ÉTUDE 6É0L06IQUE DE LA
REGION DE
MOREZ - LES ROUSSES
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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ^
de la RÉGION de MOREZ-LES-ROUSSES
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DE LA
(dép, vJura)
TER VERKRIJGING VAN DEN GRAAD VAN
DOCTOR IN DE WIS- EN NATUURKUNDE
AAN DE RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT,
OP GEZAG VAN DEN RECTOR-MAGNIFICUS,
Dr. C. G. N. DE VOOYS, HOOGLEERAAR IN
DE FACULTEIT DER LETTEREN EN WIJSBE-
GEERTE VOLGENS BESLUIT VAN DEN
SENAAT DER UNIVERSITEIT TE VERDE-
DIGEN TEGEN DE BEDENKINGEN VAN DE
FACULTEIT DER WIS- EN NATUURKUNDE
OP MAANDAG 19 DECEMBER 1932,
DES NAMIDDAGS TE 4 UUR
DOOR
THEODOOR RAVEN
GEBOREN TE HILVERSUM
^/iiW
laboratoire de geologie de l'université de lyon
ÉniTBllR
FACUr.Tlï I)KS SCIKNCKS
1032
BIBLIOTHEEK DER
RIJKSUNIVERSITEtT
UTRECHT.
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-ocr page 13-Het zal niemand verwonderen dat dit proefschrift begint met
enkele Avoorden van dank, gericht tot hen, die mij tot dusver
geleid hebben. Ik heb er naar gestreefd deze regels te doen beant-
woorden aan het zelfde ideaal, dat mij bij het schrijven van hel
wetenschappelijk gedeelte voor oogen stond : waarheidsliefde;
mogen zij daaraan hun waarde ontleenen.
Gij, Hooggeleerde IUitthn, Hooggeachte Promotor, zijt voor
mij —evenals voor uw andere leerlingen — een vader in den
idcëelen zin. Slechts zij, die het voorrecht hebben genoten, deel
uit te maken van hel gezin « Geologische excursie onder leiding
van Prof. Rutten zullen bevroeden hoe zeer ik dal meen. Met
raad en daad hebt ge mij ten allen tijde ter zijde gestaan; uw
kennis, uw werkkracht en uw critische geest zullen mij steeds ten-
voorbeeld strekken.
Ook Gij, Hooggeleerde Scii.mutzku, hebt me uw raad nooit
onthouden; van uw opmerkingsgave en uw inzicht heb ik zeer
tot mijn voordeel herhaaldelijk kunnen prolitceren. Moge dit
mij .ook in de toekomst vergund zijn.
Dank zij uw onvergetelijke voordrachten, Hooggeleerde
Nii:hstha.sz, heb ik een groote liefde voor de dierkunde opgeval.
Aan uw bereidwilligheid. Zeergeleerde STiiiiNüi-ns, dank ik
de analyses van enkele geslecnlen.
Ook U, Zeergeleerde Sciiuuumans Sti-khoven en Hooggeachte
Flousciiütz, ben ik dankbaar voor de vriendelijke hulp, die ik
in mijn studententijd van U ondervinden mocht.
Ten laatste uit ik mijn dank aan U, Waarde van Dijk, voor
de keurige uitvoering van de kaart en de profielen.
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-ocr page 15-Bien que le Jura ait été à la fin du siècle dernier l'une des
montagnes les mieux connues du monde, il n'en a pas été de
même à partir de cette époque. Le développement de nos con-
naissances sur sa structure n'a pu marcher du même pas que
celui de beaucoup d'autres régions.
C'est surtout Albert Hkim qui a beaucoup augmenté les notions
que nous possédions sur le Jura par le résumé très clair qu'il en
a donné dans la « Géologie der Schweiz Mais les régions qu'on
a étudiées depuis en détail, paraissent montrer des détails inté-
ressants, qui ne cadrent pas tous aussi bien avec le schéma de
Hi:im : Ce sont en particulier les thèses de Sphkcuhu et de Tutiîin
Nolthenius, sur le décrochement de Vallorbe-Pontarlier.
Etant donné les intéressants résultats de ces ouvi'ages, nous
avons pensé qu'il serait désirable d'explorer d'une manière dé-
taillée la région du décrochement de Morez, surtout parce que
les cartes géologiques préexistantes, savoir celles de Bouugiîat
et de ScnARDT, ne montrent que des décrochements sans frac-
ture. Cette région était tout spécialement intéressante parce que
deux décrochements à déplacement opposé se coupent l'un l'au-
tre près de la Chaille. GrAce î» l'existence de cartes courbes de
niveau, un levé détaillé était possible. Dès 1922, M. Em. mî Mau-
gkrii; avait déjà remarqué dans sa bibliographie que les envi-
rons de Morez se prêtent très bien à une étude détaillée.
Nous pouvions nous associer à la thèse de M. LAnoTALA sur le
décrochement de Saint-Cergue et à la notice de M. Pannhkokk
sur le prolongement de celui-ci.
Tous les levés furent exécutés durant les vacances d'été de
1928-1931 sur des agrandissements photographiques : 1 : 10.000
des feuilles, 1 : 20.000 à courbes de niveau de l'état-major ; plu-
sieurs de mes confrères ont participé au travail.
Afin de déduire tous les détails de la tectonique, il était indis-
pensable d'étudier assez amplement la stratigraphie, elle aussi.
Pour cela, je pouvais me baser sur les travaux détaillés el exacts
de Sautier, Bertrand, Bourgeat et Falconmer, tout en com-
parant mes résultats avec ceux des ouvrages mentionnés plus
haut et avec ceux de Lee, de Joukowsky et Favre et de Favre
et Richard. On trouvera la liste des ouvrages qui traitent notre
région, dans la bibliographie placée à la fin de ce travail; quand
il sera nécessaire ces publicîitions seront discutées dans le cours
du texte.
Notre ouvrage commence par la Stratigraphie, puis vient la
Tectonique, suivie de considérations générales sur la structure
de la région; la partie paléontologiciue est reportée à la fin comme
appendice.
Nous ne terminerons pas cette introduction avant d'avoir re-
mercié ceux qui ont facilité nos études en nous prodiguant leurs
conseils précieux. Trois personnes, avec un dévouement mer-
veilleux, ont appliqué une grande partie de leur activité à la réa-
lisation de cet ouvrage. Kn premier lieu je veux nommer ma
femme, qui m'a sans cesse aidé moralement, qui, avec une ap-
plication sans défaut, m'a assisté en secrétaire et en dessina-
teur.
Mon cher maître vénéré, M. le Professeur L. Rutten m'a fait
profiter de son esprit critique pour la solution des i)roblèmcs qui
se présentaient aussi bien sur le terrain que dans son labora-
toire. En outre, il a mis à ma disposition le matériel de son la-
boratoire et l'activité (le ses employés. J'ajouterai même que sa
femme et ses enfants m'ont aidé dans la recherche des fossiles.
Enfin M. le Professeur F. Ro.man ne m'a non seulement ho-
noré par l'acceptation dans sa revue de ce modeste premier ou-
vrage d'un étranger dans le Jura, mais encore il a employé son
temps précieux à en améliorer le français peu correct. En'outre.
il ne m'a pas privé de ses bons conseils; de plus, il a déterminé
les quelques Ammonites du Bajocien et Bathonien que j'ai pu
recueillir.
Inutile de dire que nos meilleurs remerciements vont à lui en
premier lieu.nbsp;■
Outre les trois personnes susdites, beaucoup d'autres m'ont
prête leur bienveillante collaboration. C'est d'abord M. J. Favre
à qui je dois beaucoup, puisqu'il m'a aidé à m'orienter dans la
paléontologie du Jura et qu'il nous a cédé une large place dans
son cabinet de travail.
Si j'avais pu profiter plus longtemps de la riche expérience
de MM. Roman et Favui-, la partie paléontologique de cet ou-
vrage ne serait pas devenue si accessoire.
De même nous avons joui d'une grande hospitalité et d'nne
large occasion de travail dans le laboratoire de M. le Professeur
L. W. collht. Lui, ainsi que son chef des travaux, M. Ed. Paiu^as,
et ses élèves, m'ont oiïert leur aide de la plus sympathique fa-
çon. Outre l'hospitalité que j'ai trouvée au Musée d'Histoire na-
turelle de la ville de Genève, dont le directeur, M. Ri-vii.i.on, est
prié d'accepter mes remerciements, j'ai profité encore de celle
de M. le Professeur G. Dainklm, directeur de l'Istituto Gcologico
de riorence. Enfin, M. le Docteur Claude Gaim.aiu), directeur du
Musée d'Histoire naturelle de la Ville de Lyon m'a permis d'étu-
dier la belle collection de Valfin. Il a eu, de plus, l'amabilité de
m'envoycr un des types de celle collection ù Utrecht pour me
permeltre une plus ample étude.
Quelques originaux de G. G. Gemmellaro m'ont aussi été en-
voyés i)ar M. le Professeur H. Faihano, direcleur de l'Isliluto
Geologico de Palermo.
M. L. F. Si'a tm, I). Sc., du British Museum natural liislorv a
été assez aimable pour déterminer la plus grande partie de mes
I^crLsphinctes. .l'ai eu des enlrelicns aussi agréables (jue fruc-
tueux avec MM. El. .h)i!k()wsky, A. .Iayi:t, A. Lanquink, A. Fal-
conmkh et A. Ricni:.
M. le Professeur A. Lacroix et M. l'ambassadeur de la France
à La Haye ont bien voulu me donner des introductions auprès
des maires des communes où j'ai travaillé.
M. PÉCLET, des Rousses, s'est intéressé à nos travaux sur le
terrain et nous a donné un bel exemplaire de Natica leviathan.
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-ocr page 21-PREMIÈRE PARTIE
Les niveaux à fossiles earactérisliques étant rares dans lu ré-
gion envisagée, nous nous baserons surtout sur la lithologie. Il
en résulte que la valeur stratigraphique de nos limites n'est pas
grande.
nouugeat et Behtrand ayant démontré la grande variabilité
lithologique de presque chaque niveau, et afin de ne pas risquer
de i)rcndre pour la règle un développement exceptionnel, nous
avons toujours tAché de relever des coupes à plusieurs endroits.
Nous commencerons chaque description par celle du type, qui
s'appliquera ù l'ensemble de l'étage ou sous-étage; sauf indica-
tion contraire résultant de la description des diverses coupes,
chaque couche présente les caractères du type. Quant aux dé-
tails exceptionnels des niveaux, nous ne décrirons que ceux qu'on
ne peut pas trouver chez Etallon, Bourgeat et, pour les étages
supérieurs au Portlandien, surtout chez Sautier. Leurs descrip-
tions détaillées sont encore très au courant, et basées sur des
quantités immenses de fossiles.
Nous ferons usage des abréviations suivantes : c. = calcaire (s),
navbn
-ocr page 22-m. = marne (s), m-c. = marno-calcaire (s). Je dénomme « bico-
lores » toutes les roches qui présentent en état frais une couleur
gris-foncé, s'altérant superficiellement en beige plus ou moins
brun.
Comme calcaire « micro-grumeleux » nous décrirons ceux,
dont la pâte n'est pas également compacte, mais présente de pe-
tites masses compactes dans un ciment généralement plus cris-
tallisé et toujours plus translucide. Souvent ces grumeaux con-
tiennent une concentration de pigment ou de substances argileu-
ses. Elles peuvent avoir des formes arrondies variables, leurs con-
tours présentent toutes les gradations d'une limite très nette au
passage insensible au ciment, dans le premier cas il est souvent
impossible de les distinguer de galets. M. E. Joukowsky (1) vient
de les observer en voie de formation sur le fond du Lac Léman,
le ciment étant de la pyrite, le constitutif intégrant des granules
de calcite. Quelques coupes minces nous ont montré que la cris-
tallisation de la pâte peut influencer la forme des grumeaux.
De ces grumeaux à des oolithes il n'y a qu'un pas. En effet plu-
sieurs coupes montrent que la structure concentrique et radiée
ilevient invisible si l'oolithe renferme trop de granules non-orien-
tés. Comme nous estimons qu'il ne convient pas de réunir sous
le nom d'oolithes tous les éléments qui sont ronds ou ovales, ainsi
que le font Twenhofel et Hatch and Rastall, nous employerons
la classification suivante des calcaires d'origine physico-chimique,
en nous basant en grande partie sur Zirkel.
1)nbsp;structure concentrique et parfois radiée visible, contours
extérieurs et limites des couches concentriques nets.
a)nbsp;diamètre maximum 2 mm.: oolithes typiques.
b)nbsp;plus grand : pîsolithes typiques.
2)nbsp;Lu structure concentrique est seule visible, mais les écail-
les sont parfois peu distinctes; contours nets.
a)nbsp;diamètre maximum 2 mm.: oolUhoîdes.
b)nbsp;plus grand : pisoUlhoïdcs,
3)nbsp;pas de structure interne visible, contours nets.
a)nbsp;diamètre maximum 2 mm.: snbooUthes.
b)nbsp;plus grand: siibpisoUthes.
-ocr page 23-4)nbsp;pas de structure régulière du tout, contours peu nets, for-
mes très variables.
a)nbsp;diamètre maximum 2 mm.: grumeaux, structure mi-
cro-grumeleuse.
b)nbsp;plus grand : grands grumeaux, structure grumeleuse.
5)nbsp;calcaires compacts, lithographiques, etc.
Il va sans dire qu'il y a de passage graduel entre toutes ces di-
visions. Surtout les numéros 1, 2 et 3 sont liés intimement par
leurs formes rondes ou ovales et leur genèse semble être la même,
aussi on peut les réunir sous le nom d'oolithes dans le sens large.
Les termes de microbrèche et pseudo-oolithe peuvent être ré-
servés aux formations détritiques.
Pour nos descriptions nous avons fait usage des observations
résultant de l'étude de 300 coupes minces, néanmoins nous
n'avons pas identifié chaque minéral. Notons cependant l'extrême
rareté du zircon, par rapport au quartz élastique.
Au point de vue paléontologique, nous avons attaché un inté-
rêt tout particulier à la récolte des fossiles. Le résultat de nos
recherches étant inférieur à celui des auteurs qui nous ont pré-
cédé et à celui qui a été obtenu dans les régions environnantes,
nous n'avons déterminé que les exemplaires typiques, surtout en
ce qui concerne les lirachiopodes, Trigonies et tous les fossiles
du Spongitien.
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-ocr page 25-(doggkh)
BAJOCIEN
Type : Calcaires microgrumeleux (les grumeaux ayant un dia-
mètre de 0,2 mm. en moyenne), presque toujours spalhiques,
surtout les couches les plus grossières. Ces calcaires, qui sont
toujours bicolores, sans qu'ils deviennent tout à fait bruns, sont
divisés en bancs distincts de 10 à IGO cm.; parfois ils alternent
avec des marnes ou marno-calcaires microgrumeleux, gris-foncô,
plus ou moins feuilletés. Les débris (VEc/u'nodermes ne font
jamais défaut mais ils ne prédominent que rarement, les Fora-
ininifères, les Coraux et les Bnjozoaircs sont toujours rares.
Dans toutes les coupes minces nous avons trouvé (juclques
grnins de quartz élastique.
l-.a partie inférieure du jjrofil ci-joint est basée sur des obser-
vations faites près d'En Aris et le long du ruisseau qui traverse
le flanc SE. de l'anticlinal 7; la deuxième colonne s'applique
aux épaisseurs constatées dans le ruisseau. Les niveaux KJ et
H ont été me.surés le long du ruisseau de « chez Gaillau », où
les aflleurements sont très bons. Les épaisseurs indiquées dans
la troisième colonne ont été observées à remj)lacement de la
gare de Morez. Les épaisseurs des parties recouvertes de végé-
tation ou d'éboulis sont mar(|uées entre ( ), de plus elles sont
comprises dans l'épaisseur totale du niveau. Les affleurements
étant peu continus surtout près de l'axe de l'anticlinal 7, les
épnisseurs des niveaux 1-9 sont peu exactes.
Coupe stratigraphique combinée
Ruisseaux Gare
Nifeaox mètres mètres
15) 11,5 plus de 8 Base du Bathonien : C. un peu bicolores,
tout à fait compacts ou micro-grume-
leux, le diamètre des grumeaux ne dé-
passa.nt que rarement 0,1 mm., bancs de
30 à 170 cm., alternant avec m.-c. feuil-
letés, gris-foncé, jusqu'à 10 cm. On y
trouve des grains de pyrite de même
grosseur que les grumeaux. On y ren-
contre de rares débris cVEchinodermes et
de coquilles, et quelques Foraminifères.
Dans d'autres couches les organismes
font défaut. Le quartz clastique est
moins rare que plus bas : dans un cercle
de 2 mm. de diamètre on trouve en
moyenne 8 grains, ayant un diamètre
jusqu'à 0,09 mm. Ce niveau nous a four-
ni HhijnchoneUa sp. et un fragment de
Parkinsonin cf. depressa Qi:. ^'ar. crassa
NicoLHsr.o.
14) 6nbsp;5 M. typiques, occupant les deux tiers du
volume total, alternant avec c. marneux
plus fins que le type, se délitant en pla-
ques irrégulières. Les couches respecti-
ves de m. ou c. sont peu épaisses, et dis-
continues. Ce niveau nous n fourni une
Pholadomija Murchisoni, Sow. dans le
ruisseau de c chez Gaillau gt;.
13) 5 à 6 5 (3,5) C. un peu marneux, et dans la moitié su-
périeure beaucoup plus fins que le type,
en bancs de 10 à 60 cm., se délitant en
quot;plaques très irrégulièrcs, alternant avec
Ruisseani Gare
quot;iï.nbsp;m. m.
m. typiques un peu sableuses, en couches
de 5 à 10 cm. A Morez la base est très
riche en débris d'Echinodermes. Le
quartz clastique est un peu plus abon-
dant que dans le type.
L'affleurement en face de la gare des
marchandises de Morez nous a fourni les
fossiles suivants : Tcrebratula, Pholado-
mtja et autre Sinupalliate, indét. Les
Ammonites : Pnrkinsonia cf. pseiidopar-
kinsoni Wi-tzi;l, Cadomites Iliimphriesi
Sow. (stade coronatiforme).
Les couches fossilifères, se trouvant de
3 à 4,5 m. sous le toit, sont peu conti-
nues, nous ne les avons observées qu'à
Morez. On y trouve de la pyrite, en par-
tie concentrée dans les fossiles.
^^^ —nbsp;10 C. différant du type par la forte prépon-
dérance iVonlithcs iijpiqiies, ayant un
diamètre de 1/4 à 1/2 mm. Notons que
ces oolithes ne deviennent visibles à
l'œil nu que dans la zone altérée, qui est
plus jaunâtre et plus claire que celle de
la roche typique. Dans le mètre supé-
rieur des m.-c. typiques sont intercalés.
L'affleurement nous a fourni une lihyn-
choncUn.
^^^ — 17,5 à 18 C. différant du type par la prépondérance
iVoolithcs typiques, de grosseur varia-
ble. Elles peuvent atteindre un diamètre
de 1 mm. près du toit, où les débris
d'EcIïinodcrmcs augmentent. A l'état
frais ces calcaires sont plus foncés que
Ruisseaux Gare
Niï.nbsp;m. m.
•nbsp;ceux du niveau 10, la zone altérée par
contre est un peu plus claire et plus jau-
nâtre. Bancs jusqu'à 2 m. d'épaisseur,
alternant avec m-c. subfeuilletés.
(Entre les niveaux 10 et 11 il y a pas-
sage graduel.)
10) 16 13 à 15 C. typiques, plus clairs à mesure qu'on
se rapproche du sommet, en bancs de 10
à 160 cm., ceux près des limites étant
les plus minces. A Morez on y trouve 2
couches plus ou moins oolilhiqucs: a) de
6 jusqu'à 6,25 m. au-dessus de la base ;
b) de 7,85 à 8,65 m. de la base. La cou-
che b) contient quelques intercalations
marneuses, qui se trouvent aussi dans
les 2,80 m. au sommet du niveau. Dans
(0) à (2) le lit du ruisseau ces marnes font défaut.
9) 4,5nbsp;4,5 AL feuilletées typiques alternant avec
bancs ou nodules de c. typique, très ri-
che en débris d'organismes, surtout d'/i-
chinodcrmes. Ce niveau renferme quel-
ques exemplaires de Parkînsonia, sp. ind.
cf. dcprcssu Qu.
8) 18 — C. typiques, vers la base fins et alternant
avec jii. ou jii-c. subfenilletés ou a no-
dules calcaireux. Les m. manquent plus
haut; là les grumeaux sont moins fins.
4 — Lacune, probablement occupée par des
couches comme niveau 4-7.
7) (1,2) - C. oolithiqnc typique, résistant. Le dia-
mètre des oolithes ne dépasse pas 0,9
mm., la pâte est cristalline. Les débris
d'Echinodermes abondent, les débris de
Ruisseauxnbsp;Care
Hiï. m.nbsp;m. '
valves sont subordonnés. (N'a été obser-
; ..nbsp;vé qu'aux environs d'En Aris : 1,2 m. au
moins.)
6)nbsp;1nbsp;— Couche de transition de niveau 5 à 7, plus
fine, plaquetée irrégulièrement. Près
d'En Aris : 1 m.
2nbsp;— Microbrèche échinodermiqiie, grossière,
spathique, bancs épais et résistants, à
Pcniacriniis. (En Aris : 4 m., affleurant
presque toujours, par exemple sur le
sentier d'En Aris vers le SW.)
(Transition progressive du niveau 4 à 5.)
4,5 — C. typiques, de grosseur variable, avec
quelques délits marneux irréguliers; res-
tes (VICchinodcrmcs plus ou moins abon-
dants. Près d'En Aris, accompagnés de
(luelques lihijnchoncUa, Osirca et Pcclcn,
la puissance est de 2,5 m.
3)nbsp;0,3 — Microhrèchc or^janoghic, se délitant en
dalles. On y trouve des débris d'Echino-
dcrnics, de cocpiilles el de Coraux. Les
premiers, qui sont les plus communs,
sont souvent silicieux. Les grumeaux
sont subordonnés. I.a limonile est assez
abondante, elle forme de peliles taches,
l»ien /imitées, de forme Irrégulière. Les
Pcnlacrincs et les liclcmnitcs sont abon-
dants.
2) L 1nbsp;— Microhrcchc (k'hinodcnniijue à chailles
lenticulaires, riche en quartz secondaire
et contenant quehjues sphérolites de cal-
cédoine. Ce niveau est riche en limonile.
Au ruisseau les Echinodermes ne prédo-
minent pas autant, là nous avons trouvé
quelques Spongiaires. (En Aris : 2 m.)
1) plus de 2 m. — C. typiques. (Près d'En Aris : parfois
des valves en saillie.)
11 nous faut avouer que le parallélisme des niveaux d'En Aris
et de ceux qui affleurent dans le lit du ruisseau n'est pas rigou-
reux. Le niveau à chailles nous a servi de point de repère et
nous ne croyons pas que la différence de puissance et de gros-
seur des deux affleurements soit une objection sérieuse. Les
niveaux 1 et 4-6 se laissent paralléliser assez bien aux deux en-
droits eux aussi, quoique dans le ruisseau les Pentacrimis soient
beaucoup moins abondants.
Si nous essayons d'emplacer les trois niveaux typiques d'En
Aris (niveau 2, 3 et 7), dans les lacunes de la coupe du ruisseau,
nous voyons que la seule position raisonnable des oolithes est
au-dessous du niveau 1. Il en résulte que le niveau à chailles
d'En Aris doit être environ 10 m. plus bas que celui du ruis-
seau, tandis que toutes les observations au ruisseau et au tracé du
profil 5 indiquent que l'affleurement d'En Aris se trouve à la
môme hauteur stratigraphique, ou bien un peu plus haut.
Nous avons observé dans quelques endroits des couches infé-
rieures à celles de la coupe, mais il ne nous a point été possible
de constater leur succession. Dans le ruisseau une faille les
sépare du niveau 1. Ces roches sont en général un peu plus gros-
sières que le type, les Echinodermes y peuvent prédominer.
BATHONIEN ET CALLOVIEN
A : Bathien ou Vésulien
Le type du Bathien ne se distingue de celui du Bajocien que
par les grumeaux plus fins; les débris d'Echinodermes, ne man-
quant que rarement, sont plus fins que ceux du Bajocien eux
aussi. En outre, les calcaires des niveaux 15 et 16 sont moins
spathiques ; la couleur grise des niveaux 17-19 est un peu rou-
geâtre. Le quartz élastique a la mèine fréquence que plus bas.
Les Foraminifères sont peu abondants, les Textiilaridae prédo-
minent.
Dans la deuxième colonne de la coupe stratigraphique on
trouve les épaisseurs constatées dans le lit du ruisseau de « chez
Gaillau », dans la troisième celles de l'escarpement au N. du
tunnel tournant entre Morez et Belle-Fontaine.
Coupe stratigraphique combinée
Calllau Morei
Niï-nbsp;m.nbsp;m.
^^^ — 0,93 C. typique, les grumeaux sont plus ar-
rondis, plus neltement limités, et un peu
plus grands. On y trouve quelques ga-
lets jusqu'il 0,2 mm. de diamètre et quel-
(jues agrégats de pyrite. La surface ra-
boteuse est pleine de cavités, sphériques
ou lubifornuvs, d'un iliamèlre de 0,5 s\
.'1,5 mm. Toutes ces cavités sont tapis-
sées — ou plus rarement remplies — de
limonite.
18) 6,15 (4) 6,15 C. i)Ius grossiers que le type, le 1/4 jus-
qu'au 1/2 du volume composé de débris
iVEchinodermcs et de coquilles subor-
données. La limonite est assez abondante
dans la zone altérée, elle s'y trouve en
taches plus ou moins petites, bien limi-
tées ou non. Au ruisseau de « chez Gail-
lau », les Echinodermes sont moins pré-
dominants.
Gaillau Morez
Hiï.nbsp;m.nbsp;m.
17)nbsp;8 . 13,8 C. typiques. Dans la combe de Belle-Fon-
taine : vers le haut un peu plus grossiers
(3)nbsp;et à alternances marneuses subordon-
nées. Dans le ruisseau les marnes prédo-
minants commencent dès la base. Dans
la moitié supérieure la limonite forme
des petites taches qui peuvent occuper le
tiers de la surface. Ce niveau contient
quelques restes de Lamellibranches.
16) 11,20 — C. plus fins que le type, quelques bancs
même compacts, en couches de 30 à 60
cm., alternant avec m. typiques de 2 à
00 cm. On y trouve quelques granules
de pyrite et quelques Rhijchonclles et
restes de Lamellibranches. Les calcaires
prédominent.
2,50 — Lacune.
15)nbsp;11,5 plus C. typiques ou compacts, le diamètre des
de8 grumeaux ne (léj)assant (|ue rarement
0,1 mm., bancs de 30 à 170 cm., alter-
nant avec m-c. feuilletés, gris-foncé, jus-
(|u'à 10 cm. On y trouve des grains de
pyrite des mêmes grosseurs que ces gru-
meaux. On i)eut y trouver de rares débris
iVEchinodcrmcs et de coquilles, et quel-
ques Foraminifères. Dans d'autres cou-
ches les organismes font défaut . Le
quartz clastique est moins rare que dans
les niveaux inférieurs : dans un cercle de
2 mm. de diamètre on trouve en moyen
8 grains, ayant un diamètre jusqu'il
0.09 mm.
Nous avons trouvé des Hhiinchonellcs et
ParUnsonia cf. dcprcssa Qu. var. crassa,
N'ir.oi.::.sc.().
Cette coupe est beaucoup plus exacte que la précédente; les
affleurements au SW. du ruisseau présentent — avec beaucoup
de lacunes — la même succession.
B : Bradfordii-n et Callovien inférieur
Type : Tout le premier alinéa de la description du Bathien
s'applique aussi au Bradfordien et au Callovien inférieur. L'épais-
seur naoyenne plus grande des couches calcaires : 0,25-2 m., et
la couleur un peu plus claire des marnes, qui sont en outre plus
abondantes, font les seules dilTérences. Les calcaires fins de-
viennent farineux-grumeleux sous rinfiuence des agents atmos-
phériques, ils .se délitent en plaques fort irrégulières, friables, h
surface raboteuse. En général, leur pâte est moins grossièrement
sputique que celle des caiçaires plus bas. Souvent la différence
entre les couleurs, fraîches et altérées, est minime. Dans la ma-
jorité des coupes minces nous avons observé des agrégats, sphé-
rolitiques ou non, de quartz et de calcedoiue. Le quartz clastique,
P-'ir contre, est plus rare que dans les étages inférieurs.
La deuxième colonne de lu coupe suivante s'applique aux af-
Htîurements le long du ruisseau de la combe du Mont Fier, un
peu en amont du conHuent avec celui de la combe Berthod ; la
troisième indique les épaisseurs de la coupe, prise à l'W. du
tunnel tournant entre Morez et Bclle-rontaine.
Coupe strntigmphiquc. combinée
Rnlmiu Hor«
2,5 — C. typiciues, alternances plus ou moins
tendres et marneuses.
Ruisseau Morez
Hiï.nbsp;m.nbsp;m.
25)nbsp;6,2 ±5? C. beaucoup plus grossiers que le type,
surtout vers le haut ils sont oolithiques,
à la base ils renferment quelques suboo-
lithes. Les débris d'Echinodermes abon-
dent, mais ils ne prédominent qu'au ci-
metière de Morez, à la base du niveau.
Les grains de quartz clastique ont un
diamètre de 0,07 mm. en moyenne. La
limonite est abondante. Puis on y trouve
quelques Bryozoaires, Huîtres et Delem-
nites mal conservés.
24)nbsp;3,1 db 2,5 C. typique fin, dur. La limonite augmen-
te vers le haut.
23) 10,4 dtl2 C. typiques, assez variables, renfermant
beaucoup de débris de valves de Lamel-
libranches (petits Pectinidôs) en partie
transformés en calcédoine.
M. tout à fait subordonnées, manquant
dans le lit du ruisseau. Les 3 mètres au
toit renferment dans la combe de Belle-
Fontaine quehpies oolithes typiques et —
de 2 à 3 m. du toit — beaucoup de dé-
bris d'Echinodermes. En outre, la roche
y devient plus grossière et plus spathi-
(fue à mesure qu'on s'approche du som-
met.
22)nbsp;5nbsp;4,5 C. typiques, plus dur que dans le niveau
21, formant paroi, avec quelques débris
d'Echinodermes. Dans la coupe de la
troisième colonne la moitié supérieure
renferme des oolithes typiques; surtout
au ruisseau tout le niveau contient des
alternances un peu marneuses.
Ruisseau Morez
Hiï. m.nbsp;m.
21) 14 à 18 14 à 18 C. typiques, indistinctement lités, moins
^^ ^nbsp;que dans le niveau 20, alternant
avec m. typiques, prédominants.
Ce niveau renferme Pholadomija Miirchi-
soni, Sow,, dont une partie correspond à
la variété Dcllona, d'Orb.
En face de la vieille église de Morez nous
y avons récolté en outre : Pleiiromija
s/)., Trigonia sp. Là les grumeaux sont
un peu plus fins, la coupe mince renfer-
me de la pyrite.
Dans la combe de Belle-Fontaine la base
du niveau nous a fourni : Pholadomija
Mnrchisoni, Sow., Ph. cf. lincata, Goldf.
Goniomija scalpnim, Ao., Trigonia sp.
20) (2,5) 2,7-3,5 M. typiques, ù quelques rares débris
iVEchinodernics et de coquilles. Ces mar-
nes reposent direclemenl sur niveau 19.
A propos de cette coupe il faut remarlt;iuer (jue dans le lit
«In ruisseau de « chez Gaillau » et le long du ruisseau de la
combe du Mont Fier à 795 m. d'altitude l'ensemble de tous ces
»iveaux est beaucoup plus uniforme que dans la coupe ci-des-
si's. Les niveaux 24-20 soiit probablement écrasés par places,
lt;l'î«utres fois ils sont couverts de dép.Ms glaciaires. Ilélas l'affieu-
renient à 795 m. est le seul où nous avons observé le contact du
Callovien moyen avec la dalle nacrée, le niveau 20 y semble
quot;lanquer. A 825 m. d'altitude dans le lit du môme ruisseau les
couches supérieures au niveau 20 sont couvertes d'alluvions et
quot;C glaciaire.
^quot;Ile part nous n'avons retrouvé les marnes libijnchoncUa
finnans. En 1885, quelques membres de la Société Géologique
(^e I-rance en ont visité un affieurement lt; derrière une maison
grande route » ù Morez. Nous avons visité grand nombre
quot;C jardins, sans rien trouver.
A 500 et à 700 m. à l'E. du nez du Mont Fier nous avons cons-
taté la même succession des niveaux 24-26.
A l'exception d'un Macrocephalites macro ce phalus, que nous
avons trouvé à côté d'une tranchée nouvellement ouverte à l'E.
du champ de tir de Morez, nous n'avons découvert aucun ni-
veau fossilifère permettant de séparer le Callovien inférieur du
Brdhonien supérieur. La gangue du fossile mentionné est la
dalle nacrée typique, gris foncé. Au bord du ruisseau de la
combe du Mont Fier, à 795 m. d'altitude, un banc de la même
roche, à grumeaux limonitiques, se trouve intercalé entre un
calcaire plus fin et moins limonitique (niveau 25 ou 26?) et le
Callovien moyen très fossilifère. Ce banc, d'une puissance de
60 cm., ne nous a fourni que quelques jeunes Térébratules.
A l'E. de la place du marché de Morez nous avons trouvé dans
niveau 23 l'empreinte d'une Oppelia.
C : Callovien moyen : 0-1,3 m.
Type : Calcaire ou marno-calcaire subcompact gris, dur, à
grandes suboolithes ou oolithoïdes de « limonite », plus rare-
ment de glauconie. Ces suboolithes sont irrégulièrement dissé-
minées, par places elles font défaut. Les débris d'Echinodermes
sont plus ou inoins abondants. C'est le niveau le plus fossilifère
de notre région. On y trouve surtout des Ammonites en bon
état de conservation, savoir :
Ilecticoceras pnnctaiiim, Stahl.nbsp;Slcphanoccras coronaliim, Brug.
Ilecticoceras Salvadorii, Par. etnbsp;Lophoceras piistnlatnm, Rein.
Bon.
Ilecticoceras cf. hinuloïdes, Ki-nbsp;Cosmoceras Jason, Zieten.
lian.
Ilecticoceras cf. cracoviense, Kepplerites sp.
Neum. (var. a?).
-ocr page 37-Reineckeia sp. indéterminable, fragment de grande taille.
M. L. F. Spath D. Se. a eu l'obligeance de déterminer mes
Pcrisphinctes :
Choffaiia Rcciiperoi, Gemm.nbsp;Giossonvria crassn, Siem.
Choffatia cf. Wangcni, Teiss. Grossoiivria tcnella, Sie.m.
Choffaiia sp. ind. cf. fiinata, Grossouvria sp. jiiv. iixd.
Oppel.
Choffaiia sp. ind. cf. Saknntala, Snbgrossoiivria (Alligaticeras?)
-ip- ind. cf. lytoceratoïdes,
Choffatia sp. juv. ind.nbsp;Loc.zy.
Enfin nous avons trouvé Tcrebratula sp., Plcurotonuiria sp,,
^'autilus kutchensis, Waac,. et plusieurs Rclcmnitcs.
Dans le lit du ruisseau de la combe du Mont Fier nous avons
ccmstaté à 1.020 m. d'altitude une éjjaisseur dè 50 cm. pour le
type, séjjarée du type du Callovien inférieur ])ar 75 cm. d'un
calcaire plus spalique ([ue le type du Callovien moyen, friable,
et. plaques fort irrégulières. Les débris d'IUchinodcrmes abon-
dent. .souvent en larges concentrations irrégulières en forme de
racines. Les autres fossiles sont très rares. Surtout la base
est riche en limonite. A 15 mètres en aval ces couches
inférieures ont une puissance de 55 cm.: 20 et (50 m. en amont
toutes les couches à suboolithes ferrugineuses font défaut, le
Spongitien y repose sur les calcaires typiques du Callovien infé-
rieur. Aux Rivières (localité fossilifère mar(|uée sur la carte),
l'cpais.seur totale du Callovien moyen est de 0,75 m., probable-
niont réduite tectonilt;iuement; (500 m. vers l'E., aux deux côtés
lt;le la route, elle atteint 1,25 m. En 1885, lors de la réunion ex-
• raordinaire, la Société (iéologi(|ue de France semble avoir
trouvé la Reincckia anccps à l'W. du cimetière de Morez. .Jadis
on pouvait constater au même endroit l'absence des marnes ox-
fordiennes à Ammonites pyriteu.ses.
^lAVE^f
-ocr page 38-En résumant les descriptions ci-dessus, nous voyons que les
diverses subdivisions lithologiques : Calcaire à Entroques, Oo-
lithe inférieure, Calcaire à Polypiers, Calcaire marneux. Grande
Oolithe, Marnes du Furcil, etc., sont peu marquées. Comme les
fossiles ne sont jamais assez abondants pour servir de points de
repère dans le terrain, on est obligé de se baser sur les niveaux
lithologiques pour lever la carte.
Les microbrèches échinodermiqiies se trouvent :
a)nbsp;dans la partie inférieure du Bajocien,
b)nbsp;dans niveau 18, où elles sont plus fines que les précéden-
tes et que les suivantes,
c)nbsp;dans le Callovien inférieur ou bien au sommet du Batho-
nien. Ces microbrèches sont partout plus riches en limonite et
plus grossières que les calcaires limitrophes.
Les calcaires oolithiqiics caractérisent les niveaux 7, 11, 12
et 25; remarquons que tous ces niveaux se trouvent immédiate-
ment au-dessus de niveaux plus riches en Echinodermes cpie
le type.
Les calcaires plus ou moins compacts (niveaux 15 et 10) sont
très typiques, mais ils affleurent rarement.
Il en est de même des marnes du niveau 20.
11 va sans dire (jue le Callovien moyen est un niveau paléon-
tologique et lithologi(iue par excellence.
Quant aux difi'ércnces d'épaisseur et de coloration des divers
calcaires, elles sont en général trop minimes pour servir comme
caractères distinctifs. On ne peut, de même, se baser sur la fré-
quence des intercalations marneuses.
Les niveaux 1 — 7, 17 — 19 et 22 — 25, étant les plus résistants,
diterminent souvent des parois ou crêts dans la topographie,
les autres niveaux forment les fonds de vallons plus ou moins
marquées.
Comme on le constate, la succession des diverses roches est
inteimédi aire entre celle cjui a été observée par Etallon à St-
C'aude, et la série de microbrèches échinodermiques, étudiées
par Lee à la Faucille. Le Dogger des environs de Vallorbe otTre
peu de points de ressemblance.
Pour ce qui est de notre division stratigraphique nous voulons
remarquer que les étages et sous-étages, tel que nous les admet-
tons, s'accordent aux régions limitropiies dans leurs puissan\'cs.
Quant à la limite entre le Bajocien et le Bathonien, ii est bien
possible qu'elle se trouve un peu plus haut, car un seul fragment
de Parkinsonin du niveau 15, sans détermination certaine, ne
permet pas, à plus forte raison, de baser une limite exacte sur ce
fossile.
La zone à Peltoccras athlcta et Cosmoceras ornatiim semble
manquer dans le territoire étudié.
(malm)
OXFORDIEN
Comme nous l'avons constaté dans le lit du ruisseau de la
Combe du Mont Fier, et comme on a pu l'observer jadis au-des-
sus du cimetière de Morez, l'Oxfordien manque entièrement dans
notre région, de même (pi'aux environs de Saint-Claude.
ARGOVIEN
A : Sl'ongitikn ou Augoviiîn inkéhœuu
Type : Calcaires compacts, gris, durs, et marnes fines, grises,
très fossilifères.
Après le Callovien, le Spongitien est le niveau le plus fossili-
fère (le la région. La faune se compose de Spomjiaires, liliijn-
chonclles et de plusieurs Ammonites. Nous n'avons pas tâché
de déterminer toute notre récolte; elle ne comprend pas le Pel-
ioccras transversarinm.
Dans le lit du ruisseau à r)00 m. à TE. du nez du Mont Fier,
le Spongitien débute par 1,5 m. environ de calcaires gris-foncé,
bien Ijlés. Puis viennent des marnes très fossilifères : 2,5 m.
Des lentilles et phupies de calcaire y sont intercalées en masse.
Elles présentent des formes très irrégulières, à surface rabo-
teuse; leur épaisseur varie de 0,5 3 cm., leur surface mini-
mum est de 10 cni^. Dans ce niveau nous avons récolté plusieurs
fossiles sur la route de Morez à Belle-Fontaine, citons : Ochcto-
ccras ramiliciilntiim, Munst., Perisphinctes Elisnbethae, de Riaz.
Les calcaires couronnant ces Uiarnes ne dilîèrent de ceux de
la base du Spongitien, que par leur couleur un peu plus claire ;
elles présentent des taches noir bleuâtre, limonitiques dans la
zone extérieure. La coupe mince nous montre de la pyrite assez
abondante, souvent formant des agrégats de formes arrondies.
Le pigment des taches noires est de la pyrite très finement dis-
séminée. En outre, la couj)c mince renferme des débris û'Echi-
nodermes et quelques grains de quartz claslique. Les failles
nous ont empêché d'évaluer la puissance de ce niveau. En tout
cas l'épaisseur totale ibi Spongilien ne dépasse 10 m. .V 795 m.
d'altitude au bord du ruisseau de la combe du Mont Fier la puis-
sance totale n'est cpie I m. 10, probablement laminée.
Dans le lit du ruisseau à 000 m. à l'ESE. du Mont Fier nous
avons trouvé entre autres un Dichotonwsphinctes Grossouvrei
SiEM., et un Dichotonwsphinctes {tdcnlne, RoNc.n., déterminés
par M. L.-F. Spath, 1). Se.
Les calcaires spongitiens étant igt;lus résistants que ceux de
l'Argovien supérieur, ils forment souvent un replat à la base
du talus argovien.
La ressemblance avec les régions limitrophes est évidente.
H : Aikîovien si'imhm-i'n
Type : Marnes grises, |)Ius ou moins Unes, alternant ou non
•uec calcaires gris, bien lités. plus ou moins marneux.
Malgré sa grande éjiaisseur (de 200 m. en moyenne), ce sous-
étage oll're peu d'intérêt. Aux Rivières, au X. de la localité fos-
silifère du Callovien. l'Argovien supérieur débute par 0 m. de
marnes plus ou moins feuilletées. Dans les 2 m. 80 supérieurs
se trouvent des interealatifins calcaires, chacune d'une épais-
seur de 0 m. 50 au plus. Dans les 0 m. 15 au sommet de ce ni-
veau nous avons trouvé (juehiues Perisphinctes indétermina-
bles.
Puis vient un complexe de marnes semblables aux précéden-
tes ; la zone altérée est plus claire et plus bleuâtre. L'épaisseur
est au moins de 35 m.; à 6 m. au-dessus de la base elles renfer-
ment beaucoup de Perispliinctes peu déterminables, en outre
la pyrite y est assez abondante. Ces couches fossilifères affleu-
rent bien dans le lit du ruisseau, 600 m. à l'ENE. du Mont Fier.
Là nous avons un exemplaire de Dichotomosphinctes Grossoii-
SiEM. ; dans le bout de la combe Berthod nous avons
trouvé un Dichotomosphinctes sp. ind.
Comme nous n'avons pas réussi à tracer le parallèle entre les
couches successives de marnes et calcaires immédiatement in-
fpiieures au Séquanien, nous n'avons pas poursuivi nos elTorts
veis la base. En outre les affleurements sont en général peu
continus.
Les bancs calcaires ne dépassent que rarement une épaisseur
de 0 m. 50, souvent ils présentent quelques petites taches de
limonite. La coupe mince nous montre un calcaire compact à
quelques débris iVEchinodcrmes limonitiques et quelques rares
grains de glauconie.
La fréquence des bancs calcaires augmente vers le toit.
De même que les calcaires, les marnes sont peu fossilifères ;
par ci par là se trouvent quelques Lamellibranches ou quehiues
Crinoïdes : lialanocrinus subtcres, Goldf., et esj)èces voisines,
plus pentagonales. Les Térébratules sont plutôt rares.
En résumé, on voit que notre Argovien ne dilTère pas de celui
des régions voisines.
Nous n'avons jias retrouvé le niveau de grès (niveau 48) ob-
servé par Falconnieii dans l'Argovien supérieur du Creux du
Cruaz (Vaud).
SEQUANIEN
Nous le divisons en deux :
A. — SÉQUANIEN INFÉIUEU», facics luameux : 55 m. environ.
Type : Calcaires et marno-calcaires compacts, gris-beige, plus
durs et plus brunâtres ou jaunâtres que ceux de l'Argovien, alter-
nant parfois avec marnes grises feuilletées ou non, le plus sou-
vent en délits de 1-10 cm.
Les limites du Séquanien sont très difficiles à préciser. A. Fal-
connieu a montré que cet étage débute par deux niveaux à Peri-
sphinctes, dont l'inférieur renferme en abondance t'Astarte Voce-
tica, Mgesch. Nous avons retrouvé la couche à Astarte à cinq en-
droits, savoir:
1° au détour du chemin vers la Crct des Sauges sur le ta-
lus NW. de la Combe du Vert, à l'E. de la faille.
2° dans le fond de la Combe du Vert, 540 m. plus vers le NE.
3quot; dans la tranchée du sentier au bout SW. de la combe du
Mont Fier.
4° au bout SW. de la combe Berthod.
5' au détour du sentier montant aux Entreroches, à TE. du
Puits.
Tous ces aflleurements sont déi)ourvus de Pcrisphinctes dé-
tenninables, leur position stratigraphique est à 50-00 m. au-
dessous lt;les bjuics à Brachio|)()(les, etc., (jue nous mettons au
sommet du Sécjuanien inférieur. Aux escarpements du Mt. Fier
et de Gouland, où nous avons relevé des coupes complètes, nous
n'avons trouvé ni Astarte, ni Pcrisphinctes.
Les couches sous-jacentes ne renfermant pas de fossiles, il
est impossible d'en déterminer l'âge. Nous avons cependant
suivi l'exemple de I'\\i,c:onnii:ii en les attribuant â l'Argovien,
faisant commencer le Séquanien par le calcaire marneux à As-
tarte Vocetica, Moicscii.
Les caractères généraux du Sétpianien inférieur sont très
constants ; partout ce terrain forme la transition progressive du
faciès marneux de l'Argovien au massif de calcaires oolithi(iues
et compacts du Malm supérieur. (Appendant la succession des
couches inférieures est très variable, de même (|ue leur richesse
de fossiles. Les couches successives de marnes et de calcaires
des unités rej)résentées dans le i)rofiI ci-joint, ne se corresj)on-
dent pas aux dilférents endroits où nous avons relevé les cou-
pes : Mont Fier, Gouland el Morez. Aussi nous renonçons à
dtHiner ces détails ennuyeux et inutiles.
Par contre la partie supérieure n'offre que peu de variations,
les niveaux 3-8 s'appliquant aussi bien à l'escarpement au-des-
sus de Morez qu'à l'affleurement à l'E. de la Halte du Sagy.
Coupe combinée, de bas en haut :
9) 1 m. 15 : Base du Séquanien supérieur : c. gris-clair com-
pact, à pisolithoïdes beiges plus ou moins brunâ-
tres. Les 15 cm. inférieurs forment une transition
au niveau 8.
8) 0'quot;,5—0quot;\7 : ni. jaune-beige: Séquanien inférieur.
7) 1 m. 15 à 2 m. 10 : c. comme dans le niveau 0, parfois ta-
cheté de brun, en bancs de 40 à 90 cm. Ce niveau
renferme beaucoup de Crinoïdes, Echinides, lUujn-
chonelles Rh. trilobala var. Mocsclii, Haas, Hh. cf.
incons((ms, Sow., Iluilres et ({uelques Térébralu-
les. Près de Ctiuland nous y avons trouvé en plus:
Pinna tjranulala, Sow. et Mijlilus cf. perplicalus,
ltall.
6) 8 m. 25 : c. gris, plus ou moins jaunâtres, compacts ou iiii-
crogrumeleux, un peu marneux vers la base. Les
bancs de 10 à 50 cm. sont en général séparés par
m. feuilletées c'c 1 à 27 cm. \'ers le toit on trouve
quelques débris de fossiles, formant une véritable
lumachelle à éléments incrustés de calcile au S.
de Hclle-Kontaine. A 775 m. au N. de Sniis-les-Bar-
res ce niveau nous a fourni un Pholadomija li-
neaia, Goldf.
5) Om. 50 à 1 m.: c. comme le niveau 4, sans suboolithes, mais
à grands grumeaux bicolores, tpii contiennent sou-
vent de la pyrite visible à la loupe; (piehiues débris
de fossiles. (Ce niveau n'a été observé (pi'au-dessus
de Morez.)
4) 0 m. 50 : c. compact gris-beige, à suboolithes bicolores dis-
séminées. Cette couche typique na été o])servée
qu'au-dessus de Morez et dans la Combe Sèche à
l'W. des maisons du Fort du Risoux.
3) 2 m. 50 à 3 m. : m. très lines, gris-beige.
2) 20 à 21 m. : alternances comme niveau 1, mais les c, i)ré-
dominant un j)eu. Au Mont Fier et à l'W. de Mo-
rez les bancs calcaires ont des épaisseurs de 10 à
30 cm.. au-(îessu:; de; (îouland ils r.ont plus épais
et plus riches en limonite. Vers le milieu de ce
niveau nous avons récolté à Morez un fragment
de Pcn'sphinctc.s indélerniinal)Ie.
I) 20 m. environ : alternances de m., m-c. et c. typi(|ues.
L'épaisseur totale des m. est environ I fois 1/2
celle (les c. Les complexes marneux les plus épais,
se trouvent surtout vers 1:î base cl p-juvent attein-
dre l m. 1/2 de puissance. L'assise commence jiar
un banc de c. plus ou moins marneux à Asiatic
Vorriica, Moic.scn. avec de très rares (lé!)ris de Pc-
risphinclcs indéterminables. Un peu plus haut
cette assise nous a fourni à divers endroits : Pho-
ladoDuin hriniraniiu, Roicm., Ph. canaliculoln,
Roi:m., Ph. pniinco.'iia, Iîoi-m.. Cinniomiia constricla,
An., Analîna iCcicomija) anlira, Ac... l'inna lancco-
Ma, Sow., puis les fossiles indéterminables sui-
vants : Pcnlacrinus, Tvrchraliilcs, Ilnilrcs cl Cij-
clohranchc.
-Les afileurements au N de (Jouland à »10 m. d'altitude ap-
partiennent au menu« niveiui. ils nous ont fourni : PhoUuloimja
hcinicardia, R()i:m., TcrcbraiuUt hicannlicnlala, Zii:r. Doi v., Ter.
cf. Xiclcni, Dic Lo»., KhuncIwmUa Irilohala, 7u:r., lîh. cf. pcclnn-
viilaln, n'OnH., PcvUnhlv indét.. Ostrra indét.
A l'W. de Morez nous avons trouvé dans la nu)itié supérieure
lt;lu niveau 1) deux couches fossilifères, la couclie inférieure au
bord d'un étang artificiel à 932 m. d'altitude environ, à une cin-
quantaine de mètres au S. du sentier qui gravit l'escarpement.
Les couches sont riches en Térébratules, Rhijnchonclles et dé-
bris de Pinna (?) et à'Huitres. Ces calcaires sont gris foncé, plus
beige à l'extérieur. Il est possible que l'affleurement fossilifère à
1.060 m, au bord S. du ruisseau de Sous les Barres soit du même
niveau ; là nous n'avons pas trouvé les Pinna, par contre ce
gisement nous a fourni quelques restes indéterminables de Pc-
risphinctes, de Pectinides et de plusieurs Drachiopodes.
Enfin l'affleurement à l'E. de la Roche Fendue à 840 m. d'al-
titude pourrait être la base du Séquanien; quelques empreintes
de valves présentent la forme générale de VAstarte Vocetica,
sans permettre une détermination. La coupe mince nous montre
un calcaire subcompact renfermant des débris d'organismes di-
vers, peu abondants, les Echinodcrmes prédominant. Le (juartz
clastique est moins rare (|ue dans la coupe mince de l'Argovien,
par places les grains sont amassés dans les grumeaux, qui sont
riches en limonite. Les contours de ces grumeaux sont assez
nets. La distance stratigraphique du sommet du sous-étage sem-
ble ici dépasser 65 m., mais il est possible que tout le complexe
ail glissé.
En résumé on peut conclure tie ce qui jjrécède ([ue notre Sé-
quanien inférieur présente de grandes analogies avec celui du
Marchairuz (Vaud). Cependant sur ce dernier point, Falconnikh
n'a observé qu'une épaisseur de 34 m. au total.
B : S^quaniicn sui'éiukun
Faciès calcaire : environ 135-150 m.
Types : Calcaires, A : pisolithoïdes beige-brun dans une pâte
beige plus ou moins compacte, à débris de Crinoides,
(VEchinides el de cotpiilles ;
B : oolilhoïdes et pisolithoïdes blanchâtres dans une
pâle blanchâtre, débris des mêmes fossiles que du
type A, moins abondants ;
C : calcaires finement cristallisés, gris, beiges ou jiuines,
à aspect dolomitique, stériles ;
D : calcaires plus ou moins compacts, gris, souvent ta-
cheté de brun, rouge vineux ou jaune. Fossiles rares.
Comme on le voit en comparant les divers types ci-dessus, le
Séquanien supérieur est extrêmement variable. Aussi il est to-
talement impossible de mettre en parallèle les coupes stratigra-
phiques prises aux divers endroits. De même il est impossible
de le délimiter nettement. Sa limite inférieure correspond à
celle qui a été acceptée par Falconnikh, cependant chez nous
le changement de faciès est nu)ins rapide : les couches supé-
rieures du Séquanien inférieur ressemblent déjà à celles à la
hase du sous-étage supérieur.
La limite avec le Kiuuuidgicn est extrêmement vague; nous
n'avons point trouvé le développement typi.pie des marnes du
Banné, qui manjuent le Kimeridgien inférieur plus vers le N.E.,
sur territoire suisse.
Les calcaires du type A prédominent dans les 20 m. à la
hase du Séquanien sui)érieur, plus haut ils font défaut, par
place ils peuvent même être localisés aux 7 m. les plus bas. En
général les pisolithoïdes, qui peuvent atteindre un diamètre de
1 cm. 1/2, sont plus brunes dans la partie orientale de notre
région, tandis (pie dans la partie occidentale elles sont plus
claires et plus beiges. Souvent on peut voir à l'œil nu qu'elles
sont concentri(pies : des couches brunes et beige-clair se sont
déposées successivement. En général les oolithoïdes se sont for-
mées autour d'un noyau (pielc()n(|ue; c'est souvent un débris
^yiichinodcrmc ou de valve de Mollusque. Dans le dernier cas,
les couches suivent les sinuosités de la valve, de sorte (|ue les
pisolithoïdes sont .souvent très allongées et courbes. Ces ooli-
thoïdes constituent le meilleur diagnostic du Sécpianien tel que
'lous le délimitons. Subordonnées aux pisolithoïdes, le type A
comprend des oolithes typicpies et des oolithoïdes des mêmes
couleurs que les pisolithoïdes. Les bancs peuvent être plus ou
'»oins distincts et d'épaisseur variable.
La faune des calcaires qui nous occupent semble être la même
que celle des niveaux supérieurs du sous-étage précédent, mais
les fossiles sont beaucoup moins nombreux, sauf quelques pi-
quants d'oursins, mal conservés. Par places on y trouve du
quartz sphérolitique, il peut être concentré dans les débris de
valves, ou à la limite des agrégats de calcite recristallisée.
Les calcaires du type B se trouvent au-dessus de ceux du
type A, ils peuvent alterner avec les types C et D. Entre A et B
on peut, par places, observer un passage graduel, par exemple
dans l'escarpement, à l'W. de Morez, et au S. de Belle-Fontaine.
Sur ce dernier point les calcaires à oolithoïdes blanchâtres sont
déjà intercalés dans ceux du type A. Dans la Combe du Vert,
par contre, A et B sont souvent séparés par quelques bancs du
type C.
Les oolithoïdes blanches peuvent présenter les mêmes for-
mes allongées et courbes que nous avons décrites du type A,
ces formes sont communes surtout dans la moitié inférieure du
sous-étage. Les oolithoïdes et jiisolithoïdes et les suboolithes (|ui
s'y trouvent intercalées, ou mêlées dans la même couche, peu-
vent ressembler à celles des couches à la base en présentant des
feintes beiges ou même brun-clair. D'autres sont un peu rosées.
La pâte est presque toujours grossièrement spathi(|ue. Les plans
de couche sont souvent peu nets, les couches épaisses j)réd()-
minent.
La faune peu abondante se compose de divers Coraux, Slro-
matoporcs, débris tVEchinodermes, et de (|uel(jues lirachiopo-
des, i)uis des Lamellibranches rares : les Huîtres, Peciinides et
Diceras prédominant. Les Nerincidtie sont rares, citons un
nu)ule fort roulé, dont la coupe axiale i)résente les caractères ty-
piques de Ptijijmatis Mosac, n'Omi. Nous l'avons trouvé sur le
bord W. du plateau du Hisoux à 950 m. à l'E. de Trélarce.
Un Ptijqmatis indéterminable provient du coude de la route
nationale au Turu. Ses caractères semblent intermédiaires entre
ceux de Pl. brnnlrutana, Tui um. cl de erronca,'/,iTi\
Quant aux calcaires du type C., la place cl l'épaisseur totale
qu'ils occupent dans le Séquanien supérieur ])eut changer con-
sidérablement. Ils sont très développés dans la partie N. de la
Combe du Vert, où ils se trouvent tout à fait à la base. Au NW.
de l'Etang Paget ils sont intercalés de plus dans les sub-oolitbes
binncbâtres au sommet du Séquanien. Dans le coin SW. de la
carte par contre ils forment un massif puissant situé un peu
plus haut que le milieu du sous-étage.
Î1 est fïicile de se tromper en les prenant pour les « dolo-
mies » portlandiennes. Ils présentent diverses nuîinces de gris
et de jaune-brun, ces teintes peuvent être continues ou irrégu-
lièrement tachetées, ou bien des bandes fines plus ou moins
brunes peuvent alterner. Les bancs sont toujours bien distincts
el parfois en plaquettes. Là où ils alternent avec le type D, il
est impossible de distinguer le Séquanien du Portlandien. Cette
ressemblance des deux étages est très frappante à côté du che-
min (le Morez au Héchet: les couches portiundiennes au S. du
Pont de Morez ne se dislinguenl du Sé(|uanien que par (|uel(iues
lits de corgneules. C'est seulement en inontant les j)reniières
roches, à la hauteur d'une vingtaine de mètres, qu'on trouve
quelques restes iVICchiiuxlermcs et des oolithoïdes (|ui indi(|uent
le Sé(iuanien. Mais, ces aflleurements sont séjiarés de ceux (jui
sont au-dessous i)ar une brèche leclonitpie, indiquant le décro-
chement de Morez.
Les calcaires i)Ius ou moins compacts (type D) ressemblent
au Portlandien eux aussi. Ils sont en général bien lités, plus
rarement en pbuiueltes. Souvent ils se distinguent du Portlan-
dien par leurs taches irrégulières de couleurs vives : jaune, rouge
ou brun. Ou bien ils renferment (pichpies rares fossiles : niujn-
chonclln, Tcrchralnla, Ilniircs et l*rctinidcs, lt;|ui sont absents
dans le Portlandien. Toutes ces dillérences peuvent bien être
observées près lt;lu Sagy. En général on peut dire que vers le
sommet de l'étage les calcaires sont plus clairs (|ue ceux (jui se
trouvent plus bas.
I.es lypes lî el 1) occuj)enl ensemble les (juiitre jus(|u'aux cintj
sixièmes du Séquanien su|)érieur. Les oolithoïdes et suboolithes
prédominent presque partout ; seulement aux environs du Monl
iMer, elles sont localement subordonnées aux calcaires com-
pacts. On peut s'en convaincre en suivant dans le terrain les
tracés de profils 1-4 et la partie orientale du profil 5. Cepen-
dant dans la partie du profil 2 qui coupe les Rochers des Pellas
la prédominance du type B est normale.
En résumant ces maigres résultats d'un tenace elTort pour
trouver quelque régularité dans la succession des couches, on
peut constater qu'il est inutile d'en donner des coupes strati-
graphiques. Il est surprenant que les pisolithoïdes brunes n'aient
pas été observées plus vers l'E., où le Séquanien est oolithique
sur toute sa puissance (Falconnier, Tutein Nolthenius). Pour-
tant ces pisolithoïdes sont très remarquables, surtout quand
elles se composent d'écaillés brunes et beige-clair alternant.
Faut-il conclure de cela une infiuence de l'alternance des sai-
sons ? En temps de pluie les rivières auraient déchargé de la
vase ferrugineuse dans l'eau de la mer, ce qui aurait coloré
l'écaillé en voie de formation, tandis que pendant la saison sè-
che l'eau ne serait chargée que de rares particules argileuses
ou ferrugineuses en suspension, le calcaire précipité serait alors
plus pur et moins foncé.
KIMERIDGIEN
Types : Calcaires, A : plus ou nu)ins compacts, gris-beige, sou-
vent blanchAtres, en bancs épais ;
B : suboolithes ou oolithoïdes blanches dans une pâte gé-
néralement très cristalline, bancs distincts, plus ou moins
épais.
Epaisseur totale : 165 m. en moyenne, constatée au partie
orientale du profil 2, au Risoux et au Turu.
Dans la partie SE. de notre région le Kimeridgien débute par
quelques mètres de calcaires un peu marneux, se délitant en
dalles, de^couleur gris assez foncé ou bien jaunâtre. Ils nous ont
fourni deux fragments de Perispliinctes indéterminables et deux
exemplaires de Mijtihis perplicatus, Etall. Nous croyons que le
mieux sera de les mettre à la base du Kimeridgien, en les com-
parant aux marnes du Banné de Falconnieu et Tutein Nolthe-
Nius. Par places ce niveau présente un aspect franchement dolo-
mitique.
En général ces couches font défaut et alors il est fort délicat
de séparer les deux étages.
Les calcaires du type A sont les plus communs, ils peuvent
même occuper toute la puissance de l'étage. En général, ils ren-
ferment peu de fossiles : Foraminifères, quelques débris d'Echi-
nodermes et Brachiopodes et Pecten rares. Cependant, on y
trouve des bancs riches en Nerineidae : presque partout ce sont
les Ptijgmatis, voisines de Pl. pseudobnintrntana, G. Gemm., qui
prédominent, en deuxième lieu on y trouve des Nerinea sensu
stricto. L'ornementation du lest n'étant pas conservée, ii est im-
possible d'en donner la détermination. Ces bancs fossilifères se
trouvent aussi bien près de la base, p. e. au Turu et au N\V. du
Béchet (S. de Morez), que vers le toit de l'étage, p. e. l'W. du
fort du Hisoux.
Dans la carrière au N. de Chez Honianel (S. de Morez). nous
avons trouvé en outre une moule fort typicpie de Nerinea Oppeli,
Ci. Ciem.m. et line de Nerinella cf. danusensis, d'Oiui.
Au N. de Prénuuion, au sixième détour de la route de Morez,
un de ces bancs fossilifères est un véritable conglomérat à cail-
loux noirs ou brunâtres, atteignant un diamètre de .'} cm. Ces
cailloux, dont le volume total est moindre que le volume de la
pâte, sont des calcaires, plus ou moins arrondis; plusieurs d'en-
l'-e eux oui une structure snboolitbique. II nous est impossible
«le les rapporter à quelque roche sous-jacente.
banc nous a fourni: Cnjploplocns cf. drpressns, Voi,z., A'cri-
(sensu stricto?), â tours élevés, et S'alica?.
A cause de la position fort changeante des assises, il n'est pas
possible de déterminer d'une façon exacte la position stratigra-
Pliique de celte couche si inléres.sanle. Elle doit être près du soni-
quot;gt;et du Kimeridgien et n'a été retrouvée nulle part ailleurs.
La coupe mince ne permet pas de déduire la nature du pig-
ment des cailloux ; la pâte est un calcaire beige clair, très fine-
ment cristallisé. 11 est intéressant de noter la présence, à 300 m.
vers le SW. au premier détour de la vieille route, d'un banc à
Chara tout à fait à la base du Portlandien. Ces deux affleure-
ments locaux, différents du développement normal, font penser
à une embouchure de rivière qui se serait déversée en cet en-
droit, durant le passage du Kimerdigien au Portlandien.
Un peu plus au N. nous avons trouvé un moule interne qui
présente tous les caractères de Ncrinca Marine, n'Oun. et un
échantillon usé de Nerinea cf. hinodo.sa, Etalk.
D'autres couches fossilifères se trouvent au N. de Morez, aux
Commères. Elles sont un peu marneuses et micro-grumeleuses,
plus foncées que le type. Nous y avons trouvé des Gastropodes,
Huîtres, Pecten et Térébratules. Les moules usées de ces Gas-
tropodes ne permettent aucune détermination ; il est probable
qu'il s'agit ici d'Harpar/odcs (Plcrocera) oceani, liuoNOT. Ce ni-
veau doit se trouver entre 30 et 50 m. sous le Portlandien.
A 50 m. environ au-dessus de la base du Kimeridgien, nous
avons trouvé deux exemplaires semblables, la roche y est plus
jaunâtre, les autres fossiles manquent, par contre nous y avons
trouvé une Nerinea. Cet affleurement se trouve à 90 m. au SE.
de Chez Ronianet (S. de Morez).
A 1()00 m. au S. de Prémanon, 1400 m. à l'W. des .lîicolu'z, des
calcaires semblables, se trouvant à une trentaine de mètres au-
dessus de la base, nous ont fourni des exemplaires indétermi-
nables d'A.starte et de Pecten, puis des débris d'ICchinodcrmcs.
Marcel Beiithand (1883) signale les fossiles typicpies du Pté-
rocérien : Ptcroccra occani, Bhonot., Ceromija excentrica, Rohm.,
etc., au bord de la Bienne, au débouché du petit ravin du ruis-
seau de Morbier. Cet affleurement doit se trouver s\ 45 m. en-
viron sous le toit du Kimeridgien. Il nous semble probable que
c'est la même couche que nous venons de mentionner aux Com-
mères.
• Par ci par là on trouve quelques Coraux dans les bancs com-
pacts, mentionnons les beaux exemplaires ramifiés à 100 m. au
N. de la combe de la Guedille (Risoux).
Citons enfin un affleurement du Kimeridgien supérieur riche
en Rhijnchonelles à 950 m. à l'WNW. des Jacobez (S. de Pré-
manon).
Les niveaux fossilifères les plus caractéristiques du Kime-
ridgien se trouvent exclusivement dans les 25 m. du sommet;
ce sont les marnes à Exogijra virgula, Goldf. Deux niveaux, étu-
diés déjà par Marcel Bertrand (1883), se trouvent dans le coin
NW. de la carte.
Dans le niveau inférieur, se trouvant à 25 m. sous le Port-
-andien, des marnes calcareuses, grises, formant un lit de 50 cm.
entre les calcaires sub-compacts, renferment Exogijra virgula peu
abondante. Nous n'avons trouvé ce niveau inférieur qu'à la route
tie Lézat; il faut en conclure qu'il s'amincit rapidement vers l'E.
cl vers le S.
Nous avons relevé une coupe détaillée du niveau supérieur, à
3.65 km. de Morez, 20 m. nu S. d'un détour de la route de Lézat:
^e bas en haut :
7 : C. compact, beige clair, à quelques débris de fossiles.
6 : 20 cm. M. feuillclée, ressemblant au banc sous-jacent, plus
jaunâtre vers le toit. L'Exogijra virgula est plus abondante
que dans les autres niveaux.
: 48 cm. C. gris, un peu marneux, à petites taches bicolores.
: 20 cm. M. calcareuse, friable, beige jaunAtre.
3 : 45 cm. C. plus ou moins compact, beige.
2 •• 5-8 cm. M. feuilletée à Exogijra virgula.
' : C. beige clair, microgrumeleux, stérile.
Une coupe mince du calcaire tacheté (niveau 5) nous montre
quot;quot;e pAle presque compacte, à petits fragments de calcite, frag-
quot;ïents de cociuilles et (pichpies débris (VEchinodermcs, dissémi-
On y voit des grumeaux noirs, un peu moins compacts que
pAte ; ils sont irrégulièrement disséminés, parfois amassés
' 'P'ciques-uns renferment un grain de glauconie.
cristaux de pyrite ultra-nains se trouvent aussi bien autour
Ravr.-,
-ocr page 54-des grumeaux qu'à l'intérieur. Les grains de quartz clastique sont
rares. Par places la structure de la pâte est microgruineleuse.
A plusieurs reprises nous avons constaté la présence des ni-
veaux 5 et 6 avec les mêmes caractères, seulement la puissance
peut changer un peu : entre Morez et le Béchet les Exogijra mon-
tent 1 mètre au-dessus du niveau 6 ; bien qu'on ne puisse sortir
des exemplaires déterminables de la roche, nous estimons que
ce mètre appartient encore au Kimeridgien. Comme il est fort
illogique de supposer que, à cet endroit, les marnes supérieures
k Exogyra vhgula se soient déposées plus tôt qu'à la route de
Lézat, il en résulte qu'il est précaire de faire commencer le
Portlandien immédiatement au-dessus de ces marnes, comme le
font p. e. Bertrand et Bourgeat. Aussi nous attribuons au Ki-
meridgien le mètre de calcaire compact qui couronne ces marnes,
évidemment dans toute la région.
La présence de YExogijra virgula, quoique caractérisant le Ki-
meridgien, semble être déterminée à un certain degré par le fa-
ciès de la roche.
Toutes les localités fossilifères marquées sur la carte à la
limite entre le Kimeridgien et le Portlandien se rapportent à ces
affleurements, dont la richesse varie considérablemenut ; quel-
ques-uns contiennent en outre d'autres Huîtres, de grosseurs di-
verses.
Les calcaires compacts forment en général des bancs épais ;
au SW. de Morbier ils sont séparés par des lits minces de mar-
nes calcareuses friables. Selon Bourgeat ces marnes augmentent
vers Morillon, renfermant des Ptérocères.
Les calcaires à aspect dolomitique sont toujours rares.
En général, le type A constitue à lui seul presque tout le
Kimeridgien, interrompu par quelques couches suboolilhiques
irrégulièrement disséminées. On ne peut pas dire que ces inter-
ruptions soient plus communes vers la base de l'étage que plus
haut.
Au SW. de Morbier, l'apparition la plus élevée du type B est
un banc épais à 6 m. au-dessus du lit inférieur à Exogijra vir-
gula, c'est-à-dire à 15 m. environ sous le Portlandien ; à mi-che-
min entre Morez et Lézat, Marcel Bertrand (1883) l'a obsei'vé
immédiatement sous le lit supérieur à Exogijra virgula, l'épais-
seur s'y est augmenté jusqu'à 7 m.
Comme l'a déjà montré Bourgeat, le type B domine sur le
Risoux, c'est là que nous l'étudierons. Les calcaires subcom-
pacts prédominent seulement dans les 20 m. sous le toit. Au N.
de la Loge Neuve les suboolithes blanches se continuent ininter-
rompues jusqu'à 20 m. sous le Portlandien ; à un kilomètre vers
l'W., les intercalations compactes descendent jusqu'à 70 m.
dans le Kimeridgien, immédiatement au-dessous se trouvent des
suboolithes noires et brunes disséminées.
Le passage brusque du type B, prépondérant sur le Risoux, ïui
type A est bien mis en lumière par la phrase de Marcel Ber-
trand (}) reproduite ci-dessous :
« Au-dessus de Morez, la montée des granges de Morez au
plateau du Risoux montre tous les bancs, depuis la base de l'As-
tartien presque jusqu'à la dolomie portlandienne, ne formant
qu'une seule masse coralligène, pétrie de Polypiers, d'Oursins,
de Nérinées et de Diceras ; à moins de 3 kilomètres de là, sur la
route de Morez aux Rousses, soit à la sortie de Morez, soit au-
dessous de Gouland, on retrouve la même série, de l'Oxfordien
au Portlandien, uniquement composés de calcaires compacts, où
s'intercalent à peine 2 ou 3 mètres de calcaires oolilhicjues. »
Il faut cependant remarquer que cette phrase est fort exagé-
rée ; dans le Kimeridgien du Turu, l'épaisseur totale des subooli-
thes est de 20 ou 30 m., dans le Séquanien elles y prédominent.
Toutefois, on comprendra que nous n'avons pas essayé de lever
des coupes détaillées.
Les calcaires kimeridgiens du type B se distinguent de ceux
du type B du Séquanien par l'absence des oolithoïdes très allon-
gées et courbes ; en outre, les pisolithoïdes y sont extrêmement
rares et leur structure concentrique n'est point visible sans
loupe. Parfois on trouve entre les suboolithes quelques pisoli-
thoïdes ou subpisolithes, atteignant un diamètre de 1,5 cm. Sou-
vent ces concrétions plus grandes constituent des intercalations
minces parallèles au plan de couche ; on peut facilement les
(1) 1882;nbsp;02 dcr, Oùivres {fcolo}?iqucs.
-ocr page 56-sortir de la roche. Les oolithes typiques sont une exception. Le
quartz est très rare ou absent dans toutes les coupes minces du
type B, le ciment est en général grossièrement spathique.
En général, les débris d'Echinodermes et de coquilles sont
moins abondants que dans le Séquanien. La majorité des cou-
pes minces renferme quelques Textularidae ou bien des Milio-
lidae.
Dans certaines couches de la moitié supérieure du Kimerid-
gien quelques suboolithes sont noires ou très rarement brunes
ou rougeâtres. Elles sont subordonnées aux suboolithes blanches
et assez régulièrement disséminées, donnant ainsi à la roche un
aspect moucheté. Ces roches typiques affleurent souvent au S.
et à l'W. de la Loge Neuve ; vers l'E. de Chez Romanet (S. de
Morez), elles se trouvent à une cinquantaine de mètres au-des-
sus de la base ; Etallon les a observées aux environs de Saint-
Claude. Dans les coupes, les suboolithes noires ne se distinguent
guère.
Nous voulons mentionner ici un affleurement qui semble se
trouver à une trentaine ou vingtaine de mètres au-dessus de la
base du Kimeridgien, au S. du bout W. de la Combe Berthod.
C'est un calcaire finement moucheté, rappelant à première vue
ceux que nous venons de décrire, mais à la loupe on voit des
éléments plus ou moins arrondis et différemment coloriés :
blancs, jaunes, bruns ou noirs, la cassure de la roche est miroi-
tante. La coupe mince montre des grumeaux de diverses gros-
seurs, la netteté et la régularité des contours présentent, elles
aussi, beaucoup de différences, nous n'avons pas trouvé de ga-
lets typiques. En deuxième lieu, on voit des oolithoïdes et des
oolithes, et enfin quelques débris d'Echinodermes et de coquil-
les. La pâte cristalline est moins grossière qu'ailleurs dans le
type B, Il est intéressant de noter la ressemblance d'un grumeau
de 0,4 cm.. — composé d'une pâte brune compacte dans la-
quelle on voit des oolithes et suboolithes, en partie cassées, asso-
ciées avec quelques fragments cristallins, — avec le type de
cailloux prépondérant dans le conglomérat de la route Morez-
Prémanon.
A 130 m. au SSE. de la Loge Neuve, nous avons trouvé parmi
les couches suboolithiques blanches un affleurement local, d'un
calcaire compact, gris très foncé, comblé de grumeaux blancs de
0,1 à 3 mm., qui donnent à la roche l'aspect d'une porphyrite. La
coupe mince montre une pâte presque opaque et compacte, com-
blée de rhomboèdres parfaits, pour la plupart troublés; leur dia-
mètre ne dépasse que rarement 0,65 mm. Des grumeaux de for-
mes arrondies diverses sont irrégulièrement disséminés, ils se
sont composés de calcite très finement cristallisée.
Ce gisement est très restreint ; les affleurements environnants
sont normaux, sauf dans un banc où un peu de pigment noir
s'est amassé de maière à tracer sur la surface de la roche des
traits noirs, se coupant sous des angles variant de 90° à 7°. Ici
le pigment se trouve presque exclusivement dans la pâte, tan-
dis que les oolithoïdes et les oolithes — qui sont le constitutif
intégrant de la roche — en sont presque dépourvues. Dans la
coupe mince on ne voit du pigment noir et brun (limonite?) que
dans quelques veines minces et surtout suivant les stylolithes,
qui ont déchiré les oolithes.
Par places la structure des calcaires blancs est irrégulièrement
micro-grumeleuse, tandis que les assises supérieures sont sou-
vent farineuses ou subcrayeuses. Au SE. de Belle-Fontaine, nous
avons observé la stratification inclinée dans les assises du Ki-
meridgien supérieur.
La faune du type B se compose — h part des Foraminifères et
Echinodermes déjà signalés — de Coraux et Molhisques divers.
Les Coraux se trouvent en grande quantité à 200 m. à l'E. de la
Loge Neuve; nous n'avons point trouvé de vrais récifs, aussi les
pseudooolithcs coralligènes ne forment qu'un élément accessoire.
Les Mollusques se trouvent surtout à 800 et à 1.200 m. à l'WNW.
du Fort du Risoux. Ils sont toujours fort mal conservés et pou
déterminables ; citons Plesiodiceras Munsteri, Goldf., Crijpto-
plocus depressus, Voltz. et Pseudomelania (?). Le Cnjptoplo-
cus assez commun dans les suboolithes kimeridgiennes.
Dans la moitié supérieure de l'étage on peut observer des ro-
ches intermédiaires entre les types A et B. Ce sont des calcaires
finement micro-grumeleux, plus ou moins spathiques, beige
clair, blancs ou jaunâtres. Ils sont intercalés dans les calcaires
compacts, plus rarement dans les suboolithes blanches. Dans
le même banc ce type intermédiaire peut passer plus ou moins
brusquement au calcaire compact. On en voit un bel exemple à
700 m. N 60° W. du Fort du Risoux, les parties compactes sont
pétries de Nerinea Rutieni, n. sp. En deuxième lieu, on y trouve
une Nerinella dont la coupe axiale ressemble fortement à celle
de Nerinella santonensis d'Orb., comme elle est représentée par
G. G. Gemmelaro (1869). Nous ne possédons aucun exemplaire
dont la longueur reconstruite dépasse 110 mm., la surface est
toujours usée. Les Nerinea sensu stricto sont accessoires et in-
déterminables.
Pour la comparaison avec les régions limitrophes, nous ren-
voyons le lecteur à la thèse de Bourgeat et à la note de Ber-
trand. Vers l'E, le type B s'efface, de même que vers le NE. Il
est remarquable que le faciès oolithique du Risoux est tellement
moins fossilifère que celui de Valfin.
PORTLANDIEN
A : Portlandien sensu stricto ou Bononien.
Types : Calcaires, A) compacts ou sublithographiques, gris-
beige plus ou moins clair, en général bien lités ;
B) cristallins, à aspect dolomitique, en général plus jaunâ-
tre que le type A, bien lités ou souvent plaquetés.
Epaisseur totale : 135 m., constatée au SW. de Morbier.
Comme on le voit en comparant la description du type A avec
celle du type A du Kimeridgien, les différences sont minimes.
En général, on peut reconnaître le Portlandien par les alternan-
ces du type B, qui en forment un élément caractéristique sans
que leur fréquence équivale à celle des calcaires compacts. En
outre, l'étage qui nous occupe se reconnaît par la fréquence de
grandes taches noires, presque toujours devenues brunes ou
ocreuses sous l'influence des agents athmosphériqu/es.
Ces taches biscornues, qui ne présentent pas de contours nets,
donnent aux calcaires portlandiens un aspect très caractéristi-
que, elles sont les plus communes dans le type B. Par places ces
roches contiennent de minuscules cristaux de pyrite, visibles
dans les coupes minces, plus communs dans les taches qu'en
dehors ; dans les calcaires non tachetés, ces cristaux sont une
exception.
Souvent dans les calcaires cristallins, il y a des parties plus ou
moins fines disposées en bandes parallèles au plan de couche.
Quelques coupes minces montrent le quartz clastique, qui est le
plus grossier et le plus fréquent dans les bandes de calcite gros-
sière, dans d'autres le quartz fait défaut. Souvent la pigmentation
rend cette structure plus visible à l'œil nu; d'autres fois, elle
forme à elle seule des bandes dans un calcaire également com-
pact ou finement cristallin. A mi-distance de la Doye à Gouland
nous avons constaté un bel exemple de stratification inclinée de
ces bandes. Il est surprenant que parmi tous ces calcaires du
type B, toujours stériles et d'aspect franchement dolomitique,
seul un affleurement à 915 m. d'altitude, à l'W. des Lattes (N.
de la Mouille) est une vraie dolomie, ne réagissant pas avec 5 %
d'HCl de froid. C'est une cargneule gris clair, poreuse, celluleuse
par places. Cette structure caverneuse se trouve souvent dans
les calcaires du lyi)e B, elle est plus commune immédiatement
sous le Purbeckien. Nou.s renvoyons le lecteur pour une descrip-
tion détaillée à la notice de Sautier ou à celle d'etallon. Cepen-
dant nous voulons mentionner une couche, à I8()() m. N 45quot; E du
Fort du Risoux, qui présente de minces lamelles concentrique-
ment courbes. Nous étudierons un type de calcaire très grossiè-
rement cristallin à propos du complexe supérieur.
Là, ou les calcaires du type B forment des assises puissantes,
ils donnent naissance à des combes souvent bien marquées, ci-
tons celles à l'E. de Morez.
Les calcaires du type A se distinguent à peine de ceux du
Kimeridgien par leur contenu plus pauvre en organismes. En
butre, les bancs sont souvent moins épais, les calcaires les plus
typiques ont un aspect de mastic. Les calcaires microgrume-
lèux, souvent spathiques, sont plus rares dans le Bononien, les
contours des grumeaux, qui ne dépassent que rarement un dia-
mètre de 0,1 mm., sont assez nets. Ces roches affleurent surtout
au S. et au SE. de Belle-Fontaine, parfois elles renferment des
Crijptoplociis et quelques débris d'Echinodermes.
Nous avons relevé des coupes stratigraphiques assez complètes
à divers endroits, savoir : 1° suivant la route des Rousses au
Risoux; 2° suivant le chemin de Morez au Béchet; 3° en des-
cendant le ruisseau au N. de la Mouille; et pour le complexe
inférieur: '4° suivant la route de Morez à Lézat. Comme la suc-
cession et les épaisseurs relatives des divers types sont peu com-
parables dans ces coupes, nous nous bornerons ici à donner une
description qui s'applique — à part quelques exceptions peu
importantes — à toute notre région. Pour tirer tout le profit des
coupes, nous divisons le Portlandien en complexes, que nous
étudierons successivement.
L'âge du premier complexe, que nous faisons commencer à
1 m. au-dessus des marnes supérieures à Exogijra virgiila, Goldf.,
n'est pas certain; à part quelques Foraminifères et débris de
coquilles, il ne renferme pas de documents paléontologiques. En
l'attribuant au Portlandien nous sommes d'accord avec l'usage.
Ce complexe, ayant une épaisseur de 18 mètres, se compose de
calcaires bien lités ou même en plaquettes, des deux types, les
bancs ne dépassant que rarement 1,5 m. de puissance. Comme
justement ce complexe-ci est fort variable, nous l'étudierons à
trois endroits.
A la route de Lézat le Portlandien débute par 7,5 m., se com-
posant d'alternances des types A et B, celui-ci dominant, comme
c'est la règle à la base du Portlandien. Puis se sont déposés
2,25 m. du type A, les 40 cm. supérieurs divisés en plaques de
2-10 cm. Enfin l'affleurement se termine par 7 m. de calcaires
microgrumeleux blancs, à Miliolidae et Textularidae, qui sont
remplacés dans les 1,50 m. supérieurs par quelques Ptygmatis et
de rares débris d'Echinodermes. Cette assise commence par un
banc de 2,5 m. d'épaisseur.
Entre Morez et le Bécliet tout le complexe se compose du type
A en bancs jusqu'à 0,5 m. parfois en plaquettes, ne présentant
un aspect dolomitique que dans le mètre inférieur.
A la route du Risoux, à 1.165 m. d'altitude, la couleur des
deux mètres inférieurs varie de très claire à foncée, on y trouve
des oolithes disséminées, jaune verdâtre ou beige clair. Plus
haut, les bancs ressemblent à ceux de l'affleurement de Morez-
Béchet; des calcaires blancs, friables sont intercalés.
Nous avons é^dié deux coupes minces de cet endroit ; l'une,
du calcaire oolithique, montre très bien le passage de grumeaux
à oolithes typiques. En effet, la pâte très finement cristalline,
presque compacte, renferme des grumeaux plus pigmentés, sou-
vent contenant des fragments de calcite plus grossière que la
pâte ; plusieurs de ces grumeaux sont incrustés d'un anneau
plus ou moins complet de calcite cristalline. Parfois le grumeau
s'est aggrandi après la formation de cet anneau ; quelfj .les exem-
plaires enfin présentent un deuxième anneau concentrique : une
oolithe s'est formée. Les anneaux ont une structure radiaire, le
reste de la masse des oolithes et des grumeaux en est dépourvu.
La roche contient quelques débris de coquilles et (X'Echinodcr-
mcs.
Une seconde coupe, d'une couche blanche, sublithographique
à l'œil nu, montre un calcaire cristallisé, un peu moins fin que
la pâte de celui que nous venons d'étudier.
Le deuxième complexe de 67 m. ne se distingue du premier
paquet que par l'apparition de calcaires en bancs de 0,5 à
1,5 m., pas tout à fait compacts, plus ou moins clairs, renfer-
mant plusieurs Nerineidae porllandiens ; les calcaires cristal-
lisés sont relégués au second plan. C'est surtout à l'W. de Morez
que certains de ces bancs sont très riches en Nerinea snlinensis,
d'Orb., jadis Bertrand (1883) et Bouroeat l'ont prise pour
Acrostijlus trinodosus, Voltz., qui y est fort rare. De plus, on y
trouve : Nerinea cf. Thiollierei, Dum. et Font, et Ptijgmatis cf.
erronea, Zitt. La plupart des fossiles sont roulés et empâtés
dans la roche, les coupes axiales permettent d'identifier, à part
des espèces précitées : Nerinea cf. Rulteni, n. sp., Nerinea sp.
ind. div., Ptygmatis cf. pseudobruntrutana, G. Gemm., Cryptoplo-
cus pijramidalis, Munst., Aptyxiella sp. ind.; les Lamellibranches
sont trop elfrités pour être indiqués, à l'exception d'une Trigo-
nie. L'abondance des Nérinées diminue vers le S. et surtout vers
l'E.; la pente orientale du Risoux en est dépourvue. La présence
de Nerinea salinensis semble être restreinte au coin NW. de
notre territoire ; sur la colline de 1.160 m., à mi-distance entre
Prémanon et la Halle, nous avons trouvé un bel exemplaire de
Nerinea Thiollierei, Dum. et Font.
Au chemin du Béchet la partie de 19 à 32 m. au-dessus de la
base du deuxième complexe est occupée par une assise mono-
tone du type B ; ailleurs, c'est le type A, souvent très clair, qui
domine.
Le troisième complexe, épais de 25 m. en moyenne, est carac-
térisé par l'abondance du type B et par la présence d'intercala-
tions suboolithiques. Nous en donnerons une coupe détaillée,
prise le long du chemin du Béchet. Il faut remarquer que cette
coupe n'a qu'une valeur locale, notamment le niveau 2 n'a pas
été constaté ailleurs.
Coupe détaillée du troisième complexe
niv. m.
11) — base du quatrième complexe.
10) 1,50. c. suboolithique jaunâtre, très clair. La coupe mince
ressemble à celle du niveau 8, mais les formes des
suboolithes sont plus régulières et la pâte est en-
core plus relégué au second plan.
9) 1,30. c. à aspect dolomitique, fin, gris clair.
8) 1,28. c. suboolithique blanc, de grosseur variable. Sous le
microscope on voit des suboolithes de grosseur et
formes diverses, à contours plus ou moins nets, dans
une pâte totalement cristalline et plus grossière que
celle du niveau 7. De plus, on trouve quelques ooli-
thoïdes et quelques rares grains de quartz clastique.
Les suboolithes de forme allongée sont disposées pa-
rallèlement, la pâte occupe relativement peu de
place. Des formes corrodées suggèrent que la forme
définitive des oolithes est influencée par la cristalli-
sation de la pâte.
7) 4,50. c. plus ou moins cristallisés, blancs ou gris, non ta-
chetés, bien lités. La coupe mince du banc supérieur
montre un calcaire totalement cristallisé, les cris-
taux ne dépassent que très rarement 0,018 mm. de
grosseur, les grains de quartz clastique sont très ra-
res.
6) 0,15. c. grossièrement cristallisé, gris verdâtre. La coupe
mince nous montre de grands cristaux de calcite,
très riches en grumeaux nains de calcite très fine-
ment cristallisé, qui ont une haute réfringeance. Des
bandes parallèles au plan de couche sont moins gros-
sières ; dans celles-ci on ne peut pas observer la
structure cristalline à l'œil nu. Les contours des
grands cristaux sont fort irréguliers, il n'a pas de
pâte ou interstice (entre les niveaux 5 et 6 il y a un
passage graduel).
5) 2,25. c. gris, plus ou moins clair et jaunâtre, plus ou
moins cristallisé, bien lité.
4) 0,19. c. suboolithique fin, gris clair, par places compact.
Là, où les suboolithes se trouvent dans une pâte
cristalline leur diamètre atteint 0,6 mm. et elles y
occupent les trois quarts de la masse totale ; dans
les parties compactes par contre elles sont beaucoup
moins abondantes, et rangées parallèlement ; elles
n'y dépassent pas 0,33 mm.
3) 6,40. c. finement cristallisé, gris clair, en majeure partie
à grandes taches biscornues ; en plaquettes dans la
partie supérieure.
2) 0,10. c. finement cristallisé, gris clair, à petites taches
brunes et noires, à quelques grains de quartz clasti-
que et à petits débris de coquilles rares. La gangue
comprend de beaux rhomboèdres de calcite, n'attei-
gnant que rarement et localement un diamètre de
0,06 mm.; les parties plus ou moins fines passent
presque insensiblement de l'une à l'autre. On y
trouve des grumeaux compacts, plus ou moins net-
tement limités, souvent pigmentés; il nous semble
qu'en partie ce sont des cailloux peu arondis.
1) 2,10. c. plus ou moins compact, par places à aspect dolo-
mitique, à grandes taches bicolores. La coupe mince
d'un banc compact, blanchâtre, de ce complexe mon-
tre des cavités irrégulièrement formées, qui sont
remplies de calcite. Il est très remarquable que pres-
que toutes ces cavités contiennent de petits rhom-
boèdres, se trouvant dans les grands cristaux de cal-
cite (Pl. I, fig. 4), ils se sont amassés tous du même
côté des cavités, comme s'ils avaient tombé dans
une seule direction (Pl. I, fig. 5). Toutefois, la chute
n'est pas complète : les rhomboèdres ne se soutien-
nent pas l'un l'autre, en outre quelques-uns se trou-
vent disséminés à tous les parois des cavités.
Nous proposons l'explication suivante: supposons
que les cavités soient tapissées de calcite plus ou
moins idiomorphe. L'eau, qui circule dans ces ca-
vités serait chargée de CaO et CO^ d'une concentra-
tion changeante, de sorte que pendant une période
d'une forte concentration de CO^ les cristaux se se-
raient dissous parliellemenl par un réaccroisse-
nient suivant. Les no3'aux restants prendraient
une forme |)arlaitement idioinoiphe :
Maintenant nous pensons que — pendant une emer-
sion complète antérieure .à l'orogénèse — l'eau
n'occuperait temporairement que le fond des cavi-
tés : la concentration de CaO augmenterait, le CO^
pourrait fuir et les grands cristaux de calcite com-
menceraient à se former. Si par quelque cause, —
soit par une immersion marine ou par un lac ter-
tiaire, soit par suite de chutes pluviales, — l'eau
remplissait de nouveau toute la cavité, elle dissou-
drait la périphérie de tous les cristaux. Une partie
des rhomboèdres se détacherait et tomberait sur le
résidu des cristaux sur le fond ; pendant une sui-
vante période sèche, ces rhomboèdres tombés se-
raient empâtés dans les grands cristaux par con-
séquence de la croissance de ceux-ci. Par une répé-
tition de ce processus, les cavités se rempliraient.
Il faut songer que pendant la croissance des
grands cristaux, les rhomboèdres croissent eux aus-
si, de sorte que l'idiomorphie parfaite de ceux-ci ne
préexisterait pas. En efiet, on voit aussi des rhom-
boèdres imparfaits, et on peut remarquer que — si
la surface sur laquelle ils sont tombés n'était pas
plane, — trois points de soutien suffiraient, de
sorte que l'idiomorphie devrait se perdre seulement
à trois endroits; ces trois points peuvent ne pas
se trouver dans le plan de la coupe mince.
Nous avouons cependant que ces considérations
n'expliquent pas pourquoi les grands cristaux se
sont agrandis beaucoup plus que les rhomboè-
dres; il est probable que la composition chimique de
ces deux générations est un peu dillérente, de sorte
que la solution s'accorderait davantage avec les
grands cristaux qu'avec les rhomboèdres. Remar-
quons que la direction de la chute — perpendiculaire
au plan de couche — n'est suggéré que par la coupe
mince ; nous n'avons pas visité le terrain après
l'avoir étudiée. Si cependant notre obser\^tion est
juste on peut en conclure que le phénomène décrit
ci-dessus s'est produit avant — ou tout à fait au
commencement de — l'orogenèse, les couches étant
fort redressées actuellement.
Notons que les plans de couche des niveaux 7 et 9 sont moins
lisses que d'ordinaire.
Enfin le Portlandien proprement dit se termine par vingt à
trente mètres de calcaires bien lités, souvent en plaquettes et
irrégulièrement tachetés, le type B. dominant. En outre ce qua-
trième complexe est caractérisé par des intercalations de varié-
tés beaucoup plus grossières du type B, blanches, jaunes, roses
ou verdâtres. Ces roches, si caractéristiques, qui ne me sont con-
nues ailleurs dans le Portlandien, présentent l'aspect de vei-
nes; elles peuvent passer plus ou moins brusquement aux cal-
caires normaux à aspect dolomitique. Sous le microscope on voit
les grands cristaux comblés d'enclaves de calcite très finement
cristallisé, fort réfringeantes, les contours des grands cristaux
sont fort irréguliers, comme ceux de la silhouette d'un arbre.
Des échantillons également riches en enclaves présentent des
cristaux de grosseur et de limitation fort différentes. Nous énu-
mérons ici quelques localités où nous en avons trouvé de bons
affleurements :
• 1° au chemin du Béchet, à 795 m. d'altitude, niveau 6 de la
coupe du troisième complexe et un banc de 130 à 205 cm.
au-dessus de la base du quatrième complexe,
2quot; 50 m. à l'E. d'un vieux chalet, 520 m. S. 38 W. de la halte du
Sagy,
3° 180 m. au N. de la ferme « Joux dessus », à l'E. de Préma-
non,
4° 430 m. S 6 W. du chalet Beauregard, SE. de Prémanon. Une
analyse chimique de la roche qui provient de cet affleure-
ment, — qui se trouve près du toit du quatrième com-
plexe, — donne 85,99 % CaCo^ pour un échantillon jaune
et 92,80 % CaC03 pour un échantillon rose,
5° à la route du Risoux, à 1.195 m. d'altitude, et plusieurs af-
fleurements entre celui-ci et le chalet exactement au S. du
Fort du Risoux,
0° à 490 m. à rw. des maisons au SW. de ce Fort, cet affleure-
ment est riche en quartz secondaire, en majeure partie
en forme de sphérolithes,
7° dans la Combe Sèche, 1.770 m. au NE. du dernier affleure-
ment,
8quot; 'quelques mètres à l'E. de la Cassine, 900 m. au S. du pont
de Morez; cet affleurement se trouve près du grand dé-
crochement de Morez,
9° à la route qui relie Morez aux Rousses, 70 m. avant le grand
détour à l'W. du Fort des Rousses.
Un échantillon jaune, récolté par M. A. Falconnier dans son
terrain aux Frasses, semble appartenir au même genre.
D'autres bancs, également bien distincts, sont moins grossiers.
Sans devenir saccharoïde, la roche présente un aspect vitreux
ou bien elle ressemble fort au silex; les teintes grises dominent,
parfois tachetées de brun. Cette variété affleure surtout à l'W. du
Fort des Rousses et à 700 m. au S. du Fort du Risoux, par là elle
occupe une vingtaine de mètres, comprise entre des calcaires
clairs et tachetés du type A, à la base et un banc jaune, très
grossier, au sommet.
Dans la Combe Sambine, 1.800 m. au SSE. de Prémanon, nous
avons trouvé, immédiatement sous le Purbeckien, des calcaires
saccharoïdes blancs et noirs. La coupe mince d'un échantillon
noir montre la pâte formée de rhomboèdres plus ou moins par-
faits, jusqu'à 0,05 mm. de diamètre; quant au pigment, irré-
gulièrement réparti entre les cristaux, il nous semble que c'est de
la matière charbonneuse; nous n'avons point trouvé de pyrite,
ni de limonite. La roche, ayant 89,43 % de CaC03, est parsemée
de veines de calcite normale.
.J'insisterai sur le fait que les puissances peuvent augmenter
aux dépens l'une de l'autre, surtout en ce qui concerne les
complexes 3 et 4.
En résumant nos observations on peut conclure que le Port-
landien de la région étudiée se distingue par sa grande puissance,
par ses niveaux suboolithiques, par sa richesse en calcaires cris-
tallisés, parmi lesquels quelques-uns sont très grossiers, et par
l'absence de microbrèches et d'Algues.
B : Purbeckien : 15 à 25 m.
Type : Calcaires, marno-calcaires et marnes d'eau douce, sou-
-ocr page 68-— 4a ---
vent riche en Chara et en Ostracodes, alternant avec des brèches
à cailloux multicolores et avec des couches marines à Forami-
nifères.
Avec Haug, Favre et beaucoup d'autres auteurs nous consi-
dérons le Purbeckien comme un faciès du Portlandien supérieur
et non pas comme un étage à part.
Aussi il n'y a pas à s'étonner beaucoup en appre-
nant que dans la région étudiée son épaisseur ne dépasse nulle
part 25 m., tandis que sa puissance moyenne est encore moin-
dre. Nous croyons que 18 m. serait une bonne moyenne, tandis
que Sautier n'indique que 10 à 12 m.
Nous avons relevé des coupes stratigraphiques aussi complètes
que possible aux endroits suivants :
1nbsp;: Au petit escarpement à côté de la route nationale, à 1 km.
au N. de Morbier.
2nbsp;: au détour du chemin qui mène de Morez à l'Enfer, à 815 m.
d'altitude.
3nbsp;: à 700 m. à l'W. du groupe de maisons au S. de la Doye.
4nbsp;: à 400 m. au S. de ces maisons.
De plus nous avons étudié les couches supérieures du Pur-
beckien, en contact avec l'Infravalanginien :
5nbsp;: à 230 m. au S. du grand détour, que présente la route natio-
nale à 1,5 km. à l'W. des Rousses.
6nbsp;: au N. de la Chaille.
7nbsp;: à 100 m. à l'ESE. du Chalet des Loges.
Comme la succession et les puissances relatives des divers ni-
veaux de ces coupes s'accordent peu, nous ne discuterons pas les
différentes possibilités de parallélisation. Cette discussion ferait
étendre hors de propos notre description, sans que le résultat
hypothétique justifiât notre digression.
Dans notre région, le Purbeckien présente les types suivan'j,
qui se rencontrent dans tout le Jura méridional.
A : Calcaires, marno-calcaires et marnes, gris plus ou moins
foncé, compacts, bien lités, souvent se délitant en plaquettes. Ces
roches peuvent contenir des tiges et oogones de plus d'une es-
pèce de Chara.
Insistons sur ce que plusieurs niveaux à Chara contiennent en
-ocr page 69-outre des Foraminifères. Quelques-unes de ces couches n'offrent
que des tiges de Chara; d'autres ne renferment que des oogones
de cette Algue.
Les débris de coquilles peuvent former de minces lits de luma-
chelle dans les marno-calcaires compacts.
B : Calcaires et marnes microgrumeleux ou rarement calcai-
res à oolithes typiques, bien lités, pour le reste pouvant présen-
ter tous les caractères et les éléments du type A. Parfois nombre
d'oolithes ont perdu une partie de leur écaille extérieure ; on re-
trouve les débris des écailles disséminés dans la pâte.
Remarquons que dans certaines couches une partie des élé-
ments a été incrustée d'une mince couche de calcite, tandis que
d'autres en sont dépourvues.
La roche des types A et B peut répandre une odeur bitumi-
neuse quand on la casse. On trouve assez souvent, surtout dans
les calcaires et marnes du type B, des débris de Lamellibranches
et de Gastropodes. A part de quelques Planorbis nous n'avons pas
rencontré de formes reconnaissables. Sautier cite la faune sui-
vante :
Phijsa ivealdina, Coq. Melania? Arca ?
Limnaeiis sp. ind., Cijclas?nbsp;Cijpris?
Planorbis Loriji, Coq. Ahodonta? Paludina?
C : Brèches calcaires à cailloux multicolores.
Nous renonçons à décrire en détail ces brèches si connues ;
cette description ne serait qu'une reproduction de celle que don-
nent joukowskv et Favre dans leur merveilleuse monographie
du Salève.
Remarquons qu'en général les éléments des brèches sont plus
petits à mesure qu'ils sont plus foncés : le diamètre des cail-
loux noirs ne dépasse pas 9 mm., tandis qu'en moyenne il est de
1 mm.; celui des cailloux de calcaire gris ou brunâtre atteint
30 mm. Nous n'avons pas trouvé de cailloux oolithiques.
Quant à l'origine des cailloux nous croyons qu'ils proviennent
des bancs sous-jacents de la région. Pour les observations qui
soutiennent cette hypothèse nous renvoyons le lecteur à l'ou-
vrage de joukowsky et Favre ; nous n'avons pas fait d'obser-
vations contradictoires.
Nous insisterons sur ce que tous les types mentionnés peuvent
passer latéralement l'un à l'autre, ce passage peut être plus ou
moins rapide. Dans une seule couche on peut rencontrer des
Chara, des Ostracodes, des Textularidae, des Miliolidae et des co-
quilles, parfois accompagnés de cailloux noirs ou gris. Dans
grand nombre de coupes minces nous avons trouvé quelques
grains de quartz clastique, n'atteignant que rarement un diamè-
tre de 0,15 mm.
Dans l'axe de l'anticlinal 5 nous avons trouvé dans la rigole
de la route nationale un calcaire compact, en partie recristallisé,
et contenant de beaux agrégats de quartz secondaire, présentant
quelques pyramides bien idiomorphes. Cette roche se trouve im-
médiatement sur le calcaire recristallisé du Bononien supérieur.
La coupe suivante s'applique aux coupes nquot;' 1 et 4 (Morbier et
la Doye) ; les différences des deux localités se rapportent surtout
à la pâte (microgrumeleuse ou compacte), et à la richesse en
organismes. Les niveaux 8, 9 et 1-4 n'ont été observés qu'au S. de
la Doye.
Coupé stratigraphique
16.nbsp;Base de l'Infravalanginlen.
15. 0,13 m. C. du type B, avec quelques Foraminifères
et débris de coquilles; Ostracodes fort ra-
res. Ce niveau n'est observé qu'à l'E. des
Loges; à Morbier et à la Doye il y a lacune.
14. 1 m. C. des types B et A alternant, à tiges et
oogones de Chara. Marnes feuilletées tout
à fait subordonnées. Au N. de Morbier la
roche du type B contient quelques cailloux
noirs de petite taille à 35 cm. au-dessus de
la base. Par ci par là une couche contient
quelques grains de quartz clastique ou des
Ostracodes.
13. 0,70 m. C. identiques à ceux du niveau 14, mais à
variations plus rapides, et s'en distinguant
par la présence de Foraminifères, qui se
trouvent cependant associés à des tiges de
Chara.
A la Doye les 50 cm. supérieurs se com-
posent d'un calcaire totalement oolithique.
Les belles oolithes typiques sont pigmen-
tées d'un peu de limonite. Cette roche est
supportée par une fine brèche à cailloux
multicolores, de 10 cm. de puissance.
12. 0,60-1 m. M.-C. subcompact, gris clair. Au N. de Mor-
bier ce niveau est très riche en Chara et la
roche répand une odeur bitumineuse au
choc du marteau. (Morbier: 0,60 m., La
Doye: 1 m.)
11. 0,20 à 0,25 m. C. microgrumeleux à Foraminifères en par-
tie incrustés. A Morbier le quart inférieur
est riche en débris de Lamellibranches; les
trois quarts au toit contiennent en outre
quelques tiges de Chara, quelques Ostraco-
des, et des oolithes typiques. A la Doye la
moitié supérieure se compose d'une marne
tendre, foncée, contenant des petits cail-
loux et rognons calcaires.
10. 0,20 m. Brèche à cailloux multicolores fins, arron-
dis. A Morbier : riche en débris de coquil-
les et contenant quelques grains de quartz
clastique; à la Doye: à tiges et oogones de
Chara.
9, 0,10 m. Brèche à cailloux multicolores, anguleux, et
à tiges de Chara. Une partie des cailloux les
plus grands (jusqu'à 15 mm.) renferme
des cailloux noirs, jusqu'à 1 mm. de dia-
mètre.
0,40 m. C. du type A. Par ci par là on trouve quel-
ques cailloux disséminés.
7. 0,25 m. C. composé de parties compactes, de quel-
ques cailloux arrondis et d'oolithes typi-
ques amassées par places. Tiges et oogones
de Chara.
6. 0,20 m. C. ne se distinguant du niveau sus-jacent
que par la présence de Textularidae et de
quelques Ostracodes.
5. 0,50 m. C. microgrumeleux ou presque compact et
un peu marneux, à tiges et oogones de
Chara et à Ostracodes; contenant un peu
de quartz clastique.
4. 0,50 m. M. alternant avec bancs calcaires compacts.
3. 0,38 m. Brèche à cailloux multicolores atteignant
30 mm., parfois assez anguleux. Ce niveau
contient des Foraminifères, des tiges et
oogones de Chara et de rares oolithes typi-
ques.
2. 0,18 m. C. du type A, à Foraminifères, oogones de
Chara et quelques Ostracodes. Grains de
quartz clastique rare.
1. 0,23 m. Brèche à cailloux multicolores peu abon-
dants. On y trouve des Ostracodes, des dé-
bris de Lamellibranches et quelques oogo-
nes de Chara.
La coupe du( chemin du Béchet montre des alternances ana-
logues aux précédentes, les calcaires et marnes plus ou moins
compacts dominent, souvent ils sont très riches en Chara. Quoi-
que le contact avec le Bononien ne soit pas visible, ni celui avec
l'Infravalanginien, le complexe étudié doit se trouver près de la
base du Purbeckien.
Nous nous bornerons à énumérer les niveaux qui en diffèrent
par la présence de Foraminifères ou par leur composition litho-
logique. Dans la première colonne nous marquons ces niveaux
par une lettre et la distance qui sépare leur base de la base de
la coupe, tandis que la deuxième colonne contient les épaisseurs.
Observations sur le chemin du Béchet
k.nbsp;0,40 m. M. tendre, par places micro-grumeleuse, à
7,40 m.nbsp;Foraminifères, tiges et oogones de Chara,
ces derniers sont en partie incrustées de
calcite.
j.nbsp;0,20 m. M. à caillons multicolores arrondis.
7,20 m.
i.nbsp;0,65 m. Brèche à cailloux multicolores. Ce niveau
6,33 m.nbsp;contient des tiges et oogones de Chara, des
Ostracodes et quelques grains de quartz,
h. 0,35 m. C. à Textularidae et oogones de Chara.
5,98 m.
g.nbsp;0,50 m. C. composé pour trois quarts du volume de
5,16 m.nbsp;tiges de Chara.
f.nbsp;0,13 m. M. brun-gris foncé, riche en matières char-
4,53 m.nbsp;bonneuses et en débris de coquilles. Pla-
norbis sp. ind.
e. 0,17 m. Brèche à cailloux multicolores, à Ostraco-
2,56 m.nbsp;des, tiges et oogones de Chara et débris de
coquilles.
d, 0,82 m. M.-C. à sj)hérolithes de cïilcédoine.
1,38 m.
c.nbsp;0,20 m. C. du type A, à Foraminifères fort rares,
1.03 m.nbsp;tiges et oogones de Chara.
b. 0,05 m. Brèche à cailloux multicolores et à quel-
0,58 m.nbsp;ques Foraminifères.
a. 0,20 m. C. microgrumeleux, à grains de quartz clas-
0.08 m.nbsp;tique jusqu'à 0,6 mm. de diamètre, locale-
ment accumulés.
-ocr page 74-Nous estimons que le niveau k de cette coupe doit se trouver
à peu près à la même hauteur que la base de la coupe précédente,
le niveau 4 en est peut-être l'équivalent.
Si l'on songe à ce que l'épaisseur de notre Purbeckien n'est
que la moitié de celle qui a été observée au Salève et si l'on fait
attention à ce que nous n'y comprenons pas de complexes puis-
sants de calcaires marins, comme le font par exemple JOUKOW-
sky et Favre, on peut conclure qu'au moins une partie du com-
plexe supérieur de notre Bononien est l'équivalent contemporain
de la partie inférieure du Purbeckien du Salève. Comme le com-
plexe mentionné ne contient ni Algues calcaires siphonées
(Clijpeinà), ni brèches à cailloux multicolores, nous préférons
cependant le mettre dans le Bononien.
Si toutefois on veut se baser sur les quelques cailloux du ni-
veau 2 du troisième complexe bononien, on pourrait même at-
tribuer au Puberckien toutes les couches supérieures à ce ni-
veau 2; le Purbeckien aurait alors une puissance de 60 à 75 m.
En résumant nos descriptions des étages du Malm, on peut
constater que le Jurassique supérieur ne présente pas de diffé-
rences importantes avec celui des régions limitrophes. La succes-
sion des faciès est normale ; l'Argovien et le Séquanien inférieur
sont marneux, le Séquanien supérieur et le Kimeridgien se com-
posent de calcaires suboolithiques et de calcaires compacts, tan-
dis que ce dernier type constitue à lui seul presque tout le Port-
landien. Ces résultats sont d'accord avec la théorie de Choffat
et Bourgeat du déplacement des calcaires oolithiques vers le S.
Nous différons d'opinion avec Bourgeat lorsqu'il parle du
récif du Risoux : les coraux y sont disséminés et ne forment pas
un vrai récif.
Les épaisseurs des divers étages sont considérablement plus
grandes que celles qu'on observe dans les régions vers le N., vers
l'E. et vers l'W., tandis que vers le SW. elles augmentent peut-
être encore un peu. Comme d'ailleurs dans tout le Jura méridio-
nal, les limites des étages sont souvent peu précises.
INFRAVALANGINIEN
Type : Calcaires microgrumeleux ou plus rarement oolithiques,
de couleurs claires, le jaune-beige prédominant; -avec mar-
nes gréseuses tout à fait subordonnées.
Nous divisons ITnfravalanginien en un niveau marneux entre
deux séries de calcaires, l'épaisseur totale est de 60 à 70 m.
Dans le Jura suisse baumnercer et Lagotala ont distingué
dans rinfravalanginien ou Berriasien deux sous-étages, dont
rinfraberriasicn correspond à notre Infravalanginien inférieur
et moyen, tandis que le Berriasien supérieur ou Marbre bâtard
se distingue par ses couleurs plus claires, par l'absence de mar-
nes et par la recristallisation beaucoup plus intense, de sorte que
certains bancs ressemblent à l'Urgonien.
Chez nous les différences sont minimes entre les calcaires de
la partie supérieure et inférieure de rinfravalanginien, tandis
que les calcaires ressemblant à l'Urgonien supérieur sont très
rares et se trouvent aussi bien dans rinfravalanginien inférieur
que plus haut. Aussi nous ne ferons pas usage du nom « Marbre
bâtard » ; Tutein Noltiienius et Falconnier ont d'ailleurs mon-
tré que les différences précitées ne sont pas très constantes. Nous
préférons le terme d'infravalanginien au Berriasien, que les géo-
logues français n'emploient que pour l'équivalent contemporain
à faciès bathyal.
Le Séquanien mis à part, c'est rinfravalanginien qui présente
le plus de variations parmi tous les étages, étudiés par nous. La
teinte originaire des calcaires jaunâtres était le gris foncé, comme
on peut conclure de quelques affleurements peu altérés par les
agents athmosphériques.
—
A : Infravalanginien inférieur : 40-45 m.
Cette assise se compose de calcaires, parfois avec une interca-
lation plus ou moins marneuse vers le milieu. Les calcaires sont
distinctement lités en bancs de 0,2 à 2 m„ parfois séparés par de
minces lits marneux.
Il y a lieu de distinguer les types suivants :
Inbsp;: Calcaires microgrumeleux ou plus rarement suboolithiques.
A,nbsp;grumeaux ou plus rarement suboolithes jusqu'à 2 mm. de
diamètre, à contours généralement assez nets, dans une
pâte plus ou moins cristallisée, à bancs épais. Couleur
jaune-beige ou blanche, plus rarement brune ou lie de vin;
riche en Miliolidae et Textularidae. La place occupée par
la pâte ne dépasse pas la moitié du volume. Quelques
bancs, étant plus recristallisés, ressemblent un peu à l'Ur-
gonien, d'autres, où les débris d'Echinodermes augmen-
tent, ressemblent davantage au Barrémien inférieur, ou à
certains bancs de l'Hauterivien ou du Calcaire roux. A
une centaine de mètres à l'ESE. de la gare des Rousses une
roche correspondant à ce type renferme des rognons de
marne gris-verdâtre.
B,nbsp;grumeaux plus fins, moins bien limités; la roche est gris-
clair et parfois presque compacte ; alors elle ressemble
au Portlandien. La pâte est toujours plus compacte que
celle du type A; son volume dépasse celui des grumeaux.
Parfois cette roche répand une odeur bitumineuse au choc
du marteau.
IInbsp;: Calcaires à oolithes typiques, beige-jaunâtre, dans une pâte
le plus souvent cristalline.
Tous ces types renferment en général des débris de fossiles,
que nous énumérons par ordre de fréquence : Echinodcrmes, La-
mellibranches, Brachiopodes, Gastropodes, Coraux et Bryozoai-
res. Ces débris ne forment que fort exceptionnellement un élé-
ment constitutif de la roche, tellement intégrant qu'on peut par-
ler d'une microbrèche organogène. Parfois le type I B ne con-
tient que peu de débris d'organismes.
Nous ne connaissons pas de calcaires sublithographiques ou
franchement détritiques dans l'Infravalanginien.
Si nous comparons ces types avec la description de Lagopala
nous croyons que cet auteur prend pour des microbrèches la ma-
jorité des calcaires que nous qualifions « microgrumeleux »,
tandis que Falconnier les comprend probablement en partie
dans les calcaires oolithiques.
Afin de donner une idée des observations détaillées de Sautier,
nous citons ici l'alinéa où il décrit les couches de base du Cré-
tacé.
« Les dernières couches de celte assise offrent un intérêt par-
ticulier, à cause de leurs relations de contact avec les dépôts
wealdiens qui les supportent. Toutefois, les caractères qui mar-
quent la séparation de ces deux natures de roches n'ont rien de
bien tranché au premier abord : les unes et les autres, malgré les
dislocations et les contournements les plus multipliés, restent
partout dans un parallélisme exact ; mais un examen attentif
laisse bientôt apercevoir les marques significatives du violent
mouvement des eaux qui s'est opéré entre les deux dépôts. Ainsi,
les couches néocomiennes empâtent de nombreux fragments des
roches wealdiennes et prennent un aspect bréchiforme jusqu'à
2 mètres et même davantage, au-dessus de la ligne de séparation
commune aux deux dépôts ; quelquefois même, et l'on a un bel
exemple dans le ravin de la Chaille, à 250 mètres environ au-
dessous du fort des Rousses, la base de l'étage néocomien est
formée par une ou deux épaisses couches d'un véritable conglo-
mérat, dont les volumineux fragments, anguleux ou arrondis, et
cimentés par les marnes wealdiennes supérieures, appartiennent
à la fois aux couches marines néocomiennes et aux calcaires la-
custres wealdiens. »
Nous n'avons pas retrouvé les couches décrites par Sautier,
mais sur quelques points nous avons trouvé des cailloux angu-
leux de calcaire sublithographique purbeckien dans les couches
inférieures de l'Infravalanginien. Citons l'affleurement à 100 m.
au S. du Béchet et celui à 530 m. N 22° E. du chalet des Loges.
Le même phénomène se voit au N. de la Chaille, dans les 12 cm.
-ocr page 78-— Sa-
de la base du Crétacé. En outre cette couche présente des enclaves
de formes fort irrégulières de calcaire compact à Ghara, tandis
que la masse principale est un calcaire microgrumeleux ou pseu-
dooolithique renfermant quelques Rhijnchonella.
Le Purbeckien sous-jacent est raviné; les fissures produites par
l'érosion sont remplies du calcaire pseudooolithique de l'Infra-
valanginlen.
La coupe ci-jointe donne une idée de la superposition des
couches, qui peut changer considérablement, et dont la texture
et la couleur varient beaucoup et brusquement. La coupe a été
relevée au S. du chalet des Loges, dans le flanc oriental du syn-
clinal des Loges.
Coupe stratigraphique
14. 0,20 m. C. du type I B avec quelques Miliolidae et Coraux
rares ; quelques grumeaux sont identiques à ceux
du niveau sous-jacent.
13. 2 m. C. du type I A, une partie des grumeaux est beige-
verdâtre et extrêmement riche en quartz clasti-
que.
12. 1,15 m. C. du type I iB, à Miliolidae, riche en grains an-
guleux de quartz clastique.
11. 4,37 m. C, du type I A, devenant plus clair et plus gros-
sier à mesure qu'on s'approche du toit.
10 0,18 m. C. du type I B, presque compact, par places res-
semblant au niveau 9.
9. 0,48 m. C. du type I A, très fin, à Miliolidae abondants et
à quelques Textularidae.
8 3,35 m. C. du type I B, à grumeaux plus ou moins.riches
en limonite, irrégulièrement amassés. La moitié
supérieure est surtout riche en Foraminifères ;
tandis que dans la partie inférieure on trouve des
débris de coquilles et d'Echinodermes. C'est le ni-
veau inférieur où existent quelques grains de
quartz clastique, qui se retrouvent dans tous les
niveaux en dessus.
7. 26 m. C. du type I A, très clair, riche en Miliolidae et en
Textularidae, bancs grossiers.
6. 3,80 m. C. du type I B, parfois contenant quelques gru-
meaux limonitiques. On y trouve des Miliolidae,
par-ci par-là quelques débris d'Echinodermes et
de coquilles et quelques galets (?).
5. 0,12 m. C. du type I B, avec beaucoup de grumeaux bruns.
Ce niveau renferme des restes de Lamellibranches
indéterminables. (Transition progressive du ni-
veau 5 à 6.)
4. 0,45 m. C. identique à niveau 1.
3. 0,70 m. C. du type I A, clair, à Foraminifères, Coraux et
quelques fragments d'Echinodermes. Par places
tous les éléments ont été incrustés d'une mince
couche de calcite.
2. 0,65 m. C. subcompact, gris clair, à petites taches de limo-
nite, contenant quelques rares débris d'Echino-
dermes.
1. 0,70 m. C. du type l B, à grain pas très fin; une partie
des grumeaux contient une assez forte proportion
de glauconie; il y a quelques Foraminifères. Il est
possible qu'une petite partie des grumeaux soient
des galets.
L'intérêt spécial de celte coupe est la fréquence du quartz clas-
tique : conlr îiircmciit u cc (juc Falconniek n observe plus vers le
NE., le quartz élastique manque dans les niveaux inférieurs. Dans
les niveaux 8-11 le quartz est présent, mais point abondant, tan-
dis que les niveaux 12-14 en sont beaucoup plus riches. Mais le
caractère le plus intéressant se voit dans les coupes minces du
niv. 13 et — quoique moins typique — aussi dans celles du niv. 14.
Une partie des grumeaux de ces niveaux se compose, de la cin-
quième partie jusqu'à la moitié du volume, de grains plus ou
moins anguleux de quartz clastique, tandis que la pâte englobante
n'est pas plus riche en quartz que les niveaux 8-11, et que les
autres grumeaux en sont dépourvus. Parfois les grains de quartz
ne sont pas également disséminés dans les grumeaux, mais ils
— hO —
ont été concentrés de manière à former un anneau suivant la
périphérie du grumeau, ou bien on voit deux ou trois demi-an-
neaux se joignants (fig. 1). La seule explication raisonnable de
ce phénomène est que les grumeaux gréseux se sont
formés ailleurs et que des
courants d'eau ou le vent
les ont déposés à leur place
actuelle. Car, comme il n'y
a pas de grumeaux intermé-
diaires entre ceux qui sont
riches en quartz et ceux qui
en sont dépourvus, nous ne
pouvons pas nous imaginer
qu'une petite fraction de
grumeaux sur un fond de
mer ait attiré et englobé
plus de 90 % du quartz se
trouvant sur ce fond.
Quant au mode de for-
mation des grumeaux eux-
mêmes, ils ne présentent
point les caractères de galets dérivés d'un calcaire gréseux. Aussi
nous préférons admettre que pendant le temps, où les niveaux
en question se formaient, une partie peu éloignée du fond de
mer était formée par une boue riche en quartz, dans laquelle des
grumeaux se formaient. On peut s'imaginer que les grumeaux,
en s'agrandissant, englobent les grains de quartz qui sont appor-
tés et ceux qui se trouvaient déjà en dessous. Les anneaux seraient
le résultat d'un roulement d'un grumeau sur le fond de mer
gréseux, parfois suivi par un accroissement et un nouveau roule-
ment.
Cette coupe n'a qu'une valeur toute locale quant aux détails
de la succession des divers types de roches et de leurs é])aisseurs
respectives ; elle diflere par l'absence de marnes et de calcaires
oolithiques et accentue le développement variable de la base du
Crétacé dans notre région. En effet ce développement se distin-
gue de celui des environs de Saint-Cergue ; nous n'avons point
trouvé la microbrèche à pisolithes et à petites Nérinées que La-
gotala met à la base de son Infraberriasien.
Les marnes ne manquent pas partout dans l'Infrava-
langinien inférieur de la région étudiée. Près de la Chaille
on en trouve une couche de 80 cm., située 9 m. au-
dessus de la base, tandis que Sautier décrit un com-
plexe marneux de 4 m., se trouvant vers le milieu du sous-
étage qui nous occupe. Pour la description de ces couches inté-
ressantes nous renvoyons à cet auteur, qui donne une liste des
73 espèces qu'il y a trouvées; nous n'avons pas retrouvé la loca-
lité fossilifère, qui se trouve probablement dans les fossés du
Fort des Rousses. Notre récolte est restreinte aux espèces sui-
vantes :
Terehratiila valdensis, Lor., Nerinea Favrina, P. et C., N. sp.
ind. cf. valdensis P. et C., et Ptijgmaiis nov. sp., que nous avons
trouvés dans l'axe de A 5. au NW. du Fort des Rousses ;
Derrière l'Hôtel de France aux Rousses nous avons trouvé :
Exogijra cf. Couloni, d'Orb.;
A 400 m. à l'E. de l'église des Rousses : PhaneropUjxis sp.;
A l'E. de la Petite Combe : Phjginaiis nov. sp., à peu près iden-
tique au précédent.
Enfin nous avons trouvé à divers endroits des Térébratules
peu déterminable, et une Natica Leviathan, P. et C. dans les ébou-
lis glaciaires de Morez.
B : Lm-ravalanginien moyen : 10 m.
La partie moyenne de l'Infravalanginien se compose de mar-
nes et marno-ciilcaires, gréseux, gris plus ou moins jaunâtre,
parfois avec une tendance violette, avec quelques grumeaux plus
grands, bruns ou roux. On y trouve des alternances peu épaisses
de calcaires microgrumeleux, sableux et parfois suboolithiques,
jaunâtres ou gris-beige. En généi-al toutes ces roches sont plus
foncées que celles que nous venons de décrire. L'épaisseur totale
est de 8 à 12 m. Parfois on y trouve quelques Terebratula val-
densis, Lor.; nous n'avons pas trouvé d'autres fossiles recon-
naissables ; pour une liste complète nous renvoyons à Sautier,
Il est curieux que plus vers l'E. Falconnier n'ait trouvé un pa-
reil niveau que vers la base et non pas au milieu de l'Infravalan-
ginlen.
Nous avons étudié l'Infravalanginien moyen plus spécialement
au SE. des Loges, à la suite de la coupe stratigraphique de l'Infra-
valanginien inférieur, et dans le flanc oriental de l'anticlinal
nquot; 5, où il est entaillé par la route nationale. De plus il affleure
assez bien entre l'Enfer et la Doye, mais aucun de ces affleure-
ments ne permet de lever une coupe détaillée sans lacunes.
Le caractère le plus marquant du niveau qui nous occupe est
la richesse en quartz clastique, atteignant son maximum de pres-
que la moitié du volume à 2,5 m. au-dessus de la base. Le diamè-
tre des grains de quartz ne dépasse pas 0,2 mm.; les grains sont
peu arrondis.
Dans les couches plus pauvres en quartz on trouve assez de
Textularidae et de Miliolidae.
C : Infravalanginien supérieur : 15 m.
La partie supérieure de l'Infravalanginien ressemble complè-
tement à la partie inférieure. L'Infravalanginien supérieur con-
tient encore moins de fossiles que l'Infravalanginien inférieur,
tandis que les Coraux semblent manquer presque totalement. Par
contre, on y trouve beaucoup des Miliolidae, des Textularidae et
quelques Rotalidae (?). On y retrouve les types I A et I B que
nous avons décrits à propos du sous-étage inférieur. Contraire-
ment à ce qu'on a observé plus vers l'E., on ne peut pas dire que
chez nous les assises supérieures soient en général plus recristal-
lisées ou plus compactes que celles de l'Infravalanginien infé-
rieur. Il est vrai que le milieu du sous-étage est souvent occupé
par des calcaires blanchâtres et recristallisés, mais ils y peuvent
manquer, et se rencontrent aussi dans l'Infravalanginien infé-
rieur ; nous n'avons pas remarqué non plus qu'ils soient de
teinte beaucoup plus claire. L'épaisseur des bancs, qui sont tou-
jours distincts, varie de 0,20 à 1 m.
Comme nous venons de voir que les assises décrites ci-dessus
ressemblent presque complètement à celles à la base de rinfra-
valanginien, et que le complexe marneux et gréseux qui les sé-
pare présente une épaisseur faible et variable, nous croyons inu-
tile de désigner ces subdivisions sur la carte.
VALANGINIEN
(Sensu stricto)
A : Marnes d'Arzier, jusqu'à 0,80 m.
Comme nous n'avons point trouvé d'affleurements complets
et fossilifères des Marnes d'Arzier, nous en parlerons peu. Ce
sont des marnes plus ou moins grumeleuses, grises ou jaunâ-
tres.
Quand on sait que Lagotala donne une épaisseur de 4 m en
moyenne et que Falconnier n'a pas observé d'épaisseur dépas-
sant 0,10 m., les Marnes d'Arzier manquant souvent totalement
et que le terrain étudié par Falconnier comprend une bonne
partie de celui de Lagotala, on ne s'étonnera pas d'apprendre que,
aussi chez nous, leur puissance n'est pas partout la même.
A l'E. de la Chaille, Pannekoek a trouvé quelques Térébratu-
les, accompagnés de Trochotiara cf. rotularis, Lmk. et Posidono-
mija ?
B ; Calcaire roux, 30 m.
Types : A. Microbrèche zoogène spathique, plus ou moins riche
en grumeaux. La roche se délite en plaquettes, de couleur brun-
jaunâtre, grisâtre ou rousse, parfois avec une tendance à la teinte
violette.
B. Calcaire oolithique, jaune-ocreux, bien lité.
Les types précités sont liés par des roches présentant des ca-
ractères intermédiaires. Dans toutes les roches du Calcaire roux
on trouve les débris des organismes suivants (par ordre de fré-
quence décroissante) : Echinodcrmes, Bryozoaires, Lamellibran-
ches, Brachiopodes et Foraminifères. Le quartz clastique ne sem-
ble nulle part manquer ; par-ci par-là on trouve quelques petits
grains de glauconie.
Bien que la limonite ait produit la couleur ocreuse ou rousse
du Calcaire roux, elle ne forme jamais un élément intégrant, ni
des pisolithes comme on en trouve dans d'autres régions du Jura.
Nous décrirons plus amplement deux échantillons un peu aty-
piques. provenant du synclinal du Mont Fier, où il est entaillé
par le Bief de la Chaille : L'un est un calcaire microgrumeleux
assez fin, composé pour la moitié de grumeaux, pour un quart de
grains de quartz clastique et pour le reste de débris d'Echino-
dermes. L'autre est un calcaire plus grossier; dans sa pâte com-
pacte on trouve des débris d'Echinodermes, de coquilles et de
Bryozoaires. Quelques oolithes typiques sont irrégulièrement dis-
séminées, elles sont concentrées en partie dans de grands gru-
meaux. Quelques grumeaux de grosseur normale se composent
pour la moitié de grains de quartz clastique, tandis que la pâte
de la roche en est dépourvue.
Là, où le type A prédomine, le Calcaire roux est bien distin-
guable, mais quand c'est le type B qui affleure le mieux, comme
c'est souvent le cas, il est facile de se tromper en le prenant pour
l'Infravalanginien. A propos de l'Hauterivien nous verrons que
la ressemblance avec cet étage est encore plus grande.
Comme nous n'avons nulle part pu relever une coupe détail-
lée, nous avons renoncé à étudier beaucoup de lames minces.
Pour une description pétrographique complète nous renvoyons
le lecteur à la thèse de Falconnier; nous croyons que sa des-
cription s'appliquera assez bien aussi au Calcaire roux de notre
région. Avec Lagotala nous considérons comme le meilleur dia-
gnostic du Calcaire roux les plaquettes de 0,5 à 20 cm., en les-
quelles la roche du type A se délite; Falconnier n'a pas fait men-
— Cô —
tion de ce caractère. Remarquons encore que chez nous les ooli-
thes jouent un rôle plus important que chez Lagotala et que
l'épaisseur moyenne est un peu moindre que celle observée par
les deux géologues suisses à l'E. de notre région.
Le Calcaire roux n'affleure que rarement ; le plus souvent il
occupe le fond des combes, qui sont alors caractérisées par la
teinte brun-rouge du sol de décomposition, d'où quelques bancs
disséminés peuvent émerger. Souvent l'assise qui nous occupe a
été étirée à cause du plissement.
Nous n'avons trouvé nulle part de fossiles déterminables dans
le Calcaire roux.
C : Calcaire a Alectryonia rectangularis: jusqu'à 10 m.
Type : Microbrèche zoogène rousse, ne se distinguant du type A
du Calcaire roux que par l'tibsence des plaquettes minces.
Avec Baumberger et Joukowsky et Favre nous attribuons au
Valanginien l'assise à Alectryonia rectangularis en la considé-
rant comme l'équivalent des marnes à Saynoceras verrucosum
et Holcostephanus Astierianus.
Le meilleur affleurement se trouve sur la route dans la combe
de la Darbella près des failles 2 et 3, où VAlectryonia rectangula-
ris, Roem. est abondante; elle est accompagnée d'autres Huîtres
et de quelques Térébratules.
En général il est presque impossible de séparer ce niveau du
Calcaire roux, car il n'affleure que rarement et n'est pas souvent
fossilifère.
ScHARDT a observé un affleurement vis-à-vis du chalet des
Dappes, sur le coin SE. de la carte.
HAUTERIVIEN
A : Hauterivien inférieur : 20-25 m.
L'Hauterivien inférieur de la région étudiée se constitue de
marnes et marno-calcaires jaunâtres ou plus rarement gris-
bleuâtre, entrecoupés de microbrèches ocreuses ou grises, zoogè-
nes et spathiques et de calcaires plus ou moins nettement ooli-
thiques, également ocreux. Les microbrèches zoogènes ressem-
blent fort à celles de l'Hauterivien calcaire, surtout lorsqu'elles
contiennent de la glauconie, ce qui est le plus souvent le cas ; les
calcaires oolithiques ressemblent fort à ceux de rinfravalangi-
nien et à ceux du Barrémien inférieur. L'épaisseur de ces bancs
ne dépasse pas 60 cm.
Certains affleurements des marnes sont très fossilifères, sur-
tout en ce qui concerne les Térébratules; nous les avons marqués
sur la carte. Quant aux autres genres, l'Hauterivien inférieur en
est moins riche qu'en Suisse; quoique Lagotala y ait déjà fait
une bonne récolte, l'affleurement du tunnel de Saint-Cergue est
plus riche que ceux de notre terrain, qui nous ont fourni les
espèces suivantes :
Pygopyrîna incisa, Ag.nbsp;Terebratula cf. salevensis, Lor.
Terebratula acuta, Quenst. Rhijchonella multiformis, Roem
Terebratula valdensis, Lor. Rhijnchonella lata, d'Orb.
Terebratula sella. Sow.nbsp;Exogyra Couloni, d'Orb.
Terebratula latifrons, Pict. Nautilus cf. neocomiensis, d'Orb.
Un grand nombre d'exemplaires sont intermédiaires entre Te-
rebratula acuta et T. sella.
Sautier a trouvé entre autres : Holcodiscus incertus, d'Orb.
La ressemblance de notre Hauterivien inférieur avec celui des
régions limitrophes est évidente ; l'Hauterivien marneux ou mar-
nes d'Hauterive sensu stricto en sont l'équivalent.
B. : Hauterivien moyen = Hauterivien calcaire: 30 à 35 m.
Type : Microbrèche échinodermique spathique, brun-clair jau-
nâtre, en général riche en glauconie et pauvre en oolithes; de
stratification parfaite.
L'Hauterivien calcaire est un niveau d'aspect assez uniforme.
-ocr page 87-— —
qu'on peut à première vue confondre avec le Calcaire roux, dont
il se distingue cependant par les grains de glauconie, qui ne man-
quent que rarement. En outre l'Hauterivien en diffère par sa
pauvreté en oolithes, qui n'en sont presque jamais un constitu-
tif intégrant. Par tous ces caractères l'Hauterivien se distingue du
Calcaire roux, dont les microbrèches sont en outre généralement
plus fines. La roche est un calcaire très dui, qui se fend assez
facilement parallèlement aux couches; les jjlaquettes produites
sont moins parfaites que celles du Calcaire roux et leur épaisseur
moyenne est plus grande : 1 à 20 cm. Les couches elles-mêmes at-
teignent des épaisseurs variant de 10 à 100 cm.
La roche est essentiellement formée par des débris û'Echino^
dermes ai d'autres fossiles, surtout de finjozoaires et iVHiiitres;
les fragments sont plus gros que ceux du Calcaire roux. On y
trouve beaucoup de veines de calcite et de limonite. Les cinq mè-
tres au sommet du sous-étage sont un peu plus clairs et pauvi'es
en glauconie. Les couches inférieures sont parfois verdâtres. Se-
lon Sautier l'épaisseur moyenne de l'Hauterivien calcaire est
de 21 m., mais c'est probablement le résultat d'un lamina^^e i)'ir-
tiel.
L'Hauterivien moyen ne nous a pas fourni des fossiles recon-
naissables.
C : Hauterivien supérieur : 10 à 12 m.
Types : Marnes plus ou moins sableuses, jaunâtres, et calcaires
microbréchiformes, un peu glauconieux.
Tandis que dans les régions voisines l'Hauterivien calcaire passe
insensiblement au Barrémien inférieur, sans intercalations mar-
neuses, chez nous l'Hauterivien supérieur se compose générale-
ment de deux niveaux marneux, de puissance égale, séparés par
des bancs calcaires.
Nous l'avons étudié le long de la route nationale au S. du Sagy.
La marne inférieure, parfois n'ayant que 50 cm. d'épaisseur, est
grise et renferme parfois des nodules calcaires à grumeaux limo-
nitiques. Par places le banc de contact avec l'Hauterivien cal-
Caire est un calcaire marneux, finement microgrumeleux, jaune -
ocreux, à débris de coquilles.
La marne supérieure est plus jaunâtre, tendre et devient plus
dure et lamelleuse vers le contact avec le Barrémien.
Les calcaires ont une épaisseur de 3 à 5 m., ils ressemblent à
ceux de l'Hauterivien calcaire. La roche est une microbrèche zoo-
gène, jaune-brun, plus foncée que l'Infravalanginien typique ;
elle est spathique, parfois un peu oolithique. La grandeur des
éléments varie; par ci, par là on voit beaucoup de grains arron-
dis de magnétite (?) et de glauconie, et des débris d'Echinoder-
mes et de Bryozoaires, La stratification est encore plus lamelleu-
se que dans la partie moyenne de l'Hauterivien. Sautier a ob-
servé qu'aux Cressonnières les calcaires manquent, ils sont rem-
placés par des lentilles ou par des rognons marno-sableux, con-
tenant beaucoup de grains de magnétite et de glauconie.
L'assise nous a fourni les fossiles suivants :
Terebratula acuta, Quenst. Rhynchonella pinguis, Roem, ex
Terebratula latifrons, Pict. Pholadomya sp.nbsp;juv.
Terebratula valdensis, Lor. Toxaster retusus, Lmk.
Ajoutons que Sautier a trouvé entre autres :
Toxaster retusus, Lmk.nbsp;Ostrea Boussingaulti, d'Orb
Exogyra Couloni, d'Orb. Leopoldia Leopoldina, d'Orb.
^autllus pseudo-elegans, d'Orb. Holcodiscus incertus (?), d'Orb.
Cette faune prouve que nous n'avons pas affaire aux marnes
barrémiennes.
BARREMIEN
A: Barrémien inférieur; 20-40 m.
Type : Calcaires jaunes, de structure et de texture variées.
Ces calcaires sont distinctement stratifiés, en couches d'épais-
seur variable, mais ne dépassant pas 0,80 m.; leur couleur est
d'un jaune plus ou moins foncé ; ils sont fréquemment salis,
dans la partie inférieure surtout, par de larges taches d'un rouge
vineux, qui persistent à l'extérieur, où elles tranchent nettement
sur l'aspect gris-jaunâtre de la roche.
Rien de plus variable d'ailleurs, que la structure, la texture et
la dureté de ces calcaires : on y trouve vers la partie supérieure
de l'assise des bancs de calcaires microgrumeleux, fort recristal-
lisés, jaune pâle, offrant une grande analogie avec les calcaires
du faciès urgonien; à ces bancs sont associés des calcaires mi-
crogrumeleux fins, sublamelleux, d'un jaune plus prononcé, et
dont la cassure est, en général, terne et subcrayeuse; enfin, l'as-
sise commence par des microbrèches zoogènes grossières, jaune-
roussâtre, se délitant en plaquettes irrégulières. A toutes les
hauteurs on peut trouver des calcaires oolithiques, jaune-beige,
indistinguables de ceux de l'Infravalanginien et de ceux de l'Hau-
terivien.
Dans les deux tiers inférieurs du Rarrémien se trouvent quel-
ques minces intercalations marneuses, jaunâtres.
Dans toutes ces roches se trouvent des débris des organismes
suivants : Echinodermcs, Bryozoaires, Miliolidae, Coraux, La-
mellibranches et Brachiopodes.
A part quelques Coraux, une jeune Terebratula et une dent de
Poisson, nous n'avons pas trouvé de fossiles reconnaissables.
Le Barrémien inférieur se distingue de l'Infravalanginien par
ses éléments spatiques blancs et par sa pâte presque jamais com-
pacte, du Calcaire roux et dc l'Hautcrivien calcaire par sa stra-
tification moins régulière et par les alternances moins riches en
Echinodermcs. La glauconie y est fort rare, el sa présence est res-
treinte aux couches à la base.
Ce sous-étage est plutôt un faciès qu'une unité slraligraphique,
son épaisseur variable semble indiquer qu'au moment où se dé-
posèrent ses couches supérieures aux endroits du plus fort dé-
veloppement, le faciès urgonien avait déjà commencé ailleurs.
B : Barrémien supérieur, fades urgonien : 90 m.
Type : Calcaires saccharoïdes ou microgrumeleux, blancs, jau-
nâtres ou rosâtres.
Cette assise se compose d'un massif de calcaires en général très
recristallisés, parfois microgrumeleux ou pseudooolithiques, de
stratification imparfaite et parfois invisible; l'épaisseur des cou-
ches varie de 0,5 à 1,8 m. Les fossiles y sont rares et fortement
engagés dans la roche, les Coraux prédominent. Sautier men-
tionne des Requienia.
ScHARDT a observé que vers le sommet du Barrémien les cal-
caires redeviennent plus jaunâtres; nous l'avons observé aussi,
par exemple dans le synclinal de la Darbella, entre Beauregard et
les Jacobez.
Notons la présence à la base du Barrémien supérieur d'un banc
rouge foncé, composé de calcite totalement recristallisé. Les cris-
taux ne dépassent pas 0,09 mm. de diamètre, on y trouve beau-
coup de beaux rhomboèdres. Le pigment est formé de grains très
fins, disséminés entre les cristaux. Ce banc affleure à l'W. des
Rousses et dans le synclinal de l'Enfer.
APTIEN ET ALBIEN
L'Aptien et l'Albien occupent une bande de terrain jalonnant
le pli-faille au NW. de la vallée des Rousses.
Déjà en 1858 Sautier a reconnu la présence de l'Aptien et de
l'Albien tandis qu'en 1896 Schardt indique quelques affleure-
ments de ces deux étages, en y ajoutant quelques-uns du Céno-
manien inférieur. Sur la feuille 16 de la carte géologique de la
Suisse le même auteur a distingué les deux étages, en indiquant
les localités fossilifères. Actuellement ces localités sont toutes
recouvertes de pâturages.
Le seul point fossilifère que nous ayons trouvé est sur la route
du Risoux, à un mètre de distance du pli-faille. La roche est un
grès jaune, friable, composé de grains de quartz clastique. La
majorité des grains ne dépasse pas 0,5 mm. de diamètre. Le ci-
ment est un calcaire phosphaté microgrenu ou grossièrement cris-
tallin, dans lequel on trouve des grumeaux arrondis de glauco-
nie. Si ces grumeaux augmentent ils donnent une teinte verdâ-
tre à la roche. Les fossiles se trouvent — à l'exception des Ser-
pules — à l'état de moules intérieurs quelquefois très durs. Le
plus souvent la roche des moules est un phosphate de chaux brun
foncé. Les fossiles sont souvent réunis en agglomérations plus
ou moins volumineuses, cimentées de la même roche que les
moules. Nous y avons récolté des fragments de Doiwilleiceras
mammillatum, Schloth., Parahoplites sp., Trigonia sp., Janira
sp. et Serpules.
Bien que nous ayons eu l'avantage de pouvoir visiter une tran-
chée au N. des Rousses d'en Bas, creusée pour l'établissement
de la nouvelle conduite d'eau des Rousses, cet affleurement ar-
tificiel, qui avait une longueur d'une soixantaine de mètres, ne
nous a fourni qu'un Pecten trop jeune pour être déterminé. Au
point de vue lithologique cet aflleurement se composait pour la
plus grande partie de grès identiques à ceux que nous venons de
décrire. Cependant, les nodules de phosphorite faisaient défaut.
Même le Pecten mentionné ci-dessus n'était pas phosphaté. Nous
concluons qu'il est bien possible que les fossiles et les nodules
phosphatés de l'affleurement de la route soient remaniés. D'au-
tres grès sont plus fins et plutôt gris, également à grumeaux de
glauconie plus ou moins abondants. Le quartz n'y occupe que
la moitié du volume ; il est accompagné de quelques grains de
feldspath et de rares lamelles de muscovite. Le phosphate sem-
ble manquer. La position stratigraphique de cette roche semble
être supérieure à celle du grès jaune. Enfin nous avons observé
des brèches assez fines, à cailloux calcaires jusqu'à 3 cm., mais
généralement ne dépassant pas 1,5 mm. Notons la présence de
cailloux blancs de calcaire compact à Globigérines. La, pâte de
cette brèche est un grès identique à celui de l'affleurement sur la
route.
Il ne nous a point été possible de lever une coupe ni môme
d'établir en gros la succession des types précités. En effet cela ne
nous étonne point, car il s'agit du flanc renversé et probable-
ment laminé du synclinal 6. Tandis que la partie supérieure de
l'affleurement est interrompue de lacunes couvertes d'éboulis, les
grès verts de la partie inférieure ont glissé eux-mêmes.
Il ne nous semble pas improbable que tous les types décrits
ci-dessus se rapportent à l'Albien.
CENOMANIEN
Nous n'avons pas retrouvé les affleurements qui doivent être
attribués au Cénomanien, indiqué par Schardt à 1.100 m. d'alti-
tude au N. des Rousses d'Amont. Il n'est pas tout à fait impossi-
ble que nous ayons indiqué comme Barrémien supérieur quel-
ques petits lambeaux de cet étage.
Le développement du Crétacé dans notre région ne diffère pas
sensiblement de celui des régions limitrophes. Remarquons que
Lagotala et Falconnier ne mentionnent pas le Calcaire à Alec-
tryonia rectangularis, qu'ils réunissent probablement au Calcaire
roux.
Les marnes du sommet de l'Hauterivien constituent un niveau
intéressant. II nous semble bien possible que celles, décrites par
Falconnier comme Barrémien sensu stricto, en soient l'équi-
valent.
Nous croyons que nos descriptions permettront de distinguer
sur le terrain les divers étages, mais pour étudier en détail tou-
tes leurs variations il faudra consulter en outre les amples des-
criptions de Sautier et de Falconnier.
Notons cependant une particularité décrite par Sautier, que
nous n'avons pas retrouvée. C'est la présence de rognons sili-
cieux, qu'il mentionne dans presque chaque étage. Mais en gé-
néral l'ouvrage de Sautier contient des renseignements précieux,
surtout en ce qui concerne la paléontologie. Une nouvelle étude
de ses riches récoltes serait un travail utile.
MOLASSE
Sous toute réserve nous attribuons à VAquitanicn des marnes
tendres, rousses bariolées de vert, qui affleurent ça et là sur le
fond de la combe au N. des Rousses d'en Bas et sur la route de
Bois d'Amont. Nous n'y avons point trouvé des fossiles, tandis
que ScHARDT indique une localité fossilifère à 500 m. au N. 25° W.
de l'église des Rousses et une autre à 2 km. ou NE. de cet en-
droit.
Il n'est pas impossible que la brèche que nous avons décrite à
propos du Crétacé moyen, appartienne aussi à l'Aquitanien; dans
ce cas les cailloux à Globigérincs proviendraient peut-être du Cé-
nomanien. Même on pourrait attribuer à l'Aquitanien le grès gris
verdâtre à feldspath et à niuscovite. Nos observations sont trop
restreintes pour prouver l'un ou l'autre.
CiOMPHOLlTE
Avec les géologues suisses nous dénommons « Gompholite »
un poundingue à cailloux le i)lus souvent bien arrondis et à pâte
calcaire jaune-brunâtre. Nous y avons reconnu des cailloux de
Portlandien et de presque tous les étages du Crétacé. Ce poudin-
gue se trouve exclusivement dans l'axe du synclinal secondaire
sur le flanc oriental du Risoux. Remarquons que le seul affleu-
rement de cette roche sur la carte de Tutein Nolthenius se
trouve à la suite de cet axe.
Rien ne nous permet d'évaluer l'âge de la Gompholite.
-ocr page 94-QUATERNAIRE
Quant au Quaternaire, nous avons délimité aussi exactement
que possible ses affleurements. Malgré nos recherches patientes
nous n'avons pas trouvé de cailloux alpins dans le Glaciaire. Les
dépôts glaciaires et fluvio-glaciaires offrent de beaux affleure-
ments dans les vallées des Rousses et de Morez-Belle-Fontaine ;
dans la dernière ils atteignent une épaisseur considérable.
La tourbe ne diffère pas de celle qu'on trouve ailleurs dans le
Jura. Presque partout elle repose sur le Glaciaire ou sur une
boue calcaire limnale. L'épaisseur maximum de la tourbe est
d'environ 6 m. au NE. du lac des Rousses.
Nous avons l'intention de publier plus tard une étude sur la
tourbe de la vallée des Rousses avec l'analyse du pollen.
Pour se former une idée de la structure de la région envisa-
gée, il suffira d'étudier les profils et la carte. La lecture de ce
qui suit montrera ce que nous n'avons pas observé directement.
Nous étudierons chaque pli en allant du SW. vers le NE., et en
commençant par celui qui est le plus au SE. Puis nous donne-
rons quelques conclusions.
Nous nous servirons des abréviations suivantes : A. = anti-
clinal, S. = synclinal, F. = faille.
S L: Synclinal des Dappes.
La série stratigraphique est complète entre le Barrémien su-
périeur et le Malin; seul le Valanginien est un peu écrasé. Il est
possible que cet écrasement se développe progressivement jus-
qu'au pli-faille que montre la carte de Lagotala. Si cependant
au N. de la borne nquot; 230 le Malm se trouve vraiment en contact
avec le Barrémien, nous préférons prolonger la faille de Beau-
regard (n° 6) jusqu'à l'axe du synclinal S 1, et faire commencer
le pli-faille au N. de cette faille. Sans cela le laminage des cou-
ches entre l'Urgonien et le Malm, épais ici de 175 m., se serait
produit complètement sur une distance de 90 m., ce qui paraît
fort improbable.
A 1 : Anticlinal de la Montagne des Tuffes-la Pile dessus.
Nos observations sont restreintes pour cette partie de la carte,
de sorte que les contours géologiques sont peu exacts. Nous
croyons que le plongement de l'axe de 8° en moyenne rend fort
probable l'existence du prolongement de la faille de Beauregard
sous le A 1.; s'il n'y avait pas de dislocation on s'attendrait à
trouver le Séquanien dans la vallée au N. de la Montagne des
Tuffes, ou même l'Argovien, comme le montre la carte de
Schardt. Pîir contre, nous n'avons aucune raison de supposer
un prolongement de la faille 8.
A côté du sentier, aux TufTes, nous avons cru voir les traces
de la faille 5 : les couches y semblent être recourbées de N 33° E,
44° W à N 15° W, vertical, et même davantage.
S 2.: Synclinal des Loges.
Le synclinal des Loges forme une combe marquée sur le flanc
de la Montagne des TulTes.
Au NE. des Loges le décrochement 6 est bien observable, le
synclinal y devient plus large, mais nous n'y avons pas pu trou-
vei le Valanginien, qui doit être caché sous le Glaciaire et sous
les éboulis très développés sur la pente N. de la Montagne des
TulTes. Nous n'avons pas pu en marquer l'extension précise.
Nous ne savons pas si le renversement du flanc NVV. commence
déjà ici, ou seulement au N. de la faille 8.
Par rapport à son prolongement en Suisse (synclinal de Sol-
lier), S 2. est avancé environ 350 m. vers l'W.: le décrochement
de St-Cergue (n° 10) est encore bien marqué.
A 2.: Anticlinal de la Pile d'en bas.
Où cet anticlinal pénètre sur notre territoire il présente une
inflexion anticlinale sur son flanc ; nous ne l'avons pas re-
trouvé au N. du décrochement nquot; 4. La faille 5 est peu appa-
rente; tout à fait au N. on voit la charnière, mise en évidence
pai la coupure du chemin des Tuffes; l'axe plonge vers le S. Le
décrochement 6 est bien visible, les couches y sont retroussées
jusqu'à N 70° E., 60-76° W.
Le rejet de la faille 8, qui suit le talus NE. du petit vallon n'a
pu être mesuré exactement; par contre, les failles 9 et 10 sont
bien marquées.
S 3. : Synclinal La Darbella — Les Cressonnières — La
Baronne.
Sur toute sa longueur le flanc E. est le plus escarpé; en géné-
rai, le Barrémien inférieur et l'Hauterivien sont verticaux, avec
des renversements locaux, atteignant leur maximum (45° vers
le SE.) chez Beauregard.
Au se. des Jacobez nous avons observé des oscillations des
bancs autour de leur direction moyenne, il en résulte que cha-
que niveau occupe une bande de terrain plus large que la nor-
male. Selon Marcel Bertrand (Œuvres géol., p. 126-127), ce phé-
nomène est fréquent dans le Jura.
Le synclinal est traversé par 9 failles, toutes bien marquées;
les deux premières sont visibles seulement sur la route, leurs
rejets ne semblent pas dépasser 10 m. Les couches du Barré-
mien du flanc W. sont fortement retroussées et renversées à la
faille 6, un peu au N. du détour du chemin des Tulles; celles
de la base du Barrémien supérieur montrent le même phéno-
mène à l'W. de la faille 8. Plus au N. nous n'avons pas pu pour-
suivre la faille 8; il semble probable que son rejet se réduit pro-
gressivement jusqu'à zéro où (ou avant que) les deux failles se
rencontrent.
Notons la dépression dans l'axe du synclinal à l'E. des Jacobez.
Elle semble résulter de l'érosion complète de l'Aptien, que nous
avons cherché en vain. Les quelques affleurements visibles dans
l'axe sont du Barrémien et ressemblent aux calcaires jaunes à la
base. Toutes les couches s'inclinant vers l'axe, comme nous
l'avons dessiné, nous ne sommes pas justifiés à admettre un
repli anticlinal dans l'axe, bien que les roches mentionnées ci-
dessus l'indiquent.
A 3 : Anticlinal de la Halle — Noirmont.
L'apparition la plus méridionale de cet anticlinal est indiquée
par un affleurement de Berriasien au S. de la faille 6. Il ne peut
pas appartenir au même flanc que le Berriasien de la route, car
dans ce cas il faudrait admettre une épaisseur de 100 m. au
moins pour celui-ci. Sauf pour les nquot;' 6 et 10, toutes les failles
sont beaucoup moins évidentes dans A 3. que dans S 3.
Cependant la position du triangle de Valanginien entre les
failles 9 et 10, par rapport à rinfravalanginien au NE. de la Halle,
suggère que l'anticlinal y est décapité.
Notons que le profil nquot; 8, levé par mes collègues Pannekoek
et Boissevain, donne seulement une approximation des irrégu-
larités qu'y présente l'anticlinal qui nous occupe. Nous n'avons
point trouvé de Malm dans son noyau.
S 4.: Synclinal des .Jacobez — La Cure.
Les affleurements les plus méridionaux se trouvent le long
de la grande roule des Jacobez à Prémanon, mais nous venons
de voir que nous sommes obligés d'admettre aussi son existence
au S. de la faille 6. Il est possible que ce synclinal commence
déjà un peu au S. de la faille 5, mais plus au S. il n'y a pas
assez d'espace pour l'intercaler entre le Barrémien inférieur
qui affleure à 1.150 m. et l'Hauterivien inférieur de la route.
Toutes les failles de ce synclinal sont moins marquées que
dans S 3., et surtout le tracé du n° 7 est hypothétique. La faille 9.
dont la partie orientale a été observée par Pannekoek (et véri-
fiée par moi-même) est très évidente à 1.130 m. d'altitude, au
détour du sentier. Sur ce point des affleurements de l'Infrava-
langinien N. 15° E., 20-30° E. la bordent au N., tandis que plus
au SW. c'est le Calcaire roux à N. 40° E., 30° E.
La couverture glaciaire sur l'Infravalanginien au S. et les quel-
ques affleurements douteux d'Hauterivien inférieur au N. ne
permettent pas d'estimer exactement la valeur du rejet. Les af-
fleurements étant fort rares, nous n'avons pu constater le tracé
précis de faille 9 plus vers l'W. Cependant nous estimons qu'elle
doit passer au S. d'un affleurement de Purbeclden à 200 m. au
NE. de la ferme Joux dessus et qu'elle coupe le sentier à 225 m.
au NNW. de cette ferme ; elle explique ainsi la présence, à quel-
ques mètres au S. de ce dernier endroit, d'un banc calcaire gros-
sièrement recristallisé du sommet du Bononien : N 20° E, 20° E.
Le Purbeckien précité n'a pas été déplacé à l'égard du Port-
landien dans le ruisseau à 1070 m. d'altitude (N 43° E, 9° S.
environ) et à l'Infravalanginien qui y affleure exactement à l'E.
de la ferme (N 35-47° E, 15-25° S.) et en outre à 100 m. au SE. de
l'affleurement purbeckien. Par contre ce Portlandien semble avoir
été déplacé vers le S. à l'égard du Portlandien à l'W. de la
Chaille, ce qu'on aperçoit en basant le profil 7 à la fois sur ces
deux observations. Pour expliquer ce désaccord Pannekoek a
supposé que nous ayons affaire à une première manifestation du
décrochement N.-S. de Morez. Comme nous le verrons tout à
l'heure, ce décrochement n'a pas traversé l'anticlinal 4; il nous
paraît préférable d'expliquer cette relation sans admettre une
dislocation. En effet nous estimons qu'il est plus simple de sup-
poser que la direction N.-S., observée à VW. de la Chaille, se con-
tinue sans déviation jusqu'à la faille 9 et d'expliquer la direction
du Portlandien (N 43° E.) comme un retroussenient topique.
Toutes les couches de l'Infravalanginien non affleurantes au SE.
de la Chaille doivent être parallèles à cette direction N.-S.
Bien que nous ne soyons pas portés à admettre l'existence
d'une faille, là où nous pouvons expliquer autrement la structure,
nous croyons bien que la direction N.-S est due aux mêmes causes
que celles qui ont produit le décrochement plus au N.
Par suite du prolongement de F. 9 nous n'avons pas projeté les
inclinaisons de l'Infravalanginien précité sur notre profil 7; du
reste il en résulterait un dédoublement de l'épaisseur de l'Infra-
valanginien sur ce point. Cette épaisseur nous a même obligé à
supposer une faible inclination des couches infravalanginiennes
vers l'W., cachée pa.r le Glaciaire.
On retrouve des ondulations semblables dans le Valanginien
à l'E. de la Chaille et surtout dans l'Infravalanginien et le Pur-
beckien entre Joux dessus et les Jacobez. Si l'on suit la grande
route du N. vers le S. on traverse d'abord le Purbeckien (56 m.),
puis à la suite les replis suivants : Infravalanginien (22 m. 5),
Purbeckien (2 m. 5), Infi-avalanginien ( 45 m. 5), Purbeckien
(16 m.), Infravalanginien (16 m.), Purbeckien (3 m.). L'Infrava-
langinien montre nettement après 132 m. un dernier anticlinial
secondaire.
Toutefois, en considérant les directions des couches au S.
de la Joux dessus par rapport aux ondulations décrites ci-des-
sus, on pourrait peut-être expliquer la structure sans prolonger
la faille; la couverture glaciaire et les éboulis nous ont empê-
ché de prouver son existence d'une façon directe et exacte.
Plus au N., S. 4 n'est plus renversé; il s'est enlargi et dédou-
blé, l'un des axes secondaires doit poursuivre à peu près le pro-
longement de celui qui est au S. de la faille et se voit au confluent
des ruisseaux à 320 m. de la Chaille; nous retrouvons l'autre
à la confluence en amont. Nous n'avons rien trouvé qui puisse
justifier le prolongement de la faille 8 au N. du décrochement 9.
Au N. de la vallée de la Chaille le dédoublement de S. 4 s'est
prononcé. A cause du plongement de son axe (25° vers le NNE.)
l'Urgonien occupe le noyau de l'embranchement oriental, qui suit
la frontière franco-suisse.
Bien que les affleurements soient assez rares, nous avons bien
pu suivre l'anticlinal secondaire qui sépare les deux embran-
chements.
Comme toujours, le Barrémien supérieur des deux synclinaux
n'offre que peu d'affleurements mesurables.
A 4 : Anticlinal des Rousses,
Le flanc W. de cette voûte est partout le flanc le plus incliné,
mais il offre moins d'affleurements que l'autre. Nous avons in-
terprété le renversement du Malm dans profil 2; entre le Ki-
meridgien inférieur fossilifère et l'Infravalanginien il n'y a au-
cune couche mesurable.
Le long du sentier de la Combe des Groseillers on voit de beaux
plans de faille parallèles au sentier, inclinés de 37 à 58° vers le
N. 11 est facile de constater qu'au S, de cette faille (nquot; 1) le Sé-
quanien a une extension beaucoup plus grande qu'au N, Sur le
flanc E, de l'anticlinal la faille n'est plus visible sur le territoire
de notre carte; nous ne savons pas exactement où elle coupe le
prolil 2.
Plus au N, nous n'avons pas retrouvé le Séquanien, qui, dans
cette région, doit être couvert par le Kimeridgien, Comme d'or-
dinaire dans le Malm, les failles ne sont pas visibles dans le
terrain. Ce sont seulement les dépressions topographiques per-
pendiculaires à l'axe de l'anticlinal, considérées en rapport avec
les rejets considérables des failles dans S 2 et S 4, qui nous ont
permis d'en indiquer la continuation. Nous n'avons pas pu cons-
tater le rejet sur le miroir de faille nquot; G près de la Combe Sam-
bine. Toutes les couches du Malin du flanc occidental s'inclinant
vers l'W., tandis ([ue le renversement ne peut être constaté que
dans le Néocomien.
Bien que la végétation nous ait empêché d'en observer le tracé,
nous sommes convaincus que le décrochement de Morez se trouve
à peu de distance à l'E. des Moulins Grenier : les inclinaisons
de 45 à 68° NW., constatées aux bords du Bief de la Chaille ne
se laissent pas suivre vers le NE.; à une centaine de mètres dans
cette direction on trouve des inclinaisons de 10 à 25° vers l'W.
Un miroir de faille N 14° W., à peu près vertical, qui se trouve à
600 m. en amont, forme peut-être déjà le début du décrochement;
il présente en effet deux systèmes de cannelures, l'un horizon-
tal, l'autre incliné de 50° vers le S.
Nous n'avons aucune raison d'admettre l'existence du décro-
chement plus au S.
Il paraît probable que des failles accessoires l'accompagnent;
nous citerons un miroir de faille à peu près parallèle au précé-
dent à 250 m. à l'ESE. des Moulins Grenier; nous avons pro-
longé cet accident de 200 mètres vers le N, pour expliquer l'in-
clinaison de 50° SE., à 1.025 m. d'altitude au sentier des Mou-
lins, par rapport aux inclinaisons ininterrompues de 20 à 32°
NW. que nous avons observées à la suite de la direction de cet
affleurement, sur la partie de la pente entre les courbes des ni-
veaux 920 et 960 m.
Le renversement local du flanc oriental dans le profil 8 n'est
basé que sur l'observation d'une forte inclinaison près de l'axe :
comme nous n'avons pas trouvé de traces de faille, c'est la seule
façon d'intercaler les trois quarts supérieurs du Bononien entre
l'axe et les affleurements du Bononien supérieur qui se trouvent
à une centaine de mètres vers le SE.
La faille qui est bien visible quelques mètres au NW. de la
gare des Rousses semble avoir un rejet peu important.
Les replis locaux qui se trouvent 800 m. à l'E. des Rousses
offrent des affleurements bien mesurables, en outre les anti-
clinaux secondaires sont bien marqués dans la topographie, le
plus grand est un bel exemple d'inversion de relief.
S 5.: Synclinal de Prémanon — Lac des Rousses.
Le décrochement de la Combe des Groseillers (n° 1) est très
bien marqué dans le synclinal de Prémanon, la combe occiden-
tale du Purbeckien étant déplacée sur une distance de 250 m. Le
rejet ne se laisse pas constater aussi exactement sur le flanc
oriental à cause des éboulis, qui ont, sur ce point, une grande
extension. Nous insisterons sur le fait que la partie située au N.
de la ligne de fracture est plus comprimée que celle du S. Cela
nous paraît en désaccord avec la théorie de Heim et avec les
observations de Lagotala en ce qui concerne le décrochement de
Saint-Cergue.
Les couches du Valanginien de la lèvre septentrionale du dé-
crochement sont fort retroussées.
La position des bancs purbeckiens 400 m. au N. du décroche-
ment change rapidement. Les dépôts glaciaires nous ont empê-
chés d'observer si la faille n° 6 se continue jusqu'à la Teppe;
comme au S. de ce chalet la direction des couches s'infléchit vers
le N., nous estimons qu'il n'est pas nécessaire de prolonger la
faille.
La couverture glaciaire étant très développée au NE. de Pi-é-
manon, la forme du synclinal, telle qu'elle est représentée dans
le profil 6, doit être fort hypothétique.
A l'W. des Moulins Grenier notre synclinal s'est dédoublé
comme on le peut observer dans le lit du Bief de la Chaille ; c'est
en grande partie sur ces observations que le profil 7 est basé,
quoique les quelques affleurements sur le sentier de Prémanon,
au NW. des Moulins, indiquent déjà le repli anticlinal. Le ren-
versement du synclinal secondaire n'a été observé qu'au ruis-
seau ; ici, l'inclination est plus accentuée : la base de l'Infra-
valanginien y est renversée jusqu'à 25° N., tandis que le plon-
gement des bancs qui affleurent une soixante de mètres en amont
est de 30° vers l'E. C'est le même coude que l'on retrouve au delà
de la ligne de fracture.
L'influence du décrochement de Morez est très sensible : l'Hau-
terivien au bord du Bief de la Chaille continue la direction du
Portlandien, qui affleure 180 m. vers le NE., tandis que les di-
rections de l'Infravalanginien en amont ne permettent pas de
supposer un décrochement sans fracture. En elîet, il faut re-
monter le ruisseau jusqu'au pont pour trouver des directions
N.-S.; là nous avons afTaire au retroussenient des couches du
Purbeckien et de la base de l'Infravalanginien. Au delà du dé-
crochement on trouve peu d'affleurements, mentionnons en tout
cas la combe purbeckienne du flanc SE., bien marquée entre
deux petites crêtes déterminées respectivement par le Bononien
et l'Infravalanginien. A environ 1.000 m. d'altitude par contre
presque tous les niveaux affleurent bien, même le Valanginien.
A 960 m. d'altitude nous avons constaté le renversement du
flanc NW.; les couches de base de l'Infravalanginien plongent
40° vers l'W.
L'extension du lambeau de Barrémien supérieur sur la col-
line à l'W. des Rousses a été exagérée pour le rendre visible sur
la carte. La couverture glaciaire ne permet pas de constater sa
relation avec le Barrémien du cœur de notre synclinal et nous
n'avons pas trouvé d'affleurements ^u-dessus de la courbe du
niveau 1.080 m.; nous estimons tout de même qu'il s'agit d'une
digitation du synclinal de Prémanon, commençant aux Rousses
d'Amont. C'est en se basant sur cette idée que nous avons des-
siné le profil 11; en outre, le plongement de 65quot; du Barrémien
inférieur considéré par rapport à la largeur de la bande occupée
par ce sous-étage exige quelque complication tectonique dans
cet ensemble. A une centaine de mètres vers l'W^SW^., par contre,
il n'y a plus d'espace pour cette complication; il faut donc en
conclure que l'anticlinal secondaire a déjà disparu.
A l'E. des Rousses d'Amont on voit apparaître un nouveau
synclinal, dont le noyau de Barrémien supérieur se trouve en
contact anormal avec l'Hauterivien supérieur ; comme toutes les
couches mesurables plongent de 35 à 60quot; vers le N. nous esti-
mons qu'il faut admettre un pli-faille. La faille transversale
marquée sur la carte (F 14) n'a qu'un rejet d'une douzaine de
mètres.
Nous n'avons pas pu retrouver la localité fossilifère de l'Aqui-
tanien indiqué par la carte de Sciiaudt à 500 m. au NNW. de
l'église des Rousses; plus vers le NE. cet étage n'affleure que
rarement.
A l'W. du détour de la route de Bois d'Amont, NE. des Rous-
ses d'en Bas, on peut observer à 1.095 m. d'altitude des affleure-
ments du Barrémien supérieur et inférieur, de l'Hauterivien, de
l'Infravalanginien et du Portlandien, tous serrés ensemble dans
une bande de 15 m. de largeur; la position de l'Hauterivien est
N 35quot; E, 72° W, tandis que le Portlandien, avec une direction pa-
rallèle, plonge de 47quot; vers l'W.: il y a ici un grand pli-faille. En
général, les affleurements contre le pli-faille sont toujours trop
petits pour être marqués sur la carte ; ils appartiennent au Bar-
rémien. Au N. de l'étang Paget, le pli-faille est bordé par une
zone d'une dizaine de mètres de Barrémien supérieur (N 45° E,
55° E), flanquée vers l'E. par le Barrémien inférieur vertical ;
400 m. vers le NE. c'est l'Hauterivien (N 33° E, 87° W) qui se
trouve en contact anormal avec le Portlandien dans une direc-
tion parallèle, plongeant de 57° vers l'E.
A 5.: Anticlinal de la Combe du Mont Fieii.
Au S. du décrochement nquot; 1, nous n'avons trouvé ni les mar-
nes à Exogyra virgula, ni les pisolithoïdes caractéristiques du
Séquanien, de sorte que nous avons dû baser les contours des
étages du Malm sur la fréquence des calcaires à aspect dolomi-
tique et sur des observations tectoniques. Il en résulte que le
contour du Séquanien dans l'axe, surtout en ce qui concerne le
flanc oriental, n'est pas très exact; il en est de même du tracé du
décrochement. Par contre, les lignes d'affleurement de la limite
du Kimeridgien et du Portlandien sont plus nettes ; le Portlan-
dien inférieur du synclinal secondaire nous a fourni entre au-
tres un fragment d'Acrostylus trinodosus, Volz.
La position verticale du liane oriental de ce synclinal n'a pas
été observée, de sorte (ju'il est possible (jue nous ayons alfaire
ù une faille à déplacement plus ou moins vertical ou bien à un
pli-faille. Le niveau 5 du Kimeridgien supérieur affleure à 300 m.
à l'WNW. du chalet La Neuve.
Au N. du décrochement, le repli que nous venons de décrire est
encore bien marqué, quoi qu'il soit moins important ; sur le
tracé du profil 2 nous avons constaté un plongement de 70° vers
le NW. Plus vers le N. nous n'avons pas retrouvé le pli secon-
daire.
Vers l'E. du nez du Mont Fier l'axe de l'anticlinal commence à
plonger vers le NE., ce que nous avons observé à maintes repri-
ses, par exemple dans le Dogger du lit des ruisseaux, mais les
aflleurements ont été un peu exagérés sur la carte; il en est de
même pour la bande du Séquanien supérieur G50 m. plus loin.
Au NW. de Prémanon on peut observer des variations rapides
de la direction des couches verticales du Malin supérieur for-
mant le flanc oriental de A 5. Comme la succession des divers
types de roches portlandiennes n'y est pas normale, nous n'avons
pu étudier en détail ce phénomène; nous avons peut-être affaire
à quelques décrochements à rejet minime, mais avec retrous-
sement horizontal. Peut-être même s'agit-il de l'amorce de la
faille au S. d'En Aris.
Là, ou l'anticlinal de la Combe du Mont Fier est entaillé par
le Bief de la Chaille, il est tellement renversé que le flanc SE.
plonge avec 28-45° vers le N., tandis que le flanc septentrional
présente des inclinaisons variant de 36-50° N. L'inflexion de la
bande de terrain occupée par le Portlandien n'est évidemment
que le résultat de l'entaillement de ce pli oblique par la cluse
du Bief. Sur le tracé du profil 7, par contre, sa forme ressemble
encore à celle qu'il présente dans la Combe du Mont Fier.
Par suite de la position fort renversée de l'anticlinal 5, on ne
peut constater la valeur du rejet en sens horizontal du décroche-
ment. Il est, en effet, possible d'admettre que ce décrochement
ait été affecté aussi d'un déplacement en sens vertical, ce qui
aurait produit le même effet qu'un déplacement dans un sens
horizontal. Dans cette hypothèse, le rejet horizontal du décro-
chement semblerait agrandi ou diminué, à mesure que la lèvre
orientale aurait monté ou baissé relativement. Hélas les maigres
affleurements ne permettent pas de résoudre ce problème!
L'anticlinal de la Combe du Mont Fier se laisse poursuivre
jusqu'au NNW. des Rousses ; nous n'en avons pas trouvé trace
plus au NE.
S 6.: Synclinal du Mont Fier.
Comme nous n'avons pas observé d'affleurements des marnes
à Exogijra virgula dans le coin SW. de la carte, les contours
géologiques sont un peu vagues en ce qui concerne le Kimerid-
gien. Un kilomètre au N. de Prémanon, nous avons trouvé par
contre quelques affleurements qui doivent appartenir au niveau 5
du Kimeridgien supérieur.
Dans l'escarpement du Mont Fier on peut voir déjà de loin le
plissement dysharmonique des marnes du Séquanien inférieur
entre les bancs calcaires horizontaux.
Le lambeau de Calcaire roux à l'W. du Bief de la Chaille est
interprété, tandis que dans le lit de ce ruisseau et plus vers l'E.
cet étage affleure mieux que d'ordinaire.
Des complications existent sur le côté oriental du décroche-
ment, où elles sont très bien observables dans la rigole de la
route. Tous les plans de faille sont mesurables, sauf celui du
pli-faille contre A 5, qui est interprété pour expliquer l'absence
du Calcaire roux et de la partie inférieure de l'Hauterivien.
Le triangle de Barrémien inférieur à l'E. de la faille nquot; 13 a
dû être exagéré pour être visible sur la carte.
A 6.: Anticlinal de la Combe Berthod — Combe du Vert.
Si l'on regarde les escarpements du Mont Fier, en se trouvant
dans la Combe Berthod, on croit voir une faille ; cependant ce
n'est qu'une illusion d'optique, le hiatus de l'escarpement étant
produit par l'érosion.
Le rejet des failles à l'E. du Mont Jiavy et au S. d'En Aris ne
se laisse pas constater.
L'entaille du petit ravin à l'WNW. de Prémanon a peut-être
été causée par la faille d'En Aris, mais en tout cas sans pro-
duire un rejet considérable.
Bien qu'au S. du Turn les dépôts glaciaires ne permettent plus
de séparer les anticlinaux 6 et 7, nous estimons que les affleure-
ments de Dogger ne correspondent qu'à ce dernier. En effet, les
directions des affleurements de Callovien, de Spongitien et d'Ar-
govien sur la route de Prémanon, considérées par rapport à celles
du Bathonien des ruisseaux vers le SW. et vers le NE. nous em-
pêchent de supposer la jonction des deux anticlinaux.
Il va sans dire que les coupes 7 et 8 sont très hypothétiques
en ce qui concerne la représentation du Dogger de l'anticlinal
qui nous occupe. En faveur de l'existence de deux anticlinaux
bien distincts dans la coupe 8 on peut en outre remarquer que
sans cela la valeur de la compression horizontale serait beau-
coup moindre dans celle-ci que dans la coupe 7.
Nous croyons qu'il faut considérer la continuation de l'anti-
clinal de la Combe Berthod dans celui de la Combe du Vert. Au
premier abord on serait tenté de la chercher plus au N., dans
l'axe du Risoux, en supposant un déplacement vers le N. de la
lèvre orientale du décrochement de Morez. Mais dans ce cas, il
y aurait une compression horizontale moindre de la lèvre orien-
tale de S 6, que de celle de la lèvre occidentale de ce synclinal.
Comme la comparaison des coupes 7 et 9 nous montre le con-
traire, il est logique d'admettre que l'axe de l'anticlinal 6 s'est
déplacé vers le S. plutôt que vers le N. En outre, si nous parai-
lélisions A 6 avec l'axe du Risoux, nous serions obligés de sup-
poser : 1quot; que les deux anticlinaux de la pente orientale du Ri-
soux fussent des unités nouvelles, commençant ensemble près
du Sagy; et 2quot; que A 7 n'eût pas de continuation distincte.
Du côté oriental du décrochement l'anticlinal 6 est bordé par
deux failles longitudinales, dont celle qui borde S 6 est presque
partout visible. L'autre s'observe le long de la route nationale,
nous l'étudierons à propos du synclinal suivant.
La faille qui sépare le Risoux de la Vallée des Rousses ne pré-
sente les caractères typiques d'un pli-faille qu'au SE. du Sagy
et près des Rousses d'en Bas, tandis qu'en général le flanc qu'il
coupe n'est pas renversé.
Là, où le repli synclinal, qui suit la pente orientale du Risoux,
est occupé par les complexes 3 et 4 du Bononien, il donne, nais-
sance à une combe souvent bien marquée, dans laquelle on trouve
les seuls affleurements du Gompholite de notre région. Sur la
carte nous n'en avons marqué que les affleurements importants.
Les couches fort irrégulières du Gompholite ne permettent pas
à observer ses relations tectoniques avec le substratum. Il est
possible que le chaos de blocs néocomiens qu'on trouve sur le
replat de 1.060 à 1.070 m. d'altitude entre les Rousses et Sous-
les-Barres soit, au moins en partie, un produit de la désagréga-
tion de ce Gompholite.
La coupe 12 est très hypothétique pour ce qui concerne l'Ar-
govien et le Séquanien inférieur. La seule couche bien mesurable
de ces étages est le banc fossilifère marqué sur la carte. Ce banc,
que nous attribuons sous toute réserve à la base du Séquanien,
doit se trouver dans le flanc septentrional de l'anticlinal de la
Combe du Vert, comme nous l'avons dessiné.
La faille inverse qui borde la Combe du Vert est presque par-
tout bien marquée, le plan plonge de 50-90° SE.: En face du
Fort du Risoux cette inclinaison présente des variations rapides.
A 600 m. au NE. de ce Fort la faille est dédoublée, la largeur du
paquet de couches de la base du Séquanien. supérieur a été exa-
gérée sur la carte.
Bien que nous n'ayons observé des retroussements qu'au S.
de la Guedille, nous n'hésitons pas à considérer la faille en ques-
tion comme un pli-faille.
S 7.: Synclinal du Mont Jiavy — Chez Gaillau — Combe
sèche.
Ce synclinal est bien individualisé au Mont Jiavy et surtout
dans la cluse à l'E. des Arcets, où le ruisseau suit nettement son
axe, entaillant à maintes reprises la charnière. Au S. des Arcets,
par contre, nous n'avons pas trouvé d'affleurements mesurables.
Nous venons de discuter l'existence de S 7 au S. du Turn. A
l'E. du décrochement de Morez, le flanc occidental, renversé,
constitue un élément très singulier dans la topographie.
Les couches séquaniennes et kimeridgiennes, plongeant toutes
de 40 à 60° vers le NW., se laissent si difficilement raccorder
avec celles qui affleurent autour de ce massif distinct, qu'on est
tenté d'y voir une masse sans racine, qui aurait glissé sur les
marnes argoviennes.
Nous pouvons cependant très bien expliquer la position de ce
massif en le limitant par le décrochement de Morez. En outre, il
y a une faille inverse entre le Séquanien supérieur du jambage
méridional, plongeant de 35° vers le N. et le Kimeridgien avec
une inclinaison de 60° N. Les directions de ces affleurements
étant parallèles à celle de la faille, on serait tenté d'y voir un
pli-faille typique, résultant de l'étirement complet du flanc in-
verse de S 7, qui manque en efl'et. Mais nulle part nous avons
trouvé les restes retroussés de ce flanc et la Guedille le Port-
landien plonge de 38° vers le SE., tandis que les plans de faille
observables y présentent des inclinaisons de 58 à 60° dans la
même direction. Comme nous n'avons pas fait d'observations
contradictoires, nous avons dessiné le plan de faille avec la môme
inclinaison dans toutes les coupes.
La succession des couches étant tout à fait normale dans la
-ocr page 110-lèvre septentrionale de la faille, depuis le Kimeridgien jusqu'au
Séquanien inférieur, qui affleure à une vingtaine de mètres au
S. de Sous-les-Barres, nous concluons que celui-ci se trouve en
position renversée sous l'Argovien de l'Axe de A 7.
Au confluent des ruisseaux, en amont de Sous-les-Barres, se
trouve un petit lambeau de Séquanien inférieur: N 10° W-48° E,
17-32° W. Nous croyons qu'il est éboulé en masse, mais il est
possible de l'expliquer d'une façon analogue à la masse précé-
dente. On pourrait le limiter vers l'W, par un embranchement
hypothétique de la faille au N. de Sous-les-Barres (F 19) et vers
le S. par celle au N. du Sagy, qui serait coupée et déplacée vers
le N. par F 19. En l'expliquant de cette façon, nous aurions affaire
à la lèvre septentrionale de S 7.
Toutefois, le fait que la base du Séquanien supérieur se trouve
au-dessous du Belvédère 170 m. plus haut qu'au S. de Sous-les-
Barres, — tandis que l'axe semble plonger de 30 à 40° vers le
NE., — nous a fourni matière à prolonger la faille au N. de
Sous-les-Barres ; ce prolongement explique en même temps que
le sens du plongement est en général contraire sous le Belvé-
dère et au N. du Sagy. Vers l'E. de ce prolongement le synclinal
du Mont Jiavy n'est plus bien individualisé, tandis que son flanc
septentrional s'y trouve en position normale.
Faute d'affleurements on ne peut pas observer la présence de
la faille longitudinale dans le pâturage à l'ENE. de Sous-les-Bar-
res, mais on peut y voir les bancs du Séquanien de l'escarpement
700 m. au NE. de Sous-les-Barres, qui semblent plonger de 24-
25° sous la combe argovienne. En montant la pente on peut se
rendre compte qu'on a affaire à une faille et comme nous ver-
rons tout de suite que le sens et la valeur de son rejet sont envi-
ron égaux à ceux de la faille précitée, nous sommes convaincus
que c'est la continuation de celle-ci.
Vers le NE. la faille est partout bien évidente; à l'E. de la Gue-
dille on peut voir le contact anormal sans le moindre retrousse-
ment, le rejet en profondeur doit être à peu près 600 m. (cosec.
44° X 410 m., où 44° est l'angle entre le plongement de la faille,
66°, et celui des deux lèvres en moyenne, 22°, et 410 m. est le
minimum de la distance stratigraphique entre les deux couches
qui se trouvent actuellement au même niveau : Bononien supé-
rieur et niveau 6 du Séquanien inférieur). En nous basant sur
ces observations nous tâcherons d'interpréter cette faille, consi-
dérée en rapport avec celle qui se trouve 115 m. vers le NW. Re-
marquons d'abord qu'on ne peut par paralléliser le pli-faille de
la Combe du Vert avec la faille longitudinale au N. du Sagy, ni
avec S 7, car elle prend naissance au sein du Séquanien inférieur
à 600 m. au SW. de la Guedille.
Nous estimons : 1° que la faille s'est établie durant le plisse-
ment et à cause des mêmes agents, et 2quot; qu'il faut considérer
la zone affaissée de Portlandien et Infravalanginien comme la
continuation de S 7. Il en résulte que nous avons affaire à un
pli-faille, qui ne se distingue que par l'absence totale du flanc
inverse. Pour expliquer cette absence on peut supposer qu'à l'E.
du décrochement de Morez l'effort de poussée aurait augmenté
si vite que la série de calcaires au-dessus de l'Argovien ne pou-
vant plus réagir plastiquement en formant le jambage oriental
de S 7, aurait cédé à la poussée en se rompant. Si cette fracture
avait été établie avant la formation de S 7, on pourrait l'appeler
faille inverse ; si S 7 avait déjà été formé on a affaire à un
vrai pli-faille : la différence est donc graduelle. Il est même bien
possible que, par exemple, à la Guedille, la fracture naquit avant
que S 7 fût formé, tandis qu'au moment où le soulèvement, se
poursuivant selon le plan de fracture (celui-ci se propageant vers
le NE.), a atteint le Sagy, sur ces entrefaites S 7 a pu s'y former.
En résumé, une même faille peut agir comme pli-faille et comme
faille inverse sur deux points différents.
On peut s'imaginer aussi qu'au-dessous de la Guedille les mar-
nes argoviennes, étant plus plastiques, présentent le synclinal
bien développé.
En deuxième lieu on peut supposer que la faille de la Guedille
se serait établie après la fin du plissement de A 6 et A 7 (mais
probablement à cause de la même poussée) : A 6 et A 7 se se-
raient joints à l'E. de F 19, formant de cette façon, une seule
grande voûte entre les deux synclinaux porllandiens. Nous
croyons que les forces qui auraient produit une telle faille in-
verse dans cette voûte massive devraient se manifester aussi ail-
leurs, cependant nous n'avons pas observé de telles manifesta-
tions.
En outre la zone étroite de la Combe Sèche entre les deux
blocs soulevés serait difficile à expliquer, car il nous semble
hors de propos d'y vouloir voir un vrai fossé d'effondrement.
Comme cette interprétation s'accorde enfin moins avec le déve-
loppement à l'W. de F 19, nous adopterons la première manière
de voir.
Au N. du Fort du Risoux le tracé de cette grande faille est
moins facile à suivre, sauf en ce qui concerne la partie qui sé-
pare le Séquanien inférieur de la Combe du Vert et le Portlan-
dien qui borde cette combe au N. A l'W. de l'Etang Paget on peut
bien observer le déplacement de la faille, qui redevient difficile
à trouver au NW. de cet Etang, où elle est bordée des deux cô-
tés par les calcaires d'aspect dolomitique. A cause de l'absence
des marnes du Séquanien inférieur, la Combe du Vert est moins
bien marquée dans cette partie que plus vers le SW.
A 7.: Anticlinal des Arcets — Les Rivières — Le Risoux.
L'anticlinal des Arcets apparaît pour la première fois d'une
façon distincte sur notre carte dans la combe au N. du Mont
Jiavy. Comme son flanc inverse présente un plongement beau-
coup moins fort que le flanc normal, nous concluons que son
noyau est étranglé.
A l'E. des Arcets on trouve un repli synclinal ; les rares affleu-
rements mesurables ne permettent de déduire ni la position
exacte de son axe, nî ses relations avec S 7. L'anticlinal méri-
dional semble naître quelques mètres à l'E. de la ruine entre les
Arcets et En Aris, où l'on peut observer une charnière anticli-
nale. En tout cas, les contours géologiques dans cette partie de
la carte sont peu exacts, de même que le profil 5.
Pour ce qui est des deux anticlinaux, la coupe 6 est beaucoup
plus exacte, mais comme la combe intermédiaire n'offre pas d'af-
fleurements mesurables, la forme du synclinal correspondant est
un peu hypothétique.
Dans le lit du ruisseau 300 m. à l'W. de chez Gaillau nous
avons observé une faille dont on ne peut constater ni le rejet ni
la continuation. Entre ce ruisseau et celui de chez Gaillau l'axe
plonge dune trentaine de degrés vers le NE.
Etant donné les directions du Dogger plus vers l'W., l'inflexion
que présente le noyau de Dogger dans la coupe 7 ne peut pas
correspondre au repli synclinal marqué dans la coupe 6. Comme
nous croyons improbable la disparition totale de l'anticlinal sep-
tentrional, nous supposons que sa racine comprimée se trouve
dans la bande d'Argovien tandis que le noyau de Dogger aurait
été étranglé et érodé.
Il nous semble trop hasardeux de le représenter aussi dans la
coupe 5, où il a peut-être déjà disparu.
Nous n'avons pas trouvé d'indices de failles importantes en-
tre le Turu et le Crêt des Arcets; il nous semble possible d'ex-
pliquer la descente de l'escarpement des Arcets à l'W. des Ri-
vières par l'érosion, qui a mis au jour la partie inférieure du
jambage renversé du grand anticlinal de Dogger.
Toutefois, il est cependant probable qu'il existe sur ce point
quelques failles peu importantes, car les couches sont peu ré-
gulières : du pont jusqu'à 600 m, vers l'W. les mesures des cou-
ches donnent des valeurs variant de N 28° à 96° E, 80quot; N à 30° S,
tandis que ceux des miroirs de faille donnent des directions de
N 21, 40, 48, 122° W et des inclinaisons de 27° SW — perpendi-
culaire — 40° E.
Entre le Bathonien supérieur, qui affleure à quelques mètres
au S, du ruisseau, et le Séquanien supérieur il y a à peine 90 m.
d'espace pour placer l'Argovien et le Séquanien inférieur, de
sorte qu'il faut admettre que ceux-ci sont fortement écrasés;
comme nous l'avons vu à propos de l'étude stratigraphique du
Bathonien supérieur et du Callovien inférieur, ces deux étages,
eux aussi, sont amincis.
Le Turu est par contre coupé par une série de failles, grou-
pées en éventail, rappelant par ce groupement les grands dé-
crochements du Jura. En suivant la route nationale de Gou-
land vers le SW., on rencontre après le décrochement de Morez
les plans de faille suivants :
1nbsp;: N 43° W, 77° SW, où les cannelures plongent de 20° vers
le SE.; la lèvre septentrionale a été déplacée 18 m. vers
l'W. ;
2nbsp;: N 60° W, perpendiculaire en moyenne, concave vers le SW ;
la lèvre septentrionale a été déplacée 2 m. vers l'W.;
3nbsp;: N 20° W, perpendiculaire en moyenne (pas exactement ob-
servable) ; la lèvre septentrionale a été déplacée 35 m.
vers l'E.;
4nbsp;: N 63° W, 75-80° N ; le compartiment septentrional a été
déplacé moins que 10 m. vers l'W. A 12 m. au-dessus du
niveau de la route cette faille est marquée par une brè-
che de friction, épaisse de 1 m. Elle présente deux sys-
tèmes de stries inclinés respectivement 50° NW. et 20-
10° SE. qui se coupent l'un l'autre.
Sur la pente septentrionale du Turu la position moyenne des
couches entre 825 et 860 m. d'altitude est verticale ; cependant
on y peut observer des variations locales jusqu'à 51° N.
Le décrochement de Morez est très bien marqué dans la to-
pographie, de même que les failles qui limitent le lambeau de
Séquanien supérieur à l'E. de Gouland. A une dizaine de mètres
àl'W. de la maison qui se trouve 650 m. au NE. de Gouland la
faille n° 19 se manifeste par un retroussement des couches, de
N 30° E, 25° W, à N 30° W, 50° W. La lèvre orientale est couver-
te par les pâturages de sorte qu'on ne peut pas mesurer le rejet
horizontal, qui doit être peu- important. Comme le lambeau de
Séquanien à l'E. de Gouland est plutôt affaissé à l'égard du Ri-
soux, il semble logique de supposer, près de la maison, un rejet
vertical d'environ 25 m. au lieu d'un rejet horizontal d'une
soixantaine de mètres, qui poduirait le même effet.
Nous considérons comme appartenant à la faille 19 un miroir
N 65° W, 60° E, à la route de Trélarce; F 19 serait alors une faille
en surplomb. Un miroir de faille N 77° W, vertical, avec canne-
lures plongeant de 40° vers l'W., n'est évidemment qu'une mi-
croparaclase accompagnante, qui se laisse interpréter comme
« Fiederspalte » (voir Cloos : 1920). Nous n'avons pas pu sui-
vre F 19 au NW. de Trélarce; à l'W. de ce hameau elle est en-
core bien marquée.
Aux escarpements au-dessous du Belvédère on peut observer
beaucoup de petites failles, dont la direction et l'inclinaison va-
rient fortement ; les rejets ne dépassent pas quelques mètres.
La faille qui borde la Combe Sèche au N. est presque partout
marquée par une épaisse brèche de friction et nous ne doutons
pas que c'est le prolongement de celle qui limite le lambeau de
Séquanien à l'E. de Gouland, car c'est seulement sur les 270 m.
où la faille coupe les pâturages marneux qu'elle ne peut pas
être observée. Le fait qu'à l'W. de Sous-les-Barres l'axe de A 7 se
trouve au S. de cette faille, tandis qu'au NE, de cette localité il
a été déplacé vers le N., se laisse expliquer par un plissement
inégal des deux lèvres de F 19.
Vers le N. le rejet de la faille de la Combe Sèche diminue pro-
gressivement jusqu'à zéro.
Notons le champ de lapiés, que présentent les banc à Nerinei-
dae du Kimeridgien supérieur au SE, de la Croix du Tronc. Il
est un peu difficile de fixer l'âge de ces bancs, car ils se trouvent
compris entre des calcaires à aspect un peu dolomitique, res-
semblant au Portlandien inférieur, et des oolithes blanches qui
semblent appartenir au Kimeridgien, Comme les bancs à Neri-
neidae présentent beaucoup plus d'analogies avec ceux du Ki-
meridgien qu'avec ceux du Portlandien, nous sommes convain-
cus de leur âge kimeridgien,
S 8,: Synclinal complkxk diî: Longcuaumois — L'Enfer — La
Doye — Crêt a la Dame.
A l'W. du décrochement de Morez, la zone synclinale de l'En-
fer est partout divisé en au moins trois synclinaux bien dis-
tincts, tandis qu'au NW, du Mont Jiavy on en trouve même cinq.
Dans toute cette zone il est difficile de suivre les synclinaux
et les anticlinaux sur le terrain, car le Purbeckien, le Calcaire
roux et l'Hauterivien n'affleurent que très rarement et les plon-
gements des couches varient beaucoup : citons le Barrémien in-
férieur à l'W. de la petite Combe, dont l'inclinaison du flanc
orienta), varie de 50° NW. à 70° SE„ et l'Infravalanginien à l'E,
de cet endroit : 05° NW. à 66° SE. Cependant il faut faire une
exception pour l'Hauterivien du synclinal de la Petite Combe,
qui offre de bons effleurements sur toute sa longueur.
Nous croyons inutile d'énumérer nos interprétations, qui se
rapportent surtout au Valanginien et à l'Hauterivien, et dont les
contours doivent souvent être peu exacts. Là, où nos observa-
tions permettent plusieurs interprétations, nous avons toujours
choisi la plus simple.
La bande de Barrémien supérieur au SE. de la Petite Combe,
qui s'est déjà beaucoup rétrécie, a été remplacée à une cin-
quantaine de mètres à l'W. de la limite de la carte par le syn-
clinal de la Petite Combe, dont l'axe se trouve à 75 m. au SE. de
la route de Longchaumois.
Les quelques levés que nous avons faits en dehors du terri-
toire de la carte semblent indiquer que les deux synclinaux de
Barrémien à l'W. de la Petite Combe s'unissent à 200 m. envi-
ron à l'W. de la limite de la carte.
Sur le flanc SE. du synclinal méridional le Purbeckien, le Va-
langinien et les parties marneuses de l'Hauterivien sont par pla-
ces totalement laminés.
Dans l'axe de l'anticlinal purbeckien, au S. de la Combe des
Adraits, nous avons trouvé à environ 90 m. au NE. du tracé de
la coupe 6 un affleurement d'Infravalanginien compris entre
deux bandes de Purbeckien : nous avons probablement affaire
à une inflexion dans l'axe.
Nous n'avons rien trouvé qui nous oblige d'admettre l'exis-
tence d'une faille à l'W. de F 21 ; cette faille n'a, du reste, été
observée qu'au N. du ruisseau de l'Enfer.
Insistons sur ce que la coupe 9 est moins exacte que les au-
tres : le fort plongement de l'Hauterivien, du Valanginien et de
l'Infravalanginien que nous avons figuré à l'E. de la Bienne n'est
qu'une interprétation nous permettant d'intercaler ces couches
entre l'axe du synclinal et l'Infravalanginien dans l'axe de l'an-
ticlinal secondaire au SE.
Mentionnons le petit cône de déjeclion à l'W. de la Cassine. Au
NW. de ce cône on peut observer une complication dans le Port-
landien du flanc oriental de S 8. Tandis que la position normale
dans ce flanc est N 35-55° E, 50-70° E, on peut mesurer à 6 m. au
S. d'un faible détour du chemin du Béchet: N 15° E, 15° W; 6 m.
plus vers le S: N 50° E, 50° E et enfin après 5 m.: N 100° E, 20-30°
E. Toutes ces positions passent visiblement l'une à l'autre, sans
traces de failles; nous en concluons que nous avons affaire à un
synclinal secondaire de directions irrégulières. Sans admettre
aussi l'existence de ce synclinal dans les coupes 9 et 10, la puis-
sance du Portlandien y serait trop grande.
Remarquons que les divers synclinaux de la zone qui nous oc-
cupe se retrouvent dans la coupe 12, c'est-à-dire dans la lèvre
orientale du décrochement de Morez. Les dépôts glaciaires nous
ont empêché d'observer le passage au synclinal simple à l'E. de
la courbe du niveau 1.060 m.
A l'W. de Trélarce il est fort difficile de suivre les contours
des étages, car l'inclinaison de la surface topographique ne dif-
fère que très peu du plongement des couches, de sorte qu'une
ondulation légère de ces dernières peut dédoubler la bande oc-
cupée par un étage.
Nous renonçons à décrire le prolongement vers le NE. du syn-
clinal portlandien, qui ne présente aucune complication.
A 8.: Anticlinal nu Bois Chinckval — Moniîz — Belle-Fon-
taine.
L'anticlinal 8 forme une grande voûte assez uniforme. Les
contours du Kimeridgien sont souvent peu exacts, car nous
n'avons trouvé que très peu d'affleurements de pisolithoïdes dans
la partie supérieure du Séquanien et des marnes à Exogyra vir-
gula du Kimeridgien supérieur.
La faille 21 est évidente entre le Béchet et la Grange Patier,
quoique nous n'ayons nulle part observé le plan de dislocation,
ni le contact visible des deux lèvres. Au S. et au N. de cette
grange affleurent des calcaires du type A. du Séquanien, de
sorte qu'on peut en conclure qu'une partie du Glaciaire au SE.
de la grange repose sur le Séquanien inférieur; nous n'avons pas
trouvé d'affleurements de ce sous-étage.
L'escarpement au-dessus de Morez montre une large fente à
N 75° E de la Grange Patier; les habitants ont dénommé cet en-
droit la Roche Fendue. En efïet, une masse de Séquanien supé-
rieur, d'une surface de 7.000 m^ au moins, s'est détachée com-
plètement de la carapace de l'anticlinal de Morez et s'est afïaissée
d'une vingtaine de mètres, sans s'être inclinée de plus de 10°.
Comme cette masse n'est soutenue que par les marnes du Sé-
quanien inférieur et de l'Argovien, qui présente plusieurs ébou-
lis, le danger d'un écroulement en masse n'est pas tout à fait ima-
ginaire.
Jusqu'ici nous n'avons observé qu'une faille dans la voûte qui
nous occupe, et la Combe de Belle-Fontaine semble également
être dépourvue de ces accidents. On pourrait conclure qu'en ef-
fet les grands anticlinaux seraient trop massifs pour comporter
des failles à petit rejet. Cependant on peut les observer partout
où des alternances de couches bien reconnaissables ont été mises
en évidence. Nous l'avons déjà constaté aux escarpements au
NE. de Sous-les-Barres et on peut l'observer aussi à l'E. de Mo-
rez. Le long de la voie du chemin de fer de cette ville on voit
respectivement, à 55, 65 et 70 m. au S. de la gare, 3 plans de faille
N 105-110° E, 80-60° N. Les rejets en sens vertical sont de 0,3
à 0,6 m., les composantes horizontales ne se laissent pas éva-
luer. Toutefois, il est possible qu'il faille les considérer comme
des microparaclases accompagnant le décrochement de Morez,
dont le tracé ne se laisse pas suivre exactement.
Ce décrochement est très évident dans la retombée occiden-
tale de l'anticlinal, où les arêtes de calcaires verticaux ont été
déplacées d'au moins 400 m. Lors de la réunion extrarodinaire
de la Société Géologique de France en 1885 les membres ont déjà
reconnu ce décrochement, cependant sans constater qu'il y ait
vraiment fracture. Nous ne croyons pas qu'il soit possible d'ex-
pliquer la position de la base du Séquanien supérieur N 45° E,
80° NW, vis-à-vis du Bajocien N 3quot; W, 50° W, à 600 m. au N. de
la grande place de Morez, par un simple décrochement sans frac-
ture.
Nous avouerons cependant que la représentation du décroche-
ment dans la coupe 12 est un peu hypothétique, car nous ne con-
naissons pas la valeur de la composante verticale du déplace-
ment.
II n'y a pas lieu de s'arrêter à la partie orientale de l'anticli-
nal, qui est très régulier,
S 9,: Synclinal de La Mouille-Morbier,
Nous préférons étudier ensemble les voussures de la zone La
Mouille-Morbier, qui forment un synclinal irrégulier, peu pro-
fond mais bien individualisé.
Cette zone synclinale se distingue par la fréquence de lianes
inverses et par les variations rapides du sens et de la valeur des
plongements. Ces deux phénomènes s'observent surtout dans le
Bononien supérieur le long de la route qui conduit de La Mouille
à Morez. A un km. de La Mouille le passage de la position nor-
male jusqu'au renversement s'accomplit dans une bande d'une
dizaine de mètres de largeur, de sorte qu'on croit voir un ton-
neau où les bancs du Portlandien ont été bien mis en évidence
par les travaux de la route. Le même phénomène, quoiqu'à une
échelle un peu plus grande, se voit 50 m. plus vers le N., à la
base du petit escarpement que montre la carte. Les couches qui
se trouvent immédiatement sous le Purbeckien sont renversées
jusqu'à N 30quot; E, 50quot; E, mais à une Irenlaine de mètres vers l'E.
les mêmes couches se retrouvent N 45quot; E, 40quot; W.
Au N. de la bande qui est occupée par l'Infravalanginien, par
contre, la position est horizontale en moyenne, sans beaucoup
de variations.
Les rares affleurements au NNE. des Lattes ne permettent pas
de préciser exactement les contours de l'Infravalanginien, de
sorte que sa représentation dans la coupe 8 est peu précise. Au
NE. des Lattes le Portlandien du plateau présente des ondula-
tions complitiuées, mais de faible amplitude, difficiles à suivre
exactement. Vers le NE. elles deviennent un peu plus régulières
et les bons affleurements des calcaires suboolithiques du Bono-
nien supérieur permettent de les figurer assez exactement dans
la coupe 10.
Insistons sur ce que la coupe le long de la route de Lézat que
donne M. Bertrand (1863) n'est pas tout à fait exacte : entre
Lézat et le ruisseau de Morbier il y a deux dépressions dans l'axe
du synclinal au lieu d'une.
Considérons un moment la coupe que ce même auteur donne
dans son compte de l'excursion du 26 août 1885. En discutant
l'arête verticale au SE. de Morbier il écrit (p. 126 de ses œuvres
géologiques) : « Sur la rive droite, on voit les têtes de ces cou-
ches verticales se poursuivre jusqu'au village de Morbier, et en
s'engageant sur la route, c'est-à-dire à l'aplomb des couches ver-
ticales, on se trouve sur le Portlandien horizontal. Par un phé-
nomène fréquent dans les hautes chaînes du Jura, les couches
verticales se renversent avant de prendre leur position horizon-
tale, donnant naissance à un V couché qui, dans le cas actuel, est
masqué par les éboulis, mais dont quelques bancs étirés et brus-
quement relevés indiquent cependant l'amorce, et qui peut seul
expliquer la position donnée ».
En réalité les calcaires verticaux appartiennent à la lèvre
orientale du décrochement de Morez, tandis que le Portlandien
horizontal appartient à la lèvre occidentale. Comme deux pages
plus bas Bertrand a reconnu le décrochement, il est d'autant
plus étonnant qu'il n'ait pas observé que ce décrochement expli-
que la disposition en question.
Nous avons cherché en vain le tracé du décrochement au N.
des affleurements d'Infravalanginien au NW. de Morbier, même
aidé par de bons affleurements des suboolithes portlandiennes
on ne peut le retrouver. Comme nous ne croyons pas possible
qu'il se soit déjà effacé, nous avons cependant marqué son tracé
probable. D'ailleurs on ne peut pas s'étonner de ce fait, car un
décrochement est très difficile à suivre dans un terrain occupé
par un seul étage avec faibles ondulations.
Après avoir, d'une façon aussi succincte que possible, analysé
notre carte et nos profils, en y ajoutant des explications supplé-
mentaires, nous allons nous efi'orcer de résumer en une syn-
thèse générale les résultats acquis.
Premièrement, nous nous rendrons compte des résultats ob-
tenus par d'anciens observateurs de notre région. Puis nous
comparerons ces résultats généraux avec ceux qui ont été obte-
nus par quelques autres géologues.
Historique. — Parmi les observateurs plus anciens, Sautier
s'est occupé exclusivement de la stratigraphie. L'abbé Bourgeat
et Marcel Bertrand y ont ajouté quelques observations tectoni-
ques. Ces deux derniers ont bien observé le décrochement de
Morez, néanmoins sans conclure à l'existence d'un déplacement
horizontal suivant un plan de fracture net. La position des syn-
clinaux et anticlinaux est indiquée, il est vrai, dans ses grands
traits sur la carte de Bourgeat, mais les limites des étages sont
inexactes.
Nous devons à Studer, Sautier, Ogérien, Jaccard, Bertrand,
Clerq, Maison, Bourgeat et Ciiamrard quelques profils de la
région étudiée; mais ils n'ont qu'une valeur illustrative, et n'en
représentent la structure que très simplifiée. D'autres profils
J'-eaucoup plus précis se trouvent dans les ouvrages de Heim
(d'après Sciiardt), et de Pannekoek.
La publication de la carte de Schardt en 1899 marque un
grand progrès; Schardt discutant théoriquement la structure
de la région conclut au plissement et à l'érosion simultanés.
En 1902, 1909 et 1914, Riche apporte quelques rectifications h
-ocr page 122-— :o2 —
la carte de Bourgeat, s'accordant en principe avec les observa-
tions de Schardt.
En 1915 et 1919, Albert Heim donne nn aperçu des décroche-
ments transversaux, suivi d'une synthèse, dans laquelle il con-
sidère les décrochements comme une conséquence de la flexion
des chaînes du Jura.
En 1919 paraît la thèse de Sprecher, dont les conclusions
sont à peu près diamétralement contraires à celles de Heim. Une
année plus tard Schardt nie l'existence de vrais décrochements
dans le Jura. Les résultats de la thèse de I^agotala (1920), par
contre, sont d'accord avec la théorie de Heim. Un an après Tutein
Nolthenius démontre que la carte de Sprecher, en ce qui con-
cerne la partie du Sud, est bien inexacte, mais que ce géologue
était plus près de la vérité que Heim. Les deux auteurs en arri-
vent à cette conclusion que la chaîne interne du Jura près de
Vallorbe n'a pas été notablement déplacée, tandis que Heim
indiquait un rejet de 10 km.
En ^928, Schwinner explique les décrochements comme con-
séquence de la compression : on peut comparer les décroche-
ments à ce que Leith dénomme en petit « fracture cleavage ».
En 1929, notre confrère Pannekoek a étudié en détail les en-
virons immédiats de la Cure jusqu'à la Chaille; nous avons lar-
gement profité de ses levés. Il attirait l'attention sur le fait que,
le déplacement du décrochement de Saint-Cergue étant opposé
à celui du décrochement de Morez, le déplacement devait être
nul au point d'intersection des deux accidents. De cette façon
une zone neutre traverserait pour ainsi dire en écharpe la ré-
gion du SW. au NE.
Nos résultats. — En comparant notre carte aux précédentes,
on peut voir que la structure de la région étudiée est plus com-
pliquée que ces dernières ne le font supposer. Nos profils accen-
tuent encore cette complication; nous avons de plus observé
quelques décrochements transversaux nouveaux.
On s'attendrait peut-être à nous voir suivre l'exemple illustre
de Heim en calculant la prolongation résultante des divers dé-
crochements. Comme Heim, nous pourrions nous baser sur le
rejet maximal observé et ainsi en arriver à cette conclusion que
A 8, — qui n'est déplacé que par F 11 ^— a été prolongé de
COS. eS^KSSO m.=148 m.
Comme nous verrons tout à l'heure que le décrochement de
Morez a été déjà formé pendant l'une des premières phases du
plissement, ce chiffre n'a pas beaucoup de valeur. Même si l'axe
de A 8 se prolongeait primitivement en ligne droite dans les deux
lèvres, rien nous force à supposer que la largeur développée
resterait la même pendant le plissement, tandis qu'il n'est pas du
tout nécessaire que l'agrandissement ou la diminution de la lar-
geur soit symétrique à l'axe. Ainsi il est bien possible que l'axe
se soit rapidement déplacé dans la lèvre orientale, conqué-
rant l'anticlinal une zone qui se trouvait d'abord au NW. Si en
même temps l'agrandissement dans la lèvre occidentale avait
lieu symétriquement (sans qu'il soit nécessaire d'admettre
que la connexion dans le flanc du Sud soit rompue), l'axe de
la lèvre orientale pourrait donc s'avancer vers le Nord. Mais cet
axe avancé serait bien l'équivalent de l'axe primitif au point de
vue morphologique, mais non pas matériellement. La distance
entre les points d'intersection des axes actuels avec le plan de
décrochement ne donne donc pas nécessairement une juste idée
du rejet, ni de la prolongation résultante (voir fig. 2).
Nous croyons pouvoir tirer de l'analyse de notre région les
conclusions suivantes ;nbsp;! •
1° Cause des décrochements.
La théorie la plus connue sur la cause des décrochements est
celle de Heim. D'après ce savant les décrochements se sont for-
més par conséquence de prolongation. Il entend cette prolonga-
tion dans la direction comme la conséquence d'une flexion des
chaînes pendant le plissement et l'avancement.
Sprecher en arrive à une conclusion inverse et énumère di-
vers phénomènes qui démontrent justement une pression dans
la direction longitudinale des chaînes. Il suppose que le plisse-
ment pousse le Jura entier dans un espace cunéiforme compris
entre le Massif central et les Vosges. Il fait remarquer à juste
titre que le fléchissement (retroussement) des chaînes annihile
souvent la prolongation causée par les décrochements. La chaîne
du Vuache, par exemple, est parallèle au premier décrochement,
de sorte qu'il n'y a pas lieu de parler d'un retroussement, comme
le fait Heim.
Nous objecterons à l'opinion de Sprecher qu'il est nécessaire
pour sa théorie de supposer que les chaînes se détachaient de
leurs extrémités originaires et qu'elles se glissaient pour ainsi
dire indépendamment des côtés du « coin » vers le NW. Dans
cette hypothèse, le Jura entier serait donc limité par deux décro-
chements qui devraient converger vers le N. Nous ne connaissons
rien de tel.
ScHwiNNER construit les deux systèmes de décrochements
comme « Scherung », étroitement liés au plissement. Cette ex-
plication est très logique, mais nous ferons remarquer que
ScHWiNNER dessine la déformation sans réduction de surface.
Les opinions de Schwinner et Heim se correspondent assez
bien: les décrochements sont la manifestation d'une prolonga-
tion perpendiculaire à la compression maximale et tous deux
résultent d'une seule force.
Nous insistons sur le fait que les idées de Heim et Sprecher
ne sont pas aussi inconciliables qu'on pourrait le supposer à pre-
mière vue. Car, dans une poutre courbée, nous trouvons aussi
des phénomènes de prolongation du côté convexe et de raccour-
cissement du côté concave.
En ce qui concerne la prédominance des décrochements à di-
rection N.-S., tandis que les décrochements à direction E.-W.
atteignent le même résultat, nous nous référons à l'explication
de Schwinner: le couple de forces qui a plissé le Jura, avait un
moment de rotation (Drehmoment) contraire à celui des ai-
guilles d'une horloge. Il est difficile de fixer la cause de ce sens
de rotation ; les résistances inégales en sont peut-être la raison.
Sprecher, niant la responsabilité de résistances inégales,
dit qu'il est plus vraisemblable que la poussée plissante aug-
mente vers l'E. Il explique cela en supposant une chai'nière fixe
près du Massif central. Mais cela veut dire une résistance !
Nous pouvons bien admettre la conclusion de Sprecher que
la force était plutôt dans le sens S-N. environ ; elle n'était donc
pas dans le sens perpendiculaire à l'allongement des chaînes.
Son argumentation est pourtant très faible et eu contradiction
avec sa propre explication de la compression, car: 1° la chaîne
interne du Jura n'a pas été poussée dans le « coin », mais elle est
restée en avant, comme le montre la carte géologique ; cette
chaîne montrerait précisément selon Sprecher les plus forts
phénomènes de compression longitudinale; 2° il dit aussi que la
force dans le sens S-N. ne ])ouviiit pas devenir active dans les
chaînes du Jui-a méridional, j)arce qu'elle y est parallèle. En
elTet, il n'y a aucune raison pour iatjuelle un plissement trans-
versal résulterait exclusivement du « Stuiichdruck » de Sprecher
et non à cause de la force qui nous occupe.
En résumé, nous admettons avec Schwinner que les décro-
chements et les plis peuvent être compris ensemble dans une
seule figure de déformation, tous les deux résultant d'une même
force. Nous croyons qu'il ne faut pas entendre la prolongation
comme une conséquence de traction, mais plutôt de compression.
2quot; L'âge des décrochements.
En nous rendant compte de l'existence d'une zone neutre à
travers notre région (voir plus loin), nous tâcherons de détermi-
ner l'âge relatif des décrochements. En comparant les deux lè-
vres du décrochement dans S 6, dans les coupes 8 et 9 surtout.
on constate d'une façon évidente que le plissement de ces syn-
clinaux des deux côtés du plan de fracture s'est accompli en
majeure partie alors que le rapport entre les deux lèvres était
déjà rompu.
Supposons que les deux lèvres soient développées : nous ver-
rons non seulement que la compression horizontale est beaucoup
plus forte dans l'E., mais encore que la largeur développée est
plus grande. Insistons sur le premier fait, qui explique le dépla-
cement relatif vers le S. de l'axe de A 6.
La comparaison de S 7 et de A 7 amène d'une manière aussi
convaincante à la même conclusion concernant l'âge.
Nous voyons donc que la compression horizontale entre Gou-
land et le Fort des Rousses est beaucoup plus grande que celle
qui existe entre le Turu et les Moulins Grenier. Le déplacement
apparent vers le N. que présente la lèvre orientale près de Gou-
land, semble à première vue en désaccord avec ce résultat. Pour-
tant il n'est que la conséquence logique du fait que la largeur
développée est beaucoup plus grande, elle aussi, dans la lèvre
orientale du décrochement que du côté occidental.
Plus au N. les rôles sont intervertis : la compression horizon-
tale et la largeur développée sont plus grandes entre les Rivières
et le Béchet qu'entre Gouland et Morez. Par conséquent le flanc
septentrional de l'anticlinal de Morez a été déplacé de 450 m.
environ vers le N.
Nous considérons ce renversement même des rôles comme une
preuve de la naissance des décrochements lorsque les plis ve-
naient de se former.
Du fait que les synclinaux et anticlinaux se laissent paralléli-
ser — bien qu'avec peine — des deux côtés des décrochements,
nous inférons qu'ils s'étaient déjà formés lorsque le décroche-
ment prit naissance ; mais à cause de grandes différences de
forme il nous faut conclure que la plus grande partie du plisse-
ment s'est faite après la naissance du décrochement.
Pour des raisons analogues nous estimons que F 19 a dû se
former dans la première phase du plissement. II est possible que
le synclinal secondaire sur la pente orientale du Risoux ne se
soit formé qu'après le décrochement.
Remarquons qu'il ne va pas du tout sans dire que tous les
décrochements du Jura aient le même âge. Il est très vrai-
semblable qu'un décrochement ne traverse pas d'un seul coup
plusieurs chaînes (ainsi qu'une cassure dans la glace), mais qu'il
se propage lentement à partir d'un point de départ. Le décro-
chement de Morez serait par exemple né dans la région de S 5
ou de S 7 (lorsque ceux-ci n'étaient que de faibles dépressions)
et se serait ensuite prolongé vers le NW. et le SE. pendant que
le plissement se poursuivait.
Cette propagation doit s'être produite bien plus rapidement
vers le N. puisque les différences de compression horizontale des
deux côtés du plan de fracture y sont les plus grandes. Dans A 5,
par contre, la différence entre les parties des deux côtés du dé-
crochement semble être minime. Les coupes 4, 6 et 8 montrent
la même disposition de S 5; l'anticlinal secondaire dans la
coupe 7 est un phénomène local, qui s'est probablement formé
sous l'influence du décrochement, mais dans la dernière phase
du plissement et sans, effectuer une grande compression.
La différence de plongement du flanc occidental de A 4 des
deux côtés de F 11, peut résulter de la fracture, à la fin du plis-
sement.
En considérant d'une façon analogue les autres fractures
transversales de notre région, nous en venons à penser que ces
cassures peuvent être un peu plus jeunes que celle de Morez.
Nos conclusions sont ainsi conformes à celles de Spueciier
pour le décrochement de Vallorbe, mais elles sont en contradic-
tion avec l'opinion de Heim, qui suppose que toutes les fractui-es
ne se seraient formées que pendant le dernier tiers du plisse-
ment.
ScHwiNNER donne lui aussi son opinion sur la question d'âge.
De chiffres quelque peu hypothétiques il conclut que les frac-
tures seules causent déjà une compression horizontale de 11 %
sur la largeur originaire. D'après lui ce chiffre amène à l'opi-
nion de Heim, c'est-à-dire que les fractures ne se sont formées
que pendant le dernier tiers du plissement, car de môme que
Heim, il suppose que les fractures et le plissement se sont arrêtés
à la fois et il fixe la compression horizontale complète à 33
Cela n'est pourtant pas exact; il ne base ses conclusions que sur
des coupes transversales. De cette façon il n'a pas tenu compte
de l'influence des fractures; on ne peut donc rien inférer de cette
valeur de la compression en ce qui concerne les fractures.
Cependant comme Schwinneu parle expressément du « Ge-
samtzusammenschub », nous sommes obligés d'admettre qu'il
tient compte de l'effet des fractures. Mais dans ce cas il s'est
trompé. Car si le plissement a produit les deux tiers de la com-
pression totale et qu'il a cessé en même temps que les décroche-
ments (comme Schwinner et Heim le supposent avec raison), les
fractures devraient déjà s'être formées après le tiers de la com-
pression et non pas après les deux tiers, suivant les calculs de
schavinner.
Quand nous parlons de la relation du moment de la naissance
des décrochements avec le degré de la progression du plissement,
nous appelons l'attention sur le fait que nous visons alors le
degré de la compression et non pas le temps écoulé depuis le
commencement du plissement.
3° Rapports entre ta tectonique et l'érosion.
De nos conclusions sur l'âge du décrochement il résulte que
nous n'attribuons à l'érosion aucune influence sur la formation
de celui-ci ou sur la différence de plissement des deux côtés ;
c'est pourtant ce que Schardt a fait. Pour ce qui est de la « pous-
sée au vide » entre Prémanon et les Rousses, Schardt en vient
à cette conclusion aussi par le fait qu'il prend le Crétacé de S G
comme appartenant entièrement à S 5 et qu'il ne reconnaît pas
le Jurassique de S 6 comme formant un synclinal distinct. Il se
figure qu'il était possible au synclinal crétacé à l'W. des Rousses
de s'avancer vers le N., parce que l'érosion avait alors déjà formé
le creux des Rivières.
Schardt a été frappé, lui aussi, par les grandes différences de
structure des deux lèvres des accidents transversaux. Il con-
clut :
« Il n'est, par exemple, guère probable, que la déviation du
synclinal des Rousses-Prémanon, au point d'intersection avec la
cluse de Morez, ait précédé l'excavation de celle-ci; ni que la
différence entre la forme du pli des Charrières (=A 6 et A 7) et
du pli du Risoux ait préexisté au commencement dé l'érosion de
la cluse qui les sépare. La déviation du synclinal des Rousses-
Prémanon résulte manifestement d'une poussée au vide, ayant
agi ici en sens inverse à celle qui a fait chevaucher le flanc du
Risoux sur le synclinal des Rousses et Bois d'Amont. Cette coïn-
cidence prouve avec évidence que l'érosion a été simultanée au
développement des plis » (1899).
« En réalité ce ne sont pas de vrais décrochements, atteignant
toute la hauteur des plis à partir de leur base. Il n'y a que plis-
sement inégal de la partie supérieure de la chaîne de chaque
côté d'une coupure verticale de longueur déterminée, ne tra-
versant jamais la chaîne entière. Cela n'est possible que si, avant
le plissement, il y a eu sur ce parcours une entaille, car on ne
peut guère se figurer que ce rôle a pu être joué par une simple
fissure permettant aux plis de part et d'autre de se développer
différemment » (1920).
Pour expliquer cette entaille, Schardt admet dans chaque
accident transversal une rivière antécédente.
Les différences entre deux- coupes des deux côtés d'un même
accident devraient par conséquent être limitées au parties si-
tuées au-dessus du niveau de la rivière h l'époque du plissement,
ce qui n'est pas le cas. En outre, le tracé du décrochement et la
cluse ne sont pas si intimement liés.
Heim dit que le décrochement est marqué par une entaille
nette, mais il indique sur sa carte (pl. XX) la coupure de la
Bienne plus loin à l'W. de la ligne de fracture, conformément à
la réalité. Le cours de cette rivière est en effet peu dépendant
de la tectonique. Les cluses que la rivière forme à l'W. du Sagy
ne présentent pas de failles.
4° Zone neutre.
Nous dénommons « zone neutre » la bande de terrain qui n'a
pas été interrompue par les décrochements. Nous espérions que
l'étude de cette zone nous permettrait de tirer une conclusion
sur la cause des décrochements. Si la théorie de Heim est juste,
nous devrions trouver des phénomènes de prolongation, tandis
que des phénomènes de compression donneraient raison à
Sprecher.
Hélas, la bande en question entre les axes de S 4 et A 4 ne
nous offre que peu de bons affleurements, de sorte que nous
n'avons pas de preuves permettant de justifier l'une ou l'autre
hypothèse. Nous ne croyons pas que les flexions de A 4 (qui n'a
presque pas été interrompu par les décrochements) soient une
preuve pour une compression longitudinale, car nous ne savons
pas si cet anticlinal ne s'est pas déjà formé « statu nascendi »
avec des flexions.
Contrairement à notre attente, nous avons observé une seconde
bande neutre recoupant notre région, à savoir dans le flanc SE.
de A 6. C'est la conséquence naturelle d'une forte compression
dans S 6 au NE. du décrochement. Cette bande ne nous a pas non
plus permis de résoudre la question de prolongation,
5° Conclusions sur la tectonique, résultant de l'observation des
détails secondaires.
Etant donnés les beaux résultats obtenus par Leith, Cloos et
leurs élèves qui se sont rendus compte de l'importance des phé-
nomènes de détail, pour la résolution de problèmes tectoniques,
nous aussi nous les avons étudiés attentivement, mais les résul-
tats de nos recherches n'ont pas répondu à notre attente. Nulle
part dans la région étudiée le clivage n'est assez régulièrement
développé pour en tirer des conclusions indubitables. Cela ne
nous parait possible que si des couches rigides (calcaires ou
quartzites, etc.) alternent avec des marnes ou des schistes plas-
tiques.
Les cannelures aussi nous ont fait défaut. Il est vrai qu'elles
sont bien développées. Mais aussi bien sur les plans de couches
que sur les plans de fractures on trouve souvent deux systèmes
(ou plus) de stries, qui se recoupent sous des angles ditTérents.
Même pour construire le sens du mouvement résultant, nous
aurions dû avoir non seulement la certitude, que nous avions
observé tous les systèmes développés, mais encore pouvoir fixer
la valeur du rejet de chaque système.
Des fractures, ne produisant qu'un rejet minime, se montrent
en grande quantité à 650-750 m. au SW. du Sagy. Souvent elles
sont plus évidentes que les plans de couche; leur direction est de
N 30-90° W., leur plongement varie de 40° N, perpendiculaire-
65° SW. En rapport avec le déplacement que A 6 a subi à l'E.
du décrochement, on peut les interpréter comme les « Fieder-
spalten » de Cloos.
6° Les plans de fracture et le sens du mouvement.
Bien que nous écrivions souvent « le plan de fracture », etc.,
nous ne sommes guère convaincus qu'il ne s'agit pas souvent de
plusieurs écailles, se relayant Successivement. De même que
Sprecher, nous n'avons nulle part observé le plan du grand dé-
crochement, à plus forte raison nous n'avons point constaté un
relayement. Nous estimons pourtant avec Cloos que ce phéno-
mène n'est pas rare, bien qu'il ne se laisse observer que rarement.
Comme nous avons montré qu'il y avait plissement inégal des
deux lèvres du décrochement, on ne s'étonnera pas en apprenant
que le sens du rejet n'était pas exactement horizontal. Cependant
la plupart des différences d'altitude tectonique des lèvres sont
dues aux plongements des axes.
Remarquons que les parties synclinales avec la compression
maximale se trouvent souvent plus bas que les parties à plisse-
ment moins intense (S 0 et S 8), tandis qu'on pourrait s'attendre
au contraire.
En effet, il serait logique de penser qu'une compression plus
forte donne naissance à un soulèvement également plus fort.
Peut-on inférer des circonstances données que nous ayons af-
faire au « parallel fold » de van Hi se ?
Ce « plissement parallèle » idéal est caractérisé par la dis-
tance égale entre les plans de couche dans les flancs et dans les
axes des plis. En sortant d'une couche (A-A dans la figure) à
forte compression dans les synclinaux, on voit qu'en construisant
les autres couches sans aucun amincissement sur les flancs, la
compression dans les synclinaux doit diminuer vers le bas.
Comme il est peu vraisemblable que la couche A soit plus com-
primée qu'une couche B, on peut se figurer que la compression
de cette couche-là atteint son maximum dans le noyau des anti-
clinaux.
Nous n'avons pas trouvé beaucoup de fossiles qui méritent
une description spéciale. Les Ammonites donneraient lieu à
quelques remarques, mais nous estimons que des observations
basées sur un ou deux individus n'ont pas beaucoup de valeur,
surtout comme c'est le cas lorsque ces exemplaires ne sont pas
complets.
Aussi nous nous bornerons à décrire quelques Nerineidae.
NERINEA RUTTENI, Nov. sp.
(Planche I, fig. 4 et 5)
Longueur probable du plus grand individu ........ 5,7 cm.
Diamètre du plus grand individu .................. 1 cm.
Angle spiral.................................. S'-Qquot;
Coquille de petite taille, faiblement trapue, presque réguliè-
rement conique, non ombiliquée. Chez quelques exemplaires l'an-
gle spiral est plus ouvert au commencement: jusqu'à 15°. La
hauteur des tours atteint 50 à 70 % de la largeur. Les tours sont
plans, limités en arrière par un bourrelet lisse, peu saillant, et
ornés par un bourrelet spiral très faiblement noduleux, qui est
situé légèrement en avant du milieu du tour. Nos exemplaires
étant un peu usés, on ne peut observer ni la suture, ni l'exis-
tence d'une ornementation plus fine. Cependant une empreinte,
que nous attribuons sous réserve à N. Rutteni, montre encore
une rangée de perles peu saillantes entre les bourrelets. L'ou-
verture est inconnue.
La section axiale est très caractéristique et ses caractères sem-
blent fort constants. Il existe deux plis columellaires égaux,
étroits, un pli pariétal faiblement recourbé vers l'extérieur et un
pli labial épais, situé au tiers antérieur du tour. Tous ces plis
sont très saillants.
Rapports et différences, — Par tous ses caractères notre es-
-ocr page 134-pèce se rapproche de N. minima, J. Favre (i), dont elle se dis-
tingue cependant par son angle spiral plus aigu et par ce que la
paroi de la coquille est beaucoup plus épaisse en avant du pli
labial, qu'en arrière. En outre notre espèce a les plis columellai-
res souvent dirigés un peu en arrière, et le bourrelet médian ne
se compose pas de perles distinctes, comme c'est le cas chez N.
minima.
N. subelegans, Et. (2) se distingue de notre espèce par l'ab-
sence du deuxième pli columellaire et par le bourrelet antérieur
plus tuberculeux.
Gisement. — Kimeridgien à 700 m. N 60° (W. du Fort du Ri-
soux.
Nombre d'exemplaires : 35, dont 28 n'ont pas été dégagés de
la roche ; ils présentent de bonnes sections axiales.
NERINEA THIOLLIEREI, Dumortier et Fontannes
Fig. 4; pl. I, fig. 3)
1876. Nerinea Thiollierei, Dumortier et Fontannes, Desc. de la
zone à A. tenuilobatus de Crussol, p. 139; Pl. XIX, f. 4.
1898. Nerinea Thiollierei, Dum. et Font., Cossmann, Nérin. ju-
rass., p. 44; Pl. V, f. 4-6.
Longueur probable............................... 20 cm.
Diamètre....................................... 2,7 cm.
Angle spiral................................... 7°
Nous avons figuré un bel exemplaire de N.
Thiollierei, parce qu'il est intermédiaire entre le
type de Dumortier et Fontannes et ceux qui onl
été figurés par Cossmann. En effet, notre exem-
plaire ne se distingue du type de cet auteur que
{)ar la présence d'un quatrième cordon, composé
d'une quinzaine de tubercules, se trouvant im-
médiatement derrière le bourrelet antérieur.
Le type de Dumortier et Fontannes se distin-
gue par la présence d'une cinquième rangée de
perles, en outre les tubercules des cordons ja-
lonnant la suture, au nombre de 16-18, y sont
plus distincts.nbsp;fig- *
Nerinea Thiollierei
(1)nbsp;J Favbe. Mon pal Saléve, in Joukowsky et Favie, Pl. XXXII fig. 32-36, XXXIII
llg. 126.
(2)nbsp;Etallon 1862. Et. pal. dans le haut Jura, p. 87 (non liguré)
-ocr page 135-Gisement.- Portlandien inférieur entre Prémanon et La Halle.
NERINEA FAVRINA, Pictet et Camp. var. triplicata, nov. var.
(Fig. 5)
188G. Nerinea Favrina, P. de Loriol, Desc. d. loss, de l'Oolithe
corallienne du Mont Salève; p. 52 Pl. A fig. 4-5.
Longueur probable du plus grand individu....nbsp;16,4 cm.
Hauteur du dernier tour par rapport à sa largeur. 0,66-0,68 cm.
Angle spiral............................... 10-11°
Angle suturai............................. 107-110°
Nous possédons deux Nérinées, qui ne se distinguent du type
de N. Favrina que par l'absence du deuxième pli de la columelle.
Cela ne nous paraît pas suffisant pour établir
une nouvelle espèce, surtout n'en connaissant
que le moule interne. Notre variété est proba-
blement beaucoup plus commune que la forme
à quatre plis. Toutes les coupes axiales que
possède le Musée d'Histoire naturelle de Genè-
ve se rapportent à notre variété, même celles
qui ont été pratiquées sur des individus dé-
terminés par Pictet lui-même. L'original de
la ligure de P. de Loiuol doit être attribué
également à la variété triplicata; le (pmtrième
pli que figure cet auteur n'est point visible.
Nos exemplaires sont caractérisés par la té-
nuité du pli pariétal. M. A. RehsIEK eut l'obli- Fio. IS - Neunea Kavrina
geance de revoir les coupes axiales du Musée géologique de
Lausanne. Seulement l'original de Pict. et Camp montre le pli
columellaire moyen, et il est loin d'être aussi net en réalité que
la représentation de P. et C.
Insistons sur la grande ressemblance avec N. guinclwensis,
Choffat (').
Gisement. — Infravalanginien des Rousses.
(1) CnoFFAT 18S6. E?p nouv. ou peu connue.«! p. H, pl. III, np;. l5-!6
-ocr page 136-PTYGMATIS c.f. PSEUDOBRUNTRUTANA, G. Gemmellaro.
1866. P. Nerinea pseudobruntrutana G. Gemmellaro. Nerinee
d. Ciaca d. Palermo.
Pour la synonymie complète, voir Dietrich, Fossilium Cata-
logus, I, 31 : Fam. Nerineidae.
La grande majorité de nos moules de Ptygmatis du Kimerid-
gien correspond à P. pseudobruntrutana, G. Gemm. Ils présen-
tent les mêmes variations que celles, qui ont été décrites par
J. Favre dans la monographie du Salève. Nous nous bornerons
à signaler une particularité: la forme du pli antérieur du labre.
Tandis qu'en général ce pli présente trois saillies aiguës, nos
exemplaires (à une exception près) n'en montrent que deux; la
saillie centrale étant remplacée par une faible excavation du pli,
qui présente la forme d'un T, comme celui de Ptygmatis n. sp.,
pl. I. fig. 6.nbsp;. I
Nombre d'exemplaires : 20.
PTYGMATIS nov. sp.
(Pl. I, fig. 6)
Nous figurons un Ptygmaiis inconnu, provenant de l'Infrava-
langinien à l'E. des Rousses. Comme nous ne possédons que deux
moules, nous n'en donnerons pas de description : tous les carac-
tères se voient dans la figure.
Notre forme est assez voisine de Phaneroptyxis cyathus, Pict.
et Camp., qui présente plutôt les caractères de Phaneroptyxis et
dont les plis postérieurs du labre et de la columelle présentent
la forme d'un T; le pli pariétal y est plus épais.
Au musée de Genève se trouve un Ptygmatis, dont la forme
des plis ressemble plus à celle de P. cyathus. Nous ne serions
point étonnés, de trouver toutes les formes intermédiaires entre
notre Ptygmatis et Phaneroptyxis cyathus. En effet la raison
d'être de ce dernier genre nous semble loin d'être démontrée.
ENDIATRACHELUS ERATO, d'Ouihgny
Pour la. synonymie de l'espèce, voir Dietrich, Fossilium Ca-
talogus, I, 31 : Fam. Nerineidae, p. 93.
Non N. Erato, G. Gemm. Fauna calc. Terebr. .laiiilor, II, p. 2G;
pi IV, fig. 18 et 19.
Nous possédons un fragment de Nérinée, qui doit être attri-
bué à Endiatraehelus Erato, d'Orb. La section axiale est carac-
térisée par la grande distance entre le pli columellaire et le pli
pariétal, atteignant la moitié de la hauteur du tour, et par
l'épaisseur du pli du labre, qui occupe le quart de la hauteur du
tour; il est situé avant du milieu du labre. Il ne se distingue
du type, tel qu'il a été décrit par Cossmann, que par les tours,
de 2 cm. de largeur, qui sont plans, au lieu d'être un peu con-
caves. Notre fragment est donc intermédiaire entre E. Erato et
E. Pellati, Cossm. On ne peut reconnaître cette dernière espèce
que par son ornementation.
Nous avons examiné les beaux individus de Sicile, figurés par
Gemmellaro sous le nom de Nerinea Erato. Comme ils présen-
tent de courtes costules obliques au-dessus de la suture, ils ap-
partiennent bien à E. Pellati, Cossm., comme cet auteur l'avait
déjà soupçonné. Ils se distinguent par leur pli labial moins épais
et par leurs cordons spiraux, qui sont limités à la moitié anté-
rieure du tour. Parfois la bande suturale est très nette.
■ ■lt;
-ocr page 139-Nous ne mentionnons que les travaux principaux à propos de la
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les Nerineidae.
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1858. Sautier, A. : Noie sur quelques lambeaux des étages Aptien et
Albien que l'on rencontre dans le Haut-Jura aux environs
des Rousses. (Mém. Soc. d'émul. du Doubs. III' série.)
1896. Schardt, H.: Nouveaux gisements de terrain cénomanien et
de Gault dans la vallée de Jeux. (Eclogae geoL HeUv. t. IV.)
1898.nbsp;Schardt, H. : Sur quelques accidents tectoniques du Jura.
(BulL Soc. neuchât. se. nat. t. XXVI.)
1920.nbsp;Schardt, H.: Les cours d'eau pliocéniques et les accidents
transversaux de la chaîne du Jura. {Eclogae geol. Helv.
t. XVI.)
1928. Schwinner, R. : Der BegrifT « Scherung » in der Tektonik.
{Cenlr. Bl. f. Min. Geol. u. Pal.)
1886-87. Seunes, J. : Note sur quelques Ammonites du Gault. {Bull.
Soc. Géol. France. 3® série, t. XV.)
1898-99. v. siemiradzki, J.: Monographische Beschr. der Ammoni-
tengattung Perisphinctes. {Palaeontographica. XLVquot; Bnd.
4-6= Lief. Stuttgart.)
1931. Spath, L. F.: Revision of the Jurassic Cephalopod Fauna of
Kachh (Cutch.) part IV. {Mém. of the geol. surv. of India.
New series, vol. IX. mem. 2.)
1917. Sprecher, C. : Beitrag zur Kenntniss der Querstörung Mollens-
Vallorbe-Pontarlier {Diss, de Bern.)
1851-53. Studer, B.: Geologie der Schweiz. IL Bern, Zürich.
1861-64. Thurmann, J. et Etallon, A.: Lethea Bruntrutana. {Neue
Denkschr. Allgem. Schweiz. Ges. f. d. Ges. Naturwiss. t.
XVlIl. Zürich.)
1911. de Tsytovitch, Xenie: Hecticoceras du Callovien de Chézery.
{Mém. d. I. Soc. pal. suisse, t. XXXVII. Genève.)
1921.nbsp;Tutein Nolthenius, A. B.: Etude géologique des environs de
Vallorbe (Canton de Vaud). {Mat. p. l. Carte géol. d. l.
Suisse. Nouv. série, XLVIII'^ livr. et Thèse de Lausanne.)
1926. Tvveniiofel, W. H.: and calloborators: Treatise on sedimen-
tation. London.
1830. v. Zieten, C. H.: Die Versteinerungen Württembergs. Stuttgart.
1893.nbsp;Zirkel, F.: Lehrbuch der Pétrographie. IP Aufl. I« Bnd. Leipzig.
1873. Zittel, K. A.: Die Gastropoden der Stramberger Schichten.
Pal. Mitt. a. d. Mus. d. Bayr. Staates. 2. Cassel.
CARTES GEOLOGIQUES
1867. Ogérien: Carte géologique du département du Jura, dans Hist,
nat. du Jura.
1894.nbsp;Bourgeat, l'Abbé: Feuille St-CIaude (Nquot; 149, 1:80.000) de la
carte géologique détaillée de la France.
1899.nbsp;Renevier, E. et Schardt, H. : Feuille 16, 1 : 100.000, de la carte
géologique de la Suisse.
-ocr page 145-EXPLICATION DE LA CARTE
Nous croyons avoir augmenté la valeur de la carte en indi-
quant quelles sont les limites des étages qui n'ont pas été exac-
tement observées; elles sont en majeure partie basées sur les
observations tectoniques.
Afin de ne pas surcharger le dessin, nous n'avons marqué la
position des couches que là, où ces signes n'embrouillent pas
trop la lisibilité de la carte. Quant aux localités fossilifères, nous
n'avons indiqué que celles qui présentent un certain intérêt. Nous
n'avons pas non plus marqué les chemins de fer, les forêts et
une partie des sentiers,
La topographie a été indiquée par les courbes équidistantes
de 20 m.
Là, où le Glaciaire ne forme qu'une couverture mince sur une
autre formation, nous avons indiqué cette dernière sous le poin-
tillé du Glaciaire.
PLANCHE I
Fig. 1 : Calcite secondaire avec des enclaves rhomboëdriforrnes.
Agrandissement 13 fois. Portlandien, chemin du Béchet.
Fig. 2 : La même coupe mince, agrandissement 115 fois.
Fig. 3 : Nerinea Thiollierei, Dum. et Font. X 0,9.
Portlandien inférieur entre Prémanon et La Halle.
Fig. 4 : Nerinea Rutïeni, nov. sp. X 1.25.
Kimeridgien du Risoux.
Fig. 5 : Nerinea Rutteni, nov. sp. X 1gt;8.
Coupe axiale. Même localité.
Fig. 6 : Ptygmatis, nov. sp. X L5. Coupe axiale.
Infravalanginien des Rousses.
PI I
■■^'mcr^r-' ......
Ol.nbsp;^nbsp;. . ■ . 'nbsp;-■• •
-
-ocr page 149-Première partie : Stratigraphie
Bathonien et Callovien ........................................................................10
Résumé du Dogger ................................................................................18
Oxfordien ..................................................................................20
Résinné du Malm ..........................................................54
Valanginien ..................................................63
Cénomanien ...............................................................................72
Résumé du Crétacé ................................................................................72
Molasse ......................................................................................................73
Gompholithe ............................................................................................73
Deuxième partie : Tectonique
Généralités ................................................................................................75
Remarques spéciales ..............................................................................75
Appendice : Paléontologie ..................................
-ocr page 150-BOSO frères, M. a L. RIOU
OO OO IMPRIMEURS- feDITEURB «quot;gt; OO
quot;quot; a2, quai gailueton, «o
OO OO OO OO lyon OO 00 OO OO
-ocr page 151-ERRATA PRINCIPAUX.
page, alinéa, lignes.
5. 2. 1. ,,du profilquot; doit être „de la coupequot;.
12. 3. 3. ajouter „(Gare)quot; sous „plus de 8quot;.
17. 4. 6-8 lire: „dent, les autres fossiles sont très rares. Surtout Ja
base est riche en limonite, souvent en larges concentra-
tions irrégulières en forme de racinesquot;,
ajouter ,,vreiquot; avant „SiEAiquot;.
„0m,5-0m,7quot; doit être „0m,05-0m,07quot;.
. „oolithoidesquot; doit être „pisolithoidesquot;.
„de profils 1-4quot; doit être „des profils 2 et 3quot;.
„la partie orientalequot; doit être „le prolongement orientalquot;,
„maièrequot; doit être „manièrequot;,
ajouter „estquot; après Cryptoplocns.
„9quot; doit être „9'quot;.
„estquot; doit être „soitquot;,
„fig. 4quot; doit être „fig. 2'\
„fig. 5quot; doit être „fig. 1quot;.
22. |
1. |
8. |
24. |
3. |
1. |
27. |
5. |
9 et 13 |
30. |
1. |
2. |
37. |
2. |
3. , |
37. |
4. |
10. , |
38. |
1. |
3. |
39. |
3. |
13. |
44. |
2. |
8. |
44. |
2. |
10. |
44. |
3. |
7-8. |
62. |
5. |
5. |
73. |
1. |
4. |
73. |
1. |
6. |
83. |
3. |
9. |
81. |
3. |
9. |
86. |
6. |
2. |
93. |
1. |
4. |
94. |
6. |
12. |
95. |
4. |
1. |
98. |
3. |
3. |
112. |
1. |
9. |
115. | ||
115. |
7. | |
116. |
1. |
1. |
117. |
4. |
„beaucoup desquot; doit être „beaucoup dequot;,
„des fossilesquot; doit être „de fossilesquot;,
„ouquot; doit être ,,auquot;.
„soixantequot; doit être „soixantainequot;,
„s'inclinantquot; doit être „s'inclinentquot;,
„dysharmoniquequot; doit être „disharmoniquequot;,
„dunequot; doit être „d'unequot;,
„poduiraitquot; doit être „produiraitquot;,
„bancquot; doit être „bancsquot;,
„extrarodinairequot; doit être „extraordinairequot;,
„couche-laquot; doit être „couche-ciquot;.
„Fig. 5. Nerinea Favrinaquot;, ajouter „P. et C. var.
triplicataquot;,
„0,66-0,68 cm.quot; doit être „0,66-0,68quot;.
„1866. P. Nerinea etc.quot; doit être „1866. Nerinea etc.'
ajouter: „Gisement: Portlandien inférieur entre Morez eî
Valfinquot;.
CARTE.
Le pointillé du glaciaire a été omis:
1°, sur le Barrémien de S 4 à l'E. du Fort des Rousses au S. du
chiffre 1100.
2°, sur le Kimeridgien et sur le Portlandien à 600 m. au NE. du
Pont de Morez.
Il faut excuser le fait que ce pointillé n'est pas partout fait de la même
façon et qu'il interfère avec le pointillé bleu et vert de manière à former
un dessin particulier.
PLANCHE DE COUPES.
Les lignes qui indiquent le changement de direction ont été par hasard
quelquefois omises. Dans la coupe VII la bande noire qui indique le
Purbeckien est au bout oriental devenue blanche.
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hifiHiîii inq 3)3 Jno norîosiib sb Jnim'jgfiBfla 3I In3i;pibni iup asngtl asJ
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.3r{3nß[d 3»n3T3b [nînsîio luod uo Jas nsd^sdii/I
L
Ten onrechte baseert Heim zich bij het berekenen van
de door transaalverschuivingen veroorzaakte verlenging
van een plooi op de afstand der snijpunten van de tegen-
woordige assen met het verschuivingsvlak.
Heim Geol. der Schweiz.
II.
In tegenstelling met de meening van Heim is de diffe-
rentieele beweging langs transversale breukvlakken reeds
in de eerste helft van de plooiing der Jura begonnen.
Heim. Loc. cit.
De opvatting van Schardt over de transversale sto-
ringen in het Jura-gebergte is onjuist.
Eclogae. 1920.
IV.
Ptygmatis Sharpe en Phaneroptyxis cossm. worden
ten onrechte als twee verschillende genera beschouwd.
V.
De door Cossmann gemaakte onderscheiding van
Acrostylus en Nerinea s.str. is niet voldoende gemoti-
veerd.
VI.
Het is niet waarschijnlijk, dat granieten zich gevormd
hebben op de wijze door Lugeon geschetst.
M. Lugeon, Sur l'origine du granlte.
(C.R.A.S. Paris 1930)
VII.
De bezwaren van Schwinner tegen de door Cloos
opgestelde indeeling van breuken zijn ongegrond.
■ ^ - ■ ' • ■ ■
o«v fïsn^^^isd iód y«^ riak «riH lt35»«d[ aidJ^aino n»T
quot;l^piï^ash^v 9J^l43i«siaf0ti5v fia^pivtûrfo'âi^YiRÊJtnsiJ loob --»b
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-igt;Hib ab ai mmH navnbsp;sbit^m ^aiifrjïtiia^sJ n!
.tî^nftoîiç^d ßiuf, t^ib ^ffîfooîq îgt;b i7»¥nbsp;»teiss »b ßi
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. Jatsdaeo^gnbsp;loub si^tt* ob qö ft^dcfftf4
feOOi3 wlt;4gt; ab n»^^ «smkîvho^ «rv «»lEWssd »0
.bnot^^fio n(îïnbsp;oßvnbsp;*:!bbïaï*gqo
-ocr page 155-Gaillard is er niet in geslaagd een bevredigende
verklaring voor de bewegingen der aardkorst te geven.
Cl. Gaillard, La formation des continents etc.
(Ac. des Sc. etc. de Lyon.)
IX.
Lindgrens' classifcatie der delfstof-afzettingen voldoet
niet aan de eischen, die aan een genetisch systeem ge-
steld moeten worden.
X.
Het is waarschijnlijk, dat de ijzerertsen van Zuid-
Toscane uit sideriet-lenzen zijn ontstaan.
XI.
De rassen van Limnaea stagnalis L., welker voorkomen
door PiAGET bestudeerd is, kunnen bezwaarlijk beschouwd
worden als mutaties, welke onafhankelijk van het milieu
ontstaan zijn.
XII.
De opbouw der wervellichamen, uitgaande van 4 paar
boogstukken, heeft niet die groote phylogenetische be-
teekenis, die VoN Huene er aan toekent.
XIII.
Het is noodzakelijk, dat palaeontologen kennis nemen
van de variabiliteit van recente soorten.
XIV.
Het is gewenscht, dat bij het candidaatsexamen in de
Wis- en Natuurkunde den examinandus meer vrijheid
gelaten wordt in de keuze van de onderwerpen voor de
bijvakken.
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ficï»nbsp;ni j5î« té äi öSajjïaO
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-ocr page 159-COUPES QEOLOaiQUES à travers LA REQION DE
MOREZ-LES ROUSSES
PARTh. RAVEN
PROFIL STRATIGRAPHIQUE-
barremien inferieur.
hauteriviem.
valanginien.
infravalanginien.,
purbeckien.
portlandien.
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-ocr page 162-