la voix silllante. lis sont alertes et caressants et vivent, par troupes, dans les foréts.
La distribution géographique des Saïmiris présente des phc-nomènes dignes d'études nouvelles. attendu que quelques espè-ces sont répandues sur des terrains d'une grande étendue et s'entrelacant, sur plusieurs points. Le Saïmiri sciureus, par exemple, a été observe dans les Guyanes Anglaise, Néerlandaise
1) II faut evidemment attribuer a une confusion ou a des errcurs typographi-ques que Daubenton (Buffon, 1. c., p. 78), donne au Saïmiri 14 paires de co:es et seulement trois vertèbres lombaires.
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cl Francaise, u Venezuela et dans !a Colombie, sur ics hords du Ilaut Rio-Negro, sur ceux du Ilio-Branco, prés de Barra do Rio-Negro, prés de Borba au Bio-Madeira inférieur, sur les fionlières Péruviennes du Brésil, sur plusieurs points le long des deux rives de l'Amazone, et même dans la province Brésilienne de Goyaz. Les naturalistes-voyageurs ont obtenu le Saïm. lunulalus sur le Haut-Orénoque, a la rive droite du Solimoëns prés de TelTé et mètne sur les confins orientaux de Cayenne. Le S. Örstedii a élé découvert a Véragua, et le S. entomophagus Tient de la Bolivie, des parties voisines de la province de Mato-Grosso, et du Pérou Amazonien.
II est bon de faire observer que, ni Je prince de Wied et Spi\ , ni Burrneister el Nalterer n'ont renconlré ces singes dans les courses faites par eux, soit dans la province Brésilienne de St. Paul, soit dans cetle large bande de ia cole du Brési! s'étendanl depuis Bahia jusqu'au dela de Rio de Janeiro.
SA'iMIRl SC1UREUS, Cuvier, Bégne an., 2^6 édit., 1829 t. 1 , p. 105; Isid. Geofl'r., Lecons de Mamrnalogie, résumé par Gervais, 1833, p. 19. — Chrysolhrix sciurea, Kaup Thierieich, lie édit., 1855, t. 1, p. 50. — Simia sciurea Linné, Syst. Nat., édit. 12, t. 1, p. 45, K0 51. — Saimiri Buflbn , t. 15, p. 70, pl. 10; Audebert, fam. 5, sect. 2, pi 7, el fig. dans Fr. Cuv., Mammiféres. — Callilbrix sciureus GeolTroy, Ann. d. Mus., t. 19, p. 115. — Saimiris usla, Is Geollr., Archives du Mus., t. 4, 1844 , p. 15, pl.
Pelage d'un gris liqueté de noir, tirant quelquefois un peu au jaunatre; mais passant, sur le dos au jaune roussatre, sur les mains et l'avanl-bras au roux jaunatre tres vil', el sur la parlie terminale de la queue au noir. Les teinles de l'espèce sont sujetles a des variations sensibles, et Ton rencontre quelquefois des individus donl les poils des oreilles sont enlevés tolalement ou en parlie. Quant au Saïmiris ustus de Geoffroy, il ne se distingue absolument en rien du Saïm. sciureus, el il a les oreilles poilues, quoique un peu moins forlement que
d'ordinaire. Le Saïm. ustus, de Sclaler (Proc., 1872, p. 688, N0 2 ; fig. de la téte a la page 689), a les oreilles totalement nues, tout en ressembiant sous tous les autres rapports au Saïm. sciureus. On verra plus bas que dans deui individus de notre collection, les oreilles sont plus ou moins nues, mais qu'ils se distinguent par leur avant-bras, olfrant, au lieu d'un roux-jaune, Ia teinte dominante de l'animal.
Cette espèce est commune a Surinam; elle vit dans la Guyane Anglaise (Schomburgck), et le Musée de Paris en a recu, suivant Is. GeofFr. , des individus de Cayenne. Lichten-stein, Verzeicliniss, 1825, 4°, p. 1, fait mention d'un individu originaire de Para. Castelnau en a rapporté un individu de Santarem , (bouches du Tapajos, rive méridionale de TAma-zone), et un autre de la province Brésilienne de Goyaz. Bates l'a observée sur cette même rive prés des bouches du Madeira , et sur la rive septentrionale prés d'Obydos et de Serpa. JVatterer en a rapporté des individus recueillis, en Janvier prés de Borba sur les bords du Madeira inférieur, en Septembre pies de Barra do Rio-Negro, en Mars prés du fort du Rio-Branco, en Juillet prés des bouches du Bio-Uaupé, en Janvier et Mars prés de Marabitano sur le Bio-Negro au Nord du Uaupé ; enfin dans le Para proprement dit (von Pelzeln, note manuscrite). Is. GeoflV., Catal., p. 38, fait mention d'un individu du Musée de Paris, provenant de St. Fé da Bogota. Nous avons égaie-ment recu un individu de la Nouvelle Grenade et un autre de Venezuela.
Notez que Frantzius, Wiegmann, Archiv., t. 35, 1869, p. 260, enuinére le Ciirysothriï sciurea parmi les nnimaux des parlies Sud-Ouest de Costa-Bica. Reste a savoir, si ce n'est pas plulót le Saïmiri Orstedii, cette espéce habitant le pays voisin de Véragua.
II convient d'eïaminer de rechef le singe, mentionné par Cartlett, Proc. Zool. Soc. London, 1871, p. 219, N0 5, sous ie nom de Saïtniris ustus, commun sur les bords de toutes les rivieres du Pérou Amazonien, région oü Castelnau n'a trouvé
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que Ie Saïm. cnlomophagus, mais d'oü neus avons recu un individu du veritable Süïm. sciureus.
Individus montés de Surinam. — 1. Vieux male, de trés grande taille, longueur du tronc avec la têle de 15 pouces et demi, de la queue de 10 pouces, a l'avant-bras roux; acquis en 1839. — 2. Male, a l'avant-bras roux, du cabinet de Tein-minrk. — 5. Male, a l'avant-bras roux, acquis en 1860. — 4. Jeune male, aux teintes semblables, quoique moins vives que dans les adultes, voyage de Dieperink. — 5. \ieux male, se distinguant par son avant-bras droit teint de roux-jaunatre seulement a sa partie inférieure.
Individus montés d'origine incertaine. — 6. Femelle, aux de; teintes ordinaires, quoique un peu plus foncées, 1873. — 7. Jeune a male, aux teintes ordinaires, mais plus claires et tirant sur le de jaune, enfin au jaune-roux de l'avant-bras plus clair et plus tre vü'; acquis en 1872. ,n®
8. Individu rnonté, acquis en 1873, comme provenant de des Yénézuéla; teintes ordinaires, mais peu vives. j0'
9. Individu monté, acquis en 1875 comme provenant de la pai Nouvelle Grenade, aux teintes ordinaires, mais seulement avec na' de faibles traces de roux-jaune pale réduit aux quatre mains. rar
10 Individu adulte monté, aux teintes ordinaiies, mais aux raf avant-bras n'offrant pas de roux-juune et aux poils des oreilles mg clair-semés, Rio-Yavari, acquis en 1837. 010
11. Male, monté, d'origine incertaine, aux teintes semblables les a celles du N0 10; mais aux oreilles presque dénuées de poils. ne
Squelettes, appartenant tous a des individus originaires de 1 Surinam — 12. Squelette d'un individu adulte. — 15. Sque- en lette d'un individu a-peu-près adulte. — 14. Squelette dun -trés vieux male, acquis en 1867. — 15. Squelelle d'un individu a-pcu pres adulte, acquis en 1862. — 16. Squelette d'un S individu passablement jeune, acquis en 1862. — 17. Squelette Vid d'un individu passablement jeune, acquis en 1867. — 18. lat Squelette d'un male passablement jeune, acquis en I860. (
19. Crane du ISn 1. — 20. Crane du N0 G. — 21. Crane noi
du
18 Mi bo
on
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241}
du N0 9. — 22. Ciane, Surinam, du Cabinel de Temininck. — 23. Crane du N0 3.
SAIMIRI LÜNÜLATÜS, Is. GeolTV., Archives d. Mus., t, 4, 1844, p. 18. — Chrysothrix nigrivittata, Wagner, Acad. München, p. 461. — Siinia sciurea (cassiquiarensis), iluin-boldt, Recueil, p. 334.
Tres sembiable au Saïm. sciureus; mais, en avant des oreiiies avec une large tache setni-lunaire noire, el a la teinle générale du pelage tirant plus forlement au jaune roussutre.
Observe par Humboldt sur les bords de TOrénoque au Sud des cataractes jusqu'auï bords du Cassiquiare. Ce voyageur dit a eet égard: »Ils sont assez communs au Sud des cataractes de rOrénoque; on en trouve aussi d'une taille plus élancée et très-difïiciles a apprivoiser, sur les bords du Rio-Guaviaré, de meme que dans les Ibrèts que traverse le Rio-Caura , au dessus de des Rapides de Mura. Les Titis les plus petits et les plus jolis sont ceux du Cassiquiarequot;. Madame Sailes nous a fait 3 la parvenir un individu de cette espèce, recueilii par un voyageur-ivec naturaliste Francais prés des bords de l'Oyapock , fleuve sépa-is. rant la Guyane Francaise de la Guyane Portugaise. Wagner aux rapporte que Spix a recueilii trois individus du Chrysollirij: illes nigrivittata prés d'Ega, au confluent du Rio-Teffé et du Soli-moëns, ce qui prouverait que Fespèce se trouve également sur bles les bords inéridionaux de 1'Amazone. Du reste, Spix lui-mêma oils, uö fait pas mention de ce singe dans son ouvrage. j de Individu monté. — 1. Femelle adulte, Oyapock, acquise que- en 1873.
l'un 2. Crane du N0 1.
ndi-
J'un SAIMIRI ÖRSTEDII. — Chrysothrix ürstedii, J. Reinhardt, lette Vidensk. Medd. Naturhist. Forening i Kjöbenhaven, 1872, p. 18. lö», pi- 3.
Ce singe dilTère de tous ses congénères par sa calotte d'un rane noir profond, ainsi que par la teinle de son tronc d'un roux-
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jaune beaucoup plus intense et ardent. Le noir ile la calollc se prolonge en angle aigu sur le front jusqu'a la base clu nez; il descend plus ou moins, en arant des oreilles, sur les cótés de la tête, et il s'étend, en arrière, sur l'occiput ou même jusque sur la nuque. Ces poils noirs sent, du reste, sur le vertex et l'occiput, teints a leur partie basale de jaune roussatre.
Nos indmdus proviennent du royage de M. Arcé a Véragua. Reinhardt a obteuu les siens de cette même localité.
II s'agit de savoir, si le Chrysothr. sciureus de Frantzius observé par lui dans le Sud-Est de Costa-Rica, region tout-a-fait voisine de Véragua, n'appartient pas plutót au Saïm. Orstedii.
Individus montés. — 1. Adulte, voyage d'Arce, Véragua, acquis en 1870, — 2. Adulte, voyage d'Arcé, Véragua, acquis en 187o.
5. Ciüne du N0 1. — 4. Crane du N0 2.
SAIMiai ENTOMOPHAGÜS, Is. Geoflr., 1845; Calal. , p. 58, N0 5. — Callilhrix entomopliagus, d'Orbigny, voyage, Mam-mif., 1836, pl. 4; Saïmiris entomophagus, teste, 1847. — Chrysothrix entomophaga, Wagner, 1842.
Cette espèce a le pelage plus long et moins doux nu toucher que toutes les autres. Elle rappelle le Saïmiri sciureus por ses teintes, a cette exception prés qu'elles sont en général beaucoup plus pales, que les poils du dos sont d'un jaune roussatre et beaucoup moins tiquetés de noiratre, enfin que ceux du dessus de la tête et de la nuque jusqu'a l'entre-deux des épau-les sont terminés de noir, mais de la sorte que leur teinte jaunatre perce sur toutes ces parties et domine même sur le front.
Cette espèce a été découverte par d'Orbigny dans la Sierra Guarayas en Bolivie, et elle y a été retrouvée par Bridges (Gray, Catal., 1870, p. S2). Natterer en a recueilli des individus prés de la bouche du Rio-Mamoré, se jetant dans le Madeira, au Nord-Ouest de la Sierra Guarayas. Castelnau,
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enfin, l'a renconlree, prés de la mission de Sarayacu, sur les bords de rUcajali dans le Pérou Amazonien.
Indindus monies. — 1. Vieux male; longueur du tronc avec la tête de 14 pouces et demi, queue de 18 pouces, Guarayas en Bolivie, voyage de d'Orbigny. — 2. .Male toul-a-fait sem-blable au N0 1 , voyage de Bridges, Bolivie, acquis en 1870.
SII1AE Al. SCI 11 RE A E. SIMS-ÉCÜREUILS.
Les singes compris dans ie genre Ilapale forment line familie isolée sous plnsieurs rapports, et plus particulièrement distincte des autres singes Américains, par la forme de ses ongles, ainsi que par une modification dans le système dentaire.
Quant aux ongles, ils sont alongés et en faux, celui du pouce des pieds étant, toutefois, plus ou moins court. Quant a leur système dentaire, les Ilapale sont dépourvus de la der-nicre molaire, c'est-a-dire de la sixième, si caractéristique pour tous les autres singes Américains, ce qui porie le nombre total des dents de ceux-ci a trente-six. Le nombre total des dents amoindri de quatre est, par conséquent, dans les Hapale, égal a celui des singes de l'Ancien Monde et de l'homme, savoir de trente-deux seulement. Les Ilapale ayant, cependant, comme les autres singes Américains trois molaires de change, et non pas deux comme les singes de l'Ancien Monde et l'homme, ils olïrent toujours , sous ce rapport, une difference notable.
Le trait le plus saillant de leur organisation intérieure est celui de l'absence de circonvolulions dans le cerveau.
On a appelé ces animaux singes-écureuils, paree que leur taille, une certaine analogie extérieure et leur manière de monter les arbres rappelle en quelque sorle les écureuils.
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La longueur du corps et «Je la lèle est ordinairement, dans les adultes, de liuit, rarement de neuf pouces ') ; cependant les Hapale melanura et argentata n'atteignent pas cette taille, et deux autres espèces sont plus particulièrement remarquables par leur petitesse , savoir le Hapale leonina et le Hapale pyg-maea, ce dernier n'offrant, sans la queue, que cinq pouces. La queue présente, dans les individus de taille ordinaire, une longueur de 15 a 14 pouces, dans le H. pygmaea de 8 pouces et demi, d'oü il résulte que eet organe est toujours environ d'un tiers ou davantage plus long que le tronc et la tête. 11 parait, toutefois, que le Hapale leucocephala ofFre, proportions gar-dées, une queue un peu moins longue que d'ordinaire. Heste a savoir si le développement de la queue marclie de pair avec celui des autres parties; dans notre jeune H. midas, du moins, la queue est relativement plus longue que dans les adultes.
Notez encore que, dans les jeunes, le crane est moins élevé que dans les adultes,
II parait que les Hapale se trouvent dans toutes les parties de l'Amérique depuis Costa-Rica jusque vers le Paraguay. On les rencontre réunis en tres petit nombre d'individus, soit dans les grandes forêts, soit hors des forêts dans les broussailles ou sur des arbres isolés.
Les espèces de ce genre se rangent naturellement dans deuï divisions dont chacune comprcnd, a son tour, plusieurs subdivisions. Ces deux divisions principales oll'rent mème une certaine difference presque exclusive dans le système dentaire, c'est-a-dire dans les incisives et canines de la machoire inférieure: les premières étant courtes chez les unes, longues chez les autres, tandis que les canines sont faibles et non pas dirigées en dehors dans les espèces a incisives longues.
On ne possède, malheureusement, que fort peu de données concernant le squelette des Hapale. Daubenton, dans Buffon,
1) Savoir dans les individus li Fétat frais. Les pcaux et les individus montes offrent ordinairement, lorsqnc ces travaux nc sont pas cxecutcs avcc soin, 1c cou et le tronc trop alonges.
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lome 13, p. 106, a trouvé au II. jaclius 15 paires de cóles et 6 vertèbres lombaires, ce qui est cTaccord avec nos trois squelettes de Tespèce. Nos squelettes du H. midas et du II. rosalia olTrent, par centre, 12 paires de cötes et 7 vertèbres lombaires; celui du H. oedipus 12 paires de cótes et 6 vertèbres lombaires. Nos squelettes du Hap. jachus présentent, cornme celui de Daubenton , 27 vertèbres caudales; ceux dn II rosalia en ont autant; dans ceux du H. midas, ce nombre monte a 28, 29 ou trente; tandis qu'il est de 55 dans le H. oedipus. Quelque peu que soient ces détails, ils font néanmoins entre-voir que le nombre des cótes el des vertèbres lombaires est pour quelque chose, lorsqu'il s'agil de la distinction des espè-ces et de leur distribution en subdivisions.
On sait que ce genre créé par llliger, porte chez lui le nom de Hapale qu'E. Geollroy a généralisé en celui d'Arctopithe-cus, en établissant, sous le nom de Jachus et Midas, deux genres dans sa familie des Arctopithèques. Ces deux genres ont été adoplés par les naturalistes : mais plusieurs d'entre-eux ont subsli-tué, a l'exemple de Kuhl, le nom de Hapale k celui de Jachus.
I. Queue le plus souvent unicolore, et jamais ornée de ban-delettes en anneaux. Oreilles sans pinceaux. Incisives de la machoire inférieure de moitié plus courtes que les canines, a rexception des Hapale melanura et argentata, dont ces incisives sont seulement d'un tiers plus courtes.
Les espèces de cette division sont répandues dans toutes les régions habitées en général par les Hapale.
A. Foils des joues et du dessus de la tête tellement alongés qu'ils cachent les oreilles et que, dressés, ils rayonnent tout autour de toute la tête. Teinte du peluge, soit d'un jaune rougeatre uniforme, soit d'un noir inlerrompu, sur certaincs parties, par du jaune rougeatre.
On ne connait, avec certitude, que trois espèces de cette subdivision, savoir les Hapale rosalia, chrysomelas et chrysopy-
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ga. Elles n'ont élé observées jusqu'a présent que dans les contrées orientales dü Brésil meridional, comprises entre le 14me et le 24me degré Lat. Austr., e'esl-a-dire depuis la rivière d'Ilheos jusqu'a Ypanéma dans la province de St. Paul , et cela seulement sur une bande de terre s'étendant depuis la cóte jusqu'a 20 ou 50 heures de marche dans l'intérieur. II parait cependant que le Hap. chrysomelas présente une exception a cette règle générale, vu qu'il se retrouve, suivant Tschudi, au Pérou, phénomène qui se répète encore dans quelques autres espèces de singes Américains , et même dans deux espè-ces de la Guyane, savoir Hapale midas et Ateles paniscus, également retrouvées, par Tschudi, au Pérou,
HAPALE ROSALIA, Illiger. — Simia rosalia, Linné, Syst. Nat., éd. 12, t. 1, p. 41, N0 26. — Le Marikina, Buffon. — Midas rosalia, E. Geofl'roy.
Facile a reconnaitre a la teinte jaune rougeatre plus ou moins uniforme de son pelage. II est, cependant, nécessaire de modifier cette assertion en faveur des considérations suivan-tes, D'abord, il parait qu'il n'existe guère, dans les Musées d'Europe des individus tués a l'état sauvage, tous ceux dont les auteurs font mention, y ayant éte apportés vivants et par conséquent en captivité: de la les variations de teintes dues a la décoioration. Quant aux individus tués a l'état sauvage, ils est évident qu'ils présentent quelquefois des variétés individu-elles, dont on observe également des traces plus ou moins sen-sibles dans ceux vivant en captivité. Ce ne sont, au fait, que deux voyageurs qui nous donnent des renseignements a eet égard. L'un d'entre eux, le professeur Burmeister (System. Uebersicht, I, p. 24), mande qu'il a vu, chez le naturaliste Beske résidant a la Nouvelle-Fribourg, dans la province de Bio de Janeiro, plusieurs peaux de ce singe, présentant une teinte tout-a-fait uniforme. L'autre voyageur, le prince de Wied (Beitriige , II, p, 149) donne la description suivante des individus tués par lui a l'ctat sauvage: »Face nue, d'un brim-
gris. Iris de i'oeil d'un brun tirant au jaunc rougeatre. Oreil-les grandes et revêtues, sur leur bord, de poils d'un brun noir. Front et cótés des joues garnis de poils ras et fins d'un jaune brunatre, et qui se prolongent en angle aigujusque vers les poils de la tête. Poils du sommet de la tète assez longs et dhisés en deui toupets offrant la teinte du corps, mais séparés 1'un de l'autre par une bandelelte longitudinale garnie de poils plus courts d'un brun noir. Les poils alongés bordant les cótés de la face sont d'un brun foncé. Les autres parties de la tête, la gorge, la poitrine et les bras sont d'un brun orangé rougeatre resplendissant l'or. Les quatre mains ofFrent un brun noiratre, mais celles de derrière se trouvent fortement mêlées de jaune. Queue, tantót sans taches, tantót tachetee de noir en arrière de sa racine, ensuite tout-a-fuit noiratre avec quel-ques poils d'un jaune doré, mais toujours jaune a son estre-rnitéquot;. Cette description peut servir de modèle pour se faire une idee précise de l'espèce. — J. E. Gray, Catalogue, 1870, p. 65, caractérise un individu du Rritish Museum formant nne variété, par les mots de »Head , feet, bands and end of tail blackishquot;. — Isid. Geoffroy, Catalogue, 18ï)l , p. 62, dit de deux individus du Musée de Paris d'origine incertaine; qu'ils sont différents des autres par l'eïistence de poils trés foncés et presque noirs sur les parlies lalérales de la face, et chez l'un d'eux sur la ligne médiane du crane; et que, de plus, chez l'adulte, la queue, les avant-bras et les mains tirent sur le noir. Ce savant va même jusqu'a croire a l'existcnce de deux espèces confondues sous le notn de Marikina ou Singe-Lion , supposition partagée, du reste, par personne. J'ajoute aux détails précédents que nous possédons également des indi-vidus variés de noir; puis que les poils ras du devant du front, caractérisant cette espéce et le chrysomelas, el qui se prolongent en angle sur le haul du nez , sont, dans un jeune individu de noire collection (le N0 7), plus alongés que d'or-dinaire et, par conséquent, semblables a ce que Ton observe dans le llapale chrysopyga.
Je lertnine ces donnees sur les variétés de celle espèce par robservation que le Simia albifrons de Thunberg (Kongl. Vetensk. Acad. Ilandl., 1819, p. 66, pl. 3 et 4), ne forme, de mème, selon toute probabilité, qu'une variété du Hapale rosalia. Suivant Ia description de Thunberg, ce singe est d'un noir mêié de blanc, les poils étant blancs a leur base, noirs a leur pointe ; la face noire est entourée de tous cótés. sur le front, les joues et le menton, de poils courts et blancs; les oreilles et l'occiput sont couverts de poils longs, droits et tout-a-fait noirs; les mains sont noires; la queue est brune, légè-rement variée de blanc, notamment a son eitrémité ; la longueur du corps est de 8 pouces (au lieu de 5 pouces, comme le marque la description, évidemment par suite d'une erreur ty-pographique), celle de la queue de 10 pouces. Ces données sont basées sur un couple de ces animaus apporté vivant du Brésil en Suède. Voila, il me semble, un exemple de méla-nisme tres prononcé du Hap. rosalia. Ajoutons que Desmarest, Mammalogie, Supplément, p. S54, 2rne colonne, a énuméré ce singe de Thunberg sous le nom de Jachus albifrons; que Lesson, Mastologie, p. 199, en fait un jeune Hapale oedipus, auquel il réunit encore le Midas bicolor de Spix ; que Wagner, dans Schreber, p. 248, note, avoue ne pas savoir s'orienter dans la description de Thunberg; que Tschudi , p. 55, le rap-porte a son Midas labiatus qui, diflérant toutefois du M. labiatus de Geoffrey, est probablement identique avec le H. nigricollis de Spix, dont Tschudi ne distingue pas non plus les Hap. mystax et fuscicollis; enfin, que Reichenbach, Affen, p, 9, Midas albifrons, donne, pl. 2, fig. 29 et 30, la copie reduite des figures de Thunberg.
Quant a la repartition géographique du Hapale rosalia, il parait qu'elle se trouve circonscrite dans un cercle excessive-ment étroit, ce singe n'ayant été observé que dans une partie de la province de Rio de Janeiro. Le prince de Wied (p. 130), ne l'a rencontré que dans les grandes forets des environs de la ville de Rio de Janeiro, de St. Joao, du Cap Frio etc.,
sur une étendue d'un degré géographiquc Le princc constalc qu'il ne se repand, vers le Nord, pas même jusqu'au tleuve Parahyba. M. Bunneisler, p. 54 , a vu des peaux d'individus a la Nouvelle-Fribourg, colonie Suisse siluée de l'autre cólé des montagnes au Nord-Est de la baie de Rio de Janeiro. Nallerer Ta observe, au.v mois d'Avril et Aout, dans les parties méri-dionales de la province de ce nom.
Ce singe fréquente, suivant le prince de Wied, non seulement les forêts en montagne, mais il se trouve encore dans les brousailles revêtanl les plaines sablonneuses. II se nourrit d'insectes et de fruits. Les Portugais de son pays natal le désignent généralemcnt sous le nom de »Saliuim vermelhoquot;.
Le squelette' de celte espoce oll're 12 paires de coles, 7 vertèbres lombaires et 27 vertèbres caudales.
Individus montés: tous, a TexccpUon du N0 14, apportés vivants en Europe. — 1. Adulte, Rio de Janeiro; a teinte uniforme d'un jaune rouge. — 2. Femelle adulte, Rio de Janeiro: queue pale, un peu variée de noiratre, comma c'est aussi le cas des mains. — 5. Femelle, au* teintes semblables a celles du N» 2; morte le 24 Nov. 1874. — 4. Male adulte, a queue fortement variée de noir, et auï poils de la tète en partie noirs, mort le 50 Mars 1874. — a. Adulte, variété a queue et mains presque entièrement noires , Rio de Janeiro. — 6. Adulte; variété a teinte tres pale, variée de noir sur la queue et les mains, Rio de Janeiro. — 7. Jeune femelle, a teinte uniforme, morte le lö Janvier 1874. — 12. Male, mort le 11 Aout 1875, prés. par la Soc. Royale de Zoologie d'Amsterdam. — 14. Male adulte, tué sur le bord septentrional du Rio Parahyba do Sul, acquis en 1876: teinte d'un roux-rouge jaunatre tres intense, plus pale et sale sur la queue et interrompu de poils noirs, comme cela a encore lieu sur les quatre mains. Raie médiane du dessus de la tète d'un noir trés prononcé.
Squelettes. — 8. Male, acquis en 18(57. — 9. Adulte.
10, Crane du N0 3. — 11. Crane du IN0 4. — 15. Crane du N0 12. — 15. Crane du N0 14.
HAP ALE CHRYSOMELAS, Wied, in lilt.; Beitrage, vol. 2, p. 133, figure dans ses vAbbiidungenquot;'. — Midas chrysomelas, Kuhl, p. 51. — Jachus chrysomelas, Desmarest, p. 93.
Pelage d'un noir luisant, a I'exception des parlies suivantes: poils alongés enlourant la face d'un rouge-brun passant, vers leur base, au jaune rougealre; avanl-bras d'un rouge-brun plus clair passant, sur les mains, insensiblement au jaune rougealre; une bande de celle même teinle, commencanl sur le croupion, s'étend le long de la parlie supérieure de la queue, pour se perdre vers ie dernier tiers de la longueur de cel organe. Celle bande est moins prononcée dans les jeunés (Wied 1. c., el Is. GeofTroy , Cal., p. 62), et leurs mains postérieures sont d'un brun-rouge (Wied), dont nolre individu adulte olfre éga-lement des traces.
Le prince de Wied a découvert celle joiie espèce dans les grandes forêts d'Ilhéos, a une distance de quatre a cinq jour-nées de marche de la cóle, et elle se trouve encore, au dire des Bolocudes, a quelques degrés au dela vers le Sud , sar les les bords du Rio-Pardo. Observée dans nulle autre parlie du Brésil , c'est un fait tres curieus que l'espèce se retrouve au Pérou (voir Tschudi, Fauna Peruana, p. 35). II est, loutefois, a regreller que ce savant voyageur n'ait pas indiqué la localité precise du Pérou, oil habile ce joli singe.
Individu monlé. — 1. Fenielle adulte, Sertam d'Ilhéos, voyage du prince de Wied.
HAPALE CHRYSOPYGA, Wagner, dans Schreber, Simiae, p. 249 ; Jachus chrysopygus, Mikan, Delectus, fascic. 5mc, avec figure. — Midas chrysopygus, Reichenbach, p. 9, fig. 31.
Noir; mais les handles, la parlie basale de la queue, les cuisses et les jambes d'un roux rougealre. Poils dn devanl du
front el ceux qui se répandent sur la parlie basale du nez, de longueur ordinaire.
Cette espèce a élé decouverte par Natterer dans les environs d'Ypanéma, silué dans la province de St. Paul au Brésil, a plus d'un degré de distance de la ville de St. Paul et de la cóte. 11 l'a observee prés de ce lieu en Mars, 3Iai, Aout et Septembre, et prés de Varze-Grande en Janvier (v. Pelzeln). M. Burmeister, p. 33, mande, qu'il a vu a la Nouvelle-Fri-bourg, un jeune individu pris dans la Serra de Macahé, et qu'il croit appartenir a cette espèce, supposition que ses indications contredisent évidemment. II ne parait pas qu'elle ait été trouvée aiileurs que dans la localité indiquée par Natterer.
Individus montés. — 1,2. Male et lemelie adultes, Ypa-néma, province de St. Paul au Brésil inéridional, voyage de Natterer.
B. Poils du cou et de la poitrine trés alongés en guise de crinière ; poils de la tête ordinaires, ne couvrant pas les oreii-les; ceux de rextrérnilé de la queue alongés en flocon. Poils én général d'un jaune d'ocre tirant sur le brun olivatre, et annelés de noir. Dos varié de jaunatre. Mains et pieds depuis le talon jusqu'a Teslremite des orteils, noirs. Face d'un noir passant, autour du nez et de la bouche, au blanc bleuatre.
On ne connait qu'une seuic espèce de cetle subdivision , appelée HAPALE LEONINA, A. Wagner, dans Schreber, Siiuge-thiere, Simiae, p. 249, N0 12. On en doit la decouverte a A. de Humboldt qui lquot;a décrite, sous le nom de Simia leonina, dans son Becueil d'observations de Zoologie, 4°, vol. 1, Paris, 1803, pp. 27 a 51. Cette description est accompagnée d'une figure faite par A. v. Humboldt sur les lieux, tnais copiée et perfectionnée (!) par Turpin. Suivant von Humboldt, ce singe n'a que 7 a 8 pouces de long, sans compter la queue, qui est de la longueur du corps. II n'en a vu que deux individus apportés vivants, a Popoyan, d'au dela de la pente orientale des Cordilléres. II y habite dans les plaines de Mocoa, les
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rives furlilcs des lleuvcs Pulatnayo (lea) el Caquela (Japura), ne monle jamais jusqu'aux regions tempérees, et est même tres rare dans son pays natal.
II parait qu'ii n'ejsiste pas, dans les cabinets de Zoologie, des individus de cette espèce. II est vrai que Kuhl, 1820, p. 32, dit en avoir vu, dans le tems, deui individus cliez le docteur Albers a Bremen, mais j'ignore ce qu'iis sont devenus. Quant au singe du Musée de Francfort s. Main, pris par A. Wagner, p. 230, pour le jeune male du Hapale leonina , el qu'ii dit aToir le tour de la face comme le devant du corps d'un brun-noir, et la queue d'un brun rougeatre mélange de poils noirs, j'ai trouvé, en examinant eet individu, qu'ii ne peut pas appartenir au Hapale leonina, vu qu'ii présente un système différent de coloration et, qu'avec un système den-taire tres peu developpé, ce qui annonce Ie trés jeune age, ii offre une taille beaucoup plus forte que l'adulte de notre espèce pygmee. 11 est, d'ailleurs, mai conserve, plus ou moins déco-loré et il a été présenté, avec l'indication de St. Paul au Brésii, a une époque ou St Paul sur le Haut-Amazone, d'oü le Hap. leonina aurait pu être transporté, n'était guère fré-quenté. Ii est done plus que probable qu'ii vient de la capitainerie de St. Paul au Brésii et qu'il appartient au Hapale chrysopyga de Natterer.
C. Peau de la tête revètue en partie de poils excessivement ras. Pelage offrant quatre teintes, savoir: du brun-gris jaunatre, du roux, du noir et du blanc: cette dernière leinte occupant constamment les bras, la gorge, ia poitrine et ia tête, soit dans sa totaiité, soit en partie.
On ne connait que trois espèces de cette subdivision, trés faciies a distinguer entre elles et de toutes les autres du genre. Elles n'ont été rencontrées que dans l'isthme de Panama jusqu'a Costa-Kica, dans la Colombie inférieure et, a Barra et Pébas sur les bords septentrionaux de 1'Amazone.
a. Peau de la tête a poils ras ne s'ëtendant en arrière que jusqu'a Tentre-deui des oreilles.
HAPALE BICOLOR, Wagner. — Midas bicolor , Spix , p. 50, pl. 24, fig. 1. — Wagner, dans Schreber, 1, p. 2ol , et Bei-trage, p. 475. — Seniocebus bicolor, Gray , Catal., 1870 , p. 68.
Trés distinct par les poils aiongés et blancs occupant la tête, le cou, les membres anterieurs, la gorge et h poitrine. La tête, toutefois, nue en avant des oreilles chez les adultes, est revêtue , dans un age moins avancé, de poils blancs (voir l'in-dividu de Spix, puis le jeune du Musée de Paris mentionné par Is. Geolïroy , Catal , p. 65, N0 5, enfin Wagner , Beitr., p. 475) , tandis que les poils de la nuque et des épaules se trou-vent aiongés dans tous les ages Abdomen, face interne des membres et face inférieure de la queue ainsi que son extrémité, d'un roux rougeatre. Dessus de la queue noir. Poils des autres parties brunatres, a pointes d'un roux grisatre.
Cette espèce qui appartient a celles de forte taille a été dé-couverte, par Spix, dans les environs de Rio-Negro sur les bords du fleuve de ce nom. Natterer Pa trouvée en Février, Mai, Septembre et en Octobre, sur les mêmes lieux, c'est-a-dire, dans les forêts de Barra ou Manaos, prés de l'embou-cliure du fleuve. Bates (the naturalist on the Amazons, lie édit., traduct, allemande, p. 186), dit qu'elle est passablement abondante dans la forêt prés de Barra , et qu'elle n'a été ob-servée dans aucune autre localité. 11 existe, cependant, au Musée de Paris (Is, Geoffr. , Catal., p. 65, N0 5) un jeune individu de 1'espèce, rapporté par M. M. Castelnau et De-ville des environs de Pébas, situé sur le Haut-Amazone a 250 heures de distance vers l'Ouest de Barra.
Individu monté. — 1. Trés vieux male, foréts de Manaos ou Barra do Rio-JVegro, voyage de Natterer.
b. Peau a poils ras de la tête s'ëtendant en arrière, de chaque cóté, sur le dessus dn vertex, tandis que le milieu de
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cetle partie et du front est revêtu de poils ordinaires ou meme assez alonges.
HAPALE OEDIPUS, Wagner. — Simla oedipus, Linne, Syst. nat., 12me edit., p. 41, N0 23. — Pinche, Butïbn, tome IS, p. 114, pi. 17; Audebert, Singes, 6, 2, p. 1, fig. 1; Fr. Cuvier, Mammif. , fig. — Midas oedipus, E. Geoffr., Annal. du Mus., t. 19, p. 122. — Jachus oedipus, Desmarest, Mammal., p. 96. — Oedipus titi, Gray.
Trés reconnaissable aux longs poils blancs revètant la nuque, i'occiput, ainsi que le milieu du vertex et du front, et dresses ordinairement en couronne dans Panimal vivant. Tout le dessous jusqu'a I'anus, ainsi que les quatre extrémités, a rescep-tion des cuisses, d'un blanc pur. Queue d'un noir passant, vers sa moilié basale, au rouge-brun, teinte qui se répand également sur le derrière des cuisses.
Le squelette olïre 12 paires de cótes, 6 vertèbres lombaires, et 33 vertèbres caudales.
Cette espèce n'a été observée que dans la Basse-Colombie. Les individus apportés en Europe viennent ordinairement par la voie de Turbaco et de Carthagène, et ce sont precisément les localités que Humboldt, p. 338, indique comme patrie de l'espèce.
Individus montés. — 1. Trés vieux male, Colombie (Mag-dalena), acquis en 1845. — 2. Adulte, Colombie, 1863. — 3. Individu du cabinet de Temminck. — 4. Jeune femelle, Colombie, 1875.
5. Squelette, acquis en 1867.
6. Crane de ï'individu N0 1. — 7. Crane de l'individu N0 4.
HAPALE GEOFFROYI, Pucheran, Revue Zoologique, 1845, p. 138. — Midas oedipus, varietas, Spix, p. 30, N0 4, pl. 23. — Midas Geoffroyi, Isid. Geoffr., Catal., p. 63, N0 4; Sclater, Proceed. Zool. Soc. London, 1871, p. 478, pl. 38. — Oedipus Geoffroyi, Gray.
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Fort jolie espèce, rappelant en general le IJ. oedipus ; mais plus particulièrement distincle, outre ses teintes, paree que les poils du dessus de la tète el de la nuque ne sont pas aiongés, et se prolongent, par contre, en forme d'une bande en angle aigu sur la ligne médiane du vertex et du front. Ces poils sont d'un blanc passant, cependant, a l'occiput et a la nuque, au rouge-brun. Le blanc du dessous ne se répand pas sur la face eiterieure des jambes, dont la teinte, quoique plus claire que le dessus du tronc et des cuisses , se trouve, comme ces parties, variee de noir. La queue est d'un noir fortement mêlé de rouge-brun au premier quart de sa longueur.
Spiï, ignorant l'origine de l'individu décrit par lui, émet erronnément la supposition que l'espèce habite probablement la Guyane. Celui du Musee de Paris avait ete apporté vivant de l'islhme de Panama. Nos individus viennent également de cette contrée. M. Sclater, I. c., mande que l'individu figure par lui a été envoyé de Colon (Panama) avec un individu d'Atèle, p.-is sur les bords du lleuve Atrato débouchant dans le Golfe Darien ; que d'autres individus du Hapale Geolïroyi avaient été obtenus, par M. Brenchley, dans les forêts de la Nouvelle-Grenade, pres de la cóte, et que M. Arcé voyageant pour le compte de M. Salvin en a envoyé d'autres de Chepo a Costa-Rica.
Individus montés. — 1. Femelle adulte, apportée vivante de Panama en Europe. — 2,3. Adultes, Panama, 1875.
D. Tète couverte de poils ordinaires. Teinte dominante d'un noir, varié le plus souvent, sur le dessus du tronc, de roux blanchatre et remplacé quelquefois par du roux-rouge, soit sur le dessus du corps, soit sur les extrémités ou cette teinte se trouve réduite, dans une espèce, a leur partie terminale.
Les espèces de cette subdivision ont été observées, a l'excep-tion du Ilapale Weddellii qui vit au Bolivia, dans le Pérou oriental, sur les bords du Huallaga et de l'ücayali, d'oü elles
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s'etendent vers 1'Est sur ceux de 1'Amazone jusqu'a Olivenca (ou St. Pablo),
a. Lèvres et partie terminale du nez revêtues de poils raides d'un blanc pur: ceux des lèvres tres développés, ceux du nez passablement ras.
On ne connait que trois espèces de cette subdivision, savoir, outre les deux suivanles, le HAPALE PILEATA: Midas pilea-tus, Is. G. et E. Deville, Compt. rendus, tome 27, 1848, p. 490, et Archiv. d. Mus., tome S, p. 569, pl. 31. Elle a, comme le Hap. mystaï, les parties inférieures noiratres, et se distingue, et du Hap. mystaï, et du H. labiata, par le dessus de sa tête orné d'une grande calotte d'un rouï vif. Cette espèce repose sur un individu unique rapporté par Castelnau et Deville du Haut-Amazone pres de Pébas. ')
HAPALE LABIATA, A. Wagner. — Midas labiatus, E. Geoffr., Annal. du Mus., tome 19, p. 121, N0 5. — Jachus labiatus, Desmarest. — Midas elegantulus. Slack, Proc. Acad. N. S. Philadelphia, 1861, p. 465. — Midas rufiventer. Gray, Ann. and Mag. of N. H., torn. 12, 1843, p. 398; Zool. Sulphur, pl.; Catal., 1870, p. 66, N0 3. — Midas erythro-gaster, Natterer, Mus. Vindob., apud Reichenbach, p. 14, pl. 36, fig. 488.
Espèce trés reconnaissable a la teinte d'un rous rougeatre occupant les parties inférieures; c'est-a-dire le dessous de la base de la queue jusqu'a une longueur de quelques pouces, le dedans des jambes et des cuisses, le ventre, une plus ou moins grande partie de Ia poitrine et le dedans des bras, quoique cette teinte soit plus pale sur ces deuï derniè-res parties. Le vertes offre encore une raie médiane plus ou moins sensible, teinte de roux. Le reste du pelage est d'un noir tirant au brunatre sur la nuque et sur l'entre-deux des épau-
1) Notez que dans Is. Geoffr., Cat., pp. 64 et 65, ce dernier village est con-stamment indique, par erreur, comme situé sur Ie Bas-Amazone.
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les, tandis que les poils du dos, des lombes et du dehors des cuisses sont terminés de grisatre.
L'individu de notre collection a été recueilli sur les bords du Rio-Yavari qui se jete dans le tleuve des Amazones sur les frontières du Pérou et du Bresil. Natterer a tué son Mi-das erythrogaster, en Janvier, pres du lac de Joanacou au Rio-Solimoëns. Notez que Je singe observe par Bates, Amazons, 2nie edit., p. 399, pre5 de Tunantins et pris par lui pour le M. rufiventer de Gray, n'est guère caractérisé de manière a ad-mettre une determination exacte.
Individu monté. — 1. Adulte, Rio-Yavari, obtenu en 1864.
HAPALE MYSTAX. — Midas mystax, Spiï, p. 29, pl. 22.
Reconnaissable aux poils de son pelage teints d'un noir, uniforme sur la tête, les mains, les pieds et la queue, mais a pointes roussatres sur les autres parties, notamment sur le dos, les lornbes, les cuisses et les jambes.
Spix dit de la patrie de cette espèce : ^habitat in sylvis flu-mina inter Solimoëns et leaquot;; et puis: »toutes ces trois espèces (savoir les II. mystax , nigricollis et fuscicollis) se trouvent prés d'Oüvenca dans le voisinage d'une petite rivière noire Parana-Bijuna, dans le pays des Tocunas, moyen entre le Solimoëns et ricaquot;. En parlant du II. nigricollis, il dit: »habitat prope ripam septentrionalem fluminis Solimoëns in sylvis ab Indiis Tocunas inhabitatis et pago ') Olivenca confinibusquot;: ce voyageur a, par conséquent, obtenu cette espèce sur les bords septen-trionaux du Solimoëns, et non pas prés d'Olivenca (St. Paul), comme le ferait croire sa première assertion. — Is. Geoffroy, Catal,, p. 64, dit cependant que les individus' du Musée de Paris ont été recueillis par M. M. Castelnau et Deville, prés de St. Paul (Olivenca).
Individus monies. — 1. Adulte, voyage de Spix. — 2. Adulte, Olivenca (St. Paul), obtenu en 1864.
1) Spix veut-il dire: village, o\i bion canton?
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o. Crane de i'indiïidu N0 2.
b. Les lèrres seules, et non pas le nez, couverts de poils blancs, qui montent égaleinent sur le devant des joues, jusque prés des yeux, et qui sont en general moins développés que dans les Hap. labiata, pileata et mystaï.
x. Dos et loinbes d'un noir varié de gris roussatre, qui y forme des ondulations transversales.
Les espèces de cette subdivision ollrent entre-elies une trés grande affinité. Ajoutez aux trois espèces énumérees plus bas:
1. HAPALE DE VIL LEI. Midas Devillei, Is. Geofl'r., Catal., p. G4 , et Archives ilu Musée, vol. o, p. S70; inais non pas Midas Devillei de Sclater, qui est synonyme du Hap. llligeri. — Ce singe se distingue des autres espèces de la subdivision par sa tète, son cou, le devant du dos et les membres antérieurs teints de noir. 11 a été découvert, par M. M. Castelnau et De-ville, dans les parties orientales du Pérou septentrional, sur les bonis de l'ücayali, prés de la mission de Sarayacu. Je suppose qu'il convient d'ajouter cornme synonyme du Hap. Devillei, le Midas leucogenys de Gray, Proc. Zool. Soc, , 1863, p. 755, et Catal., p. 67, N0 4, introduit par la phrase de: »Black, back, and outside of hind limbs, washed with reddish gray; face black, with a large triangular white spot under each cheek. ') Hab. Brazilquot;: sans un mot de plus.
2. HAPALE WEDDELL1I. Midas Weddellii, Deville, Revue Zool., 1849, p. 53. Distincte de toutes les autres esTDeces par son front teint de blanc, d'oü il s'ensuit que toute .a face se trouve encadróe de blanc. L'individu type de 1'espèce a été envoyé au Musée de Paris, par M. Weddell, de la province Bolivienne d'Apolobamba.
1) II est évident'que cette indication (Tunc tache blanche au dessous de clia-que joue se rapporte aux poils blancs du bas des joues propres, du reste, a toutes los espèces de la subdivision.
HAPALE ILLIGER1, Pucheran, Revue Zool. , 1845 , p. 336.— ftlidas IJligeri, Is. Geofl'r., Catal., p. 65. — Midas Devillei» Sclater (nee Geoffr.), Proc. Zool. Soc., 1871 , p. 220, pl. 15.
Tête, les quatre mains et queue noires. Poils de l'occiput, de !a nuque, des épaules et des bras d'un noir passant au brun-rouge vers leur cïtrémité. Poitrine, abdomen, jambes et cuisses d'un roux rougealre, teinte qui se répand encore sur la racine de la queue et le bas des lombes. Poils blancs du museau tres développés.
Le voyageur Anglais Bartlett rapporte que c'est Ja seule espèce de Midas qu'il a rencontrée aiv Pérou oriental; qu'elle est partout abondante dans la contrée Amazonienne du Pérou, et qu'il en a obtenu des individus, tant sur les bords de 1'Huallaga que sur ceux de 1'Ucayali. J1 n'y a guère de difference suivant le sexe , le male étant tant soit peu plus grand et plus foncé que la fernelle, notamment sur la tète et la nuque, oü les poils sont plus longs (Sclater, 1. 1.). II s'agit, toutefois, de savoir, si M. Bartlett n'a pas comprls sous un rnème nom, et le H. llligeri, et le H. Devillei, oe dernier pro-venant de TUcayali. L'individu du Musée de Paris du H. llligeri avait été obtenu par la voie du commerce et indiqué comme provenant de la Colombie.
Individu monté. — 1. Male adulte, obtenu comme provenant du Pérou Amazonien.
HAPALE NIGRIFRONS. — Midas nigrifrons, Is. Geoffr., Cat., p. 64, N0 13; Archives du Mus., t. 5 , p. 572: sans indication de patrie.
Pront, joues, gorge, les quatre mains et la queue, a l'es-ception de sa racine, noirs. Poils du dessus de la tète en arrière du front, ceux de la nuque, des épaules et des bras annelés et terminés de roux sur un fond noiratre. Cenx du bas des lombes, des cuisses, des jambes, de la racine de la queue et du ventre offrant la mème disposition de teintes, inais le roux rougeatre y prédomine et le tout a l'apparence d'etre
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moins finement tiqueté. Les poils des lèvres et des joues sonc un peu moins developpes que dans le Hap. Illigeri.
L'individu de notre collection a été tue sur les bords du Kio-Yavari.
Individu monté. — 1. Adulte, Rio-Yavari, 1864.
HAPALE FÜSCICOLLIS. — Midas fuscicollis, Spix, p. 27, tab. 20. — Mid as flavifrons, Is. GeollV. et Deville, Compt. rend., tome 27, 1848, p. 199. — Notez que la description latine que Spix a donnée de l'espèce s'accorde, ainsi que sa figure, avec nos individus, mais que sa description Francaise n'en est qu'un abrégé et une traduction peu correcte.
En general assez semblable au Hapale nigrifrons; mais les poils du front, du vertex et des cótés de la tète ont leur moitié terminale d'un roux jaunatre tellement vif que cette teinte y domine complétement, tantlis qu'elle est trés peu prononcée sur la nuque et les extrémités antérieures ; Jes poils blancs des lèvres et des cótés du iruseau sont, enfin, moins développés.
Spix a découvert cette espèce dans les forêts entre les tleuves Solimoëns et Ica. Les individus du Musee de Paris ont été recueillis, par M. M. Castelnau et Deville, plus haut sur 1'Amazone, c'est-a-dire prés de Pébas au Pérou. Les nötres ont été tués sur les bords du Yavari.
Individus montés. — 1. Adulte, Rio-Yavari, voyage de Bates. — 2. Adulte, Rio-Yavari, acquis en 1838.
13. Teinte d'un noir uniforme un peu brunatre passant insen-siblement, sur la moitié postérieure du tronc, au roux-rouge. Poils blancs des lèvres et des cótés du museau courts.
On ne connait qu'une seule espèce de cette subdivision , trés distincte par les caractères ci-dessus, et plus particulièrement par son dos et ses lombes nullement variés de gris roussatre.
HAPALE NIGRIGOLLIS. — Midas nigricollis, Spix, p. 28,
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tab. 21. — Midas rufoniger, Is. Geoffr. et Deville, Compt. rendus, tome 27, 1848; Is. Geoffr., Catal., p. 64.
(Test probablement a cetle espèce qu'il convient de rapporter le Midas labiatus de Tschudi , p. 53. l)u resle, ce voyageur, en suivant I'exemple de Temrninck et A. Wagner, réunit encore, sous celte epithète, les Hap. mystax, fuscicollis et nigri-coliis, et va jusqu'a y ajouter le Sitnia albifrons de Thunberg, qui est pour nous un mélanisme du Hap. rosalia.
Spix dit de la patrie de celte espèce: «habitat piope ripam septentrionalem fluminis Solimoëns in sylvis ab fndiis Tocunas inhabitatis et pago Olivenca confinibusquot;. — M. M. Castelnau et Deville en ont obtenu des individus plus haut sur 1'Amazone, pres de Pébas au Perou.
Individu monté. — I. Aduite, du voyage de feu Spix, tué dans les forêts entre le Solimoëns et I'lca.
o
c. Lèvres garnies de poils clair-semés et fences. Pelage d'un noir varié, sur le dos, par das bandelettes transversales ondu-lantes rousses ou d'un gris roussatre, et reinplacé par du roux vif sur les quatre mains dans Tune des deux espèces (llapale midas).
L'une d'entre elles, le Hap. ursula vit a Para; I'autre, le Ij. midas, a la Guyane, mais on trouve cette dernière encore au Pérou.
HAPALE URSULA, A.Wagner. — Saguinis ursula , Iloffmanns-egg. — Midas ursulus, Geoffroy. — Jacbus ursulus, Desma-rest. — Tarnarin nègre, Buffon.
Trés distincte de toutes les autres espèces du genre par son pelage d'un noir uniforme, interrompu seulement sur le dos par des bandelettes rousses.
Ce singe n'a ete observe jusqu'a présent que dans le Para. Sieber, le voyageur de Iloffinannsegg, en a recueilli des individus prés de la bouche du Tocantins, et Bates, 2nie edit., p. 57, mande qu'il se trouve fréquemment dans le voisinage de
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la ville de Para1). Wallace, Amazons, p. 448, lui assigne egalement pour patrie le Para proprement dit, et Nalterer y a tue des individus en Octobre, Kovembre, Décenibre et Janvier (von Pelzeln).
Individus montés. — 1. Adulte, Para, acquis en 1824 du Musee de Berlin. — 2. Femelle adulle, Para, 1872. — 3. Male adulte,. Para, 1875. -— 4. Femelle adulte. Para, 1875.
3. Crane du N0 2. — 6. Crane du N0 5. — 7. Crane du No 4.
HAPALE MIDAS, A. Wagner. — Simia midas, Linné. — Midas rufimanus , Geoffroy. — Jachus rufimanus, Desmarest. — Le Tamarin de 15uHon. — II est étonnant que J. E. Gray, Catalogue, 1870, p. 68, ait suivi l'exemple de Lesson, en in-diquant cette espèce comme simple yarieté du Hapaie ursula.
Reconnaissable, au premier coup d'oeil, a sa teinte noire interrompue, sur le dos et les cuisses, de bandelettes d'un gris roussatre, et remplacée sur les quatre mains par un reus rou-geatre trés vif. L'habit des jeunes ne diffère pas de celui des adultes. Ajoutez que les bandelettes du dos sont plus fines que dans le Hapaie ursula et non pas rousses.
On compte, au squelette du Hapaie midas, 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires et 28 a 50 caudales.
Cette espèce habile les Guyanes Francaise, Hollandaise et Anglaise, et c'est, au témoignage de tous les voyageurs a Cayenne et au Surinatn (Dieperink et Kappler) , ainsi que dans la Guyane Anglaise (Scliomburgck), la seule espèce du genre Hapaie, qui se trouve dans ces con trees. Natterer en a tué, en Mars et Avril, des individus dans les environs du fort du Kio-Branco. Personne ne 1'a rencontrée ailleurs, si ce n'est M. Tschudi,
Ce voyageur, p. 151, dit en outre qn'O a observe ce singe dans les foréts pres d'Obydos, sur la rive septentrionale de I'Amazone. Cette contrée, cepen-dant, appartient k la Faune de la Guyane, on le Hap. ursula est représenté par le Hap. midas. Ces deux espèees ayant souvent éte prises pour des variétés d'une scule espèce, et même jusiiu'eu 1S70 par J. E. Gray, il s'agit de savoir gt; si Bates a eu sous les yeux le Hap. midas ou le veritable H. ursula.
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Fauna Per., p. 55, qui l'énumère parmi les animaux du Pérou.
Individus montés. — 1. Vieille femelle, Cayenne. — 2. Male adulte, Paramaribo au Surinam, voyage de Dieperink. — 5. Femelle adulte, Surinam, du cabinet de Temminck. — 4. Jeune male conserve dans la liqueur forte, envoyé en 1861 de Surinam. Trés sernblable aux adultes ; mais offrant, de chaque coté prés de Tangle de la bouche une petite tache claire, une tache sernblable sur le devant du front, et une autre de chaque cote du devant du front; notez encore que la queue est comparativement plus longue que dans les adultes, eet individu présentant les dimensions suivantes; tronc et tête 6 pouces; queue onze pouces et demi.
Squelettes. — 3. Male adulte, Surinam, 1867. — 6. Femelle adulte, Surinam, 1867. — 7. Jeune femelle, Surinam, 1867. — 8. Jeune individu. — 11. Male passablement jeune, Surinam, 1873.
Cranes. — 9, 10. Adultes, Surinam, 1862.
E. Teinte dominante du pelage, soit d'un gris-brun roussa-tre, soit uniformément blanchatre. Queue noire, mais dans une variété de Tune des deux espèces blanchatre. Système den-taire se rapprochant des espèces de la deuxième division par les incisives inférieures plus alongées ; mais non pas par la forme du crane, ni par la forme étroite et la position verticale des canines de cette méme machoire, ces canines étant assez fortes et un peu dirigées en dehors, comme cela a lieu dans les espèces de la première division dont nous venons de traiter.
On ne connait que deux espèces de cette subdivision, fondues par Is. Geofl'roy et Gray en une seule. Elles ont été observées en Bolivie, dans la province de Mato-Grosso nu Brésil , et dans celle de Para au Sud de I'Amazone.
HAPALE MELANORA, Kuhl, 1820; Is. Geoffr., Catal., p.
60, N0 7 (ex parte). — Jachus melanurus, E. Geofl'roy, 1812.
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Teinte dominante du pelage d'un gris-brun roussatre , tirant fortement au blanchatre sur le dessous et passant au blanc jau-natre sur la moitié antérieure des cuisses, au brun plus ou moins foncé sur les autres parties des extremités postérieures, sur les avant-bras et les mains, ainsi que sur le front, enfin au noir un peu brunatre sur la queue.
Feu Natterer a observe cette espèce dans la province Brési-lienne de Mato-Grosse : c'est-a-dire en Octobie et Juillet, prés de Cuyaba , en Octobre et Décembre prés de Caicara, et en Septembre, Octobre et Novembre prés de la ville de Mato-Grosso (von Pelzeln). D'Orbigny (Is. Geollr.) et Bridges (apud Gray) Tont retrouvée, plus vers l'Ouest, en Bolivie. II en existe, au Musée de Paris, deux individus rapportés du Para par Castelnau (Is. Geoffr., Cat., p. 61); mais malheureusement on ne suit pas dans quelle localité précise de cette immense contrée ils ont été tués.
Individus montés. — 1. M?ile adulte, Cuyaba, voyage de Natterer. — 2. Adulte, Bolivia, voyage de Bridges, acquis en 1665.
3. Crane du N0 2.
HAPALE ARGENTATA, Kuhl. — Simia argentata, Linné, Mantissa plant., 2, Ilolm., 1771, p. 521, d'après Brisson, p. 201, N0 12, et RufTon, le Mico, vol. 13, p. 121 , pl. 18. — Jachus argentatus, E. |Geolïroy. — Hapale rnelanura (albinos), Is. Geoffr. et Gray. — Hapale melanura, Sclater (nee Kuhl), Prbc. Z. S. L. 1875 , p. 419, pl. 50.
Pelage d'un blanc grisatre uniforme; mais passant au noir sur la queue, qui est cependant blanche dans une variété de cette espèce.
On ne saurait assimiler cette espèce avec le Hap. melanura: 1) puisqu'elle n'a pas été observée dans les localilés qu'habite cette derniére, étant bornée, a ce qu'il parait, a la contrée avoisinant le cours inférieur du Tocantins au Para; 2) que les individus apportés de cette région, sont semblables entre eux
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et ne portent jamais l'habit flu H. melanura ; 5) qu'ils ont les yeux noirs (Bales), et non pas rouges, cotnme cela arrive dans les albinos; 4) que les oreilles sont, comme la face, couleur de chair, et non pas foncées.
La première indication de cette espèce se trouye dans le voyage de Lacondamine qui en avait recu un individu du gouverneur de Para. Brisson en a décrit un du cabinet de Béau-mur. Buffon a eu sous les yeux un individu desséché. Les 3Iusées de Paris et de Berlin doivent leurs individus au comte de HoRinannsegg, qui les a fait recueillir, par Sieber, pres de Cameta a la bouche du Tocantins. Bates, Amazons, 2me edit., p. 99, parle de l'espèce dans les termes suivants : »The little Midas argentatus is one of the rarest of the American Monkeys; indeed , I have not heard of its being found any where except near Cameta , where I once saw three individuals, looking like so many white kittens, running along a branche in a Cacao grove. I saw afterwards a pet animal of this species, and heard that there were many so kept, and that they were esteemed as great treasures. The one mentioned was full grown, although it measured only seven inches in length of body. It was covered with long, white, silky hairs, the tail being blackish, and the face nearly naked and flesh-coloured. The eyes, which were black, were full of curiosity and mistrustquot; — Kuhl a examine des individus de cette espèce dans les Musées de Paris, de Berlin, du prince de Wied, de Temminck et de Bay a Amsterdam. II en existe dans ceux de Munich (Wagner) et dans plusieurs autres Musées, et j'en ai vu, chez des parti-culiers, et mème une variété a queue blanche.
II me semble que les considérations que Ton vient de lire sur ce singe suffisent pour faire admettre son indépendance du Hapale melanura.
I. Individu monté adulte, du cabinet de Temminck.
II. Queue pourvue de bandelettes en anneaux ordinairement complets, mais peu apparents dans une espèce (Hap. chrvsoleuca).
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A part de ce caractere, les especes de cette grande division se distinguenl des autres Ilapale par leur crane moins haul, et par leur incisives inlerieures presque aussi longues que les canines de cette inachoire, lesquelles sont plus faibles que d'or-dinaire et fort peu ou nullernent dirigées rers le dehors.
On observe dans toutes les espèces, a part du Hapale pyg-maea, des pinceaux de poils alongés placées, soit prés de la base des oreilles, soit sur les oreilies-mêmes.
Deus des espèces connues de cette subdivision, un peu ano-males, ont été observées: 1'une, le Hapale pygmaea, sur les bords de F Amazone depuis Ega jusque sur ceux de PUcayali; l'autre, le Hapale chrysoleuca , prés de la bouche du Madeira. Les autres espèces habitent le Brésil oriental depuis Bahia jusque dans ia capitainerie de St. Paul ; mais 1'une d'entre elles, le Hap. penicillata, commune a Bahia, se retrouve encore dans les provinces de Minas-Geraës et de Goyaz , tandis que le Hap. jachus, observe pres de Bahia, se retrouverait, suivant Bates, dans l'üe de Marajo située entre les bouches de l'Aina-zone et du Para.
Ces singes forment, chez les Geoll'roy, le genre Jachus, chez Kuhl celui de Hapale proprement dit; mais ces anteurs, ainsi que tous leurs successeurs y ont compris les Hapale me-lanura et argentata, places par moi dans la première division.
A. Bandelettes de la queue complètes. Dos varié de gris blanchatre ou de roussatre, en guise de bandelettes transver-sales ondulantes, mais mal déterminées. Un bouquet de poils alongés prés de la base des oreilles ou a la face anténeure de eet organe.
a. Une bande de poils alongés et blancs commencant sur les joues prés de la base antérieure des oreilles et s'étendant, en longeant leur base supérieure, sur toute la base postérieure des oreilles. Dos orné de lignes ondulantes grisatres.
HAPALE JACHÜS, Kuhl. — Simia jachus, Linné. — Jachus vulgaris, Geollroy ; Gray , Catal., p. 63 , ex parte , scil. \ar. 1 et 2.
Tres facile a reconnailre a la bande de polls blancs enlourant les oreilles, et a la tache rhomboidale blanche occupant le centre du devant du front, caractère que, toutefois, l'espèce a en commun avec le Ilapale penicillata.
Les teintes de cette espèce sont sujettes a varier. Le brun-noir de la tête passe souvent au brun ; rocciput et la nuque sont quelquefois d'un gris fauve, et il parait meme que cette teinte est susceptible de passer au blanchatre. Ce serait, dans le dernier cas, le Jachus albicollis de Spis , p. 55, pi. 23, établi sur deuï individus, un male et une feinelie , tués dans ie voi-sinage de Bahia , et dont le iMusée de Paris (fs. GeolTr. , Cat., p. 59) possède égalernent deuï individus. G'est cependant dans les mêmes lieux que le prince M. de Wied a rencontré le Hapale jachus a nuque teinte, tantot de brun noiratre, tantót de gris fauve, en sorte que ce naturaliste ne voit dans le J. albicollis, vivant dans la meme forèt, qu'une variété du II, jachus, assertion que je partage volontiers.
11 reste a faire mention du Jachus humeralifer de Geoffroy , établi sur un individu rapporlé en 1808 du Musée de Lisbonne et faisant depuis partie du Musée de Paris. Voici la description qu'en a donné Desinarest, p. 95: »Pelage brun-chatain, queue légèrement annelée de cendré; épaule, poitrine et bras blancs. Taille de l'Ouistiti vulgaire; méme port. Face blanche, recou-verte sur tout le front de trés petits poils fins et serrés ; tour de la face brun clair, sommet de la téte brun foncé; deuï toulfes de poils blancs et droits. Tune devant, l'autre derrière Toreille, dirigés latéralement et en arrière; dessous du cou et de la gorge d'un brun-roussatre uniforme , tout le restant du pelage compose de poils d'un brun-noir dans la plus grande partie de leur longueur et terminé de blanc-gris, cette dernière teinte dessinant quelques lignes transversales sur le dos, mal indiquées; queue noire avec des anneaux' gris-cendrés, peu marqués et fort éloignés entre euxquot;. Ce singe n'a pas encore
élé figure; car la gravure en bois qui porte ce nom dans Chenu , Encyclopédie, p. 244 , rr.on trant les bras foncés, ap-partient évidemment a la Tariele dite J. albicollis. Bates (Amazons, première édit., trad, allemande, p. 219), dit avoir vu a Santarem un singe qu'il croit appartenir au J. humeralifer , mais cotnme il a omis celte indication dans la deusieme edition de son ouvrage, on ne saurait attacher une valeur quelconque a cette assertion. L'examen que j'ai fait de I'individu de ce J. humeralifer du Musee de Paris me porte a le considérer comme variété accidentelle du Hapale jachus.
Les seules indications que Ton possède sur la localité eïacte qu'habite l'espèce, sont dues au prince de Wied et a Spix. Le premier voyageur atteste qu'elle se trouve dans les alentours de la ville de Bahia et qu'il ne Fa pas rencontrée au Sud de la baie de Totos os Santos, dont le proinontoire oriental com-prend la ville de Bahia. Spix a également obtenu son Hapale albicollis dans le voisinage de Bahia. — II convient, toutefois, d'ajouter a ces données, que Bates, 2n'e edit,, p. 60, a vu a Para, en captivité, un individu du Hapale jachus que Ton disait avoir été pris dans Tile de Marajo. Les traits indiqués par Bates: »banded with black and gray all over the body and tail, and having a fringe of long white hairs surrounding the earsquot;, ne laissent guère de doute sur l'identité de son individu avec le H. jachus.
Cette espèce n'est pas rare dans les cabinets d'histoire naturelle, et je connais un bon nombre d'individus appartenant a des particuliers et, parmi eux , des variétés a nuque d'un brun tres pale ou même blanchatre. On en apportait autrefois, assez fréquemment, des individus vivaats, dans notre pays; mais on a, dans le tems, négligé d'en conserver une série pour notre collection.
Individus montés. — 1. Adulte, Brésil. — 2. Adulte; variété a teinte dominante rousse. — 6,7. Adultes, tués a l'état sau-vage, acquis en 1876.
5. Squelette d'un individu adulte, 1867. — 4. Squelette
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d'un individu semi-adulte. — 5. Squelelle d'un individu pas-sableinent jeune.
b. Joues garnies prés de la base supérieure des oreilles d'un bouquet de poils alonges noirs. Dos ondulé de grisatre.
HAPALE PEN1C1LLATA, Kuhl. — Jachus penicillatus, Geof-froy. — J. penic. e. trigonifer, Reicbenbacli. — Jachus vulgaris, var. 2 et 5, Gray, Catal. , p. 65.
Rappelant le Hap. jachus par ses teintes en general, et plus particulièreinent par la tache rhoinboïdale du front; inais trés distinct par la garniture des oreilles réduite a un simple bouquet, et dont la teinte est noire et non pas blanche.
Les teintes du pelage subissent encore, dans cette espèce, certaines variations plus ou inoins sensibles. Abstraction faite de celles dues au changement du poil, 1'on remarque plus par-ticulièrement que la tète, noire dans les uns, oflre dans d'autres individus, sur le dessus, des teintes d'un brun plus ou inoins clair et passant, sur les joues et la gorge, au blan-chatre; enfin que le noir de l'abdomen et de la face interne des membies se trouve quelquefois remplacé, en grande partie, par du gris ou du roussatre.
Aug. de St. Hilaire a observé cette espèce dans la province Brésilienne de Goyaz (Is. Geolfr., Cat., p. 60), Spix el Bur-meister dans la province voisine de Minas-Geraës, et le prince de Wied dans les forèts de Tintérieur de la cóte oriëntale du Brésil, comprise entre le 14me et 17quot;ie degrés de Latitude Australe. Natterer en a recueilli, en Avril, des individus pres des sources du Rio-Parana (von Pelzeln). Nous venons d'en acquérir récemment un individu préparé a Bahia.
Individus monies. — 1. Male adulte, tué a l'état sauvage et envoyé de Bahia en 1875: front et vertex d'un brun grisatre ; nuque et épaules presque noires; teinte générale du dos et de la queue trés foncée; cuisses et jambes rousses. — 2. Adulte: aux teintes beaucoup plus pales que dans le N0 1. —
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3. Male adulte, semblable au N0 2. — 4. Mule adulte, sem-blable aux Nos 2 et 3, mais au dessus de la tête noir. — 5. Individu male a 1'age moyen, acquis en 1868: têle et cou d'un noir, tirant au brun roussatre sur le vertex. — 6. Jeune femelle, morte en captivité le 24 Oct. 1874: lête et cou d'un noir trés foncé. — 7. Trés jeune femelle, acquise en 1874: teintes pales, dessus de la tête brun roussatre, épaules d'un noir qui se prolonge sur la poitrine.
Individus montés et qui se trouvent, a ce qu'il parait, en mue. Bandelettes claires du dos moins prononcées que d'ordi-naire; flancs, cuisses et ventre fortement variés de roux. — 8. Male adulte. — 9. Male a-peu-prés adulte. — 10. Femelle adulte. — 15. Adulte, acquis en 1875.
13, 14. Individus ages d'un jour, conserves dans la liqueur forte, acquis en 1876.
11. Crane de l'individu N0 1. — 12. Crane de il'individu N0 6.
HAPALE LEÜCOCEPHALA, Kuhl. — Jachus leucocephalus, Geolï'roy. — Jachus vulgaris, var. 4, Gray, Catal., p. 63, et Jach. vuig., ibid., var. 5 (olim Jachus leucogenys , Gray). — Jachus leucocephalus el Maximiliani, Reichenbach.
Rappelant en général, par les teintes de son pelage, le Hap. penicillata, mais s'en éloignant par la teinte d'un blanc pur occupant le front, le vertex, les cótés de la tête et du cou, ainsi que les parties inférieures depuis le menton jusque sur la moitié de la poitrine. Ajoutez que l'espèce a les poils de l'occiput et de la nuque plus alongés et qu'elle n'habite pas !es mémes lieux que le Hap. penicillata qu'elle remplace dans des locali-tés plus méridionales.
II parait qu'il convient de regarder, comme variété de cette espéce, l'individu-inéme sur lequel a été établi le Jachus leucocephalus de GeoiTroy, qui lui assigne, p. 119, un pelage roux, un haut-col noir et une tête blanche. Desmarest, p. 93, donne, d'après ce mêrne individu une description plus
detaillée dans les termes suivants; »race couleur de chair, nuc; poils du front, du sommet de la tête, de 1'occipul, des joues, du dessous du cou et de la gorge, blancs; deux touiles de poils noirs, longs et droits, Tune devant, l'autre derrière cha-que oreille; une tache brune-noiratre sur le haut du dos, se prolongeant par le haut des bras, et se confondant avec la couleur de tout le dessous du corps et de la face interne des membres; restant du dos fauve ; cótés du corps et face externe des membres couverts de poils brun-noirs dans la plus grande partie de leur longueur, et tenninés de bianc sale; mains et pieds d'un brun pur; queue anneléequot;. En écartant l'indi-cation erronée concernant les poils alongés de l occiput que cel auteur a mal-a-propos pris pour une toufl'e semblable a celle du devant de Toreille, Ton voit que eet individu se distingue-rait de ceux connus, généralement: 1) par la face couleur de chair au lieu de gris brunatre, 2) par le blanc de la tête se répan-dant sur Tocciput, 5) par la tache noir brunatre du haut du dos et du bras, enfin 4) parceque le restant du dos est fauve. Quant a nous, nous ferons observer; 1) que la face d'un de nos individus présente décidérnent une couleur de chair, 2) que 1'ëtendue du blanc sur l'occiput ne peut guère offrir un caractère spécifique, 3) que le noir-brun du haut du dos et du bras se voit dans tous les individus. et 4) que le fauve du restant du dos démontre que 1'individu est en mue, époque a laquelle cette couleur, dont les poils sont teints en dedans de leur extrémité, devient toujours trés apparente. — Humboldt a fondé sur eet individu son Simia Geoffroyi; Wagner y rapporte les individus ordinaires et suppose mème que l'espèce n'est qu'une variété du Hap. penicillata; Reichenbach, enfin, en détache les individus ordinaires sous le nom de Jachus Maximiliani.
On ne possède, sur la véritable patrie de cette espèce, qu'un petit nombre d'indications, savoir celle du prince de Wied qui Ta rencontrée le long de la cote du Brésil oriental entre les 20lne et 21me degrés de Latitude Australe, celle du voyageur Aug. St. Ililaire qui en a fait parvenir, au Musée de Paris,
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nn individu tué dans la partie occidentale de la province de Minas-Geraës (hors des forêts vierges), voyez Is. Geoff'roy, Ga-tal., p. 60, N0 6, et celles de Sellow qui en a recueilli des individus prés de Villa-Vittoria dans la province d'Espirito-Santo , et dont l'un fait partie du Musée de Vienne (von Pelzeln).
Individus montés. — I. Adulte, tué sur les bords de l'Espi-rito-Santo, voyage du prince de Wied. — 2. Male adulte, en mue. — 5. Male adulte a face claire.
c. Face antérieure des oreilles rerêtue de poils alongés blancs, formant un pinceau en éventail. Dos et face externe des quatre estrémités finement varies de roux. La seule espèce de celte subdivision a, du reste, la queue comparativement plus courte que nulle autre du genre.
H4PALE AÜRITA, Kuhl. — Jachus auritus, Geoffroy.
Cette espèce est, outre les traits ci-dessus, trés distincte par sa face étroite et blanche : le menton , les lèvres et le tour des yeux étant couverts de poils blancs qui se prolongent encore, sur le devant du front, en guise de demie-lune. Le noir du cou et de la tête est interrornpu, sur le milieu du front et du vertex, par une teinte roussatre occupant la moitié terminale des poils de ces parties.
Feu Natterer est le seul voyageur a qui Ton doit des renseig-nements exacts relatifs a la patrie de cette espèce. II ne Fa observée qu'en Décernbre, dans le Nord de la capitainerie de St. Paul prés de Mato-Dentro (v. Pelzeln) et sur les bords du Parana supérieur (Wagner). Eile se trouve, par conséquent, au Sud du cercle géographique habité par les Hap. jachus, penicillata ct leucocephala.
Individus montés. — l. Male adulte, capit.ainerie de St. Paul, voyage de I. Natterer, — 2. Adulte, Urésil méridional, acquis en 1873. — 3,4. Adultes, Brésil méridional.
5 el 6. Cranes des Nos 5 et 4.
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B. Bandelettes de la queue ne formant que des demi-anneaux occupant la face supérieure de eet organe. Point de poils alon-gés, ni sur Toreiile, ni autour de eet organe. Taille tres petite. Pelage d'un jaune roussatre pale tiqueté, sur le dessus, de noir. Üne seule espèce.
HAP ALE PYGMAEA, Wagner. — Jachus pygmaeus, Spix.
C'est, avec le Hap. leonina , le plus petit de tous les Teri-tables singes. La tête, le cou et le tronc n'ont que six pouces de long ; la queue en occupe neuf. Trés facile a distinguer par les caractères ci-dessus. Notez que le teut jeune ressemble déja a l'adulte (Is. Geoll'r., Catal. , p, 61).
Spix, qui a découvert cette espèce, n'en a observe qu'un seul individu pris dans les forêts pres de Tabatinga. Castelnau et Deville en ont rapporté d'autres tués dans le voisinage d'Ega, et prés de la mission de Sarayacu sur les bords de TUcayali. Bartlett, Proc. , 1871, p. 220, dit qu'elle se trouve prés de Santa-Cruz sur les bords du Huailaga. Les nótres ont été recueillis sur les bords du cours inférieur du Rio-Javari. On voit par ces données que l'espèce est répandue, le long du Solimoëns et de 1'ücayali sur une étendue de plus de lOdegrés.
Individus montés. — 1,2. Male et femelle adultes, bords du Bio-Yavari, acquis en 1858.
C. Des poils alongés blancs, formant une frange tout autour du bord des oreilles. Anneaux foncés de la queue peu sensibles. Teinte du pelage d'un blanc passant plus ou moins au roussatre sur le bas-venlre, les quatre membres et la queue.
HAPALE CHRYSOLEÜCA, Natterer : A. Wagner, dans Wieg-mann , Archiv, 1842, 1, p. 557, et dans ses Beitrage, Acad. Münich, 5,2. — Hapale argentata, Sclater, Proc. Zool. Soc. London, 1868, p. 262, N0 10. — Mico sericeus, Gray, ib., p. 256, pl. 24. — Mico sericeus et chrysolencos, Gray, Catal., 1870, p. 131, Nos 1 et 2.
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Trés distinct par les caracteres ci-dessus.
Cette jolie et rare espece a éte découverte par I. Natterer pres de Borba sur Ie Rio-Madeira inférieur; il y a recueiili des individus dans les'mois de Deeembre, Janvier et Mai. Depuis, elle n'a pas été observée dans d'autres localités. Elle vit, comme ses conffeneres, par petiles bandes.
Individu monté. — 1. Feinelle adulte, voyage de Natterer, bois des bords du confluent du Madeira et de I'Amazone.
L'Afrique, depuis la Sénégambie et l'Abyssinie jusque dans sa partie australe, puis l'ile de Madagascar et les Indes orien-tales jusqu'aux Philippines et a Tile de Timor: toutes ces con-trées produisent une série de quadrupèdes modelés sur des types souvent assez différents les uns des autres ou quelquefois meme tout-a-fait insoliles, mais qui, lout en restant isolés sous beaucoup de rapports, ne laissent pas de se rattacher, d'une manière plus ou moins apparente, an grand ordre des singes. Ces anirnaux , compris sous la dénominaiion latine de Prosi-miae , sont, comme les Orangs et les singes Américains, con-stamment dépourvus de callosités aux fesses; ils ont, sauf dans un seul type (Galeopithecus) , aux quatre mains, le pouce opposé aux autres doigts, caractère commun a tous les singes de l'Ancien Monde, desquels ils se distinguent, du reste, au premier coup d'oeil (toujours a 1'exception du Galéopithèque), paree que l'ongle de l'index de leurs mains postérieures présente , non pas la forme usuelle de lame, mais celle d'alène plus ou moins courbée. II convient, toutefois, d'indiquer que, dans le Tarsier, l'ongle du troisième doigt des pieds est égale-ment en faux, que dans le Daubentonia tous les ongles, a l'exception de celui du pouce des pieds, sont en faux, et que, dans le Galéopithèque, tous les doigts sont places dans le méme plan, et tous armés d'ongles en faux.
Les faux-singes ont le pelage bien fourni el plus ou moins laineux.
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Leur système dentaire présente souvent, suivant les genres, des differences tres sensibles ou même tout-a-fait eïtraordinai-res, et il est, en outre, quelquefois variable suivant les espèces ou même suivant Tage, d'oü il s'ensuit que ce système joue, dans ces animaux, un róle plus ou moins subordonné. Ce système présente, d'ailleurs, des modifications fort marquantes d'avec celui des autres singes. Ce sont plus particulièrernent les canines inférieures qui, ordinairement rapprochées des inci-sives et affectant la forme et la direction proclive de ces dents, ont donné lieu a des interprétations diverses. Pour obtenir de l'unité dans les différentes tnanières de voir, il ne reste d'autre moyen que de faire abstraction de la forme des dents et d'em-prunter leur nomenclature a leur situation respective, c'est-a-dire: de regarder comme incisives supérieures les dents de l'in-termaxillaire; comme canine supérieure la première dent de la machoire supérieure; comme canine inférieure la dent qui précède , dans la machoire inférieure, la canine supérieure, et comme incisives inférieures les dents placées entre ces canines inférieures. Suivant cette manière d'envisager la nomenclature des dents, il n'existe, chez les faux-singes, de veritables canines inférieures, c'est-a-dire a la forme de canines, que chez le Tarsier '). Les faux-singes ont ordinairement quatre incisives supérieures; mais dans le Nycticebus javanicus et le Tarsier, il n'y en a que deux; tandis que, dans quelques autres espèces, 1'une ou les deux paires de ces dents tombent plus ou moins régulièrement, par exemple la paire interne chez I'Avahi, les deux paires chez le Lepilcmur mustelinus. Les incistves inférieures sont ordinairement au nombre de quatre; mais il n'y en a que deux dans les Indris et le Tarsier. II va sans dire que Ton nomme machelières les dents placées derrière les canines. II n'en existe, chez les Indris, que cinq dans chaque branche des deux machoires ; dans les autres faux-singes, il y en a six. Quant au système dentaire du Daubentonia, il
1) On sait que Tappl ication de ce système mime, chez les Bestiae, a des incongruites plus grandes encore entrc la nomenclature ct la forme des dents.
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est lout-a-fait anormal et rappelant celui des Rongeurs. Celui du Galeopitheque n'est pas fnoins élrange, notamment par la forme des dents alTectant, en parlie, ceile d'une peigne.
Les fau.v-singes menent en général , une vie nocturne, lis se retirent, a l'approche du jour, dans des trous d'arbre., pour y dormir, le corps roulé en boule. lis vivent sur des arbres on , a l'exception des Nycticèbes qui sont lents dans leurs mou-vetnents, ils grimper.t et sautent avec beaucoup d'agilité. Lss Propithèques, en descendant a terre, y marchent debout et les bras non pas appuyés au sol, observation deja faite par Flaccourt (p. 1S3), il y a plus de deux siècles. Les Galeopithè-ques restent suspend us avec leurs quatre mains et le dos tourné vers le bas, a des branches d'arbre et griinpent, en gardant cette même position , le long de la face inférieure des branches.
La classification des faux-singes présente souvent des diflicul-tés de toute sorte. On peut regarder comme un groupe a part les Nycticèbes. Les Indris, tout en se rattachant aux Lemurs, offrent un système de dentition modifié. Les Lémurs forment un genre naturel et parfaitement circonscrit. J'ai réuni sous le nom général de Hapalémur, plusieurs espèces assez différen-tes les unes des autres, mais se rattachant en quelque sorte aux Lémurs, quoiqu'elles leur soient inférieures par leur taille et qu'elles aient le rnuseau plus court. II en est de mèrne des Cheirogales. Les Galagos, habitant l'Afrique, forment un autre groupe assez naturel. Viennent enfin trois espèces anomales, savoir le Tarsier, le Daubentonia et le Galéopithèque.
Quant a la distribution géographique des genres, elle présente, en général, les faits suivants. Les Indris, les Lémurs, les Uapalémurs, les Cheirogales et le Daubentonia sont propres il File de Madagascar, et il n'y a qu'une espèce de Léinur qui habite, en outre, les iles Comores de Majotte et d'Anjouan. Les Galagos ne se trouvent qu'en Afrique. On rencontre les Nycticèbes non seulement dans l'Inde, a l'Est jusqu'a Bornéo et a Java, mais encore dans l'Afrique chaude occidentale. Le Tarsier est répandu dans l'Archipel Indien a l'Est jusqu'aux
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Philippines, a Celèbes et a Tile de Savou prés de Timor. Le Galéopilhèque, enfin, a été observé a Malacca, dans les iles de la Sonde arec Bangka, et aux Philippines.
On verra par les données suivantes que nous devons nos belles séries de faux-singes de Madagascar, en grande partie , aux soins de M. Pollen qui , muni de toutes ces connaissances nécessaires pour former des collections dans Ie domaine des animaux supérieurs, a le premier fait parvenir en Europe, dés Tannée 1864, de grandes séries de dépouilles bien préparées et bien conservées de ces êtres. Après son retour en Europe, son compagnon de voyage, M. van Dam, aidé du préparateur van der Henst, a poursuivi cette tache jusqu'en 1871. Tous ces messieurs n'ont, toutefois, visité que la Cóte Ouest de Madagascar comprise entre les degrés 15° 15' a 20° 20' Lat. Australe, ainsi que Tile de Majotte, faisant partie des Cornores. M. Grandidier, explo-rant, presqu'a la meme époque, l'ile de Madagascar, a enrichi le Musée de Paris d'une foule d'objets recueillis dans beaucoup d'autres localités, et l'Anglais Crossley a, récemment, en collecteur habile, contribué a enrichir les Musées d'Europe de belles et rares espèces peuplant ce point isolé du globe.
Les recherches de nos voyageurs Néerlandais m'avaient mis a même, non seulement de décrire des espèces nouvelles de Mammifères et d'Oiseaux, mais de réduire un grand nombre de celles déja connues a leur juste valeur, et a leur assigner leur veritable place dans le système. Voir: Contributions a la Faune de Madagascar, dans le Nederlandsch Tijdschrift voor Dierkunde, vol. 5, 1866, p. 7quot;) et suiv.; puls Proc. Zool. Soc. Londen , 1866, p. 49; enfin Schlegel et Pollen, Recherches sur la Faune de Madagascar, Mammifères et Oiseaux , 1868.
Nycticebus, E. Geoflr., 1795. — Loris, G. Fischer, Makis, 1804; Stenops, Illiger, 1811.
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Les Nycticèbes forment, parmi les faux-singes, une tribn isolée Fis sont plus particulièrement caractérisés par leur queue, soit trés courte, soit nulle, trait qui ne se retrouve, parmi les autres faux-singes, que dans l'Indri; puis par leur tronc plus aiongé et soutenu par un plus grand nombre de cótes. Leurs yeux sont rapprochés Tun de Tautre et dirigés vers ie devant, le inuseau est court et conique, les oreilles sont passablement petites, ils ont l'index de la main court ou en troncon , et le pelage passablement court, mais trés fourni et laineux. Leur taille varie depuis celle de la belette jusqu'a celle d'une grande fouine.
Les Nycticèbes ont la macboire inférieure armée de quatre incisives étroites ; la supérieure en offre, soit quatre, ou seule-ment deux (Nyctic. javanicus). Les molaires sont, comme dans la plupart des faux-singes, au nombre de six dans chaque branche des deux machoires.
Le squelette présente, selon les espèces, les variations sui-vantes. On compte, dans les Nycticebus gracilis et potto lo paires de cótes; dans les Nyctic. bengalensis et javanicus i! y en a, par contre, 16 paires. Quant aux vertèbres lombaires, il y en a buit dans les Nyctic. gracilis et javanicus, sept dans le Nyctic. potto , et seulement six dans Ie Nyctic. tardigradus. L'os sacrum offre le nombre usuel de trois vertèbres. II existe, dans le Nyctic. gracilis, buit vertèbres caudales, dans les Nyctic. tardigradus et javanicus onze, et vingt dans le Nyctic. potto.
Les Nycticèbes vivent sur des arbres, ils grimpent avec dex-térité, mais leurs mouvements sont lents.
On ne connait que six espèces de ce genre. Elles ont été observées dans certaines parties de l'Asie et de l'Afrique: en Asie dans le Decan avec Tlle de Ceylan, dans l'Inde au de-la du Gange jusqu'a Siam et a la Cochinchine, enfin dans les trois grandes iles de la Sonde; en Afrique sur la cóte occidentale depuis Sierra-Leone jusqu'au Gabon.
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I. Index de la main presque de la longueur du pouce et pourvu d'un ongle.
Une raie blanche occupant l'entre-deux des yeux et tnontant, en s'elargissant, sur le front. Queue nulle ou trés courle.
A. Taille de la belette. Formes grêles. Queue nulle. Quatre incisives supérieures. Quinze paires de cótes, huit vertèbres lombaires, et autant de caudales.
NTCTICEBUS GRACILIS, Fischer, Synops., p. 70. — Seba , t. 1, p. 'óö, pi. 315, fig. 1, 2; et p. 7o, pi. 47, fig. 1. • — Lemur tardigradus, Linné, S. N., ed. 12, p. 44, N0 1 (ex parte); Schreber, p. 134, pi. 38. — Le Loris, Buflon, t. 13, p. 210, pi. 30, mais non pas Suppl. , t. 7, p. 123, pi. 36. — Loris grèle, Audebert, p. 24, pi. 2. — Loris cey-lonicus, Fischer, Makis. — Loris gracilis, E. Geoffr., Catal., 1803, p. 37, N0 1, et Ann. Mus., t. 19, p. 163. — Ste-nops tardigradus, Illig., Prodr., p. 73 (ex parte). — Stenops gracilis, Kuhl.
Taille de la belette. Formes grêles. Membres alongés et élancés. Nez proérninent. Queue nulle. Doigts grêles. Quatre incisives supérieures. Pelage (Pun brun clair passant au blan-chatre sur le dessous; dos orné d'une raie médiane peu pro-noncée et a peine plus foncée que la teinte dominante.
Longueur depuis le bout des narines environ de 9 pouces.
Nos quatre squelettes présenten!, chacun , 15 paires de cótès, 8 vertèbres lombaires, 3 sacrales et 8 caudales ou, si Ton veut, coccygiennes. Longueur du crane de 21 lignes; largeur aux orbites de 14 lignes.
Cette espèce a été observée dans l'ile de Ceylan. Suivant Is. Geoffr., Cat., p. 79, elle vit aussi dans les environs de Pondichéry.
Individus montés. — 1,2. Adultes, Ceylan.
3. AduUe, conserve dans la liqueur forte, Ceylan, acquis en 1867.
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4, 5, (5, 7. Squeletles d'individus adultes, Ceylan.
8. Crane d'un individu adulte, Ceylan, 1861.
B. Taille d'un fort écureuil. Formes passablemenl trapues. Queue Irès courte (environ de 6 lignes). Deui ou quatre inci-sives supérieures. Seize paires de cotes. Huit ou six vertebres loinbaires. Pelage d'un roussatre, plus clair ou passant au blanchatre sur le dessous. Une raie brune longeant la ligne médiane du dos et se répandant jusque sur le vertex ou sur le front. Patrie: l'Asie.
NTCTICEBUS TARD1GRADÜS , Fischer, Synops. Mammal., p. 71, N0 2. — Lemur tardigradus, Linné, S. N., éd, 12, p. 44, N0 1 (ex parte). — Paresseux pendatactyle, Vosmaer, pl. 6, copié par Buffon, Suppl., t 7, p. 12ö, pl. 56: le Loris de Bengale.— Loris paresseux, Audeb., p. 21, pi 1. — Nycticebus benga-lensis, E. Geoflr., Ann., t. 19, p. 164: établi d'après l'indi-vidu type de Vosmaer.
Baie blanche de l'entre-deux des yeux s'arrêtam sur le milieu du front. Quatre petites incisives supérieures. Six vertèbres loinbaires. Seize paires de cotes. Longueur du crane de 28 lignes; largeur aux orbites de 21 lignes.
L'espèce a été observée au Bengale, dans la presqu'ile Ma-layenne, a Sumatra et a Borneo.
1. Male adulte, Bengale. — 2. Individu adulte, Malacca, voyage de Diard. — 3. Trés jeune individu , ile Pinang, 1867.—
4. Mule adulte, Padang a Sumatra, voyage de S. Muller. —
5. Male adulte, partie S. E. de Dornéo, S. Muller. — 6. Individu adulte, Banjermassing au Sud-Esl de Bornéo, voyage de Schwaner.
7. Squelette d'un individu du Bengale. — 8. Squelette d'un individu a-peu-près adulte, partie S. E. de Bornéo, Schwaner.
9. Crane du N0 3. — 10. Crane d'un individu adulte, Malacca, présenté par le Dr. Witt.
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NYCT1CEBÜS CINEREDS, Milne-Edwards, Ann. d. sc. nat., t. 7, 1867, p. 161; Nouv. Arch. Mus., t. 5, p. 9, pl. 3.
Habitant du Siain et de ia Cochinchine. Semblable au Nyctic. tardigradus par le nombre des incisives supérieures et, a ce qu'il parait, aussi par les autres trails, inais au pelage d'un blanc grisatre légèrement lavé de roussatre, a la ligne dorsale peu sensible, mais au tour des yeux d'un brun clair.
i. Adulte, Siarn, acquis en 1865.
NYCT1CEBÜS JAVANICUS, E. Geolfr., Ann., Mus., t. 19, p. 164, ]N0. 2. — Stenops Kukang, Temminck, Museum Leidense.
E. Geoffroy a, dès 1812, dislingué, d'après le nombre des incisives supérieures , cette espèce du Nyctic. tardigradus. Elle oftre, en ellet, au lieu de quatre petites incisives supérieures, seulement deux grandes. 11 existe, cependant, un autre trait distinctif bien plus curieux el résidant dans le nombre des vertèbres lombaires, dont on en compte, chez le N. javanicus, deux de plus, ou en d'aulres mots, huil au lieu de six. Les caraclères tranchanls que nous venons de nommer sont d'autant plus remarquables que ces deux espèces se ressemblent, a l'extérieur, au point de s'y méprendre. On ne voit, en eflél, au Nyctic. javanicus, d'aulres différences extérieures d'avec le Nyctic. tardigradus que les suivantes : la raie médiane blanche du front se prolonge jusque sur le milieu du vertex ; la raie brune de la ligne médiane du dos est ordinairement plus large et plus foncée, et il en est de mêtne des branches qu'elle envoie aux oreilles et aux yeux , dont le tour brun est
également plus foncé.
Aux caractères que nous venons d'énumérer se joint encore une répartition géographique differente: le Nyctic. javanicus n'ayant jamais été observé dans les pays qu'habite le Nyct. tardigradus , mais seulement dans 1 ile de Java.
1. Individu adulte, Java occidental, voyage de Boié. — 2. Adulte, Java occidental, voyage de S. Muller. — 3. Adulte,
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Java occid., S. Muller. — 4. Male adulte, Java, 1865. — 5. Trés jeune femeile, Java occidental, vojage de Macklot.
6. Femeile adulte, conservée dans la liqueur forte, acquise en 1875.
7. Squelelte d'adulte, Java, S. Müller. — 8. Squelette d'adulte, Java, Kuh! et van Hasselt. — 9. Squelette du JV0 4. — 10. Squelette d'adulti, Java, voyage de Reinwardt. — 11. Squelette du N0 6.
12. Crane du N0 5. — 15. Crane d'un individu adulte, obtenu en 1861.
II. Index de la main réduit a un simple tubercule sans ongle. Point de raie blanche longeant l'entre-deuï des yeux. Queue, soit excessivement courte, soit de la longueur des cuisses. Ouatre incisives supérieures.
Ces animaux viennent de la Cóte de Guinee. On n'en con-nait que deux espèces, c'est-a dire, outre le Nyctic. potto, le NYCT1CEBÜS CALABARENS1S. Ce oernier est plus particulière-ment reconnaissable au troisième doigt cie la main trés court et aux troisième et cinquiéme doigts des membres postérieurs éga-lement raccourcis, enfin a sa petite taille et principalement a sa queue trés courte, n'oflrant que 5 lignes, tandis que la longueur de l'animal est de 10 pouces. Les teintes du pelage rappellent celles du Nycticebus gracilis. L'espèce vient de 1'Ancien-Calabar. C'est Perodicticus calabarensis. Smith, R. Phys. Soc. Edinb., 1860, p. 172, fig 1 a 4; Arctocebus calabarensis, 1. E. Gray, Pr, Z. S. Lond., 1863, p. 130, et Huxley, ib., 1864, p. 514, pl. 28.
NYCT1CEBÜS POTTO, E. Geoffr., Ann. Mus., t. 19, p. 165, Nu 4. — Potto, Bosman, t. 2, p. 40, fig. 4. —Lemur potto, Gmelin , t. 1, p. 42, N0 6. — Perodicticus Geoffroyi, Rennett, Proc. Zool. S. L., t. 1, p. 109; v. d. Hoeven, Tijdschrift, t. 8, 1841, p. 582, pl. 2 (jeune individu). — Stenops potto, Pel, Bijdragen tot de Dierkunde, Amsterdam, fol., 1852, p. 41,
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avcc une planche coloriée représentant l'aclulte de grandeur naturelle. — Perodicticus potto, Gray, Catal., p. 93.
Queue de la longueur des cuisses. Dessus du pelage d'un brun grisatre tirant quelquefois au roux et aux pointes des poils blancs; dessous d'un blanc grisatre. Taille égalant celle d'une grande fouine.
Le squelette présente lo paires de cótes, 7 vertèbres lom-baires, 5 sacrales et 20 caudales petites et minces.
Cette espèce a été découverte a la Cóte d'Or, oü elle porte, chez les indigenes, le nom d'Aposo. — Bennett en a re^u un individu de Sierra-Leone , et Pucheran un autre du Gabon.
Individus inontés. — 1. Femelle adulte, Cóte d'Or, voyage de Pel: individu figuré par feu Pel: longueur totale de 18 pouoes , dont la queue en occupe quatre. — 2. Male a-peu-près adulte, Cóte d'Or, Pel. — 3. Jeune femelle, Cóte d'Or, presentee par M. Spengler : individu figuré par van der Hoeven.
Individus conservés dans la liqueur forte. — 4. Trés vieil individu, Cóte d'Or, obtenu en 1875. — ö. Individu a l'age moyen, Cóte d'Or, Pel.
6. Squelette du N0 1.
7. Crane du N0 3.
Les Indris, tous habitants de l'ile de Madagascar, rappellen!, par un certain ensemble, les véritables Lémurs, dont ils se dis-tinguent, toutefois, au premier abord , par leur museau rnoins prolongé. lis s'éloignent, du reste et constamment, non seu-
1) Je ne viens de recevoir, que lorsque cette feuille avait éte' miee souspresse, les premières livraisons du grand ouvrage snr THistoire physique, naturelle et politique do Madagascar, publiee par A. Grandidier, vol. 6, tome 1, Texte 1, partie 1 , et vol. 9, t. 4, Atlas 1, llist. natur. des Mammifères parM. M- A. Milne Edwards et A. Grandidier, Paris, Impr. nat. 1875; contenant les généraljte's sur la familie des Indrisine's. Je n'en ai pu faire usage que pour citer les planclies representant les especes de cette familie.
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lement de ceuv-ci, mais encore (ie tous les aulres fauï-Singes, toujours a l'eïception des espèces anomales (Daubentonia et Galeopithecus), par le nombre de leurs molaires dont il n'en eïiste que cinq, et non pas siï, dans chaque branche des deur machoires. ün autre caractère tranchant reside dans le nombre des incisives inférieures, dont on ne comple, comme dans le Tarsier, que deus ei non pas quatre comme dans les aulres fauï-Singes; mais leurs canines inférieures sont incisiviforrnes comme dans ceui-ci, tandis qu'elles ont la veritable forme de canines chez le Tarsier. lis ont quatre incisives dans i'inler-maïillaire, mais dans l'Avahi la paire interne tombe ordi-nairernent.quot;
Leurs membres postérieurs sont alongés, el c'est notamment le fémur qui se distingue par sa longueur inusitée. Les oreilles sont de grandeur moyenne et couverles de poils assez toufFus. Le pouce du pied est tres développé el plus long que dans les aulres faux-Singes.
Les Indris se présenlent sous trois formes différenles. Le veritable Indri est une espèce de grande taille et a queue tres courle; les Propilhèques, encore de taille assez forle, ont la queue peu louffue et, soil de la longueur du reste du corps, soil d'un quart ou même d'un tiers plus court; l'Avahi, enfin, est de taille moyenne, avec une queue trés velue qui occupe la moilie de la longueur totale de ranitnal, et avec une petite léte.
lis vivent dans les bois et se nourrissent de feuilles et de fruits.
L'INDRI PROPREMENT DIT.
IN D R !.
L'lndri rcconnaissable, au premier abord, a sa queue Irès courle, est un animal de la taille d'un fort lièvre, aux oreilles garnies de poils assez longs, au muscau noir, el au pelage fourni, laineux, en general noir, mais largement varié de blanc, quoique d'une manière Irès variable.
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1NDRI BREV1CAÜD ATÜS, E. GeoiTr., Magas. encycl., t. 7, p. 20; Ann. Mus., t. 19, p. Vól. — Indri, Sonnerat, Indes, t. 4, p. 90, pl. 86. — Leinur indri, Ginelin, t. 1, p. 42, N0 9. — Indri niger, Audebert, p. 7, pl. 1. — Lichanolus indri, liliger, Prodr., p. 72. — Lichanolus mitratus, Peters, Monatsb. Acad. Berlin, 1871, p. 360 (var.) — Indris brevi-caudalus , A. M. Edw. et Grand., Madagascar, 1. c., Mamrnif., pl. 11 (habit ordinaire); pl. 12, p. 5, note: -variété (Prop. mitratus. Peters).
Longueur totale de Tadulte de 24 pouces dont la queue ne prend que 2 pouces. Oreilles avec leurs poils longues de deux pouces.
Notre squelette presente onze paires de cotes, 9 vertèbres loinbaires, 3 sacrales et 10 caudaies.
Longueur du crane de Tadulte, de 3 pouces 11 lignes; lar-geur de 2 pouces 5 lignes.
L'lndri a etc observe, suivant Grandidier, dans les forêts de ]a partie orientale de Tile de Madagascar, comprise entre les degrés 20 et ló'/j Lat. A.
Individ us monies. — 1. Male adulte, voyage de Bernier: aux teintes ordinaires, e'est-a-dire, d'un noir passant au roux-brun sur le ventre, au blanc sur le croupion, le dessous du tarse ct le dedans des bras, lave de grisatre a la face externe des bras el de roussatre a celle des jambes; les coles du fionl el le tour de la face sont d'un blanc roussatre; on voil sur la gorge une écharpe blanchalre el elle descend jusque sur les colés du cou ; la queue enfin est d'un brun-roux trés clair, passant au noiratre a rextrémilé de cel organe. — 2. Femelle adulle , Sera-Lalaw, voyage de Crossley, acquise en 1875: un des types du Lichanolus mitratus de Peters ; diffère du N0. 1 par une large tache blanche occupant le vertex, landis que toules les autres parlies de la tète sont noires; par lebras, la moilié postérieure des cuisses et les jambes, a l'exception de la moitié supérieure de leur face interne , teints de gris-bianc ; enfin , par le derrière des flancs teint de roux, tandis que tout le dessous du tronc est noir.
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3. Squelettc d'un individu aduite, acquis cn 1867.
4. Crane du N0 1. — 9. Crane du N0 2.
Les Propitheques sont, parmi les Indris, plus particulièrement caractérisés par leur queue peu touffue et, soit de la longueur du reste du corps, soit d'un quart ou d'un tiers plus courte. Leur taille approche celle du üèvre. lis ont les oreilles passa-blement petites et garnies, a leur face postérieure, d'une grande touffe de poils dépassant la partie nue des oreilles. Leur pelage est beaucoup moins fourni et moins laineux que dans l'fndri et l'Avahi.
Chaque espèce de ce genre parait porter une livrée particuliere, nullement variable suivant l'age et le sexe, et il parait encore que chaque espèce habite certaine région définie de l'ile de Madagascar.
A terre, ces animaui marchent debout, ne s'appuyant que sur leurs tarses.
J'ai classé les espèces connues ') du genre Propithèque en deux sections, éloignées Tune de l'autre, non seulement par le caractère principal de la longueur relative de leur queue, mais encore séparées'par une distribution géographique différente.— La première section comprend les espèces, dont la queue égale en longueur environ le reste du corps. Ce sont les Propithecus Coquerelii, Damanus, Deckenii et Verreauxii. Elles se suivent, dans l'ordre oh nous venons de les énumerer, le long de la cóte Ouest de l'ile, depuis le 13° L. A. jusqu'a la partie la plus australe de l'ile. Les espèces de la deuxième section ont la queue plus courte que celles de la première section, leurs membres postérieurs sont également un peu moins alongés, leur
1) Notez qua M. M. Edwards et Grandidier, Madagascar, op. c., Mammif., p. 4, iTadoptent que trois espèces de Propitheques, savoir Prop. diadema, Verreauxii et coronatus, conside'rant les Prop. Edwardsii, holomelas et sericens comme races du Prop. diadema, ct les Prop. Deckenii et Coquerelii comme races du Prop. Verreauxii.
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pelage est plus fourni, ct ils presenlent, par le concours ilc ces caraclères, des formes un peu plus Irapues. Les cjualre espèces de celle seclion nommées Prop, diadema, Edvvardsii, holomelas et sericeus n'ont été observées que dans la parlie oriëntale de I'lie, depuis le 14° jusqu'au 22° L. A. On voit encore que le système de coloration est le plus souvent différent suivant ces deux sections, mais que les Prop. Deckenii et sericeus s'éloignent des autres especes par le blanc uniforme de leur pelage et qu'ils offrent, par conséquent, un système de coloration a eux, quoiqu'ils appartiennent a deux sections dilïérentes.
Ne possédant pas des échantilions du PR0P1THECÜS SERICEUS de Grandidier, je me borne a rénurnération des caracteres indiqués par ce voyageur. Son pelage est blanc comme celui du Prop. Deckenii, dont il se distingue par sa queue plus courte, puisqu'elle égale a peine les de la longueur du corps , par ses formes plus trapues; par la peau de sa face marbrée de noir et de jaunalre, au lieu d'étre entièrement noire, et par son pelage plus fourni et plus soyeiix. Les peaux de celle espcce ont été envoyées au Musée de Paris de Sambava, sur la cóte N. E. de Madagascar, vers 14° de latitude. Voir Grandidier dans Rev. el Mag. de Zoologie, 18/2, p. 2/4; puis A. M. Edw. et Grand., o. c., Mammifères , pl. 2, Prop. diadema (var. sericeus), indiqué dans le texte, p. 4, comme race blanche du Prop. diadema
I. Queue environ de la longueur du reste du corps. Espèces observées a la parlie occidentale et dans le Sud de Madagascar.
PR0P1THECÜS COaüERELll, A. Milne Edwards, cians Grandidier, Rev. et Mag. de Zoologie, 1867, p. 2; Madagascar, o. c., Mammif., pl. 6, indiqué dans le texte, p. 4, comme
1) La Socidté Koy. de Zoologie d'Amsterdam vient d'acquérir un bel individu de cette espèce; il est plus particulièrement remarnuable paree que sa tête oftre des traces, quoique excessivemeut faibles, de la calotte foncée, si forteineut pro-noncée dans le 1'r. diadema.
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race ii laches rouges du Prop. Verreauxii. — I'ropilh. Jamonis, Gray, Pr. Z. S. L., 1872, p. 847, N0 5.
Teinle dominante d'un blanc pur ou Irès faiblement lavë de jaune d'ocre, tirant au gris brunatre sur les parlies mitoyenne él poslérieure du dos ; mais remplacée par du rouge-brun un peu pourpré sur le devant du bras, de Tavanl-bras et des cuisses, ainsi que sur la poitrine. Ventre roussritre, entre-deux des yeux et milieu du museau jusqu'au nez garnis de poils ras et blancs. Le resle de la face et la partie nue des oreilles noirs. Queue environ de la longueur du roste du corps.
Longueur totale des adultes de 5 pieds 4 pouces.
Longueur du crane de 58 lignes; largeur aux orbites de 26 lignes.
Cette espèce a élé observée a la cote N. Ou. de Madagascar, dans les lerres comprises entre le bord meridional de la baie de JNarinda et le bord septentrional de la baie de Bombetok.
Individus monies, — l. Maie aduite, bord sept. de la baie de Bombetok, voyage dc van Dam, 18G9. — 2. Male adulle, baie de Narinda, van Dam, 18G9. — 5,4. Femelles adulles, Narinda, van Dam, 18G9. — b. Male passableinenl jeune, lué au Nord de la baie de Bombetok, van Dam, 1869.—6. Jeune male, Narinda, van Dam, 1869: au rouge-brun plus pale que d'ordinaire. — 7. Jeune individu, cote Nord de la baie de Bombetok, van Dam, 1869. — 8. Trés jeune male, Narinda, van Dam, 1869: au rouge-brun remplacé par du noiratre.
9. Crane du N0 1. — 10. Crane du N0 2. — 11. Crane du N0 3. — 12. Crane du N0 4. — 15. Crane du N0 6. — 14. Crane du N0 7. — 15. Crane du N0 8. — 16. Crane d'un tnaic adulle, van Dam. — 17. Criine d'une femelle adulle, Bombetok, van Dam, 1869.
PROP1THECOS DAMANÜS, Pollen, in liüeris (1869): nom adopté dans le commerce el dans les Musées d'histoire naturelle. — Propith. coronatus. Gray, Pr. Z. S. L., 1872, p. 847, N0 3; A. M. Edw. el Grandid., Madagascar, o. c., Mammif., pl. 7.
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Notez que Tepilliele de «üamanusquot;, changée par Gray (Calal., 1870, p. 137) en celle de »Damonisquot; a été mal-a-propos ap-pliquée par eet auteur au Prop. Coquerelil.
Pelage d'un blanc tirant légerement au jaune d'ocre, passant au roux sur le ventre, la poitrine et le devant du bras; mais remplacé par un noir légerement pourpré sur la tête, a l'excep-tion de la grande toufle blanclie des oreilles. Dessus du museau et are surciliaire garnis de polls ras et blancs. On apercoit quelquefois une tache noiratre a Ia fin de la nuque. Queue un peu plus longue que le reste du corps.
Le erane se distingue, avec celui du Propitb. Deckenii, de celui des autres espèces par son museau plus large, plus gros et a la ligne antérieure des naseaux et du maxillaire presque perpendiculaire. Les os naseaux sont également plus larges que d'ordinaire.
Longueur totale de 3 pieds 5 pouces, dont la queue prend 21 pouces. Longueur du crane de 58 lignes, largeur aux orbites de 27 lignes.
Cette espèce remplcce le Propitb. Coquerelii dans les terres s'étendant le long du bord meridional de la baie de Bombetok.
Individus montés. — 1 ? 2. Males adultes, bord meridional de la baie de Bombetok, voyage de van Dam, 1S69. — o, 4, 5. Femelles adultes, bord mérid. de la baie de Bombetok, van Dam, 1869. — 6. Male adulte, a la poitrine d'un rouge-brun foncé, au ventre et sur le devant dés bras plus roux que d'ordinaire; bord meridional de la baie de Bombetok, van Dam, 1869. — 7. Jeune femelle, a poitrine et au devant des épaules d'un noir pourpré, bord mér. de la baie de Bombetok, van Dam, 1869.
8. Crane du N0 1. — 9. Crane du N0 2. — 10. Crane du N0 3. — 11. Crane du N0 4. — 12. Crane dii N0 3. — 15, Crane du N0 6.
PROPITHECÜS DECKENII, Peters, Monatsbericht Acad. Ber-lin, 1870, p. 421. — Propitb. diadema (synon. Pr. Verreauxii) Peters, dans von der Decken , Beisen in Ost-Afrika, t. 5, p, 1,
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pi. 1. — l'iopilh. oanJidus, Grandidier, Compt. rend. Inslilui, 1871, p. 231. — Prop. Deckenii, A. M. Edvv, et Grandid., o. c., Mammif., pi. a, indiqué dans le teste, p. 4, comme race albine du Prop. Verreauiii.
Nous avons vu que le Propith. Coquerelii habite !a cote N. Ou. de Madagascar, dans les terres situées entre les baies de Narinda et Boinbetok et qu'il est rempiacé sur les bords meri-dionaux de cette dernière baie, par le Prop. Damanus. En longeant cette cote vers le Sud, on trouve a Kanatsi (18° L. A.) une espèce trés differente, caractérisée par le blanc uniforme de son pelage, faiblement lave de jaune d'ocre et passant, sur la poitrine, au roussatre. Face noire, mais garnie, sur le milieu du dessus du museau, de poils clair-semés, trés ras et blanchatres.
Le crane rappelle celui du Propith. Damanus par son museau plus gros et comme coupé, par devant, presque perpendiculai-rement. Sa longueur est de 39 lignes et sa largeur de 27 lignes.
Longueur totale de l'aduite de 42 pouces, dont la queue occupe la moitié.
L'espèce a été observce non seulement a Kanatsi ; mais encore prés d'Ankavandra, fort de Fintcrieur, (19° lö' L. A.).
Individu monté. — 1. Male adulte, tué en Juin 1871, Ankavandra.
2. Crane du N0 1.
PR0P1THECÜS VERREAÜX1I, Grandidier, Rev. et Mag. de Zoologie, 1867, sp. 2; A. M. Edw. et Grandid., o. c., Mammif., pl. 4.
Teinte dominante d'un blanc légérement lavé de jaune d'ocre passant sur la poitrine au rouge-brun plus ou moins prononcé, tirant au gris sur la partie postérieure du dos, mais rempiacé, sur le dessus de la tête, par une calotte d'un noir, tirant quel-quefois plus ou moins sur le brun. Cette calotte commence sur le milieu du front et s'élend, au dessus des oreilles, jusqu'a la nuque: elle est, par conséquent, précédée d'un large bandeau frontal blanc.
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Longuenr totale de Tadulte de 40 pouces, dont la queue occupe la moitié. Le crane est long de 57 lignes et large, aux orbites, de 26 lignes.
Cast, a ce qu'il parait, l'espèce dont le cercle de repartition géographique est le plus étendu. M. Grandidier dit qu'eile se trouTe sur les cótes arides du Sud et Sud-Ouest de Madagascar, depuis Andrahoumbe jusqu'au Cap. St. Marie et de la jusque vers le fort Dauphin.
Individus montés. — 1. Male adulte, tué en Sept. 1870, Mouroundava, yoyage de van Dam. — 2. Femelle adulte, Mouroundara, 1870, van Dam. — 5. Femelle adulte, Mouroundava, 1870, van Dam. — 4. Femelle passablement jeune, Mouroundava, van Dam, J870. — S. Femelle adulte, Cap St. Marie a la pointe méridionale de Tile, présentée en 18G7 par M. Grandidier. — G. Jeune femelle. Cap. St. 3Iarie, presentee en 1867 par M. Grandidier.
7. Crane du N0 1. — 8. Crane du IS'0 2. — 9. Crane du N0 5. — 10. Crane du N0 4. — 11. Crane du K0 5. — 12. Crane du N0 6.
II. Queue environ d'un quart ou d'un tiers plus courte que le reste du corps. Membres postérieurs un peu moins alongés et pelage plus fourni que dans les espèces de la première section. Espèces observées dans Ia partie orientale de l'ile de Madagascar.
PROPITHECÜS DIADEMA, Bennett, Pr. Z. S. L., 1852, p. 20. — Macromerus typicus, A. Smith, S. Afr. Journal, 1855, p. 49.— Habrocebus diadema, Wagner, p. 260. — Lemur diadema , Blainville. — Prop. diadema, A. M. Edwards et A. Grandidier, o. c., Mammifères, pl. 1.
Reconnaissable a ses teintes tendres et agréablement disposées. Un grand tour de la face, y compris un large bandeau frontal et tout le dessous du tronc jusque sur le dedans des membres, d'un blanc plus ou moins pur. Les quatre membres et une
lache a l'origine de la queue iTun jaune d'ocre roussalre, mais pale. Croupion, lombes et queue d'un blanc lavé de jaune d'ocre. Dos et épaules jusque sur les bras grisatres. Mains antérieures et dessus de la tête en arrière du bandeau frontal, nuque, cótés el dessus du cou jusqu'a l'entre-deux des épaules, d'un noir assez profond. Entre-deux des yeux et de la une large bande en croissant longeant la base du museau, garuis de poils tres ras et blanchatres.
L'adulte porte en longueur totale 41 pouces, dont la queue occupe 18 pouces. Le crane est long de 40 lignes, et large de 28 lignes.
Cette espèce habite les grandes fórêts de la pailie orienlale de Madagascar depuis 1 o1^0 a 20° Lat. A.
Individus monies. — 1. Femelle adulle, Crossley, acquise en 1874. — 2. Femelle adulle, Crossley, acquise en 1871».
5. Crane du N0 1. — 4. Crane du N0 2.
PROPITHECUS ED WARDSII, Grandidier, Compt. rend., 1871, p. 251. — Propilh. bicolor. Gray, Annals, 1872, t. 10, p. 206, — Prop. EJwardsii, A. M. Edw. et Grandid., o. c., Mainmiferes, pl. 3, indiqué dans le texle, p. 4, comme race noire du Prop. diadema.
Pelage d'un noir tirant au brun pourpré, mais interrompu , sur les flancs et le dos, a l'eiceplion de sa ligne médiane, par du blanc pur ou plus ou moins lavé de roussalre. Face postérieure des cuisses quelquefois d'un brun-roux trés clair ou mème blanchatre.
Longueur totale de 38 pouces, dont la queue prend 17 pouces.
Cette espèce a été observée dans les foréts de la Cóte oriëntale de Madagascar, entre les degrés 20 el 22 Lal. A.
Individus montés. — 1. Jliile adulle, lué en Juillet 1873, Mananzari. — 2. Femelle adulle, Mananzari, acquise en 1872.
3. Crane du N0 1. — 4. Crane du N0 2.
PROPITHECUS HOLOMELAS, Günther, Mag. N. H. N0 92 ,
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Aoül 187a, p. 125. — Simple variété du Prop. Edwardsii, A. M. Edw. et Grandid., o. c., Mammif,, p. 4, note.
Trés reconnaissable a son pelage d'un noir uniforme, mais remplacé par du blanc brunatre sur ie dessous du tronc et du cou, ainsi que par une tache d'un brun roussatre a la base de la queue.
Longueur totale de 5o pouces, dont la queue occupe 15 pouces. Longueur du crane de 38 lignes, largeur aux orbites de 2S lignes.
Cette espece a éte découverte dans les forêts de Tintérieur, prés de la localilé appelée Fienerentova, située sur la mêmc latitude que Mananzara, ou rit le Prop. Edwardsii.
1. Male adulte, Fienerentova, acquis en 1875.
2. Crane du N0 1.
L' A V A HI.
AVAHI.
AVAHI LANIGER, Is. Geoifr., Catal., p. 69. — Autre espèce de Maki, Butfon, Suppl., t. 7 , p. 123, pl. 33. — Le Maki a bourres, Sonnerat, voyage dans l'Inde, t. 4, p. 91, pl. 87. — Lemur laniger, Gmelin , t. 1 , p. 44, N0 10. — Lemur lana-tus, Schreber. — Indri longicaudatus, E. Geoffr. , Ann,, Mus., t. 19, p. 158, N0 2. — Avahi et Microrhynchus, Jourdan, Institut, 1834, t. 2, p. 231. — Habrocebus lanatus, Wagner dans Schreber, t. 1 , p. 258. — Lichanotus awahi, v. d. Hoeven, Lemuridae, p. 41, pl. 2, et pl. 1, fig. 6 (crane). — Microrhynchus laniger, Mivart, Pr. Z. S. L., 1866, p. 151, pl. 15. — Avahis laniger, A. M. Edw. et Grandid., Madagascar, 3Iammif., pl. 9 et 10,
Tres distinct du veritable Indri et des Propithèques par sa taille beaucoup moins forte, ce qui prète a son ensemble cer-taine analogie avec les faux-Lémurs de grande taille. L'espèce a, du reste, la tète petite, le museau trés court, les oreilles passablement petites et velues, le pelage tres fourni, laineux
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el comme crèpu, el la queue aussi longue que le resle du corps. Notez encore que la paire inlerne des incisives supérieures tombe ordinairement et qu'il ne reste , par conséquent, que deux incisives dans rintermaïiilaire.
Le dessus est d'un brun tirant plus ou moins au gris, mais lavé de roussatre et remplacé, sur le croupion, par du roux blanchatre; la queui? lire plus ou moins fortement au roux; le dessous de l'animal est d'un gris blanchatre qui passe au blanc sur les faces interne et postérieure des cuisses.
L'adulle porta en longueur totale 27 pouces, dont la queue en prend environ la moilié. Les oreilles sont longues de 7 lignes.
Le squeletle présente 12 paires de cotes, 8 verlèbres lorn-baires, 2 sacrales et 21 caudales. Longueur du crane de 22 lignes; largeur aux orbites de 18 lignes.
L'Avahi occupe, a Sladagascar, deux cercles de réparlilion, donl l'un , tres considérable, s'étend le long de la parlie oriëntale de l'ile, depuis le fort Dauphin au Nord jusqu'au 14° Lat. Austr.; landis que l'autre, assez reslreint, parail être borné aux terres siluées a la cöte occidentale, enlre les degrés 13 el 14 Lal. Australe. On observe, en outre, que les individus de ces deux régions sont distincts entre-eux par les modifications suivantes relatives aux teinles de leur pelage.
Individus montés de la parlie orienlale de Madagascar. — Teinte dominante brune; face également brune ; front orné d'un bandeau blanchalre. M. Edw. et Grandid, , pl. 9. — 1. Male adulle, Cole N. E. de Madagascar, voyage de Bernier: individu figuré par v. d. Hoeven, I. c. — 2. Male adulte, voyage de Crossley, acquis en 1874.
Individus montés de la Cole N. Ouest. Teinte dominante ordinairement d'un gris brunatre, face grisalre. A. M. Edw. et Grandid. 1. c., pl. 10. — 3 et 4. Male et femelle adultes, Cacamba, voyage de van Dam, 1868. — ü. Jeune femelle, baie de Passandava, van Dam; a la teinte dominante plus foncée que dans les adultes.
6. Squeletle d'un individu adulte, Cóle N. Ouest, van Dam.
ÖOO
7. Crane du N0 1, arec trois incisives supérieures, savoir deux du cólé droit et une du cólë gauche. — 8. Crane du N0 2 : avec 2 incisives supérieures. — 9. Crane du N0 o: avec 2 incisives supérieures. — 10. Crane du N0 4, avec 2 incisives supérieures.
Les Lemurs forment un genre trés naturel el parfaitement circonscrit; loutes les espèces qui le composent étant modclées sur un méme type et ne s'éloignant, souvent, les unes des autres, que par des traits subordonnés el par des variations dans le sysleme de coloration; elles ne présenlenl, en outre, que fori peu de modifications par rapport a leur taille ou au norn-bre des cóles el des vertèbres.
Ce sonl des animau.v dont la taille égale environ celle d'un chal, a queue Irès loulTue et aussi longue ou ordintiremenl plus longue que le roste du corps, et qui sonl plus parlicu-lièremenl reconnaissables a leur museau plus alongé que dans les autres faux-Singes, ce qui a fait dire que Jeur léle rappelle celle du renard. Leur pelage est assez fourni et plus ou moins laineuï.
II exisle six molaires dans cliaque branche des deux machoires. Les canines supérieures sont Irès développées; les inférieures, élroites, alongées cl semblables aux quatre incisives inférieures qu'elles accompagnent, sont, comme celles-ci, inclinécs vers le devant de la machoire supérieure qui porie, de chaque cólé, deux peliles incisives
Les Lémurs ont élé observés a Madagascar el dans les iles voisines de Mayotte el d'Anjouan, faisant parlie des Comores.
La confusion qui règne, dans les écrils, par rapport a la délermination exacte des espèces, dont le nombre a été mulli-plié outre mesure, est extreme, et la synonymie des espèces est comblée de doubles emplois. Ces considéralions m'avaienl
.-,01
portu, en 1S6G '), de proposer, dans ce genre, des subdivisions et de réduire a sept le grand nombre des espèces etablie.? par les auteurs. J'ai conservé dans Tesposilion qui va suivre, ces subdivisions et ]a réduction des espèces, a peu de modifici-cations prés, nécessitées par les nouveiles découvertes.
A part des espèces que j'ai adoptées , il convient de citer le Lemur flavifrons de Gray, Pr. Z. S. L., 1867, p. igt;96, pi, 51, établie, suivant Sclater, ib. , 1871, p. 252, qui en a recu un deuxième individu lemelle, sur un individu femelle et non pas male comme l'indique Gray. Ce singe ressemble aux femelles rousses du Lem. collaris rufus, mais on ne lui voit pas de noir sur le dessus de la tête, les deux taches frontales claires sont fondues en une large bande transversale et les quatre mains avec la partie inférieure de l'avant-bras passent au brun-noir. II convient, toutefois, de comparer ce Lémur au L. albifrons.
I. Oueue offrant une teinte uniforme grisatre, brunatre ou roussatre, mais passant souvent au brun ou au noiratre a la moitié terminale de eet organe.
A. Museau noir.
x. Taille plus forte que dans tous les autres Lémurs. Oueue a-peu-prés de ia longueur du reste du corps. Menton et devant de la gorge nus. Pelage trés fourni et laineux , largement varié de noir et de blanc ou de rouge-brun. Oreilles cacbées sous les longs poils dont leurs deux faces se trouvent garnies. Teintes eicessivement variables suivant les individus, mais non pas suivant Tage et le sexe.
LEMUR VARI. — Lemur varius, Is. GeofFr., Cat., p. 71, N0 2. — Vari, Buffon, t. 15, p. 204, pl. 27 ; Lemur macaco var., Schreber, p. 142, pi. 40 B (ex Uullbn), nee Linné. —
1) Contributions a la Faune dc Madagascar, dans Ncdcrl. Tijdschrift voor Dierkundej vol. 3, iSCG, p. 75.
302
Le Vari, Lemur macaco (nee Linné), Audebert, Makis, p. 1G, pl. S et 6. — Lemur macaco et ruber, E. Geoffr., Ann., 3Ius., t. 19, p. 1S9, N0 3. — Maki vari et roux, Fr. Cut., Mammiferes, deux planches.
Ajoutez aux caractères ci-dessus les suivants. Longueur totale de 44 pouces, dont la queue prend a-peu-près la moitié. Longueur du crane de 4 pouces 2 lignes.
Teintes du pelage excessivement variables, ce qui m'a fait regarder le Lemur ruber comme variété du Vari (Contrib. 1866, p. 75).
Le squelette présente 15 paires de cótes, 6 vertèbres lom-baires, 2 sacrales et 50 caudales.
M. Grandidier dit que cette espèce vient de la Cóte N. E. de Madagascar en face de Tile St. Marie.
Individus montés. — 1. Adulte, absolument semblable a l'individu figuré par BufTon, 1. c., pl. 27, et par Audebert, pl. S; Madagascar. — 2. Femelle a-peu-près adulte, semblable au N0 1 ; mais a collier noir, au lieu de blanc, morte en cap-tivité le 22 Déc. 1870, Madagascar. — 3. Male adulte, semblable a l'individu figuré par Audebert, pl. 6; Madagascar. — 4. Adulte, var. Lemur ruber, semblable a l'individu figuré par Fr. Cuvier, mais sans bracelets blancs aux mains postérieures, Madagascar.
o. Squelette du N0 2. — 6. Squelette d'un individu adulte, acquis en 1867.
7. Crane du N0 3.
/3. Pelage du male teint de noir, celui de la femelle d'un roux plus ou moins vif. Oreilles garnies, comme dans le Vari, de tous cótés, de poils trés longs. Queue plus longue que le reste du corps. Point de difference dans les teintes du pelage suivant l'age.
LEMOR MACACO, Linné, S. N., éd. 12, p. 44, N0 5 (exc. syn. Petiver et Brisson): male. — Black Maucauco, Edwards,
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('■lean., I. 1 , p. 15, pi. 217; Schreber, pi. 40a: male. — Lemur niger, E. Geoffr., Ann., Mus., t. 19, p. lo9, N0 2 (male). — Lemur leucomystax, Bartlett, Pr. Z. S. L., 1862, p. 347, pi. 41 (femelle). — Lemur macaco, Schlegel, Con-tribut. dans Nederl. Tijdschr. t. Dierkunde, 1866, t. 3, p. 77 (male et femelle); Schlegel et Pollen, Faune Madag., t. 1, p. 1, pi. 1 : femelle adulte avec son petit étant un male d'un noir uniforme.
Après avoir démontré en 1866 (1. c.) l'identité des Lemur macaco et xanthomystax et exposé leur synonymie, M. Pollen est venu confirmer ces données par des observations faites sur les lieux. Depuis, on a pu s'en assurer par le grand nombre d'individus apportés vivants de ce Lemur en Europe.
Cette espèce est d'une taille moins considerable et elle a la voix beaucoup moins forte que ie Vari ; mais sa queue est plus longue. Longueur totale des adultes de 41 pouces, dont la queue prend 22 pouces. La teinte noire du male et la teinte rousse de la femelle sont sujettes a des variations individuelies, dont nous indiquerons les principales dans Ténumération des individus de notre collection.
Le squelette oH're 12 paires de cotes, 7 vertèbres lombaires, 2 sacrales et 28 caudales: par consequent une paire de cotes de moins et une vertèbre lombaire de plus que celui du Vari. Longueur du crane de 42 lignes; largeur aux orbites de 23 lignes.
Cette espèce n'a etc observée qu'a la Cote Nord Ouest de Madagascar. Nos voyageurs Tont rencontrée depuis la baie de Passandava jusqu'au bord septentrional de celle de Bombetok.
Individus males rnontés. — 1. 3Iale adulte d'un noir uniforme ; Mourountsang (baie de Passandava), voyage de van Dam, 1869. —
2. Male a-peu-près adulte, d'un noir uniforme, Mourountsang, van Dam, 1869. — 5. Male passablement jeune, au noir du pelage tirant au brun pourpré sur les flancs, van Dam, 1868. — 4. Male adulte, au pelage entier tirant un peu au brun pourpré , Syrangene, tué le 8 Oct. 1864, voyage de Pollen et van Dam.—
3. Male adulte, semblable au N'J 4, tué le 23 Sept. 1863,
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Congoni, Pollen cl van Dam. — G. Male passablemenl jeune, sernblable aux Nos 4 el 3, tué le 23 Juillel 1863, Sjangoi, l'ollen el van Dam. — 7. Male atlulle, au pelage en grande parlie il'un brun pourpré, van Dam, 1868. •— 8. Male adulte, au pelage d'un brun pourpré lirant au roussatie, mais offrant quelques poils lilancbalres a la queue el aux cuisses, lué le 26 Sept. 1865, Congoni, Pollen el van Dam. — 9. Male au pelage noir, petil de la lemelle N0 11, lué le 50 Oei. 1861), se tenant sur le corps de sa ir.ere, figuré dans Schlegel et Pollen, 1. 1., pl. i; Maroandiana, prés. par M. Pollen. — 10. Petit, du seie male, au pelage brun-noir lavé de roussatre, van Dam , 1868.
Femelles monlées. — 11. Femelle adulte, mêre du jeune male N0 9, tuée avee son petit le 30 Oct. I860, Maroandiana , Pollen el van Dam: teinte dominante d'un roux rougeiitre, lirant au blanchatre sur la queue, le bras et 1'avanl-bras, passant au blanc sur la fraise, au blanc mêlé de noiratre sur le front et le vertex, au noir sur les doigts , et remplacée, sur l'occiput et la nuque , par une large tache noire. — 12. Femelle adulte, semblable au N0 11 ; mais au pelage d'un roux-rouge vif, foncé sur le dos, plus clair sur la queue et les jambes, el lirant au blanchatre sur les membres antérieurs ; les quatre mains sont noires; Mourountsang, 1869, van Dam. — 13. Femelle adulte, semblable au N0 12, Mourountsang, 1869, van Dam.— 14. Femelle adulte, semblable aux Nos 12 el 13, a tache noire de la nuque petite et peu prononcée, tuée le 24 Sept. 1865 , Congoni, voyage de Pollen et van Dam. — 15. Femelle adulte, a la leinte dominante d'un brun-roux foncé passan'., sur la queue, au roux rougeatre; tache noire de la nuque peu grande, les quatre mains noires, van Dam, 1868. — 16. Femelle adulte, a-peu-près semblable au N0 13, Mourountsang, van Dam, 1869. — 17. Femelle adulte, semblable au N0 11; mais a la teinte dominante plus foncée, tuée le 8 Oct. 1864, Syrangene, Pollen et van Dam. — 18. Jeune femelle, semblable au]\T013, van Dam, 1868. — 19. Femelle adulte, semblable au N0 12;
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mais sans tache noire a la nuque, van Dam , 1868. — 20. Feineile a-peu-pres adulte, semblable au Nquot; 11 , mais a queue et au.t membres postérieurs d'un roux vif et au tlessus de la lête blanchatre, van Dam, 1868. — 21. Femelle adulte, semblable au N0 11 , mais aux teintes plus vives et a la tête blanche, Mourountsang, 1869, van Dam. — 22. Femelle adulte , au pelage d'un roux-rouge intense jusqu'au bout des doigts, et a tète blanche, van Dam, 1869. — 25. Femelle adulte, a la teinte dominante d'un brun-roux grisatre peu foncé, mais au dessus de la tète grisatre et sans tache foncée a la nuque ; Mourountsang, van Dam, 1869,
24. Squelette d'un male adulte, acquis en 1867.
25. Crane du N0 1. — 26. Crane du N0 2. — 27. Crane du N0 4. — 28. Crane du N0 a. — 29. Crane du N0 6. — 30. Crane du N0 7. — 51. Crane du N0 8. — 32. Crane du N0 9. — 53. Crane du N0 10. — 34. Crane du N0 12. — 33. Crane du N0 13. — 36. Crane du No 14. — 57. Crane du N0 15. — 38. Crane du N0 16. — 39. Crane du N0 17. — 40. Crane du N0 19. — 41. Crane du JNT° 22. — 42. Crane du N0 23. — 45. Crane et tète bourrée d'une femelle, tuée le 30 Oct. 1863, Moroandiana, Pollen et van Dam.
y. Front et vertex teints plus ou moins généralement d'un noir interrompu, de chaque cöté du front, par une large tache blanchatre plus ou moins sensible. Oreilles a bords nus, gar-nies, du reste; de poils courts. Pelage d'un gris tirant ou passant, tantót au brun , tantot au fauve, tantot au roux; aux quatre mains de la mème couleur que la teinte dominante , ou tirant au roux. Dessus roussatre ou d'un blanc grisatre. Dessus de la base de la queue, face postérieure des cuisses et talon souvent d'un roux vif, plus ou moins foncé. Moitié postérieure de la queue tirant ordinairement au noir. Les nuances des teintes subissent souvent des modifications plus ou moins sensi-bles selon les individus. On observe en outre que ces teintes présentent, suivant les localités qu'habite 1'espèce, certaines
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differences plus ou moins apparentes dans !e système de coloration, ce qui indique l'existence de plusieurs conspécies dans l'espèce de celte subdivision.
11 est, d'ailleurs, impossible, vu le défaut de collections suffisantes, de faire connaitre, dans tous ses détails, cette espèce qui, avec ses conspécies, parait ètre répandue, non seu-leinent dans toutes les parlies moyenne et septentrionale de Madagascar, mais encore dans les iles Comores de Mayotte et d'Anjouan.
La grande incertitude qui règne dans la synonymie des Lémurs m'avait fait choisir, dans mes Contributions publiées en 1866, l'épithète de collaris, Geoffroy , pour designer cette espèce de Lémur, la plus commune dans les cabinets d'histoire naturelle.
LEMUR COLLARIS, E. Geoffroy, Ann. Mus., t. 19, p. 161 , N0 11 ; Lemur fulvus, ib. N0 9: établi sur le grand Mongous de Buffbn , Suppl., t. 7, p. 118, pi. 35, et sur le Maki brun , figure par Maréchal, dans Lacép. et G. Cuv., Ménag. nationale. — Le Mongous, Fr. Cuv., Mammifères avec figure; le Maki a front blanc femelle et jeune (mais non pas le male: F. Cuv., 1. c.); Maki a front noir, ibid. — Lemur brunneus, v. d. Hoeven. — Lemur ianthomystaï, Gray, Pr. Z. S. L., 1863, p. 138, N0 6, pi. 17.
Longueur du crane de 42 lignes, largeur de 21 lignes.
Individus montés tués par M. van Dam a la cóte K. Ou. de Madagascar, savoir a la bouche de I'Antamba (14° 30' L. A.), et sur les bords des baies de 3Iazamba (15° 13' L. A.) et de JJombetok (environ 16° L. A.). Longueur totale des adultes de 36 pouces, dont la queue en occupe vingt. — 1. Male adulte, Antamba , 1868: pelage d'un gris-brun lavé de roussatre, laches frontales blanchatres trés grandes. — 2. iMale adulte, sembiable au IN0 1 , Antamba, 1868. — 3. Male adulte, a-peu-près sembiable au A0 1 , Antamba, 1868. — 4. Male adulte, a-peu-près sembiable au Nu 1 , Antamba, 1868. — 5. Male adulte, sem-
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blable au N0 1 , tnais aux taches Frontales moins claires , Antamba ,
1868. — 6. Male adulte, aui teintes semblables a celles du N0 1; mais aux taches du front peu sensibles , Antamba, i8GS. —
7. Male adulte, semblable au N0 6, Antamba, 1869. —•
8. Male adulte, semblable au N0 6, Antamba, 1869. —
9. Male adulte, aux taches frontales presqu'imperceptibles, Antamba, 1869. — 10. Male adulte, semblable au N0 9, Antamba, 1869. — 11. Petit, male, aux teintes semblables a celles des adultes; mais plus pales. — 12. Femelle adulte, semblable au N0 6, Antamba, 1868. — !5. Femelle adulte, semblable au N0 6. Antamba, van Dam, 1869. — 14. Femelle adulte, semblable au Nn 13, Antamba, 1869. — 13. Femelle adulte, a teinte dominante tirant fortement au gris, Antamba,
1869. — 16. Femelle adulte, a teinte dominante tirant au roussatre, Antamba, 1869. — 17. Jeune femelle, aux teintes plus pales que dans les adultes et a queue d'un gris roussatre uniforme, Antamba, 1869. — 18. Femelle adulte, aux teintes pales, Antamba, 1869. — 19. Wale adulte, semblable au N0. 1 , Mazamba, 1869. — 20. Femelle adulte, aux taches frontales claires peu sensibles, Mazamba, 1869. — 21. Femelle adulte, aux teintes passablement claires et aux polls des oreilles blanchatres, Bombetok, 1870. — 22. Jeune femelle, au pelage fortement lavé de roussatre et aux taches grisatres du front tres larges, Bombetok, 1870.
Individus montés de diöërentes localités de 1'ile de Madagascar. — 23. Femelle adulte, aux teintes ordinaires, un des types du Lemur brunneus de van der Hoeven. — 24. Male adulte, aux teintes ordinaires, mais aux taches frontales peu sensibles; un des types du Lemur brunneus de van der Hoeven.— 23. Male adulte, a la fraise et aua; taches frontales roussatres, Cóte N. E. de Madagascar, voyage de Bernier. — 26. Femelle adulte , aux teintes ordinaires et aux taches frontales faiblement prononcées, morte en captivité le 21 Dec. 1863.
27. Femelle adulte, un des types du Prosimia melanocephala de Gray, Proc. Z. S. L., 1863, p. 137, pl. 18; s'éioignant
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par le manque lt;le taches frontales claires, par le noir de la tele s'ctendant jusque clans la nuque, el par la teinte dominante de son pelage d'un brun tiranl fortement au rou.v rougeutre, voyage de Crossley, acquise en 1873. Taille forte: longueur totale de 41 pouces et demi, dont la queue prend 23 pouces.
28. Métis des Lein. collaris et albifrons: femeile, morte en captivité le 27 Mai 1874 ; auï teintes ordinaires au L. collaris.
Individus de Tile de Mayotte.— Lemur mayottensis, Schlegel, Contrib., 186Ü, p. 76 '); Schlegel et Pollen, Recherches Faune Madagascar, p. 3, pi. 2. — Semblables aux individus ordinaires du Lemur collaris; mais a taille un peu plus forte, aux teintes en general plus ternes, et avec une large tache foncee a la partie supérieure de I'origine de la queue, tandis que cette tache ne se trouve que plus ou moins exceptionellement dans les individus du L. collaris de Madagascar. Longueur totale des adultes de 39 pouces, dont la queue occupe ringt et un pouces.
Individus inontés, tués en 1864 dans Tile de Mayotte par M. M. Pollen et van Dam. — 29. Mule adulte, tué le 19 Mai 1864, baie de Jongoni. —- 30. Male adulte, tué le 9 Juin 1864. — 31. Male adulte, tué le 7 Juin 1864 — 32. Male adulte, tué le 8 iMai 1864, baie de Jongoni. — 33. Mèle adulte, au pelage tirant fortement au roui, tué le 8 Mai 1864, baie de Jongoni. — 34, 3o. Males adultes, tués le 8 Mai 1864. — 36. Femeile adulte, a la teinte dominante d'un roux-brun, tué le 19 Mai 1864, baie de Jongoni. — 37. Femeile adulte, a la teinte dominante d'un roux-brunatre clair, tué le 10 Mai 1864, baie de Jongoni. — 38. Femeile, a-peu-près semblable au N0 37 , tuée le 8 Mai 1864.
39. Squelette du N0 26; 13 paires de cotes, 7 vertèbres lom-baires, 3 sacrales et 30 caudales.
1) ■/Suns insister sur la difference spécilicjue de notve Lemur d'avec le L. collaris de Madagascar , nous nous permettons de rintroduire sous le nom de Lemur mayottensis, dans le sen! but d'indiquer, et son origine et les variations, soit locales, soit individiielles ([u'il presente, en comparaison do celles du Lemur colquot; laris de Madagascarquot;, 1. c.
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40. Crane du N0 I. — 41. Crane du N0 4. — 42. Crane du Nn 7. — 43. Crane du N0 8. — 44. Crane du N0 10. — 4S. Crane du N0 6. — 46. Crane du N0 12. — 47. Crane du N0 15 — 48. Crane du N0 14. — 49. Crane du N0 13. — SO. Crane du N0 16. — 51. Crane du N0 18. — 52. Crane du N0 19. — 55. Crane du N0 20. — 54. Crane du N0 21. — 55. Crane du N0 27. — 56. Crane du N0 28. — 57. Crane du N0 29. — 58. Crane du Nn 50. — 59. Crane du N0 51. — 60. Crane du ]N0 52. — 61. Crane du ]\0 53. — 62. Crane du N0 34. — 65. Crane du Nn 55 — 64. Crane du N0 56. — 65. Crune du N0 58. — 66. Crane, Mayotle, Pollen et van Dam.
Quant au Lemur de Tile d'Anjouan, Lemur anjuanensis, les personnes qui en ont vu des individus, me mandent qu'il ne dilïëre pas du Lemur collaris ordinaire. Notez que M. Peters, Mossambique, p. 21, en a donné la description.
LEMUR COLLARIS RÜFÜS. — Le Mongous, Buffbn, t. 13, p. 198, pi. 26 (male); Lemur mongoz, Schreber, p. 158, N0 6, pl. 59 A (nee Lem. mongoz, Linné). — Maki rous, Lemur rufus, Audebert, p. 12, pl. 2 (femelle). — Lemur rnfus , E. Geoffroy, Ann., Mus., t. 19, p. 160, JV0 5. — Lemur rufifrons, Bennett, Pr. Z. S. L. , 1855, p. 106 (male).
En général semblable au Lemur collaris ordinaire; mais au pelage tirant , le plus souvent, plus forternent au gris dans les males, au roux dans les femelles; aux taohes frontales trés prononcées et sepa-rées par une raie noire; enfin , plus particulièrement distinct par le sommet de la tête d'un roux vif dans le male, d'un gris roussatre plus ou moins mèlé de blanc dans la femelle. Favoris roussatres ou blanchatres.
Longueur totale de 56 pouces, dont la queue prend vingt ou vingt et un pouces.
Ce Lémur remplace le Lemur collaris ordinaire, vers le Sud, depuis la rivière Tsidsoubon (19° 45' L. A.) jusqu'a la rivière Mangouke (21° 30' L. A.).
Individus tués par M. van Dam sur les bords du Mouroundava
510
(20° 20' L. A.). — t. Male adulte, tué en Sept. 1870. — 2. Male adulte, tué en 1869. — 5. Male adulte, 1870. — 4. Male adulte, 1870. — 5. Male adulte, tué en Sept. 1870. — 6, 7. Males adultes, tués en Sept. 1870. — 8, 9, 10. Males adultes, au pelage tirant un peu au roux, tués en Sept.' 1870. — 11, 12, 15. Femelles adultes, tuées en Sept. 1870.— 14. Femelle adulte, au pelage tres roux, 1870. — 15. Jeune femelle, 1870. — 16, 17, 18, Femelles adultes, tuées en Sept. 1870, au pelage plus ou moins gris.
Individus montés de localités indéterminées de Madagascar. — 19. Male adulte. — 20. Femelle adulte, obtenue en 1813 du Musée de Paris comme un des types du Lemur rufus de Geolïroy.
21. Crane du Nn 1. — 22, Crane du N0 2. — 25. Crane du N0 5. — 24. Crane du N0 4. — 23. Crane du N0 5. — 26. Crane du N0 6. — 27. Crane du N0 7. — 28. Crane du N0 8. — 29. Crane du N0 9. — 30. Crane du N0 10. — 51. Crane du N0 11. — 52. Crane du N0 12. — 35. Crane du N0 15. — 54. Crane du N0 14. — 53. Crane du N0 16. — 56. Crane du N0 17. — 57. Crane du N0 18.
5. Tète blanche jusqu'au vertex.
LEMÜR ALBIFRONS, E. Geoffroy, Ann. Mus., t. 19, p. 160, N0 6; Audebert, Makis, p. 15, pl. 5, copié dans Schreber, pi. 59 D; Fr. Cuv. , Mammif., avec figure.
Ce Lémur fort peu connu, se rapproche en general du Lemur collaris ordinaire; cependant, il se distingue, non seule-ment de cette espèce, mais encore de tous les autres Lémurs connus, par sa téte blanche en avant du vertex, a 1'exception du museau, du tour et de I'enlre-deux des yeux.
M. Bernier a rapporté cette espèce de la Cote N. E. de Madagascar, et je ne crois pas qu'elie ait été trouvée dans d'autres localités.
Individus montés. — 1. Male adulte, absolument semblable
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aux figures donnees de celte espèce par Audebert et Fr. Cuvier: longueur totale de 57 pouces , dont la queue en prend dix-neuf. — 5. Male adulte, aux teintes plus fonoées que dans le N0 1 et passant, sur l'occiput, au noir brunatre; voyage de Cross-ley , acquis en 1876.
2. Squelette d'adulte: 12 paires de cotes, 7 vertèbres lom-baires , 2 sacrales et 2S eaudales. — 4. Crane du N0 5.
£. Oreilles passablement petites, fortement velues dans toute leur étendue et comrne cachées dans ie pelage de la tête. Teinte du pelage d'un brun-roux liqueté de noir et passant, sur la queue, plus ou moins au noir. Dessous, soit roux, soit jau-natre ou blanchatre.
LEMÜR RÜBRIVENTER et flaviventer, Is. GeofTr., Cat., pp. 71 et 72, ]V0S 4 et 5. — Prosimia rufipes. Gray, Pr. Z. S. L., 1872, p. 852, pl. 69.
Longueur totale de 58 pouces, dont la queue en occupe vingt. Is. GeofJroy , Cat., p. 74, fait mention d'une variété indivi-duelle albine de celte espèce.
Longueur du crane de 40 lignes; largeur de 25 iignes.
II parait que cette espèce habite la cóte N. E. de Madagascar.
Individus montés. — 1,2. Males adultes, voyage deCrossley, deux des types du Prosimia rufipes de Gray, obtenus en 1875: aux parties inferieures rousses. — 5. Femelle adulte, voyage de Bernier, obtenue du Musée de Paris: un des types du Lemur flaviventer d'ls. GeolTroy ; gorge et poitrine blanches, ventre d'un blanc tirant faiblement au roussatre.
4. Crane du N0 1. — 5. Crane du N0 2. — 6. Crane du Nquot; 3.
B. Toutes les parties du museau couvertes de poils blancs. Oreilles velues.
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LEMUR MONGOZ, Linné, S. N., ed. 12, p. 44, N0 2. — Mongooz, Edwards, Glean., t. 1 , p. 12, p. 216, copié dans Schreber, pl. 59 B. — Lemur nigrifrons, exc. syn., Petiver, nee L. nigrifrons, F. Cuv. (fein.) ; Lemur mongoz, esc. synon. Bulfon (femelle), et Lemur albimanus (male et variété aux mains blanches), E. Geoffroy , Ann. Mus., t. 19 , pp. 169 et 161 , Nos 4, 8 et 7. — Maki aux pieds blancs. Lemur mongoz, Audebert, p. 10, pl. 1 (male). — Lemur mongoz, Sclater, Pr. Z. S. L., 1871, p. 251, pl. 16, fig. 1 (male), fig. 2 (femelle) ; notez que M. Sclater a indiqué a l'inverse le sexe de ces deuï individus.
On voit par cette synonymie et celle du Lemur collaris, que ces deus espèces ont souvent été confondues et que le vérita-ble Lemur mongoz si facile a distinguer, avec le Lem. coro-natus, des autres espèces par son inuseau blanc, a été mé-connu par beaucoup d'auteurs.
Teinte dominante d'un gris brunatre, plus ou moins lavé de ronssatre et tiqueté de noir. Dessous blanchalre, quelquefois roussatre, ou mêine teint comme les parties supérieures. Teintes le la téte assez dilTerentes dans les deux sexes ; le male ayant les favoris, un bandeau frontal ou même tout le front et le vertex d'un roux vif; tandis que la femelle offre des favoris blancs et un large bandeau noir sur le devant du front, sans nulle trace de roux. Ce bandeau noir est tros caractéristi-que pour la femelle du Mongoz, et ne se retrouve pas non plus dans aucune autre espèce du genre.
Longueur totale des adultes de 57 pouces, dont la queue en occupe vingt. Longueur du crane de 58 lignes, largeur de 21 lignes.
Le squelette présente 12 paires de cótes, 7 vertèbres lom-baires, 2 sacrales et 27 caudales.
Le voyageur Néerlandais van Dam n'a rencontré cette espèce que sur les bords de la baie de Bombetok , ;i la Cóie Ouest de Madagascar (16° L. A.).
Individus montés. — ' , 2. Males adultes, Bombetok, van
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Dam 1870. — 5. Male a 1'age mcyen , Bombetok, van Dam, 1870. — 4 , S. Femelles adultes, Bombetok , van Dam, 1870.— 6. Femelle adulte, au tronc et aux cuisses tirant forlemenl an roux jaunatre, Bombetok, van Dam, 1870. — 7. Femelle a-peu-près adulte, semblable au N0 6, Bombetok, van Dam, 1870. — 8. Male adulte, a la teinte dominante d'un brun gri-satre, de I'ancien Cabinet. — 9. Male adulte, semblable au N0 8 , mais au dessous a peine plus clair que sur le dessus el aux mains blanchatres, ancien Cabinet. — 10. Femelle adulte, semblable au N0 7, ancien Cabinet. — 11. Femelle adulte, morte en captivité le 29 Mars 1870, au bandeau noir occupant tout le front.
12. Squelette d'adulte.
15. Crane du N0 1. — 14. Crane du N0 5. — lo. Crane du N0 7. — 16. Crane du N0 10. — 17. Crane du N0 11.
LEMUR C0R0NATÜS, I. E. Gray, Ann. and Mag. N. If., t 10 , 1842, p. 257; Zool. Sulphur, pi. 4. — Prosimia coronate , Gray, Pr. Z. S. L., 1863, p. 138. — Lemur chrysampyx, Schuennans, Acad. Brux., t. 22, 1848 , avec figure (au pelage imparfait).
Tres caractérisé par le poil ras et blanc occupant uniforme-ment tout le museau, le tour des yeux , les joues et même le devant du front, on il est suivi d'une bande rousse s'etendant en chevron jusqu'aux oreilles et descendant sur les favoris ; en-fin par le vertex noir en arrière de la bande rousse du front , mais seulement dans les adultes. Teinte dominante d'un gris brunatre lave plus ou moins de roussatre; dessous blanchatre.
Longueur totale de 31 pouces, dont la queue en prend seize.
Cette espèce vient probablement de la Cöte N. E. de Madagascar.
Individus monies. — 1. Adulte , acquis en 1835. — 2. Femelle adulte, ancien Cabinet. — 3. Male au pelage imparfait, voyage de Bernier, oblenu en 183!J du Musée de Paris: abso-lument semblable au L. chrysampyx de Schuermans.
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4. Crane du N0 5.
II. Queue annelée de noir et da blanc.
L'espece de cette division se distingue de toutes les autres par sa queue ornée de vingl-huit anneaux alternes noirs et blancs. Elle s'en éloigne, en outre, par la partie basale de son museau, garnie de poils blancs. Des poils semblables occu-pent Tentre-deux des yeuï el touchent aux poils blancs qui forment, sur Ie devant du front, une grande tache blanche s'étendant jusque sur le tnilieu des orbites. Oreilles couvertes de poils blancs passablement longs. Tour de l'oeil noir. Partie antérieure du museau foncée. Teinte du pelage d'un gris tirant au roux sur le dos. Favoris et parties inférieures blanchatres.
Point de difference dans les teintes du pelage, ni suivant le sexe et l'age, ni suivant les individus.
Longueur totale de 40 pouces, dont la queue prend 23 pouces.
LEMUR CATTA, Linné, S. N., éd. 12, p. 4S, Pi0 4. — Mococo, Buffon , t. 15, p. 184, pl. 22; Audebert, p. 14, pl. 4. — Lac. et G. Cuvier, Menag. avec figure. — Mococo, Fr. Cuvier , Mammifères, avec figure.
Espèce reconnaissable , au premier coup d'oeil, aux caractères ci-dessus indiqués.
Le squelette offre 12 paires de cótes, 7 vertèbres lombaires et 3 sacrales. Longueur du crane de 39 lignes, largeur de 22 lignes.
Le Lemur catta habite la partie méridionale de l'ile de Madagascar. a la cóte Ouest jusqu' au Mouroundava (20° 20' L A.) a la cóte Est jusqu'a Amlrahoumbe (25° L. A.).
Individus montés, tués par M. van Dam.— 1. Femdle adulte, 1871, Mouroundava. — 2. Petit, femelle, Mouroundava, tuée en Oct. 1870. — 3. Male adulte, tué en Octobre 1870, Mat-sérouké (21° L. A.j. — 4. Femelle adulte, Matsérouké, 1871.—
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3. Male adulte, tué en Oct. 1870, Matserouke. — 6,7. Pelits males, tues en Oct. 1870, Matserouke.
8. Male passablement jeune, tué dans la bale de St. Augus-tin (23° 50' L. A.) prés. en 1865 par M. M. Pollen et van Dam.
9. Male adulte, de I'ancien Cabinet. — 21. Femelle adulte, acquise en 1867.
10. Squelette d'un vieux male, acquis en 1867. — 11. Squelette d'un individu adulte, acquis en 1867, comme appar-tenant au L. catta, mais ne présentant que 6 vertebras lom-baires.
12. Crane du N0 1. — 13. Crane du N0 2. — 14. Crane du ]\0 3. — 13. Crané du N0 4. — 16. Crane du N0 5. — 17. Crane du N0 6. — 18. Crane du N0 7. — 19. Crane du N0 8. — 20. Crane d'adulte, de I'ancien Cabinet.
Les espèces de cette familie, assez différentes les unes des autres, s'éloignent des Lémurs proprement dits par leur taille moins forte et leur museau plus court, et se rattachent, de de leur cóté, aux Cheirogales qu'ils surpassent, de rechef, en général par leur taille.
A cette familie parait encore appartenir Ie Myxocebus caniceps de Peters, Monatsbericht Acad. Berlin, 12 Nov. 1874, p. 690, pi. 1 et 2. C'est un animal de deux pieds en longueur totale dont la queue occupe la moitié, et dont i'in-termaxillaire n'est armé que de deux incisives assez petites. ')
1) Nous rappelons qtTil est essential, dans certains faux-Singes, comme dans certaines chauve-souris d'examiner les incisives supérieures dans les jeunes indi-vidns, avant de pouvoir fixer d'nne manicre peremptoire cette partie dn systèrae dentaire. Ce sont pins particulièrement 1'Awahi, le Lepilemur mustelinus et le Daubentonia qui pre'sentent des exemples de cette sorte, et dans le Daulientoniagt; il existe mème nne canine supérieure de'cidue. Ces faits pronvent en même temps, corabien il faut user de circonspection en empruntant des caractères au système dentaire.
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II a Tenlre-deux des yeux blancs. M. Peters en donne la diagnose suivanle: «supra canoferrugineus, sublus ochraceus; eapite cano , subtus albido; caudae apice fuliginosoquot;.
HAPALEMUR GRISEUSet olivaceus , Is. Geoifr., Catal., p. 74. — Le pelit Maki gris, Buifon, Suppl., t. 7, p. 121, pi. 34. — Lemur griseus, E. GeolïVoy , 3Iem. s. 1. Makis, 1796; Cat.' 1805, p. 35 , N0 6. — Le Griset, Audebert, p. 18, pi. 7. — Hapalem. griseus, Scbiegei et Pollen, Madagascar, Mamrnif., p. 6, pi. 5, et pi. 7 , fig. 4 (crane). — Hapalem. sim us, Gray, Cat , p. 133; Pr. Z. S. L., 1870, p. 828, pi. 52; figure peu reconnaissable . mais que Gray lui-même dit être identique avec celle du Hapal. griseus, publiée par nous dans la Faune de Madagascar. Gray prétend, du reste, que le Hapal. griseus du Musée Britannique appartient a une autre espèce. Je ne com-prends rien a cette distinction , vu que notre individu figuré dans la Faune de Madagascar ne diflere nullement de Findividu type du Hap. griseus, cedé par Is. Geoffroy a notre musée : c'esl notre N0 1.
Cette espèce est facile a reconnaitre a son inuseau large , a ses oreilles fortement velues et de grandeur moyenne, ainsi qu' a son pelage d'un gris plus ou moins lave d'olivatre et fine-rnent tiquelé de noir. Les incisives supérieures sont tres petites et au nombre de quatre, mais placées, deux a deux de chaque cóté de rintermaxiliaire, dont la région mitoyenne est dópour-vue de dents.
Longueur totale des adultes environ de 2 pieds, dont la queue occupe la moitié. Longueur du crane de 28 lignes, largeur de 19 lignes.
Un de nos individus a éte rapporté par Bernier de la Cote orientale de Madagascar. Les autres ont été tuós a la cóte N. Ou. de Tile.
Individus monies. — 1. Male adulte, Madagascar oriental, voyage de Bernier, obtenu de feu Isid. Geolfroy comine Tun des types de son Uapalemur griseus. — 2,3,4. Femelles adultes, Pasan-
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Java, voyage tie van Dam, 1868. — 3. Femelle arlulte, tuee le 2 Nov. I860, Kakambe a la cole N. Ou. lie Madagascar, voyage de Pollen et van Dam. — 6,7. Males adulles, lues le a Oct. 1860, Sjangoi, N. Ou. de Madagascar, Pollen et van Dam. — 8. Male adulte, tue le 2 Nov. 1863, Tani-Ma-landi, Cóte N. Ou. de Madagascar, Pollen et van Dam — 9. Individu adulte, Mourountsang, Cóte Ouest de Madagascar, van Dam, 1869. — 10. Femelle passablement jeune, Mourountsang, van Dam, 1868.
11. Petit du N0 3, conserve dans la liqueur forte.
12. Crane du N0 1. — 13. Crane du N0 2. — 14. Crane du N0 3. — 13. Crane du N0 6. — 16. Crane du N0 7. — 17. Crane du No 8.
LEPILEMÜR MÜSTEL1NÜS, Is. GeollV., Catal., p. 73; Schle-gel et Pollen, Madagascar, pi. 4 et pi. 6, lig. 5 (crane). — Lepilemur ruficaudus, Grandidier, Ilevue Zool., 1867 p 2.— Lepilernur pallidicauda , Gray, Proc. Z. S. L.. 1872, p. 830.
Cette espèce est reconnaissable au.v traits suivants. Queue plus courte que d'ordinaire, c'est-a-dire environ de la longueur du tronc. Pelage tres fourni, laineux et douï au toucher. Oreilles passablement petites, nues en dedans et le long de leur bord externe. Les quatre incisives supérieures sont assez petites et tombent de tres bonne lieure. Feinte du peluge d'un gris-brun, tirant plus ou moins au roussatre, notamment sur la queue, et interompue, sur la ligne médiane du dos par une étroite bandelette brune, quelquefois peu apparente. Teintes, quelque-fois , et le plus souvent dans les individus de Mouroundava , trés claires.
Longeur totale des adultes environ de 22 pouces, dont la queue occupe 10 pouces. Longueur du crane de 26 lignes, lar-geur de 17 lignes.
Nos voyageurs ont observe cette espèce a la cóte Ouest de Madagascar, dans trois localités bien éloignées Tune de l'autre, c'est-a-dire dans les terres de la baie de Pasandava jusqu' a
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Mourountsantr, (IS'/j0 L. A.) dans celles de la bale de Ma-zamba (141/.!0 L. A.) et sur les bords du Mouroundava
(20'/,« L. A.).
Individus montés, tues dans les environs de Mourountsang, du voyage de Pollen el van Dam. — 1. Femelle adulte; teinte dominante d'un gris-brun, faiblement lavé de roussalre, 1868. — 2. Male adulte, au pelage foncé et tirant au brun roussatre, 1869. — 3. Male adulte, en mue: pelage foncé, rnais aux pointes des polls roussatres, queue d'un brun-roux; tué le 24 Nov. I860. — 4. Male adulte au pelage en général lavé de roussatre , 1868. — 5. Male adulte, aux teintes du pelage a-peu-près semblables a celles du N0 4, 1869. — 6. Femelle adulte, au pelage plus fortement lavé de roux que dans les Nos 4 et 5, 1868. — 7. Femelle passablement jeune, a-peu-près sem-blable au N0 4; mais se distinguant de tous nos autres individus de l'espèce par la moitié terminale de sa queue noiratre, 1868. — 8. Jeune femelle, au pelage peu lavé de roux, mais a queue d'un roussatre uniforme, 1868. — 9. Jeune male au pelage fortement lavé de roux, 1868. — 10. Trés jeune femelle , au pelage a-peu prés semblabie a celui du N0 9.
11. Femelle adulte, montée, tuée le 8 Sept. 186a, Sjangoï , terres de la baie de Pasandava, voyage de Pollen et van Dam; au pelage teint comme celui du N0 5.
Individus montés, tués en 1869 dans les terres de la baie de Mazainba. — 12. Femelle adulte , en mue, au pelage gris, peu lavé de roussatre, mais a queue d'un roussatre uniforme.— 15. Male adulte, aux teintes du pelage en général semblables a celles du N0. 12. — 14. Femelle adulte, aux membres an-térieurs et a la parlie postérieure du dos teints de brun-roux intense. — 13. Femelle adulte, a la teinte dominante assez claire et même d'un roux blanchatre sur les lombes, les membres postérieurs et la queue.
individus tués en 1870 sur les bords du Mouroundava, voyage de van Dam. — 16. Femelle adulte, au pelage d'un gris, presqu'insensiblemenl lavé de roussatre passant au blan-
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chatre a la face postérieure des cuisses et sous la queue, tiont la moitié terminale est, par contre , d'uti roux jaunatre pur. —• 17. Mille adulte, tué en Aout 1870, auj teintes setnblables a celles du N0 16, mais plus pales. — 18. Femelle adulte, au pelage lavé de roux et a queue rousse, tuée en Aout 1870. — 19. Femelle adulte, aux teintes a-peu pres semblables a celles du N0 18, tuée en Aout 1870. — 20. Male adulte, au pelage fortement lavé de roux , tué en Aout 1870. — 21. Male adulte, aux teintes semblables a celles du Nn 20, quoique plus claires. — 22. Male adulte, aux teintes encore plus claires que celles du N0 21. —
25. Femelle adulte, aux teintes trés claires, tuée en Aout 1870. •— 24. Femelle adulte, a ia teinte d'un gris clair rem-placé , sur la queue, par du roux jaunatre clair.
25. Petit, conservé dans la liqueur forte, pris Ie 8 Sept. 1865, Pasandava.
26. Crane du N0 1. — 27. Crane du N0 2. — 28. Crane du N0 5. — 29. Crane du Nu 4. — 50. Crane du N0 7. — 51. Crane du jeune Nu 8: aux quatre incisives supérieures assez développées. — 52. Crane du jeune 9, avec une incisive de chaque cóté de rintermaxillaire. — 53. Crane du jeune N0 10, avec deux incisives supérieures da cóté droit. 1— 54. Crane du IV0 11. — 35. Crane du Nu 12. — 56. Crane du N0 15. — 57. Crane du N0 14. — 58. Crane du Nu 15. — .»9. Crane de 1 adulte N0 16, avec une seule incisive supérieure externe du coté droit. — 40. Crane du N0 17. — 41.
• Crane du N0 18. — 42. Crane du N0 19. — 45. Crane du No 20. — 44. Crane du JVquot; 21. — 45. Crane du N0 22. — 46. Crane du N0. 25. — 47. Crane du N0 24.
PHANER FURC1FER, Gray, Catal. , p. 155. — Cheirogaleus furcifer, Is. Geoffr., Catal., p. 77; Schl. et Pollen, Madag., p. 8 ; pl. 5 et pi. 7 f. 1 (Crane). — Lepilemur et Microcebus furcifer , Mivart.
Trés reconnaissable a ses teintes et a la paire interne des
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incisives supérieures de beaucoup plus grande que la paire eï-lerne et, en outre, tournee vers le devant et un peu vers le dedans. Queue plus longue que le reste du corps. Pelage d'un gris lavé plus ou moins de roussatre, mais interrompu par une raie dorsale médiane d'un brun-noir, se divisant , sur le vertes, en deuï branches, dont chacune se rend, par dessus l'oeil , jusqu' au chanfrein. Dessous d'un blanc grisatre. Tiers terminal de la queue ordinairement d'un noir remplacé, quelque-fois, vers Teitremite de la queue, par du blanc. Oreilies moyennes revêtues, a leur face externe, de poils passable-ment ras.
Longueur totale des adultes environ de deux pieds, dont la queue occupe 14 pouces.
Le squelelte présente 15 paires de cotes, 7 vertèbres lom-baires, 3 sacrales et 27 caudales. Longueur du crane de 25 lignes , largeur de 15 lignes.
Les voyageurs Néerlandais Pollen et van Dam ont recueilli cette espèce dans deux localités assez distantes l'une de l'autre, savoir dans les terres de la baie de l'asandava et sur les bords du Mouroundava.
Individus monies, tués dans les environs de la baie de l'a-sandava. — 1. Male adulte, 1868. — 2. Femelle adulte, au pelage tirant fortement au roux , 1868. — 5. Jeune male , 1868. — 4. Male adulte, variété a la pointe de la queue blanche sur une étendue de deux pouces, lué le 6 Sept. I860, prés de Sjangoi. — 5. Femelle adulte. variété a rextrëmité de la queue blanche sur une étendue de cinq pouces, 1863. — 6. Femelle adulte, fortement lavée de roux, tuée dans les environs de Con-goni, le 25 Sept. 1865. — 7. Femelle adulte, sernblable au N0 6, tuée le 20 Sept. 1865, Congoni.
Individus montés, tués en Aout 1870, sur les bords du Mouroundava, voyage de van Dam. — 8, 9, 10, 11. Males adultes. — 12. Femelle adulte. — 13. Male adulte, fortement lavé de roux. — 14. Femelle adulte, sernblable au N0 15.
lij. Squelette d'un male adulte, voyage de Pollen el van Dam.
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16. Crane du N0 1. — 17. Crane du N0. 4. — 18. Crane du N11 a. — 19. Crane du N0 6. — 20. Crane du N9 7. —• 21. Crane du N0 8. — 22. Crane du N0 9. — 23. Crane tlo. N0 10. — 24. Crane du N0 11. — 23. Crane du N0. 12. — 26. Crane du N0 13. — 27. Crane du N0 14.
MIRZA COftüERELIl, Gray, Calal. , p. 13a. — Microcebus Coquerelii, Schlegel et Pollen, Madagascar, p. 42, pi. 6 et pi. 7 fig. 2 (crane).
Taille de récureuil. Oreilles passablement grandes, presque nues. Queue considérableinent plus longue que le reste du corps, passablement grêle, d'un roux passant ordinairement. vers son extremite, au brun-noir. Pelage d'un gris-brun tirant plus ou moins au roussatre et remplacé sur le dessous, par du blan-chatre ou du roussatre. Museau conique. Quatre petites incisives dans I'intermaxillaire.
Longueur totale de l'adulte de 21 pouces et demi, dont la queue en occupe treize.
Le squelette présente 13 paires de cótes , 7 vertebres lombaires, 3 sacrales et 2a caudales. Longueur du crane de 24 lignes, largeur de la lignes.
Cette espèce a été observée a la cóte Ouest de Madagascar, sur les bords de la baie de Pasandava et de la rivière Mou-roundava.
Individus monies. — 1,2. Femelles, Pasandava, voyage de Pollen et van Dam. — 3. Male, tué le 25 Sept. 186a, prés de Congoni, Pollen et van Dam. — 4, 3, 6, 7. Males adul-tes, Mouroundava, van Dam, 1870. — 8, 9, 10, 11. Femelles, Mouroundava, van Dam, 1870.
Individus conservés dans la liqueur forte. — 12, 13. Adul-tes, van Dam, 1868. — 14. Jeune individu, van Dam, 1868.
13. Squelette d'une femelie adulte, Mouroundava, van Dam.
16. Crane du N0 1. — 17. Crane du N0 2. — 18. Crane du N0 3. — 19. Crane du N0 4. — 20. Crane du N0 3. — 21. Crane du N0 6. — 22. Crane du N0 7. — 23. Crane du
t
522
N0 8. — 24. Crane du Nu 9. — 21i. Crane du N0 10. — 2(3. Crane du JN0 11.
LES CH KIROGALES. CHEIROGALEUS.
On a réuni sous ce nom quelques espèces de faux-Singes de l'iie de Madagascar, ([ui fonnent un genre trés naturel et que l'on peut caractériser de la manière suivante. Leur taille varie depuis celle de 1'écureuil a celle d'un jeune rat. Elles ont les membres moins alongés que d'ordinaire, et la queue occupe environ la moitié de la longueur totale de 1'animal. Leur tète est plus ou moins globuleuse , et les oreilles sont passablement petites. Leur pelage est fourni et teint, soit de gris souvent lavé de roussatre, soit de roux; mais le dessous, ainsi que les parties internes des quatre membres sont blanchatres ou d'un jaune blanchatre, l'entre-deux des yeux est blanc, et le ciian-frein d'un brun noiratre.
Elles ont, comme la plupart des Lémuriens, l'intermaxillaire et la machoire inférieure pourvus de quatre incisives, et les molaires au nombre de six dans chaque branche des deux machoires.
On connait cinq espèces de ce genre: savoir le Cheirog. Milii, que les voyageurs Néerlandais ont observe a la Cóte Nord-Ouest; le Cheirog. Samatii de la Cóte Sud-Ouest; le Cheirog. myoxinus de la Cóte Ouest, depuis la baie de üombe-tok jusqu'a celle de St. Augustin ; le Cheirog. pusillus de la Cóte Nord-Est; enfin, le CHEIROGALEÜS TRICHOTIS de Gün-ther, Proc. Zool. Soc. Lond., 1873, p. 78, pl. 13, espèce découverte par Crossley Jors de son voyage de Tamatave a Mouroundava , et dont nous ne possédons pas d echantillon. Cette espèce rappelle, par sa taille et la teinte de son pelage, le Cheirog. pusillus; mais elle s'éloigne de celle-ci, ainsi que de toutes les autres espèces connues par un gros paquet de poiis alongés, et lequel se trouve placé sur les tempes a la base
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anterieure des oreillcs et^cachant complélemunt ces organes qui sont, tlu reste, trés courts.
On salt que le genre de Cheirogaleus a été établi pour designer trois aniinaux figures par Commerson, évideinment lors de son séjour au fort Dauphin, et dont il a envoyé les dessins au jardin des plantes de Paris. Feu Ét. Geoffroy, Ann. d. Mus., t. 19, 1812, p. 171, p!. 10, en créant le genie Cheirogaleus, a reproduit ces figures en noir et réduites, sui-vant l'indication sur la pianche, aux deuï tiers de la grandeur naturelle, tandis qu'il tennine sou mémoire (p. 17ü) paria phrase de: »pour les (ces dessins) faire rentier dans le format des Annales , je les ai fait réduire et les présente ici ne formant plus que le tiers de ce qu'ils sont en originalquot;. Ces trois animaux ont été introduits dans la science, par E. Geoll'roy, suivant leur taille, sous les noms de Cheirogaleus major, me-dius et minor. M. A. Milne Edwards, Proc. Zool. Soc. Lond., 1875, p. 492, rapporte a ces trois dessins les espèces suivantes, savoir : le Cheirog. Milii au Cheirog. major, le Ch. Samatii au Ch. medius, et le Ch. pusillus qu'il identifie avec le Ch. myoxinus, au Ch. minor, pour lequel il adopte l'ancienne épi-thète de »murinusquot;. Or, on ne saurait adopter ces ?ues, sans avoir préalablement, levé les doutes suivants. Ou n'a jamais rapporté de ces animaux de la partie de Madagascar oü est situé le fort Dauphin, et il se peut furt bien qu'ils différent par l'espèce de ceux que Ton connait des autres regions de cette ile. II me seiuble qu'il en doit étre ainsi du Cheirog. major qui, offrant l'entre-deux des yeux foncé, ne parait pas mêine appartenir a notre genre. 11 y aurait moins de dilliculté d'indentifier le Cheirog. Samatii avec le Cheirog. medius, s'il lut prouvé que cette première espèce se trouve en mème tems sulles deux cotés de l'ile. Quant au Cheirog. minor, je n'ai jamais vu des individus des Gheir. pusillus et myoxinus dont la taille, a i'exception de la queue, va jusqu'a sept pouces. Ces considérations m'ont déterminé a préférer a ces épithètes plus anciennes celles auxquelles se rat tachent des notions tout-ii-
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lait exacles. 11 en est tie inème de rapplication de l'epitliète de murinus pour la petite espèce rousse et a museau alongé, vu que Ton ne saurait préciser au juste, si le Lemur murinus de Miller, Cim. Phys., p. 25, pl. 13, appartient véritablement au Cheirog. pusillus qui repose sur le Rat de Madagascar de ButTon et dont les figures données par cel auteur et par Aude-bert ne laissent d'autant moins de doute sur l'espèce que ces écrivains ont eue sous la main que l'individu type d'Et. Geofl'roy existe encore dans le Musée de Paris (voir Is. Geott'roy, Catal. , p. 80.
CHE1R0GALEÜS MILII, É. Geoffroy , Cours, 1828, p. 25; Is. Geolfroy, Catalogue, p. 77, N0 1: reposant sur la figure du Maki nain de Fr. Cuvier (nee É. Geollroy). — Cheirogaleus typicus, A. Smith, South African Journal, t. 2 ; Gray, Catal., pp. 78 et 133; Proc. Z. S. L., 1872, p. 85a, pl. 71 et p. 856, fig. 3 (crane).
Longueur totale des adultes de 22 pouces dont la queue occupe environ douze pouces. Longueur du crane environ de deux pouces, largeur de 16 lignes. Longueur des oreilles de 4 lignes et demie a 5 lignes; largeur de 6 a 7 lignes.
Dessous et 1'ace interne des quatre extrémités d'un blanc trés légèrernent lavé de jaunatre. Les autres parties du pelage d'un gris brunatre lavé de roussatre, notamment dans nos individus de la Cóte Ouest, oü la téte prend mème une teinte rousse assez prononcée.
Deux de nos individus ont été recueillis sur les bords de la baie de Pasandava, a la Cóte N. Ou. de Madagascar. Le troisième vient du voyage de Crossley.
Individus montés. — 1. Individu adulte, baie de Pasandava, voyage de van Dam, 1867, — 2. Male adulte, Pasandava, van Dam, 1867. — 3. Vieille femelle, voyage de Crossley, ob-tenue en 1874.
4. Crane du N0 1. — 5. Crane du N0 2. — 6. Crane du N0 4.
CH1R0GALEUS SAMATII, Grandidier , Rev. el 31agas. de Zool., 1868. — Opolemur Milii, Gray, Proc. Z. S. L,, 1872, p. 854, pi. 70 (nee Cheirog. Milii, Geoffroy).
En genéral setnblable au Cheir. Milii ; inais a queue un peu plus courte, d'une taille moins forte, enfin au pelage en dessous et a la face interne des qualre membres blanchatre, sur les autres parties d'un gris tirant quelquefois au roussatre, avec la pointe des poils d'un blanc argenté. Queue dans tons nos individus tués au inois d'Aoiit, grosse et déprimée, par suite d'un dépot de graisse.
Longueur totale des adultes environ de lo pouces, dont la queue occupe la nioilie. Longueur du crane de 19 lignes, lar-geur de 13 lignes. Longueur des oreilles de 4 lignes; largeur de o lignes.
Le squelette présente 14 paires de cotes, 6 vertèbres lom-baires, 5 sacrales et 22 caudales.
Nos individus de cette espèce ont été tous recueillis dans les environs de Mouroundava, a la Cole Sud-Ouest de Madagascar. On lit dans Grandidier, 1.1. »Habilat ilumen Tsidsibon in lillore occidenlali Madagascar Jnsulae.
Individus monlés. — 1, 2, 3, 4. Males adultes, tués en Aoul 1870, Mouroundava, van Dam. — o, 6, 7, 8, 9. — Femelles adultes, Mouroundava, luées en Aout 1870, van Dam.
Individus conservés dans l'esprit de vin. — 10, 11. Adultes a queue grosse, Tan Dam, 1870.
12, 15, 14, 13. Squelettes d'adulles, Jlouroundava, van Dam, 1870.
16. Crane du N0 1. — 17. Crane du N0 2. — 18. Crane du N0 5. — 19. Crane du N0 4. — 20. Crane du Nn 5. — 21, Crane du A10 6. — 22. Crane du Nu 7. — 25. Crane du JV0 8. — 24. Crane du N0 9.
CHEIROGALEUS PÜSILLÜS — Lemur pusillus, É. GeolIVoy, Bullet, philomatique, 1793, lre parlie, p. 89; Audebert, p. 19, pi. 8, — Galago madagascariensis, E. GeofTroy , Ann. Mus., t. 19,
326
p. 166, N0 1: le Rat de Madagascar, Buffon, t. 13, p. 149, pl. 20. — Cheirogaleus Smitliii, Gray, Ann. et Magaz., 1842, p. 237; Calal. , 1870, p. 78. — Azema Srnithii, Gray, Calai., p. 154; i'roc. Z. S. L., 1872, p. 836, fig. 4 (crane). —? Cheirog. Crossleyi et gliroides, Grandidier.
Taille petite. Longueur totale de 12 pouces, dont la queue occupe environ la moitié. Longueur du crane de 13 lignes, largeur de neuf lignes et demie; longueur du museau, depuis l'arc zygomatique. de quatre lignes et demie. Longuenr des oreilles des adultes de 4 lignes ^ largeur de 3 lignes.
Dessous et face interne des quatre membres d'un bianc rous-satre. Les autres parties dn pelage d'un roux plus ou moins intense.
Le squelette offre 13 paires de cotes, 7 vertèbres lombaires, 3 sacrales et 27 caudales.
Les individus que j'ai vus de cette espèce ont éte recueillis dans la partie N. E. de Madagascar, en face de l'ile de St. Marie.
Individus montés. — 1. Adulte, obtenu en 1813 du Musée de Paris: un des types du Cheirog. pusillus d'Et. GeofTroy. — 2. Male adulte, voyage de Crossley , obtenu en 1874. — 3. Adulte, voyage de Goudot, obtenu en 1836 du Musée de Paris.
4. Squelette d'un individu adulte, acquis en 1867.
5. Crane du N0 1. — 6. Crane du N0 2. — 7. Crane du N0 3.
CHEIROGALEUS MYOXINÜS, Peters, Mossambique, p. 14, pl. 3; pl. 4, fig. 6 a 9 (crane).
Cette espèce rappelle le Cheirog. pusillus, qu'elle remplace a la Cóte Ouest de Madagascar, par sa taille et Tensemble de ses formes; mais elle s'en distingue facilement par son museau plus court, par ses oreilles plus grandes, ainsi que par les teintes de son pelage: sur le dessous d'un blanc presque pur et non pas lavé de roussatre; sur les autres parties non pas d'un roux prononcé, mais d'un gris plus ou moins faiblement lavé de roussatre; cette dernière teinte prédornine toutefois un pen sur la queue.
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Longueur et largeur du crane comme dans le Cheir. pusil-lus; mais ]e museau long seuiement de 3 lignes et demie. Oreilles longues de 6 lignes et demie , larges de 7 lignes.
31. Peters a recueilli des individus de cette espece dans les bales de Rornbetok et de St. Augustin '), M. van Dam sur les bords du Mouroundava: localités toutes situées a la Cote Ouest.
Individus monies, tous recueillis, par M. van Dam, sur les bords du Mouroundava. •— 1 , 2. Males adultes. — 3. Femelle adulte.
4. Crane du N0 1. — 5. Crane du Nn 2. — 6. Crane du Nn 3.
Ce genre comprend les faux-Singes Afrieains a longue queue, lis sent pi us particulièrement reconnaissables a leurs grandes oreilles nues et a leurs tarses alongés. Ce dernier trait et leurs membres postérieurs en general beaucoup plus alongés que las membres antérieurs rendent ces animaux sauteurs et les distin-guent des genres voisins originaires de Madagascar, tels que les Cheirogales et quelques espèces de faux-Lemurs.
Les Galagos ont quatre incisives supérieures et autant dans la machoire inférieure.
Leur taille varie depuis celle d'une petite marte a celle d'un petit rat.
Les squelettes des Galago senegalensis et Demidoffii présentent, chacun, 13 paires de cotes et 6 vertèbres lombaires.
A part des espèces dont notre Musee possède des échantil-lons, on en a décrit plusieurs autres dont voici la revue.
Galago Monteiri, Bartlett, P. Z. S. L. , 1863, p. 231 , pi. 28; Callotus Monteiri, Gray, ibid., p. 145; Otogale crassicaudata, Gray, ibid., 1864, p. 436. Originaire d'Angola, et tout-a-fait
1) Notez que rerreur typosjraphique dans rouvragc de M. Peters, p. 14, sa-voir: Insula Madagascar orientalis, a etc mal-ii-propos repetec par Gray, p. 88, a.
528
ressemblant au Galago crassicaurlatus, mais au pelage gris. Sclater, Proc., 1864, p. 711, en a recu du Zambési un individu semblable, ce qui ie porte a croire que ces aniinaux ne fonnent qu'une variété pale du Galago crassicaudatus.
Quant a ranimal décrit par Coquerel, Rev. et Mag. de Zool., 1839, p. 439, pl. 17, et pl. 18, fig. 1 (crane), sous le nom d'Otolemur agisymbanus, et originaire de l'ile de Zanzibar, il ne parait pas non plus diflerer du Gal. crassicaudatus.
II n'en est pas ainsi du GALAGO PALLIDÜS; Otogale pallida, Gray, Proc. Z. S. L.. 1863, p. 140, pl. 19. Cette es-pèce remarquable est de la taille du Galago Alleni; tnais elle a les oreilles beaucoup moins developpées, les parties supérieures sont d'un gris légèrement lavé de roussatre , passant au roussatre sur les quatre mains et sur la ligne médiane du dos, tandis que la queue est d'un gris plus foncé. Dessous blancha-tre. Apportée de Fernando-Po.
GALAGO CRASSICAUDATUS, É. Geoffroy, Ann. Mus., t. 19, p. 166, N0 2. — Otolicnus crassicaudatus. Peters, Mossamb., p. 3, pl. 2, et pl. 4 fig. 1 a S (cranes). — Otogale crassicau-data , Gray, P. Z. S., 1863, p. 140.
G'est la plus grande des espèces connues. Longueur totale de 28 pouces, dont la queue en prend quinze; longueur des oreilles de 18 lignes. Queue tres touffue. Pelage d'un brun roussatre, plus foncé sur les quatre mains, passant au noiratre a l'extrémité de la queue, et au blanc roussatre sur les parties inférieures de l'animal. L'cntre-deux des yeux est marqué par une raie blanchatre plus ou moins sensible.
Longueur du crane de 30 lignes, largeur de 18 lignes.
Cette espèce vient de Mossambique.
Individus montés. — 1. Maleadulte, Mossambique, 1874.— 2. Adulte, Mossambique, 1872.
5. Crane du N0 1. — 4. Crane, Mossambique, voyage de Peters.
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GALAGO GARNETTII, Sclater, Proc. Z. S. L., 1864^. 711, pl. 40. — Otolicnus Garneitii, Ogilby, Pr. Z. S. L., 1858, p. 6. — Otogale Garnettii, Gray, ibid., 1865, p. 140.
Semblable au Gaiago crassicaudatus; mais aux oreilles moins grandes, a la queue et au pelage en gónéral moins touffus et moins laineux , et sans raie blanche sur l'entre-deux des yeur,
Celte espèce a été découverte dans les environs du Port Natal.
Individu monté. — t. Adulte, Port Natal, 1875. Longueur totale de 26 pouces, dont la queue occupe la moitié. Longueur des oreilles de 14 lignes.
GALAGO ALLENI, Waterhouse, Pr. Z. S., 1857, p. 87; Sclater, ib., 1865, p. 575, pl. 52. — Gaiago (Otolicnus) gabonensis, Mivart, ib., 1864, p. 647.
De la taille de l'écureuil. Oreilles grandes. Pelage d'un brun légèrement lavé de roux, mais passant au roux sur les membres, au noir-brun sur la queue et au blanc-gris sur le dessous de ranimal.
Longueur totale de 21 pouces, dont la queue en occupe douze. Longueur des oreilles de lö lignes.
L'espèce a été envoyée de Fernando Po, du Gabon, et des bords du Cameron (Sclater).
1. Femelie adulte montée, acquise comme provenant de Ia Cóte de Guinée.
GALAGO SENEG ALENSIS, É. GeolTVoy, Mag. encycl., 1793; Audebert, p. 27, pl. 1. — Gaiago GeofTroyi , Fischer, Mém,. Moscou, t. 1 , p. 25. —
Cette espcce, répandue depuis la Sénégambie et le Sennaar jusque dans la Cafrérie, a donné lieu a l'établissement de qua-tre espèces dont il est, toutefois, difficile d'apprécier les ca-ractères. A. Smith, Illustr., Mamm., pl. 7, a séparé les indi-vidus de la Cafrérie sous le nom de Gal. Moholi, et ceux du Sennaar portent, chez Gray, Proc., 1865, p. 147, le nom de Gal. sennarensis, et chez Sundeval celui de Gal. teng. Is.
350
Geoffroy, enfin Cat., p. 81, a établi son Gal. conspicillalus d'après un inilividu du Port Nat:il uu tour de I'oeil plus foncé que d'ordinaire.
Taille du rat. Oreilles tres grandes. Pelage passablement court, mais plus long a la moitié terminale de la queue. Dessus d'un gris lave de roussatre. Queue d'un brun rougeatre clair. Dessous de l'animal, dessus du nez et entre-deux des yeux blanchatres. Tour de l'oeil en partie plus ou rnoins sensi-blement foncé.
Les adultes ofTrent en longueur environ 17 pouces , dont la queue en occupe neuf. Les oreilles sont longues de la lignes. Longueur du crane de 19 lignes.
Le squelette présente 13 paires de cótes, 6 vertebras lom-baires, 5 sacrales et 27 caudales.
Ce Galago parait être répandu sur une grande étendue de terres. Découvert dans la Sénégambie (Adanson), on 1'a de-puis retrouvé au Sennaar et au Kordofan (Rüppell) jusque dans TAbyssinie et dans le pays de Shoa (Heuglin), puis dans les pays du Zambési (Peters) et dans la Cafrérie (Smilh).
Individus montés. — 1, Male adulte, Sénégambie. — 2, 3, 4. Adultes, Sennaar, voyage de Rüppell. — ó. Individu adulte, Cafrérie, voyage de van Horstock.
6. Squelette d'adulte, Kordofan, Rüppell.
7. Crane du N0 5. — 8. Crane d'un jeune individu, Sennaar, Rüppell.
GALAGO DEMIDOFFII, G. Fischer, Mém. Ac. Moscou, t. 1, 1806, p. 24, fig. 1. — Otolicnus Pelii, Temminck . Esquisses Cóte de Guinee, p. 42 ; Hoekema Kingma , Observ. sur TOtolic. Peli, Lugd. Batav., 1835, avec planche (crane, anatomie). — Hemigalago Demidoffii, Dahlbom, Stud., p. 250, pi. 10.
Cette espèce est tres reconnaissable a sa petite taille . a ses oreilles rnoins développées que dans les autres Galagos. et a son pelage roux brunatre en dessus et sur la queue, et blanc roussatre sur le dessous. L'entre-deus des yeux est marque par
une raie blancbatre qui se prolonfje sur le devant du front.
Ce petit animal rappelle, uu premier abord, a s'y rnépren-dre, ie Cheirogaleus pusillus de Mad agascar, mais ii suffit de comparer leurs extrémités postcrieures, pour s'apercevoir qu'eües sont, dans notre espèce, coit)me dans tous les Gaiagos, beau-coup plus longues que dans ce petit Cheirogale de Madagascar. Elle a, du resle, une vertèbre lombaire de moins.
Les adultes ont 14 pouces en longueur totale, dont la queue occupe 8 pouces. Longueur des oreilles de 7 lignes. Le crane est long de 16 lignes et demie , large de 9 lignes.
Le squelette oiTre treize paires de cótes et si.v vertèbres lom-baires.
Ce Galago a été observe a la Cóte d'Or. Is. GeolTroy l'a recu du Gabon, et les naturalistes Anglais de l'ancien Calabar.
Individus montés. — 1,2. Adulte, Cote d'Or, présentés en 1862 par M. le Gouverneur Nagtglas. — 5. Male adulte, Cote d'Or, voyage de Pel. — 4. Individu passablement jeune. Cóte d'Or, Pel. — ij. Jeune individu, Cote d'Or, Pel. — 6. Jeune individu, Cote d'Or, ancien Cabinet.
Individus conserves dans la liqueur forte. — 7. Adulte, Cóte d'Or, Pel. — 8. Adulte, Cóte d'Or. prés. en 1862 par M. le gouverneur Nagtglas.
9. Squelette d'un individu adulte, Cóte de Guinee.
10. Crane du N0 5. — 11. Crane du N0 4. — 12. Crane du N0 5. — 15. Crane du Nn 6.
ESPÈCES ANORMALES.
LE TARSIER.
TARS1ÜS.
TARSIÜS SPECTRUM, É. Geoffroy, Ann. Mus., t. 19. p. 168, N0 1. — Le Tarsier, BufTon , t. 13, pl. 87, p. 9. — Lemur spectrum, Pallas, Glires, p. 275, note. — Didelphis rnacro-tarsus, Schreber. Gmelin. — Lemur tarsius. Ersleben. —
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Tarsius fuscoinanus, Fischer, Makis, fig. 5. •— Geoffr., !. c,, Nu 2. — Tarsius Daubentonii, E. Geofïr., Magas. encycl. t. 7; Audebert, p. 29. fig. 1. — Cephalophaeus bancanus, Swain-son. — Tarsius spectrum, Schlegel, Handleiding, Breda, 1857, pl. 1, fig. 9, faite sur le vivant.
Le Tarsier est un animal de la taille d'un rat ordinaire, au pelage laineux et doux; avec une queue plus longue que le reste du corps, garnie a sa base de poils laineux, sur ses autres parlies de poils droits, peu fournis, et mème ras et clair-semés vers le devant; aux yeux tres grands et aux orbites fort spaci-euses; au museau excessivement court et conique ; aux oreilles passablement grandes et nues, et aux membres postérieurs alon-gés. Le Tarsier se distingue, d'ailleurs, de tous les autres faux-singes, d'abord paree que, outre le deuxieme doigt des pieds, e'est encore le troisième dont l'ongle est en faux , puis par les canines inférieures qui, par leur forme et leur rapprochement des supérieures, rappellent de véritables canines, tandis que dans les autres faux-singes normaux , cés canines accompagnent les incisiyes, tout en affectant en même tems leur forme. Le Tarsier n'offre , cortime les Indris, que deux incisives a la ma-choire inférieure, mais elles sont peu inclinées. Les incisives supérieures sonl au nombre de quatre, mais la paire extérieure est petite, Tinlérieure grande el lout-a-fait perpendiculaire. II exisle, comme dans la plupart des faux-singes, six molaires a chaque branche des deux machoires.
Nolre squelette du Tarsier présente 12 paires de cóles, 6 vertèbres lombaires, 5 sacrales el 29 caudales.
Longueur du crane de 17 lignes; largeur aux orbites de 13 lignes.
L'adulte olïre en longueur lolale 19 pouces, dont la queue en occupe onze. Les oreilles sonl longues de 10 lignes.
Le pelage est d'un gris roussalre passant , sur le dessous, plus ou moins au gris ou au gris blancbatre el sur la queue au brun noiralre pourpré.
Le Tarsier est répandu dans toule l'Indc Archipélagique jusqu'aux
533
Philippines, et a 1'Est jusqu'a Celebes el a l'ile de Savou près de Timor; rnais ii n'a Jamais été rencontre sur ie continent de i'lnde. Nous ne possédons , ni des individus de Sumatra oü Raffles a observe l'espèce, ni des individus des Philippines, d'oii Cuming 1'a rapportée le premier des lies de Bohol et Mindanao.
Le Tarsier se tient sur des arbres, au repos accroupi a la manière des Rainettes, et se déplacant, par sauts, comine celles-ci (S. Muller).
Individus montés. — 1. Adulte, Bangka, 1872. — quot;1. Jeune individu, Bangka, 1872. — 3. Male adulte, rivière Kapouas, partie S. E. de Bornéo, voyage de Schwaner. — 4. Male pas-sablement jeune, partie S. E. de Bornéo, voyage de Muller.— 3. Adulte, ile de Saleyer, au Sud de Celebes, voyage de Rein-wardt. — 6. Jeune individu, Saleyer, Reinwardt. —7. Femelle adulte, Gorontalo a Celebes, voyage de Forsten. — 8. Trés vieille femelle, tuée le 6 Janvier 1866 dans l'ile de Sanghir, située entre Celebes et Mindanao, voyage de Hoedt.
Individus conservés dans la liqueur forte. — 9. Adulte, Bangka, prés. en 1861 par M. van den Bossche. — 10. Jeune, Bangka, 1861, van den Bossche. — 11. Adulte, Sourabaya a Java, prés. en 1873 par M. Neeb. — 12. Adulte, ile de Savou, située entre Timor et l'ile de Soumba (Sandelwood), 1874.
14, Squelette d'adulte, Bornéo, S. Muller.
14. Crane du N0 1. — ili. Crane du N0 2. — 16. Crane du ]S0 3. — 17. Crane du N0 7. — 18. Crane, ile de Saleyer, Reinwardt.
LE MAKl RONGEUR.
D AÜBENTONIA.
On ne connait qu'une seule espèce de cette forme anomale. Elle rappelle, par Tensemble de sa figure, par ses grandes oreilles nues, ainsi que par sa queue trés toull'ue, les Galagos
334
de grande taille; mais elle s'éloigne de tous les autres faux-Singes par les inodilicalions inusitées suivantes dans Ie syslème dentaire, du troisième doigt des mains antérieures et desongles. Chacune des deux inaclioires est, dans 1'age adulte, mutiie, par devant, de deux fort grosses incisives, compriinëes, tout-a-fait rapprochëes Tune de l autre et suivies, a une grande distance, des machelières qui sont Irès petites, sans tubercules saillants, et dent il exisle quatre a la inachoire supérieure, trois a l'inférieure. Dans Ie premier age, on voit, de chaque cóté, une petite canine et une trés petite incisive; mais ces dents tombent de bonne heure. Quant au\ doigts, il n'y a que Ie pouce du pied dont l'ongle est applati, les ongles de tous les autres doigts étant comprimés et un peu en faux. Les doigts de la main sont plus longs que ceux des pieds et, parmi les premiers, Ie troisième est plus particulièrement remarquable par sa ténuité. Le condyle de la inachoire inférieure est plus long que large, par conséquent situé dans l'axe longitudinal du crane, el rappelant celui des Rongeurs.
Teinte dominante d'un brun pourpré foncé, tiranl fortement au noiratre sur la queue el la ligne médiane du dos, et passant au roux blanchatre sur la tète en avant des oreilles. On voit des poils clair-semés, alongés et annelés de brun et do blanc sur le vertex, la nuque, les épaules et sur une partie Ju dos.
Celte espèce vit dans les grandes foréts de Madagascar, oü elle parait ètre fort répandue. Ses incisives lui servent a ronger des trous dans l'écorce dure des bambous, pour en retirer avec son doigt grèle , les larves des insectes dont elle se nourrit.
Nous lie citerons que les synonymes suivants de l'espèce.
D AÜBENT0N1A MAD AG A S C ARIENS1S, É. Geoirioy , Décade philos., t. 4, 1793 , p. 195. — Aye-Aye , Sonnerat, voyage aux Indes, t. 4, p. 122, pi. 92. — Sciurus madagascariensis, Gmelin. p. 152, N0 29. — Lemur psilodactylus, Schreber, pl. 38 D (ex Sonnerat). — Cheiromys madagascariensis, E. Geollr., Catal. 1803, p. 181. — Chiromys madagascariensis,
335
Owen, Trans. Z. S. L., 1863, p. 33, pi. 14 a 26. — Chiro-mys, Peters, Abhandl. Ac. Berlin, 1866, p. 79, pi. I a 4.
1. Individu male inonlé, Madagascar, acquis en 1863: longueur totale de 35 pouces , dont la queue occupe 19 pouces.
LE MAKI VOLANT.
GALEOPITHECÜS,
C'est l'espèce la plus anomale de tous les faux-Singes; no-tamment par la presence d'un repli de la peau formant une espèce de parachute, étendue Ie long de chaque cöté de l'aniinal, liant ensemble le cou et les membres antérieurs, ceuï-ci et les membres postérieurs, ceux-ci et la pointe de la queue; puis, par tous ses doigts situés dans le même plan, et tous ses ongles comprimés et en faux; enfin, par un système dentaire trés inusité: les dents , a l'exception des quatre machelières postérieures dont chacune présente trois tubercules pointus, élant compri-mées et plus ou moins en peigne. 11 existe, a la machoire supérieure, de chaque coté de rintermaxillaire, deux incisives; elles sont suivies par la canine, et celle-ci par les cinq machelières. La canine de la machoire inférieure est également suifie de cinq machelières, mais précédée par une incisive laterale et quatre incisives proclives placées sur le devant de cette machoire.
En repos, comme en grimpant, le Galéopilhèque se tient suspendu aux branches d'arbre, avec les mains des quatre pieds, le dos touné vers le bas.
On ne connait avec précision qu'une seule espèce de ce genre.
GALEOPITHECÜS VOLANS, Shaw, Zool., pi. 38. — Lemur voians, Linné, ed. 12., t. 1, p. 43, N0 3. — Galeop. rufus, variegatus et ternatensis, E. GeolIVoy. — Gal. undatus, Wagner. — Gal. Temminckii et philippensis, Waterhouse, Proc. Z. S. L., 1838, p. 119. — Schlegel, Handleiding, pl. 1, fig. 12 (figure faite sur le vivant).
Le Galeopithecus macrurus de Teimninek, Fauna japon., in-
336
trod., p. 9, repose sur le squelette sans tête d'un Écureuil volant. Gray, Catal., p. 98 , en a fait le genre Galeolernur.
Teintes du pelage trés variables suivant les individus. Foils courts. Dessus brun, gris ou roux, marbre de noir, orné sou-vent, par-ci par-la, de taches blanches; dessous le plus souvent roux, quelquefois fauve blanchatre.
Longueur totale de l'adulte de 29 pouces, dont la queue en prend huit. Longueur du crane de 34 lignes, largeur de 21 lignes.
Le squelette présente 14 paires de cótes, S vertèbres lombai-res, 4 sacrales et 18 caudales.
Le Galéopilheque a été observé a Java, Sumatra, Bangka, Malacca, Bornéo et aux Philippines.
Individus montés. — 1. FemeMe adulte, Java, voyage de Reinwardt. — 2. Femelle a-peu-près adulte, Java, Reinwardt. — 3. Adulte, variété d'un roux uniforme, Java, Reinwardt. — 4. Individu a Tage moyen, Java, voyage de Junghuhn, 1864. — o. Jeune male, Tapos a Java, voyage de Macklot et Miiller.— 6. Jeune male, tué en Oct. 1827 prés de Buitenzorg: a Java, voyage de S. Miiller. — 7. Femelle adulte, Sumatra, S. Miiller. — 8. Male adulte, Padang a Sumatra, voyage de Ilen-rici. — 9. Femelle adulte, variété rousse, Padang, Henrici. — 10. Jeune individu, Sumatra, Henrici. — 11. Trés jeune individu, Sumatra, S. Miiller. — 12. Male adulte, Bangka, presenté en 1873 par M. H. Vosmaer. — 13. Jeune male, Bangka, prés. en 1873 par M. H. Vosmaer. — 14. Male adulte, variété rousse, Malacca, voyage de Diard. — lö. Jeune individu Malacca, Diard. — 1G. Adulte, Philippines, acquis en 1862.
Individus conservés dans la liqueur forte. — 17. Jeune individu, Java, Diard, 1863. — 18, 19. Jeunes individus, Java, acquis en 1867. — 20. Foetus, Sumatra , S. Miiller. — 21. Jeune , Bangka, présenté en 1862 par M. van den Bossche. — 22. Jeune individu, Bornéo. — 23. Jeune individu, Sourabaya a Java, prés. par M. Neeb.
24. Squelette d'un individu adulte, Java, voyage de Kuhl
et van Hasselt. — 23. Squelette d'un individu a-peu-près adulte, Padang a Sumatra, prés. en 1870 par I. Buddingli. — 26. Squelette d'un individu passablement jeune, Java, voyage de Boie et Macklot.
27. Crane du N0 1. — 28. Crane du N0 4. — 29. Crane du Nn 9. — 50. Crane du Nn 12. — 31. Crane du N0 1G. — 32. Crane d'adulte, Java, 1863. — 33. Crane d'aduite, Java. — 34. Crane d'adulte, Padang a Sumatra, Henrici. — 3S. Crane d'aduite, Sumatra. — 36. Crane d'un jeune individu, Java. — 37. Crane d'adulte, Java, 1861. — 38. Crane d'adulte, Java.
u
558
Page. Ind. m. Ind. liq. f. Squel. Cran.
Simia troglodytes, Cote d'Or (Sierra-Leone,
Gabon). 8 2 11
» gorilla, Gabon, Congo. 8 13
v satyrus, Borneo, Sumatra. 9 7 17 9
Hylobatus lar, Presqu'tle Malayennc jusque dans TArracan, S. E, de Sumatra. 15 15 1 4 pileatus, Cambodja. 10 3 3 hoolock, Assam. 16 1 agilis, S. Ou. de Sumatra. 17 17 13 leuciscus, Java, 19 10 8 5 concolor, Cote Guest de Borneo. 20 4 2 Mülleri, Partie S. E. de Borneo. 217 12 syndactylus, Partie S. Ou. de Sumatra. 22 8 1 4 n leucogenys, (Siam). 13
65 7 23
Colobus guereza, Abyssinie. 25 3 2 i vellerosus, COte d'Or. 20 4 1 1 1 » satanas. Gabon, Congo. 27 2 1 // ferrugineus, Cóte d'Or; Gambie (Kendall), Sierra-Leone (Pennant). 27 4 ____ 4
339
Page. Ind. m. Ini. liq f. Squol- Crane.
Colobus verus, Cote d'Or. 28 1 I
polycomos, Sierra-Leone. 24
ursinus, Sierra-Leone. 24
angolensis, Angola. 24
palliutus, Zanzibar. 34
Kirkii, Zanzibar. 25
quot;IT quot;Fquot; ~I~ ~9~
SEMNOPITHECUS.
Semnopithecus frontaius, Sud-Estde Bornoo. 34 4 1 2
rubicundus, Sud-Est de Borneo. 36 7 1 6 mitratus, Java. 37 8 1 3 3 albocinereus, Malacca et par-
tie Sud-Est de Sumatra. 38 8 2 2
ferrugineus, I'adang a Sumatra. 42 6 3 3 melalopbus, Bencoulen et In-
femoralis, Mont Ophir a Sumatra. 45 5 2 4 chrysomelas, Pontianak a la
obscurus, Malacca et partie Sud-Est de Sumatra; Banska,
Johnii, Monts Ghats occiden-taux au Decan. 50 4 3
ceplialopterus, Prov. me'rid.
Kelaartii, Nord. Est et Sud
senex, Regions elevees de Candie a Ceylan. 53 1
340
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
serim. 32 albipes, ? He Solo. 33 |
TTÖ ~i 26 37quot;
Cercopithecus cynosurus, (Séncganibie?). 72 7 3 5
* callithrichus, Senugambie. 73 4 3 5 v sabaeus, Abyssinie, Setmaar,
quot; pygerythrus, Afr. australe. 76 7 1 5
// erythrarchus, Mossambique. 77 1 1
* rulbviridis, (Zauibcsi ?). 78 2 1
« albogularis, COte d'Or. 79 5 3
541
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Si i'J 35 |
Cercocebus fuligiiiosus, Afr. occid. chaude. 95
// aethiops, Cóte d'Or. 95 5 1 n collaris, Congo, Camcrons (Gabon, Pucher.). 96 7 5 // albigena, Congo (Gabon, Du-
lt;/ pileatus, Ceylan. 98 8 1 4'
O
542
Page. Ind. in. Ind. liq. f. Squei. Cran.
Transport .... 35 10 19
Cercocebus cynamolgos , Java , Timor, Borneo, Cambodja, Malacca, Sumatra, Rangoon, Philippines. —
Bangka (Bleeker), Nicobar
(llorsf. et Novara). 101 35 1 5 16
Toquot; ~T Tsquot; quot;Isquot;
Miicacus gelada, Abyssinie (Tigre, Simon). 107 3 1
■' obscurus, Abyssinie orientale: sources du Takassie. 107 4 5 ■/ silenus, Malabar. 109 3 2 // nemestrinus, Borneo, Sumatra,
Bangka. iJcniiisuleMalaycnne(Can-
tor). Burmah (Hamilton). 110 9 6 7
// erythraeus, (Bengale, Nipaul,
Chine, Hainan, Formosa). 112 3 14
n speciosus, Japon me'r. 114 6 3 5
n sylvanus, Barbaric (Gibraltar). 116 6 6 2
quot; arctoides ; dcpuis le Burmah jus-
u maurus, (Borneo sept.). 117 4 3 2
// ocreatus, Macassar. 117 5 11
// niger, Nord de Celebes, introduit
dans Tile de Batjan. 119 19 ^ 15
'/ thibetanus (Tubet oriental). 112
v a r i o.
Papio porcarius, Afr. austr. 124 7 3 4
anubis, Cute du golfe de Benin. 125 3 2 1
343
Pnge |
lud. m. |
ïnd.liq.f. Sijiii1!, |
Crati | |
Transport . |
. . . |
is |
9 |
7 |
cynocephalus, Dongola, Sennaar (Rüp- | ||||
pell); Zambesie, Mossambique (Peters , | ||||
Kirk). |
127 |
4 |
2 |
l |
rubescens, COte des esclaves? |
128 |
2 | ||
hamadryas, Abyssinie. Som;ili, Ara | ||||
bic me'r. (Hauglin.j. |
129 |
0 |
1 |
4 |
maimon, (Gabim, Is. Geoffr.). |
130 |
ö |
2 |
2 |
leucophaeus, Afr. occid. chaude. |
131 |
5 |
2 |
2 |
IT |
16quot; |
quot;U |
M. niger, Inter, de Bahia, Minas-Geracs,
Bolivia (Mus. L.). — Minas-Geraes (Spix); Paraguay (A/.ara, Keng-ger); Villa-Maria, Mato-grosso (Natterer); Rio-Aragay dans la prov.
de Goyaz (CastelnauJ. 149 3
M. belzebul, Para, propre (Mus. L.). — lie de Macajo?, Rio-Tocantins et embouchure du Rio-Madeira, Gurapa a l'Est du Rio-Xingu. — Pérou (Tschudi). 130 2
M. villosus, Coban au Guatemala. 151 2
M. palliatus, Panama, M. L. — Costa-Rica
(Frantzius); Nicaragua (Sallequot;). 152 7 M. fuscus, Prov. Bre'sil. de St. Paul jus-
M. ursinus, Cute Or. du Bresil depuis le Rio-
M. seniculus, l'Amér. meridionale au Nord de 1'Amazone, Ie Pérou Amazo-nien , Bolivia (Mus. Leid ). — Cours
1
2
344
Pago, fnd.m. Ind.liq. f. Squol. Cran.
Transport .... 26 1 33
supér. du Madeira (Nattercr); Sud
de I\[ato-Grosso (Castelnan). 156 24 3 1 14
Mycelus flavicauda (.Tarn de Bracamoros). 147 _ _ _ _
50 3 2 27
L AGOTHRIX.
Lagollirix cana, rava proprement dit; Rive méridionale dn Solimoëns (Mus.
Nederl.). 1/Amazone depuis Ca-metïi jusqu'anx confins du Pérou (Spix, Bates). Chutes du Rio-Ma-
deira (Natterer). 162 2 11
ff Hurnboldtii, Rio-Jfa, affluent septentrional du Haut-Amazone (Mus.
Nederl., Spix); ileuves Ouaoupé et Xié, affluents du ETaut-Rio-Negro (Natterer); Rio-Guaviaré, affluent
du Haut-Ore'noque (Humboldt). 162 1 1
ff Poeppigii, Éeuador (Mus. Nederl.,
Buckley); Pe'rou Amazonien
(Poeppig, Castelnau, Bartlett). 164 ^5___ _4
A TELES.
Ateles paniscus, Surinam. — Cayenne (Mus.
Far.);G. Anglaise (Sehomburgh); Obidos dans le Para, au nord du Maragnaon (Bates); le Rio-Negro (Martius); le Rio-Madeira jusqii'a Mato-Grosso (Natterer); parties Nord-Est du Pérou (Castelnau, Tscliudi et Bates). ^69 4 4 A. «iter, Pérou (Tscliudi, BartletQ ; Panama,
Carthagène (Selater). ^
A. pentadactylus, Pérou (Tscliudi). ' ^ 1 ~ -
Transport .... 9 1U 2
J4U
ge. Iifd. m. linl. iitj. f. Squel, Cran.
A. marginatus, Parïi mérid. — Cours inférieur du Tocantins (Sieber) et du Ta-bajos (Bates); Pérou (Tschudi). 174 3
A. chuva, Nord-Est du Pérou. — Ibid.
(Humboldt, Bartlett). — Riviere Caura affluent de rOrenorjue (Sclater); Rio-Negro (Natterer); Oyapock amp; la fron-tière oriënt, de Cayenne (Sclater). 175 2 A. fuliginosus , États de Vera-Cruz et d'Oajaca au Mejico (Mus. de Berlin et de Copenhague). 179 3
A. pan, Coban, Vera-Paz, au Guatemala. ISO 3 A. Geoiïroyi, Costa-Rica. 181 6
A. rufiventris , Panama. — Rio-Atrato,
Colorabie occid. (Sclater). 182 1
A. hybridus, Rio-Magdalena, Colombie. 183 2 A. arachnoides, Prov, de St. Paul, au
A. hypoxanthus, Cóte Atlantique du Brésil
depuis Bahia jusqu'a Rio de Janeiro. 185 3 A. belzebuth (bords de TOrénoque, v. Humboldt). 178 A. fusciceps, Ecuador trans-Amllen (Buckley). 173
1.0
2
13 14
Cebus hypoleucus, Panama' Nouv. Grenade (Mus. L.); Costa-Rica, Nicaragua (Sclater). 190
* capucinus, Cayenne, Surinam (M. L.), Guyane Anglaise (Schomburgk),? Rio-Branco (Natterer). 191
* nlbifrons, Haute-Colombie (Mus. L.). Mainas au Pérou (Tschudi), Catarac-
ïransport . . . .
4 2
T ~TÖ
v
13
Page. Ind. m Ind. liq.f. Sqn»'!. CrAn.
tes de l'Orénoqne (Humboldt), TefFé (Spix); Serpa, Villa-Nova (Rales);?
Borba, Kio-Ncgro (Natteier) ; Guayaquil (Pucheran). 195 3 3 Cebus barbatus. 197 2 « apella. Surinam (Mus. L.), Guyane Angl. (Schomburgk), Cayenne (Mus.
u libidinosus. Minas-Geraës (Spix), Go-yaz (A. de St. Hilaire), part, mer.de
la prov. de Mato-Grosso (Natterer). 201 1 1
n nisjer. Prov. de Rio de Janeiro (Mus.
L.). Prov. de St. Paul (Spix et Natterer). Parties Sud de Muto-Grosso
(Natterer). 202 9 0 7
h flavus. Bolivia (Mus. L.). 204 4 2
• frontalus. ? Capit. St. Paul (Natterer). 206 3
» fatucllus. ? Nouv. Grenade. 207 3 1
b varicgatus. Cóte du Brésil depuis Rio
de Janeiro jusqu'a Bahia. 208 8 4
// Azarae (Paraguay). 1®^ ___ _
Nvctipithcrus Azarae. Mato-Grosso, Mojosen liolivie (Mus. Nederl.); la par-tie de la République Argentine avoisinant !e Kio-Paraguay depuis le nord jusqu'an 2 Bine degrc L. A. (Azara et Ken-gger); Rio-Paraguay supérieur et Kio-Guapare (Natterer); environs de la villedeParli (Spix). 212 3 I Transport .... 3 1
Nyctipithcous trivirpratus, Forcts du Haut-Oronoco, dn Cussilt;iuiare et du Hant-Rio-Negro (Humboldt et Natterer). 21 3
n vocifemns, Pérou Amazonien
(Mus. Nederl.); ibid. (Spix et Baitlett); St. Fé da Bogota (Is. Geoffr.); Cosla-Kica (van Patten). ^l-l
Pilliecia nocturna. Surinam (Mus. NeJeH ), Cayenne (Mus. Paris) , Guyane An-glaise (Schomb.), Rio-Branco (Matt). 217 * monacha, Pe'rou Amazon., Ecuador (Mus. Nederl.); Barra do Rio-Nesrro, Borba, l!io-l!il}eiran, Rio-Maniore, Mato-Grosso (Natterer). 220
a chiropotes , Guyanes Angl., Nederl., et Frai^aise (Mus. Neder!.), Haut-et Bas-Orenoquo (Humb.), Hio-Branco, Cararouca (Amazone), Natterer. 223 // salanas, Paia pr. dit (Mus. Nederl.,
Natterer). 224
» melanocephala, Rio-l9a (Mus. Nederl. , Spix); Rio-Negro super, et Cassiqniare (tlumb.; ; Kio-Negru superieur et boucbes du Rio-Bianco (Natterer). 227
n calva. Forêts entre la rive gaticbe du Uio-Iij'a et du Solimoëns en lace de Fonteboa. 23?
348
Page Iiul in Iiid. liij Iquot;. Squi-l. Cran.
Pitliecia rubicunda, Rive droite de I'loa jusqu'aux forêts du bord sept, du
Solimoëns en face de St. Paul. 228 I 1
n alba (liouctie principale du Japura). 229
Callithrix personata, CO'.e du Bresil depuis Rio de Janeiro jusqu' an Rio-St.
Matthens (Mus. Neder]., Spix,
Wied, Aug. de St. Hilaire); Pé-rou mer. (Tschudi). 231 3
» nigrifrons, Partie sept, de la prov.
de St. Paul jusque pres de Rio de Janeiro (Natterer); Minas-Ge-raes (Spix). 232 2
u melanochir, COte du Bresil depuis le Rio-St. Matheus jnsqu'au Ser-tan de Bahia (Wied). 233 3
u gigot, C6te du Bre'sil depuis Bahia jusque pres de Bio de Janeiro (Spix, Sellow, Beske). 234 1 u torquata, Oliven^a, Haute-Ama-zonie (Spix, Mus. Nederl.); Haut-Ore'noque (Humboldt), Rio-Negro supérieur (Natterer). 235 2
» cuprea, Pérou Amazonien (Spix,
Castelnau, Bartlett); Teffe (Bates). 236 1 u caligata, Rio-Madeira (Natterer;. 237 2 » ornata, Colombie inférieure (Mus.
Nederl.) 238 4
* moloch, Parii (Mus. Nederl.); Rio-
Tabajus (Bates, Natterer). 239 1
Transport .... 19
549
Page. Iii(i in. Ind. liq.r. S.juel. Crm
Calllthrix donacophila, Bolivia (Mus. Ne-derl., d'Orbigiiy); Perou (Is. Géoffr.) 240
23
Saimiri sciureus, Surinam, Venezuela, Nonv.
Grenade, Kio. Yavari (Mus. L.); Gu-yane Anglaise (Schomburgk); Cayenne (Mus. Par); Barra do Rio-Negro, Rio-Branco, Rio-Negro superieur, Borba au Rio-Madeira inférieur (Natt.); Province Brésilien. de Goyaz (Castelnau); Para, Santarem, Oby-dos, Serpa (Liehtenstein, Natterer,
Castelnau , Bates); St. Fe' da Bogota
(Is. Geoffr.). 242 11 7 5
// lunulatus, Oyapock, Cayenne orient.
(Mus. Nederl.); bords de POrenoque au Sud des eataractesjusqu'aux bords du Rio-Guaviaré et du Cassiquiare (Humboldt); bords du TeflFé, affluent
meridional du Solimoëns (Spix). 245 I I
» Orstedii, Veragua (Mus, Nederl.). 243 2 2
quot; entomophagus, Bolivia (Mus. Nederl.); boucbes du Mamoré entrc Bolivia et Mato-Grosso (Natterer);
Sarayacu aux bords de I'lTcayali,
Pérou Aniazonien (Custeliuui). 246 2
16
HAPALE.
Hajmle rosalia, Province de'ltio de Janeiro. 250 9 2 4
530
Page. Ind. in lad liq. f. Si|u«tl. Crui.
Hapale chrysoraelas, Cute du Brésil entre llhcos et le Rio-Pardo (Wied), Pé-rou (Tchudi). 254 1
« chrysopyga, Prov. de St. Paul au
Brésil me'r. (Nattererj. 254 2
n bicolor, Ban a do Rio-Negro (Spix,
Natterer); Pébas, au Péren Ama-zonien (Castelnau). 257 1
/' oedipus, Basse-Colombie. 258 4 1 2
// Geoffroyi, Nouvelle Grenade, Panama, Costa-Rica. 258 3 u labiata, Pérou Amazonien (Mus. L.) ;
Solimoëns (prés du Uio-Maileira?),
Natterer. 260 1
quot; mystax, Forêts entre rj9a et le Solimoëns (Spix), Olivei^a (Castelnau). 261 2 1 quot; Illigeri, ? Pérou Amazonien (Bart-
lett), ? Colombie (Is. Geoffr.). 263 1 ' nigrifrons, Rio-Yavari. 263 1
u fuscicollis. Forêts entre le Solimoëns et l'Jfja (Spix); Pébas au Pérou Amazon. (Castelnau). Rio-Yavan (M. N.) 264 2
/' nigricollis. Forêts entre IMra et le Solimoëns (Spix), Pébas au Pérou Amaz. (Castelnau). 264 1
ursula, Para Mus. N., Sieber,
Natterer, Bates, Wallace. 265 4 3
u midas. Les Guyanes Franoaise, Ne-derlandaise et Anglaise, Forte do Rio-
Branco (Natterer); Pérou (Tschudi). 266 4 5 2
u melanura. Mato-Grosso, Cuyaba (Natterer); Bolivia (Bridges). 267 2 1 * argentata, Fa™ (Sieber, Bates). 2t)8 1 // jachus, Bahia (Wied, Spix). 371 4 3
Page Ikid. ni. Ind. liq f. Sijuel. Cran
Hapale penicillata, COte du Bresil or. entre lesHme et 17me degrés L. A. (Wied),
Minas-Geraës (Spix et Burmeister),
Goyaz (Aug. de St. Hil.), Sources
du Rio-Parana (Natterer). 273 11 3 2
» leucocsplmla, Cute du Bresil or.
entre les 20me et 21 me dcgres L. A.
(Wied, Sellow), Minas-Geraës (Aug.
aurita, Capit. de St. Paul (Natt.). 276 4 3
quot; pygmaea, Pérou Amazon. (Spix,
Castelnau, Bartlett); bouches du Teffe (Castelnau). 277 2
* chrysoleuca, Borba, au Rio-Madeira
» leouina (Ilauts-Jfa et Japura) 255
» Devillei (Amazonie Përuv.). 262
# Wecldellii (Bolivia.). 262 n pileuta (Ama-z. Pér.). 260
Nyctictbus gracilis, Ceylan. Pondiehery (Is.
Geoffr.). 284 2 1 4 1
a tardigradus, Malacca, Sumatra,
Borneo. — Bengale (Blyth). 285 6 2 2
u cinereus, Siam, Cochinchine. 286 1 « javanicus, Java. 286 5 1 5 2
» potto, Cöte d'Or. — Sierra-Leone (Bennettquot;), Gabon (Pu-
cheran). 287 3 2 1 1
u calabarensis, Calabar. 287
552
Page. Iiid. m. Intl liq. 1. Squel. Crftn.
Tiulri brevicaudatus, COteN. E.deMadagascar. 290 2 1 2
Propithecus Coquerelii, COte N. Ou. do Madagascar entre les baios de Na-
rinda et Bombetok. 292 8 9
» Daman us, Sud de la bale de Bombetok. 293 7 6 quot; Deckenii, COte Ouest de Madagascar: Akavandra et Kanatsi. 294 1 1 quot; Verreauxii, partie mcrid. de Madagascar. 295 6 6 n diadema, Part. E.de Madagascar, 296 2 2 » Edwardsii, Sud-list de Madagascar. 297 2 2 « holomelas, S. E. de iladagascar. 297 1 1 n sericeus, N. E. de Madagascar. 292 Avaiu laniger, Cotes N. K. et N. Ouest de
L E M U R.
Lemur vari, Cote N. E. de Madagascar. 3U1 4 2 1
» macaco, COte N. Ou. de Madagascar,
(terres entre la baie de Pasandava
et celle de Bombetok). 302 23 1 19
• collaris, COte N. Ou. de Madagascar
« collaris rut'us, COte Ouest de Madag.,
depuis le Tsidsoubon jusqu'au Man-
» rubriventer, N. E. de Madagascar. 311 3 3
// albiirons, N. E. de Madagascar. 310 2 11
353
Page- lud.iu. Ind.liq. r. Squtl Criiu,
Transport .... 90 5 68
Lemur mongoz, Coiö Oucst tie Madiigascar
(baie do Bombetok). 312 11 1 5
» coronatus, COte N. K. de Madagascar. 313 3 1 quot; catta, Partie Sud de Madagascar. 314 10 2 9 ' flavifrons. 301
HAPALEMUK.
Hapalemur griseus, Cötes N. Ouest et N.
E. de Madagascar. 316 10 1 6
Lepilemur mustelinus, Cute Ouest de Madagascar. 317 24 1 22 Phaner furcifer, COte Ouest de Madagascar. 319 14 1 12 Mirza Coquerelii, COte Ouest de Madagascar. 321 11 3 1 11 ? Myxocebus eaniceps. 315
C H E1ROG ALEUS.
Cheirogaleus Milii, COic N. On. de Madagascar. 324 3 3 u baraati, COte Sud-Ouest de Madagascar, 323 9 2 4 9 quot; pusillus, Cöte N. list de Ma.
myoxinus, Cote Ouest de Mad. 326 3 3
TsT ~ ~ nr
GAL AGO.
GrilaiiO crassicaudatus, Mossanihi(jue. Angola (Monteiro). 328 2 2 Transport .... 2 2~
■
l'.tg»;. Iitd. m. lud Scjuol.
Transport .... 2
GalagO Garnettii, Cafrérie. 329 1
// Alleni, Gahnon, Cameron. 329 1 u senegalensis, l'Afriquc an Snd de
la Se'negambie et du Sennaar. 329 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
355
liid. m. Itid. liq f. Squol. Crau. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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'J'ütal 1S52 liclianlillons.
1
556
EE 9 U PENDANT L'IM PEESSION.
ludiv. monu Squeiettp.
Macaous neraestnnus, var. leonina, femelle,? Airacan. 1 l
Papio doguera, jeune fern. 1 1
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