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PHILOSOPHIE
NATURELLE
D E
H E N RI lc R O T» 1
Do&eur en Philofbphie & Profeffeur
en Mcdccine dans 1'Univcrfitc
d'UTRECHT, Traduite de L ATIN en FR ANCois.]
9
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A UTRBCHI»
Chcz RODOLPHEvanZYLL,MarcIiandIibrafce. |
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rA C#f 0 N S I E V & '
' JMonfieur
GODARTdeTHUIL
SEROSKERKE*
SEIGNEURdc
WELLAND, SOSLEKERKS3 &c.
Ci devant ^Depute'Ordinaire a l*Ajfemblee
des Nobles & "Tmjfans Seigneurs 9 Nos
Seigneurs les E*tats de la Provincc
d'UTRECH T.
E neft pas fans quel-
\ que f orte de raifon que les de~
dicaces fbnt ordinairement foupc^onnees de flaterie ,• pui£ que laplii-part des Autcurs etans merce- naires adreffent fouvent leurs ouvrages a des perfonncs fans mcrite , &c qui n'en- tendent aucunement les matieres qu'on * % y
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ytraiteT Pour nous Monfieur envous
prefentant la tradudHon d'un Livre de PHILOSOPHIE, dontTAuteur s'eft renduficelebre, nous fbmmesfort a couvert de tous ces reproches ; etans bien perfuadez que toutes les perfonnes intelligentes, quiont lhonneur de vous connoitre avouerontfranchement > que les fciences lcs plus fublimes fbnt dc votre reffbrt. Mais fans nous arreter a en fairc ici le denombrement, nous nous contenterons de dire feulement que pour en aprofondir tous les mift6res, vous n'avez eu befoin que de vous me- me & des beaux talens, que Dieu vous a donnez. Monfieur, notre deffein n'eft pas dc
nous etendre icifurranciennegloirede Votre Illuftre maifbn 5 qui eft affez con- nue de tout le monde j puifque vous a- vez d'ailleurs tant d*excellentes qualitez quirendentvotfe perfonne recomman- dable
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dable > qail h'eft nullement n£ceffair£
d'aller cherchef les avantages > que votre liaillance vous pourroit donner. Car ll on admire en vous la beaute de Votre ge- nie, Tetendue de Vos connoiffances, & Votre penetfation dans les chofes les plusdificiles, on n'eft pas moins charme de cette droiture de coeur, de cette civi- lite fans affectation, & particulierement de cette humeur bienfaifante y qui yous gagne les coeurs, &c dont j'ai re^euen mon particulier tant de marques ienfi- bles, qui m'obligent a une eteriielle re- connoiffance. Nous ne pouvons pas.Monfieur^nous
difpenfer de dire encor ici que vous vous etes attir^ leftime de tous les hon- netes gens par Votre defintereffement & par Votre conftance 5 quand ils ont vu avec etonnement que les plus fu- rieux reversde Ia forrune, bien loinde vous defoler, nbnt jamais 6te capables * 3 d&
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d*ebranler la fermete de v6tre ame; iu
de troubler la tranquillite de Votre e^ fprit : je veux dire lorfque par une re- volution funefte a tant d*nonnetes gens,' vous avez pcrdu les premiers emplois de cette Province, qui etoient dus legi* timement a Votre merite &: au rang que vous tenez dans la R epublique. A quoi on peut ajouter avec beaucOup de raifon quede Vos diferaces memes vous avez f^u tirer • tres fagement les avantages les plus folides, puifque par la vous avez eu lieu d'emploier Votre temps a perfe- cliionner Votre efprit & a etendre Vos lumieres. Au refte, Monfieur, comme vous poC
fedezparfaitement notre langue, & que vous en f^avez tous les tours & toutes les finelTes, nous vous prions treshum» blement d'avoir quelque indulgence pour la rudcffe d'un ftile Philofophique &: de recevoir favorablement cet ouvra- |
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fre; comme un temoignagc public de re-
connoiflance &c de la veneration que iious avons pour Votrellluftrc perfon- ne & pour toute Votre maifon : nous e- ftimans trop heureux, fi par des fervices teels nous pouvions vous perluader un jour quil ne fe peut rien ajouter a notre zele, niauprofondrefpe6t avec lequel nous fbmmes, |
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MONSIEUR,
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Vos ^Treshumbles Zf Tres*
Obeijfans Serviteurs ■'"* CLAUDE ROUXEL,
RODOLPHEvaaZYLL. |
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Jf. Hlotmcierlr
jtmxiir. |
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rf.JlaiJmm
^ fculjfir. |
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HENRICVS REGIVS ULTRAJECTIWS, MEDICV^ET PHIXOSOPHVS,
ET IX PATUIA ACADEMIA MEDICIN^E PROFESSOR . |
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TA "R T V ^
A T I E R E S
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M
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qui font contenues dans cet Ouvrage.
Livre Premier.
%>es principes desUres naturtls, delemspnprietcz.tngeneral,
&delcurs diferences. |
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Et nanpas dans fes qualitez. cirpcreUes.
Que V/tendue ria pas befoin d'unfujtt
quifoit reellement dijitnci d'elle mme ibid.
QuotttreVitendui,ilrieftpas tsiceffaire
4'atribuer aucorps Vimptnttrabtliti. ibid.
Que 1'etendu'i dacorps & lecorps Uenda nefontqrimememecbtfc. 5
Stlutio» de Vobjeftion quon fait. ibid
Que lararefae~tien,ott ta condenfaticn des corps ti'en augmente ni riendiminue
aucunement Vetendue. ibid.
Quilriy apsint, & qriilriy ajamais ett
d'ejpace imaginaire, ibid.
Que fi un ttl efpace imaginaireexiftoit,
ou quileut jamais exifte, ceferoit ott
cattroitetcttncorps. . 6
Que peur crier le mondc il rieftpas befoin
d'uneftaceimaginaire. ibid.
Que Veffence infinie deDieu peut bienfub-
ftfier, & hreconcue fans cela. 7
Qjte la matiere de toutes les chofes natu- relles efi utm^me. ibid.
QuclU eft mejubftanceparfaite. ibid.
a C H A p.
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Chahtre I.
De la Natyre. VEquec'eft queThifiqtte.^.i igue c'eft purement une | fcience- ibid \Solution dtme objection.
ibid. Des chofcs naturelles. ibic?.
Laccrtitudedeleurexiflence. 2
Ce que ceft que nature. ibid.
Ce quon doit entendre par principe inte-
rteur & corpirel. ibid. Tourquoi Dicu&lestAngesnefonipas
... cempris danslafhyfique. ibid.
T>e la proprieteginirale de la nature. ib.
Que la nature confifte en deux chofes. 3
Chap. II.
De la matiere des etres naturels. QVe lecorps conftdire enginirat eft l*
matiercdeschofesnaturtllcs. ibid. Ratfon de cda\ ibid. Pourquoile corps efl apelli matbematiquc
ibid.
Q£tl conftfte dansl',tenduienlongueur
largtm & profondeur. ibid.
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1§ T A B
chap. nr.
Des parties de la maticrc tant infen-
fibles que fenfibles. COmmtnt la matiere a eti divifee.
ibid. Ce qttott doitentendreparlespartiesin- fenfibles, ibid.
Commtntonlespeutreconnoitre. 8
Que ct nefontpas d'ordtnairc des atomesi
mais queUesfont divifibles a l'indefini.
ibid.
Qu'en cela on nedoitpas fuivrc 1'opinion des Ancitns. ibid.
Que qtielqrtes un:s de ccspartiespeuvent
Hre indivifibles. 9
Ce quon doit entendre par les partiesfen-
fibles. ibid.
Commcnt ellesfeforment departies infen-
fibles. ibid.
Qut la continuitc du corps ftrtneontre
proprtmtnt dans Its parties infenfibles.
ibid.
Qut dans les parties infenfiblts ily aa- ilHellement d'autres parties. 1 o
5'ilj avoitdes atomes, ileflevident quils
auroient desparties. ibid.
Soltftion dune objettion qu'onfait. 11
Quebien que cespartiesfoient finies elles fontpourtantindefinies a notrc cgard.ib. Chap. IV.
De la forme des etre naturels en
gene'ral. DElafomedesStresnatHrels. ibid.
Qtfelle eflginirale, ou materieUe. ibid.
Qu'elleconfiftedansctrtainsaccidens. tz |
L E.
rielles. IbldJ
Preuve desprinctpts qtti conftitttent Ufer-
*ne. ibid.
Que cesprincipesfontfufifans & efficaces.
13
Qu'il rlja aucune magie la dedatis. ibid. Que U matiere agit var It moicn des ac- cidens. 14,
Quelaforme tft accidentellealamatie-
re, & effentieUe aux chofes naturel-
les. ibid.
Que lesprincipes qui conftituent U forme
ne font que des modes. ibid.
Que cefont neanmoinsdesHrespofitifs.ib.
Chap. V.
Du mouvement. QV'il riy a point d'autre mouvement
dans la nature que le moure- mentlocal. 15
j Demonftration de cela. ibid.
Que les effikesdu mouvement tnginiral
font des diferencts du mouvcment lo-
cal, qitifontprifesdefcsifets, i&
Ce que c'eft que le mouvement. i bid. Ce que ceft que U forcc qui eft dans le mouvement. ibid.
Doil vient Itplusgrand, ou le moindre
mouvement. ibid.
Pourquoi un corps tn repos, dont un au-
tre s'tltigni,ritftpascenfi fe mouvoir.
ibid.
Qtfon ne doitpas atrtbuerde mouvemtnt rtlatifa uncorps qui eft en repos, dont
un autre s'Hoignt. 1 j
D'ou procedent U foree du mouvement
&fes proprietex.. ibid.
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D'ou vient la diverfiti dcsfomcs mate • Qu'il ne fcproduit point de nouvelle for-
ce
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desMAT
it de mouvtntint i & quelle ne perit point. 18 Qifelle pafft d'an corps tn un autre.
ibid.
Et qu'ainfi ilparoit qitunaecidentpeut
paffer d'unfujet en un autre. ibid. Solationdes objeBionsquonfait. ibid.
Que dans le mouvement des animaux, il
nefe produit point de muvtlle force de tnouvement, mais qu'tl s'en fait un tranfport. ibid. Que Itmouvement d'unebalequon jet-
te contre dufable ne perttpoint. 19. Commint la force du mouvement paffe
dansd'autrescorps. Ou tout entiere. ibid.
Ouenpartie feulement. ibid.
Oupointdutout. 20
Pourquoi degrands corps en meuventfa-
cilement depetits, & qu'ilsfont difici- lement muspardepetits. ibid. Qu'il efifaux quun grandcorpsquieft
en reposnepuijfejamais itre mupar un petitcorpsquieftenmouvement 21 Souree dtcette erreur. ibid.
Que lemouvement d'un corps ne pro-
duhpas lemouvementdansunautre. ibid-
Que le corps qui meut communique a
l'autrelaforce defonmouvement, qui enproduitenluiun nouveau. ibid. Qge la penfee & le mouvement font des
chofctpaffageres; mais que la puiffance de penfer & defe mouvoir eft perma- nente. 22 Tout corps fe meut par fin propre
mouvement, &nonpasparun mou- vement ttranger, bien que la for- ce quila defe mouvoir lui ait tti com- |
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1 e r e s;
J muniquted'ailUm"i Jbid»
Quelemouvtmtnt quun corpia fectude
divers autres corps eft unfeul & m&- memouvemtnt. ibid. Comment ce mouvement uniqtte, quoique
compofe, ptut neanmoins etre bien eoncu. 23 Pourquoi d'une bale qu'on laiffe tombtr du
haut du mat d'un vaijfeau qui avance enmer, mpourquoidunebale qutm homme qui va a chevaljette eu haut, Vune tombt aupied du mat, & l'au- tre dans la m*in de eelui qui efi a che- val. ibid. Que tout mouvement tend en Ugne droite.
ibid.
Que cela fe trouve vrai m$me dansle
mouvement courbe. 25 Que toutes les\moindres parties de U
ligne courbe font autant depetitts lig- ntsdroitts. ibid. Et que parconfequent tout cercle re'U eft
un poligont. ibid. Que lemobile, dans le dernier tnoment
quil tourne enrond, neperdpasle mouvemtnt courbe, qwilavoitaupara- vant. ibid. Que la ligne courbe neftpas plusfaeilek
tirtr que la ligne droite. ibid. Quectft en vain quona cherche la qua-
drature d'un cercle imaginaire. 2 6 Qut la quadraturt d'm veritable cerclt
eftlaquadraturtd'unpolygone. ibid. Pourquoi lescotps quife meuvent en rend
tendent a s'Hoigntr du centre. ibid. Caufe du m ouvement courbe. ibid.
C'eft ce quiparoit dans les tourbillont.
ibid.
Fourqmi lesgoufres chafftttt les corps vers
a z leur |
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l e:
en bas augtnente peu a ptuft viteffe, k
mefure qu'elle d^end. ibid. Tourquoi les coups quon fraft avee un
couteau,ou utt marteau, ctont les m*n- ches font longs, fontletplusviolens. ibid.
Qj£m corfs qui aperdudefonmouve-
mentfe mettt enfuite avec moins de vi- tejfe. ibid. Tourquoi lescorpsquonlanceperdent peu
apeudeleurvitejfe. 33 Que le mouvementfeutHrevite, bien
qttil foit enpetitequantiti, &qu- ungrand mouvement peut etrt lent. ibid.
C H a p. VI.
De Ja force du levier, du plan incli-
nc,de Iapoulie,deIabaIance,
de 1'effieu d'une rouc, & de
la vis.
QVe de mwe quelegrandmoHvt-
ment d'ungrand corps, quife meut lentement peut transfreraun petit eorfs nn mouvementflort vite; dt m*- me aujji la viteffe du mouvementd'un petit corps peut communiquer a m grand corps ungrand mouvement,qui fera lent. ibid Comment de petits corps aidez, par det
machines peuvent mouvoir d'autres corps de quelque grandeur qu'ilspuif- ■fent *ttti 34 Ponrquoi de petitscorps feuvent demett-
rer enkqmlibre avec deflusgrands par le moien des machines. ibid. La caufe de laforce du lerier. 3 j"
Primier lerier, ibid.
Livier fecond. jbid.
1*
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T A B
leurienttt, iuilsfofittnflnabforbtz,
3-7
Qtte dans toHt tHottvement il fe fait en
quelquefaconuncerde. ibid. Que qiuni ce cercle efl empichiilne fe
fait pttnt de mouvement. z 8 TourquoiPtau necoulepas d'un tutaufer-
m*par en haut, & ouvertpar en bas. ibid.
Pourquoi quelquefois une pierre coltie a-
vee de lafalive a unefronde de cuir, nt tombe pasenbas, ibid. Tourquoi eUe t ombe quelquefois. 29.
Que tout mouvemtnt cflnaturel& vio-
lent. ibid. Quele mouvcment d'une pierre qui tomt
be en bas d'elle-mime efl aujjiviolent que celui d'une pierre qtCon jetteen haut. 3 o Tonrquoi certains eorps, quifenten mou-
vement continumt afle mtuvoir aprcs mtme quel'imprefflon,qui leur a com- muniqueleur mouvement a ceffe; & fomquoi d'autres corps cefjent de fe mouvoir incontmcnt apris. ibid. Que le mouvement eflpermanent, ou i-
tranger. ' ibid. Du mouvement par lequel un torps efl
forte, fotifft, traine, ou roule. ibid. Que le preflcment fe doit raporter a l'im-
pulflon. 3 z Qu'un eorps riefl tirc, que lorfquilcfl
atachc a ctlui qui le tire apres foi. ibid.
Refutation des objecTms quonfait. 3 2
Que la force du mouvemtnt etantjointe
aumouvement enaugmente la vitejfe. ibid.
Peurquoi une fierre qui tombe dehaut
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des M A T
£iA dif&tme de laforte d'm ltvitr,qui efi
mtt fttivant meltgneparalUUaCho- rixsn, davec celtti qui eft mtt vers rhori&on. 36 Raifonde laforce dupUn inclini. 3 8
Raifon de laforce de portlie. 4 o On ripHe la raifonpourquoi detres petits
torps itans apliqut^ convenablement aultvitr, alapoulie, ouauplanin clinepeuvent parleur vtteffe iUverlet ptids les plu s pefans. 41 Raifen des efets dts balances. 41
Raifo» des efets de 1'effieu d'une roui.
ibid.
Raifbn des efets de la vit. ibid-
^Du coin. ibid.
Qtte la force qu'a U coinpaur fendre ne
oonfiflepasfiulement dans fts plans in-
thnci., & dans laforce qui le chaffe;
mais auffi en ce que les totez, du torps
qtiil ftnd luifervent de deuxfeconds
levitrs. 43
Chap. VII.
De 1» determination du mouvement,
delareflexion, &dela re- fra&ion. OVilfattt diflinguer enire le ntouve-
tnent rfrfa daermination. ibid. Qttt le mouvement n'efipointcontraire
au mauvement; mais quune dittrmi- nation peut Hreeontratreauneautre ditermination. 44 Ce que cefi que la dHerminaiitn du mtu-
vement. ibid. D'ouelUfroctde. ibid.
Ce qujcontribm lafttmtion dtt corpsqui
mtut. ibid. Ctquj ttntribui aufft U corps qtte le mo-
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I B R »S.
bilt rtncontri. ibid.
Comment la dittmination du mohiU efb
changitpar m torpien repos, lequelil rencontre. ibid. De la dkemination timple- 45
Que Usctrps qui tombent perpendieulai-
rementfur dautres corps fe reflecbif- fentfuivant lam^meltgne. ibid De la dHermtnatien ctmpofie. ibid.
Pourquoi un corps qtti tombe obliquement
furunautrteerpsferiflkhit, oufou- fre une refrailion verslapartieopo- fce. 46 Pourquoi l'angle de refltxion efl quelque-
fois jgal a 1'angledincidence. 47 Pourquoi tanglede reflixion efl quelque-
fois plus petit que l'angle dinctdence. Qualors c'efi une riflexionquis'iloigne
dela perpendiculaire, 49
PourquoifangU der^pxion tlt quelque-
foisplus grand que fangle dtneidence.
ibid.
Que cetteripxion saprochede laperpcn-
diculaire. 50
Que le mebUe nefipas en repos au point
ouilefireflechi, maisquil s'y meut.
ibid.
Qtfelle tfi la veritabU caufe de la r<fle~
xion. ibid.
Quf U rejfort des eorps que le mobile ren-
contre en augmente la nflexion.
ibid
Que ce nufipotlrtantpastunique c&ufe
de la reflexion. 51
Pourquoi 1'angU de refratlion efi quel-
quefoispluspetit que 1'angU dinctden-
ce. ibid.
Qut cette rifratlionpfait tn s't'loignant
a 3 de la
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T A B
U yerpendituUire, 54
Teurqnoi 1'angle de rifnUion efl qutlque
foisplusgrand que tanglc d'incidence.
ibid.
Que cette rifraUion s'approche de la per- pendiculaire. ibid. Que qutiqut la reflexion & la rifraBion
putjfent ttre cemmodinttnt expliqtties d'uneautremaniertt ce quenousen avons dit ne Uiffe pturtant pas d Hrt veritable. 53 Chap. VIII.
Durepos, delafituation, delafigu-
re, & de Ja grandeur des parties. CE que c'eji que le repos. ibid
Ce que c'eji que Uforce qui retient
uncorpsenrepos. ibid. Que le repos efl quelque chtfe de pititif.
ibid.
*De U eaufi& de la durie du repos.ibid.
Comment il continue dans le corps, ott il
efl. 54
Comment cette force pafft dans dtautres
ctrps. ibid.
Qu'un petit corpspeut avoir beaucoup dt
forcc pour dtmturer cnrepos, ibid.
Pourquoi un 'petit corps enpeut mouvoie
m grand, & mime refifler au mou-
vementd'ungrandcorps. ibid.
Que le repos eji lefeul lien quiatache les
parties des corps les unes aux autrts.
ibid.
Que dans unctrps continu ilnefl psint befoin dhamecons qui acrechent &re- tiennentfesparties. ibid. Que dans les corps contigus defemblables
crochets fbnt neceffaires pour retenir ieurs partits les unes aupres des autres. 50.
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Pourquei il drrtvefettvint que degrmfa
corps continus fentplusfailementje- parez, les unsdtsautres, quedepetis Demonfirationde celt. ibid.
Z/<J veritable cauje de la divifibitit1dee
corps continus. ibid. Qutlleneconfiflepasdam leur fimplici-
te. Lavtritable caufe dc findivifibili- te. ibid. De U fituation. 5 6
Demonjirationdejonejicace. ibid.
De Ufigure. ibid.
Dequelsefetselleeflcapable. ibid.
Cequec'eji que Ugrandeur. ibid.
De'monJiration dejon cficace. 5 7
ChAp. XI.
De la forme particuIieVe. OVe 1'efprit deIhomme eji faforme
particuliere. ibid. Pourquoi on ne Upeutpas raptrttr a U
forme generale. ibid. Chap. X.
Preuve de nos principes; de la matie-
rc premiere; des formes fub-
ftantielles; de la privation >
&dela de'finition vulgai-
redumouvement.
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PReuvt de nosprincipes.
T>'ouilsprocedent. |
.1*
ibid.
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Vers qui contitnnent tous les printipes des
Hresnaturels. ibid. Pourquoi mus rejettons Umatierepri-
miere, & lesfermes fubflantielles de U Philofophievulgaire. 59 Soltttion des objeBions qu'enfait. ibid.
Pourquoi de ieau qu'on afait ehaufer,fe refroidit enfuite. ibid. 60
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1 E R E S.
Solution d'une objeBion ejticn /W»-,*--*-
ibid
Que, bien que les fubfiances fpirituelles
ne foient pas etendues , elles nefont pourtant pas un neant. ibid Que dans tm lieu, oii eft un corps il tiya
point d'autre ettndui, que celle du corps mime qui le remplit. 66 Commcnt on peutdirequuncorpsocupe
un grand ou unpetit efpace. ibid Comment un,corps peut etreen repos &
enmouvement tout enfemble. ibid Qtte de mme qu'il ny a point dejpaee
plein, quifoit diftingue du corps mtme qui l'ocupe,de m$me auftiiln'j/ a point d' efpace vuide. ibid Q.u'uneboulequi eftentre dautres Hant
anCantie, il s'enfuivroit que celles qui font autour d'ellesfe touchertient rtci - proquement. 5 7 Qifalors une autre nouvelle bottle ne
pourroitpasitrecreee entreelles. ibid Cequ'onentenddordinairepasie vuide.
Qtfun corps qui fe meut eft dans deux
iteux voifxns en m meme inftant* ibid Chap. XII.
De la vraie caufe des mouvemens,
qu'on attribue d'ordinaire a lafui-
te, 011 \ la crainte du vuide.
OU'iinefefait aucun mouvtmtnt pour
U crainte du vuide. 6 3 Qutllt eft laveritablecaufedesmouve-
mens quon attribue a la crainte du vuide. ibid Quels font lesmouvemensquifefontfans
unerarefdiion, oucondenfatienvio- lcnit. ibid |
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des M A T
Jomquoi lespartitsdun corps demeurent unies entrtllts; & comment direrfes
quahtt^fubjiftent dans un mmefujet
60
Qtfil n'j/ a jamais de qualite^contraires dans unmmefujet, ibid.
Qwt la tiedeur ne conft/tepas dans un mi-
langedechaud&defroid. ibid.
Que le melange du fec &del'bumide ne con/iftt qu'en ce que ihumide toucbe
ce qu'onappellefec. 61
Tourquoi nottsne mettonspas U privation
au nombre des principes interieurs. ibid
Quechaquechofefepeutfairedequelque
matiere que cefoiu ibid
Mais noH pas avec une egalefacikt c. 61
Qu'on doit rejetter ladefinitien vulgaire dumoftvement. ibid
Qtte nous ne nous opofans point a eeux qui
Jont dtun autre fentiment, pourvu~
qtiilsnoui laiffent la liberte de nos opi-
nions. 6$
CHap. XI.
Du lieu, & da ruide. Pourquoj on attribui un lieu au corps,
ibid Ce quen entendpar le lieu. ibid Ce qutctft qu'ktrt en un lieu, ou d'j en-
trer. ibid Que le lieu efl une ctendue en longueur,
largeur efr profondeur qui conttent le corps quiy eftplad. ibid Pottrquoy il nefefa.it point de penhration
de dimenfions. 65 Quiln'y a point d'etendue incorporelle.
ibid
Que cefifansraifon quon atribui dt i'e- |
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tcnduc auxfubftancesfpiritut lles. ibi Comme dans Ufontaine qui eft ici rtpre-
fin-
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•**
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1 e:
fupnt en fatt tnonttr des liquwti
Quelle efi U caufe du mouvcmnt de
Vair&deVhuiie, quifefaitdans U Iampe de Cardan. 7 8 Quelle eft lareritable caufe des mouve-
mens quon atribue a la crainte du vuide, dr quifont caufez, par la con- denfation, oupar la rarefallion vie- lente de i'air. ibid Comme dans cette fontaine. 79
Exemples de ces efets. ibid
Comment lefang monte dans les vtntou-
fis; <& comment 0» peut tirer du Jait des mammtlles. ibid Pourquoi une baguetteavec laqutlle on
neteie un aanon de moufquet etant tiree en haut aveci"eaudu canoneft repoiijfee vers lefond avec beaucoup de violence. ibid |
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JAB
"^jfotiil ____;^ «9
Exempiedetelswounmens. ibid
Quclleeft U caufe de Velevatkn dtsli-
qtteurs qui montent dans un tuiau re-
courbi. ibid
Tourquoi Vecoulement de laltqueur de-
vient peua peu plus lent. 7 o
Pourquoi U brancbe oblique d'tin tuiau
recourbe tfeleve pas plus de liqueur
que la branc heperpendiculaire. ibid
Queile eft la caufe quifait monter les liqueurs danslafiltration. 71
Fourquoiun troufait acotcd'un tttiau
recourbe arrSte le mouvement eul'e-
coulementde Veauj&que plufieurs pores
neVarrHentpas dans la filtration.ibid
Quefi U partie du drap qui pend bors du
yafe tft ficbt, Veau ne Jefiltrera pointt
Cequi a trtmpe ceux qui font dans un
|
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73 ! PourquoiVeaumonteoudecendquique-
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fentiment contraire
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Qtfelle eft U veritable raifin pourquoi fiis dans untermometre
quelques endroits dumorctau dedrap \ Pourqmi on fe fert d'eau fortedam les
fiui font <-Uve7 au deffus de la fnrface j ttrmemetres. 83 j Pourquoi ces mouvemens ne font pas
caufe7^uniquementpar la diiatation |
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naturelle de Vair.
Chap. XIII.
Du Tcmps. CE que e'efi que le temps,
Ses diferences. |
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ibid
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Que les liqueurst ou trempe une eponge
parfa furface infcrieure,ne montent pasdanstoutefa fubftancc. 74 Pourqitoi lemouvement perpetuel ne fe
peutpasfairepar untuiau recotirbe. ibid
Pourqmi le mouvement perpetuel nefe
|
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ibid
ibid |
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peutpas faireparuntuiau recourbe 1 Quelletftlamefure laplusfeure de fk
dont lapiusgroffe brancbt formt plu- durit: & comment on lui donne le fieurs pttits tuiaux. 75 notn de temps. ibid Ponrquoi dans U refpirationVairentrel Commentonpeutdirt qtiilnynqHune
dms ia poitrine, & dans des fouflets, duree dt toutu chofes. 84 lorfquon les eUrgit j & pourquoi en \
Chap,
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des M A T
Chap.XIV. De la fin ou tendent les chofes natu- relles, de Ja fortune & du hazard. OUe les Hres naturels agiffent tou-
iourspourlefmqueDieus'eft pro- fofkt. ibid Tourquoi Us hommes eroient nefortune.
ibid
Ce qutcefiqutlt hazJard,oulafortu-
ne. ibid
Que Us chofes naturellesfont necejfatres
a l'egard des caufes, qui les produi-
fent; mais quelles font contmgentes
a l'e'gard de 1'bommt a que ces caufes
font inconnms. ibid
ChaP. XV.
Des chofes purement naturelles,
& des chofes artificielles. |
||||||||||||||||||
I E R E S.
Queles thofes artificitlles font aujji na-
turelles. ibid Quelles diferent des chofesfurement na-
turelles felon le plusou le moins, ou felon Uurs degrex.de perfefiton. 86 Que les chofes artificielles a gijfent par
un principeinterieur, auffibien que telles qui font purement naturtlles. ibid
Que leschofes artificielks font des itres
par accident,comme leschofes natu- relles; &qu'outre cela cefbnt des hret parfoi. 8 7. Que U divifion qu'on fait de 1'ctre, tn
etrefar fii,& etrepar accidem efi inutile. ibid Qu'il riy a foint de mal a dire que 1'hom-
mt tft un etre par accidtnt. ibid Que ltspoids& let eordes d'une horloge
fontparties dtthorloge; & que,quani memettlts riy feroientpas Ihorlogene Uijferoit pourtant pas defubfifter. ibid |
||||||||||||||||||
D
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Esehofespurement naturelles. 85
Des chofts arbitraires ouartificiel |
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les. ibid
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LIVRE SECOND.
Deln machine,ou ftruc7ure dumonde viftble.
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primc a la matiere,&quifaifant ttur-
nesfes parties en rond , en forme de grands tourbillonsfiuides. 9 r Que ce tombillons s'acordent dans Uurs
mouvemens, & que UurspoUsfont eloigne2 Us uns des autres. ibid Ce que nous entendons par des mouve-
mens, qui s'acordent enfemble. ibid Ct que nous emtndons par des mouve»
mens contraires. ibid Ct qu'on doit enttndre fardetpoles floi-
£»(*» 93
b four-
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||||||||||||||||||
I.
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||||||||||||||||||
Cha p
De l'origine du rnonde, & de
fes tourbillons. CE qut ceft qut It monde. 8 9
Quc le monde efi mdijini a nitre e-
gard. ibid SlueVhommtritft pas 1'uniquejin , que
1>ieu s 'eft propofie dans la creation du monde. ibid Que U caufe proobaine du monde efl ce
mouytmtnt violent que Ditu a im- |
||||||||||||||||||
T A
Tourqttoi les meuvmensdt eestourbil-
lons s'aeordent &quelenrs polesjont
iloignez. les ms des autres. ibid
Chapitre II.
Du prcmier & du feconde'Iement,
de l'origine de foleil & des e'toi-
les & de Ieur lumiere.
DEs elimens,& de leur origine. ibid
Dst premier eliment. ibid du fecond ilement. idid
Quentre les boules du fecond ilemtnt
ilj en a des plusgroffes qut les autres; & quclesplusgroffesjbnt lesplus agi- tces. 04 De Forigine dttfbleil&des etoiUsfixes.
ibid
Potsrquoi au commencement on leur don-
na le nom de lumiere. ibid
Comment au quatrieme jour de lacrea-
tionle foleil&la Lune devinrent de
grands luminaires. ibid
Ce que cetoit que la lumiere dans les
premiers joursdelacreation; & ou
elle itoitalors. 94
En quel etat etoit la lumiere auprimier
jour delacriation; lorsque le foleil
riitoitpas encoreformi. ibid
Ceque cefl qut la lumicredufeleil &
des itoiles. ibid
Ce que cejt que le fentiment de lumiere.
ibid
Treuve de cette verite. 07
Comment la lumiere fe ripand ie tous
cotex. fuivant de lignes droites. ibid
Qtiunepartiedu premier elimentpajfe
continueltement d'un towbillon dans
Vautre. 99
Qriune grande partie du premier ile
ment fe convertitinpartiescaneliis. ib.
|
||||||||||||
B L E.
Que lefecond ilemtnt nepaffepoint a"un
tourbillon dans tautrt. ibid Pourquoi la matiere dupremier element
pajfe d'un tourbillon dans tautre.ioo. Commentonpeut dire que la matierefub- tile efl lacaujeperpetuelle & univer- felle de tousles mouremens deluni- vers. ibid Chap. III.
Du troizie'me eiement; & de TorigiJ ne deplanetes & des come'tes, qui s'en forment. De la pe/anteur> & dela Iege'rete de leurs partics. Du troiueme ilement. jot
En qmiconfifie lafoliditi des par-
ties dutroi^iimeilement. 103 Pourqmi entre lesparties, dont lespla- nitesfont compojees, les unes font fituies audedans,lesautrcs au de bors les autresen baut & les autres tn bas. ibid
Ce quietfi que lapefanteur&la legerete
de ces parties. ibid
Pourquoi dts corps igalement pefans c~
tansfeuls dans une mimtmajft ne pe-
ftnt point let msplusqueles autret.
ibid
Pourquoi une hommeplongejous l'eau riy
fontaucunepefanteur. 105
Chap. IV.
Des Cieux. |
||||||||||||
DTvifton de Cieux.
Lepremierciel. Lefecond. Le trotz,iime. |
ibid
ibid ibid 107 |
|||||||||||
Ce quiijaaconftdcrerdans lt prewier
ciel. ibid Chap.
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'".......""............-
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||||||||||||||||||||
.....
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des MATIERES.
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ejr par leurpreximiti du fokih.com-
me auffi par leur exaltation & par
leur abaijjtment, qut nefontpas re-
gltz.. ibid
Pourquoi cela arrivi de la forte. ibid
Pourquoi Its polts des planetes regardent
toujourslesmcmesctotles, bienqu'-
ellesfajfent ungrandtour autour du
foleil. ibid
Demonftration dt cela. 119
D'oii les planites tmpruntent Itur lue
miere. ibid
Que lesglobulusau fecond ilement, qui
font au deffus deSaturnefont plus gros
que ceux, quijont au deffous. 12 o
ChAp. VII.
Des Cometes. DEsComites. 121
Que lescomites font au plus baut
de notre ciel, ce quiparoit en ce quth les nefont aucun paralaxe. ibid Demonftratton de cela. ibid Que les cometesfont beaucoup plusgran-
des quelesplanites. 124 |
||||||||||||||||||||
• CHap. V.
Du mouvement du premier ciel.
DV mouvement divers des parties du
premierciel, qui font les pluspro- ches dufoleil; & qWellc efi lacaufe de cette diverfitii ibid Preuve de eela. ibid
De la vitejfe desparties du premier cid,
quifont les plus voi/ines du fecond; & quelleen eft lacaufe. ibid D'ou Vonpeut inferer la vitejfe decespar-
ties. 108 Chap. VI.
Deplanetes. DU mouvement annuel, rjr du mou-
vement diurne de Planites. ibid Treuve decelaparun exemple fembla- ble. ibid
Lacaufedecesdeux mouvemens. ibid
Dutourbilhn decbaqueplaniteenpar- ticulter; defon origtne, & defes efets
109
Pourquoi la terre eft au dejfous de l'eau, & l'eau au deffou de l'air. ibid j
|
||||||||||||||||||||
Pourquoicbaque tourbillon continuiafe D'ou les comites empruntent leur lu
mouvoir enrond. 11 o miere;&comment efltferepand.ibid
Lordre desplanetes, & dutemps quel- Pourquoilescomitesparoiffent tantot en
les emploient afaire leur cour, 111 forme de rofe, & quelquefois enfor-
Pourquoi le Planetes nous femblent tan- I me de poutre. 11% tot aler direllement, quelqtiefoisfta- Pourquoi les cometts que ton voit avec
|
||||||||||||||||||||
tsonnatres, & quelquefoisritrogra-
des. ibid Demonftration de ctla dans Jupiter .113
Demonftration de cela dans Mercure.
114
Que U rsute que tiennent les planetes
rieftpas exatlemem ronde. 118 Ceft ce qui paroitpar Ieur iloigne^ent
|
||||||||||||||||||||
une queue ne paroiffent pasfous lafor-
med'unerofe. 126
Dtmonftration des diverfes refraclions
qui arrivtnt aux raions des comites.
ibid
Pourquoi liur queueparoit tantot droite, &tantot courbe. 127
|
||||||||||||||||||||
b
|
||||||||||||||||||||
ChaP.
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B L E
re on voit les aftres d'une desheSni-
fpires celeftt,& quils ntfe ievtnttu nefe couehentjamais; mais que leur |
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T A
chap. vm.
De taches du foleil.
Ve U foleil iuitpar faproprelu- |
|||||||||||||||||||||||
K^miere. ibid
Pourquoi il repand egaltment falumie*
detous cote^. 129 Ce tachez, & desflammts du Soltil fibid
Dou ellessengenirent. 1 jo Pourquoi hfoltilperddefa lumierepen-
dent de mots entiers. ibid |
mouvement femhle paralUU a thori-
fon. ikid Comment le foleilfemble parcourir tou -
tetecliptique. ibid Demonftration de ee phenomene. ibid
Cummeon peut voir fucctjfivement fur la terre tontes les etoiles ptndant l* |
||||||||||||||||||||||
nuit dansl'efpace d'un an. 134
Ctmment le foleilnous caehe, $• nous deeouvre fucceffivemtnt certaines e- |
|||||||||||||||||||||||
CHAP. IX.
Du jour & de la nuit, du mouvement
aparent du foleil par le Zodiacjue,
du lever & de coucher aftres.
Qucls efetsprocedent du mouvement
diurne, & du mouvement annuel de la terre,comme auffide la declinai- fon de fon axe de U perpendiculaire de 1'eeltptique. ibid Comment,& tn quellts parties de la ter-
re on a fuccejftvtment te jour & la ttuit. 131 Comment & dans quclles pirties de la
Terre on a reciproquement lt jottr & lanuit. 132 Comment le So leil & les autres aflres s'y
levent,& syeouchent. ibid Quels afires ft levent fous une fpere
droite, & fous une fphere oblique. ibid
Lt lever dr le coucher journalier dcs a- fires. ibib '• Lelever du thatin. ibid
Lecoucher dumatin. ibid
Lelevcr du foir. 133
|
|||||||||||||||||||||||
toiles.
Le lever du matin. Lelever du foir. LeeoucherdU matin. Lecoucherdufoir. Solution des objettions quonfait. |
»55
ibid
ibid ibid ibid ibid |
||||||||||||||||||||||
Ctttiment le chofes pefantes tombent per
pc iiculairement y bten que la terre tourne autour de fon centre. 136 Du mouvement d'un dard,ou d'un boulet de cauen. ibid Et on tie doit pascraindrenonplus que
les batimens, Useaux, defablt& d'autrecorpsfoientjette?en i'air par le mouvemem circulairede la terrt. Que1'hemifpbere eelefte, quenous yo-
tonscontinuellement audeffus de n&- tre borifon n'empecbcpas le meuve- ment circuUirede laterre. ibid Que crtte opinion nt repugne pas non
plusal'Ecriture. 139 Ni a ce quellt dit de laftabilitedela
terre. ibid |
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Le coucher du foir. ibid
Comment & dans qutl endrtit de la ttr-
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CHAP.
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"
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"'"■'
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des MATIERES:
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Commtnt mtii 4vons nfare hiverfitceux
dumidileur etc. ibid
Pourquoi notts avons alors nos plus
courtsjours, & U plus grandsfroid.
ibid
Comment ceux qui demeurent fous la li-
gneontUurfecondhivcr. 145
Que ceux qui demeurent fous lespoks
ont leurs jeurs e^ Uurs nuits de fix
mois. 146
En quel temps les jours & les nuits font
defix motsjous les poles. ibid
Que fous la Zonefraide Itsjours & les
nuitsdurant un, deux , trois, quatre,
ou cinq mois de fuite. ibid
Que lesfaifont de tannee font prefque
toujours femblables a 1'egard de la lon-
gueur des jours & des nuits. ih\i
Queces memes fatfons font diftrtntes k
tegard de la chaleur., dufroid, de
Vhumtdite,dt lafc'cbereffe)& d'autres
qualitez femblables. 147
Vourquoi il rieft pas pofftble de lespredire
par les dtvers mouvemens des aftres
ibid
CHAP. XI. Decaufes qui font avancerles
folftices & ies equinoxes. , POurquoi le pole de la tcrre decline
dt 2 3; degrcx. dupole de l'ecliptique. 148
Pourquoi les poles obliques de la terre
tournenf peu a peu d' unt maritere
centraire a font mouvtment annutl.
ibid
Qutce monvtmtnt dts poles obliques eft
U caufe qui fait avancer lcs folftices
& la equinoxes. 150
&3 <Dt-
|
|||||||||
CHAP.X.
De la diverfite des jours, & des nuits
& duiaifons de l'anne'e. S/ laxe de mouvement jihtmUw dt
U terre cttit toujours parallele a la ptrpmdtcuUire du plan de 1'eeliptique ilriy a auroit aucune diverfitc defai- fens, m aucme inegalite tntre les jours & les nuits. 140 It quainftU diverfite desfaifons, linc-
galitedesjours&desnuits&U di- ference dufroid&du chaud viennent de ce que l'axe du mouvement diurne fe detourne delaperpendiculaire de i ecliptique. 141 Pourquoi nousavons leprintemps, lorf-
queceux qui habitent lapartie meri- dionalt ont l'autonne. 142 Pourquoi l'air eft tempere durant le
printemps, & que les joursfont e- gaux aux nuits. ibid Comment ceux qui demturent vers l'E-
quateuront leur premier ece. ibid Qut durant le refie de 1'annee ils ont les
jours & les nuits egaux. 1 4 3 Enqueltempsnousavonsnotreete, &
ceux du midi leur hiver. ibid Tourquoi nous avons alorslesplusgran-
dres chalems & les plus longs jours. ibid
E» qucl temps ceux qtti habitent fous
VEquateur ont leur hiver. ibid Enqueliempsnous avonsl'autonne> &
teuxdu midi le printemps. 144 Vourqmialorsnosjoursacourciffent, &
que la chaleur diminue. ibid En quel temps ks habitans deZont torri-
deont leurfecond ete. ibid |
|||||||||
T A B
WtmhflmiondectU: jbjrf
Que parcememe mouvement letit des I
poles obliques ilpourroitarriver qu'- ' tn auroit fhiver au meme temps, ou lon avoit acoutume d'avoir l'etc. Douvientque lespolesde U terre di-
ciment des poles deVicliptique. i5 7 Ladiverfite des mouvemens difrevs de
cts poles. ibid |
|||||||||||||
L E
chap. xnr.
Des Eclip/es de Soleil & de Lun£
DE caufis gentralts des iclipfes.
Comment fe font its eclipfes du foleil,
ibid
Comment elles nouscachcnt le foleil,ou |
|||||||||||||
CHAP. XII.
Du mouvement de la Lune,
&defesapparences.
P\Ourquoi la Lmefimeut deux fois
plusviteamonr de la terre, quela terre ne tourne autour defin axe. Pourquoi ULunene dicendpas verlu
terre, ou qu'eUe ne ien tloignc pas davantage fa Peurqmt U Luneeft ttufours toumie
vers U terrepar m mSme cote. 15 < Que U partie de U Lune qui regarde U
terretfl moinsfolide que ceUequitn efldetournie. m Queiesmontagnes&Ustacbesqtfonde-
touvre dans U partie de U lune qui regarde la terrefont voir mamfefte- ment qu'elle e[i moins folide que U partte, quitn e(i detournee. ibid *•/****& it Pcrig^e de la Lune. 1 e 6 Quetie efl Ucaufeduntei tyt. ibid Pourquoi la LuneJe meut avecplus de viteffe, qua„d eile eftpieine,ounow ™ile,quequandellene tefipas l%y Qnelle efl U caufe des divtrfes avarences deiaLune. . ..« |
toutentierou enpartie, ouquellesne
ie couvrent aucunement. ibid Pourquoi pendent 1'eciipfe du foleil, U
lunt paroit en qutlque facon icUiree ducoti quiregarde U. x6o Commentfe font les eclipfts de lune. ibid
Pourquoidans les eclipfes de lune, nous la voIohs quelquefois ,& que quelque- fois ausfinousne ia voions point du tout. 161 Pourquoi 1'ombre de iaterreefl coniqut
aufft bien quecelle deULune. ibid Combien defois leSoieil tft plus grand que Uterre&ULune. ibid D'oit l'on infire Ugrandeur des ombres
de U Terre &de la Lune. ibid Combttn le Soleil &ia Lune fent eioi-
gnez, de U Terre. 1 <5a Pourquoi ie Soleiine s'iclipfipas toute les
foisqut lalune eflnouveile, <jr que la Lune ne s'iclipfe pas toute lesfois qrielleeflpleine. ibid Ctque cefl que la tete & Uqueuedu
dragon. ibid ue cefldansces endroits la quefefont
lesplus grandes iclipfes. ibid ueccspointsntfontpasfixes, maismo-
biles. 16$ |
||||||||||||
Ceque c'eft que UmouvtmentdcUti-
tedudragtn. ibid |
|||||||||||||
CHAP.
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|||||||||||||
TIERES.
j CHAP. XV.
Des conftellations, & des fi-
gnesduciel. Que'eUes fotit les etoiles fixes que
l'on peut voirfans teltfcopes. 167 QueUesfont diftingueespar conftcUation ou parfignes. ibid T>es ftgnts du Zodiaque. ibid
Desfignes feptentrionaux, quifont hors
du Zodiaque. < 168- Les fignes meridionaux. ibid
Denombrement des etoiles que les an-
ciens ont objervees i avec l» diferenct de leurs granduers. ibid De la voie dt lait. 16y
Des deux petites nues. ibid
Cequei'eft quelavoiedelah. ibid
Commentonpeutfavoir la longitude & la latitude des etoiles. ibid Qjuepar notrt hypothefe, qui a beaucoup
de raport avec celle ie Copernie, on peut commodemtnt txpliquer tous les phenomenes. 170 Qufdansfhypothefe de Ptolomee, att-
fibten que dant ceUe de Ticho; on efi oblige d'avoir recoursades fitltons & a des abfurditex.. 17 z QWenfin n Stre fyftimt tft l° uniqut & le
vkritable. 174 |
||||||||||||||||
desMA
CHAP.XIV. Des etoiles fixes. Que les etoilts fixet font plus bautes
les unes que les autres. ibid Que U furface des tourbtUons des etoiles fixes eft atigulaire. ibid
Que ces etoilet luifentparleurproprc lu-
mtere. ibid
Pourquoi eUes paroifent itincelantes.ibid
Tourquoi il ya plufieurs etoiles que nous ne voionspotnt dans leurslieux verita-
bles ,& quune mhne paroit en di-
vers lieux a Ufois. 165
Fottrquot quelquefois nous ne voionspoint
les etoiles. ibid
D'ouvientqu'tlyadesitoiles fixes, qui
dijparoijjent entierement. ibid
Tourquoiily ena dautrcs quon decou-
■vredt nouveau. ibid
Extmples desnouveUes itoiles quon a de-
couvertes. ibid
Qtfil peut arriver qu'un tourbiUon en-
tier fiitabforbeparun tourbillon voi-
fin. ibid
Que THoile £untourbiUonquia iteab-
forb*fe cbange e» tomi.it, ou en Pla
nete. ibid
Ce que c'eft que le firmamtnt > & ce que
e'eft le ciel etojle, ibid
|
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LIVRE TROISIEME.
Des chofes' inmimees, qtti fint fitr laTcrre, ejr dc celles
qttifont renfermees dansfes entrailles.
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CHAP. I.
I>e la Terre. |
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quelaterre contttnt, ' 175
Desparties dt U terre.. ibid
Delaterre. 176
Que Us parties de U terre font d'une
|
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Pourquoi dans lt refte de cet ouvrage
|
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ibid
Potit-
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mus nt trm ttrons qut dts chofts I grojftur cenfidtrablt.
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T A B L E
Tourqtioi la terre efl opaque. ibid neequtce foit. jgr
Totirquoi la terre rieft pas couverte I Que par Ik on concoitfacilement pour-
d'eauxpartout. ibid quoiteaufecenverliten glacepar ta-
De torigint des montagnes des iles & des j touchemtnt de fair& des autres corps
froids. , g,
Pourqmi les mers Jont toujours falees.
ibid
Pourqttoitlya despuitsprisbord dt U
mer, ou tontrouvt de i'eau douce.
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fD1D
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pajje att travers de la terre. 178
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**3
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||||||||||||||||||||||
Commtntilrevitht dtlamatierecanelet \Pourquoi teau de mtrquonfaitpajfer
_..;.-;..- -n—-.'.niK.i. par plujieurs cruches remplies de ttr- rt, ou qui coule au traversdu ft-
bltpeu prejfe, ne laijft pas de confer vir fafalurc* ibid Pourquoi ieau de mer, qriondifttlepar
ialambtc, ne devient pas douce, rjr rietanehepas lafoif. , ibid Pourquoi ieau des rivieres eft douce.
184
De lorigine des fontaines qu'on trottve
fur Its fommtts des montagnes ibid
Quelle eft la caufe des qualitez* diferen-
tes qrion objerve dans les eaux de di-
verfis fontaines. ibid
Pourquoi la mer riinende!paslaterre,
ibid
D'eu viennent Its mines deftl. ibid
Pourquoi me grandt quantite d'eau
rienpeut pasfaire monterunemoim
dre qrielle touche, & qui eft d'une c-
gale hauteur avec elle. 185
C H A P. III.
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Q
C
P
CCc
Co
D
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Pourquoiles ejpritsnefegelentpoint > &
que lesplus grojfesparties deteaufer- ment de la glact. • ibid Pourquot icauftgele dansunvafeau~
tourduqueliljadelanegemileea- vee du fel,tn quelquettmps detan |
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De tair.
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||||||||||||||||||||||
DEtair.
|
bid
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|||||||||||||||||||||
Dt la force de iair compnmc
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ibid
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Pourqmi le vfargent, quon met dans
|
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un
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"""•"" " ~
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w
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desMATlERES.
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Pourquoi la region de Vair laplus Voifi~
nedelaterre eft plus chaude queceUe
qui en eftplus eloignee.. ibid
Qjxelsfont les efets qui enprocedent.i 9 2
D' ou vient la diference de la chaleur.
ibid
C H A P. IV. Da feu. Dufeu. ibid
Pourquoi il ne ferencentrequetre
peu des bonles dufecond elhnent dans ft feu. ibid Dufeu qui n'cft que lummtux. ibid
Divers exemples d'un telfeu. 195 'Dufeu qu'eftchaud,Jans etrelumineux. ibid
Diversexemplesd'untelfeu. 194, |
|||||||||||||||||||
mtuiaudeverrerenvtrfe,qui aplus
de 27 doigts de bauteur, ne decend qua la hauteur dezj. doigts. 186 Pourquoi il decendplus, ou moins felon
U diverfite des lieux. 187 Pmquoi le vif argent ne decendpoint
de tout dans un tuiau de verre,qui n'a pas zjdebattteur. ibid Poicrquoi les pompes ne pettventpas ele-
ver l'eau au deffus de la hauteur de trenteunpie. 188 Comment Vair dilatepar la matierefub-
tile peut entrer dans les poumonsfdans desfouflets, & qne lefang peut monter dans des ventoufes. 189 Pourquoi Vair condenfe eft plus pefant
que celui qui eft rarefic. ibid |
|||||||||||||||||||
Pourquoi Vaireft au deffus de la ttrre & Pourquoi ily a despoudres, des efprits &
dt Veau & que le htut defafurface des liquears quicaufent une fermen |
|||||||||||||||||||
eft ronde. ibid
|
tation dans certains corps, &qui la
font eeffer dans d'autres. ibid
Demonftration de ces efets diferens dans
le vinaigre&dans Vefprit de ww.ibid
Vourquoi la prefence d'un homicidefait
fouvent fortir dufang d"uncadavre}
bien que d'autres,qui\ji font prefens
nefaffentpas le memefet. 195^
Dufeu,qui eftebaud& lumineux- 19 6
Exempies* ibid
De Vorigme d'un telfeu ibid
Extmples. ibid
Pourquoi lefeu seteint quand il n'a plus
d'aliment. 198
Pourquoi laflamme tend en haut,& qtt'
eHe va en pointe. ibid
Pourquei ia lueur de la fiammeparoit
davantage dans un litu obfcur,que dans
un lieu qui e(i eclaire dufoleil. 199
Pourquoi Vairfe meutverslefeu. idid
c Pour-
|
||||||||||||||||||
De la region des vapeurs.. 190
Qvfon ne la doit pas confondre avec Vair.
ibid
Quela diverfe dilatation desvapeurs &
delair eftcaufedelarefrailion&de la rtfiexton des raions du foleil. i bid Pourquoi lefoleilparoit plusgrand quand
il eft vers iborifon, que iorfqu'tleft plus eleve. ibid Qu ette tft la caufe dts crepufcules. ibid
Ou & en,queltempson a des crepufcules
continuels. 191 Qu eJle eft la cattfa deladiverfitedes
crepufcttles. i bid D' ou procede la tranfpartnct de l'air
& de V eau. ibid Pturquoi lefroid qui convertitfacilement
les vapeurs en eau ne peut pas produi- re It memt,tfet a 1'egard de /'</r.ibid |
|||||||||||||||||||
T A
Pourqtioi U corps grat &buileuxaug-
mententlefeu,ou le confervent, ibid Tourquoi 1'eaupeut cteindre un petitfeu,
& quelk augmente ungrandfeu lorf qu'on 1'jjette enpetite quantitc. ibid Qelsfont les corps qui rendent defljm
mes. 200 Tourquoi le cbarbon fe conferve long
tempsfius les cendres. ibid Tourquoi lefeuprodr.it diverfescouleurs.
ibid
Pourquoi il amotit& fondcertains eorps.
ibid
Et de quelle maniere. ibid
Tourquoi ilen fecbe & dunitd'' autres.
ibid
T>e la diflilation & de Ufublimation.
201
Pourquoi le feu diffout certains corps, & les convertit en cendre,ou en cbaux. ib. Comment le verre feformedes cendres & de lacbaux. . ibid Tourquoile verre efl tranfparent &fri-
able. 202 Tourquoi le vtrrefoudu,ou rougiaufen,
eft duclile. ibid Pourquoi du verre fert chaudfe rompt
entoucbant de l' eau,ou queique corps froid. ibid Pourquoi ilfe rompt auffi,lorfqu'il eflfu-
bitemente chaufc. ibid Tourquoi il nefe romptpas,quandou l'e
cbaufc peu a peu. ibid CHAP. V.
Du flux & du reflux de Ia mer, & du mouvement de i'air & de l'eau H'orient &occident. DE U caufe du flttx & dure flux de
la mer. 203 |
B L E.
Comment la mer afonflux. 2 04
I Comment elle afon re$ux. ibid
Teurquoi elle fonflux en meme temps
dansd' autres endroits. i bi d
Combien dtirent le flux & le, refiux.
ibid
Pourquoi le flux de la mer retardecbaque jouraune beure. ibid
De la difcrence du fiux & du reflux de
la mer. 205
Pourquoi U Mediterranee, ria ritflux,
ni rtfiux ibid
Pourquoileflux & le reflux eft moindre
durantlaquadraturedeULune. ib.
\ Qjt^e le pcrigee oui'apogee de U Lune nefaitriencontre ceU. zo6
Pourquoi la mer afon plmgrand ftux &
reflux durantles cquinoxes. ibid
Tourquoi les Ucs & les etangs riont ni fluxni rtflux. ibid
Quelle eft la caufe du mouvement de
l'air & de feau d'Orient enOcctdent.
ibid
Que ce mouvement rieftfenfible quentre les Tropiques. , 207
Chap. VI.
De la divifion de /a furface* du globe
terreftre de fes Jongitudis &
de fes latitudes;des Zones
& des climats.
DEs deuxgrandes Iles de la Ttrrr.
ibid De la*premiere Ijle &defesparties.2o8 Pourquoion la nomme T Ancien monde. ibid
T)e lafeeonde ifle & defes parties. ib. Dela troiueme. Jbid *Dt U quatrieme, ibid
Tko
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des MATIERES.
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||||||
Tlco ie teide Pourquoi eu divife lafur-
fitce de la terre par meridiensrjrpar
paralleles. ibid
Pourquoi on U divife en cinq Zones;
une Zone torride;deux temperiees,
cjr dmxfroides. 109
Pourquoi la Zone torrideeft habitee.ib.
Desperijctens. ibid
'Desheterofciens. ibid
Des Amphtfciens. ibid
Des perioeciens. ibid
Des antceetcns. ibid
Des antipodes. 211
Pourquoi lafurface de la Terre e{i divi-
feepar cltmats. ibid
Lepremter climat feptentrional, quon
nommeEthiopique. ibid
©« cltmat d' «ylrabie. ibid
Duclimat d' Egipte. ibid
Du climat de Sirie. ibid
Du climat d Italie. 212
Du cltmat d' 'Alemagne. ibid
2?« climat de Suede. ibi d
Du climat glacial dufeptentrion. ibid
Du cltmat du pole Artlique. ibid
Dupremier climat du midi,ou du TZrkfd.
ibid
2)« climat du Pcrou. ibid Du cilmat deJ^araguai, ibid
Du climat du Chth. ibid
Du climatfkuvage. ibid
Du chmat de Maeell&n. ibid
Du climat inconnu. 2 r 3
D« climat glacial du midi. ibid
l)u climat du pole Anrartlique. ibid
Pourquoion donnele nom deglobe 4 cette partie de la terre compofee de terro & deau-rfmfque fafurface eftwgdc. ibid
|
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C H A P. VII.
Des changemens qui arrivent sux
corps terreftres: ou il eft parle de
Ja gerieration , de la corruption
du melage:destemperamens,
des qualitez,de la putrefa-
ction & de la maniere
dont certains corps
fe petrifient.
Pourqmi avant toutes cbofeson traite
ici des changemens des ce-rps naturels 214
Que les change mens de corpsnatureh
fontaccidentelsoueffen ttel; mais ja-
mais fubftantiels. ibi d
On rejette ici la dfinition vulgaire de U
gkneraton. ibid
Cequec e(i proprement que la geWra-.
tion. 215
Que dans legtneration des plantes & des
animaux il nefe produit aucune nou~
velle fubftance. ibid
De la gemration qui fefait de inparties
fenjibles;ejr de celle qutfisfah de l'ar-
rangement despartiesfenftbles. idid
Queladfinition vulgatre dutempfrtt-
ment«' eftpasjufie. ibid
Peritable definition du temperamentjb.
Preuvedecela. ibid
Que cela eft clair defioi meme; bien que
nous ne connoiffions pas tout dans le
pmiculier. ibid
Ceque ceji quequalitimanifefte. 217
Ce que ceftque qualiti occulte. ibid
Ce quec'eft quefympatie,ouantipnthie.
, ibid
Que l' opinions des qualitez, occultes tnet
delobfcurite dans les chofes, qtie nous
C 2 VOU'
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T A B
vottlons conctveir. ibi d
Dtfwtttondes qttalitez,. ibid
De leurs principales efptces 218
Dt lacba IturaSlueUe & dufroidacluel.
ibid
Sxplicatide la cbaleur atluelle. ibid Comment on fent lifroid atluel. ibid Qu'on prend le plusfiuvent ia chaleur Cjr le freiddans unfens rtlattfi & ra
rementdansunfenspofitif. 219
Peurquoi on dit que la chateuraffimbtt les corps homogents & fepare les hite-
rogmes; Et qut le froidafjembltles
homogenes & tes hcterogenes. ibid
Queia chaleur ne confijiequedansun- mouvement divert departies injenft-
bles. ibid
Des caujts. ibid
Refutation des opiniens eontraires. 120
Que lefroid conlijkdans le repos deces mtmesparties. ibid
Delachaleurpotentielle. ibid
Dufroidpotenttel. 221
*De l bumidite atluelle. ibid
De la fecherejfe atlutlle. ibid;
*De ihumidttc potentielle. ibid
De laficherejfc potenttelle. 222
Pourquoi 1'aireji quelquefois humide
ibid
Pourquoiiljena qui lui attributnt unt humidite effcntielle. ibid
1>< lagrojftur&delapttitejfe dtspar-
ties. ibid
Des qualittz* denfes & rares. ibid
Quela rarefatlionprocedtauffibiendt
chaleur,que defrmd. 223
Qurlacondenfation efi aufft bien cau-
feeparlt chaleurtquepar lefroid.ih.
Cemment la rartfatlion efl produitt |
L E
dansla glace pAf le froid. ibid
Comment le s parttes reides de ieauptu-
vent etre mues enfegelant j bienque
neanmotns eiles m puifftnt pas itre
plices. ibid
Pourquoi lafurfact de i eau quife gele
dans un vafe eji convtxe^ qu elte
cajfe le vafe,ou elle tji renfermee.zia,
Delafoltdite. ibid
Dekdurete. ibid
Delamolejfe. ibid
De lafiuidite. 225
Detaquo/ite. ihid
(De la vifcofite. ibid
Onprouve que les parties dei taufint
agitees entr elles par la dijfolutwn du
fefqui syfait,& par i ex empled'une
eponge. ibid
Que tes parttes de I tau &deihuile,
rampentlesunes furlerautres. 226
Que lesparties de leau fent unies^ que
eelles de i huilefint branchues. ihid
Pourqmi i tau ne fe gele pasfifacile-
ment qut 1'huile. ibid
Que les parties dt i eaufont longues &
entrelajfeesenjemble. ihid
Pourquoi onpeut remplir un vafe d' tau
pardejfuslesbords. 227
Oj*'ilj a dans I' tau dts partitsfouplts.
ibid
Qtfily en a auffi de roides, jbid Des paties volattlcs, , ibid
Despartiesfixes. ibid
Delafiexibiiiti. 228
Delafragitite. ibid
Des corps dutliles&malieablts. ibid.
Delacaufedurejfort. ibid Pourquoi un arc de plomb ntfaitpoint
dtrtjfort. ibid Pouf.
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des M A T
Pourquoiunarc, qui a etelongtemps bandeperdlaforce de fon rejfort.zzy
Pourquoi enfaifant tourner le doigt fur Itbord d'un verreplein d'eau > on en
faitfouter des gouttes. ibid
Pourquoi des morceaux de cuir ou de
drap quon etand en tirant, fe reti-
rentd'eux- mtmes. 230
Vourquoi une veffte pleine deyent venant
a etre comprimee fe renfle de nou-
vtau. ibid
Defopacite. . ibid
D* la tranfparence.' ibid
*Deladouceur &de 1'acrimonte. ibid
Delacontinuite. 231 Pourquoi les corps continut ne fedijfolvent
que diflcilement. idid
Tte la contiguite. ibid
Tourquoi les corps contigus fe diffolvent
ajfezfacikment. ibid
DeUpefanteur. ibid
Dela legerete. ibid
Qj£on doit expliquer dememe toutes les
autresqualite^. 232
Qjuefaute de cela on les a rendues obfcu-
res. ibid
De la diference des temperamens. ibid
Dutemperament jufie, on modkre. 2331 Dutemperament immoderee. ibid Qjte les temperamens ne conjiftent pas feulement dansles qualitez, dechaltur
defroid, dhumidite & de fechereffe;
maisaujji dans iautres qualitez.. ibid
ZDe la conformation, ibid Dela corruption. ibid
f>ue lagineration d'un corps eft U corru-
ptiond'unautre. 234
De laputrefaclion. ibid
Descorps, quife petriflcnt. ibid
|
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I E R E S.
Chap. VIIL
Des fucs terreftres; du vif argenc,
des exhalaifons & des meteorcs. DEscorpsfluides, 235
Desfucsterreftres. ibid
Des fucs acres. ibid
Desfucsgras, ouhuileux. ibid
Duvifargent, 2 $6
Des exhalaifons. ibid
Des vapeun, desfumees & des ejprits.
ibid
Que les vapeurs occupent plrn d'ejpace que les fumees. ibid
De la diverfe dilation des exhalaifons.
ibid
Comment les exhaUifons shlivent de la * terre, 237 Qtte les exhaUifons font fouvent tres
fubtiles & fort dilatUs. ibid
Exemplcs. 238
Destremblemens deterre. ibid
fourquoi certaines montagnes jettent des
flimmes. ibid
Desbainsnaturels. ibid
De Ufomation dufel. 239
D« vent. ibid
Qjfil elt caufe principalement par des
vapeurs dtUtees. ibid
Excmple d'une eotipile. ibid
Comtnentle vent eft fouyent caufe par
la chute de nues. 240
Que la rarefaSiion des exhalaifons eft U
caufe laplus frequente des vents. ibid
Quf lefoleil eft laprincipale caufe decet- te rarefaclion. ibid
Que les vents changent felon la Jituation
dufoleil. ibid
Que les ytnts font plu$ regU<^ dans U
c 3 Zom
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A B L E *
ibid Des etincelles vekntes. # ibid
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Zont tirride, qtCailleurh •
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T)es vents cardinaux.
Des vents collateraux. |
241
ibid ibid |
Des etoiles qui tombenf ibid
Desfeuxfolets. ibid
Pourquoi iis ft trouvtnt dans les lieux
|
||||||||||||||||||
Desprincipmx d'entreux.
D'ouprocedent lesdiverjis qualite\des vents. ibid
Pourquoi les vents font flusfroidsqu-
un airtranquille. ibid
D*oit Je forment les tmes gr les brouil-
lards. « 242
Pourquoi les nuisjont opaqueS. ibid
En quoi les np is dtjerent des broutl- lards. ibid Comment tllesfont [outenws en tair.ib.
1>'ou viennent lesgrandes temptics.ibid Tourquoi] les nuesfe meuventfouvent a- vecdes mouvemens contraires. 243
Comment il ya des nues qui de viennent rondes& couvertes de glace. ibid
Delapluie. ibid Pourauoi lesgouttes de pluie font rondes.
ibid,
Comment feforment lespetites lames de glace. 244
Delanege. ibid
D'ott viennent les diferentes figures des
fioeons dt nege. ibid
Comment pendant /' hiver ilfefarme di-
"vtrfes figures fur les portes &fur les
fenetresdes celiiers, ou des depenfes. 245
Dottvient lablanchettrdeknege.2d6 |
||||||||||||||||||||
bas. ibid
Helene. ibid
Cafior & Pollux. i bid
Desmeteores ardens compofe7. 248
Iielafoudrtm ibid
Par quel endroit de !a nue tlle fort, &
Pourquoi elle frape des corps hduts,
ouclevez.. . 249
Dntonncrre. ibid
De f eckir. ibid
Pourqtm on voit 1'eckir avant qued*
entendre le bruit dtt tonnerre. ibid
Diference desfoudres. ibid
'Comment la foudre fe formeenpitrre.
ibid
CHAP.IX. '( Des parelies, du parafe'Jene, descer- cles cjui paroiflent autour du foJeil, de JaLune, & de I'A rc- en- ciel. Desparelies. 2jfo
Comment il s'en peut former juf-
quesafix. ibid Comment il s 'enftrme moins. 251
Desparafelenes. jbid Des cercles qui parotjjent autour du fo"
leil&dclaLune* 252 Qtfils fe forment de k refratlion de la
lumicredansdes mes de glace. ibid |
||||||||||||||||||||
Explkation de eescercles, &despare-
lies, qui parurent a Rome en l'an ' i6n), 253 De Farc'en etel. 254
D'ou vient quon en voit quelquefois un
quelquefms deux,& un Jeulement.ib. Comment ilfeforme. ibid £>ue
|
||||||||||||||||||||
ibid
ibid ibid ibid 247 ibid ibid |
||||||||||||||||||||
De kgrele.'
De la rofee.
Delageleeblanche.
De la mannt &du miel.
Des metfores ardens.
De ceux qm fontfimples,
D5/4 lutHY qniparoit k nuit.
|
||||||||||||||||||||
desMATlEHES.
|
||||||||||||||||
Que Vor nepetttwe changcparaucun
agent exterieur. ibid
Que 1'orpotablepeut Hrtremisdansfon
premier ctat. ibid
De U precipitaiion des metaux qui fe
i faitpar la chaux de tartre. ibid
Pourquoi l'argent dijfout dans dettau
forte sattache a du cuivre, quony
jette. 259
Que du fer frotc devitrioi nefs change
pof en cutvre. ibid
D'ou vient la forte imprefjlonquelai-
manfaitfur lefer. ibid
Pourquoi il riagtt pas de memefurles
autrescorps terrefires. ibid
Descorpsmetaliique. ibid
Despierres. 260
Commentelless'engendrent. ibid
Comment s'engendrent lespierres tratts-
parentes. ibid
Comment fe forment lespierres opaques.
ibid
CHAP. XI.
De l'aiman.
DEl'aiman. 161
De quelles parties il efl comptfi. ib
Quelsfont lescorps magnetiques. z6z Pourquoi i'aiman paffe au travers de cen tains corpsfans les mouvoir. ibid
Delafpbcred'attivitedefaiman. z6$ Des poles de laiman. ibib Dupole meridional. ibid
Dupoie feptentrional. ibid
Comment on doit marqucrcespoles. ibid
Pourquoi taiman a plus de vertu vertfes poles quaiileurs. ibid
Defon axe. 264
De fon cquateur. ibid
Des
|
||||||||||||||||
Qtte pour tet ejfet ilfaut que U rtfratli ■
tnde la Ittmiere foit dequarante&
deux ,ou de cinquante dettx de gre^,
\ v ibid
Que lesfpcflateurs voient det arc-en-ciels
difftrtnsjeion qu'ils avancent,ou qu' ils reculent de quelques pas. z 5 5 Quen parlant de la vifton on expliquera
eomment fe forment les dtverfes cou- leurs de l'arc-en- ciel. ibid |
||||||||||||||||
CHAP, X.
Des mineraux.
|
||||||||||||||||
D
|
ecorpsfolides. ibid
De quellespartits ils fowt compofe^.
|
|||||||||||||||
ibid
.Comment on peut admettre (esprincipes des Chimtftes. ibid
Diference des cerps folides. 256
Dufabie. ibid
Delargile. ibid
Dela marne. ibid
"Des mineraux l es plut pretieux. ibid
Des fucs congelex,. ibid Quelle eft la matieredu vitriol,del'a-
iun, dnfandaraque ,de la rouille> du
foufre, du bitume & d'autres corps
gras. 257
Des fels mineraux. ibid
Des metaux. ibid
Quilifont renfermez. dans les entrailles
de ia terre. ibid
Comment ilsfont elevc2 vers fafurface.
ibid
D'ou vient quon riapas encore une con- noiffance parfaite des metaux. z 5 8
Que les raions duSoleiicontribuent beau- coupa leur ilevation. ibid
D« diverfes efpcces des metaux. rbid
|
||||||||||||||||
k
|
||||||||||||||||
B L E
D'ouprocedefa ctnjonUion. 271
D'oit vient fon meuvemmt circulaire.
ibid
Pottrquoi un aiman arme aplus de vertu qu'un, qui ne l'eft pas. ibid
Qjte Platon a donne occaften a la decou-
verte despropriete^del'aiman. 271
Que iaiman peut reprendre fa vertu. 273
Comment celafefait. ibid Comment un morceau defer qui n'aja-
mau eu de vertu magnetique fetout" nt differenment felon les divers en- droitsde la Terre. ibid Qtiun corps magnetique a des proprte-
t(a diferentesfeldn les diverscotez. de iaiman, auxquels oniaplique. 274 Pourqueiunlongmorceaudefer, quon
aprocbc d'un aiman a toujoursfes po- lesvers fes txtrtmhez.. ibid Que iaiman ne perd rieriikja vertu tn
communiquant fes proprietez,. 276 Que lamattere caneleeria nilegeretet
rit pefanteur. ibid Dis vertus de iambre & du verre cchau-
/e\ i ibid |
||||||||||||||||
T A
Des operationl de iatmanl ibid
Sa direttion. ibid
Fourquoi le pole feptentrional d'un at-
man fe tourne vers It pole meridional
d'un autre aiman &c. . ibid
Deladireclionfimple deiaiman. zs>7 Defadirecliondroite. ioid 'Defadireclioninclitsee. ibid
D'ou vieut la direclion droite defespoles
ibid
De la direftion droite de fon eqyateur. ibid
D* ft dhciiien mtlinee. * 268 Pourquoi eUe fe fait tantot d'un c^te &
tant&t d'un autre. ibid
Du mouvemem circulaire de faiman.ih.
Comment <rh peut connoitre les degrez. dt latitude de U Terre en tertains
tndreit, ibid
De la direilion compofee. 2 69
D'ou vient la variation de 1'aiman.ibid
De la variation caufet par une lame de fer. 270
De la direciion compofee qui procede de
la vertu de iaiman& defapefanteur.
jbid
|
||||||||||||||||
LIVRE QJJATRIEME.
T>£$ Animwx irraifonnables. |
||||||||||||||||
Que dansla eoclionilnefefaitpoint de
changement defubjlance. ibid Que lajubflance desalimens nefi chan-
ge pas apres leurcoiiion. ibid Que la vie depend de la njstritio». ibid
Des efpeces de nutrition. 279 De fa diference. ibid
De lagetnration. ibid
D* la Jormation^ ibid
Qu'tllt
|
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CHAP. I.
Des corpsanimez, 011 vivans. |
||||||||||||||||
DE* eorps animez.
De iame vegetativt. Dela chaleurnaturelle. Des atlions des corpsvivans, |
277
ibid ibid 278 ibid ibid |
|||||||||||||||
De la nutritien.
De la toilion. |
||||||||||||||||
tJesMATlERES;
|
|||||||
Qtftlltftfaiipar le moien de lajemence.
ibid
Quelle nefe f*itpasfortttittment, mais
par les lotx du mou vemcnt. ibid Quellefefatt partlle-meme r-y nonpar
autdent. ibid Chap. II.
Des Plantes.
DEs plantes. 280
De qtte c'eji que leurfemtnct. ibid
*DemonJiration de ceU. - ibid Comment ies plantts s'enforment. ibid Comment ti stngendrt dis plantesfans femmce. idid
D'oit vient qu'tl s'engendre des diverfcs
fortes felon U dtfirence du ttrrotr.
281
De la nutritton &dtlavit des plantes. ibid
Comment ialiment e(i portf jufqu'au hautdesgrands arbrts. ibid
Pourquot cela riarrivt ptts dans dts
pUntes mortts. ibid
Comment diverfes plantes fe nourrifftnt
d'un memtfuc fansattrattton. 282
De leur duree ejr de mort. ibid De leurs parties bomogenes. ibid
De leursparties heterogines. ibid
De leursparties lesplus durables. ibid
Dtcellesquinedurantquunan. ibid De l' icorce & desfeuilles. ibid Pourquoiles feuillcs tombtnt decertai-
nesplantes au commcncement de ihi-
ver, & quelles demturent k d'autres
durantUmfcmi jaijon. jbid
Vourquoi lesfleursfetrouvent engrande
abondanct dansunfondfertiit. r%\
De Upropogation pUntes. ibid |
|||||||
De leurs diftrtnces. ibid
Commem des herbes trtsfroides peuveut
vtvre, bien quellesfotentvtmmeufts. ibid
Des Arbrts. 284
Dts Arbrtffeaux. ibid
cDes Herbes. ibid.
Uouprecedc U differetice dts plantes.
ibid
Pourquei on rien peut pat tncort donntr
unt connotffance ex«c7e. ibid Que les efprtts, quon ttre des pUntes &
des frutts peuvent quelquefiis i'dnt enflamex, bruler un linge qrion a trempi dedans. ibid I Que eet efprit rieji pas de U naturt de
ihutle. 285 Pourquoionne peut pastirtrdes efprits
capables de stnflamer des fruits des plantes,dcsfemenees dr desfleurs. ib. Pourquoionnepeut pas tirer cet efprits
par U difiiUtion avant que Ufer- mtntation att prtetdt. , ibid Quefi la fermentation a ititrop vio-
Itnte, on ritnpcut ttrer qucpcti oti pomtdefprtts. 286 Commcnt Ufermentation peut conver-
ttr le vin, U biere tkydromel& fem- blables liqueurs en vinatgre. ibid C H A P. III.
Des animaux, de leursparties&
de leurtemperament. CE que cefi qu'un aritmal. 2 87
DeU vie des arimaux. ibid Dufenttment Qr du mouvemtnt. ibid
D» mouvement/e»/itif& local. ibid Pourquoi le fang eji nommi iame des bites dansi Ecritwre Lev.i 7.14.288 d <D* |
|||||||
B L E.
i D« membresl ibid
Desparties pasfluides. ibid
Comment onpeut tonnoitre lespariiesdtt
corps. ibid Du fang. ibid
Dejes diverfes parties. 294
Des efprits. ibid
rDe lefprttquonnomme infitus. ibid
j Quecetcjprttneftpas attachr aux par- ties depuis U miffancejufqu'd U vieii- lejfe. ibid De Cefpritquon apelle influens. ibid
Desefpritsnaturels. ibid |
||||||||||||
T A
Dts4nini*ux qtti mettreM & renaijfent
fuccejfivement. ibid
Qut U conftitution tJftHtielle des ani-
maux comprenddeux etats dijftrens.ib.
'DelaSante. ibid
De U maladie. ibid
Ce quon doit entendrepar le mot depar-
tte. ibid
Desparties infenftbles. z 89
Qi*on ne les connoit pas encore exatle-
ment. ibid
Desptrties fenftbles. ibid
Des partiesfolides. ibid
Despartics qu'on nomme fpermatiques.
ibid
Des parties fanguines. ibid
Que les parties Jptrmatiques ne sengene
drentplus denouveuu aprss i'enf«nce.
290
Pourquoi on croit qtfellcsfont froides. h. T>es parties mixtes. ibid Que tous lesparttes du corps font fptrma-
tiques ou igarda leurgeneration; & quelles font fangmncs par raport a leur perfeblton. ibid Des parties (imtlaires, 291
Que lagraijfe le potl &• les onglts font au-
jidesparties fimilaires. ibid ^DespartiesdtjJimiUires. ibid
"Desparties organiques. ibid
DtsparticsworganiqucS. ibid
Des parties nobles, ouprincipales. ibid
Combien on en conte d'ordinaire. ibid Comkten nous fatfons departiesnobles. 292
Desparties auxiliaires. ibid
2?« tuniques ott envtlopes generales du
corps. ibid
23« vemrkules, oh cavitez. 293
|
||||||||||||
Desejprtts animaux.
En quoiconfiftt la jante. Du temperament permattent. |
ibid
295 ibid |
|||||||||||
Que l'on conftderc i'hnmidttc & la fe-
cbenfj; des parties, entant que ces quahn^jfont atlueiletnent; & que ion juge de U cbaleur & dufrotdeut tant quellesjont en putjfance dans les parttes. ibid Dutemperamentpajfager. ibid
Que ceta regarde prtncipaiement les e»
fprits & ies humeurs. iy6 Qu'un m&me homme peut urephlegma-
tique a lignrd de fontemperament permanent, #• hiieux par raport a fontemperamentpajfager. ibid Chap. IV.
De Ia chaleur naturelle des animaux. DE U chaleur naturelie. ibid
Qjte Us aneiens ne i'ont pas bie»
comprife. ' ibid Comment ctfeu, ou cette chaieur tfi ex»
litie. ibid En quti conftfte U vie &■ la mort. 297
Comment cette chaleur fe dijiribne & fi
|
||||||||||||
".....■""»"
|
|||||||||
desMATIERES.
feconfervel ibid I Chap. VI.
Tourquoi onU nomme chaleurnaturelle De Ia faim & de la foif.
ibid T*V& aftions qui ferventala nutri-
QueUe peut itre apellce celefie, ou cle- j M^Jtion. 303 mentatre. ibid Que i'attraelionriefipasdece nombre.
|
|||||||||
Comment elleproduit des efets, merveil
leux. ibid Pourquoi on iapelle fpiritus primige-
nius. Z98 Vraie defirittion de lachaleur mturelle.
Que ce riefi pat une flamme. ibid QrieUe changefelon les divers ag «.299
Etfelon les faifons del'annee. ibid fourquot dans certaines gens elle aplus de vigueur en hiver & au printemps; & en dautres durant icte& iauton- ne. ibid De fes difcrences. 500
Da temperament accidentel. ibid
C H A P. V.
De !a nutrition des animaux.
DEs aftions vegctatives des aritmaux
ibid Quela neutrition fe fait parlefang qui efi pouffc du eoeur dans les parties,
&nonpaspar lemoiendufoie. ibid
Quelles fw les liqueurs, qui outre le fangfervtntalatutrition. 301
Preuve de cela. ibid Quecefi lefangprincipalementquifert
a la nutrition. ibid
QueU nutrkion fe fait fans difcontinua-
tion. ibid
Ceqrionentand par des lampes perpe-
tuelles. :joz
Que ce qu'on raporte de cesgensquen
pretend avoir jeune plufieurs annces
emieres,nous doit ctrefortfufpeft. ib.
|
|||||||||
ibid
T)e l'apetit de boire & de manger. ibid
Cequecefique ialiment. ibid Da boire & du manger. ibid
De Ufoif. 304
D'ou vient iapetit dereglcquona de
boire certaines liqueurs. ibid
Que Ufaimexcitctpar unfucacrequi
eft pouffi du coeur danS le ventricule.
ibid
D'ott vient ienvie quon a de manger di~ verfes viandes. ibid
QutUfaim riefi pas caufee par un fue
accide quivienne de la rate. ibid
Ni par U vertu que let parties ont de iattirer. ibid
Nipar les reftes dt ialiment qui detneu-
rentdans le ventricule. 30 j
Chap. VII.
De la premiere & de Ia feconde co-»
ction ou de Ia confeftion du
Chjle Sc du Chjme.
DE lacoftipn. ibid
Qrielle eficommune, ou particu*
liere. ibid De lapremiere. ibid
Dela feconde. ibid
De U troi^ieme. ibid
En qutUesparties elles fe font. 306
Situation de ce> parties. ibid EnquellieufefaitU quatrieme coftion.
ibid
Fourquoi les coftions s'aidint, ou s'empe-
d x ehent
|
|||||||||
T A B
cbe nt Its unes les autres. ibid
Pourquoi onne doit pas attendreict une
txplication exaile des diverfes toUions.
3°7
Qtiellecotlion fe fait dans le ventricuU
& datis lesintejlms. ibid
QtteUtfe faitpar U moien d'un fuc acre
propre afermenter,queles arterescetta-
ques repandent dans le vtmrtcule. ibid
Vreuvt dt cela. ibid
Quependant quela coltion fe faitdans
U ventrtcule, tesparties Usplwfubti-
ies des ahmens paffent dans Us veines
de VEftomacb & dans le vas breve,
tjrqueles pius groffe^defceudent dans
les inteftins. ibid
Pourquoi la cotlion fe fatt tantetplw vi-
te, & tantdtplus Untement. 308
Pourquoi ccrtains ammaux peuvent di-
gerer des alimens, qne d'autresne
fcauroient cuire. ibid
~Dela diverfite des Eftomacbs dans di-
vers animaux. ibid
De 1'actionderuminerou de remacber.
ibid|
|
L E
toutes tesparties du ttrpf. ibI3
Pourquoi les conduits du chyme font tatitit appellex. veines leclees, & tan» tstvaijfeaux tjmpbatiques. 31Z Que le chymc ne fe meut pas circutai- rement, ni continuellement dans fes conduits, comme le fang; maisque fon mouvement eft direcl, &fefak par intervates. ibid Que c'eft pour cette raifon quecescon-
duits etans liez» enflent au de- la de la ligature, aans lapartie qui efi la plm eloxgnec du receptacledu cbjme.ibid Demonftratton de la mantere dont cela fefaii. 313 Onfait voircomment le cbjme eftporte.
dans touteslespartiesdu corps. lbid Prettve de cela. 315 De la coftion quifefait dans lefoie. ibid
Que les alimens pajfent vers Ufoie par te tnoien d' uneimpulfion, & tmpaspar attraition. ibid Preuve de cela. 317
Soiution des objeitions qu'onpourroitfai-
re. ibid |
|||||||||||||
nelacocTtonquifefaitdanslarate.309 Pturquoi UCbyleeftplkitpouffeverste
|
||||||||||||||
Comment Us alimetts taffent deiaratel
|
foiequ'enunautrelieu. ibid
Preuve du preffemejtt dtt ventricule &
des inteftins. 318
Raifons qui preuvent que le Cbyie entre
non feulement dans les vetnes laUees,
mais aufft dans eVautres veines. ibid
Expenences qui prtuvent la meme ebo- fe. 319
Qu'on doit nommer chyme & non pas
chylele fuc altmentaire, qui vient
desinteftins, dcs veines mefaraiques
& d'atttrts veinn
|
|||||||||||||
dans te foie. ibid
Treuve de cette verite par lexperience
ibid
Quenidansicventricitlc ni dans larate il ne fe trouve-point defuc acide tel
que lonpretend. ibid
1>cia coilien quifefait dans lc mefente-
re. 311
Comment le chymepaffe des vetnes me-
fariques dans le fote. ibid J
Des divers chemins par oupajfe le chy
|
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me avant que de fa repandredans Pourquoi les vtines' laiiees partiffent
blan-
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......
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.™.~—rr, :-.-- ».;«. .^^T^i
|
||||||||||
TIERES:
tains animaux ne detruit point ce que
nous avons avancedes caufes dupoux ibid
Qtte 1'utitite i ou U nectfftte rien font
point des caufes. ibid Qtte linfertion vtftbie des netfs dattsle
pericarde & non 'dans U chair du coeur rieftpointcontraire aumouve- ment reciproque des eftrits. ibid Ni le batement du coeur quifefait avant
laformation du cerveau & des nerfs. ibid
Que le coeur ne femeutpointpar quel-
quefentiment naturel, fans le mou- vement reciproque desefprits. 332 CHAP. IX.
Du batement du coeur & des arteres.
|
||||||||||
desMA
W4W&«. .v;' " ibid
Pourquoi elUt difparoipnt aufft fof.321
£>«e lemouvement du ehyme »# /*/<«f
piirt jwr attraclion, mais f>ar impuU
fion. ibid
Qjue fonmouvementeft atdepar lesval-
vules qm dans les veines Uclees &
dans le canal thorachtque. ibid
Chap. VIII.
De la troizieme co&ion; ou de
h fanguification. DE la cotlion quife faitdans le coeur
P.1 D'ottprocede U rougueur dufang. ibid fourquoi nous nepouvons pas donner une
expltcation exatteduftng. 323
QuelesChymiftes riont faitqu'embro-
iiiller cettematierepar leurs pnnct
pes. ibid
Des diverfes coBions du coeur. ibid
Conftitution defes farties, ibid
DeUpremiere fanguification. 32J
De Ufeconde. $16
Defcription de l'une & de 1'autre. 327
Pourquoi le mouvement du coeur eft con-
traireacelui defes oreiltes,- 328
Caufes prochaines & eloignees du mou-
vement du coeur & des arteres. ibid
Pourquoi ce n'eft pas lararefailion du
fangdans le cecur, maislemouve-
ment reciproque des efpriti dans fes
fibres, quon doitprendrepour laprin-
cipale & prochaine caufe du batte-
ment dutoeur. m 329
Caufes e$cientes du batement du coeur
& des arteres. ibid
Deladiverfttcdupoux. 231
QneleptH de (haleur du coeurdeccr-
|
||||||||||
D'
|
batement du coeur &desarte-
res. ibid
|
|||||||||
j D« diaftole. ibid
J Preuve decela. 333
! Que cette partiedu pouxne doitpase-
tre prifepourlefyjlole. ibid
Dufyftole. ibid
Preuve decetteverite. 334
Que le coeur riattireaucun fang, ibid
CHAP, X.
De la circulation du fang. DEla circulation du fang. 335
Comment eUefefait. ibid Pourquoilesarteres ont un batemtnt;&
que lesvemesrienontpas. $$6 Qjue lecoeur nepeut attirer attcan torps. ibid
Solution desobjettiemqtfonfait. 337
Que le mouvement que le coeur commu-
niqut aufang eft aide par U contra-
d 3 #«»
|
||||||||||
B L E
poueins dans un eeuf, tjr tclui dufoetm
dans la matrice. ibid
Pourquoi l'air quon foufle en ouvrant
ptu les levres efi plus froid quecelui
qu'on renden ouvrant toutafait la
bouche. ibid
| 1)e la refpiration volontaire. 347
\ rDe tarefptrationnaturelle. ibid
I Que /' une & l' autrefont des atlions a-
nimaies. ibid
CHAP. XII.
DeJacjuatriemeco&ion, ou de lagc-
neVation des efprits. D,E iagineration descfprits, quife
fait duns le ecrveau. 348 Que les efprits ammnux contribuent h
lanutrttio». 350 Qtfils ont auffi btfoin d'une quatrieme
coUion. ibid CHAP. XIII.
De Ia diftribution des alimens, de Ia
fc'paration des excremens,& de kiir
evacuation.
DE la diflribution des alimens. ibid
QuttlefefaitfansattraSlione.xbid Pturquoi iefang ne paffe pas des veines
dans le vemrtcule & dans lestntefiins par les pores au travers des quelsle chjlepajfe. 351 Pourquoi les plus chaudes & lesplusfuk-
tiles partie du fangfevont rendre att ctrveau ejr dans iesparties dtfiinies a lageneratiqp. 352, Comment fe faiila fepardtion des cxcre-
mens. ibid Explicatien plus ample de cela, ibid
Qufilj a quanttte dt vaiffeaux que nS-
tre
|
||||||
T A
flio» naturelle des vaiffeaux. ibid
Comment /« mourans peuvent enctre vivre quelque peu de temps fans la
circulatton du fang. i bid
Quelk utiltteon peut tirer de la circula •
tiondu ftng. 338
Quily a des parties groffieres dufang,
quinecirculentpds. ibid
Que U circulation ne rend pas lefang
homogene par tout. i bid
Kaifon principales de U circulation.$ 3 9
La quamite dufang quipajfefans inter- raptton du coeur dans les arteres.ibid
Les vahules des veines. ibid Les veines comprim ees qui i enflent au
de-lade/aligature. 340
CHAP. XI.
De ia refpiration. DE la refpiration. 341
Defon ufage. ibid
Preuves du vrai ufage de la refpiration.
342
Qu'ilj a des animaux aquatiques, dont Iecoeurd? lAvaiffeauxfontdifpofez,
con/med/uislefetus. 344
De 1'entret de l'air dans lespoumons; ou
de 1'infpiratien. ibid De lafortie de f air hors despoumons. ib.
Que iair qtion refpire eftpouffc dans les
poumousfans aucune attrailion.ibid Ixemple d'u» homme qui refpircrms
tair dans unvafecxattement ferme par le moin dun tutau quipafftroit au travers du verreo. 345 Que tair qui entre dans la poitrine. i bid
rafraichit & altire le fangdespoumons
infe m iiant avec lui. 346 Contment oh entend U cri naturcl des
|
||||||
dfl M A T I E R E S.
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Quf lefang, quife convertit en Uit}rie(i
pasleplusfubtil. ibid
Que le Chyle rieftpas la matiere uritque
&prochaine dulait. ibid
Enqueltemps & pourquei le Uits'en-
gendre dans lesfemmes. 360
Pturquoi dans des hommes & dans des
enfans. ibid
Comment & ou s'engendre lafemence.
idid
Qttelle ne s'engendrepns dans les tefticu- les. $61
Qutly a des aritmaux qui peuvent enco~
re engendrer apres avoir ete ceupe ^ib. Du fangmenilrual. _ 56 z Qutlrieftpas venimeux. ibid
En quel temps il commence a couler. ibid
Pourquoi ievacuation s'en fait par la matrice. 363
Que la providence de U nature rij a au-
cune part. ibid
Pourquoicette evacuation fe fait tous let
mois. ibid
Que U Lune nen eftpas U caufe princi-
pale. ibid
Desexcremens desvapeurs. 564,
Qu'ils furpaffenttous les autres en quan-
ttte. ibid
De ievacuation des excremens. idid
Que les evacuations, qui fefontpar le vomtffement &_par lesfelles nefefont
poini fans 1'ecoulement des efprits a-
nimaux dans lesfibies desparties, qui
dotvent fervir a cet ufage. 365
CHAP. XIV.
De Ja nutrition, & de la vie des
animaux. DBlanutritiondesanimaux. $66
Qujlle fefait nonfulementpar U grandeur |
|||||||||||||
tuifprit put concevoir, quoi qriils
foient inperceptiblesk nosj/eux. 3 53-
Desexcremens. ibid Comment les excremens groffiers s'a-
maffent dans les inteftins, & de quel-
les parties ils font compofex.. ibid
Des excremens des oreiUes. ibid Delapituite. 554
Du cracbat. ibid
'Delafalive. g ibid
Dela bile. ibid
Qrion decouvre des valvulesajfez, per-
cepttbles dans tes conduits de la btle.} 5 5 tDel'excrement duPancreas. ibid 1>e turine. 356 Comment eUefefepare dans les reins &
pknhre de la dans U vejjie* ibid
Pourquetilj a desmufdes aufondement &auioldelave(Jie. ibid
Tourquoi iurine nt peut pas retourner de
la vfftt dans les uretxeres. ibid
Tourquoi Irsfe rofitez. qutfe meient avec lefang. riincommodentpoint le coeur,
T>es corps glanduleux qu'onappeUere- nes fuccenturiati. ibid
Que ces de/txglandet auffi bien que la
plupart desautres fervent a ielabora-
tion &ala dtjiribution dufang.^S
Qjtils ne fervent point a la feparation
dt iurine. ibid
jQutly aencored' autres glandes quifer-
vent a evacuer des excremens. ibid
De lafueur. ibid Tourquoi lefang nefort pas avec la fueur
ou arvec iurine. - jbid
|
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Deslarmes.
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3*9
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Pourquoi elles coulent de triftejje. ibid
DuUit. ibid \Ctmment il sengendre. ibid
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T A B
grmdcttr, maisiufflparUfiguredes
parties altmentairts & de celles qut dotvent Hrt nourries. ibid Que cefl pourcttttmifon que chaque
partit ne pwt pas 6tre nourrte de tou- tesfortes de parties altmentatres. 3 67 Que cette rojee, on cette humeurvij- queufe des anctens nefi ptts nleejfiire four cet efet. jbid Que le fang doit stre bientemperepour
fervir a U nutrition. ibid Pourquei il y a plulieurs parties qui tie
font peint rouges, bien qu'eUesfoient nourries de fang. ibid Que la nutrition fe fait par unfucali-
mentaire, dont laplus grande partte fe redutt en vapeurs. 368 Que le coeur efl le principal inftrutnent
qui poujfe le [ue des alimens vers les parties quien doiventkre nourries.ib. De la nutritionegalet ibid De celle qui efl inegale. ibid
De l'acroiffement. ibid
Commentilfofait. ibid
Pe-urquoi tacroijfcmentfifait depuis un
an jufques a vtngt & un. ibid Du decroiffement. 3 69
Cemment tlfefait. ibid
En quoi eonfiflc la viedes animaux.ibid
CHAP. XV. Delageneration desanimaux. Ouel efl 1'ufage de la nutrition & de
U generation. ibid De Ugeneration des animaux. ibid
Quelesfimences d'un ejr dei autrefexe y fontrequifes. 370 Vreuve de cela. ibid
Ce que c'efl que la femence des animaux.
ibid
|
L E
Duprincipe desdnimaux, qmjetrmn
dans lafemence. ibid
Ce que c'efi que legerme. ibid
Pourqmi l'on doit Juoofer un telprincipe
&un primtcr aliment dans lafimtn-
"• ibid
Pourquot lafemelle nepeutpas engendrer
I He- 371
I Quepourformer legerme dans 1'uttrus
tl riefi pas, toujours bcjotn quily ait
untliqueurfenftblc. ibjd
Pourquoi il sen^endre des animaux di~
ferens de diverfesfortes defemences.
ibid
Ve.rapetitfinfuel. jbjj Qu_tl efl accompagne d'une tenfion de U
verge danslaptu-pm des males. 372 Que cette tenlion fe remarquedans let femelles des infetles. ' JbjJ De U conception. ,n,
Quepour rendreU Jemence feconde',il
faut quilj ait un cours abondant d'e- iPnts\ ibid Pourquoiun moisapres U conceptionoti
ne decouvrcrten de jenfibledttns /«- ttrus des grands animaux, ibid Pourquoi ilje forme quelquefois pitt. fieursfetus. j^y Comment i'uterus fi dilate & fepmjflt
avec lefetus. j[j|(j DeUformatim dujetut. ib1(J
Qu'ellefefaitpar la chaUur quiefl dans
lajemence, & par le moien des figu- res&grandeursdefes parties. 374 QucUformation dufeiusprocede dela figure des pores & desparttes duger- me,qui efi premterement produitdans lajemence. jbj^ Quclle ne fefait point par aucune idre
d'ame
|
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..«WB»,«WT-..........
|
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' ' ""^^W™
|
|||||||||||||
des MAtlERES.
d^dmtjoude facultecorporelle, qui vrcfans refpirer d'abord qtiilen eft forti. ibid
Quelefl letemps ordinaire de lenfante-
ment. ibid
Comment un poucin fe forme dans un
|
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f
Pou
f
|
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Vourqmi nous ne pouvons donner ici
quune explication genertilc dt lafor-
mation du fetus. ibid
'Dt 1'ordrt quou obferve dansfaftrma-
tion. ibid
*Des mtmbranes dant lefetus efl revetu.
176
D'oit s'cngtndrt la liqueur quiy efi con ■ ttnut, & comment tlle saugmente.
ibid
Qtte lefetus fe nourritpar la vtint um- bilicale &par la bouche. 377
Des vaiffeaux umbilicaux. ibid
Commtnt Itfang eircule ducoeur dufe-
tus verskfoitdt Puterus & retourne
dt- ik vtrs It coeur. i bi d
Qut 1'urachus nefl pas un dts vaifftaux
umbillicaux. 378
Comment timaginaiton dt la mtrt peut
faire imprefjton Jur lefetus. 3 79 ,
Quon nepeutpasdireque laformation du fetus depende toujours des images
que le corps des perts imprtme a la
femence. ibid
"De ienfintement. 380
Qt£ilprocede principalement deiagita-
tion du 'fetus, caufee par un defaut
fiun bonaliment. ibid
Stcnndina. ibid
Vourquoi lefetus refpire d'abord qu'il efl
dtgage des membranes, dont il etott
revitu. ^8i
Pourquoilefetus, qui vivoit fansrefpU
ration dms 1'uterus, ne peutplus vi- tout le corps par le nerfs
|
|||||||||||||
382
ibid
ibid
383
. ibid
ibid
ifcid
ortes. ibid
drent fansfe-
idid
384
imaux , qui
ce ,fe doitfai-
l y ait peu de
385
animaux,qui
tnce. 387
I.
s animaux ou
u fens com-
e Ia veillej
de l'ima-
lame»
& des
dent lefenti-
ent des anu ibid connoiffance*
388
ibid repand dans
?8>
|
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Vfa-
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u
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—, - mgij .,.....<•
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B L E
Que cela confiftt en trois chtfes. ibid
Raifon de cette diference. ibid Du fentiment ftmple. ibid
Dufenttment exterieur &interiettr.$ 9 7
Du fentiment fimple. ibid Dutoucber. ibid
Dugout. ibid
Delodorat. ibid
De 1'euie. ibid
Delavue. ibid
Delavetlle. ibid
DoueUe procide. 398
Du fommeil. ibid
Qi/ellc en eft la caufe. ibid
Dufcmmeilprofond, & de celuy qui n'eft
pas univerfel. 399
Dela riminifctme. ibid
Defimaginatton. ibid
Delaphantaifie& desftnges, ibid
Dela memoire. ibid D'ou vientquon aplus ou moinsde mi-
moire. ibid
D« apetits /enfitift. 400
'Des pafftons qui les aceompagnent. ibid
De leurs difirences & deieurs caufes. ibid
ChAp. XVII. Desaflions des animaux qui regar-
dent Ie mouvementjou du mou-
vementnatuiel.
DV mou vement naturel. 401
De la (iruclure des mufcles. 402 Que le inouvement des membres dipend du ceurs des efpnts dans les mufcles. ibid
Preuve deeeUdanslemouvement d'un
limacon qui rampe. ibid
Quele mouvementdes membres fefait
re-
|
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T A
Vftge desfept paires des nerfs. 3 8 9
Fourqusi lafixime paire efi apellie va- gue. ibid D« «/« desfibres du cerveau. ibid
£«..■ ufage. Jbid ,Q«<? touteslespartiesdu cerveau tiefer-
vetit pas igalement aufsntiment & mmouvement. 390 Du fiegedu fens comtnun. lbij
Des ventriculesduterveM. ibid
D« vaijfeauxdu cerveau, 392.
Cf </«<? 4>_/? <j«e /<*; efprits animaux j ««
<j«e/ /;t« /// s engendrenty& comment ilsfe repandent. ibid D« diaftole & du fyftole. ibici
Pourqmilesqualitez,delair nousforti-
fient & mus debilitent felon queUes font difirentes. 395 Caufes qui empechent la trop grande
dtfftpatton des efprits animaux. i bid Que les efprtts animaux sengendrent conjointement avee la pttutte dans (e cerveau. ibid Qut le mouvement divers des efpritseft
comme la clefquifert 4 ouvrtr diferens peres du cerveau & des nerfs. ibid Comment les efpritsanimaux fe ripan- dent dans lesparties.. . 394 Des mouvcmtns violens quils excitent
dans le corps. ibid Tourquoi cela nempccbepoint que lefang
necirculepar lesmufcles. 395 ZV la circulation des efprits animaux. ib
Qudsfervent ialiment aux partiesfo- lides. 39<J De la reception des objets dans les orga-
nesdes fens. ibid Qtt'tl n'ya ytte le mouvcmentquiyfoit
rtceu* ibid |
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____,_„___,____.
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" T"""r~ '■ ~—^. ;» "--■wy-cw.y.,
|
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.....
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des M A T I E R E S.'
|
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rcciproquement dans des parties opO' ttnt divtrfespaffions qulfont marquez,
|
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r'.. .~rt
|
par desfignes difkrens. 415
Qut hous ne devons pas crotre qut toutes
les aiiions animales des autres hom- mes, a fexcjufion des notres,fefaffent
fans aucune conmifance. 416
Comment les Zoophytes ont quelquefor-
tt de fentiment & de mouvement. ibid
Pourquoton a trouve tant de dificultc a
expliquer les efets de cette plante. 417
Efets du fentiment & du mouvement de
cette plante. ibid
Peurquoi cetteplante a fes feuilles eten-
duesylorfquon ne la touchepoint.ibid
Que U fenfitive baijje fes feuilles, lorf- quonia touche legerement. 419
Qtfelle dreffe de nouveau fes feuilles, quand ou ne U touche plus, ibid
CHAP. XVIII.
Des Betes. DES Betes. . 420
Que toutesleurs aclions fefontfans
aucune connoijfanct. ibid i^ue fi lesbetes avoient la moindrecon-
notjfance, leur ameferoit incorrupiible commtceUe del'hotnme. 421 QueceU ne repugne poittt a fEcritureib.
Objeftion vaitie. 4 i z
Deuvient la diference desbetes. ibid
Commetit les cheniUes s'engendrent; &
quapres Hre changees en vymphes dor ees & en papillons, il enfort des oefs ioufeforment tnfuite des vers & des cheniiles. 423 Comment s'engendrentlespoux, lespw
ces & les punaifes. ibid De leur acouplement. ibid
|
||||||||||||
fees. 403
De Ufabrique des mufcles opofe &. i bid
Defonufage. 404
Dejcriptton d'un oeil qui efl en repos. ibid
Definptiond'un oeil direclement tendu 405
D'imoeiltoufiievers ladroite. ibid
Dutt oeiltourne vers Ugauche. ibid
Pourquoi lcsefprits nepeuvent quelque-
fois pajfer que par undescote7deU
valvnle. ■ 406
Diference despores par oit les efprits cou-
lemfucceflivement dans les mufcles.
r . . 4°7
Que U cours des efpnts ammaux e(i tou
jours ajfezfort pour mouvoir lesmu-
fcles. ibid
Commentlesdeux mufclesfe defenflent
apres avoir ete tendus. ibid
Caufesde U refpiration. 408
Comment tn attire 1'air dans la poitrine
409
Comment on rejettel'air qu'on a refpire. ibid
Quelle eft U caufe du mouvement natu- rel qui fefait en certains te mps. 41 o
Comment ii dure quelquefois long temps. 411
Comment onavale. jbid Delapromenade. aiz
Qt*ellefe faitparle mouvement alter-
natifdeiajambe droite & de lagau-
che. ibid
Qaufes des autics mouvemens dcsani-
maux. qx^
Commait fe font Us mouvcmtns des ani-
maux. 4I4
|
|||||||||||||
Commcnt lcsimprtjfimdesvbjets exci- Qucdescbemllesd'une metnetfpecepto-
e 2 duifent
|
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T A B L E
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|||||||||||||||||
Juifent quetquefois diverfes fortes | Comment les brduilbrds du printemp&
|
|||||||||||||||||
d'mfeclet.
|
424
C I N CLU I E M E.
T>e 1'homwe. |
||||||||||||||||
L I V R E
|
|||||||||||||||||
CHAP. I.
Del'efprk deI'homme > ou de I'ame
raifonnabJe.
DE Ihomme. 426
QueVeffance deVefprit neconftjie
que dansla penfee. ibid Et quatnfi on a tort de demander com-
ment tlpenfe. ibid Ce que c'e(t que la penfee, ou Vefprit de
1'homme. ibid Le genre & la diference fpecifique de
cette difinition. ibid Pourquoi nousy ajeutons le motdeprc'
mierement. 427 "Desatiions delapenfee. ibid
Que cefont des fenfations, ott queites en
tirent leur origine. ibid Qtte lesfens, &nonpas cogito, ergo
fumfontle principe de toute connoif fance. ibid |
|||||||||||||||||
Ni de ce qutfidee deVunenerenferme
pas Videe de 1'autre. 429 Que la penfee & 1'etendn'e nefontpas
deux chofes opofees, puifque lune riexclut pas 1'autre. ibid Quele mouvement& lafiguredescorps
ne renferment pas Vetendue dans leur idee. 43 o Encore quetapenfee & Vetenduepuif-
fent fe rencontrer dans un memefu- jet fimple, ilne s.enfttitpas peurtant que Vune doive avoir lespreprietez, de fatttre. ibid Hien que nouspuiffons douter du corps &
non pas de fcfprit, cependant 1'efprit peut bien Hre un mode du corps. 43 r Qriil riy a point de contradiction k dire que 1'efprit puijfe etre une fubftance& unntode du corps'tout enfemble. ibid |
|||||||||||||||||
Quc 1'efprit nepettt pas hre cottfu ctmme
|
|||||||||||||||||
Quf parlapenfeenousentendonslepre \ neceffairement & rcellement drttnft
mier atie ou lafaculte de penferMA \ du corps. t ^l-fritpeutStreunefubftance,ouun\Queceuxquidifmqu,lsco»foivenul-
mode du corps; ou bien un atrtbut . fiVefpritde 1'hommene miritent L qut convtent * un meme fujet avec \ decreance •{•1 Y&endue^mfquel^endui&Uptn. Que quand on con^oit que Vamepeltt
. feenefontpotnt deuxchofesopofees. trcunefubftanct,mattrtbut&unmo
RuondottconUererUfacultedeVl ^S^£!^
fer commeungenre, qui convient k meroit d'une montagnefansvaiie ibid"
dtverfes efpeces ibid EncorequeVefprttfoit coifu commeut
QutdecequeUtendue & la penfie fint fubftancetncorporelie, ellepcutnean
desc\nfesdterentes,onnedoitpasinr moins Hre concriecomme L attnbut
fererqueUesfotentopofees. ibid munmoded» corps. ™/'
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desMATlERES.
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|
437
Encore que l'ame ait befoin des organes, elle neji pourtant pas nectjfairement
un modt du eorps. ibid
Quonna aucune raifindeplacerlame
atlleurs quau cerveau & dans lefiege
duftns commun. 438
Pourquoi le peuple dit avee l'Ecriture
que lespenfeesprocSaent du coeur.ibid
Q«e l'ame eji mcorruptiblc. idid
Quellefereit telle, quand mime elle. nefe-
roitquunmtde delafubjiance t'ttn-
due. 439
Que ptur celaelle nejeroitpas divifible.
ibid
Quilpeutjavoirquelquespartiesinfen-
ftblts, quifont naturellement indivifi'
bles. ibid
Qut i'ame nefi pis toute entiere dans
tout le corps & dans chaque partie
du corps. ibid
Qttellee/i plus aifce a concevoir que le
corps. 44©
Quepuijque notre efprit peut recevoir
des imprefjims de caufes imaginaires,
aufji bten que de veritables, nous pou-
vons douter naturellement, /i nout
conceVons des chofes rtelles, ou ima-
ginaires. ibid
Quoutrelaconndiffanct certainedel'e-
xijtenct dt notre ame, nous nt eonnoijfons
les autres chofis que probahlement. 441
Que l' cvidenct de nos jugemens ne rtpu*
gne point accla. ibid
Ni 1'afirmation du contraire. ibid
Quc la connoiffanceccrtaine qut nous a-
vons dt lexifttnce des chofes, noui
vientdeTEeriturefainte, ibid
bienquelecorpsfoittoujoursattutlle- Quilejimutiled'ebfetter qut larevela-
3 tton
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Pourquoi ott ne eerifott fas lesqualite?
fenftbles fous l'idei du mouvtmtnt, puifqrielles ne ion(ifient que dans le mouvtment. 449 Pourquoi tes idees des objets quon a vus
ne sacordent pas avec leurs images qui fontptintes dans 1'otil. ibid Quon ria aucune ratfon de dire quil J
ait des notions comrmtnes qui foient ncesavec nous. ibid Que nous avonsforme ces notions com-
mmes des obfervattons que nous a~ vonsfaites fur les objetsfarticulters. 450
Cela fe frouve par 1'exemfle dct enfans.
ibid
Comment eet enfant dont par lt Platon,
fouvoit refondre ftmemment /ur des chofes qriil tgnoroit auparavant.ibid Qm bien que les nottons communesfoient
nmverfelles, nous les tirons pourtant des chofesfingulieres. ibid Pourquoi ceia nt dott fat fembler etran-
S?- 451
Ci quec'efi que les univerfaux, & com-
ment ils convitnncnt eux thofts [inott*
lieres. ibid Que les idees uritverfelles & ftngulieret
marquent que nos ptrceptionsjont ae qitifes. ibid Que fans le feeours des fens lefprit ne
peut former aucunesidees ginerales. ibid
QueTidee quenous avons de^Dieu riejl
fas neeavee nous, mais qrielle nous tfi venue premiertment des objerva- tions qut nous avonsjaitesfar lesfens 41*
Que ttdce quc nous avens deDieu ne fitfu
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T A
tion efi un pur entheufeafme. ibid
Ou que Dieu futjfi tromfer. 44 j
Vuifqriilpeutfansimftrfeclion fe ftrvir
de tromperie innocente, & four funir
les fecheurs. ibid
Qtfencore que les aparences deschofes ne
fuffent quimagtnaires & vrai-fem-
blables, neantmoins on nepourrcit pas
dtre que Dieu trompatperfonne. ibid
Ce qui s'eclaircit par 1'exemple du mou
vement aparent du Ciel rjr dufileil.
444
Qtfil efi inuiile dobjetler quily a cer- tains axiomes dunt verite mcontefia
ble. ibid
Ouque tette opinion introduireit le fir-
rhonifmt. 445
"Sienque hors la revclation on riait au-
eune certitude demonjirative.cepen-
dant il j a une certttude morale qui
fufit foiir regler nos atlions en cette
vie. ibid
Tuifqrion doit ajouterfoi d des temoins,
dflusforte raifon on doit croire nos
. fens&cequonendeditttfaruneeon-
/equence legittme. ibid
De lunion du corfs $ de 1'ame. 446
Comment lefpritfejepare du cerps. ibid
Diverfes ofimons teuehant l'origtnt de
l'ame. ibid
Que pour penfer 1'efprit riabefoindau-
cunes idees, ni daxiomes. 44 7
Comment lame agit dans fes premierts
ejr dans fes feeondes penjtes. 448
Qut dans les enfans nouvellement nez,,
lame efi comme un table rafi. ibid
Qttainft 0» a tort dedire queles tdees
des quaiitez, fenftbles foient originau I
resa l'ame. , ibid
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,____.^„fc:^_,_
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desMATlERES.
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dent quifubfifte dans l'entendement,
On ne doit jamais direque celle que *■ nous avons de Dieu, ou de quelque autre etretres excellcnt,foit pluspar- faiteque 1'hommequi eji unefubflan- ce. ibid C H a p. II.
De rentendemcnt j & premiere-
ment dufentiment. OUe la faculte de penfer eft de
deuxfortes. ibid Qifelles font toutes deux des habitudes
de 1'efprit. 457 Que ces habitudesfubfiftent dans 1'efprit,
& quelles enfbnt des modes; ou bien quelles dependent de la dtfpofuion des organes. i bid De ientendement. ibid
Defes parties. ibid
Comment elles agijfent, ibid
Delaperceptton. ibid
Qtfelles eft de troisfortes. ibid
Dufentiment. ibid
Comment dans lesfeufations le mouve^
ment fe ctmmunique par lesorganes jufques au cerveau au fiege du fem commun. 458 Qtte lemouvement localfufit pourcau-
fer lefentiment, & qtte les efpeces in~ tenttonnelles riyfont nullement necef- faires. ibid Pourquoi des mouvemens divers excitent
en nous des idees diferentes. 45 9 Pourquoi les qualitez. fenftbles nefont pas concttes fous 1'idee du mouvement, maisfeus une autre idee confufe.ibid Quetoutes les idees que nousavonsdei qualite^ fenfibles mus vtennent du it-
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fufit pas pour prouveffon exijlence.
ibid
Quilne fert de rien d'objeclerqtteiet
xiftenct actuelle & neceffaire eft ren- fermeedanscet idee* ' ibid Que les atributs effenttels, que muscon-
cevons dans une chofe > nefontpas vrais, a meins que cette meme chofe n'exifte. 453 Cequife prouvepar 1'exemple d'un tri-
angle. ibid Que iidee quenous formons des atribttts
d'un etre ne prouve pas que cet etre exifte, mais feulement qutlpeut exi- fter. ibid Fourquoi on dit qu'ily a de certains a-
xtomes d'une vtrite eternetie. ibid Encore que 1'idee que nous avons de Dieu
renfeme plufieurs perfeclions repre- fentatives, tlne s'enfuit pas de la que Dieu exifte acluellement. 454 Ce qui eft requis afin que n&tre efprit
puijfe former desidhes des chofesms- mes les plus excellentes. ibid £ue itdeequenousavons deDieuriefi
pasplus excellente que nous memes & que par conftquent nous la pouvons former. 455 Qtteiimperfeclwn de lafaeulte depen-
fer par laqueile nousformons 1'idee de Dieu ne prouve pas fufifamment fin exiftence. ibid Quelidee nefedeitjamauprendrepour
une atlwnde l'tntendementyni pour la ehofe qut tft reprefentee par cette ope- ration, mais pour l'image qui eft pro- preareprefenter une cbofe dans l'en- tendement. **g $$>ue cette idee etant toujeurs un acct-
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T A B L E
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deb$rs,&qu'il »> en apoint quifoient ou en stloignant de la perptndicnlai-
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nees avecnous. ibid
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Qu'U nt fert de rien d'obje8er que ces
tdees n'ont qtiepeu , oupoint de rejfem- blanceavec les mouvemtns,qui caufent cesqualite^fenfibles. 460 Queceftdans le cerveau queiamefenl
immediatement. ibid QtieUe nefentpas dans les memhres. ib.
Pourquoi on dit quily a desfensinte- rieurs & exterieurs. 461 l eurs diferences, & leurs caufes. i bid
Vourquoi ily a desgens qui ont de iaver- fwn pour le fromage, & quily en a d'autres qui iaiment. ibid Pourquoiilyen a quifont efrdiez, d'un
chat,jufquesa tomber en foibleffc.ibid De la dtverfegroffeur, desfibres quifont dansles nerfs. 462 Tourquoion nepeutpas entendre les cou-
|
ibid
Delalumicre reftkchie. ibid Dela reflexion direcle. ibid
De U rtflexion quifefait obitquement.
470
Caufe d'un tel efet. i bid rDtferences d'une telle refiexioh. ibid
De la reflexionde la lumiere qui fefait a angles egaux. 471 Decelle quife fait en seloignant de U
perpendiculaire. ibid Detellequi s'en eloigne moins. ibid
Pourquoi les rayons reflechis, & ceux qui foufrent refraclion s'ajfemblent quelquefois, ou bien tkloigntnt lcs uns desautres. ^-jz Des ceuleurs. 474
De iorigine des couleurs. 47 5
|
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'Defes modifcations. ibid
Qut la nature descouleurs conffte dans
la preportion desmouvemens diferens des boules dufecond element, ibid De la couleur blanche. 478 Durouge. ibid
Dujaune. 479
D« bleu. ibid
D« verd. ibid
D« violej. ibid
Dunoir. ibid
Qtion ne doit pas diviferjes couleurs en
vraiesty apparentes. ibid Comment les unes diferent des autres.
480
Que les couleurs ne font pas formelle-
ment dans les corpslcolorez,. ibid
Comment on attribuede la couleur aux
objetf. ibid
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leurs, ni voir ksfons.
CHAP. III.
De la vue. |
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ibid
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DE la vu'e\
De la lumieres "De iaclton des cerps lumineux, Quelfontccs corps lumtneux. Des rayons delumiere. |
ibid
ibid ibid 463 464 |
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Comment ils fe repandent en un infiant.
ibid
Que le corps lumineux itant ite, la lu- miere cejfe auffl incontinent. i bid Descorps tranfparens. 467 Diference dela lumiere. 468
Pourquoi la lumitre penetre en droite
ligne. ibid De la refraclion de la lumiere. ibid
Dou elle procede. 469 |
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Dela refraclion quifefait tn s'apwbant Comment nous apercevons la hmiere dst
les
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r—_—™.......
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... J^PJPP—:-.--------
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TIERES.
Pourquot les objets doivent etre a mi
jufte dtftance dt ioeil. ibid Pottrquoi on nepeutpasvoireommode-
ment un objet trop proche de ioeil. ib. Comment on ptut corriger ce defaut dt
ieotl. 4 ibid Pourquoi les objetsparoijfent plusgrands
au travers d'un verreconvcxe.qyo Fottrquoi lesparties de certams corps mut
femblentremper. ibid Pourquoi nous napercevons pas difttn-
Bement, ou que nous ne voions que con- fufement les objets trop eloignez,. ibid
Comment on pcut rcmidhr d ce defaut. 491
Comment par le moten des telefiopes
nous apercevonsdiftinilement des ob- jets tres eloigne^ & qu'ils nous pa~ roijfentgrands. 49 2 Comment les raions qui penetrent att-
travers delaprunelle peuvent caufer lcsfenfattons de diverfes couleurs.ibid Commentonfe peut voir tun iautre.qy^
Que lesparties des cotps lumineux nefe
repandentpas en un inftant de toutes parts. ibid Chap.IV. Deloeil.
De U conformation de ioeil &de
fon ufage. 494 Pourquoi ioeil doit etre tonvexi dune
certaintmamere. ibid DeU prunelle. 496
Defon ufage. ibid
Comment les images des objets fepeige-
nent diftintlement dans le fotid de iotil. ibid Comment U pruneUe fe rejferre & fe
dikte. ibid Pourquoi U tunique uvee doit etre noire
audedatis. 497 f. De
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dcsMA
tumiere&lescottleurs. 481
Comment on voit aufft, U (ituation des
objets. ibid Exempled'une ehandelle. ibid
Comment on apercoit les objets dans
une fituation droite , quotque leurs intages foient peintes renverfets dans lefonddetoeil. 481 Preuve de ce que ces images font ainfi
renverjeesdanstoetl. ibid Premierement par ratfon. ibid
Enjuite par iexemple de ioeil d'un
grand animal;& par iexemple d une (hambre obfcure qui eltattementfer- mie a la referved'un feul trou,au de- vant du quel on met un vtrre en forme de Itntille avec du papier blanc der- riere. ibid De U cajfetteportative de iauteur,ou on
peut voir par tout fort commodement lesimages detoutes fortes d'objets.q8$ Struclure de cette machine. 48 4 Comment les objets paroiffent fituez,
hors de Leur lieu, ou renverfe?, tn bien memts vlus grands, ou pluspetits, quilsnefont enefet. ibid Comment on connoit U diflance des ob-
jets. 486 Commint on aper$oit leurgrandeur. ibid
Comment on voit U figure des corps.4 % 7 Comment on apercottleur nombre.xbxd Comment on voit leur mouvement & Iturrepos. .488 Comment iefprit apercoit lesobjetspar
lemoiendesimages, quifontpeimes dans ioeil. ibid Par quelmoien les autresfens apercoivent
U dtfiance, U fituation & les autres circonftancesdesobjets. 489 |
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B L E.
Pourquoi les corps odoratn doivent Hre
a une certaine diftance du ne?, afin qu'on puiffe fentir les odeurt. ibid ibid
ibid ibid ibid ibid ibid 5°3
ibid ibid
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T A
Ve 1'ttfage des paupieres.&pourquoi thu-
meur crifialine doit etre convexe. ibid
Deiuttlitede la retine. ibid
Delufagedesmufclesdeioeil. 498
Chap. V.
DeTouie, deTodorat, dugoiit, &
du toucher.
DEiouie. ibid
Desfons. ibid
Des tremblemens qui les caufent. ibid
Comment les fons fefont fentir. ibid On dementre ce que 1'ttniondesrajons dufonpeuvent faire. 499 Dufon aigu & du fongrave. i bid
2. es ctnfonantes & des dijfonances. ibid
Pourquoi les unes & les autres s'atdent ous'empicbentmutuellement. ibid Pourquoi une corde,qu'on ne touchepoint & qui efl a Vuniffon, rend unfon lorf- quontouche une eorde femblable.^ao En quoiconfifle ladiference desfons.lbid Dtference du chant & de la parole. ibid D'ou vient le grand fonquonrend en chantant. ibid Pourquoi la mufique plait, & comment
elle peut exciter diverfespafftons.ibid Pourquoi la vifion fe fait plus vite que fouie. ibid Pourquoi lecorpsqui rtfonne doit etre
a une dtflance profortionnee de l'o- reille, afin que lefonfoit entendu. 501 Pourquoi ioreille efl concave. ibid De leche. ibid , Pourquoi il s'enfait quelquefois plufiturs
ibid
De lederat. ibid _D« odeurs. ibid
En quoi confiftt leur diference. 5 o z
Pourquoi les narinesfont concaves. ibid |
||||||||
Comment onfent les qualitez. tattilts.xb
Pourquoi il n'eflpas neceffaire que les or-
ganes du gout & du toucher foient
concaves, &'que les objetsfoient eloi-
gnez.. ibid
Chap. VI.
Des erreurs qu'on atribue d"ordi-
naire aux fens. Pourquoi on dit que tesfensfont trom-
peurs. "e ibid Pourquoi lefoleil & les etoiles nousfem-
blentft lever & ft coucher j bienqui elles foient en repos-.&pourquoi il nous femble <j_t les arbres safancent lorf- que nous faifcns routefur mer. 505 Comment on peut dirt que les fens ne noustrempent point. ibid Chap. VII.
De Ja mcmoire & de rimagination. DEla mcmotre. ibid
Que les idets des chofes dont nous
mus fouvenons font caufeesparles ob- jets. ibid Queiame nepeutpajfe fouvenirfans des
ftgnes corporels. 5 o 6 T>e la memoire naturelle, ou vclontaire.
ibid
'De |
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I E R E S.
nez,. 5 r f
jOes jugemens veritables. ibid
Comment nous pouvons ffttvcir (i nos
perceptions ®- ntsjugememfont veri-
tablts. ibid
Des faux jugemens. ibid
Comment nous jugeons par le moien des
notions ou des axiomes. ibid
|
||||||||||
des M A T
PelimaginAtion. ibid
Qutlltjtfaitpar le changtmtnt des tra-
ees du tervtau. ibid
Qu'eiU/ifait auffipar le nuuvemtnt &
U dtfpojnion des efprits, bien quils
naient aucunt reffemblanct avec Its
images. 507
Pourquoicertains mouvemensde Id voix
|
||||||||||
font naitre ennous des idees, quoique Comment nous fUgeons deschofespar le
|
||||||||||
moitn des argumens. ibid
Dufjllogyfme. 51 z
Delamethode. ibid
Qutlle eji la meilleurt methode pour en-
feigner les arts rjr lesfciences. ibid
Ct qut cefl qut le Logique, & t» quoi confifltfon ufagt. ibid
En quoi conftfit 1'tfprit. ibid
Qu'tlnj/apointd'tntendementpur.ib\ci
Ce quelqutsuns tnttndtnt par la. ibid CHAP. IX.
De la volonte.
DElavolonte. 515
Queltfi tentendenunt quiprecede
la volonte. ibid Que la prtctption ftult Jufit pour veu-
loir, fans que la volonte y foit jointe. ibid
Dt la liberte de tiotre volonte dans les
chofes naturelles. ibid
Que notre volohte ft dettrmint par tlle
meme. 514
Vrtuvedtccttt vtritc. ibid
Qutl' entendement donne confeilk la vt-
lonte, mats quil nt laforcepas. ibid
Qtfon ne doitpat dire que la volontefoit
aveugle. 51$
Qitefiun m^meobjetfeprefentedenoHt-
veau k un meme homme, il nt s'tn-
fx fik
|
||||||||||
ces mouvemens n atent aucune con
formiteavtcleschoftsfignifiets. ibid
Qut lesfaculte^ de iamt lui etant effen-
tielles j«/ tfl inutile de rechercher Ieur
erigine. 508
Que la ptrctption des univtrfaux apar-
tient a limagnation. ibid
Preuve de eela. ibid
Combten ily a d'efpects dimagnation. ib
T>elafantaifte. ibid
Dtsfonges. ibid
2)'ouviem k divtrfite desfonges. yo^
Chap. VIII.
Dujugement.
D« jttgement. ibid
Des chofis que toneonftdtre tn ju-
gtant. ibid Pourquoi on leur donnt d'ordinairt Us
noms de mtions,d argumtns & de ter- mes. ibid Detexamtn. 510
Q*'o« lepeut bitnfainfans douttr.Md
Qittldoit Strt txaii. ibid D* la decifwn. ibid
Combttn tly en a dtfortts. ibid
Qut lahberte que nous avons dc ju^er
ne prouvepasque notre jugement fe doive raportera n^tre volonte. ibid Des jugemens chanetlkns, ou detcrmi- |
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T A B L E
fitit pturtant pas quejtt mknli fe\ De latenfton de toei\.
|
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ibii
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dttermint toujoursde lamtme
niere.
Que la volonte n'tflpas la m&me
quefentendementpratique.Que 1'entendement rejettefouvmtle
qtfil connoit;& embraffe ce quilfa
etre mauvats.
|
Comttient la volontepeut determiner It
mouvemtnt de Iteil vers la droite. $2 r
D« mouvementde l'oeil vers lagauche.
ibid
QuonconnohparVatous les mouvemens
volontaires des autres membres. 52 2
516 l Que dans le mouvement volontaire tl ne
ibid I fe produit point de nouveau mouve
|
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Seulement
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I 1 • I
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Que lon peut mturellement rejetter le \ ment. ■•■•
n. >* -r . lbld dans les nerfs. «^,
JDe la mauvatfe. juj j c„i„t> » ' .. „. 523
Demonflrati.ndtctauecefl. S r\w^ " t1'^
mnniere.
HLnqmiil eonftfle. ;k;j I n„ * , ■ , 'Wd D< 2 «r* '' gjj "^ * */««4ffr dtspaf
|
||||||||||||||||||||||
$18
|
.. *.*.jyini aanstes
pajjionsefl determineoupar la rolonte
de l'ame,oupar la difpcfttion des efprits
memes,oubienpar les objets. ibid
Raifon de cela. f 2 5
Que par la on peut juger despafftons di-
ferentes & contraires quis'excitentett
nous. ibid
Comment nous nous laiffons emporter
mal grenousa nos pafflons j grpour-
|
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CHAP. X.
Dumouvement volontaire.
TT\£ quelle maniere la volonteagit.ib.
"^Dumouvemtnt volontajre. ibid
Commentilprocedtdt l* determination
de la volonti, des efprits animaux &
des mufcles. ibid
Pourquoi tl fefait vers desparftes opofees
5l9
|
||||||||||||||||||||||
Dttoeil. N<: tu\ Vm ******* ^dmer
Dtlaflructurtdcs mufcles. bid oJZ!£l ** '" *""* ibid
VureposvotontairJoeii. nW^^Z^
|
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1
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des MATlERES:
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"Deldforee, ou dt lafoibltffe de notre
amt a iegard des pajjions. ibid Comment ntus pouvons eviter, ou chan-
ger les pajftons mauvaifes,par desfe- rieufes refiexions,ou entournant noire attionversd'autres objets. ibid Pourquot par la voixfeultment,oupar
des gefles nous nous latjjons emporter k nospaffions fans en rienfcavoir.^i^ Pourquoi un mkme objet peut exciter di-
verfespafftons dans un m imt homme, aujji bten que dans diferentes perfon- nes. 529 Des efpeces des paffions. 530
De la voluptc. ibid
Dejon ufage.
Vourquoi elleexcitela chaleur & h rou-
geur. ibid Lerts& les larmes. ib id
Lttrtmblenttnt. ibid
De la doultur. ibid
Quil ne faut pas rtjetter abfolumcnt les
p*ffions, 551 Vwrquoi ia doultur rendle corpsfroid
ejrpale. ibid Des larmes & desgrimaces decettx qui
pleurent. ibid Des gemijfemens & des foupirs. ibid
Dutrembltment. ibid
Comment nous fuions certains cbjcts, &
que nous en pomfuivons d"autres. 532 Diferencede la douleur & de la volupte,
& de leurs noms diferens. ibid De pafftons qui proeedent de la ptrce-
>'«•»• ibid Dc la douleurfenjitive, c^
Qgelle efl dtfirentefuivantladivtrfite
desorgancs. ibid De la douleur que nom fintons parlc
|
toucher. ibid
Qtt'elle efi caufee par un moHvemtnt
violtnt* . ibid
Pourquoitlleprodde de la chaleurtkc.ib
Que la folution de continuite neji pas toujours la eaufe de la douleur. ibi d
Vourquoi la douleur produit la veille, les convullions, des defaillances,des in-
fiammations &c. 534
Dela volupt ejenjitive. ibij
Quelle efl diferente felon la diverftte dts
organes. ibi d
De la voluptequ'on fentpar le touchtr. ib
Quteette volupte nous eft uttle, pourvu-
qu'eUe ne nousportepas a lapareffe. ib.
J Quc lagkiete & lalangueur, ou melan-
choliefont comprifes fous la volupte&
ia douleur fenfttive. ibid
Des pajjions qui procedtnt denosjuge-
mtns. 53y
De lajoie. ibid
Delatrijiejfe. ibid
Diverfis ejpeces de ces deux paffions.ib.
De lagaiete. ibid- De la melancholie. ibid
Comment ces dcuxpaffnns nous pcuvent
caufir la mort. ibid
De Fefperance. ibid
Delacrainte. ibid
Pourquoi ces deux pajjiotl! Ji fuivent
fu ccejjtvtmtnt. 536
Vttlite dt cela. ibid
De l'aJfuranct,ou dt la fecuri.e'. idid
Pourquoi elle nous obtige fouvent a nous expofirades dangtrs &ades ineom'
modite^. ibid
D« defefpotr. ibid
Comment il nous fait fouvent furmenter
degrandesdifkultt^. ibid
|
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/ 5 D*
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B L E
D* /^«««rd^ <fc lahainefimpte'. ibid
D« 1'amitie. ibid Detimmiite. ibid
Df /4 bienveillance. ibid
'Z>f /<i mauvaife volonte. ibid
De /<*convoitife charnelle. ibid
De 1'abomination. 54.1
De /<f cruaute. ibid
Deladouceur. ibid
D<? /4 reconnoijjanct. ibid
Del'ingratitude. ibid
De torgueil. ibid
De 1'bumiltte. ibid
£te /4 generofite. ibi d
Comment elle fert a donter les autret
paffions. ibid
D<? tamour propre rfr de la haine defoi
meme. ibid
2)« p*#M;» <j«* proeedent du mouve-
tnent arbitraire. ibid
£><; tallegreffe. jbid
2>? /<« langueur. 54.*
D' 0« viennent les diverfes efpeces de cet
deuxpaffions. ibid
D^ /4 hardiejfe. jbid
D* /4 crainte. jbid
Ducourage. ibid
£>* /4 lacbete. jbid
De <Udtligence. ibid
Df /<< /tfnr^. ibid
Solution dequclques problemes.ibid
Pourquoi ceux qui font naturellement envieux font maigres & d'une cou-
leurlivide. ibid
Pourquoi ceux qui ont quelque defiut
deeorpsfontfouventrailleurs. 543
Pourquoi les enfansjes femmes & les vieillardspleurent facilement detre-
ftejfe. ibid Four
|
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T A
Delaliberalite. ibid
De la eolere. ibid
Pourquoi ceux q*i pabffent de coBre font
plus a cratndre quelesautres. 537
Pourquoi ceux qui rougijfsnt de colere ne fontpaslidangereux. ibid
Desinfultes. ibid
Delaraillerie. 558
De la compaffion. ibid
'2)e tafaveur. ibid
De 1'envie. ibid
Delagloire. ibid
De la bonte. ibid
Pourquoi quelquesuns paliffent & que
dautres rougiffsnt de honte. ibid
De la conftance. ibid Du contentement defprit. ibid
Du repentir. ibid
De 1'inquietude. ibid
2>ir la promptitude. ibid
De ttmfilution. ibid
Pij la congratulation. 539
Delajaloufie. ibid
JD<; 1'admiratioHga'ie tfr trifte. ibid
Tourquoi elle nous rendquelquefoisim- mobiles. ibid De teftime qui efi accompagnee de joie
ou de trifteffe. ibid
D« mepris qui efl accompagne dejoie ou
de trifteffe. ibid
Dudefir. ibid
De Vallegreffe. ibid
'Despafjions de la volonte. * ibid
Defamour. 540
2V /<* to. ibid
DVa viennent les divcrfes efpeces de ces
deux pa(Jions. ibid
De h convoitife. ibid
De 1'averfion. ibid
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desMA TIER.ES.
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divers climats dela terre,& de l'a-
coutumance, entant que toutes
ces chofes contribuent au
temperament du corps.
QVelttraiti dtttjprit dt Ihommt
aparttent uniqutmtnt a la Phjfi- que. 541
Des deux fixes. ibid
Qut le fexe mafculin tft d'ordinaire le
pltts vtgourtux. ibid
Pourquoi le fexe mafculm eft le plusvi-
goureux. ibid
Exemplesdes Eunuques. ibid
Des divers ages. ibid
T>e Itur dtftrenee. ibid
Delenfance. ibid
Dt tadolefcence. 542
De Ujtunejfe. . ■■ ibid
Q«i? dans ett age on a plusdt chaleur
qut danshnfance. ibid
Qut U chaleur naturtlle ptut Ure non
feulement riparie mais auffi quelque^
fois itre augmentie. ibid
1>e l'age viril. - 545
"Delapremiere veilleffe. . ibid
Dtlafecondt. . ,, ibld
1)tUtroMeme,ou del'agt dicripit. ib.
Quc les uns vivent plus long-temps que les autres. ibid
Que nous pouvons alongtr ,ouacoureir
notre vie. 5 44
Commentjesfaifpns de lannie peuvent
altirernotre corps. ibid
De la diverfiti desfaifons. • ibid
Pourquoilts corpsfe putrifient plusfa- cilement en autonne que dans Its au-
trts faifons. ihid
Commtnt les divers climats changtnt le
ttmpermtnt de nos corps. 545
Que
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Feurquoi lesjeunes gens font prodigues,
& que lesveillardsfont avares.ibid
Pourquoi les ftupidts & lesgens defprit
nadmirentrien. ibid
Pourquoi ilarrive que ceux, qui ont peur
tie ptuventpat quelquefois retemr leuts
txcremens. ibid
Tourquoi les Urmes fouUgent la douleur.
544
Pourquoi ceux quifont acablez. de triftef- feneveffentpointde larmes. ibid
Pourquoi la plupart des hommes font a-
donnez, aux voluptez, fenfuelles. ibid
Pourquoi la beauti attire ndtre amour.
ibid
Teurquoi on porte envie a ceux qui font clevezen digniti. ibid
Tourquoi les premiers mouvemens des
pafjions vuieufesfont blamables. ibid
Pourquoi ou doit mettre la douleur fenfi- tive entre lespaftons de 1'ame. ibid
Qweceftfansraifon quondivifela dou- leur en fpirituelle & corporelle. ibid
Tourquoi la douleur quonfent par la vue par l'ouie, par 1'odorat, ou par legout
nefe doitpas raporter au toucher.^^
Que la volupti neftpas lefouverain bien
de l'hommet ni la douleur leplusgrand
mal. ibid
Quentre les pafftons ily en a de bonnes
& demauvaifes. * 546
Quetoutle bonheur de nkre vie conflfte
dansle bon oudans lemauvais ufage
que nousfaifons dt nospafftons. ibid
Pourquoi U plupart des hommes paffent leur vie miftrabltmtnt. ibid
CHAP. XII.
Des deux fexes , des divers ages, des faifons de l'annee;des regions, ou des |
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TABLEdesMATIERES.
Sftt Vhabitudt eontribui' aufp a changer U ptuffiere.
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??7
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tomplextOH det homtnts. ihid
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Qfte les pUntesfe neurrifferi iuffbiendts
fucs terreftres,que des parties aqueufts. 558
Q,u'ilnefert de rien d'okjcBer que U ttrrt ctn
ferve le m&mepoids quelleavoit ttvant qn'-
ony eutfemi dtsplantes dont U tige ty les
fruits font d'une groffeur confiderable. ibid
Comment Ies araignits peuvent tendre leurs
toiles d'm arhre a b» autre qui en tflfort i-
loigne ey quienefl fepare par deseaux, 8«
par des precipices. ibid
Vourquoi eertaintspUntes quiftnt precht its
unes dts autres s'tmpScbent mututllement
de recevoir de la neurriture ey deVaeroiffe-
ment. 559
Commtnt ctrtains corps acrcs mtie\enfemblt
dtvienntnt douxtyque d'autrts aquierentune
plus grandt acrimonit par teur metange. 5 60
Vourquoi de certaines exhalaifons quifortent
d'uncorpspeuvtntparvtnirjusqutsad'au-
trtsfort eloignt\,bitn qu'ilyait tntrt dtux
d'autrts corps txtrtmtmtnt dtnfts. ibid
Pourquoi de la terrt oit on n'a ritnfime pro-
duitncanmoins diverfes tfptcts deplantesfe-
lon les liiwc dtfcrtnSfOii onla tranfporte.%61
Comment une pomme pourrie peutgdttr d'au-
trts pommts ftinesfdont tUt tft tnvironnit.
lbid
~48ion du Itvain fur dtlapdtede fromant
ou dufeufur du boisfec. ibid
Vourquoi une pomme pourrie en gdtebeau-
coup d'autres qui font faines, C" qui plu-
fieursde celles-cy n'enpeuventpas ritablir
unefeulequieftgdtee. ibid
Que Uforee dtla contagion tft difirtntt felon
les divtrsfujtts fur lesquels tllt agit. <$6z
Pourquoi its maladits contagieufcs nata-
qutnt pos rgaltmtnt tous les habitans des
pais ott elles ont cours. ibid
En quoi confiflt It vtnin ty la contagion de
Uptfle. ibid
VeU rage ey dudelire,qui 1'acompagne. 5^3
Qutllt tft laveritablt ey Vuniqut manitrt de
Philofophertn matitre de Thyfique. ibid
D'«« vient U difrence dts opinions dans di-
vtrshommes. ^64
PHILO-
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Comment l' habttude nout rtnd familiers des
aliments extraordinaires. ibid
Hn'tllt ctnvetttt ctrtaintpoijonsenaliment.
54«
Pourquoi on fe trouve ineommodi quandon mange avant fon heure ordinaire. ibid Tourquoi les travauxoufon n'ejipoint ac- foutumifatiguentdesgensrobujitsi&quils fiincommodent point desgens foibles quiy font acoutumc\. 547 Vourquoiits corpsrudcs bleffcnt la peau.ibid
Pourquoi dts fons dts odturs ey dtsfaveurs, auxqutllts nous nt fommespas atoutumt\ nous dtvitnntnt agrtabltspar 7'habitudt.ib Quels efets 1'habitude produit dans 1'tnttndt- ment cy dans la volonte. ibid Tourquoi on rttient avec opiniatrete dts opi
nions 011 l'on tfl acoutumi, & qu'ona de ia feine k recevoir celles,qui nous femblent muvtlles. 54S Pourquoi en difcontinuant Us operations de
ftnttndtmtnt en devient ignorant cy flu- pide. ib<d Comment il arrive quepar 1'habitudt dts gens
laches dtvitnntnt couragtux C que dts bravtsdtviennent poltrons. ibid C H A P. XIII.
Ou il eCi mite de gueJques cjuefHons, cju'onaYoitoublied'in/erer dans le corpsde cct ouvrage. "Dourquoi lorfquon tnfnnct ptrpendiculairc ment avec violence tm t uiatt de itrrtfort Itroit dans une tau un peuprofonde, Veauy montecyy demeure elcvie att deffus dt lafur- face. 55 5 Tourquoi l'tau q:'on vtrfe dans U branchela
pluslarge d'unvaft cautbe monte quel que- fois plus haut dtns ta branche la pius dtrot- te,& 1ue qutlquefois auffi elle demeure a unemSme hauteur dans toutes les deux. 5 f 6 Pourquoylorsquon eafftlapointed'untlar- mede vtrrt, it refle dtmeurt entier; au litu que fi 0» Urompt pUsavant, toute cet- te Urme fe brife avec iclat &ft rtduit tn |
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i
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PHILOSOPHIE
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NATURELLE
L 1 V R E P R E M 1 E R.
Desprincipesdes etresnaturels, de leurs proprie-
tez en general» & deleursdiferences. Chapitre I.
DelaNatttre.
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A Pliilofophie Naturelle, a qui i'on Mt£tft
' donned'ordinairele nom de Phyfique auePbifi- K8t de Phifiologie, eft ia connoiflance que» , des chofes naturelles. Nous Ia nommonspurement& fim- Que t'eft
iplement fcience : parcequelle nefurement i nous donne des preceptes que pour me fi'e"~ connoftre la verite, & quellene nous enfeigne pasies ce' moiens de mettre en pratique. Etil ne fertde rien , . de dire que fon utilite s'etend a la Theologie, a la juris- ^une 0y_ prudence, a la Medecine, & a tous les autres arts & \t$m. fciences pratiques. Car comme le gain, lhonneur, &la reputation ne font que des accefTbires des autres arts& difciplines,dememeaufficetteutiliteneft qu'ac- cidentelle a la Phifique, & n'appartient nullement a fon efTence & ainfi cette raifon ne nous oblige aucunementd mettre la Phifique au nombre des fciencespraciques. Par les chofes, naturelles nous entendons les etres qui les cht~
fontdoliez de nature. f*s natu- A Leur "**
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% Philosophie
La cetti- Leur exiftence eft tres vrai-femblable parla cercitu*
tude de Je probabIe que nous enavons par Fentendement, par
leur exi- Jesjferls^ par ]a memoire, & par limagination ( nous
■lettCe' parlerons de cettecertitude dans lafuite, au Chapitre
de 1'efpritde Thomme) mais elle eftabfolumentindu-
.-„ „„„ bitableparla revelation divine.
Ce aue _ r - «... teftque- Or Ia nature eft proprement le pnncipe mteneur &
nature. corporel de 1'aclion, de la paffion, & dela ceflation,
on du repos.
ce quon Par ces motsde Principe interieur & corporel nous en-
dohenten- tendons nonfeulement le corps meme, mais auffi tout
drepar principe interieur qui apartient en quelque fa<jon au
pnncipe corps Ainfi 1'ame de lliomme eft un principe inte-
mteneur . r „ , , ., T, „ K r rfrcorpo- rieur occorporel; parcequ elle ne peutproduireles ien-
rei, tations, les idees de 1'imagination, &plufieurs autres Poftrqmi chofes que par le moien du corps. Mais tous Ies etres
Dw/eWwfurnaturels, comme Dieu, les anges & autres-chofes Argss m femblables, qui ont en elles un principe incorporel d'a- pahlon, &decefTation, nefont aucunement compru i'objetdelaPhyfique. • • dans U J • ' ' ' t j t j
Phyfwue ^a ProPnete generale de la nature, que nous deyons
propoferici d'abord, confifte en ce que, par leconcours
Lapro- dela puifiance deDieu, chaque etre naturel demeure
prietege- autant qu'il peutdans un meme etat, jufqu'a ce qu'il en
neralede foit chaiTe par un autre plus puiflant. Caril n'y a rien
la nature.dans lanaturequi foit contraireafoi-meme; &aucune
chofe aufti ne peut jamais etre detrufte que par une au-
rre contraire. qui foit plus forte & plus puiftantequel-
le. Ceft ceque lon vait manifeftement dans lafitua-
tion, la figure, lagrandeur& plufieursautres accidents
des etres naturels, qui y demeurent fans aucun chan-
gement, jufqu'a cequ*une force contraire & fuffifante
les change & les deturuife.
H
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NaturelleLivreI. 3
H y a deux fortes denature: l'une eft la Matiere des Q*tl* «<*-
Itresnaturels, &l'autre eneftla forme. tureconfi-
Caronne decouvre rien dans les etres naturels que-^*? eux
cesdeux chofes; & le principe eflentiel de leur aftion,( °*
de leur paftlon, & de leur ceflation, ou de leur repos
confifte uniquementencesdeux chofes.
C H A P I T R E II.
Que le
De U maticre des etres nnturels. corpi con- fidere en
LAmatiere desetres naturelseftlanaturequiconfi- eji /4 ma„
fle dansle corps confidere fimplement&engene- titte dcs ral: c'eft ce que d'autres appellent corps, enttmt que cbofesna- corps. turelles. Ceft de cette matiere, ou de ce corps en general que
fe forment par lefeul arrangement des parties, l'air, Lara'fin l'eau, la terre, lefeu, lesmineraux, Ies plantes, les ecta' animaux, & tous les etres naturels, de la meme manie- reque duferfertafairedes couteaux & des horloges; & que lalaine eft emploieepourfaire deshabits& dautres meubles. Cecorpsconfidereengeneraleftcequ'on apelle d'or- Pomquoi
dinaire corps matematique ; a caufe qui les fciences ma-<*corps eft tematiques, comme 1'Aritmetique & la Geometrie, s'a- aPelie ma~ tachentafaire ledenombrement defes parties, & a enthemm~ mefurerl'etendue. ^He' I/eflencedu corps confiftedans l'6tendue en longueur, Quilcon-
largeur&profondeur; & elle ne diferedu corps meme, fiftedans que par la penfee, & fuivant notre maniere de conce- Vetendue voir : mais elleneconfifte pasdans la durete, dans la en lon~ molefle, dans la couleur, danslafaveur, dans tVxfet», SQVM: Az dans*"*
|
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4 Philosophie.
profon- dansla continuite, danslacontiguice, ouautres quali-
deur. tez femblables du corps. #
Etnonfat Car rexpericnce journaliere nous aprend quc toutes
dansfes ces chofes peuvent etredetruites, bien que reflence du
qualitez.. corps nefoit-pasaneantie. Uncorpsd'ur,parexemple,
torporelles peuc s'amolir, un corps mou peutfe durcir, uri corps co-
lore peut perdre fa couleur, un corps favoureux peut
devenirinfipide,un corps odoriferant peut perdre fon o-
deur, uncorpscontinupeut etre diflbut, un corpsconti-
gu pcut perdrefa contiguite, &ainfi du refte. Mais fi le
corps perdoitfon etendue.il cefleroit incontincnt detre
corps, par ce quil ne feroit plus une fubftancc etendue.
De plus il eft evident que toute fa fubftance feroit detrui-
te; a caufe qu'il ne feroit plus fubftance corporelle, rti
incorporellc, ceft a dire qu'ii rentreroit dans lc neanr»
puis qiril nc fe trouvequc ces deux fubftancesdans la na-
turc
Que l'e- Et iln'eftpas neceflaire d'imaginerdans lecorps un*
tendue ria fubftance, comme un fujctdans lequeiretendueexifte,
pas ^/«»&qui foit- reellement diftincT: dc Petendue m£me, vu
dunfHjet qUon nedoic jamais multiplicr les etresfans necefllte.
Tllemlm Car '"cn^uc na Pas befoin d'un fujet, dont ellc
difimd foitreellemenr diftincte, puis qu'elle fubfifte par elle-
d'ellt-me- meme; n'etanc pas unaccidentdela.fubftance etendue
m. ou du corps; car elle nen peut jamais etrcfeparec j le
corps nc pouvant etre corps fans elle) mais etantfa pro-
pre cflcncc, outre la quelle on nepcut rien demontrer
cn Iui.
ontre i'e- Jl y cn a qui pretendent, qu'outre l'etcndue,on doit en-
tendu'e,il COre atribuer au corpslimpenetrabilite. Mais puisquc
rieftpas l'jmpenctrabilite nc confifte que dans letendue, (comme
necejjiire nQUS ferons voir fans |a fuitc au cnap ^ jieu j jj ^.^
*u Cl>rnt pas neccflaire de rajouteraretendue, comme unecho-
mwps ft |
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Naturelle Livre I. 5-
fequienfoitreellementdiftinctc; maisletenclue&Pim- rimpene-
penetrabilite doivent etre prifes pourune memechofe. trabdiu.
Et on ne doit pas non plus trouver aucunc dificulte en ce Qm /•£.
que nous difons que le'tendue du corps eftfon efience me- tendue du
me.Carcomme 1'eflence d'un etre ne difere pas reellement corps & le
de 1'etre meme, mais n'encftdiftingueequepar lapcn-"^^»*
fee(l'eflenced'unetre, & letre meme netans en cffetd*™ f0**
qu'une meme chofe;) de memc auffi 1'etendue du corps ^u"e.
n'eft pas reellement diferente du corps etendu, mais elle ^
n'en eft diftinguee que par la penfee: d'ou il s'enfuit que
1'etendue du corps, & le corps etendu ne font a ia verite
quune meme chofe.
La rarefaction ,ou la condenfation des corps ne font Stlutim
rien aufli contre ce que nous avons avance. Car, par ' 1?~
cxemple, 1'air, ou qilelqifautre corps femblable, venant /™ out
a fe rarefier, ou a fe condenfer, n'aquicrtpas pour cela u- [a 'rare
ne nouvelle etendue, ninepcrd pasla premiere, qu'il-/,*#«,» &
avoit auparavant; non plusqu'un filet qui eft etendu la conden-
dansleau,ou qui eft piie& ramafle enfemblc : iputfque fition des
la meme grandeur demeurant en l'un & en 1'autre de corPs n'en
ccs corps, il ne leur arrive rien de nouveau, fi ce n'eft auS"~eM<
que les efpaces qui fontentre leurs parties s'elargiflent,mn(n.
c. tr i i. b ., . tntnue au-
ou le relkrrent; pendantque d autres corps, comme 1 air, cmment
ou leau y entrenr,oucn fontchaflez. Etbien quenous te'tendm'.
ne puiflions pas decouvrir par les fenslcs efpaces, qui
font entre Jes parties descorps les plusfubti!squiy en-
trent, & qui en fortent, nous ne laiflbns pas cependant dc
concevoir tres bien toutes ces chofes, lorsque pour cet
efetnousnous fervonsde laforcedendtreimagination,
& de notre efprit.
Etcequequelquesunsnouspropof6ntd'unefpaceviti- Qjfit*y
de&imaginaire, qu'ilspretendentavoirexifteavecunetj>oi»t,& etendue infinie avant la creation mcme, &qu'ils imagi-114''1 n> * A3 nent'™*"'"
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6 Philosophie.
<i'^4w /- nent encore faufTement au dela des bornesdu monde,
wagm.ure. n'e([ qU'une obje&ion frivole& fans fondement. Car cet efpaceimaginaire, n'etantrien, ne peut parconfequent
avoiraucuneetendue; puifqueleneantnaaucunespro-
prietez.
Quefi un Or fi un tel efpace imaginaire, etendu en longueur, telejpjce largeur & profondeur avoit exifte avant la creation du imaguwre monde, ou qu'il exiftat encore horsdu monde, ileft e- exiftoit, ou vit|entqu'il auroitete alors un corps, & qu'il le feroit en-
aitdeut 7 ... . .r ., ,\ ... . A ,,
umais e- core aiuourd hui; punque des ce temps la u auroit eu de-
xifte,cefe- Ja' & auroit encore maintenantfa propre exiftence, &
roit ott fon etendue en longueur, largeur & profondeur; & par-;
cauroit ete confequent feroit impenetrable dans fes dimenfions; en
uacorps. quoi confifte uniquement toute l'eflencedu corps: Mais*
cette confequence feroit ridicule, puifquet feloncetteo-
pinion,un tel efpace n'a ete qu'un neant autrefois, & que
fi le monde a des bornes, ce n'eft encore aujourd'hui
qu'un neant : au refte 1'opinion qu'on pourroit avoir.
d'un elpaceimaginaire, qui auroitexifteautrefois, ou
qui exifteroit encore doit etre rejettee com me etant pleine
aabfurditez.
Qjtepour La raifon qui aobligeprincipalementquelquesunsa
ereer le fe flgurer une efpace imaginaire, eft parcequ'ils penfent
monietl qUeianSelleDieun'auroitpaspucreerlemonde, &qu'il
VJrJSj.. n'auroit pas pu etreinfini dans fon eflence. Maiscela
beotnau» - r Y ... _ ^_ ,., . . efbacei- n'eft qu'une pure llluiion Car s il ^avoit un eipacei-
maginme. maginaire dans la nature, il feroit verirablement un corps, commenousayonsdejaprouveci-deflus; &puif> que lesdimenfions, ou les corps font natureliemenr im- penetrables : Ilfenfuitmanifeftementqu'ungrandcorps comme le monde n'a pas pu, ni nepeut jamais etre cree dans cet efpace imaginaire; &ainficetefpacepretendu ,n'eft aucunement neceflaire a la creation du monde. Or
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Naturelle LtVRE I. "7
Orrimmenfitedef'eflence Divine nc regardant qut Que Pejfe-
fes perfections & fes attributs, comme fa juftice, fa mi- na mfimt
fericorde, la lagefie.fa puiflance &c. Et n'apartenant^-D'<?«
nullement a 1'inflnite de 1'etendue: il paroit eyidenment, Pm bien
que feflence inflnie &immenfede Dieupeut tres bien^f'^-
fubfifter, & etre aifement concue fans aucun efpace reel, fjf'"r •
ouimaginaire,&qu'ainfi ileft inutile dimagineruntelit^
efpace.
Puis donc que 1'efTence de la matiere, ou du corps con- Qm U
fidere fimplement & en general» ne confifte que dans i'e- matitrt de
tendue & n'eft pas un accident, il eft aife de voir que la toutesles
matiere des corps celeftes & des corps terreftres eft la me- chofesna-
me, puisque dans les uns & dans les autres il ne fe trouve tttre"es er
, ^» /' j .. lameme.
quune meme efendue.
Etnous concevonsquecettematiereeftunefubftance, Q£*U* fft
qui eftveritablementparfaite : car il ne peut pas y avoir ttnefitb»
datls la nature defubftanceinparfaite; autrement ellene^f""'-
pourroitpas fubfifterpar ellememe. *Mte'
C H AP I T R E III,
Desparties de la matiere tant infenpbles quefenftbles.
ENfln fi cette matiere etoit fans mouvement, elle de- Cmmm
meureroit continue fans quilfui arrivataucunedi- * mf'ere vifion; parceque toutes fes parties fe toucheroient les u- r > nes les autres immediatement, & fans aucun mouve- ment; en quoy confifte uniquement la continuite du corps, dont nous parlerons dans la fuite. . Maintenant ellea ete divifie par la diverjfite, & par la force de fon mouvement en des parties contigues, tant infenfibles, que fenfibles. Les parties infenfibles font celles qui acaufedeleur '<* 1M'on
* ,, dott enten-
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8 Philosophie.
drepar les petkefTe ecans inpercepcibles a nos fens ne peuvent etre
parties m- decouvertes que parnotre entendemenc, & par notrei-
fenfiUts. maginaCion t (jans les ^tres narurels. Telles fonc, par e-
xemple, les parcies branchues de 1 huile; ou les parcies
longues & pliances de 1'eau, donc nous parlerons dans la
fuice.
comment ®n *es connoit manifeftement par Ieur pericefle,
onlespeutpM leur groffeur, par feur acrimonie, par Ieur dou-
reconnoi- ceur, par leur fluidice, par leur humidice i parleur
tre. qualice huileufe ou falee, & par une infinice d'aucres ac-
cidencs, quenousexpoferonsen-fuice. Orquandonpo-
fe ces petices parcies, on peuc expliquef clairemenr &
diflinccemenccouces cesqualicez; au lieu que fi on ne les
veuc pas reconnoicre, 1'idee qu'on aura de ces qualitez
ne fera qu'obfcure & confufe.
Qne ce ne Ces perices parcies ne foncpas d'ordinaire des acomes»
fompas ou des parcies indivifibles, mail feulemencdivifiblesa
d'oidinairt 1'inde'fini : parceque elles fbnc ecendues &qu'ordinai-
desatomes;rcment enes font compofees d'un nombre indeflni de
matsquel- petires parries, qui fonr unies enfemble par unrepos,
■ lesfont dt-r . ', r ^ • ,, -, . , ., r j
nibles a ^U1 Peutetre*urmonte : d ouvienCquellenegardencpas
Imiefini. toujours la meme figure, ou Ia memegrandeur. Car
puifqu'elles peuvenc recevoir concinuellemenc del'aug-
mencacion, ou de la diminucion, & qu'ily a quelques
chofe en elles aufli bien que danslesautrescorpsfenfi-
bies, qui peucchangerdeficuacion,ondoicdirequ'elles
peuvenc ecre divifees, & changer de figure auffi bien
queux.
Qu'tncela Et l*on n'a aucune raifon, ce me fembie , desaler
onnedoit imaginer, avec Democrice, Leufippe, Epicure, &
pasfmvre Empedocle des parcies infenfiblcs, qui foienc pour 1'ordi-
1'opiifhn naire celiemenc folidesou concinues, ou bien fi pecices,
desah■ qUeiles ne puilTenc etre divifee'sparlanacure, &deles
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Citrts.
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apel-
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N.'iifii i- ■■''■■'■-■■to>'<™^
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■ ■ -■-■ -■■■■■^^mm^m^r^^r--'--":''' ■■ - -^irwww...... ......^^^,^--,..^-, :l:^...,,...^r^--^_|l^
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NAT URELLB Ll VRE I. 9
Spelleren Grec atomesoxxewl.ax.minMviJibles. Carordi-
nairement il n'y a point de corps fi folide, & fi continu, ou de fubftance ctendue , dont les parties foient unies fi immediatement, &foientdansunfigrandrepos, quel- Jes ne puiflent enfin etre diflbutes, ou feparees par un mouvement affez fort pour furmonter le repos du corps folide. Et iln'yapasnonplusdecorpsfipetit, oufifub- til, qui ne puifle aflez s'augmenter par le moien d'autres parties qui fe joignentimmediatement a lui,&quidemeu- rent en repos,qui ne puifle enfuite etre divife par un mou- vement aflezpuiflant pour vaincre le reposdeces parties. Or bien qu'il femblcpourlordinairequelescorpsin- Ouequet-
fenfibles puiflent etredivifez, il y en a cependant dont ques unes les petites parties font tellement en repos, qu'elles ne de cespar- peuvcnt etre feparecspar aucun mouvementqui foit danstles p«<- la nature,& ainfi il y a veritablement des atomes , ou des vm e^e partiesnaturellementindivifibles: cequipourtantn'im» mJ # pliqueaucune contradiction. Les partiesfenfiblcs font celles, qui etans compofees ce qu'tm
de plufieurs autres infenfibles tombcnt fous les fens. doh enten- Telles font par exemple, les gouttes d eau > lepoil, \&dre parles peau, lesbras, lesjambes, lecoeur, lefoie, <klesau-Part'es tresparties du corps de 1'animal. fenfMes. Or 011 verra manifeftcment de quelle manlere les par- comment
ties fcnfiblcs de formcnt des parties infcnfibles, ft l'on ellesfefor- confidere les filets de foie les plus deliez : carbienqu'un»»e»r<fe chacun deux rcgarde feparement femblen'avoiraucuneP'*'*i" 'tH". couleur, cependantlorfquilsfontjointspluficursenfcm--^ ■ fcle ils ne laifTent pas de compofer un corps blanc, ou de quelqu'autre oouleur. Entre les partics de la matiere, oudu corps confidere OutU cm-
fimplement, il nyaquecelles qui font infenfibles,qui tinuitUa foient proprement, ou yeritabement contineus : puii- ("Psy B qU'il rf»««r«
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JO P H I L O S O P H I E.
prapre- qu'il n'y a qu'elles, dont lcs pctites partics fc touchent<
ment djns immediatemeur & fans fe mouvoir; en quoi cOniiftc ti-
./""'" quemcnt la veritable continuite de tous les corps. Or les
injmpies, partiesfenfibIesn'ontproprement & par elles-memesau-
cunc continuite, nonplus, parcxemple, qu'unecor-
beille tiflue d'ozier;mais elles nedeviennentcontinues
qu'acaufe delacontinuite despartiesinfenftbles, quife
joignent enfemble, & fe touchent reciproquement pour
compofer des corps fenftbles,
Quednns Or il eftevident qucdans ces petititespartiesinfcnfi-
lesptrths bles; dans lefquellcs j'ai fait confifter la continuite
infenfibles ^ tous jcs corpS> \[ v en a encore d'autrcs reellcmenr,
'Jaa w" & veritabkment exiftantes, qui compofent a&uellement
d"autres tous ces Pet^ts corps infenfibles. Ainft, par exemple
parties. dans cette partie infenftblc & branchue de quelque li-
queur grafle 123456789 que
nous reprefentons ici par cette figurc les parties 123 qui font a la droite> font reclicment diftinclcs des parties 789 qui font a la gauche; & Ies unes & les autres font aufll diftin&es des parties 456 qui font au milieu; ainfi lespartiesd'enhaut 1x479 biea que nous vn y penfions pas, font a&ueliement diftin&es de cclles d'en bas 3568; or il paroit manifeftement par. cette demonftration evidente que tous ces etres reeis <Se diftincts compofent tout ce petit corps branchu, &font S'ilr avoit cffeGivcment en lui. desatomes, ^e &u paroitevidenmcnt quc lesatomes, s.'il y en a ,
il eft evi- ou fupoie qu'il y en eut dans la nature, ont aufli des par- de»t qu'ils tics; parceque alors ils ont, ou auroient aufll bicn que aurokftt \t$ autrespartiesinfeniibles divers etrcsdifthids, &reel- /k;/ww'f/;lenacntetendus, qui compoferoient un toutctcndu. £t c'cii uneobje^ioa frivolequequelqucsuns font ea
difant
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Naturelle ttvRi: T. ir
clifant que lcs extremitez, le milieu, le haut, & le bas solution
des parties infenfibles font ces parties memes toutcs^uneobje- /imples, maiseonftdereespar difproportion. Carde cct- ^,on 1U m temaniereilsavouentqueces extremitcz, cemilieu, ce^"f haut, & ce bas font de veritables parties de cespetites parties, puifque dans tout corps les parties ne font autre chofequelecorpsmemeconfidereparinegalite, ou par difproportion 5 c'cft a dire felon fes parties, dont chacu- ne a part eft inegale au corps tout entier. Enfinlespetiresparties, dontlesautrespartiesinfcnfi- %,eHV"
bles & continues font compofees, fontveritablementS^^fi'" finies puifqu'elles ont des bornes, & que leur etendue eft,//w rm terminee. Maisparcequ'enlesconfiderantfanscefle, o\ipomtant al'infini, &enemploiantpour cet efFet toute Ja force indefmies i, de notre cfprit, nous ne pouvons pas neanmoins arriver nStree- jamaisa lafin dcleurdivifion ni determinerlenombrede54r^ Ieufs parties : C'eft pourcettcraifonaufliqu'onlesdoit nommer lndcfinies. Voila ce que nous avions a propofer touchant la ma-
tierc. C H A P I T R E. IV.
De hformedes etrenaturelsen general.
LA forme des etres naturels eft la nature, de laquellc, Lafome
(conjointement avec la matierc) les chofcs naturel- esetres les fontcompofees, &par laquclleellesfontdiftinguees des autres. Cetteformeeftgenerale 5 ou particuliere. Laformcgenerale (quiconvientgeneraicmentatou- Qjtelleeft jtes les chofes naturelles, & que l'on apeIleordinaire-^cm<*/e' |
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ou materi-
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ment matericlle, a caufc qu'elie ne peut lubfifter hors de •* w
62 lae'
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12 P H I L.O S O P H I E.
lamatiere) conftfte dansleraouvement, dans k repo^
dans la figurc, dans la fituation & dans la grandeur partiesj
qualitez qui font propresalaformationdesetresnaturels.
Qitelle Tous ces accidents lont neceffaires a i'etabliflcmentdc
conjijle cette formc} parceque l'un, ou fautre d'entreux n'y fu-
dans cer- firoit pas* Ainfi , par cxemple la petiteffe des parties de
tams acci- j/cau ne peut pas etablir faforme : maisoutrecelaony
s' doit encore ajouter leur figure longue, leur flexibilite,
1'egalite deleur furface , & lemouvementquiles agite
divcrfemcnt : comme nous feronsvoir dans la fuite,
D eu nem Qr parcequeces accidents qui conftituqnt cette formc
Udtverjitegeneraje changent dans les etres naturels cn une infinite
mttritUes ^c maruercs> <ie ^ vient cettevarietcinfiniedeformes
que l'on remarque dans les chofes materielles.
Freuve des Ces principes feuls font fufifans pour toutes le&formes
principes marerielles; &ilsagiffentave.caffezdeficace : parcequc
qut conjli- [>on ODferve que les formes des etres naturels varienta
titentU mefureqiularriveduchangementacesaccidents, &que
prme. lotscpxite demeurent en leur entier, les formes fub-
fiftent danslememeetat,au lieu queleur harmonie etant
troublee, ces memes formes font dans lc delordre, ou
devienncnt memes incapables de produireaucuneffet.
A quoi ll faut ajouter qu'il n'eftpas pofliblecfe decou-
vrir d'autre forme materielle, que celle-ci, &que par elle on peutexpliquerfacile.ment&avecevidencela ua* ture d'une infinite d'etres, &decouvrir leurs proprio- tez lcs plus inexplicables, comme on pourra voir dans Ja fuite : ainfi nous y devons donner notre confentc- ment, jufqu'a cc qu'on nous ait demonte clairement d'autres principes. Orquand nous-difons queces accidents fontdes prin-
cipcs efficaccs, & capables dcproduireto.usles effetsqui arrivent dans la nature, nous n'entendons pas chacun. d'eux
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Na*URELLE L IVRE I. 13
d'cux cn particulicr, mais tous enfcmblc & conjointe- Que ees
ment, cn y ajbutant encore cctte condition, qu'ils doi- principet vent etre dans une proportionjufte, & qui convienne/0*' W' a chaque etrc naturel: c'eft cc qu'on pcut voir par 1'excm- %™ttu ple du levier, dela poulie &d'autres machincs, danslef- quellcs, comme 1'experience nous le montre, chaque figure, chaquc fituation, ou chaquc grandeur indiffe- remment n'eft pas capable d'agir parelle memc; mais toutes ceschofes ne font efficaces que lors qu'etanspri- fes conjointemcnt, oudu moins la plus part d'entr'el- les dans une proportion convenable, on y ajoute en-fui- te unmouvement fuffifant. Etainfinous difonsquela formc materielle eft non pas fimplement un affembla- gedeces accidents.mais unaflemblagepropre aformer les etres naturels. Or ceuxquidepoiiillentces accidents de toute a£tivite,s"opi)ofent manifeftement a fexpericnce. De la paroit evidenmcnt lcrreur dc ces gcns qui difent ~Sji'tl»/ <*
que cct axiome.parlequel nous attribuons de la vcrtu ati(Une v & de 1'activite alagrandeur, &alafigure, conjointe- Tf" * ment avec les autres principes qui concourent avcc ellc * J eftabfolument un fortilegc,ou un trait dcmagie. Cequi nepcut etre vrai, amoins qu'on ne con^oivc ces acci- dentscommcdetachezd'unc matiere convcnable (c'eft a direquifoitbien difpofee felon fcs partiesinfcnfibles) ou bienquon ne lcsconitdere comme infuffifans, ou autrcment comme indepdidans dcs loix de la nature. Ainfi,parexcmplc, onne peut pas dire dun homme, qui affiire qu'un couteau affezgrand&affez d'ur & bien aigufie coupe le pain qu'il defere aux illufions des magi- cicns,ouad'autrcs femblables vifionnaircs; mais on le pourroit bien dire dun autrc quiaffureroit qu'uncpu- teaudepcint ,ou reprefente fur du papier pourroit aife- ment& fans etre mu avecbcaucoupdcforcemcttreen- picces les corps lcs plus durs. B 3 Et |
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14 Philosophib
Qjte 1« £t cela fait vjoir manifeftement que la fubftance corpo-
tnmere a rCiie} oll la matiere, outre laqueileon ne peut rien de-
gitfarle monrr€r dc fubftjanjicl dans les corps naturels, agiteti
moten aes vercUt ou par |^ moien des accidents, & non pas que lesac-
cidents tirent leur a&ivite de la fubftance, cornme quel-
ques unspretcndent lansraifon ; Car ileft ccrtain que la
fubftance corpprefle n'a aucun principe a&ifen ellememe
mais qu'elle le re$oitprcfque tout dcs accidents.
Quelafor- ^ien Qnc *a f°rmcne foit quaccidentellea lamatiere,
meeft ac- puifqu'elle s'en peut paffer ; elle eft neanmoins effentiel-
cidentelle le aux etrcs naturels : parcequ'elle les fait etre tels qulls
alamatie- font, qu'elle les diftinguc les uns dcs autres, & que,
re, & ef- hormis clle, il n'y a point d'autre forme materielle dans
fentidie \^ nature. Ceft cc qu*on peut concevoir clairement
aux chofts par i-excrripie d'une horloge, dan$ laquelle le mouve-
nature es. ment ? ja fjgUrC) ja fttuatibn, & la grandeur des parties ne
Ibnt quc des accidents dufer; aulicu queces memes ac-
cidentsconftituent l'eflencedclhorloge : car le fer de-
meurerafer, quand memes il ne les auroit pas; mais fans
cux cnne peut pas dire qu'une horloge foit veritablc-
mentunc horloge.
Queles Ces principes, ou ces accidents, qui conftituent la
primipes forme des corps, ne font rien autre chofe que de certains
quiconfti- modes, ou maniercs d'etre de la fubftance corporelle:
tmm U Parcequc foit qu'ils fc trouvent dans le corps, ou qu'ils en
formene f0jent feparez, Ic corps neafimoins n'cn a niplus, ni
Jjnt1ue moins derealite, quifubfifteparfoi-m£me; maistout
Etque ce' ^cflE?et Q11'^ produifent eft de le modifier. Or c'eft fauffe-
fomdes e- ment que quelques uns. 5'imaginent queles modesne
trespofi- font rien& qu'ainfionne leurdoitaucunementattribuer
tifs, la vertu d'agir & de modifier, qui eft requife dans la for-
me des etres naturels : cartouslcs modesdcs etresont
quelquechofe de reel,, ou de pofitif, & renferment tous
■ ? i-H '' '■ . : ! . l'ef-
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NaTurelleLivreI. t$
relTencc de leur genre; puifque diverfifiatts lamatierc,
quileurfertdefujet, ilslarendentcapabkd'agir, com- me nous voions par experience : c'cft pourquoy on nc doit faire aucunc difliculte de les mettre au nombrc des frres. •- ■.,:•.
Chapitre V.
Dumotwementt PAr Ie mouvetrknt, dontnousavonsparleci-defliis^ttil»>4
en definiffant la forme des etres naturels, nous entcn- point d'aw dons feulementlemouvementlocal» quieft uniquedans fremouve- Ianature. Car lemouvementdegeneration&decorrup- **'"'
> n ■ i r > i i la nature
tion n eft nen autre chofc qu un mouvement local, par ;
lequel lcs parties knfibks & infenfibles de la matiere font m'oim_
difpofecs d'unc maniere convenablc, ou contraire a la mentIocal.
conftitution naturcllc descorps, Dans racroiflement & Lade-
dans la nutrition il fe trouvc un mouvcmcnt local, qui monftrati-
fait que les parties, qui fe detachent des alimens fe joi-9n de "'<*•
•gnent au corps afin dc le faire croitre & dc le nourrir: dans
le decroiffementil y a auffi un mouvcment localquifcpa-
re des particsducorps, au quel elles etoient jointcs. Et
pour ee qut tegarde ktuQu.vem.cnt d'alteration -, ileft cer- "
tain que dans !a chaleur il y a un mouvement local, par •
lequel les particsinfenfibksdequelquecorpsfontdiver-
fement agitecsentr'clks avccviolence; maisdans le froid,
ces memes par ticsfont moins agitees entrelles par le mou-
venicntjocal.ou biaieilesdcnaeurenten-rcpos. Dans
1'humidite lemouvement local eft tcl qu'ilunit les partks
des liqueurs knfibks anx corps fermes Scfolidcs : & au
contraire dans la fecherefie ccs memcs parties fc deta-
chcnt des corps folides auxquels^eiles ctoicnt jointes. Mais
cc
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\6 P H 1 L O 5 O P H I E '\
5«'toecquenousdironsdesqualitcz dans la fuite feramieu*
<$«« </*e0mprendre toutes ccschofes. ttiouve- Or ilparoitcvidenmentparce quenousavonsdcjadit,
/ 'ni °iue toutcs lesefpecesquefon eoncoitd'ordinaire dans Ie
font desdi- mouvement cn gcneral, nc font que des differences du
fiteucesdtt mouvement local ; Icfquelles font prifes de fcs differens
mottre- effets, commede la generation, de la corruption, de
ment local, 1'accroifTement, du decroifiement, de 1'alterarion, &ou-
quijont tre ceja t ju tranfport d'un lieu cn un autre.
frifes de ^e mouvement eft le tranfport d'un corps d'un lieu err
feseje s. ^ autre, oudu voifuiage de certafns corps dans levoifi-
c'efi que naSc ^ autre corps; ce qui fe fait par une force qui lui eft
le mcttve- commnn iquee, & qui lui eft inherente.
ment. Par cette vertu nous cntendons la force, qui exifte dans
ce tjttele corps quieftmu, &parlaquelleileft tranfportedua
c'eft que la jteu en un autre, autantde temps que cette force demcu-
fTl q"'ien Iui>
ej ans e Qomwcnt ja forcc dumouvementdifere du mouvc-
mouve- A . r . .. . -
mtnt. mentmeme 5 ainit cettc force qiu le tranfporteeft autant
D'(j« v/f«*difrerenredutranfport meme, quelefpritdel'homme.
lepttts ou Ia faculte de penfer qui eften luieft differentc de la grar.d,6tt pcnfee memc, ou de 1'adion de penfer qui procede de le momdn1 efprir. : ; . , mouve- Selomquecctteforcecftplus+o\x moins grandc, auffi
mnt' le mouveraent du corpseft plus, ou moins violent. Tommoi ®°u ^ eu" a^e de vo*r' °»u'on nc ^oit pas dire qu'un uncorpsettcorPs quiett.cn, repos, ouquicftconflderecommeenre- repos, dont pos, & dpnt un autre s'eIoigne, fe meuve effe&ivement: un autre parccqffil nc fe fait en lui aucun tranfport par quelque s'Hoigne vertu qui lui foit communiquee, & qui reiide en lui: tteftpat bien que neanmoins il foit fepare du corps qui fe meut, cenft fe & qU^ fon ^garc[ fa fouation, qui en etoit plus proche. mouvotr. cndeviennepfuseloigne«. v t - : . |
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NATURBLLE LfVRE I. 17
£t s'ilarrive qu'on attribuedu mouvement a un corps Qyonne
quieftrepos, rorfqu'imautres'eloignedelui, ouqu'unrf"f?'"'j" autres'en approche par la force de fon mouvement; com-nMye_ rae dans ce vers de Virgile, ment re^ Provehimurporttt, terrxf, urbefq; recedunt: tjf ) „„
Alors on ne doit pas entendre par ces mots, un mouve- corps qki
mentrelatif, commequelquesunspretendent, puifqu'iltftenre~ n'y a pointla de mouvement d'aucun corps qui foit tran-Pw> dant fporte par quelque force, qui lui ait etecommuniquee; u"autre niai s il faut prendre le fens de ces paroles au figure > en di- *' °'&ne' fant que ce n'eft qu'uii mouvement apparent, & que ces mots ftgnifient, que ces corps ne fe meuventpas efredti- vement, mais qu'ils feinblent avoir un veritable mouve- nient: . D'ouproce De meme quela matieredePuniversquiaete cree <faA*ntl*f«r-
Dieu demeure continueliement, fuivant laloiimmua-fe^"W(,"~ ble de la nature, danslememeetat, oueileeft; zm(\v"nen dans la creation ( qui nous eft revelee dans l'ecriturefain-'" {r0' te) iemouvementquiaeteimprmeauxpartiesdelama- tiere en un certain degre, perfevere fuivant cette nieme I; loi dansla memequantite. Etcomme un corpsnecroit,ounediminuequeIors-
quiU'y joint,ouqu'ils'en fepare dela matiere, qui cxi- 2. ftoit auparavant; de meme auffi il ne commence, ou ne cefie de fe mouvoir, que parceqifil rejoit, ou qu'il perd la. force du mouvement, qui ex iftoit premierement. Dememeauffi que les parties de la matiere peuvent
pafler d'un corps a 1'autre, & que fuivant la loi .generale ^ elles y demeurent, jufqu a ce qu'elles foient derechef tranfportees ailleurs; ainfilaforce du mouvementpeut • pafler d'un mobilea lautre.&auffilong-temsquellene fe transferepas.eliedemeure fuivantcette loigencrale, dansunmeme fujet. - C D'ou
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I& pHUOSOfHlt
QSH ne D'ou il parojt manifeftementque la force du mouve-
fe prodait mcnt ncfe produit jamaisde nouveau , &qu'elle ne perip fomtde pasnon plus;maisqu'elle pafle d'un corps a un autre;fi bien nonvi e ^ue rout corrjS ^ j* meut&qUj etojC en repOS auparavanc mwve- re5oit ia force de fon mouvement d'un autre -, qui en perd
ntent,& autantquilluien acommunique. Ettoutcorpsquicft
quellene en repos,&quifemouvoitauparavant,communiqueaun
peritpowt. autrc la forcc dumouvement, qu'il a perdue lui-me-
Mois qu- met. £taucontrairetoutcorps,quieftunefoisenmou-
eUeptfi vement, continuera defemouvoir, jufqu'a ce qu'il aic
d un corps communjqUe; Ja force <je fon mouvement a un autre. Or
. c>euv c£ ^u£ uous vojons cjajrement dans des boules, qui
fe pouffent les unes les autres: car lorfqu'une de ces bou-
hs eft pouflee fur un'autre, & quelle la chaile devane
elle, on voit qu'ellc s'arrete elle meme , parcequ'elle a
transfereafautrctoutela forcede fon mouvement; mais
fiellene lui acommunique qu'une parriedc cetteforce,
alors ellc fe meut plus lentement; & fienfin clle nela
rencontre pas, elle continueradefemouvoiravccvitefle,
. . parcequ'elle n'a rien perdu de la forcede fon agitation.
Et ainfiil Ainfi pUifqUe la force du mouvement peut paffer d'uri
a'°nacc' corPs a un ai*tre,&que cette forcen'eft qu'un accident, il
dempeut senfuit ^e ^ qu'ily a des aceidents qui peuventetretrans-
pafler tiun fercz d'un fujet a l'autre;cc que plufieurs iieanmoins nont
fujet a m pas voulu reconnqitrejufquesici.
autre. Et bien que des animaux, qui etoient en repos, vica-*
solution ncnt a marcher, a voler, a ramper, ou a nager, on n*cn
des objec- pCut p0Urtant pasinferer,qu'ilfeproduifequelquenou*
uons qu on vejje force ^ moUvement. Car dans tous ces mouve-
Qtiedar.s mens■ «commenousferonsvoiren padantdu mouvemenc
le mouvt- ^es ^mmaux, la force du mouvement des efprits, agitez
ment des ,pat & matiere celefte, pafle dansles.mufcies&dans les
ammaux, fibres, qui remuent auffitot tous lcs membres de l'ani-
mal,
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"■W" ■".....
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NaturilleLivre I. 19
mal; & lesefprits perdentautantdela force de leur mou- ilnefepw
Vement.qulls encommuniquent a cesparties : ainfi i[duitpomt
jtfarrive rien ici de nouveau, fi ce n*eft queia puiffance^'a''"v<,"',
de fe mouvoir. qui etoit auparavant dans urt corps tiv9rct
_, , , ^ r f mouve-
transfereedans unautre. mentmMs
Et lorfqu'une bale eft pouflee avec roideur contre un q^u \-en
monceau de Sable . qui perd enfuite fon agitation aulTifait «« bien que la bale meme, on ne doit infererdelaque!e*?w#>rr. tnouvement ait peri. Car la puiflance de fe mouvoir qui Qse ^* ctoit dans la bale s'cft tellement communiquee premie-mmve' rementa la pouffiere, enfuite a 1'air, alatcrrc, &zmx?e." .' aitfres corps voifins, quclleeftdcvenueimperceptible; :ette^0B. de msme qu'un tas depetitsgrainsde fable agite par un tre ju ra_ vent impetueux & diiperfe dans des efpaces fort eloignez bleneperit ne tombe plus fous les fens de Ia vue, ou du toucher. point. Or c'eft par le moien d'une impulfion affez lorte que Comm nt
la force du mouvement fe communique au corps qull iafmt d» rencontre, ou qui eft atache a celui dans lequel il eft. moave- Par une impulfion affez forte, nous entendons une im- ment pajfe
pulfion affez violente pourvaincrele repos, ou le mou- dans d'au- vementlentdunautrecorps. tres corps. - Et parceque qu'il fe trouve de la difrerence dans le
mouvement qui furmonte lerepos ou la Ienteurdu mou- o« tout Vement de quelque corps; il s'enfuit dela.ou que [^tntiere. mouvement pafle tout entier dans un autre corps par cette impulfton; commeilarrivequandonjetteune ba- le contreunmonceaude fable ;ou, commequelques-uns aflurent, lors qu'une baleetantpoufeefuivant une ligne horizontale contre une autre de meme poids & de meme grofleur,qu'onapofeefur une furface plane&unie, lui communiquc autant de vitefle qifeile en avoit, &de- LMtftm, meureonrepos dans le memelieu dbuelle l'a chaffee. tiere^' Ou bien un corps ne communique a un autre qu'tme-par- !mcntt Cz tie
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ao Philo50»hi&
tie de fon mouvement, comme, par exemple, quand
une bale venant a heurter contre uneautre qui eft plus grofle,rejaillitelle-meme, & poufle 1'autre avec moins de vitefle : ou lors qu'une grofle boule en rencontrant . une autre plus petite, qui efr en repos, la fait aller fi vi- o* fw»'te> qu'elle nela peutplus fuivre que lentement. Ou CtUtOMt. | • • * £ .1 . , | * . j! C ■
bien ennn u arnve que le mouvement d un corps ne fajt
aucune impreffion furcelui qu'il rencontre en fon che- min ; comme nous voions, quand deuxcorps dememe grofleur,&egalement folides,qui fe meuventavec une me- me vitefle,&avec des determinations contraires vien- nent a heurter l'un contre 1'autre, qu'ils rejailliflent avec lamemevitefle versdes parties oppofees; ou bien Iors- que les raionsdufoleiltombans obliquement fur la fur- face d'un miroir,fereflechiflenten fuitea angles egaux.' Pourquoi Ainfi nous pouvons facilement concevoir que de degrands" gran(Js Corps peuvent facilement transferer Ieurmouve- corts en ment ade plus petits; mais que c'eft difrkilement qu'un
meuvent . ' r . » , ^, * , • faiUment PetlC corPs en peut mouvojr un grand. Car, toutescho-
depetits,& ies egales, il eft certain qu'un grand corps foitdans Ie qutisfont mouvement, foit danslerepos, apourfordinaireaflez difiaie- de force pour vaincre lerepos, oupourrefifterau mou- memmus vementd'un plus petitcorps i au lieuqu'un moindre corps pardepe- ne peut pas produire lejmeme efFet a legardd'unplus ""' grand. Or il faut remarquer ici que ;e disfeulement, pour lor-
dinaire: cariIarrivequelquefoisqu'unpetitcorpsabeau-
coup de mouvement, & qu'un grand a fort peu de repos:
comme on peut voir par ies exemples que nous venons
de propofer, & comme on peutencore obferver dans Ie
levier, danslapoulie, dans la vis, oudansd*autresma-' •*,
chines, ou nous voionsqu'un corps de la pefanteur d'une
livre, ou environ , qui eft muavecaflezdeforcepeut
^ mou-
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Naturelle Livre I. it
mouvoirdans l'air un corpsdelapefanteurdecentmille
Iivres. '" Q f. f,
Ceft donc contre Ia verite que parlent quelques uns, * *& " ,^
qui affurent qaefiun corps qui e(i abfilAment en repos i wS^^ trois fois plus grand qu'un autre, qui etant en mouvenient" ea f£ vient d heurter contre lui, il ne ferapourtant jamais chafje rep0s ne du licit qttilcccupoit. Car bien que le corps, qui efl n1ii pvflkja- foit trois fois plus petit que l'autre, il pourra neanmoins mms etrt avoir dix fbisplusde mouvement ou davantage, que le mttparun plus grand n'a de force pour demeurer en repos. Ur on fettt eerPs Voitmanifeflementquelaforce, qu'acegrandcorpspour^""^ "; demeurer en repos, n'eft pas infinie, puifqu'elle peut mm. " etre infailliblement furmontce par lemouvementdun autrecorpsquiferaencoreplusgrandquelui: Lafourcc La fource de cette erreur vientde ce que ceux qui font 4e cette
de ce fentiment, nemefurentlaforcedumouvement, erreur. ou du reposquefclonlagrandeurdescorps : maisnous voions cependant par une infke d(experiences quela for- ce du mouvement, ou du rcpospeut etre rresgrande dans unpetitcorps. , ^uite II y en adautresquipretendentqu'uncorpscn meut mouve-
un autre, a caufe que la force qu'il a de fe mouuoir etant ment d'un prete a ceffer, ilenproduitunenouyelledansrautre. corpsne Or 1'action du mouvement, ou la force qu'un corps a podmtpas
de fe mouvoir ne peut non plus en produire une nouvellele mouve- dans un autrc, que Paftion de la penfee peut produire u- %mJS nenouvcllepcnfee, ouuneautrefacultedepenfer. Mait% Mais commed'une memefacultedepenfernailTentdi- corpS |y
verfes penfees nouvelles ; de memeaufli une memefa- meutcom- cuke motrice produit divers nouveaux mouvemens. munique a Cela nempeche pas neanmoins (commenousavons^"'"'4
fait voir ci-devant) qu'un corps ne foit vcritablcmenr mufneedef9* par un autre corps, lorfque celui qui oft cn mouvement ™"™\ C 3 com-
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? H I t O S O r H I E.
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pra^au ?» communique par le moien d'uneimpulfionaflezfortc !a
/««*» w»- yertu qu'il a de fe mouvoir a un autre qu'il rencontre; & viaumm- cme yertu produitdansledernierun mouveau mouve- |
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remcnt. ..
ment.
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&Um<m- Ainft' kienI1161'aclioftdelapenfee,&lemouvement
vemtm foient des chofes paftageres; cependant la faculte dc pen- fint des fer, & la puiffance de fe mouvoir font des chofes perma- cbaftspaf «entes. " : : ; - '*' i:' / i u fagemy j ;Laforce du mouvement qui eft communiqueed^un ji
thms U ou de plutleurs corps a un autre par impulfton, apartienc fuiffaKfe proprementaucorps, danslequelelleexifte, parcequ'el- ^d& ^ n eft plus dans un autre : &parconfequentcecorpsne vwuvoir ^e meut pluspar le mouvementd'un autre, maisparle eft pertm- &cn propre.Efcil en eft icifoutdememecommed'unbiert^ nemt. qui apartientproprement & legitimement aquelqu'un, Toutwps k*en ^ue neanmoins ilLai-t herite d'un autre. quifimeut Etquoique la vertuqu'uncorpsadefe mouvoirproce- femeutpar de quelquefois de plufieurs, ou meme d'une infmite de fan propre caufes, qui agiffent, Qumeuventdiverfement en meme tHQUve- temps : cependant onnedoitjamaisattribuerplusd'un menty & mouvement a un corps; parceque tous ces mouvemens nonpaspar ■ proce£jen£ dailleurs s'unificnr tous dans un meme fu- un mouve- l r 0 r i • r \ • . i * ment e~ )et' ** ne *ont P'us °iu un *eu* mouvementqui lui appar-
tramef- tient proprement.
bienquela Ainfi, un cloud'unerouedechariot.quiefttireepac
fone quil des chevaux dans un chemin fort uni, tournant autour de
adefe reflieu n'a qu^unfeulmauvementfuivanrunelignecour-
mouvoir J3Q, Quela roue A B, parexemple,ait fon eiTieu au point
a,t c!e.&, &quelecloufoitversBdansfapartle inferieure: &
cowmum- > r ■ ■• ■ 1 c. 1 1 1 1 r» .• ,, :., jquen-tuite cette roue etant tiree le long du plan B en
leurs tournant; foneffieusavancejufquesa C , alorsceclou
Que le rou^ montera fuivant une ligne courbe de B en D : &
tnottve- ,...., • "' : lorf-.
ment qutm corfs a recctt de divers autrescorps efi unfeul & meme mouvemtnt.
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N ATUIIELLE L.IVRE t. £J
lorfqne 1'effieu fera venu jufquesa E.»■ alorslc clou mon-
terafuivantlalignecourbejufquesaF : & quand 1'effieu fera parvenu jufquesaG, alorslecloufuiuantlameme ligne courbc defcendradupointFjufquesaH : &enfin lorfque l'effieu fe trouvera a 1'endroit 1, alors le clou de~ fcendant de Hfuivantla lignecourbe fe trduvera dans le meme temqs au point K; fi bien que dans toutleche- min que ceclouaura faiten avancant & en tournant tout |
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enfcrnble, il naura cu qu'un feul mouvementcourbe
fuivant la ligne BDFHK : & fi Teffieu dclarouesa- vancedavantage du point I versla droiteen tournant, il elt indubitable que ce clou decrira la meme ligne courjbe. De meme frune fourmi, parexemple,:mar:chele|Iong
du baton A B fitue fuivant une ligne parelle a l'horifon, & qu'elle avance du A point A vecsl extremite B avec tantde vitefle,(pendant qu'mi homme qui foik tient ce baron avec fes deux mains Ie fait defcendre perperidiculairement de A B vers C D,) qu'elle parvicnne cnftn en courant jufqucs au bout du bkon B; il eft evident que cette fourmi ,tantparle chemin qu'el- le afait de A B, que par le mouvement du baton de A B enCD naura eu qu'un fcul mouvement oblique de A cnD, Mais
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14 PHTLOSOPHIE '
Comment ., Maisaflrtde mieux concevoir ce mouvement unique"
ce »w«w-qm- procede de divcrfes caufes en memetemps, il faut
"n a "i- obferver 1'aclion de chaque mobile en particulier.
luecoift- Ainfi on comprendra fanspeine Jemouvemencd'une
pofe, peut bale de plomb, qu'on jette du haut du mafl d'un n avire
etre bieri qui va fort vite, vers lepieddu meme mat, ou bienle
concu. mouvement de la mcme bale lorfqu'unhommequi vaa
Pourquoi cheval la jetteen haut, & quelieretombeperpendiculai-
du»e bulerement: enfaniainfelonlapparence;cequialong-temps
0*°? f travaille 1'efprit de plufieurs perfonnes, & leur a paru in-
/ u utdM croiabie : CaVpourceteffetilfuffitdebienconfidererles
mat tTun caufes de ce moiivement qui efl compofe de trois,a fcavoir
vaijfeau d'un qui avance, d'un qui va de bas en haut, & d'un au-
qui avan tre qui defccnd : la bale.monte a caufe deceluiquila
s, ce enmeryjette en hauc; & elle defcend a caufe de fa pefanteur,
on pour- comrne o'hparle; maislemouvementqu,eIieaenavan-
quoi ««"^cant & qui accompagne les deux autres procede du che-
I e q,< m. mia;,que fait le vaifTeau, ou le cavalier : & c'eft pour
m 4 cle- cetfc rai^on que cemouvementfuivant ialoiimmuable
Vrf;;ff^^;dG-Ia-nature demeure encore dans ccttebaleconjointe-
baut, /'»- ftfem: avec les deux autres( bien qu'elle ne foit plus tou-
nt tomhe chce, ni mue par ia main du cavalier, ni par le maft du
attpied du navire.i*
mat, & Xout corps qui fe meut, tcnd toujours a continuer
lautu c- r moueemcnC cn ligne droite & jamais fuivant une li- dansla J /i & , • j gnef coutbe.
matnde & l, 3 . , . celui qui r e ce ^ue nousV010,1S Par e*penence non iculement
ejla chc- dans le mouvent direcT:, ce qui cft indubitable; mais auffi val. dans le mouvement courbe. Car tout corps qui tourne en Q>ietottt rbnd dans une fronde ou dans quelqu'autre inftrument mouve- femblable. continuefonmouvementeniignedroiteda- ment tend ^^ qUj[ n'eu\ pjug retenu> Et La raifon decelaeftque 7jf"e te rnoindres parties de la ligne courbe font cfTeetivement * ••' ( com- |
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Nattjrelle Ltvre I. if
ime nous voions dans cette cxperience J autant de pctites Que telafx
lignes droites. dans l'une defquelles le corps, qui turne trouye ^ dans Iafronde,fetrouveau meme inftantqu'il en fort: vrat mem c'eft pourquoi fuivant la loi immuablc de la naturc, dont nous avonsparleci-devant, ll doit neceflairement decn- mm re une tangente,c'eft adire continuer a*fe mouvoir fuivant COurbe. nnc ligne droitc qui touche lccercleenun point. Or iJarceque fi ces moindres parties du ccrclc etoient toutes courbes, toutes les il cfl indubitable que lc mobile qui tourne en ronddans rnoindres la fronde, venant en fuite a cn fortir,pourfuivroit fonPait,es ^ chemin fuivant une ligne courbc, acaufe que la petite ' '<f' .j , \ ., ,°n 'ii • r ■ ■ courbelont
partie ducercleouils efttrouve laderniere tois, auroit f de
ete courbe. Mais puifque cela n'arrive pas, il s'enfuit e: petUes y vidcnrnent que tous les cercies qu'on pcut trouver dans Ia nesdroites. nature font neceftairement des polygones,ou dcs figures a Et que plufieurs angles. parconfe- Etonne peut pas dire que le mobilc, qui fc mcutcn1uenttottt
rond dans la fronde, change, au moment qu'il en fort, foncercle reel mouvement courbe en un mouvemenf direclxar fon mou- j "" ?°~ vement,fuivantla force quile fait tourneren ro.nd, eft '&°"e' toujours uniformedans toutcs les parties du cercle, & f?~* parconfequent ii 1'eft auili au dernierinftantqu'ilneft^w/|/ plusretenu. der„ier Ce qu'onditde lanatured'une petiteligne courbe & moment -
cVune lignedirectenefaitrien contrece quenousavons^«'i/fo«r
avance; car bien que la pctite ligne courbe foit di vcrfc.el- »«« rond,
le n'cft pas neanmoins plus facilea tirerqu'unedroite;M*/*nty<"
Iaquelle,quoiqu'unique,eftpourtant plus courte que la^ mouve-
ligne courbe, & parconfequent plus aifee a decrire. men*ce"r'
f->~n. j • . r .i, - . r be,quiltt-
yeltdoncen vain quc plufieurs ont travaille jufquesvoj/^_
iciachercherlaquadraturedun cercleimaginaire;puif-ravaMt.
que quand meme ils 1'auroient trouvee, elle ne feroit d'au- oue la
D ^ua li^ne cour-
h neftpasplusfacile a tirer que la ligne droitf<
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im
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26 FHILOSOPHIE.
cutt ufage,parcequ'il n'y apointde tel cerck dans lanatu-
re. Et de la il paroit manifeftementquclaveritablequa-
drature d'un cercle reel, qu'Archimede&plufieursau- tres apre"s Iui ont decouvertc avec tant d'utilite',confi(le proprement dans k quadrature d'un polygoneconfide- recomme uncercle. Ox puifque toutcequife meutfuivantunelignecour-
be , tend meme a fc mouvoir en ligne droite; il fenfuit neceffairement que tous ies corps qui fc meuvent en rond, tendentautant qu'ils peuvent a s'eloigner du centre dc leur mouvement. Car,commenous
avons deja demon- tre, pendantqueles corps A & B, qui font musautourdu cercle E Ftendenta fe mouvoir fuivant ies lignes droites, AC, ou BD, qui font tangentes du cercle, ifeft evident qu'ils tachent a s'e- loigncr du cercle E F, & parconfequent de fon centre G. |
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Que ceft
en Vdin qtton a
cherchc la quadra- ture d'un cerclei- maginaire. Quela
qitadratu- re d'un ve- ritable cer- cte eft la quadratu- re d'unpo- lygone. Pourquoi
les corps quife meu- vent en rondten- dent as'e- loigner du ceatre. |
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La caufe
du mouve~ ment cour- be. C'eftcequi
paroitdans lestourUl- hns. |
Or tout mouvemcat courbe d'un corpseftcaufepar
Ies corps qui 1'environnent, lefquels refiftans afon mou- vcmement, 1'obligent a fe detourneriuivantuneligne obliquc. Cela paroit manifement dans les tourbillons de 1'air ou
dans les goufres des riviercs, qui fe forment, lorfque l'eau, oul'air etanschaflez dans un coin ou ils rcncontrent des |
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%ebrps
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NaTurelle Livre I. 27
corps qui kur rcfiftent, nepeuvcntpluscontinuerlcur
mouvemcnt enlignedroite, & ainfi rejaillifians recipro- qucmcnt d'un cote a 1'autre, & etans repouflez par 1'air, ou par l'eau qui les fuit, font obligez de tourner en rond. Mais comme ccs tourbillons, ou cesgoufrcs font ra- rcmcnt circulaires comme A B, acaufequelevent, ou 1'eau, cft repouflee par lescorpsqui 1'environnent, & qui agiflcnt inegalement contreile; mais qu'ils decrivcnt A
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Vourquol
les goufres cbaffent les corfs vers leur cen- tre, ou ils font enfm abforbez.. |
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deslignes fpirales comme C D,qui tendcnt toujours vcrs
leurcentre 5 de la vientauiliquelcscorpsqu"on jcite dans ces fortes dc goufres ne tendent pas vers la circonierence, mais font chaflez vcrs le centre, ou ils font finalement ab- jforbez. Et puifqne touslesefpacesfontremplisdecorps, ou Q^e d<m
plutot font dcs corps memes, & qu'il n'y a point de pe- tout mcu~ netration dedimenftons, comme nousferons voir dans vemem il la fuite; ii {'eniuit de la qu'un corps qui eft mu hors de fef'ut en fon licu , en chafleauffi un autre hors du licuquUoccu- juel<lue poit, & celui-ci derechefen meutmufli unautre, quia^s,w m caufe de h refiftancc de tcus les autres corps ne trouvant point d'autre lieuquecelui qu'aquitte!ecorpsquia ete mulepremier, iiy entre neceflairement : Etainfidans toutmouvementiliefaitenquclquefacon uncerckj c'eft &* 0 2 a |
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2,8 Philosophie
adire qu'nn corps rerourne au licu, d'ou il etolt par«
ti, comme il arrive quand on decrit un ccrcJe.
C'eft ce qu'on peut voiraloeil dans le cercleconca-
Y ve X Y Z, qui eft tout 'rem- pli de corps. Car lorfque la
petite boule A fe meut vers Ja droite, a!ors elle poufle en j memetemps lapetite boulc B & toutes les autres voillnes de forte cjue la boule C en- tre dans Ie meme lieu que la boule A avoit pre'miere- mentquitte. Or toutes les fois que le changement de Iieu ne fe fait pas fuivant ce ccrclene fe fait il aucun mouvement; parcequ'il ncfetrouvepointde lieu.oulccorpsquidoit etre mufepuifleplacer. A C'eft ce qui paroit manifeftemcnt dans ces
forresde pompes, dontfeferventles marchands
jdcvindansleurscaves, iorsqu'el!e font remplies d'eau,oudcvin&qu'ellefontboucheesparlehai:t A. Car, bien que laliqueurquiyeftcontenue foit beaucoup plus pefante que 1'airdc dehors, cllcdemeure neanmoins daus le meme Iieu, & ilnefefaitaucun mouvement; acaufe qucTair, quidoitetrechaflede fonlieu parcetteliqucur, nepeut pas entrer dans le lieudelaliqueur qui doit fortir par l'ouverture C j parceque le trou denhaut e(£ bouchej & ainfi le ccrcle des corps etant empeche, cet air ne peut pas trouverdc lieu ouillc puifle retirer. On peut encorc rcmarquerla meme chofe dans
lapicrreA.qui etant;collee a unpetitrond de cufr
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Pourqmi
Veau ne cetth pas d'un tuiau ferme par en haut, & euvert par en bas. |
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Pourqtei
quelquefots
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Naturelle Livre I.
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29
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cuir C par lc moicn dela falive, pend au bout du fiiB
Car la picrre qui doit defcendre dc ce ^ * •
petit fond decuir, doit chaflcr Tair d'a- !§||^^
lentour, & cet air doit au raeme temps j/Jpp^l
sallerplaccr fousie cuir pour y occu-gph
pcr le lieu de Ia pierre : mais commc y)
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une pierre
collee avec de lafalive a umfr»n~ dede cnir, ne tombe pas en bas. |
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il fe doit faire premierement unc tres
petite feparation entre le cuir & la pier-
re avant qu'il s'y en faffe une plus gran-
de, &quc 1'air eft trop groffier pour:
s'inflnuer dans un fi petit efpace a caufe
que fes parties font tropetendues par
lamatierc fubtilequife meut entr'elles;
de la^ient quc pcndant que 1'air ne
pcut pas etrc chaffe de fon lieu par la
pierre, ni parconfequent s'alcr metftreen faplacc; il ncfe
peut faire aucuncercledcscorps qui doivent etre mus,
& qu'ainfi lapierre demeurcatacheeau cuir, &netombe
point par fa pefanteur.
^>j., . ,. . ,./- Vourqwt
Ccpendant ll pcut arnverquclapicrrc , qui pend amfl e$e lgm!)e
a ce petit rond de cuir, fcra fi pefantc d'clle-memc, ou a q„elque~
caufc de quclquepoids qu'onyauraajoute, qti'elle tom-/w. bera incontinent eri quittant lc cuir. Cc qui vient de ce que cettepierre eft hpefantc par fa maflfe qu'elle peut com- . primer lesparties dcfair de deffous, qui font^etcndues & dilateesparla maticre fubtile qui paffe entr'elles, dcfor- te que cette matierc cn etant commc exprimee s'inil- nue cntrclecuir&Ia picrrc, & ouvre en-fuite le paffage aux autrcs partics dc rair,quiycntrentpendant que la pierretombe* Quettut Au reftc tout mouvcmcnt eft naturel, puifqu'il fcfait mmve'»
fuivant les loix dc Ia nature, & qu'il n'y cn a point qui fe Z?uJ& •faue contre ces loix. Et tout mouvement elt aulli vio- v;tiem% D 3 lcnt
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30 Philosophie.
^«* k lent parcequ'il cft caufe par une force qui luy cft impri-
mouve- mee. mcnt d'u- £t jc mouvemcnt d'unc pierrc quon jette en haut n'cft
tie ptene pas pjus violcnt que celui d'une ba!c qui tombe de la main enbasd'el mivant une hgne pcrpcndiculairc. Car commelemou- h meme vement d'une pierre qu'on jetteenhautprocededecelui ejlaufi quila jette; de meme le mouvemcnt qu'a une picrre qui riolemque tombe perpendicuiairemcnt versla terrc, eftcaufe par la telni d'me force, ou par la rapidite du ciei, qui tournc avcc unc vi« fierre tcflc extraordinaire autour" delatcrre , &qui chaflc dc qu onjette toug c£tcz fcs paities vcrs fon centre : comme nons fc- en baut. , \ , ■ rons voirdans laiuite.
Vomquoi Aquoiilfautajouterdeuxchofes: lapremiereeft, ou
coros aui ^uc *e mouvement d*un corps eftgrandaproporrrbndc rontg„ ia maffe, & que cecorpscontinueafemouvoir cncorc mouve- quelque temps, apres quc celui qui le faifoit mouvoir ment con- n'agit plus fur lui; ou que cemouvemcnt eft foible, & a- tinuentaje lorslc mobilc cefle de fc mouvoir, auffi-totquc la caufc tnoavoira- qUj ie faifoit allcr, ne fait plus d'imprcfllon fur lui; par~ * Presmeme ceque fon mouvement fe communiqucd'abord auxcorps que m- voj{]ns & queneluienreftantpiusilcftcontraintdcde- wejtonqui n . , . , r A
leuracom-meurer en reP°s. Lc premier de ccs mouvcmens pcut etre
mmique apdlepermment; a caufc qu'il dcmeure plus long-temps leurmouve dans le corps qui eftmu : & on pcut appellerle fecond vientacef un mouvemcnt etrangert, a caufe que ic mobilc doit rc fe\&four- ccvoir prefqu'a tous momens denouvcllesimpreffions quoi d'au- p0ur COntinuer fon mouvement. tres torVf Le mouvemcnt etranger eft ceiui par lequel un corps cejjent eje ^ porte- poufl"e ouatirc dun licu en un autre. inconti- *-c mouvcmcnt qui le fait en roulant apartient a I im~
nemapres. pulfion & au mouvemeut quifefait en trainant: a caufe $m ie <-u'a . mouvemeat e(ipermdnent, enc'n*ingcr. DiimonYsmentparlequcltmcorpseft
porte, poujfe, tmine % ourottlc. |
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NaturelleLivreL 31
qu'il fe fait par leur moien 5 ceft ce qu'on ptfut voir dans
un cylindre , ou dans une boule,qui nc roule que par- cequ'e!Ieeftpoufiee, outrainee. ' Le mouvement qui fe fait en prefiant, & qtfofl pmt*JaLfW
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appeler mouvement dc preffionow prefiemcnt fe raportca V*JJ*[ [
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ra~
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fimpulfion : car cn efFet ce tf eftautre chofe que 1 impul- Lmt 4
iion frequente d'un corps, qui fe reitcre avec beau- nmpuL. cpup de virefle &par laquclle il n eft pas mu d'une manie- fion. re vifible, maiseftfeulementagitedec6te&d'autrepar des feeoufles, ou des tremouffemens invifibles & tres frequens. Ceft cette preffion qu'on peut remarquer dans une grofle pierre qu'un porte-faix foutient fur fes epaules: car nous voions que par Je moien deTair la pierre preffe& fait baifler fes epaules par des impulfions invifibles, & reitereesavecbeaucoupde vitefle, a caufe du tourbillon de la matiere fiuide, qui femeutautour dcla terreavec une vitefle extraordinaire, commc nous ferons voir dans la luite; & on remarque en meme temps quecette memc pierre cft fouleveereciproquement, & repouflee cn haut avecbeaucoupdevitefleparlemouvcmentdes efprits & des mufcles du crocheteur. Ceft cc qu'on peut aufli ob- ferver entrc deux bons luteurs d'une egaleforcc, qui ta- chent en vain de fe terraffer reciproquement: car on voit qu'i!sfe repouflent un peu fun 1'autrc par des effoits reci- proques; cequi eft caufequenirun,nirautren'eftpaster- rafle. Or il eft certain que fi cela n'arrivoit par unc impul- fion reciproque il nJy auroit aucun mouvement dans cet- te prefiio» , & qu'ainfi on ne la pourroit pas fcntir, puif- Q^*m que tout fentiment confiftedansIa/fw/>//0#qu>onadu",r/" n'efi mouvement .- ainfi cela feroit abfurde; vu que noust,r'/ fe voions par experience que lapreffian fe fait fentir- el atachi Un corps qui en attire unautre. nclepeutpasfairej^^/^'
fans y etre attache; autrement il nc lui pourrokpas com- /, **, a_ muniquer la force de fon mouvement. Ztpmfoi. |
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32 Philosofhie
KefuMtkn Et il ne fcrt dc rien de nous obje&er ces attractions
des objec- qu'on attribuc d*ordinaire a 1'aiman, a rambre, a Ja nu- uons ^««"trition, auxpartiesfimilaires, alafympatie, alacrain- J4lt' tc du vuide, & autres femblables : vu que tous ccs mou-
QueU
vemens font caufez, non par une veritable attra&ion,
force dn majs Dar impulilon feulement, comme nous ferons voir
wouve- e|airement (jans ia fujte} quand 1'occafion s'en prefentera. tattt jointe Qh311^ *a f°rcc §&'$& corps a de fe mouvoir fe joint a aumouve- un corps qui eft deja en mouvement, elle en augmente went en la viteffe. Et la vitefle s'augmente d'autant plus, que cet- augmente te force cft plus grande, &quellcfecommuniqucplus Uviteffe. fouvcnt. Fourquoi Et de la vient qu'une pierre qui tombe de hant defcend une piene lentement au commencement, &quefonmouvemcnt qui tombe s'augmente peu a peu a caufe delamatiercfluide, qui deluut tourne fansceflcautourdelaterre, commenousferons v/ vo'r plus baf. Ainfiavec ungrandcouteau, ouavecun fa vneiTe a marreau,dont le mancheeftlong,on pcUtfraper dcscoups tnefure bien plus violcns. Cardanscesoccaflonslescorpsetans qu'elle de- portcz par de plus grandes efpaces, il fe joint peu a peu ctnd. de nouvelles forces a leur mouvcment, qui en angmen- Et pour- tcnt la viteflc. quot hs ^ ^ajs iorfqU'un corps a perdu de la force de fon mou»
coups qu on vcment .jj va cn_fuite plus lentement; &lcmouve- trape avec , n ,. * , , , ,., un comeau ment "e cc corPs e" " autant plus ient, que la perte qu u
tiunmar enafaitecft plusgrande, &qu'elledurcplusIong-temps. teau,dont De la vient queles corps qu'oniancedelamain, ou les man- qu'on tire avec un arc, ouavccquelqu"autrcinftrument ibes fom avcc granderoideur, femcuventdabordtresvite, mais longs,fontquenfuite leur mouvement devientpeuapeupluslent, les plus jufqU'a ce qu"enfin aians perdutoutleurmouvementils V'° CQu'u ^emeurcnt en rcpos. Carpendantquilstraverfent l'air, corps qut a **
pe rdn defon moHVtmentfe meut enfuite avec moins de viteffe.
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NaTurelleLivreI. 33
ou quclqu'autre corps, iis lui communiqucnt de plus cn Vomquei
plus, en paflant, la force de leur mouvement, qu'ils pcr-lei C0TrPs dcnt a la fin entierement. qW0nU1.ce Ot de meme quelemouvementd'unpctitcorpspeut^rdentfett
etrc vite, bien qu u nait pasbeaucoupderorce, com- /^,,^ meonvoitparrexempled'unebaquettequ'onlanceavec oae /# roideurcontreuncofpsquiluirefiiTcfacilemcnt: ainfilc mouve- mouvcment d'un grand corps peut etrc fort, quoique mem pcut neanmoins il ne foit pas vite.commc on peut voir dans un h*t v"ti fleuve qui coule lentemcnt, & qui cependantpeut cm- yn 1U^ portcr dans fon coursdcscorpsd'uncgrandeurconfuie--'<w m Te~ iabic. unquan- tae,crqu~
CHAPITRE. VI. ungrand
nitfuve-
VeUforce dulevier, dupUninclinc, deUpoulie, de nunt pem lalivre, oiel'efiettd'uneroue, &aeUvis. itrelent. M. . < . Quede
Ais pour nc pasomcttrecctteproprietedu mou- w^/f gUt
vemcnt qui meritcd'etrecoiidcree, &quieftd'un /<?grand fort grand ulage daas toutcs ibrtcs de machincs, nous a- mouve- vertirons ici que. tnent d'un De memeque la force du mouvement dun grand corps&rafui
qui fe meut lentement peutpar uneforteimpulfion pri- c°rPs'1!" j . 1 . ' r rr ■ (eimut
duire dansun petit corps un mouvement aiiez vite; com- \mment
me il arrive lorfqu'unegrande quantite d'eau qui covlt peut trat)r.
par quelque detroit,ouparlavanncd'uneeclufefaittour-//r^4 m
nerdes moulinsacauavecbeaucoupde vitefie : Ainfi un petit corps
petitcorps, quifemeutavecvitefieparungrandefpace, unmouve-
pcut fouvcnt par la force de fon impulfion, qui furmon- *«w/»rr
telalcntcur aveclaquelle un grand corps fe meut produi- v,te;detne-
re en lui un e;rand mouvement, mais lent, fuivantun me*$l, *
„/■ -i •v* - . / • 1 viteieau cipacequi lui ioit proportionne; commc nous voions dans mouve_
E l'cx- ment d'un
fetit corpspent communiquer'4 mgrmdcorpsungrani mouvemcni, quifera lent.
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34 PHILOSOPftM , -
lexemple duleuicr, duplanincline,delapoulie&d'aHk
trcs machines : parle moien defquelles de petits corps appliquezbien apropos peuventcommuniquer beaucoup dc mouvement a dc plus grands, a caufe de la viteflq de lcuragitation, quifurpaffe la quantitedumouvcmentlcnt des grands corps. depttits Ordautantplusquele mouvement del'un,& la vitefle corpsaidez, ^e fautre eft augmcntee par 1'application de ces machines, pardes dautant plusauflile petitcorpsimprimet'ilauplusgrand vtachines un mouvcment plus violent. peuvent Et parcequelaproportionqu'il yacntrelaviteffe d'im
mouvoir petjt corpS; &]emouvementlentdungrand, peutetre
autres augmentec & diverfifke en une infmite]de facons felon Ja
lau ^ruc^ure de ces niachincs, & la maniere dontcn les ap-
jzrandtur pliq110 : de la vient que telle, ou telle vitefte qu'il y a
.quilspuif- dans ces machines peutproduire tel, ou tel degre de
fentetre. mouvemcnt dans le mobilc.
Aquoiilfautajouier que dcgrands corps pcuvente-
Pourquoiux ajuftezades machines avec dc petits corps de tclle
depetits maniere,quun moindrepoids, parexemple,nefcra pas
corpspeu- eleveavec p!us de viteffe par un plus grand; & qu'un
vem de- „ran€j poidsne ferapas aufli eleve plus haut parlavitef-
meurer enf^ ,, r . , / , . r^ . , c ,
eanilibre * ^ un ^1010"1^; & alors n y ayant point de caufe qui
avec de meuvent l'un de ccs poids plus que Tautre, ils demeure,-
pksgrands rent tous deux en un meme licu. Et c'eft ce qu'on peut
par le de'montrer clairement par 1'exemple du levicr, du plan ii\-
moten des cline, de la poulie, de l'eflieu d'une roue, & du coin.
macbittts. Suppofons.par exejnple, que ce premier lcvier foit AB
aiant pour apui C, qui cfl fitue entre A B, qui aieut, & A
quieftle mobile; &quele partie B Cfoit le double de
AC; cn longucur : quandce levier fera tranfportc du
lieu AB,dansle lieu DE;alors la"partieBC etant ainfl
<iifpolee fcra mue deux fois plus vite que la partic A C:
* ■ ■ car
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NaturelleLivre I. 35
car fi lespoints B E fbnt eloignez de deux pieds l'un de
1'autre, il n'y aura quun pied; de diftance entre les points AD; &ainfi un poids quieft attachea Bpourra mou- voir un poids la moitie plus pefant que lui, a caufequ5il a une fois autant de vitcfle. £t parccque la vitefle de la partie C B devient plus la c*ufe
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one
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^rande felon la longueur dont clle furpafle la partie A C, de lafon'
dc la vient aufli qu'a proportion de cette longueur, la <•«*•■ wr« forcedumouvementdu poids B,quiy eflartache,saug- mente; dememe s'il arrive que lapartie CB foit mille fois plus longue que la partie A C, la vitefie du poids B £>-,
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A ■■■«
A A.................. /
........JE
qui ypendetant millefoisplusgrandc, pourra elever en
haut unpoii; attache a A, qui fera tant foit peu moins Lepre'mjer que millefolspluspefant,acaufeque la vitefle du mou- ievttr. vement de la partie C B furmonteie mouvement lent du- poids A. Orillesdeuxpartiesduleyier font dans unetellepro-
jtottion qu'elles fe furpaflent Tune 1'autre egalement;fi bien que, par excmpTe, Ia parte G B fcit le donble de A C en longueur,&quele poids qui pend iA pefe une fois autantquecelui qui eftattache a B,les chofes etant ain- fi difpofees , il senfuivraque ces deux poids demeurc- ront enequilibre, parcequ'il n'y a point de raifonpour- quoi leplus grand poids augmente la vitefledu moin- dre,ni aufll pourquoi lemoindreaugmentepar favitef- fe le mouvement du plus grand, Cc que j'ai du premierlevier, fe trouveauffi vrai du Levier fc-
fecond A C B, qui a fon apouia 1'extremite A, le mobi- cond. £5 le
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35 Philosophie.
le etant fitue entre A & B. Car pendant que Ja main B
eft tranfportee du point B enD, alorsle poidsCfqui n eft place au milieu entre
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.-•*"
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3E ....-'
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1'appuiA, &la main Bqui
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imprimele mouvemcnr) a
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lf-----i----
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B
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s'elevera dans le meme
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temp une fois plus lentement de C jufquesa D; & par-
confeque la force qu'a la main B agiflant en meme temps avec une fois autant de vitefle pourra fairc monter 200 livres de C jufqu'a E,au lieu qu'elle nen pourra elever que 100. de B en D lorsqu'elle eft feule. Or il y a une tres grande difference entre un levier qui
fe mcutfuivant une ligneparallelealhorizon, &un au- trequieft mu de 1'horizon, ou vers 1 horizon. Car lorfque, par exemple, Ies leviers A & C qui fbnt
toujours egalement diftans de la furface de la terre, font |
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La dife-
rence de Lt force d'un levier, <\m efi tnufui- vant une ligne pa- rallele a 1'bortzon, d'ayec ce- |
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laiqui efi mus par le cercle AB C D A, autourdc 1'efficu E F;
mwmf afindeieverlepoids,G,parlemoiendunccordedcpou- Mwixju. lic |
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NATURELLELrVREl. 37
Jie E G: le poids G, qui doit etre mu, montant tou-
jours egalementj fi rien nc 1'cmpeche, il faut aufll par- confequcnt qu'il y ait une forcc toujours egale dans ces lcviers qui lont mus par lc cercle A B C D A, fuivant des lignesparalleles a fhorizon. |
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Or quand Ie lcvierparexempler/)'fcr*icutautourdu
clou
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31 pHILOSOfHlB.
clou (qui fert ici d'apui) vers la furface de Ia terre, fui-
vantlcdemi-ceiclesbcde, &quelepoids*quidoit etre eleveeftmudela furfacedelaterrefuivantlaligne dude- mi-cercle ghikl: alors,le poids montant inegalement de la terre, le levier qui le meut a befoin aufli tantot d'unc plus grande, & tantot d'une moindre force. Car pendant que <e levier efl mu jufques tiabla. qua-
trieme partie du demi-cercte, alors le poids eft porte juf- ques a ^ h, qui eft le quart du demi?cercle oppofe , & monte feulemenf de la furface de la terre jufques a la hau- tcuvgm 5 &c'eftpourcetteraifonqueleleviern'apasbe- foin de beaucoup de force pour produire uri tcl effet. Mais lorfque le levier aparcpuru bc urnautre quart
du demi-cerclele poidsquidoit etremuefrporte jufquesa h /,qui fait un quart dudemi-cercle oppofe. & monte juf- ques a la hauteur wz/krui furpaffe de beaucoup la preceden- te; c'eft pourqu'oi aufll il faut beaucoup plusdeforce pour elever le poids jufques a un tel degre. ll arrive aufli la meme chofe, lorfquc lc levier eft p<M*ejufqu§sa.£^ troizieme quartdudemi-cercle, & que le poids parcourt ik autre quart du demi-cercle oppofe; car alors4c poids efl eleve jufques a la hauteur/», quieftegaleilahau- teur mf; & c'eftpour cetteraifon quelelevier a befoin dautant de force pour "faire monter le poids jufques a cet- te hauteur. Enfin quand le levier a parcouru <sl*ledernierquart
du demi-cercle & que le poids a paffe k /autce dernier quart
du demi-cercle oppofe, alorsiln'efteievequejufquesa
la hauteur nl, ifetant pas befckt de beaucoup de forces
pour le faire aler jufque la.
Raifin de £nfuite fuppofons que A C B foit un plan incline' re-
Uforce u. jj^gU doijt la iigne A C foit le doubie de la perpendicu-
?J" h laire A B, & que lbn mette fur la ligne oblique A C le
poids
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N A T U R E L h 1 L I V R B I. 3j>
poids D, qui foit atache a la corde d'unc poulie D F £,
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& qui foit auffi un peu moins, que Ie double du poids qui
pend a E; alors le poids E defcendra de E en B,une fois plus vite,que D ne montera de Cen F.Car pendantque le poids DefteleveobliquementdeC enF, iinemontepas plus haut que jufqu'a la hautcur G B, qui cft la moitie de la hauteur A B, que le poids E parcourt en defcendant -de E en B. Et parconfequent le poids qui eft attache a E pourra par le moien d'une corde de poulie appliquee bien *a propos mouvoir le poids D , qui eftprefqueune fois aufli grand quc lui, a caufe de fa viteffc, qui eft un peu plusquela moitie elus grande. Et parccquelavitefledupoids attache a Es'augmente
a proportion de la longueur, dontlaligneobliqueAC furpafle la perpendiculaire A B; de la vient quc, fi la ii- gne inclinec AC cft millefoisplus longue qucla pcrpen- diculaire A B, cllc pourra elever en hautun autre poids attache a D, quiffera tant foit pcu moins que mille fois plus grand; a caufe que le poids E furpaffe en vitdfe la force du mouvcment du poids D. Suppofons encore une vis, ©u un petit anneau A, par
lequel on faflc paffer unc cotde dc poulie BAFC, dont
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40 Philosophie
Kaifondedontun des bouts foit attache au clou C, qui eft fiche
lafJreede -c\ dans uncmuraillc, & l'autre |
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£
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Ueouiie. v • foitfoutenude la main B,qui
peut feulc fans le fecours
d'aucunc machine eleverun
poidsdecentlivres; &quelc
®C poids D pende a la poulie, ou
r> s rtfj I afanneau A;alorscettecor-
1 de de poulie etant double, lc
mouvement de la main B,qui
s'eleve de B cn E, fe fait une fois plus vite que le mouve- |
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W
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mentdupoidsqui efl: attache
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D
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[
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a D; car pendantque la main
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______ --------- fait, par exemple, un pied dc
cheminen montantde B verdE,lapoulie avec lcpoids
quiy pcnd» neftelevee parcemouvementqucdcpuis A,
jufqu'aE,qui ne faitquelahauteurd'undemi-pied;cequi
arrive, a caufe que la cordc eft pliee cn deux : Et c'eft
O ■ pourquoi aulli la main B, qui feulc ne pou-
voitelcver quecent livres, en peut alor»
commodementclevcrdeux cents, parce-
que fa vitefle devicnt une fois plus grandc
que celle du poids D,qu'eIIc doit elever, a
caufe que la cordc dela polilie eft ainfi di-
fpofee.
Or fi cette corde qui pafle parTanneau
oupar la poulie de deflbus eflcncorcune fois doubiccommconpeutpcutvoirdans la machinc a poulic K GIH; alors, la vi- teflede la main H etantpar la augmentec d'un double par deflus la vitcfledu poids , I, ellepourra par le moien de cette machi- nc elever en hautun poidsdequatre cents livres, au lieu qu'-
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*.rV*pB?»WiyfjnVi-I'}<■•■>•!. m.n
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- _^__-_„^,. ,.,, ,,,„. ^p^^y^q
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NaturelljLivhe I. 41
qu'etant feule elle n'en pouvoit elever quecent, &que
dans la premiere poulie elle n'en pouvoit pas elever plus de deux cents. Et ainfi quand on fait paffer la corde de poulie plufieurs
fois par 1'anneau, ou .'a poulie dedeilbus en forte que cet- te corde fe double de plus en plus ou meme a 1'infini , on peut auiTi par la viteiTe de ce redoublement continuel, aug- menter jufques a 1'infini les forcesdefagent qui eleve. Mais il faut bien remarquer que quand nous difons que
cette corde faiiant plufieurs doublcs augmente les forccs, nous entendons feulcmentlorfquellepaiTepar 1'anneau de deflous ; parceque fi elle feredoubleplufieurs fois au- tour de la poulie K qui eft cn haut, nous voions par expe- rience que cela n'augmente, ni ne diminue aucunement la vitefie du mouvement. |
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Ainfi il paroit par ce
que nous avons de- montre, quedes poids, quelque petits qu'ils foient, etans apliquez bien apropos, peuvent parlemoien dulevier, dela poulie &du plan incline elever quelques grand corps que ce puififeetre. Etlaraifori dccela eft.commcnous avonsdejadit", quede petits corps acquierent par cettedilpofition af- fez de vitefie & de force pour furmonterle mou- |
On repete
l& raifon pourquoi detres pe- tits corps, etans apli- que^ con- venable- ment au Uvier, a. U poulie, ou auplanin- ™ clinepeu- vent par leur vitejfe eteverles poids les plus pe-, ftns. K |
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vement des grands
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corps
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-■.-...jjjHPPi
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4x P h t l o s b p h i iC
corps&Iesmouvoir deleurplace, pourviique ces grands
corpsfoicnt auffi appliquezconvcnablement aux machi-> nesdont ils'agit. .* «4i/o» <*« Car |e neau jes {,aianceg A C B eft Ie premier Ievier,
ballnces ^onl ^es ^ras ^ ^ ^ *°nt eSaux'ou ^ien egalement eloi-
gnez de ce qui les foutient. ■Raifon des Lajflieu de la roue i eft comme quantite de leviers
efets de Vtffieu '
iune rtue. -«=« **
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ABC appliquezautour d'un cylindre, ou d'un aiflku
D E.
■Ralfondes La vis ^ ep. un p|an jIKijne ABqui tourneautour du
tjets deu Cyiindrec D, lequeleft muni d'un double levier £&F.
JEtlecoin 3eft leplandouble AC& CB inclinefurla
Du com. jigne de direftion C 3. .:.'...
Oril fautremarquer quedans 1'application qu'on fait
ducoinAC B,lorsqu'un bras frape un coup de maillec
NP
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PljJBpiW^F^^^T^
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!' '!. WMvyKtm' '' 1:. !■'»«
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NaTurei/le LivreI.
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43
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ND.& qu'il le £»' U
meutdeM enAB/""" ¥* produitnonfeulc- '"*»*»■ ment cet efetque^f/ w<r lebois£FGqH,;:fL qubnveut fendreww ^„, n'eftmu que tres fes pUm lentement.a caufe indinez,, des cotez du coin & dat" l* |
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A
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nclinez,&qu'au/ff/;^
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contraire le maillet, aulli bien quela main peut etre pouf- .„ ,, „,
c i • rr i I l • -r en ce 1UC
le avec grande vitelie entre le morceau de bois , a cau- ieS (fatZi
fc de Ia longueur du bras & du manche IK : mais de „« (orp plus ilfaut ajouter que desdeux parties duboisquelon qu'tlfend fend E G, & F H il fefait encore deux lcviers, qui par la lui fervent vitctTe de leur mouvement, qui s'augmente peu a peu, a dl deux proportion de leur longueur, impriment a la partie dxx'ec e~ bois un mouvement violent, qui la fait fendre de plus ' rs' en plus. CHAPITRE VII.
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De la determination du mouvement, de la reflexion,
ejr de la refraelion, DAns le mouvement des corps il faut bien diftinguer
entre le mouvementmeme, & fa determination. Un mouvementifeft jamais contraire a. un mouvement; mais une determination cft tres oppofee a uneautre de~ termination: parcequ'elles fedetruifentreciproquement; mais un mouvementnedetruit, ounediminuejamais un autre mouvemeut. Car lorfque, par exemple une |
Qu'tl faut
diflinguer
evtre le
tnouve-
ment &ft
determi-
mtion.
Que le
tnouve- ment neft foint con- traire au |
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grofle bale vient a heurtcravecunedeterminationoppo-
F j iee
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4+ PH ItOSOPH II.
tncuve- fee contre une autre petite qui eft en repos, ouquife
ment;maij meutplus lentement qifelle versquelquelieu,eliechan- quunede-gQ par fa vjtefife & parfa determination contraire le re~ termma- ^QS ^ ou jemouvent lent, &Jadeterminationquavoit uon f |a^juspetjte jyjaisfltlcuxcorpsdursqui fontdune me- trahe au-me grofleur &qui vontavec uneegalcviteffe viennenta ne Autre SQ rencontrer l'un 1'autre avec des determinatiom oppo- determi- iees, ils rejailliront tous deux vers des cotez oppofez fans nation. rienperdrede leur mouvement. ^ ce que Qr par la determination nous entendons ladireftion
c eft qtte U ju mouvementdu mobile vers un certain cote. etermij £t comme je mouvement procede du corps qui meuf,
mauve- ^e meme auffila determination eft caufeepar la fituation jiunt. delafurfaceducorpsquimeut, ou du corps qui le mobi- d'ou elle k rencontre en fon chcmin.
procede. On peut voir manifeftementquelefretspeutproduire,
cequyici la firuation du corps quiimprimelemouvement, fi
comribue J onconfiderequ'unebalepoufleeparuneraquette,quieft
Ufituatton ciiaffee verS diVers cotez va tantot perpendiculairemenrv&
* Cor^ tantot fuivant une ligneobliquefelon lafituation diffe-
qut meut. , , ° * Ce quy renre "e1a raquette.
contribue On connoit aulli clairement, parl'exempledelame-
auffi le mebale, ce que.peutfairelecorpsquelemobilerencon-
corps que tre; car lorfqu'elIe eft jettee contre un mur, elle rejaillit
le mobtle diverfement, foit fuivant une Iigne oblique, foit per-
remomre. pendiculairement, felon la fituation differente du
Comment mur..
U deter- Or le corps que le mobile rencontrc peut auffi changer
vitnation fa determination bien qu'il foit lui-meme immobile : a I" f parcequc fa refiftance feulequiprocededel*union&du
parmwrpstQV0S c'e ^c$ Parties ^es unes entre ,es autres eft capable
enrepos, deceteffet; ccquiarrivememefuivantlesloiximmua,- lequei il bles de la nature. JEt c'eft ce qu'on peut voir auffi dans u- rencontre. ■ ' . Xie
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Nat.uiielleLivrbI. 4*
ne bale, qui etant jettee contre terrc rebondit avec unc
determination toute oppofee. _ d,/4&. |
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La determination , a legard dueorpsquclemobilc
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termma-
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rcncontre, eftfimple, oucompofec: tionlmple.
La determination eft ftmple, lorfqu'un corps fe mcut
d'une maniere flmple. La determination eft telie, lorfque par exemple k
j± corps A defcendant d'une maniere fimple
va dircc"tement,fuivant la ligne A B, vers lc corps ■ E F qui lui eft diametralement op- pofe, Queles Et elle peutauffi,a twp qtri
/f£ caufc qu'elle cft fim- tombent ple.etre changee par le ffrpendt- corps E F, qui lui refi-euUire' -*r fte, en une autre de'• ^^ terminatidn oppofee&diredteB A(cequ'onappellcor-corfsfere.
dinairemeut reflexiondirecle) mais elle ne fe change ja-ftecbilfent mais en une determination oblique B C, ou B D , ou en fuivant U quelquaurre differente. Car la determination avec la- mime Ug- quclle le corps A eft pouflcde A en Betant ftniple & di-nc- reclc, elle tache dedemeurcr, fuivant iesloix immuables •de la nature, daus le meme etat, autant qu'il eft pofllble; &c'efr pourquoi la reftftance du corps E F qui lui cft op- pofela change enune determination diredtcment coit- traire ,outoutefimple B A. La determination eft compofee, lorfque Ie mobile ren-
contreIe corpsoppofejmivant unc lignc obliquc. DtUdc- La determination cft telle, lorfque, par exemple, lc ^ZIrn^
corps eft mu du point C par la ligne oblique C B vcrs Ie ^t. , ti forPs
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I LOSOP H I E.
corps E F, qui lui efr
obliquement oppole: car alors elle eft com- pofee du mouvement qui fe fait de cote fui- vaut la ligne C G, & d'un autre qui fe fait en. defcendant fuivant la hauteurGB. Dans cette determi-
nation le mobile ren- contrant un autre corps Sc gardant fon mouvement, une partie de fa detcr- mination etant changee, retient (fuivant les loix immua- bles dclanature) l'autrepartietouteentiere, fuivant ia- quclle il coutinue a fe mouvoir; parceque le eorps qu'il rcncontre n'eft contraire qu'aunepartiedefadetermina- tion. Et de la vient que, ft le mobile ne peut pas pafler outre.ilfcreflechitfuivant uneligneobliquevers ieco- te oppole; mais, s'il peut aller plus avant, il foufre une * refrac1tion,c'cftadirequ'ilfe deWirne delalignedroite qu'il avoit commen-
cee. Ainii,parexemple,
le niobile C defcen- dant fuivant la ligne oblique C B, vers le jrcorpsoppofeeEF, & venantcontre lc point B,s'ilne pcut pas al-! lcr plus avant, change la partie de fa determi- nation qui le faifoit defcen- |
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Tehrqtioi
un iorp qui tombe eblique- mentfur m autre corpsfe re- flecbit, oh foufre une refraition vers U partie opo- •fee. |
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NATtJRELtE LlVRE I. 47
defcendrc, en unc autrc qui !e fait monter, d caufe dc
la refiftance du corps qu'iL rencontre 5 & ainfi cette partie de la determination de bas en haut, etant jointc a 1'autre qui tend vers la droite, (laquelle n'eft nuilement contraire a la fttuation du corps oppofe) fait quele mo- bile monte , ou fe refle'chit vers la partie du cercle ou eft lcpointD. Or fi le corps C rencontrant le corps E F au point B fui-
vant la ligne obliquc C B peut aler plus avant; alors pas- fant avec plus, ou moinsde faciliteau travers ducorps E F , il arrive neceflairement quela partie de la determi- nation que le corps C a de haut en bas , & a laquelle feule le corps £ F eft opofe par fa fituation, eft augmentee, ou diminue'e aproportion; bienquelautrepartiedelade- termination, qui tend vers la droite, demeure en fon en- tier fans etre aucunement change'e ; a caufe que lc corps EF, qu'ellerencontre, neluieftaucunementcontraire; Sc ainft, lorfque la determination de haut en bas eft aug- mente'e, le mobile C ne va pas direcl:emcnt de B vers I, mais il fe detourne ck; la ligne droite, qu'il avoitcom- mence'erenfoufrantunerefracl:ion vers lepointH; &fi ') clle efl: diminue'e, elle fe detourne vers K, ce que nousfc-
rons voir plus clairement par la demonftration fuivante. Dans la reflexion compofee, lorfque le mouvemement
n'eft augmente, nidiminue, lesanglesd'incidencc&dc reflexion fontcgaux. Maisfile mouvementeftaugmentc, 1'angledereflexion, auflibienquederefraaion, eftplus vourquti grand, &s'ileftretardelangleferap!uspetit. Vanglede Ainfi par exemple, ft le mobile C eft mu fuivant la li- reflexm
gne C B vers lc corps E F, qui lui eit obliquement oppo- 4 ¥tl", Xe dc45 degrez, & qu'il avance dans l'cfpace de deux *Uefi",f~ momens dupoint C du cercle, jufques aupoint Bdu^^-^-_" «orpsoppofe, enfortequc,, pendantqu'il cft porte vers le %m^ ~d corps
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I E
corpsEF, fuivantla
ligneobliquc CB, il defcendc en mcme temps de la hauteur GB, &s'avancevers la droite de lalon- gueur CB; alors, fi la vitefie du mouve- ment d u corps Cneft augmcntee ni dimi- nuce au point B> il cft evident que ce mobileetant reflechi du pointB.icaufedelarefiftance ducorpsEF,& montant Jufqua la hauteurBG.&avan- cantaumemetempsversla droitedelalongucur GD.qui eft egale a C G, doit parcourir la iigne oblique B D, dans 1'efpacc dc deux autres momens,& ainfi former 1'angle de reflexion DBF, qui eftegalaTangle d'incidenceCBE. Vourqnoi K^ais il le corps Bdefcendant obliquemcnt fuivant lc Vangle derajdn A q vers lecorps oppofe 3E, arrive dans 1'efpace |
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reflexion
ejt quel- quefois fluspetit que l'angle dmcidence |
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d'un moment juf-
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au centre C; de ibrte
qu'en defccndant il avance vers la droitc dela longueur de la ligne A F; & que la vitefle de fon mou- vemcnt diminue de lamoitieaupointC; alors il cft cvident que lc mobilc A, quc Ic corps D E reflechit aucentrcCdoitdanslc tempsdedcux momensparcou- nt
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Na?urelle LfVRt I. 49
#IrCfl rnontant unra'ionoblique,quifbit egala l'autre:
mais parceque la partie de !a determination compofee qui tend versladroite n'eft pas changee par lc corps op- pofe, dont ia fituation ne lui eft aucunemcnt contraire, jlarrivequc, pendantque le mobileparcourt en mon« tant le raion obiique C B, ildoitnecefiairement avancer vcrsla droite le doubledelaligne A F, qui faitla lon- gueurde laligne GB,& ainfi etre reflechijuiquesau point B du ccrfcle 5 fi bicn que 1'angle de reflexion B C E fera plus petit quc 1 angle dincidence ACD.. . EtTon peut appeler cettreflexion , reflexio hperpendi- ftj*alors
f»/o,c'efta dire unereflexion qui $'eioi^ne de Uperpendi.1-:cJ*me culaire, parccqu'en effetla iignede reflexion B Cfede- r(P^H tourne davantage de Ia perpendiculairc, que la ligne d'in- „ne£t f' Cidcnce AC. perpend,-
Mais au contraire, fi le mobile B dcfcendant par !e adairt.
raion oblique B C vers lc corps D E, qui lui eftoppoie ar- Pourqwi rivc dans 1'efpace de deux momens jufques au centreC , ^nglede en forte que dans fa defcente il avance vcrs la gau.che de la refieXion longucurdc Uligne BG, & qucla vitefle de fon mouve- e' 4"el~ ment foit augmentee delamoitieaupointC, alorsileft l"^°"raH^ |ndubitable que le mobile B , que !e corps E D reflechit „Ue fangie rupointC, doitdansrefpacedunmomcntparcourirend'widen- montant un raion obiique egal a B C $ & parceque la ce. partie de la determination compofee, qui tend vers la gaache, neftr nullement changee par lecorpsoppofe, dont la fituation ne lui eft point contraire, ce mobile dott parconfequent enmontant en un monient parle raion, C A avancer vcrs la gauchedc la longueur de la li- gneF A, qui fait la moitie de la ligne B G, & ainfi arri- ver au point A du cercle; oiiilforme un angle dc reflc- xion ACDi quieftplus grand que 1'anglcd'incidcnce BCE. ; G Et |
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56» *V S HOSOPHIE
£«e cette Et alors cUi peut appeler cette reflexion, refiexlo fidpeyi.
reflexion ^ndiculum, c'eft a dire, une reflexion qui aprocbe de laper- saprocbe pencjicuiaire; parcequ'en effet la ligne de reflexion A C JLjf'' s'eloigne moins de la perdendiculaire £ C, queTangle lJre.CU dmcidenccBC. oHe le Voila ce que nonsavionsadiredela reflexion, dans
mobile laquelle il faut encorc obfervcr que le mobile etant arrive neftpasen aupointd'ou ileftreflechi, n'ydcmeure pasenrepos. Car reposM s'ily etoitunfculmoment,udemeureroitdansiememe P0'"* °f ,letat, fuivantlesloix immuablesdelanature, &ainfi ilne ej rejtrebii ferojt pas reflcChi: parcequ'il n'y auroit aucune caufe iais qu ^uj jc pa^ cna jer ^e cct ,4tat je rep0S p0Ur juj communi- ^ ' querunmouvcmentderefle'xion,
Ou'eUeeft Of lc mobile rejaillit au point de la reflexion; a cau-
la vcritabk fe quc la il a du mouvement, & quc, fuivant la loi de la
caufe de la nature qui nc change jamais, il continue neccfiairement
rcftxion. a fc mouvoir, jufqu'a ce qu'il aitcommunique fon mou-
vemcnt a un autre corps. Et commc le corps oppofe, fur
lequel le mobile tombe,s'oppofe a ladeterminationdc
fon mouvcment, fuivant la quelleilavancoit, acaufe
du repos quieftentrefcsparties, delavientauffiqu'clle
fe change en une autre determination qui oblige le mo-
bile a s'cn rctourncr , c'eftadire cnunmot, quilefait
reflechir.
Quele ref- La force de !a reflexion eft d'ordinaire beaucoupaug-
Jon des mentec, lorfque les corps,fur lefqucls le mobile tombc e-
corpsquele tans pliezinterieurement,a caufede 1'impreflionqu'ilfait
mobtleren fureux.fontuneefpecedereflbrt, parlc moien duquelils
contreen \c repouiTent.Car alors la forcc du mouvcment du mobi-
Augmente jeefl. augmenteepar uneautrcqui procedcdu reflbrtdcs
*r*pf- corpSoppofez5 &c'eftpourccttcraifonquileft reflechi
avec p!us de forcc & de vitefie.
Mais il ne s'enfuit pas de la que ce reflbrt des corps fur
kC-
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uitPn^MPffiigiwi ■—— f -—— m "—
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Naturelle L ivre T. fi
lefquels Ic mobile tombc foit la feule caufc dc leur refle- $»* ct
xion. Car bicn quc les corps oppofcz ne fiffent aucun n'eft Pmr- |
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reflbrt, pourvu feulement que leurs partics fuffent unies tAtttPM
enfemble d'une maniere aflez ferme par lerepos, qui f%ti lesretientles unes aupres des aurrcs, la reflexion dumo- "£,«. biie ne laiffcroit pourtant pas de fefaire neceffairement, commc il paroit manifeftcment par la veritableraifon,que-' nous avonsdqadonneedela reflexion. Pour ce quiregardc la rcfraftion , fi, par exemple, !c p |
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uot
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raion
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ion Apaffantobliqucmcnt par lcs pores d'un verre fui- /•*//,
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e
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vant la ligne A B ar- refraUion
rive dans 1'elpace tft quel- d'un momentdu point qntftis Ade la circonference/?/'w/*"f |
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jufquau pointB &t\*
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d'inciden*
ct. |
'
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ligneAG,&queIa vi-
tcffe dc fon mouve- ment foit diminuee de la moitie au point B par la furfacc dc I'air, qui a caufe de fa fluidite ne donnepas fifacilement paffage au raion de lumiere.que le vcrre qui eft plus ferme,ou plus folidejalors il eft certain que le raion A enxrant dans la furfacc de l'air EF.au point B, doit en paffant outre parcourir en dcux momensuneligneoblique& egale AB;& parcequelapgr- tie dcfadetermination, qui le fait avancer vers la droitc «'eftpoint changee par la furface de l'air qui ne lui cft au- cuncment contraire, dela vient que pendant queceraion defccndplus bas lc long de la ligne oblique BD.il doit avancer vcrs la droitc de la longucur de la Ugne H D, qui —~ "- G x cft |
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51 PHILOSOPHl B.
eft le double de A G, & ainfi arrivcr au point D, ou ii
fait 1'angle de rcflexion FBD qui cft plus petit quc n'e'toit Qjte cette 1'angle d'incidence A B E. refraclion £t ||ors on appene cette refraction refraclio a per-
fefut en pe„£cu)0} c'eft adire, une refraflion iloignee de la per- se oigmn pefiijjcuiajre. parcequ'en effet la ligne derefractionBD ZnilllaiJz detournc davantage de la perpcndiculaire G B1, que !a re< ligne djncidence A B. Pourquoi Mais ft le raion A paffe obliquementdupoint A du
Vangle de cercle, par lespores de 1'air vcrs la (urface du verre E F, refraclion qUi iui eft oppofee iuivant la ligne oblique A B, de iorte efi quel- qU'en defcendant Q avancc vcrs la droitedeia longueur q"f°4? dcte ligne A Gj & quela vitefledefon mouvementfoit Vamle augmcnteede la moitie au pointB .acaufede lafurface d7#c/;frw<»duverre ,qui etant ferme, ou folide,donne plus facile- ment paflage a ce raion ,que l'air quieftun corpsfiuide: alors il eft evident que le raion A.qui pafle au travcrs dc la furface dii verre E F au centre B, doit en defcendant parcourir dans le temps d'un moment une ligne e- galealapretuiere; &parccquela partie de la determi- nation compolee, qui fait que $c raion avance vers la droite n'eft point changee par la furface oppofee du vcrre, quine luieft aucunement comraire; dela vientr qu'cn defcendant fuivant la ligneoblique B C, il avance vers la droite de la longueur de la ligne 1C, qui fait la moitie dc la ligne A G ; & ainft arrive ncceiJairement au point C, ou il forme 1'angle de refraction FBC, qui cft plus grand quen'etoit langle d'incidence A B E. • Qgecette E* c'eft cette refraction, qu'on nommed'ordinaire re~ refratlion fracJio ad perpendiculum; c'cft a dire me refraclion qui s'approche s'approfht dc la pcrpendiculaire s a caufe qu'en ef- de U per- fet la ligne de re'frac"tion incline davantage vers la per- pendtculat- pendiculaire G BI, que ia ligne dincidence A B. "- * Or |
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sajwHffS^^TiwwwWP*'
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Naturelle Livre I. $3
Or felon les manieres diflerentes dont le mobilc tom- £*'> </««'-
be furlescorps oppofez, nous pouvons tres facilemcnt,^^"'- non feulement rendreraifonde lareflexion direfte, ou fltx>™& oblique; & de la refra&ion qui fc fait en approchant 4ry?''T delaperpendiculaire, ou ensen elqignant,maismemesrmr**n nouspouvonsfaire voir clairement pourquoi il ne fe fait cwmit- quelquefois aucune refradion. Et cela n'eft nullement mentexpli- contraireala verite de ce que nous avons dit ci-deffus queesWune des difTcrentes fortes derc'flcxion &dere'fracl;ion. Ca.*autre ma- nous voions fouvent divers modes, & diverfes caufes,/,w>ce qui bien quc differentes entr'elles concourent neanmoins ^ue mmm toutes cnfemblealaproducliond'unmemeeffet. 'neltiSk fourtant
C H t\ P I T R E V III. pai d'hre
' li
"Dtt repos, de Ufitmtion , de la figttre ,ejrdela grnndeur despttrties.
A Pres avoir explique lemouvement. nous parlerons
X\dcs autres modes qui conftituent la formemate- rielle. Cequec'eji Quand nous parlons du repos, nousentendonsparfa^",^nr-
1'etat d'un corps qui demeure enunmemelieupar unePf* vertu qui lui eft incherente. CeWe te? Par cette vertu inherente nous entendons laforcequi^ * ^"
eft dans le corps, par laquelle il eft plus, ou moins rete- ttm m nudansunmeme.licu. wpsenrt- Le repos eft aufli bien pofitif que lc mouvement; car a pos.
proportion de fa quantite, il refifteplus, ou moins au Q»f hrt-
mouvement, il en change la determination, & conferve P05tfi ff$
la liaifon des parties du corps contieu, continu , & du f * .x
j , i r &r- depottttf. corps dur; ce qu un pur neant ne peutpas faire. Delaeaufe
Ce repos, que Dieu a donne a la matiere de tout Tuni- £ ia aUree
vers en un certain de'gre, fe confervera , fuivant la pro- du repos.
C 3 prie-
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j>4 P H I L O S O P H I I
commetit priete generale & immuable de la nature , autant de temps
il contime que cec univcrs fubfilterai dam It Etil demeure dans le corps, ou il eft, jufqu'a ce qu'uni
(orps,ou tl mouvement a^x puhlant lui fafie perdre la force qu'il a- commentvoit de demeurer encer etat.
«»* forrf Of cette forcc pafle du corps mu dans celui qui meut,
pajfe dans felon que Ie mouvement du mobile eft aflez puiflant pour d'antres furmonter la lenteur, ou le repos du corps au quel il im- corps. prime fon mouvement; en-forte que le corps qui eft en Qu'tt»petitiep0S commuuique aumobileautantdefaforce, quele corps peut mobiieIuiimprimede mouvement. aVB",'f"' Un petit corps peut avoir beaucoup de repos, &un clpourde- granc^ corps peut n'en avoirquetrespeu- Etdelavient meureren qu'un grand corps qui eft en repos peut etre quclquefois repos. chafTe de fon lieu par un petit corps, qui efl en mouve- Pourauoiment '■> & au contraire il arrive fbuvcnt qu'un petit corps un petit qui eft en repos, nc peut pas etre mu par un grand corps, corps en quifemeut. peut | mou- La force du repos eft Punique Iien , par lequel les par-
voir wt ties des corps durs, contigus, & continus, font telle- grand; & ment unies enfemble,qu'elles s'oppofent a leur feparation. memerc- Car comme Iespartiesdes corpscontigus, continus, mouve- ou ^es corPs ^urs ^ont Jointes & en repos ctirr'elles,ellcs ti- ment d'un chcnt aufli fuivant la loi immuable de la nature, de de- grand meurerdans cetetatd'union & de repos; & elles y demeu- corps. rcnt en effet,jufqu'a ce qu*un mouvemenntfuffifantlcleur Qgele re- fafle perdre, fosefile Ainfi il n'eft pasbefoin qu'il yaitdans les corps conti-
fetillitn nus des hamecons, ou des crochets, qui attachent & qui atache ^ joignent leurs partics entr elles, puifquun repos fuffi-
les pmtes ^ eft g^ ^ de ^ gfa des corps r ...
lesunes Mais
auxautres. Que dans uti c»Ypscontinuiln'eftpointbefoin d'bat)je{ott! qui acro-
chent & retiemm fes pariies.
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KaturelleLivrjs I. -$
"Mais afin de retenir emfemble les corps contigus qui Q&&***
ifont attachez les uns aux autres, (commenousvoions lescorts
ipar exemple; daris divers anneaux atachezenfemblequi fy^iu»
ibrmeiit unelongue chaine ) il eft befoin de crochets, ou trwhett
<l'hame$ons s'emblables , blen queneanmoinstoutelay"eB/W^/i
force qu'ils ont de retenir, ou d'arreter les corps procedeyiiw pour
feulement du repos fuffifant deleurs parties, qui fe tou- remir
chent immediatement, c'eftadire, quifontcontinues.^/OT Par~
Lorfque les parties des corpscontinusontplusdere-'w/"H"w
pos,. que les corps contigus, alorslescorpscontinus,'"^" "
bienqiiepluspetits, fontneantmoins plusdirlkilement pourquoni
diyifez; quelcs corps contigus, qui font plus grands. arrivcfou-
Et c'eft pourquoi il arrive fouvent, que de grands corps vent que
* continus, ou qui fbnt comjx>fez de plufieurs autres con- de grands
tinusattachezenfemble, &quifontdansl'air, oudans""?* (on~
l'eau,qui les envirpnne de toutes parts, font mus plus fa- Unusfont
cilement tous entiers, qu'une petite deleurs parties n'en Plusfaciz
eftdetachec, oubrifee. Garlaraifondecelaeft, quele ^'"v'~
repos, qui unit les petites parties continues de quelque ms & m.
grand corps continu, eftbeaucoup plus grandquelere-^»^,^
pos,par lequel ce grand corps eft joint a lair, oiikVeandtjKtm.
par fa contiguite; &ainfi ilfaut bien plusdemouvement, L» de-
pour detacher ces petites parties continues du grand corps monftra-
continu, c'eft,a dire pour furmonter leur repos. t'm *' ***
Un corps continu eft divife , lorfque Ic reposde fes ?'
Jf • 1 j r l* vertta-
parties eft furmonte par un plus grand mouvement. ^ caure
Ainfi, bien que quelque corps continu, foit grand, foit de [a 4^.
:petit,futfimple, comme quelques-uns pretendent; il fibiltte des
neferoitpourtant pasindivifiblepourcela. corps con-
Mais s'il y avoitdans la naturedes corpscontinus, qui tfats*
fuflentindivifibles,ilfaudroitneceflairementquelerepos^'f/^ ** de leurs parties fiit fi grand qu'il ne putetre furmonteT'-^'^* , Par s'implicitf,
•'!,<( VeritahUCAufe de rindtvifibilite', , |
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■jt~f-
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yS ?HIL6S6P»IE.
par aucun mottvement qui exiftat dans la nature^
t)e lafi- La fituatron eft la difpofitioh fuivant laquelle un corps taation. eft place entre d'autres corps. On en peut reconnoitre 1'effieace par 1'excmple du con-
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t>t mtn- trepoids A attache' a la balance C B; car felon fa diferen-
flmion dete fituation ile'leve, ou ilcontrebalancedespoidsplus.r Joueficace. QU mojns pefans que D. De a pgu- ^a ^gUre cQjjf^c ^ans \cs bornes de 1'etendue. i)e qutls On petttvoirquelsetTetsellepeutproduireparPexem- efetsetle pled'un morceaude fer; qui aiantre$ulaftgured'uncou- efi capable. teau peut couper les corps les plus durs, ceque Par la grandeur nous entendonsfetendue meme d'un c'eftqtteta corpS cn Jongueur, largeur, &profondeur Ordansla
gxandeur. definition de la forme nous 1'avons prife pour la maniere, dont un meme corpselt divcrfement etendu en iongueur, largeur, &profondeur. Maisellefeprendattffienceten- |
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dcoit pour un certain degre de force.
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Son eikace paroit manifeftemeht dahsle monvement
& dans
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j
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Naturelle LiVre I.
dans lerepos. Car, felon quelaforcedumouvement, Demon- oudurepos eftplus.ou moinsgrande,les corpsfont auffift<"'on de plus, ou moins facilement mus, ou demeurent dans leur/w '&*"• lieu. ' Chapitre. IX.
Ce Uferme particuliere.
:.■■'■■■ ■ ■
VOoila ce que nousavionsadiredela formeenge-
neral ,& des chofes qui lui aparticnnent. La forme particuliere eft celle,qui eflparticuliere au genrc humain. Etceft proprementrefpritdePhomme, ou Famerai- Q**tef-
fonnable. Parcequc c'$ft par elle con jointement avec la ?™ de formc gcnerale, qui exifte dans le corps, quc Hiomme w?mf n. l ■ i i -in. r » cjt (a for-
cft veritablement ce qu ll eft. meparti-
On ne peut aucunemcnt raporter ccrte forme a la for- culiere.
me ge'neralc, ou materielle : parcequ'ellene peutpase- vourquoi trc compofee du mouvement,durepos. delafituation, onnela de la figure, ni de la grandeur des parties. Car nous pou- f*MtfM uons facilement comprendre comment une machine raf°rter * peut etre faite par un arrangement de parties difpofees , 'orme avec adrefle, & comment elle peut produire des effets^ furprenans, parle moiendumouvement.de lafituation, dela figure & de la grandeur des parties. Mai ileftab- folument impoflible dc concevoir que cette machine puiffe parlemoiende ces principes avoir connoifiance de fes aclions, & qu'elle foit capable de penfer: vu que ces principes ne produifent en elle autre chofe, que des mouvemens divers. Or nous expliquerons cette matiere plus au long dans
le traitc delliomme. H Cha-
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J$ f HILOSOFHII "* h
C H A P I T R fc X.
Preuve de nos principes: de la matiere premiere; de$
formes fubftantielles; de laprivation ,ejr dela
definition vulgaire du mouvement.
Treuve de T Es principes, que n.ous avons deja explique^ fe re-
nes p»'»»-JL^ marquent par tout dans la nature, & horfmis eux il
?"' ny enapointd'autres. Car outrel'efpritde rhomme,
nous reconnoiflbns danstousles etresnaturels uneeten-
due permanente & infeparable , & plufieursdiversacci-
dents, dontles unsfont purement accidentels, ceft a di-
requ'ils peuventetre, oun'etre pasdans lcs chofes na-
turclles, fans qifellesfoient detruites; & les autres eflen-
tiels, qui conjointementavec la matiere conftituent l'ef-
fence des etres naturels, ou qui e'tans feuls en etabliflent
la forme.
d'ou ils Toutes ces chofes, a la referve de 1'efprit dc 1'homme,
pocident. f°nt produitcs par lerepos, la fituation, la figure& la
grandeur desparties; & il eft conftant que touthomme
quiaura, commenous, confidereavec foin la naifiance
& la nature, ou l'eflence & les proprictez; auffi bien que la
fin , oula deftruftion des etres naturels, verra manifefte-
ment queces caufes font fuffifantes pour produire tous
cesefFets. Ccft cequenousavons dejaprouve, & que
nous demontrerons cncoredans la fuite.
Et ainfi ces deux vers, par lesquels on a autrcfois cx-
Vers ^«iprimeles principcsdetouslesetrcsnaturels.fonttresve- tontien- ritables nent tous tjHens, menfura, quies, motus,'pofitura ,figura}
es pjinci- gmt, eum materii, cunflarum exordia rerum.
tres natu- ^r ccs PrmciPes etant evidens ,'fufRfans, & fe rencon-
<rels. trantpar tout a 1 exclufiou de tous autres; il femble qu'on peut
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Naturelle LivreI. ^q
peut deja rejetter la matiere premiere de la Philofophie Tourquoi
vulgaire,que quelques-unsappellent/w/j^o?/^, oulemusreJet- premierfujet dont toutes chofes fe forment; & qu'ils pre-tms lama" tendent encore n etre aucun corps. *■ Carilneft pas pofllbledeconcevoir, commentcette/a iomes
matiere, ou feule, ou jointe avec dautres chofes , qui ne fubftan- font pointdes corps, peut former un corps naturel. Puif-tieUes deU que rien ne peut doiiner a autrui cequ'il n'a pas lui~meme Phtlofiphie a&uellement, ni enfuifjance, comme on parle. vulgaire. U fembleauili que l'on peut fort bien rejetter toutes ces
formes fubftantielles,quel'onpretend etre des fubftances, oucompofer une partie de la fubftance des etres natu- rels; & qui etant tireesdela puillancedela matiere y retournent en fuite; lefquellesl'onprendenrlnpour les caufes de tous les accidents.&de toutes les proprietez,bien que cependanton lestienne pour inconnues&inexplica- bles. Car toutes ces opinions fe detruifent d'elles memes;
puifque les autres principes des chofes naturelles, que nous avons expliquez, font clairs & faciles, & que l*on peut parleurmoienconcevoirfortaifementloriginedes formes materielles. Mais au contraire Ia mariere pre- miere, & les formes fubftantielles font caufe, que 1'expli- cation qu'on donne des chofes naturelles • eft remplie de tenebres & d'obfcurite. Sel«m EtPobjecftion, qucfon propofe touchant l'eau chau- ° Kc~
J • r r • i. r. * V 1 • UOtlSqU 0)t
cle, quj ie refroidit en-fuite, ne lert de 'rien pour prouver rAjU
les formes fubftanticlles. vwrquei Carla vraie caufe de cet eftetconfifte,en ce que la cha- dtftsu
leur, qui eft accidentelle a 1'eau (laquelle n'eftautrechofe<j«'«»d qu'ua mouvcment violent, & divers des parties de cette/<*'"' chau~ €au,commeon pcutvoiraloeil dansl'eauboUillantc,8cfer,fere- commel'onpeut concevoir parlimaeinationdansreauy0'^ en~ V V U7 tiede/"'"- |
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60 Philosophie.
tiede) communique fon mouvementai'ak, cV auxautrcs
corps voifins,defortequel'eau lc perd,&qu'a caufede
la difpofition de fes partiesilnefeproduitplus cnellede
nouveau mouvement, ni parconfequent de chalcur. Et
ainfi pendant que l'eau chaude communique continuel-
lement fa chaleur aun arutre corps, &qu'elIefnere<;oit
Pourqmi pointdc nouveau mouvement, il fautnecefiairement,
hs partiesquayantperducettechaleurqu'elle avoit,elle vienneen-
dun «>7"f,na fe refroidjr, c'eftadire, quefes partiesinfenfibles
demeurent • reprennentleurrepos.
tmies eti ~_ .;, ,. ,r ~. j *■ \ . . , tr'elles-& ^t, ^i la liaxlon des partxes clequelques corps, niplu-
tomment fieursqualitezmemecontrakes,qui s'y rencontrent, n'ont diverfes aucunemcnt befoin d'une forme fubitantielle, qui Ics rcn- qttalitez, ferme. Jubfiftent Carilfuffitque lefujetfoitfufceptibledecesqualitez
dam un djfferentes & contraires; & que. fuivant la loi immuable memeju- ^ ja nature t elies y demeurent, leurs parties demeurant unies enfemble ; jufqu'a ce qu'un autre fujet plus puif-
%'*/»/<* iant rompe cettc union & les divife. jama.il de qu {[ ceja piaft moins a quelques uns, on peut dire, qualttea c ;amajs jj ne fe reUcontre de qualitez contraircs dans contraires ' * r ■ . i „ 7_i_ r _> dansun memelujet en memetemps, leloniesmemesparties.
meme fu- Etcequcl'onpourroitobjec*terdcrcauboUillante, qui
jtt. etant melee avec de l'eau froide compofe un tout tiede, Oue U tie- ne fait rien contre cette opinion. Car cette tiedeur ain-
deume fi produite n'ell pas fcommenous ferons voiren-fuitecn confiftefas expliquantles qualitez)un melange de chaud, & de froid, dansun ^ ex\{\c en meme temps dans les memes parties de d™ektAd& ^1*" ^a's ce n'e^^eu^ement qu'une moindre chaleur,
de froid Qul fabilfix feuledans toute la mafle dc 1'eau tie'de, fans
aucun melangedefroid. Er cette chaleurdiminue a caufc
que les parties infenfiblcs de l'eau boUillante, qui avoient
auparavant un mouvement divers & violent, cn quoi con-
fifloxt
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v^*mii ■.«■■^jj>.^u^i^^
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Naturille LrvRE I. <ji
fiftoit leur boiiillonnement, communiquent Ia partie du
mouvement,qui les faifoit boUillir, aux autres parties in~ fenfiblesdeleau,qui etoientauparavantfroides, acaufc quellesavoient plus de repos entrelles &ainfi parla communication de cette partie du mpuvement, toutesles Queleme- partiesde 1'eaudeviennent tiedeSjOtffemeuventmedio-/^^ ^u crement vite. fec & ^. De meme , lorsque lcs corps, qu'on appelefecs &hu- 1'humidt
mides ,font melez enfemble, lhumiditi&la fechcreffe »* conjifte ne font pas pour cela dans un meme fujet. car alors ils f*''* ce ne font quefetoucherles uns,les autresj les corps hu-^ ^" mides entrent feulement dans les pores des corpsfecs, ™ '*""' fans fecommuniquerreciproquementaucunes qualitez qu'on apm contraires. pUe feC. II fembIeaufTiqu'ofi peutoter du nombre des princi^ Peurquoi
pesinterieurs la privationvulgaire,quelqndeflnitd'or-nous ne dinaire 1'abfence de laformed'un fujet, avecladifpofi-^fww tjon quil&larecevoir. pas laprt- Parcequ'elle n'eft pas un principe interieur, qui con- vam!'"u.
ilituejreflencememedcs chofcs; bien que l'on puifle di- pr,„c;pes re qu'ellc eft comme Je terminus h ^«o.c^ftadire , le!nterieurs. terme, d'ou lcs chofes procexknt. Et enfin parcequa, n'yaiant qu'une feule & meme Quecbt-
matiere de toutcs chofes, chaque chofe fc peut faire iii- q»e thfi
difFeremmentdequoiquecefoit: pourvufeulcmentque/<?/'m/'""
Ia caufc efficiente ait des forces fufrtfantes pourintrodui-^^^"
re la forme dans la matiere. Car tous les etres naturcls, ^ue maUe~
,'. » j-/T' » reque le
commenous avonsdejavu, nc different cntreux, que^
par le mouvemcnt, le repos, la fituation, la figure & la
grandeur de leurs parties.
Ainft la privation n'efl, tout a.u plus, que le terminus
a quo de la matie're, ou de la caufe efficientc; c'eft a dire,
le terme,doulescliofesprocedent.
H 3 Mais
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62 PHILO SO^ftl E
Maisnon ^a's ^ien que chaquechofcfepuiffefaireindifTerem«
tas avec ment de quelque matie're que ce foit; cela ne fe fait pour-
imeegale tanf pasavecuncegale facilite. Ainfi on peut faire a la
faaliie. veritedes cordes de harpe d'une vergede fer tres delie,
& d un gros angre;mais non pas fi aifement de l'un que de
1'autre. Ainfibicnquelesratss'cngcndrentdordures,ils
feforment neanmoinsbien plusfacilimcnt dc la femence
meme de cesanimaux. Carils fe formentrarement dc
la pre'micre forte, mais ils s'engcndrcnt journcllement de
, la dernicre manierc.
rrimttla ft&mbk auffiqubn peutfort bicn rejetter Jadefini-
defimtion tion vulgaire du mouvement, parlaquelleon le definit,
vulgaire l *fle d'un etre enpuijjance, entant quileji enpuijjance.
du mouve- Car (comme nous avons deja prouve) n'y ayant point
went. dans la narure d'autre mouuement,que celui qui peut
facilement etre connu de tout lemonde; il senfuit de
la manifeftementque,qiiand memecette definitionfe-
roit veritable,n'etantpas facilement concue de perfon-
ne, elle eft plus obfcure que le defini meme,
A quoiii faut ajouter, quecettedcfinirion du mouve-
mentimplique contradiclion. Car, lorfqu'on dit que Ie mouvementeftun at~lc, on dit en meme temps, ou Ton prefuppofe que c eit /Wfc d'un etreaduellementexiftant: parcequedans 1'etrCqui eft h puijfAnc e, entant quc puif . fance, il n'y peut avoir aucun acle; vuque ce n'efl: en effet qu'unpurneant. Orquandonditcn-fuitequeceflla&e d'un Sti-e enpuijjance, entant quen pttijjance -, alors on nie cet etre aftuellement exiftant,qu'on avoit affirmeau- pafavant. Et toutcs lesexpIicarions,queSimplice&Perereont
fait futcettedefinirion font abfolument inutiles. Car ce neftpaslamemechofe, que Tacte af#« etreenpuijjan- ce,entant quileflenpmjjance,& 1'acted'une chofe,dans la-
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Naturelle Livre I. <5j
laquelle hpuiffance demeure pour pouvoirencorepro-
duircun nouvel a&e.ouune plus grandeperfe&ion; ou lafte impaxfait de cequi eft encore en puifjmce pour produire encore un nouvel aftc. Car la premierc de ces chofes.comme nous avons deja demontre, implique con- tradiction, & ainfi ne peut pas fubfifter: & les dcux der- nieres peuvent a la verite fubfifter; maisaucune delles nexplique, comme il faut, la nature du mouvemenr. * Et l'ac7e meme de la chaleur.ou 1'etat d'unc chbfe medio- crementchaudc,n'eftpasle mouvement parlequcl unc chofc s'echaufe; bien qu'il puifle encorc produire une plus grande chaleur. Car de cette maniere il arriveroir,qu'un corps qui ne s'e'chaufe plus, ne laifleroit pas encorc de s'e- chaufcr. Mais le mouvement d'un corps qui s'echaufe, confifte dans la feule impreffion aftuelle &prefente du mouvementdivers &violent,quefes parties infenfibles ,fe communiquentreciproqucment les unes aux autrcs; en quoi iln'y a ricn qui foit enmijjance, mais tout y eft veritablementenafle. Caril n'eft pas iciqueftiondune thofeaquife, ouaaquerir, mais d'une chofe qui s'aquiert maintenant. Par la il paroit deja clairement quc ce que Perere ra-
porte de l'introduBio» d'une nouvelle perfe&ion dans un fujet, ne fait rien du tout a la chofe. Car le mouvement ne devient pas parfaitpar.Ia longue duree; mais il eft aufli parfait au commenccmenj:, qu'au milieu • ou vers Ia fln de fa duree. Etla longue duree d'un mouvcment ne q produit autrc chofe en lui, fi ce n'eft qu'elle joint de fuite ^nQUS 0. plufieurs mouvcmcnsparfaits, quife fuivans immk&i&tc-pofonsp0i„t rnent, paflent pour un feul mouvemcnt. a chux qui Voila ce que nous avions a dirc, pour prouver nos prin- frnt d'u»
cipcs, & pour detruire lesprincipesdela Philofophie vul-afttre fe"' £aire. Cepcndant fi quelqu'un s'en vetit fcrvir, pour tmm> cx^li-f0 *
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«4 Philosopihe
qn'ils nous cxpliquer les myfteresde Ia nature, nous nenous y oppo-
laifmla ionsnuilement; pourvu qu'il fcachc, que nous n'en a- hbertede vons aUcunement befoin; & qu'il acorde auxautresla nos opi- YHotitk de Philofopher, qu-'il demande lui- meme. Chapitre XI.
Pourquoi , Du lieu, & ciu VuUe.
on attribue ___ .. _ -. ,. 4 ,
un Iteuau f\® a%ne un ueu aux etres naturels, pour marquer
corfs. V^y leur diftance,ou leur eloignementdes autres corps.
ce qu'on Or le lieu n'cft veritabiementautre chofe, qu'un cer-
entend par tain raport de fituation prochc, ou eloignee, qu'un corps
le liett. a par fa furfacc a 1'egard dcs autres corps, qui font dans
ibn voifinagc; ce <\\xi fait que ce corps pcut etre appele
voifin, ou eloign».
Ce que Car lorfquenous difons qu'un corps eft dans unlien,
c'eftqu'e- 0u bien qu.'il y entre, nous cntendons feulement par la\
tre en un ^-^ a ^ ou qU>j[ aqUiert une telle fituation entre les autres
f,u' °" corps, qu'il eft, ouqu'ildevient plus, ou moins e'loigne
* ' d'eux.
Que lelieu Qt parceque toutcorps; qui cft, ou qui cntre dans uu
efl unee- iieu, eft de fa nature etendu dans toutes fesdimenfions;
tendue en & que pour cette raifon lc* vulgaire s'imagine, qu'arin
Ungucur, qu'un corps exifte dans un lieu.il eft befoin d'une etendue',
tirgmr & ^ fubfifte parfoi-meme, & qui etant egaleau corps qui
profondeur eft ^ QU ^ vknt dans un lieu _ £n cft ree[iement diftinctc
;; ,. (acaufc que,fuivantcetteopinion,cettc etendue fubfi-
ttent \e \, D ' f » corps (7«<>"e non feulemcnt avant que le corps y cntre, mais auflt
eJTpUcc, apres qu'il en eil forti) : de la vicnt qubn dit d'ordinaire
que le lieu eft un efpace, ou une etendue en longueur
largeur& profondeurqui recoit, ouqui renfermc quel-
que corps.
Mais cette peniee n'cft nullement raifonnable. Car
un
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Naturelle Li vreI. 6$
un tel efpace imaginaire ne recevroit, ni ne renfermeroit Pourquoi
jamais aucun etrc cntendu, mais il l'exclurroit infaiilible-''"'/'/•"' ment ; - caufc qu'il a toutcs (es dimenfions reellemcnt di- Pomtde ftinclcs de 1'entendue du corps quilocupe: puifqu'il ncPenet7atim fefait danslanature aucune penetraition de dimenfions f' *""'*' Etcelaparokevidemmentcncequuncorps n'en peut ja- maispenetrer un autre, ou occuper lc meme lieu, qui le rcnfcrme: cequi n'arrb-e qu a caufc que 1'un & 1'autre corps a fa propre etendue, & fcs dimenfions, qui exe^uent toutes les autres. Etladiftindtionque fontquelqucs-unsentrclentendue Q^lln'yA
corporelle & incorporelle ne fait rien du tout contrc ce f?-" que nousavonsavance: puilquil nefe trouvcnulle part ZZldk aucuneetenduemcorporelle,ouqu'il nyenpeutpasavoir a caufe quc cela implique contradidion. Car lorfqu'on ditquunechoteeftetcndue,onditenmeme tempsquel- le eft corporelle; & quand on ditqu'elle eft incorporelle onnicaufllquellefoitetendue. Q , Ceft doncfauflrement& fansraifon que quelqucs-uns/S/a»
attribuentde 1 etendue a Dieu, aux Anges, &aux autrcs quon Jtri. iubftynces, qu'on appelefpirituelles. bue de i't~ Ec il ncfert derien d'alleguer contre nous les paflages'f"</w'JWV
de recriturcouileft ditque Dieuremplit lesCieux Sc\Afuhfianeei Tmcjerem. 23.24. & quelcsCieuxdesCieux ne le pcu- ®ir"uelles' vent comprendre, 3 Roif.z. i7. Car celafe doite.ntendrc d^"T de Dieu, fans aucune etendue de lon cflence: puifque 1 e- ietiion ' tendue renfermedans fonideedes etcnduesdiftmdes,qui qiCon faitt font encorediftingueesdautrcs etenduesdiftinaes,&qui compofcntun tout, dontles parties font les unes hors des autres : ce qui parconfequent nc pcut etre aucunement n ». attribueaDieu, niaux etres,quon nommefpirituels. aSeTkb Eton nedoit pas craindre, qu'en 6tantaDieu& &\xxlmcJ(bU
autres fubftances fpirituelics 1'etendue, on ks doive pour rituelks eela mettre au rang du neant. Car bien quelles n'ayent *efi'tm l rieu $*s ftem
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66 Philosophie.
dnes,elUs rjen Je reflenee etendue; elles ont pourtant chacune leur
nefmt e(fence qui confifte a penfer, & qui fubfifte par foi-meme. pourta nt Car 1 efience,& 1'exiftenceconviennent non feulementaux Klmt ch°fesetendues; maisauffi a dautresetres,oua leurs at- Que 'dans tributs. un lieu, ou Ainfi lorfqu'un corps eft, ou entre dans un lieu, il n y
effl un corps faut pasimaginer d'autre etendue, que celle du corps me- il riy a me, qui le remplit; & tout 1'efpace, ou 1'e'tendue, que l'on pointd'au- v cong0it, doit etreuniquement attribueeau corps qui oc- treeten- CUpeje]ieu. Etquandon dit qu'uncorpsqui efldansuu ll Tf *ieu occuPe un grand» ou un Petit efpace» & ue &ut rien
corpsme- concevoirparla,finon que famaffe eftdunegrandc , ou mequi le dune petiteetendueentre les corps qui 1'cnvifonnent. rempltt. Or le lieu d'un corps n'etant autre chofe,comme nous a- Comment vons deja explique, qu'un certain raport de firuation, quil
enpeutdi- aavec la fkuation d'autres corps; & les raports, qifune re qn'm feuje ^ m£mc ch0fea ave c d'autres, pouvans etre contrai- mP ""W* tes, onpeut par laconcevoir fanspeine, comment, par Ttfunletit exemple» unhommc affiz en repos entre d'autres paf- ifbace. fagersdansunvaifleau,que levent poufTele longdun ri- Coff;w^vage'planted'arbres,peutdemeurer dansun meme lieu,
m corps & changerdelieu cn memetemps. Carilchangedelieu, peut etre oudefituationafegarddu rivage&desarbresquifontdef- enrepos& fixsjorfque levaifleaufaitroute ; maisildemeuredans fa en mouve- 0jace a J'egard des paflagers, entrc lefquels etant affiz fHGttttQHt ,, O . » - P b 1».
enfemble tranquillement, ll nc change point de heu.
Ouede Etcomme il nc peut pas y avoirdefpaceen longueur,
memtqrid Iargeur &profondeur.qui foitrempli d iin corps reelkment riya point diflinguedefefpace meme; parceque cela renferme, ou dejpace fuppofe une fenetration de dimenfions , qui eft impoffible plem,qui dans la nature : ainfiil n'y peut avoir dans la nature au- fottdi^ cun efpace vuide; a caufe que cela implique contradic- fflmgue du tiorL Carcct efpaceferoitun corpsfubfiftantpar foi-me• corpsmeme * quifocupe;
de memeaptfjid rijrapoint d'ejpace vuide. |
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Natur ell'e Livre T. 6j
me, &etenduen longueur, largeur&profondeur; & en £*'*«*
memetempsiineferoitpasun corps.puifquil feroitvuide °0H!e/P* ^, , , . .-- - . , dUutrese-
Douil s enluit mamreitement que fi une boule, ^tantane-
exemple, qui eft environneede cinq autres, etoit tclle- antte f u
ment aneantie,qu'il n'entrat plus rien en fa place.il n'y au- s'enfui-
roitentre les cinq autres aucun efpace vuide, qui les feparat vroit que
les unes dcs autres,mais ii arrivcroit infailliblement quellcscdles 1ul
fe toucheroientre'ciproquement;parcequiln y aumkcn-^"taut0'ir
fr'elles, qu'un neant,quin'ayantnilongueur,ni largeur, ' "y
ni profondeur, ne pourroit mettre entr elles aucune di- rotm ye_
itance. ciproque-
Delaon voit encore evidemmentqu'aucunautrenou->»<?»r.
velleboulene pourroitpasetrecreeeentrelesautres, qui Qu'alors
fe touchcntainfi immediatement depuis 1'aneantiflement*"*''*'^
de la boule qui etoit au milieu d'elles. Puifque pour creer nouvelle
cette nouvelle boule, il faudroit qu'il y eut penetration de 0U e ne
dimenfions, ce qui eft abfoiument impoflible dans ^n^ itreerea
*-llre- enireUes.
Orfelon 1'ufageordinakeonapellevuideunechofe qui ce quon
ne contientpaslecorps,pourlequeIonradiitinee. Ain-entend fi on dit qu"un vaifleau eft yuide,lor!qu'il ne contient ni eau, d'ordinaire ni vin, ni quelqu'autre liqueur femblable. f"tr le vt(h £tpuifqu'il sagiticidulieu, jenefsauroisn^empecher de' ,
davertir,qu'uncorps,quifemeut,nepouvantquiterlelieu eor?f™t danslequelil n'eftpasencore , ni ocuper celuidans lequel re£eut ea iln'eftpas, &que cetabandonnementd'unlieu, 8i\'kn-dans deux tree dans un autre voifin, fe faifans en un meme inftant; il luttx voi- s'enfuit neceiTairement qu'un corps, qui fe meut, eft en un fns. '* meme inftant en deux licux voifins, maisd'une maniere mme m~ diferente; car il eft en meme temps dans celui d'ou i\fian!' fort, &dans celuiouilentreimrnediatement. ■f ' ...-.■ I % Cha^
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PhilosophieT
Chapitre XII. |
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68
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Ve la vraiecaufe des mouvemens, qum atribue d'ordi-
uaire a la fuite ,ouala crainte du vuide. Alnfi donc ne pouvant point yavoirdefpacevuide,"
il paroitevidenroentquclafuitc duvuideneproduk dans la nature aucun monvement; & que la nature ne I'empechc, ni nc le fait: pui(que,comme 1 on dit, elle ne fait rien en vain. Ortout mouvement,quel'on dit etrecaufeparlafuj-
te du vuide , fe faitveritablementacaufe qu'uncorps, qui' eft chaffe de fonlieu avecbeaucoup deforce, en pouffe neccffairement un autre en meme temps dans laplace du premier: parcequll n'y a point d'efpace vuide & que, ne fe faifant jamais de penetrationde dimenfions, comme nous avons dejavu.ilfedoitfaireun cercledans tout mouve- ment; cc qui fe fait ou fans que 1'air qui eft chafle de fon licu foit beaucoup rarefie', ou condenie; ou bien lorfque larareTaftion ou la condenfation en eft plusgrande. Et lorfquc i'air qui eft chaf-
fe dc fon lieu ne fe rarefie, ounefe condenfepas fort, alors, (pour faire connoitre lachofe par un excmpkclair &facile)il arriveapeu pres la meme chofe que dansla fontaine de Heron, ou nous voions que l'eau eft elevee parlimpulfion dunair, qui eft chaite de fonlieu, fans etrefortcondenie : carfeau squi ell en haut dans lc lieu A tombant par lc premier tuiau I dansic balTinCpref- fe
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Qjid m
fefait au- cun mou- vemcnt pour la crainte du vuidc*. Q4t'elte efl la verita- ble caufe des mou- vemens qu'on atrl- bueala crainte du vuide. |
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Qutlsfm
les mouve- mens quife font fms unerare- fattion, ou condenfa- tion vto- lentc. |
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Naturelle Livre I. 69
fc l'aif qui y eftconteuu.&fans lecondcnfer bcaucoup
le chaffe avec violence parj le tuiau 2 vers le baffin du mi- lieu B,ou comprimant avec beaucoup de force l'eau qui y eft renferme'e, il 1 eleve en 1'air D,par le tuiau 3 qui eft lc plus etroitde tous,&lafait monter auffi hautqu'cft l'ef- pace qu'ellc avoit parcouru en defcendant de A en C 5 de deforte qu'enfinil lafait remonterdans le baffin A, d'eu clle etoit defcendue. Ilfcfaitun mouvement femblable, lorfqu'on tire de
l'eau par le moiend'un tuiaucourbe, dont lundesbras, qui fortde i'eau, s'etend davantage versle centrede la terre; cequelbn voit auffi dans la filtration .danslesfou- flets, dans un ilphoni tirer quelque liqueur, dans une pompe, dans une pipe de tabac qu'on fume, dans Ie lait qu'un enfanttiredesmamelles, &enfin danslalampe de Cardan &autreschofesfEmblabks. Car dans le tuiau recourbe F D
AB C qui eft plain d'eau, nous voions que l'eau qui eft contenue dans la partie F D.du tuiau n'a au- cune pefanteur, parcequ'elle eft plongee dans 1'eau meme (ce quc nous ferons comprendre cn par- lant dc la pefanteur ) & que l'un des bras B C s'etend davantage vers le centre de la terre,quel'au- tre bras BAD, qui fort de la fur- facc de 1'eauD, qui eftcontenue dans le vafe E: d'ou ils'enfuit que f'eau, qui eft rcnfermee dans la paitie la plus longue B C, etant plus pefante que celle qui eft con- tenuedans ia partieBAD,quis'e- levc hors de la fur face D.doit ne- ceffai-
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Ctmme
dam U fontaine qui eft ici repefentee |
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Exemplt
de tels tnouve- mens. |
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QueVe efi
la caufe de l'eliv*- tiondes li- queurs qui montem daris un tuiau rtr courbe. |
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70 PHILOS6PHIE
cefTairementa caufe de fa plusgrande pefanteur tomber a~
vecbeaucoupde forcedans 1'air, qui etant chaffe de fon lieu va comprimer la furface D de l'eau ,qui eftcontenue dansle vafe E, &ainfilafaitmonterdanslapartieD AB, que 1'eau qui tombe du bras B C quitte: cequi arrivedela forte.a caufe que tous les corps d'alentour n'aians point de licuouils fe puilTent retirer, refiftenta 1'entree dcfair & de l'cau: mais dans la partie la plus longue B G, d'ou 1'eau defcend.ilfe trouve un )ieu,ou !'eau,qui eft poufTee & elevee parl'air qui la comprime peut au memeinftantentrer fa- cilemept. Et cette defcente & cette elevation reciproque dc l'eau
continue jufqu'aceque h partie B A D du tuiau, qui fort
de l'a furface de l'eau , ait une hauteur egale a fautre bras
B C audefTusde cette metne furface. Car alors ces deux
bras etant egalement eleve2, l'un ne peut pas 1 emporter
fur 1'autre; ce qui faitque lecorpsde 1'eaueft arrete, &
qu'elle demeure comme en equilibredans lesdeuxbran-
Pourquoi ches dutuiau.
Vicoule- Or l'eau s'ecoule fort viteau commencerhent; parceque
mentde U lebrasd'ou ellecoule.furpaffealors debeaucoupen hau-
Uquem de- teur i'autre kras ^ s'eleve-hors de 1'eau. Mais cettc ine-
peuplm* Saute ^e hauteur diminuant de plus en plus a caufede
ltnu l'eau qui s'e'coule hors du vafe; il arrive auffi que la vitefle
avec laquelle l'eau couloitdiminue de meme a proportiort;
jufqu'a ce qu'enfin (comme j'ai deja dit) les deux bras e-
tant egaux en hauteur, 1'ecoulement de leau ceffe entierc-
Tourquoi ment, & qu'elle demeure en repos dans les deux branches
la brancbe du tuiau.
oblique Mais foit que l'un des bras du'un tuiau recourbe qui s'a-
duntuiau proche davantage du centredc laterre queTautre, quifort
recourbe ]lors ^e |>eau ^ ^. ^ cejui < j.^ ^^ coule, foit oblique, tla de li-ou PerPendiculaire, pourvuqifil s'etendeegalemcntvers
auem 0«^ iccentredela terre, il attra la meme forceaeleverfcau.
5 ear
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—>
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wmm^mmitmt^Bm
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NaturelleLivre I. 71
€ar toute la force des chofes pefantes (le refte etant egal) /4 irm],e
VC /^SJ^A- perpendi- eulaire.
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ne confifte que dans le raport que Ies corps pefans ont a l'e-
tendue vers le centre de la terre. Ainfi nous voions» par exemple.que lebrasoblique A B n'a pas plus de forccpour elever quelque liqueunquele bras perpendiculaire CD;par- cequilsfont egalement prochedu centre de laterre, ou qu'ilsfontegauxenhauteur: bienque neanmoins Iebras oblique A B foit plus Iong, & parconfequent puifle contenir j^' 5 T plus de liqueur, que le bras perpendiculaire C D. quifait La caufequi fait monter& decendre l'eau par un tuiau monter /w
recourbe eft lamemeqifon obferve dans la filtration, ou liqueurs |
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dans un morceau de gros drap
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dans lafil*
tration. |
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trempe par tout, dont la partie A
B eft plongee dans l'eau duvaif- feau E D B, & fautrc partie B C pendhors dece vaifleauplus bas quen'eft !afurfacedcl'eau |
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Pourquoi
hh trou faita cote
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Ou ilfaut remarquer que, fi B C quieft la partie ia pfus *m tuh'fu
ionguedutuiau, &qui pend hors duvafeEeftperceevers recof f C, ou vers le haut, en ibrtequele petit trou penetre juf- mmt* quesdans la cavite dece tuiau, aIorsl'airquientreraparla mmi'i. cmpechera que 1'eau nc monte davantage du vafe E dans lc coulement mldM dete»u%&
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LOSOPBIE,
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plufteurs
pores ne 1'arjetent pas datts U filtra- tioii. |
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tuiau DBAC: mais il n'en eft
pas de meme dans la filtration;
ou 1'eau ne laiflfe pas de monter
incefifanment par le morceau de
drap, Scdecend de memc parfa
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partie la plus longue ; bien qu'il
ibit perce d'une infinite de petits
pores. Orlacaufe dc ccttedif-
iereilcc vicnt dece quelctuiau
recourbe n'a qu'une grande ca-
vite,ou 1'airs'infinue facikment;
pourvuque le trou foit aflez
grand: au lieu que lc morceau de
drap a une infinite de pores tres
e'troits,quifont des detours, par
ou 1'eau qui eft immediatement
iointe a fes filets, peut plus facile-
ment monter & decendre, quc
l'air n'y pcut cntrcr de cote.
Quefi la II y en a qui penfent que pour ekver l'eau par la filtra-
partie du tion de la maniere quenousavonsexplique, il n'eft pas
drap qui befoinquele morceaudedrap foit trempetoutentier,mais
pend hors ^>jj faffc qU'une moitie ieulcment foit plongee dans feauj
duvafe ejt ym^rc ^ p£ncj horsdu vafc demeurant feche : &ils s'i-
„crAitrc. maginent que lapartie du drap.quitrempedansreau.pouf-
rjpoint. lc elle-meme peu a peu cette eau en haut vcrs 1'autre par-
tie qui eft fecbe, ou que Feau y monte delie-meme; fi bien
que l'eauetantchaffeedoucement versle hautduborddu
vafe, ou y etant elevee par fa propre force, decend enfin
ie long du morceau de- drap, & tire route la liqueur jufqu'a
ladernieregoutte. Maisceftuneimagination vaine, non
feulement contraire a laraifon que nous avons donnee dc
l'elevation de l'eau, qui fe fait par fiitration, mais qui me-
mesrepugncentierement a 1'experience.
. Oi
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m
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NaturelleLivre I. 75
Or ce quia trompeceux qui font dansccfentimenr.eft ce quia
qu'apres avoirplonge uncpartie dudrap ils ont appercu trompe ,tfn'petitend'roir,quibknquetantfoit peu eleve audefTus^»* qui de la furface de 1'eau.nc laiflbit pas d'etre mouille, tout lcfm d<tHS reftedemeurantfecjcar s'imaginans que l'eauyavoit i\.zm^mi~ , pouflee , ou qu^elksV etoit ekvee delk meme, ils fe fontwm CC"M fauflement pcrfuade quc tout le refte du drap,qui fefortoit hors de leau & qni pendoit en bas, pourroitpeu a peu etre hume&ee par leau qui kroit chaflee dans les parties leches dece drap, ou qui y monteroitd'elk-rneme. Qjftlletfi Car cetendiT>ithumidequis'ekveaudei7us de !a furfa- {"* ycrita-
.ce de 1'eau, apres qu'une partie du drapy a ete ploncee, lera'ion n a pas ete mouukc par 1 cauqui a ete poufee en haut, ou Atu\nm qui s y eft ekvee d'elle memcjpuifque Fun & 1'autre eft im- endroitsdtt poflibk. Mais quand on plongcoit d'abord nncpmic mneaude de ce drap Feau, etant,alors hors de fes pores avoit la drap qui furface plusekvee: maisvcnantenfuite aeiargirles povcsfi^t^vt^ dclapartie qui trcmpoit, & ycntrant peu apeu enplus; audeffus grande abondance,(a furface s'abaiflbit aufli de plus en p!us delafUT~ & dela vient que cet cndroit du drap que la furface de 1'eauy e touchoit, lorfqu'elk etoit plus haute, dcmeure a la verite iaj/[e„tp4t touteenue,maismoiiilIee,& elevee au deflus dela furfacede ,fitre htt- 1'eau qui s'infinue peu a peu dans fcs pores interkurs, & qui mtfteZ. de ladecenddehorsinfenfibkment.A quoion pcut ajouter quccetcndroitdudrapqui,quoiquemouille,efl;neantmoins au deflus de la furface de 1'eau, ayant ete auparavant plon- ge aufll bien que ks autres, & quc toutesces parties qui ont trcmpe & qui d'abord e'toient ferrees enfembk ont ete dilatecs par la fluidite de 1'eau, qui couloit cntr clks; cc qui ksrarefiant&Iesetendantkura donnemoicn dc s'elevertant foit peu audcflusdc la furfaceavec queique peu dc parties d'eau,qui s'etoient entrelaflees dans leurs pe- tits fikts. Or les autres parties dudrap, qui n'ont pas trcrri- pe dansfeau.fontalaverite tant foit peu pouffees vers le haut par ks parties mouillees, que l'cau a fair cnfler; mais K n/aiant
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*!fc P H I L O S O P H t E?
naiantete auparavant abreuveesdaucuneliqueur,~ elles
demeurent enticrementfeches; fi bien que 1'eau ne peut etre tiree hors du vaifleau, & que la fiitration, que nous avons propofee, ne fepeutfaire. Que les qq ^U1 £ait yoir ayec pexperience que ceux la fe trom- eunempe Vcnt'quisimaginentfaufTementquelesliqucurs,ou une
me cpmge ePonge rrempe par fa furface inferieurcmontent peu a pcu
parfafur- d'elles memesdans toute fa fubftance; de memeque dans
facemfr- la filtration ;;&c'eftenvainauffiquilsfefatiguentaren-
rieure, tte dte raifond'un telefret, (puifqu'il eft abfolunientfauxi
monient &qu'ils pretendent expliquer commodement par lacom-
paf d.ins ment iefucqui fertdalimenraux plantes eft portede Ia
o i<t racme verS jes partjes iesplus hautes d'un arbre.
Pourquoi ^ y en a qui confiderans 1'efret d'un tuiau recourbe, qui
le moftve- e^ caufe par la pefanteurde 1'eauquieft dans la pluslon-
ment per- gue, ou plutot dans la plus haute branche, ont tache de
fetuelnefe trouver le mouvement perpetuel par le moien du tuiaure-
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courbe A B C, dont le bras C qui
eft lepluse'troit,contenant peu d'eau, entre dans la furface de l'eau D qui eft renfermee dans le vaifleau E; & 1'autre bras A, qui eft beaucoup plus court, mais extremementlarge conticnt be- aucoup d'eau. CariLefperoient que la grande quantited'cau qui etoit contenuedansle bras A ve- nant a decendre du trou F dans l'air G, a caufede fapefanteur, H^prefleroit la furface deleau D par lle moien de i'air quieft cntre* deux, &larepoufleroit continu- ellement par le plus long brasCdans labranche la plus courte A, & que cctt eau venant encore a decendre par le trou
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peut pas
faire par u/i tuiau recourbe. |
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****""■''".....•,'"'l?
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Naturelle LrvRE t. 75-
trou, F. tomberoit dans le vaifleau E; deforte qu'il fe feroit
un cercle continuel de l'eau qui monteroit & decendroit inceflammcnt, Maiscnfin tous leursefortsonteteinutiles; car bien
que feau qui eft comprife dans le bras A qui eft le plus e- large, & le pluscourtdu tuiau, foiten plus grande quan- tite,&parconfequentplus pefanteque leauqui eft con- tenue, dans le bras le plus long, & Ieplus etroitC; nean- moins parceque ce n efl pas toute leau de cc globe qui pref- fcTair de deffous., mais feulemcnt la colonne deau qui tombe perpendiculairemCnt fur le trouF; (vuquetoutes Jes autres colonnes de cetteeauqui tendent toutcsenbas fuivant une ligne perpendiculaire fe vont directement rendre verslespartiesHl,qui (ont diametralement op- pofees); delavientqu'elle nepeutpaschaflerrairdedef- fus, G hors de fon lieu, ni,repoufler par le plus long bras b C dans lebras B a ljau qui effc contenue dans c b , commee- tant plus pefante que celle qui qui tend perpendiculairement fur le trou F: car autrement il s'cnfuivroit que 1'eau F B qui efl: la plus legere pourroit par fon |
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Pourquoi
ie m«itve- ment per- petttel neft pcutpas fnire par un tttuu recourbe dont la. plm gtoffe branche feSSf?? formt plu- perpendiculaire. Car alors cette quantite d'eau tendant rurs- ?"'
■■■ * t\ tltS tUlAUX
Kz en
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peeptmpt
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7<s Philosophie
en bas par touscestuiaux comprimeroit 1'airde deiTousde
telle maniere,qu'ii s'iniinueroit plus facilement entre 1'eau qui tombe de ces tuiaux 12345 <S,& leur furfaceinte- rieure, dans la grande cavite du bras le plusgros & le plus court A,& monteroit lentement a quclque peu de hauteur; acaufe quelle rencontreroir moins decorps enfonche- min , qui lui fiilent refiftance^; aulieu que cetairqui cft ainfi comprime par l'eau,qui decend perpendiculairement, ne pourroitpasteliementcomprimerieauEqui eftcon- tenue dans le vaifleau F qu elle ia fit monter avec grande Vitefle & en quantite par lebrasle plus long&lcplus e- rroit E DC dans leplus large & le plus court C B A.iufques a une hauteur aufli confiderablequc E C, ou 1'air, qui la comprimeroit lui feroit plus de refiftance. Tourquoi Or lorfque la poitrine 1 fedilate, ouquand lefounet 2 dans Lt qUj cft feruie par dcrriere eft elargi de C C jufques a D D,
refpiration
lair entre dans U foitr'mty& dans des
fouflcts, lorfquoa leselargit; &pourquoi enfufant on fait monterdes -liqueurs. oubien lorfque le bouchon du fiphon j eftelevedeCC
jufqu'a la hauteur D D, l'air voifin eft chafle de fonlieii fansetrc beaucoupcondenfe, & cet air en poufle en-fuite un autrc; d'ouiIscnfuitque de lair, ou de Teau, oude la fumee.ou du laitou bicn quelque autrefemblablecorps liquide, qui fe ren.con.tre dans le Yoifinage, doit neceflaire- ment
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Naturelle Livre I. 77
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ment entrcr au meme inflant dans ie lieu E «jue les cotez.
■de Ia poitrine, du fouflet, ou le bouchon F du fiphon ont |
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i
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<quitte; parccque tous Ics corps voifIns n'aians pas de licu
ou ils fepuiflentretirer, s'opofentalentree de 1'air,dela futnee,deleau,dulait,budequelqueautre liqucur; tnais Ic lieu E les re^oit commodement, fans faire aucune refi- ilance, a caufe dc quclque autrc corps qui ea cft forti. Lorfque dans la Iampe dc CardaA A B C, qui eft pleinc |
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i% ; rPHILOSOPHlE
d'huilc, Ie Iumignon a tant confume d'huile,qu'il n'enrefte
plus dans letrouD; alorsl'huilequieftcontenuedans la petite tour A B decend a caufe de fa pe- fanteur par un cote dtf trou D dans le conduit B D C,& chafte neceflairement au memeinftant l'airvoifin par 1'autre cote du meme trou D dans Ia concavi- te de la petite tour A B, d'ou 1'huile de- cend; parcequ'il fe trouve lajunlieu pour lerecevoir , & que tousles corps d'alentour nepouvansquitterleur pla- ce, & ne foufrrans point de penetration de dimcnftons rdiftent a fon entree. Or cette huile coule dela petite tour AB dans le conduit, B D C juiqu'a ce queletrou D en etant entietement bou- che emp£che que 1'air n'y entre plus; & alors la decente dc 1'huile eftarrete"e, acaufequ'il
nc fe fait plus de cercle des corps qui fe meuvent. Lorfque lemouvement vio-
lent de quelque corpsfait que l'air,quieft chaffe.de fonlieu fe rarefie, ou fe condcnfe beau- coup ; alors cet airetanttrop comprime" eft oblige de fe dila- tera caufe de la matiere fubtflc qui eft dans fe$ pores, & qui fa- gite incefianment avec beau- coup de viteffe; (c'eft ce quc nous expliqueronsplusbas cn parlantde lanature defair) n C bicnquecettedilatation faitqu'- il comprime les liqueurs,quil touche, & qu'il les fait monter dans
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QueVe efi
lacaufedu mouve- ■ ment de l'air& de 1'buile, qui fefait dans la lampe dtCardan. |
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Qaelle eft
la verita ble caufe des moave- mens qu'oii atrtbue a lacrainte du vttide; & quifont caufezpar La conden- fation, ou par lara- refacTton violente de Vair. |
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Naturelle LivreI. y^
dansleslieux, ou elles trouventle moinsde refiftance; comtne
ccqui fefaitapcu presdc la meTnemaniercquelcau, qui dam cette
etant poufiee ayec grande force par un fiphon dans une/"«««»*.
fonraine a condcnfcr, ou daus cettc boule concave
A BC, qui eftpourvuededeuxtuiaux avecchacun unro-
binet, tftehafTee avcc violencc horsdutrou P par Tair qui
eft extremement condcnfe,& par la matierc fubtile qui i'a-
giteavecviolence.
11 fe fait un parcil mouvement dans un verre & dans des Exemf}"
ventoufcs, d'ou lair a ete chafTe pour la plus-part par la /ces c~
forcedela chaleur,&qui fontapilquees fur la peaufcariflec/ s'
ou fur la furfacc deleau froide; ccft cequ'on voitauiTi
dans un hanap chaud, par le moicn -duquel les nourrices
tirentquelquefois du laitde leurs mamclles; la meme cho-
fes'obfervecncoredans une baguctte de fer, dontla tetc
cft proportionnee en grofleur au canon du fufil,qu'on veut
netteier, lorfque ce canon eft cntierement bouche par le
bas; car lorfquonlc tire en hautavec 1'eau du canon, qui
le fuit, il rctournc incontinent vers lc fond avec beaucoup
deroideur : &enfin on remarque lamemechofedansla
conftrucTion & dans 1'ufagc des termometres & d'autres
femblables inftrumens. _
„ . , . , , - , „ , Comtticnt
Car pendant que 1 atr de la vcntoule i du verrc 2, & du [e ra„q
hanap 3 a ete prefque tout chafie dans 1'air de dehors par la momedans
force de la flamc & dc Fetoupe brulante qu'on y a jcttee, /« vcntou-
pubicn parlefeuqu'ony a appliquedequelqu'autre ma-/«;^«'«-
niere; &que lamatierefubtiles'eftinfinucedans iacavi- memon
tcde ces vafcs, alors 1'air exterieur fe condenfe, & fest*mttn"r
partics s'uniflcnt plus etroitement quc fa nature ne peut * * V
lbufrir ; & de la vient quil tacheparlaforccdelamatie-^
re fubtile qui cft dans fes pores, a fc dilatcr de nouveau, &
par cet effort il comprime egalement lcs corps voifins,dont
aucunn'eftchaffede fa placependantquils refiftent egale-
ment; mais dabord que 1'air»ou quelque autre corps com-
IBCU-
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Philosophih
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«0
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«F
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mcnce a fe refroidir*dans la ventoufc, dans le vcrre, ou dans
le hanap; alors ne refiftant plus a 1'air exte'rieur qui fait e'- fort pour fe dilater & pour le comprimer, il lui pcrmet en |
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comprimant la chair, ou 1'eau, de faire montcr ces li-
queurs dans les concavitezdecesvafes» &d'enchafler la
matiere fubtile, qui pafle aifementautravcrsde leurs porcs
Tourquoi acaufede lapetitefledefesparties.
uneba- Lorsqu'on veut netteier un moufquet.dontlecanort
guetteavec eftbouche parlalumiere C,&que labaguette,dontlatete
laqaelleon efl grofle & largc,eft tiree avec violence par Ia main F, avec
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tieteieun
canon |
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1'eau E qui nage dans le canon, & qu'eile eft elevee de C F,
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de jufques
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Naturelle LiVre
jufques a la hauteur E A; alors I'air E A, de l'eau du canon eft chafle de fon lieu, & eft poufle dehors avcc tant de violence dans 1'air exterieur, qu'il eft oblige de fe qondenfer plusque fa naturene peutfoufrir: &etant ainfi condenfe il tiche a ferarefierdenouveauparle moien de la matiere fubtile qui fe meut entre fes pores. Si bien que d'a- bord que la main F s'e'loigne de la baguette qui eft elcvee en haut.el- keftaufli-totrepouflee jufqu'a E C par l'air de dehors qui eft fort condenfe, & qui fait efoitf pour fe dilater, & la matierefubtile, qui s'etoit infinueedansla concavite, que la baguette avoitlaiflee.pene- tredans l'air exte'rieur a caufe de la deiicatefla de fes parties. Pour ce qui regarde le termome-
tre, ce doit etre un verre creux, ou convave,tel qu'eft A B C D,qui foit fermede toutes parts, alareferve dunpetit trou,qu'il a a Iapointe D: en-fuiteon lapprochedufeupar la tete rondc A, ce qui fait que 1'air qui y eft contenu, fe dilatc, & eft chafie pour la plut part dans 1'air exterieur, qu'il condenfe avec beaucoup de foree. Or avant que 1'air du termometre fe refroi- difle, on enfonced'abord la pointe D, qui del'eauforte quieftde couleur verte (a L
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I. 81
qui eft au deflus moufqutt
etant tiree |
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iTi:
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nhaut a-
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STf" < w* leau
■Jffl3 j dtt caron /({ efirefouf- ree vers te |
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Vu<
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fondavic
% beattcoitp */ de vkUiice |
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Tourquoi
Veau tnon- teou dc- cend, quel' quefois dans urt termome- tre. |
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cft percee, dans
caufe du cuivre
grofller
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Sx Philosopihe
groffier dont elle cft faite) laquelle eft chaffee par la poin-
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AJ
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tedansla concavite du termometre,y etant
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forcee par 1 air exterieur, qui a ete trop con-
denfe,acaufe de celui qui eft forti du termo- metre,lorfqu'iI e'toit echaufe; (car 1'air qui eft: refte' dans le termometre, & qui s'y eft rcfroi- di ne peut plus empecher 1'entree de 1'air de dehors, qui etant tropN condenfe, fait efort pour fe dilater, vuque cet air a tant diminue pendantquele termome'tre etoit echaufe)de forte que Peau forte eft eleve'e, par exemple, jufques ala hauteur B. Letermometreetantdanscet etat, s'ilar-
rive que 1'air de dehors aqucrant un plus grand degree dejchaleur, echaufcl'air A B ;a- lors celui-civenant a ^tre dilate par cette cha- leur,comprimela furfacede 1'eau forteB,& la fait baiflcr plus, ou moins de B vers F C, a proportion qu'ilfedilate. Maiss'il arriveau contraire que l'air cxtcrieurvenantafercfroi- dir, rafraichifle auflil'airquicft dans le ter- mometre, alors cetair interieur etant refroidi n'etendra plus aflez fort fcs parties pour pou- voir refifter au preflement de l'air exterieurt lequel a ete extremement condenfe par l'air qui a ete chaffe du termometrc, lorfqu'on le faifoit, & qui fait efort pour setendre & pour fe dilater.a caufe de la matiere fubtilequi cou- le dans fes pores; fi bien que l'air de dehors en- trant par le trou de la pointe D,& comprimant |c la furfacede 1'eau forte, qui eft contenue dans lcglobeinferieur D EF,s elcv£plus,ou moins haut de B vers A, a proportion que l'air inte- xieur fe refroidit. Or
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fMWSSf!'1 '.'■■:■ '^r^r"r:
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NaturelleLivreI. g 3
Oronprend de leauforte,quandonfait untcrmome- Pourquti
fres parcequ'elle negele jamaisen hiver, & on lui donne onfejht
une couleur verte, afin quelorsqu'clle monte,ouqu'ellede- d'tuuforte.
cend.oripuifle dautant p!usfacilement difccrnerfa zoxx-imtts,
leurde celle du verre qui la contient. termome-
IIy en aquidifentque toutesccschofes,quenous avons PtUf(.m
dejanettementexpofees desil y a plufieurs annees, n'ont{esmouve.
jamaisete expliqueespar perfonne, & quipretendent que memne
tous ccs mouvemens fe font par la vertuque i'air a de (cfompas
dilaterde foi-meme, ce quilsappellentrefibrt: Mais faeaufez, «-
dilatation de 1'air(qui j'expliquc ici, & que j'ai autrefois mquement
expliquee dans le traite de 1'air ) contribue fort peu a cau- Par *" *"'**
r /w c n tamn na- lercesmouvemens; ee qui paroitmanireitement,en ce ,, ,
que dans tout mouvement fe devantfaireun cercle des^^
corps, qui femeuvent (<comme faiexpliqueci-dcvant &
ailleurs) neanmoinsprefquetous ces mouvemens ne laif-
ieroientpasdeiefaire,quand memesiair lfauroit pas la
vertudefedilaterde foi-meme.
C H A P I T R E XIII.
Pu Temps.
* Ce que
TOus ies etres naturels ont leur duree, ou une certaine c'ejt que le
continuationd'exiftence,qu'on appelle temps, temps. Cette duree eft ou prefente, ou paflee, ou a venir. Ses rff".
On la mefure avec beaucoup de juftefle par ie mouve- r^c"u n mentapparentdu CieLoupar leveritable mouvement de ifmefure la terre autour de fon axc: & ce mouvement s'appelie Upiusfeu- temps au flgurs , en prenant ia mefure de la d uree des ciio- re defa fespoutleschofesmefurees, ou pour la duree mime.ies duree: &~ choies. comment Etxiecette maniere on peut admettrePopiniond^Ari- «"'««^».-
ftote,quandilditqueletempseftladuree d^umouvement^^"0"1 * & du repos par ce qui precede & par ce qui fuit. de tmp!' L % Ccft
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8+ P H I L O S O P H r E."
Comment CeflpourquoiauiTionpeutdirequil n'yaqu'unremps,
on peitt di' ou une mefure de la duree de toutes chofes 5 bien que cha- requilnj que chofe a part ait fa,propre duree. a quune ^e temps prefent n'eft pas un momcnt indivifible; quoi- duree de ~ucje jus fouyent on je confltJere tel; mais il a des par- toutescho- J. . 5 'c ■ '> j , r tiesindehuies: parcequ on n y trouve, ou qu on n y peut
trouver aucune partie reelle, qui n'ait unc quanti-
te indefiniment difrinfte& qui parconfequent nc puifle e- tre continuellement divifee cn une moindre : comme nous avonsjaditenparlantdespetitcspartiesdu corps,ou dela fubftance etendue. ChapitreXIV.
Delnftn oii tendent les chofes naturelles, de lafor-
Qxe tes e- tum fr 4U hazard. tres nntu-
relsagif- T Es&res naturels, &ceuxmemes d'entr'euxqui font
fent tou- JL/inanimezagilTenttouspour la fingenerale quelAu- joun pour teur de la nature s'eft propofee , & que les hommes ne peu- le fin que yent pas bjen comprendre. Dieu s eft Et • js agjflgnt certainemcnt & infailliblement a caufe de
p ra'uoi^car connexion avec d*autrescaufesnaturelles ,que Dieu leshommes connoit, & qu'il a ordonnees par les loix»& les proprietez croient du mouvement, & par le libre arbitre dc fa volonte; & ce- nefortune. laarriveYnemesdans letempsque nousdifons quilsagif- fent par hazard,ou a deflein,ou lorfqu'il fe forme des mon-
ftres.
Ceqmceft Lcs hommesncpofentun hazard,ouunefortune,quc quele ha- parceqifils ignorent 1'enchainement des chofes. xjtrd,ou la La fortune eft un concours inopine des caufes, qui fbnt fenune. neceflaires pourproduirequelqueefet. l,f Ainft toutcs leschofes naturelles font neceffaifement 'turelles"*'ce qu cu<es font a l'egard des caufes qui agiffent de telle, ou
fnt neccf telk manierebien que fouvent on les appelle, ou qu'on les puif-
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<?4L j '^M^^^^^f^^if^
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Naturelle L ivre I. «^
puifleappellercafuel!es,al'egarddes hommes, qui nedcf4'™"?''
couvrent pas le concours des caufesqui lesproduifent, ou& r .
■ rr js u cau(es,qut
qui agi ffent de concert avec elles. Uf *^
/e»f; 014»
CHAPITRE XV. queiles Des chofesfwrement naturelles, & des chofes nrtificiellts. '' ' \
LEs etres naturels agiffentpar un principeintcrieur, ou l''g«rd de
bien elles font arbitraires. l'bommt a Par principeinterieur, nous entendons ce qui les fait a- %m cei
gir, patir, ou demeurer en rcpos fans que 1 induftrie des ^conmiis. hommesy ait aucune part. Des c\]gre\ Et ce font les etres, qu'on nomme par finecdoche.etres purement
naturels, ou purement naturels. naturtlles. Les chofes arbitraires font cellesqui agiffent, qui patif-
fent.ouqui ceffent dagir felon 1'art, que la volonte deD" chofes Ihomrae y emploie. £%£' Et c'eft pour cette raifon qu'on les nomme artificiel- "Xl
les. Elles ne laiffent pourtant pas auffi d'etre naturelles; par- Qut Us
cequelles font.douees de nature : ayans fauffibienquec/;o/« ar- celles qu'on appelle naturelles par fynechdoche)un.princi- tificielles pe interieurdaftion, depafiion,&de ceffation, quide-/""' 4UB* pend dc la figure, du mouvement, de la groffeur & de l'ar- nAmMss' rangementdeleurs parties. fctcela paroit evidemmenten ce que dans de tclle occafions, les hommes ne font qu'a- pliqucr 1'agent aupatient, comme on voit lorsqu on feme du ble,ouqu'on fait engendrer des mulets, &dans une infinite d'aurres rencontres: ce qui ne met aucunedife- rence effentielleentrc ces chofes, mais feulement unedi- ftiniftion. qui ne fubfifteque dans notre maniere de con- cevoir. QudUs
. Cependantleschofesartificiellesfont fortdiferentesde 3-^ "
cellesqu'on nomme naturelies, y aiantentr'ellesunedi- fafafa L 3 ference
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?<s Philosophie
fwcmtnt ferencedu plus &dumoins,ou de degrez de perfeetion; car
natureltss lesch0feSnaturelles qui sengendrenttcuslesjoursd'elles-
nlusoule memes' )e &s meme les plus chetives, font faites avec
moiw,ou tanCciart:fuivantles loixdelamecanique,quelesautoma-
felon lettrs tes memes, a la conftru&km defquels les hommes ont em-
degrez. dt ploie toute leur induftrie, n en aprochent aucunement;
ferfetlion. comme on peut voir dans une horloge, dont le peude
roues&de reflbrts nentrent aucunementencomparaifon,
avcc cette infinite d'os, de veines,d'arteres, de nerfs, ni avec
le fang & les efprits du plus vildes petits animaux.
sjue es Etceftuncobjeclionfrivolequbn nous fait endifanr»
fkieltes a °»ue *es ^tres nature^s f°nt mus» ou recoivent la force de
gijfem par ^eur mouvement des caufes exterieures, & queparconfe-
K«pn'*«/><?quent il femble qu'elles n'on point de principe interieur
interieur, qui les fafle agir. Car les chofes purement naturelles,
auffibien recoivent auffi leur mouvement des caufes exterieures,
qitecelles comme du Soleil, del'air, du feu, & des aliments; fans que
qmfont pOUr C£ja Qn jeur refufe un principe interieur;comme cn e-
mulreUes on arai*°n' Car quandmemesellesferoientagiteespar
'un mouvementquileurvintdudehors, ellcsauroientce- pendantencorcun principeinterieuraclif. Carceprincipe interieur, dont nous parlons, ne confiftepas feulcmentdans lemouvement, mais ildepend aufll dautres chofes qui font neceflaires pour agir, commedela fituation, dela R- gure & dela grandeurdesparties, qui convenant egale- mentauxchofespurementnaturclles,& auxartificielles, ont peutavec raifon aflurerqueilesontlesunes&les au- tresun principe interieur qui les faitagir. Mais comme tout cequi eft mu, fe meut par foi-meme, ou par fon pro- pre mouvernent, &nonparun mouvement etranger; bien qu'ilaitreceud'ailleurslaforccde fe mouvoir; il senfuit de la manifeftement que les chof cs purement naturelles, & les chofes artificielles, non feulement toutcs entieres,mais aufli dans leurs patties (lorfquelles font convenablement. join-
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Natur elle LivrtE I. 87
jointes les unes avec Ies autres) fe meuvent par un prin-
cipeinterieur, & ainfiagiffentparelles-memes;puifquel- lesont en elles tout le principe propre& interieur, a fcavoir le mouvement la fituation, lafigure, & la grandeur des parties qui leur eft neceflairepouragir. . J*y " Et il ne fert de rien d'objeci:er que les chofes artificielles fmeues
n'etant quedes etres paraccident, ne peuvent parconfe- cm &ti }. quentagirpar ellcs-memes. Carbien qu'elksfoient(com- trespar me les cliofes purement naturelles) des etres par accident, accidenty parcequellesfonrcompofeesdesaccidents,quifontconve- comme les nables a leur nature; elles font neantmoins desetres parf W" M~ foi, & agiffent par elles-memes, puifque ces accidents leur mfUe,> & font eflentiels,commenous avonsprouve ci-deffus. Ceft ,*£*/£-. auffi ce que l'ufa"ge nous enfeigne dans le langage ordinai- &ls etres re, lorfqupn donne auxmontres, ouautres femblablesou-p^ p,tt vragesle nom d'automa.es, ou de machinesqui aeiffent _ , .. D, r - o Que ladt-
par leur propre force. vtfma ' n
On peut voir evidenment par la que la diftinction vulgai- At £ \^_
re qu'on fait entre 1'etreparjoi, & l etre par accident doit tre (fl ^tre
pafler pour vaine & pour inutile, vuque par la on met de la parjoi, &
diference entre les chofcs, quiont neanmoins une tres, etre par
grande afinite.Car dans Ies chofes naturelles& artificielles, ^tidm
l'etreparJoi}8cl'etreparaccideiit ncfontqu'une meme chofe. eft %™x?e'
IIparoitaufliparlaque ceuxla craignent fans raifon,-\nJ*
qui nous entendans dire, que lhomme, ou toutetre natu- maia> ^tre
rel ,-eft un etreparaccident, s'imaginent en tirer quelqueqUe m,omm
confequenee abfurde; puifque nous foutenons que l'hom- metfi tm
me, aufli bienquetousles etresnaturels, eftun etreparjoi, etrepar
&quepar cette de'daratio/i nous otonstoute l abfttrditc, attM***
qu'ils pourroient avoir con$ue dans leur efprit. €_'les
Ceft par la encorequ*on voit clairement, que ces gens £*~ ~j"
fe travaillenten vain, qui tachentde montrerque le poidsf,7r," , __
j> r 1 111.. • /1 " .u- ne bcrlope ounhorloge.ou ia cordedacierqui y eft entortiliee, nefmpar_
<k>ivent pas pafier pour partics de lliorlogc, mais feule- ttes de
ment
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88 Philos.ophib,
mentpour quelquechofedexterieur,qui luicommunique
un mouvementetrangcr. Car quand memeson leuracor- deroit ce point, cc qui neanmoins eft faux, cependant l'horloge confideree lans lc poids, qui y pend,& (ans la cor- de,qui y eft entortillee, commeen faifantpartie,feroit tou- jours un etrepmfoi; parcequ'elle feroit parfa propre effen- ce, cc qu'elle efl; & elle feroit mue par la force propre de fon mouvement; a caufeque, commenousavons deja dit, tout cequi fe meut, fe meut par la proprcforce de fon mouvement, bien quc cette vertu lui aitete communiquee dailleurs. |
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Vborfoge;
&que,
quandme
meelles nj/
feroientpaa
rhorlogene
laijferoit
purtant
pas defuh
ffter.
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DJE
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H
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DE LA PHILOSOP HIE
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NATUR ELLE
L 1 VR. E S E C 0 N D.
. . -',.. ' ■• ■ ■ -■ ".■.■.;./■. ■ ■ ■
Dcla rnachinc, ouftructure du monde vifiblc
Chapitre I.
Deforigitte dti monde* ejr defes tourbillom.
■ .. ■ ■ * . . i
Ous les etres naturcls aJGTemblez en une , *j* 4H'
maile font cc qu'on apelle lc monde. cJj V* C eft dans ce vafte aflemblage& dans
cct arrangement d'une infinite de grands tourbillons, M, D, N,S, L, F,f. Y, qui fetouchentimmediatcmcnt, quc ^font compris tous lesetres naturels. nue ^ Notrc penfee ne peut point affigner de bornesau mon- rmnde efi de■■: carquelque eloignezquonfe lesimagine.ontrouveindtpnii toujourscncore au dela un eipace etendu cn longueur, lar- notree- geur & profondeur, qui cft veritablement un corps, com-4*4r^» me nous avons fait voir auparavant. Ceft pourquoi aufli nous difons quc le mondc eft indefini, fans dire neanmoins qu'il foit infini. Car une chofe peut bien etre finie.quoi- Quetbom- que la raifon hurnaine n'y de'couvre aucunes extremitcz. me n'eft Et il femblequec'eftunetemeritede direquerhomme ?<"*'««»- eft la fculc fi n, que Dicu s'eft propofee datis la creation de &*!*$* 1'univers. Car qui eft 1'homme, qui fe vantera de penetrer D'fW *'J* dans Ics vues du Dieu infini, a moins que d'ofcr lui difpu- j^J/ju terfafagclTe? Orileft neanmoinsde la piete depcnierque tria.mndn totitescholes ont etc faitespourrhomme ,parcequ*en efet m$nde, M clles
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Philosopmi
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L_
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Naturelle Lt vreI. 9t
clles ont ete creees lcs unes pour les autres, & parconie Qu,t u
quent aufli pour 1'homme. '*«(* fr°- Apres Dieu cre'atcur de toutes chofes, il femblc que Ia c,3a'"e du
caufc prochaine du monde foit cc mouvcment violcnt de mon e e> la matiere,ou du corps en general (qui nc confifte que dans mm Vl0. retendue cn longueur.largeur & profondeur,) dont la plus Untque partdes parties font muesfelon desdeterminationsdife'-!>/*«<«»>»- rcntcspar unmouvement qui n'eft pasuniformepartout. pnmea U Car c'cft par ce moien que ia matiere a ete diviiee en dcs w*tiere,
parties de diverie grandeur, <5c de diverfe flgure , & que ne y 1m f4'~ pouvant pasetre mue touteentiere en dtoite ligne, a caufe-^"3'tour" deladiverfe determination de fonmouvcment.fespartics"'^"^" vcnant a s cntrechoqucr diverfement & afe reflechir reci- r0„j en proquementjilcftarriveneceflairementquelleaformeparforme de tout divers tourbillons inegaux,qui tornans inccflamment^^Wy s'acordcnt neanmoinsdans*ieurs mouvemens (autant qu'il tpurbillons fe pcut)& dont lcspolesfont eloignczlesunsdesautresji^-'- outre que leurs parties ayantete extrememcnt agiteesies ^fe,,c" unes entre les autres, en font devenues fluides. tourbi ons Les mouvemcns dcs tourbillons s'acordent lorsque, par d4HS itm
exemple.letourbillonSdelapremierefigureeftmu de Amtuve. cn E.letourbillonDde Men Q>let0urbillonFde2en 3 Scmem; & +,& le tourbillon Y fuivant 1'ordre des chifres ^, 6,7.& ain- q»e Ums ii du reftc, puifque leurs mouvemcns s'aident reciproque- folesfont mcnt, Hoigncz.\ Leurs mouvemens font contraires, lorsqu'ils s'empe-/waw "
chent reciproquement par des deterrninations opo fees; c eomme fi, par exemple, letourbillon S fe mouvoir de mu\ ; tn_ A en E - le tourbillon F de 4 vers 3 & 2} & le tourbillon tendons DdeQenM. par des M 2 On mouue-
met.s,qui
ftsordmtnfemble. Cequenousentendons par dcs muvemens conttaires. |
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Philosoph i e
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92
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^?MS^
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:■:•.•.'.■.'.•• W.*'.fV.: :■■.'.■■ -------, (j
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^
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NaTUUELLE Ll VRE I. 93 . •,.
Onpeut facilement comprcndre ce qu'on enrend par Ce V*$
des poles eloignez les uns des autres, fi on jettc lcs yeux d6n etlte"~ furlafeconde figure,oul'onvoit quclcpoleA du tour-tai tv J billon S,eft beaucoup eloigne des poles T T du tourbillon fHeJ qui K,le touche; & quc le pole B du meme tourbillon S cft fort diflant des polez Z Z du tourbillon voifui L; auffi bien p««r$*« quelespolesM MdutourbillonC,&les polesdutourbillon^J^" Ofont fort eloignez des poles A&Bdu tourbillonS. tmbilktu Or fi ces tourbillons avoient dcs mouvemens contraires, s'acordent
& qu'ils tournaffent autour despolcsvoifins ,ilcft certain & «m
que le plus fort abforberoit le plus foiblc. Et ainfi tou- leurs polet
te lamaticre de 1'univers n'auroit forme quunfeul, ou/««' iloig-
qu'uh petit nombre de tourbillons. nez-lei ms
dtf autres,
C H A P I T R E. 11.
0, ■ .,.<..■■ i rtti» ■
Dttpremier & dttfecond ttement, de t origine dtt [oltil
ejr des eteiles, & de leur lumiere. LEsdiverfes parties fluides.danslcfqucllcs la maticrc
de 1'univcrsa ete divifee dans ces tourbillons, a caufc Des f , , > , v . mens,&de de ces divers mouvemens, etant raportees a trois genres ^ ■ ■
pourroient bien s'appeller les elemcns du monde, parceque nt.
c'eft d'elles que fbnt compofez tous les corps de 1'univers. Le premier element eft cette partiede lamatierc, qui _. „ /
etant la plusagitecdc toutes, seftbnieecn de petites mlere\e- partics tres deiicates & tres fluidcs, lesquelks n'ayant pour mmt. la pSuspart aucunes figures de'termine'es , maisleschan- geant inceffanment, s'acommodentimmediatement, & fans aucun vuide a toutcs les figures des corps contigus, a caufc de leur petitefle, & de la fluidite qui en eft unc fuite. Lcfecond elementeft cette partiedela matiere,qui e- P* i*****
tantagiteeavecmoinsd'impetuofite, que le premier e\e-e "'' ment apris la forme de petitcs boules tres fluides a caufe de la raclure des angles, qui en ont ete detachez. M 5 En-
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94 Philosopihe
Qu'entre Entre ces petites boules il y en a de plusgrofles, & i! y
lesboules en a jc pius pctitcs. Et ies plus grofles etant lcs plus folU dujccond , , r rr i r c .'iJ j • .
tltmtnt il s' nt au Plusfa'cePtlDksdumouyement vioient, qui
y en a des *fW*4 imprimeparlepreWcrelefnent; &parconfequent plus grojfe elles fe meuvent d ordinaire avec plus de force, que ks plus quelts au- petites. tresi&que Lcs tourbillons de ces deux elemens fluides tournans
ies plus en rond des Ic moment de !a creation, les pctites boulesdu grojfesfont fec0nde!ementetans plusfolides que le reftedc la matiere ts p usa- ce{cfte tcndoient vers la circonference. Et patccqu'il y
De 1'orivi-avoit Pius du Preniier element, qu ll n en faloit pour -rcm- nt dufokil Pilr ies intervales des boules du fecond element, qui fe &des pioi- touchoient mutuellcment dans de pctits poins; dc la il eft les fixti. arrive que le refte de la matiere (ubtile teadoit vers le cen- Pourquoi tre dc chaque tourbillon, ou etant feulc, maisen moindre
*ucom- quantite,elIeformoitdepetitsluminaifes,quiaucommen- mencemmt cement n'eclairoient la terre que foiblement, & qui pour on leur '.- \ r i , • tv • ■ i» doxna l cet erct • a cauiedekur petitefle, n avoient point dautre
nom de lu- nom > °iuc CC1U1 ^c lum'erc- Mais en-fuitc vers le quatrie-
tnkrt. nie J°ur de la creation, il fe trouva de la matierc fubtile cn
Commem ft grandc abondance (laquelle s'etoit formee de la raclurc
anquatrit- des boules du fccond element, qui s'etoient froteesde plus
mejourde en pluslesuncs contre les autresjque coulant en abon-
la creatwn dancc vcrs ie milieu de chaquc tourbillon, a caufe de fa
ejolttl & flujjjjf^ ^ & y t0urnant autour de fon centre avec beaucoup
devinrent ^e Vlteu>e'& avec un mouvement diverfa elle fait de grans
de «randsauTes ^c ccsPetlts 'uminaires, dont celui quieflr au milieli
lumnahes de notre tourbillon S, nous eclairant a caufe de fon. voifi-
nage, s'appellc lefoleil, commeetantfeul; &ks autres
qui fontau centre des toarbillons Y. f, F, L, D, font apel-
lezetoiles fixes.
Et ainfi le foleil a ete forme avec les etoilcs flxes le qua-
triemejourdelacreation; &lememejourlecorps de la Lune en reccvant beaucoupde lumierc, &la reflechiflanr. cn
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NaiurelleLivreI.
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95
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4 : ->
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9<5 .1 P Hyl L OSOPHIB
enabondance vers la terre a caufedefon voifmage; il eft
s, arrive quele memejour, la lunc quirecevoit tout Jalumie- Ce quece- je ju f0jey.eft deyenue lautre grand luminaire de la terre. mtque a £t jQn eomprchd jeja clairementpar la cette difficultc damles quiafatigue 1'cfpritdetantdegens, af9avoircequ'etoitla fremiers Jumiere durant les premiers jours de !a cre'ation, & ou elle jours dela etoitvC*relketQitlameme, qu^cllceftencore.&elleocu- creation; poit le m&me lieu,, qu'elleocupeencore aujourcfhui, c'eft & ou elle a dire qu'elk etoit vers le centre de chaque tourbillon etonalors. s, D, L,F, f ,Y,; maisdepuislequatrieme jourde la cre'a- tion, de petite qu'elle etoit, elle eft devenue grande.
Enquel Ainfil'onpcutaifement refuter 1'abfurdite que Simplicc eut etott atribue a la defcription que Moife fait de la creation , lors- 4 um/ereqnji dit quclc jouravoitetetrois jours avant la creation *jour de 'la du foleii- Car la lumiere, que Dieu avoit faite des lc pre- creation ■ mict j°ur delacreation dans le lieu, que j'ai deja decrit, & lorsque le ou le foleil eft maintenant fufKoit, pour eclairer la terre [oletlnetoittrois joursdurant, fans qu'ily eut aucunc abfurdite; bien pas encore que kgrand luminaire du foleil ne fut pas encore cree, & forme. qU'ji nedut etre forme de Dieu avec les etoiles flxes & la lune, quclequatriemejour.parlaraifon que nousavons
deja propofee.
Ce que Qn apellelumiereceprelTement&cette agitation divcrfc,
ctfique /"dont la matierela plus fubtikdu foleil & des etoiles fixes
^rTlfnl* Prefle ^ans cefle de toutes Parts & en droite ligne(fuivant les
ttoilet" " 'oiX(^u niouvement quenous avonsdeja e*pliquees)les pe-
tites boules du fccond clemenrqwi font repandues par
tout 1'univers, &qui fe touchentreciprequement,
Cequec'eft OrceprefTementdesbouksdufecond&emerit quipro- quetefen-C£dc(\c la lumiere du foleil &des autres aftres s'apelle ttmentde auffi lumiere, entant qu'ilfait impreflionfur ks yeux de lummt. ceux qUi \es regardent, & qull excite en. eux le fentiment delumiere.
Or ilparoitaflezq^uelalamkren'eflautrechQfe ,qu'un
cer-
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NaturelleLivreI. 97
ccrtain prcflement dc quelquc corps proprc a excitcr dans Preuve de
la retine lc fentimcnt de lumiercfi ionconfjdere que""* vm- quand on heurte de 1'oeil avec violencc contre un corps"'* dur dans un lieu obfcur, cela lufit pour cxciter la fenfation delumierc. Maisfil'onveutconcevoir clairement.commentlama-
ticrc du foleil & des etoiles qui tourncen rond avecrapidi- u lumme te.preffe divcriement & continucllemcnt dc toutesparts, ferrpand le ciel d'alentour, ou le fecond element fuivant des de tous co- lignesdroites, pcutexcitcr par tout de tous cotcs une fenfa- tt^Juivant tionde lumicrejon n'a pourcetefTetqu'a confidercrla pier- des ll£"es rc A,qui tourne en rond dans la fronde A E: car bien que droites' cettepierreiemcuve clrculairemcnt fuivantlaligne LA |
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B F, ellc nelaifle pourtantpasde tendre vcrs Ia tangento A,
V» G; comme on peut voir par ce que nousavons dit ci-dc- Vant; & par fa pefanteur elle tcnd aufli de A, vers Dj ce qui tait qu/elie comprimc lc corps qu'clle renconcrc, non fcu- N lc-
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9<5S P H I L 6 S O P H I E
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NaturblleLivre I. 99
femcnt dc A vers E> mais aufli de A vers C, & de A vers D.
A quot il faut ajouter que ia matiere fubtile dont le
fokil &ks etoiks fiscesiont compolees » eft fans cefle diverfement agitee avec rapidire' dans fes parties les plus fluides, & qu'ainfi pouflant de tous cotez les bouks du fe- corid elemcnt elle repandla lumiere par tout; comme nous voions que la flame d'une chandelle, dont les petites parties font diverfement agitees de tous^cotez, repand fa lumierede toutesparts. Or les boulcsdu fccond element etantchafieesversla <£"ne
circonfe'rence & les aftres s'etant deja formez par le^JwLrV- mouvement continuel des toutbiilons, mt pawe de la umm matierela plus fubtilc pafle fans cefle de quejques tourbil- pafi contt- lons par les partiesles plus eloiguees dcs poles (AB, MM, nuelle- YY, Z Z telks que font, parexempk, t, 2, ksquelles mnt d'un ctant extremement agitees pouflcnt cettc mafkreenpius tourhlton grande quantitedansdautres tourbillons, par ies partiesto/ laH" voifines dc leurs poles, comme 3,4., qui etans dans unetre' moindre agitation, donncnt facilement entree a cette matieie vers kur ccntre, S , O, L, C, K. Et cctte matiere fubtik paflant des poks opofez, vers *?£ utte
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gran&c
fartte du prcmier element fe convertit in parties caneUes, |
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ccntre, par ksintervalki tnangulaires
1 & 2 des bouksdu fecond element» qui tourncnt aucour de lear axe, fe ehange inceflamment pour lapluspart 3 en parties canclees,dont lcs wmqmptfffib |
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font tournees d?une mankre....
contrairc aux autres» tdk&que*^™^*^ font 3 6C4: pendant que quel- ques parties tres fubtiles qui font bran- chues, ou angulaires, fe joignent enfemble. Mais ce mouvement circulaire destourbillonsne chafle
pas tcs boules du fecond element de l'un dans 1'autre; parcequc lc rnouvementeftfi lent entre les poles des tour- N 2 billons
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lOO P M I L O S O PH I E
Que left- billons voifins, que 1'agitationdu fecond elecment, quifait
eond ele- efort pour conferver fon degre de mouvemcnt, ne Jui ou-
ment ne vre poi nt de paffage par cet endroit, & que hors dc ces po-
pajje pomt ]es> jes autrcs tourbillons fe meuvent avec tant dc rapiditc,
duntour qU'i|s cmpechcntfentreedu fccond element par laforcc
biuon dans ,, ,, l . . ■ * ., d uncdeterminationcontraire.
Pourqnoi ^r ^a matiere la p!us fubtilc nc ttouvc vers Ics poles
U matiered'un autre tourbillonaucunobftacle,quirarreteclansfon dupremter chemin, parcequ'il n'cft pas befoin qu'elle perdc la ricn de ilement favirefle, vuque danslesdetroirs.qui nc font pas remplis paJfeu'M des boules du fecond element , elle trouue partoutcies tourbiUon chcmins fuflfans & prefquc uniformes,pour continucr fon dans Uu- mouvcment. Cai m m Lamaticre fubtilc du premier& dufccond elemente-
enpeut di tant compofeede partiestres fubtiles& tresdeliees, qui
re qnc U penetrent toutes fortes de poris , & qui iont trcs proprcs
matiere pour recevoir lc mouvement des atKres corps; dela vient
fubtile eft que tous les autres corps folidcs lui commmuniquent
la caufe [tms mouvcmens ; & comme elle eft en grande abondan-
perpetuellc ccf £ queliea recu un mouvement tres violent des le mo-
j",mmr"mentde lacreation(commc ilnous eftreveledansTecri-
lesmoun-™^ outrcquec'eftenellequeles autrescorps nagent;il
mens de s'eniuitneceiTairernentqu'eIlc meut auffi reciproqucment
1'itnivers. & de diverfe maniere tous les autrcscorps.felon la difpofi-
tion differente qu'ils ont derecevoirrimpreiilondefon
mouvement:&c'eftpour cetteraifon qu'on peut dire forta
propos qu'clle cft la caufc continuelle & generale de tous
lesdivers mouvemens, qu'onobfervedans ianature.
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Cha-
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N ATUE RLLE LlVRE I. 101
C H A P I T R E. III.
Du troizieme element; de lorigtne desfUnetes & des
cometes, qtti senforment. De Upefanteur,
ejr de lnlegeretedelettrsparttes.
LE troizieme element eft cette portiondc la matiere, qui d« troi-
etant la moins agitee de toutes, s'eft divifee enQcmeele. groftes partiesde divcrfefigure, qui nefont qu'uncmaf- »«. le. Ceft dc ce troizieme element (pendantqu'iletoitem-
porteen rondpar les deux eiemens lcsplusfubtils, &que fes parties les plus agitees atteignoientcelles, quialoient plus lentemenr, & de plus qu'eiles etoient iointes enfemble endiverslieux par la matierefubtile des tourbillons, qui couloit aupres, & dont les parties diverfement agi- teesentr'eUes,tendoientde toutes partsen lignedroite,& qu'ainfi prcflTantlesparties qu'elles touchoientdecote,elles lcs aflembloient en une maflej que fe fbntformez diverfe- ment les gransglobesdesplanetesTj ,2\.,r^,T, D, $ ,§ ,aufli bien que des cometes qui fonte loignez du foleil,felon qu*- ils ont ete plusou moins folidcs,& ils ont etearrerez dans la ftation A B C A,foit acaufe d'un certain degre de folidite, foit a caufe d une ccrtaine proportion de lavirefle, oude lalcnfeurdu mouvementdes cieux, qui fonta leurs cotez. Car ceux d'entre ccs globes qui fontlespius folides,
comme SaturneTj , Jupitery, &MarscT, ont etechaf- fezplus loindu ccntre S;&ceux qui lefontmoinscom- me la TerreT,laLune D, Venus $ , &Mercureg ,nont pas ete' chaflez fi loin du me*me centre S. Et lorsqu'ils font parvenus jufquesa ces boules dufe-i
cond elcment, qui font aufll folides qu'eux; Ou que la vitefle du mouvement des cieux, entre lesquels ils font /1- tuez, aetetellementproportioneequc 1'un nc puifle pas N 3 fur-
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furmontcr f autre, alors ksplanetesauront sarde hmi
me ftat,on,ou elles tournoientauparavant: cequi parotoa plus clatrementdans la fuite. 4 paroitra Ondoitjugerdelafoiiditedutroizieme dement, non
feu«
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Naturelle Lt vre II. 103
feulementpar la groffeur & par re*paifieur de fesparties, Enquoi
maisaufliparleurfigure,&principalementpar lepeu deconfifte furfacequellesont; parcequelesparties quiontmoinsdel* folidite furface penetrent plus aifement dans d'autres corps. Etdes P*rtie? c'eft pour cette raifon que du plomb misen bale efl plus dutro'~Jt~ folidc, quelorsqu'iI eft batu en plaque, ou bien lorsque la ™*e e~ bale eft creufe: carfune coule a fond, pendant que fautre nage furlafttrfacede 1'eau. ^ Pourquoi Entre les parties du troiziemee'lementcelIes qui(bntmre ies,
les plus folides, font chaflees perpend icuiaircment vers le parties, centre de chaque planeteparla force du fecondelement~W les qui coule aupre's,& qui lescomprime a caufequefes par- fl*n*tet ties, quifontdiverfement agitecsde touscotez, tendent fontcom- partout a k. mouvoiren droiteligne: mais celles qui font P°res> les moins folidesdemeurentplus eloigneesducentre, apro- etue'fSau porrionde leur peude folidite : dc meme que delapaille dedansjes melee avecdu ble qu'<5n jette hors d'un van, ou d'une sutres au pel!e,ne va pasfiloin ni fi vitequeleble meme. Et ceftdelors, cequifaitauffiquelaterreeftaudeflousdc1'eati, &quau'"aut*** contraire 1'air efr au deffus 1'ea'u meme. en ^Mt & On appelle dordinaire pefanteur& legerete cette len-'" 4Mtrtt
teur, on cette vitefle du mouvement des particsdutroi- zieme ele'ment (ce qui vient deleur pfus ou moinsdefb- Cf qui^efl ledite) par laquelle eiles font chafTees plus, ou moins vJ- qHe u »<>_ te par la matiereceleftequiiesfuit.qui les penetre & qni ftnteur & coule autour d'elles. Car les parties qui font tellcs quelles i* legerete peuventetrepouffeesavecbeaucoup devircfle font nom- deces Par~ mees pefantes; & celles qui ne fbnt capables que d un inou- Ua' vement lent s'apellent legeres. „ Oril faut remarquer que des corpsduue cgalepefan-^/fs/
teur, comme font, par exemple les partiesdc l'eau, ou de halemem 1'air,qui fontmelees enfcmble, & qui fe touchentimme- pefiwsW- diatement les unes les autres, n'ont pointce preflement tansfeuls entrelfes, qu'on appelle d'ordinaire pefanteur; parceque ***" uns toutes meme
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■ >i V4.LflPW^SM^'^«w.»5f«l-ni'k' !^.^^5p,..!ui.i.^!ii*.... ;j(..i!Hi.iiJii*i»j^- ^--
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Philosophie
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10+
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Natuhelle Livre I. 105"
tourcsleursparties,quifontegalemenrfolides,fontpouflees,w.fj^., „e
avec une egale vite/le vers la centre, par la maticre fubtilepejhit qui couleautour delles,&qu'ainfi 1'unene peut chafler,/>««■*/« ni comprifner 1'autre. Et comme elles font egalement""*^"* comprimees, ll n'importe pas fi une partie eft au «tejrf"lrsau" fus,ou audefTous,puifqifelles peuventfacilement etrede- placeespar le moindre mouvement.qui vientdu dehors: comme il paroit, quand on agite en haut, ou en bas ou vers les cotez, un feau plein d eau qtfon a pionge dans une eau profonde. On nedoit pasoubiiemon plusquc lescorps pefants, Pglirt}Uej
qui font plongezdansdescorpsplus legers , nen fontpas umYommt pour cela plus comprimez, ou chafiez en bas; c'eft adi- pUngefous requ'ils n'enfont pas pluspefans; parcequecescorpsle-/V*« riy gers, quelques profonds qu'ils foient, font moins chaf- font aucu- fez vers le centre de la terre par la matiere fubtile , qui nepefan- couleautourd'eux, que les corpsplus pefans, quiy fontm,r* plongez. Et c'eft pourcetteraifonqu'unhommequieft fous 1'eau, quelque haute quelle foit, n*y fent aucune pe- fanteur. C H A P I T R E IV.
. Des Cieux.
CEtte infinite de tourbilions, dontce mondevifible Divifwn
eft compofe, peuvent commodmeent, etredivifez^"^"^ en deuxcicux. Le premier ciel eft cegrand tourbillon A Y M B, dans lepremier
Icquel la terre,ou cette planetc, que nous habitonSjeft"^' emporteepar lamaticrc fubtile autour du foleil S.entte les etoiles flxes L, C, O, K, avec cncore d'autres planct- cs, dont nous ferons d'abord la defcription. Le fecond ciel comprend cette infinite de tourbiilons Le fecond.
ZLZ, MCM, YOY, TKT, qui environnans dc toutespartsnotre tourbillon BSA.contiennentdansleur centre les etoiles fixes L, C, K, O &c. O O*
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P H I L.OS O P H I E/
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.•'.•/•'••/ /;;;;;::;k/::,:;:SSs/:-/;:v:^
V.•//////// " V'P/,''.*7:". |
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N aTUe rlle LiVRfe I. 107
Or tout ce qui eft au dela de ces deux cieux, & qu'au- Le tm-
cun homme vivant ne pciit decouvrir, toutcela, dis-je, siemt. quelqueetenduequ'ilait,eft ce que nous apellons le troi- ziem£ ciel. , Daris lcpremierciel, outre ce que nousy avons deja CeViiy
remarque, il faut obferver fon mouvement,&lestaches ^r d'^m des planettes, des cometes & du foleil meme; en-fuite ii ^ «renner y faut confideter le jour & la nuit, lcleveccV le coucher f^/. des aflres, ie mouvementapparentdu fokil dansIeZo- diaque Jesfaifonsdefannee, cequi precede les equinoxcs & lesfolfcices,&'quinousparoit iurla terre; &enfinon y doitremarquerles aparences delalunc , avec les eclipfes, qubnobfervedanslefoleil, aufllbien- que dansla lune. C H'A PITKE V. Du »»+■
.1 .. : ; . ' •■■ vementdl-
Du mottvement da premier ciel. vers dts
LEs parties du premicr ciellesplusvoifinesdu loleil S, 1^'ter
qui lu1t de toutesparts par fapropre iumicre, & qui c^ »$ toume autour de foti centte avecune extreme vitefie,obeif- frm les « fent dava-ritage a la force de fon mouvement, a caufe deplos fro- leur voifinagc,& font emportees avec lui .- mais les par- chesdufo- ties quienforitplus eioignees fe mcuvent aufil pius len-^(*<& tement, yufqui <ie -quenfiti on foit parvenu jufques a la futUe ef fphere dc Saturne H,N, R.Q, ou les parties du ciel -on't ^fjj. lemoinsde mouvement. mfitC Etainfik mouvemeutdes pianettes,c[ui fontdansces
parties du premier ciet (comme nous expliquerous plus Preuve de feas) (e fait affe counoitre par fa vkefle& par fa lenteur. Hfa "■"-. Maisies parties du premier ciel ,qui font lesplus pro- De^a % ehes des tourbiilons dufecond, acquiereut une grandevP ****-. ^es teffe a caufe de la furface de cc ptemicr cicl, qui proce- Pm,es du. de dti votfmage dcs tourbillons du feeond•; parceque titi *ui - dans les decmits des angksl>E, A, k mouVement-de layi«/ t0 N z ma-
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I08 * P H I L O S 0 P H 1 E.
plus voifi- matierc fubtile eflbeaucoup augmente ehtre cesinegali-
nes dufe-tcz de furface, dou ilarrive quc ks autres parties voi- cond; & fmes du ciel, qui precedent, ou fuivent celks-ci en ac- quelleen qUjerent auffi neceiTairement une grande vitefle; parce- tjtla "« que cellesjquifuivent les pouflent avec violence, & que J*' cellcs qui vont devant en font chaffees avec beaucoup de force.
uouion On peutafTezclairement concevoirla vitefle dumou- rlrlavi-" vement ^e ces Partks du ciel, par la vitefle des come- tejfede cestcs W1 s/ rencontrent; commcnous ferons comprendrc parties. danS ^a fuite. C H A P ITR E VI.
Des flanetes.
Damoitr -r es grands globes des planetes, qui.commenousa-
vemm X^ vons fait voir, font compofez des plusgrofltz parties du mouve- dutroiziems element etant continuellement emportez par mem di- Ia matiere celefte autour du foleil, fuivant leur route or- umt des dinaire, ont encore outre ce mouvement annucl, un au- planetes. tre mouvement diurne autour de kur centre,qui kur eft particulier.
Freuve de Et cela fe fait a pcu pres de Ia memc manierc, que celaparunlorsqtfune affiette de bois, qui nage fur la furface dc exemple ]'eau,qui eft contenue dans un grand vafe,& qui efla- femblable. g^c cn ron(j par Ja main, ou avec un baton , eft non fenlement emportee fuivant k circuitdu vafe, mais a en- core un mouvemcnt autour de fon centre, L /■ Or ce mouvernent annuel & diurne des planetes decesde»xyient ^c ceciuc ^a maticre celefte Ies chafle non feule- mouvt- ment fuivant leur routes, a caufe du mouvemcnt de mtns. fon tourbillon, mais auffi cn tournant s caufe de l'incli- nation qu'elleaafe mouvoir enligne droite elle hcurtc phkot contre lcs partics extericures des planetes, qui font
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Naturelle L ivre I. ' 109
font Ics pluseloigne'cs,que contre les partics intreleures
quicnfontplusproche, &ainfi les faifant alerfans cefle verslc foleil, elle rait tourner les planetes autourdeleur centre. Lepremier mouvementde cette planeteautour de fon Du tmfm
centredeterminetellement le mouvement rapide du ciel ituon de voifin,qu'il le fait tourner cn rondautourde la meme chaqne planete, & ainfi il fe forme dans le grand tourbillon planete e» du ciel un petit tourbillon particulier, qui achevant pre- partic/*- mieremcnt fort vite foncours autour de cctte planete, la ^*f»^Afl fait en-fuite tourner autour defon ccntre,& V&compa-"J'<j!ne'? gne fans cefle : & s'il fe trouve quelques petites plane- JJf u tes dans fonvoifinage, il les abforbe, & les emporteau- tour de la principale planete dans des temps diferens 2. & dans des diftance^ inegales, felon qu^elles ont eu plus.ou moins de folidite; & enfin les partics de la principale planete ( laquelle tourne bien plus lente- ment autour de fon centre que ce petit tourbillon par- ticulier) a proportion de leur folidite (avec le fecours des parties les plus fluides de ce petit tourbillon, qui font diverfement agitees entrelles, &qui tendent par rout a fe mouvoir en droite ligne de tous cotez, & per- pendiculairement de tous les points de la circonfe- rcnce vers le milieu de la planete T fuivantdes lig- nes, comme font, par exemple, 1x34) font chaf- ; fecs plus ou moins vers fon centre & font ainfi arran- fourqnoi gees &difpofees convenablement. Etdc Iavicnt quc Ia laterreefi terrequi eftlaplus folide refte au deflbus deleau: &que %P & l'eau qui 1'eft plus quclair, dcmeure au deflbus dc lui. /vJ*« " Or lc tourbillon, qui environne la terreTcomprcndu defimd* ne planetc; celui qui eft autour de Jupiter V quatre; lUir. & celui qui environne Saturne \ en contient dcux moindres que Jui, qui 1'acompagnent fans ceffe. Le mouvement k circulaire du petit tourbillon etant JS£
O 3 unc
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tourhilkn uae Ibis CGmmence eftentpetenu par lamatiere celefte>
tontinue ^qui fc mcut de naemc, & qui tend pte vcrs les parties /fwo«wrcxterieuccs, <$ue vers lcdedans a caule de rinciination enrond. qU'fig5aa & moxwmt en cfooite %ne. > xes
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Naturille Livhe II. m*
Les principales plane'tes qui tournent autourdufoleil De l'ordre
S, de A en B, & en-fuite en C, & de la en A, avec une vi- des Plane- teffe diferente, fuivant leur diverfe fituation, font au nom-tes' & , bre de fix. JJJJJ"?- La premiere apresIe folcilS, eft Mercure ^, Ia feconde piotem %
eft Venus $: la troizieme eft Ia TerreT: Ia quatriemep/^/ear eft Mars <f : Ia cinquieme eft Jupiter 2jL-: la fixieme & com. Ia plus eloignec du foleil eft Saturne Tj. Mercure, qui eft le plus proche du foleil eft emporte
autour de lui dans le temps de 80 jours, Venus dans le temps de neuf mois- La terre avcc la lune dans 1'efpace d'un an : & h Lune fait fon cours autour de la Terre dans letempsde z8 jours. • La revolution de Mars fe fait en deux ans; cclle dc Ju-
piter avec fes fatellites en ix ans. Et la plus eloignee de fes fateliites fait fon courscontinuellementautourde lui en i6jours;la troizieme en 7, la fecondeenS^ heu- res; & la pJus proche de Jupiter en 41» Saturne avec fes deux fatcllites, qui tournent autour dc
Jui fort lentement, ou quin'y tourncnt jamais, fait fon cours autour du foleil dans notre ciel A B C , entre les tourbillons des etoiles fixes, dans 1'efpace dej^ans. Le cours, ou la revolution diferente de la Terre & dcs Tm(luot
autres planetes, qui environnentlc foleij eft caufe q^**«»»X* tans fur cette Terre elles nous paroiffent tantdtcommeal- rmyfgL lantdireetement, tantot ftarionnaircs & tantot reorogra- umk Iter des; & en-fuitequelquefois ftationnaires, & d'autrcfois direBej commc fe mouvansendroiteligne, , ment,qifd- Que fi ccla fe peut demontrer dans une planete, qui foit yrfoisfia-
horsdu tourbillondela terre, commeSaturne, Jupiter ,ou u°m<*tres> Mars; ou bien dansquelque planete interieure,comme Ve- ° f*e "4 nus,ou Mercure; lamemechofe fera evidenment vraie au tmrmtt*. regarddes autres planetes. Que laTerre foitdonc,par exemple.Ie prerniermois
au
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r
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P H I L O S O PHIE
XTXDGXCHt -g
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112
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tf
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NaTurelle Livre II. 113
au pointadu chemin qu'elledoitfaire daris 1'cfpaced'un ,~ „
an; & que Jupiter foit au pomt*deia routc quil &o\t arAtion de parcourir en douze ans: alors Ies habitans de la Terre ver- ceid 4ans ront Jupiter dans la partie du ciel A. Le fecond mois lors- Jupiier. que iaTerre fera arrivee au point^, & Jupiterala par- tie 2 de foncircuit, Jupiter nous parojftra dans le ciel comme ajant avance dire&ement de Ajusques a B. Le troizieme mois quand la Tcrre fera arrivee au point* de fa route, & fupiter aupoint jdela fienne, nous le ver- rons dan.s leciel comme etant direftement parvenu de B en C. Le quatrieme mois, lonque la Terrc fera arrivee au point d de fon cours, & jupitcr au point 4*de fa route, alors nous verrons dans le ciel que Jupiteraura avance direclement de C. en D. Le cinquieme mois lorsquela Terre fera venue aupoint e defonchemin.&Jupiter au point 5- de fa route, alors nous verrons dans le ciel que Jupiterfera directjement arrive deD en E. MaJs lorsque dans le frxieme mois la Terre fera parve-
nue au point/defa route, & jupiter a lapartie 6 du chcmin qu'il doitfaire, alors il nousfemblera que Jupiter aura retrograde dans le ciel de E en E; & parceque cet efpace efl peude chofe, 011 dit d'ordinaire que Jupiter eft pour lors immobile. En-fuite dans le feptieme mais iors- que la Terre eft arrivee au point b, &Jupiter au point 7 de fa route, alors Jupiter nous fembiera avoir retrogade dans le ciel de Fen G. Et quand la terre fera pervenue dans le huitieme mois jusques aupoint defaroute h ,&Jupi- tcr au point 8 de fon chenjin, Jupiter nousfembiera pour lors avoir retrogade depuis G jusques^A. Et lorsque Ie neuvieme moislaTerre fera venue aupoint /,& Jupuer aupoint (j.alors il nous fembleraquejupiter auraretro- gtade dans le cicl de H en I; & cet efpace etant peu con- fiderable, on dira pour cet efet queJupiter eft alorsfta- tionnajxe, ouimmobile P En-
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114 * PHILOSOPHIE
En-fuite,quandla terre fe trouveraau point^defatoute,
dans le dixemc mois,K Jupiter a lapartie 10de lafieri- ne, alors nous verrons quejupirer aura avance dkec^e- rnent de I en K. Et la Terre etant parvenue f onzieme mois au point /,.& Jupiter a la partie n du chemifi, quil doit faire, pour lors il nous fembleraque Jupiter auradi- refteraent avance dans le ciel deKenL. Et en-iuite quand laTerre fera paruenue au point m, dans le douzie- me mois»& que Jupiter fera venu a la partie ixde fa route, alors Jupiternous fembleraetredireftementpaj:- venu dans le cielde L, en M. Et enfin Ja Terreetanr re- venue dans letrezieme mois aupoint/tdcfa route, & Jm- piter etant parvenu a tapartic 13 de lafienne, alorsil nousfembieraque Jupiter aura dke&ement avance de M, jufqu'a N. Aiin de demontrer la meme chofe dans quelquc pla-
Demon- n^te jnterieure, fuppofonsquelaTerrefoitaupoint A de
firattondc^ rQute qu'elle doitparcourir en unan, & que Mercurc
ceU ans fo-lt^ ja partie/du coursqu'ildoit faire cn quatre-vingt
Mercure. . 5 .. __ J , , __ 1 1 -t-> jours j alors il paroitra aux habitans de ia Terr-e
eomme etantdans lapartiedu ciela. Et enfuite lorsque
laTerrefera parvenue au pointBquelquesjoursapres,&
queMercureferaarrive aumemetemps, ala partie % de
fa route; pour lors Mcrcure nous paroitra avoir avancc
dke&ement dans le ciel de *, en b. Puis apres, Iorsque k
Terre fera venue dans unpareil efpace de temps aupoiat
C de fa route, & Mercure au point 3 de la fienne; alors il
nousfemblera queMercureauradkeftementavancedans
le ciel de b en c. Et enfuite quand la Terre fera pervenue au
point D, & Mercurc au point 4 du chemin qu'il doit fakc,
alors Mercure nous parOitra avok avance dke&ement
dans le ciel de c en d. Et enfin lorsquc dans un meme ef-
pace de temps la Terre fera pervenuejau pointEde fa
route, & Mercureau point jde la fiennc; pour lors 11
nous
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Natuuelle Li vre II.
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**J
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* i GH *
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It6 P H I L Q~S OP H I E
nous fembleraqueMercure auradirectementauancedans
le ciel du point d jusques a e. En-fuife, lorsque la Tcrre eft arrivee au point F, & quc
Mercure eft parvenuau meme temps aupoint 6 de fa , route; alorsii nousfemblera que Mercure.auraretrogra- dedans Iecieldc^.jusquesa/ Et parceque cetefpaceeft fort petit de la vient qu'on dit queMercurc cft alors ftation- nairc, ou immo bile , a caufe qu'ii gardc a peu pres unc naeme ftation dans le ciel. Et quand cn-fuite la Tcrre ic trouvera, alapartieG du tour, qu'clle doit faire, & Mer- cureau point 7 du cercle qu'il doit parcourir; pourlors Mcrcure nous paroitra avoir retrograde dans lc ciel def, jusques ag. Et lorsquelaTerre iera venue au pointH, & que Mercure arrivera a la partic 8de Ta route; alors Mercure nous paroitra retrograde' de g, en h. Et enfln quandlaTcrreferaparvenue au point I de fa route & Mer- cure au point9dela fienne; alors Mercure nous paroi- tra avoir retrograde dans le ciel de h en i: Mais commc cet eipace cft auffi fort peu confiderable , de la vicnt qu'on dit que Mercure eft encorc ftationnaire. Aprescela , lorsque laTcrre iera parvenue au point K
du circuit,qu'clle doittaire, &Mercure au pointiodc ia route; alors il nous feniblera que Mercure aura en- core diredement avance dans !e ciel dc i cn k. Et quand en-fuite la Terre feravenue au point|L,& Mercurc jus- ques a la partic 11 de fa route, pour lors il nous femble- ra que Mercure fcra arrive dire&emement de kcnl. Et la Ten?e etantparve«ue au point M, &Mercureaupoint 12 de fa route; il nous femblera que Mercure aura en- core avance diredcmentde/enw. Enfin lorsquela Tcr- re fera arrivee lc quatre-vingtieme jour au point N. da chemin, qu'elle doit faire, & quc Mercure fera revenu en meme tempsalapartiel du cercle, qulldoit parcourir; alors Mercure nous paroitra avoir dire&ement avance dans lc ciei du point m j usques a ». Le |
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Le
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P3
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lifc Philosophte
Qje U £,e tour que font [cs planetcs aufour dn folcil, n'cffe
ou e qnc |,a-s parfaitemcrrt rond; & lefoleiln'eftpaS precifement les pUne-ZU milieuducercle.quellesparcourcnt: comrneonpeut tesneft voir par le cireuit que fatt Saturne H N (^R. dans la fi- pasexacle- guredumondequicft reprefentee daris la pagepreceden- ment ron- te. Car ces cercles foht tahtot plus prochcs du Solerl, & de. tantot en foht plus e Oignez; & 'montent quelquefors Ceft" au deffus de recliptique, & defcendent quelquefois au
qmp*rot &cffOVLSt £t ces mouvemens, ces elevations & ces de- Tllwne- centes ne f°nt Pas feglees, ni perpetuelles, mais clles ment&par changent de temps en temps. lenruroxi-. La caufe de ces efFctseft Tinegalite dela fuperficie da
mitedufo- cicl.quifaitquelamatieredupremierciel fe meut fortinc-
leikcomme galement:a quoi il faut ajouter non feulement lc cours in6-
atjfi par gaide la matiere fubtilc, qui Vient ties tourbillons voifins
leur exal- &uiegaux, &ler<?/?«A,de la meuic maticre, quivient du
utwn & foleil: mais aufll la diverfite de la matiere celefte , qui
abarlTe- coul'e de divers rourbilions dans le notre , & qui chaflc
ntent m une planeteplus d'uncote quedelautre; aquoicontri-
nefompasbue aufli l'adion diferentc descorps, quifontcontenus
regle^. dans les tourbillons, dont nbus ri'avons pas encorc unc
Pourcjuoi connoiflance afiez exa&e.
celaamve j)ans quelque endroit dc leur cours que fetrouvcnt
dtla forte.^es pianetes>jj femble touiours que leurs poles regardeut
""''?"<"prcSqUC 1«m^mesetoiles flxes,&que'lles enfoknt tou*-
de,i pLne'-tcs autant eloignees quc le Zodiaquc; acaufe que leurs
tes r^r-poles forit emportez autour du foleil d'un mouverheftt
dent lou presque unifor me; & que, bien que le cercle, qu'elles par-
jours les coureut dansleur rnouvement annucl, foit fdrt grand,
memes i neanmoins a legard dc la diftance imtrienfe des etoiles
toiles; i'f* fixes, il n "efr confidere que comme un point.
Yf Pendant qu'une des planetes.comme I, par excmpky
"dMyVQiimt autour du foleilK. par fon mouvcfnent annuel.
^autour d»ca ci^elque point qu'elle foit defa route, &foit quccc
foltil. point
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N ATUR.ELLE LlV*E II. U$
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Demon-
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Bointregardeiebelicrr, le CanccrS,, laBaiance^le Ca-
pricome ^,, ou quelquautres etpUes. fixesdu Zodiaque, i^noH^ |
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ceU.
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ellc parottra totijours egalement eloigneedes eroiles flxes;
& fl leurs poles ont unefoisregardeles etoilesfixes, qui font, par exemple, vcrs les parties du ciel L&M, ils fembleront toujoursles regarder de m&me. t v Les planetes nont point de lumiere d'elle$ memes-, , D, "
mais elles 1'empruntent du foleil. Ccla paroit evidenment ^f^l danslaTerre,Venus,Mercure,& dans toutes les autres telt leur pl^netes da fecond ordrc, lorsque dans, i^s eclipfes el- lumhre. ks
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no Phuosophie
les font, ou cntierement, ou en partie feulement cou-
uertes de tenebres, quand lesunes viennent a paffer par Fombre des autres; ou bien iorsque la partiequin'cftpas expofee au Soleilrepand uneombre coniquca caufcque le foleil eft beaucoup plus grand que lesplanetes. Ceft cequ'onpeut auffi reconnoitre dans Saturne, jupiter,& Mars, parcequ'etansprochesduSoleilils brilient bien da- vantage,que celles qui enfont plus eloignees. Et enfin celaparoitmanifcftemcnt encequeia lumiere desplane- tes eft moins vive, & moinsbriilante, que cclle dcs etoi- les fixes. Lespetitesboules du fecond element^xr^GDBE
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Que les
globuies du Jecondelc- mem,qu* fint au dejfus de Saturne font plus gros, que ceux, qui fent au deffoHS. |
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qui s'e'tendent depuis le foleil jusques a la fuperfkieMe la
fpherede Saturne H CI ,font tres petites: maiscellesqui font audefTus,commeHFA4f7i,fontbeaucoup plus grofles;deforteque chacune desplus groffcs bouies qui touchent le bord.du cerclc de Satutne H C i, peut etre en- vironnee par fept, ou huitdes globules qui font au deffous, pat
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N ATURELLE L-.VR&II. III
par lapartie quiregardelefolcil: &c'eftcequ'onrecon-
noitra dans la refraftion particuliere des cometes»quenous allons expliquer. Chapitre VII.
- j ' ' ';.■.■•".'.'" *
Des Cometes.
?'~ '' ';■'" 'i '-i "•**" '»'".,' .\ >''■- ■ '*
■ • " ■. .'■,'. r ■'•■■ \.' : - • ' -',
ON apcr^oit quelquefois des Cometes dans notre Des cmie
premier ciel. tts, Ce font des globes beaucoup plus grands que les
planeteSjformezcTun amas despartiesdu troizie'me ele- ment.quiparoiffent quelquerois vcrs 1'extremite de notrc premicr ciel, & qui font fi folides, qu'apres avoir ete em- portez avec beaucoup de viteffe dans notre ciel, &chaf- fez des tourbillons du fecondciel, qui fontalentour.ils difparoiffenta nosyeux. On marqueleur mouvement dans la premier figure du
monde delapage fuivantc,par le cheminquedecrivent les lettres N C E 3 4 5- 6 7 8. Or on reconnoit manifeftement que les Cometes font Qae tesc°-
i 1'extremite, ou auplushautde notre ciel, parcequ'e- mettsJ<>»* tans rceardees de divers fpec"tateurs feparezles uns des f"? aJ ,
_,1 ° . ' j •• j .: ,1 r hautdend- autres par une lonsue etendue de pais, elles ne ront. ■ , _„
1 r /• • 1 1 treuel, ce pomtdeparalaxe.oune cautentaucun changementdans^,*^
lafpetf:; mais qu'au contraire ces fpettatcursbien qu'cx- tnct qu'el-
tremement eloignezles unsdes autrcs, les voient nean- lesnefint
moins toutes dans un meme endroit du ciel, & proche des <*«f»» p*-
memes etoiles. . wlaxe.
Car lorsque, par exemple, Tetoile A, ou F,qui eft fituee Bemon-
dans le ciel inferieur,eft regardee en me^me temps patftratio» de
dcuxfpectateurseloignezlesunsdes autres, comme iontceU.
PB; alorsletoile Aetantregardeepar D,luiparoftrafi-
tuee vis avisdel'e'toileE; &letoileF,etant regardeepar
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Naiurelle L ivre II. iz$
lcmeraeD, lni ©arottra vis a VisderetoileFL MaSsla
memeetmle A etant rcgardee en memetcmpspar lcfpe,- |
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cjSJ^IL^
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&ateurB, qui efteloigndde lautre D, lui paroitfa dans Ie
ciel comme etatit proohedc letoilcC; &letoilcF etant regardee en memetempspar lc memc B, lui fembiera e- Q_i trc
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•™tt-.
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.124 Ph tlosophie^
.txe fitueevjsavisdeTetoile G. Etainfi Vun Sl I'aufre a-
fpeft des etoiles A & F, quifontlesplusbaflesferaparof-
tre aux fpectateurs eloignezun fort grand paralaxe, tel qu'eft C £, ou un plus petit, tel qu'eft G H, a proportion que ces etoiles feront plus, ou moins elevees. Mais lorfque 1'etoile quicft fitueevcrsleplushautdu
ciel, commeversl, eft regardeeenmemetempspardes
fpeftateurs, qui font fort eloignez les uns des autres, a-
lorsellenefaitaucunparalaxe. Carelle paroftaceuxqui
la regardent en meme temps de deux lieux dc la terre fort
eloignez les uns des autres, B & D»comme fi elie etoit vis
a vis de 1'etoile K.
Que ks Orvuque les cometes font fi e'levee$, & qifellesparoif-
tomiies fent fort grandes, ils'enfuJtdelaqu'e!lesfonc beaucoup
fint ^«-plus grandes que les planetes, quifontfeulementdansle
(oupplus pius bas ciel.
grandet £j|es ne fon£ nj DriUantes, ni lumineufes d'el!es-memes
ItasJt mais opsques; & parconfequentellesre^oiventdufoleil d'oiilestoute ^a lumiere quenousy vojons.
tomites Et cette lumiere etant communiqueeaux pluspetites omprutt- boules du fecond element (qui s'etendent du hautdela tent Jemr fpheredeSaturnejufquesauSoleil»&dont nous avons pade lumiere; vers ]a fin fa chapitre precedent) par le moien des grofles &im' boules qui enuironnentles planetes, & qui touchent juf- / t '', ques a la circonference deSatnrne, H G F E D » avance ^* non feulementavecplusdevitefle, fuivantleslignesdroi- tcsC H 6, C G 4, C F 3 , CEi, CD7; maispendant que chacune de ces grolles boules preflent foiblement par , leurs cotez, dans la fuperflcie de la fphere de faturne H G FED,lespetitcsboulesqui fontaudeflousd'elles,& qui les environnent, de meme aufh les foibles raions decettc lumicre fe repandent obliquementversiaTerre, & vers fcs aurres planetesqui font audeflbus, en foufrant une re- fraclion. ... -.*.,.' ■•-/ , Et
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Naturellb Lhvre I. 315
Et de la vient que Tottrqnoy
felon la fituation dc l" »*"<* lodldesfpeftateuis.^T* . r \ 1 . tantoten
qu/ font dans le cir-, ^ cuit annuel 5 43 x, rpy>, ^
quc fait la terrc, la qurfqurfois
comete paroit avoir enforme
unc queue commc^ feutte.
vcrs x & 4,a caufe des
raions droits C G 4,
ou C E 2, qui repre-
fentent la tete de Ia
comete,& a caufe de
la refraftion des foi-
bles raions C H 4,0«
C D x, qui en for-
mcnt la queue : ou
clle parok chcvelue
de tous cocez, ou
bien en forme de ro-
fe, a ceux qui font
vers 3 par le moien
des raions droits &
vifs C F 3, qui re-
prefentent la tete de
la cometc, &acau-
fe de la refraclion dcs
foibles raions C G 3
d'un core, & C E 3
de l'autre, qui fe repandans de toutes parts forment une
chcvelure s ou bien la queue de la comete paroitc ^mme
unepourre, a ceux qui font versla parrie ^dela circonfe-
rence,acaufe dc la refraclion des foibles raions C D 2 5-, ou
CH45 : ckparcequeiesraionsdroitsC H.6, ouCD?,
0.3 ou
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, TZ-6 PHIILO J9PH4 1.
oa atrcres lembiaoles ne peuvent pas parvenir jufques k
Itaasl da Ipectateur qui eft vers le poirtt 5- de la circonfe-
rence. .
PpttrqHei 1-a raMbn tiuifaitqifunecomere, qui eft regardee des
les ^onmes pomts desla airconference de la Tcrre, comme 4 , ou z,
<qw i'<m nc,panoJtipaschev!eiae, mais feulementen formede queue,
voitm&u- cft qaefesgraffes boules du raion C F tombant perpcndi-
wQWMttculairemcnt au point F du circuit de Saturne, fur les plus
farofent |jflrifeaM|aMpM*Hid«flbus n'onta leurscdtezquetrespeu
pas Lous Uj ^V 1 1 n 1 /• . r r ferme d°tt-- ^65 pe^cesboaksK alnfi ne peuvent pasenvoier une af-
nt rgrtm ■&zsgcande^uantiteilefoiblcsraionspourformerlacheve-
iureiie ce cote la, :par le moien de la relfraction. Mais ces
^xjflesfc©uksdufecond eiement, qui tbmbent affezobli-
<juemeet fur la circonference dc Saturnc H G F E D > fui-
tvant bs *wm& C H & C D, & fur ks globules du fecoad
■clwnent, xjui font au deffous, ontbcaucoupplusdeces
fjctires sboules d un cote que de Fautre, a caufe du biais
©blique de teur incidence; & ainfi ils peuvent envoier de
cote aflez de foibles raions pour faire paroftre, parlc
moien ckla isefcadtton, la force d'unc queueaffez longue.
Drmon- Or Ibn voit maMifeftementparlafigurefuivantecom-
flmwn des aaaeatlesplss groffesboules dufecond element,qut tombent
dtvirjes perpeudictiiairemeistt fur la fphere de Saturne ont fi peu de
refraltiom ^i^ bouks a ie«r cote, «parconfequentcaufentpeu
;,,.,,*.„ «e refractiondaras lesfoiblesraions; &commentaucon-
rtftt ittiX y»
raions des *ra're > °es memcs boulestombantaffez obliquemcnt fur
cometes. 1* rraeme fphreeontdun cote beaucoup de cespetites bou- ies, «parcetteraifoncaufentuncplusgrande refraction: car lorfque la grofle boule C tombe perpendiculairement iur les petitsglobules» eile n'en touche que deux de chaqufc cote&de eette maniere ellc ne faitquedcpetitesTefra- cl:ions,qui s'eloigaentdelaperpendiculake C B,dont 1'une tenddse C en D.&fautre de C cn E.Mais les groffes boules M & I, tomtyuit obliquementfur les petites cn touchcni: fix,
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HiTtxttitimt II. 107
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fi« ou fcotdWc&te, &parconfeqoent la gtoflcboule
Lafurface de Saturne n n s*£ wc, v f -ft caitf-P-«* tAn'
ctamt plus plane vers lcs poies A B, qu aiileurs.eft cauP^ feque les queues dcs comctes nous V ^ff^^ <*-**
tcs; maisellesparoiffentcourbcsvcrs ¥J^^^IZ^' ou la futface eft convexe a caufe de la mpidiiwlu mouV* mentqui lafaittourner. |
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Chapitu VIIL
Des taches Aufoleil.
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JEJ«< /e fe-
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LE foleil etant au milieu de n6tre premier cid, & rmir- g iutt r
nant autourdcfon centre, ^ccidc^^^ parfoproprclumiere; « qui pato« par fes raoncxtre touor mementbrilians; n'y aiant pomtd'autrecocps,. qui 1« puifle repandre. |
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1%%
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PH I L O S O PHIE
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Naturelle L ivre.II. rx9
Etilluitprcsque egalcment de tous cotez; parceque Pourquoi U
le preflement des boules du fecond element etantplus^p"^*- violentprochede l'ecliptique<? gsacaufe du mouvement^'fffifl" dufoleilautourdefon zxzdj,cltrecompenfe par la ma-^' lmi!erf tierefubtile, quientreinceflanmentdans lc fo!eil,proche" de fes poles, & qui preffe avec afiez de force les boules du fecondelementquis'y rencontrent. A quoiil faut ajouter que la matiere la plus fluide dtl
premier e'lement, dont le corps dufoleileft compofe, eft lans cefie egaleqlent agitee avec beaucoup de force de tous cotez, dans fes pluspetites parties;&c'e{i:pourcet- . teraifon qu'elle peut( comme nous avons deja dit) chaf- feregalement de tous Cotez avec aflez devitcfielesbou- les voifihes dufecond element, pour produire unc lu- hiiere egale. • Ccpcndantily a destaches, ou de cettainesparties o-
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Q v <m ^m • • * o \
-—i a
-i
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paquesqui obfcurcifTent le foleil,commecellesqui fontici £""
reprefenteesdans la figure du foleilA B.&qui fonz em-$ammtlt>m portecs autour de fa iurrace dans Tefpace de vingt-fix/»/«/. jours, fuivantialignederecliptique e g. U Ces
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13<> P H I & 0 S 0 P » I E
Ces tachcs fe forment des parfiescaneleesdujtfemiet
p'«h dUt element, qui venans de cote & d'autre des rourbillons dii
s'<. tigm- fecond ciel, paflent par les poles du notre dans le foleii
drea. par ks p0jes ^ ejjcs ^iTembient fouuent en une grofle
martea coufle dc lear figure angulaire, & font enfuite
rejetteescomme de leeumedans la farfaceinterieuredu
ciel par 1'agitacion vioiente du foleil, iequei les diffbt-
vantou les abfor'jant, ou bien les furmontantpar quel-
q.ie nouvelle manere les convcrtitcnfmenflammesou
Po'ir(jtioicn PAttlcs extremement lumineufes.
U foleil *~es faches font quelquefois fi epaiffcs, & s'amaflent
pnddcft en fl grande quantits fur la furface dufa:eil, que cet a-
lnmiere ftre demeurant non feulement queiques jours, maisme.
fendznt mes plufieurs mois cntiers fans repandre de raions bt\U
d.smoh lans, ne nous donfle qu'une foible lumierefembiabie a
ccile de laLune.
Lalenteur du mouvementdestaches, qtii font fivoi-
finesdu foleil, vient de ce qu*autourde luiils'eft forme
un certaincorps clc la matiere canelee,qui en fort inceffan-
ment&qui s'etcndantafTez lcrin vers lal^herede Mer-
Ouelstfets cure,arretc le cours des tachesles plusagitees.
froiedent
dn mouve- CHAPITRE. IX.
mmtJUir~ Bttjour & de !a mft, du mottvememt ap/zrent duje-
leilpar le ZodiaqueJu Lever & du eoucher mcnt an- «# *fire*-
tnteldela
tcrre,com- TK T Ousavons ditci-devantquela Terre, ati/ii bicn que
mennffide l_\ les autres planetes, avoit deux forres de mouve-
Udeilmai- ment circulaire, l'un diurnc,& 1'aucre aunuel; a quoiil
fondvfon faut ajoucer que 1'axe delaTerre, aurourduquel fe fait
axedeU |e mouvcment diurne decline continueilemcnt presque
ftrptfi t ^ vjnirC-trois dejrcz de la perpendiculaire du plan de
CHUire de 9 ■p n ■ ' '. . f r. Cedip-.ique 1'echpuque 16. Et c eft de ces trois cauies tant chacune
apart
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NATURfiLLELlVft-E II. jjft
a part que joinres enfemble, que nous avons tour a tour le
jour& h nuit cn di vcrs cndroits de la Tcrrc, lc lever & le coucher aparentdes aftres, le mouvement aparent du fo- Fctlpar le zodiaque.&enfin lavarietedes iaifons&des joursde i'annee. , , ■ ,..-. |
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Car la Terre etant un grand corps rond qui ne pent
pas etfe eclaire qu'a demi par le foleillequel en eft fort eloigne, de U vient que tournant une fois en vingt qua- tre ncures d'oceidenten orient autourde fon axelncli- ne AB,eIle caufe touslesansle jour &la nuitdans fcs diverfcs patties, qui s etendent dc cote & d*autre dcpuis l'equateur, jusquesauccrclearclique i, & jusques au cer- cle antar&ique 5-, af?avoir lc jour dans lapartie qui c- ftant tournee vers lc Soleil , en re^oit les raions; & la nuit dans la parrie qui en e'cant detournee n'cn peut re- Ccvoir aticune iunuerc. R 2 Le
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Comment,
& en cfuel- hs partjes dela terre ctt afucctf- fivement le }our&U nut. |
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V H I L'"0 S D P I H E
Le tour que fait journclle-
ment la Tetre autour de fbn
axe diurne & incline A B, eft
caufe que le Soleil & lesautres
aftres fe levent tous ks jours
au deffus de l'horifon, qulls
parviennent jusques au meri-
dien, & qullsfe couchent fous
1'horizon 5 ils fc levent & fe
couchent dirccl:ement,comme
dans la fpere droite « /3 y i, qui
paroit a ceux qui habitent fous
l'equateur $ (la oulesdcux po-
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13%
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Comment
&dans quelles farties de U Terre on a reci ■ froque- ment It joar & [4 nuirt |
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Comment J^-—--%. y^-J0
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leSoleil&. . XwT
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3 s
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les du monde « y femblent pan-
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Kpn,
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h<*«tr« .i\Mm<
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les «utres
afires s'j leventy & sy cort- chent. Quels a- |
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chcr vcrs 1'horizon) ou bieji ils
fe levent & fe couchentqbli-
quement,commcdan. la fphe-
re oblique 1»*«, qus paroit
hors de 1'equatcuf, jtStt l'un des
|
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fires fe le- poles «, & 1'axedu monde fembleplus, oumoins obliquc-
vent fous mentinclinez yers l'un des corez de 1'hotizdn.
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une faere
droite, & fous une fphere 0- blique, |
Tous les aftrcs" fejevent &. fe coucjherit a 1'egard de ceuX
quidemeurentdans liriefphetedfbite; mais al'egardde ceux qui habitent, dans une fpherebblique il n'y afeule- ment quequelques aftres.qui fe lcvent & fe couchent.Sous |
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luiever ^a Premiere il n'y a aucune elevation de pole«,& fous la fe-
&lecott- conde l'un des poleseiltoujourseieveaudefTus deTho- cher jour rizon. nalierdes £t cclevcr&ce coucher des aftres, qui vientdu tour
afires. qUe la terre faitchaque jourautourdefonaxe, s'appelle Lelever d ordinairc journalier.
dst matm, Le jever fa matjn eft leleVation d'une etoile,qui mon- Le eoucher tc avec le foleiI, ou un peu apres lui au defius de 1'horizon, |
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dtt matin.
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Le coucher du matin cft lorsqu'une etoile decend fous
1'horizon vers 1'occident dans le temps que le foleil fe Ie'- vedans la partie opofee. Le |
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N ATU,RELX.% 11 VRE II. WL
Le lcvcr du foir eflt iorsque vers te commencement it jerer
de lanuit une etaile monte au deffus de|i'orient hori-duJ°tr' fontal, & que le (bleil decend vers 1'occident. , LecoucherdufoireftIorsquunaftredecend fous rho- ^^ '
rifon,en meme tempsque le foleil fe couche. De ce tour que laTerre fait en vingt-quatre Jteures comment
autour de fori axe journalier „il arrive que dansla fphe- &dam re parallele *£>»$,■ qui* paroit a ceux qui demeurent dire- quel en~ clerrient vers lcs poles (ou un >-"-4^*>^ drondeln des poles du moflde s'eleve /^^L/^X urrton
fort haut. a podegrez au deffus / »____\ JjL J *~
de lhonioive»jusques.au Ze- / *- I ., \ Jde. h>-
nith, ouppint vertical $ j & l"au- *U%^4fe^ ; "^Jg;
tre s'abahTe fort bas* jusqucs au \.....................1..................../ ftes,&qu'-
Nadir*ou au pius baspoinu8,& v .„;., /. ilsne fele-
ouTequateur « >i correfpond a ''•-•/ I >••" vemnine
i'horifon ) on ne voit aucuns a- '<*" '" tf couchent
ftrcsfe lever, ni fe coucher; mais on aper<;oitquetouV"w.',w'
ceux d'unedeS hemifpheres cdeftes quifont.&que l'6n leur ^m^ voit audeffus de 1'horifon»tournent fuivant dcs lignes vment parallelcs a 1'horifon autour des poles imaginaires du [emblepA- monde, comme £ I. rallele * Lc mouvement' annuelqu'a la Terrc autour du Soleii 1'borifin.
dans 1'efpace de douze mois, eft caufe.^que le foleil nous ^nme»t fembletantot jointacertaines etoiles» &tantotcomme'f So.leil y. etant opofe; & que felon 1'apparence il nouslerr^ble^^r.r qu'il parcourt tout le Zodiaque dans le temps d'un an ] ottte /•£. Car laTerrc etant au premier mois dansiapartiedef/^i^«e.
fa route, qui regarde la Balance &, alors le foleil nous Demon- parattradans le Belier r: Iorsque lefecondmoisiaTcrre/^»*» M fera vcnue fous le Scorpion "t, alors leSolcil nousfemblc-^ />&'»•- fera etre dans le Taureau b": & le troizieme mols la Tcrre ""**• etant arrivee au Sagitaire ¥>, Ie foleil nous paroftra dans les GemeauxH; mais la Terrre etant avanceedansle R 3 qua-
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134 PfliLosofnrE
quatrieme mois ju^ques au Caprict*rne y>: afofs le Soleil
notfs parofffa dansTEcrevifle • (k le eifiquieme mois ia Tcrrc fc trouvantdans le Verfeau. fefoicif notts parot- tra pour iofs dans le Lioii $: maisfc frxieme mois fors- que la Terrefera arfivee au ffgne des PoifTbns >(,' afors ic Soleil rtous paroitra daris le figne de laVkrge. On recon- noirra facilcment lame*meverit€ dans lesautres fignes, il Pon )titt fculemenf Ics yeux fur Ia figure pfefcntc |
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Commm
wpeut voir fuc- cijjtve- meHtfurl* Ceft aufll ce mouvement aiinuel dont fa Terre eft em-
temtou- poltQC autout du foleil, qui fait que pendant la nuit, t"ile" £ dansla particqui eftdetournee du Stlieil, & parconfe- dan! u" quent couverte detenebres,on voit fuccefllvementdans mit\dant lefpaced'unan touteslesetoilesduciel qui peuventy re- 1'efpaee pandre Ieurs raions; commc bn peut auffi voir commo- d'tm an. dement dansla figurc qui eft icireprefentee. Comment C cftcncorc le circuit, quefait laTerre autourdufo-
le foleil lefl t qui fait que divcrfes e'toiles dans des faifons difeicn- tcs
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Naturbh,^ Lt vre II. i«gi
tcs rious demeurent cachees par l'oppofition dufoleil, h.nousa"-
qu'sl nous ies decouvre auffi lui-m&rne. Ef 1'abfcnce decbf>& nm ces etoiles, qui eft caufee par le foleil, s'apellc le cou- **tmvtt chcrannuet'otipoetique;& leurprefencc.au leur decou-^^f*" verte fenommed'ordinaire kur lever anuuel, ou poeti- utngs ^, que; a caufe que lespoetes avoient decoutumede di-/„# dinguer les faifon.s de Tannee par le lever, & le coucher <k ces ailres. Or ce leyer ,&cccoucherannueldes aftres, arrive le
tnatin ,oulc foir. Le lever annuel du matin eft lorsque quelque etoile ,
fe leve avecle foleil ,& quc ies jours mivanselle le de- ^Htnatin vancedans fon iever. Le lever du foir eft lorsqtfune etoilc fc leve le foir la u lever
ou ic foleii ie couche,<& qu'elle doit dans les joursfui- dufoir. \%tii> fe lever un peuavant le coucher du foleil A parof- trc vers la partie orientaledu mondeaucommcnceme»t |
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du crepu"* ile.
* Lccoucher annueldu matin d'une etoile, eft lorsqu'-
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le coucher
du mntin. |
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elle lc cpuche en meme temps que le foleilfe leve, & que'
pcu de tetfips apres clle doit fe coucher avant que lc fo- Jeiifoitteve. £t lon nomme d'ordinaire le coucher du foir d'uoe u coucber
eroile, toute les fols qu'nne etoile ,que nousavioins vue dufoir. un peu auparavant, fe couche au crepuleule avec le So- leii vers la partie occidentale du monck,& qu^elle ne doit plus paroltre le foir. Et bienque laperreaitunmouvement journalier au- ,s ?'""*
tour de fpncentre, ScunautremouvementautourduSo- /fajlf^ leil(comme nous avons deja explique)onne doitpas0nfa;t, neanmoins aprehenderj que quelque poids, qu'on jette en haur, ouqui tombc, parexemple, du hautdu maft dun navire, tie retombe pas perpendiculairement en la main de celui qai l'a jette,ouau pie,du maftdunavire, mais
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Ij6 PHILOSOPHIE.'
mais qu'il aillc tomber loin dc la vers 1'occident. Car ce'
s' poids qu'on a jettc en haut, ouqui tombe du haut d'un
Commm maft, tombe aufli perperidiculairememt fur la Terre (qui
les chofes tourne conjointement avec l'eau & Pair autour de fon
pejantes axe ^'orienten OCcident) dememe qu'une ba!e , par e-
tombent , . - , ' , , l -rr rl
perpendi- xemPIe>ciul ecatlt Jetcee en haut dans un vaiiTeau fort a-
cuUire- Site parla violence des vents,y retombe en-fuite. Car
ment;bien^om ces corps pefans, qni font ainfichalTezen haut, ou
quela ter- en bas, outre le mouvement en montanr, & en decendant
re tourne qui leur eft imprime par ia main decelui,qui !es poufle en
mourde hatit, ou par la petanteur de 1'airqni les chalte en bas
fon centre. ( comme nous avons prouve ci-devant) ont encoretm au-
tre mouvement de cote, qui leur eft communique par
,: - levaiiTeau quiavance auecbeaucoup de vitefTe, &par
la Terre qui efr emportee avec rapidite autour de fo'n- axe,*
parlemoien duquelils fontportezdune egale vite"flcde
cote &d'autte,conjointementavecIe vaifleau, &tom-
bent ainfi perpendiculairement.
Dememe aulTi nous concevons aifement commeflrim
boulet de canon chafle vers quelqu'endroit dc Ta terre7
D« mouve- par la force dc la poudre qui s*enflame, fajt le meme chej
ment d'un fnin avec une egale viteflfe bien qu'elle foit emportee
dard,ou enrondparun mouuement journalier& annuel;detne-
d'un bou- me qU'un poiflbn renferme dans un refervoir atache a uri*
letdeca- vai(peaUqUi va a pleines voiles,& qui eft emporteavec ce
vaifleau, ne laifle pas neanmoins de fe mouvoir avee u-
neegale vitefie en nageant dans l'cau du refervoirquele
vaifleau tireavec beaucoup deforce apres foi. Car com-
me ce poiflbn (outre le mouvementqui lui eft imprime
parladeterminationdesefpritsanimaux&qui lefait na-
ger de tous cotezj a encore un autre mouvement
qui le fait aler d'une egale viteffe decote& d'autre avec
le'refervoir& le vaifleauauquel il eftatache; ainfi un bou-
let de canon, outre le mouvement qut lui eft imprime
par
|
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NatuuelleLivreII. 137
par lapoudre a canon-aencoreun autrcmouvement que
hiTerre lui communique& par lequel il eft emporte doc- cident en orient avec ta meme vitefTe, que la terre, & fait le meme chemin avecune egale vitefie. |
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Etnous ne devonspasn.ousplusaprehenderquilesbaci-
S timens
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*-■■
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ijft Phhosophib
itonne timens,- laterre, les mers & les fleuves nefautent &ne fe
doit pas repandent en l'air a caufc du mouvement rapidedela ter- eramdre re autour ^ fon centre, vuque lc ciel qui cft entre la Terrc ^aieles \a- "*" ^ ^a ^une 5 eftemporte autour dc laTcrre avecbeau- timtns, les couP Plus ^c yiteue que ^a fcrre ne tourne autouf de fon e>mx,lef* axe, & quelcsparties Iesplusfluides dc ceciel, acaufede ble&Jat-lcw grande fluidite & dclcuragitationviolentehcurrent tre corps de toutes parts cn ligne droitcs (tellesquefont, pare- foient jet- xemple, kslignes 1234 qucnous reprefentonsdanscet- tez.entan te figurej contre la Terre T avec beaucoup deforce; & ^" e ainfi comprimcnt & uniflent etroitement rmit ceque la
mottve _ r 1 ., 1 , /■ • ' /r •
ment cir- *errecomprend;d ou 11 s enluit necciiaircmcnt.que toutes
culairede ^es parties de la Terre font foulees, & reflerrees vers (on
laterre. centre; deforteque par lecours journalier&annucldela
Terrc H n'y en a pas unc qui puifle etrc ecartee, ou chafTee
vers lacirconference.
QueFhc' Er l'hemifphere celefte que nousvoionscontinuelle-
mtsphere ment de la Tcrrc au deffus de 1'horifon n'empeche pas
cilefte, que qu'on ne doive attribuer a la Terrc un mouvement iouma-
nbHt rmoffltjjer, & unmouvementannucl; Carladiftance desafrres
conttnnel- t-ju fcconci c\c\ 4 f/egard du foleil, qui eft au milieu de no-
lement^au tre prerrucr clc\t & c\ fegard de laTerre qui eft emp*qrtee
tiotre tcri- autour ^u folcil, & qui tournetous les joursautourdefon
fon ncm- axc' crS n immenfe, & de tant de millions dc lieues; que
fecbe pas ni le cours journalier de iaTerrc autourdeion axe (qui
UmoH- n'cft que de cinqmille quatrccents lieues) ni lccircuit
vementcir- quelle fait autour du folcil ( quifait a pcincfix millions
culaire ^delieues) nepeutpasl'augmenter, nidiminuerlemoins
kterre. ju moncje lagrandeut de 1'hemifphere celefte, que nous.
Voions de la Terre au dcffus de lhorifon.
Les parolcs de l'Ecriture,qui parlant au peuple dans Jof.
10. ta.Pfeaumc. 19. ^. Ecclcfiafte. 1.4. sexpri.ne vulgaire- mcnt, nefontnulkmentcontrairesac.; que nous venons d'avanccr;quand tllc dit.par exemple,que lc folcil fe leve & fe
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Naturelle LivreII. i3?-
fe couche" tous les jours,&quedutemps de jofue ilforreta ££*«cttte
avec la Lunc. Car l'Eriture ne parle en cet endroit que (e- o?"1"»1« 16n lesapparences, &la vrai-femblance ,s'exprimant dereP"S"e cettemaniere pours'accommoderalaporteedupeuplepar *fm ^j-» des termcs qui lui fontfamiliers : jparcequ'en effct le vul- anmt, gaire, &memetousleshommesfontaccoutumezdcsleur. enfance a attribuer un movement au foleil, pour marquer ' . les jours &lesnuits, &quenedecouvransdeleursyeux aucun mouvemcnt journalier, niannueldanslaTerre, ils fe figurent parconfequent que !e foleil fc leve & fe cou<- che. Ainfi il faut neccffairement donner un fensfigure a cettcexpreffion de 1'Ecriture; de forte que ces paroles nc figniftcnt autrechofe, fi nonquele foleil conjointement avec le luhc parut ftable & fixea Jofue & qu'il fui fembia que lc foleil marehoit'touslcs joursde 1'oricnt au midi-, & dumidial'occident : cettemetaphorenedetruifantniJes miraclesde Dieu, nilaraifonphyfique, mais letouts'a- * cordant parfaitement bien avec clle. Et comme il y a des
facons de patler impropresdansi'Ecriture, ouelleattri- bue a Dieularepentance, lacolere, lajoye. latrifteffe h fureur & plufieurs autres chofes contraires a la raifon, & inliniment eloignees des perfeclions divines, rion pas pro~ prement, mais fuivant lcxpfciTiondu vulgairc qui parle des chofes felon les apparences» ou felon le genie de la langue, ou bien felon ics pafuoris; nous devons parconfe- quent (quoique les autres cn puiffcnt dire) admettre ici une metaphore, fans crainte & ians icrupule d'inrerpreter itial 1'ecriture, dederogerafonautorite, oud'ytrouver quelque menfonge. Ceft encore en vain quc quelqu'un aportent des temoi- Ni a ce
gnages de 1'Ecrirure conire le mouvcment annuel& jour qfolttik rialier dc laTerre, comme lorfqu'il eft dit au Pfcaume 92.de ^fi^'- 1: Et U a ajfermi la Terre qtti ne ferapint ebrmlie. & an . Pfeaunie 103-6: SuiasfonAilaTerrefurfabafe, ellene
S 2 pan-
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I40 PHILOSOPHI E.
fancher* jamttis. Et dans 1'Eciefiafte 1. 4. J7«^ ^»^i
ration pajje, «^ generation <vient • mais la terre de- meure eternellement : vuque 1'Ecriture parle la de la fermete, ou ftabilite de iaTerrepar laquellefes parties fontcontinuellemenffietroitementuniesenfemble, qu'- elles ne fe feparent, ou neledefuniffentpoint; &aufll ' dc cc que la Terredemeuretoujoursdansunmemeetat . bien qu'il s'y faffe tous les jours desgenerations,& des cor- ruptions d'animaux, d'arbres, & d'autres chofes, cequi peutauffi bienfubfifteraveclemouvementannuel&jour- nalier de!a Terre, quelafermete, ou funiondesparties d'un vaiffeau iubfifte avec la route,qu'il doit faire en divers pais eioignez,avecdivers mouvemens, tantot en avan- $ant, tantoten reculant, tantotenpenchant, tantoten montant, ou en decendant, ou tantoten allantpbli- quement. > Silaxedu CHAPITRE X.
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mouvc-
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m-.mjo.r- De ladiverjite'desjours, ejrdesnuits, ejr
nriierdela desjaijons de l'annee.
tetreetoit
toujottrs £f 1 j-axe (jg ja xerre (autouf duquel e!Ie tourne tous les
para e e a ^ jonIs, etoit touiours parallelea la perpendiculaire du
ItPCfPCfJul- *—"'^ * * f
culairedu P*an defecliptique 16. pendantletourquellefaitannuel-
plm de l'e- lement autour du foleil, il n'y auroit aucunedifercnce en- cliptique, il tre les jours & les nuits, ni entre les faiions de l'annee. car n'yauroit alors lc foleil repandroit uneegalelumiere& une meme aucune di- chalcur fur les partiesde laTerre; de forteque feteferoiE verfuede perpetuel fous l'equateur, 1'hiver fousles poles; &qu'ii Jaifow, u ^, auroic un printemps,ou un automne continuei dans ks mtt - jjgyjjjj-g^j-rg.jjcux, avecuneegalitedejours&denuits. nepaltte , ™ . . ., _
tntreles Maisparceque cet axe du cours journalier AB, qui
jour s & Us dans tous les endroits dc fa route annuelle eft prefque tou- mits. jours parallele afoi meme.decline dansce fiecle deplus de vingt
|
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Naturelle Livre II. i4t
vingt trois degrezde la perpendiculaire \6 du plandeTe-
cliptique, danslequellaTerre etant emportee dans l'e- fpacecTun an par lamatiere celefte autour du foleil, ache- ve tout fon cours, dela vient que laTerre dans divers lieux de cette route prefentant lesdeux poles de cet axeainft in- cline plus ou moins tournez vers le foleil, ouplusou moinsdetournezdelui, &expofant (pendantqu'elIetour- ne tous les jours autour de fon axeja (es raions diverfes par- ties,dans un efpace de temps tantotpluslong, &tantot pluscourt, elle cau(e ainfi les diverfes faifons de l'annee,& fait que les jours & lesnuitscroiffent, ou declincnt fuc- ceflivement. Car la partie dclaTerre, dontTaxeeftle |
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Et qn'(tiuji
U diverfte des faifortS) finegaliti desjours& des nmtsefj- la diferen- ce dufroid &ducbaud viennem de ce qite l'axe du mottve- ment dtur- nefede- tourne de la perpen- diculalre dt 1'ecltfti- que. |
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plus incline vers le foleil, recoit les raions les plus droits,
qui fe rerlechiffent davantage en eux memes, & qui pour cet effet etans agitez emVeuxavecleplusdeforce, exci- tcnt plus de ehaleur; mais la partie, dont le pole decline le plus du foleihne rec,oit que des raions obliques, ecartez S 3 1«
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iffi Phiiosop m t eI
les uns des autres & qui parconfequent etant dans une
moindreagitation font moins capables d echaufer. Etla partie de laTerrequieftlepluslongrtempsexpofeeauio- leil caufclespluslongsjours; & cclle qui y eft expofee le moins de rcmps fait auffi les'plus cpurts jours. Ceft ce que l'on conccvra facilementpar les exemples fuivans. Tourquoi q^ ja Terre fe trouvant versTendroit de fa routean- »0;« avons nuejje qUi rCgarc|e ]a Balance A dans le tcmps qu'on voit temvTlorf- *e ^°^ ^ms le Bener Y" les habitans de la partie feptentrio- queceux na^c ont !e printemps; parceque le pole ar&ique A dc IV quihabi- Terre etampourlorsentrelctempsouilvaetre leplusex-' tentUpar- pofe* aufoleil, & le tempsquilenaleplusdecline, fait r* miriiio- que ]es raions qui tombent fur notre Zone temperee, 1 z mle ont qUj efl. fituee au dela du tropique du Cancer 2, font me- lautome diocrement obliquesck parconfequent rendent pourlors « • 1 l'air plus tempere apres le froid de 1'hiver; & comme les tenspere dc\ix polcs A B, autourdcfquelslaTerretournetous les durantle jours, font auxextremitez de 1'hemifpheredela Tcrre prmtemps, quieft eclaire du foleil, delavient, quenousauffi bien & que les que tous les autreshabitansdelaTerre vivonsdurantun joursfonti- egaj efpace de temps danslestenebres&danslalurnicre, egaux aux c>cft a ^tc que nousaVons lejour eeal a lanuit. Ord'au- tant plus que la Terre tend vers le Capricorne dans fa rou- te annuelle, le pole arttiqne K entre anfll davantage dans rhemifpheredelaTerrequicfteclaireduIoleil : &lepo- le antar&ique s'en eloigne d'autant plus; fibienqucle jour & la chaleur s'augmentcnt peu a peudanstousles Comment pais qui font fituez vers le feptention 4, & dimmuent ou cehx qui declinent auffi peu a peu a 1 'egard de ceux qui demeurcnt demeurent vers ]e p0je antar£Uquc; mais ceux qui demeurent dans la • Tulte^' Zonetempereede lapartie meridionale45, ont alorsleur omleur automne apres lere premier c- Mais ceuxquidemeurent vers 1'equateur 3 fouslaZo-
ti, ne torride foufrent alors une chaleur exceffive que' que
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„.—,„,.,.„, .„-..,,„...._
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N ATURELLE LlVR^IT. I43
quelques uns apellent leur premier ete; a, caufe des raions
qui tombent perpendiculairement fur laTerre amidi. Ceshabitansontalors, commetoutlereftedefannee K3et*u-
desjours&desnuitsegaux; parcequ'etansfousunefphe- ?'. erJ~ re droite lc foiciL feleve&lecouchctoujourstout droita ne-eiism~ leuregard. ^ letjours& Or quand Ia Terre eft parvenue jufques vis a vis du Ca- les nutts e-
pricorne, dansletemps qu'on voit lefoleil dansle figne gaux. du Canccr; alors nous avons letedans lapartiefcpten- Enquel trionale de la Tcrre; parccquc le pole ar&ique A etant tm$s ™us tourne vers lc foleil le plus qu'il fe peut, fait quc les raions avo,11smre du foleil, qui tombent fur la Zone temperee, &. fur la ^u midt Zone froide dela partie feptentrionale s*aprochant de la ieur hinr, perpendiculaire, y echaufent beaucoup la terre pour lors; pourquoi mais eeux qui habitent au dela delEquateur 3 , versle nous avons midi Bont alors lhiver; parcequc le poleantar&ique B., */«"'« etantextrementantdetournedufolcil, faitquefesraions, Plus Sran~ qui tombent fort obliquement fur la Zone temperee^s , *'y*'r"" & f ur la Zone froide < B de la partie meridionale caufent, ". l *' prefque aucune chaleur. Et c eft alors que les feptentno- • ' naux ont les jours fort longs (cequienaugmentebcau- coup la chajeur) & que ceux qui demeurcnt dans la partie Auftraleles ont fort courts & parconfequent extremement ftoids; parceque le pole ar&ique A ajant fort avance dans lhemifpherc de laTerrequiefteclaire, fait que tousles fcptentnonaux ont des jours fort longs & dcs nuits fort courtcs. Maisle pole antar&ique B ajant fort avanee dans rhemifpherc de la terre quineftpointeclaire, cftcaufe que les peuples de la partie meridionale, qui habitent fous En 4H~l la Zonctemperee 5 -, & dans la Zone froidc 5 B , jouif- *"T^ fent fort pcu de tempsdelalumiercdufoleil : Ce qui^ttntfaiit leur caufe deshivers extremement froids & rigoureux. fEquaten* Mais ceux quidemcurentfous 1'equateur dansla Zone gm imhi- torride fentcnt alors quelquc peu moins dechalcur (ce ver. que
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134- Philosophie •
que quelques-uns apellent lcur hiver,) a caufc dcs raions
du foleil qui tombent pour lors plus obliquement fur la
Terre.
Enquel £nf.,-,tc. lorfque la Terre s'eloignant duClpricorne^ ttmpt nous s.£tefK| de plus en plus vers le Belier r; alors fepole ar&i*
avonslau- r v ., ,. r j, r , , tonnt ^que Apar cemouvementdechne, ou le detournc de plus
ceux du en plus du fo\o\\ vers 1'hemifphere qui n'eft point edaire'; &
midile lejpolcaiitarftique Bfetourncdeplusen pius vcrs 1'hemi-
prin-temps fphere de la Terre qui eft eclaire du foleil; cequi faitquc
Pourqmi ia chaleur & les jours declinent dans la partie leptentrio-
abrsnos na[Cj & qU'au contraire la chaleur s'augmente & que les
3ours *1 jours alonsent pour lors dans la partie meridionale; juf-
conrciflent, - , k b , r < ■ > ■ r n i • i &aueU quaceque laTcrreetantarriveejuiquesauBeherr, les
cbaleurdi deux poles, etant avancez jufques aux confins de l'he-
mmue. mifphere cclaire, & de celuiqui ne l'eft pas,caufent lequi-
noxe par toute la Terre, & fait que les feptentrionaux
ont leurautomneaumemc temps, queleshabitansde la
.Enquel partie auftrale ont leur printemps.
hMallde Maisceuxqui habitentdans laZone torride fousPE-
zove toni quateuront un fccond ete ou un redoublemcnt de chaleur;
de outlcur acaufe des raions dufoleil, quiretombent de nouveau
/econd ete. perpendiculairement fur eux quand il eft midi.
Comment En-fuite lorfque laTerre eft arrivee vers rEcrevifTe h lc
nous avons p0ie arftiquc A avance deplusenplusdansrhemifphere
notre In- tenebreux de laTerre,& ie pole antarctique dans celui qui
llmidT* eft eclaire du foleil; a favoir B'& ainfi les 'mts ^oift™1 de
lem ete. nouveau aux habitans de lapartie auftrale.qui font au dela Pourquoi deFequareur 3,lequelfepare en deux laZonetorridei4:& nous avons au contraire ilsacourciffent a 1'egard de ceux qui font dans alois ms
plus courts (
jours, &VtemXffa& it
f . Hiiver aux ieptentrionaux&leur donne les pluscourtsjours
fg"d maisle poleantar&ique Bajant avancede vingttroisde- grez
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Naturelle E.vreI
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grcz dansl'hemifphere caufe Teteaux habitansde la partie
auftrale & leur donne les plus longs jours. Comment Mais ceux qui demeurentfousre'quateurdanslazone "«*<?"'
torridefentent unechaleur moins excefllve ( cequc quel- dtmturent qucs uns apellent leur lccond hiver) a caufe que les raions >m la lt~ duftkiltombentalorsplusobUquementfureux. gnemt _,. EnfinlaTerreeft emporteede 1 Ecrevifle 3 vers Ie Lion ^v(r^
Sl, &dela vers la Vierge ^, }ufqu*a ce qu'etant arrivee k la Baiance, elle ait rendu le printemps aux peuples fepten- trionaux, & 1'automne aux habitants de la partie auftrale. Gr durant tout ce chemin, qui s'etend depuis 1'ecrevifle jufques a la Balance, les jours croiflcnt dans'a partie fep- tentrionale, parceqn e le po!e arftique retourne vers l'he- mifphere, qui eft eclaire du fo^eil : maislesjoursdecli- nentdans la partieauftraie, i caufequele pole antar&ique tctourne yers rhemifphere tenebreux. T Or
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l^t j - V 4».t-ir- o s © p /* t*;;,
Qjft ceux Or nous devons avertir ici que dans les Zones froides cJes
qui demeu- p0Ies A B, l'un des poles de 1'axe incline, & qui eft rentfiMs toujours parallelc a-foi-meme, fe tourne verslefoleil "f .'""'pendant un de"mi-an, a caufedumouvementannueldela &\turs Terre; & qu'au contraire ileneftauffientierementde- ntfits defix tourne pendant un autredemi-art; d'ou il arrivequ'il n'y tuus. a laqu^unjour&qu^unenuitenunanjquidurentmcccili- vemenf chacun fix mois, E» quel Etlejour commenceversle polearcliqueA ; & lanui?
temps les commence auffi vers le pole auftral B Clorfque Ia Terre jours&ksfOEt^claBalancens) &dure 1'efpacedefix mois, cefta mttsfont jir^ tout je tempS qUe ]a Terre emploie a parcourir la Ba- jix mois jance je fCOFpioft jefagittaire, le Capricorne, lc Ver-
(ouslespo- c o \ n -rr £ t • . i
les. ieau, & ies Poitions. Et Januitcommence verslepole
auftral B, lorsque !a Terre eft parvenue au Belier rt & le
Quefius )our»ou *a nu^* durent autantdetemps, quelaTerreen la z.one met a parcourir le figne du Belier, du Taureau, des Ge- fwide les meaux, de 1'Ecrevifie, du Lion & de la Vierge. joursrtr Mais dansFefpace quieftcompris entre lepole ar&iW l'.snii"s ^0' & antar&ique, & leurs cercles polaires, oudansla durent «», 2one ft0ide les jours & les nuitsdurent, (felonqueles JJj, r"J. iieux font plus, ou moins eloignez des poles,; tantot qnatre, ou a » ■ a • n. ,. a
tinqteois un' tantotdeux» tantot trois, tantot quatre, &tantot
defrke. cinq m°is confequurifs, a caufe des potes qui inclinent
i ^«^oufetonrnentfucceflivemcntversle (oleil, & acaufedu
faifimdt mouvement annuel de la Terre, que nous avons explique
l<tnneefontc\.(lCvantt .
prefque Et il nefaut pas ©metrreici, quelesfaifonsderannee,
^IHTi, dontnousavonsdeiaparle, fontprefquetoujoursles me-
CemblMes . . < r . i r , q .r *, . x 1'eeard mcs "ans *U1 desannees,arailondelalongueur, ou
de U lon-de r* brievcte des jours&desnuits: parceque Ie mouve-. guem des ment annuel & journalier de la Terre,.v la maniere dont: jours & fes poles inelinent ( d'ou procede la dureedes jours & des desmits. nuitsJ fontprefquetoujoursuniformestouslesans. _.s-i Mais
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r«j
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~~...........-■■-■■^^r^
N A T URE LLELlVRt II. I4f
..*■ Mais pour ce qui regarde la chaleur, le froid, Thum i- f Q.«e ces
cli te, la sechereCTe , & autres femblables quaiitez de l'air> mma fai; de la Terre, & de l'eau, comme les vents» les tempetes, fomfon,iim lafertilite, oula fterilite, la fante& lesrnakdies, qui eo{"™^ f font eaufecs, il y a tant de diverfite, & il arrive tantde i4ChaUur changemens par toute la Terre, quil neftpas poffibiedufroid, de 4'e.nr*en predirede certain. Il me femble pourtant que la Cbumditi-, caufe de tous cetefets confifte en ce que les parties du glo- de Ufrtht- be de la Terrc, tant au dedans, a l'egard des divers terroirs, itffe> & des fucs terreftfes, aores & ojeagineux, des mines , des",autrei metaux, des pierres &d'uneinfinite'd'aunxsdiofes que^'^ la Terre renferrae $ <ju'audeflus ,ai'egarddes.mers, des-'""' fleuves, desruiffeaux, deslacs, desfontaines, despuits, de la nege, de la glacc, des marais, des moiitagnes, des colHnes, des valees« desfaois, desdeferts, des terces la- t>ourables , des prairies , despaturages, desplantages & deplufieursautres chofes » fontinfiaimentdiverftfiees, & fontchangees tantpar lcs caufes exterieures, qu'interieu- resenuneinfinitedefa^ons,agiflantdiverfement les unes furles autres: & Ceft de la que, felon mon fentiment, ilar- rive tous lesansdansl'air, &fur lafurfacede laterre &de Teautant dedivers&de fi grands ehangemens,a l'egarddes faifons delannee, qu'ilneftpaspoinbleparjaucunecon- fe&ure raifannable, quaucun homme vivant les fcachc paravance,oulespredifenivrai-femblablement, niavec certitude. U y en a qui s'imaginent qu'on peut faire des predi(ftions pMrqH0)i
toudiant leschangemensdetemps qui arrivent pendant „•,**,„ les diverfesfaifons de l'annee,en oblervant le lever&lecou- poffiMedt chcr des aftres, leuroppofition, leur conjonclion & autres Us predke fernblables mouvements. Mais il eft certain que ces gens p*r ** 4i~ fe trompentextrernement. Car bien que les conftellations vers ma- & la&tuation des aftres puiffent par le divers mouvemcnt ve™ensdes T1 ' A^tVres'
i ■ ■ >, T a. de J
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I48 ',/ P H I L O S O P H I E
de leur Iumiere & de leur chaleuf, contribuer quelqiic cho^
fe aux changemens qui arrivenr dans 1'air, fur la tcrre, fur leau&ailleurs; neanmoinscomme cenefontpaslades caufes principales, ouuniques, mais feulemenr auxiliai- res , ilparoit manifeftement quecen'eftpasdelles feulfis quon doit tirer ces prediclions. Ceft auffi ceque nouscon- firme aflez la fauilete des evenemens, que quelques uns nous predifent par Ies di vers afpects des aftres. C H A P I T R E. XI. '
Des caufesqttifont ttvancer lesfolfiices
(jr les equinoxes.
Pourquoi /~~1Ette declinaifbn des poles de Ia perpendiculaire du
lcpoledeU vvplan de1'ecliptique,- quenousavonsditetrelacaufe terrededi- jc jadiveiftte dcsjours& dcs nuirs, & dela diferencedes j* j faifons de 1'annee, vientde cequelamatierecaneleedu 'fd r Pre,ruer ele'*ner»t» qui eft propre a pafler par les pores de
diptique. *a terre vers *es P°'es de fon axe, venant de la partie du fe-
cond ciel, quidansccfiecleprefentelteloigneedespoles
du premier ciel de vingt trois degrez, 1'incline de la forte,
comme nous avons deja dit; pendantqueles aurrcs parties
Pourquoi^Q ^a terre *¥**n'ontpointdeporespropres pourdonner
ks pohs0- entree aux partiesde la matiere fubtile, quivientdesau- bUquisde tres endroits du ciel, & qui parconfcquent n'y peuvent cn- Utent trer, les empechent parce moien de difpoferIa Terreau- tournent trement, ou de la mctte dansune autre fituation. peu a pett £t parceque cette partie du fecond cie! qui envoic la ma- dune m*- tjerecaneleedansJespoles, &quilespeutainfitordre,ou nmeion rencjreoblique^, fe tournepeua peu fuivant leslignes dcs mouve- cercles despoles 1x34. & 5 c> 7 8, (lefquelsfontmain- ment an- rcnant eloignez de 13 degrczdespoles denotrepremier mel. cielAC^ deienz, &decen 6, &ainfidefuite, felon lor-
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...v#m ,,,,,«»/>V!l<I.Mi|
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N ATT U R E L L E L I V R E I1.
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H9
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1 ordre de ces chifres % pcndant que Ia Terre avec Ies autres
planetcs, cft portec dans fon mouvement annuelfekm * ordre des fignes du Zodiaquc, du Belicr r, vers lc Tau- rcau w, & ainfi defuitc; & a parconfeqnentun mouve- ment oppofe a celui de la partie du fecond cicl, qui fournit Ja matierc canelee a Ia Terre; de la vient que les poles de Ja Terre fe tournent auffi peu apeu & qu'ils regardent lescercles.qui fontautour despolesdel'obliquite'dez3 de- grc2&d'unemaniere contraireaumouvementannuelde la terre; de forte que les poles de la Tcrre,qui regardoient autrerois les parties N O des cercles des poles, font tour- nez maintenant vers les parties LM. T3 Et
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fJTO '■ P H I L O S O P I H E
Queee Etainfile ccmouvcmcnt lentdes poles, parlequelils
muve- tournenten arrierecontre Ie oours annucl de la Terrrc, eft mem ** caufeque lesequinoxess&lesfolfticcsariticipent peuapeu, i°„es>\au ouquelesendroksdesequinoxes&desfotfticesdeclinent
ques elt l* l v , . «< a >-'* i. " r caufequi Peu a Peu "^ parncs pofteneures du Zodiaque, versfes
fanavan- partiesantericures. cerlesfol- Or aflri de demontrercela comraodement, fupppfons,
ftkes&les^t exemple, que ABCDEFGH foit la fphete du
equinoxes. grand tourbillon denotfe premierciel* aumilieuduquel
Demon- {0[t ie f0]eji K,dont l&Terre I faflfe le tour dans refpaced'un
cda"" de au Iuivant la route des fignes du Zodiaque r v it 3 i ne
62s«t -rt»yp sa X ajant prefque toujours les polcs de forittijcC
vemeftt joumalier paralleles a la ligpe L M,lesqules*ujpa-
ravantavoient ete paralkles a la ligne ptecedeate hJjO, &
qui en-fuite le deviendront pcu a peu afegard de Iajtigne
fuivante P Q, qui eft apeu pres autant eloignee dcs poles de
recliptiqilc.queleslighes RS&T V.felonladiftancedes
cercles des ^oles i x 3-4»^ f djr-8-': or bien quele che-
min, quc fait 1a Terre dans fa routc, foit fof t grand, on
ne doit pourtant le prendre que pour un point, par raport
a la diftance immenfe des etoiles fixcs 5 & c'eft pour cette
raifonquenouslamcttonstresprochedufoleilK, au mi-
lieutle la flgure de tldtre tourbillon.
, L'axe du mouvement dclaTerreajant, pendantfon
cours annuel, ete" parallelea la lignc oblique N O.nous
avions pour lors lc folftice dliiver, quand la Terre etoit
arrivee a 1'Ecrevifle S H, vers le figne du Lion GL; &
nous avions le foLfticed'ete IorfquelaTerreetoitarrivee
au Capricorne Y?F,tendant vers le Vcrfeau *» : &nous
avions 1'equinoxe du printemps danslapartiefeptentrio-
nale,lorsque la Tcrre etoit au point de la Balance ^= £, a-
Iant vers le fcorpion «t 5 & on avoit lequinoxe d automne,
lorfque la Terre etantarrivee au point du Bclier r G, a-
vancoit verslefigneduTaureau tf. . ,
j^ ; '4' Mais
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N AT UR E Ii LE L' XVR t H.
A
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*$*
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Maintenant, parceque cet axe obliquc du mouvemcnt
jour uaHerdela -Terre, deparallele qu'il etoit a la ligneN 0,eft dcvcnu parallek ala lignc LM.pchdant fa revolution annuelle; de la vientquc nous avons lc foftice d*hiver dans la partic feptentrjo-naie.quand la Terr c I fc trouyc entre le foleil K, & le pointHdc 1'EcrevuTe, tcndant vers lcs Ge- meaux qui fontau deM;& nousavons le folfricc d'ete, lorf- que laTerre,eftparvenueentrelefoIeil,&lepointduCapri- corne Y? F, vers leSagittairc +•» qui precede: mais l'equi- noxe duprrntempsarrive, quand la Terre I cft entrelefb- lellK,& lcpoint de la BaiancetfsE, en avan?ant vcrs k figne de la VicrgCK; &l'equinoxc dc 1'automne arrive aufii quand la Terrc fe trouve entre lc folcil & lc point du Belicr r G, tendantvcrs ies Poiflons ^. Et
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*J» P H 1 1'OSOPH! *. A
Et ainfi il eft evident quelesequinoxes&lesfolftices
anticipent, ouavanccnt, acaufequtfcetaxeobliquedela Terre, autour duquel fe fait le mouvement journalier, pendant que la Terrefaitfon coursannuelfuivantlordre desfigncs du Zodiaque, eftincline versles fignesqui pre- cedcnt, a favoir vers le Belier, les Poiflbns, la Balance la Vierge, rEcrevifle, lcs Gemeauxr le Capricome & vers le Sagittaire qui marche devant lui; ainfi que nous a- vons explique ci-devant. Qneparce °n peutaifementcpncevpirpar ccque nous avonsdit, mimemou- quepar la longue fuite du temps,pendant lequel l'axe obli- vemem que de la Terre incline vers les fignes qul ie precedcnt, lent dts po- comme de N O, vcrs L M, de L M vcrs P d & de P Q /ltirjerS'R?' &delaencoreversNO, ilpourroitarriveruS Jriver ? grand changeinent dans les faifons de Tannee, quelcs qu'on au- fePte«tt«>naux pourroient avoirl'Ete dans le temps qu'ils roit /wwavoientacoutumed'avoir lhiver, &qu'iIsjx>urrontavoir aumeme niiver dans letempsauquelilsavoientacoutumed'avoir temps, ou\'Etc. Car, parexemple, quand 1'axedelaterre etoit /'«i«m* autrefois incline fuivantla ligne oblique N O, aiorsona- «coutum! voit 1'hiver dans la partie kptentrionale, le foleil etaiut a*von ie~po[lt jors danslc(jgnecjes poifl-ons ^; &ony avoitl Ete', lorfque le foleil fe trouvoit dans la Vierge W. Mais fi par h fuite du temps 1'axede la Terre fe trouvoitdans une obli-. quite parallcle a la ligne R S, alors lesfeptcnttionauxau- roient 1'hive-r, quand le foleil feroit dans la Vierge >JE; & ils auront l'ete, quand le foleil feroit dans Je figne des poif- fons; au lieu que fi l'axe de la terre retournoit enfuite vers la ligne NO, alaquelieiletoitpremieVementparaUelc; a'ors il eft evidentquelesfeptentrionaux auroient de nou-. veau l*hiver, quand ie fofeil feroit dans les poiflbns, & l'ete, quand 11 feroit venudans le fignede la vicrge. Et cette partiedufecond ciel, qui fournitaux poles dc
1% Terre la matiere canelee, & qui les dirige, ne tourne pas
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Natur elle I/ivre II.
A |
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m
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pas feulement fui vantles chifres des cercles des poles 1134,
& 5-678; mais elles eleve peu a peu, vers les poles AC de notre premicr ciel A B C D E F G H, qui Ia font baifler reciproquemcnt. Et de la vient quc 1'axe dcs poles de ia Terre I decline deja dcs poles de notre premier ciel A C, de vingt-trois degrez & trcnte minutes ; fuivantlagran- deur de la declinaifon de la ligne L M, ou de la ligne N O, & que memes autrefois il a decline des memes poles» de Vingtquatrcdegrez tous entiers. Cetelevation, &cetabaiflementdespoles, quifefait
tour a tour,eft irregulier & inegal;'mais le mouvement fui- vant lequei ils tournent eft egal & regulier, & regarde tou- jouts les memes endroits. |
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D'eu vient
que les po- les de la terre decli' nent des poles iiti- cltpttque. La divetli-
tedes mou- vemens di~ frens de cesfoles. |
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CHA,
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CHAPI3TRE XII.
D» mouvemtm&4d'Z*itlr* &-dtfeappareHces. Tourqmi^Y A lune 2> , qui/e»fcetft«»ntifluellernent autourdu U lune fe- _L,tourbillonparticfilier, iqiwtOMrneautourdclaTerrc meutdeux commedans fon epicicie.patKXJurt uiaefois lacircpnfcren- jois pw vi- ce ^u £jej ^ B C D ,/cjui cftsfoiKante fo«plus grandeque lc deUtetre citcuit.de la Terre fcrqtielle jcKI vers iea-ccntre; au lieu que U ter- 1ue H Terre T ne tourne que trois centfois fiafflour ic fon u ne tour- axe par fon mouvemeat joawalier. £t la raifondecela ne Autour vient de ce que la lune etatJtjpfaspetiteque la terrcjele«ft defonaxe. empbrtee par la imatiefe celeile dearx -fois plus vite qu'e!le. Pourqttoi Elle nc decend jpoiat vsrs la Tcrre, parceq'uclle fe U lune ne meut plus vitc qu'elle.', elk ahes'en eloigne pas aurTi da- decend Pas vantagc, a caufe que la matiere\celefte , quirpurneau- versU ter tQm ^'elle, au feiz du circuit, qu'ellefait en unmois, elle ne s'en ■ _J6 **
eloigne pas
davantage.
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etantplus agiteequ'clle, 1'empechedes'ecarterplusloin.
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NATUB.E-MJP LlVSiE II. Jf£
1&-U&& eft toufours. expofee a la Terrepar un meme Pourqmi
©ke* garcequelaparticqui,eneflLlapajselQigaee» etant^ [une V h pfefclicfe» seloigncauffi.davantagedela.Terredans^^" fetour^ellefait. lWL. Qnles-taches,,, lesiraotttagnes „ ks.vakes,, &lesautresn,^ra„
iaegaHeeZfc* puott deeauvre daias la Lune par iemoien memecke. des; cek&opes font aflezvairqiielapartie»quiregardela ^ /<* TcErc.eftaioan>s.folidequerauise, fartiedela Car quiaadion. Eegardcle croiflaaE de laX,utt.e avacune lunel»^e'
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kittette4'apr©che,oaapei%oiE que 1'extremke, qui fepare Sardl
lagactk eelaipee* de cellequi ne, l'eft pas,par oit inegale»ou Eaboteufea^cammecnfocrflcdefcie» fttivatttlaiigne xxj; ^ *«/«& |
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~~r*i "*"-----*~"~'"»"," "*W <k qutceli
Si deplusoadecoufcre verslesboEdsaefa.paEtic tenebreu- ^«j ff»rif
fes (& aflez pces des canfins dela pa*tjequi eft eclairee) de dhomee.
pS$t& eftdroiis., q^i pacoi&rtt comm^des fomoaetsde QyeUt
uioncagnes 456. &qjaien-fuit;e, ]^rfquelaLuaevietttiWwf<i^'ZM
i gefotgricc davaotage dui foieil, devieottent peuapeu, ^/w u~
* s ches quotl
decouvre
| dans la partiedela lumquire- garde la terrefont voir mani- feftsment quelle eft ntoinsjoli- dequela partie, qui eneftde- temnh, plusgond&^ jufqtfa cequenflailsfejoignenta Iapartic,
qui eft cdauree A.quo* il fauc ajouter que dans la partie de laiLune qul eil eclairee,proche des endroits,qui.Ia feparent V 2 de
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->
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,™flsw,„»,,,,...>™,,^^.
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„ i$6 Philosophi e.
decellequinel'eft pas,on dccouvre plufieurs petitscndroits
ronds,comme7.8,9,dont la partie occidentale.qui regarde
le foleii.eft tou jours tenebreufe, & dont la partie orientalc,<.
qui eft laplus eloigneedu foleil, eftla plus eclairee , mais
IorsquelaLunes'eIoigncdavantagedufoleil, alors l'om-
bre,ou les tenebres,fe diflipenr peu iipeu dans ces petits e,n-
droits, julqu'accqu'enfiniIsi*oiententieerementeclairezj
4 caufc que pour lors ils fonfplus expofez au folcil: Et ils
font eclairez de telle iorte, qu'ils nous reprcfentcnt com-
me des valees, oix de grandes concavitez furlciquelles lc
foleil repand fuccellivement la lumiere. Maisdurantla
pleinc lune on n'aper<£oit pointde tels corps dans laLu-
ne; parceque alors toutes les concavitez dela Lunefont
dire&emeut tournees vers le foleil, & que parconicquent
elles en font entierement eclairees. Ccpendant quand la
Lune eft plcinc,qu'ellc paroit convexe,ou qu'elleeft dcmt-
pleine,on y decouvre quantite de taches comme i o, t1 ,x%,
qui reifemblent a de grandes cavitez remplies d'eau,& qui
parconfcquent tranfmettant ialumiere.oudonnant pafla-
ge aux raions du foleil, paroiflent toujours obfcures.
Enfin quand la Luneeft nouvelle, & que fes cornes font
tres aigues, on apercoit prochedeleurspointesdansla
circonference memede la lune quelcjues petites partiesfe-
parees les unes des autres, qui paroiflent lumineuies,& qui
reflemblent aux fommets des montagnes iur lefquelsle
foleii repand falumiere, &dontiespartiesdenbas, qui
nen re^oivent aucuosraions, fontcouvertesdetenebres.
l'Apo"e'e Lorfque la Luneeftarriveeaupoint.ou ellecft la plus e-
& le pfri- loignee dufoleil, on dita!orsqu'elIceftdansfonapcgee,&
gcede U lori'qu'e!le fe trouve au point, ou elle en eft la plus proche,
lune. pour Iorsonditqu^elleeftdansfon^V/gfi?. ,
Qj?elleeft Or celaarrive,ou parceque le cieldelaLune,ou leTour-'
Ucaufe ^ billonparticulierdclaTerreABCD.efttantotpIuspetit,
un td e- ^ tant£t pjus gran(j, £ caufe de la matiere du premier ciel.
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r^ww^w^
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V>w* l i|Slf)ULJJU!Ji!l:J. "
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N ATURELLE LiVREII. I$7
qui eft pouflee vers lui par le fecond,&qui en cft chafiee en»
fuite; ou parcequelaLuneeft plus, ou moins poufieede 1'extremite de fon tourbillon particulier vers ia Terre, parle mouvement divers du premier ciel. La Lunefe meut avec beaucoup plus de viteflc, Iorsqu'-
clle eft pleincou qu'elle eft nouvelle, que lorfqu'elle n'eft |
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qu'clle ne 1'eft pas.
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Pourquei
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La raifon de cela cft que le ciel particulier de la Lune ifj^f*
ABCD,setendantdavantageverslespartiesanterieures, meHt Jvee ou poftericurcs d u grand ciel N Z» '(parcequc ellcs lui fbnt pius de w- L teffe,quani
eUeeft
pleine, oh nouvelle, que qnand eUe nel'eft pas. |
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plus femblables, & qu'elles fontaufll folidesqucIui;^que
versJespartiesd'enhautL, oulespartiesd'cnbas K, (qui lui reflemblent moins a raifon de leur plus, ou moins de folidire) eft deflgureovale. Cardeiavient quedansles endroirs les plus etroits de ceciel ovale B D, quifont o- pofez au foleil S, & ou arriye la nouvelle, &lapleinc Lune, elle fe meut avec beaucoup plus de vitefie, quc V 3 dans
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15« PHILOSOPHIE
dans les cndroits ptos largcs A & C, qui foffit a> cote da
folcif *■ &• oa fa Larte fe tiatova kHrfqufellw eft a demi-pleine*
o n a P«adattf«fB£iegtoberdif laLii-ricAiiifedarKire^acedttrt
/<««& niois le circuit A&GOBf QH»aurJ©8iiB dc k. Terre I,
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commc eilie cft incdrn-
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des dtver-
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fes apire»-
ctsdeUUt- tii.
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parabietnent plus pc-
tite quc leioleil, bofs |
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fetcasps des eclapifes,
rcfcoit ertcoFe fuccerBV vcment & lunuerc du foleil K., cn divers en- droits; & ainfi eclaire la Terreparle moicn des f atons qu'elley reflechit de diverfes manieres. Et peridant que lesfeules partics de> la lunc qui font eclair&esj&qui font comprifes au dedans dc faroute ACEGA, fc font volr a nous fur la Terre, dt qtt'clles ne nouS paroifient pas tou- joursdWe memema- niele j , il arrive quc lorsqu'ellc eft pSmnue au point A, quand ellc eft nouvelle, clle rie rious faif rien paroitre de fa ItMiiicifci ^q^fetttJti^ntattpoirifcB', ndm n*y &kcQ\i' vtmi «juaiite trfe» j^etite* pareie mmittfeafe en f&f* iwfcdfce&foe";1 maiicnTetdttf vfcrsC, ttousfovdlons&dei- r»i~pleiriej& vereEH eliefettibfecbrWexej &qu'efant parveriug jtrfqtiesi % elleparott ttrtit afait p&inej z cattffc qtt*ateis fclife rtavdiei du reflecftft vtrs noustoute&Itt* miere-, aiais e*i*ftiit« l^f%l*feit d&toii&at ellfe feft prrivee au
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'■'"■''^"WflHsa
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NATtTRStClS IitYttfcH. f|#
aupoint F, elle nous paroitconvexe; versG, elle eft
a demiplehae ; vers H, elle paroit courbeen forme de faux; ^jfq«'a«c que fe trouvant de noiiwega #B fppint A, & toutc ia' umierc etant detournee de ■nous, elle.diiparoit oWSQXBaent. C&APITRE Xllf,
Bes eclipfes defolei |
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P, 1 _ Descaufes
Endant que ccs grands globes dt 14 Terrf & dcja Lu- gim'tdn
neibnt emportez autour du foJeildansfefpace d'un desiclip- an* .& quc la Lune fait fon cours autourde 1» Terre dans/«. letempsdWaiois» il arrive quelquefois^uefle fibleil, la Terre, &iaLimefontdire&ememetttopj?0fezksunsaux autres, &pie la Luneetant fort voifinededa Terre, l'u- ne cntre aaffi quelquefois dans rombrede rautre, foit en- tierement, foit en partie, & qu'ainfi lif^e» «u 1'autre de ces deux planetcsderobe entieremeo^, o&en$>artielalu- miere du foleil. Et c'eft ce qui nouseasfe testefilipfes tant du fbleil que de la Lunc. # Comment Car dans le temps quelecorpsop*|t$edeiaLune*fc fefontUs
meut en droite ligneentre le foleil /3, Jg la Tette^, dans klipfes de Ietempsquelle eft nouvelle, & que repaodaHr. uaaombre feled. conique S < |, elle detourne les raionS'dsottsdttX©leiid'u- ne plus , ou moins grandepartiedelaTetfe, siqrsil fe <^w**«* faiteclipfedefoleil. «****' •Durant cette eclipfe, celui qui eft poutfws au point e^JW;^
IdelaTerre, nevoitpointlefoleil : celui qui eftversy»^ lntier «c levoit^tfadomi. id^cdw-^^-ijBffiy^e:*iif(©«H:■«,»,,« en p*r~ kpsut jKoir «nikmmerrt. tie, ou qu- Dans 1 eclipfe du foleil, bienquelaliancfoiteclaireeis^jr»^
du fcteil daralapameqttiteregarae; BeaflmQifls,eUene'«*w** iaiftepas^w^ de fOtfflStfe&BWJtt uapmi«iameMed*flS4IW**f,*
htnm
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Pt Ph i Losopft r e?
0 y
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Pourqm
fendant l'eclipfe du ftleU,U!u- toeparoiten quelqucfa. (oncrfairee duchequi fegardela. . t laparticquiregardelaTerre; parccquc la lumiere,que
~Cmmm^\SStfF* dU foldl Pour ^s fe reflechit deU
/7 w™m jufques ala Lune. 2%fo2 -■ Maisl^u5!aJerre*retrouvantdircaemcntentrc!e
/«w. Lu«e /3 7 «le foleil y, au temps de la pleine lune cmpechc cn-
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Naturelle Livre II. itfr
cntierementpar fon ombre conique 4«& les raions du fo-
leilde fe repandre en droite lignefur 1* lune, comme vers /6 & >j , ou lculement cn partie, comme vers 2 & £"> & c*eft alorsqu'U fefaiteclipfedeLune* ouenticrement, com- me dans /3,ou >r,ou feulemcnt en partie.comme vcrs*'' ou £ Lorfque la JuneeftentierementecJipfee, elledifparoit
quclquefoisdc telle forte, cbmme fi elle etoit tout afait Pofrquti cmportee horsdu ciel. EtlaraifondecelacitquelaLune<kw/«*- etant: dans fon pcrige'e, ou moins eioignee de la Terrc, & cl'Pfes &* fe trouvant vers/3, oul'ombre de laTerrceftfortlarge, jm\ mm nepeurrccevoir du folcil ^aucunsraionsdelumiere, qui *vo. °"i. ioientrerlechisdecbte'versclle, despetites parties duciel &nuequel- ifoifin. Mais la Terre y contribuebeaucoup auffi, lorf- qMefots aus qu'&tant quelquefois fort proche du foleil eile fait uncfetwus ne U plus grand ombre. voiompoint Maisquand la Luncs'eclipfe dans fon apogee, lotC-dutom.
queUe cft dans la partie la plus etroitedcl^ombreco- niquc de la terre, alors cette ombre n'empeche pas que, quelqucs^raions du foleil refkchis de cbte par le ciel voifin, vou qui foufrcnt reTracHon dans lcs vapeurs de la fphere de laLune, nepenetrentjufquesafafurface la plus folide; d'ou etant enluite reflechis,vers la Terre, iis nous font Pa- P'ttrquol roitre cette couleur jaune&fombre,quenous remarquons ymbre de danslaLune, dansletempsquelleeileclipfe'e. conh™ Ot Tombrc &«£ tant de ia Tcrrc que de la Lune, doit auW^m
neceftairemcnt etrc conique, parceque le corpsdufoleii queceUede furpaffc de beaucoup en grandeur le globe de la Terre & de U lune. Ia Lune, Combie* Car comme la Terre cft quarante fois plusgrande que la defohlejo-
Lune, amfi, felon la fupputation des aftronomes, le fo~lel1 vjN leil eft loixante-fix foispiusgrandquelaTerre. gUmrT& Or fi l'on confidere quc, fuivantlecaiculdesaftono-^,,^
ittcs, le foleil eft eloigne dclaTerredecentmiiionsdc v'o'ul't* grattdeur ies ombresde U Terre & de U lune.
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""'"" -
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l«i Philojopihi
lieues, &qae la Terre eft eloignee de la Ltme de cinquan:
Ccmbienletc tniiQ* on verra manifeftemcnt que l'ombre, quela foled' & U fetre x&tpzni au dela de la Lune, quand elle s'ecliplc, eft iTwd' extrcraement grande, auffibienquelombrequelaLunc Uterrt. ' envo*c rcrs m^ parrie de la Terre, lorfque lefoleilse- dipfe.
Le circuit que fait la Lunc A B C D, ne convient pas
avec k chemin aparen t dufoleil, ou plutot avecla verita- ble route de la Terrc A
ECF, qu'on apellela ligne ecliptique; mais clle la coupe en deux cn- droits A & C,d'unangte decinqdegrez. Or c'eft vers ces fectioias, dont 1'une A s'appplk d'ordi- naire la tete, &lautre C fe nomme h queue da dragon, que fe fontles eclipfcsdans ia ncuvelle & dans la pleine Lune j |
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lstfltqnplt
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ne.
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a fcavoir les eclipfes du folcil, lorfque la Lune etant nou-
" li Ju*^^ fe trouve entrelevingtiemedeVreG, cuH; &les tete&la eclipfes de Lune; lorfque la Luneetantpleincfetrouve qaeuedu entre le quinziemedegre I, ou K eloignee de Ja tete, ou- dragon. de la queue du dragon ; parcequ'alorsles opofitiotis du (6' Quereft leil, de la Lune& dc la Terrepeuventetreaifcz direcles* dansces £t il eft certain que plus la Lune eft proche de la tete A, endroits Uou felaqueueCdudragon, dautantplusauflifeseclipfes quefe font ^onZ ^n^^ Hors de ces bornes ecliptiques G H i K, ii "£™ , ne fe fait jamaisdec!ipfesdeLune, oudefoleil, parce- dtpfes. 9ue laLuneeil tropeleveeverslefeptentrion B, outrop bas verslcmidi D, &qu'ainfi, ilnefe pcut faire lad'0^ pofirion jufte & direfte de ces trois corps. Et de cette ma- fliere
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Naturi:lleLivr e II. \6y
nicre nous voions manifeftement pourquoi la Lune ne
nous cache point lefoleil, touteslesfoisqu'elleeftnQii- velle; & pourquoi la Lune etant dans 1'ombre dc la Terre nes'eclipfepas, touteslesfoisqu'elIeeftpleine. tes poiats A & C de ces feftions ne font pas fixes dans Queces
un lieu du Zodiaque^ maisilslemeuventi[ou»recUpti-po»wf que, & reviennent prefque en dix neufansdetempsau/0Bf Ms fi- meme point de la longitudc du Zodiaque, Ceft ce qu'on r*' mm nomme ordinairement dans la Lune le mouvementde la *- * « j i <*eque
tetedudragon, / /eft que le
Voita ce que nous avions maintcnant a dire toticliant le.mouve-
©r^naicrcieU me»t delx feteduarur
CHAPITRE.XIV. &»• Bes fyoHesfixes* '■■"
LEs grans tourbillons des etoiles fixcs dufecond ciel t^s exes
X,Y,f f\ L, D, N, M,quienvironnent notrepremier c0Ktpius cid S l E A detoutes parts, ne font pas tousfituezdans (hautcsUt la meme drconferenced'unefphere; carlesuns, com^wsf* me f F, foiit au dcfTus des autres X & Y,& font difperfez N *«'*"«. felontouteslcursdimenfions dans Pefpacc immenfedu fe-g-** *>ur~ cond ciel, chacuu d'eux aiant desfurfaces» non pasron-^V'» * . ■ . . . , /- , i r tourbtUons
des, mais anguiaires, qm les feparent lcs uns des autres. des ^(i
Les raions brjllatts de ces etoiles, qui font fi eloignees pxeseji
du foleil S, font aflcz voir qu'elks luifent par leur pro- anguUire. pre lumiere : car on les voit etinceler de toutes parts, a Q^ecese- caufc de1 agitation ondoiantedelafurfacedupremierciel '*»'«Itti- <qiii eft caufee par lemouvementcirculaircdes tourbil-/mP4r lons du fecond, lefqucls agiffent fur lui) & de cctte lu- jJjjjT" miere eclatante qu'elies ont par deffus les autres etoiles, pturZ^ par lemoien dc laquelle faifant une forte imprcilionfur la euespdroi- retinc denosyeux, elk uousfontTcntirdes etincclles. Etjcm ettmt- X z cela Urttes.
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Philosopbie
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i«4
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p§t|i^^
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T^F^MHt—ilH 'imi.....^wViMTiifiYri-L
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NaturelliLivreI. i6f
eela paroit manifeftement.en cc que le fentiment que nous
avons dc ces etincelles s'afoiblit cxtremement, Iorfque nous regardons lesetoilesfixesparlestrousetroitsdeste- fourcim lefcopes, rjulrs "tgi_ Les raions des etoiles fixes tombans obliquement fur la ia gUt mus
furface angulairedesautres tourbillons ( comme nous a- ne votons vonsfaitvoirci-deftusenparlantde larefraction) foufrent pointdans plufieursrefraclions. Etdela-vientqu'ilpeutarriverqu'e- lettrs *w* tans fur la tcrre autourdufoleil S, plufieurs etoiles, com- vemables, me, parexemplef&F, nenousparoifientpasdansleurs^a/<Ke , licux veritables & qu'une memejetoile, commeY, parw'^e K exemple.nousparoitra dansdiverslieux, commedansles versneux~ tourbillonsf, &F, alafois. Les etoiles ne nous communiquent pas leurlumiere Pourquoi
pcndant le jour, parcequ'alors le folcil brilleavec tantd'e- quelquefois clat, & fait une fi forte impreflion fur laretinedenos "ousne yeux, que ia lueur des et6iles qui font pendant le jour au vokmpmt deflus de notre horifon , n'eft rien a 1'e'gard de la fienne, etmlt\ &parconfequent nepcut fe fairefentir a now. \\ arrive quelquefois quil y a des etoiles fixes quifont D'o« vitnt
obfcurcies par dcs taches femblables a celles, qui couvrcnt 1*ty* le foleil, & qui fontproduites par les memes caufes. Or desetoiles. cestachesdeviennent quelquefoisfi epaiflcs, qu'en nousJ™"' .f* cachant eniierementquelquetoile.elles nous Ia fbnt perdre $?„■ _ deVu5-. - , r .,1 wS!.'
Et il arrivej quelquefois au contraire qu il y a de cer- pourquoi
taines etoiles, qui apres s'etre degagc'es de« taches trcs e- Hj en a '
paiffesdontelles etoientcouvertes, fe prefcntentde nou- d'autres
Veau i ndtre vue, & nous paroifientcomme des etoiles1"'»»<fe'*
toutcsnouvelles, bien qu'elles aientcxiilep!ufieurs f\edc6caurrede
auparavant, "TxlTles
Ccft ainfi que du tempsd^Hipparquecentvingt-cinq^^'"^"
ans avant la naiflance de Chrift, ilparutune nouvellee- tes ^tosles toilc, Et dans Tan 1572,. onapercutunenouYdleetoile^-o^^/. X 3 tett coumtts-.
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v *66 f H I L OS O P H I t.
fortbriilante, prochedufiegedeCaffiopec, quidifparut
cn-fuitc fezemois apres. L'an 1600ilparutencore,une nouvelle etoiie dans le fein du Cigne. qui fut encore vue plufieurs annecsapres, Etenfinenl'an 1604» onende- couvrit unc nouvclle vers le genou du ferpentairc, qui jet- toit des flammes furprenantcs, & quiparutjufquesa i'an <Z«tlfmi6o6. «rma jl pCUf cncoreatriverqu untourbillon foitentiercment
!«»»tem- aofor(,e pgt un autre rourbillon voifin , pendantquefon
tierlbiub ctoilc e$ couverte de tant de taches epaifTes, qu'el(cnc
forbipar PCut chaffer aflez fort lesboules dufecond element, &
untourkl- qu'outre cela elle aquiert un mouvementopoie a celui des
Lenvoifvi. autres tourbillous. Car autremcnt bien que letoile de
queique tourbillon fut convertede quantite de tachese-
paifTes; pourvu qu'il tourne egalement avcc fes autres tour-
billons vofxns, & que ceux-ci tournent tous avec unc ega-
le force, fon tourbiilon nefcrapointabforbepour ceia,
mais fonmouvement etantaideparceiuidesautrestour-
n m*. . billons, ne fera point interrompu.
Pueletot- T r' , \ ... n tr 1 ' i>' .1 • n.
kd'<Mi Lorfqu untourbilloneftablorbe.I etoilequi eltcourerte
tourbillm de taches eft emportee dans le tourbillon voifln & qm cfl
qw a eti plus agite quc ie ilen.par 'cquel ayant ete agitee quelqiie
abfarbefe temps elle eft chaflee a caufede fa trop grande folidite vers
changeen un tourbillon voifin , & prend laformcd\ineComete:
comete, »«,ou bjen n'etant pas affezfolidc, elle eftjxmfTee versfietoi-
enplanete. je cju mjjjeu ^Je fon tourbilion, jufqu'a ce qu'eUe devicnnc
aufli folide que les boules du fecond e'lemcnt:& tournant la
continuellemcnt autour de cette etoile, & reflechiflant fa
'c*^ut lumiere, elle fe change en planete.
(eft quele Qn fonnc d ordidaireauxetoilesfixes *** lenomde
&cTquei firmarne-nt' parcequ^etant aumiiieu de ieurstourbillons,
t-eftlctiel d°nt A.BC cclui de notre primier cieieftenvironnedc
iwiti. toutesparts, on obfervequ'ellesgardentconftammentie
meme lieu, quelies ont ocupe autrefois: &lefecond
ciel,
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PPPPpiH.......-■■■■
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N ATUREtLl LlVRl II. l&X
eiel, ou elles fe trouvent s'apelle ordinaireiucnt k cicl
etQile*
Chapitre. XV.
Des confeUat iom, & desfignes du cief
IA quantlte des eroilcs fixes , qui font repandues
^dans 1'erenduS immenfe du fecond ciel, eftinnom- brabb: car 11 y enaplufieursd'entr'ellesqui nousfontab- QjfeUet folument invinbles a caufe de leurdiftance exceflive; & il font tt*e'- f en a beaucoup encore qu'onnepeutd&ouvrirqu'avecf<,,/"./'*w les plus longs telefcopes ; & enfinil yen a quclques-unes,^'w l m. qui etans beaucoup plus proche de la Terre queles autres £m J°£m paroiflentlciairementa nos yeux fans 1'aided'aucuns tele- hmu icopes. Les anciens, fok pour enfeigner, ou pbur aprendre
avec plusdefacilite, ontdiftinguecesdernieresendiver- Qu'eUet fes troupes, ou conftellations, qui font difperfees en di-fm dffirt- vers endroits du ciel etoiiS; & pourle meme efet leur ^-gniespxr jant aflignedes images,ou des figures, ilsleur ontdonnbconfiel- le nom de conftellations. ****» ** Ptolomee nous endecritjufquesaunombredequaran-?4r-^w*
te-huit; dont les unesfont dans leZodiaque, & les autres enfontdehors. Le Zodiaque ccmpvendlc Belier Y, leTaureauX, les
Gemeaux n, fEcreviffe ©, le Uon Sl, la Vierge 'tt', qui font tousdu cotedu {eptentrion a 1'egard de i'equateur. En-fufc te la Balance^, le Scorpiomrir ie Sagittaire^, le Capricome . T& le Verfeau «s, S^ksPoiffons^i: quia 1'egardde 1 equa- du zgdia- teurtendenttousverslemidi. qUe, Les fignesducielquifonthorsleZodiaque; fontfep-
tentrionaUx, ou n>eridronaux- Les fignes feptentrionaux comprennent premierement
lnpetiteOurfe, la grande Ourfe, leBtuvier, le Dragon, la eouronne d^riadne", Cephee, Hercule, hHarpe ,lc Cignc, Casjiopee, Perfee, lc Chmier, le Serpentaire, lcferpeni, hfle- che,
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y^^r^r!7^.Try^Vr^r^V~r;-^.,.. II . | | , „._, „ (tJ,,
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I6S PHILOSOPHIE
' HesfignesCRe t l'i^4igle,leDauphm, lestefticulesduCheval » Pfgafe,
feptentrio K^indromede, & leTriang/e-, auxquels enfuite onaajoute' »4«*, qui Antinoe. font Ims Les fignes m eridionaux font, la .Valene, tOrion, l'Eri-
du Zodi*- jm} \e L',evre, la Canicttle, Procyon, ou le petitchienj l\Argo, '*"• ou le vaiffeau des Argonautes» 1'Hydre, la Coupe, lc Corbeau, W fanes ^e Centaure, lcLoup, l\Autel, la Couronne mkridiovale, lcPoif metidif fo» meridio?t4l;auxquek d autres ont encore ajoutc les treze nsux. fuivants, llnde, lc Paon, la Pie d'Inde, le Camtleon, hGrue, le Phenix, la Dorade, le Poiffon volmnt, 1'H'tdre, la UHou- che J'<^fpous d'Inde, XeTriangJemeridional, &Ia Colombe. Les etoiles, quc lcs anciens ont decouvertes dans tous cesfignes, fontounombredemille vingt-deux; &arai* fon deleurdivcrfegrandeuraparente, on lesadivifeescri ©«»»»•-fixordres, oufixrangs. Irement Celles du premicr rang font les plus grandes de toutes, desetoies &fontnommeespourcetefetetoiIesdela pre'mieregran- Vttnslnt ^eur ' e^es ^°ntau nombre de: %$v obfervces-y Cejlesdufecondrang, &deladeuxiemegran-
avec /d^-deurfontunpeupluspetitesjellesfontaunombredc 45. fhence de Lcs ctoilesdu troiziemerang, & dc la troizieme lemsgrm- grandeur font cncore plus petitcs que les precedcn- deurs. tes, ellesfont aunombrede , 208, Cclle3duquatrie'merang, &dela quatrieme
grandeur font au nombre de 474. Celles du cinquieme rang, &de la cinquieme
grandeurfontaunombrede »17. Enfi n les etoiles du fixieme rang, & de la ilxie-
megrandeurfontaunombre de 4.9] Outre cela il y en a dc nebuieufes ^.
Et d'obfcures 9.
La fomme totafi fe monte sl lotz.
Enfuitc, outre ces etoiles qui font Ies plus remarquablesi
on de'couvre encore dans le firmament une ccrtaine bande blan-
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NaturelleEivreII. 169
blanchequi eftlongue & large, & qui alantirregulierement ^tU vtie
du feptentrion au midi, environne tout leciel; &c'eft^ latt pour cette raifon que lesPoetes lui ontdonnelenomde yoie de lait. A quoi il faut ajouterqu'on decouvre pres du pole an- D« dettx
tar&ique deitxpetites nuees, ou taches , quireflemblentaPemwwft" des etoiles obfcures, ou aux parties de la voie de Init. On voit par le moien des telefcopes d'HolIande, que la , P ^"e
voie de Uit n'eft autre chofequ'un long aflemblagedctoi- ^^ les, quifontfipetitesenaparence, qu'aucunes d'elles ne lttiu peutetrediftin&ementapercue,"acaufe du peudelumiere qu'elles repandent vers nous, maisquitoutesenfemble nous representent un corps blanc comme du Iait. Parle Telefcope d'Hollande on peut aufli remar- w
quer queces etoiles nebuleufes,&ces taches,qu'on decouvre vcrs le pole antarctique, ne font que de certains aflemblages d'e'toiles tres petites. ' Onpeutconcevoirparlemoiendelafpherecelefte, ou
de la figure qui efticireprefentee, commentlaplu-part Cmmm deces conftellations ( qui font ordinalrement diftinguees, °" F"fi^ 011 fuivant leur latitude, ou leur cloignement de 1'eclipti- „;{HC{e^.[a que & de 1'equateur, qui coupe Tecliptique au premier [at\tude pointdu Belier & de la Balance; comme aufli par lesdeux des etoiles. tropiques du Cancer & du Capricorne,& par les deux poles arftique & antarctique; ou bieii fuivaut leur longitude, ou, kure^oignementdesdouzedemi-cerclesdelongitudes,qui vont de part & d'autre vers les poles feptentrionaux & meri- dionaux de lecliptique, en coupant les premiers points de tousles fignes du Zodiaque) font difperfees en divers en- droits de l'etendue du ciel etoile. Et on comprend auffi par la de qu'el!e maniereon les doit raporter a quelque fignedu Zodiaque, par le moien des demi-cercles de longitudes; & comment il faut mefurer la latitude & la longitude de leur fituation par degrez & par fcrupules. Y t CHA-
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Philoscphis
CHAFrTRE XT£
Bc Futititi dt ritrtjijfim:
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Qjttp4r A Ihfi l'on voit par la ftru&ure du mondeque nous a-
tionelypo- ^f^yons reprefentee> (laqueUeapprctchedefortdufy- |
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tbefe, qni
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NattfJnsxMCrvRB II. »7*
B
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ileme^deCqperriic) gu'on,p,euttres commodemeiit ex- X *t^
|%uertous les,phe'nornencsau ciel ,; defortc aue, tpaur ^JJJJJ .rendre raifon du jour & deJa.nuit, &duie\fer&ducou-^c . clrer des aftres, 11 n'eft pas necefTaire de.sJalerii gurei" lin nie,onpeitt Y a d ei ccmmodt-
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m
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ciel etoile fort vafle, ou dune etendueimmenfe, qui
mentexpli fbitextremementeloignedenous, &quidanslefpacede
qnertout vingt-quatre heures foit emporte' d'orient en occident d'u-
espbcno- ne maniereinexplicable&incomprehenfible : carficela
Oueda ^t01t vra*' ^ e^ ^dubitale qu'un ciel auffi rapide difperfe-
fhypotbeCe roit> & reduiroit en une poufliereauffifubtile, quela
dePtole- rnatiere celefle, tous Ies corpsque nos fens decouvrent
mee, auffi- dans la nature:& pourfairecomprendre 1'etatfdesplanetes
lorfqu'elles nousfemblent aler direclement,qu'elles font
ftationnaires,ouretrogrades,voifines,ou eloignees du foleil,
il n'eftpasbefoin pour cetefetd imaginer desepicicles,telsr
queC,ou DD,demultiplier lesetresfansneceflite, dc
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croi-
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^ATURELLE LlVRE II.
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crojreqnelalumiere des.etoiles vientdeleur qualite denfe bitn cp»
«lolidej & enfin d'allerforger une infinite de chofesin- danscelk concevables, comaieonacoutumede faire dans 1'hipotc-de Ttcho'-> lede Ptolomee, ou dans le vieux fyfte me E, ou 1 on croite" $M" que le gfobe de laTerrecompofe deterre, deau&dair^ **? eft irnmobile, &eft de toutes parts environne de feu; que Z°mL fe fpheresde la Lune I, de Mercure II, de Venus III % t! s fofeillV, deMarsV, deJupiterVI, &deSaturneVll-ZfrrL^ Y 3: font
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'IbntdifpQfecsautouTde lul daastin.et.rdre ritgulicr; & de
%re"H< plus qu'il efl«ftferme dansk cielitoile VIII, &couvert
mdu'u"desvoiftesdu tteuvieme.c4eliX, du'premkrmobikX, &
ttgJt&&^a cic* em?i^ XI:-ou_>ien dansIliipotefedeTichOjOii
veritabk. ^'m te&U!T4ttcTfam(Mtemcetttte&atmn&G, &au
defru^dvelkk©erdkdelaLiif_tt!}), audeftusdugueleftce-
lui dufokil ©* ^uieftmcore enviroiiftedes autrescercies
, de Metcure $ > de Venos $ » de Marscf,, dejfupiter 2f,
it de Saturne f., audefTtts duquCl eft la fpiherc des etoilcs
^es *#*.. defoirtequilpafolt^videmment^uendtrehy-
jw>thefe, ou ftotrefyjft^me tel cjue nous 1'avons decrit eft
«1'uniqBe^ k ferit3yTc•
DE
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ilT^ijmiTirr-N^fiift^if
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NA T UREXLE
*JWJM TKQl&lEME.
Bes chofes inanimees, quf fontfor laTerrc&dc
eeiies-qurfbnt renfermeesdans fcs entrailles. Ghapitri l
DeUTerre. >NtfetouslescorpsderUnivers, iln'y
lcn a point qui nous foit plus connu quc *mW*1 j cclui dela Terre : parceque nous y de- ^u^/ jmeurons,' &que nous y voions ^lii-^L^ ffieurs cMofes dc pres. C'eft pourquoi nousmtm jpdans le refte de notre Phyfique nous^wx qut ._ _^_,__^traiterons, ( outre ce que nous avons des chofo
dejasxpUque) de5cbofesquis'yforment, &nousycon- qtu-Uwr.e
fidererons premierement ies chofes inanimees, & en-cm'*^» fuitenous parJeronsdeceliesquifont vivantes. Legtabe de la.Terre cft principalement corflpofede
trois parties.a fcavoir de terre, d'6au&d'air : lespores . ks plu$ ferrez de cestroisfortescorpsfontocupezparia fo£tmtM
matiedu.premier&dufecondelement qui paffe au tra- vers, qui les agite, & qui y produit fouvent desfeux. < De piuscesdeux elemensagiflentfanscefieparleur mou- vcment fur les parties memesdclaTerre, &lesa!terenf inceffanment : & c'eft de la que viennent tous ces change* mens, ces generations & ces eorruptions que nous y ob- fervons tous les jours. Laterreeftunepartieduglobecompoiee desparticsles plus
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Vj6 P H I L 0 S O P H I E
plus grofleS dtatwUihhik elemeht, qbi bnt:de$ figbres irreJ
gukeres .& des anglesdiferens.&quietantetroitemenfii,
nies enfemble dans un tresgrand repos, compofent des
corps durs. Ainfi cette partie du globe terre/tre etant plus
folide que les autres eft chaffee
BtU terrc ^ comprimee vers le milieu par
les parties fluides du pre-
mier&dufecbndelement^ qui
etant divcrfement agifees entt'<
elles avec beaucoup de viteffe,
tendent bien de tous cbtez eri
droite ligne; raais qui nean-
moins avancent toutes enfem-
Qt,e i(S bk de la furface A B C vers le
pmtesde centreD, fuivantlesfignes izj.4.. i
U terre On rcconnoit dans le troizjeme element la grofleurdes
font dWparties de la terreparleurfermete, parleurdurete&pat
groffmr leur pefanteur. Ce qui fait qu'au premiermouvementei-
confidera- \cs 0nt du neeeffairement fe brifer en parties de diferentes
Itle. c " . ngures.
Iaterre7fl La terre eft opaque, parcequefespores, autravetsdef-
opitqne. quels Ia matiere fubtile paffe, etans bouchez & interrom- pus enplufieursendroits,empechentl,atT:ion delalumiere, qui tend a fe mouvbir fuivantdeslignesdroites, oudu moins equivalentes, _ . La Terre etant fort maffive. ou folide, feroit entiere- laterrT"1 rement couverte d'eaux,fi la hauteur des montagnes, des nellpas ^es & ^es campagnes, fi les creux vaftes&profondsde cmvertt l'Ocean,deslacs, des marais & des etangs, &filescanauX d'eana par des fleuves & des ruiffeaux ne rendoient fafurfaceine'ga- tout. le & raboteufc. Lorfque Ia terre, qui eft compofee des plus grofles par-
ties du troizieme element, a ete premierement preffee, ou comprimeeparlecielquifemeutautourd'elle, (comme nous
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Natuiielle Lrvre III. 177
flotrsavonscxpliqueci-dcvant) alorscesparties etantre-
panducsfortconfufementdanslepremicr-ciel.foitacau- ,
fedcrimpulfioninegaledestourbillonsdufccondciel.qui De, "jjr
1 cnvironncnt, foit a caufe de leur diveritte, nontpase-,x da
te unies, ou ramaffecs en unc maffe cxadement ronde, fot & ^
mais ont form qune furface inegale, ou I'on decouvre fUines.
de hautes montagnes, dcs fles. & des campagnes, qui
s'eievcnt au deffusde 1'cau. Outreque les iles, Ics monta-
gnes, & Ics campagnes ont auffipu etre produitespar
des tremblemens de terre, qui la foulevent en quclques cn-
droits, & par de grandes inondations, ou pard'autres
cauies, qui en feparent & bouleverfent diverfes partics, &
Jes enleventailleurs. ...
LaTerrc eft divifee en deux resions, l'une extcrieu-,'!'
- ,, . / . ° lattrre. rc & 1 autrc mtencure,
La region cxterieure de la terre eft pour la plu-part com- De ia r't_
po(eedcfespIuspetitcsparties,quiparlcurarrangement,& onexte-
lear union diferente avec d'autres, font caufedeIapro-r««rf^/<i
duction des plantes & des animaux,aufli bienque dc ttm.
lageneration desmineraux,quifeformeiitdcparticsgrof-
iteres, lequellesfe melentavecd'autresplusfubtiles.
Mais la region interieure de la Terrc cft compofee de De U re-
parties bcaucoup plus groffes & plus folides : & elleeft <?'<»"'«"- prefque toute metalique, laplus-partdefespores, <\\x\rUure ie font parallelesa 1'axe AB, etanstellementfigurcz, que l*ttm* Ja matiere canelee du prcmier clement, quicfttournec d'une manicre contraire, &quivientversel!ede£F,qui font les poles opofez du ciel, paffantavecplusdefacilke & dc forcc par ces pores, fait tournervers la particdu ciel, douellevient, laragioninterieure, &lereftedek terre dans dc certains endroits, qui fonr, doignez de vingt trois de'grez des poles de fecliptique, ou de la route an- nuelledelaTcrre. Or cettc matiere canelee qui fort des deuxpoles dela
Z re-
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Vfl PHH050PHIE
region intcrieure dc la terre par des pores qui font creuiez
d'unemanierecontraireIesuns aux autrcs, ne pouvant fe mouvoir commodement autravers du deffus dc )a terrc,ni dans l'air,nidans reau,ni tetouiner par lcs pores par G
^r, -~-v —-»•—-, —$gS5P» -cccyravaxvny, «*
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Jiutour- ou elieeftvenue.niparlcspores voifinsqui font creufez
*//&«</*/<* cTunemaniere tout diferente, rejaiilit & faifantdepart& mattere d'autre untourbillon opoie depuislapartiemeridionale A 'tfTe" ^'par C D VCrS la partie fePtentrionale B > & de la parrie fep-
travers de tcntriona^e ~»'Par CD.vers la partie meridionaleA,elle rcn- U ttrre. tre dans ~*Far-C °Polee -c k terre,&dans ks pores.paro- clle
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NaTURELLELiVRE III. \Jf
clle etoit venue' & parcourt continuellemcnt cc ccrcle
en allant & revenant fucceffivement, Cemment
Et autant qu'il fe repand de la matierecancleedansle j/rm<?«*
ciel voiftn G & H, & quil s'en perd a la rencontre d'autres ie la *** eorps, autant aufll en revicnt il fans ceflc vers la terre des ttere Ca'4e~ endroits du ciel E & F. Jgjjjjj* Ceft par le moien decettc matierc canelee, quipaffe c$em-t
inceflamment au travers de Ia terre, &quiformeconti-i'^^ |
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iiuellement un tourbillon autourd'elIe (cequ^onpour-^, <>« w\
rbitapellertmeexhalaifon magne'tique ) quefaiman pro- acbangcde duit tous les efets, que nous expoferons plus au long dans fisure la fuite ,en parlant du fer &dc 1'aiman, & que nous voions Q*ettft ici dans cette figure, qui nonsreprefcnte la dire&ion & * **?** la conjond:ion des corps magnctiques, I, K, L, M, N. tl"„s°^ra~ Vtimanl
C H A P I T R E. II. De l'eatt.
Ceque
L'£au eft une partie du globe terreftre compofee de par- ? t 1ue
ties plus fubtiles que ceije de la terre, quiibntlon- <aH' gues & polies, dont la plus-part font fouples, & quel- ques-unes un peu roides, & qui rampans les unesentre les autres, £ caufe de 1'agitation du premier & du fecond e'le- ment, font parconicquent propres & s'atacher aux corps q&Vm dlirs' % , doittrou-
On connoitra mieux les proprierez de 1'cau, dansla verl'txpli-
fuite, lorfquc nous Iescxpiiqueronsdansla doclxine dcs cation des qualitez, & que nous parlerons dc I humidite. qudttez. L'cau etahtcompo(eedepartiesplusfubtilesquelaterre, <*el'e<tu.
& plus groffes &plus folides queTair, mais qui font nean- PourclU9i moins fluidcs, cft chaffeeaudcflbu5dclVardanslcscreux^f„f^W ou cavitez de la tcrreparlepremier & lefecond element, }Jir £.aft quicoulcntautour & ati travers duglobe tcfrcftre par leur deffns deU Z z tour- terrre;
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jgO P H I L.O.S O P H I E
Comment tourbillon i & dont lcs partics les piusfluidesheurtcnt
leaujro- contrc luidetoutes parts. • ^ ,w L'eau etant chaflee dans les creux vaftes & profonds de
lacs les taterreyproduitdesmers; dansceuxquifontpluspetits
mdrais, les & iarges elle forme des bras dc mer, des lacs, des marais etangs, les & des etangs ,• dansles cavitezlongues & etroites cllepro- rtdjfeaux duit des fontaines, des ruifieaux & desfleuves; & dans lespuits & Jes Jjeux qui fbnt etroits & profonds, elle forme les pmts. les fleuves j £t conime lesflcuves prcnnent leur fource dans des &pourqwi jjeux £ort ^jgyejr.je j^ vjent qUC ieur coursfc detournefuc- C€UX~Ct
-,,*„, ,„ &. ceflivemcnt felon Ics terrcs qui leur font oblracle, & qu'il
vonttnjer* . , » i:' ', ~ .
pentant. eftdetermineobhquement vers d autres csdroits; ccqui
Comment faitqu'iis fe vontrendre dans lamer en ferpentant par d«s une riviere canaux courbes & pleins de detours. qui acoul Siieau dun fleuve,quicouie,rencontrequclqueantre quelqut profond/, qui penctrant fous laterreaillefouvrirvers un temps fous autre cndroit defa furfaccaiors ceflcuvecft abforbe.dansla terre vtent . \ • \ - r _« i
%ftu i. terre, ou apres a voir coule iouvent memcs quelques
dinouveau^xm^s. entiercs, ii en forttout denouveau. Comment Mais fi cet antren'a pointdefortie, oudefecondepu-
fefontles verture, alors il fefait un goufre, ou 1'eau etant cntree, gonfres. el!e fe repand au dedans de la terre • ians qu'on Ia voie pa- Dela dt- Xomc de nouveau.
verfite des Les parties del'eaufontplusfouples, ouplusflexibles v^Iw ^cs unes 1ue lesautres, fuivant la diference de leur grof- Pourquoi Celles qui font Iesplusfubtiles, etansconfervecs dans
les ejprits leuriluiditeparJes petites boulesde la matiereceleftecom- tiefegc- pofent iesefprirs, quinepeuvent etregelezparquelque lent p«w>grand froid que cc foitj commeon voit dans 1'efprit de &queles vin,dans les eaux fortes, & autres liqueurs fembiables. pusgroj jyjaislespartiesqui font moins iubtiies, amoinsqucde- deleau fre a§hees par les plus grofles boulesdufccondeiement formentde quirecoivcnt icplusdemouvemcntdupremier, dcmcu- laglact. ^cht
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Naturelle LivrE III. 181
rcnt immobiles & inflexiblcs entr'clles, forment dela gla-
ee de la negs, & de la grele. ' Ainfi par la on peut de']a rendre raifon pourquoi de 1'cau l-J"Tfc''"e
qui eft contenue dans un vafe de verre, ou de metal, au- dMS jn,fvam tourduquelonappliqueimmediatemcntdelanegemeleey, mtmr avcc du fcl, fe gele d'abord dans quelque faifon de l'an- duquel dy nec que ce foitj au lieu que la nege melce avecfe fel fc a deUrr- fond autour du vafc. Carlorfque lesplus grosglobules ,?"»<?//?,«- du fccond element, quirendentfluidei'cauduvafepar lavecdnfelt force de leur mouvement, trouventdans les partiesfou-*" ^'Jj*' pks&roides de la nege &du fel d alentour un lieu plus com- fj^t qut mode pour fe rnouvoir, ils s"y jettent neceflairement, & u rQiU en chaftant les plus petitsglobules, qui font moinsagitez les font pafler au travers des pores du vafe dans I'eau; a cau- fe que les grofles bouks<du fecond element 1'abandonnent, & que (comme nous avons fait voir ci-deflus ) dans tout mouvcment il fe fait un ccrcle. Et de la vient qu'il ne refle plus dans feau que les plus petites boules dufecondele- , ment, qui avec leur peu de mouvement, ne peuvent pas y caufer autant, d'agitation, qifil eft neceflairc pour en- tretenir fes parties dans leur fluidite; ce qui fait que ccs pe- tites parties demeurant en repos, & s'atachans les unes aux autres acquierent par la la froideur&la durete de'!a gla-* ce j pend.nt que la nsge qui efl melee avec le fcl, etant deja fort agitec par les plus grofles boulcs du fecond ele* ment, fe fondent neceflairement en cau- Oeft aufll par ce moien que nous concevons plus facile-
ment comment l'eau par ratouchcmcnt de i 'air ou d*un au- tre corps froid fe peut convertir cn glace. Car lorfque 1'air ou d'autrcs corps aflez grands&eiiaflezgrandequantite touchentleau, alorsparlefroid, ouoarlereposdeleurs parties infcnfibks ,.ils ralcntiflent le mouvcmentdefcs ■ parties imperceptibks; mais comme ccs corps contieii- neat en eux un grand nombrede pecitesparnes de giace * Z 3 .'.''•";.'' C'cft \
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^ P H I r, <3 S O V H i fc '
^K'*c'5ft a *%?$& r°»t unics&roidcs, &*«iVrelefc,«irf!~.
mconm p]usgroHesboulcs dufecond elemcntfc«e ™VI /^ *J*-fi qu'entre les parties les KlESJSS^ />iw-toutmouvementil fefaitunccrcle) de^SL^?
'**** *P°uf ^trer dans les pores dc leau nueiesn32 t' Im&iu boulcsdu fecond ciement onth«« FrW pluS8rofles <«w gbbules du fecond elemZ nl * comrneccspetits repos, &parconfCquentfccXt?CrnSgtrrCnt^
teJ cetefetfontinfiLe^ff P? ^,f°Uples 1uiPouf
& ces fortes de pattiestombantfacilementfurlW. J
i'autredeIeurspointes, ou dc kurs SEl "*' °U re en vapcursous'elever horsdcla mer . ^l^
re, & depcnetrerautravcrsdesporesdtroitsTtorr£l
nvages & det terres voifines ■ oendanr n^Z m deS dctircu de merqui Z^SaS^&lR . pcuvent facilement tett«^|SSff
Or parU on peutdeja&cilcmenrrendrerair,™ m„ -
dandes pu^uonicrenfe* jtgSZSSSSSi 1 f
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Naturelle Livtiis H.I i$3 .-
fcorddelamer, outrouvedeseauxdouces, quimontent pef(r(mi
&decendentaveckflux&refluxdclamer. Carcclavicnt,/,, a^ei de ce que les parties falccs de la mer. e'tant longucs grof- puits pre's fes & roides ne peuvent pafierau travers des pores etroits hrdde U &tortusdu fabie epais du rivage, &penetrerjufques if»tr, eu ces jsuits : au lieu que Ics partics douces de leau dc mer, l*sntrouvc qui f ont f buples & plus fubtiles, & qui parconfcquent s'a- ,e eatl commodcnt mieux aux detours & aux detroits de ces po- res< font chafleestoutes feule vcrs ces puits par la forces du flux dc lamer qui les y poufle; & que lorfque la mer a fon p0ttrqmi refluxeliesyretombent parlesmemespores a caufe dcl'e*udc J\ kur peianteur. merquon Cependant l'eau de mer coulant a u travcrs de plufieursJW*/-
tafes pleins de terre, ou paflant au travers des rivages, &* ?** 4ont Jes pores & les conduits font moins ferrez, ou plus t uliem ouverts, neiaiflepasdedemeurerfalee : parcequelespo-remptia ,4 res de cette terre, & ks conduits de ces rivages font 11 detenti > larges, qu'ils donnent paflage non feukment aux parties m qui coh- douees & fkxibles de l'eau de mer, mais aufli a celks qui le au tr*. font roides & faiees. vers du ft- II eft vrai queleau demerqifon dilfileparPalambic, ty?eufreJ
tfc par lemokn du feu, etantreduite en vapeurs , & en--^' nf aJ"e
m •' i ,, , ,. ri i pasdecon- «nte cofldeniee dc nouveau cn hqueur, perd quelquepcu rerper r4
<k fa lalure : mais neanmoins elle ne s'en defait pastel- raiUT(,
lement, qtfon s'en puifle fervir commodement pour *e- Pourqmi
tancher Ia foif, comme on faitdefeaudepluie, quiAfenude
ete ckvee de ia mer, & reduite en vapeurs par la force >»er, qu'm
desraionsdufoleil. Cequi (cornmenouscroions," v\ctsx^4llefar
du.peu dc largeur& de hauteur des vates adiftiler, com-' *1*™***»
nac auflide la violence du feu, qui eieve en haut quanti-Ki ™
te des pamesro!dcs&Ja[eesdeL'eaucon;ointementavec^, n'etm.
cellesquifontdouces&flexibles'.,' douen-fuiteelkstom-chep'<t$U
hent.dans un recipknt ecroit & peu profond. Joif.
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On
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}&4 PhILOSOPHIB
foftrquoi On remarque que l'eau des fleuvcs eft doucc; parcc-
Ve*u dts qU'jis fe formentdes piuies, &qu'ilsprennent leurfource TouT fontaines, ou Iefei nc peut pe'netrer pour les raifons quc nous avons aporte'es.
Dererigi- Sous les montagnes, & fous la terreil fetrouvades m desfon- eaux, qui y ont coule par des fentes, ou des ouverturcs, UIHCS £ pa- Jg^ aUt.-eS pQreS ^ 0U COntJUitS ae J3 J-e,.^ . ^ -^ e<
£/?//«**tant *&}^,cs Par Ies r-ionsdu foicil, & par ia matisredu
fommets fcconcl clement, fc rcduifent en vapeurs , & s'elevcnc dts mtnta- Ju%es aux fommets des montagnes, ou ctant condcnfees gms. eneauparlafroideurdulieu.elleslbrtentdetcrreinceflam- ment, & produifent cesfources intariflables, quonob- ferve memefouventfur les plus hautcs montagnes, Qjtelle eft .Et 1 i'eau dc ccs fontaincs pafTe au travers de quelque UcaufedtsVQincs de foufre, dcvitriol, defel, oudequelqu'autre* qttalitez. mineraux, clle en prend desfaveurs&desqualitezdife- difeuntes rentes, fuivantladiveriitedecescorps. qu'onob- • La mer n'inonde pas Ia terre, ounefedebordepas&ne le7eauX"deS'a^°U(:itP3S n°n pluS5bien ^U '* X aitSluailtite' ^Aeuves-
iw/S* ^.ui s'y dechargent; acaufe que parlevaporation con- fontmnts. tinuei,e, &parle moiendel.eau quismfinuedans later- Pourquoirc Paruue infinite dcconduitsfoutcrrains, elle perd tout Umer rii~autant deau douce, qu'U lui en revient desfleuvesqui nonde fassyvontrendre. lattne. L'eau de mer ctant entree danslatcrre par des con-
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D'*H vitn-
nentles minesdc fcl. |
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duits fort largcs, & yreftant
en-fuite formedespuitsdeaufa- lee; mais fi elle fort par evapo- |
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cration, ou comme cn fe flltrant,
alors laiffant la les partiesdufel toutes feules, elle produit des mi- nes de fel. Les parties de l'eau, qui fe
touchent mutuellement, &qui ont
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. .- . • J'.iw« P1,,(WI ■ ..
Naturelle LivreIIT. 185-
Otit une furface egate en hauteur, font foulees par Ic tour- Peurquol
billon qui tourne autour d elles, &quilescomprimepar «*•?#>'*»- le moiendel'air. Etdelavientque, bienquelaquantite'ff'?"4"w d'eau, quieftdansquclquegrandvafe, comme A B, dont J^pJ" l'un des bras cft etroit, foit bcaucoup pluspefante enLw,SM< A B, qu'en C, elle ne pourra pas neanmoins elcver le peu ter une d'eau qui eft dans la branchc etroiteC, nilachafferde moindre fon lieu. queUe touche, &
C H A P I T R E III. quieftdu.
neegale
_ ft . hautettr 4- J*™* veceUe.
L'aireft compofe de^parties bcaucoup plus fubtiles,
plusfouplesfScpIusdelicesqueccllesdcleau. lefquel- ,,. les (bnt dilatees par la matiere du premier & du fecond c- lement, qui les faifant voltiger les unes entre les autres, les empeche de s'atachcr vifiblement aux corps folides, comme font les pariies de l'eau. Ccft cette dilatation de 1'air, & cc mouvemcnt qui fait
Voltigcr fes partics les unes entre les autrcs, & tourner au- De iaf0ne tour de leur centre, qui eft caufe que dansquelques fon- deVair taines artifkielles, (commeeft parexemple cctte fontai- compme. nc propre a condenfer l'air A B C D ) & dans Ies arque- bufes aairnouvellementdecouvertes, &quelquesautrcs machines a-vent, foit en preffant & refferrant etroite- mcnt fes partieslesunesaupresdesautres, foiten pouf- fantparforcedautres partiesd'air avecbeaucoupdevio- lcnce pour Ie comprimer, il arrive quetant ainfi & condenfe, & remis cn liberte, il chalTc 1'eauBC, qu'on y a fait entrer par force, jufques a la hauteur D £,& qu'il poufle des bales de plomb & les dards les plus durs a- vec tant de roideur, quillesfaittraverferlescorpsepais qu'ils rencontrent; a caufe que la matierc fubtilc qui eft A a dans
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j85 Fhilos ophi e
e dans fts pores, dilate avec
beaucoup dc violence fcspe-
tites parties, qui font extra-
ordinaircment condenfees &
ramaflees, & que les falfant
tourner autour de leurcentre,
elle chafie avec une extreme
roideur Ics dards, ou les autres
corpsquis'opofentafon mou-
vcmcnt.
Ccft encorelaviolencede
la dilatation de 1'air & le mou-
vement qui fait voltiger fes
parties les unes entre lcs au-
tres, qui fait quc duvifar-
gent, donton emplit jufques
au haut lc tuiau A B, lequel
eft ouvert par A, & fermi
parB, & qui a plus de 17
doigts de hauteur, cft ren-
PoHrquoi verfe dans lc petit vafeC D, quicftauflircmplidcvifar-
du vifar- gent apres avoir mis le doigts fur le trou A, venant a etre
gem,qu on pionge perpendiculairemcnt dansle vif argcnt du vafc, par
metdans ,, „ ° \ ,r. ,, w . . 9 r jj untuiaude cxtremite A, ne decend pas touta fai.tjufquesau tonddu
verrt ren- tUiauS ma*s feulement jufques a lahautcurE, qui eftde27
verfe,quia doigts,a caufe dela condenfation de 1'air exterieur, &de la
fltts dizj matierc fubtile qui e'tantchaflee del'air,qui a ete conden-
doigts de ie s'eft iufinuee dans le haut du tuiau renverfe B E: Et la
bamem,ne raifon de ccla efl quc lc vif argent, tout pefant qu'il efl, nc
decendqua peut pas neanmoins en prefTant & comprimant 1'air (qui,
abauttur comme nous avons djt a des parties un peu grofles, qui
Jeigts. *°nt *°rt d^atecs' & 9U* voltigent les unes entre lesau-
trcs) par fapefanteur, decendreplusbasqu'iln'efl. La grofTeur &lapetitefledespartics del'air, &lacha* leur,
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Naturelle Litre III. 187
fcurj ou quelque autre caufe qui les rarefie plus, ou
moins, contribucnt beaucoup alafacilite, oualadifi- Tourquti culte que le vifargcntdutuiauapourprefler&condenferWewad *etair. C^rlesparticslesplusdelicates&lesmoinseten-P^» m dues font pluscapables dcfe~A|J
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reflerrer dcde la maniere qui eft ? 'f „' *
-- . 1 _ \ r ats lieUXt
neceflaire dans cette condcnia-
tion; mais les plus grofles & les p!us dilatees font moins propres a fe condenfer. Et de lavient que le vif argent qui eft dans ce tuiau decendra plus bas a floren- ce, oufaireftplusfubtil, qu'a Paris, ouileftplusgroflier; & quilbaifleraencore moinsdans les Pais-bas, ou 1'aireftencore moins fubtil, & enfin qu'il de- cendra le moinsdetousdansla _==# Suede.ouraircftleplusgroflier. |
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B
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ID Ceft ce qui fait encore que le vif
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* argent de cetuiaudecendrada-
vantage fur une haute montagne, oulespartiesdelair fontplusdelicatesck moins etendues, que dans unc vale'e, ou dans quclque autre lieu bas, ou elles font plus grofles. & plus dilatees. Mais pour obferver la diference de 1'elevation ou dc la P^rquoi
dccente du vif argcnt dans un tuiau rempli de la manierele vifar', qucavonsnousdit,ilfautavoiruntuiaudeverre,quiaitpIus^"^" dei7doigts de hauteur:parceque,s'il netoit pas plus long,ou "u Jm bien qullf&t plus court, quoiqu'il fut rempli de vifargent, dms m &rcnverfe dans le vafe qui en eft tout plein;il ne decendroit tumii point du tout; mais le tuiau en refteroit plein depuis Ie verre, qui jufquau haut5 a caufe quela dilatation de1'airexterieur »'aPat 27 «ft fi violente, qu'ellenc peut etre aucuncment furmon- dehau- |
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teur.
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Aa
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tee,
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188 Ph t l os o > m i b.
?«*««« r^e' ou COf>denfee par le poids de %7 doigts de vifargent,-
les pompesou dc moi™ encbre. nepeuvent Enfin comme un cilindre d'argent vif renfcrme dans un
faselever tuiau boucha par le haut & ouvert par Jebas, nepeutpas /'«« au etre fbutenu au deflus de %-j doigts par les partics de i'air, dejfusdela
quifont dilatees;maisquecomprimant & condenfant l'air»
bauteur de qUfVoifin, & parconfequent chafTant la marierefubtilede
reme un ^es p0res ^g je jiaut ^u tujau ? jj decend jufques a la hau- teur dexy pouces,quelairpeutbienbalancer; Dememe auffi un cilindre d'eau contenue dans un tuiau ferme par le haut & ouvert par le bas, & plonge par fon extremite inferieuredans un petitvafepleind eau,quiapeude hau- teur, nepouvant etre foutenuparPairvoifin quejufques a Ia hauteur detrente unpie, baiffeaufli jufquesla&s'y arrete. Carlorfqu'en tirantlepifton d'unepompel'eaueft elevee jufques a 31 pied, par la force de I'air qui y eft poufle fans fe condenfer; cet air ne pouvant foutcnir une mafle d'eau plus haute, fans que fes parties fe reflerrent& fe con- denfent, lorfqu'*! eft chafle avec plus de force par le mou- vement du pifton , ilfe condenfe &fe reflerre d'abord, ce qui efl caufe quc la feule matiere fubtile eft chaffee dans la cavite de la pompe, que 1'clevation du pifton a laiflee au deflus de l'eau;& s'il s'y eft eleve quelque peu d'eau,alors ne pouvant etre foutenue par 1'air avec l'autre,qui eft dans lapompe, elle^baifle jufques a 21 pied, & chaflant la matiere fubtile hors de l'air condenle', 1'obligc de fe re- tirer au deflus del'eau dans le tuiau. Cette memeforce, par laquelle lc premier & le fecond
e'Ie'ment dilatent lespartiesdelair, lesfontvoltigerdiver- fement ks unes entre les autres, & tourner autoui' de leur centre, eft caufe que cet air diiate', s'infinue avec beau- coup de force danstous lcs lieux, dou 1'air,' ou d'autres corpsplus groffiers(qui autrements'opofoient a fon entree) font exclus, ou chaffez, ou bien qu'iis fe condenfent: & s'il
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N ATURELLE LlVRElII. l8$
s'il nc peut pas s'infinuer dans quclque licu acaufedes Comment
corps epais qui lui font refiftance, il y poufle alors \^slairdllate corps voifins. Et ceft la cettc caufe auxiliaire, & par ^™*' quelquefoisni^me principale, qui fait quel'air entre dans t.,ere'* " h poitrine lorfqu'on refpire, & dans desfouflets quand trer da"s on les ouvre 5 & qui eft caufe que lc fang s'ele've dans les, Uspou- ventoufes apres avoir fcarifie la peau, & alume de 1'etou- mons, dans pe: c'eft encore la meme cauie quifait que 1'cau, mon- desfou- tc dans les eolipi!es,lorfqu'elles font echaufees, &qxieflets> «^ leur tuiau eftplonge dans 1'eau; &c'eftenfincequifait^'f kM? qucl'eaueftchafleedansuntuiaurccourbe, dontlundesPeut mon" bras etant plongedans 1'eau, il jette de feau par 1'autre. d(S yen_ L'air quiaetecondenfedansquelqucvafe par 1'impui- toures,
jfion d'un autre air, pofe davantage que celui qui eft rare- Pourquti fie, a caufe qu'il cft en plus grande quantite : & tout au Vaircon- contraire 1'air qui auraete rarefiedanslememe vafefeea denfeeft pluslegcr, que celui qui aura etncondenfe, parcequ'il Plus Tefant eft en plus petite quantite. Et c'eft ce que l'on peut aife- 1ue cejul inent expe'rimenter en pefantuneeolipile, ou uneveflie, ^IP r*~ qui contient premierement pcu d'air rarefie, & ouen-fui- ^* tc il y a en beaucoup qui cft condenfe'. Or quoique 1'air foitgroilier, ilf eft enanmoins bcau-
coupplus fubtil&moinfolidequeIatetre&quelair5&fj^a^ ■c'eft pourquoi auili il forme un globe au deffus dc I'eau, deffus dtU conjointement avec la terre & 1'cau, a caufe pu pr cmier & terre & de du lecond element, qui tourne autour de lui avec beau- luatt & coup dc vitefle,&dontlespattiesfluides&diverfementa- queUbtut gitees fe meuvent de tous cotez en droite ligne, mais qui defafurfa- cntr'elles teudent feulement versle centrede laterre : le haut de fafuperficie devient ronde; particulierement ** acaufe du mouvement journalier que fait ie globe tout en- tier autour de fon ccntre. H s'eie've fans cefle quantite devapeursderouslesen-
dtoks dela terre& de 1'eau, quiforment, de meme que Aa 2 1'air.
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190 Pntl/OSOPHtl.
De U n- *air * unc mPcrr*cie autant rondc qu'il fe peut, a caufe de
siondts *a matiere celefte qui les comprimc en tournant autour vapeurs. delles : & c'eft pourquoi l'on peut bien donner le nom Qnon ne d'atmofpha>ra (fphere ou region des vapcurs) a ces exhalai- U doit pas fons, ou a ces vapeurs qui font tellement difpofees dans confondu ]'ajr, qu'cllcsyformcnt un globe. Maiscommeccs€xha- Avet l'»ir. laifonsfont d'unc nature diferented^celledc l'air; ccft t dl kflS raif°n <luc quelqucs-uns prennent lc globc de 1'air, & miondes'*a^P^ere^cs vapeurspouruncfeulc &mcmechofc. papturs & ^'air & ^es exhalaitons tedilatentdiveriementdansl* de iair efi region des vapeurs, fuivant ks degrcz dechaleur&de caufede la froid, & felon ladiferenccdes cxhalaifons memes; & dc refraflion la vicnnent ladiverfe rcfraCUan & rcflexion dcsraions &de U re- ^ u f0]eji f <]c ]a Lune & des autres aftres qui fc font dans flexitndes ].ajr £ jans ]es vapeurs. mons du Qf comnie ]e matin & ]e foir l'air & les vapeurs font
• p{' ugi beaucoup plus dcnfcs vers 1'horifon, qucccllesquifont lefoleilpa- pluseleveesau defius de l'horifonvers lemidi; delavient roitplus queles aftrcs& principalcment lc foleil& laLune nous pa- graud roiflent lc matin & le foir beaucoup plus grands quc vers le- quandilefi midi;parceque pour lorsilfe fait une plus granderefraftion wri l'imi- daos £cs yapeurs plus denfes &moins agitees, quiaug- f *f T/2mcnte 1>anSlc dcia vifion, vluTelevi ^C Parce<luc lematin avantlelelcver, &lefoiravant
QueUeeflte coucher dufoleil, fesraionstombansobliquementfur
UcAufe la furface cpaifle de l'air & dcs vapcurs foufrentune re-
des crepu- fra&ion, ou fe detourncnt vers la terre; & qu'y etant
fcults. cntrez, ilsfereflechitfentenmemetempsacaufedespar-
ticsdelair &desvapeurs, qu'ilsrencontrent: de la vient
quavant le lever, & apres le coucher du foleil, on obfer-
ve durant quelque temps une lumiere (c'eft ce qu'on a-
pelle d'ordinaire le crepufcule du matin & du foir) dansla
partie orientale & occidentaledu ciel, qui fe repand aufli.
fur la furface de la terrc,
Or
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Naturelle Livre III. toi
Or 1'experience nous fait voir que les crepufcu les com- ou & en,
mcncent & finiflent prefque la oulefoleilefteloigne de qnel temps dixhuit degrcz de fhorifon : cars'ildecendplusbas,ona onadts '■ Jes tenebres de la nuit. Par ou il paroit manifeftement que 'W*' dans les lieux, ou lc foleil en ete ne bailTe pas de dixhuit cmmue"- degrez au deflbus de fhorifon, il y a dcs crepufcules con- tinuels apres qu/ileftcouche, fansqu'ily ait de veritable Huit. . - • ' QSeUetft La diverfe temperature, & la hauteur dife'rentc de I'air Ucaufe de
coutribuent aufli beaucoup a faire avanccr, ou retardcr U direrjite lCS crepufcules. descrtpu-
Va.it & 1'eau font des corpstranfparents, parcequ'ils fcules' ,
font compofez dc parties fi petites, que les boulesdufe- *? °"Pme- cond element qui couJentcntr'elIes, peuvent lcs chafler fk4renceje facilement de leur lieu, &paflcr affez librement autre tra- fair & je Yersde tousleurspores, pour tranfmettrc de tous cotez Ceau Ta&ion de Ia lumicre, fuivant des lignes droites,ou des ligncs equivalentes. 'uSZ II eft bien vrai quefair peut etre condenle par le froid ; Jmm\t
mais cependant fes parties font tcllement agitees par fatitemtnt fc mouvcmentde la matiere fubtile, qu'elles voltigcnt lesrapeurs toujours lcs uncs «ntre les autres; de foite que leplus eneaune grand troid memc & le plusruden'eftpas capable de les f*r P.'** convertir en eau. Mais les vapeurs qui font elevees dans Pro^me^e I air peuvent tellement etre ramaflees & condenfees par le Jjrr> f • froid , acaufede la groffeur & de la longucur de leurs ^/^ parties, qu'elles fe convertiflant tres facilcment en r0Ur'quei cau* larigionde Laregionde lair laplusvoifinedelatcrreeftpluschau- l'ahUplus
de que cclle qui en eft plus eloignee; a caufc que les raions vtifine & dufoleil, quiyfontrefle'chisde la terrc en plus grande la tn/ee^ quantitc, caufentuneagitationplusviolentedans(espar- fe^ n
Mais eomme lesrai'onsquifontreflechisdelatcrrenep/OT//ei_
mon- gnie.
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9^#^"!PPPnHMH|
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i9x PhilosophU,
montcnt pas en auffi grandc quantite vers la plus haute
Quelsfont regiondcrair;ils'eniuitde laqu'elleeftplus froide;&c'eft let efetsqui pour cet efet, qu'il s'yforme des nues, des pluies, & au- enprou- trcs femWabk meteores, qui alterent la terre & Ia rendent i*»t. feconde. Etparceque cette r£flexion dcs raions eft diferente, fui-
D'ou vient vant le changement des faifons dc 1'annee, dcs climats dc U diferen- Ia Terre, & d'autrcs chofcs de cette nature; dc la vicnt aufli cedeU quefuivantcettcdiverfite.lachaleury eftplusi oumoim ckalenr. grande. Chapitre. IV.
Vnfeif.
T)ufeH. T E fcu qui fe trouvc dans les pores de Ia terrc, dc i'eau,
JL/defair&desautrescorps, eftun amasdematieretres
fubtile qui etant enfermee toute feule dans les pores des
corps terreftres (fansconteniraucunes, ou du moins tres
peu des boules du fecond element, quiempechent|fon
mouvement, lorfqu'elIes font melees avecelle) &agi-
tant avec violence les corps qu'elle rencontre, peut mou-
voir nos nerfs cfune maniere fenfiblc.
p . Car quand le premier element nage entre la matierc du
ilnefe ren- fecond, qui eft dans Ies corps terreftres, alors etantcn pe-
cemre qut tite quantite entre les petits efpaces des intervales, queles
trepeu des boules du fecond eiement laiffcnt entr'elles, il n'a pas af-
bouUi du fez de force pour excitcr du fcu; mais lorfqu'il cfttout feul
fecond Ue-dzm lesgrands efpaccs, qui font entre Ies corps terreftres,
tntm dans^Qm ]ors jj cn peut bienproduire, a caufe qu'il y eft en
*l£e • tres grande quantite.
t/tftquT' *-e^eu C^ oufeuIemcritIumineux, onfculement chaud
lumineux. ou bien il eftchaud &lumineux toutenfemble. Le feu eft feulement lumineux, loriqu'ii eft produit
par
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ii mir—'^
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NATURELtl LtVRE IIT. I93
par le premier element, quiefrrenfermedanslespores
des corps terreftres, iefquelsfontfiferrez, quclesboules du fecond element, n i aucuns corps terreftres n'y peuvent entrer; a caufe dc leur groffeur; car par ce moien il poufle. ■* tellement cn droite ligne lcs boules dufecond element, Divrrte-
qui font dans fon voifinage, qu'ellespeuvent en fuice ira- xemPlts per de loin avec violence la retine de Toeil, pour y exci-. un H cer Ie fentiment de lumiere, Ceftlacefeuqubnaper^oit""* la nuitdans les flotsde lamer, lorfquetantagitezpar une grande tempete, ils heurtent avec violence contre les ro- chers, &que ies partics du fel en etantdctacheesparla forced'un tel mouvementchaflentles boulesdu fecondelc- menthorsdeTair, qui lesenvironne, &nedonnenten- tre'c qu'a la feule mariere du premier element. Ceft ce qu'on obferve auffi dans de certain boispourri, dansles e'caLles des poiflbns, & dans beaucoupdautreschofes, qui n'admettent que la matiere du premier e'le'ment, a caufe queleursporesonreteretre'cis,oureflerrez,foitpar , h putrcfaclion, foit par la fecherefle, ou bien par quel- qu'autre caufe. La meme chofe paroit encore dans de cer- taines pierres, qui fe trouvent en Italie, & qui aprcs avoir ete quelquc temps cxpolees aux raions du foleil, quand il eft en fa forcc, brillenten-fuitedanslestenebres; a cau- fe que les partics de leur furface ont ete tellement difpofees par les raions du foleil,que par le moien de la matiere fub- tile qui eft toute feule dans leurs pores, elles rendent une telleiumieredansles tenebres', en chaflant les boules du fecondelement, quifontau dehors. Le feu qui efl chaud, fans etre lumineux.eftcxcite par Ie £>« feu ^
premier e'le'ment, qui eft renfermede relleforteentre les efl dmuiy parties des corpsterreftres, queplufieursgroiTespartiesy/iwAre nagent avec lui; lefquelles a caufe deleur melangeavec'«>»»»***• queiquautrespartiesmolles (tellesquefontlespartiesde leau & dei'air) fontteliemcntagitees, qu'eiies peuvent B b fake *■.<■>
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194 '^HI tbSOFHTE ;:" ' . •
•fatre dc loin une irhprefliort fur les nerfs du toucher >■ capa-
Diverst- ble de caufer en nous un fentiment de chaleur. Ceftce^ xemplet niemc feu qu'on obferve dans du fumier, qui fe pourrit; 'f.WMtf'? ctaris ie.fang des animauxvivans; dans de la chauxvive ar« rOfee ci'eau; dans le levain qu'on mele avec les chofes qu'Qndoitfairefermenter; dansdufoinnOuveauqu'ona ferre dans un licufort etroit,avantque d'avoiret^ patfaite- mentfec; daris 1'hjuile devitriolmeleeavecdufeldetar-i tre, oudansdei*eauforte, ouPon ajefteducuivre. Et c'eft enfin cequ'on peut remarquerdansle mout, ou vjn nouveau» qui fe fermente de lui-meme, &dartsunein- finite d'autres corps, dont Ies pores, commefai dit» font., .. "difpofeztoutdememe. ; ,, ; ; " ; yadavou- ^-omme divers corps ont despores&despartiesdife-
dresydesef tcntes; de la vicnt que certaincs lqueurs, ccrtaines va- pTits & dcs peurs oucertaines poudres, melees dansde certains corps, liqueursquiy caufent uneebulition , &quedesliqueurs, despoutfres, caufent u x>\\ des efprits diferents ctans mel c'z dans d'autre corps, lcs nefeimen font aufli fermenter» Car les parties, qui par leur gran- tatiou dans ^mT & par ieur figure f0nt propres a donner entree a la ma- er ams . fubtilcdans Iesporesd'un corps, afln qu'elles'y meu-
corps,&<jut , c r A V > *1 ^ J lafom cef- ve avec plusdc rorce; ces memes parties, dis-je, etant
fer davis dans les pores d'autres corps.qui fontautreraent etendus . > d'autns. & figurez, ne font pas propres a faciliter le mouvenient . de la matiere celefte; & ceft pourcetteraifonquecer- tains corps, caufent ou* empechent la fermentatation , !dans d'autrcs corps, &quau contraired'autrescbrpse- ; xcitent.ou arretcnt 1 ebulition dans.dautre corps diferens. f ryemw ^ eft ccqui fait deja ceflcr 1'et.onnement 06 plufieurs e- fratwn de toient d ordinaire, quand Hs voioientque levinaigre etant cesefetidt-Z^HVtk fur la chair de rhbmme, en otoit 1'inflam- ferensdantmmon mais qu'etant mele dahs de la pate de fror k vinaigre-ment petrie, il y caufoit de la chalcur» de la rarefaclion, &dansle-gi qu'il ' la vblaciUIblt, c"elt aTdire en un rriot, ftwdevm. '■ qU'il |
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Kat yrellje l^ ?vr e III. 1^5-
qu'ilen faifott unalimcnt joubien Iprfqu'ils rerriarquoient
que de fefprit de vin excitoit dans la bouclie une grande chaleur» mais qifetant aplique fur une partie bruTee par de la poudreacanon, ilycaufoitunfentinieiitdefroid, ou une moindre chaleur. Car Ies petites parties du vinai- grcslnfinuantdanslesporesdelachair,oueft 1'inflamma- \ ■ tion, y retardent le mouvemetit- de la matierefubtilc; maisetantmelecsaveclapatedefromenr,, ellescommen- cent a fe mouvoir avec plus de fprce, & a ebranjer & re- niuer les parties decette pate, acaufe qu'eIIesfontautre- iincnt figurees, &que leurs pores font autrementdifpofez. > •" - Aiilieu que Telprit devin etant, parexemple» apiique furla main, qui a ete brulee par dela jxxidre icanpri, difpofetcllementies pores, que la matiere fubtilen y peut pas produire de mouvement violent, & ceftpour cette raifori •qtfetarit pris parla bouche*, il modifte teliement; ,■} *M pores,qu'H les rend propres a faciliter le mouvemcnt& . t « * agitation, quetamatiere fubtile ydoitcauler. •IIfembleaufllquepar laoflpeutrendrcraifonpourquoi Pourquoi
ie fang eoule fouvent de la plaicou du nez d'un cadavre a la li\ Fefef!ce prelenceSde rhomicide,&que cela ffarrive pasala prefen-- * ?*,.'"■ ccd'autres perfonnes. Car cela peut venir de ce queles fu- ff e fr » mees qui exhalent du corps de 1 homicide, & qui entrent lir duMg dansle cadavre.ibntcapablespar leurconftitritionparti-^«s c^rf. culiere & par lcur melange d'extiter une fi grande fermerr- vre ; bkn tation dans lefangducadavre, qu'elle furlrapour chafler' que d'au- de nouveaudufangparlableflure, ouparlenez. AtiliCu^"9 f**7 qrie la tranfpiiatlon desautres,qui font autourducadavre tfontPefens rfajarit pas la meme difpofkion pour caufer une ebulitiori ** i^ dans fori fang, leur prefence ne rait pasla moirxditim^eL preflidrifurlui. Le feu,qui eft tout em^emble chaud&!umineux,eft pro-
duit par la matieredu premicr element, qni eft rcnfermcc dans lesjoresjdescorps terreftrcs ,d'un€*tefle maniere quef Bb z dau-
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I9<? 1* H I L O S O P H I E>
d'autres parties dunegrofleur. &d'unedureteconvena^
ble, ynagenttoutesfeuiesavecelles, &qu'ellesfbnt-agi- tees les unes cntre Iesautres, &emporteesautourdeleur Dufeu qu'tccmrQ avectantde violence, qu'elles peuvent non feule- eftclutid nicntfrapertellement de loin la retinede 1'oeil, & depres rjr lumi- les nerfs du touchcr, qu'elles excitent le fentiment de lu- ntux. miere & de chalcur; mais auffi qu'elles ont la force dedi£ foudre les corps les plusdurs, lelon leur conftitution di- ferentc» de les courber, delesconfumer, delesdifper- fer, de les feparer, delesunir, delesamolir, delescn- Exemples. ^urcir ^ ^]es fonc[re t <Jeles vitriiier, & de leschangcr cn une infinitc de facons. Ceft cefeuquenousobfervons dans Jes tourbes, &dansleboisalume, & dans dautres chofes qui s'enflament, comme danslafoudre&dansla poudreacanon. De tongi- Cette derni ere forte de feu s'engcndre toute lcs fois, que ne&untel\ts partiesmoles. parexemple, deTair, &quelesbou- ■''*' ies du fecondele'ment, font tellement e'cartees, &fepa~ rees les xines des autres, que la matiere la plus fubtile c-
tant au milieu dcs parries terreftres, rccoit de grofles par- ties qu'clleagite les unes entre Ics autres,&qu'elle fait tour- ner en rond avec rapidite par fon mouvcment violcnt; fxeniples. com me on peut voir fenfiblement en frapant de Pacier con- tre le caillou ABC; ou bien dans les raions dufoleil YZ, quipaffantautraversduverreconvexe EF, ou du miroir concave GH, s'aflemblcnt dans la matiere com- buftible aux poins 1K; ou commc on peut obferveren fro- tant long temps l'un contre 1'autre fans difcontinuer deux morceaux de bois fec avec beaucoup de forcej ce qui pa- roit dans les mouvemens fort violcnts des corps terreflres. Car premierement dans tous ces mouvemenslesparties des corps terreflres fe ferrent & fe preflent. commeon voit ici dans ksparties du caiilou B, qui a ete frape, &lcs fcoules du feeond element» quifontdansleurpores, A» . . ::•■ r' riii . en |
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Katuhelle Livre III.
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enitantchafle'es; elles iBntehfuitef^par^es les unes des
autres, aveebeaucoup de violence, comme vers C,& font mues en ron^ comme D; ce qui fait que toutcs les parties de 1'aift & tbutes les boules du fecond ele'ment en etant ecaptees.alors li matiere du premier element ctanttoute feule erttr'elies# i& les faifant tourner en rond avec rapidi- te, l^convertitexj-efincelfcsluifantes & chaudescom- meDv &deplufieursetincelies)6inte?emfemble, en for- me fouvent un feuqui-ume &qui nambe, commel, &K. .T, ,..;,4%
Uh*£?% Maif $pP^ les petites parties terreftres'; qui ibnt
nintquand ^aas le ^> ^nt ^an^ce^chalTees par le premicr elemer - |
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d'aliment. |
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au tra\«*s de 1'air & des boules du feeond ele'me«t. <iui
I.envirohneor, & quelles s'en vont en furhee, cetjui cau- fe la difllpation dufeu% ileftrieceflairepourcetefetque de nouvelles fjMties afTesfolidesfoientdetachees descho- fes combuftibles paf raftion dufeu, & qu'ellesyfoient jjettBes pour y en^pfoduire fanscefie un nouveau. Car lorf- que cetjenouvelie prodtieliondttfeucefTe, oudifconti- - ^, nU«f, ilis'$eintxM>ord, commeil ' *&$' patoit evidemment a tout homme,
qui confidere la chandelle A B C
D E F G H avec un peud'atention. La flame de la charidelle tend en haut: parcequ'etant moiiis foiide quelair, elle eft plus leggreque |
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Pourquoi
hfiamme tenden baut,& qu'ellev4 enpinte. |
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K
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Jf lui, & que les parrjes M milieu
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, 6-D £, qui fortf le>6ioiris folides,
/> ;_&fttplus agiteesytn|eIeVpaf fcfesex- f^eiires. don^ie moaveftrent eft yetard^paie 1'atouehetHenf de i'air: & c'eft-ppur cette raifon qu*elleva # en pointe^ &'quelafumees'enva principala-tent par 1'extremite H. 1 lA
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„__-.—,—PIPP — —
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NATllRE-IVI.Erstiyilfcl III. • n>99
• La lueur, pu la fplendeur de la flam^eft bicn plu^grari- Pourquoi
de dansunIieu|pbfeurquedaBSunUeuplws cclaire j.-par- ^lueurde ceque dans. celuici le foleil pbufledanslaflameplufieiu-s iaflamm boules dui fecond element, guicomme nous avons deja y^&jL djt en diminuent la force, &quiheurtantavec,viqlence^/fl^^ contre lesparties de la ilame.qui tendentau dehors empe- .Ueu obfiutj. cjie,le mpuvement qui caqfe leur eclat. Aquoiil fauta-^tifflm jp&ter quef ^|^^j^C|4^^E^^4f ^^p[ ^^ejl^^i^^rXy^i qui <Q fiir Ia retinedenos yeux, quelalueur^nechandejlle a|c/r^'r' &n lumeeneftprefqueafonegardquecommeun n&nt, ^&j^^, ^. quepourcetefe|nqusavonsdela,peirieal'a^er;Cevoir; . v . Jvjajs eomrrieles fumees,qui fpjrtent avecimperuofitetkV %m0«*'
la* chandeile & des autres feux,chaffe|it i'air d'autqur d 'elies; l'mft ^4 de la vient auffi qu'un autreaireften;mcmetempschafje niwh$w$\ vers la chandelle? o'nvers fembiablesfeuxavecplus, quww a *•■ mpins de force, fclpn-1'ardeurdeiaffame; acauffque- !" ; danstputmouvement,; (gommenpusaypnsdjeafaitypir;}
lllliedqitfaireuncercle.^ r; h--j!ti,i:i4':-:^ ;: ;...- ■ ■l.-; ':■*&?».*■*
J^es cprps huiIeux, & cjui font ,;rem plis defpufre & de :■;•
bitume,, font fprjt propresa entretenir je fett chaud & lu- . Pomquoi mineux; acaufe quepar la juftegrofleur, & par hl\2.iCo^leeorPs£r4s deleuts partiesbranchuesrciitrelesqueUesjliri'yaque44e Mt^ux la matiereJa plus fubtile, eiles peuvent . etreiacMcment *W"'^
„1°■■■■-&, ■:--. . ■,', ■'•»",.- ■- * -' ^ v ■•'••«- '" ......• "" le.teu.oule,
cnafleps de leur. Ueu,.& pouffer 1uccciuyemeatrd'autrf$ Con(ervem.
corps ert jeut piacevecs le feu* .en.les agiran tde teUe fprrc» qii:U§.devi.enneiit capables de.repoufler hprs, diafeudes Pourqttoi bouJes dufecond ejement, qui, viennent.detqutes parts 1'eau.peMt pou^iXeteU)d,re.,enyftqmban,t.ep^and|eguantite» a s /, etemdreun ^e^uij^ftpas propreppur, fervisd^aiiment'-■■\&&$gC\K$-Pt*tftH*
feux; parcequ'etant comppfe,e4epartiesgrofles,lqiigues, ^^ ppli?s,6c flexibles, elle ne sacommoae pas au mouyeniept 4^Z du feu.&quentrantdans lespqres descoi-ps comb^&ir feuforrqu- hles ^^jengl^^i^^rja^rj^^J^^ajjf iojfsqu'qn;m fvjettt en jettc en petite quantite d»n§ de plus gtand$" feux,. elle tnptit en quantite.
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MMMMHH^|!9Wvcp^
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»00 V H 1 L 6 SOPHi Er
, cn augmente 1'ardeur, parla grofleur dc fcs parties,qui fe
mcuuent danslcfeu, & qui fejoignent avecdautresj &
clles elevcnt meme fouvent la flame jufquesa unc hau-
teur confiderable.
SZeUfttti Entrc les corps combuftiblcs ccux Ia fc peuvent enfla-
Uscorpsqm mer (dont jes parties font fi petites & fi volatiles» qu'elles
j?'^ferefolvent en exhaiaifons capablcs des'embrafer; mais
jumnns, ceux> £ont jcs partjes foat pjus fixes i s'alumcnt feulemcnc
cncharbon vjf, dontlefeus'etend peuapeulelongdu
corps combuftible.
Tourquoile £efeufe conferve Iong-tcmps dans,les charbons,-9z «barbenfe particulierement dans ceuxqui font couvertsde cendrc, eouferve parcequ'il trouve la durant quelque temps de 1'aliment, hng temps Qudcla matiere combuftible, qui nepeut fediflipcrfifa- fiUfieue,i~cilcmcnti a caufedes cendresqui fontdeflus. JJ,!'. ■ i Le fcu imprime aux corps diferentes couleurs, en dif- rourquotle , ,. J, _ • . ,
feuprofait pofant diverfement parfon mouvementleursp'us pet^
dlverftt tts parties: cequi faitqui lesboules du fecond elemenf,
(tuleurs. ejui caufent la lumiere, tombans fur ces corps aquierent
diverfes proportions, en'avancant,& en tournant, en
quoi confifte ianaturedes couleurs.comme nousferons
J4 voir plus bas.
tourqunil jjfoncj & amoijt tolls feg corpS j ^ortt ies partics font
fondcert ** **xes' 3U'C^CS ne s*cnvoIent pas en Tair, maisquinean-
ins corps.~moms «efont pas fifortatacheesenfembie,quc lefeunc Etdequel-les puifle detacher feparemetit lesunesapreslesautres. lemaniere, Etii produit cetefet en feparant leurs parties les unes dcs autres, en les agitant& en les faifant plier. J
II en durcit & cn feche queiques uns. qui fontcom-
pofez dequelques parties delicates, fbuples»gliffantes, &
Pourqufhl voJatileS) & de quelqucs autres grofles & branchues, qui ™y ^font melees avec elles, maisquin'y font pas fortement imut atachees; ce qu'ilfaiten ecartant& diflipant lcurs par- ties fubtilcs> pliantes & volatiles, lesqueiles etant di flipees,
les
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N AtURELLB LlVRE III. aOI
lespartieslesplusgrofles &branchues demeufant feuies,
&s'afaiffantlesuncs furies autres, fc durciflcnt neceflai- fenaent, vuque la chaleur du feu nepeut pas lesagiteraf- fezles unes entre les autrcs ,a caufc deleur liaifon &de , Icur groffeur. ■...■., : , .■ -■<...■■/ k. Or lorsque la forcc du feu detache les parties d'un ®el*difcvk
eorps icsunesdesautres,en lesfaiiantexhalcr; lcs prernie- f'r"T *"' rcs, qui paroiffent, font ies efprits4 ou Ics caux de vicen- mMm% '- fuitc les eaux infipides, & enfin lcs fucs acres, ou leseaux fortes, qui fc tirent dcs fels, qui nc fositbrifcz,,ou diffoufs, quepariaforcc d'un fcu tres violcnt. II efibcfpinauffi d'unetres grandc force pour fairecxhaler des fublimez ' duvif argent,&d'autres femblablcscorps; &pourtirer , , !
huilcs des corps iecs par ladiftilation, ce qui ne-fe pcutdcs . - . pas faire aifement, amoinsquecescarpsnefoientprepa- rez avce dc Teau, qubnrctttedefiuspaurenouvrirlcspo- ■' • res. Et tout cela ne vientque dc ladivcrfcgrandcur,figure
&liaifon dcs parties, quifont quecertainscorpsfediflbi- vent,&fediftilentplusfacilement, commerefpritdcvin parexemple, &l'eau, ouplusdificilement.commelefel» levinaigre& 1'huile. Lefeu parlafuiteduremps, brifecnpetitespartiespar fomuetit
fon mouvement violent & continuella plus-part dcs corps, feu difiuc les diflbut, lesatenue, &les reduit cu fumce, convcr- cennm ,'■" tiflant en chaux &encendre les reftesqui font compofez cerps, &% departies durcs, groffes, roides, branchues, poreufesles 0»ver- . & raboteufes, a caufe qu'ajant de tcllcs figures, k fcu ne ?'* encen~ lespcutpasdiffbudre, nienflamer. .'.'■■ ™f*- Mais lorfque la chaux & les cendres, dont lcs parties commmt
font fort dures» fontcuitcsdansunfcutresviolent, les [t yerre re .. petites branehes, qui rendoientleuje? paJticsraboteiifesformedes & opaques, fe brifcnt, & les parties.de cescorps etanta- eendrts &,..,, gitces les unes entre lesautres, fejoignentplus ctroite- delatbaux ment, & devierment plus unies ou plus polies, fans quc Cc '; :•:..'■. nean- . '■ ••
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i©l T H T L O S O P H t £
neanmoins clles fe touchent immediatement, qucparde
petits points. Et de cctte maniere, il fe forme un certai»
corpsdur, trafparent & fragile, que nous apellans le verre.
Sa t-ranfparence confifteen ceque la.matiere du fecond ele*
Tetirqwile ment, qui vient dc toutes parts, peutpaflerde tous co*
nrreejl rez fuivarir $& lignes droites, ou equivalentes au t ravers
traHfpArent ^ ^ pores qui font unis, ou polis, & fa fragilite vicnt cte
*"* ■" cequefespartiesquinefctouchent, &quincfontimmc-
diatement jointesquepaf depetitspoints»n'etansprefque
pointagiteesceffentde fe tenir enfemblc & fc rompentde
cettemaniere.
Tourquotle Pendantque!leverre fefond, ou qu'ileftembrafe,fe$
mre fou parties, quoiquediverfementagitees, fe fuivant rccipro-
dtt,ourou- quement, a caufe que lc feu lcsarendues fbuplcs, &
gt Aufeit, qUe fetouchant immediatement clles coulent lesuncs
$ft duttile. mr iesaurres> piUtQt que de fc fcparer entieremcnt, &
c'eft dc la que vient Ieur union, ou leur continuite. ,
Lorfque lc verre etantfort echaufe vienta touchcrde
fourquoi]/eaufroide, oudu ventde ilfcromptd'aborddansl'en-
iuvn"ddrolt, qui a etetouchej parcequelamatiere, quitache*
Itmstpt a'ors continuellement den fortir, ne trouvant point dc
toucbant de paffage--, a caufe des pores du verre que le froid a retrecis,
l'em, oh te fait un chemih en rompant lcs parties quis'opofenta fon
quelque mouvement,
corfsfrrid; S\ \on echaufc Ic verrctrop fubitement, il fe brife auffi
Pottrqmilfd'abord'■;.- parceque la matiere fubtile, quieftaudedans jtTompt jc fes p0reSj & quife rarefietoutduncoup, acaulede T l 'mit ^ cna'eur violente qu'on y aplique, ne tiouvantpoint dc bitemente poresen aflezgrandequantite", niaflezouvertspourfortir, thanfii fe faitun pafTage en rompantles parties du verre» Ponrquoi il Mais quand le verre eft echaufe pcu at peu par la chaleur tteferomptdufeu, a!ors fes poress'ouvrent tellement& enfi gran- pat, quand de qUantite, quc la matiere fubtile qui y efl contenue, en cniechau- fon librement, & iaifTe ainfi fes partics toutes entieres peuapeu. dans leur continuite. Dans |
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Naturelle LrVREm. a^
, Chapitre V.
Duflux &du reflux de la mer, & du mouvement
de l'air dr de 1'eau dorient tn occident. |
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DAns ce globede delaTerre on voit 1'agitation dela t)e U
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Cttfh
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mer, qui a fucceffivement fon flux &fon reflux, dcfiduflux
un mouvcment deleau&de 1'air, qui tenddorienten &dur"
©ccident, & qui fc fait fentir entre ks tropiqucs flaxdeU
Pour ccqui regarde le flux & ie reflux dc la mc'r il vient""'
de eeque ndtreciel particulier, quieft enferme dans A B
C D,que la lune L parcourt tous les mois, etant emportc
autour dc la Terre T, avec plus de viteffe entre la lune & Ia
Terre, quen
dautres en- ' ■■■■&•■ **
droits, ecarte
la Terrre hors
de fon centre
Ittlquesdquel- que diftance.
Cardelavient qu'ilfeforme
dans ce tour- biHon deux dctroits * & /3, quifontdiamc tralement o- pofez j l'un i favoir * etant entre Ja Lune ____
&laTerre, ^fatttrc, quicft|3, etant entre Ia Terre, &'
cette partic opofee de l'exrremite du ciel particulier, vefs quellela Terreaete pouifec par k tnouvement le plus
vitcdclamatierefubtile,ouducieIquicoule cntre deux. Cc x Or
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; 2,04 PnitosoiHii,
Comment Or pendant que le torrent de notre ciel coule avec plus
U maa. (fmpetuofite par les detroits <* & 0, que parles intervales fonjlux. y&jj^ qUj font pius Jarges, iicomprimedesdeuxcotez avec beaucoup de violence Tair & leseauxdelamer, qui iont vers les endroits j & 2, &enlcschaflant, lesfait monterverslesrivages, & caufele fluxdclamer. commm Or comme ces endroits de la mer 1& z, qui etoient elleafon expoiez a la Lune vers le detroit *, & vefsle detroit opo- rtfmt, feduciel/3, slendetournentpeuapeu, acaufedumou- vement journalier de la- Terre qui fefait en vingtquatre p heuresj &que lesendroitsderair&delamcr3&4, qui - etoient tournez vcrs ies endroirs duciel ySc^, quifont . pluslarges, femeuventpeuapeuverslesdetroits«&/3, que Ia Lunc a faits; de Uvientaufliquedansceslicux la, le preflement deTair & de la mcr ceflepeu a pcu vers 1 & z; cequifaitqueleseauxretombantdurivavageversla liaure mcr y eaufeflt le reflux. Vomquoi Mais dans ies endroits delamcr 3 &^, Ieprefiement ellefeufiux de I'air & de la mer commenccnt en meme temps, & s'aug- en meme mentent peu a peu 5 ce qui fait que !es eaux etant cbafiYes temps duns ^Q ja p|ejnc mcr vers jc rivage, caufentfucceflivementlc aautresk n J \ ■ > •, ■ > ■ • r > r ■% etidroits "ux'dela mer, qui croirpie apie, juiqua cequennnii
montejufquesauplushautpoinr, visavisde*&de /3.
\Combien *-*r 'e ^ux & ^e rcrlux ^c Ia merdurent 1'efpace de fix
durentle heures; parccquecesendroitsdelamerfonttourncz vcrs
1lux& ie JaLune& verscesdeuxdetroitsopofezducicl» pcndant
reflux. fix heures , & qu ils cn foat aufll derournezdurant Jeme-
meefpaccdc teriips a caufcdutcuir, que Ja Terre faken
vingtquatrehenres. " • ,'
_ £t comme la Lune parcourttouslesjours versTocci- fhx feUec*ent ^a vm§E huitiemcpartiede fonccrclc AB CD, de
merretar-^ Vlent Quc le Aux & le reft^x dc la mcr retardcnt chaque dechaque JQSf prefque d'une heure; a caufe que Jes pafticsdela jouru.m Terre, qui tourne, arrriventdautantplustardversces Jmre. ■>■ endroitsctroitsdueiel. Le |
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r-
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Naturelle Lrvre III. 105-
Le flux & le reftuxdcla mcrcftgrand endccertains T>eU dife-
lieux,& peuconfiderabledansd'autres;&enfmil fe trou- r^gdu ve des endroits ou il n'y en a point du toutjcequi vientde fl"* &' "u Ja iltuation dife'rente des rivages.des divers detroits desbras rt e demer, & de la largeur dife'rente des mcrs, (commc il pa- p9tlLm-t roit dans la mer Mediterranee, ou il n'y a quc peu, ou )a Medtter- , point de fiux &dereflux, &danslegolfemeridionalde ranee, ria
la Hollande ou l'on obferve un grand flux & reftux ) ou mflux, ni bienacaufcdes vents qui font contraires, ou favorables. reflux. Car Ies vents contraires diminuent le flux, ou le mouvc- ment delamer; aulieuquileftaide parceuxquilontfa-, v ., vorables. Or les bras de mer qui fontforterroitsn'ont .^.,./ i pointdeflux, niderefluxj &ceux<quifontlongs, comme i$\\m$
eftlamermediterranee, nefontpasfacilement, nibeau-
coup remplis des caUfK delamer, quifontpouffeescoHtre
cux; aulieuquelesbrasdemer, qui font courts, enfont
aiiement remplis. •, >
Lc flux &irefluxdeIamcreftmoindreversA C durant Peurquetle
la quadrature de laLune, mais il cftfort grand durant icsflxx tf le
conjoncfions versD, ou fesopofmons vers B, ou du- refl"xeft
rantlanouvelle, oulapleineLune; a caufe que A B C D ™*mlire
notrecielparticulier, &quieftceluidelaLttne ; n'cftpas durA,"f
-1„ n. r , •• ■ 1 ■ - qu*dr*tu- exactement rond, comme nousavonsdit ci-devant, mais re^\A
.quil eftovaie, &qu'il laiffe entrelaTerre&fonextre- iUUt
mite vers A C acote du foleil S de plus grands efpaces»
quc vers f> & D, qui lui font diametralcmcnt opofez. Or
quand Ja Lune eft daas ces plusgrands efpaccs, alors les
eaux ne font pas ftfort comprimees, &lcflux & le jref lux
eft moindre, acaufequelede'troits font plus largesenccs
endroits la & cntre la Terre&laLunc. Mais lorfquc au
contrairc la Lune etant dans fesoppofjtions, &dans fes
cpnjon&ions fe, trouve dans des endroits pius etroits du
ciel j de la vient quefeau eft plus comprimce par la ma-
tiere ducicl, qui couleparla, &qu'aifliiils'yfaitun plus
gtand f iux & reflux/ C c 3 ' Et
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20.6 P H H 0 S O P H I 1
gjfelepe- Et leperigee, ourapogeedclaLunenefontriencon-
rtgee, eu ^.g ce qUe nous vcnons Je dac. carfoit qu'ils fc failene bUl* ^ans-> ouhorsietourbiUondeiaLune, acaufedelama- ntfaitrien^er:ece^c*IU'*csaProcnc» ou°iui^eloignc, ou parcc-»
^^^f^.quela Luneeftplus, ou moins pouflee verslaTerre, com-
*nc nous avons explique ci-devant: cependant Ja figura
ovalc dc notreciei demeure toujours la meme; cc qui foit
que cctte di verilte du f iux & du ref lux dc ia mer, que nou«
avons dejacxpofee, fedoitneceuairementrencoutrcraufli
bien durant lapogee quc durant lc perigce.
Tomqiiol Or commc la Lunc eft prefque toujours proche du pla<t
Umerk dc l^cliptique, quifeulemcntdurantlcscquinoxeseftdi-
fonplu* recicmentopofeauplandcfcquateurdelaTcrrc^ &que
£}*"<* fiux cette opofition direfte efl caufe d'un preflcment trcs vio-
&reflnx ]entdel'air&del'cau, delavientquedanscctempslaon
tquimxt"* d'Qtdimhc ics plus grandsflots. &queiesmarcesfont
' moinshautesdanslesautrestemps.
Pomquti II ne fe fair aucun flux & reflux dans Ies lacs & dans ks
ieslacs& eiangs, quifonteloignczdela mer j parceque Ieur fuper-
Irsetaugs fjcie etant trop petitc, Ia prefence de Ia Lune ne peutpas
tfm tii j^|re jqye ja matiere celefte, qui coule entre dcuxpreflfc
fl*x, m rt- iieurs eaux pcaucoup pius en un endroit, qucdans1'autrc,
-* en fortc quc cela foit fenflble,
Quelle efi Lc mouvement d'orient en occident quc lesmariniers,
lacaufednqai vont plus vite de l'£ft al'Oiieft, obfervententreles moHve- tropiques xi&^, proccdedel'inegalitedesparties, dorit THZj laTerreeftcompofec: CarlaTerreerantplusfolide, &
lair&it r / , i. • o i. /i
feau d'o- parcoAicqimnt plus pefante que I arr & 1 au, eft emportee
rieitt em vers lorient avecbeaucoup plus de vitefle que 1 eau; & i'eau
otcident. auffi plus vite que 1'air. Et ainfi l'eau & 1 air fe mouvans
vers 1'bricnt plus ientemement que la Terre, femblent
pourcetefettendreversroccident: dememequ'unnavi-
rc qui avance versle meme iieu, ou un autre tend avecpius
de vitefle, femble avoirune routc contraire a ceux qui
font
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>
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^±^.M^.::*,^M^,^giiig] ■■■:■■ ,1^,111^^
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o,,~iii^,. ^....
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NATURELZ.B LlTRl III.
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«?7
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font dans Ie vaiffeau qui va le plus vire.
Or ce mouvemeut eft fenfible entre les tropiques % Sc 4 j^f tt
dans Ja Zone torride, mais hors de la il eft imperceptible: mouve- parccque la partieronde de la Terre qui eft fituce entre Ics mettt riefi tropiques, etant fort eIoigne'esdes poles AB de laterre,y£»#fe cftemportee vers forientavec beaucoup de vitefTe, au licu qSentreW que celle qui eftfitticeailieursetantplus voifinedes poles ^rW*"m A B, fe meut plus lentement; comme il paroitpar la 0* gureduglobetcrreftre, qu'on voitici reprefentee. C H A P I T R E. VI.
De la divifion delafurface dttglobe terrefire defeslon-
' gitudes & defes tatitudes; des Zcnes & dcs climats. LA fupcrficie de cettepartie de Ia Terre, qui f or me un n" eux
globecompofedelaTerrc&dereau&, q»ieftordi-£^^^/* liaireneatapcJlelemonde, ouicglobedelaterre, a.cau- Terre fe
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$n t &bVo*«\'-r«'* * -• v-; ' -
fe de faprincipaleparrie.,,- quieftlapluspfoprepourfcr* vir d'habitation au genre humam, eftprincipalcmcntdi- vifee en deux grandes ifles, que focean,. qui coulcautour formeayec$autrespetircs iflcs voifines, Commc on voit De U i>re- Par ,a earte,<jeopraphique de la Terre que nous avons join- mureljU teici. .,-"<, ,'';■■ -\ •.'•, &d*fes La premiere dc cesillcseltccllequenoushahitijns; &
ptrties. fes parties principales font TEuropc, lAfiecVrAfrique, fntrqaei quj fbflf cncorc di vifces en d'autres parties. ., ;' ; «n U nom- £g{;CC grandc illcs'apellc 1'ancien, ou le vicuxmonde;
m Ancten^j^jPquelleaeteconnuedcsanciens. La feconde cft J'Amerique/ tantfeptentrfonale, que
meridionale, qui font encore diviiees en plufieurs autres oontrees. -.. ';' /; , - Cellclas^pellcd^ordinairelcnouvcau mondef; acaufe
cmd*iL ^U** n'yaPrc^Iu^Pascentfoixante&dixansqu'elleactc"
& ieAs dccou vcrte par nos ancetres. " pames. Outrecesdeuxifles, ilyenaquien contentencoreunc,
'DeUtroi- troizicme , qu'ils apellent la Terre dc Magellan» ou la zjeme. TerreauftraIcinconnue';acaufequ'outrclesrivages, nousv ;. h,*yconnoiflbnsprefqucrienencorc. : ;} * DeUqna- -Eril$'en trouvememequipenfentqu'onpeutencorey
triemt. ajoutcr une quatrieme iflc, ou un contincnt» i ftavoir ia re'gion du polc arftique, ou feptentrional, qui nouseft aufliinconnue, ....,:.. Pour fgavoir la longitude&Ia latitudc des pa js que nous VC"
j"' tc'*~ nons de nommer; ou pour bien conhoitre combien chaque e °*r~ IieudelafupcrficiedelaTerreefteloigneduprcmierme- vife Ufur- tl^icn (qui*Pancparunrecfortelevenomme Pico de Tei- face deU de,qui efl dans fIflede TenerifTc.Ia plus grande de toutes terrepar les Canaries)versTorient, ou versl'occident;ou combien un nieridiens lieu decline defequateur verslepokarcliqueouantarcli- & par pa- que; on a pourcct efet divife la fuperfrcie de la Terrc fuivant raUclet. fa Jongueur par des demi-meridiens,ou demi-cerclesdes lon-
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Natuuelle Livre III. xc§
Ibhgitudc qui font tirez de part & dautre par crentre fix di-
zaines de degrez de la ligne equinotftiale vers lespoles Ar- ' >■** clique & Antatclique.&qui feraflcmblcntla;& en-fuiteon ladiilingueefuivantfalargeur parle moicn defeizc cercles paralleles aTequateur, ou pardescerclesdelatitude,qui font auffi tirez desdeux cotezdercquateurfuivantdesli- gnesparalleies,verslcspolesarclique& antartftique, par des dizaincs de degrez. Pour marquer pluscommodementla diferencedufroid
& de la chalcur qu'on obferve furlafurfacedelaTerre, Pomqmi ouladivifeeencinqzones; fuile torride, qdi s*etend des'# ^ *wy* deuxc6tczdel'equateurverslestropiqucsdu Cancer &du encm<iZo- Capricorne; & deux temperees, a ffavoir unefepten- *"' mt. trionale, quis etend depuisletropique du Cancer jiifques de. ^ " au cercle^arcflique 5 1'autrc meridionale, qui va depuis le t^periees, tropique du Capricornc jufquesau ccrcle antar&ique; & & deux ennn on fa divifee en dcux froides; 1'une feptentrionale ,froides, qui s'etend du cercle anftiquc de la Terre, jufques a fon pole anftiquc ; & 1'autre meridionale qui va dcpuis fe cer- clc antatftique jufques au pole antanflique de la Terre, ,La Zone torride. c6ntrel'opiniondesanciens, eftha- ^"urquoi
bitecid'unc infinitedepeuples ( dontlaraifoneftque les l4pnV?r~ jours & les nuitsyfottttoujoursdedouzeheurespendant:" 'e* ■ toute, 1'annee, &qu'ily tombe durant plUfieurs mois des pluiesfort epaifles qui temperent tellement l"ardeufdes raionsdu foleil, quc kshommes& les animaux y peuvent vivrecommodement, ckquelesplantes lespluscxcellen- " ' tesycroifientabmirablementbien, < Leshabitansdes Zonesfroidesont ete nommepertfcieas Despe'ri~
par les anciens; pareeque, quand lefoleil, ne fe couchant/««»*. point,aieur egafd tourne par fon moUUement jdurnalier au deltus de lcur Iiorifon, alors iombre deis corps femble tourner cn rond durant 1'efpace de vingtquatreheures. Ils ont done lenom■ 4'kfotrofcietis iccux qui habitent
Dd lcs
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<ftl© i lI? « t ftJM O.fH I E .'. '
Jes zones temperees : a caufequeleurombrefurlemidi
Ves hete- eft toujours tournce yers une meme partic du nionde, a
rofciens. fcavoir vers le pole du fcptentrion, filazonc, oufontles
habitans eftfcptentrionale; & vers Jepoleantarclique, fi
les habitans demeurent dam> une zone meridionak.
Des Am- Ceux qui ocupant la Zone torridcs'apeJlentd'ordinai-
fhifiiens. re amphifciens: parceque Ieurs ombres tendent vers le mi-
di, quand lefoleileftdanslesfignesfeptentrionaux; &
quau contraire ellesfetournentverslefeptentrion, lorf-
que ie foleil fe trouve dans Ies iignes meridionaux,
Suivant la ilruation des parties opofees dc la Tcrre Ies
habkmsonteteaptlkzperieciens, mteciew. & antipodes. Des perix- Les phioeciens fon t ceux qui |
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tms.
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habitent fans un memeparal.
lek&fousunmememeridiem
/ \ &dansdesdemicercIesopo!ez
du meridien, Tels /bntceux
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■£et ti
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qui demeurent en 7 & 8, ou en
5&6V Ccux la onten meme temps
les memes faifonsdelannee une temperature dair a peo presfemblabk, &Iesjours&ksnuitsegaux; parcequ'ils habitent aufli dans unememezone. Adaisilsdiferenten ce que Ics uns ont midi, lorfque ks autres ont minuit & ain« fi reciproquement. Des antce- Les anteciens fon ceuxquidcmeurcntfousun memede- ciens. mimeridien, maisdansdesparallclesopofez, dontl'un eftautantleptentrional, quelautreeftmefldional, Teis font ceux qui habitent vers 5- & vers 7. Lesanteciensont lemidi & la minuiten meme tempsj
& quand Jes uns ont I'cte, & Jeurs plus longs jours; les au- tres ont leur hiver & leurs plus courts ioufs : ks uns & Jes autres dem^urant fous des zoncsfemblabks 1 mais qui ont des noms diferens. btJ JLes |
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NATURlfcR* tiVRK III. ifl
? Les antipodes font ceux, quifontdiam^tralemento-itortwi/»-
pofez lcs uns aux autres, & dont les piez fbnt tournez <*"• * 'A direftemcnt les uns contre les autres. Tcls font ceux qui habitent vers i & 2, ou vers 3» & 4. Ceux qui fontantipodes hors de 1'equateur, onttoutes
chofcs contraires» comme les faifons de 1'anne'e, &Ies . jours &les nuits : defortequelorfquelesuns ontleurhi- ver, &Ieurspluscourtsjours; lesautresontleur ete» & leurs plus long jours; &quelesunsontla nuit, lorfque les autres ont le jour. Enfln pour marquer tres commodement toutes Ies dife- ^ourquti
rences quon obfervedansles divcrs endroitsdela Terre, l*M*c* pendant ic pluslongjourde 1'annee, ondivifedansune il.T^re proportion fortjufte la fuperficie de la Tcrreen dix-huit ^'/,_ climats, ou efpaees^de terre, egaux les uns aux autres en/ mts, largeur, qui fontcompris chacun entre deux ccrcles paral- leles a Tequateur» lefquels font marquez de dix degrez en dix degrez, en s'e!oignant du meridien, & dont il y en i ncufqui s'etendent verslefeptentrion, & neufautres quitendentvcrslemidi. Ufnmtr Lc premier des elimats commence a Tequateur , ou Ie climttftp-
joureft de 12 heures, & finit a 10. degrez de lati tude fep- tentrtmal, tentrionale, ou le plus long jour eft de i2heures& j^ qu'»nnm- minutes. On le peut nommer Ethiopiquc a caufe del'£- «' J^lf- thiopieparouilpaflfe. WP; [\ Le fecond fe termine a 20. degrez de latitude, 6u le 0« climat
plus long jour eft dc 13 heures 12 minutes. On le peut f&M&k. nommer Arabique;a caufedelVVrabiefur laquelle il eft. ' Le troizieme s'<?tend jufques a 30 de'grezde latitude; ou ®u cl'mat
lc plus long }our eft de 13 heures, jominutes. On Ie'f^* pcut nommer le climat d'E'gipte. Le quatrieme vajufques i 40. degrez de latitude, ou lc (limat
plus long jour eft de 14. heures *r. minut. On le pour- ieStrie. roitbiennommcrieclimatdeSirie. . Dd a Le
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iiz Philosophi t
Duclimt Lc cinquieme jufquesa^odegrezdeJatitude, oulepluj
fltalif. long joureftde i^.Iieures; gminut. OnlepeutappelJer , ie climat dltalie, ou de France.
Duclimat Le ilxicme jufquesa 60. degrezdelatitude, ouJeplus d'ts4lema- J0flg jour eft deig. heurez, ^o.minut. Onlepeutnom lnt' leclimatd'Allcmagne, ou d'Angleterre. . Y'74' ^e fePci^mc s'e'tend jufques a 70. degrez, ouleplus long jourefl de 65- jours. OnJepeutnommerleclimatde
Suede.
rUclaldu ^e huitieme va jufque a 80. degrez, oulepluslong feptentrion 'our e^ ^e *34 Jours- ffeft & le climatgiactalda fepten- Duclimatttl0n- \ r ...;.. dupoleAr- Etenfln le neuviemes'etcndjufquesaupoIea^tique,ou
tlique. le ;our eft de flx mois, ou de 18 g. jours. Dupremier Le premier des climats meridionaux commence Ale- cMMr du qUateur, ou le ;our eft de ij, heures, cYfinit a 10. degrez ^mi*/*de iatim^c meridionale, ou le plus long jour.eftde iz. Brefil heures. ^.minut. OnlepeutapellerlecIimatduBrefjla caufe du Brefil, qui fe prefente lepremier a ccux qui navi-
gueut vers Ja.
Duclimat Le fecond s'e'tend jufques a zodegrezdelatitudc, ou duPerou. je pjus jong }ome^^ j^ ,]ieures, 1 z,minuc Onpeutla- ■ • .. pellerledimatduPerou.
de Para- ^e Cf°izieme va jufquesa 30. degrez, ou fbn plus long
-uat joureftdeij.heures, jd.minute. OnlepeutnommerJe
climatduParaguai.
Duclimat Le quatrieme jufques a 40- degrez» ou. fon plus Iong du Chili. jour eft de 14, heures. $p miniit. On le nommeJeclimat du Chili ;acaufedupai'sdu Chili parouilpaffe.
Dudimat Lecinquieme jufquesa 50. degrez,ou.lepluslong jour
fauvage. eft ,je jg. Jieures 9. minut. OnJepeutapeller Jcclimat
fauvage, a caufe des habitansquifbntfauvages, &qui
D«r//;«4/Viventd,ansJcsbois. . ,,',„. de Magel- Le fixieme jufques a tfo.degtez, ou lepluslongjoureit
Un . • ' dc
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NaturelleLivre III. 113
de i?. heures. 30. minut. Ori IcnommeleclimatdeMa-
gellan. Lefeptieme jufquesa 70. degrcz, ou Ic pluslong jour eft p^ttimt
de^.jours, Ils'apeIielecIimatInconnu. , mconnu. Le hujtieme juiques a 80. de'grez, ou Ie plus long jour g^JTjj*
eft.de 134 de nos jours. II s'apelle le climat glacial du mtAim niidi. EtEnfin le»neuviemes'etend jufquesa^o-degrez delati- Durtimat
tude, oulejoureftdcfixmois. Onrapelleieclimatdupo- dupeleAn- Jemeridional. .;..■■ wr%*'-.. , Mais afln que perfonne ne fbit furpris de ce que ?°ur1nt>t
nous donnons fouvent le nom de globe a cettc par- '* °T ,c tie de Ia Terre, qui eft compofee de terre & de 1'eau, qui ye feette ' JTenvironne, puifque une infinite de tres hautes monta- ^arile je gnes, -qui font repanduesfurfa furface', la rendcntinega- Uteerte le. Nous devons avettir ici, que la montagne Ja plus eie- compofee yee dc toute la Terre, ne pafle pas la hauteur d'un mile, Je tcre & pu d un milc&demi : cequiai'egarddudemi-diametred'eau-,pmf- deia Terre, qui eftde8<5o. milesn'eftpaspIusfenfibIc,^^N qu'un pctit point enfbnce dans unebouleaveclapointe^/^ '" d'une eguille eft fenfible a legard de iarondeurdccettc boule; & qu'ainfilahauteurdesplusgrandes montagnes notentricndclarondeurfenfible delaTerre, nous pou- vpns parconfequent donncr forta propos le nom de globc a cettepartiedclatcrrcquiellcompofecdc terrc& deau. C H A PI TR E VII.
T>es changemensquiarrivent aux ccrps terreftres: ou il eftpar-' le deUgeneration, delacorrttption, dumeUnge : des temperamens, des qualitez,, de laputrefaclion & deU manieredont certains corps/epetrifent. AVant quc d'entreprendre Ia defcription dcs cho-
fes qui fe rencontrent fa & la dansleglobeterre- ;. Dd $ ftre,
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i%4 ' P h 11 o s o p #i g
PtunjHti ftre, il me femble qu'il eft a propos de d/re pr&
armt teu- mierement quelque chofe dcs changemens dcs ecrc* ttschtfes naturels: car fans eela jene penfc pasqu'onpuifleaife- tn traite ici ment concevair toutes Ics productions.que nous obfcrvons iitthMr furiaTerre. gemem des -^ criangemcns, qUj arri vent aux etres naturcls, fonc
rm! 3ccidentels, ou fimples, &c,eftparidqucquelqucsacci- Off, les dents; qui nc conftituent pointfeflence d'une chofc, font cbaitge fimpiement changez; teleft,parexemple,lechangement mensdes fimple de Ja chaleur, oudela froideur; ou Faugmenca* c«/*»**/*• rjon, &ladiminutionfimpIe, &qui n'eft pas eflcntiel- relsfont ie . ou jjjen [es changemens font eflenriels j <5c c'eft par M Acadmels qUC ieffmcc fes ehofes eft changee par ia perte, ou la pri- ff !rt.*u vation de leur premiere forme, &parFaqui(itiond'unc
tttls; mttts . .. r r i .... jinmisfuh «o»veIIej teJleeftIageneration,ouIacorruption. Mais
flamiels, U fle fe ^it aucuns changemcnsfubflantiels, fi I'on en ex-
cepte la produ&ion de Fhommc $ pareequchorsdelicil
ne s'engcndre jamais dc nouvclle fubftance dans la pro-
ducliondaucunechofe, mai$dansIageneration,&cjans
Falt&ation Ja matiere, qui eft une fubftancc, nc chan-
ge jamais qu'accidentellemenc, ou cfTcnriellement fui*
vant les modes, ou lesaecide«ts. que nou$ avonsexpli-
• qu« ci-deflus, enparlancdelaformedcs^tresnatureis.
teiciUde- On definitordinairement la generation, un change-
finition ment dms ** MAtierc qtti l» fait pafier de lafrivation d'une
vulgaire forme fubftantielU', a> Caquifititn d'uneformeJubfiantitlU.
de Ugene- Mais commeil n'y • dans la natureaucune forme fubftan-
ration. tiJie,que Fameraifonnable.comme ilparoitpar ce quc nous
avqns dcja dit & que nous dirons encore dans la fuite; &
que cepxqui etabljffent une tcjle forme. ne Ia concoiuent
pas, (comme m avouent franchement eux>memes; &
parconfequent ne la peuventas pexpliquer; il s enfuit que
nous devons rejettercettc deiinition, <\ en fubftituer unc
atitre, «'iigftpofHble. " / -•.
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■***«ipzvyf!*?^^
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NAfURBLLlIlVR EIIT. % U
.-■ ta generation eftdonc unedifpofitionouunarrangc-c^ffV/?
ment convenable, & propre a la fcrmentation des etres • propre- qui confifte duns lafituation, lafigure, laquantite, le **^ mouvement, & Ie repos des parties infenftbles & fenfibles **&**** de la matiere. Car outre ces chofes quc I'on con$oit clai-um* rement, onnepeutrienobferverdanslanature,quipuif- feconftituerun.etre; &ceque nousvenons deraporterfu- fit entierement alaformationdescorps; vuqueparleur moien on explique, facilement lanature, avecfesacci- dens & les efets qu'e!le produit. Quedans Et de cette maniere nous concevons fadlcment que dansle ie"eTa~
Jageneration d'une plante, ou d'un animal, il nefe produit m.n . nonplusde nouvellefubftance, quedanslaconftruclion^^. dun batiment, ou d'unehorloge, quifefontparlesme- maux ;/w mes principes; maisfeulementquelamatiere, qui eftu-feproduit nefubftance, eft djfpofeeconvenablement, fuivant ces aucune principes, pour la formation de chaque etre, wuvelle Dans la gencration du fang, du lait, ou des vapeurs, fȴancf,
ilfefait un arrangementconvenabledepartiesinfenfibles: Defaie"f' & dans la generation d'une plante ou d'un animal, ilfe fait r?l™ ^ un arrangement des parties fenfibles &infenfiblesdela^v^,J matiere. fenfibUsi& Commc cet arrangement de parties ne fc peutpas faire de celle qui
cn un moment; de lavientauffiquelagcnerationnefe/<r/rf/frfe peutpasfaircen un inftant, commel'on croitd'ordinaire. 1'arrange- L'arrangement des patties infenfibles dans la eenera- men[des
tion s'apelle tem peramen t; mais Tarrangement des par- ?artiesfin- tiesfenftblesfenommeconfbrmation, Qmi d' On definitd'ordinaire letempetamenttttteeo/fveaanee,^^^
ouune juftcproporpiott des elemem ejrdes qmlitez, elemettttti-ganedn resdnnslemixte: maisparcequeleconconcoursdccesqua-/,»»^. tre elcmens n'eft pas plus requis pour Ia compofition des ment riefl chofes, qu'onappcilemixtes, quecesmixtesm&nesfont/'*/»/*. neceftaires a la conftitutiondecescorpsquon acoutume de
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216 FHUOSOrHII
de nommcr elemens: puifque de rueme quc lcs mixtes fc
, font de la terrc, de 1'cau, de Tair, & du feu^
T&. ",dc raemc auffi le fcu, lair, l'eau, & latcrrefcformcnt
oAr.A,, dc ces mixtcs: & comme cesclemcnspretendusncdc-
lempaa- mcurent point dans les mixtes; (carparcxempleon ne
mentiitft decouvre dansla chair, niterre, niair, nicau)&qu'on
fisjujte. nepcutexpliquerlesproprietezdcsmixtesparleurmelan-
ge; commeilparoitparrcxempledes coulcurs, desfons,
des favcurs, delaiucur, delalumiere, des qualitez oc-
Cultes dcs corpsmixtez&d'une infinitcd'autrcschofes;
c'eft donc afilircment cn vain que ccs gens femblcnt fe fa-
tigucr, qui attribuentles ge'nerations & lcs proprietezdc
tous les etrcs naturels au melange de ces prctendus ele-
tnene, ou (commcilsparlent) afuniondeschofes mix-
tcs, & alterees; & qui tachent par la d'en deduire lcur con-
Verhable ftitution , naturcllc.
definitien Or en de'finiflTant, comme il faut la nature, ou la con+
dutempe. ftitution des etres naturels, nous difons qu'elle confific rmtnt. ^ans le mouvement, le repos, la fituation, la figure & la grandeur dcs partics infcnfibles, quiformentcommeun certam tiflu de parties fenfibles, lequel eft propre a for- Frettvedemer *cs cn°fes naturelles. & a conflituer leurs qualitez. ceU. Car c'eft par tua tel aflemblage de ccs cinq principcs qu'on pcut expliquer clairemcnt en. particulier, ou du
moins cn general, la naturc & les qualitcz de tous lcs corps naturels tant homogenes, qu*heterogenes; commcj'c- fperc qu'on vcrra dans la fuite. QueceU Etcomme ces prcmicrcs qualitez, dontnousvenons eftcUk de deparler ne contiennent rien, qui nefe congoivetres evi- fii-meme; dcnmcnt; il s'cnfuit aufltquetouteslesautresqualitez,1 kenque qLli en procedent, fontdairesdeleurnature, fansqu'ily: iwusnecen. cn ^ aucimc qU[ f0jt ©cculte;. bien que peut-etre nousi- tidaml gn0ronsenparticuliercommentplufieursdentrellesfont pmiftdttr. produitcs par les premieres. 1 ■ CeUt |
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Nattjr elle Livre III. %\j
Ceftpourquoilorfqueparlemouvement, parlafitua- . .
tuation, par la figure, par le repos, & par la grandeur que qualC
des parties; nous pouvons expliquer la nature des etres , t{ tnank- nousleur attribaonsdesqualitezmanifef.es; maisquandj?*. nous ne lepouvons pas faire en detail par ces memes prhi- cipes, alorsnousleur attribuonsdesquaiitezoccultes. Par ou l'on voit manifeftement que les qualitez occul- cequecefi
rcs ne font autre chofe que le mouvemenr, le repos jq«<? qualU la fituation, la figure&lagrandeur, quiiontdesmodesttw/^» inconnus a quelques-uns; commeon peut voir par lesfeuls e«emples de laimam., & du fiux & reflux de la mer* cjui bien qu'on les explique afTezclajrement par ces princir pes, ne laiffent pasneanmointd'avoirparmilap_u-part des gens le nom de qualitez occultes, <• Et lorfquune tellequaliteoculteaideaquelquechofc, ^^uecefl
ou s'acorde avec elk onlanommedordinairefimpatie; clUe.lj'mi>a_' |
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tte,ouattti-
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'*fflais"fiellclad'etruit- fi elle luifait qbftacle, oufiellelui \.
cft contraite, alorsonfapel.eantipatie. Or fi outrc ces proprietez,quelqu\.n veut encoreetablir Quel'obi-
d?autres qualitez occultes, qui naiffent des formesfub- niondes ftantielles, budequelquesautrescaufesinconcevables,& qualitez. a la eonnoiffance defquelles 1'efpfit humain ne puiffc atj- ***&« folumentparvenir, ilmultiplielesetresfansneccflite,&.ff",fdtl'01 |
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bouche ainfi a ceux qui s'ap_iquent a la recherche des my- fiurite
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fteresdelanaturele chemin>quiconduitala veritablecon
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es, que
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noiffancedeschofes, qu'onpeutpenetrerparlemoien dewo
noscinqprincipes . ions conce- Par le nom de qualitez noiisconcevons h difpofition , voir.
on 1'arrangemenr des parties inlenfibles, quiconfiftedans. Dtpiitm leurmouvement, leurrepos, leur fituation, ieur figure, d" _«^*' & ieur grandeur, cntant que parlaquelqueetrenaturel^ eft nomme tel. • ; Entre les qualitez qui peuvcnt leplusfervirai'intefli-
gence deschofes naturelles," nous trouvons la chaleur, la E e froi-
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aig PhilosoIhi E;
froideur, 1'humidite, & ia fechercfle • tant acluelles, que
potentieiles, auxquelles pni donne d'ordinaire le nom de
" •? . *wqualitcz premieres: depiuslagroffeur, la petitcffe, les
tfo\'■ * ^ualite^zrares, &denfeslafermete, lamoleffe, ladurete,
lafluidite, laqualite'aqueufe, huileufc, volatile, flxe,
la flexibilite ou fouplefle, l'opacite, la tranfparence &c.
En- fuite les faveurs, les odeurs, dont nous traiterons aufli
bfen, que delalumieure, descouleurs& desfons, lorf-
que nous ferons venus a 1'explication des fens : & enfin
nous y comprenonslesqualitezdeterfives, incifives, a-
ftringentes, laxatives, aperitives, purgatives, celles>
qui caufent obflruclion, &c. dontnousparleronsdansla,
Medecine. i
Be lacba ^a cnaleur attuelle confifte dans le mouvement diverS
lU&d /'-jdesparties infenfibles; &lafroideuractuelle,confiftedans
lciucl ieurrepos, -• -'.-o^ .;n
Exflicati-, Pour caufer une chaleur ac"tuelle,iffautqu'ilyaitun
dela cha- mouvement divers, parlequel les parties infenfiWesfoient
huraBu- agitees les unes entre les autres avec diverfes determina-
*^e\ tions, lesunesverslagauch^', lesautresversladroite.les.
uries vers le haut, \ts atitres vers le bas, & ies unes en a-?
. yiM, & les antreeriarricre. Etainfiil eft evidentquele
niouVement par lequel reaiid/unfleuvc, ouleventfont
t < emportezd'un eoteV oudelautre, ni quefagitatioudu
fable, par laquellefesparties fe meuvent confufement les
ttnes entre les autres ne font ipas la chalcur j car darisles
'""' premiers exemples, il n'y apointd'agitationeUverfe, &
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/
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daris le dernicr, iIn'yapoiritauflidemouvement divers
de parties infenfibles • a caufe que chaque petit gra.n de
fable eft une partie fenfible.
'«-^f/ Or 1'ontent ie froid actuel v foit parcequonfent moins
"«» ent le , , , , . , * \ . , froid aai- ^6 chaleui;ou bien,parceque quclques partiesexteneures de
> •■ tl. notre corps etant en repos,les vapeurs, qui fe diflipent d'or-
«dinaire par une tranfpiration inienftble, font arretees; a
caufe
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•y
NATURELLE LlVRiE. III %19
xaitfe quelesporesfontfcrmezparlcfroid; &dela vient ■
un eertain mouvement irregulier, qui caufe en nous
une fenfation , que nous appellons le fentiment du
froid.
Ceft rarement qu'on prend ces qualitez dans un fans ab- % m
folu ou pofitif,. mais prefque toujoursrelativement? com- Pmdle
rae, lorfque lesparties ducorps.que noustoughons forit VtntUcha
plus agitees quec celles de nos mains, nous jugeons qu'il [eur ^ ie
eft ehaudS; mais quand elles ont mains de mouvement, froicTdans
nousdifousqu'ileft froid, oubien loriqu'une de nosmains un ftns re-
jeft plus chaude que 1'autre, nous fentonsun.memecorps l*tifo& ra-
chaud d'une main, & froid de 1'autre. rement
Et-par la nousconcevons pourquoi l'on definit (quoi- ymm
que mal a propos) la «haleur en difant que c'eft une qua- imnm)\
.lice aclivc, quiafTemble leschofes homogenes, & fepare 0H(iitaue
les heterogenes; & que le froid eft une qualite qui uuit [a chaleur
.«nfemble !es chofe homogenes & les heterogenes. Car affemble
cet aiTemmblage & ccttc feparationfe font par la force du Uscorps
.mouvement & du repos, comme nous voions que par l'a- bomogents
-gitation d'un van, 6u d'une pelle, le b!e fe fepare de la &f'htr/e
paiile; & que le ble refte mele avec la paille, lorfque ces , °~
inftrumensdemeurenten repos. mtlefroid
Or par le mouvement divers & violent cn quoi la cha- affembleles
leur confifte; on voit manifeftement qu'elle n'eftautre homogenes
chofe qu'une agitation divcrfe de parties infcnfibles ,qui &lesb/te-
fe meuventlesunesentrelesautres. Carnous voions que ngenes,
la chaleur eftexciteedansunmorceaudebois, iorfquon Q^tl*
le fronte longtemps &avecviolence, decote&dautre, chajf»r ne
contre la furfaceduncorpsdur; acaufe quece mQuyc-c,0>l'^Te<}!<e
. . r . . ,. r i t dxmunmoH
ment produit dansces corpsuneagitation diverfedeleurs vement di-
parties infenfibles. Ceft ce quiparoitauffipar les raions versdep.tr-
du foleil, qui frapans contrelespetitespartiesdelater tiesinjm-
re, ou d'un autre corps, &lesebraniansdiverfemenr,yiW«.
pVoduifenc de la chaleur. Oxvvoitaufii la meme^""/"'
Ee z chole
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£20 P IML OSOPH r E.
nefutation chofe par les efets de la chateur; c»r lorfqu"un corps ex.
^;flpiw*rtremement chaud eri eehaufeun autre, ilne faitrienau-
comraires. tre chofe que d'agiter diverfement fespartiesavec beau-
coup deforce, comme on voitfenfiblcmentdansreau,
que le feu fait bouillir, &qu'il reduiten vapeurs. Mais
ceux qui font confifter lachaleuren quelque autre chofe
quedans ce mouvement, multiplient les etres fansnecef-
fite. Car par le moien decemouvement on peut compren-
dre clairement toutes les caufes &lescfletsdelachaleur,
entre lefquels fe trouve, la fenfation du chaud , qui n'eit
autre chofe, qu'une idee confufe de ce mouvement, que
nousavons dejaexplique
Et l'on voit evidenment, par le refroidiftement des
Qmlefro- corps qui bouillent, ou qui fontenfeu, que le froid a-
idie»f(ie ftuel n'eft autre chofe qutm repos, ou un moinde raouve-
damlete- mentdesparties infcnftbles. Car quanddereaubouillan-
P0SA de c" te fe refroidit.on la voit alors dans un repos manifefte; &
numes jorfqueduferrougeperdunepartiedcfachalcur; ilnere-
imtei poufle plus alors fifortlesliqueursqu'onjette defliis, &
quand ii eft encore un peu plus refroidi, ou que fa cha-
leur eft un peu moindre, illaiflememelesliqueursenre-
posfur faiurface.
Lachaleurpotenticlleeftla propriete, ou la vertu d'e'-
De lacha- chaufer, qui vientdece quelespores, &lespetites par-
leurfoten- tiescfun corpsfonttellcmentarrangees,quela matiere iub-
tielie. tile les peut agiter avec violence, & fe mouvoir avec tant
de vitefle dans les pores de ce corps,qi)'elle peut auffi agiter
avec beaucoup de force. Ceft ainfi qu'on dit que la chaux
viveeftchaudcen puiflancc, dansletempsmemcsquelle
efl: froidc au toucher. Et ainfi tous les corps , dans les peti-
tes parties defquels la matiere fubtile peut caafer facilement
un mouvement violent, & tous ceux, qui par le moien dc
la memc markre, peuventcauferuntel mouvementdans
les parties des autres corps, fontappellezchaudsenpuif-
fance;
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N ATURELLS LlVRE III. ti\
fance; com me font par exemple le poivre, le gimgembre
& 1'efprit de vin. Mais au contraire tous les corps dont les parties ne font Dufr°!(i
pas facilementagiteesparlamatierecelefte; &tousceux'' qui fontcapablesd^arreterfagitation desparties dune au- tre corps font appellez froids en puiffance comme ia laitue fozeille, &levinaigre. Etcommea caulede la diverfite des pores & dcs parties.
qui compofent les corps, il arrive fouvent qu'un meme corps pourra par lemoiendelamatierecelefteagiteravec beaucoup de force ies parties de ce rtains corps; & qu'au contraire il empechera que les parties d autres corps nefoi- ent forr agitees par la matiere fubtile, qui coule entr'elles delavient quun memeeorpspourra etrenommechauda 1'egard dcs uns, & froid a 1'egard des autres. Commeil paroit dans la poudrea canon, qui eft froideparraporta notre corps, mais qui eft extre'mement cha.ude a l'e'gard du charbon vif. L'Humidite acTruelle tfeftpropre qu'aux corpsfermes,
ou folides, lorlqueslesparties de 1'eau, ou de quelque au- De riiumi- trc liqueur fenfible, font atachees a leurs pores. Telle eft dite attuei* 1'humeur, qui fe trouve dans la terre, qui etant arrofee lt• deauxendiversIieuxr efthumideoumoilillee. Onob- ferve aulfi une femblablehumiditedanslesarbres, dans lherbe, &dansleshabitsquifontmoliillez Dela£_ ^ La fe'cherefFe aduelleeft particuliereaux corps ferme- c]urewe a.
ou folides, lorfquenyajantdansleursporesaucunespar- UutUe. ties de quelque liqueur fenftble, ilsfontfeulemenrrem- plisdair&de la matierelubtile. Unefemblablefecherefie fe trouve dans le fable, qu'on a feche. l-'gumiditepotettiie/le, commeoniparle, s*atribuepro-Bef,}"m-
premeht aux liqueurs un peu epaiffes; parcequecefont^?ofw" elles , qui entrant dans les pores des autres corps, sy atachent aifement. Une telle humidite ferencontre dans
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r%x Philosophie
dans 1'eau , dans Ihuilc&dans lc vin.
Etla fechereffepotemiefle eft particuliere auxliqueurs
Be U fe- lesplus fubtiles, com m a l'air, & a la matiere celefte; par-
ehereljofo- cequ'elles font propres a penetrer de telle forte ies pores
tmielie, des autres corp;, que n'ydemeurant pasatachecs, ellcs
cn chaffentmeme fouventles partiesdcsliqucurs fcnfibies.
Mais c'eftimproprementque lescorpsfolidcs, qui peuvent
etre humeelez, ou en humecler d'autres; & que ceux qui
pcuvent etre deflechez> ou en defTecher d'autres fontnom*
mez humides» ou chauds en puiffancc
Pourawi Mais quand on dit que laireft humide, c'eflaraifoti 1'direft des parties de 1'eau, qui etant reduites en vapeurs fe me- qnelquefoislent avec luijcommeaufli on dit qu'ii eft fec, lorfquecesva- humtde. pturs en font dcgagees. Pourquoul pour Ce qui regarde 1'umidite' effentielle, que la plu-
yena qni part $esphii0f0phes attribuent arelementdel'air, jenen mmnbu connojs poinc d'autre raifon: fice n*eftqu'illeuraainfi niidnc ef- ^em^'ek°n dedonner deuxde leurs quatre qualitezacha- fentieUe. cun ^e ^eurs quattc elemens. De litgrof-
La groffeur& lapetitefleregardentladivcrfegrandeur
feur&4t des parties imperceptiblesdontiescorpsfenfiblesfont com-
lapetitrjje poiez. Ainfi on dit que 1'efprit de vin eft plus mbtiiquel'eau desfarties. a caufe qu'en efet il eft compofe de parties plus petites. r_ Lesqualitezdenfes&raresregardentlcspore.s,oulesJn- tfJjU*r'"tervales, qui font entre les parties infenhblcs; deforte
tez,denfes ,11, v 1 , , .,
& rares. <lu'on appelle denie un corps entre les parties duquel n y a
de petits efpaces, comme le marbre; & qu'on nomme corps rare, celui dont les partiesontbeaucoupdefpace entr'elles.Etoutrecelail nepeut point y avoir d'autre qua- litedenfe, ourare, qu'onpuiffeconcevoir. On dit ordinairement que la rarefac^lion procede
de la chaleur; mais veritablement elle eft aufil cau- feepariefroid; comme il paroitdanslaglace, qui flotc dans i'eau, & dans les metaux qui etans ferrez par le
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NaturelleLivre III. at|
lc froid nagent dahs ceux qui font fondus. Cefl cc^l(e^4r4"
qu'on voit aufiidansreau, qui durant lagelee eft verfee ^4*0''
toute bouillante dans un vafe dont lc col eft etroit, car e!- ^r9^< ■
Je fe condenfe dabord. &' s'afaifTe un peu acaufe de la fothjear
froideur de 1'air; mais, avantquedefe gelerellefehauf- L]uedefroid
fe & fe rarefie de nouveau.
On dit quc lacondenfarion n'efl: caufee que parle froid; QueUconl
mais elle vient auffi de la chaleur; comme il paroit dans dtnfaitm
la" fonte des miraux, & dans la glace qui fe fond par Ia eft atffi
force de la chaleur; puifque ces corps et-ansfondus font tnen c*ufce
plus pefans que lorfqu'iis ne l'etoientpas: c'cft cequon p*rU cba-
voit encore dans la condenfation de la nege, lorfqu'elIe felm > W
fondparlachaleur. prlefmd
La rarefa&ion, qui fetrouveplusgrandedanslaelace -
j i» ■ J- i • j v Cetnment que dans leau, vient de ce que les partiesdeleau, un ^ ^
peu avant quedefegeler.devenansroidesacaufedumou- tltoneft
vement de la matiere fubtile, qui diminue par le froid ,pred»tte.
ne peuventpas pendant memes qu'elles font agite'es de cet- d.ms Ugltt-
re matiere, s'unir fi etroitement les unes aux autres, com- ce par le
me les partiesflexiblesde 1'eau, a caufe de leur roideur !kfro,A'
deleursflgurescourbes; maisetantagitees avecbeaucoup
de force d'autres parties qui etoient autour d'elles, & ainfi
faifant de grands intervale entr'elles. elles caufent la rare-
fa&ion.
Et on ne doitpas s'e'tonnerde ce quela matiere fubtile Comment
agite ks parties de l'eau» qui fe roidifTcnt deja, bien qu'el- r"^e"J" le ne les rende paspliantcs, ouflexibles; car il y a des/'fiiw peu_ corps, ou il faut moins de force pour les mouvoi.r de leur vent etre lieu, que pour les faire plier: commeonvoitdansunc muis enfe Vergede fer.quieft fur la terre, laquelle on peutfacilemcnt geUnt;hun poufler d un coup de pied hors de fa placc,bien qu'on ait V*e nunu beaucoup de pei ne i h plier. mom fei Par laonpeut encorerendreraifon pourquoi la furface neffMent
de l'eaij& des autres liqueurs aqueufes,- quife gelent dans {1-JJf des
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2x4 Phhosophie
des vafes fragiles, & qui font premierement couverres
Vourquot d'une croute de glaccpar la froideui de l'air qui les touche,
Idfurfece s'elevcnt en bofte, & brifent en piecesles vales quilescon-
<fr/V,*«<j*»tiennent. Car ces liqucursetansainfirenfermecsentreks
fegiltdmt coccz durs du vafe & de la glace , leursparticsroides&
un vafe eft ceijeSqUj je deyjennent, ne pouvant plusfe plier & s'unir
convext,&affez e'trojtemcnt f fontagiteesdetous cotezavec violen-
levafe o ce' Par*a niatiere cele^e qui couie entr'elles; & hcurtant
elleeftren fert rudement contre lacroutedeglaccquilcscouvrc, la
fermee. fontplierenhaut, &ainfilarendentconvexe; &lorfqu'-
ellcs viennent a choquer avec violencc contre les cotez des
vafes, qui contiennentcesliqueurs, elles les rompent ne-
ceffairementcnpiecesenlescomprimantavecforce.pour-
vuquils foientafles cafTants
, . La folidite vient dc la liaifon des parties infenfibles, de
jit* *9'"quelquemanierequ'ellefoit.ElleelT:ouftablecommedans
une pierre 5 ou elle ell peu fcrme, comme dans de la circ
molle, &dansun monceaudefable,
La durete procede de 1'union, ou de la liaifbn ferme
dcs parries, qui femble venir de lerur repos & de lcur conti-
guiteimmediate&reciproque, fuivantlaquelleellcsfont:
e rf««^-efortpour(iemeurerdanslememeetat, ou elJes fbnt; tel-
Ie cft laduretedelaglace: ou bienelleprocededcsliens
qui retiennent, ou atachent enfemble les parties qui fe
touchent lesuncs Ies autres immediatement&en repos: u-
nc femblable durete fe rencontre dans l'air qui fait ejifler
& bander une veflle,
De la mo- La molefTe procede d'une cettaine liaifon dc parties qui
lW- n'eft pas tout a fait ferme, laquelle vicnt fouvent de ce que
les parties etant feparees les unes des autres, il y a quel-
quautrechofequicouleentr elles; telleeft la molefledu
fable: 011 cela vient de ce quelespartiesde^corpsmols,
quoique contigues entr'clles, fontneanmoinsflexibles;
telle cft la molefle de la cire: ou bien cela procede de ce-que
les
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_-..—..,.._____,.„..__.......,............ __..._ __._...
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.....-
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Naturelle LrvreIIL xi^
lespartiesdes corps fe termincnt en certains rameaux, par
renrremife defquels elles iie fe joignent que legerement lcsunesauxautres. |
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La fluidite vient de !a defunion & du mouvemcnt divers
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J5f /4j?«/-
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desparties infenfibles. Une telle fluidite fe rencontre dans <#,/.
l'eau, danslevin, &dansl'air. LAquofite marque que Ies parties fluidcs fontpolies, T>el'aqtt8-
longues, & entrelaflccs enfemble; & qu'il y en a de Rex't-flte' bles, dautres qui fontroides, & qifenfinellesrampent toutesles unes entre lesautres. La qualite huileufe montre que les parties fontbran-
chues, & qu'elles rampent les unes entre les autres. Dans la vifcofite onvoitquelesparties nefefeparent
les unes des autrcs, que lentcment, &avecpeine; ce DeUvi- qui fe fait ou a caufe de laf groffcur des parties huileu (es,ou fcofltr- dc celles qui fdht entrelaffees cnfemblc; ou bien a caufe de la quantite'de lcursbranches, qui arretentleur mouve- ment, &s'opofentaleur defunion. onm/tve Or il paroiteVidenment quelesparticsdeTeaufontfe- quelespar-
parees !es unesdes autrcs; & qu'elles font diverfcment tiesdel-eau agiteesentr'ellesavecaffezdeforce ; parcequ'cn y fettant fom agitees certains corps liquides, memeen petitequantite, ilssy entrttits infinucnttresfacilement, &fe repandentpartoutcfafub- farkdiffb- ftance. En-fuite on obfervc que du fel etant mis dans l'eau l'4tm du, (bienquil foit plus pefantqu'elle) sydiflbut, &quefe( .' fl*y anperlant entre lcs parties-il s elcve memes jufques au haut Ctxtmpln defafurface. Et on rcmarque encore que les corps poreux, <fme epon- dontlesparties fontfouples&affezfubtiles (commenne^r. eponge, parexemple, du painfcc, &plulkurs autres ) ctans plongez dans l'eau, s'enflent & fe dilatcnt cxtre'me- ment, jufques la meme que fouvent iis montent avec les parties, dont ils font abreuvez, a une certaine hauteur ►au deffus de fa furface; ce qui affurement ne fe peut aucu- nement faire, a moins que les parties infenfibles de Feau . Ff nc
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Z%6 pHILOSOPHIE
nc foient fepareeslesunesdcsautres, ik nc foient agitees
d'un mouvement divcrs avcc afTcz ae forcc.
<£el" On voitauflimanifeflementquelespartiesdel'eau, &
%4rtley'j les parties dc 1'huiie rampcnt les unes entre les autres ; par-
thuile cequ'elless'atachentfacilementauxcorpsdurs, dontelles
rampent les fe degageroienr les unes apres les autres avcc bcaucoupde
uncsfur les viteffe, s'il etoit vrai qu'elles voltigeaflent entre elles, com-
Mtres. me font ks parties de I'air & des vapeurs.
Que les On reconnoit que la furface des parties de l'eau eft egale
pmiesdt & unje, enceque, lcscorps, quifontmoixillez, (cCe-
eau jont cnent a ja moindre chaleur, ou a la moindre aeitation de
untes; cr., . .... ,, , 9 , celles 1 air: car ces parnes n aians ncn en elles dc crochu. ou de
defhwle courbe, fontfacilement detachees desautrcs corps parla
fontbran. force du mouvement de la chaleur, ouduvent. Maisil
tlmis. arrivetout lecontrairedansrhuile, qui e^ant tombee fur
un corps folide, y demeure plus long-temps, & n'en peut
etreoteequavecpeine, acaufedefespartiesbranchues.
Pomquoi Etcommc les parties de 1'eau ont la furface unie& egale
leaunefe cela fait qifelles nefegelentquedificilement; parcequc
gele pasji fes partics etant agitees par la maticre fubtile fe defuniflent
jaalement facilement, Maisau contrairerhuile, lebeurre& les au-
que mte- tres cnofes gta(fes fe prennent ai femcnt au moindre froid»
a caufe de lcurs parties branchues, qui fe joignent & s'u-
niflent cnfemble.
<QjtC ia II femblequ'on peut prouver que les partiesde 1'eau font
fArtmde Iongues & entrelaflees enfcmble, par 1'exemple d'une
l'eaufont goutte» quipend aquelquecorpsfolide. Car fi elles etoi-
hngues & ent rondes, ou cubiques, ou bien de la figure d'un quar-
entreUffees re jong t enc ne pourroient pas long-temps fe tenir enfem-
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"j
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ble. Ce qui neanmoins fe peutfaire aifementacaufede
leur figure longue & de leur flexibilite, par lc moien de la-
quelle demeurans entrelaffees enfemble, ellesforment
ccsgouttes, qu'on voit pendre a certains corps.
Or c'eil acaufedecetifludesparticsdel'eau&dekur
liai
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NaturelleLivre III. 217
liaifon, qu'il arrive qu'un verre, ou quelqu'autre vafc
peutetretellementremplid'eau, qu'elle s'eievera jufques Pourqmi a quelque hauteur au deffus des bordsdu vaifleau, fans onpeut neanmoins fepancher; & que, fi par la force d'une im- rmplir u» pulfion du dchors, il ferepand tant/oitpeudel'eau qui vafe^'e<tu eft au deflus des bords,tout le refte qui eft eleve au deflus dcs farfe^'" memes bords s'e'pan chcra auffi d'abord; pendant queles " "' s' parties dc deflbus entraincront celles de deflus, qui font entrelaflees avec elles. On peut prouver qu'il y a dans l'eau des partics fcmples
& flexibles; a caufe qu'etans feparees de celles qui font , ^"J4 roides, elles font pour lorsinfipides, &qu'ellespaflentrf*' cau ailement au travcrs des pores tortus, ou interrompus du r9HLeu fablc. Mais la falure & la faveur acrc desparties qui font de-
gageesdecellesdel'cau, & la dificuItequ'eIlestrouventa
Qudyen*
pafler au travers dcs pores tortus du fable cpais, montrent *"f e
qu'ily a quelques partiesdans l'eau qui iontroides. La qualite des parties volatiles confifte dansla faciliteavec laquelle!es parties infenfiblesfont diffipees parla chaleur; *" partie' qui ne procede pas tant de leur petiteffe, &dupeude volatiles- liaifon, qui eft entrellc, que de leur figure qui les rend proprcs a s'eraporer. On trouve une telle qualite dans lc Vin, dans l'eau de vie & dans 1'eau commune. La qualite des parties fixes eft direttement contrairc a Ia
precedente. Telle eft la qualite qu'on trouve dans le fel, & „ danslevinaigre. ffArtttS On peut voir ce que la figure des partics contribue a les
rendre volatiles, enconfiderantquelesvoilcsdesvaiiTe- aux , & les dragons volans quclesenfansfontdecarte, Venant a perdreleur figureiVavancentplusdansIcau, ni dans lair, commeils faifoient auparavant. La flexibilite confifte en ce que les partiespeuvent chan-
Ff 2 gec
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XZ% pHHOSOfHIE.
De Ufle ger dc fituation, fans perdre la liaifon qu'elles ont entr'el-
xibilitc. Jcs. cequi iemblevenirdelapetitefiedespartics&delGur
petit nombrc: comme il paroit dans la raclure d'un gros
baton, qui eft flexible, bien que lc baton meme foit fra-
- gile.
De Ufra- La fragilite procede de lagrofleurdcspartiesinfenfi- gtliti. bles, qui nc fe touchent immediateinentles unesles au- trcs,quedanspeudcndroits,&endetrespetitspoints :ce qui fait que le moindre mouvement les defunit & les rompt comme il paroitdansleverre. Descortis Quefiun corps, dontlespartiespeuventchangerdeii- duchles dr tuati°n ■> fansperdreleur liaifon mutuelle, peuvent etre malleables. tirez en long,on le nommcalorsen latin corpmdttffile,CtQt. a dire un corps qui fe pcut tirer en long:mais fi fes partics e- tans frapees du marteaujreuventaquerirunenouvellefi- tuation en longueur largeur &profondcur, fansfedcfu- nir, alors on ditqifuntelcorpseftmalleable. Teleftle cuivre, l'or, &lefer. De lacaufe Que fi un corps flexible ades partiesd'unetclle nature dii rejfon. qUe venans a etre pliees, ellcs aquierent des porcs fi ferrez, que la matiere fubtilc n'y puifle pafler libremcnt 5 & qu'el- lcsfoientfi dures que cctte matierencs'ypuifieouvrirde nouveaux paflages; alors cecorpsflexiblereprend enre- jailliflant avec beauoup de force fa prcmiere fituation, & chafle avec unefortgranderoideur les corps, qu'il rcn- contre en fon chemin; a caufe que lamatierefubtile, ouvre les pores qui etoientrctrecisparlacourbure, &e- carte avec violence les parties qui etoient trop lerrees du coteouellesplientplusfacilemenr, &ouily a moinsdc . refiftance. Tel cft un arc fait de bois, oud'acier. fl«rj«« j^a-s un arc jc pjorn[j nerejaillitpoint; parcequefcs plombne Pattics Aexibles font fi molles, quelorqu'onleplie, la
faitpoint matiere fubtile y forrne dcnouveauxpores, parouelle de rejfort. pafle commodemcnt, de forte que les partics courbes du plomb
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NaTURELLE LlVRE. III Xl9 plomb lVetantaucunementrepouflees, il.nes'errfaitau-
cunreflbrt. Or un arc de bois, ou dc fer aiantere long temps ban- W1?»^
deperd la force de fon relTort; acaufequelcs parries du a fa\0„* bois, ou dufcr nc font pasii dures, quelorqu'un arcde- tm^s b4ft. meure trop longtemps courbe, la matiere fubtilencs'y deperdU puiflepeuapeuformerdenouveauxpores, paroti paflant force defen un peu plus commodement, ilarrivequecetarc, quia teffirt. ete long-temps bande, etant en-fliite lache ne retient plusquetrespeu» oupointdutout de fon reflbrt. Ceft cc reflbrt naturel des corps courbez, qui fait que,
lorqubn pafleplufieursfois fondoietmouilleauecbeau- °UYH"*1 coup de vitefle, & preflant un peu fort lur un verreplein t0,ir„erle d'eau, lafurfaccdefeauferidcpremierement, 8(.q\i'cn- j0j„t fur/e fuite il cn faute, ou <bonditquantite de petitcs gouttes. bordd'm Car ce preflementquife meutainfitoutautouravec tant verre pUin de vitefie, fait baifler fucceffivement lcs parties dures& d'ean, on &flexibles du verre» fur lefquelles de doigt mouille' fe '»/<*«/**- rencontre en tournant, & ferre tellement leurs pores, queter s iamatierefubtilequiavoitacoutumedeles penetrer, n'y^ou "' trouve plus de pafiage fuffifant; maislorfquelcdoigtfe tranfporte fur d'autrcs parties duverre, alors la matierc fubtile releve dc nouveau Icspartiesquiavoient ete baif- fees, afindefefairedescheminspluslibres&enplusgran- de quantite. Et ainfi ceft du mouvementdeces parties du verre qui fe hauflent, & fe baiffent fucceffivement a- vecvkefle, queprocedeletremblementdetoutleverre, & de la liqueur qu'il contient : &c'efteniuitecememe tremblement, qui fait rider lafurfacedefeau&quifait bondir quantite de petites goutesdansl'airvcifin, quia* caufe dc fa fluidite refifte ie moins au mouuemcnt dela li- qucur. Dc la vient aufll que le cuir & le drap etans alongez a
forcc dc lcs tirer, rejailliffcntd'eux memes, & reprennent Ff3 lcur
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*3° , PH I LOSOPHI E
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"■»***£°™J° rerktaftcIcmcn^ctrecisparcettetcnfionaue
cu dedr^ matl?re fubtlle n*y peut plus paffer alTezcomll *«Wr,><™. fontouverts, oudilatez de^uvea^S ^r^nmiere, dWqu^com^encIntrflTkrS.^f
wiwuf les parties qui font autonr J«*J1* »fiacner . &amfi que d'£tretendues. 8 q £S avo,ent availt
vourquol Siuneveflic, quicfltendue, acaufedelairdn^.n
meveff,e eftpleine, vienta etreprefleeavecviolenceair„dont elle Tleinede ncauflr d^le-miruc ifon .£S™ eIlc/four- «^W^trC0^mef^ns^/effie, voltigeanslcsuncscntretsau
femfledettCS\ acanfedclaforeeexterieurequiIescomprimc^«J I
U4 ?"elePre<^^
latees & agitees en rond avec beaucoup de force »t h
nereYubtile, quicouleentr-ellcsavccSr?^1""13" Def°f^-t*rhTCf Vknt de Ce quelcsPoresde cerrains corose
- rttta*dansi— *-fflSa
u<r/4 * r*»- La tranfparence confifle en ce qucIes neth^ r i j
/^ fce°nd element pcaveatpaJ^^S^^^ du ^JT-^f^ Unctdtetninfp^s-ohfe^
dans 1 air, dansla glace & dans le verrc. V d* /* dou- , °n peut aufli raportcr ici la douceur &■ iwm ■
ceur & de dont l'une vicnt departics obtufes ,flcX bfe ^T'
ihmk, c^danslciait, &rautreconflftedan ^ par •
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N ATURELLE LlVRE III. ,fc 2jl
dtires, tranchantes, & piquantes, qui fontdans un grand
rnouvcment: comme on remarque dansle vinaigre, dans lefel, dans Ie poivrt &c. Nousnedevonspasomettreicilacontinuite, &Iacon- De lacon-
tiguite; iii ia pefanteur & la legerete. tinuite. La continuite d'un corps conflfte cn ce que fes parties fe Pourquoi
touchans immediatementles uneslesautres, fontenrc lescarPs
pos cntr'elles. Et de cette maniere uncorpscontinune^"f^fx^
r a_ j.^ v ■ c er fedittolvent peut etre dmout, que par un mouvement qui lurpafle en i^dfficu
fbrce le repos dc fes parties. Car autrement fuiva nt la loi iment.
immuable dela nature, ellestachent dedemeurer, par
ieurrepos, dans 1'etat d'une liaifon immediate, oude
continuite. <
La contiguite des corps procede de ce que Ieurs extremi-Del* cmi~
tez etant en repos entr"elles, fe touchent les unes lcs au- Sui,c• tres auili pres qu'ii fe peut par lc moien d'une maticre fres. ?eur1mt fubtile& trcsfluidequicouIeinfenfibIemententr'eIies; du "J„* r. oien cle ce que les extremitez des corps, qui font en mou- diffolvtnt vement, fe peuvcnt au/Ti toucher immediatement. 11 ar- affez.f4ci~ rive que les corps contigusfontaifementfeparez Ies uns des lement. autresj a caufe de leur mouvement, &del'agitationde la maticre fubtilc qui cou!eentr'eux. La pefanteur confifte dans les parties les plus folides de De Upe~
Ia terre, qui fontcomprimeesavec beaucoupde forceparftntenr. les parties Jes plus fluides du ciel, qui tournent autour de la Terre, & qui tendant de toutcs parts en droitc ligne a- vec beaucoup dc rapidite, vonttoutesenfemblcperpcn- dicu^aircment ( autant qu'il fe peut) vers lc centre de la Terre. Telle eft Ja pefanteur qui fe trouve dans la terre, danslesos, danslefoie, &danslesreins. Lalegeretcproce'dedespartics moinsfolidesdelaTer-^^^^
tc; &iiescorpsquiyfontcompris, quifontcomprimez^ ou pouflez (mais avec moins de force) de tous cotez per- pendiculairemcnt vcrs k ccntrc de la terrc, par Ies parties dti
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%j2 'PuiLOS0PH.lt
duciel, dontnousaronsdcjaparle. Telle eft la legerete
qu'on obferve dans 1'air, dans la flamme, dans les pou- mons, danslesinteftinsenflez, &danslapicrre-ponce. Qu'on doit Ainfi on peut expliquer tres clairement toutes les quali- expltquer tez fenfibles par le mouvement, lerepos, lafigure, la rtememe fituation, & la grandeur des parties infenfibles5 &une teutes kt telle connoiflance des qualitcz peut tres facilement etre autres mjfe en pratjque p0ur fufage de cette vie. ^<f«efa' ^ais ceux' ^ni nePrenansPas ga^de aux parties infen-
^feUen' fiblcs, ont pris la chaleurla froideur, 1'humidite, &la lesdren- fecherefTe pourdespremieresqualitez, parlemoiendef- dues obfcu- quelles ils ont tache d'cxpliquer toutes lcsproprietezdes res. corps, ccux la, dis-je, lemblentavoirrendulaPhilofo- phie obfcure & tenebreufe; puifqifilcftimpofTibledele
faire pas cette voie. Oron en doit principalement imputer la fautc a ceux de ces philofophes, qui confide'rent toujours ces tjualitezabfolumentou pofitivement; bienque le plus fouvent on neles doiveprendrequerelativement; &qui ne diftinguanspas afTez les qualitez a&uelles d'avec les po- tentielles les attribuent a chaque corps dans un certain de- gre; aflurant, par txemple, qu'une tellc chofe eft chaude premier, & feche au troizieme degre; que 1'autre eft hu- mide au quatrieme, &froide au fecond; & ainfi du reftc. Mais on ne doit nullement fe fier a ces decifions, i moins que de les avoir ferieufemcnt examinecs. Dei jjf Lcs Philofophes ont accoutume de divifer le tempe'ra- rencedis ™ent• enm»de'requilsnomment, temperament quant M tempera- poids; himmodere, qu'ils apellent mal a propos tempera- mens. ment quant alajuftice. Car le temperament modere de la peau, par exemple, efr aufli un tcmperament quant a la juftice, puifqu.il convient tres bien a fa nature; quoi- qu'on ne dife point qu'il y ait la aucune quaiite qui prcdo- mine. Le empetrament jufte o\imdirtt& celui oulcsqualitez
fe
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NATURELLE LlVRE III. ^^Butempi'
fetroVentdansla mcdiocrite,oudans une jufteproportion. Mmwjfh
Le temperament immodereeft cclui, ou quelquesunes-^5**nm'
fe trouvent dans 1'excez. „".„.,/ Ceuxqui s lmagmentqueletemperament modere con- rament
fiftcdansl'egalice, oudans une jufteproportiondesqua- immodhee litez, qu'ils nomment premieres, y comprennent auffi Queles toute forte de temperament immodere, dc forte qu'ilfcra tempera- ouchaud, oufroid, ouhumide, oufecjoumemechaud men*nt & humide, ou froid & fec. Mais il eftevidcnt que cela ne COf'fifient fufit pas: a caufc que dans lc temperament il fe peut ren- PasJeue' contrer une mediocnte, ou un excez de pluueurs autres ies ^. qualitcz, &qu'ilpeut arriyer facilcment quc lctcmpcm- te^de cha- ment d'un corps fe change; bien quecesquatrcs premie- Uur,de res qualitez y reftent dlns unmemedegre; lorfqu'iIde-/Vc/d,.f/.»- vient par exemple, plus raboteus, oupluspoli, plus a- mditi'•& cre, ou plus doux, ou bien plus rare, ou plus denfe. defkbtref Voila ce que nous avions a dirc du temperament jufques a 'e 'J"?u maintenant. iautrel' La conformation eft un arrangement , fuivant le- aualttez..
qucl lcS parties fenfibles du corps naturel fontdifpofees»,- Ucon- d'une maniere convenable i fa nature. formaiitn. Elle confifte dans le nombrc, &dans laquantite jufte
des parties; dans la figure de leurs furfaces & de leurs cavi- tez; & enfin dans la ftructure qu*elles ont par leur fituation & par leur liaifon mutuelle. Voiia ce que nous avioons a dire de la gencration. La corruption cft une certaine difpofition des parties in- Delacer-
«enfibles & (comme il arrrive memequelquefois) despar- ruption. ties fenfiblesdelamatierc, qui confifte dans ieur mouve- ment, leur repos, leur figurc, leurfituation&lcurgran- deur, qui eft contraireala conftitution d'un corps. Or comme ll difpofition qui eft convenable aun 4tre,
eft contraire a un autre, &ainfireciproquement, dela vientqu'on peut dirc fort a propos que la gene"ration d'une G g chofc
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,.....
Que Ugt- 234 PhHOSOPHIE
mration cj10fe eft la corruption de 1'autre, & aucontrairequcla
d'm ctrfs cori:Uption de l'une eft la generation de 1'autrc.
eJlUcor- j^a corruptjon confifte dans la mauvaife conforma-
„«\ „„*. tion, ou dans 1 mtcmperie.
unttutre. r . , ,_ n _
DeUpu* Entre toutes les intempenes la putrcfaction eft la prin-
trefMton. cipale. Ellc confiftc dans une alteration, ou dans ua changement, qui fe fait lentement dans le corps naturcl; ce qui procede le plus fouventdes parties aqueufes,& d'au- tres qui fe melentavecl'aird'alentour, & qui paffant par les pores d'un corps mixte,changcnt la figure& ia fituation de fcs parties, & font par ce moicn qu'il aquiert des quali- tez diferentes de celles , qu'il avoit auparavant, & qui font telles que notrc nature neles peutfoufrir. Cela pa- roit manifeftement dans la pourriture dc la chair, du fro- mage, &d'autrcscorps. On peut raportcr icl les chofes petrifiees, celles qui
font aduftes, & autrcs femblablcs corruptions. Un corps folide fe pctrifre, lorfque quelques parties in-
Des corp t fenfibles de pierre s'infinuent dans fes pores, & s'yunif-
quife pe* fent tres etroitcmcnt. Ou bien ccla arrive par ce que
tnfient. dcscorpStresfUDjjisf &infenfibles,sctantinfinuesdans
lcs pores d'un autre, y aquierent une telle figure, & s'y
joignentde(i pre's entr'elles dans ungrand repos, qu'elles
prennent la nature des pierres. C eft dc cette manierc que
la pierre fe forme ou dans la veflie oudans lcs reins, pac
le moien dcs alimens, dontlecorps humaincft nourri.
Chapitre VIII.
Des fucs terrejtres; du vifargent, des cxhalaifcns
& iesmetcores. Or puifqu'il yaimeinfinitedechofesquifeforment
dansce mondepar lemouvemcnt, lerepos, lafi- gure, ia gratideur&lafituationdesparties; &quenotre cfprit
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r
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Naturelle Li vreIIT. x^
efprit ne pcut comprendre 1'inflni, y ajant memesplu-
fteurs chofcs entre celles qui font flnies, que nous ne pou- vons penetrer; Je tacherai dexpiiquer facilement & d'une maniere intelligible la plu-part dcs chofes dontles hom- mes ont pu aquerir quelque connoiflance. Les corps naturels qui, outre ceux que nous avonsde'-
japropofez, s'engrendentdanslaTerrefont, oufluides, ou ftables & folides. Lescorpsfluidesfontceux, dontiespartiesn'etanspas Descerps
jointes enfemblepar une liaifon aflez ferme, fediflbudent fiH,^(St facilement. Tels font certains fucs terreftres, comme le vif-argent, les exhalaifons, & lesmeteorcsquis'en forment vers le haut de 1'air. Ccs fucs font des liqdeurs compofces des parties les plus 2)«/*»«
tendres & ncanmoins un peu groffes du haut de la Terre, UneP*eh quifont tombcesde la dans fes profondes entrailles, & qui ajant ete brifees par lagitation desparties lesplus dures dela terre, quifontuniesentr'ellespar une liaifonferme, rampent les unes cntre les autres. Ces fucs font font acres, ou gras & huileux.
Les fucs acres, comme font les acides & les corrofifs, Des rucs 4_
S*engendrent de parties femblables a cellesdufel, mais tres. plus folides qu'elles, qui etans contenues dans ces porcs &ens'y brifant enpieces, decilindriques&roidesquel- les etoient, font rendues plates & flexibles; & qui enfui- te venans a etre agitees par la chaleur heurtent& fe rom- pent contre les cotez durs de ces pores, & dcviennent tran- chantcscomme des couteaux. Les fucs gras, on huileux fe formcnt departies plus Desfucs
tnolles, comme fontles partiesdelcaudouce&autresg™> «« fcmblablcs, qui fe brifent dans ces pores en de tres peti-lmileux- tes parties, & qui etartt divifees ert des branches tres deli- cates & tres fouples parragitatioiidupremier elemcnt tampent les unes fur les autres. Gg x • Le
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x%6 Philosopihe
., Levifargenteilimeliqiieurtrespefante&tresopaque,
u ' compofe^e cle parties groffes, cilindriques & polies 5 qui bien qu'elles foientetroitementuniesenfemble, acaufc de lcur pefanteur, font neanmoins facilement agitees par les plus petites boulesdu fecond ele'ment,& principalemem par la matierc du prcrnier , qui coule au travers de fes po- res les plus ferrez. Des.exha- Les exhalaifonsfe forment des parties de leau, dela Uifins. terrc, ou de quelque fuc terreftre, qui etantdilatees& agite'es en rond^ ou bien etenduesen longpar lepremier & lefecond elemcnt, voltigentles unes autre les autres. Disva- Lorfqu'elles viennent de l'eau, on les nomme vapcurs; peurs, des quand elles s'e'leventdc laterre, ou des fucs gras & hui- fumits& leux, onlesapellefumees; &fienfineIIesfortentdefucs des ejprtts, acres & yoiatils, 011 Icur donne le nom d'efprits. Les vapcurs ctans compofees de parties longucs, polies
Quelesv* & flexiblcs} font facilement e! evees deleau par la force ITmd"1' ^C *a cna'eur» & Pcuvcnt occuper un efpace niille fois d'efhac< Pms gtand que 1'eau; mais elles fe condanfent facilement que Usfu- cn eau par Ia force du froid. • mees. • Mais parceque les f umees ajant dcs parties branchues &
.... , irregulieres ne peuvcnt etretirecsdescorpsterreflrespat
lararefaciion, que difkilcment; de la vientaufli que Ie
froid ne les pcut condenfer & reduire dans Ieur premier e-
tat qu'avec difkulte* Et cllcs occupcnt auffi bien moins
d'efpace en fc rarcfiant,que nefont lcs vapcuis.
... Onpeutvoirfacilementparlafigurequiefticireprefe»-
verfediU- tee> commcnt lesexhalatpisvoltigeansles unesentreles
tatun des autres, & fe dilatans diverfemcnt ocupent un plus grand e-
exhjaifonsfpzcc, que lesliqueurs A & les autres corps: car on voit
quc celles,qui tournentenrond vcrs A&B,y fontbeaucoup
Iatccs: maisqueIesautresquifc*itversCDEF& G,font
plusou moins reiTerrees, ouetenduescnlong,,&qu'elles
font pouffees en droite Iignc.
Bien
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Naturelle Livre III.
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237
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Benquelesexhalaifonsfoient beaucoup plus pefantcs commm
Sue i air, elles font neanmoins elevees affez haut par l'a- kt exba- oitation du premier & du fecond element, & par les tyttu s'i- "ions du foleil, qui donncnt contrcla tcrrc; de meme ljvmde jue la pouflicre cft d'ordinairc crfaflee aflez haut en 1'air l4terrt' pariemouvementdespicds dece&cquifepromenent, ou ; ' parquelqueautrcagitation. % J n ™? 'xhalaifo»s > qui fytent des ccrps terreftres, font Q&l"
non lculemcnt un peugroflbs&dilatees; mais il y en a me- «*«{«#* mc qU1 fonc tres fubtilcSj & ife r£pandantJextrcme./«<>*■ «ement loin, produifentquclquefoisdcscffctsmervcil^;^
' fort dila-
Gg 3 Car,ff«.
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■" .....
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238 Philos ophi e
Car, fan5parlerd'uneinfinited'exemples, celaparoit
/ par lcs effets dc l'onguent & dela poudrcde fympathie,
ExempUs. ^ ^at unccxnaiaifon tres fubtile&qui fe repand fort loin,
guerit parfaitement (comme Texperience le fait voir) a
quelque diftancc que ce foit une bleiTureja caufc dela vertu
qu'elle a, lorfque lc fang qui acoule de la plaic efl mele avcc
elle.
Cela paroit cncoreparl'exempled'unamiquietantau
perilde fa vic, par lc moien de la tranfpiration fait une telle imprcffion fur un autreami, quieftforteloignede lui, que cela caufantuncfermentationdansfon corps, lc fang lui fort du nez, ou bien qu'il eft exrrememcnt a.tere quelque autre manierc. Des trcm- Lorfquc lcs vapeurs & les fumees g raffes, aveclesef- bkmemde prjts qUj font tenfermez cn tresgrandc quantite dansles tcrre. creux vaftes&profondsdelaterre, viennentas'embrafcr par quelque occafion dansun,oupluficurs endroits feparez, oubientousenfemble, oufucceflivement, elles cxcitent un ou plufieurs tremblemens de tcrre redoublez, qui fui vant leurscaufesdiferentes fonttrembler la terre , oula fontouvrir: cequi,non feulement bouleverfc, ou abi- me quclquefois des yilles & des contrces toutes entieres; mais qui forme memes dc nouvelles montagncs.ou en tran- fportc dautres ailleurs. Peurquti j^ £orce jes tremblemcns de terre cft fouvent caufe 'rnont"" Qu ^ s'eleve descreux profonds dc la tcrreverslafurfacc iettem des ^u ^0U^Q > dubitume&d'autres matieres qui s'yfontfor- flammes. mees, & qui fontquelquefois enflamees par desfcux fou- terrains. Et c'efi de laque viennent les flammes que jettent certaines montagnes quelquefois meme dtirant plufieurs annees; commc onobfcrve danslemont Etna, dansle D« b*ins Vefuvc, & dans 1'Hecla. naturils. Les eaux des fontaines» qui paflent proche de ces feux s'echaufent extremement; & quand elles vicnnent a four- drc
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Naturelle LivreIII. %^
dre de la tcrrc, ellcs rorment des bains chauds purement
naturels. Lorfque les vapeurs s'clevent dcs eaux falees, ilfefor- Deiaf<jr-
me fouvent du fcl f ut la furface de 1'eau; lequel n'eft au- "!*tm u tre chofc qu'un amas des plusgrofles parties deTeau, qui ne peuvent etre pliees par ie mouvement ordinaire du premier & du fecond element, & qui etant elevees fur fa lurfacc y nagent, a caufe de leur petitefie & de leur figure cylindriquc, & en s'aprochant les uncs des autresforment une lamcquarrce,comme P; laquclle s'afaiflant f(p^tfffP tant fbit peu, ii s'en fait une femblable au def- Es|f?M fus d'elle, & cncore plufieurs autresde la me- me maniere; julqu a ce qu enhn toutcs ces pc- titcs Iames etans rangees les unes fur les autres , il s'en for- me ungraindeiel, quireprefenteenquclquefaconlafi- gurc d un cube. Lc vent, ou I'agitation violente&fenfiblederaircfl^^,,
fouvent caufee par les vapcurs 6c par les exhalaifons, qui s'eleventdc la terre & de 1'eau. Car pendant que les cxhalaifons fe dilatcnt cntre les va- g^u tff
peurs, les nues, & les montagnes, elles font neceflaire- caufcprm- ment pouflees dans lcs lieux les plus commodes pour leur cipAlement dilatation, &ou rencontrantlcmoinsd'obftaclc, ellcs y pardesra- agitcnt 1'air avec violencc & y excitent lc vcnt. Pe"rs&*' % Et cela fe fait a peu prcs Uts'
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dc la meme manicre, com-
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dttne eoli-
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me les vapcurs dc l'eau«y, .
qui eftrenfermeedans l"co- gr 3 lipilc * /3 y <?,que l'on fait ra- r refier & tourncr en rond par la chaleur du fcu qu"on en aproche, vcnansafor- tir par le petit trou« (par- ccquc c"efi la ou elfcs trou- |
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vent
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x4o Philosophte.
vent le moins de rcfiftance) & chaflant l'air voifin avec
violence, caufent le vent artiflciel*C
comment ^Q yent yjent aUnq qUe]qUef0is $c cc qUe les vapeurs ve- e vetttjj nant a ^ramauer en forme denues tres grofles & fort epa- c°4H(epar iu"es > devicnnentfi pefantes, que 1'air d'enhaut neles peut U chute plus foutenir; defortequetombantwbitcment, elles chaf- de nues. fent avec violence Tair d'en bas, & de cette manierc ex- Que U ra- citent le vent. refablion jLa rarefaftion des cxhalaifons, qui eft Ia caufe Ia plus
detexba- frequentc dcs vents, procede du foleil, de la Lune, Uc"mfeUdeS Etoiles & de!a chaIcur interieurcdelaTerre. Et dcla vUufre- * vienCau^ °iuc lesvents£bnt diferents» fclon quecescau- queme des fes agiflent divcrfemcnt. vents. Et comme entre les caufes dc la rarefaclion Ie Soleil
Qjte lefo- tient Ie premier rang; aufli les vcnts fouflent diferenment
leileftU furia Terrefuivantla fituation qu'ila versfesdiverfespar-
frincipaie ties# caufe dt Amjrj quancj je Soleil fe leve, le vent eft d'ordinairement
U&ion™'E^' ^ quand ^ & couche il efl Oiteft, & lorfqu'iI efl dans
Que les *a Parrie Septentrionalc > le vcnt acoutume d'etre Ti.ord;
rtntschm- & il tourne d'ordinairedu cotedu.W, , quand le folcil
gentfelon fc trouvcdans la partie meridionalc.
lafituation EtparcequeleSoIeil e'tant entrc les tropiques, oudans
dufoleil. ]a ^one torride dardc fes raYoQs fur la tcrrc avec beaucoup
Ql'lesc\c force; &qu'illeslanceavecmoinsdevioIencc, lorf-
Vil 7 qu'il vicnt a s'en cloigncr; dela vientqucdanslaZone
danslaZo- torri^e > & dans les heux proches dc la , lesvents font
ne torride, Plus conftantes»foit dc jour en jour, foit de mois en mois;
quailleurs.oa foit de fix mois enfixmois, &ainfidu refte; mais
dans les lieux eloignezde la Zone torride les vents font
changeans & variablcs.
Les vcnts font appellez cardinaux, ou collateraux fui-
vant lesdiverfcs parties dc fhorifon , d'ou ils fouflent. Lcs vents cardihaux, qui fouflent des quatre poinfs prin-
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M#jmtw*«?^-'»>*^-'
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NaTurelle Livre. III 141
jprincipauxdel'horifon,font leventdeNerdXcvcmdeSud, Desvents
lc ventd'Eft&\c veatdOiieftM^nanx.
Les vents coliateraux
font ceux qui fouflententrc Des ven,s Ics vents cardinaux: i! y cnco atcruux auneinflnite, maisdbrdi- riaire 011 n'en contc quc i^vingt huit: a f$avoir fept iiSilencrc Ic 2{ord, & l'M fept cntre lEft & le Sud; fcpt entre le Sttd & l'Oik(?-, &fept en- tre l'0'ueft, & le 2{j>rd. Dc forte que les vents cardinaux &collateraux fontenfembletrente deux vents, & cefont ceux laqui fontordinairementduiagedanslanavigation. Entre lesvents colla/eraux, ily en a quatrepiincipaux, it f^avoir qui font diredement aumilieudesventscardi- pesprind- naux, & qui en font elorgnez de quarante cinq degrez. Pmx d'en- Ceux la font le ^ordeft, le 2{_ordoue(?,\c StteSeft, le Sudtiieji.trmx' Le venteft d'ordinaire fort altere X caufe des Iieux , par
ou il pafle; c'eft pourquoi felon lespais & les dimatsd'ou ilvient, ilefr, ouchaud, oufroid, ouhumidc, oufec, ^«w»- pu bien aquiert quelque autrequalite. ctdentles S'il cftfortvehement, bienqu'ilnefoitpasplusftoid,^w/« '
que 1'air par ou ilpafle, (commeMparoit parle tcrnlo-tf"<*%*. metre de verrc, dont nous avons parle ci-devant) il ne dei vents- laifle pas neanmoins de faire fentir a notre corps un plus ^omc[U01 grand froid quc 1'air tranquille : dont la raifoneft, com- lV ve"ts rhe jepenfe, qu'un air calme ne touche que ndtrepeau f"gJs"L'. cxtcrieure qui eft plus froide quc les cliairs qui iont au def- m mtran. fous; au lieu que le vent etant poufle contre notre corps quille. avcc violence penetre jusques au dcdans; & comme les chairs font plus chaudes que notre peau, auffi le vent vc- nant alestouchernousfaitfentir unplusgrandfroid: & cela arrive prefquede la meme maniere qu'on obferve quc ceux qui font echaufez, fentent ordinaircment plus la H h froi-
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X4X PHILOSOPHIB
froideur de fair que ceux, dont lc corps cft froid. •
Les nues,kbrouillard,la pluie,la nege, la grele,la rofee,1
ln geiee, la manne & ie mici fe forment dcs memes chofcs.
jfoufe Les nues & les broiiillards ne font que des vapeurs con-
foment/«dcnfees par lafroideurdcTair ,|&ramaffees, ougcleescn
T's% ^petites gouttes,ouenpetitespartiesdeglacelongues,que
rom ar s j,^ ^^ foutenjr en naut. &quiempechentlepaiTage
de la lumierc en y cauiant des reflexions & des rcfra&ions
trop frequentes par le nombrc infini de leurs furfaccs les
Pourqtwi Pms cloignees, les unes des autres.
lesnues Car les pctites gouttcs & les parties de glace qui font
fontopa- dans lanueontune infinitedc furfaces,qui acaufedeleur
qucs. eloigncment les unes dcs autres reftechiflent une partic de
la lumiere, ou la detournent de nos yeux; ce qui
fait quc lcs nues quoique purement compofees des parties
deTeaudeviennentneceflairementopaques: c'eflcequon
remarquc auffi dans le verre rcduit en poudre, & dans ces
petites bouteilles qui paroiffent fur recumedel'eau; ce
quiprocededugrandnombre& de l'eloignementdesfur-
faces de leurs parties.
tnauoiles ^es nucs * *es DrouiMards nc diferent qnaTegard du
mies dife'. ueu>car lorfque les vapeurs aquerans une tranfparence fen-
rtnt des fiblemcnt moindre que cellede l'air s'etendent fur la fur-
brouillards. facede la terre,on Ies nomme broiiillardsjmais lorfqu'elles
font elevees plus haut cn fair 011 les apelle nues.
' Comment Les broiiillards & les nues font foiitenues enlair, foit. ellrsjint a caufe delapetitefle&delaiiaifondeleursparties, ou joiitenues foit a caufe des vapeursquimontantenabondancedela ml'air. terrc tendcnt en haut, ou de cotc. D ouvien- r_a cnut:e ftibite des grofles nues excitefouventde gran- *r" d" destempetes; & particulierement dans les licux, ou la timpites mcr e** lort vaite' cac ccr* *a 1ue ^cs vaPeurs s'c'levans con-'
tinuellcment de la mer en abondance, il s'en forme tout d'un coup par lc froid qui furvient dcs nues tresgrofles & |
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^^^E^gi^S^^q^:»^ r^
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Naturille Livrb III. 243
tres epaifles, qui venant a tomber a caufede leurpefan-
teuragitent l'air avec beaucoup deviolence, &excitent desrempetes» Les nues fuivcnt lc cours du vent. Mais s'il fouflc pgurquoi
danslcplushautdelair d'unautrecoteque dansIaregionlesmisfe plus baiTe, alors les nues font en meme temps pouffees a- meuvent vec des mouvemens contraires. fiuvent a- Or il arrive quelquefois quedes vents contraires con-Vecdet
courant entr'cux d'unetellc maniere, qu'ils aflemblcnt mouve~ plufieurs nues; dontils'en forme une grofle.qui devient U£lYSS% ronde lorfqUeles ventsfouflentfidoucemmentqu'ilsnela Commentil peuvent rompre, ou divifer, mais qu'ils fe meuvent feu-y <« des nues lement autour d'elle; & fi la furface de cette nue venant quidevien- a fe refoudre en eau, fe gele par le froid qui furvient & le mnX rondet couvrc d'une croute'de glace; alors il s'en fait une nue* & cattver- qui etant foutenue par les vapeurs, que la terre exhale en w e& aCe abondance, nousreprefente quelquefoisdesparelies, ou Ies apparences de plufteurs foleils; commenous expli- querons plusbas. La pluie eft une vapcur condenfee & ramaffee en de fi
groffes goutesquenepouvansplusnagerdansl'air, ellesDelapluie tombent fur la terre & fur l'eau, par leur propre pefan- teur. Or les goutes de pluie ic forment, Iorfquc Ia matierc Vourqmi
fubtile ne pouvant pas dilater, ni ecarter les parties desles £****'* vapeurs qu'elle environnc, a neanmoins afiez de forcecle Vlme pour lesplier, les joindreaveclcurs voifines, &pourIesJ<"wnw "' ramaflercn petitesboules. Orcesboulesdeviennentunies & rondcs dansleurfurface, a caufe que les parties dc 1'air qui eft autour d'elles fe meuvent autrement que !es leurs; & parceque la matiere fubtile, qui eft contenue dans ces goutesa un mouvementdiferent de celle qui eft dans l'air, ou elle ne k meut pas fi facilement; a peu pres de la meme manierc qu'une eau qui coule vient a fe mouvoir en cercle, Hh % lorf-
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X44 PHILOSOPtflE
lorfqu'ellc .yencontre qudque corps qui s'opofe a fon
cours di^ea. Ainfipour forrnerdcsgoutesdepluiedes va-
peurs, ilya deuxchofes requifes, afsavoirlefroid, & la
proximite des vapeurs.
Comment La nege eft une nue compofce de parties de glace, qui
fe formeiu venant ^ fe condenfer par la chaleur , & aferompreen
[S^eUtfs pieces, tombe en terreparfloconsblancsquifeforment
vlan ainfi, lorfque plufieurs parties fe joigncnt enfemble en
tombant, oubienque les ventslesaffembknt.
, r^ Avant que ces flocons tombenten terre, ilsfbntagi-
* ' tez dans l'air de diverfes manieres, & foufrant les viciilitu-
desdu chaud & dufroid , ilspeuvent aquerir par la diver-
fes figures, & divers plis j de forte qu'il s'en trouve de la
figure d'un petite etoile, oud'unlis, oudunerofe, ou
de quelqu'autrechofe femblable.
Carquandlespetites parties deglacedontlesfloconsdc
D'ou vten- negefont compolez etant condenlees par la chaleur,&qu'-
ntmlesdt- en(uite venans afe gcler de nouveau, ellestournentdans
JtrtnlJP' 1'airautour deleurcentre, alorsellesferevetent toutau-
fioeom de tour ^C Pctites partics de glace etendues, qui les touchent,
********* ### u<^w
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&formentcettcnegeveluemarqueeM Z. Siquelquesau-
tresraionsfeyiennentjoindredetraversaceux-ci, lesflo- consprendront alorsla figure des lisR. Ou fi ces raionsde nege font cn-fuitc courbez parlachaleur , & que fe joi- gnansenfembleparleursextremitez, ilsvicnnent afege- lcrdenouveaujalorsles flocons re prefenteront laforme une
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mmrirm^i-ir^r-^r~m7^^<^r0>
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Naturelle Lrvre III. 14^
d'unc rofcQ^ Et fi cnfin, lorfque chaque petitcgoute
dcaufegele, ilarrivcquefixautrespetitesgoutesfembla- ble foient placees autour d'elJe, alors il ynaitra autant depoils, oudedents, &lanegequis'cn fbrrneraaura la figured'une etoile O. Mais afin que perfonne nes'etonne de ceque nousa-
van?ons icl, on n'a qu'a confiderer, quand il gele, lesporres des cellicrs, ou des depenfcs ,qui font dans |
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Comment
ptndant 1'biver ilje forme di- verfesfgu- res fur les portes, & furlesfene- tres des ctl' liers,oudes dipenfes. |
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des lieux frais, lorfque ccs portes font percecs cn
quelques endroits avec des cloux, ou des chevil- les
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F:P>^?*'/7V'<W*!*W'-■—:—:.....--■ -. ■ ■------^-rr7^
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246 P H I L O S O P H 1 I.'
lesdefer: caron obfervera qu^ls^yformepeuapcuynoii
feulement une croute dc negc; mais de plus on vcrra que ces portes feront avcc le tcmps parfemees de flgures admi- rables de fleurs,de feuilles, detiges, &d'autresparties di plantcs; acaufedumouvementdivcrs&circulairederair qui detache les vapeurs de ces lieux» & les poufle vers rentreecontrelesportes&contreles ais voifins. Ceftce quej'ai fouvent confidere moi-memc dans mamaifon, ou j'ai de'couvert lesmemestraits, quifont ici reprefen- tees dans Ia figure A B C D. Or tout cela fert non feule- ment a faire comprendrc, comment la nege prend des di- vcrfes flgures, mais on en peut tircr meme quelque fu- micre pour decouurir la generation &laformationad- mirabledes plantcs&dcsanimaux. Ceffpar unememe caufequefouventcnhiver, quand il gele, il fctracedc fcmblablcs figures fur la f urface interieure des vitrcs. D'«a vient La blanchcur de la nege procede d'une ccrtaine fituati- \ "a °n ^e "~es Patt*es '•> comme il paroit martifeftement par
c Httr e a ]'excmpie ju verrc & jjg ja gjace f qU-, prennent la couleur blanchc, feulement pour avoir ete misen poudre.
VeUgrile. Si les flocons de negefont condenfezengoutesparla chalcur, avant quc d*etre fort prochedclatcrrc, ilsfc
De U rofee. convertifient cn pluie: mais s'ils font encore davantage condenfez parla chaleur, ou ramaflez en goutes par le
pe Uge- froid y qUj furvient cn-fuite, ils produifent dc la grelc:
lee bUnche. & £ jcs vapeurs font condenfees prochc de la terre pcn-
dant le froid de la nuit, elles tombent fur la terrc en for-
mc de rofee: & lorfqu'enfin ils fe gcTcnt proche de la tcr-
rependant Ia nuit.ils tombent en forme dc gelee blancbc.
La chaleur eleve aufTi de laterrcdesvapeurs, quiont
DeUmm- le gout du miel, ou d'autres faveurs, & qui font de di-
ne & du vcric nature. Ce font cclles la qui s'atachans fur de cer-
*niel. tainscorps, acaufedeleursfigures, y forment le micl, la
mannc, Sc autres corps femblables.
Voila
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!»^v^w^?^V?'?Ta:-1 ":"■'•':- :".............. '"
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Naturelle Li vre III. 247
Voila pour les meteores humides, outrc lefquels ilDetmett*'
s'en forme encore en haut, qui font ardents, ouenflam-r«^'w« mez-, & qui ne font autre chofe que des fumees, que 1 a- " gitation violente deTair feparedesvapeurs, quietoient melees avec elles f parceque elles peuvent etre pouflees plus avant dans les nues, a caufe de la facilite, que leurs partiesont a fe mouvoir) & qu'eile alume dans la fuite. Lesmeteoresardcntsfonr, ous'imples, oucompofez. mccux
Les meteores ardents fimples font ceux qui rendent une qui font
fumee pure& claire. Tels font les ecUirsdelanuit, les fmples. etoilesquitombent, lesetincellesquivolent, &lesfeux folets. La lueur de la nuit#feformcdefumeescontinuestresDf^/«i?«r
rares & tres fubtiles, qui s'enflament au haut de l'air. "ut p*ni* Letincelle volante eft une fumee feparee en pluflcursla "u,f;
parties qui s'embrafe feparement. Des et'"~ Lesetoiles, qui tombent procedentdes fume'es medio- ^
crement condenfees, qui fc repandent en long en decen- 2?« itoiltt dant; &qui etantembrafees par le haut a caufe du mouve- qmtom- ment dc la matiere fubtile qui s'y rcncontre, jcttent une bent. flamme de la meme longucur; de meme que la fumee d'unc chandellc nouvellement etcintepaflantdanslafla- me d'une autre, s'y alume; & que de'cendant lc long dc la fume'e, clle revient enfin a la chandelle qui etoit c- teintc. Le feu folet eft unc fumee, qui s'enflame prochc de la Desfttfx
terre, ou dans les navires, qui s'etend enlongcomme la/0^"' flammcd'unc chandelle allumee. Lorfqu'il eft agite par les vents, il decend dans dcs lieux ilt r"^*.
bas; acaufedelagrofleurdefesparties. ventdans Quand il eftfeul, on 1'apelle Helene; &a!orsi!eftde/«//>»*
mauvais augure aux matelots:&s'il y en a deux.on les nom- bas. me Caftor & Pollux. Mais il s',entrouveauififouvent HeUne. davantage que deux. C*ft«~ & En.?oUux.
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248 Pti I LOSOPHIE.
Dismetee- Entrelesmeteoresardents, ceuxlafontlesplusmixtes,
resardens dont lafumee eft plus hctcrogene, oucompofe'eacau- compefe^. fe des partics de nitre & de foufre quifont melecsavec ellc.
Telle eft Ia foudre, qui confiftedans une fum.ee dc ni-
trc & de foufre , qui-cft retenue & renfermec entre ies
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dre.
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/*/<>«• nues d'enhautA, & cellcs dcn bas B, fur lelquelleselles
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tombent, &entre les extremkez CO, &celIesdeB;
qui font au deflbus, iefquclles s'allemblent a caufe dc lair
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MziiMMMzi^^m ^MM^MMM^M
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a..ui».iii
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=iE^i;=l:
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ii.ii.inii
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5 ''''*;>»&M;l;&&^&:M;&ii$'
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ferre, ou comprime quienfortfacilement, parcequ'ila
peu de chemin a faire: cette fumce etant degagee des va- peurs par Tagiration violente que la chute de cesnuesa caufee, & prenant feu comme dc lapoudreacanon, a, caufe de fes particsquifontextremement rares & volati-^ les, fort avec un bruit e'clatant & avcc impctuofite hors deIacavite E, par 1'ouverture G ou F. La foudrc s'elance principalementparrendroitleplus
foible de Ia nue, ou bienellc (ediflipe, oufebriferaci- Ic-
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------^-^^r»
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Naturelle Livre III. 249
lement acaufedc ia grande refiltance de quelque corpsdur Parquel
& pointu, contre qui la nue vient a heurter 5 comrae, endroitde parexemple, latourHouF; &a{orsfaitfouventdese-^w^'r fortsextraordinairescontre ces corps elevez. Cequiquiz'ort\ . donne lieu au Poete de dire : Feriitnfqite Jummos fitlmim^A montes. ^ (ies m?s La foudre eft acompagnee de dcux chofesj a fcavoir du b», ou
tonnerre & de f eclair. eleve z.. Le tonnerre eft un bruit caufe parlesnues, quitom- Dutc»-
bent avec violenceles unesfurles autres, & par lafumee ntrrtm quis'yenflame,& qui force, ou romptianue. L'eclair eft une flame produite par lcs fumees qui s'em- ,,
brafent, & qui fortent de k nue avec vehemence. Dcl r Le tonnerre, precede 1'eclair ; parceque la chute & ie
fracas des nues fe font avant que ces fumees s'enflament. Mais bien que 1'eclair foit precede dutonnerre, ilne pomquoi
laiflepas neahmoins des faire fentir le premier; parceque en yoit l'e- Ja vifion fe faitpar le mouvcment des boules du fecond ele- cUir avatit ment, qui forment les raions,&quietantfo!ides, nefe qued'en~ detournent, & ne s^faiflent point: mais foiiie fe fait partmdre le Ic moien du mouvement tremblant de fair, dont les par- "ru't du ties branchues & flexibles fe courbent les unesentrelesf<MWWTf' autres, &chancellentdansleurmouvement; cequirend lefentimentdefoliieplustardif, queceluidela vue. La foudre eft plus fubtile , ou plus groffiere felon <Difertnce
quc la fume'e, dont elle fcforme, eft plus fubtilc, ou plus desfoudret grofle : &c'eft encore a raifon dc cela, qu'ellepenetre, quellediffout, qu'cllc fracaffe, &qu'ellebruleplus, ou Woins. Quelquefois avec la foudre il fort unc pierre trcs durc, c'm™e*<:
quifcformc des partiesnoires&vifqueufes,quis'elevent^** "-^ de la terrc, & qui brifc les corps meWs lcs plus durs, «iareT Ii Cha-
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Philosophi
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%$0
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Chapitre. IX.
Ves Parelies, du parafelene, des cercles quiparoiffent
autour du foleil, de la Lune, &de
L'\^4rc-en-ciel.
EN-fuite lorfque les nues, les pluies&lespetitesla-
mesde glacefont eclaireesdufolcil, oudelaLune, il syformediverfesfigures; commefontlesparelies,les cercles qu'on voit autour du foleil, ou de la Lunc, & L'arc- en-ciel. f Les parelies font dcs aparences, ou images du foleil, que
les raions du foleil peignent dans unc nue opofce,pleinc dc
nege & couverte deglace, lorfqu'iMoufrentre'fradtion
dans cette croute de glace, ou qu'ilsen font reflechis.
On apcrcoit fouvent deux parclies tout d'un coup, &
quelquefois memc cncorcdavan-
tage; ainfifuppofons, parcxem-
ple, une grofle nue ronde, pleine
de nege, & revetue de glace, com-
mc cft DEFGCI, & que le
foleil etant eleveaiTcz haut vcrslc
midi, y darde fes raions de A,
1'ocil de cclui qui regarde fc trou-
vant au deffousdeK: alorsilpa-
roitra un cercle blanc caufe par lcs
raifons, qui font foiblcment re-
ff fl#chis de toute la circonfercnce
de la nue. Et cn-fuiteon verra fix
foleils, dont le premier & le prin-
opal paroitra cn E, a caufe dcs
raipns du foleil, qui font direcle-
mentrcflechis; lc fecond & troi-
zic.
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Despjtc-
lies.
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Commtnt
il s'en peut formerjuf- qncs afix. |
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IPi*'-'-,w-^ ...........■-rmmmmmmmmmmmmmmmm
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■■>■•■ -MJ«'-»'
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Naturelle Li vre III. 2ji
ziemeen D&Fa, caufe de la refra&ion dcs raions$ le
quatrieme fera vu en C par le moien des raions diredre- ment reflechis; & le cinquieme & fixieme paroftront en G & I, a caufe de la reverberation dcs raions qui fe fait a angles egaux. Mais fi Ia nue n'eft pas entiere, & qu'elle foit ouverte comment
par quelque endroit, & que 1'oeil qui regarde foit telle-il,>» for. ment fitue vers B > ou C, que les raions foufrent une au- me mm$. trerefra&ion & foient autrement reflechis, &cnmoin- dre quantite vers cet oeil; alors on ne pourra voir que peu de pareiics, & feulement un fegme nt de cercle- Lorsqu/ilparoit une femblable Figure fous la Lunc.on Des para-
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la nomme parafelene.
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fiUnes.
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Lcs
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Des ccrcles
qui paroif- fent au- tour dufo- leil & de la Lune. |
Z$* ^ P H 1 L O S O l'H I E
Les Cerclcs de diverfes couleurs, qubn obferve an
tourdu Soierl , ou de k» Lune A B C feforment d ns un amas de pet.tcs e'toiles, oulamesdeglacc, quifon un pcu plus epauTes dans le milieu GEF, que vers 1 Wmt6 |
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parlc moicndcs raibnsdecesaftres, quienpalTantau „'
vcrs decet amas dcglace foufrentunerefraftion, ouit detournentversibeil Dde celui, quiregarde. Or 011 verra manifeftcmcnt que ccs cerclesfeformcnt
par le moien dela refradion des raibns, qui fefait dansle peticcs etoiles ou lamcs de lace, ^ a»s* goutcsdc pluie; puifque ces cereks font produits fan
qurltombe aucunepluie, &quil fcmblcqull nc pu pasy avoird'autrecaufed unetellercfraaion; |
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SZgilsfe
forment de U refra- Uion de la lumiere dans des mesdegU- *e. |
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Cc
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ffRSP^PPSW""^^'
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imm
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NAruiuur. Livrf. I[[, z^
Ce que nous avons deja dir des patelies & des cercles, F.xt>lh;ni.
qu'on voit autourdu foieil, ou de la Lunc fait, facilement •* <•'<• tn comprendrequel etoitce meteore G K L V M NIF, qui *""">& parut a Rome fuivant uneiignc perpeudicuiaire A £ B , d,sPar* 1 an 1629, le 29 de Mars, entrc x & 3 heures apres rnidi.'U"' *"' Carony remarquedeux cercies GKNi, & D E F, qui KxrmtHt environncnt le foleil C, mais quifontouvcrts d'un cote, \>J" *' " vers DF; a caufe des petites etoiles degiacequi raan- quentdanscet endroit Ia3 & deplus on y decouvre encorc un cercle blanc K L V M N E , ou fe trouvent cinq parc- iies K L M N C. La principale image du foleil cft cn C; |
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2,^4 Philosopih e
cclle quiparoiten N a unequeue, acaufequelaglace
dclanue, qui eft raboteufe &pleinedecrevafles, nous larepre'fente de cette maniere. De r*rc- L'arc-en-ciel, ou firis eft un are mele de rouge, dc en-tiel. jaunc, de verd & d'autres couleurs $ qui fe forme dans ics
goutes de pluie, qui font eclairees du foleil, lorfqu'il eft ferein, & que fes raions foufrans refraclion dans ces goiz- tes V X Y R S T G, font reflechis vers l'oeil E.fous l'an- gle D E M, qui eft de quarante deux degrez , ou fous 1'angle KEM, qui eft de cinquante deux , ou unpeu moins: car de cette maniere les boules du fecond elemcnt, i) ou vtent <jont ccs raions [oat compofez, avancent & tournent
quoR en ^ diverfes fagons, ce qui excire dans ceux qui regardent
auefoU ^a ^cn^ati°n de ces couleurs dif erentes.
quelquefois ^>n ne ^0^ quelquefois qu'un arc-en-ciel, & quel-
deux,& quefoisonCnapper§oitdeux, dontTuneftenvironnede
unfeult- iautre,
f»em. Lorfqu'on apercoit deux iris a la fois, celui de dedans
cft vu parlarefraftiondesraions, fuivanti'ang!edcqua-
rantc deux degrez; & 1'autre, qui 1'environne, fuivant Ctmment 1'angle de cinquante deux. Ufefome. \\ eft cuident quehirc-en-cielfeformcdanslesgoutes
de pluie puifqu'il ne paroft jamais en 1'air, fans qu'il
pleuve - & aufli parceque 1'image de 1'iris paroit toujours
r>„. „,. dans les cndroits» oul'eauetantagiteeavecviolencefe
Uuepoitr . ., , . , D N , tet effet i/rcPanc» «ans lair en quantite de goutes , ou lesraions
fattt queU Purs du foleil foufrans une refra&ion & une reflexion pro- refraclkn portionnee parviennentjufquesauxyeuxdesfpe&ateurs. de la lumi- Or afin que 1'arc-en-ciel fe forme, il faut que la refra- erefoitde ftion fe fafle fous l'anglc de quarante dcux, oudccin- quarmte quante deux degrez; comme ilpaioitparleverrerond %Z**"remPhdcau» BICHDGK, quireprefentciciunegou- umt te depluie, & qui par la refra&ion & la reflcxion desraions dettxde- du foleil.qui viennent de A & F, fait voir aroeil Eles grcz.. cou- |
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NaTurelle LivrE. III x^
couleurs dc 1'arc en-ciel dans cctte fituation, toujours Q&bs
fous 1'angk K E M & D E M, & jamais autrement. M*""" Et de cettemanierenousconcevons que f! quelqu un „ ,
i i i ., , rr ■ arCen-CttlS
avance, ou recule de quelques pas il verra neceliaire- difFerens,
mentd'autrcsarc- en-ciels; parcequ'ils font alors reprcfcn-ytion qu'ils tczdans d'autres goutes d'eaufousun angkjuftederefra avancem, clion, qui venant asaugmenter, ouadiminueracaufeo«qu'Us du chcmin, quon fait en avancant, ou en reculant empe- rtculent de che de voir davantage le meme arc-en-cie!.
quelques
Or nous fcrons voir, en parlant delavifion, com-^'.
ment la refrasftion & la reflexion des rafons peuvent pro- /rf^//rf duire lescouleurs, & on comprendra auili parlad'oupro- vifionon cedent les couleurs des nues. expliquera ' comment
C H A P I T R E X. fe foment
les diverfes
Des mineraux. couleursde Voila ccqucnousavions adiredcs corpsfluidcs. ar,' £"~
Les corps qui font plus fol ides font ceux, dont les D« corps
parties etans liecs plus fermelesunesarcclcsaurres,^/^w. nc fe diflbudent pas fi facikment. Ceuxlifontcompofezprincipakmentdepartiesacrcs, d* queUes
departiesgrafles, ouhuileufes, &d'efprits; commc zufTiptrtiesilt de parties terreftres& aqueules, qui font diverfement/owfw»- temperees, & qui s'alrerent mutuellementpar leur melan- t°fex" ge: car l'on decouvre manifeftemcnt de telles parties dans lcs corps par leurs efets dife'rens; outrequ'on Ics cnpeut tircr d'une maniere fenfibk, Et de cette manicre lon pcut admetrre lefentimcnt dcs
Chimiftcs, qui dilcnt quc tous ks mixtcsfont compofez Cmme"t dc fel, de foufrc, dc mercurc, de tStc morte & de ^rtlet' flegme; af$avoircnprenantlefel, pourlcspartiesacres;^^ leioufre, pour celles qui font grafles, ouhuileufes; Lechmtftts. mercure, pour lcs cfprits j la tete morte pour les parties in-
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--„.,.,
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%$6 Philosophie.
in fipides delaterre; &leflegmepouriespartiesin(1pidcs
de l'cau. Mais toutes ces chofcs, bien loin de nous eclairer dans la coiinoiffance des chofes naturelles, nefontque les remplir dbbfcurite; a moins & qu'on ne les connoifie, &qu'onnelesexpliqueparnosprincipes, comme j'ai fait ci-devant, & com me je ferai dansla fuite. Les corpsfermes, ou folides font ou inanimez, ou
vivans. Les corpsinanimez font ceux qui fe trouvcnt fur iafur-
'Diference ^ace > ou au dedans de la terrc. des eorps Ceux qui fe ren contrent fur la furface de la terre fon t de
jolides. diverfcs fortes: comme le fable, 1'argile, lamarne&c.
Le fablc eflunamasdepctites pierrcsextremementde-
Du fal>U.ti&c$ > qui s'cft forme des parties tcrreftres, oubiende
raflemblage & du melangedesfucs acres avecelles.
L'argile eft une terre graffe, compofeedepartiesavec
Delargile,icfqUCues d'autres parties branchues fe fontmelees, qui
setoient formees de 1'union des exhalaifons & des efprits.
Delamar- Lorfqu'elle eft trop epaiffe & trop denfe , on 1'apelle ne' marnc. Lcs mineraux, fontles corps qu'on tire des entraiiles dc
IaTerre, dont les unsfontplusmous» &ksautresplus
durs.
Dts mine- Les mineraux les plus mous font certaines terresprc-
rauxles tieufes, commelaterrefigilee, le bol d'Armcnie, &au-
pltupre- tres femblables, quiontdes vcrtusparticulicrcs, quela
terre ordinaire & la terre labourable n'ont pas.
Les mineraux les plus durs font Ies fucs congelez com-
mc lcs metaux, certains corps mctalliques, &lcspicr- rcs. Les fucs congelcz fonr ces mineraux, qui fe font for-
mez des fucs acres, ou huileux, quietansmelezavec
Desfucsics parties jes pjus groffes de laterrc, feioignentoufe
«pte. * * con-
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Naturelle LivreIH. ^7
congdcnt cnfemble, &qui fe diflbutient facilcmcnt, lorf- Q&11' <ft
quonlcsmetdans 1'cau, ou dans 1'huilc. ' ^ ™.*™rt Les fucs acrcs qui font tranchans, ouacidcs venansa^,^'
femcler & fe congcler avec Ia maticrc dcs metaux, iot-iu^ania_ ment Ie vitriol; & fi iis s'uniflcnt avcc la matiere des picr-raqne.deU rcs ils produifcnt dc 1'alun, & autres tels corps acres, com- ronille, du mele fandaraque, 1'arfenic , lc ver dcgris, &larouille ;fiufre, du mais lorfquc ies fucs acres &huilcux, ougrasfemeknt^KWf & avcc quelqucspartics des metaux,ilsforment Icfoufre: Scd4atres quandles fucsgrass'atachcntauxautresparties terreftrcs,fW?' &rM' usproduifent lc bitume & Ics autrcs maticresgrafles.qupn tircdelatcrre. On peut mcttrc au nombrc des fucs congelcz toutcs for- Desfih
tcsde fels mineraux,tomme Ic nitrclcfel armoniac, le fcl mhteraux. depicrrcs prctieufes &c. dontla nature confifte en ce qu'ils font touscompofez departicslongues& dures; cequipa- roitparlcuracrimonie, &parccqucllespiquentcommc dcs pointcs d eguilles. Lcmetaleft un mineral dur, qui eft maleable & fufible; Des m_
parccqu'il foufre le marteau, &fepeut fondrc, &qu'a-frftfx. prcs avoir ete fondu, il rcprend fa premicre formc& fa na- turc. Comme les metaux font les plus folidcs de tous lcs corps^/^'
terreftres, & qu'ainfi ils nepeuvcnt s'engendrcrde Puniq&T^J^ des parties du deffus de la terrcqui font trop raolle$;iI fem-tr_tues _e blepourcetefetqu'ilsfontcachezdans les entrailles pro U terre. fonaesdela terrc.ou le travail des hommes ne peut parvenir; *caufe dcs eaux qui fe rencontrent en chemin ; & i 1 y a dc 1'aparcnce que quelques-unes de leurs parties,aianr ere de'- tachcesdesautresparlacliondeccrrainsfucs acres,quiy Cww,w ontpenctre, venant a fe meler avecdespartiesgraf-'^^" fesquifontaudedansdela terrc, font emportees facile- KJJ** rncnr vcrs fa fuperficie par le vif argent.que ia chalcur a ra-J te'ne,&parlaforcedesefprits & descxhalaifons; & for- K k ment
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ic8 Philosophie.
D'ou •viem mcnt ainfi diyers metaux felon les differentcs grandcurs
qu o» »'4 ^ figures dc leurs partics infcnfibles. pa> encore jyja|s cornrne ces chofes n'ont pas encorc ete alTez con- une con- , . x . . r . .* , A «oifliwf nueS; delavientquejufquesici, onnapaspuencoreen
wrfaitedesfaueimedefcription exa&e. »;«rf«Ar. Or 1'experience nous faitvoir queles raions du iolcil
Que l*s contribuent bcaucoup afeievation des metaux vers la terre rmons.du. cxterieure;caronobfervequ'ilsfetrouventdordinaire en Seleil con- abondancc dans les parties orientalcs &occidentalcsdcs trtbuent montagncS} qui font frapecs des raions du foleil; mais qu'il ltur7le'vf-nc scn rencontrepoint,ou trespeu dans celles> quire- tion. * gardent Ie ieptcntrion, ou le midi; a caufe qu'elles nc fontpas fi echaulees par Icsraibns du Solcil.
'Desdiver- Le metal eft ou pretieux, comme lor & 1'argent; ou fesejpeces vil, &depeu de valcur, comme fetaim.le plomb & desnte- ]e fcr> TgUX\, Quand l'or fe trouve pur & net, fes parties ont unc
pfutitre*confi^ence6 fcrme&fifolide,quelefeu,nilescauxfor-
cbanvt p^tesnelespeuvent jamais confumcr, ni alterer; mais on mcun a- le-s peut toujours remettrcdans leurpremier etat. gent exte- Et ainfi c'eft une penfee vaine, que de dirc, comme rieur. font plufieurs, quc I'or potable ne peut ctre remis dans fon Que for pre'micr ctat. votMe Le mcrcurc & tous ]es metaux, qui font diubuts dans peut etre ^ eaux fortes & ^ont \cs partics y nagcnt a caufe dc leur
remis dans ./toj • i j & r < fon pre- pctitefle, & du mouvemcnt violent de ces eaux,font pre-
miereut. cipitees au fond cn forme de poudre, lorsqu'on y jcttc
De U pcf-dufel.oudclacbauxdetartrc. Parcequclcfel&le tartre cipitation calcine ont lcs parties tellement figurees, quc par leur desmetaux e'bulition;elles chaflcnt la plupart des cfprits de leau forte; quifefait &enfuiteelless'atachent facilement auxpartics desme- Pahr , taux; & aux autres fels dc reauforte, &joignontplu- tarire ^eurs parties enfcmble retardent leurmouvcment,&les rendent trop pefantcs pour pouvoir etre foutenues parlcau cequi Ics faitcoulcra fond. Lar- |
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NATURELLE LtVRE III. 259
Largent qui eft diffout dansl'cau fortcs'atacheauxla- Fourquel
mcs de cuivrc , qu'on y jette, & le cuivre qui eft dansle & l'aJ~ vitriol s'unit d'ordinaire a dcs morceaux dc fer qui en font &nt f°"^ fortez; acaufequeles poresducuiverfonttellementdif-4H ror^ pofez,que les parties de 1'argent diffout s'y infinuentfaci^^^ lcmcnt &y demeurent attachces; de memeque Ia propor- du cuivre, tion qui fe trouve entrc lcs porcs du fer&lespartiesdu^»/;'**- cuivre,qui font dans le vitriol cft caufe qu'elles s'y vont )o-1e. indre. Mais neanmoins Ie fernefcchangcpascn cuivrc, £*?"'"/"' comme on s'eft imaginc. frote iej1' Commeleferscftformedcsparticsgroffes, bronchues tr!° "*■*'
&affez folides, auxqucllcs La matiere canelee du premicr tn e„iY„. clement, qui paffe au travers dc lare^gioninterieuredcx)'^ vient la terre a fait prendre de telles figures, & dont elle a telle- laferte ment difpofe les p6res & lesfibres, que venantdesdivers impreffto* poles de la terrc avec desfiguresdifercntes, ellcpeutles^^'; pe'netrer avec bcaucoupdeviolence, &rangertellement'Wrf"/ff lesfibrcsduferdc diverfcmaniere, enfaifantfurelles une-'ttr *n fortcimprcfllon, quelesemportantverslehautdclaterre, clle les altere en quelque fa$on, fans neanmoins les chan- ger entierement: de la vientquele ferpeutetrcmu& detcrmine diverfemcnt par 1'aiman & les corps magncti- qucs, parlemoiendelamatierecanelee, quicnfortavec violcnce, & qui ouvrant pluficurs pores du fer, en difpofe les fibres dediverfesmaniercs; ce qui leur communique plus, ou moins de vertu magnetique. Or comme il fetrouvedans les autres metaux, &dans „
les autrespartiesdudeffusdelaterre, despartiesplus, ou «Vif* moins folides; la matiere canelee les peut bien penerrer a de meme la veritc, mais elle ne peut pas y produire dcs efets fi fur- jur lis au- prenansquedansl'aiman, trescorps Lescorpsmetalliques, fontceux, qui etans fondus a temjlres.
la manieredcs metaux, gardentencore aprcs leur meme *>« i«f* nature, & peuvent sunirenunemafTeavecd'aurrssir.e-»»«*#*- Kk x taux^'
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160 Philosophie
taux par lemoiendelafonte. Telsfontl'antimoine&c
Despierm La pierrceft un mineralaflez dur.qui fepeut briferavec
lemarteau,maisqui nepeutetredigere.ni difiout parl'eau,
ou par Ihuile/i ce n'eft a la longueur du temps Cependant
un reu tres violentle peutdif?budre,&lc convcrtir enchaux.
Commens Les pierrcs s'cngendrent des vapcurs & desexhalai-
ellejs'en- fons,ou des efprits, qui fejoignant etroitemcnt enfemblc
gendrent. dans les conduitsde la terrc y forment des corps affez durs.
Entrc les pierres, les unes font tranfparentcs, &ies
autres font opaques.
Cemment Les pierres tranfparentes fe forment, Iorfque lcsva-
sengcn- peurs, Ics exhalaifons, & lesefprits, qui s'etoient pre-
drent Us mierement amaffez dans Ies fentes & dans les ereux de la
fterres tcrre,aprcs quclcurs parties glifiantes & fluides s'en font dc-
tranjpa- gagees, s^uniflent peu a peu ks unes avecles autres de telle
fcntes. forte, que les boules du fecond ele'ment pcuvcnt paffer de
tous cotez au travers dc leurs pores en affez grande quanti-
te,& avec affez de force pour tranfmcttre 1'adion de la lu-
miere.
Les picrres tranfparcntcs font ou preticufes, comme le
diamant,le rubis,& plufieurs aurres pierrcries; ou ellesfont
depeudevaleur.comme celics qu'onnommefluidcs} a
caufe qu'ellcs fe fondent & fc liqucfient a la chaleur du feUi
commc faitla glace aux raions du foleil.
commmt ^ Pierres opaqucs s'engendrent,lorfque Ies vapeurs, Ies
fe ferment cxhalaifons & ics cfprits.qui font dans les pores ctroits dela
Uspierres terre.ydemeurent atachez;&quilsfe melcnttcllementa-
$?a<]ues. veclesautres partiesde la rerre.que Iesporesquireftent
entr'eux ncdonnentpoint paflagea la lumiere cn pluftcurs
endroits.
Les picrrcs opaques font dc diverfcs couleurs, & il y en
a qui Iuifent fur lcur fuperficie avec beaucoup d eclat, com- me les perles & les agates: d'autrcs qui ne luifent qu a- presavoiretepolies, commeplufieurslortes demarbre:& d'autres
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Naturelle ivre III. 161
d'autres enfin qui etans dc moindre valcur ne font confide-
rees ni pour leur couleur, nipourlcuredat, commeles caillous, lesrochers, oulcspicrres, qui fervent a lacon- fttuftion des bltimens. C H A P I T R. XI.
Ve laiman. Entrctoutes lespierres,tantopaqucs,quetranfparcn- Del'di-
tcs, 1'aiman exccllepar fesvcrtus, ou parfcsproprie- nuW' tez; mais pour les bien comprendre, il faut avant toutes chofes expliquer 1'arrangement & la difpofition defes parties, d'ouprocedent tous ces efets. Uaimaneftcompofepourlapldpartde partiesgroffes & <fte qUeu(i
branchues, mais qui neanmoins nc font pasaflcz folidcs patiail pour bodcherentierement lc paflage a toute fortede mati- e(: cempofe" ere. Ces parties forrt elevces dudcdansdela Terrevcrs Ic haut, ou venans a fe meler avec la matiere qui s'y trou- vc, la maticrc canclce, quiefttourneed'unemanieredi- fercnte, & qui entrant dans la Terre vers lcs polcspaflc du feptentdon au midi, &du rnidi au fcptentrion en fai- fant urie cfpecc de tourbillon, les difpofe tcllemcment, quc trouvant fans cefie au travers de 1'aiman des poresa peu prcs paralleles, mais neanmoins difcrens, & diverfes fibres tresdcliecs& aflczfermes,qui s elevent & s'inclincnt diver- fement, mais d'une manierequisacommodeafon mou- vement, ellc pafle avcc beaucoupdevitcffeautraversde fafubftance. Mais comme cettc matiere caneleequi efl fortiedesporesquifontversA,ouB, nepeutpasfemou- voir aflez facilcment dans rair,dans l*cau ni dans lc refte de Ia terre, dc la vientqu'e llerejaillit &que formant autout d]clle, a uncccrtainc diftancc, un tourbillon qui fe meut d une maniere contraire a f^avoir dc la partie mcridionalc A, par C & D , vcrsla partiefcptentrionalc B, & de la partic feptentrionale B , par C & D, vers la partic meri- dionale A, elle difpofe diverfement les corps magnetiques' Kk ? I K
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Philosopbie.
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26%
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**/ '
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JtXx^DosrjaP,
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*V*W
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IKLMN, quellerencontredansIafpheredefona£tivi-
tc, & rctournc dans 1'aiman, d'ou clle fort en-fuitede
nouveau: fi bicn qu'cn entrant & fortant fucceflivement,
Qutls fem cllc fait un ccrcle autour dc lui & au travers de fa fubftancc.
Itscorps Lescorps magnetiques fontceux, quiajanslanature
magntu- depaiman, oudufcrdonnentlepluslibrepaflagealama-
quts.. ticrc canei^C)qUj fait impreflion fur cux, & qui produifcnt
Pourquoi jgg cfetsfcmblablesa ceuxdeTaiman. Telsfontfciimafl.
Uiman |e tcr ^ i»argijCj jes minCs de fer & la brique.
navtrsde Dautres corps, commelor, Targent, lecuivrc.fc
ctrtains plonJb,' 1'etaim, 1'ivoire, & lc marbrc donncntbien
corps /i«,pafiagealamatierccanelee; mais commckurspetitesn'-
psmouvoir . ■ bre-
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Naturelle L i v r. e III. z6i
bres & leurs pores font autrement difpofez quc ceux des
cdrpa magnetiques, ilsncfbntaucunementcapablcsdes cfets qu'on obferve daiis 1'aiiiian, Par Ia fphere dc l'a£tivite magnctiquc, nous entendons d* Ufpht-
lecircuit, ouletourbillondelamaticrc canclee, paxle-red'*£tln- qucl elle fait imprefiion de touscotez fur les corps magne- tUt 1'm- tiques. m*n' Les partics qu'on doit fur tout obferver dans 1'aiman,
particulierement danscelui, qui eft de figure fpherique, font les poles, l'axe &l'equateur. Des poles Lc pole eft le point du milieu dc la partic A, ou B dc fai>A\mAnw
laiman, ou font les ouvertures des pores par ou la matic- recaneleeentre, & d'ou elle fort inccffanment. Cepolc cft meridional, ou feptentrional. Le polc meridiorfal efr dans la partie par ou cntrc la ma- Duptlt
ticre canelee, qui vicnt de la partie meridionaleE d\xmm*tonal ciel. Lc pole fcptcntrional eftdans'a partiedefaiman, ou
font !es ouvertures des pores, qui donnent entree aux par- DupoUfep- ties de la matiere canelee, qui vicnnent de Ia partie fep-ttntrm*1- tentrionale F duciel. Pour rendre tout ceci plus
intclligible, !a petite croix Commm A de leguille marquera l*mJ* B partie meridionale de lai- ZVpolL man,& la pointe B indiquc- ra la partie fcptentrionale. Plus les parties dc 1'aiman '•••V*"
font voifincs de poles,, plus l'fm?n * la matierc canelce, qui en fort a t'elle de force; acaufe^^T qucllea etechaflee parles poresles plus longs; mais plusZu^JJ- clles en font eloignes, moins auffi lamatiere canelce, qui ailleurs. cn exhale, a telle de vertu; ce qui arrive ainfi pour des raifons contraires. L axe
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%64f PhILOSOPHI E.
Ds fi» L,axc dc i'aiman cft ja jigne A B} qui paffc toutdroit
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nxe
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par le milcu de 1'aiman d'un poie a 1'autrc.
Defftt t- L'cquat£ur de 1'aiman eft ja lignc C D, qui eft au milieu
qua.tnr. (jg 1'aiman , &qui paflantpcrpcndiculaircment au travers delaxeA B, lecoupcendeuxpartiesegales. |
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c
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x»
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'" c.............. D
II y a trois chofesa confiderer dans 1'aiman; fa direclion,
fa conjonc"Hon, & les divers degrez de fes proprietcz. La dircction de Tairaan eft une 0$ eration, par Iaquclle
un corps magnctiquc * comme A, eft tourne vers lcs poles delaimanBquilemeut, parlaforcede lamatiere cane- Ice C C C, D D D, qui cn fort, & qui coule d'une tclle maniere qu'elle forme commc une cfpece de tourbillon. Dans cette direction, Iepole meridional ducorpsA
qui doit etre mu, fe tourne ver| le pole feptentrional du corps B, qui lc meutj &Icpolefeptentrional ferourne vcrs lepole meridional 5 comme ilparoitpar la figure qui eft ici reprefentec. Et cefa Cc trouve vcritable non feulcmentdansdesai-
rocns tout entiers, commc V & X: mais auffi dans leurs ieurs morccaux Y& Z, Iorfquilsfontfeparczlesunsdcs autrcs: car alors ccs morceaux font des aimans cntiers. La
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1>es opera
tionsde
1'utman.
Sa ttireBi-
on. |
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peitrquoi It
pole fep~ tentrtonal dunaiman fetaume vtrs lepole nleridienal d'nn atttre aimati &c. |
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Naturelle L ivre III.
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%6s
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La raifon dc celaconfifte cn ce que la matiere canelee
quifortde la partie meridionale Aducorpsniagnetique, |
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5SSS=^A
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qui meut, etant entre'c auparavant par la partie feptcntrio-
nale del'aimanafesparticstourneesdete:lesfortequelles ne pcuvent entrer que par !a partie feptentrionaleB du corps magnetiqua 2, qui doiretremu; &aucontraire »a matiere^canclee qui fortdela partiefeptentrionale C e- Ll tant
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■■
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Philosophie
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%66
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tant cntre'e auparavant par la partic mcridionalc» a fcs
parties tellcmcnt tournees» qu'elles ne pcuvcnt cntrer que par la partie meridionale D: & de la vient que les poles feptentrionaux fe repoufient mutuellement,lorfqu'ilsfont joints commc dans les figures 3 & 4; & fe difpofcnt fui- vant la fituation convcnable DBCAdelai&2 figure. Ceftcequefontauffilespolesmeridionaux, lorfqu'on ks joint enfemblc. Car la matiere canelee heurtant contre lcs pores du corps magnetique, oucllcnepeutentrer, Jb |
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lcs fait dctourner cn lcs pouflant,& fait ainfi tourncr les au-
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U
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tresvcrsfoi.
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Naturelle Livre III. 267
Ladire&iondelaimaneftfimple, oucompofec.
La dire&ion fimple fe fait, Iorfquc e corpsmagnetique De la dire* qui doit etre mu eft ftmplement tourneversundespoks #»«/?>»/>/* par Ia vertu de Taiman qui Ie meut. deVaiman. Et cette dire&ion eft, ou droite ou inclinee. Defa d're"
La direfte fe fait vers les poks A & B, & vers 1'equateur a'onrdroitt
C D, du corps magnetique qui meut. Et la dire&ion in- ftj*t"c\~„ clinee fefaithors deces lignes, comme EFGHIKLMNO. n(e La dire&ion droite, qui fe fait vers les poles eft caufee d'ou vient |
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la direfiion
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droitedefes
\ poles. |
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.........
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c.....X
c
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par Ic cours egal & direcl: A A de la matiere magnetique,
vers la partic B B; & par unautrecours egal & incline CC,
qui tend vers Tau-
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C I»
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tre partie D D du
corps magnetique, qui doit etre mu. |
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.•**
i?
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-<----------------*........;
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A
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Orladireftiondroi-1
te, qui ferencontre |
fiion droite
defon e- quateur. |
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vers 1'equateur E F,
procededucoursegal &inclinedelamatie- re canelee A & B vers les deux cotcz du Ll 2 corps |
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A;
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•*
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i>
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2,68 Philosopihe
, ,. corps raagnetique C D qui doit etre mu.
Dtjadire- ^ dire&ion inclinee vient du cours inegal & incline de |
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Stoin incli-
nee. |
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..........
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lamatierecanclee A
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&B,quitendversles
deux cotezducorps
\ magnetique proche
■ defespoles.
; Orlecorpsmagnc-
/ tique incline princi-
palemcnt vers lapar-
tie d'ou vient la ma-
tiere eanelee; acau-
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Pourquoi $$.
lUefefait tantbt d'un cbte&tan- tbt d'un autre. |
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fe que pour cet efct
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elle a moins de chemin afaire: teMeeftTexhalaifon A,
qui amoinsdecircuitafairequeB; & qui parconfequent
a plus de force pour mouvoir.
_. Ceft cettedirection inclinee.ou dirc£te du corps aiagne-
Dumouve- . , . n «.. , iTi .. r °, „
tnent cn tlclue < lcqucl eft pouffe autour de l aiman qui lc meut dans
cuUire de 'a fphere dc fon a£tivite,qui caufe le mouvemcnt circulaire
l'aiman. du corps magnctique, qu'on obfervc ienfiblement, lorf-
quon porte une bouffole autour d'un aiman.
Commtnt C'eft par le moien decettedire&ion fimpIequ'ondoit
onptut connoitreies degrez de latitudedeIa terre, quitientiieu
connoitre
lei degrtz.
de latttudt
de la Terrt
en certatns
endrotti
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d'ua grand aiman; vuque h dite&ion d'un corps magne*
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" ......-
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Naturelle Li v&eIII. 2.69
tiqueA» ouB, difpofe convenabkment fe trouve dife-
rente, fuivant ies divers endroits de la Terre : car elle eft diredte autourdespoles&defequateur; mais hors de la elkeftdirecTte autour des poles & de lequateur; autre- mentelleeftinclinee.commeonpeutvoirparlaflgureA, ou B, quiefticireprefentec. n Udi
La diredion eft compoiee, lorfque le corps magneti- aeJ ^
querecoit fa dire&ion d'une force compofee. pf<?p> Ce qui procede ou de deux vertus magnetiques, ou
d'une kule jointeavec la pefanteur. La dire&ioncompofeeprocedededeax forcesmagne-
tiques, lorfque, par excmple, k corps magnctique X
Y * qui doit etre
mu rcccvant
rimpreffion de diverscorpsma- gnetiquescom- X mcY,Z, n'eft -^
tourne versks
poies de 1'un, ou de l'autre , malsqu'ileftre- tcnu dans une z certaine fitua- tion , comme dans un balancement. _ ,
On obferve unetclk dire&ion, lorfqu'onaprochca- D'ou vunt
vcc Ja bouflble des cdtes^Afrique&duBreAl; ou bien iaVarJa;. lorlqu on vient avec Ia mcme bouflole proche d'une W(W montagne, ou dequelque corps magne'tique: car alors .»eguilk aimanteefe detourne tant foit peu des poles de la Terrre. C'eft cette dire&ion , quc Guilbert apelk la variation
<k 1'aiman. Ll 1 Ceft
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270 Philosophie
De Uva- Ceftcequonpeutvoirencore, quandonaprocheunc
rUtitncau- piaque de fer comme D C D du pole B de 1'aiman AB; car fiepar une jj ^^ que ja pointe g ^c 1'eguillc aimantee E F, nefc |
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tournc pas vers le poleBde l'aiman ; mais qu'clle inclinc
vers 1'cxtremite D de la plaque de fer, au travers de laquel-
le la matiere canelee, qui vientdupoledel'aimanainfi
determince, a caufe qu'elle trouve unchemin plusfacile
pour pafler fuivant la longueur de cette plaque de C cn D
que fuivantfon cpaifleur C,qui eft peu confiderable.Ceft cc
que nous ferons mieux comprendre dans la fuite.
DeUdire La direftion eompofee, qui procede dela vertudeTai-
aion com- man & delaforcedelapefanteur, fefait lorlqu'un corps
pofeequi magnetique, meme hors del'equateurdelaterre eftpa-
frtcede de raltele a l'horifon, a caufe de fa pefanteur qui le tient en e-
U venude qmiibre,& quede d'un coteila fadireaion versle fepten-
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laiman
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& tnon, 6cdel'autre verslemidi.
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de fape
fantenr. |
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On obferve cette dirc-
ftiondans la bouflble A B; dont les gens de mer fefer- vent pour reglcr le cours de leurs vaifleaux. Et c'eftcc qu'on voir aufllpar le moien d'une eguillependanteaun fil
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Jiiiiiiiii^iiiiiiiiiiiiiiiiiiiaiiBiiii
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NaturelleLi vre III. 271
fil deUe, de laquelle on aproche un aiman qui en etoit un
pcu eloigne. Voila ce que nous avions a dire de la dire- ftion des corps magnetiques. Laconjon&ionfcfaitlorfqu'un corpsmagnetiquerece- D'0Ure.
vant fa jufte dire&ion de la matiere canelee, qaiCott dc cedefacon- 1'aiman qui lc meut, eft poufle vers lui par la forcedu jonfiton. cours Adecettcmatiere, quichafiePairquifetrouveen- tre les deux corps» B & G, & qui par le moien de cet air poiuTe, autant qu'il peut les corps magnetiques, a |
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quoi contribue aufli unfecondcoursdclamatierecane-
leeD&E, quiformantuntourbillondeFenG, fuivant lecircuitD&EentrepardcrriereversC & Gdanslecorps magnctique, qui doit etre mu, & le chafie vers l aiman, qui Ie meut par laforcedc 1'imprefllon, qu'ilfait en en- trant & paflant au travers de fa fubftance. Dans cette conjondion, fi le corps magnctique qui d'ou vimt
doit etre mu n'eft pas dans unedire&ionconvcnable , \\finmouve- cftobllgefouventdetournerenticrement, commeil ^J"mcircu- roit par ce qui a ete' dit-ci-devant. Al™Qm ^ Or felon que les corps magnetiques, qui font ainft u- unalltlan
flis par cette conjondion, le touchentimmediatement^^^p^, par un plus grand nombre de parties d'un aiman pur, ils de vtnu chaflfentauflid'autant plus facilement i'air dentrcdeux, <?«'*», f*i |
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X7i. PHiLOSOPHIE
& s'atachent plus fortement l'un a 1'autre.
Et c'e{tcequifaitqu'unaimanarmedefer commeA
foutient un poids beaucoup plus confiderable comme B & C. que 1'orfqu'il n'eft pas arme. Car la garniture de fer DE, qui loutientlespiecesdefer, qu'on y a jointesprefqueim- mediatement a fes parties magnetiques degagees des au- |
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tres terreftres & heterogenes 5 & parconfepuent a des po-
res plus fetrez & en plus grand nombre; ce qui fait que la matiere canelee y paffant enplusgrande quantite; e- £^ei'laen.cznc avecplus deforcc lair quiftitefortpoursinfinuer *donr.e'oc- cntredcuxj&ainficetaimanunitafoi plusetroitement un $afien a la corpSmagnetiqUcpluspefantcomme B,ouC. 4muv>iti A-nii Qnreconnoitlaverltedece que Platon, auraport dTdT' deGalien, ditdansfonTimfe, aicavoirquefaimanna- mprietex, gitpas parattraftion, maisparuneimpulfioncirculaire; 4tla>m*n, |
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_..
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D5*w™r-1'.'
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Natubelle L i vre III. ^7?
eequi» adirelaverite, m'adonneoccafiondesilyaplu-
ficurs anne'es de chercher avec ioin, & de propofcr la ve- ritable caufe des proprietez de 1'aiman. i 1 nerefteplusmaintenantquaparlerduretabliffement QjteVai-
de la vertu magnetique qui confifleencequeaprochant wipeut convenablement un corps magnetiqued'unaiman, onyrpreniir(! cxcite une plus grande, ou une nouvelie force de dircction, '* veHH' & de conjonclion, felonla maniere difcrentedont on l'a- pliquc. Cequifc faitlorfquuncertaincoursdelamatierecane- Cmmem
lee entrant avec violcncc dans les porcs d'un corps rna- 4JeJ'H • gnetique, qu'on a mis aupres s y ouvre plufieurs paffages, & difpofe les petites fibres qui avancentdans les pores, d'u- ne mariiere propre pour donner un paffagcpluslibre ala matiere magnetique: a pcu presde la meme manicrequc nousrelevons, oufailonsbaiflerlepoil, oulaplumedes animaux, fuivant Ia manierc difcrente dont nous paflbns notre main par deffus. On obferve un efet femblable, lorfqu'on aproche de la comtntmt
terre, oudun aimanun morccaudefcrqui n'a jamaiseuttnmorceAu de vertu magnetique, ou qu^onn^aencorejamaisaplique^/^tf*' aaucunaiman: ou Iorfqifon enaprochedcstuiles, des"' J4"1*1* barres de fer, ou autrcs corps femblables, qui durant uneu d*yertil long tcmps ont eu leur fituation vxrslemidi, ouvcrsle'"^^ feptentrion; oubienquandony apliquetantdt 1'une, &neJife, tantot 1'autre extremite d'un couteau, ou d'une vcrgc d&renment fer, qui n'a encore jamais receu aucune imprefTion magne- fekniesdi- tique. Ceflceqifonpeutvoirdanslecouteaudefer A D, versen- dont la memcextremitedumancheeftprefenteetantot a drahsdeU la partie d'en-haut C de la bouflble E , & qui fait tourner Terre- versfoi 1'une, ou Pautre partiede i'eguille, fuivant Ia ma- nierediferentedonton 1'aplique. . Car cn tout ceci il n'arrive autrc chofe , C\ non que par
la on produit une vercu rnagnetique, ou toute nouvclle, M m ou
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y
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P H I L O S O P H 1 E,
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X74
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Qjtun
corps m*- ffspro7rieou PluS grandTpar 1'cxplication dcs corps magnetiqucs,
m. diffi- comme il paroit par les efet?, rtnttsfelon Or la vertu qui fe communique au corps magnetique eft
lesdivers difc'rente fuivant lc cotcdc laiman, auquclcecorpscft eottx.de aplique: parceque la matierecanelee, quifortd'unc6te Vaiman, deTaiman, eftdifcrentc dc celle , qui fort dun autrc co- AHxqueU t^ commcnouSavonsfaitvoirci-devant. ™4f '" Or de quelque manicre quon aproche dun aiman uti p'tuyqH9}morceau defer long,il re$oittoujoursrimprciTiondela mlong matiere magnetique fuivant fa longucur; quand memc on rmreeaa leprefenteroitaTundespolespar lemilieu; parccque la defer, qu'- maticrc canelee pcut fc mouvoir au travers du fer fuivant o» aprochefa iongueur, avec plusde facilitcqucdanslJair,lorfquclle d'un atmanvjent a fortirde fa largeurou dc fon epaiiTeur qui font pcu k§!!$ confiderablcs. Car cctte matierc trouve dans lc fcr, qui vmfe"ex~ eft m corPs fo*ic*e' ^es Porcs Sui s'acommodcnt micux a trtmiu7.' fon paffagc, que dans l'air quieft fluidc comme on pcut voirpar cequiprecede. v h • Caf
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Naturelle Livre III. 275
Car unlongmorceaudefer, etantprcfcntcparTundc
fes bouts a 1'une des deux extremitez de Faiman, aux en- virons despoles.fuivant la fituation A B, & C D, a un pole opofe a cclui dcl'aiman, cn fortcque A fcra lc pole du fep- tcntrion, ik D cclui du rnidi; parcequc le cours de la ma- |
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tierc canelce qui vicnt d'unpolc ncpcutcntrcrqucdans
un pole opofc; comme il paroit par ce qui a e tc dit ci-de- vant. Mais fi on aprochclc fer E F dePequateur d'un aiman,
par Tendroit qui regardc quclqu'undes poles, alors cettc piece dc fer aura un pole opo(c acelui-la; afcavoirfep- tentrional dans la partie F, & meridional dans la par- tie E. Or quand un aiman touche par 1'undc fes polcs unc la-
me oulc milicu d'un morceau dc fcr de figurc longue com- mc G H.ou IK, alors il arrivequ'un dcs polcs de ce fcr fe trouvc au milieu; & 1'autre dans fes extremitez; de fortc que les poles de fcs cxtrc-
mitez font fcmblables a ceux de 1'aiman, qu'il a touchc, mais qu'ils cn font difcrcns vcrs le mili- cu. Sibienquelcfer GH a fes polcs fcptentrionaux aux deux bouts, & le mc- Mm x ridio- |
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2j(y P H ILO S O P W-.I r.
ridionalau_milicu.- & que lc fcr IK a un pole fcprcnrrional
aumilieu, &lesdeuxmeridionauxa fesextremitez. Que l**i~ L'airnan'' ne perd ricn de fa rerce par l'atouchemcnt du m*n ne fer;-parccqu'en efet ii ne pcrd ricn de fa fubftance ni dc l'ar- prd rttn rangement de fes partics ; puifque fon adion confifte dans defa verm le mouvcment de Ia matiere canelee qui le penctrc avec tncemmu violenccfans enricn cmportcr. mqstantfes £t j[ ne fert jc rjen d'obje<?ter quela legerete de la ma-
proprietez.. ^^ canejce Clt ja caufe <jcs trojs operations maenetiqucs
5... ,,„. que nousavons deja exphquees. Caf pourcctefetilneit
Uenani pasbefomd atnbuercettequaliteaiamatiere canelee ,qm
legirete, forme comme uneefpecedc tourbillon; &quandmeme
nipefan- clle auroit de telles qualitcz, lalcgerete n'arreteroitpas
ttur. plus les cfets dcTaiman, que la legerete d'un ventimpe-
tueux 1'empechc de pouiTer un grand vaiffcau de quclque
cote.
"Ainflce que nousavons dit jufqucsici dcTaiman fufit
esvertus m ^IC comprendrecommcntde 1'ambre, ou duverre,
aclamvrt' , , , r, \ c 1 r 1 "*!■" r 't
eyduverre ciu on a CCRau':e aforcede froter contre de I etorcpeutek-
icUttfe. ver ^e *a P^ille, ou du papier, quand on l'en aproche a une
juftcdifrance, acaufequc cescorpsctansainfiechaufeziCv
rarefiez, il cn exhale quantite de matiere quifaifantun
efpece de tourbillon vers eux cn aproche la paille, ou Ic
- papier. -
Voila cequc nous avonsa diredes corps inanimcz,
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PHI- ,
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Z77
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PHILOSOPHIE
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NA TURELLE
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L I V R E Q^U A T R 1 E M: E.
Des animaux irraifonnables.
C H A P I T H E. I.
Des corp animcz>, ou viv&ns.
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Es corps animez, ouvivansfontceux
dont les partics ont une telle conforma- |
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Deseorps s
animet, |
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^jtion, quelcurfubftance, quifediillpc
fans ccfle, ert entrerenue par lc moien I du fuc des alimens , qui apres avoir etc prepare", cftpoufle.au dedans d'une manierc convenabie a la conftitution naturelle des partics. Ceft cctte conftitution r ou conformation des parties rDel'«me qu'on apclle 1'ame vegctativc des corps animez, car c'cft vegetative, la le principc d'ou procedent toutes iesaftiones vitales. Cctte difpofition confifte dans la chalcur naturelle; qui De U cha-
ii'cftautre chofcqu'un fcu fans lumiere, qui s'cft engcndre liur mw dans lcs corps vivans des lemoment de leurproduction ,retie< &qui fervant principalementapreparer lefucdesalimcns pouricntretiendesparties, 1'cnvoicpartoutlccorps, au- quel elle i'unit. Et c'eft felon Ia diference dc cctte chaleur naturellc que
lcs corp$'animeZ font principalernent fujets a diverles al- tcrations. Or lon peut bien donner ienomdamc ve'getativcau
fiic des alimens, puifqu'aprcs avoir et* prepare', ileft Mm 3 1'in»-
|
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278 PhIlosophie
rinftrumentimmcdiatde 1'entretien du corpS:&l'on peut
bien- apcller viela diftribution qui s'cn laitpour la conier- vationdu corps; comme onpcut afli nommcr mortlede- faut de cettcdiftribution. Les corps vivans font tcllement difpofez en de certains
temps, qu'ils preparent lefuc desalimcnsd'une maniere propre a produire leur fcmblablc. ."■* >om Ainfi les actions des corps animezfontaunombrcde vimns. <M^» * f?av°ir la nutrition & la generation. De Unn- La nutrition eft propremcnt Taftion du corps trition, aniriie, par laquelle la difljpation de la chaleur natu- relle & de la fubftance du corps eft entretenue par Ic moien du fuc dcs alimens, qui apres avoir etc prepare cft pouffe vers lespartiesquidoiventen etre nourrics. T)e Uco- Q'eft a qU0j fertla coclion; qui confiftcdansunccha- m' leur, ou dans une fermentation , parlemoiendclaquel- le les parties infenfibles des alimensfontpreparezdune maniere convcnable a h conftitution & alaconformation naturelle des partics du corps. Quedans Ainfi iln'arrive ici aucun changement de fubftance; vu- *'' i. que la fubftance, oula matiercdes alimens demeurepar poiitde tout ^a m&me '• maislesaccidcntseflentielsqui font quel'a- f/74«fffWfBhmenteftdiferentduchUe, &lechilcdufang, lbntfeu- defitbftan- lcment changez dans la coftion. ce. i ^arJiunousvoionsqifonnepcutpas raifonnablemcnt Qifelayfub- cfjre que 1'aliment fe change en la fubftance du chile, des (iancedei os f ou ^eja chair, mais bien qu'il fe convertit en leur ef- alimins ne fence. a moins quedc vouloir prendre lafubftanecpour pmmL *a maniere dontlafubftance, oulamatierc fubfifte. Or Um coiti- nous avons explique ci-devant comment lcs accidcnts cn. peuvcnt etre efientiels a un chofe. Que U vie Entant que la nutrition entrcticnt la chaleur&les ef-
dipendde fprits, on peutdirc qu'elleeftla caufe de la vie: maisen- U mtrititn tant qucllle reftaure la fubftance du corps on la peut noff* mernutrition J |
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Naturelle Livre IV. 2.79
La nutrition eft ou egaic a la diflipationqui fc fait, & a- T>et efpecet
lors on 1'apclleabfolument nutrition; ou elle lui eft inega- de ^tttriti- le;&alorson!a nommeaccroiuement, quand cllefournit '"• plus d'alimcntaucorps , qu'il nesendifllpe ; ouonTa- pdle dimination; afcavoir lorfque !e corps pcrd plus de fa fubftancc qu'il ne lui en revient. Df [4 ^ef_ Or la diverfite dc la nutrition procede ou de la diference rmtt
de lachaleur, oudeladivcrfcconftitution ducorps, qui eft nourri; comme nous expliquerons plus au long cn par- lant des animaux. j5, [4 La gcncration cftTadion d'im corpsanime parlaquel- ration.
le il engendre fon femblable de fa proprc femence. 7)e Ufor- Ceft a quoi fert la formation, qu fait quc la femence mation.
prend la forme des membres&des partiesd'un corps vivant La formarion fe fait par la chaleur feule, & par lc moien fyl e^efe
delaflgurc&delagrandeurdesparriesdekfemenccfans^ t4r, le qu'aucunc faculte ou aucune intelligencc corporelle la rf^J * dirige dans fon aftion. Le hazard, ni la fortune n'ont aucunc part a la forma- QtfeUe ne
tion, ni au refte de la gencration. Car ks divcrs corps a- fe f*lt t>«* nimcz lontproduits parlachaleur&parlafigure&gran--fmwr'" deur des parties delafcmcnce, oudecequitientlieude ""*'>'»*»' femcncc; & cela non pas fortuitement, mais fuivant les ^f W loix certaines & lmmuables du mouvemcnt; bicn quc ccux mm qui ignorent le concours des caufes qui contribuent neccf- teirement a la generation, s'icnagincnt que cela fe faitpar hazard. Or nous dirons toujours la meme chofe au fujer dc lageneration desplantcs& desanimaux que nousdcvons expliquer dans la fuite. Etperfonne ne pcutdircraifonnablementqu,unetclIcjQ«V//<r fe
gcneration le faffe par accident; &nonpasparellc-me faitparel- me. Car bien qifelle fe faflc par le moien des accidcns.dont lt-mimt nous avons dcja tant parle 5 clle fefait neanmoinsaufll &mnW' parellc meme, c'eft d dire par lespropresforccs deccux *cc,denti qui
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x 80 Philosophib
qui cngendrent, vuquc ccs accidens leur font propres &
particuliers, bien qu'ils foicnt proccdez d'ailleurs,
Chapitre II.
Desplantes.
Desplan- T Es corpsvivansfontlcsplantes&les^nimaux.
*"• | / La plante eftuncorpsvivantdoiicd uneameve- getativc, par laquelle il fe nourrit, & produit fon fem-
blable. Lesplantes s'cngendrent, ou de femence, ou biea
fans lcrnencc, •Dequec eft ^a femencedesplantesfemble en etre une efpecc de rc- que lurje- jetron ? qvfordinaircment on apelle germe & qui efl cou- vert d'un certain fuc epaifli, & d'une peau delicate.
Dtmonftra C'eft cc qu'on decouvre fenfiblcmcnt dans Ia produftion
tion de ce- d'un grain dc femcnce derave, oul'on voitnaitrequatrc
'<*• peaux oudavantagedansfoncnvelope,dontchacuneren-
ferme un petit rejetton feuillu qui aabord cft environne
d'une liqucur tranfparente , qui s'epaifTitdcplusenplus
par la fuitc. On aper^oit la nieme chofe dans lcs noiaux
decerife, deprune, d'olive,de date& autres femblables
fruits.
Lorfqu'on jettecegraindefemencedanslaterre, quel-
commciit ques-unes de fes parties formcntpar le moiendufucqui
les plantesleur eft porte, unc racine qui setendentcrrc: lcsautres
s'enfor- pouflans hors de terre font le tronc, les branches & les au-
mtnt. rres parties.
commem Les plantes vicnnent fansfemence, lorfquclesparties
tl s engen- infenfibles du deflus de h terre, etans inceflamment agi-
redes t^es ja rnatierc fubtilc ont des flgurcs unc fituation &
planttsians , r * r> ■ 1 ° „
f mence ®es mouvemens propres a formcr le commencement d une
racine, d'oufortenten-fuitelesautrcsparticspar Icmoicn du fucalimentaire, quiyeftporte, &qui dilate ccger- mc
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-._,.-_ .-,...,._...-._._,..._—_ _.., ...—-...,.,,_._„ .......... ....„_.„--,.„_,-,_._-,_,,,------------,....,„--------..........._,.-.,.,.......,,___,_
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Naturelle Livrb IV, 2gr
mc en lui donnant uhe certaine figurc. D',u v'cnt
Or commeces partiesdu fucfepeuvent joindre&unir e!utlien
enfemble d'une infinite defagons, acaufcdeladiverftte ?^s rtr
i • o i i i i ■ t • / i''■'•« • ,..de divcrfet duterroir, «delachalcurquilesagite; dclavientquil rortesreim
s'endre plufieurs fortes d'hcrbes dans dcs endroits difercns ia diferen-
delaterre. eedntet-
De plus pour donner la vieauxplantes , &pourI,en-.rw>.
tretenir, il faut que le fuc de la terre foi-t chafle par les po- ®*fi<»«-
rcsdelaracinedans_aplanteme__eparlachaleurdufoieil'"'"'*5^
& par 1'agitarion de la matiere fubtile, & qu'y etant pre- ' Jte parepar une coc-ion convcnable, ilfc repande de tous co- "' mw~ tez, &s'unifle-enfuitealaplantememe: car c'eft en ceia, quc confifte fa nutrition & fon acroifiement. Or la raifon pourquoi lc foleil & la maticre fubtilcchaf- „ fmmtnt
icnt par leur mouvementquantitc dahment non te\3\c~tn e. mentjufqu^uhautdesgrandsarbresmaisauffijufqu^rex-y,^'^ tremite des fibres de lcurs flcuilles;& qu'au contraire il ne hautdet s'~!eveaucun fuc au haut d'une plantc mortcquelque peti- grandt ar- te qu'ellc foit, la raifon dis-jedecelacft dcceque dans un bres. arbrc vivant les poresdesparti§sfonttellcmentdifpo;fcz que lefucdeia terrc, qui cft poufle dans laracineeftc- chaufe & agite avcc violenec par la maticrc fubtilc, qui s'y trouvc j de iorte qu*y ctant portc en abondancc & ne pou- vant rctourncr par ou il cft montc & caufc de 1'arrangement desfibrcs&deia difpofitiondespores.quirenempechcnt il eft contraint de monter plus haut, ou trouvant des po- fes, ou !a matiere fubtile a plus d'agitation , il s'clcve de plusenplusjufqu'acequ'enfinil arriyc a l'cxtrcmitc des fibrcs dcs feuilles. Et parcequ'il ne fe rencontre point de fcmblables porcs Viur1m
dansuncplantcmorte, delavient qu'aucunfucalimen- '•***''
«. ■ ,*,-,,, ■ rivepat taircnypeutctrecieve. d,mdes
. Or lcs parties du fuc alimcntaire qui font rcpanduesj.;,,^^
dans la terre etans difercntcs & lcs porcs dcs racines etans mones.
Nn di-
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Comment 2ga Ph i losopi h e
diverfes divers;de la vient que !es plantes rc^oivent des-fucs difcrens
plantes fe ^uj y font diverfemcnt difpofez felon lafiguredesporcs. twunijfent qc qUjfaitvoir qU'on nedoit imaginer aucuneattra&ion dunmeme , ^. '',.-01 j 1 r.t*. ..♦ dans la seneration&la nutntion des plantes.
Jucjansat- t *-. . .. • . « . n, , . r , tutlion. La duree de la vie des plantes, auili bien que des ammaux
Beleur confifte dans une conftitution & conformation conve-
duree&dendole. de lcurs parties; car lorsqueces deuxchofcsvicn-
Uurmort nentamanquer, les planres vieilliffent&fefechent, jus-
Deleurdn qU'a ce qu'cnfin elles meurent.
fames tor Les principalcs partiesdes plantesfont homogcncs.ou
mogenes. ner£r0geneS- Les parties homogenesfontliquides,com-
parties he-mc^cs ^ucs' !* leslarmes; ou les humcms; ou folides,
terovenes, comme la chair & les fibres.
Deleurs Les parties hetcrogenesfont ou pcrpetuelles, ouan-
fanitsles nuelles.
plusdura- Les parties qui lont les plus durab es dans plufileurs
ftf' ,. plantes font la raicne, le tronc, la tige, la moile & les
^Hranches.
tZt^JL Celles qui ne font qu'annuellcs font les rejettons, Ies
attt fruits & les lemcnces. % " DeVeccrce Les parties les moinsprincipales , comme on parle,
&desfeu-font l'ecorcc,& les feuillcs.que quelqucs-unsprennent illes. p0ur les excremens des plantcs; mais fans fondement 5 Po«r^«o/ parccque ellesfont partic desplantes, auflibienquelc re-
les femUesqq ( puifqU»eues entrcnt dans lcur compofition, &qu'el- tombentde. r*_~[ , . . r l ^ certaines les font Produitcs Pour Icur ufage.
plantes au ^es fcuilles de plufieursplantesdurables, quifont dans «wwfwe-deslicux froids, tombent fur la fin de fautonne; par- mentde ceque les pores etans bouchez par Ic froid qul furvient, /7»'m-, eH'aliment ne peut pas pcnetreren aflez grandc quantite quitiiesde-fans leurs racines & dans leurs feuilles,ce qui faitqu'- }"eureM 4 clics tombent apres s'etre fechees. Mais les plantes,dont d^ranl la UJDftance c& Plus folide, les fucs plus chauds ou plus meme fai- agltez' & &ont les Porcs s'acommodent mieux aumouve- fm. ' nieat |
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Naturelle LivreIV. 2S3
tnent violent de H matiere fubtile, confervent au coeur
memc de 1'hiyer leurs feuilles dans une entierc vigueur. Lesplantes portentplus, ou moins de fleurslelonla
quantite des poresd'oules feuilles des fleursfortent. Car comme dans un bon fonds les fucs s'elevent dans Fourquoi
les herbes en plus grande quantite, que dans un terroirle$ $emfe maigre; dc la vient que lesfemences quon y a jettees .r4nctiam produifent dcs herbes pleinesde fleurs : a caufe quc ItSbondtnet vapcurs des fucs tcrreftres, s'ouvrent plus dc paffages^»^» dans lcurs queues & dans leurs boutons. fondfertite La propagation des plantes fe fait par lc moien de la De U pro~
fcmencc ou dela racine, ou en fichant leurs rejettonsP^'"1 dansla terre.ou bien par les grefes qu'on encoupepourP^"^' en enter d'autres' Car toutes ces chofes ont la meme difpofttion a produire lcur femblable. A 1'egard du fond les plantes font ou terreftres, ou , ■?'tem
aquatiques. ^mmcu Les plantes de terre fe trouvent dans les /ardins, ou bicn
croiflent dans les champs. ^. Lcs plantes aquatiques fe rlifeontrent dans les lacs dans
lesfleuves, oudanslamer. A Fegard de leurs accidents les unes font parfaites , 011
portentdufruit, les autres fbnt imparfaites. ou fteriles. A 1'egard de leur proprietez, les unes font chaudes lcs
autres font froides ies unes font nourriffantcs, lesautrcs font medecinalcs. ilyen a qui s'etonnent que dc ccrtaines herbes ttes Cmment
froidcs & vcnimeufes, cornme la cigue, lepavot, l'a- *" herhes conit, & autrcs femblablcs puiffent vivre; pui^uepar'™^f'v" leur froidcur&autrcsqualiteznuifiblesellesotcntlaviea^^ ^fB_ 1 homme. Mais cetteadmiration ceffera fi l'on fe fouvient f»'elks que certaines chofes font froidcs & nuifibles a de certains foient ve- corps, & qu'clles font chaudes & utiles a d'autrescorpS; mmeufes.) commc nousavons prouve ci-devant en parlant dcsquali- tez« Nn % En- |
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X$4 PHiLOSOPHIE
Enfln toutcs ies plantcs cn gcneral font poiirvues d'un
Desarbres. tronc, ou d'une tige. Des *Ar- Les plantes.qui naiflent avec un tronc l'ont pour la plus-
hrijjeaux. par»; oU fmiple& gros, commclesarbres, oucompoleSc plus tendre comme les arbrifleaux.
Des herbes. Celles qui croiflent avec une tige feuillue s'apellent her- . bes. < D'oupro- Au refte toutes ces efpeces & ces partics diferent felon
cedt U dif- ics diverfes fortes de plantes en couleurs, de favcurs, en
ference des 0deurs t cnfigUres &en dautresqualitcz. Etcettediver-
f antes. fo^ qUOjqUe jnnombrable ne procede quedela difcrence
inrlniedes pores & de 1'anangcmentde parties infenfibles,
qui fe trouvent dans la terrc; dans les iemences, ou dans
lcs plantes.
Pourquoi Et comme cettedifercnce des pores & dcs partiesn'efl;
en rien pas encorc particuliercment connue; de la vient que nous
peut-pas ne p0uvons pas traiter a fond la dottrinc dc plantes, mais
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ner une
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«»-feuiementen eencral.
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connoifjm- ^eux °P^ voudron t avoir des defcriptions plus exa&es
ceexaSe. dcspiantes, nont qu'a c4^flftlter ies Botaniftes. Que Us e- Mais nous ne devons pas omcttre ici quc l'on peut tirer Jprits.quon desflcurs, & desfruitsdes plantes comme des rofes, dcs tkedes pommes, despoires, &principalementdesraifins, &de plames & quelques fcmenccs un fuc , qui apres s'ecre purific par la esjrmts fermcntation, & diftilc par 1'alambica !a chaleurdufeu AHclauetl f^Wt^i^pritquis^eni&nnie; &quiapresavoircteen- ttant en- ^iercment purge dc fon phlcgmc par la diftilation reduit flamez. bru cn cendre un mouchoir qu'on a trcmpe dedans, lorfqu'on Urunlinge 1'aproche de la flamc. Mais fi cct cfprit aprcs avoir ete di- quon4 ftile' contient encore beaucoupdepartiesaqucufes & infi- trempe ds- pides, il prendra feu a la verite, mais il nc brulcra pas le •m, mouchoir. Et la raiibn de ccla eft que les parties aqueu- fes, qui font reftees aprcs la diftilation , s'infinuant dans lespores du lingc qui eft trempe empechont les efprits d'y pe.
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Naturelle Li vre. IV. 285
penetrer, & parconfequent d'y, mcttre le feu. Mais
lorfquecetefprit ctant entierementdegagedctoutphleg- nac, cft allume alors fon feu trouvant lespores des filets du linge aflez ouverts y excite un nouveau feupar fon ■ mouvemcnt, & confumeenfin ce linge jufques aux cen- drcs. Cctefprit diftile fe pcut enflamcr parceque il eft compo- %«(ft ef-
ie departics fubtiles & branchues, que la matiere du pre- Pr,c" eft micr element qui fc mcutentreellesenflamefacilementP'"^^ quand 1'occafion s'en prefente. Cepcndant il n'aproche ... t , pasdelanaturcdeIhuile, acaufequelespctitesbranches de fes parties font trop fubti cs pour pouvoir compoier u- ncliqucurcommc! huilc qui eft fort gluante, a caufe dela grofleur dc fes partics branchues. Or il faut bicn rcmarquer que nous avons dit que par la Pourquoi
diftiladon on peut commodementtirer un efpritcombuf- °" ne Peut tible dcs fucs & des liqucurs des vcgetaux; apres les avoir Pastner^es faitfermenterconvenablemcnt. Cariln'yapointd'efprit^/r^f,"^ capablc dc s'enflamcr a moins quclafermentationn'ait #(WW deJ precede; parcequ'cndiftiL^fcsfucs, oucesliqueursa-/n(/f.f</w vantcetempsLi, onncntirc^peduphlegmctoutaqucux/>/.j«;<M« & infipidc. Et la raifon dc diia eft qu'avant ia fermentation femcnce*fr les efprits font fi etroitdment unis & entrelaflez avec les ^* fiears. autres parties, qui entrcnten la compofition dc ces corps; que ni la chaleur dc la diftilation, ni quelque autre fcmbla- blc ne les pcut afifez fubtilifer, ni les dcgager des autres parties, pourlesjoindre enfemblc, d'uncmanierccon- Pourquoi venable a compofer une Hqueur fubtile & combuftible. ne m peut Mais d'abord que ces fucs, ou ccs liqueurs ont fermcn- ff*
tc (ou qu'un feu chaud & interieur les a perfecT:ion-f'm'f"':'./: neparfachaleur, ouparfonmouvement)alors la mafle,?J'nS/'ar qni conticnt toutes lcs partics &touslcsfucsdesplantes / '?"!" «ont nous avons parlc, cft tellcmcnt agitce par la matiere ^ fermen. celefte, qui pcnetre facilement dans fes porcs, & qui cau-1atm att Nn 3 teprtcedi.
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286 Philosophie.
fe cette fermentation, que non feulemcnt elle s'echaufe,'
mais qu'clle ferarefie, fefubtilife, & que tous les cro- chets, ou lcs hamefons par le moien defquels fes parties etoicnt entrelaflees & etroitement unies enfemble, fe diffolvcnt; d'ou il arrive que par la diftilation on n'en peut pas tirer beaucoup d'efprits capablesde senflamcr. Qjie f\ la Mais (i la fermentation des chofcsqu'on veutdiftiler a fementa- £tc tr0p grande, elles fe condenfent.fc fiient & s'afaiffent, aonaete ^ caufe quilfe fait unetropgrandediffipationdcsefprits, teonnen °^QVi dcvoit tirer: dememefilafermentationaiant ete peut tirtr imparfaite, n'a pas affez bien diffout les efprits des cOrps que peu ou qu'on diftile;alorsen diftilanton ne pourra tirer des fleurs, peintd't- dcsfruits, desfemences, oudesfucsdes vcgctaux quepeu, Jprits. ou point d'efpritscapables de senflamer. comment E* la fermentation ne fcrt pasfeulementafeparerles Ufermen- efprits dcs vegetables dc leurs autres parties; maiscllc tathnpeut contrib»e auffi a en degagcr les acides; commc on peut converttr U VOjr dans Je vjn, faas ja biere.dans 1'hidromel, dans 1'eau viHyL btere & je fucre mclQz enfemble^gc dans quelque autre liqueur 'fJnibl fortc des veSctaux' <lui a^fciente. Car on ne peur tirer bUsli- * de vinaigrcdetoutcsccschores, ficen'efrparcequeleurs qtteurs en parties tranchantes, en quoi conflfte leur qualite aigre font vmaigre. tcllement difpof ecs par la fermentation, qu'ellcs peuvent (lorfqu'ongarde ccsliqueurs trop long-temps, ou qu'el- Ies font trop agiteesparlemouvemcnttropviolent, ou par la chaleur exceffive de I'air) fe dcgager des autrcs par- tiesquilesenvironnent, & quiempechentqueleuraigreur nc fc fafle fentir&quelle ne nous caufc aftuellement le fen- timentd'aigreur, enfefeparantdesautrcspartics. Voila ce quc nousavions a dirc des plantcs. |
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Cha-
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Naturelle Livre IV. 287
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Chapitre. III.
Desanimaux> deleurs yartiesejr deleurtemperament.
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Nanimaleftuncorps» quioutrelavieaunefaculte t ceque
fenfitive&motrice. ceji^qaun |
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La vie de 1'animal ne confifte pas feulement en ce que amj"/i ■
fesparties fonttellcmentdifpoiees, que le fucdcsalimens ^tsani y rccoit fa co&ion, qu'ilferepandpartoutlecorps, &maUx. qu'il s'y atache; mais aufil en ce que 1'animal (du moins lorfquil eftparfait) aparticulierementunecertainepar- tie qu'oii nommelecoeur, qui conticnt un feu chaud fans lumierc, ou lc fuc des alimens etant porte principalement par ies veines s'echaufe, & quiapresavoirete' pouflcpar lcs artercs dans les parties, quildoit nourrir , rctourne en-fuite vers lc coeurparlesveincs, afind*y etreechaufe de nouvcau. Lafaculte dcfentir & de fe mouvoir,qu'on nommed'or- Dufenti-
dinaireramefenfitive, confiftedansunecertaincconfor- ment&dH mation & conftitution desdtoties dclanimal (commewoave" fontlesefprits, lesnerfs, lesorgancs dcs fens, les val- mm' vules» lesmufcles&lesmembres) parlaquelleilpeutre- cevoir lesimpreflionstantdesobjets intcrieurs, comme lafaim, lafoif, &lespaffions; quc dcs objets du dehors comme les couleurs, les fons & lesfaveurs,quiexcitent en lui divers mouvemens, & le tranfportent tout entier d'unlieucnunautrc. Ce mouvement fenfitif & local fe fait dans les animaux „
ae meme que danslcs automates, fansaucun apetit pro- Ymm rm premcnt dit. Et ccla paroit aufli dans 1'homme, qui fait r%tit& i0_ plufieurs a&ions fimplement corporclles & fenfitivcs fans cal. connoiffancc, ou fans y penfer: mais il n'y aaucune rai- fon pourquoi de telles aftions ne fe font pa£ toujours de la meme manicrc danslesbetes. Or
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2.S8 FHILOSOfHir.
vourqnoi Or comme le fang qui a ete echaufe dans le coeur, &
le fmg cft COnvcrti en cfprits, eft le principal organe & le plus immc- ntmmttd- jiat? $ou procedent lesaetionsdes animauxles pluspar- TesdMt*' &its; il femble auffl °lu'on le Peut PrencJre en quelquc fa-
Tcriture ?on Pour *eur amevegetanve & fenfitive. Etdelavient Levitic.' qu'il eft dit dansrEcriture. quc 1'ame dcs betes eft lcur 17.14. fang. Desam- Dans certains animaux, commelesgrenoUilles, les
mattxqui mouches, lcsfcorpions, lesfcrpens&autrcsfemblabLs, meuretit&ic froij deiautonnc&delliiverarteteaflcz long-temps renatfm ^mouvementrccjproqUedufucalimentaire, &empeche juatl/iYt- ja CTcncracion cles cCprlts: maislaconformation& lacon-
ment. np . , ' . k -i ftitution dc lcurs parties reftantencore, ils commcnccnt
a rcvivre comme auparavant, d'abordquelachaleurdu
printemps, ou de 1'ete revient: defortequecesanimaux
mcurentendecertainstemps, & reviventfucceffivement
en d'autres:
QjteU La difpofition des parties des animaux & des autres
cQnftitution corpS vivans, qui eft lc principe de lcurs a&ionss ne con-
effenuellt fiftepasdansun pointindiviftfc>le; maiselleeftd'unegran-
desam- ^c etcndue; de forte qu'elfe peut etre bonnc ou mau-
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frendd°eu~x vaik' ^* ^ cu" Pourquoi cUe comprcnd dcuxctatsdiffe-
Jtatt dife- rens '■> & f$avoir celui de la fantc, & celui de la maladie. rens. La fantc eft une difpofition des parties, defanimahqui De la fan- lc met dans un etat. propre a fairc bien fes fonclions.
te- La maladic efl unecertainedifpofttiondespartiesqui DeUma- cmpechequeIcsfon&ionsde 1'animalne fefaflcntpasaflcz
Ud£ , bicn. _*>> 1". °" Parle mot de partie nous entendons une fubftancc cor- aoit enten- ., r ' , . . ,.
drtpar u Porelle qui compofc Ic corps conjointemcnt avcc d autrcs,
nwdepar- & qu*ct* deftineeafairc quelqucsfon&ions.
tie. Lesparticsfont, ouinlenfibles, oufcnftbles.
Les parties infenfiblcs fontdiverlesfelonlcsparticsdi-
ferentes qu'ellcs compofcnt. Car autrcsfont les partics in- fcp-
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NaTuuelle Livre III. ^89
fenfibles des os: autre cclles des chairs; autres celles de D^^rtles
lapaau; autrcscelles des membranes; & ainfidurefte. ' /
Les petites parties infenflbles, non plus que Ieur Qu'oine
liaifon,ouleurtiffun'ontpasencoreeteafles bien connus lescomott.
jufques ici; c'eftpourquoi nousn'en avons pas cncorede Pas"1C0re
1 .rr rr cl • • exmement connomance allez exacte. ;
Entre les parties fenfibles les unes font folidesy &les Dcsparties
autrcsfluides. fenfbles. Les parties qu'on nomme folidesfont cellcs dont les pe- DesParties
tites parties font affez etroitement jointes enfembk; bien r l "' qu'elles ne gardent pas toujours une meme figure, ni une raeme fituationjcomme il paroit dans les poumons,& dans les inteftins, qu'on apelle parties folides; quoiqu'ils fbient plutot renfermez dans des borncs etrangeres, que dans leurs propres bornes. Leurs difcrenccs fontordinairementprifesdelcursdi-
vers principes, quibienqu'ilsfoicntdepeudimportancc, nous ne voulons pas neanmoins nons eloigner du chcmin ordinaire lorfqu'on le peut fuivre fans faire tort a la verite. Premiercment a caufe des principes de la generation les
unes font nommees fpermatiques, lesautresfanguines, &lesautresmixtes. On apelle parties fpermatiques celles qu5on croit avoir pesfar-
re$u plusde femenceque defang dans la formation. Tclles ttes 1"on font, commeonpenfe, lcsos, lescartilages, Ies liga- "l™™'^ mens, lesfibres, les membranes, lesnerfs, lesveincs,^/ lesarteres, lestendons& la moelledu cerveau. Desparties Les par ties fanguines font cclles, dans la formation def- fangumes.
quelleslefang domine par deflusla femcnce. Tellesfont, comme on croit, les chairs des mufcles, &desparenchi- mes > commedu coeur,du foie, de Iarate, desglandcs, &lagraifle. i Les parties fpermatiques etans perdues.ne s'engendrent
plus de nonveau dans des homme faits; & quand clles ont Oo ete
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190 PHILOSOPtflE
$£e les ete defunies elles ne fe joignent. ou ne s'uniflent plus par
tftm • uiicmemefubftance; amfiunoscaffefejointparlemoien qmsnT d'uncal, &lapeauctantcoupeeferejointparunecicatri- sengen- ce. Mais il arrive tout lc contraire dans lcs parties fangui* drentflm nes & dans les enfans. de nounm Quelques-uns attribuent la caufe de ces effets a. unc ver-
Apret l'en- tu formttrice, comme ils parlent, qui eft foible dans les
fance. hommes. & affezfortedans lesenfans. Dautre preten-
dent que cela vient de ce que leshommesfontplus eloi-
gnez des principes de la generation quc les cnfans, & di-
fent plufieurs autres choies de cette nature. Maistoutes
oes railbns ne font aucunement valables. Ceft pourquoi
nous croions qu i 1 en faut plutot raporter la caufe a la molc-
ffe & arhumidite des parties dans les en fans, & a leur du-
rete& sechercffedansleshominesauiTi bien qu'ad'autres
qualitez femblables. ..
Pourquoi Oncroitauffiquelespartiesfpermatiquesfontplusfroi-
*"crottI" des quelespartiesfanguines: a caufequellesfontplusai-
elletfmt fement 0ff:nsees du froid, & qu'ilneparoitpastantde
fmdes. chakurdansleursa&ions. -
Despanies Les parties mixtez font ceiles qui ne penchant ni de co-
tnixtes. te ni d'autre n'ont pas, comme 011 croit, pius dc femence que de fang. Tclie eft la peau. Qut tous Or on doit avertir ici qu'on peut dire que toutes les par- les parties tjcs fontfpermatiquesa diversegards;parcequ'ellesfont for du corps m(jes ^abord grofliereraent de la fcmence dans la matrice, jont jper- ^.qU'en.fuitcetantachevees&ajantatteintlcurjuftegran- eu eqarda^cm Par ^c moien du fang qui y coule, ellesen fontprin- leur gene- cipakment nourries. Et alor.s il faut juger de leur naturc ration; & non pas-parles principes deleurgeneration, &deleur quelks coafervatjon, mais par la confidcration de leursquali- fontfangm tez. ' nesparra- £n fecond Hcu les parties font apellces fimilaires, oudif-
m/U ^lm^airesa 1'egard dekurcompofkion. |
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Naturelle Livre IV. 191
Les parties fimilaircs fontcelles, dontlafubftartcc eft l>«pm'm
femblable, & eft la meme par tout. Les Medecinsien font/*wa//'"rw- onzefortes; £f$avoirlesos, les cartilages, ksligamens les mcmbranes, les tendons, les fibres, les veines, ies ar- teres, lesncrfsjapeau, Sdachair. AquoionpeutajoiU terlagraifle, lepoil&lesongles: puifquecelontdespar^ QwIa tics qui entrent dans la compofrtion du tout, & dont cha^ graifftie cune a part eft de meme nature. Of on nedoit juger qu'ea foil& les gencral dc l'cflence de ces parties fimilaires: parceque Ics on£les fi** nerfs, les vcincs, les arteres font composces de fibres & de auvldet membranes. ; r . ' ^mulirel' Les parties diffimilaires font cellesqui peirvent etre dl^ Dts part)et
visees en petites parties diferentes les unes des autres^Com- diffimilai- rne, par exemple, la main & lc picd, qu'on peut divi- res. ferenpcau, enchair, enos, e n artercs & en nerfs. En troizicme liculcsparticsfont dmsees-enorgamques Desparties
& iwrgamques, a 1'egard de lcur conformation. 3. .jorganiques Les partics organiqucs font celles, & qui pour etrcce Despmies
qu'ellcs font & pourlervira leursufagcsdemandent \xminorSan*- certaine conformation determinee & lenfibletellesfontles 1ues' veines, les ncrfs, lcs arteres, les mufcles, les bras, lcs jambes&o Les parties inorganiques fontles os, lcs cartilagcs, & la
chair fimplc. En quatrieme lieu ou dit qu'cntre les partics les unes
font noblcs, &les WLttcs fuhalternes. Lesparties noblcsfontcelles, d'ou procedentprincipa- DespArt\es
Icmcnt les fonftions ou lcs actions des animaux. mnes t 0 u Anciennemcnt les Medecins contoient quatre parties prineipales.
nobles. A fcavoir le cerveau, parceque c'eft le principe dc combien on toutes les fenfations, & 1'organe tmmediat de 1'efprit. Le«»conte coeur,a caufc qu'il eft la fource de la chaleur naturelle, de■ftrdmaire laquelle dependcnt toutes lcs aftions de Fanimal. Le loic, parcequ'alors on croioit quc c'etoit la principalement quc Oo z fe
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29% ■ P H ILO;SO P HIL
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fc faifoit la fanguification;! quoique a la veritc il ne ferve
qu'a prfeparer le fang pour le coeur. Et les tefticules, par- ccqu'oncroitqueceftlaques'engendrelafemence; mais fansraifon. Car on ne trouve jamaisde iemence parfaite dans les tefticules des animaux memes lcs plus lafcifs, par- cequ'elle doit recevoir la perfeftion dans d'autres parties« outre quii y ena pluiieursquiafrurentqueleschevaux, lcs taureaux, & les autres animaux lesplus vigoureux, jettcnt de la femcnce apres avoir ete chatrez, & quc memes ils cngendrent leur femblabledurantplufieursannees, a moins que lesvaifleaux fpermatiques ne leurayent ete otez. Or nous croionsplutotquelafcmenceaquiertfa derniere perfedtiondanslcsveficules&danslesglandes, aufli bien- que dans les pores qui font autour dc la veffie proche du Sphin&er; & ceft pour cette raifon qu'on y decouvre fouvent dc la femenee toute parfaite, mais jamais en d'autres cndroits. Combien Mais nousfommesdecefentiment quil n'yaque trois »ousf*i- partics noblesi ou principales; a fcavoir lc coeur; parcc- fom de par qu'il eft le principe dc la nutrition : le cerveau; a caufc ties nobles. qu'il cft 1'organe du fentimcnt & du movcment, & meme le principc de lapenfee dansfhommei aquoionpcuta- jouter les parties genitales, puifquc c'eft par leur action quc fe fait lapropagationdes animaux &quel'efp&:eeneft . confervce.
Desparttes Qr toutc$ jes autrcs parties font snpeWcesfuhalternes, ou auxtiianes ^jj^.. parcequ>en cfet elles ne fervent que d'aide aux Eniin Iesparties folidcs,eu cgarde aux cndroits du corps
^Destuni-font divifez ordinairementen vcntricules ou cavitez&eri
^'""'"rmembvcs. Et elles ont gcneralement pour cnvelopesla
™*iet&~peau cxterieure, ou 1'epiderme, la petite peau dc desfous,
Tuwps oulederme, lagraifle&lepanniculecharncux.
* Lcs ventricuks font dc grandes cavitez, ou quelques-
uns
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Naturelle Livre. IV. X9 3
unsdes principauxvifceres fontrenfermez. 11 y en atiois;
afcavoir Ia tetcqui fon outre le cerveau quieftrenferme Desvcntn dansles parois fortesdu crane, comprend encore les yeux <"«/«, ou. le nez, les oreilles, la bouche, la langue & plufieurs au- «wr^. tres parties. La poitrine qui etant environnee des pleurcs detous cotez renferme lecoeur, les poumons,! apre arte- rc, & l'oefophage. Et enfuite le bas ventre, qui eftans se- pare de la poitrine par le diaphragme,& envelope du peri- toine contient leventriculeaveclesintefllns, qui y font atachez &lemcfentere: de pluslefoic, larate, lepan- creas, lesroignons, la veffie, & lespartiesgcnitalesy fontrenferme'es. Lcs membres font atachcz aux dcux cavitez inferieures pes menim
a la poitrinc & au bas ventre & diflingucz par des jointures, bres. Et Ils font au nombre de deux j afgavoir les bras qui dans 1'homme ibnt compofez de 1'epaule, du coude, &dcla main; & les jambes qui comprennent la, cuilfe la jambe prement ditc & le pied. Voila ce quc nous avions a dire des partics folidcs. LesDes Parti"
parties ftuidesfonc cclles, dontlespctitesparticsn'etans^^e/• etroitcmcnt jointes enlemble, fedefuniffentfacilcment. Cespartiesfluidcscomprenncntlc fang & Ies efpritsj de plus les humeursdc 1'oeil ,ou du moinsfhumeur aqueu- cemment fe&l'humeurvitrec; car peut e"tre 1'humeur criftaline peut gHpeutcon avoir rang entre les parties folides; & enfin le lait & la fe- mttre /« mence. Car touteslcs fubftances corporelles, quitont partiesdu dansle corps humain d'une manicre, que ce fcroit une cho- «>?>• fecontrcuature, quelles cn fuffent otees, commelelait dans les hommes, font mifes avcc raifon au nombre de fes parties. Le fang eftcefucrouge, quieftnaturellementrenfer- j)Ura„„
me dans les veines, dans le coeur, & dans les aretres, & qui eft compose de toutes fortesde partics des fucs alimcn- taires, qui ont pu paffer dans les vcincs» Ceft lui feul qui Oo 2 four-
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■^j^^i^^m,::,^.,-,^,,.;., -..,.-:■...■^^.^.■n.Lim^i^.
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z94 Philosoph ie
fournit la matiere, quinourrit&quifaitvivre» &ileftlc
foutien & 1'afermiiTement de tout le corps.
Defesdt- Onlcdivifeordinairement,enpituite,cnbile, enme-
W"P4r-lancholie, enfcrofite, &enfangpur.
d"efbrits. Lefprit cft une partie fluide composeedesvapeursles
plus fubtiles du fang; &leprincipalinftrumentprefque dans toutes les fon&ions: carfansefpritslcscorpsn'agif- fentaucunement. De 1'fjprh Lefpriteftappclle/#/£/»*, ouinftttem.
qtionnom- L'ciprit quon appclle infituseftcelui» quiapresavoir
mt infitus et£ p0rte fam quelqUe partic, y rcfte quelque tcmps.
f^C "wT ^n Peut voir ^uc cet c^Vit n e^ Pas atacneauxParties
Mattache depuis le momcnt de la naiffance }ufqu'a la derniere vieil- auxvatius lcffe; ftl'on confidcrc que la conftitution du corpsdesani-
depuis U maux eft paffagcre, & que fc diffipant inceffanment, &
naijfance ajantbefoindetrerctreretablie, ouentretenue, lespar-
jufqua U ties des cfprits ne pcuvent pas etre retenus fi long-temps.
vieiilejfe, L'cfprit qubn apelle infiuens, coulant eft celui qui eft
De efpnt envoiedenouvcauversla partiepourentretenirrautrequi
qu onapel- . • ■ Te'\ flucnsV et01t contenu-
Uefpritcftencoreapelle, efprit naturei, oucfpritani-
mal.
L'efprit naturcl cft celui qui s'etant engendrc dansle
dh efprits cocur avec le fang arteriel fcrt a la vie, a la nutrition & i naturels. la generation. Des efprits L'efprit animal eft celui qui etant pouffe par le coeur en
animaux. forme de vapeurs des pores desartcres carotides & du re-
zeuilchoroid.es &penetrantdansle cerveau fertprincipa-
lement aux fonctions animales, quenous expliqucrons
plus amplement dans lafuite.
Voila ce que nous nous ctions propofe dc dire touchant
partiesdu corps desanimaux. La fante confifte dans deux partics; dans la bonne con-
ftitution, & dans ia jufte conformation dcs parties; com. me
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Naturelle Li vreIV. 295
meilparoitparce que nousavons deja dit. Aquoi il faut £« qUQ-t
ajouter ici qu'outre les , autres diferences de tempera- conftfte U ment.oude conftitution naturelle que nous avons deja ex- fontc. pofces, il s"en trouve encore deux dans les animaux, dont 1'une eft permanente, & 1'autre paflagere; ce que quel - queS-uus nomment malaproposletemperamentdui»/- vattt&c dnmixte. Carletemperamentduvivantdoitauf- fi ctre apellc le tcmperament du mixte; puifqu'on dit que tout temperament procede d'un melange: & qu'en-fuitc le tcmperament du mixte, comme on parle, eft aufli dans lc vivmt le temperament du vivmt; parceque dans le vivmt toutes choies font vivantes. Le temperameot permanent eft celui qui dependant de nu tempe-
h conftitution desparties folides, peut encore durerquel- ramer.tper quc temps apres la mort. manent. LhUmiditc & la lecherefle font confiderees dans czQ£el'on
temperament entant que les petites parties des humeurs, tohfidere
S'etant iufinuees dans les pores des parties folidesyde- lj>uml(lfre
meurenttellementatachees, qu'on neles prend plus pour , *!f .
fluides; & on nc les regarde ici qu'entant qiVclles y font pmfc}s m.
acluellement, & qu'elies fefontfentirau toucher. Mais/4;jm,'ffW
on confidere ici les qualitez de chaud &defroidentantg«ii/;/f^
qu'elles y font en puiflance, & alors notre entendement & font afluel-
notre imaginationenfontlesjuges» Carfeloncetempe-^^^f^
ramcntpermanentonne penfepasquunemain froide foit ^"^^r-f-
diferente d'une main chaude. Ceft pourquoi ondit que*' ,
les parties du corps dc 1'animal font chaudes, ou froides, , • * .,
r • , ■ 1 r , . . ,., r ■ » t, ' dutroiaen- luivar.t le plus, ouiemotnsdedilpofitionquellesontaf(W >e[_
s'echaufer; ou bien qu'elles font humides, ou feches; a \ei j-0„t en
proportion de 1'humkfcte & de la fechcrefle qu'on y decou pmffunce
Vrc par 1'atouchement. dans les
Le temperament pafiager eft celui, quidependant prin- p<*n:es.
cipalement des parties, ftuides, fe diftipe, & le repare in-Du r"»f*"
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ccflanment dans les chofes vivantes; mais qui s'eteint dans
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wcorps mortsfaute d etre entreteniu Or
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296 Philosopihe
Qaecda Or cela s'etend principalement a toutesIeshumeurs&
regarde [ts efprits qui font renfermez dans un corps vivaht. Car frincipale- je far)g qUj fe refroidit dans un corps mort ne retient pas la mm /\~ meme conftitution qu'il avoit dans un corpsvivant: quel- hJmeurs" qL1'aa> 3111 cn phlcgmatique fclon fon temperament per- Qitunme- manent, pourraenmangeant quantite de chofes chau- me homme des & douces.amaiTer tant de fang bilieux qu'en ce ces il fe- pmt etre ra phlcgmatique a 1'egard de fon tempetament permancnt, pUegm.iti- & bilieux a l'egard de fon temperament paffagcr. que a l V-
garddefon temperamentpermanentj&bilieuxpar raportafsn temperamentpaffaget*
Chapitre. IV.
De ln chaleur naturclk des animmx.
Dela cha- TPX Ans cc temperament palTager, on confidere prin-
leurnatn- J__/cipalementcette'chaleur, qu'dn nomme ordinaire-
relle. ment chaleur naturelle; laquellc s'enflammant dans le
coeur fe repand dans toutes lcs partics interieures d'un ani-
rnalvivant.mais qui nc fe trouve jamais dans un corpsmort
Carc'eftpar elle, commc par un premicrmoteur,quefe
font principalement toutes chofes dans corps de 1'animal.
Q . Ilycnaplufteurs, quineconcevanspas affezbienref-
ciens ne""' ^encc &c cettc cbaleur fe font alle figurer une certaine cha-
Vontpas ^eur neeavecnous, & un certain humide radical, dont
bien com- ils n'ont jamais affez diftindement explique «i la nature,
pnfe. ni la duree; bien que-la chofe ne femble pas difficile, quand
on la regarde de pres.
Car lorfque nous obfervons quetoutfeu nejettepas
Comment des flammcs, mais que dans prefque toutes les chofes qui
cefeu, ou s'echaufent & fe fermentent, onfcntuncertainfeufans
cettt cha- flame, qui n'eft diferent du feu ordiuairc qu'a proportion
letireft ex-fe faforce; comme ilparott danslefoinhumidc&dans
plufveurs autres chofes» ou le feu devieht quclquefois fi
vio-
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Natuhelle Li vre. IV. .297
violent qu'on cn voit fortir des flames; alors il n'y a rien e« quel
de plus naturelque dc penfer qu'une telle cha|eur eft tfuffi conffteU un feu fans lumiere, qui s'eft alume dans le coeur de l'a- w & ,U nimal des le premier inftant de fa vie, & qui fe noutrit dc mrl■ fang, & dans ia feule extin&ion duquel conftfte la mort. - Mais quand nous avonscon$u!a circu&tiondu fang, comtnent
quc nousexpliqueronsplus bas, alors nous comprenonscctte c"*~ facilement, de quelle maniere une grande quantitedece ^»?.^ feu, qui s'allume dans le < coeur a chaque batemcnt ^Cl„rerve, pous, fe repandantparles arteresManstouslgsmembres, &retournant au coeur par les veines, echaufe fans cefle le corps de 1'animal, & conferve, ou entretient fa cha- Jeur. Et afin d'eclaircir ce que les autres ont dit ladeflus , Tourqaei
nous ne dcvons pas nous imagincr.que lorfqulls ont don-on l*nom~ ne a cctte chaleur,le nom de chaleur naturelle, ou dlturnime chaltur de radical, ilsaientpretendupar la quelachaleurqui fenmre h rencontre dans un enfant nouvcllement ne foit propre- ment & precifement la memc, qui fe trouve dansun viciilard; mais feulement qu'ils ont entendu quedepuis la naiffancejufquesalamortlachaleurnaturelle qui fuc- cede a celle qui s'eft diffipce eft d'une meme nature. &c. o«v/fc Or foit qu'on difc quc cctte chaleur eft elementaire,pfHf £tre ou bicn qu'elle eft celefte, nous nc nous y opoferons aucu- apeltie ce- nement; parccquenousnereconnoiffons aucunedi£cren-/f/k, ou i- cccntre ces deuxchofcs: mais nous croionsquelacha-tittyntairt leur, qui cchaufe , qui engcndrc , & qui brule eff d'une niemcnature; bienqu'clle foitdiferenteaTegarddesde- grez dc force. • L'unc & 1'autrc chaleur produit dcs efets furprenans, tlievroAu-lt
lorsqu'on aplique, ou quon emploic bienapropos fesfor- fostfets. ccs avcc des machines convenablcs. Ceft ce qui paroit mirvt\U manifeftcmcnt dans les operationsde chimie&decuifi-/<>«#. P p nc ?
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Jo3 P H I L O S O P H I E.
ne, danslcs gencrations qui ie font, ou qul s*avancent
par fonmoien, & dans unc infinhed'autreschofes.
Pturquoi Or cntantque cettechalcur naturclle des le moment
enl'aptUe &c la generation s'cft communiquee aux partics par k
ipmtus mojen Qes efprits du iang on la peut nommer pour ccte-
pnmigc- fe£jpfrffftSprjmjgf„jfl.s c'cftadireun efprit qui aete produ.it
des le momcnt de la naiflance. Et cntant quc cela fe fait
auffiprincipalementparlc moien des partics grafles, ou
huileufes du fang, quc l'on penfe ordinaircmcnt etrc
humides, on l'a pu nommer humUum radicale, cefta
dirC une humidite, qui eftneeavcc nous. Etcommccettc
chaleur fc communique principalemcntpar lcmoiendes
partiesdu fang, comme par leseiprits qui ctans exrre-
mcment mobiles, & iubtils penctrent tres facilement tou-
tcs fes partics du corps; ou par les parties huileufes, qui a
cauie dc leur liaifon mutuelle empechent que les efprits ne-
fc difllpcnt,&di(poicntla maticre cclcftc, quieft dansleurs
porcs a agir avec plus dc force; fans quoi la chaleur s'etein-
droit en fort peu dc tcmps: dc la vicnt quc Fcrncl dit fort
bien que lachalcur riaturcllc eftThumideradicalrernpli
dcTefprit &dclachalcurquifont cn nousdeslcmoment
dclanaiflance -, ou, commcdautrcs s'exprimcnt, qucla
chaleur naturclle cftlapremierefubftancedcnotrecorps
qui cft graflc, ou huileufe, & dans laquellc la chaleur
naturelle fc repand.
traitdcfi- Mais on nc lapeutjamaismieuxdefinirqu*en difant,
««o» ie U quc c'eft un feufans lumiere, qui s"alume continueilemcnt
chale^m"danslcfangquicoulepar le coeur, & qui fc repand avec
lui par toutcs ics parties du corps. Car cette dcfinition
explique tres nettemcnt la naturc dc la chofc.
,. . La chalcur naturcllc etant un fcufans luraicre, c'eft fans
^""'"^raifon que quclques-uns la prcnnent pour une pctitc
fttmme. Aamme- ^**toutc nammc.quelquc petite qu ellc puifle e-
trc, nelaiffcpasd'avoirrangcntre les feux lumineux.
Cettc
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Naturelle L ivre IV. 159
Ccttc chaleur naturellc nedcmcurepastouioursdans Qjfelle
unmemcctat; mais fuivant le cours de l'age clle au chan&e f'~ gmentc premierement, enfuite clle demeure dansuneme- l°nltsdi- me confiftcnce, & cnfln elle diminue. Cardanslcspre- ^' miercsannecs lesparticsfolides du corps etant cxtrcmc- mcnt mollcs, ne rcfiftent pas tant au movcment dcs par- ties fluidcs, que dans lafleurdeTagc, & parconfcquent les partics fluides font dans une moindrc agitation. Dc plusil faut rcmarquer quc dans cc temps la il.fi: rcncontrc entrc les plus fluides bcaucoup plus de parties aqueufes,que de parties huilcufes; cc qui les rend moins propres afervir d'aliment au fcu. Et dans la vieillcfle il fe trouve quantite de parties aqueufcs, &'tres peu departies huileuics; a caufc quc lcs parties folides, au travers dcfquellcs fe doit filtrcr, pour ainfi dire, lc (uc des alimens pour fcrvir a la fanguification>dcviennent peu a peu plus durcs, &que leurs poresnefontpas afkz interrompus.outortuspour donner au fang fa juftc confiftencc. ," Etfelonlts Au refte durant 1'hiver & le printemps, lachalcur na- fdfttu de
turellc eft micux diipofeepourfairefesfonclionsdansles'*"""•
animaux les plus parfaits & dans 1'homme, quc dans l'au-
tonnc, ou dans 1 ete. Car pcndant 1'hivcr les pores dcs corps
font trop denfes outrop ferrez pour donner paffage aux
efprits & aux vapeurs grofies qui font efort pour tranfpirer Paurquci
en abondancc; & lefroidexterieur nepermetpas facile- damctr-
ment qu'il s'y engendrc dcchaleur exceflive. C'eft pour- ***** gtHi
quoi danslesperionnesrobuftes quiontbcfoind'unccha-liie * Plus
leur moderec, lescoftions (bntplus parfaites durant l'hi-de V-gKCUJ
ver &leprintemps, quedans lautonne& dans Xi\k; bien en, 'l'r
• 1 f 1 1 r 1 • n- rr *tt frtn- qualorslachaleurioit plusgrande.maisautli tropexceihvefe ' . ^.
pour fervir aux coctions du corps. Ccpcndant dans les cn d'au-
hommes d'un temperament plus fioid,&dansd'autres ani- trtsdmm
niaux, lachaleur natureile a plus dc vigueur vers la fin du Vite& .
printemps.pendant fete&danslc commencementde l'au- tautomie.
P p 2 ton- -
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,;, 300 PHlLOSOPHIE
tonne,que durant l'hivet: car alors dans quefques unes'de
ccsfailons elkeftaidee: par laehakur extefieure-,& dans les autres elk eft affoiblic par k froid. Defesdi- Entant que la chakur naturelk eft pouflee, fermes, ou coulc dans ks parties on 1'apcUe en latin mfkeKst, c'efr a dire coulante; mais entant qu'elk eft dans les parties m6mes, on lanomme/^Mf,c'eftadireinhe- rcnte. Mais& l'une & Fauttenefofltcn cfet qu'une meme chofe; & la premkre ne diferc nonplusdeladernietc qu'un meme homme quicntredansuneniaifoneftdife- rent de foi-meme lorf quil y eft deja cntre. Dutempe- La conftitution naturclk des animaux cftencore, ou rament dc~ naturelk, ou accidentelk. La conftitution naturelk eft (lAmel. ce^e ^ t-lte (on origme de la femence & du iang dc la mcredes lemomentdelanaiflancc. La conftitutiort acci- dentelk eft celle qui apfes la naiffance, cft ehangee, oa alteree par des caufes1 & par des accidcnts tant exte* rkursquinterieurs. >.; • |
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: . i •:.
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C H A P I T R E V.
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De la nutrition des anmmx.
Desaciions "ipT ]sjtre les attions cks animaux le unes apartiennent A
yegetattves JQ, l'acroiflcment, ks autres au fentimcnt & ks autrcs
demt- ~~",
mmx au mouvement.
Que L nu- P°ur ce °lu' reSarde *a nutrition & la generation; nous
irmonfe difonsque dans les animaux les plus parfaits la nutrition (e fah par le fait par le moien d*un fang bien tempere & affez fubril, qui fmg quieft cft poufle du coeur par ks artcres dans les parties, qui doi- foujft4*> vant etre nourries. cotut>dm Qr ^jen qUe je f01e {*0jt n0urri de fon propre fang, ce>-
JJT i' pcndantil ne fiOurrit pask reftedu corpscomme ks anci- f*rUmoien ens ont cra > Patceqa u n a aucunc vcrtu capabk d envoier dufoie. ^e 1'aliment dans ks parties: & ks parties qui doivcnt e- ""...-' tre
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NATURELLE LlVRE IV. 301
rrefrouEriesne peuvent pas non plus rien tirer dufoie par
quelque propricte magnetiquc, ou par quelque autres fcmblables, coaame la crainte du vuide, la rcffembknce dcfubftance, lachaleur, &ladouleurj puifque ces cau- fes qui (ont en partic forgeesn'ontaucune intelligence par laquelk ellcs puiffent diftinguer 1'aliment, qui leur eft convenabk d'avec cclui qui ne l'cft pas. Or les liqueursalimentaires, qui outrele fang fervent Qudles
a la nutrition dcs animaux font lc chile» qui eft dans Ie fat l" #- ventricuk& dansles inteftins, en-fuitcle chime , qui?a'*rM*' eft contenu dans les vcmcs gaflriqttes, mefitraiques & la- 0lltre/ Bees, dans le receptacle duchime, dans la rate, dans le ve„ta ia foie, Ikd&nslcsvikittcauxlimphatiquesi & enfin les ci-nm\tm, prits animaux qui font dans lc cerveau. Mais nous parlc- rons de toutes ces chofes en kur licu. Or i! parott manifeftement que toutes ces liqucurs font preave jg
proprcs a la nutrkion fuivant quelques-unes de leurs par- CtU. ties;parceque ksparties qui les contiennent en font nour- ifies } fi bien que lorfqu'elles font aflez fubtihfees, & ehaiTces dans d'autres parties, elles les peuvcnt aufli nourrir, du moins lorfqu'elles font melees avec d autres liqUCurS. * Quec'e(lle Maisceftk fang, amonavis, quinourritprindpak-/^ ^rmii
inent les animaux: parcequ^ajant dejarecu trois cottions palement il cft poufte fanscefie vers !es parties en plus grande quan- quifirt aU tite, avec plus de vitcffe & plus frequenment quc les au- wtmtkn. treshumcurs. La nutrition, qui fe fait dans un animal vivant par Ie Qae U nu-
woicn dc la chaleur naturellc cft pcrpetuelle; puifque mtionfc c^eft en elle que confifte la vk: d'ou il fuit neccffairement/^^ fe" qu'il n'y apointdanimal, quipuifievivre tansaucunali--*fi**&- ment, Et ceft auiti cequelaraiionnousconfirmc. Car*mm> comme il fc fait une pcrtc continuclk de la fubftance du corpsdesanimaux,& des ci*ofes qui rentretknraent» com~ Pp> i nie
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jOi PH X L O S 0 t H X C.\
mc du fang & des efprits a caufc dc lcur dclicatefTe, & de
la vcrtu qu'ala chaleur vitale dediffiper; il faut doncne'- ccflairement quc quelque autre chofcprcnnelaplacedc lafubftance qui a eteconfumee; ce qui ne fc pcut fairc Ce qu'on ^ *'on nC ptcnd fucceffivcment dcl'alimcnt. entcnd par %l ces lampcs qu!on dit avoir brule durant plufieurs fie- dcslampes clcs dans les tombeaux deTulliola&d'01ibius,&quon dit fcrpettteUes cncore avoir cte trouvces du tempsde nos peres nc font ricn contre nous. Car" premicrement il femblc que cettc huile incombuftible foit une pure ficrion ; puifque c'eft unc chofe entierement contrake a la naturc du feu qu'il ne confumc pas 1'aliment qui 1'cntrctient. Mais ccs lampcs, fupofe qu'on cn aitjamais trouve, femblent plu- tot avoir ete quclques corpslumineuxfanschaleur, qui eclairoient dans lcstenebres comme font lcs vers luifans', le bois pourri, & les ccailles dc poiflbn; acaufequ'ondit que ces lumicrcs ont difparud'abordqucrairagite,& la lumierc du jour y ont entre. Or dabord quc ccs tombeaux ont cte fermez dcnouveau, ccslampcsn'ontplusparu; parceque Fair qui y entroit y ctant agitcavecviolence n , lcur faifoit perdre lcur lumiere.
yuece _ , » , . _ --. . ...
qnmra- Ce 9$ on nous objecte aufli de ces gens qui ont pu jeu-
forte de cet ner pcrpetuellement n'ebranlc aucunement notrefenti-
gtns qnonmentamoinsquedcvouloiradmettrciciunmiracle.Car
pretend <*- Eve Fliege deXMeurs cft auffi de ce nombre: mais fa trom-
uoir jeuni perje qU'eUe avoit long-temps cacheeavecbeaucoupde
plufieurs rufe fut enfin clairement decouvertc en 1'an i6x8»parfa
Atmccs en- gar(jc f lorfqti'elle etoit prete de mourir; ce qui doitrcn-
doit itre ^re fufpec^s tous ^es autres qui font celebres par leursjeu-
ftrtfujpecl nes continuels; puifquilsfontdire&ementcontrairesala
raifpn naturelle, que nous avons propofec ci-deflus, &
qu'il ifyapointdepreuvequinousperfuadequelcsautres
naient auffi bicn feintde jeunerquecettcfcmme; mais
il y a lieu de croire que les uns & lcs autrcs ont adroitement
trompeladiligcacedcleursgardes. CHA-
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Naturelle LivreIV. 303
C H A PI T RE. VI.
DeUfnmejrdelaJoif.
L'a petit de mangcr & dc boire, la co&ion, la diftribu- Desa£litns
tion,] la fcparation & Pevacuationfervent a la nutri- 4"'.f'm"f ,. ttUnntrt- , tion
On dit dordinaire que l'attra£tion, la rctention, la co- Que ^
ftion, & 1'cvacuation fervent toutcs a la nutrition: mais tr^tm
nous ne pouvons pas admettrc cettc opinion; parceque, tfeftpas de
comme nous avons deja dit, les partics nont nulle con- ce nmbre.
noifiancc, ni aucun pouvoir d'attirer quelquc chofe. Et
de plus on doir rejetter la retention tant pour d'autres rai-
fons, que parccquecc n*eft autre chofe qu'unc diftribution
juftc & convenable du fuc alimcntaire 5 car il fc diftribue
toujours une partie desalimensqu'onprend. Lesalimens
ne reftent pas non plus dans lc vcntricule jufqu'a cc que la
co&ion dc tout ce qu'on a pris foit entieremenr achevcc 5
cc qui paroit manifcftement par cettepromptc reflaura-
tion, par laquelie ccux qui languiflent de faim font remis,
dabordquils ontprisdesalimcns.
L'apetit dc boirc & de manger eft unc certainc difpofi- *>e fapetk
tion de Fimagination, qui cft cauiee par le mouvcment ^e ^me & des nerfs delafuicmepaire, qui font irregulicrement a-ie m*n&tr gitcz dansleventriculeacaufcdumanqued'aiiment; & parlaquelle nous fommez portez a remuer lcs membres parlc moicndes efpri:tsanimauxd'unemaniereproprea chercher de lalimcnt. Or 1'aliment eft un corps fi conforme &fi convenablc Ct<.ueita
aYla nature dc 1'animal qu'il peut etrc digere par fa chaleur quei'di- & etrc con verti en fa propre fubftancc. mem. L'aliment confiftcdans lc mangcr&dansleboire. A d» faire
quoifervcnt la chair des animaux, lesherbes, lcs fruits , &dumarn- ksfemenees, lclait, lcvin&cf £""• Par
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304 PhI l osophie
Parfapetitonentendlafaim &lafoif.
La foif eft 1'apetit dc boire, qui procede d'une ccrtaine
Dcla f01f-fechereiTe incommodedela gorge & deroefophage,laqucl-
le vient du manque dhumidite, &d'unecertainefalure
qui y eft atachee: ce qui porte limaginationapenfcr a
i>'0« w»*boire- „ '"V, . , / '-
1'apetitdi- " arrive quelquefois que la depravation de cettc falute
r^//<j«'o»caufedans 1'imagination des apetits defordonncz5 de for- a de boirt te qu'il y a des gens qui dnt enviede boire de la faumure, tenmet duvinaigre, dcrurinc, ou de leau puante. tiqueurt Lafaimeftf apetit du manger > qui eft caufe par de cer- kjte idfa- tamg ^ucs c|iau(js & mordicans, ou acres qui decendent imexatee . . . , , > 0 . . 2 . v ■par un Cuc "ans *e ventncuk par les artercs, & qui n y trouvant rien a
Acrt qui e(i digerer,aprcs que k chile cn cfl forti emploient leur a&ioii
pujfe du contrc fcs membranes, & en lcs piquant ou corrodant agi? eoeur danste les nerfs dela fixiemepaired'unemaniere, quiexcite Uventricu dans 1'imagination ledefir de prendre de raliment, pour le; v . reme'dier a cettc incommodite, ?"".yim Or felon que ces fucs ont une difpofition particulierc a
auon * ^diflbudre quclque alimcnt particulier, aufliilsexcitent mangerdi~^m^ 1'imagination le defir de manger telles, ou telles rerfes vian viandes; commell arrivea pluficurs filks&femmes.dont des. 1'apetiteft deprave*. £«' l* U- La faim n'eft pas excitee par un fuc acide, qui regorgc
rate dansle ventriciile par les veincs: car la ligaturc caujeepar qU'on met au vasbrevcdans unanimal vivant, entrela Teauivie"»-ratc ^ *c ventrkule, lc fait enfler vifiblement cntre laliga^ ne ie la ra ture &ie ventricule; & de meme auftl lcs valvuks qui font te. au dedans de cette vcine, tendansverslaratefontaflez voirqu'ilcoule quelquechofedel-cftomach verslarate,&
rertuaue"non Pasdclatatc vers feftomach. les partks Et la &im ne vient Pas nonPlus ^ecc °iueiesPetlteS vel" m de l'at~ nes demeurans vuides a caufe de 1'attraction des patties, at*
tirer. tirent 1'aliment des autres veines, &queeelks-ciratti- rent
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Naturellb Livre IV. 30$-
rent du foie ;lequelfucanten-fuite l'alimenthorsduven-
triculc ,quia lafacultedefentir, luicaufelefentimentfac- heux de la faitn. Carcetteopinioneftapuieefurlefoiblc fondement de Tatraclion; &qui plus eft il fenfuivroit de 14 que ceux dans les vaiffeaux defquels il y a plenitude nc fcn- tiroient point de faim, puifque qu'ils ont dans leurs veines plusdefang alimentaire, qu'il n'en faut pour Ia nourriture „ ducorps. Ntfathi La faim ne peut pas non plus etre caufe'e par les reftes de /Aimtflt
laliment qui demeurent dans leventricule apres la fer- pkdeme»- mentation, & lorfque les viandes cn font forties» Car l'ali- rent dans ment fcfomentant tout entier dans Ic vcntricule, fi cc fcr- le veMtri- mcntetoitlacaufe dclafaim, il faudroit qu'ellefutplus««/*. grande lorfqu'il eft plein d'alimentfermente; puifqu'etant cn plus grande quantite, il pourroit piquer da vantage ks membranes de 1'cftomach, C h a > ii r e. VII.
De lapremiere & 4e U/econde coclion ott Ve la confec-
tion du Chylc & dtt Chyme. APrcs avoir prisde 1'alimcnt, il eftbefoin d'une cocti- #/w,#
on, ou d'unc fermcntation des partics infenfibles des alimensafin delesprcparer pour la nutrition. Cctte coc~ti- Qgelle e(l 011 eft de dcuxfortes; l'unecommune, ou gene'rale,qui fe commtme, fait dans tous les paflages & dans tous les conduits du corps, •* ftrticu- par ou les partils des alimcns venant a eouler, fc changenttter'' & devicnnentpropres a la nutrition; 1'autre cftparticuliere a certains vifceres; 8c c'eft la la principale, qui eft encore dequatrefortes. ' Delapre- La premiere qu'on nommc chylofis -, c'eft a dire con-m"e-
feftion duchyleeftcellequife faitdansle ventriculeA&J^ '*" danslesinreftinsB; lafecondequ'onapellec^w(>/wfcfaitD(,^'rw-. dans la rate D,dansle mefenterc&dans le foieC.ou fc trou- jjeme. Q^q ve
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J06 PHILOS6PHIE.
t* qutlles ye la velfie da fiel K,&la troizieme qubri nomme lafangui-
farties el- fication ic fait dans le coeurE. Or toutcs ccs parties iont Us fefont. tenfcrmees audeflbusdudiaphragmeFdanslebasventre.- |
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mais le* cocuraveclespoumonsGG , latracheearterel;
loefophagc H, la veinecave L & lagrande artereafcen- dante M> eft comprrs dans la poitrineaudeffusdudia- phragme: le tout paroiffant dans un chien(apres qu'ona ote les tuniquescommunesducorps,. avecies muielesdu bas vcntre §e de la poitrinc, leperitoine, / epip/ow, \e/ier- nutn, la pleure & le mediaftin)danslamemefituation, qu'onlevoit icireprefente. Et cnfinlaquatricmecoclion, quon peutnommerlaconfection, ou la gcneration des efprits, fe rait dans k cerveau qui eft renferme' dans !a tete. Toutcs ces co&ions fe faifant avec ordrc & fucccilivc- ment,.de forte quc raliment,qui a ete cuit dans la premiere eft recuk chns la luivante; dc la vient qui fila premie- ' ' re
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Situafen
deccs par- tks. En qnel
iteu fe fat, U qiutrie- me coftioh. Pourquoi
lt$ caciions s'aidcnt ,ou, sem\)e- cbent lcs mcs hs nu> res. |
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Naturelle Li yixn IV. 507
cfe cocYion cft bonnc cllc facilite celle qui fc faiten-fuitc; *"#$«**
& ouefi elle cft mauvaife, elle nuit aux coftions fai_ont,eioit
*\ tM atten-
vantCS, dreicitme
Mais commc on nc connoit pas encore diftinctement lcs expi;eatien
parriesdufucalimentaire, qui aetecuitdansccsco&ions ex.ttle dei fucccffives; aufll ne doit on pas efpcrer dans la fuite unc diverfes cxplication fort cxacte de ces coctions que nous avons ra- cotliens. portces. j tZjtellc La confection du chik k fait dans le ventriculc A, & c'a,°" fi
dans!es mteftins B, apres que les alimens aiant ete machez y" . dans la bouche dcfcendent dans lc ventricule par le tuiau f^^^ mcmbraneux deToefophage, qui pafle parlcmilicudela/^i^^ poitrinc&dudiaphragme Fjufquesauventricule; ouve- , .■, nansas'echaufer, commedufoinhumidcrenfermedansr- Je un grcnier par la* force de la chaleur que le cocur E y *t\- m?n J voie principalement, & parlc moicn d'un fucchaiid & ruc acre acre que les artercs du ventricule&mefara'iquesyrepan-pr*/>rf,i dent au traversdesmembranesdc reftomach&desintef-/«-»*«««•, dns, & qui fe mele avcc cux, ils font diflbuts & fc convcr- W les ar- tiffent peu a peu en chyle, ou comme enunecertaine/emff*M~ bouillie blanchatre; a pcu• presdc la memc maniere que 1ttesre~ nous voiohs diffoudre, amtylir & changer des alimens^"■"! dans un pot par le moicn de 1'eau boiiillante qui penetre au wwrj«fc. traversde leurspores,. La faim que nous avons dit etrejcaufee par ce fuc chaud
& acre qui pique les membranes du ventriculc fait voir Preuve manifcftement qu'ilfcrt alacoction; carilefttrespropre ece .* pour cet efet a cauf e de fa qualite incifive & de la vertu qu'il ^q„e \a a d'ec'haufer & de fermentcr. cctlion fe Pcndant que la coftion desalimens fefaitdansl'efto-/^f^>«/(r
mach, les plusfubtiles de leurs parties penetrent au travers ventricHle, des pores des veines du ventricule, du vas brcve, & des au- lesparties tresveinesqui fontrepanduesdans Ics membranesde Fei-les tlus tomach.Mais les p lus groffes de leurs parties etant poufiees /**"*? «** |
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3© 8 Philosopihe
MT«" pCvi a peu par le preflement du diaphragme, & des aurres
1 parties voifines, & par le cours des efprits qui coulent dans rE(l„m4ri,{zs fibres deftinces a cetufagc, defcendentparlepylore & dkm U dans les inteftins Bv ou etans repandues, elles foufrent en- vas breve, core une autre coftion. &queles Selon ladiverfitcdesalimenslacocl:ions'en faitouplus
flusgrojfez, vjtCj oupluslentemcnt. Car s'iisfont trop durs la coftion dtfetndtnt s>en fai(. pjus icntement, &ellefe faitplusvitelortqu'ils inteHias f°rad'uneuibftance plustendre. towquoi ^t comme ce ^uc e^ diferent felon les diverfes efpeces &
la cofoon les diferens individusdesanimaux; & que leur eftomach fefd tun- eft autrementdifpofedanslesunsque^anslesautres.fui- th plusvi vantlespores&dautres cholesquiregardent fontcmpera- "» &**n ment&fa conformation;de la vient qu'ilfeforme des porcs ttt, flus diferens entte les parties des alimcns, qifils ont pris; ou h Unttmtnt. matj£re fUDti|e fe mouvant avec plus ou moins de force ou muitTT D^e x etant diverfement agiteey excite un feu diferent, qui nlmaux diffout&changeces parties dediverfes manieres;fi bien qu'il feuvmt di letrouve dcs animaux qui peuvent digerer dcs herbescrues, gtrer dts de la chair & d'autres alimensalTezdurs, aulieuquily * alimens, en-a dautrcs qui nJen peuventcuireamoins qu'ilsnefo- que dau- jent rott tCndres, ou qu'ils ne foient cuits auparavant. trtsm 11 y adesanimauxqui n'ontqu'uneftomach, commc '•■ yom 1'hommc, leporc, lechien Sclelion; d'autresquienont
Dt U di-tWiS» commelaplupartdes oifeaux-; & d'autres qui cnont verfiti des quatrecommeles brebis, leschevres&lesboeufs, quiru- tftomaehs minent encore les alimens qu'ils ont avalez, & qui leurre- d-wrfijwvienncntdans la bouche lorfquefalimentprendunetelle ammanx. qtulite dans kur premier eftomach, qu'en le piquant, il f imprimeanmouvement, quikfaitregorgerdanslabouc- DeVaftwi he, ou etant mache de nouveau, il eft avale pour la fccon- de rummer de fois. Mais !a plu-part des oifeaux ont celade particulics oude re- qft»apreS avoir un peu dige're leur mangeaille dans leur mac nr. prem jer eftomach ils le peuvent rejetter dans leur bec, & l*' donner a leurspetitsaulieude lait. Dans |
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Naturelle Livre. IV. 309
Dans la ratc A il fe fait une coction qu'on peut raporter ne u tt-
a la confection du fty/»*,lorfqu'une partie du chyle cft chaf- ftion qmft fee du ventricuk Bpar lei»w£r<?ivC&parfesrameaux»/<»' dans qui s'inferent dans le parenchyme de la rate; &qu'etantk rMe- melee la avec le fang qui y cfl envoie du coeur par l'ar- terc fplenique, & qui coulc dc quantite d'arteres» dont la Voiez h rateefl: pariemee, danslesveincs, eftdigereeparlacha-kg1»^*"'- leurd'unemaniereparticuliere,& qui cn-luite*coule par le vante* conduit de la ratc D, avec le fang qui y monte quelque fois de la veinc hemorroidale E, dansla veineporteF,&de la C»*mtnt danslefoieG poury etrccuitedenouvcauaveelefang &l"*1"»*»* lcchyme.quiy monte duimfcntcre. Etceftcequ'onpeutf*r* e voir a 1'oeildansunanimalvfvant, dontonahelesvaii- ^Amief0je feaux. Car lorfque dans unanimaivivantonlieleo^^wr, ,
cc vaifleau s'cnfle entre la ligaturc &levcntricule; mais cme mi_
il fe defenfle entre la ligarure & larate ■. ce qui fait voir clai- te-,ar [ex_ rement quil vaquelque chofe du ventriculeversla ratepar ,«>«•««. cetteveine; mais qu'il neeouleriendelarateversleven- trkule. Demdmefifonlie lcconduitdelarate, onverra manifeftement que cc vaifleau s'enfle entre la ligature & la rate; & qu'il fe defenfle entrc la ligature & le foie. A quoi on doit ajouter qt\e les valvules du vasbreve nc tendcnt pas du cotcdu ventricule, ni du conduit dela ratc, mais dircc- tement vers la rate. Ce qui prouve evidenment que non feulement lc foiere^oitdufang de laratc, &laraterien Qjte «j dufoie;maisaufllquelaraterecoitduvcntriculeparlev4ifiii«/ l* breve de 1'aliment qu ellc doitcncore cuire davahtage; vu- ventricmle que plufteurs des branchcsde cette vcine s'nfercnt fouventni dam la dans lc parenchy me dc la ratc. rm ,l ni*e y en a qui s lmagment qu il s cngendrc un eertain fuc int de
acidedanslaratcparlacoftionquisyfait; &qu'ilcontri- ruc ACl(^e bue beaucoup aux autres coctionsfuivantes. Mais cctte ttlque /'#* opUiion cftfansfondement: puisquecefucacide. qaon freUnd. Q.13 trouve
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(aiMtefc /fWiisailhiialmtWHiif
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i|f|Hp!t'W-i..p^^
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P H I h 0 SOFHIS.
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310
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Naturblle Livre IV. 311
rrowc quelquefois dans la rate & dans le ventricule n'eft
pas naturer, mais qu'il ne s'y eft engcndre que parde- pravation. llfefaicunecoctiondanslemefentere.quonpeutenco- Dt ""
re raporter a la confection du chyme, lorfque le chyle etant f l°nT pouffe par les*pores des inreftins danslcsveinesmefara'i-^TOf/"_ ques K & dans les veines la&ees L, s'ychangeen x\f\chy-tc'rt/ me groflicr. Orle chyme fe melant avec le fana; arterial, qui paffctles - ^ M
arteres meiaraiques dans les veines du meme nom le jette /, chyme dans leconduit du menlentere M; d'ou il paffe incohti- pajfe des ftcntapres par laveincporteFdanslesracinesdela veinc vmes me~ eave& de la veine portc, qui fe repandent dans kfoie G. ftraiques Mais le chyme etant entre dans les veines lactees, eft danslefoie
foufle par divets conduits & par plufieurs glandes qu'il ren-
contre datts le grand reccptacle du chymeM z E (lcqucl Des divers
eft fitue entre le rein gauche P, & le rein droit D, fous la cl3emifis
veine cave & 1« grande artercau deflbus du diaphragme en- Par ou MTe
tre le pli que fait le peritoine) afin d'y recevoir encore une ''c ^me
n- r- V • -i - j- • j • avamqat autre coction. hn-iuite ll entre par divers pctits conduits dt ra ^
dans le foie C, ,& pafcourt par plufieurs autrcs patits ca- «andre
nauxla fuperficie dela veffiedu fiel&d'autrcs partiesvoi- imstou-
fines. Apres cela pafiant dans la capacitedelapoitrinefej/rjfw-
parle conduit du chyme, oudu canal torachique, 34,qui(i«^«
monte fans qu'on l'aper$oive du bas ventrc au deffous du corfs-
Ventricule & du foic par le diaphragme, coule par un cer-
tain conduit au deffous ducoeur N & lespoumons, par un
certains conduit dans lcs veines axillaires 5;, & de la dans
dans la branche afcendante de la veine cave 6, & fe melant
avec lc fang, il fe va rendre dans le coeur, ouilfecon-
vertiten fang. Et enfln montant cn-fuite plus haut par un
certain condukz, il fe detourne de c6tc&jd'autrepar
divers canaux vcrs les membres fuperieurs & entreparle
cou dans les diverfes parties de la teter
Mais
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P H I L O S O P H 1 E.
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3 Mais lapartie infe'ricurc durcceptaclc duchyme,ettc
plutieurs petitscanaux, quifcrepan.dcntprcrnicremenc
de cot & d'autre par les membranes, &par csmufcks
drtw^f&quidef^sen-fuitcauprtsclclavcmcc».
, P0UTve &dc fes branchcscruraks, sinfmucnt dans de cer-
UI C°l l taincV elandes qui font autour des j ambes, dVm paffant juf-
du chymetaincs gianuj mkcsintcrieuraf ilsferventdc
'-" s'eftnftte & change e„ paffi„t pat les glandes; d autant
**"" Olu5auffiparcitilbla„cd'otdi„airc; ma«dauta„tpte ment,m ....
,«*«* |f» poutbienconcevoirlcmouvementdu,^qm
?W^ naffe oar les canaux, que nous avons marquez,II eft nccef-
£2 £ EteSfwotr quc cette liqueur n'a pas un mouvement
conduttsy laire ae lvavwu 41*». -i . .. omeutconti-
<.»«</r continuelnicirculairecomme efangquiiemeutcont
/%»»<" nuellcmcnt du coeur des les srtirej dans lcs veines,« qw
««> dclaretourne vetslecocur par une«circu ationhbre&con-
— fhiucl mais quil rfeft pouffc verslcspartiesqucpar
"* * n crvalcs & diredement par ks conduits qui Ic portcnt.
pamcctte chalTe plus outrc vers ie coeui cuv^ xr-.Ntrft
«i/« ^fcntj parceqaiinepeutpaspafferplusavant, &quile
"** prcflc par U contraftion naturellc des partics qui lc contt- ££* ttaiteilamvcdelaqucquandonhedans un ammalvi
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Naturelle Livre IV. 3H
yantlcsvaiffeauxqu'on apelle lymphatiqucs entrc legrand'^ de lallm
rcccptaclc du "c hyme,ow bieh dans les mufcles des rains, dmss,4ture' kftermm, dans lcs glandcs du coeur, dans les bras fous lcs pjt;*ui lesaiflcllesi oubiendansiesjambes.ilss^enflchttoujoursau^/^A^ delade la ligature dans la particqui cft laplu'seloignee-duf7a^w^« rcccptacle du chymr. parcequc cettc partie etant pleine de la recefttdt liqueur aqucufc du chyme qut y avoit e'te pouflee peu a peu dtt cbyme de la vcflle qui le contient, apres qu'on y a mis la ligaturc, nc rccoit plus rien qui 1'cnfle, & qui la tienne fendue; & quc ne pouvant plus cnvoier dans d'aiitres vaifleaux le fuc , qu'dle contient, elle fe refferre,&s'afaifie dellememe: ce - /W"j" quifait que lc fucquiy avoitetepoufTe du receptaclcdu/^^^ chyme, cn eftrepouflejufqucsalaligature, quiempeche^f^rj que la liqueur qui retournc nc pafie plus avant; & qui par-/4if. confcquent fait enfler le vaiffeau'limphatique au dela de la ligature. Mais la partie de ces vaiflcaux,qui eft cntre la liga- ture & le receptacle nes'cnfie point, ou du moins tres peu, ou fort lentemeht; a caule que le receptacle ne pouffe pas continuellement de la liqueur dans lcs vaiffeaux, mais feukment par intervales; ou parcequ'ill'envoiedansdcs licux plusouverts, Acaufe delaligature, qui lui fait ob- ftacle. Or l'on poura facilement concevoir par ra figure que no- .
usreprefentonsici, commentle chilequidoitetrechange . "j/
cn chyme etant fortidesinteftins#pafleparlesvcineslac-WfW, le tees b vers les glandcs du mefentere c»& de la par d'autrcs (hyme efi veines la&ees 4' ver> legrand rcccptacleduchymef;d'ouj>o>-ff dans en-fuite il coule par de certains conduits hepatiques/imme- toutes les diatement dans le foie 8,ou par le moieq d'une glande.com- farties du me k par excmple 5 ou bien au deflus du rein E ; puis mon- (ortu tant pat leconduitduchyme 1 pafieverslesglandesdu co- eur^'(qui eft encct endroit pourvu dela veinecavetf, de l'aorte b & du poumon T) &» du (lerrntm l, & parun certain conduit </versles cotes enfin ; d'ouil eft ponc d'un cotc R r dans
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P HilOIOPHII
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NATUnELLE Ll VRB IV. Jlj
dans la veine axillaire m, ou il entre par 1'ouverture n; & dc
1'autre coteo.en partie vers lcs membres fuperieurs par lc ra- meau/>, & en partie le long du col par le rameau q vers k tete & dans fcs difcrentes parties. Mais en defcendant par dc certains conduits rentreksmufclesdcsreins, &certains autres canaux proche desrameauxiliaquesidelaveineca- vta ,il pafledesdcux cotez vers les glandes crurales t & dc la ehfin fe varendre dans les deux jambes par les conduits ». Ilparoit parla conformation desparties &desconduits Prtun
qui portent Ie chyme, & par la difpof.tion dcsvalvules, qui de cela. tendent du dedans vers k dehors, que cetteliqueur prend foncours en haut&en bas, & ffi^mesversks extrcmitcz des inembres; ce qui fc confirmc parl'experience du Cele- bre Bilfe, qui nous aprcnd que les faveurs des alimens qu'on apris _e font mieu* fenrir dans le ehyme lorfqu'ileft dans lcs lieuxfes plus ptoches du receptack, & qu'il a paffe par moinsdc glandes, queIorfqa'iIfetrO-.vedansdescn- droits plus eloignez, & qu'il a kt£ filtre au travers dun plus grand nombre des memes gkfitde*. La co&ior» fe fai. dan&lefokO, lorfquekchikaiant De "
prcmierementpafkpar uneinfit-itedepotesdu ventricule c°ct'on^ut B, &desintefti_-sHdansksveinesdel'eltomachIF, quiy'?i( s^inferentdanskeonduitdelarateDF, &coulantdansle vat&reveE, &dart-lesveinesniefaraique^iK, quifontdif- perfees dans k mefentere; il pafie en~fukedeladansla Qtle yt Veine porte 1, d'ou il fe va rendre dans _a cavke du foie G, alimens qui eft fitue au deffus du rein P,Bott pas par quelque facui te p4pmvers attra<__rke,qui attire le fsng dans Fefoic ,puilque Tattra&ion le foie par n'cftquknc pure chimere 5 rnais par la feuleflnidke & par kle m0len preffement des parties voifines, comme du diaphragme, ^""f m' des mufcles du bas ventre, &d'autres parties; a quoi con- jr%*i'. tribue aufli !e preffement du fang, & fa 1 arefa&ion dans k ^J^J^ coeur, qui pouffelefangVerskfoiedesarreresdu ventri- cuk, du mefentere, &de ccllesdu basventreparlesvei- Rr 2 .nes
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P H t Lo S 0 P lH C.
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3i6
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» * »» ■ t
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Naturelle Li vre. IV. 317
nes (qui leurfontcontinues, &qui les acompagncntdans
lemelcntere &dans le ventricule) & par la brancheM dela veinecave; ou etant mele avec le fang, (quify vientparla veine porte, &par rartereceliaquedroitej&aveclec^- tne(quiy eft portc du receptacleparlesvaifieauxlympha- tiques)dan5 lcs raeines de la veineporte& de la veine cave, qui ierepandent dansleparcnchyme du foic , & qui font continues enfemble par desanaftomofesimpercepnblesa la veritej mais qui neanmoinsfont concevables; ilfeier- mente,ou, pourparlerenChymifte» il fe dige're dans Ies poresdufoie,quifont dif pofez d'unemaniere particuliere; ou etant cn-fuite fepare de la bile qui y etoit melee, il fe con- rertit en un chyme, ou luc parfaitement rougc. Or ilparoit manifeftement que lesalimensibntportez Preure
aufokje par les veines, que nous avons marquecs; puifque de cela. lorfqu on k-sliedans un animal vivant, on obfrevc qu'elles s'enflent entrc la ligaturc&lcsinteftins;&qu'elless'afaif- fent cntre la ligature & le foie. Et on ne peut pas prouvcr qu'il y ait aucune attraction solutkn
dansle foie ou dans-les vaifleaux, de ce que quelqu'une des des objec- veines la&ces, ou mefarai'ques etant iicesen deux endroits, tions qtCm- & qu'enfuite en deliant- 1'une dcs ligatures qui eft la plus Fonrmt prochedu foic, il coule tou jours quclque chy me & quclque/^"* iang vers lui, pendant que les parties demeurent chaudcs: parceque cela ne vient que de la contraftion naturelle de ces vaifleaux, comme on voit dans uneveiiieenfleeque 1 on ouvre en-fuite , ou dans dautrcs corps extremement tendus, qui fc reflerrent d'abord qu'on nc lcs bande plus : aquoicontribue aufTi beaucoup lafluiditede 1'humcurqui P«a>W cftcontcnuedanslesvaiiieaux. ^tUmi Et on ncdoitpastrouveretrange, quelechilc, oa{cseJJJ!'".s
partics.les plus fubtiles, qui font dans lc ventricule B & u ¥Qlt dans les intefli ns H folent plutot portez au foi&G & aux au- qU-e„ m tres vifceres, dont nousavonsparle,que dedecendre parle mn littt. R r 3 fonde-
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318 Philosophie
fondement: par ce que lc pylore auffi bien que le fonde-
ment ne font qu'un paffage; au lieu quc les inteftinsfont
dansk basvcntre pluficurs tours & detours en haut&en
basdevant&derriere,vers la gauche&vers la droitejde fortc
quc ce qu'ils renferment ne peut aucuncment, ou tout au
plus fort peu decendre, a moins que les fibres des inteftins
ctant irritees, & reflerrecs par le coursdes efprits animaux,
ne le ehaffent peu a pcu vers le fondcmcnt dans de certains
intervales. Mais les parties les plus deliees & les plus ftuides
du chyle, qui font encore de plus en plus fubtilifees &
agitees par la chaleur des inteftins, etant de plus extre-
mement comprimees par lcs partiesvoifines, trouvantu-
neinfinitede porcs dans lc ventricule & dans les inteftins
pour paffer dans lc vas breve, dans les veines de 1'eftomach,
& du mefentcre, qui leur font ouvertes auffi bien que les
veines la&ees, y font poufiees avec violcnce , &fe mc-
lant ia avec le fang, font neceffairemcnt chaffecs vers la ra-
te, le foie & le coeur; parcequ'il n'y a point d'autre paf-
Trevve du fage par ou clles puiffent etre portees.
prejfenfent Or l'on pcut voir clairement combien lc vcntricule &
du rentri- \es intcftins avec ce quils conticnnent, font preffez fans
cule&ies cefl-e pZT lespartiesvoifincs; quand on confidereceslar-
mtej ins. ges tjleffures qui penetrcnt dans la cavite du bas ventrc:
car les mteftins fortent fouvent presque tous enticrs par
Raifons 1'ouverture avec grande impetuofitc; malgre memc les
quiprou- malades& les cforts Chirurgiens.
vemquele pour moi je fuis de cettc opinion que lc chyle
'-'"""entre non feutement dans les veines laftees, mais
„•'tu, *~auffi dans les veiraes de 1'eftomach, dans le vas breve,
mtnt dans „ . , r .. .
lesvtinei dansles vcines melaraiques; prcmierement parccque
hftees, jc ne voi pas de raiion pourquoi il s'infmueroit plutot dans
mau auffl les pores des unes, que dans lcs pores des autres, & en-fui-
dans £m te a caufe qua ceuk qui languiflent de faim fe remettent
tresvems. d'abord qu'ils onr pris dc raiimcnt; bien que le pylore,
qui
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vNaturelle LivreIV. ji©
quidanS 1'hommeeft fitucau haut du ventriculc , ne fe
puiflepas transmettre dans les inteftins, & qail ny ait aucunc veine laifteequi touchc au ventricule, nipoint d'autre cheminque Ics vcines, par ou la chyle puiife alcr vers le foie, ou vers ie coeur: car les arteres emportent le fang du coeur, mais ellesny en portent jamais : com- meil paroit Iorsqu'onlie des arteres, quis'enflent entrc le cocur & la ligature, &quis'afaii7cntauderadelaliga- ture. A quoi ii faut ajouter que le commencement du fctus, & le fetus meme lorsqu'ileft plus parfait fe nour- rit dabord par la veineumbilicale, qui fc repanddansle fuc alimentaire, qui cft rcnferme dans le vcntre de la mcre, avant memc que Ia chair du foie ou la plttcema utc- rifia s'unifle avec laveine; apres quoi il recoitlaliment du foicoude la Place»ta, par la veine umbilicalelorsqu'- cllc s'y eft inieree, d'ouen-fuite il eftporte verslecoeur &vers lcfoie, On obfervc quelqucchofe dc fcmblablc dans lageneration dun poulet dans un oeuf. AinftTon voit manifeftemcnt que 1'alimentne pafleaucommence- ment vers lccoeur dufoetus, que par les vcines, &cn- fuitepar les memcs veines revctues du parcnchyme du foie: El c'eft pourquoi (comme la raifon eft ici la memej nous croions quedanslcsenfansncz &dans les hommes faits, 1'aliment coule vers le cocur & vers lefoicpar les vcines du ventricule&desinteftins, qui le touchcnt; de meme que dans le foctus lcs rameaux de la veine umbili - cale portent au foie & au cocur le fuc alimentaire dans lc- quel ellesfont repandues» Mais outrclesraifonsque nouskvons raportecs, lanutri- ExPerte"-
tion dc ceux qui ont obftru&ion dans le pyloreprouve !^/v^f/^ puiffamment le paflage du chyledu vcntriculc dans lcs vei- m$me c\)0. nes qui f font repanduesjcar alors ne pouvant pafler aucun f(, aliment dans les inteftins il faut neceflairement que le chy- le qui doit etre converti en fans pour les nourrir. coulc dc Tefto-
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3*0 Ph I L 0 S 0 P H I E.
1'eftomachpar lesveincsverslarate.le foic &le coeuri
Uexperiencedu Celebre Anatomifte Loms AeBilfe prou-
ve cvidenment que lc chyle pafle des inteftins dans les vci- ncs mcfara"iqucs: car aiant donne beaucoup a manger a un chien, il lui ouvrit le bas ventre cinq heures apres; d'ou aiant tireles inteftinsaveclemenfentcreilliarartereme- faraique: apres quoi aiant remis les inteftins, il coufit l'ou- verturc, qu'il r'ouvrit trois, ou quatre heures apres. Alors aiant tire les inteftins avec lc mefentere, il trouva les veines mcfaraiques remplies non pas d'un fuc rouge, mais cendre & de couleur de verre: marque indubitablc quc le chile pafledes inteftins dans ces veines, &qu'ily achangefacou- Qu'cn doit leur ordinairc. mmmer Or quand le fucdesalimens'a pafle du ventricule &"des
chyme & inteftins dans lcs veines de 1'eftomach & du menfentere, mn pas ^ ^ans jes vemes laftees; pour lors nous nelenommons r j- ' pluschyle;maischyme. Car lechylenes'cngendre&nefe mmairt trouve que dans le vcntricule & les inteftins; mais d'abord qui vient' I11'*! ^ii cft forti, il fe convcrtit en chyme dans les pores, & des inte- dans les cavitez dcs veines de 1'eftomach & du mefentere, ftitu, des &dans les veines lac\ees,aufli bien que dans d'autrcs veines veittes me- Les vcines ladees 'tant j-emplies du fuc des alimens, qui fardiques \Qm y\mt des inteftins paroiflent toujours blanches: parce- . rwque leurs extremitez n'aiant. point de continuite avec les cxtremitez d'aucunes arteres n'en peuvent recevoir aucun fangqui parfa rougeur fafle changer la couliur du chyle Vourquoi q^^w^ COntiennent : au lieu qu'il arrive tout le contraire lla'CimS danslesveincs de reftomach,du melentere&autres-.danslcf- roiffent ' queHes ^e chyle qui etoit blanc auparavant fortant peu a peu bhnches. & par parties du vcntricule&desinteftinsprendd'abord une couleur rouge; acaufe de la quantitedu fang qui y eft poufle par les arteres, qui s'uniiTent avec ellespar leursex- tr-emitez; de meme queduvinblancetantverfe dansun vcrre de vin rouge devient rouge incontinent. Si
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Naturelle Livre IV. 311
Si cn buvrant le bas ventrc d'un animal vivant on IaiiTc Peurqm
les veines lectecs fans ligature, ellesfe vuidcnt ineontinent tlles dijpa- dc toute la liqucur blanche qu'clles contcnoicnt: & c'eft roiffem cequeplufieursadmirent, & dont on veut rendrcdiverfes *"$-&• raifons. Maisilmcfcmblequcluniquecaufed'untclcfFet conhftecncequeks inteftinsn'etansplus preflez pjar lebas ventre, qui eft ouvert,n'ycnvoient plus aucum, chylc com- mc a 1'orainaire, particuheremcrit l6rfqujils' fe refroidiflent unpeudavantagc;&lefuc,quecesveinescontieanent,eft .ct cha0*e tout cntier dans dautres vaifleaux, par leur contrac-
tion naturelk, qui cft plus fbrte dansles veincs la&ecs, quc dahs lesautres; parcequ'eUes ne recoivent pas continue}- ktnent le chyle; mais feulementapres de fort longs inter- Q vales; & qu'ainfi elles fe ferment etroitement. mow- ' De ce<jue \echjme monte du mefentere par fes conduits mm ^
& par ks veincs la<ftees, darrs ks veincs axillaires & dans chyme ne d'autres parties>pcrfonne n'en doit conclurrcaucuneat- fefait tracftion, quiagiflefeule, ouconjointemcntavccrimpul-p«« ptr -fion. Car cettesattra&ionpretenduecft abfolumentim-'tr^a"'> poflibk: parccquelachofe, quiattire, n'eftpasatacheeaw4" tar' celle quelkdoit attirer, &quainfielk ne luipeut cpm-lmPulJm' muniquer aucune force de mo.uvement.Qr-U nefaut ici fu- pofer autrechofccomme nous avons,proppfeci-devant, qu'une impulfton, qui eft cauiee par la chaleur des parties qui contiennent lc fucdes alimens, & par Ia fermcntation de ce fuc, comtne aufli par Ia contra&ion naturclk des par- , ,. ties,qiri contierinent kchyme,&qui cn font tendues.&par lepreftcment des partiesvoifmes;aquqi on peut ajouter i'a- gitation de la maticre fubtik.qui fe meut dans les pores des fucs alimentaires. Car cette elevatipn du chyme , qu'on ne peut expliquer par aucuneautrecaufe., montreafloz Quefm ^ue rimpulfion feuk eft fuffifante pour p'roduire untel»»w<?- eflet. , mentefi Or1'e'levation du chyme, qui tend vers lesveines axillai-^ ?arles
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}%% PriLOS'0 F t? I B
qui #w3fct| £V ailtetirs par ie canal qui portc fon nom,cft bcau-
lf$J"MJ couP ai^e par les valvules qui ft rencontrent dans les vci- a eei& nCsla&ee&&dansle(analtorachique,lefquellesfontfu:uees nal tbora-^'unemanierequellesempechentderetournercequiyeft ebiqut. une f°is cntre. M - C H A P IT R E. VIII..
,.:■•■; 3e l*trfiz,ie'we coclion y oa de lajdnguificatton.
De la ae- 'V"? Ousavonstraitejufquesicidelapremiere&dclafe-
umquift J^^jj condecoftion.Latroizieme, quieftlaveritablcfan- Ucoeur" guificati°n &W^ans^ coeurN.lorfquelc chymeaiantre- ccu fa perfeclion dans lc foic G & fc melant cn partie avcc lc refte dufang quis'y va rendre;&en partie etant porte par yo- . lc canaltorachique 34danslaveineaxillairc ^ & de li dans figurefuiJe veine cave afcendante > & & melant la avcc lc fangpaffc vante. dans le coeur tant par la branche fuperieure de la veinc ca- Vt 6\ que par la branche infericureo. ou e'tant entre il cft convcrtiehunfangrouge, par la ferrnentation, quiyeft excitee par la chaleur du cocur d'ou cn- fuite il fc repand par ks arteres dans tout Ie corps, y etant chafie par le prcfle- hient violent dcs- efprits anirnaux, qui coulent du nerf de fa (rxieme pakedans ksfibresducoeur, &parlararefac- tionqui s'en fait danskcoeur cneme; apres quoi il eft rc pouffe fucccfTivcment vcrs lecocurparksveinesquifont continues avcc lcs artercs. D'ouprc~ Etcommc nousavonsdit ci-devantquc lablancheurdc cede U ja negc, & les couleurs des plantes & dc lcurs parties procc- rougem du <kntcje ja jfltua tion des petites parties. doQt elles font coi»- *' pofees; dcmemc auflt nouscroionsquelacouleurrouge du fang ne vient quedc larrangemcntdefesparties qui s*eft changedaivskfoie, dans lecoeur& ailkurspar les diverfes co&ions qui s'y fontfaites. Carlacoukurrouge * ducocur.oudufoieneluiencommuniqucpointjpuifquil . ne tire rien dc lcur fubftancc, & que fans cela il n'eft pas poflib!c
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NATURELLfc LlVJ^ IV. JlJ
ppffiblc de cpncevoir comment ccs vifcercs pourroient <$|£ Pourquot
ferenluiun tclchangcmcnt. ' ].. ■ncu' ne JLes plus petites partics du fangn'aiant pas encorc ctc bi- palomtt
en connues, ni nous ni ceux qui en ont traite, na vons pu me ex^. jufques ici en donncr unc dcfinition cxafte,ni parlcr a fond c*tion de la diftribution de fes parties. txatlt du Les Chymiftesont dichedexpliquer plus clairemcnt tef**g.
naturc du fang & dc fcs parties par lcur fel, leur foufre, Ic- n^ [es ur mercurc, lcur phlegme & lcur t&tc mortc: mais comme chymifttt toutcs ces chofes, bien loin d^etreplus claires, font encorc riont\fait plus obfcurcs quc ies partics fcrcufes, pituitcufes, melan- qtitmbro- choliques, bilieufes, & fubtiles qu'on obfcrve dans lc lang, «"«r <e"* & qu'on lui a attribuees des il y a long-temps: de la vicntmat,ere qu'ils ont plutot embarraffe la chofc, qu'ils nc l'ont cclair-f4r cie 5 parceque toutes ces parties que lcs ancicns ont crues r dans le fang fe pouvant raporter aux principcs desChy mif- tes,bifqu'on les entend commc il faut, ii tcmblc quils n'ont rien fait|qu'une difpute de mots. De( ^■ La fanguificatiom du coeur eft dc deux fortesj 1'une qui fes coiliont
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fc fait premiercmcnt, &
1'autre qui fe fait cn-luite. Mais pour bien com-
prendre ccci, ilfautaver- |
dti cotur.
Conftitu-
titn di fet partiti. |
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tier premicremcnt qu'il y a
dans le coeur F F,dcux ven- tricules; l'un droit G G ,& 1'autrc gauche H H, qui font fcparezfunderautre par une cloifon affez epa- iflell.&dcplus qu'il y a quatre vaifTeaux;afsavQir laveine caveavec,!apetitc orcillcdroitc A B; laVeine arterieufe D; 1'artere vc- ncufe
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..........——-......■■--------------------------.....-■■"---------------------—..... ~~....."'-......-'""'"'
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P H iLOSOFH I ti
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I f *
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,.^24
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**£w ,ctifc avec la petiteWillcgauche E •• Sckgraridc artereo ^
, J'aorte C. ^-■■■:■■ :■■-.■• I lfb»i vi^v^oi^i&JASic^^cifk vaifTeaux-ja f£avoirlaveinceave
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&12 iiktlc artcricuteXa veirie cavc qui porte le fang datis le
verttricule' droit du coeur par fes deu* orificcs DE, eft pourvue deroreille droite F, & de trois valvulcs a trois pointes K L M, qui tendcnt du dehors en dcdans, & em- pechent que ce qui eft cntr« ne regorge. La yeine arterieuf e, ou pour mieux dire 1'artcre des pou- |
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mons C D,qui chafle lefangduventriculedroitducoeur
, , par
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Natur«lle Livre. IV. 3^5
ttar lcspoumons dans *'arterc vcneufe, eft munie de trois
va vu esen forrae de demi-luneE F, G, qm regardent du redanscndehors,&qui empMientle iangquicftdansles ^oSdcrewuriJcrdanslcvcntitealcdroit da coeur. P MaUdans leventriculegauche fe trouvent rarterevc- ncufe&lagrandeartere. L'arterc vencufe. ou plutot la |
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vcinc des poumons H, par laquellc le &***%**
poumons dans le ventricule If^*^' fXXs vucdc la petiteoreillc gauche L, & de■ ^. ™™ IKauireeardentendchors&qui empechentle iangde return^danslespoumon, atog^^X
porte lefang ducoeur par tout ^W^S^ cn forme delemL-lunes B,C, D,qui empechent lefang ,qui eftforti du cocurd'y rcntrcr. «.ntricule n, /_...-
Lapremiere fonguincatjon.fc frlt &m ic^«J***£j£
droit A. ducoeur, qui outrele pcncarde, £*
Quificatitn*
lesnerfs tbitg* lorsque lc ^Sycoulc dc la vcmecave. J tfcendante &dcfccndanteN,X;lequclfengcftchaOcdc M J
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la par la vcincarterieufeKdansks poumons YZ,&cn-
fuite dans lcs rameaux de 1'artere veneufe H G. Be Ufe- Lakcondcfanguificationfcfaitdans kventriculegau- mdt. che du Coair, lorsque lc fang, qui auparavanr a ete chaf- fe du vcntricuk droit par la veinc arterieufc K, dans 1 artc- rc vencufeHGi&dans lapctiteoreillcgauchcF.degoutc dans lc vcntricule gauchc; & qu'etant affez change, H fort en-fuitc avecbeaueoup dc violence dans 1 artcre afccn- dante O, & dans la defcendantc R. Telle eft cctte delcription: car la veine cave qui cfl ata-
checaucotedrok, -&i'artereveneufequicft infereedatrs ic
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Naiurelli Livre IV. jz7
lecote gauchc, font des Vaiffeaux fortlarges ,quiacaufe Dfcrlptk*
de la circulation quenousexpliqueronsd'abord,contien-'k ?***&
nent toujoursgrande quantitedefangjd^ouils^enfuitne-^''
cesfairement quc lotfque les vcntricules nc font pas dila-
tez de fang,& quc le coeur eft de ja defenfle, il y tombe dcux
affez groffcs gouttes; 1'une dc la veinc cave dans le ventri-
culedroit; & 1'autre qui tombe cn meme temps de 1'artere
vcneufe dans le ventricule gauche: qui a caufe de la dilpoii-
tion qu'ellcs ont a fc dilarer, commc aufli dc la chaleur du
coeur, & des reftes du fang qui y bouillent encore, s'enfla-
ment & fe rarefient en un inftant dans lcs deux ventricules;
ce qui fait que lcs valvules, par ou ces deux groffes gout-
tesfontentrees, feferment; &quckcoeureftdilatefort
vite dans toute fonetcndue;tantacauiedclararefacl:ion
de ce fang, qu'a caufe des efprits qui coulent dans les fibres
du coeur, qui fervent a le dilatcr. Mais comme lc fang nc
peut pas refter dans les ventricuks, acaufequ'ilsfonttrop
rcflerrezparlesefprits"quiy ont coulc, &aufliquil(erarc-
fie de plus en plus; de la vient qu'ii ouvre dans le ventricu-
ledroittrois valvules,qui regardent en dehors, & qu' tant
prefle par cette contra&ion & agite par lachaleur du coeur,
il fort avec violence par la veine arterieufe,&la dilatant dans
tous-fes rameaux, y caufc le batement du pous, par
le moien du fang qu'il pouffe devant foi : mais lc fang
qui eft tombcdanslcventriculegauche y etant aufli com-
prime & agite par la chaleur ouvre egalement les trois val-
vulesde la grande artere qui tcndent en dehors, & cntrant
parla, ladilatc&faitbatretoutesfcsbranchcscny chaffant
le (ang qu'il rencontre dcvant foi. Or parccque le fang qui
eft chaffe dcs ventricules ducoeur, dcterminetellemen&
les e(prits,qu'ils repaffent des fibres qui dilatcnt, dans celles
qui rcfferrent; & que le fang fe refroiditdans les arteres, par
les pores dilatez desquelles pluficurs partics ont tranfpire;
ds U vicnt que kcoeur & les arteres fe defenflent &s'afai(-
fent..
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y^^^
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32S P H I L 6 S O P H I E.
fent. Cc qui fait qu'il tombe de nouvcau deux gouttes de
fang de la veine cave & de Partere veneufe dans le coeur, qui etans rarefiees& pouffees de la meme manicre,dilatent de nouveaule coeur & les arteres & kslaiflent afaifler en- fuite. Et commc ce mouvcment du fang fe fait continucl- lement, de la vientquekpous bat inceflanmentautantde tcmps que 1'animal eft en vie ISlais lorfque les valvules du coeur, qui tendcnt en dc-
horsapres avoirctefermecspar le fang des ventricuks, ve- nans a fer6uvriravecvioknceduc6te desvaifleaux, aux* quels elles font atachces,empechentqu'il ne coule ricn dans les ventricules; alors le fang cft non feulement arrete dans les vcines,mais de plus il eft repouffe en haut avec impetuo- fite; ce qui faitqu'unepartieetantchaffeeenabondance dans les orcilles du coeur qiii font proche de fes ventricules, & que ks efprits ont dilatees, ks remplit. Mais lorfque le coeur s'afaiffe, elfc coulcdans les vcntricuks aveclcrefte du fang.qui etoit dans les orifkes;d'ou enfuite les oreilksdu cocur etans refferrees par les efprits fe vuident entiercmcnt. Fonrquoi le ^r k mouvement du coeur & de fes oreilles font contrai- mouve- res dans kur dilatation& danskur afaiflement: cequi fait ment du qu'elks s'cmpliffent lorfquc lc coeur fc vuide ;|& qu'au con- coeurtft traire k coeurferemplit dansktempsqu'elks fe vuident; comraire parceque lorfque ks efprits entrent dans les fibres du coeur, f ii g(lul *ervcnt* la dilatation; alors ils couknt dans les flbres jes et es. jy OJrejHeS) qUj fervent a les alonger: & quc lorfquc les ef- prits coulent dans ks fibres du coeur, qui fervent a 1'alon-
ger;pour lors i Is entrent dans lcs fibres des oreilks du coeur- CAufes qUj font propres a ks dilater. pocbames, ^iom fommcs danscette penfe"e que la caufe prochaine &tlo>gntes£a mouvement (ju coeUr &des artercs proccdc ducours du mouve . , ~ 1 r • • • > . ment du cont,nuel & reciproquc des elpnts animaux ,qui coulent
coeur&des ^u ccrveau par les nerfs dans les fibres du coeur, & de la ra-
mens. reiaftion du lang qui tombe fucccflivement dans lc coeur; &
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Naturelle Livre IV. 329
Sc qucfacaufc eloigneeconfiftedansla difpofition qu'a lc
fang afedilaterdanslecoeur, &danslachaleurducoeur memc; comme auflj dans cette portion du fang, qui refte dans lecoeur toute bouillantc, ou comme un ferment; & enfin dans la conformation du coeur & de f es vaiffeaux. Et commc ces caufes font fuffifantes pour exciter Ie
mouvementducoeur&desarteres;onnedoitpasparcon- p fcquent imaginer aucune autre faculte qui caufe le bate- u ^^"J\ mentdupous. Utarifa- Entrelescaufesprochainesdumouvementducoeur, letio» du
mouvement reciproque des efprits animaux dans fcs fmgdans fibres tient le premier rang •. vuque la rarefa&ion, oule (oeur, la fermentation, du fafig , qui fe fait d'ordinairema* is dans le coeur cft une caufe peu confiderablc, & tropmuve' foible pour poufier le fang dans toutes les veines & les arte-mm re"~
j' • i r > .. -t Vroqtte dts res d un ani mal; commc 11 c etoit le pnncipas, pour n&efbrittdant
feul principe (comme Ariftote prctend au livre de la rcf- fesfibres, piration, & Defcartesdansfamethode)quimeutimme-f/a\>» doit diatement le coeur & qui repouffele fang vers lui. Or les prmdre mouvcmens violcns dcs animaux qui font caufez par les ef- P9Ur U prits animaux font voir affezclairementquelle eftla forccPrinciPale & 1'cfficacc de ces efprits. «SSS Lc cours, que prcnnent quelquefois les efprits du cerve- yMtlnim
au par les ncrfs dans les fibres du coeur, paroit par le trou- ju (UHr. ble qu'ils y caufent dans lespaffions de 1'ame: mais on y re- connoit leur mouvement continuel& reciproquc parlac^wfw ef- longue palpitation d'un coeur , nonfeulement lorfqu'il^f»fnf« </« eft coupc; mais memes quand on l'a diffeque en pieces: car batement cela ne peut pas venir d'aucune fermentation violente d'un &u mu\ & fang qui y tombefucceffivement, nid'aucunecaufequi^e;artrres- foit concevable. Or cesefpritscoulentfucceffivementdans les fibresd'un coeur coupe' & diffeque, delamemema- niere qu'on les voit mouvoir dans les queues des lezards qu!on a coupe vivans, ou dans tclles, ou tel les fibres, ou Tt mufcles
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^fe;:^.:.... .:.-.^. - - irniy fi 1 -Y.
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i JO PH 1 L O S O P H I E.
mufclesdes animauxpendantquilsdorment. Depluson
peut prouver encore que ces cfprits coulent fansceffe rcci- proquement dans les fibres du coeur par cette violente con- tra&ion de fesventricules, qucTon y fcnt manifeftement quand on y cnfonce lc doit affez avant durant lc diaftolc, lorfque le fang rarefie tbrt dc la bleffure: ce qu'on obfer- vc aufli dans lc fyftole lorfque le fang ne coulant plus» on le voit auffi ceffer. Car commc cctte contracYion violentc dcs vcntricules n'eft pas cautee par la rarcfa&ion; puifqu"el- le lcs dilateroit plutot par le mouvement des partics qui s'etcndcnt: & commc cettecontrattion nc peut venir d'au- cunc caufc qui foit concevable; il s'cnfuit de la ncceffai- remcnt que ccla fe fait par le cours des efprits, commc no- usavons dejadit. La rarefa&ion du fangquieftdanslesventricules vicnt
dc la difpofition qu'il a a fc dilatcr, & dc la chalcur du coeur. La propricte qu'a lefangA fc dilater fc rcconnoit parlcs ef- prits, par les partics graffcs & par les parties propres a ia fermentation, d'ou clle procede; & on la peut prouvcr encorcparlcsdiverlespreparations & coftions,quifefont dans la bouche, dans lc ventricule, dans la rate, dans lc me- fcntere, dans lc foic, & dans d'autres partics. Outre que la chalcur du coeur eft fenfible au toucher
dans pluficurs animaux, elle fe rcconnoit cncorc en cequc clle communique une telle chaleur a tout lc corps par le moien du lang qu'clle a cchaufc.&fournit continuellemcnt aux parties, que le feu memc le plus violent ne pourroit pas repandre dans tous ics membrcs une chaleur fi grande, ni fi egale. On peut voir qu'il refte quelque peu de fang dans lc
cocurpour la fcrmentation, cn cequeladuretedefafub- ftance empechclesventriculcs de fc rcfferrcr entiercment danslcdiaftolc, oulorfquil dilate. II fuffit de voir la ftrudure du coeur& des vaiffcaux pour
recon-
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NATUltELLE LlVRB IV. 2JI
reconnoitre qu'elle cft neceflairc pourdirigerunmouve-
ment fcmbable. DeU di-
Or le poux varie, fclon quc fes caufcs changent. Car fi y,rflt< 4*
ellcsfontreguliercs, cgales & fortesjlebatemcntdupous?"^ fera regle, egal & fort; & fi elles font irreguliercs, incga- Quc le peu les & foiblcsj le pousferade memederegle, inegal &de chaleur foible, ducoeurde Et la chaleur mediocrc de ccrtainsanimaux commedescertam a-
anquillcs, des carpes, & femblablcs ne nous donne aucu- n^umx ne nedificulte: parceque leurs fang cft tellement tempe're , • que leur peu de chaleur fufit avec la fermentation pour cau- \,ue mtu 4. fer une j uftc dilatation du fang dans le coeur; comme nous yons avan- voions le mout, la bierc , & plufieurs autresliqueurs Ceccdes cau- rarefier, & fegonfler fansaucunechaleur violente. fes dupous II y cn a qui mettent la neceflite&l'utilite de la generation Q*f***'
desefpritsdanslecoeuraunombre descaufes du mouve- llte> °Jf, mentducoeur. Maiscesgens ont tort. Caronnedoitpas"f'^'' dirc quc lc coeur & les artercs faflent quelque chofe en vue m jg{ de la nc ceflite & de f utilitejpuis qu'elles nont aucune con- caflreSt noiflance de ces dcux choies. Que l"m- Etlinfertion des nerfs quon decouvrcdans lc pericarde,/fmo» vi-
&non danslafubftance du coeur,ne fait rien contre ce quc fible des nous avons dit que les efprits pernoient leurs cours du cer- nerfs.iant veau par les nerfsde lo fixiemepaire, pour couler dansles fertc*J ' fibresducoeur. Car lemouvement violcnt ducoeur, qu'on i^aird» ne pcut jamais bien expliqucrparaucuneautrecaufe,faitf0fW. „>ea voir aflez chairement que les fibres, ou du moins lcs porespfl;»f con- ncrfs penetrent invifiblement du pericardes dans la fubftan- traire au ce meme ducocur, pour tranfmettrclesefpritsdansfon»^^- parenchyme & dans lcs mcmbrancs. mtnt recj' Et U nimportepasfi dans lecommcncemcntdelafor-P™?"*
mation du foetus on voit batre le coeur avant memc que'-^'.',
le cerveau & les nerfs, qui iui fourniflent les eiprits, foient tement ^u formcz. Car bien qu5alors il n'y ait ni cerveau, ni nerfs, coturwft Tt 2 ni
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332, PhIlosophie
fefait 4- m- ra£me (je veritable coeur parfait; cependant Ilya deja
Vformation un commencemcnt de cervcau & de nerfs, qui faffa ducerveauPour foumir affez d'efprits pour mouvoir leprincipedu & des coeur. nerfs. Or il eft tout a fait ridicule de dire que lemouvement
Que le du coeur fe fait par un certain fentiment naturel, qui lui
toeur nefe fait difccrner ce qui lui eft convenable d'avec cequi ne 1'eft meut point pas ? ^e forte qu'cn fe rcffcrrant fans aucun mouvcment re- far quel- cjpr0qUe ^es efprits, il rcfifte aux chofes qui lui font mentnatu- nuifibles,foit par lcur qualite, foit par leur quantite. Puif- reltfansle^^ te^ fentiment& mouvementnatureleftabfolument mouve- inconccvable, & que parconfequent on ledoitprendre ment reci- pour une viftonextravagante.qui procede defignorance poque des des vraies caufes, ejprits. Chapitre. IX.
Du bntement dtt coeur & des arteres.
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LI
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poux acompagnerune&rautrefanguification&ia
irculationdu fang en eftcomme la fervante. |
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Du bate- Le pous eft un mouvcment qui fait que le fang qui fc
ment du rarefie ctant chaffe dans les arteres, les elprits qui coulent coeur& des dans les fibres du coeur font enfler & afaiffer fucceflive- arteres. nient \c coeUr & les arteres. Le pous confifte en deux chofes; dans la dilatation qui
s'apelle diaftole; & dans fafaiflemcnt qui fe nomme fy- ftole.
Le diaftole eft cctte partie du pous, par laquelle lecoeur
Dudiafldt^ cnfle&dilate'parlesefprits, quicoulentdanslesfibres deft inees pour cet ufage,&par le fang qui tombant durant le fyftole de la veine cave dans le ventricule droit, & de faitcrc veneufe dans le droit, s'yrarefie: & c'eft auffi ce fang ra- refie & comprimedans le coeur, qui entrant dansles ar- teres avec violence, & qui pouffant a diverfes fecoufles le fang
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Naturelle Livre IV. jjij
fang qu'il y rcncontre, dilate en meme temps leurs tu-
niques,& les agite dans toute leur longueur,& leur largeur. Or l'on peut meme fentir de la main cette dilatation,PrettVe **
ou ce diaflole des arteres. Mais le diaftole du coeur qui fc ct a' fait en meme temps fe peut voir a 1'oeil, quand on ouvre la poitrine d'un animal vivant, particuliercment lorfqu'il cftfurfafin. Card'abordquel'on frapefartcredu doigt, la pointe du coeur s'aprocheaumemeinflantdefabafc, & fes cotcz qui regardcnt les cotcz gauches & droits, s'ele- vent vers la cloifon du coeur 5 & le cote du cocur, qui re- garde le fternum, s'e".evetoutentier, & principalement vers la bafe; & de cettemaniereon voit fenfibiement le coeur s'enfler, s'erendrc, fraper la poitrine, & enfln caufer le pous que nous fcntons. Et s'il arrive qu'on blelTe le coeur & les arteres lorfqu'elles font dilatecs, on en voit au me- me temps fortir du fang: Et cctre partiedu pous (quoiqu'en puiflcntdire les autrcs) Qtte cette
nc doit pas etre prifepour le lyftole, ou pour rafaiflement Partie du. du coeur, de ce que la pointe d'un coeur vivant etant cou- P0USAm do!t pee on fent & on voit que fes ventriculcs fc reflcrrent dans ?Metre le meme endroit. Car on nc doit pas juger du diaftole du iefyLie cocur par la dilatation de fes ventricules, mais par la dila- ' tation du coeur meme, qui pcut memc arriver lorfquc fes ventricules le refcrrcnt. Car pcndant que fabondancc des efprits, qui coulent dans lcsfibresducocur, quiledila- tent, que le fang rarefie faitmonterfa pointcverslaba- fe, & que fes cotczqui s'etoient afaiflez, fedreflTent, la chair, oulc parcnchymeducocurseqflc tellement dans toutefalongueur & falargcur, quecettedilatation paroit \ nonfeulementaudehors, mais qu'elle eft memclcnfible au toucher dans fes cavitez, qui fe rclTerrent a caufe dc la tumeur interieurc du parenchyme, L'afaiflement, ou le fyftole eft cettc partic du pous, par Dnf/pU.
laquclk lecoeur fedcfenfle, tant a caufc dcs cfpritsqui Tt 3 cou-
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* M«j,","
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334 PHlLOSOPHIE
coulcnt dans lesfibrcsquifalongentque.parccquclaplus
grandc partie du fang qui s'cft rarefie cn eft chafiee : & en mcme temps lcs artercs fe defcnflent acaufcdu fangqui s'y eft srcfroidi & dc 1'evacuation qui s'en cft faite dans le diaftole, lorfque leurs pores etoient plusdilatcz, Preuve de On ient le fyftole dcsartercs avcc les doigts, lorfqu'cllcs cette veritene les repouffent plu.c.Et dans un animal dont on a ouvcrtla potrinc on reconnoit a 1'ocil, & l'on fcnt a la mainle fyf- tole du cocur, particulicrement lorfquc cet animal cft pret d'expirer. Car lorfque l'on fcnt que la dilatation dc 1'artcre ccflc, on. voit au meme inftant quc le cote du coeur qui regarde lcftcrnum,s'afaifTc, principalemcntvers 1'cndroit qui repond a 1'orificc de faortc, qucle cotedroit&lecote gauche qui rcgardent les cotez cn font dc meme, que la pointc s'eloigne dela bafe, & que tout le coeur paroit lache & mol au toucher. Et fi alors on percclc cocur & les artercs,il n'en fort point du tout dc fang, & les bleflurcs s'afaiflcnt. Que le Or cct afaiflement du coeur qu'on fcnt pour lors fait vo- coeur tiat- ir clairemcnt qu'il ne resoit point de fang dans fes cavitez tire aucun par aucune attraftion, comme on parle. Car toutes les faH£' chofes qui attirent quclque matiere pour la crainte du vui- de cn s'elargiffant, ne s'afaiflent point dans lc temps quc cctte attraftion pretendue fe fait; mais en s'elargiflant, clles fe bandcnt & dcviennent durcs, commc on pcut voir par 1'air qui cntre danslapoitrine, oudansdesfouflcts; parle lait & par lc tabac qu'on attirc en fumant, & par l'cx- cmplc de l'eau quimontedanslcspompes&parpluficurs autres cxperienccs» Mais au contraire lorfquc lc coeur s'a- platit dans le fyftolc, alors le fang qui dans lc diaftolc a ctc poufle par les arteres,& dc la par lcs veines vers lc cocur peut entrcr facilement Sc fans obftacle dans fes cavitez, dans le temps qu'elles iclachent, y ctant chaffe par le mouve- mcntquiluiaete communique'dans le diaftole. CHA-
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Naturelle Livre IV. 335
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Chapitre X.
Dc la circttlation dufang. LA circulation ,'du fang. qui, commc nous avons dit, D ,
fcrt k la fanguification, confiftc dans le mouvcment ffl/^iwrf« que lc fang.qui fort avcc violcncc du coeur dans le diaftolc, fang. comnauniquea cclui,qui remplit toutcslcsartercs &lcsvei- nes du corps,en le poulTant du coeur par lcs artercs dans lcs veines & dc la vers le cocur. |
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Car lc cocur E a d'un cote la grandeartere M, & de I'au
rrc Ia veine cavc L, dont les branches fe divifans en vaiflc- |
Cemmint
ellefe f/it. |
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aux capillaircs s'uniflcnt cnfcmble immediatemcnt 5 cc qui
paroft manifeftemcnt par le fang qu'on voit montcr par pluficurs vcin.es, acaufe quil ne peut palTer par leschairs, |
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ou il fc coagulcroit Infailliblcment, & qu'il ne peut trou-
vcr d'autre paflage que cclui dcs veincs. Et comme toutcs les
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336 V H ILO S OPHIK.
les vcines & les artercs font remplies, quelque partie du
fang etant chafle des cavitezdu cocur fucceflivement avec
affez de violence par laforce de la chaleur & dc la contrac-
tion ducoeurpaffeparlesarteresdanslesveincs, quileur
font continues, & de la dans les vcntrlcules du coeur.
Or dans le temps que lefang eftchaffe danslcsartcres
Vourquoi par ja rarcfa&ion & par la conrraftion violent du coeur, &
les arteres ^nc de ^ • j ^^ ^ns ^ vejnes} jj fait batre au m£mc in-
tement &^*nt toutes les artcres du corps; parceque le fang qui
quelesvei-eft pouffeimmediatemcntdu coeurdansPentreelargedes
nes nen artercs, a caufe du voifinage du coeur, chaffe lc fang qui eft
ont pas. contenu dans les arteres qui s'etreciffent de plus en plus.
Mais les veincs ne batentaucunementacaufequelefang
qui entre pcu a peu & lentement des arteres capillaires dans
les veincs, acaufc de 1'eloignementdu coeur, peut bicnala
verite chafler le fangdcs vcines.maisavecfipcudeforce
qu'il ne peut pas agitcr fenfiblement leurs tuniques.
Mais la priocipale caufe du batemcnt des artcres proce-
de du mouvemcntviolentquelecoeurcommuniqueim-
mediatemcnt au fang,& qui y refte en affez grande quantite.
Ce qui fait que dans les anettrismcs Ies arteres batent auffi
avec affez de violence.a caufe du fang qui y entrc, bien que
leur cavite foit beaucoup plus large quc celle desarteres me-
mes.
£>uc le Or puifque ce mouvement du coeur & du fang quiy eft
coeume contenu fufit pour chafferlcfangpar les arteres & par les
peutattirer veines dans toutes Ies parties du corps, pour lc repouf-
aucun feren-fuiteverslecoeur,&qu'il eft fort intelligible; il n'y
eorPJ- a aucune raifon qui nous oblige a atribuer au coeur quel-
quc attra&ion magnetiqucqui y faffe venir le fang pour fcr-
vir a fa nutrition , vuqu'une fembiablc caufe efl inutile &
fuperflue : principalcmcnt a caufequ'une telle attraclion
ne fe fait point, a moins quelecorps qui attirencfoit
attachea celui qu'il doittirerapresfoij carautrementqucl-
quc
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faiifeifo:-
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NAfURELLE Ll VRE. IV. 3 37
que foree qu'il ait il ne pourroit lui communiquer aucun
mouvemcnt; commcil paroit cvidenment par i'exemplc des chevaux, de nos mains, des crocs, des harpons & au- tres inftrumens tres forts.dont on fe fert pour attirer. Et il eft inutile dc nous objcclcr ces attractions vulgai- Solution
resde 1'aiman & de 1'ambre,non plus que les attractions des"" *He*- alimens, d'afl1milation, de fympathie, dc craintedu vuide ^."J 1U ,a & autrcs femblables, quc 1'on a forgees a caufe de 1'igno- rance, ou i'onetoitdelaveritablccaufe dubatementdu pous: vuquc tous ccs mouvemens ne fe font pas par attrac- tion, mais par impulfion feulcment; comme nous avons dcja prouve ci-dcvant, & comme nous demontrerons en- Qve le corc dans la fuite quand 1'occafion s'en prefentera. mouve- Le mouvement quele coeur communique au fang en le *»«w ?**
pouflant par tout le corps eft aidc par la contraftion natur-le com, cllc des vaifleaux,caufee par la matiere mbtile.qui heurtantconimunt' avec violcnce contre lcs poresdeleursfibreschaflecequi^^"J?^ eft contenudans leurs tuniqucs; de meme que nous voions far \a C0R^ qu'une veflie de porc rcmplie fe vuided'ellememeenfefri,a/ffw reflcrrant, d'abord queceluiquifoufloitdedans retire fa.nature!le bouche. des vaif- Ceft cette contraclion naturelle des vaifleaux qui fait/"'***-
que certains agonifansviventencorequelquetempsapres comment que la circulationdufangacefle,&quevenansamourir,/« mo»~ ou trouve cn lcs ouvrant que la vci nc cave s'cft prelquc tou- rans peu- tevuidee dc fang. Car pendant que leur fang fe refroidit & vent «»«* S'epaiflk plutot dans les petitcs veines, qui font plus eloig-re vme nces du cocur.que dans les plus grandcs, qui enfontplus^^"* proche, le mouvement ordinaire du fane quicouledes ?!*//• arteres dans les veines eltarrete. Mais lavemecavequi/^ dw«U- contient encore un fang chaud & fluide.fe refierrant par cet- tkn du te contra&ion ^naturelle fourniWucoeurderalimcntpro-/*w2. pre aentretenir fonfeu^ lequeletantenticrement epuife le malade meurtincontinent, &laveine fe trouvetoute vuidedefang. Vv On |
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* 3 j8 PtfltOSO P tf I B
Qitelleu- Ondit quele fangcirculeacaufeque toutefa maflc,qui
iiliti on eft fluidte, & qui netrouvepomtd'obfta*elefait comme une
put urer efpCCC fe cerele,en paflant piufieurs fois par jour des arteres
i^ ",4aos lesveines, & des veines par iecoeurdansles arteres, ce
AuUnr. ^u^ftabfolument neceflairc a la fanguification, a la vie &
aladiftributiondesalimens. Carcomme la cocliondu
fang?qui fe fait dans le coeur n'eft pas femblabka cclledes
viandes,qui cuifentdansun pot a-la longueurdutemp.s;mais
qu'elle confifte feulement dans une certaine r-arefaclion
prompte de fes patties, qui paf/ent fuccefTivement par le
coeur; ce qui ne le pent faire a caufe de la conformation
de ndtre corps; de la vientquelefangnes'eiabor>epasen
paflant une feulefoispar lecoeur, imaisquepouudevenir
propre a lanutrition ily doit pafler fucceflivement & plu-
•■ fleursfois. Etcommelaconftitutiondenotrecorpsefttelle,
que le iang qui eft poufle vers les parties s'y refroidic & qu'il
n'eft plus capable de fervir a la nutrition , lorfqu'iLy refte
troplbng-temps.il fautparconfequentqu'en circulant il re-.
tourne ianscefteverslecoeur, comme etant lafourcedela
chaleur vitale;vuque,quand memcilferoit aufli ehaud qu'un
fer rouge.il ncpourroitl'echauferd'uneautre manicre. Et
puifque les parties qui ont bcfoin d'aliment nelepeuvent
pas attirer, il eft abfolument neceflaire que le fang ckculc
£>u'ilj* pour fournir a chaque partie laliment qui lui eft propre.
des paracs Qr pendant que lc fang circule parlesvaiffeaux, il arrive
groffitrt* fouvent qUC dans les veines qui fontenflees,dansleshe-
du. /**& morrho'ides,&dansd autres,qui contiennent un fang grof-
VulentpL' *ier>les patties les plus grofles du fang y demeurent pendant
' que les p!us fubtilcs paffent dans d'autres vaifleaux; de me-
Qt>.e la cir- ™c <lac nous voions que l'eau dc certains fbfiez coule com-
eulamn ne modement dansd'autres vaifleaux,en paflant au travers <fcs
renifM U jones & des ordures,qui y font atachecs.Etbien quc le mou-
fangho- vementdela circulationfoitgrand, iln'eftpourtantpastel
mogine qUC ? ft [ts partics du fang font differentes en divers tfeux
par tout. ■* . , clles
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NATURELiLfc LlfViRE IV. 339
elles forcntmeleescxaclcmentenfcmble; d'o&\[ientqu'il
arrive fouvent que dans une memcfaigtiee k fangquon tire eft premierement vigourcux, en-fuite npiratrc, & vi- gourcux encore apres. 3 La grande quantite de fang qui fe rcpand inceffanment #R*#/»
ducoeurdanslesartercs prouveiadubitablement lacircu- Jf""^r" lation. Car lorfqu'on ouvre un chien vivant d'une njediocre cuiationt tailk,& qu'on coupella grandc artereprochedu coeur.on en voitfortir queiquefqis achaqtfebatementunedemie-qnce dc fang, fouvent troisdragmes, quelquc £oisd<;ux, & quel- que fois une. ^Orjap. ne peut nullement d°uter quc ie cqeur d'unehamme fain&vigqureux,qui eft plusfort&plus chaud que celui d'un chien, pe repande pqur le mqins autant de wng dans les arteres. Maispqur rendre la chqfe encqre plus convaincantc,nqusfuppqfqnsfuivantcetteexpe'rieneequ'i ** chaque batement il ne fqrte du cqeurqU.'ur|fcrupukde tlt^urAZ fang, qu lc poids de vingt grains. Alors4l s'enfuivra quipaffe que puifque dans un hommcqui eftp la fleur dc fon age, & fms i„ur- <Tunaffez bon temperament il fe iait environ trois milk raption du batemens dans l^efpage d'u»c heure, que durant ce temps coeur dans ia il aura paffe pour k rnoifls dix iivres de fang par le coeur, k* arteret. & vingt livres ou, 5760 fcrupuks dans 1'efpacc de deux heures.qui s'eftrepandudansksartcres, Orconamenotre corps ne contient pas une fi grande quantitc de fang, & quc ni les veines, ni ks alimens que nous prenons n'en peuvcnt pas tant fournir aa. coeur; i l s'enfuit neceffairement quc lc fang circule fans eeffc en paffant du cqeur dans les arteres, & dcs arteres dans les veines, d'ou il coulc de nouveau par lc coeur dans les arteres. On peut encore prquver la circulatiqn par lcs yalvules A 2*
'&B,tant6tftmpks A,& tantdtdoubles B,quiferencontrcnt yjSS dans les vcines dcs mcmbres & dc la gorgc, dans les veines neu melaraiques, emulgentcs, dans celles dela poitrine, dans le conduit de la rate, & dans plufieurs autres vaiffcaux, car Vv x elks
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340 P H I L O S O P H 1 E.
ellcs font fituees de telle maniere ,qu'elles donnent commo-
dement paflage au fang qui coule des membres vers le coeur, & qu'elles arretent celui qui pourroit venir du coeur vers les parties. 11 eft bien vrai qu'il arrivequelquefoisquequelqu'une
des valvulas ne ferme pas exactemenr tout le conduit j |
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mais ncanmoins elles le font pour la pMpart, a caufe qu'e-
tansflexiblcs elles saccommodentparfaitementbien a la
figure & a la cavite dcs veines. Car on voit fcnftblement que
bien loinde laiffer couler le fang, elles ne donnent pas
memespaflage au moindrc vent.
Leiveines Ce qui nousperfuadeencorefortementcetteveritc.eft
eemprimeesque lorfqu'en ouvrant un animal vivant, on lie les veines
<j«* stn ck la gorge, des jambes, du menfentere, du ventricule, de
fient 4u de~ 1'omentum, ou bicn les veines fpermatiques, la veine porte,
de" ll~ ou autres femblables,elless'enfknt au deflbus de la ligatuie
gature. ^^ ^ partje ja ^$ ei0jg11(ie (Ja coeur, au lieu qu'elles
fe
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Naturelle Livre IV. 341
fc dcfcnflent entrc la ligature & le coeur. Car par la on voit
manifeftcmcnt (puifqu'il n'y a ni coeur,ni foie au dela de ces ligatures.qui y puifle envoicr le fang) que le fang eft fans cefle pouflc du coeur par lcs arteres dans les veines j & qu etant arrete par la ligature ili fait gonfler la veine jufques; ladememequereau d'une riviere s*enfle lorf- qu'on arrete lon cours avec une digue. Ceft ce que prouve encore evidenment lexperience journaliere des Chirur- giens, qui avantqued^ouvrirla-veineymettentuneliga- ture,qui ne la ferre quc mediocrement,de peur de prefler les arteres.qui font au deffbus: car alors ils remarquent que les vcines s'enflentaudela,&non pasaudesade la liga- ture, & que lelang fortavecimpctuofitcparrouverturc quilsont faite; mais rionpreflelaveineavecledoigtau deladedc 1'incifion, le fangs'arreteincontinent; aulicu que fi on la preflc du memc doigt entre l'incifion & la liga- ture, il en fort en plus grande quantite. Or puifque cela ne peut venir ni deladouleur, ni delachaleur, nidequel- qu'autre caufe femblable; il s'enfuit neceffairementqu'un tel efet n'eft caufe queparle fang, qui paffe en circulant desartcres dans les veines, auxquelles clles font unies. Chapitre. XI.
De U rej}iratie?t.
LArcfpirationfertalafecondcfanguification.quifefait DeUre-
dans la cavite gauehe ducoeur, commenousavons./p'»'*»»». ditci-deflus. Elle confiftc dans la dilatation & contraclion reciproque dc la poitrine, qui fait que 1 air eft poufle par la trachee artere dans les poumons pour y rafraichir le fang, qui cft contcnu dans les vcines repandiies dans fa fubftance, &quien fortcn-fuite avec les vapeurs du meme fang- be fm
Car fi le fang» q,ui fort du ventricule droit du coeur n'e- ujag».
toit
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f^mT^^^^ff^^T'
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342 *P H I L O S O P « I E.
ioit rafraichi par l'air, que nous rcfpirons,& ne fe conden-
foit, avant que d'entrer dans le ventricule gauehe, U ne pourroit pas fervir d'aliment au feu qu'il y ren- contrc. Et c'eft pour cetteraifor. que nous tombons en foibleffe dans desiieux, ouPair eft trop «chaufe. Ce qu*on ne doit pas trouver etrange; puifque toute forte tTaiiment le plusehaudn'eft pas toujours propreaentre- tenirtoute fortcde feu; comme ii paroft dans la ehaux vive & dans le foin nouveau, qui eft renferme dans des gre- niers. Car ces deuxeorps s'cchaufcntquand on lesarrofc d'cau commune,au licu qu'ilss 'cteignentjorsqu^on y verfe de 1'huile, ou dc 1'efprit de vin. Preuves Ce veritable ufagc de la refpiration paroit encorcen ce du vrai u- queles animauxdontlecoeur n'aqu'un ventricule, n'ont fagedela p0int auffidepoumons; & que le coeur du foetus,qui n'a |
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tton.
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*~ pasrulagede la refpiration dans la matrice eftpour lors
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pourvtide deux conduits particulicrs.
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Vm
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N.ATT*TOELLE L IVRE IV. 34}
L*un commeF quieftcommeunpetitcanaJ,par lequel
laplusgrande partie du fang^qui aeterarefiedansla ca- vite droitc du coeur A, paffe dc la dans 1'aorte B C D; l'au- tre partic, qui eften petite quanrite, coule par la vej. ne artericufe Edans les poumonsG, qui pourlors etans fort denfes, a caufedu defaut de la=refpiration, ne peuvent pas admettrc beaucoup de fang. L'autre conduit 4, qu'- 011 apelle ovale, st caufe qu'il a la figure d'un ocuf, eft pourvud'une valvule 5, qul regardevcrs la cavitegauche ducoeur 7; par ou la partie dufangqui fe doit rarerkr |
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danslcventriculegauche,7tombedelaveine cave t.%. 3,
pres de rorifice dela veine coronaire, & fe mele avec le peude fang, qui vicnt dcs poumons& duventriculedroit du coeuttf, pac rartcrcvcneufc. A quoi
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^■.•y-^-^Mff?'"^-'- ■'"■■■W»J-' W.:*W... Illijljpj llHJUf
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344 Philosophie.
££''| 7 * A quoi on peut ajouter que les canads, les butors, les
desam- caft0iS,les 0ies, les cignes&autres femblables animaux
^uHtimlt acluaticlues» qui ne refpirent point,pendantqu'ils plon-
dont U $'gentiatetetous 1'cau.onttouteleurvielecoeur&lesvaif-
coe«rc7-/«^eaux difpofezdelamememaniere,quedanslefetus. Car
raijfemx celafaitvoir manifeftcment quc larefpirationnc fertqua
font dtfpo- condenfer dans lespoumons lefangqui aetcrarefie dans
f^comme\z cavitedroite du coeur, avantqu'ilentrcdans lacavite
dam u fe- gaucne, & qu'il foit propre pour s'y fermenter de nou-
veau: & que lorsque ccs animaux ne refpirent point.leur
fang qui coule par un autre chemin, n'a pas befoin d'etre
rafraichi par la rcfpiration.
La refpiration confifte en deux chofes, a f?avoir dans
Tentrcede 1'airdans les poumons, & dans fafortic hors
, , des memcs poumons.
dt 1'air" ^'airentre danslespoumons.lorsque la poitrine etant
dansks dilatecde la forcedes mufcles dcftinez a cctufage,&par
pttmm; 1'abaiffement du diaphragme, la maticre celefte qui eft
ou de /iw-danslesporesde rair,&quiledilatefansccffcautant qu'il
fpimtion. eft poffible, lc poufie par les conduits du nez & de la bou-
chedans lcs divers rameauxdela tracb.ee artere,qui font
repandus dans la iubftance des poumons, pour rafraichir le
fang.quiyeftenvoiedu ventricule droit du coeur.
tk'dr~ La*°rtie^e ^air e^cette Partic-e*arcfpiration, danS
horsdes laquche la poitrinc venanta. fe refferrer par latorce des
pumons, mufclcs deftincz a cet ufage, chaffe dehors l'air chaud avec
lcs vapeurs & les fumees du fang, qui fe font melees avcc
' . lui.
3?L r!r Ainfi lorsquc l'air entre [dans lapoitrinc, il n'y eft
m onrelpt- , , . ™~_ . , . l . . F ,, ' , J tetftpoHtteV** att*rc aeau^e dc*acraintcduvuide,oud ne sy trans-
darjles porte pas naturellcment dclui-meme fansy errc pouffe;
pumons puisqu'aucune de ces deux chofes n'arrivc jamais dans la
fans aucu- nature, commc nousavons prouvc ci-devant : mais ladi-
tu attuc- iatation de la poitrine, & la force de la matierc fubtile qui
tm. r dilate |
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..........
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Naturelle Livre IV. 345
dilatel'air, &le fait tourner en rond, fait que l'air voi-
ftnqui, comme 1'experience le montre, ne pouvant a
caufe dela groffeurdefes parties, penetrer affesvite,ni
fe condenler qu'avec grande force, a caufe de la dilata-
tion violente que la matiere fubtile qui, court entrc fes
partics y caufe inceffanment, eft aifement chaffe de fon
lieua caufe defa fluidite,en pouffant de meme celui qu'il
rencontre devant foi; & comme tout eft plein decorps,
& quil n'y a pas lc moindre vuide dans la naturejil s'enfuit
neccffairement que 1'air, qui eft ainft pouffe par la poitrine
&par lautreair, & qui eft agite&dilateparla matiere
fubcilequi le fait tourner enrond, doit etre chaffepat
latrachec artere dans la poitrine qui fe dilate, ou il fe fait
en meme tempsun efpace, pour le reccvoir: de meme
que nous voions tous les jours que 1'air eft poufle dans
desfouflets, d'abord qu'on enetend les cotez. ixemple
Tout ceci fe doit entendrc feulcment de la refpitation d'un hom-
qui (c fait erufteki air. Car s"il arrivoit que quelqu'un me quire-
etant affis dansun vafe cxa&cment ferme par tout aiin.tPrerott
le nez bouche, & tenant etroitemcnt dans fa bouchc un m *n\
tuiau, qui paflatau travers du vafe dans 1'airexterieur vintw*^e""
\ ... n K . . r . ..... , aclement a dilater fa poitnne pour refpirer; alors 1 air mteneur du ferme'par
vafc n'en pouvant lortir, fe plieroit & fe condenferoit bicn \c moun
a la verite a caufc de la dilatation de la poitrine; mais il ne d'un tuiatt
pourroitpas entrer danslapoitrinepar l'oriflce exterieUr qutfaffe-
dutuiau, niy poufler 1'air de dchors. Mais alors Yaitroitautra-
exterieur etant agite &dilate par la matierefubtile s'infi-vers dli
nueroit d abord avec beaucoup de viteffe dans la cavite dcveireo'
la poitrine, nonpaspourla craintedu vuide ,maisacau-
fe du mouvementque la matiere fubtile lui conimuni-
<luc- f Que 1'air
Or fair qui entre dans les poumons rafraichit lefang,& qut entre
lerendpropreafedilaterconvenablement dans le ventri-rf<*»s U cule gauche du coeur, non feulementpar ratouchementp«fn«e Xx des
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....;■ .l..
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U(S Ph ilosophil »
ufrmhh dcsvaiffeauxdespoumons; maisjiufli inmediatemcnt
& altcre u Par unc partic d'e fa fubftance, qui s mhnue dans leurs po- fimg des res, & qui fc mele avec lc fang. Et c eft ce qiu paroit en poumons in ce que n^us nous tentons temis & fortifiez dans un air fam femelant & lqucfois 0dori_crant, ou parfume; au heu que nous aVe£lHl- nous trouvons afoiblis, & quc nous mourons meme quel- quefoisdansunairpuant&pcftifere , ou biencmpoi.on-
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ne
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comment Le eridespoucinsdans l'oeuf,& descnfensdans la ma-
cn entend triccque 1 on dit avoir entcndu qudqucfois ne prouvc pas lecnnaw quelefetus rcfpire communcmentdans loeut, oudans rel de< lamatrice, mais leulcment que ccla arrivc quclquefois; foucins , { ir lorf ^ccaille de 1'oeuf ctant percce, ou rom- d*72,f pug, oubienquerorificedelamatriccs'em-ouvantplus |
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mtislatcnu, recoit de 1'ai. (affifanmcnt pourfair ecntendrc le cri
xMfrirr. dcspdu.cts.oudescntans. , . . Or quclqu'un pourra pcut etrc demandcr ici pourquoi
Mrvrinn pcri.ffleVd*air, qucnous fouflonscontrc notrc main
f „,> f L eft un peu ftoid ? & qull nous paroit chaud lorsque nous
fo»9* en fouflons avec la bouche toutc ouvcrte. Jc repons que
ouvmnt cela,vient de ce quc pcndant quc 1 air, qui cft echaufe
Vmltile'' danslespoumons, cft pouffeenformed'un pctit filct il
Tf-_ eftaifementrefroidiparfairau travcrs duquc il paffe;
Tmfr° aulieuquelorsquon fouflc la bouchcouvertelair ctant
Jr^pk.rgroflicr&ocupant plusdelpace, ncle refroiditpas
jrrirfifaakmcnt. Ccftccquonvoit mamtcftcmentparl'e-
tout * f* xemple d*un pctit fil de fcr fort dehe, &dun gros ferre-
U twk.Bjent. <\™ ont etc tousdcuxrougisaufeu, &quonea
rctirc cnfuite :car on remarque que l'un ie r_froidit auffitot
qtfil eft cxpo: c a 1'air; au lieu que fautrc confcrve cncore
long-tcmps la chaleur contre la froidcur dc 1 air- L au
donc que nous fouflons ainfi en forme d un pem filet, &
quiparce moienteceffoiditetant pouffe avcc plusdcfor-
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Naturelle Livre. IV. 547
cepar notrehaleinedans les parties interieures denotre
main, quifontplus chaudcsquc cellcsdudehors ,y doit neceflairetnent caufcr le fentiment d'un plus grand froid, (dememequunvent chaffe avcc violencc,com- rne nous avons ditci-devant) qu'un air qui n'eft point agite, ou que nous fouflons la bouche ouvcrtc. Et a- fin quc la chofe paroifleencore plus evidcnte, on n'a qu'a fermcr lepoingenforte quil formc au dedanscommcu- ne efpece dc tuiau; car fi alors on fouflededans, 1'air quiacteeehaufedans lespoumons,foitqu'iiyfoitpouffe en petitc, ou en grande quantite, fe fera fentir tousjours chaud, parceque la main ctant fermee confervc egaie- mcnt l'un & 1'autrc contre la froideur dc l'air cxterieur. La rcfpiration eft, ou volontaire, ou naturelle.
Laretpiration volontairc fc fait Iorfquc par la volonte De [a
& en y pcnfant,on dctcrmine le mouvement dcs efprits ^.-Mration nimauxtantotdanslcs mufclesqui fcrvenr a reflerrer lavolontaire. poitrine, & tantot dans ccux qui fcrvent fucceflivcment a la dilater. La refpiration naturelle fcfait lorfqu'cn dormant, ou ,
fans ypenfcr,lescfpritsanimauifontdeterminezdansles/-p^ow * mulcles qui fervent a refferrcr, & a dilater fucceffivcment mturelle. la poitrine par une certaine conformation du cerveau, & desnerfs qui ferventala refpiration. Or nous cxplique- rons comment les efprits font fucceflivement determi- nez par l'amc dans tels, ou tels mufclcs; quand nous viendronsaparlcrdumouvementnaturel& volontairc. %ue l'une L'une &l'autre refpiration peut etre mife aunombrecV 1'autre
des aclions animalesdc riiommc; parcequ'elle fe fait,/«»'<*« ou quelle peut etre caufee dans 1'hommc mti'&mc,ovLa^"ima' par 1'cfprit. mmaks' |
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Xx 2. Cha-
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^j^uj^ ................ . ...,_.-_^e^«
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348 PHlLOSOPHIE
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CllAPITRE. XII.
De la quatrieme coclion, ott de lageueratien des efyrits.
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De
niraiton
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»_ TT A quatreme co&ion qu'on nomme pweumatofis,
JL/d'un mot grec, qui fignihelagenerationdeselprits |
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dei fjpnts, te fait dans le ccrveau A B A, lorfqueuncgrandepartiedu
qutfifait fang aiant fermente dans le coeur,&etant poufle par lcs ar- dansltcer- tercs carotidesdanslecerveau,&prkcipalement dansletif- veau. _u choroides D D,qui eit fitue dans le prcmier, & dans le fe- |
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cond&letrorziemeventriculeduccrveau 1x3 dans ledia-
ftole du coeur,le melant avec Tair qui entrc dans le cerveau par
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NaturelleLivre IV. 349
par le nez, y eft elabore par la chaleur moderee du cerveau,
&canverti enefprits,qu'on nomme efprits animaux, par ie moicn defexhalaifon quis'cn faitdanslesventriculesdu ccrveau 1234; d'ouen-fuiteparlaviolencedudiaftoledu coeur il eft chafie par lfcs porea ducerveau B A D tant dans |
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ks nerfs D i %345 67 qui tircnt immediatement leur originc
du cerveau, quedans la moele deTechinc C, & dansles «erfs, qui en naifient, pour fervir a la nutrition, _au fenti- ment & au mouvement. On vcrra manifeftcmentquc cesefprits animaux,quife
X x 3 font
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—t—j-- - -^—. =-, ~:.-~ -, -:.:--,-,
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?--»k!V>.[^™^y^ - ~~~" . 4. i , ..J.mV)H!WP'm,«
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"
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3^0 Philosophie
^/«/«lbnt engcndrez dans lecerveauierventnonfeulcmentau
efprits ani- fcntiment & au mouvement, mais aufli ala nutrition.5 fi maux con~ l'on confidere que lesnerfsparouilscoulent engrandca- Ttnur 4-on~ancc cn f°nt nourris;&quelor(quedanslaparalifio rjtf les nerfs font ofenfez par quelque piqurc, ou autrement, noa feulement leur nutrition , rnais meme cellcdes autres pat-
ties en eft beaucoup alteree.
D'ou il paroit evidcnment quelcsefpritsanimauxont
Qffils ontauffi befoin de coction , vuque ce n'eftautre chofc quune Auffi befoin preparation des parties des alimens par le moien d'une cha- tTunc qua- leur moderce. Etcommeleurgeneration eft entierement ir.eme co- cjjferente dc laconfeftionduc^/^.du^yw, &dela/a"- gttifcation, on voit par la que c'cft avec raifon que nous
ajoutons la generation des efprits aux trois autres co&ions
precedentcs.
Nous traiterons plus au lon g dans la fuitc de la gcnera-
tion, de la diftribution , & dc 1'ufage dcs efprits animaux,
quandnous viendrons a parler des a&ions qui fervent aii
fentiment & au mouvcment de 1'animal.
C H A P I T R e XIII.
De la diflributian des alimens rdela /eparation des
excremens, & de leur evacuation. |
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A1
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res la codion desalimensileftnecefTairequeladif-
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[ tribution s'cn falTe, & que les excremens s'en iepa-
rent.
Deladi- La diftribution confifte enccquclalimentaiantreceu
firibution fa coftion eft poufle vers toutes les partics du corps.
desdimens Ladiftribution dcs alimens fe fait ou par lc preflement
cfes parties voifines, ou par la rarefa&ion & la fluidke de h
Ouelle fe matiere,qui doit fervir a la nutntion,ou bien par lemouve-
fatfahs mentducorpsquieftrenfermCj&dcceluiqui lecontient»
AttraftiQn. & dont la conformation eft proprc a produire un telefet:
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NATUnHLLELlVRElV. 35"I
Et c'cftcc qui paroit affez clairement dc ce quc nous avons
dit du mouvcment du chtle du vcntricule &desintcftins dans le vas breve,dans lcs veines de 1'eftomach, dans les vei- nes mcfaraiques,lac~tees,&du tranfport du chimc de fon re- ccptacle par fesconduits^par les vaifleaux laclees & limpha- tiques vers lcs parties que cc fuc nourrit; comme auffi par lc mouvement quc le fang rc$oit du coeur, qni portc lcs efpnts animaux du cerveau par tout le corps; & par le coursqueprend cefangfucceflivement vers lcs ventricules ducocur. Et il n'y a pas fujct d'aprchender que le fangpenetrc postfqmi
dans le ventncule & dans les inteftins, au travers dcs pores, leftng ne par ou le chile pafle dans ies vcinesde l'eftomach & du me- paffe pas fcntere. Car l'union & lafigure despartics du fang font desveincs toutautres,que celles des partics du chile; dc forteque \esa:il!S le unes peuvent s'infumer dans despores, oii IeS iutrcs ne vfUJ'c , peuvent entrer: outrc qu'il y a plufieurs paflages K^'tntfa"„s' ment difpoiez,qu'ils peuvent bien donner entree a certains par ies j!a. corps, mais qui ne leur permettent pas d'en fortir; com re$aii tra- mc on peut voir par 1'excmplc d'unc nalfe de pecheur, ou vcn des- lespoiflons cntrant aifement, ne s'en peuvent tirer en-fuiteq^ls k quctres dificilement; comme auffi par 1'experience qu'on cbjlepajfe. peut fairc dans lcs ureteres', qui laiflcnt bien couler 1'urinc dans laveffie , mais qui ne lui pcrmettent pas d'y retour- ncr. Mais il faut rcmarqucr ici que pcndant que le fang fort Pourquai
avec violencc du ventricule gauchc du coeur, fcs parties [t$ flus lcs plus chaudes& lesplusfubtiles, etant les plusagitees&***** cr tendent autant quil fe peutendroiteligneparlcsartcres/f&L*J carotides vcrs lc cerveau, & .quelles chaffent deleurlieupmte ju celks quifcmcuvcntavecmoinsdcvitefle* Or lcsyamesfa„gfevm lcs plus chaudes & les plusagitees s'empechans lesunesr*»^*» lcs autrcs dans lcur mouvcment font caulc qifunepartie cerveau& d'cntr'clles7 iedetournentducerveau,&quetendans fui- dwsles vant
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;
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352 Philosophie
tartia de-vant une Hgnc droite vers le bas, elles fe vont rendrc dans
fiinees k 1« les patties diftintesalagencration. Cequi montre mani- generation. ieftement que pcndant que lcs parties du fang les moins chaudes lont ecartees vers les cotez, les plus iubtiles & les plnsagitees, doivent necefiairement coulerenabondance dans le cerveau&dansles partiesqui fervent a lageneration. La feparationic fait lorique excrcmens fc degagent des partiesdesalimens. Commem Cette feparation fe fait par le mouveme nt, par laflgure, fefait U par ja fttuation& par lagrandeur, tant despores, qucdes feparatwn partjes desexcremensdont levacuation fedoitfaire;dela ees extrc r * . 1» /•* 1' 1 j> 1 mw memc maniere que 1011 iepare le bon grain d avec les or-
dures par le moien d'un crible, fans que l'ame y ait de part,
ou quccela fcfaflepar aucune attraciiion, ou autre faculte naturelle qui les unifle enfemble. Car fi une telle fepara- tion fe faiioit par la direction de fame, il eft indubitable qu elle en auroitconnoiflance, puis quelle eft le principc de toutes ies acHons de la penfcc. Or nous rejettons abfo- lument l'attrac~tion des alimcns & cctte faculte naturelle qni lcs unit eniemble; puifque ces chofcs font inconceva- bles, & qu'on nc les prouve point. Mais comme les parties du corps ont des pores difercns, & que les excremens ibnt compofez departies dediverfes grandcurs &figures, ily a biendel\apparence qu*elles fe ieparent dans lcs parties comme cn paiTant par un crible, & qu'elles fe joignent enfemblc. Explka- Or pour faire comprendrecommentIemouvement& tion flns les autres accidensquenousavonsrapportez,iontlacau(c ample de de la feparation, qui fe faitdeccrtainsexcremensdansde eda. • ccrtaines parties, & dc ce qu'ils s'y aflcmblent plutot qu'en d'autres,il faut premierement f^avoir que les vaifieaux,d'ou les excremcns fortent, & ou ils s'infinuent (comme font le foic , les reins, les parties genitales & autres par- tics du corpsjbicnloin d etre lcs plus grands,les epais & 1" • plus
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Naturelle Lr vre IV. 3£j
pliis denfes.fontpour laplu-part tres petits, trcsminccs &
tres poreux,&non fulcment ccla.mais ilsfontm6me plus dehczqueles vaifleauxcapillaires,&queceft parccspctits canaux quc lcs excremens font principalcment chaflez, pour fe dechargcr enfin par des receptaclcsplusgrands& plus vifibles, comme la veffic du f ieUe rcccptaclc dcs reins, Qutly * la veflie & autres fcmblablcs, dou ils font chaflez du corps q*<mtiti parlesconduitsnaturels. devatffe- Or il paroitmanifeftementqu'iiyauncinnnitedevaif-',w,* ^ .
fcaux.qui ne tombcnt pasfouslefensdelavue,&queron |'^r ne concoit quc par 1'entendement & par 1'imagination; CevoW.qmi parccque lorfque la peaueftpiqueede la pointc d'une ai- qutltfiient guille, il cnfortdulangqui n'eftpoint coagule; qui doit tmpercepti' coulcr neccflairement des vaifleaux qui nous font imper-bles k »« cepribles. • 7**** Par les excremens nous entendons tout ce quife fe'pare Pts*x-
des alimen> & eft chafie hors du corps. tt/mttu. Lafeparation desexcrcmenserofliers fefait dans le ven-. .„,.
h i - , , ,, . les excre- tncuk&dans lcsinteltins, lorlque les pluslubtiles parties mem gror
du chile s'ecoulans au travers de leurpores, comme jpatfierss'*-
un cnble, les parties plus grofles reftent feules dans lcs in- maffent
ftins, a caufe dc U petiteste des vaifleaux, & font en-fuitc dam les m-
chaflecs dchors-par le fondement. tefiins^
Les humeurs bilicufes, qui vicnnent de la veflie fiel "^""f"
&dupancreas, auflibien quecellesquiviennentdesvei-£*"'""
r c • r rr' j 1 lm Ctm'
nes mefaraiques, & qui font pouflees du coeur dans les £&>
inteftins par les arteres mefaraiques &celiaques, feme- lent d'ordinaire avec les excremens du bas ventre. II y aencored'autresexcremcnsgroflierscommeceux Dtsexcr\
^ui s'amafTent dans le conduit dcl'oreille, quifont dem„s iti couleur jaune & d'un goutamer. oreilles. Lcs cxcremens fubtils confiftent cn liqueur, ou cn va-
peur. Les excrcmcns qui formcnt une humeur font ou pituiteux
Yy ou
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354 PH I L O J| OBU.I %
oubilieux, ©ufcreus, qu bl^rics.comme duialt, ou rou-.
ges cqmme du fang. DeUpi- L'excrenient'de la pituitecft celui qui ctanlifeparedu
rarff. fang, qui eft pouffe ducqeurdans ccrtaines partics voi-
fines dc la bouche & du palais, & du chy me qui y eft portc
par les vajijiaux Hrnphatiqu.es, fort par labqucheSc pai
Bucr/t-lc nez cn forme de pituite, ou dune maticreaqueufe.
tbat. Telle eft cctte pituite vifqueufe qui tqmbe du cerveau par
lencz; & le crachat qu» coulcauxcnvkonsdu palaispar
lesglandesdc la pituite, qui font fkuees verslabafedu cer-
vcau; & teLlc-eft encorela faiivcqui s'engendre vers la gor-
De Uf<t- ge»8c quife formedes humeurs que lecoeurcnvoicdarisUs,
live. gia.nd.es de la gorge & dam fes autrcs parties fpongieufcs,
& qui apres s'y etre comme fil tcees coutent pour la glus-part par lcs conduits falivaires ious la langue. Dela Vile. L'excrement bilieux eft cettc bile jaune qui s'ctant fe-
paree prefque toute enticre dans le foie & aux envhqns.paf- fe en partie par plufieurs petits rameaux, X X qui iont re- pandus par le foie dans le. condjuit hepatiquc A, & qui en |
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■Wi!W!»Wrf
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NatuiilEi, le Livrt IV. 355
partieeft pouflec du coeur par 1'artercB danslaveffiedu
flclC,&deladansleconduitdccettevcflieE, dduen-fui-
te elle paffe par leconduitcholidocheD,quilaverfecktttS
1'ifiteftin jejttnum, ou fe melant avec les impuretez du
cliile elle eft chaffec dehors par les conduits naturels. Mais
le refte du fang, qi i a e'te envoie du coeur vers la veffie, &
qui nc s'y convcrtit point en bile, mais ne lui fert point
d'aliment, paffeparlcs veinesdeiavefliedanslefoie, ou
il fe meSc avcc le chyme & 1'autre fang qu'il y rencon-
tre.
Il y a fouvent dans les conduits de|la bile des valvules af- QS0H M-
fez remarquabies par leur fituation ; car en dehorsC9uvre 4es
elles empechent quelabile qui eftfortie du fbie n'ypuifte v,zJ_vutei
v. a* na_ i. a\iez.veX' rentrerja moins que peutetre venans a etre ouvertes par les Ji /.
efpritsdunerfquisinferedanslefoicellesn'ouvrentlepal dam les
fage a la bile vers lefoic, ce qui femble arriver fouvent^^^
dans la colere, loifque la bile lc melant avec le lang le fait U bile.
fermenter fubitement.
ll y en a qui s'imagincnt que ia bile paffe du foie dans la
veflie par 1'endroit ouelleluicft attachee; &d'autrcsqui
penfent qu'ellc y vient par les racines, ou les fibres des mem-
branes de fa veffie, qui fe repandent dans le foie, & qui lc
lientetroitementavecfaveflie. Maisnousnepouvonspas
admettre cette opinion, puifque les pores de cette mem-
brane Sdcs racines de cette veffie font inutitack impercep-
tibles- Mais quand meme ily auroit ;de tcls pores, & de
telles racines, qui fe communiquaflent du foiea la veflie
du fiel; neanmoins notre opinion i qui foutient
que la bile coule dans la vefiie par les arteres
qui sV vont rendre, n'cn ferbit aucunement ebran-
xee.
Entre lcs excremens bilieux celui qui vient du De Vex-
pancreas A B, qui eft fitue fous le ventrlculeCD, &criment atache a larate par divers liens comme £BG> s'yJe-^w Pm~ Yy.* parca^-
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SijWiMWjpMf^ *;WH»^^
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PhILOSOPHIE
pare d'avec le
fang &f lechyme quiy aetepouffe, & s'ins*inue dans le conduit H I , d'ou il fe dechar- ge dans le duodc- num K L, par l'o- rifico M, ou lc conduit cholidocheNsinfcrefortfouvent. L'excrcment fereux ctant compofe dcparticsaqueufes
&falees comprend Turine, la fueur &!eslarmes.
Lurine eft un excrementfereux, quieftteintdebile,
Del'urint.fc quien partie fe feparantparfiltrationd'avecle chyme,
qui a ete porte dans les reinspar les conduits limphatiques;
Commm « en partie d'avcc lefang,qui y eft venu du coeur par Faor-
tiUfefi- te,& de la parles arteres emulgentes B Ii, danslesreins
paredans C C, d'ou en-iuite il retourne ^ar lesveinesemulgentes
les reins & ry jj jans ia Veine cave E, ou il fcrt dYdmcnt aux reins;
T*,,ctrc ^apres quoi cette partie aiant ete filtree tombe dans
pns le reccptacle F, & de la par les ureteres G G dans la vefTie
7 HH, dou cllecft en-fuite chaffee par les conduits ordi-
nairesl 1, dans l'un &dans 1'autrcfexe.
Pourqmi jy\z\s comme la natur» a mis un mufcleau/c»<fe»wtf, ilyadts p0Ur faire que les excremensfortentapropos; auflipour mujc es au emp£cner qUe 1'urine nc coule a contre-temps, clle en a
fondement '/" n . . ... rr r .'- . , &4uceldtm*ccevn2i{XtTe danslccoldela wjy/^qmetantirntee par
laveffie. laquantited'urinequilaremplitsouvre&lalaiffeecouler Tourqtioi par intervales.
furint nt Et pour empecher aufli que 1'urincqui eft tombce dans la ftut fas veffie nc rctourne dans les ureteres,\a. nature a fait leur pores retomner forte*troits du cotede la veflie&pluslarges du cote des reins de U vejfie£t ^ i^vient:qUe les pores des ureteres font fermez proche riitires '"^c ** ve$e Par l'urincSLui Y e^ cnt>"Ce, au lieuqu'ilsiont
ouverts
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NATURELtE LlVRE IV. 357
ouvcrtspar celle qui y deccnd. Vne pareilleconrormation
eftcaule que cequi eftentredansplufieurs parties ne peut pas retourner par le meme chemin par ou il y eft venu. |
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Or ni les ferofttez, ni les autrcs excremens, quifont Ponrqvot
melez avec le fang, quand il paiTe par le coeur, ne lui cau- f«A«/«''*
fcnt jamais aucune alteration, pourvuqu'ils foientdans^"' 'tm~
. „ . .» /- ..1 / r . 1 • limavecte
une jufte quantite a caufe qu lls lont corngez par lcs partiesr n.-m_
les plus chaudes & les plus fubtiles du fang, que lcs ferofitez cm)^e(te»t
m&mes ferventatemperer. p0im U
De chaque cote au deffus des reins il lc trouve deux corps coeur.
glanduleux I & I, ous'infererarterez, quifortantdeiar- Des corps
emulgenteB,&de la veine^feva rendre dansla veineemul-,?^"'"'*
gente D ou bicn dans le rameau 4, qui s'infere dans la vei- etu'ou *P*1'
necave E ;cefontcesdeuxpetitsreinsqu'onappell« renes1^^
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Yy3
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fic.
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nau.
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358 P H ILO S OP H 1 E.
Quecetjueconturlati, c'eft a dire desrein* MxJliakei.
deaxglan- qcs deux petites glandcs, aufli bien que la pMpart des det*u(ft autrg| reCevans lefuc alimentaii5derartereemulgente& tlh-lart '* ^es autres vaiffeaux.qui le portcnt, 1'alterent & en convers i« amres tiffent une partieen leur fubftance, &diaffentra'utredan fenent a la veine prochaine, & de la dans la veine cave, ou dans VeUborx- le vaiffeau limphatiquelcplusVoifin, pourfervird'a!irrrent tkn & a L aux parties, eu pour y rccevoir encore uneco&ionplus dipibution^tkitc. dufang. Comme la conformation des vaiffeaux de ces petitcs
C rvezt glandes eft telle qu*ils ne pcuvent rien portcr auxrcins par 'pointah * circulation, cela fait voir manfeftcment, qu'eUesnc fep.trMion contribuent aucunement a la feparatioa de 1'urined'avec de 1'urine.lcfmgi ni a la chaffer vers les reins, &que parconfeqoent c eft fans raifon qu'on les nommc rentsfuccenturiati:
QjSilya II & trouve encore d'autresglandesdahslecorpsde6a- thtom nimaux, qui nont feulement altereftt & coaveryertififcnt itmtnt en nourriture le fuc alimentaire, que les arttrcs, les con- jlandesquifaifs limphatiques & les ncrfs leur rourniffent; maisqui feivent a ^^5 Cu feparent les excremens, 8t ksc^affent parles evacmi v^ffeaux deftinez alesevacuer: tellesfont, parexemple, raens. les glandes lacrimales fituces aux deuxcoinsinterieursde 1'oeil, les glandes interieures des machoires, qu'on nomme
falivaires; iestefticulestantdesmalcs, quedesfemelles;
lesreins & le pancreas charneux; &enfin les glandes lac-
tees qui fe trouvent dans les mamelles.
De U La fueur eftuncxcrementfereux, quietantchaffe par fneur. ies pores des vaiffeaux & de tout le corps par la force dc la chaleur, fort par les pores dc lajpeau cn forme d humidite.
Vomqutt gien que je fang (q^ plus fofotn qUe ia fueur&que 1'urine, faf i.l ne fe filtre pourtant pas comme ccs deux humeurs: par-
arec ll ceclue *"cs Parties Font branchucs & entrelafTees enfemble; (ueur ch au l'eu °knc *cs parties fcreufcs fonc plus fimples & plus avec luri- unies a 1'egard de leur furfacej cequi iaitqueilesfeieparent ne, -"'*.. ' plus
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plus facilemeftt ks unes des autres, &. qpMks font'chaflces
d.ehofs au tiavers dcs pores des vaiflcai x. Les larmes font des gqutesde faofuez qwirombent dcs Da Umm ptot
Latti$cffe eft dbrdinaire la caufc, qui les fait repandre Pourqim
a caufc qu'afoaoccafionles,etprits,femcuvcntdansleccr- tlUscou- K.au.ldHine manicre propreaouvck detellefortelesporest/f''f ^ei"' des vaiffcaux, qiitaboutiffentaux environsdesyeux, quc^"Cf ksferofitez,qui y ontete porteesengrandequantitcavcc k- ^w&lefang, fortenten forme delarmesdescaron- cules & dcs conduits lacrimaux, qui font fituez dans les coins interieurs de 1'oeil, vers la raanes du nez. & au dedans desdcux narines. Les excremens, qui font blancs, comme du lait, font le *>« ^
lait & lafemence. Le lait eft cefucblanc, compofedepartiesfereufe*& Cimmnt
dautces affes l-emblabks a celles du beurre & dufromagc.U tengen- Ce fuc quidoic fervirdaliment au fctus s'engcndreduchy- <*fe- me, qui coule dans ksmamellesparles conduitslimpha- tiques, & du fang quekcoeurpouffeparksarteresdans lcs glandes. oue £ Les parties du fang, qui fe convertiffent en lait femblcnt fan^quife
etre les moins fubiiks & les moins agitees; acaufe quc, convertiten bienquils'enfaffe fouventdesevaeuationscopieufesdansla*^n'eft les fcraraes qui afaitent, elknes'enfententpourtantau-f4* ie flm cunement afc>ibliesr f ' Ot le fangetantcompofede plufkurs fortes de parties,
dont; quelques- unes peuvent cntccc dans la compofition du *&e t le lait, on n'a aucu.neraifon d'avoir recoursfeulement au chy- c 0>.e * c-> U & au chjm, qui doivcnt paffer dcs inteftins& du mefen- tiereau"'£' terc dans les mammcUesparlcslongs detours dcsvcines^^j,^. la&ees,des conduitsdu chymefk dcs wsLi&iWilimphatiques', chainedn comrae fi cetoit la feu-lc & 1'unique maticre du lait. lait. Le laic s'cngendre daas^esfemmesversktempsdera-
eouchement
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360 Philosophie.
i» quel couchcment; fi elles alaitent, il peut fouvcnt durer pen-
temps & da nt plufieurs annees. II femble que cela procede de la con-
purquoi le ftitution particuliere du chyme, du fang, & du corps dela
hit sen- iemme ,quele fetus.quietoitdansiamatrice.y aaportce,
gendre & qUj pCUt rerter fans \c corpS & ^ans le fang durant plu-
dans i« ficurs annces, pendant lcs quelles le fang vient a. ouvrir
les pores de glandcsdcsmammelles,&as'yinfinuer. Cc
qui fait quc les glandulcs aiant ete alterees par le fetus,
aquierent unc telle diipofttion, quelespartiesdecesdcux
liqueurs qui paflent au travers, y prcnnent la blancheur &
les autres proprietez du lait.
Poupuot outre les femmes groffcs, le lait fe trouve encorc qucl-
Iwnms&^ *°is ^ans *es en^ans nouveaux nez & dans leshommcs,
dans des °PX *°nt * la neur ^e *eur ^&e 'ce ^ vient ^C la difpofltion
tnfms. particulierequ'ontlcursmammeUes, leur chyme<& lcur
iang a former du lait.
Comment Nous expliquerons plusbascequec'eftquelafemencc, &ou j«j-quand nous viendroniaparlcrctelageneration. Nousa- gendreU vertironsfeulement iciquellecbmmence a feformer dans femence. letemps dc l'adolefcence, lorfque la chaleur s'augmentanr, cllecommence a ie former d'unepartie dufangarterial,qui couleducoeur& defaortcP A,par lcs arteresfpermatiques L L.danslesvaiffcaux piramidaux des tefticules M M, ou elle s'elaborc, & que de la entrant dans lc parenchy me dcs memestefticules,&fe mclant avcclQchyme que les vaiffeaux limphatiquesy portent,& avec les efprits qui y coulent par lcs nerfs, elle fe change encore & prenant une couleur blanchc.pafTe dans lcs epedidymidestlk de la par les vaiffeaux NN dans lesveffiesdeia femence&danslesglandcs/w/?**- tes 0,proche du fphin&er de la vcflie K: mais dansles fem- mesellcpafleparcertainsconduits particuliers,quifontau- tourdu col de la matriceP;&vers lc fondT.ou elle fe conver- tit cn une femence parfaitement cuite.Mais le refte du (ang qui y avoit ete pouue avec elle fert en partie d'aliment a ces parties
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3^1
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NaturelleLi vre. IV.
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«arties &lercfte s'yctantcncorc &aboredavantageretour-
immediatementdansleventriculedro.tdu cocu &dans ^
le ventricule gauche par la veine cmulgente D, qui s mierc w ^^
danslavcinecaveE. * r Man„c"U dJe ff
II y cnaplufieursquislmaginentquelafemenccsela- da„s /„
% qu-ils (e trompcnt. Car quelque fcfaf;|^g ^ *&
mal, onnytrouvejamaisdefemencc Par^tc;3pnl°n%^ qui vient a 1'ouvrir. Mais&onlatrouvccnabondance dans^^ ksproftates, & dans lcs veffies &conduitsdeiaiemencc
core engen-
versO,P&T,quandonouvredesanimaux, lorlquiisiont^ apr„
cn chaleur. Ceft ce qui me pcrfuade quc c eft laqu eiie aYoir ttt recoit fa dernicrc coftion. Or dc cctte manierc nouscon- «^, 2, z CCYORS
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362 Philosophie
ccvons facikmcnt pourquoi certains animaux vigoureux,
commc leschevaux &-les taurcaux (c^mme quelqucs uns
nous affurent) quiontete chatireij ou bjen plufteurs
autres animaux, comme ks poiffons, par exemple, qui
n'ont point de tefticules, ne laiffentpas neannioinsd'en-
D«p»£gendrer.
menftruai: Les extemens du fang font les ordinaites des fcmmes,
ou ce fang furabondant, qui regorgeant par k defaut de la
chaleur,qui nc lcdigerepasparfaitement, &aquerantla
diipofition requik pour ouvrir ks pores de la matrice, s'e-
couk tous les mois par ks poresducoldela matriceSc
par la nature des femmcs,
Ouilrieft ^ienq0"2cc&ngfemblefortcrud, ilninfecte pourtant
faT w»i-ni n'empoifonne point: puifquilenrcfteunepartkdans
mtux. les femmes groffcs, &querautrefertd'alimcntaufetus.
Mais s'il arrive qu'ii caufe quelque incommodite; cela vient
deccqu'il s"eft corrompu, foit pouravoir reftetrop long-
tempSidans k corps , foit parccqu'ils'eftgatedansla ma-
E« 3««Ztrio©- ;.i ■'■,
tonps u . U y de certaines femmes,quietatisd'untemperament
tommtnce un peu chaud CQmmeneent a avoir leurs ordinaircs vcrs la
a etmhr. .jxcizkme * ou omtoraeme annec de leurage • mais dans
lcs pa*is froids ellcs ne ks ont pas d'ordinaire avant la dix-
hukicme annee„ Cat c eft alors quc la chaleur de kur tem-
pcraraentsaugmentant avecragevientadilaterelespores
de la matriee, & que le fang qutfervoit d'alimcnt au corps
&iqui k faifoit croitrc cbmmence a regorgcr, & a leur cau-
fcr de 1'incommodite, nonfculcmcnt par par fa quantite,
rrtais auffi par fon acrimonie. Mais ccflux s'arrete lors qu'-
elies ont afteintl%cd'environcinquanteans a caufequs
pourlorskurfangperd de fachakur,&: que venant a dimi-
auer,il eftemploie tout entier a la nourriturcdu corps: ou-
trcqueksveinesdevenansplusfcches&plus dures, leurs
jx>rcs fe reflerrent de tellc forte, que k fang n'yj peut pluS
pafferfilibrement. Cet
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NiATtTlLELLE LlVHE IV.' $fil
Cetetoement s'<ecoulc par k m&wice plutotquepar Toutqui
d'autres conduits; a caufe de fa cenformation particutiere; • fv*etu?
de meme que 1'urine eft chaffee par les reins & par la vefTie; 'i0? s eH
h falive parles glandules & par les parties fpongieufes de^^ *
la bbuchej & lc fang par les veines hemorrhoides. Or nous
poufrions bien mettre cefangaunombredesexcremens,
fi nous traitions ici d*autres chofesquedeccllesquiiont
purement naturelles & ordinaires.
Ainfi il n'y a r ien qui nous oblige d'attr ibuer cette cvacua- ^* l*
tion a laprovidencemiraculeufedelanature; en iorte que fri, ttce
.., „ j_ \,_. . &x_____ ■!_..• • _.• deUnatu- lefangetantacoutumeafairecccfeeminy •acourc mconti- ren>yaaUm
nent apres la cOnception, pour y fotfmet le fetus & pour le (U„gpart.
nourrir: particulierement a caufequ'entreteanimaux,
il fe trouve plufteurs femeUes > a qui ce fang ne coule jamais,
& qui heattmbins''t3iclaiffentpasdecondevoir, commeii
&rfive critre les animaux a quatrespiez,-& meme eritre plu-
fveurs femrhes, qnicon^oiventldansla matrice bicn qu'elles
n'aient jamais eu leurs ordinaircs. AquoiTonpeutajou-
tet -que ies femmcs, qui ont acoutume d'avoir lcurs ordi-
•naires cn de certainstemps reglei,concoiventnonfcule-
iriSrif, ldf fquelefang menftrualeft pret«acouler, mais aufli
-peridarit m&ffie qu'll coule, &dansquelqueautrctemps
qUe cc foit. Pourquoi
Les femmes ont leurs drdinaircs tous les mois"; a caufcctttem ev*~
que leur fang efttellement altereou augmenre tous tesfttAt'°n r mois, que par la quahte ; ou quantite ll devient capable-' ^ d ouvrir ks vaifTeaux ducoldelamatrieepourfedechar- gcrdefesexctemens. ^ . 11 y en a qui s'imagincnt que le cours de la lune contri- lu£~ n>m
^buebeaueoupala purgation dufang menftrual; & c'cft ce t» ?4J y '^uiadbrifte!iteu4'ceverslatin. cdttfepin- lVuyton)it4u-n)ktiilM,ftwene$n<w»fan0'rel>ttrgAt. clfali.
Mais ilpirbttevidenmentquon ne dbit pas conter la
lune jpour uncdes principales caufcsd?un tel efet ;pui(quc Zz % les
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3$4 P h 1 l o s 6 fHU
lesplusjeunes&cellesqui font lesplusagees ontleuts or-
dinaircstelouteljour qu'il foit dc la lune (ims diftin&ion. X>es excre- j^cs excremens qui confiftent en vapeurs s'exhalcnt en.
mens des forme <je fum^c par ia bouche & par d autrcs grands con-
'* rs' duits, & tranipirent inceflanment pat les pores dc la peau. QHilsfur- Cctte forte d'evacuation;;eft lapluscopieufcdetout.es;
paffenttsusfe fortc qUe ft un homme prend, parexemple, huitlivres
Mtr"d'alimens parjour, la tranlpiration infennbledcs cxcre-
en quantt- r ■ r i • i- i> i • Xi mcnsfemonterajufquesacinqhvresjcommelexpcnencc
de San&orius nous 1'aprend: car aiant pefe dans une ba-
lance un homme a jeun, (apres l'evacuationdefesexcre-
mcns) & tous les alimens qu'il devoit prcndrc durant un
jour: enfuitc il fit pefer lcs excremens du vcntre & de la
vefiic, qu'il avoit fait ramafier; apres quoi le lendcmain
aiant pefe le memc homme a jcun, il trouvequ'en contant
les cxeremcns fenftbles dont il s'etoitdccharge,lepoids
dcccuxqui s'etoicntdiflipez par infenfible tranfpiration
montoit jufquesacinqlivrcs.
Tt r««-- ii fautque lc corps fe dechargc de fcs excremens de pcur
eua-.io» des qU'ji n'en reijoive de 1'incommoditc. Cette evacuation fc
txcrmm.fafc par |a fCU[C impulfion; maisnouseriraporteronsici
di verfcs caufes. Car il y a une evacuation, qui fc fait par unc
impulfion toutc fimplc, comme 1'evacuation dcs ferofitez
qui fc fait dans les rcins, delabilcdanslaveflie, &des
excrcmens, qui font chaflez des vaiffeaux du mefentere
dans les inteftins. 11 y en a une autrc qui fe fait par la dila-
tation memc des excrcmens,comme lorfque les fcrofitez
qui fontdans les vaifieaux „ vcnansa lc dilatcr par la forcs
d"e la ehalcur, fc rcpandent dans toute 1'habitude du corps,
d'ou en- fuite tranfpirans par lcs pores de la peau, ils fe con-
vertiflent cn (ueur. Et cnfin il y en a une autre, qui fc fait
par la contraction des parties,qui les chaflent $» les vaifleaux
vcnans a fe reflerrer, acaufequeleursfibresctantdivcrfe-
ment irritees par iescxcrcmens, lesefprits animaux y cou-
lent
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Naturelle Livre IV. 365
knt cri diverles manicrcs -, tclie cft 1'evacuation qui fe fait
par la bouche & par le fondcment, dans laquellc lesefprits animaux , qui prenncnt leur cours dahs les fibres aiccn- dantcs dcs inteftins, lorfqu'ils fontiirritez.caufent le vomif- fement; & ceux qui coulentdanslesfibres defcendantcs caufcnt l'evacuation d'en-bas; & lorfquc les cfprits fe re- pandent cn meme temps dans ces deux fortes de fibres; alors 1'evacuation fe fait par le haut & par le bas; de lortc quepour produireun tclefet, iln'eft befoindaucune at- tra&ion f Que Ut II y ena qui penfentquc les evacuationsqui fefont par ef<*cua-
lc vomiffcment & par les felies, ne font point caufees par le"^» 1ut ' cours que prennent les efpritsanimaux dansles fibrcs dcs^""r j^ parties, qui doivent chaffer les excremens cn fe refferrant 5 mm *2, mais qu'elles proccdent feulement d'un ccrtain fentimcnt far UtftU naturcl, qu'ils imaginentdanslesparticsmembraneufcs&/w ne fe fibrcufes, & par lcquel non fculement ellcs difcerncnt cefont point quileur eftconvenablcd^veccequileur pcut nuirc; mais/*»*/'««*- auffiferefferrent pour chaffer dchors ccquiles incommodc "j*™ d". Mais nous nc pouvons pas admettrc ceteopinion comme e'Prtts Am~ etant eloignee de la ventc & contraire a la raiion. Car lg5 ,, bienquedivcrfespartiesrc^oivent des impreffionsdiferen- despartiesy tcs dc diverfes chofes, il n'eft pas bcfoin pour ccla dc leur qUi doivent attribuer aucun fcntimcnt naturel, par lequcl elles choifif- fervir a cet fcnt cc qui leur eftntile, d'avec ce qui nel'eft pas; & quand ufage. memes, comme ilcftfaux, on lc leur pourroit attribucr, cependant ( puifque les principes du fentiment&du mouvcmcnt font difcrens, & que plufieurs choles pcuvent fentir fans ctrcsmues, & pluficurs autres etremues, fans avoir defentiment) cela nempecheroit pasquelescfprits ne coulaflent par les ncrfs dans les fibres dcs vaittcaux, lorfqu'en fe refferrant ils chaffent la matiere qui lcur eft contraire; dc meme qu'un vaiffeau quieftcquipedetous fcs cordages &. de fa manoeuvrc, ne peut pas fe mouvoir, £*3 -• *
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366 I» H ILO S O *HIt.
nidetourner lesflots quihcurtent cOntrelui, oulc& detcr-
mincr ailleurs, a moins qti'un vcnt aSez vehement ne foii- fk dans fes voilcs. Chaht&e. XIV.
De h nutrttion. & de U vie des /mimaux. VOila ee que nous avions a dire des fbnctions du
corps, qui fervent a la nutrition. Ellc confifte dans la diftribution dcs alimcns, & danslaconfcrvationdcla vie. De U m- La nutrition fe fait dans les anirrraux, lorfquc 1'ecoulc- trition det ment dc la fubftancc la plus grofliere du corps, qui le dif- mimmx. ftpc, a caufc de leur agitation, cftcontinuellemententre- tenue dcs diverfes parties du fuc alimenfairei&principalc- mcntdufang, lorfqu5ctansrendUesaflezfubtiles, clles fe xefoudcnt en partic cn vapeurs,&en partie font pouffces par lcs pores desvaiffeauxverslcsparries,pours'yunirimme- diatcmcnt, & pour entrerdans leurcompofition. Quellefe qu je fang des artercs & dcsveincs, auffi bien que le jm mn gjjyjfjg & \ts efprits contiennent diverfes parties d'unc gran- par^la " ^eur, & d'une figure difcrentc, cntre lefquelles Ievplus qrandcur grofle-s, qui doivent cncorc etre rendues plUs fubtiics maitauQi'\}*t d'autrcs cottioris, demeurcnt dans les vaiffcaux; farUfigu- au licu que cellcs qui lont affcz fubtiles, s'echapcnt re despar- par lcurs pores. Or lespafticsfdu cdrps dcsanimaux, font tks alimtn- remplies de pores de dlverfc graridcur & figure, cofnme ta.net &de^ycts cribles; & dc la vient qu'une partie des alimens va . • jt a, formcrIcsos, urieautrelachair,& uneautre d'autrespar- mtmits. ties'cc ^ul Proccae pnncipalement de 1 agitation du coeur, fans aucune attra&iOh rhagnetiquc & inconccvable. Bt pendant que les fucs des aliineris, apres avoiretediflbuts en parties inferifibles paffent parksporcs desparties, i's (c joignent enfcmble de diverfes manicrcs ,'& prenncntdi- verfcs
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;A^'fmt
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Naturill? Liyn^ IV. 367
verfes figuressatachant immediatementauxmembres. & Q^e f%/{
fe changent en leurfubftancc. MaisccllesdeleurspartiespoOT «rr<? qui ne font pas propres a fe loindre a ccrtaines partics d'une mifon que autre narure, paffent vers d'autrcs & s uniflent avec cllcs. chaqucpar- Et c'eft unc objecidQninutilededirequelespartiesIes^ WPM plus-fubtiles des alimenspeuventcntrerdanslesporesdes^ etre , r • rr u- 11 ' "■ r 1 ■ v\ r nourrie de
parties, aqlii bien que cellcs qui font unc fois plus grol- tma r.m
fcs; & qu'ainft elles peuvent leur fcrvir d'aliment ,auffi bien tes je *ar_
que toutes autrcs fortes dc parties. Car les parties les plus ties ali-
fubtilcs des alimens ne peuvent refter dans de grands pores, mentaires.
a moins qu'elles ncgrofnfl*entens'uniffantavccd'autres j
puii'qu'autrement elles en fortent auili facilement qu'elles Que ceite
s'y etoiens infinuees. Qui plus cft-lespartiesdcralimentro/fV, on
font propres a la nutrition non feulement par leur gran- »tte hu-
deur, mais auffiacaufedeleurs%ures&decellcsdespo-?Kean''f-
res des parcies; ce qui fair quellcss'atachent&certaines 1ue"fe "es
__. * ia^a^ .< ,, V- "• /1 > anciens
partics, plutot qu a d autrcs. Et c eit ce qu on p.eut recon- , n
noitrc dans la manne & dans le miel, qui ne s'atachent pas BfvXire
a toutcs fortes de corps. mais feulement a de certaincs f0Hr cet
fleurs, & de certaines ecorces d'arbres. efet.
Or ilncftpasbefoind'imaginer iciquelque liqucur,ou Que le
quelquerofee fans honi, ni cettccolle, dont quelques xmsffng ^*
fe fervent pour cxpliquer la nutrition. etre yj.a
Quand nousdifonsquelespartiesfontprincipalcment^^ .
. . r j 1* r i- pour fervtr noumes de lang, nous entendons par la un fang bien tem- s /(J ' •
pere: car quand memes nous aurions du mauvais fang en tm%
abondance, il ne pourroit pourtant pas bicn fervir a la nu- Pourquoi
trition; mais au contraireils'enenfuivroitunemaladie,/77df/K-
ou la mort. fteurs ffr'
De plus comme les parties du fang fc refoudent pour la "" Hut ne
pluf-part en exhalaifons pour fervir a !a nourriture, & fontfwt Wff?
chaffees vers les partics qui doivcnt etre nourries; foWaiwei*'
vient quc cctte difpofltion du fang, quilc rendoit rouge, r9tm
feperdfortfouv.entj&ceftpour cetteraifon qu'onnedoitnourriesek
pas/^»^.
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368 Philosophie
QueUnu-^s trouvcr ctrange que dans lesos, les cartilages, !es
trinon ft membranes, les tendons, &dans plufieursautresparties fait f*r un qui fc nourrifl-cnt de fang, on ne rcconnoiffe quc trcs peu, |
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taire
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m™~t ou point du tout de marques de la couleur rouge du fang.
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lavlus °r lon remarquc vifiblementquclaplusgrandepartie
grande du fuc alimentaire fc convcrtit en vapeurs.pour ecre propre
faniefe a la nutrition; lorfqu'en ouvrantdesanimaux fraichement reduit en tuez & encoretout chauds, onapercoit une grande quan- vapeurs. tite d exhalaifons. Car cela fait voir manifeftement que **&'„ /fles vapeurs du fuc alimcntaire font cncoreinfinimenten "Tlil Plus granc^c abondance dans des corps vivans. iSment L'on Peut reconnoitre encore facilement que le coeut qui fouffe eft la principale caufe qui pouffe le fuc dcs alimens vers lcs lefuc des' parties, qui en doivent etrenourries, fi Ton confidereque alimens quand le mouvement du coeur eft languiffant, ou qu'il versles ceuet aiorsonvoitqUeTimpulfionde lalimentvcrslespar- partks qui ties eft foiblc % ou qu ei|e ccffe d'abord entierement. en doivent ^ nutrition cft egaie, ou inegale. \\es. mUr~ La nutrition egale s'apelle nutrition par fynecdoche: Delatm-& ceft celle qui reparc autant dc la fubftance du corps,
tmion c- comme il s'en eft difllpc. gtle. La nutrition inegalc confifte dans racroiflcment, & De "^dansledecroiflement.
qm efi tne- L'acroiflemcnt eft cette nutrition par laquellc le corps *?f,' .r regoit plus cl'aliment qu'il nc pcrd de fa fubftance. fiment. L'acroiflemcnt fe fait lorfque la chaleur naturelle & la Commentdifpofition ducorpsefttelle, quilfcjointplusdalimcnta
ilfefait. fa fubftance, qu'il ne s'en diflipc. Pourquoi C'eft cc qui fait croitre le corps de 1'hommecn longueur
Vairoifft- jufqu'al'agedevingt&un,oude vingt&deuxans; parce- ment fe qUC c>cfl. jufqUes a ce tcmps la que lcs os principalcment Sc fatt depms jes aUtrcs partjcs peuvent s'etendre cn long, a caufc de leur "alteTk '*"" m°lefl"e- ^ais 1'acroiflement en largeur & profondeur con- vingt&nn.tinue bicn P^us 4'anneesiquoiqu'enfin il nelaiflcpas decef- icr»
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Naturelle Livre IV. 369
fer: parccque lorfquc le corps croit,& qu'il s'y joint plus de
parties, qu'il ne s'cn evapore, fes partics fc durcificnt telle- ment, quc leurs porcs nc pouvans prcfque plus fc dilatcr, nis'etendre, il n'y peut auffi prefque plusrienentrer. Le decroiflement cft cette nutrition qui eft moindre que Du d>.
ladiflipation. fiemm. ' Le corps decroit , ouparcequeralimentluimanque, cumment
ou parccqu'il neluieftpas convcnabk; oubieni caufe quc ilfe fait. h chaleur naturclle eft trop foible, tcommc dansles vieil- lards; ou trop violentecomme dans lesbilieux; ou parce- que Ie tiflii, oul'arrangcmentdcspartiesducorps efttel, qu'il n'ypeutpas entrcr d'aliment en aflcz grande quan- tite', La viedesanimauxconfifteencequeladiflipation dela *" l"o:
chaleur naturelle & de 1'cfprit vital eft fans ceflereparce par '""J^J1 une nouvelle chaleur,qui cft excitee dans le coeur,& qui dc mmux% la fe repand par tout le corps,par le moien de la circulation. C'eft ce qui paroit afiezclakementparlafanguifkation. que nous avons expliquee ci-devant. Voila ce que nous a- vions a propofcr touchant la nutrition. C H A p I T R e XV.
De lageneration des animaux1 Qgel <•/?
C x t 1 %* 1 1'uftgede
Omme la nutrition fert a entretenirlaviedelindi- iAnutrUm
vidu, ainfi Ia gcncration ferta Ia confervation deic(-&deUge~ pece. tierMon. La generation eft une pr oduction de fon fcmblable, qui Delage-
fe fait par le melange de la femencc durnale&decellem"'r4"0M la fcmclle. d" am~ Car bien que les plantcs engendrent leur femblable de q^ fn
Ieur femencc fans le concours dc deux fexes diferens; ce- remen(es pendant 1'homme ne lc pcut pas faire, nonplusqueplu-^ /'«« & fieurs autres animaux, a moins que fa fcmence nc fe mele de Ftutre A a a avec
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*:■"«■ v^w.,..... -.1,------■ — ■
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370 Fhilosophil
fexeyfontzwccce\\e delafemme
reqmfes. j^a con{;0rmite des parties ous'engendre!afemence&
Prettve |a femence meme que l'homme&lafenime jettentdans la copu ation charnelle fait voir manifeftement qu ellc vient de l'un & de 1'autre fexe. Et c efl ce que prouve encore la reflembiance qui fe trouvefouvententrelefetus, &Ie pere&la»mere. Ordans lesanimaux les plusparfaits la femence cft cet-
, ne ^u.e te liqueur blanche & remplie d'efprits, qui fe forme du fang
femence arterial le plus chaud, que le coeurpouiTecnabondance
desAiii- dans lcs conduits de la lcmence, de'squi!sfontpropresa
maux. la generation , & qui fe melant avec le chyme, qui y eft
venu par les vaifTeaux limphatiques & avec les efprits qui
y ont couleparles nerfs, contientleprincipederanimal,
& fonpremieraliment.
vttjrt: qq principe confifte dans Ies parties infenfiblcs dela
eye ts a- femencC ,ju maje & jg ja femejle qUi ont pris une tellc fi-
mmaux, , ■ . , . ^ \, .
«uife trou- 8urc "ans *e corPs "u Pere * "e *a merc > Slu etansre9ues&
re ians la mclecs enfemblc dans la matrice, & agitees par fa^chaleur,
ftmence. forment le germe, ou ces traits groillers du fetus, quia-
Ce g«* chevent enfintoutlerefte.
c\ft que It Nous croions qu'il faut neceflairement quil y ait detel-
germe. jes parrjes ^ans la femence; a caufequeleprincipcdela
f "7V"*g^ncration des animaux ne doit point ceder a celui des
fupofer «nPantes' dans la femencedefquellesilfetrouveungcnne
tei w^i^femblable, & ou rondecouvrevifiblementlepremierali-
cV un prf-ment,dontcllesfenourriflent, Aquoionpeutajouterqu'-
mier ali- cn admettant ccgerme & ce premier alimentdanslafe-
ment dans mence des animaux, on peut facilement comprendre en
manieredeleurgeneration 5 au lieu qu'en niant
ces deux chofes, on ne la peut jamais concevoir, ni en §e~
neral, ni en particulier.
Bien que la femelle contribue fa femence pour la gene-
ration, aufli bienquele male; neanmoinscommeleprin- cipe
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rr~ ,,,,,» ?J..^„...;,„ l.,.,J,^^,^,.1y„.imrJ..w....
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NaturelleLivre IV. 371
cipe qui eft, dam fa femence n'a pas la forme d'un germe.elle Teurqmi
ne peut pas engendrer a moins que lafemencedumalcne/<* femelle
S'uniiie avcc lafienne. Et c'cft ce qu'on ne doit pas trouvcr €- nepeut p& trange;puifqu'il y a quantite de chofes,quietans meleesen- etigendm femble ont des proprietez, qu'eJMes n'ont pas, quand on les> * prend feparemcnt; cornme oh peut voirdans 1'eau forte &dans le fel armoniac, qui nepeuventdiflbudrcl'or, que quand on lcs naelc enfembk. Or afin qucla femence du male&dc la femelle fc melent Quepour
enfemble dans la matrice, & fe forment en germe, il n'eft fermer U pas befoin pour cela qu'eile y demcure touiours fous la for- Serm- d-tm me d'unc liqueur epaifie & fenfible; mais ellc pcut bien *-?%*tl quelquefois le convertir en vapeurs infcnfibles, & s'atac- *e'. £*' her invifiblementavecd'autres partiesplusvifqueufesaux^,Zn * pores dc la matrice,ou a la matiere qu'elle contient.Et de la ^Z ^n une vient que lesoeufs des oifeauxqui font toutformez, quand ijquenr ils pondent,.& qui fontmemecouvertsd'unemembrane/M/j£iV. & d'une ecorce, ou les parties les plus groffes de la femence ne peuvcnt penctrer, viennent enfinaproduire.lorfquele malc s'acouple avec la femelle: & dans des animaux plus grands, comme font les daims, les cerfs & lcs chevaux pen- dant un mois apres leur acouplement, on ne trouve au- cune matiere epaifle & vifible dans la cavite de 1'uterus. Feuraim Selon les diverfes efpeces danimaux les parties de leurn s'e„„en. femence prennent diverfes figures fuivant laconftitutionrfre <*«,*- difercnte de lcur corps; &fc'eft pour cctte raifon qu"ils nimauxdi* produifcnt tels, ou tels animauxfeIonladiverfitedelcur/w»J <fc femence. ^ . diverfet Lapetit fenfuel,laconception>laformation&rcnfan-/J""rfe
•■/».«„ -r 1 / j 1 ' ' »• [emences.
tement lont les caulcs de la generauon. J
Lapetit fenfuel cft une certainedifpofitiondellmagi■ De l'apetis
nation de 1'animal, qui procede du mouvemcnt des parties/*"/"^-
genitales, qui font chatouillees parlesefpnts chaudsdela
femence.
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ttfifflKiWiif 11 iii HIJTiiMtlMiiiii iJimiii
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"--'•«»*
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P H I L O S O P H I E.
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Ou'iieft Dans facouplcment des animaux , qui cil neceffaire
«(ompagne p0Ur ]a gciieration, nousvoionsqu'i's fefaitunetenfion
d'une ten-fa mcmgre dans la plupartdes males; Iorfqu'ilbande,ou
fwidela ^u,.j £Q etenju par leseipritsanimaux, quicoulentdans
LT//U!m'es nerfs fp°n5ieux S S, dont il eft compofe; a caufe que
des mlts ^es proftates O, qui font enflez d'unc femencc chaude,
' bouchans les pores de ces nerfs empechent le retour de ces
cfprits.
. Dans lesinfcclcs, commedanslesmouchcs.Iespapil-
'>!iecette Jons & autres femblables, iln'y aquele mcmbredelafe-
rall" me^c ^IU s etende. Car la femeilede ces inteftes chatouil-
dans ks/>_Iantle ma!e *au dedans avec fa verge en tire la femence; qui
mellades coulant enfuitcparceconduitdanslutcrusfaitconcevoi*
infeittt- Icsoeufs quiy lont rcnfermez.
La
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*^_Triffi
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Naturelle Ijvre IV. 373 %
La conception confifte dans runiondelafemencedu Delacon-
male & de lafemelle,quifefaitdansracouplement; lorf- uptien. qirelle eft bien difpofee, & que futerus, ou elle eft re^ue eft bien tempere & d'uneconformation convenable. Qgepoitx Afln que la femencefoitfecondeil eft non feulement ntjdre /a
iieceffaire quelieaitetebicncujtedanslcsparties deftinees fememe a cet ufage; mais de plus il faut qu'il y coule du coeur & du feconde, il cerveauquantited'efpritsquifoientbientempcrez.Et ceft f«"t qu'U pour cetteraifon que la femenccqui n'etant pas animce de/ Mt m ces efpritsne caufe aucun chatouillement quand on la jette, '**J"~ n'eft aucunement propre a la gencration. r.rm Or nous difons que la conception fe fait dans futerus; Pourquoi
a caufc que le fetus, qui s'engendre de la femencc, s'y m mts a. trouve, & que c'eft de la qu'ilfort dansl'enfantement./>m/4«»- Et il ne lert dc rien dobje&er que dans Witcmsceptionon des grands animaux, comme des daims & des cerfs on»ed''~f*- ne decouvre fcnfiblemcnt aucune parcic dela femence du- ™™ de rant le prcmier moi* de la conception. Car puifque la ge- JJfJJ ^f^ neration ne s'y peutpas fairederien; il nesenfuitpasde mt di,'s la qu'il n'y ait aucune femence dans 1'uterus apres 1'acou- grMi\s plement; mais feulement que pendant le premier mois ammaux. qui fuit la conception, on n'y enapersoitpoint niparle fensdelavue, niparceluidutoucher. Pourquoiil Lorfque la femence, dont la conception fe fait dans l'u feforme
terus ne contient qu'un leul germeparfait il ne s'en forme qmlqmefot qu'un foetus; mais fi ellc enrenfermedavantage,alorsil ?'"/<"<» s'enforme plufieurs. *"*''
Lorfque le fetus eft consu,i'uterus fe dilate & scpaiffit; ^™""!
a caufe qu'apres la conception il peut recevoir affez d'ali- dllate ^, ment pour augmcnter fon etcndue & fon epaiffeur. s'epai(fu a- Laformation confifte dans ce changement de la femen- veclefetus.
ce du male&de lafemelle, qui donne la conformation & De lafot- la figure convenable aux parties dc 1'animal. mauon dtt Cc quife fait tant parla chalcur de 1'uterus»que par cel- /'""•
Aaa3 «1
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374 Philosophie
gu'elle fi cellcdesdeuxfemences,dont lespetitesparties fontagitees.
fait par laQt ces petitesfparties etant dans un telmouvement, &
tf}alJurH^1 aiant prisdiverfes figures &grandeursfemblablesace!les
% am 4des conduitsdelafemence,parouellesontpafTe,forment
femence, ^.. , i, i r • j > •
&par le necefiairement dans I uterus le germe parfairde I animal,
moien des avec f°n fuc alimentaire, & avec lesmembranes delicates,
fgures& dont il efl revetu : cequirefTemblcenquelquemanierea
grandeuis lafemence desfplantes. £t celafefaitapeupre'sdelame-
de fes far- me maniere cotnme nous voions quc les petites pat ties lon-
ftw* gues du fel etant agite'es dans l5eau par la force de ia cha-
leur compofent premierement une lame fort mince, & que
de plufieurs lames couchecs lesuncsfurlesautresilfefait
un grain cubique;ou commc de fix boulcs jointes enfemblc
fur un plan il fc forme comme une rofe; ou bien de m^me
que nous voions dans les celiers, ou dans les caves que les
partics longues& pliantesdcs vapeurs s'atachans coatre les
vitres, & heurtans diverfement les unes contre les autres en
tournant, nousreprefcntent les figures de diverfes fortes de
OneUfoy- plantes, auffi bien que de Icurs partics.
mation du Et c'cft de ce germe parfak, & revetu de Ccs membranesi
fetusprtce-qnc fe fait peu a peu par degrez la formation du fetus j ce
dedelafi-qUi procede fculement de la flgure de fes partics & de fcs
&me *" pores; comme nous voions chez les verriers, que meme dc
?3r" ."fimples sens aprcsavokcoupediverfementunebouteille
parttes du , v & v - *\ ., a c a c .i,™,, n„; de verre toute rouee,6r venans a 1 enner en lounant, en for-
e?\premie-ment desgans, des botes & plufieursautres chofcs extra-
remehtpro- vagantes; ou comme nous remarquons dans certaines fon- duit dam taines que l'eau forme des jets de diverf.es figures, felon la lafememe.ftruclroediferente destuiaux parouelleseleve. Q>Sdle ne Qr puifqueccttecxplication mecanique de la generation Jefaitpewt £n g€nera[ c(| ciajre & fuffifance, il n'y a ricn qui nous ob- ide'ed'ame n'§c ^ nous %urer > comme font plufieurs docies, quilf eu de fa~ 'ait ^ans la femence, ou dans 1'uterus une certaine idee d'a- culteetr- me, ou de facukecorporellequifoitdoueedjntelligence |
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NATURELLE t IVRE IV. 37f &deconnoiffance, &quidirigeantIaformationdufetus [cporelU.qiu
porteafa perfe&ion: carceieroitmultiplierlesetresfans/?'^'" neceflite, & vouloir expfiqucr uiie obfcurke par une autre uterm' cncore plus grande. Pottrquti Or Galien&VTautreseXcellens hornmes defiransfortde G*Uen &
connoitre cette formationdufetus, n'y ont jamaispu par- Vfanttte venir: parceque ne croians pas que la femcncc fut compo- ,** r" fee departiesinfenfiblesdediverfesfigures, &quellecon- compren_ tint un germe, ilsontcruquelcfetuss^engendroitparune^/^^^ faculte formatrice; laquelle ne pouvantexpliquer,ilsontWrf»0» du laide cette matriere remplie de tenebres & d'obfcurit«. fetus. Mais comme nous ne connoifibns encore qu'en general Vourquoi
les parties du germe & du refte de la iemence, non plus que nous m lcurmouvement; delavientquenousnepouvonsdonner^"1'0^. . ici qu'une, explication generalc de la formation du fetus.Ce qu>me ex_ qui ne laiffc pas neantmoins de donncr affcz de jour pour e- ^uatm tendre les particularitczqui lerccotrentdanslageneratid.^,,eW/e de Enfin pendant que le fetus fe forme les grands animaux Ufoma- du germe qui a atteint fa perfedtion dans les pores de 1'ute- t,on rf« rus, & queI'ondecouvreen-fuite vifiblementdansfesca-/'^- vitez, on aperc,oit d'abord le coeurdans le fuc alimentaire De ier^re qui eft renferme dansles membranes, dont legcrmeeftgaVj ob- revetu; lequel paroifiantcommeunpetitpointrouge.fe/tr^ dans dilate & fe reflerre tour a tour par le moien des efprits, qui fa firm*' coulcnt fucceflivemcnt dans fes petitesfibres, aiant pourtm- lors des vaifleaux, qui font la fon&ion &le commence- mcnt des vcines umbilicales. Lcs branches dc ces vaiffeaux, qui lc repandent dans la liqueur que les membrancs con- tiennent, portent 1'aliment aucoeur; qui apress'yetre echaufe|& rarefie, eft chafie par les petitcsbra.nches dcs ar- tcres vcrs lcs parties du germe& vers les membranes pour fournir 1'aliment au fctus* & pour achcver faformation. Peu de jours apres on decouvre proche du coeur une ccr- rainc maticre Yifqueufe:de ia formc d'un petit ver, laquellc fe
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i76 P H I L 0 S O P H IE
fedivifeendeuxparties; dont 1'uneforme latete&lautrele
tronc & les membres du corps; & cettc matiere croiflant peu a peu donne en-fuite aufetus fa vetitableforme; fi bicn quc ' ftx jours apres qu'onade'couvertlespremiersbatemensdu coeur, on voit tout les traits du corpsebauchczdansles
membranes: & dans ce memc temps la poitrine& le ventrc etans encorc ouvcrts nous donnent moien dapercevoir fen- fiblement les entrailles,qui lorfque ces cavitez viennent a fc fermer,a caufe des parties qui croiflentdejourenjour,fede- robenttellement a nos yeux,que les veines umbilicales, qui pendentdumilieudu ventre, &quiferepandentdans la liqueur, qui eft contenue dans les membranes, dont le fe- tus cftrevetu,s'atachentpremieremcnt un peu fermc, & cn- fuite plus fortacesmembranes, &danscertainsanimaux auxcaronculesmemes; Maisdansl'hommeellessinfercnt danslefoiedeTutcrus. Enfin cctte infertion fc fait parle moiendeschairsdufoie& des caronculesdel'uterus, lprf- quelefetus etant deja toutforme , a bcfoin que 1'uteruslui fournifle un aliment plus fort & en plusgrande quantitc. 25« mem- Les membranesR R,dont nousvenonsde parler,font au branesdom nombre de deuxjdont l'une,delaquelle lefetus eft immcdia- lefetuseft tcment rCvetu, fenommc du mot grec amnios; & con- revetu. ^^ ^ 1 jqucur alimentaire la plus purc & la plus tranfpa- rente, L*autrequifc nomme d'un autre mot grcc chorion, environnant ['ammos cxtcricurcmcnt renferme un fuc ali- mentaire plus groflier, dont le fetus fe nourrit par Jes vei- nes umbilicales, lorfqu'il cft devenu plus grand. Orilpa- roit evidenment que c'cftparlemoiendecesliqucursque fe faitjla nutrition & Tacroiflementdufetus,encequclcs veinesumbilicales yfont long-tempsrepandues,&qucle D'ou s'e fetusJ°ule germeeftnourriavantmemequecesvaiflcaux vendreU satachent auxmembranes&al'urerus. Ucjueur qui Les liqueurs, qui font contcnuesdans ces membrancsfc yeft cetue-iont premierement formees de laliqueur dc lafemence; niais
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Naturelie Li vre. IV. 377
mais cllcstircnt leur augmcntationdeXuterus, qui tranf- *>"'*&
nict cn-fuite cesliqueursparfesporcsdanslescavitezdcsemment mcmbranes. tme^' Or quand le fctus cft devenu plus grand, ilfenourrit oue/e a.
non feulcmcnt de ces liqueurs, qui vont au coeur par Ies mfe mar- vcines umbilicalcs; mais il prend auffi de 1'aliment par la ritpar U bouche; ce qui paroit par le chile qu'ontrouVe dans le vtine um- ventricule,&par les excrcmens qu'on decouvre dans les gros Micde & inteftins des fetus qui font d'une grandeur confiderable. Par l* Les vaifleaux umbilicaux des plus grandsfetus fontla " ..
veine umbilicaleE, & les deux artcrcsF F, qui font enve- f" yAt'~ lopees dans Ic petit mteftm L M IIs prennent lcur ongine \\\iiMX, des petits vaiflcaux, qui font autour de ce petit point qui eft le commencement du cocur, & fervent de principe a tousjlcs vaiflcauxdesmembranes, dont lefetuseftrevetu. Ccs deux arteres font desrejcttonsdcI'arterciliaquedcf- cendante, par lefquels le fang-cft pouffe vers les membra- ncs & les chairs de Xuterus pour y fervir d'ahment. Mais Comment . . , , r, J . , ._________le Una cir-
la veme qui s unit avcc ces arteres aznsiapiacentab/LN WQj^ ^ -
&sinfercdansauxautreschairsdeVuterusx6cquiaconti-mm fa nuite'avecla veineporte,conduit cn particlefang,quia etefttut vers chafleducoeurpar lesarteres umbilicalesdansl.es chzits le foie de de Xuterus,& en partie le fuc alimentaire, que Xuterus four- Aitcrus & nit de nouveau au placentaSc aux autrcs chairs , S>cr{tcurne^e 1'aiant infinuedans les racines de la veineumbilicale, le ers |
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coeur.
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fait alcr par le foie vers le coeur, & fert de cette maniere i
la circulation. Et ccla paroit manifeftement par la liga- ture qu*on met aux vaifleaux d'un fctus vivant, qui eft at- tache a Xuterus, dans le temps meme quc la mere vit encore. Car lorsqu'on lie lcs veines,ellcss'enflentvers laligaturedu cote qui regardei'uterus,& fionlieles ar- teres elless'enflentdu cote quitendversle fetus: enfuite ilfautremarqucrquc le batement des arte'res umbilicalcs convicnt avccles batemens du pous du fetus,&qu'ilnes'a- cordepasavecle poux de la mere. Bbb On |
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P H I L O S 0 P H I E
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Quel'im- On mct ordinairemcnt entre IesvaifleauxumbilicauX
chus rieft ['urachus G, qui eft un corps mcmbrancux dc figure cilin- t*s un dei drique, quimontepeuapeudcla veffieC, commede^ |
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NatuRElle Livre IV. 370
bafe vers le nombril & l'on croit que c'eft par ia que cou- umhili-
lent les ferofttez fuperflues qui font cntre Xamnios & lcCaux, chsrion. Mais on verra la fauflete de cettc opinion, fi l'on remarquc la contraction qui fe fait dc la veffie dans un fetusafiez grand; carlon voit qu'il chafle fon urine par les parties naturclles , & qu'elle ne pafle pas dans h coif e,qui lui fcrt d'envelopc. Pcndant que lc fetuscft encorc fort tendre, 1'imagina- Comment
tiondc la mere pcut cauferquelquechangcmentdans fa''*»*£'»<<- formation : & nous croionsquecela procededc ce quc^ dc l* 1'image de la chofc qu'cile A vue, ou imaginee, ctant fere feut peintc dansfonccrveau, eft portce vers le fens commun^^L par le moien dcs cfpritsanimauxquifontdansfesventri-/efefaJ; cules, & que dc la elle pafle vctsYtttems par Icmoien du fangSc desefprits, d'ouenfuiteellefecommuniqueaufc- tus par la veinc umbilicalc; ce qui fc fait a peu pres de Ia meme maniere comme nous voions quc les images dcs chofcs viflbles qui font fort cloignccs fc peigncnt fur un mur blanchidans unechambre obfcurc, ou iur la retine de l oeil, par lc moiendes boulesdufecond eiamentj ou bien comme ks fons font portez a une diftance fort cloi- gnee par l'entremifc de l'air. Or un fetus encore tendre rcticnt facilemcnt rimprcflloMfottequerimaginationde la merea faite fur lui; a caufede famolefle; & bicn qu*au commcncement cctteimprcfllon foitfort lcgere,cepen~ dant ellesaugmcntede plus en plusavec le temps, & elle sacheve cnfin a peu pres de memequcde kgcres incifions qu'on fait avec un couteau fur dcjcunes citrouilks,formcnt avec letemps diverfes images d'une grandeur confiderablc. nu.gn On nedoitpasncanmoinsconclurredelaquelaforma-*^p(W
tion du fctus depende abfolument de l'image,que toutes lcs dire que U parties du corpsdu pere & de la mere impriment aux cfytitsfermathtt dc lafemence & aux humeurs,par kmoiendela matiere rf*/tf** fubtik. Car la gcneration des animaux, des plantcs & de Mpenfc Bbbz la
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s|8o Philosophie
tousjturs la negcqui ne dependcnt que de 1'arrangementdes parties,'
des *«?*/« fansle fecours d'aucunes imagcs femblables,& quifeformet
<j«efc<w/>jnaturellement,font afiez voir que ces images nelontpas
des feres toujours neccflaires a toutes fortc dcgenerations. Et c'eff ce
imprtme a qUC prouvc encorc manifeftement le fetus, qui ne laiflepas
lajememe.fe naitrc avcc tous fcs mcmbres complcts.bien qu'il ait ete
engendie de peres, ou de mercs, a qui il manque bras, ou
jambes, ou bicn qui font eftropiez dans quelqu'autre partie.
De l en- Qyanci je fctus a atteint fa perfe&ion, & qu'il cft vcnu a
jamtmem. maturite t a}ors ii fort <\e ruterus dans 1'acouchement ; &
c'eft encelaqueconftftefa naiflance.
Qutl pro. La principale caufedelachouchementvicntde ce que
cedeprimi- lc fetus aiant atteint fa perfection convenablc, & aiant be-
palement [om £nn autre aiimcnt} eft commc pique & ofenfe par ie
4FX? Kout defagreable des humeurs de 1'uterus, qui fe chaneent
tus,caufcePoat lors en excrcmcns; cc qui fait qucsagitant&iere-
par' m fo muant avec bcaucoup de; force, ilexcitcparle moicndes
faut d'un ncrfs dc la mereun mouvcment aflez violent dans fon cer-
60» ali- veau, qui ouvre les pores qui tendent vers ks fibresdc l'ute-
ment. rus.les mufcles du bas ventre,&les auttes parties voiiines. Or
c'cft par ces porcs que les efpritsanimaux coulent en ft sran-
dc abondance& avec tant dimpetuofite dans lcs parties
de la mere, que par leur mouvement les membranes, dont
le fetus eft revetu, & les chairs de 1'uterus, qui etoient de-
ja pretes a fe feparer, s'en detachent entiercmcnt; qu en-
fuite futcrus s'ouvre, & que Yospubis, I'os dc la hanchc, &
Yos/acrum tkksautres os voifins, etanscomme attendris
parIeshumeursquiytombent,felachent & fe dilatent; ce
qui donne moien au fetus qui tachc deja de fe de'gager, dc
fortir avecviolcncc, avec toutes fcsenvelopes , lesmem-
brancs,Ies vaifleaux umbilicaux & toutcs leschairs defu-
terus.
sttuiidm. Toutes ces membranes & les autres chairs LMNOPQR,
nelcjrtant dordinairequapresle fetus,f.ontpour cet efct
apcl-
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Natuu elle Livre. IV. 381
apcllees du mot hxmfecundinst.
Apres quc le fetus ctant deja nc eft degage de fes cnve- Pourquoi
lopes & dcs humeurs ou il nageoit.alorsaiantles nerfs dclefetusre-
la refpiration fort ouVerrs, ilcommence dabord a refpi-fPire &'*-
rerlair, par Ic moien des efpritsanimauxqui couient dans baraqu ti ^
lesmuiclesdelarefpiration. Etcet airrarefiant&dilatant^ de&*ILe
. . f. ... . r 0 des mem- ks poumons, dehvrc par ce moien la veme arterieuic & yr4n(S
fesbranchcs.qui font repanduesidans fafubftance,du pref- dontiletoit
fementquilesrefferroit;lorsque lefetusetant dans luterusrevetu.
5c aiant les poumons fort denfes, le fang n'y pouvoit cou-
lerenaflezgrandequantite&quainfi il n'avoit pointbe-
foindurafraichiflemcntdeFair, **
Or ccs vaifleaux ccflans d'etre comprimcz a caufc dc Fair, Ponrquoi
qui rarefie les poumons, il pafle dabord unc grande quan- lefetus, titedefangduventnculedroit ducoeur danslespoumons;<7«J vmtt maiscomme la conftitution dccefangefttellc, qu'il nc fans refPl~ peutsechaufer, ouferarefier danslc coeur,amoinsquilraUt" n'ait eteauparavantrafraichidans les poumons; dela vient V quc lefetus ,qui avant la rcfpiration, avoit pu long-temps vipre rMi vivre fans ellc; (lorsque le fang couloit en abondanee du refpirer ventriculedroit du coeur.non parlespoumons, qui pour d'abord lors ctoient trop denfes.mais quil paflbitdansla grandc zr-quil e» tere) apres avoir rcfpire unc fois, ou deux, doit tousjourS'//®"'' refpirer en-f uite, Sc qu'il cft neceflairement fuffbque lors- qu'on lui ote 1'ufage de la refpiration. Avant le temps de fix moisfenfant nc fort point vivant « . ta
de 1'uterus. On croit que celui qui en fort le feptiemc mois [t umpS peut vivre. Mais celui qui nait lc huiticmc mois ne refte 0*dia.ure jamais en vie fuivant l'opinion de plufieurs. Cepcndant de l'enf*n- il y en a qui pretcndent qu'il pcut vivre; car il me fcmble tement. qu'on nerpcut aporter aucune raifon fufifantc pourquoi il ne vivroitpas auffi-bien,que celui de fept mois.Or le temps leplusordinairedel'acouchementdes fcmmcs cftle neu- viememois; commc cetoitautrefoisledixicme, aura- porrdcsancicns. Bbbj Cc |
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J§2 P H ILO S O P HIE.
Cemment Cc que nousavonsditicidcUformationdufetusdans
mpoucin i'uterus, fait facilementconcevoir celle dufctus qui fc for-
feform» me d'un oeur\ pUiiqU'ellc fc fait prcfquedelamemema-
d*mtm niere Car icfetusf qui s'engcndre d'unoeuf, quc le malc,
'"'■'■ ou lafemcllc ont echaufeeiilecouvantfansccffc, prend
fon originedugermc, quc 1'on. tronve fitee dans la partic
la plusobtufedel'ocuf, & qui dans facouplcment s"eftfor-
medesparticsdelafemence dumale&delafemelle. Apres
quoi pour fon acroificment il fe nourrit du blanc & du jau-
nedeToeuf, ou lcs vcincs & les artercs umbilicalcs font
repandues aufli bicn quc fon bec, afin d'cn tircr del'a!i-
mcnt,& lorfquc lepouletcftparvenuafa juftegrandcur.il
for t de la coquc cn la caflant.
Lorfque la generation dont nous avons parle cft cor-
_ rompue, alorsilen nait un monftrc, ouunemafledechair
Des mon-. r
nreu lntorme. Un monflre eft un animal, qui s'engcndre de la fcmence
du pcre & dc la meredansrutcrus, maisdontlaconfor-
Comment mation eft etrange & cxtraordinaire.
fe *w" La caufe des monftres vient de 1'imagintion extravagan-
tc de la merc, par laqucllc le fang, ou les partics de la fe-
mence, ou cctte image cft portee, font difpofees d'une
maniereextraordinaire» Etdcla vientqu'acaufcdettma-
gination de la mere il y a des hommes qui font vcnus
au monde avec la tctc divifee en dcux, ou qui avoient une
trompe d'c'lefant,au lieu d'une deleurs jambcs. Ou bien la
caufe letrouvc dans les petites parties de la femence,& par-
ticuliereiMent dans cclles du gcrme meme lorfqu'ellcs lont,
ou en plus grande, ou en moindrc quantite qu'il ne fant.
D'ou vientqu'ilf?naitquelqucfoisdeshommes adcux t&tes»
d'autres a quatre mains, ou a quatre pieds, & d'autres enfifl
qui n'ont ni pieds ni mains. Ou bien cela vicnt de ce que Us
petites partks de la femence font d'une figure fi etrange, &
«lans un arrangcment futreguhcr, quilnesenpeutrica
for-
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Naturelle Livre IV. 38$
formcr qu'un fetus monftreux. De la naiflent ces monftrc»
qui n'ont ni trop, ni trop pcude parties,cVdontladifor« mite nc vicnt point dc 1'imagination dc la mere. Des moles. La mole eftcette mafle de chair informe, fansos, &
fans entraillcs, qui s^cft engcndree dansluterusdVnefe- mencc imparfaire. cvmmtnt E>lc fc forme d'une femcncedontlcspartiesfontd'unefW«/f/<"'-
figure fi etrange, quc de leur arrangement il ne fe peut for-mnt' mer un gcrme capab e de produirc le fetus. leuri di- Outrc les divcrtes direrencesdc moles, qu'on confidcrc/fw»cts.
felon leur grofleur, leur figure & leur nombre, ilyena quon nommevivantes,&d autresqu'onditetrcmortes. &"moles On apelle ordinairemcntm6lcsvivantes,celIcsouronr'w"f"'
apercoit un mouvcmcnt fenfiblc. Car le vulgaire, auffi bien que les cnfans,nejugc dc la vie que par le mouvcment. Mais on dit que les moles font mortes, lorfqu'on n'y re- d* celles
marqucaucun mouvementfenfible. qWondit Or je dis qu'on diftingue ordinairement les molcs en vi-etre mor"
vantcs, & mortcs; mais fansraifon, puifqu'cn efct elles'"' font toutcs vivantcs. Car ellesfenourriflcnttoutes; c'cu:a dircquecequcla chaleur naturelleadiffipe;deleurfubftan- ce eft repare par lesalimens;enquoifeulnousavonsdeja dit que confiftc la vic. Or lcs animaux nes'engendrent pas tousde femencc,de „,„„„ „ -
manierc que nous avons expliquee; mais ll y en a meme s-en„e„_
plufieurs, qui s'engendrent d'cux memcs fans femence, ou drent fms fans quclquc matierequienaproche: commenousvoions/«»fw*. qu'il arrive aux poux &auxpunaifes, qui s'engcndrent dcs ordures & dc lafaletedcshommes, & aux vers qui le for- mcnt dans lc bois&danslcfromage,auflibicnqueceux qui s'engcndrcnt du chyle du ventricuic & des inteftins, & quantite, d'autres qui naiflent d'eux memes fansaucune fe* mcnce. Cequife fait lorfquelesparticstcrrcftrcscransagi- tees par la chaleur iur la furface delaterrcfonttellement:
---------------- dif-
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3 84 Philosofhir
jlifpofees entr 'clles, que non feulement clles formcnt Ic
principe, ou le germedevieducoeur, &desartcres,qui s'uniffent avec lcs extremitez des veincs, mais quc meme cllcs compofcnt lc principc du fentiment& du mouvcment du cerveau,des nerfs.des fibrcs &dcsefprits,quiapresavoir cn-fuitc atteint lcur perfeftion, fervent d'inftrumens a la nutrition, au fentiment & au mouvemcnt local dc lcur corps. comment Nous tacherons de vous repenfenterici en generalcet ceUfe fatt. ouvragc admirable dc la naturc. Premierement deces- particsterrcftrcs jointes enfemble il fe forme dans quclque endroit delatcrrequi eft en rcpos un fucrenferme dansles parties les plusvifqueufcs,quilui ferventdenvelope:&en- fuite ce fuc venant a s'cchaufer de foi-meme commcun fermcnt, s'etcnd en ligne droite, autant qu'il cft pofllble, fuivant les rcgles du mouvcment, & forme une vcinc a peu pres droite, qui eftgarniq de plufieurs petites fibreslatera- Ics. Apres quoi cette veinc venant a s'alonger davantage produit commc une efpecc dc petitc veflic parfcmee dc quclques fibres nerveufcs, qui eft le commeflcemcnt du coeur; & ou lcs humeursetanscntrces, viennentasyec- haufer & a s'yrarefierdavantagc, acaufedeladifpofition dc fcs pores: & en-fuitc dans lc batement du coeur, qui eft caufc parles efprits qui coulentdesfucs voifmsdansfesfi- brcs, ellcs fc font unc autrc ouverturc en fortant, qui pouf- fantlamaticrcvlfqueufc, quils rencontrcnt, enforment un long vaiffeau, qui fait lccommencementd'uneartere; Et commc lcs humeurs coulent inceffammcnt de la veine dans cette petitcvefllc, & qucs'yctans rarefiecscllcsfe re- pandent fuccefllvemcnt dans 1'artere achaquebatement, & de la vient que 1'artere formc un long vaifleau qui acom- pagnela vcine.j! & dontles rameauxs'abouchcntavccceux delameme veine. Mais Iesfucs les plus chauds e'tans pouffcz cnhaut en ligne droite formcnt lcs vaiflcauxduccrvcau; |
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f
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Naturelle L ivrie IV. 38$
& decendans verslebasils y formentles vaifleauxdesre-qs,
& des parties genitales 5 au Iieu que les fucs qui font moins e'chaufez etans chaflez vers les cotez par ceux qui le font davantage, y produifent les vaifleaux des membres» com- me des bras, des ailes & des pieds. Suivant les divers pores de ces vaifleaux il en fort divers
fucs, qui felon Icur diverfite produifent des membranes, desos, desfibres, deschairs, des parenchimes & d autres parties. Defortequcverslesrameauxdelaveineporte, le foie & la ratefe forment avec les membrancs, qui Icur fer- ventd'envelope, &quiIeurfourni(Ientraliment; lachair du coeur s'engendre autour d'une petite ampoule fort chaude; & vers lcs vaifleaux qui portent en haut le fang k plus chaud& le plus fubtil, nait le cerveau avec fes cavi- tez, dou les efprits fortant avecviolence& ferepandans dans les parties etcndent fa fubftance & pouflent dans lcs nerfs les membranes dont ii efl revetu, ou par !eur mouve- ment inegal & interrompu ils forment les valvules qui s'y rencontrent.cn pliantccs membranes en de certains en- droits. Or lorfque ces valvules fontouvertes les efprirs cou- lent par 14 fans ccfle, ou par intervales dans les parties, & caufent diverfes fenfations & divers mouvemens, fe- lon les rimprefiion que les autres objets font fur lesnerfs. Mais vers les vaiflcauxdespartiesgenitales, qui portcnt un fang tres chaud & tresfubtil vers le bas s'engen- drent les chairs des tefticulcs, desproftates, delaverge, de 1'uterus, & des autres parties qui fcrvent a la genera- tlon. Or pcndant que Ie fang le plus chaud, qui s'eft engen-
dre dans le coeur fe repand danslespartics, quelquesef- prits moins fubtils fe degageans des arteres & desveines vers les cndoits, ou le foie & Ja rate commencent afeformer, smfmuantdansunematiere plusfubtile, qui eft dans leurvoifinage, cnfontd'abordcommeuneboule Ccc un
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386 PHILOSOPHIE
un peurondc, doufeformeen-fuiteleventriculeentreces
dcux vifceres; ou quantitc de vapeurs coulant continuelle- ment le font alonger vers le haut, ou fcforme 1 oefopha- ge; &verslebas, ou fe forme 1'inteftin, qui ne pouvant etre e'tendu en long par les vapeurs quis'y infinuent, i cauie du peu defpace dulieufe ramafleenfaifantdivers tours lesqucls ne pouvans plus s'alongerdavantage, for- ment 1'ouverturc du fondement. Et 1'oefophage ne pou- vant pas non plus s'etendre davantage verslehaut, pro- duit le gofier,qui fe va rendre dans la cavite de la bouchc, & qui ouvre les levres par le moien des vapeurs qu'il cxhale in- cefianment. Mais vers les deux cavitez du coeur, quantite de fucs rarefiez, qui viennent des vaifleaux dans fes ventri- culcs, coulantde 1'undansl'autreproduifentlachairfpon- gieufc des poumons; ou les vapeurs, qui s'y font engen- drees, forment une infinite de cavaitez, qui fc ramaflant en-fuiteenimtuiaucartilagineux,quiaboutitdanslabouc- he, forment la trachee artere. Sous le foie & la rate aux endroits ou la vcine cave & h
grande artcre fe divifent en quelques branches de part&dau- tre, il fc forme deux rcins du fucqui eft forti de ccsvaif- feaux, & les vapeurs qui s'y etoient amaflees font une cavi- te mcmbraneufedanschacund'eux, qubn apelle ordinai- rement felves du mot latin qui veut dire autantque baffins. Ces cavitez setendent enformededeuxcanaux, quive- nansa s'aflemb!erformentcommeuneefpecedc bouteille» & de la paflans jufques vers le fondemcnt,font leprincipe des ureteres de la vcflie & du conduit de 1'urine, par ou d'a- bord il n'a peu pafler que des vapeurs. Mais lesporesdes reins s'etans clargis avec le temps fervent enfuite a feparer OueU^cs ^eroiffitez> ou lurine qui coulant dans la veffie , eft mihation chafleedehors par le conduitdefline a cetufage.
des am- Ot il faut remarquer que nous avons averti que ces fortes
vunx,qnidc generations lefontdansdesendroitsdelaterrc, ouiiy
a
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NaiukelliLivrb IV. 387
a peu de mouvement. Car autrement fi les parties terreftres ''*»£«*-
etoientagiteesquelquepartavcctropdeviolence, ellesne ^rm /<HM pourroient jamaiss'unird'unemaniere, quis'acommodat^Xr'/* aumouvement dela matierefubtile, quieftrequispourde jjf^j iemblables produftions. Utttx 0H % Dc plus comme la grandeur &lesfigures despartiesles^ ait peu
plus molles de la terre font diferentcsentr'elles prefque juf- de mtuve- qu'a linfini, & que lemouvementdelamatiereeftdiver- mm- /_Ci. _-.__ __.___-/»./. . ,-. _ * «f _- . fV_.,_
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tereftres, entrelefquellescllcfe meut; dela vientladiver- Jj^-
fiteinfiniedes animauxquis'engendrentfansfemencc,ou w"**'" • fans quelque chofe d'aprochant; mais qui font produits par /tttgtn. lefeul arrangement des partiesjde Ia matiere; entrelefquels,^,* fam ilyenaquimarchent.d^autresquirampent, d'autres qui femence. fautent, dautres qui nagent & enfinaautresquivoknt. &c. Et enfin il n'en paroitrajamaisdetantdefortes, que nous ne concevions qu'il s'en peut encore former davanta- ge, acaufe delavarieteinfiniedelafigure&derarrange- mentdeleursparties. Or nous avons fait voir ci-defliisquelagencrationdes
animaux ne fe fait point par hazard. f "■■.■■-. _-■ i ' ' , - ■
C H A P I T R E. XVI.'
T)es aftions fenfttives des animaux oh hntraitcAt* cer-
veau; dufens commun; du fommeil; de la veiUe 1 dela
reminifcence; de Cimagination fimple; de lame-
moire ; des apetits & dts pafftons.
DesatTions
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APres avoir expofe lesa&ionsdesanimauxquiregar-?*" re£ar~
dent la ivegetation, nousalonsparler maintenant feden*lefen' celles qui regardent lefentiment&lemouvement, &qui?""*" ° fefontdanslesanimauxfans le fecours d'aucune penfee par * |
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ie iculmouvement que les objets tant interieurs qu'exte- animaux.
Ccc2 rieurs
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588 P.HiLOSOPHIE
rieurs comrnuniquent aux efprits, aux nerfs, au cerveau &
Qtfellesfe aux mufcles. Et commeil eftevidentqueThomme memc font fans fait tres fouvent de femblablesa&ions, foit en fe prome'- aucune nant, ou en refpirant, ouenfaifantquelqueautrechofe; comwipn n n y a rjCn parconfequcntqui nous empeche de dire la me- ee' me chofe des betes. La caufe prochaihe & gencrale de ces afrions, & qui
contribue raeme a celles de la penfee cft lecerveau AB; Du cer- jans ieqUei nous avons a confiderer fa lubftance, fcs vcntri- cules, fcs vaiffeaux, & ies efprits. La fubflance du ccrveau eftunechair particulicre tiffue
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Naturelle L r vre IV. 389
de petltes fibrcs tres molles & tres flexibles, qui ne fe touc- Comment
hent miitucllement que par 1'entremife de plufieurs porcs, Wf#*a- & qui eft revetue de deux membranes: le cerveau A, &/ j /~ le cervelet B qui en fontlaplusgrandepartie, etans ren- tmt ie fermez dans lecrane , qui eftcncore couvert du pericrane, corps par de la peau & des chcveux; & lereftedefafubftanceex-/« nerfs. cepte les nerfs de 1'odorat D, s'infinuant dans les fept pai- res dcs nerfs 1. %. 3.4.5-. 6- 7- & dans la moelle de 1'epine C, aum* bien que lcs nerfsS. p.quiennaiflent, ferepand par tout le corps avcc les tuiaux dcs membrancs ou clle eft contenue. vfige dcs Lcs fcpt paires de ces nerfs font ordinairement compti-/^ paires
fes dans ces deux vers latins. <*« *«/*• Opticaprimx; ocalos mevet altera, tertiaguftat,
^uartaqt, quinta audit; vagafexta efi -,/eptima lwgu<e. Tourquci La fixiemc paire eft appelleefdg«£;acaufequefesra-/,« fixteme
meaux s'inferent dans*la gorge, dansie coeur, danslcs pasreeji poumons, dans lediaphragme, dans kvcntricule, dans aptlUeva- les inteflins, dans le foie, dans la rate, danslesreins,5/<f- danslc pancreas, dans lemelentere, danslespartiesge- nitales,& dans dautres parties de la poitrine &du bas vejntre. Les fibres du cerveau font tiflues de terllc forte, que pre- Du t^
nant d'un bout lew orgine des ventriculcs du cerveau, jw pres elless'engendren|jparleur autre extremite tout le long des ducervtau. tuiaux mcmbraneux desnerfs, & aboutiffent avec eux a 1 extremite d'e toutes les parties du corps: a quoi il faut a- joutcr, qu'y aiant dcs pores entr'elles, elles Iaiflent des pe- tits intervales, qui les cmpechent de fe toucher immcdia- tementlesuneslcsautres. ,: Ainfi nous concevons facilement quc quand on meut imrufage
Fextremite dunefibre, quelqueeloignneequefoitlapar- tie ou elle s'infere, le mouvement fe communique juques au cerveau, a caufedefa continuite, pourvu qu'il n'y ait rien danslestuiauxdesnerfsquilacomprirnc, cequifait Ccc 3 ouvrir,
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390 PHILOSOPHIE;
ouvrir un," ou plufieurs pores felon que rimpreflion de
1'objet a ete plus, ou moins forte. A quoi ilfautajouter
que ce mouvement peut imprimcraux fibres flexiblesdu
ccrveau de certains plisqui fantcommedcsmarques, ou
des imagesdes objets (\ui ont caufe 1'impreffion.
Quetoutes Qr toutcs lcs parties du cerveau ne fervent pase'gale-
Ui parttes ment au fentiment & au mouvcment. Car tout mouve-
duceivean . r ■ > n. i . j>
, ment qui ie communique au cerveau n elt pas capable d y
p<ts e?al<- cau^r le fentiment & lc mouvemcnt. Et qui plus eft, il y a
ment au de certaines parties exterieures du cerveau, qui peuvcnt fentiment etreblefiees, ulcerees, oumemesenticrementdtees, fans &au mou- que le fentiment, ni le mouvement en foit alte're. A quoi yement. \\ faut ajouter que prefque touteftdoubledansle cerveau •, de forte que le mouvement qu'un objet communique a dcs organes doubles, commeauxmains, auxyeux, ou aux oreilles ne leur pcut pas etre uni, ni leurcaufcrunc feulefcnfation. r Ainfi nous croions que le principal inftrument des fen- du ftns ^ati°ns' du mouvement, &-dcs autres a&iorts femblables commun. des animaux cftfitueverslecentreducerveau, danslinte- ricur de fa fubftance, du 1'on decouvre cette petite glande 7.qu'on nommeidordinaireglandulepineale, oueonario»; a caufe que c'eft laxjue toutes les imprcffions, que les objets font fur les fensfcpeuventunircomme«lansuncentre> & que c'eft de laquctous les mouvemcnspcuventetredeter- minez vers touteV lcs, parties du corps; outre que toutes ' les aclions fenfitives, aufli bicri que celles qui regardcnt lc mouvement & Ia penfee font tres aifees aconcevoir Sc peuvent etre clairement cxpliquees par cette hypotefe. Lcs ventricules du c.erv.cau font ces grandes cavitezi.2.5.4- ve"~ qui s'etendcnt bienavantdanslafubftance ducerveau, & ,.,„.*.. qui ontplufteursporesdansleurfupcrficie interieure. qu» rcpondent aux nbres du cerveau. Et ceft laousengefl- drent les efprits animaux, qui fe rc'pandent par tout Ic corps. .. Ces |
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....... -v-*. -■■-■■,
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■■•TV-^---~- ■-- .......^^P^'» ^.V-^V^WW.
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NaturelleLivre IV.
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391
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Ces cavitez (comme il paroit dans le cervcau d'un mou-
ton que nous reprefcfttons ici) etanscontinuesentr'elles> & n'en formansqu'nefeule. font ordinaircment divifees en quatre parties, ou ventricules; dont lesdeux premicrs 1. x. font apellez fuperieurs; lefquels etans fituez vers le haut du cerveau. s'etendent au long & au large vers les co- tez & vers le dcvafit & le derriere. Le troizieme qui eft fi- tue dans le milieuaudeiTousdesdeuxpremiersadeuxou- vertures, dont celle de dcvant 5 deccnd vers la glande pi- tuiteufe,qui eft fituee vers la bafe du cerveau: & 1'ouverture de dcrricre 6, qui eft placee lous le conarion 7, fous les tef- *« 8, & fous les mtes 9, fe va rendre dans un long conduit. qui
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3 91 P H I L O S O p H 1 E.
qui joint le troizicme ventricuie avec le quatrieme. Lequa-
trieme ventricule 4, s'e'tendant depuis 1 extremite dc ce ca- nal dans ceventricu!e, fe va repandre entrele ccrveletB> & la moele de 1'epine C. Les v^iffeaux de la tetefoutreiesconduits limphatiques qul
2>« vailfe- y tnontent) font diferens entr'eux; car il y a des artcres qui
aux du portent continuellement au cerveau le iang le pluschaud,
cerreau. qui fort fans ceffedu coeur: & il ya desveinesparoule
lang retourne de nouveau de la tete vers le coeur. Or
tous ccs vaifleaux tirent leur origine des arteres carotides,
& des veines jugulaires, qui paffent par Iatete& par le
cou; &quelquesuns d'entreuxferepandentdans lesvcn-
tricules & y verfcnt les efprits, commele tijJuchoroMes
D D, qui fe repand de part & d'autre dans les ventricu-
les, avant que de s'infmuer dans la cavite de la dure mere
parle conduit commun E; & cet amas de vaiffeaux qu'on
nomme quelquefois rete mirnbile environne la glande pi-
neale. Mais le reftc des vaiffeaux fervent principalement
a fournir 1'aliment au cerveau. & ferepandentdanstoute
fa fubftance & dans les grandes cavitez quc forment les
ce quecefi deux membranes.
qne lesef- Lesefprits du cerveau, qu'on nommc d'ordinaire ef-
frits ani- prits animaux, font des vapeurs tres fubtiles & agitees avec maux; en beaucoup de viteffe, qui fortant du ftfng le plus chaud, que q:iellieuils\c coeurp0ufl-e fans ceflc dans fondiaflole vers le flexut 'drtnt "& "koroidcs* & dans Ics vaiffeaux qui environnentle comri- commem m» tranfpirent par lcs pores des vaiffeaux dans les cavi- ils fe re- tez des ventriculcs&ferepandcnt avec impetuofite' de la ymident, dans lesnerfs &dans toutlc corps, par lesintervalcsqui fdnt cntre les fibrcs du cerveau.
m diallole Q-uan(^ ces efprits pouffcz par le dia/lole du coeur entrent
&du fy- d*ns les ventricules, le ccrveau fe hauffe & fe dilate; mais
fiole, dansle ftfto!eils'afaifTecn-fuite,lorsque 1'airqui entrepar
le nezdans la refpiration rendccs efpritsmoiiischauds.Ceft
pour-
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Naturelle Livri^ IV. 3PJ
pourquoi le coeur & lecerveaufedilatent&fereflerrent jpturqtm
tous deux fucceffivemcnt dans un meme temps. les quali- Et parceque l'air, quc nous refpirons, fc mele avec letez-de l'a"
fang des poumons & avec les efprits du cerveau, de la vient n'us f"tl" quc felon fes qualitcz diferentes, nous nous fentons forti- *eHt ~*.. fiez.ouafoibhs. «„«/,/«» Mais dc peur quc Ics efprits paflansdu troizieme ventn- qH-eiUt
culc?,6,dans lequatrieme, &delaencoreplusavantnc/e»f^/£. fe diflipaffent trop dans lcs intervales,qui font entre ces par- rentes. ties; le quatrieme vcntriculc a ete premierement cnviron- Caufes qui b6 dune membrane delicate, quile fermeexa&ement dce*»techent tous cotez; & il y a une union tres etroite entre le cerve- Xr?±r let & lamoeledefepine; outrequetoutescesparticsfont|™"^rf-£ encore revetues d'une menabranc durc, qui les retient fuffi- ejirits altir fanment les unes auprcs des autrcs, & qui empeche la trop m*ux. grandcdiffipation dcs efprits. De meme que.Ie chile feforme dans lesmteftinsavcc Quelis
lcs cxcrcmens grofficrs, & le chyme dansle foie conjoin- ejpmsani-
tement avcc labilc; ainfi pendant que les efpritsanimaux mauxsen*
$'engendrentdans le cerveaude lamanicreque nousavons^endr,eut
decrite, il sVforme cn memetemps un excrement pitui- tm10tn e"
..■',.. . r . -r ment avet *teux, qui coulcdanslenez parles pores dcs procgffus ma- ^ p!tHtte
millaires; &qui paffant par 1'anus, ou par 1'ouvcrture 5 dans le
du troizieme ventricule, coule parlune cfpece d'enton- ctrviau.
noir dans la glande pituitcufe qui eft au deffous , & de-
cend cn-fuitepar le palais dans Ia bouche. Par ou l'on
voit manifeflement que la generation de l'un rfempechc
pascelledelautre.
Selon le mouvemcnt divers de ces efprits, ils font pro- Qyt lt
pres a ouvrir divers pores dans le cerveau & dans les ""*"'.
nerfs, comme diferentes clefs peuvent ouvrir divcrfcsment dt"
ferrurcs. Or c'eft pour cette raifon qu'autre cft le mouve- ]£"/"/"
ment ducorps danslajoie; autre dans la triftcffc; & ^■-clmmeU
trecncore dansdautrespaffions. Et lorsquc ces efprits(Ufquifcrt
D d d font
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394 • *' * H.*"% ° s o p h i e
* ottvrh iont erl grtfi^Je abrjndarice,? ou qu'ils fe meuvent avec im-
difertnsfo- petuofite, ifc dilateht le cerVeau avec tous les nerfs qui
rcs du ctr> y (ont atachez; de meme qu'un ventimpetueux enfle tous
ttaa&des^cs corclag€S &un vaitfeau: cc qui arrive touiours du-
ner"' rant la veille Maissil arrive quelesefprits ioient cn pe-
tite quantite, ou dans une moindre agitation; alors lc
cerveau s'afaifle &fe repiie conjcintement avec les nerfs;
comme nous voions qu'il fc formedivers plis dans unc
voile lorlqu'il fait tres peu de vent.
. r • Les efprits coulent hors des ventricules oudoucement,
trimaux ou avec impetuoftte. Ils coulent douccment, lorsqu'ils
fe repan- fc repandcnt egalemcnt par tout le corps cn paflant par les
dent dans pores du cerveau qui nefont qu'cntr'ouverts. Et ils cou-
Usparties. lent avec impetuofitc, lorsque ks pores du cerveau etant
toutafait ouverts& dilatez, ils pafTent cn abondance&
avec beaucoup de vitefle vers telles parties; & qu'ils les
remuent avec violence, cjrnmeiiparoit dansles excrci-
cesviolents.
Etafin queperfonnenes'etonne dece quelesefpritsani-
rwlens maux.qui fe meuvent fi doucement dans le corps,Iorfqu'on
qutls exci- eft en repos.puiftentdonnertant de forceaux mufclcs(com-
ttntdamUme on voit,par exemple, dans la luite, dans les pierres que*
ctrps. l'on rue avec roideur,& dans les coups violens que 1'ondon-
ne.&autres exerciccsfemblables)que non feuiementonpeut
mouvoirparleur moienles corps lespluspefans, les plus
durs& les plusgros; mais que memeon les peutbrifer,
oumettre enpieccs,& fairefureuxles impreilionslesplus
fortes; il ne faut que confiderer queleau d'un fleuve qui
couleiidouccment dans ionlit qu'apeine ellepeutmoU'
voir les moindres roleaux qui y croiflenr; vcnant en-fuitc
aprendrefon courspar kscatara&es des eclufes fait touf-
ner, haufler & baiffer avecune impetuofke extraordinaire
Ics machincs les plusgrandes, & les plus^ enormes , dont
plufieurs artilans fc fervent d'ordinaire loit pour> moudre t
du
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«•
NATUIjtELLE Ll VRE. IV. £0
du bted, foit pour forger du fer, pour icicr dcs pou- . •
tres, ou pour faire quelques autresouvrages; & que tom- bant en-fuite de ces detroits dans un lit fpacieux, eile pouifc avec violence touslescorps qu'elle rencontre. Car c'eft decettemanierequ'onpcut concevoirle mouvementim- petueux des efprits animaux, qui iont determinez par lcs canaux etroits dcs nerfs dans des mufcles qui en etoieut de- jaauparavant ademi remplis. Et on n'a que faire d'aprehendcr que le cours impetueux v«urquti
des efpritsanimaux dans lesmufclcsa'arrete,ouiieretar-«/4 riem- aefenftbkment la circulation 4tt fang qui s y fait. Par- feche point cequeles pores par ouksefpritscoulentparksnerfsdans tf"eW<»»2 les chairs & dans les fibrcs des mnfcks en ics dilatant<fontneariU^ diferens & aifcz eloignez des conduitsmembraneuxdes^"' " petites veinesSc des artcres,paroulefangfemeutd'ordi- ' naire; & ainfi lecours du fang, que k coeur poufle fans cefFe par les artcres dans les veines des mufclcs, ne peut e- trearrete, ni ralenti par le mouvementviolent descfprits animaux dans lesporesdcs mufcles, qui font diferens & affez eloignez des conduits dcs pctites veines &desarte- res. Ets'il arrivequele cours desefpritsanimauxqui cou- kat dans les mufcles reffertent tant foit peu lesveines & les arteres, qui s'y trouvent; alors le fang coule plus vitc dansces detroits, bien loin d'e.trcarrete, ou retarde dans fon cours; de meme que les eaux vont avec plus de rapidi- tecnpaflantpardescatara&es.que quandeUescoukntdansi ' kutlitJ v :, ' , ^ Apresquelesefpritsanimauxetansfortis du cervcau, fe ctliatl0H
font repandus pas tout le corps, ils fervent en partie a la fos eftritt nutrition des patties folides, parouils paffentj mais ils munnm. s en difllpe anfli une partie par uneti^afpiration, "mfenfibk; &k reftes'infinuant dans lcs veiaes fe mele avec lciang, avec kquel ils coulent encorc versie eoeur;& d ou en- fuite remontant au cerveau ils fe repandent de nonveau par tou- *es les parties du corps. Ddd i Oa |
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396 PHILOSOPHIE.
Quiisfer- QaPcut aifement reconnoitre que les cfprits animaux
rent d'ali- fer/ent d'aliment aux parties folides, en confiderant les
ment aux xTna.Ia.dies dangereufes des ncrfs, comme la paralyfie: ou
folld" blCn ^or^u'ils f°nt ble^"cz. piqucz, ou foulcz , ou qu'il y a
contufion: caralors ledefaut dcfpritsanimaux, leurin-
temperic, ou leur cours dcregledeffechentles parties foli-
dcs, en corrompent 1 habitude, y caufent des ulceres rem-
plis de 1'ang corrompu, & donnent occafion a d'autres ma-
Jadies tres facheufes.
II y a trois fortes d'a&ions qui regardent le fentiment &
le mouvcment des animaux; a fcavoir la reception de
robjet,l'apetitfenfitif fimple, & lemouvement naturel.
Delart- Lareceptiondc 1'objetcftccttea&ion fenfitivedc 1'ani-
ception des mal, par laquelleil recoit lcsimpreflions quele mouve-
cbjets dans mentfa ob/ets fait fur les organes des fens, fans y faire au-
/«»r^««cune attcntion> &fansaucuneinteliigence.
e5JeJll'ny ^r nous ^erons voir ^ans ia mitc *¥*■ ^n'yaricn 9UC le
aauele mouvement qui foit regu dans les organes; & nous le mouve- prouveronscncoreplusclairement quand nous traiterons mm qnijr desperceptions. foit receu. Cette reception cft de trois fortes; a fsavoir Ic fentiment
Que cela fimpic, ia reminifcencc fimplc, & 1 'imagination fim- foffif w;plc. " ^Raifonde J"aPPe^c Ces rcceptions, fimplement reccptions, afm
cette dift- ^e ics diftinguer du fcntiment, de lareminifcence, & de rence. 1'imagination, qui fe faifant dans rhomme avcc attention & par le moicn de lapenfeefontpourcetefetappelleesper- . . ceptipns. ment Cim- *~c ^entiment fimplc confifte dans Ie mouvement que k& flit objets imprimentauxfibresdesnerfs, & qui paffant juf- quesau ccrveau, fe communique enfin a 1'organe du fens
commun, ou au conarion par le moien dcs efprits animauX quifontdansle cerveau. Et de la vient qu'on divife ordinairement les fens en deux: a
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Naturelle Livre IV. - 397
a ($av6ir en fens exterieurs, qui confiftent dans le mouve- Dufenti- ment quc les objets communiquent aux flbrcs cxtericu- ment exte~ rcsdcs organes; &en fens interieurs, entantqu'ils fontr"m*^*""' portezaforganedutens commun. terteur. Selon la diverfitc des obiets fenfiblcs, & ladiferencc DUrenti_
des organcs les fens fe trouvent au nombre de cinq; a f?a- meJ rm~ voir le toucher, le gout, lodorat, Touie, Ia viie. pu, Letoucherftmplement dit eft celui des iens par lequel Dntou-
on apereoit lcs qualitez ta&iles des corps terrcftres, com- ther. mc la chaleur, la froideur, l humidite, la s'e'cherefle, l'a- prete,la douceurau manicr, lapcfantcur, laiegerete, le chatouillement, ladoulcur &autres femblables, qui pro- cedcnt du mouvement diferent desnerfs, qui font repan- duspar toutlecorps. Le gout fimplement dit eft un fens par lcquel on fent les Dugok.
faveurs des corps terreftres lorfqu'etans diflbus dans la bouche& melez aveclafalive, ils agitent diverfement les nerfsdelalangue & dcspartiesvoifines. L'odorat fimplement diteftunfens parlcquel felon le DeCodo-
mouvement diferentdesnerfsquisinferent danslaracinem''' du nez vers l'os cribreux, ont fent les diverfes odeurs des corps terreftres , qui font diflbuts en des parties tres fubti- les,lefquellesvoltigentdans 1'air. L'ouie fimplcmentditeeft un fensparlcquel felon lesD' lme'
divcrs tremblemens deTairquifrape le timpande 1'oreil- lc, on entend divers lons. Lavue fimplement dite eft unfens parlequelon apcr-D''4 yue*
soit la lumiere & les couleurs, felon le mouvemcnt dif e- tent des boules du fccond element, qui frapent laretinc de 1-oeil. Le fentiment ne dure que pcndant la veille, & cefle dans
lefommeil. La veillc confifte dans ladilatationdu cervcau, ^A^DtUftillt
cauleepar une quantiteiufifantedefpritsj cequiiaitque Ddd3 les
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39$ Philosophie
lesorganesdesfensfont tendus&que parcemoicn ilspeu-
vent communiquer aufenscommun danslecentreducer- vcau les impreflions, qu'ils ont re§ues des objets. Or toutes les chofes qui peuvent augmenter les efprits,
Deu elle Du les agiter davantage; foit en echaufant ou rarefiant le pocede. fang; fbit en ouvrant ks pores du refeuil choroides, & des arteres carottdes, foit en agitant le corps avec voilcnce (oit en fe repofant, ou dormant mediocrement, ou de quelque autre manierc quccefoit, toutes ees chofes la, dis-je, ex- citent la veillc. Le fommeil confifte dans lafaiflemcnt du cerveau: ce
Du fim-qpi yient de ce que les efprits ne font pasaflezagitez, ou
me,i' de ce qu'ils ne font pas cn aflez grande quantite; & de Li
vient quc lcs organes des fensfont incapables de commu-
niqucr au cerveau & au conarion les impreffions, que les ob-
jets ont faites fur eux.
Or toutes les ehofes qui ralentiffent 1'agitation dcs ef-
®jt.clle ^prits.ou qui endiminuent la quantite;foiten cpaifliflant, ejt acauje. Qn en refrojc[i(]ant: je fang t f0it cn bouchant les pores du refeuil choroidestoxx des artcres carotides, ou bien en les difli-
pant,toutes ces chofes la dis-je apefantiffent lecerveau& font caufedu fommeil. Et 'par la on pcut deja voir comment le fommeil pcut
proceder dc plufieurs caufcs diferentes, comme des longues veilles, dutravail&delafatigue, d*unexcesdechaud, ou de froid, d'une evacuation trop copieufe, d'une fri&ion, douce, de 1'agitationdun bcrceau,dumurmuredcs eaux, duchant, desteenbres, dufdence, de la folitude, de 1'oifi- vete, delale&ure,ouFonaportepeudattention, desali- mens froids, ou humides* ou quc l'on prend en trop gran- de quantitc, des medicamensfroids, commeeftl opfat»* ou bien de ce que le ceryeau efl: comprime. Le fommeil eft profond, lorfquclesncrfs&kcerveau
venans isafaiffer, tous les fens font afToupis: ouHn'eft
qu'en
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Naturelle Iivri IV. 399
qtrefl partic, lorfque quelques parties du ccrveau & des 2)«/«w-
nerfs venans a s'afaifler, il refte quelques poresouvertsw"'/,r°- dans le ccrvcau, par ou quelques efprits coulent pour fairc^0^'^'^ fentir quelque objet, ou pour mouvoir quelques mem-ff uJ^ut bres: commc u arnvc aceuxquiiepromenentpendantle^,^,/^ fomraeil, ou qui repondcnt en dormant aux queftions qu'on lcur propofe. La reminifcence iimplement dite confifte en cc que les Be.4n~.
traces que le mouvement des objets alaiffeesdanslecer-;w'"'-'fmv* veau fe prefentent de nouveau a 1'organedu lens commun. L'imagination fimplcment dite confifte en ce que les Del,ma'
nouvclles images, qui ont autrefois ete' tracees dans le cer-&mtm- veau par les fens, viennent a fc changcr diverfement,a cau- fc du mouvement & de la difpofition des efprits animaux, qui heurtent contr'elles; & parcequ*elles font enfuite com- muniquees a lorganedufenscommun. Lorfque ces imagcs fe prefentent a des animaux pendant De U
la veille, on les apeiledumotgrec/^a»//*/fo, c'eft a dire pbantaijte imagination; & lorfqu'elles fe rencontrcnt dans les ani- ^" *"/'"• maux pendant le fommeil, on leur donne le nom de*"* fonge. La memoire fert a lareminifcence & a Pimgination; & De[a m</,
clle confifte dans les marques, ou les traccs que le mou-mQin. vcment, ou rimpreflion des objets a laiflees en divers en- droits, dans les fibresflexibles&delicatesducerveau. Car a moins que les traces que les ob)ets ont faites dans le cer- vcau n'y reftent quelque temps imprimees, ileftabfolu- roent impoflible que 1'animal fe rcflbuvienne d'aucune chofe, niqu'ilpuiflerienimaginer. x La memoire eft heureufc, ou infidelle felon la conftitu- D'f" v,m
tion ducervcau, &felon quon eftplus.ou moinsacou-^'1^ tume a fe reflbuvcnir deschofes; car ceftparla que tesm"imde traces denaeurent plus, ou moins fortcment imprimees m{mtre, danslafubftance du cerveau. Tout
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4C0 P H ILO SO P HIE.
Tout ce que nous avons dit ici dcs trois manieres.dont
• les imprefiions desobjetsfont recues, parojttra plus clair dans la fuite, quandnous viendronsaparlerdespercep. tions. Desapetits L'apetit fenfitif fimplement dit eft un ccrtain mouve- jenfuifs. mcnt des efprits qui fuit del'impreiTion du cervcau, & par lequel ccrtains porcs dcs nerfs font chatouillez d'unema- nierc propre a lcs ouvrir, ou a icsfermer: d'ouvientquc 1'animal eftporte a rechcrchcr, ouafuir quelquechofc. Tcls font la faim , la foif, les defirslafcifs, & 1'averfion que quclques-uns ont pour certaines chofes, comme pour un ehat,pourdufromage & autres chofes fcmblables. Des paf. Cct apetiteft fouvent acompagne de la paflion fcnfiti- fior.s qui les vc, qui confifte dans le trouble, ou dans un etat confus du accowpa- corps, Iequei procededu fang&dcsefprits, qui etans a- gnent. gjtez ^c <jj verfes manieres, par 1'impreflion qui a ete re^uc dansle cerveau, ou par quclque autre caufe, dilatent ou reflcrrent (a proportion de leur mouvement) diverfemcnt lcsvaiflcaux & lcscavitez du coeur, & agitent dediverfes manieres lcs autres parties»du corps. De leurs Car felon quc les efprits font plus, ou moins abondans, diferences ou plus, ou moins fubtils, ou bien plus, ou moins forts, & de leurs plus, ou moins inegaux,ou agitez de telle, ou telle maniere «aufes. Ais ont auffi un mouvement diferent;fuivant lequcl ils font propres a ouvrir (commc diverfes clefs ouvrentdivcrfcs ferruresjtels,ou telspores du cervcau& des nerfs, & en cou- lantdansdiverfespartiesdu corps,lesdilatcr,oules fcrmer, ou bien les agitcr d'unc manierc diferente, & difpofer ainfi tout le corps de divcrfes facons. Ainfi, par exemple, lorf- que les efprits font plus abondans qua 1'ordinairc, plus purs & plus agitez, ils excitent dans le cocur & par tout le corps des mouvcmens, qui nous peignent d'ordinaire des fignes d'amour, dc joic, defperancc, dc conftance, dedouccur, & de la bonne conftitution du corps j mais au contraire lori- |
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Nattjrelle Livri IV. 401
qu'ils fontcti trop petite quantite, ou moins fubtils &
moins agitez.&que leur cours eftinegalj alorsils cou- lcnt vers les parties, qui reprefcntent d'ordinaire de Ia haine,de la crainte, de la triftefie, de la malignite, une mau- vaife difpofition de corps, & d'autres pafiions mauvaifes. Et lorfqu ils coulent doucement & que leur cours eft e- gal, ilspeignent des marquesdemodeftie,dcdouccut& de bonte; mais fi leur cours eft inegal & impctueux, alors ilsfontparoitre des fignesde fierte,dorgueil & decole- re. Or la colere vient principalement de ce que les efprits etansmusparllmpreflion quon a re^ue dans lecerveau agitent les petites fibresdes conduits de la bile d'une tel- Iemaniere,que les plus fubtiles & les plus chaudes parties decettehumeurfcmelansaveclefang, & paflant vers ie coeur y dilatent ce fang avec violencc & pouflent les ef- prits avec plus d impctuofitc dans le cerveau: comme auf- fi latriftefle procede princepakment de ce que les efprits animaux ouvrans quelquesporesdanslaratc, enchaflent dufang qui eft le moins propreafedilater, lequelfeme- lant avec le refte du fang quiy eftcontenu, coulc de la par le foie vers lc coeur, ou ii empcbhe la rarefa&ion con- venable du fang, & la vitefle du monvement cfprits. Chapitre. X VII.
Des a&ions des animaux quiregardent lemeuvement;
ou dti mouvement naturel. APres avoir explique les impreffions des objets qui
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Du moii*
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fontrc?ues dans lecerveau, &I'apetit fenfitf, nous
alons maintenant parlcr du mouvement naturel des ani- vement maux, qui confiftc en ce que les parties de leur corps lont mues de leur lieu, fans la determination daucunc penfee, par les efprits animaux, qui fortant avcc impetuofite des ventricules du cerveau » prennent £ e e leur
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4<5Z PHXLOSOPHIE?
leur cours dans lcs nerfe&dans les mufcles qui (ont atachcz
aux parries, & cn les enflant les dilatcnt fcion leur iar-
geur, & lcs rcflcrrent fclon leur longueur; ce qui reC
femble aflez bien auxmouvemens des automates, ou des
machines hydrauliqucs, oudecellesquifcmeuventpar lc
moien du vcnt.
De la Car les mufcles font des parties qui durant leur
putture formation fe font atachez aux parties folides, &
"^ qui font compofezd'unc chair tres poreufc, laquelle eft
revetuc de tous cotez d'une membrane aflez epaiffe, &
de nerfs dans lefquels il y a des pores & dcs valvules qui rc-
gardansdans lacavite des muic!cs, donnent paflage li-
bre aux cfprits animaux, mais quipar leur fkuation en
0 . empechent ie retour.
tnouve- ' Ainfi lesefpritsanimauxcoulansenaflezgrandequan-
mem de$ tite'&avec affez vitefle dans les mufcles, par les porcs &
msmbres par ies valvules des nerfs, & nc pouvans retourner a cau-
depcnd du fe de la fituation des valvules &de la figure despores,lcs
eours des enflent neceflatrement cn les dilatant fclon leur largeur,
epitsdans fccnlcs racourciflant: cequi faitqifils meuvent ainfi la
lamufiles. parCje en }a tirant.
Or l'on peutvoirfenfiblement que le mouvement na-
7*J' e turel procede du cours des efprits, fi I'on confiderc le li-
U mtwe- ma5ori A B C, qui eft enferme dans la fiole de verre D.
ment d'un Car dabord qu'il commence a ramper, incontinent Ies
UmApn efprits avec cesefpeces depeiites bouteilles i, z, quon dc-
qui rampe. couvre ienfiblement, font chaflez de la queue A, vers lc
milieu du corpsB, & de la en-fuite vers latetc C. Mais
aufli-tot quil cefle de fe mouvoir, on remarquc que le
mouvement de ces petites bouteilles de la queue vers Ia
tete eft aufli arrete. Et fi en-fuite ii commence a rampcr
de nouveau, on apcrcoit auffi d'abord que ccs petitcs bou-
teilles avancent de la queuc vers la tete. Or il femble
quedanslemouvementd'unlima$on,iifefait une circu-
lation
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Naturelle LiVRE IV.
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4-0?
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lation defprits ; dc fortc qu'ils paflent de la queue vcrs
la tete par le ventrc; & retournent en-fuitc dc la tetc vers la queue par le dos, pour repafler encore de ia vcrs la tete. Tout Ie mouvement des membres fe fait reciproquc- Que u
ment dans des parties opofees, de forte quc fi une partie mouvc- cft mue a droit ,en haut, ou en avant, clle fc meut en-mnt &* fuite fucceflivement a gauche, en bas, ou en arricre. Mais^. , pour mieux concevoirla chofc, ilfautfaireicila dcfcri- -^ ^*1 ^J[f" ption de la fabrique de deux mufcles opofez dans 1'oeil, Jentddns ou dans quelqu'autre partic; car par ce moien oncom-^ partjes prendra facilemcnt ladifpofition des mufcles & leur mou- epofies. vement reciproque. De lafa- Ainfi B & C font les dcux mufclcs qui tourncnt 1'oeil A *"?"' <*".
tantot adroitSc tantot a eauche; & chacundeux a unfflfM Eee^ nerfW^
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Philosophi e.
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4-0
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nerf particulier; Ic mufcle droit aiant le nerf D E, & le
gauche aiant le nerf E G. Dc plus il faut remarquer que vers leur commencement, ou leur tete, & ailleurs, ou ils font joints eti- femble, ils font feparez l'un de fautre par une membrane epaiffe, oudelicate, aians vers D& F des valvules membraneu- fes, qui regardant vers la cavitc des muf- cles, permettent librement aux efprits, qui entrent du cerveau dans lcs nerfs, de couler dans les mufcies; mais qui les em- pechent de retourner de la vers le cer- veau. A quoi il faut ajouter que dans cette membrane, qui fe'pare les deux muf- cles.ilyadautresvalvules, Htue'escon- tre fes poresH K, qui font larges d'un cote & tres etroits de 1'autre; 5c dont l'une G. quieftfituee contre lc cote le pluslarge de fon pore tend du nerf gauche F, G, dans le nerf droit D E ; & 1'autre E qui eftatache'eaueote leplus large defonpore, tenddu nerf droit D E vers le ncrf gauche F G. Les mufcles etans ainfi compofez dc
ces parties font les organes du mouve- ment & du rcpos, & determinent le mou- vement tantot versla droite, tantot vers la gauche, tantot vcrs 1'unc & 1'autre re- ciproquement.&rantoten droite lignc. Car premieretnent, lorlquil necoule point d efprits avec impetuofite par les nerfs D E, & F G, dansles mufcles de l'oeilB,C,toutesles valvules fe ferment, & les efprits qui ne fbnt qu'en petite quantite dans chaque mufrlc ne pouvans les ctendre, coulent fucceflivement & lans
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T>e firi
lifage. |
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Defcrip-
tiendtm «eilqui efi
tn repos. |
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NafURELLELlVRE IV. 40J
fans impetuofite de l'un dans 1'autrc par 1'ouvcrture des
valvules, & laiffent ainfi 1'ocil cn repos fans aucune ten- fion. Maisquand les efprits font determincz avec unc egale Defcrip-
impetuofite du cerveau dans les mufcles B C > par ccsti9" d'un deux nerfs, alors leur cours etant continuel ils s'y meu-fl^/w' ventavec plus deforce,&ilsferment les deux valvulesGfram &£, qui lcs empeche de pafler d'unmufcle dans 1'autre en u' au travers des pores de la membrane qui lcs fepare : & les valvules D , F etant e'tendues par les efprits > qui font efort pour retourner des mufcles rers le ccrveau par les ncrfs D E> & F G, leur bouchent le paffage. Et de cctte maniere les dcux mukles opofez etans egalement en- flez tiennent 1'oeil dire&ement tendu. Or fi les efprits coulent fraichementdu cerveaudans
l'un des mufcles comme DEavecunpeupIusdimpetuo- tfnnoeil |
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tourne vers
UdroUe. |
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ftte que danslautre; alors lavalvuleE
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fe ferme de telle forte, qu'acuns efprits
ne peuvent pafler au travers, ni par fon ouverture.du mufcle droit B, dans lc mufcle gauche C; de forte que les efprits de ce mufcle qui par leur mouvement tendent toujours autant qu'ilfe peutcn droite ligne foulevent la valvule G, & ouvrantleporequclle bouchoit,paflent de la dans Je mufcledroit B, & le dilatent & l'acourciffent conjointement avec les efprits, qui y coulentavec impetuofite par le nerf O E, faifans ainfi tourner 1'oeil de C enB vers la droite. |
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D'un oeit
tourtte vert |
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Mais au contrairc lorsque les efprits coulent fraiche
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ment du cerveau par le nerf F Gavec un peu plus dim- ,
petuofite quepar 1'autredans lemufcle gaucheC& quc ut4tube" leur cours continue, alors lavalvuleG fc fermc de telle - £ e e 3 fortc
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PHlLOSOPHIE
forte, qu'aucuns efpritsnepeuventpUis
paffer du mufcle C dans le mulcle droit B;
' & en meme temps les efpritsdu mufcleB
qui tendcnt fans cefle,entantqu'il fe peut,
afc mouvoir cnlignedroiteouvrant laval-
vule E &lc pore qu'cllebouchoit, paflcnt
par la dans lemufclegaucheC,&l'cnflant
avec Ics efprits, qui coulcnt du ccrveau
avec plus d'impetuofite par lenerf F G,
quc par 1'autre D E, en me^me temps
quils ferment la valvule, lc dilatent &
1'acourcifTent; au lieu que le mufcle B
s'alongc; faifant ainfi tourner 1'oeil K
de B en C vcrs la gauche.
Or la raifon qui fait, qu'un endroit de la valvule.qui
fepare les nerfs venantasouvrir ,les efprits ne peuvent
couler par la dans le mufcle opofe quc par un des cotcz
dun des pores, fanspouvoir pafler&re-
paffer indiferenment&fucccffivemcnt par
la delundanslautrc; laraifon,dis-jede
ceia efl; ( commc nous avons de'ja dit) que
les poreslKde Ia membrane, contrelef-
quels iesvalvules G Efont fitue'cs, font
d'une tclle figure queducote, qucla val-
vule bouche, ils font fortlargesaulieuquc
de 1'autre s'etreciflant peu a pcu ils vonta-
boutir dans un autre ncrf:& c'eft pour cettc
raifon que les efprits peuvent paffer faci-
lement par le cotc le plus large dans le
ncrf opofe; au lieu que de 1'autre cote»
quicfl: plus etroitilsn'ypeuventpointdu
tout pafler, ou du moins tres dificik-
ment.
Etlon comprendra ceciencore plusfacilement,fiYon
rc-
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Fourquoi
les efprits ne peuvent quelquefois pjjfer que par un des cotez, de U valvule. |
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Naturelle Livre IV. 407
remarque queces pores ,qui fontlarges d'un c6te, &e- Difirme
troits de 1 autre & garnis de leure valvules par lefquelles les des pores
cfprits coulent fucceflivement d'un mufcle dans l'autre,/wo«/^
ne fontpas toujours courts comme vers I 8cK mais font'/?""««-
aufli affez-longjCommeils fontici reprefentezvers i8iz;l'mfuCcef'
ainfi quon lespeutaifementconcevoirparrimagination.v^f"1
, r 1 ' /r ' 1 • dansles lorfquelaneceihte lerequicrt. m«M..
t■ f 1 , r • 1 muicies.
Enhn lc cours, que prennent les efpnts animaux dans W /,
Ics mufclcs pour lcs mouvoir & pour lcs dilater, eft fi a- «»M des
bondant, fi impetueux & fi conftant, que cequi en paf- efpritsani- fedanslcs veines, ou la diflipation qui s'cn fait dans le maux e(i mouvcment dcs parties, & dans quelqu'autre occafion, e- w"i««" tant peuconfiderable,ne peuvent aucunement empecher *#'*■/•''' Ia dilatation&la tenfion des mufcles. l^LT"11' Orparlelonpeutdejareconnoitre que le mouvcmentw/aA^x
dcs efprits qui coulent fucccflivement avec impetuofite dans les nerfs D E, ou F U , peut tourner 1'oeil tantot vers la droite, &tantotvers la gauche; &quepar la onpeut concevoir & dcmontrer commodement les inflexions & la tenfion de toutes les parties du corps. Mais il ne faut pas omettre ici, que lorfquc cctte deter- comment
mination nouvelle & continuelle du mouvementviolent/«</*«.*; des efpritscefledans tousles deux mufcles, ou dans l'un mnfiles fe desdeux;d'abord quelques efpritsqui font entrez dans les &*fi*ntnt dcux mulclesopofez, ou dansTun desdeux, fediflipent1^"rfJcw' a caufe dclcur legerete, fansetre cntretenus par d'autrcs:e e " cequi faitque les valvules, qui etoient auparavant ten- du& & exa&cment fermecs par lccours abondantdesef- prits, viennent a s'afaiffer, & que lcs cfprits, qui font con- tenus danstous lesdeuxmufcles, oudansl'unfeulement, etans preffez par la contrac"tion naturelle dece mufcle font chaffez en partie dans le mufcle opofe, & en partie par lc nerfvers le cerveau: & c'eft pourquoi l'un dcs mufcles,ou tous lesdcux.quietoientauparavant enftez parleselprits qui
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4op, Philosoph t e
qui y couloient,& par ceux qui y etoient cntrez , S'afaiiTent
incontinent, & perdent entierement leur tenfion.
Le mouvement naturel fe fait continuellement, &
fucceflivement, ou feulement en de certains temps. caufesde Entre les mouvemens naturels qui fefontalternativc- |
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U refpirtt'
tien. |
mcnt, le plus confiderable
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eftcelui de la refpiration
daus ceux qui veillent, ou
quidorment; laquellecon-
fifte cn ce que l'air entre
dans les poumons & en fort
fucceffivement; ce qui vient
de ce que |les pores du cer-
veau, qui regardent dans les
mufcles opoiezlefquclsfer-
vent a la rcfpiration, & qui
font pourvus de nerfs, de
valvules&de pores.commc
nous avons dit ci-devant,
font inceffanment ouverts,
meme pendantle fommeil;
& que le ncrf ,par cxemple,
CGA, qui eft deftine a in-
troduire 1'air dans lcs pou-
mons, cft plus large quc le ncrf D F B, qui fcrt a lc rejet-
ter; outrequel'undesmufcles H, qui donne entrccalair
danslcs poumons&rautreL,quil'en chaffe, fontrevctus
chacund'une membrane 1 z 3, & 4 5 6, lefquelles vcnanta
s'etendre a caufe dela dilatation du mufcle,fontobligeesde
fe reflerrer par le mouvement impetueux de la matiere fubti-
le qui coulcdansfes pores,&quiyetant trop ferrec chaffe
de la cavite 1'air qui y etoit contenu; ainfi qu'on pcut voir
par 1 'exemplc d'une veffie de pourceau.
Et les elprits animaux venans a coulcr des ventriculcs^u
cct-
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Naturelle Livre IV. 4©$
ccrveaii & de la moele de l'e-
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pine dans lun & 1'autre nerf
par les valvuks C, D, entrent
enpiusgrandequantite& avec
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Commeta
on attire Vair dans Upeitritte, |
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*
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D
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N
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F
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plus de force dans le nerf G
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G A, qui fert a faire entrer 1'air
a caufe qu'il eft le plus large
& leplus ouvert; ce qui fait
que la valvule G, laquelle eft
itachee a la membrane E,qui
fepare les deux nerfs, fe fermc
incontinenf, & empeche par
ce moien que les efprits qui
font dans ce mufcle ne puiflent
paflerdans lautrepar le porc
K; & en meme temps 1'autrc
valvule F, quircgardcdumu-
fcle D F B, dans le mufcle opo-
fe H, par le pore I, venant a
s ouvrir,lesefpritscoulant ena-
bondance dans le mufcle L,par
lepore 1, danslemulcleH.conjointementavecceuxquiy
deccndentdu ccrveau par lencrfCG A, & dilatant ainu
h poitrineypoulTe fair dalentour.
Or celadureainfi fucceffivement jufques & ce que lc Comment
mufcleH, qui fert a faireentrer lairetant dilatepar lcs"? re1fttf cfprits qui y font decendus empeche qtill n'y en viennc 4"rJrs davantage; & quil foittellemeat prefle par fa membra-4 ** ne qui 1'acourcit par fa contraftion naturellc, que les cC- prits qui regorgent de cemufcle, ouvrans la valvulc G, coulentpar ladans le mufcle L avecceux, qui y decen- dent deia du ccrvcau par lc ncrf D F B, & qui fermant la valvuleF, dilatent cc mufcle , reflerrent la poitrine, &en chaffent 1'air avtjc lesvapeurs&lesfumeesdufang. Fff Et
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\ h O S O P H I E.
Et cela dure ainfi alternati-
vement iufqu'a ce que ce muf-
cle L, quiiert arejettcr Tair.e-
tant tendu & dilate parla mem-
brane dontileft revetu, efttel.
lement prefle parlaconrraclion
alternative de cette membrane,
que la valvule F eft ouverte par
les cfprirs, qui regorgent de ce
mufde;a caufe qu'ilefttropfer-
re, & quainfi les elprits qui
fonrdans ie mufcle*L, qui fert
achafTer 1'air, entrent par ccttc
valvuledans le mufcle H, qui
fait entrer l'air dans la poitnne;
tau lieu quc la valvule G venant
[a fe fermer, les ciprits coulent
de nouveau par le nerf C G A,
dans le mufcle H, de forteque la poitrine erant dilare'e,
1'air y entie aufll iongtemps, que le mufcle H qui eft
fufifamment tendu par les eiprits, chafle par la contra-
c-tion naturelle les efprits qu'il contient par la valvule G
dans le mufcle L, qui fert a rejcrter 1'air en reflerrant
la poirrinej de forte que 1'aireft alternativement poufle
dans les poumons,& eften chaffe de meme dela maniere
quc nous avons dit.
Quelle eft Le mouvement naturel qni ne fe fait qu'en certainS
Ucamft du temps, vient dc cequelesobjets qui fe prefentent quel-
mouve- quefois agitent fi fort les fibres des nerfs, qui par leur
mentnatu ebranlcment ouvrent detelleforte les pores ducerveaUi
relqm fe ^ je$ efprjts coulant par la dans les nerfs & dans i«S
uinttemvsmu^cles remuent la partie alaquelle ils font atachez.
llarrive iouvent que ce mouvement alternatifversdes
parties opolecsdurc aflez long-temps comme parexenl"
ple
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Naturelle L ivre
plequand on avale, quand on fe promene, ou qu'on fait d'autresexercices:cequi vient de ce que lesmufcles deces parties ont non (eulement des nerfs, des pores, & des valvules, comme nous avons dit ci-deffus, maisauili de ce que leursmufcles opoiez font revetus de membranes, qui les preftans lorfqu'ils font ten- dus par les efprits & par leur contraftion naturelle, chaf- fentfuccefli vement les efprits d'un mufcle dans celui qui lui eft opofe; a quoi il faut a- joutcrquelun de leurs nerfs eft plus large que celui qui eft alopofite. L"adion davaler fe fait
lorfque 1'aliment qu'on doit prendre etant parvenu dans lc gaufier, Sctouchant la les fibres des nerfs excite un mouvement dans le ccrveau, quien ouvreles poresd'une telie maniere,que les efprits coulent de U en abondance par les nerfs dans les mufcles du gofier & deloefophage;maisencore en plusgrandequan- tite dans ccux qui fervent a la dilatation, que dans ceux, qui fervent a la contradion; parceque ceux lafont les plus larges & les plus ouverts, Ainfi ceux qui font premiere- ment remplisd'efprits, font preifez par lcur membrane, quipouiTant lesefpritsparlavalvule dela membrane qui fepare les nerfs, les fait paffcr de la dans les mufcles opo- fez, qui fontdeftinez areflerrer le gofier & l'oefophage & chafler 1'ahment en bas. Et ccux-ci etans alternativement Fffz rem-
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Commtnt
U Ame quelquefois long temfs. |
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Commm
on 4vait, |
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413 P H I L O S O P H I E.
remplis des efprits qui y coulent, les membranes, dont ils
font revetus fe reflerrent d'elles-memes $ & chaffent par ce moien lcs efprits qui y etoient contenus par la valvulc qu'ils ouvrent, & les font regorger dans les mufcies dc 1'ocfophage, qui fervent a le dilater. Orceux-ci etans encoreremplisde nouveau,fontrefferrezpar la contra&ion de leur membrane, & font ainfi regorger les efprits>qu'- ils contenoient, dans les mufcles deftinez pour refferrer 1'oefophage; de forte que les efprits fortent fans ceffe alternativement d'un mufcle dans celui qui lui eft opofe; ce qui fait que 1'oefophage par fa dilatation, & par la con- traftion fucceflive chafle 1'aliment dans 1'eftomach, lequel y etant decendu, & la caufe qui agitoit les nerfs venans a cefler, les pores du cerveau ceflent auffi de s'ouvrirj & ainfi les efprits ne coulent plus davantage alternative* ment d'un mufcle dans 1'autrc. v Or la promenade fe fait
lorfque les efprits coulant en plus grandeabondance dans Ies nerfs des mufcles droits des jambes C G A qui fervent a porter les jambes en avant, quedans lesautres mufcles opofez; a caufe qu'ils font les plus ouverts, y ferment lcs val- vules G, & ainfi font avan- cer la jambe droite. Orces mulcles etans ainfi
remplis d'cfpri ts,leur mem- brane i z 3 fe refferred'elle m eme; ce qui fait que les efprits etans comprimcz ouvrent lavalvule G dela mem- |
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Dela pro-
menade. |
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Qnelle fe
fait par le mouve- ment al- ternatif de lajambe droite& de U gauche. |
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: :^HF'
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NaturelleLivre IV. 413
brane, qui fait la feparation des nerrs, & regorgent par
la dans les nerfs& dans Ics mufclesopofez de 1'autre jam- be j a f$avoir ccur du cote gauche D F B» & font ainfi a- vancer lajambegauche. Or dabordque cettc jambe a ete muede cette forte 1
la membrane4 5 6, qui couvre le mufcle gaucheL, ve- nant a fe relTerrer repoufle par fa contta&ion les cfpritsde ce mufcle par d'autres valvules commc F, &les fait rc- gorger de nouvcau dans lemufcledroitH; d'ouen-fuite ils repalTent fucceffivement dans 1'autre mufcle opofe. Et ce mouvement fe faifant fans ceffe altcrnativement du- rant unlong-temps; de la vient aufli quc lcspiedsavan- cent fucceffivement l'un apres 1'autre fans interruption; jufqu'a cequc la caufe qui ouvre les poresdu cerveau qui tenclent vers les ncrfs des jambes venanr a cefier, lc cours des efprits flnit aufli avec la promcnade. Or comme le mouvemcnt
queles objetsont excitedans les organes des fcns, eft diver- firle danslesanimaux en une infinite de manieres, tant a caufe de la diftancc du licu d'ou ilvient, oudefavaric- te meme, qu'a caufe de la fi- tuation delor gane.de facon- ftitution&defa conformation foit aquifc, foit naturelle; ou bien a caufe de la qualitedife- rcntcdes efprits, &ducon- cours desmouvemens.qucdi- vers objets cxcitent en menae temps: car autre eft le mouve- ment, pat exemple, qui vient |
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Caufes des
autres mouve- mens dts ammaux. |
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fffj
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4H Ph ilosophie.
d'un objet eloigne, & autre celuiqui.vient d'unobjet pn%
che; autre eft celui qui vient du cote droit, & autre celui qui vient du cote gauche; autre eft celui qui agit avec vio« lence, autre celui qui fait une douce impreflion; autrc cft le mouvement qui eft excite par une faveur acide, autre eftcclui quieftcaufeparunefaveurdouce; autrecftl'im- preflion que fait la couleur rouge, autre eft celle qui vient d'une couleur verte; autre le mouvemcnt qui eft excitc dans un membrc tcndu, autre celui qui cft recji dans un membrelaehe; autre eft le mouvemcnt quieftcaufe par un objct, lorfquelcs efprits font purs&tranquillcs, autrc eft cclui quieft excite lorfqu'ils font grofliers,rnal purificz, oucn defordre; autre eft rimpreflion quefait un objet fur une brcbis, fur un beuf, fur un lkvtc, fur un loup, fur un chien, ou fur un ours; & autre eft rimpreflion, qu'un ob- jet fur un animal gai, un fur un qui eft trifte, fur un qui eft encolerc, furun quieftapris, ou fur unautre qui ne 1'cft pas; &autre eft encore le mouvementqucrobjetimpri- me feul, &autreeftenfinceluiquieftjointavecunautre, &quife communiqueen memetemps a divcrs organcsdcs , fens: par ou l'on reconnoit deja que les pores du ccrvcau & des autres parties s'ouvrent en une infinite de manieres, & qu'ainfl le cours que prennent les efprits dans lesfibres, dans les nerfs & dans les mufclcs peutetre modifie de diver - fes facons; a quoi il faut ajoutcr que toutcsles aclions fentitives des animaux, & cellcs qui regardent lemouve- ment procedent de cette caufe & qu'on les pcut expliquer commodement par la variete infinie des mouvcmens, qui font re?usdans les organes des fens. Comment Ainfi, par excmple, lors qu'un chien a froid, &qu'il fe font /waper^oit de loin dufeudan£une cuifine; cctob)etouvre mouve- les pores de fon cerveau , qui tendent vcrs ies mufcles dcs mens des jambes qui le font acourir a ce feu. Etlorsqu'iicncftaflc2 mmaux. prochapour en recevoirunechaleurmoderec, lescfpri» font
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Naturelle Li vre. IV. 415
fbnt tellemcnt mus dans fon cerveauquilsferventaarrS-
ter fes membres & a le faire demeurer a une certaine dif- tance. Si quelqueetincellefautanthorsdufeutombepar , hafard fur fa peau & la brule, ce mouvement ouvre dabord les pores de fon cerveau, par ou les efprits coulans dans les mufcles du cou ,des yeux& des jambes, 1'obligent aregar- derlefeu, lefaitdreffer furfes jambes,& lui fait prendre la fuite. Et fi par hafard fon maitre entre dans la maifon, la vuedefaprefence ouvrent certains pores du cerveau, qui fontainfidiipofczpar lhabitude, par lefquels les efprits coulentdansles mufclesquilen aprochent, quiluifont marquer de la joie, & qui le lui font flater en remuant fa queue de diverfes manieres. Mais fi au contraire il entre quelque etranger.fa prefenc|&fon odeur excitant un mou- vent diferent dans ce chien fait couler les efpritsdans les mufcles qui fervent aux abois, & a le mettre en colere. Et fi une chienne fe prefente a lui dans le temps qu'elle eft en chaleur, alors 1'odcur qui en exhale determine telle- ment les efprits qui lont dans fon cerveau, qu'ils coulent venles parties qui fervent a la generation. Mais fi dans lacampagneil flairelestracesd'unlievre, cetteodeurou- vrira les pores de fon cerveau par ou les efprits coulc- rontdans les muicles qui le portent alepourfuivre, a le mordrc, & 1'aporter a fon maitre, en cas qu'ilfoit biena- pris. Et fi enfin quelque chien matin furieux fe prefente devant lui, & que lui-meme ait du courage, la prelence de cct.animal agitera tellement les elprits de fon cerveau qu'ils le mettront en colere, & 1'inciteront a le mordre; mais sil n'a point de courage, ils lui feront prendre la fuite. Et parceque les pores ducerveau quifont ouverts par „
nmpreflion des objets, ne tendent pas feulcment vers^ • \* les nerfs& vers les mufclesqui font propresaremuerles/j0Bi de/ membres; mais qu'ils fe vont aufll rendre vers les fibres du 0bjets exc\. coeur &desautrespar.ies> pour y exciccr lespaffions de tm&mi- la
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4t6 PHlLOSO PHIB
fet,pi0tnt ia joie, de la triftefle, de la crainte, ou de la colere, & pour
qui fm jes marquer par des cns, des gemiffemens, par lc ris, par marquez. des grmcemcnts de dents & par dcs larraes; de f orte que les »« difi- impreflions violentes desobiets excitentprefquetoujours |
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rerts.
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' par leurvariete non feuiement divers mouvemens dans
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lecorpspourpourfuivre, ou pourfuir l'ob)et qui fepre-
fente; maisauflidiverfespaffionsde joie.de triftefle, de colere, de crainte, ou de pudeur, qui font reprefentez par le ris par les larmes, par ies cris,par la rougeur,par la paleur, par un grincement de dents, parles ridesdufront & par dautres figncs femblables. Qj±e nous jy£ais perf0nne ne doit pourtant pas infeter dc li quc ne evtm toutes jes ac\jons animales, a Lexcufion des n6tres fe paf- que ttKtes^nt ^ans *es autreshommcstans aucune penfee, ou con- les ailitns noiffatice par le feul mouvement deseiprits& par l'im- animales preffion, que les objetsfont fur lesorganesdesfens. Car des <f«f»"«premierement nous favons nous memes quc nous avons bommes, a connoiffance de pluficurs dc nos a&ions, & que les autrcs lexelufitn hommcs nous etans femblables, ont aufll connoiffancc fSf,eJreu comme nous dcs a&ions qu'ils font. A quoi il faut a jouter Cans au! ^ue ^cs autres bommes repondent aux demandes qu'on w connoif- ^eur ^> aux fiAogifmes, aux axiomes & aux queftions fance. qu'on leur obje&e, &que meme ils propofent des que- ftions & des idees.qui procedent non fculement du feul mouvement des efprits&desorganes; mais qui peuvent aufll, & rae me doivcnt partir de la faculte d 'un efprit qui pcnfe. Comment Entre lcsplantes& lesanimaux, dontnous avonsdeja es oopj- £ajt ja jcfcrjption t \es Zctophytestiennent le milieu: n'a- tesont . , l * f . quelque ians Pointue coeur, comme les ammaux, & ne recevant
forttde point immediatement de laterrc aucunaliment prepare fentimem commc les plantes, mais ils lepreparent eneuxmemes &demou- plus parfaitement que laplu-part des plantes: outrequ'ils vtment. fentent & fe meuvcnt en quelque facon comme les ani- maux
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Naturelle Livri.1V. 417
maux, par Ie moien dcs efprits de leur efpece, & dcs nerft
des fibres & dcs mufclcs; qui ont quelquefois encorc lcurs valvules & leurs jointures: telsfont lcs animaux k coquiilcles eponges,la fenfitive&c. Si quelqu'un entend la nature dun dcccsZoophytcs, Vm<imt
il concevra ainfi facilemcnttouslcsautrcs. Maisparce-^^X que Charles Clufius a dit que Ia naturc Ide la fenfi- w,/^ tive, que les Turs, les Perfes &Ies Arabes nomment,^Bsr fuluc&c futuqae, etoit fi mervcilleufe & llabftrufc, qucietefets de h raifon humaine rij pouvoit attcindre; ajoutant enco-mr* re qu'uncertain Philofophe devint fou dansle Malabarpkaf' pour avoir voulu rechercher avcc trop dc curiofite Ia na- turc de cctte plante; nous montrerons ici 1'utilite dc nos principes dans l'explication quc nous cn alons don- ncr. Pendant que cettc plante eft vcrte clle eleVc & etend £Jett dti
fcs feuilles jusques a une ccrtaine hauteur, comme on st^^»m\- dans la figure I. Et fi quelqu un touchc fesfcuilles le moinswmnt ^ du monde, alors commc fi ellc etoit douec de fentiment & {Htt de mouvement, elic abaifTefesfeuilles fortbas, commepiante. on voitici dans la figure II. Mais lorfquonenretire la main fes feuiilcs fe dreflent de nouveau jufques ala premierc hauteur de la figure I. Or toutcelafe fait dc cette maniere parlemoicn des Pourquti
fibres, des nerfe, des efprits, des valvules, & des poiescettePlantt quc nous avons dejaexpliquez, & quenous devonscn*ffesJ"f~ coremarquerici. Premierementparcequcles nerfs mte-"fe"r rieursll, quisetendentverslesmufcles, ou lesfibresles'^*^^ plus hautes dcs feuilles <*,«, font plus largcs que les nctfsmtbe cxterieurs2,2, quitendent vcrs les mufcles, ou vers lcsftint. fibres d'en bas/3,/3,delavientque les efprits, oulesva- peurs, coulans en plus grandeabondance de la terre y, dans les fibrcs du deflus des feuilles **,par lesnerfs inte- ricurs 1, i,qui lont lesplus larges, & ne pouvansrctour- Ggg ner
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41J ' PHILOSOPHIE
ner vcrs la terrea caufe de la fituation des valvulesj, 3,
qui regardent vers le haut, les diiatent & les acourcifltnt} & ainu font dreffer les feuilles V, o& ces fibres s inferenr, & les font hauffer tout autant que la foupleffe des jointu- res qui font vers les points..... le peut permcttre. A quoi il faut ajouter que par cette dilatation des mufcles d'en- haut & par ielevation des feuiltesJes vapeurs qui iont dans les mufcles, ou dans les fibres d'en-bas etans compiimecs, |
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font contraintes- d'ouvrir Ies valvules & Ies pores 4, 4,
qui tendent des nerfsles plus ctroitsz,a,vers lespluslar- ges 1,1, & ainfipafiant avecles autres vapeurs.qui iont dans les nerts 1, |, dans les mufcles denhaut « <*, jbnt hauffer les feuilles$-& cela fe fait ainfi a caufe que les valvules denbas qui font vers 1 & 1 &-zz qui regardent vers le haut, empechent que les vapeurs. ne decendent vers laterrc, &les vapeurs, qui montent en abondance & avec impetuofite de la f:erre y, par les nerfs lesplus ^larges 1,1, nepermettentpasauxvalvules^, 5-, qui tendent des nerfs interieurs 1,1 vers les plus etroits, de s.'ouvrir> ,& ainfi empechent que les vapeurs necoulent par Hdes nerfs
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Naturelle Livpe IV. 4.19
nerfs les plus larges 1, r, dans les plus etroits 2, 2. gge u
Mais lorfqu'on touche de Ik maiii les parties du defTus re^hve
dc la feuille vers ^, aloTS-ks efprits qui y font cOntenus e- baipfes tans agitezayec vioknce par cet atouchement, coulent/<?«»//«, en bas pafles nerfs irfterieurs & lesplus larges 1, i,&ou- lorsquen vraht les valvules'& lespores, qui fontvers 5* $,&. qui'f ^ac!ie tendentdes nerfs 1,1, vers les nerfs cxterieurs 2,2, lefquels leS,ere' font les plus etroits, montent par la, ne pouvans pasWf,fr* defcendre.acaufedesvalvuks 6 6, quiregardentendedans &qui s'opofentaleur paffage; fibien qu'en montantils ferment les valvules 4, 4, qui tendent desnerfs 2,2, vers les plus larges 1, i,&paffent ainfi neceflairement dans les mufcles,ou dans les flbres de deffous ##i de forte qu'en lesdilatant, &en les acourciffant, ils font plicr lesfeuil- les vers le bas, autant que la f oupkfle des jointures.... le peut permettre; commeonpeut voir ici danslafigu- rell. q >.. Mais en- fuite Iorsque ces feuilles, font abaiffees de la^re^e~L
merhe maniere qu elle?>font ici reprefentees dans la figu- nauveau rell, &qu'onen retirela main, les vapeurs montcnt en/n/««i//«, plus grande quantite" de la terre y, dans la tige par les nerfs quand on interieurs 1,1» qui fontlespluslarges, &parks valvules"'^'»»- 33, qui tendent versle haut, quepar les nerfs exterieursct}e ?luu 2 2, qui lont les plus etroits, & ainfi ferment les valvu- les qui font vers 5 5,& quitendent desnerfs 1,1, versles nerfs exterieurs 2, 2; & paffant plus avant coulent dans les rhufcles du deffus de la feuille «*, & en lesdilatant, font hauffer un peu les feuilles * <"", qui etoient abaiffees. A quoiilfaut ajouter que par cette dilatation elles com- priment lesautresvapeurs, qui font en grande quantitc dans les mufcies de deffbus00, & ainfiouvrentdansles nerfs 2 2les valvuks44,quitendent des nerfs exterieurs ▼ersles interieurs 1,1, lefquels tontlesplus largcs; d'oUnc pouuans defceridre ni fortirparkscotez, acaufedesva- Ggg2 peurs
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$10 P fl ILOS OPH 1 E.
pcurs qui s^clevent de la terrc^cngrandequanrite.&qui
lermant les valvuless^, fontainfi detcrminees dans les mufcles d'en haut * *, par les vapeurs qui montent en a- bondancedanslesnerfsinterieurs n, leiquelsfontlesplus larges; ou entrant avcc celles qui selcventdelaterrepar Ies ncrfs interieurs ellesfonthaufler lcs feuilles, qui font rempliesde vapeurs par ledefifus&vuidespar le deffous; & ainfi les tienncnt dans Ia meme fituation qui nous eft ici reprefentee dans la figure I. Voila ce que nousavionsa dire desanimaux en gene-
ral. Maintenant nous alons parler de leurs efpeees. C H A P I T R E. XVIII.
Des Betes.
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T 'Anitwal cft, ou b&re, ouhomme.
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Des betes. JL/ La bete eft cetanimal, qui fent & qui fe mcut de
meme quun automatepar la feuledifpofition defespar-
ties, lans aucune penfee, ni fans la moindre connoif-
lance.
£>uetoHtes Car puifque toutes Ics actionsdesbetesfcomme nous
leun■ atti- avons faic voirdans Ic chapitre percedent en parlant d'un
ens fefont cmen,&commeiIeft cncoreaifededemontrerdansquel-
mtSt'^^ autreb&c1ucce*"oit) lefontcWepeuvcntcxpIiquer
fmut. Par *e mouvemcnt des elprits & par ia difpofition des au-
tres parties du corps, & qu'il ne faut point multiplier
les e^tres fansnecemte; nous n'avons aucunc raifon d'a-
tribuer delintelligcnce aux betes; particulierement vti-
que nous faifons tous Ies jours reglement plufieursa&ions
femblables par la ieule difpofition des parties dc notrc
corps,qu'une longue habitude a caufee. Car fi 1'acon-
tumanceeftla caufe dunetelledifpofitionennous^pour-
quoi ne s'cn pourra t'il pasrencontrerune femblable, c-u
urte encore plus parfaite dans les betes par la conftitution,
•u
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Naturellb Li vre IV. 421
ou coftformation natureilc de leuts parties? a quoy lon
peut ajouterquelecriturefaintedans le Levitique, chap. 17.14- ditqucramedcs beteseft leurfang; &qu'aiikurs elle rtous defcnd de devcnir femblablcs aux chevaux & aux beufs qui n'ont aucune intelligence. Car fi les betes avoient quelque fcntiment avec connoif-
fance, de 1'imagination , ou la moindre intelligcnce, il n*y, 7^eP auroit aucunc railon naturelle qui put prouuer que 1 ame de mt la 1'hommefut plus incorruptible, que celled'un chien,d'un mojnctre renard, oud'unfinge. Car commetoutcntendementfoit«»BWjd»- quil raifonncou bien qu'il ne raifon ne pas,n eft pourtant pas«, Uur un corps, & ne pcut etre tire de la difpofition du corps, ou de ame feroit fa puiflancccommeon parie(commenousavonsdemontre,"'r<'r,'aF'~ cidevanten parlant de la forme en particulier) il s'enfuit ne-ble contme ceflaircment que fon eflence ncdepend point du corps, nice. e de la dilpofition du corps, & que par confequent elle n'en peut etre detruite*. Ainfi lorfque Efaie*. 1. /. 3. dit quC It bettf a conntt fon
maitre; ejr 1'dne l'ctable de fonrmaitus mais quljraelnel'* 8& "l* point connu&t quand on lit dans Jeremie. c. 8.7. que le milan neJe?"&n? * conmjon temps; ejr qtte U tourterclle, la cigogne & l'hiron- JjL * Aelle ont conntt lafaifon dans laquellc elles devoient venir; tnais que fon feupte n'a point connu le jugement du Seigneur. Ceft une fa?on de parler particulicre a la langueHcbraique, qui s'exprime felon les aparences, ou la vraifemblance; ou bien c'eft une m etaphore. De fortc que lcs paroles de ccsProphetesnc fignifient autrc chofefinon quelebeuf, l'£ne, lc milan, la tourtcrelle, & la cigogne vivcnt fi regle- ment,quc bien que ces animaux n'aient aucunc connoifla u- cc, ils femblent neanmoins reconnoitre leurs maitres, leurs etables & 'eurs faifonsj mais qu'Ifracl mcne unc vie ft de- reglee, &vitdans unc ftgrandeimpietc, quebien qu'il aitune veritable connoiflance!deDieu&dc lavolonte, il femblecepcndantquil ncle connoiflepoint, ni favolontc Ggg i noi»
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4XX PHILOSOPH I E
nonplus. Etc'eftce qui parQitmanlfeftementdansIePf-
caume, 146.9. ouDavidditqmles petitsdescorbemxi»-. voquent le Seignettr; ce qui alTurement ne fe peut eritendre"'' fans metaphore;puhqueles jeunes corbeaux n'ajans aucurie ; connoilTance de Pieu, ne peuvent pas proprementTin-: voquer. objcttkn Et il eft inutile de nous obje&er qubn peut aprendrc vaine.' plufieurschofesaux bites, &quellesagiflentpourunecer- taine fin. Car nous voionsaufllquelesfontainesartifici- elles. les horloges &pluficursautresautomates,quifont . faits par la main de&hommes, &dontlespartiesfontdif- pofees dans un ordre convenable, produifentfans le fecours i de la penfee plufieurs efets furprenans, & agiflent pour la fin quelartifan s'eft propofee. Douvient La conftitution du corpsdesbeteseftdiferente,fuivantla U diferen- diverfite de leurs parties & dcs principes qui entrent en Icur "^«^«•compofition; c'cft pourquoi elies vivent&s'engendrent dans diversendroitsdela terre; &c,eftdeia aufliquepro- cede toute Ia diferencequi fetrouve entr'elles. Les betes font ou terreftres, ou acatiques. Les.animaux terreftres vivent, ou fur la furface de la tec- re. ou plus haut au deflus de fa furface dans 1'air. Sur la tcrrc memeon trouve des animaux a quatrepieds,
& des reptiles.Et de l'une & dc 1'autre efpece il fe rrouve des infe&es. Les betes a quatre pieds engendrcnt un animal vivant,
ou bicn produifent dcs oeufs. Entrc cellcs qui engendrent un animal vivant, Ics uncs
ont lc pied plein & continu, & lesauttes l'on fendu. Les betes qui ont lepkdplein&continunbntprcfque
pojnt de cornes. comme font Ieschevaux, lesmulets& fes&nes. Les animaux a quatre picds qui ont Ies pieds fendus» Ies
©nt 1 oudiyifez en deux, ou bien en pluficurs parties. : CeuX
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Katuhelle Livre IV. 421
Ceusf qiii ibnt le£ pieds fendusen,deux ontrlrrefquetpus
desfcorne^v, eomm^ ; v-- Mais;ceux qui Ies oht fendus en plufieurs parties, les ont
divifez en plufjeursdoigt,s, commielion,rours,lelievre, le lapin & le chien. > * ,£gg Commen Les animaux, a quat^effieds, qui produTfen*des*>eufs les chenil-
font le crocodilci les tortupV, leslaifards, les grehouilles, & Us fenge*- quelques ferpens a quatre $$& dre,nt > ^* Les reptiles terreftres*fp|tlesferpens&toute;sfortesd.e1*^r"
vers, entre lcfquels quelques-unsmetten.tle^flurmis.ks^^ .henilles, & dautres infectes de cette forte/A quo) ^^V^amfbes ajoutent cncorelespunaires",lespuces&lespoux; dorls&en Or ce qu'il V aicixleremarcjuablec*eft queleschenilles/><*/>/„■<>»*,
i,&pluueufs abtres comme vers 2, naifient deuxrnSmesdetf <»/«* la corruption de certainUcorps, ou s'engendrent des oeufs fooeufs 3 des^apillonSi ou de&rr^uches, & qu'apres avoirquelque-^ euief^- foisrenduvelleleuilpauilsfe chansent en nimphesdorees^f" /"" 4> e elt a dire que leurxprps, devient long, & eft revetu d unc vm ^. dei peau un peu dure; dou en-fuite apres avoir rompu i'ecorce cbenilles. ils fottent commcd'un oeuf en formedepapillonscom- commwt me 5-, ou de mouches commc 6, lefquelles venans en-fuiteiV«^«- a s'iacoupler ptoduifentdes oeUfs, d'ou naifTent de nouveau **"*lef des-chenilles, des n'ymphes dorees, des papillOns&des^"'**k,* UiOuches, qui doiventencoreproduiredcsoeufs. fnces&les Lcs punaifes, les poux, les puces & autres femblables in- ^"7^4-
fe&cs s'engendrent*des ordures des animaux, ou bien,^«o/e_ doeufs,oudelentes,-quifontfortiesd'autresinfecl:es. -ment. Et danstout ceci la femelle fait la foncfion du male. . Quedes
Mais il femble quon ne doit pas omettre ici que de che- chtmlles^
niUes & de vers d'une meme efpece il fe formequetquefois d'uneme> des nymphes dorees;dontles unes comme 7 fe charigent en mcefe?9t plufieurs mouches 6; & lcs autres comme $, prenneht la for- \L^J^g medcpapilions9. ....--*. diverfes 11 arrive fouvent vers le printemps, ou durant _'ete qu'unfott« <.'/»-
broilil-/(?^«.
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PUILOSOPHIE
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0"jl
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broiiilUrd tombant fur dcs vcrgcrs, ou fur dcs blcds, y pro-
duit tout d'un coup une grandcquantitcdcchcnilles, de vers i de poux, de fauterclles, & d'autres femblables infec- tcs, qui mangent lcs feuilles & les fruits. Or je croi que h caufc d'un tcl efet ne vient pas tant des lcmenccs dc ccs in- fe&es,que de ce que les parties des cxhalaifons qui (c melcnt avec ccs femences, ou ces germes fur ies plantcs, s'atachcnt auxbleds, & aux arbresaveclcspartieslcsplusvifqucufes du brottiilard. Lesanimaux, quiviventdansTair, &furlaterrc, font
ics oifeaux & tout ce qui vole. IIs produifcnt tous dcs oeufs i la referve de Ia chauvc
fouri»
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Cmment
les breiiil lards du frintemps & dtVHi
ftmt tidttre
tjHmuti
tftnfelles. |
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Naturelle Livrb IV. 4aj
iouri, & n'ont quc deux pieds; qui font, ou plats, bu fcndus
cn plufieurs doigts. Ceux qui ont les picds plats font lcs canars, lcsoics &
les cignes. Ccux qui ont les picds fendus en pluficurs doigtsfont en
plusgrand nombre; commc les pigcons, lcs hirondellcs, lcs moineaux, les poulcs &c. Lcs infe&cs qui volcnt fontlesmouchcsilcsmouchc-
t ons, lcs abeilles, ics guepes • lcs dcarbots, lcs cerfs voians & ics cantharidcs. Les animaux acatiques, qui vivcnt principalcment dans
Iveau,font les poilTons.entrc lefquels on mct le cheval marin. ou rhippotame, la feche & h; caftor. Les poiflbns font mols, ou durs fur ia fupcrficic.
Ccux qui font m ols fur la fupcrficic font couvcrts dcca •
illes, comme lacarpc, la pcrchc&le brochct; oufont revetus d'unc peau, comme les anguillcs. Lcs poiffons a tetdurfont rccrcvifledcrivierc, ou dc
mer, la fechc, la fautcrelle de mcr, & les poiflfons a coquille. Voila ce quc nousavionsadirefuccindcmcntdcsani-
maux. Ceux qui cn fouhaiteront davantage n'ont qu'i confulter lesauteurs qui enont ccrit cxprc's. Mainteruat nous alonspaikr derhommc. |
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Hhh PHI-
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41*
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PHILOSOPHIE.
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NATURELLE
lir re c i NHJuii ui.
Dc VHommc |
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e. I.
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C H a p i t r
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X)e 1'ejprit delhomme, eu Ae l'me rnifsnnahle.
'Homme eft un animal compofe d'ua
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Ve l'hom
mt. HucVtf-
fcncc dt 1'efprit nt ttnfifteque dans U ftnftt. |
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corps & dune ame.
Et comme 1'eflencc du <x>rps con-
fiftc fculemcnt dans l'<etcndue; dc mc- ntc aufli 1'cfprit de 1'homme confifte uniquementdanslapenfee. Carquand onconsoit, ou qu'on 6te l'ctendue,on " " concoit, ou l'on cxclut lc corps ; & |
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lorfqu'on con^oit, ou qu'on otc la penfee, on concoit
aufli, ou l'on exclut Tefprit de 1'homme* Et il n'cft ni be- ■Jr 1"*'foin , ni pofliblc dydemontrerautrechofequelapenfcc; tmdede- outrc °«uc ce*a mnt Pour en cxpliqucr la nature. mander Ainn* c'e^ en vain qn'on dcmandc comment 1'cfprit cemmcnt pcnfe ; vuque ia penfec cft fon cflcnce meme, commc Ufcnfi. lctcnduceftfeflenceducorps. ^ ceyit Or la pcnfec , ou 1'cfprit dc i'hpmmc, qu'on apclle
f^^M/rf^ordinaireameraifonnable, eftcepnncipeintericur» ou VnP''j*cettc^aculte» Q'onprocedentprcmicrcmentlesa&ionsdc /hmme laPenfec <*anslJhommc. iticnre Dans cette definition legcnre, c&leprincif>einterie»r>
& U difc- o* l* faeulte, qui cft commune a l'amc avec ia faculte de reticefperi- coOU" |
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&ATUR!tLS LIB.V. ____ 4*7
VoLf^ ou de refter enrcpos, &quantited,aUttc:57 Tout^M/^
lc refte fc prcnd pour fa difcrencefpecifiquc, par laqueJle cetttdeft- elle eft diftinguec dc t outes les autres facultez. mton. Enfin nous ajoutons lc mot dc primierement, pour cx- fouraun
elurrc les partics du cervcau, qui fervent d'inftrumens, ou ntus «4. dorgancsaux actions dela pcnfec. joutonsle Lcs attions de la pcn fee font ccllcs dont lcfprit a connoif- met de pre'-
fance. Ainftlcfentiment, lareminifcence,limagination,mmement. & toute opcration fcmblable, dont rhommcaconnoif- De**&i- fancc, font dcs aftes dcTa penfce. '* «J Or tous ccs a&es dc la pcnfce, qui nc viennent point dc ? wu'e fg
ia revclation, font proprcment des fenfations, ou bicn cn rm jts font dcs fuitcs. Car nous nc pouvons ricn vouloir, juger, fenfttiens, nous rcflouvcnir, ni rien imagincr, ni conccvoir, a moins ou qu'ellts quc 1'idee de ccttc chole n'ait cte auparavant,ou apres pro- *» ^irtnt duite en nous foit immediatemcnt, ou non, & qu'ellcneleHr oriV~ fc foit prefcntec a 1'efprit. ne' Ainfi il paroit manifeftcmcnt quc lesfensfontlcprin- QueUs
cipe de toutc connoiffancc, & des autres actions dcla pcn-yj^cVt$o» fee; & qu'ainfi ic principc de touteconnoiflance, ou laprc -pas cogi- micrcchofeconnueWeftpas/V^»/?; moins,cncorc/V/*»/*, to, crgo tlontjefttis.Car ce ne font que des conccptions generales,qui fam»f9»* ont pris lcur originc dc qudqu"un de nos f cns. le Prtflc'f' Or felon iamanicre dc parler d'aujourd'hui, tiousen-detmi
tendonsici parlapenfee, n#n pas Taftion de pcnfer, com-""*"•" rnc ont fait Ics ancicns, mai$lepremier*<7f> commcon Queptt parle, ou, commc faidejadit, lafacuite, ou le principc u penfie interieur de lapcnfec; quidemeuretoujoursen nous, Azn%not*s enten- lc temps memes quc nous nc penfonsa rien; comme il ar- donsleprt- rivc dans lcs dcfailiances, ou dans degrandesfoiblcflcs,,w''r f^* dansdeprofondsaflbupifTcmens, dans 1'apoplcxie, Scam-'".14,^4" trcs fembiables accidens. "JJJ* Quant a la naturc dc Tame , il femble qu'clle peur <5m[tfm
ctre unefubftancc, ou un modc dc la fubftance corporelle; «** pHt Hhhz QMttrtmt
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4aS **H ILOSOPHIE."
fubfldntt, ou.fi nousVen croionsquclqucs autresphilofophes, (qui
tuunmtdtf0utiennent que rctendue & lapenfeefont desattributs, ductrpnQu^ £-ont danscertaincsfubftances,commcdansleurfuict, r^™*~puifque ces attributs ne font pas opofez, mais fculcrnent «mvient *diferens) rien nc nous empechc dedireque l'ameeftun mmimt ccrtain attribut, quiconvicntaun memefujet conjoin» fujetavtc tement avec#letendue; bien que lun deces atributsnc tetendue; foit pas compris dans lidee dc 1'autrc. Car tout cc que VtfV* nous pouvons concevoir clairement & diftinftement, peut l'j!indUt exifter» du moins par la toute-puiflancedeDieu. Ainfi r> ***?".comme on pcutfort bicnconcevoirquelame eft quelquc
Ue ne tnt , . , l , „ ,,.*,. i - -i point deux chofe de tout cela, & que cela n lmphque aucunecontra-
chofes epo- di&ion, il s'enfuit auflt qu'elle i'cft cn efet. fees. Et de cettc maniere, l'amc, ou lafaculte de pcn fcr doit ~Qu'ondoit etre confiderec comme un genrc, qui peut comprcndre
ctnfiderer^ous foi diverfes efpeces i dont l'unc eft unc fubftance, & Ufactdte par confeqUent fubftantiellc ; la feconde cft un attribut; & dtptnftr j tcoifteme efj ufl mo(lc qUj p0Ur C€t £fct fc J0jt apeucc ttmmt un , , ~ * r gtnre,quimod*lc- . .'• t fv
(tnvitnt a Mais quelqu*un pourroit mal lnfcrcr de la, que puuque
divtrfts */-1'etendue &la penfec fontdeschofcsdiferentcs, ellesfont
ficts. aufli opofecsj parccque l'un n'cft pas l'autre, &qu'elles £*'#/renferment dcs contraires commc l'etre, & lenon etre:
te qut l'e- pUjfqUe ia penfee eft la pcniec, & non pas l'e'tendue. Car dc undue & ceJ;tc maiucre onfexoit un paralogifme per ignorationem ttr- fmtitt w/w«"*»commcparlcntlcs Logiciens.Carbicnque 1'eten- cbofct di-due & lapenfeenefoientpasuncfcul€&memechofc,& firtmts, qu'clles ne convicnnent pas a un memc fujet al'egard dcs be- on nt doit tes & des plantcs;ellcs pcuvcnt neanmoins s'acordcr dans un pds mfererautrc fujet comme dans lhommc , & lui etreattribuees, qutlltsfi- commca unmemefujetiimplc*. Etccft fjourquoiaufli lcs ttntopt- Logiciens nomment dc tetfes chofcs divcrfcs , mais * cclles, qui non feulcment ne font pas une mcme chofe 8c
qui ncpeuventpas etrc atribuees aunmeme fyajectfndm Utm ♦
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Natiirelle Livre V. 419
jdem, *d idem, & todem tempore,. cotnme on parlc, font
apellees opofees. Et cc font elles que les Logiciens divifent
cn dijparata, quand une chofe eft egalement opofee a plu-
(ieurs ; & contraria ; quand ellc n'eft opofee qu'a unc
autre; fubdivifant encorc cesdcrnicrcs cn relata, advtrfa,
tontradieentia Stprivantia.
Et ccft une obje&ion frivole de dire que la pcnfec ne reri- $$ je ct
ferme aucuncctcnduedansfonidcc; ni rctcndueaucunc^/Wr
penfec; & qu'ainfi ce font deux chofes opofec#, qui ne peu- de Vune ne
vcnt pas etre atribuees a un meme fujct fimple dans 1'hom- renferme
3ic, ou bicn que i'efprit, ou Ia facultedepcnfernepeutP'"^"
pas modifier une fubftance etendue. Carnousrepondons "frf'
a cela en niant cette confequcncc, que pcrfonnc ne pourra
jamais pouver, quc par unc pe'tition dc principe. Caril
fufit que ces chofes foient divcrfes; &-bien quc 1'ide'e dc Tu-
ne nc rcnferme pas 1'ide'e de 1'autre, & ainfi reciproque-
ment, elles ne s'excluent pourtant pasl'unc 1'autre com~
tne e'tant contraircs & opofecs; &-de cette maniereclles
pcuvent bien fubfifter enfemble dans un merae fujet. Ain-
ii la raifonr n'eft pas renferrace dans1'idee de 1'animal; au-
trement la betc feroit un animal raifonnable; mais elle
n'cn cft pourtant pas cxcluc, comme quelque chofe d'o-
pofe; & c'efl pour cette raifon qu'il y a quclques animaux.
qui fontdouezde raifon, commc lcs hommes.
Mais aucontraire, puifquelafacultedcpcnferneren- Qu' k
fcrmc aucunc etendue dans fon idec; ni 1'etcndue aucune /*/#' &,
penfec; &qu'ellcsncsexcluentpasl'unc 1'autrc,ils'enfuitl'etentiue
que ce ne font pas des chofcsopofees, & qu'ainfi ellcs pc\i~nffont f"
. _. r j * r • r t , ueux cbo- vent fe rencontrer dansun mcme fu)et fimple; ouquc la res opofas
penfee peut modificr lc corps. Car fila pcnlee renfcrmoitL,w
1'e'tendue dans fonide'c, ellcnepaurroitpasetredansunrnneriex-
fujet etendu; autrement il fefcroit penetration dc dimen- tlut pas
fions: & fi 1'ctendue renfermoitlapenfeedansfonidce, l'«utre.
alors la penfce fcroit dans la penfee m≠ ccquifcroit
Hhh 3 citcore
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4JO PMILOSOtMIt.
cncore abfurdc. Mais maintcnant puifque ces dcult chofes
ne lc rcnfermcnt pas l'une 1'autrc; & qu'ellcs ne s'exclu'ent point rcciproqucment, ellcs pcuvcnt fubfifter cnfcmble dans unmemefujetfimple, comme dans 1'hommc; &dc cettc manicrciccorps pcut fctrcmodifie par l'dprit. Sut U Ain^1 on reconn°ft Tabfurdite dc ceuxquis'imaginent miuvt- W* k mouvement & la figure rcnfcrmcnt l'etcndue dans mtnt cViilcur idec; c^qtfainficcsdcuxchofespeuvcnt&redansre- figurtdet tendue du corps comme dcs modcs. Car fi ccttcpcnfee (trfs nt etoit veritable, alors il y auroit penetration dc dimcnfions unftr- fam un corpS qui auroit un c figure, & qui feroit en mou- iwffu vemcnt; puifque retenduc dumouvement&delafigurc JJmtlH£ penetrcroit 1'ctcndue ducorpsquien eftmodifie. Ainfifi ■tfct% nous voulons dirc la chofe commc elle cft, c'cft quc nous conccvons quc lc mouvcment & la figurcncrcnferment aucune etcndue, niaisque le corps mu & figurc eft etcndu eniongucur, largeur, &profondcur, &quelcsmodesdu mouvement & dc la figurefubfiftcntenlui.fansaucune etendue; parccquc 1'etenduencleureft pascontraire. Dc tnemc aufli puifque 1'etendu'c n*cft pas contraire a la pcnfce, tncore ccllc-ci peut fc trouvcr avecellcdansun m^mefujct fimple, <\ue Upen & ainfi modificr le corps ctcndu; bicn quc 1'uncde ces cho- Lj'"lt ^esnc^0,tPa*rcnfcrmeedans 1'idccdel'autrc.
unduepu- jt c-c^ unc confCqUence qui n'cft d'aucun poids dc dire, !r'"fiL,que fi lapcnfec&retenduepouvoicntctrcenlcmbledans
rtncomrtr * * . V • ■ /• 1 -^j. , t*- r ^:k d*ns un un memc fu)ct finiplc, on pourroit dirc quc la pcnfec feroit
«lemefit- longue, large , profonde, quarree, ou ronde; & quc l"e'ten-
jet fimple, due feroit capablc d'afirmcr, dc nier, dc Voir & d*cntcn<irc. */ ne j'r»-Car bien quc ccsatributsfetrouvaiTent dans un meme fii- futt pds jct fimpie, chacund*eux nelaifferoit pourtant pas dcgardcr purunt fa diferencc particutierc;vuque i'etendue nc devicndroit pas Tivetvii Pourcelalapcnlec' nilapenfe*eretendue; &ainfilespro- lesprgpriJ)pneKz dc Tune ne pourroient pas etreatribuees i l'autrc. tez. de Mais lc iujct meme dans lcquei tcs deux attributs fubfifte- Imrt, loicnt |
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Naturklle Li vre. V. 451
roient pouffoit trcs bien etre nomme long, lafge ,rond &
quarre a i egard defone'tcndue &dcfesmodes; &cnme- mc terops on lui pourroit atribucrrafirmation, lancga- tion, Lentendcmcnt &-lavolonte a Tegard dcla penfec quiferoitenlui. Et ce qu'on obje&c que nous pouvons douter du corps, Bitn qut
mais que jamais nous ne pouvons douter den6treame,»w,^ji- n'cmpcche pas qucl"cfpritncpuiucetreunmodeducorps: m douter car ccla prouvcfculementqucpendantqucnousdoutonsrf«co>'j''<^ du corps, nous pouvons direfcurementquel'efpritcn eft*9" t?'*e un modc. Cepcndant commc cc corps, dontnousdou- '#"f>w~ tons, peut neanmoms fubfiftcr, & qu U n y a nen qm cm- JLSL peche qu'il ne puifle etre modifie' par l'efprit, comme nous ptfft f,itn avons dc'jafaitvoirci-dcvant: ilfufitquecetcfprir, dont#r*»» 1'cxiftcnce cft certaine, puiiTeetreunmodeducorps, du-moded* qnel on doutc, en cas que cc corps exifte. Et il cn eft ici de <»rps* memc que fiquclqu'un etoitauure d'avoirIafigurcdunc croix; & qu'ildoutatneantmoinss'ilavoitquelquespieces dargent; celancmpechcroitpourtantpasqucccttefigure, dont il cft aflure', nc fut un mode de Ja monnoie dont il dou- tc. De memc aufli quandbicnonnieroitabfolumentle- xiftence du corps*> 1'efprit nc laificroit pourtant pas d'etre un mode dc ce corp6, qu'on nic, a caufc qu'ilpcutexifter; vtlqucnotre afirmation» ounegationncconftituentnihc de'truifent pas 1'cxiftc.nce d'aucune chofc,& que fouvent fne- q^ ■ mcsellesncfontpasconformcsa la vcrite.Etainfi.bienqu'on a «tm /e niat lexiftcnccdccccorps, refpritnclaifleroitpas dclemo- contradi- difler ; parcequ il n'y a en celaaucunc repugnance. #«>» adire Or il paroit manifcftemcnt qu'll n'y a aucunc contradic- ?«' t$
fion en tout ce que nous avons dit, en cc que Tefprit; foit prit tuiS* qu'il foit unefubftancc, ouqu'ilfoitunatribut,quicon- tneu"e vienne a unm^mefu)etconjointemcntavccretcndue';ou^B't^# bien quc cc foit un mode, dont il foit modifie', &quin'cn ^uc,rfs foit qu'un accidcnt» eft neanmoins toujours une faculte t0ftttn^ atfemWt.
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+3* PHlLCSOPHIE
_ ,. ,de pcnfcr.cnquoi 1'eflence generale dc reipritconfifte?
prUne peut C'eft pourquoi ceuxlafetrompent, quifoutiennentque fas ftrt nous concevons clairement & diftinflxment 1'efprit de ctneuttm 1'homme, commcunefubftancereellcmentdiftinftc, ou mt »«<•/-difcrcntc du corps; puifquccetcfprit,commcnousavons fairement deja fait voir, pris pour un atribut, ou pour un modedela &rHllc~ fubftance corporclle peut naturcllement, ouparlatoutc- ?-"!!f" puiflancc dc Dicu aufli bienfubfifter, qu'une fubftance
ftinild» L.A
' meme. Queceux **ar ^ quelquun difoit qu'il concoit clairement&dif-
qui difenttin&cmcnt 1'efprit de 1'hommc, commeetantrcellement
quilt ^«.diftingue du corps; il meriteroit aufli peu dc creance, qu'-
coivent un autre qui diroit, qu'il concoit claircment & diftinde-
tinfi l'ef- ment quc 1'animal cft un homme; vuque 1'animal ctant un
t™ de genrc qui convient a deux e(pe'ces opofees» pcut aufli etrc
neZ"" uucbete'
'pasdc^Tt ^ar ^ on rc^00110^encorcl'crrcurdcccux, quidiicnt
ance. °iUC ^ans l'idec dc l'ame, felon laquelle on consoit qu'cllc Jlueq»and¥cnt etrc naturcllement, non feulcment une fubftancc, enconcoit mais aufll un attribut, ou un mode du corps, il yala qt/e fame memc contradi&ion, quefi onconccvoitunemontagne peut mt fans vallec. Car une montagne e'tant dc la terre, dcs roc- une fub- nersf ouqUeiqUCautrcchofcdeievcaudefiusd'uncvalee; At"c'b' *&^ ^onotc*e Das^ecctteeminence»a^ors^n'yaurapIus
vnmodcd ^e nauteur & Par confequent plus dc montagnc. Mais
(irprHn» 1'amc ctant une faculte gcnerale dc penfer; foitqu"onla * p*s la la con$oivc comme une fubftance, ou qu'on la prcnne pour mme con- un atribut, ou bicn pour un modc dcla fubftance corpo- tradiction rcllc; on lacon$oit pourtant toujours commeune eflen- que dans ce qUj penfc, & qui confifte dans la facultc gc'neralc dc pen- l'"ib qu'«» fu} quiconvient alafubftance, aTatribut, &aumode. jejerme- Ainfi c'eft unc objc&ion frivole dc dire que 1'cfprit, ou montagne *a &m^ ^e penfer fc conc,oit ou peut etre con$ue comme fans w/«V.unc &hftance incorporclle; & quc parconfequcnt on flc la
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NatiIhelle Livrb.V. 43^
ia peutpas concevoir comme un atribut, oucommeun x*eeref
mode du corps. Car ccla feroit autant eloigne de la v^nt^ £JM»2*
que fi quelqu*un difoit qu'on nc peut pasconccvoirque^^/^
ranimal foit irraifonnable,vuqu'on le peut concevoir com-fubftanee
me raifonnablc : parccqu'un genre qu'on afirme d'\mcincerporel-
cfpece n'cmportc pas 1a negation duneautrcefpeceopo-kflkpM
fce , puifque d'ordinaire un genrc convicnt, ou peut"'".*f-
convcnir a toutes fes efpeces, bien qu'elles foient opofees.mmetre
Et c'eft en efet l'effencc neceflairc de Pame entant qu*- c°^ m
clle confifle dans lafacultegeneraledepenfer, &qu'elle^H^)<>tf
ne peut pas fubfifter fans elle. Maiscntantqueccttefa-«„w^r
cultc generale de penler peut, fansquc la naturey re'pugne, du corpt.
etre felonfesdiverfesefpeces, une fubftance, ouunatri- a quels
but, ou un mode de la fubft ance corporclle, & ain fi renfer- f'lards l'*f
mer diverfes efpeces, a cet egard foneffenceeftcontin-/fw*'k
gente. Defortc que lefprit de l'hommc, qui eft une fubftan-* 1n"T
-i "_j vc •. *. • necefaire,
ce, commeilparoitdansIEcnturc.eutpu, oupouroiten-.., cmm.
core etre cree dc Dieu, de telle maniere, qu'elle fut xxi\gente^
atribut, ou un mode de la fubftance corporellc. telque
nous 1'avons explique, & qui etant dans un m£me fujct
fimple, produifit neanmoins les memes aftes de la penfee •
qu'il peut maintenantproduire.
Ainfi il paroit manifeftemcnt que cc qui n'eft vrai de 8&et9*t
fefTence d'unc chofe qu'cn de certains temps , ne "V? '£.
1'cft pas toujours neceffairemcnt. Car ccla pourroit?a'T^"
manquer dans de certaines chofcs * qui iont, ou qui peu- JJJ^ "H
Vent etre de difercntcs efpeces. Et pourle faire voir par un ftp ^r_
exemple familier, nous en prcndrons unc, dont 1'effen- tantpat
cc en general confifte dans 1'arrangement tan- toujoursde
t6t de trois, tantot de fept, & tant6t d'un plus grandcettemem
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Htnct.
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nombre de roues, tantot de Ia corde, quelqucfois du poids 'i(
qui y pend, & quelquefois dans Ia proportion qu'il y a en-
trc le fable, ou t'eau & les autres parties: car felon toutes
ces divcrfitez les horloges font diferentes. Et parla on voit
/' Iii quc
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4)4 P H I L O S O P If i E.
C4ri7/"-que cette eflence eft diferentc & contingentea propor-
fence £m tj0n dc fes diverfes efpeces, dontl'une peutfubfifter fans ^/'"'1'autre.
fubjijter, Car i'euencc $m gCnre peut bien exifter, bien que l'unc,
ttlle""*'oxx IautTC de *es efpeccs nc fubfifte pas necefiairement;
telle'efpice puifquil peut fubfiftcr dansuneautrc, ne fubfifte Et pour dire Ia chofc en peu de mots; ma penfee cft que f*s. 1'eflence dc ranimal ou dc 1'horloge peutfubfifter, quoique Celapa-il n'yaitnihomme, nihorlogedeauquiexifteneceflairc-
rmdant ment; pourvuquc lcs betes, ou les horlogcs a roue exiftent; leffence dememe au(fi leflencequipenfepeutbienfubfifter, bien un atn~ j ^ j , ^ pCnfer fle (Qlt pas une fUDftance mais fcu.
maUdmef .. r , r
borloge & icmQnt un atnbut, ou un mode.
dtiamt Or par la on voit manifeftcment que reflence ge'nc-
raifanna- ralc dc l'ame cft contingentc a l'e'gard de fes cfpecej
blt. opofees, & quc parconfequent on nc peut determincr natu-
Qut 1'e-rellement fi lefprit de lhommeeftunefubftance, ouun
criturt accident. fatntt mtis j^jais ja rc'v^iat-on nous aprend cn di vcrs endroits que l'a-
videm- mc ^c l'h°mme e^ une fubftance, ouunetrereellement tnent que diftingue du corps, & qui en pouvant etre acluellcment fe- iefpritde pare peut bicn fubfifter defoi-memefcparemcnt. Etainfi ibomme lorfque nous recherchons laveritecertainedeschofes , & tftmtftib-non pas lavraifemblance, cequinousparoiflbitdouteux, ftance. nous eft rendu certain & indubftable par la revelation. Q&o»nt Eton nc doit trouvtretrangeque 1'amepuifleetreautre
.ZJ?. ' chofe quc ce que 1'Ecriture nous enaprendj puifqu'ilne
troHvert-f. * p, ~». t r •«? * " trangt qut «utque conltderer que Dieu par ia toute-puiflance pourroit
ramtpuifwo** cr&lemondemillefoispluscxcellent, lavoirformc
/* etre dediverfesautresmanicrcs,qu'ilncftmaintenant,&l'avoir •utlqut rcmpli d^uneinfinitcd^utresefpecesdanimaux, deplan* autre chofe tcs, & dautres chofes qui ne s y trouvent pas. ^i"a^~ ^c 1ui e^ tellement vrai, que pcrfonne au monden'y ' Queptr*Peut contre^re * * woinsquede doutcr de la toute-puiflan- -'■,'■ * |
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Naturelle L r vre V. 4^
ce dc Dieu, & de 1'impcrfecT.ion des creatures qu'il peut eter- f9mt »>
ncllcmentperfcaionnerde plusen plusjufquesdrinfini. tettt cm- K Or bien queramederhommefoitunembftancereelle-^™*' * ment diftincte du corps, comme rEcritufenousraprend;^^/»/"' cepcndant je jugc avcc beaucoup dc philofophes qui ont delatoute. traitc cette queftion, que dans toutes fcs operations, cllc a puiffame ■ _■•_ i ._ ___ ____. _ _■ .... 1 _ .. ■ I . t»»* _•_ 1 j > __ .
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«me
des |
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ics actions, vxqueueiciercaucorps, ians queic corpsie""J""*""
ferve delle; vuque 1'efprit cft doucd^ntcndement&de^"" du
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volonte; aulieuquelccorpsn'ariendecesdeuxchofes. XntqtJ*i-
Cardanstoutes fes operations ellefe fcrtdu cervcau.au ieyeftu-
moins lorfqu'ilcft aflezlain, & que fa fubftancc & le fang nk. & les efprits font bien difpofez; comme lonrcconnoit Tmtdtus tous les jours par expcrience dans les enfans , dans \csleside" vicillards, dans ceux qui font cn delirc, & dans les per- Welle/<r" fonncs faines. CarquandHntemperiedu cerveaueftcor-me d€S rigec par 1'agc & par lcs rcmcdes, alors aufli les penfces "*% 1"iies de 1'ame font rec"tifiees; mais lorfque la conftitution duqu-en/4 cerveau cft altcrec par la vicilldFe, oupardes zccidens, deschofes dc m6mcauflilcsoperationsdercfpritfontdercgelcs; tkmaterieL cnfin lorfqu'il eft cnticrement corrompu pardes maladics, /«. incontinent aufli la penfec , ou 1'aftion de pcnfcr ceflc entierement, d'ou s'enluit la mort de 1'homme. Et cela pa- roit evidenmenttant al'e'gard despenfeesqu'on peutavoir touchant les chofes corporclles, qu'a 1'e'gard de cellesqu'on f_S*cel* ades chofes fpirituelles& divirtes. f*rott. '* Ceft ce qui paroit en ce quc avant quc dc pouvoir avoir ZZnplur
quelque penfee des chofescorporellcs, auffibicn quedesftf ifttdts fpirttuelles, il faut toujours que les fenfations, & 1'imagi-fenfittiens, nation des chofes mate'rielles preccde, & que les marqucs & ?tm*&~ corporclles de la memoire qui font imprimecs dans le cer-natim & vcau, & les efprits animaux y concourenu. Al l* me" Or (pour parler cn peu dcmots; onrcconnoiteviden- *^fc-
Iii x ment
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..._'i-..__.i..:...... ...■..'____._■..:_
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4?6 PH ILOSOFHIfi
leteftritt ment cc quc lcs efpritsanimauxy contribuent, en ceque
dttmaux lor(qu'ils ibnt en troppetite quantite , 1'efprit ne pcut
f'f ™"f- formcr aucunepenfee ni de Dieu, ni dc toute autre cholc,
«J*rAt\UX *°*c corPore^e' ^oit incorporelle, commc il paroitdans
lefame un Protond fommeil , dans une defaillancc , ou bien
dans 1'apoplexie. De forteque le feul manquement des
cfprits , qui detruit entierementlapenieedansrhomme,
eft une prcuve fufifante que l'ameabefoind'organesbicn
difpofez pour faire les operations de la penfee.
Fourquoi ^t il tie fert de riendobje&ericiquelesdifcours&les
let mou- penfees des mourans font quelquefois les plus fublimes&
rmsfont les plus celeftes: puifque 1'efprit ne lesproduitqueparle
^uelquefois moien dcs cfprits animaux , & que dans ceux qui ago-
fapenfees ni(entt fc font louvent plus purs, plus fubtils & plus vifs,
dmnes & ^ caufc qUe jes parties du tronc du corps vcnans peu a peu a
yltsTt C~ ^c refroidir, lcs efprits les plus purs pafient en abondance
dc Ia par les veines dans le cosur, dou ils fonten-fuire
chafiez vers Ie cerveau; a peu pres delamememanierc
quclorfquc Ie vin & la biere fe gelent peu a peu, les cfprits
font chaflez d'ordinaire cn plus grande quantite vers Ic dc-
dans. Ainfi lorfque 1'efprit eft detachc dcs chofcs dela
terre, & quc fes inftrumens font plus purs, on ne doit pas
trouver etrange que les malades donnent desmarquesdes
au ,. pcnfecs lcs plus relevees , nonobftant la foiblefie de
1«ett'efP™M™C0Ws- . kt , , , ,
tettfe ddtts « eftencorc mutilc derepondrequedansccsmaladies
Us fongeit daflbupiflement & autres facheux accidens, 1'ame ne laifTc // n'agit pas d'avoir des penfees; mais qu'on ne fen reflbuvient pas; fourtant comme il arrive fouvent, lorfqueaprese'treevcilleznotfs f as dant oublions lcs f onges que nous avons eu pendant lc fomffl cil. fapopKxte, car on ne pCUt jilte aucune comparaifon du fommeil (qui m ant let ^.^ ou>unc iCgCre afreration du cerveau) avcc 1'apoplexie, inaladiet *a letnargie » 'a ^ncopc , & aufres femblables maladies. ducerye- Qi" P^us e^> ^icn qu'onnc fe fouvienne pas cxa&ement |
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AU.
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des
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Naturelli Livre V. 437
des fongcs; on ne laiffe pourtant pas d'en avoir une me-
moire confufe & generale; carautremcnton nepourroit aucunement fe fouvenir quon auroit eudes fonges, au lieu quc ceux qui reviennent d'une veritable apopiexie« ou d'une grande ilncope, n*ont aucune connoiffance ni confufe, ni diftinclic des pcnfecs qu'ils auroient cues dur- ant de teis fymptomes; & par confequent ils ne peuvent pas dire quc durant cc temps la ils aient a&uellcment penfe. , Que U II paroit donc de cc que nous avons dit que la penfee ei\penfee de
diferente felon la divcrfe difpofition dcsorganes, &quc/*»«,?/? l'efprit ne penfe pas toujours attuellement. difirente Mais quelqu'un nous obje&erapeutetrequccommele/^»»^'-
corps par fon etendue eft toujours a&uellement etendu, verf'n j*f auflilamepar fa penlee penfe toujours a&uellemcnt. Mais or&A"et>& > >-i r j \.r j queltene
jc repons qu li y a urtetres grande diipante entrecesdeuxpenre pas
chofes: parccque le corps demeure continuellement etendu tou\ours
fans le fecours d'aucune autre chofe. Mais 1'efprit pen- aBmUt-
dant qu'il eft dans le corps ne pcnfe pas a&ucllement, fi les ment -y Vten
objets, qui 1'ocupent, ou bien leursimages nelui font pre- 1ut Itctrps
fentecs parle moien dcs organes* Cequi n'arrivant paS fotttou'
toujours, on ne doit pas aufli trouver etrange que fefprit iourt *
nc penfe pas touiours a&uellement. ^J^IT
/7rr •«_' '-!« . t itenatt.
£t bienquc 1 amc n agiffe que par le moien des organes.on £ncm
^'endoitpourtantpointconclurreqiVelle ne foit pas une qUe em*
fubftancc; mais feulement un modc, ou un accident du ait befiin
corps, & que le corps (e fertde 1'efprit commede fon mode. des orga>
Car tout ce qui fc fert d'inftrumens n'eft paspourcela un nes*elle
modc: & les a&ions ne doivent pas &tre principalement at-n *ft tottr'
tribuees aux organcs, mais aux caufes principales» qui ^[Kirg.
fe fervent des organes ; telle qu'eft ici lame raifon-wr„7Kn
™&>te. mtdedu
Puifque 1'ame de rhommc cft, comme nous avons fait ctrps.
voir» unefubftanceincorporeUe» &fansaucunectendue; Qutnri*
lli 3 &AHCHM
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PhIlosophte
mtfon de & qu'cllc produit immediatcment les operations de Ia
fUcer j\«-penfec dansccttepctiteparticducerveau, qui eft 1'organe me ailleurs du fcns commun , comme nous avons dit ci-deflus; & qttUu "»"-puifqu'on nc reconnoit fes opcrations dans aucuneautrc vt*u & partie du corps fcar la nutrition, auffi bien quc la gcnera- d*nsle]u- tjon ^. ^ont par ic moicn <ju corps) iln'ya aucuncraifon fommJnT *)u* nous °baSc * mi donner un autre fiege que cet organc
dufenscommun, nialuiatribuerdelEtendue.
Pturquoi Et il n'importe pas fi lc vulgairc dit avcc 1'ccriture quc Ies
lefeufle pcnlees partcntducceurj puifqu'unc tclle expreffion, &
djt *vec toutes autres fcmblables ne fc doivent entendre quc
lEcnture feion Jcs aparences, &dansunfcnsfigure. Caricpeuple
VeWemt-ne^ tombe dans cette pcnfee, queparcequcremarquant
ddcnt du ^ lcs divcrfes penfees,qui procedent du cervcau excitoient
cctur. divcrfespaflions, lcfquellcsfaifoientdcsimpreflionsdife-
rcntes fur le cceur par le moicn dcs cfprits animaux, il atri-'
buoit au coeur fuivant lcs aparcnces & parmetaphoreles
pcnfees me1 mcs qui y cxcitoicnt ccs paflions.
Quel'*- Or bien que Ies operations de 1'amefoicntaidees, ou
me eji in- empeche'es par la bonne, ou par la mauvaife difpofition
corrnfti- du corps; vuque, comme nous avons deja fait voir, il
hle. ftrt d*inftrument a 1 'amc; ccpcndant fon effencc demcure
toujours immuablc & incorruptible, de quclque manierc
quc lc corps foitdifpole; parcequ'elle cft d'unc nature cntie-
rcment dif-ercnte de la fbrmc du corps humain , ou du
tcmperamcnt & dc la conformation qui refulte du mouve-
mcnt, du repos, de la figure, dc Parrangcment & <k la
grandcur convenablc de fes parties, & qu'elle ne confifte
quc dans la faculte' depenfer. Car elle nc pcut pas pro-
ccdcr de la difpofition dcsparties, puifqu'elle ne pcutpro-
duire quc divers mouvemens, qui fcrencontrentlesuns
Icsautres, &quiconcourentenfemblc, ou qui fe fuivcflt
fucceflivement; & qu'ellc n^eftpascapabledelamoindrc
pcrception, ni dela moindrc pcnfee dont clle aitquelquc
con-
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■Kik.,.,:
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Naturelle Livpe V. 439
eonnoifiance; comme nousavonsdemontreplushaut, &
que parconfequentellcnepeutetrcdctruite. Etainfinous concevons qu'aprcs que le corps a ete corrompu par les maladies, & qu'enfin 1'homme cft mort.lame nelaiffe pas de fubfifter encore, & qu'elle demeure incorruptible & immortelle, comme on parle. Et cela eft fi eyidcnt quequandrrSmcsFameneferoit Qjtelle
qu un mode, ou qu'un accident de la fubftance corporeile, feroit telle, elle feroit neanmoins incorruptibie, pour la raifon que 1U4,'d m'- nous avons raportec. ™e fUe ™ Et il n'importc fi 1'ame n't'tant qu'un modc ducorps,^™'^
qui lui fert dc fujet, fembloit etre diviftblc avcc luy, /4 rttMaH. & que fon unite put $tre detruite. Car alors, fans (e iten&ue. parler d'une autrefolution , elle pourroit exiftcr dans le Quepour moindre atome de 1'organe du fens commun, ou dans un ceU elle ne petit corps, quiacaufedefapetitefie, defadurcte, & du f*WJ. ?** repos inlurmontable defespartics, nepourroit naturelle- *#»• ment etre diuife': & ainfi eile feroit exemtc delafeparation *W* qui lui pourroit arrivcraveclecorps, quiluifertdcfujet. iuTlques Car bien quclespartiesinfenfibles, dontlescorpsfen-^4r^w in_
fibles font compofez , foient ordinairement diviftbles z fenfibtts, 1'indefini, il ny apourtantpointdabfurditcacroircqu'iiqm/ont\a- y en a, ou qu'il y cn peutavoirdefipctites&fifolidcs, *««#*-; &quifoientd'unetellefigure&dansuntelrcpos, qu'elles mfnt inii' ne puiffent plus naturellement etre divifecs. vifibltt. Et commc 1'ame, quc la reVelation nous aprend etre Quet*-
une fubftance diftinguec du corps, ne renfcrme aucuncs mrieft \ parties, ni aucunc ctenduedans fon idee, ceflcnvainf4'/9"'* quc l"on dcmande fi cllc peut etretoutcentoutlecorps, e"uere & toute dans chacunc de fesparties. Carceftleproprej*"^!*!*. des corps d'etre etendus: mais c'eft unc chofe contradi&oire j4ns Jf,,. dc donner le nom de tout a dcs £tres, qul n'ont point quepartie de parties. Car cn efet fi 1'efprit, qui (commc nous avons du urp+ dit) efl unc fubftance i avoit autant d'ctcndue qucic moin- drc
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44» Philosophie
drc grain de femcncc de pavot, il feroit aufli veritablemcnt
un corps; parcequ'il feroitunc fubftance etcndue enlbri-.
gucur, largeur & profondeur.
Qu'ellt L'efprit etant plus parfait que lc corps , commc il
% Kus M" paroft par fcsoperations, qui font plus nobles , auffi cft il
tevol/que P*us ai^ a conccvoir que lui: car nous pouvons douter
U tom. naturcllemcnt de fexiftence dy corps, viiquc wous pou-
vons tcllcment ctrc difpofcz par quelquc etrc trcs puiflant,
que nous prenions pour un veritablccorpscequin'eneft
que 1'ombrc & 1'aparencc; au Iicu que nous nc pouvons
jamais douter de 1'exiftencc de l'amc; puifquc le doute ou
nous fcrions, & la faufle idec que nous en aurions, etans dcs
efets indubitables defoncxiftenceiaprouventinvinciblc-
mcnt; car ricn ne l^auroit doutcr, ouformcrunefaufie
idec, amoinsqu'iln'exiftelui-mernc.
Quepuif* De plus commc notre cfprit, qui eft etroitement uni au
qmnotre corps en unefubftance, eftd'unete!Ienaturc, qu'ilpeut
efyrit peut non feulement difpofer le corps de divcrfcs maniercs; mais
receyotr aunq ^^ pCUt reccvoir dc juj diverfes modifkations,
/**^rrj*Ioriquil cft dans une conftitution convcnable; & puifquc
t4»fei i- *es divers mouvcmcns de cc corps peuvent cxcitcr dans
mtginai- ¥4fyftt diverfcs perceptions Scdivers jugemens; commc
res, 4*#rrexpe'rience le fait voir evidenment dansdivcrshommes
bienquede d'un temperament diferent, & qui pour cct efet c>nt dcs
veritables, pQnfccs diferentcs .' & comme aufll les mouvcmcns qui
ntusfou- fyfa excitez dans notrccorps peuventnous&recomniu-
vons dou- njq.uez non (eulemcnt par dc veritables corps, mais aufli
rellement pardescaufesimaginaires, qui auront ete produitcs dans
a mus {on\ notre imagination par quelquc directcur tres puifJant,&qui
tevons des fe prefenteronta n6trccfpritavcc unc tresgrandc evidcnce;
thofisreel-dc la il paroit manifcftcment quc dcschofes imaginaires
/«,#« ima- pcuvcnt aufli bien excitcr des pcrceptions dans notrc cfprif»
fiiujrei. comme dcschoTcs veritablcs;& que parconfequent ccluiqui
rccherche de§ veritez non pas morales, ou probables,mais
«" certaincs
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Naturill* Livri V. 441
«ertains &indubitables doutc naturellement dans fon efprit
s'il apcr?oit de vcritables corps, ou fculement des phantd- mcs, & u lcsjugemens» qu'ilen porte, fontvrais, 011 imaginaires j viiquc quc laclarte &levidencedespcrcep- tions fera egalc de part& dautre, &quec'eftfeloncette # «vidcnce que nous j ugeons roujours lc mieux. . ^ mrf Ainfi c'eft unelottevanitedccesgensquioutrelacon- /£„7""
noiflance certaine de 1'exiftcnce de Tame fe vantcnt encorer^Bf je ' de pouvoir avoir naturcllemcnt une connoiflancc de- Vtxifieme monftrative &indubitable dautrcschofcs; puilque comme dtnotret- noiis avons fait voir ci-dcflusjl cftimpoiliblc den avoir memusnt une connoiflance plus que morale, ou probable. connitlfoHi Et il n'importenullementfipiuficursperceptions&les/"^r"'w
jugemcnsqu'on cn formeparoiiTent trcs e'videntes,&qu'on ' {'{"T* n'y puifle jamais de'couvriraucuneerreur. Carcelamar-,^* e" quc fcuicment unegrandeprobabilite, maisnonpasunc Q^tl'e- demonftration: puifque celapcutproce'derdeievidencevidence dt & de la duree d'une vrai-iemblance imaginaire, &dela»«j*£'- foibleile de notre jugement j & non pas de la fcule verite m/n$ nt dclachofej il senfuitdeiaquaregarddelademonftra-^W' tion, on eft cn doutc par laquelle dc ecs deux caufes cela lmt ft* fe fait. * C'eft encore une objcftion frivole dc dire, que bicn que &' ?*$*-
nous ne penfions pas qu'on doive reflerrcr a l'c'troit la mati9n ^» toute-puiffance de Dieu, nousfc1avonscependantquepar<w"r"rr• fapurc bonte il nous a laifle nos fens entiers, & outrc cela, le jugement de notre cfprit; enforte qucnouspuiffions difcerner ies chofes imaginaires d'avcccellcsquifontvra- ies, nonparvraifemblancc, mais indubitablcment. Cat cela n'etant fonde fur aucune preuve naturellc,mais plutot y etant contrairc n'cft qu'une pure aflcrtion, qui peut aufli bicnetrerejettee, commel'on peutlafirmer. ^ . Maisceuxqui ontde 1'intelligence, &quinefontpas„M^4,,*
fcmblables au chcval, ni a la rnuTe font enticremcnt con- „ cemine Kkk vaincusjwww
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441 P H I L O S O P M 11
. vaincus de cette veritc' par h revcfetion qui riofls en eftfake
ttxifiinct ^ans f ^criture» taquelle nous aprend que Dieu a eree lc
dts chofts, dd& ktcrre avcc tout ce qui y cft contenu, & qu'il afaic
ntus rient rhomme a fon image, qu'ii i'a doiie d'un entendement
dt VEcrt- droit & d*unc volont e\& que fes jrugcmcns font quelqucfoh
tmrtfdime.bons, & quektuefois mauvais. Par oftil parek eViden-
mcnt que ies cftofcs que nous apercevonscVttnc manierc
convenable1, font dcs chofes verkabfcs, &nonpasima-
ginaires; & que nosjugemcns font efTeclivement reels, k
fouvcnt m£mcs droits& veritabies, & nonpasdesopim-
ons. Et ainfi ce granddoftte dcs veritabfcs philofophcs
qui cherchcnt la certitudepardesraifonsdemonftratives,
s'cvanouit a la himiere de la parofc de EMeu, qui etant cvi-
dcnteparclfcmcme, fansavoif befoin daucunesprcuves,
nous declare toutes les autres chofes, comme, par exettt-
ple, qu'H y auneEcriture divinemefitiftfpiree, desPrc-
dicatcurs qui h prekhcnt, & toutcs ks aatteschofesqtri
font compr lfes dans la reVelationj d'o& vient que tout veri*
r&assmt.t&lc philofophe dfc maintenant avec Fc Proph&e Roi:
119. i o 5! Ja paroie de Dieu eft une lampe a mes pieefe j & aveeTA-
Hebr. *1. pdtrc; nvus entendonsparfoi&cftz dire demonftrativemcfit
3. & indubitablcmcnt, que U ntonde a eteagence" parlaparole
dt Dieu, afinqsiedes chofesinvifiUes, ilfefttdctchofesvi-
fsbles.
4hHeft Mais quclquunnousdirapeutetrequccettercvebfion
inuttle qUe nous propofons, n'cft qu'un pur enthoufiafme, quc
d objttttr tout homme fage aura raifbn de rcjcttcr. A quoi fe-rejpons
Y'la ft"qtii\ f a un cnthoufiaffne propr ement dit, qui eft utrcm-
m°vHren-fpirationvcritabkmentdivinc, quctouthommecftobfr-
tUufxtf. Se d'admettre; & tellc cftla revelation qui nouseft;feit€
ntt. ' dans lecriture; Etunautre impropremcntdit, quir/eft
qu'unc vifion dc fous & de fanatiques que tout kom&c
iage a raifon dc rejetterj mais ce n*cft pas cehii la dont
j'cntcnsparlerici.
Et
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NATVHV1.&B t*VRB V. 44j
Et II ne fertricn dcdirequ'ilcftevidcntparlalumiere ou qut
naturcllc que Dicu exifte, & qull nc peut pas troraper;^"?*^ puifque ccla repugneroit a fes perfe&ions infinics. Gmttrm1tr* ccla pourroit neanmoins arriver, quand mcmc ics cho- fcs que nous croions apcrcevoir, n'etoient pas dc veritables corps, maisfeulcment dcs phantorncs. Carje rcpons prcmicremcnt quc Dicu fclon fa puiflance, tuifqu'U
qui cft trcs librc, pourroit ufer d'une trompcric f age & inr ptut fans noccnte, commcfonrqueiquefoislesmcdecins & lesperesiw/w/fa*- dc famille les plus avifez j & qu'cnfuitc il pourroit fc •nftftrvkr fervir de tromperie par punition, commc il cn ufe avec * **"*?*- les mechans fclon Ic temoignagc dc 1'Ecriture quidit Rom.r,c mnt' i. ig, v#(UmKtr tuirif i ©eor iit 'miimpat^rir, Ceft i dirc quc ' Diett les a livrez aunfens rcprouvi :&. Ezech. 14.9. tjr quand\a J_ m le Frophete aura etk trompe, & auradit laparole, eefi moi. tbeurt. lc Seigncur, qui ai trompc cc Prophete. Parcequ'en cas quc Dieu ufat de tellcs tromperies, ceia marqucroit noa pas fon imperfe&ion, maispiCuotfapuiffancc, fafageflc & fa juftice. jc repons cncore enfccondlieuqueDieuncfccoitpas ^S*'«w'
rrompcur, quand mcmcs il fcroit quc Ics cho&s paruitent f** l" 4* aux hommes d'unc certaine manicre, qui bien quc pcute- 5*^? treellesnefuffentpastcllesqu'onksjugecnaparencc, £e-w/„/&# roicnt neanmoins fort yrai-femblables, a caufcdcl'evi-^vW4«_ dencc dc la perception que nouscnavons. Car cepen- mira & dant unc telle aparence feroit vcritable, & ils pcnferoicnr vrai- ftm- cn cfet quc les chofcs leur paroifTent telics, & ainfi ilsW-i/w» pourroicnt tresbicn en conclurrclcurvraifemblance, &«<«- fclon ellc diriger bien leurs adtions. Et ainfi tout cchmomen. fcroitvrai, &fanstromperie; puifqu^ls^acordcfortbicn"^;^" avec la vcrite Divinc, & quc cela fcrviroit a nous marquer ^ Dttn la fouvcrainc puiffance, qucDieuferoitparoitreencxci-f ,•«»//><> tant ces aparcnces, & en dirigeant les attions dcs hommcsptrfonnt. par leur moien. Et quand meme les hommes fc trompe- Kkk 2 roient
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444. hltOSOfHIE.'
roient eri jugeant temerairement qu'il y a veritablementac
neceffairement des chofes corporclles• tellesquelleslcm
paroiflent; ccpendant ii eft ccrtain quc Dieu nc les»abufc,
roit pas, mais qu'ils fe tromperoient eux -memes en deci.
dant mal a propos & avcc precipitation fuivant leur mau-
vaifc coutume: vuqu'ilspourroientfe contenter dejuger
quc les chofes font feulemcnt tdles en aparence, & que
pouvant fufpendrc leurjugement, ousabftenir dedeci-
der, ils pourroient eviter lerreur, & dirigerlcursjuge-
mens& leursa&ions fuivant cette vrai-fcmblance, autant
qu'ils cn auroicnt naturcllement le pouvoir.
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Cecjui
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Ainfi, par exemple, Dieu n'cft pas trompeur, lorfquc
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c
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ticUtnit faifant lever & coucherle foleilenaparencc, i caufedu
f*r l'ex~ mouvcmcnt qu'a la terrc autour de fon axc; ia plufpart
tmflt du ctant feduits par leur faux jugemens atribucnt au foleil cc
tnouve- veritablc mouvcment, & le repos a la tcrrc: puifquils
r'7/^4" Pourroient fufpcndre leur jugement touchantle mouve-
ciel &dumem du ^0^ ♦ * *e rePos ^e ** tcrrc* ou SCfnpecher
ftleil, entieremcnt de rien decider la dcffus, & qu ainfi ils cvitc-
roicnt 1'erreur en natribuant a ccs corpsqu'un mouve-
mcnt, ou qu'un repos aparcnt. Car bienqullfoitfaux
quc le folcil fe meuve autour de la terre, ccla cft neannioins
vraifcmblablc, & quiconque en jugcradecette mahfcre nc
courrapasrifquc dc femeprendre.
fZjitltfi Et il ncfertderiendobje&er qull y adcsaxiomesd'une
mutile virite inconteftable, commc, parexcmplc; que le tout
d'objtcier ep pjus grand que fa partie; que le centre eft au miiiett duu
cercle-. que tottt trianele a deux awlcs cgattx * deux droits-y
tertatm , '* , 7- * ** j •** £_- ^•„~ 40 **ne meme chofe nc peut pas etre, & netre pas en meme
d'unereri-tmP$i ^0' Car comme on ne connoit avccccrtitudc,
U inconte-m aucun tout, ni aucune partic, hi ccrcle. ni ccntre, ni
fiMe. triangle, ni cffencc, ni exiftence (a la refervedclapcn-
fec, & dcTaparencc des etres) &quelacqnnoiflancedc
tontcsccs chofesncdepcnd que de lavraifemblance,qu'on
apet-
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Naturelle Lib.V. 44*
apcffoit pac les fcns; aufii eft il rfvidcnt qu'on n'cn peut
jamais ricn direde certain & d'indubitable. Et il ne fcrt de ricn aufli dedire que parla on introduiroit ou qu*
Ic pirrhonifme. Car quiconque connoit Dicu comme«««fi»i- tout-puiffant & trcs librc, & reconnoit la foibleportee^fw- de lefprit humain ne pourra jamais admcttre cette vrai-^"'""^ femblancedeschofes. ou ccpirrhonifmenaturel, filon^ '■'" veut l'apellcr ainfi. Or bicn que, hors Ia revelation, onnaitaucunecerti- Bienqut
tudc demonftrative de 1'exiftence des etres hors de notre f,ors lare^ / efprit, mais feulement une certitudc morale, ou probable: vilauon q» cependant elle nousfufit pourregleraflezbientoutesles n'ait aucu- aftions de notre vie; vuquc pour cet efet nousn*avons ntcenhu- bcfoin que de la vrai-femblance ou d'une certitude morale;d' 4w»n* comme 1'experiencc nous le montre; & comme notrc Sau- *r4ttve» vcur nous l'explique par 1'excmplcdes tcmoins, quand il cVend4nt dit Matth. 18.16. Que touteparote feraveritabledans lacJt1tu4e bouche de deux> ou de trois temoins. Cc qui fe doit entcndre morale qul par vrai-fcmblance , & non pasdemonftrativementjvdqucyff/ff pm Ic temoignage de deux, ou de trois eft fouvcnt, & pcut regltmos memesetretoujoursfaux. - attkmen Ainfi, puifqu'on doir ajouter foi a destemoins; bicneette™e;
que lc temoignagc dcs plus fidelles n'ait que de la vraifem- JWVf"
blance& dc Ia probabilite, nous conccvons facilcmcnt Ur Jt^
par U quelle foi meritcnt nos jugemens, lorsqulls ne font 4eJ ,/.
pas precipitez, & qu'ils font fondez fur lesobfervationsmwVw, a
que nous avonsfaitesavcccirconfpe£tionparlemoiendcp/«x/fl«r
nos fcns 5 bicn quc neanmoins avcc toute Ieur cxactitude, raifin on
ils ne puiflent nous convaincre par aucune ccrtitude de-dtitcreirt
monftrativc. En cfet notrcproprctemoignageajantplus""^.''^
de forcefur nous quc celui d'autrui , auqucl ccpendant c!iT°n*n
_<„. /• . . » , • ji r • -t teMtP par nous avons fait voir qu on dcvoit ajouter foi;. il mente me CB^rim
aufli, ce me femble, tant dc creance, queccux qui lui^wmr /,'.
refuferoient lcur confentement, &aux confequcnccs qa'oi\ gitim.
Kkk » c»
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44tf P H f LOSOPfet*.
cn tire tant pout la conduit dc leur vic, quc dam Ics aftions
de pictc, fcroicnt entieremcnt incxcufables; particulie- remcnt, fi ccux qui cnuCeroient dc cette maniere, fuivatvs prefqu'en toute autrc chofe la vrai-fcmblancc & la proba- bilite, faifoicnt paroitre par la une maiice toute pure, & ainfi ferendoient dignes dcs peincs les plus rigoureufcs. Vtlmh- Lunion, par laquclle i'efprit demcurc joint au corps enducerpconfiftc dans ccttc loiimmuabledelanaturc, fuivantla- &dtl'«. quellechaqucchofcdcmeuredansietat, ouellceft, juf- m' qu'a cc qu'cllc en foit chafieepar unc autre. Car 1'cfprit dc l'hommc, commc nous avons fait voir, etant unc fub- ftancc incorporclle, il n*y a point dc mouvcment, de rcpos, dc fituation.de figurc.de grandeurouquelqu'autrc qualite des parties qui puifle cntretcnir fon union avcc lc corps. Et parconfcquent aprefque Dicu a une fois cree le corps humain, & qucllc luia eteunie pourfairefcsoperations, cllc doit neccflairemcnt continucr naturellemcnt dans cctte union fuivant la loi conftantc de lanature, &elle ncn peut etrcfeparec*que par quclqu'autrc loirurnatu- rcllc. t
commtnt Car ni cc qu'on nommc folution dt continuitc, nlHn-
1'efpritft tempcrie, ou quelqu'autre fcmblablcs maladics n'y peu- fipdrt du yent ricn contribuer; a caufc que toutcs ccs chofcs n*apar- f,rtu ticnnent point a 1'crprit; mais rcgardcnt fculemcnt le mouvement, la fituation, ia figurc & la grandcur dcs partics du corps, Et c'cft cc quc fain t Paiil nous cnfeigne clairc- ment quand il dit chap. i<5: zx. que tame du Lazare fut ftr- tic m fetn a'^hraham par lciAnges, ceft a dircpar des caufes furnaturellcs. Dhtrfes Les opinions des do&es font partagees au fujet dc 1'on- finions gine dc 1'efprit dc rhommc Virgile felon lcs fcntimens de teuchm pijton rexpliquedecette maniere au liv. 6. de 1'Eneide. 1'oriim dt frincipio ceelttm & terram, campofyue Uquentes, Vmt' luctntemquegkbmtLuna, Titaniaque ajlra > SptrttHi
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NATUR«LtI tl VRB. V. ^f
Spiritus intm alit: totamque infufa fer artus,
tMens agttat molem, & magnoje corpere mifcet.
lnde hominum pecmmque getms, mtaque volantttm:
Etqu* marmoreofertmonftrafub tquorepontus.
Par ou le Poete prctcnd que 1'cfpric eftrepandupartQut 1'utuvers» & par toutcs fcs partics, & qu*il agitdiverfe- ment fclon la d ifpofition difcrentc de la matierc; dc meme qucrcfpritdci'hommefuivantlctemperamentducerveau tantdtfaitfesfon&ions, Suantdtceffedagir, quctantot ilproduit des operations, qui marqucnt de lafageffe, & tantot dautrcs qui font dcs figncs de folie , &qu'enfin quelquefois il eft vif, & quelquefois ftupide. Si bienque felon lui, fuivant que la nature eft difpofce d'unc manierc convcnable , par cicmple, dun bcuf» d'un ane» d'un, renard , ou d'urt homme , 1'efprit agit conformemcnt a lcur nature. Et ainfi ii s'tmaginc quc, fclon quc laraa- ticrc cft difpofee dans lc generation, il s'en formc divers animaux; 6*1 que par ccttc difpofition, lcsames, quifont caehees dans la matierc, font tirees de fuijance en atle, commc on parie. II y en a d*autres qui eroient queTarac eft. produitc de
«ouveau dans la generation, foitparpropagationcnpaf- fantavcc la femence; foit par unc infufion celefte. Mais commc l'efprit cft unefubftance, ainfi quelare've-
lation nous aprcnd, c*<qu'on croitqu'elleeftimmediate- mcnt produitc dans la generation; de la vient que pluft- enrs autrcspretcndentquel'ameraifonnablceftimmedia- tcment crcec de Dieudamlage'neration, & quainfi ellc tef cft undc fubftantkllemenf, comme nous avons deja dit. Uefprit, ou la faculte de pcnfcr q«i eft dans rhommc, Q£*t°u*
napasbcfoinpourpenfer, daucuncsidecs, notions, ouPeyer. J~ axiomcsqui aient ete crceezimmedifttement avccellc, tcls /j™ ^*a_'" quc nous les obfervons aprcs lcs perceptions & la mcmoirc (mti\tni que nous avons eues desobjcts&aprcslcsjugemcnsqucwirf*^,.' » noa$?»«. |
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gk Phil«sophi i ,_
^usenavonsfaits.-maispourvuquclesorganesducerp»,
auqud JlmYcftunie , foiTntbiendifpofcz, elleeftcapa- bKcfeulc de produirctouteslcspcnfeestantrrem|crcs, quc pofterieurcs, ians aucun fecours qu'eUeatt aportc avcc elledanslemomentdcfacreation. <:.*m«« C11car dans iCi premicrcs pentfcs, fclon la drfpofttiondi- /r«W« lcurs .lcsfons, lesodeurs, lesfaveurs, ladouleur, lc plaiitr,
W«- &qui partant de ccrtains endroits, &. atant un mouve- memdifLnt, rcprcfentcntaramelafigurc, lagrandcur, Tclombc, lafituation, lcrepos&lcmouvementlocal des obTcts. A quoiilfautajoutcr quefclon queccsmou- vcmcns font diferens, & quils proccdcnt de divcrs en- M15£ font diverfes imprcffions/ur cs organes, qui exc tentdansramedivcrfcsidees^oudtverfcs tmagcsdesob. tets tantot a l'egarddclcurs qualitez, que deleursautres
circonftances. Apres quoi elleconftdereccsimages, ou
S« cUclescxamine, lcsjointcnfcmble& lcsfeparc,
& les regarde de difcrcntcs fa?ons; & dc cctte mantcrc cllc
s'en compofc dcsidees&dcsnotionsqutluifontneceffai.
res pourproduiretouteslesautrcspcnlces, quclleformc
o^^danslafuite; dcfortequilnyaaucuneratfon, ntaucune
STneceffite, qut nous obligedavoir recoursacestdcespn-
nonrelk- mitivcsquonprctendavoirctecrceesavcc 1 amc. *
ment ne*> Ainftc eft avcc raifon quAriftote a dtt autrefots quc
um$ dans les enfansnouvellementnezi l'ame eft comme unc
CflT"T tablerafe, oul'onn'arienecritencore, maisoulonpeut
r iV'v£crire toutccquonveut. , ;
«£££15 de cetteqmaniere il ncft pasbcfoindes'alcr figurcr
r.^des idees dela lumicre, des couleurs, des fons dcs; o.
idiesdes dcurs, des faveurs, oudesfiguresquifoientonginairesa
quditez. i'amC; puilquclles io-t nouvcllcment produttes par i«
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NAtUfcRLLE LlVRB V. 449
bbjcts» ou qu'ellcs y font cxcitees de nouveau par les i*»t «rigt.
traces que l'impreffion des objets a laiffees dans lc ccr-f''rw'*
veau. Um-
Et ileftinutiledobjc&erquenousne concevons pas Ia Pturquii
lumiere, les couleurs, Ics odeurs & lcs autrcs qualitcz onnecon-
fcnfiblcs fous fidee du mouvement, mais fous dautresf'' t**&*-
idecs confufes qui ont quelqiie rcflemblanceavec ces qua-1"^"^
litez. Car cela ne vientpas de ceque ksidecs dcces q\xz-^nilbj",
%. r r ■ 1 1 (oui l tdee Iitez font necs avec nous ; mais de ceque les mouvemens }du _
des objets, qui font impreffion fur les petites fibres des tnent,puif-
ncrfs (en quoi confifle lanature des qualitez fenfibles,) pro- qriellet ne
cedent dcs pattics infenfibles des objets, qui remuent di- confifient
verfement, & avec bcaucoupdeviteflelespartiesinfenfi- qutdmt
bles de notre corps, Iesquellcs a caufe de lcur petitesfe & dele ****«-
leurgrandeagitation n'excitent en nous qu'une idee ohiz.\x-mnu
rc & confufe.
Il nc fert de rien non plus dc dire quc les id ees que nous Teurqun
avons de la figure dcs corps (ont iouvent difeVcntcs des t" idies imagcs qui s'en peignent dans le fond denosyeux. Czt^es^je1't ccianc procedc pasde cesidees primitives, mais de celles,^*''"* ?*f qui ont ete e'xcite'cs dans l'ame, par les perceptions qu'ellc nf' a(or~ a eues auparavant, comme il paroftra mieux dans la fuite. y*Uml> Et on nc doit pas dire non plus qu'il y aitdecertainesw<^w qui
notions communes qui foient gra vecs dans notre ame,tcllcs/tf»f p«nr«
que font cclles-ci, parexcmple; cpxtletouteflplusgranddMslmL qucfapartie-, qu'ileftimpoffible quece qui aitefait naitpas Quonri* etefait; quil eft impoffible quune chofe exifle, ejr quelle n'exi- **eun* fie pas en mbme temps; que toute atlion prejitpojc un etre\rp0H * que/? de chofes egalcs on bte des quantitez, inigales, le reflejera J^Uj,. inegal} quc deux chofes qui Jbnt ega/es a une troizieme fontnatmi igales entfelles; q ue nous ne Uevons pas faire a autrui teque (tmmunes nous ne voudrions pas quon nous fit; ni autresfembIabIes<f*f/M«tf notions, donr. notre amc ait befoin pour faire fesope'ra-»w4jw tions. "*«*• Lll Car
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4jO _/v PHI L O S O P II T E
gvemus £ar n0Ug aVons formc toutcs cesidees^ &autrcsfem-
4vowfoT-< DiaD[cs (jes obfervations probablcsque nons avons faitcs , W»«r«w- premieremcnt par la pcrception des individusi & en-foitc munesdtt Par une indu&ion quc nous avons faitc, nous enavons tbftrv*- conceu dcs notions generales; ou nouslesavonsreccues titns que par tradition; nous en fervant pour divers ufages dans cet- nm avons te vie. Et c'eft cc qui parohra evident iccuxqui confide- fdttesfur reront avec foin la premicre produ&ion des idees qui naif- Utobsets fcntdansnotrcefprit. farmtt- ^.^ ce ^. ^ conf]rrnc cncore par l'excmpled'uncn-
Cela [e &nt>ou dc quelquautre, qui n'aiant point encorcouipar- j>rowe var 1<* de ces chofes fi I'on vicnt a l'interrogcr la deuus»rcpon- 1'ixempu dra fans intelligcncc, &n'cntendrapasmemcskstcrmcs dts enfant. de ccs notions. Comment £t il eft inutile d'obje&er 1'excmpledecctcnfantdont
tet enfant piaton paric (Jans fon Menon, lequel etant interroge dc doM farle socrate fur fcschofesquondit qu'il avoitignoreesaupara- *wvoi/rj.vant,y repondoitpertinenment. Car cct enfaot n'etoit pas fondrefer interroge fur des notionscommunes, ou universelles, mais nemment furdcschofcs flnguliercs,qu'on lui propofoitaconnoitrcpar furdes lc moicn de fcsfens, &qu'ilaugemcntoitenfuite,oudi- thofes q»'H minuoit, ou changcoitpar fon imagination. Ainficela ne igntroit prQuvc point qu'il cut aucune notion communc qui fut nee aupara- avcc ju-. m^ toutc ja ConnoifTance des chofcs fingulieres Qui bien tlte^on orgine dcs fens; &s'ily en aquelqueautreelleaete
queles no- cn-fuite formcc denouvcau par 1'imagination, qui fuitla tionscom- pcrception dcs fens. munts Ceft encore une objc&ion frivole de dire que ccsno-
foient uni- tions font univcrfclles, au lieu quc leS obfervations des
rerfelles, chofcs ftnguliercs ne le font pas. Carpourfairequcdesfio- nous '«f-tions foicntacquifes, & nonpasprimitivcs, ilfufitqu'on ronsfour. jes ait apCrccucs par ia confideration des individus, & qu'- ehofes /?«- c^es aient ete Pr°duites dans ndtrc efprit parune inductiofl, iJiitrti ou Par ^ au"em blage qu'on en fatt. * ' Et |
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Naturelle LrtRi V. 4^1
Et on ne doit pas s'etonnerqucde laffemblagedcplu- Pmqun
fieurs individus, qu'on a obfervcz, on cn puifle infererdcscel* "' 4ft notionsunivcrfcllcs. Car ces notions quc l'ona formeespar £'?'/',"*'" induftion, dc raflemblage des, chofcs fingulieres, ncbter,tr*n- font univcrfclics , qu'a caufc de la rcflcmblance j$r ceatii on croit qu'elles ont avec toutes lcs autres fingulicrcs, quet>ea ^ L nous avons puifccs dcs fens, on juge qu'clles con- miivtr- vicnncnt a toutes les notions fingulieres.quileur reflem-po-, & blent» Et ccla ne doit caufer aucunc admiration. Car lcsc9>"*»e»* univerfaux ne font autre chofe que tous les indiyidus fepa-,ls cmv,eft' reze d cesmarqucs <*/»*-<•/, celuila,maintenant &c. que"^'^ l*on consoitparabftraftion, &dont lcs femblablesfc trou-'^£*~ vent, ou du moins fc peuventtrouvcrdansdautres. Cc^" qui paroit manifcftementen ccquelesuniverfauxfepeu- vcnt affirmcr dcsfiguliers; commedanscetaxiomcP/w* e/ihomme; &quc, parexcmplc, cctte propofition univer- fclle, tout homme eft ttn animal, eft equivalente a cellc-ci, chiqtte homme 4» particttlitr eft ttn animal. Enfin pourfinircnpeudemots, nousdifonsquc, foit Quthi
que l'on congivc des idees fingulieres, en difant par cxem- •**" mi~ plc; je voice cheval, doncfaidesyeux*, oufoitqu'onfor-*'Tr^w<*" mcdcs notions univcrfcllcs, comme, par cxemplc \fePenfe „^"'„1 doncjefuis qttelqtte choje, rjr nonpasunneant\Q\\ n'cn pourra^Jw wr pourtant jamais inferer aucunc de ccs notions communes,-ceptms ou primitivcs. Car lcs ideesfingulierestirentleuroriginc/*»r aqui- dcs fcns; aulieuquc lesnotionsuniverfcllesfontformees/w- dcs fingulieres par le moien dc notre imagination & dc noS jugcmcns. Qutfat |
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quelque chole, donc je ne fuis pas parfait; & autres notions „„ a~eu
lcmblables: puilque ccs ideesgeneralestirentlcurorigineww^w
des fingulieres par lc moien des fens, de 1'imagination & du^eHcrales.
Lllz juge-
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%$% Philosophik
jugcment, comme il patoltra cvident a touthommequi
cxaminera la chofeavecfoin.
Quttiite I>e plus lidee memc quenousavonsnaturellementdc 5«« nous Dicu (nous nc parlons poi nt ici dc cellc que nous avons par dvons de ja revelation)n'cfr pas nee avec nous»mais elle a ete premie- Dtcunejt rcmcnt formce en nous par 1'obfcrvation qucnousavons fasnce £. j cnofcs fingulicresfoar le moicndesfcns,del"ima- svee nous, . , , ° . ./■ o j - V. , maisqu'el&mztlon' de Ia remmilcence & du jugement. Cardans
le nous w?retrefouvcrain, quenousapellons Dicu, lefpritnccon- venutyre-fidercautrechofequ*uncertainbicn, quilobfervcjournel- mierementlemcntdanslcshommcs, commcfont lafageffe, la juftice,. desobfer- Ja mifericorde, 1a puiftancc, laduree, 1'exiftcnce, &au- vatitns que ttes cnofcs lemblables, que nous pouvonsmultiplierjuf- mus avensqUCg ^ iincj^flni% & Jont nouspouvonsdetachertoutes jattes far fort;es ^ defauts nar je moicn de la penfee: de forte que l'i- lesjens. ., ,, A >r . . _.. *,, , . * dec d un etre parfait, ou de Dieu a cte prcmierement pro-
duite dans notre cfprit par les fens, parTimagination, &
par notre jugement, ou quelle nous cft venuc par tradi-
tion.
Que Xtdie Or cette idee que notre ame con$oit ainfi de la Divinitc,
quenous neprouvepasfufifanment fon exiftence» commequelqucs-
avonsde uns foutienncnt fans fondement: puifquctouteslescho-
lhennefti ^ j.ont nous avons dcsidees, n'exiftent pas acluelle-
trouverlhnmtat> &cetteic^c que nousncconcevonsquimparfaite-
exifteme. mcnt ne furpafTc pas davantagc lesforccsdenotrefacultc
Q£il ne de penfer, quc 1'idec dequelqu'autre chofc que cc foit.
fertderien Et c'eft unc obje&ion vainc de direquerexiftenceac- cCobjctter tuelle & ncceffaireeftrerermeedansridcequenousavons que iexif- <je Dieu. Car il ne s'enfuit pas de la quc Dieu exifte neccf- tente ac- fairemcnt & a&uellement; mais feulcmcnt qu'en casqu'il tuelle& cxifte neceffairemcnt, & non pas par contingcncc 5 ou fFf&forJft*® qu'^ nepeutpasnepasexifter; puifque le concevant miedans comme tres puiffant, il cftimpoftlblequericnledetruifc. cttt idet. La raifon cft neccffairement renfermee dans 1'idcc quc ~ . • nous. |
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Naturblle Livre.V. 453
Bous avonsdel'homme; maisneanmoinsilnesenfuitpas
dc la que rhommefoitnecelTairement&acluellcmentrai- fonnable, mais feulcmcnt qu'en cas qu'il cxifte aucluel- Que ttt lemcnt, ii eft auffi. neceflaircment & acluellcmcnt doue "tributsef- deraifon. f femiels> Et cela ncdoitpas fembler etrange: puifquelesattributs 1uencus
eflentiels d'une chofe, qui font renfermcz dans 1'ide'e, que 'JJ"™™ 1'efprit en a formee nefont veritablcs, que lorfquc Ia chofe c]10re • m mcme, quenous avons congue exifte actucllcment. Car a-fimpas vant qu'unc chofecxifte, bicn quc nous en formionsune vrats,k idec dans notre cfprit, ce n'eftpourtant qu'un pur neant, moinsque qui nc peut rcnfermcr aucuns atributs d'une cxiftcnce necef-cettt meme fairc, ni contingentc. chefin'e- Ainfi, parexemplc, 1'idecquenousavonsduntriangle q'u•re
renferme ccttc propricte, a f^avoir que fes trois angles font pro^e }„ egaux a deux droits; ce qui neanmoins n'eft pas vrai a reXemple moins queie trianglc, dontnous formons 1'idee, nc foit ac- d-un trian- tucllcmcnt dans la nature. Car commcnt les proprietez ,g/*. d'une chofe peuventelles&revraies, lorfquelachofeme- QueTidie me a laquellc on les atribue n'exiftc pas vcritablement? jue mHt Et parconfequcnt nouscroions que 1'dee que notreefprit *jrmons,
formcduncchofepar lesatributscflentielsquilen con?oit /^'r/J ne fufit pas pourprouvcrrexiftencecertaine&neceflairepnw, pds dc cette chofe; mais feulemcnt que felon notre jugcment il ^utcet etre n'y a rien qui empeche qu'elle ne puifle exifter un jour. exifte,mais Et il ne fcrtdc rien dbbjc&cr ici que des axiomes, com- feulement
me ceux ci, par exemplc; quc 1'homme efl un animal raifon- 1U!1 Peut nable; quc troisfoisfont neuf, que les trois angles d"un trian- extfter> gle font egatix a deux droits; & autres femblablesfont d'une QJ} ^A^ vcrite eternelle. Car ccttcaflcrtionneveutdireautrccho-Ja&t C(r, fe,ficencft, qu'ilcft,qu'ila ete, &quilfcravraidctoutetains a~ cternite quc lorfquc Thomme, troisf ois trois, & k trianglc xiemes exiftcrontaclucllement;l'hommcfcra un animal raifonna- d'uneveri- ble,les trois angles d'un triangle feront egaux a dcux droits, ^etermlle. LII3 &
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4^4 Philosophie.
& que troisfoistroisferontneceffairementneuf; fanSqull
s'y puiffe jamais recontrcr de fauffete.
tntmqm OrbienqueridecquenousavonsdeDieurenfcrmepIus Ftdte que ^ perfC(^j|ons reprefentatives que toutcs lcs autrcs idces cn- nous avons r rrr r -^n. s j- > M dt Dieu femble, quc nous puiilions tormer 5 c ctt a dire qu clle noiis
renftmt reprefentcnt un objet plus excellcnt & plus parfait quc tous
flufieurs lcsautrcs; ilnc scnfuitpourtantpasdeiaquc cetobjettres
ferftUiom cxcellcnt & trcs parfait foit a&uellement exiftant, mais
reprefe» feulement qu'il peut exifter; ( parccqu'en quelque fa$on
utives, il nous cn formons une idee jufte) &quelesforcesdcnorre
nei<Zi" efprit vontfortloin; puifque parunemultiplicationinde-
flw Dieu ^me ^CS Pcrfe&ions °»ue nous obfcrvons dans lcs autres
extfieac- chofes, &par ledetachementquenousfaifonsdeleursdc-
tuelle- fauts, nous pouvons concevoir par n6tre imagination 1'idec
mtnt. d'un etre tresparfait. Car ilneftpasvrai quclarealitede
nosidees, quireprclentelcsobjetsdnotrecfprit, ait bcfoin
d'unc caufe qui renfcrmc emincnmcnt & formellcnt cette
memc realite; c'cftadirc1'exiftenccmemcdelachofe,que
nos idees reprefcntcnt a notre cfprit.
ce qui eft Car afi n quc notre efprit ait une idee, qui lui reprefente
requisdfin- quelquc chofe, ilfufitfeu!cmentqu'ilfoitdoUed'unetelle
quenkre faculte de penfcr, ou de formcr desideesquinousrepre-
effritfuiffe fentcnt lcs chofes; bien quc cetefprit,ouquclquechofc
former dts diftingue delui, qui foit lacaufcdccetteidccn'aitdclui-
,df"des , mcme, ou d'alleurs, niformellement, ni cminenmentlcs
JTT perfeclions que la memc idee nous rcprefcnte. Or de la il
excellen- e& arrive quc par 1'ailemblage, la multiplication, ladivi-
tes fion de ces idees, &pard'autresope'rationsdclimagina-
tion, pluficursfcfontforme dcs idees, par cxemple, d'une
infinitedcmondes, dunc PandorcdoUeedetouteslesper-
fections, d'un Oratcur acompli,d'uneRepubliqueparfai-
te, & depluficurs autrescholcs; bienqucleschofes, qui
lcur etoicnt rcprefentees par ces idees n"cuffcnt jamais cxif;
te.
Javoue
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"""" " ' ' " "^-W?fu-^?jf*
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Naturelle Lt vn b V. 45-5-
. Javouc bienala vcritequ'u_iccaufenepeutpasprodui-^'^4^
rc un efetplusexcellentqueile; &qu'ainfi refpritnepeut?*'^**
pas produrc unechofequifoitplusparfaitequeluy. Mais'LJWW /-
ilnc senfuit pas de la que 1'efprit ncpuiiTeformerdelui-pJpiJ
meme cn imaginant l'deedunechofeplusexcellentequef^//w/tt
lui, corarac, parexemple, deDieu, oudetoutrunivcrs.^„e»o«/-
Car bien queles chofes memes, comme Dicu & 1'Univers, memes&
dont notrc efprit forme lcsidees, ks furpaflentenexcel-.*^/'^-
lence; ccpcndant 1'idee memc de Dieu& de 1'Univcrs, n'e- "nfequent
tant quun accidentcon^uparlafubftancederefprit.&qui" "*
nc lui rcprcfentc ces chofesqu'imparfaitemcnt, cfl moinsv*w*_r
excellcntequelui; & ainfi notre cfprit a Iepouvoirdcla
former. Or on peut facilement rcconnoitrc combien ttdee
qucnousformonsde Dieu, & de 1'Univers, eftimparfaitc;
fi l'on confiderequenousnepouvonspasmemeavoirune
ideeparfaitc d'un cirdn»oud'un moucheron, ou du moin-
dre & du plus chetif des animaux.
Puifque l'on rcconnolt manifeftcment combicn la fa- Qgttfm
culte de notre ame, par Iaquelle nous formonslideedeperfe&ion
Dieu efl; defeftucufc &imparfaitej c,eftdoncenvainquc^^/<*-
quelquesuns, pourcouvrirleurserreurs, Sctrouverdenou- *****
vclles echapatoires, feignent qu'on en peut tirer un avgu-PeHfer'Pdr
ment convaincant pour prouver 1'exiftcncedeDicu. Car'^-f
r 1 _ 1 * / r- ■ c • ,n noitsjor- cettc faculte de notre ame etant fi imparfaitequcllene^^/^
peut ricn conccvoirde cct etreinfini, quifoitpofitivement^ Dieune
iqfini mais fculement parnegation, &ce qu'cllc cn con- prouve pas
<$oit depofitifetantfortpeu coniidcrable & fortimparfaitjil/*/»/*»*-
scnfuitneccflairement,quc<.e!anenous fournit pas un ^t-mentfm
gument fufifant pour prouver fon exiftence;car cctte facultet'*i/"'Kr*
auflj bien que les autres facultez imparfaites qui fontcn
nous, peut nous apartcnir a aous mcmes, ou peut avoic
ete mife en nous par quelque autrenatureimparfaite.
Etce que nous avons dit n'eft aucunemcnt ebranle' parla
diftinclion, quc fait Defcartes en difant, quune idee fc
prend,
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,456 PHlLOSOPHll'
$Jtelid"ptcnd,o\i matericllement.pourune operationde rentende-
etfedott mcnJ,^jaque[ienepeutpas£trepjusexcellente,quelhom- ttendrt me meme» *lu* Penk> ou bicn pour la chofc, quieft reprc-
to/tr mt fentec par cctteoperation, laquelle.ditil, a raifon dc fon
dftioti dt cffcncc eft plus parfaite que 1'homme; quand raeme on fu-
Vmtndt. poferoit qucllen'exiftcpoint horsdel'cntcndement. Cat
tnent, ni notre efprit ne forme point d'idee d'aucune chofe, a moins
pouria quccettcideenefoituneimage, ouunereflemblance.qui
chofe qtu fQlt en qUeiqUe focon proprc a nous reperfenter cette chofe.
{tntltvar Ain^cette eexi^ant ^ans notre cfprit»fansque lenten-
ttttt opt- dement agin"e«ne doit pas ctrc prife pour une operation de ration, 1'cntendemcnt. Et comme cetteidecneft autre chofc qu!- maisfour une image qui reprefentc la chofe a notrecfprit, ouqui /'i»«dg*g«ilapeutenquelquefa9onreprefentcr; il s'enfuit manifefte- tjiproprt ament qU'on ne ladoit nullement prendre pour la chofe, UfnJfntrtr qui nous eft, ou qui nous doit etre repf efcntee par le moiea Tansftn- ^ecetteic*ee&ParloPcration^e 1'cntcndement.
tendement. E^ puifqu'une idec femblable, quoique propre & nous i^«ff«f«rePrefenter^a chofelaplusexcellente,comme Dieu, par idieitant cxemple, cft ncanmoins toujoursunaccident, quicxifle toujoursundansnotreame; ilparoftevidcnmentpar laqu onnepeut acddtnt pas dire que 1'idee de Dieu, qui a 1'egard dcfon eflence qui qut fubfifte n-eft qU'accidentelle, eft propre a nous reprefcnter cer etre ttndtmenttoutDon & tout-puiffant, foit plusexcellcnte & plus parfaite «nutdoit 'qu^homme, qui cft unefubftancc. jamaisdirtqutctlle qutnous avons deDi<u,ou dequelqueautnetretresexct!ieni>
foit plus parfaite que tbomme qui eft unt fubjtanit. |
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C H A P I T R E. II.
Ve1'entendement; & prSmieremcnt dufentiment. |
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Quelafa-
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cultide T Apcnlec, oulafacultedepenfereftdedcuxforteS: 1
fenfereft J^ftavoirlcntendement&lavolonte.
dedeux L.utl & iavure <je fcs partics font des habitudes dans
fm"' ' 1'homme
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NATtTRELLE Llfc.V. 457
1'hommC} ou dcs difpofitions qui lui donncnt la facilite Q»eUe»
dcpcnfer, & qui lui fontou naturellcs, ou aquifcs; a quoi/ow t0Ht" on pcut aulfi raporterccllesquc lcsTheologicnsnommcntieu,x J infufes. del' fi> u
II fautouqucceshabitudcs, quirendentrhommeplus $e (tf
prompt a entendrc, & a vouloir, exiftent dansfon efprit, htfotuda & quc c'en foicnt dc certains modes (comme la figure & tefubfiftent fituation font dcs modcs du corps,) par lemoicndcfqucls^w'V/- clle produit diverfes operations. Ou bicn il fautquccesF'/»^ habitudes confiftent dans la difpoiition des organes d\xVtellet,n corps, qui cft requifc pour penfer: comme lorfque les'8W* " organes des fcns, les cfprits & lc ccrveau font plus propres yien '>t[_ i exciter les mouvemcns qui fontneceffairesa Iapenfee;/„#„s_ ou quc le cervcau cft pourvu destraces,quifontrcquifes^nr^/,« pour produirc dcs penfces. dijpofititn L'cntendcment cft cettc faeulte dcpenfcr^arkquellc/w^-
fhomme connoit les objets. nes' Et ccttc faculte confiftc dans laperccption, &danslc^'^w^w"
mr% , •„ ZL • ^i"-
Car ceft par Ie moiendcsperccptions&dcsmgemens^ \
qucnousconnoiffonslesobjets: &I'oncroitquunechofc clmmem cft bien connue, lorfqu'on fapercoit, commeilfaut, &eUes*gif- qu'on en juge convcnablcment. fent. Cette pcrccption cft de trois fortcs; car elle confifte dans DeUftt-
le fentiment qui apartient a la penfce, dans Ia rcminifcencc, ftPm- &dans fimagination n ,„ « Le fentiment qui aparticnt a la penfee, & qu*on apelle£frfis rtr,
fcntiment par fynecdoche, par lequcl, le mouvcraentfw. des objcts faifant impreflion fur Ics fibres des nerfs, & etant mftnti- communiqueau cerveau par lemoiendesefprits,quifontw«»r. contcnus dansfes vcntricules,pafledc la jufques-aforgane du fcns commun, ou rcfpritTaperjoit. Car puifquc, commc nous avons fait voir ci-dcvant, les
nerfs font eompoiez dc deux parties t i ffavoir de dcux M m m tuniqucs,
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4S8 Ph i l o s o ph i e.
Commtnt tuniques, qui naiffent des deux mcmbrancs du ccrveau, &
dans Itt qUj ^tans creu(ees cn forme de tuiaux renfennent de pctites fiufatiQtu ^bres tres deliees, qui tircnt Ieur origine dc la fubftance du memft- cervcau • & setendent jufqucs al*extremite des parties; communi- &cl«c pendant la veillc ces tuiaux des ncrfs font cn quelquc qtte par ks fa$on enflez, ou bandez, de tcllefortepar les efprits ani- organes maux, quc les pctites fibrcs, qui y font renfermees, (quoi- jufqnts *tt qu'clles fe touchcnt legerement en quclqucsendroits)n'e- ttrvtau *u tans pourtant aucunement comprime'es, &venansaetrc fitgtdu agitees par lcs objcts, communiqucnt leur mouvement jenscom- jufqUes au cerveau tout lc long des membres par ou ellcs paflent, quelque courbez quils puiffcnt etre, de meme qu'une cordc de luth qui eft tcndue, vcnant a etrc pincee, communique fon mouvemcnt jufques a fcs extremitez: & comme durant la veille les ventriculcs du ccrveau font continucllcment tendus par lcs cfprits animaux ,de meme qu'unc voile eft enflee par le vcnt j & quc la glande pineale * ou lc conarion eft environne & pe'netrc d efpritspar tout; il senfuit neccfiaircment quc tout mouvement, quifait impreflionfurlesfibresdesnerfs paflant jufquesau ccrvcau, doit neceflairement fe comrnuniquer aux cfprits qui font dans les ventriculcs, & de laetretranfmisa la glandepi- neale, ou lcs diverfes parties du cerveau fc vont rendrc, Qu* lt & ou 1'ame 1'apercpit. mouvt- Or ii eft trcs evidentquc pour produire les fcnfations, mem loc*li\ n'eft point befoin de ces efpecesitttentimneUes, ou d'autres fufitpour qnalitez inconcevablcs, qu'on pretcnd quc lesobjetsen- caufir le voient aux organcs des fens; mais que k fcul mouvement &u"e'rs * *oca*avcc Ics dircrtnccs & c*pablc de tous ces efets; com- efpecesin- mc *| Parort Par ^es fenfations duchatouillcment, dcla tentiomel- douleur, dcs fons & dc la lumiere, qui font produitcs par Us riyfom Ic mouvement des objets. Car, par exemplc, un coup de nullemtnt poing dennedansl'oeilavcc beaucoupdeforce, nousfait r,eceffatres,y0\t des etinccllcs, & diverfcssoulcurs, meme dansles tene-
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Naturilli Livri V. 459
JrenebreSj ou un coup donnc avcc la meme force fur les
breillcs nous fait ouir un fon j & cc meme coup apliquc fur quelqu'autrc partie nous caufe de la douleur; comme aufll la fri&ion ou le frotcment des cotez ou dc la plante d« picd nous fait fentir ie chatouillcmcnt. Quipluseftpar I'explication quc nous alons faire dechaqucfens, onre- connoitra manifcftcment quil y a unmouvemcntlocal^mJ[ °J & qu*on n'y peut rien demontrer autrc chofe. mtnsdi- En-fuitc il faut remarquer, que ces divers mouvemens vtrs exci-
qui font imprcffion iur des organes diferens, & qui.fe"»*;» prefentent al'amedansrore;ancdufcnscommun, n'exci-Wttsd" tcnt cn nous les idecs de diverfcs fenfationsparaucune """'"■>'" autrc raifon, que parccquc nous fommes naturellemcnt re™eu difpofez de tellc manierc, que notrccfprit con?oit divcr- /WJ^*W fcs idees, felon la diverfite des mouvemens qui agiflent tez.fenft- fur lcs organcs. hks nefont Or bien que lcs fenfetions quc nousavonsdcsqualitez pattencuit
fcnfiblcs nc foicnt autrc chofe, quediverfcspcrccptionsi«w^^ du mouvement local,quel'cfprit a formces dansle ccrvcau,du wouve- comme nous avonsdcjadit, cependantnousn,avonspas*?m,w''" acoutumc de lcs apercevoir fous 1'idec dumouvemcnt 'Jmm', dont la raifon eft que ces mouvcmens, dans lcfqucls con- co„fure fiftela nature des qualitez fcnfiblcs, ne fc font quc dans les g^e toutet parties infcnftblcs, qui ne pcuvcnt etrc apcrceues diftin&e- /« uiti mcnt, i caufe de leur pctitefle, & de la viteflc dc leurs <jw wut mouvcmens; ce qui fait que l'ame nelcs congoit que fous «ww det 1'idcc confufe dc lumiere, decoulcur, dcfon, d'odeur, f***f* defavcur&dautresqualitczfenfibles. w L- Ainfi on n'a pas raifon de dirc qu'aucune <Ics idees,^*^'^
quenousavonsdesqualitczfeuftbles, aientetedansnotrc/;flK> & cfprit des le momcnt dc fa creation ; puifque nous n'y qutlnjin dccoiivrons jamais de femblables im?ges, a moins qu'elles a pointqui n'y foient excitces par lesobjcts exterieurs; carla vertu /•»»* »«* qu'ont lcs objcts dc fairc impreflion fur 1'efprit, & la faculte *H< »«»'• Mmmi qu'a
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. ..:,.--.- ... ... .."■.... ■.
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460 V H I L 0 S O P H I E,
qu'a 1'efprit derecevoirieursimpreffions, font fufifantes
pour produire en nous les fenfations dcsqualitez fenfibles.
Qutlne £t c-eft
en vain qu'on nous obje&cquclcsmouvemens
7v&m^cs ODJcts nont aucunc conformiteavec lesidecs,qu'ils
quecesi' cxcitent dans lcfprit, & que parconiequent ccs idecs
dcesn'ont doivent etre auffi anciennes que notre ame. Carnousre-
quepeH, $u pondons a ccla, que bicn quc cettc conformite' nc foit pas
ptntde parfaite; cepcndaqt il y a quclquc refiemblance confufe
rejfem- cntrc lcs mouvcmens des qualitez fenfibles, & lcs ide.es
6/«ih«4w qU'eues excitent dans notre efprit. Etquipluseft, quand
les mouvi- mcmes jj n»y auroit aucunc conformite entrc le mouvc-
clufenuesmtnt ^cs ODJcts» & ^cs *^ces qu'ilexcite, onnedcvroit
qullttex. pourtant pas dirc qu'clles font naturclles afame, mais
[enfibles, qu'ellcs lui fbnt venues d'aiileurs; a caulc qu'il cftevident
que les objetsexcitentlesideesdansnotreefprit, &qu'a-
vant que ccs idees aicnteteproduitesdecettemanierepar
ksobjets, nous ne trouvons pas dans notrc efprit fidec, ou
la perccption d'un feul objet.
Quec'eft Qr ie fommcil fait voir manifeftementquecen'eftquc
f"r'dans leccrveau, &nonpasdanslesautresmcmbres, quc
V*me fent^'&mc ^ent Par l'cntrem^e ^cs nerfs} puifque lefommeil
immtdia- qui n'ocupe que le cerveau feulcment, privedefcntiment
temmt. toutes les autres partics, & que lorfque cctte partie eft of-
fenfec, commc il arrive dans 1'apoplexic, dans fepilepfie,
& autres femblables maladics, tout le corps demcure
fans fentiment, bicn quc toutes les auttes parties foicnt
cn leur entier, & que 4iversobjctsfaffentimprcffioniur
elles.
Quelhnt ^infl lcs membrcs nc fentcnt pas, mais font feulemcnt
fentfas £cs organcs extericurs,par 1'cntrcmife defquelsnotreame
mTbris ^cnt5 dc memequelebatond'unaveugleluifertd'organc
em ' pour fentir&pourdifcernerlabouc, lespicrrcs, l'eau,&
les autres objets, bien que cc baton mime foit cntierement
defritue dcfentimcnt.
Entant
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Naturellb Li vre. V. 461
Entant que lc fentiment fe fait par 1'cntremife des orga- Pturquoi
ncs cxtericurs, on le nomme cxterieur; & entant qu'ilon d,t I"''* eft excitcdansrorganedufenscommun, onlapelle inte ?*"!"" rieur. ■ ' &exte_ II y a cinq fortesde fens: a fifavoir la vue, 1'odorat, le ttem,3
gout & le toucher. uurs M- La diverfite des fens procede, tant dela difeJrente grof- firemes,
feur & petitefle des fibres des ncrfs, que de la conftitution <urt & conformation difercnte dcs organcs, & de la diverfite c*uf"' dcs corps qui meuvent,auffi bicn quc du milieu. Car de la vicnnent tous cesdivcrs mouvcmens, qui etans aperSus diferenment, cxcitent divcrfcsfenfations. On pcut reconnoitrc combien Ia diference du tempera-. ^urqkoi
mcnt contribue a la diverfitedesfenfationspar 1'exemple l**? dc ceux, qui nc peuvent pas foufrir le gout du fromage, ^^^Cavlr"* plufieurs autres mangent cependantavccplaifir. Car cehrmpgur f( vient de ce que les parties infcnfibles dc la langue dtsfromdge% uns font tcllement difpofees, que les parties infenfiblcs & quily dufromagey caulent un mouvement dcfagrcable, qui leur tn a d'au- fait avoir dc 1'averfion pour une faveur femblable: au lieu tres 1ui que dans les autres, le tcmperament des partics du memcl *tmnu fromage, leurfait fcntir unagreablegotlt. Ceftencoreccttememcdiverfitedetempcramens, qui Vourquoi
fait qucccrtainesperfonncs font tellemcntefraieezpar la Uytnaqui prefencc d'un chat, que pcut etre ils n'ont jamais vu, qu'ils fmj" , en tombent en foibleiTc; au licu qued'autresn"en font/™'<x?*a aucunement altercz, mais plutot qu'ils prennent plaifir a \,u*'
k. • s^ .. 1 \. rL.i autsatom-
voir. Car ecux, dont le tempcrament eft tel, que leS(,erenf0\.
yapeurs, qui exhalcnt jnceiTanmcnt du corps d'un chat v\t&
etans attirees au cervcau Scdanslcspoumonsparlarefpi-
ration y puiffcnt coaguler Ic fang & Icfpnts, ou clles
fc font infinuees* ou bien en troubler lc moUvement;
ccuxladis-jc, en peuvent etre troublez. jufques atomber
cnfoibleuej bien que ces vapeursfoient invifibies, & quc
Mmmj d#aucrcs
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Philosophie
d'autres 1'aicnt auffi attirec par la refpiration^ Au lieu qug
ccux, dont lc fang &lescfpritsfontautrcmentdifpofct, n*cn foufrent pas la moindrc alteration. Vt U dt- j^es fibjgg jjcs nerfs ( qUj fcrvent a la vifion font les plus feurdes^^cs ^c toutcs> aPrcs clles cellesdclouiefontlesplus
Ures qui dclicates, apres ccllcs dc louicceiontccllcsdel'odorat; fom dam apres cclles de 1'odorat, fuiventcellesdugout; &lesder- /«turfs. nicrcs qui font lcs plus groflcs dc toutcs font ccllcs du touchcr. Pourquei Ainft l'on voit manifcftcment parlapourquoilescou- m nt pestt jcurs nc pCUVent pas £trc ouies, & que les fons ne peuvcnt *dr\ 'lesuu- Pas ctr c vus' ^ar conrormati°n d c forgane de la vue' eft
lems ni tc^e> °»ue lesfons nclui pcuvcntpas fairc l'impreifion, qui roirles eftrcquife pour y caufcrlavifion. Etaucontraircrorcille fint. cft tcllcmcnt difpofee, qu'ellc ne pcut pas rccevoir dcs couleursfimpreflionqui cft neceflaire pour les apercevoir. Chapitre. III.
De //» viie
De u viie T E fcns de la vue confiftc dans le mouvement dcs flbrcs
JL/ des nerfs optiques, qui aboutiflent au fond de 1'ocil R S T.lorfquc ce mouvcmcnt paflant dans le ccrveau 7,8,9, & de la au conarion, ou a 1'organe du fens commun, excite dans notrc amc lcs fcnfations dc lumierc,de coulcur, de fi- tuation, de diftancc, dc grandcur, dcnombrc, & dcs autrcs objets vifibles, cornmcfont, par excmple V X Y, BeUlw La lumierc confifte danVune impulfion, parlaquclle miert. j^ boUIcs du fecond clemenMont pouflHes en un mo- ment du corpslumincuxparlesiHtcrvalesdescorpstranf- parcns. De VaWm L'a&ion dcs corps lumineux, qu'on nomme lux en det corpt jarm ^ conftfte <{ans je preflemcntprompt & reiterc, par lc- Ittmmtux. qufij il$ p0UU-cnt fans cc(fc 4C toutcs parts cn 1 jgnc droifc Jes boulcs
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Naturelle Li vr e V.
Iff Y X V
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4*1
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boules du fccond el«mcnt au travcrs d« intervaics dcs
corpstraniparens. Les corps lumiacuxfontccux.dontlcspluspctitespar- QgAfim
tics etansdiverfcment agiteesparunmouvementtresvio-'"'"•/* Jcntpouflent fucceflivement avcc beaucoupdc vitefle Silminem' uivant une lignedroitelcsboulesdufecondelemcntvers icsobiets^iilsdoivcnteclaircr. Tclsfontparexcmplcun ,/?uf' un cfearf»n ardent. unc chandeile allumee, « loleil & les ecoiies fixcs. Car lonpeutrcconnoitrc lc mouve-
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4«4 PhILOSOPHIB
mouvementdivers des parties infcnfiblcs deceS corpS,en ce
quc parlaviolencedeleuragitation» ils reduifent fbuvent
plufieurs corps cn vapcurs & en fumees. Car cela nc fcpeut
faire a moinsquc lcurs parties ne foientagitecsdunmou-
vcment divers, non plusqu'unc picrre ne pcut pas etre
jettec, fans qu'ilyaitunbras,ouquelqu'autrccorpsquila
poufle.
D« rdimt Les lignes droitcs, fuivant lcfqucllcs lcs boules du fecond
dtlumitrt. clement font preflecs, fuivant laloi dc la nature (par la-
quellc tout corps qui cft en mouvement, tend autant qu'il
eft poffible a fe mouvoirendroiteligne)fontlesraionsde
lumiere*
Comment Nous conccvrons facilcmcnt cc preflement dcsboulcs
ilsftri- du fecond clement, qui caufe la lumicre, {\ nous nous
fsndtnt tn fouvcnons quc dcpuis lc corpslumineux jufquesaux corps
untnftm. qui doivent etre eclaircz, touslcsintcrvalcs, outousles
poresdescorps tranfparcns, qui font cntre-dcux.font tous
rcmplis de ces boules, qui font folidcs & contigues les uncs
aux autrcs; & finousconfidcronsquecettcimpulfiondes
corps lumineux ne fc fait pas par fccouflcs, ou par reprifcs,
mais par un preflcmcnt continucl 5cdirccT:. Car dc cctte
maniere lc corps lumineux preflant lcs boulesdufccond
elcment, qui fetouchcnt de toutesparts, pouflcau meme
temps cclles qui font cntre-deux, & qui s'etendcnt jufques
au corps qu'il eclaire en fc touchant immediatement, Ainfi
ceft par lc moien de cctre impulflon qucnousvoionscn
un inftant lcs etoiles, Ie foieii, deschandelles allumees&
lcs autres corps Iumineux; de Iam^mcmanicrequuna-
vcuglc enpreflant avec fon b^tonpeuttoucherenunmo-
ment du bois, des picrrcs» de labouc, & d'autres objcts
femblablcs.
Que U Or d'abord qu'on 6te Ic corps lumincux, la lumicre cef-
(orftlumi- fe auffi au meme inftant, bicn quc neanmoins la chalcur
neux tunt qU*il a cxcitee ennousdurc encore quelque temps aprcs-.
. , , Et
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Nattj relle Livp b V. 467
Etlaraifon de cela eftquelalumiereetant caufccpar un«tof«W*fc
preflement aflez violent des boules du fecond clement fai-m:"f, eeJf( vant tfne ligne droite, d'abord que Ic corps lumincux, d'ou *WmQ* venoit cettc isnpulfion, eft 6te,le preflement violcnt qui fe"w*f* faifoit cn ligne droite,& parconfequcnt Ia lumicredoit aufli ceflcr {incontinent; bien quc cependant Ics parties terrc- itrcs.quelecorpslumineux avoitechauf eespar fon agita- tiort.ne laiflentpas dcconfervcr cncorequelquc tempsa- pres Ia chaleur, ou le mouvement divers dc leurs parties in- fenfibles. Lcs corps tranfparens font ceux, qui etans remplis des
boules du fecond element,tranfmettent une fi erandc quan- "c^fs tite deraums vers 1 oeil, que par ce moien on pcut com-rm" modcment apercevoir les couleurs & la figure dcs objets. Car lorfque plufieurs raions, A B C, qui vienncnt d'un poinr dc lbbjetD, s'aflcmblent a cn un meme point E |
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de la retine, a caufe de Ia convexitc de Toeil, ilsy excitent
le mouvement qui eftneceflairepdurcauferla vifion; ce qu'un de ces raions en particulier, comme H, B, ou C ne pourroit pas faire, a caufeque feparement il n'auroit pas afTez deforce. Tcls font fair, 1'eau, le verrc, le criftal, & Iediamant. Arhfi on ne prend pas pouruncorps tranfparentcelui
qui ne donne paflage qua quelques raions de lumiere, commedu papicrblanc, dc la nege, & desnucs. N nn La
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JfSf P Ht 1 L O S 6 P If i B
SRfJrwe La lumiere penetre les objets, fut lcfquels effetombe,
ie U lu- qu biert elle en effi refHchie. |
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mtere.
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Or nottsde divifonspointla lumicreen diree1:e,refleehie,
ou en eelle qui fburrerefra&icn; parceque les membres de cette divifion ne foftt pas
opofez; cat lalumiere
reHechieeft fouvent auffi
direfte; commceftpar
exemple fe raion A B,
qui tombant perpendi-
jf culaircment fur le corps
EBF.eneftrefiechifuH
tatttlamemefigrie.
Lalumierequi penetre
eft celfe quieft pouflee
par les pores des corps
tranfparens quj lui donnent paflagc. Cettelumierefefait;
directement, ou par refradtion.
Pourquoi La lumiere, dont nous parlons ici, cft directc, lorfque
U Umiere la lignc dreite G BI, pafle au traversducorps tranfparcnt
pinttre en ...... _^ 1B F. Cc qui arrive
drtite Hgne ■
lumiete tombant pcr-
pcndiculairement fur EBF, n'aqu'une fcule detcrmination de haut en basj & qurainfi ellc nepeut pas fecourber, oufe detournCr de cote» nid'autre, £t la lumiere fe fait 1>eUri- JHH.HHU par rcfrac"tion, lorfque frtOk» de k ligne rompue', ou angulaire, A B D, ou A B C, paffe au,
U lumme. travers de diVerscorps tranfparens; commcfont l'air, & Ic verre,
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Naturelle Livrb V. 469
vcrre.qui fe touchent immediatemenr vers Ia furface E B F.
Cettc refra&ion eft caufee par la determination de ia lu- D'oa tlk
miere AB.qui tombeobliquementfur lecorps E B F,& [z-frocede. quelle eftcompofee dela determination A G, qui avance d un cote vers 1'autre, & dc la detcrmination G B, qui terid de haut en bas. Or le mouvement qni tend de haut en bas cft augmente a caufe que la lumiere entre dans un corpspluslolide; oubien il eft retarde; parcequ'il entrc dansuncorps plusfluidc: ladererminationlatcraledemeu- rant toujours la meme; acaufequc lecorps, quidonne paflage.aux raions, ne»'y oppofe point, & qu'ainfiil n'en augmente, ni rien retardejpoint le mouvemenr. La refra<ftion de la lumiere eft de deux fortes. Car,ou elle s'aproche dc la perpendiculaire BI; comme *?'J? re~. on voit par le raion B C; lorfque le raion A Bfortantdev^ "'^w 1'air entre obliquementdansun corps tranfparent, qui efrfllg. plusfolide,comme eft icau,ou le verrc: caralorsrangledec/MM)aA refra&ion FBCeft plus grand que l'angled'incidence ABE. tn s~Het- OubienelleYeloignede la perpendiculaireBI, commeg*ant de la
on voitdans leraibn B D; lorfquele raion A B, fortantduperpendt- vcrrc,oudel'cau,entre obliquement dansun corps txzn-*culatre' fparertt& fluide,commel'air. CarralorsPanglcde refra? hioneftpluspetitquelangledincidence. ABE. La lumiere reflechie^/^/^.
eft celle qui etaat pouf- miere re- Cee par le corps lumi-fleebie. ncux, contrc un corps, quelle ne peut penetrer, eft obligee de rejaillir. Cette rcflexion, cft ou directe, ou oblique. Lareflexion direclefcp^^
fait, lotfqu'un raibn,^.»» M» comme A13, tombantn fa Nnn % per- |
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r
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\
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470 Philosophi e
perpendiculairement (ur un corps, commc E B F rejaillit
fuivant la meme Iigne A B. Ce qui vient de ce que le
raion tombant fur EBFavecunedetcrminarion flmple dc
hauten bas,nepeutetrcreflechi qu'avcc unc determina-
tion dirc&cment contrairc de bas en haut, fuivantla ligne
BA.
De U u- La reflexion eft obliquc lorfqu'on raion tombant oblique-
flixionqui mcnt fur EBF.fuivantlaligneCB, rejaillitfuivantunc au-
fefm obli tre ligne obliquc B D, quelquefois d'un meme cote;lorfque
quement. icraj;on tombe fur uncorps,dont la furface eft unic;ou
bien dcdivcrs cotez; lorfquc Ia furface du corps, fur lequel
il tombe, eft inegale & raboteu^e.
Caufed'un La raion de iumierc fe reflechiten fc detournant.fuivant
tel efet. la ligne C B* a caufe de fa detcrmination, qui eft compofcc
de celle dc G B, par cxemple, qui tcnd dc hauten ba*; & dc
C G, qui avancevers le coic; dont l'une rafgavoir G B> qui
deccnd, eft changee en une autre, a fgavoir BG, parle
corps £ B F, que le raion rcncontre; 1'autre detcrmination,
qui avance verslccote.demcuranttouteentiere. D'ou il
s'cnfuit neceflairement qu'un raion dc lumicre, qui tombe
, obliquement fur ic point B, fedoitrefleehir vers Dr& non
pas vers A, ou vers C.
Lareflexionoblique delalumicrefcfaitcntrois manie-
res diferentes.
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Bifireucet
dune telle teflexion. |
Car, ou le raion dc
kmiere C B, qui tom- |
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be obliquementfurEF,
s'eloigne egalement dc la pcrpcndiculaire A B t lorfqu'il rejaillit; com* me onpeutvoir danslc raion reflechi B D; a f$a- voir lorfque Ic muove- mcnt du raion C B, qui
tombe
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Natuiielle Livre V. 471
tombe obliquemcnt fur E F, au point B, n'eft augmcnte.ni DtU «h
retarde. Etalors Pangle d'incidcnceCBEeftegalal'an- flexionde glc de reflexion D B F. la lumtere Ou ce merae raion fe reflechiten s^eloignantdavanta^e V f* fat
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de la perpendiculaire F
Cque lc raion A C, qui
tombe obliquement $ comme on peut voir dans Ic raion reflechi C B;lorfque le mouvement duraionAC,'quitombc D |
a anglts
igtux. Decelle
quifefait e» s'Hoi- gnantdela ptrptndi- eulaire. |
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obliquementfur D E,au
pointC, eft retarde.Car alors langle de r eflexion B C E eft plus petic que rangled'incidencc acd. Ou bien le raion de lumierc, qui fercfle'chit en fe de~tour-
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Decetle
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nant s'eloigne moins dc la perpendiculaire FQquc le raion JZ
. lc"cv-;'jyfk '■> ^onque ic mouvcment duraion BC, moins.
qai tombc obliquemcnt fur D E, au point C,eft augmente. Cara orslangiedereflexidn ADC eft plus grandquerarr- glcdinadcnccBCE. >* Ainfice quenousavonsavanceici touchantla grandeur •
egale,ouinegaledcsanglesdereflcxion&dcrcfradion fe
consort aflez facilement par ce quc nous avonsdic ci-de- vantdc la detcrmination fimple, ou compofee, dansle uv. i.cnap, 7» Or puifque Ia fituation diferentc de la furface des corps ?"?*
(cnquoi confiftclareflcXion&larefra<ftiondelalumkre /T"- «,mmenous avonsdejafaitvoir) cftcauf.q„eU^S ££* £>fnt l' £' vmbeT deflU**s affc«»Went queliucfois cn u„ faufrZ Sucfc^D^ ' C°mme °n Peutvoirda„slemor-^U» ceaudeferDD,&danslcvcrrcEF; ou bienqu'iIss'cIoi-'<$w- N nni gncnt ^lcnt Wh
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47i P H X L 0 $ CiP H I E.
4«f-M A B C A B C
Uignentlts
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dkBb
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uns des w
tm. |
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gnent lcs uns dcs autres cn divers points M N O, commc
on pcut remarquer dans un morccau dc fcr uni G H,& dans |
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A B C
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K
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Jtt
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M N O
un Vcrrc poli, commc I K;& puifqu'auffi il fc trouvcla mc-
medivcrfitcdans lcs partiesdelafur&cedescorps, quifont
dc figurc ckculairc,parabolique,Spherique,en forme dcco-
A. B C A B O
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- ..♦ - , NAti/jittLi Livke.V. ifv.
quilfe, flude quelqu'autrefigure courbc (lcfeueliesfont
tdutes eompofes de petites tfgnesdireftes, ou dcfuperfi- *« planes), dc Ik vicnt quc fclon Ia convexite ou la con cavite des objets, fur Iefqucls tombcnt lcs rtfons abc ils saffcmblent tous au point L, comme on voitdanslefe- gment du miroir concavc P Q, & dans Ic morceau de criftal convexeRS,quieftenformede lentille5 oubienilarrive quilsseloignentlesuns desautrescndivcr* pointsmno commc U paroitdanslc miroir convcxe TV, & dans'la lcn' |
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tme dc criftal X Y qui eft concave. C eft cequ'onpeut cn*
corcvcwr dans les figurcs fuivantes, ou les raJns .qui vicn- nentdupoint dt&i objcMaffemblentaupoiutB/aprcst |
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vdt
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474 Philosophii *
voir pafie au travers deIalcntille de criftali.i.'y &dans
la reflexion qui fe fait furlc miroir concavc34;ou bien cesraions fefeparcnt cn divers points» comme onvoit ici dans lc miroir convexe j. 6. fcdansla lentillc concavc du |
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verre 7. 8- Et tout ccla paroitra affez evident a ccux qui
lirontavcc application ccquenous avonsditci-deflus dc Ia refraclion&delareflexion dela lumiere. Par la nous concevons deja comment pluficurs raions
qui vicnncnt de chaque pointd'un objet, pour rcndrela vifion diftinfte sfaffemblent en un point de la retine, a caufe dc la convcxite de 1'oeil. Ec dc plus l'on comprcnd encorc commcnt dans ceuxquiont la vue courtc les rafons etant un peu difpcrfezpar lc moicn d'uncIunetteconca- vc, aidcnt la vue; dc quc ces memcs raions paflans au travcrs dunelunettcconcavcfacilitent la vifion danslcs vieillards. Or la coulcur cft unc modification de Ia lumiercqui con-
fifte dans le mouvement qui pousle Ics boulcs du fccond e- lemcnt, & dans la diverfc propor tion, fuivant laquelle clics tourncnt autour de lcur ccntre. Car forfquc les raifons de lumiere font poufiez par le
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- -:..i .v«-.^-f-fl».vn.?».
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Naturille Livr* V. 4^
cofpS .umineux, les boulcs du fecond element, dont ces
ra'tons font compofcz, font chaflees cn avant cV tourncnt autour de leur ccntre , ou egalcment, ou incgalement, avcc une proportion dife'rentc, a caufe dc la difpofition dcs corps quelles rcncontrenr. Et ainfi c'eft du mouve- mant qui lcsfaitaler cn avant.&deccluiquilesfaittour- ncr, que procedcnt toutes les modifications de la lu- mierc, aufli bien quc lcscoulcurs. Ces modifications dclalumiere (ont eaufees^ouparla
reflexionfcuie;comme iiarrivc lorfque les raions font re- flechis par quclquc corps opaquc: ou bien par la refra- ftion fcuie? comme dans un prifrne dc verrc : ou bicn clles procedent dc ia reflexion &de ia refrattion tout cnfcin- blc ;commc on voitdansl'arc-en-cieI& dans Ies nues. Oron peut rcconnoitre manifeftement par Tcxemple
d'unprifmede verre, que lanaturedcs couleursconfiftc dans ia proportion qui fetrouve cntre le mouvementqui fait avancer dire&crnent lcaboules du fecond elemeat, & |
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De l'origi~
ntdtscou-
leurs. |
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Defts mo~
diftcatiem* |
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tstre des
coultttrs confifte |
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>:
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? -
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"B9 3 «■ "N
celui qui lesfait tottf rier autbur de leur centre.~ Car puif- dm U
que ks raions du loleil -V B C.ft detournant en paflaot par W»*» |
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47« P H IL O S 0 PHIt
vemem dl ie prifme dc vcrre M N P, qui cft foutcnu fur D P F, lcqucl
$&**** eft pcrceentrc D&E, peignent lcs couleurs fur un mur
houltiiu ^ bianCi commc H G F, & que non f eulemcnt il n'cftpas be-
mcnt. ''" foin, ni pofliblc d*y demontrer autre chofe, que lapro-
portion.qui fc trouvc entrc lc mouvement dire&& lc
fnouvemcnt circulaire dcs boules du fccond elemcnt;mais
que memccctteproportion fe peut rencontrer dans la re-
flexion desraions, qui tombentiur dcs corps opaques: il
s'enfuitdonc necefiairemcnt que c'eft cnccla qu'on doit
faire confifter la nature descoulcurs; puifqu'on ne doit ja-
mais multiplier lesetreslansneceflite. Et voici la dcmon-
frration dc cc que nous avons avance,
Supofons, par exempk, quc M N P foit un prifmc, ou un
trianglc dc verrc, apuie fur D P, qui eft pcrce entrc D & E; &quc ies raions du foleil A. B C, qui tombent perpendicu- lairement fur la furface M N, laquclle cft inclinee de trente, ou quarante d<;grez, penetrent obliquement jusques a 1'ao- tre lurfacc N P, versle trou D E, qui cfl: cnviron de la lar- gcurd'un poucc , &quifaituneombrevers fesdeuxcotez D & E, lorsquc lcs raions D F, & E H paflent par la; alors ilefl certain (comme on reconnoitpar expericncc)que cesraions quipaffent ainft obiiquement de cetrou daris l'air, foutriront une reTraftion, & qu'etant arrivez a la fu~ gerftcic blanche H G F, ils nous fcront voir depuis H jusqocs aFdivcrfes couleursdcrang. Car premieremcnt ilspein- dront vcrs H unc couleur bleue & violette; fecondcment, unc couleur verte ; entreiziemelieu.une couleurbJan- che vcrs G, en quatrieme iieu unecouleur jaunc; &en- cinquieme & dcmier lieu ils nous feront voir du rouge vers F. Or dans tout ceciiln'arriverienautrechofc, ficcn'eft
quc ces raions, qui tombent ainfi obliquement fur la iurfa- cc interieureduprifmeNP, &quifontvcrsD, fontune ombrc vers D N, qui conticnt les boules du fccond elcment, qui
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Naturillf. Livr 1 V. 477
iqui fcmcuvcnt lcntcmcnt j au licu qu*ilsproduifent la !u-
mierc E P, ou ccs boulcs font les plus agitees; & ou parcon- fequent ellcs fc mcuvcnt plus viteautour deicurcentrc queiles navancent en droite ligne. Orilencftdc memc «ie labouie 1*34, qui decendant obliquemcnt dc V, vers X, lur ia furface dc leau Y Y, & la touchant au point 3, qui rctardc un pcu fon mouvement.bien qu'cliegarde la memc fiteffe vers 1; U s'enfuit deia neceflaircmcntqu e!!e tourne fuivant lordrc dcschifres t x 3. Etcctte boule, tournera plus vite qu'ellc n'avancera en lignc droitc, fi la boulc S, qui (e mcut plus lentemeut qucUe, & qui latouche par deflbus vers 13, rctarde lc mouvcment qui la fait avan- ccr; & que boule Qui cft au dcfTus dcllc vers 4 1, la poufle avcc vioicncc, & ainfi ia faffe tourncr bcaucoup plus vite. Mais il arrive tout le contrairc, lorfque les boulcs, qui font vcrsE, ont leurombrc vcsEP,oulesboulesdu, fccond e'lement fe meuvent lentcmcnt, & produifent Ia lu- iniere vcrs DN, ou ces memes boules font dans unc plus grandc agitation, & ou parconfequent elles tour- nent bicn plus lentement autour dc leur centrcqu eliesn'a- |
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478 PhilosophiC
vahcent en droite llgne. Ce qui fe fait tout de mettie \ cbm-
me lorfque la boulc i x 3 4, decendant obliquementde V vers X fur la furfacetie leau Y Y, & Ia touchant par fon pre-- mierpoint, 3, tourne lentement fclonlordrcdeschifres 12 3 4: car fila bouie R., qui la touche au point \, fe mcut plus lentement qu'elle, & qu'ainfi elle rempSche de tour- ner autoutdefon cehtet; &quelabouleT, quilatouche au point 3, qui eft opofe 41, fe mcuve plus vitc qu'cJle, & qu'ainfi par lbn agitation elle retarde le mouvement dela boule 1 % % 4, quifaitefortpourtournerfelonrordrcdecCs chifres;ils'enfuitmanifeftementquele mouvement dirccT: de ia bbule T retardera lc mouvement de la boulc t 23 4, qui la faifoit tourner autour de ion ccntre. Et par la nous pouvons concevoir qu'a propottion que
les raions de lumiere.qui paficnt par le trou DE,s'aprochent le plus de 1 ombre D, d'autant plus auffi le mouvement qui fait tourncr les boUles dufecohd elemcnt autour de leur cen^ tre, furpaflc en viteffe, celui qui les fait avancer tn ligne droite; & que d'autantplus qu'ilssaprochent de 1'ombre E.qui eft vers la drbite,d'autant plus aufli le mouvementqui fair tourncr ccs boulcs autour dc lcur centre, eft plus lcnt De ^««-qijcceluiqui lcs fait avanccr. A quoi il faut ajouter que lcs leur ^»' boulcs dcs raions de lumierc qui vont vcrsG,ont unmou- vemcnt egal, foit cn tournant, foit en avan$ant a caufe des deux ombrcs, quifont vers la droite & versla gauche, qui caufentcettc proportion; &quepuifqu'on voit anecolcur blanche au point G, on pcut avec raifon conclurre que ceft dans cette proportionqueconfiftecettecouleur,&quela nature des autres coulcurs,cbmme du bleu, du vcrd, du jau- ne, du rouge &c. ne confifte que dans 1 inegalire qui fe ren contre dans Ic mouvement qui faittournerlesboulesdu fecond element autour de leur centre, & cclui qui les fait avaneer cn ligne droite. mrwgt* Si bien que la couleur rouge tclle, qu'on la voit vers D, fera
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NATURELLl Ll VR E.V. 47P
icfa cette modification de la lumiere, par laquelle les bou-
lcs du fecond element tournerontbeaucoupplusviteau- tourdeIeur centre,qurlsn'avanccroicnt enlignedroite. Quc le jaune, tcl quilparoitunpeuloindelombre, DuJ4Utte-
fera cettcmodification dc la Iumicrc, qui faitqui les bou- Ics du fecond element tournent un pcu plus vite autour de leur centrc, qu'ilsn'avancent en droite ligne. Que lc bleu tel qu'ileft peintvcrs Hconfiftecnceque Tfubleu.
lesbouks.dont les raions font compofez.fc meuvcment avec beaucoup plus de vitefle en avan$ant en droite ligne, qu'cn tournant autour de lcur ccntre. Que le verd qui paroit vcrs G un plus loin de H, eft cettc Da ver '
rnodification dela lumicre, qui faitqueks boulesdufe- cond element tourncnt un peu plus lcntemcnt autour dc lcur centre, qu'elles n'avancent en droite ligne. Etcnfinqueleviolet, qu'on voit proche du bleu, dans Duvhlet.
lc papfcr blanc, au dcfius d H, & qui tire fur lc rougc, con- fiftc cn ce quc quclques boules des| rafons dc lumiere, heurtantobiiqucmcnt contrc cellesqui font dans 1'ombre, &qui fe meuvent icnteroentT&ainfin'ypouvanstourner autour de leurcentre, rejailliiTentversleeoteopofe; de fortc qu'erant fuivisdefautrecoteparlesbouksvoififces, qui font plus agitees, elks tournent plus vite autour dc leur ccntrc quelics navanccnt en droite ligne. On met auffi d'ordinairc le noir entrc les couleurs: mais Dnnoir.
neanmoinsil eft certain que cctte couleur n'eft autrc chofe qu'une certainc difpoiition des partics infcnfibles d'un corps, qui amortit lesraionsdeluojierc, ou quiarretele mouvemcnt des boules du fccond clemcnt. Et c'eft ce qui Q*on ne paroitdans les tcncbres, & dans les crcux profonds, qui nc doit Pasdt~ rcflcchifibnt quc pea, ou point dt raions. vifer le$ Ccft fans aucun fondernentqubndiftinguekscouleurs vrJ &
en vraies, & aparentes; a caufc quc ccllcs, qu'on nomme a - ^^». parentes iont auffi reritabies, que lcs autre$;puifqu'elles fe ttu O003 font
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48o Phil b s o pii ti
font fentir paroiflent veritablement;&que celIesqu'onapcI-'
leveritablesfontaparcntcs, danslctcmps qu'onles voit,
parcequ'cllcs paroiflent accuxqui lcs regardent.
Commem Or il y a cettc difcrence cntre les coulcurs qu'on nomme
Xes unes di- veritables, & celles qu'on apcllc vraics; en cc quc les prc-
fnent des- miercs procedent le plus fouvent de la lumicre, qui foufre
autrts. une refra&ion dans lcs corps tranparcns, qui font difpofez
d'unc certaine manicrc, & qui meme quelqucfois encft
reflechic; au licu quclesderniercsconfiftentleplusfou-
vcnt dans la rcflexion dc la lumierc, quircjaillitdiverfc-
mcnt descorpsopaquesfclonleurdifpofitionparticulicre.
couUurs ne ^f ^ ne ^aut Pas s imaSmcr ^110 ^cs couleurs qu'on nommc
font pas veritablcs foient formellcmcnt, commc on parle dans les
formelle- corps opaques; maisfculcmcntqu'cllesyiontmateriellc-
ment dans ment, ou a 1'egard de lcurs efets: car ccs corpsqui font ain-
\escorp fi eclairez par la lumicrc, produifcnt ccs couleursdans 1'oeil
celorez.. cn rcflcchifjant lcs raions d'unc certainc maniere, a caufe
dc lcur difpofitioa particulicrc; & cct cfet efl: ablolument
femblable a celuid'unceguille, quin^iantformellemcnt
en ellc- meme aucunc douleur, nc laifle pourtant pas, lor(-
qu'on l'enfoncc avcc violence au travcrs de la pcau, d'exci-
tcr fn npus un fentimentdcdouleurparlemoiendefbn
mouvemcnt, de l a figure & dc fa durete.
Qomment Ainficommcladifpofitionparticulicredcsparticsinfen-
en attnbui fiblcs des corps opaques, eft caufe quc la lumicre qui tom-
delacou- bc diverfemcnt fur leurfurfaceeftmodifiecd'unecertaine
leuraux maniere, fclon ia proportiondumouvcmentquifaittour-
letu ner les boules du fecond clemcnt, ou de cclui qui Jcs fait
avanccr; & quc cettediverfite excite cn nouslcsfcnfations
deblcu, devcrd; derougc, de jaunedeblanc&denoir,
il s'cnfuit qu'on nc les doit atribuer aux objcts, que par me-
Commenttonymic.
nous aper- Nous aperccvons la lumicrc & couleurs, Iorfque lalu-
ecvons U miere modifiee faifant unc aflcz forte imprcffion iat la reti- nc
■L - " \ - ■
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Naturelle Lib.V. 481
nc aii-traversdcla prunclle, & dcs autres humeurs tranfpa- lumim &
rcntes de 1'oeil, communique fon mouvementjufques au'"«>«• ccrvcau. leurs De meme que notre amc apcrcpit la fituatiorides objets comment
par le moiendeccrtains organcs, fansaucunes efpeces in- onvoitauf- tentionnellcs,dc mcme aufli voit clle les objcts vifibles par ]*'*/'''«<*- lcs yeux; a caufc de 1'impreffion que quelqucs partics du ccr-ti,n *** ^' veau recoivent de certains cotez, fans qucpour cet efct elle^f'x* ait befoin d'aucuns etres rcprcfentatifs. Car nous voions lcs objets vifibles dans les cndroits d'ou nous rcccvons I'hn- pulfion dcs raions. Et c'eft ce qu'on reconnoft clairement en regardant un rmroir, ou cn rccevant dc quelque autre manierc dcs raions directs, oureflechis, ou bicn par refrac- tion. |
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Exemple
~1 cfunt Ainfi, par exetsple, nous jugeons que la chandellc A C, «**wWJr,
que nous voions d'un feul oeil E D B, par des raions diretls, 0„™"£ eft fttuce dans fon lieu A C; acaufc quc c'eft du licu, ou \e„£Jn cct objet eft fttue, d'ou nous fcntons venir 1 impulfion des fam me raions. fmation Et par la il paroit encoremanifeftemcnt quc les objcts droite,
que nous voions, a caufederimpulfiqndesraions, qui quotqut vicnnent directcmcnt dc certains cdtez, font apcrcus touslt*rt *w* droits i bkn que la raifon 8cl'experience*nous aprennent,£"/w'* |
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pttutcs
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quc
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^gj, Th ILOSOPHIE.
renverfas quc lcurs iniages font peintes rcnvertecs dansnosyeux:
dam le Or la raifon, qui nous aprcnd que les imagcs font pein- fmide tcs renverfees dans le fondde ndtre ocil,eftquil ne peut
i,0e,L prefquentrcr aucuns raions direftement dans 1'oeil 5 mais pr'8W</'reulcmeiic obliquement, a caufc quc laprunellc eft trop ce que m ^.^ _ ^ . g^ ^ ^ raions A B & C p, qui vicnnent 2«r du haut& dubas de ia chandelle etant cntre* dans loeil
rerftes par le petit trou dc la prunelle, au de la de laquelle ils fc fe- dant 1'oeil. parcnt en fe croifant, parvienncnt neceffairement l'un vers Premiere- lchaut, & 1'autre verslebasdelaretine, ou dufond de wentpar j,ocj^ comme 0n peut voir dans ccttefigure; douilar- raf"-r . ri ve que la parrie de la chandelle A fe pcint au point b , & JnV™le bas C vcrs D 5 ae fortC 1UC n™& dC ^ chandelIe Pa~
xemple ^ roit renverfee dansl'oeil. loeilim C'cft ccquon voitaloeil, lorfqu'en prenant 1'ocilde
grmd *»;'• quelquegrandanimal.dufondduquelonaotetous lesmu- »*'; fcles &toutcs les mcmbranes,a la reterve dela retine,on &par Ve-iQ mec au devant d'un trou dune chambre exa&cment xemple fermec ~ en mettant par dehors la chandelle A C tout vis a d,me, vis, & en reeardant lc fond de l'ocil, lorfqu'on cft dans
ehambre ' , . P • fl/,/?««rf«jcettcchambre.
eTZlZ Onremarquc encore quel'imagedel'objeteft rcnverfe
Lntfer- dansunc chambre, lorsque 1'aiant entieremcntfcrmee, a la meea U referve d'un feul trou,on met au devant dc cc trou un ver- referve re cn forme de lentille,& quon etend derricredupapier d'un feul bianc - a unc diftance proportionnec, fur lequcl la lumiere tro*, au . yicnt du dehors forme des imagcs renverfees, qui repre- devant <**fcntent parfaitement a ceux quiiont dans la chambre,les ZltTn objctsdedehors,qaifontvisivis. rerre en Bicn quc la peinture des images.qui nous reprefcntclcs ob» forme de jctsde dehors furdupapicrbiancdans unechambretoutc lentille a- iermec a la refervc d tm petittrou,audcvant duquelon mct rte duf«-m vcrrc en forme dck+itille ;foitfortingenieufe} ccpen- fier W4Wdant a ^fg quc cettechambre nepcutpasewetranfpor- derriere. tee |
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Naturillb Livre.V. 4«j
tce en un autre Iieu, pour nous rcprefenter toutcs fortcs d'i- DeUcdf
mages, pour cct efet nous avons invcnte depuis enviton(ett'far'a" trente ans une cafletteportative; Iaquellen^aiantencoref."" ' julques ici ete trouvee par perionne, ou du moms connuew?m VQlf dupublics nousenrepreientcrons ici la figure&l'ufage,^/W; tant pour donner du divertiflemenftque pour demontrer l&fortcom- vraie maniere dont fc foit la vifion. modemtnt Ainfi nous avons fait faire unecaflettedeboisquarree;w mages
A B, longue d'environ quatorze doigts» &Iargc Schamedetm'f, dehuit, dont Ja pattie dedevanta^eftfermeeaumilieu^ d'un trou C, qui aundoigtdediametre,audevantduquel^ '" |
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Ppp
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on
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484 Philosophie
Struftareon metun verre i enforrae de lentille.qui donnantpaflage
f*e aux raions z & 3 les raffemble vers 4fur dupapier blanc mae tie. jy ^ ^ cq. yis ^ yis ju trQU (& ^ui efJ cq. ei0jgnc d'environ onze, ou douze doigts. En-fuiteonfermclacafletteavec
le deffus E, qu'on pouffe par la fente * $, jufqucs a E, & qui eft ouvert par une petitefenetreF.quieftunpeupluspro- chedey^que de*/3. Cette caffette etant ainfi preparee, il la faut porter dans
un lieu» ou il y ait de l'ombre, & expofer le trou C, au dc- vant duquel eft le criflal cn forme de lentille convexe I, di- re&ement vis a vis de quelqucs objets vifibles, qui foient bien eclairez du foleil; en-fuite on n'a qu'a regarder par la petite fenetre F fur lc papier blanc & mobile D ,qui eft tout vis avis du criftal 15 & alors on verra quc la lumierc y forme lcs images des objetsdu dehors avectousleurstraitsjcurs couleurs, lcur lumiere, leur mouvcment, & leurrepos, & qu'elle y peint toutes ces chofesavecplusd'cxacT:itude& plusau naturelquun Apellesne pourroit faire. Et fi l'on veut voir les imagcs des objcts.qui fbnt fort eloi-
gncz, on n'a qu'a faire avanccr un peu davantage la feuille
de papicr blanc vcrs le criftal I du trou C, par le moicn dc
la vis 5 & 6: au Iieu quc fi I'on vcut voir Pimage des objets,
qui font pluspres, il faudra reculer avcc la memevisla
, JJjJjjT fueille de papier du verre I, jufqucs a une jufle diflance: &
paroiffent a^ors ^es images dcs objets y feront parfaitemcnt bien pein-
fituez. hirttes'
de Uur Mais comrae Ics raions, qui pafTentautravcrsde 1'oeil,
lieu, 0» a caufe de la reflexion & de la refraction, qu'ils ont foufcrte rf»v^*»avantqued'y entrer, ypcnetrentfuivantdeslignesangu- ouhienmi- iajres; qUj fe C0UpCnt les unes lesautres, & dcplus comme mes pUu |Is Vienncnt d'ajUcurs, que des endroits dont nous crcofons tlmpetkt ^cntit firapulfion, a caufc dune certaine difpofitiondcs quUUne * yeux» laquelle eft neceffaircpourbicn rccevoir lcsraions de font en efet. Iumierc; dc M vient auffi quc les objets vifibles nous paroif- fcnt
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Naturelle Livre V. 4g-
rcntnonfeulementfituczhorsdcleurplacc, maisauffique •
nousles voions comme rcnverfcz j defortc, parcxemplc quc lcs corpsquifontfituczvcrsladroite.ncusparoiffent
vers la gauchc; que ceux qui font cn haur, nous paroifient en bas; & qu'enfin ccuxquifontgrandsnous fcmblcnt pctlts, & ccux qui font pctits nous paroiflent grands. |
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Pppa
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Ainfi
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436 P H I L O S O P H I E.1
Ainfi par cxcmple, fi lcsobictsvifibIcs;f,V,X, «,X
/3,Y,Z,&,*y, fontrcgardezparlcsyCuxA, B,C,Ca,
D, E, F,F*,autravers desverresN, 0,P, P<f,&dans
lcs miroirs Q, R,S, S«,; alorsilsfemblerontetrcfituez
dans lcslicuxG, H,I,U, K.L, M,M S<; & VfcfZpa-
roitront pluspetitsqu'ilsncfont,X<* plusgrandqu'iln'cft
en cfct; & cnfin X & y, femblcront plus pctitsqu'ilsnc
font vcritablemcnt, & paroitront renvcrfcz.
ctmmeet Onconnoft ladiftancedcsobjetspartadifcrcntc figurc de
mconmtt \'0&\\^ car pourvoirdeschoieseloignees,il faufquelapru-
U diftame nejlc j^e ^n^^q^ 1'humeurcriftalincs'aprochantdc lare-
'W tinc i'oeilcndevienneplusrond; maisaucontraire.quand
on rcgarde des objcts depres, laprunellcferetrecit, lhu-
meur criftalinc seloigne de laretine, &decettemaniere
. 1'ocil cn dc vient plus long. Qui plus cft on connoit encore la
diftance des corps vifiblcs, felonqueleursimagesnouspa-
roiffcnt plus, ou moinsdiftindtes, & on apcr§oit la longueur
dcs raionspar i'impreflion plus, ou moins forte, que la lu-
mierc fait fur nous. Car Ics objets qui nous paroiflcnt eclai-
rcz dunefoiblelumicre nous femblent etre eloignez; au
licu que ccux, qui font une imprefllon diflinctcfur nos
ycux par une vivc lumicrc, nous femblcnt 6trc pres de
nous.
tHtmrm ^ manicre dont on voit la grandcur des objets eft com-
leur JaifVtl^e ^ans *a lpctCGPtl0n qu'on a dc leur fituatio & de leurs
deur. diftance. Car quand on fent 1'impulfion des rai'onsAB>
CD, quiviennentdansl'oeilE, duhaut&dubasdcl'objct
A C, on apercoit langle dc la vifion AE C; & fuivant l'im-
preflion quc fontcesraions, on en connoit lalongueur j
d'ou ils'enfuitneeeflaircmcnt qu'on doitvoirlalignc A C,
qui reprefente la grandeur de 1 objet. Mais commc I'on ne
peut pas connoftre aflez exaclement la Iongueurdesplus
longs raions.il faut alors y cmploier les moiens qui fervent a
en connoitre ladiftance. Ainfi.pat exemple,fi l'onf$aitque
, - la
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Naturelle Livre V.
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487
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Ia diftancc cft eloignee, & quc 1'angle de la vifion foit pctit,
on doit juger que 1'objet eloigne eft d'une grandeur confi- derable j quc fi on f$ait que la diftancen'eft pas eioignee, & que 1'angle de la vifion fbit grand; alorson devra juger que 1'objet eft petit. Mais fi un objct cft fi cloigne qu'on ne puiflc connoitre fadiftance; pour lors onnepourrarica dire d'afiure de fa grandcur.. * • On jugc delafiguredesobjets principalementparlafi- Comment
tuation de leurs parties, que nous avons apercuesparle *»*«*/,* moien des images,quc nous avons vues auparavant fe pein- HHTe &** dre renverfees dans 1'oeil j& non pas de la refiemblancc qui t9Tts' eftcntrecesimages &robjetqu'ellesreprefenK;nt:carpour , 1'ordinaire clles font d'une figure ovalc, ou dun quarre long, lorfque a caufe dcs pcrceptions prec^dentcs, elles nous reprefentent des ccrlces & des quarrez reguliers, Mais fi 1'image delobjetviftblene fefutpasprefenteea
nous auparavant fous unc autre figure, le fentiment que nous cn aurions, & parconfequent la vifion merac fcroit abfolumcnt conformc alafigurcderimagcqui/eforme dans lc fond de 1'oeil. Comment On apercpit le nombre dcs objctSr non fculcmcnraow^erfwf
caufed'une, ou dc plufieurs images, que les raions, qui'm mm~ viennent desobjets, forment dansroeiI;maisprincipale-"f' Ppp3 ' ment
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488 PHILOSOMI»
ment a caufe que lcs partics du cerveau , dounaiffent les
nerfs optiques, & qui font muespariesobjets, fonttelle- mentdifpofees, quelamealeurocafionacoutumedefai- re attention a un ou a plufieurs lieux. Et c'eft pour cettc raifon, quc lorfqu'aucun de nos yeux neftdetournedcfa fituation naturcllc par aucuncforce, quileremue, nous nc voions qu'un objet fimple, &dansfon veritable licu; bien qu'il fe forme deux images d'une memc chofedanslc Vbiez. fofond de nos yeux. Mais au contraire lorfque 1'un, ou prem.fg. lautre dc nosycux, conjointcmcntavccla partieducer- du chap, 3. vcau, auquel il eft atache ,cft detournede la fituation jufte & de celivre. parallele, ou il etoit a 1'egardde 1'autrc,parlc mouvcmcnt du doigt N, quilepreffe; alors tous lcsobjetsparoiflcnt doubles. Et cela effcntiercmcnt fcmblablc a ce qui arrive aun aveugle, qui venant a manicr un mcmc corpsavec lcs deux mains jugc quccetobjeteft fimple,& qui enluitc touchant divcrsobjctsavecdeuxbatons croifez, afjavoir lobjet qui eftaia droiteaveclamaingauche,& celuiqui eft vers la gauche avec la maindroitc, lesfenttousdcux comme s'ils etoicnt fituezdansuncertainlieu, &fclonla maniere dc 1'impulfion dirigcrattentiondefbnefpritfui- vant la longueur dcs batons. Mais lorfquil roule une feulc on vtit Uttr ^ou^e avcc *e doigt dapres le pouce, & celui du milieu croi- mouve-. tez.l'unfur 1'autre, ilnejugepasqu'iln'yaitlaquunefeulc ment & boulc, mais il y en imaginc deux. lem repos. Nous voions par les ycux lc mouvcment, ou le rcpos des Comment objcts, lorfquc lcurs images, qui font pcintes fur la ertine, lefpnt a- font en mouvemcnt, ou cn repos. percoit Its Qt ce n»e^ paJ. jans j.^jj qUC j'ame voit jes JmagCS ( Ja \emoien S11^1^031' *e nombre&lesautrescirconftancesdesobjets;
desimages,0** autremcnt il faudroit qu'ellc'eutencorcdautrcsycux quifont ' ^aiis 1 oeil memc. Mais eilc apercoit toutes ces chofes par peintts lc fcul mouvcment & par le moien dc letendue dc la dans 1'otil. retine qui a ctc agitee, dc la meme manicrc quc nous fen- tons
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KAttTRELLE ll VP E V. 489
tons & que nous connoiflbns par 1'etendue, qu'une, ou plu- P&4*tt
fieurs piquures, qu'on faitfurIapeauavecIapointea"unew<"ra^" eguillc, font bicn plus petites, que 1'etendue, que marque autresfem un coup de baton aplique fur tout le dos, kMame Et par la onrcconnofrrafaeilement, commentonpeut/4jj/ft^w'
par le moiendesautrcsfcnsapercevoirlafituation, 1'eloi-cW»««- gnemcnt, lagrandcur» le nombre lemouvement&lere-rr««"r««- posdcsobjets. (lancetdes
Au refte pour bien voir les objets, ils doivent <: trc a une °He,u
jufte diftance de1'oeil, afinqueplufieursraions, quivien-. t^m nent de chaque point de 1'objet puifients*aflemblercom-^w^r^_ modement dans chaque point de la retine; & que 1 'image de fre % me la chofe qu'on veut voir foit pcinte dans le fond de 1'oeil af- yufte di- fez grande pour etre aper$ue. (lance de Car lorfque l'objct etoit trop pres de 1'ocii, tous les rai'ons, l'oeil.
comme A B C, quiviennentcVun feulpointdcfobjetD, furquoi tombcnt fi obliqucmcnt fur la furface con vexe de 1'oeil A C,m m ?m |
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qu'ils ne font pasencoreraflcmblezenurtpointIorfqu'ifsp^w/y
frapent laretine; de fortequenyfaifanspasrimpreifion^wwe^/- qui cft requif e pour rendre la vifion diftinele, ils nc forment ment un dans leionddePoeilaucunsimages, que PonpuifTeaper-*^"^ ccvoir. frochede Ceft pourquoi Iorfquun objet eft fi pres quelesyeux'1"^
tous feulsne Ie peuvcntdiflinguer,pourremedieri ce defaut M m^ il faut prcndre un criftal en formc de lentille. dont la conve- rtger ct ^ xite foitproportio n nec a celle de n<3tre ocil; car fi ofl lc va&jaut de au 1'oeil
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490 Fhilosofhie
au devantde loeila unc jufte diftance, il feraque IcsraJfons,1
qui auparavant,(fi 1'opacite dc Ia retine ne lesavoit arretez,)
fe feroient rccontrcz feulemcntau point F, peuvcnt main-
tenant a caufe de la figure convexe de ce verre, qui les raf-
femblc, fc rencontrer dans la retinc meme au point E, &
ainfi rcndent la vifiondiftincle. Ceft cequenousvoions
tous lcs joursdanslesvieillards, oudansceux, quiontla
vue foiblc, lefquels ne pouvans voir des lettres de pres re-
mcdient a ce dcfaut par le moien des lunettes convexes. Et
c'cft ce qu^onobferveencorcdanslufagcdcsmicrofcopcs,
qui font faits en forme de Ientille convexe, & qui etans mis
tout proche de 1'oeil, nous font voir diftinctement lcs poils
roKrqtui & ks itcs ties d>une e lesobiets ~ *, ', . , , r r . ., .. ,
partifrent ^r *a c°nvexite dc ces vcrrcs nous fait voir les objets plus
plusgrands grands qu'ils ne fbnt cn efct; a caufe que raflemblans les ra-
au fr4v«r/J'onsdelumiere, elle augmente pariarangledelavifionj
dun iww&parceque robjetetantmisfbrtpresdenous peintdansle
tonyexe. fond de lbeil un image plus grande, a caufe que les raions,
qui paflent vers la retine en fecoupantdans la prunelle s'e
Pturquoi cartent dans divers points du fond de 1'oeil.
lesparttes De plus lorfque dans un microfcope on metplufieursde ccs de certains verrcs en forme dc lentillc, dans une jufte diftance, & quc eorps nous leurs furfaces convexes font proportionnees entrelles; alors femblent \cs anglcsdcvifiondclobjet&defespartiesfont tellement remper. augmcntez par les divcrfcs refractions des raions, que dans Pmrquoi ja cliair qu»on Cxp0fe aux rai"ons de la lune.dans le fane des
musna- ~, ^, .*.. Q . . . v, tercevom "evrcux, dans ie vinaigre «c. nous voions leurs plus pctitcs
fasdiftinc- parties rampcr les unes cntre lesautresenforme depetits^
tement,euVCts.
quemusnt Mais lorfqu'un objct cfl tropeloigne, alorsilrcnvoie
roions que pCU deraionsdansl'oeildechacun de fes points; & qui plus
confufi- efl. icsraions, comme AB, AC, AD, qui viennentde
m'ntlet chacun despoints du corps A, parexemple, fe raflemblans
2£wu tr0P tot au P°*nt E' ou **5 *"e %arcnt «niuite, ne pcuvent
% ' plus |
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plus etans divifez mouvoir la retine avec aflez de forcc
pour produirc la vifion telle qu'elle doit etre; fi bien qiuls ne forment aucune image dans le fond de ibeil, ou quc s'ilsy en forment, elle n'eft qubbfcure & confufc. Aquoiilfaut ajoutcr que danslesobjetsquifont forteloi- gnez, 1'angle de vifion cft tres petit,ouqu'ilnes'enfait point du toutj&cbft pourquoi il nc fe forme dans lc fond dc roeilaucuneimagedclbbjet, oudu moins unetres petitc. Or Iorfqu'un objet eft fi eloigne qubn ne le peut apcrce- comment
voir par les yeux tous feuls,on n'a quaprendre un cti-onpeatre- ftal concave cn forme de lentilie, ou bien un telef- mdiera copc, dont laconcavitc foit proportionnee a la figure de " defaut. lbcil, & dontles extremitez foient garnicsdunelentille de verre convexe, & duneautrequi foitconcavc; caren 1'apliquantconvcnablement devant 1'ocil, ies raibns de lumiere qui s'aflembloient au point E, acaufedc latrop grande convexite de Toeil, & qui fe feparentdans la re- tine ne cauibient aucune vifion, ou du moinsn'cn produi- foient qu'une fort confufe, vcnansa pafler par ce verre con- "ve, qui les ecarte un peulesunsdesautrcs,avantqu'ils entrent dans lbeil, qui eft trop convexe, fe vont enfuitc rafiemblcrau pointFde larctine, ( a cauie de laconvexitc de Ibcil) ou ils produifent une vifion nette & diftin&e. Et ccft ce qu'on remarque tous les joursdansceuxquiontla Vuecourtc, qui par le moien des verres concaves, oudes telcfcopes pcuvent voir diftinctement ksobjets les plus elojgnez. C^qq De |
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4*»- Tu i l 6 s o p « i e.
Commtnt jrjc plus les tclcfcopes, ou les luncttes d'aproche ont cet-
fdrU te miiit., quc par lcur moicn les objets font aperccus fous *? *? " un plus grand angle de vifion.a caufe de la quantite dc ra- nous aper- i°ns>qui pafTent par Ia prunellc du verre du tuiau, Iaquelle cevons di- en" f°rt grande, & a caufe de la convexite du verrc exterieur ftinttcment qui raffemble ces ra„ons;a. quoi il faut ajouter quc les raions des objets qui paffent en fe coupant par la partie ronde, ou par la pru- trtseloi- nellc du verre le plus eloigne, s'ecartans beaucoup les uns gm% & des
autres,a caufe de la longueur du telefcope.formcnt dans
qutlsnousje ^^ de yQC^uneg„andeimage^e 1'objet;defortequc
zrlnds" Par ^eur mo^en ^es corpslcs plus eloigneznousparoiflcnt
fort grands, & que nous lcs apercevons diftin_tement. Or nous devons avcrtirici, qu'on peut commodemcnt
faire des telefcopes d'un feul yerrc convexe en forme de len-
tille.qui rafiemble les raiQns fort loin derriere foi.
Comment Mais pour diHiper 1'etonncment, ou pourroicnt ctre
Usrdiont quelqUes-uns, de ce que les raions delumiere, quifont
quipene- corporels, etans modifiez diverfement felon lescouleurs
tremau- diferentes pcuvent paffer autravcrs <Iu trou de la prunelle,
lapntnelU 1U1 *°uvcnt cu: ^ott Petit» >ufc|t-C_ a la retine, & cxcitcr ea
peuvent nous *cs fcnfations de blanc, de noir, de vcrd, de rouge &
caufer Us d'autres couleurs en meme temps, fans qu'il fe fafie nean-
Jenfations moins aucune penetration de dimenfions; nous avertirons
dediverfes id que non ieulement lesraions, qui font modifiez par
couUurs, diverfes couleurs, mais aufii de quclque fortc qu'ils le puif-
fent etre, vcnans enabondancedeplufkurslieuxdiverle-
ment eloignez frapent la rctine en pafiant par la pruncllc,
non pas en un memc inftant precifcment, mais en divers
momens fucceflifs, qui fe fuivent les uns lcs autres avec une
cxtreme viteflc, & quc leur imprcflionyreftequelqiie
tcmps, jufqu'a ce que d'autres raions, cntransaprcseux
dans la pruncllc, communiquent aufli lcurs mouvemens
aux autres parties de la retine, & querimpreflionqu'ilsy
ont faitcs y dcmeurc quclque peu dc temps,conjointement
avcc
i>
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t^.-M-fa»^,
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Naturelle Li vr i. V. 4$$'
avec lcs mouvemens que les premiers raions y ont excitez. Car comme ccs divcrs raionsqui cntrent cn divers temps & fucceflivement dans la prunellcle font avec tantdc vitefTe, que nous nc les pouvons pas diftinguer par lcs fcns, & que leurs mouvemens reftent enfembiequelquepeudctemps danslaretine; dc la vientquenous jugeonsquUsy entrent cn meme temps, &qu'ils nous caulentles fenfations dedi- verfescouleurs en un memeinftant. Et c'eftainfiquedes'en~ fans qui font tourner cn rond un tifon allume.peigncnt par ce moicn au fond dc nos yeux 1'imagc d un ccrclede feu;ce quinarrive pasacaufequeletifon cftendivcrsendroitsde ce cercletoutalafois; mais parcequilcftmuavec tant dc viteife, que nous nc pourons pas diftinguer toutes les par- ties du mouvement qui le fait avancer, &que fimpreflion, quc les rafonsdu fcu font furnosyeux, rcfteencore un peu de tcmps dans quelquespartiesdelaretine, apresmemes que Ic tifon eft parvcnu adautresendroitsdu cercle, qu'il decrit. Enfin ceft a caufe dc ces*ai'ons qui paflent fucceflive- Comment
ment avcc tant de vitefle par les humcurs dc 1'oeil, & a cau- onfePeut fc de lcur mouvement, qui rcftc cncorc quelque temps J,oir m aprcs dans la rerine que deux hommes, quiferegardcnt mutuellementpark moiende ccsraions corporels, fc pcu- ventvoirTun rautreenmemetemps, fans que lesraions s'empechcnt reciproquemcnt cn fc rcncontrant; bicnquc neanmoinsilsn'cntrent pasdansfoeilderun & delautre preeifcment en un memc inftant. nut /„ Or puifque nous voions par experiencc que les parties parties da
des corps lumincux fe mcuvcntdivcrfemcnt, on ne doit «r/>slumi- pas trouvcr etrangc quc les raions delumiere foient pouf- neux nefe fei fucceflivement & en diversmomentsversdespartiesr<rf'",^Br diferentcs; & que parconf equent ils ne penetrent pas dans Pascn.m lcs yeux dc diverfes perfonnes precifement en un meme '""af e • n . . / . .. £• 1 1 iii / • tOUteS
inftant; bicn que neanmoins nnousfemblcquilsfoient nu
Q^q q % pouffcz
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49J Philosopbii.
pouflcz dctoutcs parts en memc tcmps, a. caufe dcleurs
mouvemens, qui ie miventavcc uneextrcme vitcfle.
C H A P I T R E. IV.
Deloeil.
*■
AVant quc d'cntrcr danslexplicationjtesautresfens,
nous propoferons ici la flgurc dun ocil, par lc moien duquel lavifionfefait. |
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Dtlacon
formation de l'teil & dejon uJ4- |
Premierement Foeil cft compofe de pluficurs partics
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aqueufe E F K F E, du cri-
ftalin L, & de lhumeur vitree NGHMIN; afin que les ra- ionsde lumiere qui pafifentau travers puiflcnt mouvoir ks fibres de la retine G H1, ou du nerfoptique Z H, qui s'in« fcrent dans le fond de 1'oeil. En fecond lieu 1'oei) cft
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Pourquoi
Voeil doit etre couve- xe d'nne |
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convexe a caufedelacorr.ee,
dc 1'humeur aqucufc & dc
l'humeurcriftaline; afin que
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eenaine 'cs rai'onS, qui vicnncnt dc chaque point de 1'objet, & qui
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mamerc.
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font trop foibles, lorfqu'iIs font pris feparcment, venans a
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pafler par ces corpstrahfparensavecdiverfesrefractionsfc
joignent & feraffembicnt dans chaque pointdelaretine
H GI, & qu'etans ainfi unis ils aient affez de force pour
mouvoir fufifanment lcs fibres du ncrf optique H Z.
Or cette convexite eft tellement proportionnee a la di-
ftance de la rctine, que lorfque plufieurs raions, qui vicn- nent de diverspointsdun objet tombantfur lafupcrficic de 1'oeilfevont raffembler fur ccrtains pointsdelaretine par
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Natvrellb Lib.V.
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49*
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par lc moien dc Icur refra&ion $ coramcon voit dans ccttc
figure, ou lcsraions A B C, qui vienncntdu point D d'un objct, fe rencontrent au point E dcla rctinej a caufcdcla con vexite proportionnec de 1'oeil A S C E. |
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Car fi. Ia rencontrc de cesraTonsfefaifoitau degadela
retine au point E, par excmplc; ou bienaudelacomme aupoint Fj il ne fc feroit aucunc viilon, ou du moins cllc |
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feroit trcs foiblc, a caufc quc Ics rajfons, qui font ainfi ecar-
tcz lesmns dcs autres nc pourroicnt pas fairc unc impreffioa affez fortc fur la re'tinc. Et troizieme licu on trouvc1 dans Tocil la tuniquc Qqqj G
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4.96 PhIlosophis
G E FI E F, dont la furfacc extericure eft E F, E F, qu'on
apcllc iris a caufe de fcs diverfes couleurs. DeUpru- cette tunique efl: percec au milicu par uq petit trou
F K F, qu'on nomme la pruncllc; a caufe qu'on a remarquc
que les raVons qui font reflechis vcrs la fuperflcic de l'oeil y
formcntunepetitcimagequireprefentc enquelquc facon
De fon laforme d'unepoupee.
ufage. Ce trou eft caule quc prefquc tous les raions, commc
A B i C D, qui penetrent au fond dcTocil D B, paflant par
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laprunclleE, fontobliqucs,& ie coupcnt rcciproquement.
, °^mCc qui fait qu'ils y gardcnt leurs modifications fans etrc des obiett cmpechcz parlcsautresra'fons,quife vont rcndre dansd'au- fe peige- tres cndroits dc la retine; dc forte que par cxemplc, ils y nentdifiin- formcnt exacTxment 1'imagc dcTobjet comme, de la chan- iiemem dcllc D B; laquclle etant portec au cervcau par le moicn danslefonddu mouvcmcnt, eft apcrc,ue diftindtement par 1'amedanslc de l'oe'tl. flCgC ^u fcns commun. Comment cctte tuniquc ayant la vcrtu dc fe dilatcr comme un mu- t. Z.tr.***ftfe-* ^crt » elargir & a rctrecir la prunclle; afin de mcna-
10 renerre >f> . . * f A
&fe dila-Bct *es rai0ns de lurmcre qui y cntrent tantot cn plus
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u.
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grahd, & tantot plus pctit nombre, ou qui etans tan-
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totplus forts, Jctantot plus foibles, ont bcfoin cTetrc tcrri-
perez. La
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jtf ATITRELLE tr VR £ V. 497
La fuperficic interieure dc cette tuniquc eft couverte fourqmi
d'unc certainc coulcur noirc, qui aproche aflez dc ccllc du'* tnnique raifinnoir; afin que lcs raions qui tombent furlarctinc*™*^. GHI,& quidelarejailliffentcontre1'uvecs'yamortifient;'"" V"?" de peur quetans cncorc rerlechis de lavcrslaretineils ne troublentlavifion. x r> i> r 0 £n quatriemc lieu on decouvrcdansl'oeiIunetunique /'"Jpjf,
qu'on nomme arachnoides, au milieu dclaquelle eftl:hu-rf/ £, mcur criftaline L, qui eft <iCpourqUOi
flgure convexe. Par ie moien ibumeur des paupieres cctte tunique criftalinc a la vertu d'aprocher, oxxdoitetrt de reculcr plus, ou moins dcconvexe- la retine 1'humcur criftaline (laquelle a caufe qu'clle eft d'une lubftancc plus denfe & plus folide, & qu'elle eft fort convcxe eft la principale caufe de la refraction desraions, & contribue le plus a ^es unir dans divers points de la retine) par le moien des fibres quc / BN, NB rcpandent dansla tunique arachnoides, & arcndre roeilplus, ou moins convexc, felon que lcs objets font - plus,oumoinseloignez. . Encinquiemelieuonremarque au fond de i'otilune^e!'utlj"e
mcmbranc nommee la retinc GHI, acaufcquecen'eftn^4m'" qu'un tiflu forme' d'unc infinite dcs petitcsfibresduncrf optique H Z. Or lorfquc les rafons etans jraflemblez cn quclqaes points dc ccttc membranepar lc moicn dc lacon- vexite de l'ocil»&principalcment delhumeur criftaline,agi- tentlespetltes fibres dc cettc mcmbrane,lefquelles (a caufc que Ies cxtremitezdunerf OjStique, dont la retineeftprel- quc toutecompofeefont blancl&cs) communiquent au cer- veau
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m
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'■J
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$9* PHiLOSOPHII
vcaulemcmemouvemcnt qu'ellesontreceu\ &leprefeti-
tant aTcfprit cxcitc en luila fcnfationdes objets vifiblcs. X>e Vttfige Aquoi il faut ajoutcr que 1'ocil cft atache a dcux mufcles despiHfcUs AO, qui lc tournentdediversc6tez,pourvoirp!uscom- it l ceil. modemcnt les objcts. |
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C H A P I T R E. V.
J)e i'ouie,Ao lodorat, duguot, & dutoucher.
L'Ouic eft celui des fens par lcqucl l'ame a la perception
dcsfons, lorfque lcs nerfsde 1'orcillc etant convena- blement agitez communiquent leur mouvcmcnt au ccr- vcau, & dc la a 1'organc du fens commun. Besfons'. Le fon confifte dans un mouvemcnt trcmblant des par- ties dc lair, qui ont la proprietc de mouvir les ncrfs qui fcnt au fond de 1'orcille, Uenunt^" ^n Pcut vo*r * *oeu *c trcmDlement dcs fonsdans Ics
qui Us cau- cloches, dans lcs cordcs d'inftrumens & autres corps, qui
fent. agitcnt l'air par fecouflcs ou qui meme cn font agitez. .
Comment Or cc mouvement temblant, qui eft la caufe du fon, paf-
Usfinsfe Ce du corps refonnant jufqucs aux nerfs dc 1'oreiUe, & dc
fomfemir. ]£ au ecrveau & a 1 organe du fcns commun, fur lcquel il
fait une imprcffion aflez forte. Et cela fe fait de cette ma-
niere. Premiercmcntlcfon tant repandupaslc corps,qui
lcrend, dc toutcs parts dansTair, ckentrantcommepar
un cntonnoir dans le conduit extcrieur de i'oeillc, heurte
contre la mcmbrane du timpanum, & agitc par fecoufles
Tair qui eft renfermc dans la caviteintericuredeJ'orcille:
& cet air mcut en meme temps lc malleolus quij tincnt a
Xittcus , avec le fiapes qui y cft auffi atache, & qui fert a
boucherlctrouovsledelospretrcux. Gcquifaitqucl'air
intcrieur ctant ainii agite par lcs fccoufles du timpanum,
paflc de la dans le trou ovale qni s'eft ouvcrt a caufe de l'agi-
tation dcs trois os dont nous venens de parler, lefquels ont
reccu
l
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Naturille L ivre V. 499
receu lcur mouvement dc la mcmbrane du timpanum a
laquellc ils fontatachez, d'ou ilrejaillit vcrs le trou cir- culaire de l'os petreux, qui efttoujoursouvert, ou etant raffemble par cette reflexion, il aquierten-fuiteaffezdc force pour penetrer par les detoursdeI'ospe'trcux jufques »ux nerfs de l'ouie, fur lefqucls il fait une impreffion affez forte pour pafTer de la au cervcau & jufques a l'or- gane du fcns commun > pour y exciter les fcnfations des fons. Or l'on peut reconnoftre laforcedufon,quis'unitpar0w^ww'
reflexion dans un lieu voute, dont lcsmuraiIIesfontde'r"?^*f flgureovale. Carfiquelqu'unfeva mettreou^^omdes^^^ fons fc raffemblent, lorfqu'ils font reflechis, dans le temps r0„feuvent qu'un autre, qui en eftfort eloigne, profere quelquc motsf4jre. fi bas, qu'ils ne puiffent etrc cntendus par un autre, qui fc- ra tout prochc dc lui; alors le fon dc ces parolcs s'urtira tellemcnt danslefoicr(sileft permisd'uferdeceterme,) ou dans lendroit de la muraille, ou les raionsdel'air font reflechis, que cclui, qui y fcra, quoique fort eloignc ne laiflera pas dentendre claircment& diftinctemcnt celui qui parle; pcndant quccvluiquicneft toutprochen'entendra pas un mot dc cc qu'il dit. JLes tremblcmcns frequens dc l'air produifcnt un fon Du foH
aigu? au lieuqucceuxquifcfontpluslentement, necau-^M ^"iu fcntqu'un fongrave; comme on peutyoiralocil, lorf- p*f^*. qu'on pince des cordes de luth. mmeet & La proporrion qui fc trouvc entre Iestremblemensdcfci <#!/&-.
l'air & dautresvoixfenommeconfonance; aulieuqucla«<*w«. difproportion qui s'y rcncontre s'apelle diffonancc. Pourqun Lesconfonanccs saidentmutuellement, felonIeraport*"*"»" cV
qui fetrouve cntre Ies trcmblemcns de 1'air. Etlcsdiffo'.JjEjfi nances s'empechcnt & s'arretent les uncs lesautres,fui-^' ™,m vant la difproportion quifetrouvcentrecesmemestrem-^J, mtt, blemens, tuellement Rrr Or
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jOO PHILOSOPHIE
Pmquol Or c'eft cettc proportion, ou cct acord des fons, que ren-
unt corde,£cnt divers corps»qui fait quc lorfque de deux cordesdc quonne ^^ inftmtncns> qUj font mjs a l'uniflon, onentouchc ^&qweT* une aVCC ^orce' ^'autrc °iui n'eft pas touchee, & qui en eft
i/•««/&« ,a(Tcz eloigncerendunfonfemblablealapremiere, &qu'- rendunfonon la voit trembler tout de meme, a caufc de l'impreffion lorfqutn que l'air d'entre-deux fait fur elle; de (orte que le mouve- toucbe «n*ment de la corde eloignee eft quelquefois fiviolent, que corde fem- quancJ on mct detfus une petite paille, ou quelqu'autre tt*"'- corps leger, elle le fait tomber par la force de fes fc- . coufles. En qtrf La diverfite qui fe rencontre dans ccs trcmblemens fait conjjftela ia difcrence dcs fons. Carautreeftlc tremblementderair tjerence ^ je meuglement d'un beuf, autredanslerueiflement
desfons. ... ° , , ' ... A o Diference dulion; & autreencoredans le crid un anc.
ducbant La parole, & le chant diferent i Legard de la grandeur
& de U du fon , qui eft plus fort dans le chant, que dans la parole.
parole. Le grand fon, que l'on rend en chantant procede de
D'ou vient l'0uverture & de l'etendue plus, ou moins grande des trous
legrand ^ nez t ^j fe vont rcnc|re dans le palais; & qui augmentent
rnfeT lcS trcmblemens de l'air W* cn cft chaffe'
"bantant. ^c chant demandc de la diver fite & une juftc proportion
entre les voix, qui ie fuivcnt mutuellement, & qui chan- tentde concert,enobfervantlestemps,&cn elevant la voix* Vourquti lorlquc ccla vient a PfopoS.
la mufiqtte La mufique peut bien excitcr divcrfcs paffions, lorfque platt, & par lcmoien des tremblemens de l'air elle agitc Jdiverfe- etmment mcnt les fibres, & determine le mouvement dcs efprits ani- tllefettt maux, qui fervcnt a reflerrer, ou a dilater ccs flbres, com- txctter di- mc \\ arrive d'ordinairc dans lcs paffions,qui fontexcitees verfes paf- par no£re Y0ionte sou par quelquc autre caufe. p91"' La vifion fe fait par le mouvcment dcs boules du fecond la vi7»n°feelemcnt» quietanstresfolidesnes'afaiflentpointlesunes
faitplut f«r lesautres: mais 1'ouic cft caule par le mouvement dc 1'air,
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Naturelle Livpe V. 501
l'air, dont lcspartiesflexibles&branchuesfeplient&s'a-viteque
faiflent les unesfur lesautres; cequifaitqu'ellesncpeu-''9a'c ventpas communiquer fi tot lcur mouvcment a l'air voifin, & cn-fuitc a celui qui cn cft eloigne. Etde la vient auffi que 1'ouie cft beaucoup pluslente quclavue, quilefaitcn un inftant.Ceft ce qu'on peut roir dans un rang de boules foli- des,&dans un autrc rang de veffies remplies d'air,qui fe tou- Feurquei chcnt immediatcment; ou lonobfervequelcrangdcbou-uCBTpSqUi lcs fe mcut tout enticr cn un inftant; aulieuquelerangr<$>»«e dcvefllc n'eft poufle quc dans un temps beaucoup plus^« itre a long. medifim' Pour cntendrc lcs fonsilfautqu'ilyaitunejuftediftan-f!r P°f"-
ce entre 1'orcillc &lescorps,quilcsrendcnt; afinquepar^^f c ce moien les parties dcrairpuiflentetrcaflezcommode-rfyjw '[e mcnt difpofees pour recevoir tous ces trcmblemens difercnsy9Wy-w> en. qui cxcitent cn nous les fenfations dcs divcrs fons. ten&u. Uorgane exterieur de 1'ouie rcffemble a un cntonnoir Pourqtui
largc & profond,afin quel'airquieftagiteentrecngtande *'«'"#« efi quantite dans le conduit dc 1'orcillc, & qu'ilpuiffcfaircf'w'""* unc impreffion aflez fortc fur les nerfs qui fervcnt a 1'ouic. Orcommc lcs fons nc font pas portez cn unmoment .,
commelaIumiere,&qu'ilsncfepeuventrepandrequcpar e * ' fucceflion dc tcmps; de la vientqullyadesfons, quifc reKterent quelque tcmpsaprcs , oudontilfefaitun echo: a fcavoir lorfquc lc premicr fon s'etant pcrdu dans lair *«****« voifin, lair quieft plus eloigne hcurtant contre descorps'^'^*'. durs, rejaillit, &par fa reverberarion agite reciproquement 1utpuefm 1'airvoifinde loreile parune, oupar plufieurs reprjfes. ? ulum- Lodorat eft cclui des fens par lcquellameapcrgoitlcsPf /W<?«
odeurs dans lc cerveau lorfque les nerfs de 1'odorat qui rat. fontfituez dans la partie antericure du ccrvcau, prochc dc l*os cribreux, font agitezparlcspartiesdcscorpsquivolti- gent dans 1'air. Lodeur eft cettc exhalaifon, quifedetachantdcscorps^"^*"-
Rtrz odori*
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r5ox PhilosophIe
odorifcrens, ala vertu de mouvoir d'une certaine manlere
lcsnerfsderodorac, qui sinferentdansle nez. £»$«« Et comme ce, exhalaifons peuvent agiterdifercnment C£nc?rIcs ncrfs dcl'oclorat'felonIadiverfitcdclcurspacries;ceft
$;erence. ^^. ^ ^^ ^ confifte ladiference des odeurs. Fomquoi ^ais parcequ'clles fonc excremement fubtiles? il faut
les nmnest)ouTczt efet quellcs foientenfort grande quantite, afin hte"u* qu'e'tans raffemblees dans les cavitez du nez, el- Vtpourqu9tics Vuiftcnt exciter dans le cerveau les fenfations des o- lescorps e- deurs.
dorans doi- Pour apercevoir les odeurs, il taut qu iI y ait une jufte di-
vtnt ffre-Jftance entre les neris del'odorat& lecorps odoriterant, «»e»erf4>-ann ,qUC ies pccites parties quil cxhale fepuiffentrcpan- nedifta»cefac par j/air> & secartcr lcs unes des autrespourfefaire du- n**" mieux fentir: de meme que des flechcs ne font capables dc vu4*Zirblefier °.uelorfqu'onlestircftparement.
les oieurt. Le gout eft celui dcs iens par lequel l'ame a Ia fenfation T)ugok. des avcurs, a 1'ocafion du mouvement des nerfs, qui s'in- fcrent dans la langue.
Desfa- La lavcur confifte dans une ccrtainc difpofition dcs par-
rem, ties infcnfib!es. dont le corps favoureux cft compofe, & qui
ont la vertu d'agiter d'une ccrtaine maniere&avecaflez
de force les nerfsqui tontrepandus danslafubftancedcla
' el lanSue*
UsconC C eft dans la difpofition °*c ccs Petites partics, que con-
ftent. ~ fiftenttoutcslcsdiferencesdesfavcurs;commeilparokma- Desfa- nifcftement danslefel, dansle vinaigre, dansl'eau&dans
veursfa- d'autre*chofes. Carla favcurfaleeneconvientaufel,que lees., parccqu'il eft compofe dc partics longues & dures, Desf*~ & qui par cettc raifoiwgitcnt Ies fibres de la langue
veurs aci- en ies pjquant; &ronatribuel'aigreur auvinaigre, acau-
Decellesfc<lu'olltre^espattiesaqueufes, ilen a encorcdautresrren-
euijont in- chantes qui meuvenc la languc com me en la coupant. Mais,
fiftdes. parceque 1'eau eft compolee de parcies longues & pliantes,
qui
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NATUltELLE Ll VltE V. j-03
qui ne peuvcnt faire qu'une impreffion trcs foible fur la
langue,delavicntqu'elleeftinfipide. Etlcvinaigreoulbn a mele de la cerufc, ou dc la limaille de plomb broiee, ou dufucre de Saturne, aiantfes partiestranchantesrevetues d'aurrcs parties mollcs, nousfaitfentirunelaveurdouce. Or on atribue de 1'amertume aplufieurschojes, dontles De Ufa- parties, apres avoir cte brulees, fontdevcnuesplusdu- veurdouce. rcs. Si bicn quc par la on peut entendre, du moins en gros,D* l'*m*r. toutes les autres faveurs. Le toucher eft celui dcs fens, par le moien duquel 1'ame Dutott-
aper^oit la chaleur, & le froid ;I'humidite', &la fecherefle;f/"r- la pefanreur,& la Iegerere;la molleffe, & ladurete; 1'aprete; & la douceurau manier; la douleur &le chatouillement; & les autres qualitez tactiles; lorfquc les nerfs du touchcr, qui font repanduspartoutlecorps, fontmuspatlesobjets exterieurs. Car lorfque lcs parties infenfibles d'un corps font agitecs Comment
entr'eltes avec plusde virefleque cellesde notre corps,qu'-™2&" cllcs touchent, 011 a la fenfation de chaleur; & quand elles taailes. fe mcuvent pluslcntementqueIespartiesden6trecorps, elles excitenf en nous la fenfation du froid. Or nous fen- tons l*humidite, lorfque nous touchons dcs corps (olides qui font arrofez de quelque liqueur; & nous fentons la fe- cherefle lorfque ccs memes corps n*ont dans les porcsde leurs furfaces que desliqueursinfenfibles. Mais quand les t corps tendent cn bas avcc violcncc, nousfentons la pefan- teur; &la legercte, lorfquelescorpsnctendenten basque lentcment, oufoiblement. Etlorfque les parties des corps rcfiftent au toucherndusavonslaperceptiondc laduretc; & nous fentons la molefle lorfque ccs memesparticscc- dent, ou ne refiftent pointau toucher. Quandles parties dcs corpsmcuventndtrepeauparunefurfaceegale, nous fentons la douceur au manier; & lorfquc leurs furfaces font inegales nousfentonsl'apretc. Et enfinlorfquelesparties ■ Rrrj du
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50+ P H I L O S 6 P H I E.'
du corps font mues avcc tant de violence, qu'ellcs enfoicnt
^««^«oH/ofFenfccs.nous fcntonsde la douicur; & lorfquc ccs memes ritjlpas parties font agitees avec violcnce, fans pourtant en etre necctjpiirt bleflees; nousavons lafcnfation du chatouillement. Defor- qut lesor- te qUe par cc m0ien on pCUt expliquer commodement tou- *Tu"&& tcslcsautrcsquaiitczta&iles. foucher " ^our cC °iui rcgarde le toucher & lc gout il n'eft pas be-
fiientcon- f°in pour caulcr leursfenfations, qu'il y ait de la diftancc caves, & entrc 1'objct & 1'organe, ni quc Torgane ait unc cavite ma- que lesob- nifcftc; a caufe que les patties de leurs objetsetantfort jetsfiient groflcs, & s'apliquant immediatemcnt fur lc corps agiffent eloigncz*. avec a(fcz fe {otcc [m \cs 0rganes dc ces fens. C H A P I T R E VI.
Det errears quott atribue AorAinnire auxfens.
Pturqmi u ir Aintcnant nousavons expliqueles fens. Mais avant
onditque I^VJ^que de parlcr dc la memoire & dc limagination,
"iemJm nous avcrtirons ici qu'ilarrivefouvcntquelesfens nefont.
rompturs. ^ ^^ fidellcs; & qu'il eft vraifemblablc qu'ils nous don-
nent quclquefois ocafion dcnousmeprendre: cequi arrivc
premicrcment lorfque 1'oEganc eft mal difpofe; comme on
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c
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obfcrvc dans la vue &d*ns lc gout,lorfque i'oeil,ou la langui
fontabreuvez d'uncbile jaune qui pcint tpus les objets dela
meme couleur; & qui nous en fait fentir l'amcrtume.
Enfecond licu» lorfque lernilieun'eftpasdifpofecon-
vcnablement; commcil arrivc quand nous rcgardonsdcs objetsau-travers d'un air plein de nuages, ou d'un vcrrc colore; ou bien au travcrs des caux', oulcs raions dc lumic- re foufrcnt unc rcfra&ion; ou bien meme au travers dc 1'air lorfqu'il nc fait quc nous rcnvoier lcs ra'ions. En troizicme litu, lorfque 1'objct agit avec trop, ou trop
pcu de forcc; comme quand les raions dufoleilfonttrop brillans > ou qu'ils ne lc font pas aficz. En
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NaturelleLi ve r V. sof
En quatricme licu. lorfque 1'objet n'eftpasaunejufte£<'*''?/ft"/<?
diftancedelorganc; commcquandun objctcfteloignedc/.'le'le^les plufieurslieues; oubienqullnel^eftqucdijndojgt. [mtttatCt En cinquicme lieu, cela arrive, lorque notre ame a quel- iever $.re
qucfaux prejugc touchant Ie mouvemcnt,parexemplc,<r««^rj ou le rcposdequelquccorps. Carc'eft cettefauflepreven-&*» qu'el- tion, ou nous fommes au fujct du rcpos dc Ia tcrrc, qui nous hsfoitmen fait jugcr que le folcil & Ies etoiles fe lcvent & fe couchcnt reP0S '■ & & quc le Soleil parcourt dans 1'efpace d'un an tout lc ccrc lc tour1"ot» du Zodiaquc. Ce preiuge eft cncorc caufe qu'ctans affis *", c dans un vaifieau,qui avance en mer avec beaucoup de vitef- ires s>4m fc, nous nous imaginons fauficment quc nos ycux font en vancent repos; de forte qu'il nous femble que lcs hommes & les ar- lorfque bres qui lont cn repos furlacote, vontavecbeaucoupdc »««*/<"/«« viteffe;cequidonneoccafionauPoetede dire, • r°Mtfur Provehimur portu, terraque, urbefque recedmt. mer'
Ou enfin cela arrive lorfqu'iInousmanquequelqu'unc "^T^
dcs circonftranccs, qui contribuent a la fcnfation. qJe[ts ?e"s Mais Iorfque toutes lcs conditionsrequifesfetrouventww<#
enfemble; il cft tres evidcntquelcsfensncnousdonnentfr«wp«« aucune ocafion dc nous trompcr. pint. |
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C H A P I T R E. VII.
Ve la m'moire & de Umttgtwtion.
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A mcmoirc cft cctte pcrccption par laquellc les Hthmi-
idees dcs,'chofes, qu'on a auparavant aper^ues, 8cmire- |
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quiont etc cmprcintcsdansramependantlafcnfation,fe
prefcntcnt a clle de nouveau dan§ 1'organc du fens com- mun, par lc moien des traces du cerveau, & du mouvcment des efprits animaux. Or nous difons qucIcs idees deschofcss'impriment dans Qus Us
lame, dans Ie temps qu'clle fentlcsobjetsjcarficelane-jrf/w^ toit pas vrai, ii cft ccrtain que les marques que lesobjetsc&»/« dont ont
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£06 PHlLOSOPHIE
««« nous ont tracecs dans k ccrveau, ou bicn quelques aurris figficsij
fiuve- qUi nont paslc plusfouventIa moindrercflfemblance avec mnsfm jes0b)etsm emes, ne pourroient jamaisfairefentiralamc 'Csovls*1 ^<kofe%TQ£xnis>> quelleauroitapcrcuesauparavant. 0*4 ^Yme ^ais Dicn °»uc *es ic*ccs ^cs ODJets foicnt dans l'ame dans lc mpeutpaf tcmps qu'cllcles apercoit; cependant, comme 1'ame eft fe foHvemr organiquc, pendant qu'ellc eft unic au corps, elle ne peut ftns desfi- pas fe fouvenird«schofcsqu'ellc aauparavantapcrcues> a gneswpo- moins que leurs traces ne fe reveillentdanslecervcau& ul'' quelles ne fe prcfentent de nouvcau a lefprit: & c'eft cc que nous voions rnanifeftement dansles maladiesdu cer-
veau, qui nous font perdre la memoire.
De U me- j^ memoire cft ou naturelle.lorfque par le mouvement mtnrena. £es c(prjts jcs traccs des objets fe revei I lcnt dans le cerveau, %yllomlwe * fe Pre^entent a ¥*mc: ou Dien e*le c^ volontaire; lorfque
Tame par lc moien de laglandepineale&desefpritsani-
maux cherche & trouve les images, quifontpeintcsdans
lc cerveau, & qu'ellc les confere divcrfement les unes avec
lesautres.
Detima- L'imagination eft une perception, qui confifte dans Ic
gmtttiofi. changement, ou dans le m elange diferent dcs traces du cer-
veau, & dans une certainedipofition, & mouvement des
cfprits animaux, a Tocafion dequoi ilfe forme de nouvelles
idees, qui fe prefentent a 1'efprit.
Quettefe Ce changement fefaitlorfque ces tracesfcprcfentanta
fait par le j'ame t font compofees, ou agrandies, ou diminuees, ou
(hange- (epa^es, outorfes, ou bien lorfquellcsfont confereesles
tr""** dn unes entre *cs autres- Ainfi nous ^ormons dans notre ima-
cermu. ginatiori unc Chimere, enjoignant enfemble 1'imagedu
feu.de )a tete d'un Iion, delapoitrine&duventred'une
chevre & de la queue d'un ferpent. Et quand nous feparons
1 etendue corporelle,Jd'un etrequiagit, ouqui exifte, nous
formons 1'idcc d'une chofe incorporelle, commc de Dieu,
des anges, & dc 1'eiprit; &en tordant par cxempie la mar-
que,
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Natvrblli Lib.V. J07
qtie# ou 1'image d'un ncz, nous imaginon* uh nez mon-
ftrueux. , Or cctte difpofition des efpritsproccdedunecertaine,^^'
impulfion&de lcur rejailliflrcment vers les traces duccr-^^^ vcau ; de meme quc nous voionsqu'il feformc diverfcs vment & images fur les riviercs & fur lcs fontaines, par lc moien de u dif- 1'impulfion, & du rejailliffement difercnt de leurs caux. pofition Et ccla vicnt auflidc la qualitc particuliere dcs efpritsani- dtstfprits, xnaux, quilesrendproprcsaformcr telics, outcllcsima- b[en 1utls ges, ouaexciterparleur mouvementdes idees qui etoient n auntAU~ auparavant dans 1'efprit, quoiqu'elIes n'euflent aucune ref- 'fa/laace femblance avcc ccs mouvcmens. Ceftcequiparoitdans,,^/^ ccux qui font enragez , dans les phrenetiqucs, dans ks me- images. lancholiques, les fanguins, & dans Ies bilieux, qui ont di- vcrfes imaginations, felon le temperament diferent dc lcurs pturqm efpritsanimaux. certams Car comme nous fommez tcllement difpofez par habir tntuve-
tudc,quelorfqucnous entendons de ccrtains mouvemens ***** deL d'une voix, comme par exemple, du mot bomme, acaufc ****/?"* qucnouscn avons 1'ideedanslefprit,nouspenfonsauffi- nmtten tot a un animal raifonnable avec lcquel ce mot n'a aucune ^ ■ convcnancej de memeauffiilfemblequcnaturellemcnt, «uecet ou par une certaine faculte paffivc de l'ame, nous fommcs mouve- tellemcnt difpofez, qu'alocafion d'uncertainmouvement mtns defprits, &dcleurtcmperamcnt, ilfcproduitcnnousdcs *'aient*u- penfees triftes& melancholiques, ou despenfeesderage & (***ectn- de fureur, dont les objcts avoient auparavant excite iesfomite ideesdansnotreefpritjbienqueneanmoinsccmouvement *l'r e/ ■ dcs efprits n'ait pas la moindre refiemblance avec les cho- LJ}' ' fes aux-quelles on penfe. Or ccttc facultenaturelle& paffivedelameeflparticu- Quelesf*.
lieremcnt dans Tame, & apartient aufli bien a lon eflence, c»l'*l de quela faculted'entendre, devouloir,&quelepouvoir qu- ?*mtlui elle a de detcrminer le mouvement des cfprits vcrstcllcs.ou '*.*** effen~ SCC telles"'""'''
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5>o8 P H I L 0 S O P tt t E.
$Jltnuiilt teUesparties;dcfortcquonn'cndoitnonpluSrcchcrchef
de recber- ja nature & forigine, que des autres facultez, qui lui con- . viennent par elle-memc.
'sfeTaper- ^a perccption que nous avons dcs univerfaux apartient teption de'a l'imagination. Car les univerfaux, comme il paroit par cc unmrfaukCpA nousavons dit ci-deffus, ne font quedesfinguliers, apartient a con$us par abftra&ion, & confiderez (commc on parlc dans Pimagna- l'£colc) fans aucunes marques d'individus, comme celui- *'""• fi; cclui-la, maintenant, dont on trouve, ou dontdu moins on peut trouver les femblables dans plufieurs au- trcs. Preuve de jyjous dHons que lcs univerfaux ne font que des finguliers; cela. car autrcmcnt on nc ics pourroit pas attribuer aux indivi- dus: cc qui pourtant fe fait fort a propos, comme quand on dit dans cette propofition, Platon efi un homme. Combjenil L'imagnation fe trouvc dans ceux qui veillent,& alors oa radefpe'. juj donnc par fynechdoche lc nom dcfanta/Jie-, ou bien tet ma- jans ccux qUl jjorment; & alors on 1'apelle fonge. DelTfan- Lafantaifie e^ cette imaginationqui e(l fanseeffedans tatfie. une homme quiveille,lorfque le mouvement du conetrion, ou dc 1'organc du fens commun eft determine par la vo- lontc vers tellcs, ou tcllcs parties, ou qu'il eft fortuitcmcnt poufle dc tel, ou tel cote par lcs cfprits qui fortent des arte- res,dont il efr cnvironne; ou cnfin lorfqu'il eft mu par de nouvelksimagcs> quifont produitesdcnouveauparl'agi- tion des cfprits animaux, qui fe mcuvcnt dans le ccrveau: Vesfmgts. Lcs fongcs font cctte imagination qu'on a pcndant lc fommcil, lorfquc lesnerfse'tansprcffezparleccrveau, le conarion, qui n*cft point empeche par cetafaiffement, a caufe des elprits, qui fortent dcs arteres en affezgrande abondancc, eft determine par leur mouvcmcnt vers certai- nes traccs du ccrveau; ou bicn lorfque ies images memes, qui y font peintes, ou quc lcs cfprits font dc nouvcau parleuragitation, quelquc impreflionfurcettcglandc. Lcs
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Naturelle Li vr e V. $09
Le$ fonges, auffi bien quc la fantaifie font difercns fc- D'ouvient
lon la divcrfite des traccs qui font dans le ccrveau; ou felonia diverfui la difpofition qu"ont lcsefprits a reccvoir divcrfcs configu- d"fo»Se*' rations, ou a mouvoir lcsfensinterieurs,&ainfiaexciter divcrfes idees; ou bicn meme felonTJiabitudc, qui pcut faire que Ie eonario» a plus» ou moins de difpofition a pat> cher vers tcllcs, ou tcllcs traces du ccrveau. C HAPITRE VIIF.
T>h jugement.
VOila ce quc nous avions a dire de Ia perception. Du:u.e_
Maintenant nous allons parler du jugement; qui mm[ cft cct entendemcnt par lequel notre efprit examine & ju- gede la nature &dcs circonftanccs deschofesquilaper- $oit. Par Ia naturc dune chofe nousentcndonsfaproprccf- Detcbofes
fence, ou les caufcs qui la conftituent; a fjavoir la maticre Wl'»»- «tlaforme. confidereen Par les circonftances des chofes nous conccvons
caufcs efficientes & finales ;avec leurs efets, lcur fujct, lcurs accidcnts, lcurdiverfite, leurdifparite, leursraports, leurs contraires, leurcontradiftoires, &lcurprivation; aquoi iIfauta;outerlcurparite,leplus,oulemoins, lcurrefTem- blance, ou difparite; leur definition, lcurdiftribution&c. nl^m (ou fc raportcntletout, lesparties,legenre, 1'efpece, &■ 4ome j'or. cnfin le temoignage.J , d\HA\re /« On donne d'ordiuaire atoutcs ces chofcs les noms de no- noms de
tions, d'argumens, & de termes; parccque c'eft parleur»M«w, moicrt que les chofes nous font connues, quc c'cftpar notrc d'argu- jugement que nous en raifonnons, que nous les expli-wm^^ quons, &qu'enfin nouscn jugcoas. termes. Lc jugement confifteen deux parties, dansrexamen,
ou la rcchcrhe; & dans la determination. Sffz Lcxc-
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JIO PhILOSOM! IS
Le l'tx4- L'exameh efl: cettc recherche, qu'on fait avec foin de l'e£
mn. fence dc la chofc qu'on aper$oit,& dc fes circonftanccs. gu'on k Qr l'on pcut fort bicn faire cette rcchcrche, fans qu'il foit
ftut hen b£f0in jjg douter auparavant. douter ^orfquc cet cxamen n'eft pas exact, on tombe facile^
Qtfildoit mentdans 1'crrcur, oudumoinsoncommctunefautecn
Hreexatt.decidant; & c'cft cequclaraifon&lexpericncenousfont voir afTcz fouvent.
d»Udiei- La dccifion, oula determination eft le jugement qu'on fm' portc fur la chofe quon a apcr^ue, & qu'on a exemince. cembienil Cette detcrmination eft ou affirmativc, lorfqucnous renade attribuons aux chofes ce qui leur convient; ou negativc ► ferteu quand nous nions d'cllcs ce qui ne lcur convicnt pas. II cft au pouvoir dcnotrc libre jarbitrc de portcr, ou
bien de fufpcndre notre jugemcnt: & cettc liberte, ou cet-
teindifcrencene confifle pasfculement, cn cequ'clle n'efl
pasforcee, mais en ce que nous pouvons indifferenmcnt
feloh notrc volonte, fufpendre, proferer, euchangerla
determination de notrc jugement; puifqu'il eft toujours
dans notre pouvoir de tourner nos penfecs ailleurs, & me-
mcs tres-fouvent dc douter, fi nous avons aflez bien con-
, $u & examine avccaflez defoinleschofcsou nousavons
pcnfe.
ryf Mais de cette libcrtc que nous avons dc fufpcndre, ou de
«o«/«p'»jPortcr n°tre jugement fur quelque chofc, on n'en doit
dejuftrntpourtant pasinfcrer, quilfarlleraporterlcjugcmentala
frouve pasvolonte. Car il s'enfuit feulement de la que la volontc eon-
que notre court fouvent avcc notre jugement;comme elle a coutumc
jugement de fe joindre aux pcrceptions quc nousavons volontaire-
fe deive ra- mcnt; Iorfquc, par cxcmplc, nous voulons voir unc telle,
prtera no- ou te|jc jmagC. ou qUC fcjon n6tre fantaifie, nous nous rcf-
tre vo onte. fouvcnons <jc tcj jC) outcllc chofe; ou bien quand nous nous
determinons a imagincrune chofe,plutot quun autre,
mais on n'en peut pas raifonnabkmentconclurrcquclc
juge-
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NATURKLLE Ll VR 8. V. 511
jugement, ou la perception foit la volontej ou qu*on Ic doi-
ycraporter aellc. Lejugcmcnt cft incertain lorfqu'aprcs 1'examen d'une Desjuge-
chofc, n^ctans pas cncorc afles fortcment detcrminez, nous mens chan* nc jugeons qu'en chancellant; ou bicn il cft fermc & con~f ellans >«« ftant, lorfqu'apres avoircon§u &examincuncchofeavec^'m'~ lexa&itudercquifc, notreclpritfefcnttellcmentcclaire,nt%" qu'il fc detcrminc hardimcnt&fanshefiter,adecidcrdes chofcs dont il a fait la recherche. Dc plus nos jugemens font droits,ou veritablcs; ou bicn
faux, ou depravcz. Desjuge- Un jugement cft vcritable, Iorfqu^aians coacu claire-mens *"'-
mcnt &diftin&cmcntunc chofe,&lavoir cxamineeavecu^"' toutcraplication, dontnous fommescapables, nousen ju-^*^'" geons felon la raifon,& qu'il nous fcmbleconvcnir al'objctww^. que l'on confidere, a 1'egard de la vie humaine. vg$rfinos Or ce ncftqucparlcsapparcncesqucnotreclpritjuge,^r«/)//ff»y
finous avans concu affez clairement & diftin&ement xxn&nosju-
objct, & fi nous 1'avons fuffifanmentexamine. Mais nczn-g*mensfm
moins nous devons etrc fatisfaits, jufqu'a cc qu'on nous ait veritables.
prouve le contraire par experience.ou par quelqu'autrc rai- . DesJaux
5 --■ r r . . r .^. ^., . iutemem. ion. Car autremcnt on ne pourroit jamaisncn detcrmincr' Qmmm
ni mcttrc a cxecution pendant cette vic. mutju-
Lc jugcment faux, ou mauvais cft tout contrairc a cclui geompar
que nous avons explique. lemoitn Nous jugeons des chofcs, ou par lc moien dcs notions,ies notim
ou bicn en formant dcs raifonncraens* ou fyllogifmcs. m & Par Ic moicn desnotionsn©usjugeonsd"uncchofepar **''""'•
1'arrangemcnt dc dcuxargumens, oudedeuxtermc», ouJjJJ*m bicn de deux notions t commc dans ccs propofitions; lefo-geentjes leilefiUvtiparcequelafileilefllevi, ileftdejajour. chefesfar Mais nous /ugeons dcs chofes par le moien dcs raifonne- /* meien
a»cns, lorfque nous raifonnons d'un axiome a l'autre,&<juc des argu- nous tirons unc confequencc de diverfes chofes,quc nous a-nm- vonsconferccsenfemblc. Sffi Ccttc |
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Jll, PH ILO S O PH X E.
Cctte manicrc dc juger s'apellc, ou fyllogifme, ou me-
thode.
bm fyllt- Lc fyllogifmc cft un raifonnement,par lcquel 1'cfprit tirc
gifmt. unc coclufion dc dcux, ou trois notions,qu'il a conferees
enfembk; par ouiljugefilaconfequcncecftjufte, oufi
elle neleftpas. Tel eft ce raifonnemcnt; thommeeftdeiie
iunentendement. Or fhomme eftunammal} donc quelque
/wimdeftdoue dunentendement.
DtUmk- LaMcthode eft cctordre, par lcqucll'ameraifonnant
thtdt. par lc moicn de pluficurs propofitions, qui fon t compofccs
daxiomes, oudenotions, rangefesraifonncmens dansun
S-f^ ordrc clair & naturcl; & jugc ainfi dc 1'ordrc, ou dc la con-
J\i? fufion dcs chofcs, aprcs les avoir cxaminecs. Ccft ccttc
metbode metft°de, qu'on obfcrve d'ordinaire dans des traitez dc
four enfei. longue halcinc.
gner Us La meillcure methodc d'cnfcigncr lcs arts, qu'on a deja
arts&Us decouverts.eft de fe fcrvir pour cct efet de definitions.de di-
fciences. vifions, & d y ajouter des eclairciflemcns, qui foicnt rangcz
C'9««V/?fuivant 1'ordre de lanalyfe. Car ceftlavoielaplusclaire
qu* Uugi. & la plus counc dc toutcs> Vlt fJe Et c*cft auffi cn cela que confiftc toutc la Logique, & Ie
quot conii- , _ , , . * . v- * fiefin uft- vrai ula8c «c cettc ieiencc.
%e. Or commc ce nc font pas ccux,qui font les plus delicats,&
I» quoi qui ont la memoire la plus hcurcufc, qui font ks plus penc
conftliefef- trans; il s'cnfuit de la manifcftcmcntquc la beaute dugcnic prit. oudercfpritconfifte fculemcnt dans 1'cxccllencc dc 1'ima- ^ llj? * gination.ou du jugemcnt, ou bien dc tous deux enfemblc. lende ~ Et Pulf<luc ccs ^cultcz de Fentendement que nous ve- pur.mtnt nons d^ipiiqucr fufifent pour cn expliqucr touteslcs ope- Ce qttt ratlons, il h*eft aucuncment neceffaire d'y ajoutcr encorc
quelquts- uncntendcment,ouquelquc chofcdefemblablc,quifoit uns m«?-comrhe diftih^Ue d'clles. dentpar '■ Sibicn que par cet fentendement pur, dbnt parlcnt qucl-
^* ques- uns, iifkut entendre rimagination & jugement. Cha-
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Naturille Livre.V. jn
C H A P I T R E. IX.
Z><? lavolonte.
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VOila cc que nous avions a dirc dc 1'entcndcmenc. DeU
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VQ-
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La volonte eft cctte faculte dcpenfcr, parlaquellc/owf/.
1'hommc admet, ourcjcttc librcmcnt les chofes qu-il a con?ucs. Jc dis ici lcs chofcs qu'il a concues; a caufc quc notre vo-
Jonte nc tcnd pointverslcschofcsquellencconnoit pas: fuivant lcdircduPoete. Ignoti nttllacupdp. Orrintelligencc, quiprecede la volontc, eft, oulapcr-
ccption toutc fcule , ou bien la pcrception jointc au , %Ldt? mouvcment. Car nous embraflbns, ou nous rc/ettons/'wf"/'/'." pluficurschofcs, qucnousaperccvons, fansjugcraupara-'"'^/*/ vantfi ellcsfontbonnes, oumauvaifes: &ily auffibeau-vli9nxi * coup dc chofcs, qucnousn'admettons, ou nc rejettons, qu'apresque lc jugcmcnt a precede. Et il efl; evidcnt quc nous pouvons vouloir, ou nc pas £*, U
vouloirdcs chofes,dontnousnavonsquedcs perceptions,percepkn qui nc font acompagnees d'aucunsjugemens; puifque hfiulcfufit pcrception precedente fufit pour cela; commc la chofc eft«*.*r V9U~ elaircd^cllc-memc, & commc onobfcrve trcs fouvcn'tdans/w'r' far" lesenfans.&dansceuxquifonttemeraircs, &qui vculent?*'!4"^ fouvcnt, ou rcjcttent la chofc qu'ils ont apcrcue fans quau- S7 cun jugementaitprecede. Or laliberte de notrevolonte, a l egard dcs chofes natu- <ne /,/,.
relles, (bien que tres fouvcnt elle fuivc lc confcil de 1'cnten- bewdent- demcnt, &fcsinclinations naturellcs,& quellecmbraffc,tn volomi cc qu'il a juge ctrc bon, & rcjcttccequil adefaprouveV damlei confifte ncanmoins dans lc pouvoir abfolu, qu'cllc a de vou- tb>f" m~ loir memes des chofcs, qui font dire&ement contraircs autmllti' jugcmcnt dc lcntendement, pourvu feulcment qu'onIcs croicpoffibles: dc forte quelieapunonfeulementnepas vouloir
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fi$ PHiiosbPHi k:
vouloir ce qu'clle vcut maintenant, & qu'elle pcut 4 prefcnt
nc pas vouloir cc qu'ellc a voulu auparavant, mais que me-
mesellc pcutvouloirlc contraire.
Qut notre Et ainfi la volontc' cft abfolument maitrefTe delle-meme,
rtlomefe & elle fe determine immediatcmcnt par clle memevers
ditermine l'objc&propofe, dememc que 1'cntendemcnt lc con$oit.
far tlle- £c non feulemcnt cllc n'eft pas contraintc, mais dc plus clle
mtme. efl. cn m^mc temps, & en tout temps indifcrcnte vcrs des
chofes opofces, foit contraires, foitcontradictoircs. Et
bicn qu'elleait fouventplusdcpenchantafuivrelcconfeil
de 1'cntcndcmcnt, ellc n'en depend pourtant pas abfolu-
mcnt.
Preuve ie Or jen'aportepointd'autrepreuvedececi, ficen'eftquc
tetttveri- tout ]10mme pCUt experimenter en foi meme cette ve-
rite, non feulemcnt lorfqu'on propofea la volontedcs
chofes egales; maisaufli lorfquon lui en prefentc d'i-
negales& mcmcsdopofees. Carlorfquenousavonsfait»
ou omis volontaircment quclque chofe, notre proprc con-
fcience nous temoigne quc nous avons pu pourlorsfaire
toutlccontraire, ou du moinsquenousavonspulclaifler,
Et ceft pour cette raifon quc nousjugeonsqucc'cftavcc
jufticc que des actions bonnes & honnctes, cntantqu'-
elles partcnt dc notrc volonte , font recompenfees, non
feulement pour donner excmple auxautres, &pourani-
mcr davantage cclui qui les a faites; mais aufli a caufe de
leur merite; au lieu qu'au contrairenouscroionsquec'eft
avec jufticc quonles punit, lorfqu'elles fontmauvaifes&
deshonn&es. Car perfonnenes'imagincraqu'on ladoive
^'''"'recompenfer, ou punirpourdesa&ions.quidependcntdc
tendement ja vo]onte-, I0rfqu'il f?aitqu'il n'a pas pu faircni vouloir au-
dmntcon-^ trcmcnt qUC ce qU>ji a fajt & youlu.
lonti maii Ainfi chacun peut eprouvcr cn foi-memc quc 1'entendc-
qu'dneU mcntdonnebienconfcilaIavolonte.maisquilneluicom- forcef*s. mandepas,ouquilnclacontraintpasparneccflite. Et
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NaturellteLx ve r. V. • si$
Et c'eft uneobje&ionfruvolequefontquelqiies-uns eii Q^onm
difant, quc puifquc la volonte a'eft pas l'entendement, c'eft deitpxs di- doncunepuiflance, ou unefaculte aveugle, & quainfi clle r» qucla ne peut pas fe determiner vers tclle, ou tellc chofe. Car il volotitefoit 'fufit fculement afin quela volontefedetermine vers 1'objet aveu£le- qui lui eft propofe , c'eft a dire qu'ellc vueille actuelle- mentccci, ou cela que lc memeefpritqui,exerce libremcnt favolonte,aitaufliunentendementparIequeI ilapersoive, il difcernc, & jugc des objets propofez. Et de cette manie- reil eftauffiridiculedenommcrlavolonteaveugle, a cau- fe qu'elle n'entend pas, que fi on difoit quc la vue eft four- de, percequ'clle n'entcnd pas: vuque aucun dc ces fens n'adefa naturc fhabitude de voir & douir tout enfcmble. ' Ainfi comme c'eft uii feul & meme enteftdcment,qui voit J^^e
par la vue & cntend par 1'oui'e,; aufli c'eft un feul & meme eo -et re efprit, qui cntend par 1'entcndement, & qui veut par fa vo- prifente dt lonte la chofequila consueauparavant. nouveau * Or fi on demande, qu'en cas qu'un meme objet, ou quel- «» mcme
qu'autre qui lui fcroit femblable en tout fe prcfentat deux, kcmme, il ou plufkurs foisa nous,lorfquc nous ferions dans une meme m' en>Htf difpofition, fi notre volonte s V determ ncroit toujours ab- teHrt*nt folumcnt de Ia meme mamcre. A quoi je repons que peut Vg[g„tefo etre clle fe determineroit tout de meme, & peut etre aufli ditcrmin» d'une maniere diferente, puiiqifelle cft dindifferenment li- toujours bre vcrs quelquc cotexjuc cc foit. dela mkme Et par la on voit manifeftement que la volonte n'eft maniere.
pasla meme chofequeI'entendement pratique, ou que lc ^feUn- ' jugcment, par Iequel nous prenons refolution dc fairc ou dc? e$ nc pas faire quclque chofc; puifque la volonte peut toujours ^'ecboTe ~ etrecontraiirea cc jugement, &qu'elles'y opofe meme tres auehntcn- fouvcnt, comme il paroit lorfque nous fuions un bien qui demcnt nous eft proprofe, & que nous embraflbns un mal qui nous pratique. eftconnu.Aquoiilfautajouterquejuger&vouloirfontdeux attcs difercns, puifque nous ne voulons & nc faifons Ttt pas
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yl6 PttlLOSOPHl
pas d'abord ce quc nous jugeons etre bon a faire.
Que l en- Aiftft nous ne voulons pas toujours lc bicn veritable, ou undemtnt probablc; & nous nc rejcttons pas auffitoujourslcmalvc- r*f>w*/9«.ritable, ou vrai-femblablc; puifquc fouvcnt nousfuions ventlebiendc vrais biens, memes apresquerentcndemcntlcsabicn quilctn- connus» & nous Ics apropofez, au Iicu quc nous embras noit i & fons fouvent de veritables maux, aprcs les avoir connu tels: embrajfece^ c>cft cC qU'Ovide fait dire a Medee au nom dc tousles 1!! IT. hommes, en ces termcs. VAlu -— Vtdeomtltora ,proboq$
Deteriorafeqnor. ——
Ccft cncore lc temoignagc que peut rendrc tout homme
qui pechc contre fa confcience.
Seulement II nc s'enfuit pourtant pas delaque lavolonte vucille
farcequil quelquefois unechofcmauvaifc, entantquc.ouparcequ'-
veut> clle cft mauvaife, mais leulement dc ce qu'etant maitrefle
obfolue dcfaliberte, clle veut certc chofe fans confiderer
le bien, ou le mal, qui y pourroit etre. Et cela ne doit
pas femblcr etrange, puifquc notrc volonte pcutcmbraf-
fer, on rejetter Ics objcts que nous aperccvdns, avant
memesquefentendcment lcs ait juge bons, ou mauvais,
0 ., com me nous avons dcmontre plus haut.
vmnatu- Aifu°l il Paroit manifeftemcnt que cesaxiomesncfont
reUement Pas d'tme certitudc convaincantc, comme, par cxemple,
rejetterle-qifil eji impoffible qiion nefouhaite lafini ouque hndeftre
fouverain necejjairement le fouverainbien* &autrcsfemblables. Car
bien. dans lcs chofes naturelles nous pouvons (commc nous
avons fair voir ci-devant)ne pas vouloir,ou rcjettcr lcs fins,
Pourmoi *ie fouverain hien meme. Etil eft inutile d'objecT:cr, com-
m donne a me font quclqucs- uns, quc la volonte eft apellcc apctit rai-
la vohnti fonnablc, a caufc qu'ils p cnfent qu'cllc fuit n eccffairement
le nom da.\c jugement^e la raifon, ou dc 1'cntendemcnt. Car on ne
fetitrai- lanommedelafortc, queparcequ'clleeft jointcavcclarai-
finnable. fQ?, QU ja penf,ie. (au jiea qUC Jans les betes 1'apctit n'cft
aconi-
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Naturille Livre V. p$
acompagne d'aucune penfee, nid'aucunc connoiffance;)
ou bien, pournfexprimcrcommelesautres, parccqucllc Combienil doit & pcutfuivre la droite raifon, ou les jugemcns juftes •> J* de for- maisnonpasquellclesfuive ncceflairemcnr. tesdevo- La volonte eft ou bonne, ou mauvaife, ou trompeufc. *""'* .
La volontecft bonne, 1'orfqu'elle embrafie lc bicn & qu'-
elle fuit lc mal qu'elle connoit etre tel. Dc i4mm. La volonte eft mauvaifc, lorfqu'elIc fuit lc bicn, & qu'elle vaife.
fuit le mal quelle con<joit etre tel. De celle La volonte cft trompeufe, lorfqu'elleembrafie Iemal?'»»<w
fous la forme du bien, & qu'clle fuit le bien fous l'aparence trompe. dumal. , mb,en> Le bi«i cft ce qui tend dequelquemanicre quecc foit ».
a notre confervation & a notre perfc&ion. Ainfi 1'obciilancc *rat]tn d'e a Dicu& aux Magiftrats, la rcmperance, & Ia juflice qui Cequef'efi. nous fait donner a ehacun ce qui lui apartient, & autres ver- tus femblablcs font des biens; parcequ'elles ferventa notrc confervation, & a notreperfc&ion. Et parccqu'il y a des biens qui nous aportent Ics chofcs Dt bien
qui font utiles aux neceflitez de la vie;d'aurres delareputa-|'H' *fi uti~ tion & dc 1'honncur; & d'autrcs de la volupte, ou du plaiiir; "** "£? dc Ia vientquon aacoutumedcfairetroisfortesdebicns5M}tfu$tt afgavoirTutile, Phonnetc&lcdcleclable. Le mal cft ce qui eft propre dc quelque manierc quc celbit Du «>/. a nous detruire,& ccqui nous aparticnt,& a cmpecher, ou Enquoiil diminuer notrc pcrfe&ion. Ainfi defobc'feraDieu,etrere-"/?/'/'- bclle aux Magiftrats, vivrc dans 1'intcmpc'rance, oter a quej- qu'un ce qui lui aparticnt, & autres chofes femblables font dcsmaux; parcequ'ils font capables denousdetruire, & ce qui nous apartient, & d'empecher qyenousnarri- vionsala perfeclion. Lavolontc bonne etant fouventreiteree produit Ja vertu De U vir-
qui eft une habitude, par laquelle nous embrailbns k bien, '"• & fuions le mal, que nous concevons tcl. Tttz Mais
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7x8 Philosophib
Duviu. Maisla volonri mauvaife etant fouvent rcjfteree produit
en nous lc vicc; quieftunehabitude, par laquclle nous fuionsle bicn que lentendcmcntnouspropofcj&embraf- fons le mal que nous connoiflbns tcl. Chapitre X.
"Dumouvement vo/ontaire.
viquelle 1VT^US poufuivons, ou rejettons Ies objets qucnous
maniereU L \ connoiflons,oudel'efprit fculement, ouducorps& volonti dc 1'cfprit tout enfemble. *&*• Et c'eft a cette dcrniere maniere dc vouloirqucfertle
D«wztf«r<r-mouvcment volontairc, per lequel notre eorps eft trans-
imntvo- p01tc.(j»uniieucnimautrc> fuivantlemouvementdela vo-
ionte, pourembraffcr, ou pour fuir les objets; ce qui le
faitparlemoicndcs cfprits, que notrc cfprit dercrmine
dans lcs" mufclcs (lefquels font pourvus de valvules & de
porcs) pour les enflcr, afinqu'ils remuent Ics partics, aux-
qucllesilsfont atachez.
Comment Car ksefpritsanimaux, qui comme nousavonsexpli-
ilpmcde que ci-devant, s'cngendrent continuellemcnt dans le ccr-
deladeter-yezu, s'ymeuvent, & fc repandentpartoutlecorpspour
tninatwider£pat.et iapCrtcdc ceuxquife font difllpez, font foumis
avojonte,^ . fouvent a i'cmmtc de la volonte; dc fofte que
rf»;«,l/v * efp"£ determine leur mouvement du cerveau dans telles,
& des mu-ou teues partics quc bon lui femble. Ce qui paroit manife-
fcles. ftement en ce que nous pouvons penfer a tout ce quc nous
Voulons & remucr tcl mebte que bon nousfembIe,en deter-
minant lc mouvemcnt violcnt de ccs efprits dans de ccrtains
mufcles. A quoi il faut ajouter quc lcs muicles font despar-
ties qui font atachccsaux autres parties folides, & qui font
cempofcz d'unechair rare&poreufc, &d'uncmembrane
cpaifle,dont cette chair eft revetue& fermee dc toutcs parts,
outrc cncorc un ncrf pourvu de valvulcs & de pores, quf
acgar-
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Naturelle LiVre V. 5-19
regardent dans Ieur cavite, &qui parconfequent y laiffent
cntrer facilement Icsefprits; mais qui Ics cmpechcnt d cn reflbrtir. Si bien que par le mouvement de notre volonte les efpfitsanimauxy font poufIez& determinez avec afiez de force & en affez grande quantite par les valvules &par les porcsjdes nerfs, d'oii ne pouvans reffbrtir a caufede la fitua- tion de ces valvules, ils enflent neceflairement ces mufcles, - & cn les dilatant, & Ies acourcifiant en raemc tempsre- muent lapartiea laquejle ils fontatachez, delamaniere qu'il plaft a I'amc. Or le mouvement volontaire des membres fefaittou- olircimti
* • j a . r s 1 / [efaitvers
jours reciproquement vers des cotez opofcz ? de forteque des pmtes
Iorfqu'unc partic eft mue volontairement vers la droite, en 0pfets.
haut, ou en avant, clle eft mue en-fuitepar un mouvcment
Volontaire veis la gauche, en bas, ou en arriere. Mais afin ce ijuife
dcfaire concevoir ceci pluscommodement, nous repete- prouve par
rons ici ce quenousavonsditdela ftrucTuredesmufcles, l'exemPle
qui font opofez,foitdansl'oeil, foitdansuneautrepartte^*."'*
en parlant de 1'agitation reciproque, qu'on obferve dans ^j/J*
le mouvement volontaire; car c eft par la qu'on compren-
dra facilement la confbrmation des autresmufcles&leur
mouvcment altefnatif, qui fe fait fefon notre volonte. __.
II y a donc deux*rnufclcs, f?avoir B, C , qui font tourner Dt k^
1'ocil A tantot versladroite, &tantotverslagauche; &
dont chacun a fon nerf particulier; le nerf D E, s'inferant
dans le mufele droit, & le nerf F G > dans le gauche. De
plus vcrs la tcte, ou vers leur commencement, la ouils f* *v*'
font joints enfcmble, ils font tous deux fcparezparune mumts
membrane foit epaifle, foit mincc H, qui a vers D&F
dcs valvules membraueufes tellement fituees, qu'ellesrc-
gardent dans la cavite des mufclcs, pour donner libre
paflagcaux cfprits, qui y dcfcendentdu cerveau, &pour
lcs 'empecher d'en rcftortir en-fuite & dy retourner.
A quoi il faut ajotiter que dans cctte mcmbranc H,
Ttt 5 qui
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PHlLOSOPHIE
qui les fepare, il y a deux autres vavulcs, dontIcspaflagesI,K,font largesdun co- te, & trcs etroitsde 1'autre; & dontl'unc G, qui eft audevantdelapartie la plus largede fon ouverture, regarde du ncrf gauche FG, danslencrfdroit D.E; & 1'autre E, qui eft auftl placee dcvant le cote leplus large dcfon ouvcrture, tend du ncrf droit D E, vcrs lc gauchc FG, |
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*Du repos
roltntaire
deiotil. |
Ces mufclcsainfi difpofcz fontdcs in-
ftrumcns tres propres foit pour tenirlcs membrcs en repos, foitpourles tourncr |
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fucccffivement versladroite, ouversla
gauche, ou foit cnfln pour les alongcr & les etendrc en droitcligne, felonla volontede 1'ame. Car premicrcment lorfqu'il ne coulc point dcfprits avcc
violence par lesnerfs DE, & FG, dansles muiclesde 1'oeil B C, alors toutcs les valvulcs (cfer- mcnt, ou s'abaiflcntj &lcs efprits qui font en petite quantite dans chaquc mu- fclc nc pouvant ouvrirlesvalrules, paf- fent doucement & fucefiivemcnt dc l'un dans 1'autre par la petiteouverture, que lcs valvules lcur laiflent encorc; dc fortc qu'ils ticnnent locil en repos fans aucunc tcnfion» Mais lorfque lcscfpritsetansdetermi-
nez par 1'amc coulcnt du cervcau avec u- nccgaleimpetuofite &en abondance par lun& 1'autrcdcccsnerfsdansles mufcles B & C, lcs dcux valvuks G & E fe fcrment avccleurs pores, &cmpcclientpar la lcs cfprits de paffcr d'un mufcle dans lautrc; &lcsautrcsvalyulcsDF, etant ctcn-
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De Uttn-
fiondc htil.
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Naturells Livre/V,
etendues par lcs efprits,qui font efortpour fetourncr de mufclcsversleccrveau par les nerfs D E, & F G, bouchent lc paflage aux efprits,qui font dans lcs mufcles B, C, &les empechc dc rebrouficr chemin vcrs Ic cerveau par les nerfs. Et ainfi lcs deux mu- fcles Sgalcmcnt enflez de part & d'autre ticnncnt 1'ocil tenduendroitelignefelon lavolontederamc. |
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Mais lorfque Ics efprits font determi-
ne2,oupouffez avcc un pcu plus de force dans l'undcs rterfs DE, quedanslautre alors la vatvule E fc ferme de telle forte, |
Comment
la volonte peutdeter- tniner le mouve- |
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qu'il nepeutplus paffcraucunsefpritsdu
mufcledroit B,danslemufclcgauche Cj&en memetemps ,?f"fde la valvule G s'ouvre, a caufe des efpritsquifontdansle y^l^. mufclcgauche, &qui tendans autant qu'ils pcuvent a fc mouvoir cn droite ligne, la font haufler, & ainfi s'ouvrent lepaffkgc poureouler dumufclcC, dans ie mufcle B; ce qui fait que fe melans avec ccux, qui deccndent avecimpe- tuofitcdu ccrveau par le nerf D E, & enflans lc mufcle B, ils Ic dilatent & 1'acourciflent, & par cemoienfonttourner 1'ocil I de C, cn B v«rs la droite. Mais au contrairc lorfque les efprits coulent cn plusD*w»«.
grande abondancc & avcc plus d'impetuofite pa? lc nerf vement de FG,dans lc mufclc gaucheC,a caufede la determination de 1'oeil ven notrc volontejalors la valvule fc ferme de telle fbrte,qu'cl]e U g*ttcke. nedonncaucun paflage aux efpritsdumufclcC, dansle mufclc droit B;&la vaivule E s'ouvre en memc temps;a cau- fe que lcs efprits du mufcle B, tcndans autant qulls peuvent en ligne droite par la force de leur mouvement, font hauf- fcr la valvule E, & ainfi s'ouvrent le chemin pour couler de la dansle mufclegauchc C; ce qui fait que fc mclans avec lescfprits qttidecendentavecplus d'impctuofiteparlencrf FG ,
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P H I L O S O P H I E.
F G, quc par 1'autrc D E, ils dilatcnt & a~
courcifTent le mufcle C , au lieu qu'ils a-
longent le mufcle opofe B, & de cctte ma-
niere font tourner 1'oeil K vers la gauchc,
felon la determination de 1'ame.
Or dans le chapitre dix feptdu quatrie-
mc livre, nous avons rendu raiton pour-
quoi, lorfqu'unede valvules, qui leparc
dcux mufcles opofez, vient a s'ouvrir, les
efptits ne pcuvent pafler queparfundes
cotezde fon onverture.
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Quoncon-
noit par la tousles tntwve- |
Ainfi lon voit deja manifeftement
comment le cours violent des efprits etant
alternativemcnt determine parlavolon-
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te tantot vers le nerf D E, & tantot vers le ncrf F G, peut
TT^dts'1 fucceffivement'fairetourner 1'oeiltantot adroit&tantota
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||||||||||||||||||||
autres
mtmbres. |
gauchejdefortcquepar la il eftaifedeconcevoir & dede-
montrer tous ces mouvemens & toutcs <ies tenfions volon-
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taircs, nonfculemcntdansroeii, mais auflidanstoutes les
autres parties du corps; vuquc ces mouvemens fe fontpar
tout de meme, & par le moien des memes inflrumens.
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Qjted4ns
lemouve- ment vo- lontaire il nefeprt- dmtpeim |
On peut encore reconnoitre par laquedanslcmouvc-
mcnt volontairc, auffi bien que dans le mouvement natu-
rel, il ne % produit point de nouveau mouvementjmais que
les eiprirF, qui font agitez par la matiere fubtile.fontdeter-
minez de nouveau vers telles, ou telles parties, auxquelles
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ilsjcommuniquent la forcc de lcur mouvemcnt.cn les agitant
de nouveau ^ cot£ QU dc ^^ mouve- — , . ,, , . , , . ,
mtntt Et bien quc 1 ame n ait pas ia vertu de mouvoir le corps
gutl'ef- d'un^eu en un autre.elle a ncanmoins cn foi ia forcc dc de-
pritapar tcrminer le coursdes efprits vers telles,ou telles partiesjaufli
foi lepou- bicn qu'elle a d'elle-meme ia faculte d'cntendre & dc vou-
voirdede- l0ir. Et il neft aucunement beToin pourceladelui atri-
teminer le bUer unc faculte motriee; puifquc 1'agitation dcs cfprits fu-
tk
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Nat urkllbLivrb.V. 523
.fitpoufcxclterlcmouvemcnt danslesparries. Or ccla ne mkVt-
feroit pas non plus conforme a Ia raifon, puifque notre m^t. .. ame ne pcut pas caufcr Ic moindrc mpuvement dans la plus ^M^ petite partie du corps» fi. Ics cfprits animaux nc font dans uncaflezgrande agitation. Enfin nous mettons des valvulcs & des porcs dans Ics Pourquoid
mufclcs & dans les fibresdes nerfs; parceque, cela pofc tf*«tmtttr$ on consoit tres clairemcnt lamanieredontfefait lemou-^"/ fJ» vcmcnt naturei &volontaire ; aulieu quc fionlenic; ^"erf{m * manicrc, dont fc font ccs mouvemcns, cft abiolument in- comprehenfible. Et ii ncfcrtderiendobje&erquetoutesccschofcsfont ,soktm
imperccptibles a nos yeux. Car nous poionsavccraifon^'0^'" quantite dechofcs, qui font invifiblcs, eommc les efprits 7'"" ^*8" animaux, 1'amedelhomme&plufieursautrcs; lefquelles neanmoins notrcraifon ¬re imagination nous obligcnt dadmettrc. Chapitri. XI.
Dcspaffiom de 1'ame, JUfques ici nous avons traitede tentendcment&dcla.
volonte, qui rcnfcrmcnt toutcs lcs peniees dc I'ame. Or les aftes de la penfec, a qui l'on donnc aufli lc nom dc Dhfenfiet penfees (.1 caufc que lorfque Tamc lcs produit, elle y eft ex- trmqmllet citecpar les objets, & qu'ellefccontraintcllc-mcmed'y eW#»/«- preter fon attention^ font produits ou fans un mouvc-^* ment impetueux, ou par une agitation violente des cfprits. Et lorfquc lcs cfprits fe mcuvent fans impetuofitc, alors lcs penfees lont mode'rees &tranquillcs, & font fimplcment defignecs parlesnoms, qucnousavonsdonnezaux diver- fes parties de 1'entendement & dc la volonte. Mais lorfque dans le tempsque nouspcnfons, il arrivequeles efpritsfe meuventavccjmpetuofite dansles vcntriculcs ducervcau, V v v alors
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5^4 Ph ilosopmie.
alors nos penfees etant troublees par cctteagitatlon vio-
lcntc, le corps & 1'efprit en recoivcnt des imprcffions trop fortcs; & ceft pour cettcraifonqu'onkur donnclcnom de paffions, & de trouble, parccqu'cn cctcmpslacelui, qui les reflcnt, cfl: reritablemcnt dans le defordrc.
Disptfms Ainfl les paflions de i'
ametbntdes peniecs acompagnecs
delamc. gm mouvcment impetucux dcs efprits aniroaux danslc
ccrveau, qui fait une impreffion trop fortefurl'efprit&
furlccorps.
*°uY£ Nous difonsquc lcs paffionsfontdcspnfies, parcequc
°nit deettte cc *°nt d«actions,qucnous produiions en faiiant attcntion
maniert, a ^ cno*e 91» 1*8 caufe: & nous aj outons qtiedes font acom-
pagn&s du mouvement impetueux des efprits ammaux
dans le cerveau; a caufe que les mouvemens violensdu
corps, & les agitations de lefprit, qui nc peuvent vcnir
d'aucunc autre caufe, en font unc prcuve evidcnte
pupri- Or commc les paffions font des penfecs, quelamcne
mier& dn produit quc dansle cerveau, & qui font laleurimpreffion
dTpdf* immecuateraent,& principalementfur cllc; dc la vient que
Qjuht nous *eur attribuons ^e cervcau pour lcur prcmicrck princi-
moHve- palfiege: mais parceque cc mouvement dcs cfprirs agite
mentdes auffi avec violencc le cocur &d'autrespartiesducorps>
efprits qui font reciproquement imprcflion fur lccervcau&fur
dans Us Tamc.par lcmoicn dcs nerfs,c'eftavccraifonqu'onpcut
fjfftons eft ^ire qUe lccoeur&les autrcspartics, quifercflentcntdcs
detemme paflions>& qUj en.fuite lestontreficntirarame, peuvcnt
OUParU r rf \ r l.r r
nlomsde Paflcrpourleurfccondficge.
1'ame, ou *-c mouvcmcnt des cfprits, qui acompagn c ces fortcs dc
par ladif- peniees, & qui fait tant d'impreffion iur 1'cfprit & fur le pofititn des corps, procede ou de la determination de 1 ame, qui pcnfe, efpritsmk- ou du temperamcnt dcscfprits, ou bien des objets qui les mes, ou agjtcnt; & ces trois caufcs s'aidcnt, fe confervcnt, & fe for- t<<r»p<ir/«tjgcnt fort fouvcnt ies unes iCsautrcs, &memesfcchan- *' ' gcnt auffi quclquefois reciproqucment.
Ctt
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Naturelle Lr Vr k V. ju
• Car notre conftitution naturclleefttellequeieionladi- juifmdc
verfitc de nos penfees notre efprit determine aufli diverfe- cela.
mcnt lc mouvement des efprits animaux par lc moien de la
glandule pinealcqui eft continuellcment agitee par les eC-
prits& par la maticre fubtilc&qui par cctte meme determi-
nation fait divcrfes impreffions fur notre corps: mas il ar-
rive principalcment quc le mouvemcnt des efprits, qui eft
caufe par lcs objcts& par notretemperamcnt.altere ex-
trcmement le corps& Tefprit, & excitc dans 1'amc divcr-
fespaffions& divers troublcs, qu'il change diferenmcnt
fuivant fa dctermination, & lc cours difcrent.quc prcnnent
ces efprits vcrs tellcs,ou telles partics.
Et parceque dans ccs paffions violentcs le mouvemcnt 0
des cfprits cft quclquefois determine par fame d'unc autrc 7^1^4J-
. i ,- i , , enptutiu-
manicrc quc par lcs objcts, ouparlcurpropretempera- *„ des
ment; & qu'il arrivetrcsfouvcnt quc l'amc, dans le temps paffionsdi-
meme quellepenfc, detcrminelemouvcmentdesefprits/^w« &
taqtot d'une manicre, & tantot de 1'autre; dc la vient auffi centmrtc
qu'ils'cxcitccnnous des paffions non feulement diferentcs V*sexci'
entr'clles,maisfouventmemescontraires Iesunesaux au- tentm
tres; & c'eft ccquc quclqucs-uns defignent ordinairementnm'
par lc combat cntrc la chair & 1'efprit, & que quelqucs au-
tres atribucnt mal aproposalafaculteraifonnable&irrai-
fohnablcdelame. Car notreameeft raifonnablctoutecn-
ticrc, bicn qu'elle n'ufepastouioursbien defaraifon.ou
de fa faculte dcpenfer, &quefbuvcntellefoitfort trou-
blee par lcs objets extericurs.
Ainfi, parexcmplc, il pcutarrivcr, qu'un jcunchorn-
mc chaftc, & d'un temperamcnt languin, voiant une trdj
bcllefemmeaurade ravcrfionpourrincontincneca cau-
du mouvement dcs efpt its qui cft determine par la volonte,
qu'il adc confcrvcr fa chaftete; & qu'cn meme temps il foit
enflamc par 1'ardeur dc fa corivoitife,a caufedu mouvcmcnt
impetueux descfprits, qui procede de la vigucur dcfa jeu-
V v v x neffc
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f£6 PH I L O S OPH I T.
neffe, de fa complexion fanguine, &delabcautei qu'il
contcmplc. Dc memc aufliunhonn&tchomme.maisqui
(cra pauvrc, voiant dans un endroit ecarte, & fans temoins,
dc 1'argcnr, quincluiaparticntpas, fcra d'abord tente dc
le prcndre, & caufe que le mouvent des efprits qui eft deter-
mine par lapenfee qu"il a de fa pauvrete, &parlavuedc
Targcnt.le portent a ccttc convoitife» mais k mouvement
dcs elprits etant autrcment determine par 1'idec qu'il ade
lajuftice, 1'obligeront a s'en eloigncr.
cmmtnt £t parcequc lcs efprits font fort fouvent dans unc agita-
musnous tjont\violentcf acaufcdelcurdiipofitionparticuliere, &
Utffonsem- ^ 0bjets, qui agiflent fur cux) quc kur mouvemcnt pre-
prterma^ 'vicnti>examen t Oaladeterminationdel'ame, ouqueme-
nlsplfiont;me il ne pcut etre arr&e, ni change par 1'attention dc no-
& pourquoittc efprit, quclqucforte quelle foit.dc la vicnt que fautc
ellesdu~ daplication,oud'uncreflexionferieufe,bien quc fouvent
rentquel- nous foions attentifs a lachofc raeme, nous fommes nean-
quetemps, moins emportcz malgre nous par de certaincs paflions, qui
durcntennous autant dctempsquelemouvemcntimpe-
tueux descfprits continuc.
Peurqm . £t c^eftcequiparoitmanifeftcmcnt dansceuxquifont
les ms piongCZ dans ievm&danslincontincnce, quifelaiflent
peuvent emp0rtcr 4 [cms mouvemens, nonobflant foutes les opo-
donter fitions & toutcs les rcmontranccs de kur raifon & de leur
leurspaf- jugement.
fions que Lafacultc,oula¥crtuqu'aramcdedetermincrlemou-
lettiuires. Vementdesefprits,oudcnchangerladetermination,n'eft pas infinie; maiscllcadcsborncs, quisctendentplusoa moinsloin.non feulementdans dilercns hommes, mais aufll dans les memes perfonncs, foit a caufe dc lcur tcmp&> rament, foit que cela procedc de 1'habitude, ou bicn dc qucl» qu*autre caufej & de lavientque lcsunspeuvcnt mieux modcrer leurs pafllons quc Ies autres. Or dcs bien que le mouvcment des efprits animaux ioit
tres
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Naturelle Liver. V. 5-27
tres violent & tres opiniatre;cependant ramc etant fortifiee Q»e mus
parl/habitude, qu'ellc a contra&ee en confidcrant lcs im-/w"'«»J preffions dc cer tains axiomcs dans le cervcau; ou bien etant v*m"> "* modifiee par lcs traces qu'unc autre paffion imprime chanZer le dansle cervcau,dcvientcapabledcfurmontef pour lapluf- m'm'/is part 1'impetuofitedcs efprits, oudclachangcr enticrement ehrUs far en excitant en elle despaffionsdiferentes. Ettett cequi 1'babitude. paroit evidenment dans des hommes laches, qui a forcc de frequenter 1'armc'e, & de fe trouver dans des Iieux pleins depcril, devicnnent bravcs & courageux 5 commc il arrive - aufli a ccux qui ayant aime quelquc chofe auparavant, cn ont horrcur cn-fuitepour jamais,apresqu'ir lontvue fu- bitement pleine dc falete & dc putrefa&ion. Ainft la force, ou la foiblcflede notre efpritconftfte-D'/4Mr>
dansle plus, ou moins de pouvoir qu'ii a de determiner Tift , felon fa volontc le mouvement dcs efprits animaux. „L '-"* Or puifque le mouvement dcs cfpnts animaux eft diver-) teg^rd
fcment detcrmine par 1'cfprit, fclon fes penfees, ou fes ju- des pafions gemcns, & quc cela produiten nouscUvcrfespaflibns.il Comtnent faut bien ctre fur fes gardcs, depeurqu'enjugeantteme-»<w/w- raircmeiit nous nc venioris a nous meprendre, & qu'cn laif-V9ns ***«% fant prcndre aux cfprits unc mauvaifc routc, nous ne Iaif-'" $$ ftons cxciter cn nous dcs paflions deshonnctes &pcrni-lesP"$°"s cieufes. Et s'il efl: arrive quc par la corruption nous aions laif- ^X* 6- fenaftre cn nous quelque paffion dangereufe, il faut faire ,.«>«/-" £ tous nos eforts pour changer dc jugemcnt & de penfee, zfinflexions, ou de changer par la la dctcrmination des efprits, & ainfi dc entoumm deruire la prcmierc paffion par une autre contraire, en por- notreat- tant toutc notrc attcntion vers dcs objcts diferens. Ainit, partm vert excmple, nous pouvons prevenir, ou moderer notre cole- ffftt rc,en tournant nos penfecs vcrs quelqu'autre cbofc," ou cn *Jets' jugeant que la chofe qui nous irrite, n'en rnerite pas la pei- ne, puifqu'elle ne nous peut aporter aucun mal, ou qu'ellc flc nous pcut fa ire qu'une inj ure tres lcgerc. Vvvj Et
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SZ% PHlLOSOf Hil
Et c'eft dansccttc vue quc Lucrecc parlant des pafllons,
' qui naiflcnt dc jugcmcns corrompus, s'exprimc en ces tcr- mcs.
^ttid dubitas; quin omtte (it hoc rationis egefias >
Omniscum in tenebris prafertim vita laboret. 2(jm velutipueri trepidant, atq; omnia cceeis In tenebris metmnt :fic nos in luce timemus jnterdumnthilo quajunt metuenda magis, quam £>u&pueri in tenebrispavitant,finguntquefutura. Hunc igitur terrorem animi tenebrafq; neceffe efi, 2^.0» radif/olis, neq; lucida tela diei Difcutiant, [ed naturajpecies, ratioque. Or il paroit que l'amc pcut prevenir, ou moderer fes paf- fions, lorfqu'eilc tournc fcs penfees ailleurs, iuivant lecon- • fcil de Platon, qui vouloit qu'un homme emporte de cole- rc contit toutesles lcttres dc 1'alphabet, avant que deprcn- drc vengeancc. A caufcqueparcemoienrameqm fedc- tourne de 1'objct de (a colere vers d'autrcschofes, &le mouvement des efprits, qui diminue avcc le temps.ralcn- tiflent la paflion, qui avoit ete excitee ,ou la detruifent cn- .ticremcnt. Pourquot £t parcCqUe jcs mouvemens des objcts, qu'on aper$oit,e- par 4 ynx tanscommunjqUCZ au ccrveau dctcrmincnt diverfcment lc 0u par des'cours ^es cfprits animaux, qui produifent en nous diverfcs gefits mus paflions, lorfque nousnefaifons pas affez d'attention aux muslaif- chofcs.ou quc nous ne lcs examinons pas avec aflez de foin; fetu tm- dc la vient quc fouvcnt la douceur dc la voix & dcsgeftcs, porter4««nousportentfans lcfsavoir aTamour, a labicnveillancc& pafftons £ ja pitic; au lieu qu'un ton rude fait naitre cn nous la hainc, fanstnritn^. ja coiere> jufqUCS& nous incitcr afaire des infultes; bien if*fW* qUe nOUS n*aions aucun jufte fujet d'cn ufer dc la fortc. Mais nous pouvons remedicr a ces paflions 111 ubitcs, ft nous confiderons avcc attcntion lobjetquieftdcvantnous, & que nous en jugiojislaincmcnt ians etrcprevenus. |
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NAJtfRELLE LlVRE V. ^2J>
Ceft cc qui paroitmanifeftementparrcxcmplededcux
perfonncs, qui nous demandent unememcchofe, mais d'un air difcrent. Car celui, qui nous fait quelquc prierc d'un ton de voix doux, en fe baiflant avec humilite, & qui, 1'acompagne dc larmcs & dc fuplications, gagncra notre afe&ion, & obtiendra de nous la chofe qu'il deman- de, quand memesquelqucfoiselleferoitinjufte. Aulieu qu'un autrequi nous demanderalamemechofedunvifa- ge auftcre, d'un ton de voix brufquc, & d'un air ficr & ar- rogant, s'atirera notre haine , & foufrira quelquefois un refus, bien quc pcut etre fa demande foit legitimc. Et comme letempcrament& lejugemcnteftdifercnten Pourqmi
divcrs hommes» & que par cctte raifon un meme objct peut unmtme detcrminerdiverfcmcnt le cours descfprits dans diferentcs *H*,P** perfonnes? de la vicnt qu'un meme objet cft capablc exc'ter^- acxcitcr divcrfes paffionsnon feulemcntdansdes perfon- verJes M~ nes diferentes; mais aufiidansun memc homme cn di-mmme yers temps. , hmmt* Ainfi par exemplc un cnfant&unvieillard, acaufede4«^&«»
leurtcmpcramcnt, & de leur manierc de juger, n'auront quedatis aucune paflion pour les fememes, & pour Ics honncurs ; au dtfifrmts lieu que s'ils e'toicntjeunes, oualaflcurdelcur £ge, lcux ftrftmet- temperamcnt etant tout diferent, ils enjugcroienttout d'unc autre maniere, & pourfuivroient cesobjets avcc plus d ardeur & d'emprcflement. Et commc lcs cfprits animaux qui font dans les vcntricu-
lesduccrvcau, ont Ja vcrtu commc des clefsdiferentes, douvrir divers poresdu cervcau &dcsnerfs; dc la ticnt que, (de meme quc felon les diverfes paffions, lc cours des cfprits eft diterent; dans des paffions difercntes les cfptits coulcnt auffi vers divcrfcs parties, fur lefquellcs ils agiflent d'uncmanicrc diferentc. Et c'cft cequ'onpcutobfervcr dans le ris&dans ce vermillon.qui peint la joie fur lc vifagc; & dans la paicur & lcs larmcs qui acompagnent la triftcfle. Scloa
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530 PHlLOSOPHIE
Des efptces Selon les deux mouvcmens diferents des efprits, fl y
despafwis. aufli &cnx paffions: a f§avoir la volupte & la doukur. T>e U vo~ La volupte eft une paffionqui caufeduplaftr a 1'ame^ lnpti' par le moien d'un mouvement agreable des efpritsani- maux. ' »
Defon u- Cctte paffion nous a ete donnee pat la nature, afin que
{*&'• nous recherchions avecfoinleschofesqui nouscauientdu
plaifir.comme nous etartt utiles.
Tourquoi Dans la volupte fouvent le cours des efprits animaux efl
tlle exate tellemcnt determine par les objets, parleurconftitution
Uehdeur propre, ou parlamememe, quils coulent cn abondancc
& U rou- jans ^es ffyKS jy cocur & ^e fes vaiffeaux, quifervent a ie
dilater, & a en chafler ce quil contient; de fortc que le fang
qui efl: entredans le coeur en grande quantite,apres s'y etrc
echaufe, ou rarefie, fe repand par tout le corps, auquel i!
communique une chaleur agreablc, & qu'il peint d'une cou-
. lcurrougc.
Le ns & £jans |a pa{j-lon jje ja volUpt6, lc cours des efprits eft fort
es ttmes, fouvcntcietermmec]e tene maniere, qu'ils coulent dansles
mufcles du vifage & de la poitrinc, &refferrcnt&agitent
tellcment ces parties, que fouvent ellcs nous peigncnt le ris;
qui eft quelquefois fi violent, que par la forcc de fes fecouf-
fes il ouvre lcs pores des glandes lacrimalesdc tellefortet
quen riant pn repand des larmes.
Letrem- Dans le ris, qui procede dela volupte, il arrive quelquc-
blement, fois qUclecoursdesefpritscftdetermineavectantdimpe-
tuofite dans les mufcles dcsbras, desjambes,&desautrcs
partics du corps, qu'ilsouvreftt&fermentfucceffivement
&confufemcntlcursvalvules$ ccquifaitque paffansalter-
nativement avec violence dequelqucs mufclesdansd'au-
tres, ils caufent ce tremblementquon obferve dans le ris.
De U dou- *-a douleur eft une paffion,qui caufcde la trifteffe a ramc,'
lem. pat le mpien d'un mouvement des cfprits animaux, qui lui
cft defagreable. .
La
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NaTURELLSLlVRS V. 5-3!
La naturc nous a donne cettc paffion, afin que nous ,^' **
fttlons avec foinlcschofcsqui nous caufcntdeladoukw, • **** , eommenousctansdommaecabies. rT* *l1 Par ou 1 on peut voir manifeftement, qu on nc doit pas ab- /« pj/um.
folument fuir lcs paffions,comme les ftoi'ciens fe font autrc- Poarquol fois imagine. u doukm Dansladouleurlesefpritsanimaux.qui fontdanslcccr-r'Brf/*
veau,fontfouvcnt determinczdetelleforte, fbitparksob- C0JPfm* jets, foitpar I'ame, qu'ils pafTent de la dans le^ fibres, qui &?ale' reflerrans lcs orifices & lcs vaifleaux du cocur, empechent que le fang'n'yentre, oun'cnfortc cn abondance: mais dans la ratc cllcs feparentkspartieslesplusgroffieresdu iang d'avcc les autrcs, qui coulansen-fuitedanslecoeury empechcntfadilatation convenable: ccquifaitquetoutle corps fe refroidit & dcvient palc, a caufe quclefarig n'cfl pas affez cchaufe,& qu'ilfercpanddansksparricsentrop petitequantite. Dans ccttc meme paffion ks efprits animaux font auffi n« Urmts
fouventmus dc telle forte, qu*ils coulent en abondance en & d" &"- partic dans lcs mufcles des joues, & peignent en ccux quimaces de pleurcnt lesgrimaces quonyremarque: &cnpartiedansceux *** les fibrcs* quifervcnta ouvrir lesvaiflcauxdesglandules^nrm* lacrimalcs, ce qui fait que fes pores etans ainfi ouvcrts par lc cours de ces efprits, lcs parties fereufesquiyfont poufTCespar k coeur conjointemcntaveckfang, fe fepa- rent en abondance dam lcs yeux.Sc en fortcnt en formc de Iarmes. II arrivc auffi fouvcntquc lemouvernentdcsefprit$cftl>«£«»//- -
tellement dctcrmine, qu'ils couknt a diverfcs reprifcs &femens& avec violence dans ks mufcks,qui fervent a rejctter Tair: desfouprt, cc qui fait quc dans la douleur on entend dcs foupirs & dcs gemiflemens. Etcommeacaufedelcurdeterminationilscoukntqucl- Dntrem-
quefois fi jtoibkmen t dans les mufcks dcs bras & des jam- Uement. j Xxx bes^
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$1$ Philosophie:
bcs.que leurs valvules ne peuvent pas fe fermer exa&emen t;
de la vient que paffans fueceflivement aveebeaucoupde
viteffe des valvules de ces mufcks,qui font entr'ouvettes
dans d'autres qui le foiit auffi, ils caufent fouvent k tremble-
c<»smmment, quon remarque dans la douleur.
HQnsfuions Comme dans la douleur les efprits coulenr dans les
eertaimob- mulcles qui nous fonteloignerderobjet,quinous lacaufe;
jets,&quedc m£me auffi dans ta voluptecesefpritslontdeterminez
nous en dans les mufcles qui fervent a nous aprocher des chofes.que
ptf«r/f«vo»f nousdefirons.
dautrei. Lespafftonsdelavolupte&deladeukurfontimpreffion
tjcrence ^ ^ nommes} ou par la perception des fens, de la remi-
leur & /enifcence,del'imagination,&principakmantdufentiment
la voluptr, ^u toucher :& alors on les defrgne par les noms de volupte &
drde/randedoukurfenfitive; oubienonkurdonneengenetal lcs
nomt difi- noms de volupte & de douleur .- parceque la volupte & la
tens, douleur que nous reffentons par lesfens, & particuliere-
ment par le touchcr, font fur nousune plus forte imprelfion,
que toutes les autres idees de volupte & de douteur.
Lorfque ces paffionsagiflentfurnotte jugement, on !es
apellc joie & triftcrfe, Quand elles font impreflion fur notre volontc, oiUeur
donne 1'es noms d'amour & de haine. Mais enfin lorfquc par lemoiendumOuvementvolon-
taire elles nous incitent a fuir, ou a pourfuivre les objets que
nous avons cOnsus, elles prennent d'odinaircks noms d'a-
legrefTe, ou de langueur.
Des paf Lcs palfions qui naiffent de la perception confiftent dans
fions qui l'impreffion vioknte que nons recevons d'une chofe agrea-
pmedent ble, ou incommode, foit cn nous reflbuvenant, foiten
delaper- imaginant, mais principalcment lorfque nous fentons
eepmn. aetuellement: & c'eft pour cctte raifon que nous expJique-
rons ici ladoukur&lavoluptefenfitive, qui ferviront en-
fuite a faire concevoir facilement toutesks autrcs paffions-
quiprocedentdelaperception. Or
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NaturelleLive r V.' 5-33
Or la douleur fenfitive cft celle, qui eft caufee par un BeU dot£
mouvcment facheux des nerfs, lequel fe communiquant l*urfenftti- aux efprits du cerveau & a 1'organe du fens commun, y eftv<r# aper^u par 1'ame. Mais comme les organesdcsfensfont diferens, c\ qnc Qu-eiie ea
les objcts fenfibles fontdivers, de lavient quece mouve- difennte ment incommode, qui nou> caufe cre la douleur dans/«nw« U nos diverfes fenfations, eft auffi fort difcrent. Car autreeft diverfittdet ladouleurquiprocededu mouvement.que caufcune faveur organes. defagreablefurlalangue; autre eft celle qui cft caufeepat une odeur incommode dans le nez; autreeft encore celle que nous fentons,lorfqu'une lumiere trop forte incommode nos ycux; autre cellc qui eft exckee dans nos ©reilles par un fondefagreable;&autre enfineft celle qui cftexcitee dans les nerfs du toucher par quelquc qualitc taftilequi les blefie.En-De la iou- tre toutes lesfcnfationsdefagreableson nedonned'ordinai- leur1ue rele nom de douleur qu'a celle que nous fentons par \^nousien- moien du toucher, a caufe que c"eft la plus ordinaire, & qu'- tgucher. cllefaitlepIusd'impreffionfurnous. &u'ell'eeft Cctte doulcur eft excitee par un mouvementtropvio- caufie far
lent&capable de bkfler lcs organes du toucher, commc.par m mouve- cxemple, la peau, la chair, lesnerfs, &autrcsparties fera- rnent vi«- blables. lttlt- Etc'eft ainfi encore qu elle eft caufce par la chaleur» par Tourqmi
lc froid, par des piquures * par des coupures, par dcs coups \ elkptcedt des contuflons, par la tenfion violente desmembres, t\deluch<t- autres femblables caufes, qui excitent un mouvement trop /'«*' &c- violent dans lcs organcs du toucher. Or on n'a aucune raifon dc foutenk que \zfolutionde ^&Mf0'-
eontimtite foit toujours la caufe dc la douleur, que l'on fent n '. , parle toucher: carpour produire cettefenfation, il nefaut^ qu"un mouvement trop violent & capable d'ofcnfcr les par- t0UjetmU ties; puifque nous voions fouvent par experiencequela^/i^ U doulcur eft exciteedanslespartiesparlachaleur, ouparlc<foa/f«r. Xxxi froid,
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, $34 " P H I L O • O PHlt
*>rr'froid
, par l'acrimonic & autrcsintempeEies femblable$,{an$
prJtiTu aucunc folution dc continuite. t viille, les ^* douleur produit la vcille & 1'inquietudc cn dilatant
t0nvulfions,wec trop dc violcnce les vcntricules du cerveau parla gran- des ^/^-deagitationdesefprits: elle caufc des convulfions, enirri- Unces, iis tant trop les parties,, & e nouvrant ainfi d'unc snaniereirr e- inflammtt- gulierc lesvatvules de ccrtains nerfs; des defaillances en de ttonsScc terminant les efprits dans les fibres qui fervent a rcfferrer DeUvo jccocur. & enfi^ cllc excitedcsinflammations&destu-
tile mcurs en ouvranttroplesporesdecertainsvaiffeaux& cn (hftllt eft chaflant par la les humeurs dans les parties. difereme La volupte fenfitive eft ceilc qui eft caufee par un mouve- felonUdi-mcnt agrcable dcs nerfs, quifecommuniquantauxefprits verfitf da & aTorganc du fens commun, y eft apcr^u par l'amc. mgmes. Ccttc volupte eft diferente fclon la diverfite des organes Dela vo ■ $, jgg objetsfenfibles: car le plaifir, qu'on reffent en rcgar-
tintparle ^autqueMuc ohjet agreable, eftdiferent dc celui des autres uutber. ^cns- Mais au refte la volupte fcnfitive fefaitprincipale- oUecettem^t fentir parlc toucher, lorfquileftfrapeagreablcment
w/«/>«'«e«*parquclqueobjet,qui agitlurlui avec affez de lorce, fans efiutile, neantmoinsleblcfler;&ceftcequ'onapclledordinairccha- pawp/V-touillement.quifait uncimpreffiontres fortcfurnous, & elienetieus^ convicnt aplufieurs partics. ^Uvlresf * Entre toutcs ^csvoluptez, celle-ci agit le plus fortcment
■ " * fur l'homme,&detcrmineteUementlesefprits danslecer- Que /4veau, qu'ilsfc repandenttresconvenablementpar toutle g/ttff eW*corps:&c'cft pour ccttc raifon quelle cft extremement utile Ungueur, a toutes nos a&ions, pourvuqu'elle nc nous porte point a eumelan- ]a parcffe. chohe font Majs nous ne {j£Vons pasometrre ici que la gaiete & la
'Fu" ^anSueur ^tue nouS fontons quelquesfois felon la, difpo- lupti &U^tlon ^e notre fang&desefprits, fans que n6tre raifon y douleur aitdepart, fc do'.vent raporter alavolupte&aladouleur fenjjtive. fenfltive. Voila
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Naturelle Li vr.i'V. 53s
: VoHaccqucnousavionsadircdespafllonsdclapercep- 'Desptf-
tion: maintcnant nous traitcrons de cellesquiprocedent/"""?«» denosjugcmens. . %&>* La joie eft ceplaifir quenous fentons lorfque nous ^hJmm"
geons qu'une chofe nous eft agreable. . Be[a j'oie^ La trifteffc cft une douleurqui procedc du jugemcntque ij>e u tri-
nous faifbns qu'unc chofe nous eft defagrcable. (lejfe. Or i proportion quc nous jugeons quelesobjetsfont a- Diverfesef
greables, ou defagreables, on donneauxdiverfesefpeces?^"^f" de joie, ou de trifteffe les noms d'efperance, ou de crainte ; <ieux Pa> dcbonnevolonte.oudeeolere; de compaflion, oud'in^'""* ; ^- fultc j de conftance, ou de repentir; de faveur, ou d'envie; de gloire, ou de hontc; de promptitude t ou dirreTuIution; de congratulation, ou de jaloufic; d'uncadmiration ga«e, ou trifte; d'cftime, ou de mepris; dc defir »ou de gaicte > & autres noms femblables. , La gaicte conftiftedans la joie que nous avons d avoir De U
aquis un bien, qu e nous jugcons etre rel. gdieti. La melancholie eft cette triftefic, quenous rcfientons a fe ianU'
1'occafion dc quelque mal. UntWtt- Si ces deux paffionsfontfubites&violentes, ellespeu- comment
vent caufcr la mort tout d'un coup. Lapremiereproduitfwrf'a* cet efet, lorfque le fang entrant tout a coup dans le coeur, 1$m qui fedilate trop vite, & ne pouvant s'enflammcr, a caufc n0USPeu' de fa grandc quantitc, etoufe la chaleur des ventriculesdu ^mort coeur.Etlstdernierefaitla memechofe quandla chaleurdu coeu r s'eteint fubitcment, a caufe que la trop grande contra- clion des ventricules du coeur, qui fc fait tout a coup, empe che en ua inftant que Ic fang n'entrc reguliercment dans le coeur. De l'efpe- L'efperance eft cette joie que nous avons, quand nous unce.
croions aquerir quelquebien. De U La erainte efi une rriftefje, qui nait cn nous de I'opi- trainte,
nion, que nous avons dc nc pouvoir obtenir un bien , au-. quel nous afpirons. Xxxj Mais |
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-]tf PhHOSOPBIS.
Povrquoi ^ais comme le plusfouventles marques, quinousfont
tts dem :UKCr t\ nous devons aqucrir, ou non quelquc bien ,que nous
fjfiMfi ^cfirons nefonCpasabfolumentccrtaines,maisieulemcnt
frivt% vraifcmbiabies\ &quenouslcs croionstellemcnt cafuelles,
ment que Ic contraire dc ce que nous efperons, ouquenouscrai-
snons puiffe arrivct; dc la vient que la craintc eft fort fou-
I/»/i.^ventjointe Uefperancc, & que 1'cfperanccaccompagne
uU. fouvcnt la craintc. '
De l'af- 0r ceia nous aporte cet avantage, que par la nous pou-
rance,ou yonsnousmunir &gemcnt&autantquil eftpofiible,con« de U kca~ tre toutcs fortes de facheux evenemens. mLrauoi Q«and 1'efperance n'«ft acompagnee d aucunc craintc; ellenoL on luidonnelenomdaffurance.ou de fccunte. r ebligefou. Mais commc la iecurite chaffe entieremetit de notrc
ventinmtfpni h penfee dcs incommoditcz &despenls, quinous exP°- menaccnt; delavientquellenousempeche denousmunit ferldes contreux '& cnfelle nous prccipite fouvent dansde tres dangtn & grandsdangers, & nous cxpofe a de facheux inconvcniens.- «*«>»- 5 Lorfque la crainte eft fans aucune cfpcrancc on l'apelle tex.. defetpoir.
Dudefef- Et comme cette paffion excite fort fouvent en nous
poir. untkfir ardentde vcngcance, contrelcsincommoditez& Commetit ies periis qui nous menacent; de la vient qu elle produit
U »ousfaitfans iesefpritsunetresgrandeagitation, quinousincitca l°*vm' nousopofer auxdangers, &quifakmemequetquefoisque ZZTdes™™ les fumontons eontrc toute efpcrancc ; ce qui a dificMlu*.. faitdireauPoete:
V»aftlusvic7JsmiUamffer*refalutem.
Ceft i dire, le falutdesvaincuseftden'en pointatten-
tlrc»
D. U li- -ta liberalite confifte dans la joie qui procede de Yo- beraliti. pinj0nd'unbienfaitreceu, JQinteaudcfirdelereconno.tre parunautrcbienfat, /
DeUttlt-* ra colcrccftcettetriftefTc, quinaitdclopimonquon
re. " *. .*! • ■* ada-
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•tf&voir recu utie injure.lorfquecetteepinioncftaccom-
pagnee d'un defir de vengeance, DanS la colerfc, lorfque ia rriftefle eft plus violente que Ie Pourquoi
dcfir qu'on a de fcvanger, ceuxquifontirritezpaliflent<:<f«*<7«i dordi naire; a caufe que dans cettegrande triftefie les efprits palijfentde font determinez dans les fibres du coeur & des vaifleaux, ^mpkt qui fervent a lesrefTerrer, &empeclicntpar laquelefang^* ftc s'echaufe convenablement, & qu'il ne fe repande cn af- "am. re fez grande quantite dans lc vifage &danstoutlereftedu ,,.„"'"'" corps. Or ces fortes de gens ont acoutume de fe vanger plus '•- cruellement que Ies autres; parce que leurs efprits fe mou- Vant lentement dans le cerveau, ils fe portent plus lente- ment a la verite, mais aufll bien plus vivement & avec plus de precaution a venger le deplaifir, qu'on leur a fait: & c'efl pourcettc raifon aufli qulls font beaucoup plusacrain- dre que les autrcs. Mais dans ccux, ou le defir de vengeanceeft plusgrand *<mt1*°*
que leur triftefie, lcs efprits etans determinczfucceflive^^.^'' |
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mentavecplus deviolencedanslesfibrcsducdcurquifer-^tf$i"e\
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tie
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vent a le ddateroualereflerrer, &difpofansles pores d\xfentpairt
iang a recevoir de la matiere fubtile unerarcfa&ionplus^w^g* Violente, font que le feng entre dans le coeur en plus grande quantite, qu'il s'y echaufe davantagc, &qu'ainfi il fc repand par tdut le corps en plus grande abondance ; ce- la cauie en eux une rougcurauvifage, &unegrandcfcr- mentation au cerveau dans lcs efprits animaux, qui excitc en nous un defir vioient de vcngeance; mais comme les ideesqu'ilscon?oivent furlamaniere de fe vanger paflent fort legerement.quils nc les peuveut pas cxamineravec afiez cTattention, & que cette fermentation ne dure pas long-tempsdans lefang; de li. vient que leur colcre nepeut pas produire des c'fets fi dangereux. Uinfulte confiftedansune joie que nous concevons.lorf- Dtswfnl-
que nbus jugeons qu'on f ai tquelque injurea ceux>a qui nous t«. J voulons |
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$1* PHlLOSOPHIE
voulons du mal, laquclle joiccftjointeaudcfirquendus
De i4 uii_ avonsdc lcur faircun afront. lcrie. Si nousmarquons par lerisledefirquenousavonscta-
fronterquelqu^un.cclas^pellcraillcrie. ,
.'*""*' La compaflion confifte dans latrifteffe quc nous avons
' * de voir arriver du mal a ccux,a qui nous voulons du bien. >
Be l4fa- La favcur eft cctte joic, que nous fentons, lorfque nous
venr. jugcons qu'il eft arrive quelquc bonheut a unc perfonnc, a
qui nous (ouhaitons du bicn.
Befenvie. L'envie eft ccttc trifteffequc nousavonsdevoirarriver du bicn a ccux, a qui nous voulons du mal.
DelagUi- La gloirc confiftc dans la joic que nous fentons, lorfque re' nous avons aquis, ou que nous devons aqucrir de l'hon- ncur. i
De U hon- La nontc efl- ccttc tirifteffc, que nous refientons, lorfquc
u' nous attendons quclquc dcshonneur, ou quelque repri- wtUwt™man(^e"• ccttchontectantacompagnecdudefirdevitcr lc
unsfnlij- dcshonncurquenouscraignons» ^ fettt & que Si la trifteffe predomine.le cocur vcnant a fc rcflerrer pro-
timres duit la palcur fur le vifage.Maisfi ledefir 1'emportc fur la tri- rtugijfent ftefle, alors ic coeur fc dilatant avcc violence > lcfang eft de btnte. pouflfc cn abondance dans lc vifagc, ou il pcint unc coulcuc ^/0*-rougc Duttnttn- Laconftanccconfiftcdanslajoicqucnousavdnsdefaire
temtnt des aclions que nous voulons fairc, &finousencfperons fefprit. quclqucbien, elle s'apelle contentcmcnt dcfprit. J3u repen- Le rcpentir eft cette triftcffe quc notts fentons davoir fait tit. quelquc ehofequenous voudrionsbien n'avoirpa«fait, & 'De Itn- {x nous aprehcndons quelquc mal dc cc quc nousavons faif,
1u~u.de' cclasapelleinquictude. Dromtitu- ^3 PromPtitu<ic confiftc dans unc joic, qui procede dc la
dtm ° dctermination de notrc jugementachoifircntreplufieurs De (,'irri- chofcs douteufcsquelquc chofc dcccrtain. rilHtitn. Lirrefolution confiftc danslatrifteflc, qucnousrcffen* , ' tons»
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.** .-.-
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Naturellb Livre V. 5-39
tons. lorfque de plufieurs chofes douteuies, nous ne pou-
vons pasnousdeterminerachoifirl'uneplutotque 1'autre. La congratulation eft cette joiequenousavons, quand DeUcon-
nous voions quc quclqifun a aquis, ou doit aqucrir un bien, gratuU- qui nous eft commun avec lui. f«». La jaloufle confifle dans cette trifleflc quenousreflen- DeUja-
tons, quand nous remarquons quc quelqu'un a aquis, au loufit.
doitaquerirquelquebien, quenouscroionsnousetredu. ,, .
t > j ■ 3 •• h. *l • - De lad-
L admiration gaic elt cette joie, que nous concevons, en mirati0H
confiderant quelque bonte rare &exfraordinairedans un^^^^-.
objet. ^ fte. -
Dans 1'admiration les cfprits font fouvent determinez Fourquoi
avec tantd'impetuofitcdans les parties, qu'elledemeurcnt eUcntus
tendues & immobiles. Ce qui a faitdire au Poete. Ojlupui, rend Pfh
(leteruntquecoma, <vcx faucibushtftt. quefoistm-
L'eftimeaccompae;neede ioie confifte dans l'opinion "*",!'£
j t j 1 j» ! • Deleptme
quenousavonsdelagrande valeurd un objet. qui ea aCm
L'eftime accompagnce de triftefle confifte dans l'opi- compagnee
nion que nous avons de la grande valcurd'un objet, que dtjtieoa nous halflbns. de trijlejfe. Le mepris joint a la joie, procede du peu de valeur d'u- Du wepris
ncchofe, que nous haiflons. 1ui eft ac' Le mcpris joint a la triftefle vient dupeudevaleurde'?^'^
,, ,. r . . r deioieou lobjetquenousaimons. # detriftelfe.
Ledefireftcettetriftcffe, quenousreflentonspouravoir Dudefir. '
perdu quclque bien; cette triftcffe etant acompagnee du
du defir de recouvrer ce quon a perdu.
L'aHeerefle confiftc dans la ioie que nous reflentons, „ ',, „
, . & . - , A 1 DeVaUe- lorfque nous avons lurmonte quelque mal. ^
Apres lespafllqnsquiluivcntdcs perceptions& du juge- Dtspaf-
ment, nous expliquerons ici celles qui dependentde hfwnsdel.t vobnte. volonter Lavolonterenfermedcuxpaflions; fjavoir l'amour&
lahainc. Yyy L'a-
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$■40 Philosophii.
L'amouc confifte dans la pourfuiteque nousfaifonsa-
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Deta
mour. "Delabai |
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vec plaifkdune chofe que nous concevons.
- Nousfentons la paffion de la hai ne, lorfque nous rejet- |
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*£ . . _ tonsavecdouleurquclqueobjet, quenous coacevons.
ouvien- q„ fe[Qn qUc jes QtyQls t qUe nous concevons, font dife- verfes cArenS' otl diftinguc ces paffionspar les divers nomsdecon-
p/fW(/«f«voitife, on d'averfion; damourfimple, oudehaine; d'a-
deux paf mitie, ou d'inimitie; de bienveillance, oudemauvaife
fiens. volonte; d'inclination, ou d'averfion pour l'acoupkment
charnel; de veneration , ou dabomination; d'orgueil,
dhumitite, oudegcnerofite; decruaute, oudedouceur;
damourpropre, ou dehainedefoi-meme; dereconnoif-
fance, ou d'ingratiiude; & par d'autres noms femblable?.
2>f kton- La convoitile eft cet amour que nous avons pour les cho-
voitife. fes,que nous devons aquerir.
e aver- l averfion eft cette haine que nous avons pour quelque
De'l'a- cn°fe ^1" nous &0Vi furvenir.
nmr & L'amour fimple eft celui que nousavons pour une chofe
d« la bmt que nous avons deja aquife.
fimpie. La haine fimple eft celle que nous avons pour une chofe
quinous eftdejaarrivec.
DeVami* Lamitie eft iamour que nousportons a uneperfonne, *'*'•. que nous nous croions egale. De 1'jttU L'inimitie eft la haineque nous avons pour quelqu'un,
mttte. qUC nou- jUgeons nous ^rre egai De tabien- La bicnveillance , ou la familiarite confifte dans 1'amour
veilUme. que nous portonsauneperfonne, avecdeffeinde luifairc dubien.
1)1 {,t La mauvaife volonte eft cettc haine que nous avons pour mauiMife qUejqU'un ( j0jntc a la volonte de lui nuire. Deiactn- ^a convoitife charnelle cft cetamout qui nousportcaai- voitife mer une pcrfonnepourla copulation. Uaverfion que l'on (harmtle. a pour Vacouplemcnt eft tout le contraire. La veneration eft cet amour que nous portons a une
per-
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NaturelleLi ve r V. f4t
perfonne, que nous eftimons au deflus de nous»
L'abomination confifte dans lahaineque nous avons^/-,^
pour une perfonne que nous eftimons fort mecHante. mination. La cruautc eft ce dcfir quc nous avons de nuire bcaucoup De la cm-
auxautres. , aute. La douceur, ou la clcmcnce confifte dans le panchant 2V U deu-
cjue nousavons a pardonner aux autres; ou biendans i'a- ceur- vcrfionquenousavonspour nuire a autrui. -Delare- La reconnoiflancc confiftc dansl'amourqucnouspor-^'";'"-^ls*
tonsa uneperfonne, dontnousavonsre$euquelqucbien-D^ , «*& titude.
L'ingratitude eft ccttc haine que nous avons pour unc <z>e l'or-
perfonne, dont nous avons reseu quelque bienfait. gueil. L'orgueil confiftc dans le defir qu'on a pout dc grands Defhumi-
honneurs. ltJf'-
Lliumilitecftxetteaverfionque nOusavonspourqueb e *$>"
,, "* r * nerojitr. quegrandhonneur. CcJmt
La generoute confifte dans l'amour que nousavons pour eue rert %
notrc liberte & pour les chofes qui nous font propres, & denter les dans le mepris que nous faifons dc toutes cclles, -qu'on *utres peut nous otcr, p*ffion$. La generofite cft un remcdecxcellent pour evitcr, o\iDela~
bicn pour donter toutes les pafflons dereglees. Car qui eft mur fro" 1'hommequi fe fachera fort pour une injure 5 quis'afligera *j£v . , de queique perte; quiferejouirad'ungain ; quifeglorifie-^w^Wj ra dcs honncucs, ou bicn qui fe laiiTcra abatre par lc deshou- n@ur; lorfqu'il meprife toutes ces chofcs. A 1'amour dc foi-meme 6n doit opofer la haine de foi- Detpaf
mtom fi**i*
Enfinlespaffions, quiportent 1'ame a pourfuivrc, ou£r m
a hur quelque chole par le moien du mouvcment volontai- mmax\,^ re, font de deux fortes; fcavoir 1'ailcgreftc & la langueur. traire, L'allcgrcffe eft cctte volupte qui procede des objets, quc De 1'alk-
nous dcvons pourfuivre, 011 cviter par le moien du mou-greffe. vemcnt volontairc. Yyyi La |
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54x PHlLOSOPHIE
1>eU lan- La langucur confifte dans la doulcur qui proccdc des cho-
gueur. fes, que nous devons pourfuivre, ou fuir par le moicn du mouvement volontaire.
Peuvien- Si on juge que les chofes, quWdoitpourfuivrc, ou nent/«<i'-fuirfoient acompagnecsde.peril & de dificulte\on donne a verfese- ccg paif]ons ies noms de hardicflc, oude crainte; files Ipeces e c]10fesf011t grandes; on nommeces memcspaflionscou- paffions. rage> ou lachete; & ftenfinc'cftquelquechofc, quire- garde notre dcvoir, on lcs defigne d'ordinaire par les mots
dediligence, oude parefie.
Be h har- La hardiefle confiftedans 1'aUcgrcffc quc nousfentons, dieffe. lorfquc nous cntrcprenons des chofes dangereufcs&dificiles La craintc cft cette langueur que nous reffentons en en- Dela treprenant deschofes, ouilyaduperil&deladificulti. cramte. Le COurage confiftc dans 1'allegrefleavcc laquellc nous Du coura- cntreprcnons de grandes chofes. Et ft nous les entrepre- raie- nons a lenviconjointement avcc d'autrcshommes, cela s'apelle emulation.
^Delaik- Lalachetecftcettelangueurqucnous fentons cn nous, cbete. quand nous entreprenons quelque chofe de grand. DeU dtli- La diligence confifte dans la vigucur avec laquelle nous gence. nous aquittons des chofes, qui regardent notre dcvoir. De Up4- La parcQc cft cetre langueuraveclaquellenousfaifons TJ . ' les chofes, qui font de notre devoir. dequel- ^r "e cette Jvianiereonpeut-commodement compren- ques pro- drela nature&ladiverfttedcspaflions, & rcfoudreunein- hlemes. finitc de dificultez. Qzx.far.ex. fj quelqu'un demande, Pourqiitti pourquoi ceux qui font enclins a lenvie, ont fouvent le ceux qui corps maigre & d'une cou'eur livide? Jc reponsqueccla font n.nu- vienc $c Cc quc ie cceurfercfcrranttrop a caufcdela triftcf- re hmcnt l& ne cu jC pas au*ez [yiCn lc fang, de forte qu'il ne fe rcpand (ont ta4i, "ans *e corPs ^u cn Petlte quannte & qu 11 cft d une couleur QTCS&* IlOllc»
d'H*iecou. De meme fton demandepourquoi les boiteux, lesbof-
Imrlm&c.' "., fus
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V
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Naturelle Livre V. 5-43
fus, iesborgnes, ouceuxquiontquelquedcfautdecorps, VtuH11™
font railleurs? On peutrepondre quc ces fortes de gens "^* ^*5 ffachans bien que plufieursles meprifent & Iesraillent ^°aU^lfaHt caufe de leur defauts, font bien aifes qu'il s'en trouve^^^ de femblables a eux, & pour feconfoler dans la douleur,/(,«fyoa. qu'ils ont d'etre raiilez & meprfTez, ils prennent plaifir ventrail- a fe moquer des autres toutes les fois que 1'ocafion s'sn pre- Itwrt, fente. Pourquei Si on demande encore pourquoi les cnfans, lcsfcmmesl"c'f*ns'
& les vieillards pkurcnt plutotdetriftefTe, & repandent^{™^' plus de iarmesquedes hommesfaits,ouquifontenagede/^p/f//. confiftcnce? Jerepons quc lespremiersont plusdeferofite,.^/^^- dans le fang que les autres, & qu'ils ont Jes pores dcs glan- mm de des lachrymales plus laches & plus ouverts; outre quctrtfteffe. - naiant pas tant de forcede jugement, les objets fichcux Pourquoi leur caufcntune trifteffe plus fenfiblc. lesjeunes Si on veutfsavoirlaraifonpourquoiles jeunes gens ont^T^
du penchantalaprodigalitc,ckque les vieilards fontpor-L £e[e) tez a lavarice? Je repons quelesjeuncsgens, acaufedcv^//dn^ lcur tcmperament vigoureux, propre a faire de la depenfe ,f0m ava- feplaifent davantage a 1'ufagedes richefles, qu'aenavoirm. la pofle/fion; au Jieu qucles vieillards, a caufede lcur tem- Pourquoi pcrament, prennent plusdeplaifir alespofleder.quaen'"^'/"^" iouir. Vntr
Les gens flupides, auffi bien que les gens d'efprit •, ou qui J^i-
ont de 1'experience font rarement portcz a radmiration:rmnw?, parceque la flupidite des uns les empeche de difccrner ce qu'- pourquoiil il y a d'admirab!e dans ies chofes; au lieu que les autres etans amve que fort eclairez & aiant beaucoup d'experience ne rencon-""*» ?*" trent que rarcment quelque chofc de nouveau&'d'extraor- entPeur dinaire, • "TZT La raifon qui fait que ceux qui ont pcur ne peuvent^f^
pas quclquefois-retenir leurs cxcremens, vient de ceteJr ieH~s que la peur deterniine lesefprits animaux dans lesnbrcs^-,^. Yyy 5 dcsincns.
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544 PHlLOSOfHIR
PeutMi ^es inteftinsquidecendent obliquement, &quiferventa
Us /^«.^^«Ifventre. fouhgtiit Les larmes repandues Cn abondanccmodererit h ttiftel-
ta doiileur. fe; parceque purifiant le fang dc fes ferofite:z,elks ierendent Paurquoi plusfubtil &moinspropre, a la mclancholie. ceuxqui ceux qiu font acabkz de tfiftefTe ne repandent point dc font aca- larmes;parceque cette paffion reflerre lc coeur dc tellefortc RtTtn que les ferofitez, quifont la matieredes pleurs nepeuvenr, verfent Pas cou^er dans les yeuxeh aflez grande abondance. pcint dt La plu-part des hommesfont adonnez aux voluptezfen- Urmes. fuelks; parcequ^clks leur chatouillcnt les fcns plus que tou- Ptturquoi tes les autres. U plupartdes bommesfontadcnnez. aux volupteTfenfuelles. Pourquoi , , Ubeaute La beaute cks pcrfonnes gagne particuherement notre
attire n&- amour, a caufe qu'elle plaft a la vue»qui eft le principal or-
treamour. gAiie de tous les fcns.
Fourquoi Oh pottC d^ordinaireenvieauxperfonnes, quifontek-
onfortt vcesendignit^; patceque les honneurs fontkschofesdu
enviea momielespluse_-imees.
ceux qm ^ premicrs mouvemens des pafTions vitieufes font bla-»
en diq*ue'.x*k™*<*"> 'olt ^lls procedent de la determmationdelavo-
Pourquot lontCdes objets, oudu temperament des efprits; parceque
lespi- ce d('regkment a cte produit en nous par une mauvaife
miersmou- habitude, oti bien a caufe que nous avons neglige de le
mivem cerfiger.
deipafsoni Qn ^it m^m cntrc k.sprindpaks paffions de Pame, la
£H'lf? douktir cfivon no-mmed^-dinaife lenf.rive, ou corporelk >
mlbleT Parccqu'elk fait plus dimpTeflioh fufPefprit quetoutes le$
Votir- autrcstkiukurs:
quvion dtk mettre la douleur fenfitive entre les pt>Jfions de Vame. %**c'tf CcR. fans raifon que Pon fait deux fottcsdedouleur, /*«;.r»M l'une dc l'efprit & Pautre du corps: tar cette divifion ne vaut q-ScwAm. r--n pujfque toute forte dc doulcut n'apattiem unique- JeUdut* v "> ment
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Naturelle Livre V. 545
mcntqu'aTefprit, qui 1'aperqoit, & que lc corps nc pcut rien Uur enfpi
concevoir j parcequ'il n'eft qu'un inftrument dont l'ame fe ritueUe & fert pour apercevoir les objets. corporeUe. Si quelqu'un m'objecl:e que la douleur que l'on fent parla , Pour1mt
vue.par l'ouie,par lbdorat&par le gout,procede dece que ces quonfe^nt organes font auili douez du ientiment du toucher?Je repons 0ar Jr"ie- que cette opinioti eft entiercment eloignee de la vCEftp. par i'miie' Car dans quelque partie du corps qu'on mette le touchcr, il p«r hdo- ne peut fairefentirqueles qualiteztactiles, commela cha- rat, oupar leur, le froid, la durcte, la qualite molie, 1'apretc, les qua- irS0^ ne litezunies, 011 douces au toucher, lapenfateur, lacrimo ^^'P^ nie, la douceur, & autrcs femblables; mais non pas la lur r*?omr miere, les couleurs, les odeurs, les fons, ni ksfaveurs a- greabks, ou incommodes. Et c'eft pourquoi l'incomrnodi- te que l'on fentat'ocafiondequelquepuantcur, dunefa- veur defagreable, d'un fon incommode, ou d'une lurakre trop forte ne fe doivent raporter qu'a 1'odorat,augout, i l'ouie&ala vue,qui fontlesorganes,par le moiendciquels on apcr^oit ces fenfations. Or il me femble quc nous ne devons pas omettre ki cette QueU vo-
celebrequeftion, oulbndemande, fi la volupteeft lefou- l"Ple n4 verain bien de rhomme, & fi Iadouleureftfonplusgrand^ lef"~ mal; aquoije repons negativcment. Car lavolupte&la^jl" '*3 douleur font feulementdes aiguillons, qui ne nou^ont ete m t aila donncz pour dautre ufage, qu'afinquenouscnfervant ^douleur U propos, nous recherchions par leur moien lc fouverain plw grand bien, en quoi confifte notre perfe&ion, & la confervation m*l, dc ndtre etre; & que nous fuions avec precaution le plus grand mal, qui fait notre ruine& notredeftruction. De plusilfaut toujours defirer lcfouverainbien, & fuirleplus grand de tous les maux : mais il peut bien arriver quonauraraifon derechcrchcr ladouleur,pourguerir,car cxemple, fon bras de ia gangrcne; & quede meme on doit eviter la vohiptccommedansksrlevreschaudcs, &autres fembla-
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$4<S P H ILO S O ¥ H 1 I
femblables maladics, ou Ton voit manifeftement qu'on
doit s'abftenir des alimcns, qu'on mangeroit volonticrs.
% A quoi il faut ajouter que lefouverainbicn pcutfortbicn
fubfifter fans la paffion de la volupte; comme iorfque, par
cxemple, un homme qui eft content de la pcrfection que la
natureluia donnee, jou'itdunefprittranquille& calme.fans
qu'aucun mouvement violent des et prits produife en lui la
paffiondela volupte.
Qlfentrt Toutes les paiTtons moderees,& qui conviennent aux per-
fejp^ewfonnes,autemps&au iieu, font-toujours bonnes, parcequ'-
«/^cw^ellesfont utilesanotre nature. Maislespaffionsdereglees,
bomieidr & hors de faifon, &qui neconvenncntniauxleux, ni
demau- auxpeifonnes, font toutes vitieufes, parcequ'ellescorrom-
va'Jei- pentnotrejugement, & qu'elles nous precipitent dans de
grandes miferes,dans dcs maladies & autres incommoditez
femb^ables.
Ouetom Or comme la plu-part dcs actionsde 1'ame fontprefque
le bonlmrtoujours acompagnees despaffionsdela douleur, oudcla
<i<!«o/rewvolupte; il s'en(uit que tout lebonheur, outoutlemal-
confifte heur de notre vie nc confifte presque que dans le bon, ou
dansje bon ^c mauvais ujage que nous faifons de nos paffions. Ainfi qui-
ch xv.s e Conquc chcrche a vivre heureux en cctte vie, doit emploier
ufave auetous ^es^°'iis Pour appaiferles douleurs, qu'il fent,parde
nousfaifinsbons &falutaires rernedes;&moderer fes autres paffions,foit
denospaf par desjugemensdroits& detetminez,foiten reveilliantles
fons. trac.es dcs paffions avantageufes, qui fontimprimees dans
Po«^«WleCerveau, oufoitenfln, en apliquantfonefprit a d'autres
Uflupart chofes; comme nousavonsaverticidevant. Cequinefera
dii ir Pas dicificile; pourvti quenousy emploions autantde dili-
™"H^mgzpx£, comme nous faifons dordmaire dans lesarts, que
m}MabU- nousaprenons.ou dont nous faifons profeffion.
mmu Mais pendant que la plupartdes hommes neveulent
, point s'apliquer a cet exercice, ils paffent miferablement
toute leur vie fous la tirannie fachcufede lcurspaffions vi-
ticufes. C H A-
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Na*urclli Livr«.V. $4ri
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C H A P I TR E. XII.
Des dtuxfexes, desdivers iges, desfaifons de l'annk, des
regions, ou des divers climats dela terre, & de L'a- coutumance, entant que toutes ces cho/es con- Quele
tribuent autem/erament du corps. traifdt
l'efprit de
VOila cc qucnous avions a diredelcfprit, 1'une des thommt
parties dc 1'hommc, dont nous dcvions traiter ici. *?**&»* Pour ce qui regardc le corps humain outrc ccqucnous m,lue- avons deja explique en parlant des corps vivans & des ani- ™y!r** maux, nous dironsencorc quelqne chofe dufexe, &du temperament difercntqucrhommeaquiert avccle tenaps, , &qui procedc priacipalemcnt dc l'.tge,des faifons de 1'annec, n" eft* dc la diference des climats, & de 1'acoutumance. Que le ft- Le fcxe confifte dans un temperamcnt& unc conforma- xemafcu-
tion particulierc dcs partiesgcnitalcs.quidiftinguent lc ma- U»tftdfor- led'avec la fcmelle. dimire k Le (exe mafculin cft d'ordinaire Ie plus vigoureux, & le Plui. vi~ ,
plus chaud j & Ic fexe feminin lc plus tcndrc, lc plus humi- %HrMX'.. de.le plusfroid, & leplasfoiblc. &Z£? _ * . . r . . ••< < jexemaj-
Or on peut voir dans Ies cunuchcs combicn la naturc du CHiin ta [e
malc contri bue a la vigucurdc l'hommc j puifqubn voit plusvi* que lcur forcc & lcur tem perament fc changent vifiblcment goureux. aprcs qu'on lcur a coupc les tcfticulcs, d'ou le fang le plus ^xempk vif & le plus fubtilavoit acoutume dc coulcr parlcsvci- ^" £"»<*z ncs fpermatiques vcrs le coeur, & dc la par tout le corps. V!"', Lagc cft une partic de ladurec denotre vie durantla- f"f m
quellc letempcramentdenotrecorpsfechangemanifeftc- ment, fclon quc la ckaleur naturcllcagit fur toute la fub- ftance du corps. L'agc fe divifefortbienencnfance.cn adolcfccncc, cn ,.Pe-
jeunefle, agc viril, & vicillcflc. H7tn\ Lc premier age cft 1'cnfance, qui s ctcnd d^ordinaire de^ *J^t '-'-
Zzz puis
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f4X PHILOSOPHII.
puis la naiflance jufques a quatorze ans; pcndant le quel
terops on prctcnd quc la chaleur & Thumiditc predomi-
ncnt. Maiscependantccttcchaleurc{raffezmaderce,com-
me onpeut fentir en touchant lc corps d'un enfimt.
Ucnfance fc divife encorc en dcux temps, i'un avant quc
les dens pouffcnt; & 1'autrc, qui s'etcnd depuis qu'ellcs
font venucs jufqucsa 1'adolefcence.
1)e 1'ade- Lc fecond agc cft 1'adolcfcence, qui eft plus tempcrcc & Ufctnce. comprend l'agc dc puberte', depuis quatorze ans jufques a dixhuit; & l'agc d'adolefccnce, proprement ditc, qui s'e-
tend depuis dix-huit jufqu'a vingt & cinq.
rjy . . Lc troizicmeageeftlajeuncffcoulafleurdcnotreSgc» ntfc ^111 comprend dcpuis la vingt-cinquiemc annee» jufqucs i Ja trcntc-cinquieme: durant lcqucl tcraps la chaleur & la
0 , fechercffcpredomincntdanslccorps;acaufcquel'humiditc cttlreona aclucufcaiant eteconfumee danslcs agcs preccdcns.kspar- tltti de tlcs huilcufcs, qui s'uniffcnt etroitcment cnfcmblc,.rcticn- thdeur ncntmieux lachaleur&lescfprits. Ceftpourquoilesjeu-; •/w dans ncs hommcs (ont d'un tcmperamcnt plus chaud quc lcs cn- fienfme. fans: Cc qui paroit cn cc qu'ils pcuvcnt digercr dcsali- mcns plus folidcs, & faire leursfonttions avec plus dcyi-
gueur.
Et il nc fcrt dc rien dc dirc qu'un cnfant cft plus procfce Que a ^Cs prmcipCS jc ia gcneration & dc la naiffance,qu*un jeune 'naturelle nomme» & ^ parconfequent aiant plus de chaleur natu- fm hre rcllc, il doit ctrc plus chaud quelui. Car la chalcur natu- mnfeule- rclledu corps humain nc conftftepasfeulemcntdanscellc ment ri- quicftcn nous dcsic commcnccment dc la generation,& paree qUi fe diffipc inccffanmcnt; mais danscclle qui apres notrc maisauffi nam-ancc prendlaplacedclachaleur qui fc diflipe durant fertimff'toutc n6trcvic* Et parccquc la conftitution de notre corps mm!tT' eft tclle»<lnc depuis la naiffance jufqu a k flcur dc notre agc il (c reparc cn nous plus de chaleur, qu'il nc s'cn confumc;
commc on pcut voir dansceux quicroiffenr & dans les jcu-
nes
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Natvkelle Livir. V. ^43
ncs homrrjcs, par lc moicn du touchcr & par d'autrcs efets;
cettc objeftion ne fait riencontrenous. Et quandGalicrt dit dans lc liv. k Lyeufnpxt la chalcur naturclte diminuc tou- jours jufqucsalamort,i|parlecontrelavcrite. Carceftune fauflc confequence qu'il en tirc au 4-Iiv.de la phtific,lorfqu'iI dit.quc fi la chakur naturellc fepouvoitaugmcnter, lhom- mcpourroitdevcnir immortel. Parccque, commcnotre corps, bien qu'il croific durant quelquc tcmps.ncpeut pour- tant pas croftrc a 1'infini, a caufeduchangcmcntdcnotre temperamcnt.qui n'eftplusproprcpourcetefct; dememe auiTi,quoiquc la chaleur naturelles'augmcntedurant quel- quc temps>ellenepeutpourtantpass'augmentcr inceflan- mcnt,a caufe du tempcxament qui s'altere&fe mineavcc le tcmps. En quatricme lieu vientlagc viril, oucet agc dc con- 1>t Vage
fiftence, qui s'crend depuis trentc cinq ans jufqucs a cin- v'r,l> quantcjdurantkquel tcmps la chalcur & 1'ardcur dc notre fang font plus moderees, & ndtre corpsfait encore parfai- temcnt bien lesfonaions. De ^ . En cinquieme&dernier lieu nousavons la vicillcfic, qui miert^ei[
ettfroide&feche.&qui eft cncorevigoureufedepuiscin- ufe. quante ans jufques a loixante; durant Icqucltemps ia plu- part desvicillards font cncore affez propres afaire leurs fon- De ^fii clions. Mais dans lc mijieu depuis foixantc, jufques a foi- c°ndf' ., xante & dix, lcs aftioris des vicillardslefontplusfoible-^^'™1'* mcnt. Et enfin le dcrnier periode de la vicilleiTe, qui eft I'a- ^ ft' ^, ge decrepit trouve fa fia dans le froid & dans la fcche- (ripit. ' reffe. Ccs divers ages n'ont pas une meme ctendue, onua Q/uUtmt
memenombrecTanneesdanstousles hommcs:ccqui vient viventplut dc divcrfescaulcs, tant extericurcs,qu'interieures;car il y en long-temps aqui atteignentplutot, ouplustard laged'adolcfccnce, la ?*«/«*«- jcuncflc, 1'age viril, &lavicillefie, & qui parcpuf ent tous',w' ces ages cn plus, ou moins d annecs. Zzzx De
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pH I LOSOPHI E.
54De dIus commclecouts de n6treviede'pend princir*:
LSM5SS^Sc«^0qucnoUSpouvoasa1oDs«,OU
notrevie. bien en acourcir ie tcrme.
Cmm* oatre les divers-ges de la vic, lcs fatfons de l.nnee con-
*■#*" tribuent beanconp anfli - faite changer le tcmperameot; ■"'"""", tantpiceque fair qninonsenvironne, &qmalterenotre »?* d10n«elesqnatrefaironsdePannee«lleSdn^^^
££* derantomt.**f°£ZXS£2&+E%
' ZZ35&*£**Xh-icu_duJT,,ued^r«- . ro£nt^^
pascncore affe«^^&dansrW. Maislorf-
peurs en anff g™dc^t.B q .4chairfHda_ ?a"nt g?-f°v- eXandeabondancedcvapeurs,
== ^iS_S£_SS£S3_^ &*V
,__«. ^ed/n.L""J„„°rnnrintemps.Maisdat-lccorpshum_n
_/««-> plnsfacementq""PJ"*?™' plns grandcquantite au faifm. lc(-_gs-ngcndredord_ia_ccnpu_sra . |
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N ATURELLE Ll VRE V. 5-45
printemps; la biicdans l'ctei&la pituite & Ia melancholie
pcndant 1'autonnc & I'hivcr.
La divcrfite dcs lieux& dcs contrecs alterant de plufieurs Cemment
manieics l'air Cxterieur & les alimcns, felon la divcrfe con- lesdivers
ftitution des climats, & d'autrcs circonftances, commc ^"
desmontagnes,dcsplaines,dcsmers,dcslacs &des vcats, %en
contribue beaucoup aufii au changcmcnt dc uorrc tcm- LlfT"
, r ° intntae
perament. WM
Dcmeme aufli 1'habitudc, oula coutumc ,qui confifte Queihtt-
dansfufagc frcqucnt que nousfaifoiisdequclquechofe,fe«^fo«-
fertbcaucoupa changer la conftitutionnaturclIeden6trc^*e^
corps, &nous rcnd plusou moins propres a faire tc\les,ac,,ailger
ou telles fondtions. Car lorfquc le temperamcnt & la con-la cmfle~
formation des partics font corrigccs par lufage frcquentquc f'm
nous failons dc quclque chofe» nous fomaacs rendus plus
proprcs a fairc nos fon&ions; au iieu quc nous cn dcvcnons
moins capabics» lorfquc les chofcs, dont nous faifons un
frcquent ufagc, corrompent lc tcroperamcat & la confor-
mation des memes partics.
Et c'eft ce qui paroit manifeftenient dans toutes nos a-
dions, dont nous raportcrons ici qudques exemples, pour
faciliter Hntclligence de tout lc rcftc.
Car, par exemple, ccuxquifontacoutumczadesali- Cotmm
mcns tendres& delicats, nen pcuvcnt pas fi bicndige-^»^
rcr dcdurs; &ccuxqui font acoutumcz adcsalimensdurs""^
& grofficrs n'en pcuvent pas fi biea digerer de tcndrcs & de f*millfrs
fubtils. Parcequclefrcquentufagc, quecesdiverfesper- es*lt~
fonncs ont fait d'alixnensdifcrcns ont tcllcracnt change la nmfa£.
conftitution dc lcur eftomach & dcs partics du fcrrncnt,que w.
Ic cceur y cnvoic, qucdcsalimcnsdursetansrcceusdans
Je ventricule dc lun,& dei viandcs tcndrcsdansceluide
l'autrc, & vcnans a s'infinuer dans fcs porcs, & a fe melcr
avcc lc fuc, qui fert a la fcrmcntation. taiffent autour de
lcurs partics des intcrvalcs, ou la maticje fubtilc etant agi-
Zzz 3 tec
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54<5 Phiioiop h i i
agitee avcc beaucoup de violcncc, excitc un fcu affez vif,
pour diflbudrc ces alimcns & pour lcs convcrtir cn chjlc.
©««//<? £)c pius> il y amemesdespoifons, comme laciguc,
(fiHvcrttt i'aconit & autres femblables, qui etans pris fouvent cn pe-
certatns , . _ , ' ,* ,, -* , - , r
jaifons tn tltc quantlte. temperent peu a pcu 1 cftomach & les autres
Mtmtnt. parties,qui fcrvent a la nutriton dc telle forte, qu'ctans
pris cn-fuite en plus grande quantite, ilsktournepten
nourriturc. Mais il eft abfolumcnt impoflible de nous a-
coutumcr aux poifons qui foat detellenature, quetans
memc pris cnpetitequantiteilsnelaiffentpasdccorrom-
pre lc tcmperamcnt & la conformation de nos partics; par-
cequ'ils ruincnt notre complexion, & qu'ils tuent 1'hom-
mc tot, ou tard. Tels font le mercurc iublime • 1'arfcnic,
&l'orpin.
Tourquoi Geux qui prennent de 1'alimcnt avant lcur repas, ou leur
m ('trm' heure reglee, s'cn trouvent mal d'ordinairc au commcn-
ve wcom- ccracnt. parceque pour lors les parties duferment nc font
m°/nd on pas cncore affcmblecs dans 1'eftomach cn affcz grande
XtTnJa- q«antite P°ur fairc la co&ion neccffairc Mais fien-fuitc
vantfon ils prenncnt fouvent dc raliment a la m£mc hcure, alors
heure s'y etans acoutumczpcu a pcu, ils n'cn fcront plus incom-
erdinaire. modcz; a caufc quc lcs porcs du fangfont avcc lc temps
tcllcment difpofez par cettenouvclle acoutumancc, quil
coulcaffezde fcrmcnt danslcventricule cnvironlameme
Pourqmihcuxc.
Ustravaux Dcmeme aufli ccux qui font joumellemcnt acoutumcz
c«/'eB»V/?au travail, quoiquc foiblcs.ou avancez cn agc cn fuportcnt fotnt ae- nfamQfag pjus fadkmcnt la fatiguc, quic dc jeuncs gcns *M tut tQbuftes • parceque les premicrs a forcc dc travailler, ajans desfensro-TCndu lcurs nerfs&lcursmufclesplusdurs, neksontpas bujies; && fcnfibles i ladouleurqueleurpourroitcaufcrl'agitation quilsriin violente du corps; cV quc lcs cfprits ctans rctenus dans mnmodent\Q\xtsparticsqui font plusfcrmcs & plus dcnfcs, lcscmpS- fomtdes chcnt de fc fatigucr, Aulieuquaucontrairc, ccuxquine font
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Naturelle Livre. V. 547
font pas acoutumcz au travail, bicn qu'ils foicntplus ro- gensfoi-
buftes, ajans ne'anmoins les nerfs plus tendres & plus deii- bles quij licats, & lcs mufcles plus porcux & plus laches, font plus fi»t acou- facilement offenlcz par laviolcncedutravailjaquoiilfaut '*»'*•* ajouter quc les ciprits fe diffipantengrandequantiteau travers de leurs porcs,qui font fort ouverts, leur caufe bicn- tot unc grande laffitude. Lcs chofcs dures & raboteufes caufent deladouleura Pourquoi
ceux, qui les manient 5 lorfque leurs mains font couver- lescorP' tes d'uncpeau molle & delicate: au lieuqucceuxquiles r"*"Mef manient avce des mains cndurcies au travail, n'en fcntcnt'™ * aucuncincommodite; acaufequellcsfontuncimprejlion p0'ur,uoi violcntc fur lcs mains des premicrs, & qu'elles n'cn font desfmt qu'une fort lcgcrc fur cclles dcs dernicrs des edeurt Lcs faveurs&lesodeurs dcplufieurs alimeasr& memes &desfa-
pluftcurs ions nous choquent lorfque nous n'y fommes pas veurs> acoutumcz; jufqu'a cc qu'cnfin lcs nerfs & les autres parties aux1uelles dcs organes»par ou nous les apercevons, ctans autrcment "r"""' tcmperez par fhabitudc.ces impreffions nous dcvicnnent a- acoutume? greables, ouquedumoins cllcs ne nous ofcufentplus. „tHS devt- La faculte dcntcndrc &de vouloir feperfectionne par etment*■
lexcrcicc, & s'abatardit par 1'oifivcte: parccque lorfqucgreables nosperceptions& nos jugcmcns font frequens, & que t** l'habi' nous parcourons fouvent lcs traces qui en font reftees '**• dans ie cerveau, il s'y forme de nouvcllcs imagcs, qui y ff^-T demcurentplusfortcmenteB3preintcs,afinde ndus fournir m/Hit dcs pcnfces; outrc que lc conarion, ouTorganedufcns^^/v»- commun aquerant par cct excrcicelafacilitedc femouvoir u»dtr»e*t en tous fens,&les pores du cerveau dcvcnans pius proprcs &dans U a donner paffajeaux efprits, lamc aidccde tousces fecours vtlmK fe retfottvient.imagittCjConfidcrc, examinc, jtfge & pcut faire toutes les fonftions dc ientcndement & de la volonte, avec bcaucoup plus d'exa£itude & dc faciiite. Et pat la nous conccvoas dc^apourquoi, nonfeuicmens
tntre
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5-48 PHILOSOPHIE
Pourqmi entre des chofes.que nous avons vues,ou ouies; mais aufi en-
0« retmt tre ies opinions qui regardent la Philofophie, ou la religion avecopi- ii y en a que nouS jugeons bonnes , & dautres quc nous "!atret " croions mauvaifes feulement par habitude; &que, bien ^"'fT4^quenous nous trompions affcz fouvent la defTus , il n'cft coutumi, pourtantpaspoffible dc nous detourner du fentirnent ou & quon a nous lbmmes fi acoutumez. Car cela vient dc ce que non dela j>«»<rfeulementlesimagesde ceschofesfontdansle ccrveau,mais drecevoir quememes lestraccsde nos jugcmcns, (parlefquels nous celles, g«»admettons, ou rejettons ces chofes) y font jointes & font nousfem- fort:ementimprimeesdansleccrveau. De forte que ces i- veUes n0U magcs ^e prefentans dc nouveau a notre efprit, nous aper- cevons non fculemcnt lcs chofesmemes, mais auffifans aucun examen ferieuxnousyjoignonslesrracesde nosju- gemens , fuivant lefquels nous approuvons, ourejettons jourquoi opiniatrement & avec chaleur les opinions qu'on nous pro- en difcon- p0fe.qUand memes quclquefois on nous prouveroit le con- tinumt '«trajre par [es raifons du monde les plusfolides&lesplus «perattons .r * r de l'enten convamcantes,
deme»t on Mais lorfquc nous demcurons long-temps, fans nous
devienti- reflbuvenir d'aucunes chofes, fansles confiderer,&fans gnorant & en juger.alors il ne fe formc aucunes nouvclles images dans fapide. le ccrvcau,Sc cclles qui y etoient peintes auparavant s'cfa- centpeu a peude la fubftance molle du cerveaujde fortc que comment Par la nous dcvenons moins propres aux operations de l'cn- H arrive tendement & dc Timagination. que par Et par la nous pouvons deja concevoir pourquoi des gcns
ihabitude lachcsdeviennent quelquefois braves a force de voir Ie poril; desgensla- & comment auffi desbraves pcuvent dcvcnir poltrons apres ches devi- avoir vecu long-temps en furetc: car les uns etans acoutu- ennent me_ j_ iong_tcmps aux dangers s'en font forme une idee rlremda dcmePris•fuivantkqucllcilsportentleurjugcment; &les haves de autrcsajantlcstraces, ou ridcedcl'amourdelafureteju- viennem gent auffi conformement a c&teidife. fokrons. CHA- |
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NAftftt-LLfi LltfftE V» jj$
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Chapitre, XIII.
.• .1
Cuilefttraitc De qttelques queflions , £»'<»* <_iwf
c#£/*_ Ainferer dans lecorps de cet ouvrage. MAintenant nous mettrions fin acet ouvragc, ficc
n'eft que nous jugeonsaproposd'expliquer encore quelques problemes, que nous avons omis d'inferer dans lecorpsdulivre. II y en a qui s'etonnent dc ce que, lorfqu'on cnfoncc per- Foftr^ot
pendiculairement avec un peu dc force lc tuiau deverre fort orp*9"
• i i> ■ /l •• i i c a enfonce ctroit i,dans 1 eau qui elt contenue dans le vale z, & qu on perpencam
le hauffe&lcbaiffefucceflivementj l'cau, quieftentreefa/^.
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dans cc tuiau , felon qu'il eft plus, ou moins
etroit, eft elevee par la force de cctte agi-
tation, non feulement a la hauteur d'un,
ou de plufieurs doigts au deffus dc la furface
de leau du vafe3; mais quememeselle
montera, & demeurera elevee jufques a la
liauteur 4, au deflus de cette furface, bien
qu'elle foit d'une egale pefanteuravecles
autres parties de 1'eau, qui eft contenuc
dans ce vafe. Mais cette admiration ccffe-
ra, (1 l'on prend garde que Teau, quiaete
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mtnt avec
violence un tttiat* de vcrrefert itroit dans une eau un peuprofon- 4e, Veaujf monte & y demeure Uev^e au deffus de la furface. |
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pouffee dans la cavite etroite de cc tuiau,
& qui eft ainfieleveeaudeffusdureftede
leau, eft en tres petitequantite, &qu'ellceftenmeme
temps fi gluante & fi vifqueufe, que fcs parties longues &
pliantes, qui font embaraffees les unes entre les autres s'in- Pourquoi
finuent de tous cotez dans les pores de la cavite interieure l'eatt 1u'on
de ce petit tuiau, & qu'ainfi clles peuvent foutenir Ieur pe- Ver[e &mi
tite maffe elevec a quelque hauteur au deffus de la furface,' bra™"e
de l'eau du vafe, fans qu'elle deccnde plus bas, Et cela le JjtL „_*
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ge 11 un f»*
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j£ -pHlLOSOPHll _______
feconrVt faitapenprcsdememe, commenousvoionSqu'unegou?4
montequtlie d'eau demeure pendue auboutd*undoigt, qu'onretire quefois horsdeleau, a caufe que fespetitespartiesvifqueufes& flusbaut pijantcs s'infinuans dans lcspores du doigt, foutienncnt d.an , , toutecettepetitemafTe, & l'empechent de tomber.
brdncbe U " , _ v » \c - c „ j tlus etroi- ^ eft cettc meme ratfon» qui tait, que quand on Ver
te, &que& de leau dans la branche la plus larged'unvaferecour- qmlquefois be 5, jufqucs a la hauteur A B, par exemple; alors cette auffi eBe eau etant pouflce dans 1'autre branche 6, qui eft creufe & |
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demeure
aune me tne hau- teur datis toutes les deux. |
continue,& qui eftapeinedelalargeurd'unegoutte, fera
non feulemcnt eleveejufques a la hauteur C, qui eft au ni- veau de A B, mais elie mon-
tera memes jufqu'a D, qui eft de la hauteur d'un |
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doigtaudeffusde AB, ye-
„ tant chaffee par l'eau qu'on verfe dans la branche 5-, & elle y demeure elevee, a cau- fe que fes petites parties pli- antcss'infmuans dansles po- res dc lacaviteinterieurcdc Ia petite branche, foutien- nent fa petitc maffe & l'cm- pechent de defcendre.> Mais s'il arrive que la branche la plus etroite 6, ait fa ca-
vite affez large pour contenir non feulement quelque peti- tes gouttes d'eau dans fon circuitinterieur, mais quc me- mcs elle enpuifTe cnvironnerbeaucoupdavatange; alors l'eau, qu'on verfera dans la branchelapluslarge6; juf- ques a la hauteur A B, nemontera dans lebras le plus <f- troit 6, que jufquesa C; oubiens'ilarrivequelimpetuo- fiteaveclaquelle on verfe l'eau, la fafTe monter plus haut, elledecendra incontinentaprcsversC,qui cftegala AB.ou elle demeurcra comme nous avons demontre vers la fln du deuxiemc
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NAfUttELLB tlVRS V.' 5^7
«Jeuxieme chapitre du livrefecond; a caufe quefesparties
nefontpasaflezvifqueufes pour pouvoir foutenir une maf- fe d'eau aufli large comme C, au deffus de la furface de Teau A B. Pourquo
On aporte ici de Suede des larmes dc verres en forme de fosJfa
queu'e,ou de corncs, telles qu'on les voit ici reprefentee dans CMp ia la figure A B. Si i'on frape afiez fort avec un marteau/>««« d'u- fur la partieronde 1 & 2, 011 ne la- caflera pas pour ccla. Etquandon en rompt la petite queue 3. quiefta 1'extremitc de la pointe,le rellene laifle pas de de- meurer en fon en- tier. Mais fi lon cafle cette larme |
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, 1 — , duit en
un peuplusloin de la pointecomme vers4,parexemple,?w^j,r,.
tout le refte fe brife d'abord, en faifant un grand eclat, &
fe reduit en poufllere. Or il me femble que la caufe d'un
cietfi furprenant confifte en ce que la partie4, & toutes
les autres parties de ce verre contiennent interieurement
une certaine matiere, que l'air touche librement, ou
dans le pores de laquelle il entre, apresque la divifion,
quon a faitede ce verre, lui donne pafTagelibre , & a-
vec laquclle femelant ilycaufe une ebulition femblable
a celle de la chaux vive, fur laquelleon verfede 1'eau;
parlemoien de laquelle ilfracaffe 8cbrife en pieces tout
dun coup les parties de lalarme de verre. Et parceque
vers le extremite de ia pointcs» il ne fetrouve point de
teile matierie; de lavientqu'il nefefaitaucuneebulition
dans les parties interieures lorsqu'on vient a la rompre,
Aaaa % &
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j5& PH ILOSOPHIE.
&quc la latme de vcrre demeure dans fon cntier," a ia
refervc de la poi-ntc.
Qpe itt Lcs plantcs ne tirent pas feulcmcnt Ieur nourriturc des
fUntesfe eaux, dcs pluics & des autrcs humiditez de la terre; mais
murrifftnt auffi dc parties terreftres; &c'eftce qui paroit non feule-
aufli - bten ment dans lefumier, dont on engraifie leschamps &les
desfucs terres labourables, qui deviennent fertiles, a caufe des
terrepes, partjes terreftres, qu'il leur fournit; mais auffi dans les
que d" autres terres qui demeurent fteriles faute d etre fu-
parttts , * ttquenfis mecs>
Q&ilne 3Ecil ne fert derien d'objec"ter ici 1'experience, par lr- /«/rfewwquelleon obferve,qu*apresavoirpe,fe' une certaine quan-
d'objecier titedeterre, ou l'on femc en-fuite des citrouilles, des
queUterreconcombits, dcs melons, ou bien qu'elqu'autrefemence,
confervelequi ptoduifent fouvent.des tiges,destroncs & desfruits d'u-
memepoids fte groffeur & d'une pefanteur fort confidcrable ; on la
j"f trouve encore presque du meme poids qu'elle avoit, a-
'.0*VgfoVint qu'on y eutjette dela fe'mence, &apresqu'on ena
femedes ote lesfruits, les tigesoulcstroncs, qui yontcru. Car
pUmes on ne peut rien inferer de cette experience, fi ce n'eft
dont U ti- que lcs eaux de pluie, ou de quelque autre forte,dont
ge & les laterrecft abreuvec, contiennentquantitedcparties ter-
frmts /wtf reftres, qUoique imperceptibles a nos fens, qu'ellespor-
d'me^rof'tcr\tdms la terre en la place desparties du fumier, qui
deubl■ ^ervcnt dalimentaux plantes, & quis'exhalentdansl'air;
&quec'eft par cette raifonquc la terregardefon premier
poids.
Ily en a qui setonnent, commentune araignee, comme
JJIJJS? A,par exemplc.peuttendrefes filets & fa toile entre des niespei- arbres, qui font fouvent feparez de fort loing par des foflez venttendrt&par desprecipices; bienquelles nc puifient ni voler, ni leurs toiles nagcr, ni fauter d'un arbre a J'autre. Mais cette admira- d'unarbre tion cefTerafacilement, filon prendgarde.que lefil B B, * «»"«'« qui eftde pluficurs doubles, & qui elt fendu en plufieurs quieneft petitS |
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Natuiielle Liv1re V. J59
petits filets commc G D, qui naiflcnt de fcs cotcz, fuplec
a tousces defauts. Car lorsque cette araignee tombc 3
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fort iloigtte
& qui ert eft feparc par dei eaux, ou par det precipices. Pourquei certaines plantes qui fontproche les unes des autres scmpt- chcnt mu- tuelltment de recevoir de la nour- riture&dc 1'acroiffe- tnent. |
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d'un arbre, ellc tire de fon derriercle fii B B & Tarrete a-
vec unde fes pieds de derriere, & y demeure fufpendue dans l'air; & pendant que les petits fllets, qui fbnt a cote, font chafTez$a&la parfagitationdc l'air,fe vontatacher a quelquefcuille comme F, oua quelque branche d'un ar- bre opofc, qui cft planrc fur 1'autre bord du fofle. Ce qui etant fait, raraigneenel'aper?oitpaspldtot, qu'elIecourt incontinent fur fe fil qui traverle, & y atache lesautres fils, pour former lesfilets&ourdirtoute la toile, J'avouequ'ily a plufieurs plantes, qui etant proche
ks unes des autres, s'empechent reciproquement de re- cevoir leur nourriture; a caufe que les fumees qui exha- lent de leurs racines, altcrent leurs pores, & peuvent aufll parleursparties acres & visqueufcs.&pardautres qualitcz mauvaifes corrompre le fuc dela terre quikrtd'aliment acesplantes. Cepcndantnouscroions que Ia caufe qui fait que plufieursplantescomme le chou &la vignc ctans plantees lesuncs prochedes autresnecroiflentpasfiheu- rew-
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,S**HIP£''
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$60 Philosophie.
reufementvicnt principalement de ce que les unes & les
autresattirantbeaucoupd'alimentfe Ie derobentmutuel- lement,& par ce moiensempechentleuracroiflementrc- ciproque. Comment H (e trouve plufieurs corps acres, qui par leur melangc certains perdent entierement leur acrimonie, & qui ont une vertu corps acres zdmhable pour chafler les obftruclions ; comme font p. ex. 7*'blc™'- lnu""e ^e vitriol & 1'huile de tartre.dontlesparties aigues vknnent etans melees enfemble s'embarafTent lesunesdans lesau- doux&quttrcs & s'emouffcnt reciproquement Ieurs pointes. Au lieu d'autresa- qu'il ya d'autres chofes acresquipar leur melange aque- quierent rent nonfeulementuneplusgrande acrimonie, mais aufli meplus fe changent en poifon. Tels font les efprits de nitre & de granie vitriol qui etans pris feparementont des qualitez medeci- Acrmonte nalcs,maisquietans misenfemblcprennentl'acrimoniede ^milanst * ar^en'c Manc> ou du fublime corrofif& fe convertiflent en poifbn. Or cela vient de ce que leursparties lont poin- tues de telle maniere, qu'etans melees dans un vafe el<es . s'aiguifent mutuellement» ou en fe feparant les unes des ourquot autres ou D^cn en s'uniflant enfemblc. Car les parties de ccrtat- »-,-,, . , . J nes exba- etans melees d une maniere convcnable peuvent devenir
laifins qui aigues de cesdeux manieres.
fonent Mais fi on nous demandc pourquoi cette exhalaifon tres
d'un corps fubtile, qui fort de la poudre defymphatie, ouon a mele
peuvent dufangd'un blefle, ou biendes excremens d'un homme, farvenir^ qU'on a brulez avec du charbon, peut parvenir jusques a des jusques a corDS £orC ej0igneZ; fur lesqucls elle fait impreffion, quoi- fort lloi- qu'ilyaitentre-deux d'aurre corps tres denfcs& dontles gnez., bien Pores fontfort ferrez. Je repons a cela que la matiere fub- qu'ilyait tile, qui coulc en tous fens & avec beaucoup de vitefle au tntredeux travers dcspores Iesplus etroitsde tousles corps, portent d'autres cesvapeurs avecelle, & en faitmemelaplus grandepar- cerps ex- tjc} apres qU'elle a ete alteree dans les corps, d'ou elles ont trmment exhal6# dtnfes. Dc |
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HAtuRSttl tlVRf. V. S6l
De la rerre, ou I'on n'a jette aucune femcnce; ne IaifTe ***"{*»
pas de produirediverfes efpcces de plantes, fclon Ia dife- fl* te,m rcnce dcs lieux, ou on la tranfporte. Car lur des mo nta- °XTfimi gnes, dans des bois, ou dans des lieux maresageux, ellc yroduitne- fera naitreles memesplantes, qui y croiffentd'ordinaire. ammoins Ot Ia raifon de cela eft que Ies terroirs furlesquels? on fa divtrfese- jettee, y enuoient avec leurs exhalalfons de petites par-j^f" <** tics terreftres de diverfe figure, qui font propres a y for- Pm*"ft- mer les germesdediverfesplantes.-&c'eft de cesprincipesTT"iiettx diferens qu'il fort naturcllement de cette terre diverfes for- J "1'j . , » ouonla
tes deplantes. twftme.
Nous voionsfqu une pomme pourrie gate par contagion comment
d'autres pommcs faines, entre lesquelles elle eft fituee ; unepomme lorsqu'elle exhale une vapeurcorrompue & affez efficace, pourrie quipenetrantdans les autres pommes, & etantagiteepar/,fw^r la matiere fubtilequi s'y rencontre, difpofe leurs partics daHtm de la meme maniere qu'elles letoient dans la pomme sa- r°mmes tee, «ainfi par contagion &parhmprefuon qucllefait^^ farelles, les fait pourrirtout de meme. environ- # Et cela fe fait a peu pres de la meme manierc, que du Ie- »<*.
vain mis dansde la pate dc froment, qu'onapetrieavec Attkndu de leautiede altere toute cette pate parlemoien desex-levam f»r halaifons quil y cnvoie; ou comme ducharbon ardent ■* l* Pate dont onaprochedubois fecoudes tourbes, y allumeun deJjomeat fcu femblable au fien en leur communiquant fes parties^j^ ^^ lesplusfubtiles. %f Or nous avons dit que cette exhailaifon corrompue, pourquoi
qui gate Ies autres pommes, doit etres aflez efficace. Car unefomme
\\ elle etoitfoible, elic n'auroitpas la forcede Ics infeclier, fourrit en
&par laon peut rendre raifon pourquoi une feuleentiere-^^-
ment pourrieen pcut corrompre un monceau d'autres qui 'W a~
font faines;bienquecc monceautoutentiernenpeutpas l"rTL,
r i i, r i • r * ' r^ • • .. j Jontjamet,
retablir une feule qui fera gatee. Ce qui vient de ce quc ^.quipltf
ces dernicrsn'ontpasafl"ezdeforcepourluicommuniquer/jmr^
Ieur csllet-ci
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^ _ ygj, PhILOSOPHIE
ttenftu- ieur qualit^ i commeil paroit parles efets; au lieuqce
ventpas cetcc feuie p0mmc pourrie a affez de forccpourinfecler "JrJuH': toutcs les autres. neleuleqia ,. . _ - , , .
Ja^tu. Lcs vapeurscontagieufesont plus. ou moins deforcc,
Quelafor- non feulement en elles-memes, mais aufll a 1'egard des « de.U objets, fur lefquels elles agiffent: car par.ex. elles peuvent (ontAgwn fort alterer ccrtains corps; au lieu que fur d'autres qui tfi dtfirer.- font autrement difpofez elles ne font qu'une imprefllon tefelonles tres \bgfa. ieTf T Parla on peutencore rendreraifon pourquoi la pefte,
\uels elle ou autres tnaladies contagieufes n'attaquent pas egalement a*it4 tousles habitans d'un pais, quien eftinfe&e; parceque Poa^««'cctte contagion agit avec bien plus d'eficace fur les uns, ksmala- que fur Iesautres, qui font autrement difpofez, & dont dies conta- \Q temperamcnt eft tout diferent. gieufes ^ais pUifqu'autrefois on nous a tait dcs objections fur
n atta- ja ^ ^ ^ ja ^e ^ ^^ ^Qn nQUS pCOp0f0jt comme des '. ; L*.. dificultez infurmontables; quoique neantmoins il y ait
cgAlement P , • ^ j -r j j tousksha- plufieurs annees que nous aions rendu ranonde cesdeux;
bhans des maladies contagieufes ; nous ne laiflerons pas pourtant ,
paisou el-d'en donner encore dci une explication en peu dc mots. les ont Or nous pretendons que le venin, ou la malignite de la cours. pefte confifte dans une humeur, oudansunevapeurvo* 1« quot |atjie ( qUj fe repand fort loin dans lairs qui coagule & m Jfi. f*xe» pour ainfi dirc, les humeurs & les efprits, &quiles comaqion inrcc^e» ou °^ meme quelquefois a une qualite corrofive dejtefie.'^- cauftique. &dela vient quele fang & les efprits etant infectez, ou coagulez, on remarque tout d'un coup dans les peftiferez un tres grandabatement, un poux foiblc, un aflbupiflemcnt, des taches, des puftules, des antraxs, de la contagion & enfin une mort tres prompte. Ceft pourquoi aufli les remcdes dont onfefertdans cette maladie doi- vent etre chauds, attenuans&inciiVfs.comme eftle^»- fcordimn fother?0>iitc8*. \zmithridat. La
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r NAf URttLE LlVR* VJ jtf$
*La rageeft un dclire acompagne fouvent d'une fureur jye'iara^
Idurant laquelle les malades fuient la lumierc & tous lcs & &u dJ* objets dclatans, aprehendent 1'eau, & tremblent quand „, qui u- ils la voient, ou memes lorsqu'ils y penfent. Or cctte compagne* tnaladie eft le plus fouvent caufec par la morfure d'un chien enrage.quiinfinue une falivecontagieufe&mali- gne, laquelle altere tellement le fang & les efprits, que l'i- mage delalumiere, defeau» ou dc quelqu'autrc liqueur ctant aperjue par les fens, par la memoire, ou par l'ima- gination, excite dans les efprits un mouvemcnt fi defa- greable, que la vue, ou le reflbuvcnir de ces objetsrem- plit les malades de fraieur & dliorreur. Car nous fom- mes naturellementdifpofezdune maniere que lesdivcrs efpritsexcitent diverfes penfees dansfame. Conclufion.
Maintenant nous avons compris toute la Philofophic
Katurellc dans ce fyfteme, & apres 1'avoir propofee,
commeil nousfemble, d'une manicreintelligible & facile,
nousTavons demontree par dcs principes clairs, evidens
uniques & qui fufifentatout.
Car lorsqu'on cherchc dans la Phyfique la folution de <£elle. '*
• 1,/ .if , . ' "* , U vertttt~
quelque problemc, ll raut prcmierement trouver unc caufe ble ^ fu_
quifoit intelhgible, & qui nous fafTe clairement & com- nu,ue ma-
modement concevoir 1'etet qu'on a obfcrve dans la que- nierede
ftion propofe'c. En-fuiteilfautrechercherbienfoigneu- pbilofopber
fements'il n'y a pointquclquautre caufe autant, ouplus«»tnatiert
commode que cclle-ci ; car alors il faudroit preferer la de Ftyfi-
fcconde a la premiere. Mais s'il n'cft pas poffible d'cn 4ue•
trouver d'autre, il faut aquiccer a Ia folution qu'on a
trouvee, jusqu'a cc qu'onen aittrouve une auffi bonne.
ou unc meillieure. Etceflla routeque nous croions a-
Voir tenue, dans 1'explication que nous avons faite du
Bbbb mondc,
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j<54 PhiloSophii.
monde. Car nous avons propofe des prindpes ttes
connus, & par lc moien defquels nous croions avoir explique nettemenr toutes les dificultcz & toutes les ob- fervations, qu'on a faites dansia naturc. Deforteque nous pouvons dirc avec quelque raif^n, non pas com- me le renard d'Efope (ce qui etoit la plainte des anciens) que nous avons leche Ie vaifleau de vcrre; mais plutot que nous avons decouvert la mo*eIe & la fubftance mc- me des chofes; n'ctans plus atachez a 1'ecorce, mais aians deja goutedu fruit meme. Or comme j'ai propoie librement,tout ce qui m'a paru
conformealaraifonfans me mettre en peine fi quelqu'un cft demon fentiment, ou s'ii en eft eloigne. Aufli je nordonnea perfonne de fuivrc, oude s'eloigner de mes opinions . & je ne pretens point que mes fentimens trompent ccux qui ne lcs fuivcnt pas, hi qu'on les leur atribue. Mais enfin*ft i'on trouve iciquelquechofeafon gout, j'ch fcrai bien aife, parce que je n ay ecrit que pour laire plaifir. Mais s'il y a quelque chofe qui deplaile , ou bien mcrae qu'on rejette le tout, je me confole avec le Poe-: te de Samos en difant, A"AX' o fu 8,*vju#£«i?, t*S' irt^oiQi-yihug,
Inter mortales nttllA efifententia con/lans:
Jgyod ttt miraris, ridiculum eft aliis. Wou vient ®a ^ien ' ^uivatlt le proverbe de Tercnce, je dirai que des
Udife'ren-mon enfancc jai apris qu'il y a autant d'opinions qu'ily ce des opi- a dhommes* Et cn etet on ne doit pas s'en etonner.' nions dans Car comme les divers temperamcns du cerveau, d'our divers procedent Ia diverfitc des jugcmens', font pres qu'infinis; bomma. je memc aufli [cs jugcmens que leshommes portent fur lcs chofcs humaines, font infiniment diferens. Cc qui
a fait dire au Pocte fatirique.
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Naturslli Livre. V. tf$
xMtllt hominumfpecies, & rertm difcolor ufus;
Velle fuum cuique eft, nec voto vivitur uno. S'eloigne donc qui voudra de notre fentiment, pour- !* vuqu'il le faffe fans medifancc & fans calomnie. Car quelque pretexte qu'on puifie prendre, ccs deux vices font toujours indignes d'unhonn£tehnmme-, &rctom- bent-le plus fouvcnt au double fur leurs propres autcurs. Au rcfte tous ces cffais ne partent quc de 1'envic que j'ai eue d'exerccr mon efprit, & du dcfir quc j'ai de rendrc fervicc au public; c'eft pourquoi, cct ouvragc n'eft pas digne de la moindre medifance. De fortc quefijetrou- vedesgcns, qui nefoient pasdemon fentimcnt, j'cfperc du moins que je nen trouvcrai point de me'difans; mais au refte s'il s'en trouvc quelqu'un, qu'il medifc tant qu'il voudra & qu'il foit ^tcrncllcment mcdifant. Peut-etre que nous ne repondrons rien a fcs impertinenccs ridicu- lcs, que dcs raillerics pour nous divertir. Maintcnant cher Leclicur, Vive,Vale. Siquid novifii retliutiftis •
Candidus imperti. Si non, his utere mecuni. |
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La^ob bv ifyffnt Gtcf.
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