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O. ocl.

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NOUVELLES EXPÉMENCES

PAITES AVEC LE

MERCURE

DANS LA

PETITE-VÉROLE,

Lesquelles en démontrent laVERTuSpÉ.
Cl FX QU E dans cette Maladie.

Par P. vànWoensèl,

DoBeur en Médecine; ci-devant Médecin à
r Hôpital-Général pour les Forces deTerre^
amp;' du Corps Impérial des Cadets
Nobles à
St. p e f e r s bôtj r g.

^ W

i Y i

A AMSTERDAM,
Chez B. V L A M.
M. D. CCLXXX.

¥

-ocr page 6-

J39I. Quale (Specificum) în'cenmpojje^
comparatio hijîorîce antidotorum, amp; in-
doks hujus mali facîunt fperare, amp; ad
indagandum impellit fumma Une futura
bumano generi uUUtas,

1392. Inftïhîo amp; mercurio ad mag-

nam pcnetrabihtatem arte deduSfis, nec
tamen falina acrimonia nimium corrofi-
vis, fed bene unitis, ut qu^ramus, in-
citât aliquis horum aliquando fuccejfus.

Boerhaave,

-ocr page 7-

SA MAJESTÉ

L E R 0 I

D E

SUEDE.

-ocr page 8-

W/

rt :

sr-. .

r. ,

mÊmm^Êà

-ocr page 9-

SIRE,

Si, pour mériter F approbation de VO-
TRE MAJESTE',
un ouvrage avoit befoin
^être volumineux, je n'oferois pas LUI offrir
ce peu de feuilles,

La fanté des fujets de VOTRE MAJES-
TE'
efl Vohjet tout particulier de SON attenquot;
tion
â? de SES foins.

Cette brochure démontre, par de nouvel-
les expériences, prifes immédiatement fur k
pus varioîique , que le mercure efi Vantidot»
* anbsp;d6

-ocr page 10-

de la pêtite-vêroîe gt; lequel adminiflrè à tehis
dans cette jnaladie , doive dorénavant lui ôter
h danger^ amp; fervir de préfervatif dans fes
épidémies malignes^ ainfi qu'à faciliter enco-
re c?avantage Vinoculation. Tel eft ^ en fuh'
fiance.) le jugement,
SIRE, ^«'e« a porté y en
France, la Société Royale de Médecine.

Puissent les effets en être les mêmes^ lors*
que les Médecins P éprouveront en Suede ! Puis-
fe ce remede arrêter les ravages, que cette ma-
ladie fait quelquefois parmi les fujets de^Q-
RTE MAJESTE'!

Cette confiance me rajfure fur SON ap-
probation, la quelle je compterai poiir un bon-
heur finguUer*

Daignez agréer la plus profonde vénéra^
iion, avec laquelle jamp; fuis,

SIRE,
DE VOTRE MAJESTE*

)

Amflerdam, Le très humble, très fournis
ce 15' d'Août ôctrèsrefpedueuxferviteur,
1780.nbsp;p. van woensel,

-ocr page 11-

iilj

AVIS

A U

L É C T E Ù R.

Personî^e que je fâche n'a fait jus-
qu'ici des Expériences, qui tendent
à prouver direftement la Vertu Spéci-
fique
dii Mercure dans la Petite-
Vérole, pareilles à celles, dont je vais

offrir rhiftoire au public. C'eft dans cet-
te opinion,qtie je les ainoiiiméesA^wz;^'/-
Igs. Si je me fuis trompé^ amp; fl quelque

autre s'eft occupé avant moi, dans le
A 2nbsp;même

-ocr page 12-

même genre» je fuis prêt à me dédire à
la premiere occafion,nbsp;,

Avaî^t que d'entrer dans le détail de
ces Expériences, j'ai jugé à propos de le
faire précéder de Thiftoire de la marche de
mes idées, amp; ,deme3 conjeftures. Ceft
, une attention que tout obfervateur devoit,
il me femble, avoir, lorsqu'il s'agit de quel-
que nouvelle découverte.

Les Médecins fe partagent communé-
ment en. deux claffes. Les uns, ennemis
de toute nouveauté, femblent avoir fait
ferment, de ne jamais s'écarter du chemin
. battu. Il fufîit aux autres qu'un remede

fait nouveau, pourqu'il remporte leur 3p-

pror

-ocr page 13-

pobation. Je fuppUe ceux-là de me par-
donner, quefaiofé ouvrir une nouvell©
route pour rendre la guerifon de la petite-
vérole plus fûre amp; plus facile ; de confîdé-
fer, que ce n'eft qu'aux tentatives, faites
avec précaution, que la Médecine doit h
quot;dégré de perfeaion ,
op elte'fe trouve. Je
prie les autres de n'adopter mes fentiments,

que lorsque l'expérience les aura convaïn-

i

,cus de leur folidité .nbsp;,

L'on

(*_) Le jugement qu'en a porté là Société Ro-
YALE DE MEDECINE à Parti mz fait trop d'hon-
neur, pour le pafler ici fous ûlence. Elle déclare
„ que ces Expériences font faites avec fagacicé,
„ préfentées avec clarté amp; precifion , amp; tendent à
„ prouver , que le Mercure doux diminue, amp; mê-
„ me détryit l'energie du viru^ variplique.

Asnbsp;^

-ocr page 14-

AVIS A.XS

L'on me dira, que l'ufage du Mercu-
re dans le cas en queftipn n'eft pas nou-
veau. J'y reponds: que les purgatifs qu'on
qu'on y a joints nous laiffent dans l'incer-
titude,
fi c'eft à l'un ou aux autres qu'il
faut attribuer les faccès : Que la dofe qu'en
donnent quelques-uns eft fi petite, qu'elle

montre la crainte , avec la quelle ils fe fer-
yent de ce remede.

L'on m'a fait fentir encore :que le Mer-
cure étant prouvé être l'antidote du mias-

' . V - ■ - •nbsp;^

6

me

„ M. van Woensel a ouvert un tiou veau champ,
,, d!,Obfervations d'autant plus précieufes , qu'elles
„ peuvent condaire à un traitement de la petite-
„ vérole plus efficace, que celui qui a été mis ea
J, ufage jusqu'ici. En conféquence nous croyons
qu'il mérite l'approbation de la Sociétéquot;.

-ocr page 15-

me variolique, fon ufage pourroit bien en
prévenir le développement ; mais qu'étant
discontinué une fois, l'onrefteroittoujours
expofé à la contagion Naturelle- Mais
fl ces Expériences démontrent que le Mer-
cure appliqué immédiatement au pus vario-
lique, en détruit la vertu de fe communi-
quer ; le detail où je fuis entré , dans la
premiere partie , prouve , que quelques
grains, en donnés intérieurement, divifés
amp; fondus dans toute la malTe des humeurs,
ne font qu'adoucir, que modérer la mar-
che de cette maladie ; amp; tandis qu'admi-
niftré de cette façon, le Mercure n'en'
prévient pas l'éruption, il ne laiffe pas d'en
ôter le danger.

A 4

En

-ocr page 16-

En effet la gtande divifîbilité de ce mi-
néral mettra toujours un Médecin éclairé
en état de l'adminiftrer, dans le dégré qu'il
jugera convenable.

PRE-

-ocr page 17-

PREMIERE

PARTIE,

place de Médecin du Corps Im-
^ M perlai des Cadets Nobles à St.
^VV^ Pétersbourg, me fournit, il y a
quelque tems, l'occafion d'inoculer a la fois
un grand nombre de Cadets,nouvellement
reçus dans cet établiflement, dévoué à l'édu-
cation de la Nobkfle.

La chaleur exceflive qu'il y fait en été,
ctoit un motif affez puilFant, pour dilTuader
A
Snbsp;l'ino-

-ocr page 18-

l'inoculation dans cette faîfon. Malheureu-
fementla petite-vérole étoit dans çe tems
répandue dans toute la ville. Elle étoit d'ail-
leurs d'une elpèçe trçs-maligne amp; très meur-
trîere.

Je jugeois qu'il valoit mieux de pafTer à
l'inoculation, dans une faifon que l'expér
riencenous a appris,y être la moins favora*
ble
,que d'cxpofer une jeunefle aufli nombreu-
feau danger d'une contagion naturelle, dan-
ger
prefque inévitable dans un établiffement
aufli vafte que le Corps des Cadets.

En reflechiflànt fur la méthode de prépa-
rer les Cadets, il étoit naturel de donner une
attention particulière à celle deMr
.sutton,
dont l'Auteur, par des fuccès multipliés,
s'eft acquis la plus belle reputation.

U

-ocr page 19-

Il me paroiiToit d'abord, que fi elle a
quelque avantage, il ne doit être attribua
qua la petite dofe de mercure, qu'il ordon-
ne à fes malades dans la préparation : puis-
qu'un Tï de grain de tartre émetique,dont
il eft mêlé, me fembloit plus propre à ca-
cher l'indication de l'Auteur, qu'à fervir à
quelque bût raifonnable.

C'est Boerhaave , qui a conjeduré le pre-
mier la vertu fpécifique du Mercure dans la

petite-vérole* L'incertitude, où fe trouva ce
célébré Médecin, lequel de ces deux reme-
des pouvoir renfermer un antidote contre
le miasme variolique , a probablement été
la caufe, que ceux qui l'ont éprouvé, ayent
combiné l'un avec l'autre j à moins qu'ils ne

fc

-ocr page 20-

fe foyent propofé de rendre par le tartre étnc-
tique le mercure plus efficace.

Ce font les Médecins Angloîs à Philude-
phie
qui enhardis par la çonjeârure de Boer-
haave,
ont, fi je ne me trompe, tenté les
premiers de donner le mercure dans cette
maladie. Mais la façon dont ils s'y font
pris, montre aflcz, que c'étôît avec beau-
coup d'inquietude. S'ils n'avoient pas craint

de mauvais effets, pourquoi' aurolent-Ils le

■ 1 '

chaffé par des purges ^ Car ils etoient dans

l'ufage de donner après le Mercure une dole

du pulvis cornachims.

Ces fortes d'Expériences doivent confé-
quemment nous lailfer dans
l'incertitude,
fî ceft au Mercure, à l'antimoine, aux

pur-

-ocr page 21-

purges, qu'il ea faut attribuer le fuc-
cès.

Qu'il me foit permis de faire ici une pe-
tite digreffion.

L'on fe plaint, amp; l'on fe'plaint de rai-
fon , du manque des Ipécifiques. Or, je

voudrois bien fçavoir, comment dans l'ha-,
bitude dominante, dans la quelle,quoique
diminuée, l'on eft encore, d'entafTer dans
les recettes des remedes les uns fur les au«
très; comment, dis-;e, il ieroit poïUble,
d
'avoir des fpédfîques? Loiigtems l'on amé-
furelav^kurdes. ordonnances fur
ie nombre
des ingrédients.
Le jougde l'opinion a fubju-
gué k grand nombre. Mais je ne conçois
pas f pourquoi ceux dont la reputation les a

mis

-ocr page 22-

mis au-deflus des préjugés, ceux dont les
écrits ne refpirent que l'éloge de la fîmpli-
cité, ne fe foyent pas écartés de la route or-
dinaire. Quel homme, a loué plus la fim-
plicité que
Boerhaave? Et voyez fes
recettes.

Il eft donc plus facile d'être raifonnable
dans fes préceptes que dans fa conduite !

Que lorsqu'un ingrédient a quelque qua-
liténuifîbie, on la corrige par quelque autre
ingrédient î ou lorsqu'une certaine indica-
tion ne peut - être obtenue que par la mix-
tion de
deux ingrédients, on les mêle; foit.
Mais pourquoi les multiplier fans rime ôç
làns raifon !

Une raifon de plus qui nous doit dégou-

ter

-ocr page 23-

ter de ce procédé, c'eft que divers fimples,
que nous connoifTons chacun à part, quant
à leurs propriétés Médicales, gagnent vrai»
femblablement, dans la mixtion, des vertus
nouvelles amp; cachées.

Quoiqu'il en ioit, il me paroilToit, que
la dofe de mercure, qu'on eft en ufage dc
donner dans le cas en queftion, étoit tou-
jours trop foible, pour pouvoir déployer
toute fon efficacité.

Voici la raîfon ; qui me fembloic avoir
infpiré tous ces fcrupules: „ La petite-vé-
role , qui dans le commencement
Ce prélèn-

te, comme une fievre inflammatoire, fe ter-
mine par l'éruption d'une matiere qui entre
bientôt en fuppuration. Alors la maladie
prend toutes les apparences d'une fievre pu-i

tride.

-ocr page 24-

tride. Mais une fievre putride eft une diflb-
lution des humeurs. Or le Mercure fond les
humeurs, conféquemment il eft nuifible,,.

C'est un des cas, parmi mille autres, où
• une démangeaifon outrée de donner de
prétendues explications de ce qui fe paflè
dans le corps malade , a produit des fuites
fûneftes à la Médecine!

Lorsqu'on a dit que la Petite - Vérole
confifte dans une
diffolutîon des humeurs,
l'on préfumeroit que l'idée en cft fixée. Mais

la pefte amp; le fcorbut confîftent également
dans une dilTolution des humeurs. Combien
de différence n'y a «t - il cependant pas dans
ces trois maladies?

'A-QUOI fert-il donc de fe lailfer payse

avec

-ocr page 25-

avec des paroles, lorsque le mot dijfolu-
iion dénote tant de diverfes aberrations de la

ûnté?

Comme la Petite - Vérole ne fe montre
dans le commencement qu'avec des fympto-
mes d'inflammation, netoit-il pas analo-
gue de conjecturer, que le mercure en l'c»
moulTant d'abord., rendroit ainfi, dans
la fuite, la maladie plus douce ôc moins
meurtriere?

Ce raifonnement eft peut-être auiïï foi-
ble que l'autre. Mais dans l'incertitude de
la premiere caufe de cette maladie, il eft
aufli permis de penfer l'un que l'autre.

]e me fuis donc propofé de l'elfayer a h
premiere occafion. —

L'âge dont on admet les jeunes gens au
Bnbsp;Corps

-ocr page 26-

Corps des Cadets eft d'entre cinq amp; fept
ans. L'on queftionne les parents qui pré-
fententleurs enfants, fi ceux-ci ont eu
la
Petite - Vérole. On fépare ceux qui ont bc-
foin dc l'inoculation pour les faire pafler
par le régime, que le Médecin
juge à pro-
pos de
leur préfcrire.

Quant à celui-ci, je leur ai interdit, dix
• jours avant l'inoculation, toute nourriture
animale. Je les ai tenus dans un air aulîl

frais, que la faifon amp; la lituation de la mai-
fon le permettoient.

Je ne vois point de nécelîîté d'évacuer
les premieres voyes de ceux, dont la lan-
gue, ou l'haleine n'en indiquent pas le
mauvais état. Il y a des fîevres putrides
caufées par une matière corrompue, ré«

pom-

-ocr page 27-

pompée des premieres vdyes dans le fàng.
Mais avec celles-ci la Petite-Vérole n'a
rien de
commua. Inoculez l'homme le
plus fain,il ne laiflera pas d'avoir cette ma»
ladie, s'il ne l'a pas eue autrefois,

plupart des Médecins font toutefois dans
la
routine de purger ceux qu'ils inoculent.
C'eft que dans la Médecine comme dans la
vie commune, on fait bien d'alt;aions,donton
ne fçauroitfe (rendre un compte raifonnable.

CONFORMEMENT à mcs vues, ic leur ai
préfcrit les poudres fuivantes:

çt Calomel, vi)quot;®. fuUitnat. gr, i;.

Sacchar. Albi

ïere fuper marmor-t ut fiaU

Pulvis fubtiltf. divid. in dof. ii;.

De ces poudres je leur ai donné, dès

le premier jour de la préparation (c'eft • à-

«lire dix jours avant l'inoculation) deux do-
B znbsp;fcs,

-ocr page 28-

fcs. Ceux dont la conftitution étoit la
plus forte, OIT dont l'âge étoit le plus avan»
cé, ont pris de tcms en tems la troifiemc.

J'ai continué la même médecine, après
l'inoculation, jusqu'à ce que les fympto-
mes de l'éruption ont commencé à fei
montrer.

Alors , au lieu des poudres mentionnées,
je leur ai
fait prendre pour toute médecine,
une boilfon faite d'une foible folution de
la crème de tartre, adoucie par
quelque
fyrop. Dans la derniere époque de la ma-
ladie, je leur ai ordonné un leger laxatif,
pour chaflér du corps tout refte de la ma-
ladie. -

C'est allez ordinaire, que l'inoculation
rende la maladie beaucoup plus douce, amp;
beaucoup moins meurtriere. On fcait quelle

eft

-ocr page 29-

eft la proportion du danger entre les inocu-
lés (Se ceux qui ont naturellement cette
maladie. — Je ne prétends pas non plus,
d'appuyer la préférence de cette méthode
fur le rérabliflèment de tous mes inoculés.

Cette opération a fouvent été faite avec le
même fuccès. — Mais ce qui m'a frappé,
ce qui a frappé tous ceux qui ont vu mes
inoculés, c'eft que dans un tems, où une
mauvaife efpèce de Petite-Vérole étoit re-
pandue dans la ville, ou la chaleur étoit
exceflive,amp;la faifon conféquemment très peu
propre à l'inoculation, pas un fcul des Ca-
dets ait été ni malade, ni alité, ni indilpQ.
fé,dans une époque quelconque de l'inocu-
lation. En effet je crois que c'eft bien rare
amp; bien furprcnant, quelle que foit la fai-
fon
l'on inocule, que de folxantr amp;
b inbsp;qurn-

-ocr page 30-

quinze inoculés il n'y ait aucun, qui fentç
Ig moindre malaife, dans tout ce tems.

SECONDE PARTIE.

Ce fuccès ne pouvoit dans mon opinion
s'attribuer, qu'au mercure donné dans la pré-
paration. Mais cette opinion n'étoit jus-
qu'ici qu'une fitnple conjeaure,qui deman-
doit à être vérifiée par l'expérience.

Voici de quelle façon je m'y fuis pris.

I. E X P E' R I E N C E.

J'ai pris du pus frais d'un enfant, à quî
i'avois donné la maladie par l'inoculation,
je l'ai mêlé^uffi exaftement qu'il mel'étoit
polïïbIe,aveç une petite portion dc calomel
de la feptienae fuWimation. Je me fuis fervii
de cette mixtion pour inoculer trois enfants,
y nçulation a été faite Çx les deux bras.

-ocr page 31-

L'endroit où l'incifion a été faite n a
montré dans
aucun tems la moindre enflure,
inflammation,
ou fuppuration. L'enfant n'a
eu aucun indice d'avoir gagné la maladie.

II.nbsp;E X P E' R I E N C E.
Incertain fi ce phénomène n'étoit peut-

être pas dû à l'aftion mécanique du calomel,
j'ai expofé le pus pris encore des malades,
devenus tels par l'inoculation, à une fumi-
gation du Mercure ; je l'y ai tenu pendant
une couple de minutes5 puis je l'ai appliqué
dans l'incifion faite
aux deux bras de deux

enfants. Auçune n'en a montré quelque

figne,pareil à celui qu'on voit dans les ino-
culations ordinaires.

III.nbsp;EXPE'RIENCE.
Une autre fois j'ai trempé le pus varioîi-
que dans une folution très forte du même

calomel dans de l'eau commune. L'effet à
^nbsp;--nbsp;ete.

B4

-ocr page 32-

24 DE la VERTU spécifique

été précifcment le même 5 c'eft - à - dire qu'au-
cun ligne d'enflure ou d'inflammation ne
s'eft manifeflé.

IV.nbsp;E X P E' R I E N C E.

Il y a une difpofition dans les humeurs,
néceflTairepour qu'on gagne une maladie con-
tagieufe. C'eft un fait, quoique nous igno-
rions, quelle que puifte être cette difpofition.
L'inoculation a donc été faite , aux enfants
de
la Il^eExpérience,avec du pus ordinaire.
L'incifion a fait fentirla démangeaifonj l'en-
droit, où elle a été faite,
a été vi/îbiement en-
flammé , amp; les enfants ont gagné la maladie.

V.nbsp;E X P E' R I E N C E.

Mais une même perfonnepeut ne pas avoir
cette difpofition, dans un certain tems, amp;

la

w

-ocr page 33-

la gagner dans la fuite: ces Expériences pour-
roient donc ne pas prouver grand' choze.
Afin donc d'être fur de l'efficacité de ce re-
mede, j'ai fait Tinoculation avec le pus or-;
dinaire fur un bras, amp; fur l'autre avec le pus
mêlé comme dans la premiere Expérience.

L'endroit de l'incifion au premier bras a por-
des marques vifibles d'inflammation ; l'in-
oculé s'eft plaint de démangeaiton j la fùppu»
ration y eft furvenue dans fon tems, amp; le
malade a eu quelques boutons difperfés ci
là, accompagnés des fymptomes ordinaires.
Mais l'incifion faite à l'autre bras, où ce

pus mêlé a été appliqué, s'eft deffechée fans
aucun indice d'inflammation amp;c.

Bi

yi. EX.

-ocr page 34-

VI. E X P E' R I E N C E.

J'ai inoculé deux enfanfs avec du pus or-
dinaire. Après que l'incifion s'eft deiïèchée,

j'y ai appliqué deux petites emplâtres, cou-

/

vertes d'un onguent merçuriel ordinaire.
Aucune de ces playes ne s'eft enflammée.
L'inoculation dans ces deux entants n'a eu
aucune fuite.

VII. EXPE'RIENCE.

Dans deux autres enfants j'ai laiffélaplaye
fur un des deux bras, à elle-même, enappii.
quant fur l'autre, la même emplâtre. Le ré.
fultat en a été,que celles-là fe font enflam-
mées, qu'elles ont entré en fuppuration, amp;
qu'ils ont gagné la maladie : tandis que les
playes couvertes de cette emplâtre n'ont

caufé

-ocr page 35-

çaufé aucune démangealfon, amp; qu'cllcsn'ont
' àé ni enflées, ni enflammées.

VIII. EXPE'RIENCE.

Deux fois j'ai laifle l'incifionaelle même,
jusqu'à ce qu'elle commençoit à êtrevifible-
ment
enflammée, alors j'y ai encore appli-

qué lamême emplâtre. En examinant la
playe douze heures après, je n'y ai plus trou-
vé la moindre trace d'inflammation.

IX. E X P E' R I E N CE.

Un feule fois j'ai laifle l'incifion faite fur

un des deux bras entièrement à elle-même,

amp;renfant a gagné laPetite-Vérole.J'aidifFé-

le de rien faire à celle de l'autre, jufqu'à ce

que la petite playe, très vivement enflammée,

fut

-ocr page 36-

fut entourée de petites puftules varioli-
ques. Alors je l'ai couverte de la même em?,
plâtre. Leréfultat en a été , que l'inflamma-
tion, l'enflure amp; les puftules le Ibyent totale-
ment difparues.

Je régrette très vivement de n'avoir pas eu
Toccalton de fixer,
par des Expériences mul-
tipliées l'époque, ou le mercure ceûè depré-
venii?,quc le miasme variolique ne fe déve-
loppe.
Car je tiens qu'on peut lui lai/îcr gag-
ner tant de champ, qu'il n'eft plus polïïble
à ce minéral, d'y obvier.
Mais il m'eft impos-
able d'en fixer le tems précis. Cette époque
pourroit bien coïncider avec celle, où l'in-
cilîon déjà fortement enflammée, commen
ee à être environnée de puftules.

X. EX-

-ocr page 37-

X, EXPERIENCE.

Quoique l'Expérience que je vais raconter,
ne tienne pas immédiatement aux précéden-
tes, fa iîngularité me donne envie de la com-
muniquer.

J'ai expofé de la charpie imbibée du pus va-
riolique, à un froid de vingt dégrés fur l'é-
chelle de
Reaumur Je l'y ai tenue pendant
environ vingt-amp; quatre heures. L'inocula-
tion faite une feule fois avec cette charpie n'a
eu aucun effet.

Me demandera -1 - on de quelle utilité
ces Expériences peuvent être ? —

Quelques avantageux qu'ayent été les ré-
fultats de l'inoculation : quelque forte que

foit

-ocr page 38-

foît la dilproportion de ceux, qui attaqués de
la petite-vérole naturelle en meurent, tandis-
que des inoculés presque tout le monde cft
fauvé (car on compte que de deux cents cin-
quante—de quatre cents vingt-cinq — ou mê-
me de plufieurs miliers,
préparés comme il

faut, il n'en meurt qu'un—amp; que de fept qui
gagnent la maladie naturelle, il en meurt un,
ou que de neuf ils en meurent deux) quelques
fortes que foyent toutes ces raifons en faveur
de l'inoculation, il y a cependant beaucoup de
gens alfez mal avifés
,pour fe lailfer découra-
ger par l'idée d'un feul cas mal réuffi, fans
ctre alfez raifonnables pour penfer au grand
nombre d'effets falutaires,dont cette opéra-
tion peut fe vanter à fi ;ufte titre, ni au dan-
ger fi prelfant de gagner la maladie naturelle

(car ;e dis trop peu en affirmant, que fur dix

hom-

-ocr page 39-

hommes, il y a neuf qui gagnent une fois dans
la vie cette maladie). Cétoit donc, j'elpe-
fe, être utile au genre humain,que de l'en-
courager à fe fervir de l'inoculation, que h
Vertu Spécifique du Mercure bien conftatéc
vient de rendre encore moins dangereufe,
qu'elle ne l'étoit.

En effet mes Expériences m'enhardiflent a

avancer, qu'il n'eft gucres poffible, que ce mi-
néral étant donné commeiel'ai fait,quelqu'uii
meurre de l'inoculation ; tant il a la faculté de
détruire,oud°émouflèr le miasme variolique.'-.

L'on pourroit peut-être m'objeder, que

ces. Expériences prouvent feulement, que le

*

Mercure appliqué immédiatement au pus

variolique a bien la faculté de l'écnoufler ou de

le détruire J mais qu'il ne s'enfuitpas,quefa

vertu

-ocr page 40-

»

vertu ne s altère pas, après qu'il ait fubi l'ac-
tion des premieres amp; fécondés voycs.

Cette objection a moins de poids qu'el-
le ne paroit avoir, au premier abord. Les
nourritures foit animales, foit végétales, fouf-
frent, par l'aftion des premieres voyes amp; delà
circulation des humeurs un changement total:
mais le cas eft bien différent, par rapport à cc
minéral.
Lorsqu'adminiftré dans la friftion ,

il palTe par les tuyaux les plus fubtils,amp;qu'il
fubit l'aâiion entiere du corps animal, on le
retrouve
dans lafalive, tel qu'on l'a donné,
dc façon qu'il eft impoflible au chymifte le
plus habile d'y découvrir la moindre altéra-
tion. La diflèaionl'a trouvé quelquefois vif
amp; coulant, s'étant
amaflc dans les cavités
des os.

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Je ne conçois donc pas, pourquoi le Mer«
cure appliqué extérieurement auroit la vertu
de détruire ce virus, Se pourquoi il ne lau-
roit pas de l'adoucir intérieurement.

Il n'y a perfonne qui ignore que parmi les
ravages nombreux de Ja Petite-VéroJe, elle
attaque quelquefois la vue, amp; qu'elle prive
de tems en tems les malades de ce fens pré-
cieux. La vertu Spécifique du Mercure bien
conftatée, ne doit plus nou/laifler de l'in-

quietude à cet égard. Pour fe mettre à J'abri
de ce danger, l'on doit faaffincr fouventlcj
yeux de ces malades avec de l'eau-de-role,
dans la quelle on a fondu quelques grains de
Mercure doux. L'on peut encore concourir
au même but, en grai/fant les paupières avec

quelque foible onguent merçuriel.

C'est

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C'est à l'aide d'un pareil onguent que le
beau Sexe peut conferver les attraits de fa fi-
gure , fur les quels ce fléau de la beauté fc
plait fi fouvent, à exeercer fes ravages.

Ce n'cft pas à ces avantages que fe borne
l'utilité de la Vertu Spécifique du vif-argent.
Il n'y a point de pays, qui ne fe voit pas quel-
quefois expofé à des épidémies malignes de
cette maladie, qui enlevent la plupart du
monde qui en eft attaqué. Ce n'eft pas une
conjcélure ou l'analogie, qui me le faitcon-
feiller comme un préfervatif dans ces cas.

Il y a quelque tems qu'une Petite-Vérole
très maligne enlevoit presque tous ceux qui
la gagnoient. Convaincu par ma propre ex-
périence, des effets falutaires de ce remede,

rai

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j'ai confeillé à tous ceujc qui m'ont confulté
de prendre journellement un ou deux grains
de Mercure, felon l*age. La plupart d'entre
eux s'eftpréfervéeainlî contre cette maladie.
D'autres qui l'ont gagnée , ont continué de
prendre ce préfervatif jusqu'au tems de l'érup-
tion. L'effet en a été que la maladie a été très

douce, tandis que dans les autres elle a été
très violente amp; très meurtrière.

Je me fuis fervi encore du même préferva-
tif dans deux autres épidémies, d'une Petite-
Vérole des plus ravageantes, où la
plus gran-
de partie de ceux qui en furent attaqués, fut
enlevée. L'effet en a encore
été le même.
Ceux qui ont pris le Mercure, n'ont pas cu
cette maladie, on font eue très douce

Mais

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$6 de la vertu Spécifique.

Mais ce fur quoi j'infîfte, c'eft qu'on le don-
ne fans aucune mixtion (fi ce n'eft quedclc
mêler d'un peu de fucre pour faire d« calo-
mel une poudre plus fine amp; plus divifée) ôc
avant toute autre choze dene le pas combi-
ner avec des purgatifs. Il faut laifler à cere-
mede le tems de s'infinuer le plus intime-
ment poflible dans les humeurs.

Soyons d'acord avec nous-mêmes. Si le
Mercure
eft démontré d'çtre l'antidoîe du
miasme variolique, quel befoin y a-t-U dc
Je
chalTer du corps?

FINIS.

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