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1S^ JLDlSiaiS
L'AMATEUR
DE
OU RECUEIL COHTENANT TOUT CE QTJ'I A RAPPORT
A CES INTERESSANTS ANIMAUX ; PAR
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DEUX4ÈMfr~M¥ïfcA*&e^ 9999999«<»»C»k#99
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A AÏTV&IIS J
De 1'impvimeiïe do J-E. RYSHEUVELS , Fossé-aux-
Crapauds , vis-a-vis la rue de 1'Empereur. |
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&m ^DiiüE'
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i'AMATEÜR
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SE
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(GUTS VAUS,
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OU EECUEII. COJXTENANT TOUT CE QUI A RAPPORT
A CES IHTÉRESSAJVTS AMIMAUX ;
»AK
J. PETERSON.
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A ANVERS,
De 1'imprimerie de J.-E. RYSHEÜVELS, Fossé-aux-
Crapauds, en face de la rue de 1'Empereur. Se trouvent. ohoz les principaux Libraires du Royaunre.
1828.
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BB
L'AMATEUR
DE
Garis VAÉa,
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JLJe tous les animaux Ie elieval est celui qui
rend Ie plus de services a 1'liomnie ; ü la campa-
gne , dans les villes même , il Ie soulage dans ses travaux avec patience et docilitc; partout il sert k ses plaisirs ; il 1p transporte d'une maniere agréa- ble , faoile et rapide d'un endroit a 1'autre. A la guerre il partage ses dangers avec lui; il voit 3e péril et 1'affronte ; il se fait et s'anime au bruit des armes. L'exercice du elieval, qui conserve de la vi-
gueur ala jeunesse, est quelquefois, pour cer- taines personnes et dans certaines maladies , sur- tout dans celles qui attaquent les poumons, 1c meilleur remede qu'on puisse empïoyer. Le cheval est naturellement doux et disposé k
se familiariser avec 1'homme, et as'attacher alui. Aussi ne lui arnve-t-il jamais de quitter nos mai- sons pour se retirer dans les bois ou les déserts : |
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( 4 )
au contraire, il marque beaucoup d'empressc-
nient pour revenir au gtte. Avec de la douceur et des careeses on en lire plus de services, que par la foroe et les chatiments-: lés Franeoni, Blondin, Lalanne _, Loise't et autrcs , ont prouvó qii'avcc de la patience on peut lui apprendre tout ce que 1'on Veut. Nous ayons si bien senti de queue utilité les
chcvaux sont pour nous, que nous en prenons un soin tout particulier. Nous les préservons de 1'in- tempérie del'air en leslogeant dans des écuries soi- gnées et commodes; nous leur donnons une nour- riture saine et abondante ; nous leur fournissons une litière propre et fraiche ; nous leur prodiguons des soins assidus et continuels; nous nous occu- pons de leur éducation; nous leur donnons des maitres pour les formov ci les dresser ; toutes leurs allures, tous leurs mouvements sont dirigés par un art qui a ses principes. La science dont Tob- 'jet est d'affermir et de rétabïir la santé et de conserver la vie , la médeciue, n'exclut point ïe cheval dans la recherche de ses connaissances et dans 1'administration de ses remèdes. On a fait des traites sur lesmaladies des chevaux aussibien que sur celles des hommes. Des artistes vétéri- naires sont attachés a toutes les armées en même tcmps que des officiers de santé ; dans tous les états policés il y a des écoles vétérinaires comme des écoles de médeciue. |
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( 5 )
Le cheval est de tous les animaux celui qui
avec une grande taille , présente lc plus d'élé- gance dans sa conformation. Sa beauté consistc dans la juete proportion de ses parties extérieure»; nous allons les décrire chacune en particulier, en les divisant d'abord en trois parties priucipales , savoir : 1'Avant-Main, le Corps, et 1'Arrière-Main. VAYAWT-IAIN.
L'avant-main se compose de la Tète , lEnco-
lure , le Garot, les Épaules , le Poitrail, et les Jambes de devant. |
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LA TETS.
L'attitude de la téte tjontribue beaucoup a la
beauté d'un cheval : une tête bien placée doit tomber perpendiculairement du front au bout du nez; elle doit.être petite, sèche et courte; la peau doitenêtre line et laisser appercevoir des ramifi- cations de veines qui règnent le long de la tête depuis les yeux jusqu'aux deux cótés desnaseaux. Les différentes parties de la tête sont: les Oreil-
les, le Toupet, le Front, lesïempes, lesSalières, les Yeux, lcsPaupières, lesSourcils, laGanache, 1'Auget, les Joues, le Chanfrein , le Nez , les Lê- vres, la Bavbe , le Mentoa et la Boucho. |
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( 6' )
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LES OREILLES.
Les oreilles doivent être plaeées au haut de la
tête , peu distantes Tune de 1'autre , droites , pe- titcs , ctroites, dcliées; la peau doit en ètre fine et souple. Lorsqu'un cheval marche il doit porter les oreilles hautes et les pointes en avant. Un peut juger de 1'ctat d'un cheval par Ie mou-
vement des oreilles : lorsquil est fatigué il a les oreilles basses; — s'il s'effraie de quelqu'objet qu'il voit devant lui, il les porte en avant et en baisse les pointes ; —• il les tourne du cóté ou il entend du bruit, et lorsqu'on Ie frappe sur Ie dos ou sur la croupe , il les porte en arrière. Les chevaux colères et malins portent alternativement Tune des oreilles en arrière et 1'autre en avant. LE TOUPET.
On appelle toupet une partie de crins qui tombe
sur Ie front entre les deux oreilles. LE ERONT.
La beauté du front consiste aètre étroit et uni.
La tête dun cheval qui a Ie bas du front avance se uomine tête busquéo ou moulonnée. LES TEMPES.
Les tempes d'un cheval doivent être applaties.
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( 7 )
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LES SALIÈRES.
Les salières se trouvcnt de cliaque cótc, entre
les yeux et les orcilles. La seule belle qualitc qu'elles doiyont avoir c'cst d'ètre pleines et méme un peu élevées. Paf les salières on peut quelque- fois reconnaitre un vieux cbeval; nous en parle- rons quand nous traiterons de 1'agc des chevaux. LES YEUX.
La plus belle partie de la tête du cbeval, ce
sont les yeux. Ils doivent étre a fleur de tête , bien fenuns, assez gros, vifs, et pleins de feu. La pru- nelle doit étre grande ; la vitre ou cornée elaire , nette et transparente au point qu'on puisse dis- tinguer deux ou trois tacbes couleur de suie, qui se trouvent au-dessus de la prunelle. LES PAÜPIÈRES.
Plus les paupières son minoes , plus ellcs sont
belles. LES SOURCILS.
Les sourcils sont quelques poils qui se trouvcnt
k la partie supérieure des yeux. LA GANACHE.
La ganacbe se compose des deux os de la ma-
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( « )
clioire inférieure , qui s'étendent des deux cotés-
de la tête, depuis loeil jusqu'au menton. Cette partie es-t mouvante et sert a macher les alimentsv La ganache doit étre décliarnée. L'AUGET.
L'auget, qui Ton appelle aussi braie, est la ca-
vitó qui est formée par les deux os de la ganache. L'anget s'étend en forme de goutière depuis Ie gosier jusqu'a la barbe. Il doit étre bien ouvert, bien évidé , et sans engorgemeiit; Ie derme doit en étre fin. LES JOUES.
La première partie de la joue doit ctre a-peu-
près carrée; la seconde doit étre bombée dans §on milieu. La peau doit en étre très-fine et souple. LE CHANFREIN.
Le chanfrein est Ie devant de la téte depuis les
yeux jusqu'aux naseaux. 11 doit étre legèrement arrondi dun coté a 1'autre , et applati du liaut en bas. On donne communément le nom de chanfrein
a une bande de couleur blanche qui s'étend sur cette même partie, et occupe plus ou moiiïs d'e;S> pace entre les yeux et les naseaux. |
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( 9 )
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LE NE2.
Le nez doit être un peu arqué. Le bout du nez
est la cloison qui sépare les deux naseaux. 11 doit être peu volumineux. Les naseaux dojivent être bien ouverts et bien fendus. Le cartilage qui forme le tour des naseaux, et qui les borde en haut et en devant. est appellé souris. Lorsqu'un cheval s'ébroue en marchant, etqu'ou
voit un vermeil dans le creux de ses naseaux, eest signe qu'il a le cerveau bien constitué. LES LÈVRES.
Il faut que les lèvres soient minoes et déliées ,
et que la peau en soit très-fine. LA BARBE.
Labarbe, que Ton nomme aussi lebarbouchet,
est 1'endroit oü les deux os de la ganache se réu~ nissent au^debors de la machoire inférieure. Elle contribue beaucoup a la bonté de la bouche d'un cheval, puisque c'est 1'endroit oü se fait 1'effet de la gourmette , qui doit porter également partout. Il faut pour cela que la barbe ne soit ni trop re- leYée ni trop plate. Il faut encore , pour qu'elle soit bien sensible, qu'il n'y ait peu de chair et de poil. |
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( io )
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LE MENTON.
Le menton se trouve au-dessous de Ia bax-be a
la partie inférieure de la tête. LA BOUCHE.
Le cheval est d'une si grand sensibilité dans Ia
bouche , qu'on s'y adresse de préférence pour lui transmettre le signes de la völonté; elle doit être médiocrement fendue et proportionnée a la Ion- guer de la tête. Ce qu'on entend par une belle bouche, c'est lorsque le cheval étant bridé, elle devient fraiche et pleinend'écume ; c'est une qua- lité qui dé,notc un bon temperament. On dit d'un tel cheval qu'il goute bien son mors. Dans 1'intérieur de Ia bouche se trouvent les
Dents , les Barres, Ie Canal, la Langue et Ie Palais. Les Dents.
Les chevaus ont quarante dents, qui se divi-
sent en dents incisives, en crochels et en dents machelières. Les dents incisives, ou dents de devant, sont
au nombre de douze , savoir: siv a Ia machoirc supérieure et six a la machoire inférieure. Les deux qui se trouvent Ie plas en avant, se nora- ment mtices; celles qui touchent aux pinces sap- |
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( 11 )
pellent tfiitoyennes, et les dernières portent Ie
nom de coins. Les deux dents canines, qui sont dans ehaque
machoire, une de ehaque cóté, a quelque dis- tance des incisivises, se nomment crocheis, crocs ou écaillons. Les juments ont rarement des erochets, et
quand elles en ont, ils sont fort petits. Les dents machelières sont placces au fond de
la bouche. Il y en a vingt-quatre , savoir : douze a ehaque machoire; six de ehaque cóté. Cest par les dents qu'on connait 1'agc des che-
A7aux. Nous donnerons I analyse de cette connais- Sance dans la Livraison prochaine. Les Barres.
On nomme barres les espaces yuides des deux
machoires, entre les dents incisives et macha- lières, oü Tappui du mors doit se faire. Il faut qu'elles soient assez clevées pour former un canal dans lequel la languc puiss" se loger sans débor- der; il faut aussi qu elles soient un peu déchar- hées , sans cependant être trop tranchantes , afin que 1'effet du mors puisse se faire sentir. Le Canai.
On nomme canal le creux dans lequel la lan-
guc se tvouve placce. |
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( 12 )
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La Langut.
La langue doit être menue et bien placée dans
Ie canal. Le Palais*
Ce qu'on doit rechercher dans le palais d'un
cheval, c'est qu'il soit un peu décharnée. On nomme crans ou sillons les rides qui traversent le palais. |
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L'ENCOLURE,
On nomme encolure la partie du cheval qui
s'étend depuis la tète jusqu'au garot. Elle est sur- montée par la crinière et b odée au-dessous par le gosier. La forme et la position de l'encolure donnent a 1'avant-main une partie de sa grace. Elle doit être longue et relevée; il faut qu'en sor- tant du garot elle monte en forme de col de cygne jusqu'au haut de la téte ; qu'il y ait peu de chair prés de la crinière ; cela forme ce qu'on appelle une encolure tranchante. Lorsque le contour de l'encolure est gracieus, on dit qu'elle est hien rouée. LA CRINIÈRE.
La crinière se trouve au-dessus de l'encolure,
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< 13 )
dont elle fait partie; elle prend depuis le haut
de la tête jusqü'au garot, Elle doit être médiocre- ment chargée de crins longs et déliés. \' LE GO SIER.
Le gosier est la partie inférieure deTencolure,
Il commence entre les deux os de la ganache et finit a la partie supérieure du poitrail. |
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LE GAROT.
Lendroit ou les deux épaules s'appfoclient par
le haut j entre 1'encolure et le dos, se nomme garot^ Il faut qu'il soit élevé , long et déeharné , en sorte qu'il n'y ait pour ainsi dire que la peau sur les os: ces qualités dénotent la force du che- ral et lui rendent les épaules plus libres. |
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LES ÉPAULES.
Les épaules s'étendent depuis le garot jusqü'au
haut du bras. Les muscles doivent être très-appa- rents et les mouvements libres. Le cbevalde selle doit avoir les épaules plattes, mobiles, et pen chargées; le cheval de trait au contraire doit les avoir gross.es, rondes et charnues. |
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< ** )
Ï.E POITRAIL.
si
On dorme Ie nom de poitrail a la partie ante-
rieure de la poitrine, contenue entre les deux épaules depuis Ie gosier jusqu'au bras. Le poitrail doit être large sans que cela soit portee a 1'excès. |
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LES JAMBES DE DEVANT.
Les jambes de devant tiennent aux épaules.
Leur longueur doit être proportioimee a la taille du cheval? les juments sont en gónéral plus su- jettes que les chevaux a être basses de devant. Les jambes doivent être un peu plus éluignées rune de l'autre prés de 1'épaule que prés du bou- let. Elles doivent tomber par unc seule ligne droite depuis le haut du br,as jusqu'au boulet. Elles doivent être plattes et Iarges, et musculaires a la partie supérieure. Le Bras, le Coude , 1'Ars, la Chateigne, le Ge-
nou , le Canon, le Tendon, le Boulet, le Fanou, 1'Ergot, le Paturon, la Couronne , et le Pied . font partie des jambes de devant, LE BRAS.
Le bras est la partie supérieure de la jambe de
devant; il s'étend depuis 1'épaule jusqu'au genou,. |
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( 15 )
C'est dans Ie bras que réside la grande force
de la jambe. Un bon bras est nerveux et large du cóté extérieur qu'on nomme Ie gros du bras. LE COUDE.
Le* coude est 1'os du haut de la jambe , qui est
situé contre les cótes -, il ne döit point être trop serre prés de ceïles-ci, ni trop ouvert en dehors. LARS.
L'ars est une veine apparente sur la face inté-
rieure du bras. LA CHATEIGNE.
La chateigne est une espèce de corne tendre
sans poil, qui se trouve aux jambes cle devant, en dedans du bras, un peu au-dessus et du cóté du genou ; on 1'appelle aussi lidiène. La chateigne croit a certains chevaux et s'al-
longe de la longueur d'un pouce , et mème d'un pouce et demi: elle tombe alors , et repousse en- *uite. LE GENOU.
Le genouestlajointuredu milieu de Ia jambe,
et unit le bras avec le canon; il doitlètre large sans exces et avoir le derme fin, les foraies sèches et 1'os crochu très-détaché. |
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( 16 )
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LE CANON.
te eanon est la partie de la jambe qui com-
mence au genou et finit au boulet. Le canon doit étre mince sur le devant et large sur les cötés; los doit en être uni, et le derme doit y bien étre eollé. LE TENDON ov NERF.
D'un bout a 1'autre derrière le canon se troure
un tendon qu'on nomme communement le nerf de la Jambe. Le tendon contrihue beaucoup a la beauté de
la jambe. Il faut qu'il soit gros sans dureté ni en- flure, détaché et éloigné de los du canon sans aucune humeur on grosseur entre deux. Lorque le nerf est bien détaché , on voit entre
ce nerf et le canon en dehors et en de dans un autre petit nerf, qui est un ligament qui unit 1'os du canonavecle boulet; ce qui augemente beau- coup la beauté et la bonté de la jambe. LE BOULET.
Le boulet est la jointure du canon avec le pa-
turon-, il doit être nerveux, sans aucune enflure. Un boulet un peu flexible rend les monvements plusdoux aun cheval de selle , mais ne conyient pas aux chevaux de trait, parce que cela les em- |
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( 17 )
■pêche de reculer et de retenir dans les descentöss LE FANON.
Derrière Ie boulet se trouve uu boüquet de
poil qo'un nomme fanon. Il doit être peu garni\ LERGOT.
L'ergot est une espèce de corne tendre qui se
trouve derrière Ie boulet, au milieu du fanon. LE PATURON.
On nommc paturon la partic de la jambe qui
s etend depuis Ie boulet jusqu'a la couronne. Il doit être de médioere longeur. Son inelinaison doit être en rapport avec celle du boulet; Ie derme doit en êtve sec et net, Ie poil coüché et tmi, LA COURONNE.
La couronne se trouve au bas du paturon; elle
unit la peau a la corne. Elle est couverte de poil tout autour du pied. Elle doit être aussi unie que Ie paturon. LE PIED.
Le pied doit être proportionné a la structure
du corps et des jambes. Un cheval en marebant doit poser les pieds a plat et la pince directement 2
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( 18 )
en avant, gans les temmer ni en dehors ni en
cledans. Le pied se divise en parties supérieures et par-
ties inférieures; les parties supérieures sont: Je Sabot, les Quartiers , la Pince , et le Talon • les parties inférieures, la Fourchette et la Sole. Le Sabot.
La 1'orme du sabot, qui est la partie extérieure
qui entoure le pied, doitétre presque ronde, ce- pendant un peu plus large en bas qu'en haut. La corne doit en étre luisantc , unie et noire. Les Quartiers.
Les quartiers sont les deux cötés du sabot, de-
puis la pince jusqu'au talon. Celui qui se trouve a 1'extérieur se nomme quartierde dehors, et celui a Fintérieur qua/rtier de ckdans. Ils doivent être ronds 1'un et 1'autre. La Pince.
Le bout de la corne, qtti est au devant du pied,
se.nommc la pince. Le Talon.
Le talon est la partie postérieure du sabot, oü
se terminent des qaartiers; il se sépare en ,deux pièces, qui s'étendent jusqu'au milieu du dessous |
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( 19 )
du pied, et forment la fourchette par leur réu-
nion sous la sol». La FourcIwMe.
La fourchette est une corne tendre et molle
qui se trouve dans Ie creux du pied, elle se par- tage en deux branches vers Ie talon ; elle doit être menue et maigre, quoique bien nourrie. La Sol e.
La sole est la corne que 1'on yoit dans Ie creux
du pied , entre les quartiers et la fourchette elle est plus dure que celle de la fourchette et plus tendre que celle du sabot. Pour être bonne il faut que la sole soit forte, cpaisse et un pcu concave. |
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LE CORPS.
Le corps doit être en rapport avec Tavant- et
rarrière-main : ceux-ci seraient beaux inutilement si le corps était défectueux. Les différentes parties du corps que nous allons décrire sont: le Dos . les Reins, les Rognons , les Cotes, le Ventre . et les Flancs. |
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LE DOS.
Le dos doit ètre égal, uni, insensiblement ar>
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( 20 )
que sur la ïongeur, et rclevé des deux cótés de
1'épine; il doit être un peu plus bas qu'une ligne horizontale, tirée du sommet du garot a la croupe. On désigne communement Ie dos du cheval par Ie nom de reins, quoique ce nom n'appartienne proprement qu'a 1'extrémité de 1'épine la plus proche de la croupe , et qu'on nomme ordinaire- 'ment les rognons; mais comme 1'usage a consacré Ces noms , nous les conserverons. |
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LES REINS.
Les reins sont la partie supérieure du corp?.
La force des reins est une chose essentielle pour la bonté d'un cheval; il faut pour cela qu'ils soient courts et que 1'épine du dos soit ferme, large et unie. Plus un cheval est oourt des reins , plus il rassemble sesforces. A un cheval gras, qui est en bon état, et qui a 1'épine du dos large, on voit au milieu de cette partie un canal qui règne Ie long de 1'épine , et qui s'étend sur la croupe jus- qua la queue ; c'est ce qu'on appelle avoir les reins doubles. |
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LES ROGNONS.
Les rognons sont la partie des reins la plus rap-
prochée de la croupe. |
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( 21 )
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LES COTES.
Les cótes se trouvent a droite et a gauohe au-
dessous du dos. Le tour des cótes doit prendre en rond depuis 1'épine du dos jusqu'au-dessous de la poitrine. |
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LE VENTRE.
Le ventre est la partie inférieure du corps située
au bas des cótes, auxquelles il doit s'unir sans saillie , et en suivant a-peu-près leur directiou; forme et contour. |
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1ES FLANCS.
Les flancs sont a lextrcmité du yentre, depuis
la dernière cóte et au-dessous des rognons; ils s'étendent jusqu'aux os des hanches. Ils doivent avoir peu d'étendu et être au niveau des parties qui les environnent. |
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L'ARRIÈRE-MAIN.
Dans Tamère-main on comprend la Croupe ,
la Queue, les Fesses, les Hanches, et les Jambes de derrière. |
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LA CROUPE.
La e?oupe est la partie supérieure de l'arrière-
main; elle s'étend depuis les rognons jusqu'a la queue. Elle doit être bien arrondie et bien fournie.- |
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LA QUEUE.
La situation , la f'orce et Ie port de la queue
font juger de sa beauté, et en même temps de la foroe du cheval. La queue doit être placée ni trop haut ni trop
bas. 11 faut qu'en sortant de la croupe elle des- oende en rond et non da-plomp; elle doit ètae longue et bien garnie de poil. On nomme troncon la queue dépouillée de ses
crins. Le troncon doit être gros et ferme. Lorsqu'un cheval serre la queue et qu'il résiste,
lorsqu'on veut la lui lever avec la main, c'est un signe de vigueur. On dit d'un cheval qui a une belle queue bien fournie de crins, qu'il a un beau fouet. |
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LES FESSES.
Lesfessess'étendent depuis 1'endroit oü la queue
sort de la croupe jusqu'aux jambes de derrière ; |
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lorsque la pointe en est saillante et très-bicn pro-
noncée , on dit que Ie cheval est bien culotté. |
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LES HANCHES.
Les hanches se trouvent des deux có^és, entre
les flancs et la croupe. Elles prennent depuis les deux os qui sont au haut des flancs, jusqu'aux grassets. Les hanches doivent être bien garnies. |
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LES JAMBES DE DERRIERE.
Les jambes de derrière doivent avoir les mêmes
qualités que celles de devant; c'est-a-dire êtrc larges, plattes , sèches , nerveuses et peu garnies depoil, et elles doivent tomber en une seule ligne
depuis Ie jarretjusqu'auboulet.Elles se composcnt du Grasset , de la Cuisse, du Jarret, de la Cha- teigne , du Canon , du Tendon , du Boulet, du Fanon, de 1'Ergot, du Paturon, de la Couronne, et du Pied. LE GRASSET.
Le grasset est la jointure placée au bas de la
hanche , vis-a-yis des flancs; c'est cette partie qui avance pres du ventre du cheval lorsqu'ü jnarche. -
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LA CUISSE.
La cuisse commence au grasset et au bas de la
fesse , et unit au jarret. Elle doit être grosse et charnue. Il y a sur] la face intéiïeure de la cuisse une veine que 1'on nomme la veine du plat de la, cuisse, La partie charnue de la cuisse , qu'on appelly
l'e gros de la cuisse, doit être bien exprimóe. Les cuisses doivent être ouvertes en dcdans.
LE JARRET.
Le jarret est Ja jointure qui est au bas de la
«suisse et qui se plie en avant. La partie du jarret qui est en arrière se nomme la pointe dn jarret. Il faut que le jarret soit grand, large, décharnó
et nerveux, LA CHATEIGNE.
La seule différence qui exisjte entre les chatei-
gnes des jambes de devant et celles de derrière consiste en ce qua celles-ci elles sont placées au dessous des jarrets , tandis qu'aux jambes de de-. vant elles se trouvent au-desus des genoux. Les autres parties des jambes de derriére tels
que le canon , la tendon , le boulet, Ie fanon , Lergot, le paturon , la couronne et le pied , sont en tout point conformes aux mémes parties Aes jambes dé devant. |
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DES HEARQUES DISTINCTIVES.
LA PELOTE,
On donne Ie nom de pelote , ou étoile, a un©
marque blanche qui se trouve sur Le front de quelques chevaux. LE CHANFREIN BLANC.
On appelle chanfrein blanc, ou bette face, une
bande blanche qui s'ctend depuis le front jusqu'aux naseaux , le long de cette partie de la tête que Ion nomme le chanfrein. Le chanfrein blanc ne doit po int s'étendre sur
lessourcils, ni se prolonger jusqu'au bout du nez. S'il j a une tache blanche sur cette partie , et qu'elle occupe toute la lèvre supérieure, on dit que le cbeval boit dans son blanc, L ÉPï.
L'épi, que Ton nomme aussi molette, est un
arrangement de poils, partant d'un centre et se renversant de fa<jon qu'ils forment une cavité co- nique. Les chevaux ont ordinairement des épis au
front, au poitrail, aux flancs, et au ventre nrès des cuisses. Il se trouvent des chevaux qui en ont aussi en d'autres endroits. |
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( 26 )
L'ÉPÉE ROMAINE.
L'épée romaine est un épi alongé ou une sorte
de sillon formé par Ie poil renversé au haut de rencolurc, prés de la crinière. Cette marque est assez rare. LA RAIE DE MULET.
On nomme raie de mulet une ligne noire qui
s'étend Ie long de J'épine du dos jusqu'a la queue de quelques chevaux de certains poils. LES BALZANES.
Si Ie bas de la jambe d'un cheval est blanc, ou
nomme cette marque balzane ; si elle est terminee irrégulièrement par des pointes , on lui donne lo nomme de balzane dentelUo; si elle est mouche- tée de noir, c'est une balzane herminéc; si elle s'étend jusqu'au genou ou au jarret, on dit que Ie cheval est chaussé prop haut. On désigne par Ie nom de travat un cheval qui
a des balzanes a une jambe de devant et a une jambe de derrière du même cêté; mais si e]les sont a une jambe de deyant d'un cöté et a une jambe de derrière de 1'autre coté, on 1'appelle trastravat ou tramtravat; ejifin, s'il y a du blanc aux quatre jambes, on dit que ce cheval est bal- gan des quatre pieds. |
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( 27 )
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BES DIFFÉRENTS POILS.
Lorsque Ion veut designer la couleur d'un che-
val, on dit qu'il est d'un tel poil ou d'une telle robe. La nature varie tant en fait de couleurs que
1'on voit d*es chevaux d'une quantité de poils dif- férents. Nous allons donner la definition de ceux qui ont des noms particuliers; quant aux autres, on les distingue par Ie nom de la couleur qui en approche Ie plus, ZAIN.
On donne Ie nom de zain aux chevaux
qui n'ont pas de poils blancs ; ainsi les che- vaux blancs, et tous ceux dont les couleurs sont mélanges de blanc , ne peuvent pas ètre appelés ïains. BAL
Le poil bai est Ie plus commun de tous; il est
de couleur chataigne plus ou moins claire ou obs- cure. Il est a remarquer que tous les chevaux bais ont les extrémités , la crinière et la queuq noires. L'on distingue les différentes nuances du poil
bai par les dénominations suivantes ; bai marron, |
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( ^ )
bai clair, bai brun, bai doré, bai sanguin, et
bai a mirpir. Bai marrm. — Le bai marron est celui qui
est de la couleur d'un marron. Bai clair. — Le bai clair ou bai lavé est d'une
«ouleur moins foncée que le bai marron. Bai brun. — On nomme bai brun un poil brun
très-obscur, et presque noir par tout le corps , excepté aux flancs et au bout du nez; on dit alors qu'un cheval a du feu. Bai doré. — Le fond du bai doré est jaune.
Bai sanguin. — Le bai sanguin, ou bai d'éear^
late, est un bai approehaut du rouge. Baidmiroir. — Un cheval bai a miroir, ou bai
miroité, est celui qui a sur la croupe des mar- ques d'un bai plus obscur que le reste du corps. On donne aussi ce nom aux cheyaux bais qxti ont beaucoup de taclies rondes d'un bai plus clair oü plus obscur, et qu'on pourrait nommer baipom- nielé s'il n'était recu généralement de n'einployer ce mot que pour les chevaux gris, ALEZAiT
L'alezan est uue sorte de bai roux ou canelïei
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( 29 )
Il y a des cheraux alezans qui ont Ia crinière et
la queue de la couleur du poil, d'autres les ont noires et quelques-uns les ont blan.eb.es. Les differentes nuances de 1'alczan sont: 1'ale-
zan clair , 1'alezan bai et 1'alezan brulé. Alezan clair. — L'alezan clair est un alezan
peu foncé de couleur du poil de vache. Alezan bai. — Öh nomnie alezan bai un alezan
presque roux. Alezan brulé. — L'alezan brulé est foncé et
fort brun. NOIR.
Il y a trois sortes de noir : Ie noir jais, Ie noir
more et Ie noir malteint. Noir jais. — Le noir jais est un noir clair lisse
et beau. Noir more. — Le noir more , que 1'on nomme
%ussi noir moreau, est un noir fort vif. Noir malteint. — On appelle noir malteint un
noir brun plus clair aux nancs et aux extremités, que sur le reste du corps. BLANC.
Les chevaux tout blancs , sans le moindre nu>
lange d'aueuri autre poil, sont assez rares. |
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GRIS.
Les chevaux gris ont Ie poil blanc mêlé de nohv.
Tous les chevauxgris blanchissent en vieillissant, et l'on peut juger de quelle nuance ils ont été par les restes des poils gris que l'on voit aux genoux et aux jarrets. Les différentes espèces de poil gris sont: Ie gris
pommelé, Ie gris sale , Ie gris argenté , et Ie gris tisonné. Gris pommelé. — Les chevaux gris pommelé
ont sur Ie corps et sur la croupe plusieurs taches rondes, les unes plus noires et les autr es plus blanches , assez également distribuées. Gris sale. — Le gris sale est un poil ou il y a
plus de noir que de blanc. Gris argenté. — Les chevaux gris argenté n'ont
que très-peu de poils noirs sur un fond blanc, lisse et luisant. Gris tisonné. — Le gris tisonné , ou gris char-
honné, se compose de petites taches noires dispo- sées irrégulièrement sur un fond blanc. ISABELLE.
Le poil Isabelle est jaunc ; quelques chevaux
de ce poil ont la crinière et la queue blanches, d'autresles ont noires; la plupart de ces derniers ont la raie de mulet. |
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( 31 )
Le poil Isabelle se divise en Isabelle soup-de-
lait, Isabelle clair, Isabelle doré, etisabelle foncé. Isabelle soup-de-lait. — Une espèce de blanc
sale , mèlé d'une teinte de jaune tres - claire, forme le poil Isabelle soup-de-lait. Isabelle clair. — La teinte de jaune est plus
forte dans llsabelle clair que dans 1'lsabelle soup-^ de-lait. Isabelle doré. —* Llsabelle doré est tin jaune
vil et luisant. Isabelle foncé. — Un jaune saturné compose
JTstibclle foncé. ROUHAN.
Le rouhan est un poil mèlé de rouge et de
blanc. On la aussi défini comme un mélange de blanc, de gris sale et de bai. Il y a rouhan vi- neux et rouhan cap de maure. Rouhan vineux. — Le rot:han vineux est ce-
lui ou le rouge domine. Rouhan cap de maure. — La tête et les ex-
trémités dun cheyal de ce poil eont noires et le- reste du corps est rouhan. PI E.
Les chevaux pies sont bkncs avec une autre
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( tó )
couleur, disposée irrégulierement par grandes
taches en forme de placards. On distingue différentes sortes de pie par leS
noms de la couleur qui se trouve avec Ie blanc ; ainsi Ton dit pie hai, pie alezan, pie nvir, pie pie Isahelle, etc. TIGRE.
Le tigre est un gris tisonnó qui a des marques
larges et toutes noires. SOURIS.
Les chevaux souris sont de la couleur de? eet
animal. Ils ont ordinairement la raie de mulet, ÉTOURNEAU.
On nomme chevaux étourneaux ceux dont Ie
poil ressemble a la couleur de ces oiseaux. C'est une espcee de gris sale , renforcé de brun. • RUBICAN.
Lorsqu'un cheval bai, alezan ou noir, a de?
poüs blancs semés par Ie corps et surtout aus fiancs, on dit qu'il est rubican. LOUVET.
Louvet se dit des chevaux qui ont un poil de
loup. Il y en a de clairs et d'obscurs; quelques- uns ont aussi la raie noire sur Ie dos-. |
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TRUITÉ.
On donné Ie nom de truité a un fond blanc
parscmé de roux par petites taches oblongues répandues assez généralement sur la tète et sur Ie corps. TOURDILLE.
Le tourdille ressemble a la couleur des grosses
grives; c'est un mélange de poils rougeatres et blancs avec beaucoup de noirs. Son nom provient du mot latin turdus, qui signifie griye. PORCELAINE.
/
Le porcelaine est mie couleur bizarre dont le
fond est blanc avec des taches de couleur bleuu-
tre d'ardoise sur le corps. FLEUR DE PÊCHER.
j
La llcur de pècher, que Ton nomme aussi au- bère on mille fleurs, est un mélange assez confus
de bai, de blanc et d'alezan, dont le composé
ressemble a la couleur de la fleur de pècher.
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Virghe, dans ses Géoryiques (liv'. m.) , a décrit
en beaux vers la forme la plus parfaite et les qualités brillantes que Ton doit rechercher dans 3
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'les chevaux. Le célèbre poëte Jacques Dkliue les a traduits avec autant d'élégance que de précision, ainsi qu'on va en juger par 1'extrait suivant: Dans le clioix des eoiirsiers ne sois pas moins sévère.
Du troupeau , dès 1'enfance. il fluit soigner le père : Des gris et des bais^bruns on estimc le coeur; Le blanc , I'alezan-cLair , languissent sans vigueur. L'étalon génereux a le port plein d'audace , Sur ses jarrets pliants se balance avec grace; Aucun bruit ne 1'émeut; Ie premier du troupeau, Il fend 1'onde écumante, affrönte un pont nouveau : II a lc ventre court, 1'encolure hard ie , Üne téte effil.ee , une croupe arrondie ; On volt sur son poitrail ses musdes se gonfler, Et ses nerf Ivessaillir, ét ses veines s'enfler. Qae du clairon bruyant le son guerrier 1'éVeille, Je le vois s'agiter, trcmblcr, dresser 1'oreille ; Son épine se doublé et frérnit sur son dos.; D'une épaisse crinière il fait bondir les flols; Des ses naseaux brülants il respire la guei-re ; Ses yeux roulcnt du feu, son pied creuse la terre. |
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Nous tcrniinerons cette Livraison par 1'anecdote
suivante : « Un élégant, coui'ant a clieval dans les allées
du bois de Boulogne, renvcrse et blesse assez grièvement un particulier, qui se relève, saisit la foride du cheval d'une raain , et de 1'autre désar- conne lc cavalier, quil etend sur le sable. Maïs, 'monsieur, savez-vom... — Oh ! monsieur, ce que je sois, cast que vous nïavez donne' une Ier on d'é- quilibre, etquejevousenrendt une d'éqmtatioTi. » |
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Scf. /.
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DE LAGE DU GIIEYAL. |
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La durée de la vie des chevaux est, comme
danstoutes les autres'espèces d'animaux, propor- tionnée u la durée du temps de leur accroisscN ment. Le cheval qui met quatre ans a eroitre , peut vivre six pu sept fois autant de temps, c'est- ii-due vingt-einq ou trente ans. Les gros chevaux, qui prenncnt leur entier accroissement en moins de temps que les chevaux fins, vivent aussi moins long-temps. Aristote a observé que les chevaux, nounis dans les écuries , vivent beaucoup moins que ceux qui sont en troupeaux; Buffon fait men- tton dun cheval, qui a vécu a Frescati, pres de Mctz, jusqu'a einquante ans; Athenée et Pline pretendent qu'on a vu des chevaux de soixante- ciriq et merrie de soixante-dix ans; Augustin Wi- phus parle du cheval de Ferdinand ïer comme d'un cheval septuagénaire ; mais les exemples de chevaux qui out atteint un age aussi avance, sont si rares, qu'on ne doit pas même les rogarder comme une exception dont on piusse tirer des eonséquenctv.. Il est tres-important de bien connailre 1'Ag.e
d'un chcTal. On peut en juger par différentes 4
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xuarques. Les vieux chevaux otit ordinairement
les salières creuses; mais eet indice est équivoque, puisque les jeunes chevaux , engendrés de vieux étalons, ont aussi ce défaut. Le palais d'un jeune chevöl est toujours plus gros que celui d'un Vieux, et a mesure qu'un clieval avance en age , les sillons du palais s'effacent et les gencives se décharnent. Lorsqu'un cheval a de treize a qüatorze ans,
il commenoe a avoir aux sourcils des poils blancs, qui augmentent en nombre a mesure que le che- val monte en age; de sorte qu'un cheval de dix- buit k yingt ans a les sourcils tout-a-fait blancs. C'cst ce qu'on appelle siller. ïout cheval; dontle poil est mèlé de blanc, peut siller sans que cela soit un signe d'un age avance. Toutes ces marques ne donnent cependant qu'un
indice peu exact de lage d'un cheval; ce n'est que par les dents qu'on peut en avoir une connaissance certaine. On en juge par 1'éruption , par le rem- placement, par 1'eft'acement du creux ou de la ca- vité qui se trouve dans les dents ^ et de la marque noire qu'on y voit, et qu'on nomme germe de fève, et par la chdte des dents. Les chevaux ont quarante dents , dont vingt a.
la machoire supérieure ou antérieure , et vingt a la machoire inférieure ou postérieure. Elles se divisent en incisives, en crochets et en molaires. |
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Les Incisives.
Les incisives, ou dents de devant, sont au uom-
hre de douze : elles se trouvent sur Ie devant de la bouche, six a la machoire supérieure et six a la. machoire inférieure. On les nomme incisives , parce qu'elles servent a inciser ou couper les lier- bes que 1'animal pature. Quand un poulain a cinq ou six jours, il lui
vient quatre dents incisives sur Ie devant de la bouche , deux en haut et deux en bas; de quinze jours a un mois après sa naissance il lui en vient quatre autres , une de chaque cóté des premières; afage de quatre mois il lui en vient encore quatre, une a chaque cóté desprécédentos: celles-oi nesont au niveau des autres qua six mois (voyez Fig. lie). Toutes ces dents, que Ton appelle dents de lait, sontcaduques et tombent pour êtreremplacées pa* d'autres; elles sont petites et d'un émail lort blanc. Quelques anciens auteurs pretendent que les
dents de lait n'ont pas de cavité. Le fait est faux. Elles en ont aussi bien que celles qui les rempla- cent. Gependant commp les dents de lait sont plus petites, leur cavité est moins sensible ; elle s'éfface a celles qui ont poussé les premières a un an, aux secondes a dix - huit moins, ejt aux troisièmes a deux ou trois ans. Les premières dents de lait tombent a 1'age de
deux ans et demi a trois ans, et sont remplacées par dantTes que 1'oti nomme pbwe.s. (FhjM.I.h.) |
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Le creux des pinces cómmence a se remplir et Ie
germe de fève a retrecir a cinq ans et demi, et sont tout-a-fait effaees a 1'age de six ans (Fig; 3i). La diffórencê de noürriture que 1'on a donnée
au cheval influe sur la chüte des dents. Un pou- lain, mis au sec de bonne heure , cómmence a changer a deux ans et demi. Celui nourri plus long-temps h 1'herbe ne change qua trois ans. Les secondes dents delait tombent al'age de trois
ans et demi a quatre ans, pour faire place a d'au- tres (Fig. 2 l. b), auxquelles on donnc le nom de ■mitoyennes, et dont la cavité cómmence a se rem- plir et la marque a retrecir a six ans et demi, et se trouvent elfacées a sept ans (Fig. 3). Les troisièmes dents de lait tombent de quatre
ans et demi a cinq ans, et sont remplacées par d'autres appelées mins (Fig. 2 /. c ). Les coins croissent plus lentement que les autres. A cinq ans et demi leur cótó interne est a peu prés cgal a 1'ex- terne. Quand ils commencent a pousser, ils ne débordent presque pas la gencive , et le creux est fort sensible. A sept ans et demi il cómmence a se remplir, et le germe de fève a diminuer; a buit ans 1'un et 1'autre sont elfacées (Fig. 3). Aussi iong-temps que la cavité existe, on dit que
le cheval marque. Quand la dent est rempiie, on dit que le clieval a rast'. Quand toutes les dents incisives sont tombées
6t remplacées par d'autres, on dit que J/anima"! |
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( 39 )
a tout mis; il perd alors Ie nom de poulain pouv
prendre celui de cheval. Les dents qui remplacent les dents de lait,
s'appellent dents de cheval. Les dents de cheval sont larges, plates , jannes
et rayées depuis leur sortie des alvéoles (') jus- qu'au haut. Tout ce que nous venons de dire de 1'époquc h
laquelle la cavité se remplit et Ie germe de fève s'efface, se rapporte a la machoire inférieure ; cav la machoire supérieure n'ayant pas de mouve- ment, les dents sont moins exposées k 1'effet dn frottement, aussi ne rasent-elles point aussitót que celles de la machoire inférieure. Des observations souvent repétées npus ont appris qu'elles mar- quent au-dela des huit premières années. En effet, dans la machoire supérieure les pinees ne rascnt qua huit ans et demi ou neuf ans-, les mitoyennes a neuf ans et demi ou dix ans, et les cojns a dix ans et demi ou onze ans, et quelque- fois mème a douze ans. Au-dela du terme de douze ans, les incisives n'offrent plus de signes certains, et nous pouvons seulement juger de la viellesse du cheval par la situation de ses dents antérieures, qui semblent porter moins a-plomb les unes sur (') Los aivèotes sont des cavités sur les bord* libres de
1'une et de l'autre mScïrclire . et cjui seivent a loger les vacines des dents. , |
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( 40 )
les autres, et s'avancer sur Ie devant de la bouche.
On dit que les incisives tombent ordinairement
aux chevaux, lorsqu'ils ont atteint 1 'age de trente ou trente-un ans. Les dents incisives présentent quelquefois dans
les vieux chevaux deux caractères tout-a-fait opr poses, qu'il est bon de faire connaitre. Ou ces dents s'allqngent, jaunissent, deviennent
plus profondément canclées , ne portent plus les unes sur les autres, se déchaussent et s'avancent sur Ie devant de Ia bouche; qu elles restent blan- ches et serrées, se racourcissent et s'unissent jus- qu'au bord de la geneive, qui quelquefois fait bourrelet autour d'elles, Ie palais les déborde, les bords en sont bien tranchants, et elles sont forten- ment enchassées dans les alvéoles. Ces différences tiennent a la nature des aliments
que les chevaux mangent. Ceux qui sont nourris a I'écurie, et qui n'ont que la peine de tirer Ie four- rage du ratelier, ne s'usent point les incisives, qui n'ont pour ainsi dirc rjen a faire, tandis que dans eeux qui paturent ces dents doivent faire tout Ie travail pour lequel la nature les a destinées. EHes s'usent d autant plus vite , que les paturages sont plus secs et les herbes plus dures; aussi voit-on les chevaux nourris sur desbruyères, dansles lan- deset dans les bois, avoir les dents incisives usées plus promptement que les autres. Il n'en faut pas raoins conelure } raalgré cës
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< 41 )
différences, que les chevaux qui ont les dents
incisives longues et dccharnées, et ceux qui leis ont très-courtes et très-usées, sont également vieux. Il y a des cheTaux auxquels la cavité ne se
remplit jamais. Cela provient de la dureté des dents, qui ne s'usent point. On appelle ces che- vaux bégnU. Il en est de trois espèces : la pre-! mière comprend ceux qui marquent toujours , et a toutes les dents; la seconde ceux qui marquent toujours aux mitoyennes et aux coins seulemenV, la troisième est formée de ceux en qui les coins seuls ne rasent jamais. 11 est aisó de reconnaitro les chevaux béguts de
la première espèce en faisant attention a la pro- fondeur de la cavité des dents. Il est certain qua 1'age de cinq ans faits celle des pineqs doit être moins considérable que celles des mitoyennes et des coins, et celle des mitoyennes moins profondes que celles des coins; or, dans la supposiüon dun cheval bégut de toutes les dents, 1'égalité des unes et des autres est une preuve quil est bégut de la première espèce. Gelui quine marque quaux mitoyennes et aux
coins est facilement appercu bégut, si 1'on com- pare la cavité des ces dernières dents. Quant au cheval bégiit de la dent du coin seu-^
lement, il faut recourir aux dents de la machoire antérieur^, dont peut-être il ne sera jpas bégut, |
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( 42 )
et examiner 1'arrondissement, la canelure des
crochets, etc. Les juments et les chevaux horrgres sont plus su-
jets a être béguts que les ehevattx entiers. Il y a des chevaux qui, malgré que la cavité soit remplie , conservent toujours Ie germe de fève. On pour- rait les appeler faux béguts. Mais ceci est de peu de eonscquence ; la seuleehose alaquelle on doit feire attcntion ctant la cavité de la dent. Les Crochets.
Léserochets, ou dentscanincs, sontaunombre
de quatre; il s'en trouve deux dans chaque ma- choire en-deca des barros , une de chaque eóté , a une petile distance des incisives ( Fig. 2 l. d). Les juments n'ont ordinairement pas des cro-
chets , cl lorsqu'eUos en ont, ils sont fort pcüts. Les juments qui ont des crochets se nomment bréhaignes, (Ce mot de brehaigne siguifiesterile.) On leur a donné ce nom parce qu'on croyait au- trefois que celles qui avaient ces sortes de dents étaient stériles. L'expérience aprouvé la fausseté de cette opinion. On a vu des chevaux qui n'avaient pas ds
crochets , mais Ie cas est très-rare. Les crochets n'oiï'rent pas un signe aussi certain
de I'age d'un cheval que les incisives.. D'abord'., comme nous venons de Je .dire, les juments et |
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( « )
mémequelques chevaux n'en ont pas-, et quoique
teux de la machoire inférieure p'oussent ordinaire- ment a trois ans et denji, et ceux de la machoire supérieure a quatre ans, il arrive cependant quelquefois que ces dernières precedent les pre- naières. Les crochets croissent et sont fort pointus jusqu'a lage de six ans. A eet age ils ont toute leur grandeur (Fig. 3). A ncuf ans leurs angles commencent a s'arrondir; a dix ans ceux den haut paraissent déja émoussés et usés, et comme la gencive se retire a eet age , ils deviennent dé- cbarnés et semblent s'allonger ; a. quinze ou seize ans ils sont tout-a-fait arrondis et émoussés, et ont perdu toute leur canelurQ. Les chevaux en général ne sont pas capables de
Jjeaucoup de fatigue avant qu'ils aient les crochets de la machoire supérieure. Il arrive souvent qu'ils sont malades lorsqu'ils leur pemssent. Las Molaires.
Les molaires, que 1'on nomme aussi mache-
üères, sontplacées au fond de la Louche. Il y en a vingt-quatre, savoir: douzea chaque machoire, six de chaque cóté. Ou leur a donné Ie nom de molaires ou machelières, parce qu'elles servent a moudre ou a machèr le.s aliments dont Ie cheval •$B ncurrit. Quoique plusieurs auteurs pretendent que les
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( m )
dents molaires ne servent en aucune fa§ön a ïa
eonnaissance de l'age d'un cheval, on peut cepen*" dant avancer , d'après les observations faites et souvent répétées, que Ie poulain, en naissant', n'enaque douze, six ai chaque machoire. Ce sont celles qui sorit Ie plus en avant des deux cótés. Il luien vient quatre autres a un an, encorequatre a dix-huit mois , et les quatre les plus au fond de la bouche ne lui poussent qua trois ans. Quelques écrivains avancent que les douze
dents molaires , que Ie poulain a en naissant, tombent et sont remplacées comme les incisives ; savoir, le9 deux les plus en avant de chaque ma- choire a lage de deus aas; les suivantes a. trois ans et demi, et enfin les quatre autres a quatre ans et demi. Ces dernicres eependant ne sont remplacées qua cinq ans. Les chevaux perdent les premières dents mo-
laires, o'est-k-dire celles qui sont Ie plus en avant de la bouche , a l'age de vingt a vingt-trois ans; les secondes, troisièmes et quatrièmes de vingt- trois a vingt-cinq ans; les cinquièmes de vingt-six a vingt-sept ans, et enfin les sixièmes après eet age. Il y a des chevaux qui ont des surdents, c'est-
a-dire des dents surnumcraires , ponssces a 1'une ou a 1'autre machoire , soit au-dedans soit au-de- hors. Ces surdents ne sont Ie plus souvent que des dents de lait, rétenues au moment de leur |
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( 45 )
chute entre les dents de «heval, de maniere a ne
pouvoir tQmber. Elles sont plus souvent plaeées en-dehors qu'en-dedans. Enrésumant, tout ce que nous venons de dire
des marques distinctives de lage des chevaux, nous avons formé Ie tableau suivant, d'après le- quel on pourTa en juger depuis la naissance du poulain jusqu'a 1'extrême vieülesse du cheval. En naissant Ie poulain a douze dents molaires.
De 5 a 6 jours , il lui pousse quatre dents incisives , deux
a la machoire supérieure et deux a la machoire
inférieure.
De 15 jours a ï mois, il lui pousse encore quatre dents incisives , deux a chaque machoire.
A 4 m°is > il hu pousse encore quatre dents incisives, deux a la machoire supérieure et deux a 1'mferieure.
A 6 mois , ces dérnières sont au niveau des au tres.
A i an , la cavité des premières dents de lait se remplit; -v
il lui pousse quatre dents molaires.
A i an et demi, il lui pousse encore quatre dents molaires ;— la cavité des secondes dents de lait se remplit.
A 2 aus , les quatre premières dents molaires tombent et sont remplacées,
De a a 3 ans, la cavité des troisièmes dents de lait se remplit. De 2 '/a a 3 ans , les premières incisives de lait tombent et sont remplacées par les pinces.
A 3 ans , les quatre dérnières dents molaires poussent. A 3 '/, aus, les secondes dents molaires tombent et sont remplacées ; — les cracnetS! de la machoire inféV
rieure poussent.
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( 40 )
De 3<'/> a 4 ans > ^es secondes incisivss de lait tonvbent e>
sont remplacées par les mitoyennes. A 4 ans , les evochets de la machoire supérieure pöussent.
A 4■■■'/» ar!S ■> ^es troisièmes molaires tombent.
De 4 7» a 5 ans , les dernières incisives de lait tombent et
sont remplaeées par les coins ; — 1'animal perd Ie nom de poulain pour prendre celui de cheval. A 5 ans , les dernières dents molaires tombécs sont rem-
placées. A 5 *ƒ, ans , Ie cóté interne des coins est presqu'égal a 1'ex-
terne (voyez Fig. ?.); — Ie creux des pinces de la machoire inférieure commence a se remplir. A 6 ans , Ie creux des pinces de la machoire inférieure est
tout-a-fait rempli. A 6 '/a ans , Ie creux des mitoyennes de la machoire infé-
rieure commence a se remplir. A 7 ans, Ie creux des mitoyennes de la machoirc inférieure
est tout-a-fait rempli.
A 7 'j2 ans, Ie creux des coins de la machoire inférieure commence a se remplir.
A 8 ans , Ie creux des coins de la machoire inférieure est
tout-a-fait rempli ( voyez Fig. 3 ). De 8 7= a g ans, les pinces de la machoire supérieure rasent.
A 9 ans , les arig'es des eroehets cojwmencent a s'arrondir.
De 9 7- a io ans. les mitoyennes de la machoire supérieure
rasent. A i o ans , les eroehets d'en haut sont émoussés et usés, et
semblcut s'allonger. De io'La n ou 12 ans, les coins. de la ïnaéhoire supé-
rieure rasent. <■ De i3 a 14 ans, Ie cheval commence a siller. |
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( 47 )
De i5 a 16 ans , les crochets sont tout-a-fait arrondis st
ont perdu leur canelure.
De 18 a 20 ans, Ie cheval a les sourcils louj-a-fait blancs. De 20 a a3 ans , les 'premières molaires tombent. De-a3 a 25 ans , les secondes , Iroisièmcs et quaüièine* molaires tombent.
De 26 a 27 ans , les cinqtiièmes molaires tombent.
De 27 a 3o ans , les sixièmes molaires tombenfe De 3oa 3t ans , les incisives tombent. |
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( te )
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DES DIFFÉRENTES
RACES DE CHEVAUXv
'■I
L'twfxüejtgb du climat, la variété des paturagey,
la diversité des soins, les différentes maniere? d'éléver les chevaux, les usages divers auxquels on les emploie , out produit les différentes races de chevaux. Tous les animaux sont susceptibles de dégéné-
rer dans leur propagation, cest-a-dire de perdre leurs formes, leur taille et leur énergie, et la conserva.tion de leurs races, surtout a l'égard des chevaux , a de tout temps été considérée oomme un objet de haute importance. Malheureusement dans beaucoup de pays on n'y a pas attaché assez de prix ; aussi voit-on des races, sinon tout-a-fait éteintes, du moins tellement dégénérées qu'on aurait peine a y trouver quelques restes des bel- les qualités pour lesquelles elles étaient vantées autrefois. Nous traiterons des moyens de conserver le«
raees, et de relcver celles qui sont dégénérées, lorsque nous parlerons des haras. Nous nous bor- Berons ici a donner la description des différentes espèees ie chevaux connues. |
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( ^9 )
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CHEVAUX ANCIENS.
Si 1'on consultë les anciens sur la nature et las
qualités des chevaux des différents pays ('), on trouvera que les chevaux de la Grèce, et surtout ceux de la Thessalie et de 1'Épire , avaient de la réputation et étaient très-bons pour 4a guerre ; que ceux de lAchaïe étaient les plus grands que Ton connut; que les plus beaux de tous étaient ceux d'Êgypte , oü il y en avait une très-grande quantité, et oü Salornon envoyait en acheter a uu très-haut prix; qu'en Ethiopië les chevaux réussissaient mal a cause de la trop grande cha- leur du climat; que 1'Arabic et 1'Afrique foxirnis- saient les chevaux les 'mieux féiits , et surtout les plus légers et les plus propres a la tnonture et a la course; que ceux del'Italie, et surtout delaPouille, ■étaient aussi très-bons ; qu'en Sicile, au Cappadou, en Syrië , en Armenië , en Médie et en Perse, il y avait d'excellents chevaux , et recomnianda- bles par leur vitesse et leur legéreté; que ceux de Sardaigne et de Corse étaient petits, mais vifs et courageux; que ceux d'Espagne ressemblaient a ceux des Parthes, et étaient excelleuts pour la guerre; qu'il y avait aussi en Transylvanie et en Valachie des chevaux a tète légere , a. grands f') Voyei AUkovand . IL'sfaire Nat&relfo éfes Sofa'phlhis..
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( 50 )
crins, pendant jusqu'a terre, et a queue touffue;
qui étaient trés-prompts a la course; que les che- vaux danois étaient bien faits et bon sauteurs; que ceux de Scandinavië étaient petits, mais bien moulés et fort agiles; que les chevaux de ïlandres étaient forts; que les Gaulois fournis- saient aux Romains de bons chevaux pour la monture et pour porter des fardaux; que les che- vaux des Germains étaient mal faits et si mauvais qu'ils ne s'en servaient pas; que la Suisse en avait beaucoup et de très-bons pour la guerre • que les chevaux de Hongrie étaient aussi fort bons; et enfin que les chevaux des Indes étaient fort petits et trüs-faibles. CHEVAUX MOOERNES.
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CHEVAUX ARxlBES.
Les chevaux arabes ont été de tout temps et
simt encorc les premiers chevaux, tant pour la beauté que pour la bonté. Ils sont d'une taille médiocre, plutót maigres que gras. Ils ont Ie» membres admirables et bien proportionnés ; Ie corps cependant un peu long. L'encolure est par- faitement bien rouée et suffisament fournie. La t.óte n'en est pas exactement belle ; on nc peut |
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{ 51 )
pas dire qüelle soit carrée , mais les joues en sont
trop larg'es,"et', comme depuis leur terminaison jüsqu'aüx lèvres elle est trop mince , ce défaut €st extrèmeroent sensible. Ces chevaüx sont nerveux, agïles, pleins de
feu et de courage. Ils sautent les fosscs et .les haies avec beaucoup de légéreló. Aueun peuple nest aussi attaché a ses chevaüx,
et n'en prend autant de soin, que les Arabes. Ils les traitent avec douceur, leur parlent et rai- sonnent avec eux. Ils les considèrent comme faisant partie de leur ménage , et les logent ave® cux dans leur tente. Aussi n'est-il point rare de voir la jument, Ie poulain, Ie mari, la femme et les enfants couchant tous pêle-mêle los uns avec les autres. Les Arabes conservent avec grand soin et de-
puis long-temps les races de leurs chevaüx; ils en connaissent les générations, les alliances et toute la généalogie. Lorsqu'une jument a pouliné , on appelle des térnoins et Ion fait un acte par lequel on constate Ie jour de la naissance du poulain, dont on donne la description. Ce billet donne Ie prix aux clievaux, et on Ie remet a ceux qui les achètent. Les Arabes divisont leur clievaux en trois
classes différentes :■ la première , nommée Kekhi- lan, est cellc des clievaux de race pure et an- Cienne des deux cótés; la seconde, que 1'on appelle 5
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Hatik, est celle des chevaux de race ancienne,
mais qui se sont mésaliés; la troisième, qui porte Ie nom de Keudich, se compose des chevaux communs. On distingue parmi les chevaux arabes trois
races supérieures. On nomme la première Djelfy, la seconde Manakryéh, et la troisième Saklaou- vyéh. Les autres races principales sont les Sakers, les Turkmanyéh et les Musmars. Il y a aussi beaucoup de chevaux sauvag.es en Arabier Les Djelfys.
La race Djelfy est réputée chez les Arabes d©
Syrië, comme]a première et la plus estimée. Les chevaux de cette race sont fins et lestes; on les trouve chez les Arabes qui campent et qui ro- dent dans les territoires d'Acre , de Nazareth , de Napoulouze, d'Yaffa, de Ramah, de Jérusalem et de Ghazah; mais la meillcure source est celle des Arabes de Ghazah. Les Manakryéhs*
Les Manakryéhs se trouvent dans les mêmes
environs que les Djelfys. Quelques Arabes méme les leur preferent, parce qu'ils sont plus forts et resistent mieux a la fatigue. Les Saklaoüvyéhs.
Cette race , qui provient d'un étalon Djelfy et |
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d'une jument Saklaoüvyéh , ou Sakér , ou Turk-
manyéh, est beaucoup moiris estimée que les deux races précédentcs, quoiqu'elle donne d'ex- cellents chevaux. Les Sakers.
Ces chevaux portent Ie nom des Arabes qui
campent aux environs d'Acre et de Galilée. Ils sont en général ibrts h ons , lestes et vigoureux , mais moins déliés que les Djelfys, les Manakryéhs et les Saklaoüvyéhs. Les Turkmanyclis.
Ces chevaux tirent leur nom des Arabes Turk-
mans; ils sont beaux et bons, mais sont cepen- dant moins etimés que les Sakers. On les trouve du cóté d'Alep. On en amène toutefois quclques- uns a Damas , Tripoli de Syrië , Acre , Ramah, Napoulouze et Ghazah. Les Madeloutnis et les Musinars.
Ces chevaux proviennent d'une jument des
trois premières races et d'un entier Keudich. Quoiqu'assez bons, ils sont moins estimés que ceux des races précédentes. Chevaux sauvages de l'Arübie.
Il y a dans les déserts de 1'Arabie beaucoup
de chevaux sauvages. Ils sont plus petits que les autres. Ils sont nervcux , légers et maigres; leur |
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poil est ordinairement de couleur eendree, qupi-
qu'il y en ait aussi de blancs, Ils ont la crinière et les crins de la queue fort courts et hénsses. Les Arabes du désert et les peuples de la Lybie
«n élèvent une quantitc pour la chasse ; ils ne s'en servent ni pour voyager ni pour combattré. On cite comme une preuve de 1'attachement
des Arabes pour leurs chevaux , Ie trait suivant: « UnArabe ne voulutjamais livrer une cavale
qu'il avait vendue pour les haras du roi de France. Quand il eut mis 1'argent dans un sao-, iljettales yeux sur son clieval et se mit a pleurer. Sera-il possible , s'écria-t-il, qu'aprèst'avoirélcvódansma maison, et avoir exigé tant de services de toi, je te livre en esclavage vhez les Francs pour ta ré~ compense f Non, je n'en ferai rien, ma rnignonne, Enaclievant de parier ainsi, iljetta 1'argent sur la table, embrassa sa cavale, et la ramena chez lui. » CHEVAUX DE PERSE,
Les chèvaux persans sont, après les arabes, les
meilleurs chevaux de 1'Orient. Ils sont commu- nément de taille médiocre , ont la tête légere, I'encolure fiae, Ie poitrail étroit, les oreilles bien faites et bien placées, la croupe belle , Ie poil raz, les jambes ménues et Ia corne dure ; ils ont peude cahon, mais la force du tendon y supplée. Leur docilité, leur courage , leur sobriété et leur |
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vigueur doivent les faire regarder comme des
chevaux précieux. Les meilleurs sont élévés dans les plaines de la Médie , de Persopolis et de Derbent. On en voit sur les confins de 1'Armenië et de la Médie , qui sont d'un poil jaune comme du souffre. Il y a aussi en Perse des clievaux fort petits, mais qui n'en sont ni moins bons, ni moins fQrts. CHEVAUX DE L1NDOSTAN.
Les clievaux qui naissent a Tlndostan sont en
général de petite taille et tres-mauvais. Il y en a même de si petits que Tavemier rapporte qu'un jeune prince du Mogol, agé de sept a huit ans , en montait un qui n'était pas plus grand qu'un lévrier. On y transporte des chevaux arabes et persans pour Ie service des grands du pays. CHEVAUX DU TONQUW.
Les chevaux du Tonquin sont grands , nerveux
tjt bien faits; ils sont dociles et se laissent dresscr facilement. CHEVAUX DES ILES PHILIPPLNES
Les chevaux des iles Philippines proviennent.
de ceux que les Européens y ont transportés. Ils s'y sont prodigeusement multipliés. |
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CHEVAUX CH1N0IS.
Les chevaux de la Chine sont faibles, Iaches,
malfaits et petits; ils sont si mauvais qu'on ne peut pas s'en servir a la guerre. Ceux de Coree n'ont que trois pieds de haut. CHEVAUX DU JAPON.
Au Japon les chevaux sont généralement petits;
cependant il s'en trouve quelques-uns d'une assez, bonne taille. Ce sont ceux qui viennent du pays des montagnes. CHEVAUX TARTARES.
La Tartarie indépendante est habitée en grande
partie par des patres, qui viveut du produit de leurs troupeaux, consistant principalement en chevaux, qu'ils vendent aux Russes, aux Turcs et aux Persans. Il y a des propriétaires qui ont jusqu'a mille chevaux, qu'ils envoyent sous la garde de quelques hommes a cheval dans les dé- serts, pour y chercher leur nourriture. Les chevaux tartares sont en général d'une
taille médiocre. Ils out I'encolure longue , la tête petite , les membres fournis , la corne dure el étroite. Quelques-uns sont trop haut morjtés. 13$ |
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sont forts, vigoureux , fiers, ardents et légers;
ils courent d'une extreme vitesse 5 sont capabies du plus grand travail et de la plus longue absti- nence. Ils marchent pendant deux ou trois jours sans s'arrêter et sans prendre dautre nourriture qu'un peu d'herbe, et restent vingt-quatre heures sans boire. CHEVAUX SAUVAGES
VV MILIEU BE l'a.JIE.
Les chevaux sauvages du milieu de TAsie pro-
viennent des chevaux tartares qui se sont échap- pés. Ils sont communement plus petits , mais ont la tête plus grosse que les chevaux domestiques. Leurs yeux sont vif's et pleins de feu ; leurs oreilles longues et pointues , et quelquefois rabattues sur Ie cóté-, leur crinière est épaiss©, et descend au- dela du garrot, leur poil est long et ondoyant. Ils ont les jambes trop longues en proportien de leur corps. Ils marchent toujours entroupes, sous la conduite d'un cheval chef. Lorsque celui-ci commence a devenir moins fort et moins actif, il arrive souvent qu'un autre cheval sort des rangs, attaque Ie vieux chef, qui garde son commande- ment s'iln'est pas vaincu; mais qui, s'ilestbattu, rentre avec honte dans lc gros de la troupe , et oède Ie commandement au cheval victorieux. Ces chevaux sauvages parcourent les déserts
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arrosés de ruisseaux , et pendant 1'hiver ils cher-
chent leur nourriture sur les sommets des mon- •tagnes dont les vents ont emportc la neige. Ils se défendent vaillammant contre les bètes fcroces , en se placant en cercle pourrecevoirl'aggresseur par d'efficaces ruades. On les attrappe en les entourant et en les en-
veloppant avec des cordes enlacées. Dans les en- rirons de la mer Caspienne on se sert pour les prendre d'oiseaux de proie, dressés pour cette chasse. On les aocoutume a saisir 1'animal par la tête et par Ie cou; Ie cheval se debat et se fatigue saus pouvoir faire lacher prise a 1'oiseau. CHEVAÜX RÜSSES.
La Russie est si grande et les races de chevaux
y sont tellement varïées, qu'il serait difficile de bien les détailler. Les chevaux des diflerent.es contrées de Ia Rus-
sie tiennent beaucoup de ceux des pajs qui Jes avoisineiit. C'est ainsi que les chevaux de Ia partie du temtoire russe , qui appartenait autrefois ala Pologne, sont de race polonaise ; ceux des bords de la mer Llanche et de la mer Glaciale sont de la race des Lapons; ceux de la Siberië et de la Tartan e russe ressemblent aux chevaux tartares, d'oü ils proviennent en partie. (hi distingue parmi les chevaux russes ceux
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des cosaques du Don, ceux de la petite Tartarie,
et les chevaux sauvages des steps, ou déserts d'Asie et d'Europe. Qievaux des cosaques du Don.
Les ohevaux des cosaques du Don sont petits,
mais solidement constrxiits.. Ils ont la criniére longue et touffue. Ils supportent facilement la fatigue et les privalions; ils se couchent dans la neige , qu'ils écartentavec Ie pied de devantpour chercher et manger 1'herbe qu'elle recouvre. Ils sont d'une vitesse extreme, et portent en courant Ie nez au vent. Chevaux de la petite Tartarie.
Les habitans de la petite Tartarie ont unerace
d'excellents petits chevaux , dont ils font tant de cas qu'ils ne les vendent jamais a des étrangers. Chevaux sauvages de la Russie d'Asie.
Le nom tartare de Tarpan, que Ion donne en
Siberië et dans toute la Russie asiatique aux che- vaux sauvages , fait croire que ces chevaux pro- vienncnt de ceux qui habitent les deserts de la Tartarie. Il y en a sur les rives du Harni, mais on en trouve en plus grand nombre vers les bords de 1'Irtich et du Tobol. Les cosaques du Jaik les poursiiivent a la chasse, pour en manger la cliair qu'ils trouvent excellente. Ces chevaux sont si 1c- |
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gers; qu'ils se dérobent souvent aux flèches des
plus habiles chasseurs. Ils vivent en troupes , et lorsqu'ils rencontrent des chevaux privcs , ils les environnent et les forcent a prendre la fuite. Chevaux sauvayes de la Russie d'Europe.
Lors de 1'expédition du czar Pierre Ier contre la
ville d'Azof, on avait envoyé les cheTaux de 1'ar- xnce au paturage , mais on ne put jamais venir a bout de les rattraper tous. Ceux qui resterent en liberté sont devenu sauvages et ont peuplé Ie dé- sert qui se trouve entre Ie Don et 1'Ukraine. chevaux
DE HONGRIE ET DE TRANSILVANIE, Les chevaux hongrois et transilvains sont bons,
sobres , et durs a la fatigue ; mais ils sont rare- mentbeaux. Ils ont ordinairement la tête carrée, les flancs creux, Ie corps long et dépourvu de chair, et les naseaux étroits et peuouverts, aussi les hussards les leurs fendent-ils pour leur faci- li^er la respiration. CHEVAUX POLONAIS.
Lea véritables chevaux polonais sont très-beaux;
ils ont la tête légere, la croupe bien faite et la queue bien piacée. On leur reproche de porter Ie |
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nez au vent. Ils sont sobres et soutiennent bieu
la fatigue ; ils ont beaucoup de souplesse , ce qui les rend très-propres a toutes les manoeuvres de cavalerie ; aussi sont-ils recherches pour les re- montes de cavalerie légere. La Pologne ayant beaucoup souffert depuis
quelques anntes par diflërentes guerres , Ie soin des haras y a été négligé, ce qui fait que les beaux chevaux y sont très-rares. CHEVAUX DE SUÈDE.
Les principales races de chevaux suédois se
trouvent dans Ie Nordland et la Finlande. Chevaux du Nordland.
Les chevaux nordlandais, a 1'est du pays, ont
tout au plus quatre pieds et demi de hauteur. Ceux de Nordland occidental ont la tète épaisse , les yeux gros , les oreilles petii.es , Ie cou fort court, Ie poitrail large , Ie jarret étroit, Ie corps long, mais gros ; les reins courts, la partie supé- rieure de la jambe longue , 1'inférieure courtfe , Ie bas de la jambe sans poil, les pieds petits , la corne dure , la queue grosse et les crins bien fournis. Ils sont d'un caractere doux et facile ; ils grimpent facilement lesmontagnescscarpées. Oh en aincne beaucoup a Stockholm. |
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( m )
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Chevaute de la Finlande.
Lorsque les neiges sont fondues on chassc les ehe-
vaux de Finlande dansles forêts, oiiils se réunissent . et se partagent en différentes tróupes. Lorsqu'un cheval a choisi unc troxipc, il né s'e:i sépare plus. Chaque troupe prend uu cantoa différent de la forét pour sa pature et n empiète jamais sur celui des autres ; a Tapproohe de» 1'hiver chacun rentre dans son écurie. Ces chevaux sont petits, maïs bons et vifs ; ils sont gros et gras larsqu'ils revien- nent de Ia forèt, mais 1'exercice presque conti-, nuel qu'ou leur fait faire pendant 1'liiver, et Ie peu de nourriture qu'on leur donne , leur fait bientót perdre eet embonpoint. CHEVAUX DE LA LAPONIE.
Comme les Lapons ne fontusage de leurs che-
vaux que pendant 1'hiver, parce qu'cn été ils font leurs transports par eau, ils dounent dès Ie commencement du mois de mai la liberté a leurs chevaux , qui se réunissent dans les forêts , vivent en troupes et changent de canton lorsque la pature leur mauque. Ouand la saison devient très-rude , ils quittent la forêt et chacun revient a son logis. Si pendant 1'été Ie niaitre a besoin d'un cheval, il va Ie chercher; 1'animal se laisse preudre, et lorsque son ouvrage est. fait, il va rejoindre ses camarades. |
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i GHEVAUX BE NORWÈGE.
Les chetatix de Norwège sont très-petits , mais
bien proportionncs. Ils out m pied extrêmemerit sur , marchcnt avcc précaution dans les sentiers dés moiitagnes evscarpées, et lorsqu'iïs descendent i:n■ierrain roide et uni ', 'ils ste laissent glisser en mettant les pieds de derrière sous Ie ventrc. Ils se défendent contre les ours , et les font souvent pcrir sous leurs coups en les frappant avec les pieds de devant; car , lorsqu'ils se servent des jambes de derriére , l-'ours leur saute sur Ie dos et les serre si fortement qu'il vient a bout de les ótouffer. CHEVAÜX DISLANDE.
En Islande les chevaux sont do petitp taille ,
comme dans tous les poys du Nord. 11 y en a même de si petits qu'ils ne peuvent servir de mouture qu'a des enfants, Ils sont endureis au climat, sont vigoureux et soutionuciit des fatigues in- cro.yables. Al'approche de rhirerleur poiUlevient long et épais. Ils sont en si grande quautité dans eette ile , que les bergers gardent leurs troupoaux a cheval. Leur nombi e n est point l\ charge, car on marquo ceux dont on ne se sert poiut et on |
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les mène dans les montagnes, et, lorsqu'on en a
besoin, on va les prendre en leur tendant des cordes. CHEVAUX ANGLAIS.
Le cheval anglais 1'emporte sur tous les autres
chevaux de 1'Europe pour la vitesse , la vivacité, la force des membres, et la légéreté avec laquelle il franchit les haies et les fossés. Il est vigoureux, a beaucoup d'haleine , et il est capable de la plus grande fatigue , excellant pour la chasse et pour la course ; mais n'a aucune liberté dans les épau- Ies , nul lient dans les reins, dont le cavalier sent a ciiaque temps de trot toute Ia dureté. Les chevaux anglais proviennent en grande
partie d'arabes, de barbes et de turcs. Les pre- miers tiennent de leurs pères la tête et les joues, les seconds la téte busquée, et les derniers la force des iiernbres. Leur taille est plus élévée que celle Ls chevaux auxquels ils doivent leur première existence. Ils ont les jambes grêles , leurs oreilles sont longues mais bien placées ; on les leur cou- pait autrefois. On leur coupe encore une partie de la queue , qu'ils portent haute naturellement. Cet usage est très-ancien en Angletcrre, puis- qu'on en trouve des traces dès 1'an 747. Cc que les Anglais estiment et recherchent le
plus dans un cheval, c'est la célérité et la vitesse. |
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Le cheval de la plus vilaine figure e^t 1'animal
qui est porté au plus haut prix dès qu'il a gagné une course ou deux. Les Anglais tiennent des registres des ancêtres
de leurs chevaux de race , et lorsque 1'on en vend un on en remet la généalogie a 1'acheteur. On tire les meilleurs chevaux anglais du comté
d'York. On en trouve aussi de forts hons dans les eomtés de Devon , Lincoln et Leicester. CHEVAUX ÉCOSSAIS.
Lc climat et le sol de 1'Ecosse ne sont pas favo-
rables aux chevaux. On tire pourtant des iles de Schetland, qui se trouvent au nord de 1'Écosse , une excellente espèce de petits chevaux, connus généralement sous le iiom de poneis; ils sont d'une force et d'une agilité singulieres. On en voit beauooup a Londres et dans les environs. CHEVAUX D'IRXANDE.
Il y a quelques bons chevaux en Irlande, mais
ils y sont très-rares. CHEVAUX DES PAYS-BAS.
Les chevaux du royaume des Pays-Bas, et sur-
tout ceux des provinces septentrionales, sont sn |
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général plus grands et plus massifs que ceux des
autres contrées de 1'Europe. Depuis un grand nombre d'années la race des
ehevaux avait été négligée dans les provinces méridionalcs. On commence cepéndant a profiter des avantages qu'offre Ie pays, oü les prairies sont' excellentes, pour élever des chevaux, et 1'on cherche surtout d'en améliorer les races. L'étahlissement des étalons a Tervueren nous
fait espérer une bonne race de chevaux fins. Les soins que prennent les états de province de sur- vciller les ctalons , destinés a la monte dans les campagnes, nous promettent une bonne race de chevaux de carosse , de labour et de cavalerie. Les primes accordées par les régences de plusieurs villes aux propriétaires, qui amènent les plus beaux chevaux aux marchés, encourageht les cultivateurs. Il faut espérer quavec des soins on parviendra a rendre aux chevaux de cette partie du royaume la réputation dont ils jouissaient autrefois. On lit dans Butkens(') que sous les arclüducs
Albert et Isabelle les chevaux du Brabant étaienl si fort estimés qu'on en envoya a Sa Majesté Im- périale et a plusieurs potentats d'Allemagne. ainsi qu'aux rois dEspagne Philippe III et Philippe IV, et que sous 1'infante Isabelle on en a donné au duc d'Orléaas , qui les a menés en France |
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(') 'Supplément aux Trophées du Brabant.
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L* avant - mam.
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Z'Ars.............. . . . /^
ZaChcUeiqru^.........Zo
Le/irencU:...........24
Ze Canon............22
LeJVerZ..............23
LeJicuZet............2i
ZeZarw/i............25
Z^Paiuron...........Z6
ZcLsCouranne..........Zj
LeSaiot............Z8
Zes Quarüers.........Zp
'ZauBaia..........3o
Ze-Jhlon..........&1
Le Corps.
LesHezns............^&
Zes ff offn ons.........33
Zi&Cói&L,............3£
Zj&Mntre............35
Leslïancs...........S6
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l&FrorU...............-i
Les TirripèS;............•£■
Zes /Molières...........3
La^Cajiache'..........4
Zes Lèures...........3
Les Dtyeaujc.........6
Ze boiit-a[iL-/u*_......./
Z&Mentojv...........S
JjO<I$ar7>c<. .,.........g
LJ'Mcolure..........-io
Ze Crm ou la Órvruère. //
Za' Toupet?...........iZ
Ze dooier...........13
Ze Garot...........-/ƒ
ZesL/Janles.........13
LeZbitnul..........J6
ZesGnzde>...........7%
Li Bras............18
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LAiTiere- mam.
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La övupe/......
ZeZJvnco/i eZcCa
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ZesJUwes.......
Les ZLarrc7i£s. ...
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Le Grasset:............./,/
Les Cuissès...........A
ZjeyJarref.............M
Z*a Cfutttiffrie.........M
ZapouiZe duJarrel... .44
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i M )
Il a diffcrentes races de chevaux dans les Paysr
Bas. On en élève surtout dans la Frise , lajGuelr dre , la Flandre , Ie Brabant, Ie Hageland , et les Ardennes. Chevaux de Frise. , ,
Stil
Les chevaux de Frise sont les meüleurs et les
plus beaux chevaux'de carosse du r'oy'aume des Pays-Bas. On y re.conha.it la race espagnole, dont ils provicnnent en partie ; leur ïbrmc s'est-b'ëau- coup amcliprée depuis. ime trentaine d'années. Autrefois ils avaient les rcins faibles, les cótes trop arrondies , et presque pas de ventre ; mam- tenant ils sont plus ramassés,et leur cótes sont mieux proportionnées. lis sont beaux et de grande taille; leur encoïure est-majestueus©, épaisse et charnue; leur crinière longue et to'uffue , leur queue belle et bien foimxie. Ils ont heaUcpup de poilaux jambes; leurspieds engcncral sont plats'; ils ont Ie pas relevé et la démarche fiere; ils sont d'un caractère docile. Lesnoirs sönt ordinairement les plus recherches. G'est dans la Frise que Ton élève et dresse les
chevaux connus sous Ie nom de harddravers {fort- trotteurs), dont on faitiant de cas dans la Hollande. Le galop leur est tout-a-fait iriterdit. On s'en sert surtout pour le cabriolet,,êt (pendant 1'hiver, pour ietraineau. On leur coupe Ia queue asse/. prés du 6
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corps. Leur valeur est en proportion de lavitesse
de leur trot. Chevaux de Gueldre.
Il y a de si beaux chevaux dans la Gueldre que
les marchands francais viennent en acheter tous les ans une grande quantité, qu'ils font passer pour des chevaux normands. Les cultivateurs des bords du Rhin , et surtout
ceux du pays de Berg, de Juliers et de Clèves, qui font un grand commerce en chevaux , achè- tent beaucoup de poulains en Gueldre pour les élever chez eux. Chevaux de Flandre.
Les chevaux de Flandre sont forts, massifs et
d'une taille énorme. Ils ont la tête grosse, les pieds plats , les jambes sujettes aux eaux. On en élève Ie plus aux environs de Furnes. Les Anglais en achètent beaucoup pour les employer aux tra- vaux de 1'agriculture, mais surtout pour les atteler aux grosses voitures de transport. En 1828 on en a exportó par Ie port d'Ostende au-dela de dix- neuf cents. Chevaux de Brabant.
Les chevaux des environs d'Anvers, Bruxelles,
Louvain, et ceux de la Campine, sont dassez |
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forte taille. Ils sont en général trop haut chaussés,
ont la cóte platte, la tête pés&nte et la vue grasse. , Ils sont propres a la fatigue, au trait et au la- bour. Depuis quelques années la race s'améliore sensiblement. Chevaux du Hageland.
Il y a aux environs de Tirlemont une espèce
de chevaux, connus sous Ie nom de Hagelanders. Ils sont petits, mais durs a la fatigue; ils trottent assez bien. On pourrait les rendre très-propres a la monture , en s'attachant a corriger dans leur race 1'excès de la ganache et du fanon , la pésan- teur de 1'avant-main, et la disproportion des extrémités trop grèles avec Ie corsage trop étoffé. Chevaux des Ardennes.
Les chevaux des Ardennes sont d'une taille
médiocre , ont la tête grosse, 1'encolure courte, les jambes sècbes et solides. Ils sont sobres , s'ac- coutument a toutes sortes de fourrages , et sup- portent facilement la fatigue et les privations. Les chevaux ardennais ont soutenu mieux que tous les antres la campagne des armées francaises en Russie; aussi les recherche-t-on en France pour la remonte de la cavalerie légere. CHEVAUX DU HANOVRE.
Leur beauté provient de ce que leur race a été
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croisée avec 1'anglaise, dont ils tiennent beaucoup,
ayant comme eux la taille élévée, 1'oreille longue et la jambe grèle. CIIEVAÜX DANOIS.
La plupart des chevaux danois ont Tencolure
épaisse, les épaules grosses, lesreins un peu longs et bas , la crbupe trop étroite pour 1'épaisseur du devant. Il y en a cependant qui sont parfaitement ïnoulés, de belle taille et bien étoffés. Les meil- leurs provierinent du Jutland , de la Scanie et de File de Séeland. Ils ont de la légèreté , de beaux mouvements , du courage et de la force. Ils sont excellents sauteurs. On en trouve de toutes sortes de poils , tels que pie , tigre , porcelaine , etc. CHEVAUX DU HOLSTEIN.
Les chevaux nourris dans les paturages gras du
Holstein, sont ordinairement mous et sans vi- gueur; ceux élevés dans les paturages secs ont beaucoup plus de ressources, et ont souvent aussi une figure plus distinguée ; cependant ils ont quelquefois la cuisse longue et peu fournie, et 1'encolure courte. CHEVAUX DU MECKLEMBOURG.
Le Mecldembourg doit sa principale richesse
au commerce de chevaux. Il y a plusieurs haras |
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conséquents, parmi lesquels on distingue celui
du comte de Plesse, qui, avec des étalons de choix , s'est créé une race de chevaux de grand prix et généralement très-recherchóe. CHEVAUX DE PRÜSSE.
La Prusse fournit d'excellents chevaux; les
meilleurs sortent des haras de Neustad. Ceux que 1'on trouve dans Ie pays de Berg et de Juliers, proyiennent en partie de chevaux de Gueldre. CHEVAUX ALLEMANDS.
Les chevaux allemands proviennent de chevaux
turcs, barbes et espagnols ; aussi en participent- ils du cóté de la figure. On leur repro chö d'avoir peu d'haleine. C'est vers la Forêt-Noire qu'on trouve les meilleurs. CHEVAUX DE FRANCE.
Les chevaux francais ont tellement dégénéré
dcpuis quelques années que la France est mam- tenant tributaire des autres pays pour la remonte de sa cavalerie. Elle possède pourtant encore quel- ques bonnes races. Les principales se trouvent en Normandie, au Limousin, en Bretagne, au Poitou, au Boulenois , en Franchecomté , en Bourgogne , en Auvergne , en Navan'6 , etc\ |
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Chevaux normands.
Les chevaux de Normandie sont d'une belle
figure, bien étoffés et bien culottés. On y rencontre des attelages superbes. La plaine de Caen est re- nommée pour ses chevaux de trait. Aux environs de Co se trouvelarace cotentine, qui estcelle qui a Ie moins dégénéré, et qui a Ie mieux conservé sa beauté primitive. Chevaux Hmousins.
Les chevaux limousins tiennent beaucoup des
chevaux barbes. Ils sont lents dans leur accrois- sement et ne sont dans leur force qu'a 1'age de huit ans; aussi doit-on les ménager jusqu'a cette époque. Ils sont excellents pour Ia monture, et surtout pour la chasse; ils ont les formes élégantes, de 1'agilité , de la souplesse , de la grace et de la noblesse dans les mouvements. Leur physionomie est animée d'un regard vif; les muscles de leur face sont d'une extreme mobilité. La race en dimi- nue sensiblement, et il est très-diflicile de trouver un vrai cheval limousin. Chevaux bretons.
On se sert Ie plus communément du cheval
breton pour Ie trait. La brièveté de son corps, son encolure courte et épaisse, sa tête lourde , sa croupe avalée et trop haute, ses épaules chargées de chairs Ie rendent peu propre a la selle. |
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Chevaux poitevins.
Les chevaux du Poitou ne sont nx beaux, ni
bien faits, mais üs ont de bonnes jambes et de la force. Ony trouve d'excellents bidets, qui soutien- nent très-bien la fatigue. Chevaux du Boulenois.
Le Boulenois fournit de grands et forts che-
vaux , propres aux attelages des grosses voitures de transport. Chevaux de la Franchecomté.
On trouve d'excellents chevaux de voiture en
Franchecomté. Chevaux hourguignons.
On tire de la Bourgogne de bons chevaux de
cavalerie et d'excellents bidets. C'est surtout dans le Morvant que se trouvent les meilleurs. Chevaux auvergnats.
L'Auvergne fournit une espèce de petits che-
vaux dont on fait de bons bidets. Chevaux de la Navarre.
Les chevaux de la Navarre sont vifs, fins et
beaux ; excellente pour la monture. |
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CHEVAUX D'ESPAGNE.
, On regarde Ie cheval d'Espagne comme Ie pre-
mier de tous les chevaux pour Ie manége, a cause de sohagilité, ses ressorts et sa cadencenaturelle; pour la guerre , par sa docilité et son courage ; pour la parade, a cause de sa fierté , sa noblesse et sa grace. On lui reproche d'avoir trop de mé- moire, parcequ'il s'en sert pour manier de soi- même ét prévenir la volonté de son cavalier. Les principales races se trouvent dans l'-Andalousie , la Murcie , 1'Estramadure et Ie Cordouan. Chevaux de VArtdalousie.
Les chevaux andalous sont les meilleurs de tous
les chevaux d'Espagne. Ils sont épais, bien étoffés, assez bas de terre. Ils ont la tête un peu grosse , souvent trop longue , et quelquefois moutonnée ; les yeuxpleins de feu; les oreilles d'une longueur, dont la difformité serait plus sensible si elles n'é- taientaussi bien placées; 1'encolure longue, forte et chargée de crins; les épaules épaisses et trop serrées; lepoitrail large; les jambes belles et sans poils; lenerfbiendétaché; Ie paturon parfois un peu long; Ie pied allongé; Ie talon trop haut; les reins assez souvent un peu bas ; quelquefois trop de ventre; la croupe ronde et large ; la queue longue et bien garnie de poil. |
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Chevaux de Murcie et de l'Estramadure.
La Murcie et 1'Estrainadure fournissent beau-
coup de chevaux, qui ressemblent pour les for- mes et les qualités aux chevaux de lAndalousie. Chevaux du Cordouan.
Le Cordouan fournit une espèce de chevaux
montagnards de petite taille, qui ont 1 encolure épaisse, le corps court, les membres bien fournis, les pieds beaux et solides. Ils sont infatiguables et excellents pour la cavalerie légere. CHEVAUX NAPOLITAINS.
On ne trouve presque plus de véritables che-
vaux napolitains. On les distingue a 1'épaisseur de leur encolure , qui est trop considérable pour la hauteur de leur taille ; a la coupe de la tète , qui est naturellement busquée et d'un volume consi- dérable. CHEVAUX DITAITE.
Les chevaux d'Italie étaient autrefois plus beaux
qu'ils ne le sont aujourd'hui, parce que depuis un certain temps on y a négligé les haras. Cependant il s'y trouve encore de beaux chevaux, surtout pour les attelages. Ils sont indociles et par conséquent dfficiles a dresser. Ils sont distingués par la richcsse de leur taille , par leur fierté et par la beauté de leurs mouvemcnts. |
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CHEVAUX DE LA POLÉSINE («).
Les chevaux polésinais sont de la plus grande
beauté; 1'encolure en est superbe , la tête parfai- tement bien attachée et de la plus belle coupe , Ie garot admirable, les épaules et toutes les par- ties de leur corps exactement proportionnées, la taille tres élevée ; mais presque tous ont les yeux petits, la cóte légèrement serrée; les mouvements ensontnaturellementaussi libres et aussi souples que ceux du cheval d'Espagne Ie mieux exercé. CHEVAUX TURCS.
Les chevaux turcs proviennent de chevaux
arabes, persans et tartares. Ils sont beaux, fins, nerveux et pleins de feu. Ils sont sobres et de longuehaleine. Ils ont 1'encolure eflilée, Ie corps long, lesjambesmenuesetexcellentes, Ie poil ras et la peau si fine qu'ils ne peuvent pour Ia plu- part soutenir Ie frottement de 1'étrille; aussi se contente-t-on de les bouchonner et de les laver. CHEVAUX DES ILES DE L ARCHIPEL.
Il y a de fort bons chevaux dans toutes les iles
de 1'Archipel. Ceux de ï'ile de Crète , maintenam ile de Candie , étaient en grande réputation chez (') La Polésine est située entre 1'Adige, lePó et la mer
Adriatique. |
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les anciens pour 1'agilité et la vitesse. Les beaux
chevaux de ces iles sont de race arabe. CHEVAUX BARBES.
Les chevaux barbes sont en général de petite
taille. Ils ontl'encolure longue, fine, peu chargée de erin et bien sortie du garrot; la tête belle , petite et souvent busquée; 1'oreille bien faite et bien placée ; Ie garrot mince et bien relevé; les fiancs et les cótes ronds, sans trop de ventre ; les hanches bien effacées; la croupe quelquefois un peu longue ; la queue placée très-haut; les cuisses hien formées; les jambes belles , bien faites et sans poil; Ie nerf bien détaché ; Ie pied bien fait, mais souvent Ie paturon haut. Ils se distinguent par leur vitesse et leur légèreté , mais sont froids et négligents dans leurs allures. On donne assez géncralement Ie nom de barbes a tous les chevaux d'Afrique. Les meilleurs se trouvent aux royau- mes de Fez et de Maroc. Chevaux du royaume de Fez.
Les meilleurs chevaux du royaume de Fez
naissent dans la province dAzgar, les montagues de Buchines, de Benscimerassen, de Mazetezze et Ie désert de Goree. Chevaux du royaume de Maroc.
La province d'Hea, dépendante du royaume
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de Maroc, ainsi que les montagnes d'Edvocal et
de Meuser, fournissent une excellente race de chevaux; ils sont petits, mais légers et nerveux. CHEVAUX D'ÉGYPTE.
Les chevaux d'Egypte ont conservé la beauté
et la taille des chevaux arabes, dont ils descendent. Ils ont des bonnes jambes, ne s'abbattent jamais, ont ungrand pas, et ungalop sirapide que quel- ques-uns d'entre eux dévancent les autruches a la course. chevaux
DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. On voit quelquefois au cap de Bonne-Espérance
des troupeaux de chevaux sauvages, mais on ne les prend pas parce qu'on préféré ceux qu'on y a transportés d'autres pays. CHEVAUX DU CONGO.
On trouve au Congo beaucoup de chevaux
sauvages. CHEVAUX
DE LA COTE-D'OR ET DE GUINEE.
Les chevaux de la Cóte-d'Or et de Guinee sont
extrêmement petits et mauvais; ils portent la tête et Ie cou fort bas. Leur marche est si chancelante |
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quon les croit toujours prèts a tomber. Us sont
de plus très-indociles et difficiles a dresser. Ils servent de nourriture auxNègres, qui en ahnent beaucoup la chair. CHEVAUX DU SENEGAL.
On trouve au Senegal, et surtout sur les bords
de la rivière de Gambie , des chevaux provenant de race arabe. CHEVAUX 1) AMÉRIQUE.
Avant Tinvasion des Européens au nouveau
continent, les chevaux y étaient absolument in- connus. Les premiers y ont été introduits par les Espagnols, qui en transportèrent un grand nombre tant pour leur service que pour en propager 1'espèce. Ils en lachèrent sur Ie continent et dans plusieursiles, oü ils se sont multiplies comme les autres animaux sauvages; mais ils y ont extrème- mentdégénéré, et ne ressemblentplusauxchevaux espagnols, quoiqu'ils proviennenl de cette race. Ils en ont conservé les longues oreilles et 1'encolure; leur tète est grosse et leurs jambes sont épaisses. Chevaux de l'Amérique espagnole.
On trouve dans lAmérique espagnole beaucoup
de chevaux sauvages qui s'y sont multiplies. Us sont plus forts, plus légers et plus nerveux que la |
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plupart des chevaux domestiques; leur démarche,
leur course, leurs bonds nc sont ni gênés, ni mesurés. Chevaux de Virginie.
Les chevaux sauvages de Virginie habitent les
bois. Ils sont si farouches qu'il est presqu'impossi- ble de les aborder, et ordinairement si revèches qu'il est très-difficile de les dompter. Chevaux de l'ile St.-Domingue.
On voit a l'ile St.-Domingue des chevaux sau-
vages de taille moyenne et bien proportionnée. On les prend avec des pièges et des noeuds cou- lants; mais la plupart des chevaux pris ainsi restent ombrageux. Chevaux du Chili.
Le petit nombre de chevaux qu'on a transporté
d'Europe au Chili s'y est fort multiplié, malgré les Indiens qui en mangent beaucoup , et qui les menagent si peu qu'il en meurt une quantité par exces de fatigue. Chevaux du Paraguay.
Les chevaux des bords de la rivière de la Plata,
petits et mal faits, ressemblent de derrière a une vache. Ils sont du reste bons pour la monture, et courent très-vite. |
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Azara rapporte que les chevaux retournés a
1'état sauvage au sud de la Plata y parcourent les plaines en troupes de huit a dix mille. Ges troupes, précédées d'éclaireurs, marchent en colonne ser- rée que rien ne peut rompre. Si quelque cara- vane d'habitans, ou quelque gros de cavalerie , est apercu , les plus anciens ou les plus agiles de l'avant-grarde vont en reconnaissance et re- viennent au galop rendre compte de ce qu'ils ont vu. Si rien ne peut faire naitre des craintes, la colonne arrive en bondissant, hennit, se joue au tour des voyageurs, invite par tous les moyens qui sont en son pouvoir les chevaux domestiques de la caravane a la desertion. Il arrive souvent qui leurs manoeuvres réussissent. Les transfuges s'incorporent aussitót, imitant leurs nouveaux camarades autant qu'ils Ie peuvent. Après avoir épuisé tous les moyens de séduction, la colonne opère sa retraite en bon ordre, a moins qu'on ne la dissipe a coups de fusil. Il est a remarquer qu'a une aussi grande dis-
tance, et après une domesticité de plusieurs siècles, on trouvedansles chevaux sauvages de 1'Amérique les mêmes moeurs et habitudes que dans les che- vaux de 1'Asie. Mais pouvait-il en être autrement? Les habitudes et les moeurs des animaux sont- elles autre chose que la conséquence nécessaire de leur organisation ? Si la domesticité ou toute autre cause viennent a les altérer, dès que 1'in- |
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fiuence étrangère cesse, la nature reprend ses
droits. Ce qu'on regarde comme ün prodige, dans Ie retour du cheval sauvage de 1'Amérique a la facon de vivre du cheval sauvage de la Scythie , arrive chaque jour dans tdutes les espéces- qui, rendues a la liberté, se débarrassent, comme leur devenant inutile, de tout ce que nous leur hvons appris. Quant aux chevaux domestiques de 1'Amérlque,
on ne peut en donner une description parce qu'on y trouve des descendahts de beaucoup de races différentés:. C'estainsi qu'on voit aux colonies ayant appartenués ou appartenarit encore aux Francais, des chevaux de' race limousine et normande, et dans les pays sous la domination de 1'Angleterre, et ayant étó occupes roomentanement par ses troupes , des chevaux oü Ton reconnait les belles qualités de la race anglaise. |
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TRAITS DE L'HISTOIRE ANCIEÏïSiE
RELATIFS AUX CHEVAUX,
ET ESTIME QU'EK FA1SAIENT LES PREMIERS PEUPLES.
LesLacédémoniens, ayant défait les Athéniens
en Sicile , retournèrent yictorieusement dans la ville de Syracuse: pour insulter a leurs ennemis, ils firent tondre les chevaux des vaincus, et les menèrent ainsi en triomphe. Diodorerapporteque, de son temps, il y avait
en Sicile un homme qui depensait jusqu'a cent talents pour traiter magnifiquement ses cheyaux, et pour leur faire élever des tombeaux superbes. Le fameux athlète' Miltiade fit enterrer avec
beaucoup de magnificence trois de ses cavales.
On voyait dansAthèues des cavales de bronze,
représentant au naturel celles de Cimon , nis de Miltiade. On leur avait érigé des statues , parce qu'elles remportèrent trois fois la victoire aux jeux olympiques. Un certain Philonicus , de Thessalie , amena a
Philippe , roi de Macédoine , un superbe cheval, nommé Bucépbale , parce qu'il avait la téte d'un boeuf, et qu'il voulait vendre treize talents. Le 7
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roi, avec ses courtisans et ses écuyers , desccndit
sur la grande place de sa capitale pour Ie faire
essayer. Mais ce cheval parut très-rétif et très-
fougueux, au point que les écuyers décïarè-
rent qu'il était impossible de Ie dompter. Alors
Alexandre , qui sortait a peine de 1'adolescence ,
s'écria: « Quel cheval ils rebutent, parce qu'ils
» sont incapables d'en faire usage , faute de har-
» diesse et d'expérience! » Philippe 1'cntendant
parier de la sorte, lui dit: « Jeune homme , tu
)> reprends tes anciens, comme si tu les surpassais
» én science , et qu'il te fut possible de mieux te
» servir de ce cheval. — Oui, saus doute, seigneur,
» répondit Ie jeune prince, je parviendrais mieux
» qu'eux a Ie dompter. — Eh! que paieras-tu
;) pour ta folie présomption, si tu ne peux remplir
» ta promesse ? — Je paierai Ie prix du cheval, »
rópliqua Alexandre. Cette réponse ayant excité
un murmure d'applaudissement, Philippe s'enga-
gea a donner les treize talents, si son fils avait
plus d'habileté que les vieux écuyers, qui n'avaient
pu dompter Bucéphale. Alors Alexandre s'ap-
procha du cheval indompté, saisit la bride , et
lui tourna la tête vers Ie soleil, parce qu'il s'était
appercn que Ie fougueux animal s'effarouchait de
son ombre qu'il voyait devant lui. Pendant qu'il
Ie vit souffler encore de colère et s'agiter avec
violence, il Ie caressa de la main et de la voix;
ensuite prenant adroitement son temps, il laissa
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tomber son manteau a terre; et s'élancant légere-
ment, il sauta dessus avec adresse. Il lui tint d'abord la bride haute, sans Ie frapper ni Ie tour- menter.Quand ilconnut que safongue étaitcalmée et qu'il ne demandait qu'a courir, il lacha la main, et Ie poussa a toute bride, en lui appuyant les talons , et en lui parlant d'une voix Un peu rude. Philippe et toute sa cour furent d'abord dans des transes mortelles, et gardaient un profond silence, dans la crainte que lc jeune prince ne fit une chute dangereuse; mais quand, après avoir fourni sa carrière , ils Ie virent revenir la tète haute , et enchanté d'avoir reduit ce fier cheval, qui avait paru indomptable, tous les courtisans se mirent a 1'applaudir avec transport. Philippe en pleura de joie; et quand Ie jeune prince fut deseendu de cheval, il lui dit, en lui pressant la tète contre son sein: « Omon fils! eherche un royaume plus digne de toi, car la Macédoine est trop petite. » Cc propos flatteur ne serait-il pas une des causes
qui auraient engagé Alexandre a porter ses armes dans la Perse ? Ainsi un cbeTal aurait occasionné la conquête de TAfrique , de 1'Asie et des Indes. Lorsque Bucéphale était pare du harnais royal,
il ne souffrait point d'autre cavalier qu'Alexandre; en toute autre occasion, chacun pouvait Ie monter. On admira surtout son ardcur a servir son maitre a 1'attaque de Thèbes. Quoique blessé;, il ne per- mitpas qu'Alexandre passat sur un aiitre cheval. |
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Une infinité de traits de cette espèce lui mérita
ï'attachement de son auguste maitre. Quelques historiens ont assuré qu'il fut percé
de coups a la bataille livrce par Alexandre a Porus, et qu'il mourut des suites de ses blessures peu de temps après; mais d'autres ont écrit qu'il mourut de veillesse et de fatigue, car il avait alors trente ans. Alexandre fut très-amigó de cette perte, et
déclara hautement qu'il n'avait pas moins perdu qu'un ami fidele et affectionné. Il lui fit faire des funérailles magnifiques, et les honora de sa pré- sence. Afin de perpétuer la mémoire de ce valeureux coursier , il lui fit élever un tombeau, et on construisit tout autour , prés de 1'Hydaspe , une ville qu'il nomma Bucépbalie. Ce fameux conquérant voulut encore que Bucé-
phale eutdes statues dans la Grèce, faites par les meilleurs statuaires. Jules-César prenait Ie plus grand soin de son
cheval, qui était né dans sa maison, et que lui seul avait pu dompter. Il Ie fit représenter au- devant du temple de Vénus. Auguste éleva un tombeau a son cheval, et
Germanicus fit des vers a ce sujet. Dans Agrigente, les tombeaux d'un grand nom-
bre de coursiers étaient ornés de pyramides. |
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. Galigula aimait passionnément son cheval, nom-
mé Incitatus. Il lui fit construire une écurie de marbre et une crèche d ïvuire.Illui donna descou- vertures de pourpre et un collier de perles, et il lui attacha une foule d'esclaves et d'officiers. 11 pla^ait des soldats pour faire faire silence dansles environs et empêclier que Ie sommeil de son cher cheval ne fut troublé. Cet heureux cheval mangeait a la table du maitre de 1'uriivers. L'empereur lui-même lui présentait du vin dans une coupe d'or , oü il avait bu Ie premier. Il Ie nomma ministre et fit porter les faisceaux devant lui. Le 'célèbre Linguet a fait 1'éloge de ce cheval
fameux. Nous allons donner ici cette pièce telle qu'elle a paru dans les annales de ce savant éciivain: « Je m'extasie surtout quand je vois , en par»
courant 1'histoire, le discernement que tant de rois et d'empereurs ont montré dans le choix de leurs ministres. Lorsquejeréfléohis combien le nombre des sots et des fripons a toujours été supérieur a celui des honnètes gens , et que je vois écarter ceux-la pour prendre prócisément ce qu'il y a de mieux dans ceux-ei, alors j'avoue que je me sens saisi d'étonnement et de respect; et sans fronder lepays et le siècle qui m'ont vu naitre, j'envie le bonheur de ceux qui ont vécu dans ces temps for tunes. » C'est surtout, quoiqu'en aient dit ses détrac-
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teurs, sous Ie règne Saturnien de 1'empereur
Caligulaquej'aurais désiré de vivre; de ce prince judicieux, qui sut si bien déterrer Ie mérite obscur, que sans s'arrêter au rang, a la naissance, ou jnême a l'espece , il éleva son cheval a la dignité de sécrétaire d'état. C'cst de ce rare personnage que je me propose de faire 1'éloge : heureux si je peux enlever a 1'obscuritó un nom qui en a été trop long-temps la victime ! » Ce ministre avait sans doute des amis; mais
il était trop grand pour n'avoir pas des ennemis aussi. Lesmauvais plaisants du parti de l'opposition de ce tempsJa portèrent leur audace au point de compromettre 1'empereur lui-même dans Ie choix qu'il avait fait dun animal si utile et si digne de porter avec lui Ie fardeau de 1'univers. Heureuse- ment tout a son terme , mème Ie préjugé, et j'ai lieu de croire que Ie siècle présent rendra a mon horos la justice qu'il n'a pu obtenir de son vivant, » Je ne pardonne pas aux historiens, qui s'ap-
pésantissent si souvent sur les faits les plus minur tieux, d'avoir passé sous silence sa familie , sa nais- sance et son éducation. Je serais surtout curieux desavoirs'il était cheval de carrosse, ou de char- rette, ou de chasse, ou de manége. Plusieurs auteurs ont prétendu qu'il était Ie plus mauvais cheval de 1'écurie , fondant leur assertion sur un axiómepolitique, qui dit que, dans un gouverne- ment dont Ia corruption est la base, ce sont les plus |
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chétifs sujets qui parviennent aux plus grandes
places. Sans daigner réfuter une maxime aussi absurde que républicaine, je me hate de rapporter une anecdote qui prouvera clairemént que eet illustre personnage n'e dut son élévation qu'a sori seul merite , et qui jettera en même temps quel- ques éclaircissements sur son premier état. Il en résultera évidemment qu'il était cheval de selle. » Caligula Ie montait un jour , en traversant
une campagne , et il faut avouer que ce bon prince avait une maniere particuliere de se tenir a cheval. Aussi les courtisans ne manquèrent-ils pas de lui protester que sa Majesté était Ie meilleur écuyer de 1'empire. Quelle main! quelles graces! quel a-plomb ! » L'honnête cheval, indignc de ces fades adu-
lations , se détermina a faire connaitre a 1'empe- reur la vile canaille qui 1'entourait. Il prit surJe- champ uu parti Yigoureus, fit une ruade, et jeta sonmaitre danslabovie. Le prince, moins ctourdi de sa chute que frappe d'una lecon aussi nouvelle, persuadé que son cheval réunisait en lui seul toute la probité et 1'honneur de la cour, ne balanca pas, de ce moment, a lélever aux premières dignités de 1'état. » Un changement si subit n'influa point sur son
caractère; ildemeuratoujoursle mème. lln'avait point les airs insolents qui caractérisent les par- venus; on aurait dit qu'il était la seule personne |
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a la cour qui ne sentait pas sa supériorité. Il
n'employa jamais de petites ruses pour captiyer 1'attention et la cpnfiance de son maitre; il ne chercha point a lui rendre ses sujets suspects, ni a 1'engager a. fermer 1'oreüle a leurs plaintes et a leurs justes demandes. Il n'eut pas la sotte ambi- tion de vouloir s'approprier tous les grands em- plois, quoique par ses talents et son mérite, il eüt Ie droit d'y prétendre, avec plus de raison que la plupart de ses successeurs. » Elevé aux plus hautes dignités , la modestie,
qui 1'accompagna toujours, lui défendit de faire valeter les, paüïciens dans son anti-chambre , ou de les charger des plus viles besognes; modestie incroyable ! surtout dans ces circonstances : car la noblesse romaine était alors si avilie , que , pour peu que Ie cheyal-ministre en eut paru flatté, les premières maisons se seraient disputé 1'honneur de promener 1'étrille sur son auguste corps. Le premier emploi de I'état aurait été celui de yider son écurie, » Comme il ne flattai personne, et qu'il dédai-
gnait la flatterie, il se garda bien d'avilir les pen' sions, en les accordant a la troupe vénale des rimailleurs et des panégyristes : il avait trop de jugement pour ne pas sentir le ridicule d'une si sotte vanité, » Content du juste produit de sa charge , et
parfaitement desinteresse pour lui-mème, il ne |
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Tctait pas moins a 1'égard de sa familie; il ne
songea jamais a 1'enrichir, quoique probablement jamais ministre n'ait eu des parents dont l'état eut pu mieux justifier ses bienfaits. Il ne les tira pas de la charrette ou de la charrue, pour désho- norersa patrie dans les cours étrangères, ou pour la dépouiller chez elle. » Sa sobriété était si grande, que lorsqu'il avait
Ie ventre plein, il ne demandait jamais davantage, Quel exemple de modération! quelle lecon pour les géns en place ! 11 y a plus , son maitre , scan- dalisé de son excessive simplicité, lui fit une fois servir de 1'avoine dorée. L'histoire observe que Ie modeste et desinteresse Incitatus rejeta ce mets éblouissant: il fallut que son palfrenier retou^nat lui chercher sa ration accoutumée , et dans la forme ordinaire. Quel est celui de ses confrères qui aurait été a 1'épreuve d'un pareil picotin ? » L'histoire , qui a garde Ie silence sur sa
familie , nous laisse encore ignorer si ce grand ministre était cheval entier ou non. On pourait cependant se décider pour la négative. En effet, il na jamais été fait mention de ses amours. Il aurait été plus difficile a un cheval en place qu'a tout autre , d'imposer silence a ses passions sur eet article , qui a été de tout temps, comme on sait, lefaible des grands hommes, et mème celui des petits. Quoi qu'il en soit, il est constant qu'il |
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n'enrichit point ses maitresses, puisqu'on n'cn a point parlé. » Il est difficile ÜPehtrèr dans des détails sur
une personne dont la vie est si peu connue; mais si les historiens n'ont rien dit de ses vertus , Ie silence qu'ils ont observé a 1'égard de ses vices est une preuve , non équivoque , qu'il en était exempt; car les vices de ceux qui éprouvent une éléyation subite ne s'oublient jamais. L'acharne- ment de la calomnie , qui n'a pas cessé de pour- suivre sa mémoirc , lui a toujours reproche son ignorance et sa bêtise; mais qu'on Ie jugc par comparaison, et c'est la seule Faoon de jager • qu'on songe que vivant uuiquement de foin et d'avoine , il n'en a jamais voló; qu'il a étó mème Ie seul ministre qui se soit contenté d'une nourri- ture frugale; que l'on fasse attention surtout a l'innocence et a la simplicité de ses moeurs , et on lui rendra enfin cette justice que la vertu opprimée doit toujours attendre de 1'équitable postérité. » |
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DES ALLURES.
Le mot allure, littéralement parlant, signifie
maniere d'avancer. Jusqu'a nos jours, on avait cru le cheval destiné uniquement a parcourir la surface du globe ; il était reserve a notre siècle de le condamner a vivre dans les entrailles de la terre (') et a traverser 1'air d'une maniere rapide, L'aéronaute Green a fait le 29 juillet 1828 une
ascension équestre. 11 s'est ólevé de la plaine du du jeu de paume de la traverne de 1'Aigle , City- road , a Londres , monté sur un poni anglais de trois pieds de haut. Ce joli petit animal , décoré de rubans bleus ,
fut introduit par un domestique dans le circle dont il fit le tour, et ne parut aucunement inti- midé des acclamations dont il fit accueilli. Vers les septheures du soir, M. Green monta le oheval suspendu au ballon, et donna lordre de couper les cordes. Le poni, nullement accoutumé a voya- (f) Dans plusieurs mines , et surtout dans les houil-
lières du pays de Liège , on se sert de chevaux , qu'on y fait descendre et qui y restent jusqu'a leur mort. On cite le trait d'un excellent cheval , qui , indigné sans doute d'être reduit a vivre sous terre , a constamment refusé da travailler. Rendu a la lumière, il a repris ses anciens tra- vtiiux avec courage. |
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ger d'une maniere aussi nouvelle se debattit au
point de faire craindre pour son cavalier; mais peu a peu il devint tranquille, et Ie courageux aéronaute est descendu dans Ie comté de Kent, a. une grande distance de Londres, Les chevaux étaient loin de s'attendre a devoir
partager les dangers des voyages aériens ; ils con- sidéraient au contraire l'invention des ballons comme propres a les soulager dans leurs travaux. C'est ce qui leur fit adresser aux premiers aéro- nautes 1'épitre suivante. ÉPITRE des CHEVAUX, MÜLETS et ANES,
AUX INVEWTEURS DES BAIIONS.
Nous soussignés , chevaux anglais ,
Chevaux échappés d'Arabie,
Chevaux natifs de Normandie,
Chevaux de poste et de relais ,
Chevaux de bonne compagnie,
Entiers ou non , noirs , blancs ou bais ;
Item, nous race abatardie ,
Entêtés et graves mulets
Du Poitou , de 1'Adalousie ;
Item, nous roussins d'Arcadie ,
Vulgairement nommés baudets ,
Par ces présentes authentiques
Proclamons nos libérateurs
Tous les ingénieux auteurs
Des globes aérostatiques,
Ils avaient ( disons-Ie tout net )
Le cceur doublé d'un co;ur de chène
Et méritaient bien le gibet
Ceux qui rencontrant dans Ia plaine
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De bons et paisibles chevaux,
Par surprise s'en emparèrent Pour les charger de leurs travaux , Et les premiers les attelèrent. Oh , pbysieiens généreux !
Vovis dont Ie nouvel equipage Tend a finir notre esclavage, A' VÖ'us nous adressons nos voeux. Nous animerons comme il faut Les chevaux de la renommée , Et vos noms s'en vont au plutót Volcr de cohtrée en contrée ; On les saura dans 1'univers , Depuis Paris jusqu'au Bengale,. Et Rossinante et Bucéphale Vous béniront dans les enfers. Pour compatir k notre peine Pouvait-on mieux imaginer ? Et depuis que 1'espèee humaine Par nous se fait ici mener, N'est-il pas bien temps qu'clle mène ? Que Ie diable emporte a jamais Carosses et cabriolets , Coches , voitures journalières , Fiacres , charrettes , haquets ; Pour remplacer tous ces objets Il ne faut que des montgolfières. Pour avancer bien promptement Rien n'est tel qu'un ballon sphérique Qui, gonflé successivement, Monte majestueusement, Et dans sa course pacifïque Peut descendre a commandement. Quant a nous, avec nos compagnes,
Nous irons ener libremcnt
Dans les plaiues, sur les montagnes ,
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Et retrouver, en bondissant,
La liberté que les campagnes Nous offraient au monde naissant. |
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Après avoir donné quelques détails d'une ma-
niere toute nouvelle de faire parcourir en peu de temps un grand espace a un cheval, nous allons maintenant nous occuper de ses allures propre- ment dites. On juge des allures d'un cheval par 1'attitude
des jambes , la position du pied , et la régularite des mouvements. Les chevaux ont deux sortes d'allures , savoir :
les allures naturelles et les allures artificiellcs. Les allures naturelles sont celles qui provien-
nent purement de la nature , sans avoir été per- fectionnées par 1'art. Les allures artificielles, qu'on nomme aussi airs,
sont celles qu'un habile écuyer sait donner aux chevaux qu'il dresse, pour les former dans les différents mouvements dont ils sont capables. DES ALLURES NATURELLES.
Les allures naturelles sont de deux sortes : les
allures parfaites et les allures défectueuses. Les allures naturelles parfaites sont Ie pas, Ie
trot et Ie galop. Les allures naturelles défectueuses proviennent
d'une nature faible ou ruinée. Elles sont 1'amble, 1'entrepas ou traquenard , et 1'aubin. |
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Du pas. Le pas est l'action la plus lente. la moins clevée
et la plus douce de toutes les allures d'un cheval. On doit considérer dans le mouvement des
jambes a l'action du pas , le lever, le soutien, le poser et 1'appui. Le lever est 1'instant oü le pied se détache de terre , le soutien est le temps qu'il reste en 1'air, Ie poser le moment qu'il se remet a terre , et 1'appui le temps qu'il y demeure fixé; mais le lever et le poser fuyant avec trop de rapi- dité pour être commensurables , on peut reduire l'action entière aux deux temps qui résultent du soutien et de 1'appui. Le pas, pour être estimé, doit être allongé,
noble , soutenu , et bien cadencé. Le pas est allongé lorsque le terrein qu'embrasse
le cheval dans le déplacement de ses jambes est considérable. Le compas formé par les jambes de devant ne doit point être trop ouvert; car 1'animal se rapetisserait et perdrait de sa noblesse et de son soutien. Le pas doit être cadencé , paice que chaque
battue, en se faisant entendre a des distances égales, forme une suite de sons égaux. Par cette égalité on ju ge que les membres sont bien d'accord entre eux pour la force et la mobilité. Une cadencé hardic est préférable a celle qui résultera d'un pied posé mollement. Tout cheval qui marche mollement dénote de lafaiblesse ou de la paresse. Au pas, dêsqu'une jambe de devantfaitentendre
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sa foulée en se posant a terre, Ia jambe de derrière
ducóté opposé doit immédiatement après faire eritendre la sienne, 1'autre jambe de devant effcctue ensuite sa battue , et celle-ci est suivie de la battue de la seconde jambe de derriére ; de sorte qu'il y a quatre mouvements dans Ie pas: Ie premier est celui de la jambe droite de devant, qui est suivie de la jambe gauche de derrière, qui fait Ie second mouvement; Ie troisième est celui de la jambe gauche de devant, qui est également suivie de la jambe droite de derrière , faisant Ie quatrième mouvement, et ainsi alternativement. De tout ceci il s'ensuit que Ie cheval, cheminant au pas, estporté: 1° par la jambe droite de devant et par la jambe droite de derrière , pendant un quart de temps que chaque jambe met a com- pleter son action , ou , ce qui revient au même , son appui et son soutien pris ensemble ; 2° dans Ie second quart de temps, par la jambe postérieure de gauche et par la jambe droite de devant, ces deux jambes se répondantdiagonalement; 3° dans Ie troisième quart de temps , par la jambe droite de devant qui arrive a terre, et par la jambe droite de derrière qui est prête a la quitter; 4° enfin, dans Ie quatrième quart de temps , par la jambe droite de derrière qui se pose sur Ie sol, et par la jambe gauche de devant qui y est encore. Ainsi s'achève et se termine 1'action du pas, pendant laquelle on entend une, deux, trois, quatre battues, espacées également. |
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