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CE OIPIL Y A

SOUS LES MASQUES

A TURIN

LE VIGOMTE ADRIEN de BRIMONT

bruxelles h. goemaere, imprimeür-éd1teur,

UÜIS nis LA MONTAGSE, 32.

PARIS BOIS-LE-DL'C

J. B. PÉLAGACD, IHl'.-LIIS. G. MOSMANS, UBRAIRE,

Hue de Tournon. «roote M,irkl.

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PROPIUÉTE.

Bruxelles, imp. de H. Goemaere,

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CE Ql'IL Y A

SOBS LES MASQUES

A TURIN

PAR

LE VIGOMTE ADlilEN m BR1MONT

a ent1 ■■ • ^

i ,. r; ?:]~ o ■.

L.': . J.-

BRUXELLES G O K M A K K K, IM P KIM E U R - É I) I T E U li,

HUE DE LA MONTAGNE, 52.

1864

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AVANT-PROPOS

Admonerc voluimus, non raorderc ; prodesse, non Uvilcrc : consulere mori-l)U5 hominum, non oHIccrc. (Erasme.)

Aux lemps passés, certaines villes ilaliennes, \ enise surtout, étaient do grande réputation pour les masques que Ton y faisait. La chronique ajoute que, sacliant si bien les faire, on savait aussi bien les porter.

Depuis cette époque, l'usage des faux visages est demeuré un monopole acquis a l ltalie. Si, de nos jours, le masque ne sertplus aux rendez-vous mystérieux, a l lieure oü la lune miroite sur les eaux argentées du Lido; en retour il est fort en usage dans certaines sphères gouvernementales.

De tous les gouvernements qui ontadopté l'usage

du masque en politique, aucun n'en a tiré un meil-

leur parti que le gouvernement italien : II Ie porte

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avec l'aisance d'un vieil acteur récitant les vers d'Aristophane aupeuple d'Athènes, avec le cynisme d'un affranchi remain pendant les Lupercales.

Lorsque Ie Piémont envoyait une poignée d'hommes mourir en Crimée les armes a la main centre la Russie étennée de se voir mordre par un si petit adversaire, le Piémont avait un masque. 11 lui servit a s'introduire dans la salie des conférences au Congrès de Paris en 1836. Lorsque, dans ce même Congrès, le Piémont jeta la division entre la France et l'Autriche et planta les premiers jalons de la campagne d'ltalie, il avait un masque. Quand il feignit d'accepter a Villafranca les pré-liminaires de la paix. posés par l'erapereur Napoléon ; quand il offrit au Pape une pension viagère pour abaudonner Rome, il avait un masque. 11 était encore masqué a Aspromonte.

Si Machiavel a pu élever la fourberie en poli« tique a la hauteur d'un principe, il n'a pas encore appris le moyen d'étouffer la vérité, d'arreter ses explosions inattendues et nécessaires. C'est le droit des victimes d'être vengées par l'histoire et par la conscience publique.

Avant 1848, époque ou l'Europe teut entière fut atteinted'une fièvrerévolutionnaire,lePiémont, bien drapé dans sa robe quasi monacale, soumis en apparence a la cour romaine, cité partout peur son honnêteté politique, portait déja secrètement

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la chemise rouge. La vieille monarchie sarde avait les germes dune maladie quelle cachait avec coquetterie. Depuis longtemps, la dynastie do Savoie-Carignan était en lutte avec rautorité pontificale ; lutte sourde, tenace, entremélée d'armis-tice et de rebellion. 11 existe encore un singulier monument de cette guerre peu connue; c'est un in-folio publié.par la cour romaine sous le titre de « Ragioni della Sa Sede collo, Corte di Torino. » La scission date done de loin ; toutefois, les derniers fils ne furent rompus qu'après la bataille de No-vare. Charles-Albert en quittant le Piémont em-porta avec lui ce qui restait de catholicisme dans le gouvernement sarde. Depuis ce moment, toute la politique du Piémont a consisté a se dire ca-tholique et a cesser de l'étre. Avec un peu moins de mise en scène hypocrite, le gouvernement italien aurait pu diriger aussi sürement les affaires de la Démocratie, dont il s'est fait le mer-cenaire.

Quelle fausse pudeur le forgait de proclamer solennellement en tête de son Statut constitu-tionnel « seule religion de l'Etat, la religion ca-tholique, apostolique, romaine?»

Quelle nécessité poussait le parlement italien a voter « que l'Eglise avait droit a la liberté ? » — Séance du 27 mars 1861.

Pourquoi le grand ministre piémontais risquait-

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il si mal a propos sa fameuse maxime, si surfaite par les applaudissements; «L'Eglise lib re dans l'Etat libre. ? »

Sans doute après un luxe de déclarations aussi solennelles, enregistrées par tous les grands corps de l'Etat, l'Eglise, a 1'abri des lois, pouvait con-tinuer sans souci de l'avenir sa mission de paix et de pardon. 11 n'en fut rien.

Le gouvernement italien reprenait simplement une ancienne comédie, avec des acteurs nouveaux. 11 s'agissait, pour lui, de faire des dupes et de gagner du temps, avantages particulièrement chers aux hommes politiques sans lendemain et sans crédit. Au lieu de suivre l'exemple du député Philippe de Boni, qui s etait écrié avec une expansion naïve ; « 11 faut faire prévaloir les portes de 1'Enfer contre l'Eglise, » le gouvernement com-menQa a huis clos ses attentats contre le clergé. Caché derrière le Statut constitutionnel, il Ure au pape, il tire auxévêques, aux prêtres, auxreligieu-ses. En même temps il appelle le clergé « a la guerre sainte contre l'Autriche, l'ennemie du Pape, quelle veut dèpouiller de ses provinces les plus riches (1). » Comme il couvient, avant d'immoler la victime, de savoir si elle est grasse, le gouvernement fait compter secrètement le nombre des vases sacrés

(1) Voir aux documents officiels la circulaire !.

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d'or et dargent placés dans les églises, il suppute ce qu'il pourra tirer de la vente des cloches qui appellent les fidèles dans les temples (1). II dicte aux professeurs de théologie le programme de leurs cours. — Casuiste quand il le faut, il fa-brique lui-même les traités de dogme et de morale (2).

Des speculations honteuses font élever le prix des céréales. Le peuplc murmure contre les cou-pables, qu'il sait placés alatéte de l'Etat, ildósigne publiquement un farinier qui deviendra bientut un dos oracles de l'Italie. Aussilót le gouvernement s'en prend au clergé. Le ministre de l'inté-rieur met en campagne une armée et sbires, chargés d'épier et de poursuivre les prêtres (3).

Insensiblement le pli se prend, l'habitude de-vient générale de considérerlechef du catholicisme, le clergé, tous les catholiques, comme la cause des embarras qui assiégent le jeune royaume d'Italie.

On court sus aux religieux pour faire diversion aux tiraillements du présent.

Dans 1'éventualité d'une banqueroute inévitable, nécessaire, on calcule combien pourront donner aux caisses publiques les dépouilles du clergé, vendues aux traitants israélites.

(1) Circulaire Ui.

(2) Circulaire V, VJ (5) Circulaire VIII.

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Le gouvernement est-il en froid avec le parti de Taction ? Aussitót, pour ad uier les frementi. les ministres se raettent a invectiver le Pape dans les Chambres, ils signent des échéances sur Rome et les laissent protester sans nul souci de leur réputation.

Chacun fait de son mieux sa partie dans ce concert anticatholique, le ministre de la justice em-prisonne les évêques, le ministre de l'intérieur lancedes circulaires comminatoires contre les institutions religieuses (1).

Le ministre de la guerre convertit les couvents en casernes. D'ailleurs cette mise en état de siége se fait avec ordre et méthode, pour la plus grande vérité du principe « 1'Eglise libre dans l'Etat li-bre.» De leur cóté, les préfets se piquent de zèle, les uns administrent les Eglises avec une sollicitude évangélique (2). Les autres règlent 1 usage « de nourritures déterminées » pendant le carême (3). Quelques-uns, seulement, recomman-dent aux curés d'enseigner le catéchisme et le respect de la propriété(4). Enfin le ministre des cultes supprime et ordonne tour a tour des Oremus (5).

(1) Circulaire IX.

(2) Circulaire XXXI.

(3) Circulaire XXIX.

(i) Circulaire XXVIII.

(3) Circulaire XXX,

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Non-seulement le gouvernement se mêle des affaires les plus intiraes de l'Eglise, mais encore, aux yeux de tout Italien unitariste, l'ennemi qu'il faut frapper, Tadversaire irréconciable de l'Italie, c'est l'Eglise. L'Eglise doit fournir au trésor, de l'argent; aux prisons des détenus, aux armées des sémina-ristes, a la presse démagogique des sujets de diatribes ; aux préfets, des arrêtés de mise hors la loi, aux généraux des casernes; a tous une curée.

L'Eglise est l'holocauste qu'on doit immoler a la paix publique, c'est 1? victime expiatoire offerte aux rancunes des partis. Que l'Eglise disparaisse en Italië, vous verrez les difficultés s'aplanir, les passions se calmer. Ainsi parient les hommes d'Etat de Turin en voyant les avenues de Rome encore fermées pendant deux ans a leurs espérances prématu-rées.

Cet aveu n'est pas franc, il cache de secrètes ambitions, un plan systématiquement con^u et habile-ment conduit jusqu'a cette heure. Prendre Rome d'assaut, le gouvernement italien n'oserait sérieu-sement se risquer en si folie aventure.

Emouvoir les ómes sentimentales par la description des tortures et des büchers tenus par le Pape a la disposition de ses sujets récalcitrants, c'est au-jourd'hui une vieillerie un peu mythologique.

II reste une méthode plus efficace : elle consiste, d'abord, a populariser au sein des populations ita-

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XII

Hennes le vice rendu attrayant et mis a la portée de toutes les classes par des enseignementsimmoraux, par des productions de toute nature dirigées contre la religion et son chef ('1).

Afin de rendre plus aisé ce travail d'assimilation, il fallait nécessairement frapper dans sa source l'Eglise enseignante, la rendre impuissante a neu-traliser le poison inoculé aux masses.

Fermer les séminaires, les laisser inhabitables ou déserts dans Ia pensee de diminuer le recrute-ment ecclésiastique. Tenir soigneusement internes hors de leurs diocèses et dans un état voisin de la misère la plupart des évêques. Lorsqu'ils viennent a mourir (ce qui n'a pas lieu assez fréquemment au grédu cabinet de Turin), laisser les siéges vacants et refuser \'exequatur roijal a tous les titulaires nom-més par Ie Pape. Refuser Ie Placet a toutes bulles, brefs ou rescrits émanés de Rome (2).

Défendre a tout prétre de correspondre avec le Souverain Pontife (3). Poursuivre tout les mandements des évêques suspects au gouvernement. In-terdire a tout lepiscopat lo voyage de Rome (4). Encourager, soudoyer la révolte du clergé contre

(1) Voir plus bas, la délibération prise par ia Sociélé démocraliquc unitaire de Livournc.

(2) Circulaire XXI. XXVI.

(5) Circulaire XVIII.

(4) Circulaire XXXIII.

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ses supérieurs (1). Tels sont les attentats commis centre 1'Eglise, a laquelle on demande encore d'of-frir un esprit de conciliation dont les lois ne parient pas, mais dont le gouvernement reste le seul appréciateur.

Par le double jeu de ce système on espère déca-tholiciser radicalement l'ltalie. Si le gouvernement n'éclioue pas dans sou oeuvre avec le ridicule re-mords d'avoir inanqué une mauvaise action, l'Eglise ne pourra plus ni se soumettre, ni obéir a son chef suprème, le Pape.

Voila sans doute une tactique destinée a soulager ces malheureux qui, soumis au plus incurable des mirages, voient toujours Home, sans Fatteindre jamais.

Ce plan a reQu la haute approbation des renégats et des beaux esprits qui sont en coquetterie avec la Democratic. D. Passaglia a propose aussitót un projet de Constitution civile du clergé. La defiance qu'inspire l'ex-jésuite la fait ajourner, non sans avoir rencontré de chaleureuses sympathies. Le ministro de la guerre, général della Rovere, visible-ment vexé d'avoir a compter parmi ses ancêtres deux papes et sept cardinaux, s'est mis en quéte d'une illustration plus acceptable aux yeux de la Revolution, en obtenant de la Chambre « que les

(I) Circulaire XV.

i.

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— XIV —

élèves en théologie se destinant a la carrière ecclé-siastique fussent appelés au service militaire (1). »

A son tour, le ministre des cultes, M. Pisanelli, dans Tintervalle des sessions oil il ne fait pas asseoir sur les bancs des cours d'assises les évêques du royaume italien, a mis a l'étude une loi pour sup-primer tous les ordres religieux. Incessamment le projet sera soumis a l'approbation de la Chambre turinoise et couronnera l'édifice d'iniquité si sa-vamment construit par le gouvernement italien.

11 est déja possible de calculer le jour oü les populations seront livrées insensiblement, pieds et poingsliés, a l'abrutissement le plus absolu. Dans le vocabulaire démocratique et social, cela s'ap-pelle « désbonorer le catbolicisme, l'étouffer dans la boue (2). »

Pour mener a bonne fin une semblable entre-prise il faut du temps. Or, si le cabinet de Turin marche vite, la Providence veille.

Déja on a fait disparaitre les princes italiens pour cause de nationalité.

On va faire disparaitre des divers Etats italiens

(1) Los deputes César Canlu, d'Ondes, Reggio, Mazzioti Lanza ont pris la parole contre cclle loi. — Aüi V/ficiali, 11° 83i-ö22. Jusqu'ici aucun gouvernement n'avait cru qu'il fut permis d'associer le service religieux au service militaire.

(2) Nous nous plaisons a rcconnaitre que ces paroles appartiennent a M. Edgar Quinet.

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leurs lois et leurs constitutions particulièrespour les nnir plus intimement.

On a fait disparaitre de leurs retraites les sémi-naristes pour raison de service militaire, puis en-suite, les établissements religieux, pour cause de vide dans les caisses publiques.

Or, de pareils excès, commis même avec le concours dun gouvernement régulier, ne peuvent du-rer. Nous en appelons au témoignage d'un grand philosophe de la Révolution; Proudhon l'a dit avec unesingulière justesse d'esprit: «Ia force qui nesait que contraindre au lieu de crcer, enyendre Ia haine, et la haine eest le salpêtre qui fait tomher les gouverne-ments. »

Les symptóraes sont graves.

L'unité italienne nest plus aujourd'hui qu'une expression utopique fort contestée par les intéressés eux-mêmes.

Un insurmontable dégout dans toutes les pro-vinces, dans toutes les classes, caractérise cette union forcée.

L'insolvabilité de l'Etat avec ses hideuses néces-sités devient chaque jour plus menagante.

Le gouvernement italien dans sa fiévreuse in-quiétude de l'avenir, au milieu de ses embarras du présent, ne sait oil fixer son siége.

Turin était eacore hier sa ville favorite, demain elle va redescendre au niveau des cités les plus

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obscures, mentionnéesa peine dansles geographies. Et pour motiver cette navrante transformation, il aura suffi dans un pays libre d'un caprice royal et dune Chambre vendue!

Dans quelques mois l'Europe va assister au ré-jouissant spectacle d'tm gouvernement déména-geant pour cause d'agrandissement d'affaires.

On verra un roi et ses ministres en töte, suivis d'une armée de fonctionnaires, trainant après eux, vers la cité des Médicis, Ie materiel informe d'un trésor absolument vide.

Paix a Turin, qu'elle prenne Ie deuil en silence, on lui donnera pour se consoler un préfet, et quelques gendarmes pour calmer ses susceptibilités.

Florence, instruite par l'expérience desa devan-cière, ne devra pas s'éprendre trop vite de ses nou-veaux maitres. Ceux-Ia aussi passeront. Deux ans, elle sera capitale; puis pour la payer de sa gracieuse hospitalité, on lui léguera l'oubli.

Rome doit être la dernière étape de cette émi-gration des modernes Allobroges.

« Mais, Ia convention du 15 septembre 18G4, » dira-t-on aux catholiques alarmés, « n'est-elle pas une digue élevée devant ce qu'il vous plait d'appe-ler les convoitises piémontaises? On ne signe pas un traité pour en violer les clauses. Le Pape peut done reposer en paix, Ie roi d'Itali| le couvrira de sa poitrine plutot que de forfaire a la foi jurée. »

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C'est bicn parler. Combien de temps aussi faut-il a Fecole do M. de Cavour pour qu'une promesse devienne un mcnsonge!

Les hommes d'Etat ilaliens ne sont-ils pas un peu capricieux depuis que le gouvernement frangais a pris I'liabitude de les traiter en enfants glt;Ués? Si lo gracieux empressement qu'ils ont mis a ratifier les traités de Villafranca et de Zurich rassure, le sans-fa^on cavalier avec lequel ils ont refuse en-suite de les exécuter laisse peu d'espoir aux nou-velles promesses.

A quelque point de vue qu'on 1'envisage, la convention franco-piémontaise constitue le roi d'ltalie le seul gardiendu Pape, sans prendre garde quelle place Ie protecteur dans une impasse inextricable par les engagements invinciblement opposés qu'il a contractés. Car le roi d'ltalie ne peut tout a la fois défendre la souveraineté pontificale pour complaire Ö la France, et détruire cette même souveraineté pour reconquérir les sympathies du parti de Taction! Victor-Emmanuel va done devenir le factionnaire de la papauté placé aux portes de Rome par délé-gation de la fille ainée de l'Eglise.

Sa consigne lui défend d'y laisser entrer aucun des ennemisdu Vatican, clle lui interdit alui-même le désir personnel d'y pénétrer.

Etre le bouclier et le défenseur de la papauté, c'est la assurément une noble et belle mission,

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— xvm —

que la France regrettera toujours d'avoir ccdé.

D'un autre cóté, monter au Capitole, on en con-viendra, c'est un aiguillon bien provoquant, l'his-toire en témoigne. Pourquoi done M. Drouyn de Lliuys,dans sa dépêche du 12 septembre ISGi, a notre ambassadeur a Rome, a-t-il absolument oublió « qu'il est avec le ciel des accommodements » et peut-être bien aussi avec des gouvernements.

Nos craintes au sujet de la convention franco-piémontaise augmentent en examinant de prés les expédients politiques du grand bomme d'Etat sarde dont on pleure la mort, mais dont on suit obstiné-ment le programme a Turin. Les principes de cette politique clandestine et masquée sont ceux ensei-gnés par Machiavel dans le 18° cbapitre du Prince, intitules : « Les princes doivent-ils être fidèles a lews engagements ? »

« Tout le monde » dit-il « comprend combien il est louable aux princes d'etre fidèles a leurs engagements et de vivre honnêtement et non astucieu-sement. Mais parmi ceux de notre temps qu'on a vus faire de grandes choses, il en est peu qui se soient piqués de cette fidélité et qui se soient fait un scrupule de t romper ceux qui se reposaient sur leurloyauté. »

« Vous devez done savoir qu'il y a deux ma-nières de combattre; l'une avec les leis, l'autre avec la force. La première est propre aux hommes, l'au-

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tre nous est commune avec les bêtes, mais la première étant souvent insuffisante, il faut recourir a la seconde. » Cela posé, Machiavel enseigne « faire la héte, c'est-a-dire a imiter tantót le lion, tantót le renard; puis il ajoute : « en d'autres tormes, un prince prudent ne peut ni ne doit tenir sa parole, que lorsqu'il le peut sans se faire tort, et que les circonstances dans lesquelles il a contracté engagement subsistent encore. »

« Un prince ne manquera jamais de raisons légi-times pour justifier ce manque de foi. J'en pourrais donner dix preuves pour une dans notre époque, et montrer combien d'engagements et de traités ont cté rompus et rendus illusoires par Imfidélité des princes, dont le plus heureux est toujours celui qui sait le mieux se couvrir de la peau du renard. Mais le point est do bien jouer son role et de sa-voir a propos feindre et dissimuler; les hommes obéissen t tellemen t aux besoins actuels, que celu i qu i veut tromper trouve toujours aisément des dupes. » « Un prince encore régnant, mais qu'il ne me convient pas de nommer, ne prêche jamais que la paix et la bonne foi; mais il est le plus grand enne-mi de Tune et de l'autre, et s'il eüt observé Tune et 1'autre, il eüt perdu plus d'une fois sa réputation et ses Etats. »

Jamais miroir n'a reproduit ressemblance plus saisissante.

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XX

En rapprochant cette exposition dc principes des événements passés, qui n'a deviné la marche qu'on imprimera a la politique italienne ?

Malgré l'excellent témoignage délivré en bonne forme par M. Drouyn de Lhuys sur le désinléresse-raent du gouvernement italien, qui, dit-il « a cessó de mettre en avant dans les Chambres le program-me absolu qui proclamait Rome capitale (1),» nous croyons plus que jamais a l'existence d'un plan politique qui a deux mots pour devise : Rome capitale, chez les unitaristes; Rome ou la mort, chez les dé-mocrates.

Vouloir Rome, que ce soit une fantaisie d'an-nexioniste fougueux ou une convoitise de flibus-tier en bonne fortune de rapines, c'est courir vers un abime sans fond oil les maitres les plus habiles en politique sont tombés. De l'aveu des unitaristes eux-mêmes, Rome nest «quela fièvreassise sur une mine. »

« Rome, la ville des morts, descglises, » disait dernièrement le Morning Herald, « ne peut devenir la capitale d'un royaume moderne sans des change-ments qui seraient presque des sacriléges. »

Nul doute que Rome capitale ne soit le tombeau destiné a l'unité italienne. Get enseignement qui a été partagé par plusieurs des bons esprits de la

(1) Leltrc a M. dc Sarligcs, ambassadeur a Rome. Ie 12 scptembre 186i.

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démocratie, on le sait, ne saura prévaloir sur les passions qui poussent vers la cité éternelle. Aussi, au point oil nous sommes arrivés, il est permis de supposer que Rome peut devenir le chef-lieu du département duTibre. II nest pasinvraisemblableque le chef de l'Eglise soit dófinitivement remplacé dans la ville éternelle, par un curé de première classe au traitement üxe de 1,800 francs, nommé par le gouvernement piémontais pour chanter les Teüeum officiels. Lorsque ce jour se lèvera sur les rives du ïibre, les descendants de Romulus paieront un peu plus d'impóts que par le passé, entre les mains d'un percepteur sarde, lis seront astreints au service de la garde nationale de par le roi d'italie. La s'arrête-ront les félicités du sénat et du peuple remains.

Quant aux Piémontais, il est aisé de leur prédire, s'ils ne le savaient dès longtemps, que, quelque jour un coup de vent irresistible, impitoyable, les pous-sera hors de Rome, a l'exemple des Huns, des Goths, des Hérules, des Allemands; tandis qu'un autre coup de vent,dirigé par la meme main invisible, ramènera dans la Rome catholique, un vieil-lard souffrant, pauvre, sans cour, sans armée. Cet homme s'appellera le représentant du Christ, et le peuple en le voyant monter au Vatican dira : « Laisser passer la justice de Dieu. »

Alors, cc qui a existé pendant 1800 ans, recom-mencera de nouveau a subsister, en dépit deshautes

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combinaisons de feu Machiavel, corrigées et singu-lièrement augmentées par M. de Cavour.

En attendant que la politique affamée du Piémont lui fasse commettre un crime de lèse-catholicisme, il y a un point du débat nécessaire a préciser.

Le gouvernement trompe les populations en fou-lant aux pieds le nom même de la liberté ('I ),le plus agréable et le plus doux, mais aussi le plus déce-vant et le plus trompeur de tous oeux qui ont quel-que usage dans la vie humaine (2).

En un mot l'Italie n'est pas gouvernée (3).

Au lieu d'apporter d energiques remèdes a une semblable situation, les gouvernants, aveuglés par leur haine antireligieuse, minent et détruisent sourdement en Italië le catholicisme espérant abat-tre de la sorte toutes les résistances. A son tour le parti de Taction, caché dans son terrier, y creuse secrètement la ruine du gouvernement, il travaille des pieds et des mains sous l edifice de sa grandeur...! Comme l'avait si bien prévu Manin, le jour n'est pas éloigné ou « la guerre civile succédera a la guerre de l indépendance !... »

J'ai levé les masques!

Le lecteur voudra bien peser les révélations, apprécier les doctrines.

(1) Voir 51. Discours de M. Joseph Ferrari.

(2) Bossuet.

(3) Jl. Discours de M. Joseph Ferrari.

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PREMIÈRE PflRTIE.

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PREMIÈRE P ARTIE

Jugements et révélations sur l'Italie par des Députés et des Sénateurs Italians.

1

L'llalic sans gouvernement.

Extraildcs actes dc laChambredes députés, nquot; G03, page 2320. — Séance du C mai ISGi.

Un historiën connu par son libéralisme, le savant auteur des « Révolutions italiennes, » M. Joseph Ferrari, expose en ces termes, a la tribune do Turin, la situation de l'Italie.

«....Messieurs,l'ltalie n'a pas de gouvernement Ce malheureux pays a des avocats au dedans et au dehors, il a des tyrans de place publique et de cabinet, il possède des vampires, des bretteurs, des bavards. Mais il n'a pas de gouvernement. »

L'oratcur développe ainsi sa pensée;

« Notre situation est anormale; autant elle vous

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parait naturelle, autant elle est contre nature. Nous vivons avec unc puérile insouciance au milieu d'un désordre inconnu aux générations passées. » « Vous avez voulu vous inféoder l'Italie, en faire je dirai presque une société anonyme et l'enchainer aux leis et aux destinées du Piémont. En 1809, le Piémont n'osa pas dire: « — Je vcux teute la Pé-ninsule ; » les chefs des divers gouvernements n'osèrent pas dire davantage : « — Nous donnerons nos provinces a Turin enhaine desprincesrégnants.» Pour ce motif, vous avez procédé par equivoques, par conspirations, et, a force de sous-entendus, on a laissé dans lombre la plus grande partie de l'Italie, pour ne s'occuper exclusivement que du Piémont et de son armée.

«Dèsce jour, le gouvernement piémontais a cessé detre un véritable gouvernement, et son lang age ria jamais ètè sincere. Dès ce jour, le Piémont décla-rait a l'Europe qu'il se défendait contre l'Autriche, tandis qu'au fond il l'attaquait. Dès ce jour, 1'armée des volontaires débordant de la Lombardie, deve-nait une puissance inconnue et s'étendait dans les duchés, la Toscane, et dans les Marches. Arrêté un instant a la Cattolica, ce pouvoir caché reparais-sait plus fort a Naples, en 1860.

« Tandis que le gouvernement faisait un pacte fédératif avec le Bourbon, les volontaires, dont Ie nombre était doublé, donnaient les Deux-Siciles au

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Piémont. Ces hommes pouvaient-ils disparaitre aus-sitót après avoir livré la conquête qu'ils venaient de faire ? Assurément, non!— En 1861, pour les ar-rêter dc nouveau, vous les nourrissez de promesses (1) en proclamant Rome capitale d'un royaume imaginaire. De la sorte, vous avez fondé une monarchie sans nom, incertaine, mystérieuse contre le Piémont (bruits), vous avez organise le dualisme, vous avez permis le renversement du présent, enfin vous avez déclaré que Turin n'était pas capitale, que son gouvernement était provisoire et quil n'était pas un gouvernement. Pour ce motif Ricasoli, qui était a la recherche d'un gouvernement sérieux, est tombé pour avoir déclaré avec franchise qu'il n'avait pu trouver dans toute l'Italie un véritable ministro de l'intérieur. Et vous-même. Messieurs les ministres, comment avez-vous traité le ministère Rattazzi?— Nous l'avons combattu ensemble, en le considérant comme un ministère turinois, comme le gouvernement d'une municipalité provisoire I

« Aujourd'hui vous ètes encore un gouvernement provisoire, avec les mêmes faits, avec la même impopularité, avec une plus grande indifférence de la part des populations, avec une hostilité plus vive contre ce même pouvoir anonyme, contre cette Italië inféodée, contre cette ré volution sans nom.

(i) Voi li pusccle di vcnio.

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« Oui, je demande au ministère s'il se croit un gouvernement; je le demande particulièrement a l'honorable M. Peruzzi? — L'autre jour, je l'écou-tais attentivement! Que disait-il ? « Nous avons confisqué des fusils qui ne sont bons a rien, des ré-cépissés de contribution sans valour, et envoyé en prison des hommes qui n'ont pas bien su violer la loi ! »

« Au moment oii vous ordonnez ces perquisitions ; dans ce moment vous dites et répétez que vous êtes prêts a donner la main aux volontaires, que vous ferez appel a leurs bandes a l'heure du danger — oui. — Maltraitez-les pour en faire vos amis, emprisonnez-les pour les conserver. Quand vous les aurez fusillés, alors, ils seront entièrement a votre disposition.

cc Quel que soit un gouvernement, son premier caractère cousiste a être clair, explicite, catégori-que, inébranlable dans sa volonté, inaccessible a l'équivoque sur les points les plus essentiels de la vie publique.

« Nous avons vécu sous l'Autriche et nous savons quelles étaient ses intentions, sa volonté, ce quelle accordait, ce quelle défendait. Les ministres autri-chiens ne permettaient pas au doute de se produire.

cc Allez en France, en Anglelerre, en Allemagne et vous n'aurez aucune incertitude sur la direction du gouvernement de ces pays. Dans ces contrées.

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aucun ministre ne caressera ses prisonniers, ou ne se flattera d'obtenir le concours des hommes pour-suivis et emprisonnés. »

« Mais dans le royaume d'Italie, je ne sais en vé-rité distinguer entre un ami et un adversaire. On veut, on ne veut plus. On affirme, puis on nie. Je ne sais trouver un point qui soit fixe et je vis comme si j'étais placé au milieu d'une conspiration conti-nuelle.

« Sans doute vous copiez les erreurs des hommes qui vous précédèrent, les crimes du passé, vous etes les victimes de Ia tradition, mais aussi vous étes sous le joug de l'équivoque inauguré en 1859. D'abord on résolut de sen tenir exclusivement au principe- de l'indépendance nationale, ensuite, on alia délivrer le royaume de Naples, ou n'existait aucune domination étrangère. D'autres voix parlè-rent de révolution, puis on pensa a l'unité, chose absolument dififérente et qui peut exister sans aucune liberté comme en Russie. On proposa d'agran-dir la monarchie piémontaise, cette idéé se déve-loppa très-clairement avec les annexions. Puis on accueillit la pensée de fonder une monarchie ro-maine, en renversantle Piémont.

« Peu a peu, le serpent de la conspiration gagna du terrain, on en vint non-seulement a dénaturar le langage des journalistes et des ministres, mais les débats mêmes de la Chambre. En multipliant les

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ambiguïtés, naquirent involontairement, je dirais prcsque consciencieusemenl mille fourberies.

«Pour n'en citer qu'un exemple durant la longue et eunuyeuse discussion de Ia péréquatiou de l'im-pót. Combien n'avons-nous pas entendu de décla-rations unitaristes? Chaque orateur se confondait en éloges sur l'unificatien, un grand nombre de dé-putés avaient horreur de prononcer même le norn de Lombardie, de Naples, de Sicile, de Toscane. Ou parlait de l'ex-Piémont, de l'ex-Modène, comme si lesltaliensétaient passés a l'Etat d'unité numéri-que, puis tout a coup, au premier tour du scrutin du 12 mars, la Chambre entière vota par régions, comme si les princes dépouillés régnaient encore.

« Ceci est un fait. Messieurs, je pourrais vous en citer vingt autres. Or, si a chaque instant les paroles contredisent les intentions, comment gouver-nera-t-on? Quel gouvernement aurons-nous? A quoi servira notre liborté?

« On équivoque j usque dans les matières reli-gieuses les plus graves ! On proclame par exemple, l'Eglise libre dans l'Etat libre, mais YEylisq nest paslibreGl l'Etat est soumis a la religion dominante. Un prêtre vous propose une espèce de constitution civile du clergé et les révolutionnaires la re-poussent. En somme, les situations sont renversées, la parole conspire contre la parole, fausse les ques-

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tions : est-il étonnant que le gouvernement lui-même en vienne a tromper!

« Le dualisme est arrivé a ijn tel degré, la domination trompeuse de la monarchie piémontaise, sur cette Italië de Rome qui n'esiste pas, a telle-ment faussé toutes les situations, tellement déna-turé tout notre travail parlementaire, que nous sommes condamnes a perdre notre temps, dans une Constituante administrative, qui ne conslitue rien.

« De la, les innombrables circuits que doit suivre lidée Ia plus simple ; de la, l'ennui qui accable chaque député ; de la, les absences qu'on observe dans la Chambre ; de la, les abstentions qu'on re-marque dans les élections. Aux prochaincs elections nous verrons la Chambre tout entière soumise au ballottage. Oui, Messieurs, Garibaldi a été ballotté, les ministres ont étéballoltés,laChambre elle-mème serabaliottée.

« Actuellement, direz-vous, aucun danger imminent n'existe pour ITtalie, et le ministère n'a pas a se féliciter de pouvoir prolonger son existence deux ou trois mois, ou méme trois ans. Cependant, Je germe de la dissolution existe,vous avc~ deux gouvernements, vous avez deux Itahe, une qui est ofjicielle, I'autre qui est occulte, vous avez une armee réguliere et une armée invisible. Vous avez des gènèraux qui ont croisc la haïonnette contre un general aimé du peuple, et, selon vos propres affirmations, vous avsz um assemblée offi-

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cielle et 1'assemblee mystérieuse du par li de I'action. »

« Qui, Messieurs, vous ctes tous nés dans les conspirations, deputes et ministres... ! »

II était difficile de démasquer avec une fermeté plus mamp;le le jeu hypocrite du cabinet de Turin. Chacune des paroles de l'historien libéral ren-ferme une accusation pesée par un esprit sévère-ment logique. L'orateur va droit au but, en rappe-lant tour a tour une dissimulation, une imposture, ou une complicité. De semblables flèches, lors-qu'elles sont lancées avec tant de justesse, font des blessures mortelles.

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II.

Un épisode sur ia liberie de 1'Ég Use libre dans l'Élat libre.

Atti ofjiciali, della camera, nquot; 633, p. 2456.

Séance du 16 mai 1864.

Un ami sincère de la liberté pour tous, Fhumo-ristique gt;1. Boggio,interpelle le ministre des cultes, M. Pisanelli, sur rinternement du cardinal de An-gelis, archevêque de Fermo.

« Quand je vois de quelle manière on agit a legard de certains évêques ou archevöques qu'on exile de leurs siéges dans d'autres villes, sans au-cune procédure, sans les traduire devant les tri-bunaux ou devant le conseil d'État, sous l'unique prétexte de je ne sais quelle nécessité de süreté pu-blique... Lorqu'on retient ces évèques pendant des années entières dans une retraite forcée, dans une localité différente de celle oii ils auraient le besoin, le droit et la mission de résider, je suis en droit de me demander oil est la justice, la légalité, le respect dü au Statut, la dignité' du gouvernement, l'autorité de la magistrature, la force, le nom, la réputation du peuple italien? Ces exemples sent malheureusements fréquents. Aujourd'hui encore

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on retient interné depuis bientót quatre ans, sans aucune forme de procés, un prélat, le chef d un dio-cèse. »

« Lorsqu'il s'est agi des brigands et de leurs adherents, nous nous sommes donné le souci de faire une loi spéciale pour leur appliquer I'interne-ment. Et au nom de l'Église libre dans l'État libre

il suffira du caprice d'un prèfet de police pour que Vinterne merit soit infligé a un évêque, a un archevêque, a un cardinal. Quits ne jouissent daucun privilege, d'aucune faveur, riende mieux! Mais quils soient mains hen traités que des brigands, je ne puis 1'admettre, je ne saurais le concevoir.

« Je trouve, au contraire, qu'une semblable fagon d'agir est une injustice si évidente, si flagrante que je no crois pas devoir insister davantage. Qu'il me soit permis seulement de dire qu'une pareille mesure ne semble révéler ni puissance, ni force, mais unevéritable faiblesse de la part du gouvernement.

« Je ne puis comprendre que dans un État règidière-ment gouvernè un évêque ou un archevêque puisse être une menace continuelle, contre laquelle les lois et la ma-gistrature soient impuissantes ! »

Le ministre des cultes. — « Si Ton entend parler d'internement, je répondrais quejene connais per-sonne qui soit soumis a l internement.»

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M. Bogcjio. — « Et le cardinal de Angelis? »

Le ministre des cult es. — « On fait allusion au cardinal de Angelis, raais il a été déclaré a plusieurs reprises au cardinal qu'il était li-bre de s'en aller a Rome ou partout ailleurs. 11 préféra rester a Turin afin de se poser en martyr. .. »

L'excellent journal VUnita cattolica, en rendant compte de cette séance, ajoute('l) « Partout ailleurs veut dire en quelque lieu que ce soit. Or, en quel-que lieu que ce soit, peut s'entendre dans les Marches, dans son diocèse, dans Ia ville de Fermo. Mais nous tenons pour faux qu'on ait déclaré a plusieurs reprises au cardinal de Angelis qu'il fut libre de s'en aller dans quelque lieu que ce soit. Le cardinal de Angelis fut arróté, conduit a Turin, privé de tous ses revenus, la liberté de se rendre dans son diocèse lui fut ravie. Lorsqu on oblige un éveque d'abandonner son siége, en lui défendant d'y retourner, eet évéque est perséenté et devient un véritable martyr. Rome et Paris ne sont pas des lieux. oil l'appelle son devoir. Et pour un homme tel que le cardinal de Angelis, ne pouvoir remplir un devoir, étre arraché et retenu de vive force loin de son diocèse, ce sera toujours une souffrance cruelle. On peut ajouter que Imminent cardinal no

(1) Numéro du 19 mai 1864.

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connaitque deux voies qui luirestent ouvertespour sortir de son exil : celle qui conduit a Fermo, ou cells qui aboutit au cimetière. »

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III.

Une lecon de moralité donnée au gouvernement ilalien par la Société démocralique de Livourne.

A l'occasion de la loi sur les oeuvres pies, le grand historiën de l'Italie, M. César Cantü, a pris la parole en ces termes ; « Un autre jour, Messieurs les députés, j'invoqueraivotre indulgence pour me laisser parier des gravures érotiques, ignoble proxé-nétisme fail dans un but de spéculation antipatrio-tique('l). »

Un document qui ne vient pas d'une source cléri-cale apporte une nouvelle autorité a la déclaration de M. Cantu sur Timmoralité actuelle de l'Italie. G'est une délibération prise par la Société démo-' cratique unitaire de Livourne, le 13 avril ] 864 :

« Considérant que le peuple s'efforcerait en vain de réconquérir sa liberté sans rhonnêteté des moeurs;

« Considérant qu'il y a des outrages continuels

(1) « lo invochèro la vostra tolleranza per lasciasmi parlarc dellc slampe fotadiche, fotido lenocinio della piü antipatriotica spccula-zione... »

2.

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dans la propagation des estampes, gravures, livres érotiques au moyen desquels les germes de corruption et d'abrutissement se développent dans la jeunesse;

« Considérant que le gouvernement et^ les munici-palitês laissent impunis les dèlits prèvus par le Code pènal comme offense a la pudeur, alors qu'il leur appartient de défendre la morale publique et d'ac-coutumer le peuple aux bonnes moeurs dans les circonstances graves oil l'espérance et Ie besoin de régénération se font sentir en Italië;

« Considérant que les choses sont arrivées a ce point, qu'un journal politique qui a une couleur ministérielle et qui s'intitule un journal modéré [la Gazette du peuple, de Florence) imprime dans ses colonnes une réclame pour la vente du livre obscène intitulé : Vie, aventures et galanteries du chevalier de Faublas, par Louvet, » ouvrage qui, avec beaucoup d'autres d'un esprit aussi infame se vendent publiquement et impunément dans notre ville, au mépris de 1 article 302 du Code pénal actuel.

« La Société démocratique unitaire de Livourne déplore ces faits, recommande a la jeunesse ita-lienne de ne pas céder a l'attraction du vice, en appelle aux hommes du gouvernement et leur crie avec la conscience de remplir un devoir : « En cor rampant les moeurs, on dèiruit l'Italië. »

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« En outre, Ia Société démocralique arrête qu'une copie de cette délibération sera remise au ministre de l'intérieur, au président de la Chambre des députés et au préfet de Livourne. »

Lorsque l'on voit la démocratie flétrir avec une juste indignation le vice, devenu une institution gouvernementale, on peut affirmer que la corruption est arrivée è son comble.

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IV

Ce que mul la vie d'un accuse pour un proconsul italiën.

Extrait des actes officiels de Ia Chambre.—Voir

Unxta cattolica, nquot; i87.—Séance du 8 juin 1864.

... M. Crispi. —« Je suissurpris qu'on n'ait pas adressé un reproche au ministre de Ia guerre (1) pour Ie cynisme qu'il a mis a repondre « qu'un tribunal militaire s'était trompé en fusillant un homme, mais que cette erreur n'avait pas d'impor-tance puisque Ie fusillè était en état daccusation.

« Je rougis de douleur en assistant a une séance oü un ministre a pu fouler aux pieds, avec tant de raillerie insolente, Ia vie d'un homme dans Ia pa-trie de Beccarda. Oui, j'en rougis pour Ie ministre. Sous les Bourbons, dans les temps les plus durs, il y avait un ministre de Ia justice qui s'efforgait d'obtenir grêce contre Ia fureur des tribunaux mi-litaires. »

«Messieurs, » continue I'orateur, « mon émo-tion vous témoigne assez ma douleur; les déclara-tions du ministre doivent vous servir k tons d'en-seignement salutaire, afin de mettre un terme a

(1) Général della Roverc.

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— 17 —

un état de choses digne des temps dont l'histoire n'ose conserver la mémoire. »

Si cette attaque est passionnée, elle trouve au moins une excuse dans le mépris des droits de rhumanité afïiché par le général italien. Fusilier un accusé par cela seul qu'il est en état d'accusa-tion, c'est l'anéantissement de tout ordre social. Le Piémont sur ce terrain n'en est pas a son coup d'essai.

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V.

Comment on entend assujettir le Pape aux caprices d'un garde des Sceaux italien.

Parmi les liauts dignitaires du royaume d'ltalie, il en est encore quelques-uns qui veulent leur patrie indépendanteet forte, sans cesser de vouloir le Pape libre et maitre chez lui. Dans la manifestation de cette pensée, il se trouve trop de grandeur et de désintéressement pour quelle ne soulève pas les susceptibilités des Fariui, des Minghetti, des Rica-soli. Nous tairons done le nom de l'homme éminent qui a bien voulu nous adresser les reflexions sui-vantes, publiées récemment dans un organe indé-pendant de la Péninsule. Si le lecteur y perd de connaitre un nom illustré par des écrits célèbres, il goütera au moins des pensées que Tacite n'aurait pas désavouées.

« L'Eglise libre dans l'Etat libre. » Telle est la maxime fondamentale que les oracles du gouvernement italien auraient voulu nous donner pour leur devise, prétendant écarter les conséquences tou-jours pernicieuses des conflits survenus entre les deux pouvoirs,civil et religieus, qui dirigent et ré-gissent aujourd'hui comme autrefois la société.

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«Bien comprise, sainement appliiuee celte maxime est le meilleur fondement de l'ordre. Mais il faut reconnaitre que ia liberté nest plus liberte et devient despotisme, dès qu'on n'en laisse pas jouir tout le monde; et la vie commune aussi bien que la vie individuelle. Mais le gouvernement italien, qui avait tant parlé de liberté quand il visait a bri-ser lasuprématiedu pouvoir sacerdotal et religieux, n'a plus eu ensuite de souci supérieur au soin de détróner le chef suprème de l'Eglise pour se l'as-sujettir. Ce n'étaitpas assez de lui avoir enlevé ses plus riches provinces, et de l avoir réduit a vivre sous la tutelle armée d'une puissance étrangère, qui ne lui conserve un asile inviolable qu'en lui appor-tant la dépendance.

« Ces faits suffisent pour donner un démenti a la maxime que l'Etat ilalien prétend arborer « l'Eglise libre dans l'Etat libre. » Ajoutez encore l'absurdité de vouloir s'attribuer pour vassal celui que trois cent millions de croyants tiennent comme leur pasteur suprème. Cette grande Eglisecatholique, ré-pandue sur la surface de toute la terre, aurait done a dépendre d'un pontife subordonné au bon plaisir du garde des Sceaux italien.

«OrJ'on sait assez que le royaume d'Italie a donné déja bien des preuves de son peu d'égard pour la liberté de conscience, pour la dignité apostolique des évêques et des cardinaux.

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« Cette marche insensée, disons [le vrai mot, et tout a fait digne de gens qui ne puisent leur savoir que dans les journaux de leur parti, on l'a justifiée en professant une admiration hypocrite pour les temps de saint Lin et de saint Anaclet, ou l'Église,

pauvre et opprimée, répandait un éclat de sainteté sans tache; apologie préparée a l'usage de ceux qui dépouillent les ministres du Sauveur.

« Le christianisme a son origine, était riche de foi et d'abnégation, et concentré a peu prés dans l'empire romain, auquel le monde civilisé obéissait, il pouvait absolument se passer de l'appareil materiel d'unpouvoir relevéparla richesse. Mais aujour-d'hui que la modification dos mceurs, le matérialisme et l'incrédulité du siècle n'accordent plus de respect a ce qui est dépourvu d'éclat extérieur, aujourd'hui que la chrétienté occupe dans l'univers tous les États soumis a des principautés sans nom-bre, prétendre que la religion de Jésus-Christ soit ramenée a sondépouillement primitifet a la dépendance du pouvoir laïque (dont il s'affranchissait du reste, sans cesse, par le martyre), c'est vouloir le réduire a Tavilissement des communautés de Bonzes, comme I'entend l'Asie.

« Cela fut compris de bonne heure par les hautes intelligences d'un Constantin et dun Charlemagne, qui voulurent que l'Église eüt son tróne, oii elle fut dérobée a toute sujétion intérieure ou exté-

!

gt;

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rieure du bras séculier. Ainsi Rome, en vertu de Ia destinée qui avail placé son épiscopat au sommet de l'Eglise, redevint la capitale du monde. Pour en faire la ville éternelle, la cité sainle, la mélro-pole du christianisme, des siècles de gloire puisée a toutes les sources, une puissance et une domination universelle dont il n'y a pas d'autre exemple dans l'histoire, lui préparaient jadisde longue main cette primauté que rien n egale sur le globe parmi la variété des annales humaines.

«Et cette souverainegrandeur, unique au monde, cette autorité indépendante assise-sur les sept collines, cette majeste dont le diadème dymbolise le résumé du commandement sur tout règne visible et invisible, que réve-t-on d'en faire aujourd'hui! Ce ne serait plus désormais qu'un prötre qui con-tinuerait encore a porter la tiare, mais dont le pa-trimoine serait dévolu au fisc. Cette reine du monde deviendrait la capitale d'un royaume de second ordre, qui branie sur ses bases, dépourvu qu'il est d'appui dans le droit naturel aussi bien que dans le droit des gens! Invention vraiment digne de misérables intelligences vouées aux seuls objets matériels : elles se piquent de porter bien haut la grandeur du nom italien, et ne savent ef-fectuer ou imaginer rien qui ne l'avilisse en l'abais-sant au niveau vulgaire d'une grossière cupidité ! Ce n'est, en somme, que répudier les priviléges

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les plus enviables dont notre patrie avait été douée par une adorable Providence, a lexclusion de toute autre contree sous Ie soleil.

« Voila Ie premier échantillon pratique qui nous est donné de cette maxime fondementale « L'Eglise libre dans l'Etat libre. »

« Mais, sans quitter notre point de vue, exami-nons encore jusqu a quel point uno pareille prevention peut subsister avec la constitution donnée au nouveau royaume sous la foi du serment, et qui porte en têteque l'Etat a pour unique religion, celle de I'Eglise catholique, apostolique, romaine.

« Je consens a oublier un instant le droit com-mun de toute constitution libérale qui déclare inviolable la propriété (toute propriété apparem-ment, car I'expression est absolue) et reconnait sans distinction aucune, le droit d'association; garantissant par la mème aux individus et aux corporations la possession de biens quelconques, avec I'existence. Qu'on veuille m'expliquer ce que deviant la liber té de I'Eglise, lorsqu'une disposition législative lui dérobe tout son avoir, ses temples même et leurs meubles consacrés au culte divin. (Cela est converti arbitrairement en prisons, casernes, etc.). Comment mettre d'accord le Statut italien, avec l'interdiction des communautés re-ligieuses ? Les abolir, c'est repousser la mise en ceuvre des conseils évangéliques, c'est supprimer

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tyranniquement la liberie de ces Ames rocueillies qui ont voulu, qui veulent, qui voudront écarter les soucis et les ambitions du monde, qui repous-sent le contact d'unc société profane et corrompue, qui se retranchent la rivalité ou Fassujettissement qu'engendrent les intéréts de familie. Dans les lois de cette sorte, je ne puis voir que l'exercice de ce que Ton appellera, si Ton veut, le droit de la force (comme s'il y avait un droit contre le droit); j'y vois le renversement du droit naturel, auqucl vous aviez pourtant prété vous-mêmes l'appuide vos maximes fondamentales. Violésainsi, vos propres principes donnent lieu de croire que leur proclamation était pure hypocrisie, par oiz vous espériez n etre point jugés trop indignes dc présider aux destins d'unc agglomeration civilisée.

«Cetait beaucoup debate de copier servilement les mesures discrétionnaires adoptées en d'autres temps par les Révolutions Anglaise et Frangaise; mais la pudeur aurait dü vous faire observer que dans ces bouleversements sociaux, ni la France, ni l'Angleterre n'avaient mis en avant que la religion catbolique serait maintenue comme religion de l'Etat, qu'elles voulussent la liberté de l'Eglise. — Dans la conduite méme de ces nations libres dont on prétendait copier les coupables errements, ne fallait-il pas savoir lire la vieille experience ;

« Naturam expellas fur ca, tarnen usque recurret! »

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tc Est-ce que, sur le sol de l'Angleterre et de la France, nous ne voyons pas aujourd'hui renaitre et se reconstituer les families religieuses dispersées par la Révolution , maisque la profession du catho-licisme réclame comme consequence naturelle ?

« Dès le siècle dernier, un commencement de réaction contra la suprématie ecclésiastique fit in-venter l'usage du mol de main morte pour insinuer l'incapacité des établissements religieux a posséder des immeubles; l'Etat devait ainsi s'attribuer un prétendu droit de se faire leur héritier en les étei-gnant. Une expression si creuse parut suffire a ériger une iniquité systématique en une revendication légi-time ; le but réel étant que l'Eglise et ses ministres n'eussent point part auxbiens de ce monde, quoique par institution et par la pratique générale, les biens ecclésiastiques fussent communément la ressource des pauvres. Leurconfiscation, premieractedeforce brutale, amena une autre violence plus radicale encore ; ce fut la suppression des ordres religieux, attentat contre la plus inviolable des libertés, la libertéde choisir unétat et la liberté de conscience.

« II devint clair du moins a ce moment que Ion n'avait pas seulement comploté le vol des monastè-res rentés, mais aussi le renversement de tout établissement religieux; puisque la subversion s'étendit même aux ordres mendiants. En ceci, la Révolution italienne ne voulut pas le céder a celles qui lui

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avaient ouvert la voie. Cela devait être, et je m'en étonne peu, les actes révolutionnaires étant comme rincendie, que Ton ne calme pas dès qu'on le laisse éclater, si Ton ne fait pas la part du feu. »

« Ce qui peutétonner a bon droit, c'est d'entendre encore la Revolution répéter avec une jactance de conciliation qui n'est que du sarcasme, cette pré-tendue devise des légistes turinois :«l'Eglise libre dans l'Etat libre. » Et l'on n'est pas même conduit a baisser le ton de ce cri soi-disant libéral au moment oh la plupart des évêques italiens sont exilés de leurs siéges et dénortés, après avoir subi la confiscation entière de leurs revenus, sans autre cause que Ie refus d'acquiescement a des mesures admi-nistratives repoussées par leur conscience et réprou-vées par le droit canonique! Comme si ce n'était pas assez! Un grand nombre de prêtres gémissent dans les prisons, sont relégués dans les Jies, comme des malfaiteurs, paree qu'ils ont refuse de conférer les sacrements a qui n'avait pas les dispositions nécessaires pour les recevoir.

« Qu'on ne nous fasse done pas pluslongtemps illusion sur la valeur intrinsèque de cette maxime. Dansl'esprit des chefs de la Révolution, « L'Eglise libre dans l'Etat libre» est tout simplement une mo-querie qui ne prétend proclamer qu'un État se dé-barrassant de tout égard pour une société civile qui rompt tolalement avec la société religieuse; une

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abrogation effective de l'article premier du Statut, pour anéantir en face du pouvoir tout culte qui ne serait pas celui de la déesse Raison , seul approprié a la civilisation des temps actuels.

« La hainequclon témoigne contrela religion de nos pères, on en donne pour prétexte accoutumé l'antipathie professée, dit-on, par le clergé séculier et régulier centre le nouvel ordre des choses, contre la liberie, 1'unité et l'indépendance de l'ltalie.

« On voudrait done, contrairement a tout sentiment naturel, qu'aa lieu de se tenir a 1 ecart comme des spectateurs blessés ou meurtris, los ministres de Dieu fussent transportés d'enthousiasme pour ceux qui, en dépit du droit des gens et sans mille décla-ration de guerre, ont envahi l'Etat de l'Eglise.sous le beau prétexte (ii n'en a pas même étédonné d'au-tre) de rendre italiennes les populations soumises au Souverain Pontife; comme si, pour être Italien, il fallait devenir Piémontais!

«On necomprendpas apparemmentcommentilse peut faire que le clergé n'ait point ressenti une cha-leureuse affection pour ceux qui sefforgaient de dérober au chef suprème du christianisme, sa sou-verainetéetson indépendance ; pour ceux qui chas-saient de leurs siéges et dispersaient sans mille ressource les pasteurs des ames auxquels cette violente occupation semblait illégitime ; pour ceux qui trai-taient avec la brutalité rappelée précédemment les

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corporations religieuses, les édifices et les biens ecclésiastiques de toute espèce ; qui laissaient impu-nis les outrages faits a la religion, les profanations des choses les plus saintes, les dérisions publiques des cérémonies les plus augustes du culte catholi-que, qui laissaient carrière a toute sorte d'inunora-lité, aux spectacles scandaleus organisés pour faire haïr l'Eglise et ses ministres !

« Prenez-vous done après tout cela a maudire le clergé, a vous mettre en fureur paree qu'il n'aime pas le nouveau gouvernement et ne partage pas les vues du pouvoir qui siége a Turin, paree qu'il ne s'emploie pas chaque jour a lui concilier laiTection des peuples! En bonne conscience, le prêtre en-court- il de graves reproches pour no pas aider de son influence un ordre de choses non-seulement opposé a tous ses intéréts matériels, mais contraire au principe de sa propre existence et a tout ce qu'un coeur religieus tient en estime souveraine ! Y a-t-il lieu de se piquer si fort quand vous voyez sortir de vos propres actions leurs conséquences naturelles?

« Mais la répulsion profonde qui ne se traduit point par des voies illégales nest pas renfennée dans le cercle des clèricaux. Elle est pleine de vie dans tout ce qu'il y a de families croyantes en Italië, chez lesquelles la religion catholique, apostoli-que, romaine est en tête de toute affection. L'on a

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beau van ter le progrès social actuel, nous avons dun seul bond reculéa cinq siècles en arrièrepar ce réveil malavisé des rancunes et des luttes Gibelines. Encore le Gibelinisme d'autrefois conservait-il au moins eet élément de paix avec les Guelfes, sou animosité politique contre les papes était contenue par le respect de l'autorité suprème dans l'Eglise [la riverenza delle So mme Chiavi); en sorte qu'il re-connaissait le droit du pouvoir apostolique dans la sphere spirituelle. Aujourd'hui les modernes gibe-lins s'en moquent et vont jusqu'a nier Dieu ; non contents de refuser la divinité a l'auteur de la Foi, au Rédempteur de l'humanité.

« C'est par de Iels moyens qu'on réalisera l'unité de cette pauvre Italië , en foulant aux pieds tous les droits, en bafouant ce qui fait le fond de toute ame honnète, en brisant tout ce qui est le plus capable de cimenter lentente et la concorde des sociétés humaines!

« Religion (ce nom le dit assez) signifie Hen. Et l'on voudrait s'en défaire pour amener l'unité d'un peuple chez qui, families, origine, caractère, his-toire, climat, moeurs sont demeurées diverses, étrangères méme les unes aux autres pendant une longue série de siècles!

« Que, si jusqu'a cette heure on a parcouru un chemin tout opposé au but 011 l'on prétendait se ren-dre, il faut revenir au point de départ pour faire

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précisément le contraire de tout ce qui a été mis en oeuvre jusqu'a ce moment. Moyens et objet, tout a été absurde. Meltons pour point de depart essential que Rome, la cité éternelle, est la capitale du monde catholique, et non pas le chef-lieu du jeune royaume d'ltalie, oil l'on ne retrouve guère cette sagesse antique qui porta les Remains si haut dans I'univers par la vigueur unie a la raison. Compter sur la violence pour avoir Rome, c'est vouloir se heurter au destin [mile fata dar di cozzo). »

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VI.

L'Italië telle qu'elle est actucllement.

Extraits des actes officiels de la Chambre.

LES DEPUTES t

Micelli. —

Joseph Ferrari.

Brofferio. —

Mandoi Alranese Saracco —

« Jamais en Italië nousn'avons été soumis a une semblable domination. » « Une réforme est urgente ; si vous ne vous réformez pas, on vous réformera. » « N'est-il pas douloureux d'être toujours réduits a chercher a quelle politique étrangère nous devons nous sacrifier; ou, pourmieux dire, a quel arbre nous devons nous ac-crocher? »

•« compare les finances italien-nes a un gouffre. »

« ..... au tonneau des Da-

naïdes. »


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— 31 —

San Martino — Aüdiffredi —

Musolino —

Revel. — Petrucelu. — Marco Minghetti

Guerrazzi. — Micheuni — Ballanti — SlOTTO-PlNTOR -

Boggio. — Guerrazzi. —

« .....a un abime. »

« ..... a une pöture livrée a

des parasites. »

« .....a unearaignée occupée

è dévorer une mouche qui s'appelle l'Italie. «

« L'état actuel est un achemi-

nement vers la ruine. » « C'est manger l'Italie en

herbe. »

« L'Italie se trouve dans une situation pleine d'épou -vante. »

« En Italië les traitres se ren-

contrent a foison. » « compare l'équilibre financier a un mythe. » « .... a la quadrature du eerde. »

« .... a la prolongation indé-

finie d'un cóne. » « Les finances italiennes res-semblent a une vieille qui cherche les ténèbres pour cacher ses rides. » « Le siècle actuel en Italië sera appelé le siècle des vo-leurs. »


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« Nous avons élabli quarante impóts nouveaux, et nous soraraos chaque fois plus en-dettés. «

« L'atmosphère épaisse de cette caverne (l'Italie actuelle) est suffocante. »

« déplore que l'armée de Solfer! no soit réduite a faire un métier plus infAme que celui du bourreau. II cite des faits de massacre commis contra des innocents. »

« Nous navons mème pas, dans nos relations exlérieu-res, l autorité (Jont jouissait autrefois ce petitcoin de terre qui s'appelait le Piémont. » « J'ai plusieurs foisrépété dans cette Chambre que nous de-vrions nous taire relative-ment a la question romaine, puisque nous ne pouvons faire que de vaines décla-rations a ce sujet. » « Ne vousapercevez-vouspas, Messieurs les ministres, du lugubre silence de la tombe,

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dont vous et nous sommes tons enveloppés ? »

Le mème. — « Messieurs les miaistres, si

vous ne changez pas votre miserable politique, malheur a vous, malheur a nous, malheur a l'Italie ! »

Quathe deputes. — « Les ministres sont inoptes. » Deux deputes. — « Les ministres sont des ty-

rans.

En relatant eet effravant chaos, le journal le Diritto demeure « épouvanté du brigandage parlementaire », et la Gazette du Peuple, de Florence, « demande a Dieu qu'il délivre l'Italie de la peste et de certains députés. »

Quelque tristes que soient ces révélations, sorties de bouches italiennes, il les fallait reproduire consciencieusement pour dissiper les doutes, anéan-tir les préjugés qu'on pourrait conserver sur l'état actuel de l'Italie.

Après un tel exposé, n'est-il pas rigoureusement logique de dire : « La Révolution règne et gouverne en Italië? »La vérité vient quelquefois trop tard pour

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les bouleversements qu'un jour emporte; mais pour les institutions qui fondent l'avenir, elle arrive tou-jours a temps.

F)N DE LA PREMIÈRE PART1E.

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SECONDE PftRTlE,

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SECONDE PARTIE.

Circulaires dirigées contre le clergé catholi-que par les ministres du Piémont de 4848 a 1863.

I.

Circulaire du ministre de l'inlérieur, Guillaume Plezza, adressée aux curés des Élals sar des (1).

Le ministre demande au clergé de prêcher la guerre contre l'Autriche, quine manqueraitpas, si la victoire lui restait, d'enlever les Légations au Pape.

MINISTERE DE I, INTERIEUR.

CABINET.

— Circulaire a Messieurs les curés.

Turin, 1quot; aout 1848.

Le gouvernement de Sa Majestc a ordonné un recrutement extraordinaire sous la denomination

(1) Les circulaires qui suivent sont tirces d'un ouvrage italien fort remarquable, mtitulé « Memorie per la storia de' nostri tempi dal Congresso di Parigi nel 1836 ai primi giorni del 1863. »

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— 38 —

de levée en masse; il a pris d'autres mesures qui nécessiteront le concours spontané de tous les ci-toyens et de nombreux sacrifices. Afin que ces or-dres aient un effet prompt et assuré, il faut que cha-cun soit convaincu de leur opportunité et qu'ils soient sanctionnés par l'autorité suprème de la religion. Je m'adresse done a vous, et je vousprie de vouloir bien concourir a ce double but par votre coopération, afin que tout marche non-seulement avec l'activitó que le temps exige, mais aussi avec paix et tranquillité.

Personne mieux que vous ne pourra persuader ses paroissiens de la nécessité de la guerre sainte qui nous préoccupe, et de l'obligation qu'a chaque citoyen d'y concourir d'après ses moyens, soit de son argent, soit de sa personne.

11 s'agit de défendre nos institutions, et particu-lièrement la monarchie de la maison de Savoie con-tre les menaces de l'étranger. En effet, si l'Autriche lemportait, sa domination serait nuisible, non-seulementanoslibertés, mais aussi a la plénitude des droits de nos souverains, et a la dignité de leur couronne; outre que la religion catholique en souf-frirait beaucoup, étant de toute notoriété que l'Autriche a toujours été ennemie des prérogatives du Saint-Siége, et quelle veut répandre dans sesEtats et dans eeux sur qui elle a quelque influence, des principes, des maximes et des règlements d'un culte

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fort peu orthodoxe et opposé a l'autorité souveraine de l'Eglise; outre que si l'Empereur était vain-queur en Lombardie, il ne se contenterait plus de ses anciens domaines, il enlèverait au Pape les Legations et son indèpendance politique, au grand détriment de la liberté ecclésiastique.

Je mets de cóté d'autres dangers que courrait la religion si lesarmées de notre Roi étaient vaincues par le nombre de nos ennemis. Alors les partis exaltés, en ce moment faibles et impuissants, pui-seraient dans ces revers le courage et la force, et triompheraient, au moins pour quelque temps, des saines croyances, auxquelles ces partis sont aussi hostiles qua la monarchie et a la tranquillitépubli-que. Nous commencerions d'abord par avoir l'anar-chie et l'irréligion, a souffrir ensuite le despotisme étranger, ainsi qu'il arriva au siècle dernier; dès que l'armée piémontaisefut vaincue, l'ltalie et la Foi devinrent le jouet de nos républicains et d'un em-pereur étranger. Deux saints Pontifes, non-seule-mentfurentdépouillésdeleurs domaines temporels : l'un d'eux fut entrainé prisonnier en exil, et l'autre succomba. Au contraire, si les armées de notre Roi triomphent, la monarchie sera sauvée, et, avec elle, la religion. La liberté tempérée par les lois ne pour ra jamais engendrer I'impiété, ni la licence.

Ces considérations doivent exciter tous les bons citoyens a faire tous les efforts possibles pour venir

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en aide a la guerre lombarde. Ces considérations acquerront une plus grande valeur par votre influence ; elle contribuera en même temps a vaincre certaines preoccupations qui pourraient faire faiblir et refroidir l'enthousiasme des peuples.

Une de ces préoccupations, e est la croyance qu'il s'agit d une guerre lointaine, qui n'a aucun intéret pour beaucoup de provinces, comme s'il était possible d'etre tranquille en Piémont sans avoir vaincu en Lombardie.

II faut persuader tout le monde qu'en combattant dans les plaines de la Lombardie on défendra nos villes, nos families, nos propriétés et nos person-nes les plus cbères; paree que l'invasion du Piémont serait inévitable si I'Autrichien parvenait a reprendre ses domaines perdus.

II est inutile de dire quelles violences, quelles absurdités, quelles infamies il commel dans les pays qu'il occupe ; quel manque de respect il a pour les propriétés, pour les personnes et pour les égli-ses ; tout le monde connait ce qu'il vient de faire dans la Lombardie et dans la Vénétie.

J'ai done confiance que vous voudrez bien satis-faire a mon désir, et employer votre grande influence a persuader et a réchauffer vos paroissiens, par vos conseils et vos discours, en faveur d une cause aussi sainte que généreuse.

Je puis vous assurer que vous ferez une chose

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particulièrement agréable au Roi, qui certainement n'oubliera jamais un si grand service,rendu dansles circonstances difficiles oü se trouve notre patrie commune.

J'ai l'honneur, etc., etc.

Votre serviteur très-humble,

Plezza.

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II.

Circulaire du ministre des cultes et de la justice, Urbain Rattazzi, dans laquelle il ordonne aux évêques de se eon-former aux vues, intentions et deliberations du uonverne-ment.

Turin, 23 dccembre 18i8.

Monseigneur,

Dans le cours des graves événements politiques qui, depuis quelque temps, se succèdent parmi nous, la parole zélée des pasteurs préposés au gouvernement de nos diocèses a souvent provo-qué des actes de charité patriotique et de concorde fraternel! e.

En applaudissant aux bonnes et généreuses intentions de ces prélats, je ne puis pas dissimuler l'impression facheuse que j'ai ressentie en lisant dans des écrits, récemment publiés par certains évêques, des tendances a exciter du mépris envers des hommes qui ont mérité de la patrie, et k ren-dre les esprits hostiles a nos libres institutions.

Le gouvernement du Roi ne pouvant, ni ne vou-lant permettre le renouvellement de pareils incon-

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vénients, je manquerais a mon devoir, si je me taisais en cette circonsfance.

J'ai la certitude qu'un simple avertissement, adressé a tous les évêques, suffira pour éviter d'autres motifs de réprimande envers quelques prélats. Je m'adresse done a tous indistinctement, et je leur rappelle qu'ils doivent, dans leurs écrits, leurs circulaires, leurs lettres pastorales, s'abs-tenir de toute expression qui pourrait ölre inter-prétée dune fagon hostile envers des personnes investiesdun caractère politique.

Qu'ils se souviennent aussi, que, lorsqu'ils vou dront s'occuper de politique, ils doivent se con-former aux vues, intentions et déterminations du gouvernement; et qu'au lieu de combattre les li-bres institutions sur lesquelles il est fondé, ils doivent les répandre et les consolider.

j'ai foi dans votre grand zèle et dans l'attache-ment qui lie tous les coeurs aimant notre patrie. Cependantje suis oblige d'ajouter que si, par ba-sard, eet avertissement netait pas suffisant, le gouvernement du Roi est décidé a prendre toutes les mesures, et a employer tous les moyens qui sont en son pouvoir, pour maintenir intacts ses principes, et ales faire respecter par toutle monde.

En attendant, j'ai 1'honneurd'etre etc., etc.

Rattazzi.

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III.

Le marquis Vincent Ricci, ministre des finances, adressait, le décembre 1848, une circulaire aux directeurs des domaines, pour prendre avec la plus grande discrétion con-naissance de tous les Liens de 1'Eglise.

Cette circulaire ressort de la lettre suivante, écrite par im des directeurs du domaine; elle a été publiée dans VArmonia le 22 janvieH 849.

Le ministère des finances ayant intérót a con-naitre exactement la composition des biens en ce moment possédés par les corporations religieuses, par l'économat général, par les évêchés, par les chapitrss, paroisses, succursales et autres établis-sements de celte nature, en vertu d'un ordre du-dit ministère qui m'a été communiqué par TAsienJa générale, je vous prie de vouloir bien me procurer les renseignements les plus exacts et les plus précis, au moyen de tableaux spéciaux, sur la composition desdits biens, sur leurs revenus an-nuels, sur les lieux oii ces biens sont situés.

Le ministre précité tient a ce que ce travail soit exécuté avec la plus grande circonspection, et discrétion, il doit être considéré comme tout a fait con-

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fidentiel, et c'est ainsi que vous aurez a I'entre-prendre.

Je suis certain que vous remplirez cette tache avec précision, et diligence, afin que ce travail offre toutes les indications prescrites, et celles que vous croirez utiles d'y ajouter. J'insiste spéciale-ment pour que vous agissiez avec la plus grande prudence et cèlèritè, le ministère apportant a cette affaire une sollicitde toute spéciale.

A la meme occasion, et d'une maniere entière-ment confidentielle, vous aurez aussi a vous ren-seigner du nombre et de la dimension approximative de toutes les cloches des églises de I'endroit, ainsi que du nombre des ornements sacrés en or et argent, et de tout autre objet précieux, exis-tant dans lesdites églises; vous en donnerez le plus grand détail possible.

Le caractère spécial de cette mission me dispense d'insister sur son accomplissement exact, prudent et réservé.

J'ai la certitude que vous profiterez de cette cir-constance pour justifier la conliance que le gouvernement vous accorde.

Dans l'attente d'une prompte réponse, j'ail'avantage d'etre,etc., etc.

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IV.

Circulaire du 2 juin 1849. adreasée par h garde des Sceaux, M. de Maryherita, aux évêques des Etats Sardes afin de les inviter a ordonner des prières pour le nouveau roi, Victor-Emmanuel II.

Monseigneur,

Rivalisant de piété avec ses ancetres, qui dans toutes leurs actions implorèrent toujours la protection du ciel, S. M. Victor-Emmanuel II, a peine sur le tróne (auquel il arrive par 1'abdication de son auguste père), a eu le désir d'inaugurer son avéne-ment par des prières publiques, dans Ie but d'ob-tenir la force de remplir la très-haute et difficile mission a laquelle il vient d etre appelé par la Providence ; mais les graves complications survenues au commencement du règne de Sa Majesté l'empê-chèrent de donner suite au désir sacré qu'Elle vou-lait accomplir.

Sa Majesté, en donnant a l'Eglise subalpine ce gage de ses sentiments religieux, offre a ses peu-ples une preuve nouvelle de l'amouretdela loyauté de celui qui veille a leurs destinées.

Vous voudrez done bien, Monseigneur, donner suite a ses voeux, selon les rites que vous jugerez les plus convenables. Je ne doute point que Votre

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Excellence, qui imprime tant d eclat a la dignilé épiscopale, aussi bien que le clergé de votre il-lustre diocèse, vous ne coopériez a ce désir avee tout le zèle qui vous caractérise.

Eq récompense de votre pieux concours il arri-vera que la religion, couronnant les voeux du noble prince, répandra sur le Piémont les bénédic-tions célestes, et affermira la concorde civile dont on a si grandement besoin dans les circonstances actuelles. De cette manière, on verra se dévelop-per et se consolider les institutions libérales et les franchises publiques qui nous ont élé octroyées par Charles-Albert le magnanime. Le nouveau roi s'est engagé religieusement a les maintenir intactes et inviolables, pour le plus grand bien de 1'Etat.

Les prières publiques, je l'espère, avec la protection du Ciel, feront disparaitre rapidement le cruel mal dont souffre nolre jeune monarque qui, par le repos momentané qu'il vient de prendre, est heureusement en voie d'une parfaite guérison.

J'ai l'honneur d'être. Monseigneur, etc.

Votre serviteur très-humble, de Margberita.

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V.

Circulaire du ] 3 mai 1851, adressée aux évêquespar M. Gioia, ministre de I' instruction publique.

Le minislre s'attribue la mission dc tliriger l'ensei-gnement thcologique.

Monseigneur,

Les discussions qui ont lieu a la Chambre des dé-putés a l'occasion du budget de l'instruction publique vous auront fait connaïtre l impossibilité de maintenir a la charge de l'Etat les écoles théologi-ques universitaires, dans les provinces, si elles ne se soumettent pas aux régies communes, et si elles ne se tiennent, aulant que possible, dans les colléges auxquels elles doivent être annexées de droit.

A eet effet, il est nécessaire ;

«•

1° Qu'au lieu d'un cours libre et particulier, les professeurs aient a suivre le programme de l'uni-versité, ou celui qui pourrait être spécialement ré-digé a l'usage commun desdites écoles;

2° Que 1 quot;on fixe d'une manière régulière et normale la durée des cours;

3° Que les étudiants, au commencement de cha-

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que année scolaire, aient a se présenter au provi-seur des etudes, en lui prouvant qu'ils ont suivi le cours de philosophie;

4° Qua chaque trimestre, ils aient a retirer du professeur Y admit tat ur muni de sa signature ;

5° Qu'ils aient a subir, a des époques fixées, des examens annuels par leur professeur et par deux. ecclésiastiques nommés par le ministre, et que le résullat de ces examens soit transmis au conseil universitaire;

6° Que des inspecteurs ecclésiastiques, délégués du gouvernement, visitent de temps en temps les-dites écoles en prenant note du degré d'instruction des élèves, de la méthode d'enseignement, des rè-glements, et de ce qui se rapporte a la bonne direction des écoles. Cette inspection se fera avec toute la liberté d'action et les mcmes prérogatives que pour les autres branches d'enseignement.

C'est a ces conditions, et pas autrement, que la Chambre, a la discussion du prochain budget, ap-prouvera la dépense de ces écoles. On obtiendra difficilement que eet enseignement setablisse ail-leurs que dans Fédifice destiné aux écoles laï-ques.

Afin qu'il me soit possible de répondre aux interpellations qui me seront adressées a ce sujet, je vous prie de vouloirbien me faire connaitre si l'ac-complissement de ces dispositions peut avoir plei-

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nement lieu sans difficulté. Car il n'entre pas dans l'inlention du gouvernement de les imposer ; il s'a-git seulement de supprimer dans le budget I'arlicle decette dépense, si lesdites conditions ne viennent pas a être adoptées.

Je vous saurai gré, si vous me transmettez une prompte réponse.

En attendant, etc., etc.

(Signé) Gioia.

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VI.

Circulaire du 11 aoüt 18S1, adres,see par 31. Gioia, ministre de I'instruction publique, aux proviseurs des villes oü existent des écoles de théologie.

Même objet que la circulaire précédente.

Les souverains de la Savoie, voulant procurer au service des églises de leurs États des prötres éminents, qui réunissent en eux-mêmes, a la sainteté de leurs mceurs, une doclrine profonde et uniforme, on érigea a l université de Turin une fa-culté de théologie, composée de plusieurs chaires, et d'un nombreux collége de docteurs. En même temps on créa différentes écoles succursales dans divers colléges de province. Cependant ces écoles, ainsi que les aulres écoles établies hors l'univer-sité, étaient considérées presque comme ses dépendances, et assujetties a des règlements uniformes (règlements annexés aux constitutions de l'univer-sité de Turin, ch. 28, § 1). Tandis que ces règlements ont été jusqua présent observés a l'univer-sitéde Turin, oü les doctrines théologiques ont brillé avec éclat et honneur, dans les écoles de province, au contraire, elles ont été presque tout a fait négli-gées, au grand détriment de ces études.

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En consequence, le ministre de linstruction pu-blique, voulanl rétablir les usages de nos ancêtres, d'accord avec la Chambre des députés, a ordonné et ordonne ce qui suit :

10 Les écoles universitaires de théologie dans les provinces, a l'ouverture de la nouvelle année sco-laire, devront sétablir dans la localité du collége dont clles devront faire partie aux ternies du § 2 du titre 15 des constitutions royales concer-nant l'université de Turin.

Le proviseur de chaque collége provincial y dé-signera une salie pour la cliaire de théologie, et s'il ne s'en trouve pas de disponible dans un collége, il en indiquera une dans un autre endroit, avec l'ap-probation du ministre.

Si des frais d'installation étaient nécessaires, le proviseur s'adressera, sans aucun retard, a l'administration municipale qui aura a y pour-voir.

2° Les professeurs de théologie, dans les provin-ces, devront enseigner les traités ou du moins les matières qui sont enseignées chaque année a l'université. Ces répétitions auront lieu deux fois par jour, selon les prescriptions du ch. 28, § 17 des règlements annexés auxdites constitutions royales. En outre, ils enverront chaque année leurs programmes a l'approbation du conseil supérieur par Fintermédiaire du conseil universitaire, ainsi qu'il

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se pratique jusqu'a présent d'après la loi du 4 octo-bre 1848.

3° Pour la durée de Tenseignement de théologie, pour les jours de fête et les vacances, et pour le règlement des écoles, on suivra les indications du calendrier publié annuellement pour les écoles hors luniversité, selon les dispositions du § 22 du ch. 28 des règlements susdits.

4quot; Aucun étudiant ne sera admis a suivre régu-lièrement le cours de théologie dans les provinces s'il n'a pas suivi celui de philosophic, et n'a pas pris le degré de magister, ou s'il n'a montré au moins ce qu'on lui a appris dans lexamen de promotion, d'après le ch. 12, §§ 2 et 3, et le ch. 29, § '1 desdits règlements.

5° Les étudiants de théologie devront, au commencement de chaque année scolaire, se présenter au proviseur des études, et obtenir a chaque trimestre la signature du professeur a Y admit tat ur qui leur sera délivré a eet effet.

Le proviseur des études est chargé de l'exécu-tion de ces dispositions; il en donnera communication au professeur de théologie, et aux étudiants pour la partie qui les concerne, afin qu'ils s'y conferment respectivement.

On le répète, ces dispositions ne contiennent aucun ordre nouveau; elles remettent seulcment ea

vigueur les anciennes mesures qui ont été jusqu'a

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présent exécutées sans opposition dans l université de Turin, et qui Tont été meme, dans le passé, dans les provinces, au grand avantage de l'État et de l'Église. Par ces motifs, on a raison despérer que, même a présent, elles seront remises en vigueur sans difficulté ni opposition.

Dans le cas oü, contre toute prévision, ces or-donnances remises en vigueur produiraient l'éloi-gnement de la jeunesse de ces écoles légales de théologie, alors on appliquerait nécessairement Varticle 32 des lettres patentes du 23 juillet 1822, ainsi ré-digé ;«Les écoles de théologie, aux frais du gou-« vernement, qui no sont pas frequenties par des sé-« minaristes seront supprimées- »

Vous songerez a donner connaissance de ces dispositions, en temps utile, a ceux qui auront besoin de les counaitre.

Turin. U aout 1831.

GlOIA.

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VII.

Circulaire du 1 ï) juillel 18ü2 adressée, par Ie ministre de l'intérieur, aux intendanls fjënéraux, conlre les prclres qui présentent des pétitions au Parlement, dans un hut opposé au projet de loi sur Ic manage civil.

Turin, IS juillet 18S2.

Le projet de loi sur le mariage, présenté par le gouvernement aux Chambres, sert de prétexte a des troubles dans le pays, particulièremcnt par le moyen de pélitions.

Le droit de pétition, lorsqu'il exprime librement et avec indépendance les voeux et les désirs des populations, lorsqu'il ne s'oppose ni aux libres institutions, ni aux lois, doit étre respecté; mais s'il vise a dérouter l'opinionpubliquepar des intrigues, subterfuges, fraudes, violences, menaces et suppositions insidieuses, ainsi qu'il arrive pour le sus-dit projet de loi, en faisant croire que le gouvernement a des tendances anticatholiques, alors il ne faut pas négliger de recberclier les auteurs de ces menées, leurs fauteurs et leurs complices, pour les dénoncer résolüment au fisc, et les rendre impuis-sants dans leurs vues hostiles.

Le ministère connait jusqu'a quel point on a abusé

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de ce droit de petition pour combattre le gouvernement ; divers curés et vicaires en ont abusé. Le ministère, a ce propos, se croit en devoir d'avertir MM. les intendants généraux, en les invitant a don-ner les instructions nécessaires aux intendants,a ux syndics et autres agents du gouvernement, et a leur recommander la plus grande surveillance au fur et a mesure que de tels méfaits prennent du dévelop-pement; et lorsqu'on y trouve un caractère crimi-nel, on les poursuivra aux termes de la loi, selon le degré de leur importance, en tachant toujours d'être strictement d'accord avec l'autorité judi-ciaire.

Le gouvernement, fermement décidé a prévenir et, au besoin,a réprimer tout acte de nature a trou-bler l'ordre ou a porter au mépris contre les lois, recommande a ses fonctionnaires de Ia prévoyance et de l'énergie.

Le ministère de I'intérieur tient a connaitre mi-nutieusement les actes de cette nature, dès qu'ils out lieu, et réclame de MM. les intendants un rapport qui résumé tous les actes semblables, arrivés dès le jour oü le projet de loi sur le mariage a été présenté a la Chambre des députés.

Le ministre de I'intérieur,

Pernah.

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VIII.

Circulaire du 27 octobre 1833, dans larjuelle le mimstre de l'intérieur attrihue au clergé les troubles survenus par la cherté des vivres dans les deniers jours de 1853.

Le ministère tenait secrète cette circulaire et d'au-tres semblables; on n'a pu obtenir et publier que celle envoyée par les officiers publics.

Intendance de la province de

MM. les syndics n ignorent pas que les partis exaltés s'agitent pour susciter des troubles, et prennent prétexte de la cherté des céréales pour pousser les populations, soit contre le gouvernement, soit contre des monopoleurs ou accapareurs.

Le ministère veut énergiquement réprimer toute tentative de désordre ; mais en même temps il entend óter toute sorte de prétexte a des plaintes, a des démonstrations.

A eet effet, le soussigné prie MM. les syndics de vouloir bien l'informer sans aucun retard et même par des moyens extraordinaires, s'il le faut, des moindres troubles.

Le soussigné recommande aussi a MM. les syn-

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dies des communes oil Ton tient des marchés, de veiller a ce que les principes de liberté commer-ciale adoplés par le gouvernement soient respec-tés, et d'empêcher absolument toute intrigue ten-dant a produire un enchérissement fictif,etde faire de suile arréter quiconque semble suspect dun des délits indiqués aux art. 402 et 405 du Code pénal, et après procés-verbal de le mettre a la disposition de l'autorité judiciaire.

Le ministère sait que dans certaines communes, aux jours de marché, on a répandu le bruit et même affirmé que les achats se feraient pour compte de personnes haut placées dans les conseils du gouvernement. En pareil cas, aussitót après constata-tion, on procédera immédiatement a I'arrestation de ces personnes et a leur dépot entre les mains de l'autorité j udiciaire.

On déploiera aussi la plus grande surveillance sur les individus qui,parleurs propres attributions, out les moyens d'une action facile sur les masses. II arrive que des prêtres, soit de leur propre volonté, soit poussés par autrui, au lieu d'exercer leur ministère de paix et d'amour, se laissent égarer par les passions et parviennentpar des allusions impru-dentes, mal déguisées, et quelquefois par des attaques violentes et directes contre les institutions qui nous régissent, a exciter les esprits, et a occasion-ner de très-graves malheurs.-

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11 importe absolument de ne pas tolérer un pareil état de choses. Les ministres du culte qui, par de semblables procédés, arrêtent la libre action de la loi, doivent être réprimés et punis. En conséquence, MM. les syndics prendront toutes les mesures de surveillance nécessaires pour qu'au besoin, etaprès avoir pris note des discours incriminés, et avoir vé-rifié les faits, ils instruisent le ministère public de ce qui pourra donner lieu a une procédure. Dans des cas d'une extréme gravité, MM. les syndics pourront même ordonner l arrestation.

lis devront, en même temps, m'en informer im-médiatement.

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IX.

Circulaire du minislre de t intérieur, cornle de San Mar lino, adressée aux évéques le 21 octobre 1833.

Le ministre prépare la suppression des ordres religieux.

Turin, 21 octobre 1803.

II faut que le ministre ait sous les yeux l'état nominatif des étrangers qui, membres d'un ordre religieux, font partie de votre couvent.

En conséquence je vous prie de vouloir bien me transmettre eet état, qui devra comprendre et indiquer les noms et prénoms de chacun deux ; le nom qu'il porte en religion ; sa filiation, son ège, son pays, la condition de ses parents, s'il est profes oulaïque, enfin les fonctions qu'il exeree dans votre couvent.

Je suis persuade que vous aurez l'obligeance de m'adresser avec la plus grande promptitude ces renseignements, et que l'état ci-dessus sera rédigé avec exactitude.

Je dois cependant vous prévenir qu'a la moin-dre omission ou manque d'exactitude dans les dé-

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signa tions, le gouvernement se trouverait dans la dure nécessité de faire arrêter et expulser des Etats de Sa Majesté ceux en faveur desquels on aurait eu recours a des réticences; car on pourrait soupgonner que ces réticences puisent leur origine dans des intentions malveillantes.

Je suis, etc., etc.

Le ministre de l'inlérieur, (Signé) Comte de San Martiso.

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X

Circulaire de la ijuesture de Turin conlre les curés.

Queslure de la province de Turin.

Circulaire 8.

Objet: Excitations contre Iegouvernemenl—Répression.

Turin, 27 oclobre 18Ü3.

C est I intention du ministère d'óter aux pertur-bateurs le prétextede troubler de nouveau la tran-quillite publique.

Les partis extremes s'attachent a la cherté du pain pour réussirdans leurs funestes menées.

Le gouvernement reste fidéle aux principes de la liberté commerciale; leur application modérée produira des avantages bien supérieurs a ceux qu ont obtenus les nations qui tiennent encore aux vieilles théories de la protection. Mais le gouvernement veut que Ton surveille avec intelligence les menées de ceux qui, par avidité, tèchenl de faire hausser fictivement le prix des céréales, et. qu après proces-verbal, on les arrête et renvoie a l'autorité judiciaire, comme suspects de délits qualifiés par les articles 401 et 402 du Code pénal.

Ondoitaussi arrêteret remettre a l'autorité ju-

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diciaire tous ceux qui, sous main, ou(cequiest pire) ouvertemenl, font croire qu'ils achètent pour le compte d un des plus hauts fonctionnaires du gouvernement, dans Ie but d elever les prix. De meme il convient de surveiller continuellement et attentwement le c^é, qui jouit de la confiance des populations; il faut veiller a ce qu'il n'abuse point de 1 influence que lui donne l'exercice de son ministère. Lorsque, poussé paria passion, oupar les instigations des partis, il se laisse entrainer a des allusions imprudentes et mal déguisées, ou a des attaques violentes et directes contre le gouvernement et les institutions qui régissent notre pays, il doit être réprimé.

En pareil cas, on prendra note des discours et des fails, et l'on en donnera connaissance au ministère public, pourqu'on ait une base de pour-suite. Des propos plus graves pourront donner lieu a l'arrestation immediate des ministres du culte qui auront dépassé les bornes.

MM. les syndics sont priés de vouloir bien employer leur plus active coopération, afin de ne pas rendre plus difliciles les temps actuels, par la malveillance, par 1 avidité du gain, el par les mé-chantes passions.

L'intendant régent, Gallarini.

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XI.

Circulaire du mini-lire de r/rdce et de justice, M. ürbain Rat-tazzi, adressée aux curés, le 3 novembrc 1853, dans le but de s'emparer des liens fossédés far les paroisses.

7quot;urin, 3 novcmbre 18H3.

De l'étatci-joint, on peut déduire que le revenu de votre paroisse dépasse la somme de mille livres par an.

Le soussigné s'empresse de vous en donner con-nassance pour que vous puissiez, d'après le dccret royal du 6 septerabre dernier, soumetlre au ministère de la justice les observations que vous jugerez convenables dans l'intérét de la paroisse, en les ap-puyant des fails et documents nécessaires.

Comme il est urgent que, sans aucun retard, on exécute le travail ordonné par ledit décret royal, le soussigné vous prévient que, si d'ici a quinze jours vous n'avez pas transmis vos observations, vous passerez pour avoir reconnu exact le contenu du susdit état, que vous voudrez bien lui renvoyer.

Je suis, etc.

Le ministre de gramp;ce et de justice, Rattazzi.

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XII.

Circulaire centre I'allocution prononcée par le S. P. Pie IX dans le consistoire da 22 janvier 1833.

Intendance de la province de

Monsieur Ic syndic,

Dans im consistoire tenu le 22 janvier I8ö5, Sa Sainteté a prononcé une allocution par laquelle sent déclarés nuls et non avenus tous les actes du pou-voir législatif et exécutif, provenant de Ia nouvelle institution politique de notre royaume, et se rap-portant a des matières sur lesquelles la cour de Rome croit avoir une certaine juridiction.

En terminant cette allocution, le Pape menace de frapper de censures ecclésiastiques tous ceuxqui continuent a coopérer a lexecution des actes préci-tés, et tous ceux qui approuvent le projet de loi concernant la suppression de certaines communau-tés religieuses, projet qui vient detre récemment soumis aux discussions des Chambres. Cette menace s'adresse aussi a ceux qui s'occuperont de ce projet de loi, s'il est adopté.

Le gouvernement de Sa Majesté ne craint point

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la publication de ce document. Au contraire, il en a permis la libre introduction dans notre royaume ; mais, en dehors de cela,il ne peut pas permettre que des ecclésiastiques, quels qu'ils soient, officiellement ou semi-officiellement, publient l'allocution ou Ie monitoire dont il s'agit, sous la forme de lettres pastorales, d'instruction, d'explication des Évangiles, ou de toute autre manière, ni qu'ils y fassent allusion directe ou indirecte pour critiquer les lois ou les pouvoirs de l'Élat.

En conséquence, par ordre positif du gouvernement, je vous prie. Monsieur le syndic, de vouloir bien prendre vos mesures pour que vous soyez promptementinformési desemblablesinconvénients avaient lieu dans votre commune, et, cela arrivant, vous tücherez de rempêcher; si vous n'y parvenez pas, vous devrez immédiatement dénoncer au juge de votre (mandement) district l'auteur de la publication ou des allusions dont je viens de vous parler; vous m'en donnerez en même temps connaissance par un rapport détaillé, afin que l'on puisse pour-suivre selon les lois,

Veuillez bien vous donner la peine de m'accuser réception de cette circulaire.

(Signé) L'intendant

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xm.

Circulaire adressee aux évêyues des provinces lonibardes, par le gouverneur Vigliani.

Dans cette lettre, écrite durant la campagne d'Italie, les promesses et les avances ne sont pas ména-gées au clergé de la Lombardie.

Milan, 22 juin i8ö9.

Monseigneur,

Dès cpie j'eus l'honneur d'etre appelé par Sa Ma-jesté au gouvernement do ces provinces, jc compris de suite le besoin de m'adresser au zèle évangéli-que et patriotique de l'épiscopat lombard, en lui faisant connaitre le caractère et la portee du concours que le gouvernement du Roi lui demande; mais la multiplicité et la difficulté des affaires qui se présentèrent a mon entree en fonctions, y mirent obstacle. Aujourd'hui encore, je ne puis que m'ex-pliquer sommairement, 'n'ayant pas le temps de trailer les choses a fond.

II est superflu que je vous entretienne des traditions de la maison royale de Savoie en faveur du

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clergé. Elle s'est distinguée en tout temps par la protection éclairée accordée aux précieux intéréts de la religion et de Ia morale. Je vous dirai seule-ment que Victor-Emmanuel II suivra en tout point les exemples de sa dynastie, et que son gouvernement a toujours professé et professera toujours le plus profond respect envers l'Église, dont il soutiendra les véritables droits «vee attention et désin-téressement. J'ai dit désintèressement, afin que par eet te expression vous reconnaissiez la difference ent re les relations que le gouvernement du Roi entend avoir avec le clergè, et celles que le clergé entretenait avec un gouvernement qui exergait sur l'Église un pouvoir que l'on pouvait qualifier de despotique, en Vobligeanl toujours a suivre sa politique.

Le gouvernement autricliien, par une rapidité prodigieuse d'événements, a disparu de nos provin-ces, et vous avez dü reconnaitre dans ce fait le doigt de la Providence. Cette pensée me fait croire que vous considérerez la cause nationale, si visi-blement bénie par Dieu, comme la cause de la justice ; et que vous en serez les défenseurs aussi puis-sants qu'efficaces. II importe que cela soit connupar les populations; il importe qu'elles sachent que leurs vceux,si anciens, étaient partagés par leurs pasteurs.

11 importe que, dans la manifestation de ces sentiments nationaux, le peuple veie a sa tête ses chefs

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religieus. En conséquence, il en résultera le double avantage de retirer d'un cóté un plus grand respect pour la religion, comme protectrice du pro-grès de la civilisation, et de l'autre cóté une plus grande affirmation du sentiment national par la puissance de la sanction religieuse.

Je suis certain que vous voudrez bien expliquer, par un mandement, a votre clergé et au peuple, l'immense avantage d'avoir été délivré de la domination étrangere, et quels sont les devoirs du clergé et du peuple envers le nouveau gouvernement national dont ils viennent d'etre si heureuse— ment pourvus.

En même temps vous devrez prendre des mesu-res afin que, suivant la pratique constante établie dans les Etats catholiques, on introduise dans votre diocèse les prières pour le Roi, d'après les régies de la liturgie, et que l'on associé a ces prières celles pour le triomphe des armées alliées pendant la durée de la guerre de l'indépendance, dont le résultat décidera du sort de la patrie et de la paix européenne.

Comme aux prières il convient d'unir Taction, vous voudrez bien par votre parole recommander la levée dernièrement ordonnée par le décret royal du 17 juin ISSO. Car il est de la plus grande importance que les ministres de la religion appuient, de leur respectable voix, 1 elan de la courageuse

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jeunesse italienne, qui s'efforce de délivrer la patrie de l'injuste domination étrangère.

Yous ferez aussi comprendre au peuple Timmense bienfait qui a été apporté a l'Italie et surtout aux provinces lombardes par le très-grand empereur desFrangais, et par son invincible armée, qui sont venus concourir a Faffermissement de notre déli-vrance. Vous leur expliquerez la nécessité de dé-montrer, par tous les égards possibles, leur reconnaissance envers ces généreux libérateurs. Le clergé doit, par sa parole et son exemple, provoquer et diriger ces sortes de démonstrations.

J'ai conQance que le clergé lombard voudra bien soutenir la réputation de prudence, de sagesse et de dévotion a la cause nationale dont il a la réputation, et qui contribue a laugmentation du respect et de l'amour que Ton a pour ses vertus religieuses et civiques.

Je serai heureux d'etre l'interprète de tout cela auprèsdu gouvernement; mais j'aurai le regret de recourir a des mesures rigoureuses et sévères, si l épiscopat et le clergé s'éloignent de la conduite et du concours que Ton demande au nom du Roi, et qui doivent être adoptés loyalement par tous ceux qui agissent au nom de Dieu et de la religion.

Agréez, etc., etc.

Le gouverneur de la Lombardie,

VlGLlANI.

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XIV.

Lettre adressée par M. Vigliani, gouverneur de la Lomhar die, a Mgr Caccia, vicaire capitulaire de Milan, pour le con-traindre a faire illuminer les édifices religieux.

Jfilan. 22 seplembre 1859.

On fait courir le bruit que I on ne veut pas illuminer demain le palais de 1 archevéché, ni l'église mé-tropolitaine, ni dautres édifices sacrés, dont les administrateurs dependent de votre cure; si une pareille chose arrivait, il en résulterait une très-vive agitation, et l'crdre public s'en ressentirait tres-gravement. Le respect duau clergé serait méme compromis.

Le gouvernement du Roi pourvoira a la slireté et aux droits de toutes les classes de citoyens; mais en meme temps, il empéchera tout ce qui peut oc-casionner du désordre, et servir do prétexte a des manifestations turbulentes contre des actes de nature hostile a la cause nationale.

Je suis certain que vous comprendrez i'impor-tance de ces considérations, et voudrez bien m'ap-poiter le concours de votre autorité dans une si grave circonstance. En conséquence, je vous invite

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a donner vos ordres pour que demain lesdits édifi-ces, etles autresqui, directement ou indirectement, sont de votre dépendance, soient illuminés selon l'usage, ainsi qu'ils l'ont été précédemment pour les fêtes publiques.

J'espère que vos ordres seront exécutés; mais s'ils ne letaient pas, les édifices sacrés qui ne se trouveraient pas illumines le seront immédiatement par le soin du gouvernement. Les curés, les mar-guilliers et les administrateurs que ce soin regarde n'auront qu a attribuer a eux-mêmes les suites aux-quelles ils s'exposeraient par leur provocation si évidente, en troublant la tranquillité publique.

Veuillez bien agréer, etc.

Le gouverneur, VlGIlANl.

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XV.

Extrait d'une circulaire adressée par le mini sire de l'intérieur, M. Marco Minghelti, aux syndics et autres autorités communale,': du royaume, en date C mai 1861, a l'occasion de la fête nationale de F Unité italienne.

II est recommandé dans cette circulaire d'engager le clergéa se soulever contre les instructions des évêques.

... Vous aurez a vous mettre d'accord avec l'au-torité gouverncmentale pour tout ce qui regarde cette fète. Ensuite, vous inviterez avec courtoisie rautorité ecclésiastiquea vouloir bien faire célébrer, d'après le rit religieus, le grand événement qui fait de tous les peuples d'ltalie une seule familie sous 1'empircdela monarchie const itutionnelle de Victor-Emmanuel II, et de ses descendants.

Le gouvernement est persuadé que tous les évêques et curés se prêteront de bon gré a cette invitation ; dans ce cas on célébrera la föte religieuse par une messe et par le chant de l'hymne grégo-rien. Cepen(lant,si 1'autorité ecclésiastique juge a propos de ne pas y adhérer, le gouvernement du Hoi, tont en déplorant l'illusion qui aveugle quel-ques-uns, veut que l'on respecte scrupuleusement

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les sentiments de leurs consciences. Vous n'insiste-rez done pas pour les y contraindre. Néanmoins, s il existe dans votre commune une église patronnée par la municipalité, et si on rencontre un prêtre dispose a celebrer cette solennité, vous en profiterez pour suppleer au manque d1 autorisation de la part de F autorité ecclésiastique.

I

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XVI.

Circulaire du minisire de grdce, de Justice et des cultes, M. Miglietti, adressée aux archevêijues, éviques et vicaires capitulaires du royaume italien, en date du oclohre 18G1.

Le ton comminatoire de eet te leltre, les pensées quelle exprime indiquent l'attitude prise par le gouvernement vis-a-vis de l'Eglise catholique.

Dans le court espace de deux ans, une série d'événements prodigieux a reconstitué Ia nation italienne. Elle a pu facilement revendiquer et affirmer, en face du monde entier, ses droits imprescriptibles. Elle a réussi a rendre uni ce royaume d'Italie, fondé par la volontó nationale, exprimée de la manière la plus solennelle. Déja ce royaume, qui a été reconnu par les peuples, par les gouvernements les plus puissants et les plus civilises, fonde sa force sur les principes suprêmes de la justice, de la morale, et sur les grands intéréts de la civilisation.

Les populations émues par Jes événements out reconnu l'intervention de la Providence, et tout en acquérant la certitude de la véritable résurrection italienne, elles s'étonnent et s'indignent de tout ce

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qui s'oppose dune manière quelconque aux voeux de la nation.

Malheureusement, il est arrivé que, dans plu-sieurs endroits du royaume, un nombre considerable de membres du clergé, même du plus haut rang, au lieu de partager ces sentiments et de se soumettre au moins a ce changement de choses sa-luépartousavectant d'unanimité, d'entbousiasme, combattent ouvertement le gouvernement et ses lois. II en résulte qu'ils veulent faire croire que eet état de choses est en contradiction avec les doctrines et les intéréts de l'Egliso catholique. En effet, il est pénible de l'avouer, mais il faut bien le dire, dans certains endroits on a publié des encycliques et des lettres pastorales tendant amettre en doute, a controverser même les principes sur lesquels repose le gouvernement national. On a qualifié d'impiété, d'iniquité etd'hostilité envers la religion et l'Eglise beaucoup de lois promulguées en vertu des principes toujours suivis par le pouvoir civil. Ailleurs on a fait circuler des instructions de nature a troubler la conscience de ceux qui, en leur qualité de fonctionnaires, de soldats, de citoyens, ont, d'une manière quelconque, pris part au grand mouvement national. Ailleurs, on a refusé les pieux suffrages de la religion aux morts dans la guerre de l'indépendance, et aux citoyens qui avaient bien mérité de la patrie, ou I on a interdit les rits

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sacrés a l'occasion des solennités nationales. Ail-leurs on a eu recours aux mesures les plus sé-vères conlre des prêtres qui n'hésitaient pas a respecter l'autorité civile, en reconnaissant ouver-lement le principe de la séparalion entre les droits de l'Eglise et les droits de 1'Etat. Ailleurs, du haut de la chaire sacrée, on a osé injurier l'auguste per-sonne du Roi, prêcher le mépris et la désobéissance aux lois, convertissant ainsi le temple du Seigneur en un conciiiabule de machinations contre l'ordre public. Ailleurs, on a refusé le saint livre des Evan-giles, sur lequel les soldats de la nation avaient a prêter serment de fidélité au Roi et aux lois.

Nous ne parions pas des localités oü Ton a vu des ministres du Dieu de la paix arborer l etendard de la rédemption en se mettant a la tête des pillards et des brigands.

Une semblable attitude, prise dans plusieurs localités par le clergé, a vivement irrité le sentiment populaire, blessé aussi par la conduite de plusieurs hauts fouctionnaires ecclésiastiques qui, au lieu d'interposer l'aulorité révérée de leur ministère dans un but de conciliation et de paix, I'ont em-ployée a provbquer des perturbations et des dissen-timents. Tout eet ensemble a fait croire généra-lement que le gouvernement national se trouve ouverlement ou véritablement combattu par une grande partie du clergé, et cette croyance, exagé-

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ree par le trouble des opinions et par l'effervescence des passions, pourra devenir très-nuisible a l'Eglise et a l'Etat, provoquer et appuyer de coupables machinations, donner prétexte a des projets insensés, paree que cette croyance est une menace continuelle de perturbation de la tranquillité publique.

Ce deplorable état de clioses ne peut ni ne dolt durer, la conscience universelle répugne a l'idée d'une dissidence et d un combat entre le sentiment religieux et le sentiment national. D'ailleurs on ne peut pas concevoir qu'une nation soit condamnée a opter entre le don leplus précieux de la Providence et le vceu le plus légitime de la nature, entre la conservation de la foi religieuse et l'indépendance et la liberté de la patrie.

Vu l'expression de la volonté nationale, pronon-cée avec tant de solennité et de concorde, vu les lois qui, se basant sur cette volonté, ont constitué le nouveau royaume, le clergé italiën ne peut pas se soustraire au devoir de reconnaitre le présent ordre de cboses et a en accepter les consequences. Les devoirs qui bent toutes les classes de citoyens l'y obligent. Le clergé ne peut pas s'y soustraire par respect pour les principes mémes que l'Eglise a constamment admis et pratiqués.

En effet, l'Eglise, afin de ne pas se mettre en contradiction avec les lois de la Providence, qui ay ant créé les hommes et les sociétés capables de se per-

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fectionner, leur ont imposé Ie changement et le progrès, l'Eglise, dans sa conduite extérieure, a toujours tenu compte des événements, a suivi avec une admirable prudence les vicissitudes de la vie sociale, se conformant dans le cours des temps et dans les diverses contrées a toute espèce de forme de gouvernement, a condition que le pouvoir civil la laissAtlibrede-remplir sa mission toute spirituelle et tendant vers un but en dehors du cercle des intéréts terrestres.

Or, pourquoi dans notre temps et en Italië, l'Eglise pourrait-elle suivre d'autres errements? Pourquoi l'Eglise devrait-elle trouver contraire a ses principes, a ses intéréts, le gouvernement que les Italiens se sont donné, puisque ses principes et ses intéréts ne peuvent étre que spirituels, et pour cette raison, ils doivent se trouver en harmonie avec les principes et les intéréts de justice, de morale et d'ordre auxquels les Italiens ont voulu satisfaire et qu'ils ont voulu consolider plus efïicacement sur les bases de leur nouveau gouvernement? Pourquoi l'Eglise refuserait-elle au gouvernement national l'adhésion et le respect qu'elle n a pas hésité de don-ner a tons les précédents gouvernements de la Pé-ninsule, méme a ceux qui se montrèrent les moins disposés a lui garantir ses légitimes franchises?

Le gouvernement du Roi a la conscience d'avoir toujours respecté l'autorité spirituelle de l'Eglise, et

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d'en avoir assuré le libre exei cice, même lorsqu'il est arrivé a certains ecclésiastiques d'abuser de cette autorité avec de mauvaises intentions, et de fagon a provoquer le juste ressentiment des populations. Le gouvernement n'a jamais fait de distinction entre le clergé et la généralité des citoyens; il n'a impose au clergé aucun devoir spécial, il ne lui a de-mandé que l'observancedesknsqui fixent les droits et devoirs tant du clergé que de la généralité des citoyens, en leur assurant la jouissance des bien-faits de la société.

Si des ordres et des décrets ont pu faire tort a des intéréts matériels (non pas spirituels) de certai-nes corporations et de certains ecclésiastiques, le gouvernement a dü céder a des nécessités trés— urgentes, et en mème temps juridiques et économi-ques; il Ta fait. en vertu des prérogatives, qui n'ont jamais été contestées au pouvoir civil, et qui ont été exercées dans tous les Etats catholiques, suivant les conditions particulières des temps.

Mais en promulguant ces ordres et ces décrets, il y a apporté toute la modération et tous les égards possibles.

Le gouvernement et avec lui la nation désirent chaleureusement et sincèrement voir arriver le plus lót possible le jour oü sera fixée entièrement la dé-limitation entre les droits du pouvoir ecclésiastique et du pouvoir civil, afin qu'aprèscette séparation de

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droits déterminée rigoureusement, l'Eglise puisse jouir de son entière liberté dans I'ordre spirituel et dans la direction des consciences des fidèies; afin aussi que, de son cóté^'Etat puisse s'arrêter devant le vestibule du sanctuaire, avec la certitude qu'au dela il n'a rien a faire, paree que tout intérét mondain et matériel en est exclu. Mais pour queceuceit puisse être accompli, il faut que l'Eglise renonce a tout pouvoir temporel et s'abstienne de toute immixtion dans les affaires de l'Etat, d'après cette expression des Livres saints, quelle home tous ses soms aux intéréts du royaume qui riest pas de ee monde.

Cependant le gouvernement ne peut pas voir avec indifférence un état de choses qui blesse le sentiment national, agite et irrite les opinions, trouble la paix publique et peut donner lieu a de plus grands désordres; d'ailleurs le gouvernement est décidé, non-seulement a récuser toute responsabilité si de funestes luttes venaient a produire de malheureuses conséquences, mais il est aussi délerminé a employer tous les moyens pour faire cesser un pareii état de choses.

En conséquence, le soussigné, qui est chargé du ministère des affaires ecclésiastiques, trouve conve-nable de s'adresser a MM. les archevêques, évêques et vicaires capitulaires du royaume, faisant appel, non-seulement a leurs sentiments de citoyens et d'Italiens, mais aussi a leur zèle pour les véri-

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tables intéréts de la religion et de l'Eglise.

Que les hauls fonctionnairesecclésiastiques veuil-lent bien considérer que le clergé, en se séparant de la nation eten la contrariant dans ses voeux les plus spontanés, et les plus légitimes, peut compro-mettre, au risque de sa dignité et de sa sureté, Ie saint dépot des dogmes, de la morale et des moeurs; dépot que le clergé est chargé de conserver intact. Qu'ils veuillent bien faire attention qu'on pourrait accuser le clergé de vouloir songer exclusivement a tout ce qui ne mène point au royaume de Dieu, s'il venait a s'occuper du royaume de cette terre,

Qu'ils veuillent bien considérer si le gouvernement national n'a pas le strict droit d'exiger que le clergé le respecte dans ses principes, obéisse a ses lois. Comme le gouvernement assure au clergé le libre exercice de ses fonctions, par Ia méme rai-son il a le droit et le devoir de préserver les populations des débordements du clergé dans l'exer-cice de ces mémes fonctions.

Le soussigné est convaincu que MM. les archevê-ques, évêques et vicaires capitulaires du royaume prendron! on considération sérieuse l'exposé ci-dessus, et voudront suivre les infaillibles principes dont ils doivent se servir comme règle de leur con- • duite, principes qu'ils doivent comprendre de la même fagon qu'ils furent compris a l'époque la plus resplendissante de l'Eglise, et professés par les

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illustres et saints pcrsonnages qui sont encore vé-nérés comme les plus siirs témoins de la tradition catholique.

Enfin, le soussigné ne saurait s'abstenir de déclarer que le gouvernement, tout en étant decide a conserver a l'Eglise toute sa liberté legitime dans l'ordre spirituel, suivant les lois en vigueur, et a l'élargir même lorsque les conditions voulues se-ront vérifiées, est en même temps décidé a ne pas souffrirque le clergé, quel qu'en soit le rang, commette des actes de nature a désavouer le gouvernement national, et a exciter l'opinion au mépris et a la transgression des lois du royaume, ou a porter du trouble d'une manière quelconque dans l'ordre public.

Le soussigné déclare aussi que, si quelque ecclé-siastique voulait se servir d'un prétexte religieus pour exciter les populations et diffamer les institutions de l'Etat, alors le gouvernement se verrait obligé de recourir aux mesures les plus sévères.

Le soussigné a pleine confiance dans la prudence des hautsfonctionnaires ecclésiastiques du royaume. lis Aroudront bien fermement donner au clergé de leur diocèse des instructions capables de faire cesser des inconvénients aussi regrettables, et dis-siper la malheureuse croyance qu'une grande par-tie du clergé, ouvertement et secrètement, combat le gouvernement national. II est hors de doute qu a

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aucune autre époque, l'accord entre la société civile et religieuse, pour le maintien des grands principes de justice, d'ordre et de moralité, n'a été plus nécessaire que de nos jours, ou les générations présentes assistent a des changements si rapides, si grands, si singuliers.

Si eet accord était rompu, les conséquences de cette0 rupture seraient d'une extréme gravité, et peut-être irréparables. La responsabilité la plus terrible pèserait sur ceux qui en auraient été la cause. Le gouvernement du Roi maintient et main-tiendra de son cóté eet accord salutaire.

C'est a l'autorité ecclésiastique d'y concourir par sa sagesse et avec la promptitude exigée par la gravité des circonstances, et par la condition des temps.

(Signé) Miglietti.

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XV!!.

Ex tra it d'une circulaire de M. Raphael Conforti, garde des Sceaux, mini sire de la justice, etc., imilant les procureurs (jénéraux du royaume a surveiller le clergé.

Voici le chapitre de la lettre ministérielle du 19 avril 1862, concernant le clergé.

... MM. les procureurs généraux, tenant compte des circonstances actuelles, devront surveiller la conduite du clergé, en réprimant les menées contre l'ordre public et les excitations au mépris des lois du royaume, sans jamais différer de leur appliquer promptement les dispositions de la loi. MM. les procureurs généraux devront assurer au clergé sapleine liberie dans l'ordre spirituel; mais empécheren même temps que Ton n'abusede cettc liberté au détriment de la liberté de tous et au mépris des institutions nationales. lis accorderont la protection du gouver-nementaux prétres qui, se sou venant d'etre citoyens et Italiens, reconnaissent que le tnomphe de la cause nationale ne fait non-seulement aucun tort aux véritables intéréts de la religion, mais qu'il en augmente le respect et la dignité, en éloignant d'elle toutes les préoccupations mondaines.

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XVIII.

Circulaire du 12 mai 1SG2, par laquelle un préfet, en vcrtu d'une instruction ministérielle, ordonne aux syndics de s'op-poser a ce que le der gé envoie des adresses au Souverain Pon life.

Monsieur, «

Je viens d'apprendre que Monseigneur leveque de *** a lintention de faire souscrire par le clergé de son diocèse une adresse au Pape, en le priant de ne pas renoncer a son pouvoir tempore!.

Comme il ne serail pas diflicilc d'obtenir, par surprise ou par des insinuations captieuses,la signature de quelque prêtre, je trouve convenable de vous en avertir afin que vous employiez votre surveillance, et tachiez avec la plus grande discretion d'éventer une intrigue que Ton veut ourdir contre les vceux de toute la nation.

Le Préfet, ***«

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Seconde instruction minislérielle du garde des Sceaux ministre de la justice, M. Raphael Con forti, ordonnant aux procureurs (jénéraux auprès les cours suprêmes (1) et d'appel du, rotjaume de poursuivre en masse tout le der gé devant les tribunaux.

Turin, öjuillct I8G2.

La première fois que j'ai eu l'honneur d'adresser la parole a MM. les procureurs généraux auprès des cours suprêmes et d appel du royaume, par ma circulaire du 19 avril dernier, j'ai appelé leur attention sur les circonstances actuelles, afin de surveiller la conduite du clergé et den réprimer les excès, tout en lui laissant son entière liberie dans l'ordre spirituel; mais en Tempèchant en même temps d'en abuser, au détriment de tous, et au mépris des institutions nationales. Des événements très-récents constatent qu'une partie de l'épiscopat et du clergé s'obtine a se montrer hostile au gouvernement natinoal, eta compromettre ainsi l'ordre public. Ces événements m'obligent a affirmer et arenouveler mes recommandations.

(1) On sait que dans l'Italie unifiéc il y a trois cours de cassation. Milan, Naples et Palerme.

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II y a eu desprélats, qui, a l'occasion de la fête nationale, se sont refusés a consacrer, par les rits religieux, cette solennité civile, si sympa-thique avec populations, lis s'y sont refusés sous le prétexte qu'une loi spéciale ne le prescrit pas. Ils ent ajouté a leur refus des peines et des censures ecclésiastiques contre des curés et des prêtres qui ont célébré religieusement cette solennité. II y a eu d'autres prélats qui, par des déclarations indues, ou par des allégations plus inconvenantes encore, ont pris part a I'adresse rédigée par l'épis-copat au Pape; adresse dans laquelle on blesse, avec une audace hors d'exemple, le droit national en s'ingérant dans la juridiclion civile. Les repré-tants de la nation ont déja dignement et solennel-lement protesté contre cct acte. lln'est pasdouteux que la cour de Rome, en continuant a confondre ce que la constitution de l'Eglise elle-mêtne distingue essentiellement, veuille imposer a tout le clergé d'adhéror a cette adresse essentiellement politique, qui n'a de rapport ni aux dogmes, ni a la discipline de l'Eglise. Cette adresse, qui s'appuie sur un besoin mal défini, est contraire aux traditions des siècles les plus illustres de l'histoire de l'Eglise; elle trouve son appui dans la parolede cerlains prélals, pour la plus grande partie étran-gers et donl la mission est de s'occuper exclusive-ment de la direction de l'Eglise de Dieu.

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II est cependant juste de dire que I'attitude du plus grand nombre des évêques et des prêtres forme un contraste frappant a ces excès. En effet, ces prélats soutiennent que l'Eglise doit se renfer-mer dans ses limites spirituelles; qu'il faut respecter les lois du royaume ; qu'il convient de recon-naitre que ces lois garantissent la liberté dont ils ont besoin pour accomplir les devoirs de leur ministère. Aussi ils se montrent sévères observa-teurs de leurs devoirs comme ecclésiastiques et comme citoyens. Cette attitude de leur part détruit les calomnies inventées par l'esprit de parti, qui voudrait faire croire que les franchises de l'Eglise sont supprimées dans le royaume d'Italie.

Ces faits et d'autres encore, bien que moins graves, prouvent sufiisamment le mauvais vouloir d'une partie du clergé, el jettent le trouble dans les consciences en même temps qu'ils irritent le sentiment national. Le gouvernement a du songer a leur prompte répression.

Les lois existantes, rigoureusement appliquées, suffiront au besoin, et s'il y a lieu le Parlement et le gouvernement en promulgueraient de nouvelles sur tout ce qui concerne notre régime politique et la süreté de l'ordre public. En attendant, il faut pour le moment exécuter rigoureusement et avec impartialité les lois existantes, afin de prouver évidemment que le gouvernement ne manque pas

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de moyens ponr atteindre et réprimer de pareils excès, sans dépasser les limites des institutions qui protégent la liberté de toutes les classes de citoyens. Par ces considérations j'ai jugé a propos de faire un appel nouveau au zèle efficace et k lenergie prudente de MM. les procureurs généraux auprès des cours suprêmes et d'appel, dontje me promets le plus fidéle concours dans une affaire aussi importante, lis devront done survciller atten-tivement tous les actes ècrits ou paroles du clergé, ea ce qui peut outrepasser les limites de leurs fonc-tions spirituelles, par des déclarations de principes et de sentiments hostiles au gouvernement national , et lorsqu'ils en auront une connaissance positive, ils devront les poursuivre régulièrement et Sans aucun délai; ils n'auront pas besoin pour cela de demander des instructions au pouvoir exécutif, les lois existantes doivent régler leur conduite. Le gouvernement n'exige que l'application des lois en dehors de toute question d'opportunité et de convenance. Qu'ils veillent, aussitót que la procédure sera commencée, a la mener régulièrement et avec promptitude, afin que la répression suive immédiatement l'abus, et paraisse justifiée par l'urgente nécessité de garantir l'ordre public. Que MM. les procureurs généraux, ne cessent jamais de soutenir et de protéger les prêtres qui, respectables par leurs moeurs et par l'exact ac-

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complissement de leurs devoirs, s'altirent des peines et des censures de la part de leurs supérieurs ecclésiastiques, pour avoir montré du dé-vouement envers le gouvernement national et avoir rempli leurs devoirs decitoyens et d'Italiens.

MM. les procureurs généraux auprès des cours suprêmes et d'appel voudront bien donner aux officiers du ministère public, dépendants d'eux, des instructions analogues aux prescriptions ci-dessus.

Les garde des Sceaux, ministre-secrétaire d'Etat de grace, de justice et des cultes.

Raphael Conforti.

Les deux instructions ministérielles du garde des sceaux, en date du 19 avril et du 3 juillet 18G2, distinguent deux clergés en Italië, le clergé de Pie IX et le clergé de la Revolution.

Au premier, le ministre distribue des procés, des amendes, de la prison ; envers le second il est prodigue des caresses, de récompenses. 11 réprime el frappe Tun, il assiste et protégé l'autre.

M. Conforti se réjonit un peu vite de sessuccès, en oubliant que dans toutes les persécutions de l'E-glise l'on vit des parjures, des traitres qui cédèrent a la force et adorèrent le veau d'or.

Ailleurs, le ministre incrimine « quelques pré-

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iats, pom- avoir pris part avant tout le monde, par des déclarations inconvenantes, et même par des adhésions plus inconvenantes encore,a une adresse del'épiscopat au Souverain Pontife, adresse éminem-ment offensante pour le droit national. »

Le mot « quelques » n'est pas exact, il fallait dire que la presque généralité des prélats prirent part a cette démonstration.

D'après VArmonia, ont adhéré a cette adresse ;

6 Évêques de la province ecclésiastique de Turin. [Armonia 6 juin, n° 131).

61 Évêques du royaume de Naples.

[Armonia id.).

10 Évêques de la province de I'Ombrie [Armonia 7 juin, nquot; 1 32).

4 Évêques de la province de Yerceil.

[Armonia 28 juin, n0 148).

18 Évêques des Marches.

[Armonia 6 julliet, n° 155).

Enajoutant levêque dePignerol, on trouve, sans mentionner les autres, l'adhésion de cent évêques.

Si tous ses prélats sont coupables, pourquoi M. Conforti ne les traduit-il pas en justice?

Si, au contraire, ils sont innocents, pourquoi les accuse-t-il et invite-t-il la magistrature a les pour-suivre et a les frapper ?

Le député Musolino, le 18 juin, disait a la Cham-bre en parlant de l'Eglise en Italië : « Quant a Tin-

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dépendance du clergé, e est une hérésie politique que nous devons repousser. ygt;[Alti Ü/Jiciali, nquot; 658, p. 2542).

Le député Ricciardi déclarait le 27 juin : « Lors-que vous venez me parler de l'Eglise libre dans l'Elat libre, vous me faites rire. »

Les circulaires du garde des Sceaux Conforti prouvent que ces députés avaient l'un et l'autre rai-son.

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XX

jExtrait de la circulaire du 23 décembre 18(12, adressêe aux Préfets par le minislre de l'intérieur, M. Ubaldino Peruzzi, contre les étahlissemenls religieux.

Le lcr janvier 18G3, par la mise a exécution de la loi du 3 aoüt 1862, relativeruent aux établisse-ments pieux, l'unification de nos lois aura fait un pas de plus.

Je juge nécessaire d'appeler l'attention de MM. les préfets sur rimportance de cette loi; des préfets surtout qui administrent les provinces oil lapplica-tion des nouveaux principes de la loi modifiera profondément les rapports qui, jusqu'a présent, ont existé entre Ie gouvernement et les nombreux établissements dont notre pays est justement fier.

Je sais parfaitement que, sous le rapport de lan-cienneté et de la nchesse, nos établissements pieux nont rien a envier aux nations les plus civi-lisées ; je sais également que plusieurs des institutions de bienfaisance demeurées célèbres, nous doivent leur origine et c'est de nous que les étran-gers les ont prises ; je sais qu'il existe dans diverses

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parties de l'Italie beaucoup de ces institutions eta-blies par la sagesse de nos ancêtres, avec le concours pieux de nobles citoyens, et, qu'étant sage-ment dirigées. elles n'ont pas besoin detre mo-difiées.

Cependant je n'ignore pas que de semblables institutions sonttombées en décadence sousla pres-sion qu'elles ont subie de la part des mauvaisgou-vernements, ou qu'elles ont été déviées du but bienfaisant de leur origine pour servir a avantager des castes qui soutiennent le gouvernement. Ail-leurs, ces institutions, confides a des corporations intéressées a entraver le progrès, sont devenues des instruments d'hypocrisie et d'ignorance.

Ailleurs, enfin, par manque d'impulsion éclairée, lesrevenus des institutions pieusesont été employés a exciter la paresse et le relachement des devoirs de familie, et a d'autres emplois encore plus détes-tables.

MM. les préfets auront soin de faire en sorte que, salon les roglcmcnts, toutes les institutions qui ont le caractère d'établissements pieux soient portées a la connaissance des autorités communales, afin que les électionsdes établissements de charité aient lieu sérieusement et avec promptitude; ils devront veiller a ce que, par des prétextes spécieux ou par de feintes réticences, on n'en diffère l'applica-tion des règlements; enfin, il faudra déployer

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l'activilé la plus vigilante pour faire entrer tout de suite dans Texercice de leurs attributions les dé-putations provinciales partout oil elles existent en vertu de la loi.

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XXI.

Circulaire du procureur général Feretti en faveur des prétret rebelles. — 16 janvier 1863.

M. Pisanelli avait promis a la Chambre de proté-ger le clergé en rébellion contre l'autorité des évê-ques. Déja des procés avaient été intentés contre les évêques et les vicaires capitulaires qui s'étaient permis d'exécuter les provisions pontificales (prov-vedimenti Pontificii) contre le clergé insoumis. La circulaire suivante, reproduite par la Lombar die, journal officiel, fait connaftre in extenso de quoi il s'agit.

Turin, 16 janvier 1863.

Le bruit court qu'une encyclique pontificale a été adresséeatous lesOrdinaires d'Italie, en leur imposant d'óter ou de refuser la patente de confession a tous les prétres qui ont souscrit a Tadresse très-connue du professeur abbé Charles Passaglia au Saint-Père.

Le soussigné invite MM. les procureurs du roi a donner les instructions convenables auxjugesde paix, afin que dans les cas oü cette encyclique vien-drait a être introduite d'une manière quelconque

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dans le royaume, ou quelley serait mise a exécu-tion, on puisse poursuivre lescoupables, aux termes de l'article 470 du Code pénal. Ce même article est compris parmiceuxquifurent aussi publiés dans les provinces du royaume ou le Code susdit n'est pas encore en vigueur.

Le procureur général, Feretii.

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XXII

Circulaire du garde des Sceaux, M. Pisanelli, en date du • 4 janvier 1863.

Le ministre cherche des abonnements en faveur dun journal hostile a la cause pontificale, cornme 11 résulte de la lelt re suivanle, adressée par le légat et juge apostolique de la monarchie de Sicile, a tous les supérieurs des convents.

L'illustre professeur abbé Passaglia a entrepris la rédaction d'un journal quotidien la Pace, tendant a défendre et propager, sous les formes les plus po-pulaires, les mêmes principes qu'il publie dans soa autre journal le Mediatore, afin de démontrer la concorde de nos institutions avec les plus saines doctrines catholiques, et d'affermir le principe de notre indépendance et de notre unité nationale.

Son Excellence le ministre des cultes, par sa dépêche du 4 courant, 4° division, n0 792, en me donnant connaissance du désir qu'a le gouvernement de voir ce journal répandu dans tout Ie royaume, et obtenir beaucoup de lecteurs, surtout parmi les ecclésiastiques, m'ordonne de m'adresser aux chefs des ordres monastiques, pour les engager a s'abonner audit journal.

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En exécution de eet ordre, et vu Tutilité dudit journal, je m'adresse a vous afin que, satisfaisant au désir du gouvernement, vous y fassiez souscrire les convents soumis a votre autorité et vos autres subordonnés.

Vous devrez m'envoyer ensuite la note de ces souscriptions, qui, je veux l'espérer, seront très-nombreuses, et que je transmettrai a M. Ie ministro

Le juge de la monarchie et légat apostolique,

abbé de Sainte-Marie de Terrana, chanoine Cirino Rinaldi.

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XXIII.

Letlre adressêe par le garde des Sccaux, M. Pisanelli, aux

prêtres rebelles du diocese de Milan, en dale du 18 fe'vrier

1863.

Quelques prêtres du clergé milauais ayant osé présenter au garde des Sceaux une adresse pour Ie féliciter et le remercier :

lquot; D'avoir déclaré la guerre a leur supérieur ecclésiastique, Mgr. Caccia ;

2° D'avoir violé par une perquisition injuste et inutile la retraite du chef du diocèse de Milan ;

3° D'avoir méconnu et foulé aux pieds les droits de l Eglise, et rempli d'amertume le coeur du Pape,

M. Pisanelli s'empressa de répondre en encoura-geant la rebellion contre Tépiscopat.

A M. Ie marquis de Villarnarina, pré [et de Milan.

L'adresse que le clergé lombard m'a fait parve-nir par votre intermédiaire, munie de toutes les signatures, ne m'a pas été moins agréable qua vous-même.

6

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Si j'ai la satisfaction de rencontrer dans la ligne que je suis l'approbation d'un nonibre si considé-rable de prêtres respectables en Lombardie, vous savez bien que le gouvernement le doit a vos propositions et a vos conseils.

Pour un ministre d'un gouvernement libre, les applaudissements d'une portion quelconque de ci-toyens, non-seulement lui apportent une grande satisfaction, mais ils lui servent d'aide et d'encoura-gement dans lexécution de ses projets.

Par sa démarche, le clergé lombard a cru de sa dignité, non pas de faire mon éloge personnel, mais de soutenir le ministre dans une cause d'un intérêt commun a l'Elai et a TEglise. Communauté d'inté-rêts méconnue aveuglément par la partie du clergé hostile a la liberté et a l'ltalie, et qui veut employer a des intéréts terrestres le pouvoir que Dieu lui a conféré pour larécompense religieuse et morale de sa patrie.

Le gouvernement, qui ne fait la guerre a aucune classe de citoyens, n'en fait point a cette partie du clergé qui se montre ennemie des prêtres les plus dignes, paree qu'ils ne veulent pas partager ses idéés; mais le gouvernement doit défendre ses droits et ceux des autres. On ne pourra pas certaine-ment le rendre responsable de la lutte vers laquelle il est poussé par autrui, dans l'accomplissement du plus saint de ses devoirs. La faute de cette lutte

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tombe sur qui Va provoquée ; comme Ie mérite d'en diminuer les effels appartient entièrement aux pre-tres qui sauront apprécier les intentions du gouvernement ; el en les reconnaissant justes, ils oseront proclamer en face du monde leurs sentiments.

Qui mieux que le clergé lombard en Italië au-rait pu donner un tel exemple ? Quelle partie du clergé italien a une plus grande gloire et une plus grande réputation de savoir conserver intactes les doctrines de l'Eglise, tout en se préservant de toute sujétion indue...

Le gouvernement veut maintenir intacts les droits actuels de l'Etat, et il en usera pour sa dé-fense et pour l'appui de la portion du clergé qui se trouve baïe et opprimée par ceux qui devraient l'ai-mer; haïe et opprimée, paree qu'elle est amie de l'Italie. Mais si, pour se garantir lui-même et le clergé, le gouvernement est forcé de faire usage de tous les droits qu'il a hérités du passé, il ne fer-mera pas les yeux sur l'avenir, il saura bien proclamer que l Etat et l'Eglise rompent réciproque-ment leurs liens, et se sont rendus libres dans le cercle de leur action légitime.

Le jour oü ce désir parviendra a s'accomplir, les prêtres qui sont aujourd'hui menacés par les chefs du clergé trouveront dans le nouvel esprit qui ré-formera l'Eglise, non-seulement la protection qu'ils n'auront plus a solliciter du gouvernement, mais

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encore la recompense de leurs souffrances, et la garantie de leur victoire.

C'est a l'Eglise de héter ce jour en se dépouillant de son pouvoir temporel et de toute ingérence dans ce qui ne la regarde pas.

Mais jusque-la le gouvernement, tant envers le clergé qu'envers toutes les classes de citoyens, a le devoir sacré de défendre les faibles contre les forts, et de protéger ceux qui aiment leur patrie et le Roi, contre les intrigues et les violences de ceux qui conspirent contre le Roi et la patrie.

Veuillez done bien, Monsieur le préfet, assurer aux prêtres lombards que le soussigné considère comme le plus sacré des devoirs que le Roi et le Parlement lui ont imposés, celui de les défendre et les protéger.

Qu'ils sachent bien que leur voix m'arrive agréa-blement et a propos, car elle me facilite l'accomplis-sement de ce devoir, qui par l'opposition des partis peut devenir fort épineux.

Leurs voix me prouvent que les intentions du gouvernement seront appuyées par la force morale dont jouit le bon clergé. Cette voix me prouve qu'on rencontre des cceurs généreux parmi la nom-breuse portion du clergé qui, au milieu de seshumbles et difficiles devoirs, est la cheville ouvrière la plus utile de l'Eglise, et la lumière la plus sure pour les peuples. Ces prêtres sont si pleins du saint

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amour de la vérité, que, pour eux, il n a pas suffi de lareconnaitre silencieusemeut, ilsont voulu, poussés par une force divine et un besoin supreme, la pro-clamer ouvertement en face du monde entier.

Les noms de ceux qui les premiers m'ont aidé a relever le clergé libéral d'llalie auront une place indélébile dans ma mémoire.

Veuillez bien engager ces dignes et généreux prêtres a me continuer leur concours dans ce que je dois entreprendre pour le bien de I'Eglise et pour le salut de l italie.

Le ministre, G. PlSANELLl.

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XXIV.

Instruction du gavdc des Sceavx, M. Pisunelli, en date du 21 février 1863, sur la concession des béné/tces ecclésiastiques en Sicile.

Considérant que dans les provinces siciliennes les droits de la couronne sur les concessions des béné-ficessont lrès-étendus,soit par droit national appar-tenant au Roi sur beaucoup de fondations, soit par les prérogatives dent il jouit dans les vacances des évêchés, soit enfin par les lois qui, dans ces pro-vinces, régissenl les droits de patronage etd'autres droits d'élection, quijadis appartenaient aux ex-feudataires ou aux corporations supprimées.

Voulant en même temps être assure autant qu il soit possible que eet te concession de bénéfices de droit royal s'effectue en faveur des prêtres dignes de la considération souveraine, par leur savoir, par leurs services religieux, par leur probité et par leur dévouement a la cause nationale, afin d'abré-ger le temps que Ton met d'après l'usage pour assurer la régnlarité de ces concessions, le soussigné, sarde des Sceaux, a pris les déterminations sui-vantes :

Art. 'Icr. 11 est établi, pour les provinces sicilien-

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nes, une commission sous la dénomination de commission des concessions de bénéfices ecclésiasti-ques.

Elle siégera a Palerme et se composera de Monseigneur Ie juge de la monarchie, comme président, du procureur généralde la cour de cassation a Palerme, et du directeur général des droits reunis.

Art. 2. Cette commission est principalement chargée d'examiner les litres qui seront présentés, soit pour des demandes d'aspirants, soit pour les propositions de ceux qui sont appelés, ou qui ont droit de proposer ou de nommer des bénéficiaires, afin d'obtenir l'autorisation du gouvernement de pourvoir auxdites vacances d'un de ces bénéfices ecclésiastiques.

Le ministro, Pisanelu.

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XXV.

Circulaire contre les prêtres qui n'ont pas chartlé le Te Deum, a l'occasion de la fête de I'Unite italienne; — défcuse de les nommer a des pastes vacants.

Nous empruntons la déclaration suivaute a la Gazette officielle du Royaume, nquot; 1 4i : « Quand le gouvernement proposa au Parlement l'établisse-ment d'une nouvelle fête nationale pour célébrer l'unité italienne et le statut du royaume, il a en-tendu donner a celte solennité un caractère exclu-sivement civil en lui enlevant toute obligation de cérémonie religieuse. Le der gé est done lègalement dans son droit, et au gouvernement appartient de dèfen-dre tous les droits. «Onva juger paria circulaire sui-vante, rapportéepar r06sermlt;ore lombardo, le i 4fé-vrier 1863, nquot; 20, comment le gouvernement entend respecter les lois qu'il a promulguées !

N. N..., prêtre de cette commune, aété nommé récemmeut curé de N...

II importe beaucoup au soussigné d'être tout de suite inforiné avec précision et exactitude de la conduite morale et politique que ce curé a tenue pendant tout le temps qu'il a rempli ses fonctions dans

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celle paroisse et s'il s'est prêté a la célébration de la fete nationale et du Te Deum ; si dans ses discours et ses sermons, 11 s'est montré hostile au régime politique actuel et au voeu de la nation d'avoir Rome pour capitale.

Dans le cas oü ce curé naurait pas pris part a la celebration de la fête nationale, M. Ie syndic aura a transmettre une attestation de ce fait a la commission municipale.

12 décembre 1862.

(Signé) N. N.

6.

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XXVI.

Circulaire du 28 févricr 1S63, contra la bulk Crociata. — Instruction don nee wix sh'ires de saisir celle bullet

Lai bulle Crociata est une dispense concédée au moyen d'une légère aumóne. en 1509, par Jules II, aux Espagnols, plus tard a d'aulres peuples el enfin aux Napolitains, c'est ainsi que Pavone explique I'origine de celte bulle, dans son « Traité de la lu-mière au milieu des ténèbres. »

Or, en 1863, il prit fanlaisie au préfet de Teramo de poursuivre la bulle Crociata; aussitót I'adminis-tration mit en campagne tous ses sbires, non pas contre des voleurs ou des brigands, mais contre une bulle du Pape.

Siirelc publique.

— Pennc, 28 févricr I860.

N° m.

Les soussignés vous transmettent Ia communication quïls ont regue le 24 courant, de M. Ie préfet de la province, pour que vous lui donniez prompte et bonne exécution.

« Le délégué général ecclésiastique a distribué a

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« tous les cures clu diocèse unc circulaire imprimée, « relative a une concession, pour douze ans, d'une « bulle dite de la sainte croisade avec autorisatioa « d'en percevoir les aumónes. Or, comme on a « procédé a cette publication sans avoir obtenu au « préalable Yexequatur royal, le soussigné se Mte « de vous en prévenir pour que, dans le cercle de « votre juridiction, vous vouliez y apporter la plus « exactesurveillance, et si vous découvrez que dans « quelques localités on mette a execution ladite « bulle, et qu'on en pergoive les aumónes, vous au-« rez immédiatement a dénoncer a l'autorité judi-« ciaire les coupables et en donner connaissance a « cette sous-préfecture afin d'aviser aux mesures a « prendre. »

Le préfet, Attanasio.

Le sous-préfet, Magiugni.

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XXVII.

Décret du garde des Sceaux, M. Pisanelli, en date du 5 mars 1863, qui soumet a /'exequatur toni ce qui vientdu Souve-rain Ponlife.

Art. 1c'. Tout mandement ecclésiaslique prove-nant d'une autorité qui ne réside pas dans le royaume ne pourra être publié, ni exéculé, pu-bliquement ouen particulier, qu'après notre autori-sation ou \'exequatur royal, sous peine d'encourir les (Mtiments infligés par les leis du royaume.

Art. 2. Tout fonctionnaire public a qui l'on présentera un de ces mandements sans ótre muni de ['exequatur royal devra le transmettre d'office au procureur général de la cour d appel de l'endroit, afin que Ton donne cours aux procédures légales.

Toute transgression a eet ordre sera punie disci-plinairement, sauf l'application des peines les plus sévères, mentionnées a l'arlicle précédent.

[Gazette officielle, 16 mars 1863.)

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xxvm.

Circulaire hypocrite adressfa au clercjé, en date du 6 mars \ 86S, pour obtenir son assistance contre les brigands.

Tandis que le ministre des culfes, Pisanelli, s'elforce de rendre le clergé hostile au gouvernement, en le persécutant a outrance, le ministre de l'intérieur recourl a ce même clergé pour implorer son aide au milieu de Hmpossibilité qu'é-prouve 1'administration a détruire le brigandage politique.

Préfeclurc dc la

Capitanate.

Cabinet. OBJET :

Concours du clergé a la répression du brigandage.

Foggia, 6 mars 1865.

Ce sont les communes arriérées et les classes sans éducation qui fournissent le plus grand nombre de brigands. C'est done le manque de culture et d'éducation qui est une des causes principales du brigandage. En combattant cette cause par Tin-

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struclion et leducation du peuple, on emploie le meilleur moyen de détruire ce fléau.

Dans les circonstances actuelles, leducation doit spécialement viser a inspirer parrui ceux qui pourraient devenir des brigands, et a leurs families, line salutaire aversion pour le brigandage.

Puisque celte classe d'individus ne peut recevoir de leducation par des parents qui n'en ont pas, ni par des professeurs, puisqu'elle ne fréquente point les écoles, c'est au clergé d'y suppléer par une bonne predication et par le catèchisme.

A eet effet il convient que tous les prêtres, et surtout les curés, répètent continuellement que le premier devoir d'un chrétien c'est de respecter son prochain et la propriétè d'autrui, paree que la probité et la religion 1'exigent, et la loi Timpose ; il faut répéter que la violence contre les personnes et le vol sont des péchés et des délits très-graves, condamnés par les lois divines et humaines ; que la vie du brigand est horrible, l'obligeant de se cacher comme des loups dans les bois et a fuir continuellement la mort qui le poursuit, de sorte qu'il finira tót ou tard par être fusillé, ou jeté pour toute sa vie dans une prison, plein de remords, loin de son pays natal et de sa familie, exécré de tout le monde, sans aucun espoir de jouir da fruit de ses vols, et laissant sa familie dans la misère, dans 1'affliction constante, et sous la persécution de tous.

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Le clergé doit enseigner ces vérités avec persé-vérance, dans la conviction qu'il parviendra a les inculquer dans l'esprit de tous, car en parlant au nom de Dieu il pénètre au fond des consciences, et alors il ne persuade pas seulcment, mais il apporte la conviction et l'impose.

Une fois que le bas peuple sera convaincu de ces vérités, et qu'il se les sera appropriées, personne ne s'adonnera au brigandage.

Cette mission est principalement confiée aux curés et aux prêtres qui, par l'exercice de leurs vertus chrétiennes, ont su s'attirer l ascendant salutaire attaché a la supériorité morale et a la conduite honorable.

Cette mission est confiée aux prédicateurs du carême a qui les communes paient un honoraire, au clergé libéral qui possède une foi politique conforme a la sainteté des principes religieux; elle est confiée enfin a tous ceux qui ne mécon-naissent pas leur caractère sacré.

Certainement le clergé de notre province a la connaissance de cette parlie importante de son mandat et ne la négligera point. Néanmoins le soussigné croit utile de vous engager a exciter, autant que possible, le clergé a persévérer dans ses principes et a redoubler de zèle et de charité.

Vous pouvez en outre charger de préférence les prêtres les plus zélés et les plus agréés par les po-

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pulations a les instruire le dimanche au moins stric-tement dans le cercle des idéés ci-dessus exposées, en insistant sans relèche.

Le soussigné ne doute point que les autorités ecclésiastiques veuillent donner des facilités aux prêtres qui entreprendront cette patriotique mission, et les aider de leur coopéralion et de leurs conseils. II vous recommande aussi de vouloir bien lui nom-mer les prêtres qui se distingueront dans ce noble apostolat, pour qu'on puisse les signaler a la reconnaissance du pays et du gouvernement. Vous aurez en même temps a tn'indiquer ceux qui, mal conseillés, s'opposeront d'une manière quelconque a cette oeuvre chrétienne et moralisatrice.

Dans la certitude que vous voudrez bien autant que possible donner suite au contenu de cette circulaire, le soussigné vous prie de lui adresser les sages observations que vous jugerez a propos d'y faire.

Le préfet, Dk Ferrari.

Aux sous-préfets, syndics, juges de pais et délé-gués de la province de Capitanate.

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XXIX.

Circulaire adressée le 28 février 1863, par le pré fel de Bari, aitx sous-pré fels, syndics el aulres déléjués de la s écurité pu-hlique, contre la bulk du carême.

Préfeeturc de la Province de Bari

S1quot;® Division

n« (108. OCJET :

Bulle du carême.

Cette préfecture vient d'apprendre que, dans certaines communes de cette province, le clergé, dans l'année actuelle, a essayé d'exiger des Mèles les aumónes habituelles pour les bulles, en autori-sant, soit par écrit, soit de vive voix, l'usage de nourritures déterminées.

Jadis, le produit de ces aumónes revenait au trésor royal, qui approuvait au préalableles bulles, d'oü il résulte que les procédés de certains ecclé-siastiques en pareille circonstance sont arbitraires et illégitimes, par la double raison que les fonds doivent revenir a l'Etat, etque les aumónes ne peu-

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vent ötre pergues que contre la délivrance effec-luée des bulles inunies do l'autorisation du gouvernement.

Comme jusqua présent le gouvernement du Roi n'a rien present, on considère l'exorcice de ces bulles comme suspendu.'

II appartient a chaque individu de régler d'après sa conscience sa nourriture pendant le caröme; pour éviter teute espèce d'équivoques ou illusions, il emporte que tout le monde sache a quoi s'en tenir enpareille circonstance.

Les ecclésiastiques done s'abstiendront de tout abus, et les autorités surveilleront l'exécution de l'ensemble de ces dispositions.

De votre cóté, vous aurez a vous y conformer chacun pour ce qui vous concerne en donnant au public connaissance de cette circulaire.

Le préfet,

Assanti.

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XXX.

Circulaire du garde des Sceaux, M. Pisanelli, en date du 2i mars 1803, aux préfels et aux procureurs generauxdu royaume.

Lc ministre declare que les prêtres ne sont pas obligésde dire certains oremus, landis quun grand nombre d'ecclésiastiques ont été poursuivis et con-damnés pour les avoir omis.

Turin, mars 1805.

On a agité la question de savoir si l'omission du nom du Roi, dans les prières du vendredi et du sa-medi, vient a constituer un délit punissable aux termes de la loi. Autant le gouvernement du Roi est jaloux de ses droits et de la dignité de la cou-ronne, autant il est décidé a ne pasquot; faire invasion dans les prérogatives du pouvoir ecclésiastique en ce qui le concerne strictement.

Le soussigné doit, par conséquent, voussignifier que, selon les dispositions qui régissent la liturgie catholique, on n a l'habitude de proférer le nom de personne, même s'il s'agit dun dignitaire, a

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moins que la suprème autorité ecclésiastique n'y ait adhéré par un rescrit de la congrégation sacrée des rites, ou a moins que cette adhésion soit coa-statée ou taciteraent admise par suite d'un usage reconnu par l'autorité ecclésiastique.

Aucune autorisation ni consentement n'ayant été sollicités auprès de Sa Majesté le roi d'Italie, ni accordé généralement aux provinces du royaume, on ne peut pas considérer coupables les ecclésias-tiques lorsqu'ils omettent de proférer lenom du Roi dans les prières susmentionnées, sauf le cas ou cette omission aurait lieu contre l'habitude légi-timement établie.

II est a peine nécessaire d observer que le cas d omission est bien différent de celui oü l'on ose-rait proférer encore des noms de personnes dont 1 autorité civile a cessé ; car alors ce serait les re-connaitre en opposition du vote national et de lintégrité du royaume. Que cela vous serve de règle.

Le ministre, PlSANEUl.

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XXXI

Circulaire adressée le. 3(1 man 1803, par le préfet d'Ancóne aux syndics de son département, dans le hul de semparer de F administration des paroisses.

Prefecture d'Ancö.\e.

Prot, n0 58a0—iiji. Div. 11.

Circul. n° 42. OBJET :

Administration des paroisses.

M. le ministre de grSce et de justice est dans l'intention de réorganiser, sur des bases uni-formes et constantes, radministration des paroisses du royaume, qui aujourd'hui sont régies Tune dif-féremment de l'autre. Cependant, dans Ie but de faire rédiger un projet de loi pour cette importante affaire, il a besoin de certains renseignements dont une partie peut être fournie par MM. les syndics, a qui il s'adresse par cette circulaire :

10 Si dans la paroisse, ou les paroisses de la commune, il existe des fonds ou des legsr avec dé-signation de ceux qui sont destinés aux dépenses du cnlte.

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2° S'il y a des charges sur ces fonds et legs, et de quelle nature.

3° Par qui et de quelle manière sont adminis-trés ces fonds et ces legs.

4quot; Si, dans le cas d'insuffisance, la commune supplée, et dans quelle proportion?

Messieurs les syndics comprennent bien l'impor-tance du travail congu par le ministère, ils vou-dront bien faire donner suite a cette circulaire et en exécuter le contenu pour le 10 avril prochain, au plus tard.

Le soussigné attache un grand intérêt a cela paree que, si, d'un cóté, il a a se louer du plus grand nombre des municipalités qui correspondent avec ponctualité, il a d'un autre cóté, des motifs de se plaindre de l'indolence de quelques-unes d'entre elles, qui par leur retard excessif dans l'exécution de choses très-souvent importantes, mettent cette préfecture dans Timpossibilité de donner une prompte suite aux affaires qui la regardent.

Le préfet ,

Mathieu.

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XXXII.

Circulaires pour la fêle de 1'Unite italienne, adressées par le minis Ir e de 1'intérieur aux pre'fets, syndics, etc.

Ministère de l'Intérieur.

Divis.lrc.— Sect. 2.

n« oa097. — 2161. OCJET :

Fête nationale.

Circ. 80.

Turin, 18 mai 1865.

Le 7 juin prochain on célébrera la fête instituée par la loi du 5 mai ISG l, en commémoration du plus heureux et plus grand événement qui soit arrivé au peuple italien; il appartient spécialement, d'après les lois, aux municipalités de pourvoir a Ia célébralion de cette solennité nationale. A ce propos, le soussigné juge opportun de rappeler les instructions données par ce ministre, a l'occasion de cette féte, en 1801 et \ 862, et d'engager les autorités municipales a se conformer a ces instructions, lorsqu'elles auront a prendre des dispositions nécessaires pour l'accomplissement de cette célébralion.

Elles se conformeront spécialement a la circulaire du 10 mai 1862 (1), pour ce qui concerne le

(1) Circulaire du ministre Raltazzi.

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concours du clergé a cette fête civile, paree que le gouvernement tient plus que jamais a ce qu'on res-pecte la liberté de l'Eglise et des consciences. Le jour comméraoratif de la fin de toutes les divisions séculaires de la patrie et le commencement de ses glorieuses destinées est gravé si profondément dans l'esprit de tous les citoyens italiens, que le sous-signé juge superflu d'employer des paroles encou-rageantes pour que ce jour soit célébré d'une ma-nière digne d'un peuplc civilisé, libre et grand.

Le ministro,

Peruzzi.

Le ministre Peruzzi rappelle la circulaire du mi-nistre Rattazzi.

Naples, 10 mai 1862.

Le jour de la fête nationale commémorative de Funité italienne et du salut du royaume s'approche. A cette occasion, le soussigné juge a propos d'adressor quelques brèves instructions aux muni-cipalités, paree que e'est a elles particulièrement qu'il appartient en vertu des lois de pourvoir aux mesures nécessaires pour la célébration de cette solennité.

Bien que le gouvernement du Roi désire vivement

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que les augustes rits de la religion concourent a, sanctifier cette fète destinée a la commémoration des biens immenses que la nation a obtenus du dis-pensateur suprème, et dont elle est reconnaissante envers lui, le gouvernement, néanmoins invariable dans les principes sanctionnés par la loi du 5 mai 1861, ne permettrapasque dans ces-tempsde clairvoyance et dans cette heureuse condition d ordres civils, on veuille faire tort a la libertéreligieuse, et que, par des exigences inopportunes, on vienne d'une manière quelconque a diminuer la sponta-néité du concours des ministres de Ia religion, de sorte que l'on puisse considérer ce concours comme impose a faire partie des pompes offi-cielles ordinaires, tandis que la prière n'est sainte et efficace que lorsqu'elle est libre et sincere. En conséquence vous voua abstiendrez de toute espèce d'intimation ou de demande officielle pour la célébratioa du rit religieux pour le premier di-manche dejuin. Cependant, dans le but deviter que l'on privé cette grande solennité civile de la sanction religieuse, vous tacherez de savoir si l'autorité ecclésiastique est décidée a rendre, par le rit religieux, plus significative cette fète civile, et dès que vous en screz instruit, vous vous mettrez d'accord avec ladite autorité sur la designation de l'endroit et la fixation de l'heure de la céléb ration, faisant en

sorte que la fête religieuse s'accomplisse avec la

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plus grande dignilé et avec rintervention des fonc-tionnaires publics, des éludiants et de toutes les corporations.

Quant au mode de célébrer la fête civile, vous vous en référerez a la circulaire du 6inai 1861, n0 39.

Le soussigné a la conviction que l'ensemble des dispositions ci-dessus suffira a éloigner toute espèce de coaction et de désordre, a l'occasion de cette fete, qui est instituée pour inspirer a tous les memos sentiments de dévotion a la patrie et au Roi, et dont le but est lunification de tous les voeux dans raccomplissement prompt et complet des grandes destinées de l'Italie.

Le ministre de l'intérieur, Raïtazzi.

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XXXIII.

Circulaire du minislre, yarde des Sceau.r, Piianelli, en dale du 27 avril 1862, pour inlerdire aut évêijncs hi voyage de Rome.

MINISTÈRE DK GRACE, UE JLST1CE EI UES CL'LTES.

ö' iliv n° iquot;. 579. OBJET :

Demande de voyage a Rome.

Turin, 27 avril 1852.

En réponse a la note signée par vous, le soussi-gné a l'honneur de vous apprendre que le gouvernement du Roi a resolu de refuser des passe-ports a MM. les évêquesduroyaume, dont Imtention serail d'aller a Rome pour la solennité de la canonisation des martyrs japonais.

Le refus a été déterminé par la prudente pensée rle soustraire MM. les Ordinaires du royaume aux conséquences auxqelles lis seraient exposés en face de leurs diocésains, si ce voyage avail lieu malgré le désaveu de I'opinion publique.

Dans l'intérêt réciproque de l'Eglise el de l'Elat, les conditions des lemps acluels exigent que l'on évile avec attention tous les motifs de discorde en-tre les évêques et leurs diocésains.

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Le soussigné croit done que MM. les evêques du royaume reconnaitront l'opportunité de cette dé-terminalion, d'ailleurs elle est d'accord avec l'es-prit et les propres paroles de l'encyclique adressée a lepiscopat catholique par la sainte congrégation du Concile. On y invite les évêques, ceux seule-ment qui pourront s'y rendre sans faire courir un grand dommage a leurs troupeaux, et même, on y fait mention des circonstances qui ne permettent pas aux évêques d'Italie de rester loin de leurs dio-cèses.

Vous êtes prié, Monseigneur, de communiquer cette circulaire a vos respectables collègues de la province ecclésiastique de Turin.

Agréez, etc.

Pour le rninistre,

(Signé) Barb a roux.

fin de la seconde partie.

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CONCLUSION

De tous les documents contenus dans les pages précédentes, detoutes les declarations dues a des Italiens libéraux et indépendants. il ressort :

Que la maxime «1'Eglise libre dans l'Etat libre» a été constamment violée par Ie gouvernement ita-lien, qui lavait hypocritement proclamée.

Que l'Eglise catholique a élé dépouillée de tou-tes ses libertés par une politique a double face.

Que le gouvernement italien, en voulant rendre l'Eglise complice et vassale de ses ambitions sur Rome, a ébranlé les colonnes do son propre edifice, a ferme aux justes aspirations de 1'ltalie naissante les portes.de l'avenir.

Or, toute situation violente n'a pas de lende-main ; il faut done s'attendre a voir la question ita-lienne brusquement réveillée par la convention du 15septembre, marcher avec rapidité, poussée par Tinflexible logique des faits.

On sait aujourd'hui, sur le traité franco-italien, tout ce qu'il est permis de savoir, en dehors des clauses secretes. Cependant, parmi les intéressés, personne n est satisfait, ni le parti catholique qui

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veut le Pape-Roi a Rome, ni la démagogie qui veut Rome sans Pape. Si la déception a été commune, les espérances les plus opposées n'ont rien perdu de leur vivacité, elles se confondent avec les idéés qui, une fois lancées, ne remoatent jamais le courant qu'elles out descendu. A nulla force humaine, il n'apparliendra d'en arrèler la marche.

Montrer Rome aux Ualiens par-dessus des fron-lières que ne protégerait plus le drapeau frangais et leur défendre d'y toucher, c'est une combinaison fausse, impossible. De la les alarmes des catholi-ques, l'irritalion des frementi, les périls menagants que courent l'existence et l'avenir de la nationalité italienne.

A une telle situation, un dénoüment est irré-sistible. Le partide Taction va se charger delepré-cipiter. Jusqu'au IS septembre 1864, sa colère était impuissante; aujourd'hui, avec ou sans le gouvernement italien, Rome deviendra sa proie. Mais lejour oil il croira avoir vaincu, il aura ouvert l'abime dans lequel s'engloutiront a la fois les rêves de la Révolution et les aspirations de la nationalité italienne.

Qui ne sait que Rome capitale appelle impérieu-sement Venise et les frontières de l'Adige, mais, ici on se heurte a un dilemme impérieux: ou la guerre pour repousser lAutricbe du sol italien, li-brement évacué par la France (alors les gouverne-

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mentsitalien et frangais devront s'unir élroitement et sans retard contra I'Autriche, en vue d'une coalition des puissances du Nord dont l'existence n'est plus un mystère pour personne); ou le désarme-ment de l'Italie.

Depuis quatre ans, la Péninsule tourne dans un cercle vicieux. Elle ne peut désarmer, dit-on, paree quelle est tenue en échec dans le nord par le qua-drilatère, et elle ne peut rétablir ses finances sans désarmer.

Si elle désarme, elle périt par I'Autriche, ou par les dangers que lui créera le parti de l'aclion. Si elle reste année, elle périt par les finances.

En presence d'éventualités semblables, quelles convoitises ne devraient pas s'arréter ! — Elles ne s'arrêteront pas. L'Italie aura prodigué pour une chimère son or, ses aspirations, le sang de ses en-fants, et en laissant échapper les chances de son propre triomphe, elle n'aura travaillé qua rendre plus mémorable celui de la Papaulé.

La démagogie veut inscrire une nouvelle page aux révolutions italiennes, elle a compté sans son maitre ; car la Providence jusqua ce jour ne sem-ble pas disposée a sanctionner les décrets de la Révolution.

FIN.

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Nota.

Supprimcr a la page xxn de rAvant-propos, dans la phrase suivantc, le mot feu, laissé par oiil)li: cn dópit deshautes combinaisons de feu Machiavcl corrigees et singulièrement augmentces par l écolc de M. de Cavonr. »

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TABLE DES MATIÈRES.

Avantpropos............... page v

Première partie.

Jugements et revelations sur ritalie par des Députes et des Sénateurs italiens.

I. — L'Italie sans gouvernement.......page 1

II. — Un épisode sur la liberté de TEglise libre dans l'Etat

libre...............9

III. — üne leeon de moralité donnée au gouvernement ita-

lien par la Société démoeratique de Livourne . . 13

IV. — Ce que vaut la vie d'un accuse pour un proconsul

italien..............16

V. — Comment on entend assujettir le Papc aux caprices

d'un garde des Sceaux italien.......18

VI. — L'Italie telle qu'elle est actuellement.....30

Seconde partic.

Circulaires dirigées contre le elerge catbolique par les ministres du Piémont, de IS-iS a 1865.

I. — Circulaire du ministre de l'intéricur,GuillaumePle2za,

adressée aux cures des États sardes.....37

II. — Circulaire du ministre des cultes et de la justice,

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— 134 —

Uibain Raltazzi, dans laquclle il ordonne aux évêqucs de se conlbrmcr aux vues, intentions et

délibérations dn gouvernement.....page 42

111. — Le marquis Vincent Ricci. miuistre des finances, adressait, lo 23 décembre 1848, uneeirculaire aux directeurs des domaines pour prendre avec la plus grande discretion connaissance de tons les biens de

TEglise..............44

IV. — Circulaire du 2 juin 1849. adressee par le garde des

Sceaux, BI. do Blarghcrita, aux évèques des États sardes. afin de les inviter a ordonner des prières pour le nouveau roi, Vilt; tor-Einmanuel II. . . . 46

V. — Circulaire du 15 mai ISiil, adressee aux évêqucs par

BI. Gioia, ministre de Tinstruction publique . . 48

VI. — Circulaire du II aoüt 1831, adresséo par BI. Gioia,

ministre de lïnstruction publique, aux proviseurs des villes oü existent des écoles de théologie. . . yl

VII. — Circulaire du la juillet 18S2 adressee, par le ministre

de 1'intérieur, aux intendants généraux, enntre les pretres qui présentenl des petitions au Purlement,

dans un bul oppose au projet de loi sur le mariagc civil...............8Ï)

VIII. — Circulaire du 27 octobre 18'J5, dans laquclle Ie mi

nistre de l'intérieur attribne au clergé les troubles survenus par la cherté des vivres dans les derniers jours de 18S3............tgt;7

IX, — Circulaire du ministre de rinterieur, comte de San

Blartino, adressee aux évêqucs le 21 octobre 1833. 60

X. — Circulaire de la questurede Turin contre les curés . 62

XI. — Circulaire du ministro de gracc et de justice. BI. ür-

bain Rattazzi, adressee aux curés, Ie 3 novembre 18Ö3, dans Ie but de s'emparer des biens possédés par les paroisses...........64

XII. — Circulaire contre l'allocution prononcée par le S. P.

Pie IX dans le consistoire du 22 janvier 18öö. . 63 XIII. — Circulaire adresséc aux évêqucs des provinces lom-

bardes, par Ie gouverneur Vigliani......67

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— 135 —

X.IV. — Lcttie adressce par M. Vigliani, gouverneur de la Lombard ie, ïl Mgr. Caceia, vicaire eapitulaire dc Milan, pour le couti aindre a faire illuminer les édi-fices religicux..........page 71

XV. — Extrait d'une circulaire adressce par le minislre de

l'inléricur, M. Marco Minghelti, aux syndics ct aulrcs aulorilcs commuuales uu royaume, cn dale 0 mai 1801, a roceasion de la fèle nationale de l'ünité ilalicniie............73

XVI. — Circulaire du minislre de grace, de justice ct des

cultes, M. Miglictli, adressee aux. archevèques, eveques cl vicaires capitulaires du royaume italien

en date du 26 octobre 1801........73

XVII. — Extrait d'une circulaire de M. Raphael Conforti,

garde des Sccaux, minislre dc la justice, etc., in-vitant les procureurs genéraux du royaume i

surveiller 1c clcrge...........83

XVIII. - Circulaire du 12 mai 18C2, par laquelle un prefet, ca vertu d'une instruction ministcrielle, ordonneaux syndics des'opposcr a cc que le'clergé cnvoie des

adresscs au Souvcrain Pontife.......8ö

XIX. -— Seconde inslrucliun ministcrielle du garde des Sccaux, minislre de la justice, M. Raphael Conforti, ordon-nanlaux procureurs géncrauxauprcs des cours su-premes ct d'appcl du royaume de poursuivrc cn

masse tout 1c clergé devant les tribunaux ... 87 XX. — Extrait de la circulaire du 23 déccmbre 1862, adressee aux Préfcts par le minislre de l'intcricur, M. übaldino Peruzzi, contre les clablisscments religicux ..............94

XXI. — Circulaire du procureur general Ferelli cn faveur des

pieties rebelles, 16 janvier 1863 ...... 97

XXII. — Circulaire du garde des Sceaux, M. Pisanelli, en

date du 4 janvier 1863.........99

XXIII. — Lettrc adressce par le garde des Sccaux, M. Pisanelli, aux prêtrcs rebelles du diocese dc Milan, en date du 18 févricr 1863........... 101

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XXIV. — Instruction du garde des Scoaux, M. Pisanelli, en

date du 21 février 1863, sur la concession des bé-néfices ecclésiastiquesen Sicile .... page 106

XXV. — Circulaire conlre les prêtres qui n'ont pas chanté le

Te Deum, a Toccasion de la fète de l'ünité ita-lienne ; — defense de les nomraer a des postes

vacants .............

'XXVI. — Circulaire du 28 février 1863 conlre la bulle Crociata.

Instruction donnée auxsbires de saisir cette bulle.

XXVII. — Décret du garde des Sceaux, M. Pisanelli, en date

du S mars 1863, qui soumet a Yexequatur tout ee qui vient du Souverain Pontife.....

XXVIII.— Circulaire hypocrite adresséc au clerge, en date du

6 mars 1863, pour obtcnir son assistance contra les brigands.............

XXIX. — Circulaire adresséele 28 février 1863, par le prefet

de Bari, aux sous-préfets, syndics et autres délé-gués de la sécurité publique, contre la bulle du carème.................

XXX. — Circulaire du garde des Sceaux, M. Pisanelli, en date

du Si mars 1863, aux préfets et aux procureurs généraux du royaume..........

XXXI. — Circulaire adressée le 30 mars 1863, par le préfet

d'Ancone,aux syndics de son département, dans le but de s'emparerde Tadminislration des paroisses.

XXXII. Circulaires pour la fete de 1 ünité italiennc, adressées

par le ministro de l'intérieur aux préfets, syndics, etc............

XXXIII. — Circulaire du ministre, garde des Sceaux, Pisanelli,

en date du 27 avril 1862, pour interdirc aux cvê-

ques le voyage de Rome.......

Conclusion......

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