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PARMI LES CHEVAÜX
DE CERTAINES CONTREES DE BELGIQUE ET DE FRANCE
J. M. COMTAIIIIME
Medeein veterinaire du gouvernement a Peruwelz (Hainaut).
Membre de la Societö des sciences du Grand Duchö de Luxembourg,
de la Sociötö veterinaire d'Alsace-Lorraine,
des socilt;it6s de medecine veterinaire du Brabant, du Hainaut, de Liege, etc
lExt, du Bulletin cle VAcud. r. demidecincdeBclgique;3o ser.,t. XVI,no3.
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BRUXELLES LIBRAIRIE H. MANCEAUX,
IMPRIMEUn DE 1/ACADEMIE UOYAI,E DE MÖDECINE DE BEI.GIQUK, Rue des Trois-T6tes, 12 (Montagne de la Cour).
1882
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I'lflZOOTli TYPHOlDE
OBSERVEE
PARMI LES CHEVAÜX
DE CERTAINES CONTREES DE BELGIQUE ET DE FRANCE
J. raquo;I. COMTAlllili:
Mödecin vetörinaire du gouvernement ä Peruwelz (Hainaut).
Membre de la SocWtö des sciences du Grand Duch6 de Luxembourg,
de la Soci6t6 vötörinaire d'Alsace-Lorraine,
des sociötös de mödeciue v6t6rmaire du Brabant, du Hainaut, de Li6ge, etc.
(Ext. du Bulletin de l'Acad. r. de midecinc de Hclgique; 3raquo; ser., t. XVI, nraquo; 3.)
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LIBRAIRIE H. MANCEAUX,
IMPIUMEUR DE l.'ACADKMIE ROYALE DE MKDFXINE DE BELGIQUE, Rue des Trois-T6tes, 12 (Montagne de la Cour).
1882
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DE L'EPIZOOTIE TYPHOIDE
REGNANT ACTUELLEMENT
sur les chevaux de certaines conlrees de Belgique et de France
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Historique. — II rögne actuellement, sous forme öpizoo-tique, parmi les chevaux de certaines localitös de France et de Belgique, une maladie denature infectieuse quelesjour-naux vötörinaires et les journaux tant politiques que scien-tifiquesde cespays dösignentsousle nom de typhusl typhose, fievre typhoide du cheval.
Gelte maladie, qui a cause et cause encore des ravages considerables dans un grand nombre de communes beiges et fran?aises, notamment k Lille (Compagnie des Tram­ways), ä Avesnes, i Cambrai (16deg; rögiment de dragons), k Anzin (Compagnie des mines), ä Valenciennes (chevaux de trois escadrons du 14deg; dragons), s'est döclaree, d'apres les documents officiels que j'ai pu me procurer, depuis le 15 mai jusqu'au 29 juillet de cette aanee, dans cent qua-rante communes du departement du Nord, sur huit cent neuf chevaux, dont trente-huit sont morts.
Dans ces derniers temps, j'ai observed tres souvent en France et en Belgique cette maladie, que d'aucuns disent avoir certains rapports avec la peste bovine, et qui, d'apres toutes mes observations, n'est qu'une variete de Vinfluenza et offre la plus grande analogic avec la gastro-enterite epi-zootique de 182S.
Informe, le 27 juillet dernier, qu'elle venait de faire son apparition parmi les chevaux du 14e regiment de dragons, en garnison k Condö s/Escaut, je me suis rendu, le meme
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE L'fiPIZOOTIE TYPH01DE, ETC.
meme jour, dans cette locality, afin de constater le fait et d'amp;udier k nouveau raflfection dont il s'agit.
A mon arrivee ä Conde, je me suis mis en rapport avec mon ami, M. Ribaud, v^terinaire militaire charge du service sanitaire des chevaux de la garnison de cette ville. Get estimable confrere, avec sa complaisance bien connue, a bien voulu se mettre ä ma disposition et me donner toutes les facility voulues pour realiserle but que je poursuivais.
Je rappellerai d'abord comment M. Ribaud m'a expliqud l'apparition de cette typhose parmi les chevaux de la gar­nison de Gondö. M. le lieutenant vicomte Des Monstiers, en changeant d'escadron (le 14deg; regiment de dragons au-quel il appartient a trois escadrons k Valenciennes et deux ä Conde), arriva dans cette derniere ville, le 13 juillet, avec ses trois chevaux, qui avaient sejourne dans une des ecu-ries de la rue de Lille, äValenciennes, oü l'affection sevis-sait k son depart.
A leur sortie de Valenciennes, ces chevaux ne presen-taient pas le moindre Symptome morbide. Ils furent con­duits dans une des effuries du 4e peloton du 2e escadron, 11 est k remarquer qu'en France les chevaux des officiers de cavalerie sont tous logos k la caserne occupee par les regi­ments dont ils font partie.
Au bout de quelques jours. Tun des chevaux de M. Des Monstiers parait sombre, un peu abattu et prcsenle quel­ques symplomes d'entörite. M. Ribaud prescrit le traite-ment indique par l'dtat de l'animal.
A sa visite du lendemain, il reconnait que ce cheval est atteint de la fievre typhoide regnante. II ordonne de le pla­cer dans une ecurie de l'infirmerie oü se trouvait un autre cheval atteint d'une blessure au paturon.
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DE L'fiPlZOOTIE TTPHOIDB, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
Dös le troisiöme jour de l'apparition de la maladie sur ce premier sujet, les deux autres chevaux de M. Des Monstiers presentent les premiers symptömes du meme mal.
Je ferai observer que les öcuries de la caserne de Conde sont partagöes en deux compartiments communiquant eiitre eux ä la faveur d'une grande Ouvertüre, en forme de porte, complötement libre; que Tun de ces compartiments laquo;5tait occupö par les chevaux de M. Des Monstiers, et que, dans le second, s'en trouvaient deux au­tres appartenant au capitaine Roques de Borda. Le 19 juil-let, Tun de ceux-ci, et l'aulre, le 22 juillet, presentaient tous les symptömes de la maladie , qui se döclara ensuite sur d'autres chevaux, notamment sür celui qui se trouvait ä Tinfirmerie avec le premier atteint. Le jour de ma vi­sile, le 27 juillet, sur les deux cent soixante dix sept chevaux, formant l'effectif des deux escadrons dötachös ä Conde, trente deux etaient atteints de la meme affection.
C'est en voyant la maladie faire de si rapides progres quu M. Ribaud requit l'eloignement de tous les chevaux sains et obtint de l'autorite militaire de les faire camper sur les parapets des fortifications de la ville.
Malgre cette precaution, d'autres cas se sont declares; c'est ainsi qu'ä l'examen que nous en avons fait le 27juillet, deux nouveaux sujets presentaient les signes prodromiques de l'affection (1).
Les nombreux malades, que j'ai eu I'occasion de voir ä Conde, prösentaient, outre les manifestations ordinaires du typhus ä divers degres, les symptömes relatifs ä diiKrentes
(I) A noire visile du to aoiit suivanl, sur les 277 chevaux compo-sant l'efteclif, 97 avaient eld alleints de la maladie, cl 3 y avaienl suc-combö.
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complications, notamment ä la pneumonie. Un sujet presen-tant cette complication est mort quelques jours aprös ma premiere visite.
Void lessymptömesque j'ai observes tant sur les chevaux du 14deg; dragons que sur d'autres atteints de la meme ma-ladie.
Au debut, les animaux paraissent un peu plus sombres que d'habitude; ils ne mangent plus comme ä l'ordinaire; ils se couchent plus souvent; ils semblent fatigues; ils re-posent tantot sur un bipede, tantot sur I'autre; craquemeut des articulations; pouls legerement accelerö.
Au bout d'un court espace de temps, variant entre dix et trente-six heures, d'autres symptomes surviennent : perte complete de l'appetit pour les aliments solides; soif sou-vent conservee; tete appuyee sur la mangeoire ou portee tres bas; marche chancelante; abattement; station debout permanente; membrcs anterieurs ecartes et portes un peu en avant; paupieres tumefiees; epiphora auquel succede uno abondante secretion de matiere muco-purulente salis-sant le bord libre des paupieres et s'accumulant surtout vers Tangle nasal de l'oeil; conjonctive et pituitaire parfois rouges, safranees, couvertes de petechies, le plus souvent d'un rouge acajou ; artere lendue; pouls faible, filant, ac-ce\6r6; augmentation de temperature (40deg; ä 42 c. et meme plus), avec des oscillations variant entre 0,3 et 0,S du matin au soir; grincement des dents; beuche seche, päteuse; aphtes ou ulcerations sur la muqueuse buccale; langue tres rouge sur les bords et recouverte d'un sediment jaunä-tre; ventre plus ou moins levrete, douloureux ä la pres-sion; crottins durs, fortement colores, recouverts d'une couche d'exsudat fibrineux, blanchätre; d'autres fois dejec-
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DE L'fePIZOOTIE TTPHOIOE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7
tions molles, diarrhöiques; urines plus ou moins huileuses et coloröes en jaune, parfois rougeätres, legerement san-guinolentes. Dans certains cas, incontinence d'urine; dans d'autres, diuröse; acceleration des mouvements respira-toires, surtout prononcee lorsque les plevres et les pou-mons sont atteints; parfois toux faible et repetee, infiltra­tion cedömateuse des extremilös des membres.
Chez la jument, infiltration de la vulve, coloration rouge acajou de la muqueuse vaginale.
Chez le cheval entier ou le hongre, parfois chute du penis; cedtkne du fourreau.
Complications. — Des trente-deux chevaux malades au 14mc dragons ä la date du 27 juillet, sept avaient ou avaient eu les organes thoraciques affectes. Chez ces difförents sujets, on remarquait cntre autres symptomes particuliers : k I'auscultation tracheale, bruit de souffle tubaire; k celle des parois thoraciques, absence ou diminution du mur-mure respiratoire avec bruit supplementaire; matite thora-cique plus ou moins marquee et ätendue; percussion cos-tale souvenl douloureuse; dyspnee; battements du coeur tres forts et tres retentissants; jetage muqueux, sanguinolent ou roussätre. Parfois I'ecoulement nasal est sanieux, fetide, denotant la gangrene du tissu pulmonaire; dans ce cas, la face estcrispee; les yeux sont hagards et fixes; la dyspnde est tres forte, le decubitus force; la mort ne tarde pas k survenir.
Chez quelques sujets, j'ai vu survenir des symptomes ner-veux, des paraplegies, des attaques epileptiformes, un coma prüfend ou un delire violent se terminant presque toujours par la mort.
Parmi les autres complications que j'ai observees et dont
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plusieurs n'ont pas encore öte signalees, je citerai speciale-nient :
1deg; de fortes anglnes, facilement reconnaissables ä la douleur que cause la pression des regions parotidiennes, qui sont alors le plus souvent gonflees, ainsi qu'ä la difli-culte de la deglutition et ä la toux pönible döterminöe par le passage des aliments et des boissons;
2deg; difFerentes formes ä'ophtlmlmie, telles que la conjonc-tivite, la keratite interstitielle, l'iritis complique d'epanche-ment sanguin dans la chambreanterieure del'oeil (hemoph-thalmie, hypolemie). Ces ötats pathologiques des organes oculaires, amenant parfoislapertede la vue, ont etö specia-lement observes parmi les chevaux de la Compagnie des mines d'Anzin. J'ai remarque que lorsque les deux yeux sont atteints, Tun est generalement plus affecte que l'autre.
3deg; Des hepatites aigues et meme sur-aigues constatees sur-tout ä Lille par mon excellent ami et confrere M. Pollet, le savant inspecteur des epizootics du departlt;mient du Nord;
4deg; Des arthrltes multiples accusees par un gonflement plus ou moins fort, chaud et douloureux des regions arti-culaires, l'enraiement des mouvements et le decubitus pro-longe.
Les animaux atteints du typhus, meme ä un faible degre, maigrissent tres fort et tres rapiclemenl : ils fondenl a vue d'oeil, me disait un garde d'ecurie de rinfirmerie deCondö.
Nature de la maladie. — De ce qui precede et des nom-breuses observations necroscopiques que j'ai recueillies et dont je parlerai plus loin, il rcsulte que le typhus equin regnant actuellement en France et en Belgique atteint specialement les organes digestifs abdominaux, le plus souvent les intestins; qu'il ne debute pas sous une forme
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spöciale, thoracique ou nerveuse, comme on l'observe dans certaines enzooties d'influenza, et que, quand on voit surve-nir des sympt(\mes pectoraux, nerveux, opthalmiques ou autres, ils ne reprösentent que des complications de l'af-fection primitive, essentielle, Yalteration prononcde du sang. Mais ä quoi attribuer cette alteration ?Est-elle determinee par un element amorphe, un miasme, un ferment, ou par un element figure, par un microbe? — La science n'a pas encore donnö ä cette question une solution definitive.
Si Ton considere la nature microbienne de la plupart des maladies contagieuses, on est port6 ä croire que le typhus caballin, maladie transmissible, reconnait aussi pour cause prochaine un microbe, un parasite special, comparable a ceux du charbon et du cholera des poules.
La contagiosite des maladies typhoides du cheval trouve une nouvelle confirmation dans les faits observes cette an-n6e k Condö et dans differentes localites du departement du Nord. Partout on a pu suivre la piste du mal transmis par des sujets provenant de lieux infectes et transportes dans des endroits oü il n'existait anterieurement aucune trace de la maladie.
M. le prefet du departement du Nord, voulant savoir jusqu'ä quel point la contagiosite du typhus du cheval est reelle, posa cette question, par l'intermediaire de M. I'ins-pecteur Pollet, h tous les veterinaires places sous ses ordres :
Lafievre typhoide du cheval est eile contagieuse?
Voici, a ce sujet, la reponse que M. Pollet a adressee ä ce haut fonctionnaire, le 13 juillet dernier.
Etioloyie. — laquo; Des cinquante-deux velörinaires consultes ä cette date, quatorze ont repondu qu'ils n'avaient pas en-
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iOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L'fiPIZOOTlE TYPHO'lÜE, ETC.
core rencontrö le typhus du cheval dans leur clientele, et consöquemment qu'ils ne pouvaient pas emettre leur opi­nion.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
raquo; Quatre vötörinaires ont döclarö qu'ils n'admettaient pas la contagion, en raison de certains faits n^gatifs dont ils auraient ötö tömoins.
raquo; Un vöterinaire, qui n'a pas de conviction arretee, se re-tranche dans le doute.
raquo; Un autre ne se prononce pas.
raquo; Des cinquante-deux vötörinaires, il en reste trente-un qui declarent, avec des notes allant crescendo, que la fievre typhdlde est contagieuse, tres contagieuse, eminemment con-tagieuse, excessivement contagieuse, d'une contagion alar-mante, etc., etc.
raquo; II est k remarquer. Monsieur le Pröfet, que MM. les \6-terinaires ne se prononcent avec cette hardiesse de convic­tion, que parce qu'ils savent dans quels endroits les pro-priötaires, leursclients, sont alles puiser le virus; ils suivent parfaitement le chemin parcouru par l'animal qui est allö chercher la maladie, I'un au foyer de Saint-Quentin, I'autre ä un ötalon convalescent, un troisieme dans la cour d'un industriel qui a la typhöse dans ses ecuries. raquo; Partout on decouvre que c'est la contagion qui döveloppe la maladie. La contagion etant la cause principale de la typhose che-valine, il Importe de ne pas accorder trop d'importance aux conditions soit atmospheriques, soit saisonnieres, ä l'alimentation viciöe, aux exces de travail, etc., conditions trop souvent considöröes comme 6tant les facteurs prin-cipaux sinon exclusifs de la maladie.
II est du reste admissible que le virus typho'ide peut tres bien se developper en dehors de l'organisme, y pönötrer
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DE L'fiPIZOOTIE TYPHO'lDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; U
ensuite, s'y reproduire, s'y multiplier et se transmettre ä d'autres individus, s'il trouve les conditions requises ä cet effet. Cast ainsi qu'cn s'explique que le typhus peut etre determine par divers principes resultant de la decomposi­tion des matieres organiques animales. Ces principes entre-raient dans l'öconomie soit avec l'air, soit avec les aliments, soit avec les boissons. Rappeions qu'on a vu des enzooties typho'ides caus^es par l'usage de certaines eaux chargöes de divers produits organiques putrides, provenant, par filtra­tion d'une latrine ou d'une fosse ä purin placeedans le voi-sinage d'un puits, d'une Fontaine.
Marche, duree et tenninaison. — La marche et la duree du typhus chevalin dependent de Tintensitö et de la gravite que presentent les organopathies abdominales et aussi des complications qui peuvent se declarer sur divers organes, particuliörement sur les centres nerveux et sur les visceres thoraciques.
Dans tous les cas que j'ai observes, la duröe de la mala-die n'a pas excedö vingt ä vingt-cinq jours.
La longueur de la convalescence dopend dela gravity que l'affection a presentee et principalement des complications qui sont survenues pendant son cours.
II Importe beaucoup, pendant retatvalötudinaire,de sui-vre scrupuleusement les meilleurs pröceptes hygieniques et surtout de bien observer le regime alimentaire. C'est ä l'inexecution de ces preceptes que j'attribue les quelques rechutes que j'ai constatöes. Celles-ci ont etö occasionndes, commej'ai pu m'en assurer, parceque, dans le cours de la convalescence, on avait donnö trop de nourriture ou exigö un travail trop penible ou trop long.
Jusqu'ä ce jour je n'ai constate aucun cas de röcidive
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ÜE l'ePIZOOTIE TYPHOIDE, E1C.
cliez les nombreux chevaux atteints de typhus que j'ai eu l'occasion d'observer. Les collogues que j'ai consultes ä cet egard m'ont repondu avoir observö le meme fait. Cette ab­sence de recidivite ne dömontre-t-elle pas suffisamment que les chevaux qui ont eu le typhus sont pröserves, si pas pour toujours, au moins pour un laps de temps plus ou moins long, des atteintes ulterieures de cette affection. Une autre preuve k l'appui de cette opinion, c'est que des ani-maux, qui avaient et6 atteints de la maladie depuis dejä assez longtemps, mis en contact avec d'autres sujets affec-tes, ne l'ont plus contractee. C'est peut-etre ä la meme cause qu'il faut attribuer l'immunitö dont jouissent cer­tains sujets qui se trouvent places au milieu des foyers d'infection.
Pronostic. — Si le pronostic n'est pas trop souvent defa-vorable quand le typhus attaque specialement les organes digestifs renfermes dans l'abdomen, il est toujours tres fä-cheux quand surgissent une ou plusieurs des complications signalees plus haut et aussi quand il y a eu avortement. La mort dans ces cas arrive tres souvent ä la iin du premier septönaire, quelquefois_aussi pendant le second.
On peut regarder comme signes favorables : une diminu­tion de la temperature apres le stade d'etat, une diurese abondante, la diminution de l'adyriamie et la diarrhee; si les mati^resfecalesne sont pas trop liquides, ellesoffrentune couleur jaune plus ou moins foncee, ne contiennent pas de sang et n'ont pas de mauvaise odeur.il faut toujours crain-dre au contraire un denouement fatal, lorsque les dejec­tions sont liquides, brunätres, noirätres, sanguinolentes et d'une grande fötidite.
Parfois la typhose revet un caractere benin. C'est meme
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DE l/fiPIZOOTIE TYPHOIDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
le cas habituel lorsqu'une enzootie on une Epizootic arrive ä sa pöriode de declin.
Anatomie patholoyique. — Comme la decomposition des cadavres de chevaux morts de typhose a lieu rapidement, surtout en eli, il faut avoir soin de procöder le plus tot possible h leur Ouvertüre, si on veut voir les lesions avec leurs caracteres naturels.
Un des premiers faits necroscopiques qui frappe l'obser-vateur consiste dans le defaut ou la faiblesse de la raideur cadaverique. Le tissu conjonctif sous-cutane et intra-mus-culaire est tr^s souvent infiltre d'une esp^ce de serosite jaunätre; ie tissu musculaire offre une couleur pale qui ne peut provenir que de la degenerescence granulo-graisseuse dont les elements essentiels sont particulierement affectes 'quot;quot;quot;lim liVüiMtkJjfli'i*!'quot;quot;'' un ou ('(;ux septenaires.
A l'ouverture de la bouche, on aper^oit les ulcerations dont j'ai deji parle. Les meines lesions existent sur la muqueuse du pharynx et de l'oesophage.
L'estomac, presque toujours vide de nourriture, est dis-tendu par des gaz. La muqueuse du sac droit, dont l'epi-tlu-liuin est souvent altig^gugpUe une coloration rouge; plus ou moins prononcee; pres du pyloreelle offre un cou­leur plus foncee, brunätreet unetumefactionassezmarquee. La surface des intestins ainsi que les mesenteres sont par-semes de points et de taches plus ou moins rouges, quel-quefois meme noirätres. Le tube intestinal est en grande partie vide; on trouve cependant un peu de liquide dans le coecum et une faible quantite de matiöres excrementielles dans le gros colon.
La muqueuse de l'intestin grele offre une teinte d'un gris cendre; eile est recouverte d'une couche de matiere gluante, jaunätre.
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Les glandes en grappes agglomörees du duodtiiium ou glandos de Brunner, ainsi que les follicules agmines qu'on rencontre surtout ä rextremite de l'ileon, et connus sous le nom de glandes de Peyer, sont trös tumefies, plus ou moins ulceres ä leur centre et entoures d'une ardole d'un rouge foncö, brunätre.
La muqueuse des differentes sections du gros intestin et princlpalement celle du colon flottant et du rectum pre-sente des ulcerations de diverses grandeurs.
Le volume du foie est notablement augments; sa colora­tion est jaunatre, parfois d'un jaune safranö. Le tissu de cet organe se ddchire tres facilement; la surface des cou­pes qu'on y pratique montre des taches noirätres plus ou moins grandes, laissant echapper ä la pression un sang non coagule, tres noir et tres epais. LaaHBBiWalifciwren-ferme une bile visqueuse, tres consistante; la muqueuse qui Ifctapisse est sensiblement tumöfiee et quelquefois ulcöräe. Quand il existe une bepatite aigue, comme le rapporte M. Pollet, le foie offre une couleur gris rougeätre; il semble avoir subi un commencement de cuisson; une bile noire, poisseuse remplit IflHUHlk- Une seule fois, sur un sujet qui, tout en presentant les symptömes du typhus ä l'etat suraigu, avait eu de frequentes h^morragies, j'ai ren­contre Vatrophiejawie signal^e par des auteurs. Le viscere avait diminue de volume; sa surface etait ridöe; son tissu, assez mou, presentait une coloration jaune foncöe due ä l'infiltration biliaire.
La rate est le plus souvent trös engorgee. Je ne I'ai vue qu'une seule fois rapetissee, chez un vieux cheval. Sa trame renferme une tres grande quantite de sang noir, sirupeux, ressemblant tres bien ä du goudron de gaz tres epais.
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Les reins sont toujours plus ou moins engorges et hy-perömles; des ecchymoses de diverses grandeurs existent ä sa surface et dans l'epaisseur de son parenchyme.
La vessie est vide ou renferme un peu d'urine trouble, plus au moins roussätre; sa muqueuse est parsemee de pötechies variables en nombre et en etendue.
Chez la jument, la muqueuse vaginale offre toujours une couleur rouge acajou; on y constate quelques ulcerations. J'ai observö les memes lesions ulcereuses sur la muqueuse uterine, cbez deux poulinieres qui avaient succombö apres avoir avortö.
Dans les cas compliques d'angine, on trouve la muqueuse laryngienue gonflee, hyperemiee, recouverte de petites ul­cerations. Lorsque le processus atfecte les organes respi-ratoires, la muqueuse tracheale presente presque toujours les memes lesions. Les bronches renferment des mucosites spumeuses avec des stries sanguinolentes et meme des pe-tits caillots sanguins.
Quand il n'a existe que de legers troubles symptomati-ques du cote de la poitrine, et parfois meme quand on n'en a pas constate, on remaÄjueif -outre une oedematiation du parenchyme pulmonaire, des especes de marbrureou taches rouges, ecchymotiques ä la surface des poumons.
Quand ces derniers organes sont atteints, ils sont conges-tionnes et infiltres d'un exsudat plus ou moins sereux ou hemorrhagique.Lorsquel'exsudatesthemorrhagiqueetobli-tere les vesicules pulmonaires, les parties affectees presen-tent une teinte foncöe, brunätre; cette alteration, speciale au typhus, pourrait elre appelee hepaiisation brunätre.
Si I'affection a eu une certaine duree, il arrive que les parties ainsi altöröes deviennent le siege d'un processus
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gangröneux et donnent lieu ä la formation de cavitös irrd-guliöres renfermant des ddbris de tissu baignös dans un liquide brun, verdätre, tres fötide.
Parfois l'exsudat pulmonaire est plus ou moins plastique, fibrineux.
Dans certains cas, les plövres sontdpaissies.hyperemiees; dansd'autres, elles sont recouvertesd'unematiöre blanchä-tre ou tres Idgörement rougeätre, qui se detache avec fa­cility. Quelquefois la cavitö pectorale renferme un peu de s^rosite jaunätre; j'ai trös rarement vu quelques petites fausses membranes.
Le pericarde presente une surface plus ou moins depolie, et parsemee de points et de taches ecchymotiques. La ca-vite renferme un liquide jaunätre, parfois sanguinolent; j'ai remarqud que ces lesions etaient tres prononcöes chez les sujets qui, pendant leurmaladie, avaient presente les symp-tömes d'une arthrite generalisee.
On trouve aussi des ecchymoses surl'endocarde.Le tissu du cceur offre une couleur parfois plus pale qu'ä l'etat na-turel, d'autres foisd'un rouge brun. Les oreillettes sont plus ou moins ddcolorees, souvent^rßs'tiilatöes; on y rencontre rarement des ecchymoses. Le ventricule gauche renferme souvent un gros caillot blanc ou jaune serin. Le ventricule droit et les gros vaisseaux contiennent une assez grande quantity de sang noir, sirupeux, tachant fortement les mains. La membrane interne de l'aorte est souvent d'un rouge plus ou moins foncö.
Tous les ganglions du Systeme lymphatique, et principa-lement ceux des cavites thoracique et abdominale, sont alt^rds; ils sont tr6s engorges et renferment un liquide rougeätre, parfois purulent; le tissu conjonctif qui les
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DE L'fePIZOOTIE TYPHOÜDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;17
entoure est trös souvent infiltrö d'une sörositö citrine.
Lorsqu'il a existö des symptömes nerveux, on trouve un exsudat sereux dans la cavitö de l'arachnoide, soit dans sa partie cöröbrale, soit dans sa partie spinale; la pie-möro est le siöge d'une injection sensible; las ventricules cöre-braux renferment un liquide sereux d'une teinte rouge ou brunätre.
Dans les quatre ä cinq cas oü j'ai vu apparaitre l'arthrite gön^ralis^e, l'ouverture des articulations laissait öchapper une synovietrös abondante, trouble, rougeätre tenant en suspension des flocons albumineux; la membrane syno-viale etait epaissie et injectee; le cartilage d'encroütement etait colorö en rouge.
Nosohemie. — Si les auteurs veterinaires ne sent pas d'accord sur les alterations que presente le sang des che-vaux atteints de typhus, e'est d'abord parce qu'ils n'ont pas examine ce liquide circulatoire aux memesepoques ni pen­dant les memes phases de la maladie soit avant, soit aprös la mort, et ensuite, parce que les methodes et les precedes d'analyse dont ils out dispose n'etaient pas assez perfec-tionnes pour leur fournir des resultats precis. Aujour-d'hui que les moyens d'analyse microscopique et chitnique sont plus parfaits et mis ä la portee du grand nombre, il est ä esperer que l'accord ne tardera pas ä s'dtablir sur beaueoup de questions aujourd'hui controversies. L'ou-vrage de MM. Siedamgrotzky et Hofmeister (1), traduit rö-cemment par MM. Wehenkel et Siegen, n'aura pas peu con-tribue k amener ce resultat. Voici le resultat des recherches que j'ai faites, d'abord
(1) Clements d'analyse chitnique et micrographique, appliquds ä la diagnose des maladies des animaux domesliques.
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE L'fiPIZOOTIE TYPHOIDE, ETC.
pendant la vie, puis apres la mort, sur le sang des anirnaux typho'ides.
Au debut de la maladie, quand le sang circule encore fa-cilement, I'examen fait connaitre qu'il y a hyperinose; eile n'cst pas forte il est vrai, mais toujours est-il qu'elle existe. Le caillot sanguin se divise en deux parties ä peu pres öga-les, mais le serum est augments et presente une couleur jaune un peu plus marquee qu'ä l'ötat normal.
Quand les muqueuses presentent une teinte safranee, des petechies ou une couleur d'acajou, la circulation s'o-pere plus difficilement, la coagulation a lieu beaucoup plus lentement, le caillot est plus mou, il se partage encore en deux parties, mais le caillot blanc est plus que le double du noir; la serositö est jaune orange; la fibrine subit une diminution; il y a done maintenant hypinose.
Si on examine le sang quand la maladie est dans toute sa force ou dans son stade d't5tat, surtout si les symptömes rö-velent un etal alarmant, il n'y a prcsque plus de coagulation, presque plus de separation entrelecaillot rouge et le caillot blanc; leur couleur est beaucoup plus foncee qu'ä I'ordi-naire; le serum est augmente et offre une teinte jaune bru-natre, quelquefois meme rouge plus ou moins prononct5e. La coloration du serum est le rösultat de la destruction des hematics dont la matiere colorante se dissout dans le plasma. Avant de passer ä ce degre d'alt^ration, ces ele­ments se sont d'abord deformes, ont pris une forme angu-leuse,etoil(5e; quand ils conservent leur forme arrondie, ils sont beaucoup plus petits quo d'habitude et comme ra-tatin^s.
Si on traite le serum ainsi modifie par I'acide azotique, au lieu de se produire un pröeipite blanc albumineux.
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DE I,'fiPIZOOTIE TYPHOIDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;49
comme cela arrive pour celui d'un cheval sain, il se forme un precipite d'une belle telnte verle tirant un peu sur le bleu. Cette reaction doit etre consideröe, d'aprös Barreau et quelques autres vöt6rinaires, comme un caractere pro­pre aux affections typho'ides.
Lorsque la maiadie est tr6s avancee et que tout fait pr6-voir unc issue fatale tres prochaine, le sang est tout ä fait incoagulable; il ressemble k de la poix noire liquöfiee; les globules rouges sont toujours en partie decomposes, quel-quefois meme complötement; la matiere colorante qu'ils renferment se transforme en cristaux d'hematöidine, de forme rhomboödrique, de couleur rouge pourpre, s'ils sont isolös; röunis en masse, ils prösentent une teinte rouge tres vive rappelant celledu vermilion.
Le sang des chevaux morts de typhose est noir, sirupeux; il teint fortement les mains en rouge;lorsqu'il est en masse, on voit ä sa surface de tres petites gouttelettes de matiere graisseuse. Comme il se decompose tres rapidement, il Im­porte de le prendre le plus lot possible apres le deces du patient.
Dans le principe de la maiadie, il y a leucocythemie ou augmentation de globules blancs. Au fur et k mesure que I'affection progresse les leucocytes deviennent plus rares.
MM. Signol, Bollinger, Zürn, Salle et Semmer ont con­state, dans le sang provenant du cheval atteint du typhus, la presence de baderidies en bätonnets, isolees ou agglo-merees. En ayant recours ä un fort grossissement, on pent reconnaitre que les schizomycetes dont il s'agit ne sont que des chaines de mycotrix (Siedamgrotzky et Hofmeister). Ces proto-organismes se rencontrent dejä dans le liquide cir-culatoire quelque temps avant la mort, mais c'est princi-
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palement dans celui examinö post inortem qu'on les trouve en grande quantilö.
Si un jour la specificite desbacteridies du typhus est bien etablie, on pourra peut-etre, par une culture rationnelle, analogue h celle qui a ete faite si heureusement pour le charbon par M. Pasteur, arriver ä attönuer leur virulence au point d'obtenir un vaccin preservateur susceptible d'etre inoculö aux chevaux sans le moindre danger.
En presence des heureux resultats que MM. Arloing, Cor-nevin et Thomas viennent d'obtenir par la vaccination in-tra-veineuse du'charbon symptomatique, il y a lieu de re­chercher si Ton ne pourrait pas faire la meme chose pour les affections typhoides du cheval.
Prophylaxie. — Quand une affection typhoide se declare dans une exploitation, dans une contree, la premiere indi­cation ä remplir consiste ä prevenir la propagation, I'exten-sion de la maladie. A cet effet,il faudra avoir soin de don-ner aux animaux sains une bonne alimentation, des Ws-sons saines formöes avec une bonne eau de source, addi-tionnee de son, de farine d'orge ou de seigle et d'un peu de sei marin ou de sulfate desoude. Lorsquela maladie regne enzootiquement, on pourra ajouter chaque jour, en plu-sieurs fois, une quarantaine de grammes d'acetate d'am-moniaque.
Si les animaux sains sont reunis en grand nombre, on ordonnera de les disperser, de les disseminer et de les ex-poser au grand air, meme pendant la nuit si la saison le permet.
Lorsque la maladie sevit, on aura soin de ne pas laisser trop de typhoides dans la meme ecurie. Dans le cas d'in-suffisance de locaux, on placera les malades dans des lo-
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caux improvises, tels que des hangars bienouverts, oü Fair puisse circuler et se renouveler librement.
Si la typhöse venait ä se declarer parmi les chevaux d'un regiment de cavalerie, d'une exploitation rurale ou autre possedant une grande population dquine, on conseillera de les faire camper ä l'air libre. Dans le cas oü de pareilles mesures ne pourraient etre mises ä execution, il importe-rait de veiller ä ce que la ventilation et le nettoyage des ecuries soient toujours parfaitement executes. On recom-manderait d'une manicre toute spöciale de ne pasy laisser sejourner l'urine et les excrements et de renouveler trös frequemment la litiere, qui devra toujours etre seche, abon-dante et bien propre.
Aussitot que la maladiese sera declaree dans une ecurie, les animaux sains seront separes des typho'ides; ils seront loges ä part et soignes par des personnes qui auront le moins de contact possible avec les malades.
On fera bien de badigeonner les murs de l'ecurie avec du lait de chaux simple ou additionnö d'acide phönique. Pen­dant les grandes chaleurs on maintiendra I'atmosphere fraiche en faisant souvent des aspersions d'eau froide.
Chaque jour on lavera le plancher des locaux h grande eau. Si ceux-ci sont occupes par des typhoides, on ajoutera utilement ä l'eau un peu de sulfate de fer ou d'acide phe-nique. Gette derniere precaution est surtout indiquee lors-que les dejections excrementitielles sont liquides, brunätres et fetides.
II serait bon de räpandre les memes agents sur les fu-miers. Ceux-ci devront etre transposes loin des habitations et des chemins frequentes par des chevaux sains.
Une mesure qui m'a procure d'excellents resultats et que
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je recommandfi d'essayer, ce sont les fumigations sulfureu-ses.J'emploiecommun^ment deux amp; trois grammes de sou-fre par metre cube de capacity. Ces fumigations sont faites non seulement dans les öcuries saines, mais aussi dans celles occupees par des malades. Dans ces dernieres, je conseille de faire une sulfurisation d'une heure et demie ä deux heures, chaque matin, pendant quatre k cinq jours. On les cspace ensuite pour les supprimer toutä fait au bout d'une douzaine de jours.
Dans les premieres, on pourrait en pratiquer une ou deux par semaine. L'emploi de ce moyen sera d'autant mieux indiqudque ces locaux seront plus rapprochös d'un foyer d'infection.
Pour obtenir de ces fumigations les meilleurs effets, on doit fermer les portes et fenetres au commencement de l'operation, et ne les ouvrir un peu que si les emanations gazeuses genent les animaux ou si la combustion s'arrete.
Quand les sujets sont incommodes par les vapeurs sulfu-reuses, ce qu'on reconnait aux quinles de toux qu'ils font entendre, il faut les faire sortir du local pendant un cer­tain temps.
Un point que je regarde comme essentiel, c'est de ne pas mettre les malades ä la diete; il convient de leur donner peu et souvent des aliments tres substantiels sous un petit volume et de tres facile digestion, tels que du pain, des ca-rottes, de la luzerne, du trefle vert, etc.
On aura la precaution de varier la nourriture. On fera bien aussi de saler les aliments, surtout s'ils sont sees, et de presenter aux animaux les matieres qu'ils appetent le plus.
En presence de la contagiosite de la typhöse equine, n'y
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DE L'ePIZOOTlE TVPHO'lDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
aurait-il pas lieu de ranger cette maladie au nombre des affections contagieuses tombant sous rapplication des ar­ticles 319, 320 et 321 du code pamp;ial? Si cette affection n'est pas mortelle pour le plus grand nombre des sujets qui en sont atteints, les prejudices qu'elle peut causer lors-qu'elle rögne sous une forme maligne dans des localitös etendues, dans des grands centres de population chevaline, ces prejudices, dis-je, ne sont-ils pas assez serieux et assez graves pour justifier une pareillemesure? Je suis tres portö ä repondre par I'affirmative.
En tous cas, aussitötqu'il estreconnu que la maladie se presente avec une forme grave, les administrations com-munales feront bien d'exiger la sequestration, non seulement des malades, mais aussi, au moins pendant quelques jours, des chevaux sains qui auront cohabite avec les premiers. Ces autorites ordonnerontutilement l'enfouissement des ca-davres depouilles de lapeau.Sion laisse auxproprietaires la faculte de tirer parti des debris cadavöriques, il Importe, durant leur transport, d'eviter l'ecoulement des matieres li­quides et de dösinfecter les vehicules avec de l'eau contc-nant soit du chlorure de chaux ou de l'acide phenique, laquo;125 ä 180 grammes d'acide phenique pour 10 litres d'eau. raquo;
Les ecuries dans lesquelles des chevaux atteints de typhose auront söjournö, celles surtout oü il y aura eu des cas de mort, devrontsubirune disinfection complete. Aceteffet, apres avoir nettoyeälValaquo; bouillante les murs, leplancher, les mangeoires et les rateliers, on pratiquera des fumigations soit au moyen du chlore, obtenu en faisant un melange de sei marin, de peroxyde de manganese et d'acide sulfurique, soit a l'aide de l'anhydride sulfureux dögage par la com­bustion du soufre.
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Apres que l'atmosphere chloree ou sulfuree aura scjourne pendant 24 ä 36 heures dans ies locaux ä desinfecter, on y determinera une forte .ventilation en ouvrant toutes les is­sues. Au bout d'un jour ou deux d'aeration.onpourra laver de nouveau les locaux avant d'y laisser rentrer les animaux.
Tous les objets en fer seront passes au feu.
Les harnais seront laves, d'abord ä l'eau pheniquee ou chloruree, puis a l'eau tiede.
Les couvertures seront lavees et söchees au grand air.
Therapie. — Si Ton veut traiter un animal atteint du ty­phus avec quclque chance de succes, j'estime que Ton doit s'attacher a combattre tout d'abord l'affection genörale (l'alteration du sang et la depression du Systeme ner-veux) qui constitue I'origine, la condition prochaine de tous les troubles localises.
C'est en vue de repondre k cette indication gendrale et aux indications speciales relatives aux alterations localisöes, que j'emploie les differents moyens de traitement qu'il me reste a faire connaitre.
N'etantguöre partisan de l'emploi des omissions sanguines dans le traitement de la plupart des maladies qui affectent les animaux, je les proscris completement de la medication des affections typho'ides. Elles ne feraient qu'ajouter ici ä la depression deja si considerable du Systeme nerveux et aggraver ainsi une des conditions les plus graves de la ma-ladie que Ton veut combattre.
Je fais frictionner plusieurs fois par jour avec un melange, compose d'huile essentielle de Lavande (100 grammes) et d'alcool camphrö (500 grammes), les extrömites des mem-bres ainsi que les reins et la partie anterieure de la croupe. Ces dernieres regions sont particulierement frictionnees
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DE L'fiPIZOOTIE TYPHOIOE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
lorsque le sujet est atleint de paraplegie ou d'une affection des organcs urinaires. Dans les cas graves, je remplace le liniment precite par le vinaigre chaud sinapise; je prescris habituellement 40 grammes de moutarde pour un litre de vinaigre.
Un moyen therapeutique dont I'efficacite est unanime-ment reconnue dans le traitement du typhus consiste dans l'emploi des agents revulsifs, Parmi ces derniers le sina-pisme me parait etre celui qui reunit le plus d'avantages. Son action est plus energique et plus prompte que celle des preparations vesicantes, II n'expose pas, comme le seton, a des inflammations de mauvaise nature, ä des engorgements gangreneux.
Les sinapismes que j'emploie sont fails avec du vinaigre chaud et de la farine de moutarde, de preference avec celle de Rigollot.
Avant leur application, lorsque les poils sont un peu longs, j'ai soin de les faire couper. Pour faire mordre la moutarde, je la maintiens sur la partie au moyen d'un ban­dage approprie, ou bien, et c'est le plus souvent le cas, je fais appliquer la pate preparee en la frottant ä rebrousse poil, de maniere ä la faire adherer d'elle-meme ä la peau.
Comme dans ces cas les sinapismes doivent operer une lougue et energique'revulsion, je les laisseen place pendant quatre ä cinq heures; j'entretiens ensuite I'inflammation qu'ils ont döterminee par des frictions de vinaigre chaud additionne de farine de moutarde (40 a 50 grammes par litre); le plus souvent, pendant la cure, je fais renouveler leur application une ou deux fois.
Suivant le siege des alterations ä modifier, les revulsifs sont appliques soit sur les parois abdominales, soil sur les
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parois thoraciques, soil encore sur la region de la gorge.
Quand il existe des symptömes de localisation cerebrale, on maintient sur le front et le sommet de la tete soit un linge plie en plusieurs doubles, soit un bandage matelassö fait avec de l'etoupe. On imbibe l'appareil d'une maniöre continue d'eaa froide.
Le bandage matelassö est employe de preference quand les animaux poussent au mur, afin de prövenir les blessures qu'ils pourraient se faire k la region frontale.
Les yeux malades sont tres souvent lotionnes avec de l'eau froide, pure ou melangee d'un peu d'eau-de-vie; les ma-tieres muco-purulentes qui salissent les paupiöres sont enlevöes au fur et ä mesure de leur formation.
Au debut de l'affection, surtout lorsqu'elle ne presente pas de gravite, il suffit de surveiller l'etat de l'appareil gas-tro-intestinal. Tout en combattant les autres alterations, on doit veiller ä entretenir la liberte du ventre. A cette fin, onadministre, trois ä quatrefois par jour, 28ä30 grammes de sulfate de soude dans les boissons. De temps en temps, par alternance avec le sulfate de soude, on administre l'ace-tate d'ammoniaque ä la meme dose, egalement dans les boissons.
Pournourriture, on donnede la paille, des barbottages au son, ä la farine d'orge ou de seigle; depetites rations de carottes, de luzerne ou de trifle, surtout quand ils sont verts.
Quand les animaux refusent de prendre les boissons, le sulfate de soude et l'acetate d'amoniaque leur sont admi-niströs en breuvages dans unedöcoction de graines de lin.
Comme il est souvent difficile de faire prendre des breu­vages aux chevaux, c'est presque toujours sous forme d'e-
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DE L fiPIZOOTIE TYPHOIDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27
lectuaires que je prescris les divers agents therapeutiques que Tanimal doit ingerer. Voici une formule que je crois devoir recommander :
Pr. Chlorhydrate d'ammoniaque. . 60 grammes. Poudre de racines d'aunee. . . SO — — calamus aromaticus. 30 —
Miel..........400
Poudre de guimauve q. s. pour electuaire.
A donner en 5 ou 6 doses, une toutes les cinq heures. Quand la maiadie presente quelque gravity, je prescris un breuvage ainsi compose :
Pr. Racines d'angelique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 73 grammes.
F. S. A. une infusion de 1000 —
Ajoutez:
Acetate d'ammoniaque. . .nbsp; nbsp;120 grammes.
Camphre........nbsp; nbsp; nbsp;10 —
Jaune d'oeuf.......nbsp; n0 1
F. S. A. un breuvage.
Aadministreren deuxoutrois doses dans les vingt-quatre heures. Ou bien l'electuaire suivant :
Pr. Quinquina rouge pulv. SO grammes.
Camphre.......8 —
Carbonate d'ammoniaque . 30 — Poudre de racines d'aunee. 40 —
Miel et poudre d'althea q. s. pour electuaire,
A donner en 5 ou 6 doses, une toutes les cinq heures.
Quand il y a diarrhee, j'ordonne des lavements avec de l'eau de son additionnöe de poudre d'amidon, ou avec une decoction de tetes de pavois. Si le flux diarrhamp;que est re­belle ou träs intense, je prescris :
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28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE L'fiPIZOOTlE TYPHOÜDE, ETC.
PR. Poudre d'amidon. . . ,nbsp; nbsp; 100 grammes.
Alun cru pulv......13 —
Poudre de racines de Colombo.nbsp; nbsp;40 —
Miel et poudre de guimauve q. s.nbsp; pour electuaire.
A donner en 8 doses, une toutes les cinq heures.
Quand les matieres Scales sont brunätres et röpandent une mauvaise odeur, je fais donner en deux fois 10 ä 12 grammes d'acötate neutre de plomb dans 800 k 900 gram­mes d'eau de pluie.
Dans le meme cas, lorsqu'il existe une forte adynamie, une prostration marquee, j'ordonne :
PR. Huile essentielle de terebenthine. . . 80 grammes.
Acetate neutre de plomb......10
Poudre de racines de Colombo I.
30
— ecorces de quinquina rouge j Miel et poudre do guimauve q. s, pour electuaire,
A donner en 6 ou 7 doses, une toutes les quatre heures d'abord, puis de cinq en cinq heures.
S'il survient des complications du cöt6 du foie, j'admi-nistre le tartro-borate de potasse k la dose de 60 k 75 gram­mes soit en electuaire, soil en breuvage, dans une decoc­tion de petite centauree;
Ou bien :
Fr. Infusion de camomllle. . .nbsp; nbsp;2000 grammes.
Tartro-borate de potasse. .nbsp; nbsp; nbsp; 73 —
Camphre.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
Jaune d'oeuf......nbsp; nbsp;nraquo; 1
F. S. A. un breuvage.
A donner en trois ou quatre doses, dans les vingt-quatre heures.
Dans les cas d'h^patite, si les crottins sont durs, je prescris:
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BE L'fiPIZOOTIE TYPHp'lDE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;29
PR. Calomel........ 8 grammes.
Camphre.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6 —
Poudre d'aunee .... 50 — — gingembre .... 15 Miel et poudre de guimauve pour pil. n0 IV. F. S. A. :
Une toutes les quatre ä cinq heures.
Quand il y a des ulcörations dans la cavite buccale, je recommande des gargarismes d'eau acidulee, si elles sont en petit nombre et de peu d'etendue; dans les conditions contraires, je formule ces injections comme suit :
Pr. Infusion de feuilles de sauge, 2 litres. Poudre d'aluncru, ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30 grammes.
Miel. , . ......130 —
Bien melanger; ou bien :
Pr. Decoction de feuilles d'oseille 2 litres.
Vinaigre de vin......100 grammes.
Borax pulverise..... 30 —
Miel........ISO ä 200 —
Bien melanger; appliquer trois ou quatre fois par jour.
Pour employer convenablement ces gargarismes, il faut avoir sein de les injecter dans la bouche avec lenteur au moyen d'une seringue.
Chez les premiers sujets atteints de complications pul-monaires quej'aieusä trailer j'avais employe I'ipecacuanha, I't^metiqueetautrescontre-stimulants unisaux diuretiques; mais, n'ayant jamais obtenu aucun resultat de ces medica­tions, je les ai completement abandonnees. Comme on doit eviter le plus possible dans ces cas d'administrer des breu-vages, je fais prendre aux malades des electuaires ä la fois diaphoretiques et antiseptiques :
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Pr. Poudre de raeines d'aunee. . 40 grammes.
Soufre dore d'antimoine. . j ,.. $% __
Carbonate d'ammoniaque. ( d'1 -0
Miel.........500 —
Poudre de guimauve q. s, pour electuaire.
A donner en cinq ou six doses, une toutes les quatre heures, pour Ics'.trois premieres; pour les autres, laisser un intervalle de cinq a six heures.
Dans les cas graves de pneumonie, et surtout quand il y a une tres grande prostration, j'ordonne l'alcool camphrö et la teinture de quinquina combinö avec le carbonate d'ammoniaque et le kermes mineral.
Je prefere employer le camphre et le quinquina unis ä l'alcool, parce que ce dernier agent, tout en relevant les forces du Systeme nerveux, est un excellent antiseptique qui agit tout particulierement et d'unemaniere tr6s efficace contre les maladies de poitrine.
Depuis quelque temps j'emploie avec le plus grand suc-ces, sur la recommandation de M. le professeur Degive, I'huile phosphoree, pour combattre la pneumonie lobaire, complication si frequente de la typhöse equine. Je la pres-cris k la dose quotidienne de 2 ä 3 grammes, concurrem-ment avec la racine d'aunee, le gingembre et le cumin, sous la forme d'ölectuaire. Apres avoir donne I'huile phos­phoree pendant quatre ä cinq jours, j'en suspends I'adminis-tration durant 24 ä 48 heures, pour la reprendre ensuite s'il n'y a pas d'amelioration dans les symptömes pulmo-naires.
Lorsqu'il y a hydrothorax, je prescris la poudre de di­gitale, ä petites doses souvent repötees, unie au nitrate de potasse el ä I'huile essentielle de terebenthine.
Dans le cas de ratarrhe des voies respiratoires (an-
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HE L fiPIZOOTlE TTPB01OE, ETC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 31
gine, bronchite) j'emploie avec beaucoup de succßs les fu­migations aromatiques. Pour faire celles-ci on projette, par petites portions, 15a20 grammes depoudred'oliban.surune plaque de fer, sur une brique ou sur un pavö tres chaud. On place I'objet chauffö dans la mangeoire et on a soin de tenir la tete du sujet au-dessus de cat objet.
Quand il y a complication d'angine, je recommande les gargarismes prescrits plus haut, je fais frictionner avec le liniment compost d'alcool et d'essencedelavande, la region de la gorge, puis, chaque fois apres la friction, je fais enve-lopper la partie avec une etoffe de laine. Dans les cas graves, je substitue ä ce liniment rapplication d'un sinapisme.
Lorsqu'il existe un engorgement aigu des ganglions lym-phatiques de Tauge, surtout si cet engorgement tend ä la suppuration, on applique plusieurs fois par jour une couche d'onguent basilicum, el Ton recouvre ensuite la region au moyen d'une peau de mouton.
Si les glandes ont une tendance ä s'indurer, on remplace le basilicum par les pommades ä base d'iodure de potas­sium ou de deuto-iodure de mercure ou par I'onguent fon­dant de Girard.
Depuis peu, j'ai employe avec avantage, dans des cas de-sesperamp;j, I'acide phenique, en breuvage, k la dose de 40 ä lo grammes par jour dissout dans de l'eau lögerement al-coolisee ou incorpore dans un electuaire avec les poudres d'aunee, de calamus aromatique, de gentiane, et en lave­ments ä la dose de 6 ä 10 gramme^ par litre d'eau tiede additionnöe de60 ä 7b grammes d'esprit-de-vin k 94quot;.
L'agent qui m'a paru le plus eflicace pour combattre les symptömes et les acces vertigineux est l'hydrate de chloral que j'administre en breuvage et en lavements.
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Lorsque le sujet est paralyse du train dederriöre, je pres-cris la noixvomique en electuaire et en lavements et je tais frictionner les reins et la croupe soit avec du vinaigre sina-pis6,soit avec un liniment composö de 100 p. d'acide phdni-que pour 1000 p. d'eau alcooliste. Ces frictions sont faites avec une brosse de chiendent.
Dans le cas d'arthrite, j'emploie le salicylate de soude; les articulations malades sont recouvertes d'un melange d'argile et de fort vinaigre de vin, que je remplace quel-quefois par des sinapismes, surtout quand les articulations atteintes sont recouvertes de couches musculaires öpaisses. Si Ton s'apercoit que I'inflammation tend k la suppura­tion, je fais faire des applications souvent ramp;terees de pom-made de peuplier. S'il se forme des abces, je les ouvre avec precaution k I'aide d'un trocart fin. Chez plusieurs chevaux, quand le pus presentait un mauvais aspect, je me suis tres bien trouve des injections d'acide tannique (1 p. d'acide sur9'p. d'eau distillce).
Dans les inflammations de la conjonctive, particuliere-ment lorsque cette muqueuse est fortement tumefiee, je fais lotionner les yeux avec une solution k base de nitrate d'ar-gent.
Dans les cas d'opacitö de la cornee, j'ordonne un collyre composö de calomel (2 ä 3 parties), d'extrait de jusquiame (2 parties) et d'huile de sesame (15 parties). Ce liquide est introduit sous les paupieres,2 ou 3 fois le jour, au moyen d'une barbe de plume ou d'un petit pinceau. Ce liniment convient aussi pour les phlegmasies profondes du globe oculaire.
Pendant la convalescence, surtout si les animaux sont tres affaiblis, je fais mettre dans leur nourriture, soir et
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matin, une cuilleröe ä soupe d'une poudre composöe de carbonate de fer, de gentiane et de calamus aromaticus.
Je ne puis mieux terminer ce travail qu'en adressant mes plus vifs remerciements ä mes bons collogues et amis MM. Farez, vötörinaire en chef de la compagnie des mines d'An-zin et professeur de sciences naturelles au Lycöe national de Valenciennes, Rollet, inspecteur des epizootics du döpar-tement du Nord, et Ribaud, veterinaire au lic dragons francais pour l'empressement avec lequel ils se sont mis ä ma disposition en vue de me faciliter la realisation du but que je m'ötais propose.
ct./
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