INTRODUCTION. HJ
quelque sorte de régulateur dans l'amélio-
ration de nos races de chevaux, auxquelles il ne manque que d'être croisées avec intelli- gence , pour égaler avec le temps les plus fameuses de l'Angleterre. En travaillant à cette branche importante
de «l'économie rurale , nous sommes si éloignés de la prétention de vouloir étendre la sphère des connaissances acquises , que nous chercherons au contraire à en réduire le cadre , pour le mettre à la portée de tout le monde, et particulièrement de cette utile et industrieuse portion de L'espèce humaine, dont toute la fortuné souvent consiste dans la possession d'une seule ju- ment poulinière. Si cet écrit, dans son entier, n'a pas tout
le mérite d'une composition, il aura au moins celui de ne produire que le résultat d'observations d'autours avantageusement connus, et surtout celle d'un homme célè- bre qui nous fournit des lumières sur le parti que nous pouvons tirer des chevaux |
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MANUEL
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ES HARAS.
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■* ? JOJZ.,
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MANUEL
DES HARAS,
o u
SYSTÈME DE RÉG-ÉNÉRATIOIST
DES RACES DE CHEVAUX, Applicable à toutes les parties de l'Empire
Français ; à l'usage de ceux qui , par goût ou par spéculation , se livrent à l'élève des Chevaux. Suivi de la manière de purger les Chevaux à l'anglaise.
P Ar Pic,h a r d ,
Professeur d'Érjuilation , aiiçic/n^feUve des Grandes
Écuries de Versailles,Iiispecte\u}':d\llaras impérial duPia/l »ïf L'IMPRIMERIE DE CHATIES.
A PARIS,
Chcî DelAcock, Libraire, rue J..-J-'Rousseau, n9. i/j.
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l8t2.
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NOTE
DE L'ÉDITEUR.
Jdien qu'on ait déjà publié un
grand nombre d'ouvrages sur les moyens d'améliorer et propager les races de chevaux français ; comme il semble que dans les livres qui ont paru dernièrement à ce sujet, ceux qui les ont faits n'offrent que des citations d'auteurs de beaucoup de |
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ij note de l'Éditeur.
réputation à la vérité , mais qui
n'ont pas saisi bien positivement le point de vue sous lequel l'améliora- tion des races pouvait être envisagée, et que leurs ouvrages , quoique rem- plis d'une multitude de choses excel- lentes , présentent dans l'exécution tant de difficultés qu'il n'y aurait peut-être qu'eux mêmes qui pour- raient les mettre à exécution , avec un laps de temps plus considéra- ble que la vie de l'homme ; il était à désirer que quelqu'un se chargeât, sans les constituer en frais , de faire connaître aux habitans des campa- gnes , qui sont en possession des |
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HT 0 T E DE l'É D I T E 0 Jt. iîj
meilleures jumens poulinières , ce
qu'il/ aurait à faire pour en perfec- tionner l'espèce , et c'est ce que nous avons cru remarquer dans l'écrit que nous offrons au public , où l'auteur s'est borné au développement d'un mode si facile à exécuter, qu'il n'est pas un seul propriétaire à qui il ne puisse être utile , tant pour la pro- pagation et l'amélioration des races de chevaux, que pour leur conser- vation. Or, comme son ouvrage ne ren-
ferme que ce qu'il faudrait que tout le monde sût sur cette branche im- portante de l'économie rurale, nous |
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]r NOTE D» L EDITEUR.
ne pouvons que le recommander,
sans chercher à faire l'analyse d'un écrit qui est lui-même une analyse de la science d'améliorer et de con- server une espèce aussi intéressante que celle du cheval. |
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IV INTRODUCTION.
de l'Arabie, en même temps qu'il nous
fait sentir les inconvénicns qu'il y aurait à vouloir naturaliser en France des races dont les mâles seuls peuvent nous faire aller de pair avec les nations qui ont porté l'élève des chevaux au. plus haut degré de perfection. Nous espérons faire voir également, en
ce qui concerne les haras, que la méthode I tx les Anglais suivent depuis plus d'un siècle avec une constance garante des suc- cès qu'ils ont si justement obtenus, nous est parfaitement applicable dans tout ce qui concerne l'amélioration et la conservation de l'utile créature dont nous avons à entre- tenir le lecteur. ]Srouvel écho de ce qui a été dit jusqu'à
ce jour, nous ne répéterons que ce qu'il est important que les personnes qui, par «musement ou par spéculation se livrent à ce genre d'industrie, doivent savoir pour élever et propager une espèce aussi inté- ressante que celle du cheval. |
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INTRODUCTION. Y
Ce que nous dirons sur la monte, qui
n'est difficile que par l'attention qu'on doit apporter à saisir Lieu positivement les rapports de conformation qui existent na- turellement entre le mâle et la femelle , se réduira à fort peu de chose, parce que c'est une étude à faire qui ne s'apprend pas sur le papier. Nous ferons seulement connaître la marche à suivre dans ce premier acte de la rëprodufctioB de l'espèce. .La gestation etraccQiicccmt-iii, datant
de monde a parlé , sont des effets si ôatu- 'relg et si simples , que nous nous conten- terons d'indiquer ce qu'il y aurait à faire dans le cas où il arriverait quelqu'accident a la naissance du poulain. ]Je sevrage, qui nous occupera ensuite,
étant, comme on sait, relatif à l'âge , à la force , comme à l'état de la mère et au sol sur lequel le poulain aura pris naissance, est livré à l'intelligence du propriétaire qui doit tout prendre en considération s'il veut que son élève tourne à bien. |
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Y) INTRODUCTION.
L'article relatif à l'adolescence du cheval,
que nous traduirons de l'anglais, peut, en grande partie, s'appliquer à toutes les di- visions de l'Empire français, dans lesquelles on se livre à l'élève des clieyau s, avec des modifications basées sur les localités et les différentes races de chevaux pe nous vou- drons propager. Nous parlerons assez longuement de la
ferrure, parce que nous sommes persuadés que la conservation du cheval et sa durée dépendent essentiellement du soin qu'on prend de ses pieds, dont le mauvais état occasionne la perte de ses jambes et le met en peu de temps hors de service. Nous ne pourrons guère nous dispenser
de dire un mot sur les sétons et la queue CëUpéë à l'anglaise , à cause de l'abus qu'on en fait quelquefois , puisque le séton mis mal à propos , défigurant le cheval sans toujours le guérir, luiôte encore une partie de sa valeur dans le commerce , et que la |
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ISTRODSCTIOS- VI}
queue coupée à l'anglaise prive l'animal
qui la porte de son plus bel ornement, en lui dérobant un moyen de défense qui lui est si nécessaire dans un pays où, comme en France , il y a beaucoup de moucbes. Cette opération, qui ne peut être que rela- tive au pays et a l'usage qu'on fait des cite- vaux, devrait être aa moins proscrite poul- ies étalons de races françaises. Nous signalerons le cornage comme une
maladie funeste qui, par l'extension qu'elle prend , menace , si l'on n'y prend garde » d'empoisonner ta France entière , quant 1 serait facile, non-seulement d'en arrêter les progrès , mais encore de la faire cesser entièrement. Quoique tout le monde connaisse parfai-
tement une écurie , 'et en quoi consiste le pansement journalier du cheval , nous croyons devoir en dire quelque chose , pour donner ridée d'un mode uniforme pour tous les haras et dépôts d'étalons de l'Empire, |
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VÎij INTRODUCTION.
Ce que disent les Anglais au sujet de
l'exercice proprement dit , nous a paru utile à traduire , afin de faire juger jusqu'à quel point il est nécessaire à entretenir la santé des chevaux, et à prévenir les ma- ladies auxquelles ils sont sujets : il nous fournit en outre des inductions pour con- naître , par l'état du sang ^u cheval, si la saignée lui est nécessaire, et dans quel cas elle pourrait lui être contraire. En faisant un article touchant l'exercice
des étalons , nous émettrons une opinion sur ce que nous croyons le plus propre à les maintenir dans un état de santé qui, en les conservant, les rende encore plus prolifi- ques. Si du reste il ne renferme rien qui ne soit hien connu , il sera au moins con- forme aux principes dont il est toujours dangereux de s'écarter. Ce qui concernera les hunters, ou che-
vaux de chasse d'Angleterre, aura moins de rapport à cet exercice qu'à la ressem- |
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INTRODUCTION. IX
blance qu'ont les chevaux de celte caté-
gorie , avec ceux que nous devrions choisir pour propager leur espèce , et nous ne doutons pas que si l'on suivait, aux appro- ches de la monte, la même marche que pour mettre les chevaux en état de chasser, nous ne les disposions à faire de meilleurs poulains et en plus grand nombre que par la routine qui nous guide aujourd'hui dans les haras. Au reste , comme beaucoup de choses de cet article pourront s'appliquer aux animaux consacrés à la reproduction , on pourra, si l'on veut, le consulter quel- quefois. La marche à suivre à l'égard des road-
horses ou bidets , pourra seulement regarder les particuliers voyageant à cheval, qui désireront maintenir leur monture en bon état, et si nous en parlons c'est qu'elle semble entrer dans notre plan qui tend à faire connaître tout ce qui est relatif à la bonne créature dont nous voulons occuper le lecteur. |
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i IBTIOl'OCTIO N.
Ce que nous dirons sur les courses de
chevaux se réduira à fort peu de chose , attendu que nous ne sommes pas encore assez éclairés sur un genre d'exercice qui tue plus de bons chevaux qu'il n'en met en évidence. Nous pensons qu'avant de singer les An- glais à cet égard , il faut (pie nous débutions par où ils ont dû commencer, et que nous parcourions successivementtoutes les phases qui les ont amené à faire , sur la vitesse de leurs chevaux , des tours de force qu'il se- rait dangeretix d'imiter, et auxquels peu de particuliers qui, par spéculation, se livrent à l'élève des chevaux , voudraient se prêter. Il paraît d'ailleurs que les Anglais ne s'y sont hasardés que lorsque l'amélio- ration de leurs coursiers , à-peu-près ache- vée , leur a fait entrevoir un degré qu'il est presqu'impossibled'atteindre, puisqu'ils n'ont encore eu qu'un seul cheval qui 1 ait franchi. La description que nous ferons du cheval
de course d'Angleterre , nous mettra à |
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INTRODUCTION. 4]
portée de juger si c'est bien dans les ani-
maux d'une pareille conformation que nous devons chercher des types d'amélioration pour nos races de chevaux français. Bien que la beauté du clieval soit pure-
ment relative , nous ferons aussi connaître l'opinion des Anglais à son sujet , pour qu'on voye si elle est en tout conforme à la nôtre , et si nous ne pourrions pas en faire l'application dans le choix et le clas- sement de nos étalons. La manière de faire l'acquisition d'un
cheval, étant le mobile de la prospérité des haras , par la très-grande influence qu'a le mâle de cette espèce dans l'acte de la re- production , et que chacun a sa manière de l'examiner et de le juger ; nous pensons qu'il n'y a aucune espèce d'inconvénient à faire connaître-la nôtre , pour fournir un objet de comparaison qui puisse servir à la recherche d'un moyen encore plus sûr que celui que nous employons : nous croyons? |
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ïij INTRODUCTIO S.
en même-temps, qu'on en pourra tirer des
inductions sur le danger de conserver en- tiers des chevaux qui peuvent empoisonner les meilleures races, en leur communiquant des vices héréditaires que rien ne peut ef- facer ou compense;-. Nous avions pensé à désigner minutieu-
sement les tares et les risques auxquels elles nous exposent dans les animaux consacrés à la reproduction 3 mais comme ce çue nous en dirions n'apprendrait pas encore à les bien connaître , nous croyons que c'est à celui qui se consacre à l'élève des chevaux à en faire une étude particulière pour se garantir de leur fâcheuse influence sur la détérioration des races les plus estimées. L'article que nous ferons sur les haras
forestiers ou sauvages, aura pour objet de faire remarquer qu'en étendant à peu de frais nos ressources, nous pourrions utiliser, d'une manière extrêmement profitable , de grandes forets et de vastes enclos plantés en |
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U'ISODDCTIOS Xiij
bois, qui ne nous servent, pour ainsi dire
a rien, et que , sous les rapports d'amu- sement , nous trouverions peut-être autant de plaisir à ce genre de chasse qu'à celle que nous faisons aux cerfs et aux daims pour les tuer. L'âge du. cheval sera une copie littérale
de ce qu'en dit M. Lafosse, dans son ou- vrage auquel on sera dispensé d'avoir re- cours, si l'on n'a à le consulter que pour cela. Ce q,ù constitue le clxeval devant être
familier à celui qui le possède ou se livre à son éducation , nous donnerons , d'après le même auteur, la nomenclature de toutes les parties de son corps , pour le mettre à portée de remédier ou de parer aux accideus auxquels ces parties sont sujettes. Nous terminerons enfin par la manière
de tenir le cheval en bonne santé, ou de reconnaître s'il est malade. Nous croyons devoir y ajouter , d'après M. Taplin , la |
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XIV INTRODUCTION
recette de pillules ou-bols pectorales et
diurétiques , avec celle des meilleurs pur- gatifs usités eu Angleterre , non pas que nous les croyons positivement préférables aux médicamens qu'on emploie dans nos écoles vétérinaires , mais seulement pour qu'on puisse les comparer , et mettre les partisans du régime anglais à môme de s'en servir sans danger pour leurs chevaux. Si nous ne disons rien de la méthode de
traiter en Angleterre toutes sortes de mala- dies , c'est qu'il nous faudrait traduire un assez gros volume de l'ouvrage de M. Ta- pliu , qu'on peut avec confiance consulter dans l'original ; comme on trouvera tou; ce que l'on voudra savoir sur le môme objet dans la matière médicale du savant M. La^ fosse, |
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MANUEL
DES HARAS. CHAPITRE PREMIER.
Sur l'Origine des races de Chevaux.
Il serait peut-être aussi difficile de retrou-
ver l'origine des premiers chevaux que celle des premiers hommes, et de dire com- ment ils se sont répandus sur la surface du globe. Que l'auteur de la nature ait eu un point central et unique de création des êtres, ou qu'il les ait placés , comme les Végétaux et les minéraux, dans les diverses parties du monde habitable , nous devons |
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I 6 MANUEL
nous apercevoir que le climat ou la tempé-
rature ont eu, sur la création , une telle influence que chaque espèce porte un ca- ractère et une physionomie locale qui la distingue et la fait reconnaître partout. Il n'est donc pas étonnant que dans l'es-
pèce du cheval , les chevaux arabes ne ressemblent pas plus aux chevaux nor- mands et limousins, que les chevaux an- glais ne ressemblent aux chevaux tartares, ou même aux chevaux français, quoiqu'il n'y ait qu'un bras de mer qui sépare la France de l'Angleterre. La môme diffé- rence peut se remarquer tant dans les hom- mes que dans la transplantation des végé- taux, qui à la longue prennent la saveur et la teinte des lieux où ils se trouvent placés. Il est cependant à observer que les êtres
qui, par des combinaisons politiques , de convenance d'intérêts ou de caprice , ont été croisés, tantôt par le besoin, tantôt par- la fantaisie , souvent par l'ignorance, tels |
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DES EAE A S. 17
que les hommes, les chevaux, les chiens,
présentent des nuances infiniment plus va- necs que les espèces qui sont demeurées dans l'état de pure nature, et dont les ac- couplement se sont toujours faits par ins- tinct. la raison nous porte à croire crue comme
a nature , livrée à elle-même , n'a rien «H d'imparfait ou de défectueux, les es- paces, en principe, étaient toutes bonnes, Puisque celles des bêtes , qu'on appelle sauvages , montrent moins de défectuosités que les animaux rangés dans la domesti- cité de l'homme, qui ont été assujétis à ses caprices. C'est donc en voulant changer ces mêmes espèces, comme par exemple dans celle du cheval, lorsqu'on a cherché a vouloir fajrc dcs chevaux de selle dans des lieux qui ne Spnt propres qu'à l'élève des chevaux de trait, ou des chevaux car- rossiers, ià où les chevaux de selle seuls peuvent réussir,; comme aussi en accou- plant ensemble ces deux classes, dont les. 'i *
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J
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18 MANUEL
disparités frappantes ont produit la détério-
ration de l'espèce en général-, que nous sommes tombés dans l'abâtardissement dont le but de l'institution des Haras serait de nous faire sortir. La preuve qui vient à l'appui de cette
assertion, c'est que les Arabes , qui seuls ne se sont pas livrés à ces combinaisons monstrueuses, ont conservé pure une race qui, quoique plus petite et beaucoup moins belle que les races françaises ou anglaises, passe néanmoins pour la meilleure de la terre. Reste à savoir si, lorsque nos races se-
ront régénérées , elles ne pourront pas par la suite , comme la race anglaise , l'empor- ter sur la race arabe , autant en qualité qu'elles lui sont supérieures en figure ; et si de bons accouplemens faits dans les prin- cipes , avec des étalons d'une distinction bien avérée , ne produiront pas quelque jets à l'aide desquels nous nous trouverons |
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DES II A II A S. 19
replacés au niveau des Anglais, qui sont le
peuple do l'Europe qui ait le mieux saisi les moyens les plus propres à relever et a propager les races de chevaux dont il a re- connu le mérite. Nous passerions en revue toutes les races
de la terre , comme quelques écrivains l'ont déjà fait, que nous n'en serions pas plus avancés pour la régénération des nô- tres , si nous ne présentions pas en même temps le mode à suivre pour les relever et leur rendre ce degré de perfection qui les distinguait encore il y a trente ou quarante ans. Il nous sutïiradonc de parler de celles qui peuvent nous servir utilement; et si nous di- sons un mot en passant sur certaines races , qu'une célébrité d'opinion pourrait rendre dangereuses, nous ne le ferons que pour pré- munir contre les mcomvéïkiensqu'ily aurait à les prendre sur parole , et à nous en servir sans précautions comme on l'a fait jusqu'ici. |
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?ious sommes forets de convenir que si
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30 - MANUEL
nous avons en France presqu'autant d'es-
pèces de chevaux que d'espèces de chiens, nous les devons à des appareillemens bi- zarres et irrénéchis. En voulant entrepren- dre une nouvelle création, devions-nous nous servir d'élémens aussi disparates que ceux d'une jument carrossière avec un che- val de course, ou ceux de chevaux de trait avec des jumens destinées à porter l'homme, comme cela est arrivé tant de fois? La na- ture , en imprimant à cliacune de ces deux classes qu'on pourrait regarder comme de différente espèce, un caractère particulier, n'a pasdû prévoir que les hommes seraient assez fous pour mettre l'une à la place de l'autre , ou tout au moins en faire un com- posé monstrueux qui ne ressemblerai t à ri en. C'est donc en remontant aux principes que nous pourrions peut-être , sans le secours d'aucune race de la terre , retrouver celles que nous considérons comme perdues, nous en ferions ensuite des objets de comparai- sons avec celles dont on a sans doute trop exagéré le mérite. |
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DES HARAS. 21
Il parait incontestable que toutes les
races de la terre existent plus particulière- ment dans les femelles, destinées à rece- voir et faire éclore le dépôt de la reproduc- tion , que clans les mâles qui les ont fécon- dées; c'est au moins dans l'espèce du cheval l'opinion des Arabes : les Anglais, qui l'ont combattue , ont fini par se rendre à l'évi- dence , et croyent aujourd'hui que la pureté des races de chevaux ne peut se conserver I11 au moyen des jumens indigènes. Avant que les Anglais songeassent à s'oc-
cuper de cette brandie importante de pros- périté nationale , les jumens indigènes à l'Angleterre n'étaient pas meilleures que celles de la Normandie , de la Bretagne , du Limousin, de la "Navarre, et autres con- ie< s cpii fotlt aujourd'hui partie de l'Empire français. L'Allemagne, la Russie, le Da- nemark , la Suède, comme tous les pays de la terre, avaientaussileursiumeusindigèncs. |
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comment quelques-unes de ces
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32 M A N 0 ïî t
races de chevaux se sont améliorées, sans
avoir atteint le degré de perfection dont «lies sont susceptibles, et c'est en partant du point où sont arrivés les Anglais, que nous pouvons compléter un système d'a- mélioration qui n'est encore qu'ébauché. En suivant la nouvelle méthode d'un
peuple qui s'est occupé avec tant de succès de l'élève des chevaux , nous trouverons l'avantage de marcher d'un pas rapide et sûr dans une carrière où nous allions comme à tâtons, par des sentiers qui nous ont toujours écartés de la grande route. Si nous examinons de plus près nos res-
sources, nous voyons que nous avons sur les Anglais un avantage qu'ils n'ont jamais pu avoir sur nous, et qui nous met à portée de faire , en bien moins de temps qu'eux, des progrès qui, chez eux , ont dû être plus lents, par la raison que pour la classe distinguée de leurs chevaux ils n'avaient qu'une race, tandis que nous en avous plu- |
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DES HARAS. 23
sieurs , en ne comptant que les races nor-
mande , limousine , bretonne , navarrine , qui toutes quatre , croisées dans les princi- pes des Anglais, peuvent nous mettre en ll'ès-pcu de temps dans le cas de nous pas- ser d'aucun secours étranger, lorsqu'elles seront parvenues au degré d'amélioration où elles peuvent atteindre , ou pour mieux aire que nous les auront remontées au Point où. elles étaient jadis. On s'est plû long-temps, en France, à
faire mousser les races étrangères, et prin- cipalement la race anglaise, aux dépens des nôtres qu'on a déprimé dans la même pro- portion. ; mais du moment qu'on convient <ïlle la race anglaise n'était pas meilleure 11 Prmcipe que celles que nous possédons ;
q on amélioration a été lente et progres- P s Ie talent de ceux qui l'ont relevé , que le mérite intrinsèque de cette race dont il conviendrait de faire l'éloge. C'est donc moins la supériorité des eue- aux anglais que nous devons vanter, que
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£4 M A w 0 E L
la méthode qui a servi à les faire ce qu'ils
sont. En partant de ce principe , il est na-
turel de croire qu'en suivant la même mar- che nous parviendrons aux mêmes résul- tats , avec la différence , en notre faveur , qu'elle peut, au moyen de nos quatre ra- ces qu'on pourrait appeler mères, nous élever, comme nous l'avons dit, à un de- gré que les Anglais n'ont atteint que difli- cilement. L'historique que nous ferons des Haras,
en nous expliquant pourquoi nous ne som- mes pas plus avancés, nous prouvera que malgré les énormes fautes que nous avons faites , et le peu de discernement.que nous avons mis dans nos accouplemens , nou* Sommes en état de nous relever avec éclat, puisque nos races, abâtardies à la vérité, n'ont pu se perdre entièrement, et que nous retrouvons encore ça et là des jets précieux qui ne demandent que des combinaisons, nous ne dirons pas savantes , mais simple- ment justes, pour nous replacer dans un rang distingué. |
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DES HARAS. â5
On sait assez que les races s'abâtardissent
par des appareillèmeas disparates ; qu'elles Se détériorent parles défectuosités connues sous le nom de tares, lorsqu'on les tolère dans l'acte de la reproduction, soit du côté du màle,'soit du côté de la femelle, et qu on les change par l'usage de jumens étrangères unies au clieval indigène ou étranger. On s'ait encore qu'on perd totale- ment une race en l'unissant à son contraire, comme par exemple en faisant saillir -une jument de collier par un clieval de race dis- tinguée, ou bien une jument de selle par un clieval de charrette; Comme nous avons fait jusqu'ici plus ou
moins ces fautes là , devons - nous nous éiounec de la détérioration et de l'abâtardis- sement des rano. 1 ^a races, quand nous avons agi en
sens inverse de ce qu'il y avait à faire pour,
les conserver saines et pures. A l'égard de quelques accouplemens un
peu mieux faits, oune s'est pas encore assez
a
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t.6 h A h n e r,
persuade non plus, que si un bon étalon
est nécessaire pour procréer un bon pou- lain, la jumem qui participe également à l'acte de la génération, devait, comme le cheval, être exempte de vices de confor- mation et de caractère qui se communi- quent à la progéniture , aussi bien du côté de la mère que de celui du père, et que ce n'est qu'en passant trop légèrement sur ces considérations, que nous avons marché à grand pas vers la calamité dont nous avons à gémir. De même qu'il est des terres dénuées de
principes de fertilité , qui malgré les soins qu'on leur donne ne peuvent jamais pro- duire de bon grain ; de même il est des jumens viciées qui , fécondées constam- ment par les meilleurs étalons , ne pour- ront jamais faire de bons poulains. C'est donc dans l'un et l'autre cas des élémens de fécondité de perdus, puisque la nature ne nous seconde qu'au tant que nous ne la contrarions point dans sa marche, et que ce |
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DES HARAS. 47
n'est qu'avec le temps et des combinaisons
bien exactes, que nous parviendrons, jus- qu'à un certain point, à corriger ce que nous mêmes avons rendu défectueux, et dont nous accusons si injustement la nature. Les jumens étant à leurs productions ce
que le sol est aux végétaux, ne conviendrait- il pas que nous fissions avec elles ce que l'on fait pour améliorer une terre qu'on ne change pas de place , mais qu'on bonifie au moyen des engrais ? Que le principe d'a- mélioration dans l'espèce du cheval, comme nous en avons déjà démontré la nécessité , soit tout entier du côté des mâles, et que dans chaque contrée de l'Empire on ne se serve que de jumens indigènes au sol ; c'est alors qu'en employant des étalons arabes, barbares, turcs, persans, anglais, espagnols, danois, limousins, normands, uavarrins , nous apprendrons cruels sont ceux qui méritent la préférence pour régé- nérer la race normande : il en serait de aie me pour les autres races françaises que |
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28 MAKU EL
nous venons de nommer, comme pour
toutes celles que nous ne connaissons pas encore bien positivement. La race bretonne, qui a un caractère si
bien prononcé qu'on la reconnaît partout, exigerait les mêmes sains pour la faire sor- tir enfin de l'abâtardissement auquel elle semble si injustement condamnée; car, à considérer , dans certains sujets , la finesse de la peau , la bonté des épaules , la force, le courage et la durée au service , on peut raisonnablement penser qu'elle serait sus- ceptible, à certains égards, d'une amélio- ration aussi profitable que celles que nous avons nommé les premières. M. de Pui- sieux, il y a trente ou quarante ans, a ob- tenu dans ee pays , par un étalon d'origine arabe, des productions ebarmantes; mais il faudrait tenir au même principe, et croire que l'amélioration n'est possible qu'avec les jurnensindigènes, puisqu'il nous est dé- montré par les Anglais, et notre propre ex- périence , que la détérioration des meii- |
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DES H A E A S. 29
leur-es races n'est due qu'à l'introduction de
jumens étrangères au sol où elles ont porté des poulains. De ce qu'il est reconnu que d'un côté ,
dans l'espèce de cet intéressant quadrupède, l'importation des femelles étrangères a fait dégénérer les races en général, et que de l'autre il demeure constant que les mâles, Lien choisis , portent en eux le principe d'amélioration de leur espèce, lorsqu'ils sont accouplés convenablement, nous pou- vons, à l'exemple des Arabes, nous en te- nir aux jumens indigènes ; et comme nous avons un besoin impérieux de bons étalons pour remonter l'espèce de nos jumens, Servons-nous spécialement, pour les dépar-, temens de l'Orne, du Calvados, de l'Eure et de la Manche , de chevaux anglais qui sont reconnus propres à croiser avantageu- sement la race normande ; mais prenons- h\s parmi les chevaux de pur sang, qui sont lftfiiiiment supérieurs à ceux que nous avons e1 jusqu'à présent ; car si ceux dont on s'est |
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MAHUÏI
servi en Normandie, depuis nombre d'an-
nées , ont encore quelquefois fait bon, que ne doit-on pas attendre de chevaux frais qu'on prendrait dans la catégorie que nous désignons ? M. îe duc de Cadore .étant tre cle l'intérieur , en voulait faire renir quatre qu'il aurait payé cent mille francs. l'historique des haras nous fera connaître
quels étaient les chevaux qu'on tirait d'An- gleterre pour la ci-devant Normandie, Il y eut bien ,\ cette époque un cheval, appelé R ing-Pepln, le roi Pépin , qui fut acheté dis-sept cents louis, mais il ne les valait pas; ce fut une infamie qu'on fit en An- gleterre au marquis de Poligne , chargé de cette acquisition, puisque le possesseur de ce coursier n'avait jamais pu en avoir cinq cents guinées qu'il voulait le vendre. Cet animal , empoisonné la veille de la course qu'il fit à Fontainebleau contre Glow-worin, fut mis par suite au haras du Pin, où il est mort sans avoir rien fait de bon, pc ur : - |
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DES HARAS. 3l
raisons qu'il est inutile de donner, et toute
sa postérité est éteinte. C'est donc mal à propos qu'on a voulu en
inférer que la race anglaise ne valait rien, puisqu'au contraire les chevaux anglais sont désires partout. On les recherche en Amé- rique ou ils commencent à devenir com- muns. Djr0n f d'une conformation plus ré- gulière que celle de Wivaldi, que possède en ce moment M. Seguin, de Paris , a été vendu eux Hollandais pour le Cap-de- «e-Espérance. Dans les Grandes-Indes on les préfère aussi aux chevaux persans et tartares. Plusieurs contrées de l'Alle- magne , telles que le Mecklenbourg, la Crusse, la Saxe, adonnées à l'élève des che- '-, ont des étalons tju'on fait venir à nos frajg d'Angleterre. Les empereurs d Allemagne et de Russie y attachent éga- lement beaucoup de pris. Les Danois seuls, par système, les ont proscrits, et croisent leurs races avec des étalons tirés de la Tur- quie et de l'Espagne ; ils 6e servent aussi |
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Sa u a N u e i.
de jumens moldaves pour poulinières ;
mais ce ne sont encore que des essais (pue le temps seul pourra faire apprécier. Ainsi jusqu'à ce que les étalons normands , li- mousins , navarrins , espagnols , danois soient aussi universellement recherchés, on pourra soutenir , sans craindre d'4tre taxé de partialité , que les chevaux anglais améliorés au point où ils le sont aujour- d'hui , leur sont infiniment supérieurs , et l'éyidence des courses ne laisserait plus cette vérité douteuse. !Nous croyons donc fermement que les
étalons anglais peuvent , de préférence , faire reprendre à la race normande parti- culièrement le rang, qu'elle a perdu parmi les meilleures races de la terre, en faisant pour la relever ce que les Anglais ont fait pour remonter la leur. Pour y réussir complètement, il faudrait
commencer par éloigner des haras même de la France entière ces prétendus étalons d« |
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„i
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»*S HARAS. 33
ang , sortant de races équivoqpes et men-
:'-'- qu'on rencontre à chaque pas sui-
te eontiaent, et qui ne sont, pour la plu- Part . que des chevaux de pacotille que les Anglais se plaisent à vomir pour nous em- poisonner et causer tout le mal dont nous Pessentons depuis si long-temps les funestes effets. Nous les remplacerions par des mâles purs d'une bonne conformation , dune excellente nature, et l'amélioration ne serait plus douteuse. Sans chercher a dénigrer les chevaux
d'Espagne , qui sont bons dans leur pays , on ne peut s'empocher de dire qu'ils ont dégénéré partout clans leurs productions; si donc les mieux choisis n'ont fait en France que des chevaux ordinaires, nous ne de- vrions pas avoir beaucoup de regrets quand il ne nous en viendrait pas un seul; car nous ne devons pas perdre de vue que "Mais avons à remonter et à améliorer les raciis françaises, et que tout étalon qui , |
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34 M AïDIl
dans ce double objet, ne peut pas remplir
notre but, ne nous convient pas. Les Anglais , encore une fois , qui ont
essayé des chevaux de tous les pays pour régénérer les leurs , ont renoncé pour tou- jours aux chevaux d'Espagne ; mais ils ont continué à faire cas de nos carrossiers de la Plaine et de nos bidets du Cotentin, parce qu'à la régularité de conformation , à la vigueur et au courage dont ils étaient pour- Vus , ils joignent encore la longueur dans les allures qui manquent aux chevaux de l'Es-« pagne» Il n'est donc pas hors de vraisemblance
q::c nos chevaux normands n'aient , en Ejuel [U'e sorte, pu contribuer quelquefois à Famé ii m'ation de la classe carrossi ère d'An- gleterre, puisque Vrairoduction des chevaux entiers de la Normandie a été plusieurs fois tolérée , en payant seulement cinq gainées B de cheval, Nous ne sommes plus, malheureusement, dans le cas d'exc |
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BIS ÎUHAJ, 35
Convoitise des Anglais à cet égard ; mais
ces insulaires connaissent assez bien leurs intérêts et les chevaux pour avoir su tirer , paru des nôtres quand ils les ont trouvés à leur fantaisie. De ce qu'il demeure prouvé que la race
normande est , pour ainsi dire , perdue
«ans les mâles , il ne s'ensuit pas que nous
ne puissions jamais la relever, car toute
kâtardie qu'elle soit, elle subsiste néan-
mO!!VS1CnC0rc d;ms les femeUes, et c'est où
ev°ns la chercher , puisque sans les
jumens Tiorrr> -, •»•.■,
. r"iandes , quoiqu avec des éta-
lons parfaits de ,
t . ue ce pays , nous ne parvien-
drions jamais à i
d U remonter. Nous nous
servirions des Plu. . „ . , . f us rjclles rumens anglaises
qui sont cependant cpIi • ■ 1 •
, . ul celles nui conviendraient
le mieux, que nou_ * , .
, , , b ne viendrions pas en-
core a bout de la rei. ,
, . ^ver , nous ne ferions
que la changer , et v.
. l Qous en serions au
point ou , suivant II t 1 ■
. , . , -iaphn, en étaient
le? Anglais quand ils ont ,.
i *» ont reconnu que les
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36 M à. N U E h
jumens étrangères n'avaient fait que dété-
riorer leur race en la dénaturant. En prenant pour modèles, nousne-dircns
pas les Anglais , mais les Arabes plus an-
ciens qu'eux, et même les Espagnols qui , pour conscrrer pures leurs différentes races de chevaux , ne se* sont jamais servis de jumens étrangères, nous parviendrons sans peine à épurer les nôtres. Il faut donc que nous commencions par proscrire de cliaque contrée' qui donnent aux. chevaux qu'elles nourrissent un caractère particulier qui les fait distinguer parle nom de races nor- mande , limousine , bretonne , navar- rine, etc., toute espèce de jumens étran- gères au sol , que nous fassions féconder nos jumens indigènes à cliaque pays, par des étalons français et étrangers parfaite- ment en rapport avec elles , et nous juge- rons, par le faire de ces différens chevaux, quels sont ceux qui conviennent le mieux dans cliaque pays pour l'amélioralion de sa race particulière. On alléguera qu'on a déj*. |
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£> S S B ' R f -,
f i ' 7
5 a diverS6s rcP"s« ^ semblables
l^ves; mais om-cllcs été fei.es avec
assez de som, et np Mmi, -i ^c mieux?t_llpaSi>°Ssiblede
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^ P^s le plus intéressant sous le ra£
' d* l'élève des chevaux , et en mêmel £*■£ plus difficile à remonter, à cause
la diction scrupuleuse qu'il y a à ^T*»*™* classes, c'est la ci - L^
f^man^. Il s'agira donc de séparer avec
es ««jets qui portent le plus l'em- L l lyPl' OFigine1' «distingoant
;; la "-.no intention les iume[,
Pa"ie™tUa classe carrossi^/a^
es<I«inedoiventêtre saillies quepardes
u; '^«le fines races. De cent bonnes pou.
peu^:Hwe3dTl:sp^e9'il
^tepouiihr!:?a ' remeàqu^
1 les<I<» seraient par suite, ainsi
il,e leur descendancp «i,
Ram - Ce du même sexe , con- sacrée» exclusivement à 1-,
jusqu'à co reproduction, lllce que nous en ayons un asse,
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38 MAHXJEC
grand nombre pour pouvoir en livrer quel-
ques-unes au commerce. On inférera de ce système, qu'il n'y au-
rait aucune espèce d'inconvénient à per- mettre l'exportation des chevaux entiers ; mais que la sortie des jumens pures, et surtout de celles qui seraient déjà amélio- rées, devrait être rigoureusement défendue. Ce sont donc elles qu'il faudrait approuver de préférence aux étalons dont nous ne manquerons jamais tant que nous aurons da bonnes poulinières. Il arrivera naturellement qu'en suivant
cette marche avec persévérance, nous nous apercevrons bientôt si nous pouvons nous passer des Anglais, et si nos races de che- vaux améliorées ne sont pas , sous tous les rapports, aussi bonnes que les leurs. Nous observerons qu'un étalon normand,
quelque distingué qu'il soit , qui aurait sailli une jument du même pays . ajoutera |
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515 TI A US. 3g
fo" peu de chose à la bonté de sa race 5
tQut ce qu'il pourra faire sera d'en conserver la pureté. Nous devons donc débuter par l'amélioration, au moyen de mâles de races pures, ou au moins déjà améliorées, que nous prendrons ( comme le veulent les meilleurs naturalistes qui ont écrit sur les chevaux) le plus près de la souche géné- ratrice , pour nous en servir jusqu'à ce que nos races remontées dans les jumens, puis- sent nous fournir dans les mâles des types d'amélioration pour nos races inférieures, a"n fIU k l'exempîe des Anglais nous puis- sions renoncer aux races étrangères, et que nous n'ayons plus qu'à conserver pures celles que nous aurons améliorées. £a race arabe elle-même , comme il est
iacile de 1 p r. » conjecturer, a dû avoir des com-
mencemens faibles , ^ gemWe d . long-temps être arrivée k un (legré de '
fecuon au-delà duquel il serait vraisembla-, effiCat "«Possible d'avancer. Les Anglais, qu. ont imité les Arabes, ont atteint le mcW |
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4"3 M A N U E L
but. Imitons les uns et les autres, et nous
nous mettrons à leur niveau. Posons donc en principe , en commen-
çant par la ci-devant Normandie , qu'il n'y aura de considérés comme chevaux vrais normands , que ceux qui sortiront de ju- inens indigènes a ce pays ; que par consé- quent les femelles seules constateront la race, c'est-à-dire, qu'une jument nor- mande , saillie par un étalon arabe , anglais ou danois, fera un cheval normand, connue un étalon normand qui couvrira une jument du département de la Haute-Vienne , fera un poulain limousin croisé de normand; ainsi de suite pour les autres races. Disons qu'on suivra avec intensité les productions dos étalons tant français qu'étrangers, dans dos appareille mens où les deux sujets se- ront autant que possible exactement en rapport, afin d'avoir des données justes sur les lieux d'où nous devons tirer de préfé- rence les chevaux entiers propres à relever et à améliorer nos races du clic vaux. Moins |
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>,
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B ï S H A RAS. 41
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*e dix années d'expériences justifiera sans
doute une mesure dont l'oubli nous a plongés dans un câhos tel que nous connaissons à peine l'origine d'un seul des bons clieyaux ijue nous possédons. Méfions-nous , en général, de tomes les
races auxquelles nous emprunterons désor- mais de nouveaux germes de reproduction, W n'adoptons que celles qui nous auront fourni les meilleurs, surtout lorsqu'aprês avoir reconnu leurs bonnes qualités, nous «• aurons jugédans leurs productions: car il nos races «,ui, arrivées au degré de la action, commencent a dégénérer, ce qi i pem se reconnaître que dans, feurpro- geniture. "TNT
^ ° Prenons rien sur parole ni par enthou-
siasme corm»„ e- -, '"e»ia fait, 1! y a trente ou
quarante ans „ ^ 1 , . ' Qe ia race anglaise qu'on a
voulu demixs n,\n • -, epms généralement proscrire avec
i] pen de raison. î,lra
■Jugeons seulement de
^ -:.„ oJ.is-e entre
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4^ M A N V E L
la belle jument normande et le beau cbeval
d'Angleterre , que ces deux races peuvent se croiser avantageusement, et de ce que des étalons de pur sang , tels que Folunteer et Jupiter, n'ont pas fait tout ce que nous en espérions; n'en inférons rien de contraire à la bonté de la race anglaise. Concluons sim- plement que , d'un côté , les appareille- Biens n'ont pas été aussi bien faits qu'ils auraient pu l'être, et que de l'autre ces ani- maux parvenus à 1 âge de vingt et vingt deux ans , avant que d'entrer dans les haras , étaient trop vieux pour procréer d'aussi bons poulains que ceux qu'ils nous auraient faits à 1 âge de cinq ou six ans. Les chevaux de race arabe , eux-mêmes,
n'ont rien fait de bon en Normandie , en doit-on conclure qu'ils ne valent rien ? Disons que pour les uns et pour les autres les expériences n'ont pas été bien faites, qu'il faut les recommencer, que les che- vaux anglais de premier sang , bien choisis, mériteui au moias l'homieur d être mis en |
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DES HARAS 4S
parallèle avec les chevaux arabes, et que
ce n'est que par leurs productions respec- tives que nous pourrons juger, d'une ma- nière positive , à laquelle de ces deux races nous devons donner la préférence pour améliorer la race normande, ainsi que les autres races que nous possédons. |
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44 MANUEL
CHAPITRE II.
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Précis liistorique des Haras avant la
révolution.
Avant de parler des races de chevaux
d'Angleterre, et de faire connaître le pro- cédé des Anglais relativement à l'élève et à la conservation de ces mêmes races, ne conviendrait - il pas de rechercher, dans l'historique des haras de la France , les causes qui ont le plus contribué à la dété- rioration et à l'abâtardissement des nôtres ? Les haras, comme tout le monde sait,
existaient avant ta révolution. Ils avaient une organisation , une sorte d'assiette , à- peu-près semblable à celle qu'ils ont main- tenant. Comme aujourd'hui, les bases eu |
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DES HARAS". 4:''
étaient incertaines et vacillantes ; on faisait
des chevaux, il y en avait même de très- bons, parce que l'espèce en général n'était pus détériorée au point qu'elle est en ce moment ; mais comme on ne faisait pas assez d'attention à l'influence des différentes races dont on se servait alors, on ne cher- chait guère à les suivre, pour juger despro- de l'amélioration qu'on avait en vue. ait, comme il est facile de le voir par les mémoires du temps , qui n'apprennent rien sur la science importante des accou- plement, une sorte de routine qui consis- taità cl loisir , avec assez de soin , la jument qui ressemblait le plus au cheval, ou à mettre un étalon très-membre avec une ju- ment qui péchait par la finesse de ses jam- bes , pour tâcher d'atténuer le vice de l'une par la perfection contraire de l'autre , ou enfin en faisant saillir une bête carrossière par un clicval de selle , en même temps qu'on donnait un étalon carrossier aune ju- ment de selle , ce qui produisait un poulain qui a'appai.lenr,jt ^ aucune classe en paru- |
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MANUEL
cipant de toutes deux. Le tout était relatif à
la figure seulement ; car on s'occupait peu ou point de ce qui constitue le moral de cette utile créature. Eu prenant la Normandie pour exem-
ple , on avait commencé à introduire dans les haras, comme étalons, les races étran- gères qui avaient le plus de réputation ; c'é- tait il y a trente ou quarante ans la fantaisie des têtes busquées. Les chevaux danois , recommandables sous ce rapport, furent choisis les premiers , quoiqu'on leur pré- férât les chevaux anglais de même classe , qui avaient probablement la même origine. On tirait ceux-ci du York—Shire, province dont quelques parties ressemblent beau- coup à la Vallée d'Auge. On fit venir aussi des chevaux d'Espagne. Le nommé Guer- che , Hollandais , comme s'il n'y eût point eu alors de Français qui connussent les che- vaux , fut envoyé sur les confins de l'Ara- bie, d'où il ramena une trentaine d'étalons sans certificats d'origiue , quoique daue ces |
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DESIlARAS. 47
contrées les généalogies soient suivies avec
tant de soin, qu'on y voit des chevaux qui descendent en ligne directe des haras du roi Salomon, et que la race des chevaux que montait Mahomet , et qu'on reconnaît encore au coup de lance, espèce de trou sans cicatrice , qu'on trouve à la partie su- périeure et antérieure de la pointe de l'é- paule du cheval, se soit, suivant la tradi- tion , conservée pure. Ces chevaux, à la réserve d'un seul,
appelé Cazelle, qui est mort au haras im- périal de Pompadour , ne donnèrent pas dans leurs productions une bien haute idée des étalons de l'Arabie. M. Person, piqueur des grandes écuries
n ' avaif-, à cette époque , été envoyé en Turquie pom. ie meme objet. 0n avait fait venir en même temps des côtes d'Afri- que , par l'intermédiaire de nos consuls dans les échelles du Levant, des étalons connus sous le nom générique de chevaux |
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48 H A H tf S £
barbes. Plusieurs des acquisitions de M.
Persôn furent mises au haras du Pin, en. Normandie ; on en fut si mécontent qu'on a laissé éteindre toute leur postérité. Les autres chevaux eurent le même sort, et le dégoût peut-être prématuré des races étran- gères du midi pour le nord de la France, les fit abandonner pour s'en tenir aux étalons anglais et danois pour la Normandie. Par l'analogie qui existe entre les che-
vaux normands, anglais et danois, tant dans la conformation et le caractère , que dans la parité de température et des.pacages de ces divers pays, ceux-ci auraient pu nous être d'une grande utilité pour rafraîchir le sang normand et en croiser la race avec'avan- tage , si l'on eut mis plus de discernement dans la manière de les appareiller. Les danois, plus beaux à cette époque qu'ils le sont aujourd'hui , pouvaient faire d'excel- lens carrossiers ; ils ont la peau fine , de belles jambes , les épaules admirables ; et quoiqu'ils aient en général ce que l'on |
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DES H A B À S. 49
appelle un pcude mouvement, leur moral
est bon, ils ont de la fierté et du courage, qualités dont les chevaux dits de la Plaine ne sont pas toujours abondamment pourvus. Leur défaut dominant, qui est d'avoir la côte courte et peu de boyeau, pouvait se corriger par le contraire dans les jumens du Calvados , de la Dyle, du Finistère , du Morbihan, de la Manche , de l'Oise, de la Somme et de la Seine-Inférieure , qui sont en général un peu ventrues. Il s'agissait d'amélioration , rien ne pou-
vait donc être trop bon, et les chcvaax anglais, dont on se servait, n'étaient pas non plus ceux qu'on aurait dû choisir. Ou prenait ces étalons dans ce que les Anglais appellent Mongrel breed, race mâtinée, parce que ces animaux , quoiqu'avec d( s beautés de détail très - séduisantes , sont néanmoins bien inférieurs à ceux de pur sang j qui sont plus près de la souche ré- génératrice ; aussi la différence du prix est-elle si grande qu'on vend un cheval 3
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5© M A. N CEI
reconnu bien pur de celle calégorie , de
vingt à trente mille francs., etquekrnefbia davantage , tandis que les premiers ne coû- tent jamais plus de deux Ott trois mille francs. C'était donc dans celte classe , il y a
trente ans, qu'on prenait des étalons pour la Normandie. Quel (pies années plus tard M. le prince de I-anabesc , grand écuyer de France , trouvant rrne ces chevaux n'é- taient pas assez distingués, autorisa M. Jardin l'aîné , et d'au 1res chargés alors des acquisitions, à choisir quelques étalons parmi les chevaux half-blood, demi sang, tels que le Glorieux , le Badin , le Lanças— ire, le TTranvik,\e Sommerset, nui entrèrent au haras du Fin. On rangea mal à propos dans celle classe un cheval du même pays, appelé le Docteur; cet étalon, d'une nais- sance inférieure, mais d'une régularité de conformation rare , eut une funeste vogue qui a fait au pays un tort dont il se sentira long - temps. Le Milan , du haras du Pin , %av% de cette race qu'on devrait éteindre. |
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DES H ARA G. 5l
On ne tarda pas a s'apercevoir de la StN
périorité des étalons de demi sang dans leurs productions , et quoique fussent encore singulièrement inférieurs aux che- vaux de pW sang, Os étaient néanmoins en état de relever, jusqu'à un certain point, « Wce normande déjà très-al>atardir à celte époque , si on les eût appareillés, d'une Manière convenable , et qu'on ne leur eût fut saillir que des jumens indigènes du premier mérite, qui étaient encore en assez g'-audnombre dansledépartcmcntde 1 Orne. att$omanie était devenue à la mode
°uUit p]us q„e des chevaux d'An- gleterre : le cofitâieitt en fut infesté, cl l'on fit la sottise d'introduire, comme pouli- mères, dans lo ? '
"is ie département que nous ve-
nons de nôtnmet. a ^ ■ ""-i , aes jumens anglaises qui
furent saillies par des ^^ ^ ^^
pays. Il paraît évidcnt quc cVs[ h j^ Productions^ e nous devons, en grande Pa"ie, la détérioration qui nous frappe d'unc litanière si sensible. Ces chevaux |
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S 2 MANUEL
anglais , faits en Normandie , loin d'avoir
relevé la race , en ont fait une espèce équi- voque , dont les membres grêles et les formes décousues ont pu. faire penser à quelques personnes que les étalons anglais ne valaient rien pour la France. On n'a point voulu remonter aux causes, on n'a envisagé que les effets. Gomme on s'était écarté du principe du
croisement des races pour les améliorer , si l'on a eu quelquefois des objets de com- paraison de poulains sortis de belles jumens normandes par des étalons anglais, on semble n'avoir jamais cherché à approfon- dir si ces productions n'étaient pas meil- leures que celles de jumens anglaises avec des étalons normands, ou de celles où le S^ang normand et le sang anglais n'avaient pas été mêlés, Cet état de choses a dû nécessairement
nous plonger.dans une confusion épouvan- table; en sorte qu'il est résulté de cet oubli |
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CES HARAS. 53
de principes, que si nous n'avons pas man-
qué de chevaux , comme nous n'avons pas 1 ^distinguer U™ particulièrement
fesmedleurspour en faire des types caracté- ristiques de régénération, les haras n'ont fait aucuns progrés vers le but de le ur institution. l'on a cru long-temps, et les Anglais
eux-mêmes ont fait la même faute, qu'on
Pouvait naturaliser en France toutes les
açes de la terre , en introduisant, des con-
s^0'1 l0n èUyeàes chevaux d'un mérite
choisïiTr>' ClCS males et cles femelles bien
était l'opinion de M. de Préseau rteDompiei. , , j. , » qui prétend, comme il l«j
«H dans son 0Uv, , i
ant^ii 1 -n . l'aSc sur les haras , qu'il
appelle de PéPmierp , • \
nn, j . e '■> qu en important chez
nous des jumens ■>,. i
du mlmo cl!»ues avec des chevaux
an même pays tin., i .
.^i * > ; n0Us obtiendrons de leurs
nccouplemens des nonl.;
„0 . , . P°ulains aussi bons que
ceux qm se fontdans l'Arabie même LW-
Penence nous a détrompé , et les essais
1 on a fait en ce senre om l*A i heureux Pollr ° *Cte assez maL*
Pour nous corriger.
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54 M AHUII
M. le comte d'Artois, quelques années
avant la révolution, voulant aussi naturaliser enFrance les chevaux de pur sang d'Angle- terre , fit acheter par M. Levoyer d'Ar- genson cintf jumens dites Through-Bred, qui, plein^s despins fameux coursiers d'An- gleterre, lui coûtèrent trois cents guinées la pièce. Elles furent mises à son haras de Maisons, dans le département de Seine et Oise ; une seule, nommée Spinx , amena à bien un poulain mâle extrêmement petit, qui n'a été qu'un cheval ordinaire ; et toutes les cinq fécondées de nouveau par des che- vaux de pur sang, que ce prince avait dans ses écuries, n'ont fait que des poulains aussi riches en figure qu'ils étaient pauvres en force de membres et en qualités. S'il en en', été autrement, la nécessité du croise- ment des rares, justifiée par le système de la nature, devenait nulle et illusoire» Le roi de Prusse régnant, qui est dans
les mômes principes, n'a pas été plus heu-r reux. Il a fait acheter en Angleterre des |
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DES HARAS. 55
jumens avec des étalons ([ni lui sont revenus
fort cher, voulant probablement créer une nouvelle race dont les chevaux anglais au- raient fait tous les frais. Qu'cu est-il ré- sulté ? c'est qu'il a fait à son magnifique haras de Ne-vstadt, avec un fils de Delpiid qn il a payé onze cents guinées, des chevaux anglais qui ne sont bons à rien , et dont le défaut capital est de manquer de membres; du reste ils sont d'une figure charmante , nous en avons des échantillons an taras impérial du Pin ; mais la figure n'est que pour IVil, et nous pouvons nous en passer pourvu ,r„e ies chevaux soient bous. M. Taplin, que nous aurons plusieurs
fois l'occasion de citer dans le cours de cet écrit, prétend que les Anglais , ses com- patriotes , ont quelquefois introduit dans, r pays des jumens étrangères , afin de retremper leurs races, et leur donner, s'il était possible, un degré d'énergie supérieur ■l ce qu'elles en possédaient à cette époque. affirme , et son témoignage ne peut guère
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56 M A KUEt
être suspect, que ces essais furent si mal-
heureux qu'ils produisirent une dégénéra* tion dont on se sent encore aujourd hui. Ils forent donc obligés de revenir sur leurs pus , et de reprendre ce sentier battu qu'ils avaient eu l'imprudence d'abandonner. Ou proscrivit en conséquence non-seulement toutes les femelles étrangères, mais encore toutes celles qui en provenaient , pour eu revenir aux juge >a eus indigènes qu'on icn- gea sous deux dominations. Through-Bred- Mares , jumens de pur sang , et toutes les autres sous celle de Brood-Mares, ou ju- mens poulinières. Les premières sont celles qui n'ont ja-
mais été mêlées avec une race inférieure à la leur. Leurs productions s'appellent Full~ Blood, pur sang , celles de la deuxième catégorie , qui ont été couvertes par des chevaux de pur sang, ont produit ce que l'on appelle des Halj-blood ou demi sang, et le produit des poulinières Half-blood, compose avec des étalons de pur sang ce |
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DES HARAS. 67
qu'ils nommentThree cuariers Uood, trois
quarts de sang. Les rejetons des jumens Three quartcrs
blood, qu'on a tu quelquefois se mesurer avec les jumens ou chevaux dits Through— ored, ont Lien eu de temps en temps quel- ques succès, mais ils ont été si rares et si peu décisifs qu'on n'a jamais pu les confon- dre , en sorte que la différence du prix de deux poulains de lait de ces deux classes est telle que celui de la première se vend toujours deux tiers plus que l'autre , quand même il lui serait inférieur en beauté, ta naissance en ce pays comme en Arabie fait tout, avec la différence cependant que les Arabes la font dériver de la jument, tandis fpe les Anglais la placent dans le cheval. 11 résulte de ce que nous avons dit, au
sujet de l'introduction des jumens étran- gères , que nous avons agi précisément comme les Anglais, mais que nous ne nous sommes pas encore aperçus du tort qu'elles |
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58 II A N U E I,
nous oni fait. Ce qui nous prouve le n
que les juinens des autres pays ont influé sur la détérioration des races , c'est qu'il n'y a que dans les contrées où l'on en a introduit le plus qu'elle s'est manifestée davantage ; et cela est si vrai, que le ci- devant Limousin, plus éloigné de l'Angle- terre que la Normandie, a été moins ex- posé à cette contagion, et que la race de ce pays a conservé cette physionomie locale qu'on ne retrouve plus dans la race nor- mande. Mais il est encore une cause qui n'a pas
moins que la précédente contribué à nous faire tomber depuis dans lal;ataidi.;- sement que nous ne pouvons plus nous dissimuler, c'est que pour avoir dédaigné d'interroger la nature dans les sujets con- fiés à nos soins, et n'avoir pas clierché, par de bons accouplement, à corriger les vices que nous avions à combattre, nous avons au contraire, par une méthode irréfléchie et sans principe , accéléré la détérioration |
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DES HARAS. %
absolue de l'espèce en général; de sorte
que si, dans le très-grand nombre d étalons étrangers que nous avons , il s'en est trouvé quelques-uns qui auraient pu nous servir à la relever, ces chevaux nous ont été à-peu- près inutiles , pour n'avoir pas su les appa- reiller avec les jamens qui leur conve- naient. Les races françaises étaient donc bien
bonnes avant rétablissement des haras , puisque l'on comptait dans ce pays tant de jolis chevaux ? et en faisant partir leur dé- térioration de l'époque où l'on a cherché à les améliorer, nous ne nous tromperions pas beaucoup ; c'est une plaie dont il est à propos de sonder la profondeur, pour par- venir au moyen d'en obtenir la cicatrice en faisant l'examen de notre situation présente. Nous ne voyons plus dans les mâles de
la plupart de nos races de chevaux , que •tes jets abâtardis par des accouplements monstrueux et disparates, qui font qu'on |
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6o M ASUE £
ne reconnaît pins ces fameux bidets du
Cotentin, qui faisaient l'admiration de toute l'Europe , non plus que ces beaux carros- siers dits Brandebourgs (parce qu'ils res- semblaient aux chevaux de cette race ), qu'on tirait en fort grand nombre de la plaine de Caen, qui nous fournissait en même tempsecs magnifiques cl eyaux noirs, dits de Ville , dont nous n'avons plus que le souvenir. Les chevaux du Melleraut et des environs d'Alençon, si recherchés pour le service de la cour, soit dans les équi- pages de chasse , rtfû pour la remonte des officiers des gardes -du .-corps , mousque- taires, gendarmes, chevaux légers, cara- biniers , sont aussi disparus en totalité ; mais les races ne sont pas encore tellement perdues que nous He puissions plus les re- trouver. Nous peilsons au contraire qu'à !a longue elles peuvent se relever avec éclat par le très-petit nombre de bonnes jumens indigènes qui nous restent, pourvu qu'on renonce à la funeste manie de faire saillir les jumens de selle par des étalons carros- |
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DK S H AH A S. 6ï ■
siers ou mixtes , et les jumeus earrossiéres
par des chevaux de selle , et qu'on fasse entendre au paysan qui , possesseur d'une petite jument, vous demande un grand étalon pour relever sa race, qu'il lui faut un clieval qui lui fasse un bon poulain de preiercnce à un grand cheval; et qu'on dise en même temps à celui qui , avec une ju- ment carrossiers , veut faire des chevaux de selle que la nature , en lui donnant sa jument, avait d'avance imprimé dans sa conformation les caractères du fruit qu'ello devait porter ; qu'il ne doit pas chercher à la maîtriser , en agissant en sens inverse du bon sens et de ses intérêts ; qu'enfin , pour vouloir avoir ce qu'on ne peut raisonnable- meut obtenir , on finit par ne rien avoir
da tout. Nous proposerons , dans le chapitre sui-
vant, les moyens 1C3 plus simples k em, ?%<* pour relever les races , et les ranù, mer à leur pureté primitive. |
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31 A N V E L
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C1UPITR E III.
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Moyen de relever les races de Chevaux
français. VJK sait assez comme les races de chevaux,
se détériorent, comme elles s'abâtardis- sent. Les causes de leur décadence ayant été suffisamment expliquées dans le cha- pitre précédent, il sera question, dans celui- ci , du moyen de les relever et de les ra- mener à leur pureté primitive , par uu mode aussi simple qu'il est facile à exé- cuter, Si la régénération de L"espècc du cheval
pouvait se faire machinalement et comme par instinct, nous pourrions être indiffé-? rens sur la détérioration dans laquelle elle |
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n E S H A Jl A S. 53
««totnLée, assurés qu'elle pourrait se re-
lever d ellc_mûme ; ma.s cmume ^ fau[ prendre une route toute opposée à celle
Vion suivait autrefois, nous examinerons
«les moyens que nous employons aujom._
ni sont sufTisans pour remonter l'espèce
0 Seuéral, et si nous ne devrions pas corn-
l],CUL'Cr Pai'une épuration salutaire qui. en
nous fiusant apprécier nos faibleg resso^ c«, nous mettrait en état d'en ther parti.
Sa Maioci/ in- hlï«a > î empereur et Roi, en réta-
mant les haras, les a destinés autant à --rer l'industrie des propriétaires de, ï^enspoulinières, par la manière dont s'y
Juraient l -, r les accouplement , qu'à rassem-
coI»p0tntleidiVer8étabUsSemenS^iles
r , les germes les plus purs de repr°fUCb0n ^leS faire Jctifie! d'une
"-creuti,eatonSsessujetS:cl]eadauc
^<Pe les étalon, ^ entreraient dans
quesdC;u;;rde"rscaractërist-
eu mâles TuZul ^ J^"
«attelles neu d entaché do |
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64 M ■*■ S U E L
vices liéreditaires qui se communiquent à
la progéniture pour dénaturer les races. Semblables à l'or qu'on essaye pour juger de sa pureté, et qu'on poinçonne ensuite pour lui donner cours , les étalons et jumcns poulinières devraient être examinés et éprouvés de manière à fournir une garan:- tie absolue de leur bonté , pour les particu- liers qui se livrent à l'élève de cette sorte, d'animaux, Nous sommes loin de cbercber à faire la
critique rigoureuse d'un très-grand nombre d'étalons des baras , mus dirons simple- ment que la précipitation qu'on a mis à en remplir les cadres a nuit singulièrement à leur prospérité, et que si l'on n'en faisait pas sortir au inoins les plus mauvais cbe- vaux , ces établissemens, perdant la con- fiance qu'ils doivent inspirer, deviendraient absolument inutiles» De ce qu'on a cru en principe que nos
étalons étaient tous bons, non-seulement |
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DES HARAS. 65
l'amélioration n'a pas pu avoir lieu, mais
encore aucune de nos races n'a pu se rele- ver, par la raison qu'on a fait entendre qu'il était à-peu-près indifférent que les jumens fussent couvertes par tel ou tel éta- lon , puisque nous n'en avions pas de mau- vais : nous ne pouvions pas dénigrer des animaux appartenant à l'Empereur, et beaucoup de particuliers en ont été les vic- times. Il est cependant une vérité incontesta*
blc, c'est que si nous avions seulement, dans toute l'étendue de l'Empire français, trois cents étalons propres à faire race, nous serions le peuple de la lerre le plus riche en chevaux : de ce que nous en pos- sédons un bien plus petit nombre , il ne s'ensuit pas que la régénération soit impos- sible ; nous n'en aurions qu'un de chaque race, qu'il suffirait, avec le temps , pour la rel ever ; mais il faudrait qu'il fut distin- gué des autres et bien connu. Eclipse , don t »ous parlerons dans le cours de cet écrit „ 3 *
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(66 MANUH
a sTifH pour remonter la race anglaise au
point où elle est aujourd'hui. Ceci nous menant à distinguer, dans ce
que nous possédons, les sujets qui ont les qualités nécessaires pour relever une race , il conviendrait, dans chaque liaras ou dépôt d'étalons, de signaler ceux qui les possè- dent , potir ne leur faire saillir que des ju- mens aussi pures qu'eux-mêmes, et avec lesquelles ils seraient parfaitement en rap- port. C'est par ces nouvelles produciions que nous nous déroberions h la coûteuse né- cessité d'aller à grands frais dans Tétran- ger chercher des étalons, la plupart de races inconnues, qui ont plus servi à l'abâ- tardissement de l'espèce qu'à la relever. La statistique générale des étalons, pouli-
nières et poulains appartenant à Sa Majesté, rigoureusement faite, en nous mettant à même de connaître ce que les haras ren- ferment de bien véritablement pur, nous donnerait en même temps la connaissance |
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B E S il A R A Si (r/
de ce qui est vicié de manière à gâter les
races. Les germes reconnus sans tache seraient placés dans les lieux où ils peu- vent prospérer et servir à l'amélioration. Le placement de tous ces animaux serait d'au- tant moins difficile (pie la nature semble leur avoir assigné la place qu'ils doivent occuper, comme nous le verrons dans le chapitre suivant. Il y avait avant la révolution des étalons
et des juinens approuvés. Ceux qui possé- daient les premiers s'appelaient gardes éta- ons; Us jouissaient de privilézes et d'im- munîtes qui sont abolis aujourd'hui. Les ipriélaires de jumeus approuvées, pour toftt le temps <ru"elles étaient en état de donner de bans p^-ukins, recevaient une rétribution amrueUe bâsoe sur le mérite de la jument. Cette méthode , à l'égard des étalons ,
é*ait sans inconvénient dans un temps où la race normande, bonne encore, gpu |
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68 MANUEL
se suffire à elle-même, n'avait besoin que
de se conserver pure par l'accouplement des mâles les plus distingués avec les fe- melles de la même sorte ; ^nais aujour- d'hui qu'elle est complètement détériorée , autant par des appareillemens disparates •que par des tares héréditaires, qu'on a laissé se propager au point que nous ne connais- sons pas en Normandie dix mâles en état de soutenir la race; à quoi peuvent nous servir des étalons d'espèce abâtardie et dé- composée , qu'on n'approuve que parce qu'ils ne sont pas jugés dignes d'entrer dans les haras ? Pourquoi pensionner des ani- maux qui peuvent perdre nos races ? A-t-on peur que ceux à qui ils appartiennent ne les fassent couper ? Certes, ce serait le plus grand bonheur qui pourrait nous arriver !... Que les partisans de leur approbation se rassurent, on ne les approuverait point qu'ils ne seraient pas coupés. Comme ils se vendront mal, ils seront consacrés à la reproduction; ils feront des poulains en con- currence avec nos étalons, et la race nor*» |
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DES îî A A A S. 6g
mande est perdue, si l'on ne trouve pas
Pour la relever un autre mo yen que celui-là ! Avant la révolution, il y avait ^^ ?
indépendamment des jumens approuvées , un très-grand nombre de belles poulinières que les réquisitions forcées d'une part, et la. disette de bons étalons de l'autre ont fait disparaître. La race qui ne pouvait se sou- tenir que par les jumens, n'a pas tardé à se détériorer d'une manière effrayante. Cette perte ayant rendu les chevaux de Q *s plus difficiles à trouver, en a aussi aU haUsser lc Prix. Les jumens ont été
Plus courues, et, les propriétaires de celles îl» restaient, préférant un bénéfice certain et tout près à celui qui n'était que précaire et éloigné, n'ont pas balancé à faire de argent de leurs meilleures poulinières , et
n'ont réservé p0ur la reproduction que celles qui, par des vices presque toujours béréditaircs , n'auraient pas pu se vendre avantageusement. De la est venue cette rareté toujours croissante de belles ju- |
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rO H A H V E l
mens, dont le nombre en ce moment est
si petit, que nous n'en connaissons pas cent dans toute la Normandie qui en pos- sédait des milliers. Ce que l'appât d'un gain éphémère a
fait de mal, l'intérêt, qui est le mobile des actions des hommes , peut le réparer et ramener les choses où elles en étaient avant tant de désastres. Que les primes destinées aux plus beaux chevaux, et qu'on donne si souvent à ceux qui le méritent le moins ; que l'argent consacré à payer la pension de chevaux approuvés , qu'il faudrait peut-être faire châtrer pour les empêcher de se re- produire , soit réservé pour l'indemnité qu'on accorderait, dans toute l'étendue de l'Empire , aux jumens pures de chaque race qui seraient employées à la reproduc- tion. Ces bêtes , fécondées par des étalons reconnus aussi sains qu'elles, parfaitement en rapport de caractère , de classe et de conformation, nous auraient bientôt mis en mesure d'atteindre notre Irai, et nous |
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DES II A R A S. rjt
n'aurions plus la crainte de manquer d'é-
talons , et par conséquent de bons eue- |
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Vaux.
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Encore une fois, ce sont moins les éta-
las qui nous manquent que les bonnes P-unens, puisque sans elles nos meilleurs unions ne peuvent nous faire que des pro- ductions médiocres si elles ne sont pas ta- rées. Le fameux Eclipse d'Angleterre vien- drait en Normandie, qu'il n'y aurait pas dix jumens à mettre en rapport avec lui. aura beau vouloir compter les races
par les mtMpo n • • . . i 1
rt'es> elles n existent que dans les
™S 1IUu-gènes ; les mâles , comme dans
l'espèce humaine, établissent la différence
des familles , mais les femelles fout le
1 des races ; cela est incontestable.
Comme les in*~„ i
„ . J^mens seules peuvent nous
.taire rentrer dans no* k -i
os bonnes races, il con-
rendrait non-seulement que celles qui au-
« 1««qualités requises pour les relever |
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*}%' It.A S tS t %
fussent consacrées à la reproduction, mais
encore qu'il fut défendu d'en vendre une seule jusqu'à ce que nous en ayons un assez grand nombre pour répondre à nos pres- sans besoins. L'espèce de bonnes jumens remontée ne nous laisse plus de dôme sur une régénération complète, qui nous fera, sans le secours d'autrui, aller de pair avec l'Angleterre et les contrées de la terre les plus riches en bons chevaux. Il serait superflu d'en dire davantage su*
un objet dont il n'est pas un seul français qui ne reconnaisse l'utilité ; nous passerons maintenant à la division des classes , comme à celle des localités qu'elles doi- vent occuper. |
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rivvv»W^
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MES II '. R A S.
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7-
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CHAPITRE IV.
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Mode d'Epuration de nos races de Chevaux.
Ap r È s avoir, dans l'historique des haras ,
fait connaître une partie des causes qui ont contribué le plus à l'abâtardissement de l'es- Pèce en général, et fait, dans le chapitre suivant, l'exposé d'un moyen propre à la relever, nous parlerons dans celui-ci d'un mode d'épuration d'autant plus facile , que C'est la nature elle-même qui l'indique'dans le caractère indélébile qu'elle imprime à cWune des classes dont il nous reste à faire la division. Nous avons dit, et nous croyons bien l'a-
vo,i- prouvé , que nos races de chevaux ont commencé à se détériorer par l'introduction des jumens étrangères, dont nous n'excep- 4
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74 '! inoïi
tons pas même celles qui nous sont venues
d'Arabie.
Une autre cause de détérioration , au
moins aussi sensible, a été produite par la fusion de l'espèce earrossièrc dans celle que la nature a destinée à porter ; or, pour en faire la différence, qui n'est pas diffi- cile à saisir , nous ne présenterons ici le tableau, de la conformation qui caractérise chaque espèce, que pour nous renfermer dans l'iisage reçu ; nous rangerons sous les dénominations de classe de selle pour la classe destinée à porter, et earrossièrc pour celle que la nature semble avoir fait pour le trait. En commençant parla première qui nous
paraîtla plus intéressante en ce que celui qui se risque sur le dos du cheval est plus ex- posé que celui qui n'a qu'à le diriger, pour lui faire traîner un'ebar pompeux ou des fardeaux, nous dirons cme ces deux classes diffèrent eiitr'elles, que si jamais un vrai |
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DE5 HARAS. 7,')
al de selle n'a pu foire un bon cheval de
trait, jamais non plus un bon cheval, de voi- ture ne pourrait faire une monture agréablei cela vient de leur conformation qui doit être différente , et c'est à l'œil du connaisseur à inguer ce qui convient à chaque service.
v.
Tout le monde sait qne ces deux classes se subdivisent ; la première , en clievaux de course, dont on fait aussi des chevaux de guerre , en monture de promenade ou pour voyager ; la deuxième , sert au car- rosse , à l'agriculture et au commerce. C qui porte, doit être légère à l'avant-mai et forte clans le train de derrière. Celle au contraire qui tire , ou pour mieux dire pousse, a besoin de fortes épaules, et de plus de chair à Payant-main que l'autre, 1 effet de la poussée ne pouvant être qu'eu raison de la masse et du point d'appui que les chevaux de charrette, par exemple, Souvent dans ces énormes colliers qui n'ont été inventés que pour augmenter leurs for- tes , en doublant pour ainsi dire leurs |
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v
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MMHHHBIME
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JO MABUSI
moyens. Les jarrets , dans tous les sujets ,
doivent être larges, peu charnus et exempts de tares. C'est donc, comme nous l'avons dit, le
mélange mal raisonné de ces deux classes qui en a formé une troisième mixte , qu'on peut regarder comme une dégradation de l'une et de l'autre. La nature cependant, en leur imprimant un caractère d'utilité diffé- rent, indépendamment de ce qu'elle avait fait pour nous les faire connaître , de ma- nière à ce qu'on aurait jamais dû les con- fondre , n'avait pas manqué, comme nous allons le faire remarquer , d'assigner à cha- cune d'elles la place où elle pouvait pros- pérer, et. c'est encore en changeant ces lo- calités, si sagement établies par elle , que nous avons aggravé le mal au point que nous ne pouvons pins nous en relever, qu'en remontant aux principes dont nous nous sommes trop légèrement écartés. Pans la régénération de l'espèce, nous
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D ES H A R A S. rjj
ayons, d'imcôlé, àrcirouverleslieuxoù cha-
que classe, qu'on divisera en familles ou races, peutprospérer, et à traeerles précau- tions à prendre pour ne jamaisles confondre. •" n'est personne qui ne sache que les
chevaux élevés sur les lieux secs et mon- tneux n'ont aucune espèce d'analogie avec ceux qui naissent et vivent dans les lieux bas et marécageux que nous appelons plaine. Ces derniers, en général, ne sonl Propres qu'au trait, tandis que les premiers présentent tous les caractéristiques du che- val de selle. Les chevaux de montagne ou. des pays arides, ont la tête et l'encolure plus décharnées, moins de chair aux épau- *es> les pieds plus petits et les talons moins gros. Les chevaux de plaine , au contraire , ont plus d'encolure et les pieds plus larges ; on voit par là que la nature, toujours sage dans ses opérations, a donné aux animaux qu'elle destinait à vivre dans des lieux sou- vent humides et marécageux , des pieds dont la largeur pût être en raison de la |
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y?> m a n c e r,
niasse qu'ils auraient à supporter; tandis
qtt'à ceux qui gravissent sur les montagnes, qui ont à marcher dans des chemins pier- reux et difficiles , elle a donné à ces parties plus de dureté et. moins de largeur, ce qui annonce Lien positivement leur destination respective : c'est ce qui fait que sur vingt chevaux qui naîtront dans ce qui compre- nait autrefois toute la Normandie , dont les *rois quarts sont plaines, quinze seront car- rossiers, et cinq seulement seront pi à la selle; au lieu que sur un nombre égal de chevaux du département de la Haute- Vienne, quinze se trouveront convenir à la selle, et à peine y en aura-t-il cinq qui pourraient servir au trait, par la raison que le Limousin, dont'lesquatre cinquièmes sont en coteaux, ne présente de localités favora- bles qu'aux chevaux de selle. Il est donc aussi ridicule de chercher à faire des che- vaux de selle , dans la plaine de Caèn, que des carrossiers dans le département de la Haute-Vienne, et autres lieux qui présen- tent les mômes sites. |
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DES HARAS. 79
Ceci explique suffisamment pourquoi les
chevaux arabes , qui pa;• l'aridité des con- trées où ils vivent, doivent être considérés comme chevaux, de montagne , n'ont jamais si bien réussi dans la ci-dovant Norman- die, que dans le Limousin, l'Auvergne, la Navarre, où il se trouve un bien plus grand nombre de jumens avec lesquelles ils sont naturellement en rapport. Il ne faut cependant pas en inférer, (pie
le cheval d'Arabie qui, suivant les apparen- ces , a servi à améliorer presque toutes les races de la terre, ne puisse pas, en en usant Svec sobriété, faire bon en Normandie, puisqu'il trouvera dans le Melleraut et par- tie des environs de Séez et d'Alencon , des analogues dont il est possible qu'il puisse grandement améliorer les productions. En eliet, pourquoi ne réussirait-il pas dans une contée dont les belles jumens ont tant Ue ressemblance avec celles de l'Angle- terre , qu'on les prendrait pour une seule et même race, quand il a fait acquérir à la |
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8o HAKUEl
race anglaise un degré de perfection qu'il
8crait impossible de surpasser ? Les expé-
riences malheureuses qu'on en a faites , loin de nous dégoûter, devraient nous por- ter à les recommencer avec plus de soin ; et en les renouvelant dans les principes, il n'y a point de doute que les chevaux arabes ne réussissent aussi bien, même dans cette partie de la France qu'ils ont fait en Angle- terre, si l'on suivait, pour les accouplemens, laméiliode pratiquée avec tant de succès par les Anglais qui l'ont empruntée des Arabes. Revenons aux divisions. La nature elle-
même les ayant établies , nous n'y ehauge- " rons rien. Le sol de l'Empire Français comme le reste de la terre , se trou e d> ne- composé de deux portions très-distinctes , coteaux et plaines. La première, comprend les lieux arides et montueux ; la seconde , s'entend des lieux marécageux et bas. Comme c'est sur cet espace, qu'on peut ap- peler universel, que d;>it vive toute la créa- tion , nous poserons en principe que si |
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»ÏS HARAS. 8l
jamais un étalon de plaine , qui sera néces-
sairement carrossier , ne doit pas être placé dans les lieux arides ou élevés , jamais non plus un étalon qui aura pris naissance sur les montagnes , ne sera convenable- ment utilisé dans la plaine. Il en sera de même des jumens qui devront toujours être fécondées sur le lieu qui les aura vu naître ; et en ne nous servant que de jumens indi- gènes au sol, le placement de nos étalons de l'ace pure ou améliorante ne sera pas difficile à faire. Les chevaux propres à la selle seront répartis sur les lieux mon— tueux et secs, et les carrossiers resteront, ou seront envoyés dans la plaine. Ce procédé uniforme et simple, en ren-
dant aux deux classes leur caractère primi- tif, nous mettra en mesure de suivre les progrès de l'amélioration que nous aurons rendue praticable. De ce qu'il est reconnu qu'il faut dans
les appareilleaiens une similitude absolu* |
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8a manuel
de nature comme de Conformation
que Le poulain, participant de lune et de l'autre, apporte en naissant des signes ca- ractéristiques de la race dont il sort, il s'en- suivra qu'en mettant toujours un étalon de selle avec une jument de même classe, et une jument de trait avec un étalon carros- sier, nos plaines fourmilleront d'animaux de celte dernière classe, comme nos pays arides et montueux suffiront à tous nos besoins pour clos chevaux de monture qu'on cherche indistinctement partout, sans en trouver de bons nulle part. Avant la révolution , on ne vendait aux.
foires d'Alençon, département de l'Orne, que des chevaux de selle; les marchands de chevaux de carrosie n'y venaient même pas, ils tiraient les chevaux de trait de là plaine de Caé'n dans le Calvados , de !a Manche, de l'Eure, de la Seine-Inférieure ou du Cotentin. Aujourd'hui, ces mômes marchands cherchent des carrossiers dans le Melleraut et aux foires de Caé'n, d« |
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DES HARAS. 83
Eaïeux et de Rouen, des chevaux de selle
qui sont si peu propres à ce service qu'ils les laissent clans l'embarras de ne savoir comment les classer. Ne sachant dans quelle catégorie ranger
de pareils chevaux, qu'on peut convena- blement appeler mixtes, très-souvent bâtar- des , on a trouvé comrhode de les appeler d'escadron, qui, sans ressembler à aucune des deux classes , participent néanmoins de l'une et de l'autre. Ces animaux, non plus que les jumens de même sorte, qui ont une physionomie indéfinissable, ne devraient jamais entrer dans les liaras, si l'on veut épurer les classes et leur rendre leur ca- ractère primitif. Il se fera assez de chevaux de cette espèce sans que nous nous en mêlions, et il ne doit sortir des établisse- mens impériaux que des chevaux caracté- risés , soit pour la selle , soit pour le trait. Parlons maintenant des chevaux d'An-
gleterre , moins pour en faire l'éloge que |
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84 MANUEL
pour prouver que la méthode que suivent!
les Anglais est autant à notre portée qu'elle "nous est applicable, et que des appareil] e- mens faits dans leurs principes comme nous le dirons dans le chapitre VI, doivent né- cessairement améliorer les races françaises, de manière à ce que nous puissions un joos les compter en première ligne» |
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» E S HJRAS,
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CHAPITRE V.
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Sur les Chevaux de l'Angleterre.
o uoiqu'on ait déjà beaucoup parlé des
chevaux d'Angleterre en général, il pour- rait bien se faire qu'ils ne nous fussent pas encore assez connus, sous les rapports du service rpie nous en pourrions tirer pour l'amélioration de nos races de chevaux. Nous allons doue essayer d'en retracer approchant l'origine , d'après ce que les meilleurs auteurs modernes de ce pays en ont dit, en commençant par les chevaux de pur sang. L'on n'est pas parfaitement d'accord en
Angleterre sur l'origine positive des meil- |
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85 M A. H Xi 2 I- -
leurs chevaux de cette île. Les Anglais
conviennent cependant que les clievaux barbes et arabes ont grandement contribué à leur amélioration ; mais comme ils ne parlent point de l'époque où elle a com- mencé , il est naturel de la faire dater du temps des croisades, où les armées des princes coalisés, pour ce qu'ils appelaient la guerre sainte, se sont nécessairement remonté , dans la Palestine , de chevaux qui, à leur retour , ont dû concourir dans toute l'Europe à l'amélioration qui nous occupe particulièrement aujourd'hui, avec la différence que les Anglais ont perfec- tionné leurs races , dans la même propor- tion que nous avons laissé détériorer les nôtres. Que ce soit la race arabe eu barbe qui
ait contribué à l'amélioration de la race an- glaise , ou qu'ils se soient servis d'autres races qui se sont perdues depuis , ou même que les races les plus estimées de l'Angle- terre , comme le pense M. Taplin , ne |
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; S H & B V S. 3/
leur éclat qu'à l'union Lien combi-
née de la belle jument d'Angleterre avec le cheval du même pays, toujours est-il vrai de dire que les Anglais , par des croi- semens bien entendus , sont parvenus, clans te qu'ils appellent leurs chevaux de pin- Sang , à un degré de perfection tel qu'il n'y a peut-être pas, dans toute l'Arabie , lui seul cheval en état de se mesurer en force et en vitesse avec les chevaux ordi- naires de ceue classe. ^c qui prouverait dans notre système ,
que si ]a ,.ace ; comme le croient les Arabes , existe plus particulièrement dans les femelles que dans les mâles, la race anglaise en 'principe , valait mieux que la race ar;\l;i' , ot ujjj n>a ^ question que de l'améliorer , au moyen d'étalons d'un •ite supérieur. M- Taplin, l'un dos meilleurs auteurs
anglais (pi aicai; écrit sur les chevaux , et dont 1 ouvrage publié depuis peu d'années , |
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00 SI A N TJ E L
est à sa treizième édition, se trouve en
contradiction avec M. Braken, qui a aussi écrit sur l'origine des meilleurs clievaux d'Angleterre: suivant ce dernier, tous ou la plupart sortiraient de Ftjring Childers , cheval arabe dont le duc de Devonsliire à qui il appartenait, refusa son pesant d'ar- gent. Le premier, au contraire, qui a écrit depuis M. Braken, qu'il a même com- menté , sans parler positivement de l'ori- gine que nous cherchons à connaître, assure que ses compatriotes , à la vérité jaloux d ajouter , s'il était possible , au mérite déjà reconnu de leurs chevaux, firent ve- nir , à très-grands frais, de l'Arabie, des étalons de premières races , qui, accouplés aux'jumens les plus vîtes de l'Angleterre , ne produisirent d'autres résultats qu'un peu plus de vitesse , mais aux dépens du f;jnd, qui n'a jamais pu se soutenir au-delà d'un mille ou le tiers d'une lieue; il ajoute que persuadés du peu d'avantage qu'on en pou- vait tirer, du côté de la force, les Anglais, depuis vingt ans , les avaient tout-à-fait |
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DES H AS AS. 8g
abandonnés , pour ne s'occuper que de la
conservation de leur race telle qii'elle est aujourd'hui. En effet, nous avons vu en 1784, à Newmarkct, un cheval bai arabe, qui ne couvrait pas à moins de cinquante guinées par jument ; et vingt ans après , au même lieu , un autre arabe gris plus beau que le premier, qui avait bien de la peine à avoir des jumens à une guinée ou vingt- cinq francs le saut. Quelle que soitl'originc poshivede la race
anglaise , ou pour mieux dire, l'époque du commencement de son amélioration , mal- gré la contradiction des auteurs crni en ont parlé, c'est que le principe existait en An- gleterre , comme il existe en France pour les races normande, limousine, bretonne, navarrinc, et£»,L'Angleterre, tout comme nous, avait ses jumens indigènes qui, croi- sées suivant leur classe, avec des étalons arabes, barbes, anglais, danois, et pro- bbloment français, se sont améliorées par degrés dans leur descendance , et que nous. 4*
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90 MANUEL
pouvons faire la même chose que ce peu-
ple , en apportant dans nos appareillemens les mômes précautions qui l'ont dirigé dans l'amélioration de races qui font aujourd'hui son orgueil. la race anglaise ne doit donc point être
considérée comme métisse , puisque sa ré- génération n'a pu se faire sans le concours des junions indigènes qui, en Angleterre , comme dans tous les pays du monde , for- meront toujours le noyeau des races. Reste à savoir si la classe des chevaux de pur sang qui l'emporte autant en force et en vitesse , qu'en taille et même en figure sur les chevaux arabes , auxquels on veut qu'elle soit redevable de ces précieux avantages , soutiendra long-temps cette supériorité qu'elle s'est acquise , et si, en France , au Moyen des chevaux arabes que nous possé- dons déjà , et ceux de l'Angleterre , que nous pourrons par la suite nous procurer , les nôtres ne pourront pas un jour l'égaler en réputation comme eu bonté ? |
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DE S H A P. (i S, 9I
Il semble , d'après M. Taplin, que le
règne du Grçnd-JËcîipse], si nous pou- vons nous exprimer ainsi , ait été l'époque la plus brillante de la supériorité des cour- siers d'Angleterre; et si les productions de ce cheval étonnant, qui a fait oublier celui non moins fameux auquel il devait son origine , sont à quelques égards , dignes de la haute réputation de leur père , aucun de ses descendans , néanmoins, ne pourrait, avec justice , lui être comparé. Les tenta- tives que les Anglais ont faites jusqu'à ce jour, n'ont servi qu'à les convaincre que la nature , à tout ce qu'elle fait J met des bornes que les combinaisons humaines, ec peuvent plus francliii-, et en s'applaudis- s'antd'être arrivés jusqu'où iln'estpluS pos- sible d'avancer, ils se conduisent de ma- nière à ne reculer qu'à la dernière extré- mité. Une méthode uniforme et simple qui convient a leur soi, à leur température, leur garantit la continuation des résnl avantageux d'une science que l'expérience leur a donnée. |
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*}2. MANUEL
Nous ne pouvons nous dissimuler que
nous sommes loin de ces insulaires , pour tout ce qui concerne l'élève et l'améliora- tion des races de chevaux. Plus favorisés cependant de la nature , pour cette brandie importante de l'économie rurale, nous n'en sommes à une aussi grande distance , que parce que nous avons jusqu'ici dédaigné de les imiter, et qu'au Lieu de ne vouloir comme eux que ce qui est bon, nous sem- blons nous contenter d'une belle apparence, qui nous fait regarder comme principal, ce qu'ils n'ont jamais considéré que comme accessoire. Si nous n'avions des chevaux que pour
les regarder, nous aurions sans doute rai- son de donner la préférence aux plus beaux : l'œil se repose plus agréablement sur les formes enchanteresses de l'Apollon du Belvédère , que sur celles plus mâles et moins gracieuses de l'Hercule Farnèse ; mais nos chevaux doivent nous porter avec sûreté, vitesse et agrément, ou nous tra.î- |
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DES HARAS. 9<3
ner avec vigueur ; ils nous servent aussi ,
surtout à la guerre , dans des occasions pé- rilleuses ; il faut donc que pour premier mérite, ils aient de la force, de l'adresse, de la bonne volonté , et surtout du courage ; toutes qualités qui sont indépendantes de la figure : si celle-ci s'y rencontre, tant mieux ; mais c'est ce dont nous pouvons le plus ai- sément nous passer. Pour en revenir à Eclipse, sa mère avait
été couverte , celte même année , par S/ia- kespear et Marsk , en sorte que le duc de Cumberland qui la possédait, et son maître groom étaient incertains auquel de ces deux clievaux appartenait le droit de progé- niture. Cependant la jument ayant mis bas, le jour de cette fameuse éclipse, qui cor- respondait plus particulièrement avec l'in- sertion au registre de la saillie de Marsk , celui-ci eut l'honneur d avoir produit un des premiers chevaux du monde , dont la force , l'haleine et la vitesse étaient telles, qu'avec un poids de douze siones , ou à- |
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Ç4 il A Sf-Û -K 1
peu-près soixante-dix kilogrammes, il lais-'
Sait, sans peine , à double distance , poul- ies prix que le roi fait donner annuellement, tous les plus fortsclievaux de l'Angleterre, qui couraient contre lui, et que pour tous les autres prix ou sweepstakes,, il ne se trouva pas un seul cheval en état de les lui disputer. Mais sa supériorité ne se serait pas ma-
nifestée à la course , qu'on l'aurait reconnu dans ses productions, en voyant paraître Mercury , Meteor , Soldier, Gunpowder , K'uig Fargus , Dungannon , Btnvdrow , Jupiter , Vertumnus , et beaucoup d'autres aussi célèbres , dont le pur sang coule dans une infinité de branches qui, par des croi- semens bien entendus, se propagera sans doute à l'infini. Les chevaux de course ou de pur
sang , sont ceux pour lesquels les Anglais ibnt une dépense extravagante, il y en a même beaucoup qui s'y ruinent} mais i! y |
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D g S B AB. AS. 9a
a aussi quelques particuliers que ces chc-
Taux enrichissent. Les paris sont, comme on sait , la folie
des Anglais , le Racing Calandar , ou l'annuaire des courses de 1800 , parle d'une souscription de deux mille six cents guinées, pour vingt-six chevaux qui étaient à naître. C'est sur la réputation des races dont sortent les poulains, qu'ils les engagent pour des courses qu'ils font ordinairement à trois ans , c'est-à-dire , lorsqu'ils entrent dans leur quatrième année. Ils ne deman- dent jamais à voir 1rs chevaux : ils parient souvent des sommes considérables , long- temps avant que leurs jumens aient été fé- condées. Si la mère de la prétendue pro- duction ne fait pas de poulain , le pari est nul à son égard : lorsque le poulain est né , s'il ne tourne pas à Lien, le propriétaire paie ce qu'ils appellent/ia//l/"o7yèjVJ moitié de dédit, h moin s qu'il ne soit spécifié dans l'acte, plaj orpaj-j ce qui v eu t dire courir ou payer : dans ce cas, le parieur gagne ou perd tout. |
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9& M A S U E I,
Il faut être en Angleterre ou la bien con-
naître, pour se faire une idée de la diffé- rence qu'un seul pari ou sweepstakes peut apporter dans le prix d'un cbeval, qui est quelquefois, en un seul jour, porté au faite de la renommée. Dès ce moment le pro- priétaire peut y mettre le prix qu'il veut, il est assuré de le vendre. Sophïa, engagée dans un pari considérable, en 1801 , était à vendre pour cent guinées , si elle eût été battue ; nous avons vu celui à qui elle ap- partenait , en refuser trois mille guinées, sitôt qu'elle eût gagné sa course. Si c'est un cheval, et que celui qui le possède se dé- cide à en faire un étalon il peut en tirer beaucoup d'argent. On a vu , depuis 3o ans, plusieurs étalons produire à ceux qui les possédaient , cinquante mille francs par saison , et Hlgh-Fljer a valu , pendant plusieurs années, plus de soixante mille livres de rente à M. Tattersall. . Ces brillans succès sont pourtant assez
souvent de bien courte durée, et le plus |
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T> E S H ARA S. 97
fameux , uae fois battu, glisse derrière ie
tableau, et est à peine remarqué en seconde ligne. Tel fut le sort d'un Herod , à l'égard à'Eclipse; d'un Ëver-Green envers un t-Brier, et d'un grand nombre d'au- tres qui ont cédé lepas auxfavoris du jour ; ce même High-Fljer:, dont nous venons de parler, et à Jfood-Pecker, dont le pre- mier a produit trente-neuf gagnans dans quatre-vingt-onze paris considérables, et le dernier dix-sept chevaux,qui ont eu l'avan- tage dans cinquante-quatre occasions. Les premiers sauts de FTigh-Flj-er , n'é-
taient cependant qu'à une guinee par ju- ment , malgré l'extrême célébrité qu'il s'tv- tait acquise aux courses : lorsque sa progé- niture a été connue, il ne couvrait pas à moins de cinquante gainées. On voit par là que les Anglais sont perpétuellement à l'affût du mérite de leurs chevaux , pour soutenir des races auxquelles ils attachent tant de prix , et l'on doit remarquer qu'ils ne les apprécient que lorsqu'ils ont fait 5
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98 M V N 0 E L
leurs preuves , soit comme coursiers ou
comme étalons. Les huniers ou chevaux de chasse, dont
nous parlerons encore plus loin, en ce qui est relatifs la mise en état pour cet exer- cice , sont après les chevaux de pur sang ceux qu'on estime le plus en Angleterre. Beaucoup sont coupés à l'âge de cinq ans ; ce sont malheureusement les meilleurs auxquels on fait celle opération. Ceux qui restent entiers sont destinés à croiser des races inférieures, et produisent générale- ment les carrossiers , qui, après avoir servi dans Londres aux équipages de luxe , finis- sent sur les grandes routes par traîner les diligences. Comme ces chevaux, en principe, sont
toujours pris parmi les coursiers de pur sang , ou au moins ceux que les Anglais appellent three quarters blood, qui sont le produit de chevaux de premier sang, avec des junicns half-biood ou demi-sang, nous |
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DES HA R A S. (jCf
les rangerons dans la même catégorie , eu
observant que ces animaux , a saison dp leur taille et de la force de leurs membres, considérés comme étalons , conviendraient mieux dans le Calvados , l'Eure , la Man- che , la Seine-Inférieure , le Morbihan, et toutes .les contrées où il se trouve des jumens de taille , que des chevaux qui ne sont uniquement propres qu'à la course , et qui ne trouveraient des analogues que dans une partie du département de l'Orne , pour faire, avec les jumens les plus distinguées de cette portion de la ci-devant Norman- die , des chevaux en état de se mesurer par la suite avec ceux qui auraient servis à leur amélioration. Après les chevaux de course et les han-
ter* , la race que l'on élève avec le plus de succès dans le Lincoln, Lelcesier, Nor- tliamplon, et quelques autres contrées où les pacages sont gras et abondans , c'est, celle de ces fameux chevaux noirs de trait, remarquables par la beauté de leurs mem- |
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100 M A NUEIi
bres , leur force et leur courage. La régu-
larité de conformation dans cette classe de inx, commande quelquefois l'admira- tion , cl, leur durée au service les fait tou- jours rechercher pour les travaux les plus pénibles. Cette classe , qu'on peut considé- rer comme carrossiere , quoiqu'elle serve plus particulièrement à l'agriculture et au roulage , est aussi pure dans ses diverses familles ou races que celles des chevaux de premier sang, et les Anglais apportent autant d'attention à la conserver que l'autre. C'est ici qu'il convient de dire que nos
charmans bidets du Cotentin , dont les formes arrondies étaient aussi gracieuses qu'élégantes, auraient été préférables à ceux-là , si nous ne les eussions pas laissés abâtardir au point de 3ie pouvoir plus les reconnaître. S"il est échappe au fléau des réquisitions forcées quelques jumens qui auraient pu en remonter l'espèce, des ap- pareillemens monstrueux et disparates lui ont fut perdre cette physionomie locale , |
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DES HARAS. ICI
qui dans chaque pays de la terre a toujours
Ijérisé sa race particulière. D'autres principes la ramèneraient infailliblement à sa bonté primitive. Les autres chevaux qu'on fait en Angle-
terre , ne méritent pas L'honneur d'être ci- tés , et doivent tous êlre rangés dans la classe que les Anglais appellent Mongrel- breedf race mâtinée. C'est, comme chez nous, le fruit de mauvais accouplemens qui n'appartiennent à aucune classe , quoi- que composés de tontes les deux. Ces chc- bàtards , de races dé; mérées, arri- vent sur le continent pour déshonorer la ■ race anglaise. Ces animaux, que nous avons avec raison appelés de paco- tille , no devraient jamais entrer dans nos haras. Pour les chevaux de choix de races
pures, que nous voyous si rarement, et
qui sont les seuls qui puissent nous être
me on en a dit peut-être d'un
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102 -MANUEL
côté trop de bien, tandis que de l'autre
on eu disait trop de mal, il faut tacher de les ramener à leur juste valeur, et voir comment nous pourrions les faire servir à l'amélioration de nos races de chevaux , par des appareillemens mieux entendus <pe ceux que nous ayons vu faire trop son-. 17 «11 I.
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W*VM «Al
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3b E s basas. io3
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CHAPITRE VI.
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Sur les Apparcillemens.
Ij'objet principal et sur lequel on doive
se montrer plus particulièrement difficile , «'est dans le choix des chevaux qu'on des- tine à faire des étalons; car si les défauts apparens tels que la cécité, les difformités fil gênerai, le manque d'harmonie dans les proportions, les jardons, les courbes , les éparvins, les formes, l'cncastellure , les pieds plats, etc., sont presque toujours hé- réditaires , pourquoi ceux qui sont cachés, et qui constituent ce que l'on peut conve- nablement appeler le moral du cheval, comme le manque de courage , d'adresse , de bonne volonté, qui ne peuvent se dé- couvrir que par l'écuyer qui aura monté l'étalon, p:>ur juger si ses bonnes qualités |
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J 04 m a sr v e 1,
sont en rapport avec sa figure, pom
dis-je , ces vices ne seraient-ils pas suscepti- bles d'être transmis au poulain qui, suivant l'opinion des Anglais, tient ordinairement plus du père que de la mère ? Ce qui doit nous rendre encore plus cir-
conspects, c'est que nous avons, en Nor- mandie surtout, la triste expérience que des chevaux achetés sains, et devenus tarés, par le service ou par accident, transmet- taient à leur progéniture , et presque tou- jours du même côté, les défauts dont ils étaient entachés : ce qui nous autorise à croire qu'ils en avaient déjà le principe que ics circonstances n'ont fait que développer. L'examen des jumens doit être fai
les mêmes formalités, surtout quand on les croit susceptibles de pouvoir faire race. Pour juger des races, il faut les consi-
dérer dans leur pureté primitive plus particulièrement conservée dans les |
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1> E S HARAS. 103
femelles que dans les mâles. Maintenant.
qu'on mette une belle jument du Melleraut avec une jument anglaise, prise dans le nombre de celles qui n'ont pas été amé- liorées, on verra que la parité de confor- mation est telle crue tous les croiriez toutes deux sorties de la môme mère. Etablissons donc, aTCC beaucoup de vraisemblance, qu'elles peuvent avoir approchant la même origine. La France et l'Angleterre , qui se louchent pour ainsi dire , tantôt en guerre, tantôt amies, ont eu pendant des siècles ces relations suivies; les chevaux des deux pays ont dîi pour ainsi dire se confondre, pour n'en faire qu'une seule et même race. La différence qu'il y a entre ces deux peu- ples , c'est que l'Anglais, plus adonné à ce genre d'industrie, a beaucoup amélioré sa race, tandis que le Français , qui n'a pas à beaucoup près attaché tant d'importance à cette branche de prospérité nationale, a abâtardir et détériorer les siennes. Le sol de l'Empire français, étaut an
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] 00 3.1 A N Q E L
moins comparable en bonté à celui de l'An-
gleterre , et nos jumens n'étant pas infé- rieures en mérite à celles de ce pajs non améliorées , nous n'avons qu'à le vouloir pour nous élever au niveau des Anglais en faisant comme eux. De tous les étalons dont nous nous som-
mes servis jusqu'à présent pour améliorer ou relever la race normande , aucuns n'ont réussi aussi bien que ceux qu'on a tiré d'An- gleterre ou de l'Irlande , quoiqu'on les ait pris dans une classe trop éloignée de la e régénératrice , par la raison que la race uorman.de a plus d'analogie avec la race anglaise que toutes celles dont on a fait l'essai ; ce qui démontre donc qu'il faut qu'il y ait dans les deux sujets une grande similitude de conformation et de nature , pour que l'appareillement produise un ré- sultat avantageux; et c'est vainement qu'on a cru qu'un défaut se corrigeait par une perfection contraire. La nature qui se pi^'e tent à ces combinaisons qui la contra |
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DES HASAS. IO7
rient, trompe presque toujours notre attente,
en faisant éclore des difformités souvent pires que les défauts crue nous voulions at- ténuer. Depuis peu d'années , on a tiré de la
Prusse, du Mecîdenbourg , du Hoktein et autres contrées de l'Allemagne, des éta- lons qui ne sont bons qu'à faire des che- vaux ^ et qui, excepté un très-petit nom- bre , ne sont nullement propres à l'amélio- ration de nos races, étant des métis beau- coup trop éloignés du type origmel. Car il ne faut pas s'écarter du principe qui veut impérativement que pour régénérer une race ou l'améliorer , l'étalon soit le plus près possible de la race améliorante , pour que la race croisée dans la jument puisse se remonter dans la production. Il n'y a donc point de race sur la terre
qui ne soit susceptible d'amélioration, tant qu'on pourra la croiser avec des étalons d'un mérite supérieur. Mais il est un degré où |
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I cS M À » V E t
l'amélioration cesse d'être possible ; c"est
lorsque les mâles.et les femelles sont par- venus à ce point de perfection rpi semble, pour ainsi dire les mettre en équilibre. Les Arabes et les Anglais semblent avoir atteint ce but dans leurs races de cbevaux qu'ils n'ont plus besoin que de conserver pures. En nous servant d'étalons anglais et ir-
landais , toujours pris le plus près possible de la souche régénératrice ; en plaçant dans le département de l'Orne les plus distin- gués ; les plus forts, clans ceux, du Calva- dos, de l'Eure, de la Manche , de la Seine- Inférieure , de la Sartlie, du Morbihan , du Finistère ; en les alliant à des jumens pures, nous obtiendrons par suite, dans leurs productions , des types de régénéra- tion poux toutes les parties boréales de l'Empire français. Des arabes que nous possédons sur divers points de la France , croisés avec les jumens indigènes des con- trées méridionales, nous fourniront des de comparaison , et les courses, eu |
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Ij E S 11 A R A S. IOÇ)
constatant le mérite de chaque race , servi-,
ront encore à nous foire saisir les degrés d'amélioration ou de dégénération dont elles seront susceptibles. On sent que des primes données uniquement à la figure ne signi- fient rien , et que c'est le mérite setil qui doit les obtenir. Telle est la manie des Anglais, telle a
été probablement celle des Arabes. Au veste , comme c'est sur la science des ap- pareil lemens que repose la prospérité des Haras , comme la possibilité de régénérer et d'améliorer toutes les races de chevaux de l'univers, on ne peut que répéter à ceux qui seront chargés de les faire, que sans l'attention la plus scrupuleuse dans l'accord parfait qui doit exister dans les deux sujets soumis à l'acte de la géné- ration, ils ne parviendront jamais au but qui fait l'objet de la sollicitude du Gouver- nement. Après le sang ou l'origine , les A.
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1 i O H A H U E X
recherchent la .grosseur proportionnée des
os ; les muscles bien prononcés, une taille avantageuse, un bel œil, et surtout du courage , qu'ils appcllenlgood-action : sans cette dernière qualité , ils ne donneraient pas un écu du plus beau cheval de l'uni- vers , pour en faire vm étalon. Rarement chez eux le même étalon
couvre une jument deux années de suite ; ils veulent sans cesse avoir des objets de comparaison, et paraissent avoir la preuve acquise que ces perpétuels croisemens con- tribuent à l'amélioration de leurs races. On ne pourrait pas , sans absurdité , dire
qu'il n'y ait pas un très-grand nombre de mauvais chevaux en Angleterre ; il y en a peut-être là plus que chez nous , par la raison que ce pays en fourmille ; niais les Anglais , qui attribuent avec raison leurs mauvaises qualités à des accouplemens dife» parates , ont grand soin d'y remédier par des croisemens mieux entendus ; et dans |
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D E S II A R A S. III
lesquels la régularité de conformation et
les bonnes qualités se correspondent; de là vient qu'il n'est pas rare de voir faire cin- quante milles , et quelquefois plus , à une jument pour aller trouver un étalon qui lui convienne. Si par fois les résultats ne rem- plissent pas l'attente des particuliers qui agissent dans ces principes, toujours est-il certain qu'ils se trompent moins souvent que les autres. L'on a aussi remarqué que les plus fa-
meux coursiers devenus étalons produi- saient rareinent des chevaux de leur forée , malgré le choix minutieux qu'on faisait des jumens ; tandis qu'on a vu sortir, de races qu'on croyait inférieures, des che- vaux d'un méritc extraordinaire; ce qui ne peut guéres s'expliquer que par ce que les tais étaient arrivés à ce degré de perfec- tion que la nature ne permet plus de pas- ser , au lieu que les autres ne l'avaient pas encore atteint ; raison suffisante pour montrer la nécessité de croiser perpétuel- |
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IIS MANUEL
lement les races, afin qu'elles se conservent
sans se détériorer. K'e pourrions-nous pas noire aussi, à l'exemple des Arabes , que le principe d'amélioration existe plus par- ticulièrement dans les femelles que dans les mâles , puisque c'est moins sur ces derniers qu'ils comptent, que sur les ju- mens auxquelles ils font porter des pou- lains ? Il y a tant de hasard dans l'acte de la
génération, que si un jeune cheval d'une race moins estimée a battu ceux de son âge, son père et lui deviennent pour un temps les étalons à la mode , et peuvent faire la fortune de leur propriétaire. On se rappelle encore , en. Angleterre , que le vieux Marsk , qui avait été fameux da son temps, couvrit dans les environs de "Windsor un grand nombre de jumens, à une demi-guinée ; que l'une d'elles ayant donné le jour au célèbre Eclipse , dont nous avons déjà parlé, le prix du saut fut tout-à-coup porté à cinquante guiuées , et |
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... ê s Ha ras. ii3
pour un certain nombre de jumens par
saison : on a reconnu depuis que tout vieux qu'il était, il faisait encore de-bons pou- lains. Nous rapporterons ici, sur Eclipse, une
anecdote qui caractérise bien l'enthousiasme que les Anglais mettent à propager le;us premières races. Eclipse avait vingt-un au , et couvrait encore à Epsoin à cent guinées. Le nombre des jumens inscrites long-temps d'avance , se trouva, cette année, si con- sidérable , que le groom de M. O'Kellj crut devoir prendre ses ordres pour sa- voir combien il en de, ait faire saillir. Ce- lui-ci ne voulant désobliger personne , et désirant surtout ménager un cheval auquel. il devait sa fortune , fit réponse que puis- que la monte n'était pas commencée, il fal- lait taire in sérer dans les papiers publics , ainsi que cela se pratique, (^Eclipse ne couvrait plus qu'à mille guinées par ju- ment, espérant bien qu'il ne se présenter- ait personne. Le premier jour de la monte, 5 *
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I ï 4 MA K U EL
un lord envoya trois juraens et trois mille
guinées, et M. O'Kelly fut obligé , pour conserver son cheval, de faire mettre daur tous les journauxqa'Edipse ne serviraitque les trois jumens qui lui avaient été envoyées. Eclipse vivait encore en 1784 a Epsom,
où nous l'avons vu. M. O'Kelly, à qui il appartenait, lui avait fait pratiquer dans son jardin une superbe rotonde, qui res- semblait plutôt à un beau salon qu'à une écurie. Ce cheval qui avait alors vingt-deux ans , avait tous les jours , rien que pour sa litière , vingt bottes de paille fraîche. Quatre petits jokeis en grande tenue le servaient à - la - fois : le maître groom , toujours en livrée , se tenait de bout, et il n'était errais de se couvrir en présence du cheval. On traitera cela , si l'on veut, de puérilité ; mais on conviendra que celte manière d'honorer le mérite , quoique dans nn cheval, en vaut bien une autre. Si par fois la nature semble s'écarter de
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D E S H A R A S. Il S
ses règles, en faisant qu'un petit étalon eu-
gendre un fort cheval, ou qu'un grand che- val ne produise qu'un faible poulain, il n'en faut pas moins suivre avec intensité le principe qui veut que !es classes comme les races soient distinctes , et qu'il y ait toujours beaucoup d'analogie entre le mâle et la femelle. A force d'épreuves, on s'est convaincu,
en Angleterre , que ce qu'il y avait déplus avantageux , c'était de viser à la race dans les deux sujets. Dans ce pays , un poulain de pur sang se vend deux ou trois cents guinées, suivant la race dont il sort: les pouliches de même classe ont approchant la même valeur ; mais on aime mieux les mâles , taudis que c'est toujours aux fe- melles (pu; les Arabes donnent la préfé- rence. Il ne reste plus à celui qui en est devenu possesseur , lorsqu'ils sont parve- nus à l'âjje de les accoutumer à souffiir imme , de les mettre en traîne , c'est-à- dire les préparer à la course 3 et enfin les |
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Il6 MA S D t t
faire courre, pour savoir ce qu'ils va
réellement. Les Anglais ont fait la remarque que les
pacages influaient beaucoup sur la taille et la force des chevaux; c'est pour cette rai- son qu'ils mettent dans de gras pâturages les animaux dont ils veulent augmenter la taille et la force : ceci est fondé sur l'expé- rience , qui nous a appris également qu'un cheval né dans le Limousin, et qu'on nour- rirait dans les lions fonds de la vallée d'Auge ou du Cotentin , prendrait plus de taille et d'étoffe que s'il était resté dans son pays. Disons maintenant comment les Anglais
s'y prennent pour soutenir la réputation de leurs races de chevaux, en commençant par la monte, et nous verrons que leur méthode , à très-peu de différence près , nous est parfaitement applicable. |
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.DES B A R AS, II"
C H A P I T B. E Y I ï.
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De la Moula.
IjA manière dont se fait la monte en
France, comme dans tous les pays du monde , est trop connue pour que nous répétions ce que nos bons auteurs eu ont dit. Nous nous bornerons simplement à faire connaître ici quelles sont les précau- tions que prennent les Anglais dans ce premier acte de la propagation de leurs belles races. En Angleterre, ceux qui se consacrent à
l'élève des chevaux commencent par faire en sorte de préserver la race qu'ils veulent propager de toute espèce de défauts héré- ditaires , soit du côté du père, soit de celui |
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113 MA 5i V E X
de la mère. L'amélioration ou le soutien
des races dépend donc de la bouté des ap- pamllemeris , puisqu'il est reconnu qu'il n'est jamais sorti une bonne production d'un accouplement disparate , ou dans le- quel il y aurait eu un des deux sujets vicié. J'éprouve, disait un amateur, en voyant donner un étalon taré à une jument pure , une sensation aussi pénible que si je voyais tuer un bon cheval. D après ce principe , vous avez d'abord à
faire l'examen de la jument dont vous voulez, faire une poulinière, et lorsque vous avez re- connu que la taille, la ligure, la largeur de la jambe, la force enfin, sont en rapport, pour voua donner un bon poulain , le choix de l'étalon devient alors l'objet de l'anémie- plus scrupuleuse. En effet, c'est lui qui devrait à lui seul renfermer toutes les per- fections, s'il est vrai, comme le crqyent la plupart des naturalistes , que le mâle transmet plutôt que la femelle ses quai ho>nnae on mauvaises à sa progeaitute , |
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ses haras. i rg
quelque soit le sexe; si bien que la moindre
apparence de tare ou défaut corporel, qui serait de nature à être transmis au poulain, doit vous faire rejeter l'étalon. N'attendez donc un bon poulain qu'autant que le père et la mère seront rigoureusement exempts de tares. On aura beau vanter un étalon comme
renfermant toutes les bonnes qualités , il n'en faut pas moins descendre à l'examen partiel de la tête , du col, des épaules , de l'avant-main ou poitrail ; des côtes , du dos, des reins , de la caisse , des jarrets , des tendons, des muscles, des paturons, et exiger un accord parfait dans toutes les parties , dont la situation et la force doivent être relatives à l'espèce ou classe du che- val. Il convient de visiter aussi, avec la même attention, jusqu'à la eontexture du Sabot. ne pas dédaigner la couleur et le luisant de la corne. Si d'après cela vous jugez q;:'il y ait similitude de bonnes qua- lités en ce qui constitue ce que nous appe- |
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Î20 M AN tl lit
Ions le moral du cheval, ce qui ne peut
guères se reconnaître que par l'éeuyer qui saura le monter, vous pouvez espérer un poulain, si non accompli, au moins très- distingué. Qu'imconnaisseur, convaincu qu'ilu'exisie
point de chevaux parfaits, se détermine à passer sur quel (pies défauts, il n'en tolé- rera point de la nature d_e ceux qui sont particulièrement susceptibles de se trans- mettre au poulain , comme le vent, le tic , le cornage ou sifflage , les éparvins , la courbe , les jardons , la forme ; il évitera même les vessigons et la varice, qui, sans être aussi préjudiciables, décèlent néan- moins de la faiblesse dans les jarrets. Le caplet, on, passe-campagne , qui provient ordinairement de coups que le cheval s'est donné en frappant, soit cintre la stalle ou tout autre corps dur , n'a d'inconvénient que pour l'œil, et ne se communique pas à la éniture. Tl examinera la conformation àa pied, la couleur de la corne, la |
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DES HARAS. I2r
chette, la forme des talons étroits ou longs;
en un mot, tout ce qui doit faire tort au cheval, comme étalon ou cheval de ser- vice , quelques belles choses qu'il ait d'ail- leurs. Les causes accidentelles, et les défauts
héréditaires, ayant été soigneusement exa- minés , nous venons à ce qui est encore de plus grande conséquence , c'est de s'assurer de la bonté des yeux; car combien de fois n'a-t-on pas vu des chevaux, même avec des yeux qu'on trouvait passablement bons, faire des poulains aveugles, et d'autres qu'on a connu avec des yeux excellents, et qui étant devenus aveugles par accident1, ont fait des chevaux qui, à l'âge ont perdu la vue, quoiqu'on ait dit que les défauts accidentels ne se communiquaient pas. Nous en avons la preuve au Haras impérial de Pompadour : un étalon gris blanc , fils du Glorieux, devenu aveugle à la suite d'une forte maladie , continuait à faire le service du haras : l'engouement pour ce cheval, 6
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122 M AN DEL
qui était réellement très-beau, était tel
que les paysans le préféraient à tout autre, quoique déjà quelques-uns de ses pou- lains , parvenus à l'âge dé trois ans, mena- çassent de devenir aveugles, comme tous ceui qu'il a fait depuis le sont devenus, surtout à la pousse des crochets , quoique les mères eussent des yeux excellens. On ne conseillera pas pour cela au
propriétaire d'une superbe jument, deve- nue également aveugle par accident, de la faire saillir par un étalon qui aurait de bons yeux ; car bien que dans une position moins défavorable il y aurait encore trop de ris- que à courir, on doit donc éviter de trans- mettre de pareils défauts, qui peuvent par la suite mettre dans mi très-grand embar- ras celui qui aurait acheté la production à l'âge de trois ans , plus ou moins. De même qu'il faut sévèrement proscrire
des haras tout étalon qui aurait la vue mauvaise ; de même il faut également déiena |
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■ ES HARAS 12.Ï
tire de faire saillir, dans nos établissemen»
impériaux , les jumens qui auraient da mauvais yeux , par la raison que nous avon* l'expérience que les tares, même acciden- telles, se transmettent presque toujours auX poulains , et que la vue tôt ou tard se trouve dans le même cas. Lorsque vous êtes disposé à faire saillir
votre jument, vous devez vous assurer que l'étalon soit frais , en bonne santé , et qu'il ne soit pas trop affaibli par la fréquence dtt saut, ce qui influerait particulièrement sur sa production. On a vu quelquefois faire prendre aux étalons des stimulans, des pro- vocatifs , croyant par là les rendre plus propres à l'acte de la génération ; mais on s'est convaincu que cette méthode , à peine bonne pour celui qui fait couvrir sou cheval à tant par jument, était incontestablement mauvaise pour sa progéniture , qui s'en ressentait toujours, soit dans sa conforma- tion, soit dans son manque de force et de courage. Ce sont de semblabes moyens qui |
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124 MANUEL
ont produit assez généralement ces races
dégénérées et faillies, qu'on rencontre à chaque pas dans tous les pays du monde. Dans la Frise , l'Ost-IYise , le Oldem-
bourg , l'Yever-Land, Buttiar - Land, la Zéelande , le Jutland, la Fionie, le Sles- wick, le Holstein , l'Hyderstadt, et tout le Word enfin que nous avons parcourus pour le service des haras de Sa Majesté , un éta- lon couvre depuis cent jusqu'à deux cents jumens par saison : doit-on être surpris maintenant que ces races ne valent rien ? Si la nature indique à—peu-près dans les
animaux l'époque où doit commencer la monte , la raison, l'expérience auraient dû apprendre, à ceux qui se consacrent à l'é- lève des chevaux , que le temps de la copu- lation pour ces animaux ne devait arriver, pour le nord, qu'à quatre ans révolus, et à cinq pour ceux qui sont au midi ; cepen- dant , dans toute la Normandie, les che- vaux commencent à saillir à deux ans des |
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D E S H A fi AS. ," Ïï5
jumens qui Sont du même âge. M. Buis-
son Beshaufcienx nous a présenté , le 3 mai 1811, une jolie poulinière qui a déjà eu deux poulains, quoiqu'elle n'ait pas encore trois ans. Fécondée à dix mois^elle n'en avait pas vingt-deux lorsqu'elle a fait son premier poulain. M. Vienne, maître de poste à Nouant, a une jumeiit de six ans qui lui a déjà fait quatre poulains. Nous avons vu à la foire de Bayeux, en 1.809 , à-peu-près deux mille jumens de trente mois, qui étaient pleines d'étalons du même âge. Fant-il s'étonner que la production de ces animaux s'en ressente, et doit-on espé- rer que la race s'améliore jamais, si des réglemens sévères, ou plutôt la persuasion, ne viennent à bout de détruire une cou- tume que l'ignorance et l'avarice seules peuvent justifier ? La saillie quotidienne est encore une de
ces innovations qu'on doit également réprou- ver , surtout dans les haras dont le but est de conserver les étalons, et d'imprimer |
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is6 , MANtrxi,
aux poulains qui en sortent ce caractère de
perfection et de force, que des germes trop souvent prodigués ne sauraient leur donner. Ou a cru mal-à-propos qu'il se ferait plus de poulains, comme si les ani- maux pouvaient devenir prolifiques a vo- lonté, tandis qu'il est reconnu et prouvé, par le nombre des jumens qui ont été re- vues l'année dernière au Haras du Pin, que les chevaux qui ont sailli tous les jours ont fait moins de poulains que si on leur eût donné un jour de repos après la saillie. Les habitans de la Normandie ont murmuré, avec raison , contre fine pratique aussi pré- judiciable à leurs intérêts . que nous devons la trouver contraire à la conservation des étalons. I/a monte doit durer trois mois; elle
commence selon les lieux et suivant ce que l'herbe nouvelle est plus ou moins précoce. Chez nous, c'est vers le 15 d'avril ; les Anglais, qui sont dans une température un peu plus froide , choisissent la dernière |
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DES 11 ARA S. 12.7
semaine d'avril, ou la première de mai ; elle
se continue jusqu'au i5 de juillet. Dans le midi de la France , on peut sans inconvé- nient la commencer le premier avril, et même quelques jours avant; mais il faut aussi la finir plutôt, aiia que les derniers poulains n'arrivent pas dans la sécheresse de l'herbe, et à l'époque où les mouches sont excessivement nuisibles. Nous observerons ici que les quadrupè-
des sauvages herbivores, tels que les cc-rfs, daims, chevreuils et autres animaux, dont les accouplemens se font par instinct, no naissent jamais que dans la saison de l'herbe; ce qui nous indique suffisamment que nous ne devrions commencer lamonte que suivant les lieux où cette substance , si nécessaire à la nourriture de ces différentes espèces d'animaux, est plus ou moins précoce, les moyens artificiels étant toujours insuffisans pour y suppléer d'une manière convenable. On doit donc désirer que quand une ju-
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I 2î8 MAHDI i.
ment vient à mettre bas , elle puisse trou-
ver de quoi paître, pour que son lait soit plus abondant et plus léger qu'il ne se- rait si l'on était obligé de la nourrir au sec. D'ailleurs, les vents frais du printemps qui précèdent la pousse de l'herbe , sont tou- jours préjudiciables au poulain qui ne peut guère se garantir de la bise et de l'humi- dité ; il ne faudrait pas non plus qu'il arri- vât trop tard, car il n'aurait éprouvé que des chaleurs, et l'hiver viendrait avant qu'ii eût acquis assez de force pour se défendre contre les rigueurs de l'arrière saison. Dans l'un et l'autre cas, il convient, pour la con- servation du poulain , d'y suppléer par une nourriture abondante et saine, qu'on fait prendre à la jument, Il y a une opinion générale , et malheu-
reusement trop répandue dans le dépar- tement de lu Haute-Vienne et ailleurs, qu'il faut que les poulains aient été élevés ; durement, et même aieut pati pour taire '" par la suite de bons chevaux. On pourrait |
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LES HARAS. I2Q
en tirer la conséquence que par un système
contraire ces animaux devraient être en- core plus robustes et plus forts qu'ils ne sont. On reprocbe bien aussi à quelques payans avares de l'Angleterre, de croire qu'un poulain n'a pas besoin de tant de nourriture, et que la gestation seule en- graisse la mère. Ces avides spéculateurs ne sont pas ceux qui vendent le mieux leurs chevaux; mais comme ils n'ont pas non plus fait tant de dépense pour les élever, ils croient encore y trouver leur compte. Il est donc important de se prémunir contre une méthode qui diminue la valeur du pou- lain , et tend encore à la détérioration de la race. D'autres spéculateurs "de même force ex-
cèdent leurs étalons, en leur faisant saillir depuis quatre jusqu'à huit jumens dans les vingt-quatre heures, tandis qu'il faudrait qu'un cheval qui a sailli eût un jour de re- pos avant qu'on le représentât pour le même exercice, ce qui porterait le nombre |
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l3o MANUEL
des sauts à quarante-cinq par saison. 11 est
cependant reconnu qu'un cheval pourrait, à la rigueur, couvrir tous les jours pendant les trois mois que dure la monte ; mais comme il est essentiel de le conserver, ce terme moyen de quarante - cinq est celui que les naturalistes ont cru devoir adopter. Il n'est pas difficile de s'apercevoir quand
une jument est en chaleur; dans-ce cas, elle prend le cheval assez volontiers : si cepen- dant elle s'y refusait, il faudrait la recon- duire à l'écurie, et lui faire prendre une nourriture plus substantielle en avoine , dans laquelle on mettrait deux fois par jour Un litre de féverolles sèches, en con- tinuant à lui présenter le cheval jusqu'à ce qu'elle l'ait reçu. Au bout de huit jours , c'est-à-dire le
neuvième jour de la saillie , si la béte reçoit de nouveau* le ' cheval sans répugnance , vous ne compterez que de ce jour; si au contraire elle s'obsiine, malgré vos efforts, |
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I)Ï5 HARAS. l3l
à rejeter l'étalon, vous supposerez avec rai-
son que la conception a eu lieu dès la pre- mière fois : la jnment, dans tous les cas , doit être amenée au cheval au bout de huit jours, et sa docilité ou sa répugnance vous confirmeront dans votre opinion. On a prétendu qu'une jument, danslla-
quelle les signes caractéristiques de la cha- leur ne se seraient pas manifestés , et qui, ayant été couverte malgré l'exertion de ses facultés pour scu défendre , ne pouvait pas concevoir. !Les expériences qui ont été faites à ce sujet, en Angleterre et ailleurs, prouvent le contraire; il vaut donc mieux employer même la violence, lorsqu'on a une jument propre à donner un beau et bon poulain , que de perdre , par un sys- terne mal entendu , l'occasion de conserver 3 une race quelquefois très-précieuse. Si la méthode de saigner une jument
avant ou après la monte , ou la manie de. lui jeter un seau d'eau sur les reins, nous |
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l32 MANUEL
avait paru fondées en principes , nous
n'amions pas manqué de la recommander ', mais nous pensons qu'il vaut mieux laisser agir la nature que de la contrarier par des bizarreries plutôt propres à détruire ses opérations qu'à les seconder. |
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DES HARAS. l33
CHAPITRE VIII.
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De la Gestation.
J_iA gestation est de douze lunes, ou onze
mois ordinaires ; il peut y avoir quelquefois plusieurs jours de différence : mais l'expé- rience a prouvé que ce terme était à-peu- près invariable, lorsqu'il n'y avait pas eu d'accident. Ce qui embarrasse davantage la plupart du temps , c'est la seconde sail- lie, qui laisse à douter si l'acte de la géné- îation n'a eu lieu que la deuxième fois, ou si elle s'est effectuée la première. Les soins qu'on prodigue aux jumens
<jui ont été couvertes sont relatifs : celles qu'on appelle through-breed marcs, qui sont celles dont le sang n'a jamais été mêlé avec une espèce inférieure à la leur, sont |
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134 ïahdei;
mises à la pâture , tant que la saison le per-
met, en prenant garde que des chevaux hongres ou poulains n'approchent trop près de l'enclos qui les renferme , sur-tout pen- dant quelques semaines après la concep- tion. Les jumens de classe moins distinguée
servent de monture ou au trait, jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à mettre bas. Si l'on s'en sert avec modération, il sera rare de les voir avorter ; ce qui ne pourrait gueres arriver qu'à la suite d'un travail forcé ou un accident. On en a même vu qu'on ne soupçonnait pas pleines, ayant été couvertes à la dérobée, résister aux sauts les plus dangereux, arriver à terme et mettre bas des poulains qui ne s'en sont nullement ressentis. Quoiqu'il en soit ces exemples sont rares , et l'on doit toujours, autant que possible , ne faire travailler que modé- rément une jument que l'on croit pleine. ' Pour ce qui est de l'avortement qui,.
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B E S HAftA S. l35
comme nous l'avons dit, n'a lieu que par
un travail forcé ou un accident, s'il se ter- mine sans que la bête en soit positivement affectée, on en sera quitte pour la tenir chau- dement et en repos pendant quelques jours; mais s'il était suivi d'abattement, de dé- goût , de malaise, on aurait recours à un bon vétérinaire pour la traiter méthodique- ment jusqu'à ce qu'elle soit rétablie. Après avoir indicraé les qualités néces-
saires à la procréation de l'espèce , et avoir désigné en partie les défauts préjudiciables à la génération ; nous arrivons insensible- ment à l'époque où la jument va faire son poulain, autrement dit l'accouchement. |
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MANUEL
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CHAPITRE IX.
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De VAccouchement ou 'Naissance du
Poulain. JLj'accouchement ou la mise bas se fait
presque toujours sans qu'il soit besoin de secours étranger. La mort de la mère, ou de son fruit est ordinairement la suite d'un secours que la nature ou un accident aurait rendu nécessaire. On a vu quelquefois l'un et l'autre périr en même temps. Si c'est le poulain qui survit, il est possible , en lui faisant boire du lait, de le conserver : on a vu des chevaux qui n'avaient jamais tetté et qui ne s'en sont pas trouvés moins bons, Milksop , qu'on cite en Angleterre pour s'être trouvé dans ce cas, en a si peu souf- fert , qu'il a fait par la suite un des plus fameux coursiers de son temps. |
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DES HARAS. 187
Quoique l'accouchement pour l'ordinaire
se fasse sans accident, il convient, lorsque le temps est arrivé , que le propriétaire ou celui qui -soigne la jument, la mette sur une bonne litière, dans un lieu convenable, pour empêcher qu'en tombant le poulain ne se blesse , car la mère se tient presque toujours debout. Il faut aussi que la nour- riture , dans les derniers momcns , ne soit pas trop abondante, parce qu'il est reconnu que trop de plénitude rendrait l'accouche- ment difficile et par conséquent labo- rieux. s
Aussitôt que la mère est débarrassée sans accident de son fardeau , il est à propos de la conduire dans un pâturage gras et abon- dant, afin qu'elle soit en état de nourrir son poulain et de se soutenir elle-même. Un terrain bas , humide ou marécageux ne vau t pas celui dont l'herbe fine se trouve dans un lieil niohtueux et plus sec. Ce dernier , en supposant toujours l'abondance , pro- curera deJa taille et des membres au pou- 6*
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l38 MANUEL
lain , qui en même temps acquerra plus
de force, pour se meure en état de résister à l'influence de la mauvaise saison à laquelle vousne pouvez cflicacementledérober qu'au moyen d'une bonne nourriture et d'un abri convenable. Telle est la marche à suivre le-squ'il n'est
pas arrivé d'accident à la bête qui vient de mettre bas ; mais si par l'effet du froid , des mauvais veuls, par suite d'un accou- chement difficile , votre poulinière montrait de l'abattement, de la langueur, qu'elle vint à perdre l'appétit, que constamment couchée elle témoignât de l'indifférence pour son poulain, vous devez supposer que le choc qu'elle a souffert aura peut-être été trop violent , et vous penserez qu'on ne saurait y faire trop d'attention. Afin d'em- pêcher que cet état n'empire, vous vous hâterez de mettre la mère et son fruit dans un endroit plus spacieux , comme une bonne écurie, une étable , une grange, Vous devez ensuite chercher à lui fortiiier |
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DES HARAS. 13c)
l'estomac, et accélérer la circulation du
sang. Présentez d'abord à la jument un demi seau d'eau blanche un peu dégourdie , faites-lui ensuite une bonne masclœ com- posée d'orge mqjidé, d'avoine et de son par parties égales; délayez-y un hecto- gramme huit décagr. de miel; ce mélange, donné tiède, ramènera dans son lieu naturel le lait que cette indisposition aurait pour l'instant supprimé. On répétera la même dose deux fois par jour, ctlebon foin donné en abondance , rendant la boisson d'eau blanclie plus nécessaire , achèvera la cure. Si la lassitude et les dégoûts venaient à
continuer au-delà de vingt-quatre heures, il faudrait composer, suivant l'ordonnance, une douzaine de pectoral balh ou pillules stomachiques , et en faire prendre à la jument une soir et matin, en bol, ou dissoute dans un demi-litre de gruau, ou même incorporée à chaque masche jus- qu'à la dernière. Pour régime, continuer les masches, l'eau blaacke un. peu dégour- |
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14° M A 3f tT E E
die , le bon foin , et tenir la bête cou-
verte jusqu'à ce qu'elle soit tout-à-fait ré- tablie. Composition des bols* cordiales ou
pectoral balls.. Prenez : Figues du Levant, rtglisse d'Espa-
gne en poudre , de chacune un hec- togramme deux datagrammes ; Elecampane , baume d'anis, racine
de carv.i , de chacun six dccagram- mes ; Safran gingembre en poudre ethuile
d'anis , de chacun deux datagram- mes dix-huit grammes y Miel en suffisante quantité pour former une
masse que vous diviserez en douze bols, pour faire prendre suivant l'ordonnance. Les figues et le safran doivent être ré-
duits en pâte dans un mortier, avant de les incorporer aux autres ingrédiens ; il faut |
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DÈS HARAS. £41
aussi que la réglisse d'Espagne soit amollie
au feu , en la faisant bouillir dans une petite quantité d'eau de fontaine préalable- ment au mélange de toutes les drogues. Il j a des jumens qui, soit à cause de
leur âge avancé, quand elles ont eu leur premier poulain, soit qu'elles soient natu- rellement mauvaises nourrices, ont plus particulièrement besoin qu'une nourriture saine et abondante fasse passer dans les vaisseaux lactés la substance nécessaire à l'accroissement du poulain. Si l'on s'aper- çoit que malgré l'eau de bonne qualité, les gras pâturages prodigués à la mère, le pou- lain ne profite pas , il faut avoir recours aux moyens artificiels pour tâcher de pro- voquer l'abondance dans une sécrétion sans laquelle il ne pourrait jamais venir à bien. Vous inférerez de cette sécheresse de
mammelles, qu'il existe dans L'habitude du |
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I42 MANUEL
corps un vice qui demande à être com-
battu par tout ce cmi peut augmenter les facultés digestives , en favorisant en même temps les sécrétions. On a reconnu pour cela les bons effets d'une masche, com- posée de trois portions d'orge mondé contre une de gruau d'avoine; par-dessus ce mé- lange on verse de l'eau Bouillante , et l'on remue le tout jusqu'à ce qu'il soit froid, pour que la jument puisse le manger. Evitez surtout de le présenter cl)aud, car il ne faut pas que la bêle sente trop la clialeur pour qu'elle y touche. Chaque soir vous.lui donnerez, outre cela , environ trois litres d'avoine moulue grossièrement, avec deux litres de féverolles qu'on peut, suivant le sujet, casser en deux, ou laisser entières. Cet aliment , outre sa faculté éiaiuem- ment nutritive, contribue encore à opérer dans l'estomac ce qu'il est important d'ob- tenir pour l'amélioration du chy le. On continuera ce traitement à la même
dose pendant six jours consécutifs. C'est |
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MES HARAS, I43
dans cci intervalle qu'il doit faire son effet;
passé ce temps , si vous n'apercevez point d'amélioration dans cette partie, vous re- garderez votre jument comme une très- mauvaise nourrice , et vous vous hâterez de sevrer son poulain à l'entrée de l'hiver, puisque le lait de la mère diminuera à mesure que l'herbe deviendra moins com- mune. C'est aux parties intéressées avoir si elles
doivent faire couvrir de nouveau de sem- blables botes ; maïs comme ce défaut est peut-être aussi préjudiciable à la progéni- ture que la cécité et autres vices hérédi- taires , il y a tout lieu de présumer que ceux qui ne voudraient pas y faire atten- tion , auront infailliblement lieu de s'en repentir. Pour en revenir aux jumens qui sont
reconnues saines et bonnes nourrices , on croit que le temps le plus favorable pour |
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144 M A N- U E £
leur faire prendre l'étalon, est le qua-
trième jour après quelles auront mis bas, tant pour avoir plus de certitude sur la nouvelle conception, que parce que la co- pulation semble augmenter l'abondance du lait, et que de plus la jument, à cette époque, reçoit plus volontiers le cheval que dans un autre temps. Il est cependant à propos de prendre en
considération que si la jument avait mis bas de bonne heure dans la saison , vous courriez le risque d'avoir le poulain qui viendrait ensuite avant que l'herbe eût commencé à paraître, ce qui ne serait nul- lement favorable au nouveau né , puisque vous vous trouveriez dans la nécessité de nourrir la mère au. sec , et que par consé- quent son lait ne serait pas aussi abondant ; ce qui démontre qu'on ne doit pas priver le poulain d'une nourriture que rien ne peut remplacer convenablement. |
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Afin d'éviter l'inconvénient de ce qu'un
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DES S V A A S. I4S
poulain viendrait trop tôt, on peut ne pré-
senter la jument à l'étalon que le neuvième, quinzième , vingt et unième , ou même le vingt-septième jour après qu'elle aura mis bas, ce qui n'apportera pas un grand change- ment pour le temps où elle doit faire son se- cond poulain. Quelle que soit l'époque qu'on choisisse, on devra toujours représenter la jument dans le temps indiqué-, et croire crue la conception aura eu lieu dès la première fois , si à la seconde la bète s'obstine à re- fuser l'étalon. Avant de quitter ce sujet, disons qu'une
jument ne peut guère , sans s'en ressentir par elle-même ou dans ses productions, donner un bon poulain chaque année si l'on ne la laissait pas reposer. Il convien- drait donc qu'on la laissât en friche , an moins une fois tous les trois ou quatre ans, si l'on veut conserver sains et robustes la mère et sa progéniture. Après avoir suivi méthodiquement la
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I46 MANUEL
route qu'il faut parcourir pour la propa-
gation et la conservation de l'espèce, nous parlerons du sevrage crui doit plus particu- lièrement se faire d'après les circonstances et suivant l'état de la saison , par les rai- sons que nous allons donner. |
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A.
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DES HARAS.
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CHAPITRE X.
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Du Sevrage.
JLes conjectures pour le sevrage se tirent
i°. de l'époque où le poulain est né ; 1°. de l'état dans lequel il se trouve ; 3°. enfin, de ce que sa mère a conçu de nouveau ou est demeurée en friche. Par exemple, qu'une jument ait mis bas de bonne heure un pou- lain qui, à l'automne, se trouve avoir pris assez de force, il ne faudra pas attendre tout-à-fait la mauvaise saison pour le retirer de sa mère, surtout si elle reste pleine, afin que l'embryon qu'elle porte n'éprouve pas de dommage de la succion de celui qui peut très-bien se soutenir sans le lait de sa mère. S'il arrivait que la jument ne se trouvât
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I48 MANUEL
pas pleine , soit qu'elle n'ait pas retenu ou
qu'on l'eût laissé reposer , rien alors 11e pourrait être plus favorable au poulain que de passer l'hiver avec elle. On aurait seu- lement l'attention , au moyen de bon foin , d'augmenter l'abondance du lait qui doit nécessairement éprouver une diminution occasionnée par la nourriture sèche. Il ne faudrait pas pour cela empêcher le poulain de manger, le lait alors lui tenant lieu de boisson , serait infiniment meilleur que s'il ne buvait que de l'eau. Contre l'opinion de quelques méthodis-
tes , il n'y a point de mois ou de semaines particulières pour sevrer les poulains ; cela dépend plutôt comme nous l'avons dit des circonstances. On sèvre ordinairement les poulains au
commencement de l'hiver , selon l'époque où ils sont nés plus tôt ou plus tard dans le printemps. Le sevrage éprouve quelquefois desdifficultés, mais il n'est jamais dangereux |
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DES HARAS. 145)
pourvu que celui qui soigne la mère et sa
suite s'y entende , et fasse coïncider le changement de nourriture avec la force du poulain. Le cheval à six ou sept mois éprouve déjà
le besoin de pâturer ; mais malheureusement àcettc époque, par l'effet des brouillards, des nuits longues et humides, des pluies presque continues , l'herbe n'a plus ce moelleux et le parfum qu'elle avait au printemps. La nourriture de la mère qui alors se trouve réduite , non seulement en quantité mais encore eu qualité , dépourvue en outre de cette vertu balsamique et nutritive, semble indiquer au poulain qu'il doit chercher dans d'autres substances le moyen d'appaiser sa faim qui ne peut aller qu'en augmentant, et qui par conséquent l'aura bientôt fami- liarisé avec la nouvelle nourriture qu'on lui présente , si surtout elle est propre à son état de faiblesse , savoureuse, de bonne qualité , en état enfin de satisfaire aux besoins de la nature. |
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l5o JIAKUEJi
La nourriture qui peut convenu' est assez
Variée. L'avoine occupe le premier rang, le son, la paille hachée, l'orge , le froment, le foin et la paille proprement dite. On a prétendu assez généralement que
l'avoine, quoique la principale nourriture des chevaux, était dangereuse aux poulains au temps du sevrage, en ce que les nerfs optiques trop violemment agités par les ef- forts de la mastication, s'affaiblissaient au point que les chevaux pouvaient en perdre la vue. Gomme cette assertion peut être rangée dans la classe des choses vagues, puisqu'elle n'a pas encore été prouvée ; et qu'il n'est guère possible qu'elle puisse l'être , on ne risquera rien d'en donner avec précaution, si l'on veut pour commencer par convertir en grosse farine le grain qu'on débarrasse de ses enveloppes , qui seules peuvent rendre la mastication difficile. Le son qu'on propose pour aliment ne
peut jamais êu'e considéré comme nourrie |
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DES HARAS. l5l
Mire ; il doit être rangé dans la classe des
différentes sortes de pailles, plutôt faites pour amuser l'appétit crue propres à le sa- tisfaire. L'orge concassée amollie dans l'eau, aussi bien que le froment, doivent obtenir la priorité sur toiUc espèce de nourriture végétale. L'homme , le quadrupède , jus- qu'à ta vermine , nous en fournissent la preuve évidente. Le foin coupé à propos , serré en temps utile , la luzerne , le sain- foin , n'ont pas besoin qu'on vante leur ex- cellence , puisqu'elle est si généralement reconnue» Il est un autre plante potagère qu'on ne
saurait trop recommander, puisqu'elle con- vient parfaitement aux chevaux de tous les âges , depuis l'enfance jusqu'à l'extrême vieillesse. Cette racine est la carotte", elle vient bien dans tons les terrains sablonneux et de peu de valeur. Elle est non seulement propre à suppléer à toute espèce de nour- riture qni convient au cheval, mais encore elle peut ajouter à sa force et à sa vigueur. |
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152 MANUEL
Sa propriété est de donner plus de lait aux
jumens poulinières. Enfin, dans l'hiver, elle peut pour ainsi dire tenir lieu du meilleur grain. Ce légume, dont la culture demande
peu de soins, rend presque toujours en abondance. La carotte se recueille en sep- tembre et octobre : on met les bottes les plus belles pour les employer à la cuisine, les autres sont mises de côté pour Je bétail. "Voici la manière de lesconserver:aussitôt
que les tiges commencent à jaunir, ce qui arrive de bonne heure en automne , on arrache les carottes , et sans les laver ni les essuyer on les étend sur un lit de paille blanche, dans une cliambre sèche ou dans un grenier faiblement aéré ; on les recouvre ensuite avec de la même paille en assez grande quantité pour que la gelée ne les attaque pas. Si le lit de paille qui les recou- vre est assez épais, la gelée ne pénétrera |
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DES HARAS. l53
jamais , et vous les trouverez parfaitement
saines à la fin du plus rude hiver. Quel- ques personnes les déposent dans le sablo j mais on a reconnu que la paille méritait la préférence. Lorsque vous voulez vous en servir, vous
lavez à mesure la quantité qu'il vous en faut. Cette opération n'est ni longue ni dif- ficile , il suffit de les mettre tremper pen- dant deux heures dans un baquet rempli d'eau de pompe ou d'un étang. Apres les avoir remuées plusieurs fois avec un balai de bruyère , vous les retirez pour les passer dans une autre eau : s'il reste quelque peu de terre vous l'enlevez avec une brosse , et la carotte sèche d'elle - môme pour l'usage que vous en voulez faire. Yous les coupez longiiudinalement d'a-
bord , puis transversalement pour les ré- duire en petites parties de la grosseur d'un dez ou féverollc. Vous les présentez aux chevaux, et, jnmens , soit séides ou incorpo- |
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I 34 M AKtlEI
rées dans de la paille hachée , de l'avoine
ou du son, et vous êtes assuré que pas un seul ne les rejettera. Ce légume est tellement bon pour toute
espèce de chevaux, cpie jamais on ne leur en a fait manger qu'on ne s'en soit bien trouvé. On le donne en Angleterre particuliè- rement aux chevaux de prix; il souti ent même les chevaux qui travaillent très-fort. On a remarqué que ceux qui en avaient mangé pendant l'hiver étaient au printemps plus forts et plus vigoureux que les autres ; non pas cependant qu'on veuille y réduire les chevaux pour toute nourriture , mais on en conseille l'usage comme un accessoire sain et économique , qui peut, en suppléai la disette , être profitable en tout temps. Pour terminer l'article du sevrage . nous
dirons qu'il ne faut pas tout-à-coup séparer le poulain d'avec sa mère , et qu'il con- vient pendant quelques jours de l'accoutu- mer avec sa nourriture au sec avant la |
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DES HARAS. l55
séparation. Du foin délicat et de bonne odeur,
de l'ayoine mondée dans laquelle on mettra une portion de farine de féverolles , sont ce qui peut flatter d'avantage le goût du poulain. L'intérêt particulier du propriétaire sert
ordinairement de régulateur dans le choix des alimens ; mais quel que soit le peu de valeur de l'animal, ou la parcimonie de celui à qui il appartient, toujours faut-ilque ce qu'on lui fait manger d'abord soit sain et en quantité Suffisante pour le préparer au service qu'on cm attend.. Il est expressément recommandé à ceus
qui , par amusement ou par spéculation , se livrent à l'élève des chevaux, de ne rien épargner, surtout les deux premiers hivers , pour procurer à leurs élèves la force et la taille qu'une nourriture saine et abondante peut seul leur donner, en se persuadant bien que rien par la suite ne pourrait suppléer à la négligence qu'ils |
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ï56" M AN Û El
auraient apportée dans ces commence-
mens, qui décident presque toujours du sort futur du poulain, qui ne tourne mal assez souvent que pour n'avoir pas été bien gouverné. |
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D E S H A » A S. l57
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CHAPITRE XI.
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De l'Adolescence du Cheval.
Après avoir parlé de la manière dont
se faisait le sevrage , nous dirons qu'aussi- tôt que les poulains sont accoutumés à leur nourriture, on les sépare pour toujours de la mère. Tant que l'hiver dure, on les nourrit comme nous l'avons indiqr.é. Au printemps , on met les mâles et les femelles pêle-mêle dans de gras pâtu- rages , en leur ménageant, le plus qu'on peut, un abri autant pour les temps frais et pluvieux , que pour les dérober en été aux ardeurs du soleil, s'il ne se trouve pas d'arbres dans la prairie où on les aurait mis. Tant que l'herbe sera abondante , ils
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l58 MANUEL
n'auront pas besoin d'autre nourriture ;
mais si par l'effet de la sécheresse, ou comme il arrive à l'arrière saison, que l'herbe diminue en qualité comme en quantité, on aura soin alors d'y suppléer avec de bon foin, auquel on joindrait de temps en temps du son mêlé avec de l'avoine. On ne se pressera pas de retirer les
poulains à l'écurie ; il faut au contraire qu'ils restent dehors tant qu'il j aura de llierbe et qu'ils trouveront à pâturer. Mais aussitôt que les frimats ne permettront plus qu'ils restent plus long-temps exposés aux injures de l'air, on les ramènera pour tout l'hiver à l'écurie. C'est su printemps de la troisième année
qu'on sépare les mâles des femelles , pour les faire passer la belle saison dans des pacages différais et assez éloignés les uns des autres, afin que les chevaux qui com- mencent à se sentir vers les deux ans et |
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DES HifiAS, lf>9
demi , ne s'aperçoivent pas qu'il y ait
des jumens dans le voisinage. Il y en a qu'on est obligé de séparer à dix-huit mois et même plutôt, mais cela est assez rare. Les uns et les autres sont soignés en tout de la même manière qu'ils l'auront été l'année précédente, excepté qu'il faudra à l'arrière saison, donner en supplément d'herbe, plus de grain aux poulains qui promettront d'avantage. On a grand soin en Angleterre de faire
la distinction d'un poulain d'herbe d'avec un poulain nourri au grain. Le dernier par la force est déjà à cinq ans ce que l'autre n'est pas à six ; mais comme cette nourri- ture estplus coûteuse on ne la donne qu'aux chevaux de prix, particulièrement aux che- vaux de sang et à ceux qu'ils appellent hun- iers ou chevaux de chasse. Les chevaux de race, qui au printemps de
la quatrième année en ont trois accomplies, ne retournent plus au pacage, ils restent à |
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160 MANUEL
l'écurie pour y être nourris au grain et au*
sec: c'est alors qu'on doit s'occuper de leur éducation. On la commence une année plutôt en Angleterre, puisqu'il j a des che- vaux qui courent à trois ans, mais il faut entendre qu'ils les ont révolus, et qu'ils sont bien avancés dans fa quatrième ; il y en a même qui n'ont pas huit jours à at- tendre pour les avoir accomplis, quoique cela ne compte toujours que pour trois ans. On observe aussi que les distances que ces jeunes animaux ont à parcourir sont toujours en raison de leur âge ; il en est de même du poids qu'ils ont à porter. Quoiqu'il en soit, il serait peut-être dangereux de suivre pour nos chevaux français un pareil exem- ple , en les commençant de si bonne heure, puisqu'il est reconnu que ces coursiers qui ne sont qu'à demi formés tournent rarement à bien , et que pour un qui réussit il j en a dix d'estropiés. Les Anglais donnent pour raison de leur persévérance à suivre un pareil système , qu'ils ont la conviction gué ceux qui succombent n'auraient jamais |
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DES H A B.A& 161
rtîussi, quand même on les aurait attendu
jusqu'à cinq ans. On laisse une année de plus dans îa
prairie les chevaux de moindre valeur , et ce n'est qu'au printemps suivant qu'on se dispose à les monter lorsqu'ils ont quatre ans faits, afin de les faire entrer à quatre ans et demi dans le commerce pour de» clievaux venant à six ans , parce qu'alors ils n'ont plus de dents de lait, les croeltets- sont aussi percés, et qu'ils ont ce qu'on ap- pelle la bouche faite» C'est aussi à cette époque, et même une
année plutôt, qu'on doit émasculer les pou- lains qu'on destine à faire des chevaux hon- gres.. L'opération pourra se retarder d'une année pour les carrossiers , par la raison que ceux - là ont besoin de plus d'étoffe à l'avant-main que les chevaux de selle, Si pour un cheval de course, ou celui
qu'on destine simplement à la chasse, les- |
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l6z . KA N U E £
dispositions sont différentes, les moyens
doivent toujours être les mêmes , et ce n'est qu'avec une douceur extrême qu'on doit accoutumer le citerai à tout ce qui d'a- bord doit être embarrassant pour lui ; il faut qu'il se familiarise insensiblement avec tous les objets qu'il ne doit plus quitter qu'à la mort. L'objet le plus important ', en ce qu'il
contribue essentiellement à la conservation du cheval dans l'état de domesticité , est la ferrure; mais avant que d'en venir là, il est à propos de l'accoutumer à donner les jambes l'une après l'autre, et à se sentir frapper sur le sabot de manière à ce qu'il n'en soit point effrayé , et qu'il le souffre aussi volontiers qu'il ferait l'étrille ou la brosse. Il convient qu'un cheval conduit à la
forge pour la première fois, n'y soit atta- ché qu'avec la plus grande précaution ; on fera même mieux, jusqu'à ce qu'il y soit f
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D-srê haras. i63
tout-à-fait accoutumé de le tenir à la main,
en le caressant beaucoup pour le tranquilli- ser sur un appareil fait pour l'épouvanter , surtout à l'aspect de la fumée , quand il la voit de si près pour la première fois. Il y a des chevaux vraiment difficiles,
mais ce sont des cas particuliers et pour lesquels on ne doit employer des moyens TÎolens , tels que le torche-nez , la platte longe et autres, que lorsque les autres voies de douceur ont été sans effet. Il se trouve aussi des chevaux qui mon-
trent de l'impatience , qui se tourmentent même parce qu'ils sont seuls ; mettez llï cheval à côté d'eux pendant qu'on les ferre ils ne bougeront pas. |
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164 MANUEL
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CHAPITRE XII.
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Ve la Ferrure.
Ijomme les cnevàiix ne parlent point,
il faut les. interroger dans leurs sensations, soit pour prévenir leurs besoins , soit pour remédier aux maux qu'ils éprouvent. Il est donc à propos, après avoir pourvu à leur nourriture et à leur pansement, de s'assu- rer s'ils ne souffrent pas ; or, comme le siège de toutes les douleurs ( qui en- gendrent, et font, en partie, éelore les tares, dont les conséquences sont une vie de souffrance et une lin prématurée ) ré- side plus particulièrement dans les extré- mités, ne convient-il pas d'en établir les bases de manière à ce qu'aucune des par- ties supérieures n'en soient ni fatiguées, ni altérées. Ce point d'appui de toute la masse étant à l'extrémité inférieure des |
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DES BASAS. l6iî
quatre pieds destinés à soutenir sans dou-
leur le poids du corps de l'animal, et le fardeau dont on le charge, doit être soigné de manière à ce que le cheval, même ea travaillant beaucoup , puisse mourir de vieillesse , sans avoir été boiteux ni fourbu. Après avoir examiné le cheval dan&
l'état de pure nature, nous l'envisagerons dans l'état de domesticité; car c'est sous ce point de vue que nous devons le saisir pour voir s'il peut ou non aller sans être *" ferré , et de quelle manière ses pieds, qui sont les garans de sa durée, doivent être soignés* Nous pouvons remarquer que la nature
a donné à tous les animaux des pieds aux- quels on est dispensé de toucher , pour leur conservation, excepté cependant ceux qu'elle a soumis à la domesticité de l'homme, tels sont les chevaux, les mu- lets, les bœufs, les ânes, pour la partie |
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î66 MANUEL
du globe que nous habitons. Ces quatre
espèces, même dans l'état de pure nature, se passeraient de nos soins, par la raison que la bête sauvage ne marchant que pour le besoin, et posant son pied où elle veut, a grand soin d'éviter tout ce qui pourrait l'incommoder ; tandis qu'assujétie aux ca- prices et aux besoins de l'hoir me, elle est forcée de faire tout ce qu'on exige d'elle ; et ses pieds venant à lui manquer, elle périrait misérablement, si l'on n'avait pas imaginé de pourvoir à leur conservation par les moyens qui font l'objet de cet article. Comme ce sont les chevaux qui nous
occupent plus particulièrement ici que les autres animaux que nous venons de nom- mer , et qu'il est reconnu que ceux qui travaillent, manquent le plus souvent par les pieds, quand par malheur on les né- glige , il est donc à propos de les défendre de tout ce qui pourrait les fatiguer ou les endommager, et les fers qui les garan- |
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DES HAKA S. I 6f
tissent en partie de la pression , comme de
l'inégalité des pierres, des clous de rue, des morceaux de verre cassé, et autres accidens, sont au moins ce qu'on a trouvé de meilleur jusqu'à présent. C'est donc mal à propos qu'on a pré-
tendu que les chevaux pouvaient très- bien servir sans être ferrés , et quoiqu'on ait eu raison de dire que la nature ne fai- sait rien d'imparfait, et qu'on ait pris pour exemple les chevaux sauvages, on aurait dû faire attention que ceux-ci ne travaillent pas ; qu'ils se placent et marchent où ils veulent, et que du moment qu'ils sont pris pour porter ou traîner des fardeaux, dans des chemins pierreux , comme sur le pavé, on est obligé de leur mettre des fers , sans quoi leur corne venant à s'user ou à se cas- ser, ils seraient bientôt hors de service , à moins que le peu qu'on leur ferait faire, ne fût dans des pays semblables au Mec- Idenbcurg et une partie de la Prusse , où l'on ne trouve que des sables et presque |
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ï 68- ÎIASïïEt
jamais de pierres. Dans ces contrée*
mêmes, pour un travail suivi et pénible, il est indispensable que le cheval soit ferré. Le supplément à la ferrure, pour tau
cheval qui ne travaille point, est le soin qu'on doit prendre de ses pieds , qui, sans cela, sont sujets à devenir difformes. Dans les terrains bas et marécageux, les pieds s'évasent, la corne se casse ; dans les- lieux secs et pierreux, le sabot s'use, se rétrécit à la base , les talons se serrent, ce qui est le principe de I'encastellure. A d'autres le pied pousse en pince , ce qui se- fait aux dépens de la force des quartiers et des talons qui diminue dans la même pro- portion que lé pied s'allonge. Le sabot long fatigue les muscles et les ligamens ;, le cheval est moins sûr de jambes , il bronche plus souvent. Il faut donc que les pieds soient parés toutes les fois qu'ils en ont besoin , si l'on veut que les jambes du cheval se conservent saines. Mais si le cheyal travaille, ou même que sans exer— |
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Dï S II A. R A S. ïbq
cice on les tienne à l'écurie sur le pavé,
il faut de toute nécessité qu'il soit ferré pour être plus à son aise. Un cheval pieds nus ou sans fers, sur le dur, doit toujours être considéré comme dans un état mala- dif : or, comme il n'est point de maladie plus fâcheuse que celle des pieds, puis- qu'elle ôte à l'animal la faculté de se soutenir et de travailler , il est naturel de croire qu'il doit périr avant terme, pour avoir négligé cette partie si nécessaire à sa conservation. le cheval, comme on sait, naît avec
la partie inférieure du sabot extrêmement rétrécie : la forme en est circulaire et s'élargit en raison de l'âge , du poids qu'il a à porter, et du sol sur lequel il existe. Cette forme arrondie est celle qu'il faut que le sabot conserve, et c'est en parant le pied qu'on l'entretient dans son état na-. turel, autrement, comme nous venons de le dire, le pied s'allonge en se rétrécis- ia.nt, et le cheval devient encastelé. |
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SyO MANUEL Les poulains , jusqu'à ce qu'on les re-
tire à l'écurie, vers l'âge de trois ans, et même pourvu qu'on les tienne à l'écurie sur un sol uni, et jamais sur le pavé , peuvent très-bien aller sans fers ; mais du moment qu'on les fait travailler, surtout dans des cliemins difficiles, ou qu'on les assujélit à l'écurie sur des pierres , il faut de toute nécessité qu'ils soient ferrés des quatre pieds et que les fers soient pro- portionnés à leur force et à l'ouvrage qu'ils ont à faire. Les exemples rendent les vérités plus
sensibles. Prenez dans la prairie un pou- lain qui n'aura jamais été ferré , déferrez des quatre pieds un cheval bien constitué et que vous aurez vu marcher avec fran- chise j faites-les trotter sur le dur, ils vous paraîtront boiteux, tantôt d'une jambe, tantôt d'une autre, tandis que s'ils sont ferrés , ils trotteront avec assurance et librement, même sur un mauvais pavé, et ils seront également à leur aise à l'écurie. |
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DES II A R A S. t^I
Que vous les mettiez en route pieds
nuds , ils tomberont fourbus des la pre- mière journée, pour peu que le cbemia soit difficile. C'est donc de l'absence de la douleur dans les pieds du cheval que dé- pend sa conservation; or, si une bonne ferrure la lui assure, il faut pour le con- server qu'il soit bien ferré. La ferrure ne nous entraînera point dans
une description anatomique du pied du cheval, pour en démontrer l'utilité ; en en parlant comme d'une opération qui doit précéder l'éducation que nous avons à donner au poulain, nous dirons qu'il faut bien se donner de garde , surtout pour un jeune cheval, qu'on ferre pour ta première fois, de lui tenir les pieds trop liant, ou dans une position qui ne soit pas naturelle. Il est aussi, très-souvent sujet à s'impa- tienter , surtout si les mouches le tour- mentent : il est donc à propos de mettre momentanément le pied à terre, s'il ma- |
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IJl MANU KL
nifeste un certain mal-aise , on le re-
prend une minute après, toujours avec la même douceur , et l'animal finit par s'y accoutumer. Lorsqu'un jeune cheval fait quelques
difficultés pour approcher de la forge, vous pouvez raisonnablement augurer qu'il y aura été maltraité, soit par le maréchal, soit par le palfrenier. S'il n'est pas nécessaire que le posses-
seur d'un cheval, ou celui qui par état doit le faire soigner, sache lui parer le pied ou attacher ses fers, il doit savoir au moins de cruelle manière il doit être ferré , et s'apercevoir si la bête ne souffre pas en mâchant. Les maréchaux, «n général, sont portés
à ferrer les chevaux qui n'ont pas les pieds difformes, approchant de la même façon. L'hompie de cheval qui doit prendie ea |
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DES HARAS. 173
très—grands considération les aplombs, et
la manière dont le cheval chemine, devra diriger le maréchal, puisque la sûreté des >: obes de l'animal, et leur conservation dépendent plus particulièrement (ju'on ne le croît de la ferrure. L'usure des vieux fers doit cire aussi soigneusement exami- née, pour parer le pied de manière à ce mie le cheval soit parfaitement d'aplomb, et puisse marcher sans souffrir. Il y a des personnes qui ne veulent pa»
qu'on pare jamais la sole ni la fourchette, prétendant que l'élasticité surtout de cette dernière, soulage les quartiers et les ta- Imis : cependant si vous ne parez jamais ni l'une ni l'autre, la corne s'écaille et la fourchette se pourrit ; il arrive alors aux pieds des chevaux ce qui vous arriverait si vous négligiez de rogner yos ongles; l'on verrait le sabot, en s'allongeant, devenir difforme au poim que le cheval ne pour- rait plus marcher. |
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174 M AS U KM,
Il est donc indispensable de parer le
pied du cheval de façon à ce que chacune de ses parties ait une force à peu près égale, et qu'elles conservent entre elles, cette uniformité si nécessaire à ce que le cheval puisse, sans souffrir, soutenir toutes les fatigues auxquelles il est naturellement assujéti. Avant d'entamer la description des dif-
férentes sortes de pieds, ou au moins la contexture de la corne dont ils sont for- més, il convient de dire que grand nombre de chevaux sont tombés boiteux, parce que le maréchal, sans avoir égard à la con- formation du pied, à la taille du cheval, à son poids, à l'exercice auquel il est des- tiné , aura voulu lui faire un joli pied que nous appelons ferrer à la marchande. La partie qui se présente à l'œil pour
l'opération de la ferrure, est ia base du sabot qui emourre toute l'extrémité du- |
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TES HARAS. fjS
pied. Celte partie qui, par sa consistance ,
défend tout l'intérieur du sabot, sert en- core pour y attacher le fer sur lequel repose tout le poids du corps du cheval ; il faut donc qu'elle conserve autant de force qu'on peut lui en laisser, en évitant de l'af- faiblir, soit par le boutoir, ea parant le pied, soit avec la râpe, après que le che- val est ferré. Les sabots estimés les meilleurs sont;
ceux qui sont unis, luisans, couleur de pierre à fusil, passablement larges, sans être plats. Les chevaux qui ont la corne blanche, sèche et cassante, ainsi que ceux qui ont le sabot spongieux et mou , sont en général de très-mauvais service et su- jets à tomber boiteux. Ceux-là, quand on a le malheur de les posséder, exigent pour la ferrure beaucoup plus de précautions que les autres. Comme le pied du cheval est le point
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176 MANUEL
d'appui sur lequel porte toute la pesanteur
de l'édifice, il faut que non-seulement les fers soient en proportion de la force du pied, mais encore qu'ils soient attachés de manière à ce qu'aucune des parties sen- sibles n'en soient comprimées, puisqu'il ne faut, qu'un seul clou broché trop haut, pour faire boiter le cheval ; en sorte que dans une claudication douteuse, au pre- mier aspect, il faut toujours, en faisant le cheval, s'assurer si elle ne viendrait pas du pied , soit qu'elle fût occasionnée par une piqûre de clou, soit par une bleime , cors ou seime, ou même par un fer trop court ou u-op étroit. Lorsque vous aurez reconnu la cause
du mal, il vous sera facile d'y remédier, en y appliquant les remèdes généraux pour lesquels nous vous renverrons aux vétéri- naires auxquels il faut toujours avoir re- cours, dans Je cas embarrassant, pour celui qui n'est pas praticien. |
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D" S HARAS. I77
Il faut qu'on sache que les jeunes che-
vaux sont sujets à avoir aux pieds des cors produits par la compression inégale du fer, ou autres accidens. Aussitôt que vous vous en apercevrez , vous chercherez à en faire l'extraction au moyen d'un bis- touri qui est l'instrument qui convient le mieux. Vous avez grand soin de ne pas pénétrer trop avant, ce qui rendrait le remède pire que le mal, et lorsque vous avez enlevé tout ce qu'il vous était possible de la partie calleuse, vous essayerez de faire ronger le peu qui reste, par quelques gouttes d'huile de vitriol, ensuite vous y employez l'eau de vie camphrée ou. la teinture de mirthe. Vous avez la même attention pour le gravier qui se loge quel- quefois dans la fourchetle : aussitôt que vous on avez également fait l'extraction , vous nettoyez la plaie , et s'il y a de la sen- sibilité, vous y introduisez un plumasseau imbibé d'essence de térébentliine que vous renouvelez , jusqu'à ce que la partie ne vous paraisse plus douloureuse. Pour cet |
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178 MA S C E l.
accident , on conseille la ferrure en
planche, mais de simples éclisses suffisent pour retenir la iilasse dont on aura rempli la cavité du pied; si pendant ce traitement vous n'êtes pas obligé de faire voyager votre cheval. Il y a des chevaux oui se coupent en
marchant, mais ce n'est pas toujours la faute du maréchal, quoique cela puisse arriver, si le pie4 n'est pas bien paré, ou que le fer soit mal ajusté. Dans ce cas il faut prendre en considération l'âge du che- val, le chemin qu'on lui fait faire, le poids dont il est chargé , et surtout la. manière dont il est nourri. Un cheval dans l'état de nature, quoique ferré, se couperait rarement , si d'ailleurs il était bien conformé" ; tandis qtie celui qui a quelques défectuosités, s'énervant par 3a moindre fatigue, se coupe quelquefois de manière à ce qu'il est très-difficile de l'en empêcher. Les chevaux qui sont dans ce eas, doivent être considérés comme étaas |
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DES HARAS. 179
d'une nature faible , dégénérée et par con-
séquent de fort mauvais service. Nous dirons à l'article du choix des chevaux , à quels signes approchant on peut reconnaître ceux qu'on doit particulièrement rejeter, surtout lorsqu'il est question d'en faire des étalons ou des poulinières. Les Anglais se trouvent hien de la rai-
nure faite dans la partie inférieure du fer , pour y mettre les clous de manière à ce qu'il n'y en ait pas un qui soit plus saillant que l'autre. Ils croyent avec raison que des tètes de clous de grosseur inégale , ne s'usant pas toutes en même temps, font que le cheval, dans des chemins difficiles, marche mal, se fatigue , se coupe, et peut broncher , surtout lorsque la ferrure est nouVelte et que le cavalier veut aller vite. Il n'y a point de contrée en Europe
«su l'on ferre si bien les chevaux qu'en Aiï~ |
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l8o MANUEL
gleterre. Ils ont pour principe de conseil-
ler à celui qui voyage à cheval , de ne jamais épargner un six pence, ou une pièce de douze sous au garçon qui doit ferrer sa mon ave. '..);■ ■;/:: :: ■;.•■.•-. 'é . . . :o ce pays, que cet homme prévenu sur cette légère rétribution, apportera toui atten- tion imaginable à ce que vous soyez coû- tent de lui, ce qui VOUS tournera à bel fiée dans la conservation de votre cheval. Si nous en agissions de même eh France , à l'égard de nos garçons marée])aux, ils se piqueraient de bien faire , fit le cavalier s'en trouverait mieux, tant pour son agré- ment, que pour la sûreté de sa personne et la conservation de sa monture, qui ne peut résister à la fatigue qu'en proportion de ce qu'elle est plus à son aise. Pour règle générale , il faut que le pied
du cheval soit paré de manière à ce que le fer porte égaler! partout ser- vant que la partie interne soit plutôt con-
cave qu'unie, afin de ménager la sole, et |
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DES RASAI. l8l
Surtout faire attention que le clou broché
dans ce qu'on appelle la muraille, ne soit jamais assez près de la sole pour la com- primer. ISTous avons déjà dit que le fer , en largeur et en épaisseur, devait être pro- portionné à la force du pied ; nous obser- verons ici que les fers des pieds de der- rière doivent être un peu plus larges vers le talon, et un peu plus longs qu'aux pieds de devant, afin de conserver à cette partie qui fatigue d'avantage toute la force dont elle a besoin. Le sabot d'un cheval ne doit jamais être
trop long en pince, parce qu'indépendam- ment de ce que le pied se rétrécit en pro- portion de ce qu'il s'allonge, c'est qu'en- core le cheval est plus sujet à broncher, et que la force du sabot se porte sur le devant du pied, aux dépens des talons qui s'affaiblissent d'autant ; tandis qu'il est reconnu que cette partie ne saurait jamais être trop forte. |
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ïSz MAS V EL
Un cheval dont les talons et les quartiers
s'affaiblissent, devient promptement en- castelé , par la raison que l'effet de la douleur étant de faire contracter toutes les parties ou elle se manifeste, cette contrac- tion occasionne , dans la partie postérieure du pied , un rétrécissement ccnnu sous le nom d'encastelure , qu'on éviterait en soulageant cette partie qui, ayant alors la faculté de se dilater, conserverait l'éva- sion qu'elle avait naturellement. Et c'est si bien la souffrance du point d'appui qui cause cette maladie, que les pieds de der- rière qui peuvent se soulager d'une partie du poids qu'ils ont à porter sur le devant > sont beaucoup moins sujets à devenir en- castelés que les autres. Il y a des chevaux qui ont ce que l'on
appelle des pieds combles, et pour les- quels il faut prendre les plus grandes pré- cautions pour attacher le fer sans que la sole soit comprimée. C'est au maréchal à juger s'il n'y a pas de danger à mettre des |
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DES H A II A S. l83
clous trop près du talon qui, dans ce cas ,
est spongieux et gras. On met quelquefois des crampons à ces
chevaux, afin de leur soulager les taionSj mais M. Lafosse ne les aime point, il pré- tend que cette ferrure est viciorse, en ce qu'on ne peut pas élever les talons sans que les tendons s'en trouvent fatigués. Ce qui est juste dans certaines circonstances peut ne pas l'être dans d'autres ; car dans un pays de montagnes et glissant, les crampons dans les descentes soulageront le cheval en proportion de ce qu'il sera chargé. Le tout est d'avoir l'attention qu'ils ne soient pas fort élevés. Pour terminer cet article, on conseillera
à ceux qui élèvent des chevaux, de prendre grand soin de leurs pieds quands ils sont jeunes , afin d'empêcher qu'ils ne prennent une conformation vicieuse qui est le résultat du défaut de connaissance, ou O'ibq manque d'attention de la part de |
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184 *' a a b ë 1.
celui qui le soigne. C'est une forme à leur
dernier , en parant proportionnellement l'intérieur, vous accourcissez le plus que vous pouvez la pince , sans toutefois la rendre carrée : vous donnez au tout un en- semble circulaire avec la râpe , ce qui vous donnera un sabot qui dans sa confîguratiou ne vous laissera rien à désirer. S'il ne faut pas que les chevaux soient
ferrés trop souvent, ce qui tendrait à affai- blir le pied, il ne faut pas non plus les laisser trop long-temps sur une vieille fer- rure , qui cause le dépérissement des quar- tiers comme de la sole , rend le cheval maladroit, lui fait perdre ses aplombs , fatigue las nerfs et les ligamens, et enfin occasionne une multitude d'accidens qu'il est facile de prévenir en examinant sim- plement le pied du cheval. On sait généralement qu'un cheval bien
ferré peut aller cinq ou six semaines, et |
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DES HARAS. l85
qu'après ce temps, quand même ses fers
ne seraient pas usés, il faut les relever, pour lemicttre à son aise , en abattant au- tant de pied qu'il lui en est poussé depuis sa ferrure. Pour ce qui est des pieds mal conformés
et qui ont éprouvé des accidens, on aura recours aux ouvrages de nos bons vétéri- naires français, qui ont traité cette matière d'une façon aussi étendue que satisfai- sante. On verra à l'article de la nomenclature
de toutes les parties du corps du cbeval, quels sont la plupart des accidens auxquels ses pieds sont exposés, et qu'une bonne ferrure pourrait prévenir ou au moins soulager. Wons parlerons maintenant des sétons, et
des effets qu'ils produisent assez généra- lement ; car il est bon qu'on sache à quoi s'en tenir sur l'usage d'un cautère dégout- 8*
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tant qui peut très-rarement soulager le*
cheval qu'il déflgure, en laissant des traces qui ne s'effacent jamais. Nous dirons en- suite un mot de la section de la queue à l'anglaise -, et sur les inconvéniens qui peuvent résulter de cette opération». |
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DES HAEA5. I fty
■ CHAPITRE XIII.
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Des Sëtons et de leur abus,
Ija fureur des sétons , comme cel]<> f7u
magnétisme , a eu son temps sans qu'on ait pu nous démontrer la preuve de leur utilité» Ils paraissent avoir pris naissance en An- gleterre, d'où ils sont passés en France; et nous, trop souvent portés à singer les An- glais, plutôt dans leurs ridicules ope dans ce qu'ils ont de bon , nous les avons adoptés et rendus applicables même à l'espèce bu— maine. Au reste , le sétou a été long-temps l'arcanum des maréchaux Anglais, qui s'en sont servis comme d'une gouttière par la- quelle ils croyent pouvoir faire passée; toutes les humeurs du corps du cheval. Ce cautère a pour apologiste M>-Brakeny,
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188 M A NU Et
qui dit d'abord que le séton convient dans
une infinité de maladies ; puis à la même page, qu'il faudrait autant que le cheval perdit chaque jour le même volume de sang qu'il coule cle pus , puisque ce pus n'est autre chose que du sang gâté par le séton qui coule après avoir perdu sa cou- leur naturelle. Dans un autre endroit, il le conseille encore pour plusieurs maladies ; mais il veut qu'on en établisse sur diffé- rentes parties du corps , que ce soit der- rière les oreilles , à l'avant-cœur, ou sous le ventre, il pense que cela revient au même, comme s'il les regardait comme autant d'anus dont la nature peut se servir à vo- lonté, pour lui éviter la peine de faire par- courir aux humeurs la route trop commune de la circulation ordinaire. Comme tout le monde s'accorde à con-
venir que l'humeur qui coule du séton n'est autre chose que du sang décomposé , c'est précisément comme si le cheval avait une veine ouverte par où s'écoulerait, dans les |
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D F S HARAS. l8çj
vingt-quatre heures, plus de sang que sa
nourriture habituelle ne peut lui en four- nir , et que, sous ce point de vue, le séton serait loin d'être aussi utile qu'on l'a cru jusqu'à ce jour, où tout ce qu'on peut dire de plus en sa faveur, c'est que s'il ne fait pas de bien, il ne fait pas non plus de mal. Si cependant la saignée qui est connue
pour remplir le même but, pouvait dérober le cheval à une opération aussi douloureuse qu'elle est dégoûtante et préjudiciable , en ce qu'elle laisse des marques qui ne s'effa- cent point , pourquoi ne la préférerait-on pas, surtout lorsqu'on peut à son aide faire intervenir les diurétiques, les évacuans, en conservant l'apposition du séton comme une dernière ressource sur laquelle cependant on ne doit guère compter. Quand dans les engorgemens considéra-
bles . le vertige-j l'apoplexie, la saignée , les adoucissans , les évacuans n'ont pas eu d'effet, que pouvez-vous attendre des sétons |
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Ta9 Bï A N 0 E î,
qui n'ont pas encore commencé à opérer,
que votre cheval est mort ? A la bonne heure dit M. Taplin, s'il voulait vous pro- mettre de vivre quatre ou cinq jours de plus, peut-être se trouverait-il soulagé? mais comme cela est impossible , il faut donc renoncer aux sélons qui ne doivent profiter qu'au maréchal qui 1rs a posés. Il en est de même des claudications pour
lesquelles on passe des sétons, quand le repos seul aurait suffi pour redresser votre cheval. Si pour les jambes engorgées, le pus dans les talons , les altératifs aidés de la saignée et des diurétiques ont été sans effet , croyez bien fermement que le séton n'en fera pas davantage. J'avais, il y a quelques années à Paris,
une belle jument normande qui tomba boi- teuse tout bas ; elle marchait comme si elle eût pris un faux écart, et n'appuyait pres- qtre point sur sa jambe. Le maréchal expert, que je consultai, me proposa d'y mettre uu |
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dis sabas.' rgr
8eton qui aurait inarqué ma bête ; m'étant
aperçu qu'elle avait le poil mauvais , et attribuant sa claudication à l'épaississement des liLimeurs, je lui fis tirer du sang et la purgeai deux fois avec des bols que je composai à la manière anglaise. Huit jours après nia bête était parfaitement droite, et je la vendis à une dame anglaise. La même épreuve faite depms, au Haras impérial du Pin, sur une jument qui avait les jambes engorgées, et pour laquelle on me conseil- lait des sétons , me réussit également, et. ma bête ne fut point marquée. ~Ne peut-on pas raisonnablement conjec-
turer que les chevaux comme les hommes sont sujets à des douleurs rhumatismales, contre lesquelles les sétons opèrent moins sûrement qu'un traitement méthodique, àbnt l'effet est de diviser les humeurs et de les faire couler tant par les selles que par la transpiration. Il est cependant des cas où le séton est
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19 a M A NUEE
nécessaire; c'est lors qu'une chute violente
on un coup aurait occasionné une extrava- sation des fluides , ou une induration que l'application des topiques ou les fomenta- tions n'auraient pas pu résoudre. Le sétort alors , pourvu qu'on l'applique directement sur le mal, à sa partie inférieure, peut pro- duire un bon effet, sans pour cela qu'il puisse être considéré comme étant d'une utilité générale. Dans l'enfance de la médecine liyppia-
trique , lorsqu'on était pas dans l'habitude de purger les chevaux comme on le fait de nos jours, on a dû essayer de diverses mé- thodes qu'on regardait alors comme cura- tives , et qui ont pu faire la fortune des sétous. On peut maintenant les renvoyer à l'obscurité d'où les Braken, les Clarck , les Bartlet et les Osmer, qni passaient poul- ies lumières du siècle , les ont tirés. Nous particulariserons cependant, pour
finir cet article , les cas où l'on peut les |
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iS HARAS. 19,j
employer avec succès, après avoir éprouvé
l'inefficacité des remèdes généraux auxquels on aura dû préalablement avoir recours. C'est comme nous l'avons dit dans les tu- meurs sqnirreuses formées originairement parl'cxuavasation des fluides devenus, par la stagnation, trop visqueux pour être re- pompés dans la circulation : dans les clau- dications invétérées dans les épaules , ou les ligamens, où la matière inflammatoire se serait fixée par l'effet des toniques ou des spiritueux employés mal à propos ; dans l'asthme qui aurait résisté aux saignées, au sel de nitre et autres remèdes pectoraux qui auraient été sans effet. Ces cas sont les seuls où l'on doive raisonnablement s'en servir. Parlons maintenant de la section àa
la queue à l'anglaise, qui,•même Lieu faite, n'embellit pas plus les chevaux que les sétons qu'on leur met à propos de rien ne les soulagent. |
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*94 MANUEL
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CHAPITRE XIV.
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De la section de la Queue du Cheval à
l'anglaise. JL/A section de la queue du cheval à l'an-
glaise est maintenant une opération si sim- ple , qu'il n'est aucun garçon marchand de chevaux de Paris qui ne la fasse avec autant de dextérité que la plupart de nos bons vétérinaires. S'il en est quelquefois résulté des accidens assez graves, tels que la paralysie de la queue , la cliuw des nœuds jusqu'au fondement; c'est que les opérateurs à qui cela est arrivé , dédaignant de suivre la marche ordinaire, ont voulu tenter des expériences qui ne leur ont pas réussi. Mais sans nous livrer à l'examen des précautions qu'il esta propos de prendre |
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D ^ S SAS A S. io5
pour le succès d'une opération qui , bien
faite , n'a d'autre inconvénient que de faire souffrir au cheval de s douleurs très-aiguës, qui heureusement ne sont pas de longue durée ; voyons jusqu'à quel point l'ampu- tation d'une partie de la queue est néces- saire , et dans quel cas il est convenable de la faire. i Les Anglais , qui les premiers l'ont pra-
tiquée , ont dû. commencer à l'époque de l'établissement des courses , où même l'on prend en considération jusqu'au poids d'une once , ces insulaires ont dû penser que la section d'une partie qui, dans quel- ques chevaux , ne laisse pas que d'avoir du poids , pouvait favoriser le cheval de course ; ce bel animal y fut donc assujéli, mais pour l'amputation d'une portion du couarre seulement. Cette opération faite d'abord aux ohe«
vaux de première race, qui ont la queue mieux attachée que les autres, il en est |
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ig6 M A H 0 E t
résulté pour l'œil une soi te. d'agrément
qu'on a cherché à imiter dans des races plus communes ; mais l'attache de la queue s'é- tant opposée à ce que ces dernières races , qu'on pourrait appeler bâtardes , la por- tassent comme les chevaux de sang , on a essayé d'y suppléer en faisant depuis trois jusqu'à cinq et six incisions transversales à chacun des muscles ahaisseursde la queue: les cicatrices tenues ouvertes par la sus- pension de la queue, la solution de conti- nuité ne peut plus reprendre , et les mus- cles releveurs n'étant plus maîtrisés par leurs antagonistes , la queue du cheval de- meure dans cet état occasionnel d'érection auquel les amateurs trouvent des charmes infinis. Cette méthode, bonne pour un cheval qui
chasse au bois, où une queue trop longue et trop volumineuse peut s'embarrasser , pour celui qui voyage les trois quarts de l'année dans des chemins boueux , pour un cheval de cabriolet, qui peut quelque- |
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. D E S UAE A S. tqy
fois avec" sa queue prendre une des guides
dont celui qui le conduit ne peut plus se servir, pour les chevaux de carrosse enfin, avec lesquels il peur, y avoir le même in- convénient , Test-elle également pour le 'de. de guerre , et pour l'a- nimal jugé plus parfait qu'on consacre à ■ !! espèce avec <lc& jumenspou- lihières, qui I égalé■■;;;. en bonté comme è» perfection. En commençani par'celles-ci, nous di-
rons qu'elle est souverainement fâcheuse pour des bêees qui, ne pouvant avoir de couverture tant qu'elles sont à la prairie avec leur poulain, ont besoin de leurqueue pour se débarrasser des mouches qui, en été , les tourmentent jusqu'à leur faire perdre leur lait. Quant à l'étalon . qui a pareillement'ces
■ sectes à combattre, pourquoi le priverai t- CT1 d'u..... aie qui fait encore : - plus bel
ornement ? car qu'on voye en liberté deux.
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If)S MANUEL
clievaux entiers à-peu-prés pareils, dont
l'un serait anglaisé et l'autre ayec tous ses crins , vous ne seriez pas embarrassé au- quel des deux donner la préférence , puis- que plus un cheval aura de vraies beautés , plus cette opération le défigurera. Cela est si vrai, qu'un bel arabe écourté vous paraî- trait hideux ; et le cheval d'Espagne, qu'on peut ranger dans la catégorie des beaux chevaux , serait-il aussi séduisant avec sa queue coupée et l'anglaise, que lorsqu'il est à tous crins ? Qu'on voye dans les haras beaucoup de chevaux à courte queue; ceux qui auront des étalons à vendre les feront anglaiser pour vous tenter, et vous ne trou- verez plus en France que des chevaux •'courtes. Qu'une mode reconnue utile soit adop-
tée , rien n'est plus simple ; mais faut-il généraliser ce qui n'est applicable qu'à certains objets comme on l'a vu faire en Angleterre, et comme nous l'avons imité depujs à l'égard de la section d'une partie |
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DE S 11 A B A S. 199
des oreilles qu'on a ensuite abandonné
comme une conception bizarre , plus propre à défigurer le cheval qu'à l'embellir. Cette puérilité date d'une trentaine d'an-
nées, que le prince de Galles, héritier pré- somptif de la couronne d'Angleterre , eut la fantaisie de faire faire celte opération à presque tous ses chevaux. Les marchands d'alors , dans, l'espoir de lui vendre les leurs , suivirent son exemple , et presque tous les beaux chevaux de ce temps ( ex- cepté ceux de pur sang qu'on n'a jamais mutilé dans cette partie) pour se conformer au goût du moment, subirent cette opé- ration qu'on ne fait plus aujourd'hui que pour masquer le défaut des chevaux oreil- lards. Concluons donc que ce qui est bon dans
un cas peut être mauvais dans un autre , et que l'amputation de la queue, de quelque manière qu'on la fasse, ne contribue en rien à la beauté de nos étalons ; qu'au con-
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200 M A H.U, E L
en u donnant un air mesquin,
elle met à découvert des tares que nous voudrions nous caeher à nous-mêmes , et que par politique enfin nous devons les
.-er tels que la nature les a faits. . |
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CES BAR A S. 2CI
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CHAPITRE XV.
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De l'Ecurie et du Pansement journalier.
J.L serait difficile de préciser une position
particulière pour une écurie , car la com- position de ces sortes dcbâtimens est plutôt relative au plan de l'ensemble qu'à l'en- droit où l'on doit mettre les chevaux de préférence. Les écuries ordinairement fraî- ches en été , sont froides en hiver ; ce sont celles dont les portes et les croisées qu'on devrait éviter de placer à la tétc des che- vaux, à cause de leurs yeux, sont au nord. Mais comme ces positions sont à-peu-près indifférentes, et qu'on n'y doit faire atten- tion que par rapport au climat, les Russes feront bien d'avoir l'ouverture de leurs écu- ries au midi, taudis que les peuples des contrées méridionales chercheront à les |
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202 MANUEL
avoir au nord. Pour nous qui sommes dans
une température qui nous rend indifférens sur le choix de l'une ou l'autre de ces posi- tions , nous devons seulement chercher à les placer de préférence sur un terrain un peu élevé. La hauteur qu'on donne à l'écurie suit or-
dinairement l'ordre d'architecture du corps de logis dont elle fait partie. Nos écuries en général sont grandes , presque toutes celles de l'Angleterre sont petites et ont des stalles ou séparait©»s dont nous faisons usage. Ces distributions Bout plus sûres , et les chevaux y sont plus tranquilles que dans les écuries où il n'y a que des barres pour les séparer. Il ne faut pas qu'il y ait trop d'air dans
une écurie, maisilfaut cependant qu'il puisse y circuler lorsqu'on en a besoin; comme il faut aussi que l'écurie puisse être fermée lorsque le cheval rentre en écume , afin de parer à une transpiration supprimée , qui |
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"9 E S HARAS. 20,3
peut occasionner des rhumes , des pluré-
sies, ou fluxions de poitrine , des catar- rhes , etc., auxquels les chevaux sont aussi sujets que les hommes. L'écurie doit toujours être tenue très-
propre : la négligence dans cette partie , comme dans le pansement , la privation d'un air pur , le défaut d'exercice, sont pour les chevaux autant de causes de ma- ladies. Les écuries anglaises toutes bien te- nues qu'elles soient, sont néanmoins trop chaud es ; les chevaux, en tout temps , y sont dans une transpiration habituelle qui, si elle contribue à ce qu'ils aient toujours le poil Gn, les expose en même temps à des rhumes et autres accidens qu'on évi- terait si les écuries étaient plus fraîches. Nous avons en France les grandes et
petites écuries de l'Empereur à Versailles , celles du Haras du Pin dans le département de l'Orne , et beaucoup d'autres bàiics sur le même plan, qui sont aussi fraîches eu |
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204 "* * n tr e £
été qu'elles sont chaudes en hiver, ce qui
nous dispensera d'aller chez nos voisins, chercher d'autres modèles. ' Les Anglais à l'écurie, chargent leurs
chevaux de couvertures, pour enâùite les laisser mis avec une simj !e selle, ; «poses à l'air, quelquefois excessivement rigou- reux. Il est vrai qu'ils ne les laissent jamais en place, ni entre deux vents; mais il est impossible qu'en ne ios promenant qu'au pas ils paissent conserver la chaleur qu'ils avaient en sortant de l'écurie. Nous avons la mauvaise habitude
en France de tenu- tout le long du jour les chevaux sur le pavé : comme nous avons beaucoup de mouches en été , crue les chevaux frappent et piétinent sans cesse pour s'en débarrasser, il faudrait qu'il y eût constamment six pouces de litière sous leurs pieds , afin, que les jambes se conservassent ; car les efforts qu'ils font pour se dérober aux piqûres |
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I E 5, H À R A S. 20o
Je ces cruels insectes, les fatiguent, quel-
quefois davantage qu'un exercice mo- déré. Si au lieu de pavé on se servait, pour les stales seulement, de briques sur champ , comme on fait en Angleterre , en Hollande et ailleurs, pour les chevaux qu'on veut ménager, ce serait un faible surcroît de dépense dont on se rembîmr- serait au centuple, dans la conservation de ces animaux. Une écurie, pour être bien tenue, de-
vrait tous les cinq ou six jours être sablée légèrement, à l'effet de remplir les iniers^ tices des pavés et les rendre plus doux aux pieds des chevaux ; les palfreniers auraient l'attention d'y entretenu' une sorte d'humi- dité pour empêcher la poussière , et l'urine ne pouvant plus alors séjourner entre les pierres , l'écurie serait plus fraîche en été , et plus saine en hiver. Il faut aussi qu'une écurie, sans être
construite comme celles des marchands, |
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20o" MAlsVEL
qui mettent le devant des chevaux sur un
lan trop élevé, ait assez de pente pour que l'urine n'y séjourne pas ; on aura soin en même temps de la débarrasser du fu- mier dont les exhalaisons sont très-pré- judiciables à la vue des chevaux : il con- vient d'enlever le crottin à mesure que le cheval fiente, par la raison que le fumier attendrit les pieds, les pourrit, cause des engorgemens aux jambes et occasionne d'autres maladies. Les chevaux à l'écurie sont étrillés,
bouchonnés, brossés et peignés matin et soir S le pansement consiste en outre, à laver avec de l'eau point trop crue, les yeux, la bouche , les nazeaux, les parties de la génération dans les deux sexes et le fondement : on passera l'éponge humide , sur le toupet et la crinière, la queue, les ars, les pâturons elles sabots qu'on visitera tous les malins, tant pour s'assurer si les fers sont bien attachés, s'il n'y manque point de clous, que pour voir s'il ne se serait |
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B E S HARAS. 2CJ
pas introduit de malpropreté ou du gra-
vier autour de la sole et de la fourchette, qu'on examinera en même temps , pour s'assurer s'il n'y aurait point d'odeur qui est assez ordinairement la conséquence de la malpropreté. Le cheval, après qu'on lui a huilé les
sahots, ou qu'on les aura graissé avec de l'onguent de pied , sera essuyé partout avec l'époussette de laine qui termine le pansement. Onluimet sa couverture qui le garantit de l'air froid en hiver, des mouches en été, et de la poussière en tout temps. on le nourrit en raison de la force de sou âge , en observant que tant qu'il prendra de la croissance, on ne doit pas lui épar- gner la nourriture , si l'on veut qu'il tourne à Lien. Si on le fait beaucoup travailler, on augmentera la nourriture en grain. Comme il y a des chevaux qui, pour
manger trop goulûment, ne digèrent pas bien , vous vous en apercevrez à leur iiente, |
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208 lliïtl 8 L
et vous leur retrancherez une portion de
nourriture , jusqu'à ce qu'ils soient rétablis, ou vous les traiterez comme malades , sui- vant les indices qu'ils vous donneront d'ailleurs. Vous n'avez pas trop besoin de surveiller
vos palfreniers , pour vous assurer qu'en votre absence ils ne maltraitent pas les che- vaux , vous vous en apercevrez facilement en approchant du cheval à son inquiétude ou à sa docilité. Quelqu'assuré qu'on soit de la douceur
d'un cheval, il ne faut jamais entrer dans sa place ou en approcher qu'on ne l'ait averti de la voix, ou qu'on ne soit sûr qu'il vous ait aperçu, |
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I) E S II A R A S. 2C(J
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CHAPITRE XVI.
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De F Exercice proprement dit.
5. /exercice pour le cheval est un moyen
de santé aussi nécessaire que lui sont la bonne nourriture cl le pansement journa- lier; nous en vojons la preuve dans l'hi- larité qu'il'montre , soit à la promenade , Soit à la prairie ; en effet le propre de l'exercice est de provoquer Tes sécrétions et les évacuations. Il semblerait que la nature aurait Fait la
cheval pour le mouvement, puisqu inac- tion le rend triste et pesffl&t. Qu'on ; une avec tpieiqu'attention un cheval à' i-co , oequis'entendd'unehevaldistingtié, <* sa mangeoire .puis après en liberté; dans |
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2.10 MANUEL
le premier cas, vous le trouverez languissant,
abattu, presqu'inanimé ; il vous paraîtra dé- nué de vigueur et de courage , mais vous ne l'avez pas plutôt mis en mouvement, qu'il prend une apparence tout-à-fait différente, et il faut avoir bien peu d'habitude pour ne pas discerner aux bonds simultanés de ce bel animal , à son œil animé- , à sa conte- nance fière , à cette encolure qui se des- sine d'une manière si gracieuse, à l'érec- tion de sa-queue, au bruit qu'il fait avec ses nazeaux, enfin à le voir entamer le chemin pour marcher ou pour courir , que l'exercice lui est naturel quel que soit le service auquel on le destine. L'engorgement des extrémités, les eaux
aux jambes, le mal aux yeux si commun aux chevaux qu'on laisse constamment à l'écurie , nous en fourniraient d'autres preuves si nous en avions besoin. Les avantages d'un exercice journalier
ne peuvent guère s'apprécier que par ceux |
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I)*: S HARAS. 211
qui s'occupent des chevaux avec quelque
goût, et qui ont été à portée de se con- vaincre combien un exercice modéré con- tribuait à maintenir un cheval en santé et en bon état. Sans entrer dans le détail anatoiaiq.de du
mécanisme de la digestion , qui ne peut se terminer sans le mouvement péristaltique des intestins , concluons avec raison que l'exercice modéré du corps du cheval , ne peut que favoriser la séparation des parties qui passent dans le sang, d'avec celles dont la nature se débarrasse par les évacuations, et que quand un cheval à la promenade vous paraît pins triste que de coutume , vous pouvez en inférer qu'il a pris une portion d'alimens plus forte que celle qu'il pouvait digérer , et qu'alors vous devez considérer cet état comme l'avant coureur d'une maladie , soit aiguë , soit chronique, qu'il est de la plus haute importance pour vous de chercher à détourner. Il est surtout impossible de s'y tromper lorsque les |
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212 MANUEL
vaisseaux sanguins sont plus gonflés qu'à
l'ordinaire, et quand les intestins se chargent d'excrémcus qui, durcis, occasionnent des accidens plus ou moins graves. Il faut donc commencer par avoir recours à l'exercice, qui suffit quelquefois pour rétablir votre cheval. Le cheval en sortant de l'écurie semble
toujours avoir la respiration un peu gênée jusqu'à ce qu'il ait fiente, ce qu'il fait ordi- ■f 'jurement après avoir marché quelques : ;:. s'il est d'ailleurs en bonne santé. Il ne scia pas plutôt soulagé qu'il respirera avec pliïs de facilité et cheminera plas gaîment. Cette ; etaarcfHe, toute futilequ'elle paraisse, n'-eSï cependant pas indifférente pour la santé du cheval dont on a besoin de se servir.' La transpiration est au sans; ce eue les
n 'icuaiioEP sons aux intestins ; elles con—' g ui'rent ensemble à débarrasser le corps de toutes lés matières, dont le séjour pro- |
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BÏS HAÊA5. 2. I 3
longé engendre les maladies sans nombre
auxquelles le cheval est exposé ; comme les jambes engorgées , les eaux , la toux , catarrhes, rétentions d'urine, farcins, fiè- vres, pleurésies, convulsions, et beaucoup d'autres qu'il est inutile de nommer ici. Aussitôt que vous vous apercevez que
les humeurs de votre cheval commencent à s'épaissir , aux remarques que nous avons indiquées plus haut; il est à propos d'aug- menter l'exercice, sans qu'il soit pi us violent, jusqu'à ce que le corps sait revenu dans son état naturel. La saignée en proportion de la taille , de la force et de l'embonpoint du cheval , est quelquefois nécessaire pour rétablir la transpiration et favoriser les dé- jections. Les vétérinaires Anglais ne s'accordent
point sur les inductions qu'on peut tirer du sang , lorsqu'il est refroidi. M. Taplin af- firme cependant que c'est plutôt dans cet état qu'au sortir de la veine qu'on doit |
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214 M A NU Et
l'examiner pour former quelques conjec-
tures sur la santé du cheval. Il établit ses remarques sur les proportions qu'il trouve entre le sang coagulé et sa partie aqueuse, eu égard à sa consistance ou à sa viscosité , pour juger si l'on doit réitérer la saignée, et jusqu'à quel point elle est nécessaire. 11 pense de là que le sang glua.it et épais décèle la plénitude , l'épaississement des humeurs et le défaut d'exercice ; comme le volume trop considérable de la partie aqueuse indique que le sang est appauvri , et qu'il a besoin de reprendre sa consis- tance pour que le cheval se porte bien. Lors donc que bipartie aqueuse du sang
est moins considérable que la partie coa- gulée , et que la surface présente une sorte de ténacité visqueuse , il n'y a point de mal de réitérer la saignée, et continuer l'exercice au cheval jusqu'à ce que les humeurs plus divisées ayent repris leur cours naturel. Le régime concomittant sera une masche tous les jours à souper ; on y ajoutera six déca- |
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TES HARAS. 215
grammes de sel de ni ire , qu'on fera pren-
dre au cheval dans sa boisson du matin. Ce traitement suivi pendant sept ou huit jours , avec un exercice qu'on augmentera gra- duellement , un bon pansement d'écurie , en ayant l'attention de frotter beaucoup les jambes du haut en bas , feront disparaître tous les symptômes de maladie , et votre cheval sera rétabli. Si au contraire le sang, après cinq ou
six jours , se trouvait contenir plus d'eau que de sang, vous conclurez que c'est une cause morbifîque qui exige que vous ayez recours au vétérinaire , pour (pie voU'e cheval soit traité méthodiquement. Pour la maladie des yeux , quelle qu'en
soit la cause , ne commencez jamais aucun traitement que vous n'aye», examiné l'état du sang ; car ce que vous pourriez prendre quelquefois pour les symptômes de la fluxion , n'est souvent que l'effet de la surabondance du sang qui s'est trop épaissi |
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216 m a n fa e r,
et auquel là saignée peut rendre sa fluidké;
mais lorsque le mal aux jeux provient d'un sang appauvri , il faut alors y remédier par un traitement méthodique. Les jockeis ou palfreuiers Anglais font
du sel de nitre un usage immodéré, en l'employant dans toutes les maladies ; en un mot ils en font une selle à tous chevaux. Si son usage esi nécessaire , et même re- commandé dans plusieurs circonstances , il n'en est pas moins dangereux dur; d'au- tres, surtout lorsque le sang est dans un état de décomposition que le sel ne fait qu'accroître. On ne saurait donc être,trop circonspect sur son usage, qui estepn fois d'un très-grand secours, surtout pour ceux qui voyagent avec de jeunes chevaux qui éprouvent souvent des rétentions d'u- rine que le sel de nitre soulage. Pour en revenir à l'exercice qui s'entend
de là promenade, les Anglais ont coutume, lorsque les chevaux ont marché un peu ,
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DE S fl ARAS. 217
de les mener boire à-peu-près vers le mi-
lieu de la promenade , puis de la continuer jusqu'à l'écurie. Il est des précautions à prendre, c'est, que l'eau ne soit pas trop froide , et que le cheval n'en prenne pas une trop grande quantité. Si l'on s'aperçoit que le cheval ait le poil hérissé , qu'il fris- sonne et serre la queue , il aura pris trop d'eau ; on doit alors lui faire faire un petit temps de galop et continuer la promenade jusqu'à ce qu'il soit revenu dans son état naturel. Rentré à l'écurie , on le bouchonne plus fort que de coutume , on le panse et il n'y paraît plus. En général un cheval, en sortant de
l'écurie , doit toujours être conduit au pas jusqu'à ce qu'il ait fiente une ou deux fois, après quoi on peut le trotter et même le galopper, mais en commençant ton joins doucement et en augmentant son train par degrés. Un cheval, soit en promenade, soit au
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318 M h S U E L
travail, peut sans inconvénient faire tous
les jours de l'année cinq à six lieues. On ne doit point regarder cela comme une rè- gle sans exception ; il en est qui peuvent faire plus, d'autres moins, cela dépend de la force , du courage , de la nourriture et cnine multitude de choses dont le détail est ici parfaitement inutile. En recommandant l'exercice pour les
chevaux comme un moyen de santé , et en demandant qu'il soit toujours propor- tionné a l'état dif cheval, à la nourriture qu'il prend, à. sa force, il est d'autres rè- gles à suivre pour les huniers ou chevaux de chasse, aussi bien que pour ceux dont on se sert pour royager ; mais avant que d'en venir là , il est à propos que nous di- sions un mot sur l'exercice qu'il convient de faire faire aux étalons , afin d'entretenir la vigueur et la santé dont ils ont si émi- nemment besoin pour l'usage auquel ils sont destines dans les haras. |
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D g S HARAS. 2IO,
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CHAPITRE XVII.
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De VExercice des Etalons,
JLi'exercice propre aux chevaux que
vous entretenez dans vos haras, pour pro- > pager leurs différentes races, consistera , si vous voulez , pour tous les chevaux en général, à les faire sortir régulièrement tous les deux jours : les étalons de selle, garnis d'une couverte à la marchande, et d'une paire de bridons avec ou sans mar- tingale, seront montés par les palfreniers et exercés pendant l'espace d'une bonne demi- heure , au pas et à un trot soutenu, en commençant par le pas et eu finissant de môme. Pour ces animaux, qu'on a tant d'intérêt
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2,20 MANUEL
de conserver et d'entretenir en force et en
santé , il suffira de les mener franchement, sans chercher à les assujétir, ce qui ne pourrait se faire qu'aux dépens de leurs jarrets qu'il faut surtout ménager, lors- qu'ils auront résisté aux épreuves aux- quelles il est à propos de les soumettre pour s'assurer de leur bonté. Quelques personnes ont prétendu qu'il
fallait dresser les étalons qui, par cette es- pèce de civilisation, communiquaient à leur progéniture les perfections 'imagi- naires que celui chargé de les monter au- rait pu leur faire acquérir. Un bon écuyer, dans ce cas, deviendrait pour les haras un être prodigieusement essentiel : mais en supposant qu'il put s'en trouver assez de bons pour dresser vos étalons , quel serait pour un beau cheval le résultat d'une édu- cation qui , en restreignant ou au moins en modifiant toutes ses facultés naturelles , ne peut que l'abâtardir au moral, en lui don- nant un caractère de servilité »i contraire à |
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juEE HARAS. 221
lu fierté qu'il faut qu'il conserve comme
étalon ? Si , comme il est juste de le présumer ,
celui que vous aurez chargé de dresser vos étalons ne sait pas son métier, ces pauvres chevaux , ne pouvant pas deviner ce qu'on leur demandera maladroitement, prendront de l'humeur, chercheront à se débarrasser du cavalier , et cette prétendue belle édu- cation, qui devait faire éelore tant de bonnes qualités, sera au contraire la source d'une multitude de vices qui dans ce cas peuvent être considérés comme héréditaires. La prospérité des haras repose plutôt
sur la capacité de ceux que vous chargerez de vos acquisitions , et l'intelligence des directeurs ou chefs de dépôts, qui doivent faire les appareillemeus, que sur le mérite de celui qui entreprendrait de dresser vos étalons , puisqu'il lui serait impossible , quelque hop. écuyer qu'il soit, de donner au cheval des qualités dont il n'aurait pas |
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222 M AND EL
le principe. Les hommes de mille ma-
nières peuvent bien défigurer et gâter la nature, mais il n'y en a pas un seul qui soit en état de la perfectionner. Le plus habile est celui qui l'assiste dans ses développe- mens, la conserve et empêche qu'elle ne se détériore trop vite. , En anglais , dresser un cbeval se dit
break a horse, cela veut dire rompre , briser, et c'est bien véritablement le-mot propre, pour celui qui sait ce qu'il en coûte à un cheval qu'on veut assujétir à une position, et des allures pour lesquelles la nature ne l'avait pas fait. Remarquez dans nos écoles d'équitation
ces chevaux si bien dressés, dont les neuf dixièmes sont perdus dans leurs jarrets qu'ils ont eu sains ! quelle contrainte dans îa position ! Si la nature avait voulu que les chevaux galopassent sur les voiles , si elle eût inventé les terre à terre, elle eât doublé ta forcé de leurs hanches et de leurs jarrets, |
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D E S II Ail A S. 22,3
qui dans ce cas ont à porter , non-seule-
ment tout le poids de l'animal, mais encore celui du cavalier qui est déjà quelquefois trop pesant pour le cheval dans sa position naturelle. Renvoyons donc aux Asiley , aux Ikpt,
aux ïranconi ces lours de force , qui en énervant le cheval ne contribuent en rien à sa sûreté de jambes , et à l'agrément de celui qui le monte. Croyons que l'imitation de toutes ces facéties ue convient point à nos chevaux de monture , encore moins à nos étalons. Attachons -nous tout boruie- : l à conserver à cette utile créature ses
jarrets (pi sont la base de sa solidité et les garants de sa durée au service ; et persua- dons-nous enfin qu'un cheval qui va droit devant lui , s'il est franc dans toutes ses allures , docile et obéissant à la main qui le dirige, eu sait assez pour notre agrément et nos besoins. ïSous sommes bien éloigné de chercher
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.224 MARDIS I,
à ravaler le mérite de ces écuyers fameux,
qui possèdent encore l'art de faire faire aux chevaux des choses vraiment surpre- nantes; mais il convient de dire qu'il est ait moins inutile , pour ne pas dire dange- reux, de suivre leur exemple pour les che- v . ix entiers renfermés dans nos haras. L'exercice proprement dit ne devrait
commencer qu'à quatre ans révolus , âge où le cheval a acquis presque toute sa force, mais on ne fera cependant pas mal d'essayer à le monter , lorsqu'il aura trois ans faits , pour voir s'il souffre l'homme et s'il aura de la docilité. Assez communément à cet âge les chevaux qui ont ce que l'on appelle à refaire, montrent des dispositions à se dé- fendre : si vous remarquez qu'ils pèchent dans leur conformation, ou qu'ils ne soient pas encore assez formés, mettez cette mau- vaise volonté sur le compte de la faiblesse, et attendez que votre cheval ait atteint sa quatrième année , quelquefois môme plus tard; car si vous vouliez le corriger de ce |
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DES HARAS. Zl5
prétendu défaut, vous lui briseriez les
jarrets et il serait perdu pour toujours. Il suffira jusqu'à ce temps de le promener à la main tous les deux jours pendant une heure environ, en le menant droit devant lui autant qu'il vous sera possible. On était dans l'usage autrefois d'exercer
les étalons à la longe ; mais comme il est démontré physiquement que celte mé- thode, même dans les mains las 'p! us ha- biles, affaiblit les jarrets des chevaux, fait éclore des tares qui n'auraient peut être jamais paru, et qui, quoique accidentelles, se communiquent aux poulains, comme nous en avons la funeste expérience , on fera mieux de s'en tenir à la promenade que nous indiquons, en ne se servant de la longe qu'avec une sobriété extrême et les plus grandes précautions, lorsqu'il s'a- gira de commencer à monter le cheval. Comme ce n'est qu'avec la plus grande
douceur qu'on vient à bout de ces animaux, |
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22Ô MANUEL
point d'appareil effrayant, rien qui gêne
ou embarrasse le cheval qu'on montera pour la première fois. La double longe au caveçon est même inutile, à moins que le cheval n'annonce une méchanceté décidée, encore faudrait-il faire semblant de ne pas s'en apercevoir , et le traiter avec douceur jusqu'à ce que ce moyen qui ne manque jamais de réussir, ait été épuisé. Lorsque le cheval a été garni d'une cou-
verte à la marchandé, car il ne faut jamais le commencer avec la selle, on le sangle sans trop le serrer, avec une sangle ou un surfaix large et d'un tissu élastique ; on lui met la longe à trotter, en faisant attention que les niontans de la têtière du bridon ne soient point engagés. On lui fera faire au trot, en grand cercle, une demie douzaine de tours à droite, puis en Reeourcissant la longe, on le fait revenir à celui qui la tient; on le caresse, on lui en fait faire amant à la main gauebe , en le caressant de même, lorsqu'il est revenu à l'homme. |
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DES HARAS. 227
Pour un cheval fort et vigoureux, on lui
fait faire quelques tours de longe de plus suivant son âge. Celui qui doit monter le cheval, s'ap-
proche alors de son épaule, en y arrivant par la tête , et après l'avoir flatté de la main, en lui parlant avec douceur, il prend de la main gauche les deux, rênes du grand hridon . avec une poignée de crins , puis se fait donner le pied, en ohscrvant bien l'attitude et l'œil du cheval. Si, par- venu l'estomac à la hauteur du garot, l'a- nimal recule avec épouvante, l'homme se laissera glisser le long de l'épaule et sans s'en écarter, il tâchera de le cajmcr eu le caressant. Lorsqu'il sera rassuré, il es- sayera de nouveau la même manœuyre : si le cheval le souffre sans effroi, il ne faut pas encore qu'il l'en fourche 3 il doit au contraire descendre, le caresser cl recom- mencer jusqu'à ce qu'il soit en confiance. Pouf un cheval timoré et lin, on en
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22.8 MA NU Et
reste là pour la première fois; mais s'il est
de bonne nature, quoiqu'on ne doive pas 1 enfourcher, l'homme sans quitter la poi- gnée de crins, ni les rênes du bridon , se met à pl{U ventre sur son dos, pendant'que ceux qui tiennent la longe et la rêne gauche du. bridon près de la bouche du cheval, lui parlent avec douceur. Si le cheval n'est point trop effarouché
de cette première pression, celui qui tient la longe essaye à le foire marcher, non pas droit, mais en lui amenant l'épaule du côté de celui qui le monte. Si le cheval tend le cou, écarte les jambes de devant, serre la queue, sans vouloir bouger, celui qui tient la longe essaye à lui faire faire seu- lement un pas à droite, pour qu'il s'é- branle, puis il le ramène à gauche. Du moment que le cheval a porté une Jambe en avant, on l'arrête pour le caresser ; on recommence de la même manière , s'il obéit, on tâche de lui faire faire cinq ou |
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».ES H A-RAS. 320,
six pas droits et l'on en reste la pour la pre-
mière fois. La même leçon se répète le second jour,
avec la différence qu'au lieu de cinq ou six tours de longe à chaque main, deux ou trois suffisent. Les précautions pour mon- ter sontles mêmes que la veille, et si le cheval se met en confiance , on l'enfour- chera avec douceur et sans grands mouve- mens de la part de celui qui le monte. Comme c'est le premier pas que fait le cheval, qui décide de tout, il faut que celui qui tient la longe recommence ce qu'il a fait le jour précédent. Le cheval obéissant avec docilité , on le conduit quel- ques tours à la longe , sans s'écarter de la tête , pendant qu'un autre homme le suit à peu de distance avec le fouet ou la cham- brière , sans cependant le frapper ; aussitôt qu'il a fait quelques pas franchement on l'arrête pour le caresser. Pour accélérer sa marphe, celui qui tient la chambrière la lève chaque fois que celui qui le monte |
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2.3o M A 5 C E t
ferme les jambes pour apprendre au cheval
que ce mouvement est pour qu'il se porte en avant; si l'animal obéit, il baisse la chambrière, en môme temps que l'autre laisse retomber ses jambes dans leur posi- tion naturelle. Pour le faire aller plus vite encore, le cavalier ferme ses jambes de nouveau : celui qui tient la chambrière et qui guette le mouvement du cavalier, la lève en même temps, en appelant de la langue, pour apprendre au cheval que cette aide est pour qu'il se porte en avant : si le cheval ne comprend pas bien ou qu'il hésite, celui qui le monte appelle aussi de la langue en augmentant la pression des jambes ; si le cheval semble douter que tous ces mouvemens soient des châtimens , le cavalier en appuyant les jambes encore davantage , lui donne un petit coup de gaule derrière la botte, en appelant plus fort de la langue, en même temps que celui qui lient la chambrière fait un mou- vement comme pour le frapper, eu appe- lant aussi de la langue, et le cheval obéit |
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»KS HARAS. 231
ordinairement. Aussitôt qu'il a compris
cette leçon, on l'arrête pour le caresser, et l'on recommence jusqu'à ce qu'il montre de l'obéissance. Lorsque votre cheval aura bien pris
cette seconde leçon, vous la répétez une troisième fois, en exigeant un peu davan- tage, sans toutefois lâcher la longe ', mais vous pouvez la quatrième laisser aller votre cheval sous un homme doux, en le mettant derrière un cheval déjà accoutumé qu'il suivra. Deux ou trois jours après il ira comme un vieux cheval. 11 y a cependant des chevaux qui sont
véritablement médians et extrêmement difficile^, mais cela est bien rare. Ceux qui ont ces fâcheuses dispositions, qu'ils tiennent assez ordinairement de In race dont ils sortent, ne devraient jamais entrer dans les haras, puisqu'il est reconnu que les vices de caractère se communiquent aussi généralement que les défauts physiques. |
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2,32 M A N U E T.
De tels animaux doivent être remis
entre des mains habiles pour les dompter. M. Levaillant de Saint- Denis qui jouissait de quelque réputation comme écuyer, recherchait ces sortes de chevaux dont il a quelquefois tiré parti. Sa méthode, pour ceux qui ne voulaient pas souffrir la selle, était de les laisser sellés jour et nuit, jusqu'à ce qu'ils y fussent tout-à-fait accoutumés. Il corrigeait aussi les vices de caractère par des privations, soit en les empêchant de dormir ou de manger jusqu'à ce qu'ils eussent fait sa volonté. Rigaudi, fameux maquignon du limousin, se servait avant lui de ce moyen qui lui a toujours complè- tement réussi. Lorsqu'un cheval , pat- exemple , refusait, obstinément de passer par un endroit, il j plantait un piquet, y attachait son cheval et le laissait là vingt- quatre heures sans boire ni manger : au bout de ce temps, il revenait avec une mesure d'avoine et de l'eau, si le cheval obéissait, il le faisait boire et manger, et pour l'ordinaire il était corrigé ; mais si au |
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DES HARAS. 2.33
contraire il montrait la même opiniâtreté,
il le laissait encore làdouze heures, quelque- fois davantage j et l'animal finissait par céder. Ce Rigaudi , devenu aveugle , avait le
tact si sûr et l'ouïe si fine, qu'il jugeait en- core les chevaux, sans pour ainsi dire se tromper, et sa réputation était si Lien éta- blie qu'on le consultait toujours dans les cas embarrassans. Il disait à ceux qui l'em- ployaient : « Tâchez seulement de savoir si x le cheval a de bons yeux , je nie charge « du reste ». Il faisait avec là main l'exa- men de toutes les parties du corps de rani- mai, et pour juger de la bonté dé ses al- lures, il l'écoutait marcher, trotter et ga- lopper, et lorsqu'il vous conseillait de le prendre , vous étiez assuré d'avoir un che- val i-peu-près sans défauts. Il faut con- venir que la plupart des connaisseurs du jour, avec leurs deux yeux, ne sont pas de cette force là. H est d'autres chevaux qui passent pour
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2'>4 MANDE!
être très-médians et <jni ne le sont point :
cela dépend souvent de la manière dont on
s'y est pris en les commençant. Matador, du Haras impérial du Pin , l'un des plus beaux chevaux que la Normandie ait ja- mais-produit, nous en fournit la preuve. M. Gaillet de Boisset qui l'avait élevé, voulait qu'il fût monté afin de le vendre plus avantageusement. On l'avait amené ;wec beaucoup de peine à souffrir l'homme, mais lorsqu'il fut question de le mettre en liberté, il faillit tuer tous ceux qui se ris- quèrent sur son clos, tellement qu'on fut obligé do l'abandonner comme un cheval trop dangereux. Il entra au Haras du Pin. avec cette réputation. La première fois, que je vis cette belle créature, je fus enchanté de la beauté de ses allures, et voulant savoir jusqu'à quel point elles approchaient de la perfection, ce qui ne pouvait se ju- ger qu'en le montant , j'entrepris de faire mettre un homme dessus; tout le monde crut (rue jallais risquer la vie de celui qui devait le monter, ou que le cheval se tue- |
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DES II A R A S. 235
rait lui-même : j'employai le procédé indi-
qué pour les chevaux supposés de bonne nature qu'on monte pour la première fois, et en moins de quinze jours le cheval était un des plus sages do Haras. Si ce moyen ne m'eût pas réussi, j'aurais employé la médiode de Rigaudi, et j'en serais sans doute venu à bout. Les étalons carrossiers seront exercés à
de légères voitures à quatre roues . par des bommes en état de les conduire, en met- tant toujours avec un cheval fait, le jeune cheval, jusqu'à ce qu'il soit accoutumé. Pour les uns et poux les autres , cm évitera autant que possible de les faire reculer, pour ne pas leur fatiguer les jarrets qui , dans ce cas, ont à supporter tout le poids du corps de l'animal. Ceux qu'on destine à propager la classe
des chevaux de charrette , pourront, en les nourrissant en conséquence, travailter ua peu plus fort au collier, mais toujours de manière à ne les pas fatiguer. |
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2-36 MA SOEI
Il est sur l'éducation des chevaux, une
multitude de nuances qui ne peuvent se saisir que par celui qui est véritablement praticien; mais comme cette science que la pratique ne donne pas en vingt années , s'apprend encore moins dans les livres , et que ce n'est pas un cours complet d'équi- tation que nous voulons proposer , nous avons cru devoir seulement indiquer ce qu'il y aurait à faire à l'égard des étalons qui n'ont jamais été montés, en pensant que l'éducation qu'on leur donne , est en- tièrement applicable aux jeunes animaux que nous aurons élevé dans les haras, lors- qu'il sera question de les accoutumer à se laisser monter. Nous renverrons, pour le reste, aux
bons écuyers qui ont fait des livres sur l'épaule en dedans, la croupe au mur et une infinité de savantes conceptions , les personnes qui veulent faire un cours d'é- quitaiion dans leur cabinet, pour parler chevaux à de belles dames, dont la folie |
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CES HARAS 287
est de se montrer au Lois de Boulogne sur
des chevaux de cabriolets , et nous passe- rons aux huniers, oix chevaux de chasse d'Angleterre , pour voir si dans la manière dont les Anglais choisissent et gouvernent ces sortes d'animaux, il n'y aurait pas quel- que chose dont nous pourrions tirer parti, pour les étalons qu'on fait entrer dans les Haras de Sa Majesté. |
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M A N U E L
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CHAPITRE XVIII.
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Des Huniers ou Chevaux de chasse
\ d'Angleterre. V^uoiqtje la manière de chasser chez les
Angles soit toute différente'de la nôtre , et que leurs chevaux de chasse ne res- semblent point à ceux que nous livrons.au même exercice ; il est cependant, dans la façon de les choisir et de les préparer aux fatigues auquelles on les assujétil, des choses que nous pouvons nous rendre ap- plicables , dans l'usage journalier que nous faisons des chevaux , soit pour la chasse, soit pour les courses que sa Majesté l'Em- pereur et F.oi a établies , soit même pour les étalons des haras. NoïfS avons donc cru devoir faire connnaître la méthode des An- glais , afin de mettre chacun à portée de |
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DES H ARA S. iSd
prendre ce qu'il croira convenir à ses goûts
comme à sa position. L'exercice de la chasse en Angleterre-,
étant extrêmement violent , en ce qu'un maître ne change presque jamais de cheval, et qu'on va à travers champs, franchissant tout ce qui se présente, comme fossés, haies, barrières, petites rivières, qu'on passe autrement au gué ou à la nage lorsque le cheval ne peut pas les franchir, il faut que non-seulement les chevaux soient grands, forts, légers et courageux, mais encore qu'ils soient, quant à la santé*, dans le meilleur état possible, et que toute l'habi- tude du corps ne présente que des muscles ion nrie peau fine et adhérente à une chair ferme; le tout parfaitement d'aplomb, sur quatre jambes larges et en bon état. On sent aisément qi:e de semblables
chevaux qu'on paye jusqu'à quatre et même cinq cents guinées la pièce , lorsqu'ils sont connus pour avoir bien chassé une ou deux |
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24O MANUEL
saisons, deviennent très-précieux pour les
amateurs qui ne laissent pas d'être en grand nombre, dans un pays où cet exercice est peut-être plus nécessaire qu'ailleurs.Aussi, aux approches de la saison des chasses, a-t-on grand soin de les y préparer, et leur métliode est telle que malgré les fa- tigues excessives auxquelles il est étonnant qu'ils puissent résister, on en voit assez communément qui vieillissent en faisant un pareil métier. Les chevaux dont on se sert pour la
chasse, sont mis à la prairie tant que la plaine est couverte, on.neies en relire que pour les mettre , ce qu'ils appellent into cond.itli.ioii, c'est-à-dire , enétatde chasser.
Quelques jours après qu'on les a retirés
de l'herbe , on leur retire du sang en pro- portion de la taille, de l'état dans lequel se trouve le cheval , de sa force et de son tempéramment, en faisant attention à la corpulence qu'il aura acquise à la prairie , |
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DES II A R A S. 2 A?
et à l'humeur qu'il peut y avoir fait, ce
que l'on juge par l'inspection du sang qui fournit encore les inductions pour les mé- decines à lui administrer, tant pour la qua- lité que pour la quantité. Certains maréchaux experts de l'Angle-
terre, notamment M. Clarck, disent-qu'on peut se tromper à ce dernier examen , et que le sang d'un cheval malade peut quelquefois ressembler à celui d'un cheval en bonne santé. M, Taplin combat cette as- sertion et semble le faire avec avantage : cependant il avoue que M. Clarck a raison dans les coliques venteuses ou inflamma- toires , dans la strangurie et lorsque le che- val a des vers. Il est donc à propos de faire attention sr le cheval n'aurait pas quelques symptômes de l'une ou de l'autre de ces maladies, afin d'agir avec plus de con-i fiance. Pour s'assurer à quel degré les évacua-
dons sont nécessaires, on examinera atteiw II
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242 MANUEL
tiveincnt la peau, les yeux, les Jambes3
les talons et la respiration; la qualité de la sueur provoquée par un bon temps de galop, vous mettra à portée de former votre jugement sur l'état de votre cheval, soit pour réitérer la purgation , ou le regarder comme préparé. Une sueur savonneuse annonce que le cbeval n'est pas encore en état; dans ce cas , on continuera l'exercice jusqu'à ce que l'animal ait la sueur aussi claire que s'il était tombé dans l'eau. Il est bon d'observer que , jusqu'à ce
qu'on connaisse le tempérament du cbe- val, on doit commencer par des purgatifs doux, qu'on peut augmenter par degrés , suivant les circonstances. M. Taplin donne la préférence aux médecines dans lesquelles il entre du mercure dont il vante les bons effets. Nous donnerons dans le chapitre XXVIII la recette et la manière de pur- ger toute espèce de chevaux à l'anglaise, d'après la mitbode de M. Taplin , afin qu'on puisse en faire un objet de coinpa- |
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DES H ARA S. £40$
raison avec ce qui se pratique, à ce sujet,
dans nos écoles vétérinaires. , Après être entré daus quelques détails
sur ce qui doit s'observer pour purger le cheval de cliasse , nous passerons à un objet non moins important, qui est de savoir faire le choix de l'animal qu'on destine à cet exercice. On doit prendre un cheval de chasse
parmi l'espèce de ceux qu'on appelle com- munément bien nés , well bred , ou en d'autres termes qui approclient le plus en naissance, taille, force , courage, des che- vaux appelés blood-horses, chevaux de sang, comme étant les seuls qui par leur vi- tesse , leur durée à la course que nous nommons fond , puissent dans de longues chasses tenir pied avec les chiens les plus vîtes , et résister dans des pays difficiles, où des chevaux d'une naissance inférieure succombent ordinairement ; car ce n'est pas assez qu'un cheval ait ce qu'on appelle |
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244 w A spei
des os , puisqu'il y en a qui les ont aussi
gros (jtte des chevaux de charrette , il faut encore que la partie musculaire qui est le grand ressort de la force et du courage , soit en rapport avec les os qui sont la charpente de l'édifice; et quoique le cheval de trait et celui de chasse aient besoin d'être également bien pourvus de membres forts, leur conformation comme leur service sont si différens , que ce qui est regardé comme une perfection dans l'un, se trouve être un défaut dans l'autre ; delà le danger pour la chasse de se servir de chevaux de races croi- sées , que leur pesanteur et leur manque de courage peuvent faire succomber dés la première chasse. On peut se convaincre de celte vérité dans de longues chasses où il n'y a que les chevaux through - hred, premières races, ou au moins three quar- ters-blood, trois quarts de sang, qui puissent être toujours au milieu de l'équipage. Il n'y a que ceux qui chassent sur le
papier ou qui ne montent bien à cheval |
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DES HARAS. 2^5
qu'au salon, qui ne veulent pas convenir
qu'un cheval de race naturellement plus léger, doit par conséquent fatiguer moins que celui qui a plus d'étoffe , et que le poids de son corps fait enfoncer davantage aux dépens de sa course qu'il ralentit. Après avoir successivement parcouru les
divers sujets relatifs aux purgations , à l'exercice, au bon état appelé condition , nous voici parvenus à la saison des chasses dite hunting season ; nous ne parlerons point des chasses avec les karriers ou chiens de lièvre qui n'exigent pas des che- vaux aussi en état, que pour les chasse» de cerf ou de renard. ATous dirons maintenant qu'un chasseur
qui désire jouir du plaisir de la chasse.,
doit arriver au rendez-vous, après avoir jn-is#toutes ses précautions , s'il ne veut pas voir troubler ses jouissances. Son cheval, en conséquence, ne doit pas commencer l'ac- tion avec l'estomac trop plein : il faut donc |
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2^.6 MANUEL
que le foin et l'eau soient donnés au moins
douze ou seize beures auparavant, avec la plus grande parcimonie , surtout la nuit qui précède , qu'il faudra diminuer la quantité de foin, auquel on suppléera avec de l'a- voine en proportion de ce que l'on aura rctrancbé de l'autre portion de sa nourri- ture. Le jour de la citasse, il doit être pansé
et avoir son déjeuner de grand matin, après quoi on l'attache au râtelier , jusqu'à ce qu'on lui mette la selle pour le départ, de peur que , sans cette précaution , il n'aille s'emplir l'estomac avec sa litière. La veille aussi , ebaque ebasseur pour
ne point éprouver de retard , doit s'assurer si tout ce qui doit lui servir est en bon état. Il commencera par faire l'examen superficiel de son cbeval auquel il lève les pieds l'un après l'autre , regarde s'ils sont bien propres , si les fers sont bons , s'il n'y manque pas de clous , pour ne pas être |
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DES HARAS. 247
obligé de s'arrêter , afin de faire rattacher
le fer qu'on aurait négligé de mettre en état. Il passe ensuite à la selle , examine si elle est rembourrée également , si elle n'est pas dans le cas de porter sur le garrot. Il passe ensuite aux sangles, et fait attention <jue les boucles montent assez hauts , pour ne pas blesser le cheval sur les côtes ; le tissu des sangles doit ékre élastique de pré- férence , celles d'un lissu serré peuvent blesser le cheval dans des chasses rudes. L'inspection des étrivières ne doit pas non plus échapper à celui <jui veut que rien ue lui manque. Lorsque vous désirez voir la fin de la
'liasse, qui est quelquefois très-rude, et de longue haleine , il ne faut pas que vous partiez à toutes jarnbes; mais, par un train de chasse que vous pouvez augmenter par degrés , vous finirez par laisser derrière vous tous ceux qui vous auraient devancés, en prenant un train que leurs chevaux n'é- taient pas en éiat de soutenir, et votre |
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248 MASUEI
cheval qui aura fait autant de chemin que
les autres, sera encore frais, lorsque ceux- là seront excédés de fatigue. Après une course violente , il ne faut
jamais qu'un cheval soit remis de suite à l'écurie, ni qu'on le laisse en place ; il faut au contraire le faire marcher jusqu'à ce crue sa respiration ait repris son état na- turel. Une bonne demi-heure après, tâchez de trouver une écurie qui ait approchant le môme degré de chaleur que la votre , vous débridez votre cheval, vous jetez devant lui une poignée de bon foin, vous lâchez- ensuite les sangles , sans ôter la selle qui doit rester sur le dos , tant que la transpi- ration est en activité : vous lui mettez sur la croupe une couverture telle qu'elle se trouve , après quoi .vous lui faites une bonne litière, pour l'exciter à pisser , ob- servant s'il le fait facilement. Dans le cas où il éprouverait de la difficulté en urinant, ou s'il paraissait 3e faire avec peine, il fau- drait faire fondre dans sa boisson six déca- |
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DES HARAS. 249
grammes de sel de nitre et le traiter mé-
thodiquement sice reniéde ne réussissait pas. Vous ne devez vous occuper de vous,
que lorsque votre cheval a tout ce qu'il lui faut. Aussitôt qu'il aura uriné, bouchonnez lui d'abord la tête avec un tampon de feir» bien doux et finissez de le fiettoyer avec la brosse. Tirez lui les oreilles plu- sieurs fois avec les mains, cette méthode est reconnue salutaire. Il faut aussi bou- chonner fortemenl les jambes du haut en bas , avec deux bouchons de paille dont on se sert, à la fois, pour empêcher l'obs- truction des pores par l'effet d'une sueur séchée etde.la crotte. Cela fait, donnez lui une petite mesure de la meilleure avoine que vous pouvez vous procurer, fermez la porte de l'écurie et laissez votre cheval manger tranquillement. Comme un cheval se repose toujours
mieux dans une écurie où il a coutume de coucher . s'il n'a qu'environ un myriamèue |
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25'0 SU A N D E L
sept kilomètres à faire pour y arriver, vous
bridez votre cheval aussitôt qu'il a mangé son avoine , pour retourner chez vous , où en arrivant vous lui faites laver les jambes et les pieds, avec de l'eau tiède, en faisant bien attention s'il n'aurait pas attrappé soit des atteintes, soit des coups ou autres acci- dens, tant à l'intérieur du pied, qu'à l'exté- rieur de la jambe. Pendant que tout cela se fait, vous
jetez du foin devant lui, et vous lui pré- sentez en même temps un sceau d'eau lé- gèrement dégourdie , pour éianchcr sa soif j le reste du pansement est trop connu pour que nous le répétions ici. La cécité, l'asthme, la pousse, sont les conséquences du peu de soin que l'on prend de.?chevaux. après qu'ils ont beaucoup fatigué, surtout dans la mau vai se saison. On n'a pas besoin de dire que ceci, à quelques modifications près , est applicable à tous les chevaux dont on veut tirer un bon service en les conservant. |
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DES HARAS. 251
Pour ce qui est de la nourriture, il est
constant que les hantera ou chevaux de chasse , qui en raison d'un exercice violent transpirent beaucoup, ont besoin d'une nourriture plus abondante en grain que les autres, puisque le foin qui leur donne de l'étoffe , empêcherait qu'ils ne conser- vassent cette légèreté dont ils ont particu- lièrement besoin pour le service auquel ils sont consacrés. La quantité de nourriture d'un cheval dit fiffeen hands high ou en- viron un mètre six cent vingt-cinq milli- mètres, est ordinairement de quinze'kilo- grammes, dans la proportion de huit kilo- grammes d'avoine sur sept de foin, avec les additions en grain seulement indiquées par l'ouvrage qu'on fait faire au cheval. Un cheval doit boire toutes les douze
heures et jamais plus d'un sceau à la foi?, Eu tout temps , il faut faire attention que l'eau ne soit pas trop crue , et qu'elle soit la plus douce possible. Si l'effet de l'eau transit votre cheval, vous en êtes quitte |
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Z52 MANUEL
pour le galopper légèrement, l'espace d'un
quart d'heure ou un peu plus , pour réta- blir la transpiration. Ceci nous ramène naturellement à l'exer-
c'ee du cheval, mais il convient crue cet objet soit réglé par l'état dans lequel il est, et du service qu'il a à faire. Dans la belle saison, les chevaux de chasse doivent soiv tir deux fois par jour, marin et soir : leur exercice doit être modéré , de manière à faire autant de chemin avant boire, qu'après avoir bû. Dans l'hiver lorsque les jours sont courts et froids, on ne les sortira qu'une fois , pour une heure environ, en choi- sissant le milieu du jour. Comme à cette époque , ils ne peuvent pas être exercés avant et après avoir bû , on y suppléera par le pansement, afin que Li circulation ne soit jamais retardée , et que les évacua- tions se fassent comme à l'ordinaire. Eu prenant de cet article , ce qui est
•ahlc aux chevaux consacrés à pro- pager leur espèce , ne les mettrait-on pas |
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DES HARAS. â53
eT1 état de procréer des poulains forts et
r°bustes. C'est donc par un régime diété- ll<me et un travail approprié au tempéra- ment de nos étalons , que nous pouvons les disposer à n'avoir qu'une chair ferme, **ne peau lisse et tendre, des muscles et «e la
santé ; et puisqu'il est généralement
Reconnu qu'il n'y a point de mâle dans la
Nature que la graisse favorise pour la co- pulation , le clieval entier dont on aura a't un étalon, sera plus vite usé, et périra P'Utôt avec beaucoup d'embonpoint, que si ^eme il était maigre et fit beaucoup d'exer- Cl£e qui, dans ce cas , élaborant les germes ^e la reproduction, leur imprime encore ^ït degré d'énergie qui tourne nécessaire- ment au profit de sa progéniture. |
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iNJous parlerons maintenant des road-
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hors
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» ou bidets qui, sous d'autres rapports,
e sont pas moins intéressans et dont le
0lu qu'on en doit prendre peut servir de
pHverne à ceux qui sont obligés de voyager
ft c«£val.
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2D4 MAMU EL
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CHAPITRE XIX.
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Des Road-horscs o i Bidets.
JLJans cette classe qu'on peut regarder
comme générale, nous comprendrons tous les chevaux de carrosse , de po6te , .enfin , tout ce qui sert au commerce aussi bien que pour voyager en selle. Ces animaux, sous ce dernier point de vue, sont telle- ment précieux , qu'on devrait les traiter avec autant d'attention, s'il était possible, qu'on fait les chevaux de course ou les huniers : mais comme la nature de leur travail est telle, qu'on ne pourrait, sans inconvénient, avoir pour eux les mêmes soins , puisqu'ils sont sans cesse exposés aux injures de l'air et à changer perpétuel- lement d'écuries qui tantôt sont chaudes, |
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DES HARAS. 255
tantôt sont trop froides, il convient de com-
mencer par les accoutumer à se passer de couvertures, les acclimater pour ainsi dire a la température des différentes écuries dans lesquelles ils entrent. Mais ce qu'on ne doit jamais faire c'est d'abandonner aux garçons d'auberge le soin de leur nourri- ture. Il faut que le propriétaire ou conduc-
teur fasse lui-même la visite de la tête, du corps , des jambes et des pieds de ses chevaux , pour voir si toutes ces parties sont en bon état ; qu'il fasse huiler ou graisser les sabots tout le long de l'année , et que les repas soient donnés le plus également possible. Le voyageur à cheval doit ralentir son
train lorsqu'il est près d'arriver au lieu du rau'aîchissement, ou de la couchée, pour ?°e son cheval ne soit point en sueur et 'iors d'haleine. Je n'ai jamais vu, dit M. 4-aplin , un cavalier entrer au galop dan* |
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S56~ MANUEL
une ville, ou en sortir le même train,
sans être convaincu que le cheval ne lui appartenait pas, ou bien que l'écuyer était un sot, s'il n'était pas fou : il cite à ce sujet la réponse d'un fermier auquel on deman- dait pourquoi il avait retiré sa confiance au médecin qui avait coutume de soigner sa famille. Cet homme , dit le fermier, va trop vite à cheval, je suis sûr qu'il ne pense pas ! Comme il est à propos de ralentir son
train , lorsqu'on approche du terme de son voyage , il n'est pas moins important de le commencer doucement, afin que l'estomac et les intestins qui sont chargés de la nourri- ture que le cheval a prise, puisse se dé- barrascr sans efforts , et que les viscères dégagés reprennent leur élasticité sans la- quelle le cheval cheminera tristement cl avec peine. Comme il est aussi quelquefois indis-
pensable de faire boire les chevaux dans le |
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DES B ARA S. 207
cours du voyage , il faut éviter les ruis-
seaux étroits qui coulent sur un. caillou tage ferre, ou sur une terre noirâtre , à cause de la crudité de cette eau qui ne manque jamais d'occasionner des coliques plus ou. moins fortes , ou tout au moins de faire prendre au cheval un mauvais poil. De même que*celui qui veut aller vite
en poste doit bien payer les postillons , de même un voyageur qui veut que son cheval soit bien traité doit donner raison- nablement au garçon d'écurie , en faisant attention que dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, il n'y a jamais six sols de différence de Ja générosité à la lésine. Doit-on pour cette raison se livrer à une parcimonie qui, en vous donnant un mau- vais renom, retomberait encore sur vous par le peu de soin, et quelquefois le mal qu'on peut faire à votre cheval. Ce salaire est une espèce' de dette d'honneur 'qu'un galant homme ne refuse jamais d'acquit- ter. 11 *
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S58 MAKUEi
Nous avons démontré" à l'article de la
ferrure les très-graves inconvéniens qu'il y aurait si votre cheval n'était pas bien ferré, surtout s'il avait les pieds trop longs, ce qui occasionne une tension continuelle des tendons qui, fatiguant votre monture, l'aura bientôt mise hors de service. On sait qu'il y a sur le dos du cheval
Une place que la selle doit occuper de façon à ce quelle ne soit ni trop loin ni trop près des épaules, tant pour ne pas gêner leur mouvement que pour la sûreté du cavalier et la conservation de cette partie. Il faut donc que l'arçon de la selle soit à trois doigts de la partie postérieure de l'épaule, lorsque le cheval est en place , pour qu'il puisse marcher librement et sans se fati- guer; plus près elle gêne le cheval et et peut le blesser , plus éloignée le far- deau porterait sur l'arrière main et par con- séquent fatiguerait les jarrets qxie vous avez tant d'intérêt de ménager» |
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jiES HARAS. 25g
Lorsque le cheval est chargé du poids
de son cavalier, il faut que celui-ci puisse passer aisément son doigt entre la partie supérieure du garrot et l'arçon de la selle , pour que le cheval ne s'y Messe pas. L'arçon de derrière doit aussi ne porter que légèrement sur les vertèbres pour la même raison. Lorsque la selle porte du devant et du derrière , on en est quitte pour faire rembourrer les panneaux de manière à ce que le cheval ne se blesse pas. On n'a pas besoin de dire que les bles- sures du dos du cheval sont extrêmement difficiles à guérir, et qu'elles peuvent met- tre dans un très-grand embarras le voya- geur qui est obligé de continuer sa route. Avant de quitter ce sujet, il n'est pas
hors de propos de faire sentir combien il est dangereux de laver de la tête aux pieds les chevaux , particulièrement ceux de poste , lors memequ'ils sont encore tout en sueur. Cette pratique si universelle pour les chevaux de cette classe , peut ne pas |
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%6o MANUEL
avoir de suite fâcheuse si le cheval est en
benne santé ; mais il en résulte des acci- dens graves comme des fièvres inflamma- toires , lorsque le sang n'a pas assez de fluidité pour que la transpiration intercep- tée pour le moment soit rétablie sur le champ. Il s'agit de nettoyer le cheval , on parviendra au même but en le bouchonnant, le brossant et se servant de l'eau dégourdie, comme on fait pour les autres chevaux : par ce moyen, pas un seul ne s'en trouve- rait mal, tandis que l'autre méthode en a tué des milliers. Si l'on pouvait dire quel- que chose en sa faveur, c st qu'elle est plus expéditive et donne moins de mal à celui qui panse le cheval. |
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DES HARAS. • 2.61
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CHAPITRE XX.
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Des Courses de Chevaux:.
Oi les courses d'Angleterre sont un passe-
temps qui tourne souvent au profit des fri- pons, par les supercheries sans nombre qu'on peut faire à ce métier, soit en cor- rompant les jockejs pour qu'ils consentent à perdre , quand ils auraient dû gagner, et dans lequel cas on parie cinq guinées pour un cheval qu'on connaît fort, et cinq cents, plus ou moins, contre, lorsqu'on a la faculté de faire qu'il soit battu ; soit en rendant momentanément boiteux des chevaux très- sains , ou en leur faisant meure le feu pour faire croire qu'ils sont ruinés ; soit enfin en négliger;]t leur toilette jusqu'à leur laisser las crins longs comme à de mauvais chevaux de charrette ; toujours est-il cer- |
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zC)2 MANUEL
tain que ces exercices ont tourné au profit
de l'amélioration des chevaux d'Angleterre, et c'est aussi sous ce point de vue que nous devons les envisager pour les nôtres. Mais les Anglais ont-ils commencé par
les courses de vitesse ou de durée ? Les faisaient-ils droites ou en rond ? sans doute que ceux qui, les premiers, ont risqué des chevaux auxquels ils attachaient une grande valeur, ont voulu que les chances fussent égales ; et peuvent-elles l'être dans un cercle oblong où celui qui tient le dedans a tout l'avantage? Le Hyde-Park, à Londres, a une promenade circulaire plus commode, beaucoup plus étendue que le Champ-de- Mars, et dont les tournans sont plus allon- gés ; cependant nous ne voyons pas qu'on y ait jamais essayé les chevaux sur leur vitesse. Les courses de ce pays ont donc toujours été comme elles le sont aujour- d'hui , qu'on vient les finir à l'endroit ap- prochant d'où l'on est parti, en faisant uu seul tournant très-allongé ; malgré cela les |
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DES H A II A S. 263
Anglais conviennent qu'ils estropient un
très-grand nombre de bons chevaux, à ce métier, avec toutes les précautions qu'ils pein eut prendre. Or, comme nous sommes beaucoup moins riches qu'eux en ce genre, ne devrions-nous pas préférer les courses droites, ou approcliant, qui remplissent le même but, sans exposer les chevaux à des efforts multipliés qui les écrasent ? On sait assez que la conséquence d'un
effort, dans un tournant, est de perdre le jarret sur lequel le cheval tourne, par la raison que tout le poids de son corps et du fardeau dont il est chargé porte unique- ment sur cette partie. Quel est le proprié- taire qui même connaissant son cheval pour bon et très-vîte, voudra le soumettre a une épreuve qui peut le lui faire perdre, °u le mettre pour toujours hors de service! ■La foule immense des spectateurs qui se terme, pour ainsi dire, à mesure que les chevaux approchent, pour les voir arriver et passer; les hpmmes, les enfans qui tra- |
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264 MANUEL
versent la course, malgré tout ce qu'on fait
pour les en empêcher ; les chiens qui sou- vent se trouvent sur le passage des cour- siers ; les parapluies , les parasols que ces jeunes animaux n'ont jamais vus ; tout cela n'est-il pas fait pour faire perdre la tête à l'homme et au cheval, ou au moins ralen- tir le train du plus timide ! Comment alors juger du mérite du meilleur cheval, si le plus fort est épouvanté et n'arrive que le second et quelquefois le dernjer? Audaces fortuna juvut : c'est !e plus hardi qui gagne, mais ce,n'est pas toujours le meilleur , parce que la chance cesse d'être égale quand l'un des coursiers manque d'habi- tude ou est effrayé. Ceux qui ont vu les courses'd'Angle-
terre, ont dû remarquer que celles de vi- tesse, surtout pour les jeunes chevaux, sont droites en général : que pour celles qui sont circulaires comme à Epson!, pour le Barby-stakes, où l'on a vu jusqu'à vingt- six chevaux partir à la fois ; que la cours: |
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SES HARAS. 2.65
est entièrement libre ; que le tournant qui
est à l'extrémité de la plaine est très-al- longé ; que les jockeys ralentissent leurs chevaux pour le passer, et qu'ils ne leur impriment une vitesse extraordinaire que lorsqu'il est question d'arriver à très-peu de distance de l'endroit d'où ils sont partis. La plaine des Sablons avait le même incon- vénient que le Champ de Mars , ce qui l'a fait abandonner pour Vineennes qui à la vérité n'était guères plus commode, mais ce ne sont point les localités qui nous man- quent pour ces exercices. Les jockeys d'Angleterre partent pour
ainsi dire au petit galop qu'ils augmentent graduellement jusqu'à l'extrême vitesse pour finir la course : les nôtres partent à toutes jambes, pressent leurs chevaux dans les tournons, pour arriver moins vite qu'ils ne sont partis. Qu'a besoin le meilleur che- val de faire de si grands efforts, pourvu qu'il arrive le premier ? pourquoi ces gens présentent-ils à la France entière des cari- 12
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2.66 MANUEL
catures qui ne donnent des lumières que
sur la folie de ceux qui font courir les chevaux, sans rien déterminer de positif sur le mérite de ces animaux qu'ils estro- pient le plus souvent? Comme on écarte avec raison, pour le
moment, les chevaux étrangers, surtout les Anglais , ne faisons donc les courses que pour nos propres chevaux, afin de suivre les progrès de l'amélioration de cha- cune de nos races, mettons-les en évi- dence les uns contre les autres pour juger de celles qui méritent la préférence dans l'objet que nous nous proposons , surtout procédons-y avec prudence et précaution , pour ne pas dégoûter les possesseurs des meilleurs chevaux de les risquer à des ac- cidens certains, jusqu'à ce que l'améliora- tion perfectionnée nous permette d'en faire davantage. Nous aurons par la suite des courses aussi fameuses que celles de l'Angleterre, mais il faut commencer par |
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DES HARAS. 2,6 f
faire des coursiers ce qui n'est pas l'affaire
d'un jour. Les courses faites à chances égales et dans
de bons principes, ont un but aussi agréable qu'utile ; elles tendent, en nous amusant, à concourir à l'amélioration de nos races de chevaux dont elles nous apprendront à connaître la vitesse et la force , quand sans elles nous ne pourrions en connaître la fi- gure. Ne copions point servilement les Anglais jusque dans les plus minutieux détails de ces exercices ; faisons-les à notre façon, et s'il est quelque chose à prendre d'eux, c'est la manière de mettre les che- vaux en état de courre. Commençons comme ils ont dû faire, par des courses de durée jusqu'à ce que leurs chevaux amé- liorés leur aient permis de les essayer aussi pour la vitesse; car le cheval le plus léger, qui est ordinairement le plus vite, peut n'être ni le meilleur ni le plus solide, et c'est par le fond et la solidité que nous de- |
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2.68 KAS0EL
vons débuter dans l'amélioration de nos
races de chevaux. Il est bon qu'on .sache , pour finir cet
article , que ce que nous avons dit des huniers, relativement à leur mise en état de chasser, est parfaitement applicable aux chevaux que nous faisons courre tous les ans , dans les départemens et au Champ de Mars : l'intelligence de nos jockeys français suppléera, par la suite , à l'adresse et à la longue habitude de ceux de nos voisins, pourvu que les régulateurs de ces exercices, encore nouveaux pour nous , leur fasse suivre en tous points la méthode des An- glais, qui jusqu'ici, est reconnue la meil- leure, et qu'il se persuade bien que les jockeys de ce pays , par la combinaison de leurs moyens, semblent en avoir fait une étude tellement approfondie qu'il serait de toute impossibilité de les surpasser. Il est encore à observer que la dextérité
du jockey a une telle influence sur le gain |
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DIS HARAS. 269
de la course, que les Anglais ne se risquent
à des paris considérables que d'après la bonne opinion qu'ils ont de l'adresse de celui qui monte qui, à force égale de che- vaux , arrive toujours le premier. Voyons maintenant quels sont les che-
vaux dont les Anglais font choix de préfé- rence, pour un exercice qu'ils entendent jusqu'à présent mieux que nous. |
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JIAHUEI
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CHAPITRE XXI.
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Sur les Coursiers d''Angleterre*
iious avons dit peu de choses des courses
pour nous étendre davantage sur la confor- mation du cheval tel qu'il doit être, tant pour cet exercice, que pour remplir notre but dans l'amélioration des races de che- vaux que nous possédons sur la vaste éten- due de l'Empire français. Les poils bai-cerise, ou plutôt acajou,
marron ou bai-brun, avec les extrémités noires, sont la robe dont on fait le plus de cas en Angleterre : si le cheval a les yeux- noirs , peu leur importe qu'il ait des marques blanches ou qu'il soit zaiu. Nous différons à cet égard , en ce que nous croyons vulgairement qu'un cheval zaiu, |
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DES HARAS. Ijl
c'est-à-dire , qui n'a aucune espèce de
marque blanche, est ordinairement vicieux, opinion qu'on peut regarder comme ne méritant pas la peine d'être réfutée. Un coursier peut avoir jusqu'à un mè-
tre six cent vingt - quatre millimètres pourvu que ses proportions soient exactes. C'est généralement des plus grands che- vaux de course que sortent leurs fameux huniers ou chevaux de chasse avec les- quels ils franchissent des haies au pied des- quelles il Y a encore un fossé qu'ils sautent en même temps , et des barrières qui ont environ un mètre six cent vingt-quatre mil-
limètres de haut. La tête du cheval de course doit être
courte et peu charnue, le chanfrein droit plutôt que busqué ; ses oreilles peuvent être grandes si elles sont bien attachées. Ils aiment qu'elles soient toujours en mou- vement , ce qui dénote que l'animal est en bonàe santé ; ses yeux doivent être pleins CI animés; lesnazeâux sans chair et trés- |
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HJZ MABUtI
ouverts ; les os de la ganache , à l'endroit
du gosier , doivent avoir assez d'ouverture pour que le cheval, en ramenant son nez vers le poitrail, S'ait pas la respiration gênée. Le gosier doit être gros sans être dur , placé de façon à n'être jamais com- primé par la peau du col, ni par la ma- nière dont le cheval tient 9a tête. •
le col ne doit pas être trop long, parce
que le cheval ne peut avoir d'haleine qu'en raison du peu de distance que l'air qui entre dans les poumons aura à parcourir, et de la facilité qu'aura l'animal d'expectorer en courant. C'est ce qui a fait dire plus haut que la te te devait être courte et les nazeaux très - ouverts ; c'est ainsi que le fameux Eclipse était conforme ; les personnes qui l'ont vu peuvent se le rappeler. On à remarqué que les chevaux ainsi que
les hommes qui ont le col long et mince étaient moins forts et plus sujets à la mala- die du poumon, par la difficulté qu'ils |
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DES HARAS. 2,j3
éprouvaient en rafraîchissant cette partie.
I.e hennissement du cheval comme la voix de l'homme annoncent si les poumons sont en bon état. Ce qu'il faut pour un cheval de Course est aussi nécessaire pour un étalon. De ce que nous avons dit du gosier, on
inférera sans peine que la poitrine ou la partie qui renferme le cœur et les pou- mons doit être suffisamment large , afin que dans l'inspiration ces viscères ne soient point comprimés , puisque quelqu'avanta- geusemeiit conformé que soit un cheval de course , il ne peut avoir de durée qu'autant qu'il a.ura d'haleine, /
On croit généralement que les chevaux dont la côte est ovaie, ont plus de place
Pour loger les poumons que ceux qui l'ont
arrondie comme un cerceau. Les Anglais
Calculent par le nombre de pouces qu'a le
°beval5 en le mesurant à l'endroit où on
*e sangle , ce qu'il peut avoir d'haleine de
PiUS que celui de même taille qui aura
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274 MANUEL
moins de circonference.il faut surtout faire
attention que l'embonpoint fera nécessaire- ment paraître le cheval plus gros. Pour juger de l'haleine d'un cheval, il
faut examiner comme il courre, le ter- rain qu'il couvre, et de quelle manière les hanches chassent le devant pour avoir la somme des efforts qu'il est obligé de faire, Si donc tous ses mouvemens -se font avec facilité , il peinera moins, et le besoin de rafraîchir ses poumons ne sera pas si fré- quent. Ce qui doit faire désirer en même temps qu'un cheval de course ne soit qu'une machine obéissante et soumise à l'impul- sion qui lui est donnée , plutôt qu'une bête fougueuse, qui, forçant la main qui lu dirige , s'épuise en efforts qui ne peUTfni être de longue durée. On pourrait se dispenser de dire qu'il
faut qu'un cheval de course galoppe près de terre, c'est-à-dire qu'il ne lève pas beaucoup les jambes de devant, afin qu'il |
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DES HARAS. 2.j5
perde moins de temps en courant. Mais il
faut de toute nécessité que ses hanches chassent convenablement l'avant - main , pour que l'animal ait toute la vitesse qu'elles Seules peuvent lui donner ; car un cheval n'est pas vite parce qu'il porte ses jambes antérieures très en avant, mais parce que ses hanches le servent bien , et celui qui aura ce ressort de la vitesse mauvais, non- seulemcnt n'ira pas vite , mais encore il ne durera pas long-temps , par la raison que son devant destiné à ne porter que sa por- tion du fardeau qui est déjà de plus de la moitié, se trouvant forcé de porter le tout <>u peu s'en faut, s'usera en très-peu de temps. Les jarrets faibles ayant le même inconvénient , on n'emploiera pour les Bourse.; comme pour en faire des éta- lons , que les chevaux qui auront ces par- les bien conformées et très-fortes. les épaules doivent être peu charnues
(" suivre la forme un peu arrondie de la Poitrine sans cependant ia comprimer. Oa |
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Zj6 MANUEL
doit préférer à un large poitrail qui donne
de l'ouverture aux jambes de devant, le bras un peu rapproché sous le cheval, sans pourtant que le coude soit serré, par la raison que le cavalier chargeant plus par- ticulièrement l'avant-main , le point d'ap- pui qui répond à la bas** du sabot, aura plus de force en se rapprochant du centre que s'il s'en éloignait, et parla même rai- son l'arrière main qui n'ayant qu'à pousser le corps sur le devant, sans avoir presque rien à porter, doit être le plus écarté pos- sible , afin de ne pas comprimer les flancs auxquels il est indispensable de laisser toute la liberté dont ils ont besoin pour faciliter la respiration. On préfère en Angleterre un cheval de
course qui a les reins un peu longs pourvu qu'il les ait forts ; comme il s'agit aux courses de faire beaucoup de chemin en peu de temps , c'est tout naturellement celui qui couvre le plus de terrain qui doit obtenir la préférence , pourvu toutefois |
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I » Ë S HARAS. *77
^ue ses hanches d'où émane sa vitesse le
Servent bien ; car si le devant entame le chemin, c'est le derrière qui détermine la longueur des allures. La raison qui veut que la côte d'un che-
val de course soit un peu plate , c'est afin <jue la dernière côte ne se trouve pas direc- tement vis-à-vis de l'os de la hanche , ce •Jui en courant occasionnerait une pression des intestins contre le diaphragme , qui à son tour refluant sur les poumons gênerait *a respiration de l'animal. La même chose arriverait si le ventre n'avait pas assez de Capacité pour loger à l'aise ces mêmes intestins. Le ventre ne doit être ni trop grand ni
'■fop petit , par la raison que dans le pre- mier cas le cheval n'aura pas de légèreté , et que dans le second il manquera d'ha- leine. Les hanches, sans avoir trop de saillie ,
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2,j8 MANUEL
doivent être prononcées et écartées l'une
de l'autre ; celte conformation dans le che- val annonce la force et la disposition à s'en bien servir. Les Anglais veulent que la croupe ait
peu de distance à sa partie supérieure entre les reins et la queue ; ils n'aiment pas comme de raison qu'elle soit avalée, ce qui est un défaut marquant et préjudi- ciable , qu'on ne doit pas plus passer au cheval de course qu'à celui dont on se propose de faire un étalon. Les cuisses sans être trop charnues doi-
vent être pleines et fortes. Quelques che- vaux de race espagnole et limousine , naissent avec ce que les Anglais appellent capon-thigh , des cuisses de chapon , lors- qu'elles sont peu fournies ou minces : on a remarqué cependant qu'à la longue ce dé- faut allait en diminuant, et que la nature , comme aux hommes qui portent de pesans fardeaux , faisait passer dans les cuisse» |
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Des haras. 279
«es chevaux qui fatiguent violemment, une
Substance proportionnée aux efforts qu'ils ont à faire. Les membres du cheval de course doi-
vent être très-forts, et si les paturotis le sont également, sans avoir trop de flexibi- lité , le cheval ne saurait être trop long jointe , puisque c'est en partie de la lon- gueur des paturons crue dérive celle de ses allures. On sait que les membres doivent être plantés perpendiculairement. Quand à la forme du sabot , elle doit être propor- tionnée à la force de la jambe. On demande que le sabot d'un cheval
de course soit noir, lisse, passablement large et un tant soit peu plat, par la raison que les dispositions générales du Pied étant, si l'on 11 y prend garde, de se retrécir à mesure crue le cheval prend de * ;ige, ce qui tend à l'encastelure, la perte des épaules , en serait la suite inévitable. Cela s'entend seulement des pieds de de- |
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23o MANBEI
vant, car pour ceux de derrière comme ils
ont moins à porter, le danger n'est pas à beaucoup près aussi grand. L'encastelure a des effets si fâcheux
qu'il serait à propos de faire connaître bien positivement les causes qui l'occasionnent, et s'il n'y avait pas un moyen d'y remé- dier, soit par la direction de l'écurie , soit par la manière de soigner les pieds du cheval. Il parait cependant que c'est un vice local que contractent assez communément les chevaux élevés sur les montagnes, puis- que ceux qui vivent dans la plaine et dans les marais n'en sont presque jamais affec- tés , et que tout ce qu'on aurait à faire , ce serait de chercher à en diminuer l'in- fluence par la manière de parer les pieds des chevaux, lorsqu'ils sont jeunes encore, comme nous l'avons déjà dit en parlant de la ferrure. Les chevaux qui ont ces fâcheu- ses dispositions devraient toujours être tenus sur un plan parfaitement horizontal, avec du fumier de vache sous les pieds de |
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DES HARAS. 2o"l
devant, si l'on ne pouvait pas les mettre
dans des pacages bas et humides; ne ja- mais diminuer la force des quartiers et des talons , et surtout prendre bien garde de les tenir trop long-temps sur le pavé, ou même sur un terrain dur , à moins qu'ils ne fussent ferrés d'une manière conforme a leur situation. Nous pensons que ce que nous venons
de dire, sur les chevaux de course d'An- gleterre , suffira pour nous mettre à porté© d'en faire essai comme étalons , ou de choisir parmi ceux que nous possédons dans l'empire leurs analogues , afin d'en faire des objets de comparaison avec les coursiers qui pourraient par la suite nous Venir de ce pays. Passons maintenant à ce qui constitue la
heauté du cheval considéré comme étalon, nous parlerons ensuite d'en faire l'acquit sition. |
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2S*
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M A N U E I,
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CHAPITRE XX'II.
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De la beauté du Clieval.
Xja beauté du clieval ne peut être que re-
lative, puisque ce qui constitue cette qua- lité dans un cheval de monture, est ordi- nairement un défaut dans celui dont nous nous servons pour le trait. Il s'en faut que les auteurs français et
anglais, qui ont écrit sur les chevaux, soient d'accord sur tout ce qui consume la beauté comme la bonté du cheval : mais sans nous ériger en juge de leurs opinions respectives, nous puiserons dans les ou- vrages des uns et des autres ce qui nous aura convenu davantage , en ne nous atta- chant qu'à la méthode que nous aurons. |
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jEs haras. -J.S3
reconnu la plus sûre pour nous guider
dans le choix d'un animal aussi difficile à bien connaître que le cheval. On recherchait autrefois les têtes bus-
quées ; aujourd'hui qu'ouest persuadé que les chevaux d'Arabie valent mieux que ceux qui se trouvent dans le nord de cette Con- trée , on aime davantage les chevaux qu'on croit provenir de cette race : or le cheval arabe ayant la tête courte et carrée , indépendamment de sa docilité à laquelle s'allient le courage et la vigueur, ayant aussi plus d'haleine que les nôtres , en ce que la colonne d'air qui passe dans les poumons a moins d'espace à parcourir que dans un cheval à longue encolure et à tète moutonnée , mérite à juste titre une préférence qu'aucune race de la terre n'est en état de lui contester. Ce qui fait plus particulièrement encore
l'éloge des chevaux arabes, et doit les faire rechercher de préférence pour l'améliora- |
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.284 MANUEL
tion de l'espèce , pourvu toutefois qu'il
Soit possible de s'en procurer de bien pures , c'est qu'en communiquant aux productions des jamena qu'on leur fait saillir ce caractère de bonté qui fait leur premier mérite , ils leurs impriment en- core un principe de force qui va toujours croissant , jusqu'à la quatrième et cin- quième génération, sans leur faire perdre rien de la figure locale qu'elles tiennent* de la mère. Les clievaux anglais, (malgré les contradictions qu'on a dû remarquer dans le chapitre V , sur leur origine positive, ) nous en fournissent la preuve évidente > puisque sans le croisement de cette race avec les meilleurs jumeus de l'Angleterre, c,e pays qui ne peut pas nous disputer l'a- vantage d'avoir possédé d'aussi bonnes.. races de chevaux que celle qu'il avait avant l'amélioration des siennes , serait peut- être moins avancé que nous. Or , comme c'est très-probablement en
mêlant le sang arabe à celui de leurs ju- |
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ÛÊS HASiE. .2,85
mens que les Anglais sont parvenus à un
degré de perfection qui fait que leurs races. de chevaux l'emportent autant en force et en vitesse qu'en ligure, sur ceux mêmes dont ils ont emprunté ces précieux germes de reproduction , et que la méthode qu'ils ont suivie est en tous points applicable à notre pays , n'est-il pas naturel de cher-» cher à la faire connaître , afin de guider nos pas dans une route où nous semhlons n'avoir jusqu'ici marché qu'à làtons , et dans laquelle on pourrait dire avec jus- tice que nous reculons au lieu d'avancer. C'est donc pour reprendre le terrain que
nous avons perdu que nous continuerons à parler des chevaux d'Angleterre, afin de Voir si la manière dont les Anglais jugent les chevaux ne serait pas celle qu'il fau- drait suivre. Il faut qu'un cheval ait un bel œil , sus-
ceptible de s'animer à l'exercice qu'on lui *ait faire. Les jeux trop gros , sont rare- |
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286 MANUEL
ment bons , et finissent ordinairement par
se perdre. Les salières doivent être pleines dans
un jeune clieval ; celui qui lésa creuses est censé provenir d'uu vieux étalon. Que cette remarque soit vraie ou fausse , elle n'em- pêchera jamais un cannaisseur de faire l'acquisition d'un clieval qui n'aurait que ce défaut. Il est bien difficile de juger de la bonté
des yeux d'un cheval, pour celui qui n'est pas familier avec la composition de cet or- gane. La pratique fréquente et l'habitude d'en voir, vous donneront une chance de plus pour n'être pas trompé , surtout si en examinant les yeux du cheval, comme à la sortie d'une écurie , vous faites bien at- tention à la manière dont il marche , et place ses oreilles en marchant. On doit autant se méfier d'un cheval qui, en mar- chant, porte alternativement la pointe d'une oreille en avant, tandis ope l'autre reste |
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DES II A R A S. 287
derrière , que de celui qui lève trop le»
jambes au pas ; et quoique ces remarques ne puissent pas passer pour infaillibles , elles présentent néanmoins des symptômes de fort mauvais augure. Les os de la ganache doivent être très-
ouverts , le cheval en aura la respiration plus facile : cette conformation est un des caractéristiques de la race arabe. Le des- sous de cette partie doit être creux et peu cliarnu : c:est dans ce canal que résident •-' es glandes , tantôt mobiles , tantôt adhé-
rentes ; elles décèlent puis communément la gourme dans les jeunes chevaux , et sont des symptômes de morve dans les vieux. Le cheval sain n'est jamais glandé . aussi doit-on toujours s'assurer si cette partie est nette. Nous avons eu l'occasion de remarquer
que tous les chevaux attaqués de la funeste 1 maladie du cornage, dont nous parlerons s encore plus loin, avaient les os de la gana- |
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288 K AS V S X
clie à l'endroit où passe le gosier, extrê-
mement resserrés , la tête ordinairement busquée , et le front à l'origine de la partie supérieure des naseaux trop étroit. Le bout du nez ne saurait être trop pe-
tit , pourvu que les naseaux soient bien ouverts , et que la membrane qui les sé- pare soit pour ainsi dire transparente, ce qn i est regardé comme une perfection et la marque d'une bonne espèce. Le palais, dans les jeunes chevaux, est
charnu, et presque de niveau aux dents du cheval ; mais il se sèche, et semble se col- ler, en vieillissant, à l'os1 de la mâchoire supérieure. On saigne le cheval en cet en- droit lorsqu'il est échauffé ou dégoûté ; c'est ce que l'on appelle lui donner un coup de corne, parce que cette opération se fait ordinairement avec une corne de chamois. Les lèvres du cheval doivent être min-
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13 E S HARAS. 285
Ces ; celles qui sont charnues et épaisses,
font ordinairement que le cheval a la bou- che dure. Le col du cheval de selle doit être flexi-
ble et peu charnu, surtout à l'origine de la crinière, il doit aller en diminuant depuis le garrot jusqu'à la tête. On appelle encolure renversée, celle où la proéminence, vers le milieu supérieur de la crinière, se trouve en-dessous, ce qui empêche la tête de se placer, et rend le cheval désagréable à la main, lui fait porterie nez au vent; comme celui qui aura le défaut contraire sera sujet à s'encapuchonner, c'est-à-dire mettre di- rectement le bout du nez sur son poitrail. Les jumens en-général ont l'encolure
plus mince que les chevaux entiers. Lors- qu'on en trouvera dont le col sera à-peu- près aussi charnu que celui d'un cheval en- tier , on doit en faire le plus grand cas, si d'ailleurs elles ont une bonne confor- mation. i3
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SoO M A iî U K L
Les anciens, particulièrement les Grecs
et les Italiens, faisaient le plus grand cas d'une crinière épaisse. On a cru que cela provenait de ce que leurs chevaux , de même que ceux de l'Espagne, n'avaient que très-peu de crins à cette partie de l'en- colure , ce qu'ils regardaient comme un dé- faut; aujourd'hui, loin ue considérer une crinière épaisse comme quelque chose de beau, nous pensons avec raison qu'elle nuit à la grâce et à la légèreté du cheval : c'est un défaut, même dans un cheval de charrette , en ce que cette partie est sujette à une maladie fort dégoûtante et difficile à guérir ; on la nomme le rouvieux. Le garrot doit être mince et assez haut
pour que le cavalier soit dispensé de mettre une croupière à son cheval; de cette con- formation il s'ensuit que l'épaule doit eue également mince; il ne faut pourtant pas qu'elle soit serrée de manière à gêner la respiration de l'animal, et le faire chemi- ner difficilement. Il faut que la partie de |
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Jfc
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DES HARAS. ÎO. I
l'épaule où s'enni anche le bras soit sail-
lante, et que les muscles soient appareils. Cette partie trop rentrée en dedans et la partie supérieure convexe , avec beaucoup de chair , font dire d'un cheval qu'il est chargé d'épaules , défaut qu'on peut passer au cheval de trait, qui ne doit pas cive fait exactement comme un cheval de monture. Comme la beauté du cheval de selle dif-
fère , ainsi que nous l'avons dit du cheval de trait, il faut que le poitrail de l'animal de monture soit moins ouvert, et moins chargé de chair que celui du cheval que la nature a fait pour traîner la voiture. Un cheval de selle trop ouvert du de-
vant , trotte avec pesanteur et rarement bien ; il crottera son cavalier en le fatiguant beaucoup, tandis que l'animal qu'on doit préférer n'a pas besoin de lever beaucoup les jambes de devant, il suffira qu'il trotte. ce que nous appelons finement, et pourvu qu'il ne se coupe pas au boulet, les pieds |
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2^2, MANUEL
de devant, en trottant, ne viendront jamais-
trop proches l'un de l'autre ; un tel cheval fera de longues courses sans se fatiguer. Puisque nous en sommes aux allures du cheval, nous ferons ici une courte disgres— sion sur les chevaux de selle, et sur les différentes manières que nous avons de les monter. Le cheval de selle a trois sortes d'allures
qui lui sont naturelles, le pas de trot et le galop. Quant à celles qu'on connaît sous les dénominations d'allure , d'entrepas , am- ble, etc., comme ce sont des dégénérations des allures naturelles, et qu'elles ne peu- Vententrerpour riendans l'épurationcoinme l'amélioration de nos races de chevaux , nous nous abstiendrons d'en parler pour ne pas répéter ce qui en a été dit dans des ou- vrages beaucoup plus complets que celui-ci. Au pas , le cheval marche , il court au
trot, et le galop «st une espèce de saut périodique que nous appelons aussi Courre. |
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DES HARAS. 2^0
Les Français et les Anglais, au pas, se
laissent porter à-peu-prèsde la même ma- nière; mais les Anglais , au trot, montent différemment que nous. La manière des Anglais est si naturelle, qu'on n'a qu'à met- tre à cheval un homme qui n'y aura jamais monté , il trottera à l'anglaise , à moins qu'il n'ait point détriers. Le trot, à l'anglaise, a le double avantage de ménager le cheval et le cavalier, au lieu que la môme allure, à la française , fatigue beaucoup l'un et l'autre. Les chevaux qu'on ne mène qu'au trot à la française , s'usent bien plus vite que ceux qu'on trotte à l'anglaise, par la raison que la position du cavalier français, qui est d'a- voir les épaules en arrière, l'expose à cha- que temps de trot à une réaction que les jarrets du cheval et l'assiette du cavalier partagent également ; tandis qu'à la manière anglaise , celui qui monte , au lieu de pren- dre son point d'appui sur le coccix, le trou- vant sur ses étriers, se laisse aller au mou- vement, dont l'effet est, chaque fois que le cheval avance la jambe de derrière pour |
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2,94 KAHDÏl
remplacer celle qui entame le chemin y
de lui faire lever naturellement le derrière qui se remet mollement à sa place , aussi- tôt que la poussée de la hanche , pour por- ter le cheval en avant, est terminée. L'as» sictte à la française, au contraire , oppose, comme nous l'avons dit, une résistance. que l'effort du jarret néanmoins vient à bout de vaincre ; mais cette partie ne s'en trouve pas moins fatiguée , et le cavalier n'en est que plus mal à son aise. Plus le cheval a les allures longues et
les reins forts , plus le trot à la française est rude : il est même des chevaux qu'il serait impossible de mener au grand trot une heure de suite sans se fatiguer éton- namment. Ceux-là trottes à l'anglaise sont les plus doux, et sont ceux en même temps qui font le plus de chemin. Pour le trot à l'anglaise, il faut qu'un cheval ait les allures longues , franches et de la force dans les reins. Les chevaux à join- tures longues et flexibles avec le rein mou, |
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DES HARAS 2!j5
lie pourraient pas être trottes à l'anglaise ,
et ne sont pas non plus de résistance au trot. De même qu'il faudrait prendre des An-
glais la manière de faire les courses , de même il faudrait crue celui qui n'a qu'un cheval pour voyager ou pour chasser , le trouât a l'anglaise pour le conserver plus longtemps et se ménager lui même. Que deux hommes qui auraient l'esto-
mac plein fassent ensemble , sur chacun un cheval de pareille conformation une course de cinq à six lieues au trot,. celui qui montera à la française aura une indigestion et mènera son cheval sut la paille, tandis que celui qui aura trotté à l'anglaise , se portera bien et sa monture ne sera pas plus fatiguée que lui. On sait as?ez qu'un fardeau est moins
lourd quand il est bien porté et exacte- ment à la place qu'il doit occuper. Le ca- valier qui sait se lier au mouvement du |
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2.C)6 MANTE!
cheval , et s'alléger à propos, soulage sa
monture , la conserve en se ménageant lui- même , et les fameux huniers de l'Angle- terre , qui résistent à des fatigues extraordi- naires , dureraient moitié moins s'ils étaient montés à la française. La conserva- tion des chevaux dépend donc de la ma- x
nière dont on les monte : or, si la façon de
monter à clieval des français a beaucoup plus de grâce et de brillant que la manière anglaise , comme celle-ci a l'avantage d'être plus douce et de ménager le cheval et le cavalier, elle doit obtenir "la préfé- rence pour celui qui aime à se conserver. Les reins du cheval doivent être fei-mes,
charnus et décrire une ligne parallèle avec l'horizon ; ceux qui sont creux font dire que le cheval esc enseilé , ce qui pour l'avant main est un avantage aux dépens de la force de l'animai, Un cheval de manège un peu enseilé n'en a que plus de brillant; mais quoiqu'il donne plus d'avantage à celui qui le monte , il ne sera jamais |
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DES HARAS. 2^7
propre à la course ni même à la fatigue , et
Un connaisseur ne le choisira pas non plus pour étalon, puisqu'une semblable con- formation est une indice de faiblesse dans cette partie. Un cheval qui a le dos creux a toujours beaucoup de ventre et se selie difficilement , ce qui vous exp>se à une multitude d'inconvéuiens très - désagréa- bles ; car à la tension continuelle de la Croupière, pour retenir la selle à sa place, il est rare que le cheval ne se blesse pas à la queue , et cette partie ne pouvant plus alors souffrir la croupière , si vous avez à continuer votre route, toute la charge por- tera sur le devant de la bête qui ne man- quera pas de se blesser sur le garrot, ce qui la ruettera pour un temps hors de ser- vice. D'un autre côté le cheval venant à broncher , comme la charge se trouve sur les épaules , il faut de toute nécessité qu'il Vous tombe sur le corps sans qu'il vous soit Possible de l'en empêcher. Les chevaux qui ont ce que l'on appelle
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£98 MA NU El-
le dos de carpe, pèchent par le contraire
et ne valent pas mieux ; ccnx-là sont natu- rellement rudes, et lorsqu'ils viennent à faire une faute , il est presqu'iinpossible d'eippêeher qu'ils ne tombent à cause de leur position. L'on n'est point d'accord sur la longueur
que doit proportionnellement avoir un che- val. Il est pourtant évident que pour le manège et les évolutions militaires , un cheval court aura plus d'avantage , mais un cheval long de reins y pourvu qu'il les ait forts, embrassera bien plus de terrain, il aura ar.ssî plus (l'aplomb si ses propor- tions sont bien exactes. Les chevaux les plus estimés en Angle-
terre , sont en général lin peu longs ; or convient-il, dans le choix à faire de che- vaux pour étalons , de donner la préfé- rence aux derniers sur ceux qui ont plus d'analogie avec nos chevaux de guerre ? Certes s'ils sont tous également bien cou- |
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DES II iU: ù. *.()()
formés , on ne balancera pas à les faire
entrer dans les haras , puisque dans les appareil lemens on aéra la faculté de les croiser avec des jumens d'une conformation différente à !a leur, afin de comparer leurs productions avec Celles où il y aurait eu parité de longueur dans les deux sujets. Les résultats livrés aux observations cons- tantes des officiers des haras , doivent na- turellement nous mener à une améliora- tion que nous ne pouvons obtenir qu'à force de persévérance et de sagacité. Il est cependant à-peu-près démontré
que la préférence est due an cheval un peu long , par une raison physique, c'est que Celui dont le ventre a moins d'étendue , ;vura moins d'haleine et deviendra bien l'ius tôt poussif, que s'il avait de quoi loger ses intestins plus à l'aise. Le clieval dont 'es poumons ne seront pas comprimés par c°s viscères cheminera plus librement, ''i comme il respirera avec moins de gêne, <1 durera aussi nécessairement davantage. |
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300 MA NUE!
Le ventre doit être passablement grand
et présenter assez d'étendue, sans pour- tant ressembler à celui d'une jument pleine. Il ne faut pas que la côte ait en- tièrement la forme d'un cerceau, à moins qu'elle ne soit assez éloignée des hanches» pour ne pas comprimer les intestins de manière à gêner la respiration. La côte al- longée et un peu platte , pourvu que le ventre soit grand , est celle qu'on doit choisir surtout pour un cheval de selle qui en courant aura plus d'avantage pour se servir de ses hanches. La croupe , à sa partie supérieure, doit
être arrondie, en décrivant une inclinaison peu sensible vers la queue ; on appelle croupe-de mulet ee^e partie lorsquV . ~ est avallée. L'animal à qui ce défaut re«i9 lacuisseplatte, estsujètàsecouperaux hô$~ lets de derrière, tandis que quand la cuisse est pleine et bien nourrie , le cheval an- nonce plus de force et de moyens pour ré- sister à la fatigue. Les étalons qui pèclnvn' |
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DES HARAS. 3oi
«ans cette partie, sont ordinairement moins
VJgoureux que les autres. On a fait la même ^«marque à l'égard des hommes- dont les cuisses sont trop menues. Les hanches doivent être à une bonne
distance l'une de l'autre, afin que le che- val écarte beaucoup de derrière en mar- chant; car autant dans ses allures il djit avoir lejs pieds de devant rapprochés pour faire une bonne monture , autant par une raison que nous avons déjà donnée, eu Parlant du cheval de course , il doit écarter les jambes de derrière, pourvu toutefois qu'il ne le fasse pas d'une manière souf- frante. On préfère un cheval qui a la queue
mince et ferme à celui qui l'a grosse et dexible ; on a cependant vu de très- forts chevaux être dans ce dernier cas , sans avoir pour cela rendu un moins bon service. |
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302 MANUEL
Nous dirons peu de choses du bras, en
ce qu'il semble faire partie intégrante de l'épaule , mais nous nous étendrons davantage sur la partie qui commence au coude et finit au genou , c'est l'avant- bras ; il. doit être large , charnu à sa partie supérieure , et ferme à l'endroit où il s'at- tache au genou qui ne doit avoir de largeur qu'en proportion de la jambe, et être peu charnu sur le devant. Le boulet, dans toutes ses parties, doit
être lisse , sans être garni de ces longs poils qui dénotent presque toujours une nature appauvrie , ou une race dégénérée. Toute couleur est bonne pour le boulet, excepté la blanche ou la blonde moins foncée que la robe , dans les chevaux bais ©u alezans , on dit de la dernière que les chevaux ont les extrémités lavées ; ces sortes de chevaux sont rarement aussi bons que les autres , surtout si les boulets sont garnis de ces longs poils dont nous venons de parle». La couleur blanche de mauvais |
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DES HARAS. 3o3
augure , s'entend des quatre boulets , si
les sabots sont aussi de corne blanche qui est plus tendre et plus friable que la noire. Les Anglais disent de pareils chevaux
dont ils ne font pas de cas , qu'ils ont des bas blancs, whlte stockings. Nous avons aussi un vieux proverbe français qui dit, quatre pieds blancs, quatre francs. Nous n'aimons pas beaucoup non plus les che- vaux à face blanche , surtout lorsqu'ils ont le bout du nez et les lèvres de la même couleur , ce qui fait dire du cheval qu'il boit dans son blanc. Les paturons doivent être proportionnés
à la taille ; il n'y aurait point de mal qu'ilp fussent un peu longs, pourvu que les mus- cles qui les soutiennent soient assez forts, pour que la flexibilité soit à peine aperçue. La couronne qui est la partie supérieure
du sabot, doit être fernie, sèche et sans prominences. |
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304 MANUEL
Le sabot doit être lisse, luisant, delà
couleur approchant d'une pierre à fusil; son étendue doit être proportionnée à la taille du cheval, et présenter une base relative au poids qu'il a à supporter. On recherchait autrefois un pied petit, mais indépen- damment de ses dispositions à l'encaste- lure , il en résulte que le point d'appui ne présentant pas assez de surface, l'animal sera moins sûr de jambes et se fatiguera de manière à perdre ses épaules qu'il peut et doit conserver , quand le sabot a toute l'é- tendue qu'il lui faut. Nous renvoyons à la description des parties qui le composent, pour être convaincu de cette vérité. Le sabot du cheval , indépendamment de la couleur que nous lui avons assigné , doit encore être brillant, uni, sans rides , ni cercles qui dénotent qu'un cheval a été fourbu. Il faut encore prendre garde que le talon ne soit ni trop serré ni trop plat : le premier menace l'encastelure , le se- cond annonce des pieds combles , défauts également préjudiciables. |
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DE S II ARA S. Soi)
La sole doit être épaisse, forte; la
fourchette un peu creuse ,;t petite : les ta- lons doivent avoir afisez d'ouverture pour loger aisément la sole , et en même temps assez de force oour la soutenir de manière a ce qu'elle ne porte pas à terre. La conservation du chevalet l'agrément
qu'on en peut tirer , dépendent pi us qu'on ne le ci*oit de la manière dont les pieds sont soignés : il faut donc apporter la plus grande attention à ce que le maréchal qui est pour le ferrer sache bien son métier. Celui qui a l'habitude de se servir du che- val , ou qui sait le monter , sentira bien si l'homme qui l'a ferré l'a mis à son aise ou non. La cuisse doit être arrondie et charnue ;
cette conformation, outre la force qu'elle annonce , fait encore que le cheval mardi e plus large du derrière , et empêche qu'il ne se donne, en trottant, des coups qui occasionnent aux jambes des sérosités » ,i3 *
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3o6 MANUEL
javards tendineux , des eaux et autres ac-
cidens , fort difficiles à guérir. Il faut que le grasset soit large, nerveux
et dégagé de chair. Le nerf qui s'attache à la partie supérieure de la pointe du jarret doit être très-prononcé et visible à une certaine distance, afin que le cheval soit en état de résister aux efforts que le jarret peut faire dans une multitude d'oc- casions. La pointe du jarret doit être perpendi-
culaire avec l'extrémité postérieure du fa~ non. L'excroissance outre nature qui se manifeste à la partie latérale extérieure du bas du jarret s'appelle jardon; et lorsque par suite d'efforts elle vient à cerner la face postérieure du jarret, elle prend, en An- gleterre , le nom de curb, qui veut dire gourmette, terme que nous pourrions adop- ter, puisque nous n'avons pas de mot pour désigner ce terrible défaut. Un cheval, dans cet état, quand même il ne boiterait pas j |
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DES H A R A S. 3oj
doit être considéré comme estropié , et hors
d'état de rendre jamais un bon service. Les étalons qui en sont entachés , et môme ceux auxquels il serait survenu par excès de service ou défaut de conformation , de- vraient être proscrits des haras, puisque c'est un des vices les plus fâcheux, et en même temps.le plus universel des chevaux français, particulièrement de ceux, de race normande. x Le jarret doit être large, évidé , sans
chair, et soutenu par des muscles forts et bien prononcés. Lorsqu'il se présente à la partie latérale extérieure de la jambe , cette rainure que l'on appelle autrement la gout- tière , large d'un demi-doigt, le jarret ne laisse rien à désirer, lorsque surtout les éparvins sont bien effacés et parfaitement égaux ; mais cette perfection ne se rencon- tre guère à un degré éminent que dans les chevaux d'Arabie , et quelques - uns de pur sang d'Angleterre qui sortent de race arabe. |
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3o8 MANUEL
Nous pourrions faire ici l'énumératioir
de tentes les tares qui gênent, et trop sou- vent paralysent l'action du jarret et des au- t es parties des extrémités ; mais comme elle n'apprendrait pas encore à les bien connaître, et qu'on pourrait la prendre pour une critique do quelques étalons dont le public est engoué , il vaut mieux la pas- ser sous silence, et attendre que quelques victimes d'une partialité d'opinion aient appris , à leurs dépens, le danger qu'il j a de passer trop légèrement sur ce que la nature en principe a rendu défectueux. Ce qu'il y a de positif, c'est que les tares
aux jarrets et ailleurs, sont ou de naissance, et par conséquent héréditaires, ou simple- ment accidentelles ; que les premiers doi- vent faire exclure sans retour , des haras , ttHB>s les animaux qui en sont viciés; que les autres qui sont censées provenir d'efforts ou de coups, sans être tout-à-fait aussi dan- gereuses , sont néanmoins très-suspectes , puisqu'il ne doit jamais rien sortir à un^ |
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DES HARAS. 3o<)
partie bien conformée; et que comme il
est presqu'impossiblé de connaître poski— Vement ce qui aurait donné lieu à mie taie qu'on dit accidentelle , le plus prudent est de rejeter comme étalons ou poulinières qu'on destine à faire race, tous les animaux qui auraient la moindre chose a refaire. Un fameux naturaliste anglais, duquel
nous avons emprunté une multitude d'ex- cellentes choses, relativement aux chevaux de son pays, donne aux tares une raison physique que le bon sens réprouve. Lors- que la nature, dit-il , aperçoit dans un sujet quelques points faibles, elle s'efforce d'y suppléer , en faisant passer des parties qui les avoisinent une liqueur ou corps qui les fortifient; de-là vient, continue-t il, ces épanchemens qui forment les tares. Il croit mal à propos que lorsqu'elles ont ac- quis assez de consistance pour faire corps avec l'os, la partie n'en devient que plus forte, tandis que la raison nous indique que ces calus, enfans de la faiblesse, tou- |
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3lO MANUEL
jours occasionnés par des efforts, s'ils ne
sont pas tout-à-fait-des vices héréditaires, paralysent au moins les articulations , et la confusion de toutes les parties fait que le cheval en demeure estropié. La médecine vétérinaire en France a
cependant prouvé , depuis quelques temps, que des frictions faites avec l'onguent épis— pastique , faisaient disparaître entièrement les caplets ou passe campagnes , pouvu qu'ils fussent récens , et modifiaient le vo- lume de la courbe , des éparvins et même des jardons les plus invétérés. Les Anglais ont aussi une multitude de recettes à cet effet; mais comme ces remèdes n'opèrent pas une guérison absolue, on fera bien, eu choisissant un cheval entier pour étalon, de ne lui rien passer de défectueux , sur- tout dans ses jarrets qui sont la base fonda- mentale de sa solidité. Nous terminerons cet article en disant
que les paturons doivent être forts en pro- |
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BES HARAS. 3ll
Portion de la taille du cheval. Lorsqu'ils
cèdent trop facilement sous le poids du Corps de l'anima1, ses allures , il est vrai , s°Bt plus douces , mais il a moins de ré- sistance. Ces chevaux s'appellent longs , jointes et se fatiguent aisément : on appelle court jointes , ceux qui pèchent par le défaut contraire. Ces derniers sont sujets a devenir bouletés par un travail trop fort. En cela , comme en bien des occasions, la moyenne proportionnelle est ce que la sagesse nous conseille d'adopter. Maintenant que nous avons parcouru ce
qui est relatif à la beauté, ou plutôt à la bonne conformation du cheval , nous par- lerons de la manière d'en faire l'acquisition, pour dire en suite un mot sur les haras sauvages , et sur la possibilité d'élever en France , à très-peu de frais, une multitude de chevaux qui nous seraient d'un grand secours , tant pour la remonte de notre cayalene , que pour le commerce et les ^avaux de la campagne, |
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3l2
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MANUEL
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CHAPITRE XXIII.
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Manière de faire VAcquisition du
Cheval. L'acquisition du cheval présente tant de
difficultés, que les précautions les plus grandes que nous pourrions conseiller de prendre n'apprendraient pas encore à la bien faire, si celui qui en sera chargé ne joint pas à la connaissance parfaite du cheval le talent de savoir le monter. C'est donc à l'homme de cheval que nous con- sacrons cet article , pour qu'il voye si sa méthode de l'examiner et de l'essayer est conforme à la nôtre. Lorsque vous voulez faire l'acquisition
d'un cheval, ce n'est jamais celui qui von* |
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DÉS HARAS. 3l3
le vend que vous devez consulter: tâchez
an contraire de vous introduire dans l'é- curie avant que l'animal ait été tourmenté par son maître, qui croit en l'inquiétant lui donner une plus belle apparence. Il y a un proverbe anglais qui dit : Buj-
the devil and sell dcvil, si tu as acheté le diable, vends le diable. Or, comme un marchand achète toutes sortes de chevaux, s'il s'est laissé attraper, ce qui lui arrive assez souvent, il ne se fera pas de scru- pule de vous attraper à son tour ; c'est pour cette raison qu'il ne faut jamais de- mander son avis. Au surplus, celui qui a besoin de conseils pour une semblable ac- quisition n'est pas en état de la faire. L'acquéreur doit toujours s'attacher à un
Poil décidé. Les extrémités blanches ou "londes , aux chevaux bais ou alezans , proviennent assez ordinairement de ce que l'animal sort d'une race faible ou en dégé- 14
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3 14 M A N U E t,
nération. Un cheval bai qui aies extrémités
noires , et le cheval alezan qui les aurait plus foncées que la robe méritent La préfé- rence. On ne doit estimer dans aucun cas un cheval aui a la corne blanche , pour les ^lisons que nous avons déjà données pré- cédemment dans cet écrit. On doit demander dans tin cheval qu'il
tut le regard assuré , et qu'il soit planté bien verticalement sur quatre belles jambes, sans changer de position. A.près l'avoir examiné dans cette altitude, sans le tou- cher, vous faites attention s'il ne témoigne pas d'inquiétude en le faisant remuer dans sa place avec le fouet : vous observez s'il fait ce mouvement avec douceur, sans ser- rer ni remuer sa queue ; s'il se tient en suite en place et vous regarde sans effroi , c'est une marque qu'il aura de la docilité ; si au contraire il se retourne avec vivacité et crainte , qu'il se frappe les jarrets contre la stalle ou la barre, comme aussi s'il serre la queue en l'agitant, vous devez appré- |
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DES HAUAS. 31 li
brader qu'il ne soit pas de bonne nature ,
ou qu'il ait été mal commencé. Prenez garde en suite comme il se tient
dans sa place , son devant doit vous paraî- tre serré, son derrière très - ouvert. Plus l'écurie ira en pente du côté de la croupe, plus cette remarque sera apparente. ÎTc croyez pas juger à la vue d'un clic val qui se coupe , le marchand ne vous le présen- tera jamais que le poil ne soit repoussé à l'endroit malade. les Anglais ont assez l'habitude de faire
ôter la litière de dessous le cheval, et de le laisser cinq ou six minutes sur le pavé. Ils prétendent pouvoir juger au mouve- ment fréquent de l'animal s'il n'a pas les pieds doulo ureux. Cette remarque n'est cependant pas sûre , car le mal pourrait être également dans les épaules , et pré- senter les mômes indices : c'est à celui qui montera le cheval, à juger si le siège de |
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3l6 MANU E I,
la douleur est plutôt dans les épaules qu'à
la base des extrémités. Beaucoup de chevaux sont jugés n'avoir
pas les épaules bonnes, s'ils n'ont que les pieds en mauvais état, l'examen de celte dernière partie vous apprendra à quoi vous en tenir à ce sujet. la liberté des épaules se juge d'une
manière infaillible au galop du cheval, comme on reconnaît la bonté de son pied en le menant au pas et au trot, particuliè- rement sur le pavé. Quelques personnes jugent encore mieux un cheval en l'écoutant trotter et galopper sur un terrain dur ou sur le pavé ; mais il faut être fort, et avoir l'oreille bien exercée pour ne pas s'y tromper. Lorsque vous avez bien examiné le
cheval vous entrez dans sa place ; après l'avoir averti en lui parlant , vous vous assurez, avec la main, si le garrot n'est pa* |
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DES HARAS. 3lJ
trop charnu , si la chair en est ferme; vous
glissez votre main sur l'avant-hras, en la passant sur le plis du genou, pour vous assurer s'il n'y aurait pas de malandres ; vous tâtez aussi le genou, en prenant garde surtout à la configuration du poil qui vous indique s'il n'a pas été couronné ; après quoi vous vous assurez si le canon est suffisam- ment large , Je nerf tendu et hien détaché ; s'il n'y aurait pas sur la surface postérieure, vers le milieu, un peu plus d'épaisseur, ce qui dénote que le cheval aurait eu un coup sur le nerf. Cette grosseur, qui n'est quel- quefois pas plus volumineuse qu'une fève applatie , annonce néanmoins qu'il y a eu solution de continuité et épanchement de fluide nerveux. Cet accident, que îe travail fait augmenter plutôt que diminuer, rendra a la fin la cheval boiteux et par conséquent le mettra hors de service. A l'examen que vous ferez du canon ,
vous prendrez garde encore qu'il n'y *u pas de sur - os , quoique beaucoup |
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3l8 HAHUEl
de jeunes chevaux en aient : yons faîtes
surtout attention si le sur-os ne gène pas le mouvement du nerf, il y'en a même qui font boiter le chevr.i , mais cela est assez rare. Le i-mr-os, toujours ; ccasioffné pas m: coup, est formé d'un épuncheraenJ du suc osseux , d'après une lésion du pé- rioste , il se dissipe en vieillissant. Quand vous avez fini l'examen du canon
de la jambe , vous continuez de faire tou- jours avec la main la même opération à l'égard du boulet, en faisant, attention s'il ne se trouve pas des apophises molles pla- cées sur la partie latérale extérieure , on les appelle mollettes , elles proviennent ordinairement de fatigue. Lorsqu'il n'y en a qu'en dehors, elles sont peu dangereuses; mais s'il n'y en a également en dedans , ■ faut se montrer plus difficile; celles - la s'appellent mollettes chevillées , et quoi- qu'elles ne soient pas à beaucoup p1"''3 aussi fâcheuses que celles qui paraissent en-dessus et plus en arrière du boulet.» > |
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DES HARAS. 3lC)
faut voir si le cheval n'en boite pas. Pou-
ces dernières , qu'on appelle nerveuses , elles estropient le cheval ; il n'y a de re- niède que le feu qui, après avoir fait son effet, n'empêcîie pas le cheval de va- loir encore quelque chose et de rendre uu 'bon service , il perd néanmoins beaucoup de sa valeur , et ne doit être pris que pour ce qu'il vaut. Vous levez ensuite le pied du cheval,
autant pour vous assurer s'il n'est pas mé- ^ chant que pour examiner la forme du pied, la couleur de la corne ; vous voyez si elle est lisse, sans bourrelets ni scissures; si les talons ne sont pas trop serrés, ce qui dénote l'encastelure , comme les cercles font connaître que le cheval a été fourbu ; trop flasques , ce qui indique des pieds phus , ou trop gros, ce qui annonce que'le cheval sera lourd. Vous vous assurez s'il 11 7 a ni bleimes ni seimes au sabot; si le pou de la eonronne couvre bien la partie pérïeùrë du sabot, dans toute son éten- |
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320 MANUEL x ■
d::c ; si la peau est bien ferme , et s'il
n'y a point quelque proéminence à la partie supérieure de la couronne. On appelle cet(# grosseur, qui vient plus particulièrement aux pieds de devant, forme ; elle vient à la suite d'un coup ou d'un effort de l'os coronaire, elle estropie le cheval eu peu s'en faut. Dans un étalon, bien que la forme
vienne comme nous venons de le dire d'un coup ou d'un effort, elle est presque tou- jours héréditaire. La jument poulinière la communique aussi très-souvent à sa suite , ce qui s'explique par la débilité de celte partie de la jambe du cheval, et les dispo- V sitions qu'elle avait à une maladie que le
moindre effort peut développer. Il en est ainsi des autres tares qui
toutes fdles de la faiblesse des parties où on les voit éclorc, quand elles ne sont pas de naissance , se manifestent au plus petit effort, et se propagent par le vice d« |
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DES HARAS. 3ai
conformation qui en renferme les germes,
l'eut-on en conséquence se montrer trop difficile sur des défauts qu'on peut considé- rer comme l'éteignoir de toute améliora- tion , s'ils n'en sont pas la peste , et doit-on penser , lorsqu'on voit des étalons à-peu- près sains, faire des poulains tarés, que des étalons déjà tarés peuvent produire des chevaux sains ? Des exemples sans nombre pourraient être cités à l'appui de cette as- sertion ; mais comme ils ne serviraient que faiblement à nous corriger , nous aban- donnerons à l'expérience la i&clie pénible de le faire. Un endroit molasse et difforme à la
partie supérieure du sabot, vous indiquera que le cheval a eu un javard, ou quelque atteinte dangereuse qui pourtant ne doit pas vous empêcher de l'acheter , si la ci- catrice est bien faite et que le cheval n'en soit pas boiteux. |
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Vous passez ensuite à l'examen des
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322 MANUEL
reins qui doivent être flexibles , quand en
écartant les doigts vous appuyez en pin- çant cette partie. En général un cheval qui ne répond pas , peut être malade ou avoir des dispositions a l'immobilité, mais comme ce vice est un cas rédhibitoire, et que l'acquéreur a neuf jours de garantie, ou y fait moins d'attention. Les autres cas rédhibitoîres , nous le dirons en passant, sont, en justice réglée , la courbature , la pousse, le tic et la morve, pour lesquels on a ordinairement vingt-neuf jours. Il est un sixième vice qui n'est encore
bien connu que dans la ci-devant Norman- die , et qui pourrait bien lui être parties- f lier, c'est le cornage ou sifflage , maladie funeste qui, si l'on n'y prend garde , me- nace d'empoisonner toute la France. Erïe était rare dans le département de l'Orne , elle y est maintenant commune ; mais c'est dans le Calvados , la Manche et l'Eure qu'elle a fait des progrès effrayaiis. Ce vice qui a été mis au nombre des ca* |
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DES H A R A S. 323
redhibitoires pour les marchands de che-
vaux de Paris seulement, ne l'est pas pour Un particulier qui a acheté un cheval cor— Pard dans le pays : cependant les consé- quent "s en sonl telles que fe cheval qui en est atteint n'est pins propre à accn.se es— pèce de service , mais malheureusement on en peut faire un étalon et c'est assez là sa destination. Or , comme il est reconnu que ce vice est héréditaire , puisqu'on a Vu des poulains corner sous la mère , ne faudrait-il pas que tous tes chevaux cor- nants fussent coupés sans miséricorde ? On a dit, mal à propos, qu'une pareille
mesure blessait' les intérêts des particu- liers , que c'était un attentat contre les pro- priétés. Est-ce donc attenter aux propriétés que d'empêcher qu'un vice aussi préjudi- ciable ne se propag-e dans un pays où l'é- lève des chevaux est une des principales branches de notre commerce ? ~Ne sait-on pas d'ailleurs qu'un cheval émasculé ne perd que la faculté de se reproduire, sans |
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324 M A K TJ E 1
cesser d'être propre à tout autre servi»*"
auquel on peut l'employer. Ona dit encore que les vendeurs souffrent
volontiers qu'on s'assure si le ckeval corne, et que par conséquent on pouvait l'essayer : mais peut on le faire avec succès dans une foire où les chevaux sont les uns sur les autres ? Ces essais , d'un autre côté , sont si précaires et si peu certains, qu'il y a des chevaux qui malgré le plus violent exercice , dans un moment, m corneront pas même au bout d'une demi- heure , tandis que dans un autre le cor- nage se manifeste dès les premiers pas qu'ils font. Nous n'en avons malheureuse- ment que trop d'exemples ! Et comme le gouvernement, dans les achats qu'il fait faire , tant pour les haras que pour sa ca- valerie , est particulièrement victime de cette maladie , ne pourrait-il pas accordée une récompense à celui qui lui ferait an mémoire qui , en précisant les signes ca- ractéristiques du coruage , apprendrait U |
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DES HARAS. 325.
Manière infaillible de le juger, puisqu'il
est à-peu-près reconnu que cette maladie est incurable. Nous avons remarqué que les chevaux à
front étroit, à tête longue, busquée et dont les os de la ganache rentrent en de- dans , de manière à comprimer le gosier , étaient plus sujets au cornage que ceux qui ont la tête courte , carrée , le front large et le dessous de la ganache très-ou- Vert. Est-il dû à la mauvaise conformation de la tête , ou est-ce , comme on l'a cru jusqu'à présent, une maladie de la trachée- artère ? Cette disgression que nous avous cru
devoir placer ici , a cause de son impor- tance dans l'acquisition du cheval , nous a un peu écarté de notre sujet, que nous allons reprendre à la suite de l'examen des reins. Après donc avoir examiné si les reins
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326 MANUEL
sont bien unis et assez larges , s'ils vous
paraissant forts , vous considérez la forme de la croupe qui doit être faiblement ar- rondie à sa partie supérieure : vous voyez en même temps si la queue est bien atta- chée : en faisant ensuite , à l'œil, l'inspec- tion générale du corps du cheval , vous faites attention si le thorax ou la poitrine n'est point comprimé par la partie infé- rieure de l'épaule ; si les côtes et le ventre répondent à la description que nous en avons faite. Si c'est un chèVat entier, vous regardez si le fourreau est bien pendu , si les testicules sont bien attachés , s'ils ne sont point trop gros. Il faut observer que les chevaux d'Espagne les ont plus volu- mineux , sans cependant qu'il en résulte aucun inconvénient. Les chevaux barbes , les ont aussi plus pendants que les chevaux anglais et français, mais moins gros que les espagnols. Vous voyez en même temps si la cuisse
est pleiue en dedans, lisse et unie à Texte- |
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DES II A II A S. 3^7
•"leur: si le muscle du grasset vous paraît fort;
si le jarret est évidé, large, et présente la perpendiculaire dont nous avons parlé, si le nerf est bien détaché et sans roideur ; s'il n'y a ni vessigons , ni capiets , ni jar- dons , ni courbes , ni varices , ni épar- vins de bœuf, ni éparvins osseux, toutes lares apparentes et plus ou moins préjudi- ciables. Les éparvins secs , qui ne sont pas les moins dangereux, ne s'aperçoivent or- dinairement qu'en marchant , lorsque le cheval harpe ou autrement retrousse. Pour les solandres qui sont des gerçures
au pli du jarret, elles se voyent assez fa- cilement ; elles sont aux jambes de der- rière ce que les malandres sont à celles de devant. Le reste, comme les mollettes chevillées ou nerveuses aux boulets de derrière , crevasses , eaux dans les pa- turons ; formes , javards , seimes , blei- Uies, avalures , encastelure, pieds plats, ^e sont pas difficiles à apercevoir , il ne *aut qu'avoir l'œil un peu exercé à la ré- |
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32,8 MANUEL
serve cependant de la bleime qui ne st
découvre qu'en voyant parer le pied. C'est une sorte de meurtrissure qui ne de- mande que des soins , elle n'est pas diffi- cile à guérir. Il ne yous restera plus à examiner que
la tête , l'encolure et le poitrail, vous commencez si vous voulez parles oreilles; en prenant garde comme le clieval les place , vous pouvez déjà former quelques conjec- tures sur la vue de l'animal, car si dans l'écurie il ne les a jamais droites en- semble , et qu'il y en ait alternativement toujours un en avant, tandis que l'autre est en arrière , et si, en le voyant marcher, vous remarquez le même mouvement , méfiez vous de sa vue ; examinez bien le cheval , car la vue mauvaise n'est pas un cas rédhibitoire. Vous prenez garde que les glandes qui
sont derrière les oreilles, en descendant vers l'endroit ou le gosier passe dans la |
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SES II A R A 3. 32CJ
ganache , ne soient pas trop grosses et
gonflées , ce qui dénoterait que le cheval aurait pris une fraîcheur dont il résulterait que toutes les glandes seraient engor- gées , et l'animal pourrait tousser et même jeter. Vous passez ensuite la main sous la ga-
nache , autant pour voir si les deux os sont assez ouverts , afin que le cheval en courant puisse respirer à l'aise , que pour vous assurer s'il n'y aurait pas quelques petites glandes soit adhérentes soit mobiles. Celles qui sont adhérentes , quelque -pe- tites qu'elles soient , sont toujours dange- reuses , surtout lorsqu'en les pressant le cheval montre de la sensibilité. Il est encore bon , dans ce cas , de considérer l'âge du cheval, et croire qu'au dessus de cinq ans le cheval glandé finit toujours par devenir morveux. Comme pour voir l'âge du cheval vous
lui ouvrez la bouche, vous devez, pendanj 14
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' 33o M A N V EL
que vous y êtes, faire attention comme
l'ensemble en est fait, si le cheval n'a pas les lèvres trop épaisses, les barres char- nues et cicatrisées , ce qui dénote qu'il a une mauvaise bouche; si surtout les pinces sont tranchantes et dans leur état naturel, car si vous les trouvez obtuses et rongées , vous avez un indice que le cheval tique , ce qui cesse d'être un cas rédhibitoire , lorsque les dents sont endommagées. Ce vice est d'autant plus dangereux qu'il se communique à la génération du cheval, et qu'il s'apprend par celui qu'on aurait mis à l'écurie à côté d'un tiqueur. Les boutons sur la peau, lorsqu'ils se
suivent en forme de chapelet ou corde, sont toujours des marques de farcin. Quoi- qu'il en vienne partout., ceux qui parais- sent au derrière sont beaucoup plus dange- reux qu'au devant : le plus mauvais endroit est le plat de la cuisse en dedans ; lorsque la maladie est au-dessous du jarret, elle est incurable, |
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DES IIA8 A S. 33t
"L'examen de l'œil est ce qu'il y a de
pins di!ïïcile. JNTous emprunterons du Par^ fait Maréchal, de M. de Garsault, la pra \ tique pour en découvrir les défauts. « On ne peut bien, dit-il, examiner les
» yeux qu'en se portant en face du clieval, r> qui sera placé de manière à ce qu'il y » ait de l'obscurité derrière et au-dessus » des yeux. Pour cet effet, on met le chc- » val à la porte d'une écurie, se tenant en » deliors, vis-à-vis, on voit chaque, œil » par son côté, afin que la vue du regar- » dant perce à travers l'œil du cheval, vous » risquez de vous tromper en vous y prc- » nant de toute autre manière, comme de » vous mirer dans l'œil pour voir s'il rend » exactement votre figure ; ci* un mauvais s œil vous représentera mieux qu'un bon , » ou de passer votre main devant l'œil pour >i voir si le cheval le fermera, ou enfui ■» pousser votre doigt vis-à-vis, comme » pour crever Poeil; car, dans l'un et l'an ire- j» cas, le vent que fera votre main pourra |
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33s M A Kt'EJ,
^ lui faire clignotter l'œil, quand même il
» serait aveugle. » Les yeux ont une figure ovale ou spbé-
» riqxic : leur situation est assez connue ; il » faut, dit M. Lafosse, qu'ils soient bril- n lans, et que leur mouvement soit fré- v quent. » Cet organe , dit M. Garsault, est sujet
d a plusieurs infirmités , ou défauts qui •;> sont plus ou moins à craindre. Le moin- >i dre de ces défauts ne laisse pas que de y> diminuer le prix des chevaux. » i°. Il j a des poils qui passent pour
» être plus sujets à la vue faible que les y>. autres, comme gris sale, étourneau, y> fleur de pêcher et rouan; » 2,°. Dans le temps que les poulains
» changent leurs dents de lait, particuliè- » rement les coins , et aussi lorsque les s crochets poussent, la vue devient trouble |
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DES HARAS. 333
» à quelques - uns ; ils peuvent devenir
» borgnes ou même aveugles , mais sou- » vent aussi la vue se racommode ; » 3". Les prunelles petites , longues
« et étroites , se gâtent plutôt que les » autres ; » 4°. Un cercle blanc autour de l'œil
» est un signe douteux de mauvaise vue, » car il y a des chevaux qui , avec des » cercles blancs , ont cependant la vue » bonne : on les appelle verrons ; » 5°. Lorsque l'on voit îa prunelle d'un
» blanc verdâtre transparent, on dit que » le cheval a un cul de verre dans l'œil, >> que cet œil ne vaut rien; m«S comme le » reflet d'objets blancs contre une muraille * pourrait faire voir cette couleur dans
» l'œil, il faut regarder celui qu'on soup- » conne d'avoir ce mal en plusieurs places; * et si le défaut subsiste, vous conclure*
» que le cheval a un cul de verre j |
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334 M a n u e i
i> 6". La vitre trouble est sûrement mau~
y> vaise ; il faut qu'elle soit claire et trans- » parente comme du cristal, car on doit » voir à travers, et y distinguer deux ta- n eues noires, comme si c'était deux grains » de suie qui sont au-dessous du trou de » la prunelle ; » 70. La vitre rougeàtre , vise au luna-
» tique ou à l'œil fluxionaire ; » 8°. La vitre feuille morte par le bas .
•» trouble par le baut, ou les yeux enflés » pleurant des larmes noires et ebaudes , » sont une marque infaillible que le cl.c- » val est lunatique, ayant actuellement la » fluxion ; » 9°. L'œil noir et brun dans le fond , et
■» la vitre trouble, marque un cbeval luna- » tique , ayant actuellement la fluxion ; ■» io°. Un œil plus petit crue l'autre , est
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DES HARAS. 335
» une mauvaise disposition qui dénote la
» fluxion ; » ii°. Enfin ,■ une taclie blanche au fond
» de la prunelle, quelque petite qu'elle » soit, s'appelle Dragon, elle est incura- » ble ». Il résulte de toutes ces remarques, qu'il
faut avoir bien de l'habitude pour ne pas s'y tromper, et qu'il ne faut pas non plus dédaigner celles dont nous avons parlé re- lativement aux oreilles du cheval ; comme aussi lorsqu'on marchant il lève les jam- bes plus haut qu'il ne devrait, on saura qu'il faut j faire la plus grande attention. Ce que nous venons de dire , n'est que la
première partie de l'examen que vous aviez a faire : vous avez pu juger le cheval en place, vous devez alors le faire marcher, et trotter à la main pour voir comme il place ses jambes au pas et au ttot, et for- mer yos conjectures sur les qualités bon- |
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336 MAKUEt
nés ou mauvaises qu'il doit avoir en \e
montant. Vous pouvez, si vous voulez, commen-
cer par le faire reculer deux ou trois pas , pour voir s'il n'aurait pas quelques disposi- tions à l'immobilité , ou s'il ne serait pas déjà affecté de cette maladie , ce qui ne serait pas difficile à juger , puisqu'un che- val qui est immobile ne recule pas. Celui qui a eu un effort dans les reins , ne recule pas non plus, ou le fait difficilement; car bien que l'immobilité soit comme nous l'a- vons dit un cas rédbibitoire , il vaut encore mieux s'en être aperçu avant que d'avoir acheté le cheval. Pour voir marcher le cheval, d'abord au
pas, vous vous placez directement derrière lui, afin de voir si ses pieds décrivent une ligne droite, en faisant attention que les jambes de devant soient beaucoup plus rapprochées l'une de l'autre que celles à6 derrière. Le cheval dont les pieds de dcvant |
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DES HARAS. 337
Sont placés, la pointe du sabot un peu en
dehors, soit dans l'écurie, soit en marchant, s'appelle panard ; lorsqu'il s'appuie plus sur la pince des pieds de derrière que sur le talon, oa dit qu'il est pinçard. Les che«« vaux affectés de ces défauts ne durent pas long-temps , et ne sont pas propres à faire des étalons. L'animal qui en trottant lève trop les jambes, s'appelle avoir du mouve- ment ; si au contraire il ne les lève pas assez , et que la pince arrive la première à terre , on nomme cela piquer, ce qui fait qu'un pareil cheval est sujet à broncher. Timbalier se dit d'un cheval qui en levant beaucoup les jambes de devant, en jette les extrémités en dehors , de manière à vous faire voir de côté toute la surface du fer : c'est ce qu'on reproche aux chevaux de Hollande, et la plupart de ceux qui ont les pieds larges et plats sont entachés 4e ce défaut. Le cheval , au pas , doit entamer le
chemin avec liberté , franchise et assu-» i5
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oàà M A V V E t
rance ; lorsqu'il place bien la jambe à ceîW
allure, il. est rare qu'il ne la place pas éga- lement bien au galop. Un clieval ne saurait avoir le pas trop
allongé , pourvu que l'arrière-main suive bien sur la même ligne , et que cette partie qui doit être plus écartée que le devant, ait une direction exactement verticale. Les chevaux qui marchent le mieux, sont
ceux dont le pied de derrière vient occuper I la moitié au moins de la place , que le sabot de devant a quittée. Une marche va- cillante de derrière , annonce de la faiblesse dans les reins , dans les hanches ou dans les jarrets : il faut cependant avoir égard à l'âge du cheval, quoique, lorsqu'il est de bonne espèce, ses mouvemens sont toujours en harmonie. Lorsqu'il s'agit de faire aller le cheval
au trot, il faut, autant qu'on le peut, Ie mettre sur le pavé ou au moins sur le dur . |
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«ES HARAS. 33o,
tant pour vous assurer s'il ne boite pas , que
pour voir s'il n'aurait pas les pieds sensi- bles. Il ne faut pas que celui qui vous le montre, le presse , afin que vous puissiez, à la longueur de ses allures , conjecturer de quelle manière approchant il devra ga~ lopper. Le bruit qu'un cheval fait en trottant
décèle la pesanteur ; celui qui trottei'a comme une dine , les sabots de devant rapprochés et ceux de derrière écartés ', near before and wide bchlnd, disent les Anglais, sera bon et léger. Il es^ nécessaire aussi de vous prémunir
contre le bien que le marchand vous dira de son cheval; car il ne vous parlera ja- mais de celui qui est de défaite : Good ware sells itself, la bonne marchandise se Vend toute seule : il ne vous fera-l'éloge que de celui qui l'embarrasse ; mais vous devez vous en rapporter à vos connais- sances , et croire que l'animal que vous |
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840 HAKUfit,
avez sous les yeux a une-multitude do
défauts que vous devez vous efforcer de découvrir. Règle générale : Lorsque vous vous li-
vrez trop à l'admiration des beautés qui vous frappent, ce que le marchand ne manque jamais de vous faire remarquer, en vous faisant des complimens sur votre sagacité, vous êtes bien près de ne pas vous apercevoir des défauts du cheval. Méfiez - vous surtout de la promptitude
que celui qui tient le cheval met à le faire placer à l'autre main, et lorsque le ven- deur cherche à vous occuper des beautés du devant de l'animal, examinez bien l'art rière-main, et vous j trouverez infailli- blement quelques défauts. Les bons chevaux sont si rares , que
celui qui veut passer pour connaisseur pour- rail prendre, pour les juger, le conseil q"e le grand Corneille donnait à Richelieu, qltJ |
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SES HARAS. 341
lui demandait ce qu'il fallait faire pour se
donner une réputation de connaisseur en poésie. « Monseigneur , dites toujours que les vers sont mauvais , et sur cent fois vous Qe vous tromperez pas dix. » Cette deuxième partie de l'examen dit
cheval , n'est encore avec la première qu'une modique portion de ce qu'il vous faut, pour que vous soyez content de votre acquisition; c'est-à-dire , que ne connais- sant que l'extérieur de l'animal qui ne fait pas la moitié de ce qui constitue un cheval tel qu'il faudrait que tous vos étalons fus- sent , vous devez chercher à connaître son moral, et voir si son courage, sa force , sa bonne volonté et l'uni de ses allures, sont bien en rapport avec ce que vous avez re- marqué , pour ne pas être dupe de la sé- duction d'une belle apparence. C'est là où le talent d'un bon écuyer devient indispen- sable. En effet, comme on goûte un beau «tut qui séduit par l'apparence , afin d'en connaître la saveur : de même on doit |
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3/f2 MANUEL
éprouver, si le cheval possède dans ses al-
lures la finesse , l'aplomb et la légèreté que sa conformai ion semble promettre, et juger, par le moins , du plus qu'il sera en état de faire ; car il n'est pas nécessaire que "celui qui monte le cheval reste deux heures dessus pour s'apercevoir s'il est bon ou mauvais, puisque s'il ne l'a pas jugé eu cinq minutes , il ne le jugera de sa vie. Lors donc que le cheval vous aura paru
marcher et trotter à votre fantaisie , vous l'enfourchez avec les précautions relatives à son âge et aux dispositions qu'il aura manifestées; car il ne faut pas croire que tous les chevaux doivent être montés et conduits de la même manière ; il est au contraire une multitude de nuances que l'homme de cheval seul peut saisir, et dont il se sert pour étudier le caractère de l'anima] qu'il cherche à connaître. Lorsque vous êtes sur la bête, si v'!S
voulez être plus sûr de votre fuit, démandez |
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DES HARAS. Z^i
au marchand à l'essayer à quelque dis-
tance de la maison : s'il ne lui connaît pas de défauts, il ne fera point de difficulté de Vous la confier , il vous invitera même à aller où bon vous semblera ; mais s'il montre de l'embarras et qu'il fasse qucl- qu'objection , quelque séduisant que vous <*it paru le cheval, ne l'achetez pas. Vous courez grand risque d'être trompé,
si, après avoir vu monter le cheval par le marchand ou son jockey, vous essayez à le conduire de la même manière. Vous devez donc faire le contraire de ce que vous avez vu pratiquer à celui qui vous a précédé ; c'est-à-dire que s'il a donné de l'action au cheval, il faut que vous cherchiez à le calmer et exiger que tout vienne de lui, afin qu'il oublie les leçons qu'il reçoit vingt lois dans la journée sur le terrain qu'on appelle la monte. Vous devez le conduire au pas, la bride sur le cou, jusqu'à ce Çu'il sjk hors la vue de la maison, eu prenant garde que quelqu'un ne vous suive. |
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344 MANUEL
Dans le Mccklenbourg , en Presse , à
Leipsick , si vous ne vous éloignez pas de la maison , les petits enfans ou la servante, qui ont le mot, montent dans une chambre et frappent aux vitres, aux contrevents, pour animer le cheval et le tenir toujours en action : il convient donc que vous vous écartiez le plus possible, et que vous soyez absolument seul. Si vous trouvez un chemin pierreux et
de traverse , prenez-le , et sans vous aider de la bride ni des jambe;;, essayez , rien qu'en appelant de la langue , de mettre votre cbeval au trot ; vous ne serez pas long-tems a juger s'il trotte finement, et s'il vous donne de la confiance en évitant les pierres contre lesquelles vous le por- terez sans qu'il s'en doute. Vous pouvez, pendant que vous y êtes,
descendre de cheval, et y remonter pour voir si l'animal est docile et commode ; s'il se irou-ve une monticule , c'est en la |
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DES HARAS. 3.^6
descendant au trot, que vous reconnaîtrez
si le cheval a les épaules en bon état, et en l'arrêtant au.milieu, que vous sentirez s'il a les jarrets forts. Vous jugerez aussi de l'espèce distinguée
comme de l'aplomb de votre cheval, si, lors- qu'on voulant le mettre au galop , il part du pas à cette allure , sans qu'il soit néces- saire que vous teniez beaucoup la main. Quand le galop vous donne la connaissance parfaite de la liberté des épaules de votre cheval , la manière dont il entame le chemin et pose son pied en courant, vous fera juger de ses moyens , de sa vitesse et. même de sa durée. Enfin vous reconnaîtrez la bonté de ses hanches et 'a force de ses jarrets à la facilité avec laquelle il changera de pied à volonté , ou se remettra, si par hasard il se désunit. Si toutes ces épreuves peuvent se faire
avec succès dans un chemin pierreux, sillonné et un peu en descendant, vous |
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046 MANU EL
êtes assuré que le clieyal est bon, et vous
ne risquez rien de l'acheter , si d'ailleurs, il réunit toutes les qualités quQ nous avons décrites. Pour tous assurer en même temps de
l'adresse de votre clieval, tâchez en ga- loppant, de trouver un cassis ou ruisseau, et en lui rendant toute la main, à dix pas avant que d'y arriver , si votre cheval me- sure son allure de manière à le passer , sans mettre le pied au milieu , sans sauter ni se désunir , vous pourrez le regarde. comme étant de très-bonne espèce, et le payer hardiment un tiers en sus : au lieu que s'il met maladroitement le pied dans le ruisseau , ou bien qu'il fasse un saut. en se pressant, et change précipjtamnaeui de pied , ou enfin si, après s'être désuni, ii a de la peine à reprendre , c'est la preuve que les hanches ne suivent pas le devant et sont mauvaises : un pareil cheval , dans un mauvais pas , vous rompra le cou. Notez aussi qu'il vous crottera plus qu'un |
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DES HARAS. à^J
autre , ce qui est une preuve de maladresse
cpi doit vous empêcher d'en faire l'acqui- sition. Il faudrait peut-être examiner les bottes
du cavalier , pour acheter un cheval qu'on aura fait essayer dans un chemin boueux. Le cheval qui crotte celui qui le monte, est lourd et maladroit; si bien que, sur dix chevaux qui vous seront présentés, en choisissant celui qui vous crotterait le inoins , vous prendriez le meilleur, si d'ailleurs il a les épaules parfaitement libres, et que vous n'aperceviez pas, sur la peau , des espèces de rides ou relàchc- mens dans cette partie de son avant-main, ce qui se connaît, au toucher : dans ce cas , vous devez conclure que i'épaule est al- térée ; une telle monture est incapable de résister à la fatigue , et vous n'aurez pas de peine à deviner que le vendeur vous pré- sente un cheval refait. On doit prendre garde aussi, comme le
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348 M A N U E L
cheval se selle , et préférer celui qui n'a
besoin ni de croupière , ni de poitrail, ni de martingale ; car celui auquel il faut une croupière est bas du devant, ou a le ventre trop gros ; celui auquel on est obligé de mettre une martingale, a l'encolure fausse, porte le nez au vent, et, comme il ne re- garde pas à ses pieds pour voir où placer ses jambes , l'assujettissement de la mar- tingale , le mettant dans une position qui ne lui est pas naturelle , t'empêchera de faire jamais un bon service; enfin, celui auquel il faut mettre un poitrail pour rete- nir la selle à sa place , a la côte courte . manque de boyeau , et ne saurait par conséquent être de résistance. Comme ce sont des défauts de conformation qui peuvent se transmettre à la progéniture, on devrait faire sortir des haras tous les étalons qui en sont viciés. Il est encore une multitude de re-
marques à faire dans l'acquisition du che- val, et surtout de celui qu'on destine à pro- |
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1) K S H A R A S. 3^C)
pager son espèce ; mais comme il faut, à
une sagacité peu commune, joindre une pratique que la théorie n'apprend pas , nous croyons que cette courte analyse des moyens qu'on doit employer pour bien connaître et juger ce bel animal, suffira à celui qui , avec de bons principes, pos- sède un tact assez sûr pour tirer parti de ce que l'expérience et une pratique de plus de trente années nous ont appris. |
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35o MANU Et
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CHAPITRE XXIV.
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Sur les Haras forestiers , ou de l'Elève des
Chevaux sauvages. J_j'empire français, qui, dans son ensem-
ble topographique , renferme de vaste fo- rêts , des parcs d'une immense étendue dans lesquels se trouvent des pacages ex- cellens , ne pourrait-il pas tirer parti de ces localités pour y propager et élever à peu de frais une multitude de chevaux qu'il aurait toujours à sa disposition, tant pour la remonte de sa cavalerie, que pour son commerce et les travaux de la campagne ; car, pourquoi ces animaux ne viendraient- ils pas à Lien dans notre pays, où nous pou- vons , même au Nord, tenir nos bestiaux dehors toute l'année, puisque dans la Rus- sie, la Suède, le Danemarck, la Pologne, |
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BES HARAS. 3!)I
la Hongrie, la Moldavie, et dans presque
toutes les parties de l'Allemagne, où les hivers sont longs et rigoureux, on y élève des chevaux sauvages, dont ces différons peuples savent tirer un si grand parti? On donne à ces animaux quelque peu de
mauvais foin, lorsque la terre est couverte de neige, et c'est la seule dépense qu'il y ait à faire pour leur nourriture, jusqu'à ce qu'on retire les mâles pour commencer leur éducation; les femelles qui sont consacrées à la reproduction, n'en exigent pas davan- tage. Les gardes forestiers les surveillent, et un homme suffit à cent chevaux pour leur porter le foin qu'on place dans des râ- teliers posés dans diverses parties de la forêt ou de l'enclos qui les renferme. On a déjà ouhlié, ou pour mieux dire,
on n'a peut - être jamais fait attention que des essais en ce genre, faits dans la forêt impé- riale de Saint-G-ermain-en-Laye proche •Paris, par les gardes-chasse, leur ont si |
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33a manuel
bien réussi, qu'avec des petites bêtes cro-
chues et tarées , ils ont eu des chevaux de même espèce à la vérité, mais qui se sont trouvés infatigables. Le sol aride et sablonneux de cette belle forêt, porterait à croire que les chevaux d'Arabie , particu- lièrement , pourraient y réussir peut-être encore mieux que dans l'état de domesti- cité, par la raison que la nature ayant donné à la bête sauvage l'instinct de se choisir sa nourriture, elle ne mange que celle qui lui est propre ; on ne risquerait rien, au moins, d'en faire l'épreuve, puis- qu'il n'y a point de dépense à faire , la fo- rêt étant fermée dans toutes ses parties. Les chevaux de la forêt impériale de
Rambouillet pourraient également être considérés comme des chevaux sauvages, puisque les mères vont accoucher dans les bois, et que les poulains mâles et femelles y vivent toute l'année. En faisant couper tous les mâles de cette espèce qui est grêle et défectueuse, pour les remplacer par des |
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DES HARAS. 353
étalons propres à l'améliorer, on pourrait
tirer tous les ans, rien que de cette im- mense forêt, deux ou trois cents chevaux qui ne reviendraient pas, à l'âge de trois ans qu'on les prendrait pour commencer à les former au travail, à plus de 60 francs la pièce. On pourrait encore, à cette époque, les placer à Saint - Léger qui offre toutes les commodités possibles pour cet objet, jusqu'à ce qu'on en fît le tri pour les dif- férons régimens auxquels les meilleurs se- raient propres. Les plus défectueux seraient Vendus aux paysans plus cher qu'ils n'au- raient coûté. Comme la plupart de nos grandes forêts
présentent approchant les mêmes facilités, nous nous abstiendrons de les désigner, pour parler de la méthode employée par quelques-unes des nations que nous venons de citer , et qui pourrait bien nous être applicable. Il y a tout près de Dusseldorff, qui fait
i5*
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354 BJ A K B E L
maintenant partie des vastes possessions de
l'Empereur Napoléon , une forêt remplie de chevaux sauvages ; elle avait cette desti- nation avant la révolution, et chaque che- val ne revenait pas, au prince qui la pos- sédait alors, à plus de soixante et douze fr., à l'âge de trois ans qu'on eu retirait les mâles. Les plus médiocres ne se vendaient jamais moins de deux ou trois cents francs; et dans une douzaine que nous eûmes l'oc- casion de voir en i8o5 , il y avait un che- val isabelle dont nous offrîmes quatre mille francs pour les Haras de Sa Majesté l'Empereur et Roi. Cette belle production sortait pourtant
d'un étalon du Holstein, qui lui était bien inférieur en figure et en qualités : ce qui nous prouve que la nature, livrée à elle- même , réussit quelquefois mieux cpie lors- qu'elle est soumise aux combinaisons hu- m.iines qui peuvent souvent la contrarier dans sa marche , faute de l'avoir suffisant-» ment étudiée. |
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DES HARAS. 355
Le roi de Daaemarck a, en Zél.ande,
un Haras domestique et un Haras sauvage : le premier , composé de six cents bêtes , doit être porté à neuf cents; le second , eu compte seulement cinq cents. Ces deux éta- blissemens , que nous avons été à portée d'examiner dans le plus grand détail, sont réunis sur une immense étendue de terrain; lorsque les Mtimens et les divers enclos seront achevés, le directeur nous a assuré que le tout produirait à Sa Majesté danoise un revenu considérable. Cette belle administration est confiée aux
soins de M. Nilsen, que le roi a fait voya- ger dans toutes les contrées de l'Europe , excepté la France qui, à cette époque, était agitée des troubles révolutionnaire*, pour y puiser les connaissances nécessaires au succès de ce bel établissement. La méthode de M. Nilsen est simple et
facile pour un connaisseur, mais peut-être un peu trop systématique 3 en ce qu'il ne |
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356 MANUEL
veut pas pour son Haras domestique un seul
étalon anglais, auquel il préfère le cheval d'Espagne; sa raison est, qu'ayant séjourna assez long-temps en Angleterre pour étu- dier les races de chevaux de ce pays, il ne leur trouve pas assez de similitude avec les jumens dont il se sert. Cependant, maigre notre partialité pour les chevaux anglais , nous lui devons la justice de dire que son établissement est admirable , et qu'il a des chevaux d'une tournure ravissante. M. Wilsen veut la force dans les jarrets ,
qu'il regarde comme la pierre angulaire de l'édifice ; il faut en effet que cette partie sait large et sans défauts; que les os, qui en sont la charpente , soient forts , les mus- cles bien prononcés; la peau de la jambe une , lisse et tendue comme sur le reste du corps; que les paturons soient longs et forts, et-le pied phuôtunpeu plat qu'étroit? pourvu que la couronne soit bien faite. I* demande avec cela que le cheval ait un bel œil , du courage, et que la jument qu'i* |
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DES H A R A S. 35 J
doit féconder ait autant, que possible les
mêmes qualités. De ce principe suivi avec intensité , il
en est résulté que sans étalons d'Angle- terre , M. Nilsen , avec un cheval turc , nommé Odin , deux andaloux qn'il a été six mois à trouver en Espagne, quelques iumens du même pays , avec des jum'ens domestiques et sauvages de la Moldavie , a créé une nouvelle race assez semblable à nos chevaux navarrins , mais beaucoup plus membres. Toutes les poulinières de ces deux Haras proviennent de ce croise- sement, et le roi ne permet pas qu'on en vende une seule que ce double établisse- ment ne soit tout formé. INous pensons que le moyen de carac-
tériser positivement cette nouvelle race , serait de ne conserver pour poulinières que les femelles indigènes , et de réformer toutes celles qu'on a tirées des différentes contrées cle l'Europe pour la créer. En se |
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y
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358 MANUEL
servant des plus beaux mâles qui eu sortent,
en concurrence avec des étalons étrangers , on pourrait juger, par le faire de chacun d'eux en particulier , les races qui seraient propres à la porter au degré de perfection qu'elle peut naturellement atteindre. Nous avons été à portée dans cet endroit
de faire, sur les clievaux sauvages, une re- marque assez particulière : c'est que les chevaux de poils différens ne se mêlent jamais , quoique renfermés dans le même enclos. Les gris mâles et femelles sont en- semble; les Lais et les alezans, dont la couleur à la crinière près est la même , forment un autre groupe, et les noirs un troisième. M. Nilsen, à plusieurs reprises, en les chassant tous ensemble , les fit mo- mentanément se mêler ; mais c'était l'af- faire de cinq minutes pour se reformer en groupes tels que nous les avions vus d'abord. Dans la quantité nous en remarquâmes
un fort grand nombre de très-beaux, et qui |
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DES HARAS. 35c)
promettaient de devenir par la suite des
chevaux de distinction. La race du Jutland qui a encore quelque réputation de bonté , car elle n'est pas belle , ne se mêle point à celle-cî , parce qu'il a été reconnu qu'elle lui était inférieure surtout en figure; car, bien que le cheval jutlandais soit aussi d'un bou service, puisqu'il est réputé infa- tigable , la grosseur de sa tête et de ses pieds sont les défauts qui l'ont fait rejeter. Lorsqu'une pouliche apporte en nais-
sant quelque tare , ou qu'une poulinière devient tarée par le service ou même par accident, l'une et l'autre sont retirées du haras pour être vendues comme bêtes de reforme. Il serait à désirer qu'en France nous en fissions autant, non-seulement pour les poulinières et leur suite, mais encore pour les étalons dont le nombre par là se trouverait prodigieusement diminué ; c'est un mode d'épuration de l'espèce tellement nécessaire, que sans lui l'amélioration des faces ne peut jamais avoir lieu. |
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36o MANUEL
Dans les forêts où l'on tient des chevaux
sauvages , il ne faut point y souffrir de mâles entiers passé deux ans et demi. C'est à cet âge qu'on doit émasculer ceux qui ne sont pas reconnus propres à faire de bons étalons , si l'on veut les laisser encore une année dans la forêt. On lâche au temps de la monte , dans
l'enclos ou la forêt, un. nombre de chevaux entiers proportionné à celui des jumens qu'ils ont à fécond er ; on les en retire vers 1 a fin de juillet. Comme on ne leur a rien donné à manger, et que leur exercice a été très-violent , ils sont ordinairement fort maigres ; mais comme ils n'ont suivi que l'impulsion de la nature , sans céder à des provocatifs qui dans l'état de domesticité les épuisent, ils ne sont pas long-temps à se réiablir , et sont en état de recommencer l'année suivante. Pour les tirer de la forêt, on se sert du
lacet à la manière des Moldaves, quand on |
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DES H A R \ S. 061
ne peut pas les attirer par des sentiers pra-
tiqués exprès clans des maisons rustiques où il est facile de les prendre pour les re- conduire à l'écurie qu'on leur a fait quitter au printemps. On s'j prend de la même manière à l'égard des poulains qu'on veut avoir pour les couper ou commencer leur éducation. Lorsqu'on a de la peine à les attirer dans la maison rustique, on laisse aller parmi eux une vieille jument domes- tique qu'il S suivent ordinairement sans beau- coup de difficulté. Lorsque les poulains rentrés à l'écurie
sont trop farouches, ce qui arrive souvc.it, on les fait jeûner, et quand la faim paraît les tourmenter, on d'approche d'eux avec du foin qu'on leur présente à la main en leur parlant avec douceur ; sitôt qu'ils se laissent toucher, on les caresse beaucoup, et ils ne sont pas long-temps à s'appri- voiser. Pour prendre au lacetun cheval, quelque
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362. SI A. "S (J E l
fort qu'il soit, quatre ou cinq hommes suf-
fisent , placés sur la même ligne à deux pieds de distance l'un de l'autre : le pre- mier , qui est toujours le plus adroit, tient une longue perche au haut de laquelle est accroché le lacet attaché fortement à la corde par le bout qui est en l'air ; la corde suit la perche dans toute sa longueur : celui qui tient la perche tient en même temps la corde qui n'est Cxée que par le haut, et qui est beaucoup plus longue que la perche , pour que les hommes qui sont derrière lui puissent s'en servir de la même manière que pour abattre un cheval auquel on va mettre le feu. Il se place et jette le lacet au cou du cheval qu'il veut saisir et qui va or- dinairement très-vite. Le cheval pris , il abandonne la perche pour s'attacher seu- lement à la corde , avec les hommes qui la tiennent derrière lui. Le cheval arrê» par le cou fait quelquefois deux ou trois culbutes en tombant , et finit par percU'c bientôt la respiration. Les palfreniers alors se jettent sur lui, lui passent un bridon, etle |
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des h a a a s. ;j63
conduisent à l'écurie où on l'attache entre
Icux chevaux privés. Ils ont tant de dextérité à cet exercice
qui pour beaucoup de personnes est tout aussi amusant qu'une chasse à courre, que sur trente ou quarante chevaux qui galop- pent à toutes jambes, ils prennent celui que vous leurdésignez, etne manquent presque jamais leur coup. On a vu cependant des chevaux en tombant se rompre le cou., mais cela est très-rare. La peine capitale qu'emporte le vol d'un
cheval sauvage devient à-peu-prés inutile ; ces animaux ne se laissent point approcher, et ne sortent que par violence de la forêt où ils sont nés. Jamais les loups ne les attaquent, ils ne mangent que les poulains isolés qui auraient été abandonnés de leur mère, ce qui n'arrive que quand ils sont malades ou estropiés. Ce que nous venons de dire sur l'élève
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3^4 MANUEL
des chevaux sauvages , suffira peut-être
pour nous donner l'envie d'en essayer. H ne nous reste plus qu'à parler succinctement de l'âge du cheval, et de toutes les parties qui le composent, avant que d'indiquer la manière de le conserver en bonne santé, ou lui porter les premiers secours en cas de maladie. |
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DES HARAS. 365
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CHAPITRE XXV,
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De l'Age du Cheval.
■t> !_je s dents qui ont servi jusqu'à présent
* à connaître l'âge du clieval, sont les os
» les plus durs du corps de l'animal.
» Leur nombre est pour l'ordinaire de
» quarante dans les chevaux, et de trenïe-
» six pour les jumens. Beaucoup de ju-
i> mens néanmoins ont des crochets moins
y considérables à la vérité que les chevaux.
» Les dents, pour chaque mâchoire, se
3) divisent en six incisives, deux crochets » et douze molaires. » Le cheval naît avec six dents molaires
» à chaque mâchoire. » Le dix ou douzième jour après sa
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366 MABHEL
» naissance , il lui pousse deux pinces a
« chaque mâchoire. » Quinze jours après, les mitoyennes
» paraissent, et trois mois après les mi<- » toyennes sortent les coins. » A un an, on distingue un col à la dent,
» son corps a moins de largeur et est plus » rempli ; il a quatre dents molaires , trois » de poulain , et une de cheval à chaque ■m côté de la mâchoire. » À dix-huit mois, les pinces sont pleines
5i et le poulain a cinq dents molaires, deux » de cheval et trois de lait. » A deux ans, les dents de lait sont rasées,
» les premières dents molaires tombent. h A deux ans et demi , trois ans , les
» pinces tombent. » A trois ans, et demi les secondes ino-
« lairos tombent ainsi que les mitoyennes. » A. quatre ans, le cheval a six" dents m0''
» laires . cinri de cheval et une de lait. |
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DES HARAS. 367
» A quatre ans et demi, les coins tom-
n Lent, ainsi que la troisième dent uiQ- » laire de lait. « A cinq ans, les crochets percent, quel-
» quefois siamois plus tôt. » A cinq ans et demi, la muraille interne
» de la dent du coin est presqu'égale à » l'externe , le crochet est émoussé. » A six ans , les pinces sont rasées , et
» les mitoyennes sont pleines. » A sept ans , les mitoyennes sont rasées
» Ou peut s'en faut, et le crochet est usé » de deux lieues. » Aseptans etdemi, les coins sont presque
« rasés, et le crochet est usé d'un tiers. » A huit ans, le cheval a rasé entière-
» ment, et le crochet est arrondi. » A neuf ans, les chevaux n'ont presque
» plus de sillons aux crochets , et les » pinces sont plus arrondies. |
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368 JUHoii
» A dix ans , les crochets n'ont plus de
» crénelures, et sont plus arrondis. y> A douze ans , les crochets sont totale-
» ment arrondis , les pinces sont moins » larges et augmentent en épaisseur. »A quinze ans. les pinces sont triangu-
» laires, et se plongent en avant. » A vingt ans, les pinces sont triangu-
» laires , et se plongent plus en avant. » A vingt et un an, vingt-deux ans , les
i> premières dents molaires tombent ; à » vingt-trois ans, les secondes; àvingt- » quatre ans, les troisièmes ; à vingt-cinq s' ans, les quatrièmes; à vingt-six ans, » ies cinquièmes ; et les sixièmes à yingt- y> sept ans; mats ce terme recule quelque- >. fois jusqu'à trente. y> Quant aux incisives , elles tombent
» les dernières, vers l'âge de trente à trente
s et mi an. » Il y a des chevaux qui les
ryent encore plus tard, nous eu avons
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DES HARAS. 069
un exemple dans le vieux Dispos du
Haras impérial du Pin , qui , quoiqu'âgé de trente - cinq ans, a encore toutes ses dents de devant ; « pour lors les gencives » et les alvéoles se rapprochent, elles de- » viennent tranchantes et font les fonctions s de dents. » Il y a des chevaux et des jumens qu'on
» appelle Bégus, c'est-à-dire qui marquent » toujours ; mais il y a des indices certains » de l'âge , soit par la largeur des dénis, » soit par leurs sillons et leur ligure, qui » font qu'un connaisseur n'y peut être » trompé. » Les maquignons quelquefois burinent
» les dents du coin du cheval qui a rasé , » pour faire croire qu'il marque encore. » Ils brûlent, avec un fer rouge, un grain » d'orge dans le trou qui a été fait, ce qui ■ » laisse une tache noire ; mais il ne faut » pas avoir l'œil bien exercé pour né pas » s'apercevoir de la supercherie à l'ins- -.: pection de la bouche du cheval. |
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870 MANUEL
Comme il est bon que celui qui se con-
sacre à l'élève du cheval le connaisse par- faitement, nous ferons suivre cet article par la nomenclature de toutes les parties (j'ii le composent. |
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«. » N -^V V '.-V*. "V
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' 1
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t) £ S HARAS. 37I
CHAPITRE XXVI.
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Nomenclature de toutes les parties du corps
du Cheval. " vJn a trouvé commode de diviser le
« cheval en trois parties, qui sont l'avant- j> main, le corps, et l'arrière-main. ■» L'avant-main est composée de la tête ,
» du col, du poitrail, du garrot et des jam- « bes de devant. » Le corps comprend le dos, les reins,
•) le dessous du poitrail, les côtes , le ven^ » tre, les flancs et les parties de la gêné- » ration. » Dans l'arrière-main se trouve la croupe,
« la queue , le fondement ; la nature dans |
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3^2 MANUEL
» les jumens, les hanches, les fesses et les
» jambes de derrière. » La tête comprend la nuque, le toupet,
» les oreilles, la face dans laquelle se trou-
» vent le front, les salières, les paupières,
>i les cils, le grand angle , le petit angle ,
» les yeux, les onglets, le nez , le clian-
» frein , les nazeaux , la bouche , la lèvre
» supérieure, la lèvre inférieure, la com-
» missure de la bouche, le menton, les
» barbes, les joues, la ganache, l'auge et
» les avives.
» Le col comprend, le col proprement
» dit, le gosier, L'encolure et la crinière*. n Le devant du poitrail comprend l'os
» de la poitrine, la fossette et les aiselles. » Le garrot est formé d'une seule pièce
» ou partie. » Les jambes de devant sont composées
» de l'épaule, du bras, ces ai s , du coude, a de l'avant-bras, de la châtaigne , du nerf, » du boulet, du fanon, du paturon , de 1* |
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DES HARAS. 3j3
» couronne , du sabot composé de la mu-
» raille et de la sole. La muraille se divise
» en pince^ quartiers et talons; la sole
» comprend la sole de la pince , la sole des
» talons et la fourchette.
» Le corps comprend le dos, les reins,
» les côtes, le ventre , les flancs , le four- » reau, les mamelles, la verge, les bourses » dans les chevaux; dans les jumens la » nature, les hanches , les fesses et la » pointe de la fesse. » La cuisse comprend le plat du dehors
y> le plat du dedans , l'aisne, le grasset, la » jambe proprement dite ; le jarret dans » lequel sont le pli, la pointe, le canon, » le nerf, le reste comme à la jambe de » devant ». S'il est indispensable de connaître toutes
les parties extérieures du corps de l'animal qu'on veut étudier , il n'est pas moins inté- ressant de savoir sur quoi elles reposent, pour concevoir plus facilement les accidens |
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3^4 MANUEL
auxquels le cheval est sujet. Nous croyons
en conséquence devoir transcrire ici ce que M. Lafosse a démontré dans ses ouvrages , ou le connaisseur trouvera tout ce qui peut servir à la conservation d'animaux dont nous ne saurions plus nous passer. « Un squelette , dit M. Lafosse , est
» composé de 24a os; savoir , 24 à la tête, y> 87 au tronc, 82 aux extrémités , ce qui » fait 193; mais si l'on y comprend 40 » dents , 4 cornets du nez, et les 8 os » de l'ouïe, nous aurons le nombre ci- » dessus. » Le squelette se divise en tète, en
» tronc et en extrémités. La tête se divise » en mâchoire supérieure et en mâchoire » inférieure. » A proprement parler, on ne devrait
» entendre par mâchoire supérieure, que » les seules pièces dans lesquelles sont » enchâssées les dents d'en haut; et par » Hîàchoire inférieure , que celles où l'os |
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DES II A R A t. 3j5
» voit les dents d'en bas. Mais M. Lafosse
» dit qu'en anatomie , plus qu'eu toute « autre science , on est quelquefois oblige » de prendre le tout pour la partie , afin de >■> moins multiplier les termes et d'être plus » clair, ainsi la mâchoire supérieure sera » désignée par ce groupe d'os qui se pré- v sente à la tête du cheval, et comprendra » le crâne et la face. » Le crâne est une boite osseuse qui
» renferme le cerveau, le cervelet, subs- » tance connue vulgairement sous le nom » de cervelle. Cette boîte est composée de » 12 os; savoir, 2 frontaux, 2 pariétaux, « 1 occipital, r sphénoïde, 2 etmoïdes, » 2 parties écaillcuses, autant de pierreuses » appartenant aux 2 os des tempes. » La face est composée de 17 os, qui
» sont les 2 du ne/ , les 2 du grand angle , » les. 2 de la pommette, les 2 maxillaires » supérieurs, les 2 inférieurs, les 2 du » palais, les 2 ptérioïdiens, le voiner et i> les cornets inférieurs des narines. |
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'àj6 51 A NU Et
>i On peut séparer la mâchoire inférieure
» en deux pièces dans les jeunes poulains; « mais il n'est pas possible de le faire lors- » que les chevaux ont atteint un certain » âge, parce qu'elle est alors formée d'une » seule pièce. » Chaque mâchoire renferme 20 dents ;
» les jumens en ont 36 , tant à la mâchoire » supérieure qu'à l'inférieure. On nomme ■» béhaignes les jumens dans la bouche a desquelles on trouve de petits os appelés » crochets. » On trouve encore entre les mâchoires,
'» vers la racine de la langue, un os appelé » hyoïde , qui ne manque jamais d'être » composé de cinq pièces. » Le thorax se divise en deux parties ;
"■» l'épine , le thorax ou le bassin. a L'épine est un assemblage de plusieurs
» pièces appelées vertèbres; elles se distin- » guent en vraies et en fausses. On en si compte 3i de vraies, et pour l'ordinaire |
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f-
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DES HARAS. SyJ
» 18 ou 19 fausses, en y comprenant l'os
■» sacrum.
» Parmi les vraies, il y en a 7 qui ap-«
» partiennent au col 5 elles se nomment » cervicales: 18 pour le dos, elles sont y> connues sous le nom de dorsales ; 6 clé— » signées sous le nom de lombaires , enfin » l'os sacrum. » Les trois ou quatre premières des faus-
» ses vertèbres qui suivent l'os sacrum, ont
» assez de ressemblance avec les vraies.
« Ces fausses vertèbres sont elles - mêmes
» suivies de 13 ou 14 autres moins regu-
» Hères que les précédentes , et sont celles
u qui forment la queue du cheval.
» Le thorax comprend le sternum et les
» côtes qui sont au nombre de 36, 18 de » chaque côté. Ainsi que les vertèbres , » elles se divisent en vraies et en fausses; » ce qui distingue les vraies , c'est que » leurs caitilages vont se rendre immé- » diatement su sternum , tandis que les 16*
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3j8 MANUEL
» cartilages dans les fausses ne portent au
» sternum que par le moyen du cartilage y> de la dernière vraie côte avec laquelle » elles s'allient. s Le sternum est formé d'une seule
» pièce dans les cbevaux faits , et de cinq » ou six dans les jeunes; mais ces portions » osseuses se trouvent intimement collées • par une bande cartilagineuse intermé- » dia.ire. » Le bassin est composé de six os, trois
« de chacrue côté, on les appelle iléon oi; » pubis ; ils sont encore connus sous le » nom d'os inanimés. » Les extrémités sont antérieures et pos-
» lérieures. » Les extrémités antérieures ou les jam-
■» bes de devant, comprennent neuf par- « ties ; savoir, l'épaule , le bras , l'avant- » bras , le genou , le canon , le boulet, le » paturon , la couronne et le pied. |
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DES HARAS. 3j$
» L'épaule n'a pour pièce fondamentale
» qu'un seul os appelé omoplate oupaleron. » Le bras n'a pareillement qu'une pièce
s appelée humérus. » Il s'en trouve deux à l'avant bras, qui
» sont le radius et le cubitus. » Le genou est composé de 7 os rangés
- par ordre et sur deux lignes; 4 dans la >• première, y compris le septième et hors » de rang, et 3 dans la seconde. Les 3 os, » dont la première ligne est formée , sont .; I'irrégulier, le triangulaire, le sémilu- » naire. Les 3 de la seconde se nomment » le grand cunéiforme, le trapèzoïde et » le petit cunéiforme. Quant an septième, 3 hors de rang, M. Lafosse dit qu'il est » inutile de lui donner d'autre nom que » celui de crochu, et qu'on pourrait à la » rigueur ne le considérer que comme » faisant partie du premier rang de la pre- >ï mi ère ligne. a Le canon renferme 3 os; le premier
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38o M A S V Et,
» retient le nom de canon , et les deux
• autres portent celui de styloïdcs. » Le boulet est le résultat de deux os
» appelés sésamoïdes, parce qu'ils ont la » forme d'une graine de sésame. » Le paturon n'a qu'un seul os nommé
» paturon.
31 lui couronne n'a aussi qu'un seul os
» appelé coronaire. « Le pied est formé de deux os ; le
» premier, connu sous le nom d'os du pied ; » et le second, sous celui d'os de la noix, » de la navette ou d'os articulaire. » Les extrémités postérieures compren-
» nent aussi huit parties qui sont la cuisse,
» le grasset, le jarret, le canon, le boulet,
» le paturon , la couronne et le pied ; les
» parties rassemblées se nomment la jambe,
s en prenant ici la partie pour le tout, sui-
» vant l'usage reçu.
» Un seul os appelé fémur , forme la
s cuisse» |
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DÉS HARAS. 3Sî
« Le grasset ou la rotule, est composé
» par l'os appelé carré. » La jambe a deux os, qui sont le tibia
> et le péroné. » Plusieurs pièces concourent à former
» le jarret, savoir l'os du jarret proprement » dit, celui de la poulie , le grand et le » petit scafoïde, l'os difforme et l'interos- » seux ou l'intercalaire. » On compte aussi trois os dans le ca-
» non, deux dans le boulet , un dans le » paturon, un dans la couronne et deux » dans le pied : ils portent les mêmes » noms que ceux des extrémités an- » térieures. » Comme la bonté ainsi que la durée du
cheval dépendent le plus souvent de la forme et de l'entretien de ses pieds, nous en donnerons , d'après monsieur Robinet, élève de M. Lafosse, la description, afin de mettre l'amateur à portée de conjec- turer les maux auxquels cette intéressante |
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$82 MAS CE L
portion, de l'animal est sujette , et ce qu'il
convient de faire pour sa guérison et sa conservation.
« Le pied du cheval se compose de par-
si ties dures et de parties molles, les os et » les chairs , le tout contenu dans une » hoîte de corne appelée sahot. » Le sahot a deux faces , l'une anté-
-, ricure et supérieure , pour l'ordinaire
» convexe que l'on appelle muraille ; je dis
» pour l'ordinaire , parce qu'elle se trouve
» concave dans certains chevaux, ce que
» l'on appelle pieds plats. L'autre face in—
» férieure se nomme sole proprement dite;
» elle est concave : les chevaux dans les-
51 quels elle se trouve convexe , ont ce
» que l'on appelle des pieds combles»
» La muraille csi mince; molle ethlan-
v châtre à sa racine ; à mesure qu'elle s'é- y> loigne de la peau , elle devient plus » dure et plus épaisse. Plus elle s'approcbe •» du talon , plus elle s'endurcit, elle est |
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D £ S II A R A S. 383
» fijweuse extérieurement ; les fibres s:mt
» jointes étroitement les unes aux autres » et se détachent par la macération. » La partie interne de la muraille est
» cannelée , c'est-à-dire parsemée de petits
» sillons formés par des productions de
» fibres disposées en lames : sa partie
» supérieure est mince. On remarque an-
» térieuremeut une demi-gouttière pour
» loger les chairs et la couronne. On a-
» perçoit plusieurs petits trous qui donnent
x passage à des vaisseaux lymphatiques
r qui l'abreuvent en la nourrissant. Il eu
'o est de cette partie comme des poils et
» des crins qui , lorsqu'ils ont acquis une
» certaine longueur , se dessèchent et se
» fondent faute de nourriture.
a La muraille et la sole semblent être
» produites par une expansion des nerfs » et des vaisseaux lymphatiques , comme » les ongles dans l'homme. Ce qu'il y » a de certain , dit M. Lafosse , c'est » qu'il n'y a pas dans le cheval de |
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334 M v S U E L
» partie aussi sensible que le pied , ou atî
» moins dans laquelle il éprouve tant de » douleur. » La muraille se divise en trois parties ;
» celle qui se présente en avant , est » nommée muraille de la pince ; celle des » côtés , muraille des quartiers ; et celle » derrière , mu-aille des talons. >-, La partie qui paraît la première en
» levant le pied du cheval, se nomme la
» sole proprement dite. Cette sole se di-
» vise en quatre parties , qui portent les
v dénominations auxquelles elles sont
* jointes , comme sole des quartiers , des
■» talons, etc.
» La quatrième est un corps en l'orme
» de V , qui est situé au milieu ; on l'ap- ». pelle la fourchette. » Les parties tant dures que molles ren-^
» fermées dans le talon, sont; i°.la ch»*r » de la couronne ; 2°. la chair cannelée '■> |
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DES HARAS. 335
» 3°. la sole charnue ; 40. la fourchette
» charnue ; 5°. l'os du pied ; 6°. une » partie de l'os coronaire ; 70. l'os de la » noix ou de la navette ; 8°. les ligamens ; » 90, les capsules ; 10». la terminaison » des tendons; I1 °. les artères ; 120. les » veines ; 13°. les vaisseaux lymphatiques ; » 140. les nerfs; i5°. les glandes ■sine— » viales , 160. enfin les cartilages du. » pied. » Cet article fait pour démontrer jusqu'à
quel point il importe de soigner une partie aussi essentielle que le pied du cheval, doit naturellement être suivi de la nomenclature des maux ou accidens aux- quels elle est sujette , qui sont : i°. l'at- teinte; 2°. l'avalure; 3°. la bleime ; 40. le clou de rue ; 5°. le coup de boutoir dans la sole ; 6°. l'encastelure ; 70, l'étonnement de sabot ; 8°. l'excroissance de la sole des talons ; 90. l'extension du fléchisseur du pied et des ligamens; io°. le fie ou le 17
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386 MANUEL
crapaud ; n°. la fourbu rc ; 120, la four-
milière ; i3°. la fracture de l'os coronaire ; 140. la fracture de l'os du pied ; 15°. la fracture-de l'os de la noix ; 160. le javard encorné; 17°. l'entorse ou mémarchure ; 180. l'oignon ; 190. le pied plat; 20°. le pied Comble ; 210. le pied serré par le clou; 22°. le clou broché trop liant; 23°. le pied altéré ; 24°. le pied faible ou gras ; 2.5°. le pied desséché ou chute du sabot ; %6°. la rupture du tendon flécbisseur de l'os du pied; 27°. la seime; 28°. le cors; 290. la sole échauffée par l'application du fer rouge ; 3o°. la sole comprimée par le fer; 3i°. la sole battue; 3a0. la sole foulée ; 33°. les talons bas ; 34°. les cercles ou cordons; 35°. enfin les croissans. L'on sait que pour tous ces accidens, il
est à propos d'avoir recours au médecin vétérinaire, ou tout au moins à un bon ma- réchal expert, d'autant mieux qu'ils pro- viennent en grande partie de la manière dont les pieds sont entretenus* |
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DES HARAS. 38j
Nous dirons maintenant, en partie, ce
qu'il convient de faire pour un amateur qui veut tenir son clieval en bonne santé , ou lui porter les premiers secours , s'il vient à tomber malade. |
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388 MANUEL
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CHAPITRE XXVII.
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Sur la manière de tenir le Cheval en bonne
santé , ou reconnaître s'il est malade. Lia santé du cheval, comme nous l'avons
déjà dit, dépend autant de l'exercice qu'on lui fait faire que de la manière dont il est nourri. La première chose qu'on doit faire tous les matins , qu'il ait travaillé la veille ou qu'il soit resté à l'écurie, c'est de l'exa- miner attentivement xlans sa place ; son attitude et l'inspection des extrémités vous feront connaître s'il est fatigué , comme ses déjections vous mèneront à portée de juger s'il est bien portant, échauffé ou dérangé. Un cheval en bonne santé doit fienter cinq ou six fois par jour : celui qui fiente moins et dont la fiente est un peu dure , est échauffé, il a besoin d'être rafraichi : celui |
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DES HARAS. 38t)
dont la fiente est molle , a l'estomac en
mauvais état, il aura mal digéré pour avoir mangé goulûment, ou pour avoir été épuisé de fatigue. Des bolles , soit cor- diales soit diurétiques , contribueront à rétablir les facultés digesiivcs. Il faut aussi s'assurer s'il n'y aurait pas dans l'estomac des vers dont il est à propos de le débar- rasser. La plupart des nations de l'Europe,
surtout celles où l'art vétérinaire a répandu ses lumières , reconnaissent les maladies des chevaux aux mêmes indices , mais la manière de les traiter est différente : nous en avons donné la preuve dans le cours de cet écrit , en parlant des Anglais qui font grand usage de la saignée, purgent beau- coup , et dont toutes les médecines se donnent en bolles au cheval. Les Français , au contraire , sont moins prodigues du sang : ils purgent peu et leurs médecines sont des breuvages degoûtans dont on a que très-rarement jusqu'ici remarqué les |
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3oO . M A NUE t
bons effets. Comme cette grande question
eât plus particulièrement de nature a eue décidée par nos plus liabiles vétérinaires , qui seuls, en analysant les deux méthodes, peuT*at nous éclairer sur la meilleure, nous nous bornerons à faire connaître, d'a- près monsieur Lafosse , les signes aux- quels on peut juger qu'un cbcval est malade. « L'attitude du cheval que vous avez,
y l'habitude de voir , vous fera connaître » s'ii est seulement fatigué ou dérangé. » L'inspectiou de l'œil , de la houclie , de » la crinière , des reins et des extrémités , » vous apprendra s'il est malade. a La première chose qu'on don l'aire si
» le cheval est dégoûté , triste , est de le » mettre à la diète et de lui administrer » des lavemens. S'il a les yeux chargés, a la tète pesante , s'il bat des Bancs , on » augure que la circulation n'est pas libre » daDS les poumons. S'il a la lièvre , les |
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DES BASAS. 391
« conjectures deviennent plus fortes ; mais
» s'il a des sueurs , abattement, tristesse,
» difficulté de respirer , on est assuré que
» c'est une maladie inflammatoire de la
» poitrine. Il faut, si l'on peut être sûr que
» le cheval n'a rien dans l'estomac , lui
» tirer du sang de deux heures en deux
» heures , jusqu'à ce que le battement
» paraisse diminué , en attendant qu'on
» puisse appeler un vétérinaire pour le
» traiter méthodiquement.
» Dans certains cas, on connaît lanial;.-
» die sans craindre de se tromper lors- » qu'elle est accompagnée de symptômes >. qui lui sont propres , tels que la pousse » annoncée par de grandes inspirations lia- » bituelles, et par la respiration en deu\ s temps. » Il est des cas où, sans avoir une cerit-
» tude physique de la maladie , on est » néanmoins assuré de son siège et de sa s nature par la réunion des vraisemblances |
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3o,2 MASOEI
» et des probabilités tirées des accidens et
» des cire .nstances: ainsi lorsqu'un cheval
» a en même temps, lièvre toux et diffi-
» culte de respirer, qu'il est en sueur ,
» dans l'abattement et la tristesse, on est
» moralement sûr que c'est une pleurésie.
y> De même lorsqu'un cheval se lève et
» se couche , qu'il se tourmente et bat la » terre avec les jambes de devant, si l'on » n'est pas certain que l'animal a des tran- » chées , on a au moins de fortes raisons ? de le présumer. » Il y en a d'autres enfin où il n'est
» pas possible de connaître l'espèce du •» mal, c'est alors qu'il faut avoir recours j) aux remèdes les plus doux. Puisqu'il r. n'est pas possible de reconnaître l'espèce » de la maladie , il faut seulement tâcher » de découvrir à quelle genre elle se rap- » porte , et employer les remèdes gêné— » raux qui sont indiqués fort au long dans » Williams Tapi in, en ang] ai s, c i par ex- |
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DES HARAS. 3<)d
» traits dans le dictionnaire d'hippiatriquc
* de Robinet, en français. » Après avoir cherché à connaître les
» indications de la maladie , il faut suivre » avec soin charpie indication ; s'il j a in- » flammation et chaleur, on doit rafraîchir ; » s'il y a tension, il faut employer les » émolliens ; les vaisseaux sont-ils trop » pleins , on a recours à la saignée : si au » contraire on remarque du relâchement » dans cette partie , on travaille à j ré- » tablir le ton ; et lorsqu'il se présente » dans le même sujet complication de ma- » ladie , on suit les règles du bon sens et » l'on va toujours au plus pressé, comme •» par exemple , qu'on ait à traiter une » pleurésie accompaguée de toux , d'in- y> flammation , de fièvre , de difficulté de y> respirer, il faut examiner chaque indi— » cation. La toux demande des adoucis- » sans ; la fièvre exige des rafraîchisse- » mens purgatifs ; la difficulté de respirer » se calme par la saignée , et les adoucis- |
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J94 MANU Et
» sans n'augmentent pas la fièvre , ou doit
» en faire usage ; après quoi l'on peut sans » risque avoir recours aux purgatifs. » Symptômes généraux qui font con-
« naître que le cheval est malade ; i°. lors- » qu'il est dégoûté et qu'il perd l'appétit; » 2°. lorsqu'il est triste et qu'il porte la » tête basse ; 3°. s'il a la langue sèche; » 4°. le poil hérissé ; 5°. s'il ne fléchit pas » les reins quand on le pince en cet en- » droit, 6°. s'il a la fiente sèche et par >i marons plus détaches qu'à l'ordinaire , )i couverte quelquefois de glaires qu'on -» appelle improprement gras - fondu ; » 7°. lorsqu'il rend une urine rougeâtre ; » 8°. lorsque l'urine est. crue et claire » comme de Veau pure; 90. quand le cœur » bat plus fort que de coutume ; io'. si le n battement du cœuf et des artères est » trop faible , il0, quand il regarde son » flanc, 12°. lorsque le cheval se couche » et se relève souvent; i3°. qu'il jette » une humeur jaunâtre par les narines ; |
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DES HARAS. J j
v r4°- quand sa marche est chancelante;
» l5°. s'il a la vue triste, abattue , et les » yeux larmoyana ; i6°. une difficulté » d'uriner dont on s'aperçoit dès que » le cheval se présente ; iy°. lorsque le » crin de la crinière ne tient point. » Les symptômes dangereux sont,
» i°. lorsque le cheval se tient faiblement » sur ses jambes , hésite a se coucher , » tombe comme une masse , et se relève » de temps en temps; ao, çrfj sort d(y » l'écume de la bouche et des narines ; » 3". quand l'œil est tôt,rué de manière » qu'on y yoit beaucoup de blanc; 4". que » l'urine découle goutte à goutte , sans que le cheval se présente pour uriner; 5". s'il jette par le nez une matière sanguino- lente quelquefois brune; 6". s'il ne rend qued.es matières glaireuses et sanguino- lentes par le fondement ; 7°. s'il se lève et se relève en regardant ses reins; 8°. enfin , lorsqu'il regarde fixement son |
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1
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dgo m a n v e r,
» flanc, sa poitrine, et qu'il a une grande
» difficulté de respirer. » Ne voulant point empiéter sur les fonc-
tions du vétérinaire , nous nous contente- rons simplement d'indiquer ce qu'un pro- priétaire ou voyageur doit faire lorsque le cheval n'est que t-iste avec dégoût , sans fièvre , sans sueur et sans aucun symp- tôme caractérisé. L'on a dans ce cas , d'a- près le même auteur , de ressource que dans les remèdes les plus doux , tels sont les suivans. » i°. Il faut retrancher le foin, la paille et
» l'avoine au cheval, c'est-à-dire le mettre
n à la diète ; ne lui donner pour toute nour-
n riture que de l'eau blanche tiède : pour
i) cela , il faut faire bouillir deux jointées
» de son de froment,, pour chaque sceau
» d'eau , l'espace de sept ou huit minutes;
» on lui met ensuite le son dans la man-
» geoire ; après avoir passé l'eau, on lui
» présente cette eau à plusieurs fois , si
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f
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DES HARAS. 3()J
* l'animal n'en veut pas, on lui en fait
» avaler trois ou quatre litres, avec une » bouteille , ce qui se répète quatre fois » le jour. Si l'on soupçonne que le cheval » soit trop échauffé , l'on mettra une ro- » quille ou i hectogr. 2 décagr. de vinaigre » pour chaque seau d'eau; si au contraire il » a de la toux , on y délayera même dose » de miel, et l'on retranchera le vinaigre. » 2°. On lui videra le rectum, et l'on
» ipjectera trois litres de décoction émol- » liente pour chaque lavement , ce qui se » réitérera sept ou huit fois le jour. » 3°. Ne saignez que dans les cas inflam-
» matoires où il y a difficulté de respirer
» et battement de flanc , dans la pléthore ,
» après les chutes et contusions, ainsi que
» dans l'engorgement de toutes les tumeurs
» inflammatoires ; les saignées de pfécau--
» tion ou de saison étant souvent dange-
» reuses.
a 40. JSe médicamentez jamais un chc-
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898 M A Bl'EI
t> val que vous ne sachiez la cause de sa
» maladie , ou que vous ne connaissiez 11 exactement son espèce ; il vaut mieux ■» laisser agir la nature que de risquer à la » contrarier. » 5°. Enfin, on tiendra le corps de l'a-
v> nimal chaudement avec plusieurs cou- » vertures ; on lui fera une bonne litière, » en attendant que les secours dont on » pourrait avoir besoin de la part du vété- » rinaire puissent arriver. |
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».ES HARAS.
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CHAPITRE XXVIII.
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De la composition des Boites les plus usi-
tées en Angleterre , tant pour purger les Chevaux que pour tuer les vers dont ils sont souvent tourmentés. Oi dans le cours de cet écrit nous avons
cherché à faire connaître la manière dont les Anglais jugent et propagent leurs belles races de chevaux. nous avons pensé qu'on nous saurait quelque gré de donner, pour le terminer, la recette des meilleurs médi- camens usités en Angleterre pour les en- tretenir en vigueur, en santé, et les pré- parer à l'extrême fatigue à laquelle on assujétit quelquefois ces animaux , tant pour des courses de longue haleine, que pour des chasses excessivement rudes : non pas que nous croyons que quelques - uns |
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400 MANUEL
de nos bons vétérinaires n'ayent pas des
remèdes d'une aussi grande efficacité, mais pour qu'eux-mêmes puissent en faire des objets de comparaison, et nous apprennent aussi leur méthode qui nous guide dans la conservation d'un animal aussi utile que le cheval. Les partisans de la manière anglaise y
trouveront l'avantage de pouvoir s'en servir dans le moindre danger pour la santé de leurs chevaux, et sans qu'il soit besoin de faire appeler un vétérinaire pour un cheval qui ne serait que dérangé , et que quelques bolles données à propos peuvent rétablir parfaitement. Nous avons déjà donné, à l'article de
l'accouchement, la recette des bolles cor- diales ou pectorales , qui peuvent être d'un usage journalier pour les personnes qui au- raient des chevaux dont la santé serait dé- rangée , soit par une lésion des fonctions de l'estomac, soit par la fatigue. Nous don- |
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DES HARAS. 401
lierons ici la composition des bolles diuré-
tiques , appelées par les jockeys Pissing- Balls, qui ne sont pas moins utiles sons le même rapport, lorsqu'il est question de préparer le cheval à un cours méthodique de médecine, basé sur sa force et son tem- pérament, en indiquant le régime qu'il faut suivre, et les précautions qu'il convient de prendre pour que ces médicamens pro- duisent un bon effet. Cet article sera terminé par la manière la
plus efficace de tuer les vers qui naissent et se nourrissent dans le corps du cheval, qu'ils font quelquefois périr après l'avoir tourmenté long-temps , si l'on ne s'est bâté de les détruire avant qu'ils aient acquis la force qui les rend si dangereux. En commençant par les bolles diuréti-
ques , elles se composent de la manière suivante : Prenez : Savon de CastîIIe ou de Bristol, trois hec-
togrammes sis. décagraœmes ; 17*
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402 MANUEL
Résiae jaune et nlire en pondra, deux
hectogrammes quatre décagrammes. Camphre en poudre , trois décagramme-;
Huile essentielle de genièvre, deux dé-
cagrammes six. drachmes. Mêlez avec autant de sirop et de miel qu'il vous
en faut pour composer une pâte que vous diviserez en douze belles, roulées dans de la poudre do ré- glisse ou d'anis. Ces bolles sont reconnues pour un puis-
sant stomachique ; elles sont carminatives , et débarrassent l'estomac des matières glai- reuses qui dérangent les digestions, et don- nent du ton à toute Vliabitude du corps; elles se conservent très-bien en masse dans une vessie. On fait les belles suivant le be- soin, et une seule donnée à propos soulage, et même quelquefois rétablit votre cheval, si ce n'est qu'un dérangement des fonctions de l'estomac. Vous eu donnerez une de deux jours
l'un, le matin à jeun , à votre cheval; mais s'il est replet, que ses excréuicna soient |
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>.
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DES HARAS. 4o3
de mauvaise qualité, d'une odeur fétide,
il faudra , avant de lui administrer les bolles diurétiques, lui faire prendre deux doses de médecine appropriée à son état, à ses forces , en commençant par le n°. I. Purging Balls ou Bolles purgatives,
N°- i.
Prenez: Aloé's succotrin, trois déengrammes ;
Rhubarbe du Levant, sept grammes; Jalap et crème de tartre , de chacun trois
grammes ;
Gcngembre en poudre, huit decigrammes j Huile essentielle de gérofle ou d'artis , de
chacune vingt gouttes. Sirop de. Noirprun en quantité suffisante pour for-
mer la bolle. N°. 2.
Aloé's succotrin , deuxdécagrammes ;
Rhubarbe, jalap et gengembre , de cha-
cun quatre grammes six décigranarnes. Sirop de Noirprun pour former la boll«.
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À
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4©4 M A SUE!
H». 3.
Prenez; Aloës des Barbadcs, quatre de'cagrammes
six décigrammes ; Jalap et savon de Castille , de chacun
quatre grammes neuf de'cigrammes ; Diagrède et gengembre en poudre , de
chacun trois décagrammes. Sirop de Noirprun pour former la bolle.
TsT". 4. AIoé'sdes Barbades , quatre décagrammes
six decigrammes ;
Savon de Castille et jalap en poudre , de chacun sept décagrammvs ;
Gengembrc, huit decigrammes ;
Huile d'anis, quarante gouttes ; de ge'ro-
fle , vingt gouttes ; Sirop de rose ou de Koirprun pour former la bolle.
Ces médicamens sont composés de ma-
nière à ne pas donner la moindre inquié- tude aux personnes qui en feront usage, si elles commencent, comme nous l'avons «Ut, par le n°. 1, et ainsi de suite . jusqu'à |
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DES HARAS. 44.1}
ce qu'elles aient appris à connaître le
tempérament du cheval. La veille d'une médecine , on ne donne
point à souper au cheval. Le jour suivant, de grand matin, après lui avoir fait avaler sa bolle, ordinairement recouverte d'un pa- pier brouillard huilé , afin de la rendre pins coulante, vous lui faites boire environ deux litres d'eau légèrement dégourdie , pour lui ôter, autant que possible, les nausées de la médecine, vous le laissez ensuite tranquille au râtelier, avec une poignée de bon foin devant lui. On sait que pour faire prendre la bolle,
on tire avec la main la langue du cheval, et qu'on place la bolle avec l'autre main sur le milieu de la langue , le plus près possi- ble du gosier , et le cheval l'avale aussitôt qu'on lui a lâché la langue en lui levant la tète. Trois heures après, Yous lui préparez
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4û6 M .a u e l
une masche composée de trois parties de
son , et de la quatrième partie en avoine : vous versez de l'eau bouillante sur le tout, et le laissez refroidir assez pour que le che- val puisse le manger sans sentir la chaleur qui le lui ferait rebuter; si vous présentiez ce mélange avant qu'il fut presque froid, il n'y toucherait pas. Vous lui donne ez , trois fois dans le
jour, de l'eau dégourdie, à In quantité d'un Ai !! ni -seau chaque fois : la masche est ré- pétée dans la soirée , et le lendemain à L'heure à-peu-près cru'il a pris sa médecine. Comme ces sortes de médecines ne com-
ment à opérer qu'au bout de vingt- quatre heures, si le cheval refusait la mas- che du matin, on lui donnerait en place tin scati d'eait légèrement dégourdie. Deux heures après , le cheval, bien garni
de couvertures , doit être promené , au pas, pendant une bonne demie-heure ; on lui |
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!)ES H A K A S. ^6f
présentera souvent, dans la journée, de
l'eau dégourdie, et ses masclies aux heures accoutumées, ayant l'attention de réitérer la promenade deux ou trois fois dans la courant du jour. Comme en raison de la longueur du ca-
nal intestinal du cheval . la médecine ne peut gtières opérer avant vingt - quatre heures, si votre cheval ne purgeait pas même après ce temps, il ne faudrait pas encore s'alarmer , et attendre patiemment l'effet d'un purgatif, qui ne manque jamais d'agir après les vingt-quatre heures et rarement avant* Tant que la médecine opère , on suit le
même régime, qui cesse d'être nécessaire aussitôt que le cheval a purgé , ce qu'on re- connaît lorsque les excrémens, en deve- nant solides, reprennent leur forme ordi- naire. Ce qtte vous avez à appréhender, tant
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4rc8 MAS(/Kt
que le cheval est en médecine , c'est qu'il
ne prenne du froid et ne s'enrhume } ce que vous empêcherez, tant par les bois- sons dégourdies que par les couvertures dont vous l'envelopperez pour le conduire à la promenade. Vous laisserez six jours pleins entre la
première et la seconde dose de médecine ; le septième , vous la lui ferez prendre de la même manière, et le régime à suivre est en tout le même. Si le cheval a Lien purgé , vous vous en
apercevrez aisément, tant à sa chair qu'à sa peau et à sa gaîté, et vous pourrez, sans danger, le livrer à son ancien exercice. Cette méthode, applicable aux chevaux
qu'on dispose pour la course , l'est égale- ment à ceux qu'on retire de l'herbe pour les faire entrer dans le commerce, en fai- sant attention à ce que nous avons recoin- |
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B E S I1AE A 5. 409
mandé à l'article des Huniers, ou chevaux
de chasse. Nos étalons qui, pendant l'hiver, ont
pris beaucoup d'embonpoint , paraissent tristes, ont la peau mauvaise, pourraient, avec des modifications, y être assujétis, mais il faudrait que ce fût un mois au moins avant de commencer la monte. A l'égard des , ers, il est bon qu'on sa-
che que les chevaux en général, mais plus particulièrement les, jeunes, y sont extrê- mement sujets : les plus dangereux sont ceux qui, logés dans les parois de l'esto- mac, causent au cheval des douleurs très- aiguës, et finissent par le tuer, si l'on a né- gligé de l'en débarrasser avant qu'ils aient acquis toute leur force. L'origine de cette vermine , la manière
dont se fait son accr nssement, et comme elle s'introduit dans l'estomac du cheval, devient ici à-peu-près inutile; le matériel 18
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410 ÏÏAHÏÏIL
est de clierciier à la détruire , lorsque l'on
s'est assuré <le son existence dans le corps de l'animal. Les ascarides qui se logent dans le rectum, ont à-peu-près la même cause , et produisent approchant le même effet, qui est de tourmenter et faire souffrir la bête, sans pourtant être , à beaucoup près, aussi dangereux que ceux qui se trou- vent dans l'estomac. Les vermifuges de M. Lafosse sont sans
doute très-bons ; ceux de M. Robinet, son élève , le sont également. Nous croyons cependant devoir faire connaître les re- mèdes employés avec un succès prodigieux par M. Taplin , en Angleterre , afin qu'on juge auxquels de ces médicamens on doit donner la préférence. Comme la description de ces terribles
insectes estnaturellementduressortdes gens de l'art, et que M. Lafosse l'a donnée d'une manière à laquelle il est impossible de rien ajouter , nous nous contenterons simple-* |
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mes Haras. 4t%,
ment de dire à quels signes M. Taplin re-
connaît leur présence, et quels sont les remèdes qu'il emploie pour les tuer. Un cheval attaqué de cette maladie, dit
M. Taplin, lorsque les vers ont acquis toute leur force, manifeste la même peine que s'il était tourmenté de tranchées; les douleurs qu'il éprouve dans son estomac lof donnent périodiquement jusqu'à des con- vulsions , et feraient croire qu'il y aurait chez lui complication de maladies. Ce qui fait juger de l'existence des vers, et em- pêche d'attribuer aux tranchées ce qui n'est occasionné que par leur présence , c'est lorsque vous remarquez que le chevaj fiente et urine comme à son ordinaire. Lors donc qu'il n'y a plus de doute sur
la cause de la maladie , vous cherchez à la guérir , en soumettant votre cheval au trai- tement méthodique indiqué au commet cernent de ce chapitre, en observant que la dose doit toujours &re proportionnée * |
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412. sia«uel
la force de l'animal, ensorte que pour un
cheval délicat et de race distinguée , vous faites usage de la bollc purgative , sous le n°. i , auquel vous ajouterez trois grammes huit déeigr. de calomel, qui est du mer- cure doux sublimé , plusieurs fois. Pour un cheval un peu plus fort de taille •
et de tempérament , vous avez recours au n°. 2, auquel vous incorporerez sept grammes six déeigr. de calomel- Si c'est un cheval de fatigue, plus robuste
encore , vous employez le n°. 3 , avec l'ad- dition de neuf grammes de calomel. Pour les grands et forts chevaux de car-
rosse ou de charrette, il faut un décagr. de cajomel pour ajouter au n°. 4, Il n'y a rien à changer à la manière de
purger, c'est-à-dire qu'il, faut suivre exao- tement ce qui est prescrit à cet égard. |
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DES HARAS. 4l3
Vous jugerez par l'effet de la première
dose sur chaque sujet, si vous devez ajouter ou diminuer quelque chose de la médecine, en prenant garde surtout que le cheval n'at- trappe du froid tout le temps qu'il purgera, jusqu'à la fin de la troisième dose, qui porte le traitement complet à dix-huit ou vingt-quatre jours, si vous laissez huit jours d'intervalle au lieu de six, entre chaque médecine, ce qui est à-peu-près indiffèrent. Il est encore, pour la destruction des
vers, une autre bolle purgative dont l'effet est aussi sûr , et: observant qu'il coin lent d'ajouter à la composition de la bolle dont la recette suit, sept gram. six décigr. de jaiap, si le cheval se trouve dans l'une ou l'autre des deux dernières classes dont nous avons parlé. Prenez : Aioës des Barbaries, 3 déeagr. 3 grammes.
Œiiops minerai, 3 décagr. 3.décigr. Savon, rhubarbe Je l'Inde , gengembre
en poudre, de chacun 3 gràm. 8décigr. |
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414 MA NUE X.
Huile d'auis cl de savinier, trente gouttes
de chaque. Sirop de Koirpmc on de Rose, pour former la bc'le.
En observant les mêmes précautions que
pour les autres rnédicamens précités , vous connaîtrez , en peu de jours , que votre /cheval est entièrement débarrassé de ce qui causait sa peine, et vous pourrez sans danger lui faire reprendre son exercice accoutumé. Mais comme il est des possesseurs dé
chevaux qui, par la nature du service qu'ifs tirent de ces animaux, ne pourraient pas, sans un grand préjudice à leurs intérêts , sacrifier autant de temps pour les débar- rasser des vers dont ils seraient tourmentés; ceux-là pourront, avec un succès «gai, faire usage des bolles ou pillules suivantes: Prenez: «Eliops miné'ral, un hectogramme huit
de'cagrarnines ; Antimoine porphyrise", un hectogramme
deux decagrammes j |
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DES HARAS. 415
Safran , acier prépare , anis en pondre ,
de chacun neuf décagrammes ; Miel en suffisante quantité pour former une masse
que vous diviserez en neuf belles. Vous en donnez pendant trois jours une
tous les matins au cheva! ; vous le laissez reposer trois jours , et vous recommencez à lui en faire prendre encore trois de ia même manière que la première fois ; vous laissez encore , pour la seconde fois , un mtervallc de trois jours pour recommencer le quatrième, jusqu'à la fin des neuf jours, ce qui forme en tout dix—liait jours. Cette méthode, au grand avantage de
faire périr également les vers , joint-celui «le laisser au cheval la faculté de travailler, pourvu qu'on ne l'expose pas trop à la
pluie ou à un froid rigoureux, les jours qu'il aura une holle dans l'estomac. Pour la commodité des personnes qui
trouveraient quelque difliculti àjairé pfen- |
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416 M A StEI
dre les bo^es au cheval , elles pourront
supprimer le miel, et broyer les autres ifigrédieng ensemble dans un mortier, pour eu faire une poudre divisé.1 ea neuf paquets, v, an\ n;:".m!<■.•; ép.iMiu-v, ;ivr un par moitié dans l'avoine du matin et du
soir , ayant l'attention de mouiller légère» ment l'avoine pour que la poudre s'y atta- che et qu'il ne s'en perde pas. Ces médicamens sont, pour les chevaux,
un moyen de sauté qui peut être d'une grande utilité à ceux qui, voyageant souvent dans des pays dont ils n'entendent pas la langue , ne rencontrent pas toujours des maréchaux assez expérimentés pour soi- gner leurs chevaux qu'ils peuvent perdre , «piand il leur est si facile de les conserver en état de travailler. Les cultivateurs éloignés des grandes
villes, ceux qui se livrent à l'élève des' chevaux dans des cantons où les commu- nications sont peu faciles , peuvent égale*- |
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BÏS HARAS 417
ment en avoir besoin et s'en servir avec
succès ; et comme le but de cet écrit est de simplifier tout ce qui a rapport à la con- naissance comme à l'élève , aussi bien qu'à la conservation du cheval, pour le mettre, comme nous l'avons dit, à la portée des personnes auxquelles il est consacre, nous pensons que ce que nous avons dit suffira, tant pour les habitans des campagnes que pour ceux qui, faisant le roulage , ne peu- vent se soutenir que par la conservation dé leurs chevaux. En ce qui corcerne les Haras , nous ter-
minerons cet écrit en proposant un mode aussi simple que facile , pour reconnaître et propager les races de chevaux que nous aurons amélioré. |
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CONCLUSION.
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A
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pais avoir démontré dans le cours de
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cet écrit la nécessité de faire la statistique
exacte des étalons ue Sa Majesté l'Empe- reur et Roi, et de donner sur chacun d'eux une notice particulière , afin d'aider les propriétaires de belles jumens dans des appareil]emens qui leur tournent à béné- fice, et qui par ce moyen fasse naître, dans toute l'étendue de l'Empire, l'ambition de remplacer par de lionnes poulinières ces bêtes défectueuses et tarées , qui , même accouplées aux meilleurs étalons, ne peu- vent nous faire que de mauvais cnevaus ; ne conviendrait-il pas de publier tous les ans l'Annuaire des Haras , qui répondrait au Siud Book des Anglais , qui a plus de dix mille souscripteurs rien qu'en Angle- terre. Ce livre, en faisant connaître les étalons
de races françaises, comme les poulains et |
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CONCLUSION. 419
pouliches qui en proviendraient, servirait
non-seulement à nous, pour nous remonter en chevaux de bonnes races, mais encore aux étrangers qui, voulant tirer de la France des étalons propres à améliorer les races qu'ils possèdent, apprendraient à connaître, sans craindre de se tromper, quelles sont les contrées où ils doivent les prendre. Cette mesure , qui augmenterait nécessai- rement le prix des bons chevaux , ferait baisser dans la même proportion celui des mauvais. Le gouvernement y jouirait du double avantage de voir rapidement aug- menter le nombre des chevaux de distinc- tion , à mesure que ses races s'épureraient dans les jumens , et d'ajouter à sa prospe- \ rite cette branche importante d'un com- merce qui satisferait à la fois notre orgueil,
notre intérêt, nos plaisirs et nos besoins. Dans les commencemens de l'améliora-
tion de la race anglaise, et même long- temps après , il est certain que le prix du saut des étalons, même les meilleurs, n'était p;:s uès-éievé. Les Anglais n'ont fait à cet égard que ce que nous pouyous faire aussi |
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bien qu'eux; c'est le mérite des produc-
tions qui a donné la vogue à leurs pre- miers chevaux , comme il est arrivé à l'égard du père à'Ectipse, qui, comme nous l'avons dit, couvrit long-temps, dans les environs de Windsor , à une demi guinée par jument , et dont le saut fut porté à cinquante guinées , du moment ou'Eclipse eut fait ses preuves. Si Eclipse fut un prodige pour l'Angle-
terre , pourquoi, dans un pays où depuis peu d'années il s'en est opéré de plus étonnans dans un autre genre , n'en ver- rions-nous pas également dans l'espèce du cheval? Nous n'en citerons qu'un pour la .Normandie , du Haras Impérial du Fin ; "c'est le Matador dont les productions ne laissent pour ainsi dire rien à désirer, et qui , s'il n'eût sailli que des jumens par- faitement en rapport avec lui, pouvait à lui seul relever la belle et bonne race nor- mande. Ce cheval n'est probablement pas le
seul que nous possédions; d'autres races françaises peuvent avoir des liflta4oft |
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comme l'Angleterre possède encore quel-
ques Eclipse. De même que ce sont les descendans de cette tige illustre qui de- vaient exciter Tiotre convoitise pour l'amé- lioration des nôtres, de même les amateurs de la vraie race normande trouveraient dans les productions du Matador et de quelques autres que nous pouvons posséder, et que. la statistique nous apprendrait à connaître , des types d'amélioration pour des races inférieures. L'Annuaire, qui ferait tous les ans men-
tion des nouvelles productions , nous gui- derait dans le choix que nous en devons faire , soit comme étalons , soit comme jumens poulinières. Nos races, en s'épu- rant, se remonteraient naturellement, et les bons chevaux, aujourd'hui si rares , ne tarderaient pas à devenir aussi communs qu'ils sont en Arabie , en Angleterre , et 4ans toutes les contrées où l'on a suivi une semblable méthode. |
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ÎIN.
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TABLE DES CHAPITRÉS.
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INTRODUCTION, Page i
Chap. Ier. Sur l'origine des races de
Chevaux. 15
Chap. IL Précis historique des Ha-
ras avant la révolution. 44 Chap. III. Moyen de relever les ra- ces de Chevaux français. 62 Chap. IV. Mode d'épuration de nos races de Chevaux. Jo
Chap. V. Sur les Chevaux d'Angle-
terre, o 5 Chap. VI. Sur les Appareillemens. x 03 Chap. VII. De la Monte. 117 Chap. VIII. De la Gestation. i33 Chap. IX. De VAccouchement ou naissance du Poulain. 136
Chap. X. Du Sevrage. 147
Chap. XL De l'adolescence du Cheval. 1 Sj
Cn.W. XII. De la Ferrure. t^ Chap.XIII. Des Sétons el de leur abus. \ 87
Chap. XIV. De la Section de la Queue du Cheval àl'anglaise. 194
Chap. XV. De l'Ecurie et du ; an-
sement journalier. 201
Chap. XVI. De l'Exercice propre-
ment dit. 209 |
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TABLE DES MATIERES. 5a5
Page.
Chap. XVII. Del''exercicedes Eta-
lons. 21 g Chap. XVIII. Deslïumers, ou Che-
vaux de chasse d'Angleterre. a38 Chap. XIX. Des Road-horses, ou
Bidets. a 54
Chap. XX. Des Courses de Chevaux. 261
Chap. XXI. Sur les Coursiers d'An-
gleterre. 270 Chap. XXII. De la beauté du Cheval. 282
Chap. XXIII. Manière défaire l'ac-
quisition du Cheval. 3i2 Chap. XXIV. Sur les Haras fores-
tiers , ou de l'élève des Chevaux sauvages. 35o Chap. XXV. De l'âge du Cheval. 365
Chap. XXVI. Nomenclature de tou-
tes les parties du corps du Cheval. 3yi Chap. XXVIT. Sur la manière de
tenir le Cheval en bonne santé, ou t
reconnaître s'il est malade. 3Ho Chap. XXVIII. De la composition
des Bolles les plus usitées en An- gleterre , tant pour purger les Che- vaux que pour tuer les vers dont ils sont souvent tourmentés, 3ga CONCLOSIOK. 418
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