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TRArFi
DE
ye^rMäire
.-•#9632;-'-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; : #9632;#9632; #9632; . PAR
O. DELÄFOND,
Professeur de palliologic, de Ihepapeutiquie* de police sanilaire,
de medecine legate el de chinipgie pratique ä Wcole royale veterinalre d'Alfort,
membre correspondant de la societe royale el eenlrale d'agrieoUure,
— des societeraquo; raquo;elerinairesduCalvadoseldelaMaiiche.daFiBUtei'e,
, ;. , ,, , , dsamp;dejpartemenlsdel'Oiiest,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.: . i
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.delaspciileveteriDaipedeLondres.etc-ietc.
Premiere parlie.
PARIS
ANCIBNNE IIAISON BECHET *EWlt;E,
f.ARE, iocmmS UMtanaaraquo; ** r*oBfcraquo;i raquo;*
Place de l'ficole de M6decine, 4. -
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TRAITE
DE
PATHOLOGIE ET DE TiBAPEIITIQUE
GENERALES.
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PiRIS. —IMPR1MER1E DE FELIX LOCQUIN, 16,rMN.-D.desVkioires.
RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT
i
2671 527 0
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TRAITS
DE
I
Fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; _ W
YETERINAIRE
PAR
O. DELÄFOND,
Profcsscur de patliülogic, de llicrapeulifiue, de police sanitalre,
de medecine legale el de Chirurgie pratique a recole royale veterinaire d'Alfort,
membre correspondant de la sociele royale el cenliale d'agriculture,
des sucieles velerlnaires du Calvados elde la Manche, du Finisiere,
des dcpartemenls de l'Ouesl,
de la sociele veterinaire de Londres, etc, etc.
M'rvutihi'e tutrtit;.
(gt;
AIVCIENNE MAISON BECHET JEUNE, IlABE, SUCCESr, IIBRAIRE DE IA FAC0LTE DB IHEaEGIHE,
Place de l'Ecole da Medecine, 4. 1845
I
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EXTRAIT DU CATALOGUE DE LABE,
i inn Arm; dk la facultk de medücink, PLACE DE L'ECOLE BE MICDECINE, 4, A PARIS.
BSbAFOMD, proftsseur ä l'icole d'AlforU— TRAlTfi SÜR LA POLICE
SANITAIRE DKS ANIMAÜX DOMESTIQÜES , ouvrage couprenant: L'Histoire, les causes gön^rales, les dislinclions, la contagion du lyphus du gros bClail, des maladies cliarbonneuses, de la päripneumouie et de l'angiuc gangr^ueuses; lie la morve, du farcin, de la rage, du pietin, des maladies aplitlicuses,;de la gale, de la dysenteric, etc., etc. La contagion et la non contagion de ces maladies äl'esp^ce bumaine. Leslois, les arrfits, les ordon-nanccsapplicables ü ces maladies. Les mesures prfiservatriceset cxtirpalrices i faire exicuter. Les usages que Ton pent tirer des produits cadav^riques. Une nombreuse s6rie de rapportsaux autorites. Ouvrage utile aux vctfirinai-res etaux autoritisciviles et militaires, etc. i fort vol. in-S. 1838. 9 fr.
DELAFOND. — TRAlTfi DE PATHOLOGIE GfiNfiRALE VStERI-NAIRE. 1 vol. in-8.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5 frgt;
DELAFOND. — TRAITfi SÜR LA MALADIE DE SANG DES BATES A LAINE, suivi de l'ötude comparee de celle afTection avee la fiJvre cbar-bomieuse, I'empoisonnement par les vegetaux viimineux et la malailie rouge. 1 vol. in-8. 1843.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 fr. 50 c.
DELAFOKD et LASSAIGNE, professeurs ä Tficole v6t6rinairc d'AI-forl. — TR4ITfi DE L'HISTOIRE NATURELLE ET MfiDICALE DES SCRSTANCES USITfiES DANS LA MßDEGINE DES ANIMAUX DO-MESTIQUES, suivi d'uu traits ölimentaire de PHARMAC1E VfiTfiRI-NAIRE, THfiORIQUE ET PRATIQUE. 1 fort vol. in-8. avec des planches intercalees dans le texte. Paris, 1841.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 fr.
GALISSET, Avocat aux conseils du roi el ä la Cour de cassation; et J. MIGrfOIV, vetöriuaire, ex-chef de service de Physique, chimie et d'ana-lomie ä l'^cole royale d'Aifort, etc., etc. NOUVEAÜ TRAITfi DES VICES RfiDIIIBITOIRES ET DE LA GARANTIE DANS LES VENTES ET fiCHANGES D'ANIMAUX DOMESTIQUES, Oü JURISPRUDENCE Vfi-TfiRINAIRE, d'aprüslaloi du 20 mai 1838, contenant : ia legislation sur les vices r^dhibitoires et la description de ces vices; celle qui con-cerne les ventes d'animaux atteints de maladies contagieuses, suivie des regies et formes judiciaires ä observer par les parties en contestation, et imninte par desmodMesderequfites, d'ordonnances, d'assignations, de proc^s-verbaux, de rapports, etc, 1 fort volume in-S. Paris, 1842, 6 fr.
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RENAULT, directeur de l'ficole d'Alfort, professeur dectinique et de
midecine optotoire. — TRAITfi Du JAVART CARTILAGINEUX. 1 vol.
in-8., fig. 1831.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 fr. 50 c.
— GANGRENE TRAUMATIQUE, miSinoires et observations cliniques sur
une de ses causes les plus Wquentes dans leg animaux domestiques,
in-8.1840.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 fr. 50 c.
RIGOT, professeur d'anatomie et de pbysiologie i l'Ecole royale vfitöi-
naire d'Alfort, etc.—TRAITfi COMPLET DE L'ANATOMIE DES ANI-
MAUX DOMESTIQUES, divisfi en 6 parties formanl 2 forts volumes in-8.
Le 1quot; volume contient la SQDELETTOLOGIE, la STODESMOLOGIE, ctlaMYOLOGlE;
Le2c volume contiendra la SPLANCHNOLOGIE proprement dite, l'AN-GfilOLOGIE et la NfiVROLOGIE.
Les trois premieres livraisons, contenant la Syndcsmologie ou description des articuiaiions, la Squeleltologie et la Myologie ont paru.
Les deux premieres livraisons se vendent 3 fr. 50 c, ckaeune. Les souscrip. teurs ne paierontles quatre aulres livraisons que 2 fr. 50 c. cliacune. —fiLfiMENTS DE BOTANIQUE MfiDICALE ET HYGlfiNlQÜE ä l'usage
des iltvesväörinaires. 1831,1 vol. in-8, broche.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i fr.
GIRARD, ancien directeur del'teoleroyale v^Wrinaire d'Alfort.—TRAITß
DE L'AGE DU CHEVAL, 3laquo; Edition publiiSe avec de grands changements
et augmenUe del'äge du Bceuf, du Mouton, du Chiclaquo; et du Cochon. 1834,
1 vol. in-8, ornö de quatre plancbes gravies sur acier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3 fr. 50 c.
LASSAIGJVE (J.-L.) professeur de ckimie et de pbysique ä I'ecole royale
vät^rinaire d'Alfort, ä l'icole spteiale du commerce de Paris, etc.. etc.
ABRfiGfi fiLfiMENTAIRE DE CHIMIE coNSioinEE cohmr science
ACCESSOIHB A l'eTCDB DE LA MEDBCINE, DE LA PHARMACIE ET DE L'HISTOIRE
hatdrblle, TROISIÜME EDITION, revue, corrigte et augmentfie. Paris, 1042, 2 vol. in-80, de plus de 700 pages chaeun, et un atlas de planches aecompagnö de 16 tableaux colorifo ou sont figures, avec leurs couleurs naturelles, les prßcipitös formfe par les r^actifs dans les Solutions des sels mamp;alliques employes dans la ra£decine et la pharmacie. 16 fr.
Ces tableaux, rendus fidelement, seront consultcs avec fruit dans plu-sieurs circonstances; ils relraceront loujours aux yeux les teintes si varia­bles et si dilliciles a decrire qui se manifestem en mettant ces corps en contact avec les reactifs; ils representeront a tout moment aux eleves les effets dont ils auront cte temoins dans les cours qu'ils ont suivis, et pour-ront lesguider daus les reeherclies oü ils'agirait de prononcer sur la na­ture d'une preparation metalliquc.
Cette troisi'eme iäilion, qni a subi divers changements et reju les aug­mentations qu'exigeaient l'etat actuel de la icience et les decouvertes
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ricenteraquo;, se compose, eomme les precedentes, de dMx forte volumei in-8 et d'un atlas. Dans cet ouvrage, qua I'niiteur a lache de rendre aussi ele-mentaire qu'il lui a ete possible, 11 a continue a suivre la methode adoptee dans les deux premieres editions. S'il s'est permis de s'en ecartcr quel-quefois, c'est qu'il a pense que les modifications qu'il yapportait pouvaient etre utiles a I'instriK-tion delt; jeuses gens qui eommenoent l'etude de la chiraie.
Dans le premier voluma, apres avoir fait l'expose des notions generates et preliminaires sur les forces qui president anx actions cfaimiqnes, indi-que les causes et les circonstances qui font Tarier Taffinite entre les corps, il aborde les regies de la nomenclature chimiqne, adnrises aujourd'hui en France, et les prinoipes de la tlieerie des equivalents et des atomes. Avant d'etudier chaque corps simple en particülier et dans ses rapports avec les autres elements, I'auteor fait l'histoire de l'air el de Veau, parce qvie la connaissance des proprietes chimiques de ees deux corps composes doi.t le role est si aclif et si important dans nne foule de reactions chimiques, lui parait indispensable pour 1'explieation d'un grand nombre de pheno-menes.
L'etude des corps simples, qu'on appelle mitatlofdes, et au rang desquels 1'auteur a place I'arsenic, forme la premiere partie du premier volume. La seconde partie traite des metaux, divises d'apres leur aflinitc pour I'oxygene, et examines successivement d'apres les composes binaires qn'ils peuvent former avec les melalloides et entre eux. Pour aider a la memoire, il a pris soin de placer au dessous de la composition numerique de chaque compose binaire, la formule atomique qui la represente. Celte exposition permet de mieux retenir les rapports simples dans lesquels les elements sont unis et combines.
Independamment des traces graphiques qu'on a laisse subsister dans le texte, on a place quelques planches gravees sur hois, figurant divers appa-reils dont on donne la description : c'est ahisi qu'en traitant des carac— teres chimiques de 1'acide nrsenieux, 1'auteur n'a pas oublie d'introduire les modifications que l'appareil de Marsh a eprouvees dans ces demiers temps, et one copie fidele de cet appareil modifie que l'Academie des Sciences a recommande poor les reclierches medico-legales.
Dans le deuxieme volume, 1'auteur dlaquo;raquo;ne la description des sels metal— (iques en exposant leur etat naturel, lenrs proprietes, leur composition et leurs usages. La chimie organique, qui forme la deuxieme partie de ce vo­lume , comprend l'snalyse elementaire des principes immediats, leur etude d'apres leurs divisions en principes immidiats acides, alcalins, neu-Irex on indiffirentii et colorcs, etc., etc. II termine par les considerations sur les fermentations alcoolique et acide, aiusi que sur leurs produits, l'examen des divers ethers et les plienomenes chimiques et physiologiques de la germination et de la vegetation.
Pour la chimie organique animale, il a suivi, a quelques modifications pres, la meme methode; mais apres avoir fait connaitre tons les principes immediats en particnlier, il revient sur l'histoire chimiqne des (livers fluides et solides qu'on rencontre dans l'orgaoisatien des auimaux verte-bres, leur composition dans I'elat normal et les alterations qu'ils sont susceptibles d'eprouvei- sous diverses influences. X'etude des produits pa-thologiques vient se placer a la suite de ce premier expose.
L'ouvrage est enfin termine par l'exposition des phenomenes physiolo­giques et chimiques de la digestion et de la respiration, rt sur les causeraquo; de la chaleur qni se developpe dans lea animaux.
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RICHERAND^*raquo; baron), Chirurgien en chef de I'hApltal Sain t-Lonls, pro-fesseur ä la Facultt de mMecine, — NOUVEAUX fiLfiMENTS DE PHY­SIOLOGIE, DixiKMi ädilion, revue, corrigöe et augmentie d'un vol. par i'auteur, et par M. BfiRARD, professeur de physiologic u la mime Facultd-. Paris, 1833,3 vol. in-8,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;29 fr.
Les IVouveaux Eliments de Physiologie de M. le professeur Richerand ont acquis une celebrite trop grande et trop justement meritee pour avoir besoin des eloges obliges do toute reimpression nouvelle. Annoncer unc hixibmb edition de cet ouvrage, n'est-ce pas d'ailleurs en proclamer le jnerite? Ccpendant la physiologiea ete enrichie, depuis plusieurs annees, lt;1lt;- decouvertes nombreuses et importantes; le desir de faire connaitre la plupart des travauxque les savants, tantfrancaisqu'etrangers.onlaccomplis, a necessi te la creation d'un troisieme volume. Plusieurs theories anciennes, qui n'etaient plus en rapport avec les connaissances actuelles, ont ete mo-difiees.
Voici, au reste, les principales additions qui ont ete faites a I'ouvrage:
Le chapitre de la digestion renferme une description plus etendue des aliments, de la laini ; une analyse plus exacte de la salive, d'apres .MM. Tiedemann et Gmelin , Leuret et Lassaigne; une histoire compIHe des sues gastriques d'apres les travaux des physiologistes precites et ceux de MM. Prout, Stevens, Bostock, etc., travaux d'apres lesquels il est au-iourd'hui permis d'expliquer les celebres experiences de Spallanzani sur les digestions artiiicicllcs ct les resultats si varies des auteurs qui les ont repctees ; les recherches interjssontes derinlluence du pneumo-gastrique 5ur lachymification, faites par MM. Leuretet Lassaigne, Magendie, Milne, Edwards, Vavasseur, Clarke, Brodie, Sedillot, Fourcade; quelqucs addi­tions au mecanisme du vomissement, d'apres MM. Graves et Stockel, Bii-clard, Gerdy, etc.
Le chapitre de l'absorption a ete entierement refondu; il comprend l'historique de cette fonction, la description des diverses especes d'absorp-tion , soit normale soil eventuelle; la theoriedeM. Dutrochet sur l'en-dosmose, 1'opinion de M. Tiedemann.
XUECITEIXi BE MEDECINE VETEZLISrAIEE PRATIQUE.
Public par MM. Boclk-v, m6dec:n v£t6rinaire ä Paris, membre de rAcadomie royale de mtdecine; H. Bouibt, professeur adjoint ä l'tcole d'Alfort; DEtAFOKD, professeur ä l'amp;ole d'Alfort; Ghubd, ancien directeur de r^cole royale vfilörinake d'Alfort; Vatel, ancien professeur, Ytart, inspecteur-giuferal des Haras; Gbooniir, Rainabd, professeurs alveole vtt^rinaire de Lyon; Renault, professeur si directeur de I'torte d'Alfort; Rioot , professeur d'anatomie [eommenci en 1834J. Pkii db i'abonnemrht.—Pour Paris, 18 fr., — pour les dipartementraquo;,
14 fr. 50 c 56 fr. pour I'elranger.
Prix de la collection 1834 a ISftl 180 fr. Chaqneamige säpar^ment 13 fr.
Paris.—Imp. de F6ux Loceuiiraquo;, p. Notre-Dame des Victcfpes, 16.
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;n
classification des medicaments dans le traite de pharmacie que nous avons public avec M. Lassaigne. C'est ainsi que nous avons cherche ä rattacher par un lien commun letudc de la pharmacie ä l'etude de la matiere medicale et de la therapeutique, etant persuade que s'il esl important pour I'eleve d'apprendre le choix, la confection , la conservation des armes dont il doit se servir pour combattre les maladies, il est non moins utüe et indispensable que la matiere me'di-cale lui fasse connaitre le pouvoir de ces armes, et que la therapeutique lui enseigne les moyens d'en faire un usage rationnel.
Pour la pratique , le veterinaire en parcourant cette clas­sification trouvera exposes dans un ordre methodique les moyens generaux propres ä combattre les congestions, les inflammations aigues et chroniques, les nevroses, les affec­tions organiques, les maladies dues aux corps etrangers di­vers , les accidents qui peuvent accompagner la parturition , et ainsi il lui sera possible de faire un choix convenable de la medication propre a combattre la maladie dont il aura reconnu le siege et la nature.
Quant ä l'expose des medications ou de l'ensemble de l'ac. tion et des effets primitifs, consecutifs ou curatifs des medica­ments , un ordre methodique a preside aussi ä cette exposi­tion. Ici nous avons voulu nous rattacher encore une fois A l'enseignement et a la pratique. Pour I'un comme pour lautre, cas il nous aparu utilc de commencer l'etude des medications le plus souvent employees dans la pratique ou de celles qui sont appelees a combattre les congestions, les inflammations aigues, maladies qui constituent a elles seules les trois quarts des maladies que I'eleve doit etudier , et que le praticien doit avoir a combattre.
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Xnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PREFACE.
Consideranl comme un moyen thdrapeutique de premier ordre la soustraction du sang ou du üuide qui vivifie et nour-rit Torganlsme , nous avons commence par trailer avec detail des saignees generales et locales destinees a combattre une foule de maladies; comme aussi nous n'avons rien voulu omettre des inconvenieiits et des dangers qui eu suivent remploi dans certains cas.
Le ivgime dietetique, cet autre puissant moyen curatif de beaucoup d'allections , mais dont I'usage lie peut etre avan-tageux qu'autant quo le pralicien prendra en consideration la nature , le siege des maladies , l'dge , et surtout Tespece d'a-nimal, a fixe aussi toule notre attention. Ainsi done, bien que les emissions sanguines se rattacbent 4 la Chirurgie, bien que le regime dietetique soit du domaine de l'hygiene, nous avons pense devoir nous occuper serieusement de ces deux grandes melhodes therapeutiques.
Dans l'expose des medications, apres avoir enumere les agents et les medicaments qui entrent dans chacune d'elles , nous avons decrit dune maniere generale I'action determinee par le contact et la vertu des medicaments , les effets locaux et generaux qui en sont la consequence immediate, et les avantages curalifs qui en decoulent. Nous insistons ensuite sur les avantages et les inconvenients qui peuvent resulter de l'emploi momentane ou prolonge de la medication; nous laisons connailre les principales maladies quelle est appelse plus paiticulierement ä combattre, comme aussi cedes ci eile peut etre desavanlageuse ou nuisible; et enfin nous lerminofts en traitant de l'emploi particulier de chaque me­dicament compris dans la medication et employe plus spe-cialement pour guerir certaines maladies.
Kelativement aux medications curatives rationneUes que
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XI
nous conseillons de mettre en pratique pour la guerison des congestions, des inflammations aigues et clironiques, desne-vroses, des alterations des liquides circulatoires , des mala­dies organiques, nous avons non seulement puise dans notre propre experience , mais encore nous avons mis a contribu­tion celle de nos deranciers. Nous avons done choisi dans tous les traites de matiere medicale , de pathologic, de Chi­rurgie velerinaires , les recueils, les journaux , les memoires des societes velerinaires, les comptes-rendus, les bulletins de la societe royale d'agriculture, de l'academie royale de medecine , de l'academie des sciences , tout ce qui se ratta-chant ä la therapeutique , nous a paru utile d'etre consigne dans notre travail; nous avons aussi juge convenable de faire une excursion dans le doinaine de la therapeutique des maladies des hommes, et de consigner ce qui pouvait etre applicable aux maladies des animaux. Pour les lec­tern's qui pourraient douter de la veracke de nos assertions, nous avons eu le soin de nommer les auteurs et d'indiquer les ouvrages oü les faits ont ete consignes.
Beaucoup de substances medicamenteuses sont, selon la dose, ou des poisons violents qui peuvent causer la mort, ou des agents medicinaux d'une grande energie et capables de guerir des maladies redoutables. Dans l'usage de ces medica­ments, la guerison repose assurcment sur la dose medicinale ; et bien que dans beaucoup d'afiections la posologie soit tres variable, selon la nature, le siege. Tage de la maladie, la constitution et l'espece d'animal, il est cependant rigoureuse-ment utile que le veterinaire chiflre un poids du medica­ment qui ne puisse que reinedier au mal et non l'aggraver. II etait done important, a l'egard des substances conside-rees comme medicaments et comme poisons , tels que To-
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Illnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PREFACE.
pium el ses preparations, la noix vomiqae ct son ex-irait, la belladone, lemelique, le sublimi! corrosif, I'ar-senic , etc., tlen determiner la dose medicinale. Pour par-venir ä ce resultat nous avons fait beaucoup d'experieuces, sur les animaux, nous avons pulse dans nos observa­tions, dans les auteurs, dans les faits consignes dans les annales de la science, et nous avons pu ainsi indiquer dune maniere aussi exacte que possible , la dose medici­nale et la dose toxique. Toutefois, en cas dadministralion dune dose trop forte, nous avons fait connaitre les pheno-menes qui caracterisent l'intoxication et indique les anti­dotes et les moyens de remedier a ces sortes d'accidents; enfin nous avons specific les alterations que les substances toxiques determinent sur les solides et les liquides lors-qu'elles compromettent serieusement la vie.
Tels sont l'ordre et la methode que nous avons adoptes dans l'exposition des maticres contenucs dans ce traite. Les recherches que nous avons faites dans les auteurs, les expe­riences auxquelles nous nous sommes livre pour parvenir ä la connaissance exacte de l'action de beaucoup de medica­ments , les observations que nous avons recueillies dans rexercice de la medecine, nous font esperer que la lecture de notre travail permeltra a nos confreres d'apprecier les connaissances que la science veterinaire possede aujour-d'hui en therapeutique, et de juger si nous avons enrichi la science d'un livre utile tout a la fois ä l'enseignement et ä la pratique.
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PREFACE.
Le Tratte de llwrapeutique generate veUrinaire que nous publions aujourd'hui forme la seconde partie du Traite damp; pathologle generate qui a paru en i838, et le complement du Traite de pharmacie theorique et pratique qui nous est com-nmn avec notre estimable collegue M. Lassaigne.
La science qui enseigne les moyens de guerir les maladies conslitue la therapcutique : ces moyens out ete distingues en hygieiiiqucs, chirurgicaux et pharmacologiques. Notre ou-vrage traite plus specialement de ces derniers, ou de cette partie de la medecine qui possede dans ses attributions I'etude que le veterinaire doit faire de l'administration des agents me-dicamenteux, de leur action , de leurs ellets physiologiques etconsecutifs, et des regies qui en dirigentl'emploi rationnel dans le traitcment des maladies.
La constitution et le temperament des animaux domesti-ques; Torganisation diverse, I'etendue variable de leur ap-paieil digestif, la vascularite plus ou moins grande de leur peau et l'epaisseur differente de son epiderme, apportant dans rattouchemeol I'agression , ['absorption des molecules medicamenteuses, des modifications sensibles dans I'action des medicaments et dans les effets qui en resultent, 11 etait indispensable que nous fissions coouaitre succiuctement ces
Mi
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VInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PH^FACE.
differences importantes, envisagees sous le point de vue de la therapeulique. C'est, qu'eneffet, si on veut obtenir dans les animaux une action medicamenteuse , prompte , energi-que, durable et suivie d'uu eilet curatif certain, il n'est point indifferent de choisir, selon I'espece d'animal, certaines sur­faces de Vorganisme. Ainsi, dans tel animal, c'est la mu-queuse gastrlquc qui doit 6tre preferee a la peau ; tandis que dans tel autre, c'est a cette derniere ou au tissu cellulaire, que Ton doit conüer l'action et les effets locaux ou generaux des medicaments.
II elait aussi ires ulile de relater, dans les animaux herbi­vores mouogastriques, polygastriques ou carnivores, com­ment et sous quelle forme les medicaments devaient etre administrcs pour en obtenir des effets constants et eilicaces. C'est ainsi que les experiences de Daubenton , de Gilbert et de M. Girard, out demontre, par exemple, que les medica­ments dont l'action doit se passer sur la caillette et dans l'intestin des ruminants, devaient etre donnes en breu-vages, verses peu ä pen dans la bouebe et deglutis ä petites gorgees ; c'est ainsi que dans le cbien qui vomit avec la plus grande facilite lesremedes qu'on iui admlnistre par lagueule, 11 est souvent preferable de conüer ä la peau l'absorption de certains medicaments dont on desire obtenir des effets generaux; c'est ainsi enfin que chez le moutou, dont la peau est fine, sensible et tres vasculaire, l'action medicamen-teuse-peut etre obtenue avec plus de certitude par une fric­tion penetrante, qu'en faisant deglutir le me'dicament dont une partie pent tomber dans le rumen ou s'arreter daus le fcuillet.
Or, si teile surface doit etre preferee ä teile autre surface pour faire obtenir de bons et salutaires effets des medica-
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Tit
meats, si la forme sous laquelle on les administre contribue essentiellement ä favoriser leur action locale et generale , il etait utile quenous fixassions l'attentlon des veterinaires a cet ^gard. Nous avons done dans notre livre, et a I'inedtatioa dufondateur des ecoles veterinaires, del'illustre Bourgelat(i), traite avec detail de l'administration des medicaments sous les formes de breuvages, d'electuaires, de pilules, comme aussi de la mani^re de proceder ä l'emploi dune friction simple ou penetrante, d'une fumigation, dune injection , dans les diverses especes d'animaux domestiques. Ces details, qui ont ete dedaignes par Moiroud (2), et tout recemment par notre collegue M. fiainard (3), nous y attachons une grande importance, etant persuade que, si dans beaucoup de cas les medicaments de bonne qualite el administr^s ä une dose con-venable aux animaux, restent sans eftfts primitifs ou secon-daires , e'est qu'on en a fait un mauvais emploi.
11 nous a paru logique, apres avoir traite de l'administra­tion des medicaments, de faire connaitre par quel meca-nisme les prineipes actifs de ces agents agissent et procurent la guerison des maladies. Le contact du remede avec les tissus, les effets primitifs ou locaux qui resultent de ce con­tact, l'absorption des molecules actives et solubles du medi­cament, ses eftets sur l'organisme, son elimination des voies circulatoires dans certains cas, son impregnation avec les tis­sus dans d'autres, devaient ensuite fixer toute notre atten­tion. Cet article, nous l'avons consid^re comme important, et trait^avec detail.
(1)nbsp;Bourgelat, Traite de Matiere mddieale Vitirinaire, 176ä.
(2)nbsp;Moiroud, Traue e'lementaire de Uaticre medicale, 1831.
(3)nbsp;ßainard, Traue de Pathologie tt de The'rapeutüjue gene­raleraquo; veterinaireraquo;, 1840.
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PREFACE.
Lorsqu'on parcourt l'histoire de la matiere medicale hu-maine et veterinaire, on netarde point as'apercevoir queles idees qui ont 6te rattachees aux effets primitifs et secondaires ou curatifs des medicaments, ont ete la consequence des opi­nions que les medecins et les veterinaires ont cues sur la nature et le siege des maladies. Nous devions done , ä cette occasion, faire connaitre succinctement les grandes et principales doctrines therapeutiques qui ont occupe long-temps et occupent encore aujourd'hui la scene medicale. Parmi ces doctrines, nous avons fait connaitre celles d'Hip-pocrate, de Brown, de Razor!, de Broussais et d'Hahne-mann; nous avons exprime notre opinion sur chacune d'elles, et nous avons termine ce chapitre en traitant des avantages et des inconvenients qui se rattachent a la medecine agu-sante et a la medecine expectante.
Apres avoir ainsi initie le lecleur au mecanisme de l'actioa des medicaments, nous nous sommes occupe de classer les moyens de guerir les maladies. L'ordre que nous de­vions adopter dans cette classification devait se lier neces-sairement a l'etude des diverses medications que nous nous proposions d'examiner et se rattacher ä l'enseignement et a la pratique veterinaire.
* Pour l'enseignement il etait indispensable que 1'eleve con-servät les premieres notions qu'on lui avail dejä inculquees sur la vertu des medicaments en etudiantla pharmacie, et que le meme ordre,]e meme enchainement dans les idees,se relrou-vassent dans l'etude de leur emploi et de leurs effets cu­ratifs dans la guamp;ison des maladies. Pour atteindre ce but, nous avons done dresse un tableau synoptique des medications ou des moyens de guerir, seien les bases qui avaient preside ä la confection du tableau synoptique de la
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US TIIEIIAPEÜTIOÜE
GENERAL ES.
DEUX1EME PARTIE.
THERAPEUTIQUE GENERALE VETERINAIRE.
sect; Iquot;. Introduction.
rh'fiiiition, division, distincrion. — liiit et importance de la tlidr.tneiitiqiif. s;enera!c et de la thärapeutique spöcia'.e.
Lalhdrapeutique fde iejairiusw. je remddiel est celte partiede la nm'tlcc'mo qui traite de l'art de gndrir les maladic. Elle comprend l'ölnde des agents qni peuvent conconrir h la guöri-Fon desmalagt;dies,et r.nferine par consequent dans son vasteet important domaine l'hygißne, la Chirurgie et la pharmacologie.
L'applicatioä de ces irois parlies de la medecine h la g-.;eri-slt; n des maladies a fait distingner la thörapeutique en hygieni-quc. chirurgicale et pharmacologique. Nous puiserons dans les attributions de ces deux premieres parties de la thdrapeutique, ce qui nous paraitra se raltaeher spöcialement h la guörison 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
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1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;INTRODUCTItCX.
des maladies internes, Quant a la troisiime clle fera jilus parti-caliörcment l'objet (Jeiiotre ^lude.
Aussl bicn en niddecine humaine qu'en mödecine vötörinaire, on comprendsous la mfime denomination,/laquo; p/mrnjaco/o^je,la mallere mcdicale et la th(5rapeulique. Cherchons h limiler ces deux parties imporlantes de Tart de gudrir. La mattere midi-calii on Im pharmacologie s'occupe de l'administration, de la puissance et des effets des agents connus sous le noni de medi­caments, comine aussi des piienomenes consdeutifs qui en dd-couienl pour la guerison des maladies ; laissant les connais-sances qui sc raltaclient a I'liistoire naturelle, au choix, ä la conservation, ä la prdjiaration de ccs agents, a la pharmacie, scieucn dont nous aYigt;HS traile dans un autre travail.
La therapeutique s'occnpe, apres la connaissance de la na­ture et du siege des maladies diagnostic), du choix et de la direction des moyens convctiabics pour en faire oblenir la gud-rison. Elle constitiie en d'aytres Vermelaquo;!, celte partie de la ind-decine qui s'applique ä l'art difficile de remplir les indications curatives fournies par I'dtude des maladies.
De menie que la palhologie se divise en gdndrale et enspd-ciale,de mdme il existe une thdrapfuliquegendrale et une tlid-rapeutique spdciale.
La therapeutique ginerale enseigne les moyens de gudrison des maladies envisagdes dans ce qu'elles offrenl de con:mun sous le rapport de leurs causes, de leur nature, de leurs sym-plömes, de leurs terminaisons, sans prendre en considdraiion I'organe ou les tissus qui pcirvent fitre attaquds ct altdrds dans leurs parlies Constituantes. Cherchons ä hien faire compren-dre tonic noire pensde en citant queiqnes exemples.
L'observalion a ddmcntrd quo Taclion dc certaines causrs e.scilar.tcs donnail n .usance ä des maladies caractdrUäes par -un affluxswgviin rapid? ae.coDB.p9gne de chaleur, de rougeur, de gonflement et do douieur, et que pour faire cesser cut dlat morbide, ddsign^ sous les noms de congestion, d'inftammation
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INTROIU'CTIO!*.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3
aigue, les sonstractions sanguines, i'emploi successif .ics refri­gerants, des aslringenls, des temp^raitts, des Emollients, dtaient les nioyens thdrapeuliques ralionnfllcment rcconnus conune capables d'allt'iiuer . de moJdrer, de faire cesser rirrüallon, l'afflnx sanguin etenfin rinflamniaiion. Or que ccs phenomenes pathologirpiesse passenl dans lepoumon, les muqueiises intes-tinales, ptilmonaires, la peau, Ci-rveau, la njoelle dpiniere on pariout oilleurs, si cause excitanle, si congestion sanguine rapide,amp;iinflammation aigue il y a, remploigeneral d.s m6mes moyens llierapeuliqucs sei a indirpie. altendu quo rindication ä renq)lir consistera h (aire cesser i'afflax sanguin , calmer la douleur, niode.-er la chaleur, prevenir ou coüiballre les reac­tions vitales, et enfln ramener la fonctlon troubldc ä son rhylhme normal. Lesinemes considerations pou.'rai.nt Irouver place ieir, regard des maladies connues sous le nom denevroses qni, quel que soit leur siige, rdclament plus specialcment lVinp!oidesanlipasraodiques,descalinaiil.;j deraquo;maladiesanh(5-miqucs essentielles pour lesquelles on met gdndralement en usage les loniques, les analeptiqueraquo;, etc Enfin n'exisle-t-il pas des dials palliolagiques qui, dans leur nature el inddpendam-menl de leur siege, rdclament plus spdcialement i'emploi des diuretiques comme iesdpaachements sdreux (hydropisies)j des alterants ou fondants, comme les indurations d.vi rses : des anlhelmintiques, pour cngourdir, tuer et expulse^ les para­sites qui vivent aux ddpens das animaux? D'ailleurs I'applica-tion des nioyens thdrapeuliques pharmacologiques generaux puises dans les medications diverses et dar.s l'action simple ou CGDibinde des medicaments, exige des preceptes gdndraux dont le praticien ne pcut point s'dcarter pour parvenir ä la gudrison des maladies. Ainsi se rangent dans ccltu derniere caldgorie L'emploi successif on combind des medications ddbilitante et revulsive, debilitante et calmante, astringente et transpositive et presque toules les meaicalioas couiposdes, Envisagde sous ce rapport, la thdrapeuliquc gdndrale compte comrae avantages :
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/,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;!:\TI\Ulgt;i CTIONj
1deg; Eii co qui louche rerseignement, eile donne a I'homme d. la science, la possibility de poser les grandes bases sur les-quelless'appuyent les diverses möthodes rationnelles employees dans l'art de gnörir, et lui permet de ne plus s'occuiier de details qui le conduiraient ä d'inutiles ct faslidieuses repeti­tions qui terniraienl la clartö qui doit briller dans 1'expo-siiion de la th^rapeutique sp^ciale d'une maladie dludiee en particulier,
2deg; En ce qui regarde la pratique, les grandes donndes de la thcrapeulique conduisent 1c viMermaire ä savoir que dans le Iraitenu-nt do la gdneralile des maladies, il convient d'associer plusieurs medicaments simples qui, quoique trcs differents dons la puissance de leurs moyens d'action, concourent cepen-dant aux monies effets. EI!o lui rappelle sans cessc que ies moyens curatifs doivenl toujours elre bas^s sur la nature, le siege, les phases des maladies, plutöt q'ie pur les sytnptömes si varies qu'elles offrent quelquefois ; enfin ct surtout qu'il dull tenir compte du tempörament, de l'amp;ge, de la constitution et de IVspoco d'animal domeslique qu'il est appelö h gu^rir. Tels seit, selon nous, les prdcieux avantages de la tberapeuti-
que generalc.
Tlierapeutique speciale. La therapeutique spiciah s'occupe des moyens curatifs qui conviennent particulieremenl ä nne maladie isolöe. Elle rfegle I'emploi de leur action et cie leurs eflets d'apres les connaissances quo le vöterlnaire a pu acquerir sur !a nature du mal, l'organisation intime ct les fonctions de l'organe qui en est le siege. Si, pour bien faire comprendrc noire pensde, nous sp^eißons en disant : rinflammätion a son siege dans le poumon, organe compose de beaucoup de vais-seaux, do tissu cellulairejdenerfs, remplissant unefonctionim-poitante a ia vie ; nous trouverons des Indications loules spe­cial es puur combattre cet dtat pathologique.
En effet, les salgn^es grandes et r(5pet(5es, la diete sdvere, l'usage des emollients, I'emploi des rövulsifs, seront les moyens
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ISTRODL'CTIO.quot;laquo;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
spdcianx propres a gußrir rinflammation pulmonaire. Si rsous exprimons qne ces mömes moyens devront 6tre employes avec plus de promptitude el d'dnergie clans la congestion et l'in-flammation du cervean et de la moelle dpiniere.c'est parce que ces organes, inddpendamment du röle important qu'ils rem-plissent dans les fonctions vitales, sont d'une texture delicate qui pourraitetre allöree soit par raccumulation sanguine, foit par rinflammation. Et si nous disons que ces monies moyens curatifs devront etre usitös avec tiödeur dans le mOme ctat pa-tliologiquc occupant des organes moins importanls ä la vie et, beaucoup moins vasculaires, comnie les tendons, les os, les cartilages, etc. e'est que ces parties rösistent davantage ä Fac­tion ddsorganisatrice do rinflammation. Nous pourrions en­core multiplier cps citations si nous n'etions pas convaiucu qu'elles sont süffisantes pour faire assez compremlre qu'il existe en qaelque sorte une th^rapeutique spöciale pour cha-que maladie, ou en d'autres termes, qne pour une maladie donnde, des indications pariiculieres sont ä remplir.
La thdrapeutique speciale ou appliqnde est done une elude qui sc lie et se confond intimement avec la pathologic gpdciaie et il snftil d'dnoncer ce fait pour comprendre toute son utilitd pratique. Enfin pour resumer tout ce que nous venons d'ex-primtr sur le sujet de ces deux branches de la thdrapeutique, nous dirons: la thörapeutique gdnörale enseigne. dirige, pose le bases des möthodes curatives applicables aux diverses maladies dont la nature, le cours et les terminaisons ont entre eux une grande ressemblance et paraissenl ddpendre des monies causes; eile fait en outre connaitre Temploi, la puissance des moyens curatifs oaedicamenteux chirurgicaux et hygitfniques capables de procurer la gudrison des maladies; tandis qne la thdrapeu-tique speciale applique ces diverses connaissances ä la gudrison d'unc maladie donmSe et en dirige I'emploi selon i'organisalion anatomique de la partie atlaquöc et les fonctions plus ou moins importantes dont eile est chargde.Enfin de m6me que la palholaquo;
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6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOTESS TIIÄRAPEUTIQUES-
logic ginövale et la pathologie sp.^ciale, la ihdrapeulique g6-ii^ralc et la thdrapeulique Fjidciale som deux parlies dislinctes d'une m6mo science, qui doivent constiluer, dans 1'enseigaelaquo; ment müdicai, unc elude sdparee, mais qui dans I'applicalioa s'unissent et se confondent mutuellement pour concourir au möoie rdsultat, la gudrison des maladies.
sect; II. Moyens mis a la disposition da therapculiste pour mod-ijier lex organcs malades.
Nous avons dit dans la premiere parlie de noire travail que les maladies rdsultaient d'une alldralion noiable survenue soil dans la position, la structure dus diverses parties vivanies, seit dans le trouble d'une ou de plusieurs fonelions. Or le lliera-pcutisle pour remddier aux diverses et nombreuses lesions qui constituent les maladies, va puiser dans I'bygieneJa pharmacie, la Chirurgie, les agents et ies moyens capables de modifier les parties vivanies et malades pour les ramener ä Telat normal.
Moyens hygieniques. L'l'toiogie des Irois quarts des mala-dis cies animaux domestiques se rencontre dans ic travail au-que! ils soul sonmis, les aliments dont ils sont nourris, les boissons dont i!s s'abreuvent, ies licux qu'ils sont forces d'ba-biter. La connaissance des moyens d'iiygiene est done une mine fecoiide que pent exploiter le veleiMiaire pour prövenir les maladies, modifier leurs funestes effels loisqu'elles sevis-sent, et concourir puissamment a leur guerison. Lesexernples ne noes manqueronlpointpour demonlicr toute l'exactitude de celte assertion. En el'fet, n'est-ce pas en evilanl les errenrs de regime que Ton previenl le deveioppement de maladies graves qui deeiimnl parfois les troupeaux des boles ovinesel boviues, alors que dej;\ quelqucs animaux en ont etc viclimes? n'est-ce pas en transhnmaat le-i troupeaux d'une localite dans une anlre loealitd, quetqnefois meine d'oii pAKirage dans un autre pdtnrage donl ia nature du sol, la disposition topographique,
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MOVERS tn^KAPECTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
I'pTposilion, I'esnei'e. la nnnnliti5. lä qnä]!tä clfeä plantes qui y croisspnt, sonl (iifi'i?rßiils. que Ton nröviiiil lt;;t que souveaton fait cesser IVxislence cle qiielques maladies graves comme Is sang de. rato, la cacliexio aqueiise, Ids mÖteorisatlons, I'li^ma-liuie, ies maladies cli^rbotinciises. clc. etc., affections tlont sont si fr^qiicminciil atteihtes Ii's bßtes bovines et ovines r6a-nies en tröbpeäux ? N'esl-ce pas non jilns en appörtant des mo-difications d ins rassainissement des ck'uries. des eiables, des berg-ries que Ton pärvieht a fairy dtsparattre ces fAcheuses maladies connues sous Ies noms de Gevres pulrides, de Gevres charbonneuses, de phthisie pultnonaire, de morve et de iarcia dues 'a I insalubrity des eiables, causes si bien signaldes par Tessier dans la Beauce, Petit en Auvergne. lluzard ii Paris, Gro-gnier ä Lyon et beaucoi'p d'autres vdtdrinaires? IWsl-ce pas surtont en diminuani ies Iravaux penibles aux([uelsoii sou-ntt les chevaux di^ posle, de diligence, de trait, que Ton prävient les alterations septiques du sang, les maladies des testicuies, la morve et le farcin qui di'cirnent aujourd'hui lant de che­vaux dans Ies grandes adininistrations de voitures publiques? Or dans toutes ces circonsiancos, Ies ressources thärapeutiques tiroes de i'hygieiie ont uns puissance que nc saijraien' poss-lder raclion des medicaoien!'-, ies divers inoyens cbirurgicaux comme la saign(5e, Ies salons, parce qn'elles mettent d'abord les animaux dans des conditions opp-.sries a celles qui ont fait nailre le mal, et qu'ensiiile tiles modiüent la prfidistiosilion do leconomie en cxer^ant nne ulile influence sur plusieurs gran­des ct importantes foncllons comme la respiration, la digestion les seerölions cutances et urinaires, la locomotion,enfinsur les aclcs de chimie vivante qui constituent la nutrition. Les niov?ns d'liygiene n'ont poinl uneaction prompte, perinrbatrice comme les medicaments, ia saignde, les scUons; mals ils modifient ien-tement par des mutations intestines el occultes,les dldments qui constituent les raateriaux rdparateurs do I'ddiGce animal soit en dlminüäut, soit en augmenfant, soil en changeant la laquo;a-
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UOYEMS TIIERAPEUTIQUES.
ture de ccsniatc'riaux. soil enfin en r^gularisant le jeu des or-ganes pour ramener l'organisnie ü I'uinl normal.
t.'est notamment dans les maladies chroniques, dans celi^s dit.s organiqucs et surlout dans colics qui onl ieur siege dans !es liquides circulatoires que ring ene devcloppe toute la force de sa puissance et I'inconteslabie ulilile de ses moyeus. Anssi le viileriuaire qui sail connailre, appröcier et mettre en pratique les moyens dliygieiics a cerles ä sa disposition une des plus prdcieuses ri ssources quo fournil la iherapeulique.En rnedecine humaine, sauver la vie du malade, la conserver meme avec des infirmites, apres avoir fait des dcpenscs de temps et d'argent, le but est atteint; mais en mödecine vdtörinaire il faul gudrir rapidement, radicalement, sans occasionner beau-coup de depenses, les animaux ötant dans le plus grand nom-bre de cas des objels de speculation. C'est done encore un motif de plus en rnedecine vdldrinaire d'avoir recours ä l'hy-giene qui dans beaucoup de cas loiirnit di'S elements de guö-rison presque toujours simples, faciles ä mettre en pratique et pen coHteux.
Moyens chirurgicaux. Jusqu'ä ce jour les moyens chlrur-gicaux ont dornd les preuves incontestables de tout Ieur pou-voir thörapeutique pour la gucrison des maladies soil externes, so't internes. I'.ii t?mettant d'abord cette assertion, nous n'en-Jendons point seulement parier des operations cbiiurgicales proprement dites qui consistent a brii'er, ä exciscr, ä extir-per, ä amputer, etc, des lesions capables d'occasionner la mort ou de döterrainer das accidents graves et sdrieux que la main armde de l'instrument a seule la prörogalive de pouvoir gncrir j mais encore de celies (jui comme les saignöes, les sa­lons, les cauterisations, les dtfbridemenls, soit sen les, soit asso-citfes a d'autres moyens curalifs, out uneefficacitd incontesta­ble dans beaucoup do maladies internes. Les cures obtenues par les moyens chirurgicaux donnent en quelque sorte la me-snre de la certitude de la rnedecine dans un grand nombre de
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MOYE.VS TllKRAPEL'TlgtES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 9
maladies graves. En effet, dans les congestions cörChrales, ra-chidiennes, puhnonaires, intestinales, hdpatiques, spUSni-(ji:es, etc., la saign^e geuöraie nVst die pas le soul moycn lieioique pour combaltreces redoutables maladies qui mi; ;:-cunld'unedeslruclion complete ou partielle les organesqu'elles env.iliissenl? nous ferons ies mtimes reflexions ä l'egard des inflammations aigutis on suraigucs qui reclament avant tout autre moyen thdrapeutique, les emissions sanguines repöldes quelquefois coup sur coup. Ei les sötons. les trochisques, la cau-idriaation actiielle et pönciraiile, comme exutoires et comme agents r^vulsifs, ne contribuent-ils pas aussi puissamment h la giidrison de beaueoup de maladies. Ln general on pent dire et rL'petcr avec assurancs , puisque I'experience journaliere le dömonlre, qu'en mödecine velörinaire les moyens therapeuti-ques chirurgicaux dont il vient d'etre question , sont d'un grand et utile secours, car non seulement ils ont rimmense avantagc d'etre exp^Jitifs, et quelquefois d'un succes incontes­table, mais ils ont encore celui d'etre mis en pratique ä peu de frais; motif, nous le röpeterons sans cesse, tres important ä consid^rer dans la mddecine des animaux qui doit g^ndrale-ment 6tre faite i bon marche.
Indt$pendamment de ces grands avantages, les moyens tlid-rapeutiques chirurgicaux en possedent encore d'autres non moinsutilcs; co sontceuxde prevenir par leur emploi raisonn^ un grand nombre de maladies, lin effet, qui pourrait aujour-d'liui mettre en doute les precieux avantages d'une saigndc faite ä propos dans le cas de plelhore sanguine, pour prevenir la fourbure, la pneumonite, l'apoplexie de la rate,, etc. ? Qui pourrait nier les heureux effets d'un salon, d'un trochisque, comme exutoire ou cornme dmonctoire pour dötourner l'inva-sion de beaueoup de maladies et surtout des fleaux epizootiques et enzootiques. L'histoire des moyens pr^servatils contre ces dernieresmaladiesne pent faire elever aueun douteä cet ögard. Auresteentraitantparticuli6rementdesm€dicationsanliphlogis-
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19nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UÖTENS TnERAPEUTIQUES;
tiqne revulsive et caustique nous aurons occasion c!o faire seiilir beaucoup mieux que par celle conrlc exposilion, lous les avanlages dt; quelques proceJes chirurgicaax, daus le Irai-teiuenl tiüs malaüies.
jVoycns niedicamenleux. Lts medicaments peuvent tlre d6-fiais des ag.nts qui, mis en contact, avee les parlies Vivantes externes ou internes, operentla guerison des maladies ou con-courent ä la faire obtenir. Les moyens inedicaiuenlcux puisös dans la pbarmacie,forment la tiüisieme rcssource de la tliera-peulique dont I'utilite a 6i6 de iout temps senlie pour faire obienir la gu^rison d'une foule d'affections. Les effets provo-ques par ies agents ilonl i! s'agit, ne sauraient 6tre compares ä ceux que nous avoiis exaininds jusqu'alors. Ciioisis g^n^rale-ment panni les substances iniuerales el vägötales et pris fort pen dans le regne animal, les medicamenls mis en rapport avec les parlies vivanies ne döterminent que des effets passagers dont le ramp;ultat procure la guerison. L!x se borne leur action, ils nHablissent les derangements de lorganismej mais ils ne conlribuent point ä le consolider, inhabiles qu'iis sent, pour la plupart, ü servir d'^lömenls convenables ä la nutrition el ä faire partie iut^grante de la composition des organcs. Ces pro-prietös distinguenl le mädicament de ['aliment qui est digeiö el assimili'; a i'economie pour on (aife partie, et le dilieren-cient du poison qui porte en lui des ölöments destructeurs capables de susciter la mort, quoique cependant les ]io sons, ä une dose plus ou inoins faible. puissenl devenir des medica­menls douds de verlus curatives fort dnergiques.
Les succes que le th^rapentisle pcut obtenir des agenls jn6-dicamcntetix sont soumis a diffdreiiles condiiions qtt'il imporle de signaler des h prdsenl et de l'observation desquelles depend souvent leur vertu curative. 1deg; Par Iui-m6me le mCulicaraent doit tire pur, bicu conserve et surtout bien priJpard par le pharmacien. Si ces condilioi.sne sent pas cxactemant rsaiplies
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HÖTENS TnfillAPEUTIQüES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;It
le medicamentest infid^le, ou ne suscife point les phönomönes primilifs et cons^culifs que Ton attend da son action.
2deg; Le bon emploi d'un medicament repose toujöürs sur un diagnostic fondd de la nature du siege de la maladle, de son ölatsimple ou complfquö, enfin des periodes qui aecompagnent son cours et sa durße. Gelte condition est de rigueur. Son inobservation est la source de discussions sur la vertu des mü-dicaments et de deceptions dans les effetscuratifs qu'on en at­tend. Nous feronsquelques reflexions ä celögard. Le diagnos­tic des maladies en möJecine luunaiiie et bien pius encore en medeeine vdtdrinaire est parfois hörissö de difficultes, et il laut convenir que les qualitds präcieuses de l'art du diagnostic ne sent point tonjours le parlage de loules It's persönnes qui cui-tivtnt la mddecine. Or ilpeut arriver, el il arrive en effet, que les erreurs de diagnosticconduisenlä l'emploi d un medicament dont l'usage jip produit que peu ou point de rösullats avania-geux ; il y a plus, son action apporlant des troubles profonds et graves dans qnelqucs foiictions importanlcs, peilt provoquer desefi'etsnuisiblesel parfois mortals. En effet, etpourciter qucl-ques exemples, l'expeiience n'a-t-elle pasappris qo'ün des plus prdcienx medicamenls que possedlaquo; ia therapiulique, le quin­quina, dont les effets sonl iiicoiUestablemerU bons dans les ma­ladies pöriodiques, les fievres intenniltentes, ölait souvenl dangereux dans les maladies et les fievres continues; que les diurcHiques chauds, si avar.tageusentenf employes dans beau-coup de maladies , sont pernicieux dans les inflammations ai-gues des voies nrinaires; que les purgatifs qui contribuent si puissamment ä la gudrison de nombrouses maladies, sont in-cendiaires dans les inflammations aignes des muqueuses diges­tives? Ne sait-on pas anssi qiril existe des medicaments dont la vertu curative n'exerce tonte sa puissance que dans les pe­riodes de döbut d'ötat et de tenninaison des maladies? Nous eilerons ici pour exemple rfectique qui, employe ä grande dose, procure desavanlages incontestables dans la periode de
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS TIlliRAPEtHQUliS.
congestion et d'iiiflanmialion du ponmon, avec räle crdpitani:, tandis ijue ses effels curalifs sont sinon nuisibles, an moins sans resiillal, dans l'höpalisation qni s'annonce avec absence complete de la crepitation, ['existence de la respiration tubaire et la maiiie pectorale. Le camphre employ^ d^savantageuse-ment dans le debut de [beaucoup de maladies aigues^ est d:m6 d'ui'.e grande verm therapeutiijiie lorsque ces inflammations marcbent vers la terminaison par la gangrene. Les astringents ne sont reellement efdcaces quo dans le d^but, le ddclin et souvent la cbronicitd des maladies. Les rel'rigctaiUs, les tcniperams, ne conviennent qu'au debut, les salons sont pres-quc toujoms dangerenx dans le cours des maladies ^p-.zoüti-ques qui s'acconipagncul d'une alteration septique du sang. Ces citations que nous pourrioos multiplier beaucoup, nous portent done ä conclure quu dans I'emploi d'un medicament, dont I'action est energiquc , il faul avaut tout que le praticien prenne en consideration la nature, !e siöge de la ma-ladie, ainsi que les diverses pöriodes qui accompagncnt son cours. (Ju'autrement il peut comiuettre des erreurs capitales, compromcttre la vie des animaux, porter atleinle a ses con-naissances medicates et ä sa röputalion. Nous ajouterons d'ail-leurs que l'emptol des medicaments sans discernemeiit, dans des maladies dont le diagnostic est sinon erronnd au moins mal assis, jette une veritable perturbation dans la confiance qui doit elre aecordöe a certains medicaments. Cette derni.ire as­sertion n'est pas hasard^e, il nous serait facile de l'appuyer par des (ails se raltacliant a I'emploi de l'eaietique dans les maladies de poitrine, de 1'opium dans le tetanos, du camphre dans les inflammations et les alterations du sang, si nous n'ai-mions mieux convaincre posilivement nos lecleurs ä cet egard, lorsque nous traiterons parliculierement de ces medicaments. Mais ce n'est pas tout: I'Age, le temperament, la constitution, I'espece d'animal, apportent encore d'autres difficultes dans I'emploi des medicaments. En effet, quelle que soit l'espece el
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.VOTEiXS THERAPKUTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1i
la nature de la maladie quc le v(5terinaire ait ä combattre, il doit prcndre en consideralion I'etat jcune, adnlle on vieux de l'ani-mal; l'action du lucdicainent suion la dose, ne suscilant pas les monies eflcts ti oes diverses plt;Sriodes de la vie des aaimaux. La constitution, le temperament des difförentes especes do-mestiques, amfinent encore de notables differences sous ce rapport. Enfin dans le cheval, le boauf, le mouton^ le chien, le pore, animaux d'une organisation anatomique Ires dissemblable, la dose et faction des medicaments ne doivent point 6tre i\6-giig6t-s par 1c praticien, aussi aurons-nous soin dans chaque medication de faire ressortir ces applications pratiques pour la guerison des maladies. Quoi qu'il en soil de toutes ces condi­tions gönörales qui doivent 6tre rempiies par le praticien, il faut convenir aussi qne dans quelqaes circonstances maladi-ves, Taction et les eifuts caratifs des medicaments sont sinon cerlains. au moinr, trys probables. Les succes qui sont obtenus jonrneilement paf les purgalifs dans les cas de clt;. iiques stcrco-rales dues ä raccumulation, au desscchement, des malieres alimentaires dans les gros inteslins : I'ether dans les weleorisa-tions simples des ruminants ; le quinquina dans ios maladies intermittentes, les ahtf rations septiques des solides et des liqui­des,peuvent laquo;lire cites entre autres exemples coinine preuves des grands avantages qne peut procurer toute la puissance de i'ao tion medicamenteuse dans ces maladies. Cependant ces cita­tions quc nous pourrions multiplier encore, ne doivent point, lilUons-nous de le dire, ainsi que Tont fait presque tous les hippiatres et les vetörinah-es des ecoles de Bourgelat e! de Chabert, faire acccrd.jr trop de vertus exclusives ou sp^cifiques aux medicaments. Ce sont, certes, des agents d'une utility incontestable, mais donl les effetssont subordonnes ii l'o'ijiur-tunite de leur emploi. On ne devra done jatnais ottblier que les etfets curalifs des medicaments decoulent d^ plienomencs vi-taux positifs ou negatifs qu'ils suscitent dans les parlies Vivan­tes et malades, et que ce sont les mutations, les perturbations
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14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; WOYEiNS THERAPEUTIQliES.
qu'ils y operen', qui concour--nt ä la gu^rison des maladiejj matsquecommeces nmiaiions, ces perturbations, sonlvariables selon letype des maladies, leur pdriode, leur marche riSgulierQ ou irrt'guliere, et leurs lerminaisons diverses , il ne faut point exage'-rer les avanlages curalifs di'S m6dicaraents, puisque leurJ efftls reposent sur des ölals merbidfs qu'il est sonvent diflicile de pouvoir bien appräeter. Nous ajouterons encore a celle oc­casion que les bons effcls des medicaments reposent sur Tart d'en diriger faction sur les organes, et comme celle aclion se traduit an dehors par des plienomenes divers, selon I'agcnt medicamenteux, l'organisatlon et la conslilution des animaux, il est indispensable que le veldrinaire Töludie at'iii de l'af-faiblir si eile est trop forle el de I'augmenter si eile est trop faible. Le vetrrinaire seal possede ccs connaissances; il nc pent compler loujours sur l'intelligence des jiroprietaircs sons ce rapport. Les ressources mädicales fournies par les m6-dicaments reposent done, comme on le voit, sur des connais-sanci-s etendues des causes, des symptönics, de la nature, du siege, des pöriodes diverses, des terminaisons difförentes des maladies, comme aussi de i'äge, du temperament, de l'action des medicaments sur les tissus vivans, sains ou malades, et de ['appreciation de cette action. Ces conuaissances ne peu-vent s'acquörir que par une ölude constanle et attentive qne ne reclame genöralement pas lemjiloi delaquo; moyens therapeutiques cbirurgicaux et bygieniques. Sous ce rap­port, ces derniers moyens ont dos avantages sur les agents pharmacologiques, Euflii si* nous terminons en disant qne l'achat des medicaments doit 6lre pris en consideration relali-vement ä la duröe du traitemenl, la valeur des animaux, et que d'ailleurs les medicaments, les exoliqucs notammenl, peuvent elre falsifies, ma! choisis, mal j repares, nous ajouteronsencore aus motifs precedents, pour que la valeur des ressources therapeutiques fournies par la phannacie soil plac^e au^ dessous de celles offertes par l'hygidne et la Chirurgie.
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MOYENS TIl£n,\PEüTlQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
I! ddcoule comme consequence clesconsij^raiions sdccincteraquo; que nous venons d'exposer quant a la valeur absoine el rela­tive qu'on doit allacher anx moyens tlidiapeuiiques, hygiöni-ques, chirurg'icaux el mddicamenleux.
A.nbsp; l0Oiie lesressüurces thdrapouliqucspiiisces dansl'liygiene sont non seulemonl Ires precieuses comme moyen pnSservalif des maladies des animaux, mais qu'elles sont encore appeldes a concourir pnissamment a la guerisou des maladies sporadi-ques, cnzooliques et epizootiques.
2quot; Qu'.iles formeiit ä dies seulcs presque tonte la ihgrapeu-tique des maladiifs dis bestiaux r^unis en troupeaux.
3quot; Qu'elles sont d'un facile emploi et göneralement peu coü-tenses.
4deg; Qu'enfin elies doivent laquo;Mre placet's au preirier des inoyens Ihcrapfutiques vdlcrinaires, parce qu'elles peuvent s'appliquer u loüles les maladies connues,
B.nbsp; nbsp;1deg; Qiie les moyens chirurgicaux comme remploi des saigndes, des scions, des trocliisques cto , sonl utilcs non seulement pour prövenir dans quelqijes circonsiances ies maladies, mais encore d'uno efficacitö puissanlc incon-teslable pour concourir a la g\it5iisoii de touies les ma-ladies qui s'aecompagnent d'äfflux sanguin et qui se prdsentent avec le lype fraiichemcnt infiammatoire.
2deg; Que ces moyens sonl lovjours faciles ä mcitre en pratique sans occasionner beaueoup de defenses.
3deg; Quo pourlantils doivent clre places apres les moyens liy-giamp;iiques selon l'dlendue de leur valeur Ihdrapeutique, puis-qu'ils ne trouvent lour emploi que dans des cas maiadifs par-ticuliers.
C.nbsp; nbsp;1raquo; Que les moyens ihdrapeutiques m^dicamenlcux sont puissanls et ires clficaccs pour la gudrison d'unc foule de maladies j
2deg; Que cos grands avai.iagcs sent places sons la depen-dance de connaissaaecs positives sur la nature, le siege, let
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES aifiDlCAMEKTS.
phases, le type, les terminaiaons, les complications des ma­ladies, Page, le temperament, la constitution, I'espece d'a-nimal domestiquej
3deg; Que cette vertu curative depend encore de leur choix, de leur confection, de leur administration, de l'art d'en aug-mfnler, d'en diminuer, d'en r^gnlariser la puissance, condi­tions si nombreuses, si varidos et parfois si difficiles a remplir;
4deg; Enfin que ces moyens pharmacologiques quant ä la Lonlö, 1'efQcactt^ et la certitude de leurs effets curatifs, doivent ßtre considerds commc la troisieme ressource de la therapeutique des maladies des animaux.
sect; III. Surfaces sur lesquelles on pent faire usage des medica­ments. Mode d'emploi des medicaments. Avantages ct inconvenients.
La surface cutande, les surfaces muqueuses, digestive, res-piraloire, gdnito-urinaire et auditive, le tissu cellulaire, la circulation veineuse ; telies sont les voies dont le thdrapeiuisle pent disposer pour l'appiication des medicaments. On fait par-venir sur les tissus vivants qul composent cos surfaces des medicaments sous les formes solide, liquide et gazeuse dont les molecules actives sont les unes retenues sur ces surfaces, les autres absorb^es etentratndes dans le torrent circulatoire ct distributes da;!-i lou1: les points de reconomie.
Plus ou moins organisees, ies surfaces dont il s'agit entre-tiennent des rapports sympalhiques soit par continuity soil par contiguity, soit par rapports foncliounels, soit pa-- 1'in-termede dj cordons nerveux avec les tissus, les organes envi-ronnants places h une grandc distance, et ces sympathies, ainsi que nous Ic dirons plus loin, peuvent ^li-e mises en jeu par l'aclion des iiiedicauienls. Or il est done utile que nous fas ions conuaitre pourquoi le praticien doit choisir de pröfdrence teile ou teile surface lorsqu'il veut exercer le pouvoir des agents
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SURFACE CUTAN^E-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \'J
m^dicamenteux. D'un autre c6t6 coitaxe, I'action des medica­ments et particulierement les effets curatifs qui en ddcoulent dependent beaucotp du mode d'emploi deraquo; preparations mö-dicinalcs, nous croyons aussi devoir traiter de ['application externe et de i'administration interne des medicaments.
A. Surface cutanöe.
Emploi des medicaments stir cette surface.
La surface cutande offre vine immense ressource au th£ra-pentiste qui sait habilemcnt en profiter. Formd par un cane-vas fibreux renfermant une multitude de divisions vasculaires tres Ones, de filets nerveux minces delies cpanonis sous son Epi­demie ; etant le siege de secretions importantcs; entretenant de nombreuses sympaibies avec les muqueuses des voies respi-ratoire, digestive et genito-urinaire, doue d'une vive sensibi-lite et d'une force absorbante trös active, le tissu cutand peut Clro considere comme le tbdAlre oil il (;st possible de meltro raclion des medicamenls en jeu avec sürete, securild, avantages et economio. En elTet le veterinairc peut aug-m^nter, affaiblir, regulariscr les effets primitifs des m^dica-ments sur la peau j il petit inline prolongcr longtemps ces effets sans nuire essentiellement ä l'exercice regulier des fonc-tions inicrieures. La surface muqueuse digestive est, sans doute, ä profcrer dans beaucoup de cas ä la surface cutanee mais aussi le tberapeutiste peut s'exposer ä troubler les fonctions intestinales qu'il est souvent si utile de conserver, et ä susciter des derangements protonds et durables dans la nutrition.
On a dit et n^rie que la fourrure de la peau, l'epaisseur de son epiderme, sou peu de vascularite dans les grandes ospeces domestiques, eiaient des causes qui s'opposaient h I'action des medicaments. Cctle opinion,bien que foudöe, a ete poussee trop loin. Quoique I'epiderme soit forme d'une substance inorga-nique, composde de cellules superposees dont les plus externes 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;BUPLOI raquo;ES MEDICAMENTS.
soiit dess^clK-es et dures, il suffit ck fairo quelqnes lotions snr cetle protlaclion pour la reiulre permöable ä diverses prepara­tions mOdicamenteuscs. La malproprele, raccumulalion de celiu'ies ^pidermiques dess^cli^es, telles soul les causes qui di-minuentoü empCchent rabsorption donl il s'agit.Kousvcrrons d'aüleursplus loin commeni il csl possible de rendre la peau accessible aux molecules nniclicamenlouses , lorsque nous trai-lerons de l'emploi des friclions penötranles.
Toulefois nous dirons qu'autant la pcndtralion des medica­ments est lente ä s'operer ä travers Tepiderme. aulanl eile de-\ient prompte, active ct (5ncrgiqne lorsque cet Organe prolec-teur est aminci. enleve ou detruit, parce qu'alors les molecules mödicanuutcnses sout mises immödialement ä la surface des pores absorbnnts des vaisseaux sous dpidermiques. Quant ä la peau du mouton, I'exp^rience a demonlrd sa grande sensibility, et prouvä qne sa facuitd absorbanle elait aussi prompte lt;]uquot;d-neigique. En effct, recouverte d'un öpiderme ties mince et toujours sonplc puisqu'il est sans cesse abrild par la toison de l'uciion dessicealive de l'air et de la chaleur, loujoms humeclde par la secretion de la sueur, fine, ties vasculaire et nerveuse, la peau des betes a lainc possede tou'.es les conditions favora-bles ä faction et h rabsorption des medicaments. Aussi verrons-nous quel parti le veleriiiaire pent relirer de ces precieux avantages pour la guerison des maladies du mouton. Non moins fine et non moins vasculaire, la peau du chien se trouve placöe ä pen pres duns !ergt; memcs conditions.
Quant ä la peau du porc-quoiquc ejiaissc, recouverte de poils dursel d'ua epiderrae coriacc, sa force absorbanle n'en est pas moins forte. L'chservalion journaliere ayaut apjtris quo la peau du coeiion bien portant rec'auiait 1c besoin incessant d'etre liuiiKCtöe, el rpis la sjnitd de, cet animal dependait spuvent de la possibiiilö de satisfaire co b; j-oir . ce;;e retiiarque nous a conduit ü tenter quekpaes experiences sur la vilalitö de la peau du pore et la proprieie qu'eile pourrait posseder ä se laisser
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SLRFACE CVtAXÜU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19
penttrer par les molecules des medicaments. Dans ccs essais, nous avons pu constater ([laquo;e la vitali!laquo;;, la sensihilit^, la force absorbanle de la peau du coclion, ölaicnt au moins aussi 6ncr-giques qua ces monies facullfis examinees dans la peau des autres especes domesf.iques , lorsqu'on avail raltcntion de de-barrasser le tissu cutanö des ordures, de la crasse, des endur-cissemenls de I'dpiderme.
C'est done bien ä tort qu'on a refusö a la peau des animaux un pouvoir absorbant aetif et que par cetle raison meme oa s'estöloigne de l'id^e de profiler largement de la surface cula-ndc pour l'applicalion, Tabsorption des mddicamonls. On s'est ainsi privlt;5 d'une grands ressource lorsque 1lt; s muqneuse.s di­gestives sont dans un etat plilegmasique qui repousse toute mddicaiion acliva et exc:lanleä leur surface.
Bain. On designe sous le nom gdnfrique dc bain, I'immer-sion et le sejour du corps ou d'une partie du corps ou deraquo; membres dans un liquide, dont la tempdrature pout elre va­riable.
Distinction. Le bain estdit general lorsque lout le corps des animaux cst plongc dans le liquide. On l'appelle pßrt/e/ou local si une partie du corps, un seul ou deux membres y sont plongds.
Sous le rapport de la tempdralure du liquide, le bain est dit chmul on froid, et relativement i la nature dn bain, on le ddsijjne sous le nom de bain simple on aqueux si c'esl I'eau pur,; qui le forme, et souscelui de medicamenteux si ce liquide lient en dissolution ou en suspension des substances medici­nal es.
Bains gc'ncrau.v. Les bains gdneraux peuvent (-Ire employds chawls, lemperes, froids et Ires /raids.
Les bains chawls sont ccux dont la temperature pent t'tre portee pour les animaux de 30 d 5.gt; degres centigrades. Usite's pour le mouton, lechicnet leporc, i!s ne le sont jamaispour Ilaquo;8 grandes espßces domestiques h cause des difConltds de pouvoir
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.i()nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES MtnlCAMENTS.
placer les animaux dans une baignoire. Ce n'est que dans les lieux oü sc Irouvent natureüenient des bassins d'eau chaude nalorelle qu'on peutdonner ces bains.
Dans ks grands höpilaux v^Wrinaires, les cbiens, les raou-ton^, les pores, penvent utre mis dans des baignoires appro-prides ct confectionn^es expres. Dans la pratique ordinaire, on fail prendre les bains anx pclits animaux dans un envier, un demi-lonneau, un baqaet ou un seau; souvent indociles, le vßierinaire est oblige d'assujeUir quatre ou deux membres pour eviler que les animaux ne se livrent ä de trop grands mouvements. Toutefois la conlrainle qui s'accompagnedecris, de mouvemenls plus ou moins dösordonnös, est toujours nui-sible anx bons effets du bain.
La premiere fois qua l'animal est plongö Jans le bain, on doit d'abord I'y laisser sfijourner tranquilie pendant une demi-heure ou une heure, pnis le nctloyer avec la main ou avec une brosse et du savon pour enlever toute la crasse qui, allacliec U la peau, nuirait aux bons rösultats du baia. En gönöral, k la sortie du bain ii faul s.-cber la peau parl'emplol du couteau de bois. du boucbon de paille,de l'öponge, de morceaux de linge, puisentourer les animaux de covertures, les exposer h la cba-leur d'un foyer, les placer dans un lieu chaud. enfin lesmeltre coucher sur une bonne litiere. C^s attentions sont indispensa­bles pour fiviter les rcfroidissemenls de la peau et toute re­percussion funesle. C'est surtout ä l'egard des bains cbauds pris dans le cas de maladie inlerne qu'il faut agir ainsi si Ton ne vent pas rendre ces moyens tbt?rapeuliques pröcieux, plus nuisibles qu'uliles.
Bains temperes. Les bains temp^r^s sont ceux dont I'eau est ^levöe de 25 ä 30 degrds. Ces bains ne sont ni toniques ni dcbili-lants, mais es-;entiellemenl hygidniques. On les fait prendre en laquo;it(5 aux animaux en les conduisant dans les eaux courantes des ruisseaux, des rivieres ou des fleuves. II est bon de les y laisser pendant quelque temps en repos j les chevaux, les chiens et
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SURFACE CUTANtli-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -•raquo; 21
surtout les pores prennent naturellement ces bains avec beau-coup de plaisir, le cheval y agite ses membrcs antörieurs, s'y couche el parfois s'y roule; le pore y resle plough avee dlt;!liees; certaines espects de cliiens comme les barbels, les ^pagneuls, les griifons de ebasse, ceux dits chiuiis de Terre-^euve, y na-genl avec ))laisir. Ces bains sent tres utües pour I'entrelien de la sanie des animaux; I'eau rafraichit la peau j sou absorption rend le sang plus lacilemenlcirculable dans les petits vaisseaux, favoriseles fonctions cutanieset ne procure poini une deb;lita-tion generale ainsi qu'on le remarque ä la suite des bains d'eaux cliaudes. Beaucoup d'affectionscutanöes accompagnöes de croü-tes, de prurit, de rougjurs^sont guöries par i'emploi de ces bains. II esttoujours coavenable de söcher les animaux apres ces sorles de bains en les bouchonnant, et de ne point les expo-ser ä des courants d'air qui, volalilisant l'eau (jui mouille la surface culanöe et abaissant consicterablement sa temperature, peuvent suscitur des affections catarrhales ou de graves pleu-rdsies.
Bainsfroids. D'une temperature de 17 ä25 degr^s, les bains sont consideräs comme bains frais, mais ä celle de 10 ä 15 de-gres ils sont regards comme bains froids. Les bains g^ndraux h. cette temperature refroidtssent la peau tout h coup, refoulent le sang des capillaires et causent ordinairement aux animaux im frisson suivi bientöt de Iremblements göneraux. Cette se-cousse, imprimee tout ä la fois par la pression du liquide et par un abaissement subit de la temperature habituelle de la peau, est bientöt suivie d'une rdaclion qui ramene vivement le sang dans les capillaires cutanes et provoque une sugillation qui s'aecompagne de chalcur et de rougeur. Or c'est cette double rdaction qui, rendant la peau moins impressionnable au froid, toniüe le tissu cutanö et concourt ä la guerison de quelques maladies psoriques anciennes.
Les bains de mer qu'on fait prendre aux animaux sur les bords de l'Ocöan et surtout de la Mediterranöe, provoquenl
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25nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MEDICAMENTS.'
plult;; ^nergiquement les deux effets dont nous venons de parier. D'abordce liquide tenant en solution le sei marin.est plus pe-santque I'eau douce, puis le choc produit par la vague exerce une plus forte pression quel'cau tranquille. En oulre, le cliio-rure de sodiu;;: que l'eau de mer reriferme, ind^pendamment qu'il tient sa teinpdrature Lasse, ajoutc encore an (Void ct a la pression un eilet excitant tonique bien plus durable que Cilui qui rtsulte du contact de l'eau froide et douce ä la mCuie temperature. L'habitude de faire nager les animaux auxquels on soumet c^s sorles de bains, vient ajouter a leurs bons effels.
Bains Ucia.c. On nomme ainsi rimmersioo d'une partie Isolde du corps ttdrs niembres. Les bains que Ton fail prendre aux pieds out recu le norn particuiier de pediluves : ces bains peuvenl ölrechauds oujroids. Les oreillesdeschiens de ciiasse, !e venire et les organes gf;iiilo-iir;naires dans les ])elils ani­maux, les extrdmiUis des membres dans les grands comme dans les pelils, telles sonl les parlies auxquelleson fail prendre des liains locaux.
Pediluves. Dans loutes les Saisons de l'annde, on mene Ics grands aniinaux dans les eaux coarantes ou stagnanles, fio des on li'inn^rees. pour y plonger les exlrdmites jusqu'au genou ou auxjarret?. En hiverct nieinc lorsipe la saison esl leniperöe on doii loujoursavoir l'atlenlion de reconvrir l'animalavec des couvertnres en laine on en coutil, pour prdvenir les ref'roiuis-semenls et les arrels de transpiration. C'esl nolammenl lorsque les animaux eprouvent de vives doulcurs anx phalanges ou aux pieds. que la fievre est forte, la peau chaude, que i'on doit avoir cette attention.
On S8 sert aussi pour ces sortesde bains de seaux, de bolles en cuir, de fosses retenant l'eau; ces divers moyens ont des avatitages et des inconvdnienls.
Eniplol du seau. On peut se servir avec avantage pour faire prendre le bain de pied, d'une espece de seau haut et dlroit, confectionnd exprös pour ces series de bains ; d'un seau ordi-
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SURFACE CUTANEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;25
naire, et po'ir les pr tits animanx de scbilles ou autres vases. Llaquo; fond du seau dot £tre^pais, plat et soHdement raainiena aux douves par unc profonde rainare 3 aulrement les grands animaux en appnyam siir le fond de ce vaso le düf'oiicont, le runvtrsenl et rOpandcit ie Lain.
Emploi dc la holif. On a imagiiid pour les hairs des mem-bres des grands aninuinx, do se servir d'nne botle en cuir noir dp:iis dc la hauteur dn genou ci des jan-cts el assez large pour pennetlrc facilemrnt l'enirde et la sortie dii pi(gt;d d'un cheval tres gros. Le fond d% eel npjiareil es! garni efl deiiorgt;i d'wne phujne en foi-me de ferä cheval po-.u- dviirr I'lisure rapide du enir. La parliesnpdnerre de la bolte est, ä dix, Ä quinzo centi-melres de son Ouvertüre, lerminde par nn cnir plus sotiplequo cclnidetout le reste de l'apparfeil etauqnei esi (ixde one courroie agencee de maniere 2 froncer la botte ct a la mainlenir au dessus dn genou ou da j irret. Cette baignoire en etiir est prcföi'able a celles en bois : etie n'est point suscepiible d'etre brisee, de-foncee ou ronvcrsde dars les motivemenls d'impalience qu'exd-culent les animaux. En outre. I'apparei! eiant j)lac(5, on peul se passer de les surveiller exactement.
Les pediluves froids elant d'un usage si frequent et si ulile dans la gucrison de beaucoup de maladies des phalanges des animaux etsurlout des ciieva.ix, qu'ou a imaging de faire eons-truire dans des infirmeries une fosse en bri'que ou en loule autrc inaconnerle Lieu cimontee ä l'endroit oil les animaux, diant attachds it i'aug:', placent les membres anterieurs. Le fond de ces fosses, dont la profondeur doit pemettrel'immer-sion du piedjusqu'au milieu du canon, dolt elre forme de terre glaise pour donner un ap'pui moms dnr et moins dou­loureux au pied. II existe dans les infirmeries du college vellt;5-rinalre de Londres. tine dcurieassez spacieuse pour renfermer plusieurs chsvaux, doul le sol crease au-dessous du terrain environnant forme une fosse toujours r'emplie d'eau el dans
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14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOl UES MEDICAMENTS.
laquelle on place les animaux pendant le lemps ndcessaire pour faire preodre le bain.
Ces fosses soul ass-ur^ment tres avantagfuscs pour I'nsage des bains (Voids, mis en pralique pendant uue ou plusieurs houresj mais employes coiistaiumenL nuit et jour ainsi qn'on l'a conseillö, elles onl le grave inconvöuiei v d'emp^cher les animaux de so coucher pour reposer soit la partie malade, soil les membres sains qui sont charges de supporter le poids du corps. JJans les cas cependant de sechcresse extreme de la come, de seimcs, de bleimes, de resserrement douloureux des talons, de fourbure aigue ou chronique born^s aux membres anteriems ou poslerieurs, les bains pris de cette maniere ont des effels plus avantageux quo les bains temporaires et les ca-taplasmes froids et astringents qu'on attacbe aux pieds pour les remplacer.
Bains inidicamenteux. On nomine ainsi les bains dans les-quels on fait entrer des substances m^dicamenteuses suscepli-Lles d'en augmenter les effets. Ces bains qui peuvent 6lre emolliens, astringents, excitants, sulfurenx, etc., sont souvent ordoimds. Nous en traiterons en detail dans les medications 6inolliente,aslriiigente, excitame, etc. (Voyez ces medications).
Douche. La douche consiste a faire tomber d'une certaine hauteur, ou ä faire arriver de plus ou moiiis loin sur quel-que partie du corps ou des membres une colonne d'eau plus ou muins volumineuse, chaude, Jroide ou medic amen lease. En m6decine vtHerinaire on se sert communöment pour les douches d'une grosse seringne ä l'aide de laquelle on dinge, a une distance de quelques pas, le liquide sur la partie malade que Ton ddsire modifier. Dans quelques cas maladifs les douches ont un puissant avantage sur les bains, en ce sens que leur effet est plus prompt et surtout plus önergique. Le refroidis-sement du liquide dans son passage dans I'air, la pression qu'il exarce en frappant la partie qu'on desire modifier, i'ebranle-mcnt qu'il produil sur le Systeme nerveux endolori, sont des
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SDamp;FACE CUTANEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25
effets puissants qui contribuent activement ä la gadrison de quelques maladies. Les douches froides on renduesräfrigdrau-
les ä I'aiJe du sei marin, de la giacc, de la neige, du vinaigre, sout souveut employees dans les entorses recentes, les tirail-lemenis douloureux des tendons, les contusions, les conges­tions du tissu podopfaylleux.
Lotion. On damp;igne par celte expression l'action de laver pour nettoyer et modifier les parties malades. On se sert ordi-nairement de linge, dMtoupes, d'öponges,quel'on trempe dans des liquides chauds, froids ou mödicamenteux, selon l'effet qu'on dösire obtenir, et dont on exprime le liquide en le laissanl echapper sur l'endroit malade.
Epithhme, d'cüt, sur, et de öröyjfjit, je mets. On est convenu en thdrapeutique dedonner ce nom ä tout medicament topique qui ne tient ni de la nature de l'onguent, ni de celle de l'em-plAue. On ne doit distinguer en mödecine vetdrinaire que deux especes d'dpllhemes, les liquides et les mous.
A. Epilhcint.i liquides,
l^Fornenlation.defovere, bassiner, tiehauffer. On nomme ainsi l'action de maintenir au moyen de compresses, d'etonpes. d'dponges, de bandages, un liquide chaud, froid ou medica-menteux, sur une parlie malade du corps ou des membres.
2deg; Bandage matelasse, Cet appareil simple consiste dans une toile taillde pour s'adapter convenablement ä la region inalade du corps ou des membres, et que Ton malelasse en dedans avec des ötoupes ou du vieux chanvre. On imbibe ce bandage d'uu liquide appropriö et on le maintient ä l'aide de liens sur !a parlie malade.
Les bandages matelasses chauds demandent l'attention de les tenir constarament humeetds par un liquide chaud, autrement ils se refroidissenl et deviennent plulöt nuisibles qu'utiles. Moins lourds qua les cataplasmes, d'un usage aussi quelque-fois moins dispendieux, les bandages matelassös sont frequem-ment usilcs en mödecine viHerinaire.
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26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MEDICA.MEKTS.
B. Epithemes tnoitf.
1deg; S irhcl. On reserve cc nom aux epi'.liömes mous conf. cl'on-nös avec lt;!i s bouillies liquides coroposöes de son cull et cliiiud, de balles d'avoine exposöes h la vapeur d'eau bouilianle, d'a-voine, de b;.ies de genievre cuites dans du vinaigre ct renfer-mc'es d vs un petit sac que Ton place sur, ou au voisinage des parties in dados.
Les sachejs sont ties employes en mddecine velerinaire. Kcnfermaat des substances öinollienles, toniques ou irrilanfes, ils resteul bien en place et conservent leur chaleur longlemps. On les applique souvent snr les reins des animaux et autour des articulations supcriciires des memhres. On doit avoir soin do les bumecter souvent avec des liquides chauds, afin de les main-tenir ä la m6me lempdralure, el de les recouvrir avec des cou-verlures en Jainc pour leur conserver une douce chaleur. Ils soul exposes cependanta se ddplacer comine aussi ü so refroi-dir; il faudra done autant que faire se pourra,ne les employer que le jour, si la nu.t on ne peut point les Immecter sou-vent.
2deg; Cataplasme. Le cataplasme est un. medicament d'une consis'ance ä peu pros semblable a celle d'une houillie dpaisse et fait pour elre mis sur la peau, autour du pied, rerement sur les piaies.
Les cataplasmes ort el6 dislingucsen cataplasmes caz^eten
cataplasmes cms.
1quot; Cataplasmes cuits. Ces sorles de bouiUics sont composdes le plus ordinairement de farine de grain de lin, de son, de fa-rine d'orgc, de mie de pain, de mauves, de guimauves, et au-tres plantes emollienlcs cuites et liacbees ou pilees dans un morlier. On y ajoule du lait, de la creme, du beurre^de l'huile, de la graisse dans le but d'augraenter leurs verlus. Les huiles, les graisselaquo; qu'on y ajonte, ont en outre i'avantage de faire con-server la chaleur plus longlemps. Les cataplasmes peuvent avoir aussi pour base des substances excitanles, aslringenles,
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laquo;URFACE cutan£e.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;?.7
rdsolnlives, etc. (Fby. rotreTraitdde phannacie, art.Calaplas-mps). Toulefois lorsqu'on appliquelescalaplasmes il faut avoir la prdcantion de him neltoyer la partie et de conperles poils s'ils sont nombrcux, longs ct fourrcs. On ölend !e cataplasme snr une toile, on en rc-plie les bords el on ie pcse sur la region malade, oü on le maintient ä Taide do liens convenabletnent agences.On doit cnsuile I'cnlourer d'une tresse en paille.si c'cst au sal)Ot; cl pailout ailleurs, si c'esl un cataplasme cbaud, on devra le recouvrir, autant que faire se pourra, d'une seconde envelojipe pour lui conserve!- Ic, plus de chaleur possible. Les calaplasmes, rjuelics que soient les substances qui !es compo-sent, se dessechcnl, sc durcissenl tonjonrs sur les parlies Ci.flaBim^es, cliaudes ct doiilcureuses; üs devront done i!lre mainlenus humides en las arrosant avec des liquides approprids.
Cataplasmes cms. Cette deiioniinaiion est röservde aux rata-plasmes qui sont confectionnds nvee des feuilles, des racines de plantes qui jouissent de vertus ämollientes et anodines, comme Its racines dc carotles, de navels, les feuilles et les sommitds de cigue, de belladone, de datura, de mo-relle, etc. que Ton reduit en polpe en rapantles racines et en Iritarant les feuilles dans un monier. Ces cataplasmes liumec-tent la partie el l'imprögnent par absorption de leurs princlpes mi5dicamenteux. Ils onl l'inconvdnient de sicher promplementj aussi faut-il, lorsqu'on desire, prolonger leurs effets, les ciian-ger souvenl. On pent cepetldant pour rcinddler a cc ddsavan-tage, les arroser avec des liquides dont la vvrtu se rapproche de celle des plantes qui composent le calaplasme.
Lc cataplasme cru qui so fait avec de la farine de graine de moutarde, porte le nom de sinapisme. Nous eu Irailerons spd-cialement.
Sinapisme, de laquo;raquo;laquo;s-i, seneve on moutarde. Lc sinapisme est compost de farine de moutarde delayee dans Teau froide, di mauierc ä confectioTiner line bouiliie cpaisse. C'eit un m6-
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tgt;Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; LJU'LOl 1)ES MEDICAMENTS.
dicament pramp;ieux que le sinapisme dans la medecine des aui-maux. L'engorgement qui eM 1c rösultat de son action (inergi-que. permel d'obtenir succcssivement un effut rcvulsif prompt, une saiguee locale et un exutoire dont on pent prolonger 163 effets plus ou moins de temps j mais tous ces avantages tliö-rapeatiques ne peavent etre obtenas qu'autant que les condi­tions suivantes auront etc remplies.
1deg; On rasera les polls le plus pros possible Je la peau..
2deg; Ou frlctionnera la partie avec le vinaigre bonillant ou on cfaerchera ä en alterer r^piderme en frottant la peau avec l'ammoniaque ordinaire elendue de inoitiö son poids d'cau.
3deg; On confectionnera le cataplasme cl on i'dtalera sur une toile ä laquelle seronl appliques des liens destines ä maintenir Je tont sur la partie.
4deg; Une couche do foin fin, ou d'amp;oupes sera Plaice sur une autre toile, el appliqu^e sur la toile eiifermant le cataplasme. Gelte seconde toile ainsi que le coussin formö par le foin ou les etoiipes inierrnediaires devra maintenir le cataplasme cxacle-menl applique sur ia peau.
On lait souvent usage des sinapismes sur les parol-s laldrales de la poitrine pour comballrc la pleurite, la pneumonile, la pcSricardite. Pour appliquer el maintenir le cataplasme dans celle region, le \6iinnaire atfachera aux deux enveloppes une baguette du volume du petit doigt. Gelte baguette emptSchera la toile de se plisacr et, servant de point d'attaclie aux liens qui vont s'atlacher sur le garrot, eile maintiendra solidemenl tout I'appareil.
Ce cataplasme a loujours l'inconvönient de se döplaceren güs-satit du cötc du Yentre. Pour empecher ce döplaccraent le v6-tdrinaire devra entourer I'cncolure pros du poitrail avec un surfaix ou avec un morceau de toiile. Chaque bandage devra porter qualre rubans ou ficelles d'un demi-metre de long, el üxös ä la toile, savoir: le premier a la portion correspondantc au passage des sangles, le second ä rexlrömitö supßrieure et an-
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SURFACE CUTANÄK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2^
t^rieure, le troisierrte an milieu, et le qualrieme ä I'cxtr6mit6 posldrieure. Cos liens, lorsque le sinapisme sera applique, de-vront ilre passes, le premier entre les deux mewbres, pour venir s'allacher ä la ceinture de rencohire, et les trois autres, remonlant sur le garrot et le dos, viendront se lier sur ces parties avec ceux du c6tlt;5 oppose. Pour eviler que les liens qni passcnt sur le garret et le dos ne viennent occasionner des bles-sures toujours dangereuses, on aura soin de glisser au dessous nn petit botillon dcpaille ou de les entourer de chiffons, d'6-toupee ou de chanvre.
Dans les endroits oü on ne peul maintenir le cataplasme de moutarde avec un bandage, comme ä Teucolure, aux fesses, au voisinage de qnelques articulations, on ddlaye pen la fa-rine, on y ajoule quelques blancs d'eeufs, el on colle le lout k la surface de la peau. I! est rare cependantque rapplicalion de ces siuapisraes resisie aux mouvernents ddsordoiiues auxquels sc livrent les animaux pendant leur action, II fant aiors avoir le soin d'en röappliquer d'autres aussitöt.
Fumigations. On ddsigne sous ce nom en medceine les ex­pansions de vapeurs que 1'ondirige sur une par ie quelconque du corps ou sur le corps en entier pour y determiner un effet tberaneulique qui varie suivant la nature de la substance va-porisße.
Les fumigations roddicinales sont (jenirales ou /ocales. Elles sent gencralcs lorsque tout le corps y est soumis. et locales lorsqu'elles ne sont clirig^es que dans quelques parties seule-ment comme dans le nez, le vagin, par exemple.
Les fumigations fc pr^parent de diverses maniöres et reejoi-vent difKrents noms : ainsi les vapeurs de l'eaubouillante, celle des cllt;5coclums nmcilagir.eux,sont des fumigations emollicnles ^ les vapeurs des ciecoctums, des plautes aromatiques, du vin, de l'alcool ou de qnelques teintures, sotit des fumigations exci-tanles, celles faites avec le tabac portent le nom dquot; stupd-fianles, etc.; enün des substances solides susceptibles de
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.'iOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; E5IPL0I DES MEDICAMENTS.
prendre la forme (Slastiquc par Faclion du calorique ou do fournir des prodiiits raporeux par leur diicomposiiion au feu ou leur comliustion h Pair, servent souvent de bases k cerlaines fumigations : tels soul le soufre, le cinabre, les bales de geniö-vre, les ptantes aromatiquus.
Fumigations generates. Lorsqu'on se propose d'agir sur toulc la surface de la pcau desanimaux on les place, ainsi que nous I'avons dt'ja dil dans notre Traile de pliarmacie, page 508, dans une charabrc elroile, munie d'un fonrneau ölabli en inacon-ncrie ä Tun des cöt(?s de la miuaille et portant une cliaudiöre en fonlc pour faire bouillir I'eau avec les plantes ßmoliientes ou aromatiques. La ])Oilc dc ccltc piece doit 6tre munie d'une petite fenCtre vitn'e, a coulisse, qui perraet de surveiller les animaux. Les buanderies telles qu'on les construit sent Ires propres ä Fadininistration de ces sortes de fumigations pour les grands animaux.
On pent aussi disposer dans une stalle d'dcurie deux ou trois ou quatre cerceaux delonneaux clou es äla stalle sur lesquels on ölale des couverlares ou des draps descendant jusqu'ä terre et einbrns^ant anlörieurement I'encolore pour laisser la tCie librs ct, prstihieurement, se fermant sur L'animal. On fait degager de la vapeur d'eau dans uno thaudiere portative placöe aux environs et, par un luyau s'^chappant du couvercle de la chau-diere et se rendant sons I'appareil, on pent faire arriver la va­peur. Les fumigaüonsaromatiques sulfurcuscs se pratiquent de la meine inanierc.
Mais le proeödö le plus simple, le plus dconomiqucet aassile moiiiscmbarrassant.consistc it recouvrir l'animal avec de longs draps Iralnant josqu'a terre el attaches avec des liens an cou et en aniercdes fosses. Pour praliquer des fumigations emollien-tes, on met I'eau simple ou charged de principes dmollients dans nnseau, et on place ce vase sous le venire de l'animal. Pour les fumigations aromaliques, sulfureusesou mcrcuriclles on place des charbons allumös dans un petit rdchaud et on pro-
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SURFACE CUTAN/cE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
jelle cle?sus les substances qui doivent fonrnir la fumigation. Ilcstencore präförable de se seryir d'une espeee de gros:e
cuillöre en fer lgt;atui ou bion d'une pelie ä feu ordinaire que I'on fail rougir; on y projelle !es substances que Ton veut va­poriser, el une personne tient eel appareil sons ie venire de raiiimal. Ce dernier moyen est preferable parce que I'appareil esl portatif, landis rjue Ie rechaud et les vasts qui ivnferment la maticrcen combustion peuvent elrc b/isi's ou renverses par les mouvements des membres des animaiix.
Les fiunigaiions dmollienles que I'on pratique pour combat-fre I'enterite eI la pdritonile aigueSjl'inflamaiation des mainel-les ; les fumigations aromatiqucs si fr^qnemment employees dans les congestions imlmonaires, les refroidissements subits de la peau qui precedent I'lmminence des maladies des sOreu-ses, se foul de celte mauiere.
Fiunigaiions locales. Cos fumigations sc donnent dans les naseaux, le vagin. Nous en trailerons en parlant des surfaces muqueuses, resplralolres et g(5nilo-iirinaires.
Frictions. De fiicare, frolter. La IViction esl l'action de froller le corps ou les membres en exergant une pression plus ou moins forte. La friction est d'une grandlaquo; ressouree en tbe-rapeutique velci inaire, aussi cst-elle souvent et avantageuse-meui employöe.
Ou donue le nom de friction generaleaux frottements opdrds sur le corps et les membres, et celui de friction ioca/e h ceux exercös sur \ine surface circonscrile du corps ou des membres. On appelle la friction seche si eile esl faite avec un bouchon de paille, de foin, la brosse, le gant liyglenique. Elle rt-goit le nora d'humide ou de ine'dicatnenteuses'ieli'O cstpraliquöeaveo des möd camenis liquides. Eufia selou les efff Is qu'on desire en oblenir, ou la däsigne encore sous U s noms d'emolliente, d'vx-citanie, d'irriianle, de vesicanle, etc.
Regies gencralcs. Quelle que soil l'esjiece de friction que le vlt;U6rlnaire dösire praliquer, la peau devra toujours.i-tre frot-
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;i'Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; E9IPLOI DES mi':dicamegt;-ts.
l^e dans le sens opposö ä la direction des poils. Si la friction
doit ctre locale et medicamentense, on s'altacliera avant tout ä
bien nettoyer la peau et a. couper les poils, s'ils sont longs et
fournis.
Frictions seches. Ces frictions doivent loujours 6tre conti-nules jusqu'äce quelapeau soitchaude et döbarrassöe de loule Immiditd. Si on se contente d'essuyer seulement I'eau ou la sueur qui baigne le corps, on n'oblient point tons les bons effels de la friction. Dans les cas oil il s'agit surtout de congostion-ner ie tissu cutane dans unc grande dtendue, non seulement il faut persister dans leur empioi jusqu'ä ce que la peau soil sßche el cliaude, mais encore rouge, injeclee et douloureuse.
On combine souvent ces sortes de frictions avec les fumiga­tions excitantes, et il est rare qu'on n'ait pas a se louer de l'em-ploi simullanö ou successif de cesdeux moyens thdrapeutiques. Les frictions suclus, toutcs les fois qu'elles sont göueralcs, doivent litre continuöes pendant longlemns , et renouvelfe souvent si on desire en oblenir un rdsullat avanlageux. C'est suiloul lorsqu'on les emploie dans les congestions inlcrieure que eelte indication doit tHre scrupuleusement remplie.
Frictions humides. Les frictions liumides. faitesavecl'alcool, l'eau de vie campbrde , le vinaigre, l'essence de tdn'benlbir.e, la teinture de cantharides, de scille, debelladone, d'opium, de digitale, etc., doivent, quelies que soient les parties oü on les emploie . laquo;Mre prdcöddes de frictions seches duns le but dc net­toyer la peau, de l'öchauffer, de la congcslicnner, et de la pre-paier a ['action nuklicamenleuse, qui alors produit lout I'effet qu'on doit en altendre. Toujours l'application du medicament devra etre pratiquöe ä rebrousse poil, pour bien faire penelrer le liquide jiisqu'a la peau , qu'on frottera ensuite doucement, K'^eieinent, ou avec force, et vivacity, selon la nature du medi­cament employä. Dans la friction mifdicamenteuse qu'on d;;-sigue sous le nom de penetrante, ou, en d'autres tennes , lians celle oil on veut faire parvenir dans le tissu cutane et dans les
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sunPACE ci tanki;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S3
vaisseaux capillaires la partie active du medicament, la friction devra ßtre douce, lente, et continuöe pendant longtemps. On choisira de pro Kren ce les parties du corps ou des membres oü la peau sera fine et vasculaire , parce que Tabsorption y sera plus rapide et plus complete. Comme toutesles frictions pdnö-trantes irritent plus ou moins la peau, durcissent son öpiJerme ou le soulevent, et qu'alors I'absorplion devient infidele , il est indispensable de changer le lieu de la friction, et d'en agir ainsi jusqu'ä ce qu'on ait obtenu l'effet dösirö. II est aussi in-dispensab'e de praliquer ces frictions le malin , et toujoors lorsque les animaux sent a jeiin; aulrement I'absorplion ne serait ni active, ni complete, ni profitable. Cette condition est de rigueur.
La friction pßnötranre terminde, la partie sera lavde et net-toyße convenablement. Sans cette attention, il pourrait arriver qu'uno portion du medicament attachde a la peau determinät par son sejour, parson alteration, une irritation plus ou moins forte. Cependant, si le thdrapeutiste desire obtenir tout a la fois une irritation vive, une vdsication, el une action penetrante par absorption, comme dans les frictions canthariddes, ammo-niacales, emelisees, il devra laisser une couche legere de m6-dicament a la surface culanee pour continuer I'action medi-camenteuse el la rendre en quelque sorte permanente.
Embrocation, L'embrocalion est une operation therapeuti-que, riui consiste ä verser el h frotter doucement, avec la main, une partie malade avec les huiles simples ou medicinales, dans le but de les faire j.er.eirer dans I'epiderme pour I'assouplir, et do perineltre I'absorplion des principes medicamenteux qu'elles renferm nt. Les huiles qui servent a faire les embro­cations, sont froldes ou chaudos. Sous ce dernier etat, elles pciieirent plus facileinent I'epiderme , assouplisscnt mieux la peau, et I'absorplion de leurs principes medicamenteux se fait avec plus dc promptitude.
Les embrocations sont frequemment usitees dans les mala-2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
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S/|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EUPLOI DES Ml';bIC.VMEgt;iTS.
dies de la peau, avec öpaississement, induration el endurc.s-seincnl de l'epidcrme. On les einpioie aussi avec succös dans les douleurs rhumatisiualcs des articulations.
Onction. L'ondion esl i'action d'oindre une parlie de la peau avec de la graissu pure on chargöe de matieres mddica-menleuses. Ltsonctions sc font ordinairemeot avec les prepa­rations phannaceuliijues qu'on nomnie onguenls et poinmaJes. Les onctions peuvenl 6tre C-moliientes, anodines , excitanles, fondantes, etc. Quelques precautions doivent 6lre prises dans leuremploi. Nous aliens les indlquer.
1deg; Les polls de la partie seronl rasßs, el celle-ci lav^e el net-loyee avec de l'eau savonneuse cliaude.
2deg; La peau sera friclionnde doucement avec la main, si eile cst rouge el douioureuse.
3deg; Dans toules les Saisons de l'ann^e, el parliculierement daus les temps cliauds, la couche de graisse qui reste attachde ä la peau , devenant ranee et irritante, sera eclevde et la jieau nettoydcavec de l'eau de savon, ou, cc qui cst preferable, asec une iail)le solution de sous-carbonale de soude,
4deg; Si le ihörapeutiste desire faire absorber, par la melhode endermique, le priucipe medicamenteux donl la pommade on I'oDgaent sonl charges , voici les attentions qui doivent etre prises dans ces onciions piniiranlcs :
A. L'anlmal devra etre ä jeün,la vaeuitö de l'estomac favo-risanl l'absorplion des ir.olecules du mddicament.
D. La peau sere pramp;dablemenl echauffee el nettoy(!e avec de l'eau chaude simple ou savonneuse, pour humecter lY-pi-derme. dilater, assouplir ses cellules, les rendre plus per-m^ables ä l'imbibition et ä l'absorplion qui doit se faire ä sa face interne.
C. Le vfH^rimirc commencera d'abord par oindre la peau d'une couclxe pen dpaisse de pommade ou d'ongnent. el la froltera doucement avec !a main nue ou garnie d'une vessie de porc.quot; Celle dernißre priScaution est indispensable pour prd-
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SVRFACE CLTANEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3j
vcnir les accidents qui pourraient survenir de I'absorption par la main nuo du mercure, lt;lc I'acide arsdnicux. qui forment la base de quelqncs pommades et otiguents.
D.nbsp; Plus la Iriclion sera pratiqudc doucenaent et longtemps, plus eile deviendra pöndlraute. La destruction de l'epiderme, l'iriilalion des lissus vasculaires sous jacents, Lien qu'aclivant d'abord rabsorplion, la rendraient infid^le apres quolques frictions.
E.nbsp; La quanlitd du medicament employe devra toujours 4tre minime. Une forte couchc de graissc. en obslruant kjs porosi-t(5s cutanecs. ralentirait ('absorption.
F.nbsp; Dans le but d'cclinuffer rapidcmf nt la p?au et de dilater son tissu la oü eile est epaisse, on approchera de la partie un corps cliaud, un loorceau de fer rouge par exemple, et oa aura sein de la chauffer tout en continuant reparation.
G.nbsp; L'onclion pdndtrante deviendrail infailliblement infidele si on perslstait ä la pratiquer toujours aux memes endroils. L'dpiderme se durcirait, la peau s'ii riterait, s'ennammerait, et I'absorption, ralenlie ygt;ar ccs causes, ne se ferait bieiit6t plus. II est done essentiel, ainsi que hdhs l'avons df'jä dit pour les frictions pöndlrantes, de changer le lisu de l'onclion aussitot qu'on s'apercoit que la peau commence ä s'irriter.
Le temps ndcessaire pour opdrer une bonne friction p6-ndtrante varie selon la nature de la prt'p; r..tion m^dicsmen-leuse, la finesse de la peau, sa vascularild, I'dtal plamp;horique ou de laxile des animanx, la nature de l'altäration que Ton cherthe ä gußrir, et surtoul la quantite du mödicament qui doit etreabsorbö; mais cependant, quoique celte Evaluation soit difficile, une onction penetrante röclame de 20 ä 30 et m6me 40 minutes pour 6tre convenablement achcvde.
L'opßration C'tant lerminde , la peau sera soigneusement lolionnee et neltoyee, pour öviter l'action irritante de la pre­paration qui pourrait rester attachee ä sa sur.acc.
Charges. Ceroenes ou Cirocncs. On appelle ainsi en m6-
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3finbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOl HI'S lIKTirr. VMF.NTS.
decine v^töriaaire un melange compose do cire , de poix , de lie de viti, qnelquefois de cantharides, que Ton applique clmul sur les parlies malades, el nolaniinent sur les reins, aulour des articnlalions des membres qui sont atteints de tiraillements, d'enloise ou d'bydropisies synoviales. On ne ccupera pas les polls aux endroils oü ces preparations devront Clre appliqudes, a moins qu'ils ne soient longs et tres fourr^s, Les charges se-ronl chaufföes et liquefiees , do maniere h ne point briiler la peau, mais h la rubC'fier fortement. On aura soin dc les etendre avccune spatulo en rebronssant le poll. Dunsle but do domier plus de durcte et de solidilt? ;i ces preparations , comme aussi pour les empächer de glifser sur les parties voisines et de s'at-iacher ä la liiiere lorsque les animaux se couchent, on doit aussitöi leur application projeter et altacber ä leur surface de Ja bourre ou des etoupes hach ies.
fesicaloires, ( n accorde ce nom ä un topique qui, appliqud sur la peau, suscite la formation d'ampoules plus ou moins voluuiineuses , fonnees par le soulörement de i'öpiderme, et renfermant un fluide sereux provenant do I'irritalion causce par {'application de medicaments vesicants, lels que les canlhaii-des, l'ammoniaque^'euphorbe, etc. Les vesicatoires sont de puis-sanls agents therapeuliqucs dans la inedecinc des animaux; il est done important quo nous tracions ici les clivers aioyens ii mettre en pratique, pour en assurer le pouvoir curalif.
La preparation vesicante la plus employee en medecine vete-rinaire est I'onguent ve.sicatoire (1). Pour appliquer cet onguent sur le lissu cutane , dans les regions oü les froltemenls, la li-tiere, les dents des animaux pourraient 1'enlever, on doit com-mencerpar couper les polls, nettoyer la pean et la friclionner vigoureusement avec I'onguent pour en penetrer I'dpiderme. On retend ensuite en couches plus ou moins epaisses sur une
(i) : oyez pour la preparation do cet onguent, nutre Tratte de Phar-macie tlUorique et pratique.
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SURFACE CUTA.NEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;37
feailie dc papier collo que Ton applique sur nuc toiin pourvue de liens, tlesiin^s a maintenir le bandage exactement appliqud
sur la partie quo Ton ddsire irriler. Lorsqu on fail usage rfes ve-sicatoires pour combattre les diverses affections des organes renfenntfsdansla poitrine.on emploie Tappareildont nous avons paMe en trailant des sinapismes,
Dans toutes les regions da corns et des membres ou I'ongaent peut tenir atlachö ä la peau ä l'aide des polls, on se contentera d'en imprdgner ceux-ci en frottant ä rebroasse poll. On fait alnsi usage de cet onguent dans le traitement de la gale, des dartres, des tumenrs indurdes des articuialions, des molettes, des vcs-sigons. des contusions rdcentes, etc.
Pctnscment. Le pansement des vdsicatoires cst important ä connaitre. Apres la premidre ou la seconde application , il s'eleve sur la peau de petites ampoules , que Ton pent exciser sans inconvenient si clles sent nombreuses: mais que Ton doit conserver si elies 1c sonl. pen. Bientöt ces ampoules se crevent, et du veritable pus est secrlt;5!t3 au dessous de l'epiderrue. Cost cette suppuration qu'il faut entrelenir en excitant ia peau avec I'onguent basilicum, le digestif simple ou le digestif animd, l'essence de terdbenthine. la pommade d'euphorbe, etc. On dtale ces composes sur une feuille de papier ä vesicatoire qu'on ap­plique sur la partie suppurante que Ton doit avoir soin de re-couvrir d'uno loile simple ou garnie d'dtoupes pour conserver une douce cbaleur a la plaie. Pendant ces pansements, on ne devra point exposer l'animal au froid ni ä un courant d'air #9632; on abstergera le pus qui baigne la plaie sans la frotter, ni la sdclier completement: on ne la laveia point si eile n'est pas trop salie par ladessiccatioti du pus. Quant aux pansements subsö-quents, ils pourront 6tre faits de la möme maniere, seulement si la plaie est pAle. la suppuration sanieuse ou sereuse, il fau-dra i'animer avec les pommades irritantes ; ipie si au contraire cette plaie est rouge, saignante et viveinent irritde, il sera iiv-dispensable de la pariser avec de la graisse rdcente, du beurre,
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38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MEDICAMENTS.'
de la cr6mo, pour diminuor rinflamraation, calmer la douleur et rendre la suppuralion lonable.
Pendant la dur^e du vösicatoire, et surtont dans le moment oü la cicalrisalion commence a s'operer, une douleur pnirigi-neuseporle les animaux a decliirer les bandages poursemor-dre. se frolter ou se graller la piaie . qni alors excotiee, appa-rait saignante et livide. Pour eviter ces inconveuienls, on doit atlacher I'animal tres court, lui metire nn collier en bois pour 6viier I'action de la dent, et le tenir öloigne des barrcs, des po-teaux, desmurailles, pour prövenir les frolt'ments.
Lorsque les maladies rjiii out reclame l'emploi des v^siea-loires marchent vers une terminaison heurcuse, que !a conva-lescence esl presque lerminde, on doit !e sopprimer. Cette suppression demande encore certaines attentions. Si la sur­face suppurnnte n'existc que depuis quelques jours. on pent sans iiicoriT^nienl laisser tarir la sc'-cr^tion palhologique dont ellc est le siege. Que si au contrairc le vesicatoire esl placö depuis longtemps, on ne doit en arröler la secretion que pen a neu . en ces'iant l'emploi des suppurattfs a la circonfdrence de la plaie, et les remplacant par de la fecule . de la farine, des d'.cupes seches, ou la bassinanl avec de l'eau de Goulard. Dans le ens ou le vösicaloire est entretenu depuis 3 a 4 mois el plus, la suppression de cet exntoire doit dive pr^ct'de'e de l'applica-liond'un s^ton dans le voisinage, et ce n'est que lorsque le seton donnera de la suppuralion , que Ton ponrra seulement se permettre la suppression dont il s'.Tgit.
Quanta l'application des moxas . de la cauterisation trans-currente. inhdrente et olijective, des sangsues, des \eniousrs ft la surface de la peau. nons renvoyons aux ouvrages de cliirur-cie v^terinaire. oü ces opOralions liierapeuliques sont trailtfes. Methode ialraleptiquc. La mclliode ialraleplique est un pro-cedd ihörapeutiquej qui consists ä ddppsersur la peau döpoor-vae de son dniderme des medicaments solubles susceptibles d'iV.fo ab-or'rx's. ]quot;.n mödecine humaiae. cettc melhode est au-
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SURPACE CLT.VXEE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;33
jonrd'hui frdquemmi'nt employee pour faire agir des mddica-menlsqai, quoiqiie ä petilcs dos^s, sent doues d'ane grande dnergie, comme l'acßlate de morphine, i;i strychnine, les ex-trails de datura, de belladoue, du ciguö. vie. Pour d^nnder Jc denne do la peaa de rhomme, ics mödeclns appüquent un vciicaloire ; lorsqu'iis out obtenu la fonTialion d'une gro.-se ampoule, ils la crcvenl, pour faire (.'cou'nii ie liquide qu'elle coniiiait, el deposenl i\ la place !e medicament qi:'i!s dtSsirent fairc absorber. D'aulres coupent l'öpiderme formant ['ampoule avec des c^.eaux et raeltent Ie mödicaraenl mit la plaie, qu'ils recourrent ensuite de papier cello; on Lien encore, lorsque le vdsicatoire snppure (!:i)ni3 quelque temps, ils recouvrent la plaie qui vient d'eire pansde avec Is medicament dont i!s veulent obtenir les effeis.
En medtcine viitdrinaire, ce n'est loujours. du moins dans les grands animaux, qu'avec beanconp de soins qu'on parvient a obtenir une ampoule assez grosse pour pouvotr injecler le medicament dans son intdrieur, parce cjue, d'une part, la peaa des animaux, en g^ntfral, n'est point anssi fuse quo celllaquo; de i'liomme, el que, d'nnlre part, en se mordant, se roulant, ou se gratlanl, ils ddcliirent l^s ampoules. Mais ce qu'il csl facile ri'oblenir, e'est la denudation de la peau par l'aclion des can-Iharides, Tnous nous sommes assure par experience que i'ab-sorptton raquo;Hait ires active k la surface suppurante des vdsica-toires placds sur tous les animaux. Les veterinaires onl pu constater, aussi bien lt;[ue nous, combien la pemHration de la cantharidine est rapiiic et va a\Ji5nieiiler la söerdsion urinaire, lorsqu'on parse les vesicaloires do;il la suppuration est lan-guusante, avee le melange de vf-sicatoire et de basilicum. C'est done unenouvelle voie puverte aux agents therapeutiques que la mötliode iatraleptiquc. Les veterinaires ne doivent point dedaigner d'en faire usage, parce qu'elle pent faire obtenir des resullalä avantageux dans la pratique. On pourra objder que !es medicaments dont on doit se sevvij- soul Irös chers; mais si
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40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tMPLÜI DLS MEDICAME.MS.
on nifli'chil (jue par cclle mcthode ils ngissent ä une tri's Caible dose, qu'on est sür de leur action et des effets qu'on en attend, on dedaignera celte consideration ä i'dgard de certains animaux atteints de tetanos, de verlige, ou de maladies dans lesquelles la surface digestive ne pent point supporter sans danger les effets de quelques medicainents actifs.
B. Surfaces inuqueuses.
1deg; Surface muqueuse digestive. L'ötendnc de la surface que nous alious examiner dans les diverses especes domestiques; le r61e important qu'elle joue dans l'öconomie 3 sa continuity avec le foie , le pancreas; ses liaisons nerveuses avec le pou-mon, le cceur et I'encC'phale par les nerfs pneumo-gastriqucs et trisplanclmiques; ses relations sympatliiques avec la peau, les muqueuses respiratoires,, les reins et tout rorganisme ; ['ab­sorption vive el active qui s'y passe , donnent une idee de la haute influence qu'elle doil exercer lorsqu'elle est impression-ndc par faction m('alicamenteuse. Depuis um temps immemo­rial, les mddecins aussi bien que les v^lerinaires out gcuierale-ment pröförö cctte surface ä toule autre dans l'emploi des re-medelaquo; : d'abord . parce que I'adminMtration des drogues est facile, cnsuile parce que le therapeuliste pent accdlt5rer , dimi-nuer, rögulariser leur action. Toutefois, avant de faireagir des medicaments actifs sur la muqueuse digestive, le prati2ien de-Tra se rappeler l'ötendue, l'organisalion des muqueuses dans les diverses especes domestiques, son dtat sain ou morbide.
1deg; Chcval. JJesioinac du cheval est petit relativement au volume du corps. La muqueuse de sa moitie gauche est recou-verte d'un Epithelium 6pais quienlrave beaucoup faction mö-dicamenteuse. La moitie droite ou pylorique est au contraire dpaisse , rouge, recouverte d'nn epiderme fin et d'une texture glanduliforme bien remarquable. C'est assurdment cettc sur­face qui est chargöe de la secretion du sue gastri(iue et de la plus grande Partie de la digestion. Les matieres alimentaires,
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SURFACE UDQUEUSE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; kl
les boissons, Irsbreiivages. ne s^joument que, fort pen de temps dans le visccre gastrtque ; iis passent rapidement dans le canal intestinal. La surface muqueuse stomacales'irritsets'enflamme difficilement; eile Supporte des doses elevees de medicaments excitants sans s'irriter de m;iriiore ä pervertir ies fonctions slo-macales. Pourtant nne clrccnstance vient rendre le pralicien circonspect dans ['administration dc medicaments energiques el irritants : e'est q\ie le cheval ne pent point rejeter par le vo-missement les matieres qui sont parvenues dans son estomac, ainsi que peuvenl le faire le chien et le pore.
IJintestin g'r^edelalonguenrmoyennede21 ä 22 metres para it 6lre le lieu oil se passe I'action medicamenteuse dans )e cheval. Pourvu d'une muqueuse fine, villeuse. mais assez rt5sistante_, cette portion de Tinteilin est le s:ege principal de l'absorption des molecules des medicaments. Cependant, comme cette par-tie intestinale dans le cheval est pourvue d'une forte lunique musculeuse . les medicaments y circulent rapidement. D'aprds quelques experiences faites par M. Yvart. et que nous avons repetees, les boissons et les breuvagesarrivenl en moins de 10 ä 15 minutes au ccecum.
Le ccccumei le colon sont, comme on sait, de vastes reser­voirs, dans lesquels les medicaments, associes ä une grande quamile'; de liquides et a 2ö ä 30 kilogrammes de matieres ali-mcntaires.exercentpeud'action. Pourtant les purgatifssecouent assez vivement ces gros visceres, et les forcent ä expnlser les matieres qu'ils renfennent. I! ne faudrait ce|)endagt;it pas s'ima-giner que les gros inlestins ne soient pas susceptibles de res-sentir ['influence des medicaments; I'obserration demontre aucontraire qu'ils sont absorbes par cette surface, ettjue leur action locale y est puissanle, notamment lorsque le cheval a ete soumis ä une diete severe pendant quelques jours.
Ruminants, Les animaux ruminants sont pourvus de qualre estomacs, le rumen, le reseau, le feuillet el la caiilelte. Le premier doit lt;Hre considere comme le lieu qui tient en dep6t
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Ü2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MEDICAMENTS.'
la matiöre alimentaire qui doit subir par l'actc dß la rumina­tion nne mastication el une salivation complete: le second ciinime le reservoir des liquides; lo troisieme coinmc I'organe destine b op^rer un melange plus itilime des alimenis qui vien-nenl d'etre soumis h l'adion des tlenls el A la salivation; enfin le quatridme comme le veritable esiomac charge de secrdier le sue gaslriquc el d'opörer la digestion. Les trois premiers eslomacs sont tapissds par une muqueuse fine Ires vasculaire, pourviic de longues villositds foliacdes (rumen), on de pe-tiles elevalions coniques (rcsean, feiiillet). Cette mnquense est protegee par un epilhelium Opals, qui la rend moins impres-sionnable ä i'aclion des medicaments.
La lerminaison de 1'cesophage dansces quatre eslomacs doit fom bicn ccnnue. On sail quo ce conduit en arrivanlau rumen se dilate en forme d'enlonnoir, pour donner acces aux ali­ments fourrages par I'animalj qu'en passant au dessus du Tu­scan il conslilue une gouttifire dont rouverture, silueo en Las el fermöe ineomplelement par deux grosses levres charnues, perraet aux liquides avails ;i grande gorgße d'arriver dans ce reservoir; qu'en parvenant au feuillet, le conduit donlils'agit so divise en beaucoun de nelitcs (iieres quis'engagent enlre les lames du feuillet pour dormer passage aux aliments ruiiiini!s qui out encore besoin d'etre modifies par ce viscere ; enfin qu'il se lermine au rdrilable estomac par une ouverlure ronde qui livre passage lout a la fois aux aliments et aux liquides qui out frai.cbi )cs gcultiercs du feuillel. II itfsulte de cette oiganisa-lion que la caillelle csl le viscere qui recjoit les aliments njiiii-nes. la p:us grande parlie des boissons, et qui doit les digercr. Nous ajouterons qne la muqueuse de ce viscfere tlant fine, vasculaire et Ires etendu^, doll Ctre considerde commc la sur­face oil commence ä se manifester la premiere impression des medicaments qu'on administre aux ruminants.
Iniestin grele. La longueur de cd intestin e.st de 25 b 2*? me­tres. Mince, tres facile ä dechircr, veloulcc et garnie de longues
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SCP.FACE MLQUEUSE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AS
et nombreuses villositds . pourvue de beaucoup de folliculcs agglorndrt^s, doublce par line luniqui; charnue pcu öpais-c. ]a muqucuse de cetle partie du luhe digestif doii 6lre ires in-fluenclt;5e par les medicaments. Aubsi I'aclion locale, les pWno-nicnessympaliiiques qui sonl cotiseculifs ä cette atlioii. deve-loppenl-ils toute leur puissance dans les diverses mt!dicaiions qui se passcnl sur celle surface si vaste. si organisöe, (t partout si doude d'une gründe vitality.
Cros intestin, Le coocum et !e colon de ä a 6 metres de long, pcu dilatds, contenant des aliments tics trilunSs. ces gros vis-c6res sont bien plus accessibles ä Taction niedicamenteusedans les ruminanls que dans le cheval. La muquease qui les lapisse remarquablemenl fine, est dou^e d'une grande force absor-banle.
3deg; Pore ct chien. Dans ces nnimaux I'estomac est simple et pourvu d'une muqueuse line li es vasculuire qui en lapisse toute la surface. Les intestins grele et gros de la longueur de 3 ä 4 metres sont par consequent plus courts que ceux de toutes les autres especes domesliqucs. Leur muqueuse. quoique tr6s villeuse, est assez ^paisse; leur membrane charnue est dou€e d'une contraction plus forle quo celle des ruminanls. Les effels des medicaments sont assurcment puissanls sur une teile sur­face. Opendani le vöt^rinaire ne devra point toujours compter sur les effels önergiqucs de beaucoup d'entre eux, le pore et le chien parliculierement ponvant rcjeter les maiiferes qui irri-tenU'eslomac, par le vomissement.
II ddcoule de tout ce que nous venons de relaler ici succincto-mentsurrorganisalion anatomique du tube digestif et de la mu-queusequi lerev^t, que touteschoses ötant Egales d'ailleurs, les effels primilifs et con tfcutifs des medicaments qui manifestent plusparliciilieremciit leur action sur le tube intestinal, devront fclre plus marques dans les anananx rnminants que dans Its chevaux. ct plus dans ceux-ci que dans le chien et le pore.
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hUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMI'LOI DES MEDICAMENTS.
C'est en cffet ce que la praliqiie dömoiitre toutes Ii^s fois que 1'on prend touted les prdcaulions qiu; reclame radministra-tion des ritddlcaments chez les diverses especes d'animaux do-mesliqises.
InddpendammeDt de ces differences d'organisaüon du lube intestinal dontle thdrapeutiste devra tenir compte dansle choix et la dose des medicaments qu'il desire administrer, il doit en­core s'assurer de la vacuite ou de la plenitude de l'eslomac, coinme aussi de rlt;5tat sain ou malade de la surface digestive. Ce serait en vain que le vet^rinaire attendrail quelqne effet d'uti m(5dicamentadininistre,restomacelant rempli d'aliments, la matiere mödicamenteuse se trouvant meiana^e h nne masse de matieres alimeutaires susceplibles parfois d'alt^rer, de chan­ger sa composition cliimique. Ses effets seraient done, si non annul^s. au moins considerablemrnt diiDinu^s. Bien plus , duns la supposition oil I'agent mddicamenteux irriterait ou dtfbilite-rait la muqueuse gastrique , il pourrait contrarier, gener ou pervertir los fonctions stomacales, provoquer une indigestion dans les herbivores, et le vominsement dans le chien et le pore. Or, il est done essentiel dans la mßdecine des animaux, connue dans celle de l'homme , de ne point administrer de medica­ments lorsque l'estomac et les intestins ne sent pas dans un elat convenable de vaeuitö , ou lorsque les anlmaux ne sont point äjeun.
Lorsque Ton croit devoir provoquer I'excitation, I'irritation meme de la surface gastrique par l'emploi de mödieaments diffusibles, amers, Acres ou purgatifs, il Importe beaucoup de s'assurer de I'tUat sain de la surface muqueuse: car, autant celte surface rösiste ä l'impiession des excitants passagers et revient rapidement ä son ötat naturel, autant cette impression resle profonde et longue ä disparaitre lorsqu'elle est irrit^e ou enilamm^e. II peul resulter d'aillenrs de cette administra­tion intempeslive, soit des troubles profonds et durables dans la digestion , soit une exasperation dans la maladie. qui alors
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SliRFACE UUQDEUSE DICESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^5
pent comprometlre ia vie des animaux, et inuine causer la mort. Ccpendant. on ne doit pas irop exag^rer les efTels qui peuvent 6tre la suite de l'emploi irralionei de medicaments actifs , comme les emöliques , les purgatifs, les diuretiques, Ics toniques; il f'aut bien aussi se persuader que ces effets, s'ils sont passagers. ne sont point toujours nuisibles, que quelque-fois meme ils sont avanlageux, el que d'ailleurs les visceres de la digestion, destines h elre en contact avec les corps cxti5rieurs, out obtenu de la nature une grande force de reaction vilale, qui Ics rend iiioins impressionnables que beaucoup d'autres surfaces a l'aciion des corps nißdicanienleux. Dans le cas ce-pendant oil le praticien redoulerait que I'excilation pbarma-cologique agqraval !'iiillammalion. il sei ait prudent den'admi-nislrer l'excilanl qu'ä petite dsjse. d'en cesser l'emploi s'il etait ddsavanlageux, de laisser dcouler quelque jours apres son ad-ministration, on Lien erifiri de Tassocier ü des ümoliients qui iui serviraient de correetif.
Jimploi des incdicainenls sur la surfnea digestive .
. \.. Surface huccah. La forme des medicaments qui sont usi-t(5s dans la bouche des animaux sont les gargarismes et les masticatoires.
1deg; Gargarismes. On donne ce nom ä des liquides qui sont inlroduils dans la bouclie dans le but de modifier I'etat patlio-logique de la membrane buccale, et, par continuity de tissu . eel le du pharynx. Ces gargarismes peuvent Ctie Emollients, astringents, acidules, lögerement caustiques , etc. ils sont li-(juides ou mous.
Les gargarismes liquides se donnent avec une seringue munie d'une canule droite ou courbee ; cette derniere est prö-fdrable, parce qu'elle pennet a\i v^tdrinaire de se placer ä coie de l'aniaial, d'injecter le liquide avec plus de facilite, et de ne point 6tre blessö.
L'animal Etant temi en liberty s'il est docile, attachlaquo;* bas k
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^Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tMPLOl DES Mi!;i)lCAMi:.NTS.
un anneau s'il cst indocile, !e velörinaire passe la canule de la seringue Jans l'espace interdentaire, et injecle cloucemenl le liquide dans la Louche. L'animal inächonne ordinairement pendant rinjection , el alors le liquide se nlpand dans loulcs les parlies de la houche.
Si l'animal est alteint d'angine on de laryngile, il ne faut Ja­mals pousser le liquide Irop fort dans le loud de la bouche ; le gargarisme pourrait passer dans le pliarynx , et comme dans ces sortes de cas Tanimal dprouve beaucoup de difficult^s dans la deglutition, le liquide pourrait lotnber dans ia trachec, oc-casionner im loux penible et des ph^nomenes de suffocation. Gelte allenlion est du resle toujours indispensable, lorsque le vcHcrinaire fait usage de gargarismes irritants ou l^gerement caustiques.
Dans d'autres circonstancos, au contraire, la V(5t(5rinaire doit borner le jeu de la mAchoire infrrieure ä l'aide d'un licol dont il aura scrrd la muserolle, el ir.jecler le gargarisme avec asscz de viguenr pour forcer le liquide a franchir le voile du palais et a parvenir duns le pharynx pour y etre dt'gluti. Ces sortes d'in-jeciions se pratiquent lorsque les animaux sont atleints de fractures de la mächoire införieure , de tcUanos , de maladies de poitrine, de verlige. On en i,nl surtout usage lorsqu'on de­sire faire arriver dans l'estomac des liquides charges de piinci-jies ßculents, de bouillons nourrissanls. Les chevaux s habi-tuent facilemenl h cessorles d'injeclions, el on les voll bienlöt sneer avi c plaisir les liquides miell^s et amylaeßs.
Les gargarismes. sont frdquemment usitds pour calmer la self, combattre les inflammations, ddterger les ulccralions aphlheuses dont ia muquenso buccale est souvent affeclee.
Les gargarismes mous sont ordioairementcomposes de miel, de melasse el de difi'ereiites Siibsljiiees liquides ou demi solides, parlois de liquides caustiques. Les plus frdquemment usitds sont le miel, I'hydromel concentre, assoeiös ä la poudre dö riS-
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SURFACE MUQUEÜSE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47
glissi^, de guimauTC, comme aussi los melanges de mie!, d'acide bydrochlorique, d'aleool salfurique el d'can.
Pourse servir de ces preparations, on allache une poiile Sponge, un ciiif.'on ou des ^loupes an bout d'un Läloinset. On imbibe celte partie du gargarlsme, et on !a proiuene sur Its en-dioiis malades que Ton desire modifier. Pour en (aire u-'n^e dans les lieux occupant le fund de la bouclie commc an voile du palais, aux amygdales, il est nccessaire d'uballre les ani-maux , de leur maintenir la bouclie ou ia gueule ouverte par un pas d'äne ou deux cordes attachdes aux deux mächoires pour les laquo;Scarier en tirant en sens contraire. Oil emploie parti-culierenient ces piocedes dans l'angine couenncuse du pore et le glossaniiirax des grands animaux domestiques.
2deg; Masticaloires. Les masticatoires soni des preparations qui doivent fitre mäebets par les animaux. On leur donne en­core les Doms de noueis, de hillo'.s, de masticatlours. Yoici comment on en fail usage. Pour les ruminants, on place les niedic.iments deslinäs ä ßtre niflciies dans un chiffon de lingo vieux, avec lequel on entoureun morceau de bois airondi du volume el de la longueur d'un niois de bride. On atlachea clia-quc exlröinilc dc ce morceau de bois deux cordes assquot;2 lon-gues pour elre flxdes sur la nuque ou ä la base des cornes.
Pour les cbevaux on se sert ordinairement du mors d'un fjlel ou dumors a^igt;ei6 maslicaclour, autourduquel on allache le ruaslicaloire.
Dans la campagne, les vdtdrinaires font souvent usage de masticatoires confectionnds soil avec une brauche verte de figuier dont ils forment un mors, soil avec des bois verts et as-tringents, comme par exemple les liges dn genet cominun, qu'ils lordent el placent dans ia bouebe des animaux.
On fait usage des masticatoires lorsque les animaux sent ä jeun on dans les intcrvalles qni sdparent les repas pour exciter leur appdlit. On laisse mäcber ces preparations pendant nne ou plusieurs beures, et on Its retire. Les medicaments dont
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on se sert excitent orclinaireincnt la salivalion, et la salive imprdgnde des principes m^dicamenteux dmoiücnts, excilauis, stomachiqutis, anliputrides, etc., dlant deglulie par les ani-maux, va modifier l'etal de I'eslomac.
Lps substances dont on se sert le plus ordlnaircment sont le miel, la j.oudre de guimauve. de rdglisse, la graine et la farina de moularde, le sei, le poivre, Tail. I'asa fcctida , l'extrail de genievre, la theriaque, selon les indicalions que le viHerinaire desire remplir.
Mode d'administration des medicaments sur la surface gaslro-inlestinale.
L'administration des medicaments sur la surface gastro-inlestinale merile toute Fallenlion du v^terinaire. En elfet, c'esl sur celie voie qu'on fait agir ie plus souvent les medica­ments et e'est, aussi assurement la surface sur laqnelle on doit leplus compter sur les effets curatifs qu'on en attend. Ces ef-fets dependent beaucoüp du mode d'administration de la sub­stance mödiclnale, et e'est a ce point que teile substance admi-nislrtki sons line forme ne manifestera que ties pen d'aclion, tatidis que sous une autre forme, ses effets seront (Sncrgiques. Kors dirons plus , le meine medicament prepare par la m6uie personne, administre sous le meine eta!, produira encore des effets diffdrents selon le proeßdö qui aura 6\.€ emplojd pour le faire prendre ä I'animal. II estdonc utile, indispensable r.ieme, q-.u; nousdonnions ä cetteparlie dc la Ihörapeutique toute I'at-tention qu'elle reclame. Les preparations mddicamenteuses dont nous allons nous ocenper sont les mash, les loissons, Ses panades,\es tartines medicinales,\esbreuvages, les elecluaires, les pilules, les injeclions oesophagiennes el les lavements.
1deg; Mask. Cette expression qui nous vient des Anglais et du mot mash, qui vent dire melange, est un compose d'avoine ct de graiue de lin, ou d'avoine et de son, sur lequel or. Jette de l'eau bouillante. On compose aussi le mash avec la farine
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d'orglaquo; et le son, miMangö et mouill^ avec un peu d'ean. Le seigle, Forgo rancdr^ependant qoeiquc temps claws !'eau, don-nent aussi un excellent mash. Ces prdparations qui sent connns dcsagriculteurs et des vlaquo;5t(5riiKiirPs sous 'o nom Aeprovende (1) sont particulißremenl donndes aux chevaux. C'est surtout lors'ju'ils sont fatiguds , dchauffäs ou bien lors de la convales­cence de maladies graves, qu'on en fait usage. On rend quel-quefois le mash mddicamenteux, en ajoutant a la matiere all-mcnlaire !e sei de cuisine, le nitrate de potasse, la fleur de sou-fre, le crocus metallorum, los oxydes de for, la pondre de gen­tians, les bales de geniövre pulvdrisöes, etc. On y melange aussi souvent le foin, la paille hach€e, des carottes conpdes par morceaux , et des bouillons de viande. L'administraliou des medicaments, lorsqa'on les assoeie aux melanges dont il s'agit, est tr6s avantageuse pour les chevaux, les M'.es bovines, ovines, les pores, et les volaillos. Les aniraaux prennent volon-tiers cette prßparation, ils la recherchent mßine lorsqu'elle est assaisonnde avec le sei marin , le nitre , etc. Les mashs medica-mentoux ont l'avanlage d'exciter l'appdtit, de favoriser la di­gestion , de la rendre plus complete, et enfin de ne point sus-citer d'irritation sur les muqueuses.
2deg; Soupes etpanades. Les sonpes on panades sont des com­poses de pain, ou de farine d'orge, auxquels on ajoute parfois nne ou plusienrs aatres substances cuif es ä 1'eau ou a la vapeur, telles quo des barico'ts, des lenlillcs, des pommes de terre, des caroltes, des betteraves, de la chair dc citrouille, des chä-laignes (2). Ces melanges analepliqnes et restaurants som fre-quemment usitds dans les maladies oä il est utile de remonter rlaquo;5conomie et do reformer le sang, comme dans la cacliexie aquense ou hydrohdmie des mouions, les alterations scpiiques des liquides, !es convalescences de maladies aigues qui onl
(I) Foyez notre Traue de Phnrmacie, page 443. (2} r.tyez notre Tr/'/c': deiiltnimacii; fhe'nrique ef pra/ique, p, ii'i.
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50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES MEDICAMENTS.
ndcessitd, pour £tre ga^ries, I'asage d'abondantes Emissions sanguines. Dans le but de rendre ces panades mcdicamen-teuses, on y ajonie dn vin, dc la bißni, du cidre, du sei marin, des oxydes de fer. Lorsque les animaux ne peuvent point, ou refuseut de les manger seuls, on les leur administre ordinaire-mcnt avec une euillere, en meltant en pralique le piocßdö employö pour donner los dlecinaires. (Voyez ce mot.)
3deg; Tartines medicinales. On nomme ainsi des tranches de pain, sur lesquelles on öiend des substances raödicinales qu'on fait manger aux animaux^ et principalement aux ruminants. Ces preparations sont connues sous le nom vulgaire de lechon, parce que les animaux les leebent avec plaisir. Los substances qu'on ;ätend sur le pain sont le miel, le sirop , la farine dc moutarde cldayde dans l'eau , le sei de cuisine, le nitrate de polasse , lespoudres excilanles et toniques, etc On ölend une lagere couche de ces substances sur une tranche de pain , ou bien on saupondre celui-ci de sei marin, de poudres exekantes toniques, etc. , et on donne celte preparation aux b6tes ä cor-nes et aux moutons, qui la mangent avec avidite. Ces tar­tines provoquent la salivation ä la manierc du masticatoire; augmontent l'appölit, rendent l'animal plus gai, cxcUcnt les fonclions de la digestion et toules les secretions.
Le betaii, dlt M. Matiiieu, vdterinaire ä Epinal, est friand de ces priSparations: il estbondelul en donuer de temps en temps, meine lorsqu'il se porte bien ({}.
4deg; Boüsons. On reserve le nom de boissons ä l'eau pure ou cbargöe de prineipes in6dicamenteux, lorsqu'elle est prise na-turellement par les animaux. C'est en cela que les bo;ssons different des breuvages qui sont donnes ä l'aide de secours dtrangers.
L'eau estla boisson naturelle dc tous les animaux domes-liquesj c'csleile qui,rafraichissant la surface digestive,apake
(1) ReQueil de midecine vetirinaire, 1838,page 71.
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la soif, facilite le parcours des maliöres alimentaires , et qui aussi, passant dans le sang, rend ce liquide plus fluide et moins excitable. Elle est, ditBourgelat, une des conditions absolues de l'existence des auimaux.
Les boissons ont 616 dislinguöes par Moiroud en boissons simples, alimentaires et midicinales.
A. Boissons simples. Ces boissons sont celles qui sont com-posdes d'eaa pure. Les eaux qui sent chargdes de chaux, de cuivre, de soufre, et en g^D^ral qui ne dissolvent pas le savon; les eaux stagnantes, f(?tidcs, impures des mares, des (Uangs, des fossös en partie dessöchds par le sol(;il; les eaux de la fontc des nr:iges, doivent fitre rejetdes comme Lolsson des ani-maux malades. Les eaux d'une tempßrature basse et pen aöröes, provenant de puits profonds, de cilernes, de sources glaciates, quoique pures, sont nuisibles, ä cause de Icur leni-pöralure basse , si ce n'ost dans quelques cas dMidiuoirliagio inteiieure. Ces eaux reuoidi-sonl loule IMconomie, occasion-nent des tremblements gencraux, qui ptuvent Ctre suivis do repercussions, de mdtaslasos funestes.
L'eau qui doit abreuver les animaux malades, dans le plus grand notnbre des cas, doit avoir nne temperature do 20 a 25deg;; on la fait prondre tiede ou chauffee ä 30 ou 35deg; dans quelques circonstanccs particulieres, et notamment dans les phlegmasies des viseöres renfermes cans la poilrine. La soif esl gendrale-uicul augmentee dans tontes les inflammations qui ont leur siege dans le tube alimentaire, et dans toutes celles qui s'ac-compagnent d'une forte fiüvre de reaction; aussi les boissons doivent-ellest-treprodiguöes dans ces sortes de circonstanccs. Les eaux couranles battues, les eaux stagnantes et pures doi­vent seules (Hre donndes sans aucune attention aux ani­maux. Los eaux de puits, de source, de citernes devront 6tre exposdes ä Fair dans des tonneauz ou dans des baquets 6 ä 12 beures avaut d'etre bues. Quant a la quanlitd d'enu dont on doit abreuver its diverses especes domestiques lors-
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52nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES MfcmCAMEaTS.
qn'elles sont malades , eile varie selon les saisons, la tempe­rature, IVspece d'animal, et surtout la maladie dont il est alteint. Cependant, nous devons dire avec Bourgelat (1) que le Chien, proportionnellemenl au volume du corps, boit plus que le cheval, le cheval plus que le boeuf, le bocuf plus que la clitj-vre , la chcvie plus que lemouton. La boisson ordinaire da chien est d'un demi litre ä un litre d'eau par jour, celle du cheval de 36 ä 40 litres, celle du boeuf de 25 ä 30 litres, et celle du monlon de 5 döcililres ä i litre au plus. En gdnöral, Jes animaux herbivores, les ruminants surlout, boivent beau-coup lorsqu'ils sont nourris avec des aliments dessöches, et peu lorsqu'ils lesonl avec des substances conlenart unegrande proportion d'eau. On place ordinairement aupres dos ani­maux malades, dans les auges, les creches ou les baquets, los liquides dont ils doivenl s'abreuver , et qu'ils prennent ä vo-lonle. Certes, h l'egard du plus grand nombre des maladies, on doit agir ainsi; mais dansquelques autres cas, comme dans le diabetes, leshydropisies, l'hydrohömie desmoulons, la gaslrile, l'ent^rite ai^ü(!, on ne doit point laisser boire les animaux ä volonlö, parce qu'il poiirr.:it cn rdsuiter une aggravation dans la maladie ou des indigestions mortelles. 1! exisle done des cir-constances oüüfautafareuversouvent les malades, et d'autresou ils doivenl elre rationnäs. Les animaux qui ont l'habitude d'al-Jer boire ä la riviere, refusent, ätant malades et quoique pres­ses par la soif, de boire ä l'ecurie ou a I'elable , dans les angps ou dans les augeltes, Dans cos circonstances, afin d'appeter les animaux, on a reeours auxeaux blanches, aux buv^es avec la farine d'orge, le son, les tourteaux, boissons dont nous allons nous ocenper.
B. Boissons alimcnlaires. On nomme ainsi les boissons dans lesquelles on ujoute ä Teau des substances alimentaires dans le but d'engager ies animaux. ä prendre des boissons en abon-
(1) lHatiere meiicnle vettrinaire, 1.11, p. 239.
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dance et de rendre lJeau moins pesanie, plus facilement diges-liljle et raquo;lus üutritive. Lt;s farines d'orge, de seigle, d'avoiue, le son, les rccoupps, la dieche , les lourteaux de colza, Ic pain ömietle, les bouillons de viande , de tripes, de t6tes tie mou-lou, le lait. la creme, les jauues d'oeufs, lelles sont les substan­ces et les liquides tlont on se sort pour rendre les boissons ali-menlaire. Cos boissons doivent etredonuties dans des augettes, des barbotoires, des baquels; jamais dans les mangeoires, ä moins qu'elles ne soient dir.posöes convenablement pour cet usage. Ccs vases devront 6tre nettoyamp;i journeilement, les sub­stances alimi'nlaires dont il vienl d'etre question s'aigrissant, se putr^fiant rapidcment, l'odeur et la savenr qu'elles acquie-rent alors, dögoütent lesanimaux.
Quant h la quantity de matiere alimentaire h associer au li­quide pour les difWrentes especcs, nous I'indiqucrons iorsque nous traiterons de la diele et du rögiine analcptique.
C. Boissons 111edicinal.es. On reserve ce nom ä l'eau qui est cliargee de principes mucilagineux, midies. Sucres, acides, aslringents, diuröliques, toniques, purgalifs, etc. Ces boissons repondent aux tisanes en mödecine humaine.
Si les animaux refusent ces boissons lorsque les principes mtidicamenleux qu'elles contiennent sent d^sagröables ä l'odo-rat ou au goüt, il faut leur ajouler la farine d'orge, la farine d'avoine, le son ou le lait, pour ies engager ä les boire. Enfin si, apres leur avoir fail; endurer la soif, les animaux les refu­sent de nouveau, on les donne en breuvago avec la seringue ou ä l'aide de la bouteille.
Les boissons medicatnenleuseSj lorsqu'elles sont prises par lesanimaux, sontbien präfdrables aux breuvages qui les tour-menlent, döterminent la toux et occasionnent quelqnefois des accidents morlels. Nous reviendrons sur les indications que re­clame Tusage des boissons m^diciaales, lorsque nous trailerons des diverses medications.
4deg; Breuvages, Ou donne le nom de breuvages ä des pröpara-
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54nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPlOt BBS MiDICAMÄNTS.
tions liquides que les animaux refusent de boirc, et quc le T6-terinairc est oljligi? de donner ou cie faire administrer a I'aide de vascset d'instnimcnls pariiculiers. Ces brcuvages repondent axtxpotions, aux mixtures, aus apozci/ics des mödecins.
L'administration desbreuvagcs aux animaux est d'une grando importance; d'elle dcjssiul ['action et les eflcts curatifs des medicaments ; el!e n'est pas non plus sans danger pour les ani­maux dans beauconp de maladies. Le fondateur des dcoles \6-l^rinaires, rillusireBoiirgelal(l),qu'ona qualifiesi souvent et ä tort de ihdoricien, a consacrö un article long et d^taillö ä l'ad-nnnislraliondcsbrcuvages dans les divers animaux doiiiestilt;ilies, penetre qu'il ötait de rimporlance qui se ratlache ä celle ad-mlnislraliou dans la pratique mödicale v^lc'rinaire. Depuis, Daubenlon (2), Tessier (3), de Gasparin(4). d'Arboval (5), n'ont point trouvö ce sujet indigne de Icur plume. Nous traiterons done avecquelques details dc la manißred'adminisirer les breu-Yagcs aux animaux.
A. Considerationspreliminaires. Les brcuvages pcuvent elre administr^s ä loules les heures de la journöe, iorsque l'ötatdes animaux le reclame. Les brcuvages qui renferment des medi­caments donl I'aclion pourrait determiner une ind'geslion. dont les molecules doivent specialemenl agir sur les muquens s di-g'Stivcs, comme les purgatifs, ou dont les principes rmldica-menteux doivent ptJnetrer dans le torrent circulatoire par ab­sorption, seront parliculierement donnes les animaux etant ä jeüin.
La qnatilit^ de liquide que dait conlenir cbaqne breurage ne doit pas 6tre trop considerable : son administration , etant trop lorgue , fatigaerait, impatienterait, et forcerait l'animal ä
(1)nbsp; Mattere midicale vitinnaire,t. II, p. 259, 3'edit.
(2)nbsp; Instructions pour li-s Bergers, 10' liron, p. 120.
(3)nbsp; Instruction sur Irs bt'lcs ä Jnine, p. 190 et 194.
(4)nbsp; Des maladies contagieuses des betes ä laine, p. GO. (ö) Traiti de la claveUe, p. !15.
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SUBFACE MÜQ0Et;SE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 55
executor dps mouvrments pendant lesquels le breuvage pour-rail tire renvcrs(-, le vase biis^, levdtßrinaire on les personnes qui I'aident, 6tre blesses. En outre le liquide, dtantd^gluti \gt;?r force, pent tomber dans le larynx, la trachee, les bronches, oe-casiormer la toux, la sufibcation, et meine des maladies incu­rables du poumon.
Le breuvage antar.t quo possible ne doit contenir qne des substances mödic'malcs solubles; si parfois le liquide tieni en suspension des mcklicaments insoIuMes . cenx-ci seront divisils en poudre tres fine pour roster suspendus dans la liqueur, et tire entrain^s avec eile dans 1'estomac sans s'aliaclier ä la mnqneuse de la bon.he et 1'affecler ddsagrdablement. Dans cclle circonstancej !c vase qni conlient le breuvage devra ctre frdquemment agilt? pendant ['administration. Si quelques [gt;ar-tics du medicament se sont atlacb^es a la mnqneuse, il faudra nettoyer la bouclie par unc injection d'eaupure.
Les animaux susceptibles dc vomir, comme !c ciiien, le pore, le cbatj devronl etre surveillös, afin de reiterer ['administra­tion du meine breuvage, s'il est rejptö, ou d'administrer le medicament sous une autre forme qui ne suscile point le vo-missement.
La maniere d^assnjettir les aniraaux pour lour faire prendre les breuvages, les procedes h suivre pour introdnirc la liqueur dans leur bouche ou leur gueule, meritent toute I'attention du v^terinaire.
1quot; Administration des breuvages aux chevaux. On donnc les breuvages aux chevaux avec la bouteille, la corns . la sc-ringuc et le bridon ä breuvage. La tele doit toujours Clre (Slc-vee moddrdment, afin que le liquide par son propre poids descende vers le d^troit du gosier et force l'animal ä l'avaler. Placöe trop baut, le liquide, arrivant trop precipilammenl dans le pharynx, tomberait dans la trachte, et occasionuerait la toux et la suffocalion ; tehue trop bas, le liquide s'eionlerait par la commissure des levres et ne serait point dögluti par
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66nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; BUPLOI DES MEDICAMENTS.
ranimal. Pour mainteuir la töte ^levöe, quelques praticiens passent la longu du iicol sur la traTerse supörieure du rilte-lier, la font redescendre et lenir par un aide. Lorsque la Icte est lov^e nssez haul, le vei^rinaire se place ä cötd de ranimal on Men iMontc dans I'auge ou dans le rAleiior, et donne le breu-Tage. Dans ce proci'ue. les DiAchoires so;il rapprochöes par la muserole, etl'animal, ne pouvantfaire jouerla mächoire infe-rieure que tres difficilement, ddgluiit mal le breuvage qui s'ecliappe en parlit; par la coimuissure des levres. Lorsque les ammaux soul rmiciiants ou Ires difliciles, ce proc^d^ a ce-peiidant I'avantage dc nuttre !es aides el 'c vötörinaire ä l'abri de tout danger.
Bourgelat conseille de se servir d'unbridon. On passe, dit-il, la ionge du Lridon dans une poulie sous laquelle on place I'ani-raal , et qui est situöe ä quelques pieds au dessus de sa löte. A la faveur de cette disposition, on pent clever ou laisser des-Gendre la tele ä \o\onU; toulefois , on 1'eleve de maniere que l'ouverture des levres soil au dessus du niveau du fond de la bouche.
Le proc^dä leplus simple pour raaintenir la töle ölevdecon-venabiemenl consiste ä f::ire une anse avec une corde ou avec Ja longe du lieo!, et d'une Ouvertüre teile que la mdclioire su-pörieurc puisse passer dedans. On accule i'animal dans Tangle formlt;5 soil par deuxmurs. soil par la stalle el I'auge; on place 1'anse dans la bouche et on la ramene sur le chanfrcin. On passe nnc fourche en hois ou en fer dans cette anse, el un aide souleve et tient la bouche de ranimal ä la hauteur voulue par le velerinaire ou la personne qui administre le breuvage. I)e celU; maniere la mAchoire inferieure est libre, et I'animal peat execuicr facilemcnt les mouveaieuls de la deglutition. La per­sonne qui tient la tele el cellc qui verse le breuvage ne ris-quent j.-oint d'etre blessöes. Les animaux eux-mömes ne sont exposes h aucun danger, l'aide baissant et soulevant la töte ä voionld seloa le besoin. Le velerinaire peut toujoursmeltre ce
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SUHFACE iMUQUEüSfi DIGliSTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 57
proc^dd en usage, parce qu'il est simple, tanciis que les pre­miers peuvent Ini manquer.
Lcs vases, dont on ze serl pour donner le brcuvagc, sont or-dinairement une come on nne hoiiteiüe. La corne n'est a-;!:-e chose qu'une come de boeuf coupee ä sa petile exlrämliü. La tfite dlant ievee, on remplit la cornc de liquide, qu'on em-p6chede cooler en fermant la petile extrSmiti avee le doigtj on 1'approche, on I'introduit entre les levres jusque sur la !cn-guc, et on laisse couler le liquide dans la bouche. On röilere celle operation lorsque le ciieval a avnie ia liqueur, jusqu'a ce que tout le breuvage soil pris. La corne est commode, inuis en n'en rencontre pas cbez tons les propriclaires. A dei'aut do la corne. on se serl d'une bouteille en verre ou en terre cuite (cctte derniere est pr6förable), dans laquelle on introduit le breuvage j puis on place 1c goulol de la bouteille duns I'inler-valle qui conslitue les banes, ou entre la commissure des le­vres, et on verse le liquide ä petiles gorgees. L'introduction du gouiot de la bouteille en verre dans la bouche n'est pas sans danger; I'animal peut avec les denls facilemenl la briser et ava-lerquelques parcelles de verre, ou sc blesser rinlerieur de la bouche. Aussi, pour prevenir cet inconvenient, doit-ou cn-tourer le gouiot de la bouteille d'öloupes ou de cbi/i'ons atla-cbds avec one ficelle.
Ces diverses mnnieres d'administrer les bretsvages ne sont pas sans inconvönienls: en effel, dit TJourgelat, on est oblige a chaque gorgöe d* retirer et d'introduire la come ou le coi de la bouteille dans la bouche , ca qui incommode I'animal qui s'on inquiete et s'en defend, surtout lorsque la liqueur qu'on lui fait avaler est de mauvaisjjoftt j les agitations auxquelles il se livre lui font rejeler le fluide, 1c lui font avaler irreguliejv-ment, ce qui sotiveut provoque la toux et occasionne la suifo-cation. On en a vu devenir plus ou moins difficiles ä aborder pour lenr avoir reilere cetle operation ddsagreable plusieurs fois le jour pendant le cours d'une maladie.
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53nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ElIPLOi DES M^DICAMEJN'TS.
Ce sont cos inonvönipiils, ajontc Bourgelat, fj'ii ont suscitä rinvcniion du bridon a breuvage. Crl appareil consiste cnua solide bridon , ponrvu d'uae Lonno sous-gorge c! portant un mors crcux percö d'un Irou daiis son milieu. Ce mors se conti­nue en dehors avec un reservoir de la capacil(5 d'un demi litre, solidement maintenu h un montant du bridon. On met le bri­don ä t'animal, on passe la lonqe qui rcunit les deux renrs en unc seule ä peu de distance du mors, dans une poulie altaclifie ä un morceau de fer long de 50 h GO centimetres, et fixe dans un mur ; on verse le breuvage dans le reservoir, on leve la tote de l'animal, ct 1laquo; liquide so röpand auss!!öt dans la bouchc.
Ce bridon , quoique fort coiDmode , avail d'abord un grave inconvenient; c'(5tait eclui do iaisser dcouler sans cesso le li­quide contcnu dans le reservoir, en sorte quesi l'animal venait h to'isser ou (jue par toule autre cause le vclerinaire se trouvät forcö de baisser la tote, le liquide contenu dans renlonnoir se r^pandait enti^rement sur le sol. Plus tard, pour remedier h cet inconvenient, M. liigot perc a adapts un robinet h I'on-lonnoir, lequel permet de pouvoir Iaisser loonier le liquide h volonte. Ainsi perfeclionnd, le bridon ü breuvage pent o'.re em­ploy^ avec beaucoup d'avantages dans les grands höpitaux ve'.e-rinaires el dans les Etablissements oü se trouvent beaucoup dc chevaux; maisdans Li pratique,ä la campagne, les vätdrinaires scrout loujours forces de se servir de la come on de la bouteille pour dormer les brenrages au clieval, ä Vane ctau mulct. QueA que soil celui des moyens qu'on emploie, ii ne faul lever la tele, dil Bourgelat, qu'autant qifil et n^cessaire •#9632;our emp6cher le breuvage de lomber hors de la bouche. En foreaiit cette posi­tion, on expose l'animal ä tousscr, ä diriger la liqueur dans la trachte, ä etre suffoqud ou ä so defeiidrc d'avaler. II faut aussi faire reposer le clieval, el lui Iaisser deseendre la lete par Intervalle lorsqu'il est longtemps h avaler, ou lorsqu'il lire sur sa longe. II ne faul pas non plus verscr unc Irop grande quanlitö de liqueur a ia fois , car l'animal la rejetle en partic,
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ouil l'avaleplus difficilementet tousse. On pent aussi forcer les animaux ä dcglutir en passant doucenient la main de liaul en bas le long des parcis du pharynx.
2quot; Administration des breuvages aux betes bovines. Tour administrer des breuvages ä une behi bovine jeusie, grande et Tigoureuse, deux personnes sont indispensables : Tune pour tenir la tt!te, l'aütre pour introduire la corne ou 1c col de la bouteille dans la bouche. Pour cela , t'aide qui doit leniiia lete approche ranimal, se place entre la löte et t'^paule , saisit vi-goureusement la corne droite, s'il cst place ä droite, avec la main droite, tandis que de l'autre main, passee entre les deux corncs, il vient enfoncer l'index et le madias dans les deux nari-nes. II renverse alors le sommet de la tete en bas, en t;levant lencz, ct pour mainlcnir la töte dans celle position, ilappuie le chignon conlre son venire. Lorsque ia bete est jeune et sen­sible, ii sufilt dc lui saisir 1c mufle en iutroduisant los doigts dans les naseaux et de tourncr Ja iete de cole, pour la tenir dans une position coavenable. La lete maintenue , le veleri-naire so place du cöte oppose h I'aide, il introduit la corne ou la bouteille dans la bouche ou entre la commissure des levivs, el verse le breuvage que ranimal avale alors facilemeni. Selon que ie therapeuliste desire faire parvenir le breuvage dans le riimcn, le feuillel et la caillette, deux proc(5des d'administralion essenliels kconnaitre doivent eirc mis en pratique.
Si le breuvage doil parvenir dans ie rumen, I'aide doit ten-dre i'encolure , en renversant la tele en bas pour allonger Tce-sophage et faire, ainsl que Tassure M. Girard, resserrcr, rap-procher les levrts de la goultiere, el dilaler rinfundibulutn en entonnoir qui termine I'oesophage au rumen. Le breuvage doit 6tre vers6 en masse, aßn que I'animal, I'avalant a grandes gor-goes, le liquide par son poids ct la contraction (5nergique de l'ajsophagc n'enfile point la goultiere cesopnagienne, ct lombe directement dans 1c rumen.
Si au contraire le breuvage doit aller humecter les aliments
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dessdchds contenus dans le feuillet, on exercer une salutaire in­fluence sur la muq;!Hiise cc la caiilelte et de l'intestin, 1'aide dcvra seulement soulever et porter la tele en haut, el le velori-naire verser une peliie quantity de breuvage dans !a Louche. L'animal avalera aiors ä petites gorgees, et le liquide, s'enga-geant dans la gouttiere oesonhagienne, arrivera dans le fcüiliei et dans la caiUette. Cependant, nous ferons faien observer quo, quel que soil le lieu oit le veter-nairc desire fairo parvenir le breuvage, si I'animal est mei^orisö, s'il est alleint d'angine, de tdtanos, de maladies de poitrine, delaryngite aigueou croupale, el gendraleaient dans loutes ies circonstances oil la degluiiiion sera rendue difficile, ie liquide sera versö avee beaucoup d'at-tention dans la bonche, pour que le ruminant puisse le ddglu-tir doucement. Dans le cas conlraire le liquide , occasionnant de la douieur a I'animal en passant dans le pharynx ou elant degluti difficilement et incompletement, tombedans le larynx, determine aussitöt des qnintes detoux, et pcut occasionner un violent acces do suffocation. Ces inconvönients out lt;5!e par-liculierement signalds par M. Ronchon, vel(3rinairc a Sl-Aslier, dans !es fortes miH^orisalions du rumen. En effet, dit ce veleri-naire, 1deg; la pression exei'C^e sur le diaphragmeet lespoumons par les organes gastriques, ires pesants et forlemenl distendus, diminue la capacity Ihoracinne et amene une gßne dans ;a respi­ration et une grande difficultö dar;s les mouvements d'elcvalion ct d'abaisscruent dc la glotle qui cause la chute du liquide dans le larynx.
2deg; La grande distension du rumen . produite par le cl^gage-menl de gaz dans son interieur, fait necessairement resserrer Torifice infärieur de l'oesophage. Ce resserrement. empßchant d'une part l'dvacuation des gaz par la bouclie , et d'autre part s'opposant a l'cntröe des liquides döglutis dans le rumen, force le breuvage a stagner dans Toesophage , et ce canal en dtant rempli, le trop plein du breuvage relluaul dans le pha­rynx, tonibe dans le larynx, enüle ie canal trach^al, arrive dans
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les bronches, oil il occasionne une vive inflammation du pou-inon ou une morl prompte par asphyxie.
3deg; La compression de Toesopbage outre les deux piliers du diaphragme , ce muscle ßtant forlement porld en avant par le poids et la distension de la panse, concourt encore ä rcndre Tarrivöe des liquides dans le rumen plus difficile, et a provo-quer les accidents qui amenent I'asphyxie. Ces trois causes, dit M. Rouchon, sont. je pense, süffisantes pour provoquer les dan­gers quisuivent l'administration des breuvages dans les cas de fortes meleorisatior.s: lors nieme qu'ellcs n'exisleraicnt pas si-muilanement, une senle pourrail les susciter(l).
Administration des breuvages aux hütas ovines. Bourgelat est le premier auteur qui ait consign^ dans sou Traite sur la Malicrc midicale velerinairej la maniOre de faire prendre les breuvages aux betes h laine. Dennis lui. Daubenton (2), Tes-sier (3), Gohier(4), d'Arboval (5), M. Cirard(O), outsenti loulo rimportance qui se rattache au mode d'adminislralion des breuvages aux moulons, puisqu'ils ont d^crit dans divers tra-vaux sur les maladies de ces precicnx animaux !es procedes ä suivre dans cette administration. En effel, de la maniere de donncr le Lreuvage aux bfiles h laine dependeni les effets du medicament qu'on emploie et les avaniagcs curatifis qu'oa desire en obtenir. En outre, en prenant queiqaes attentions que nous signalerons plus loin, en pent prdvenir la suffocation et I'asphy­xie utHerminöes par le passage des liquides dans lo larynx, acci­dents qui ont cte signale's par la plupart des anteurs quo nous venons de citer.
lt;l) Journal des viterinaires du Midi, t. IV, p. 15. (2) Instruction pour les Bergers, 10deg; Icfon, p. 120. (aj Instruction sur Us bates ä laine, p. 190 et I!)4.
(4)nbsp; Memoires ct Observations sur lu Chirurgie et (a MMecine vctrci-names, t. II, p. 418.
(5)nbsp; Tratte de la claveUe, p. IIS.
(0) Traite de l'inoculation du claveau, p. 38.
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C2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MfiDICAMENTS.
Pour faire prenure les breuvages aux moutons, deux procdi-dcs sont gdndralement mis en pratique^ los voici : dans le pre­mier, le Larger saisit le mouton par un des membres postö-rieurs, le retourne, le place sur son cul, les jambes de devant etant ßlsvdes et le corps tenu presque pcrpendiculairement entre les cuisses 5 il maiiiliunt ensuitc la tote assez baut, soil en prenant les comes cntre ses mains, si cornt-s il y a, soil en plaeant une de ses deux mains sous la mächoiregt;si la leto est depourvue. de comes. L'animal mainionu dans cctte jjosilion, le vdldrir.aire t5carte une des commissures des levros avec un ou deux tloigts, et, avec un vase en forme du biberon ou cii forme de broc dont le bee est un peu allonge, il verse la liqueur dans la bouclie en proportion tie ce que le mouton en avale. Tel est le pioceilo decrit par Bourgelat,
Dans le second precede, indiqud par d'Arboral et M. Girard, le vclerinaire accule ie mouton dans l'encoignure de deux murs ou da deux rateliers, le place entre ses jambes ct le maintiest en place en rapprocbant ses cuisses; souLenant alors la tele un peu au dessus de sa position naturelle. avec la main ganclie passee sous la mAchoire inft'rieure j il ecarte la com­missure des levres avec la bouteille., le broe ou le biberon^ do mauiere ;quot;i former une espece d'enlonnoir et verse le brcuvage dc la main droite dans la bouche de l'animal. Cos proceJes ont chacun leurs avanlages et leurs inconvenients.
Le premier doit etre usite lorsque le vetöririaire di'sire faire arriver le breuvage presque en entier dans la panse. Dans la position oü l'animal sc trouve plaeö, le rumen descend vers le bassin cl lire I'oesophage en bas, tandis que la tele tenue dlevöe 1'allonge en baut; d'oii il r^sulte que I'entonnoir formö par I'inserlion dc cc conduit dans le rumen s'a^randit, et que si le liquide est versö ä grandes gorgdes dans la bouche, ii des­cend parson propre poids dans ce viscere : une peiile partie passe cependant dans la callletle. Toutes les fois done qu'il y aura indication de faire parvenir ie breuvage dans le rumen,
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comme dans les m^Morisations esscntiellts ayant siege dans ce visccrc, il fuudra employer ce procedö.
Le second devra eire priTürö lorsqu'il y aura indication de faire parvenir le breuvage dans le feuillet, la cailleUe et les intestins. L'animal, mainlenu dans la position que nous avons indiqi^ee^ si le breuvage est verse doucement, en petite quantity amp; la fois, et s'il est ueghii ä petilcs gorgdes, la plus grande partie arrivcra dans la cailleUe pour passer dans I'intestin, une jiorlion encore assez considerable arrivera dans le rumen et le rdseau, el la plus petite panic s'engagera entre les lames du feuillet.
Nous avons fait de nomljreuses experiences sur les moulons pour nous assurer que les liquides parvenaient, ainsi que nous l'avons expilrjud, soil dans le rumen, soit dans le feuillet, soil dans la cailleUe, en faisant deglulir aux animaux, par Tun et l'aiitrc procedc, des solutions de prussiate de potassquot;, et en sa-crifiant les animaux peu de temps apics I'administration. En versant alors une solution depersulfate de fer dans les e-stomacs et les intestins, nous avons pu ainsi nous convaincre du trajel parconru par le pr.issiale de potasse.
Ces experiences nous enf appris, en outre :
1quot; Que les liquides qui tombaient dans le rumen penelraient rapidement la masse alimentaire qui est en moyenne du poids de 5 a 8 kilogrammes, et que ceif'gt; pdnetration s'opdrait du sac gauche ou a?sopliagien dans le sac droll, et de la circonferenca de la matse dans le centre;
2deg; Que quel que soit le proeddd mis en pratique pour admi-nistrer le breuvage. !c rdseau en recoil toujours une plus ou rcoins grande pro;.or!ion;
3deg; Que les liquides verses a petites gorgdes el deslinds pour 1c cailleUe et les inlestins, en passant dans le petit canal du feuillet, s'engagent par deux xoies dans les lames de ce viscere; qu'une partie enfile ies goiitliere. siludes ä la grande courbure et s'avance ainsi jusqu'a la cailleUe, en imbibant tous les
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iteaxa. da matures alimentaires contenus entre les pelites et
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les grandes lames ; qu'une autre partie du iiqnidquot;. monte par ascension entre les goullieres inferiBures du cmal de commu-nicalion du rissean et de la cailiiHic. el va rejoindre le liquide qui humecte les lames alimentaires par !cs gouttiöres siqie-rieures. Ce mäcanisme de la transmission des liquides aux alimetiis du feuiilet, explique pourquoi les aliments contenus entre les longues lames sont toujours plus dess6ch€s au milieu du visc6re qu'ä sa grande et k sa petite courbure, et pour­quoi lorsque les goullieres supfirieures sonl ohslmees par des aliments ires dessecht':., il esl, iuipossibie d'humecter complete-ment ces aliments par des breuvages, quel que soil le nombrc qui est adminislrö.
4deg; Qu'il est toujours nöcessaire de donner un grand nom-bre de breuvages aux moutons pour ramollir loutes les lames du feuiilet.
5deg; Que la cailleli'1- ne laisse passer les breuvages dans I'in-teslin qu'autant qu'elle en e?t suffisamment remplie.
C0 Quo la poiiion de liquide qui passe dans lintestin y cir-cule avee assez de rapidilö en moins d'une demi-heure, pour que le liquide soil cicja parvenu dans ce cpndnit jusqu'ä 10, 12 ei meine 15 mötres.
Tquot; Que quoique la quantity de liquide composanl le hreu-vage. doive varier seien les indications '\ rempiir, on ne doil point en donner moins de 5 decilitres a chaqoe administration.
Quel que soil iiui on l'autre des deux proc£des tiont nous avons pane qui suit mis en pratique, si le mouton tousse ou ebroue pendant la deglutition, il faudra lui laisser la t6te libra pour eviter le passage des liquides dans le larynx, la traclide el lout acc6s de suffocation, il arrive fräquemment que des maladies graves comme les meteorisations, les inflammations intestinales, attaquent uu grand nombre d'animaux dans un troupeau el reclamer.t pour 6tre combaltues, l'emploi de frö-quents breuvages. Dans celte occurrence le vdterinaire devra
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bieu enseigner soil au Lerger, soil au proprietaire ou autres personnes chargöes du sum des aniiuaux, la maniere de faire prendre les breuvages, afin de prövenir les accidents facheux et parlois mortels, qui resultant du passage des liquides dans le larynx (1).
Les liquides qu'oß donne en breuvage aux jeunes agneaux qui sont encore ä la mamelle, doivent 6tre administrös a I'aide d'une cuillßre ou d'un biberon. Pour les faire boire avec la cuillöre, on saisit i'agneau, on lui maintient la töte el on in-troduit le liquide entre les machoires, I'animal ne tarde pas ä le sucer et ä l'avaler. Pour faire boire avec le biberon, on prend une petite bouteille en verre ou en gres, on y adapte un bouchoa percö d'un trou par lequel passe un tuyau de plume a. I'extrlaquo;;-mitö duquel on attache un petit chiffon de toile , on remplit la bouteille du liquide qui doit 6tre administrd, on saisit I'a­gneau, on place le tuyau de plume dans sa bouche et on y fait couler le liquide. L'animal s'habitue facilement h boire en su-cant ce petit appareil, trds commode et tres facile a confec-tionner.
Administration des breuvages aux pores. II n'est pas aise d'administrer les breuvages aux pores, parce qu'ils sont difß-ciles a maintenir, qu'ils crient et mordent.
On doit les abattre; les tenir couches en les altachant par los pattes. Pour ouvrir la gueule du pore, le vätörinaire doit passer un nocud coulant, fait a une bonne corde, tant k la mä-choire supdrieure qu'ä la mäclioire infdricurc pour ouvrir la gueule, maintenir les mächoires un peu ßcartdes, et porler ia t(Hu en haul et de c6t6. On verse alors le liquide h I'aide d'une bouteille entre la commissure des levres pour le faire düglulir. Le pore crie presque toujours pendant celle operation, chasse
(1) Voyez pour ccs accidents Daubenton, Iitstruclion pour les Ccrgcrs, IOMccod, p. 26; Xcssier, sur les Mirinos, p. 194 ; d'Arboval, Instruction sur la claveiie, p. 115, ct Gohier, Mimotres sur la Midecine et la Chi-rurgie v4lirinaire,t. II, p. 4i8.
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lebreuvagc hors de sagueule, oubien s'il est forcd de le ddglu-tir, une partie tombe dans le larynx et occasionne la toux, la suffocation. II fant done toujours verser le liquide doucement et cesser l'adininistration pendant les cris.
Yiborg, pour faciliter radministralion des breuvages et des öiectuaires, aconfeclionnö un instrument qu'il nomme monla-cJiCj sorte de mors en bois perc6 d'unlrou,queron place enlre les mAchoires. On verse le liquide par le trou qui y est prati-qud, elcelul-ci arrive dans le fond delagueule. Get instrument est commode pour donner le breuvage, mais bornant beau-coup le jeu des mäcboires il empöche la deglutition de pouvoir s'opdrer facilement.
Adminislralion des breuvages aux chiens. Pour donner des breuvages aux chiens de moyenne grosseur, on les aecule dans une eneoignure, on place la t6te entre les jambes et on la main-tient solidcment et modöramp;nent ölevöe. On dcarte alors une commissure des levres en la porlant en dehors , de inaniere ä former en dedans de la gueule une espece d'enlonnoir, dans lequel on verse le liquide ä peliles gorgöcs, en laissant entre elles un certain Intervalle. Le cbien tousse souvent lorsqu'on lui administre le liquide ; alors il faut cesser moments.nömcnt de le verser, jusqu'ä ce que l'animal ne tousse plus.
La plupart des chiens boivent facilement les breuvages lors­qu'on les donne ainsi; mais quelques uns se döfendent, se 11-vrent ä des mouvements dösordonn^s et clierchent h mordre. Dans ce cas, pour les gros chiens 11 faut 11er la gueule avec une bonne corde, attacher les quatre pattes et les coucher sar une table. On place ensuite dans la gueule un morceau de bois du volume d'une canne ordinaire pour tenir eclte partie entr'ou-verte, cl on assujettit la mAcboire avec une corde, pour lui permettre de pouvoir encore ex^cuter quelques pelits mouve-menls. On ccarle alors la commissure des levres apresavo:r le\6 la tele, ct on fait iiarvenlrle breuvage dans le fond de la gueuie. Quant aux pelits chiens , s'ils sent cioux, on les met entre les
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jambes, et on leur donne le brcuvage; mais, s'ils sont mo-chants, vifs, et Se Irvrent ä des monvenients ddsordonr.ßs, il est difficile de les maintenir et de leur ouvrir la gueule. Alors il vaut mieux associer le mddicament aux boissons qu'ils appe-tent, comme le lait, le bouillon, I'eau sucn5e, etc. Si cepen-dant ce dernier moyeu elait insuffisanl, on aurait recours k des lavements, dans I'eau desquels on ferail dissoudre le medica­ment.
Injections cesoplingicnnes. Lorsque les animaux se trouvent dans l'impossibilitd de pouvoir döglulir, comme dans le trismus dölerminö, soil par une affection verligineuse, soit par le tdta-nos, on a conscillö de faire l'oesophagotomie, et d'injecter le breuvage dans roesophage. Ce moyen n'estpasä dedaignrr dans ces sortes do maladies qui ne paidonnent que Ires rarement aux animaux. Apres l'incision de l'cesophage, on introduit une grosse sonde en gomme (Hastique d'une cerlaine longueur dans ce canal. On adapte un entonnoir a l'extrömitö situde en de-bors de la plaie, et on injecte le breuvage qui, ainsi, parvient de la sonde dans l'oesophage, et de ce conduit dans restomac.
Ce mode d'administration ne doit 6tre mis en pratique que dans les cas que nous venous de citer et dans quelques fractu­res de la mAchoire, qui mettent les animaux dans i'impossibilitd de pouvoir deglulir, attendu que le sdjour de la sonde dans roesophage pent donner lieu-a des fislules cesophagiennes diffi-cilemenl curables. L'hippiatre Garsault a conseillö un autre moyen de faire parvenir lesbreuvages dans Teslomac ducheval dans le cas de trismus, e'est de faire passer le liquide par les caviles nasales (I). Ce moyen, certes, n'est pas ä dädaigner, mais il n'est pas sans inconvenient. Le liquide, arrivant preci-pitamment dans le pharynx, pcuttomber dans le larynx et de­terminer la toux, ou parvenir en masse clans les bronches et susciter la suffocation. Ces inconv(5nients ne sont pas tres in-
(1) Garsault, Nouveau parfait marichal, p, 193.
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08nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOl DES MKDICAllENTS.
quidtants si le breuvage nest prepare? qu'avec des liquides aqueux et emollients^ mais s'il est compost dc medicaments excitants ou irritants, il en rösultc une vive inflammation de la muqueuse respiraloire et du poumon , qui cause ordinaire-mentla roort. Nous n'avons iamais essayö ce moyen dans !e cas dont nous avons parldj mais nous I'avonsmis en pratique dans le glossanthrax des l)6tes bovines avec succes. Nous connais-sons un vcUerinaire du d^partement de l'Yonne. M. Lallemand qui I'a aussi employ^ dans ces sortes de cas, et qui a pu, en fai-sant passer des liquides nutrilifs par celte voie, sustentcr aiiisi les animanx pendant plus d'une semaine.
Electuaire. Du verbe eligere, choisir. On confond aujour-d'hui sous le nom d'electuaires, de confections, d'opiais^ des me­dicaments internes d'une eonslsiance de päte molle composes de pondres divisees. depulpes ou d'extrails qu'on a incorpor^s dans du sirop, du miel ou de la m(Massc,afi!i d'en faciliter I'ad-ministration.
Adiitinistrnüon des electuaires. Les clectuaires composös de miel, de m^Iasse ;t de pondres agr^ables au gout, coninie la poudre do r^glisse. de guimauve, sent souvent pris seals par les chevaux et notamment paries poulains. Pour les adminis-trer convenablement, il est indispensable queces prdparationä aient une certaine consistance , de maniere ä ce qu'elles puis-sent etre divisces et rassemblöes in une petite masse du vo­lume d'une grcsse noix qu'on a nommee hol, et qiiel'on roule dans un peu de fariue d'orge ou de son. Pour donner ksbols, on les place sur une spalule en bois j on tire la langue en partie hors de la bouclie, on depose le bol sur cet organe, qu'on Iftche aussitot de maniere que Tölecluaire soit entrain^ par le mouvement en arriere de la langue dans le fond de la bouche et qu'il soil degluti. Le clieval ramene souvent lY.lectuaire sous scs dents, le mache, le d(5!aye et lo rejette j dans ce cas, on doit le repousser sur la langue avec laspatule, jusqu'a ce que Pauimal l'ait avalö, Lorsque le cheval prend mal l'älectuaire,
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et qn'il en a la bouche romplip, il est bon de la lui nettoyer pnr queiqnes injections. Getle attention est mciine indispensable lorsque I'^lectuaire est compose de substances tres amftres, comme l'aloes, les poudres de quinquina, de gentiane. Qne le cheval ait bien pris on mal degluti l'ölectuaire qu'on lui a ad-niiniströ, on doit tonjours lui netloycr la bouche avec une in­jection d'eau froide ou tiede,
Les chevaux seuls prennent assez bien les ^lecluaires. II n'est guere possible d'en faire usage pour le bosuf, le nioulon, ie pore et le chien.
On administre particulierement les ölectuaires dans los ma­ladies ou la deglutition est difficile, douloureuse et oü on ne pent se permettre de donncr des breuvages sans occasionner la toux ou la suffocation, comme dans le tdlano*. le vertige, la pharyngite, la laiyngite, la pneumonite, la pleurite.
Pilules. De pila, petite bouk. Les pilules sont gdndrale-ment composdes do miel, de m(5lasse, d'extraits renfermant des subslances m^dicamenteuses et associds ä des poudres inertes destinies ä leur donner une assez forte consislance. De la grosseur ordinaire d'une petite noix, ces pilules doivent ötre uii peu ovoides, pour en laciliter radministration. Au moment de les donner, et dans le but de les rendre glissantcs, on les roule dans la poudre de reglisse ou de guimauve.
Administration des pilules. On administre les pilules avec la main, avec un morceau de bois prepard pour cet usage, et avec la piluliaire de Lebas,
Administration avec la main. Ce proeddd nous vient des An­glais : mais . quoique bon , il n'est pas generalemcnt usiie, Le voici : Le cheval dlant aeculö dans la stalle ou dans I'en-coignure d'un mur, et la tele tenue ä peu pros dans sa position naturelle par un aide, le vetdrinaire ouvre la bouche de Tani-mal, saisit la langue avec la main gauche et la tire fortement hois de la bouche; de la main droife qu'il a cu le soin do se graisser, il prend une pilule, la place cuire les cxUvmiies dos
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JOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; E5IPL01 raquo;ES MEDICAMENTS.
quatre doigts rdunis au pouce, puls enfoncant hardlment la main jusqu'au fond de la bouche, il depose la pilule sur la base de la langue; retirant la main prestement et au mcme instant abandoiinant la langue leime par la main gauche, cet Organe, reprcnant sa posilion naturelle, enlraine la pilule dans ie pha­rynx oü eile est deglulie. Les grooms anglais adminislient ainsi les pilules avec une hardiesse surprenante.
Les vtUerinaires se servent oidinairement pour adminisirer les pilules d'un morceau de bois flexible de la longueur de 50 cenlimetres a peu pros, el aminci en pointe mousse ä une de 6es extrcmitds. On pique la pilule ä celte exlremitd, on saisit la langue que Ton tire en dehors, et on va hardiment deposer la pilule sur la base do cet organe dans le fund de la beuche. Alors on lamp;che la langue, et I'animal, en la retirant, est forc6 d'avaler le remede. Ce procöüö doit 6tre habilement mis en pratique, aulrement on s'expose a. blesser 1c voile du palais et meine ä le perforer, si le morceau de bois a quitle la pilule ct a 616 enfonce profondement.
Lc pharmackn Lebas, pour rendre tout a la fois facile et sans crainte dc blesser I'animal l'administration des pilules, a conseillö de faire usage d'un instrument qu'il a nomm6 pilu-Uaire[\), La piluliaire, selon Lebas, doit filre faile d'un bois tendrc, tel que le bouleau, le tilieul, lc peuplier; eile a 4 centi­metres de diametre et iO centimetres dc long, est percde d'un canal du diametre de 2 cciUiinelres, qui rccoit un piston de meme longueur, plus sa poign6c. La partie superleure de la piluliaire doit etre arrondie pour ne pas blesser le cheval , et son ouverlure doit avoir de 2 ä 3 cenlimetres de diametre sur 5 centimetres de profondeur, pourrecevolr la pilule.
Quand on veut se servir dc cet instrument, on place la pilule dont la forme est cede d'un oeuf, dans le reservoir; on saisit la langue qn'on fait tirer en avant par un aide, on introduit
(I) Recueil de mideeine vclerinaire, an. 1825raquo; p. 459.
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ensuite la piluliaire jusque dans le fond de la boiiche; on pousse alors le jiislou pour clii-sser la pilule , on le retire aussitöt, et on lache la langue. Nous pouvons assurer qua la piluliaire cst un instrument tres commode dans les höuitaux völörlnaires, mais qui malhcurcusement ne pout elre portatif.
L'adminlstralion des mddicamenls sous la forme de pilules a des avantages et des inconvönients qua nous devons signaler.
La forme pilulairc n'entralne jamais de perle de mödicy-ment, inconvenient qui se rattache aux breuvages. L'administra-tion no suscite ni la toux, ni la suffocation, et eile est en ouire expdditive. Les inconvönients sont que ce procödd ne peut 6lre employö qua pour le clieval et le cliien: que la pilule en arri-vant dans l'estomac a Lesoin d'etre d^layöe par le liquide se-cr6l6 par la muqueuse stomacale^ que si le mödicament qui compose la pilule est irritant, il peut en sdjournant plus long-temps dans l'estomacirri!er,ennainmerce viscere. Ces dcrniers inconvönients nc sont point sörieux: si I'animal pent dt^glulir facilement, on pent faire prendre un detni-litre ou un litre d'eau laquelle, en arrlvant dans l'estomac, delaye la substance com-posant la pilule et l'entraine dans I'intestin.
Lavement ou clyslcre. De x.t.v^nv laver. On nomme ainsi I'injection, par l'anus, d'un liquide dans la derniere portion du gros intestin par difKrcnts proedd^s. Les lavements, aussi Lien pour les animaux que pour l'homme, sont des mödica-menispröcieux; ils dölayent les malieres stercorales, faciiitent leur expulsion, rafralciiissent le tube digestif et ^tant absorbs rendent le sang plus aqueux. Les lavements sont appelds 5j//2p/e5_,lorsqu'iIs ne sont composes que d'eau pure, et meäica-menteux lorsque le liquide avec lequel ils sont prdparös, ren-ferme des medicaments en solution ou en suspension. Dans ce dernier cas et selon les effels qu'ils dolvent susciter, on les appelle lavements purgalifs, irritants , astringents , etc. Enfin, on ks nomme nutriU/s ou nourrissants, si le liquide qui les
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I
72nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI BES MEDICAMENTS.
compose est formß de bouillons, de ddcoctions d'orge ou de lait, etc.
Preparation des lavements. Avant d'administrer le lavement, le vdtärinaire devra le prßparer convenablement et s'assurer bien positivetnent de sa bonne confection et de sa temperature. Les lavements chauds sent ceux dans lesquels on pent facile-ment endurer la main. Au-dessus de cette temperature qui cor­respond ä celle de oO ä 32deg;, le lavement rubdfie ou brüle lägere-ment la muqueuse des inte^tins, dt5termine de la douleur et pro-voque le rejet de tous les lavements qui sont ensuite administrds. Nous avons vu plusieurs fois des chevaux auxquels des la­vements trop chauds avaient lt;5tö passes et qui ont en la mu­queuse rectale forternent cauterisde. Ces accidents quoique s'accompagnant de violentes douleurs, de tönesme et de consti­pation, n'ont cependant point eu de rdsultats fdcheux. Les ani-maux ont €16 guöris apres douze ä quinze jours.
Les lavements tiödes sont ceux dont la temperature est de 20 ä 25deg; ou celle de la main. Cette temperature convient pour les lavements medicamenteux et nutritifs.
Les lavements froids sont formes avec des liquides dont la temperature est depuis celle de la glace jusqu'a celle de 5 ä 10deg;. Ces lavements apportent un refroidissement dans la dernidre portion du tube digestif qui se communique bientöt a touts la masse intestinale et a toutes les parties du corps. 11s s'em-ployent dans quelques cas de coliques gazeuses du cheval, de meteorisations des ruminants, de congestion, et d'hemorrhagie du tube intestinal.
Mode dquot;administration des lavements. A. cheval. 1deg; Prepa­ration du rectum. Avant d'administrer le lavement an cheval, on conseille gdneralement d'introduire la main dans le rectum, pour debarrasser cet intestin et aussi la derniere portion du colon des matieres excrementielles qui peuvent y 6tre accumuiees. Pendantlongtemps nous avons pense qua cefteattention facilitait l'injection du liquide d'abord, et ensuite favorisait son intro-
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SURFACE MUQUEUSE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 73
duction dans une plus grande ätendue du colon floltant. Des lavements donnds avec la solution de prussiate de potasse, et celledeproto-sulfate de fer, m'ont convaincu du contraire. Les rdactifs qua je versais sur les excroinents ou sur la muqueuse monlraientquedans les cas oü le cheval n'avait pas dte fouille, deux lavements d'un litre cinq ddcilitres avaient p^nötre ä 1 me­tre, trois lavements ä 1,52 tandis que quatre lavements d'un litre cinq decilitres passds a des chevaux qui avaient dtö fonillds n'ont point pdndtrö au delä de 0,93 cent. Ce rösultat auquel nous ne nous attendions point, nous l'avons expliquö do la maniere suivante : Lorsque le rectum et la dernierc portion du colon renferment des excrements, le liquide injeetenepouvant trouver place dans le rectum est fored a. s'engager dans le colon flottant, qui dlant dans la m6me condition force egalement le liquide ä pönetrer plus loin. Que si au contraire, le rectum est döbarrassd des matiöres qu'il contient, 1c liquide reste dans ce conduit sans le forcer par des contractions aritip(5ristaltiqiies ä s'engager dans une grande ötendue du colon. Ces experiences nous ont appris aussi qu'en ddbarrassant le rectum et en pas­sant trois ou quatre lavements de suite, les animaux les reje-taient plus promptement que lorsqu'ils n'avaient point 616 fouillös.
Or si les lavements qui sont passes aux chevaux, sans avoir vide le rectum avec la main, pdnetrent plus avaut dans !e co­lon flottant et sollicitent l'expulsion d'une plus grande quan­tity d'excrements que dans le cas oü le rectum a 6\6 fouille prealablement ä l'injection, nous croyons *tre autorisö ä dire qu'il est inutile de vider le rectum des chevaux avant de lour donner des lavements, ainsi que le recommandent Solleysel et beaueoup de praticiens.
Quantite de liquide, Solleysel (1) dit qu'il ne faul point donner au cheval moins de 2 ä 3 pintes de liquide pour chaque lave -
(1) Parfait marechal, %• partic, p. 283.
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TUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES Ml'DICAMENTS.
ment, ou de lj,861 ä 2',793. Lafosse fils (1) porte la dose jus-qu'a 4 pinles et demie ou 3 litres 8 decilitres. White (2) airirme que si Ton eraploie le lavement ä l'effet de vidcr les gros inteslaquo; tins, la quaniitö de liquide ne doit pas 6tre moindre de 5 pintes ou de 4 litres 555 millililres. Vitet, Eourgelat, Lebas et Moiroud se taisent ä cet dgard.
Assurßment, il n'cst guere possible de fixer d'une manure gdnerale la quanlilö de liquide que Ton doit injecter dans le rectum du chcval, cctte quantitö devant varier selon lös di­verses circonstances maladives. Toatcfois, sl Ton prend cn consideration, ainsi que l'a fait Lafosse, la longueur et la ca-pacile du rectum et celle du colon (loltant, nous dirons que la quantity de liq\iide a donner en lavement ne doit point ctre moins de deux grosses seringues ordinaires. Or, comme cette seringue contient 1 litre 5 decilitres, e'est done 3 litres que Ton doit donner, en moyenne, pour chaque lavement. Cette quantile nous parait celle ä laquelle on doit s'arroter g^ndra-lement. Si Ton rdflecliil que le rectum du cheval, de 30 a. 40 centimetres de long, renferme de 500 grammes h 1 kilogramme de matieres cxcröinentielles, qu'il peut contenir 2 ä 3 litres de liquide sans ötre distendu , que le colon flottant a de 2 ä 3 me­tres de longueur et renferme, en moyenne, de 2 ä 3 kilogr. de matieres excr(3mentielles, et qu'il peut contenir jnsqu'ä 15 ä 18 litres d'eau, on concevra que la quantity de liquide que nous prescrivons ne doit encore Clre considdröe que comme faible, relativement au volume^ ä la longueur et ä la capacit(5 du rectum et du colon flottant du cheval. Malgrd ces approxi­mations, nous dirons cependant que souvent un seul ou dtux lavements qui sont retenus par les animaux peuvent etre en-traint5es assez profonddment dans le colon par un mouvement anti pöristaltique, mais aussitöt, ainsi que l'a fort bien con-
(1)nbsp; DictionnAired'Bippiatrique, art. Lavement,*. Ill, p. 310lt;
(2)nbsp;'WUitc, Abrege de Van velerinaire, p. 182.
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SUnPACE MUQUEDSE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;75
slatd Yicq d'Azyr dans ses recherches sur les conlraclions des inlestins des animaux (1), queleliquide rencontre un obstacle forme par des excidments acccunjules ct durcis, un niouvement pi'ristaltique, ou en sens contraire, entralne le liquide jusqu'au rectum, oü, döterminant un sentiment pönibie, i! est cx-pulsö. Or, comme dans le colon du cheval les matiöres alvines sont söpai'(5es, dures, ct sous la forme de croltcs, toujours, ainsi que nous Tavons observe en ouvrant largemenl le venire de clievaux en experience auxquels nous donnions des lavements, lorsque le liquide arrive ä une masse stercorale assez dure, il est de suite arrellt;5 et chassö du cole du rectum.
Nous nous sommes assurd, dgalemenl par experience, que les lavements ddterminent d'aotant plus revacualion des malieres conlenues dans le colon flottant^ qu'on les doune ä des inter-valles d'un quart d'heure ct qu'on rdpele ce mode d'admilaquo; nislration pendant dix ä douze beurcs; que ce n'dtait qu'alors que le colon, ayant expulsö les 2 ä 3 kilogrammes d'excrd-ments plus ou moins durs renfermös dans res plis, pent donner acces aux lavements a. une assez grande profondeur. Jamais cependant nous n'avons pu, mSme aprfis plusieurs jours d'ad-ministration de lavements, faire parvenir le liquide jusque dans le gros colon. II ddcoule done, comme consequence de nos rechercbes, que, pour debarrasser le colon llottant du cheval de la plus grande partie ou de la totalild des malieres alvines qu'il pent contenir, il est indispensable de donner des lavements, de quart d'heure en quart d'heure, au moins pen­dant douze beures.
administration. Pour passer les lavements aux clievaux, on se seit d'usie grosse seringue dile seringue a cheval, d'une vessie, d'une come, d'une bouteille ou d'un petit broc portant un bee allongd.
Emploi de la seringue. Le liquide composant le lavement
(1) Vicq^d'Azyr, VMnmrti de la Soeüti de tUdecine, 1776, p. 349.
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76nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES Ml£DICAgt;tENTS;
introduit dans la seringue, solt en le pompant, soil en le ver-sant dans le corps dc pompe. aprcs avoir dövissd la canule, doit 6tre poussö jusqu'ä ce qu'il s'öchappe par l'orifice dc la canule, afin dene point introduire Tair dans le rectum en meme temps que le lavement. Cette precaution est utile en ce quo I'air, se dilatant dans I'intestin colon, distend ses parois, suscitc de la g^ne et engage les ammaux ä rendre le lavement. Le v6t6-rinaire fail lever un membre antörieur par un aide, approche I'animal avec douceur, se place a. gauche de la croupe, pour €viter les ruades, les coups de pieds, 16ve la queue avec la main, insinue doucementla canule de la seringue dans I'anus; puis, mainienant le corps dc pompe avec cette ru^me main et poussant lentement sur l'exlrömilö du piston avec la main droite, il fait parvenir le lavement dans le rectum. L'opera-tion (5tant, tcrminöe, le vdterinaire pince, frappe de Idgers coups avec la main sur la colonne vertöbrale et appuie sur la queue pour forcer I'animal a conserver le liquide le plus longlemps possible.
II est gßnöralemenl liabituel de faire promener les animaux qui ont des coliques lorsqu'on a donnö le lavement. Cette pra­tique , qui est bonne dans ces sortcs de cas, est plus nuisible qu'utile dans d'auires circonstances. II vaut mieux. dit Scl-leysel, laisser le cheval en repos, et cet bippiatre a raison.
Lorsque le cheval rend le lavement avec des matieres exci (5-mentielles dölayc'es, parfois noires ct fiHides, e'est un signe certain que le lavement a produit un bon effet; que si, au contraire, le liquide est rendu clair tres peu de temps aprts qu'il a 616 introduit, c'est un indice que I'animal ressenl dj violentes douleurs dans le tube digestif, et que la maladie est grave.
Emploi de Id vessie. A ddfaut de seringue pour donner le lavement au cheval, on pent se servir d'uno vessie au col dc laquclle on adapte, nprcs I'avoir fait ramollir clans I'cau cbamle, un tnyailaquo; de sureau de la longueur de 10 a 20 centimetres. On
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surface muqueuse digestive.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77
remplit la vessie tic deux litres de liquide, et, aprös avoir pris los precautions n^cessaires pour tiviler d'etre l'rappö, on in-troduit le tuyau dans le rectum et on y chasse !e liquide en pressant avec les deux mains sur les parois de la vessie. Ce moyen, indlqnd par Bourgelat (1) et par quot;Whüe (i), est d'un tres facile emploi. L'appareil peut se confectionner aisöment; il peut se rencontrer partout, est portatif et peu coüteux.
Emploi de la bouteille. On prend nne bouleiile en gres, ä laquelle on fait un trou d'un petit diametre au milieu du eul, en frappant ä petils eoups, ä l'aide d'un marteau ou d'une pierre pointue. On place un doigt sur le trou praliquö; on remplit la bouteille de liquide, et on introduit le goulot dans l'anus. On retire alors le doigt qui est apposö sur le trou, et le liquide, presse par i'ali'iospliere, s'engage dans le rectum.
Emploi de la come. On scie une corne de beeuf a son exlrd-mitöj on rarrondit. et l'appareil se trouvo ainsi confectionn^. Pour s'en servir, on eiigage la peiitu extrdniiie de la corne dans le rectum, et tandis qu'on la mainlient en place d'uns iriain, on verse le breuvage, de l'autre main, lt;la;is Ja partie ^vasdo. Le liquide, par son propre poids, s'introduil facile-ment dans le rectum. Get appareil n'est pas aussi commode que celui de la bouteille, dont nous venous de parier; cependant, ainsi que le dit Bourgelat, cetle methodeest tr^s simple et tres avanlageuse pour ne pas 'atiguer l'animal par des introductions rdpelöes.
Emploi du hroc. A döfaut de tons ces appareils, on pent encore se servir d'un petit broc ou d'une especc de marmite portant un long bee. On introduit le bee du vase dans l'anus, el on verse ie lavemlt; nt. En se servant de cet appareil, le li­quide qui est rejelr par l'animal et regu dans le broc, est intro­duit de nouveau cans le rectum. Le völörinaire, en agibsant
(I) Bourgelat, Mature midicale vilirimdre, p, 288. 2 Ahrtyi de larl vjlc'rinuire, p. 181.
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7Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOi des medicaments;
ainsi, pent done avoir pins ais^ment ^gard aux öpreintes et aux douleurs que ranimal dprouve.
Administration des lavements aux grands ruminants. Le rec­tum des bules bovincs, moins gros, moins dilate que eelui du cheval, est de 15 ä 20 centimetres, etse continue avec le colon, dont la longueur est de 8 ä 9 metres. Ce dernier, comme on le sail, est contournd sur lui-meme un grand nombre de fois, et döpourvu de bandes longiludinales. Les matißres stercorales qui sont contenues dans cet inteslin, toujours molles, delayßes en purde dpaisse lorsqne les animaux mangent des plantes verles, plus dures et noirAlres lorsqu'ils font usage de foin ou d'aliments propres ä favoriser l'engraissement, ne sont cepen-danl jamais moulöes, comme dans le clieval et les betes ä laine. Pour administrer les lavements aux bötes bovines. le \€i6t\.-naire pent se servlr de la seringue ou de tons les autres appa-rcils dent nous avons parle.
Pour donner le lavement, le vdterinaire fait lenir la tfile par un aide, qui saisit la cloison nasale entre l'index. et le ponce, charge la seringue,, se place en face la croupe pour dviler les coups de pieds que les animaux lancent sur les cötes, et injectc doucemenl le liquide. Los meines precautions sont ä prendre si on se seit de la vessie, de la corne et du broc, que pour Ic cheval.
La quantity de liquide qu'on pent, en gdndral, introdnire dans le rectum doit 6lre de deux litres pour cliaque la­vement.
Les matiöres stercorales renfermdes dans le colon du baeuf, dtant gdncraiement moins dures que dans celui du cheval, se laissent plus facilement pdndlrer par le liquide, et ne suscilent point les coliques, les epreinles qui excitant les animaux a re-jeter le lavement qu'on vieut de leur administrer. Ces boles retiennent done mieux les lavements que les chevaux, et, nous le diioiis aussij mieux que ies moutons. Nous nous sommes as-surd par expdricuce, en donuant lentement des lavements de
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SURFACE MüQUEÜSE DrGESTIVfi.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
prussiate de potasse, que deux lavements de 2 litres chacun parvenaient jusqu'ä 4 i 5 metres dans le colon.
Or, si, d'une part, on pent faire parvenir jusqu'ä 4 ä 5 taßtres les lavements dans le colon du gros bdlail; si ces lavements ddlayent facilement les matifires contenues dans ce conduit; si la presence du liquide fatigue moins les animaux, ne devons-nous pas profiler de ces heureuses circonstances pour faire un grand et frequent usage des lavements dans les betes a grosses cornes, el remplacer en quelque sorte par ces injec­tions, les breuvages qui n'arrivent pas toujours dans les intes-tins.
Administration des lavements aux betes a lalne. Le rectum des betes h laine de 20 a 25 centimetres de long, se conti­nue avec le colon, dont ia longueur est de 4 ä 5 metres dans les agneaux, de 5 ä 6 metres chez les brebis de grosse race, et de 6 ä 7 mölrcs chez les beiiers. Disposö ä peu pr6s comme dans les betes bovines, cet intestin a eependant unc organisa­tion toute difiurente. Sa tunique charnue, plus dpaisse, serre avec force les matieros excrömentieües, les divise et les monle en forme de petites crottes ovoides, dures et reconvenes d'un mucus luisant, lesquelles s'nceumulent de distance en distance dans les deux tiers postlt;5rieurs de la longueur du colon.
Les lavements se donnent aux moulons avec une petite se-ringue contenant 3 ä 4 decilitres de liquide. Un aide doit tenir le moulon entre les janibes, et le vötdrinaire, apres avoir retire avec I'index la plus grande partie des crottes contenues dans le reclum, peut administrer le lavement en le poussant douce-ment et lentement, afin de faire franchir sans douleur les obstacles nombreux formes par l'accumulalion des petites crottes exislant dans le rectum et le colon. La bete ä laine garde ires peu 'le temps le lavementj eile le rejette bienlöt, et or. voil que ce n'est qivapres des injections r^iterdes qu'elle et-puise des crotles, souvent encore dures, avec le liquide.
Dans les nombreuses expdriences que nous avons faites pour
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SOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tliPLOI DES MEDICAMENTS.
conslaler jusqu'a queue profondcur un ou plusicurs lavemcnls de 4 döciiilres de liquide pourraient parvenir dans le colon, nous avons vu :
1deg; Qu'un seul lavement de 4 döciiitres de solution de prus-siale de polasse ne va pas dans le colon au delä de 50 cen­timetres;
2deg; Que les lavements de 5 ä G decilitres, administnSs en trois fois, entre dix minutes d'intervalle, pcnetrent jusqu'ä 2 metres et quelquefois jusqu'ä 2 metres 50 oentimötres;
3deg; Que ceux d'un litre, donnds en cinq fois, enlre dix mi­nutes d'intervalle, s'avancent dans le colon jusqu'ä 3 metres, mais jamais jusqu'au coecum ;
4deg; Que raccumulation de crottes dures dans quelques points circonscrits du colon est la cause principale des douleurs et du tenesme cjui portent les animaux ä rendre les lavements;
5deg; Que ccs crottes, (5lanl dures et enlourdes par une couclie mince de mucus pcu permeable aux lavemenls, sont difficile-ment dölayöes par le liquide , et presque toujours expulsöes, encore solides et moulöes , avec lui;
6quot; Qu'il faut au moins donner des lavemenls de 4 ä 5 deci­litres cliacun, pendant douze heures, pour debarrasser le rectum et le colon des crottes qui s'y forment et s'y accn-muientj
7deg; D'cü il faut conclure que les lavements qu'ondonne aux bulesälaiues doivcntetrefrequemmeulrciler6s, pendant douze heures au moins, pour debarrasser 1c rectum et le colon des crottes qu'iis peuvent renfenuer.
De memo que pour le cheval et le bceuf, lorsque le \6liri-naire n'a point de seringue ä sa disposition, il peut se servir de la vessie, de la corne, d'une petite bouteiile, d'un broc, ou de tout autre vase, pourvu qu'il verse bien.
lJour donner le lavement ä l'aide d'un vase quelconque ver­sagt bien , le veterinaire saisit le moulon par le ventre, avec le bras gaucue, de maniere ä placer le cu] en haut et la töte
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laquo;URFACB MUQUEUSE DIGESTIVE;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;81
cn bas. Si ranimal est gros et vigoureux, un aide doit etre chargd de le saisir et de le maintenir dans cette position. Ainsi placö, le vdtdrinaire enfonce l'iadex dans le rectum avec precaution, et le döbarrasse le plus possible des matieres ex-crementielles qn'il contient. Introduisant ensuite le pouce et I'index de la main gauche dans l'anus, il en ^carte les bords, de maniere ä former une espece d'entonnoir, et verse le li­quide, qui pönetre ainsi tres facilement dans le rectum et dans le colon.
Ce procedö simple, dt5crit par M. Bernard fils (1), et connu de tous les bergers, n'a point. ('.\6 indiquö dans les traitös de ma­llere m(5dica!e et de tlidrapeutlque publies jusqu'a ccjour. Nous avons administrd ainisi des lavements ä des moulons avec la so-b'.lioti de prussiate de potasse, et nous avons vu que le liquide s'avangait dans le colon aussi profondamp;uent que s'il avait 616 poussd avec la seringue.
Administration des lavements aux ckiens. Le rectum et le colon, de la longueur de 30 ä 40 centimötres dans les petits chiefs, de 40 a 50 dans les chiens de moyenne taille, et de 1 mölre ä 1 metre 50 centimötres dans les ph:raquo; gros auimaux, sont souver.t remplis de matieres fccales assez consistantes, mais d'antant plus dures qu'on les examine au voisinage de l'anus.
Les lavements se donnent aux chiens par les menies procd-des qu'aux moutons. La quantity de liquide ä employer est de
Inbsp; a 2 decilitres pour les petits animaux, et de 3 ou 4 pour les plus gros. Ces lavements parviennent facilement, ainsi que nous i'avons experiments, jusqu'au crecum. S'ils sont donnds ä plus forte dose, ou frdquemmenl rdpdtds de 10 ä 15 minutes d'intervalle, ils s'avaricent intime jusque dans la deinierc por­tion de l'intestin grelu, en franchissant la valvule ildo-ccecale,
IInbsp; est done facile, attendn le peu de longeur du gros intestin du
(I) Anmtesdel'Jznculturefranraise, t. XXII, p. 178.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' ''quot;
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laquo;
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82nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES M^DICAMEMTS.
cliien, de tirer islaquo; yiartiarantageux ties lavements cliez cet ani­mal, principak^nient dans !es inaiadies du canal intestinal, dont il esl tr#s fr6qlaquo;eiJ5Ji!CBl atteint. Kous ajouterons en outre qne les demi-lav^ments sonl assez bien relenus par les cliiens, et qu'ils sonl promptement absorb(5s.
Administration den Itu'ements au pore. Le rectum et le co­lon du pore, de la longueur de 4 a 5 metres, sont remplis d'ex-eröments gdn^raJemenl peu durs. Les lavements doivent etre doniics h ct;l animal avec la seringue de nioyenne grossetir ou avsc la vessie. La quantilö de liquide ä adniinistrer doit 6lre pour les pel.ks pores de 3 ä i döcililres, el de 5 ä 8 decilitres pour les gros. Le liquide jj^üelre proi'ond^ment; nous l'avons constate jusqu'ä 3 me4res au delä du rectum. Les pores conscr-vent asstz bieo les lavi'ineaf. qu'on liMir passe, et, lorsqu'ils les rendent, on s'apei'Qoit loujouis qu'ils entrainent au deliors les malieres excremenliellcs qui sont conlenues dans les der-nieres portions du colon. Comrae ii esl difficile, ainsi que nous l'avons dit, de faire pretidrc des breuvagt-s aux pores, on pent y suppleer par beaucoup de lav'-menis qui, absorb^s, delayent JesjiUg, ralraicliissetil en outre le canal intestinal, et concourent puissaminent ü calmer les iriflainmations aigues qui atlaquentsi violeimnunl Ilaquo; canal intestinal de ces animaux. Dans la rou-gcole, la variole, la pneumonite tlu pore et beaucoup d'aulres maladies, nous avons toujours eu a nous louer des lavements, Le petit lail convienl p-irfaitcnient dans ees circonstances.
Admiiustraiion des lavements aux volailles, Les volailles sont souvent altejjiC'S J'une vive innainmalion du canal intes­tinal qui les faii ptVrir en un ou deux jours, parfois m6me en quelques heurcs. Dans celte occurrence il n'est pas facile de secourir les volaiUcs par J'^dminütratioQ de quelijues gouttes de breuvage qu'oii Leur introduit dans le bee, et qui ne par-viennenl Jamals au delä dug^sierj on ne peul done parvenir h calmer i'inflammalion ou ä uiodifier le canal intestinal qu'en donnaul des lavementlaquo;. Le liquilt;.le, injects doucement avec
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SURFACE MUQUEUSE DIGESTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 88
une petite seringue , se r^pand d'abord dans le cloaque , remplit bienlöt le colon, et parvieiil faeileinent tont ä la fois et dans I'intestin grßle et dans les deux coecums qui lui font suite. Dans les grosses volai.'leä, la quanlild de liquide qui doit composer le lavement sera de 1 ä 2 decilitres, et d'un deci­litre au plus pour les petites. Les volailles conservent assez bien les lavements qu'cn leur donne. Pour les aduiinislrer, un aide saisit la voläilie, lui met la Idle sous I'aile pour renipö-clier de crier,- puis, tenant les psltes d'une main el plaQanl Ic corps de t'animal sous le bras, il relüve un peu la croupe pour facilUer l'injection du liquide.
Quantite tie licjuule a donner selon les ages et la taille des animaux. Relativement aux ages, les lavements dtjvront, tou-
tes choses dtant ä
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ales d'ailleurs, £tre donn^es ä des dos
es
moins fortes aux jeunes animaux qu'aux adullcs et aux vieux. Danslejeune age, le canal intestinal n'ayanl point encore ac-quis l'diendue et la capacity qu'il ppurra poss^der plus tard, nous pensons qu'un tiers de la quantity de liquide qua nous avons indiquee d'ime maniere g^uärak, pourra elre adminis-tröe sans aucun inconvenient.
Pielativemcnt ä la taille, II est digne de remarque quo, plus les animaux sont de grande taille, plus ils ont le gros intestin long et dilate, et vice versa. On pourra done dans les grands animaux augraenler d'un tiers la quantite du liquide que nous avons fixde pour cliaque espöee, et la diminuer d'un tiers pour les pelits. Quant ä la dose et ä la quantite de lavenaeul a ad-minislrer dans les maladies, nous ne pouvons rien pröciser ä cet egard. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet en trai-tant des diverses medications, et particulieremeat de la medi­cation emoiliente. (Voyez cette medication.)
Administration des lavements mUritifs ou nourrissants. Lorsque le veterinaire veut administrer dos lavements nour­rissants, quelques attentions ne doivent point (Urc negligees. La main et le bras serout iutroduits par l'anus le plus
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84nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI RES MÜDICAMENTS.
profond^menl possible, pour ttebarrasser le rectum et la der-nit're portion du colon des mnliercs qu'ils renferment. Le la­vement sera donnö souvent et en petite quantity a. lafois, dans le but de ne point fatiguer le rectum et d'cxciler des dprein-tes qui engagent les animaux a le rejeter.
Administration des lavements medicinaux. Les lavements mddicinaux, qui sonl le plus fröquemment usitlt;5s dans les ani­maux, sont les lavements nurgatifs , astringents, refrigerants, irritants,etc. Le rectum doil toujoursfitre debarrassö, soitavec la main, soit a l'aide de lavements d'eau pure cbande ou froide. Le liquide mddicamenteux devra fetre isijecld tres doucement, afin qu'il ne lt;!is!cnde point le rectum au point de le rendre dou­loureux et d'exciter ier- animaux a se däbarrasser du lavement le pins promptement possible. Toujours il est indispensable do survciller les animaux, de leur fermer I'anus avec les doigts, de leur presser la colonne verlebrale. pour les forcer ä conser-ver le lavement de maniöre ä ce qu'il produise 1'effet qr.'on en alleiid. Si on ndglige ces altenlions, le lavement, si pcu qu'il soit dom5 de proprieties excilantes, ne lard-; point a. filre com-pletemeiil rejete. Ces sortes de lavements s'administrent dans Jo tetanos, les angiucs violenles, et surtout lorsqu'on veut de­terminer une fluxion sanguine on un effet purgatif sur les der-nieros portions des inleslins.
B. Surface muqueuse rcspiratoire.
La surface muqueuse rcspiratoire s'eter.d depuis I'orifice ex-terieur des cavites nasales jusqu'a la lerrainaison des divisions bronchiques qui donncnt naissance aux vesicules pulmonaires. Deux acles vitaux des plus importants s'operent sur cette grande surface : la transpiration nulmonaire et la conversion du sang noir en sang rouge ou arteriel. 11 existe entre la peau et cette surface un rapport fonctionnel tel que, lorsque la Iranspiration cutanee augmentc, celle de la muqueuse rcspiratoire diminue, et vice versa. Fine, vasculaire, Ires absorbante dans tous les
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SURJACE MUQUEUSE RESPIRATOIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 85
points de son dtenduc, douöe d'une vive excitabilitd organique dans le larynx et les bronches, la surface qui nous occupe est souvent le siege de maladies tres graves, qui röclamciit pour 6tre traitöes l'emploi des medicaments sous forme li­quide, vaporeuse et pulvörulente. Souvent aussi le vöterinaire profile du pouvoir absorbant de la muqueuse respiraloire pour faire parvenir dans le torrent circulaloire des dlemenls medi-camenteux, susceptibles de modifier certaines parties ou toutes les parties de l'organisme. 11 imporle done bcaucoup que nous fassions connaitre avec quelques ddtails les modes d'emploi des medicaments sur cette grande et tres vivante surface. Les fu­migations, les injections, les insufflations, les sternutatoires, telles sont les operations thörapeutiques qui vont fixer notre attention.
1deg; Fumigations nasales et bronchiques. Nous dösignons par celle ddnomination la reduction d'une substance quelconque en vapeur, que Ton fait arriver par la respiration dans les con­duits de la respiration dans le but de modifier la membrane mu­queuse qui les tapissse. Ces fumigations sont ömollienies, exciian-tes, astringentes, anodines, fondantes,etc., selon la nature des medicaments qui composent la fumigation. Eliespeuvent elre faites a I'air libre, la l6te recouverte dedraps ou de couver-tures, ou a l'aide du licol fumigatoire.
A. Fumigations a I'air lihrc. On appelle ainsi le degagement de vapeur qui est opörö, par le veterinaire, dans l'atmosphöre ambiunte que respire I'animal. Pour faire ces sortes de fumi­gations , on met en pratique divers proeddös. Tantöt on se sert de seaux, de sdbilles ou autres vases renfermant des decoctions de planles emollieutes, excitantes, etc., et dont on fait respirer aux animaux la vapeur qui s'en dögagc en plein air. D'autres fois on emploic soit une cuillftre, soil une pelle en fer rougie au feu, soit des charbons allumds dans un vase, sur lesquels on projetle des substances rdsineuses pour en opdrer la combustion et faire respirer les huiles es­sentielles aromatiques qui en proviennent; ou bicn, ce qui vaut
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8Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; £MPL01 DES M^DICASIUNTS.
mieux, on renferme les animaux dans les henries , les ^tables, les bergeries ou autres lieux , dont on ferme les portes et les fenölres, et lä, pendant un temps pins ou moins long, on leur fait resnirer un airchargö plus ou moins de molecules rnödi-camenfeuses. Les fumigations de chlore, de matiöres rdsi-nenses aromatiqnes, de vinaigre, se praliquent souvent de celte maniöre.
Quel que soit le mode dlaquo; fumigation ä l'air libre qui sera usiti^, les vapeurs dpvront toiijours ßtre rdpandues en petite qnaiilitö dans l'atmosphöre. Un air trop charge de vapeurs uie-dicamenteuses, inlroduit dans les voies respiraioires, nuirait essenlieüemenf li l'acte de la respiration , susciterail des acces de loux , la snffocalion et rnfiuie l'asphyxie. C'est notamment ä regar.l des fumigations cliiorliydriqiies_, aromatiques, sulfu-reuses, mercnrielles, arsenicales, etc., que cette attention devra ölie mtse en pratiqulaquo;.
Dans tontes les maladies des voies respiraioires qui s'aecoen-pagnent de, dyspn^e laborieuse, comme les laryngites, les bron-ciilie1!, les pneumonites sur-aigues, ces sortes de fumigations dc-vront toujours Ctre pröl'dröes A celies que Ton fait ä l'aide de convertm es plact'-es sur la tele des animaux, ou dulieol fnmiga-toire, parce quoceiles-ci, ötant tonjours trop chargdes de la substance gazeiise qui doit 6lre respiröe, ajonteraient encore k la difficiillö de !a respiration.
B. Eniplo' des couvertüres, Lorsque le vdt^rinaire dösire faire parvenir dans les voies respiraioires une grande qnantitö d-: medicament ä l'etat vaporeux, il recouvre la töte des ani­maux avec un drap ou une couverture qui descend sur le scan ou le corps en ignition d'oü sVchappe la vapeur. On devra toujours , dans ce procddiS, laisser pönötrer de l'air atmosphö-rique avec la vapeur que Ton fait respirer, si Ton laquo;event point exposer S'aniiral ä manifester desmouvemenls d^sordonnes, ä tiiersur sa longc et ärenverser les appareils quidilgagent ta fu-migaliün. Toulelöis , pour eviter cet inconvdnient,, l'animaj
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devra ^tre altachö court et has. La temiieratin-o de !a fumigation ne devra point etre 61laquo; vde au dessas de 10 ä 2olt;-; ä uu degei plus d!eve, la vapeur öchaulle l'air atinospherujiui, le dilate en ie rendant rare, et apportaat d'ailieurs beaocoup di: calorique dans les voies resj)iratcgt;ires, determine la suffocation on ues sueurs gentirales qui nui^enl hhk boiis effets de la fumigation.
Lesaiimaux devront tonjours elr.t surveiili's pciulant VopS-ration. Nous en avons vu chereher igt; boire le liquide lrlt;gt;s chaud et pr^sqi^e bouiUant conienu dirns le vase, et se hrnlei-les ievresj d'autres ri nverser 1-s vases qui couienaient le^raquo; charbons allumös, mettre le feu anx toiles qoi rocouvraient leur tete, ct avoir la peau du chanfreiu en panic brülöc par rincendie qai s'rtait declaree.
Pour pratiquer des fuutrgatiamp;ns aqneoses ciiicllieiilrs ou M-gcrement aiomaliqucs , beaucoup de vfHiirinaires font usage d'un sac en toile. Le seau conlcimit 1c lii-uide qui se vaporise esl mis dans le fond de ce sac. et fa l6le de l'ariirn:il y est intro-duile jusqu'au chanfrein. Get apparetl se leticonlie partoul; mais it a I'inconvtSnient de trop eooeeatrer fa rapenr qua lani-mal doit inspire;-, et de rendre la respiration difficile. Toule-fois on pent cependaiii ^viler cet iuconvönrent en latssant rcs-pirer les animaux ä l'air libre de temps en temps , ou bien en facililant la sortie de t'exc(5dant da rapear par quelques ouvt r-tures pratiquäes a l'entrde du sac.
C. Emptoi du llcoljumigaloire. Cet Appareil Irfes simple et tres ccminode, qae nous avons fnvente en 1831), se compose d'un lieol ordinaire ponrvu d'une museroüe garnie d'une bou-cle et d'une courroie pourvue de troas propres h por.voir VG-largir ou la rötrßcir ä volontö, selon le volume de la löte des animaux. A cetle lauserolle est attacbö un mancbon en grosse toile, long d'un metre, dn diaroötre d'nn sac ordinaire, mais plus evas^ ä sa partie iibre on inlörienre qn'ä sa partis sup6-rieure qui esl attach^e an licol. Des trous de quelques cenli-mfetres de diametre sont pratiques de distance en distance au
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88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KHl'tOI DliS KIEDICAMEJNTS.
ina)iclion tie loile fixö ä la nmserollc ou h !a partie corres-poadant aux naseaux, dans le but de laisser öchappcr l^^xcö-(Jaül d-.-- vaj'eur qui se d(5gage, et de permettre ä l'air atmo-sphöriqiid de s'introduirc dans I'appareil.
Ponrs'en servi-, on altache I'animal assez court, on entoure 1c vase qui renfermela fumigation par l'extremitö infeiieure du manchen entoileeton laisse dowager la vapeur. Lorsqu'on prati­que des fumigations aromatiques, on doit avoir l'altention de placer le vase qui contient les charbons allum^s au dessous de rouverture införieure du licol pour ne pas y mettre le feu, et de ne laisser dögager que peu de vapeur pour empficher la suffocation. Get appareil doit 6tre lavö loutes les fois qu'il a servi ä des chevanx atteints de la morve et qn'on vent en faire usage ensuite pour des chevanx affeclds de toute autre maladie des voies respiraloires.
2deg; Injections nasales. On donne ce nomä I'action d'injecter, d'injicere, jeter, ou d'introduire, ä l'aide d'une seringue ou de quelque autre instrumrnt, un liquide dans les cavitös nasales, pour remplir one indication thamp;apeutique, L'inieclion est dite dmolliente, astringente, excitanle, caiisiiqne, etc., seion les propridtäs des liquides medicamenteux servant h rinjection.
On se sert le plus ordinairement de la seringue pour prali-qner les injections. On peut aussi faire usage d'un appareil particulier dont nous dirons quelques mots.
Einploi de la seringue. La seringue ordinaire pour 1'hovnrne ou pour le cheval est I'appareil dont on se sert pour les grands animaux. Une petite seringue est plus commode pour le mou-ton et le chicn.
L'injection peut 6tre pratiqude I'animal dtant en liberty et maintenu en place a l'aide d'un tors-nez placö ä la levre inf(5-rieure; ou bien attache, la t6te assez basse, k la mangeoire ou ä unpoteau, jaraaisä un anneau fix6 a un mur, pour dviter les excoriations que les animaux pourraient se faire aux ge-r.oux en se ddbattant.
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SLJSFACE MÜQUEUSE RKSl'IBATOIllK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;89
La seringue doit eiio munie d'une canule courbe. dont 1'ex-trdmilc sera enlourtfe d'etoupes ou de chiffons , pour övitcr tonte blessure de ia nnsale.
L'appareil (5tatit rcmpli de liquide, le vet^rinaire so place ä cöiö de l'animal, introdait avee douceur et dexterity le bo\it de la canule dans le neaj puis, pour ßviier tout enfoncemcnt dangereux, la saisissant ft ia base et la maintenant fixe entre l'index et le mädius de la main droite ou de la main gauclie, salon qu'il injecte dans la cavile droite ou gauche, il pousse le liquide doucement et lentement dans l'intörieur des naseaux.
II est inutile et parfois dangereux de pousser trop vivement le liquide; il pourrait arriverque, apresavoirpdnötrö jusqu'au fond des cavitös nasales et abordö dans le pharynx, il seit rc-jet(5 par la cavilö nasale opposöe, ou bien qu'il soit dcglnti. Dans ce dernier cas, si le liquide est compose de substances vön^neuses, comme l'eau de Goulard , les solutions d'acötate de cuivre, de nilrate d'argent, il peut en rösulter des inconvö-nients graves et sörieux.
Parfois pendant ces sortes d'injections les animaux se d^bat-tent et se cabrent: c'est alors qu'il faut redoubler d'attenllon pour ne point los blesser dans le nez. Nous avons vu plusienrs fois dans le cas de catarrhe nasal chronique, de morve cora-men^ante, des excoriations produites par la canule de la serin­gue se transformer en de v^ritables ulcörations.
M. Imelin, velörinaire ä Strasbourg, a confeclionnö, alors qu'il ötait maltre u'öquitation ä I'ßcole d'Alfort(l), un petitap-pareil tres commode pour pratiquer les injections nasales chau-des, froidesou mödicaiuenteuses. Cetappareil se compose d'un seau ordinaire percö d'un trou ä la partie införicure d'une de ses douves, ti auquel est ajustö un conduit en fil gommd et tressö de la losigucur d'un ä deux mßtres , et lermine par un
II) Recueüde Mcdecins vetdrinaire, t. XIII, p. 616.
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90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EiMPLOI DES MEDICAMENTS.
tuyau allongö dtrolt en gorame dlastique et de la longueur de 10 A 15 ceniimöires. A 7 ou 8 centimelres de l'extr^mitd du conduit engagö dans le seau, existe un robinet destine ä onvrir ou a fermer le conduit h volontö. Pour se servir de cet appa-reil, on place au cheval un iicol de force muni de deux fortes longes. On le relourne duns sa stalle, si stalle il y a, et on 1'at-tache ä deux anneaux Qx6s a un demi-metre du sol aux deux inontants de la stalle. Ou inen ou atiache le cheval k deux po-teanx enfoncds solidement dans lesol ct places ä ( metre 50ccn-tiiiietresillaquo; distance l'un de i'autre. Achaque poteau esl GxtJ ua anneau a 50 centimetres du sol. Le cheval est attache aux deux anneaux par les deux longes, et la t6!e estaiusi maiiiteuue fix.e et hasse.
Pour faire l'injeetion , on place le scan ä un crochet (ixe ä la stalle ou ä un des deux poteaux ä un metre au dessus de la hauteur de l'orifice des naseaux; le ciieval (Slant niainlenu at­tache, on introduit la sonde en caoutchouc dans line de* cavi-t(5s nasales, el on la uiaiutienl en place en la Gxantau Iicol. Le seau est ensuite rempli du liquide qui doit 6tre itijeclö. L'ap-jiareil t^larit a'msi piöparö, on ouvre le robinet; aussitöt le liquide, par sa vilesse et !a loi de I'dquilibre, s'engage el re-monte dans les cavites nasales par un jet dont on peul aug-menler ou diniinner la hr.uteur et la force ä volontö, en elevaut ou en abaissant, le reservoir. Un vase peul 6lre idacö sous le nez du cheval, et le liquide, ainsi recueilli, servir ä plusieurs injections au besom.
C. t appareil est tnis commode; Dsais, quoiqae iiieple el peu couleux. il ne peul ötre emp'oyö que dans les hamp;pitaax vt^tdri-naires pour le traiiement des ehevaux atleinls de la morve. Dans Li pratique ordinaire, ou peul le rempiaeer avec avantage par la seriugue,
Dans les bötes ä cornes, les injections nasales se font comme chez le cheval. II esl necessaire d'attacher la böte a cornes la t6te appuy4e conlre un arbre, un poteau ou une roue de voi-
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SURFACE MUQUEUSE RESPIRATOIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9raquo;quot;
ture; autrement le vßldrinaire ou les aides peuvent courir le risque d'etre blesses, si les animaux sont irritables.
Lorsqu'il s'agit de faire parvenir une petite quantity de li­quide dans le nez de la b6te a cornes, comme par exeraple le sternutatoire qui a 6lf. conseiliä par M. Malhii-u, v^törinaire ä Epinal, dans le traitement de la broticho-pneumonile pseudo-membraneiise,un aidereleve la tßte de ranimal en introduisant les deux doigls dans le nez, pendant que le vötöriiiaire verse ä l'aide d'une cuillfere ä cafe le liquide dans les naseaux.
Injections iracheoles et hrvnehiques. Dan^ les grands animaux et notamnientdans l'espece cheval, oü il est facile et sans dan­ger de pratiquer une ouverturo a la traciiee, on a prolitß de cet avantage pour injecter dans les bronclies des liquides simples ou m^dicamenteux, dans le but d'obtenir la gu^rison de quel-ques maladies.
Le professcur vdt^rinaire Gohier est le premier qni ait eu celte idee pour chercher 6 corufaatlre quclques maladies chro-niques du ponmon (1). M. Lelong, v^terinaire, a tenlö de mettre en app'icalion la conception du professcur vei^rinaire vn injectant dans les brouches une faible solution de clilorile do soud:^ (2).
L'eau et les liquides mödicamenteux peu irritants et trfis aqueux ne suscilent que des accidents passagers lorsqu:ils sont intiodnils dans les bronclies. De la dyspnße. de i'anxidlö lels soul les phdnomencs que determine la presence de I'ia-j(;clion : mais le liquide ötant absorbd rajtidemenl par la mem-lirane muqueuse pulmonaire, la respiration revient bienlöt ä sou (Hat naturel.
11 rdsulte de plusieurs experiences faites par Gohier, qu'on
(I) (loliier, Memoires sur la Medccine et la Chirurgie veterinnires t. U, p. 419 a '122.
t2) Recueil tie. MHecine vitirinaire, 1823, t. VI, p. 377, et 1830, t. VII p. 223.
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92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EUPLOI DES MEDICAMENTS.
pent injecler dans les bronches im ä deux Hires d'enu froide, sans occasionner d'accidents sörieux, et que, pour determiner la mort, il faut injecter jusqu'ä 42 litres de iiquide en moins d'uhe heure.
M. Lelong, vötßrinaire, a injeclö u;ie fois par jour, dans !es bronches de chevaux morveux, une livre d'eau ordinaire te­nant en soluiion son vingt-quatrieme en poids de chlorure de soude. Ces injections out döterminö de la gene dans la respira­tion, des acces de toux avec rejet du Iiquide et de mucus tant par l'ouverture fäite ä la trachte que par les narines; inais tous ces phönomenes alarmanls ont disparu apres quelques heures. Nous avons 616 tömoin de ces injections dans les experiences qui ont 616 räpdtöes ä l'ecole d'Alfort, et nous pouvons assurer qu'eiies ont pu 6tre continudes tous les jours pendant un mois et plus, sans occasionner d'accidents notables.
II rdsnlte aussi d'expdriences faites sur les animaux, par M. Segalas, que I'absorption est beaucoup plus rapide par la muqueuse bronchique que par loutc autre muqueuse(l). Solon le mönie expörimentateur, ce sont surtout les medicaments et les poisons qni agissent sur le Systeme nervcux dont I'absorp­tion est rapide.
Nous nouraquo; sommes aussi livrö ä quelques experiences sur ce nonveau moyen ä employer dans radministration des mcdica-inents, et nous avons pu conclure de nos essais fails sur des chevaux non malades :
1deg; Que les ddcoctions mucilaginenses, sucr^es et miellees ä la temperature de 10 ä 20quot; et k la dose d'un litre injecteeslen-teraent et doucement dans les bronches, elaicnt rapidcment absorbäes et ne suscitaienl qu'un pen de suffocation pendant une a deux heures ;
2quot; Que les decoctions m6me concenlrees de lÄle de pavot
(I) Notes sur quelques puinls do pliysiologlo. Journal de Physiologie expcrime.ntale,\iamp;r HKigendio, t. IV, 1824, p. 284.
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SURFACE ttüQDEÜSE BESPIRATOIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 93
indigene döterminaient, en moins d'une demiheure, un assou-pissement marquß avec jiesanlcur de l6te, une faiblesse du pouls, une sueur cbaude assez abondante ä l'cncolure et ä la face interne des cuisses.
3deg; Qua des solutions de 4 grammes d'extrait aqueux d'opium indigene, Jans un litre d'eau ä 15deg;, ddlerminaicnt les meines effets soporifiques, mais plus rapidement et pendant quatre ä cinq heures. sans occasionner ensuile de troubles nalurels dans la fonctions pulmonaires ;
4deg; Que 2 sranynes d'^lher sulfuriqnc dtendu do 4 ddcilitres d'eau suscituienl proir.ptcment l'acceleration de la respiration, la vitesse du pouls, des sueurs gönöralesj mais que tous ces phdnomenes disparaissaient en moins d'une heore.
5deg; Que les huiles ou les nicdicamenls huileux d^terminaient un engouement sanguin du poumon qui nc se dissipait qu'avec knteur j
C0 Que les acides jninßraux et vi'g.Haux, meme dtendu de beaucoup d'eau, produisaient une vivc irritation des bronches avec secictioa d'un mucus albumineux, lequel, coagule par les acidesoonencoreabsorbds, formait unematiere ^paisse moulde dans les bronches qni occasionnait des pbenomönes d'asphyxiej que bientöt le poumon, infiltrö de l'injection, s'enflammait et s'oed^matiail. accidents qui pouvaient causer la mort.
Nous avons consider^ ces experiences comme interessantes j aussi nous proposons-nous de les rdp^ter sur beaucoup d'ani-inaux, et de les vainer pour bien en apprdcier les r^sultals.
Dijh nous savons qu'il esl, possible et sans danger d'injecter des medicaments dans ies bronches, ddjä celte voie d'action et d'absorption a eld mise en pratique pour tenter la guerison de la morve sans qu'ii en soit rösulte d'accidents graves ou mor-teIs;pourquoi ne ponrrait-on pas essayi'r denouvellesinjections dans d'autres maladies? Les vieilles broncbites, les maladies vermineuses des tuyaus bronchiques, la pneumonite aigue, ne pourraient-elles pas 6lre combattues plus efticacement par des
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9/lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MEDICAMENTS.
injeclions appropriäes au mal que par d'autres moyens?Ne pourrait-on pas administrer avec avanfage les preparations qui agissent snr le sysiime nerveux par cette voie plutöt que par loulc autre ? Dans les cas de ttftanos avec trismus, ce moyen ne pourrait-ilpas6treessays? l'exptfrience seule esl appelöeä deci­der ces questions qni nous paraissenlneuvoset d'un haut interöt.
Insujflalion. L'insnfflation est line operation pharmaceiili-que, qui consiste h souffior dans I'inSerieur du nez, du larynx ou desbronches, des medicaments reduits en pondre ires fine.
Insii/flation thins les cnviles nasales, Dans la pralique, on insuffle dans !es cavitc's nasales des poudres fines, soil dans le Jini de provoquer I'^brouement, IVlcmuement. ])our faire rc-jeler aux animaux des colleclions de nialierts muqueuses ou löuCOSO-purulentes, accmnuiees dans les goulliäres nasales ou dans ies cornets, ce sont les stemulaloires; soil pour absorber c'es fiuides s(?ei(5!es par ties ulceralioris et provoquer la cicatri­sation de c( s plaies palbologiqurs ; soil enfin pour former avec lesang, un melange plastiqnecapabled'arr^terleshdoiorrhagies nasales. Difftlrcnts moyens sont employes pour faire les insuf­flations dont il s'agit.
Le prcci';d(5 le plus commode el le plus gamp;iäratement usltd coi.siste ä inlroduire la poiulre que Ton vent insulfler dauü un soufflel ordinaire, dont ( n a garni la douille avec des lt;5toupes ou du iinge, afin de ne point blesscr l'antmal: ä mainlcnir telui-ci kl'aide d'in lors-nez, ä inlroduire la douille du sou!(!et ä l'orifice des naseaux el a sauiflcr doucement la poudre dans leur interiiiir.
On pent anssi se servir d'un tuyau de la iongm-ur de vif;gt .#9632;'i trenle cenliuielres confeclion::d soil avec du carton OU plu-siears feuilits de papier rotilees snr eiics-uieiaes, soil avec un tube de sureau ou de fer'ulanc. La löte de l'animal (5tant placde Je plus horizonlalement possible, on inlroduit la poudre dans le lube, on le place doucement a l'ouverture des naseaux et on en chasse le nitSdicanienl en soufflant vivement avec la boucha.
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Un autre moycn, lout aussi facile que ceux que nous venons de faire connaitre, consiste a se servir d'un petit sac ou d'une lgt;el\le musette pour\ue de quelques trous a sa parlie sup^rieure pour facililer l'entröe de l'air et empCcher la suffocation. On met les poudres que l'on veut faire parvenir dans les caviles nasales dans ce petit sac et on I'atlache, ä l'aide de deux liens, soil sur le sommet de la töte, soit ä la muserolle. L'animal ayant les naseaux places dans le sac, laquo;'broue bientöt, el l'air inspire ^lant chargri de poussiere empörte ce!le-ci dans l'intörieur du nez : l'animal doit 6tre surveillt^ pendant cette operation, car il est arrive que, l'air inspire lt;5lant trop cliargö de poussiöre, les animaiix fffit 616 suffoqn^s.
Les poudros de cliarbon, d'alnn calcind, de quinquina, d'arnique des montagiies, d'euphorbe, de taliac,d'amidon, etc., peuvenlainsi el re inlroduites par l'unoii l'antredeces procödös^
Insufflation dans le pharynx, le lorynx et les branches. Les insulflalions dans le pbarynx et le larynx s'opörent par la bou-che el par la Iracb^e, eel les des broncbes se fait toujours ä l'aide d'une ouveriure praliquöe ä ce conduit.
On insuffle des poudres dans le pharynx, dans la pbaryngite couenneuse du pore, ct dans la pbaryngo-laryngite pseudo-membraneusc de lous les animaux. La poudre de mercure doux, de chlorure de chaux. d'alnn calcinö, le melange de pou­dre de quinquina et de calomelas^ tels sont les mödicaments g6nlt;5ralement employds dans ces sortes d;^ cas.
Dans les grands animaux, pour introduire ces poudres dans le pharynx, il faut acculer la bete dans l'encoignure de deux murs, metlre le tors-nez a la levre supörieure et placer un pas-d'äne dans la bouche. Cttte attention prise, le vi^rinaire, muni d'un tube en sureau de la longueur de cinquante h soixante centimetres et dans lequel il a placö la poudre qui doit 6tre insuffl^e, enfonce ce tube jusqu'au delä du voile du palais, puis, soufdanl forlement avec sa bouche, il chassele me­dicament pulverulent clans le pharynx et quelquefois aussi dans
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96nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES MEDICAMENTS.
Ie larynx. Cett6 insufflation se fait plus facilemcnt, et avec un plus petit tube, dans le pharynx du chien et du pore.
Insufflation dans le larynx. Gelte insufflation nese pratique que dans le cas de croup laryngien. Le vöttJrinaire, apres avoir pratiqud la trachdotomie, insuffle, ä l'aide d'un lube dirige du c6t(5 du larynx, la poudrede proto-chiorure demercure,quiest conseillee dans ces soi tes de cas pour fdciliter le d^collement des fausses membranes.
Insufflations dans les hronches. Dans le cas de croup bron-cliique. de maladies vermineuser. des broncbes, rinsufflation de la poudre de caloimJIas se fait par one Ouvertüre praliqu^e ä la tracli^e ä peu de distance du thoraxj 1c vet^riuaire dirige alors le lube du cöte des bronclies pour opcrer rinsufflation avec la bouclie et chasse le medicament le plus loin possible dans j'arbre bronchique.
C. Surface muqueuse genUo-urinaire.
1deg; Dans le male. Une seule operation thC-rapeutique estpra-tiqu^C sur la surface muqueuse genilo- urinaiie des grands ani-mauxciomestiques, c'esl I'injection dans le canal de l'urethrc ct dans la vessie. Cetle injeciion pent filrc emoliienle, asliingenle, caustique, selon la maladiequi en reclame I'emploi; toulel'ois eile ne pent gußre 6tre mise en pratique que dans 1c chevalet dans le chien.
A. Cheval. Dans !c cheval, ce n'est guere que dans L'lnflam-malion du canal de l'nrelhre et de la vessie qu'il est possible de faire usage des injcclions emollicnles. Pour les praiiquer, le vd-tdrinaire retire ie p6nis du fourreau avec attention et mönage-menl, le fait lenir par un aidej puis, avec la scringue munie d'une canule en gomme ölaslique, il injecte doucement le li­quide. L'aide, aussitöt I'oporation lerminde, aplalit le canal de l'nreire en serrant !e meinbre avec la main, el conserve ainsi rinjection dans ce canal autant quo le vötörinairc le juge convenable.
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SURFACE MUQÜEUSE G^NITO-URINAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 97
Dans le cas de cystite aigue avec retention d'urine, dans le cheval, nous avons une fois fait usage d'injections vösicaies avec beaucoup de succes. Voici comment nous les avons pratiqu^es : apr^s avoir, avec une longuesonde en caoutchouc munie d'un mandrin en baieine, sondö lavessie et donne öcoulement a. I'urine sanguinolente qu'elle contenait, nous avons profits de la sonde pour faire parvenir, k l'aide d'une seringue, un liquide ti6d(! et mncilagineux däns la vessie. Nous avons T6p6l6 ainsi qualre ä cinq injections dans les vingt-quatfe heüres; et ä che­que injeclion le cheväl paraissaitsoulagö. Llaquo; troisiöme jour I'a-ninial allait beaucoup mieux, et le cinqui^me il dtait en pleine convalescence. Nous conseillons done aux vött^rinaires de faire usage de ces sorte's d'injections dans les cas semblabies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; If
L'injection vdsicale peut aussi. dans lo meine cas malndif, s'ex^cuter lorsque le vdtörinaire a 616 forcö de faire la poiiclionnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
du canal de l'unilhfe ä son contour ischiätique pour sonder et vider la vessie. Le proeöde est simple dans ce cas, rinjection devant 6tre ponssöe et retiree par la sonde.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
B. Duns lajemelle: Des injections dans le vagin, I'uterus et la vessie sont tr6s souvent employees chez toutes les femellesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
domestiques dans les inflammations de ces organes : celles de l'utörus on du vagin se font avec la seringue ou la vessie. Pour les faire p^nötrer dans i'uterus, ainsi qu'il est souvent indiquö apres ie part, l'injection doit d'abord 6tre poussde assez vigou-reusement jusqu'ä ce quelle ait franchi le col de I'utiSrus en-suite seringuöe avec douceur afin de ne point trop distendre les parois ulörines et de susciter des douleurs.
Les injections dans la vessie, si fröqueminent indiquöes dans la dysurie, la strangurie, avec t^nesme vdsical, s'operent avec la seringue ou la vessie pourrues d'une canule en caoutchouc, ou bien avec I'attention d'entourer la canule ordinaire avec un chiffon bien graissd. Le vet^rinaire introduit la canule dans le canal de l'uretlire, situö, corame on le salt, ä 5 ou 6 centime­tres de la commissure införieure de a vulve, et tmant la se-2'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
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98nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES MEDICAMENTS.
ringue lt;:lcvlt;;e ä la hauteur de la direction du canal : il injecte le liquide avec precaution.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
D. Stirface muquettse des yetix.
On reserve le nom de collyres, dexlt;*gt;.usiv; empöcher, et /=quot;% couler, aux inddicamenis destines ä la guärison des maladies des yeux, et parliculiörement appliquäs sur la conjunctive. On a distingud les collyres en sees, maus et liquidesi selon leurs verlus on les*distingue aussi en Emollients, astringents, caus-tiques , irritants, etc. (1). II est tr6s ulile de connaire le mode d'empl.oi tie ces preparations.
1deg; Collyres sees. Ces collyres sont composes de poudres lr6s fines, aussi leur donne-t-on le nom depulvcrulents.
On a conseille, pour faire usage de ces collyres, de les souf-fler dans reell des animaux ä l'aide d'un tuyau de plume , mais ce proeödd a 616 blAmd avec raison par Garsault (2) et p^r Bour-gelat (3). Ce riioyen, disent ces deux hippiatres, effarouche, effraie le cheval, et le rendensuile inabordable. 11 vautmieux, dilBourgelat, mouiller son pouee, le recouvrir de la poudre, et porler ainsi Idgerement le medicarncal sur la conjonctive. C'esl aussi ce que nous conseillons.
2quot; Collyra liquides. Ces collyres s'emploient ä. la surface des yeux, en les bassinant avec le liquide, ou bien on les fait parvenir goulte a goulte sur la conjonctive en versant une Ires petite quanlitd du collyre par le petit angle ou l'angle externe de l'ceil.
3deg; Collyres mous. Ces collyres sont des onguents ou das pommades destinies particulierement aux ytfux. Pour les ap-pliquer sur la conjonctive, le vötörinaire prend gros comme la t6ted'un öpingle ou comme un petit pois de la preparation, sou-
(1)nbsp; Voyetnotre Traiti de Pharmacie, p. 523.
(2)nbsp; Le nouveau parfait martfc/ia/, p. 279.
(3)nbsp; nbsp;IHatiere medicate vitirinaire,,^. 272.
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ll
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SURFACE VEINEUSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
Jeve la paupiöre supörieure, et l'engage dessous en la laissant (Schapper, Ilapprocbant alors les deux paupiöres, et promenant son pouce a la surface de l'oeil, il 6tale le mddicameni sur la conjonclive. La pommade anti ophlhalmique, la pommade de nitrate d'argent recommandee par M. Bernard contre la fluxion pöriodique du cheval, s'emploient decette maniere.
E. Surface muqueuse auditive.
Les anciens hippiatres, Solleysel parliculifirement, onl pre­sent dans le traitement du farcin l'admmistration de quelques niödicaments par les oreilles. Dans ce but ils introduisaient dans L'oreille differentes preparations mercurielles et liaient la conque avec une ligaiure pendant vingl-qualre heures. Cc, pro-c6d6. dans lequel les medicaments inlroduits ainsi dans l'oreille pouvaient 6tre absorbös, avail le grave inconvenient de deter­miner une vive inflammation qui amenait la siirdite. Generale-rnent oublie aujourd'bui des veterinaires, les marechaux, les prätendns guerisseurs de farcin, en font cependant encore usage.
On pratique dans rintericnr des oreilles des lotions a I'aide d'eponges, des injections avec une petite seringue. Ces opera­tions etant tres simples, nous ne les decrirons pas. Nous dirons seuiement que les injections ne dnivent pas 6tre poussees trop pi ofondement, elles auraient alors pour grave inconvenient de susciter des douleurs et d'aggraver le mal. Les injections as-tringentes on legereraent caustiques qu'on emploie dans le ca-tarrhe auriculaire du cliien, out surtout cet inconvenient.
F. Surface veineuse.
II y a fort longlemps que les medecins et les veterinaires pnt cherche ä injecter des medicaments dans les veines dans lebut d'en obtenir des cffcts plus eneigiqucs et plus prompts. Les cbiens furent les animaux sur lesquels les medecins tenterent les premiers essais d'injection. Wren, en 1656, Dt des injections
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100 .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOI DES M^DICAMEMTS.
de medicaments dans les veints de chiens alteints de diverseraquo; maladies. et prötenä avoir obtenu de tres bons effets de l'injec-tion des diureliques.
Lansoni dit avoir guör'i un chien atteint de la gale en injec-tant dans les veines une liqueur anlipsorique. Lieberkühn et Ld-seke affirment avoir appris que les injections des ömSliques, des purgatifs dans les veines agissaient de la m6me ma-niere que lorsqu'ils 6taient introduits dans I'estomac (I). Le m^decin Heman a obtenu la gudrison de fievres Ires graves en porlaqt dans les veines une solution d'extrait de quinquina, et d'aulres fois ane forle leinture de la m6me substance.
Beaucdup d'autres m^decins, parmi lesquels nous pöurrions citer Graaf, Tk-yde, Petit, Helvetius, Diciier. Portal, Bichat, Mqaindie, OHila, out injecte des medicaments, des poisons dans les veines des animaux pour eu cludier les effels. Ues injections ont m6me 6t6 pratiqu^'es sur I'homme par M. Magendie, dans la rage, mais sans aucun itisulsat curatif.
Dans la medecine veterinaire , il y a fort lonytemps que I'in-jection des medicaiueuls dans les veines, a 6te pratiquee dans un but curatif.
Rodriguez observe, page 23 de son Catalogue des Weteri-
naires espagnols, que Domingo Roya, auleur völcSiinaire tres
' eslime qui dcrivailen 1734 (2), faisait avec succes des injections
d'alcali volatil ätendu d'eau dans les veines de chevaux mor-
veux.
Chabert, en 1779, dit, dans son Memoire sur la morve, lu h la Soci^le royale de medecine, que rammoniaque adoucie et ^tendue d'eau, ou möl^eavec de l'eau de flcurd'oranger, en in­jections dans l'une des jugulaires des chevaux morveux, est un moyen efficace qu'il a souvent employe et qui ne laisse rien a
(1)nbsp; ßibiwthique de la Chirurgie, du Nord, 1.1, p. 98.
(2)nbsp; Llavede Jlbeyteria Ztir(isoza,lamp;W, chap, xxxvi.
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SURFACE VElNliUSi;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;101
dösirer, surtout dans les chevaux dpais, massifs ct d'une tex­ture liehe.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; H
Viborg, ölövede Bourgelat, et directcur de l'l'xole v^teri-naire de Copenliague. a fait une foule d'experieaces si satisfai-sanles d'injeclions mödicamenteuses dans les veines, qu'il en est venu a. n'avoir plus d'aulre maniöre d'administrer les medi­caments (1). Gohier, en 1806, tenta une experience d'injection d'^mötique dans les veines, pour s'assurer si ce medicament conservait, adminislrö par cetle voie, la proprieHö vomitive. Le n'-Miltat, £ut nögatif. M. Dupuy, ancien professeur a. I'Ecole d'Al-fort,. s'est \i\r6 en 1812 (2), -1815 (2), 4817 (5), (1834 (4) a une s^rie d'expcriences pour chercherä ddmontrer que les injec­tions des medicaments dans les veines des chevaux et des ru­minants etalt une voie sure,'facile eteconomique. M. Dupuy a injecte I'emetique dans les veines de chevaux atteints d'indi-gestion vertigineuse, et les animaux ont guöri (5). Un cheval rendu ivre par l'injection de l'alcool dans les veines, a €t6 ra-mend ä son etat naturel par une injection veineuse de sous-car­bonate d'ammoniaque (6). EnGn M. Prevost, vöterinaire ä Ge­neve, a tente en 1825 une sörie d'expöriences sur l'injection des preparations d'opium dans les veines , et les doses ä em­ployer dans ces sortes decas (7).
On voit done par tons les faits que nous venons de citer, 1deg; que l'injection des medicaments dans les veines a ete mise en pratique depuis longtemps par les medecins et surtout par
(!) Journal de Midecinp vetirinaire theorique et pratique, 1831, t. II, p. 238.
(2)nbsp; Compte rendu, £cole d'Alfort, 1812.
(3)nbsp; Id., 1815. C4) Id., 1817.
(5)nbsp; Journ. de iUdecine vMrinaire theorique et pratique, 1834, p. 260.
(6)nbsp; Compte rendu, 6cole d'Alfort, 1815, p. 162.
(7)nbsp; Journ. de Medecine völerinaire t/Uorique et pratique, 1834, p. 239laquo;
(8)nbsp; Recutil de Medecine viterinaire, 1825.
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EMPLOI DES MEDICAMENTS.
les vdterinaires espagnols, frangais et allemandsj 2deg; que 1'ex-perience a dömontrö que ces injections pouvaient procurer la gudrison de quelqnes maladies moneltes.
Ce mode d'administration a en effet des avantages incontes-tables. On pent I'utiliser dans plusieurs maladies graves du-rant lesquelles il n'est pas possible d'administrer los r'emödes dans IVstomuc; on cst tonjours sur de Taclif n du medica­ment, la medication est prompte et energique , il y a eco­nomic , pnisqu'on emploie line petite dose de medicament, dans les grands herbivores et surloutles ruminaux, on les me­dicaments qui sont adminislres sejournent au milieu d'une grande masse de matiere alimentaire, dont I'aclion astringentc peut les alterer et m6me les denaturer, il y a sous ce rapport des avantages encore plus grands que dans les carnivores ; enfin, on simplifie la matiöre medicale.
A cöte de tous ces avantages se presentf nt des inconvenienls. 1deg; L'injection nepeut bien se praliquer que dans la jugulaire, les autres veines superficielles par leur diametre et leur posi­tion ne se pr^lant pas bien a ce mode d'administration. Or, l'introduction de rinstrument d'injection dans louverture pratiquee ä cette veine, le contact de la substance medicamen-tcuse sur les bords de la plaie faite au vaisseau et sur sa mem­brane interne, sont des causes qui peuvent determiner le thrumbus, la phlebite , maladies dont la guerison est tou-jours longuc et difficile.
2deg; La difficnlte de se procurer dans la pratique des instruments propres a faire convenablement celte*injection, afin qu'elle ne soit point accompagnee de l'entree de I'air dans la veine, accident qui peut avoir des suites graves.
Nous dirons en outre, que les fails de guerison de maladies sont epcore si pen notnbreiix aujourd'hui, que Ton ne peut as-suremrnt pas en conclure, que ce mode d'administration soit preferable ä ceux qui out cte adoptes et reconnus bonsjusqu'ä ce jour. Quoi qu'il en soit, rinjuclion dont il s'agit peut cepen-
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SURFACE VEtNEUSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;103
dant obtenir des succamp;s Ik ou d'autres modes d'administratlon ne peuvent point 6tre employes. Cette derni6re consicKration nous engage done amp; faire connadre les p'rocädgs ä mettre en pratique pour op^rer ces injections.
Tine seringuc en ^taia ou en cuivre, de la capaciKS de trois h cinq decilitres, munie d'un piston bien rod6 et d'une canule con rbe ef(il(5(i et-par fail ement ajust^e an corps de pompe est rinstrument indispensable pour ne point s'exposer ä perdre le liquide mödicamenleux et ä äviter toute injection d'air atmo-spb^riqup. Une double canule pourvue d'un luyau assez large pour permettre I'lntroductlon de la canule raquo;justöe au corps de pompe de la seringue, doit aussi faire partie de l'appareü d'in-jeetjon. :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. .
La seringue ^lant rempilie par le liquide qui doit ^tre iti-troduit darts le torrent circulaloire, le vdtdrinaire odVre large-nient lä veine ä l'aide de la flamme ou de la lance'tte. Pres­sant sur le vaissseau, it en laisse ^couler le sang , pour faire di-läter les bords de la plaie et pefmetlre Tintroduction de la seconde canule dont nous avons parl^. II reconnait que cette canule est röellem'ent inlroduite dans le vaisseau par la pre­sence du sang qui aborde dans sa parlie £Iargie et s'dchappe fctentöt au dehors. II confie cette canule ä l'aide chargö de la compression de la veine, et se munit de la seringue remplie tres exaetement par le liquide destinö ä Pinjetelion, introduit la ca-hul^ dans ceHe qui est engagde däns !e raisseau et ne pousse le medicament qu'aussilöt que Faitfft ä ceSs^ la compression pour permettre la circulation du sang et du liquide injeclö. L'injec-tiondevra se faire lentementsansarrfetetsans secousses. L'ope-ration termin^e le veteHnaire fait rltablir la compression sur Je Taisseau, retire la canule engagäe dans son intörieur, place r^pingle el fait la suture entortiliee ; des lotions d'eau froide salee ou vinaigr(5e devront 6ire faites sur la pa'rtie pour pr^venir le thrumbus et la phiebito. L'animal sera ensuite attache ou
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it
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lO-'lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; EMPLOf DES M^DICAMKNTS.
placid de maniöre a öviler tout frottement sur la saignte peudaut qut'lques lours.
La jugulaire es^Ja veine oil les injections se font avec le plus de facility, tant ä cause du volume du vaisseau que par sa po­sition. Dans le cheval, cette saignöe ötant plus fr^quemment suivie de thrutpbus et surtout de phl^bite, que dans les rumi­nants et le chien, doit rendre le vöt^rinaire trös alleiitioniirt dans la pratique de l'injection sur ce vaiisseau. II est möme pröfärable dans cetanimal dechoisir laveinesaphÄneoulaTeinedel'ars^oü les thrumbus ne s'acoompaguent que rarement d'inflammation de la veine. Dans le bceuf, le mouton, le chien, on peüt agir hardimenlT sur la jugulaire sans s'exposer ä des inconväniehts s^rieux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. #9632; „
Quelques attentions sont aussi a bien considörer relativemient ä la.temperature et ä la nature du liquide. Le liquide devra 6tre de la temperature du sang ou .'t celle jle 30 h 35% . Les medicaments solubles, ainsi que ceux quisont miscibles au sang ct sans action chimique sur les elements organiques de eg fluide,,peuvent seuls 6,tre injectes sans occasionner des,acci­dents graves. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, . .__
Les sels insoluble?, les .huiles, les graisses et en general tous les liquides gras et sirupeux doivent 6tre rejetes parce qu'ils enlraventla circulation pulmonaireet causent I'asphyxie.
Les sels caustiques, les acides qui agissent en coagulant le sang determinent toiyours la mort. ,
Teiles sont toutes les attentions qui sont rdclamees pour I'ia-jection des medicaments dans les veines. Or, ce sont ces soins qui determinent souvent les veterinaires praticiens a ne pas faire usage de ce moyen. Nous ne dirons point cependant avec les redacteurs du journal veterinaire theorique et pratique, que l'injection des medicaments dans les veines est un procöda mort ä tout jamais, et que tous les efforts qui scran l fails pour le faire adopter deviendront inutiles.Nous aimonsmieux dire que ce moyen ne doit point £tre repousse et qu'etant conveaablc-
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COMMENT S'OPERE L'ACTiaN DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lüö
ment pialiqiK? il peut sauver la vie a des animaux, qnand toutes les autres ressources thärapeutiqucs ont clc iaipuis-
santes. t
Quant ii 1 'cm ploi des medicaments mis en contact avec le tissu
cellulaire comme les trochisques irritants, les causliques, les
stHons , ces operations 6tant plus du ressort de la cbinirgie que
de la thörapeutique, nous n'en parlerons pas. Nous passerons
6galement sous silence les divers procädös employes pour les
Emissions sanguines gän^rales ou locales, les dlt;ibridemei)Is, les
ponctions, les incisions diverses, les injections dans les plaies
sinpetises, les fistulas et toutes les operations qui appartiennent
au domaine de la Chirurgie.
-#9632;quot;.;'. , #9632; quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'#9632;
S 4. Action des medicaments.
'#9632;'..:' Effets locauz et pvimitifs par continuity et contiguite. — Effets göncraux par absorption et Sympathie. — Elimination, impregnation des medica­ments.
' #9632;, #9632; •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; i #9632; •::. . • #9632; i ' ..#9632;.gt;.
On donne le nom d'action des medicaments aux phönomfenes
locaux ou gdndraux qui r^sullent du contact des molecules im-
dicamenteuses avec les parties Vivantes, aux reactions vitales qui
en sont la consequence, etauxeffets curatifs qui en cläcoulent.
Les actions pharmacologiques sont tres yari^es seien les ; medicaments employes , leur dose , Ja duräe de Icur contact, et Torganisation de la partiequien ressent I'influence. Toute-fois , cette action, qu'elle soit passag6re ou durable , legere ou intense, tantöt se manifeste dans, la partie seulement qui en regoit I'iinpression ; d'aiitres fois dans d'aulres points de I'dco-nomie ou dans I'organisKie tout entier., L'action des medica­ments est done locale ou gemSrale.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,.
1deg; Action locale. L'aclion locale est toujours suscitee par le contact du medicament sur les parties Vivantes saines ou malades. Elle est physique, chimique et pliysiologique.
A. Action physique. Quelle que soit la nature, la composi­tion , la forme du uiedicarncru qui louche les parties Vivantes,
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106nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COMMENT S'OPÄRE INACTION DES MEDICAMENTS.
celles-ci en sont toujonrs impressionndes et manifestent aussitAt des phönomfines de reaction qui constituent I'action physique du medicament. Si on observe les phdnomfines qui se passent sur l'ceil lorsqu'une poussiere inerte, trös fine, est projetöe sur la conjonclive , on voit comme phänomönes sensibles se manifester aassilöt de la rougeur , de la sensibility '; des larmes s'^couler abondamcnent snr le chanfrein , et tous ces phcno-menes de reaction persister jusqu'ä ce que la poussifere söit entralnde par les liquides qui abordent ä la .StfHaee de l'oeil, ou jusqu'au moment oü l'expörimentateur ä l'aide de lavages ait enlevö completemenl les corps strangers. Alors facileipent on s'aperQoit que la conjonclive ne larde pas ä revenir ä son clat normal. Que 10 gratnm'es de plomb de chasse soient intro-duils dans le canal intestinal d'un chien , on verra bientöt la muqueuse digestive touchde par lö corps dlfäTiger, söcröter beaucoup de mucositäs; la membrane charnue exöc'uter des contraclions plus intenses et !es grains de plomb ßlre expulsös au dehors, accompagnös des produils S6cr6t6s par leuT aitou-chement et s'operer une veritable purgation. Or , que la vertu du medicament soil excitante, stiaiulante , astringente ou d6-bilitante , que'la substance pharmacologiq\ie soil solide , pulvö-rulente ou liquide , loujours sa prf'sencrf, son atlodchement sur les parties Vivantes sera suivie d'une reaction plus ou'moihs prolongöe selon sa forme, son volume et son poids. Si IS me­dicament est douö d'une force active , s'il est excitant du irri­tant, bientöt a cet effet physique se räunira l'acliön du prin-cipe inddicamenteux. On profile souvenl des effets physiques des corps inertes pour Op^rer certains effetssalulaires propres A opörer la gußrison des maladies. C'est ainsi qu'on combat cerlaines conjonctivites chroniques en introduisant une pous­siere inerte dans l'teil, cotame le calomelas par exemple, qu'on fait avaler aux chiens de chasse la charge d'un ou deux coups de plomb h fusil pour exciter le canal intestinal et faire ccsser la constipation.
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COMMENT s'OPfcRE l'aCTION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 107
L'action du calorique , de I'dlec'ricito siir les tissus deter­mine des effets particuliers qui ne peuvent 6[re rattacliös , non plus, qu'a raltouchein'''nt et ä l'impression produites par ces deux (Inkles imponddrables.
B. Action chtmiqamp;e. On doit entendre par action cliimique , la combinaison de qiielques principes entrant dans la composi­tion des mddicanienls , avec les tissus vivants sur lesquels ils sont appliques , et la formation d'un composd inorganique nouveau , portant le nom d'eschare, qui doit en ßlre dlimind.
L'action chimique des medicaments est variable dans son intensity , selon la composition de l'agent chimique employe et l'organisalion de la partie vivante ou if est appliquö. Si le tissu ou I'organe qui subit rinfluence de la combinaison chi­mique , est dou6 de beaucoup de vilalilö , des phdnomenes locaux el gdnlt;5raiix ne tardent point ä se manifester et ä annon­cer que les effets de l'i'ciion chimique n'est pas seulement locale , mais qu'elle a retenti au loin soit par la douleur \ive qu'elle a suseilee , soit par l'action toxique d'une parlie de l'agent chimique qui a 616 absorböe et portde ä tontes les par­ties de l'i'conomie par la circulation.
L'action chimique des medicaments est souvent usitöe dans la medecine des animaux pour detruire certaines vägetalions morbides , changer la nature de quelques plaies et combattre la carie. Nous reviendrons, d'ailleurs , sur tous ces points en trailant de la medication caustique escharotique.
3quot; Adlon physiologique ou pkarmacologique. On doit enten­dre par action physiologique des medicaments , les effets qui resultent de l'itnpression du principe actif entrant dans la com­position du medicament sur les parties Vivantes. Ainsi le tissu pent elre drbilite , excite , irrite m6me par les vertus que recMe le medicair ent f sa couleur , son epaisseur , sa sensibilite, peu­vent se ressenlir de cette influence medicamenteuse. Mais tons ces phenomenes locaux ne tardent point a se propager non seulement dans l'epaisscur de I'organe, mais dans les tissus
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qui lui sont conlinus on contigus, mais encore les molecules mddicamenteuses mises en contact avec les. vaisseaux peuvent passer dans le torrent circulaloire et aller impressionner d'au-tres points de l'^conoinie ou I'organisme tout entier ; les nerfs de la partie peuvent aussi rapporter aux centres nerveux les impressions qu'ils öprouvent, et bientöt cette action qui n'^tait que locale devenir gönörale. II est done important que nous passions en revue tous ces phcnouuhies compliquös dus ä ['ac­tion mödicamepteuse.
2deg; Action genirale. L'action gdndrale des medicaments s'opere par la continuild, la contiguity des lissus , des organes , la Sympathie fonctionnelle et nerveuse qui les unit, I'absorp-tion et la circulation des molecules m^dicanienleuses avec le sang.
A. Contiguite, Les experiences faifes sur la permeability des corps organises par Mascagny , Prochaska , Flandrin , Auten-rieth . Dulrochel, Fodera, Magendie , etc., etc. , ont demon-Ire le passage des liquides h travers los parois solides et la permeabiljie essentielle h I'organisalion. Or, loules les fois qu'un medicament liquide ou renfermant une certaine quantite de raalieres solubles, est applique sur les tissus vivantS', ceux-ci soit par une sorle d'imbibition physique , soil par le pheno-mene de la capillarite ou par celui de l'endosmose et de l'ex-Osmose,si bien etudie par M. Dutrochet, vont penetrer au loin les tissus contigus de m£me nature ou de composition anatomique difieivme.
Gelte permeabilite de la substance organique se manifeste lä oü Ton ne pent ni demonlrer ni concevoir de voies ouvertes. tile s'exerce m6me longtemps apr6s la mort, et est par conse­quent en dehors du concours de l'activite vasculaire.
Lebknechner a tu sur des lapins et des chats vivants qu'en faisant des frictions sur la peau , aprös en avoir rase les poils , avec l'acetate de plomb, le clilorure de baryum, le tartre stibie, le cyauure de potassium, I'acide sulfurique, I'huile camphree,
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ressence de tördbenthine, ces substances d^cälerleur presence au bout de quelque temps ä la face interne de la peau, ainsi qne dans le panicule adipeux sousjacenta la substance mus-culaire. Les ni6mes observations ont 6t6 faitessur des cadavres d'animaux. La penetration du dehors en dedans de la peau avait lieu en cinq hcnres pour le cyanure de potassium, en six pour 1'acide sulfnrique, en dix pour l'essence de t^röbenthine et le camphre, en vingt-quatre pour l'acide acdtique , et en quarante-huit pour 1'ammoniure de cuivre (1).
Le professeur vöteiinaire Flandrin, apres avoir injects de 1'encre dans I'abdomen d'un cheval, a. constate que le pdri-toinc, le lissu cellulaire et: les vaisseaux lymphatiques du m6-sentere ctaient teints en noir (2).
quot;Vingl grains de muriate de fer, dissous dans une demi-once d'cau, furent poussds dans le ventre d'un chat par Lebknechner^ qualn; minutes apres, la face externe du pöritoine teignait le papier et pienait une teinte bleue par le prussiate de potasse. On fit la meine experience avec de l'encre noire : au bout de dix minutes, oti tua l'animal : les muscles, appuyds sur le pi?-ritoine, (Staient noirAtres, et la face externe de celte membrane noircissait le papier (3).
M. Magendie a remarqud qu'en enfongant une fluche de Java dans l'epaisseur di; la cuisse d'un chien, toutes les par­ties molles qui environnaient la blessure ötaient colordes en jaune brunätre dans plusieurs lignes d'cpaisseur, et avaient la saveur amere du poison.
Si on introduit^ dit le meme observateur, dans la plevre d'un jeune cliien, une cerlaine quantitc d'encre, il faut ä pnine une heure pour que la plevre^ le pericarde, les muscles inter-
(1) Archives giniralet, t. VIII, p.22ri. (2 Journal gcniral de Xideclne, 1790, 1791 et 1792.
(3) Journal complimentaire du Diclionnaire des Sciences micticales, t. V, p. 240.
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11Önbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COMMENT S'OPERE l'aCTION DES MEDICAMENTS.
costaux et la surface du coeur soient sensiblement colords en noir (1).
Fodera a observö sur des animaux vivants quequand on in-jecte de l'exlrait de noix vomique dans Tariere carolide d'un animal, et qu'on aembrass6 cetle arlßre ä peu de distance par deux ligatures , rempoisonnement a lieu au bout de quelque temps.
Le m6me expdrimentateur ayant plongö une anse intestinale d'un lapin vivant dans de l'acide sulfurique ötendu, trouva , au bout de quelques instants , que le sang conlenu dans les vaisseaux avait une couleur noire et dlait coagulö; que lors-qu'il avait completement iso\6 une arlere ou une veine, en ayant soin m6me de glisser dessous une petite planchetle. et qu'il en frottait les parois avec une dissolution d'exlrait de noix vomique, ics symplömes de rempoisonnement exislaieni, et que le sang contenu dans le vaisseau acqudrait une saveur amöre (2).
Lebkncchner a constatö que l'essence de töröbenthine et l'dmötine pdndtraient dans le sang des veincs, ä la surface des-quelles il dtalait legferement de ces substances {3}.
Fodera fit sorlir de I'abdomen dim lapin une anse intesti­nale longue de plusieurs pouces , la lia aux deux bcuts , la d6-tacha dumdsenlere, la remplit d'une dissolution d'extrait de noix vomique, la repoussa dans le ventre, et vit se mani­fester bienlöt apres les phdnomenes ordinaircs de rempoison­nement (4).
Ces experiences faites sur le vivant, snr des parties retran-chdes du corps, sur des cadavres, ddmontrent done que les li­quides appliquds sur lesorganes sont susceptibles de les pönd-trer a une cerlaine profondeur par une sorte d'imbibition phy-
(1)nbsp; Journal de Physiologie expcrimeittale, 1.1, p. 1,
(2)nbsp; Rechercheraquo; sur I'absorption et I'exkalatwn, Paris, 1824.
(3)nbsp; Lebkutclmcr, loco citato, (il) Fodera, loco citato.-
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COMMENT S'0P£RE I,'ACTION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ill
sique due, soil au phdnomene de la capillarity, soit a I'endos-mose et i'exosmosei Les parties qui paraissent 6lre Ic plus permäables apres le tissu cellulaire, sont les vaisseaux capillai-res, les söreuses j viennent ensuite les inuqueuses et la peau.
Ces phenoniencs naturels sont des plus iiiieressants sous le point de vue thärapeutique. En effet, ne doit-on pas considörer comma Evident aujourdliui qu'un medicament mis en rapport avec quelque partie du corps, ne borne pas son action a la place oil il est appliqud , mais que son influence pent s'^tendre au loin dans des regions plus ou moins profondes ? Ainsi s'ex-plique Faction d'un cataplasme emollient dont on entoure l'ongle du cheval, pour modifier et faire ccsser l'inflamnialioii du tissu sous ongulö ; les effets d'un sachet sur les reins pour combattre les douleurs rdnales, les inflammations doulou-reuses du pöritoine ; les bons resuliats qu'on obtient de l'em-ploi de pommades emollientes sur la peau, dans les inflam­mations des testicules, du cordon testiculaire, de la pba-ryngite, etc. Ces experiences donnent aussi la solution satis-faisanle des effets curatifs si övidents obtenus par l'emploi des frictions pönötrantes, cutanees avec les medicaments alterants, soit pour fondre certains engorgements chroniques profonds , soit pour faire arriver quelques principes actifs dans le torrent circulatoire. C'est encore au mtime effet physique qu'on doit rattacher les bons resultats qu'on obtient des fumigations cu­tanees dans les inflammal.ions intestinales du peritoine; des fumigations emollientes dans I'arbre bronchique pour com­battre les inflammations pulmonaires.
L'aclion des medicaments par la contiguite du tissu consti-tue d'ailleurs un phenomene naturel constant, et dont la ma­nifestation est independante des influences vitales, et c'est sous ce rapport surtout qu'il est utile de lui altacher de l'irapor-tance en therapeutique.
B. Condnuite. Lorsqu'un organe est impressionne par I'at-louchement physique ou par Faction resultant de la vertu du
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112nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COMMENT S'OPERE INACTION DES MEDICAMENTS.
mddicamenl, les parties anatomiques Constituantes et 6\6men-taires de cet organe continues les unes avec les autres, reqoi-vent non seulement I'action contigue, ma is les organes qui viennent par des canaux aboutir a cet organe, ceux mfime quoique situäs ä distance qui concourenl avec lui a la m^iuo fonction, subissent I'influenceparcontinuitddetissu.Onsait, par exemple, que la muqueuse buccale fait continuity avec les ca­naux qui apportent la salive, et que ceux-ci partent immddia-tement des glandes salivaires qne la muqueuse du duodenum fait continuity avec le canal hdpathique qui provient de Routes les parties du foie, que la membrane du pharynx fait, con-linuitd a celle du larynx, que la conjonctive se joint ä la pitui-taire par le canal lacrymal. Or. c'est'par cette continuity de tissusque s'ötablit la continuity d'action des agents mddicamen-tenx. Si on voitl'effet excitant d'un medicament sialogogue ap-ptiqiie seulement sur la membrane buccale faire arriver une grandlaquo; quantity de salive dans la bouche, c'est que I'action ex-citante du medicament a 616 transmise par les canaux aux glan­des salivaires, qui ont aussitöt activ6 leur söcrdtion. Si, aprfis l'administration d'un purgatif önergique agissant sur le duode­num, on voit les matiereS de la purgation renfermer beaucoup de bile, c'est que l'excitation secrötoire de la muqueuse duo-dlt;5i!ale s'est propagöe paries canaux biliaires jusqu'au foie, et quo celtc giande a secrete une plus grande quantite de bile qui a ete versee dans I'intestin, ensuite entrainee dans le colon et rejetöe par l'anus. De semblables effets se passent sur le canal panci eatique. C'est ainsi qu'un medicament ra-fraiciiissant introduit dans la bouche seulement tempere l'ar-deur de la soif qui se manifeste dans quelques fievres de reac­tion : que des injections emollientes dans lam6mecavitecalment rinflamuiation du pharynxet du larynx. Les mßmes effets se pro-duisent pendant l'administration de lavements emollients et anudins , dans les inflammations douloureuses des intestins gröles. et lor? de Temploi d'injections emollientes dans le
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COMMENT S'OPÄRE l'ACTION DES M^DICAMERTS..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HS
vagin pour combattre les maladies de la muqueuse uterine, etc.
II semblerail ici quu Taction mödicamenfeuse se propagerait tout a la fois, et par une sorte de reptalion, dans 1c tissu mu-queux, el par la Sympathie fonctionnelle qui lie les organes destinds a remplir la m£me fonction.
II est done inldressant encore quo le thdrapeutiste connaisse bien celte action des medicaments par continuitö, parce qu'elle offre une ressource prdcieuse dans le cas oü il n'est point pos­sible d'aller modifier directement les organes souffrants.
C. Action sympathique. On donne ce nom a i'influence qu'exerce l'aclion des agents thdrapentiques, soil par les rap­ports fonctionnels qui existent entre qnelques appareils orga-niques, soil par l'intermediaire du Systeme nerveux.
1quot; Action sympathique fonctionnelle. On sail qua la peau entretient des rapports fonctionnels trös intimes avec les mu-queuses intestinales , gastro-pnlmonaires et gönito-urinaires • que les phcnomenes cxhalatoires qui se passent dans le tissu celiulaire , les grandes serenses , sont lies aussi avec les pheno-menes d'exbalation et de sdcrdtion culanöe. L'expörience a dömontrö que dans l'lt;Jtat iiormal aussi bien que dans I'dtat anormal , toutes les fois que les exhalations, les sdcrdtions cutandes, etaient augments. eel les des muqueuses, des sörea-ses, du tissu celiulaire, dlaent diminuües et vice versa. Or, dans le traitemcnl des maladies, le Ihdrapeutisle a souvent recours a la surface cutande ou ä la surface muqueuse pour modifier, arreler el. combatlre certaines affections soit de la peau , soit des muqueuses gastriques , pulmonaires, gdnito-urinaires , soit des sdreuses splanchniques , articulaires ou du tissu celiulaire, en rappelant par l'aclion mddgt;camenleuse les functions dp. ces surfaces pour idlablir l'harmonie et l'dquilibre qui doit rdgner entre elles. C'est ainsi qu'en rdchauffant la peau, en susci*ant la transpiration cutande ä l'aide de frictions Tigoureuses, de fumigations aromatiques, de couverlures en laine , de l'acsion du calorique portd avec une bassiiioire sur le 2-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
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liftnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COMMENT S'OPKKE L'ACTION DBS M^niCAMENTS.
corps et les membres, on fait cesser des pli(!noinenes de con­gestion sanguine , de' super exhalation ä la surface des mem­branes söreuses de la poitrine et du venire, et qu'on fait sou-vent avorter ces congestions rapides, suite d'un refroidissement culanö, qui s'opcrent diins les bronches et le poumon. Dans beaucoup de circonslanceson voit la peau elre seclie , dure, ses poils ternes et h^rissäs , et ses socnjlions sdbac6e et sudorifique ne s'effecluer que trös incompletement, parfois meme pendant cet ölat .se ddclärent sur celts surface des affections cufanöes. Or, dans ces cas, l'expörience n'a-t-elle pas cUmobtrd bien des fois que la maladie de la peau döpendait d'une condition morbide de la imimbrane muqaeuse inlestina!e, et que I'em-pioi d'un medicament purgalif donnö ä pelite dose et pendant qnclque temps , ülait 1laquo;; moyen le plus ralionnel ct le plus sur, et de combattre l'elal anormal des muqueuses digestives, et tie rappeier les fouclions culantSes.
II nous strait facile de multiplier ces citations , si nous n'chions dip convaincus qu'elles sont suftisanles pour prou-ver que raclion des medicaments , des agents thßrapeuliques divers sur les surfaces , les appareils d'organes qui entretien-nent entre eux des rapports svnipalhiques fonctionncls, sont imporlants ä counailre pour en diriger Temploi el en appräcier les el'fels.
2^ Aciion sympathique nerveuse. L'aclion des medicaments par les sympatbies ncrveuses esl nonmoins interessante ä con-naitre.
Les nerfs qui fonnent un rdseau continue qui enlace et pönö-tre tous les organes , les nombreuses anastomoses qui dtablis-senl ties rapports inlimes entre les nerfs de la vie exldrieure et • de la vie Interieure , da la sensibilile et de la motilile, sont les voiRs par lesquelles so trausniellent au loin , s'irranient les actions des .m(5tlicamenls duns toules les panics de l'orga-nisme. Inconnue dans son mecanisme , cette transmission n'en est pas moins appreciable par ses effets, Souvent il est difficile ,
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ä 1'^gard do certains medicaments dont les prmcipes actifs passent rapidement par voilaquo; d'absorption danraquo; !e Systeme circulatoire , de distinguer cette action de transmission ner-veuse, de raltouchement produit par la substance circulant avecle sang,.et qui est distribute et d^posöe dans loutes les parlies de l'organisme ; mais il est d'aulrcs circonslances oü il esl possible d'isoler et d'appiöcier cetle transmission. C'est ainsi qu'nne petite qnaiililö .d'acdlate de morphine applique'e sur rexträmitö Ires endolorie d'un filet nerveux coupe en tra-vers ctsuscilant des souffraiiccs geuerales, scchsörs par une violente fievre de reaction . c.ilnie presque inslantsnamp;nent la douleur ct lespblt;Snom6iies d'irritation gfinaru'i'. qui en sont la consequence. Or , ici c'tsi done le nerf dont la douleur a (iK; cahniSe qui a rapporle au cerveau et a la nioelle (•pinierc I'in-fluence anodine du medicament, et si la fievre de reaction a 61(5 diminuße , si eile a dispart] meme , on doit rattacher ce bienfait au Systeme nerveux qui a transmis a tout l'organisme , raction engourdissanle de Tacutatc dc morpbine. C'est assurä-ment en frappant instanlandmenl les pen's , le cerveau , la inoeüe ^piniere, que Tacide hydrocyanique cause subitement la morl , car il n'est pas possible d'admetlro qu'une goutte de cutacide, deposeedans labouched'un lapin, provoque un effet aussi subit et aussi terrible en passani par le sang.
Les experiences de MM. Leuret ct Dupuy , sur la transfu­sion du sang d'un animal en proie h I'empoisonnement par le noix vomiquc ä un animal bien portant, ont ddmontrd que raction viakmte de la strychnine se passait entierement sur le Systeme nerveux (1).
M. Dupuy a fait descendre dans Teslomac d'un cheval dont les nerfs pneumo-gaslriques avaient 616 coupös , 30 gram, de noix vomique rapöe et mise en bols; cette substance h'a pro­duit aucun effet. La m6me quantitö donnlt;le a un autre cheval
(1) Journal pratique, t. I, p. lf'5 et 323.
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116nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COMMENT s'üPftRE l'aCTION DES MÜDICAMENTS.
qui n'avait pas subi celle 0|j6ralion , l'a fait pörir en peu d'heu-res aprös trois acccs terribles ([ui avaient el,6 präcödcs de con­vulsions violentes et de raideurs tötaniques.
II esl done Evident que faction mödicamenteuse calraanle ou excitanle peut 6tre transmise par l'action nervense exdusive-ment, ä l'ßgard de mddicamenls doues dJune vertu tres active. Or, si l'intensilö de l'acüon et des effets actifs de quelquesagents pViarmacologiques sont laquo;insi sops la dependauce du sysl6nie nerveux, il peut arriver que les effels d'un medicament connu pourronl dans quelques cas 6tre exageres et prolongds si ce Systeme est d6jä lui-mtme dans un (Hat d'exaltalion, et au contraire ne produire qu'un effet peu sensible, peu du­rable, s'ii esl frappö de stupeur , d'engourdissement ou ü'in-scusibililc. Ces divers C-tats sont done dignes d'ölro conslales toulcs les fois qu'il s'agira de mellre l'action sjmpathique en jeu par rinlcrnu!diaire du Systeme nerveux, et ce n'csl qu'en etudianl altentivement les cfi'ets des mödicameiils produits sur l'organisine , qu'il sera est possible alors de les augmenler, de les altenuer ou de les rßgulariser.
Dans beaueoup de cas il est difficile de distinguec l'action sympalhique d'im medicament de la transmission de cette action ä tonte I'dconoraie par le transport de ses prineipes solubles circnlantavec le sang, mais alors dans ccs cas obsenrs, le thörapeutiste doitse borner ä dtiulier raction mddicamen-teuse et se conduire selon les elfets successifs des phenomenes observes.
3deg; Action des medicatnents circulcint avec. le safg. Phenome­nes qui en ilccoulent.
Quelle que soil la surface libre sur laquelle les medicaments peuvent 6lre ddposös, cette surface est toujours recouverle d'un 6pith6lium plus ou moins dpais. Cette couche inorganiqne s'imbibe , se gonfle , se ramollit, ses cellules, s'agrandissent, et la matißre mödicamenleuse apres Tavoir traversße se trouve bientöt laquo;n rapport avec les vaisseanx veineux , fins et dölids
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qui constituent les capillaircs intermddiaires. Or, plus cet lt;5pilh^!iuiii sera mince et tonjours jiourvu d'hmpidiUS, plus le passage des medicaments sera rendu facile et prompt. C'est par les vaisseaux qui se continuent avec les radiculesdes veines au dessous de I'dpiderflie que s'op6re le passage des medica­ments dans le sang. Quant au m6canisme de l'absorption , qu'il ait lieu par 1'imbibition, la capillarity, ainsi que I'admet M. Magendie , qu'il s'opere par l'endosmose et l'exosmose de M. Dutrochet; toujours est-il que les principes solubles des medicaments penetrant dans le sang par l'absorption veineuse , et que ce fait est de la plus grande importance pour le thöra-peutiste. Nous allons chercher a prouver qu'il en est ainsi.
Flandriii, conlrairement aux opinions de Hunter et de Monro , avait avancd dans une sörie de mömoires imprimis dans le journal de Medecine , en 1790 , 1791 et 1792 , que les veines mesara'iques dtaient particulierement chargöes d'absor-ber les substances solubles miscibles au sang introduits dans le canal intestinal , lorsque ensuite les experiences de MM. Ma­gendie, Segalas, Duverney, Dupuy, Dupuytren , vinrent mon-trer dans tout son jour la verite annoncee par le professeur veterinaire. Les experiences se multiplierent bienlöt sur les veines du corps et des membres , et aujourd'hui des fails nom-breux et acquis a la science demontreht que les radicules des veines sont les vaisseaux charges exclusiveftient de l'absoiplion des matieres solubles miscibles au sang. Nous ne vouions point anticiper sur le domaine de la physiologic , mais nous rappor-terons ici quelques fails qui demontrent que les principes des medicaments circulent avec le sang.
Flandrin, en 1790, avait constate I'odeur de l'assa foetida dans la veine-porte (1), et M. Magendie a remarquequ'aprös avoir fait avaler ä un chien 90 grammes d'alcool etendu d'eau , au
(l) Elandriu, journal cite.
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If8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COilMEKT SOPERE INACTION PES MEDICAMENTS.
bout d'un quart d'heure tout le sang de Tanimal 6tait imprd-gn6 de celte liqueur (1).
Tiedmann t;t dnelin ont nol(5 dans Icurs experiences sur la route que prennenl diverses substances pour passer de reslo-mac et du canal intestinal clans le sang , que le sang des veines mdsaraVqnes , de la veine spienique , el surloul celui de la veine-porte, dtait cliargd del'odenrdn camphre, du muse, etc., dans les animaux aiixquels ils avaient fait avaler de ces substances.
Meyer , apr^s avoir injrctö du prussiate de [lotasse dans les poumons par une ouverture pratiqudc a la traelide arlere, retrouva cc sei dans le sang et dans beaucoup de solides coniine letissu cellulaire de tout lo corps , toutes les sdreuses , les muqueuses intestinalcs , les reins, etc. (2).
Le professeur-vdtdrinaire Gronior, apres avoir adminisird do I'hydrophloratu d'ammaniaque ä un chcval, a coustatd la pre­sence de ce sei dans le säruin du sang (3).
En 1839, nous avons fait preiulre 90 grammes de ce sei a un cbeval, et M. Lassaignea constate egalement la presence de l'ammaniaque dans le serum du sang. Si quelquea ex-p^rimenlateurs n'ont point rencontrö les substances qn'ils avaient fail peucMrcr par absorption dans le sang.bien que ce-pendunt ces siibstances aionldte conslutdes dans les urines, on ne pent en accuser que' leur disidmiiiation trcs grande dans toule la masse de ce'liquide, de teile sorte qu'elles ne peuvent 6tre ddceldes. soil par les sens, soil par les agents chimiqucs.
C'cst done un fait a\6r6 aujourd'hiii pour les pliysiologislcs el pour les ihdrapeiilisles, que les moldcutes des mddicaments solubles penetrcnt les üurfaces sur lesquelles elles sont ddpo-sees, qu'elles so.-il absorbees par les radicuios des veines, qu'elles circulent avec le sang, el qu'ainsi rtipandues dans tons
(1) Pricis #9632;Hlmenlaire de Physiologie,
,2 Journ, cotnplcm du Diet, des Sciences mid,, I. 11, p,
(3) Campte rendu de VBcole de Lyon, 1SCP,
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COMMENT S'OPERG LECTION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;119
les organes, elles vont les influenccr selon les verlas quVUes possedent.
Le transport de ces molecules se fait avcc une vilessc sur-prenante. Heryng. piofesseur ä l'ccole T^lörinäiredeStuttgard, a d^monlrß que le sang ne met guere que trcnle sccondes A parcourirI'appareil c:rcuialoire, m6meen passant paries vais-seaux les plus öloignes du coeur, etenparcouranl les plus grands cercles de l'appareil circulatoiro (1). Ainsi done, en trente secondes les moldeules d'un medicament dont 1'absorpiion est tres prompte, peuvent done dcjü avoir touehe et modifiä !es so­lides organiques. Cetle ra|)idites de la circulation donne ['expli­cation des phönomenes si prompts qui suivent parfois I'admi-laquo;istralion de quelques svibstauces ai^dicametUeuses solubles . volatiies ct odorantcs, Ires actives etmiscibles au sang, coiume le camphre, l'öther, l'alcool. par exemple.
L'inlroduction des medicaments dans le sang est cepcndant soumis ä quelques influences qu'il est ulile de signaler.
D'apres les experiences de M. Orfila (2), I'absorplion est plus grande dans le lissu sereux que dans le tissn muqueux, dans le tissu cellulaire quo dans le tissu cutanö. Selon M. Segalas, I'ab-sorplion par la muqneuse bronchique est pins rapide que cello qui se passe a la surface de toutßs les autres muquensrs (3). La peau , dt!pourvuc de son dpiderme, est plus absorbante quo lorsqu'elle en est revetue,.lä oü IVpidenne est mince que lä on il est plus ^pais (4),
Les experiences de M. Magendie ont en outre appris que l'aclivite de I'absorplion d^pendait de la pldnilude on de la vacuitd plus ou moins grande du syslamp;ne sariguirf, et surlout du Systeme sanguin veinenx. En effe?, d'apres ce savant piiy-siologiste, on pent rend re ce phenomene prompt ou tardif. in-
(1) Journal der. progris des Sciences mid., 1828, t. X, p, 20.
(2. Orfila, Midccine legale.
(3j Journal cxp. ilc Magendie, t. IV.
(I\\ Si'guin el Lavoisier, Ikckerclics sur I'ubsorption culanie.
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120nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;COMMENT S'OPJERE i'ACTION DES M^MCAMEHTS.
tense ou faible, selon la volontd de l'expßrimentateur. On di-minue I'absarption en injectant de l'eau liede dans les veines et en distendant le Systeme circulatoire. On I'augmente en saignant les animaux, et par consequent en diminuant la quan­tity de liquide conlenu dans Jes vaisseauxfl).
Ces experiences, qui jusqu'a ce jour n'ont point 6t6 contre-dites, ont jeld une vive clarte sur les moyens d'aügmenter, de dirainuer, de reguiariser rabsorption medicaraenteuse, puis-que, pour alteindre ce rösultat, il suffira de ne point saigner pour la retarder, et de soustraire une plus ou moins grande quantilö de sang des vaisseaux veineux pour I'activer.
Ce phenomcne, circonslance bien digne d'etre prise en con­sideration, est aussi d'autant plus actif, qne les animaux sont h jeun et qu'ils sont plus jeunes. Dans le premiercas, le phöno-mene est du a une moins grande quantity do sang dans les vaisseaux, et dans le second a une minceur et ä une perraca-bilild plus grande de I'dpidertne et des parois vasculaires.
La paralysie des nerfs n'arretc pas m6me cette absorption , d'aprßsM. Bouillaud.
La forme, la nature du medicament, influent singulierement aussi sur le phenomöne physiologique dont il s'agit.
1deg; Les substances medicamenteuses solubles, I'alcool, Te­ther, le vinaigre, sont plus rapidemenl absorbdes que les me­dicaments reduils en poussiöre m6me tres fine.
2deg; Tons les medicaments miscibles au sang et sans action corrosive sur les tissus organiques sont absorbes avec une grande promptitude, surtoul s'ils sont liquides.
3deg; Lorsqu'une substance vegetale composee de plusieurs principes est absorbee, eile ne Test pas en entier; mais s'il s'opere une decomposition de cette substance dans I'estomac,
(1) Journal de Pliys, expir., M, p. 1-
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COMMENT S'OPfeRE L'aCTION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;121
tel principe imm^diat peut 6tre absorbs , tandis que tel aulre nlaquo; Test pas (t).
4deg; Les substances immiscibles avee le sang, fusseist-rües li­quides, ne sont point absorböes„oii du moins ne le sont que tres peu et tres lentement. C'est ainsi, par exemple, que 1 huile injectde dans le pdritoine d'un chien s'y montre hnit, dix jours aprös en quanlite visiblement la mfime, el agit comme un poison irritant sur celte membrane, qu'elle enflamme dans toute son dtendue, fait qui prouve d'ailleurs que les medica­ments soumis ä l'absorption doivent agir avec plus d'energie dans les vöhicules aqueux que dans les huileux, bulyreux ou graisseux.
ö0Les substances qui dösorganisent instantan^ment les tis-sus sur lesquels on les applique, ne sont point absorböes m6me ä l'ötat liquide. Les acides nilrique, sulfurique , bydrochlori-que, concentres sont dans ce cas (2). '
La substance absorbde qui ne peut 6tre assimilde aux orga-nes ne larde point ä dire 6l\m\n4e du cercle circulatoire par plusieurs voies qu'il est important de signaler.
A. Elimination des medicmnents. En parcourant le cercle de la circulation, les molecules des medicaments sont distributes a I'mfini dans toutcs les parlies les plus deiides de l'economie, et exercent alors par lenr con­tact avec le sang et par leur action sur les fibres des solides or-ganiques la vertu dont elles sont doudes. Cette impression est lagere, vive, ou plus ou moins durable, selon que !es mole­cules sont susceptibles de sdjoumer plus ou moins longternps dans le sang et d'impi-egner les organes ou elles sont depo-sees. Si les molecules sont composees de liquides fugaces, comme les huiles essentielles, l'alcool, Tether, et ties peu a-si-milables ä l'economie, elles n'y s.ejournenl que fort pen de
(1) Ocma,M6declraquo;eligale.
[V Magendie, Journ. de Phyt. exper., t. IV, p. 283,
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122nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;COMMENT S'OPERE l/ACTIOIf raquo;KS raquo;EDICAMENTS.
temps. Si la substance soluble est mindrale on formde par des principes fixes des vögdlaux, son expulsion est moins prompte.
Les parties qui sontcliargdes de cetle elimination sont toutes les surfaces libres, ctnotamraent les muqueuscs respiratoires, digestives, la peaUj les sdrcuses, enfin les organes sßcröteurs, comme les reins, ks mamelles, etc. Si les substances absor-bt'es ont 616 ddposees dans une partie organique pendant un certain temps , le sang toutefois se trouve döbarrassö d'elles. L'organisme a done une tendance ä 6loigner entierement de son domainc lout ce qui lui est Stranger, ou du moins ä 1'ex-pulser de son sue vital. On ne peut contester que ce ne soil pas le sang qui transporle les difierents matöriaux qui s'öchap-pent par les ömoncloires nalurels, car Weslrumb a lid les ar-teres rdnales el inject'' de IHnfusion de rhubarbe, de, la solu­tion de cyanure de potassium dans I'esloinac, ces substances se monlraient dans le .'atig, dans le canal intestinal, la rate, le foie, mais non dans I'urine ni dans les reins (1).
Cerlaines substance- par nne affinity en qiielque sorle Elec­tive , ont une tendance a s'ächapper plutöt par tel organe que par tel autre, par teile voie que par teile autre voie. Ainsi, d'a-prcs Gibson (2), le curcuma s'echaj pe avec les excrements , qu'il teint envert, et ne passe ni dans les os, ni dans aucunc autre parlie de l'organisme. D'apies Parmentier et Deyeux, les parties acides de t'oseille, le principe amer de la chicorde,-l'huile essentielle de la sauge, de la lavande. du thym, parais-sent ßlre dliminds par d'autres voles que la sdcnUion laiteuse , puisque ces substances ne se retrouvent point dans le lait (3).
De inÄme, selon les rccberclics de Tiedeman et de Gmelin, les principes colorants du tonrnesol, de la cocbcnille, du henre et du vert de vessie. nc paraissent iii dans I'urine , ni dans le
(1) JlBCkcl, Vetilehe's Archives,}.. Vlll. Cl, Meckel, Dmtchos Archives, t. XIV, p. 482.
(3) Parmeaticr el Deyeux, Pricis ü'cxpiricnceraquo; cl d'oOscrvadons sur les difJCrcnks esfiieet do lait, xi. 13 el 14.
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COMMENT S'OPERE l'aCTION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;123
sang on le chyle, tandis que le cyanure de potassium passe dans la bile et l'urine (1). L'essence de t^rdbenlhine ne so montre que dans l'urine, et non dans d'aulres sdcrölions (2).
L'eau ne sort du sang que par l'exhalalion pulmonairc et la sdcrdtion culande lorsqu'elle est pure; mais si Ton y ajoute une petite quantite de nitre, eile sMchappe avee ce sei par les urines. Les substances volaliles, telles que Talcool., I'dlher, le camplire, le muse, sortent par les poumons.
Les substances purgatives , comma le siinö , l'alods , I'huile de croton liglium , I'dm^liqiie , les principes narcotico-'icres des decoctions de tabac , s'dchappent, ainsi que nous I'avons expörimente, par les muqueuses intestinales. Certains pigments, cornme la garance , ont de la tendance ä ss deposer parliculie-remenl dans les os, les parlies cornfies , hien que la maliere coloranle de celte racine seit eliiuinde par le lait et les urines. Presque tons les scls solubles alcalins o;i ir.inöraux , beaucoup dtPmalicrcs colarantes , comme ccile de i'indigo , de la rbu-barbe, les matieres rdsineuses extractives, sont dliminös par les urines. Personne n'ignore I'odeur sihgulicre que les asperges mangdes par I'liomme ct les carnivores , communiquent a l'urine, et cependant cette odeur ne se relrouve pas dans l'urine des herliivorcs , d'aprcs Gronier (3).
La sderötion laiteuse cUbarrasse tres souvont, parfois mftmc avec une grande promptitude , les maltSriaux provenant de substances introduites dans les organes digestifs. Le lait des vaclies nourries avec le feuillage de mais , acquiert bienlot une saveur douce et sucrde, Le chou lui en communique rapide-. ment une moins agrdable et un pen äcre. La farinc de pomme de terre le rend insipide. Lc boletiis bovinus lui donnc un gout detestable. La paille d'orge mure; qui cpnlient beaucoup de nialieres extractives ameres , transmct en'peu de jours au lait,
(1)nbsp; Loco citato.
(2)nbsp; Poggendoif, Annaksde Physique, t. XLIII, p. 81. (S) Gronier, Comptc remlii da t'icole de Lyon, 1810.
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124nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; COMMENT SOI'EIIE L'ACTXON DES MEDICAMENT;..
ä la creme et au beune, une saveur amere, selon Parmentier et Deyeux (1); I'absinthe lui donne une saveur am6re , d'apres d'Arbova! (2}_: Gronicr a observe que la grande genliane pro-duit le mfime effet (3). Les planles qui renferraent une sub­stance coloranle analogue ä l'indigo , comme Vanchusa offici* nalis, Vequisetun arvense, lus mercuriaUs perennis et annua , n'allerent point Ja couleur du lait aprös la lraite,inals ce liquide deviant bleuaprßs la separation de la creme. La rnaliere colorante bleue de l'indigo , quoique existant dans le lait, ne se fait apercevoir qu'en absorbant de l'oxygene pendant la fermentation de ce liquide et ne passe point dans le beurre et le fromage : eile demeure dans 1c pelit-lait dont on peut la s(5parcr par la filtration. La racine de garance mangle avec les fourrages donne au lait une teinle rouge qui se communique au beurre. Le curcuma le rend jaune (4J. Le safran donne au beurre une coftleur jaune (5).
On connait l'influence des purgatlfs sur le lait des femelllaquo;s nourrices; de l'aclion du inercure sur les jeunes animaux lorsque ce medicament est administre aux meres. Gronier a vu douze ä quinze personnes presenter des symptömes d'em-poisonnement pour avoir bu du lait d'unlaquo; chövre empoisoanöe par une pet.ite quantity de vert de gris ('G).
On n'a jamaisrericonti(5 aucune substanceetrangere depos^e dans le cerveau , la moelle epinifere, les nerfs, et cependant e'est quelquefois sur l'activite vitale de ces parlies qu'elle agit d'une maniere sptJcifique.
Toutefois, I'action nerveuse scmble prendre une large part a relimination des substances etrangeres ä rlt;5conomie. Lprs-
(1)nbsp; toco citato,
(2)nbsp; Diet, de Mid. et de Chirurg, vittr,, art. Lait.
(3)nbsp; Gronier, Recneil de Slid, vetir., t( V, p. 114. (ft) Parmentier et Deyeux, loco citato,
(5)nbsp; Gronicr, liccucil de Mid. vit, t. V, p. 115,
(6)nbsp; Id., t. V,p. U7.
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COMMEKT S'OPERU l'ACTION DES ll^DICAMEHTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;125
que Krimer et Naveau avaient coupä les nerfs des reins, la rluibarbe introduite dans l'estomac ne passait point dans l'urine (t); Wesbrumb (2) trancha la moelle öpiniere immödia-tement apres la löte , entrctint la respiration par des moyens arliOciels, etinjecla ensuite de la rhubarbe et du cyanure de potassium dans l'estomac; au bout d'une heure ou d'une heure et deinie, il relrouva !es substances dans le foie , la rate et les pouiiions , ainsi que duns les deux substances des reins , mais non dans l'urint!. Lambret avait fait des observations sembla--bles (3). Ainsi l'action du Systeme nerveux parait done amp;lve une condition essentielle pour quo rorganisme püisse se döbarrasser des substances olrangeres. Or, cette condition est d'une haute importance ä connaltre dans rudministration des mödicaments desliücs ä agir sur les organes s^erätoires daus les cas maludifs oü les fonetions du Systeme nerveux sont diminuees , abolies ou perverlies.
Ce qu'il y a de remarquable et digne de fixer l'altention des thdrapeutislcs , c'est que röliminalion des matieres circulant avec ie sang se fail avec une rapidite plus ou moins prompte seion la nature de ces matieres , et aussi selon la dose qui a 616 admiiiislrde, 11 ne sera point sans inldrut de rapporter ici les principales observations et expöriences qui onl6l6 failes a cet egard. #9632;
Parmenlier et Deyeux ont notd que le lait offrait l'odeur du porreau, de l'ail et de i'ognon, troisjours apres que les vaches avaient cte nourries avec les feuilles de ces plantes, et qu'il rougissait six jours apres l'usage de la garance (4), Suivant Young, ce dernier phönomene aurait eu lieu au bout de vingt-quatre heures , lorsqu'un jour entier s'dtait lt;?coul6 sans que l'animal reQüt aueune espece de nourriture, quand ensuite on
(1)nbsp; Burdacl), Physiologie, t. VIH.
(2)nbsp; Loco citaiv.
(3; Mcckel, üeulsclics Arcliivcs, t. VII, p. 536. (4) Loco citato, p. IliU 142 et i43
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126nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;COMMENT s'OPfeRE INACTION raquo;ES MEDICAMENTS.
repassait k d'aiitrc's aliments, le lait conservait encore sa teinte rouge apres sept ou huit jours (1).
II resullerail des observations de Sichbergcr, que I'urine devundrait co!or(?e en bleu par I'indigo en quinze minutes, en rouge par le bois de campeche et la garance ; en jaune par la rhubarbe , au bout de vingt a. quarante-cinq minutes. Selon le m6me observateur, le cyanure de fer et de potassium aurait 616 dice\6 dans I'urine au bout d'une heurc. Celte m6me sub­stance y aurait 616 trouyde par Krimer et Navean, au bout de qualorze minutes, le fer apres trenle minutes (2). Brande a ob­serve que Turinc sortait alcaline six minutes apres la prise de 8 grammes de carljonale de soude (3).
Aprßs des injections de döcoclion de rhubarbe , de cyanure de potassium , faites dans reslomac de lapiri; , Naveau a vu I'urine apres seize a vingt minutes , cbarrier la matiere colo-rante jaune de la rhubarbe et le cyanure de potassium (A). Weslrumb a reconnu dans I'urine des traces de la mattere jaune de la rhubarbe apr6s cinq minutes , et a retrouv6 dans ce liquide le cyanure de potassium et de fer apres vingt minutes (5).
M. Breschet et Milne Edwars ayant injeetö de l'eau de vie caraphrde dans la cavilö abdominale de chiens, out reconnu que l'air expird exhalait l'odeur de l'alcool au bout de trois minutes et demie , et celle du camphre au bout de six minutes. Celte derniere a persists pendant une heure (6),nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Sichberger a oliservö que i'urine exhalait l'odeur dc la vio­lette un quart d'heure apres que I'animal avait flair6 I'cssence de töröbenlhine , et vingt-cinq minutes apris qu'on lui en avail
(1)nbsp; Nouvelle Encyclopidie mdtliodigue, t. VI, 2' part., p. 5?!
(2)nbsp; Burdach, I'hys ologic, t. Vlll, p. 3i2. (3; Euriizch. Pnysiologic, t. VIII, p. 3M. (fl) Loco citato,
{r,) Burdach, Physiologie, t. VIII, p. 343.-
(6) Repertoire gin. u'Anat. el de Phys, patlwl., t, M, p. 95,
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COMMENT S'OPÄRIä l'aCTION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 127
fait des frictions sur la peau (1): Mayer, apres avoir injects un melange de teinture d'indigo et de safran dans la trachte de lapins a vu l'urine di5jä verte au bout de huit minutes.
Les curieuses expdriences du vßtdrinaire Hering, mdritent surtout d'etre rapporlöes ici. Ce professeur injecla du cyanure de potassium dans les veines de chevaux, et observa combien de temps ce sei sejournerait dans le sang, et combien aussi il on mettrait pour 6tre öliminö ou dtSposö dans les diffdrents tissus. Les rdaclions dans le sang annon^ant la presence da cyanure, diminuerent au bout de deux minutes et cesserent de quinze minutes a cinq heures. Hering retrouva encore apres trois jours dans l'urine , le sei qu'il iui avail 616 impos­sible de döcouvrir dans le sang, peut-fitre ä cause de sa trop petite quanlitlaquo;!.
Les membranes sdreuses et les re..is furent les premiers organes dans lesquels il se manifesia . es reins en contenaient souvent au bout d'une minute, soit quot;sulement dans la sub­stance corticale , soit en mcme temps dans la substance tubu-laire j mais toujours en dernier lieu dans le bassinet.
Les membranes screuses en offraient des traces au bout de deux ä quinze minutes , d'abord dans le pdricarde , puis dans la pluvre, ensuile dans le p^ritoine , enfin dans les capsules synoviales des membres. D'oü rcSsulte , par consdquent. une succession correspondanle ä rcloignemenl du coeur.
II se montrait aux membranes muqueuscs au bout de quel-ques minutes, d'abord il n'apparaissait quedans le tissu cellu-laire , unissant cette membrane a la tunique musculeuse et le mucus n'en offrait aucune trace. II se manifestait en premier lieu dans la moiliö droite de 1'estomac, puis dans 1'inteslin , ensuile dans les poumous , plus tard dans les voies urinaires , enfin dans les parties gönitales. Jamals on n'en voyail de ves­tiges bien sensibles sur les points oü r^pithölium est le plus
(l) Loco citato.
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128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;COMMENT S'OPERE i'aCTION DES MEDICAMENTS.
döveloppe , lels que la cavitö buccale, Tcesopliage et la moitiö gauche de reslomac. On le reconnaissait sanS peinc dans les glandes salivaires , mais non dans les organes d'une couleur foncöe , lorsque au bout de cinq heures il avail, disparu du sang. On ne pomait (Sgalement plus le retrouver au bout de viiigt-qualre heures dans les parties solides (1).
Nous avons vu par experience que selon la dose , I'acide arsänieux coulait avec les urines des chevaux apres une heure.
Toutes ces recherches, ces observations, ces experiences prouvent done sans replique quo les principes solubles misci-bles au sang sont absorbös el circulent avec ce liquide et que ces principes strangers , quoique däpos^s dans les organes , sont eiimines , meme rapidement, de toute r^conomie. Cepen-dant, plusieurs principes parliculiers peuvent nsler dans I'or-ganisme el parfois modifier la couleur , la saveur , l'odeur des solides, ni6me apres un temps souvent assez prolong^. Gelte impregnation des molecules de quelques substances de cer­tains medicaments, nous devons I'examiner ici.
B. Inipregnation des medicaments. Les grives qugt; ont mangd des baies de nerprun donnent la diarrhde aux homnies i[u\ en mangent la chair. La chair des oies qu'on a nournes de pois-sons a un gout d'huile a bruler; celle des chiens esl savoureuse dans les lies de la mer du Sud, oü on les alimente avec du pain de fronient.
La couleur des poils et des plumes peutßtre determir(5e par le genre de nourriture. Le poisson donne aux plumes blanches de l'oie une teinte aurore qui se perd promptement lorsqu'on fait prendre d'autres aliments ä cet animal (2). Les chardon-nerets qu'on no'irrit de chenevis , prennent une couleur plus funcde; les martes zibelines deviennent noirs dans les for£ts
(1)nbsp; Journal des Progris, t. X, p. 20, et Zcitschrit, fuer Physiol., t. Ill, p. tl2. 86, 92, 94,102,105,112, US et 123.
(2)nbsp; Heusiuger, Burdach, Physiologie, t. VIII, p. 840. .
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COMMENT s'OFKnE LACTFOA DF.S MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;129
de sapin et bleudtres dans celles de peuplier (I). Les expe­riences de Misaidus, de Belchier, de Duhamel, de Bohemer de Ste.nmeyer, de Bergius (2), de Gronier (3), de Flourens (4)' ont dömontn; Influence de la matiere colorante rouge de la garance sur les os. Cetle coloration en rouge du tissu osseuX disparalt pen ä pen selon Gibson, quand la nourriture vicnl ä changer (5). On connalt I'impregnation qui se fait ä la betfu qu. decent d'une couleur bistre par l'usage inlerne du nitrate d argent. Lather donne aux bceufs qui sont m^orisds, et emurte tuds comme incurables pour les utiliser, donne une odcur cHhdrde tr6s forte ä |a chair musculaire , odeur qui se conserve n^me pendant loute la durüe de la salaison (6).
Le camphre, selon nos observations, determine le möuip eff.^t. Les lapins qui ont fait usage do feuilles de choux ont une chair qu, rappelle l'odeur de la plante. Les effets que le mer-cure administröa I'intdrieur determine sur les solides organi-qnes, et notatnment sur les os , soul trop bien connus dequot;s tMrapeutistes pour que nous les rappelions ici. Or, il est done certain , et il est inutile de chercherä le prouver'davan-tage , que les molecules provenant de medicaments adrainistres ä l'inWnenr peuvent, pendant un certain temps, sdjourner dans epaisseur des orgahes, les modifier profondöment, quelaue-fois möme en älterer la texture intime. Ces faits sont d'un puissant int6r6t pour le Ihdrapeutiste. Resume. 1quot; L'action des medicaments est locale et gin^ale. 2 • L acüon locaie est le rösultat du contact du medicament sur une parlie vivante. Cette action est physique si 1'aUouchement ne snscite qUS
fl) Burdach, Loco citato, t. VIII, p. 3ao.
(2)nbsp; HouveUe Encyclopedic method,, art. Gae.i^ce.
(3)nbsp; Compte rendu de l'Ücole de Lyon, 1S10. (b) mmoires de I'liistilul,iaii2.
(5)nbsp; Meckel, deutsche Arcluvc,\. IV, p. 482.
(6)nbsp; Prevost. Journal prat. de M,'d., I. II, p. 209.
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130nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;COMMENT s'OPtRE i/aCTION DES MÄDICAMESTS.
des rdactions- vitales j eile est chimique si 1'agent mlt;;dicameii-teux s'empare des ölöments des tissus pour opärer une veri­table combinaison ; eile est pharnmcologique si I'acliou est le rdsultat de la vertu du in(5dicament. Gelte derni^re action de locale peut devenir generate.
3deg; L'action generate d'un medicament est celle qui se pro-page a l'organisme entier d'une maniere lägfere ou forte, pen­dant unp dur^e variable selon la dose et selon l'etat da sys-t6me nerveux. Cette action se transmet palaquo; la contiguile,\zcon-tinuile de lissu , les sympalhies foncüonnelles et nerveuses, et le passage dans le sang des molecules m^dicamenteuses.
A.nbsp; L'aclion contigue s'exerce par une imbibition pbysique du medicament dans la profondeur des organes.
B.nbsp; L'action continue rösulte de la transmission d'action du medicament par des surfaces non interrompues h d'aulres organes.
C.nbsp; L'aclion sympaihiqitefoncdonnelle s'exerce a distance, el d'une surface ä une aulre surface par ies fonclions qu'elles sont cbargces de remplir simultanement.
D.nbsp; L'aclion sympathique nerveuse se transmet par I'mter-mediaire des fonclions nerveuses qui se monlrenl dans tout l'organisme.
E.nbsp; L'action des principes solubles ou volalils des medica­ments c/rcK/awf aveclesang, resulte de rabsorption de ces principes sous diverses conditions et de leur dissemination dans tout Torganisnie. Ces principes ne sejournent que lempo-rairement.dans le. sang, ils en sont plus ou moins prorapte-mcnl elimines selon qu'ils sont fixes ou volalils. Les surfaces par lesquellcs ils s'echappent de l'economie, sont les surfaces muqueuses el cutanees , les reins el les roamelles. Les medi-caments ou les substances qui resistent ä cette force expulsive donnent,pourla pluparl d'entre eux pendant uncertain temps, des qualites diverses aux parlies Vivantes ; parfois leur com-
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DOCTRINES THtRAPEUTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; yj
position organique en est profonctement modifiee et quelque #9632; fois m6me altdröc.
Conclusion. L'action des mtSdicatnenls, les effels qui eu r^sultent, I'explication de ces effets, les avantages et les inconvenients qui en decoulent, sont trös importanis h connal-tre, et merilent de fixer l'attention du th^rapculiste dans le traitement des maladies.
sect; V. Des effcts des niedicamen'.s. Effels primilifraquo; et conscculifs. — Doctrines thdfapeutigacs:
Lorsque le medicament qui a did administrö ä 1'animal lou­che les parties vivanies, l'iinpressioii el. les phe'nomßnes plus ou moins sensibles qui en d^conlent salon sa vertu, regoivent lenom A'effets pritnitifs. Indöpendants de l'^tat pathologiqne, ces effels se manifestem aussi bien sur I'aniinal en bonne santä que sur le malade j ainsi, qu'iin purgalif drastique soit adminislrö ä un animal bien portarrt, cet agent dötermiriera'de l'anorexie, de la trislesse , des Mülements frequents, de la sfi-cheresse dans la bouche, line acceleration du pouls, de la fre­quence de la respiration , puis de Idgfires coliques, des borbo-rygmes, et enfin l'expuision dc malieres excrementitielles glai-reuses, mnqueuses, biiieuses et inoiifsenses. Or, ces pfadnomö-nes se prodaisent de la mlaquo;me mauißre sur l'animal malade, parce qu'ils ddconlent de l'action irrilante de la substance pur­gative sur ia surface digestive. On a donne ä ces eifets le nom Xeffetsphysiologiqms. Mais ie purgatif est-il administre ä un animal attcint d'une affection cnlanee , et sons I'sctlon rJite-ree de la medication voil-on celte maladie s'amender et gue-nr; cet effet recevra le nom A'cffeL consi utij, qu'on a aussi nomine, ä causfe Je la guerison qu'on lui altribue, effet curatlf ou thevapeuüque.
Le veterinaire qui observe Faction des medicaments sur l'organüme malade , qui apprecie les effets sensibles, soit
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132nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DOCTRINES THKr.APEUTIQUES.
externes ou internes qu'ils süscitent, ötudie ce qu'on nomme
La connaissance des lu^dicamenls propres ä opörer la gu6ri-son des maladies , des regies qui en dirigent I'emploi, deseffets raquo;hysioiogiques qu'ils d^termineiit, des circonstances qui en in-diqnent I'usage prolong^ ou momentan^, constitue la science des ineJicntions.
II est loujours possible.en thärapeufique de se rendre compte des effets physiologiques des medicaments apprcSdables ä nos sens, on an moins nous poimins en juger par les rdsultats impri­mis sraquo;r ies tissus vivanls par lour action • mais il est loin d'en 6tre ainsi de leurs efi'els curatifs. On est souvent erabarrasse d'expliquer comment et pourquöi le medicament emjiloyd a procure fa guörison. A eel ägard, des opinions plus ou moins fondles ont m ^mises |)ar les auteurs. et scion les effets qu'ils ont attribuös aux medicaments, et selon la manieredont ilsont envisage la nature de la maladie. Ces opinions erigdes en syste-mes, constituent les doctrines thdrapeutiques. iNous avons dejä dit nn mot de ces doctrines en traitant de la nature et du siege des maladies. (Voyez \ajjalhologie generate.) Nousreviendrons icisur quelques unes de ces doctrines ou meihodes. puisqu'elles ont recu ces deux denominations, parce qu'elles ont fait sensa­tion dans le monde medical et qu'il est utile de les connallre.
A. Doctrine therapeulique basee sur I'observation et f experience.
Le pore de la medecine, Hippocrate , ainsi q\ie nous I'avons dej.1laquo; dit [Pathologie ge/iera/e), admettait quo les maladies avaient leur siege dans les humeurs du corps. Ces humeurs elaicut le sang ^ le phlegme j la bite el Yafrabile, les mala­dies ddrivaient du manque, de la surabondance ou du difaut de proportion de ces humeurs , le relabüssement de i'equilibie qui devait regner entre elles , ramenait la sante.
Trois periodes etaient admises par Hippocrate dans le cours
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DOCTKIiNES TllERAl'EUTJQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 133
des maladies, la erudite, la coction, la crise ou Vivacuation, La thdrapeutiqne consistait h observer, h nolnr religieus^menf las symplömes et ia marclie de la maladie , ä la modörer pen­dant la erudite, h la rögulariser lors de la coction , el a solüci-ter Vevaeuation. Teiles sont les trois bases fundamentales de la m^thode tMrapeutique de l'immortel vieillard de Cos, et qu'on a qualifiöe aprös lui demethodc d'observation.
Hippocrate n'ötait point exclusif dans ses moyens th^rapen-tiques, tous reposaient sur l'observation des symplömes qua prösentaient les malades , les phönomönes qui accompagnaient le cours de la maladie et ses terminaisons. Pendant la erudite, il faisait un usage frequent de la difete , de la saigiuSe pour affai-blir la maladie et retirer le sang altöre ; il mdnageait les efforts de la nature lors de la coction,- les purgatifs , les vomilifs. les suppuratifs, les diunUiques, les sudorifiques, dtaient les remedes propres ä favoriser les crises , Evacuation des hu-meurs altdrdes ou la formation des depots critiques. Hippo-crate a public des v^ritös elernelles en llierapeutique; un granj nombrede ses aphorismes th^rapeuliques sont imp^rissabies. Nous aurons occasion d'en rappeler quelques uns en traitant des medications. Teile est en peu de mols la doctrine thdra-peutique hippoeratique fondee sur fobservation , et qui s'est conservöe pure jusqu'ä nous. Elle forme la base de la thöra-peutique rationnelle , ou celle qui consiste ä remplir les in­dications räclamöes par la nature, le siege , les alterations morbides, les päriodes, les terminaisons et les complications des maladies.
B. Doctrine therapeulique du contre-stimulisme.
Partisan du.solidisme medical. Brown, docteur dcossais. n'admet en principe que deux espies de maladies, les unes determines par un exees de stimulation, ce sont les maladies stheniques; les autres suscitdes par un affaiblissement de üinci-tation, ce sont les maladies asthdniques. La predisposition ä
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IZknbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DOCTRINES THERAPEUTIQIJES.
ccs maladies, occaslonnees soit par un Idger execs d'incitatidn, soil par un exces A'nff/iihlissement, conslilue Vopportanile ou la diathese aux affections sllidnitjues ou aslhdniques. Brown ne reconnait qui; drux nic'lhodes therapenliques pour gii^-rir les malauies: I'nne qui consisto ä combattre cellfis dues ä l'exces d'inci'.alion ou olh^niques, par les inoyens d^bilitants, comme la diöle, la saignee, les ämolHents, les temr^ranls, etc., Taulre qut coiisisle ä Iralter celles dclerniini5es par un dölaut d'incitalion, par les excitanis, les stimulants, les loniqucs, etc. Assuri?n3eiit cetle doctrine Uiörapeutiqne a !e merite de la sim­plicity, eliee.st admirable entheorie: mals eile estsuivie denoni-brcuses deceptions dana rapplicalion. En effet, rien n'esl plus difficile dans la pratique que de bicn distingner la faiblesse reelle de la faiblesse syrnptömatique, de reconhaltre si la mala-die doit son oiigine a line action excilante ou di'bilitante. Au surplus, la pratique a fait justice de la tböräpoutiqueCdeBroTTO, Sespartisans les plusz6It':s, aanombre desquels ii faul compter 1c mödecin Italien Jenn Razori, cbcrchcrent ä la modifier. En inddecine velerinaire , cette doctrine therapeulique n^a eu que jieu ou point de retentlssement en P'ranee, et aucun auleur, que nous sachions du inoins, n'a cherchä a la propager.
C. Modificallon apjiortco a la therapeulique stu conlre-stimulisme par Razori.
Dans t'etude pratique du traitement des maladies, Razori, chaud partisan de la doctrine de Brown , s'apercut qu'il exis-tait des medicaments doues de la propriele spöcifiquc de com­battre l'excfes de stimulus des Eiowniens , et i! noinma cos medicamenls conlre-sliinulanis. Mais comme il existatt des maladies dues a des e.-mses stimnlanles de divgrses natures, Kazori et ses adeptes Thomassini, Gianini , Monttggia, cher-chereat, tout en co'nscrvant les bases de !a doctrine de Brown, ä faire ane dislincäon i.'ans les maladies eausees par I'incita-tion , dani Ic but de üiteux faire l'apfifioation de !a tljerapeuti-
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DOCTRINES TI1ERAPEUTIÖUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 135
que du contre-slimulisme. Nous devons icl faire connailre brifevement ces distinctions..
Les Razoricns admettentque la contraction de la fibre est le phönomene le plus gänöral que prdsentc l'organisme, el que, par consequent, les maladies ddlermintSespar 1'excitalion, doi-vent 6tre tres nombreuses, tandis que celles dues ä la debilita­tion, ne doivenll'ßtre que fort peu.
Les maladies ont 616 distingu^es en trois classes,
1deg; En stheniques on hyperslheniques, dölermineps par la sti­mulation.
2deg; En astheniques on hyposthewques suscil^es par la debili­tation.
3deg; En irritative^ on dues ni ä l'une ni ä l'autre de ces deux causes.
Les deux premiöres classes de maladies reconnaissent Jne diathese parliculiere. Pour Bro-vvn , la diathßse n'ätait que le r^sultat d'un excßs de stimulation ou de debiiitation. Pour les Razoriens , cette expression signifie une condition morbide soil d'exces de stimulus, seit de contre-stimulus , qui survit a la cause qui I'a prodaite et qiü i'äccroit meine encore longlcinps avres que celle-ci a cesse d'agir. Une pneumonia, ddterminec par une course Ttolente , est une maladie diathesique, parce que rinflammation qui aflecte le poumon , parcourt ses pd-riodes, bien que la cause ait cessö d'exister. Les diverses ca­chexies dues ä des causes däbilitantes, comme , par exemple , i'usage d'une alimentation insuffisante, sont egaloment des maladies diathösiques, parce qu'elles persistent apres les causes qui les ont detertuinees.
Mais qu'une maladie seit occasionnee par un aj^ent physique, chimiqne, on septique, comme'la presence d'un caicul, d'un poison caustique, existant dans le canal intestinal , du venin de la vipöre dans le tissu cellulaire, la maladie, dans ces deux cas, sera simplcment iiritatife, ot, par consequent, sans dia-
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186nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DOCTIVINES TIlliRAPIiUTKjUES.
these: attendu que, si onparvient ä clötrnirc la cause du mal raffection ces'scra incontinent.
Or, dans la thörapeutitiue razorienne, la contre-stimulation et la coiitre-dibililalioh ne peuvent et ne doivent fitre des moyens curalifs ä employer que dans les maladies dues a la stimulation et a la debilitation , et jamais dans les maladies irritatives. II nous a paru important., avant d'allerplus loin, de Lien fi\er les idöes a eet ^gard, parce que cquot;est en cela que la doctrine razorienne difföre essentiellement de la doctrine de Brown, et que repose toute la thdrapeutique du contre-stimu-lisme.
Voici maintenant quelques propositions qui rösument les bases de cetle tliörapeutique.
1deg; L'effet des medicaments est local ou general. Le pre­mier est peu important; le second est seal necessaire.
araquo; Plus la maladie est avec execs d'incitalion, mieux clle
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supporte l'action contro-stinaulante. Cette modification qui porte rorganistim ä supporter une dose dnorme de mödica-raent contre-stimulant qui, dans toute aulre condition, suscite-rait des accidents tres graves, et ra6me la mort, constitue la tolerance des organes pour i'action contro-stimulante.
3U Le degre d'iutensitä de la diathese stimulante, varie selon les divers sujets malades, les difförentes pdriodes du cours de la maladie, et la capacity ä supporter la tolerance croit avec l'exces de dialhese, et diminue avec eile. Cependart la tolerance se mesure moins sur le degrö de gravity apparent des symplömes, que sur I'aplitude de l'organe souffrani, ä supporter des doses plus ou moins fortes de medicaments contre-stimulants.
4deg; Toutes les fois que l'action des .contre-stimulants a dte trop forte ou trop prolongde , eile affaiblit l'dnergie vitale de la fibre et de toute l'econoraie d'une mauiere spöciale , et peut determiner des maladies de nature tout opposöe ä celle que les conlre-slimulanls ont combattues. Or, cet affaiblissement des
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forces vitales, constituant aussi un dtat maladif correspondant ä Tasthdnie de Brown , Razori lui donne.le nom de rnatnMc due au contre-stimulus.
5laquo; Les maladies suscitöes pan le ddfaut d'ii.citation ou as-thdniques,dem6me que celles rdsultaaldWexcös de slimnla-üon , doivent 6lre traildes par l'emploi des agents stimulanls Teiles sont les principales bases de la thdrapeulique du con-tre-sumulisme. On voit done que le choix des moyens cu.atifs les regies qui en dirigent l'emploi reposent d'une parts.;,- la conna.ssancc de la cause de la maladie, sa dialhese stkönique ou asthdnique, son siöge, la pdriode de son cours, enfin si eile est sthdn.que , son aptitude ä la tolörance des agems contro-sfmulants^d'autrepart, que les conditions essentielles qui assurent |a rdussite de la gudrison , consistent : pour la classe des affections slhdniques , dans le choix des agents contre-sumuiants speeifiques, propres ä combaltre teile ou teile malad.e et lapprdciation de leurs effets, aün de prdvenir la naissance d'une autre maladie due ä la contrc-slimulation • et pour les maladies asthdniqaes, dans le choix d^mddicame'nts st.mulants capables de ramencr les organes ou I'economie en gdudral au degrd de stimulation ddvolu par la nature pour consiituer l'dtat de santd.
Si on interroge les auteurs Italiens sur ce qu'ils entendent parcontre-stimulisme, ils le dddnissent, um p^sanöe instU tueepar le medecin, et des lors arüßcielle, qui opere en dimi-meant les forces que le stimulus a exalties, et ils ajontenf cette pUissaCe differe de Faction debilüante, parce qu-ell^ produit des phdnomenes d'excitation de spasme ä la maniere des plus actifs stimulants , et qu'au lieu d'affaiblir eile re.ablit 5es forces opprimdes de l'organisme. On ne peut pas la comparer non plus aux effets narcodques qui stimulem d'abord et stu pdfieut ensuite, puisque ces effets n'ont pas lieu dans Faction contro-shmalaale; c'esl done u„e ydritable mddication sui generis,.
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138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DOCTRINES TH^RAPEUTIQUES.
laquo; line chose qni nitrite d'6tre remarquöe, dit M. Bailly
(Hevue niedicale , mai 1825 , page 205 ), c'est que les remedes stimulants et les contro-stimulants peurent 6tre fortifiants suivant \'6tal de r^conomie quilcs reQoit. Un stimulant admi-nislrö dans line rnaiadie par stimulus, affaiblira plus qu'il ne donnera tie forces un contro-stimulant administrö dans les mömes circonslances pourra avoir des effets loniques. Leur seule action imporlante est la neutralisation de la diathese opposelaquo; qui produit la mflladic.
t Dans cette action , les razoriens distinguent un effet local et un effet g^ndral , ajoute Bailly. Ainsi, le tartre slibid ddter-mine des naus6es , des coliques , des Evacuations alvines, voilk ses effets locaux. ils sonl peu imporfants; mais dc plus il agit sur ies forces vitales, les forces slimulantes de l'öconomie, il semble pacalyser raclivitö nerveuse, il plonge dans une debilitation trcs grande, il diminue la violence des congestions iuflammatoires , voilä ses effets gdndraux, universels et indö-pendants de son action locale , puisque ces effets salutaires dans cerlaines affections inflammatoires peuvent 6tre produits lors m^me qu'il n'y a ni Vomissement , ni douleurs abdomina­les, ni Evacuations alvines ni sueurs i la peau. raquo; De ces effets particuliers , les razoriens concluent que ce n'est point encore ni par derivation , ni par revulsion que les conlroslimulants agissent, et ce qui le prouve, c'est que souvent m6me on les met en contact direct avec les organes malades. C'sst done encore une fois une mddicalion fiui generis que l'action mödi-camenteuse conlro-slimulante.
La liste des medicaments douis de la vertu contro-stimu-lanle est encore tres courle, V6m€l\que et toutes les prdpara-tions d'antimoine conlre la pneumonie et la pdripneumonie, la gomme gutle contre l'entörite et la dysentdrie, I'opium contre le diabetes, la noi\ vomiquequand les muscles sont en convul­sion . les prdnarations de fer conlre les maladies stheniquts de l'utdrus, la belladone centre ies irrilalions cdrebrales, la digi-
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tale pourpr^e conlre les hyJropisies, tels sont les principaux contro-stimulants ct les maladies contre lesqueHes on les emploie; mais parmi tous ces agents, le plus önergique, cehii qu'il convient d'adminislrer dans tontes lesmaladiesstb^niques, c'est I'drndtique. La saign(5e qnoiqu'^tarit un contro-slimulant sur lequel on puisse compler, ne saurait legaler. Les pärgatifs sont nitime preWrables aux dmissions sanguine?.
LVxpdrience , excellent jngo en pareillc malierc, a-l-elle reconnue comme boiis les principes d'nne Uiörapeulique qui, d'apres Razori, aurait eld fondee sur l'observation de fails accomplish C'est ce qu'il importe d'examinersuccinctementici. En Ilalie , le razorisme a 616 gdndralement adopld par les som-mitds vdlerinaires, telles qua Volpi , Lessona, Le.roy, Melaxa , etc. En France, en mddecine humaine aussi bien qu'en mddecine vdtdrinaire, !e conlro-stimulismc . bien qu'ac-erdditd par quelques mddecins d'un grand mdrite , ne-fut pas plus goutd dans I'enseignement que dans la praliqae. Cette therapeulique nde do quelques fails recueillis par Razori, ('•chafaiidde sur des bases ir.cerlaines , ne pouvant progresser qu'rn tätonnant, ne devait done point tarder a s'dcrouler. Lesädeptes mdina de Razori commenccrent h ddmolir 1'ddifice de leur niaitre . que Rroussais en le sapant par la base, ren-versa d'un seul coup. D'ailleurs , dans la pratique I'impossibi-lild de distinguer Its maladies essentiellement slhdniques , avec dialhese de stimulus et toldrance pour tel ou te! mddicament, est d'une grande difficulld d'application ; et d'un autrc cötd , comme celte tolerance ne peut 6lre apprecide qu'apres I'adini-nistration du mddicament, il peut en rdsulter des accidents serieux el m^me la mort.
Cenendant, avec loutes ses erreurs , le contro-stimulisme a conduit i la ddcouverte d'un fait immense aussi bien pour la thdrapeiUiqtie des maladies de i'homme , que pour celle des aniiuaux , c'est I'liearenx cmploi do i'eindtiquo h grande dose , comiae conlro-stimulant dans plnsieurs mabdies, el notam-
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WOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DpCTÄlIJES TUiiRAPEUTIQUliS.
ment dans les inflammations du'poumon , soit simples, soit corapliquees de pienrite,.
D. Theräpeutiqüe physiologique.
Nous avons dit aillours en quoi consislaient les bases de la müdecine, dite physiologique , cr66e par l'immprtel Brous-sais. ( Voyez premiere partie, Pathologie generale ). Nous rappellerons seulement ici qne la thärapeutiqae physiolo­gique est fondöe sur cette idöe que la maladie est le t6~ sullaf d'une alldration des solides, et que celte alldration est due ä une irritation morbide; que les congestions , les in­flammations, les hömorrhagies, les söcrölions, les exhalations pathologiques , les növroses , les flux , les produils morbides divers analogues ou h(HeroIogues , sont le resultat de cette irntalion^ que les maladies sont toujours prinütivement loca­les ; qu^elles se gen^ralisent par les syrapalhies qui unissent les organes entre eux , qu'enfin les quatre cinquiemes des mala­dies sont le rösultat de Tirritation , d.i rinflammation de la muqueuse digestive. Teiles sont iss bases pathologiques de la doctrine deBroussais. Or , hs maladies rcsidant dans les solides organiquesetötantle resultat de Taction d'un stimulant Tort ou faible. ces maladies devaient elre ratioimellemenl combattues par des moyens curatifs agissant dans un sens oppose ou par des debilitations.
Les saign^es gänärales et locales, la diöte, les tempörants, les refrigerants, les emollients , les anodins, le repos de l'or-gane souffraut, la derivation de l'irritation ou de la douleur dans les parties eioignöes , sont les armes de la theräpeutiqüe dont Broussais se servait, et a conseilie remploi. Mais tous ces moyens doiventßtre diriges vers la muqueuse digestives, qui est enflammee dans les quatre cinquiemes des maladies.
Les vomilifs, les purgatifs , les stimulants gendraux, sont qualifies par Broussais de medicaments incendiaires; ils ne doivent 6tre employes que dans des circöhstances rares , les
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DOCTRINES THERAPEUTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
toniques ne sont miles que dans le cas oü l'dconomie a 616 trop döbilitee, ou pendant les longues convalescences.
La doctrine Ihörapeptique physiologique, tant par la vasle etendue de ses principes, que par sa simplicilö, ne tarda point ä avoir une foule de partisans. Compare alors, avec la thörapeutique de ßrown et de Razori qui ne pouvait arriver ä une decouverlo que par le tatonnement, la balance pencha äussitöt en faveur du broussaisisme. En mödecine vöWrinaire,
nous l'avonsd^jä dit, Girard fils,Rodet,Vatel, d'ArbovahCruzel,' en vanlerent les bens effets dans leurs Berits, et concoururent ainsi a la räpandre. Bienlöt, comme en mödecinehumaine, on ne vit dans presque ioules les maladies que des gastro-entörites; et dans presque tonics les maladies que des irritations et des in-flammations; Aussi les saignßes gönörales et locales, la diete, ies Emollients, les tempörants, devinrent-ils les moyens ä l'ordre du jour, et placös en premiere ligne pour combattre une (oule d'af.ections. Heureasement que la possibility de faire des autopsies immödiatement apres la mort, vint dessiller les yeux des v^ärinaires observateurs, et qu'ils purent se con-vaincre que I irritation , rinflammation des muqueuses intes-linales ne constituaient point les quatre cinquißines des mala­dies; que bon nombre d'entre elles ne resident point dans les solidlaquo;; que les liquides pouvaient ^galement 6tre altlaquo;5rlt;5s pri-mitivementj.enfin, et surlouj;,que la methodeantipblogistique ötait impuissante h combattre beaueoup d'affections dans les divers animaux domestiques , notammeut dans les especes bo­vine el ovine.
La thürapeutique physiologique , nous devons nous empres-ser de le dire, a cependant fait faire im pas immense ä la medecine vdKSrinaire; eillaquo; dölruisit les idtesda Pinölisme, pro-fessödans les dcoles v^rinaires, eile renversaen grande partie celte doctrine des f.evrcs essentielles, vöhlable monslruosit^ pathologique qui s'dtait conservee jusqu'alors. Les purgatifs, les stimulants, les toniques , les medicaments de toute espßce
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l/l2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DOCTRINES THERAPEUTIQUES.
lt;;iaient en grande faveur; on se tint en garde contre ces agents qu'on qualifia d'inccndirzires, ä l'iraitation de Broussais, et bientöt, s'ils ne furetit bannis, on s'empressa beaucoup moins d'en faire usage.
Jusqu'alors , les vdtdrinaires avaient €16 limides dans retn-ploi desdmissions sanguines, notamment dans les congestions, les inflammations des muqueuses inteslinales, connues alors sous les noms de coliques rouges, de maladies charbonneuses, de fievres muqueuse, adynamique. pulride, etles affections des poumons et des plevres; inais l'emploi des grandes saignöes, pour combaltrc ces maladies, a prodnit une heureuse rdvolu-lion dans la pratique väterinaire; et aujourd'hui, il faut le proclamer, la mdthode anliplilogistique a fait ses preuves dans toutes les congestions et les inflammations aiguiis franches, quel que soit le tissu ou l'organe oü elies siegent.
Malheureusement on exagdra, en mddecine vdtdrinaire, comma aussi en mödecine humaine , les prdcienx bienfails de celte thdrapeutique; on voulut I'appliquer, indistinctement, aux diverses pöriodes et terminaisons des inflammations; on en vanta dgalement les succes dans les inflammations chroni-ques,les alterations diverses qui constituent des produits mor­bides hätörologues a l'econoiriie; on marclia quelque tenqis dans cctte direction , mais on fill obligö de revenir sur ses pas, I'exp^rience (5tant venue ddmontrer que la mdthode ddbilitante ^chouait contre ces maladies.
Toulefois, nous devons proclamer, en terminant, que la tb^rapeuliqne pbysiologique csi rationnelle dans les'congcs-tions actives , les premieres pöriodis des infiainmalions aiguiis franches, quel quo soit leur siege, et que les Emissions san­guines doivenl tenir le premier rang dans les moyens dont eile S3 compose ; que la diele et le regime didWtique , l'emploi des medicaments dmollienis, tempdrants et anodins sont de pre-cicux moyens auxiliaires aux spoliations sanguines; enfin , que l'emploi des r^vulsifs, externes et internes, selon les pniceptes
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DOCTBINIiS th£rapeutiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;143
des Broussaisiens, räunis aux inoyens propres h retarder, ä moddrer Tafflux du sang_, ia souffrance des organcs, com-posent un enchainement de moyens curatifs desquels on oblient de nombreux et incontestables avantages. Or, ces inoyens ihe-rapeuliques, beaucoup mieux appliques aux inflammations, n'assurent-ils pas h la incrnoire de Broussailaquo; un litre imp6ris-sable?
Comme on le volt, nous sommes done un 26\6 partisan de la th^rapeutique physiologique; mais nous lui faisons sa part. Nous döclarons ouvertement qu'elle doit avoir la pröfdrence sur tonics les autres m^lliodes dans le traitcmsnt des conges-lions el des inflammations aigues Tranches; mais nous ne vou-lons pas qu'elle soil exclusive a toute autre mölhode de trai-tement; nous pensons qu'elle doit reposer sur des indications tiroes de la nature, du siege, de l'dlal de simpliciii on de com­plication des maladies des diverses especes d'animaux domesli-ques, enfin qu'on doit, dans beaucoup de cas, I'associer a d'aulres medications non moins importantes qu'elle. Cast alors sculement que la th^rapeutique physiologique devient ra-tionnelle , et e'est dans ce sens que nous la meltons, et que nous pensons qu'on doive la mettre en application.
E. Doctrine therapeutique homoeopathique.
Samuel Hahnemann, mddecin allemand, est le cröateur de cette doctrine. Apres avoir pris naissance en Allemagne, la thd-rapeulique homceopalhique s'est r6pandue en Italic, en Suisse, en Anglelerre et en France, oü des medecins cdlebres s'en sont occupfo. En m^decine v^törinaire, rhomceopalhie a eu pen de relenlissement jusqu'alors. En aura-t-elie davantage depuis la nouvclle publication de la pharmacie homoeopathique v^teri-naire qui arrive d'Allemagne? je ne le pense pas. Nous ferons cepenclant connaitre les bases sur lesquelles I'liomoeopathie est fondle.
Hahnemann ne reconnalt que des maladies aigues el des ma-
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1*4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DOCTRINES THfiRAPEDTIQUES.
ladies clironiques. Ses iddes sur les maladies aigues difförent jieu de celles gdnöralemenl admises. Quant aux maladies cliro­niques, ellesso Iransmettraientä tout i'organisme sous Xzforme d'un miasme qui infecte el mine I'^conomie jusqu'au terme de l'existence, si on ne lui oppose pas un traitement specifique. Si (haque maladie offre une sdrie de troubles qui la fait re-connailn! el distinguer de loutes les autres maladies, chaque nuMicament, pris en particuiier, offre dgalement de mßrne, selon Hahnemann, une sörie d'effets qui n'appartiennent qn'ä lui ou qui lui sont speciaux. Ceseffets, pour Hahnemann, sent des maladies arllficidles suscit^espar le mddlcament.
La therapeutiquehomoeopalhiquereposemainlenanlsurcetfe loi. La maladie naturelle n'est qu'une alteration dynamique de la vie qui s'ojjre an medecin avec des symplomes particu-tiers ; pour la guerir, it faul administrer un mMicament qui sou done de la puissance de produire dans I'organisme une maladie arlijlcielle aussi semblable que possible a la maladie naturelle, affection qui, agissant sur les meines points de I'or­ganisme, se substitue insensiblement a cette derniere , et dont la nature se debarrasse ensuite avec facilite. Intensity plus grande, similitude dans les effets, telles sont les conditions indispensables pour qu'une maladie artificiclic obtienne la gu^rison d'une maladie naturelle.
Nous avens vu jusqu'alors que toutes les doctrines th^rapeu-tiques reposaient sur eel axiome : Contraria contranis cu-rantur.L'nx'iome d'Hahnemanu est: Similiasimilibus curantur. Voici maintenant quelqnes propositions quidccoulent de cette loi, et qui serviront de regle au v(5l(5rinaire homoeopalhe. Nous les extraj ons eu partie de l'article de notre collogue M. Ber­nard sur la doctrine hahnemanienne. {Recueil de med. vet., t. xn, p. 322.)
1deg; On devra s'attacher dans l'dtude des maladies aux sym-ptömes frappants et caraetöristiques comme les plus impor-tants:
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DOCTRINES TH^RAPEÜTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 145
2deg; Faire choix du medicament le mieux approprtf, le plus ho-moeopathique, en un mot, qui est le veritable spöcifique;
3deg; Si le medicament homoeopathique esl bien choisi, les effets semblables ä ceux de la maladie sont les seuls qui se prononcent distinctementj les autres, parmi lous ceiix qui appartiennent au mädicament, sont ä peine sensibles. Jjans les premiers temps de son administration, on remarque ordi-nairementune lagere augmentation de la maladie. Cette aggra­vation homoeopathique est ordinairement dun bon augure : si eile n'est pas de longue duräe , eile indique que le remede est bien approprid;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
4deg; Si le mädicament n'est pas du tout homceopathique, it aggrave la maladie, il faut se hiter de le changer: si au con-traire il est parfaitement approprie , il faut atlendre l-dpuise-menl de tousses effets, qui durent, terme moyen, huit a dix jours, dans quelques uns un ä deux jours, dans d'autres plu-sieurs semaines; alors une seule dose du m6me remöde suffit pourobtenir la guörison, il n'a pas besoin d'etre renouvele, ä moins qu'il ne s'agisse d'une maladie chronique de longue duröe,
5deg; L'appropriation d'un medicament ne se fonde pas seule-ment sur son caractöre parfaitement homoeopathique,' mais encore sUr Vexiguite de sa dose; son pouvoir, ses effets, n'ont aucun rapport avec sa masse. Cette dose ne saurait jamais 6tre trop faible pour eviter la reaction vitale, on du moins la di-minuer et produire une guerison douce et durable.
6deg; Le frottement developpant des proprietös dynamiques dans les medicaments, il faut, avant chaque administration , secouer deux ou trois fois le flacon qui contient les dilutions avant d'en faire usage.
Quant au choix, a la preparation et la conservation des me­dicaments, les precautions les plus minutieuses doivent 6tre prises ä leur egard, les doses seront determinees avec une precision raathematique.
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1A6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DOCTRINES TllfcKAI'EimOUES.
Les plantes indigenes devront 6tre cueillies fratches et leur sue exprimd m616 avec I'alcool. Les racines, graines et öcorces exotiques seront r^duiles en poudre et dessöchees. La solution est la forme la plus convenable pour I'usage medicinal, ä moins que la substance ne puisse £tre donnöe qu'en poudre (1).
Teiles sont en peu de mots les bases de la doctrine th^rapeu-tique homceopalhique.
De 1830 h 1835, la m^deeine hahnemanienne fit tant de bruit,on vanla tellement ses prodiges, qu'elle fut soumise au creuset de rexpdriencc. En Italic, aprds de nombreux essairaquo; ordonncls par le gouvernement, eile fut döfendue et abandon-n£e par ceux-la mfime qui avaient sollicitä l'autorisation do la propager.
En France, MM. Andral, Broussais, Eailly, Emery^ Double, Dumas, firent des experiences tant sur les medicaments, qui, selon Habnemaan, dlaienl douds de la ptopriötd de faire oaltre des maladies arlificielles, que sur ceux cloths de la vertu ^^ci-Qque de gudrir quelques maladies, tous les rösultats ont 616 ni5gatife. EuCn, dans les stances des 10, 17 et 24 mars 1835, I'Acadamp;uie royale de raedecine se pronon^a centre cette doc­trine ihärapeutique.
En medecine vätörinaire, quelques essais ont 616 tenths par M. Bernard [Recueil de nied. vet., t. xiv, p. 215 et 250), par M. Leblanc, völörinaire mililaire, et par le m^decin Gu^rard {Journal des haras, aoüt 1836, el Recueil vet., 1836, p. 439). Mais ces tentatives annooqant des succes n'ayant eU6 publiecs
(1) Le quinquina, centre les CtTrcs intermlttentcs.
La clouce-amfcrc centre les dartres.
La bclladonc, centre la danse de Saint-Gny, rimmobilitd des anlmatrc.
La Sclladone, dans la scarlatine de ISbomme.
L'eBoig'' Igt;rülee, le sulfnrc de ohaux, contrele croup.
L'iede, centre les maladies scrofuleuses.
Le sublime, centre la dysenteric.
Le soufre, centre la gale, les dartres, etc.
Tcls sent les medicaments homocopatbus vantis jusqu'aloi s.
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DOCTRINES TH^RAPEÜTIQTJES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 147
qu'avec peu de details circonstanci^s, n'ont point enga^ö !es v^ldrinaires h söivre la mddecine liomodeg;opalliique.
Quant änotre opinion sur la doctrine ihürapeutiquedont nous Tenons de nous occuper petit £tre trop longuement, nous la considdrons comma n'dtant point une nouveautö. En ce qui regarde l'action mödicamenteuse, on savait fort bien, en ms?-decine humaine aussi bien quVn mddecine vdlerinaire, qu'il ^tait possible de gnörir les maladies par des moyens analogues qu'on qualifiait de moyemperlurbateurs. On n'ignorail pas que par l'eraploi de la mölliode peHurhairice on changeait une ma-ladie en une autre maladie due ä l'aclion du mödicament, et par cela m6me plus facile a gudrir.
Considörde done s^us le point de vue de la tMrapnuliquc perturbatrice qu'on a qualifiöe dans ces derniers temps de nid-thodo snbstiuuive, I'homceopalhie me parait ne point manquer de fondement. Get axidrae de l'hqmceopathie, laquo;wt/tlaquo; simi-libus curantur, est done pour nous une des grandes vdrilds connues depuis longtcmps, el que Hahncmann s'exagdra en voulant i'approprier A loutes les maladies, et parlicuiierement aux affections internes.
Quanta la dose, au mode d'cmploi des mddicamenls homceo-pathiques, ainsi que le present Hahnemann, lä se trouve le ridicule, pour ne pas dire l'absurdild de sa doctrine. Que le praticien s'attache ä dludier avec un soin scrupuleux les svm-ptömes que prdsentent les maladies , qu'il porte toute son at­tention sur le choix, la prdparation, la confection des mddica-ments, leur action sur I'organisme, les effets qui en ddcoulenl sur la marche de la maladie, ainsi que le present Hahne­mann j jout cela est jädicienx. Mais dire et soutenir que les mddicamenls ont d'autant plus d'action ct d'effet que leur dose est esiguc, que eclte dose ne saurait jamais 6tre trop faible pour produire une gudrison donelaquo; el durable, e'est renverser lout ce qui est rigoiireiiscment logique, c'esl mettre le faux ä la place du vrai. En logiqne, m niathdn.aJique, en md-
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148nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OOCTRIN€S TH^UAPEUTIQUES.
decine, comme en quoi que cc soil, le moins n'a jamais €16 l'dgal du plus; mais pour Halinemunn 1c moins surpasserait cnorraäment le plus; aussi est-ce lä le ridicule de celtepariie seulement de la doctrine homceopathique, qui I'a fait juger et condamner en Italia aussi bien qu'en France par tous les pra-ticiens senses.
En traitantsuccinctement des doctrines mßdicales ä l'article Nature et siege des maladies , nous avons dit que nous aliens partisans de Veclectisme medical; nous rappellerons ici que nous conservons la nißnie opinion a l'dgard des diverses doc­trines thörapeuliques. Nous n'adoptons point exclusivement l'une ou l'autre de ces doctrines; mais nous leur rendons jus­tice en disant que toules ont fait d^couvrir quelques secrets de la nature en ce qui louche l'essence, le sißge des maladies el conduit a la connaissance de leur guörison. Ce fait est in­contestable.
Or, le v^t^rinaire jaloux de proGter des d^couverles uliles sanctionnöes par le temps et l'expörience, doit done puiser dans la m^decine hippocralique, le brownisme , le razorisme, le broussaisismc. rhomoeopalhie m6me, tout cc qui est reconnu comme bon . et rejeter lout ce qui est mauvais. En effet, qui oserait repudier aujourd'liui les immortelles vörit^s contenues dans les aphorismes lliörapeutiques du pere de la mddecine ? Quel est le praticien vetörinaire qui prötendrait nier les bons effets de l'^mötique dans les inflammations du poumon et des plevres au premier degrö.
Si Broussais el ses nombreux partisans ont, dans leur enlhou-siasme, exagärö l'application des omissions sanguines, de la diäte , en uni mot , des döbiiitants göndraux et spöeiaux ä tou-tes les maladies, n'est-il pas incontestable que l'illuslre cria-teur de la mödecine pbysiologique, par la force de son gönie, a opörö la plus heureuse rövolution dans le trailement des maladies inflammatoires? Ke fautil pas convenir aussi que les homoeopathes laquo;n fixant davantagc les idöcs sur ia vertu pertur-
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DOCTRIiNES THERAl'EUTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ill9
batrice des medicaments , leur confection et leur preparation, ont fait progresser la thörapeutique? L'empirisme m6me ne peut-il pas revendiquer ses droils a la ddcouverte de quelques moyens curatifs? Or , s'il en estainsi, ne sommes-nous pas tn droit de conclure que le praticien doit prendre des armes pour combattre les maladies, quel que soit l'arsenal mödical oü il puisse les trouver.
Quant ä notre mantere de vpir en ce qui touche la thörapeu­tique , nous pensons que quelle que soit la möthode curative qu'on veuille mettre en pratique , le v(H(5rinaire doit toujours prendre en consideration les causes de la maladie, recueillir avec un sein extröme les symptömes qui la signalent, afin de pouvojr appröcier sa nature, son siege, son etat simple ou compliqud , rdcent ou ancien , et surtout les lesions qu'elle doit avoir suscitecs, et, que ce n'est qu'apres avoir base ainsi ses indications, qu'il doit faire un choix convenable des moyens curatifs dont I'experience a fait constater i'efficacite. C'est sous ce point de vue, essentiellement pratique, qne Ton doit etudier la therapeutique des maladies. En suivant cette methode, le veterinaire conlrölera ainsi ses succes et ses revers, tant par I'indication qi/il puisera aupres des animaux malades que par Touverture des cadavres j el, agissant ainsi. il parviendra ä reconnattre que teile methode de traiteraent couvient dans teile periode des maladies , tandis qu'elle pent 6tre inutile et nuisible dans teile autre. II devra s'attacher par-ticuliörement ä etudier les effets physiologiques des medica­ments , et selon que ces effets seront legers ou intenses, passa-gers ou durables, il reglera l'usage de leur emploi. S'il veut mettre le pied dans le champ de i'experience, essayer ce qui a ete pratique, ou faire des decouvertes , il devra suivre la mdme methode et tenir compte surtout des Msions qu'il a a combattre. Teile est la marche que nous avons suivie jusqu'ä ce jour dans la therapeutique des maladies. Elle nous parait rationnelk et fondee sur l'observation. Quelle que soit d'ail-
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150nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DOCTRINES TH^BAPEUTIQUES.
leurs les moyens curatifs adoptds par le vdtärinaire, deux m6~ thodes de combatIrj les maladies se prdsentcnt dans la pra­tique. Dans l'une, !e praticien, apres s'ßlre assurd de la nature et du sißge de la maladie, l'attaque aussitöt avec Energie afin d'en precipiter la niarche et la tenninaison favorable : c'est ce qu'oa appelie faire de la nieclecine agissante. Dans l'autre, le VtUöi'inaire se conlente de calmer la maladie, d'en moderer.les progres par Temploi de petitcs saigndes, de ladiete, du repos, du regime dölayant, de radmiuistratiön de quelques adoucis-saiits, et attend la guörison des efforts de Torganisme, qui, toujours prptecteur, sVfforce de se ddbarrasser de la maladie : c'est ce qu'on appeile faire de !a mcdccina expcctante.
Partisan de la medecine agissante dans !e ddbul des maladies et surtoiit des congestions, des inflammations franches dans tons les organes vascnlaircs iinigt;ortaii!s ä la vie , nous atta-qnons vigonreusement ces nia!adilaquo;s si ranima! est jeune et robuste, et nous n'iicsitons point ä l'accablor sous l'aetion d'aclives et incessantcs niedications. C'est nn point capital , selon nous, que de faire avortcr les maladies aigues avant qu'elles aient snscite des ddsordres uiorhides dans la trame des organes. Nons ne recnlons done point dovant les grandes emissions sanguines et Temploi de inddicamcnls ä forle dose. II vaut mienx, selon nous, avoir ä rcmonter rorganismc affaibll par les remedes que de le voir dpuiser par la maladie. Ces prd-ceptes sont surlout npplieables aux animaux qui sont l'objet de speculation et qu'il fant souvenl gudrir promptement aün d'dviter que le projiridtaire n'en ordonne le sacrifice.
En ce qui rcgarde la pdriode d'etat et de violence des mala­dies aigues , nous moderons fort peu notre mode d'agir. Dans celte periode , les produits palbologitpies n'dtant point encore organises dans les tissus , la resolution pent s'y opörer con-venablemenl. Nous cliangeons notre maniere de voir dans les diverses tcrminaisons. lei , noiis avons recourse diff^renles medications sek-n la nature el !e Biögt des alterations que nous
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CLASSSIFICATIOH DES H^DICAUEISTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;151
croyons avoir ä combattre. Lorsque la maladie a son si^ge dans le sang et qu'elle r^sulte de la predominance desprinci-pes globuleux, fibrino-albumineux de ce fluide, nous en reti-rons abondamment par des saigndes r^p^t^us coup sur coup. Au contraire, nous nous abstenons religieusement de saigner dans les cas opposes.
Quant a la mddecine expectante, nous ne radoplons que dans les maladies lögäres , soil internes, soit externes, dans les maiadies chroniqnes et dans les alterations encore pea connucs du sang. Dans ces deux derniöres circonstances, les moycns brusques, perturbateurs, soit chirurgicaux , soit niedicainen-teux , oe feraient qu'exasp^rer inulilement la maladie , parce qu'elle est accompagnee d'alterations profondfs auxquelles il n'est possible de remödier qu'avec le temps.
Toutefois , les grandes donnäes thärapeuliques dont il s'agit sont soumises ä l'influeiice de l'espece des animaux de leur constitution , de leur äge , de leur sexe , de leur etat d'embon-point on do maigreur , du climat oü its sont n€s et ou ils vivent, de l'dconomie ä s'habituer ä l'influence des mömes remedes, etc. ,etc. Ces differences seront specialemenl indi-quöes en traitant des diverses medications.
sect; vi. Classification des medicaments.
Dans le Traite de pharmacie theorique et pratique que nous avons publie avec notre collftgue M. Lassaigne, nous avons fait connaitre les avantages qui se rattachent a la classi­fication des medicaments, bas6e lant sur leurs verlus medici-nales que sur leur propriete curative , pour renseignement ct pour la pratique, et nous avons dit que toutes les maladies, excepte celles qui composent le domaine de la chirurgi!-, sont dues : 1deg; ä une alteration notable des solides et des ßnides; 2deg; ä une perversion de cet agent inconnu daps son essence qu'on appclle fluide laquo;erveus; 3deg; a la presence de corps eiran-gers aniines ou inanimes csistan! dans IMconomie, ct nous
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iSHnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;CLASSIFICATION DCS UEDICAUENTS.
avons fait sentir qu'une classification des medicaments qui embrasserait tout ä la fois, ct un large enoncti des classes de maladies,et la särie des medicaments propres ä combattre toutes Ins affections ijui, par leur nature, se rangeraienl dans chaque classe, offrirait de grands avantages: qu'en ce qui regarde l'enseignement, eile apprendrait ä l'älöve qui commence k studier la pharraacie avant la pathologic et la therapeutique, lus divers medicaments donlil pourra se servir plus tard pour combattre teile ou teile classe dc maladies; qu'en ce qui louche la pratique, eile offrirait aux veierinaires une liste de medi­caments dans laquelle ils pourraient faire un choix rationnel de ceux qui sont propres ä remplir les indications redamees par la nature et le siege de la maladie qu'ils seraient appeies ä combattre; qu'enfin rattachant la pharmacie, brauche de la tberapeutique, ä l'etude de la pathologic, cettc classification demontrerait que les diverses branches de l'etude veterinaire s'enchalnent mutuellement, et que toutes sont essentielles ä connaitre aussi bien en theorie qu'en application. Les m^mes raisons nous out engages h adopter la meine classificalion dans l'expose des effets primitifi et curalifs des medicaments ou des medications,
Yoici les nouveaux avantages qui se rattachent a cette classi-ficatioi!. Pour l'enseignement_• apres l'etude des medicaments, nous avons pense que I'eleve passant de leurs verlus miedici-nales, de leur mode d'administration , des phenomenes que leur puissance physiologique determine sur les organes, eta l'appreciation des changements qu'ils sont appeies ä operer dans le cours des maladies , n'abandonnerait point le sujet d'etude qu'ii doit terminer : et qu'ainsi l'enseignement que cet eiüve aurait puise dan's la pharmacie se trouverait com­plete par l'etude des medications therapeutiques qu'il devrait mettre plus tarcl eri application. Or, ce sont ces motifs qui nous out engages ä publier un traite de pharmacie avant notre traite de thdrapeutique generale , esperant ainsi que nous lierions
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CLASSIFICATION DES iräDICAUB^TS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 153
deux Etudes dont l'une es^uecessairement compl^mentaire de l'autre.
Pour la pratique, le Tdtdrinaire en jelant les regards sur celte classification, y trouvera a I'instant, exposes dans un ordre logique, les divers moyens g6n€rau\ jiropres ä combattre les congestions, les inflammations; les növroses, les maladies dues aux corps strangers animus et inanimds , les accidents qui peuvent accompagner la parturition, et dans la supposition ou le praticien aurait diagnostique et la maladie et l'organe qui en est atteint, il lui sera facile, en parcourant la s^rie des agents thärapeutiques composant chaque implication , de faire le choix du mödicamenl plus spöcialement destind h combattre cette maladie.
Ces avantages, qui jusqu'alors n'avaient point ätd entrevüs par nos devanciers, nous ont fait prendre le parti de classer d'abord les medications qui sont le plus gdnöralement usitdcs pour trailer les maladies qui s'offrent le plus frdquemment dans la pratique, et ensuite de classer successivement les me­dications dont I'emploin'est point aussi souvent räclamd. Enfm ce que nous avons fait pour l'arrangement des medications se-lon leur importance, nous avons pensö le faire ögalement pour la priority ä accorder aux medicaments dont les vertus medici-nales sont genäralement bien connues comme promptes el effi-caces. Tels sont les motifs qui nous ont fait adopter la clas­sification des medications qui fait le sujet du tableauquot; suivani.
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CLASSIfICATiOraquo; DES JM£l)I CAME NTS.
TABLEAU SYNOPTIQÜE
DE LA CIASS1FICATION DES DIVERSES MEDICATIONS,
Iquot; CLASSE. Moyens llicrapeuliciues propres ä jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |
flamma'tions!5 consc,sliüns etIeS in- composanl les medications lt; Antipklogisliquct-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \
2e CLASSE.
Mo.vens therapeutiiiues propres ay.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /
calmer ou h exciter le sysleme ner- (nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
veux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt; composant les medications lt;
Äntitpasmodiqucs ct exciianli |
depletive,
cniollicntc,
rafraicliissanle,
refrigerante,
astringeule.
anodine, slupi'liantp, narcolico— acre excilalivedu Sys­teme ncrveux.
nerveux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
S' CLASSE.
Moyens Uienipciiü(|Lii'S propres ä detourner l'alllux sansuiu el ä deri-ver la douleur.
Iteeulsifs. Verivatifs.
! [ irritantc composant les medications | 'quot;s^,quot;^' I causlique.
4deg; CLASSE.
Moyens therapeutiiiues propres h
j stimulante, composanl les medications {tonique,
I aiitiputridc
exciler les solides organiqaes et b modillcr Petal des liquides ciicula-toires.
Excitants giniraux.
ö11 CLASSE.
Moyens tliirapeutiques propres a exciter quelques appareils d'organes-, a spolier reconomie en excitant les secretions et les exhalations diverses i composant el employes a coiubattre beaucoup i de maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
/ purgative, i vomitive,
les medications ^Ä,,
I diaplioretiiiue, \ sudorififjue.
Excitanit tpiciaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
6e CLASSB.
Jloyens llierapeutiques propres modifier la marchc des maladies e
•J
composanl la medication perturbatrice.
changeant leur nature.
Excitants perturbateurs.
7laquo; CLASSE.
Mo.vens thirapeutiqaes agissanten modiliant les elements constilnants
#9632; composant
lamedication (iÄ'0U
des liquides, puis la composition des
solides organiques et propres a com-baltre quelques maladies.
Alterants ou fondants. 8e CLASSE.
Moyens llierapeutiques ayant la
composant
les medications {oj^fricale.
propriete d'exciter l'cxpydlsion des
prodnits de la conception.
Uterins, olistctricaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
9' CLASSE.
Moyens therapeutiiiues doues de la •, proprii'te d'eagourdir, de tuer et j
a'expulser les aniitiaiix parasites el ( composant les medications / •. cniozoaires les larves dlnseclcs qui vivent ä Till-1 autnelminliqiies contre.... { ,,,- fnimairi-s ' terieur et a fexierieur du corps. Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;1(:S cPlzua,rts-
Anthclmintiijuet.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
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UEOICATIOraquo; raquo;EPLiTITE. FREMERB CLASSE.
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MOYENS THERAPEUTIQUES PROPRES A COMB\TTRE IBS CONGESTIONS ET LES INFLAMMATIOKS.
ANTIPHLOGISTIQUES.
On donne le nom d'Antiphlogistiqnes aux divers agents qui ont plus parliculierement la propriötö de faire cesser la phlo-gose on, en d'autres termes,quisonten1ploy^s pour cliercher ä combaltre les phönotnßnes morbides aclifs qui acconipagnent les congestions et les inflammations.
Lf-s agents therapeutlques auxquels on doit donner le nom d'antiphlogistiques, sont compiis dans los cinq medica'ions snivantes :
1.nbsp; D^plclive.
Medications
auliphlogisliques
2.nbsp; Emollienle.
3.nbsp; Rafraiciiissanle.
#9632;i Röfrigörarite. 6, Astringente.
sect; 1. Medication depletive.
Nous donnojis le nom de medication ddpldtive ä Temploi ct aux effets determines par les emissions sanguines ou les saignees.
Lessaignees, eu egardä la soustraction sanguine qu'elles de-terminent-dans toutes les parlies du corps, ou dans une partie du corps seulement, ont ete dislinguees en generates et en lo­cales; et relativement aux valsseaux sur lesquels on les pra­tique, en saignees veineuses, arterielles et capillaires. Nous con -serverons ces divisions en therapentique.
i* Saignees vtineuses gencralvs.. Les saignees veineuses go-
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156nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
n^rales, tant h cause de la facilitö de les pratiquer que des bons effets qu'elles döterminent, sont celles qui sont le plus usildes. Cos saign^ei fixeront done particulierement notre attention.
Le sang qui s'öcoule par les vaisseaux veineux ouverts,entre-tient la vie; e'est lui qui porte la chaleur dans toutes les par­ties du corps, concourt ä leurs mouvements, les nourrit et fournit tous les matöriaux des söerötions et des exhalations di­verses, et ce n'^st point sans fondement que plusieurs physiolo-gistes regardent ce fluide comme vivant. Aujourd'hui plus que jamais, les m^decins aussi bien que les v(jtörinaires, leschimistes, les physiciens, s'oecupent de la composition , de la proportion des divers prineipes organiques et dlömentaires du fluide nourricier , ainsi que des allörations qu:il peut dprouver, et tous ces travaux demontrent que les etudes hygides et mor­bides du sang sont du plus haut inldröt pour la pathologic et la thdrapeutique. Nous rdsumerons done ici en peu de mots ce que 1'hdmatologie renfenne de plus interessant sous le rapport de la thörapeutique; car, avant de retirer des vaisseaux le fluide qui nourrit IV-conomie et qui concourt ä luidonner la vie^ il est important de le connattre.
A. Elude de la composition du sang.
Conjointement avec JV1M. Andral et Gavarret, nous nous sommes livrds'a l'analyse du sang de pros de 300 saigndes faites sur les principales especes d'animaux domestiques dans l'ötat de santö et de maladie, et nous allons extraire de ce travail ce qui parait se rattacher plus spdeiaiement ä la medication de­pletive. Avant lout, il est necessaire de bien determiner la signification attachee aux expressions de globules , de fibrine d'albumine et de serum, e'est a dire de ceux des materiaux orga­niques du saug dont nous avons constate les modifications de proportion, puisqu'aujourd'hui encore quelques personnes ne se font point une idee nette de la valeur de ces expressions et de lenr veritable sens en chimie organique. Nous scrons brefs
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MEDICATION DÄPLtTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;157
sur ces details qai ne sont point Strangers a nos lecteurs, puis-que döjäuousavons traitc du sang dans la pathologic g^ndrale. Notre intention n'est que de vouloir, dansce moment, r^pandre de la clarl^ et de la precision sur l'emploi et !es effets 3es soustractions sanguines, soil pour prövenir, soit pour guörir las maladies.
1deg; Organisation et proportion respective des princi'pes organiques.
1deg; Globules. Les globules sont de petits corps sphöroides qui d'aprßs la mesure qui nous en a 6\6 faite par nn habile micro-graphe, M. le docteur Gruhy, ont un diametre de 7 a 8/1000e de millimetre dans le chien , de 5 ä 7/1000deg; dans le cheval et les b6tes bovines, de 4 a SjiQW dans le pore, et de 3 a4/1000e dans le mouton. lesquels nagent en suspension dans la liqueur du sang lorsqu'clle osl contenue dans les vaisseaux. D'aprfis les recherches les plus rcScentes, ces globules sont composes d'une mattere fibrino-albumineuse qui en constitue le centre ou le noyau, et d'un principe colorant rouge qu'on a nomm^ cruor, matiere colorante . globuline, gliadine, cruorine, hemocroine, etc., quien forme la circonförence. Lorsquele sang est sorti des vaisseaux, si on lefouette ä l'aide d'un balaipour en obtenir la fibrine, le liquide rouge qui resle incoagulö, renferme les glo­bules qu'il est facile de voir au microscope avec un grossisse-ment de trois cents fois. Ces globules ne peuvent point 6tre confondus ni avec la flbrine, ni avec I'albumine, parce qu'ils affeclent une forme organique toute spe'ciale.
Les globules sont les parties les plus pesantes du sang d'aprös Thackrach (1). Dans le cheval, ces corps gagnent la partie in-förieure du vase pour former le caillot noir, et cette precipita­tion se fait d'aulant plus vite que le sang est plus slt;5reux. Nasse Mecke!(2),Hunefeld {3)croient vraisemblable que la couleur du
a) Meckcl, deutsche Archive, t. II, p. 386.
(2)nbsp; nbsp; nbsp;Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Id. t. Ill, p. 448.
(3)nbsp; Bm-dacb, Physiologie,
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#9830;
158nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANT1PI1L0GISTIQÜES.
sang lient ä une combinaison de fer, coriienanl tris pen d'oxy-gene avec une substance animalisöe fort riche en carbone. Ce serait une espfece de pigment. Les globules paraissent 6tre les pafties les plus organisßes du sang; ils n'existent point dans les animaux ä sang blanc; ils sont d'autant plus nombreux que les animaux ont des muscles plus rouges et sont douäs d'une plus grande Energie musculaire.
II r^sulte des recherches que nous avons faites, que le sang des diverses especes d'animaux domestiques en bonne santö n'a pas dans Unites la m6ine quantitd de globules. Sur 1,000par­ties de sang la moyenne en globules est:
dans le sang.
du chien de
14g.7
du pore de
105,7
du clicval de
102ä101
de la chevre de
101,1.
des Wtes bovines de
97,4.
des b6tes ovines
de
97,1.
V
Ce qu'il est important de bien considörer sous le rapport de la thärapeutique, c'est que les animaux jeunes, aduites, vi-goureux et d'une bonne constitution,, ont plus de globules que les animaux vieux et faiblesj les animaux qui restenten repos, plus que ceux qui travaillent; les animaux gras plus que les animaux maigres.
Aujourd'hui beaueoup de physiologistes pensent avec fonde-ment que les globules servent ä la nutrition et aux söerdtions. Kaltenbrunner, Doeilinger, ont vu sur des parties transparentes des animaux inferieurs ces corpuscules s'incorporer ä la sub­stance organique. '
Le savaut physioSogisle Müller pense qu'ils exercent une action excilanle sur les organes et notatnment sur les nerfs. As-surement los corps doutil s'agit, doiventetre considdrdscomme la parlie (#9632;mineuiment excitante du sang. Aussi dirons-nous plus loin, en traitant des effels consdeulifs des saignees, que
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I- #9632;raquo;
MEDICATION DtPLfeTlVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tSraquo;
I'effet d^bilitant qui en est la consequence, se rattache presque entierement ä la soustraction des globules.
2deg; Fibrine. La fibrine est a l'amp;at liquide dans le sang; eile constitue cette partie que les pbysiologi^tes allemands ont nommde lympheplastigue.lymphe coagulable, et encore d'aprds Müfler liqueur du sang. Cette substance, d'aprös les cbimistes modernes et notamment Berzelius,a laWme composition 6\6-mentaire que ralbiimine dont eile ne paratt ctre qu'une modi­fication 3 mais eile en difföre essentiellemeDt par un caraclörc de la plus haute importance, en ce qu'elle possede 1'apanage exclusif de se coaguler spontan^ment, lorsque Iß sang est sorti des vaisseaux. C'est cette substance qui par sa solidification ra­pide, forme le canevas de la partie de la saignde qu'on a nom-m€e caillot, et qui s'isole des globules et du sörum en filaments blanchAtres et älastiques, lorsqu'on lave ce caillot sur un tamis. Cette substance contient beaucoup d'azote et präsente par ex­cellence le caractere de la composition animate.
Dans l'ätat de santö, la quantity de fibrine existant dans le sang, n'est pas la mÄme dans las diverses espßces d'animaux domestiqucs. Sur 1,000 parties de sang la moyenne en fibrine est:
1nbsp; nbsp;du pore denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4,6.
ftnbsp; du cheval denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4,raquo;.
dans le sang.
/nbsp; desb6tesbovinesde3,7.
' * \nbsp; nbsp;des bßles ovines de 3,1.
Bnbsp; des chövres denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3,
*nbsp; nbsp;desebiensdenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2,1.
Ce prineipe organique joue un trös grand role dans les phd-nomenes pliyslologiques de l'organisation. II sert ä la nutrition de tous les organes,. d'aprfis Berzelius, et particulierement des muscles; il forme la trame solide des parties molles qui sont insolubles dans l'eau et dans l'alcool. Mais c'est surtout dans les phönomünes patliologiques que la übrinc jene un rtVlc tnls
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160nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
remarquable. Elle augmente en quantitc dans tontes les phleg-inasics aigues et forme en grande partie toutes les alterations morbides suscit^es par ces maladies.
3deg; Albumine. L'albumine est une substance organique qua-ternaire , qui existe ä IMtat de dissolution dans le sang, el qui conserve toujours sa liquidity , ä moins qu'on ne fasse interve-nir une temperature de 75deg; et au dessus, oü Taction de cer­tains reactifs chimiques. Soit qu'on examine le sang dans les vaisseaux pendant la vie ou apres la mort, soit qu'on Studie ce liquide hors de l'^conomie, on rencontre constamment l'albu­mine h ramp;at de dissolution, cette substance ne passant jamais spontanöment ä l'dtat solide.
Sur 1,000 parlies de sang, la moyenne d'albumine a ^16
I du chien de................... 75,5
l du porc de................... 80, t ä 8G,3,
dans le sanglt; du cheval...............9.... i
Ides bötes bovines.............\ de 92,4
' des b6tes oviues..............]
L'albumine est le principe le moins animalisö du sang , la predominance relative du carbone , de l'oxygöne et de i'azote, qui en forment les elements chimiques, la rapproche de la composition vegölale. C'est eile aussi qui a la plus grancLe affinity pour Teau.; Elle se coagule le moins facilement et se pulrefie le plus promptement. Haller ,- Berzelius, Wienholt, Gmelin et autres, regardent l'albumine comme la maiien; proprement dite de la nutrition et comme la source des sub­stances organiquessp^ciales. R^unie ä l'eau du sang dans la-quelle eile est dissoute ä l'aide des sels neutres , on la consi-derc sous cet^tat comme le principe gdndrateur de toutes les Secretions communes ou depourvues de caracterc special.
La constitution, Page, l'embonpoint, la maigreur, n'in-fluent que peu sur la quantity d'albumine contenue dans le sang. Ce principe jcuo aussi un röle important dans les'phleg-
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MfiDICATIQK I)KPL£T1VE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;161
niasies aigues. Son chilfre normal diminue en grarule propor­tion dans cei'laines maladies.
4deg; Eau. La quaiitiie d'eau qui existe dans !e sang, cowpa-r^e ä la somme des ölöineuls organiques , est en grande uro-portion. La moyenne dan* 1c sang du chien sur 1,000 parlies , est de 774,1. Dans celai de tons les antres aninuuix domesli-ques, eile est.de 804 ä 813.5. Voici en rösnmö la proportion des divers prineipes organiques et d'eau, d'apres notrc travail.
Tableau resumant la moyenne des prineipes organiques du .mug sur 1,000 parlies de ca fluide.
ANIMAUX
GLOBULLS
FIBKIKE
MATKRIACX SOLIDES DU SfittDM
EA.Ü
Chevaux . .
102 a 104
4
|
1
Eetesbovincs
97,4
3,7
gt; 92,4 (
lietes ovines
97,1
3,.
V804a 813
Pores . . .
105,7
,4,6
80,1 a 8G,3
: Cliiens, . .
148,7
2;1
75,5
774
Ciievre . .
101,1
3
raquo;
Quant aux malieres grasses du sang ddcoiiverles par M. Che-vreul, ä la cholesldrine, a la söroline, aux acides marfrarique et olöique, aux differents sels alcalins et lerrcux, nous no nous en oceuperons point dans ce travail..
Si nous sommes entrös dans tous ces details sur le sang, e'est dans l'intention de 'uien fixer l'attention de nos lecteurs sur l'ötat normal de ce liquide, atlendu qii3 sa' composition , ainsi que nous le dirons plus loin, ofTrc des differences Ires frappantes dans certoines maianies , et que les dmission's san-2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
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165nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHI.OOISTIQXJES.
guines lui font snbir d'impoitantes et nombreuses modifica­tions.
2deg; Quantite de sang cxistant dans les vaisseanx des princi-#9632;pales especes d'animanx domestiques.
Piien , assurement, n'est aussi variable que les regies qul doivcnt guider 1c vötdrinaire dans les soustraclions sanguines. Les imiicalions fournies par rüge, le lemperament, le sexc de raulmal , la nature , le siege des maladies, doivent, certes, elre prises en considtSration par le v^Wrinaire. Mais , cepen-dant , laquo;iiit' do coiilradiclions existent eueore aujourd'hui ä cet 'ögard. Cliaberl(i) esl le premier vdlerinaire qui ait clierchö h regier la quantity do sang (pie I'cn devait rctirer en moyenne par la saignee. Ce praticieä a elabli ses jjuses sur la tailie,le Tolunie des animaux ; mais il ajoute que ces (^valualions ne sent quo des gOnüraliitSs insuffisantes, quoiqu'eilessoientappüy^es, dil-il , par dos experiences r^pelees et sur une suite de fails observes aveo s'oin. D'Arboval (2) a pris les meines bases que Chabert, mais coimue un adepte fervent de la doctrine physio-togique, il a depasse le chiffre du poids du sang ä extraiVe , iucliquö par ce praticien. M. Vatel, dans ses 7;.Ve/laquo;c'?i^? ^e/^ß-Iholosie, a adopttraquo; ä quel([ues grammes prcs les chiffres de Chabert el do d'Arboval.
Nous pensons que la moyenne de la quantity de sang ä ex-trairc des animaux , doit reposer et sur la richesse des princi-pes organiqnes existant dans le sang, puisque ce sont ces principes qni dotmi'nl a ce fluide sa force plaslique , ses vertus excitanles, nous pourrions dire aussi unepartie de la vitalitö ä Torgauisme, et f[u'i est Vflimznt gchsöraleur de lous les produits pathologiques quels qu'ils soient, et sur la quanlitö de sang
(1)nbsp; Instructions vü,(!rinaires,t. Ill, p. 103.
(2)nbsp; Diet, de Mid. et de Chirurg., art. Saigjiee.
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M^niCATION DßPLfcTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1G3
cxistant dans les vais^eaux (ies diffcrents anlmaux , scion leur espöce , leur Ago , leur 6lal do njaigreur on d'emamp;onpoint'. Pour parvenir ä cebut, nous nous ötayerons des rccherches Taites sur la quantilö da sang existant clans les vaisseaux desammanx par diffe'rents experimentateurs et nous y rßuniions les notres.
ii
i,
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164
TABLEAIBTW
Jndiquant la qumiiite de sang
cojitcnu dans les vaisseaux du poids dit sang au poids
'eph
11 CO,
ESPtCES D'AMMAUX.
raquo;EMliONPOlKT.
AGE.
POIDS KM KILOGRAMMES
BAPI
De l'akuial VIV1HT.
hu sam; kitrait des
, VAISSBIUX.
H l'a
MU IE POIDS
CIIRVAT'X.
Plusieui'S clievaux.......
Idem .......
Idem .......'
Idem
(dem .......
Aue........ ......
BETES BOTINES.
Boeuf jde Durliam........
Idem ........
Vaclic ilc Duriiam.......
Idem .......
Veau . .
maigresC) idem idem idem idem
maigrc
embonpoiat mojen
gras
Ires grasse idem gras
maigrc idem idem
idem
moyen embonpoint
idem
idem idem gras idem idem idem idem ti'i'S gras
moyen embonpoint
tri's grasse.
mojen embonpoint
11 raquo;
i) 11 ans lions
lians 20 ans
)gt;
aanslA
S nns 3 aus 1/^) 3 mois
IS mois IS mois
2nbsp;ans 11 ans
0 mois
'Jans lOans loans 18 mois
IS mois
raquo;) raquo;
n
3nbsp;ans
raquo; raquo;
i) )gt;
375 300 300
UM
no
690
))
700
725
. 180
03
72 30
30
23
'.r,
50 50 95
47 laquo;7 70 70 100
05 250
33,500
16 U
i) iraquo;
raquo;•
10
12 IS
17 20
8
23 18 a 20
32,750
2:,jou (i
3
3,'iOU
•gt;
•2
1
2,5-28 2,0(ii 4 2,500
3,120
3,500 3,500
3,000 3,500
3,5
1,100 1
raquo;
1 : 1 ; i 1 : 1 ;
gt;
1 :
1 :
i
1 ; 1 :
1 :
BETES OVINES.
Belief Dishley........,.
lirlieran^o inerinos......
Vitnton anglais........
1 : 1 : 1 :
' Brcbis • .
1 ;
Agneau ,........: . .
1 : 1 :
Iiirm.............
1 .
Idem............
Bclier Ncw-Kcut........
I'lnsiems moiilons.......
Sept Beliers race Rambouillet. .
Bcliers anglais #9632; :.......
Idem .......
1 : 1 : 1 : 1 . 1 : 1 :
J'outon anglais.........
ror.cs.
Plusleurs pores.........
Truie......'.......
CHIENS.
Haule laille.......
1 ;
1 : 1 :
1
IMo.vcnnc taille.........
Polite taille......
1 1
Coq..........
Ouisard......'.....\ '
Poule.........
i
{quot;) IndrponJamracDt des rcrhorclics nue aU.r,iraid, Traiic (Panatomie, 1 a la BiMtolhei/ue örilanniquc,— a nnlt;' note communfonde par M. i'.o a la Physiologie de Burdacb, t. VI
(quot;) Ccs rapports sont laquo;trails dc la Ph;/s
nous avons failes, et q 1quot;, p. 1.(7;
Agriculture.laquo; t. in. p.^
dot, ct ,p. ir,o.
iologiciit Bnrdacb, t VI
ui sont con
;i,ctt. v,p
p IfiO
signces dans cc table .USC1150;
an , nous en arons
esiprum
-ocr page 185-
1CS ^EAlto'OPTIQUE,
seauxmepliisieurs especes d'animaux domestiques, et le rapport poidsMu corps dc Vanimal vivanf.
MOYi:.Ngt;E KN KILOGBA1BMES
BAPPORT
DU JA^C AU I'OIDS
\jl L'iMAUL,
MÜ1NS
LE POIDS 1gt;B SARGt
RAPrOBT
SELOli; PLÜSIEURS EXPEUIMIiSTAIEUUS.
P0ID5 A.M.HAL
öu roros raquo;u
SAHfi aKCCEiLLI,
DBS RAPPORTS DD 6in6 ET DU P01Igt;S DU CORPS.
OBSERYATIOKS
I : IS d'apros Hllcs(*'
r.o ooo
15,18
8
28
raquo;
28,625
2,6
1
2,19t
3,025 3,500
1nbsp; : 19,58
Inbsp; : 19,62
1nbsp; ; 23,5
1nbsp; ; 15,1S
1nbsp; : 2i,4
1nbsp; : 25,5
1nbsp; : 17,5
1nbsp; : 21,53
1nbsp; : 22
1nbsp; : 26,14
1nbsp; ; 29,2
Los moyennes ilcamp;autcms soot rüinics dans ce depnicr rapport du poids du sang ft du poids dii corps.
1 : 23 d'api-cs Uosa . .
120
\ : li il'ajiii's Burilacli
1 : 20,;) 1 ; 28,5 1 : 29
(
1 : 18,:iii (Taprcs Halts . . . )
1 : 22 d'apres Rosa
IU
.#9830;#..
laquo;,75
1 : 22
' I :nbsp; 20 il'apres Allen MOUllDS
l1 :nbsp; 22 d'apics Iloaa.....
i l :nbsp; 22 d'aprrs Alien Moulins
t :nbsp; 23 d'apies Ilosa.....
19
lt;3,(!ü
100
95
250
3,000 0,500
1 : 23 1 : 37
9,2
1 ' 12 )
1 #9632; ai j d'apres Herbst. . . . 1 : lJ,6p d'apres Allen Moulins
I . 2i d'apres Herbst.... 1 ; 29 d'apres Allen Moulins 1 : 25 d'apres Herbst.... 1 ; 29 d'apres Allen Moulins 1 : 32 d'apres Herbst. . . .
33,500
10 14
1,100
1 : 14,66
1 : 11,55 1 : 13
1 : 26,5
I : 25
1 : 29 1 : 32
1 : 13,5 1 : 13
raprumc, saroir:
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Ißfinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPTILOCISTIQUES.
De ces rechorfhes, hien qu'elles ne soient peut-filre pas encore iisscz multipüecs , il rcsulte :
Qnc'.es chnvaux maigros , de moyenne taille , et du poids moyen de 303 /.ilogr., out de loälSkilogr. de sang dans les vaisseaux , ou une quantity de ce fluide en rapport avec le poids du corps :: 1 : 10,58. Que l'äne d'unc laille moyenne a 8 kil. de saug, et dans 1c niumc rapport de 1 : 19.C2. L'äne, toutes choses elant egales d'allleurs , auvait done autant de sangqae le cb'Oval. Or, nous ävons pensö que c'etait cette quantity de sang en rapport avec le poids du corps qui devait servir de base ä ce qu'on est convenn d'appe!crpelites,moyen-ncs, grandes et tres grandes saignc'es du cheval.
Yile^porfe la saignee du cheval de 1 kil. ä 1 kil. 500 gram.
Ciia'.jert (1) fixe la quanüte de sang ä rclirer dans une sai-
gns^e moyenne a........................ 2,5(}0
d'Arboval (2) la porle ä............•..... 2,500 ä 3,000.
Sinousavoas Cigard ä la inasso du sang existanl dans les vais­seaux , nous (ixerons ainsi la saiguce du clieval^*quL doil cli'O
considürde comme petite a........................ 2 kil.
poids qui correspond au 0C de la masse totale du sang.
La saignee moyenne ä......................... 3
qui correspondent au ße de cellc masse.
La grende saignee ä.........................-.. 5
ou au quart de cette masse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *
Enfin , la ties grande saignee ä................. G,SG0
ou au tiers.
Ces estimations s'accordenl du reste parfaitement avec ce qui est jourueHcment mis en pratique depuis une qninzatne d'annecs par !a majeure jgt;artie des ve^rinaircs. Nous devons ajouter maliileuant que ie sang du cheval ötaut richc en glo­bules el en übrine , on peut extraire a cet animal sans bcau-
;1) instructions viiamp;'lnaires, t. 11!, p. JOS..
(2) Diet, de Mid. ct (leClururg, viU., art. Sucm'.k.
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MEMCAi'lOR ftfePtamp;riVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;167
coup d'inconvdnienls uise iilus grande quaiililö de sang que cclle quo nous venons dlaquo; üxer.
Bates bovines. II rösulle du tableau ci-dessus que les bete, bovincs onl plus de sang que les chevaux. En effet, un bfenf de moycnne taille du poidsflle G80 a 700 kil. a de 28 a 30 do sang dans les vaisseauxQU dai'S la proporlion :: 1 : 15.
Or, il ddconle de celle estimation, et en se servant des mfiraes bases, que pour le chcvai la j).elile eaigade dolt cor-
respondre a................................ .^OO
la inoyenhe ä................ .............. 4,500
la grande ä.................•............... 6,00
et la ties grandc ü......................... 7,00
Ces eslimalions sont un pen plus fortes que celles que Clia-bert el d'Arbpva! ont üxöes , juusque la syignoe mbyeuue de
Chabert est de....................... 2,500 a 3,00
et celle de d'Arboval de.............. 3,00 ä 3,500
Le sang des betes bovines (Hani moins ponrvu do globules et de fibrine que cnlui du cbeval. ces moyemies ne devront point 6tre depassdes.
Bctcs ovines. La bole ovine dans un etat moyen d'emb'on-point ou du poids de iS k. a 2,194 de sang dans les vaisseaux , ce qui raquo;itablit le rapport avec le poids du corps :: 1: 22. La petite saign^c sera done dans ces animaux de 0,210 ä pen pres.
la moyenne de........................ 0,365
la grande de.........'................. 0,548
el la trös grande de...................... 0,730
Chabert a porlö cette saignöe de 0,200 ä 0,300
D'Arboval s'est rapprochö beaucoup de noire calcul en la fixant de........................ 0.330 a 0,360
Le sang-des b6tes ovines offrant les inßmes proportions de principes organiques que ceiui des b6tes bovines , ces moyennes ne devront done point 6tre portöes au-delä de la quantity que nous venons de fixer.
Pores. Les pores de grande taille et du poids de 90 kilog.
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168nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
ont en moycnre 3,600 de sang ou dans 1c rapport avec le poids du corps comme 1 : 23.
La petite saign(5e sera done dans cet animal de...... 400
la moyenne de............................... 6t)0
la grande de.................*..........,..... 000
la Ires grande dft..............quot;. . .;........... 1,200
Chabert porte la säignde moyenne h 0,750 gr. ct d'Arboval de 0,360 ä 500
La moyenne de Chabert cst assuremenl Iröp forte, et celle de d'Arboval nu I'est point assez; mais si nous prenons en con-sidöralion qae le sang dn pore est celui de tons les animanx qui renferine le plus de Gbrine et d'albumine, les jiraticiens pom-ront adopter la moyenne donnöe par Cliabert sans ineon-venient.
Chicns. Les cliieiis do moyenne taille ont de. 1.100 de satig oudans le rapport avecle poids du corps comme 1 :'11,55.
La petite saignee dans le chien sera done de......... 0;122
la moyenne de.................................. 0,183
la grande de.................................... 0,275
la tres grande de............................... 0,366
Chabert porte la saignSe moyenne de 0,120 a 0,180 ct d'Ar­boval de 0,210 a 0,240.
Notre moyenne calculde ainsi se rapproclie beaueoup de
ce!le de Chabert.
I
Le sang des chicns est, il est vrai, celni qui rf nfcrme le pins de globules, mais il est anssi celui qui conlicnt le moins de fibrine. Cetle consideration nous engage done h adopter la movenne quo nous avons dtablie el ü considercr celle de d'Arboval eemme trop forte. •
On pent tiror a Toie , an dindon et ä la poulc de 0,30 ä 40 grammes de sang sans aticun iticonvdnienl.
3quot; Qunnlüede sung relatii-emeht a VSge des animanx- Notts n'atons point fait ssscz d'explt;Ticriees concluantcs pottrpou-
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#9632;^
MEDICATION DEPLETIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;16'J
voir ddcider la question de savoir si les jeunes animaux ont plus de sang quo les vieux ; mais ee qu'il imporlc surlout de considörer dans le sang des jeunes b6tes , c'est que ce liquide, quoique renfermant beaucoup de globules el de fibrins, est si important au däreloppement des organe's, qu'on ne doit point le prodiguer. Les animaux adultes ayarit im sang riche en glo­bules, en fibrine el en alburnine , et h cette pdriode de la vie l'accroissement des organes ötant terrain^ , on |;eut saigner abondamment sans qu'il en resnlle de grands inconvdnienls. Dans les vieux animaux, les globules, la fibrine, ralbumine dtant en proportion moins grande dans le sang; les mouve-ments do ddcotnposilion dg la nutrilion.l'einfroilant sur ceux decomposition; la rdgenöralion du sang par la digestion., la respiration, laquo;Slant moins faciles; enfin, rorganisme reclamant tout ä la fois el une excitation sanguine el des niaterianx rü-confortables , il est rationnel de conserver cliez enx aulant que possible lefluide excitant et rdparateur de I'ddifice animal.
4deg; Quäniili de sang relätivement u la taille ct au poids. II resuite des chiffres inentionncs dans tiotre tableau que les animaux maigres, d'un ffioyen embonpoint et de grande taille , n'ont jias i)lus de sang relalivement li leur poids que les petits. La quantite do sang ü exlrairc devra done porter lout ä la fois el sur la taille et sirr le poids du corps , compard au poids du sang qu'ils ont dans les vaisseaux. Or, il sera done rationnel de sonslraire une plus grande qaanilitd de liquide nourncier aux grands animaux qu'aux petits de la meme espece.
5deg; Quantite de sang i elalwemail a I'embonpohit. II rdsulle des recliercbes exposdes dans noire tableau , que les animaux mai­gres ont, comparativcm'.'nt au poids du corps , plus de sang que les gras, el ceux-ci plus que les Ires gras. En effet , les rapports sent :
pour les animaux niaigres.'........'. . . : : 1 : 17
pour ceux d'un nioyen esiibciipoint. ... : : 1 : 21
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l/önbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AMU'HLOGIS'IIQUES.
pour les gras...................... : : 1 : 20
et pour ies Ires gras................ : : 1 ; 22, .23 et 27.
11 d^couie (jvidemmenl de ces recnerches que les aniuiaux maigres peuvent amp;lre saignös plus abotidaminent que les ani-inaux d'un moyen embonpoint, ceux-ci plus que les gras , et ces derniers plus que les Ires gras, ouend'autrestennes, qua la quantity ä extraire sera d'autant moins grande que les ani-maux seront plus gras. Cependanlnous devons nous empresser d'ajouter que le sang des animaux gras est tres riche en globu­les, en fibrine et en albumine et pauvre en eau. Or, si d'un c6t6 it existe rddlciuenl moins de sang dans les vaisseaux re-lativement au poids du corps dans les bates grasses, mais si d'un autre c6l6 ce sang contient pliis de matöriaux excitants et nourrissants, si.ce liquide circule plus difflcilement dans les vaisseaux intermrdiaires, s'il fourait une forte quantildde pro-duits morbides aux inflammations, ne devons-nous pas en con-clure que les animaux gras doivent 6tre saignös dans les mömes proporjions que les animaux maigres, d'autant plus que la graisse tenue en reserve pour la nutrition pent servir ii la nu­trition de l'individu dont le sang a pu etre appauvri par les saigndes.
Quant aux animaux maigres , s'ils ont plus de sang que les gras, ce liquide est aussi moins pourvu de globules, dc fibrine, d'albumine, et renferme une plus grande quantity d'eau. Cette demiöre consideration nous fait admett.re qu'il faut mdoager le sang des animaux maigres et affalblis surlout. Quant aux animaux d'un moyen embonpoint, qui ont un sang riche en globules, en fibrine et en albumine, bien que la masse totale de ce liquide, compardeau poids du corps, soil moins forte quo dans les animaux maigres, on pourra cependant chez eu's spoiler i'organisme d'une plus grande quantild de sarg sans nucun inconvenient.
6deg; Ilclath'ement ä lavigiieur et au temperament des animaux. La science ne possede point encore de recherches positives
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MfeniCATlON DEPLETIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 171
sur la quanlitö de sang exislant dans le Systeme circulatoire d'animaiix vigoureux et d'animaux däbites . dans ceux qui posstdent un temperament sanguin et dans coux qui ont uu lempörament lymphatique; mais ce que nous ont appris posi-tivenaent nos analyses du sang, c'est que ce liquide renferme constamment plus de globules et gönöralement pius de fibrine, plusd'albumine el moins d'eau, dans les auiraaux vigoureuxbien constitu^s et d'un bon temperament, que dans ceux qui sont faibles et d'un temperament lymphatique. Or, nous dirons done avec le praticien Chabert que les animaux robustes et d'un temperament sanguin devront älre saignes plus fortement que jpeux qui se trouvent dans les conditions opposees.
Dans les animaux d'un temperament nerveux, irritable, les soustractions sanguines doivent toujours 6tre moddrees. La spoliation du sang dans ces animaux determine une exaltation de la sensibilite du systöme nerveux qu'il est utile d'eviter.
En Irailant des temperaments dans la pathoiogie generale, nous avons dit que l'idiosyncrasie des animaux etait singulie-rement modifiee dans la m6me espece , selon les lieux qu'ils liubitsicnt: que dans les animaux des pays chauds, froids et sees, et nourris de planles fines succulentes, le sysleme des vais-seaux rouges predominait, et qu'ils possedaienl un temperament sanguin ; qu'au contraiye les animaux des pays froids, humides, oü les planles sont aqueuses, le Systeme des vaisseaux blancs l'emporlait sur celui des vaisseaux rouges, et que le tempera­ment lymphatique leur etait exclusif. Or, les soustractions sanguines devront done 6li e, toutes choses eiant egales d'ail-leurs, plus fortes chez lesanimaux du midi el du nord froidet sec, que dans ceux des regions temperees et surtoitt humides et froides; ceux des niontagnes qui respirent un air pur et qui se nourrissent de planles'succulentes, que dans ceux des val-lees ombragees, froiurs ct Immides.
7deg; Relativement an repos, au travail el ä Valimenlation. f.es animaux qui ne sont point soumis au Iravail, ecux surtout qui
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172nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPIILOGISTIQUES.
sont resits longtemps en repos ä l'öcurie et qui ont regu une forte ration cTulimonls nourrissanls, et parliculieranaent des graines de cdrdales, des legumineuses ä cosse en paille et en grain; ce.ux qui sont nus ä l'engrais dans des pacages abon-datnment fournis d'lierbp.s succulenles, supporteront toujours bien les fortes et ties fortes spoliations sanguines, parce que ces anhnaux, ainsi que les analyses de leur sang nous en ont cqnvaincus, out un sang oil abondenl les globules, la Qbriho, l'slbutnme; el oüreau eSt rare. An coulraire, les anhnaux fa­tigues, us^s par ic travail, nourris awe des aliments avariös, Terts, aqueux , un pen lesiaurants, ont un sang pawvre en glo­bules et ties pourvu d'lt;iaii. Dans ces dcrniers animnux lesd^-pU'tions sanguines abomlantes devront done Ätre nioderöes et plntöt petitesqne grandes.
8deg; Relativemeht u l'eUil de la gestation et de la secretion lai-tcuse. Pendant lesnreuiiers teinps de la gestation, la fibrine que conlicnt le sang s'abaisse toujours au dessous de sa mdyenne (1); parce que la force forinatrico qui preside ä !a nutriliou et ä Taccroissement de Ferabryoii s'empare alors des maleriaux organiques du sang. Les Emissions sanguines , en appauvris-sant le sang , sjsraient done contraires ici ä Poeuvre de la conception ; niais ce sont surlout les Emissions abondantes qui touten laquo;Idbilitant rorgauisme et en diminuant le nombre des matdriaux plastiqnes du saug pourraient sinon provoquer l'avortemenl, du nioins relarder beaueoup Taccroissement du fcettis; Les saignees devront done toujours etre petites pendant les promiers ternpsde la plenitude des (emelies. Dans lesderniers temps au contraire, les globules du saug diminuant et la pro-[raquo;ortion-de fibrine augmentant, on pent sans inconvenient spoiler le fluide nourricier, et couime la qüanlitd de fibrine s'accroit aussilöl la laquo;.nise bas, et qu'on pent raltacber certaines
•I) Vny. rgt;:r/ierclics sur la composition ilu sang, par MM. Aiuiral, Gnvarret et Dclafond.
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JliDICATION depletive.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;173
parturitions laborienses et beaucoup d'accidcnts puerpöraux a cet exces lt;le Gbrine, Jes Emissions sanguines, plutöl grandes que petites , nc pourront elre que trcs salutaii-cs. C'cst en effet ce que rübservation raquo; fait constater.
Dans les feinclies qui tlonnurit abondamnifint du lait cl qui recoivent une aliiiientation Ires-succulontc, dans celits aussi qui sonl placees danlaquo; de gras p^turages, que ces fcmellcs soiou1: nourrices on non, les emissions sanguines dans les proportions que nous avons indiqu^es ne peuvent que pen on point nnire a ia s^crelion laitcuse. Le sang dans ees fcnielles est toujonrs riclie eu flbiine, en giobuics et en albuaune, e( sa spolia­tion abondante ne pent que peu on point nuirc ä la sdcre-tion dont il s agit.
Dans Irs females placeos dans des conditions opposöes, dans cellea surtoul qui iravaillcnt et nourrissenl loui, a la fois, comme anssi dans celles dont I'allaamp;enjent a 616 iris prolonge, le sang ätant pauvre en globules el en (ibrino, cl abondanl eu eau, sera nietiage. Les scuslraclior.s sanguines ne devronl done ici qu'ßtre peliles el encore Ires peu röpöl^s.
9'' AUenübns reclamees a'uttil, ycndftnL cl apres la saignee, Autant que possible la saignöe devra c!re pratiquelaquo; le matin, el l'aninjal tUanl ü jean depuis douze lieures. Celtc attention est surtout indispensable pour les saignöes de precaution cu preservatives. Cependant-, si ranimal vient do prendre son repas, on pourra le saigner trois a quatre faeures apres sans s'exposer h des injconvdnients serieux. Dans 1c debut on dans le conrs des maladies, loisque rindicalion de saigner est pressante . on doit onvrir la veine , bien que les animaux aient inaiig(5.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Pendant I'dcoulement sanguin . le yelcrinaire devra recucil-lir le sang dans im yasegraduä , si cela esi possible , a'fin qu'il pnisse apprecier ia qnasilite de craquo;; fiuide qu'il a retir.ee de l'6co-nornie. C'est toujours une Ires mauvaise iiai)ii!id': qiu; do iaisser couier Ic sang ä torre ou sur le furnierj parce qu'on ue peut
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174nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQÜES.
que difficilement appröcier le poids de ce liquide qui a 6t6 souslrait des vaissi'ai]x..Lorsqiie la jiigulaire a 6t6 largement ouverle, et qua la veine fluide sanguine est belle et l'öcoule-ment regulier pendant cinq minntesf, on peut etre sür quo 3 kil. on 3 litres ds sang ont (Uß tirös du vaisseau. Dans les btStes bovines oü le jet de sang est gönßralement plus gros quo dans le cheval, trois minutes sent süffisantes pour faire obtenir la mßnie quantity de sang.
Autant que possible, le fluide nourricier sera recueilli dans un h6matometre,,et non dans un verre ä boire, ainsi que beaueoup de praticiens ont Thabilude de le faire , afin depou-voir en appröcier la couleur, la chaleur, la density , la coa­gulation rapide on ientej comparer la hauteur du caillot blanc et du caillot noir dans ie sang du cheval; en constater la pu-trdfaction rapide ou lente ; enfin estimer la quantity , la pesan-teur spöcifique de la sörositd qui sera cxpulsöe du caillot apres quarante-huit heures. Nous dirons plus loin combien les ren-seignements fournis par le sang recucilli dans rhdmalomfetrc, soiii jiröcieux pout les iudicatioMs el los contr'indications de saigner.
Apres la phl^bolomie , 1'aiiimal devra 6lre attache de manierc h nepouvoir se frotler la saignde. Ce n'est que deux heures apres qu'on pourra se permettre de lui donner a manger une petite quantity d'aliments de facile digestion.
10deg; Sur quellcs veines doit-on de preference pratiquer la sai-gnee? Selon le siöge des maladies, quelques thdrapeutistes onl pensß d'apr6s les recberches de Bellini (1) qu'il ötait toujours rationnel d'ouvrir les veines les plus ßloignöes de l'organe mdlade , afiu de dcUourner le cours du sang et d'obtenir unc saignde dörivalive et revulsive , car e'est ainsi qu'on est con-venu d'appeler ces saignöes. D'autres , au conlraire , avec Hippocrate et Galien, pensent qu'il est prdförable de saigner aux veines qui rapportent le sang des parties congestionn^es (1) TraiUäclaiaignieASVl.
mm
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MÄDICVTION D^PL^TIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;175
ou enllamraees jiour obtenir nn d^gorgcment local et plus im-miidiat. Nous partageous complelement cetle derniere opiniöQ. Ainsi, dans les congestions ceröbjales , les inflammations du ccrvsect;aü et de ses envelofipes, et gdbdralement (Jans toules '!es parties qtti apparticnnent ä la t^le , la jugulaire devra 6ti'e ou-verte. On saignera anssi de pröference aux veines souscutanöes des membres dans la fonrbure , les inflammations des articula­tions des regions införieures, des gaiues synoviales; ä la sous-cutan^e thoracique dans la pleurösie, la jKJrltonitej ä la sous-culanee abdominale , dans la masloitc ; ä l'anguiaire , dans la conjonctivite.
M. Cruzel a vanle beaucoup la saignöe ä la veine sous-ciila-nee du ventre dans la gastro-entärile des ruminants, se fon­dant sur ce que cettlaquo; veine , rf/f-i^, rapporto le sang des intes-tins (1). Notre collogue , M. Fiainard , est aussi de cette opi­nion (2). C'est un% erreur quo no partageront point les analo-mistei?, et laquo;pie nous slgnalerons riuoiquo llierapeulisle , altondu que la veine dont il s'ugit rapporlo 1c sang des giandes mam-maires , et que la veiue-porle chatrie exclusivemont celui des inlestins. Enfin, noas n'adoptons point non plus J'opinion de Mi Crepia, lorsqu'il consoilie la saigticu ä la sous-culanee tboracique dans les coliques violent es. Nous }ireft;rons dans ce cas , et tous les praticiens seront, je crois , do noire avis, saigner ä la jugulaire qui donne loujours une plus grande quanlllö de sang, et d(5gage avec plus de promptitude et d'eifi-cacite le systßme de la veine-porraquo;e. *
Indications des souslractions sanguines.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *
Les congestions actives, les inflammalioiis algues fran-ches, sont toujours pröcddöcs de preludes gönerauxqui annon-cent qu'une omission sanguine est nöccssaire pour prövenir
(1) Journal pratlqm, t. U, p. 408.
(2; TvaiU da PatUol. et dg Tltirapeut, giigt;., t. U. p, SIS.
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170nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOßlSTIQUES.
des inaladieä qui sont sur le point d'öclaler. Cos spoliations out recu 1c noni de saignccs preservatives. Voici les indications founiius dans ces circonstances. L'äge adulte, une forte con­stitution , l'usage d'aliinents alibiles et excitants, le gonfle-ment des veines superficielles, l'injection vive des conjonetives, de la nasale, de la buccale , de la peau , dans les moutons , la tension , la roideur de l'artßre , la plenitude et la force de ses battements, la frequence -de la respiration , et parfois de la dypsnöe laborieuse, quelquefois l'ßpistaxis, I'hamp;uaturie , le ddgout, I'essoufflement au moindre exercice, parfois des 6tourlt;lissements pendant lesquels les animaux tournoyent, s'agitent et tombent ä terre , indiquent le besoin d'ouvrir les vaisscaux et de donner issue ä une notable quantity de sang. Enfin la certitude est acquise de l'indication d'unc forle emis­sion sanguine on de plusiunrs spoliations , par la force du jet sanguin pendant la saigncSe, la couleur roftge-noir du sang, sa coagulation prompte et un caillot ferine , resistant, duquel il ne s'dchappe qu'une petite quantity de sdrositö ; enfin i'abon-dance des globules de la fibrine , dc I'albuminc dans le sang et une petite proportion d'eam On ne peut disconvenir qu;^ tons ces signes avant-coureurs ne soient suscitös d'une part par un exces de sang dans les vaisseaux , par une plus grande qsiantitc de globules dans ce lluide, et que ce ne soit cette double cirr Constance qui rende la circulation lente, difficile dans les vaisseaux capillaires interrnödiaires , etprovoquc une stimula­tion dejä anormale dans touraquo; rorganisme. Or, cer. dtal qui constitue la polyhemie , la plelhore sanguine des jdiysiologis-tes , la dialhöse au stimulus de Brown et de Razori. reclame impörieusement la phlöbotomie pour preserver I'animal d'une maladie grave qui va I'atlaquer. L'expdrience , en effet, vient confirmer journellement les bons effets de ces saigndes pour prövenir les congestions du tissu podopliylleux, de la rate, des muqueuses intestinales, des poumons, du cerveau, de la moelle epiniere , les accidents qui suivent la parturition , la fievre de
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MEDieATIOK d^puGtive.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;177
rdaction qui suit les operations qui suscitent de vives douleurs. La spoliation prdvient dans ces sorles de cas. la formation d'un excös de fibrine dans le sang , et des complications graves qui peuvent retaider la gudrison ou compromettre la vie des animaux.
Contr'indication des saignees.
La päleur des muqueuses apparentes , et surtout de la con-jonctive , des gencives, du dessoua de la levre supdrieure , dc lapeau, la mollesse , la flacciditö de l'artßre , la petitesse du pouls, l'aplaiissement des veines superflcielles , la faiblesse de l'animal , la couleur rose-päle du sang , le rdtr^cissement con­siderable du caillot, l'abondance de la sörositö, I'affaiblisso-ment du cbiffre des globules, tels sont les signes qui conlre-indiquenl l'emploi des soustractions sanguines j et si indöpen-damment de ces signes , l'animal est maigre , s'il sue au inoin-dre exercice , s'il a did dpuisd par des courses violentes et sou-tenues, par faction räpetde du coit, une söcrötion laiteuse trop prolongöe-, s'il a fait usage d'aliments peu nourrissants ou aqueux ; s'il est d'un temperament lympbatique , cet ensemble d'indications fera rejeter toute espece d'ömission sanguine qui appauvrirait encore le sang, ddbiliterait l'animal et devien-drait par consequent trßs uuisible. Au contraire, dans cct dial de Torganisme qui constilue la predisposition ä TaUhdmie ouä rhydrobdmie, il est indispensable de donnerune forte ra­tion de bons aliments aux animaux, de les laisser en repoa pendant longtemps pour remonter l'dconomie et reconstituer le sang.
Saignees annuelles. Beaucoup de propridtaires onl pour habi­tude de faire saigner les animaux, soil avant de les mcttre dans les herbages, soit au moment de l'hivernage. Ces saignäes ne doivent loutefois 6tre pratiqudes que sur les indications qui en font pressentirl'utilitd. Ellesnesonlgdndraiementavantageuses que pour les aniinauxqui sont dans un dtat pläthorique. Tou-2-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12
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178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
tefois lorsque, pendant plusieurs anndes, I'organisme a ^t^ ainsi accoutumö aux Emissions •sanguines annuelles, il est im­portant de ne point changer brusquement cette habitude. Ces sa'gnöes ne sont point d'un usage absolu, ainsi que beaucoup de personnes le pensent; Dependant pour prövenir les inconv^-nients qui pourraient rösulter de leur suppression dans les animaux adultes et bien portants, on pent d'ann^e en ann^e soustraire de moins en moins de sang, de teile sorte qu'apres trois ou quatre annöcs remission se r^duise a presque rien.
Effets des saignees.
Les effels des saignees sont primilifs et consecutifs.
Les premiers se manifestent pendant et imm^diatement aprös Immission sanguine; les seconds se font remarquer aprös un temps plus ou moins long.
Effets primilifs. Dans le cheval, pendant röcoulement d'une salgnöe de 4 ä 5 kilogrammes,, le pouls devient plus vite et plus inou,rartere scd6prime,les membranes muqueuses apparentes palissent plusou moins,et la respiration s'acc^lÄre. Cependant la temperature de la peau reste la m6me , et les forces muscu-laires ne sont qne pen ou point diminu^es. Mais si on laisse cou-ler lesangdemanierehen soustraire 8ä 10 kilogram, d'autres plidnomönes apparaissent. L'aniraal baisse la tftle, le pouls de­vient [tetit ct mow, les battements du cceur tumultueux et re-tenlissanls, ks naseaux se dilatent, les muqueuses deviennent Ires päles, line sueur g^närale se manifeste , l'tirine s'dcoule involontaircment, I'animal chancellc, trdbuche parfois, tombe et tfpronve une veritable syncope donl la durde est variableraquo; Lorsqne cette syncope est terminöe, et si la saign.Se a €16 arrö-t^e, c'est ä peine si I'animal psut se relever et se tcnir debout, il tremble sur sesqnalre menibres, sa peau devient froide, bien-tötil se recouchc et reste longlemps sans chercher ä se relever. Les omissions sanguines raoyennes rlt;5päiees coup snr coup, au nombre do quatre äcinq, dßterminent les mfimes effets, ainsi
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que l'ont observd MM. Crnzel et Rodet {i). II arrive cependant que certains aniinaux irritables t!prouveiit des syncopes, seit aussilöt qu'on a donn#le coup de flamme, soil peude temps aprßs que la saignöe a 616 arrötöe, soit aussi, ainsi que l'a signalö M. Rodet, lorsque les animaux ont 616 attaches courts an ratelier , et qn'ils n'ont point pu se coucher. Toulefois on remddie ä la syncope en plaQant l'aniuial au grand air, en lui lavant les naseaux, la bouche, avec de l'eaa froide ou de l'eau aeidulöe.
Les effets dont il vient d'etre question resultent assuröment de la spoliation du sang , et se rattachent ä une moins grande quantity de liquide dans le torrent circulatoire. La päleur de la peau et des muqueuses est due ä une diminution des globules ; la falblesse du pouls, ia mollesse do Tariere rdsultcnt d'une colonne de sang moins loriö poussde par le coeur ; la faiblesse se ratfache ä la diminution de l'irritabilitö sanguine, enfin les sueurs froides dependent de la petite quantity de sang qui cir-cule alors dans 1c tissu de la peau.
En ce qui touche les syncopes considdrdes par Bichat, Rer-tinetM.Eouillaud, comme une paralysiemomenlanöe duca3ur, et par Sauvage, Mercado et Georget, comme la cessation com­plete et momentanee des fonetions du cerveauj cephönomene insolile, quanta ses causes, n'est pas encore bien connu.
Dans Telatpolybörnique. dans les congestions, les inflamma­tions des divers organes, diffdrents phdnomenes se manifestent selon la nature et la violence de la maladie. Rapporter ici les effets primilifs dans ccs cas partieuiiers, teile n'est pas notre intention, nous consignerons seulement les effets genöraux des saigndes dans les maladies.
Dans la plclhore sanguine ou la polyhömie, aussilöt l'dcou-leraenl sanguin, les aniinaux paraisse:U soulages , l'arlßre, qui etait roulanle et pleiue, s'affaisse et devient molle, le pouls,
(1) Beeueil lt;k UM, v£t,, t. III, p. 618; Journ. itrat, de Mid. vil., t. V, p, 17s
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ISOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOGISTIQUEä.
de plein et large, acquierl de la mollesse et de la vitesse^ les
imiqueuses apparentes rouges e( injeclöes prennent une teinte normale, la dyspn^e cessc et la respiratlbn se regularise, les hd-morrhagies fröquerites dont ranimal dlait atteint disparaissentj enfin toutes les fonctions, gravement troublöes, reviennent ä leur ötat normal. Dans les congestions, les inflammations, qui frappent des organes importants ä la vie, l'effet primitif des saigndes se signale souvent, soit pendant röcoulement sanguin, soit lorsqu'il a cessö, soit peu de temps apres. C'est ainsi que Ton voit les violentes coliques d(5termin6es par une congestion intostinale disparattre pendant une forte spoliation sanguine; que la dyspnöe sulfocante qniaecompagne les congestions rapi­des du larynx et du pouinon, diminue au fur et a ihesure quo le sang s'^chappe des vaisseaux. Les mßmes rffels s'observent lors de la paralysie qui rdsulte d'une congestion violente du cerveau ou de iamoelle 6pini6re.
Quant aux effots produits par les soustractions dont il s'a-git sur la masse sanguine circulant dans les vaisseaux, ils s'ex'-pliquent el par la diminution de l'excitabilitö sanguine dans tcis les petits vaisseaux du corps et par un effet d'hydrodyna-mique du ä une moins grande quantity de sang contenue dans l'enserable des vaisseaux. Les premiers effets ne sauraient 6tre contestßs, puisqu'on a retirö de l'äconomie le fluide qui porte ä tous les organes la sensibilite et la vie. Quant aux seconds, ils ont 6l€ le siijet de beaueoup de recherches. Bellini en 1683, de Heyde en 1686 , Haller en 1756, ont fait beaueoup de re-cberches sur l'^tat du mouvement du sang apres la saignöe, et depuis Ilaller , d'autres physiologisles n'ont point dödaignö de s'oecuper encore de ce sujet interessant. Tous ces savants m6decins ont cherchö a expliquer les effets des saignöes par les lois de l'hydrodynamique , mais nous n'essaierons point ä dis-cuter avec eux ce point encore obscur de la pbysiologie et de la thörapeutique. Nous rapporterons cependant ce que l'expd-rimentation nous a fait voir bien des fois. Si Von place sous la
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lentille du microscope la jiartie membraneuse de la patte d'une grenouille, et si, apres s'6tre bien assurö de la rapiditö de la circulation et de la quantity de globules exisfant dans les peiits vaisseaux. on ouvre une veine eloignöe, il cst aise de remarquer que la circulation continue ä s'op(5rer avec autanl d'activit^ qu'auparavant. mais que les globules sanguins sont plus espa-cös les uns des autres , circulentavec plus de facility , passent plus rapidement des arteres dans les veines, enfin que les vais-teaux ont äprouvö un aplatissement sensible. On rsmarque aussi que ce phdnomene, qui se manileste d'abord vivement dans les vaisseaux capillaires intermödiaires . se communique bientöt aux r^seaux environnauts. Or, le mßine effet doilassu-rdment se produire dans I'ensemble des vaisseaux capillaires de toutes les parties de l'^conomie, puisque la masse totale du sang, des globules, est diminude, et par suite s'dtendre des ca­pillaires aux vaisseaux d'nn mediocre volume et de ces der-niers aux gros vaisseaux. C'est ce que I'inspection demontre du moins par l'aplatissement des veines sous-culanees.
Les effets primitifs des saignöes sont done de facililer le mouvement circulatoire de la masse sanguine dans I'ensem­ble des vaisseaux artöriels et veineux , ainsi que les expe­riences de Bellini l'ont dömontrö en 1682, et notamment dans les vaisseaux intermödiaires a ces deux ordres de canaux. Or, il est facile de concevoir maintenant, comment, dans la pldthore sanguine, la saign^e, en retirant des vaisseaux un liquide 6mi-nemment excitant et chargö de globules, facilile le cours du sang, prdvient les stagnations sanguines dans les petits vaisseaux et que si ces stagnations existent, pourquoi la douleur et ies ph6nom6nes morbides qui en sont la consequence immediate, cessent inopinöment pendant ou peu de temps apres la soustrac-tion du sue vital.
Effets consecuti/s. Les effets consöcutifsdessaignöes doivent etrectudilt;5sdans leurs ramp;ultats sensibles sur les solides organi-
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182nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPIILOGISTIQUES.
ques, sur rensemble des fonctions vitales et dans les modifica­tions qu'elles apportent dans l'^tat du sang.
Pour bien ertvisager, sous toils ces rapports, les effets con-s^culifs des saignöes, il est nöcessaire de les examiner aprfes une saign^e petite, mojcnne, grancle et ires grande, et dans les cas oil ces trois sorles d'(5inissions sont uniques on röpitöes.
Les pctiies tiaignSes n'influent que peu öu point sur I'en-semble des fonctions : au contraire, elles tendent ä en rdgula-riser Tacllon sans affaiblir I'dcononiie d'une maniere sensible. Rcpdtdes plusieurs fois pendant douze ä quaranle-buit heures, elles operent une spoliation douce gradude qui ne plonge point les animaux dans un ütat d'accablemenl subit ä la maniere des grandes Emissions. Le Systeme nerveux si mobile, lorsqu'on vient ä retirer de I'dconomie un fluide excitant qui contre-balance son action et ses effets, reste caline apres cessaigndes. Aussi, par cetle raison inöme, ne voit-on point survenir dans le cours des maladies nerveuses qui onl rCclamß Tiisage de ces saigndes, cette exaltation de la sensibility et de la mobilile si frdquente a la suite des fortes omissions.
Uneexpdrience faite par Gohier, quelqucs unesqui nous sont propres, ddmontrent quel poids dnonne de sang on peut sous-traire de l'dconomie, en pratiquant de petitcs saigndes rt'ilerdes tous les jours, avant d'affaiblir tres slaquo;nsiblemeiit tout I'orga-nisme.
Un cheval morveux, ägd de buit ans, fut saignd, dit Gobier, pendant trcntc sept jours de 2 kil. de sang, el il en perdit 74 kil (1). L'animal survdeut.
Dans le courant de Tannee 1840, nous avons retird tous les matins, pendant quarante jours, aim cbevalmorveux de l'äge de neuf ans, de forte taille , 2 kil. de sang tant ä la jugulaire, qu'ä la sapbene et ä la sous-culande de l'avant-bras: toutes ces saignees ont donnd 80 kil. de sang. Ce cheval, d'apres sa taille,
(1) Memoires snr la Mcd. et la CUir. vä., t. II, p. 68.
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son embonpoint, et son poids de 400 kil., pouvait avoir IGkil. de sang dans les vaisseaux ; la masse du fluide noun icier s'Htait done renouvel^e cinq fois en quarante jours. L'animal fut nourri pendant lout ce temps avec 4 kil. d'avoine, 3 kil. de paille et de 3 kil. de foin.
ün autre cheval de taille moyenne, du poids de 300 kil., de l'Age de six ans, propre ä la poste et morveux, fut saigne lous les matins, pendant trente-six jours, de 2 kil. aux veines ci-dessus indiqußes, et on lui retira ainsi 72 kil. de sang. Ce cheval pouvait avoir 14 kil. de sue vital dans les vaisseaux. Le üuide nourricier s'ötail done renouvelö aussi cinq fois. Cette expe­rience, ä juger par l'ötat do l'animal, aurait pu 6tre prolongee plus longtemps, si une phlöbite de la jugulaire ne füt point venue i'arrfiler. On sacrifia ce cheval par effusion de sang, et on re-cueillit encore 10 kil. de sang. L'ouverture fit voir une legere inflhralion dans le tissu cellulaire sous-cutane des parlies d^ clives el un peu de sdrosile epanchöe dans les s^reuses splanchui -ques. Lepoumou et le coeurn'offrirenl rien de particulier. Or, ces experiences dämontreut done peremptoirement combien les petites saign^es r6p6t6es tons les jours n'influenl que peu sur touta r^conomie, et que ce n'est qu'apres avoir (5llaquo;5 rlt;5p(5töes pendant un temps treslöng qu'ellesdebilitenl loule Viconomia d'une maniöre notable, sans cependant amener dc grandes reactions dans I'influx nerveux.
Les saignees moyenn.es suscitwnt des effets plus remarqua-bles. Operant une spoliation plus forte , elles debililent davan-tage I'dconomie. Ce n'est point apr6s les sept ä huit premieres heuresque l'effel affaiblissant des saignees se fait remarquer , maisbien apr^sdouzea quinze heures, alors quel'equilibre du h l'ägale repartition du sang dans tous les vaisseaux, s'est oip6r6 compl^tement, que I'absorption est devenue plus active et les mouvemenls de composition de la nutrition affaiblis. C'est alors seulement que se manifestent avec persistance la päleur des muqueuses, la mollesse dufpouls et la faibLesse musculaire.
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iiltnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPULOGISTIQUES.
Or, c'est sur cet effet affaiblissant dtendu h lout 1'orga-nisiuc, quo le praticien doit prdvoir les bops et salutaires effcis curalifs des saignöes moyennes. C'est alors aussi que I'on s'apercoil de raffaiblissementdessymptömesderinflammatioii, el (jue 1'on voit la resolution se signaler et s'achcver con-venableraent. Pendant les effets consecutifs des saign^es moyennes, la debilitation gönörale se prölonge bien lors de la convalescence ; mais eile n^est point de longue dur^e , parce que roquilibre^ddvolu par la nature dans la proportion respec­tive des principes organiques du sang , n'a point 616 perverti au dela des limites compatibles avec l'accomplissement de la nutrition et de l'excitalion des solides organiques.
Les saignöes moyennes sont celles qui g^näralement s'em-ploient avec avantage dans le traitement du plus grand nom-bre des maladies. C'est notamment dans les congestions et dans les inflammations pr.u etendues qui necompromettcnt pas gravement la vie desanimaux qu'on en fait usage. R^piMees coup sur coup tons les jours, lous les deux jours, ces saignt5es, en changeant la composition du sang,en affaiblissant I'organisme, conduisent aux resultats obtenus par les grandes saignt5es. Ndanmoins , permettant au sang de se röparer par absorption aux döpens des organes , dans I'inlervalle qui separe chaque spoliation , leur effet affaiblissant est generalemenl moins pro-fond et partant moins durable. Quelques expörietnces faites par Gohier, ddmontrent quelle quantite de sang on peut reti-rer de l'öconomie par ces saign^es moyennes, avant d'occasion-ner la mort (1).
Du 20 juin jusqu'au 8 juillet inclusivement, on retira a un cheval de trait, äg6 de cinq ans, en tres bon 6lat, mais mor-veux au troisieme degrö , 4 kil. 560 gr. de sangtous les matins pendant dix-neuf jours^ ce qui donna 87 kil. de sang. Le onzieme jour , le flanc de l'animal 6lait retrousse , le pouls un
(1) Mimoirei sur la Mid, et la Chir, vit., I. II, p. 67.
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.MEDICATION 1)£pl£tIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;185
peu plus petit; mais quatre ä cinq jours apres le cheval se r^tablit un j)eu. Le dix-neuvieme jour I'animal mourut. L'o:i-verture fit voir line päleur gönerale dans toutes lus parties charnues . une lög6re infiltration dans les mailles'du lissu cei-lulaire. Les vaisseauxne contenaient qu'une tres petite quan-litö de sang.
Un cheval morveux , äg6 de huit ans , d'un embonpoint me­diocre , fut saigne laquo;de 4 kil. 560 gr. lous les jours pendant douze jours , la quantity de sangjretiröe fut de 54 kil. 620 gr. L'animal mourut le douziöme jour ; l'ouverture prdsenta les m6raes phönomenes quo dans le sujet pröcödeut.
Nous avons pu en röp^tant ces expöriences sur trois chevaux, ägös de neuf ä dix ans, et par vingt saigndes de 4 kii. pratiquöes tous les jours, retirer jusqu'ä 80 kil. de sang. Tous ces animaux ont survöcu ä ces saigndes, mais ils laquo;Uaient devenus trßs faibles; dans tous, des engorgements froids se sont ddclarös aux extrömilös des membres ; tous aussi avaient maigri beaucoup pendant les quinze jours qui ont suivi ces Emissions , quoiqu'ils reQussent une forte ration de tres bons aliments;
Ces recherches prouvent done que par les saignäcs moyen-nes faites quotidiennement, il est possible de retirer une Enorme quanlilö de sang des vaisseaux , et que ce liquide est susceptible de se renouveler avec une grande promptitude , mais non avec les qualitäs qu'il possädait auparavant , ainsi que nous le dirons plus loin. '
Grandes et tres grandes saignees. Les grandes, et encore plus les tres grandes saigndes, ont pour effet d'affaiblir subite-ment l'organisme et de faire prddominer i'infiux nerveux. Sept ä huit jours apres ces saigndes, le pouls reste petit, vile et faible. Les battements du coeur relentissent dans la poitrine et s'accompagnentd'un bruitde souffle plus ou moins appreciable. Les muqueuses cönservent une grande päleur; la respiration, plus ou inoins accdldrde , conserve cet €tat pendant une semaine et plus. Souvenl le premier, le second et le troisieme jour qui
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186nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
suivent la spoliation sanguine, des vertiges, des convulsions, des mouvemenls ddsordonnes, se manifestent. Les pupilles res-tent longtemps dilatöes et conservent quelquefois toujours cet (Stat. Les uripes sont frdquemment expuls^es, claires et en petite quantity. line soif vive se declare etpersiste pendantplu-sieurs jours. Les meillmirs aliments, möme ceux tr6s faciles ä digdrer, pris en petite quantity,ne causcnt cependant quetrös rarement des indigestions. Apr6s quatre* cinq jours, parfois huit jours, des infiltrationssad6clarent dans les parties d^clives. Le sang, si on en retire pour en constater ia quality, se montre rose et peu tachant. L'animal maigrit beaucoup durant la con­valescence , qui est g^nöralement fort longue. Lorsqu'il est rerais au travail, il est essonfflß, sue au moindre exercice. Ce n'est qu'avec le temps, et une alimentation confortable, que Ton voitles muqueuses se colorer en rose, l'embonpoint et les forces revenir peu ä pea.
Les grandes saign^es ont done pour effet gßnöral, en spo-liant largement, et tout a coup, le fluide qui vivifie et noürrit l'organisme, de l'affaiblir profondöment, pendant longtemps, et de troubler gravement la nutrition.
On s'est demandö combien on pourrait soustraire de sang par une grande saignöe, avant d'occasionner la mort. Quel-ques experiences ont lt;5tö faites dans ce but; nous allons les rap-porter :
Jusqu'ä ce jour, les physiologistes n'ont pas pu appr^cier la quantity de sang ndcessaire ponr entrelenir la vie, et par con­sequent le poids du liquide qu'il faudrait retirer par de trös grandes omissions sanguines pour occasionner la mort. D'a-pres les observations de Rosa, la mort apparente eut lieu sur de jeunes veaux , aprfes qu'on leur eut lira 1 kilogramme 500 grammes ä 3 lulogrammes de sangj e'est ä dire depuis un trente-deuxieme jusqu'au vingtieme du poids de leur corps; chez desveauxpliisäges,apreslasonstractiondeGä 8 kilogrammes de sang, ou d'un neuvicme a un douzleme du poids de leur corps;
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chez un agneau, aprös une perte de 840 grammes, dquivalant au vingt-huitiöme de son poids total.
Dans'las moutons, el d'apres Scheele, la mort survient aprds la soustraction de 2 kilogrammes 30 grammes de sang correspondant au vingt-troisi6me du poids du corps (1). Hales assure qu'elle se manifeste dans le cheval, aprös une sous-traction de trente-trois litres de sang ou d'un quinziöme du poids total du corps (2). Nous l'avons vue survenir.. aprös 14 kilogrammes de sang , et m6me 13 kilogrammes, dans des chevaux de dix h onze ans, et d'une taille moyenne, propre au service de la poste et de la diligence.
Selon Blundel (3), il a suffi, chez certains chiens , de leur enlever 270 grammes de sang correspondant a un trentifime du poids de leur corps pour susciter la mort j tandis qua d'au-Ires n'ont succombö qu'ä une perte de 500 grammes ou d'un dixicme du poids total.
Suivant Piorry, on peut soustraire du sang aux chiens, un vingt-cinquieme du poids de leur corps, sans que la mort ar­rive; mais eile alien si on en tire 30 ä 50 grammes de plus. Terme moyen . on peut admettre que la mort survient apres que I'animal a perdu les trois quarts ou les sept huiliemes de la masse de son sang. Cependant l'extinction de la vie peut avoir lieu apres une perte d'un quart et mÄme d'un huiticme du sang, dans certaines circonstances, notamment par I'effet d'une hdmoptysie. Dans les saigndes rdpdtdes tous les jours, la quanlitö de sang retiree peut etre tr6s considerable avant de determiner la mort.
Toutefois , nous avons vu l'extinction de la vie survenir chez des chevaux, apres avoir extrait 6 kilogrammes de sang tous les matins pendant quatre jours, ou apres la spoliation de
(1)nbsp; Physiologie de Eurdacli, t. VI, p. 380.
(2)nbsp; Physiologie da Burdach, t. VI, p. 386 .
(3)nbsp; Patlwiosical and physiological researches, p. 00, 0!\, 99.
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ISSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTll'ULOGISTIUUES.
24 kilog. de ce liquide ; tandis que d'autres chevaux ont sup­ports six saignöos du rä^mo poids, et ne sont niorts qu'apres la soustraction de 42 kilog. de sue vital.
M. Girard(l) a pu retirer tous lesjours de la jugulaire d'unejument morveuse , propre au carrosse, de la taille d'un mßtre cinquante-neuf centimetres, de l'Age de huit ans , vigou-reuse et en bon 6lat, la quantity de sang suivante et r£p£tee tous les jours.
1quot;
saignee,
10 k.
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id.
10
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id.
8
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id.
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id.
9
La bete mounit de faiblesse peu d'instants gt; apres la premiere saignee, et l'on recueillit en­core ä i'ouverlurc riii cadavre S kilog de sang.
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Un fort cheval de trait, de la taille d'un uietre cinquante-
cinq centimetres , de l'äge de quatorze ans et morveux , fut
soumisaux niötnes öpreuves et donna en quatre saignöes, r6p6-
ties egalement tous les jours.
1quot; saianee, 15 k. #9632;.nbsp; nbsp; nbsp;¥ , . . , . ..„
0 ' inbsp; nbsp; nbsp; La bete mourut apres la quatriüine 'e id 12 f
gt;nbsp; saienue, et on trouva dans l'interieur .des
3 id. 13 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;o ;
1nbsp; vaisseaux4 u 0 kilog. de sang. 4C id. 11 )
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Comme on le voit done, les grandes saignöes continues de-vront toujours 6tre raodöräes et ne point 6tre T6it6r€es coup sur coup plus de deux ä trois fois, car indlt;Spendaminent qu'elles plongent les animaux dans un abattement extreme , qu'elles troublent et suspendent toutes les fonetions, dies portent une atteinte prüfende ä la nutrition, et peuvent euttalaer la mort.
(1) Anatomie vä(rinniTe,t,J, p. 138.
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MfeDicvnoN d£pl£tive.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 189
Quant aux grandes saignäes, r^p^t^es apris un jour et deux jours d'intervalle, (juoique oilrant moins de danger que celles dont nous venous de parier, ces ('missions sanguines n'en sont pas moins suivies d'un affaiblissement profond de toute I'diconomie, et nous pouvons le dire aussi par anticipation, d'une modification profonde et grave dans les principes orga-niques du sang.
Si tels sont les effels consecutifs sensibles suscitds par 1'em-ploi des Emissions sanguines petiles, moyennes et grandes, est-il possible niaiutenant de se rendre compte de ces effets? Pour arriver ä la solution satisfaisante de cette question, nous exammerons d'abord rinfluence qu'apportent les saigndes dans la composition primordiale du sang, puis les effets qui en d6-coulent sur les solides organiques de tout I'^difice animal.
Le sang, nous I'avons dtfja dit, existc en poids variable dans les vaisseaux, selon les diverses espfeces d'animaux domestiques, leur age , leur taille, leur 6tat de maigreur ou d'embonpoint. Or, lorsqu'on les saigne, celte quantity de sang diminue n6-cessairement sur le champ rriöme; inais ce qu'il Importe de savoir dans la medication depletive, c'est si le sang acquiert de nouvelles qualitamp;s, s'il se repare bienlöt, efsi cette repara­tion se fait avcc la mime proportion dans !es principes orga­niques et dans reläment aqueux. Nous aliens chercher ä ölu-cider ces questions fondamentales.
Pendant longtemps, on a pens6 que dans les maladies , le sang 6tait dchauffö et qa'il 6lquot;.it utile d'en retirer pour le pu­rifier, le rafratchir et luifaire acquörir les -qualites qu'il avail perdues. Les humoristes, etnotamment Botal,AVillis, Hoffman, Slhall, Hecquet, mädecins , trcs grands partisans des saignöes, conlribuerent particulicrement dans leurs ouvrages,a röpandre ces id^es en mödecine hmnainej et on vit les hippialres Solleysel, Garsault, de la Guöriniere , les adopter dans leurs Merits. Gilbertamfime dit plus tard : laquo;Lasaign^enediminueque momentanement la quantitd de sang, les vaisseaux n'en con-
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190nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOGISTIQUES.
tiennent pas moins vingt-quatre heures aprös, et peut-6tre en renferment-ils 'davantage : Tun des effets de la saignle etant d'augiuenter la disposition h la pl^thore, comme le prouvent lessaignöes trös rapprochäes, faites dans 1'intention d'acc^ldrer l'engrais des bestiairx. gt;
A une öpoque encore peu öloignöe de nous, on s'accordait ä dire que le sang relirö de i'öconomie se r^parait avec une grande promptitude. En effet, on a vu, d'apres les experien­ces de Gohier , de M. Girard, et les nötres, que le sang pouvait se renouveler trois , quatre et cinq fois son poids dans les vaisseaux avec une grande rapiditö, aprös un temps plus ou moins long. Mais ce sang poss6de-t-il encore ses quantitös primor-diales? C'est ce qu'il est important de savoir. En saignant assez abondamment, plusieurs fois, un animal bien porlant, si d'une part le sang est recueilli dans un hömalometre, et d'autre part sonmis ä l'analyse pondärique respective de ses principes organiques, on remarque : 1deg; que le sang de la seconde saign^e, faite douze heures aprfis la premiere par exemple, recueilli dans rhömatometre, donne un caillot plus petjt, moins ferme que celui de la premiere j qne le caillot blanc du sang du cheval öst plus considerable que le caillot noir j enfia que I'cau a augments.
2deg; Que l'analyse de ce mßme sang compart ä celui de la premiere saignöe dömontre positivement que le cbiffre des globules, de la fibrine, de l'albumine, a diminu6 , mais que la perte la plus forte, porte d'abord sur les globules, ensuite sur la fibrine. puis sur l'albumine , enfin que I'eau s'est accrue beaucoup. Que si Ton continue les emissions sanguines, apres la troisieme, la quatrieme et un peu plus ou moins grand nombrc de saignöes, le cbiffre de tous ces principes, et parti-culierement celui des globules, s'abaissc de plus en plus et que la quanlite d'eau va toujours en augmentant. Les recherches faites par MM. Prävosl et Dumas, Denis, et celles qul nous sont communes avec^VlM. Andral etGavarret, les experiences faites
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par M. Magendie au colldge de France , dlmoiUrent qu'il en est positivement ainsi. Cependant nous devons observer ici tout d'abord qua la fibrine fait exception a cette loi dans le coins de toutes les inflammations franches, quel que soit leur si6ge, puisque cette substance conserve son m6me rapport en poids malgr6 les saign^es jusqu'au moment du däclin de l'inflamma-tion. Nous reviendrons sur ce point capital avec plus de detail dans la saignöe applicable aux phlegmasies. Les effets des sai-gnöes sont done d'appauvrir le sue vital, en lui enlevant ses prin-cipes excitants et nutritifs, de lerendre plus aqueux,moins ex­citant et moins nourrissant. Or, cet appauvrissement est d'au-tant moins appreciable, ainsi que nous I'avons observe dans nos experiences, que lessaignöes sont plus pelites^ et d'autantplus marqud, que les emissions sont pins fortes, repetees coup sur coup, et que le sang s'echappe par une plus grande Ouver­türe pratiquee au vaisseau. On ne pent done point dire avec Eotal que les veines et le sang peuvent etre compares ä un puits dont I'eau est d'autcint meilleure qu'elle est plus souvent renouveiee j avec Gilbert et beaucoup d'autres auteurs que les saignees augmentent la plethore sanguine.
Si on inlerrompt l'emploi des saignees pendant quelque temps, ct si Ton nourrit bien l'animal, l'examen de son sang clemontre que I'albumine est le premier principe reforme dans le sang; vient ensuite la fibrine aprös un temps beaucoup plus long -} mais les globules, parties assuremenllesmieuxorganisees et les plus animalisees du sang , ne se regenerent qu'avec la plus grande lenteur. C'est, en effet, ce qui resulte des experiences de MM. Prevost et Dumas , Denis et de nos recherches avec MM. Andral et Gavarret. Or, ces resultats, tres imporiants , pour la therapeulique, meritent dJ6tre bien connus et bien appredes dans l'emploi des emissions sanguines pendant le cours des maladies, soit qu'elles aient leur sidge dans les solides organiques, soit qu'elles resident dans les liqueurs circula-toires.
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192nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AHTIPHLOGISTfQÜES.
M #9632; Magendie, dans ses rechcrches sur l'absor[)liolaquo;, a cohslalö un fait biemdigne aussi d'etre remarquö: c'eslque Tabsürption est d'aiilant plus active, que !es vaisseaux contiennent moins de sang ; et cela est tellement vrai, dit cesavant expörimentateur, qii'il est possible d'emp6cher, d'augmenter, de diminuer, l'ab-sorpiion h volontö, en injeclant une plus ou moins grande quauiitd Jeau dans les veines. Ainsi done les saignöes, non-seulement appauvrissent le sue nourricier, mais encore elles augmenlent l'absorplion des 6l6ments organiques, comme !a flbrine, l'albunfine, l'eau, qui font partie des organes, pour re-g^n^rer le sue vital.
Maintenant que nous avons exposö avec detail tout ce qui se raltache anx phenomenes qui sont la consequence naturelle des emissions sanguines, il nous sera possible de rendre coinple des effet'; priiuilifs et consecutifs de ces spoliations.
1quot; Si les pelites saignöes debilitent moins que les moyennes, et celles-ci moins que les grandes, et s:urtout celles T6p6l6ea coup sur coup, e'est que les premieres et les seoondes n'enle-venl qu'une faible partie du fluide excitant des organes, et qu'elles n'abaissent que de peu le ehiflre des gloljules. Que si, au contraire, les grandes saign^es affaiblissenl tout ä coup profonderncut I'organisme, cetle action döbililanle doit 6tre railachte ä la souslraction d'un fluide 6minemment excitant, et surloiil U labaissement considerable du Chiffre des globules, de la (ibriiie, de l'albumine, principes immödiats destines par-ticuiierement ä la nutrition des organes. Que si, a la suite des grandes saign^es, la debilitation est beaucoup plus prolongde qu'apres les omissions petites et moyennes, cette c.rconstance tienl ä la rögönöration lente des globules et ä une plus grande proportion de sörositö qui est introduite dans le fluide nourri-cier par Tabsorption rendue plus active, par cela meine que la masse totale du sang est diminuöe.
2deg; La päleur des membranes muqueuses pendant la vie, apres les saignöes, celle des tissus sur les cadavres, dependent de la
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soustraction des globules. La persistance de la paleur pendant la convalescence, el nißuie longtemps apres la guörison com­plete, rösulte de la lente reproduction de ces corpuscules colores.
3deg; Si les animauxmaigrissent a la suite des grandes soustrac-tions sanguines, cet amaigrissement depend, d'une part, de l'extraclion de l'^conomie d'un fluide destine ä nourrir les or-ganes.et, d'autre part, de la rlt;5g(5nöralion de Talbumine, de la fibrine, des globules, aux d^pens des Elements des solides or-ganiques r^inlroduits dans le sang par absorption.
•Iquot; Si les globules se rdparent beaucoup moins promptement que la fibrine et 1'albuniine, on doit ratlacher cette lente r(S-gönöraüon ä l'organisation plus complexe de ces corpuscules et a leur mode de formation.
6quot; La faiblesse du pouls, la mollesse de Tariere, tiennent ä une moins grande quantild de sang circulant dans les vaisseaux et h l'aplatisseinent de leurs parois.
6deg; Les exaltations du sysl^me nerveux s'expliquent par le trouble apportö dans I'harmonie excitative qui rögne entre le Systeme nerveux et le sang, parce qu'il est bien prouvö que, dans le cas oü I'excitation entretenue par le sang dimlnue, ceile de l'influx nerveux prddomine et se traduit par des ver-tiges et des convulsions cloniques. La syncope n'est due, nous lepensons avec quelques auteurs, d'un cole, qu'a Taffaiblisse-ment de I'excitation du sang sur le ccsur; de l'aulre cöte, qu'ä rexallalion de l'influx nerveux presidant aux functions de cet prgane.
7deg; La soif est le rösultat de la diminution des söcrdtions dans toute I'^conomie a laquelle participe celle dc rarriere-bouche et ä i'absorplion active des parties aqueuses des solides orga-niques.
8deg; Les expulsions involontaires de l'urine sont dues h 1'af-faiblissement de la contraction du sphincter de la vessie par la 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
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i9Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
spoliation sanguine; la ditatation des pupilles, raraaurosc qui peut en Hre la suite, se rattachenl ä la muine cause.
9deg; Les indigestions rösultent laquo;le la debilitation de restomac. La faiblesse prolong6e de 1'animal, les sueurs pendant le plus l(5ger travail, la dyspn^e au moindre exercice, sont des phdno-menes qui se raltachent, d'une part, au grand affaiblissement du jeu des organes et a la lenteur de la r6g6n6ralion des qua-litös excitantes et rcconfortables du fluide nounicier.
IIP Enfin, si des dpanchements sdreux se forment dans les parlies ddclives, la cause de ces collections aqueuses depend de la grande proportion d'eau existant dans le sang et de l'a-baissement du chiffre des globules.
Ces details sur les effots physiologiques des (•missions san­guines nous ont paru, par leur importance, devoir prdedder les regies qui dirigent l'emploi des saign(5es dans les maladies, elTexplicalion qu'on peut donner de leurseffels curatifs.
Avant d'arriver k celte partie interessante de la medication de[)lelivc, il nous resle encore une question imporlanle ä vider : c'esl cellc de savoir si on doit pref(5rer dans la pratique les petites el les moyenncs saignöes aux larges et grandes deple­tions sanguines dans les congestions, les inflummalions diver­ses. A celle occasion, nous rappellerons succincleraent ce que nos devan'ciers onl fail touchanl les emissions sanguines petites, moyennes öu^grandes, avant d'emellre noire opinion sur celle question fondamentale de la medication depletive. Du reste, celte revue nous fournira l'occasion de faire l'histoire de la saignee on medecine veterinaire, donl personnene s'est encore serieusernent occupe.
Les vöterinaires grecs, les agriculleurs latins, qui publiaient les connaissanccs qu'ils possedaient en niedecinb veidrinaire ä la fin du deuxicme siccie el au commencement du troi-siemc, quoiquc ayant decrit nn assez grand nombre de maladies des chevaux el mfime des bestiaux, ne prescrivenl qtse Ires rare-ment la saignäe. Si parfois le poids du sang ä extraire est spe-
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cifit5, ce poiJs est toujours triis mod6r6. En cela, les premiers vct^rinaires ont 616 les apologistes des iddus transmises sur les saign^es par Hippocrale et par Galien.
Hi^rocles conseille la saignde ä la jugulaire dans la fourbure ou hordeation ddterminde par l'usage de l'orge. Eumele, Pela-gonius, la recommandent dans les fievres continues. Absyrte, qu'on pent consid^rer comrae le plus savant vdldrinaire de l'antiqmtd, veut qu'on saigne les phevaux au palais et aux reines des membrcs j cependar.t, avcc IIicroc!6s, ii ordonne la saignde ä la jugulaire dans resquinancie ct dans les doaleurs de vcntre. Mage conseille do liter dn sang a douze veines dans les maladies de pollrine pendant trois jours. Hippocrate prd-tcnd qu'il est ulile d'employer la saignde dans le tdlanos. Tons ces auteurs, d'ailleurs, associent les emissions sanguines a la mddication stimulante tonique on astringenle, rarement aux anodins.
Vdgece,, qui dcrivait en 380, a- signald les avantages de la saignde dans les maladies on I'ont prescrite les vdterinaires grecs. Conrad Gesner en 1551, Charles Ruini en 1558, Horace de Francini en 1G07, Baugrand en 1G19, prdferent rapporler h chaque maladie une foule deforrnules bizarres et insignifiantes, que de s'occuper des saigndes, qui, an surplus, äcette dpoque, dlaient le sujet de discussions et de cohtrovcrses tr6s vives sur le choix des veines on on devait pratiquer la saignde, parmi les premiers mddecins de l'Europe, qui oubliaient alors les sages prdceptes d'Hippocrate et de Galien,
Apres la ddcouverte de la circulation du sang, publidc en 1628 par Harvde, les savants mddecins de l'dpoquc so divisdrent en deux grandes sectes; les uns, que par ironie on nommait les grands saigneurs, prdtendaient, avec Bolal, qu'on pouvait repandre le sang comine une liqueur inutile. Vanhelmont, AVillis, Ilecquet qui donna sujet an docteur Sangrado du spiriluel dcrivain Lesage , ctaient de ce nombre. IVaulrespensaienl, au conlraire, que dans aucun cas on ne
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19Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPiaOGISTIQIIF.S.
devait saigner. Des hommes sages ä la t6te desquels se trou-vaient le grand praticien Sydeliliam , Bonnet et autres qu'on quaiifiait de petits saigneurs, suivaient les id(5es ^mises, dans remploi des saiigndes, par les Galenistes qui avaient admis en priucipe cette vöritö applicable a tons les moyens de gu^rir : qu'il vaut mieux pöcher par d^faut que par exces, et que ceux qui s'interdisent absolument la saignöe font unc faute bien au-dessous de celle que commeltent ceux qui la pratiquent coiitre tous les maux.
Ces grandes disputes sur les soustractions sanguines, qui durferent de 1728 a 17Ö0 ou pendant soixante-qualorze ans, n'influörent en rien sur les iddes que pouvaient avoir les hip-piatres vöteiinaires dans remploi et les effels des saignöes. Ön on acquiert la certitude en iisant le traitö Ac la connaissiincc deschevaux par de Rouvrav, les ouvrages de Jonrdain, de Dei-campe, de La Bussiniere qui furent publics de 164ü ä 16(gt;0. En effet, la saign^e ne se trouve que pea ou point prcscrite dans le traitemenl des maladies d^crites par ces hippiatres qui, an surplus, paraissent avoir copiö, en grande partie, les ouvra-ges dc leurs devanciers.
De IT 10 a 1760 , on vit paraitre sur la scene mödicale , trois hommes cölebres par leur gdnie ct leur talent pratique. Ce furent Sthal, Hoffman et Boerhaave^ Sthal quoique regardant les maladies comme des efforts salutaires del'ame, prescrivait cependant la saignöe flans presque toutes les affections, möme dans celles oü les m^decins d'alors la considöraient comme nuisible. Hoffman, pent 6tre encore plus partisan de la saigntie que Sthal , la placait au-dessus de tous les autres remedes, la considt^rait comme le grand pröservatif des maladies, et la con-seillait aussi bien dans les maladies aigiies que dans les affec­tions chroniques. Boerhaave qui savait allier la th^orie la plus saine et la plus lumineuse ä l'expdrience et aux succes les plus döcidös, posa des homes sages quot;a la saign(5e. Get homme cölöbre en r^unissant les theories d'alors amp; la mödecine hippocratique,
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fit connaltre les indications et les contr'indications des omis­sions sanguines, et bientöt toutes les disputes cessörent. Bocr-haave prescrivitles fortes saign^es dans les vives inflamma­tions internes, avant le troisieme jour du cours des maladies, at conseilla de lea pratiquer ü un gros vaisseau et par une large ouverture.
Ce fut pendant les cinquante annöes oü Stahl, Hoffman et Boerhaave se disputaient la gloire de poser les regies touchant l'emploi des soustractions du fluide qui entretient la vie , que parurent, de 1664 a 1712, les. quatre Editions du Parfait mare-dial,- de Sollpysel : la ParfaiU; connaissance des chevaux, (1734), de Saunier tils; l'Ecolede crtiWene,, contenanl la con­servation du cheval (l/äl), par de la Gueriniere, enGn, les quatre editions du Nouveau par/ail mareckal, par de Garsaull (1755 a 1771).
Ecuyer d'abord, puis hippiatre, humoriste pur avec Hippo-crate et Avicenne, ignorant la plupart des connaissances en anatotnie el en physiologic du cheval, publi^es jusqu'alors par Ruini, de Solleysel s'est cependant monträ excellent obser-vateur et bon praticien. Cetle hippiatre ful domind par le be-soinde faire de la polypharmacie excitante, tant il ötaitpersuadö que les remedes rafraichissants ötaient contraires au tempera­ment des chevaux, et que partant les saigu^es etaient nuisi-bles dans beaucoup de leurs maladies. Cependant, il conseillc la phldbotomie comme moyen prdservatif dans les chevaux que Ton nourrit bien et qui travaillent peu, et comme moyen cu-ratif contre les fievres, les tranchdes rouges, le vertige, le UHanos, la gale, la fourbure , I'hdmaturie, etc. Ce n'est que contre les battements de coeur, la fourbure, la gale, qu'il or-donne les grandes Emissions sanguines. II faut lire I'article saigude du parfait mar^chal, pour avoir une idee precise des restrictions qu'apporte Solleysel ä l'emploi de celte operation. Consultez, dit-il, les phases de la lune, les signes duzodiaque, l'heure de la journ6e, avant de saigner le cheval. Et gardez-
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vous bien, ajoute-t-il, d'ouvrir !a veine clans cerlaines regions du corps, avant que la lune eplro dans la conslellalion h la-quelle la nature 1'a d^dice, parcc que la saignöe serait nuisible; loules absurdilös plus bizarres les unes que les autres et bien pea digncs d'un dcuyer genlilliomme qui vivait encore au dix-seplifime siecle.
De Saulnier fils . polypliarmaque ä la maniöre dc Solleysel, ne conseille les saigh6es que dans certaines maladies, commie la Courbure, les traneböes, I'inSammation de la vessie, la for-traiture.
De la Gueriniere, humorisle plus inslruit que ses prödecns-seurs, s'tsl monlrtf plus sensd dans l'einplol des saignees du clieval. Clt; t liijpialre o'lgnorait point les rrcherches failcs alors sur la composition dn sang, etEurlonl la decouverle des globules decefluide faite par Leuwenlioek. Dans un passage de son livre, de la Gnöriniöre donne une explication assez satisfaisante du döveloppenient de la fourbure dans !e pied , et veut avec juste raison qu'on saigne aux veines des mefnbres dans co cas. Cut bippiatre ne s'est point monlre partisan des grandes saignöes, il prefere plutol les emissions petites et raoddrdes.
Garsault doit, ajuste titru, elre considörö coinme l'hippiatre 1c plus instruit el le plus versö dans les sciences mddicales avant Bourgelat. Refonnatcur dc la polypliarmacie de Solleysel et de Saulnier. Garsault s'est coi^sliiutj le prosölyte des saignöes , non pas selon la inölliode de Stliat et d'Hoffmann, mais de Boci.baave. Partisan des grandes saigndes dans le debut des maladies sur-aigues , on croirait, en le lisant, qu'il a r^digö son ouvrage ä l'dpoque de la grande ferveur pour la doctrine physiologique. On dirail meine qu'il aCinprunlö ses expressions a Eroussais , a M. bouillaud, ä d'Arboval, et a MAL Vatel el Cruzel. Dans les fievres continues tres violentes, il faut, dit-il, saigner abondamment, et coup sur coup ; dans les tranchöes rouges, la saignde sfera pratiqude präeipitamment trois ä qiiätre fois de suite et möuie jusqu'a döfailiaucc 3 cettc operation sera faile
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trois'ou qualre fois en un joür dans ia fourbure. Dans Tesquinan-cie, la veine sera on verte largement coup sur coup trois ä quatre fois. On saigncra dgaiement trois ä qualre fois en nn jour dans la courbalureaigue. Cerles, enraödecineTötärinaire, on n'ötaitpas plnsBroussaisiende 1825a 1830. CepenJant Garsault s'es^mon-tri praticien judicienx dans I'ernploi des grandessaigndes qu'il neconseitlcque dans lesmaladiesaiguesviolentesqui mena'ceiit la vie des animaux des leür apparition. A l'ögard de beaucoup d'autres maladies, comrae la gourme, le farciti, la gale el g6n6ta-lement toutes les maladies chroriiques, cet hippiatre neprescrit point les saigndes. Comma on le voit, Garsaulta doncaban-donnö la route Iracöe par scs devanciers pour en crier une nou-velle,etil estä regrettcrque le fondatenrdes dcoles vötörinaires Lafosse, et Vilel, ne Taient point suiyie.
De 1760 ä 1780, la scene mödicale: vötörinaire fut occnpde par trois savants vötörinaires , Bourgelat, Lafosse fils dl Vilet, dont les travaux feront loujours fipoque dans la science. Le fon-daleur des dcoles, dans ses articles de pathologie publies dlans l'encyclopödie mdthodique de Diderot et de d'Alcinbert, s'est montrd praticien galdniste modifies par la lecture des savants Merits du medecin de Leyde, et cependant Bourgelat conservu les iddes d'Hippocrate et de Gallen sur les saignöes. II p'reserit done au debut des maladies , les saignöes pe'tites et röitdrdes, et les rejetle däns les pdriodes d'etat et de ddclin ainsi que dans les affections pulrides.
Lafosse , plus praticien que Bourgelat et surlout moins en-thousiaste des doctrines mödicales ä I'ordre de ce temps-lä} ^lurfia les maladies', en bbservateur scrupuleux, et consulta plutöt son experience que celle des autres. Partisan des sai-gndes modäräes, ce c^lebre hippiatre ne conseille ks grandes spoliations sanguines qu'au ddbut des maladies graves et de nature inflammatoires. II en excepte cependant certaines mala­dies, comme la göurme, la pleurdsie, oü il recomrhande par-ticulierement les pctites saigndes. On ne troliTlaquo; point dans la
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patholcigie de Lafosse les saigndes indiquöcs contre les mala­dies chroniques. Ce pralicien les redoutait beaiieoup dans les indigcstior.Si
Plus ihöoricien que praticien, humoriste pur selon les id(?es d'Hippocrate et de Galien, Vitet 6tait plus polypharraa-que que partisan des saignöes. Dans sa pathologic, ce m^-decin et v^törinaire conseille la saignee de l^^OOpour le che-val de grande taille, et celle de deux kilog. dans celui de taille moyenne. Le boeuf, dit cet hippiafte , supporte moins bien les saignöes que le cheval, etle mouton moins que le boeuf, notam-mentlaouleslocalit^ssont bois^es, humides ou maröcageuses. Partisandes saigndes rävulsives, Vitet les ordonneaux saphenes dans toutes les maladies des parties anierieures du corps et vice versa. L'ouvertureäla jugulaire ne se trouve prescrite que dans les inflammations internes, etc'est seulement ä l'^gard de ces ma­ladies que Vitet se montre large dans les Emissions sanguines. L'axiome adopts en g^n^ral par cemödecinjCst que deux petites saign^es faites dans l'espace de 24 heures sont prefdrables k une seule et abondante saign^e. II redoule beaucoup les grandes sai-gudes ä cause des repercussions humoralesqu'elles peuvent sus-citer, et tient compte surtout de la plelbore sanguine, des jours critiques, de-Tage, de l'etat des animaux, dans leuremploi.Vilet ne s'est point montrö partisan des saign^es dans les maladies charbonneuses, les maladies dpizooliques des bestiaux, les ma­ladies nerveuses et dvacualoires.
Teiles onl H6, en ce qui touche les saign^es , les regies adoptees par Bourgelat, Lafosse, et Vitet, Les nombreux sieves de Bourgelat partagörent les opinions de leur maitre; celles de Lafosse et de Vitet furent trds rdpandues chez .les \('l(;rinaii-es, les agronomes , les mardchaux , qui lisaient les ouvrages de ces deux hommeraquo; regardäs alors comme des au-teurs d'un grand mdrite. Aussi voit-on dans les ouvragts qui furent publics sur les, maladies des animaux de 1760.ä 1780,r6-gner tour k lour lesidöes de Bourgelat, de Lafosse et de Vitet.
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Les saignöes rdmlsives de Vitet flattfirent suf tout el furent g6-r,(';ralcnicnt goul^es par les hommes peu versus dans le mer--veilleux iiKxanisme de la circulation.
De 1780 ä 1800, les slaves de Bourgelat, Chabert, Gilbert, Flandrin, Huzard, continucrent ce que ieur maitre avait en-seign^. Ces savants vötörinaires se montrerent rt5serv6s dans l'usage des Emissions sanguines. On ne voll conseillees dans leurs Merits que les petites et les moyennes saignöes dans le debut des maladies et rarement dans les puriodes d'augment et d'dtat.
On redoutait alors les saigndes ä cause des repercussions, des indigestions, des mötastases, et on craignait surtout de trop affaiblir les animaux, A cette öpoque l'autocratie de la nature , le vitalisme de Sthal rögnaient dans I'enseignement et dans l'esprit des praticiens aussi bien en m^decine humaine qu'en mödecine vätörinaire. La polypharmacie roint^grdo par Chabert el qu'Huzard s'efforcait de propager dans ses additions ä la niaiiere mödicale de Bourgelat, faisait oublier les omis­sions sanguines.
Le pint'-lismc qui domina dans les öcoles T(3t6riiiaires de France de 1800 a 1820 continua ä propager les idäes sur l'au­tocratie de la nature dans les maladies , et les saignees furent continuöes gönöralement comme au temps de Chabert. Cepen-dant au commencement de ce si6cle , Blaine cl Ryding revin-rent aux idäes de l'hippiatre fran^ais Garsault sur !es grandes saignees, et les prescrivirent notamment dans la fievre continue, le vertige, la p€ripneumonie, la congestion inteslinale aigue , les tranch^es rouges, la nöphrile. Ryding veut m6ine que dans l'inflammation du poumon, on ouvre largement les deux ju-gulaires a la fois. Quoique goÄtds en France, les ouvrages de Ryding et surtout celui de Blaine n'encouragerent point alors les vät^rinaires a revenir aux grandes Emissions san­guines.
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La lecture attentive des ouvrages, des m^moires publics de 1812 ä 1820 , au noinbre desquels on doit placer les comptes rendus des dcoles vötdrinaires d'Alfort et de Lyon, les articles ins^rös dans le.Diclionnaire d'agriculture, la cor-respondance de Fromage de Feugrd, les mömoires de Gohier, (li'montn; que les vdtdrinaires fran^ais se montraient toujours timides dans les emissions sanguines et qu'ils suivaient en tout point la doctrine de Pinel alors en faveur dans les 6coles. Les moyennes saigndes dlaient employees dans le ddbut des inflam-malions aigues par le plus grand nombre des vdldrinaires , et rarement dans la pdriode d'ölat de ce? maladies.
De 1820 ä 1830, la nouvelle doctrine mddicale fondde par Bronssais passa d'emblde dans la mddecine vdtdrinaire, et le pindlisme re^ut son dernier coup. Le langage medical em-pruntd aux dcrils de Slhal, de Pinel, disparut de la pathologic veldrinaire, et fut remplacd par les mots irritation,congestion, iuflainmatlon aigue, etc. Le nom de fievre fut rayd at le nou-veau mot de gastroenldrite fut mis ti sa place. Girard fils, d'Arboval, MM. Rodet et Valel pröcherent la radthode anli-phlogistique et notamment les saigndes, dans leurs ouvrages.
Le Recueil de mddecine vdtdrinaire fut fonde en 1824, le Journal pratique fut crdö par M. Dupuy en 182G, et dans ces deux recueiis MM. Louchard, Dehan, Durand , Rodet, Cruzel, Jacob, Gelle, et beaucoup d'autres vdtdrinalres publierent des observations t^ndant a. ddmontrer que les grandes sai­gndes, rdildrdes de5,de8et m6me delOkilog, employdesdans lä pdripneumonie simple ou catarrhale, la gaslro-entdrite aigue du cheval et des ruminants, la congestion intestinale, la cardite, elaient des moyens aussi prompts qu'efficaces centre ces maladies. On alia möme jusqu'ä ordonner la spo­liation du sang dans des maladies oü jusqn'älors on s'dtait abstenu rationnellement de les .employer, coniinc dans les maladies druptives, les affections putrides et charbonneuses. Le Dictionnaire de medecine et de Chirurgie vdtdrinaires,
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les filaments de pathologic vt'tdrinaire, ouvrages godtds alorSj dans lesquels on admet en principe que presquo toutes les maladies sont le rdsultat de I'lrritation et de l'in-flammalion, et que le plus sür inoyen de les coiribattre effica-cement consiste dans l'emploi de la ra^thode anti phlogisticjuo, contribucrent surlout ä r^pandre la nouvelleth^rapeulique mödicale. Lessaignöes et surlout las grandessaignöes r6il6v6cs coup siir coup , pour nous servir des expressions usildes alors, reparurent done sur la scene mödicale velörinaire. Les opi­nions de Botal, deHecquet, de Sthal, d'Hoffman, de ßoerrhave, ^taientressuscitdes parBroussais en medecine humaine; celles de Garsault, de Elaine, de Piyding/reparaissaient avec 6c\at en mödecine vöterinaire. Cependant l'ecolc anatomico- pathologi-que vint metlre un frein ä la doctrine thörapeutique des Emissions sanguines en mddecine humaine comme en mödecine vdtörinaire. Bieniöt aussi l'expärience pratique dlant venue dtSmontrer les iuconvdnienls qui se ratlaclient aux grandos spoliations sanguines, les vdterinaires comraencerent a re-chercher les cas oü elles pouvaient 6tre utiles, et ceux oü elles pouvaient avoir des inconvtjnients. D'un autre cold, les recherclies qui ont did failes dans ccs derni6res annees sur la composition du sang, los alleralions de ce fluide dans beau-coup de maladies, rendirent les vdtdrinaires plus moddrds et plus circonspecls dans l'emploi des grandes dmissions sangui­nes; aujourd'liui les ecrils des vdtdrinaires attestent qu'on est plus rdservd, dans la tberapeutique ddpldlive.
En rdsumd, il ddcoule de la revue succincle que nous venons de faire de l'hisloire des d^nissions sanguines, que les pelites , les moyennes et les grandes saigndes ont eld tour ä tour usitoes, a diverses dpoques, tant en mddecine humaine qu'en mddecine vdtdrinaire, el que les unes; comme les autres , ont eu et obtiennent encore aujourd'hui des suceds incontestables. I! faut maintenant convenir de ces fails. C'est bien u tori, selon nous, que Ton a blAmd les petites el les
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20Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOGISTIQUES.
grandes saignöes. car les unes et les autres sont fort utiles. L'important, le difficile, c'est de savoir les employer ä pro-pos ou d'une manißre rationnelie, selon les indications, comme aussi de reconnaitre les cas maladifs ou elles sont nuisibles.
Est-il done possible aujourd'hui, avec les connaissances de Ihörapeutique que possede la science, eel les que nous avons acquises par devers nous d'aplanir ces difficultös? pouvons-nous indiquer d'une maniere gön^rale les circonstances mala-dives qui r^clatnenl l'emploi des Emissions sanguines grandes, petites ou moyennes, les cas oü elles sont utiles et ceux oü elles sont nuisibles? Nous allons chercher k motiver noire opinion sur ces importanles questions th(5rapeutiques. IVous baserons nos indications sur la nature , le siege des maladies, leurs pdriodes et leur terminaison. Nous ferons ensuite con-naitre les cas Oü les Emissions sanguines ne sont-point indi-quces , et ceux oil elles sont inuliles.
De la medication deplelive applicable a la nature dex maladies.
iquot; Congestions actives, apoplexies. Nous avons cberchc dans la Pathologic generate, pages 227 et 204 , ä faire saisir la distinction qui existe enlre la congestion sanguine active ou sthönjque qui rdsulle de la pldthore sanguine ou de l'irrita-tion, avec la congestion passive ou mieux la stase sanguine aslhönique qui est la consequence d'une debilitation des solides et d'une alläration du sang. Cette distinction est de la derniöre importance envisagöe sous le point devue therapeutique des sai-gn^es. Pour bien saisir tes regies qui doivent diriger les prati-ciens dans l'emploi'des emissions sanguines pour combatlre les congestions actives, nous rappellerons succinctement les causes principales de ces graves maladies.
Jusqu'ä ce jour, la plethore sanguine a €X€ considerde, avec juste raison , comme etant le rlsultat d'un exces de sang con-
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tenu dans les vaisseaux et d'une excitation trop viva des solides organiques. Les recherchos de MM. Andral et Gavarret, faites sur Thomrae , puis celles qni nous sont communes avec ces deux mödecins , sur les animaux, ont dömontrö que l'exces de sang dont 11 s'agit s'accompagne toujours d'une augmenta­tion tr6s notable du chiffre cfes globules. C'estdonc tont ä la fois et a Texcös de sang conlenu dans les vaissaux et ä Taug-mentation du chiffre du principe organiqüe öminemment excitant du sang, que l'on doit raltacher l'injection et la colo­ration en rouge plus ou moins vif de la peau et de toutes les muqueuses apparenles, l'cxcitabilitö plus grande des animaux dans quelquescas,leur somnolciice dans d'autres, la plenitude, la force du pouls-, la tension des arteres, le gonflement des veines superflciplles, la frequence de la respiration, la dyspn^e, les ölourdissemenis. etc. Or, tousces phönomenessont suscitds par le passage du sang rendu difficile dans les vaisseaux inier-mödiaireSj par Faccumulalion, la stagnation des nombreux globules de ce fluide.
Lorsque la congestion active depend d'nne cause irritative, I'examen microscopique du la jiarlie d^montre clairemeni trois ph6nomenes important a connaitre, et surlesquels nous avons insislß dans la Pathologie generate, page 225, a savoir :
1deg; Que le cours du sann; s'acc616re dans ia p'artie incitöe.
2deg; Que les vaisseaux capillairesse dilatent et laissent aborder dans leur calibre une plus grande quantity de globules.
3deg; Quesil'incitalionest continuce, les globules setouchent,se confondent, s'accolent les uns aux autres daris les vaisseaux, et que bientöt la circulation devenue lente et difficile, finit par s'interrompre tout ä fait. Or, que ce soil d'un cötö les globules du sang en exces dans ce liquide, qui delenninent la dilatation des vaisseaux, la lenteur de la circulation: que ce soit, d'un autre c6t6 , un agent incitant en dehors du torrent circulatoire qui suscite ces meines laquo;ffels, raccomplissement des phono-
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206nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPIILOCISTIQUES.
menes est le möme j la difference n'existe que dans Id cause incitative qui est inlerne aux vaisseaux et reside dans le sang dans le premier cas, hors du sang et externe dans le second. Toutefois, dans 1'une comme dans I'autre circonstance, la persistance de ces phenom^nes palhologiques determine comme cffet primilif, la rougeur, la chaleur, la turgescence, la dou-leur clans les parties , les organes qui en font le siege ; puis, comme effet consöculif, la sortie du sang des petits et minces canaux qui le lenaient enfermä , son accumulation dans la trame des organes ou son dpanchement ä leur surface , d'ou resultent les diverses especeä d'hemorrhagies internes ou ex­ternes.
Toutes les parties de l'organisme peuvent ^tre le siege de semblables fluxions sanguines actives ; mais ce qu'i! importe de savoir sous le point de vue thdrapeulique des saignäes, c'cst de constater, par I'etude deleurs causes et de leurs symptömes, si elles sont gönörales ou locales.
La polyhomie est la cause la plus ordinaire des congestions qui tantöt se signalent simullan^ment sur les organes compo­ses d'un grand nombre de vaisseaux, et parcourus normalement par une grande quanlite de sang, comme la rate, le foie, les reins, le poumon, les muqueuses bronchique et intestiriale, la peau, le cerveau, la moelle dpiniere; d'autres fois eile sövit avec violence, soit sur un seul, soil sur deux ä trois organes,, Dans Fun comme dans I'autre cas, ia'congestion compromel Tintögrite des organes ou eile siege, menace I'eHStence des animaux et souvent occasionne rapidement la mort. L'indica-lion premiere est done de soustraire des vaisseaux une quanlitc de sang en rapport avec la cause g^nerale ou locale de la fluxion sanguine, de son si6ge et des symptömes qu'elle pre-sente.
Dans le debut des congestions internes violentes qui mena-ccnt tout ä la fois l'integrite des organes et la vie des animaux, dans celles surtout resultant de la poiybemie, comme les con-
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gestions c6r6hra\es et rachidlcnnes, intestlnales 01; tran-chdes rouges , ^pl^niqucs, etc., les grandes saign^es de 5, G ä 8 kilogrammes dans les grands animaux , de 500 grammes ä 1 kilogr. dans les petits, faites a I'aide d'une large incision pratiquöe au vaissau, parfois r6p6t6es coup sur coup si la con­gestion rdsiste a leurs effets, peuvent seules faire obienir la delitescence en prövenant l'h^morrhagiß. Ges grandes et tres grandes saignöes operent une depletion sanguine rapide dans tous les vaisseaux , retirent de la masse du sang une forte somme des globules qui circulent difficllement et obstruent la circulation capillaire de la partie congestionn^e, rötablis-sent rapidement le calibre normal des vaisseaux intermddiai-rcs, et la circulation ainsi ramen^e, plus ou moins, h son rbythme normal, la turgescence, la chaleur, les douleurs, le trouble [profond et inquiötant des organes , la tension des artßres, la force et la duretö du pouls, disparaissent comme par enchantement. Ces Iieureux bienfaits des sai-gnlt;5es au d(5but des congestions qui nous occupent s'observent frt5quemment dans la pratique. Nous pourrions eiler une foule de gudrisons qui nous sont propres par l'emploi de ces grandes saignäes ; de rnc-me qu'il nous serait facile de rapporter ici les observations d'un grand nombre de praticiens tres recom-mandables, qui d^montreraient que dans les congestions du tissu podophylleux(l), c6r(5brales(2), rachidiennes (3), intesti-
(1)nbsp; Voyez la Collection des vuterinaircs Grccs, a 1'art. Horde vnoi; Les Hipplatres, etnotamment Solleysel, Garsault et La Gucrinifere; L'art Fourbure de l'Eneyelopidle mithodigue de Diderot, par Bourgelat;
I. VII p. 223;
L'art. FoüEBüliE, de Lafosse, Dictionnaire d'hippiatrique;
Le Memoire de Chabert, Instructions vitirlHaires, t, II, p. 153 et MO.
Dlaiiie, Notions fondamentales sur l'art vitirinaire, art. FOCBBURE;
L'art, Fodrbure, de M. Girard, TraiU du pied, p. 232,364, illraquo;;
Lc Memoire de M, Rodet;
L'art. de M. Vatel, Apoplexie do tisso B^TiciiLAiRE, BliSmcnls de pßtlw-logic vHirinaire, 1.1, p. 140.
(2)nbsp; Lcblanc, Journal thiorique ct pratique, t. VII. p. 1 et 14;
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208nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ai^TlPHLOGISTrQUES.
uales (4), laryii^iennes (5), pulnionairßs (6), r^nales (7), sple-niques (8), htpatiques et cutanöes, encore nommöelaquo;Ebullitions ou feu d'herbe, les grandes saigndes ont fX€ suivies de succös.
Maiel, M6moires de la Socidtd royale et centralc d'agricullure, 1828, p. 120.
Jacob, llecueil de midecineveidrinaire, I. IX, p. 5811.
(3) Bouleyjeune, llecueil äemid. vet., 1830, t. VII, p. 278;
Comple rendu, Ecole de Lyon. 1811.
(ft) Solleysel, art. tbanciiees BOliGES, p. 1S6.
Gavsaull, lä.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Lafosse, id. id.,Dict.d'Uippiairique,t.lV,v.2l0inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
Blaine, Kot. fondament. cilies, t. Ill, p. 179;
Mdmoires de la SocielS royale et centrale d'agriculture, 1823, p. (|5 ;
Lautour, Mcmoires de la Sociele vötdrlnaire du Calvados, 1831-32, p. liii
Vatel, £lcm. tie pafhotogie vitevinaire, 1.1, p. 194;
Beeaeit de mid. vit., t. IV, p. 309.
Renault, complcs rendus de I'Ecole d'AIfort, depuis 18S2 i 1837.
Bonlcy (Henry), Comple rendu, Ecole d'AIfort, 1842.
(5) Vatel, Recueil de mid. vit., 1829, t. VI, p. 93; Id. Journal prat.,i.\,f.\i0;
Viramont, Journal prat., t. IV, p. 255;
Lacoste, Recueil de mid, vit., t. Ill, p. 451.
(0) Compte rendu, Ecole de Lyon, 1811; , Valel, liliments tie patltotogie, t. II, p. 600;
Blaine et Ryding, art. PLECRO-PNEVHOKIE';
Mauriu, Compte rendu, Ecole de Lyon, 182G.
Taiche, pleuro-pneumonie, beles ä comes. Journal vitir. du Midi, I. II, p. 257;
Rodet, llecueil mid. vit., t. V, p.258;
Delafoud, peripneumonie des beteraquo; ä cornes, Inslruction-Berucil, t. XVII, p. 073;
Drouard, idem, t. XIV, p. 549;
Viborg, Traiti des maladies du pore, art i'iiiu,1gt;at MOSlK, p. 150;
Volpy, ptiripneumonie des vaches, p. 40.
(7)nbsp; Taiche, necaeil, t- II, p. 285; 'Bersar, llecueil de mid. vit., t. XVII, p. 13S; compte rendu, Ecole de Lyon, 1824, p. 24.
(8)nbsp; Memoires de la Soci^ll; royale et centrale d'agricult., 1828, p. 116; Cruzel, Observat. splüiüle, Joum. tliiorique etprat., U\,p.Sil; ' Gelle, Pathologie bovine, art. spLEime.
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Dans la periode d'etat des congestions donl flfcs'agit, ou dans le moment oil .la circulation est mterrompue dans les vaisseaux dilales outre mesure, et oü le sang va sorlir des vais-seaux po'urconslituerl'h6morraghie,sc6ne paihologiqnequi se traduit aux sens dn praticien par la plenitude, la vitesse, lä durelö et la roideur de TarlAre, le trouble profond des fonc-tions de l'organe congestionnö, lä coloration rösöe'et la lem-pßrature assez 6[e\6e de la peau et des muqueuses, les saigndes dont nous venons de parier. r6nnies ä une medication revulsive puissante et ^tendue. exercöe sur la peau, sont encore les seuls moyens capables de sauver la vie aux animaux.
Lorsque Vhemorraghie commence et se Signale h l'extörieur par la mollesse du pouls, l'aplatisserment de l'artöre, la pflleur des muqueuses et de la paay, l'affaibtissement des douleurs-qu'^prouvaient les animaux, les moyennes spoliations sangui­nes röilörßes de demi-heure en demi-heure, d'heure en lieurc, selon les indications fourniespar le pouls, et en nombre varia­ble, jointesä la rövulsion exerc^e sur la peau, mörilent alors ia preference sur les grandes emissions de sang. Celles-ci döbili-tent trop rapidement toute l'economie et s'öpposent au succes du traitement.
Dans le cas oü Vhemorraghie existe d'epuii n/i certain temps, et qu'elle est annoncee par une grande faiblesse, la p'Sleär de la peau et des muqueuses* l'aplatissement de l'artere, la dislaquo; parition des veines snperficielles, la difficulte de les faire gon-fler et de relirer du sang, Tecoulement d'un sang noir et au-dessous de la temperature ordinaire, la stupeur, le ballonne-ment, la sortie du sang par le nez, le canal de i'urethre, I'anus, les saignees sont toujours inutiles dans ces sortes de cas des-esperes. Nous dirons plus , I'ecoulemeni sanguin artific;.el exercepar le veterinaire, reuniä l'hemorraghie interieure, bate la moFt des animaux. Or, e'est cette double heniocraghie, me-connue parla plupartdes hippiatres^et de quelques veterlnaires, dans les congestions intestinales, spieniques et ramp;iales parti-2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;14
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210nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AimPHLOGISTlQUES.
eulieremeraquo;^, qui a fait dire et räpäter que les soustractions sanguines dtaient plutbt nuisibles qu'uliles dans ces dangereu-ses maladies. Erreur capitale qui a beaucoup conlribuö a röpandre de la ddfaveur pendant longtemps sur la medication depletive applicable a ces affections malheureusement si frlaquo;5-quentes et si graves dans les cbevaux et les ruminants.
Des details ci-dessus, il resulte en resume:
lo Que les grandes saignees Qomptent de nombreux et in-contestables succcs dans le debut des congestions actives soit internes, soit exlernes.
2o Que ces spolalions sanguines sont encore trös efßcaces dans l'imininence des hemorrliagies actives.
3deg; Que les saignees moyennes röpetees de demi-heure en demiheurc, d'htiureen heure sejon les indications , et reunies ä la medication revulsive cutanee , sont encore les moyens qui font triomplver lo praticien dans le commepcement de ces hemorraghies.
4quot; Que les emissions dout il s'agit hAtentda mort, lorsque rhemonhagie s'accompagne des syraptöines qui'signalentposi-tivement son existence depuis quelque'teuips.
2deg; Inflanintaiioni suraiguüs. Les observations microscopi-qücs faites sur I'inflammation , par Philipp-Wilson, Hastings, Gendrin, Dubois d'Amiens et ceiles qui nous sont propres, appremient que si on irrite viveinefnt le mesentere d'un jcune animal ^ )a partie membraneuse de la patte d'une grenouille, on voit aussitöl le sang parcourir subitement les vaisseaux capillaiies, les globules du sang acquedr un 'mouvement rapide, se serrer vivement, se grouper les uns les autres^ et la circulation 6tre bientöt interrompue clans la partie. Dans ce mounat, mi liquide sereux suinte des vaisseaux , et pen de. temps apre8; se ferment des globules peu dislincls dans la trame du tjssi} ou ä sa surface. Plus tard, les lies de sub­stance organique slluecs dans le reseau.vasculaire , les vais­seaux eux-mömes, et geueraloment les parties oil pes phenome-
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nes se passent^ prennent une teinte blenätre , se ramollissent et se dösorganisent plus ou moins compl^tenient. Nous avons dissöquö attentivement, sqit ä l'oeilnu, soit avecnneforle loupe ou le grqssissement microscopique de 150 fois lestissus pulmo-naire, muqueux , podophylleux , cutane , lorsqu^ils offi-aient soit les caracteres de rimminence quot;de la gangrene, soit de la gangrene confirrnöej et nous avons eonstamment observö que dans l'aröoie inilammatoire qui entourü le point morlifiö , le sang, quoique^tantaccumule dans lesvaisseaux, y circulaitce-pendant encore j qu'en dedans de ceite areole ou dans la parlie cominenlt;;ant ä prendre une teinie plombee, les vaisseaux (ilaient remplis par un caillot; qu'unQn dans la parlie ramollie noirälre et sphacoiee, ce caillot laquo;Unit lä dur, resistant et adliörent aux parois vasculaires deVenues rougps et livides^ ici commen^ant h so ramollir, ailleurs rediiit cn une bouillie jaunitre ou noirAtre: toujours dans ce dernier cas, les petits vaisseaux, et meine ceux d'assi;;} gros calibres, £taient plus ou moins disorganises.
Ainsi le pbdnomene constant qui succedc ä la congestioa des capillaires d'anepartlevivementenflainraee, consistedonc : 1deg; Dans la coagulation du sang daus les derniers courants vasculaires.
2deg; Dansl'expulsion d'un fluide söreux öpanchddans la trame organique.
3deg; Dans la formation de globules inflammaloires incomple-ment granules,
4deg; Eufin dans la destruction gangröneuse de la partie.
On ne saurait cn douter , la mortification qui succede ä la coagulation du sang dans les vaisseaux dopend done, et de l'absence de la circulation , et de l'action nutritive dans la par­tie surenflammöe. Ces recherches , selon nous , dor.nent une explication salisfaisante de la marche rapide, de la durie courle et des terminaisons si souvent fächeuses des inflamma­tions suraigues. D'un autre cötlt;5 les analyses du sang, pen-
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212nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHl.OGISTIQUES.
daut le cours de ccs ihflammations, nous ontappris que la fibrine augmentait de quanlilö pendafbt toule leur dur(5e. On sailaüssid'ailleurs queralbumine, la fibrine et 1'eauconstituent les principaux elements des produits morbides d(5poslt;is dans les tissus enflammösj qu'enfin les animaux jeunes , adultes , vigoureux, d'un temperament sanguin, soumis a une alimen­tation succulente, qui'ont un sang riche en globules et pau-vre en eau sont particulierement alteints de ces inflammations. quot;Voila ce qu'il importe debien savoir. iMaintenant que la nature intime du pbönomöne morbide primordial qui constitue ce que Ton est convenu d'appeler irritation et inllammalion, soit contestö, peu nous importe ,.iious dirons que la premiere in­dication thörnpeutique rationnelle qui sepräsente ^our coni-battre les inflammations suraigues, consisle dans l'emploi des soustractions sanguines.
Les grandes 'saigntSes de 5 ä ß kilog. , pratiqu^es par uäic large ouverturc faite a la jugulaire dans le cUb'nt et i'aiigment, nous paraissent devoir 6tre preferöes aux saignees moyenncs et h plus forte raison aux petites, dans ces inflammations redou-tables qui enlevcnt souvent les animaux apres une duree lou-icurs fort courte. Les fortes spoliations en opörant une deple­tion rapide dans le torrent clrcuiatoire, retirent de ce liquide ies globules qui y abondent, la fibrine qui s'y trouve en exces, et augniontent rapidement la proportion d'cau; enfin facilitanl la circulation dans les yaisseaux capillaires oü le sang est en Stagnation , dies .pröviennent les äpanchements sdro-snnguino-lenls, albumino-fibrineux, la formation de globules purulents et la gangrene.
La faiblesse göndrale et parfois l'adynafcie, l'ataxie que prtfsenfent les animaux , la petitesse, la durete du pouls jointc ä la contraction de Tariere, symptömes qui accompagimiit generaiement les inflammations suraigues, surlout celles des muqueuses intestinales, ne doivent point dötourner le pralicien de l'emploi des grandes saignees. Cette faiblesse gen6rale
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DEDICATION DEPLKTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;213
n'est qüe la consequence de la vlve inflammation ; la petitesse, !a duretlt;5 du pouls, la contraction de l'arlere. le rösultat de l'af-flux sanguin et de la vive douleur qui se passent dans la partie inflammöe; et la saignde au lieu d'augraenter cette faiblesse indirecte/remonte rdcouomie , fortifie le pouls et calme les douleurs. Si la phlegmasie ne cede point a. la premiere saignde, le praticien ne devra point tarder a. en faire une seconde et möme une troisieme. La diete, les acidules h I'in-tlt;;rieur. secondent puissamment l'emploi de ces omissions. Nous ne connaissons que cette medecineagissante , active , puissante et rationnelle qui soit capable de pr^venir les dpan-chements divers , les ramollisssments des tissus , la formation des fausses membranes des s^reuses , des muqueuses et sur-tout la gangrene. Notre pratique nous a convaincu deä prompts et heureux effets curatifs de ces saigndes, et les observations consignees dans les anntfes de la science par beaucoup de vdtdrinaires distinguds en dömontrent d'ailleurs positivement rulilitlaquo;? dans I'entdrite, la gastro-entörite sur-aigue (1) ; la pneumonite , la pleuro - pncumonite suraiguc qn'on a mal apropos qiialifiöe de pdrinneumortie gangrd-neusc (2); la laryngite suraigue pseudo-membraneuse ou le
(1)nbsp; Guillame, entiro-cystile suraigue desbotes ovines, Annalcs ctcl'agrl-culture frani-nise,2- sc'Tio, I.HI, p. 139;
fiverts, frasfro-cnterile suraigue des betes bovines, luemcsAnualcs, 2,se-rie, t. iXIII,p.l50;
Braban, mfime maladie, memes Annales, 2* Serie, t.XXlV, p. 331; Bailhclemy, enterlte aijjuii des ruminants avec sang de rate, conJpte reudu de I'EcoIe d'AIfort, 1818.
(2)nbsp;Saussol, peripucumonie du pore, liccueil de mid. vit., t. XIV, p. 23J. Cruze), pleuro-pneumonic des bC'tes amp; cornes, Journal, t. p. Delafond, Instruction sur la peripaeumonie des betes ä cornes, iJecuelaquo;,
t. XVII. p. 003;
Kt Memoire couronnlaquo;! raquo;ur la p(5ripneumonie du gros bitail du Jura. BI6 moires de la Societti d'ömulation du Jura, 1841-4843.
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21 inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHIOGISTIQUES,
croup (1): !e corysa suraigu drs ruminants encore impropre-ment appeld coryza gangräneux (2); rencephalite (3), I'a-rachno'idite (4), etc., etc., maladies qui sont, avec juste raison , consid^röes couime graves et d'une gu(5rison difficile. Nous ie rf-peterons done. !a saign^e faite dans lequot; d(5biit de ces maladies est le puissant remftde q\ii soil au pouvoir du verdrihaire d'employei\, et l'ancre de sürelö dont tout prati-cten ne doit point s'öcartcr.
Lorsque rinfiammation suraigue est sur le point de se ter­miner, soit par le ramollissement de l'organe, soil par la sup­puration, soit par la gangrene, les saigneesmoyennes, rlaquo;!it(?rces frdqueminent, soni alors pröförables aux grandes salgnees. Dans ceite pdriode inflammaloire, qui date souvenl de plu-sieurs jours, inddpendaramont de ralleralion de la maticre organique, des prodults morbides ont lt;5!t! formes par la travail inflammaloire dans läüstriiclure, les cavitds des organeraquo;, et parfois se sont organises avec les lissus ölömenlaires qui k'S coinpcsenl. Or, la resorption de ces dleiuenls ne s'opere jamais qu'apres an temps plus ou moins long, et les graudes saignöes ne peuvenlr acliver celte absorption; il y a plus, elles onl le
(1)nbsp;Delafond, Essai sur la monographic du croup, Rccueil de mid. vä.lt, VI,
p. 351;
Barroyrc, Croup sur les jcuncs ruminants k grosses comes, Journal vit. daJfWlaquo;, tin, p. 801; Fiouret, Croup sur des gCnisses, inCrne Journal, t. IV, p. 09.
(2)nbsp;Laborde, du coryza gaugieneux desgrosrumiDanls, Becuelldemed. vet,, I. VII, p. 76;
Crate!, sur la mCme maladie, Journal prat, de miü, vet,, t. V, p. 1; Sur la meine maladie, Journ. vit. da Midi, t. IV p. 539; Berlliolet, sur la mCme maladie, Becucil, I. XVII. p. 664.
(3)nbsp;Baneyre, Enceplialilc suraigue des clievaux, Journ, vit. da Midi, t. Ill,
p. 301;
Gerard, uiöme maladie, Rccueil de mM. rit., I. VII, p. tiM.
rtl) Muret, Verligc idiopatliiqne des ruminants,yolaquo;rna(i^f. äumidi, t. Ill, p, 12.
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grand inconvenient de d^biliter bcaucoup les animaiix et de prolonger inutiiement la convalescence.
Lorsque la gangrene est declarde, si cettc grave lesion est circonscrite, lä saign^e, en facilitant la circulation clans les capillaires, oü le sang n'est point encore coagule. pent assurö-inent en limiter les progrfis. Les moyennes saigndes rdildrlt;5es au besoin sont encore a pr^fdrer aux grandes snigndes, Mais lorsque la gangrene est dlendue, que I'ichor gangreneux a did rdsorbd et circule avec le sang, que ce liquide est alldrd sepli-quement,les saigndes, petiles, moy(!niies ou grandes, sont plus nuisibles qu'utiles, elles bätent la morl des animaux.
3deg; Inflammations aigues franches.
L'observation microscopique d'une parlie jtteinte d'ir.flam-mation aigue Tranche fait voir, de meme que dans rinflamma^ tion suraigue, la stagnation des globules dans les capillaires et tons les phdnomenes qui en sont la consdquence; seulcment ici la scene morbide marche plus lentement, et la mort ou la gangrene du tissu enflammd en est moins souvent une des tcr-minaisons.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
L'apparition morbide d'unfluide, d'abord sdro-albumineux, pnis albumino-fibrineux, qui conslitue le sue plastique orga-nisable ; enfin des globules granulds ou purulenls, imparfaile-ment ddveloppds, et plus tard parfaitement organisds, sontles principales dvolutions pathologiquq^ qui s'operent^ soil ä la surface, soit dans l'dpaisseur des tissus franchement (Miflammds. Dans ces inflammations, de inline que dans les pblegmasies suraigues, la ßbrine est dans le sang, au dessus de ton cbiffre normal, et l'eau au dessous de sa quantitd ordinaire..
Les inflammations qui rev^tenl le typo aigu franc ont gdnd-ralement une marche reguliere el continue. Occupant une sur­face assez dlcndue, et sÌoinpagnanl d'une fi^vreassez intense, ces maladies rdclament, quel que soit leur siege, remploi de la
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medication d(5plötive dans le debut, l'augment et quelques lines de leurs terrninaisons.
A. Debut et augment. Les saigndes moyennes. dans les ani-maux gras et d'nn temperament sanguin, reildrdes deux, trois ct quatre fois au besoin, selon I'indication fournie par les symptomes j les petites saigndes i-epdides ä des intervalles plus on moins rapproclids, dans les jeunes et les vieux animaux, ainsi que dans ceux qui sont d'un tempdraraent sanguin, sont assurement prdfdrables aux grandes spoliations sanguines dans le ddbut des inflammations aiguos ä type continu. Ces saigndes, de mßme que dans les pblegmasies suraigues^ en retirant dos vaisseaux I'dietnent excitant qui y circule, en diminuantla masse des matdriaux du fluide qui concourent ä la formation et au ddpöt de la fibrine, de l'albumine, dans la partie enflam-mde, et retirant la fibrine, les globules qui s'y trouvent en excds, facilitcnl la circulation capiilaire au voisinage des par­ties enflammdes,.la rdtablissept dans leur dpaisseur, diminuent ou arrölent les sdcrdtions des produits pathologiques dontelles sont le siege, font opdrer la idsorption des fluides sdro-albu-mineux et albumino-fibrineux qui ddja peuvent y ötre dpan-chds, font cesser la chaleur, la douleur, le gonflement, la rou-geur qui les accompagne, Ja fldvre de rdaction due ä l'irra-diaüon laquo;le la douleur dans toule l'dconpmie, et concoureat puissamment a faire opdrer la resolution. On concevra done facilement que plus la saignde serafaile dans le ddbut de l'in-ilammation, plus ses rdsultats seront prompts et certains.
L'expdrience journalidre ddmontre les puissants avantages que procurentlcss.iigndes dans les cas dont il s'agit. Les auteurs vdldrinaifes Garsault, Lafosse, Bourgelat, Blaine, Ryding, Cha-bert, Girard pdre, Rodet, Gasparin, Tessier, Viborg, d'Arbo-Tal, Valel, Gelid, etc., etc., en vantent les bons effets. Les observations nombreuses consignees crans les annales de la science par un savant mddecin et par une foule dtf praticiens
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vötörinaires, parmi lesquels nous ciferons Vicq d'Azyr (1), Chabert(2), Cirard pere (3), Rainard (4), Leblanc (5), Ditlry (G), Paulcau(7), Durand (8), Dubois (9), Prevosl( 10), Clychy (11), Berger, (12), et beaucoup d'autres vdtörinaires non moins re-commandables que nous pourrions nommer, ne laissent aucun doute sur ce pointetsurtoutal'^gard des inflammations quiont leur siege dans les muqueases intestinales, respiratoires, gönilo-arinaires, lessöreuses, le tissu celiulairc, lapeau, lepoumon, le cerveaü, la moelle ^piniere, les organes glanduleux, etc., etc. Quelques praticiens vötörinaires, ä l:6poque de la ferveur pour la m^dccine broussaisienne, ont mis en pratique les gran-des saignöes rßpötöes ou les saignöes mo^rennes reitdröes un grand nombre de fois dans la pöriode des inflammations fran-ches, maisbien ä tort, selon nous(13)jces saignces affaiblissant
(1)nbsp;Vicq d'Azyr, Enterite cpizootique, qui a ri'guü sur le grosbdtail de Picardic cn 1779, Jnstr. vCt., t. V, p. 118.
(2)nbsp; Chabcrt, Mal de Brou (gastro-enterite des ruminants), Insti: vtt., I. IV, p. 128.
(5) Girard pöre, Meraoire sur la gastro-enterite epizootique de 1825.
(4)nbsp;Rainard, Memoire sur la mCme maladie, 1825.
(5)nbsp;Leblanc, Mt'moire sur la miime maladie, 1825. Journ. prat. demid, vit., 1.1, p. 86,
(0) Dldry, gastro-enterite du porc, Annäles da l'agr. fntnfdlse, 2= sirie, t. X\Ii, p. 1.
(7)nbsp;Pauleau, sur la gastro-enterite des ruminants, Journ. prat., t. IV, p. 5/i9.
(8)nbsp; Durand, ent6ro-n(5phrite des chevaux, Mümoire de la Sociöt6 cTagri-culture, 1828. p. 105.
(9)nbsp; Dubois, cuterite qui a regnö sur lesporcs en 1825, Comple reudu de l'Ecole de Lyon, 182G, p.22. Le meme auteur sur la möme maladiedausles grands ruminantraquo;, meme comple rendu, p. 25.
(10)nbsp;Prövosl, sur les angines aigues, Bccucil,t. VI, p. 391.
(11)nbsp; Clichy, Mömoire sur la gastro-enterite, Beeueil, t. XV. p. 709.
(12)nbsp;Memoire sur lanephrite aigue, RecueU,t.\\ll, p. 65.
(13)nbsp; Louchard, dans une peripneumonie cathaiTale, 68 livres de sang, Rccueii, l. I.
Dehan, saignces de 6 kilogr. dans un engorgement d'un membre, mime Hecuoil, t. I,
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profondamp;nent tout h coup et pour longtemps I'organisme, ra-lentissant subitement la circulation capillaire, sans activer promptement la rösorption des produits morbides döpos^s dans la parlie enflammde, alterant profondement les quality du sang en. diminuanl trcs notablement le chiffre quot;de ses globules el augmentant I'eau en grande proportion, sont phis nuisibles qu'utiles. L'experience d'ailleurs est venue d6-montrer qu'il en ^tait ainsi. Quant ä nous, nous avons eu ä ddploriT, dans Te comraeiicemenl de notre pratique, la mort de plusietirs boeufs atleiiits de gastto-entörite, -saignös d'aprös la m^thode de M. Crnzel. MM. Päuleau (t) et Festal Phi­lippe (2) ont publilt;5 des observations qui t.endent a prouver i^galfiinent que les grandes saign^es dont il s'agit, affaiblissent proforKlöment tout l'organistne, raientissent la marche de la re­solution, et prolongent beaucoup la convalescence. Mais c'est notammnnt dans les animaux qui sont faliguös, usös par le tra­vail, dont le sang, aiusi que nous nous en sommes assurö. rcnferme une fälble proportion de globules^ que les grandes evacuations qui nous occupent sont nuisibles en appauvrissant encore le sang,
Certaines maladies aigües des muqueuses, dont la terminai-sonxionsiste dans une söcrötion plus ou moins abondante de mucositds, el qu'on a nommees inflammations catarrhales ou övacuatoiros, comme la rbifio-bronchite simple ou compliquöe, ou les gourmes simple et maligne; la bronchite ou rhume de poitrine; la gastro-enlerite avec söcrdlion abondante de mu-cosildsou lafievremuqueuse, encore appelöeaphtheuse; l'entö-rite diarrhäique ou la diarrhöe, ont 616, ä l'ögard de Temploi
Durand, saigndes ilc 6 ä8 hilogr. 500 gr. üans une fiövre innaromatoire cntrfro-ndphrite, Recueil de mid. vet. t. II, p( 397.
Cruzel, gaslro-eutörilc des ruminants, saignees de 7 ä 8 liilogr., Jblaquo;™laquo;/ prat l II. p. 4G1.
(1)nbsp;Pauleau, gaslro-enUirilc des ruminanls, Journ. prat. t. IV, p. 049.
(2)nbsp; Journal des vilirinaires du Midi, t. IV, p. 79.
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rationnel ou irralionne'i des saign^es, le sujet tie nombreuses controver^es parmi les hippialrcs et les vdl^rinaires. On s'cst demandeeton se demande encore aujourd'hui si la saignde est nuisible dans le debut do ces maladies, ou si eile est lUile? Pour baser notre opinion dans cette question, nous dirons avant tout que ces maladies consistent toutes dans une inflam­mation plus ou moins aigue, s'accompagnant pendant son cours d'une sdcrdtion morbide mucoso-purulBnte qui cpnstitue le flux ou catarrhe. Or, I'experience sembleraquo;avoir prouvd que, dans le cas ou rinflammation est Idgere^et ne s'accompa-gtie que peu ou point de fievrej que la secretion muqireuse, qui doit 6tre considerde comrae ima veritable resolution ou terminaison favorable de la maladie, suit de pres le döbut de I'inflammalion, la saignfe est inutile, bien que cependant, si eile dtaitfaile, onne dülpoint y caUacher, ainsi que quelques hippiatres et les praticiens de l'deole de Chabert el de Gilbert le pensaient, des repercussions purulentes, des accidents divers. Que si,au contraire, la phlegmasie est aigue, la fievre de reac­tion intense, la s(!crelioii catarrhale tardive, difficile, il est es-sentiel de praliqucr une ou plusieurs saignöes petites ou moyennes. Ces emissions n;oderees diminuent rinflammation, calment la fievre de reaction, et l'abaissent au degrdquot; voulu pour opdrer le flux mucoso-purulent qui doit accompagner la resolution. Dans ce cas done, la saignde doit 6lre considd-rde comme rationnelle. Mais lorsque le flux mucoso-puru­lent est dtabli depuis quelque temps , qu'i! est abondant, que ISnflammation qui I'entretient persiste avec tenacitd, il faut bieiiw garder de soustraire du sang dans celte pdriode de rinflammation; car c'est seulement alors que la phldboto-mie arrAlant inopindment une secrdtion purulente, fait rdsor-ber le pus et favorise la formation de ddpöls mdtastatiques pu-rulents dans la peau, dans le poumon, les ganglions lympha-tiqnes, etc.. etc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . #9632; #9632; .
Relativement äla composition dldmentairc, Torganisalion des
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tissns oil debiitenl !es inflammations aigues, le mode d'emploi des saigntfes est digno de fixer toute Inattention du p^aticien.
Lorsque la phelegmasie aigue debute et marche dans des organes composes d'un tissu fonnö par de noaibreux vaisseaux capillaires et ou naturellement passe beaucoup de sang comme dans le poumon, les reins, le foie, la rate, letissu podophylleux, Jes mnqueuses, la peau., les organes^ c^rebro-spinaux , les saign^es devront ötre, foutes clioses dtant ögalesd'ailleurs, plus fortes que dans d'atitres tissus, attendii que les phlegmasies marchent dans ces parlies vasculaires avec une plus grande rapidity et que leurs terminaisons sent plus rcdoutables. C'est notamment dans les organes d'une texture delicate comme la pulpe cdrebiale, dans ceux qui sont tres-sanguins, comme les reins, le foie, les mnqueuses, que doivent etre employees les grandes spoliations sanguines^ afin deprövenir les ramollisse-ments de ces tissus qui toujours sont difficilement rägönörds par la force mödicatrice de l'organisme.
Dans les organes qui sont entoures d'une enveloppe serrde ron-dlastique qui, par consequent, ne se pr6te que peu ou point a la turgescence sanguine, I'inflammation s'accompa-gnant dans ces cas, de douleurs violerites, se termincrait rapidement par la gangrene, si elie n'etait activement com-battue, non seulement par des saigndes copieuses et repötöes, mais encore et suriout, par le d^bridement de la partie com-primante. Les inflammations qui ddbutent dans le tissu podo­phylleux, dans le tissu cellulaire sous aponövrotiqüe , les gaines lendineusesdes coulisses des membres sont particuiiere-ment dans ce cas.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;
Quand, au contraire, les inflammations s'dtablissent dans les tissus composes d'un tissu fibreux et d'une texture serr6e peu elas-tique, peu vasculaire, comme le tissu sereux , les tendons, les aponävroses, les os; les petites saigndes rdpdtds frdquemmeut sont prdfdrables aux soustractions moyeunes. Lafossc, que Ton consulte toujours avec fruit, lorsqu'il s'agit de la pratique de
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la mddecine v^tdrinaire, n'a point müconnu cette regle de la medication döpiötive; en conseillant las petites saignöus qui nous'occupent dans le traitement de la pleurite aiguii (1). Les saignöes moyennes et surlout les grandes. saign^es dans les inflamaiations ayant leur siöge dans ces tissus peu vasculaires, et oü le phönomene predominant consiste dans une viva dou-leur, ne serviraient qu'ä döbiliter profondßment räconoaiiej h appauvrir subiiement le sue vital, sans coheourir effi-cacement ä calmer les phcnoiaenes inflammatoires. Les sai-gnöes locales, les antispasmodiques, reunis aux petites saign6es sont iv'i les nioyens rationueis dont le praticien doit disposer.
B. Ternünaisön des irfflanimations, L'induration rouge, repanchemerU aigu, le ramollissement, hl suppuration, la gan­grene, le passage ä l'etat chronique, sont les termiuaisons dans lesquclles nous allons studier l'emplcn des saignöes.
1deg; Induration. L'induration iouge des lissus resulte de l'as-sociation de l'albumine, de la fibriue et parfpis des globules du sang dans les parties endammees pour constituer une altera­tion profonde du lissu primitit' de Torgaue dont la resolution ne peut s'opdrer qu'avec beaueoup de lenteur . Les saigndes pelites, reiterecs ä des intervalles eloignes, contribuent puis-samment ä combattre I'indupation rouge; niais c'est prineipa-lement dans l'hepatisalion des pouinons qu'il est possible d?en appröcier los salulaires effets. Cependant, lorsque la resolution de cette grave legion, est posilivement etablie, les saignees devront etre abandonnees. Affaiblissant iiiutilement l'orga-nisme, elles nuiiaient ä raccoaiplissemenl paisible et lent qui doil, presider ä la resorptioa des produits pathologiques asso-cies aux tissus malades.
2deg; Epanchemeius. Cette terminaison de l'inflammation qui resulte de l'expulsion morbide de ^eau, de l'albumine, de la fibrine, parfois des globules du saug, pour constituer les epan-
(1) Dictionnaire U'läppiairique, t. III, p. Ü07.
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chements sörenx, sßro-sanguinolents avec ou sans fausses mem­branes, reclame, de m6me que 1'indurationpour 6tre combattue avec succes, l'emploi des petites (#9632;missions sanguines röJt^rees a divers interva'.les. Ces saignees, tout en däteminant une d6-pldtion propre ä combattre 1'inflammation qui eotrellent l'exhalation morbide, n'affaiblissent que pen l'organisme et aclivent Tabsorplion du liquide epanchd. De m6me aussi que dans I'induralion, lorsque la rdsorplion est en bonne voie de s'opörer, il n'estplus rationnel de saigner, a moins d'indications spöciales.
3deg; Ramollissement. Le ramollissement rapide des oyganes mous, pulpeux, comme ia pulpe cör^bralej de ceux Ires vascu-laire's,'comme les reins, le foic;, la rale, le occur; comme aussi celui des organes pen vasculaires, comme les tissus tendineux, cartüagiiicux, osseux, conslitue göriöralement une tenniiiaUon grave et presque toujours incurable. Tout ce que pent faire le pralicien dar.s cette occurrence serieuse, c'est dechercher ä preserver les tissus voisins encore euflamnnis de cette redou-table alldralion. Pour atteindre ce but, les petites saignees, r^unies ä d'aulres medications, sont encore rationnelles pour borner les progr^s de rinflammation.
4deg; Gang/hie. Los regies concernant les emissions sanguines, que nous avons conseillöes dans la gangrene resultant de l'iu-llammation suraigue, trouvent naturellemeut encore ici toutc leur appiicalion. Nous ne reviendrons done point sur ce Sujet. 5deg; Suppuration. La suppuration dans les tissus enflammes est le rdsultat d'un acte morbide pendant lequel, nous I'avons dtfjä dit, un liquide nomme pus, form6 essentiellement de glo­bules granules, se depose dans la partie enflammee ou a sa surface. II resulle des recherches microscopiques faites par M. !c docteur Gruby , que , pen de temps apr6s rinflamma­tion des tissue, des globules purulrtits, incompletement orga­nises, se montrent dans l'epaisteur des fibres organiques, et que ce n'est qu'ä une periode plus avancee de rinflammation
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quraquo; ces globules, plus gros, parfaitement Wen granulös, plus nombreux, ccarleni, comprhnent et i-amollissent les lames des tissus. pour se rdunir , se former une cavity anormale qui porte le nom d'abces, L'inspeclion mtcroscopique dömontre d'aitleurs, chose ties importante pour la Ihärapeutique, etque nous avons pu verifier avee M. Gruby, que la circonf^rence transparente des globules purulents est fortnde, äinsi que les rdactifs que Ton fait riag'ir a leur surface sous la lentiile du microscope le ddmontrent, d'une matiere ftbrineuse soluble dans I'acide acamp;ique; que les pel its noyaux granulös du cen­tre de ces globules rösistent davantage a cet agent dissolvant, etparaissent ütre composes d'une oiaLiöre alhuinineuse #9632; qu'en-fin le liquide clgir, transparent, dans lequel ces globules na-gent, est formö d'eau et d'un peu d'albumine. Les analyses du pus, faites d'ailleurs par plusieurs chimistes, ont prouvlt;5 que teile (5tait en masse la composition organique de ce liquide. Si done la matiere purulente est la consequence iaimädiate' de rinflammation,'si tel est son mode de formation dans le centre ou h la surface des parties enflammdes , si telles sent sa com­position chimique et son organisation anatomique, on concevra maintenant Tutilil^ de pratiquer, daps le debut de sa forma­tion, de petites saign^es ramp;lerees, pour prevenir, diminuer ou arreter la formation des globules du pus, limiter l'amp;endae de la parlie suppurante, et prövenir la formation de ces suppura­tions disst5min6es qui constituent les abces multiples, les inGltratious purulentes qui dissequeut en quelquesorte les tissus, et. surtout ces vastes collections de pus qui, filtrant dans l'äpaisseur des organes, viennent aboulir parfois dans les cavitds splanchniques. A celte päriode de la suppura­tion, la räsorption des mat^riaux du pus n'est point a redouter, et voici sur quelles raisons nous basons noire opinion a cet 6gard. Et d'abojd Texporience a demontrti que les elements du pus de nouvelle formation, composes de globules incomplö-temenl organises et möme bien granules, pouvaieut 6tre resor-
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bßs sans occasionner d'accidents eonsöcutifs. Mais que Ton ne s'imoginc pas que ce soient les globules enliers dn pus qui passent dans le torrent circulatoire : ces globules, plus grands que le diamölre des vaisseaux capillaires interm^diaires, ne pourraient y circuler. Voici ce que I'observation microscopi-que apprend sur cette resorpiion : la premiere parlie, facile-ment absorbabie, qui passe dans les capillaires, est la sdrositd ou l'eau du pus; plus tard, la circonförence transparente et fibrineuse des globules commence a se dötruire et ä 6tre rösor-Me ä son quot;tour, et enfin les petites molecules granuldes qui en formenl le centre passent aussi dans le torrent circulatoire. Or, ces elements, rösorbös les uns apres les aulres, 6tant composes d'eau, d'albumine, de fibrine, principes organiques immddiats qui n'ont subi aueune alteration physique puisqu'ils 11'orU point 6t6 en rapport ave'e les agrents extdrieurs et l'air at mospbörique notamment, peuvent done circuler avec le liquide noiirricier sans occasionner d'accidents si'rieux; et d'ailleurs comme I'or-ganisme a vine tendance ä öloigner de son sue vital les matöriaux qui lui sont dtrangers, ces produits sont iSlimmes paries sur­faces libres, telles que les muqueuses, la peau et les reins. II est done facile deconcevoir maintcnant pourquoi les emissions sanguines pelites et röitöröes, quoiquc favorisant la rösorplion des ci^mer.ls du pus qui se rencontrcnt dans presque tous les tissus rdcemment enflammös, peuvent passer dans le torrent circulatoire et en (Hre rejette sans occasionner d'accidents. Les choses ne se passent point ainsi dans les suppurations qui daient de loin, et surtout dans celles ötablies sur des surfaces en rapport avec l'air atinosphiJrique.'
Lorsquo la matiere purulente reste longlemps enfennee dans les tissus seit a Vital de dissemination soil ä l'dtat de collfiction ou d'abecs , ses globules se d(Compose:it et s'alte-rent par ieur ancieunetc. Li'.s principes fibrino-albumineux qui les foment, ddnatur^s en partie, ne constituent plus qu'un pus compose d'un detritus de globules dans lesquels on
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distingue ä peine leurs no'yaux, qui na^ent dausVraquo;0 s^rosilö impure. Dans cet ötat de la suppuraiion, Temploi des sai-gnöes peut activer la rösorption de ce pus alt^rö soit par les veines,soit paries lymphatiqnes , le r^pariir dans le torrent circulatoire et le sang le döposer dans les organes tres Vasca-laires comme le poumon, le foie , la rate, les reihs, et c'est ce qui arrive en effet. Or ce pus, constituant (in corps stranger irritant an centre des organes , ne tarde point h sösciler, dans les parties environnantes, uh centre inflatamatoire qui, a son tour, occasionne morbidement la secretion de globules de puS. Ainsi naissent les abcös dits m^lastatiques. Les saignees petitps ou grandes dpivent done 6lre proscrites , on le concevra sans peiiie, dans cette pöriode de la suppuration, puisqu'elles #9632; peuvent concourir ä I'accoiAplissement d'nn phönomene mor­bide dont les consequences ne peuvent 6tre que ires dange-reuses. Mais ce cas n'est point encore la cir.constarice la plus grave que le piiUicien doive redouler.
Lorsque la suppuration s'est mariifeslöe dans une cavit6 qui coinmunique avec I'air laquo;xterieur, lorsqu'une v;iste surface sup-purante existe ä la peau ou dans ie tissu cellulaire depuis ionglemps: que des bourgeons celluio-vasculaires recouvcrls d'une raömbrane dite pyogehique secr(Hent du pus susceptible de s'a!t6rer sepliqueraent au contact de l'aif; que cet apparel! de sdcr(5tion morbide esl gtabli depuis un. certain temps, et qu'il fait en quelque sorte paftie essentielle de l'öconomie, les saignees en soustrayant du sang son albuiuine, sa fibrine, ct rehdant ce fluide plus s6reux , peuvent donner lieu a des acci­dents graves en diminuant et changeant la nature de cette' söcrölion diattiesique en quelque sorte j et d'ailleurs la rd-sorptiou du pus de mauvaise nature qui peut scjourncr dans la plaie, son transport dans le torrent circulatoire, son depot dans certains organes peut donner lieu aux accidents redou-tables gänöralement mortels d^sign^s sous le nom de m^ta-stases purulentes.
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16
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226nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ARTIPHLOGISTIQUES.
Mais la circonstance la plus grave est celle oh lepus söjonr-nant dans les tissus ou u leur surface , s'y est putr£fi£ par son contact avec I'air. Dans ce pus d'mie odeirr ftUide on n'aper-qoil, lorsqu'il est placö sous la lentiUe du microscope, qu'un liquide clair dans lequel nagent de petites molecules com-pos6es de debris globulaires, et quelques globules altörös. Or c'est ce liquide söreux et infect nommd encore sank puru-lente. qui pömpö par les radicnles des veines et des lymphati-ques, allere si^tiquement le saug et occasionne des maladies trös graves. Les raquo;aignees praliquöes dans ce cas encore en aetivjmt I'absorpiion, faciUternient done la rösorption de ces Elements puU-eüants et ne ponrraient par consequent qu'6tre trcs nuisibles. Commc on le voit, les omissions sanguines ne sont miles que dans la suppuratiorfcommencante, pourd'une parlcamballre i'inflammalion et prtSvenir d'abondantes sup­purations, et d'autre part, pour hater la rösorpfion d'un pus encore innocent. Aucontraire, dans loutes les autres circon-stances que nous avons specifiues, ces Emissions sont assu-röment nuisiblcs. Ccn'est done pas sans fondement qu'on a ditet r6\gt;£\6 que lfissaign6es pouvaient arr^ter la suppuration elprovoquerdes renlröesdepus, dfls abees mölastatiques , etc. Seulement- jusqu'alors on n'avait pas bien spöeifig, selon nous, les diverses qualilös du pus. qui rendent ce liquide innocent ou nuisible lorsqu'il vient a 6tre r£sorM; Nous n'osons point dire que nous ay onscombllt;5 celte lacunej mais au mo)ns,nous croyonlaquo; avoir envisng les effets des saign^cs dans la suppuralion sons nn no-vefri point de vue pratique.'
40 Inflammations chroniqucs. Les saign^es gendrales sont tres rat-etnent intliqu^es Aqfts le cours ydes inflammations chroniques. Ge n'esÜ gufire quo dans les cas oü I'affeclion sub-inaamniatoire debute sous le type dironique et seulement encore pendant son invasion et sa p^ricde d'augruent, dans des brg.mes tres vasculaires , qu'clle reclame rempioi de peti­tes saignees. Dans toules les autres circonstances, 4a soustrac-
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MinicATWN ointmE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 227
lion lt;Iu sang est nuisible. Elle affaiblit I'animal sans concourv! activementä lagu^rison. Lessaign^es locales, comme nousle dirons plus loin, sont pr6Krables.dans ce cas. Cependant il est'une clrconstance oü les petites saigndes peuvent encore Ctre rationnelles , c'est dans le cas grave oü une inflamraalion aigue vient se greffer sur une subinflammalion. L.e siege de la partie all^röe, son Organisation , les symptömes qne prösen-lent les maladies, guideront le praticien dnns ccj eas hrureuse-menu rares, mais tonjours fort graves et dont nous ne devons point nous occuper ici.
Maladies dans lesquellcs la soignee ge.niralc pent etre uti/c cut.
nuisible.
Nevroses. Nous enlendons p?r nevroses les maladief dn Systeme nerveux, dont les altöralions cadaverk|ues ne sont point bien connues, etqni paraissent 6tre suscit^cs par une perversion de I'mflux nerveux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;- #9632;
Nous avons dit qne les saignöes grandes et möyennes ötaient les moyens bßroiques ä mettre en pratique pour combattre les congestions, les inflaramations,soit des enveloppes, soit de la subslance des organes encf'phaliques, et nous avons notö les observations de plusieurs v^Wrinaires distingnds poor mo-tiver notre opinion. Mais antant les Emissions sanguines sont utiles clans cecasjaulanl elles sonlhuisibles dans les vöritables ndvroses, telles qüe l'öpilepsle, Timmobilit^, I'a rage, le danse de Saint-Guy. II est aisd de se rendre compte des maüvais ef-fels des saigndes dans ces maladies. Nous avons dit en traitant des effets consecutifs des grandes omissions sanguines qu'elles suscitaient des troubles nerveux, en dälruisaient I'harmonie qui existe entrerexcitation sanguine et rexcitafionnervcusejor si dans les nevroses I'excifalion nerveuse prddomine d^jä, ce dont on nepcurrait doulerja saignde en abaissant rexcitation sanguine, doit exaltcr la realadie nrrveus'e. C'est en effet ce
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^28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTieuES.
que 1'observation nous a toujours d£montr£. C'est aussi ce que l'expärience a prouvö ä M. Cruzel (1). Les saignäes. sont done contr'indiquäes dans les \eritablcs növroses. Nous lie con-naissons qüe le satyriasis et rut6romanie,quifassent exception a celte regie.
Quant ä la növrose de la sensibility, et de la locomotion , connue sousquot; le nom de 'tetanos, la saignöe dans celte grave ma-ladie est approuvee par les uns et contr'indiqu^s par les au-tres. Solleysel. (2), Garsault (3), Yolpy (4), d'Arboval .(5), recommandent les saign6es. MM. Dalian (6)^ Marympoey (7), Rewvel (8), Sanilas (9)Riss (10)v Mousis (11) et autres, ont obtenu des succes par l'emploi de larges ou de moyennes sonstraclions de sang. li est vrai que la saign^e senle n'a point toujours cl6 1'unique moyen dont on s'est servij les i'uniijalions laquo;Jmollienles, les couvertures chaudes sur tout le corps,, leg adoucissants , les anlispasmodiques-, ont ctd les moyuns auxiliaires ä la medication döpiölive ; mais loulefois la saign^e doit iilre consideree comme le principal agent de la medication döbUitante qui a 616 raise en pratique.
JVous n'avons jamais eu ä nous louer des omissions sanguines petites, moyennes ou grandes, dans les Wtanos de.tous les animaux doiuesliques ; nous les avons toujours vues exasperer les syniplömes et häter la mort: nous avons vu meme des che-vaux dun teiiipcrament.nerveux, irritables qui, imm^diate-
(1)nbsp; Journal thiorique et praiiqiu, t. VII, p. 257.
(2)nbsp; Parfait maricltal, p. 102. (S; Kouvcaa parfait marickal, p. 207. (li) Volpy, traductioii de M. Barlhelemy, art. TgTAKOS.
(5)nbsp;Diet, de Mid. et de Chirurg, vit., art.TBT4aos.
(6)nbsp; iUmolres is la SocUU d'Agriculture, 1820, p. 111.
(7)nbsp; Id., 1827, p. 197. ,
(8)nbsp; Id , 1828, p. 121, 1.1.
(9)nbsp; Kecueil de Mid. viitir,, t| V, p. 651.-
(10)nbsp; Id.; t.V,p.654.
(11)nbsp; Campte rendu de ftcole de Lyun, 1820, p. SO.
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ment aprös I'dcoulement du sang, onf, eu des acces pendant les-quels on remarquait une tension extröine de touts les muscles, une vitiesse, une irrögularittS de la respiration, el une sueur abondante sur toute la surface du corps. D'ailleurs, les annaies de la science renferment des fails bien conslalös de gu^rison de tötanos , sans l'eniploi des saignöes. Gohier (i), Blaine (2), M. Rainard (3), en ont rapportö des exemples remarquables. Nous pourrions aussi en citer quelques uns. L'opium , le camphre ä petite dose, les bains de vapeurs, les adoucissants, les diuröliques, les antispasmodiques, ont 616 les moyens thörapeuliques qui ont fait obtenir la guörison. Les r^vulsifs appliques le long de la colonne dorso-lombaire, n'ont point 616, non plus, sans succes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; .
Enfin dans le tötanos traümatique, l'engourdissement, la destruction de la douleur, est le moyen le plus sür de Iriompher de cette n^vrose, due h une cause externe. On voit done que les omissions sanguines ne sont point indispensables dans le traitement d'une des plus redoutables n6vroses des animaux domesliques. Ce qui nous engage ä dire en terminantque dans letdtanos, aussi bien que toutes les autres növroses , commc la rage, l'immobilitö , l'dpilepsie, la chorde , la maladie trem-blante du mouton, les saignöes sont plus nuisibles qu'utiles.
Indigestions et meteorisalions. Tous les auteurs , tons les vötörinaires, sont d'accord sur ce point: que la saignde nedoit point ötre pratiquöe, aulant que possible, pendant la digestion, allendu qu'elle affaiblit les. fonclions de I'estoinac, d^tourne Tafflux sanguin des viseßres digestifs , el pent dälermi-ner une indigestion. On a m6tne poussfi cette exag(5ration jusqu'ä rejeler les Emissions sanguines , bien qu'elles fussent rigoureusement indiqu^es , parce que les animaux venaient de prendre leur repas, ou n'avaient point encore comply
(1)nbsp; Mimolres sur ta Midectne et la Chirurgie vit., t. II, p. 89.
(2)nbsp; Court complet d'Agriculture pratique, t. VI, p. S50.
(3)nbsp; Se,cueU de Mid, vit., t. XII,p. 2Ü5.
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230nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPlILOGISTrQUES.
leur digestion, erreur grave qui a du 6tre cause de la mort de beaucoup d'animaux. Dans le cheval, dont la digestion s'opere tout a la fois dans l'cstomac et dans toute la longueur de I'intestin f;re!e dans l'espace de qualre ä cinq heures, les ^missions sanguines mönie, Iramp;i fortes, ne nuisent que peu ou point ä la digestion. M. Crdpin a cherchö a. prouver cette \6r\l6 , en retirant plus de 10 kilogr. de sang h des che-vaux , apres. les avoir rassasids d'avoine , et cc^ animaux n'en furent nullement incommodes : bien mieux , dit M. Cr6-pin, ils mangei'eHt encore apres la saignde; rien n'y parut (1), nous avons rlt;sp6l6 ces curieuscs et inlöressanlps expRriences.
Cjualre chevaux, auxquels nous avions fait manger 12 litres ds bonne avoine pesant 10 ä 12 kiiogrammeset 3 Tiilog. defoin, out 616 sr.ignds de 9 ä 10 kilog.. soil ifflinödialement apres le repas , soit une, deux, trois ct quatre heures aprßs , et ces quatre chevaux n'en ont nullement 6l6 incommodes. Or, si sur dos animaux en bonne sanle et lorsque la digestion est en pleine activity, les graindes saignöes ne sont point nuisibles, ä plus forte raison ne. doit-on pas les redouter pendant I'indi-gestion consecutive aux inflammations internes.
Dans les ruminants, les mätöorisations se passent dans li; rumen, la saignde h'est jamais suivie d'accidents,
Enfin, dans le chien, dont la digestion parait s'operer pres-quetntierement dans restomac, la saignde faitc pendant la di­gestion dölermirie parfois le vomissement, acte morbide qui d'aillenrs, on le sail, s'exlt;5cute par le plus petit derangement de la digestion dans cet animal.
Si les saigndes prfitiquees pendant l'acte de la digestion, ne suscitent point d'accidents serieux dans les animaux domesti-qucs, il en döcoule cette indication que ces operations ne doi-
(1) Assuriment il y a eu erreur. dans le poids du sang soustrait par SI. Crenin. 36 kilf grammes do sang auraicnt laquo;He retites en tine scute fois a un clieval, ctt5 kilograjnuics ü ua autre cUuval. (Vojez aotre tableau,
p. iea.)
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vent point tire trös laquo;nisibles dans les indigestions essentielles, II y a plus, nous pensons qu'elles sont indiquöes iorsqVelles s'accompagnent de ballönneinentco'nsiddrable desestomacs on des inlestins avec refoulecnent diidiaphragme et dypsnöe suf-focante, ainsi qu'on le remarque si fr^quemment dans les ru­minants. Enfin, Sorsque les indigestions sont cohsdcutives', soil a une congestion, soll ä une inflammation des visceres de la digestion ou de la respiration, la saiguöö est toujours iii-diquße. 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt;'#9632; •
Cependant il se manifeste dans Fes chevaux line indigestion des gros inteslins compüquäe de phrönösie., et connue des \6-törinaires sous le nom d'indigestion vertlgineuse , dans le cours de laqueile la saign^e est nutsible. Gilbert l'a dil dans son instruction sur le vertige symptömatique^ et notre prati­que nous a fourni l'occasion de nous convaincre de cette grande vöritö.
Akeradons du sang. Les' alterations du sang ainsi- que nous les avonsclass^eraquo;(voyez!a premiere partie),et que nous les avons decrites dans un mömoire offert ä TAcadomie royale de' m6-decine (l/jätant de nature trös difförentesles unes des autres, ne röclament, exceptö ia polyhömie dont nous avons parlö en traitant des congestions, la saignöe qu'avec beaucoup de prudencequot; et de circonspection. Dans la diastashömie les petites saignöes rditdrdes toas les jours, fous les deux a tröis joürs^ sont äminemmenl utiles; ainsi que nous l'avoiis public avec M. Renault en 1834 (2). M. Hamon, dans ses experiences sur llnfection purulente du sang, sest ögaiement convaincu des böns effets des saign^es (3). En cffet, on con-Qoit que dans les alterations du sue vital les saigndes petites et r£ii6r£es, en retirant peu ä pen de Torganisme un sang
(1) Voycz le comple rendu de ce oKimoirc, par M-'Bouley jeunc, Recueit, t, XVI, p. 345, (2; RecueiLdemid. vit,, t. II, p. 668. (3) Id., t,vi,p.aoi.
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232nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTXPHLOGISTIQUES.
incapable d'entretenir la nutrition el la vilaquo;, soient tres propres ä di5lraquo;arrasser la masse du sang des öiäments morbides qui cir-culent av.ec lui. Mais' les spoliations ne sont, toutefois, cou-ronnöes de succös,qu'autant que par une alimentation alibile et tbnique ^ on regenere le sang ct on fortifie TtSconomie.
Dans les alterations septiques du sang qui constituent les maladies appeldes typhus cliarbonneux, charbon inlerne, ße-f^e charbonneuse , les saign^es soul cmineimnent mjisibles. Vitet (1)^ Gilbert (2), Leroy [3), Roche Lubin (4) et beaucoup de v(5tdfinaires partagent cette opinion. Nous avons eu aussi occasion dans noire pratique de nous convaincre que les sai-gnces gifiaiblissaient profonddment les animaux, et hAtaient la mort parce qu'elles activaient la rösorption des dldments sep­tiques et pulriifiants existams dans I'organisme. En gönöral dans toutes les maladies enzootiques et dpizootiques qui out une tendance a la sej)ticitc . les saigndes sont plus nuisibles qu'utiles.
Enfin, dans les altdralions du sang qui constituent I'anhdmie^ rhydrohämie ou pourriiure. les Emissions sanguines sont tout ä fait contr'indiquees. Dans ces maladies oil le sang est pau-vre ,ßn globules et abondant en eau, les saigndes ne feraient qu'appauvrir ce liquide. Les restaurants toniques, en rdgc-ndrant le sue vital^ fortiflant tout I'organisme, sont les moyens opposes aux saigndes qu'il fajit employer.
Saignees arterielles.
Les arlßrcs auxquelles on pratique dans certains cas la sai-gn.de, sont les artöres coccygiennes , temporale dans tous les anjmuux, et Tariere auricu'laire antdrieure, dans les betes bovi-nes.'Les saigndes artdrielles relirant du torrent circulatoire un
(1)nbsp; Kideeitie des animaux, t. U, p. 11J.
(2)nbsp; Traits des affections charbonncuses,v. S7. (3; IXodvl, MMecinc du ba!uf,p.'2li3.
(fl) Typhus charbouncux du pore, Becucil de Mid. vdt., U II, p 130.
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saug plus excitant et plus riche en matöriaux nutritifs qua las saign'öesveineuses, de lerrainentuneffelaffaiblissant plus prompt et plus durable. Mais la difücullö d'arr6ter I'^coulemenl sanguin est une cause qui s'oppose dans la pratique a I'emploi frequent de ces saigiu-cs. Toutefois la quantity de sang artdriel qui sera sQUstraite des vaisseaux devra £tre dans le rapport da sang veineuxj comme 4:3
L'arlöriotomie aßli mise avee succös en pratique par Huzard a Tariere teoiporale dans Tapoplexie cöröbrale du cheval (1), par M. Cruzel ä l'artßre coccygienne dans le catarrhe nasal aigu du bceuf (^), par M. Saussol ä la m6me artöre dans la pleuro-pneumonie du pore (3),, par Maiilet a l'auriculaire antörieure dans le coriza gaogr^neux, les congestions, les iiiflammations encäphaliques, les dartres de la löte des.bates bovinesi, Les saigndes aux arteres, coccygiennes sont le plus frdquemment usiKes dans tons les animaux domestiques h cause de la fa­cility de couper ces artöres en travers_, soil en incisant la partie infd'rieure de la queue, soil en faisant I'ablation d'une partie de son dtendue. Dans le cheval nous avons eu recours fröqucmment ä l'artöriotomie coccygienne dans les conges­tions cöröbrales et rachidiennes j dans les ruminants, nous en avons aussi fait usage dans les inflammations intestinales, et toujours nous avons eu ä nous louer de leur emploi. •
Saignees capillaires.
#9632; On nomine ainsi les Emissions sanguines qui resultent de la. division des vaisseaux capillaires artdriels et veineux. Ces saignees sont ddsignees sous le nom gänörique de saignees lo­cales , parce qu'elles ne donnent gänäralement issue qu'au
sang de la partie oil on les met en pratique, afin de les distin-
raquo;.
(1) Huzird, Instructions veterinaires, t. V , p. ia9. (2J Journal praiique,\.. V, p. 1. (3) Rccueil, 1. XIV, p. 222.
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334nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHIOGISTIQKES.
guer des saign^es faites aux gros vaisseaux pour sonstraire le sang de toutes les parties de l'organisme, et qui resolvent le nom de saignees generates.
Les saignees capitlaires s'obtienncnt par les sangsues, les Tentouses , les incisions plus ou moins profondes pratiquöes dans la peau, le tissu podophylleux, le palais ; l'ablatran des comes, des surongles dans les ruminants et le pore. On pent aussi considärer coinme saignöes locales rouverture de pelites veines sous-cutanöts, com me la veine angulaire , les veines des oreilles du pore ; les scarifications de certaines tumeurs inflammaloires , des oedömes chaiids , des engorgements dö-terminös par rapplication ftes sinapismes, des trochisques irritants; les cl(5bridenients profftnds de eft-tains phlegmons lt;5traiiglös par Aes aponiSvroses, eommc autant de saignees ca-pülaires ou locales. Toutefois lorsque rdcouiement sanguin capillaire ddpasse 200-grammes pour les petits animau^et 2 kilogrammes pour !es grands, la A€\gt;\iX\on sanguine 'se fait seiitir dans toule röconomie, et ta saignöe capillaire produit les effets gdn^raux qui suivenl Touverture des grosses veines.
Effets primilifs des saigvees capillaires. Pour bien nous ren-dre compte des effets apportes dans la cirifalafion capillaire par I'incision des petites divisions vasculaires, nous avons plac^ sous la-lentille du microscope le mamp;sentere d'une souris, la partie membraneuse de la patte d'une grcnouilic, et h I'aide d'uu instrument trauchant bien acörd nous avons divise un ou dtux vaisseaux hUcruiediairs's. Si par celte ouverture peuvent s'echapper deux ä trois globules de front, onvoit ces corpuscu-les frauchir la breciie vasculaire avec rapiditö; aussilöt aussi de tous les c6l£s, dans les capi I lai res en viroimants, meine dans un sens opposö au cours du sang, accourentd'autresglobules san-guinsvers rincision faiteauvaisseau,pour s'6cliap{rerdu torrent circulatoire. Ce phönomene dnre un certain temps, puis la cir­culation se ralentit vers I'ouvcrture artificielle. Un coagulum sanguin la bouche apres peu de temps., le mouvemenl circula-
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MiDICAtlOI* DÄPL^TIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;235
toire se ralentit, desj oscillations des globules s'opftrent dans tons les sens, mönae dans le sens retrograde, et bientöt aux en­virons de la blessure une ardole inflatmnatoire se manifeste. Or, ce^ ph^nomenes s'expliquent par line loi de 1'hydro-dynamique bien simple, la diminution de pression exercf^e sur les parois des capillaires par le sang a l'endroit du vaisseau divisö.
Si au lieu d'une seulo section Capillaire on en fait un grand nomLre , si ces seclions intöresscnt des capillaires plus gtos, lemouvcment dii sang qui s'opere de rinterieur des vaisseaux environnants vers routes les ouvertures artificielles , seiend an loin dans l'epaisseür des tissus , et une döplötion locale se manifeste dans tous. les capillaires da la partie.
Ainsi l'observation dönionlre done que sur des parties saines une döplelion locale se pa^se dans \Ss vaisseaux capillaires voisins de ceux qui ont ^te artificiellement ouverls.
Efjets primilifs. Les effets primitifs des saignöes capillaires pratiquöes soit sur ks parlies enfiamin^os, soil dans le voisinage, sont de d^gorger lespctiis vaisseaux dilates engorges oü cir-culent lentement, et cü parfois stalionnent les globules du sang, enfin de rötablir le mouvement circulatöire dans les capil­laires oü il raquo;Hail interrorapu. A ces phenomfenes inaccessibles a nos sens dans la pratique mödicale, en suceödent d'autres faciles ä* constater : La rougeur, la chaleur, le gonflement, la douleur de la partie irtalade, diminuent rapidement si encore il n'y avail que congestion dans les vaisseaux. ou peu a peu et graduellement s'il y avail inflammation. Dans ce dernier cas les globules inflammatoires de lympbe organisable , les pre­miers dlöments d'organisation des globules du pus sont rdsor-bös, et la resolution qui en est la consöauence ne larcle point ä s'opdrer convenabiement.
Les effets primitifs des saigndes capillaires se propagent par les anastomoses irombrcuses du systöme des vaisseaux inter-mediaires, quelquefois fort loin, C'est ainsi qu'on voit une
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spoliation du sang des capillaires de la peau, et du tissu cellu-laire des parois thoraciques, faire cesser une congestion, soil des plßvres . soit d'une partie circonscrite du poumoq; que les m6mes soustractions sanguines faites sur les parois abdo­minales , provoquent la resolution d'une congestion, dJune in­flammation du pdritoine et m6me des muqueuses des intes-tins j qüe l'application de ventouses, de sangsues sur la portion de peau correspondant au larynx, combattent une phlegmasie du pharynx ou du larynx.
Effets consecutifs. A l'endroit de la piqüre de sangsues, des incisions^ des scarifications, et lorsque le sang a cessß de cou-ler, se döveloppe bientöt une ar^ole inflammatoire accom-pagnöe de chaleur et de douleur; des globules de lymphe coagulable se ddposent dans la partie , et souvent aussi ä tous ces phlt;5nom6nes succede un peu do suppuration. Or, si les piqüres, les incisions ont 6[6 multiplies, ndpessairement aussi rinflammation et la douleur , la chaleur , la rougeur, qui en sont les effets constants, doivent 6tre plus intenses, plus du­rables. Ces effets qui se passent dans tine partie saine occu­pant la surface situ^e ä une petite distance du lieu qui est le si6ge d'une congestion ou d'une inflammation, provoquent une revulsion, et concourent par consequent a combattre. la maladie (voyez la medication revulsive). A cette occasion on s'est demaudd s'il n'dtait pas preferable, a regard des inflam­mations externes, de pratiquer ies saignees locales plutöt au Toisinage de la partie oü siögent ces inflammations que sur le lieu m6me ? Nous ne discuterons point longuement ces öeux opinions. Nous dirons cependant que les incisions des tissus de la partie oü reside l'afflux sanguin, les phenomönes inflam-matoires qui s'etabnssent dans les plaies artificielles venant s'ajouter a la phlegmasie que Ton cherche a combattre, ne font que I'aggraver. II est done preferable, autant que possible, de pratiquer les saignees capillaires h une certaine distance du
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MEDICATION DKPLftTIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 287
lieu congeslionnd ou enflamm^j h moins qu'un dlbridement large et profond ne soil jug6 indispensable.
Inddpendammehi de ces deux effets imporlants des saign^es locales, la ddplöfion sanguine capillaire augmente d'une ma­nure notable I'absorption dans la partie enfiainm^e , d'oü.il rösulte d'une part que les tliemcnls morbides qui y sent dd-posäs repassent proiaptement dans les vaisseaux , et d'aulre part que les medicaments ämoliients , les liquides miscibles au sang appliques sur le mal ätant rapidement absorbds, agis-sent avec plus de promptitude et d'efficacitö.
Les saignäes locales sont frdquemment employees conjoin-lement avec les saignees gdridrales , et les deux effets obtenus par l'ensemble de ces doubles Emissions sanguines, sont g6n€-ralement salntaires dans les maladies aigues qui offrent de la gravile , et donl la resolution ne dolt point se faire attendre. Cast surtout dans les inllammations des visceres renfermds dans le thorax et dans I'abdomen, les phlegmasies cdräbrales, la fourbure, etc., etc., qu'on les emploie. *
Certaines phlegmasies circonscrltes des chevaux sont parti-culierement corabattues avec succes par les saigndes locales. Les sangfues appliquäes aux paupieres, I'ouverture dela veine angulaire^ nous ont rdussi bien des fois pour combultrc la coujonclivite aigue.
L'ophthalmie interne rdmittente (fluxion p^riodique) du cheval, cede souvent des son drbiu ä 15 ä 20 sangsues appli-qudes sur les paupiöres. Elaine (I), Sayet (2), Bouin (3), Charles Saint-Amand (4), ont insists sur les bons elfets de ces saignöes. Bien des fois nous avons ajissi arr6t6 les acces de la fluxion pöriodique au debut, ou nous les avons notamment aflaiblis par l'emploi de-semblables depletions.'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
(1)nbsp; Notions fondamenfales sur Cart vdtirlnalre,lSOi, p. 572. (5) Cömpte rendu de l'icole de Lyon, 1811.
(2)nbsp; Annales d'Agriculture, 2' siSrie, t. XXVIII, p. 128i 1824. (5J Rceucil de Sled, vit-, 1.11, p. 509.
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238nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;amtiphlogistiques.
Les ('missions de la muqueuse palatine font aussi obtenir joui nellement d'excellents r^sultats dans la stomatite, l'amyg-daiile, la pharyngite, 1a laryngite, de tousles aciimaux.Les sai-gnees ä h pince sent Iramp;s utiles dans les entorses da baulet (i), les inflammations des articulations phalangiennes; les mßmes saignäes, les scarifications ä la couronne, rampntation des surongleä dans les ruminants, ont 6t6 vaatds avec juste raison par Chabert(2) et par M. Girard (3). Enfin , MM. Guillame (1), Vatcl (5), ont obtenu la resolution de pharyngites, de paroti-dites aigues, par TapplicaHon de sangsues sur les parois exter­nes du pharynx. M. Rodet a combattu l'inflammation- des mamelies d'une chienne par les meines saigndes (6). Enfin, M. Vatel a traite avec succßs par les sangsues ä rlt;5pigastre la gastrüe aigue du chien (7).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;W
Ces citations nous paraissent süffisantes pour prouver que les saignöes locales sont utiles ä mettre en pratique dans beau-coup de maladies des animaux, et qu'eües sont g^nöralement suivics de rdsultais Gatisfalsants. Malheureuscment les sang­sues ne peuvent guere elre employees que pour les petils animaux. Dans les grandes espßces domestiques le peu de vascularit^ de la peau, l'^paisseur de repidcrme, s'apposent ä leur epiploi dans besucoup de maladies, et d'un autre cöld le prix 6\e\6 des sangsues aujourd'hui, fail aussi qu'on en neglige l'usage dans beaucoup de cas, et qu'on leur pr^fere les venlouscs scarifides, les ujouchetures faites dans l'engor-gement qui suit l'appUcalion des sinapisuies, des trocbisques irritants.
(1)nbsp; Girard, Traiti du pied, p, 178.
(2)nbsp; InslruciioxsjucU'rinaircs,^. FODRBünE, 1.11, p. ISO.
(3)nbsp; ioco-cttolt;o. Art. FCOBBOaE DES blmixvnts.
(4)nbsp; Journal pratiqpc, 1.1, p. 271.
(5)nbsp; lii., t.I)p.283,elBecuea,t. vi,p.30G. (0) Recucä de 31hl. vct., t. VI, p. ft2. 0)1*, t.VI, p. 300.
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BlftTE. •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 239
DE IA DIETE. '
La dicte se divise ^n conservalrice, pre'servatrice et cu-ratrice.'Les deux premieres dependent du domaine de 1'hy-giene, la derniöre appartient ä la th^rapeutique.
Diete curatrice. Par difete curatrice, on doit entendre le regime alimentaire qae Ton prescrit aux animaux pendant le cours des maladies. Cette partie importanie de l'art de gu^rir, qui jusqu'alors a.£l6 negligee par les auteurs de mati^re md-dicale v^törinaire, et cependaut si usitde dans la pratique, fi.xera toute noire attentiÄn. Nous tcaiterons d'une maniere gendrale des matieres alimenlaires qui compsent le rögime didtdtique applicable aux maladies, et des effets göndraux de la diele , puis nous passerons aux modifications qui doivent Ctre apportdes ä ce moyen therapeulique selon l'Äge , le tem­perament , l'etat de maigreur ou d'embonpoint, les especes d'animaux, la nature, k siege etle cours des maladies.
Aliments et boissons qui composent la diete.
La paille de toutes les c^rdales cultivöes ordinaireraent, et particulierement ceile du bie, le foin choisi, le regain fin, pro-venant des fourrages arlificiels, l'herbe verte des prairies natu­relles, cerlaines racines cotnmc les caroltes , .les navets, les belteravcscrues'ou cnilcs, composent gdndralement les aliments qui entrent'dans le reginae didtdtique des herbivores. Les bois-soms sont confectionndes avec l'eau de riviere, de puits, dans laquelle on ddlaye les farines d'erge, dc seiglc, le son, les re-coupes, etc. Dans les carnivores, les.bouillöns de pieds de veau, de I6tc de mouton de tripes, dans lesqueües on ajoute un peu de pain , le lait, le pe'JLt lait, sont les aiiments et les boissons qui composent lerdglme deces animaux lorsqu'ils sontatteints de maladies graves.
La paille de'ble., battue avec les macliines äjjattre , doit £tre gdneralement prdfdr^e i la paille.jprovenant de bllt;5 coupe ä la
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2^0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOCISTIQUES.
faux, et balluc an fltfau. Cella-ci ronferme toujours des epis gjiniis d'uu gva'm jjerfide pour les malades. Ce fourrage mal battu r.e devra done 6lre distribud qu'ea petite quantity.
La farine d'orge qui est regardöe gänöralement, et aTec juste raison, comme rafratchissante , compose un aliment tr6s alibile dont on doune ordinairement une trop forte ration aux animanx malades. Cette farine n'est rdellement diölölique qu'autant qu'elle est distribute en petite. ration. et dölayöe dans beaucoup d'eau; älors seulement eile compose une ali­mentation d6bililarite et tempörante trßs appötöe par tons les herbivores atteints de maladies aigues.
Les diverses varilaquo;5tös de son, connues sous les noms de gros son, de pelit son, de recoupes, de recoupettes, offraut des dif-Kreiices tres notables sous-le rapport de leurs qiialites nii-tritivrs, ie v^terinaire devra toujours s'assurer de l'espece ft delaqualile deces roatieres,lorsqu'il les fera eritrer dans la composition de la diöte curative. Les aliments verts et aqueux ne devront 6tre donnds qu'en petite quantity. II vaul mieux en röittSrcr l'administration que de s'exposer, dans les rumi­nant^ surlout, a voir ces aliments fermenter dans 1'eslomac, et suscitwr des mdteorisations. La quality de la' maliiSre ali-mentäire , la nature, le siege, les pöriodes des maladies , em-puciienl, de fixer d'une maniere absolue la quantue d'aliments
sees ou aqueux que Ton döit donner aux animanx dans les
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maladies. Tout ce qu'on pent dire d'une maniere genörale, e'est que la demir-dihie se compose ordinairement dc la moitiö de la ration donnee habituellement a 1'animal; la dieti severe du tiers et parfois da quart de cette ration ; enfin la ihete ab­solue, de l'usage pour les herbivores d'abondantes bpissohs blanchies par la farine d'orge ou le son, et d'une trÄs petite quantite de paille. Pour le chien , d'un peu de lait coupd avec de l'eau, et de trös lögers bouillons gdlatineux. Pour le pore de claires buv^es. En ce qui regarde la quantity de boissons qu'il faut prison-
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DIKTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2Ü1
ter aux. malades dans la diets plus ou moins absolue, eile ne sera jatnais trop forte. Les aniuiaux devront toujours avoir devant eux dans des augetles ou autres vases bien propres,, des boissons tompcSröes ou tiedes, aGsi qu'ils pnissent constam-ment satisfaire letfr soif. Dans loutes les inflammations aigues, celte regie ne soufl're point dquot;exception. C'est principalement ä l'egard des aniinaiix habituellement nourris d'alimcnts sees, et accüulumds ä s^abreuver beaucoup et souvent, que celte at­tention doit fitre striclement remplie. Les animaux grands mangeurs sont aussi ceux qui boivent le plus pendant le cours des maladies, inflammaloires. Toutefois , regle gendrale ', le chien boit pi'oportionneliement plus que le cheval, la chevre plus que le moaton, et toutcs choses dgales d'ailleurs, ces ani­maux prennent toujours une plus grande quantity de boissons pendant les chaleurs que durant les saisons froide.s et tem-peröes.
Effets generaux de la diete. Les effets gdneraux de la diöte va-rient selon la quaiuitö d'aliments donnöe aux animaux, et le temps pendant lequel ils y out elö soumis, Cependant on peut, dire d'ane maniöre gendraie que la diete debilile tout I'orga-nisme, suscite lapäLeurdelapcan et des muqueuses, diminue la tension des arteres , assounüt les baltements clu coeur, rend le pouls plus faible, le sang moins coiord , augmonte les secre­tions diverses et notammentla sderötion urinaire, enfin, qu'elle ne tarde pas a susciter I'amaigrissement 11 est Evident que plus la diete sera absolue, plus l'animal y sera longtemps sou-mis , plus il sera jeune, vieux et dejä faible, plus aussi ccs effets seront marqußs. Si la diete n'a pas 616 absolue, si etle n'a pas 616 prolongöe au delä do huit i dix jours, si d'autre part la convalescence a 616 courte , I'abstinence ne determine que de la paleur dans les muqueuses, un peu de faiblesse et d'amaigrissement; mais ces effets disparaissent peu ä peu, et l'organisme revient prümptement ä son 6lat normal. Pen­dant la duröe prolongöe de la dißte absolue, d'autres ph(5-2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16
am
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242nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTIQUES.
nODienes apparaissenl, les mnqneuses palissent de plus en plus, les veines superficielles s'alTaisseiit, la faiblesse va lou-jours en augnienlant, Ics battements du coeur dcviennent tu-multueux, retenlissants au moindre exercice, et s'accompa-gnent d'un bruit de souffle bien remarquablej le pouls, clejour en jour, acquiert de la mollcsse et de la vilesse; des engorge­ments froids se montrent aux extrlt;;inil(5'. införieures des mem-brns, aux testiculcs , la soif devionl incxtinguiblc: les urines s'dcoulent claircs et ernes, les malieres excrdmenlilielles sont expulsees seclies el dures^ rarement molles ou liquides; enfin, la maigreur fait bienlot place au marasme. Ces effets se ma-nifestent beaucoap plus rapidement dans les animaux lierbi-vores que dans les caniivorcs. Le cbeval soümis a une diete prolongee, bien que ia maladie dont il est atleint en reclame l'emploi, eproiive do I'agilalion , gralte le sol avec les mem-bres anlerieurs , se tonrmente, manifeste le vif desir de pren-dre des aliments lorsqn'il en aperQoit.. Le chien jiousse des cris plainlifs, et mange parfois la paille ou le foin sur lequel it est eoncbe. Or, tour, ces plienoinönes que nous avous consla-les bien des fois , accusent une reaction du Systeme r.erveux, due assurdment ä rappauvris'semenl du sang el h m.e diminu-iion dans I'incilation sanguine.
Les dieles severes et absolues . comme on le voll, amenenl done les effets generaux provoques par les soustrnelions san­guines r£p(Stdes.
Dans le but de bien constater les effols de Tabs'lnence pins cu moins prolongöe., tant r.ur les liquides circulatoires qne sur les Folides organiqnes, nous avons conjointeraent avec MM, Andral et Gavarret^ examine avanl et pendant la dicte, les. proprieies physiques du sang, et ana'ysö ce liquide chez dos anitoaux 'mis Ä la dieie absolue de solides et do liquides, de solides seulement, et enfin pendant.la demi-diele. Les ani-niaux ont ensuite laquo;ile lues, pour proedder ä l'examen des organes internes. Le saug veineux relirö aux jugulaires,
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DjfeTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;243
acquiert avcc la diete prolongJe une couleur de plus en plus rosde. Dans le cheval, le caillot blanc se forme rapi-dement, depasse le tiers de la hauteur de rhdmatometre et va tnßtne jusqu'ä la moitid. Ce caillot est petit., diffluent^, et une s(5rosit(5 abondanle occupant en hauteur la moitid de Themato-metre et quelquefois jilus, s'en stfpare bientöt. Dans les autres animaux, il s'echappc aussi de toule la hauteiir du cail­lot une abondaute st5rosit(5. Dnns le sang du chien . il se forme au dt'ssus de ce caillot, une couche Dlanche jaunät're cju'on a qualiGee improprement du nom de coucnne inflmnmatoire.
Gelte simple inspection des propridtös physiques du sang annonce done ddja que ce fliiide possede moins de globules qn'ayanl la diete, et qu'il renferme une plus grande quantity d'eau.
L'analyse ponddrique dos principes organiques du sue vital, nous a montid des differences notables dans I* s chieusque nou% avions mis ä une abstinence- absolue de solides et de liquides pendant quinze iours. et auxqnels nous avons retirö 10 gram­mes de sang tous les quinze jours. Le chifi're de la fibrine, au lieu de diminuer, est re.std slalionnaire et a meme augments apres la premiere saignde ä cause de rinllamaiation qui s'eta-büssait par !e jeune dans reslomac. Le nombre des globules des matdriaux solides du serum , la quantity d'eau, n'ont offert que des differences pelaquo; nolahles. M. Coliard de Martigny (1) (Hait parvenu avant nous au meine rcsultat, en faisant jeüner des lapins pendant onze jours. Ainsi done , la privation abso­lue d'allments et de boissons pendant dix h quinze jonrs , quoiqu'apportant une perturbation profonde dans tout l'orga-nisme et im amaigrissement tres grand, n'apporte done que peu de (hangement dans le chiffre des globules , de Falbuminc et de l'eau. Maissi les animaux sont mis A une demi-diete, s'ils peuvent boirc des liquides a volonte , si en un mot, l'es-
',ii Blaiuville, Court de Physiologie generalc, 1.1. p. 270.
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tomac taiit soit peu pourvn d'aliments ne s'enflamme point, des (liiTcrences notables se monlrent dans le liquide riourri-cier. Le chiffre de la fibrine, d'abord sans variations, aug-mente apres dix jours de diete^en raison de l'irritation de restomac; le chiffre des globules de ralbnmine baisse nota-blement et celui de l'eaus'öleve de beaucoup. Dans la demi-diete done, les principes organiques du sang, la fibrine ex-ceptöe, perdent de leur poids, tandis que celui de l'eau aug-nienle. Mais le fait capital qui a 616 signals d'abord par Col-lard de Marligny dans ['abstinence absolue des animaux, de meine ,que dans la demi-diete, se trouve Ctre la diminution de la /'lasse totale du sang qui, dans los experiences dc ce piiy-siologiste , esl descendn , dans les lapins, du chiffre 57G a celui de, 381 apres cmq jours de diele absolue, et h celui de 135 apres onze jours. Dans les chiens nous avons vu sur le chif­fre 1000, cetle diminution aller dans Irois chiens dlaquo; taille moyenneel de cinqjeurs en cinq jours, pendant quinze jours, aux chiffres 800, 605 et 550. Dans trois autres chiens mis a la di6le,nous avons constatd pendant le meine temps,que le chif­fre 1000 dtait descendu ä ceux de 850, 600 et 620.
La demidieie el la diete absolue d(Hermiiieraient done inde-pendamment de rappauvrissement des globules et, de l'albu-mine du sang, une augmentation dans la partie aqueuse et une diminution notable de la quantity de sang existant dans les vaisseaux. Ccs effets si remarquables de la diete sur le sang, riSsultent d'une pari de l'absence du fluide rdgdnerateur du sue vital on le chyle, et d'autre part de la periistance des söerälions, qui qnoique diminudes , enlevent encore gt;u sang sa sdrositd et ses matdriaux albumineux. Dans cet dlat de cho-ses, le liquide nourricier doit done, pour se reconsliluer, pour entretenir' la chaleur animale et faction organique, se regdndrer anx depens des maldriaux de l'ddifice animal. L'albmnine et l'eau qui entrent dans la composition de tous les tissus, de tous les liquides, servent en partie äcette rdgö-
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Deration j mais les globules, corps dminemuicnt organises, ne trouvant, il est plus que probable. leursmat£riaux c^parateurs qua dans le chyle , ne se r(5g6nerent qu'avec lenteur. Exceplö les globules, les autres principes du sang sc reconstituent done apres la diele par une absorption interstltielle dans les organes, el comme cette fonction s'cxöcule avec d'autant plus d'^nergie que les vaisseaux contiennent inoins de sang , il en rtSsulte quo cette absorption augmente en raison do la diete prolongöe. L'cau, les t5I^ments graisseux, la Qbrine des muscles, repassent done dans le torrent circulatoire , afin de nJgenörer le sang et de donner des aliments a la nutrition et aux secretions. Cette t6-sorplion est assunSnient la cause direcle de la faiblesse, de ramaigrisseraent, effets inevitables de i'abslinence.
L'iuspection des cadavres apres une diete absolue ou une demi-difete prolongee, pendant quinze jours, fait voir dans les herbivores el dans les carnivores des rougeurs , des injections, des ecchymoses dans l'estoinac et dans qnelques points du canal intestinal; parfois m6me des ulcerations su-perficielles existent dans les rides nombreuses formöes par le rapetissement dc Testomac. Les inteslins \iihs de matieres aliinenlaires sont riStr^cis. Dans les ruminants, le feuillel con-tient enlre ses lames des aliments durs el dessccln5s. Tons les tissus sont pales. Les veinesrenferment en petite quantitä un sang peu colorö, les vaisseaux lymphatiques sontgros et gor­ges d'une lymphe trcs aqueuse, dans laquelle nagent quel-qucs globules. Cette liqueur se coagule lentemcnl. Le tissu cellulaire des parties döcltves est infiltre d'üii peu de sth-osild claire et incolore.
En resume les effets gön^raux de la dtele, et de la demi-diete prolongee au delä de dix jours sont done:
1deg; De debiliter ou d'affaiblir profondäment l'organisme;
2deg; De faire prddominer Texcltation nerveusej
3deg; De diminuer d'un quart. d'un tiers , parfois des deux
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tiers la quantity de sang qui existe normalement dans le tor­rent circulatoire;
4deg; D'abaisser le chifCre des globules et de l'albumihe de ce fluide;
5deg; De na point affaiblir ceiul do la fibiine;
6quot; D'aügmenter la proportion d'eau;
7deg; D'irriler I'estoraacet le cana! intestinal, an point de l'en-flaminer, de l'ulcdrer . et alors de faire aiigmenier le chiffre dc la Qbrlue dans le sank ;
Squot; De determiner des ^pancbements söreux dans le tlssu Cellulaire des parties deelives.
Si Ton compare mainlcnant les rösnltals produils sur les so­lides et les liquides de I'organisiiiO , pur la dieie . el par !is spoliatioi.s sanguines, on esl frappe ue ia resseinblanee des r^sultats priuiilifs et couseeulifs de ees deux grands moyens curatü's des maladies, a cela pies que les saignües les font ob-tenir prouiptriueut, et la dielc ienlcment.
Ilcglc de la dicta selon le temperament^ la maigrcur, I'cniLuu-#9632;point et tage des animaux.
Les animaux. queue que soil leur espece, s'ils out uu tem­perament sänguin et musculaire , suppoitent mieux et plus ionglemps la diete que ceux d'un teinpörament lymphätique. Les animaux d'un temperament nerveux nepeuven'. point elre söumis longtemps ä une diete severe, et m6mlaquo; ä une quot;demi-diete. sansöprouver one reaction du systöme C^r^bro-spinal. Ici encore , coiume a. la suite des emissions sanguines , I'influx nerveux s'exalUe par cela meme que Texcitation sanguine est diminude.
Les animaux gras ol adultes peuvent etre soumis, sans in-convdnients, a nne diele sdvereet m6mepro!ongde; la graisse dlant un depot rdservd h la ntflritlbn dont Tabsorptioii pent b'cujparcr pour reporter aux organes ess nouve'.les inaliercs
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MfeTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2^7
assimilables. Les animaux dtfja maigres, t^puis^s surlout par la faligue, nc doivent Älre soumis, autant que lea circonstatr-ces maladives peuvent le permeltre, qu'ü une demi-diöte peu prolong^e.
Li's jeuues animaux qui sont encore h la mamelle ne de-vront que peu ou point 6lrc mis h la diete. II vaut raiisux sou-metlrc les meres aii rdgime , leur dormer fort peu ü manger, ou bien les forcer ä se nourrir d'aliments aqneux et adoueis-sanls, dans le but de rendre le lait söreux et peu nourrissant pour le jeuno sujet. qsie de jpriver eclui-ci de l'allaitement. Gelte attention est parlicuiifcremenl rt'clamee coiunie ua moyen, soit de prcveuir, soil de combattre les arthrit.es des jeunes animaux , et parlicülferement des jfeunes poulairis (\).
Duns les vieux animaux , les mouveinents de decomposition do'la nutrition ötant plus actifs qm; cenx de composition, it Importe chez eux de ne point prolonger la diete, i\ moins qu'elle ne soil rigoureusement ndcessaire ; ce moyon affaiblis-sant ponrrait jeler un trouble profond et grave danstoute I'e-conomie, et prolonger beauconp la convalescoiice.
Kiifin, les animaux qui r^clament une forte ration d'entre-tien, supportent gänäralement moins bien la diete que ceux qui conservent un bou 6lat quoique mangeant une faible ra­tion. La diete sera done moins absolue et surlout moins long-lemps contiiiuue dans les premiers que dans les derniers.
Regies de la diite selon les especes d'animaiix.
•I0/ierZiiVorie.f.Pomvusde vastes et larges estotnacs dans les-quels s'epere la digestion , forces d'introduire dans ces r6-servoirs une grande quantity d'aliments pour en tirer un chyle toujours moins rdparateur que celui fourni par les nia-
' (1) Lccotj, Meraoirc Mu-la fourburo ou fourbeture des poulains, innatelaquo; de la Soc, vit, lt;ia Calvadot et de la Manche, 1831-32, p. 136.
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2^8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; VMIl'llLOGISTIQUES.
licres animales tres azoldcs des carnivores, les herbivores sup-portent moins Lien et beaucoup moins longtemps Ja dictc que les carnivores.
L3 cheval ayant un estomac petit comparativement au vo­lume de son corps, et la digestion dans cet animal s'opdrant tout ä la fois -dans l'estomac et dans I'intestin grele, ne pent supporter longtemps une abstinence prolongöe, son estomac. etpeul-elre plus encore ses gros inleslins . rlt;5clament toujours la presence tl'iinc certaine quantity d'alimenls destine'c a en-tretenir les fonctions si essentielles qu'ils sont charges de remplir.Or, 1'experience nous a prouvd qu'en suspentlaul pen­dant longtemps les fonctions du tube digestif des monogastri-ques herbivores, il (Stait ensuite tres difficile , m6me avant que restomac ne soit enflammö , de les retabiir sans s'exposer a voir, ä l'öpoque oü Ton donne la ration ordinaire, ccs ani-raaux 6tre attaints soit de fourbure, soit d'indigestions. II ne faut done point metlre les chevaux a une abstinence d'ali-ments trop prolongde pendant le traitement des maladies. Nous cohsicterons au contraire comme tres mile de leur dou-nerune certaine quanlite d'aiimeuts pen nulritifs pour iester, etentretenir les fonctions de restomac et desintestius.La paille de ble bien hattue, (juelcjues poignöes de bon foin , un peu d'orge cuite , ou une petite quantity de farine d'orge, un peu de pain de munition mouilld avec de l'eau, sont des aliments qui conviennent parfaitement aux chevaux malades. Qu'on ne s'imagine point que c:fs aliments aient l'inconvönient d'aug-mchter les phenomenes inflammatoires, il n'en est rien. Au coniraire, enconservant les fonctions digestivesilsprdviennent des perturbations graves dans les fonctions du systtoae ner-veux, qui nuisent ä la rdsolution des phlegmasies.
Ruminants. Pour les ruminants, paltre n'est pas manger; c'estaccumuler des aliments dans la panse pour les ruminer en-suite ä loisir, et les dig^rer convenablement. Or lemecanisrae de la rumination ne peut s'operer qu'autanl quelc rumen est
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Biia'E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2/i9
rempli d'une süffisante quantity d'alimenls , et que les lames dii feuillet Knrenferment 4e fraichement mächds et imprögnös d'humiditä. Si cet acte est interrompu, soil parce que le ru­men n'est point assez rempli d'aliments^ soit parce que la violence de la maladieen a interrompu les fonctions, les sub­stances alimenlaires de ce reservoir impr^gnöes de malieres animales, ne tardent pas ä subir nne fermentation putride , et a occasiouner une mötcorisation , qui parfois complique gra-vement les phlegmasies internes. D'autre part, les alimt'nts ddjä ruminessejournantdans le feuillet s'y dessechent.s'y dur-cissent,et leurachemiuementdans les lames nombreuses de ce viscerene pent s'opiSrer que tres difficilement. Uo grand nombre de fois nous avons pu constater, soit a l'autopsie d'animaux morts d'inflamination interne, soil sur des bceuf^, des moutons destines ä la boucberie, et tenus dans une abstinence absolue, cet ^tat particuiier des aliments du rumen et du feuillet. Or, la rumination, lorsqu'eile a 616 suspendue pendant long-temps , ne peut que difficilement se rötablir , en raison des obstacles que nous vcnons de signaler. II däcoule done de lä que les ruminants , attendu l'organisation, les fonctions des visceres qui pröparent les aliments ä la digestion , ne doivent point 6t.re soumis ä une dietesdvere et prolongee; la demi-diete seule leur convient. Les boissons blanchies avec la farine d'orge, le son peu charg^ de farine, le petit lait, les panades legeres et tres aqueuses , les racines cuites, comme la carolte, la bettcrave, conviennent aux. ruminants , soit pour humecter les aliments contenus dans le feuillet, et piovoquer leur marebe vers la caillelte, soit pour entretenir la digestion, rö-parer les pertes et soutenir les forces de l'organisme. Les aliments fibreux distribuds en petite quantity ä la fois, comme le foin choisi, le regain fin de iuzerne, de sainfoin, en activant les functions du rumen, rappellent et excitent la rumination, fonclion que le pralicien dnit s'efforcer de conservi;r pendant le conrs d?.s maladies. En rösumö, la diöte dans les iierbivores.
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#9632;i
250nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; A.MIPULOGISTIQUES.
et particolierement dans les ruminants, ne devra done point dire ni trop sövere, ni trop prolongee.
Le pore , animal omaivore , Supporte assez bien la diele la plus absoluü, inöme pendant longtemps, Les pores gras peu-vent 6tre prives d'aliments pendant up temps tres long sans en ressenlir des ineönvdnicnls sörieux.
Carnivores. De tous ies animaux domestiques, les carnivores sont eevix qui gardent le plus ionglemps une abstinence ab-solue sans accidents Ifiäcfaeux. Redi a fait mourir plusieurs chiens de faim et de soif. Deux de petite faille out vdeu vingl-oinq jours, un troisieme de plus grande taiile a veeu trente-six jours (!). Bourgelat ayant laisse deux 'hiens sans boire ni manger , constata que Tun de ces animaux ötait mort apres vingt-cinq jours, et l'autre apres huit jours (2).
On lit dans ies mimoircs de PAcademiä des sciences de Paris, rhiloire .''une chieiine qui ayanl eiö'oubüee dans ane maison de campagne, vieut qnarante-un jours sans autre nour-riture que l'ötoffe et la laiue d'un mateias qu'elle avail d(3-cliire. M. Beccari rappqrte qu'un chat laisse par inadvertance dans un endroit exaetement ferjne. et oü les rats ne pouvaient pünelrer , fut trouvö vivant trente-un jours apres (3). JXous avons r6p6t6 les experiences de Redi et de Bourgelat sur cinq chiens de laiile moyenne et cu a^sez bon 6lat, tous ces animaux sont morts du quiiizieme au vingt-cinquieme jour. A leur anlopsie nous avons toujours vu la muqueuse de l'es-lomac. rouge, piissce, ultöröe, el une bile noirätre abondanle atfach^e a la muqueuse. Dans trois chiens nous avons fait cesser 1'absliuence apres treize jöurs : ces animaux ont mange assez abondanimcnl les jours snivaiits sans en etre incoin-
(1)nbsp; OsscrvaziOni Memo agli atumali vivente chc si trovano negli animali uiventitiaJ?lreiae, 10S.'i, in-fl, p. 'Ji-
(2)nbsp; Instructions vi'U'rinaircs, 1.1, p. 204, Memoii-e de Ghabert sur la rage. (1) r.nvyciop. mttUodique, uddeciae, t, I, 2' partie, p. 385, art. Alimeits,
par Hazard.4
f'i ,1'
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raquo;liTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 251
mod^s. Or, si les animaux carnivores supportent en bonne santd nne abstinence rigoureuse pendant trcs longtemps, ils peuvent done £lro mis h une diele absolue et soutenue sans qu'il en resulte aucun inconvenient.
De la dihta dans les maladies.
Congestions. Dans les congestions rapides des muqueuses digestives, des ponmons . du cerveau, de !a m'oellc äpiaiere., Ja diet? severe devra ctre prescrite aux animnnx; niais e'est surtout dans les congestions du sabot ou dans la foufbure quo cc mcyen curatif sera surtout recommande. Tous lesauteurs, depuis SoUeysel, ct tous les praticiens sont d'accord sur ce point. Dans !es congestion:; rjui sonl surtout le rösultat d'un sang abondant, riebe en globules et rare en eau, la diele el les saignces sont les premieres indication^ ä rerbplir. Quel riue soit d'aiileurs l'Qrgane oü sY'tabüt la congestion, la diele so composera de boissons aqueuscs dites dölayantes, que I'on donnera ä discretion aux animaux, comme i'cau blauchie avec un pen de son, de farine d'orge, de seigle, dans laquclle on aioutera une petite quantity de nnrate de pdtasse , d'acötate de s ude ou de potasse. L'eau aeidulöe avec le vinaig.-e, i'acide sulfurique, convienneut aussi parfaitement pour boissons dans les animaux herbivores. Le petit lait est aussi fort utilc.
inflammations aigiies. La diete, apres la saignce, est le moyen le plus heroique pour combattre les inflammations. Mais e'est principaleincnt lors du debut de la pdriode, de vio­lence des pblegmasies internes que la diete devra surtout etre severe. Plus la phlegiuasie s'accömpagnera de synfptömes alar-mants , de durelc du pouls , de secbererse de la bouche, de constipation, de cbaleur et d'aridite do ia peau, plus aussi le rdgirae dßiayant et debilitanl sen prodiguö. Dans ces sortes de cas les animaux devront avoir constamment des boissons dölayantes a discretion, et plus ils boirout iabo.ndamment/plus la diete sera cfücace. C'est notamment duns les inllammations
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252nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AiNTlI'ULOGlSTlQUES.
aigucs des organes de la digestion , des reins , de la vessie , de la respiration , quo la diete dälayante est indispensable.
Les effets sensibles du regime dtflayant ne Se iont pas long-temps attendre. La faiblesse gönörale , la p;l!eur des muqueu-ses, la mollesse de Tariere, le retour des secretions cutanee et urinaire,la diminution de la soif, annoncent I'influence bien-faisante de ce regime. Aussi la diminution, la cessation des symptömes inflammatoires, en sont-ils la consequence dans beaucoup de cas.
II nous sera facile d'expiiquer les bons ramp;ultats de la diete dans les inflammations. Et d'abord , rabstinence en affaiblis-sant tout I'organisme , diminue aussi les douleurs morbides , les reactions sympalli'ques qui retentissent dans tout I'orga­nisme , et combat la fievre de reaction, Appauvrissant le sang, augmentant sa proportion d'eau , non settlement eile facilite la circulation de ce fluide dans les vaisseaux des tissus ou si6ge rinflammalion, mais encore eile diminue les elements qui concourent ä former leurs produits morbides. Mais ce n'est pas tout encore, rctablissant les secretions, les exhalations diverses, la diete calme la soif, diminue l'ariditä de la peau etconcourt ä rötablir les fonctions des brganes souffranls; aclivani I'absorplion dans tout Porganisme , eile fait opöier la rdsorplion des produits comme la (ibrine, I'albumine, I'eau dans les parties enflammees, et concourt ainsi tres efficacc-ment ä la resolution. Si tels sont les effets determines par le regime dietetique , nous dirons maintenanl que plus rinflam­malion sera intense, plus eile occupera une large surface, plus I'organe envabi par eile remplira une fonction icipor-tante ä la vie: plus aussi la diete devra ötre severe et conti-nuee. II vaut mieux dans ces cas maladifs qui comprometlent la vie des animaux, Ctre oblige de remonter l'ediüce animal, que de le voir ecrouler sous le poids de rinflammation.
C'est particulierement pendant les chaleurs de l'ete et de l'automne, que le regime delayant devra 6tre prodigüö aux
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DIKTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;255
anlmaux en proie aux Inflammations aigues. L'air sec el chaud et avide d'humiditö excitant les Iranspirations cutanöe et pulmonaire, diminnant les sdcrätioas intörieures, nöcessite plus que dans laute autre saison , l'usage de boissons abongt; dantes pour remplacer les döperdilions d'eau faites par le sang. Or, il d(5couIe lout naturellemenl de cette rögle , que dans les localitös chaudes el seches , de m6me que dans celles ou l'air est froid et sec , les animaux attcints de phlegjnasies aiguiis internes accompagnees d'une violente fievre de reac­tion , de soif ardente, devronl toujours avoir h discröüon des boissons dälayantes et tempdranles.
Periode de declin des inflammalions. Lorsque la resolu­tion de l'inflammatiou est en voie de s'operer et que la conva­lescence n'est pas douteuse, alors seuieiuent on pent se per-mettre d'angmenler la ration diel6üqae des animaux. On cosnnioncera d'abdird par donner peu et souvent une ties petite quantite d'aiiraenls de facile digestion, ciont on aug-mentera le poids de jour en jour selou les indications fournies par l'examen des animaux. S; la resolution s'accompagne enforkdepetits paroxysmes , ainsi qu'on m\ constate quelque-foisa la cliute du jour, notamment dans les maladies de poi-trine des clievanx et des ruminants, ons'abstiendra de donner nicmela plus faible quantitd d'alimenls. Le malin est le mo­ment de la journee le plus favorable pour le repas. Toutefois on devra donner des aliments d'autaut plus faciles ä digörer que la maladie a i\.6 grave , qu'elle avail *son siege dans les viscöres dela digestion ou de la respiration , et, toujours, regle gönt-rale, on laissera le temps ä une digestion de s'achevcr, avant de dislribuer d'aulres aliments. Dans les ruminants, on ne donnera de ncuveaux aliments qu'autant que ceux pris an-törieurcmenl auront dl6 rumines afin d'dviter des mdteorisa-tions toujours trds graves.
Les carottes, les betteraves cuites ä l'eau ou ä la vapeur, le pain bouilli pour former une panade dans laquelle on ajonle
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2oUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPIILOGISTIQUF.S.
im neu de seljl'avoine, l'orge cuite avec im peu de sei, la farine d'orge tamisöe el cuite avec de l'eau jusqu'ä consistance de bouillie (1), les bouillons de pieds, de löte demouton; les soupcs grasses Idgeres pour les carnivores, sont les aliments qui coinposent le regime pendant la resolution des maladies aiguiis. La convaiesctnca (5tant [ires de s'achever, on peut, alors se permclfro de donner d'abord im peu plus de foin , quelques poigut'es d'avoine aux chevaux , afin de les ainener peu ä peu et lentcmeiit ä leur nourriture habitucllg.
II ne faudmit cependant pas s'imagiuer que pendant la rd-solulion des inflammations internes, qui ont 616 vivement combatlues par des saignees abondantes et repelces. urn; dietc severe , ii faille continner !on:;teiii|!S le regime debilitaut. Pvous avons eu occasion maintes Ibis de nous convaincre dans ces cas , que la persistance de la diele, meme de lademi-dieie c';!ait nuisible et prplongeait inutilement la convales­cence. Nous pensons que la rdsorplion des produils palholo-glques fornids au seia des organes, reclame de l'organisme une certainlaquo; force pour s'opörer franchement et rapidement. Or, con.me d'ailleurs ce moment correspond precisdmeopäda Periode cü !a faiblesse reelle est ires grande, oü les söcrö-lions se raieniissenl et oü rabsorption devienl iris active, il est utile , indispensable , selon nous , de donner des aliments substantiels en quantity convenable aux animaux, sans toute-fois occasionner d indigestions, dans le but de fortifier I'eco-nomie, retablir lesquot; fonctious stomacales , slimuler les fonc-lions du canal intestinal, enfm donner des maldriaux recon-foctables ä l'organisme. iN'ous n'liesilons done point, parce que I'exp^rience nous a convaincu a cet dgard, d'augmenter le regime dieielique d'.aa qvamp;rt, d'un tiers üe la ration ordi­naire aussitöt que la resolution s'est franchement etablie; et nous assurons hardiment que jamais nous n'avons eu d'acci-
(1) Voy. Panadc, Soupo, Mash, dans nolle Trajlc de Pharmacie.
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ßitTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 255
dents a. d^plorer, aussi bien dans les maladies des herbivores (|uc dans ccllcs des carnivores.
Inflammations chrontques. Dans les inflammations clironi-ques internes , et notamment dans celles qui ont leur siöge dans le canal intestinal, lespoumons, la demi-diete sera indis­pensable , si peu que la digestion soil penible et s'accompagnc de mfitcorisinc. Cepimdant celte demi-abstinence ne devra ])oint, dans les herbivores snrtont, 6tre trop longtemps pro-longee , eile nuirait, ainsi que nous nous en snmmes assurlt;5 bien des fois, a la r^ussite de la giu'rison en affaiblissant trop fortement et les fonctions de 1'organe sonffrant el tout I'organisme. Dans loutes les phlegmasies chroniques qui ne s'accompagnent point d'epanchement el dont le siege est a la peau , dans le pied , dans le tissu cellulaire , les os et gönörale-ment dans lous les organes qui ne sont point d'une premiere importance ä la vie, nous prefcrons faire.donner la demi-ralion de foin el d'avoine el parfois infime la ration enliere. que de lalsser appauvrir le sang et debililcr prcfondömcnt tout I'organisme dej.'i trop affaibli par la maladie.
Dans le cours souvent fort long des maladies chroniques qui s'accompagnent soit ile collections albümino-s^reusesj comme la plenrite , la pörilonite, 1'arachnoidite chronique j soit de söcr^lions söreuses parliculieres , comme la gale, les dartres; soll de suppurations abpndantes, comme dans lamorve, ic farcin , les abces cbroniques , les fistules avec caries, les suppu­rations prolongdcs dues an crapaud,aux eaux auxjarahes, ä des plaics situöes au garrot, etc., la dieto doit elre proscrile. Toujours dans ces sortes de cas , il faut au conlraire , conscr-ver la ration enliere, la composer d'alimenls succulents et m^tne I'aogmenter.
AUdrations da sang. Que les alterations du floide noürricier soicnl dues ä l'anhömie, I'liydroiiemie. la diarrliemie , la dia-slasli6mie ou la lyphoii^mic, la diete est toujours contr'indi-quee. Dans ccs maladies , ce inoyen curatif est toujours nui-
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256nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTiPiiLOcisTiyuES.
sibie. La medication tonitjue reconslituante est au conlraire iiuliquce. (Voyez celte ni6clication.)
MEDICATION ^MOLLIENTE.
Synonimie. •— Emollienls, rcinchants, adoucissants, lainollissanls, anliphlogisliqucs.
Lrs dmollie.nts , dn verbe emo/Ztre, ramollir, conniluenl les agenls thdrapeiitiques qui sont clouds de la vertu de pändtrcr les lissus enfiammös . de les gonfler, de les assouplir, de di-minuer la clialeur, la douleur , la rougeur, la tension dont ils sonl le siege. L'ensemble de ces effcts sur I'organisme, les plidnomenes secondaires qui en dependent, les avantages cu-ralifs qui en döcoulent^constituent dans leur ensemble la medi­cation emolliente. Cetle medication est framp;juemment usitöe dans les maladies inflammatoires , son facile emploi, la füretö de ses effets doivent lui faire prendre place a la suite lies de­pletions sanguines.
Les agents iherapeutiques Emollients sont tirds du regno vegdlal et du rögne animal. ( Voyez notre Traue de pliar-macic.)
L'eau tiede . quand ellc ne renferme point de substances salines, terrenses, metailiques on mdtalloides, constitue le premier agent dmoliient i'ourni par la nature. C'est aussi Teau qui sert dc vebicule ä la plupart des preparations dmol-lientes.
Nousclassons, souslepoint de vue the'rapeutiqne, les dmo;-lients ainsi qu'il suit:
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HEDICATIOK KMOMJENTE.
257
Classification therapeutique (hi principales substances emollienles.
\ Muciiaeineux
Guimauve. Mauve. Graine delin. Clmir de'citrouille. Pulmooaire. Grandeconsoude.
adFagante. arabique. ilu Senegal, clu pays-Sucre.
Sii'op ou melasse. Miel. Reglisse. Betteraves. Garottes. iSavctj.
(iümmcux .
Gommes
KMOI.t.IFNTS.
fAinylacps.siiciTSotsomiiiciix.
, Amiilon.
I Orge et scs preparations ) Son et ses varietes. #9632; Gruau.
Pain.
Riz.
Ciiiendenl.
/•d'olives. ! delaurier. l de pavots. ^d'amandes deuces.
Illlill'S lixoa.
i Vegetaux. i
j de colza.
Iliiilessiccalives'1)1'1'quot;.- n .
Graisseux. \
Animaux . .
f de noix.
L'axouge. L'huiledepieddebasuf.
I.e beurre. La creme. La cire.
{ d'aiils. ile tripes, ile vean. ile tele de nioulon. dc tendon de veau.
Allmmineux et gelatineux. ^Graisseux et Sucres . . . .
j Le lait.
t Le petit lait.
A. USAGE EXTERNE DES EMOLLIENTS.
Mode d'cmploi. - Action. — Effets primitifs ct cousecutifs des (!mollieuls solubles et misciblcs U I'cau.
On fait usage des Emollients ä rextdrieur sous les formes 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;17
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258nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AMTIPHL06T8TIQUES.
de bains gdndraux el locaux^ de fumigations g^nlt;;rales et lo­cales, de douches, de lolious, de fomentations, de sachets, de cataplasmes , d'embrocations, d'onctions, etc., etc. (Voyez pages 17 el suivantes.)
Barns generaux. Ces bains se prßparenl avec l'eau a la tem­perature de 30 ä 36deg; cenligradcs. Souvcnt on unit ä l'eau, dans le but de la rentlre plus dmolliente, les ddeoelions de graine de lin, de mauve, de guiraauve, de son, etc.
Effets primitifs. Lorsque l'aniuial est plongö dans l'eau, ce liquide ramollit I'dpidenne , dilate ses cellules , et rimpregne cl'liumidilö , de prineipes mucüagiueux. Lientöt la substance ^mollienle arrive ä la surface du corps muqueux de la peau ^ touche les paptlles nerveuses, les gonfle , les assouplit, et cahüe la douieur dont alles peuvent 6tre le sißge. Pdud-trant plus profondement par les porositds nombreuses qui existent dans le denne. l'eau dmollientc düate la subslance dermoide , et fait cesser la compression exereee par ce tissu snr le passage des nerfs , des vaisseaux, des canaux , des glan­dules sdbacecscl sudorifc'Tos. Ces glandules elles-mömos parlici-pent bienlöt ä rinfiuence de l'hnuiiditd qui les pdnetre ; et la inallere sdbaede , les sderdtions sudoriferes deviennent plus aqueuses et plus faciles. L'eau par I'liygrometricito de la peau, de I'dpiderme, des polls qui s'enfoncent dans une partie du derme , et mCme jusqu'au dessous de ce tissu , Iransmet l'hu-niidiie absörböe jusqu'au tissu cellulaire sous-cutand, qui lui-mämc acquiert de la sonplesse. La no se borr.e [)as l'effet du bain : l'eau , les prineipes nmcilaginenx soluliles, imbibent los parois minces et tres permdables des nombreux vaisseaux ca-ptllaires cutan(Ss qui forment les anses des vaisseaux inter-tnediaires, el arrive ainsi dans le sang qu'elle rend plus aqui ux. Des lors les globules de ce fluide se degagent les uns des au-tres se sdparent, s'espaccnt [raquo;lus on moins: et lenr circulation en devient plus facile et plus prompte.
L'eau absoibde ainsi par une surface aussi ötendue que celle
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MEDICATION ixOtUENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 259
do la pean , ne laisse point que d'etre assez considerable (f). ISientöt la quantitü de sßrosilü existant dans la masse, totale du sang est augmentde , ce liquide renda plus aqueux, perd de ses proprißtds excilantes, el circule avec plus de facilite dans tons les canaux qui le charricnt.
La cfaaleur de l'eau apres avoir traversd la peau, se pro-page aux tissus sous-jacents , et bienlöt ä tout le corps. Lc chicn plonge dans le bain est Ires sensible ä cetts chateur, on le voit bienlöt ouvrir la gueule , allonger la langue', respirer vivement el la transpiration pulmonaire devenir treraquo; abon-danle.
EJfcis conscc.uVfs. L^s effots consücntifs du bain ne se font gucre remarquer aprfes le premier bain , si ee n'est quand sa duröe a t^te tres prolongec. Generalement il e^t niScessaire d'eu faire prendreplusieurspour que cs effeis Koienl bien marquds. Sons i'influence rdilcree du bain etnollient, la peau aequiert dc ;a souplesse, beauconp de cellules äpidermiqnes se d^tachent, et tombent par pelites öcaiilns furfuracöesj les secretions sr-bacöes et sudorifiques se rdlabtissent amplement, et bienlöt la peau s'hnmecte d'nne poussiere grassequi donne airx polls nn vernis luisant. A cos effnts locaux se joignent des effeis gdnd-ranx non moins imporlanls a constater.
line faiblcsse g^n^rale de tout l'organisine se manifeste, le pouls aequiert de la souplesse, les rrmqueuses apparnntes pa-lissent; erifin, si les bains gönöraux sont reji^tds tous les jo\irs, pendant une quinzaine, !es urines coulent alors claires ct abondantes, les mnqucuses deviennent pales, les animaux mai-grissent, sont fatigues au moindre exercice; le sang tird dans rhematomelre accuse une grande proportion d'eau , el I'anhe-mie, si on persiste dans i'usage de ces bains, nc tardc point a succeder ä la ddbiiite.
(1) Fnlconnier porle ä 1 k. 500 gr. par honre la quanlite d'eau qui peut Ctrc absorbOc pnr no homme atliiUo dans un bain tempern.
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i)6()nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTU'IILOOISTIQUES.
Indäpendamment de cos effets locaux et g(5n6raux du bain, clus ä l'absörption de l'eau, les sympathies que la peau entrctient aveclesmuqueuses. lessereuses, le lissucellulaire.sonLitifluen-cees, el l'organisme öprouve non seulement les effets adoucis-saiils du bain qui se manifestent ä la peau, mais encore les fonc-tiorss qui pouvaient 6lre troublöes sympathiquement par l'ötat morbide du tissu cutanö , se rötablissent et reviennent ä leur rhythtne normal.
Emploi clans les maladies Les bains cbauds sont fort utiles dans le traitement des örysipeles , de la gale , des dartres, du inouton, du porc et du chien. Sous Kur influence,la peau ad-berciUe aux tissus sous-jacenls s'cn d^lache 3 et uevient glis-satile; rouge, dure, calieuse, marbräe, bleuälre, ciepilee qu'elle ponvait elre, eile acquiert de la souplcsse , s'ainincit. jiftlil, so eouvre d'une poussiere grasse, et ses productions pi-leuses ne tardent point a reparattre et croitre avec rapidilt';.
Les bains cbands röitßrös pendant quelque temps con-courent seuis parfois ä la gu^rison de cerlaines maladies cutanöes , comme la gale, les dartres röcenles, les erysipfeles. Toutefois les bains sont de puissanls auxiiiaires au traitement de ccs maladies : assoupiissant la peau, la rendant plus faci-lement absorbante, ils la pr^parent efficacement ä i'aelion do? medicaments qu'on desire appliquer ä sa surface.
Les bains gönäraux liedes sont ^galcment ties salutaires dans le traitement de qnelques maladies iniernes, telles que renlerile , la pöritonile, les maladies des organes gönito-uri-naires des pelits animaux.
Autanl les bains sont utilos dans certains cas, autant ils sent nuisibles dans le traitement des maladies qui ont lenr sifege dans les organes de la respiration dans les maladies nervoüses, les alterations du sang, et dans les affections qui s'aecompagneal de secretions puruientes tres abondantes.
Bains ga'neraux iemperes. Ün designe ainsi les bains dont la temperature est de 25 ä 30deg; centigrades. Ces immersions qu'on
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fait prendre.en H6 aux animaux on le? faisant en'.rcr dans les rivieres et les fleuves pendant les chaleurs de l'dJ6, ne sont point aussi d^bilitants que les bains chauds. On ne les empioie jamais pour coinbatlre les innammalions internes: mais on en fait un frequent usage pour les maladies cutanees, comuie la gale , les dartres, les (irysipfeies. C'est notamment pour les chiens, les pores et les cbevaux qu'on en fail usage.
Fumigations gendrales. (Voyez page 29.) Les fumigations g^n^rales qu'on nomme encore bains de vapeurs , sonl plus fröquemment usit^es que les bains dans les maladies des grands animaux. La vapeur d'eaucliaudc en touchant pendantun cer­tain temps le tissu culam5., produit l'effet du bain gtSnöral, seu-lement les rösultals en sont plus prompts; mais sans doute aussi moins profonds. moins durables.
Touche par la vapeur, l'epiderme de la peau s'dchauffc, absorbe de l'humlditö, se gonfle et s'assouplit. La vapeur con-densöe ä la surface de la peau, I'echauffe, la rougit, la gorge d'humidite et la rend souple. Cet effet ne tarde point ä 6tre suivi de l'absorption d'une cerlaine quantity d'eau qui^ par im­bibition, va imprögner le tissu cellulaire sous-cutane, les mus­cles, les tendons , les articulations; tandis qu'une autre partie du liquide aqueux touche les vaisseaux nombreux de la peau, les gonfle , les imbibe , passe dans leur int6rieur; et va delayer le sang.
Les fumigations aqueuses ^mollientes ont une action puis-sante sur le tissu cutanö. Les immersions, sous ee rapport, ne peuvent les (Jgaler. Malheureusement ces utiles inoyens thdra-peutiques ne peuvent point toujours 6tre facilement employes dans les grands animaux.
#9632; Les fumigations gönörales sont ties utiles dans le traite-ment des maladies cutanees rebelies, comme la gale el les dar­tres. Eiles sont aussi ires pr^cieuses dans la päritonite , la mötrite, l'entärite aigue des grands animaux. Dans ces mala­dies , non seuieiucnt ces moyens tlierapeutiques agissent i)ar
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continuite de tissu, mais encore par I'action sympathiijue qo'ils exercent snr !es muqueuses et les söreuses dont les fonctions sont en harmonie avec colles de la peau.
Bains lor.aux. One le liquide aqaoux et mucilagineux lou­che et baigne pendant un temps plus ou r.ioins long le tissu cnlanö, soil, par l'emploi du rinunersion d'une parlie quelcoa-qae dar.s un liquide [vöyez Baiws locaüx. page 23), de loiions, de fomentations, de douches , d'injectionsj soit par l'usage de bandages matelasses , de ca I a plasm es „ reifet mtklicamenteux est le nicme ; seulement il peat varier dans ses rösullats seien I'action plus ou moins soutenüe du medicament emollient. C'est ainsi que les bains louanx prolougös, les cataplasuies, les bandages matelasses , les sachets leiuis constamment et pendant plusieürs jours chauda et humides, en les arrosant avec des dtVocticiis muCilägmenses tiedes . ou bien en les re rfbuTelänt', delerminent gönöräletnewt des effets Emollients plus nolabbes que les simples lotions, les douches, les fomen­tations empldydes pendant un temps pins ou moins long. Quoi qu'ilensoit, tons ces nioyens therapentiques appliqn^s ä la pean , imbibent 1'Epiderme , dilatent ses cellules, le gonflent, le ramoliissent, puis p^nctrent le tissu cutane, le tissu ccllu-Jaire, el les parties plus profondSs meines recoivent rimpres-sion du liquide emollient. Si la peau est chaude, rouge^ dou-loureuse, lumefitie, sous I'influence prolongee de ces moyens, on voit tons ces phenomenes morbides diminner d'intensilö , disparatlre pen ä pen, ct la partie enflanimöe revenir ä sou ötat normal. Les effets de ces bains s'elendent fort loin t.ans I'dpaisseur des tissus, et meme ä travers des organes dors. C'est ainsi qu'on voit I'effel d'un cataplasme chaud el humide provoquer la diminution de rinflammation du tissu sous-on--gule des grands aniraaux, soit en imbibant le tissu cornö des couches superficiclks aux couches profondes, soit en agissant par la coulinuiie de tissu qni existe de la peau de la couronne a la culidure . el dc cellc-ci au lissu sous-ongule qui n'en est
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sans doute qu'une modification. C'est aitisi qu'on voit faction d'un bain prolong^ des phalanges, calmer les douleurs des inflaimnalions des synoviales, taut des gaines profondes que des articulations, tk jierioste et möine des os. Cost ainsi qu'un sachet t'niiollient ap;iliqii(5 sur les reins va, par continuitd do tissu, modifier I'organe renal enflammc; qu'an bandage malelasse conservö conslamment chaud et humide, et en-lourant les testicules, va calmer I'inflaiumaticn de ia substance testiculaire , de l'^pididyme, de la gatne vaginale. Ces effeis des Emollients sont done bien dignes d'etre pris en considdraticu par les praticiens.
Toutefois pour que l'aclion dmolliente produise de bons effeis, eile sera soutenue et prolongde, el toujours, chose importante , la panic devra constarnment ßire tenue chaude et humide, car il faut 6tre bien convaincu que 1'eau reniplit le principale röle dans faction Emollienle.
Independamment de rimblbilion de l'eau et des principes mucilagineas solubles dans L'äpaissear des organes , les appli­cations constantes des calaplasmes, des sachsUs , des bandages matelassös, favorisenl la transpiration, la stferdtion culanöe, et empßchent l'^vaporation par Taction dessiccai.ive de I'air. Or, ces divers effets rdnnis expliquent tres bien cojpment les lissus se ramollissent, se gonllent, deviennent plus poreux , plus absorbants , et surtout inoins sensibles; et pourquot les phdnomenes inflammatoires sont comfoattus par la medication dinollicnte.
Les liquides adoncissants mis en contact avee les membra­nes muqueuses coryonclive nasale, buccale, vaginale, rectalc, comme dans l'emploi des coüyrcs, des gaigarisiues, des injec-t'Ons nasales, vaginales el rectalcs, agissent de la [Deine ma-niere et suscitciitdeseinbhiblcs effeis. Seuleraentcomme i'epi-derme muqneux esl moins dur ct en couche plus mince, le corps de la muqueuse peu epais , mou et absorbant, I'effet Emollient se monifeste avec plus de promplilude ct ddnergie,
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lion seulemi-nf^ Jans i'öpaisseur de la rauqueuse, mais encore dans les tissus sous jacents.
L'action c5moliiente par continuity de tissu est surloul fort rcmarquable, et Ires importanteäconst.-^fcr. Aussi independam-ment de l'effi't desobstruant du lavage produit par les injec­tions dans les naseaux, la bouche, le vagin, l'utörus, le rectum et la portion flottanle du colon , de l'action ömollicnte locale, la muqueuse par continuity de tissu transmet au loin I'impres-sion ^moliiente qu'elle a recue. C'est ainsi que l'action du liquide emollient sur la membrane pituitaire se transmet dans toute l'amp;endae de la membrane des sinus ; que celui de la membrane buccala se propage au pharynx, an larynx, et va modifier ['inflammation do ces parties; que celui de la mu­queuse vaginale se propage ä celle de Tutärus dans le cas de metrite , et qu'enfin , celui dc la muqueuse rectale se continue aux gros intestins , et mßme aux intestins grelcs. Ces effets emollients m^ritent done d'etre bien connus et bien sentis par les praticiens.
Fumigations locales. Les fumigations ^mollientes locales, suscitenl des effels adoucissants et relächanls analogues äceux que procurenl les injections , les lotions , les immersions lo­cales. Ces fumigations ont cependant un avantage sur les in-jeclions dans les cavites tapiss^espar des muqueuses, en cesens qu'elles laisscnt nne impression plus complete, plus profonde, plus intime, par consequent plus durable. Sous ce dernier rapport, pariout done oü il sera possible d'employer les fumi­gations on devra les pr^ferer aux injections. A cet dgard nous croyons utile d'entrer dans quelques details en ce qui touche les fumigations pratiquees dans les voies de la respiration.
La vapeur aqueuse introduite dans les conduits respiratoi-res par l'inspiration, penetre et touche de toutes parts la mu­queuse dans les nombrenx replis des cornets , des volutes elhmoidales, des anfractuositäs des sinus de la t6le et du crAne, traverse le pharynx, le larynx, et se dissemine dans les nom-
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breuses divisions et subdivisions des bronches meme les plus t^nues, en un mot cette vapeur accompagne l'air partout oil celui-ci peut et doit pdnelrer. Or, la vapeur aqueuse el ftnolliente, en touchant de toutes parts la muqueuse respira-toire, baigne, gonfle, ramollit son dpiderme, cahne la douieur donl eile peut etre le siege . facilite , rölablit ses fonctions sd-crötoires, et contribue puissamment a la rdsolutioii des inflam-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
mations qui l'altaquent. Ind^pendamment de ces effets locaux la vapeur d'eau diminue pendant toute la durde de la fumi­gation les incessantes et importavites fonctions du pouinon ; puis i'eiu quitouche et impregne la muqueuse dtant absorbde, va facililer la circulation capillaire dans les parties enflani-m(5es, et introduit en outre des principes aqueux dans le sang. C'est ainsi que s'expliqnent les bons effets des fumigations emol-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
lientes des voies resjiiraloires contre le coryza, la laryngite, la broncbite , la pnemnonite aigue , et paiticuliereraent contre les quintes de toux seches et douloureuses, qu'elles calment en favorisant la sdcriHion muqueuse, inddpondamment qu'elles concourent activement ä la rösolulion de rinflammation.
action cmolliente des substances grasses. Les operations tbdrapeutiques qui sont mises en pratiques dans I'emploi Emol­lient des substances grasses comme les builes et les graisses simples, les pommades et les onguents Emollients (Voyez ces preparations dans la deuxieme partie de notre Trailc de phar-macie), sont les embrocations et les onctions. (Voyez le raa-nuel de ces operations, page 33 et suivantes. ) Les graisses simples, les pommades, les onguents, doivent toujonrs6tre frais et i-ecemmcnt prEpartis. Les graisses qui ont vieilli, les on­guents qui ont sdjourne longtemps dans les officines, sont gendralement ranees, irritent ct enflamment la peau au lieu de l'adoucir.
La graisse employee avec toutes les attentions que nous avons specifiees pages 33 el 34 , en se liquöfiant sur la peau , peneUv les cellules de l'öpiderme avec une grande rapidite,
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ANTIPIILOCISTIQUES.
gonfle , assouplit cette conclie inorganique, et ainsi concourt avec la imtiero grasse a6cr6läe oar les fo!licu!es culanes dont ellc facilite la fönclion, ä faire acnuörir a l'äpiderme et ä !a peau du la souplesse et de I'ölaslicild.
La partie la plus fluide de !a graisse ou l'olöine pönctre pro-fond üment l'epiderme, arrive mCnie, ainsi que nous nosis en sommes assurd par la dissection microscopique de la peau, jusqu'ä la surface vivante et äbsorbante nommöe le corps muqueux, oü eile produit un effet relÄchant et adoucissant en touchant et imbibant les parlies fines et dälicates de cette partie. Nous n'avous pu nous assurer si la graisse pßnetrait plus profondftnent le tissu cutanö, et si, modifiöe h la face interae de l'öpiderme, eile laquo;Uait absorbs el pässait dans le torrent circulatoire. Quoi qu'il en soil, c'est lorsque la graisse esl parvenue ainsi h la face inlerne des cellules öpidermiques quo l'aclion des substances dmollientes anodines qu'elie pent renfermer, exercent les vertns dont elles sont donees.
On a dit et on a t6p6t6 que la graisse avail pour inconve­nient deboncher les porosiies de la peau, d'aboür ses fonctions el par consequent dT6lre aussi nuisible qu'utiie. Nnl doute qu'il en soil ainsi, si on laisse ä la surface de la peau unc couche (qiaisse de graisse: mais cetinconvenient n'exisle pas si on a le soia d'enlever le plus po:s'!ble apres l'onction pene­trante, la coucbe grasse qui resie at'achde ä la peau, et. qui d'ailleurs a l'inconvenient de s'allerer, de se rancir et de de-venir ifritante.
Les maladies externes dans lesqnelles on fait particnliöre-inent usage des corps gras simples ou renferraant des principss emollients, sont celles dans lesqnelles la peau esl reconvene d'un epiderrae epais. dur, coriace, altdrö par des secretions morbides diverses, comme celles de la gale, des dartres, de Tö-li'phantiasis. Dans ces cas maladifs, la graisse assouplit l'epi­derme . Facilite la chute de ses ceilnies, calme I'inflammation qui lui est sous-jaceiite, et prepa;.; ainsi le tissu de la peau a
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MEDICATION iMOLLIENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;267
l'action des agents mödicamenteux propres ä combatlrc avec efßcacile les maladies dont il est ie siege.
Souvent les graisses fines comme le beiure, la cremy, les hniles , sont employees pour guerir les furoncles, et surlout les tumeurs doulourcuses, rouges, tendaes , constitutes par les pliieginons superficielsj mais alois leur application doit 6tre fröquemment r6j)6t€e.
Les graisses sont nuisibles dans les örysiiieles , les eaux aux janibes des chevaux, et giiiöralement dans toutes les maladies culanees qui s'accompagnent d'abondantes secretions mor­bides,
B. Emploiinterne des emollients.
La possibility de se procurer partout et en quantity suffi-sarUe les medicaments ^mollienls , leur preparation facile et simiile^ les bons effets qu'on en obtient dans le i)lus grand nombre des maladies des animaux , sont des motifs qui nous engagent i nous appesantir sur l'emploi interne de ces ytri-cieux agents thörapeutiques. Nous ne concevons pas que celte medication si simple , et pomiant si puissante dans ses eli'ets, ait etc trait(;e pour ainsl dire avec d^dain jnsqu'ä ce jour, par les auteurs de matiere medicale , el de lhcrapeuti(jue vetöri-naire. Attacliarit pour notre compte ä celte medication I'ira-portance qu'elle merite r^ulleaient, nous I'envisagerons sous toüs les rapports qn'eile comporle.
1deg; Boissons emollientes. Les boissons' adoiicissanles des herbivores sont confectionn^es gdr.eralement avecquot;ies de;coc-tions d'orge, de riz , les eau x blanchies avec les farines d'orge, cle seigle, le son un peu fariueux; celles des carnivores et du pore , sont composdes avec ie lait, te petit lait , les jaunes d'o?ufs ddlnyds dans Teau , le miel on icsnere, les bouillons de viandes blanches , de tripes et de töte de mouton.
2deg; Breuvages. (Voyez leur mode d'administration, page 53.) Sont preparös avec les ddcoctious eoioüientes, mucilagiaeuses
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et sucrdes, les huiles vegt'tales, la gelatine, Palbumine, le lait, le pulil [ait. etc.
Les boissons ainsi cpc les breuvages devront etre donnas tiedes, eta la tempöraturo de 15 ä 20quot; centigrades. Le nombre, la quanlit(5 de liquide entrant dans la composition de chaque breuyage, devra nöcessairement varier seion I'lntensito , I'd-tendue et le si6ge de l'inflauiniation. N^anmoins, dans les grands animaux, la dose ne pent etre moins d'un litre ä la fois, et reitdrile loutes les demi-heures, toutes les heures , et moins de 2 ä 3 decilitres pour les moutons , le pore, et le chien.
5deg; Elecluaires. Bols. Les ^lectuaires, les bols compo­ses de substances emollientes, douces, sueröes, mucilagineu-ses, arnylacees, se donnent !e matin A jeun aux animaux, et a dose variable. Quelquefois on en rditere I'administration dans la journöe. (Voyez pages 68 et 69 , et la deuxieme partie de la pharmacie.)
Effets primitifs des emollients sur le tube digestif.
Lorsque la substance adoucissanta louche la muqueuse de la bouche de l'aniraal . qu'elle traverse le pharynx , sa vertu s'y fait sentir. Touchöe par la substance douce, sueräe, ou mucilagineuse, la membrane buccale se gonfle, se ramollit, augraente la secretion dont eile est le siege , et bient^t cette impression se transmettant aux canaux des glandes salivaires, une salive abondante aborde dans la bouche. Suscitant les mfimes effets adoucissants sur la muqueuse du pharynx, cette impression est transmise par continuity de tissu a la mu­queuse du larynx.
Si la buccale est enflammöe , si les canaux des glandes sali­vaires , les follicules agmin^s de la base de la langue sont irri-tds , l'attouchement de la substance aqueuse, sucr^e , ou mu­cilagineuse assouplit I'epiderme, I'imbibe, le gomle , et
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bientöt le liquide impr^gnant le röscau vasculaire du tissu muqueux est absorbe, passe dans Jes petits vaisseaux, dlend le sang et en faciiite la circulation.
Ces effets ne tardent point ä se propager aux follicules mu­queux , aux canaux des glandes salivaires, qui, s'ilsparticipent a rinflammation , en dprouvent les heureux effets par cotiti-nuiit; de tissu.
C'est ainsi qu'agissent les gargarismes, les masligadours , les lt;51ectuaires Emollients dans la stomatite simple et aphtheuse, les inflammations des canaux salivaires, les amygdalites. Les memes effets se produisent par continuity de tissu, du voile du palais , de la base de la langue ä la muqueuse du pharynx, et de celle-ci ä celle du larynx, si eile est frappde d'inflam-mation, C'est ainsi qu'une Ijoisson ömolliente, qu'un elec-tuaire adoucissant, en traversant le pharynx , calme I'irrita-tion du larynx et fait cesser une toux fatiguante. Mais c'est lorsque la substance arrive dans I'estomac, qu'elie parcoart le canal intestinal, que ses effets meritent d'etre bien connus et bien appreci^s.
Lorsque la matiöre emolliente est parvenue dans le canal intestinal, eile y determine divers effets ss'lon la nature de la substance 6molliente. Nous allons les examiner.
Ef/ets sensibles de la medication emollienla interne.
Sionsoumetäraction ömolliente interne un animal bien por­tent, on constate successivement les pluSnomenes suivants : Apres sept ä huit jours , I'aniraal maigrit, les muqueuses ap-parentes pälissent, le ventre se rötröcit, les malieres exerö-mentitielles sont expulsöes , tantöt dures et moulees , tantöt molles et aqueuses, selon la qualile du principe dmollient. Le pouls est petit, vite , faible , et.l'artöre molle, la respira­tion est profunde , les urines sont abondantes , claires et aqueuses. Le sang du cheval recueilli dans riuSraatometre se
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s^pare rapidement en caillot blane et en caillot noir. Dans lous Jes animaux, lecoagulum laisse^chapperuneabondante sßrosilö clairc et limpide. L'anaiyse de ce sang dömonlre que le chif-fre de tons ses clötnents organiqaes esl affaibli ,et que la |iro-porlion d'eau est augmentde. Si ie rägime Emollient est conti-im6 pendant trois semaines, un mois, lesmuququses sont aiors Ires pales , Ie pouls faible , la respiration profonde el lenie, les battements du coeur tumultueux; les animaux (Sprouvünt line forte constipation, ou ont une diarrhce epuisanle, ils sont tres maigres, sueiU au moindre exercice, dprouTent de la dyspnee el olTient lous les caracleres d'une dobiiitö profonde.
Ces effets si rcuiarquables el d'une analogie si frappante, avec ceux suscilus par la diolc , csl-il possible de s'en rendre comple? iVons allons cbercher a eclaireir celte question, ä laquellamp;se railaülie l'explication des effets curatifs de la iv.6-dication emollicnte , daus les pliiegmasies internes.
Yoici co que I'dlude des effets des diffärents principes öjuo!-lienls, laul sur la muqueuse du lube digestif, que sur d'autres parlies do L'organisme , nous a appris ä cut dgard.
Les principes dmollients, Teau qui sert de vehicule ä la plnpart d'entre eux en sejournant dans I'estomac, imbibent l'öpiderme de la muqueuse toujours Ires avide d'liumidile, ct bientöt cello imbibition se propage au corps de !a muqueuse gas-trique. JJans les intestins greles inddpendammenl de celte im-pregnaiion dpidermiqne sur les innombrablss villositlt;5s , ie liquide parvient aux vaisseaux ct au lissu muqueux, les hu-mecle, les gonfle, los ramollit et les rehiciie. Des effets sem-blables se passent dans les gros inlestisis. L'i:au , ies inatiOres dmollientes solubles, mis en contact au dessousde repidenne avec les vaisseaux veineux des villositcJs, des intcslins greles, sont absot-bes, el passent dans le sang.
Si t'esloiiiac est sain ou peu malade inddpendamment de eel elfet primilif, ies principes organiques de la maliere (hnol-li.'Hle sont attaquds par L'acte digestif, convcrlis en un chyle
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MßniCATION folOLUENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 271
d'un blanc clair sc coagulant avec lentcur, lequel absorbs par les chylifcrcs cst portä au saug , est tlistribuc aux organes dont il entrelient la nutrition.
II est probable que le feie , le panerdas , glandes dont les canaux aboutissent ä la muqueuse, recoivenl par continuity de tissu l'impression adoucissante de faction ämolliente, et nio-difienl leurssi5cr(5tions.Teile csl raclion primitive gdnörale pro-duile sur le tube digestif par U'S agents einollients. Les effets de certains prineipes einollients nous reslent encore a examiner.
1deg; Prineipes mucilagineux. Les maleriaux emollients des mauves , des gnimauves , de lin, etc., administres soil en solu­tion, soil en poudre, sont diiücilement attaques par les forces digestives de l'estomac et converlis eu chyle. Ils traversent presqu'en nature le canal intestinal. Dans leur trajet ces agents produisent une action reläebanle et dcbililanle sl marquee qu'on ne peut point, qu'on no doit point en conli-nuer longtemps l'emploi, parce qu'ils fatiguent l'estomac, A6-gontent les animaux, et occasionuent une diarrbdo qui les epuise. Absorbes, les principes mucilagineux vont agir plus specialement sur les muqueuses respiratoires. Aussi en con-r.eille-t-on parliculiörement l'usage dans la bronchUe, la pnenmonite. Certains dmollients mucilagineux dans lesquels entre le nitrate dc potass.;, comme la graine de I'm, la grando consoude, excitent par cela meme la secretion urinaire, et sont a cause dc ces proprields plus particulierement conseilles dans les maladies des organes gduito-urinaires.
2deg; Principes gommenx. Les goinmes arabiqne , adraganlhe, du Sdndgal, du pays, donndes en dlectuaire, en bols ou en solution, rdsistenta ['action digestive, et surchargont l'estomac des animaux. CepenJant eiles sont digi'rees et peuvent servir momentandinent ü l'alimcnlation. Dans le canal intestinal, ä part leur effet Emollient marqud , dies ont Tinconvenient de diminuer les secretions muqueuses, de ralenlir les contrac­tions des intestins, et de susciter la constipation. Celte action
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des gommes ulile dans les inflainmations cafarrhales on avec supers^cr^tion, les contr'indique dans les phlegmasies qui s'accompagnent de constipation. Absorbös, les principes de la goimne unis au sang, vont ainsi que le mucilage agir plus späcialement surles organes de la respiration.
3deg; Principes stieres. Les principes sucres contenus dans le Sucre, le sirop, le miel, la manne, la rdglisse , la betterave, la carotte , les navets; etc., sont (aciiement dig^rös. Ces ömol-lienls ne faliguenl done point les organes digestifs, circon-stance bien digne d'etre prise en consideration dans les ma­ladies des visceres de la digustion. En parcourant le canal intesliuai lii mattere sucree n'influe que fort peu sur les S6cr6' lions qui s'operent dans ce conduit; modißeo, absorbee et cliarrice (!;:ris le torrent circulatoire., eile va d£bilitcr tout I'orgaviis'.re d'une maniere douce et durable. N^anmoins les principes suores admimstrds presque purs ou associes a une petite quantity d'eau, agissent [)'us specialement sur la s6ct6-lion bronchique qu'ils rendent plus abondante. Mais si la matiere sueräe esl (Hendue de beaucoup d'eau. eile manifeste son action plus particulierement sur les reins, en excitant la s^cramp;ion d'une urine claire, aquease, abondante et peu irri-laute.
Ll-s boissous, les breuvage sucres donnds presque froids ou iila temperature lt;le 10 ä 12deg; cenligrades et surlovU ceux con-fectionn^s avec la rcglisse, les navels, les caroiles, constituent des liquides emollients el tempdrants qui apaisent la soif, modereiit la fievre de reaction , et sout utiles dans loute;raquo; les inflammations aigues.
4deg; Principes annjlaces sucres et gommcux. Ces principes röuräs dans I'orge, le son, le gruau, le riz, le chiendent, pos-sedeni tout ä la i'ois, et la vertu eiuollieute ä un haul degre^ el la propriety nutritive. Dans le canal intestinal ces principes sont uigercs en parlie. Le gluten , I'amidine mise a nu par la destruction de sou enveloppe, le 5ucre,la gomme, donnent un
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chyle qui va nourrir, entretenir rorganisme, et sontenir les
forces du malade sans exaspörer ics phenomenes ialiamma-loires. En parcourant le tube digestif, ces matieres, les unes conune la farine d'orgo, le chiendent, huuiectent, ddayem les mnlieies aliinentaires , el facililent lei;r expulsion; les ai;tres composes de beauconp de i'öcuieou d'aniiLliue.comme I'amidon, 1c riz, l'eau de son farineusCj diminnent les contractions des intesthis , tarissent un pea ia s6cr6!ion muqueuse , et [rrovo-quent ia constipation.
Ces propriölös sp^ciales des substances ^mollientes dont il s'agit, les font recommander ou contr mdiquer dans cer-taines phiegmasies des iutestins, ainsi que nous le dirons plus loin.
5deg; Principes gras. Les graisses v^getales qui composent les liuiies d'oiives, de pavot, d'amandes douces, de colza, de Ihi, de chenevis, de noix, les graisses aniinales, comme I'axonge ou saindoux, l'huile de pied de boeuf, le beurre , äa cre­me , etc., ingcrces dans le tube digestif y susciteut des eiiels Emollients qui ne peavent point ctre rattachös ä ceux döter-niini-s par ies principes que nousavons deja [.raquo;asses en revue.
Les builes v^götales admiaistr^es ä l'int^rieur , par leur fluidityj leur giissement facile sur les muqueuses, pa^sent ra-pidement c'ans restomac oü elles ne sont que pcu ou point niodiüöes par la digestion. j\quot;6anmoiiis nous nous somines as­sures en ouyrant des animaux ausquels nous avions fait prendre de ces huiles , qu'elles penetraient i'epitliöiium des vüloshös, et impregnaient meme le tissu muqueux. Leur peu d'assimilation, leur vertu relächante, suscitent ntSatirnoins une i(;g;:re purgation pendant iaquelle l'huile est expulsöe pres-cju'en nature avec les matieres excrömentitielies. Les huiles dclermincnt done, indöpendamment de leur action ömoiliente, un efl'et opposö aux principes gommeux et amylaeds qui diminuent les s^erötions , et amenent la constipation. Aussi met-on ä profit cette propriölö des Emollients huiieux en les 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 18
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tiiiployant dc pr^Krence dans les affections du canal intestinal qui s'accompagnent de constipation. C'est surtout dans les maladies des jenncs animaux qu'on en fait usage. Pendant les digestions penibles, beaucoup de praliciens, avec juste raisoa^ prdferent les associer aux lavements mucüagineus.
Les graisses animales, conime l'axonge , l'huile de pied de boenf, sont rarement employees ä rintdrieur. Ces graisses que les herbivores r^pugnent , que les carnivores man-gent pendant quelques jours avec plaisir, et qu'ils refusent ensuite , fournissent beaucoup de mat^riaux ä la digestion, fatiguent l'estomac et suscilent le vomissement dans les car­nivores 5 elles donnent d'aiüeurs un chyle blanc laiteux trfes abundant, trßs gras, qui, möldau sang, est porl6 a. tons les or-ganes. Les graisses agissent ä la manifire des hniles dans le canal inteslina! irril(5, toiichant la muqueuse de toutes parts , elles la p^netivnt et font cesser l'inflaminatation dont eile peut 6tre le siege. Dans quelques animaux elles suscitent la purgation.
$quot; Principcs albiimincux el gelatineux. Ces principes entrent dans la composition des preparations faites avec les oeufs des oiseaux de basse-cour, les bouillons de veau, de triprs, de tele de monton , de tendons , de pouiel niaigre. Ces substances adoocissantes dont on fait souvent usage dans les maladies des jgt;orcs et des chiens , et phis rarement dans celles des herbi­vores , jouissent tout i la fois de verlus ömollienles et It?gere-u.ent nutritives. Leur effel adoucissant est Ires marquä st;r les muqueuses qu'ils relSchent quelquefois jtisqu'ä susciter la diairhee. On ne doit Jamals faire usage de ces ömollients dans le döbut des inflammations intenses, ä cause de l'aclion di­gestive qu'elles imposent a. l'esiomac, et du chyle qu'elles donnent au sang. Dans le d(5c!in des maladies, dans le cours des inOaiatnalions chroniques, on doit leur accorder la pre­ference sur toutes les substances emoilienles que nous venons do passer en revue, parce qu'lnd^pendamment de leur vertu
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reMchatite, elles enlrelienneat la digestion, et fournissent au sang des matdriaux assimüables.
Principes graisseux et Sucres. Le lait, le petit lait compo-sent ces principes.
A.nbsp; Lait. Leiailpurestsonvent recotnmandd danslesmaladies de tons les animaux domestiques. ParTenu dans reslomac, ce liquide se söpare en deux parties, l'une coagu'öe par l'aciditö du sue gastrique fomde par le casöuin at la ma'iere butyreuse , esl digdrde ct fournit un cliyle rdparateur; 1'autre douce, su-crde, aqueuse, ou le petit lait, passe dans l'intestin. La maliöre grasse , le serum sont done les deux principes e.'sentiellement Emollients du lait; et er; sont eux qui , en parcourant le canal intestinal, rafratchissent la muqueuse , et combattent les in­flammations dont pile pent e!re if siege. En outre I'eau, le prin-cipe sucrö, et une partie de la matiere grasse ötant absorbds et enlrair.ds dans touies !es parties de l'organisme, apaisent la soil',tenipßrent la cliaieur des organes.et fontcouler les urines claires egt; aqueuses,
Le lait est donnö rarement pur el ä grande dose dans le dtibut des inflammations de reslomac; on doit toujours alors le couper avec de I'eau simple ou chargöe de decoctions \6-gereraent mucilagineuses ou gommeuses. Cependant on en vante les bons effels a grande dose dans les mdtdorisalions cliroriiqnes des ruminants (1), les maladies de poilrine des chsvaux et des chiens.
Le lail compose une alimentation didtdlique prdcieuse dans les inflammations du canal intestinal des jeunes animauxj les jeunes pores, les jeunes chiens, le boivent avec plaisir.
B.nbsp; Petit Lait, lait de beurre. Ce liquide aqueux, legerement albumineux el sucre, Emollient et rafraichissant, convient dans toutes les maladies aigues des animaux. Dans les in-
(1) Bonrgelat, Nature viidicalc, art. Lait.
Cbabcrt, art. iKDifiESTlon, Instrttc. vet., t. ITI,p. 22S.
ViguoUe, Bim. dela Sac. OfAgrle., 1820, p. 10,
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(lammalions du canal intestinal, on ne saurait trop en faire usage. En r(5-.ume, or. voit done que les principes ömollients d€termincnt tous, seion leur composilion organique, des elfets primitifs, particuiiers, et ptu-fois m6me opposes sur la mu-queuse inleslinale, savoir :
1deg; Que les principes mucilagineux unis ä l'eau döbililent beaucoup le canal intestinal, sascitent m^me la diarrhea, et font coulcr ies urines ahonddiumenl lorsqu'ils recelent du ni­trate de potasse;
2deg; Que les principes gomineux rösistent ä l'action nutritive , dlminuenl les sücr.Hions snuqueuses, et provoquent la consti-pationj
3deg; Que les principes sucros ne fatiguent point ies organes di­gestifs, et font couler les urines claires et abondantes;
4deg; Que Its principes amylaces jouissent tout ä la fois de !a verlu emolliente et nutritive, etagissent plus particuliörement en tarissant les flux morbides de la muqueuse;
6deg; Que les principes gras, etant incompleteinent dlgerds, d6-bilitent le canal intestinal et susciteul la purgationj
6deg; Que les principes gälatineux et albumineax fournissenl ä la digestion, un chyle röparateur en mcüme temps qu'ellesd(5bi-litent le canal intestinal;
70Qulaquo; le lail fouruit dgalement ä la digestion des principes a; iiui'iabieSj en inöme temps qu'il döbilite les organes digestifs j enfin que ie petit lail ne donne que pen ou point de produits h la digestion, rafratchit le canal intestinal, calme la soif etaclive \n sdcröiiou nrinaire;
8deg; Eniln, que ces effiits diff^rents, d(5ferminds par Ies divers agents cmollients; doivent faire accorder la preferenceö certain d'enlre cus. dans des cas particuiiers que nous aurous soin de signaler plus loin.
II nous reite maintcnant ä examiner d'une manicre gdn^rale les effets des Emollients sur le sang et sur I'organisme.
La plus grande parlie de l'eau, et sans doute aussi certains
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principes des Emollients parvieanent par absDrprion clans le torrent circulatoire. La parlie digestive, iraüsformee en chyle, y penetre aussi d'autre part par les chyliferes.
Les principes inucilagineux circulent done avec le sue vital, et sont transport's avec lui dims tons ies points de i'oi^anisnii.
Le sang est-il modifi' par iiss preparations ftaollientes?
Les solides organiques en sonl-ils influences? Teiles sout 'es questions qui vont noiis Occuper.
jdclion sur le sang. L'eau qui enlre dans la composition des boissons, des breuvages, des lavements emollients. (Uantabsor-bäe par les yeines mesaraiques^ augmente assurement la somme des principes aqueux de ce flnide.
L'inspection physique du sang et son analyse chimique dd-montrent qu'ii en est ainsi. Or, si ie sang renferme une plus grande proportion d'eau que dans I'.amp;at normal, sa fdirine, son albumine , doivent en 6lre plus etendues, ses globules plus es-pac's. Ainsiconstitne, le sue nourricier doit done circuler plus faciloment dans les petils vaisseaux des parlies enflamm^es, 6tre moins nutrilif et done de la vertu affaiblissante. Quant aux principes sucr's ^ gpmmeux, mucilagineux, albumi-neux, gdlatineux, etc. i'analyse du sa;)g, son cxamen microsco-piqbe, ne demonlrent point leur circulation en nature avec 1c sang. Ce qui est certain, cependant, e'est qu'uue partie de ces principes sont transformäs en chyie, absorbs par les chyli­feres, et arrivent au sang. Nous ne doulons nulleiiienl qu'il en soil ainsi pour les graisses, le lait, l'amidon. l'albumine et la gelatine; mais ces principes, modifies, ciiyiifies, et circulant avec le sang, sont-ils capables de nourrir, de vivifier I'orga-nisiue: lei est le point capital qui va nous oecuper.
Les analyses chimiques des Emollients qui onl 616 faites dans ces derniers temps, ont däraontre que leurs eiöments ne renfer-maient pas d'azote, et etaient formös par le carbone, Thydro-gene et l'oxygene. Ces principes manquent done de l'Eläment propre ä nourrir l'organisrne. D'apres M. Dumas, les matieres
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grasses, amylacöes, sucröcs, composöes d'une grande propor­tion fie carbone, seraicnt brulces par I'oxygene pendant I'acte de la respiration et dans l'accomplissement des phdnomenes de la vie. Or, si ainsi qne le pense le ceiebre chimiste que nous venons de nommer, ces matieres soul brülöes pour fonner la chaleur animale; elles ne sauraient done servir h la nutrition. Ce qui est certain, toutefois, e'est que les principes lt;5mollieiiis ne sont point susceptibles de nourrir les orgaties el d'entro-tenir la vie.
La gomme, le sucre, ainsi que les experiences de 51. Magea-die I'onl appris, sustement les animaux pendant un ceriain tolaquo;ips; mais ils menrent ensuite dans le marasme (1).
Les experiences (2) qne rAcaclciiiie des sciences de Paris a entreprises depuis un certain nombre d'atinecs dans !e IjuI du constater les qualile; nutritives de diverses substancessknples et melangi^es. out deinonlrö 1quot; que raibumine el la g(5ialine prises isolönient n'aliicuentent les animaux que pour un temps tres liiuite et d'une manieie iorl incoiupiele; que ces nieiuui principes Immmädiats, rendus d'une agieabie sapidile par 1'as-saisomiement, sont accepts ,ivec plus dc resignation , el plus longteinps que s'iis C-taieut isolös; mais qu'en dcfaiitive ils n'ont pas une uieilleure influence sur la nutrition ; car les'ani-inaux qui en manyenl meine a des doses considerables, linissent par mourir avec lous les signes dune inanilion coinplele; 2quot; que le beurre, la graisse et les huiies pris pour unique ali­ment, souiiennent la vie pendant qiulquc temps; maisqueceb alimenis donnent lieu a one nutrition imparfaile el d^sorden-ii(5e, pendant iaquelle la graisse s'accumule dans tons iestissus, taiilöl ä l'ölat d'olöine et de slcariüe , lantöt a l'etat de slöarine presque pure.
Si doncles principesiüimediatsqui toruposenlles subttances
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(1)nbsp; Pricis de Physiologie explr.
(2)nbsp; Mimoiret de l'lnstitut, aoüt HUI.
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lt;5moIHenles suscitent la faiLlesse, la maii.;reiir, le marasme, parce qu'ils sont impropres a nourrir et h donner la vie aux organes, nous devons en conclure que lern- vertu ddbilUanle dt5coule de I'absetice de leur facullö nutritive. Or, si les 61110I-lients ne sont ponil aptes ä r6g6a6rev le s.-mg, si, au contraise, ils font prödominer sa partie aqueuse, si ces agents ihdra-peutiqiies ne peuvenl point nourrir les organes, il est facile d'expliquer maintenant connnent par i'einigt;loi yirolonge de la medication ^moliiente !e sang devient sdreux , moi'.is colord, inoins fibrineux et albumineax, les muqaeuses pMissent,le pouls acqulert de la petitesse, de la mollesse, ic canal intes­tinal se dehilile au point da susclter la d'iarrhäe . et pourqnoi i'animal devient Calljle, a'batta, anhdmique, maigiii de plus en plus, et tombe dans le marasme.
II nous reste maintenant a poser les reslcs qai dirigent I'cm-ploi d'une mödicatiou qui inflne d'une inaniere si mat^iüöo sur liquides et les solides de l'organisaliöxi dans les maladies
EEI'I.OI !);#9632;; LA U^DICATIOA EM0LL1£NTE DAKS LES UALADIliS.
A. Inflammations aigues des muqueuses digestives.
La puissance de la vertu dmoliiente dans les inflammaüons aigues du tube digestif est incontestable et facile ä appr^cier.
Parcouranl le canal intestinal, les liquides Emollients calmeni les douleurs, apaisent ta seif, delayent ies maticres alimen-taires, et en reudent l'expuision plus prompte et pins facile. Absorbös, circulant avec le sang, et transport's dans tons les paints de l'organisme, i!s moderent )a ßövre de reaction , abaissent la chaleur animale, ralcntissent les battements du cceur, assouplissent les pulsations arterielles, retablissent les secretions muqueuse, cutan^e, uriuaire, diminu^es ou per-
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verlies, et ramenent par leur pouvoir anlinhlogistlque et ddbi-litant les fonclions troubldes ä leur rhylhme normal.
Selon le siege, l'intensilö, les pöriodes de rinflaimnation et les symplömes cjui la signalent, un choix doit 6tre fait parmi les mddicamenis Emollients. Si ia phlegmasie a paiticuliere-ment son sidge dans 1'eslomac, si les louctions d.' ce viscere, notablement tronhiees, s'accompagnenl d'indigestiens, de xn6-idorisations apres le plus Idger repas, dans ies herbivores; do vomissements rditdres, ainsi qu'on le conslate dans les carni­vores, il est ulile de faire choix des Emollients sucrds, legere-mentamylacEs, et de les donner ä petite dose frequemmentrei-li'röe. Ces dmoilients out I'avanlage d'etre facilement digerds , de calsner la douleur, et de faire cesser le vomissemeut en combattant i'inflammation.
Dans les entdriles qui s'aecompagnene de coiiques, de sßche-resse de la bouche^ de durelö du pouls, les dmoiiienls mu-cilagineux, comme les döcoctions de mauTe, de guimauve, de graine de lin, le lait, le petit lait, sont tres convenables. Ces agents passent rapidement dans le canal intestinal, y opercnt un reiAchement inarqud, lequel diminue les douieurs, la cha-leur intdrieure, et combat l'irritation.
Lorsque l'cntdrite s'accompagne de douieurs vives, de retrac­tion du ve!itre,(le constipation opiniAfre,comme on levoit dans les entdrites causdes par les jeunes pousses de ebene, d'orme, de fröne, certaines plantes Acres, comme les renoncules, leseu-phorbes, lesdciollients graisseux, huilenx, merileiit dans ce.5 cas la prdference sur les adoucissants snerös et macilagineux. Ces corps gras rdsistent en partie aux forces digestives, parcourent lecanal intestinal dontils ddbilitent profondEmentla muqueuse, suscitent des contractions de la tunique charnue, et provoquent ainsi l'expulsion des malieres alvines en ddterminara une la­gere diarrhee.
Quand la phlegmasie a son siege dans les gros inteiätins,,
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qu'elle s'accompagne de borborygmes, de flux morbides abon-dants, parfois d'expulsions sanguines, comme dans la dysen­teric, la diarriit5e, lus emollients amyiaces.gomineux, sont bleu prd£ärab|es ä tous les autrcs dmoliients. £n effet, ces agents cahnenl profondement i'inflammatioD, delcnninent une legere astriction sur la muqueuse . tarissent les secretions patholo-giques qui ont lieu ä sa surface en meine lenips qtriis font ces-ser la chaleur, la douieur, la tumefaction de son tissu. Les dmoilients en lavements pönotrent dans tous les animaux, ex-cepte le clieval, jusque dans ies grosintestlns, et sontg^nörale-mentsuivisde räsuituts satisfaisants.Daus ie d^clindesphlegma-sies intestinaleS; alors que les animaux ont souffert longtemps, qu'ils ont maigri beaucoup, que l'inflamination touche äsa fin, ii n'est point indifferent de faire usage de präfdrence ä tous les aulres emollients, des preparations albumineuses et gelatineuses associees, si ies fonetions de l'estomac le permettent, aux amy-laces. Ces emollients, tout en continuant I'actiou reiichante, fournissent des aliments ii la digestion et un chyle reparateur pour toute I'economie profondement debilitee. Le lait uni anx jaunes d'oeufs , les bouillons de viandes blanches, de tripes, de volailles, les panades , les soupes legeres, les aliments aqueuxet Sucres donnes peu a la fois et souvent, comme les betteraves, les carottes cuitcs, sont les aliments dont on fait le pi us frequemment usage.
Dans les phlegmasies chroivrjues, les emollientsnutritifs doi-vent ötie prefeies ä tous autres. Dans le cours de ces maladies, scion nous , non seulement il est important de combattre 1'in-flammalion, raais encore de soutenir. deconserver les fonctiotis de Teslüiaac et du canal intestinal. Reunis aux emollients amy-laces, ils cpmbatlent avec efficacite celles de ces inflammations qui s'accompagnentde flux morbides, de diarrhea sereuse, ou lienteriquc.
Emploi momentand et emploiprotonge. La duree de l'emploi des medicaments emollients sur la surface muqueuse instcsli-
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nalejVarie scion les indications foarnies par laplilegmasiequ'ils sont appeläs ä faire cesscr. Cependant on pent poser comme regle gönöraleque 1'action dmolliente ne devra point elre con-tinu^e au delä de !a periode de resolution des phlegmasies. Si toutefois la maladie reclame la continuation de i'aciion cinol-liente, le praticien devra faire choix des Emollients auliilifs. Ces agents prolongent i';ciion döbilitante , tout en sätisfa'isant aux exigences des foriclions de l'estomac, et fournissent des principes reconstituauls aux liquides et anx solides. Dans les animaux herbivores, l'emploi prolöngi des emolüents dans les inflammations du canal intesfina'l, nous ajouterons m^me dans toules les phlegmasies internes, que) i|uesoilleur siege, esl, ties nuisible. Ces agents affaifolissent profondöment les fonctions digestives, rdtr^eisseut le cabbie des intestins, diminuent li;ur faculty contractile el dvacuatrice, amenent la conslipation, ou la diarrhäe; et ce n'esl alors qu'avec beaucoup de peines, dc temps et d'attenbous qu'on parvient ä raiuener les fonctions uu lube digestif ä leur elat habiiuel. D'un autre cote, i'oiga-uisme ölant profondöment affaibli, la nutrition iucoiuplele, le saug appauvri-dans ses ölömenis orgauiques, notamment daus sa matiere globuleuse ou escitante, ce n'est qu'avec beaucoup de difficulte qu'on parvie, l a räg^n^rer le sac vital et a reeoii-slituer l'organisme dtilabrö.
Maladies des organes respiratoires. La vertu adoucissante des medicaments emoliients est frappante dans les infiaraiua-tionsaigues des organes respiratoires pendant les p^riodes de debut, d'augment et d'etat. Ces medicaments, administr^s sous la forme d'öiectuaires (ü cause des accidents suscltes par l'administration des breuvages qui faliguent les animaux ct suscitent la toux) de boissons, de fumigations, caiment 1'in-flammation bronchique pulmonaire ou pleurale, diminuent la clialeur de l'air expire, rendent la toux humide, moins pe­nible, en dloignent les acceo, et facilitent I'expecloration. Parmi tons les agents adoucissants, les principes sucrds, gomraeux,
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mucilagineux, proroquent particulierement ces el'fels; et c'est sans doule l'observation de celte propriötö remarqaable qui leur a valu les noms de böcläques et d'expectoranls.
Exceptö l'action directe des injections , des fumigations (hnollientes praliquties duns lus conduitsrespiraioues, leseffots thdrapeuüques des öuiollieuls sur la niuaueusö bronchique, !e tissu pulmonaire, ia pliivre, sont iudirecls. L'^ctiou sympathi-quede lamuqucuse de IVstoinacavec la uiutraeuse respiratoire parle nerf pneumo-gaslrique, peut 6lre assar^ment iuvoqiüic pour explifjuer ces elfels ; mais c'est surlout le sue nourricier rendu plus se'raux. moins globuleux . moins excitant, moans coagulable, et plus facilement circulable c'atiü les vaisseaax de la muqueuse brenchique du tissu palmonaire, qni doiiüe Tex-jiiication des efftts cm-alifs des emoüienls daus ies phlcgmasies des organes respiraloires. Cenui est certain toutefois, et quelle que soil I'explication de ces effets, c'est quo ia pratique en diimonire les avaatages incuiilaslubles. jJans ies phlegmasies bronchianes et puimcoalres, de incuie laquo;jue dasss les inflamoia-tioiiS du lube digestif, ia iucdicuiioii ömoUiente ne devra point iitre prolonglaquo;5e au delä du moment oü la rö-oiulion s'opere facilement. L'action affaiblissante dans cette pöriode iriflaui-matoire, powrrait nuire a 1'accomplissement de la resorp-ion des produits pathologiques forraraquo;Ss au sein du poamon, resorp-tion qui demande une cerlaine force dc I'organisme pour etre convenabiement opöri5e.
C'est surtout dar.s les inflammations catarrhales des jeu-nes chevaux, des bötes bovir.es et ovines, la bronchite des jeunes chiens que nous avens constatö le mauvais usage de rcrnploi prolonge des dmollients. L'obserraliou nous a appris aussi que dans ies indui^ations rouges du tissu pulmonaire, les 6pancliements reccnts, il ne fallait pas irop proiongcr I'usage des däbilitants pendant la rösorplion des produits morbides. La resolution, ii faul en 6tre bien penötr^.est un acte röp^ra-teur pendant leq.uel les produits pathologiques repassent dans le
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sang sous l'empire de l'absorption. Or, il est utüe que ce liquide m; soit pas trop aqueux pour que cette fonction puisse s'exercer, el qu'en outre i'economie soit douöe d'une certaine force pour l'operer convenablement, et öliminer ensuite par !es surfaces libi-es les matf^riaux morbides incapables de concourir a la nutrition des organes. €e qui prouve que ce n'est point une pure hypolhese que nous ^nonQODS ici, mais bien un fait de pure observation; c'est que si, par I'emploi prolong^ des agents ömollienls , un sang aqueux , pauvre en globules, en fibrine, circule dans les vaisseaux; c'est que si I'economie est tres affaiblie, on voit des öpanchements , des infiltrations se manifester dans l'organisme. II est done utile, nous le rdpd-tons , de ne point exagerer la ddbilitation des solides , et l'ap-pauvrissement des liquides jiour faciliter et activer l'acte rlt;5-parateur qu'on est convenu d'appeler resolution des inflamma­tions.
Nous recommanderons ögalement aux praticiens de faire usage pendant la rdsoiution des maladies des organes respira-
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toires des Emollients , amylacös on sucrds , donnös rationnel-
lement pour fournir des matdriaux rdparateurs ä l'^difice ani­mal. ]NTous prescrirons les monies moyens dans le iraitement des bronchi les, des pneumonites chroniques.
Maladies des organes geniio-urinaires. Les substances Emol-lieutes , particulierement celles dont les principes sont suerös, comme la röglisse , le petit laitj ou mucilagineuses tt renfer-mant une petite quantity de nitrate de potasse, comm.3 l'eau de graine de lin, assoeiäs h une gründe quanlite d'eau . calment les douleur rcnales, changent la nature de la secretion uri-naire , raugmenlent notablement, el lont cesser les douleurs qui se manifeslent pendant leur Evacuation. L'urine, il est facile de s'en assurer, est beaucoup plus aqueuse pendant I'action emolliente; et il est m6me possible d'en augmen­ter ou d'ea diminuer la erudite en donnant une plus ou
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MEDICATION EMOLLIENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 285
Dioins grande quantity de boissons ou de bicuvages Emol­lients.
Les inflammations essentielles, des organes urinaires, ne sont point rares dans les animaux domestiques; les irrita­tions des reins, de la vessie, sont aussi beancoup plus fr6-quentes qu'on le pense dans le cours des inilammations intesti-nales aigues, causöes par les plantes acres et aromatiques. Or, les Emollients ä grande dose et en layages, en faisanl passer une grande quantity d'eau par les vaisseaux si nombreux de la substance rEnale , contribuent puissamment ä en dimi-nuer l'irrilation. Et d'autre part l'urine rendue aqueuse et en quelque sorre Emolliente, n'irrite point la poche uri-naire, et ne suscite point de douleurs pendant son expulsion. C'est ainsi que la medication Emolliente contribue efücace-ment a faire obtenir la guerison des maladies des organes gcnilourinaires, ou concourt puissamment ä rendre ces af­fections moins doulcureuse; si elles sont chroniques et incu­rables.
Les emollients sont non moins utiles dans les inflamma­tions des organes encöp'naliques, pendant le cours desquelles I'action emolliente prolongde contribue h. rendre les impres­sions cörEbrales moins vives, moins douloureuses. Mais ici Teffet est tonjours indirect, et Iransmis par I'action ciebi-litante g(5ncrale exercEe par les Emollients sur les solides et les liquides,
Les Emollients sont encore utiies dans un grand nombre d'autres maladies, mais coinine notre intention n'est point d'empiEter sur le doiuaine de la thErapeutique spEciale, nous ne nous en occuperons point.
Emploi parliculier, — Mode d'administraiion, Doses.
Medicaments mucihgineux (1). — 1deg; Mauves. Sont tres
(1) Pour la confeciion des medicaments (Smollieab. Voyez le Trailc rfs P/iarmacie, Ddafoad ct Lassajgue, p. 3 J ct suivautes.
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dmoüientes; on en fait des cat;iplasmes,des decoctions, qu'on donne en bronvas^s en lavements.
Ernploi. En breavages, en lavements , ä 1'intdrieur dans !es inflammations des intestins. Eu injections dans le vagin , dans les inn.immalions de ce eanal et de la matricc ; ä lVx!6rieur, en lotions ^t en applicalio^is.dans les inflammations de l'ceil, le catarrhe auriculaire , les contusions suivies de phlegmon avec abces, les rougeurs, les ddmangenisons diverses. Eu calaplas-nies, en bains snr les regions inferieures desmembres, comme dans !es furoncles; autour du s:.bot, dans les inflammations da tissn du pied.
2deg; Guimauve, Egalement tres dmolliente. En decoctions pour confectionner des breuvages ^dos lavements, des garga-rismes , des bains dans- les tMladies sp^cifiöes ci-dessus. La poudre se donne pai iiculierement en öiectuaire, dans les in­flammations Cw larynx, das bronches, ia pneumonite, la pleu-rcsie, h la dose de GO a 120 grammes (2 a 4 onces). E!lo calme les douleurs,f;;itccsser la toux, et favorisc Texpectoration. On I'nnlt alors au miel ou ä ia melasse.
3deg; Graine de tin, Les decoctions de celte grainc s'emploient plus parlicnüeremenldans los inflammations du carnal intestinal complicates de nephrite, de cj'stite, et dans ces dernieres mala­dies, lorsqu'elles sent essenlielles. E!!es font couler les urines aqneuses et abondantes. Ces ddcoctions doivent toujours tire legeres parce qa'elles sont difficilemcnt dig^röes , et qu'c'.ics chargent I'estomac. A I'ext^rieur, on eroploie la graine de lin dans les mßtnes maladies que la mauve et la guimauve. Sa farine sert surtout a confectionner d'excelients cataplasuies , qu'on applique sur les parties enflammees et douloureuses, comma daus les furoncles ou javarts, les phlegmons des phalanges, les boiterirs qui sont le rösultat de douleurs dans Xp sabot.
4deg; Patpe de citrouille. Cnite, la puipe de citrouiile forme une bouillie qui, unle avec un peu de graisse et d'huile fraiche, domic un tres bon cataplasme qui peut remplacer parfaitement
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la farinede graine de lin. L'eau qui a servi h faire cuire la ci-trouiüe est cmollienle,, et pent 6!re donn^e avecavantage dans les inflammations internes.
Medicaments snores. 1deg; Miel. Cette substance prdcieuse poi!r les raquo;nimaux se donne sonvent pure ä rintörieur. Les jdeg;u! es chevaux I'appötent qnelquefois beaucoup. On I'ad-minisfrc particuliärement dans les inflammations des voies respirafoires qui s'accompagnent d'nne toux s6che et doulou-reuse, comma dans !;gt; gourme, I'angine, !e rluiroe de poifrine, la pneumonic, la pleiir^sic aigue. Oälayd dans l'eau liede, on confectionne arec le a-iel d'excell^nts breuvages Emollients , pour combattre les inflammations du canal intestinal, qui s'ac­compagnent da conslipation : quelques jaunes d'oeufs , battus dans du lait chaud, un peu de föcuie, dölayös dans l'eau miellde, rendentces boissons adoucissantes et nutritives. L'usageen est trdsrccommandd dans les inflamnations des voies digestives, el des voies respiratoires des jeimes animaux. On I'unit aux poudivs de rtfglisse, de guunauve, ä la gomme arabique, ä la dose de 250 ä 500 grammes (1/2 ä 1 livre) pour confoctionner des E'ecluü;res, des pilules, qu'on adrainislre fr^quemment aux chevaux.
Le miel enlre d'aillcurs corame ddulcorant dans une foulc de preparations internes et externes.
2deg;Melasse on sirop. Ccttesubslance s'eraploie dans les mfimes circonstances que ie miel. Ce medicament estbien moins eher que le miel ct en rc-unit presque tous les avantagps.
3deg;Rcglisse. La rdglisse concassde grossierementet mise ma-cercrdans l'eau,donne un liquide sucrö, limpide et rafralchis-sant, que les animaux ddghitissent avec plaisir. Cette prepara­tion est frdquemmentusilee en 616 surtout_,comnic boisson tem-pdrante, qu'on administre dans les maladies internes, qui s'ac-compagnent tie fievrc in'ense.
La jioudre de regiisse de bonne quality , moins chore ^6-ndralemenl que la poudre de guimauve, est souveot unie
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an miel , a la dose de 60 a 120 grammes (2 ä 4 onces) , pour confeelionner de; ßleclüaires adoucissants, dont on fait un frequent usage dans les rhumes, li-s maladies de poitrine des chevaux.
40.Les decoclions de navels, de carottes, de betteraves, renfer-mant un liquide sucrö, unies au lait, anx jaunes d'eeufs, don-nenl detres bons bieuvages pour tousies auimauxet qu'on eia-ploie parliculierenient dans les inflammations du ventre, de la poitrine et des voies urinaires. Solleysel (1), Garsault (2). liour-geial (3), Vicq-d'Azir (4). i\!. Piodet (5); vanlent le bou usage de ces decociions dans les maladies inflamraatoires.
Nous en avons egalement constate les excellents effets dans I'ent^rite , la p^ripneamonie du gros belail, !a nephrite ou pis-sement de snng des ruminants.
Les cßroüw crues coupees par rouelics et m(51angdes avee une petite quantity de farine d'orge et de petit son, composemdes mashs excellents pour les chevaux quisontalteintsdebronchite avec loux seche et quinteuse, de pleurisies anciennes. Dans le but d'en facililer la digestion, on y ajoute souvenl une petite, quantite de sei marin.Ces mashssont egalement tres i'avorables au r^tablissement d^s animaux, pendant le cours de la conva-lescence des maladies aigues. Les bates äcomes et a iaine appe-tent celte aiiiuentation avec plaisir dans les inflammations ai­gues du venire.
Les carottes cuilcs et ;:iang($es par tous les animaux, con­stituent un aliment Emollient et restaurant qu'cii dönne frö-quemment aux buies h comes, pendant le declin des mala­dies de poitrine et des muqueuses intestinales, comme aussi dans le cours de toutes !e^ maladies chroniques.
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(1)nbsp; Parfait Marichal. p. IG.
(2)nbsp; ifouueau Parfait Marichal, p. 457.
(3)nbsp; Maticre mthlicalc, p. 03, Öl et 213. C-'i) Instruct, vet,, t. V. p, 383.
(5) SIcüccinc du (lt;laquo;;laquo;/#9632;, p. 292.
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Les navets, les raves crues , sont donnas plus parliculißre-ment aux ruminants qui les mangent avec dölices. On en fait surtout usage , lorsqu'ils sont trös ccliaul'fes, constip^s et ren-dent une fiente dure, noire el luisante. On leur en distribue d'abord une petite quantity, peu ä peu on leur en laisse manger davantage, jusqu'a ce qu'on puisse leur en donner le quart de la nourriture habituelle.
Les navets distribnös aux moutons pendant Thivernage, con­stituent une alimentation aqueuse et sucr^e qui prövient les ma­ladies de sang, ou sang de rate. Les navets cuits s'emploient dans les mßmes circonstances maladives que la carotte.
La betteravejaune, blanche ou marbree, fournit une alimen­tation qui, comme le navet, est aqueuse, sucröe et convient spccialement aux ruminants pendant I'hiver, alors qu'ils sont £chauff£s par les aliments sees et surtout par les graines d'orge, d'avoine, les vesces, les gesses, les pois en paille et en grain. Gelte nourriture, donn^e au poids de 500 grammes au mouton, de 7 ä 8 kilog. aux bfites bovines, rafraichit lesanimaux, rend leur sang plus aqueux, fait couler abondamment leur urine, et les preserve des affections si graves,connues sous le nom de maladies de sang. Cuite, la belterave donne un aliment doux, sucr^, facile ä digörer et r^confortable dans la convalescence des maladies aigues du poumon et des muqueuses digestives. lt;
6deg; Chiendent. Racine mucilagineuse el sucr^e qui, trait^e par decoction, fournit d'excellenls breuvages rafaichissants.
Medicaments gommeux. 1deg; Gomme arabique, Trös ömol-lienle. la gomme arabique unie au miel, a la dose de 30 a 60 grammes (1 ä 2 onces), pour les grands animaux forme un £lec-tuaire trös bon, dans le cours des maladies des voies respira-toires qui s'accompagnent de toux opiniälre. Nous unissons ä ces dlectuaires, pour les rendre plus calmants, 4 ä 8 grammes d'opium oü de sirop diacode. La poudre de gomme arabique ä la dose de 15 grammes (1^2 once), associ^eaux jaunes d'oeufs et tenue en suspension dans un peu de lait coup6 d'eau, com-2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19
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pose des brcuvages qui combatlent parfaitement les inflamma­tions diarrh(5iques qui altaquent les jeunes animaux nouvelle-ment sevrös.
2raquo; Gomme du Senegal, possede les memes propri^lös que la gomnieara1-'-'quot;'^, elleest un peu moins estiinöe, aussiest-elle moir.s chnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;s lecoianierce ; onl'adininislreäla mßmedose
et dans les '. escirconslances.
3deg; Gomme adraganihe. Cette gomme dissoute convenablc-ment dans l'eau, ä la dose de 8 grammes (2 gros), et unie ä .30 grammes de miel,laquo;lomgt;e d'cxcellents breuvages Emollients, moins chersque ceux confectionn^s avec la gomme arabique, et qui jouissent des mßmes verlus. Tres difficile ä röduire en poudre, la gomme adragantlie ne pent etre admiuislr^e qu'en breuvage. On doil auparavant la laisser macßrer un peu dans l'eau pour la gonflcr el la ramollir.
4quot; Gomme du pays. Bien moins chore que loutes celies dont nous venons de parier , la gomme du pays, n'en possede ce-pendanl pas ä un aussi haut degrö, les verlu.s ömoliientes. Les preparations n'en sont pas aussi faciles ä confectionner parce qu'elle estnioius soluble dans l'eau chaude, et plus difficile ä reduire en poudre. Elle est gönäralement peu usitäe. Meme dose que la gomme arabique.
Medicame/Us amijlaccs, Sucres et gomTuenx. 1deg; Orge. Tres rtJpandues, ptucheres, les semences de I'orge trail^es convena-biement par döcoclion donnenl des boissons, des breuvages tres adoucissants, donl on fait un frequent usage dans les phleg-masies du lube digestif, el notammeat dans la diarrhde, la dys-enlörie, les inflaamiations des voies respiratoires et parlicu-iißrement la p^ripneumonie des b6tes h comes. Ces breuvages ae futigueiit que peu ou point reslomac, et sont lögerement üuuirissauls.
La farine d'orge dölayöedans l'eau tiedeou froide, au poids de 1 ä 2 kiL, par 10 ä 15 litres d'eau, constitue une excel-lenlc boisson rafralchissante et legereraeut nourrissaute, pour
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tons les herbivores atleints de maladies aiguiis internes. CeUe boisson est app^tde particulierement par les chevaux. On y ajoute quelquefois une petite quantity de sei marin (150 ä 200 grammes), pour en faciliter la digestion. Dans le but aussi de lui donner la propriety de faire uriner les animaux, on y associe 15 a 20 grammes de nitrate de potasse, ou de sei de nitre. L'orge offre une ressource pr^cieuse dans la campagne, contre les madies aigues des chevaux et bestianx , alors qu'on ne pent plus se procurer les feuilles et les tiges de mauves,
2deg; Son, petit-son, recoupes. Trail6 par decoction, le son fournit un liquide visqueux blanchätre, doux au toucher et tr6s (hnollient. Oa I'emploie en breuvages, en lavements dans les inilammations des inteslins, les coliques diverses , la diar-rhee muqueuse , l'entörile pseudo-membraneuse des rumi­nants ; et en injections dans ie vagin des femelles qui ont avort^ ou qui viennent de metlre has, pour combattre les inflamma­tions du vagin et de 1'uterus. A l'extörieur , on en fait ^gale-ment usage en lotions, en fomentations dans la gale,les dartres et loules les affections qui s'accompagnent de prurit. Le son bouilli, uni aux mauves hachöes et ä la graissc röcente , com­pose de bons cataplasmes Emollients dontonentoure frequem-Bient le pied des animaux quand il est douloureux.
3deg; Pain ordinaire. Le pain bouilli avec I'eau, cede a ce li­quide des principes amylacös et sucrös.Le döcoctum est doux, lögörement visqueux, trös Emollient et un peu nourrissanl. L'eau panEe est d'un emploi trßs frequent dans les maladies aigues des poulains, des veaux et des agneaux. Coupöe avec le lait. associce ä lacrämeaux jaunes d'oeufs, l'eau panEe compose ainsi de ir6s bons breuvages contre les diarrhEes qui attaquent si frlaquo;5quemment les jeunes animaux , surtout ä l'e'poque du se-vragc, Le pain bouilli avec l'eau et uni a la eröme, au lait, ä la graisse, forme un excellent cataplasme Emollient qu'on em-ploie avec avantage., dans les inflammations du pied et dans les furoncles ou javarts cutanEs.
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4raquo; Gruau d'avoine. 60 grammes (2 onces), de gruau bouilli pendant un quart d'heure dans deux litrns d'eau , forment de trlt;is bons brcuvages Emollients et l^gerement nourrissants. Unie au mic! ou au lait, l'eau de gruau donne des breuvages d^licieux, pour les chevaux de race distinguöc, atteints d'in-flammation lagere du canal intestinal. Quelques jaur.es d'osufs ddlayds dans ces breuvages, les rendent tres utiles dans les ma­ladies de poitrine du chien et du pore, qui les prennent seuls. On les met aussi tres souvent en pratique dans la clavelde con-fluente des moutens-
5deg; Ätz. Le riz traiiö par decoction , 30 grammes (1 once ) dans un litre d'eau, donne un trös bon breuvage Emollient pour tous les animaux, et, notamment pour les chiens, les betes bovines et ovines , ;!llein!s de dysenteric ou dc diarrhea, Blaine recömmande ces dccoclions dans la superpnrgation des chevaux (1).
Substances gratses. 1deg; Hullc d'olive. L'huile d'olive qu'on se procure goner-dement parlout, est la substance grasse 1c plus g^neralement usitöe ä Tintörieur. Celte huile douce et tres 6molliente, s'adminislre avec avantage dans les inflam­mations aigues du canal intestinal de tous les animaux, el par-ticulienT.ient des betes bovines. Vicq-d'Azyr la recommande surloul dans ces derniers animaux (2), lorsqu'ils sont atteints de typhus contagieux. Blaine l'a vant^e dans les inflammations sur-aigues des intestins des chevaux (3). Dans ces monies mala­dies eile a procure quelque soulagement entre les mains de M. Rainard (4).
L'huile d'olive est surtout recommand^e dans l'enlerite du chien, qui s'accompagne de constipation opiniälre. A l'extö-
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(1) Notions fondamcnlaies sur I'art vet., t.lll, p. 181. (S) Moycns curatifs ct priservatifs, p. 361 ct 554. (3) Nolions fondamerdalessur i'Art vit., t. Ill, p. 180. (fl) Complc rendu, Ecole do Lyon, 1823,p. 15.
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rieur , l'huile dont il s'agit est fröquemmeut employee dans les maladies cutanees pour assouplir ia peau el combaltre ie prurit dont eile esl le siego dans la gale et les darlres.
2deg; Huile de tin. L'huile de lin a 616 tr6s yantde dans ios ma­ladies des bestiaux, et surtoul dans les affechons typhoides epi-zootiques. V^gece , Coluraelle (1), Leclerc ;2), Barberel(3), ont recommande celte huile dans le typhus ;outagieux. Vicq-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
d'Azyr (4), assure qu'adminislröe ä la dose d im verre, et asso-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
cilt;5eä un verre de vinaigre ou d'eau-de vie, le tout bien battu et mölangö, eile a gueri nn ties grand nombre e'e bestiaux atteints de r^pizoolie typhoide qui r.^gnait en France en 1774, 75 et 76. Ou donnail cette potion au d^but de la maladis. Depuis Vicq-d'Azyr, Faulet (ö) et M. Rodet en out öfalenient vanlö les bons effets dans ia meme maladie (6). L'huile donf il s'agit ne jouit cependant point de propri^tös ausrii einollientes que l'huile d'olive j car eile a la propridtd d'etre nn peu dere et
dessiccative5 mais eile rtJsiste plus qu'; lajiremiereä Taetion
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digestive , fatigue peut-6lre davantage le canal intestinal et provoque par cela ni6nie plus promplement et plus surement la purgation.
A I'extdrieur, I'lniile de lin a dtd vantde par Sollcysel (7), pour combaltre les dartres croüteuses des jambes des ihcvaux , et particulierement contre ces fissures ulcöröes de la peau du pa-turonetdelapartieposterieuredu beulet, qu'onnonmne crevas­ses. Nousavonsemployd cette huile battue avecun peu d'eau-de-vic ou de vinaigre dans ces maladies, el toujours nous avons euä
(l) Vicq d'Aiyr, Exposi des moyens curali/s et prtservatlfs qui peuvent elre etnplcyh contre les maladies peitllentlelles des bites ä comes, p. 213. [1) Essai sar les maladies des bestiaux, p. 33.
(3) Utmoire sur les maladies ipidimiqucs tcs bestiaux, p. 50, 51 el 52. (A) loco citato, p. 353, 3A8, 361, 305, HOS, A33, A38 et ASt-
(5)nbsp;Biltoire des mtladies Spixootiques, t I, p. 73.
(6)nbsp;liidecine du bceaf, p. 214-
(7)nbsp;Parfait Marichal, p. 774 ct 526.
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nous louer de son emploi. Celte preparation assouplit la peau , et l'huile par sa propriety siccative dessöche la plaie et s'em-pare de l'hnmidit^ dont eile est presque toujours humectöe.
3deg; HuiLes de colza , de chenevis, de noix. Toules ces huiles s'emploient ä l'interieur. mais avec moins de succ^s que celles dont nous venons de parier. On en fait un usage frequent ä l'exl^rieur dans la gale , les dartres . les maladies papuleuses , pour assouplir la peau et la pröparer a I'action d'autres medi­caments plus (Jnergiques.
4deg; Hudc de laurier. Tr6s emolliente , l'huile de laurier.est parliculierement employee en embrocations ä l'extörieur sur les engorgements douloureux de la peau et du tissu cellulaire sous-cutane. C'est surtout dans le cas de yihlegmon aigu qu'on en fait usage. Les Hippiatres de l'antiquilö, et surlout Soiley-sel, en out vante les bons effets (1).
5deg; Graisaes anlmales. Les graisses fraiclies, comme le beurre , la cr6me, le saindolaquo; ou graissc de pore, l'huile de pied de boeuf, employees k I'exterieur en onctions penetrantes cutan^es [Voyez page 34), sont utiles dans les cedemes chauds. le phlegmon , les contusions qui s'acconqiagnenl de chaleur et de douleur.
La cr6me introduile entre les paupieres dans les inflamma­tions aiguiis de la conjonctive procure toujours des resultats
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Suhsianccs grasses el sucrees. Lait et peiit-lait. Nous avons döjä fait connaltre le bon emploi du lait et du peiil.-lail f page 275), nous ne reviendrons done point avec detail sur ces deux premiers medicaments utiles, d'ailleurs, dans toutes les inflam­mations internes et externes des animaux. On emploie le lait chaud ä l'exterieur avec avantage dans les inflammations de la conjonctive et des mamellos; il entre dans la composition des
[\.Par[ait Marichal, dcuxifcmc particp. 30J.
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cataplasmes Emollients dont on entoure l'ongle des animaux . et surtout la patte des chions dans l'aggravöe ou fourbure.
Substances albumincuses elgelatincuses. 1deg; Les bouillons de tripes , de t6te de mouton, de pieds de veau , de mouton , adminislrds, tiedes et convenablement Elendus d'eui, on r^unis au lait, constituent dVxceHi-nts brcnvages emollients et Idgörement nulritifs, fres precieux d:ins ia pdriode de reso­lution des inflammations aigues et pend.mt Je cours des phlegmasies chroniques. Bourgeiat a fail usage . et avec succes, de ces preparations donndes en lavKments dans un cheval atteint d'uiie violenle esijuiuancie, et aiic]tiel il avalt (Hii force de praiiquer la tracheolo(me(i).
Vicq-d'Azyr rapporte un assez grand nombre de guerisons de b6les ä conies atteiotes detypiius coutagi^ux traitues ei. que­ries [)ar des boaillons de viande, simples on assocics a dr. yin, qu'on adr.iinistrait aux bestianx dans les öpizootitis de 1-774, 75 et 76. laquo; La confiance dans ce remcde a (Ud telfe , dit Vicq-d'Azyr , que plus d'une fois j'ai eu de Xtr peine ä empßcher le malheureux et credule carnpagnard, de sacrifier sa volaille pour rendre le bouillon meiileur. raquo;
Ces bouillons sont dgalement prdcicux , soit en lavements, solt en breuvages, pour faire besser les accidents suscit^s par la superpurgation. A l'extdrieur on les emploie avec succes sous forme de bains dans l'atropliie des menibres , i'endurcisse-ment, la retraction rdcente , les plaies des tendons, les vit-il-les entorses. En lotion, on en fait usage pour assouplir la peau dans la gale et les dartres anciennes, avec induration et epaississement du lissu cutanc.
2deg; OEuJs do* oiseaitx de hassc-cour. Les jaunes d'ceufs dd-layds dans le lait, les decoctions mucilagineuses , gomineu-ses, sucrdes et amylacees, sont de puissaiitb auxiliaires ä ces preparations adoucissantes, anxquelles ils ajouienl !a proprieti
(1) Zfoeycfopfttfe de Diderot ct dc d'Alembert, t. VI, p. 75, attllß^.
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296nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPBLOGISTIQUES.
nourrissante. Ces medicaments composes se donnent surtout dans les ententes diarrh^iques des jeunes animaux encore a la mamelle, et des veaux qu'on desire engraisser. Mais iJs convien-nent surtout dans les phlegmasies du ventre et de la poitrine des pores et des chiens.
Lejaune d'oeuf battu avec I'huile donne un liniment adou-cissant dont on se sert tres avantageusement dans le pansement des plaies douloureuses.
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Le blanc d'oeuf battu avec les decoctions ('mollientcs , forme
une äinuision douce et tr6s adoucissante qu'on donne en breu-vagc. Administre pur ä l'iiitörieur, il est coribidcre comma le contrepoison par excellence du sublim^ corrosif.
MäOICATlON RAFBAICaiSSAnTE.
Parmi les rombreuses maladies internes qui attaquent les animanx domestiques, le plus grand nombre s'accompa-gnent de chaleur int^rieure, de söcheresse de la bouche et du gosier, de soif ardenle , d'öltivation de temperature a. la peau, de constipation , de rougeur vive des muqueuses apparenles , de frequence du pouls; or , les medicaments qui ont la pro -priöte de diminuer la chaleut intärieure , d'apaiser la soif, d'abaisser la temperature de lä peau, de faire cesser la consti­pation , ont requ le nom de rofraichissants. On leur donne encore les noms de temperants, du verbc temperare, parce qu'ils lempereiit la chaleur interieure et moderenl, le cours du sang, A'antiphlogistiquesf parce qu'ils sont employes plus specialement pour combattre lesphlogoses ou inflammations j enfin, A'acidules, parce qu'ils procurent la sensation acide sur l'orgune du goüt, et que les elements acides entrent dans leur composition.
Les agents medicamenteux qui font parlie de la medication
rafraichissante , ont une saveur fraiche ou acide ; ce sont pour
le regne vegetal: I'oscille, I'oxalis surelle, les acides accti-
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MEDICATION HAFRAICHISSANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 297
que, tartrique , borique; et pour le rögne mindral: les acides sulfurique, hydrochlorique, le nitrate , le tartrate et l'acdtate de potasse. Toutes ces substances medicinales sont toujours ötendues d'une quantity d'eau süffisante pour, dtantmises en contact avec la muqueuse de la bouche, donner la sensation acide.
Effets sensibles. Les acides dtendus d'eau appliquds sur les muqueuses conjonctive , buccale , vaginale , nasale, des ani-niaux en bonne santö, d^teruoir.ent par leur contact un picote-ment, un agacement special qui suscite aussitöt la sdcrötion d'un fluide säreux. Mis en contact avec les muqueuses de la bouche, de l'oeil, qui communiquent avec les canaux de glan-des sdcr^toires, on voit aussitöt les orifices de ces canaux ver-ser en abondance la liqueur qu'ils charrient. Bienlöt le liquide acidule, les liqueurs söcrötäes, se vapcrisent, abaissent la tem­perature et produisent la röfrig^ration. En niöme temps on voit les vaisseaux capillaires de la muqueuse chasser les glo­bules de sang qui les parcourenl, et le tissu muqueux prendre une teinte päle et quelquefois blanche. Dans la bouche on constate que la chaleur buccale est abaissde , que la salive y abonde , et que cette cavitö est devenue fraiche et humide.
Nous avons fait prendre des acidules ä des animaux bien portants et ä jeun,etvoici ce que I'observation nous a fait con-stater. Aprös l'administration de cinq a six litres d'eau acidulde ä la temperature de 10 a 12deg; centigrades, nous avons vu la sa­live aborder en abondance dans la bouche , et un thermometre placö dans cette cavitö , a annoncö que sa temperaiure nor­male etait abaissde de 1 ä 29. Aprös unc demi-heure a une heure quelques borborygmes se sont fait entendre, et les chiensont expulsd des matteres excremenlilielles, Les muqueu­ses apparentes onl päli, le pouls est devenu petit et mou, la respiration s'est ralentie de quelques respirations, bienlöt les urines ont could claires, aqueuses, et d'alcalines qu'elles dtaient dans les herbivores, nous les avons vues rougir faiblement le
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298nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHL0G1STIQUES.
papier de tournesol; mais ce qn'i! y a eu de plus remarquable selon nous, dans ccs essais, c'est que la (empörature de l'anus, du vagin, de Tintörieur des oreilles,du prepuce, raSsurtfe avant l'expörionce , a baissö de 2 ä 3deg; centigrades pendant la mädicalion.
Ce n'est done point sans fondement, comme on le voit, que nous avons donnd le nom de mödication rafVaichissanle ä l'action et aux effets desacidules, puisqu'en effet ils rafrai-chissent IVconomie, lt;;t abaisser;t !a chaleur aniraale dans les aniinaux en bon.nc santö.
Pendant le cours des maladifs inflammatoires soit internes, soit externes, la medication rai'raichissante est presque tou--jours mibe ä conlribution. A Cexterieur !es acidules nsitös, en lotions, en aspersions, en applications sur !a peau, les mu-queuses congestionn^es et -viTenJent eiiflammees. deierminent tin abaissement de la temp^ralure da la parlie , suscitent une lägßre aslriction sur les capillairfs en refoulant le sang dans les vaisseaux situös plus profondömenl, et anienent bienlöt de la pileur dans le tissu inalade. Get effet nlt;5anmoins n'est que passager, il disparait s'il n'est pas longtemps continue, et bien-tot la chaleur, la rougeur, la caisson , le pmrit , reparaissent comme auparavant. Cetle observation apprend done qwe les effets suscitlt;;s par les agents acidules pour combaltre les in­flammations doit fitre prolonge an moins jusiju'a ce que tous les pbönornenes de congestion et d'inflammatiou aieni. ctssö.
Adminisirös ä Tintörieur , !es acidules en louchant la rau-queuse buccale, la base de la langue, les aniygdales, les parois internes du pharynx , ratraichissent ces parties, provoquent la secretion donl les cryplrs maqueux sont charges , et font cesser la chaleur de la bouche , la söcberesse de la gorge, et calm, nl ainsi la soif. Parvenus dans I'eslomac, ils tempereut la chaleur de ce viscere , excitent la s£cr£tion des nombreux follicules dont sa muqueuslaquo; est remplie , et facilitent ainsi la digestion.
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MEDICATION RAFIUICIIISSANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 299
Dans toute I'^tendue des intestins greles et des gros intes-lins, les acidules abaissent la lempörature anormale du tublaquo; digestif. Si la muqueuse est enflammde dans divers points de son dtendue , ils repoussent le sang qui gorge ses capillaires, enlövent sa chaleur morbide, excitent la sdcrölion dont eile est le siöge, et concourent aiissi ä combattre rinflünimation. Si I'ac-tion tempörante est prolong^e, la secretion inteslinaie devient parfois si abondante qu'elle esl expulsee ä l'extßrieur sous la forme d'un liquide glaireux. C'est cette aclion d'agacunent diStermin^e par les moidcules acides qui, pour certains me­dicaments temp^rarts , leur a fait accordar la propriele lögere-ment purgative. Administres sous forme de lavem'-nt, ies acidules dölerminent les memes secretions sur les dernieres portions du lube iiitesiinat.
I.es effets des rafraichissanls ne se bornent point au canal digestif. Les diverses fonctions en ressenlent bientöt aussi I'iii-fluence. L'ean et les molecules acides apres avoir imbibö I'^piderme muqueux des viilositös, passent dans les veines mösaraiques, circulent avec le sang, et sont distributes ä tout I'organisme. Alors un effet rafraichissant general se manifeste; le sang devenu plus aqueux circule plus facilement dans les capillaires ; les molecules acides touehant tous les points de l'dconomic, y suscitent nne titiilationqui agaceles organes et excite les söcrötions diverses. La söcr^tion urinaire augmeute, et les urines coulent bientöt ciaires , aqueuses et en grande quantity, propriötö qui a fait consid^rer les acidules comme des diureliques Jroids. Or, il tsl probable que cette super-s^cr^ition rönale est due ä ratlouchement des molöcules acides qui sont öliminees par !es reins, puisque k-s urines d'alcalines qu'elles ötaient rougissent bienröt te papier de tournesol.
Les organes de la respiratoin ne sont pas moins influences par les acidules. Les molecules acides ^iiminees, il est tres probable par la muqneuse bronchiqne, aiguillonnent et provoquent la toax. Cette excitatioraquo; est surtoui remarquable
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300nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOGISTIQUES.
lorsque les poumons, la plßvre, les bronches, sont enflammßs. Aussi est-ce pour celle raison que les acidules soul contre-indiqu^s dans le döbut et l'etat de ces inflaniaiations.
La peau chaude, brulante parfois, seche, adhereute plus ou moins aux tissus sous-jacents, et dont les s^crtilions sebacees et sudorifiques sont interrompues, deviant moins chaude, acquiert de la souplesse, et si les acidules sont pris tiede, la transpiration cutanöe ne tarde point ä se manifester.
Le mouvement du sang se rötablit sous l'influence de la me­dication acidule;le pouls de fort, plein et accdldr('; qu'il pou-vait 6lre, acquiert de la souplesse , et bat moins freqemment. Ces effets sont toojours constants, mais pouvons-nous les ex-pliquer? Est-ce le sang qui ^ plus ehargö de sdrositö par i'ab-sorption de l'eau tenant les acidules en dissolution, cir-cule alors plus i'aciieuieiu dans les plus peiits vaisseux ca-pillaiies? est-ce une action rafraichissante sur le coBur, les lubes vasculaires, par l'eau acidulee? est-ce en fin, parce que rinflarnmalion qui a donne naissauce ä tons les symplömes qui constituent la fievre de reaction a 6t6 comballue par les acidules. que ia fievre a baissö et a disparu, ainsique le trou­ble fonclionnel gönöral auquel participaient le cteur et les vaisseaux ?
II osl probable, selon nous du moins, que tous les effets dont nous venons de parier s'operent simu I lanOmeni. Et d'abord, il est incontestable que le sang ne devienne pas plus söreux pendant i'adniinistration prolong6e des acidules. II suffit d'in-spectcr le sang dans un hematomamp;re avant et apres la medica­tion pour £tre convaincu sur ce point. II nous parait done possible d'admettre comme tr6s probable que, puisque toute i'economie est temperte et möme affaiblie par l'aclion des aci­dules, le coeur, les capiilaires, doivent participer a la manifes­tation de ces effets. Enfin, nous regardons comme hors de discussion l'affaiblissement des inflammalions par la medication acidule, et ia diminution del'ensemble des symptomes qui ex-
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MEDICATION RAFRAICniSSANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;301
primentle trouble gßnöral des fonctions organiqiics.Mais tous ces effets ne se manifestent pas isolömentljifs s'operent de con­
cert et simultanäment.
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Ditree de la medication. L'impression d^terminöe par les acidules est viva, prompte, passagere , et quelquefois instan-tanlaquo;5e. Les molecules acides portöes dans le sang en sont rapidemenl expuls^es , et l'agression qu'olles dciterminent estnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;
toujours d'une courte dur^e. De lä l'indication de röitörer {r6-quemment i'administration des medicaments dent il s'agit a rintörieur pour en prolonger l'action, et obtenir les effets curatifs qu'on en attend.
Si teile est la puissance de la medication rafraichissante, on
doit deja concevoir ies grands avantages qui d(5coulent de son usage dans un tres grand nombre de maladies qui s'accompa-
i . :
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gnent de fievre intense.
Emploi momentane. Avantages. L'usage des rafraichissants doit gen6raieinent 6tre born^ au debut d^s inflammations. Alors ils manifestent tout le pouvoir de leurs effets sur 1 x partie encore peu altdröe par la ifialadie, et sur toute I'economie dont les fonctions ne sont encore que peu troubläes par les sympalhiques morbides. Le retour au calme de la saute est generalement la consequence de leur usage bien appropridi.
Emploi protonge. Mais si la maladie est d'une longne dtiroe, si surtout eile tend a passer ä l'etal chronique, les acidules ne doivent point elre longtemps continues. Ils irritant I'estbmac, troublent ses fonctions , et peuvent möme susciter son inflam­mation. Les muqucuses intestinales participent egalement aux troubles de l'eslomac, el bienlOt leur muqiiease s'irrite , s'en-flamme, et une diarrbee en est la consequence. Les reins, les conduits urinaires finissent aussi, par I'agacement continnel des molecules acides quo I'urine charrie, par s'irriter, et l'ex-pulsion des urines devient alors penible et doaloureusa. Plus tard^ les animaux maigrissent, la peau acquiert do !a secheresse, et ramaigrissementva toujours en augmentant. Ces effetsdeter-
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302nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AHTIPHLOGISTIQUES.
minds par I'usage longtemps continue desacides, nous lesavons conslales par des e^Sriences sur des chiens et des chevaux bien porlanls, quoique bien nourris, et auxqueis nous avions admi-nislrd tons les jours, pendant vingl jours, sept a huit breuvages d'eau acidulde.
Metauge des rafraichissants et des emollients. Dans la prati­que on rdunit tres frequemment les aigrelels au miel, ä la m^lasse, I'eau gommde, 1'eau d'orge , de mauve, deguimauve, de riz, de chieadent, de graine de lin. Cette association donna aux Emollients une vertu rafraichissante qui convient beau-coup a tous les animaux domestiques. La substance eiiioliienle sucree ou gommeuse diminue I'agacement prodnit par les acides sur le tube digestif, h's reins, la vessie , et pennet d'on prolonger longtemps Temploi, sans s'exposer a irriter les muqueuses intestinales. Ce melange permet m6me d'en faire usage quelquefois dans les maladies de poitrine qui s'accompagnent de Gevre de rdaclion violente. Toutefois,dans
#9632;
ces derniers cas I'acidild devra loujours etre trfis Idgere. Dans I'immense majority des circonstances nous adoptons de prdfö-rence les dmoliients acidulesäl'eau acidifide, dans 1c cours des inflammations aigues avec fievre de reaction intense, et surtout duns les maladies des muqueuses fines, delicates et sensibles du lube digestif des animaux ruminants. On associe aussi quel-
quefois les acidules ä l'buile d'olive et ä l'huile de lin. Vicq-
d'Azyr , ainraquo;i que nous l'avons ddjä dit, en faisait usage pour coir.batlro le typhus contagieux du gros bdtail, dans I'dpizoo-tie de 1774, 1775 et 1776.
Dans la pratique, on m61e aussi quelquefois les acidules avec les medicaments loniques; mais nous nous occuperons de ces melanges lorsque nous traiterons de la mddicalion tonique.
Emploi iherapeuiique des rafraichissants dans les maladies.
A. Congestions actives. Les animaux domestiques sent par-ticuiieroment exposes dans certaines Saisons de rannte ä des
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MEDICATIOIf RAFRAICHISSANTE.
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congestions rapides des muqueuses intestinales, de la rate, du poumon, des reins, de la peau, maladies determinöes ordinai-rement soil par 1'usage d'aliments succulfints donnds en trop grande proportion, soil par des travanx assidus pendant 1'ardeur dusoleil, soit par un repos prolongd ä l'insolationi Or, dans ces maladies, inddpendammcnt de i'excitalion imprimöeaux solides organiriues par ces causes, )e sang qui circule dans les vaisseaux est riche en globules ou loatiere coiorante, en fibrine, en albu-mine, el pauvre en sörositd ou en eauj aussi r(5clament-e!les, pour 6tre combatlus promptement et avec succfis, l'usage de boissons, de breuvagesacidules. L'acide acötique, I'acidesullu-rique unis ä l'eau de riviere sont les substances dont on fait le pins frcquemmenl usage, tant ä cause de leurs vertus bien re-connues, qu'en raison de leur prix peu lt;51ev£ et de la facility de s'en procurer partout en quantile süffisante. Les boissons aci-dules sont parfois repugnees par les chevaux et les bestiaux pendant quelques jours, mais ensuite ils les boivent volontiers.
L'eau acidifi(5e,les emollii nls acidules, rafratchissent les ani-maux, (itanchent Icur soif, notamment pendant les chaleurs de l'etä et de rautomne, rendent le sang plus aqueux, fontcouler les urines abondamment, favoriseut la transpiration cutanöe, et prßTiennent ainsi les fluxions sanguines graves qui s'operent si rapidement sur les organes internes. C'esl notamment ä re­gard des animaux qui vivent en troupeaux que ces moyens ra-fraicliissanls sont uliies pour prdvenir particulierernent la ma-ladie de sang ou sang do rate, le pissement de sang ou hdma-turie , les coups de sang aux poumons, etc.
Pendant le cours des congestions actives, alors qu'elles ont 616 combatlues par lus saignöes gtinöraks, les rafraichissants lögerement astringeuls. tels que l'eau do Tiabel ou alcoolö sulfu-rique, l'eau rendue tres aigrelette avec l'acide sulfurique, le bon vinaigre de vin, sont de puissants auxiliaires aux saignees. Ces acidules resserrent les vaisseaux capillaires par une I6g6re
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30/1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOCISTIßUES.
action astringente, et concoiirent puissamment a. arrÄter les licmorrliagies qui suivcntJcs congestions. C'est par leur emploi qu'on fait ccsser les heraorrhagles bronchiques qui attaquent frdqueniinent les chevaux qui courent pendant les chaleurs, que Ton combat avec efficacitö le pissement de sang des rumi­nants mis dans des pAturages abondants au moment du prin-lemps (1), ainsi que les ebullitions cutanöes ou feu d'herbe, et surtout la fourbure qui est causöe par suite d'une alimentation succulente jointe a un travail (ovc6 et soutenu sur le pav6.
B. Inflammations aigues. Les inflammations aigues au däbut sont, apr^s les Emissions sanguines, combattnesavec succßs par la medication rafratchissante. Nous allons examiner les cas g6-n^raux qui en reclament I'emploi.
1deg; Inflammaiions aigues du canal digestif. Les inflamma­tions simples du lube digestif de tons les animaux doraesliques, qui s'accompagnent de secheresse, de chaleur ä la bouche, de soif inextinguible, de coliques lögeres, de constipations, avec expulsion de inaliires exci.ementitielles noires, dures, luisantes ou reconvenes de mucus , d'expuision d'urines troubles, öpaisses, parfois rouges et sanguinolentes, de secheresse, de chaleur ä la peau, de plenitude, de durete, d'acceieratioK du pouls, reclament imperieusement l'usage des acidules asso-cies aux einol!i;;nts Sucres ou muqueux, et parfois huileux. Ces rafraichissants excitent les secretions des muqueuses, di-minuentles douleurs d'entrailles. etanchent la soif. font cesser la constipation, rendent les urines claires et aqueust's, et cal-ment la fiövre de reaction. Les breuvages^ les lavements, les boissons acidules , adminiities a ces animaux de demi-heurc en demi-heure ;, d'heure en heure , sont d'une indispensable utiliteet d'une prompte efQcacite.
L'experience journaliere demonlre les avantages de cette
(1)PoUier, H(jmalnrie (icsBa!ufs,i?clt;laquo;(;(7 de mid. v(t.,t, XV', p. 229, ct
t. xviii, p. las.
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mIdicatiön rafraichissante.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;305
pr^cfeuse et simple medication dans l'entörite , la gasfro-en-
törite aigue de tous les animaux, et particuliörement celles de
ces maladies qui, dans les ruminants, sont suscitdes par les
bourgeons de chöne, de fröne, les plantes acres, comme les
renoncules, les euphorbes,lesfourragesrouil!ds, etc.,maladies
compliqudes si fr^quemment de nephrite avec pissement de sang.
MM. Everts (1), Braban (2), Brugnone (3), Chariot (4), Guil-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;||'
lame (5), Didry (6), Dehan (7), et beaucoup d'autres \6t6ri-
!
naires non moins recommandables en ont rapports des exem-
pies. Notre pratique nous a convaincu dgalement des prdcieux
effels apportds par les rafraichissants dans le d£but de ces
graves et frequantes maladies.
Les inflammations aigues du canal intestinal qui s'accom-pagnent de diarrhöe muqueuse, de pseudo-membranes, rdcla-ment aussi l'emploi des Emollients acidules. Dans ces circon-stances, en parcourant le tube digestif, les molecules acides et dmollientes, par leur lagere action röpercussive, tendent h d6-truire le gonflement, la chaleur, la rougeur, la sensibility mor­bide de la muqueuse, et a faire cesser la phlogose et la secre­tion pathologique dont eile est le siege.
(1)nbsp;Everls, gastro-enterile äpizootique, bfites ä cornes, Annalesde I'agricut-tare franc., dcaxiCüne seric, t. XXIII, p. 156.
(2)nbsp; Braban, mCme maladie, meme Annales, deaxifeme serie, t.XXIV p. S31.
^(3)JBrugnone, observations et experiences sur la qualitö venüueusc del a renoucule des champs, ftisirucf. vitr.,t,\ll, p. 309.
(ft) Chariot, effcts Uoltttres de la mercuriale annuelle, Recucil de Udd. vit., t, X, p. 97.
(5) Gailiame, öpizootie observöe sur un troupeau de betes ä laine. Ann. dc t'agrlculture francaise, 2* Serie, t. Ill, p. 129.
Meme auteur, observations pratiques sur les maladies des bCtes ft laine, mfemes Annales, deuxi^me sdrie, t VIII, p. 137.
(0) Didry, Maladie epizootique sur les pores, Jnn- dc I'agriculture franeaisc, dcuxicme sOrie, t XXII, p-1.
(7) Dehan, Epizootic des pores, Uimira de la SoeiUi tt'agrictlture draquo; la feine, 1835, p. 133.
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20
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SOGnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPIILOCISTIQUES.
D/ms la pcriode cVetat des inflammations, les acidulcs, s'ils sont indifiuös par la fievre tie reaction intense, la soif ardente #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des aiiimaux, leur ddsir des liquides froids, doivent toujours
t .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; etreassoci^s aux Emollients sucres, ou mucilagineux, ou amy-
lac^s, mais a tres petite dose ou jusqu'a une faible acidity. Les molecules acides^ dans ce cas, favorisent la digestion des sub­stances sucrlaquo;5es, amylacöes., et excitent les säcrötions du canal intestinal.
Dans la resolution de ces maladies,comme aussi dans leurs diverses terminaisons, les acidules sont inutiles, on doit leur prdKrer les Emollients Idgerement nourrissants.
C. La fievre aphtheuse, que Ton considere aussi, mais bien ä tortj comme une gaslro-entErite aigue, avec sdcrEtion abon-danle de mucositEs, est, peut-6tre, de toutes les maladies celle oil la medication rafraichissante monlre toule la puissance do ses effets.
Les gargarismes confectionnds avec le miei et le vinaigre^ l'cau de Jlabel Elendue d'eau jnsqu'ä une lagere acidite caus-lique, injeclEs dans la bouche, promenesala surface des ulcE-ralions aphtheuses ä l'aide d'un chiffon attache au bout d'un bälonnel, temperent la ehaleur de la muqueuse bnccale, re-poussent le sangqui distend les capillairesdeson tissu^changent la nature des sEcrdtions, detergent les ulcEralions aphtheuses el aclivent leur cicatrisation. L'eau de Rabel les cautErise mamp;ae Idgerement, et bientötles animaux peuvent prendre des aliments, les mächer convenablement et les dEglutir avec fa­cility.
Les apiithes n'ont pas seulement leur siege dans la bouche., il s'en ddviloppe aussi dans le canal intestinal. Gelte Eruption vesiculeuse s'accompagne de fievre, de soif, qui porle les ani­maux a se dEsailErer sans cesse, de constipation hienldl suivie de diarrhEe muqueuse. Les acidules aqueux d'abord, puis les Emollients sucrds, mucilagineux, amyiacEs ct lEgerement ai-guisEs par I'acide acetique, conviennent parfaitement pour
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combatlrerinflammalion digestive et faire cesser les symptö-mes qui la signalent. Les fails ne nous manqiUTcMfnt pas pour prouver que 'les rafraichissanls dans cette maladie m^ritent lapröförence sur lous les autres moyens curalifs. Nous pour-rions non seulement citer notre propre experience , mais en­core invoquer celle dc Huzard (1) . de MM. Girard pere (2)^ Gasparin (3), Mathieu (4)., Saintin (5), Loyset (6), etc.
Typhus contagieux , affections charbonneuses,
Dans les maladies avec alteration septique du sang , comma le typhus äpizootique des bates bovines, les maladies charbon­neuses, les acidules complcnt d'assez nombreux succes. Dans le typhus contagieux epizootique do gros hetail, qui a rögnö en France ä diverses (5poques, ces medicaments simples ont pro­cure plus de guerisons que tous les autres remedes souvent tres compliques et loujours fort chers, qui ont ete vantes pour guerir cette redoutable affection. Nous invoquons ici le 16-moignage de Courlivron (7), dc Vicq d'Azyr (8)^ de Huzard et Desplas (9), de Huzard et Merat (10), de Leroy (11), de Guer-
(1)nbsp; Epizootic aphthense de la vallee d'Augei Ann. dc I'agr./ranc,premifcre sßrie, t- XLIV, p. 1.
Et Encycloptdie mitlwdique, art. aphtbe, t- III, prcmiöre partie, p. 107.
(2)nbsp;Girard, Analyee du mdmoire de Tamberliechi, Ann- de I'agr. franfaise #9632; deuxieme sdrie, t. XXXIX, pr 75.
(3)nbsp;Maladies contagieuses des bites ä tone, p.163-
(4)nbsp;Mathieu, RecuciL de mid vet,, t. XII, p. 64-
(5)nbsp; Saintin, Correspondance de Fromagc de Fcugre, t. IV, p. 263.
(6)nbsp; Loyset, Joarn- des viler, du Uidi, t. II, p. 153-
(7)nbsp; Courtivron, Observations sur le typhus contagieux du gros bdtail en Bourgognc, Mim- de l'Acad- royale des Sciences, 1748, p. 133.
(8)nbsp; Exposi des moyens curatifs et prcservatifs, p. 37, 351, 532, 540. (0) Huzard et Desplas, Instruction sur ia maladie ipizootique des dipartc-
ments de fest, 1795, p. 21.
(10)nbsp; Huzard et Mirat, Communication falte ä la Societe de la Facultö de medecine de Paris sur I'epizotie typhoide du gros bctail en 1814, Annales de l'Agr.franc., premiere sfirie, t. LVIII, p. 337.
(11)nbsp; Leroy, De la Fiivre pestilent, des OCies Iwvincs, — Rodet, Medeeine da limf, p. 214.
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seiu(1), pour appuj'er toule l'exacliludc des fails que nous avangons. C'est surtout dans la periodc de debut que les ra-fraichissants but procure ces avantages.
Pans le cours des maladies charbonneuses, les tempörants doniient genöralemenl de pri5cieux rösultats, notamment dans le charbon symptömatique. L'hisloire des öpizooties charbonneuses renfenne les bons succ^s obtenus par ces mö-dicamcnls (2).
En göncra! les acidules Idg^rement astringents, comme le vinaigre, les a-.'ides sulfurique, nitriqne, chlorhydrique, alcoo-lises, convienn'ent parfaitement dans les ioaaladies sepliqnes , qu'on nomme aussi putrides : aussi n'est ce poiiit'sans foude-mentqu'on a qualifilt;5 ces agents tl'aniiseptiques, d'antiputrides. Dans ces maladies, les aeides astringents, par leur atloa-chement sur ies solide? organiques, resserrent les tissns et pvcSviennenl la formation de ces jietits epanchements sanguins, qu'on appeile tmproprement ecchymoses. Peut-6tre aussi !eur action sur le sang s'opposc-t-elle a ['alteration putride de ce fluide? Touteföis si nous prenons en consideration les fails observes, nous rdpfiterous avec beaucoup d'auteurs et de v6~ terinaires tres recommandables, que les acidules minöraux et vegölaux coacourent efficacement ä faire obtenir la gudrison des jualadies typlioidcs et charbonneuses des aninaux. En u\6-decine humaine, cesnißmes medicaments sont aussi fort vantes contre les maladies putrides et surtout le scorbut.
D. Maladies externes. L'eau acidulöe avec le vinaigre s'em-ploie h I'exterieur dans un assez bon nombre de maladies. On en confeclionne des bains, des lotions, des applications dans les entorses r£centes, les tumeurs dues ä des violences extö-rieures, pour prövenir rinflammation. On fait surtout usage des lotions contre les ebullitions ou feu d'herbe, les erysipeles
(1)nbsp; Guersent, tssai sur les Epizootics, p. S5.
(2)nbsp; Voyez de Gasparin, Maladies contaffieuses des betes n talne, p. 104. JHstoirc dc I'Acadtmic, M76, p. 23a, 2^0.
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dus a. l'insolation, les piqui-ss des guöjies, desfr^lons, les ^ry-sipeles cedömatcux c'öUiuüi.es dans le:j mouioi; par l'nsage du sarrasin en fleur, les lumeurä charbonoeuses qui prösenlcnf: particnlicrcment 1c caracteru ocdca.atciix, la fourbure ricunls de tous les animaux. Dans celte derniere ma!.'idie, de. möuie que dans toutes les operations do pied tres de iloureuses: les acidules sonl tref utiles a l'inrörieur pour affaiblir ia fievro de reaction qiü se rterlcre , lesjours qui suivent s^it le dtUiut de la fourbure , soil !es operations pratiqu^es sur l'ongle dos soli-pedes particulierement.
E. Contr'indication des räfraichissants acidules.
1deg; Rialadies des organes respiratoires. Les acidules admi-niströs pendant le cours des maladies qui ont leur siege dans le larynx, les bronches, le poumon. Ia plevre, j^ar la titillation que los molecules aeides en s'^chappanl däterminunt ä la sur­face de la muqueuso des voies aörileres pendant la transpi­ration pulmonaire . par Sa loux pdniblc , doulcureuse , qu'ils provoquent, faliglaquo;ciU les animaux et aggraveut la maladie. Uien que ces agents soient sans doute fort utiles pour combattre ces inflauintations, i'excitation qu'ils delerminent st qui rappeile la toux, les rend lout ä fait nuisibles.
2deg; Maladies des voies urinaires. Lca acidules le se montren l gufere avantageux que durant le cours des inflammations ai-gues des voies urinaires, et surtout dans cellos de ces maladies quis'accompaguenl de pissement de sang. Dans les inflamma­tions sous-aigues ou chroniques, ces medicaments sont parfois nuisibles ä cause des molecules aeides que receient les urines, et qui par leur contact irritont,ainsi que nous Tavons d^jä dit, les muqueuses des conduits urinaires.
F. Maladies chroniques. Les räfraichissants sont contre-indiqu^s dans toutes les maladies chroniques, soit externes,
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soil internes. Ces agents döbilitent l'^conomie, affaiblissent les malades et aggravent leur 6tat.
G. Maladies du systhne nerveux. Les inflammations du syslöme nerveux, les nßvroses particnliörement, ne röclament Jamals l'emploi des acidules. Dans ces maladies, les molßcules acides qui circulent avec le sang aiguillonnent la fibre nerveuse, et provoquent de l'exaltalion qui devient essentiellement nui-
sibie a la gu^rison de ces maladies.
Emploi parttculier. Mode d''administration. Doses.
Substances vegetates. 1deg; Oseille {rumex acetosa). Celte plante se trouve abondamment r6pandue a la campagne, soit dans les jardins, soir dans les prairies. En traitant !es feuiiles par ddcoction, on oblient un liquide acidule qui porte le nora de bouillon aux herbes en pharniacie humaine. Lorsqu'on unit ce liquide aigrelet ä la creme faible, au beurre, on en confec-tionne des breuv::ges trfis rafraiehissantsqu'on peutadminislrer auxanimaux, et particulierement aux jeunes betes a comes et a laine, chez lesquelles ils provoquent une lagere purgation. Ces breuvages peu couteux . et qu'on peut se procurer partout pendant la belle saison, sont trös avanlageux dans le trailement des entöi ites, des gasiro-enlerites dus ruminants, et nofamment dans oelles de ces maladies qui altaqucnt les jeunes animaux.
2deg; Swelle aeidc (oxalis acetoselln), nom vuigaire alleluia, pain de coucou. Cctle plante, qui croit abondamment dans les bois frais et ombragds , renferme beaucoup de suroxaiale de potasse 5 trailde par ddcoction, eile s'emploie dans les monies circonstancesque I'oseille.
3deg; Acide oxal'tque. Get acide^ qu'on exlrait du sur-oxalate du polasse, ne doit jamais 6lie employ^ qu'ä la dose de 5 ä (3 grammes en solution dans un a deux litres d'eau. Administrd pur. cot acide a une action vio'.entc sur les tissus. Christison et Coindet (1) disent ä cet dgard : (5) OtS:iU,Traitilt;ilt;:MMecinelCsale,i' 60ii.,v- 56,
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1deg; Quel'acide oxalique, ä la dose de quelques gros, est un des poisons les plus actifs et Jes plus propres a ddlerminer atie mort prompte; 2deg; que s'il esl concentre et introduit a haute dose dans I'estomac, il irrite ou corrode claquo;t Organe et döter-mine la mort par Taffection sympalliique du Systeme nerveux, 3deg; que lorsqu'il est ^tendu d'eau, il est absorbe et portlaquo; son influence sur les organes dloigues. 11 u'agit alors ni en irritant I'estomac, ni sympathiquement; toutes choses Egales d'aiileurSj son action est plus rapide lorsqu'ii est eletidu d'ean que lors­qu'il est concentre; 4deg; qu'on bc peut le retrouver dans aucun des liquides de ranimal, quoiqu'il soit absorblaquo;?, probablemeut parce qu'il est decompose en passamp;nt par les poumons et ijue ses ölöments se coinbinent avec le sang ; 5deg; qu'il agit directe-ment corame södalif; 6deg; que les organes sur lesquels il portlaquo; son influence sont d'abord la moeilc öpiniere et le cervean , ensuite et secondaircment les poumons et le coeur; 7deg; que la cause immediate de la mort est quelqaefois une paralysie du cceur, d'autres fois uneasphyxie, ou enfin ces deux affections r^unies.
Acide acelique. T^inaigre. Acidiim nceticum. L'acide acöli-que pur n'est point employ^ en mddecine völörinaire. II agit avec violence sur les tissus organiques qu'il rnbefie prompte-menl en determinant une vive cuisson et beaucoup do chaleur. II rdsulte des experiences tentees par M. Orfila, sur les ani-niaux: 1quot; que cctacide concentre estun poison önergique sus­ceptible d'occasioiurer une mort prompte chezleschicns, lors­qu'il est introduit dans I'estomac; 2deg; qu'il determine une exsu-dalion sanguine, puis le ramollissement et l'inflamniation des membranes du canal digestif el quelquefois m6me la perfora­tion; 3deg; que dans la plupart des cas, i! produit um! coioration noire, sinon gönörale du moins partielle, de la inesnbrane mu-queuse de I'estomac et des inlestins. Ceile coloration que Ton seraittente de confondre an premier abord avec cellc que de-veloppe l'acide sulturiqae, est le resultat dc Taction chimiquc
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exercde par I'acide acdtique sur le sang; 4deg; que le vinaigre ordinaire a la doss de 4 a 5 onces, ddtermine les mfimes acci­dents , et la mort des chiens de moyenue taillc dans I'espace de douze a quinze jours, ä moins qu'il n'ait did vorai peu de temps apres son Ingestion (Ij.
Le vinaigre du commerce convenablemenl dtendu d'eau,et dans une proportion teile que I'eau ait une saveur aigrelette et agröable, constitue un liquide qui porte le nom d'oxycrctt dont on fait un tr6s grand usage dans le d^but des inflamma­tions du canal intestinal des animaux, et surtout dans les en-tdrites, les entöro-ndphrites d^termindes par les plantes acres ct irritantes. On I'unit alors au miel pour composer un oxymel, qui, conyenablement ötendu d'eau, donne des breuvages que les animaux prennent avec plaisir. On en fait plus particuliö-ment usage dans les congestions rönales, avec pissement de sang, dans les fiövres aphtheuses, les gastro-untörites ä la Pe­riode d'etat, les alterations septiques du sang.
L'oxycral, ou I'eau acidulde faiblement avec I'acide acötique, cst surtout employ^ pour prdvenir les congestions sanguines actives, qui se font remarquer sur les bötes ä cornes, les mou-tons, et qui sont connues sous le nom de maladies de sang, de sang de rale. 3 litres de vinaigre dans 100 litres d'eau sont suffisants pour dösaltörer 100 b6tes ovines par jour.
Pendant les chaleurs de Vamp;A et de l'automne , l'oxycrat est une boisson tr6s rafraichissante pour les animaux, qui comme les chevaux de poste et de diligence, sont forces de courir pendant les chaleurs. Cette liqueur rafraichit le canal intes­tinal, dtend le sang d'eau et prövient les apoplexies.
A l'extdrieur, l'eau vinaigrde es tfräquemment usitde ; 1deg; en aspersionSj en lotions sur le front, lesyeux, les naseaux, le chan-frein des animaux pris d'anhdmatosie en courant, ou qui ont 6td exposes ä la ehaleur ; 2deg; en aspersions dans les drysipeles
i,l) Orfila, iHii. tPMygline et dcMidecineligulc, m0 €% juidet ItfSI.
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dus a I'insolation , les contusions röcentes ; 3deg; en douches et aspersions r.utour des couronnes , dans la fourbure r^ceute ; sur les articuliitions qui out 616 le sifege de distensions violcntes ou d'entorses.
Acide sulfurique. En versanl dans un litre d'eau 2 grammes an plus d'acide sulfurique du commerce bien p; epartJ. on eon-fectionne un breuvage tempdrant pour ie cheval el le b'jeuf. En ajoutant ä 100 litres d'eau, 1 kil. de cet acide, on compose pour les animaux qui vivent en troupeaux, une limonade mi-nörale rafraichissante, que les animaux boivent avec plaisir dans le moment des chaleurs , et qui remplit !es memes indica­tions que le vinaigre dtendu d'eau. Ces boissons tempörantes reviennentä tres basprix, el on peut les confectionncr par-tout.
Les breuvages acidul^s avec I'acide sulfurique radrilent la preference sur les breuvages vinaigrds dans les maladies pu-tridos. Mindererus disait : laquo; sans I'acide sulfurique il n'est pas possible de trailer la peste. raquo; Dans la nrädecine des animaux . nous avons toujours eu ä nous louer de I'acide sulfurique dlendu d'eau, dans les maladies septiques avec alteration du sang, el parliculierement les maladies charbonneuses., le mal de töte de contagion, la gangrene septique. D'Arboval (1) en a recommande parliculierement I'usage pour preveuir les ma­ladies putrides qui se dedarent soil pendant, soil apres les grandes chaleurs de l'ete. Mayeur (2) a employe ces breu­vages aciduies avec succes dans le typhus contagieux des betes ä cornes qui a regne eu 1799, dans le departement de la Mcurthe.
L'acide sulfurique, dans les maladies putrides, dans le cours desquels le sang se coagule Ifntement, quelquefois reste incoa­gulable , se putrefie en trös peu de temps dans I'hdmatometre,
(1)nbsp; D'ArbOTal, Ann. du I'Agriculture franc., 2* siric, t. Ill, p. 337.
(2)nbsp; Mayeur, Correspondance de Fromtge de Feugri, I. II, p. 114,
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semble activer la coagulation de ce fluide, et s'opposer a son allöration putride. Nous avons une grande confiance, nous le röpölons, dans la limonade sulfurique, dans les maladies dont il s'agit, et tons les vöterinaires qui en feront usage la partage-roiit avec nous.
Alcool sulfurique ou Eau de Rabel. L'eau de Rabel (voyez le Traiie de pliarmacie, page 553), en solution ä la dose de 30 grammes (1 once),, dans un litre d'eau ordinaire, constitue un excellent breuvage lempörantet lögerement astringent qui jouit de grandes verlus anliseptiques. Nous pn.'Krotis cette preparation convenabSeniöiil tHendue d'eau aux liquides acidi­fies par I'acide sulfurique : parce que nous lui avons reconnu h un plus haut degrö que celte limonadö, i'importante propriety de retardcr la decomposittou putride du sang. L'eau de Rabel est plus chere que I'acide suifui ique, parce que celte preparation ne se confcclionne que dans les pharmacies; mass le pialicien ne liendra point compte dc celte cherle, lorsqu'il s'agira de sauver la vie des animaux allcints de charboii ou de maladies putrides.
M. Pottier, vätärinaire en Normandie , vante beaucoup l'eau de Rabel ötendue d'une quantity d'eau süffisante ( 1 litre d'eau pour 30 grammes d'eau de Rabel) pour comballre I'lidmaturie des grands ruminants. Toulefois, dit ce völdriaaire, laquo;a dose de cc mddicament varie suivant la force du malade et la gravitd de son dtat maiadif: 90 grammes (3 onces) dans trois litres d'eau, suffisent pour un boeuf de 250 a 300 kil. 60 grammes (2 onces) dans 2 litres d'eau, conviennent pour une vache du mömepoids : la dose doil 6tre administrtSe deux fois dans la journde. On aug-mente celte dose d'un tiers si I'lidmaturie continue.
L'Alcoolliydrochlon'tjue, i'alcooliuirii]ue,']Ouisseüt de vertus terapdrantes et antiseptiques, mais ces prdparations assez cheres nesont point souvent employees.
Les acides tartrique ou larlarique , horique ou boracique et cUriquej sont des mddieaiuents trop chers et qui ne jouissenl
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point de plus de vertu rafraichissante, que les preparations dont nous venons de parier, et dont on ne fait que peu ou point usage en m^decine väterinaire.
Nitrate de potasse. Seide nitre. Le nitrate de potasss ü faible dose, 30 grammes (I once) dans liuit ä dix litres d'eau miellee , donne de trös pr^cieux breuvages rafraichissants. 50 grammes de cette substance dans quinzea dix-huit litres (un seau) Ac. bois-son blanchie avec la farine d'orge, constituent un liquide temp^rant dont on fait tr6s frdquemment usage pour les che-vaux, les biites ä cornes, les moutonset les pores. Ces boissons sont tres recommand(3es dans le cours de loules les maladies inflammatoires qui s'accompagnent de flövre de reaction . apres les operations sanglanteset douloureuses, et durant le cours de la fourbure aigue. Oriajome le nitrate de potasse ätoutes lesde-coctionsmuciiagineuses ouamylacdes, danslebut delesrendre, non seulement tempörantes, mais encore diurdliqnes. M. Guil-lamea fait entrerle nitrate de potasse commerafraichissant dans des ddcoctions d'orge pour combatire uneentörile aigue qui se-vissaitsur de jeunes agneaux dans les environs d'Issoudun (1). M. Everts a employe la decoction de carottes, de racine de gui-mauve avec audition de nitrate de potasse, dans la gaslro'entente aigue des grands ruminants (21. A plus forte dose, le sei de nitre produit des effels irritants sur le canal intestinal; dans les pelils animaux il peat meme provoqucr i'empoisonuement. (Voir Kitrate de potasse ä la Medication diuretique.)
Tartrate acide de potasse. Creme de larlre rafraichissante. Lorsque le veterinaire fait dissoudre 10 a 15 grammes ( 2 ä 3 gros) de tartrate acide de potasse dans un a deux litres d'eau mieliee pour breuvage, et que ceux-ci sont administi-es
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(1) Guillamc, Hisloire d'une entörite aigue dans un troupeau d'agaeaux, Ann.d'Agriculture franfaise, deuxiöme serie, t. VIII p. 157.
(2; Everts, Gastro-enttrite des grands ruminants, Ann. d'Agric. franfaise, deuxiöme sdrie, t, XXIII, p 150.
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do deux heiires en deux heures, il a confectionnö des breu-vagos acidities tres rafraichissants pour ies grands herbivores. JJour les moutons, le pore on le einen,on ne doit donner que deux ä irois decilitres de cette preparation. La creme de lartre ainsi administrde rafratchit le tube digestif, ctanche la soif des animaux, rdtablit la säerötion urinaire, si eile est diminuäe ou suspendue, et rend la peau moins seche. On la recommande avec juste raison dans les maladies inflamma-toires.
Mais e'est surtout dans la fievre aphtheuse des bötes bovines, que nous conseillons la eröme de tartre comme un excellent rafraichissant. Cette substance peut-6tre aussi, en changeant le mode d'inflammation qui s'ötablit sur la muqueuse , ou mieux en modifiant sa sdci etion morbide, concourt-elle ä faire avorter 1'inflammation? Toutefois dans la fiövre qui nous oc-cupe la creme de tartre agit parfois en determinant une lögöre purgation, qui donne expulsion k une abondanle quantity de mucosites, et e'est ordinairement apres cette evacuation que les animaux sont soulages. Le lartrate acide de potasse se donne aussi comme medicament rafraichissant dans I'ictere ou la jaunisse du chien, el parfois ce medicament a procure la gue-rison de cette rcdoutable affection.
Acetate de potasse. L'acetate de potasse donne a. la m^me dose que le sei de nitre , agit de la möme maniere et s'emploie dans les mömes circonstances maladives, De möme que ce sei, l'aceiatc de potasse rafraichit le canal intestinal, tempöre toule l'economie et agit comme diurdtique. Ce sei, selon nous , est plus temperant que le nitrate de potasse; il est aussi moins eher dans le commerce. Son emploi est pent-6tre trop neglige dans la pratique veterinaire.
Acetate de soude. Pius eher, moins employe que le prece­dent, l'acetate de soude jouit des mßmes vertus que l'acetate et le nitrate de potasse.
Le fruit du grenadier commun renfeme de 1'acide malique
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qui donne au jus de ce fruit la propriötd rafratchissante. La-fosse flls recommande le jus acide de ia grenade coiume un des meilleurs remedes contre les aphthes, Les effets de cet acide sont plus prompts, dit ce praticien, que celui des autres acides, ce dont nous avons eu la preuve dans plusieurs ej-izooties aphtheuses (1).
Les pommes Idgßrement acides , et surtout la rainette, trai-I6es par däcoction, donnent aussi un liquide, qui mielld ou sucrd, est trös rafraichissant, et facile h se procurer en au-tomne et en hiver dans la campagne. Vitet recommande de ra-fralchir les bceufs , les clievaux , de leur faire boire une grande quaiitile d'eau tenant en solution le sue de plusieurs pommes de rainettes cuites. Cetle eaujouit encore de lapropriötö d'aug-mcr.ter le cours des urines, de calmer lus symplömes des in-Qammations internes (2)j Vicq-d'Azyr (3); Mayeur (-1), ont re-commando les poimnes acides hachöes dans le regime du gros belail atteint de typhus contagieux.
MEDICATION RLFRIGERAriTE.
Les rdfrigßrants, ie refrigerare, rafraichir, sonl les agents therapoutiques qui sont douös plus parliculieremeut de la propriöt(5 de refroidir tout ä coup la partie sur laquelle ils sont appüquös, de ia pälir, de la crisper, de prodnire une reac­tion södative sur le sysleme nerveux. et de procurer la guerison de cerlaines maladies.
Les räfrigärants le plus souvent usilds dans la raedecine \-~-Idrinaire sent I'eau froide , la neige , la glace et certains me­langes i-efrigöratifs. Ces agents sont employes sous la forme de
(1)nbsp; Lafosse, Diet, d'hipp., t. IV, p. 383.
(2)nbsp;Vitet, Hid. vtt. t. Ill, p. hO-
(3)nbsp; Vicq-d'Azyr, Jlfoyens curatifs ct priservatifs p. 323.
(4)nbsp; Corrcspondamo itc Fromage dc Pevgri,I.II,p. 132.
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318nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHIOGISTIQUES.
bains locaux, de douches, d'aspersions, d'applications, de bains g^neraux. (Voyez le Tmile de pharrnacie, page 94 et pages 21, 22 el suivantes.)
Effets primitifs et physiologiques. Les röfrigörants ne posse-dent pas essentieHement par eux-m6mes la propri6l6 r^lrigd-rative, ils ne Tacquierent que par leur temperature basse et par le calorique qu'ils enlevent h la partie sur laquelle ils sont appliques. On concevra dose tout d'abord, que plus Tagent refrigerant aura une basse temperature, plus sa vertu sera ca-racieriste. C'est ainsi que la glace, la neigCjqui ont la tempe­rature de 0 produisent une refrigeration plus forte que I'eau froide a la temperature de 3 a 4deg;, et que le melange de glace et de sei marin dontJa temperature esl de 3 ä 4deg; au-dessous de la glace, determine un refroidissement beaueoup plus grand encore.
Si apres s'ctre assure de la temperature, de la couleur rose, de l'injection vasculaire, de la souplesse, de l'eiasticite, d'une partie circonscrile de la peau, d'un mouton par exemple, on vient ä y appliquer une vessie renfermant de la glace pilee on de la neige, aussitöt que le corps froid louche la peau, les ani-niaux manifestent des mouvements qui accusent une sensa­tion vive sur les papules sous-epidermiques du tissu cutane. Apres quelques secondes on s'apercoit dejä que Japeaupälit, et apres cinq ä sept minutes sa temperature a baisse de 3 a 4deg; centigrades; sa couleur rose, son injection vasculaire, ont disparu, le tissu cutane est devenu blanc, et la peau, lorsqu'on la double pour la faire glisser sur les tissus sous-jacents, a perdu une partie de sa souplesse et de son elasticite 3 piquee I'aniraal accuse peu de douleur , et une lagere hemorrhagie s'ojricre sur la breche cutanee.
Si on continue ['application refrigerante pendant quinze ä vingt minutes, les meines phenomenes persistent, mais bientöt Faction de plisser la peau determine une vive douleur, accu-see par des mouvements brusques de l'animal.
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Si, pour Studier lesphdnomftnesreaclionnairesquisuccedent äla röfrigöration, on retire 1c corps refrigerant pendant quatre ä cinq minutes, la peau s'injecte, devient d'un rouge vif, sa temperature augmente, acquiert bientöt celle de l'ötat normal, et la döpasse apres pen de temps j mais la sensibilite persiste et niume s'exalte. Si trois ä quatre fois on reapplique le corps refrigerant, les m$mes phenomenes se manifestem, soil pen­dant, soil aprfes son application. Mais si I'experience esr con-tinuee sept ä huit fois, la sensibilite de la peau s'exalte, et bientöt se manifeste une vive douleur.
Les pbenomenes physiologiques ne se passent point de )a mßme maniöre si on laisse constamment, et pendant une, deux , trois et m6rae quatre heures, le corps froid sur la peau, on s'aper^oit alors que l'action refrigerante s'etablit de la m6rae maniere, mais sans exaltation de la sensibilite locale et generate; pourtant aprös dix ä quinze minutes I'animal eprouvc des trcmblements d'abord partiels et ensuite generaux, les mnqueuscs pölissent un peu, le pouls devient petit et vite, sans cependant que la temperature de tout le corps, de la beuche, du rectum , du vagin chez les femelles, ne s'abaissent sensiblement. Si alors qu'on constate ces phenomenes gene­raux, on retire le corps refrigerant, on les voit cesser lente-ment,peuä peu, puis disparailre completement sans susciter une exaltation . de la sensibilite, soil dans la partie impres-sionnee, soil dans tout I'organisme.
II resulte done de ces experiences , 1deg; que l'application des corps froids developpe de la sensibilite par I'attouchement; 2deg; que le sang est. repousse des capülaires, et que la partie devient pale, froide, crispee et peu sensible; 3deg; qu'en cessant l'action refrigerante, la rougeur, la chaleur, la sensibilite, re-paraissent; mais qu'en reirerant I'experience la sensibilite s'exalte; 4deg; que l'action refrigerante continuee constamment pendant trois ä quatre heures, les phenomenes se manifestent
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ASTIPIILOCISTIQÜES.
d'une maniere plus profonde, plus durable, sans exaltation de la sensibililö locale ou gdnörale.
Qua ces effets röfrigörants locaux soient obtenus par le bain froid. les lotions , les aspersions d'eau froide , d'eau acidulöe ou salee, ils se manifestent toujours de la mi!iiie maniöre, seulnment ils varient d'intensitä selon la temperature plus ou nioins basse du liquide.
Les douches produisent un effet plus marquö, Le liquide döja froid en traversaut l'air öprouve le phönomßne physique de l'dvaporation qui abaisse beaucoup sa temperature 3 et le choc de la colonne liquide sur la partie, la pression qu'elle y cxerce . diHerminent une secousse , un äbranlement dans le syslßme nerveux qui conlribue h augmenter les effets de la röfrigöration, et ä les faire retenlir dans tout l'organisme. Si les douches sonl praliqu^es au voisinage du centre de l'inner-vation, commc sur la tete, sur la colonne dorso-lombaire, par exemple, leur effet gönöral se fait sentir subilement au centre de l'innervalion, et. bienlöt ä tout l'organisme.
Les bains gönöraux d'eau douce ä la temperature de 10 a 15deg; et au dessus refroidissent la peau tout ä coup, refoulent le sang de ses capillaires et determinent de la päleur, bientot cette impression suscile une reaction sur le Systeme nerveux, des tremblements genöraux se manifestent, lesquels ne cessenl que longtemps apres que les animaux sont sortis du bain, et qu'on les a bouchonnes , laisse courir on qu'on les a exerces. Mais bienlöt le sang revient ä lapeau, la congestionne, la rougit, et su^ciic une sugillation qui s'accompagne de developpement de chalear.
Les bains d'eau salee ou de mer suscitent des effets plus energiques encore. L'eau de mer tenant en solution le sei ma­rin, et par cela meine plus pesante, plus froide que l'eau douce, exerce une plus forte pression sur le tissu cutane , et une re­frigeration plus intense et plus durable, en outre le choc pro-duil par les vagues qui viennent frapper la surface du corps
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ajoutent encore a l'action du bain. Aussi les effets röaction-naires qui en sont la consequence , soni-ils plus t'nergiques. rJquot;oiite/bis les animaux ne devront point 6ti'e tenus dans ce bain plus de cinq k dix minutes j au dela de ce temps la r^frig^ra-lion,et le mouvement reactionnaire trop intense qui en rlt;5-snlterait, pourraient aggraver la maladie au lieu de concou-rir a. sa gudrison. Les bains de mer, quoique frdqucmment employes dans la pratique vdtärinaire, sur les cötes de i'Ocöan et de la Mdditerrande, ne le sont peut-ßtre point encore assez dans certaines affections chroniques externes et internes. Si tels sont les effets physiologisques locaux et gdndraux des refrigerants sur les animaux en bonne santd, il nous reste mainlenant ä en examiner l'action et les rdsultats curalifs qui en decoulenl dans les maladies, ainsi que les regies qui doivent en diriger l'emploi.
De l'emploi des refrigerants dans les maladies.
A. Congestions externes. Dans certaines congestions de la peau, comme les ebullitions, les drysipeles dusä l'insolation, les con­tusions, les inflammations rdeentes du tissu culand et uutissu cellulaire, avec chaleur, gonflement, et quelquefois epanche-ment d'un liquide sdro-sanguinolent dans le tissu cellulaire sous-jacent, les refrigerants tels que l'eau de puits acidulde avec le vinaigre, ou salde avec le sei de cuisine, employes sous ia forme de bains, de douches, d'aspersions, d'applications^ ii i'aide (!'t1[ioiiges , de bandages matelassds , la glace pi'iee, la neige, so-!t mis pratique avec beaucoup de succes conlre ces maladies, dont il faut obtenir une delitescence ti'6s prompte.
Dans ces circonstances les refrigerants diminuent I'irrita-bilite , s'emparent de la chaleur anormale de la peau, repous-sent dans les parties plus profondes presque tout le sang qui parcourt le Systeme capillaire soumis ä leur sphere d'activite , et provoquent la resorption du sang, de la sdrosild qui, deja, peuvent 6tre epanches au sein des lissus.
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AKTIPHLOCISTIQCES.
Mais pour que les effels dont il s'agil soient durables et curalifs , il esl imlisnensable quo 1'aclion rcifrig^rante soit j.roioiigöe pendant Ires longtemps, on jusqu'ä ce que la rou-g-jur, la chalcur et surtout la douleur aient completement dispani. Si on neglige celle regie importanle, le sang reparalt vivement dans la parlie, la chaleur, la douleur, s'y mon-trent plus vives qu'auparavant, et Tirritation que. Ton avait momenlaiidmentcombattuejSe manifeste de nouveau, et souvent in^rae avec line plus grande intensity. II est done indispensa­ble de eonlinuer la röfrigöration jusqu'iraquo; ce que la congestion, el tous ies symplömes qui faecompagdent aient disparu, pour dtihiifuer pen ä pea l'aclion löfrigöranle, afin de ramener doncement la parlie malade ä son elat normal.
Dans la ruböfaction de la peau qüi est ia suite de la briilure, les röfrigörants doivent ütro trcs sonvent rcnonve!(5s. lei I'im-portant est d'enlever rapidement l'exces de calorique qui a pönrlrc les tissus vivants, et qui a vaporise? les fluides dont. ils ctaient ancrmr.lenient impn'gtids. Or, les refrigerants remplis-sent ce double rösultat. I!s absorbent par leur contact la cbaicur de la partie, produisenl un effet sddatifsur la dou­leur nerveuse, el les rnolöculcs liquides ötant absorbäes, vont fournir aux solides et au sang reicineiil söreux dont ils vien-nent d'etre di'ponrvuä par I'actibn du calorique. C'est ainsi qu'agissent l!cau froide, la glace, la neige, lather sulfurique etendu d'eau, el toas les corps 1'roids qn'on applique sur les parties brollies. Toutefois si les tissus ont 616 dtMruits, char-bonnes par ie calorique, les r^frigdrants sont impuissanls pour procurer la gndrison : ils ne peatent alors q^'.e pi'dvenir de plus graves dösordres dans les parlies euvironnanles.
Mais c'est surtout dans les distensions des articulations noinn.'.öes enlorses, la congestion du tisslaquo; jiodc-phylleux ou la fourbure de tous les animaux, qu'on fait usage des räfrigd-rants.
1deg; Distension des articulations. Dans les distensions des arti-
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eolations de IMpaule, de la rotule, du boulet, de !a couronne, si fräquentes dans les animaux, les douches, les lotions pour les articulations supörieures des membres; rimenerston des re­gions infdrleures des membres dans un bain d'eau froide cou-rante, ou dans le? pödiluves d'eau de puils, salde ou vinai-grlt;!e, dans ia glace pilde on la neige, sont des moyens h(?-
roiqnes pour prövenir Tinflammation , et calmer la douleur
presente ; mais pour que ces effels si desirables soient obte-nus, il est indispnnsable deprolonger I'action rt^fri^rante pen­dant cinqä six heures et de la continuer par des lotions, des aspersion;:, des applications meme pendant plnsieurs jours, 00 jasqu'ä ce que la douleurlaquo; le gonflement, aient complöte-menlcessd. Garsault (I). Bonrgelat(2), M.Girard (3), ont parti-cnllörenienl iccornmande les refrigerants dans les distensionsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;!
des ligaments de l'articulation du boulet. Nous pouvons aussias-surer pour noire part, que nous avonsobtenu lesmeilleurseffets de l'emploi prolong^ de ces moyens th^rapeutiques. Toutefois nous n'hesitons point ä faire usage des astringents le dcuxicme on le troisieme jour dtraquo; laccident, pour soutenir et continuer
I'action r^ipercussive des refrigerants.
Fburburc. Leshippiatres Soileysel (4),Garsault(5),Lafosse(6)j les vdteriuaires Bourg-lat (7), Chabert (8), Volpy (9); MM. Gi-rard pere (10) et Rod^t (11), d'4rboval (12), ont particuii^re-
(1)nbsp; Gnrsault, Houvcau parfait marlchal, p- 528.
(2)nbsp;ßourgelat, Mafiire madicatc, tip. 16a, art. RESTRINCTIFS.
(3)nbsp; Giiard, Traitdda pied, dernR're edit., p. 177. (5) Parfait Marcchal, premifere partie, p. 551. (5) Loco citato, p. 200. (G) Diet. a'Uippiatrique, art. FOGRBDRE.
(7)nbsp; Encyctopc'die de Diderot el de d'Alembert, art. Fockbore. t, VII, p. 223.
(8)nbsp; Inst.vi!t.,t. II, p. 1S9.
(9)nbsp; Art. Fodbbijre, trad, de Barthglemy, p. 50.
(10)nbsp; Tratte du pied, cito, p. 304.
(11)nbsp; Mcä. physiolog,, Mümoire sur la Fonrbure, p. 200 et 201.
(12)nbsp; Diet, de Mid- et de Chirurg, vitir., art. FOUBBDRB.
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quot;24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOGISTIQUES.
ment conseilld les douches, !es aspersions, les lotions d'eau froide salde ou vinaigröe^sur les couronnes, les sabots desche-vaux , des boeufs , des pores, les paltes des chiens atteints de fourbure ou d'aggravoe r^cente. Les bains d'eau froide et cou-rante, les pädiluves constants et soutenus dans des substances niolles, comme la terre nouvellement labouröe et humide, les cataplasmes confectionnäs avec la terre argileuse dölay(5e dans I'eau froide et salde, tenus constamment froids et humides sur les couronnes, les sabots, dötenninent de merveilieux offets. II n'est peut-6tre pas un seul vötörlnaire qui ne les ait constates dans la pratique. iNT6anmoins , nous dirons qu'en mßme temps qua nous employons ces refrigerants ^ nous faisons promener souvent !es animaux sur un sol doux, humide et frais. La terre nouvellement labouräe convient parliculierement pour rem-plir cette indication.
Congestions cercbrales. La glace pilde , la neige , i'eau ires froide en applications sur la t6te a l'aide de bandages, de sa­chets, d'^ponges, les douches surtout, sont freqiiemnient em­ployees pour repousser le sang dans les congestions clt;5i ebrales, l'arachnoidite aigue, le vertige sympiömatique (1).
Congestions inteslinales et spleniques. Solieysel a rcconi-mandö les bains froids dans les congestions inteslinales d'.s cheval. qu'il appelle tranchöes rouges (2). Nous considerons cette pratique comme mauvaise; nous lui pre.fcrons les lave­ments presqne froids. Ces injections sur la muqueuse rcc-tale detenninent une sensation brusque qui, se transmeltant ä lout le tube digestif, est susceptible de concourir avec les saignäes ä combattre la congestion, et h faire cesser rhemor-rhagie.
(1) Comptcrenclu de l'Ecolt de Lyon, 1815.
Volpy, p. 60,
Everts. Ann. de l'Agric. franc., dcuxifcme s^rie, t. XXIII, p. 104. (2J Parfait ilarichal, prcmlöre partie, p. 137.
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Tessier (1) etbeaucoup d'auteursont conseilld les bains froids apr6s les saigndes pour guörir les b6tes a laine alleintes de la maladie, de saug ou sang de rate. Nous n'approuvons point eette pratique. Ces immersions däterminent un froid subit qui ne remddie nullement ä la pl^thore sanguine , elles ont en outre le grand inconvenient de causer des rhumes, des bron­chi les et iiierae des maladies de poitrine. Mais dans les con­gestions essentielles de la rate des grands ruminants, nous approuvons beaucoup les applications röfrigörantes sur la parlie supdrieure de l'hypochondre gauche.
Meleo'isalion des ruminants. Des linges mouillds avec I'eau froide et a[)j)liqudssur les parois du flanc gauche, les lavements d'eau ä une basse temperature, sont fort utiles pour concourir ä la gadrison des mdtdorisations des b6tes bovines et ovines, en condcnsant les gaz du rumen et des intestins. Queiques agricnlteurs recommandent inßine de conduire les moutons m(Udorises dans I'eau froide des mares , des rivieres, apres les avoir saignds, de proionger I'iminersion pendant dix a douze minutes, puisde les promener (2). Nous n'approuvons point celte maniere de trailer les nu-ieorisations. nous prdfdrons les ap­plications d'eau froide sur les flancs, les lavements froids, a. ces immersions gdndrales qui refroidissent promptement toute \'€-conjmie, et frappent le Systeme nerveux d'une sedation qui ne peut qii'6tre nuisible au succ^s qu'on se propose d'obtenir. En oulre, dans les moutons encore pourvus de leur toison, la peau reste longlemps humide et froide, et les arrels de transpi­ration culanee qui en sont la consequence , suscitent des rhu­mes et des maladies de poitrine,
Henwrrhagies. Les hdmorrhagies nasale, uterine, sont com-bai ues avec facility par les injections directes de liquides re­frigerants dans les cavites nasales, le vagin et i'uterus. On
(1) Tessier, Instruct, sur les betes ä.laine, p. 250,el Mim. de la Soc. d'Agric,, 18i8, p.116. (3) Bernard fits, inn. de l'Agric, (ran(., premiere eerie, t. XXII, p. 180.
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326nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANT1PHL0GIST1QUES.
profile aussi du refroidissement subit determine par 1'applica-tiondes r6frig6rants pour fairecesser deshemorrhagies internes. Dans ces cas, c'est la sensalion vive du Systeme nerveux qui, suscilant une sorle de crispalion des solid.s en general , res-serrant comme par accident les vaisseaux qui sont le siege de r^conlement sanglaquo;in,qui arr6te I'^couicment sanguin. Toüte-fois, cesmoyens de combaltre les h^aionhagiesseron; conriniilt;5s et prolongs jusqu'ä ce que le sang ait completement. cessö de couler.
Contr'indication des refrigercmls.
Autant les r^frigdrants sont uliles dans les congestions et les hdunorrliagies, autant iis sont nuisibles dans le cours des in-fl-mimulions. Si on se rappeile que dans les diverses pöriodes des phlegraasies le sang esl accumuid. coaguie dans les vais-stjaux,qiie des 6i6met;ts morbides . comnie i'albuniine, la fi-brine. !a sörositd, soul epanchtSs au st-in des solides orgeniques, on concevra sans ptiire pourq- oi les refrigeranls sont inha-biies ä combaltre C( s lesions inaieneiles. Ct-s agents thtSrapeu-tiques enlevent la cbaleur, ils catment la douleur; mais ces el'fels ne sont que passagfrs. Et alors lt;jue la reaction sanguine qui suit la refrigdration se inanifestu, ies sympldines s'exas-perent par C(;la meine que l'ü.flatuiuation a acquis une nou-velle intensiiä.
Dans le cas oil des globules purulents sont ddj;1! formds au sein des tissus, l'action rdfrigerante est encore bien plus nuU sible. Enlravant tout ä ccup ciUte sdcrdlion patlio,,ogi4ue, fai-sanl rdsorber activement ia suppuration, la refrigeration ap-porte un trouble subit dansla inarcbe derinflammation, suscite un arr6tprompt.de la suppuration, qui pent causer des accidents trfis graves, et parliculiereuionl des mötastases purulentes.
Mais c'est surtout dans les suppurations externes de la peau du tissu cellulaire sous-cutand, comme dans les largcs plaies anciennes que celaquo; series de mötastases s'operent, soil sur le
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poumon, soil sur les grandes söreuses, soil sur ies synoviales articulaires , et causent des accidents tres graves, trop souvenf. mortels.
Alterations da sang. Les refrigerants, dans loutes les ahdra-tions du sang, except^ la polylißmie et les congestions qui en sent la coiisäqüence, sent uüisibies eu ce sens qu'ils suscilent une södalion d;i sysleme nerveux, qui vieni aggraverla mala-die et affaiblir profondement les animaux.
Ncvroses. Les bains froids, les douches, les aspersions, que queiques auteurs vantenl, dans certaines nevroses de rhomnie, comma r^pilepsie, la danse dc saint Guy, etc., ne nous ont jamais r^ossi contre ces maladies dans les animaux. iVou-; avons employ^ , mais toujonrs en vain , les bains fluids con­tre la da;!se de Saini-Guy, si commiiiic dans le chien. Nous avons aüssi lenlö Tempioi d(5s doaein'S dans cette maladie sans obleoir de räsüitats saiisfaisants. Enlin les infimes nioyens mis en pratique sur le crane, la colonne dorso-loinbaire, de che-vau\, do chiens aUclnts d'epilepde, de '.'lievaux affeclös d'im-inoh.lite, nous ont paru aggraver ces maladies.
MliDiCATION ASTUl^GENTE.
Les agents astringents, astringens. de astringere , resserrer, encore nouimds styptiques, icstrincti/Sj repercussi/s, de/eusifs, couiprennent les medicaments qui,6tanl mis en contact avec les parlies Vivantes, sont doues par eux-uie/nes de la pro­priety de determiner une dstriction fibriilaire des tissus prganiques , de resserrer le diametre des porositös organi-ques. de diminuer le calibre des petits vaisseaux , et den re-pousser le sang; d'augmenter la coagulation de ce flnide. da tarir les secretions naturelles ou morbides, er.fin de produire la päleur, le refroidissement, la roideur et rengourdissement des parlies oü ils exercent leur action.
Les astringents different done cssenliellemcnt des refrigö-
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S28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPllLOGISTIßUliS.
rants qui ne suscilent la decoloration , le refroidissement, la sädalion des parties Vivantes, qu'en absorbant le ca'orique des tissus organises sains ou malades.
La medication astringente est tr6s souvent emjilcyöe pour combat freies inflammations simples ou avec säcramp;ion de pro-duils morbides dont la nature, la qualile . peuvenl 6trc fort dificreutes. L'action astringente est d'une application frö-quente; mais autant eile est utile pour combattre une foule de maladies internes ou externesj autant. eile est dangereuse, lorsqu'eUe n'est point usitee avec discernement. II est done tres imporlant que nous fassions connaitre avec soin les regies qui en dirigent l'emploi.
Les agents astringents sont tirds du regne vägätal et du regne minöral. Les astngents vögetaux ont tous une saveur acerbe, ils larissent la secretion buccale, et ont pour prineipes actifs les aeides tannique , gallique et ellagique. Les astringents mi-neraux ont pour base, l'alumine, la chaux, la potasse, le fer, le plomb , le cuivre, combiuös aux aeides sulfurique et aeöti-que.Cesderniers aeides, etendus d'une certaine quantity d'eai,, sont aussi considerös corame stypliques.
A. Den effetsde la merUcation astringente a Pescterieur,
Effets sensibles.— Si on applique une substance astringente, par excmple une dissolution assez concentröe d'alun, sur une rdglon circonscritc du tissu cutane. qui tout ä coup est devenue rouge , chaude, douloureuse, tumefiee et baiguee par une. pe­tite quantite de liquide sero-purulent., on voit pen de temps apres le contact du liquide astringent, la peau pälir plus ou icoins, se froncer, devenir moins chaude, moins douloureuse, et sa secretion morbide disparaitre plus ou moins complöte-ment. Si on continue pendant quelques jours l'action astrin­gente, tous ces phenomenes inflammatoires disparaissent et la partie revient ä l'etat normal. Ainsi se montrent dans toute leur simplicite, ics effets primilifs des astringents.
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Maissi ceteffet ätant obtenu, on continue ['application con-slante de l'astringent, si sans cesse le sang est refoulö des vais-seaux capillaires de la peau, si le tissn culanß reste frappd de resserrement, de refroidissement, si les secretions söbacecs et sudorifiques sont tout ä fait suspendues; la peau devient dure , seche , son öpidenne se fer.dille, le derme se gerce ä son lour, et bientöt le tissu cutanö perd en grande partie ses propriclös vitales. Alors d'aulrös plienomeues peuveiit se manifesler, un mouvement räactionnaire dans le tissu cutanö voisiu pent se döciarer, et susciler une desorMiiisation du tissu dont la tex-ture et les fonclions ont 616 profondöment all^röes par l'action aslringente.
Au contraire, si l'application styptique n'est que momen-tanlt;5e, despbdnontenes opposes et qui se rapprochent beaucoup de ceux qui succedent ä Faction rdfrigörante , se manifestent aussitöt la cessation de l'action r^strinctive. La peau devient plus rouge, plus chaude, plus sensible, plus lum^fiöe, la secre­tion morbide plus abondante acquiert plus de viscosite, et ce phenomene reactionnaire , cette exaltation de rinflammalion cutande peut faire craindre une terminaison que le praticien cherchait ä cviter par l'action astringente.
Si nous avons choisi une maladie donnee pour bien faire concevoir l'action sensible des principes astringents, nous ver-rons plus loin que ces effets sur les tissus vivants s'exercent loujours de la mCme maniöre, seulement leur manifestation peut 6tre forte ou faible, lente ou rapide, selon le degrö d'6-nergie et la composition du princlpe astringent. C esi ce qu'il Importe d'etudier main tenant.
Astringents vegeiaux. — Les acides tannique, gallique, ella-gique, qui existent dans l'ecorce du ebene , la noix de galle, agissent forlemenl sur le tissu cutanä qu'ils fronoeut. blanchis-sent et condensent. Cupendant si on continue pendant long-temps ^application de ces astringents, la peau, mulgrö son abaissement de temperature et sa rigidite, n'est cependant
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330nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AüiTIPHLOGISTIO'JES.
jÄ5lnt frappöede mortification ou de gangrene. Gelte conserva­tion peut-elle 6tre attribute ä 'a coiubinaison de l'acide tanni-que, avec l'albuinine du tissu culanö lt;jul ie renJrait imjmlres-cible ou moiiis aple ä se d^couiposer , et b subir l'altöration ^angr^neuse? Est-ce a an r;'fouieaient. profond des fluides or-ganiques qu'on doit atlribuor ce plienomene remarquable? Nous ne chercherons point ä Windier ces questions quanl ä prä­sent. Nous revientirons sur cette iinporiaule propri(5le des agents astiiüg'.nts vegelaux, ä l'occasion cic:la m^dicalion toni-que astringmile et antipulride.
Astringents nuniraux. — L'acide sulfurique , l'eau de Rabel laquo;Slenlu dedeuxtiersde leurpoids d'eauont rgak-mentune pisis-santi; aclion astringente snr la yieau , en s'einparant pen ä peu et par uüc sorle dlaquo;; coinbinaisoi! des tMemenls albuiuineux du tissu cutanö pouren CoruieiMin composö iniputrescible. L'alun jonil jusqu'ä un certain point aussi de cettu ]gt;i-opri6te. Le Sul­fate de fer, i'acetalc di: plomb, le suifate Ju zinc, l'acötale de cfaaux, quoique doute degrasides verlas a.-iringenles, ne sont piiint cependant aples a produire couseculiverueiit le puissant effet astringent dont i! s'agit. Quant aux preparations slypli-q ues ä bases d'oxydlt;s de ptosub. de zinc.de ftr, et d'apres de fort belies reeberches de notre esliaiable collegue M. Lassaigne, une cotnbinaison de ces oxydes peut avoir lieu avec l'aibumine que renfennent tonjours les produiis söcrötös par les parties malades.et rinsolubilite de certaines de ces com-binaisons plombiques ou zinciques, indojiendammeat de leur vertu astringente exercee sur le tissu malade, rend raison de leur propriety dessiccalive bien connue (1).
B. Destffnl* de la medicalion astringente a l'interieur.
Effets sensibles. — Administrös liquides ä l'intdrieur, les as­tringents marqutnl leurs effets depuis la bouche jusqu'äl'anus.
(1) Lassaigne, Gomple reudu de l'Ecole d'Alfort, Recueii de Mid. vet.; t. XVII, p. DOO.
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MEDIC AXIOM ASTRINGENTEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;331
P^nötrant ensuite dans le lorrfnt circulafoire . !eur action se fait sentir dans tout I'organisme. Ces effels m^ritevt d'ßtre bien connus et surtout bien Gtaduis andres des animaux ma-lades. Kous atlons chercher h le.s faire conn.sitre !els (}ue nous les avons remarques.
En touchant ia membrane miijiif'ise de la bouehe, la ma-tiere astringehte tayit rapidement les s(5crlt;5iioiis traccaie et salivaire , c'cst a ce point que ^i le v^i^rinaire veut administrer coup sur coup piusieurs breuYages ires astringents, !es ani­maux se trouvent dans i'iropossibiütö de pouvoir les d^glutir. La bouehe exainindr alors est seche, froide, et )a langae con-tract^e el sans nior.vem(n!,a perdu beaucoup de si sensibility. Ces effets sont d'une dur^e courte el bienlöt suivis d'un relour des söcr(5lio!iS bucc-des qui avaient 6l^ suspendiues.
Pai'renus dans restomac, et parcourantlesintesiinsgr^les, les
astringentsprovoquent les meines effets, mais ä uu degre aioins prononc^. Si on sacrifie uu animal auquel on vient de faire prendre coi^p sur coup piusieursbreuvages, dix minutes apres ia derni6re administration, on troiivc'la nouquense de 1'estomac r^tr^cie , piissec , recouverte d'uue couclie de mauere b!an-chälre ou roussälre , selon !a couleur du liquide admiiuströ. L'iniestin grele es! rölröci. et ia muqueuse apparatt ridee et seche, dans toute I'dtcndue de eel inlestin qui a £16 parcourue par lu liquide astringent. Mais voyous les effets astringeiits produils sur les fonetions du canal intestinal et sur celles de toute l'^conoinie.
1deg; Emploi momenlanä. —Pendant le parcours de la matidre astringente dans le tube digestif, la bouclie reale cliaude et seche, les animaux eprouveul une legere inqaiölude, grallent le sol, et parfois manifestem de pelites cpliqnes.
Le pouls devienl petit, serrö et viio. i.a respiration rf-ste rt5-guüere, les muqueuses apparenles pAlisseut un pcu. La söcre-lion urinaire parait dhninuöe, car les animaux n'expulsen! que
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3ä2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOülSTIQUES.
de loin en loin une petite quantity d'urine. La peau acquicrt une söcheresse et une ariditö toute parlicuiieres.
Si dans queiques points du tissu cutane existe une säcr^tion morbide, si la membrane nasale ou bronchique, sont. le si6ge d'un llux anormal, cutte sdcrution , ce fl:;x, sont moins abon-dants, et deviemienl plus säreux. Toutcfois, ces effets sont d'une courte duröe , si les astringents ne^ont administräs que pendant trüis, quatre, huit jours uii}me,ei,bienlöt les fonctions du canal intestinal, celles de toute r^conomie momentanement tronbli'^es reviennent ä leur 6tat normal, les flux pathologiques, qui n'avaient 616 que momentanöment supprimöes , reparais-sent avec les qualitds qu'ils avaient perdues, apres trois ou quatre jours.
2deg; Ernploiprolongi.— A pelites doses et administrds pendant longtemps, ies astringents diminuent nolabtement les fonctions digestives. Les söcrötions du canal intestinal ne s'executent que pen ou point, les inteslins contractds, rötr^cis, perdent en parlie leur mouvetnenl pdristallique, et les matteres excremen-tiliellesy söjournent et s'y amassent.Alors raquo;ne constipation plus ou moins opiniätre se manifeste ,et les excrements,en petite quan-titc, quisont expuls^s se pr(5sentpnt noirs, dnrs et luisants. Souvent meine , les matiöres alimentaires contenues dans les gros intestins, s'y durcissrnf, et suscitent des coliques pas-sagßres.
La peau seche, dure, adhfire bientöt aux tissus sous jacents. La söerötion renale , notablement diminuce, donne une urine epaisse et jaunätre, queiquefois mßme roussälre, dont l'expul-sion est douloureuse. Le sang recueüli dans rh^matometre, äpais, noir, et promptement coagulö, fournit ur: caillot ferme etpeu pourvu desörosit^. Enfin, si Faction astringente est tres longtemps contiauöe. lesanimaux maigrissent, et plus tard ils tomberaient infaillildement dans le marasme. Mais, peut-on dire avec MM. Trousseau et Pidoux, que les prineipes astrin­gents en circulant avec le sang, le disposent a sefiger et h se
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MEDICATION ASTRIIfGENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;333
caillebofL— ? Peuf-o:. r^päter avec eux qu'ils tucnt et cadave-risent ce liquidraquo;', qui ne peut plus alors recouvi ir la fluidite et la rie, une fois qu'il a äUi surpris et glacö par les astrin­gents (1) ?
Assur^ment personne, pas m6nie les deux auteurs que nous venons de citer, n'ont fait cetle obserTation. Nous croyons done que ce serait tomber dans une coupable exagöralion que de raltacher au pouToir des astringents des effets aussi extraordinaires et qui ne pourraient qu'6tre ndcessairement morte!s.
L'usage prolong^ de la medication astringente a done, commeonle voit, des inconT^nients sörieuxen ce qu'il trouble gravement les fonctions digestives, diminue sans doute 1'ab-sorptionintestinale,raleatit les contractions des intestins,arrctenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; )
les Evacuations, diminue en outre les fonctions urinaires et s^bacees, rend le sang plus öpais, moins facilement circulable, el enfin provoque Tamaigrissement et conduit au marasme. Or, cos inconvdniintr, sent d'autant plus sf-rieux quo les fonc­tions digestives gravement troubles, sinon perverlies, ne peuvent 6tre rdlablics qu'avec beaucoup de temps. Les pur-galifs salins sont les moyens qui nous onl parn remödier le plus sürement ä ces sortes d'accidents.
Dans l'ötat actuel tie la science, est-il possible de se renclre compte de l'extension de la mödicalion astringente ä lontes les fonctions de l'öco iomie? Beaucoup d'explications plus ou moins inglt;?nieusegt; oat m fai;es sous ce rapport; mais nous ne donnerons ici que celles qui nous paraissent avoir le plus de fondement.
Quant ä la suspension des söerötions cutanöes et urinaires , cette suspension peut s'expliquer, par la Sympathiefonctionnelle qui existe entre la peau , les reins el le canal intestinal dont les fonctions seerätoires sont momentan^ment troublöes ou
(1) Traitide Iherapeutique, art. Tosiqkes, AsiBiVGiijii.s., t. II, premiamp;re Partie, p- 318.
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354nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPIILOGISTIQÜES. '
suspendues; mais iä , seion nous , ne se borne pas le phäno-mene physiologique qui concourt ä produire ces effets.
Les analyses chimiques du sang des animaux auxquels on a adiniriisti'6 des subslances astringenles , soil v^getales , soit minörales , ont appris que les prineipes des astringents circu-laient avec le sang. Tiedemann et Gmelin out constalö apres radministralion de Tacelate de plomb en solution dans l'eau , la presence de ce sei dans le sang des veines mösaraiques. W, Ausset, ancien chef de service de cliimie a l'öcole d'Alfort, l'a decouverl egaiemeul dans le sang du cheval (1). Or , si Tac^iale de plomb , substance einlnemmenl astringeute , peut ßtre absorbe , ne peat on pas etre autorise iraquo; dire qu'il en est de mßine pour tonics les auires substazices aslringenles? Cette supposition acqnierl d'autant phis de vraisemblance que cer­tains priiicipes astringents ont (5ie retrouvrts dans les urines. Reil, Einmert, Vauqueliu , AVochltr , onl constate la prö-sence des aci-Jcs tannique et gallique dans les urines (2). Si done les priiicipes astringents circnlent avec le sang , as'surö-ment ralbumine j la fibrine de ce fluide, ne doivänl-elles pas snbir u;ie condensation particuliere par I'aetioraquo; bien reconnue de ces acides sur ralbumine? el peut-ßtre pourrail-on penser que la coagulation prompte du sang ä sa sortie des vaisseaux , la feiinele de son cailiot, sa rt;sista;:ce ä la pu-Irtiaction, se rattacbent an contact de i'albumiue el de 1'acide tannique dans le torrent circulaloire ? Dun autre cöte si les s6-cretioin; eutande et rönale son!, diiuinud.s , ci-t effel ne doit-il pas (itre raltacliß aussi ä i'aclion des moleouies aslringenles qui s'echappenl par les tubes renaux et par leur presence dans le tissu cutand? Enfin , si toutes les fonctions söcrötoires son! dhninudes , si ramaigrissement a lieu , ces effets peuvent, nous le croyons , (5tre railaclies ä une perversion due ä l'ac-
(lj Ausset, Recueil de mid. vit,, t. XVII, p. 562. (2) Berzdlius, Tratte de Chimie,t,Vni, p 400.
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m£dication astringente.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 535
lion nutritive par les molecules astringetites apportt:es par le sang au sein de l'org iiiisme.
Quelleque soil d'ai lleurs 1'expliCation qu'il est permis de don-ner touchant les effets gdn^raux produits par i'emploi prolong^ des astringents, ce qui est certain, c'est qua ces effets se mani-feslent röelleinentj et qu'il importe au praticien de s'abstenir de prolonger leur action pour Jes astringents mineraux parli-culi^reinent nfin d'cn prc-cenir les funestcs effets.
Emploi des astringents el des acidulesi Dans la pratique on rdunit tres ffoquciiimerit les astringents aux acidules , celte reunion diminne i'action locale, mais favorise i'ubsorplion des molecules astfingenles dont I'effet general est alors rendu plus actif et plus rompt, remarque d'ailleurs qai n'avait point echapn6 au fondateor des ecoles v^tdrinaires (1). On fait sur-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;
tout usage de ce melange lorsqu'on desire obtenir tout ä la fois la m^dicalioti r^frigeranle et la medication astriugente. Nous dirons plus loin les cas maiadifs qui rdclament l'usage de
cette double medication:
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Emptot des saignees et des astringents. Les saigix'es et les astringenls soul der.-; ressources th^rapeutiques auxquelles on a Ires souvenl recours ; ainsi en meine temps qu'ondetermine nne depletion sanguine dans les vaisseaux , ou repousse par I'action astriugente ie sang qui stagne encore dans les tissus oü il s'est aecuinuie. Ces deux effets reiinis donnent un effet rapide et sotrvent couronne de succös. Aussi anrons-nons söin de specifier les eas oü celte indication doit ötre reinplie.
Melange des astringents et des toniques. Kons traiterons specialement de cette precieuse association ä Vä.r\\c\z Medica­tion tonique'antipntride. ( Fojez cette medication.)
Emploi des astringents dans les maladies.
A. Congestions. Nous avoas dit ailieurs (page 205) que
(I) Bourgelat, Matiin medicalc, art, Astkihgents,
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3316nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AKTipin.or.iSTiQUF.s.
dans les congestions actives le sang abordait abondamment anxvaisseaux capillaires, ies (listendait,s'accumulait dans leur interieur c! comtnengait ä y circuler pöniblement. On n'a point oubliö quo la stagnation de ce sang, le derangement de la nutrition dans la partie . le döpöt de produits morbides , ou en d'autres tcrnes L'inflammation en etait la consequence secon-daire.ür. si les astringents sont doues, ainsi que nous I'avons dit, de la propridlö de resserrcr les tissus , de froncer leurs porosit^s , de contracter les vaisseaux et de repousser le sang qu'ils contiennent, on concevra tout d'abord la grande utilitö de ces agents pour provoquer la delitescence des conges­tions , et notamment de celles dont la cause est externe et par consequent physique ou chimique.
Les coups violents, les heurts, les chutes sur le sol, les coups de dents des chevaux, suscitent fröqnemment dans les anitnaux une congestion active dans la peau el le tissu cellu-laire sous-cutan6. Or , apres les refrigerants , les lotions , les applications astringentes, en refroidissant et resserrant tout ä la fois les tissus culand et sous-cutanö , repoussant le sang qui y est accumuie , engourdissant la doulcur , prdviennent l'inflammation et proenrent une prompte delitescence. Mais e'estsnrtout iorsqu'H s'iigii d'agir longtemps et profond^ment, que les astringents döployent tonte la puissance de leurs effets. Aussi dans ces sortes de cas ne doit-on point hesiter dc les pröfdrer aux refrigerants dont I'aetion est assnramp;nent plus prompte, mais aussi moins energique et moins durable.
C'est surlout dans ;es congestions du tissu vasculaire dc I'os du pied ou la foarbure de lous les animaux, que les astrin­gents sont precieux pour (aire avorler la congestion et procu­rer une prompte repercussion. On entoure alors la couronne , le sabot . les ongies des animaux , de cataplasmes, de bouillies froides et astringentes pour obtenir ce resultat. Bourgelat (1),
(I) Bourgelat, Encyclopidle de Diderot ctd'Alemdcrt, 1.1, p. 383,
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UEftlCATlON ASTRINGENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S37
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Cliaberl(l), Girard (2), Viborg (3), elen ger.Bj-ai Ions Jes prati-ciens , vantent les merveilleux cffets des astringents dans celte maladie.
Les öbullttions ou feu d'herbe qui se däclareiu si souvent sur les animaux qui paissent dans de gras pälnrages au prin-temps, sont ägalement activement combattues par les astrin­gents a Total liquide el employes sous la forme de lotions.
Tputefois dans cette derniere maladie, corame aussi dans Ja fourburc döterminde par une alimentation trop succiilente , la maladie ne rdsidant pas seulementdans lesabot, mais ölant aussi la suite d'un trop plein des vaisseaux et d'une riches^e trop grande du sang, ce serait en vain, on le concevra sans peinc , cju'on mcttrait en jeu l'aetion aslringente pour eombattre Teilet local, quand cet effet dlt;5coule ou esl la consequence na-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^i
lurelle d'un effet gdnlaquo;5ral. II faut done dans ces deux casr comme dans tons ceux du reste oü la congestion s'accompagne d'un laquo;Stat polyhtSmicjue , faire marcher de front les emissions sanguines et ia medication astringenle.
Les tiraillements, les distensions des articulations ou en-torscs, les eedömes idiopathiques, les bculures rdcentes, les heiiioirhagies traumatiques externes en nappe, rßclament (5ga-lement l'emploi des astringents. Ces agents, en resserrant les tissus, prdviennent, pour les entorses, Tabord du sang dans les liens articulaires violemment distendus, ou font avorter Tinflammation, si eile existe dajk; pour lesoed^mes, ils acti-vent la rdsorption des fluides epanchös dans le tissu cellu-laire; pour les brülures , ils repoussent le sang , enlövent le calorique associö aux tissus, engourdissent les douleurs et pr6-viennent toute reaction sympathique; enfin , pour les h6mor-rhagies traumatiques, ils froncentles ouvertures vasculaires,
(1)nbsp; CbabeTlflnstruittonsvSUrinaires, U II, p. 158 et 222.
(2)nbsp; Girard, Traits du pied, p. 160,232, S64 et 418.
(3)nbsp; Viborg, TraiU lur Je pore, p. 165.
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;22
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338nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHT.OGISTIQUES.
coagulmil le fluide qui s'en öchappe, resserrent les fibres des tissus, et repoussctit le sang qui aborde a la breche vasculaire. Terminaisons de la congestion active. Hcmorrhagie. Les astringents ont 6t6 vant^s contre I'h^maturie par Garsault (1), Lafosse fiis (2), ct presque tous les hippiatres ; el dans ces der-nieres armies , l'eau de Rabel laquo;endue d'une plus ou moins forte proportion d'eau , a (5t(! prdconis^e par M. Pettier contre rhlt;5maliirie qui se declare si souvent an printemps sur le gros bötail. Nous ferons remarquer a cet ^gard , que si le pissement de sang est le rdsultat d'une pl^thore sanguine , ou d'une in-flammalion r^nale aigue,il faut bien se garder d'employer tout d'abord les astringents k l'intßrieur. II est indispensable avant tout de saigner les animaux pour obtenir une döplßtion du Systeme vasculaire, et si malgn* les soustractions sanguines I'lieinatiirie continue , c'est alors seulement qu'il faut avoir re-cours aux astringents, soit en breuvage, soil en lavements., soil en applications constantes sur les reins.
Mais si rhemalurie . de möme que d'autres hdmorrhagies, CÖmme l'öpistaxis, la metrorrhagie out persists longtcmps; que lesang se montre clair, appauvridans ses principes fibri-no-albumiueux , et ne pent point former mi coagulum san-quot;uin ä rorifice des porositt's vasculaires ouvertes pour lui Jonner passage5 de möme aussi lorsque le sang est altörd dans sa composition intime, comme dans cM-taines hematu-ries causdes par des plantes Acres, par une nourriture pen reSparatrice, cas oü In sang se montre pen colors, söreux et pauvre lt;^n globules , les astringents dans ces deux circonstan-ces maladives, en augmentant la coagulabililö et la plasticity du iluide nourricier, en lui donnant la possibility de ddposer, soit au bord des porositc^s , soit sur la breche vasculaire, une cer-tainc qnantitä de fibrine et d'albumine pour former tin bou-chon en quelque sortc ä Torifice des vaisseaux, en contractaut
(1)nbsp; Garsaultj Houveau parfait marshal, p. 222 et 223.
(2)nbsp; Lafossc, Bictionnaire li'liippiairiqae, 1.1, p. 14.
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raquo;itDICATIÜraquo; ASTRINGENTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3^9
les Cbresorganiques, en resserrant les tissus, combattent avec succös ces espßces d'hämorrhagies slhßniques. En räsumö , les astringents dans les hömorrhagies sthöniques ou actives, ne sont done convenables que vers la fin de ces hömorrhagies, tandis qu'ils sont toujours uliles au döbut et durant tout Je cours des h^morrhagies passives ou asthäniques.
B. Inflammations aigues. Les astringents sont encore mis en usage avec succes dans le d^but des phlegmasies aigues, alors que les solides organiques enflammds ne renferment en­core qu'un öpanchement sanguin, sanguino-söreux , söreux ou s6ro- purulent. Dans cette p^riode, les liquides morbides, tels que le sang, lasörositö, le pus söro-purulent ä globules peu döveloppös, par l'activitö de l'absorption imprim^e aux vaisseaux, en raison de l'action restrictive, peuvent encore 6tre modifiös, absorbs, repasser dans le torrent circulatoire et 6tre dliminös par les surfaces libres, sans döferminer d'accidents särieux. C'est ainsi qu'on explique les bons effets des astrin­gents, dans le döbut de rinflanimation des mamelles (1), de l'arthrite aigue des jeunesauimaux(2/l, des engorgements r6-cenls et ced^mateux des enveloppes testiculaires; du dt!but des eaux aux jambes avant la päriode de söerälion (8) , de l'höpa-tite (4), et de certaines angines (5); nous ajouterons encore ä cette liste, la conjoiictivite aigue essentielle, les inflamma­tions recentes des gaines synoviales des bourses sous-cuta-n6es; les oedömes chauds des membres, les ^panchements sd-
(1) Voyez Lecoq, Memoire sur la Mammite, Becueil de Mid, \FiU, t. XII, p. 561. Lev rat, sur In mSme maladie, Aitamp;caünia par leg aphthes, mfime Becueil,
t. xvi, p. aos.
lt;2) Voyez Lecoq, Mümoire sur la Fourbeture Ucspoulains, MOuioires de la öociOtö vötdrliiaire du Calvados, udeg; 2,1831-32, p. 155.
(3) Glrard, Traile du. pled, p. 166.
(ä) Hamont, De l'H6paUte dea chevaux en fgypte, Recueil de Uid. Vitir. t. XVI p. 110.
(5) Bernard, RecueU lie Mid, ViU, t. XU, p. 7?.
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340nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOOISTIQtiES.
reux du lissu ccllulaire, d6tenain'6s par des frotteaients; elc. Cependant, nous observerous ici, qne si I'inflammalioh oc-cupe un organ e important a la vie ,quot;si eile est accompagiräe de fißvre de reaction, il est indispensable de fairo präcöder la mddication astringente par les omissions sanguines et la m6-dicalion rafraichissante.
Terminaisons des inflammations aigues. Mais lorsque l'in-flammation aigue s'est terminde par l'induralion rouge , le ra-mollissement. i'dpanchement, I a suppuration , la gangrene, les astringents employes en topiques, ou administrds ä l'intö-rifiur, deviemunt (5minemment nuisibles. Inhabiles ?! faire re-passer les produils morbides 6panches. organises avoc les lis-sus. ilsexaspßrent! inflammation et en pr^cipilent la marelie. Dans la suppuration en foyer ou dissdminöe, les ßpanciiements des grandes si reuses, ces agents peuvent determiner des rd-sorptions , des uieluslabes funestes. Les astringents sonl done conti'indiqiids dans l'dtat el les terminaisons des inflamma-lions aigues que nous venons de citer.
Passage des inflammations aigues a I'etat chronique, Lors­que les inllammations aigues ont 6,16 combattues par les mddi-calions ddpidtive, cmollienle, rafraichissante, et que les princi-paux phdnomenes inflammatoires ont en grande partie disparu, mais que cependant la partie malade se montre encore rouge, tumdüde et parcourue par des vaisseauxcapillairesdilatds anor-malement par le sang qui circule lentement dans leur intdrieur, qu'ellc est le sidge d'une sdcrdtion sdreuse ou sdro-purulente , il est important de ne point laisser passer cette phlegmasie ä l'dtat chronique. Cet ätatpalhologique que Ton constate si frd-quemment dans la conjonctivite, le catarrhe nasal, le catar-rhe auricuiaire, la diarrhde inflammatoire, lescaux aux jam-bes, its drysipcles, les plaies suppurantes, les ulccies, les dcoulements synoviaux , les dartres humides, les decolemenls de l'ongle du gros bätail, par les aphthes qui se deve oppmt autour du sabot, le ptetin, la dartre humide on ulcdreuse qui
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MEDICATION ASTKINUEMTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 341
se montrea Ja fourehelte du pied des chevaux, elc.. esl com-battu avec succes par les astringents. Ces pröcieux medicaments alors refoulen't le sang des vaisseanx capiilaires , aclivent leur contraction qui tend ä passer ä l'dtat atoiiique, font rt'sorber les fluides morbides ddjä organises avec !a trame des lissus ma­lades, tarissent les söcrötions anormales dont i!s sont le siege , et forcent la partie enflammde h entrer dans la voio de la resolu­tion. Une foule de maladies aigues externes peuvent 6ti'e ainsi Cotöbattües avec sncces par les astringents; mais nous nous batons de dire qi;e beancolip de sagncite, de circönspection doivent pr^siderä l'emploi de la mödicalion. Et d'abord si la plilegmraquo;sie aigue a (5tö positivement locale, on si 6iant gene-rale, son lieu dV:lection ost diifinitivemi'nl Ox^ , i! convient de debuter par de faibles astringenis, pour habiluer-en-quelque sorte (a partie malade an than^eraent qu'on v; ut !ui imprimerj puis de passer successivement ä des astringenis de plus en plus laquo;Snerjiques. Dans quelques cas, il est m6me utile d'associer les astriBgents aux äinoliients, ou bien d'allerner ces deux medi­cations, de les suspendre pendant quelque temps, puis de les repreii'ire ensuite. Que si an contraire la phl^gmasie aigue d'abord gcric:-ale, s'est iocalisöe ensuite; s; par sa cause ^ la constitution deiabröe de i'animal , sa suppression ne pent 6.lre opöröe sans crainte de voir la maiadie se reproduire sous imo autrc forme dans certains points de rorganisme; il est Irfis im­portant alors de combattre ces maladies, scion les regl, s quo nous aliens indiquer. pour les phlegmasies chroniques, parce qu'elles reeiameni un erapioi particulier des astringents.
Inflainmalions chroniques. Les phlegmasies locales qui dlt;i-butent sous ie type chronique, peuvent 6tre aftaqu^es an de­but avec succes et sans r^cidives par les intringents. La con-jonctivite , le catarrhe nasal, le catarrhe aurieulaire du chien, les eaux iux jambes, le pi^tin, la fourchette pourrie , les dar­tres s6ches, humides et croüseuses, les plaies suppurantes cir-censentes, sent quelquefois dans ce cas. L'emploi appro) t\amp;
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et bien dirigä des astringents, aussi que nous I'avons dit pour le passage ä V€tat chronique deraquo; phlegmasies aigues, amene ordinairement la guärison radicale de ces maladies.
Mais si les phlegmasies chroniques qu'on däsire combattre , etc'estle cas le plus gönöral, s'accompagnent d'un fluxpatho-logique abundant qui, parson abondance, sa persistance, est devenuen qnelque sorte un dmonctoire habiluei ä röconomie j si par l'anciennetß de la maladie , la constitution en a 616 mo-difiee, ah6r6e m6me, ou si comme on l'exprime dans la prati­que, la maladie est devenue conslitutionnetle ; si surtout l'altö-ration anatomique de la partie malade, la sdcrötion dont eile est le siege ^ sont concomitantes ä d'autres affections soit de in6me nature , soit de nature difförente , comme la bronchite chronique avec toux quinleuse, l'existence de tubercules pulmonaires, d'dpanchements sei'eux latents , d'engorgements indolents des ganglions lymphatiques du voisinage ; de vieilles maladies cutandes, etc., ces phlegmasies ne doivent6tre traitöes par les astringents qu'avec la plus grande circonspeclion. II est m6me indispensable de ne point abolir complötement la söcrötion morbide, dont elles sont le siege, pour prövenir des accidents Iris fächeux elmßme mortels. II est done impor­tant que nous fassions connaitre les rßgles qui doivent diriger l'emploi des astringents dans ces cas graves et slaquo;5rieux.
1deg; Avant de chercher ä larir la sderdlion, des sdtons seront posds au voisinage de la partie malade , et on attendra que la suppuration soit bien ötablie dans leur trajet, avant d'agir avec les astringents. Ces exutoires devront particulifcrement etre employes sur les animaux faibles et dans un äge d6]ä avancö.
2deg; Les purgatifs drastiques, le mercure doux ou calomel ä petites doses, adminislrds quelques jours avant l'action des as­tringents, el continues pendant !eur usage, et mamp;me quelques temps aprßs. en ayant le soin de cesser et de reprendre la m6-dication, afift de ne point irriter le canal intestinal et troubler
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la digestion, sont des moyens diirivatifs et söcretoires qui peu-vent remplacer les samp;ons particuliörement dans les ehevaux adultes et robustes.
3deg; Les diur^tiqiifS chauds ou r^sincux sontparfpis pi'^feramp;s par les graticiens, piirce qn'ils n'irrileul [Joint aulaiu les fonc-tions digestives que les purgalifs, Tonteloi; la inedicatlon as-tringente ne sera miso en pratique qu'autant que la diurcse sera ätablie, et que I'urine coulera en abondance.
4deg; Les stimulants g^n^raux regardiis cointDe sudoiiüques et diaphoreliques , onl aussi £16 vant(5s ; rnais ou ue ddt point compter loujours sur leurs bons effeis.
5deg; La sdcrdtion de la partie malade sera d'abord larie par des astringents faibles, unis ä des ömoliienls; si eile est tres ^tendue . on devra d'abord coniiiiencer la dessiccalion par quelques points i^ol^s , el arriver auisi graduellemevit et suc-cessivement sur toule la surface frajjpde de sdcretioii morbide. Toulefois, les astringents önergiques ne devront etre eiiiployöf que vers la fin de la dessiccation,
6deg; Avant, pendant et apres le traiiemenl, les animaux de­vront manger une bonne ration d'aliments substantiels, et etre souraiSj autant que possible, ä un travail regulier el doux. Le labour, le travail au pas, de longues promenades, au pas ou au trot, les exercices naturels au verl pris en libsrle, soni des muyensd'liygiene indispensables, qui doivenl marclier de froiil. avec la medicalion astringenle, si on veut obtenir ane bonne et solide gu^rison.
7deg; Ehfin , si rinllammalion chronique suppurante, exisle de-puis plusieurs annöes, si I'anioQal est vieux, faible et aUeint, de maladies chroniques internes, on ne devra point chcrcher ü tarireet ömonetoire naturel, attenda que sa suppression, quoi-que operöe avec toutes ies atleutions que nous venous d'in-diquer, pent etre suivie d'accidents consöculifs trpp souvent mortels.
Les maladies qui peuvent se declarer par la brusque guöri-
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3liUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ASTIPHLOGISTIQÜES.
son des surfaces säcrdtantes chroniquos , en quelque sorte natura!isec-s dans I'organisme , sonl la fiövre purulente, les abcös m^tastatiqucs pulmonaires, le farcin, la morvlaquo;, lesdpan-chemenls söreiix des cavilös splanchniques, les abces dans quelques parties du corps , la diarrh^e purulente, et quelque-fois la gale, les dartres, les maladies putrides, les affections ver-tigiueuses.
Ces sorles d'accidents se font, en effet, frdquemment re-marquer pendant le traitement actif et r^percussif des eaux aux jambcs chroniques avec säcrälion aliond.uUc, du crapaud, do la gale, des dartres ancienn^s^ des flux chroniques des ca-vitös nasales, des plaies ulc^reuses fort dtendues, du catarrhe auriculainj du chien, etc. Bourgelat, Chabert, Huzard, Elaine, ont parliculiereraent citi de cos maladies consdeutives, et no-tamment la morve et le farcin, aprfes le tarissement prompt des eaux aux jatnb8s(l), et gt;l a'cst pas ün seul praticieh qui n'ait point fais celte ohservalion. Pour notre compte, nous avons vu fr^quemment aussi se döclan;r des maladies putrides apres mi tarissement trop prompt , soit des eaux aux jambcs, soit de la gale, soit d'anci^nnes plaies du garrot.
Pour rcmlt;!dier aux accidents rapides qui se manifesleni a la suile de ens suppressions, il est important de rappeler brus^uv-meiit la se!cr(Uion qn'on a tarie, par l'emploi des vdsicatoires, des frictions dVau-de-vie cantharidöe, de sötons et enfin de medicaments appropriös ä la nature de la maladie qui a suc-c6d6 h l'öcoulement ou k la suppuration qu'on a cherchö ä sup-primer.
Secretions naturelles. Les femelles pleines, dont les petits
(1) Voycz Bourgelat, art. EACS AUX JAHBES, Encyclopedic de Diderot et d'Alembert, t. V, p.225.
Chabert, Mcmoirc sur la Moire, Mimoiret 4e la Socittö de Uidecine, 1779, p. 371.
\i\:\\ne, fictions fondninentalcs sur I'art vitirinaire, I, III, p. 399-
Hur.nrd, Tratte des eaux aux jambcs ct f/ouvelle EncyclooiiUe mithodiaw., I. V, 2' part., p. 664 et 665.
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meurent pendant I'allaiteinent, celles auxquelles on retira le nonrrisson avant l'öpoque vouiue pour le sevrage, sont sou-v(jnt exposees a. des engorgements laiteux des taamell'es, qui dölcniiincfii parfois l'inflanimation de la glanda mammaire. Pour prevenir ces scries d'accidents , on applique ä la surface des mamelles, des mdlanges astringents dans le but de dimi-nuer ou d'interromprlt;i la söcrdlion laitense. Cette suppression si eile est faile brusquement, peut 6tre suivie de maladies cu-tandes rebelles, de diarrhc'e et quelquefois de pdritonites niortelles. II Importe pour prevenir ces accidents, d'adminis-trer ä l'intdrieur soit des purgatifs salins ä petites doses , soil des diurdliques froids, dans le but tout ä la fois de remplacer la sdcrötion du lail, par la s^creiion muqueuse intestinale, ou la sdcrötion urinaire. Toiitefois, pendant cette suppression, la fe-melle devra 6tre tenue chaudement, et la peau inaintenue con-stammonta une douce temperature par des couvertures chau-des. La dißle ou la deini-diöte, devra anssi elre rigoureuse-menl observde.
Midaclies an/iimiques et hydrohemiques. Dans ces maladies oil le sang est pauvre en globules, et trop pourvu d'eau, oü les or-ganes ne recevanl qu'un sang peu excitant et pen nntritif, sont affaiblis et leur tissu cellulaire gorgö de sörositö aqueuse, les asiringems vögetaux, comme Töcorce de ch6ne , les glands, les astringents min^raux ä base de fer , comme Irs ::ulfates , les acetates ferrugineux, en donnant plus de consistance ä l'albu-mine du sang, en fournissant le fer ou Tun des (Moments qui concourl a la formation des^globulcs sanguins , en augmen-tant la contraction fibrillaire des solides, en s'opposant aux öpanchements söreux du tissu cellulaire, contribuent beau-coup ä faire obtenir la gu^rison de ces redoutables maladies. Toiitefois pour que les nsiringents dans les maladies dont il s'agit ne troublent point les functions digestives , il est impor­tant de les adininislrei- ä petites doses iongtemps continuees, et de U;s associcr aiitant que possible ä !a prorvende , el aux
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fourrages qu'on dislribue aux animaux. Nous avons toujours 616 salisfaits de l'nsage de ces astringents, röunis ä une alimen­tation reconforlable dans l'anh^mie et dans la cach*xie aqueuse des bßtes ä laine. Gohier, Picard, Lessona, Samson, ont comme nous coaslate les bons effets des astringents vög(?taux dans toutes ces maladies. ( Voyez en particulier VEcorce de chine.)
Dans la nioladie rouge des moutons, ou dans cette espßce d'anhdmie oü le sang allörö dans sa composition coule en nature ä la surface des conjonctives . des reins, des bronches , des muqueuses inlestinales, les mßmes astringents assoeids ä line alimentation roborante , sont dgalement tres pröcieux pour diminuer les ravages qu'elle occasionne dans les troupeauxqui babitent Ja Sologne^ le Berry el tous les pays maigres , pour-vus deparcours incultes, et surtout de landes bumides. Les observations faites par Tessier el Flandrin sont precises ä cet 6gard(l).
Conire-iiulications de la medication astringenle, Dans les fievres Eruptives ou les maladies exanlhömaliques , comme la rougeole , la variole , la fievre aphtheuse et loutes les maladies qui s'annoncent par un mouvement febrile gßnöral, suivi d'une Eruption ä la peau qu'on doit considörer comme critique , l'emploi des astringents est plein de danger, qu'ils soient admi-nislres ä l'intdriear au d^but de la maladie , ou qu'ils soient appliques ä l'extörieur apresJa crise ou l'öruption.
Le trouble que ces agents apportenl dans la marche natu­relle de la maladie cause !c plus souvent la mort. Ce n'est guere que dans la pöriode de desSiccation alors que Irruption est complßtement localisde , qu'on peut se permeltre seule-ment l'emploi de lögers dessiccatifs pour activer la guerison et prövenir, dans quelques sujets debiles, l'ulcöration.
(1) Tessier, Observation sur plusieurs maladies des bestiaux, et Instruction sur tes merinos, p. 200.
Et Flandrin, Remarques sur la maladie rouge des moutons de Sologue, Instr. Vet.,t. I, p.528.
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Nevroses. Dans toutes les affections nerveuses essentielles les astringents se montrent gön^r.tlement sans aucun succes. Dans les congestions sanguines du cerveau, soit essentielles , soit symptömatiques, ilspeuvent avoir quelque utility en appli­cations locales a la surface du crane, mais on leur präföre g^neralement les refrigerants.
Maladiespulrides. Nous traiterons de Temploi des astringents toniques qui conviennent particulierement pour combaltre ces maladies, ä l'article Medication aniiputride. ( yoyez celte medication.) Quant aux astringents qui ne sont point doues tout ä la fois de la vertu tonique et slyplique, et que nous allons passer en revue, la plupartsout plus nuisibles qu'utiles dans ces maladies.
Enfin, et nous l'avons dejä dit, les astringents ne sont point indiquäs contre les surfaces suppuranles qui sont devenues en quelque sorte des emonctoires naturels , et dont on ne pent tarir la secretion sans danger.
Des astringents en particidier,
A. Substances vegetales. Ecorce de chfine. Cortex querci , ecorce Anquercus robur. L'ecorce de chfine est un medicament indigene precieux. On confectionne avec son ecorce encore verte qui renferme beaucoup de tannin ou d'acide tannique, des lavements astringents qu'on administre presque froids aux jeunes animaux atteints de diarrhee söreuse due ä une nourriture aqueuse et peu substantielle.
Hematurie. M. Favre assure que certaines hematuries causees par lesfeuilles, qui, malgre d'autres soins, inquietaientpar leur duree , ont cede aux lavements froids d'ecorce de chöne (1).
Cachexie aqueuse. Mais c'est surtout contre la pourriture des betes a comes et des bölesa laine que l'ecorce de cli6ne, le gland ont ete recömmandes. On donne la poudre d'ecorce
(1) Favre, De l'Wmalurle des feuilles, neeueU,U XIV, p. 515.
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;U|8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTIPHLOGISTiQUliS.
de chatte on lelan Ulli ä la provende aus moulons,ä Ja dose de 16 grammes (demi-once), et m6fao 30 grammes ( uno once) par jour (1). Aux grands ruminants on administre les decoctions concentr^es a la dose de2ä 3 litres par jour aux boeufs (2), et aux bötes ä laine ä celle d'un demi-iitre (3). Des inotitons. en hiver, nourris avee du gland , ont 616 pr^serv^s de l'hydro-h^mie; d'autres qui en ^taient atteints ont gu6ri, lorsque la maladie n'^tait pas tres avancöe (4).
A l'exterieur , Tdcorce de chßne pulvörisde est employee pour dessöcher et hater la cicatrisation des plaies blafardes et qui söcretent un pus söreux. On IVmploie aussi dans les mala­dies putrides. ( Voyez Medicndon. „#9632;niipuiridi-. )
Noix de gälte. GaUaiiircicn. Calla tinctoria. La noix de galle renferme de l'acide gallique et de l'acide -'llagiqw, principes vögötaux öminemment astringents. On prepare des decoctions plus ou moins concentr^es avec la noix lt;ie galle pour en f.iire soit des injections dans les cavitcs nasalos . dans ^intention de tarir des jettages chronirjiies . soit des loti'tus sur les eäux aux jambes deschevaux pour en provoqnfrr 1laquo; sapprcssion. La tioix de {[alle doit ötre admimsträe avec beäncQÜp de precaution a rinlerieur ä cause de i'astriclion tres forte qa'elle deterniine sur !e cmal intestinal:
FeuiUes de no/er el ecorces de noix verlas. 'Ces parties ren-ferment une forte proportion d'acides gallique , tann.que , ma-lique et citrique , associös ä une maliöre acre et ainere. Les feuilles trait^es par decoction , les ecorces graltees , rapöes et unies ä i'eau, donnent un liquide tr6s styptique qui pent servir ä des injections, des lotions, pour tarir certains flux morbides,
(1)nbsp; Gohier, Memoires sur la Chirurgie vßtörlnaire, t. II, p. 417.
(2)nbsp; Didry, JUemoire sur la pourriture des betes a cornes, Recucil de Med. Vet., t. IX, p. 139.
(3)nbsp; Picard, Annales de l'Agr. franfaise, premifern serie, t. XVI, p. 61; et Samson, HUmoires de La Soc. d'Agric. de la Seine, 1821, p. 86.
(4; Ghaucey, Ann, de l'Agric. franf., t. XXXVI, p. 377; et Lessona, Rodet, Mcdtsini du gceuf, p. 355.
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nn peut aussi avec avantage faire servir ce liquide h la confec-fectiou du cataplascnes astringents,
Les racines de bistorte, Polygonum bislorta, de tormentllle, Tormentilla erecta , sont quolquefois employees dans les m6-mes circonstances que les subslances precödentes.
La gomme kino , gummi lino , le sangdragon, Sqnguis dra-conis , possedent , il est vrai, des propriöt^s astringentes j niais ces substances exoiiques et assez cheres sont g^nöralement nö-gligöes en mödecine vetörinaire , et möriUnl en effet de l'ötre sous tous les rapports.
Genet des teinturiers. Genista tinctoria. Les sommit^s et les flcui's de ce gentSt on decoction prises ä l'intdrieur ont ölö con-seiilees par !e docteur russe MarocbeUi, contre la rage (1). Ces drcociions essay^es dans la rage de I'liomme par queiques mddecins , et dans la rage du chien , par M. Rainard , n'ont point procurö de rdsuitals satisfaisants (2). Aujourd'hui ce remöde . coannetant d'autres vantcs contre la rage , paratt elre oubliö.
Genet ä halai. Genista scopnria. Llaquo;s jeunes pousses de ce genötqui reuferment une notable quantity de principes aslrin-genis , sct;l qnelqnefois recherchdes par les inoutons aux pre­miers beaux jours. Tessier et Flandrin en recommandent l'u-s;ige contre ia maladie rouge et la pourriture des moulons. Les gousses soni donnöes avec avantage dans la provende pen­dant l'hiver contre ces maladies (3).
Les feuilles du grand plantain, nommß encore plantain ver/, plantago major, les petales de roses de Provins, rosa gallica , les (Vuilles A'aigremoine, Agrimonia eupatoria, sont encore des substances mödicinales astringentes , dont on fait quelquefois
CD Archives Gin. de 3Ud., I. VI, p. I2l,eiSecueii de mid. vit., t. II, p. CO,
(2)nbsp; Campte rendu de i'Ecole de Lyon, 1823.
(3)nbsp; Tcssier, Instruct, raquo;or les mirinos, p. 265; et Flaudrin, Snr la maladle rouge, Instructions v6ttrinaires, 1.1, p. 328.
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usage pour combattre de legeres maladies locales , telles que la conjonctivite aigue , les otites recentcs des cliiens.
B. Substances miner ales.
Sulfate d'alumine elde potasse,alun, alumen. Ce sei double, tr6s röpandu dans le commerce de la droguerie, de l'öpicerie et peu eher, est tres employö en mödecine Tölörinaire ; cepen-dant on en fait plutöt usage ä l'ext^rieur qu'ä l'intörieur.
Dissous dans l'eau dans diverses proportions, suivant l'indi-cation fournie par la partie malade, l'alun constitue un astrin­gent excellent pour combattre le d^but et le döclin de la con­jonctivite et du catarrhe auriculaire du chien.
En poudreetbattuavec le blanc d'oeuf, il donne un melange restringent parfait pour rösoudre promptement les infiltrations resultant du contact d'une seile ou d'un bat mal appropriö au dos de l'animal; dans les entorses räcentes du boulet, l'appli-cation de ce melange sur toute l'ötendue de l'articulation, r^unie ä une compression exercöe ä l'aide de bandes constamment imbiböes d'une dissolution froide d'alun, fait oblenir des räsultats tres satisfaisants.
La dissolution d'alun dans des decoctions de feuillesdenoyer, de tormentille, d'ccorce de ebene, s'eoiploie fräquemment pour dessecher les eaux aux jambes, les crevasses des chevaux; mais comme ce dessiccatif est assez puissant, il ne faut l'em-ployer que selon les regies que nous avons stabiles page 342.
L'alun est un excellent remede dans certaines inflammations de la bouche et du pharynx.
Une solution d'alun dans l'eau vinaigrde et miell^e constitue un tres bon gargarisme pour gu^rir les aphthes qui se mon-trent si souvent dans la bouche des jeunes animaux au moment du sevrage.
MM. Bretonneau et Trousseau, en m^decine humaine, ayant
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vantö les excellents effets de Falun pulvörisc? et insufflö dans le fond de la gorge et nißme dans le pharynx, dans 1'angine simple ou couenneuse, les völörinaires ont essayä ce traitement dans Tanginedos animaux. MM. Bernard (1) et Roche Lubin(2) ont rapportö des exemples de guörison de pharyngites simples du cheval Irailöes par l'insufflation d'alun dans le fond de la bou-che et la guörison des animaux par ce traitement. Dans les porcs, les chiens, les veanx, les jeunes poulains , les moutons, oü ces insufflations sont beaucoupplus facilesä pratiquer que dans !es grands animaux, nous avons toujours eu ä nous louer de ce moyen thörapeutique. La resolution, ou plulöt la delitescence, ne se fait pas longtemps attendre : du jour au lendemain les animaux sontguöris.
A l'interieur, l'alun en dissolution, ä la dose de 16 ä 52 gram­mes (demi once ä 1 once) dans les grands animaux, ä celle de 8 A 12 grammes (2 a 3 gros) pour les petits, se donne avec avantage pour combattre rhematurie asth^nique des rumi­nants. Blaine les recommande particulierement contre cette maludie dans le cheval (3). Ces solutions', unies ä une petite quahtile d'exlrait aqueux d'opium ou de laudanum, et don-näes en lavement, guörissent tr6s bien les diarrhöes sdreuses, opiniätres des jeunes animaux encore ä la mamelle.
L'alun, selonLafosst-, doilßlrcadminislrdaveccirconspection. Ce praticien assure avoir vu des chevaux devenir phlhisiques ä la suite de son usage reitlt;;rlt;5 (4).
En mödecine humaine, la solution d'alun a 616 particuliere­ment recommandee dans les coliques determindes par les emanations salurnines. Ces coliques, qui ne se remarquent gußre que dans les chiens appartenant ä des peintres ou sur des chevaux el des chiens qui travaillent ou qui habitent dans
(1) Bernard, Recueil de Mid. Vet., t. XII, p. '2-
(2! Roche Lubin, Becueil de Mid. Vet., I. XIII, p. 503.
(3)nbsp; Blaine, Noiions fondamenlaies sur I'art titirinaire, traquo; III, p. 272.
(4)nbsp; Lafosse, Diet, d'hippiatrique, 1.1, art. Aldk.
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.quot;.TUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ÄNTIPBI.OOISTIQUKS.
des inanufacliii'cs de ceruse, ponrraicnt 6lre Irall^cs par le mßiiR' inoyon.
ProLo-sulJctc de fer, vitriol vert, vitriol de Mars, couperose verte, sidfaleJerre. Emploi externe. Le sulfatc de fer en so­lution dans l'cau, levinaigre, uniä l'aluniine, ä la suie de che-min^e, esl usiiö fröquemment pour confeclionner des cata-plasmes dovit, on entoure le pied des animaux attcinls de four-bure, les arlicnlations oü debute rarthrite, les mamelles frap-pöes d'engorgements laiteux (t).
Usage interne. A l'intßrieur, le Sulfate de fer esl raremenl employ^ sen!. Bien qu'administrc; ä pelites doses, ce sei, en parcourant le canal intestinal, depose un sediment sur la mu-qiu'iäse. dont il taiit d'abord les söcr^tions, et qu'il irrile et enflamme. ensnite. Ce n'est done qu'en solution parfaite. et as-sociö h. des decoctions aromatiques et toniques, telles que les infusions de sauge, de lavande, les ddeoelions d'aun^e et de gentiane tm'on doit en faire usage. On le donne alors h la dose de 8 ä 32 grammes au plus (de 2 gros ä 1 once) pour les grands animanx, et ä celle de l ä 8 grammes (1 rcrupule ä 2 gros) ponr les petits. Un solutum de 30 grammes de sulfate de fer dans 8 litres d'eau en aspersion sur 15 kilogrammes (30 livies) do fourrage, conslilue un condiinent tres usild, soit pour preve-nir, soil pour gu(5rir au ddbut les maladies hydroh^iniques el anhiimiques de tous|les animaux.
Sous la forme pulverulente, on a conseillödans ces derniers temps de l'unir ä la farine de lupin , de seigle, ä la poudie de gentiane et au muriate de soude, pour confectionner une päle qui, cuite au four et couple par tranches, est distribuee avec avantage aux moulons atteints de la pourriture au premier degr^.C'est ainsiquesousla forme debreuvage, de condiinent, de päte, le sulfate de fer a £i€ conseillc contre la cachexie aqueuse ou hydrohömie du gros et du menu bdtail par Cha-
(1) Lecott, Mim. äe la Soc. da Calvados,!!. 2, p. 155, et n. J,p, 14,
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u£dication astringente.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;358
bert (1), Tessier (2), Schulerabourg (3), Didry (4), Taiche (5), de Gasparin (6), Rey (7) et nous.
Le sulfate de fer, administrß ä l'int^rieur, ätant un sei so­luble, est absorbs et passe dans le torrent circulatoire; ü peut done modifier le sang et concourir peut-6tre ä la formation de sa matiere globuleuse. Toutefois, d'aprfis les experiences de Tiedemann et de Gmelin, une partie de ce sei est 6limin6e par les urines (8).
Yiborg avait annonc£, dans un m^moire adressä ä la Sociötä d'encouragement vät^rinaire de Copenhague en 1810, que le sulfate de fer, administr6 ä la dose de 240 ä 260 grammes (8 ä J2 onces), faisait vomir le cheval et agissait fortement sur les urines (9). Le professeur v6t6rinaire Gohier a räpötö les expe­riences du directeur de l'öcole vätörinaire duDanemarck^ sur trois chevaux, et ces trois animaux n'ont ni vomi ni urin6. Le lendemain, tons les trois ötaient moils d'une vioiente in-flammalion des inteslins (10).
Le sulfate de fer, a plus grandes doses que celles que nous avows spöcifiöes plus haut, peut occasionner des accidents graves et mäme la mort en enflammant le canal intestinal.
Sul/aie de zinc {sulfas zincce). Vitriol blanc, couperose blanche. La couperose blanche estun styptique puissant qu'on emploie fräquemment ä l'ext^rieur. Dissoute dans I'eau ordi-
(1)nbsp; Chabert, MSmoire sur la Pourriture, Instruct, vlt„ t. II, p. 186.
(2)nbsp; Tessier, Instruct, sur les mtrinos, p. 240.
(3)nbsp; Schulembourg, Instruct. vet.,\,. IV, p. 403,
(4)nbsp; Didry, Sur la Gacbexle aqueuse des b£tea bovines, Becueil de mid, vit., t. IX, p. 144.
(5)nbsp; Taiche, mCme maladie, m^rne Recucil, t. XI, p. 298.
(6)nbsp; Gasparin, Manuel d'art vit,,p. 385.; et Rey, Journal deraquo; vit, da Sfidt, t. IV p. 358.
(7)nbsp; Dclafoud, Memoirc sur les Alterations essentielles da sans, Becueil, t, XVI, p. 345.
(8)nbsp; Moiroud, Traiti de Hat, midicalraquo;, p. 223.
(9)nbsp;Viborg, Annales de l'Agriculture (ranfalle, premiere tiriftb XUV, p. 181. (101 Campte rendu de Cticole ü: Lyon, 1811.
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2S
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oöknbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPHLOGISTIQUES.
naire et dans des proportions variables , cette preparation consti-tue un collyre excetlenl pour combattre les ophlbalmies ex­ternes r*;cDilles. En uioins de vingt-quatre heures quelquefois les aniuiaux sont guäris.
Les solutions aqueuses de sulfate de zinc, en proportions variables, suivant l'iudication, sontaussi employees avec suc-ces pour tarir les ^coulemenis des cavil^s nasales des cbe-vaux, des oreilles des chiens, les eaux aux jambes röcen-tes, les dartres humides. Dans ces diverses circonstances, le sulfate de zinc, selon M. Lassaigne, se combine avec l'albu-miue de la mattere liquide secr^l^e, et concourt ainsi, indt5-pendammenl de l'action aslringonte , ä acliver la dessiccation.
A riigt;t(?rieur le sulfate de ziue n'est point employd. Selon Moiroud, ä la dose d'une once, etadtninislrö par la bouche^ ce sei donne la morl aux animaux apres deux ou trois jours. Absorbö par les veines ntesaraiques, ii purail agir plus spöeia-lement sur le cerveau (1).
L'oayde de zinc, ou tuthie, est employe en poudre fine, contre les taiesdesyeux des animaux. On Tötend alors centre les paupiöres, en suivant le proeödö de Bourgelat. (Yoyez pour ce proeöde, page 90.)
Sous-proto-acetaie de plcmb , sous-ncelate de plomb , extrait de saturne, acetate de plomb liquide, vinaigre de saturne, extrait de Goulard.
Le sous-proto-aclt;5tate de plomb pur n'est que I,r6s rare-ment emptoyö ä Texterieur. M. Raynard dit en avoir fait usage avec saccamp;s., en l'associant ä qudques goultes i'aeide nitrique, conlre l'espece de dartre humide qui attaque si fröquemment la face, le pourtour des yeux et la gueule des chiens. Nous avons egalemeiit employ^ henrensetnent ce sous-aeötate pur, seit pour dessächer les dartres humides qui se döeiarent sou-
Cl) Moiroud, Hat. mldicale, p, 2?7,
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h£dica.tiok astriitgente.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;355
rent entre les phalanges des chiens, les crevasses do pli du genou, du jarret et du boulet, les dartres humides du coussi-net plantaire des chevaux, soil pour terminer la dessiccalion des eaux auxjambes, soitenfin pour achever de tarir l'^coule-ment de certains vieux catarrhes auriculaires du chien. Salon M. de Gasparin , le cörat satunuS employ^ (lour gu^rir la gale du niouton, est un vßritabie poison qui s'insinue dans la cir­culation el jette lesanimaux dans !p marasme (1).
Le medicament dont il s'a^it , aussi bien que l'eau de Gou­lard, dont nous aliens trailer, ne sent jamais adininiströsäi'in-t€rieur, dasis les äiialadics des aniinatix. Ce sont mÄaip, h plaquo;lites dos.-'s, des agents toxiques qui d'ess^chent, retröcissent ie ca­nal intestinal, en suscitanl de vioh-ntcs coiiquus, passent dans le sang, cl produisent u.ae intoxicalion gßntfrale (2), souvent mortelle.
Eau de Goulard, eau blanche, eau vegeto-minerale.— Gelte preparation est Ires framp;juemment employee h i'exldrieur (voyez pour sa confection ,te TVat/^ rfe pharmacie),en\o-lions, en fomentations, en applicaiioris, dans le Iraitemenl des crysipöies recents, des dartres furfuracces ou l^gerement hu­mides, des d^collemeiiis rdcents de la ccrne par les maladies aphtheuses, de la fonrbure röcenfe du pore, du chien, et meiae du cheval (3), d^s brttlures, etc. On s'en sert aussi avec beau-coup de succes en injections dans les cavil^s nasales^ pour combattre les anciens jetages; on en lotionne aussi les yeux affecl^s d'ophthaimies rlt;?cei)tes ou ancieunes., el les eaux aux janibes.
De meuie que le sulfate de zinc, i'exlrait de saturne se eom-
(i) De Gaspariu, Ilaladies contagieuses des betes ä laine, p. 189.
(2)nbsp;Voyez les Recherches de ill. Aussei, loco citato, Comptc rendu de l'Ecole d'Alforl, Recucil de mid. vit. t. XVII, p, 582; et Orfila, ÜUdccinc ligaie, i' ed., p .235.
(3)nbsp;Ctiabcrl, MtJtnoirc citß, sur la fourbure; et Girard, Traiti da pied.
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356nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AKTIPHLOGISTIQUES.
bine avec l'albuinine des produits maladife söcröt^s, et con-court ainsi plus rapidement a la dessiccation.
Sous-deuto-acetate de cuivre. — Ce sei encore nommd vert de gris, röduit en poudre, constitue un excellent dessiccatif, dont on fait fröquemment usage ä l'extörieur, pour dessöcher les ulc^rations du farcin, les plaies farcineuses, les dartres ulclaquo;5-reuses, rongeantes, et surtout pour le pansement du pi(5iin des moutons. Ce sei peut etre employlaquo; sans aucun danger, parce qu'il n'est pas soluble,
Deuto-acetate de cuivre, verdet cristallise, cristaux de Ve­nus. — Ce sei (Slant soluble, pouvant 6tre absorbs, et döler-miner 1'empoisonnement, ne doit point 6tre employe. On sse le confondra done point, dans la pratique , avec le sei prece­dent, et surtout avec le deuto-sulfate de cuivre, ou couperose bleue, qui est causlique et vön^neux.
Acetate de chaux. — Ce sei, qu'on trouve dans le commerce ä trßs bon marchlaquo;, jouit d'une tres puissante vertu astringente.
Nous faisons tres fräquemment usage d'une solution plus ou moins conclaquo;ntrlaquo;e de ce sei dans le catarrlie nasal chroni-que, qui menace de se terminer par la morve, alors que les aulres astringents se sont monträs sans succes. Les crevasses des jointures sont aussi parfaitement bien söciiöas par ce sei. associe ä unepetite quantity de miel. Dans les eaux aux jambes, dans les plaies ulc^reuscs qui supparent depuis longiemps , on ne doit en faire usage qu'avec beaucoup de mönagements, car la dessiccation si prompte qu'il produit, peut oeeüsionner des repercussions dangereuses.
Eau de chaux. Cette eau est formte par le solutum clair et filtrö d'oxyde de calcium. II ne faut point la confondre avec le laitde chaux, qui n'est autre chose que de la chaux laquo;teinte dans une grande quantitlaquo; d'eau. Bourgelat le premier a con-seillö l'eau de chaux ä l'intärieur pour gudrlr la morve (1), apres
~' (1) Bonrgelat, Avant-Coureur du muii tie novembre 1707 gt; uumero A8gt; et Instruct, vit., t. II, p. ADO.
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MEDICATION ASTRmGKNTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;357
lui Chabert a vanl^ beaucoup ce moyen (1). Drouard (2) et Volpi (3), en employant non seulement l'eau de chaux äl'intä-rieur„ mais encore en injection dans lescavitamp;ä nasales, parvin-rent ä obtenir plusieurs gu^risons. Gelte eau se donne ä la dose de quatre litres par jour, soit en breuvages soit eh me­lange avec, la boisson ordinaire. Anjourd'hui personne ne fait usage de l'eau de chaux dans le traiternentde la morve, et e'est peul 6tre ä tort. Les injections dans le nez detergent tr6s bien les chancres et provoquent leur cicatrisation. Chabert a con-seiilö cette eau dans les indigestions des ruminants (4); mais avec juste raison, ce traitement est abandonnö.
Enfin , Blfiine a pröconisö l'eau de chaux unie au goudron , pour combattre la pousse, et la toux qui en est le Symptome. Ce moyen ne märite pas la peine d'6tre essayö (5).
A l'extörieur, l'eau de chaux est usitäe comme dessiccatif dans les plaies anciennes, la gale et les dartres. Nous en avons fait usage avec succes dans la conjonctivite purulente du chien.
Suie de ckeminee. La suie de cheminöe, mise macörer dans l'eau, puis filtröe, est un excellent vermifuge (voyez Medica­tion antlielmintique). A I'intdrieur, Vicq d'Azyr place la suie au nombre des medicaments qu'on peut se procurer partout, et qui comptent des guärisons dans le typhus äpizootique du gros bätail (6).
A l'extörieur, la suie pilöe et tamisde est un excellent dessiccatif et absorbant, dont on doit faire usage pour tarir les sdcnHions abondantes des vieilles plaies.
(1)nbsp; Chabert, M^moire sur la Morve, Kintotrea de la Soc, de Midecine, 1779, p. 577.
(2)nbsp; Dronard, Compte renda, Ecole de Lyon, HU,
(3)nbsp; Volpy, Abrigi de Midecine vit,, p. 83. (A) Chabert, Instruct, vit,, t. Ill, p. 210.
(5)nbsp; Blaine, Xot. fondament,, cities, p. 206.
(6)nbsp; Vicq-d'/Uyr, Uoym* priKrvatlft et caratifs, p. amp;70.
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358nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTIPULOGISTIQÜES.
ünie au miel, eile convient pour combattre ies eaux aux jambes, et Ies dartres humides, notamment celles qui se döcla-rem au nez des moulons.
Associöe au vinaigre, pour confeclionner des cataplasmes , elli^a etd recommaudife, el mönte avcc juste raisoD de l'^tre, par Garsault (1). Bourgelat (2), Cbabert (3) et M. Girard,(4), centre la fourbure de tous Ies animaux.
Creosote. La cröosole , cotnuie astringent, est im medica-ment dont rempioi n'a encore ei6 que fort peu preconisö en medecine vöt(5r;naire, el dont nous n'enireüendrions pas nos lecteurs.
Preparations atringentes. Le mölange d'alun pt de sulfate de zinc en solution üans l'eau , vanle par Solleysel (5), contn; Ies eaux aux jambes , celui de fiente de vache , de vinaigre, de snie de cbemin^e , propose dgalement par Solleysel et bourge-lat (6), contre Ies oedemes el la fourbure , rensinieliure dessic-cativede llodier(7), la licjucur stypt!que(8), i'ongnent siccatif de Blaine (9), l'onguent ägyptiac , contre Ies eaux aux jambes, le topique astringent de M.BIavetie, contre le* dcoulements eynoviaux (10). la pierre divine ou ophthalroique , contre Ies ophlhalmies, sont des preparations pharmaceutiques dout l'expörience a sanetionnö Ies bons effets, el qu'on emploie fröquemment dans la pratique.
(1)nbsp; Garsnult, Nouveau Parfait marMial, p. 202.
(2)nbsp; Bourgelat, Encyciopidie mclUodiqaii, art. FODISBUIIE, t. VII, p, 223.
(3)nbsp; Chal)crt,/ns/claquo;f*. vit.,i, II, p. 158 el229. (ö) Girard, Traiti du nied. p. 231.
(5)nbsp; Solleysel, Parfait marieääl, art. Eaux aux jambfs, p. 529.
(6)nbsp; Bourgelat, Matiire midicaie.
0) Delafond et Lassaigue, Traiti de Pharmacle, p. 450. (8)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; p.517.
(9j Rlaine,Notions citöes, p. 59?. (10) BIavetle,üclt;;ue(7 de UM. vit., 1. XVIII, p 133.
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MEDICATION AlfODINE.
859
DEUXIEME CLASSE.
MOYEIVS THKRAPEUTIQUES PROPRES A CALMKR ET \ KXCITER IE SYSTEME NERVEUX. — AKTlfPA'JiaODIQUES ET EXCITANTS NKRVEUX.
Les moyens thdrapeutiques compris dans cctte classe, cotn-posent les mödications : 1deg; Anodinp; 2deg; Stupcfiante ; 3deg; Narcolico-äere ; 4deg; Excitative du syslöme nervenx.
sect; Iquot; MftUICATION ANODINS.
Kous donnons, a l'exemplc des thörapeulistes dlaquo; nos jours , le nom A'anodins aux ni(5dicaiiilaquo;nls qui out pour projm^t^ parlictdiere de caimer la doul^ur patbolof;ique, de modifier et de nSgulariser cerlaini s perversions tlu Systeme nervcux c6-phalo-rachidien et ganglionaire.
Sous !e point de vue thörapeutujue, de mßine que sous le point de vue pathologique, le vötöritiaire devra se rappeler quatre cas bien diff^rents les uns des autres, dans i'emploi de la medication anodine :
l0Dans le premier cas, la douleur, les accidents nervenx A6-buteiit tout d'abord et sans l(5sion appröciables , dans le sys-tßme nerveuxj les fonctions sensoriales et locomolrices sont sensiblement troublous, perverties m^me; mals la nature du mal, raquo;on siege, parfois sont inconnuslaquo; Etcepeiidanl ics syra-ptömes que remarque I'observaleur sont graves , el ia maladie qu'iis laquo;ignaleut est incurable. Tolles sont les ncvroses essen­tielles , maladies fr^quentes chez I'espfice humaine , el heureu-sement assez rares dans les anitnaux domestiques. Ici la medication anodine doit 6lre dirig^e conlre la növrose dans le
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360nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AHTISPASUODIQUES.
but de ramener h leur rhythme normal les fonctions nerveuses troubläes ou perverties.
2deg; Dans le second cas , la douleur, la perversion des sen­sations ne sont que la consequence d'une alteration materielle du Systeme nerveux, laquelle par sa nature , son siege , son etat simple ou complique, a provoque et determine les sym-ptömes nerveux qui en sont I'expression. Or, dans cette cir-constance, la medication n'est point le moyen therapeutique exclusif que le praticien doit diriger pour combaltre la mala-die nerveuse , mais bien un des moyens curatifs qui doit con-courir avec d'autres medications ä procurer la gut'rison. C'cst ainsi que dans les inflammations dVi cerveau, de la moelle epiniSre, des cordons nerveux, la medication anodine trouve, reunie aux depletions sanguines, aux derivatifs, la raison de Tutilite de son emploi.
3deg; Dans le troisieme cas, la douleur, les perversions ner­veuses accompagnent les inflammations des tissus divers de Torganisme; elles en exasperent les symptömes , les compli-quent quelquefois gravement : ici, les anodins ne sont encore appeies qu'ä jouer un role secondaire, tres important sans doute , pour faire obtenir la guerison. Les medications deple­tive , revulsive, emolliente, doivent la preceder et ensuite con-ecu rir avec eile ä combattre la lesion materielle, cause premiere et essentielle de la douleur, et des symptömes nerveux.
4deg; Dans le quatrieme cas enfin, les accidents nerveux per­sistent apris la guerison de la lesion morbide qui les a susci-tes , et ce sont eux qui constituent la maladie alors pi-edomi-nante qu'il faut faire cesser. Dans ce cas, de m^me que dans le premier, le veterinaire doit avoir recours aux anodins comme devant Ätre essentielleraent charges de terminer la guerison. L'emploi simultane ou consecutif d'autres medica­tions ne doit Ätre considere que comme une condition auxi-liaire ä l'action anodine.
La petite excursion que nous venons de faire dans le do-
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MEDICATION ANOÖINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 361
maine de la pathologie g^nörale n'est done point, comme on peut bien le penser maintenant, sans quelque importance, puisqu'elle nous permeltra de specifier les conditions morbi­des dans lesquelles la medication anodine est appelce ä jouer un role principal ou secondaire, et par consequent de poser les regies de son emploi.
Les anodins le pins fröquemment usitös en mödecine vötö-rinaire sont: l'opium et ses composes, les totes de pavots, lather sulfurique, le camphre, la val^riane , les fleurs de tilleul, Vassa fcelida, les fleurs d'oranger, la laitue commune, la morelle noire et certaiaes preparations pliarmaceutiques, comme l'onguent populäum, le laudanum , l'huile opiaeäe , la liqueur anodine d'Hoffmann , etc.
Conditions propres a assurer l'action des anodins. Les conditions qui doivent ('ire remplies dans l'emploi des anodins sont les suivantes : 1deg; La preparation anodine devra ötre so­luble; eile sera employee en solution , autant que la maladie pourra le permettre.
2deg; On administrera de preference les principes immediats actifs des agents anodins, parceque les effetsen soul prompts, energiques et certains.
3deg; Dans l'emploi externe des anodins, ces agents, autant qu'on le pourra , devront 6tre appliques immediatement sur la partie malade , ou toujours le plus pres possible de l'en-droit douloureux.
4deg; Destines a. 6tre administres ä I'interieur, la dose des ano­dins devra 6tre exacte, etleur administration convenablement faite.
5deg; En fin le Teterinaire n'oubliera jaraais d'etudier les effets produits par l'agent anodin , afin de pouvoir les augmenter s'ils sont trop faibles, les diminuer s'ils sont trop forts, et d'en regulariser l'action selon la nature et le siege de la maladie. Ce n'est assurement qu'apres avoir rempli ces con­ditions , qu'il est pennis d'attendre de bons etsalutaires effets
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362nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;A.rnsPASMODiQUF.s.
des anodins. ( Yoyez Frictions, Embrocations, Breimges, pages 31, 33 et53.)
Effets sensibles. Mis en conlact avec des parties endolories, les sddatifs engourdissrT.t les douleurs . calment ia fievre de riSaclioti, el contribuBtit activemmt ä coiabattre et h faire ces-s'T les phönomdnes inflammatoires j s'il y en a. Lbrsque le medicament pent 6tre appliquö immödiatemeiit sm- les exlr^-mifjjs licrvcuses. qiiand eües sont LrHtöes ou enflninmöc';, ces effets sont souvenl bien remarquables.
Administrds a rintdrii-.ur, les anodins calment les donieurs intestinales, ralcnlissent les contractions penibles des inleslins, diminuent les secrülions palhologiques, dont !a mttqueose di­gestive, lefoic, le pancreas, peuventOtre le.siege, et conlribnent ä rötabiir I'liarmonie dans ies fonciions digestives. Passant en-suite dans 'e torrent circuialoiro , !es moMculcs anodines sont distributes h tons !es organes, tons les tissus. et alors leur ac­tion gendralo se röunit ä leur effet local. Les agitations dlt;?s-ordonnees, k-s soubresauts, les contractiens imrolontatres, Ic vertige, la fievre de röaetion^ se calment, diminuent, et sonvent disparaissent complöteiaent par i'impression des moliicuies s(5-dalives sur les parties Vivantes el en proie ä une excilabililc anormale. Sous I'indnence de cettlaquo; preciense medication , le pouls devient moins agifö. et ses jmlsations se rögularisiftnt, les contractions du cceur acquiörertt de la souplesse. la respiration diminue la frequence de ses mouvemenls, les douleurs. les co-liques, les vertigos, les contractions cloniques ou toni fnes s'a-paiscnt, les pupilles dilatlt;5es ou conlractdcs reviennent ä leur dtat nalarel, et la vision s'accomplit. Les sdcrdtioos culanees el urinaires suspendues se rdtabiissent, la peau s'dciiaufTc et se couvre d'uüe IC'g^re sucur chaude , les urines s'ecoulent parfois abondammeiit; enfin la faiblesse musculaire succßde ä l'agilation, et bieniöl im engoiirdissement de loute l'dconomie et un calme profond aanoneeot une impression sedative dans lous les points de !'organisme.
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M^DICATIOM ANODINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 363
Les bienfaisants rösuUats de l'action des anodins nc se font pas longtemps attendre. Ceux c'ont le principe actif est volatil, comme l'ölher, le carajj ire, la liqueur änodine d'Uoffuinnn, !a valeriane, medicaments dorn les inoiocujes tres divisibles peu-venl passer rapidemenl dans ie saug, se JissöiDiner prompte-ment et dans ce flaideet dans tonte recor.omie. döterminent parfois des offcis surprenants-; En eifet. ä i'extörienr, aiässiiö!, que lo medicament, a tonchö !a substance nerveuse endolorie, la douleur cesse: ä l'intörieor, si le tube digestif est le siege de doule.urs vives, dues particnli£rement ä une exaltation ner-veusc, aussilöt que llt;: medicament anodin a louche tou'.ei ies parties malades, les eoiiques se oalmcut et disoaraissent. Les meines efi'ets, (jueique plus lents ä se manifester. s'ope-rent apres ['absorption dans tons les points de 1'organisme. Mais par cela m6me r^ue ia soustraction de la douleur est prompte, par cela inöine aussi Faction anodine est courte; il faul done y revenir une seconde, une troisieme fois , et quei-quefois plus, pour obtenir un effet durable et curatif. Les anodins fugaces, s'Hs ont ie grand avantage d'agir avec rapi-ditö et de calmer p.romptement lesdouleurs,les dcisordresner-veux , ont done aussi l'inconv^nieut de s'ecliapper aussilöt die l'organisme par la transpiration pnlmonaire et culanöe , et de ne produire qu'une impression epln5m6re,- et cependant dans beaucoiip de cas cetle action, quoique subiie et courte, snfßi pour faire obtenir une gü^rison saus retour.
Les anodins formd; par des substances fixes, te'.les que l'o-pinm el ses preparations, Vässäßcamp;Uda, le sue de laitue vireuse, dont les effets locaux et glt;?näraux sonl incontestablement plus lents que ceux des anodins volatils, ont ee tr6s preeieux avan-tage, quMls prolongent la medicalion etn'exigent point de fre-qcentes adminislrations : aussi, dans certaines affections ner-veuses, durant lesc(ue!ies les animaux se montrent Ires irrita­bles, parfois möchanls. difficiles ä approtlier, l'itsage des anodins fixes doit-il 6treprlt;5Kr6 ä celui des anodins diffnsibles, narce
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3G4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISPASMODIQÜESä
qu'ils ne nlt;5cesf5ilent point des administrations rdit^rdes de bruuvagos, d'ölecluaires, de lavements, etc., opärations quitou-jours tracassent, irritent les animaux. et exasperent souvent la maladie.
Toutefois si l'indication de calmer vivement et longtemps se presentait, ii serait trös rationnel de röunir dans la meme ad­ministration des anodins volatils et des anodins fixes, afia que, les effrls suscitös par les premiers ötant teruiiries, ceux des seconds continuassent la medication.
Emploi momentane et prolonge. La vertu des agents anodins etant loute dynamique et ne produisant pas de modifications materielles dans les tissus organiqnes, on conceit que la medi­cation anodine seit prompte ä s'userj de ia l'indication trös im-portante de ne pas l'abandonner lorsqu'elle n'a point conve-nablement rempli le but curatif qn'on s'etait propose. En cas d'insucces, il est toujonrs rationnel de changer les agents de la medication, substituer l'ether A la valöriane, faire suivre l'em-ploi de la valeriane par celui de Yassetfoetida , passer du cam-phre ä l'opium jusqu'ä cequ'on ait rencontre l'agentqui con-vienne le mieux ä la maladie qn'on desire combattre.
L'emploi prolonge des anodins n'est indique que dans les ma­ladies nerveuses continues avec exaltation-, cerebrales , mouve-ments desordonnes, et dans certaines secretions pathologiques qui compromettent par leur persistance la vie des animaux.
Les organes paraissant s'habituer facilement aux antispas-modiques, il arrive une epoque oü leurs effets deviennent presque nuls : il est done important,en prolongeant leur usage, d'en angmenter successivement la dose. Toutefois, comme les agents dont il s'agit tarissent les secretions intestinales, emous-sent la sensibilite nerveuse du canal digestif, diminuent IM-tendue et la force de ses contractions, ce triple effet suscite des troubles digestifs et amöne toujours une constipation opiniAtre. De lä l'indication dans l'usage prolonge des anodins de cesser
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MEDICATION AÜTODirfE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 365
la medication pendant quelque temps et de la reprendre ensuite.
Emploi dans les maladies.
A. Affections neiveuses essentielles. Dans les affections qui out leur si6ge dans le Systeme nerveux et qui s'accompagnent d'une perversion de la sensibility et du mouvement, d'une exaltation de certaines fonctions dont le Systeme nerveux joue le role principal, les anodins sent assur(5tnent les agents thdra-peutiques sur lesquels le praticien doit fonder l'espoir de la gu^rison. C'esl ainsi qu'on doit calculer dans le traitement de la chorde, du Wtanos, de la nymphomanie, etc. D'autres mala­dies essentiellement nerveuses rösistent cependant ä l'aclion antiGpasmodique , tout aussi bien, il est vrai, qu'ä d'autres medications puissantes , ce sont: la rage, 1'^pilepsie, I'immo-biiite.
1deg; Choree. La chorde ou danse de Saint-Guy, qui se fait re-marquer quelquefois dans !e cbeval, et frdquemnient chcz le chien, est une des a Hoctions nerveuses qu'on parvient quelque­fois ä gu6rir des son däbut par les antispasmodiques, Gohier, MM. Rainard et Lamy , ont gueri cette maiadie dansle chien parradminisiralion de la valöriane et de Yassafoelida (1). Nous avons öt^moins heureux que les vdtörinaires recommandables que nous venons de citer dans l'emploi de ces deux agents anodins, contre la choree du chien.
2deg; Telanos. Nous avons cherchö ä prouver en traitant de la mddicalion depletive , quo les saignöes en diminuant I'cxci-tation sanguine, exaltaient I'mflux nerveux dans le t^tanos. Or, les antispasmodiques anodins, soil seuls , soit rfiimis ä d'autres medications, sont, selon nous, les moyens curalifs sur lesquels le praticien doit esp^rer d'obtenir quelque­fois la gu^rison de ceite redoutable ndvrose. Toutt'fois , si ces
(1) Compte rendu, Ecole de Lyon, 1811,1820,1821,1823,182a.
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366nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISPASU0D1QUES.
agents no determinent point, apres 6 a 12 heures de leur em-ploi, un soulagement notable dans l'ßtat des animaux , il faut avoir recours immödiatement aux narcotiques administräs ä grande dose, ainsi que nous le dirons plus loin. Nöanmoins, les medicaments qui devront 6tre preforms d'abord, parce que ce sout ceux qui comptent le plus de succ^s, sont les anli-spasmodiques volalils, tels que l'ötber, ie camplire, la liqueur anodine d'Hoffmann et la vsderiane. La dose devra en etre röil^röe toules les demi-hcurcs, afin de continuer et de sou-tenir toujours l'influence de la inödicalicn. Le söjour des ani­maux dans un lieu sombre , l'emploi de jilnsieurs couvertures de laines pjacöes siir le corps. 1'usage lie fuiniga'iotis dmol-lit-ntesdans le butd'oxciler la transpiration cutanee, sont des moyens auxiliaires qui concourent beaucoup ä fain; obtenir , dans quelques cas, la guiSrison du UHanos essentiel. M. M;raquo;ryni-poey (1) a gn6ri un poulain, une jument, un mulct et une vache par ces moyens.
Nymphomanie. Les anlispasmodiqucs out lt;5lö rpcomiriandt5s dans raffeclion nerveuse des femelles, qu'on a dösignöe sousle nom de nymphomanie , affection qui correspond^ sous quo!-ques rapports, aux attaques hysldriqaes de la femme. Gohier assure que. Mercier, vötörinaire , ä Aigle, a traitö avec succßs une jument el une vache nymphomanes. Quant ä nous, plu-sieurs fois nous avons eu recours ä ces agents, pour caliuer les effcls suscit(5s par cette növrose dans la jumentetla vache, et no.is assuroits qu'ils nous cut räuesi.
B. Maladies diverses. 1deg; Doulcurs nerveuses symptomatiques, Les affections ;iervi;uses symptomatiques peuvem rösulte.quot; : 1deg; d'uue inflammation des organes encephaliqnes et de cer-taifjes branches nerveuses; 2deg; de l'inflammation de tissus sim­ples ou complexes; 3deg; de la Sympathie morbide exerc^e sur rencepl'.ale et ses diSpendances.
(1) Marympoey, Afdm. de la Soc. i'Agrie. de Parlaquo;, 1827,1.1, p. 107.
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MKDICAT10N ANODINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 367
1deg; Inflammation des organes nerveux. Les phlegmasies du cerveau el tie ses laquo;nveloppes qui s'accompagnent de douleurs vioientes, de verliges , de mouvetuents desordoiinlt;5s, röcla-ment l'emploi des anodins. Ces agents associös alorsaux Emol­lients , aux tempdrauts , aux Emissions sanguines, concourent efficacement, en engourdissant la douleur, en rEgularisant lesfonctions cErEbrales exallEes, ä procurer la guErison. Tous les praticiens sent d'accord sur ce point.
Dans les douleurs nerveuses qui sont la consequence de la section de certaines branches nerveuses, comme dans I'opE-ration de la nEvrotocaie, les dticbirures de nerfs , comma il arrive dans les plaies d'armes a feu , les dilacöralions des Lissus par des corps vulnörants , les compressions diverses , comme dans la castration, les ddpiacements des abouts fractures , les brülures Etendues et röcentes, les antispasmodiques, em­ployes en applications sur les branches nerveuses coupEes, dEchirOes, meurtries, comprimdes ou bruldes , engourdissent pari'aitfinent la douleur , font cesser la GEvre de reaction , comme aussi tous les accidents göndiaux qui en sont la consö-qnence.
2deg; Inflammations diverses. Dans les phlegmasies externes trfes douloureuses , comme les phlegmons sous-apondvro-tiques des phalanges, les inflauimations aigues des gaines synoviaies tendineuses, les arthrites aigues des jeuues ani-maux , les plaies ires douloureuses du pied, le rhuma-tisme aiticulaire, etc., les anodins associes a la mEdicaiiou antiphlogistique sont ties efficaces pour combattre la dou­leur et la fievre de rdaclion violenle qui cause parfois la mort. Mais, il faut bien en 6lre persuadö , ces agents ne sont röellement efficaces qu'autant que la cause essentielle qui oc-casiotme la douleur, i'inflair.matioa , est combaltue d'autre part par des moyens rationnels.
A I'intErieur, les antispasmodiques sont utiles dans une foule de maladies. Les congestions itestinales, les ententes
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368nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AKTISPASMODIQUES,
aigues qui d^butent en s'accompagnant de Tiolentes douleurs on decoiiques, cessent quelquefois, comme par enchanteinent, par 1'empioi combing des depletions sanguines et des antispas-modiques, associds aux Emollients. L'Ether sulfurique, I'o-pium, I'huile opiac^e, les infusions de fleurs de tilleul sontles agents anodins dont les praticiens devront particulierement faire usage. Les mömes agents sont aussi tres utiles dans les mötdorisations du clieval et des ruminants, les coliques d'eau froide. Les succes obtenus journellement dans les cas dont il s'agit , par faeaucoup de praticiens , et notamment par MM. Jouannaud (1) et Kainard (2), ne peuvent laisser le moin-dre doute ä cet (5gard.
Les laryngites, !es bronchites aigues , s'accompagnant de violentes quintes detoux qui exaspferent l'inflammation, et faligueut beaucoup les animaux, r^clament impörieusement l'emploi des anodins. On les unit alors aux Electuaires , aux fumigations Emollientes.
3deg; Inflammalions catarrhales. Dans les bronchites et les pneumo-bronchites catarrhales avec jetage abondant par les naseaux, räle muqueux bronchique } toux grasse et fatigante., les anodins räunis aux Emollients sont encore tres utiles. L'opium est le medicament qu'on doit choisir de präfö-rence dans ces sortes de maladies, parce qu'il Eloigne les quintes de toux et diminue la secretion bronchique. Si l'in­flammation a did aigue et qu'elle s'achemine vers la reso­lution., l'opium devra 6tre uni aux emollients; mais si la phlegmasie catarrhale marcheTers la chronicitd, si la muqueuse nasale est päle et glacde , le jetage froid et mucoso-puruient, I'animal faible^ l'opium uni ä des substances toniques^ comme l'extrait de gentiane ^ l'extrait de geniövre ou les poudres de ces plantes, fait cesser la säerdtion muqueuse^ arrßte peu ä peu
(1)nbsp; Jouannaud, Joarn. vi'l, da Midi, i. I p. 220;
(2)nbsp;ßainard, Traiti de IlUrapsul. vit., p. 240.
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MKBlOATtON ASOD1NF..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,iHigt;
le jHage; et 1 es substances toniques remontaht )es forces di-geslives^fortifiani tout l'organismej d^tertninent nne gudrison prompte el durable. Cetle association heureuse des antisnasmo-diques et des ioniqaes tious a particaiiörement hiei; reussl dans la maladie dite des uhiens et dans les gourmes intermi-nables des jeunes chevaiix. Nous eu recommando.'is spöciale-ment I'usage.
Dans its phlegtnasies catarrhales de moyenne intensity des intestinsj maladie-. connues sous les noras de dieurhee, de flux intestinal, \es breuvages, les lavements opincös, comptent do grands Micces. L'opium, en diminnant les s^crötions patbo-logiques dont la muqueuse est lesiegCj en oalniant les dou-leurs, en raientissant les contractions intestinales, ainöne la gu^rison. Ce sont surlout les diarrbdes des jeunes poulains et en gön^ral de tons les animaux, qui sont promptement com battues par ce moyen, quand loulefois les causes qui occa-sionnent la maladie out cessö. Les exemples de gu^rison qui nous sont propres, celles consignees dans !es annales de la science par Viborg (i) et M. Besuard (2) . confinucnl ce quo nous avaiiQons.
Dans la superpurgalioii qui n'est que le resullat d'une infiarn-mation catarrhale aigue^ suscitee par les substances purgati­ves, les anodins opiaeäs sont les meilleurs rernedes ä em­ployer pourcomballre cetaccideiil.Bourgelat(3)! G3rsault(4)J Blaine (5)_, en out vanl(5 les bons effels.
4deg; Maladies chronic/ues. Les anodins sont rarement em­ployes dans les maladies chroniques, si ce n'est dans celles qui s'accompagnent d'un flux morbide, comme dans les bionchites, les enUSrites chroniques. L'opium, ä des do­lt) Viborg, Mtonoire sur les pores, p. 142. i2j Besnard, necaeil de m6d. vit., t. V, p. 146.
(3)nbsp; Eoar%e\a.\., Uatiire midlcale, t. II, p. 221.
(4)nbsp; Garsault, Parfait MaricliaL. p. 249. (raquo;) Blame, Sotionsfondament., p. 180.
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370nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTISPASMODIQUES.
ses modör^es, uni aux toniques astringents, fait parfois , lorsque rinflammation est essentielle, cesser les flux dont il s'agit., en modifiant et changeant la nature de la maladie dont ils sont le Symptome.
Des anodins en particulier.
1deg; Opium. L'opium ne s'emploie jamais brut. L'extrait aqueux d'opium exotique est tres rarement usitö ä cause de son prix ölevß. L'extrait de pavol indigene dont I'action est comme 1 est ä 5 de l'extrait d'opium exotique, est celui dont on doit faire usage.
Doses. 8, 16 et 32 grammes (2, 4 gros et 1 once) au plus pour les grands animaux ; 1 ä 8 grammes (20 grains ä 2 gros) pour les petils. On le donne en ölecliiaire ou en solution dans un liquide emoilient ou lögercment tonique.
Preparations cfOpium. 1deg; Filaquo; cropintn compose ou lauda­num liquide dc Sydenham. Celle preparation chere estgdn^ra-lemenl peu employee dans la pratique väterinaire ; cependant quelqnes praliciens en font usage dans les coliques venteuses, leraquo; indigestions d'eau froide, pour calmer les douleurs intesti-naies. On doitlui pröförer le laadanum de Rousseau (voyez le Trnite de pharmacie , p. 550), parce qu'il est plus calmant et moins irritant. On donne ces deux preparations ä la dose de 2 a 8 grammes (un demi-gros ä 2 gros) aux grands animaux.
2quot; Huileojgt;iacee, Baume Iranquille . cerat opiace. Ces trois pröparalionssontusitees comme calraantcsärexierieur dansles phlegmons sous-aponevroüques des phalanges, les plaies tres donlpnreuses, les brüluresdtendues, les distensions des articu-laiions. On cu fait des frictions pdndtrantes sur les parlies malades (voyez Frictions, page 32). Les sels solubles de mor-phine, comme le sulfate et ['hydrochloraie,sont tris rare­ment empiovlt;5s dans les animaux comme antispasraodiques. On en fait plutöl usage comme narcotiques ou stupöfiants. Kous en trailerons dans la Medication narcotique. Trutefois
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MEDICATION ANODINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;371
leur dose anodine serait de 25 cenligrammes ä 4 grammes (5 grains ä 1 gros) pour les grands animaux, et de 5 a 10 centi­grammes (1 a 2 grains) pour les pelits. On fait absorber ces sels en les appliquant sur la peau dönudäe de son öpiderme par l'action d'un vamp;icatoire-
Quant ä la codeine et a la narcotine, dont faction et les effets sont encore le sujet de discussions en mödecine humaine, ces substances ne sont pas employees dans la mödecine vdtöri-naire ä cause de leur prix ölevä.
2deg; Teles de pavot (Papaveris capitulum). Les totes de pavot sont une ressource pröcieuse pour la mödecine vöt^rinaire, parce qu'elles sont pen cheres et se trouvent partout. Traitöes par l'eau bouiilante, le d^coctum renferme tous les principes anodins de la capsule. Ce döcoctum se confectionne en meltant de trois h cinq löles de pavot dans un litre de liquide, que Ton fait r^duirlaquo; aux trois quarts. On fait usagede cette preparation dans les coliques nerveuses., dans les diarrhöes muqueuses de tons les animaux. A l'extörieur, on en lolionne les plaies dou-loureuses el on en imbibe les appareils qui les recouvrent. On en fait aussi un tr6s frequent usage comme col lyre dans les oph-thalmies internes et externes.
3deg; Ether sulfurique [JEther sulfuricus). Lather est un mädica-ment anodin tres präcieux dans la mödecine vdtörinaire, en raisoii de la facililö avec laquelle on se le procure partout, et de son prix peu ölevö. Administrö ä l'interieur, lölher se vo­latilise, se räpaud rapidement dans loute l'ötendue du canal intestinal, et c'est alors que, sans exciter vivement la mu-queuse, il calme les douleurs produites par la distension des intestins. L'^ther est ensuite absorbs, passe dans le sang et est distribud a tous les organes, et si quelques uns d'entre eux sont endoloris, il en engourdit la douleur. Mais I'effet anodin se dissipe promptement, lather „ röduit en vapeur par la chaleur animale, s'öchappe bientöt du sang par les transpirations cu-tande et pulmonaire.
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372nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AMTISPASMODIQOES.
L'tStbor s'ailminislr^ a petites doses räiUSräcs et avpc de gran is succfes dans les congestions inteslinales, Its indigestions, les mtfleorisations des ruminants. On l'assöcie alors ä des breavages Emollients ou Idgeremenf anodins, jiresque froids. II s'emploie ä l'extörieur dans les brülures röcentes. Dans ce cas, apt es en avoir lotionnö la partilaquo; biülöe, on dirige aussitöt dessus le vent d'un souffiet, et la volatilisation rapide de la vapeur (Hhöröe, enltvant rapidement le calorique de la partie, procure une prompte guörison. Quelques cas de gu^rison de hernies dtrangl^es, gurries par des ablutions d'eau froide (5l!u3rEes, ayant 616 rapporUtes dans des journaux mensuels de m^decine humaine, nous ont cngagö h essayerce moyen dans les hernies inguinales ^trangldes des animanx. Ccs ablutions nous out rcussi dej'i deux lois ; elles uiäritent assurönient d'etre essayees av;int l'opörätion;
Doses. Uj 2 a 4 grammes (demi-gros ä 1 gros) dans les grands herbivores. Anne plus grande dose, I'elher agit comme un puissant excitant diffusible; alors il produit de l'excitation et des sueurs aboudantes.
Liqueur anodine (VHoffmann. Gelte preparation, composäe d'dlher et d'alcool , se donne dans les monies circonslances qiie l'dther. et produit ä peu pres les meines effets. C'est au surplus, ainsi que iclher, une excell nte preparation.
4deg; Camphre [Cmnphora). Le camphre dissous dans I'alcool co:is!itue I'alcool camphrö; dans 1'ean-de-vie , I'eau-de-vie camphräe, et dans l'huile l'huile camphröe. C'est sous ces trois preparations qu'on en fait usage, soit ä Texterieur, soil a rinKSrieur. On I'unit aussi quelquefois aux jaunes d'ceuf, ä la ^omnie arabique et ä certaines poudres ömollientes, afin d'en faciiiter I'administration interne.
Li s travaux des therapeulisl^s ont permis de distinguer trois modes d'aclioi. du camphre. A petite dose, soit a I'exterieur, soil ä l'interieur, eel agent uiedicamenteux agit comme anti-spasmodique ; ä dose plus forte, il provoque I'action stimulante
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MEDICATION AiNUÜlitE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;373
et antiputride^ eufln. a une dose plus elevöe encore, il deter­mine un effet toxiqu;'. ou rempoisonnement. Nous n'dtudie-rons ici que l'action anlispasniodique de ce medicament.
Doses. De 2 ä 4 grammes (demi-gros ä 1 gros) pour les grands animaux, de 1 ä 2 grammes (5 ä 10 grains) pour les petits. L'eau de-vie camphree se donue de 1 ä 2 decilitres, ätendue d'eau-de-vie faible dans les grands herbivores, et de 1 ä 2 cen­tilitres pour les moutons et les autres plaquo; tits animaux.
Aux doses que naus venons de specifier, le camphre, adrai-nistrd en breuvage, produit une refrigeration, un abaissemcnt remarquable de temperature dans la bouche des animaux; peu de temps apres le pouls devient faible, mais frequent. La peau ne s'echauife pas, les paupieres reconvrent parfois le globe oculaire, les animaux tiennent la tetebasse, bäillent frequem-ment, quelquefois tirent sur leur longe, se couchent et reslent longtemps dans cet etat; apres un quart d'heure dejä l'air ex­pire est charge d'une legere odeur camphree, et enfin ces phe-nomenes, qui allestent les effels sedalifs du camphre, dispa-raissent peu ä peu au fur et ä mesure que cet agent volatil s'ediappe de l'organisme par la transpiration pulmonaire.
Les obscrvateurs qui ont admis que le camphre administre il i'inlerieur agissait coumie sedatit pendant son contact avec les parlies nerveuses des muqueuses intestinaies, et qu'aus.siiot son absorption il devenait stimulant, ont cominis une erreur. Nous nous sommes assure qu'ä petite dose le camphre agissait aussi bien comma sedatif dans touraquo; les points de l'organiamp;me oü il est transporte par le sang, que sur la surface oü il a ete applique.
C'cst cette vertu calmante , sedative et i-efrigeraute bien re­marquable du camphre qui l'a fait employer avecquelque suc-ces uni ä l'opium, ä la valeriane , conlre le letanos par Go-hier (I), MM. Marympoey (2) et Charles Prevost (3).
(1) Gohier, Wimoltes sur la Mldecine et la Chirurgie vit., t. II, p. 89 et 255. S) Marympoey, mnu dela Soc. d'Agric. de Paris, 1827, p. 197. J! Charles Prevost, id, 1828, p. IM.
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37amp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AHTISPASMODIQUES,
Essays par nous dans la choree ou dansc de Saint-Guy, le camphre ne nous a point procure de guörison.
Dans les phlegmasies des voies urinaires , la nephrite, la cystite aigue, le camphre a petite dose produit des effets merveilleux. Son action södative dopend ici assuröment de son contact avec la substance r^nale par Tintermede du sang, de la söcrötion urinaire et de l'urine en qnelque sorte cam-plirde qui esl contenue dans la vessie. Dans les inflammations des reins, de la poche urinaire, du canal de l'uröthre, döter-minöes par l'action de la cantharidine absorbde par ['appli­cation de la poudre de cantharide sur le derme ddnudö, les bons effets du camphre sont connus depuis longtemps et incontestables; ils se produisent assurömenl de la meme maniöre , c'est ä dire par l'urine, qui charrie unlaquo; cerlaine qüantild de camphre. II vaut mieux. dans ces sortes de cas^ administrer le camphre ä rit'tdrieur que d'en saupoudrer les vdsicatoires, l'effet en est bien plus certain.
Dans la nymphomanie, le camphre a dtd vanl6 en mddecine huroaine par Horstius et Esquirol. Je ne sais si ce moyen serait de quelque utililö dans les grandes femelies domes-tiques.
Emploi externe. A Textdrieur, le camphre en solution dans de l'eau-de-vie, est cmployö avec beaucoup de succcs , dans les contusions, leS entorses^ les luxations^ les fractures. On en frictionne les parlies malades, on les entoure decompres­ses tenues conslamment humides, et par la rdfrigdralion quo produit le camphre, par son action sddative, il prövient l'in-flaramation et excite activemenl la rlt;5sorption du sang dpan-che dans les tissus. II n'est peut 6lre pas un seul praticien qui n'ait constatd les bons effets du camphre , dans les cas dont il s'agit.
Vnleriane sauvage. Valeriane des bois. Petite Valerians. ( Valeriana silveslris , valeriana ofßcinalis.) Depuis long­temps, la valöriane a did conseillde contre l'dpilepsie en md-
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M^DICATIOW ANOD1NE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 375
decine humaine. En m^clecine v6t6r'inaire, la valdrisne compte quelques succes dans cettc terrible affection. Collier (() a gui5ri un chien et M. Tisserand (2}un clicval äpiteptiques^ avec Ja valßrianc donnöe h grande dose en diScoction. Nous avons aussi guöri deux chietis d'öpilepsie aiguc. par l'emploi de la ralöriane ä haute dose et continult;5e pendant rjuinze jours. Mais nous nous empressons do dire que nous avons vu ce medica­ment ächouer dans beaücöup de chiens atti'ints d'öpilensie chronique, et h I'autopsic desquels nous n'avons trouvd au-cune Idsion notable du Systeme c^räbro-spinäl. Nous croyons cependant que si la valöriane compte quelqups siicce:; dans i'6-pilepsie,de inöme que dans tonics Us matadies nerveuseSj on doit rattacher ces gudrisons ix dlaquo; v(5rilables növroses r^centes . ou en d'autres termeSjä des affections saus Idsions materielles, soit aignes soil chroniq\;es , du cervean et de ses depemiances.
On cite beauconp d'6pilepsies d^terminäes par des Emi­nences osseuses ä Ja face interne du ordne, des tnmeurs du cerveau , du plexus choroide , des grands ventricules : or, dans ces circonstances , on doit concevoir l'impuissance de la val(5riane pour faire disparaitre les attaques epileptiques , qui ne sont alors que symplomatiques. Nous pensons done que la condition qui paralt devoir assurer le succes de la vaiöriane dans I'cSpilepsie, consisle ä ne faire usage de ce medicament que dans le cas oü la maladie est rßcente., aigue et essen­tielle.
Dans ce cas la dose doit etre de 60 grammes (2 onces), en decoction concentr^e pour le chien , el ä celle de 180 ä 240 grammes (6 ou 8 onces) pour le cheval et les autres grands animaux ; cettedose devra en 6tre contiuude pendant quiuze ä vingl jours au moms.
La valöriane röunie a \ assa foetida a 6t€ administr^e avec
(1)nbsp; Compte rendu de I'Ecote de Lyon, 1811,
(2)nbsp; Tisserand, Hecueil de mM. vdl., t. XVII, p. 79.
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376nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AimSPAäMODlQUES.
avantage dans la choree du cliien par Gohiei- (1) el M. Rai-r.ard (2); r^unie ä l'opiuin el au camphrej eile a concouru a ia gudrlson du lelanos.
Ce medicament a encore dtö conseillö contre I'amaurose . les maladies du canal intestinal, mais ses effets curalifs , dans ces cas^ sonl loin d'etre assures.
Fleurs de tilleul dJEurope. [Tilia europea (£.)• Les de­coctions de fleurs de tilleul sont rarement employees seules. Elles servent particulierement de vähicule adjuvant ä I'd!laquo;laquo; fceüdn , ä l'ölher , aux ddeoctions concentröes de töte de pa-vol. M. Rainard assure s'iHre bien trouvö de ces ddeoctions antisp;isiuodiques dans les coliques el le fertige des che-vaux :3). C'tst aussi la decoction que nous pröft'rons, comme vöhicule de l'ötlier daus les coliques des mömes animaiix.
Doses. 15 ä 30 grammes en decoction dans un litre d'ean.
Assafoetida. {Gummis ResinajAssaJbetida). ISnssafceüda a ^le vjiutec par tons les anciens hippiatres lt; ! particulißre-menl par Solloysel ^ dans le traitement du farcin. El!laquo; entrn dans la composition de breuvagos ; timulanls el fondants con-seillös coulre celie maladie. Mais c'estsurtoui pour la gucrisow de la dansede Saint-Guy du chien, etassoeiöe ä la valäriaDe, quo Gohier el M. tlainard i'onl ¥ant(5e (4). Employee par Mo ricr. avec la valeriane, contre la nymphomanie, eile parait avoir contribud ä la guerison de eelte nlt;5vrose (5).
Uassa foetida a etc conseilliie par beaucoup d'auteurs dans les maladies typhoides äpizootiques compliqudus de symplcmcs nerveux. Aujourd'hui on a renonct5 ä son laquo;mploi, el peut-6trc h tort. Cependant on a exag^rö sa vertu proservatiice contro ccs maladies, en la faisant entrer dans )a confection des billots
(1)nbsp; Gohier, CompterendudeL'Ecolc(ieLyon,im.
(2)nbsp; Rainard, id. 1824. p.-25. 3) Uainard, id. !820,1834.
(4) Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1811,1820,1821,1822 et 1824. 3) Gohier, Mimoires sur la .Mt'd. et la Chir., t. II, p. 225.
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MEDICATION NARCOTIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;377
ou mastigadours qu'on place parfois dans la bouche des ani-inaii.ij'Jans le but derendrlaquo; la salive mödicamenteuse.Quelques vetdriuaires font encore usage de celte maniere d'administrer Vassajbetida, pour les chevaux et les ruminants, lorsqu'ils sout atteints de coliques venteuses , afin dquot;en calmer les dou-leurs. On place ces billots anssi dans la bouche, pour les faire raäcberaux bestiaux qui refusnnt de manger, quand ils sont dcgouys. Dans ce dernier cas, Vas^a faetida n'est point assu-röment ä dödaigner, lorsqu'on l'unit au poivre , ä l'ail , et au sei marin, ainsi qu'on a rhafaitude de le faire.
Doses. De 4 ä 8 grammes (1 ä 2 gros) dans les grands ani-maux. De 2 4 4 grammes (1/2 ä 1 gros) pour les petils.
Les fleurs d'Oranger , la Lcdtue commuiiejla Morelle noire, sont des medicaments rarement usiles seuls h l'intörieur, comnie antispasmodiques en m^decine vdlörinaire. On en fait des decoctions dont on augmentela vertu en y ajoutant l'e-ther, la teinlure opiacöe, etc. A i'exlörieur, la morelle est ccpendaut frequomment usilöe en cataplasmes crus ou cuits Mir les inflammations douloureuses des gaines des tendons, dts articulations, des manielies , des testicuies.
L'Ongue/it populeum, et mieux la Pommade da peuplier, est employee tres frequemment ä Texlörieur, en frictions, en em-brocalions sur les lumeurs, les engorgements douloureux^ raais il laut avoir soin d'en röil^rer frequemment l'applica-tion. (Voyez Frictions penetrantes , page 32.)
La Goimne anunoniaque, le Galbanum, l'Opopanax, sont des gomraes rdsinos qui ne sont point employees aujour-d'hui en medecine vötennaire, l'effet en est incertain. Ces drogues sont en outre d'nn prix trös eieve.
sect;11.
MEDICATION NARCOTIQUE Oü STUPferiANTE.
On donnclenom de inedication narcotipie, de fafKti, assou-
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378nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AKTISPASMODIQUES.
pissement, ou stupefiante, de stupor, stupeur, a l'action et aux effetsprovoqu^spar certains agents mödicinauxqui, en agissant plus spöcialementsurles organes encöphaliques, sont douösdu pouvoir de faire cesser les exallations, les perversions des func­tions attributes au Systeme nerveux dans les maladies.
La Ihdrapeutique ne possdde que quelques inddicaments douf's de la vertu de produire le narcotisme pur : ce sont les opiacds et les composes de cyanogene. Beaucoup d'autres agents sont aussi capables de faire obtenir la medication stu­pefiante; mais comme leur action se compose d'un möiange d'excitabilit(5 et d'engourdissement, nous en avons fait une medication particuliere qui pojte le nom de narcotico-dcre.
Les narcotiques, et particulierement I'opium, s'administrent en brenvages et en lavements; dans certains cas on les depose sur la peau dönud^e de son dpiderme, dans le tissu cellu-laire, pour les faire absorber, ou bien on les injecte dan? les veines.
Dans tousles animaux, le mode d'administration des narcoti­ques sous la forme de breuvage devfa toujours ßtre prdförö autant que faire se pourra. Les effets de ces agents 6tant la conse­quence immediate de leur absorption, de leur arrivöe dans le torrent circulatoire, de leur action sur les centres nerveux, on concevra toute l'importance de laisser les animaux ä jeun au­tant que possible, et d'apporterdes soins ä l'administration des breuvages, dans les ruminants surtout, si on veut obtenir des effets sensibles et curatifs des narcotiques. (Voyez, pour cette administration, page 59 et suivantes.)
L'action narcotique qui suit les injections rectales est pres-que toujours infidele; les animaux ne gardent genöralement que fort peu de temps les lavements, si peu qu'ils en soient tourmentes ou incommodes.
Le depot des preparations stupefiantes sur la peau denudde de son epiderme est fidele; mais comme la denudation du derme reclame un lemps assez long pour 6tre operde dans les
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MEDICATION NARCOTIQIJB.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 379
grands animaux, et comme aussi il est toujours n^cessaire d'employer une forte dose de medicament, celte voie, quoique n'etant point ä dödaigner, n'est genäralement ni assez exp^di-tive ni assez sure pour que , a l'lt;5gard de certaines maladies nerveuses graves, comme le UHanos. le vertige, contrelesquel-les il faut agiravec c6l6r\l6 et certitude, le praticien doive s'y engager.
L'injection des medicaments dans les veines est un mode d'administration anquel le veiörinaire devra recourir toutes les fois qu'il ne pourra que trfis difficilement donner les narco-tiques en breuvages , soit parce que les animaux se livrent a des mouveraents desordonnes, comme dans le vertige, soit parce qu'ils out le trismus, comme dans le tetnnos.
Les injections oesophagiermes praiiquöes h l'aide de l'oeso-phagotomie sont gäneralement a dedaigner ä cause de la gravitö de l'opdralion et des fistules qui peuvent en 6tre la suite.
Mode iVaclion des narcotiqucs.
Effets primitifs. Bourgelat, dans sa Mntiere medicate, dit avoir constatä les effets de l'opium dans tons les animaux domesti-ques (1). Vitet, dont la matiöre mödicale est poslörieure h celle du fondateur des ecoles vetärinaires, assure que si la plupart des auteurs qui ont fait mention des narcotiques pour la gtn5-rison de cerlaines maladies des animaux, avaient pris Texp^-rience pour guide, n'auraient pas häsitö ä retrancher cette classe de la matiere medicale vetörinaire. L'opium, ajoute Vitet, ainsi que je l'ai experimenlä, m6me k forte dose, nejouit point des vertus somnifiires dans le cheval^ le beeuf et la brebis (2). Yicq d'Azyr, d'apres Vilet, avail adopld la mfime opinion (3),
(1)nbsp; Rotirgelat, MntiircmMicale, t. II.
(2)nbsp; Vitet, mdecine vit., U III, p. 08, —178S.
(3)nbsp; Vicq d'\7yr,Moyeiii prtservalifittcuratifs dulyphus des beiitiaM:,p.5i8.
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380nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTISPAMiODlQUKS.
et Gilbert, par ses experiences faites sur les ruminants, est venu encore confirmer les iddes ä cet dgard. Ce cclebre pro-fessenr vdttirinaire, apr6s avoir ad(ninistrlt;5 30 grammes(1 onci') d'opium ä une vache, et 20 centigrammes (10 grains), jnsqu'a 20 grammes (5 gros) d'opium ä des brebis, sans determiner au-cun effet sensible (1), avail conclu que 1'opium, aussi bien que nombre d'autres poisons , ne produit aucun effet sur les ru­minants. Or, ce furent ces experiences de Vitet et de Gilbert qui retirörent la confiance qu'on avail eue jusqu'alors dans I'opiam en medecine \6t6r'maire, jusqu'ä ce que d'autres ex­periences faites par Huzard (2), Gohier (3) et beaucoup d'autres vöterinaires contemporains soient venues dömontrer que les opiaeds n'etaient point sans effet sur les herbivores monogas-triques et polygastriques, et que cliez eux, de möine que chez Thomme, ils produisaient le narcolisme et pouvaient 6lre fort utiles dans le traitement des maladies nerveuses. II est vrai que les medicaments narcoliques doivent 6treadministres ä une do^e beaucoup plus forte dans les aniaiaux herbivores que dans les carnivores et chez I'homme; il est egalement vrai que I'ac-lion de ces agents esi variable et souvent incerlaine lorsqu'ils sont introduits dans I'estomac : mais nous nous empressons de dira que ces variations, celle incertitude, tiennent, non pas a I'espece herbivore , mais bien et surtout au procedä, qu'on employe pour faire arriver lesnarcotiques dans le tube digestif, et ä la nature, la qualite et la quantile [A) des matieres alimen-
(1)nbsp; Moiroud d'abord, dans sa Maticrc midicale, M. Rainard ensuitc, dans son TraltS do Thn'rapcut. vil., ont dit que Gilbert avail occasionne un em-poisonnemcut morlel h une brebis, eu donnant l'opium ä la dose de 16 gram­mes; ccttc brebis est morte 17 jours apramp;s Tadmlnistration. Est-cc I'opium qui a cause la mort de celte bete, qui u'avait depuis lors präsente qu'un peu de dt!goüt ? Je ne le pease pas.
(2)nbsp;Instruct, vit., t. V, p. SÖ5,
(3)nbsp; Gohier, Mimoire sur la Midccine et la Chirurgie vdt., t. II, p. 46, et Compte rendlaquo;, Ecole de Lyon, en 1815.
(4)nbsp; Les matiöres astringentes des aliments coulenus dans I'estomac des
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MlinlCATION NARnOTIQüE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;381
tairescontemiesdans Pestomac el les premiers intestins. Ftcela est tellement vrai, que si on fait parvenir une dose tonvcnable de preparation narcotique par toul autrc^ clicmin que ia voie di­gestive , le narcotisme se manifeste dans les herbivores aussi bien que chez I'hoKime , toute proportion gard^e quant a la dose.
Dans les chiens, les narcotiques adinini8tr(?s par la gueule ne d^terminent pas lonjours des effets certains. Ces animaux vomissent avec la plusgrande facilit^et rejetientlemedicament si pen qu'il provoque la plus \6gamp;re nausde; mais , introduiis dans i'organisme par absorption cutanöe ou cellulaire, par in­jection dans les veincs, les narcotiques ddterminent de prompts effets dans ces animaux co'mme chez les homuics. Ainsi done, nous le r^pötons encore , une graride attention devra lt;Ure ap-port(5o dans le cholx de la dose et dans le mode d'administra-lion des preparations narcotiques, si on veut compter sur leurs effets therapeutiques.
Dans le cheval, oü la medication oper^e par les preparations narcotiques a ete plus particiiliörement eludiee, si on admi-nistre de 10 ä 16 grammes (3 ä 4 gros) d'extrait aqueux d'o-pium indigene, on remarque, aprös 10 ä 15 minutes, de ('in­quietude, de lexers frissons, parfois un pea de ballonnement. Les conjonctives s'injeclent, prennent une teinte legcrement brune; la peau s'echauffe, la respiration devient profonde,et le pouls , d'abord plein , et ses pulsations portees au dessus de l'etat normal, deviennent rapidementplus lentes et plus molles; Jes veines superficielies segonflent un peu. Les animaux urinent quelquefois. Plus tard les paupieres recouvrent les yeux, les pupilles se dilatent, I'animal baisse la töte, reste immobile et dans un etat d'engourdissement dont it est facile cependant de ie lirer en lui prescntant des aliments qu'il appöte. Tous ces p'ru'tjoraenes disparaissent apres quatre ä cinq heures.
herbivores allerenl ch.oiiqucmenl les principes de I'opium, ainsi que les rhitnistes I'ont cunslale (Voyez Antidotes de I'opium).
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883nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AHTISPASHODIQUES.
Si on continue pendant cinq a huit jours l'administration de la m6rae dose d'opium, la bouche devient seche, I'app^lit di-minue, le repas est souvent suivi de miileorisme, las crottins sont durs, sees et rejetös avec difficullö, L'urine, expulsöe en petite quantity et aprfis de fröquentes äpreintes , est jaune et Iris peu muqueuse. La respiration est profonde , le pouls est faible, lent, et l'ouie est obtuse. Les animanx redoutent peu les cbätiinents, suent au moindre exercice et se couchent aus-sitöt qu'ils sont renlr^s a I'dcnrie. Si alors on cesse I'admini-stration^ ce n'est guere qu'aprßs deux ou trois jours qu'on voit revenir les fonctions troubles ä l'6lat habituel.
La dose d'exlrait d'opium est-elle plus forte, deux ph^no-menes remarquables se manifestent : le premier consiste dans une excitation g6n6rale , le second se fait distinguer par un 6tat comateux qui conslilue le veritable narcolisme.
lrC Periode, excitation. Dix a douze minutes apres Tadmini-stration de 30 ä 45 grammes (1 once a 1 once et demie) d'o­pium, lecheval est inquiet, gralte le sol avec les membres an-t^rieurs el hennit parfois; ses y ux sont agitös et brillants. II secouche, se releve, son ventre se ballonne et parait öprouver des douleurs intestinales. Sa queue s'agitcsans cesse, ses oreil-les sont droites, et parfois ses levres dprouvent des mouvements convulsifs. Sa peau s'dchaufie, et bientöt tout son corps se couvre d'une sueur chaude el abondante; sa respiration est acc^l^r^e, son pouls vif et nerveux. Certains chevaux expul-sent souvent une notable quantity d'urine claire et aqueuse. Dans d'aulres cette expulsion n'a point lieu ; quelques uns en-Irent en Erection. A cette päriode d'excilation fort remarqiia-ble, el donlla dur^e varie entre une demi-heure, une heure et deux heures au plus, succede le narcolisme.
2C Periode, narcotisme. Le cheval baisse la t6te , reste tran-quiile ou se cnuche el parait profonddment assoupi. Si on le cbätie vivement, il se 16ve avec peine , chancelle el marche en tr^buchant; sa pupille est ires dilatüe, rarement con-
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MEDICATION MAECOTIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;383
traeti'-o; ses conjonctives sont dim rouge violactf , son pouls est pelit, mou et lent, sa respiration profonde, rare et parfois stertoreuse. Le crane est chaud, I'ouie est obtuse, et le clieval refuse les aliments qu'on lui präsente 3 rarement il expulse la petite quantity d'uriue que Ton constate exister dans sa vessie en explorant ce reservoir par le rectum. Parfois le penis est pendant et flasque.
L'^lat comateux, de somnolence ou d'engourdissement qui constitue le narcotisme, est d'une duröe fort variable, selon le teiupdrament des chevaux. II däpasse rarement sept a huit heures pour la premiere administration : mais si on donne la m6me dose du medicament narcotique de jour en jour, la ihiree, tant de l'excitation que du narcotisme, est plus longue. Toutefois on ne peut continuer cette medication au delä de six jours sans compromettre la vie des chevaux, qui alors digerent mal, öprouvent du metdorisme apres le plus Idger repas et une constipation opiniälre qui ne c6de que par I'admi-nistration de brenvages, de laveraenls purgalifs avec le sulfate de soude. Tels sont les effets des narcotiques proprement dits sur les chevaux.
Dans les ruminants, les mfimes phenorafenes se manifestent; seulement, comme une partie des breuvages tombe dans le rumen, le rdseau, ou s'engage dans le feuillet, l'excitation et le narcotisme sont göneralement plus faibles et plus lents a se declarer; mais i!s se manifestent röellement, nous 1'assurons positivement.
Lec/uen auquel on a fait prendre de l'opium a une dose nar­cotique s'agite et pousse quelquefois des cris ; ses conjonctives prennent une teinte rouge livide; ses pupilles, le plus souvent dilatöes, se conlractent cependant quelquefois. Le narcotisme proprement dit est peu marquö dans cet animal; I'engourdis-sement est souvent interrompu par des soubresauts ou des convulsions suscitto par le plus leger bruit ou par le moiadre
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38Z|nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISPASMODIQUF.S.
attouchement. Ges ph^nomßnes sont toutefois d'une plus courllt;; 6ur6e que dans les herbivores.
En rösumö, les effets des narcotiques et particuliörement de l'opiuin se rc'iduisent done ä savoir : 1deg; que les agents narcoti­ques administr6s au dessus de la dose ordinaire d^terminent le narcotisme sans excitation pr^alable, sans trembler grave-ment et pendant longteraps les fonclions intörieures et notam-ment la digestion ;
2deg; Qu'a une dose plus forte ^ces agents suscitent une excita­tion glt;5nciale suivi(! d'une södalion profonde du Systeme ner-veuXj causcSe p.ir la diminution des facultds cdröbrales, et no-tammenl des facullös qui president ä la sensibility gdnörale et aux forces iocomotrices;
3deg; ^Jue pindaiti la manisfestation entiöre de ces deux ph^ nomenes . la peau se couvre de sueurs abondantes , que la so-crtilioii urinaire esl tantöt augmentöe tantöt diminu^e, ce dont on s'assure , non pas par I'expulsion rare ou lieqiiente de l'urine, mais par l'exploration de la vessie, la main 6lant introduite dans le reclum des grands animaux; qu'cndn , et cela est constant, les secretions muqueuses diverses sont di-minu(5es, notamment celles du canal intestinal, d'ou rdsulte la constipation ;
4deg; Enfin, que tous ces phönomenes disparaissent peu a peu sans occasionner d'accidenis sdrieux, si on cesse l'emploi des narcotiques apres un certain temps.
Que les narcotiques soient administrds ä l'int^rieur , qu'ils soienl deposes sur la peau dönudöc de son öpiderme ou dans le lissu cellulaiie, qu'ils soient injeclds dans les veines,ils provoquent toujours la manifestation d'effets semblables. Seu-lement leur action est plus prompte, plus dnergique, lorsqu'iis sont inlroduits dans le torrent circulatoire.
Opinions emises sur Vaclion des narcotiques.
Les opinions des thürapeutistes sont divisdes sur l'action et
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mi;dicatiok nahcotique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;385
\cs cffuls des narcotiques. Les uns pensent que ces agents doi-vent 6lre rangds parmi la classe des excitants qui, comme I'alcool par exemple, apr6s avoir stimuliraquo; vivement I'orga-nisme, le plongent dans un dlat d'engourdissement; les autres au contraire , a la t6te desquels il faut placer M. Barbier d'Amiens, pensent qne les principes narcotiques, aprös avoir 616 absorbds et distribuds dans toute I'dconomie, vont affai-blir la force contractile des vaisseaux capilllaires, d'oü rd-sulte la leneur de la circulation dans tous les tissus et dans tous les orsanes. Or, pour M. Barbier, la lenteur, la faiblesse du mouvenuint circulatoire dans les nombreux vaisseaux du cerveau, de la moelle laquo;pintere, donnent l'explication de raffaiblissement des fonctions encdphaliques, du coma, du narcolismej cette m6me faiblesse dans les vaisseaux de la peau expliqiie la sueur abondante qui recouvre toute la sur­face du corps. Si les muqueuses apparentes sont d'un rouge blouätre, si le pönis enlrc en Erection, si le pouls devient moins frequent et plus mou, tous ces phenomönes ddrivent de la lenteur de la circulation dans les capillaires. Nous n'adop-tons ni Tune ni l'autre de ces explications. Selon nous, 1'ac-lion des moldcule.s narcotiques est, en tout lien , de la mSme naliire j mais pour bien fonder notre opinion , voyons si les molecules actives des narcotiques circulent avec le sang. El d'abord il est certain que les principes actifs de l'opium soal absorbs. Barruel a reconnu la prösence de la morphine dans le sang d'un homme qui s'dtait empoisonnd avec 45 grammes (une once et deraie de laudanum) (1). Les humeurs söciiUöes contiennent de la morphine. M. Orfila a constatö la presence de cet alcaloide dans l'urine de chiens qu'il avail empoisonnds, soit avec l'acätate de morphine, soit avec I'ex-trait aqueux d'opium (2). L'odeur vireuse de I'Dpium a 6t6
(1)nbsp; Barruel, Archives gin, de MM., premiere s^rle, t, VII, p. 549,
(2)nbsp; Orfila, Bulletin de l'Acad. royale de Midecine, 1841-42, p. 142.
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oSünbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AKT1SPASM0DIQUES.
ivconiiue dans la sueur, et d'apres Barbier, les enfants qui SU.cept le lait de nourrices auxqiselles on a donnö du laiula-num, eprouvent leph^nomene du narcotisme (1). Les principes actifs de l'opium, en circulant avec lesang, peuvent done aller toucher el impressionner ä leur maniere les tissus vivants. Mais quel peut 6tre ce mode d'altouchement?Ilrösulte d'expö-riences faites par M. Dupuy, ancien professenr ä l'öcoie d'Al-lort, et MM. Deguise et Leuret, que l'acötate de morphine ap-pliquö sur les nerfs, la moelle öpiniere, le cerveau des chiens, provoque deseffetsnarcotiquessemblablesä ceux quirösultent de son Ingestion dans l'estomac (2). II est bien constatö d'ail-leurs que l'opium et ses preparations ne sont point des agents excitants du syslßme nerveux, car si Ton applique des liquides conlciiant des preparations opiacäes sur une extrömite ner-veuse endo!orie,la douleurest calmöeaussitöt. On ne pent pas contester que certaines maladie pendant la duröe desquelles les fonetions du systßme nerveux sont gravement troubles_, per-verties meine^ ne reviennent point ä leur rhythme normal sous l'influence des preparations d'opium. Si done it en est ainsi, ne peut-on pas adnicltre que les molecules narcotiques ont partout et toujours une action spticiait; sur les fonetions du Systeme nerveux. Or, que nous appellions cette action aw dine, lorsque l'opium par exemple est aihninistn'; ä petite dose pour calmer la douieur qui n'est qu'une exaltation de la sen­sibility, que nous la nominions narcotique lorsque ce medica­ment est donue ä grande dose pour abaisser, engourdir la sensibilitö qui est exagdröe ou pervertie, et la ramener ä son rhythme normal, cette action est toujours la m£ine dans ces deux cas. Est-ce ä dire que l'opium, de calmant d'abord, est devenu excitant, et que d'excitant il a acquis tout ä coup lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; /
pro^riöte narcotique ou stupeüante? nous ne le peusons pas.
(1)nbsp;Barbier, Traiti da Mattere midicale, t. UI, p. 121.
(2)nbsp; Bccherclits sur l'acitate de morplUhe, Paris, 1{)2A,
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Seulement nous devons dire que si a une forte dose le narco-tisme est prdc6d(3 d'excitatioiijCet ^tat ne peut etre altribue qu'ä une reaction du systöme nerveux par Timpression brusque de l'agentnarcotique, et non aunagacement primilif de cet agent; que si le sang stagne clans les capillaires , dans les sinus vei-neux du cräne , de la raoelle dpiniftre , ces effets doivent etre rattachös ä la sädation profonde de tout le Systeme nerveux d'abord, sedation qni retentit ensuite sur les organes charges de la circulation, comme il retentit sur ceux de la respiration, des söcrötions, de la locomotion, etc. Teile est notre opinion sur la maniere d'agir des narcotiques : eile nous parail d'ac-cord avec l'observation des fails physiologiqucs , et ainsi que nous le dirons plus loin, eile est en barmonie avec les effets produits sur les troubles morbides que ces agents sont appefds a combattre.
Action toxique des narcotiques. Que I'opium ou ses prepa­rations, i'acötate. Je Sulfate , I'liydroclilorate de morpbine, soienl administr^s a une forte dose , soit ä l'interieur, soil par absorption externe, soit par injection dans les veines, il suscite les pbenomenss toxiques suivants en determinant rempoisoime-ment des animaux et une mort prochaine.
Les chevaux öprouvent une vive agitation pendant laquelle ils se livrent ä des moiivements desordonnös, grattent le sol, se jettent de c6t6 et se cabrent parfois ; souvent ils font enten­dre des hennissements röilerös j la bouche est chaude, la peau s'öchauffe et bientöt se couvre d'une sueur qui ruisselle de toutes parts ; le ventre se ballonne, le pouls bat tres vivement, les pupilles sont considerablement dilatöes et rarement con-tractöes. Quelques chevaux urinent beaucoup et presque con-stamment, aiusi que l'ont rcmarquä MM. Renault (l) et Pro­vost (2).
(1)nbsp; Rcaault, Moiroud, Traiti dc Mat. medicate, p. 3S1.
(2)nbsp; Prevost, Journal prat. 1.1, p. 215.
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388nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTISPASMODIQUES.
Les chiens laquo;Spronvent des mouvemenls convulsifs, d'abord iöger-gt;, n;ais qui deviennent tellejnent intenses, que i'.-miinul en est tsbra;ii6; sa t6le se rcnverse sur le dos , les cxtr^initds se roidissent par intervallesj parfois ces animaux font entendre des crisplaintifs.
Tous ces phdnomtoes d'excitation dans les herbivores comme dans les carnivores se terminent par un 6tat comateux, pendant lequei les pupilles restent dilatäes ou contractöes. Les con-jonctives deviennent bleuätres , le pönis sort du fourreau el resle pendant; plus tard les animaux ne peuvent se tenir de-bout, ils soul chancelants et comme paralyses, se ddbattent parfois et poussent des gömissements. Les cliieus exdcutent do temps en len:ps des mouvements convulsifs. Plus laid les uns et les autres meurenl dans un accablement profond.
La duriie de rempoisonnement est variable selon la nature, la dose et le mode d';'dministration du poison. Dans les grandes cspeces, les effets toxiques ne se prolongeiitpas au deli de douze ä vingt-quatre heurcs. Cetle duröe n'est quelquefois que d'une ä deux henreSj trois a cinq heures au plus dans les petitcs.
A l'aulopsie des animaux, on remarque comme lesion prin-cinalerjiie les sinus veineux du cerveau, les vaisseaux artdriels nombreux de ce viscere . las veines du canal rachidien, sont gorges outre mesure par un sang noir. La pulpe cörebrale et la pulpe raciiidienne se pointillent d'une multitude do taches noires aprcs leur section.
Les poumons sont quelqnefois de couleur violette ou d-'nn rouge plus l'onclt;5 que dans l'ölat natural. Leur lissu est gorge d'un sang noir. Le sang contenu dans le coeur et dans les vei­nes ne conserve pas loujours sa fluidity comme on I'avait an-nonce ;ce liquide est souvent coaguld pen da temps aprös la morl. Les autres organes ne sont gßnöralement le si6ge d'au-enne Idsion notable.
Antidotes. On a conseilld comma antidotes le tannin en dis­solution, les dc'cociious de noixde galles, l'^corce de ch6ne et
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tous les astringents v^g^taux qui, transformant les principes sol übles de Topiuin en produils insolubles, annulent en grande partic leur action toxique.
L'iodeä l'dtät de teinture et la solution de chlore, qui dtlaquo;-cbmposent les alcaüs Teg^taux et les transforment en corps inertes, ont 616 conseillös par M. Donne (1); le cafö en decoc­tion , d'apres Percival, Carminati, Murray, Giaccomini et M. Orfila, est l'antidote le plus precieux contre le narco-tisme (2).Les saigndes ne sont point ä dödaigner pour faciliter lä circulation et combattre les accumulations sanguines du cerveau, de la moelle (Spiniere et des poumons. Dans ces der-niers temps, M. Orfila vient dlaquo; conseiller les diurötiques, qui auraient peut-ötre la propriety d'äliminer la morphine qui cir-cule avec le sang, par les urines (3).
Emploi momentane et prolongs. L'emploi momentan^ des narcoliques n'est saivi d'aucun inconvenient. La medication terminee, les fonclions qui avaient 6\.6 momentanöment trou-biees reTiennent promptement ä Cetat normal. Mais s; la per-sistance de la maladie qui doitßtre combaltue par les narcoli­ques höcessite l'emploi prolong^ de la medication, et si surtout les doses ont 6\6 successivement de plus en plus grandes, alors Faction narcotique laisse les traces de son passage dans le ca­nal intestinal. Les digestions restent longtemps pdnibles, s'ac-compagnent parfois de coliques et de meteorisations, et la constipation persiste souvent pendant une quinzaine. Lespurga-tifs salins sont les moyens convenables pour remddier ä eel etat. Toutefois nous dirons avec Moiroud : laquo; II existe peu de medicaments auxquels les organes s'habituent aussi facilement nu'ä Topium, ce qui fait qu'on est oblige d'en augmenter gra-duellement les quantites, d'en varier les modes d'adminislia-tion, et den suspendre l'action par intervalleL, qnand on se
(1)nbsp; Donnlaquo;!, Annales de Midecine ligale, t. II, p. 202, — 1829.
(2)nbsp; Ripertoire gin. de Midecine, t. XXII, p. 263,
(3)nbsp; OiGXa, Bulletin del'Acad, dc Midecine, 18W-42, p. 142.
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propose de soumettre longtemps les animaux malades a son
usage. raquo;
Melange des narcotiques et des emollients. On associe tres frdqnemment en mödecine vlt;5llt;5rinaire les narcotiques aux ömoUients, et c'est sous la forme de breuvages, d'elec-luaires, de pilules, qu'on les administre. L'opium dissous dans 1'huile ou uni au jaune dL'oeuf, constitue deux melanges qu'on utilise fröquerament. Dans ces associations, la vertu de la substance lt;5mcllicnte se reduit ä fort pen de chose. On fait tres souvent usage de ces preparations dans les coliques, les diarrhdes inflammatoires.
Melange des narcotiques et des stimulants. L'association de-ropium au vin, ü raIcoo!,(!Sl g^n^ralemenl approuv^epar tous les praliciens.en ce sens , dit-on , que l'action des slimulanls s'exergant d'abord, celle do ['opium vient ensuite. Celie asso­ciation dc deux substances donl Tune stimule et l'aulre engour-dit, ne nous paratt id heureuse,ni ralionnelle. II est bien preferable d'unir ä l'opium I'tHher, le camphre, la valö-riane, medicaments qui agisscnl comme antispasmodiquesauxi-liaires dans ces circonslances.
Melange des narcoiiques el des acidules. Dquot;apres M. Orfila , l'opium agil avec plus d't!nergie lorsqu'il est adininislre avec i'eau vinaigree que dansle cas oü ii est uni ä l'eau et aux sub­stances emollieutes. En effet , I'eau ne dissout point les prin-cipes aclifs de l'opium , landis que I'eau vinaigree s'empare de tout ce que I'eau simpllaquo;: aurait pu dissoudre, et en outre du principe de Derosne et de la morphine qui restent dans le marc lt;!)#9632;
De l'emploi des narcoiiques dans les maladies.
Les narcotiques sont de pr^cieux agents therapeutiques con-tie les maladies. Le grand pratlcien Sydcr;ham regardait I'o-
(1) Oiü\z,nUtionHairc,Mpertoi.rcg(n., art. Opiuu.
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plum comme un don du ciel, et il assurait qu'avec celte sub­stance un praticien habile en th^rapeulique pouTait opärer des choses surprenantes.
Nous partageons i'opinion de ce savanl mödecin, et dans la m^decine desanimaux, 1'opium est assuifiraent, quant A nous, Tun des plus utiles mädicamculs que Ton puisse employer. En effet,les narcotiques agissi'nt sur Jes centres enccphaliques et sur les nerfs de inanicre ä combattre la douleur, et c est par cette pr^ciense propriety qu'iis se recomniandeiH d'une maniere speciale, soit pour faire cosser l'exces de sensibiluö morbide qui preside exclusivenient dans la inanifeslation de certaines maladies, soit pour affaiblir la douleur qui coiicourt ä exaspörer la marche et ä pr^cipiter la terniinaison d'une foule d'affeclions, soit enfin pour empörterces douieurs conti­nues qui accompagnent certaines maladies nerveuses ä marche lente qui suscitenl ramaigrissemenl et inCnw. le marasme : lel est le beau röle que les narcotiques ont ä reinplir dans la tln5-rapeutique.
Douieurs tirant leur origine des conducteurs de la sensibi-lite. Les dächirures, les contusions, les compressions, les sections, les brülures , d'une ou de plusieurs branches ner­veuses, sont souvent suivies d'un excßs de sensibilitö qui occa-sionne soit une violente fiövre de reaction. soit le tötanös. Dans ces circonstances graves, apres avoir fail cesser autant que possible la cause de la douleur , on doit avoir recours ä rem-ploi des narcotiques pour slupöfier le Systeme nerveux, afia de calmer et de faire cesser completement l'exces de sensi­bility qui, dans certains cas, devient essentielle en faisant lieu d'^lection dans le domaine des centres nerveux. Les narco­tiques appliques constatnment et longtemps sur le lieu du point de depart de la douleur, est la premiere indication a remplir et celle sur laquelle on doit compler le plus de succes. A I'intlrieur les narcotiques, en agissant sur l'ensemble du
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systßme encephaüque , concourent aussi de leur cbl6 a la prompte guörison du mal.
Le tetanos synijitömatique est une des maladies qui se pre-senle le plus souvent k^combattre dans la pratique par l'cni-ploi ralionne! des narcoliques. Mais nous ferpns bien observ('r que ces agents devront toujours dans ces cas laquo;Ure admiuistrife ä assez forte dose. Gohier (1), White (2), MM. Lacoste (3) et Coquet fils (4), ont obtenu la cure de tötanos symplömatiques par l'adininistration quotidlenne de 16 a 45 grauimes (1/2 once k 1 once et 1/2) d'opium.
Tetanos essential. Le t^lanos est assurement une des plus terribles növroses que nous ayons k combattre dans les ani-maux. Or, jusqu'ä ce jour les narcotiques sont les medica­ments qui comptent le plus de gudrisons. Les succes publies par Gibson (5), Blaine (6), Moorcroft (7), Gohier (8), Ragot (9), Prdvost (10) , Majorel (11), Rainard (12) j sont lä pour at­tester ceite iraportante assertion. Quelques cas qui nous sont propres pourraienl encore I'appuyer. Mais pour qu'il en soil ainsi, il faut en 6tre bien convaincu, il est ind'spensable d'administrer ropiuin ä grandes doses, soiitenues ct continuecs jusqn'a I'nffaiblissement de la contraction musculaire, el de la cessation de l'excessive sensibilite que I'on remarque dans tout le cours de cette redoutable affection. Les vötörinaires francais. ont obtenu la gudrison en donnant I'opium par jour depuis la
(1)nbsp; Gohier, Compterendu, Ecote de Lyon, 1810.
(2)nbsp; White, Abrigi de l'art vit., p. 266.
(3)nbsp; Lacoste, Becueil de mid. vol., t. XIV, p.Uöl.
(4)nbsp; Coquet, Compte rendu, Ecole de Lyon, 1839.
(5)nbsp; Blaiue, l/ofions fondamcntales, etc., t. Ill, p. 241. (G) Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t. Ill, p, 242.
(7)nbsp; Moorcroft, Journal pratique de MideeLne vit., t. Ill, p. 505.
(8)nbsp; Gohier, lUimoiressur la Chirurgie vit.,1. II, p. 345.
(9)nbsp; Ragot, Mimoires de la Soc. d'Agriculture de Paris, 1821, p. 81. (30) Prevost, id. 1828, premiere partie, p. 124.
(11)nbsp; Majorel, Compte rendu, Ecole d'Alfort,\.Wl.
(12)nbsp; Rainard, Traitide TMrapeutique, deaxi(gt;rae partie, p- 240.
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dose de 16 grammes (1/2 once ) jusqu'ä celle de 60 grammes ( 2 onct's ); inais les vätörinaires anglais qui ont traitö le töta-nos bien avant nous^par lesgrandes quanlitäs d'opium. en ont poi;sse la dose jusqu'ä 30 grammes (1 once ) administröes de deux heures en deux heures el avec succes. Aujourd'hui, en mödecine humaine, si on gut^ril le tdtanos, ce n'est que par l'emploi de doses toxiques vraiment effrayantes. Ainsi laquo;Monro a vu donner sans accidents 120 grains d'opium dans un mSiue jour} Chalmers plus de 30 grains (1 once ) de teinture thd-baique dans le mamp;me espace de temps. Murray parle d'un hommeatteint detetanos qui futgudri apres avoir prisplusieurs jours do suite plus de 620 grammes (1 livre 4 onces) de lau­danum. Glosler parle d'un tätanique qui gu^rit apres avoir pris 90 grammes (3 onces) d'opium. Littleton fit disparaiire le ici.-inos chez deux enfanls de dix ans en donnant ä Tun 30 grammes (1 once) de laudanum liquide en un jour, et ä Tautre 55 grammes (14 gros) d'extrait d'opium en douze heures (()raquo;. Les völärinaires devront done 6tre encourages par le succ6s qu'on oblient dans le tötanos de l'homme par l'em­ploi de ropiura a des doses narcotiques, qui assuräment occa-sionneraient la mort dans toute autre circonstance. La diffi­cult qui se presente dans l'administration de 1'o'pium, e'est le trismus qui empöche les animaux de d^glutir. Dans ce cas nous vidons le rectum, nons injectons le medicament dans cet intestm, et pour que les animaux ne le rendent point, ä l'aide d'une aiguille bien courbe , nous faisons une suture ä points serres a I'anus. L'injeclion dans les veines, quoique ayant mal röussi entre les mains de M. Olivier (2), peut 6lre tent^e avec beaucoiip de chances de succes; alors ce ne sont point I'exlrait aqucux d'opium, le taadahum qu'il faut choisir, mais bien ie suifato ou rbydrochlorate de morphine en solution parfaite
(1) Traitf de Thdrapeittiqiic, par MM. Trousseau et Pidoux, t. I, p. 152. i'J) Olivier, Journal pratique, t. Ill, p. 419.
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dans I'eau licdc a la temperature du sang, qn'il faut introduire dans le sang et ä la dose de 25 aSOcentigram. (de5 a 10 grains), röitörös plusieurs fois aubesoin.
Lcs couverlures chaudes, les fumigations aromatiques sur toute la surface du corps, sont les moyens auxiiiaires que nous conseillons fortement de mettre en pratique pendant la medi­cation.
Choree. Nous avons vu que les anodins avaient procure la guerisou de la choree dans le chien. Les narcotiques ä haute dose , d'apr6s MM. Trousseau et Pidoux, administrös jusqu'ä produire la slupeur, donnent des rösultats tres salisfaisants. Cependant lorsque le narcotisme a etc le rdsultal de la medi­cation, il esi bon de laisser reposer le malade pendant qnel-ques jours, puis ensuile de reprendre raclion stupeßanle. Nous nous proposons d'etsayer cette medication.
Maladies du cerveau. Les narcotiques sont indiqnes et contr'indiquesdans les maladies du cerveau. Dans la cons;eslion cerebrale qui rcsulle d'un etat poiyhemique, aiusi qu'on le voit chez les animaux qui sont abondammcnt noun is avec des ali­ments succulents , les narcotiques peuvent £li'e nuisibles en ce sens que, ralentissant la circulation au cerveau et dans toule Tcconomie , ils agissent d'accord avec le mal. La medication depletive est alors indiquee, el doit clro largemunl usilee. Mais dans toutes les inflammations soit de rarachnoi'de, soil du cerveau dout le point de depart consiste dans une douleur violente , suivie alors d'une accumulation sanguine , ou en d'autres termes, quand la congesliou, la stagnation et les sym-ptömes qui en decoulent, tels que le vertige, les mouvements dcsoidoiiiics. I'insomnie, le coma, etc., sont l'effet de la dou­leur et non sa cause essentielle, les narcotiques sont appeies en concurrence avec les grandes saignees pour, d'une part, abolir la douleur en engourdissant profondement la sensibiliie nerveuse , d'autre part, ddgager le Systeme nerveux, faire ces-ser la compression, rinflammation ou Tepanchement sanguin. Ce
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que nous disons ici n'est point une hypothöse, I'exp^rience pra­tique de Volpy (1), de Cros (2), de MM. Görard (3), Rainard (4), et nous pourrons y ajouter la n6tie, est venue dönionlrer les bons effels obtenus dans les maladies c^r^brales par I'em-ploi combine des saignees et des uaicoliques, ou de I'opium a haute dose.
Douleurs violenles des intesüns. Nous avons döjä dit nn mot de l'indicalion de calmer les coliques inteslinales par les ano-dins (voyez plus haut). Nous y revenons encore pour dire que lesnarcotiquesh haute dose, en stupöfiant vivementle Systeme nerveux intestinal tres endolori, onengonrdissant les centres en-c^phaliquesqui percoivent la douleur, font obtenir des garrisons de cerlaines coliques dont la raison premiere est la douleur. On a dit que I'opium etait contrquot;indiqui5 dans les congestions inteslinales? Oui assureiiient , si I'opium seul etait employ^ , mais rduni aux döplelions sanguines önergiques, son usage est toujours tres rationnel.
Paraplegies el nep/iriles. M. Berger a public des observa­tions tres intdressantes de pavapl^gie et de ndphrite dues ä des congestions sanguines sur la moelle öpiniere el les reins, qui ont 616 gueries par I'emploi combing de la saignöe el de gran-des doses de preparations d'opium. Les mouvemenls respira-loires, l'acle de la locomotion , l'aberralion du sens, tout indi-quail dans les malades traitös par noire confrere, ind^pendam-ment des ph6nomenes dus i Taccumulation sanguine, une exal­tation, une perversion des facultös sensitives et locomolrices. II y avail done indication d'administrer les nareotiques ä haute dose; c'esl ce que M. Berger a fait, el le succ6s a couronnd l'indicalion qu'il se proposait de remplir.
Dysenterie. Nous avons dit en traitant des auodins que ces
(1)nbsp; Votpy, Midecine vit., traductlon de M. Barlhelemy, p. 74.
(2)nbsp; Cros, Memoires de la Soc. d'Agriculture do Paris, 1817, p. 120.
(3)nbsp; Gerard, Recueil de rndd. vSt.,t. V, p. 647.
(4)nbsp; fiaiuard, IraiUiie Xh6rapeuUque,p. 240.
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medicaments ölaient tr6s utiles dans la dysenteric , et nous avons fait connaitre les r^sultats obtenus par I'opiuni dans cs maladies graves par plusieurs praticiens distinguös ; nous ne reviendrons pas sur ce point. Nous ne dirons rien non plus de l'emploi des narcotiques dans les douleurs vives, les loux quin-teuses et penibles qui accompagnent la pneumonite, la pnen-mopleurite et la bronchite aigues.
Conlr'indications des narcotiques. Les narcotiques sont contr'indiqu6s dans les indigestions, parce qu'ils s'opposent ä la manifestation de la digestion, m6me lorsque les animaux sont en bonne sanW. Ces agents le sont 6galement dans toules les sdcr^tions ou supersdcrdlions critiques qui concourent ou operent la guörison de certaines affections, et surtout les ma­ladies Eruptives dont I'opium 'peut modifier, troubler ou arrö-ter le däveloppement.
De remploi particulicr des narcotiques.
Opium exotique {opium thebdictim). Sue provenant du pavot oriental {papaver somniferum). L'opium de l'Inde, de la Chine, de la Perse , est celui qui possede le plus de propridtds narco­tiques. ü est tres eher aujourd'hui. On Tempi Me rarement a I'dtatbrut. II est pröfdrable de faire usage de ses prdpnrations.
1deg; Extrait aqueux d'opium exotique [laudanum solide) et extrait d'opium prive de narcotine. Bien prdpards, ces deux extraits sont tres chers dans le commerce de la pharmacie : ils ne se vendent pas moins de 5 fr. les 30 grammes (1. once). Mais si on en fait usage, on peut calculer sur les effets qu'on ddsire en obtenir. Toutefois nous dirons que dans des circon-stances graves et sur des b6tes de valeur, les vätörinaires et les propri^taires ne devront point viser k 1'dconomie, lorsqu'il s'agira de la conservation d'un animal prdcieux.
Dose medicinale. De 8 grammes (2 gros) ä 45 grammes (une once et demie) dans les maladies nerveuses graves des grands animaux; de 5 centigrammes (1 grain) h 2 grammes (demi-gros)
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an plus pour les petits. Dans le cheval, comme dans le chien, on peut administrer ces doses en les fractionnant a plusienrs reprises tie deux heures en deux heures. Le medicament n'en agit qu'avec plus ^'efficaciie.
Dose toxique. Dans les cas ordinaires , 45 ä 60 grammes peu-vent causer la mort aux grands animaux ; 1 ä 2 gros au plus d(3terininent toujours rempoisonnement du chien.
2deg; Extrait de pavot indighie ou extrait d'opium indigene. Cet extrait, qui se prepare avec les capsules du papaver som-niferum eultivö dans le nord de la France, ne doit point fitre confondu avec I'extrait aqueux d'opium exolique. En effet, les verlus narcotiques de I'extrait de pavot indigene sont quairefois et demie moim actives que celles de I'extrait d'o­pium exolique, d'oii 11 resuite, d'apres des essais tente's par Lebas, qnc pour öblenir des effels narcotiques dgaux dans des cas maladifs sumblables, il faut employer deux fois et demie aiitant A'extrait de pavot indigene que I'indication exige d'e^c-trait d'opium exolique. Cet, extrait est bien moins eher que I'extrait exotique, il se vend dans la pharmacie au prix de 1 fr. les 30 grammes (1 once); et bien qu'il faille en augmenter deux iois el demie la dose, il en resuite ndanmoins une veritable ^conomie (1). Cependant il ne faut pas toujours calculer sur cette öconomie pour elre bien sür de remplir positivementune indication pressante; carLebas ( ), qui a tentö des experiences muliliilides pour s'assurer du fait, n'est point tomb6 d'accord avec un essai com paratit fait par Moiroud (3). Quanta nous, n'ayant pas pu jusqu'a ce jour lever coxnpletement I'incerti-lude qui paratt rdgner encore a cet egard, nous präförons tou-
(1)nbsp; Si une once d'exlrait aqueax d'opium exotique coüte 5 fr., les deux onees et demie d'extrait d'opium indigfene coüterout 2 fr. 50 c,; il y aura done moitie d'öconomie.
(2)nbsp; Lebas, Tratte de Pliarmacie, art. EXTRAIT.
(3)nbsp; Moiroud, Traiti de Matiire midicale, p,S4S.
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jours l'extrait et les preparations oü enlre I'extrait exotique, ä I'extrait et aux preparations d'opium indigene.
Dosemedicina/e de I'extrait de pavot indigene. De 20 gram­mes (1 once 1 gros) a 105 grammes (3 once* et demie) au plus dans les grands animaux, de 10 a 15 centigrammes (3 grains) a 5 grammes (1 gros) a pen prcspour les petits.
Dose toxique. De 140 ä 150 grammes (4 ä 5 onces) pour les grands animaux, de 5 ii 10 grammes pour les petits.
Les preparations frequemment employees apres I'extrait d'opium sont le vin d'opium, la teinture d'opium et le vinaigre d'opium.
1deg; Vin d'opium compose on laudanum liquide de Sydenham. Gelte preparation est tout a la fois excitante et caimante; les animaux bien portants auxquels on l'administre, m6me ä petite dose, eprouvent toujours des coliques , de 1'agitalion determi-nee par les substances excitantesquientrent dans la composition ds ce medicament. A I'exterieur, le laudanum mis en contact avec les plaies douloureuses produit toujours de l'excitalion; ce n'csl qu'aprös un certain temps que I'opium qu'il renferme en-gourdit le systfime nerveux. Sous ce rapport, nousn'employons que tres rarement le laudanum de Sydenham, nous lui pre-ferons le laudanum de Rousseau. Ces medicaments etant ge-neralement prepares avec I'opium exotique, il est facile d'en calculer la dose : 75 centigrammes ( IS grains) de laudanum contiennent 5 centigrammes (I grain) d'extrait d'opium exo­tique. Cependant le veterinaire fera bien de s'assurer du plormacien si le laudanum ne serait pas prepare avec I'extrait de pavot indigene, car alors il faudrait augmenter de deux fois et demie la dose que nous allons specifier.
Dose me'dAcinale. De 16 ä 30 grammes et m6me 60 grammes dans les grands animaux, dans les maladies nerveuses graves; de 2 grammes (10 grains ) ä 3 grammes (IS grains) aux petits.
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Dose toxique. De 60 a 90 grammes (2 a 3 onces) pour les grands animaux, de 3 ä 4 grammes pour les pelils.
2deg; Vin d'opium prepare par fermentation ou laudanum de Rousseau. Nous pr^rons ce vin d'opium ä celui de Sydenham, parce qu'il ne contient point de substances excitantes fl). II est done plus calmant ou plus narcotique. Cette preparation contenant plus d'opium que le laudanum de Sydenham, doit Ctre administr^e a une dose plus faible.
Dose medicinale. 16 a 30 et möme 45 grammes (demi-once ä une once et demie) dans les grands animaux, de 1 gramme (5 grains )ä2giammes (10 grains) dans les petits.
Dose toxique. De 45 a 60 grammes (1 once et demie ä 2 onces} dans les grands animaux, de 3 ä 4 grammes (10 ä 15 grains) dans les petites especes.
3deg; Teinture d'opium ou teinlure thebdique. Cette preparation, composöe d'alcool a 22 degräs et d'opium, est excitante a la maniere du laudanum de Sydenham, et contient ä peu pres la mCme quanlitd d'opium. On pent done radminislrer ä la m6me dose et dans les m6mes circonstances.
4deg; finaigre d'opium. Composöe de vinaigre, d'alcool et d'o­pium , cette preparation jouit de grandes propriet^s narcoti-ques, parce qu'elle renferme de l'aceiate de morphine, com­pose tr6s actif. La dose devra done en etre moins forte.
Dose medicinale. De 46 ä 30 grammes (di-mi-once ä 1 once) pour les grands animaux , 1 gramme (5 grains) pour les petits.
Dose toxique. De 30 ä 60 grammes pour les grands animaux, de 2 ä 3 grammes (5 ä 10 grains) pour les petits.
Sels d'opium. Acetate, sulfale et hydrochlorate de morphine. Ces sels d'opium sont rarement employes dans la medecineve-terinaire a cause de leur prix (Ueve; cependant on doit en faire usage dans les circonstances maladives qui exigent une action
(1) Voyezpour ces deux preparations noire TraUe de pharmacie, p. 558 et 559.
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prompje, encrgique el curative. Administrds a l'intöricur, ces sels, noyi's dans les liquides, les niatiSresalimentaires que ren-fenue U.ujV.urs i'estomac des animaux , bien qu'ils soient ä jeun, sonl peu absorbds, et dfis lors les effets qu'on en at­tend sont parfois iiifidelcs. II est done prdförable, lorsqu'on veul en faire usage, de les ddposer, soil ä la surface du derme dc'nudd de son dpiderme par un vdsicatoire , soit dans le tissu cciiulairo. en pratiquant un godet sous-cutan£ ä la face interne de la cuisse, soit. el ce qui est prdfdrable, en les injectant en solution parfaite dans la jugulaire. On a reconnu en mddecine humaine que 5 centigrammes (1 grain) de ces sels correspon-daientapeu prds a 10 centigrammes (2 grains) d'exlraitd'opium exotique.
Dose mcdicinale. De 25 centigrammes a 4 gram, au plus (de 5 grains A 1 gros) sur la peau el dans le tissu cellulaire des grands animaux,, de 5 ä 10 centigrammes (1 h 2 grains) pour les petils.
De 25 centigram. (5 grains) a 50 centigram. (10 grains) dans la jugulaire des grands animaux , de 5 centigrammes (1 grain) dans celle des petils.
JJosc toxiqm. D.t 4 ä 8 grammes ä rintdrieur (1 a 2 gros) dans les grands animaux, de 60 centigrammes ä 1 gramme (12 ä 20 grains) dans la jugulaire du cheval., de 10 a 15 cen­tigrammes ( 2 a 3 grains) dans celle du chien.
Acide hydrorjanique. Ce violent poison qui tue les ani­maux en stupdfiant iiistantandmenl le systdme nerveux, est cependant employ^ comme mddicament. Etendu de quatre ä six fois son volume d'eau, il constitue 1'acide prussique medi­cinal. On pounail en mettre 10 h 12 goulles dans un litre d'eau, proportion qui, se rattachant ä_ la preparation de l'acide hy-drocyanique medicinal de l'homme, pourrait 6lre administrda a petite dose aux animaux. Employö sans succes par M. Fer-rus contre l'dpilepsie de l'homme, l'expdrience n'est point venue confirmer les heureux ramp;ultats annoneds par ce savant
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MEDICATION NAKCOTIQOE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;A01
m^decin. Administr^, par M. Levrat, völdrinaire quot;i Lausanne, a un chien dpileptique, i'animal a giusri (1). II a ächouö contre la phlhisie . !a rage. On pourrait pen? 6tre i'essayer en injec­tion dans les veines conlre le tamp;anos. Toutefois nous coüskü-ion'; aux !3;:'t!cieiis qui voudraienl en faire usage de ne t'em-ployer qu'ävec beaucoup de reserve.
Dose toxique. MM. Dupuy (2), Lassaigne (3), Moiroud (4), Cbristison. Magendie, Conlon . Orfila (5) etautres, assureat que I'acide hydrocyanique pur on anhydre, lue les animaux avec uue rapidilö effroyable.
Une ou i;eux goutles portdes dans la gueule d'un chien. d'un chat, font jerir ces animaux en quelqnes secondes. Les mömes phenotnenes se produiseni en däposant la mdme quantitd do jjoison, soit surla conjonctive, soil dans une piaie. Six gonttes imhihecs dans du colon , et deposees dans !a Louche d'un cheval, occasionnent des convulsions, desvertiges et une chute sur le sol.
Les sjinpioiiies generaux de rempoisonnement sont les suilt; vanls : Les animaux tombent a terra, se debattent un peu , et semblent privds tout ä eo;ip de mouvement et de sentiment; la pupille est fixe et dilai^e, la respiration est profonde, rare, difficile,, el bientöt l'aniiiial meurt. Si la dose n'a point etc assez forte pour susciter la mort, les animaux tombent, se debattent, dprouvent quelques secousses, el restent ensuite profonddment abattus. Apres un quart d'heure ces symptömes disparaissent peu ä peu, et ils reviennent ä leur (5tat habi-luei.
Autopsie des cadavres. Les vaisseaux renferment un sang noir, tantot fluide, tantöt coaguie. Les poumons contiennent
cl) Recueil demüä. vit„ Rapport de M. Bouleyjeune, t, XVIII. p, 086.
(2)nbsp; Journal prat, de Mt'd. vit, I. I, p. 2M.
(3)nbsp; Tratte iUmentaire de Chiwie, t, I, p. 249.
(4)nbsp; Compte rendu, jicole de Lyon, 1827, p. 15.
(5)nbsp; Orfila, Mcdccine ligale, i' ciXit., p. 300 et sulv.
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beaucoup de sang, la incmhiv.nc inuqueiise des broncbes cst ir.j^iltie; (.'cs plaques rongos existent dans restomae et les iwtestins si le poison a eld ddgluti. Les vaisseaux du cerveau soul Ires injccles. Lesang, le cceur, le cerveau conservenl une odeor d'amandes aineres.
ylntidotes. L'eau chloruröe, la vapeur de cblore paraissentnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
avoir dorin(5 des resuUatssatisfaisantsiiMM. Simdonet Orfila (1). L'anunoniaque yantä par Murray, chimiste anglais , Toulmou-che (2), puis par M, Dupuy (3), n'a point eu le mfime succes cnlre les mains de Herbst et de M. Orfila (4). En definitive l'an-lidole de l'acide hydrocyanique n'est point encore connu,
Le laurier cerise, Uiuro-cerasi folia , recdle une huile vo­latile , qui contient de l'acide hydrocyanique particuliörement pendant l'(3tlt;*. Cet arbusle, d'apres les experiences de Gobier (5) et de M. Dupuis (6), est, mßme ä une trßs pelile dose, un poison mortel pour les animaux. Conseillö conlre la morve en 1749 par Brown, Langrisfa (7), personne n'est venu depuis cette dpoque prescrire I'litililo de cet agent toxique dans cette re-doutuble affection.
Amandas ameres. II rdsulte des recherches faites par Hazard dans divers auteurs, que les amandes ameres donndes ou man­gles paries chats, leschiens, les cochons, empoisonnenteesani­maux (8). Les auiandes aineres ne sont point employees, que nous le sachious, comuie medicament en medecine vötörinaire.
Cyanures. Cyanure de potassium. Ce cyanure ne doit point etre confondu avec \e ferro-eyauate de polasse nonmic encore
(1)nbsp; Orfila, Annalvs cl'liygiinc publiquc et äcmcdccinc l(}gaie,t. 1, p. 525.
(2)nbsp; Revue mi'dicale, 1825, et ttecaell de mädeclne vii., t. III, p. 332.
(3)nbsp; Unpuy, Journal pra ique de mädeclne vöt., t. I, p. 2Ü.
(4)nbsp; Annalesä'ltyg. publiquc, etc., U I,p, 511, (5; Compic rentlu, licole de Lyon, 18!0. (6) Campte rendu, licole d'Älfort, 1512. (7; Instructions vetirinaires, t. H , p. ÜOO. (8) Iluzard, art. AaiANUES Aiij:r,i-.s, Nouvelte Encyclop. mil/wdique, t. II,
prcmiöre partie, p. 96.
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MEDICATION NARCOTIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;kOS
prussiate dc potasse. Le premier est douö de propridtös tox;-ques, le second peut etre donn£ aux animaux, ainsi qne jo m'en suis assure, ä des doses Enormes, sans produire !e moin-dre accident.
L'adiniinstralio:i de ce cyanure doit etre preflt;5rce y celle de J'acide hydrocyanique, qui souvent s'altere malgrd lous ies soins pris pour sa conservation ; tandis que le cyanure de po­tassium peut se conserver loflgtemps, sans perdre de ses pro-prietös, dans des flacons bouches ;'i t'amp;neri, el reconverts de papier noir. On ess done sür.en eatployant ce cyanure, des effets qu'on desire oblenir. L'action medicinale et 1'action toxique sont semblabies k celles de l'acide liydrocyanique. M. Prevosl, de Geneve, a fait qneJques experiences sur des cliieus, demou-trant qu'i! en est ainsi (1).
A I'intdrieurie cyanure de potassium pourrait 6trc essay^ cen­tre le l6tanos. 11 rösuUe des observations (alles par MM.Trous­seau et Pidoux , que ce cyanure en solution dans I'eau ou dans Talcooi, et appliquä ä l'aide de compresses sur la I6te des homines alteints de c(5phalalgies essentielles el pyr^tiques, serait doue de la pröcieuse vertu de faire cesser la douleur. Sous ce rapport ce cyanure pourrait etre utilise dans Ies af­fections verligineuses du obeval, soil essentielles, soil sympto-matiques, en maiulenanl la dissolution sur le front a l'aide d'une (Sponge ou d'un bandage matelassd.
Dose midicinale. D:; 8 ix 16 gram, au i)Ius(2 gros raquo; 1/2 once) dans Ies grands animaux. el ä celie de 10 cenligr, (2 grains) pour Ies cliieus.
Au dessus de ces doses ce cyanure est un poison mortel dont I'antidote n'est pas connu.
(1) Provost, Journal prat., t. Ill, p. 130.
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AKTISP ASMODIQUES.
sect;111.
MED1C.VTION KAUCOTlCO-ACRi:.
Nous dounons le nom de medication narcotico-äcre ä l'ac-lion et aux effets produits par les medicamenls qui agUsent plus parüculierement sur le sysleme nerveux, en provoquaut d'abord des effets d'excitallon variables dans leur nature et leur intensiv, snivis bientöt d'engourdissement, de stupenr on do narcotisme. AdminislnSsparla bouche, appliques sur la peau, deposes dans le lissu celluiairc sous-ciüanö , hi contact de la plupart de ces a-enls determine une irritation plus ou moius intense des parties Vivantes, due a un principe acre el n-ritantqu'ils renferment. De lä le nom de narcotico-äcresqa'on i reserve ä ces medicaments, et de lä aussi le nom de medication. narcotico-acre qw rxoas donnons ä l'ensemblede kurs effets
sur 1'organisme.
Les ageuls qui sent doues de la vertu de produire celte uie-dication sont : la belladone, la stramoine, la jusquiame, le labac, 1'aconit napel el la grande cigue.
L'epcque de la vegetation de ces plantes et les lieux oü dies ont ele rlt;5coliees. ia preparation du medicament, sa bonne ou sa mauvaise conservation , sa dose, l'espöce d'animal auqucl on administre le narcolique , influent singulierement sur le mode d'action el les effets qu'on attend de ces agents thöra-peutiques. (Voyez le Traiti de Pharmacie.) Aussi un dioix judicieux devra-t-il 6tre fail du medicament narcotique, sa dose sera-t-elle exactement calculöe et pesde . son administra­tion faite avec soin ^et ses effets sur le malade attentivement recueillis et appröcies par le veterinaire. Les mödicamenls narcotico acres sont tons indigenes, il esl facile de se les pro­curer a bien meilleur marchd que 1'opium, el ces raisons dolvenl engager les praliciens a en faire un frequent usage.
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MEDICATION NAV.COTlCO-ACr.E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4G'5
Administration, Les narcoiico-äcres s'administrent sous les m^mes formes et par les m^m'es proced^s laquo;ue les narcotiques proprement dits (voyez page 378).
Choix. Pour 6tre bien sur des cffets qu'on est en droit d'aitendre des medicaments dont il s'agit, autant que faire se pourra, on se servira de la plante verte lorsqu'elle eslen fleur. ou mieux encore quand eile commence amp; porter des graines. Parmi les preparations qui en sonl faites et conservees dans les pharmacies, ies cxlraits, les teintures devront 6tre prcfö-röcs ä la poudre seclie, aux infusions et aux däcoctions des feuiües et des tiges.
Dose. Grognier, d'apres des experiences feiles sur des ani-manx , a penseque i)Our obtenir quelques effets des narcotico-äcrcs, il ne suffisait pas d'en donner cinq ou six fois plus qu'on en administre a I'liomme , mais en centupler les do­ses (1). Nous dirons avee ce professeur veierinaire , que dans les herbivores, la quantity d'aliments qui existe toujonrs dans leur estomac, möine lorsqu'ils sontäjeun depuis longtemps^ diminue beaucoup la force active du medicament; mais nean-moins la conclusion de Grog.iier est en d^accord avec ies es-sais que nous avons fails sur l'action des narcolico-ucres dans les herbivores, et avec les nombreuses experiences des toxi-cologisles anciens et modernes tentees sur les carnivores; nous ferons done connaitre, en trailant des medicaments nar-colico-äcres en parliculicr, la dose mddicinale et la dose toxi-que de chacun d'eux.
Effets #9632;primitifi cl consecutifs, Rien n'estaussi variable que leseffels primitifs produits par les narcotico-äcres.chaque agent eiudie en parliculier possedant en quelque sorte une action spe-ciale. Cependant au milieu des nombreux troubles fonction-nels qui se manifestent dans I'organisme, !e therapeutiste doit distioguer : f l'action irritante de l'agent narcotico-Acre sur le
(1) Grognier, Comptere*dudel'EcoledeLyon,'iSlilt;i.
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tube digestif 5 2quot; l'effet primitif et cons^cutif de sa vertu sur le Systeme nerveux. Nous allons essayer de faire connaitre cette double action simultande , en Tisoiant par la peusee.
1deg; Action irritante sur le canal intestinal. La chaleur et la sechcresse de la bouche, par fois la salivation aboudanle, la soif ardente, la constriction de la gorge, les coiiques, le ballonnement,lescontorsions du ventre, la sensibilüt^ de cette partie par la pression, quelquefois les öpreintes, la dianiice, sont bs signes qui annoneeat !'irritiiiion des muqueuses intes-tinalespar le contact du mddicament narcotico acre. Maisnous le ferotis remarquer, cos signes ne se montrenl it-eiieinentcjue dans les circonstances oü le medicament a ele admiuistre ä forte dose,ä dose toxiqne nafime, el quo la luaaifestation du ces phenomenes est en outre ires variable dans hon önergie , scion la nature de la plante employee, l'espfece et le temperament de t'animal.
2deg; Action sur lesysthme nerveux. Scion la dose, les narco-tico-äcres cLätermineut divers effets sur ie syteme nerveux. A petite dose^ ils agissent coinme anodins el peuvent Ctrc eai-ployt^s comme te!s. A dose plus ölevee , ils siucitent les effets suivants :
Peu de temps aprcs I'adminiamp;tration , les animaux s'agitent, graltent le sol, se couchent et so reldventj la respiration de-vienl fröquente , accclöree nitSrne; le pouls est petit, viie , parfois dur, ires souvcnl irregulier et intermittent. Les balle-ments du cceur sont tumultuekx ; la peau s'öciiauffe et parfois se couvre de sueur ä la fjce interne des cuisses, ä :a base des oreilles. Bientöi, les conjonclivüs prennent une leinte rouge violate; les pnpillcs se dilatent, el la vue est plus ou moins aboSej les animaux restent tranqnilles, abaltus et piongös dans uns somnolence,, un coma parfois interrompu par quelqnes mouvements spasmodiques des levrcs, de la queue, des muscles de l'encolure el des membres. La marche est lourde, penible et chancelante, les animaux trebuciicnt
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comme s'ils dtaient ivres. Cen'est que trds raroment qu'on voit se manifester des convulsions spasmodiques avec cli^te sur )e sol, des symptömes de paralysies des uiembrespostSrieufs , alternant avec le narcotisme. Jamais , et cela resuite d'ob-servations nombreu-es 1'aites snr l'faötntne et sur les aui-maux, la medication narcotico Acre i:e suscilc celte somno­lence, cet engourdissement tranqnilie qui est dätefinind par les narcotiques proprcmerit dits et notamnieul par I'opimn.
Si dans le cours de la medication , el par exception sup quelques animaux seulement. on constate uu ^iat sopoieux ou narcoliijue, ce repos, ce caline n'esl jamais absolu : toujours ii est interrorapu et alternä par une excitation plus ou moins vive du Systeme nerveux, elfets, encore une fois, qui ne se font point remarquer pendant la duree du nar­cotisme pur. Or, ces differences remarquables dans la mani­festation de la medication nafcotique et de la medication narcotico-äcre , etablissent les caracterea differentiels tres re­marquables qui appartienuent It l'une et ä lauLre de ces deux medications.
Duree. La duree de la medication qui nous occupe est Ires variable seion la dose. L'exaltation nerveuse disparait la premiere, le narcotisme , i'irritation inlestinaie persistent pluslonglemps. La dilatation de la pupille qui ne manque jamais est le dernier phenomene a dispar;iitre. Lorsque la dose a ete faible, la duree totale de la medication est de cinq ä six heu-res. La dose est-elle plus forte, les effets narcotiques peuvent la prolonger sept a huit heures #9632; enfin la medication peut de-passer douze ä quinze heures si la dose a ete toxique. Toute-fois, nous le ferons remarquer, si le medicament a ete injecte dans les veines , la medication est prompte., active, el sa du­ree courte; que s'il a ete depose, soil dans li^ lissu ccllulaire sous-cutane, soil snr la peau denudee de son epiderme, soil dans le rectum , les effets narcolico-äcres se montrent tou­jours plus tot etd'unemaniere plusenergtque que dans le cas
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oü '.'agent narcotique rsl introdnit dans IVslomac; niais aussi dans co dernier cas, ia medication est ptei icute et plus prolongde.
En rösumö las mödicamenls narcotico-Acres administr^s a. la doso therapeutique ont done pour effet : 1deg; De döterminer une irritation de l'estomac et des intestlns, donl i'intensitiS est variable seio:; lu dose da medicament et selon aussi . uous le ferous sentlrplus loin, l'espöce do medicament employ^.
2quot; ])e determiner toulh la fois et nne excitation du Systeme nerreux et du narcotisme , mais que ces effets sent subordon-nös ä la dose du niödicament, ä son mode d'admiuislraliou et au lemiieraniimt des animaux.
Effets toxiqites. Les ei'fets toiqnes des narcolico-äcres ne sont qu'une rxagf'ration des pht^nomenes que nous venons de pas­ser en revue. Nous les reproduirons ici d'une muniere gtfne-raie afin qn'ils soieiit Lielaquo; connus et qu'oii puisse ehercher a y rcinedier, soitparce qu'on aurail commis une erreur de dose, soit parcequeles animaux seraient d'une grande susceptibility äl'aciion du medicament.
Agitations, chaieurs lt;'i sueurs ä ia peau , dilatation rapide des pupilles, perle de la vue. rougeur livide des conjoncÜTes, convulsions des levres. mouvements spasmodiques des muscle de l'encolure et de la queue, agitation violenle des membres dans lescarnivoresnotamment, parfois mouvements dösordon-ncs,pculs pelit,vile,lres irrdgulior: respiration profonde. rare, bouche sechc, chaude. onremplie d'une salive abondante, soif ardente, douleurs intestinales, vomissemenls, räiterös dans les carnivores ; parfois diarrh^e, expulsion involonlaire des excre­ments et des urines, faibltsse miisculaire tres grande, tremble-ments gt'neraux; coma profond, Stupeur complete avec quel-quefoischute snr le so!, et symptom ; de paraiysie des membres postdrieurs ; ciis dans les carnivores ; beuglements dans les grands ruminants.
Ces symptömes persistent pendant cinq, dix et douze heures,
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mSoicatio:laquo; na.rcotico-acre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .'i09
(jiiolquefois plus , et les animaux meurent dans une stupefac­tion profoade qui se tennine par une paralysie gen(?rale.
Lesions toxitjues. Si ia substance toxiqtie a t5lö administröe par ia bouche, restomac , les inlestins greles , le cceur, prd-sentent des taches rouges ou d'un rouge vif, dans une plus ou moins grande 6le due. Dans quelques cas. ces lesions sent meme ires iögeivs j on ne leraquo; observe meme point, si le poi­son a ete introduit dans i'i'conomie par toute autre voie.
Le saug contenu dans les vaisseaux est Ires noir, et solvent iiiöme congulö. Les veines en general sont gorgees de sang. Les sin::s veineux du cerveau, les grosses veines du canal ra-chidien, sont remarquables sous ce rapport. Les poumons sont violnces et leur lissu gorge de sung. Les cavitäs du coeur of-(Vent fr^qnemment des eccbymoses dans les chevaux.
L'cnseuibie oe ces lesions constalees par tous les toxicolo-gistes, indique done que les narcotico-Acres agissent fur le canal intestinal, en I'irritant plus ou moins lorsqu'ils sont ad-ministrds par ia bouche, mais qn'ils portent plus particuliere-ment leur action sur le sy.sieme nerveux.
.'#9632;ululoles. L'emetique dans les carnivores pour les faire vo-liiir, ies pnrgatifs salins adminisiies par la bouche el en lave-in nis. dans le but d'expulser rapidement ie poison, ies decoc­tions lt;jj cafe, les saign.^es salon M. Orfila, s'il y a coagestion ceräbrale , les lioissons d'eau acidulde, sont les antidotes qui out die conseiiles, mais sur lesqueis on doil götnSrai iient peu cotnpter.
Einnloi. dans les maladies.
Les narcotico-äeres n'ont jainais 6\6 beaucoup employes h rinleiieur en mödecine vötdrinaire: l'incerlitudede lenrscffets, dans les herbivores surtout, la difficultö souvent de se pro­curer des preparations de ces medicaments sur lesqnelles on puisse compter, ont ele jusqu'a present les raisons qui en ont fait dedaigner ['usage, Les raisons subsisleront-elles loujours?
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410nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AHTISPASMODIQDES.
II y a tout lieu de le croire. Cependant nous pensons qu'elles ne sont point si majeures qu'il faille rejeter les avantages qm; peuvenl procurer des mödicamenls iiidigönes qu'il est facile de se procurer partout et ä tin prix beaucoup moins ^lev^ que I'opium, Sous ce rajiport, nous devons done nous en oc-cuper.
Emploi externe. Dans les phlegmons sous-aponevroliques tres douloureux des regions inKrioures des rnembres, dans les inflammations des gaines synoviales, des coulisses tendineuses, les synovites arliculaires avecplaies ou sans piaieSj les inflam­mations des mameües. et en general dans toutes les plaies douloureuses, et surtout dans ceiles qui sonl compliqueies de rinflammalion . de fa d^chirure , de la compression de (llels nerveux, les topiques narcotiques sont tres avantageux. Ces preparations engourdissent rapidemenl la douleur qui est uu des elements prdpondöranls dans la maladie, font cesser la ftevre de reaction et calmenl les plienoir.enes indammatoires , dans la partie soumise diiectement a leur influence. La tein-ture de belladone, dejusquiame, les cataplasmes faits avecces deux plantes, la cigue, le datura, röduites en pnlpes,Ie jus de ces plantes associe aux cataplasmes emollients de graines de lin, de lait et de mie de pain, sont les preparations dont on se sert habituellemenl. II est nöcessaire d'en conlinuer I'usage jnsqu'a ce que la douleur ait completement cesse.
Emploi interne. L'usage des narcotico-dcres ä lintörieur a ete tres nrgligo en medecine vetörinaire, et e'est sans doute ä tort. Peut-elre pourrait-on oblenir la guörison de certaines maladies nerveuses rebelles , en les dormant bien prepares et doues de toute leur vertu. D^jä quelques essais ont lt;ue tenths pour la guärison de l'iinmobilite et de l'epilepsie, par M.Ber #9632; nard, directeur de l'ecole veidrinaire de Toulouse , et le suc-ces paralt avoir couronnä i'entreprise de notre collogue (1).
(1) Bernard, RecucUdcmidccincvdtdrinaire, t. XIV, p. 263 ct26a.
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Nous engageons beaucoup les vöttinnaires ä continuer ces essais.
Dans toutes les maladies internes qui s'accompagnent de douleurs violentes, de ücvrcs, de reactions inteiises, d'exalta-tions, de perversions, de la sensibiiite et du uiouveuient mus-culairei assureinent l'action anlisjjasinociiqiie de la beiladoue, de la jusquiame, devrait procurer les monies avaulages que I'opium. üne pet.le dose de ces preparations pourrait 6tre de-posee sans inconvenient dans le lissu celluiaire sous-cuiant5. AVoerz a fail usage avec succes de l'cxtrait de jusquiame, pour faire cesser une toux penible et fatiganle, qui se manifestait sur des chevaux atteints de pieuro-p6ricardite aigue. Uien que la science soit pauvrt; en faits de ce genn ,il faut bien Fesperer, les veterinaires devront essayer de faire usage des narcolico-äcres, et que plus tard les annales vlt;£USrinaires annonceront des gu^risons par les succedanes indigenes de l'opium. En at­tendant et en traitant en parliculier de l'emploi de ces agents, nous indiquerons les maladies de riioiume, dans lesquelles on en fait usage avec succes. Nous pensons que ce sera motif de plus pour engager les veterinaires dans eelte nouveiie voie th^ra-peutique.
Emploi particulier.
1deg; ßelladone (ßelladona). Partie active, Vatropine de Brandes; parties usitees, les feuilles, les tigas , ies fruits, la racine.
Emplui interne. Epilepsie. Des guörisons d'epilepsies out 616 observdes en inedecine humaine par l'usage de la belladone. M. Bernard, ainsi que nous I'avons dit, a rapports un exemple de gutirison de r^pil^psie dans !e chien (1). La dose qui nous a paru 6tre homeopathique u'a point ete, il faul le regrelter, in-diqutie par notre collogue.
(1) Bernard, Bccucil dc midecincvHirinairc, t. XIV, p. 203-
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lt\2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANTISPASMODIQUES.
PiRcommEndtSe particulierement contre la coqneluche des enfants . 1'extrait ou la poudrc de beliadone pourrait ulre ad-ministrde avec avantage, unie aux elecluaires adoucissanls pour calmer lestoux qiiinteuses el latigantes^ qui se manifeslent du-rnnt le cours et surtout le debut des broncho-piieumoniles. des laryngites aigucs et suraigucs, des aniiiiaux. Les lumiga-tions de feuilles de beliadone seraient peul-etre pröferables encore pour remplir cette medication, en ce sens que la va-peur calmante agirait direcleTnent sur l'organe irritc. Quelle q\ie soil la maladie contre laqnelle on fasse usage de la belia­done, aussitöl que sa partie active a 6te absorbee et qu'elle circule avec le sang, on remarque nnc dilatation plus ou moinsforte, mais constante de lapupille. D'apres quelques ex­periences de M. Flourens, le principe aclif de la beliadone agi­rait plus particulieremcnt sur les tnbercules qnadrijumeaux, qui doi.nent, conauie on le sail, naissance aux neris optiques, dontla terminaison membraneuse, ou ia ratine, se rend hi'iris. (^uoi qu'il en soil, la diiatalion de la pupille, apres I'administra-tion de ia beliadone et la perversion de la vision, sent des phö-nemenes sensibles qui annoncent faction de ia beliadone sur Je svsteme nerveux. Ils apparaissent apres deux niinuies, seion M. Segalas, lorsque l'exlrait de belladon;; estintroduit cians ies bronclies (I). Cet extrait agit moins rapidement lorsqu'il est appliqü^ sur l'oeil.
EmptoL externe. Maladies des yeux. La beliadone est un reniede fort ulile pour calmer la sensibility extröme qui ac-compagne certaines ophlhalmies aigues internes. ISous avons fait usage de decoctions de feuilles de beliadone unhs ä des decoclions ^mollientes avec beaucoup de succ6s dans le che-val, dans I'ophthalmie soit p^riodique soil continue. Selon nous, l'une des indications principales ä remplir, nous n'o-sons point dire la premiere dans les ophthalmies internes,
(1) Segalas, Journal de Physiologie, de Magcndie, I. VII, p. 122.
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c'est do calmer, d'engourdir la douleur qui surgit avec tant d'intensile sur un organe aussi ddlicat. aussi nerveux que I'oeil, et dont le gonflement iitflainmaloire est comprimti de tonlos parts par des enveloppes fibreuses ut r(5sislanles. Nous enga-geons done de toutes nos forces ies praliciens ä faire usage de lotions fnSquenles de beliadonu dans les ophlhalmies in­ternes des aiiirnaux.
On a profile en m^decine huiuaine de la propridtd jjarlicu-liere que possedent les appiicalions de belladone sur 1'tt'il, pour dilalerla pupille afin de faciliter ['operation de ia cata-racie, Ce moyen pourrait 6tre essayö, si on lentait de prati-qner celle operation sur ies animaux.
Le travail de la parturition est quelquefois long et pdniblc a cause de la rigidity essentielle du col de l'utörus. La belladone par ss propriety de relAcher , de dilater les sphincters, a ele conseillen par Chaussier, pour faciliter raceoucheraent chez la femuie. La pommade on mleux le cerat d'extrait de bella­done donlon enduit le col de l'iudrus a plusieurs reprises fait obtenir ce itisull.U. Ce moyen pourrait 6tre essays dans les grandes femelles domestiques.
C'est en vertu du möine mode d action qu'on a conseillö la belladone en ioiions et applications topiques sur les heinies etrangldes. Mais ici !lt;; cas est bien different. I'ouverture qui serre et comprime ia partie d'intestin herniöe n'est point sus-ceptible de dilatation et de resserrement: par consequent il est presque superilu de le dire, la belladone doit 6lre impuissante sous ce rapport, pour combattre les hernies. Mais calmant beaucoup la douleur de l'organe hernid, faisant cesser rafflux sanguin, eile peut operer un soulagcment notable et concou-rir ä la guörison.
De tons les medicaments employes contre la douleur ex­terne, il n'en est assurement point de plus prompt et de plus efficace que la belladone. La teinture de la racine de celle plante , son extrait dissout dans I'eau , font cesser comme par
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^1/4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISPASMODIQUES.
enchanlement, les Tives douleurs qui ne remarqnent dans les plains ou des branches nerveuses ont (W coupdes, döchirdes ou meurtrics. Nous ne connaissons point dc preparations plus calmantes que la tcintiireou i'extrait dont il s'agit, contreles vives douleurs des arliculalions dues seit a une inflammation violente avec ou sans plaie, soit ä une affection rhumatismale aigue. Nous ^tendons alors Tune ou l'autre de ces prepara­tions sur un cataplasme Emollient, ou bien nous en chargeons un plumasseau dont nous enlonrons la partie endolorie, et nous en soutenons Faction par des lotions frdqucntes, faites avec des decoctions des feuilles de la plante.
Les douleurs intenses produites par les enlorses du boulet
sont e
vbquot;
lement bien calmdes par les möraes moyens.
Preparations. Mode, d?administration et doses.
1deg; Poiulre. La pondre de belladone est la preparation la moins chere et la plus facile ä employer. On peut latlminis-trcr en electuaires ou en pillules, a la dose de 3!) ä AS gram­mes (1 once ä 1 once 1/2) dans les grands animauy. II est indispensable de la donuer fraiche ou confectionri(5e dans ran­nte. Sipeu qu'elle ait vieilli dans les pharmacies, eile perd de ses proprieics.
2quot; Decoctions. Les feuilles et les tiges nouvellemen'c dessö-cbees et traildes par decoction ou par infusion se don. ent h la dose de 125 gram. (4 onces) dans un litre d'eau pour les grands animaux . et a cello de 30 grammes (1 once) pour les petits.
3deg; Exlrait aqueux du commerce. L'extrait de belladone a une aclivile double dc celle dc la pondre. On ne doit le don-ner quä ia dose de 12 ä 15 grammes (7 gros a 1 once) pour les grands animaax , et ä celle de 1 ä 3 grammes ( de 5 i 15 grains) pour les chiens. On peut ie faire absorber dans le tissu cellulaire ä la dose de 5 ä 10 grammes dans les grands berbWores, a celle de 2 a 3 centigrammes dans le chien.
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MfolCATIÜN WARCOTICO-ACnE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 415
Cel extrait Lien prdpard est trcs c'.ier dans le commerce oil i 1 est cotd au piix de IG francs !e detni-kilog.
4deg; Tcinlure. La teinlure jouit d'une activitö un pen moins grande que l'extrait. Elle est aussi beaueoup moins ch^re. On pent i'injecter dans las veines ä !a dose de 5 ä 10 goultes dans 1 ä 2 litres d'can dansle cheval. Gelte preparation est celle que Ton doit pröfdrer pour l'usage externe.
5deg; Le Baume tranquille,, le liniment narcoliqne, prdpara-lions dans Ifsquelles entre beaueoup de belladone, sont d'ex-celentes preparations pour l'usage externe dont il a 616 ques­tion (voyez Traue de pharmacie , pages 544 et 567).
Doses toxiques. Gohier est parvenu ä faire avaier la ddeoc-lion de 3 kilog. de feuilles vertes et de baies de belladone dans 5 litres et demi d'eau ä un clieval sans qu'il en soit rraquo;5-sultö aueun accident. (1). Ce cas nous parait 6tre une excep­tion. Assureraent cette dose doit 6tre consid(5r6e corame loxique.
Extrait aquenx. De 30 ä 40 grammes pour les grands ani-maux, de 10 ä 15 grammes pour le chien.
Stramoine commune. Datura stramonium. Partie active, la daturine de Brandes.
La stramoine est une plante tres commune dans toutes les parties de la France. De m6iue que la belladone, eile agit sur le systßme nerveux, et d'apres M. Orüla, eile paraitrait exciter plus /ortement 1c creveau. Ses proprielös sont beaueoup moins önergiques dans les animaux herbivores notamment, quechez l'homme. En mödecine humaine, la belladone et la jusquiame ont 616 employees dans les meines maladies. Le datura compte cependant plus de gnörisons dans l'äpilepsie. En mddecine v^-terinaire , la stramoine , en raison de ia facilite de s'en pro­curer partoutet laquo;nquantite, pourrait etre empioyee beaueoup plus souvent dans les maladies externes sous la lorme de
(1) Gohier, Mdmoires sur la mddecine et la Chirurgie viKrinaire, Supplöment, t. 11, p. ftraquo;.
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416nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; AKTISPASM0D1QUES.
bains, de lotions, decalaplasmescrus ouoaits, sur les parlies enflammöis et Ires douloureuses.
Mode cV ad minis tratio .. Adminislrö sous la forme do lave-ment avec ;lt;;s allentions que nous avons clcjri indiquees (page71), le datura, ainsi laquo;[ne tous les agents loxiques qui a^iss;iit par absorption, determine des nffots beaucoup plus rapides que lorsqu'il est porte dans restomac.
Doses. 1deg; FeuiUes vertes, Goliicr a pu administrer la ddcoction de 1 kilog. 500 graiüüies ,o livres)dc feuiiles vertes destramoine a unchevai. Get animal a eprouvölesel'fetsdunarcotismepjmiant quatre k cinq heures, mais u:en est pas mort (1). Moiroud a pu faire prepdre lot) grammes (5 onces) de sue exprlme de stramoine au cheval. sans qu'ilen soitresulte d'autres phdno-menes qu'nn pen d'assonpisseraent et de baillements (2).
1quot; Grainesre'cantes. Gohier a donnd 120 grammes (4 onces) de graines de pomrao öpiueusea uavieux cheval qui dproava pendant scpl heures les eflfets du narcotisine sans en mourir.
Ces doses peuvent etre employees.
3deg; Esclrait aqueux. La preparation de l'extrait exig ; beau-coup de soin si on vent laquo;(u'il jouisse de tonte Taclivilö dont il est susceptible. Celui qu'on tire des graiaes est plus actif qua calui qui vient des feuüles. La dosepourrait 6lre de A ä 8 gram­mes (1 ä 2 gros) dans lesjjrands berbivores, et de öä 10 centi­grammes (I a 2 grains) pour le chien. INous n'avons jamais fait usage d; cet extrait.
Jusquiame noii e, Hyoscyamus niger. Partie active i'hj'os-cjanine de Brandes. L'aspect et l'odcur de la jusquiame uece-lent les proprietes stupelianles dont cette plante est douee. Toutes ses parties, en effet, exercent sur i'organismr une ac­tion comparable ä celle de la belladonej mais elles sont pius intenses. Cette plante ne laisse aucune trace de son impression sur la partie oü eile a etö appiiquße et absorbde.
(1) Moiroud, TraitcUemat. miditale, p. 350. #9632;2,i Gohier, mt'inoiros cites, t. U,p.ll!i.
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D'apres des experiences deM. Orfil.i, le sue on l'extrait des feuil|£p, des tiges et particuliercinerit de la racine dejus-quiame döteranne sur les chiens uu etal narcoti'ijue plus pur, mains melange de syniplomes df irritation rjue celui suscite par Vopium. Lu mort, suivanl ce celebre toxicologiste , survient tonjoui-i au bout d'uu temps plus ou moins iong, suivant la dose, la preparation el le mode d'action da poison; raais sans avoir i,\.€ pr6clt;5döe, circonstance remarquable, d'au-Ires phönoraenes que des verliges , de la dilatation des pu-pilles, de ralialtement, de la faiblesse dans le train poste-rieur, de Tassoupisseinent etde quelques monvemenlsconvulsifs assez lagers. Aucune alteration n'a €\€ observlt;5e dans les or-gants, si Ton en excepte dans quelques cas, IVngorge-ment des poumons , Tinjection des vaisseaux du cerveau.
La jusquiame est une plante tres commune; elle pourrait, ü cause de ses propridl^s narcotiques pures, si ellrs dtaient aussi bien constatöes sur les herbivores que sur les carnivores, pent etre rcmplacer 1'opium dans beaucoup de cas : il est done utile quo nous fassions connaltre les maladies contre lesquelles elle a öle employee, ses pröparalions pharmaceutiques et les soins ft prendre pour son administration.
Maladies. A I'extcrieur, la jusquiame, nous I'avons expdri-menle, jouitde propridtcscalmantes ä un haut degre : on peut done s'en stü-vir, en toule assurance dans les plaies doulou-reuses, les phlegmasi; s sous-aponevrotiques, I'inflammation des mameiles, les maladies arliculaires aigues, les entorses les rhumatismes aigus, les oph'.haiinies aigues, internes.
Ai'inierieur, les veidrinaires n'ont point, jnsqu'ä ce jour assez expärimenlö sur les verlus narcotiques de cette plante ; on pourrait 1'essayer contre le letanos, le vertige essentiel, les coliques violentes, d'aulant mieux que ce medicament ne sus-cile point la constipation comme Topium et ses preparations.
Dans les maladies de poitrine avec loux douloureusc et re-2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27
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Zi! Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISt'ASMOblQLliS.
aMfip.. In jusqjmme a (''it'; donn^e avec Riicce.1: anx cfaevanx par Woerz (l). On pent aussi I'essayer dans I'dpilepsie, la phoröe, la maladie iremblante des l)6tcs h li.ine.
Preparations tfit'on doit employer. La plünle devra 6(re choisie an iiiOmeüt oü eile est en pleine vögelalion. L'extrait fail avi'c la racine est beaucoup pins aclif.
D'apres M. Orfila, I'exlrait aqueux, obtenu par dccoclion de la plante pen develojgt;pee ou trap dessecliie joitit a peine dc profiieies veneneuses. C'esldonc do Vvxlrgilt de la racine que Ton doit se servir de prdfiJrence a toule aulre preparation, si on vent obtenir des effets conslr.fits et notables de la jusquiame. La teinlure paraltjouir aussi du beaucoup d'activitö.
Moiroud (lit avoir doii;i(5 la jusqqiaqae a des chevaux, ä la dose de 00 ä 120 gram. { 3 a 4 onces), apres avoir ^u; traitöc par decoction ; Crlte plante a prodnit une grande dilatation des pupilies, une agitation spasmodique des levres , el un pen de frequence dans le pouls ; mais sans dormer lieu ä aucun s'gne d'empoisonnemenlmortel. Moiroud a-t-il adnainistrlaquo; les feuilles vertes ou söches, Ics tiges on la racine? c'est ce que nous igno-rons. et cela est fÄcheux. Seien ie meine auteur el d'apres des renseignements qui lui ont 6tlt;5 foqmis sup les lieux, il parait que certains marchands de chevaux d'Allemagne parvieanent ä ennraisser les animaux malingres qn'ils chercbent a refaire en mölangeanl ä i'avoine qu'ils leur destinent, la graine de
jusquiame.
Mode d'administration. Dans I'estomac, dans le rectum, le lissn lamineux sous-cutanö de la face interne de la cuisse, el en injection dans les veines.
Doses, extrail aqueux. A 1'interieur el en lavement de 1 a 4 grammes (,4 grains a 1 grosl grands animaux, de 5 it 10 cenii^r. (1 a 2 grains3 peiites espöees, de 1 ä 2 grammes dans le tissu cellulaire sous-cutan6.
(1) Woerz, Recueil de midecine vitirinaire, t. Will, p. 333.
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Teinture. La iei üure se donue ä la möm.- dose ä I'int^rieur et en döpöt dans le tissu cellulaire. On ponrrait I'essayer en injection dans les veines, ä la dose, de 5 ä 10 centigram. (1 h deux g ains) dims leschevanx.
Tabac on Nicotiane,nicotlana Tabacum. Parlies actives, !a nicotine i-i ia m'cotianine. Dans ces derniers temps , on a con-slatdque les feuilles de tabac du comaierce, employees .#9632;#9632;oil h i'exte-ii ii-soit i. l'intörieur, iont dcicrs de vertus n^rroliqües et irritantes bien plus intenses que ceJIes TfcoUtes el s6ch6es sans aucune preparation, qui sont au conlraire pins narcoti-ques qu'irrilantcs, Ces dernifires seront done prMMes tou-tes les [oi- qu'il s'agira d'administrer le tabac comine narco-tlque. tandis qu'on emploiera le tabac du commerce comme substance narcolico-irritanle.
Usage interne. Le tabac esl rarement employ^ ä l'intörieur dans la m(?deciuedesanimauxherbiTores. Ou donne les decoc­tions de tabic du commerce en lavements dans quelques ma­ladies cerebralcs aecompagnäes de coma, de constipation opi-niätre. En mod. cine humaine , Thomas Anderson, -mis receia-ment M. Cavenne, viennent d'annoncer la cure du tetanos de l'homme, en donnant des lavements soil de decoction soit de fumde de tabac (1). Ce moyen ponrrait 6tre essayecontre celte maladie, dans les animaux. Administr^ aux chiens, möme h une petite dose, le tabac suscite des naiisöes suivies parfois de vo-missemeuis, de coliqucs violentes qui se terminent par des dejections stercoraies, noires et muqueuses; souvenl aussi, ä celte irritation da lube digestif, se joignent des tremblem nts gönöraux, desmouvements convulsifs, des vertiges, enlit! de !a somnolence, interrorapue par des contractions cloniques.
A ia dose de 12 a 10 grammes (3 grosä demi-once), le ta­bac administre au chien et au cochoo, soit en poudre et en solution dans 1'eau, soit en dücoction, pent occasionner la
(1) Bulletin del'Academic demidecine, t. J, p.l9S.
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420nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISPASMODTQUES.
mort. A l'autopsie des animaux. dc violentes traces d'inflara-malion se font remarquer dans le canal intestinal.
Employ^ comme vomitif par beaucoup de personncs, pour le chien, le cliat ct le cochon, le tabac irrile Tiolemment I'esto-niac; il vaut mieiix avoir recours ä r^melique.
Usf'gc externe. Les däcoclions de tabac dans I'ean, l'eau-de-vie, i'alcoo!, et assocl^es ä d'autres decoctions renfermant des principes acres, comme I'hell^bore, la clömatite biülante. sont ties recommandees pour la guc-rison de la gale et des dartres de tons les animaux. Ces preparations convienncnt tres bien, ilest vrai, pour güürir ces maladies; mais elks doivent elrf! employees avec beaucoup de circonspection. Lorsque I'cpi-derme de la peau est enlcve dans dlaquo; larges surface;:, les lotions ck' taiiac, siH-tö.it ccües qui onl pour veliicule le vinaigrc, I'eau-de-Tie ou l'alcool, liquides qui dissolvent plus facüement !e principe actif el narcoliqne , peuvent donner naissance a nn ve­ritable empoisonnement.
Ces sortes d'accidents out 616 signals par Bourgelat clans r,a matiere sa^dieale (1), et Huzard a eu occasion tie les con-stater dans le cheval (2). Toutefois , rempoisonnemenl ne se fa:E retnarquer qu'autant que les decoctions sont. concentröes et employees fröquemment. Get accident est plus redontable dans les herbivores que dans les cbiens. II a (16 signals chcz rhomme par Stoll.
Los meines lotions sont fr^quemment nsitöes avec succös pour faire mouiir les poux, les ricins, lesixodes qui pullulent et vivenl sur la peau des animaux. Les fumigations selon le procede de Jefferson remplissent parfaitemenl ce but pour le mouton.
Aconit cm napel, aconittun napellus. Principe actif Vnconi-tine de Brandes. Gilbert assure que les chevaux mangent I'a-
(1)nbsp; Bourgelat, EUments de mat. midioale, t. II, art. TABAC.
(2)nbsp; Huzard, NoitveUe EncyciopMie meilwAiquc, i. il, 2e partie, p. 57a.
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conit napel impnnamp;nent, et Thouin pretend que Von doit hoaucoup rabattre des ^ualitäs chWdieros qu'on a attributes ä CJtte plante. Ces opinions sont controversdes par beaucoup d'observations. Uii v^t^rinaire grec, Hidioeies, indiqne les re-mödos propres ä combattrerempoisonneuient'des chevanx qiü onl mango l'acünit napel (1J. Viborg a fait des experiences qui deiiioiilrc-:t les qiialiles vdndneuses ue celte planie pour le chcval et le pore (2). M. Hugaes a rapportd, en 1827, deux fails d'eoipoisonnement sur le cheval (3). Grognier assure que I'aconil estun poison pour les mouions qui en broutent dans les pays de moDtagoes oücroit le napel en abondance (4). L'a-conit, cela cst incontestable, est done un poison aclif et violent pour les animaux.
Dans le cheval qui en a mangd avec les fourrages. il deter­mine des indigestions, des coliques avec efforts pour opörer le vomissement, une salivation abondantp et, une gene de la respiration. La marche de Tanimal est lourdc et vacillante, son pouls est petit, embarrass^ , ses pupilles sent dilatees , il resie immobile et dans un ötat comateux. La saignde. I'ad-ministration de la thöriaque ä la dose de 30 ä 00 grammes [i ä 2 onces) dans du vin . les lavements purgatifs, sont les moyens qui ont 616 mis avec succes en pratique par M. Hugues.
L'acon it est done un agent mddicamenleiix tSnergiquedans ies animaux. Cependant, aussi bien en mddecine humaine qu'en madecinevdl^rinaire, ilestpeu employ^ On lui prefere d'autres narcotiques donl les effets stupäfiants sont plus certains.
On confectionneaveclaracine de cette plante un extrait qui pourrait etre administrd dans quelques maladies nerveuscs ä la dose de 2 ä 4 grammes (demi-gros ä 1 gros) dans le cheval,
(1)nbsp; Troduetlon des vitMnairet grecs, p. 108.
(2)nbsp; Viborg, Trartdittrte pore, p. 88.
(S) Uugues, Journal pratique de mideelne viUrinaire, 1.11, p. 578. (4) Gronier, EUments d'Hyg, viUrinaire,
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et de 2 ä 4 centigrannnes (demi-grain ä 1 grain) dans les petits animaux.
Grande Cigue j Cigue maculee [Conium 3Licti/nliim).'Parlie active, la cicutine ou confine de Brandes. Fiieci n'est anssi va­riable qua les effetsde ta cigie sur les animaux. Que les herbi­vores mangent cette plante au moment de sa premiere vögöta-tion, lorsqu'elte est en fleur, on lorsqu'elle est en graine, dans cps trois circonslances, les effets produits par son action sixxf,-nlaquo;us(- sont diffdrents dans leur manifestation. Sous le rapport thdrapcutiquc, que les feuilles de la cigue soient admini-ströes vertes ou söches anx diverses epoqn^s de la vög^tation do la jilnnte. que eo soil In ins. I'extrait aqueux oa I'ex-trait reiirö des feuilles par ''jiloool. que la plante soit t€-en'u'e an nord .u au midi, qu'elle ait vct,(Ue dans un Wen hu­mide on dans mi lieu sec et calcaire, i I'ombre ou an soleii, d;uis Joules ces circonstatices varies leraquo; effets de la medi­cation narcotique seront difförents. Cquot;s diverses conditions qui angmentenl ou qui diminuent ies proprietes narcotiques de la cigue n'ont pas tonjours ötö Lien appröeides, et c'esl as-siireui. iit cetle inobservaiion qui rend raison des effels si dif-fereiils cjn'ou a remarqnös sir les animaux, soit qu'ils aient n angö de !a cigue par accident, soit qu'ou leur sit atlniifiislrtS cette plante comme raddicament. M. Orfila a readu üh grind service ä la llierapenlipie et ä la toxicologie en chi reliant ä fixer h'S opinions sub ce point. Les praticiens devroüt. done bien savoir aujourd'hui:
1deg; Que les feuilles de !a cigie , lorsqu'elles com.mencent ä pousser, ne renferment que pen ou point de principes aclifs;
2deg; Que c'esl dans le moment oil la plante commence a don-ner ses graines, qu'elle rec61e abondamment lesuc uarcotique qui lui doiine ses vertus ;
3deg; Qne dans ce moment nieme la eigne ne possöde cepea-danl que tres peu de propruK'iSs toxtq^es., soit qu'eliu vyg i:'
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dans le nord, soit qu'elle vögele a lüiubre et dans un terrain cultivt; ;
4deg; Que celle planle an contraire, cueillie dans le midi de la France et Jans tons les pays chauds, jonit de tonte ia vertu qu'elle pent possöder;
6deg; Que ses vertus sont piws grandes encore, loutes circon-siances ögales d'aiilcnrs, lorsqu'elie vegSte dans les Jieus sees et incultes
On nesera done point öionnö rnaiiiteiiantsion lit dans ies ou-vragesdu c^lebre botaniste Linnö, que les campagnards suoilois mangent impun^ment la eigne, apres l'avoir fail bouillir dans plusieurs eaux, et que Iv.s vaches at les cherres soul friatulos de ceite plante en Suöde j qu'ä l'dcole de Lyon un holier ait pu filrenourri pendant cinq jours avec de la eigne sans en ^tre incouiüioilö (i); que Moiroud en ait fait manger 3 iivres el. demie a un cheval sans qu'il öprouvät aucim ddrangc-xnerit{2^qult;' iedoctenrNerthwoodait vu an cheval abandonnti pour cause de farcin en manger pendant quinze jours, et 6tro gueri de l'affection qu'il portait (3). Ur, dans toules ces cir-constances, ilest tres probable que la eigne mangöe voion-tairement par les animaux ne renfermait que peu on point de principes narcotiques: et celle pre.-.oinplion doit as^u-rdment se changer en certitude quand on lit les exemples d'empoisonnements natnrels d'uric vache par M. Lecoc] (4), de moutons, par M. Leblanc (5), de canards, par M. Joua-naud (6). Toutefois, il est digr.e de remarque que cetle plante agil avec plus d'önergie lorsqu'elie est administröe par la bou-che sur les carnivores que sur les herbivores.
(li Compte rouitu, Ecole de Lyon, 1817.
(2) loco citato, p. 359.
(3; Revue mfdicale, seplcmbre 1829.
(4, l.KCOi\,RccucU(iemectecinevH6rinaire,t. XVHI p. 3S8.
(5) Leblauc Mömoires de to. Socicti d'Agriculture dc Paris, 1821, p. 92.
(fi. Jouauaud, Journal vitfrinaire da Midi, t. HI. p. 143.
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424nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANTISPASMODIOUES.
II rösultedonc en definitive de tout ce qne nous venons de dire , que la cigue , pour ölre employee comme plante me'di-cinale, devra 6lre choisie dans les conditions que nous avons expriniees plus haut.
Adiuinislrde h la dose n)(!dicina!e, la cigue suscife aux her-birores des LAillements frequents, du ptyalisme, une lagere acceleration du pouls, queiques contractions spasmodlqaes dans les muscles , de la clialeur a. la peau, une dilatation re-marquable do la pupille. et bientöt les animaux restent pen­dant longlernps dans un ^lat d'accablement et de stupeur qui ne disparait. qa'aprös cinq, six et rnöme douze heures.
Ces phönom^nes sont plus remarquables dans les carnivores.
A une dose toxique, la eigne suscite les m6mes ph^nomenes, mais ils sont plus^nergiques. Les carnivores vomissenl abon-damment, öprouvent des convulsions violenles; dans les her­bivores le ventre se mlt;5t6orise. Dans les uns comme dans Ijes autres une soif ardente, des coniraetionsspasinodiq'ies des mus­cles de l'abdomen, des grincements de dents, une dilalation dnorme de la pupillCj se raanifestent; enfin tons ces phdnomenes se terminent par un engourdissement, un coma profond. une paralysie des membres poslerieurs, et la mort.
A Vnuiopsie. la muqueuse de l'estomac et des inteslins se montre parseinde ^a et iä de taches rouges noirälres dues ä r.ictiou irritante du poison. Les poumons sont gorges de sang, les vai'Seaux du cerveau sont dislendus par une grande quan-titd de cefluide.
Anlido'.es. La saignde, les boissons acidules, le cafö, l'amp;ttö-tique dans les carnivores , les purgatifs salins pour les herbi­vores, le lail coupö, sont les moyens a I'aide desquels on peut secourir les animaux avec l'espoir de les sauver.
Emploi de la eigne dans les maladies. La cigue est une plante qui vdgete partout ; eile est douöe de propri6l(5s äner-giques, et e'est ä tort, selon nous , que son usage ne soit pas plus repandu dans la mrtdecine des animaux, Bourgelat s'ex-
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SlfiDICATIOM NAUCOT1CO-ACRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;425
prime ainsi dans sa Matihre midicah ; La cigue, di£-il, est une plante virenseelun veritable poison, prise 4 grande ciose ; mais employee avec uielhode, c'csl an remödc Ires cificace.
Farcin, he fondaleur des (Jedes vötörinaires a present la cigue dans ;es engorgements farcineux. Gohier a dit eusuke : c J'ai traiie avec la #9632;#9632;igue, dansl'espace dn trois ans, au nioiris cent chevaux farcineux, et je crois n'avoir perdu qne ceux qui auraieut iininanquablement succoiiib(5 ä d'antresmodications. raquo; Ce praticien ajoute ensaite :laquo; J'ai ^conoinisö par ce moyen une somine assez considerable qu'il in'eüt fallu döpenser pour trai­ler ci'S chevaux avec d'autres medicaments peut-6tre molns ef-ficaccs (1). raquo; Depuis 1816, öpoque oü Gohier faisail connaitre ces ramp;nltats, ledocteur INerihwood aannoncd, en 1829, dans la Re^ne medicale, qu'nn cheval atteint du farcin en fut gu^ri dans eaviron quinze jours, api-6s avoir mango avec avidite de la cigue dans un lieu oü eile croissait en abondance. On a dit depuis que la cigue n'avait point justifiö son efficacitc contra le farcin (2), mais je n'ai lu nulle part des fails qui appuient celte opinion. Je crois done que la cigue devrait 6tre essayde de nouveau contre celte redoutable affection.
Storck a vanllt;5 celte plante contre le squirrhe el le cancer en medecine liumaiue; Huzard I'a conseilsee contre ces affections dans les animaux (3), el Gohier I'a employee avec quelque suc-ces dans ces sortes de cas (4); nous pensons que, si stjuirrhe, si cancer il y a,il esi bien pr^fdrable d'avoir recoursäroperalion dont. assurement, 1c succös est plus certain.
Usage externe. A I'ext^rieur, la ciguii est employee pour confectionner des calaplasmts anodins crus on cuits qu'on ap-
(1)nbsp; Gohier, Mimoircs sur la mödecine et la Chirurgie, t. II, p. 60; et Resultat de quetques expirienccs faltes sur les poisons vigtiaux, p. 57 et 59.
(2)nbsp; Moiroud, Trattide mat. midicaU, p. 361,
(3)nbsp; Hazard, Nouvelle Encyclopedic milkodiquc, t. IV, p. 3ifl, art. CAnCI\OHB.
(4)nbsp; Gohier, Com/)lt;e rendu, Ecole de Lyon, 1817.
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420nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME HERVEUX.
plique sur les engorgemenis desmamellejes phlegmons dou-loureuxj Ics plaies Ires erulolorics.
Doses. 1deg; Poudres, de 30 ä 45 gram, e! nilt;jiii;'G0 gram.,soil en ^lectuaire soit en dec;, c ion. dans 2 litres d'eau pour les grands animaux. Apres un certain temps de son usage, on peüt en porter la dose jusqu'ä 120 grammes (i onces). De 15 ä 30 gram, poor les petits, dans 4 decilitres d'eaii'.
2deg; Feuilies verles, Ae 150 ä 180 grammes (5 ä 6 onces) dans 2 litres d'ean.
3deg; Suede laplante icr/e, de 30 ä 45 gra-n!nes(l once ä 1 once 1/2) dans un litre d'eau pour les grands herbivores , de 10 ä a 15 grammes (3 ä4gros), pour ies petits herbivores et le chien.
4deg; Extrait aqueux, confectiormi avec les feuilies ou le.i ra-cinesfraiehts, de 4 ä8 grammes (1 h 2 gros) pour les grands animanx, de 2 a 4 cent. (1 grain) pour ies petits.
Doses CnTi'fii::s.iquot;l)eeoclioii de lapoudre. 120 gram.(4 onces) pour le cheval (Raisard et Moiroud).
2quot; Feuilies vertes, de 210 grammes (7 onces) pour le cheval. el de 150 grammes (5 onces) pour le chien.
3quot; Exiraiis. de 15 a 30 grammes (1/2 once a i once) pourle cheval.
La Ciguea(juatiejue,PhellandHum aquaticuni, lapetite Ciguej Cinuta minor, Cicuta cynapiurn, ne sont poin' employees en mdclecine velerinaire.
sect;iv.
HEDICATION EXCITATIVE Du SYSTKXE NERVEUX.
Nous donnons le nom de medication excitative du sysföme nerveux, iquot;i faction et aux ?ffets prodaits par les agents qui soni dones de la propriele de stimuler la sensibility el !',.'Clion nerveuse qm preside a la contraction musculaire pins particu-)i6rement, en agissantsur ie cerveau, ia moelle (5piniere el les
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MEDICATIOJN EXCITATIVE DU SYSTEME NERVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;427
nerfs, sans cependant prodnire de di'sordres materiels sur la texture pnTpense et (l^litalc de ccs or^aue^.
Les medicamei.! et les agents qni po^s^Jenl cet'.e singuliöre proprir!^ . soi;t 'a noix vomique, la leve de Saint-I^nace, le sumac v #9632;ncneux, l'^lectricttä et le galvanis ne.
Dkux auteurs de iberapcutiqne d'nn grand nitrite cr- m.ide-cinfl humaine, ont classd !^s agents donl il s'agit parmi les ex­citants du systöme rauscnlaire; M. Eainard cians son Tratte de TlUrapeutique, a adopts cellu c',.:;sificalior ; nous pensons lout aulrement. Nous croyons que cts medicaments agissent directement sur ie systörae nervenSc. et quo, si en eftct !e s\s-t6me muscolaire subit A-:. modiQcalions qni tendentä i xciter sa contraction^ la cause n'eu est point Jans ;e fibre muse : hi ire, mailaquo; assur^ment dims !es nerfs qui s'y dislribuenl el cjisi presi­dent a sa coniraetion el a sa set!'iii)ilit^.Or, on sail quo ces nerfs lireni leur origine du cerveau de la mot-iie rpinieiv, et qu'ils ne sont, en queinne sorte, que !cs conducteurs fonctionnels de cesorganeS'. C'est, done donner nne idee fa:jsse de ia mani^re d'agir des ag nls dont nous allons nous occuper, que de les classer parnn les excitants musculaires.
Nuix vomique, Strychnos, Nux vomira. Partie active la strychnine et la brucine, d'1 MM. Pelletier el Caventou, Parlies employees, la pondre, Vextraitalcoolique, la teinlure^lbstrych­nine et la bi ucine.
Moda d'administration. Sur !e tube digestif, en depot dans le tissu cellalaire soas-cußm^, en injections dans les veines.
Action de la noix vomique. Effets primitifs et consecutifs, Les Arabes, d'apres Richard (ly, paraissent öire les premiers peuples qui aient recoonu les propridlds önergiques et ddlö-leres de la noix vomique. Mais ce ne fill guere cju'en 1676 et 16;7 que Wepfer el iirunner firent des experiences snr les ani-maux pour studier les -ffi-ts de ce poisoü violent (2). Pius iard,
(1)nbsp;Richard. Bolanir/. mad,, 1.1, p. Mli.
(2)nbsp; liayle, Bibliutlt. tMr(i/;ciit.,t. JI, p. 129.
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/|28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION K.VCITATIVE 1gt;U SYSTEMli NtKVEUX.
ccs experiences furenl rdpdtöes en France, par les docteurs Dusj ortes^agendie^Orüla, Segalas. el en medeciue veleiinaire parM. Dupuy.
Les effets de la noix vomique, adminisliee par la Louche, sont gdnöralenieni. plus intenses dans les animaux carnivores que dans les herbivores , et sous ce rapporl, cetie substance a cela de comniun avec lous les medicaments connus. IXous en avons deja dit et rdpdlö la raison : nous ne reviendrons done pas sur ciflte question.
Aiiimaux carnivores. La poudre de üoix vomique, donnöe ä petite dose au chien, soil en suspension dans I'eau, soil en pi­lules , ne tarde point ä produire ses effets. A peine s'est-il 6con\6 5 5 6 uiinutcs., qu'on s'aperQOit quei'animal est inquiet. S'ii cherche ä marcher, ses mouvements n.usculaires sent saccades, brusques et interrompus parfois par des soubre-sauts, des contractions spasmodiques dans les muscles des membies. La pupille n'est point diiatce; la sensibility gcniS-rale est exallee; el si on louche le cbicn , si on 1'expose lout ä coup a unevive lumiere,, si un bruit inaltendu se fait entendre, aussilöl des secousses brusques se nianifeslent. La respiration reste reguliere, quoiqu'elle soil interrompue de temps en temps par les secousses qui ia rendeiit alors seulemenl saccadee el difficile. Le ponis est accöl^n? ainsi que l.-s battements de cceur. Les fonclions digest! vis el seerötoires ne presenlentrien de bien remarquable. L'intelligence du chien ne paratt pas troublde. Get animal lt;5coule, voll et obeit.
Animaux herbivores. Les memes phenomenes se passen I dans ies animaux herbivores, seulement iis sont pluslents a se1 produire.
Les effets de la noix vomique, a petite dose, sont d'une courte durde: ilsse terminent ordinairement apres dix a quinze minutes.
Si la dose de noix vomique est plus forte , las m6mcs pheno­menes se manifestent, mais ils sont plus prompts , plus ener-
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MEDICATION EXCITATIVE DU SYamp;TEMK NERVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 429
giques et d'une dur(5e pins pro'ongöe. Si la dose est succes-sivement augincnle^ de jour en jour, ou d'nn jour Pun, on s'aper^oit, apres cbaque administration, qua les pli^nomencs qui se produisenl acquiereiit de plus en plus d'ititensitö. De lä 1'indication lorsqu'on veut oblenir de bons effels Iherapeuli-ques de la noix vomique, sans exciter gravement le sysleme nerveux, d'en ^loigner I'administration, de la suspendre, de la reprendre m^me, et de ne point aller toujours en augmen-tant la dose. Dans beaucoup de cas, i! est m6rne preferable de la diminuer.
Action toxique. Les effets de la noix vomique ä dose loxi-que. se manifestent rapidement. Les animaux öprouvent d'a-bord uri malaise general. Puis se manilesle bientöt une con-traction gän^ralede tons les muscles du corps, el parlieuiiere-ment des exlenseurs, pendant laquelle la eolonne verlebrale, les men;bies, sont brusquement redresses. A celte coniraetiou dont la duree csl fort courle, succede im calme marquö, suivi lui-nieine d'une nouvelle eontraciion qui s;1 prolonge plus que la premieie. Uii nnuvean calme, pendant leqnel 1'animal pa-rait etonne. surpris, suit encore cette contraction5 mais il est d'une courte duröe. Alors survienUentet se soccedent presque conlinnellement des secousses brusques accompagndes d'une contraction leta; ique vioiente des muscles des mächoires : los yeux pirouetlent dins les orbites, la pupille se dilate. 0''. ne pent toucber ai'.x animanx ni faire le moindre bruit, sans exciter des convulsions violenies ])e!,.d;gt;:il lesquellesles muscles se redressent a ia mauiere d'nn ressort ires bände qui se de-tend, etqn'on ne peut mieux comparer qu'aux secous:,ns brus­ques qu'excitent les muscies, lorsqu'on execute sur les nerfs moteurs une forte d^cbarge de batteries electriques. I,a respi­ration est acceleree, ir.eguliere, t-accaaee, inierroinpue : alors les conjonctives, la muqueuse de !a bouche, du nez, les parlies blanches de la peau prenneat une leinte violacöe. Les intervalles de reaiission sont Ires courts, deux a trois alta-
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630nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MKDir.ATIOX EXCITATIVJi DU SYSTEME NEUVKUX.
ques se succecUuit avec rapiditej bienlöl la raideur Jeviont glt;?-nd.ale. le thorax reste iuimobiie, ia respiration parattcesser et l'animal meurt par aspliyxte, selon beaucoup d'exp^rimenta' tcuj's, el d'aprös M. Sägalas, par uii elTet semblable a celui produit par nue forle commotion älectriqije(l). La mort sur-vient ordiuairement apres le trüisieme, ie quatriöme ou !e cinquiamp;ue acc6s tätaaique, et ordinairement seji! ä huit mi-nutes aprds la manlfestalion du premier accäs.
Autopsie des cadav, c;. Lursque la noix V(.;:'iiqi!e a 616 admin str6e en poudre, on vdit manifestiM) etii uCn traces d'ir-ritation lä oü le poisoi! a eld en conUicl avi c la muqueuse in-testinale. L'extrait alcoolique, tu teinture , la strychnine , ne Jaissen! aucunes iraci s de leur attouchement. Les a litres 16-sioüs soul semblables h ceiles suscitdes par l'asphyxie. Les poumons, le:; veines pulmonaires , les arieres sortanl du coeur sent gorglt;;s .inn sang noir. Le cerveau . Ia i^unile dpiniere, les racines des nerfs, It-s nerfs cux-mGinps daas leur trajet, ainsi que nous i'iivoiis constate par clim dissections minulisuses., ne prdsenleiil aucunes traces d'altdration. Qnquot; la uoix vomi-que soit administrde ä l'intdrieur cu bruuvages, en dlectuaires ou en lavements; qu'elle -loit ddpusde dans le tissu cellulaire sous-cutand ou injectce dacts les veines, e!:c suscite loujours les iiu;;;ie.s effcls pendant la ylc, et nc Jaisse rpie fort peu laquo;Ta!-tdrations cadavdriques ^o-es la mort.
Les eiT'ts loxirp es de ce poison sont ires prompts ;•. se ma­nifeste r. lorsqu'on injei te ses prdparalions d^i.; les veines ; ils sont encore ties aclifs dans !e canal imestinal : ils sonl un peu plus lents dans 'lt;lt;: tissn cellulaire sous-culand.
jllütle d'aetion. Les i xpdriences de M Tu^ger-die (2), ce'les en^uite de M. Segaias (;;) . seinbl ient avoir prouvd a tous les thdrapeutisles, que la partly active de ia noix voinique dtail
(1)nbsp; Si'galas. Journal ck Physiologie experiment., an. 3822,1.11. p. 361,
(2)nbsp; Hagendle, Traiti da l'ltys., ;irt. Aßsora'rjosi.
(3)nbsp; SOgaliis, id. iil.
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MKDICATJOK EXCITATIVE DU SVSTIiME NERVEÜX,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 431
abseihte, et que c'elgit par !e trans] on des niolöcules de la strychnine an cerveap, ä ta moelle ^piniere,que les nerfs dlaient exciUis etinllui'iiccs, l^rsqu'eu 1826, MM.. Dupuy et Leuret se livrörentä des experiences de transfusion du sang veineux dun animal en jn-oie ä i'^mppisonnement de la noix vomique administrde a forte dose ä riuKrieiir, viprent öbranler la conviction qn'on av^ii eue jusqu'alurs sur l'absorption de ia noix vomique (1). En effet , le sang veineux Je d.-ux chevaux empoispnnds, transfuse par courant conlinn h I'aide desondes parlant de la veine jugulaire de I'animai , en proie h I'action de la noix vomique, dans la veine jugulaire d'un autre iheval, n'a point suscitö les phönomenes produits pur I'action du poi­son cliezce dernier. Quelques thörapeutistes nut en Tideealors de dise que la noix vomique agissait sen emenl sur les exlrlt;5-miUs nerveuses de la partie oü eile ötait d(5pos6e, qui en trans-mettaienl alorsleseffelsau cerveau et ä la moelle dpiniöre. Cette opinion a (?tc anssi accr^dite'e paries experiences de M- Dupuy, qni, ayant coupe les nerfs ptieiuno-gasii-iques a un cheval^ et ensuite lui ayant adroinistre CO grammes(2 oncesjde noix vomi­que lAp^e, estvenu ddciarer que cetie substancen'avait pro-duit aucun effet, tapdis que la fp6aie quantity donnöeä un autre cheval qui n'avait pas subi cette section, l'a fait pörir en pen d'heures apres trois acces lerribles. Ces deux experiences ne nous paraissent nuliement devoir faire conclure que la panic active de la noix vomique n'est point absorbee. Car comment expliquer I'action de la strychnine lorsqu'elle est deposde, soil dans le llssu cellulaire, m6me a upe tre; petite dose, soil sur nnc petite surfece de !a peau denudee de son (Spiderme. Et d'ailienrs , si les , ffets de la noix vomique so passaient ex-clusivement sur les •#9632;xiremies des nerfs, I'action devrait 6tre prompte, instantane!: mais il n'en est point ainsi : il s'ecoule loujonrs un certain temp- , queiquefois fort, court il esl vrai
(1) Dupuy et Leuret. Journal prat, de mid. viUr., tip, 145 et 323.
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AS'inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION EKCITAT1VE DU SYSTEME NERVEl'X.
onlrfi !e contact du poison sur les parlies \ivantes et absor-bantes, et son action sur la moelle epiniere.
Qnoiqu'il en soil de ces diverses opinions, ressenliel )iour le Ihörapeutiste est de savoir qua la partie active de la noix vomiqae agit sur les organes nerveux; qu'elle excite brus-quement ot par secousscs les parlies du cerveau et de la moelie ^piniere, qui sont destinies au mouvemenl (;t ä la sen-sibililö, sans susciler des troubles notables dans les aulres fonctious du Systeme nerveux j enfm que celte action n'en-tratne poin! de dösordres raatöriels sur les organes si delicate-ment organises oü eile exerce une influence, m6me dans les cas oil cllc occasionne rapidement la niort.
Emploi dans les maladies. Bien que la noix vominnc soil nn poison violent, on a cependant essayd son emploi contre cer-taines maladies graves. C'est surtout dans les affections des or­ganes encäphaliques qu'on en fait usage, seit en m: decine hu-maine, soil en mödecine v^tdrinaire.
Para/ysje.Dansl'emploi de la noix vomique conlie la paraly-sie locale ougenörale, rimportant est de savoir si I'absence, soit de la sensibility, soit du n;ouvement. soit do ces deux faculK's lout ;gt;. la fois, est due ä une congestion on a une inflamma­tion , .-.vie desordrcs notables dans le cerveau ^ la moclle dpinidre, ou ii la d^chirure, la blessure, la compression exer-C(5e par quelques alieralions patlioiogiques de nature diverse sur les nerfs de la parlie paralys^e. Dans toules ces condilions palhologiques, parl'ois fort difficiles ä bien constater, la noix vomique ne pent point remddier a de somblab'.es ddsordres : au eontraire eile semble agir dans le sens du mal en aggravant la paralysie. Ce n'est done que dans lesparaiysies,srgt;ildii mou­vemenl soit da sentiment, qui se prolongont apres la conges­tion, l'inflammation de la moelle epiniere ou des nerfs, lors-qno ces accidents ont dtd combatlus activement par les medi­cations depletive el revulsive; dans les commolions de la moelle dpinierc ou du cerveau aprfes une chute vioiente j dans les pa-
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MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTillE NERVEÜX.'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 43
o
ralysies on ä l'aulopsie des anirnauxqni sonisacrifi^s pendant leur duree ou meme qui en raeurent, le cerveau, la moelle £pi-niere, lesnerfs se montrant dans un 61at parfait d'intögritö j dans les paralysies en un mot dues ä une veritable nevro.ie de la sen-sibilitedudumouvement} ainsi quedans les paralysies partielles des lövres, do la queue, de Toeil, de la vessie, du rectum, etc. j quo la noix vomiqne peut et doit 6tre employee avec quelque succes. (Test qu'en effet ce medicament ne peut gudrir la pa-ralysie qu'en secouar.t brusquemem le Systeme nerveux, qu'en r^veillant. excitant, activant les fonctions speciales du cerveau, de la moelle dpini6re et des nerfs, quand seulement, nous le ferons encore remarquer, ces fonctions sont diminudes ou abolies dans le mode mörne de leur manifestation qui nous est inconnu #9632; que la noix vomique, en rappelant, en exagd-rant ces fonctions momentan(*ment, peut les ramener h leur rbylhme normal, et par consequent procurer la gudrison. Bien qu'il soil difficile clans la pratique de reconnaitre si la pa-ralysie est due ä une läsion materielle ou A une ndvrose, I'ac-tion de la noix vomique vient en quelque Sorte faire recon-nattre les circonslances oü son emploi peut etre avantao-eux ou inuiiie. L'expörience est venue dömontrer en effet que si les parties paralysies ne ressentent nullement, apr6s plusieurs doses convenables de noix vomique, l'influence de cet agent, la garrison dans I'immense majority des cas est incertaine • il y a taime pen d'ameiioration ä espärer dans la persistance de son administration.
En mödecine humaine, la noix vomique et ses preparations ayant 616 employees avecavantage par MM. Fouquier, Briche-teau et Andral, les veterinaires ont aussi essaye ce moyen de traitement dans la paralysie des animaux. Dejä les raquo;nnales ve­terinaires comptent un assez bon nombre de succös obtenus dans le cheval et les ruminants, par MM. Charlol(I), Clichy (2),
(1)nbsp;Chariot, Becucil de Mod. vM.„ t- III. p. 15raquo;.
(2)nbsp; Clichy, id. U IV, p, 404.
2-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;28
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UZUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MJäDICATION EXCITATIVE DO SYSTKHE NERVEUK.
Revel (1), Hurö (2) et Dumaiae (3), et dtins le ciiicn par MM. Bar-tliöimiiy (1), Rigot (5) et Lecoq ((i). Los insucces qui ont 616 publics sontpeu nomlireux, ils appartiennent a MM.Pr(;.vijsi(7) et Rainard (8); nous avons ögalement fait usage avec insucces de la noix vomique dans une jument atteinte de paraplögie depuis un mois; maisü Tautopsie de cette bfite, un ramollisse-ment de la portion loir.baire de la moelle est venu nous don-ner la raison positive de notre non r^ussite. Toutefois, nous devons ajouter ici que dans les guörisons annoncöes par les vtHdrinaires que nous avous cil(5s, la noix vomique a 616 em­ployee de concert avec les medications depleiives, revulsives et racupunclure, de sorte que la guörison doitassuremenl 6tre rallachdea cestrois moyens curatifs. Mais quoi qu'il en soit, nous pensons que la medication op6r(?.e dans la paralysie par la noix vomique est toute puissante pour provoquer la gudrison de cette redoutable affection dans les cas que nous avons spd-cifids.
On commencera par une faible dose qu'on augmentera de jour en jour jusqu'ä ce qu'on ait obtenu des contractions in-voloutaires ou de. Texaltation et de la sensibility dans les par­lies non malades d'abord, puis dans les parties paralysdes. De temps en temps on laissera reposer le malade pendant 2 a 3 lours pour ne point exalter la sensibiiitö et on reprendra la mddication. Quelques thdrapeutistes peusent que dans le mo-jnent oü 1'animal est devenu sensible, exaltd par la noix vo­mique, il faut alors en diminuer graduellement la dose: ce mode d'emploi nous parait Ires sage et Ires rationnel.
(1)Revel, iicraa/cite, t. IX, p. 539.
(2)nbsp;Hurt, id. t. XIII, p. 285.
(3)nbsp;Dijmaine, Mimoires de la SociCti d'Agric. de Paris, au. 1825, p. 97. (S) BarlhOlemy, Complc renda, Eiolc d'AIfort. 1822. ^:fdao\.,EecacadcmU. vit.,i. VII, p. 172.
(0) Lccoq, Mimoires. Soc, vlt. da Calvados, n. 7, p. 70.
(7)nbsp; Pievost, Beeueil, t. II, p. 3/13.
(8)nbsp;Rainard, Traiti dc thirap, vit., p, 210.
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MEDICATION EXClTATlVli DU SYSTIJME laquo;EUVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;43S
Amaurose. Dans ces derniers temps, MM. les docteurs Bre-tonneau, quot;Walson (1), Liston (2) et Miquel (3), assurent avoir employd avec succes !a strychnine clans I'gmaurose, en faisant pdnt5trer celte sulistaticc dans la pt-au de la paupierc. par la mdthode endermique. On pourrail essayer ce traitenient dans l'amaurose essentiel'e des animaux en appliquant un vlt;5si-caloire au dessns de l'ceil pour di'nuder repiderme, et en saiipondranl sur le coi-ji, niuqucux de la pcau soit de 1 ä 2 cen­tigrammes (1/2 h 1 grain) de strychnine, soil de 5 cenligranuues (1 grain) d'extrait alcooliqut; de noix vnmiqne.
Tilanos, choree, dpilepsie. INous avons essayc la noix vonii-que dans ces Irois maladies, mais tonjours avec insuccfts. Nous neconnaissons d'ailleurs aucune guerison de l'une ou de l'au-tre de ces trois afi'eclions nerveuses, par i'emploi de la noix vomique.
Dysenterie, La dysenteric est une des maladies contra les-quelies la noix vomique a montrlt;5 le plus d'efficacile chez I'homme, notamment dans les dysenteries epid^miqaes. Les guerisons obtenues par Harimann. Hagstrom, Hufeiand, se comptent par cenlaines (4). Bla ne, en mCdecine vdlerinaire, conseillece moyen dans la dysenteric el dans la diairhöedu cheval et des ruminants, el dil Tavoir employe avec sneces (5). Ce vetörinaire associe, pour ce cas, la noix vomique i la dose de 16 grammes (1/2 once)., ä 1'opium el ä ripecacuanha. Cetle formule devrait 6ireessayraquo;ie daus la dysenteno, soit sporadi-que soit epizoolique, qui resile quelquel'ois sur les clievaux el le gros bamp;ail.
Farc/n. La noix vomique a eu une graiide vogue pour la gue­rison du farcin des chevaux pendant le regne de l'hippiatrie.
(1)nbsp; Journal des progres des sciences mid. u III, p. 234.
(2)nbsp;Archives gen. de mid., t. XXII, p. 5.'|8.
(3)nbsp; Traiti de tliirap. Trousseau et Pidoux, t. I, p. 510. (ft) Bayla.Dibliotft. tliirap., 1.11, p. 242.
(5) BlainC) Xotiont fondanient., t. Ill, p, 230 et raquo;aJv.
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436nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTtME SEIlVEtJX.
Garsaull (1) conseille de rAper 12 bqutons de tioix vomlqnp, de rnöler cette räpure avec de l'avtiineli'gerenient nioniü(?e, et de Ja faire manger au clieval de deiix jours l'un, jusqu'a ce qu'il ait pris trois fois cetle dose. Ce remßde, dit Bourgeiat, fatigue prodigieusfivnent les animaux, et m6me les tue assez frdquem-ment; Of pendant quelques uns en r^chappent et gu^rissent du farcin; mais alors iis restent faibles^ ce qui prouve qne ce re-mede a porlö atteinte aux sources de la vie. Quelques v^töri-naires, dignes de toute confiance, nous ont assurö avoir fait usage de la noix vomique comme moyen interne dans le traite-ment du farcin, et en avoir oiHenu de bons succes. Bien que nous n'attachions pas une grande confiance dans ce traiteraent, il möriterait cependant d'6lre essayö de nouveau. Beaucoup fie marechaux et quelques mailres de jioste font encore anjour-d'bui nn secret de cet einploi.
Mode cCadministration et doses.
1deg; Poudre. La poudre de noix vomique doit toujours dtre räpöe depuis peu de temps : plus la poussifere en sera fine ^ plus el!e aura d'aetivilö. On pent ladonner en bols, en äieetnaires^ et ce qui est prlt;5(£rable, en suspension dans de Teau micll^e.
Dose. De 8 graiiimes (2 gros) et successivement jusqu'ä 16, 20 el 30 grammes et plus (4, 5 et 8 gros) dans le cheval et les grands ruminants.
Chiens. De 5 centigrammes (1 grain) ä 10 et 15 centigram­mes (2 a 3 grains) dans les petits chiens, de 20 a 40 centi­grammes (4 ä 8 grains) pour les gros.
2deg; Evtrait alcoollqite. Chevaux et grands rundnants. De 2 a 8 grammes (un demi-gros ä 2 gros). On pent successi­vement pousser la doe jusqu'ä 12 grammes [3 gros), en breu-Tage dans nn liquide mieild.
Chens. Dose iudeterir.inöe. On peut faire un brevage dun
(1) Garsault, Ifoaveau Parfalt Marichal, p. 261, ort. FARCW.
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SlimCATlON EXCITATIVE DU SYSTEME NERV.EUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;437
decilitre d'eau miellde dans lequel ou ajoute de 70 ä 80 cen-tigramaies (1^5 ä 15 grains) d'exlrait qu'on administre par cuilleree d'heure en heure, jusqu'ä co qu'on ait obteau des contractions. Les inumes doses s'emploient en lavement, mais eilcs produisenl plus d'effet,
Tcinture. M6me close que I'extrait, On peut m6me I'aug-menter d'un dixieme.
Strychnine. Ce medicament tres eher et tres rare n'esl pres-que jaraais employ^ en m^decine vet^rlnaire. Dissoule dans I'alcool, on pourrait la donner, a la dose de 2 ä 4 et mthne 6 centigrammes, et l'employer en frictions, ainsi que nous I'a-vons dit,lt;contre ramaurose.
Dose loxique. 1deg; Po.idre. De 30 a 60 grammes (1 ä 2 onees) pour les grands animaux , de 1 a 2 grammes (1/2 gros pour les chiens.
Exlrait. De 15 a 20 grammes (1 2 once ä G gros) pour les grands animaux, de 5 a 10 cenligrammes (1 ä 2 grains) pour les petits chiens, de 10 ä 15 centigrammes (2 ä 4 grains) pour les gros.
Fevede Saint-lgnace. La ftlvede Saint-Ignace , qui d'aprös MM. Pelletier et Caventou, renferme beaucoup de strych­nine , n'est point usitüe en m^decine völdrinaire.
Uupas ^e/nlt;t;, poison le plus violent qui soit fourni par le regne vögßtal ne s'emploie point non plus.
Sumac veneneux. Rkus loxicodendrum. ParLie usilee. Les fcullles ea ddcoclion et I'extrait. Dufresnoy d'abord (1), MM. Bretonneau , Trousseau et Pidoux ensuite, ont employö avec succes chez I'liomme les ciecoctions, i'extrait de sumac, avec avantage dans les paralysies que la noix vomique aurail pu gu^rir. Selon ces miSdecins, le sumac agirail sur le Sys­teme nervenx sans Texciter beaucoup et sans determiner d'ir-
(1) Darreraquo;uoy. incien Journal de mid,, t. LXXX, p. ija.
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438nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTfeME NERVEUX.
ritation locale sur le systöme digestif, qui au contraire chez I'liomme prendrail plus d'activil^ (1).
Salon M. Rainard le sumac a Jeuüles de myrte , rhus coria-ria, lorsqu'on en donne les feui'les aux animaux, suscite des convulsions scmblables ä cellcs de la noix vomique (2).
Des observations nouvelles sont a faire sur les propritiles des sum.ics en mddecine veldrinaire.Oquot; donne en medecine hu-maine,, la decoction des feuilles a la dose de 4 grammes., et IVxli-ait ä celle de 15 centigrammes jusqu'ä 4 grammes (de 3 grains i 1 gros).
Eleetricite. Jalabert en 1740, Mauduyt en 1778 , Poma et Arnaud en 1787 mirent en usage le fluide (5lectrique avec kiiccös conlre le rhumalisme arliculaire, la paralysie, les doiilcurs nervenses de I'liomme ; m.iis ce ful de 1820 ä I83G, que M. !e docienr Sirlamiiere s'occupa spöcialement de V6-lectricittS employee sons diverses foruies et ä l'aide de diffö-reiits apparöils contre !e Iraitemenl d'une foule de maladies nertenses. Npusavons connupariiculler- menlM. Sarlandiere, nous avonsassili? pendant pfusieurs anndes i ses i ssais, et nous avons ölö surpiis de voir rölectricitö opörer la gnörison dun graiid noihb^e d'affeciions nerveuses ancie'nnes , qui jusqu'a-lörs avaient rösistö ä lous aulres nioyens thörapeutiques. En meJecine veleiin.iii i;. uous ne posseaions ({u'lin scu! fail de l'actiort de relectricite galvahique appY^il^e aux animaux et public par Prdau (3), loi-sque M. Caüssß est venu annoncer des essais hemeus de Temploi do galvaitisme dans le traitement de plusieurs maiadies Btirveuses des grands berbivoref (4). Les failsrapportes parM. Gausslaquo;!.qnoiquepeu nomnreux, il estvrai, n'en sonl pas mcins cxtrtimement inl^ressants, en ce sens que le galvanisme a (5i;6 mis en pratique alors que beaucoup d'aulres
(1)nbsp; Traili de matiivc mcd,, t. I, p. 524.
(2)nbsp; Traih' de tUCrapculique giu,, p. 211.
(3; Correspondance dc Frontage de Fctigre, 1.1, p. 79. (4) Caussfi , Journtd des rfitfr. damidi, I. V, p. 91 ct 81.
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MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME iVERVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 439
moyens curatifs rationnels avaicnt 6choa6, et que les gudrisons ont 616 obtenues en presence de personnes capablos de juger les effels de r^lectricitö et d'appröcier la rdalitö des gußrisons.C'est done avec une vive satisfaction que nous avons vu ie praticien de Castelnaudary se saisir heureusement d'un moyen curalif dont on avait dedaignöTempioi sur les grands animaux, ä cause de la raret4 et de la difficulfö de son application. Les resullats obtenus par notre confrere nous engagent done h dire un mot du mode d'emploi de r^lectricild, et des qnel-ques maladies qui ont 6X6 guöries par ce moyen thörapeuti-que nouveau en mddecine vötörinaire.
Pendant longtemps beaueoup de physiciens. de physiolo-gistes ont pensä que Ie fluide imponderable , subtil et inconnu dans son essence . que Ton suppose parlir du cerveau, de la moelle ^piniere et circuler dans les nerfs pour 6tre transports aux organes, etait de la m6me nature que le flnide Electro gal-vanique. Cetle opinion qui n'esl point däpourvue de quelque fondement a done fait penser que cerlaines maladies pour-raient 6lre dues ä uu exces de fluide nerveux, et d'autres ä un defaut de ce fluide. Aujourd'hui on considere cette supposi­tion comme tout ä fait gratuite. Toulefois l'ölertricilö faisant ressentir de la douleur dans les parties ou la sensibility lt;5lait ;inlaquo;5antie . rötablissant des conlractions involontaires, lä oü la contraction volont.ire Stait abolie. venant au secours de fonclions suspendues et perverlies en les ramenant a leur rhythme normal , annonce toute sa puissance modificatrice sur la sensibility et la contractility, t II ne faut point assurd-laquo; ment, dit M. Sarlandifire , considörer l'älectricitö comme un laquo; irritant des nerfs, mais comme un modificateur qui, agissant laquo; puissamment et directement sur les cordons nerveux, de-a mande seuleraent a ßtre convenablement employ^ (1). raquo;
Mode d'emploi. La difficult^ d'isoler les grands animaux du
il) SarJandlore, Journaldet Conn, midiec-chir., issti.
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440nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME NERVEUX.
sol sur des supports en verre , empfiche qu'on ne fasse usage des döcharges provenant du machines ölectriques. On ne pour-rait done avoir recours ä ce proeddö que pour les chiens. Les döcharges ölectriques h l'aide de la bouteille de Leyde , des batteries (51ectriques, peuvent 6tre employees dans tons les animaux.
Nous avons vu notre collegue M. Lassaigne, faire usage de tres fortes döcharges de batteries ölectriques , et ä diverses reprises, sur unchien atteinl de choröe, mais sans aueun succes.
Galvanisme. Le galvanisme est le iluide ölectriquequipeut Ätre le plus facilement enaployö en mödecine v^t^rinaire. JNöanuioiiis le peu de docilitö des grands animaux, la difficult^ de les maintenir dans certains cas , I'dloignement des lieux, la difficult^ de transporter l'appareil, l'incertitude des succes qu'on dösire obtenir, seront toujours les raisons qui dötour-neront les praticitns v^tdrinaires dans l'usage de ce moyen thörapeulique. Ce n'est done que dans les höpitaux veterinai-res et dans quelques cas particuliers, oü les autres moyens thörapeutiques auraient 616 sans succes, qu'on devra avoir, ainsi que l'a fail M, Caussö, recours au galvanisme.
La pile donl on se servira de pröförence pour les animaux sera la pile a tasses ouä couronne, parce qu'elle ddveloppe un courant ölectrique continu et susceptible d'exciter de temps eu temps des secousses plus ou moins önergiques seion le nombre de tasses dont on se sert.
Pour mettre en jeu le fluide galvanique, on ätablil. ce que l'on appelle le courant galvanique, operation qui cousiste ä comprendre la partie malade qu'on ddsire modifier entre les deux pöles du cercle galvanique, de maniere ä ce qu'elle soit tfaversöe par les deux ölectricitds de nature contraire qui ten-dent h I'attirer aux deuxextrömit^s des condueteurs de la pile. Dans les cas ordinaires, on 6tablit le courant en touchant les deux parties avec les fils condueteurs j mais si on dösire aug-meiitcr la (orce et l'activit^ du courant de maniere ä impres-
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MEDICATION EXC.'TATIVE DU SYSTEME NERVEÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;441
sionner davantage les parties malades . on fera des incisions dans ]es tissus, ou b;cn on y implantera des aiguiües mdlalliques jusqu'ä une certaine profondeur, dans le but d'y coiiduire V6-leclnc'dö ; enfin lorsqu'on d(5sirera modifier plus paiticiiliöre--menl !es nerfs de certains organes, on enfoncera des aiguilles aux endroits correspondant ä ces nerls. Dans ce dernier cas , et d'apres M. le docteur Ure , il faudra appliquer ie pöie po-sillfixwL neri's, etle pola negati/unx muscles (1).
Maladies des auüiiaux trailies par le gabanisme,
1deg; Paraljsies recentes. On nc pent espdrer guörir par ce moyen que les paralysiessans alteration malörielledn cerveau, de la inoeile öpinicre ou des nerfs, ou bien, en d'autres ter -mes, les paraiysies dans lesquelles il ne manque plus au Sys­teme nerveux que le pouvoir de la fonction. M. Caussö a traitö et guöri des maladies ayant ce caractere^ savoir : la pa­raplegic dans le boeuf, en pla^-ant le pole zinc dans la bouche et le conducteur du pole cuivre dans l'anus, la pointe dirigöe vers l'os sacrum , puis de ce dernier endroit aux parois aLdo-tainalesj l'animal tut gult;h-i en une scule application : la pile fonclionna seulement quinze minutes. La paralysie du pönis d'un clieval, en appliquant le pole cuivre dans l'orifice extö-rieur du caual de l'unHhre, et le pole zinc sur la base du pönis au moyen d'une incision j la pile exerga son action pendant quarante-cinq minutes. La paralysie de la face gauche d'ua cheval par rimplantalion de quatre aiguilles dans la conque, deux sur le trajet du nerf facial, deux au menton el deux au bout du nez. Chacune de ces aiguilles, portant un ßl de laiton Ires fin, fut rdunie par !a lorbion de ses Ills pour former deuxpetitescordes melalliques, I'une pour la partie supörieure de la töte, et l'autre pour la partie införieure. Quarante dö-
(1) Victionnaire de Chim., p. Andrew Urc, t. Ill, p, 207.
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hillnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME NERVECX.
charges fnrent donn^i s en une seule stance, Tanimal ölant abaUu, et il ful guöri.
Pr6au,qiiarantii-cleuxans avantM. Causse, avail d^ja pu faire lever et marcher pendant trois mois, par l'empioi du gaiva-nibine, un cheval atteint de paralysie, L'animal est mort en-suite.
DIeleorisation. Dans ies mötöorisations da cheval, alors que la membrane cbamuedestüniques intestinalcspar la dissension gazeuse a perdu sa faculty coniractile.si a I'aide d'unagentpuis-sanl il est possible der^agir sur Ies syntcmes nerveux et muscu-laire en ienr imprimant ia force d'excitabilit^ et deconlraclililö nöcessaires pour chasser hs gaz. I:;s matieres cxcr^menlielies, et faire eesswr Ies doulenrs et tes coliques, on aura rempli üiie indication piessanteet rationneile. M. Caussö a choisi le galva-nisme pour alteindre ce but. Snr deux chevaux alteints de co­liques av^c ni61lt;5orisme, Ies deux poles d • la pile fnrent appli­ques, i'un ä la bouche, I'antre h Tanus. L'aciiongalvaniquedtira de trente ä quarante-cinq minutes : alors Ies animaux expul-sßrent des gaz, desmatieres excidmentieiles. et fureni. promp-tement hops de danger. Eufin on choval atteinl de vertige ab­dominal bit gnlaquo;5ri par tin co!!ra;U galvanique dtabii a I'aide d'une grosse aiguiile hnplanf^e dans ie trajet du nerf jjneumo-gaslrique ä rencoiure, et mise en rapport avec le pole zinc, et d'une autre aiguiile implanti'e au niveau du prolongement abdominal du sternum. L'aclion dura cinquante-cinq minutes.
Ces fails, quoique en petit nombre, doivent engager Ies \6-törinaires a faire usage du galvanisme; toulefois Ies observa­tions de M. Causs6 m^ritent d'etre r6p6\.6es, afin d'antrainer une entiere conviction.
Le galvanisme pourrait ögalement 6lre essay^ dans la chort'e du chien et du cheval.
Acupuncture. De 1820 ä 1826, epoque ou I'acupunctnre (Hail un moyen thdrapeutique a l'ordre du jour en m^decine hu-maine, et que MM. Jules Cloquet, Dantu, Morand, etc,, en
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MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME NEIIVEÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UUd
vantaient les effets merveilleux dans la guörison de beaucoup d'affections nerveuses, Girard fils (l), MM. Bouley jeune (2), Chanel (3), Clichy (4), Rainard (5), essayörent l'acuiiuncinre dans la paraiysie, le rhamalisme musculaire ancien des me.n-bres, la choree, les eiigorgemeäts du teslicule. elc.; mais tons cos essais dömonlr^rent que i'acupuncture n'ötait que d'un tres faible secours contra ces matarües dans les anfmaux. Nous avons aussi essaj6 ce moyen , et peut-6ire avec trop de per-sßvörance dans le ihuinatisme lombaire, les Loilcries de l'e-pauie, les Emaciations des muscles de l'Epaule et du grasset, la chorde ancienne et essentielle du chien , sans pöutoir noiis louer d'un seul succ6s bien posilif. On peut douc dire aujour-d'hui que I'acupuncture est un moyen ä ajouter aux revulsifs, aux exuloires, au feu, qu'on emploie coulre ces maladies, ä cela pi es cependant que ces derniers sont plus souvent suivis de guerison.
Nous ne parleroas pas du proeödtj öp^rätöire de l'acupuac-ture, nous renvoyons aux ouvrages de Chirurgie qui eti iiai-tent. Quant aux hypotheses pins ou moiiis higönieuses qui ont ei6 ämisessurieäioded'action desaiguilies. noasnous abstien-droüs d'eu traiier avec cielaii (6), nous diroits seulement que I'icnplautation le söjour des aiguill s dans les lissus, ä part fe pliö.'ioiuene 6!ec!r:que qu'ils peuvent produire sur le syslfme nerveux de la partic. dHenninent une excitation suivie d'une rüaclioninflammatoire. et que ce sont sans doute ces deux effets r^unisqui concourent, simultanöment ä la guerison.
(1)nbsp;Girard fils, Recmil de mid. vil,, l. II, p-133.
(2)nbsp;Bouley jeune, id. t. II, p. 131.
(3)nbsp;Chanel, Journal pratique, 1.1, p. 03.
(tu Clichy, ttecucii de mdd. vHcr., t. IV, p. liOIi, (5) Uaiuard, TraiUde tlierapeutique, p. 212.
(0) Voyez pour cctle action uuenote de Girard DIs, (leeucil de mid. vlUr., t, II, p. 123.
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UEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME NERVEÜX.
Excitant nerveux particulier.
Digitalepourprde [Digitalispurpurea). Panic active, la di-gitaline de M. Leroyer ; f.arties employees, les feuiiles fraiches ou la poudre conservöe pas plus d'un an.
Certains thörapeutisles ont classd la digitale parmi Iüs uar-cotico-äcres, d'autrcs parmi les södalifs, les contrc-sliaiulaals, d'autres parmi les medicaments incertee sedis. Quant ä nous, nousavonb, peusci devoir placer la digitale d'abord dans la me­dication excitative du Systeme nerveux, et ensuite d'en faire un excitant particulier, par la raisou que cetti; plante esl tout k la fois excitante, sedative des mouvenients du coeur et diurdiique*
Effets. Scion la doie, la digitale determine des effets fon vaiiäbies q.ii a'ontpas toujours cte bien apprticiüs par les phar-macologisles. C'estqu'en effet ä pptite dose et ä dose moyenne la digiiaie n'excite que fort peu toute l'ecoiiomie, et manifeste spdcialeinent son action en ralentissant les mouvemeuts au coeur, tandis qu'ä grandc dose eile les acc6lere constammeut.
II est important que nous relations bien ces deux effets.
EJfets excitants. Lorsqu'on administre la digitale, soit aux grands soit aux petits animaux . ce medicament excite un peu d'anxiele , les muqueuses apparcnles s'injectent, la Louche devient si;che et des borborygmes se font entendre, le raquo;ouls acquiert de la durettS, et ses pulsations peuvent aller d'un tiers en sus au dessus du chiffre de l'6tat normal; les battements du coeur sont forts el sonores, la respiration s'acceleie sans de-venir irrdgullere ; la peau s'echauffe legerement. Get. ölal dure trois a quatre heures, apres quoi d'autres effits se manifesteut.
Effets sedatifs. Ces effets s'annoncent par un peu de som­nolence; les animaux liennent la löte basse , les conjonclives prennent une teinte Idgerement violacde, la bouche reste tou­jours söche, la respiration se ralentit el devient profonde; mais le phenomfene le plus remarquable qui se manifeste consiste
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MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME KERVKUX.'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UU5
dans la diminuiion du notnbre des pulsations arterielles et cordiales, qui peut 6lre portö graduellement au quart, auli^rs, rarement au dessus de la moitie du nombre total des pulsa­tions a I't'tat norinai. En outre, las battoments cordiaux sont plusmous, moins brusques et parfois inierraittents: les pul­sations arterielles sont molles, donees, et e'est a peinc si on sent I'ondee sanguine passer dans le tube arteriel. Ces effets, fort romarq'.iables.et qui annonceutla puissance dc faction so-dative de la digitale sur les mou-Rments du cosur, el peut-^tre mieux snr le Systeme nervenx qui preside aux contractions de cet organe. seprolongent pendant quatre a cinq heures. puis ils disparaissentppu ä ])eu avec le Uger comaqu'on avaitretnarquS.
slctio/i diurilique. En raörae temps que l'action sddative de la digitale a lieu surlecoeur, les animaux se campent frdquem-mont et expulsent avec facility unepetite quantild d'uriue claire el aqueuse. Cette diurese diminue peu a pen, mais se prolonge cependanl uric h deux heures aprös que I'effet sddalif est com-pldtement termini.
Le lendemain de Tadminislraiion de la digitale, les animaux ^prouveni le dt'sir de prendre des aliments, et ils les mangent avec avidity.
Si on continue l'emploi dp la digitale pendant plnsieurs jours, sans cependanl en augmenler !a dose, le lube intestinal s'iniie. el les animaux, bicn!öt degoiilcs, !a bouche cbaude et les crottins durs. rei'usent les aliments et urinent ahondam-rneut. Cel (Hat aimonce posilivement une irritation du canal intestinal et dquot;s voics urinaires. donl on pent raquo;'assurer du resle en sacrifianl alors les ariiinaux.
Effets toxiques. A forlc dose la digitale ddlermine en grande parlie les effels produits par la mddication narrotico-Scre. Alors on ne voit plus se produire succesr.iveraent I'exci-talion , la sedation el la diure-^e, mais tons ces effets se manifester irr^gulierement. Les animaux sont tristes , ils treinblent sur tous leurs membres, les muqueuses sont d'un
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(lUamp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 31i:i)ICATI0N EXCITATIVE DU SYSTEME NERVELX.
rouge lividlaquo; , la bouclie cat cbaude, sfche et rempiie de sa-live; Iks oreüles, les membres , le bout du nez , deviennent glacis; !es animaiix se couchenl, sp. relövent et expulsent frd-quemment des malieres excr(5mentielles. Le ventre est dou­loureux ä la pression j les chiens eprouvet;l des nausöes el vo-missont bieniöl. Li pouls t-.st petit, tres vite , tres irrdgulier, tantbl faible , lantot mou. Les batlcments du cceur sont acceidrös ou ralentis, souvent int.ermiltenls, d'autres fois ties irr^guliers tantdans leur nombre que dans K'ur force, et dans les bruits qui les accompagnent. Quelques cl;evaux cprouvent des soubresauts dans les tendons el soul irritables, d'autres res-tent dans un etat de coma et de somnolence. Apres une ou deux heures, ils expulsent souvent par l'anus des matieres excrementielles glaireuses; certains animaux nrinent, d'autres n'uriiieiil pas: les vaisseaux de la face s'injecteiit, le venire se ballonne, les narines se dilaleüt, des treinblemenls ge-neraux presque continueis s'operent. el apres quelques lieu-res, les animaux se couclient el meurent loul ä coup en dprouvant ou sans öprouver de convulsions. Tels sont en ge­neral les effets toxiques de la digitale qui ont 616 observes par Leroyer (1), Dapuy (2), Lracy Clark (3), Orfila (4), Lebcl el Ignard (5), et ceux que nous avons notes sur les chevaux el les cliieus, Ces effets , selon M. Orfila, se produisent de la nicime maniere que les präparaüons de digitale, soil admi-nislrees a l'intärieur, depos^es dans le lissu cellu'aire . ou in-jeclees dans les veines : seuienienl cians ce dernier cas, ils sont pli:s prompts el plus dnergiques. D'aprßs M. Auguste Leroyer, 7 centig. (1 grain ij2) de digitale dans IG grammes (1/2 once)
(I) hetoyei) Journal pratique do mcd. vet., t, V, p. (i50. (2 Dapuy, Id. t. V, p. iiz2. (3; Bracy Clark, Id. i. Ill, p. 501.
(5) Orfila, MMccine U'galc, Iroisieme edit, t. Ill, p. i|22. (äj Ltbel cl iguaid, Those de Girard. Paris, ISIO; el Uoiioud, Mai, Mcd, p. 353.
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MliDICATIOS EXCtT.VnVE DU SYSTEME laquo;EUVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;[fill
d'eau injctiee cl.:rii !a jugalaire d'iüi cliien dt- moyenne taillc peuvent Iß faire pf'rir en cinquanle minules.
si l'autopsie des animaux, les niiLiibranes muqunuscs in-testinales se moptrent rouges, ioject^es et parsemees d'ecchy-moses. Le sinus du cerveau, les veines du poumon, les vei-nes sous culandes sent gorg^es par uu sang noir , tout le Systeme capiliaire est rcmarquablement distendu par le sang. Le tissn du coeur est ecohymose dans sa substance charnue. Les organes urinaires n'offrent rien de potable. Les reins sont, comme tous les organes sanguins , seulement distendus par beaucoup de sang.
L'ensemble de ces alterations et surlout !es traces d'inita-tion intestinale, la distension des vaisseaux veineux, ainsi qu'em le remarque a la r.nitc de Taciion toxique des narcolico-äcres, a fait classer la digitale parmi ces agmls. Kous ne nions point qu'ilen seit ainsi it dose toxique, mais ä dosem^dicinale nous pensons autrement. Bien cependant que la digitale agisse en irritant un pen le lube digestif, nous lui reeonnaissons d'abord un effet excitant et ensuite un effet sedatif qul agit plus spö-cialement sur le cceur.
Usage dans les maladies. La digitale a etö employee avec succes dans les maladies du coeur €t les liydropisies.
Maladies du cceur. Assurenienl, fi la digiiale est adminis-tr6edans les dilaialicns ancienncs descavileraquo; du coeur, avec ou sans (''paississcment, les dilatations an^vrysmatiques de l'aorte de rarlere pulmonaire, cette plante es! impulssante pourrenie-dicr ä ces altdrations organigues. Eile nepeut que souiagerles animaux mom.entandmeat, tout en ralentissant la circulation, et en activant par sa vertu dlurälique les epanchements du pö-ricarde , du thorax, de rabdönien, du tisbu ceilulaire soiii-cutanöe qui sont la consdquencö de ces graves lesions. Dans I'emphysöme puliüonäire ancien du chevai qui s'accoüipagne toujours de dilatations des cavitös droites du coeur; nous avons pu diminucr beaucoup les symptömes dus au derange-
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4^8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME NERVEUX.
ment de la circulation, mais 1'amelioration que nous avons obtenue a toujouisclö moniBntande.
Ce n'est r^ellement que dans les inflammations r^centes, soil du ccciir, soil du pöricarde et particulierement dans Ja mh'rose du coeur, maladie beaucoup plus commune qu'on ne le pense dans le cheva!, et dent nous poss^dons d'interessants exemples, que la digilaie montre toule la vertu de sa puis­sance. Employee dans cette maladie par M. Rainard (1) et par nous, röunie au rögime debiiitant et ä la medication deple­tive, dans cette singuüere ndvrose du coeur, la digitale r^ussit parfailement bien.
Les contro-slimulistes emploicnt souvent la digitale dans les maladies aigues. Nous n'avons jamais os6 faire usage de ce medicament dans ce type df. maladies.
Hydropistes simples. La propriete diuretiquebien reconnr.e de la digitallaquo; I'a fait recommandcr dans toutes les bydropisics simples et essentielles, aussi bien que, ainsi que nous Tavons dit, dans les bydropisies symptömatiques des alterations du coeur. La digitale est en effel un puissai.t medicament dansces im-iadies. muis il faut que cette plante soit administree en de­coction et que la dose en raquo;oit modi-ree el longiemps continuee.
Doses, 1deg; Feuilles Jraiches. De 30 :ä (10 grammes (1 ä 2 on-ces) en decoction daus 1 litre 1/2 d'eau pour les grands ani-msux . de 8 ä 10 grammes (2 ü 4 gros) en decoction dans un demi-litre d'eau pour les petits.
Poudre fratche. Gelte pcudre doit ctre confectio7iiiee dans i'arnee , 6tre verte et avoir nno forte odeur de foin. En pilules de 16 k 30 gramme? (1/2 once a 1 once) pour les grands aui-maux, de i h 2 gi-smmes (1/2 gros) pour les petits. La m6me dose en infusion pour les premiers dans un demi-litre d'eau, et pour les seconds dans 3 decilitres.
(1) Rainard, Compte rendu de l'Ecole de Lyon, ann. 1831. Becueil de mid. vit., VIII, p. 580.
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MEDICATION DERIVATIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;449
Teinture. La teinlure de digitale est raremenl employee ä l'int^rieur. On en fait surtout usage en frictions penetrantes sur !e venire des peliis animaux alteints d'ascite. Cetle pre­paration augmente beaucoup la diurfise et fait promptement räsorber Je liquide 6panch6. La teinture de scille produit le m6nie effet.
Dosetoxique. 1deg; Feuilles fratches. De 120 ä 150 grammes (4 a 5 onces) pour les grands animaux, de 12 ä 16 grammes (3 gios ä 1/2 once) pour les petils.
2deg; Poudre. De 45 ä 60 grammes, en lt;5lecluaire, en pilules ou en decoction pour les grands animaux, de 4 a 8 grammes (2 ä 4 gros) pour les petits.
THOISIEIttE CLASSE.
MOYENS THERAPEÜTIQÜES PROPRES A D^TOÜRNER L'aFFLUX SANGUIN ET A DER1VI£R LA DOULEtlR DANS LES MALADIES. — RßVÜLSIFS ET SPOL1ATIFS.
MEDICATION DERIVATIVE.
Cette grande et importante medication qu'on a encore nom-mäe revulsive, transporitive, comprend faction et les effets de plusieurs series d'agents therapeutiques capables , en susci-tant une maladie artißcielle , de combattre ou de concourir ä la guörison d'une alteration palhologique donnee. La medica­tion revulsive est fondee en grande parlie sur cet aphorisme d'Hippocrate : duobus doloribus non in eoJem loco simul oborlis, vehementior obscurac alterum. On sail que la douleur est l'un des premiers elements morbides d'un grand nombre de maladies des solides organiques ; or, detourner cette dou­leur, en lui opposant une autre douleur plus forte et artifi-cielle, c'est produire une revulsion, de revellere, arracher, 6ter de 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,9
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I
tiö(inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; REVULSIFS.
force, parce qu'en effel on an-ache la douleur ou la maiadie du lieu oil ellcesl lix6e_; c'esl determiner une derivation, do ^e-rivare , d^tourner, parce qu'on la dätourne de son lieu d'^lec-tionjenfin c'esiexercerunelran posilion, de^a'laquo;/)olaquo;ere,trans-poser, parce qu'on la döpiace d'un lieu pour la placer dans un autre lieu. L'actioa derivative snscitant dquot;abord du la douleur el de la fluxion, ubi stimulus, ihi jlexus , ensuite des secretions morbides ou des s6crlt;5lions physiologiques exagerces tiui doi-vent 6lre considdrdes ausii comme palhologiqiies, s'operanl. au detriment des fluides nutritifs ou du sang, dtHermine toutä la fois , et nne dörivaüon de la donleur ei une ioustraetion des liumeurs organiques ou une \e.v\\i\h\e spoliation. Ces deux phe-nomenes difficiles ä isoler l'un de l'autre, doivent done ölre compris dans la mönie mödication. JXous a'imllerons done point quelques llierapentistes modernes qui onlseparö la medication revulsive de la medication spoli/itive on exuloire. Selon nous, ces deux medications se confondetit et ne pcuvent 6lre isoldes, parce que les tiois phänomönes, l'irritation, la fluxion san­guine, la sdcrdtion palhologique, s'dtabüssenl d'emblöe et mar-client d'accord.
L'aclion generale des revulsifs esl de determiner artißcielle-ment des donleurs, des congestions sanguines, des inQamma-lions, des secretions de nature diverse que le praticien aug-mente, diiuinue, prolonge , varic , deplace, scion les indica­tions fournies par les phenomenes rnaladifs qu'il desire com-baltre. Mais parmi les agents llicrapeuliques capables de pro-voquer ces elfels, un juste choix doit en ctre fait. II est done important que nous fassions d'abord connattre ces agents, ain'i que leur maniere d'agir, avant de tracer les regies qui doivent en diriger I'emploi dans les maladies. Ces age::ts com-posent quatre medications qui tontes nentrcnt dans le. domaine de !a medication revulsive.
Ce sont les medications ;
1deg; Rubefiante ;
:
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UiDIGATIOH RUBfiFtANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Uamp;i
2deg; Vesicante;
3deg; Initantej
4deg; Caulique escliarouque.
Squot;
MEDICATION RUBfiFIAPdii.
On a donnd !e nom do rubefianls, de rtiltefarere, rough-, aux agents Iherapeutiques qui onl ia propri^td d'irriter. de rendrc douloureux et de dölerminer une fluxion cntande qui s'an-noncs par la rougeur.la douieuretia luiuöfaclion. pheiiomönes qui constituent la rubifactionon la medicationrude/^^n^.
Jgenls. Les frictions cutanöes ä l'aide de brosses ou de bouchons de paille , l'emploi du calorinue rayonnant, de I'eau cbaude , les frictions avec le vinaigrlaquo; chaud . les essences de te-rC-benthine et de lavande, rammoniaque, 1'application momen-taiiie des poudres de moutarde et d'euphorbe, de pulpe de grand raifort sauvage, sent les agents actifs de la medication rubefiante dont nous allons faire connaitre faction et les effels d'une manierc gfinörale.
Effets primilifs. Las rnbefiants dtUerniinent de ia donleur, de la chalenr, de la rougeur, du gonflement dans le lissu cu-tan6, ph^nonieui's dus assurement lout ä ia fois et ä nne irrita­tion des ülets nerveux 'res nombreus qui so rendent an corps muqiieux, et ä une tiirgesceiico, une accumulation sanguine consecutive des vaisseaux inteimödiaires qui se divisent et se subdivisent a i'inüiü au dessous de l'epiderme. Les uns de ces agenis determinent a I'instant une ties vivo donleur, comme l'essence de tdr^benlbine, le vinaigre chaud, rammoniaque ^tendue d'eau ; mais celte donleur qui sascite aussitol une sugil-lationcutande, n'est qu'dphemöre. Lusautres, comme ia mou­tarde, la pulpe de grand raifort sauvage, dererminent mcins promplement la rubofaction j mais aussi ellc est plus profonde
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A52nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RiVULSIFS.
et plus durable. Cps effets sont ä consid^rer comma nous le dirons plus loin dans la revulsion de certaines maladies. Tou-tefois,el quelle que soill'espece de rubäfiant dent onsesert, ses elfets seronl d'aulant plus rapides et d'aulant plus dnergiques qu'on en fera usage sur lesendroits oü la peau estfiue, delicate et trfes sensible, comme sous le ventre , la face inlerne de la cuisse, des avant-bras, des parois latörales et införieures de la poilrine, ä la face, etc. Enfin, la rub^faclion est d'autant plus puissante que la peau des animaux esl plus fine, plus vasculaire et plus sensible. Elle doit done, toutes choses 6taat dgales d'ailieurs, 6lre plus facile ä obtenir dans le mou-ton que dans le cbien , dans le cheval qne dans les bates bovines. On profile presque toujours de l'engorgement, de 1'af-flcx sanguin dans la peau et dans le tissu cellulaire sous-cutan6 pour y pratiquer des scanGcalions et obtenir um; saignde locale.
Effets consecutifs. La congeslion sanguine qui s'esl opdree a la peau determine loujoiirs nn l^'gcr suititement s^reux ä la face externe du corps rauqueux , I'lipidenne en est legercment souievö, et plus lard cetle couche inorganique se dätache et tonibe par ecailles : si la rublt;5faclion a (Sie Ires intense, si toutes les parties consliluanles de la peau , el notamment Its buibes pik'iix, onl participöä 1'irrilalioD, le tissu culane se gonde, se ride, devient ti 6s douloureux, el lorsque I'inflaiamalion est en parlie dissipöe, lespoils et l'öpiderme tombent. Lc tissu culand encore un peu öjjais et douloureux reprend bienlöt sa sou-plesse, perdsa sensibility anormale, l'^piderme se. rägönereet la peau se recouvre de poils.
sect;11.
MEDICATION VESICAME.
La medication vdsicante de vesica, vessie, qu'on nomme en­core öpispastique , de ssris-sraft/ gt; j'allire , comprend l'action et
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MEDICATION VES1CANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;UbZ
les effets des agents thamp;rapeutiqaes qni, appliques sur la peau , chUermisient de la douleur, de la rougeur, de la chaleur et ;a secretion d'un (Inide seceux jaunAlre qui souleve 1'^piderme e.'. s'accumule sous lui pour former de petites ampoules ou ves-sies : de la le nom de vßsicatoires qu'on a encore donnö aux vesicants.
agents. Les cantharides et l'alcool canlharide, I'ongaent vdsicaloire el toutes les preparations vösicantes , l'eau bouil-lante, I'euphorbe , I'ammoniaque jieu (5tendue d'eau , sent les agents vesicants dont on se sert ordinairement en mödecine vtSterinaire.
E/Jhis primitifs. Les vdsicants mis en contact permanent avec le tissu de la peau , agissent peu a peu en determinant une douleur vive, cuisaite, qui s'accompagne de chaleur, de gon-flement et de rougeur; apres douze ä vingt-quatre heures, I'iSpiderme est soidevö , et ä la place de Fapplicalion se mon-tre tin plus ou moins grand nombre de peliles ampoules ou vessies de la grosseur d'une lentille , d'une petite ou d'une grosse noisette, lesquelles renferment une S(5rosil6 claire , jaunätre, s6ro-albutnineuse si rinflammalion est legöre, et albumino-fibrineuse si I'irritation a 6X6 tres violente. A cette vesicalion qui s'accompagne de tumefaction de la peau , d'in-fillration d'un fluide jaunätre dans le tissu cellulaire sors-cutand, succede un decolement de l'dpiderme dans toute la surface irritde par la söcr6tion d'un fluide d'abord visqueux , blanchfttre, lögerement globuleux, qui coustitue une sörositö purulente dans laquelle nagent quebjues filaments de (ibrine, et enfm un liquide b'anchdtre, dpais, cremeux, h globules bien döveloppes, qui conslitue le veritable pus. Si on examine alors la surface suppurante , on voit qu'elle est rouge, saignante p?ir le contact, tres douloureuse, pourvue de granulations vascu-laires et d'une One membrane pyogenique , organisation qui constitue un veritable apparcil de söerdtion purulente ou morbide.
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ti5knbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HEVULSIFS.
Trois effets accompagnent done l'application des vesicants, ce sont :
1deg; L'irritation suivie de douleur, de chaleur, de rougeur et d'engorgement (rubeimotion);
2deg; La seenHion d'nn fluide sereux et son accumulation sous IVpiderme sous la forme d'ampoules (vt^sication);
3deg; Le ddveloppement de bourgeons cellulo-yasculaires d'une membrane pyog^Diqne et la söcr^lion de pus (suppuration).
Ces effets s'obliennent phis ou moins rapidement selon la plus ou moins grande vertu du vesicant, la (inesse, la sensibi-lilö de la peau et l'epaisscur de l'epidernie.
Dans le choix du vdsicant, on accordera toujours la prdfe-rence aux preparations de canlharidos, et auiant que possible on recherchera par I'appHcatioa les parlies oil la peau est fine. De meme que pour les rubefiant^, les vesicants sont plus pctifs sur la pearaquo; du cliien et du mouton que sup la peau du chevul et des raquo;rands ruminants.
Effets giniraux et consicutifs. Lorsque 1'aclion vesicante est forte, optjrei; sur une !ar;ye surface, et le sujet irritable t les pJienoinones irillrmiinaloires Ineaux ou la vesicalion sont aecompivgn^s et suivis d'une reaction sympathique g^n^rale (jni s'cte.nd ä lout- rdconomie. Les membraaes muqueuses aji-parentes roogtssent, le pouls .s'elive ^ acquiort de la vitesse et de la duraie, la respiration s'accelere , la soil s;- tieclare , et les aniiuaux rtprouveul tons les efi'els d'une veritable flevre de röae-ion. Gelte r^.uiion se Dionlre pendant le premier degrd d'excitslioii; eile estä sou apogee pendant lasecrelion s^reuse, dinüntie el disparait peu a peu pendant la päriode de suppu­ration.
Un autre efi'et con^r-'iitif non moins important que celui-ci se inar'ifeste pendant la p^riode de secretion , ct m6me avant Ilaquo; sooievemeul. irt decols'meut eompl^t de l'epiderme. et par-ticuiieremeat lorsqu'on reapplique des preparations de ciin-tharides sur la peau di^nudöe de sou äpideme : e'ebt l'absorp-
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MEDICATION IRRITA1NTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ö55
tion du principe aclif des cantharides ou de la cnntharidine. Ceprincipe, aprfis avoir parcouru le torrent circulaioire, est parüculieremenl lt;51iiniii6 par les reins. Or, en parconrant les conduits urinaires. associö ä 1'urine qui est alors rendue vdsi-cante, il determine une irritation speciale qui s'accompagne d'une söcrdtion d'urine claire el abondanle , d'drections invo-lonlaires et douloureuses, phdnomenes d'ailleurs snr lesquels nous reviendrons avec detail en traitant des canlharides. Ainsi doiiC;, et inde|)enda!iimenl des phönomenes locaux qui se ma-nifeslent, lä oü le vesicant a ölö appliqucS, surviennent done, dansquelques circonstances parliculieres, deux phenomßnes gönöraux : Tun qui rösulte de l'extension de l'irritation qui consume une veritable fievre de reaction, l'autre qui se nsa-nifeste plus parliculierement sur les voies urinaires, et qui consisle dans une irritation de la muqueuse accompagnee d'une abondaiitedinreso. Or ces phönoniönes doivcnt etrcbien pris en consideration dans Tempioi de la medication revulsive pour combaltre les maladies.
La suppuration determineepar les vesicants^ qui constituent alors de veritables exutoires ou ämonctoires, peul 6tre enlre-lenue pendant un temps plus ou moins long h. l'aide de prepara­tions irritantes döposöes ä la surface de la plaie pour entre-tenir riuflaiuiaation.
Sm.
MEDICATION IRRITANTE.
Nous ddsignons sous le nom de medication irritante l'action et les effets determines par des corps etrangers irritants places par le therapeutiste dans le lissu cellulaire sous cutand.
Les agents destines ä cet usage sont :
1deg; Les racines d'heliebore noir , de veratre blanc . la garou , la ciemalite et autres plantes irritantes. qu'on designe, etant placees sous lapeau, du nom de trochisques irritants.
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456nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; REVULSIFS.
2deg; Les meches en chanvre, en ruban de fil, les morceaux de cuir enduils de prdparalions irrilantes, qu'on introduit sous la peau, qui portent le nom de setons.
Effets primilifs. Ces corps Strangers et irritants ddterminent une inflammation plus on moins vive du tissu cellulaire sous-cutanö et un afflux sanguin , suivi presque aussitöt d'un öpan-chement sereux, avec chaleur, douleur et engorgement plus ou moins considerable. Ces phdnomfenes inflammatoires sont d'autant plus marquds , que !e corps Stranger a 6t6 placddans uneparlie pourvue de beaucoup de tissu cellulaire. Aussi doit-on rechercher les endroits oil ce tissu est lAche et abondant pour y placer les sdtons ou les trochisques. C'est ordinaire-ment au poitrail, a I'encolure, aux fesses, sur les parties late­rales de la poitrine qu'on applique les sdtons dans tons les animaux. Les trochisques se placent au fanon et au voisinage de certaines articulations malades dont lejeu se fait avec dou­leur. On profile souvent do I'engorgement produit par les tro­chisques pour pratiquer dans leur epaisseur des scarilications qui, donnant dcoulement au sang, determinent une depletion sanguine locale.
Effels conseculifs. Ala suite de l'irritatlon trfesvivedeterrainee paries corpsölrangersdont il s'agit, des bourgeons cellulo-vas-culaires se forment, une suppuration d'abord sfinguinolo-purulente, puis purulente, s'etablil aulour du corps (Stranger. Alors la chaleur, la douleur. le gonflement, diminuent de jour en jour; bientötil ne reste plus qu'une infiltration sereuse, en-tourant l'espace oecupö parie corps ötranger et une membrane pyogänique qui l'isole et söcrele du pus. Les trochisques, les setons, constituent alors de veritables emonctoires dont on en-tretient l'irrilation et la suppuration ä l'aide de pommades ir-ritantes qu'on depose aulour du corps etranger dans le but d'ob-tenirtout ä la fois une action revulsive el evacuative, Les effets curatifs qu'on oblienl de ces agents decoulent, de ces deux ac­tions rdunies. La medication dont il s'agit est frequemment
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MEDICATION CAUSTIQUE-ESCHAROT1QUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 457
usitäe dans la m^decine des animaux , tant h cause de la hci-lil6 de son emploi que des bons effets enratifs qu'on en ob-tient.
$ IV.
MlJDICATIOiN CAUSTIQUE-KSCHAROTIQLE.
On nomme caustiqnes, xaia. je bnllu , les agents thdrapeu-tiques qui operenl ia deslructiou des tissus vivants avoc les-quels ils sont mis en contact.
Les caustiquessont appel^s actuels lorsqu'ils p^n^trent, bru-lent, ddlruisent les lissuselles carbonisent par t'intermödedu caloriquejon los designe dunom de potentiels quandleurs^ld-ments se corabinent avec les principes organiqucs immfidiats des tissus pour les transformer en un tissu nouveau privß de la vie et eiranger ä Torganisme. Dans I'un comme dans I'autre cas, la parlie vivante qui a (5t(5 ddlruiio par I'agent caustique regoit le nom A'eschare.
Caustiques actuels. Les mötaux, tels que le fer, I'acier, le cuivre, rareraent I'argent, chauffds a diverses temperatures, sont les corps condncleursdont on se seil le plus souvenl pour faire pem'trer le caloriquc dans les parties Vivantes , soit en les tenant a une certaine distance dc lear surface, soit en !es promenant plus ou moins lentemenl sur la peau, soit en les ap-pliquant, en les introduisanl dans IVpaisseur des tissus. LVau bouiilante qu'on r^pand sur la peau , la combustion vive d'huiles essentielles, comme l'essence de teröbenthine. de la-vande, l'alcool dont on impregne les polls et la peau . et qu'on enflamme ensuite dans le but de brüler subilement, mais peu profond^ment, le tissu cnlane, sont des moyens cnergiqiies qu'on ne doit point ndgiigcr.
Certains corps combustibles , comme les laquo;Stoupes , le coton, imprögn^s d'huile essentielle de ter^benthine, de nitrate ou
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45Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RKVULSIFS.
de chlorate de potasse, servent quelqaefoisde corps destines a la coiiibustioti , et ?i brüler ientement et douloureusement les parties sur lesquellfS on ies eoflamme : ce sonl les prepara­tions qu'on a nominees moxas.
Effets primilifs, Ces caustiques ngisscnt toujours par I'in-termede du calorique, qui volatilise les liquides des tissus or-ganiques, les racornit. Us desseche el fiuit par en dölruire la texture en les carbonisant ou en les transformant en un veri­table charbon animal.
La cauterisation actuelle determine divers effcts selon le lieu oü eile est appliqu^e et la quantity de calorique qu'on a fait p^nelrer d-tns les lissus. Eile pent aller depnis la simple ru-bi^faction de la pean jusqu'ä la destruction de son tissu et des parties profond^s. Les muscles, les parlies Gbreases, les cartilages, ies os. peuvent ßln; excites, irrites ou carbonisds par 1c calorique. Daus ioüs les cas, l'aclion du calorique determine nne vive donlenr, accompaguöo bientöt d'nu afflux sanguin, avec cbaleur^ rougenr et gonAement des tissus. Ces phönomdaes locaux sent d'autant plus intenses el plus du­rables, que le calorique a piäuelrt' Ientement et profondement dans l'dpaisseur des lissur;, el, vice versa.
EJfets conseculifs. Si la surface cauterisee est grande, si la carbonisation a ele profonde el lente, une fievre tie reaction plus ou moins intense succede a l'action du calorique.
Ces pliönomenes gen^raux persistent jnsqu'ü ce que la par-tie vivanle carbonis^e el morte ou Veschars, seit ölirainöe des tissus par la suppuration eiablie dans le voisinagc , et qui la söpare des parlies Vivantes et enflammees. Alors, a vous ces phenomenes d'excitation, d'inflammation locale, qui prodnisent nne derivation , succede une secretion purulenle qui constitue une evacualion ou un emonctoire qu'on pent enlretenir plus ou moins longtemps. La canlärisation ac'uelie esl un procede chirurgical Ires frequemment employ^, et dont les bons effets
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MEDICATION CAUSTIQUE-ESCllAROTIQÜK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;459
sont journelleiiient conslalös dans une foule du maladies ex­ternes qne nous indiquerons pins loin.
Cauterisation potentielle. Les agents canstiqnes potentiels sont liquides, maus et solides. Les acides suifhyitrique on sul-farique, azotiqne ou nilrique , chlorhydrique ou hydrochlo-rique, le nitrate acide de mercure, i'alcool salfurique ou l'eau de Rabe! sont les caustiques liquides dont on se sert le plus sonveut en nnkleciue vetörinaire. le proto-chlorure d'an-timoine est le seid caustique mou nsiti. Le nilraic rl'argent, depolasse, ia soude, le deuto-chtorure de mercure, l'adde ar-srnieux, lesulfnre d'arsenic, le deulo-snlfate de cuivre et !'a-cölate de euivre sont les cnustique.i solides dont l'usage est re-coniiiiande cn mädt-cine vöt^rinaire.
Effets primitifs. Ces agents, mis en contact imm^diat avee les parties Vivantes, se combinent pins on moins rapidement avec leurs (?lömeiits organiques pour les transformer en un compost nouveau et mort qui porte aussi ilaquo;; nom d'eschare, el dont la nature est variable s:'!on I'agent caustique employ^. La combinaison de^ tissiis avee I'agent chimique produit üne veritable destruction de lenrs elc;iie:;!s nerveuxetvasculaires, determine une douleur pins on moins aigue , suivie blentöt de gonflementj de rougeuretde chaleur. Ces ph^nomönes inflam-maloires, de üi-jine que dans la cauterisation actiüille, sont employes pour produire nne revulsion, et ce sont surtout les caustiqnes solides, te!s que le sublinid corrosif, 1'acide arsd-nienx , ie sutfate de mercure, l'acötate de cuivre, qui sont choisis de preference pour remplir celte indication.
Effets oonsdcutifs. L'inflammation Stabile autour de 1'es-chare a gönera'enient une niarehe lenle dans la cauteri­sation dont II s'agit. La suppuration qni en est la consequence est tardive, aussi 1'escliare se detache-l-elle des lissus beau-coup plus leniement. Les phenonienes consdciiiifs glt;5nlt;?raux Ou rationncls sont done moins marques , m'ais p;'.is profonds , plus durables quo dans la cauiöri^atioa actueile. Aussi vei-
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HEVULSIFS.
rons-nov.s plus loin comment on peut utiliser celle lente reac­tion pour combattre certaines maiaJies.
Les caustiques potentiels doivent toujours 6tre manias par une main bien exercöe; tons ont gdnöralement le grave hi-convenient de cault!riser quelquefois au delä de la partic qu'on desirait dälruire ou irriter. Pariois aussi certains caus­tiques, comme le sulslimö corrosif, I'acide ars^nieux, 1c sul-fate de cuivre, dont toutes les parties ne se combinent poinl avec les tissus, peuvenl etre absorbtls, passer dans le sang ct dölermincr I'empoisonnement. Nous aurons le sein de faire connaitre les caustiques qui peuvent occasiormer ces fAchcnx effets.
Les caustiques escharotiques sont tres fröquemment em­ployes dans la medecine des grands animaux , non seulement comme r^vulsifs, mais encore comme caustiques propremeut dits. (Voycz celle medication.)
Des rhgles qui doivent guider le praticien dans l'emploi de la medication revulsive.
Premiere regie. Pour etre efficace. I'irritation revulsive doit Sire plus forte que I'irritation morbide. Celle regie ne soaffre pas d'exceplionj mais pour qu'elle soil convenablement rem-plie, il est important d'avoir dgard a la nature de la maladie. S'il s'agit de deriver une simple douleur, I'agent r6vulsif devra etre choisi parmi ceux qui, agissant sur le Systeme nerveuv spdcialemcnt. suscitent de tres vives douleurs. C'est ainsi que la rubefaclion prompte, suscit^e par la combustion d(3 {'essence de törebenthine, la cauterisation objective, le moxa , la douleur aigue produite par l'aclion de l'eiectricite el du ga,vanisme, de-tournent lout ä coup la douleur nervense essentiille, et sans le­sion notable deTencephaleet de ses dependances. Maislorsqu'U s'agit de deriver une congestion , une inflammation, ce n'est point seulement sur la vive douleur que le praticien doit fonder I'espoir d'une bonne et solide derivation, mais bien et surtout
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snr line accumulation sanguine et sur des produits morbides artificieis d^posäs dansles 'issus sur lesquels la derivation cst op^rde. 11 faut, en d'autres termes, que les produits morbides externes et artificieis deplaccnt les produits morbides d^posds au sein des organes malades. Ainsi, l'application d'un sina-pi^me ne doit el ne pent etre suivi de bons elfets qu'autant que, invL'pendainment da la vive douleur qu'il occasionne, le lissu soil le si^ge d'un gonflement considerable, que le sang, la sii-rositd abondent dans le lissu cutanä el le lissu cclluaire sous-jic^nt, afin qu'il soil possible de pratiquer des saignees locales dans eel engorgement el de le fixer par des pointes de feu. Ainsi, raclion d'un vösicatoire ne peul 6lre durable el curative qu'autant que la douleur sera vive et l'öpiderme soulevö par une abondanle sdrositö.
Deuxieme r6gle. L'action rivulsive devra etre cxercee sur une grandc surface, ou bien Vintensite de la revulsion devra compenser son etendue, L'oubli de celle regle peul fairecom-mellre de grandes faules dans la thdrapeutique dc la revulsion. En effel, il esl facile de concevoir que plus l'action revulsive exercera son influence sur une large surface, plus sonpouvoir, qui n'esi que la consequence de son action irritante, sera grand, et plus aussi eile devra transposer la maladie avec plus ch; promptitude. C'est ainsi que plusi';urs scions passes sur les parties laterales de la poitriae, qu'un large sinapis;ne, un vö-sicatoire etendu, une friction d'alcool cantharidä sur les deux colds de la poitrine, rävulsent du jour au iendemain une phleg-m.tsie aigue au debul, ölendue ä loiU I'arbre broncbique, une double pleuresie, une largepneumonite. Et cependant encore aujourd'hui on voil dans ces sorles de cas certains prali-ciens appliquer un seul selon an poitrail, un idgcr sinapisme, un petit vdsicatoire sous le sternum , et si la maladie fait des progr6s,sil'animal meurl, on accuse l'impuissance du st-lon, ou du sinapisme^ ou du vdsicaloire, qui esl rest(S sans effet, quand il ne faut accuser que l'iiupöritie du praticien. Daus d'aulres
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RKVUI.SrFS.
cas, pour combalire une inflammatioo synoviale articulaire avec dilatations externes ou gonflements synoviaux (molettes. vessigons), on se contente do tracer quelques rales de feu, d'appiiquer cinqii sixpointes de fru sur la par tie ijoursoufflöe, et ranimal ne gult;3iit point; ['articulation se gonfle davantage, et bientöt l'animal cst i?icapa!jle de rendre de bons services, parce que la ciaudicaiion va toujours en augmentant. On accuse en­core iei le feu d'impuissance quand la faule doit elre altriliiiee au vet^rinaire, qui sest attache a vouloir combattre un Sym­ptome ou un point circonscrit de la maladie, quand il aurait du couvrir toute rarticulation de raies drt feu pour jiroduirc une large rdvulsion d^passant en surface tou!e TelenJue de !a sy­noviale articulaire enflammde. Indus pourrions ici miiltinlicr beaucoup ces citations, et signaler I'oubii qu'on fait trop sou-veni. en mädecine veteriiiaiie de la regie quo nous venous d'öuoncer. Sicependanlla partie ou ['action derivative qui doit elre etablie ne permet pas d'agirsur une surface eu;ndue, alors on doit cboisir un agent rdvulsif dont l'action soll energique et agisse profondäment sur les tiis.ss, do mauiere que sou inlen-sile soit compensde par sou ätendue.
Troisieme regie. L''s derivatifs ilevrnni. tor/ours Sire np]gt;]i-ques le plus pres possible du sihge lt;lu mal. Cetle re^le ne doit jamais elre oiibüec, quels que soient la nature, le siege, ia pö-riode de Ja maladie qu'on desire combattre. Voici sur quelie raison de physiologie pathologiqui nous fondons notre opinion h eel egurd. On sail que les vaisseaux capillaires formen) un reseau continu tla.is l'dpaisseur des organes, que cei x des paioisdes cavit^s spianchniques, par exemple, ont des coin munications analomiques avec ceux des membranes qui tapis-sent ces c.ivites, et que les vaisseaux de celles-ci s'anaslomo-sent avec ceux des organes qu'elles recouvrent: que d'un an-tre cöt('; les divisions et les subdivisions a I'lufini des nerfs qui porleui la seusibiliie dans plusieurs parlies, sont des nerfs provenanl de la meme origine, et quo d'ailleurs les nerfs,
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MEUICATIO-N DERIVATIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 663
soil du mouvement, soil du sentiment, soil de la vie organi-que, out ontre eux beauconp de röunions. Or. si le piietioniene de la revulsion röside lo-it ä la fois clans une douleur pro-duitc, dans une flnxio #9632; sangiiino callable de dclounier la dou'eur fiathologique el dy la fixer au lieu de !a revulsion , er outre de dötour-nor Tafllux sanguin qui s'opere sur I'organe malade pour l'amener aussi au Heu de la rdvulsion , on conQoit qi.ie moins la distance sera grande enlre Porgane malade et !e lieu de la revulsion, plus la transposition de la douleur, plus I'afflux sanguin, serout facil^s et prompts a detourner. qu'au contraire plus celte distance sera grande, plusces deuxeffets, et surtout la derivation sanguine, seront lents et tardifs ä s'operer. Un grand nombre de praliciens pr^ferent C( pendant ajipliquer les rövulsifs loin du si^ge du mal, se fondantsnrce qnquot; faction el les effcts de la I evulsion peiivent se confondre el agir dans le ni6me sens. C'esl ainsiqae dans les maladies du cerveauetdeses enveloppes, ils prelerent appliquer les sioapismes , les söions, les v^sicatoires aux fesses qu';\ l'encolure et pres de la töte , dans I'intenlion qirils out de revulser le sang et la douleur dans les parlies postörieures. iNous iradojitons poinl dans toute son acception cette maniere de raisormer. Kous preföions, si la maladie cörebraleest d^terminee par une cotiges.'ion sanguine, une inflammation du cerveau ou de ses enyeloppes, etablir la revulsion au voisinage de la tele, Ln effet, la longueur de l'en­colure des animaux; l'öloignement du cerveau, taut du coeur que des gros vaisseaux qui partent de cet Organe, permeltent au ve-t^rinaire d'^tablir lelieude la revulsion ä l'encolure et d'obtenir nonseulement une douleur arüfioieüe quineseconfondrapoinl aveo la douleur patbologique, mais encore une retrocession du sang des capillaires du cerveau . daris les capillaires de la peau et des parlies profondes du voisinage de la tete. Or, cette derivation du sang ue pent i oint assuröment etre aussi facile-menl obtenue par l'emploi des revulsifs appliques aux parties postörieures. Cependant, si lainaladieceröbraleestsymptomati-
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R^VULSIPS.
qne , si elk1 ne consiste qraquo;e dans la reaction violenle d'nne au-tr1 maiadie äloign^c, !a derivation de la douleur nous parait mtfriter la pr^fdreTice dans unc partie öloignde du siege oü eile retentit. Ainsi done . h ['exception de cette derniere circon-stance , la rt'ivulsion sera done operee 1c plus pres possible du sißge du mal. L'expärience ddmontre tous Ics jours les bons effets des rövulsüs appliquds sur la peau de Tauge, dans les aigines pbaryng^es 011 laryng^es simples ou compliqu^es de croup. Les obsefvatlous de MM. Prevost (1), Cailleux (2), et les nöti-s^s (3), r.o laissent aueun doule ä cet dgard. Les succes ob-tenus par Tapplication des s^tons, des sinapismes, des vdsica-toires, sur les pariius laterales ou inferieures de la poitrine des animaux domestiques , dans les phlegmasies soit aigues soit chroniques des brouches, du poumon et des plevres, sont ä la connaissance de tous les vdtörinaires. Les excellents effets des friclioüs v(5sicantes, du feu sur la peau qni recouvre les articulations alteinfes da- maladies chroniques, l'application de trochisques irritants ou escharotiques , du cautere actuel dans les parties sous-cutanöcs voisines de ces parties dans les mala­dies rhumatismales articulaires , appuient encore notre opi­nion. Ainsi done, la thöorie d'une part, la pratique de i'autre, viennent confirmer la regle que nous avons ^noncöe,
Relativement ä la nature, au ddbut, ä l'^iat, aux diverses terminaisons des maladies, plusieurs regies sont encore ä ob­server.
A. Congestions sanguines,
Quairteme regle. Les congestions sanguines actives an debut, devront etre combattues par la medicalion depictive, avanl Vcmploi de la medication revulsive. Cette r6gle ne doit jamais laquo;tie oubliee, queisque soienl lesiege, l'ötendue et la violence
(1) Prevosl, Recucil de Mid. VH., t. HI, p. ÜC8. (2 Cailleux, id., t. VIII, p. 637. (3,i Delalond, id., t. VI, p. 351.
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idbiCATion DERIVATIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 465
de I'accumulation sanguine. Dans ces cas, le sang n'est point encore öpanchd dans les organes , ce liquide congestionne seu-lementles vaisseaux capillaires, et la saignöe, avant tout, doit commencer la delitescence. Une largo revulsion opör^e ensuite sur le lissu cuuine, soil ä l'aide dc. frictions söches ou de fric­tions humides et irritantes . avec rossence de terdbenihine , le vinaigre chaud, l'ammoniaque ötendue d'ean, l'emploi du calo-rique portö ä la peau a l'aide de bassinoires , de corps chauds , de fumigations aromatiquos , de convertures en laiue, en dötournant la douleur de ta partie congestionntfe, en transpo-sant I'accumulation sanguine, sont des moyens adjuvants puissants aux soustractions du sang. En effet, I'expdrience en conürme Jes bons effetsjournellement dans la pratique. Ce-pendant si la congestion est accompagnde d'hdmorrhagie, sile ponls est petit et faible,si ies muqueuses sont peu coloröes , si la peau est froide, il est souvent ufile de commencer 1'action revulsive en ranimaut la circulation gfindrale. en rappelant le bang a la peripherie du corps par de vigoureuses frictions cu-taiides, par l'empioi de la bassinoire promende sur touts la peau du corps et des membres, et e'est alors que si le pouls se
releve, si les muqueuses rougissent, siia chaleurcutande revient h sa temperature noraiale, la saignde en opdrant une ddpldtion gdndrale, combat la congestion. C'esl ainsi que nous agissons dans ies congestions pulmonaires , )gt;ieurales et intestinales , et toujours nous avons eu ft nous louer, dans ces ciiConstances d'avoir fait prdclt;?der la medication ddpldtivepar la mddicalion revulsive. Toutefois , si la saignee abat le pouls et determine un abaissement de temperature a la peau , nous ravenous une sccoiiue fois,et autant rju'il est n(5ccssaire,ä l'aclion des rdvul-sifs donl il a did question.
B. Inflammations.
Cinquieme regie. Dans le debut et l'ctat des inflammations aigues violences occupant une large surface, la medication re-2-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SO
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ZlGljnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; REYTJLSIFS.
vithive iksvra 6tre dnergique, durable, ct touiours prvcedee oii accompagnco de la medication depletive.
Dans I'inflammation aigue , le sang a lais^ö d^poser des pro-duits morbides qui se sont organises avec les tissns; cc ücjuide a pn s'öpancher au sein dos orgahes et s'y organiser pour con-sliiuer dt; fausscs menibranes, des indurations, des hfSpaiisa-lions : dejä mönie des globules de pus de röcente formation peuvent infiltrer les fibres organiques. Dans cetle condilion morbide , la premiere indication ä rempür est de combaltre d'abordla phlegmasie par les antiphlogisliques pour calmer la donleur , affaiblir la chaleur et la rougeur, diminuer le gonflement, et facillter !a r(?sorption des liquides morbides d^i'd formds au sein des tissus , et ce n'csl qu'äprös que ces effVts auront 6t6oblenus,qu'il sera possible de rövulserle reste des ididnomenes inflammatoires et de transposer les produits morbides en aclivant lour rdsorption. Ün espörerait en vain que la inddicalion revulsive, aassi cneryique, aussi profonde, aussi durable que possible , puisse obtenir par son influence la dis-parition d'unc inilaunnation dtendue et violente. Dans les cas cependant oil la phlegmasie ddbule et se präsente avec des symptömes peu alaiiiiants, oüeile occupe un tissu , un organc oü eile est facile ä rdvulser (vojes septieme r^gle}, on peut employer simultandment les medications d(';v!clive et revulsive pour arracber celte phlegmasie du lieu oü eile siege et la transposer ailleurs, ä la peau par exemple. Mais, exceptä cette circonstance, la revulsion est nuisible,miseen pratique des le döbut des inflammations dtendues et violentes. La douleur que les revulsifs susciteraient, r'accumulation de fluides qu'ils pour-raieut determiner, seraient revulsdes ä l'instant par la maladie qu'on desirerait combattre et qui en serait d'aulant aggravde. C'est ainsi que s'expliquent le pen d'effets des sdlons , qui res-lent sees et sans engorgement, malgrd qu'ils soient animds for-temenl, qua les vdsicatoires no decolient point I'dpiderme, que !es sinapismes ne produisent ni rubetaction , ni engorgement,
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dans ie döbut des phlegmasies vio'entefs des intestins, du
poumon. des plevres et du pöritöine. Aussitöt que I. pdrlode
de violence de l'inflammation esl calmde , que sttrtout les doü-
lenrs ont diminu^ . h\cn que [es a .fres phöi.omönes inflammä-
loires persistent encore , les rdvulsifs doivent 6tre employes,
fit c'est alors qu'ils agissent avec promptitude, Energie , et
adievonf de combattre l'inflammation. Orlairis pralidiehs ,
quoique convaincus de Cimpuissance des rövulsifs au debut de
rinfLimmation . passent näanmoins des sötohs ou placenl des
trochisques en möme temps qu:ii3 aglssenl par la mödioation
ai ti| hlogislicjue, dans l'espoir, diseut-iis, que la suppuration
s'dtablira aussitöl que l'inflammation aura c6d6 ; cette pratique
qui ne pent 6tre folörde qu'ä l'dgard des phlegmasies legeres
ci borndes ä une petite surface , doll 6tre bannie ä Jamals düns
les inflammations aigues violentesj oar ce n'est pas tant, il
faut bien s'en pdndtrer, la suppuration qu'on doit seuleraent
rhercliera obtenirdans rusaged'unrdvulsif,maisdeladou!eur,
de la fluxion sanguine, et surtout de Pengorgfiment, phduomö-
nes senls capables de transposer l'inflamniation.
Le choix du lieu do la rdvulsion .st une aulre condition non moins importante ä remplir. Si le canal intestinal est sain , et si la maladie que l'on ddsire rdvulser ne fait que debuter, l'emploi d'un purgatif qui agira sur tonte l'ötendae de la mu-queuse digestive, en l'irritant, en provoquanl une sÖcrdtion abondante, pourra rdvulser la phlegmasie d'emblde. C'est ainsi que dans les inflammafioffs du cerveau et de ses depen-dances dans ceriaines ophlhalmies . dan., la bronchit', la pleu-resu! raquo;igiio . rarthrite des jeunes animaux, fc.s purgitifs en-levenl la maladle comine avec la maiii. li ne laut point s'imaginer qu'en irritant le tube digestif on iroubiera grave-ment et pour longlcmps les fonctions intestinales, qu'on fera rdagir sympathiquement la douleur inlestinaio sur la phlegma­sie qu'on chercheä combattre , ainsi que Font dit et exagerd les partisans de l'Ecole de Broussais: il n'en est rien : l'irritation
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du cnnal intestinal ^tantartlficielle, n'est point sörieuse , eile n'csl que passsgöre et sans danger. Toulefois si la rövulsion qu'on veul opiirer doil 6lre active et forte , el si on craint de compromettre les fouclions de Testomae, on doit agir sur les dernieres portions intestinales et sur les gros intesilns en fai-sant des injections rectaies souvent röpölöes. Mais si 1'inflain-mation occupe des tissus complexes , si eile a passö la pdriodc de döbut, c'est ä la peau et au tissu cellulaire qu'il faul s'adres-ser pour le cboix du lieu de la revulsion, afin de l'obtcnir forte, constanle , durable , sans troubler les fonclions digestive el nulritive qu'il esl important de conserver.
Le lieu de la revulsion cutande m^rile dans quelques cas aussi d'etre pris en consideration. Les pblegmasies internes en debutant rövulsenl quelquefois certaines maladies cnian^.es dont la dale est ancienne el dont les siScrötions pathologiques sonl parfois devenues habituelles ä Torganismo; et nous cite-rons les affections galeuses , dartreuses, les eaux aux jarabes, cerlain-.s clarlres ulcdreuses; or, dans ces circonstances il est de toute utility avant lout de rappeler ['inflammation et la sd-creiiou cutanee, en appliquant lesr^vulsifs sur 1c lieu d'oü elles ontdisparu, sauf plus lard, et lorsque le danger sera passö, ä changer le lieu de la revulsion. Nous tenons beaucoup Jans noire pratique a remplir celte condition therapeutique , parce que nous la croyons urgente el rationnelle. Si cependant le lieu occupy par la maladie cutanee n'etail pas convenable pour opörer la revulsion de la phlegmasie interne . il faudrail alors appliqu r le rövu'sif autanl que possible dans le voisinage en mfiuie temps qua sur ie lieu d'oii la maladie a disparu . ou doni la secretion a 616 supprimde , et faire agir ces deux revul­sions de conceit.
C. Terminaisons diverses des inflammations aigue's.
Sixieme regie. Dans les temtina'sons diverses des inflamma­tions , Us produits morbides artificiels des revulsifs devront se
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rapprochcr le plus possible des prodnils pathotogimces de Cin-ßuinniatlon.
L'important laquo;laus i'dtnde de la rdvuhion , c'est dn connsttre la nature, le siege; et lo mode de lerminaison habituel de l'in-flaiumalion qu'il s'agitde combaltre, afin de faire choix d'uu rdvulsif, dont les cifets primiliis et consecutifs se rapprochent le [ilus possible de la nature et de la terniinaison dc la mala-die. C'est ainsi que les phlegmasies catarrhales des muqueu-ses, dent la tenninaison ordinaire cousiste dans une söcramp;ion de matieres ninqaeuses on mucoso-purulentes , comme dans le coryza , I'aogine laryngde , la bronchite , la conjonctiviie , 1'otite, la cyslite , etc., sent ires facilcment transpose^s par ['action dc revulsifs qui donnent lieu ä une inflammation sdcramp;oire lt;5tabiie suit sur les muqueuses digestives )iar raciion des purgalifs salins . soit sur la peau par L'emploi des vdsicaloi-res ou des setons. L'expörience a d(5nionlr(5 en effet les bons effets de ces series de revulsions. IS'ous pourrions citei une foule de fails qui nous sont propres pour appuyer cetle opi­nion, ct encore rapporter les sneces noinbreux qui out 6ti5 oblenus par Barrier (1), Gohier (2), Percy (3), et par une foule de pralieiens non moins recommandables ([ue ceux dont nous ve-nons de oiler les noms. pourcouvaincre enlierementles veteri-naires a cet ffgard. Dans \c$ epanchements recet;ts, sero-al-bumineux, des membranes sdreuses, les revulsifs qui suscilent une prompte accumulation s^reuse, soil au dessous de l'dpi-dcrme comme les larges vösicatoires, soil dans le tlssu cellu-laire sous-cnlane , comme les sinapismes , la cauterisation par approximation d'une large poiiion de peau, pliisieurs salons, dont I'elfet consdeutif sera de donner une suppuration abon-danle , sont les dörivalifs que le pralicien doit prt5f6rer. C'est
(l; Barrier, Instruct. viUr., t, V, p. JSS.
(2)nbsp; Gohier, Compterendu de l'Ecolede Lyon, 1821.
(3)nbsp;Percy, Ann. de I'Agriculturefranoaite, 8quot; serjei t, I, p. 85.
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par l'emploi de ces moyeus tout ä la fois rövulsifs et övacuatifs assocics aux diurdtiques , quelquefois aux purgatifs que Ton combat l'i.illaininalion et l'öpanphement ties grandes sdreuses spianc'nnifjnert et des sdreuses articnlaires. Blaine (I), Gaul-let (2), Gii-'1 (3), Yoi-iz (4), pnt rappprld des gudrisons qni d6-montrent la honU de remplpi de cus moyens dans le.s epau-chemcnts ilioraciiiucs.
Dans la terniinaisQn par *i/ppura/ion des inflamraations , la revulsion, qu'elle soil operee au debul d.; ia formation du pus, qu'elle soit exercde plus tardj devra loujours eire obtenue par des agents quij non seulement ddterminent de la douleur, mais encore une abondante secretion purulenle. La suppuration dans les maladies internes est tpujonrs diificile i transposer. Cepen-dam dans !e debut de. la formation purulenle, oü les globules de pus, iiicoiiipietement foriuds el encore eaiprispnnds da: s ia texiure des prganes, peuven! 6lre faci|em( ut i'ösorbes avee ies autres produils morbides de rittilaaijiiatioii, la rövulsion peut filre employee avec quelques chances de succesjinais lorsque la secretion du pus est opcree par dps bourgeons ce'duiü-v ,gt;cii-laires pu par une membrane pyogönique, que le pus forma collection . la rövuision de la suppuration esl loujours diffi­cile. En tfiCI , t^üi! soiii. :iu ;:l lai .; ce ca.-, d cat i!idia[i: uü^ble ciue la derivation fasse cesser les pbdnou^ciirs iuflammaloires qui prdsident a la formation du pus, mais encore ii faut que ce prüduit morbide soil räsprbä si la collection a son siege dans desprganesinternes j et. dans beaucoup de cas^ que la secre­tion purulenle soit remplacee par one autre seciction pnru-lente artificielle prpcurde par le revulsif: or, la mddicatipn propre ä cpmbaltre la suppuration devrj done ^Ire tout a la fois (ramvosilive e\ evacualive. Les setons, les trocbisques, les
(li Blaine, Notions foiutamcntalcs sar I'art vitirlnaire, p. 1G0.
(2 Gaiillel. Mimoires tie la Soeiiti d'AgricuUurc dj Paris, 1817, p. 129-
(3,Giro, Compie rendu de t'EcoLc etc Lyv:., iS^.. p. 29..
(ftj Voerz, RecjMil dc iHicUcinc cCUrinauü, I. XVU1: p. ZjZ.
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vdsicatoirPSj r\ont on entretient la suppuration, font oMcnir ce double rdsultat. Toutefois, il importe que ces deux elftHs soient continues pendant longtemps ou jusqu'ä ce que I'inflam-mation soppnrative que Ton cherche a combattre alt complö-tenicnl disparu. Nous nous empressons il'ajouter que Cütle doui)ie nieclicalion s'opöratil aux döpens du saug est lt;5püisanle et auiene promptement un a:ua:grissenient general; de iä ['in­dication de donner tine ration couvenable d'aliinents nourris-sauls et de facile digestion aux auiuiaux pour compenser les perles que fait l'econoiuie pendant la suppuration.
Le ramollissenietü, la gangrene, sontdes teruiinaisons que ia medication revulsive peul preveuir, mais qu'elle ne peut point combaltre.
Sepliäuic regle. Uti choix rationnel doil Stre fail des rcvul-sifs sclun le siege et la nature des maladies.
A. Siege de maladies. L'expcirience adömonträ que selon la nature et I'organisation des lissus qui entrent dans la compo-silica des orgaues, les inflamtnations ötaient plus ou uioins fa-cilesa revulserjs'i! enest aiusi, unclioix doit dune presider dans l'emploi des moyens derivatifs que possede la lh6rapeutique.
Systeme muqueux. 1deg; La revulsion des inflammations des membranes muqueuses respiratoires esl peu tenace, surtout lorsqu'elie est catarrhale. L'.idion derivative devra 6tre dtablie a la peau, dans le lissu cellulaire sous-cutane par !es sinapisuies, les selot.s et les vesicatoircs, et ä la surface des muqueuses digestives par les purgatifs.
2deg; La revulsion des inflammations des muqueuses d:gestives esl en general difficile , si peu que ces inflammations soient äteodues et d6ja ancienncs. Cetle difficulte tient Sans doute ä I'organisation plus complexe de ces muqijeuses et ä la grande surface qu'occupe dans certains cas ('inflammation. Les r^vul-sifs devront etre places sur la peau, ou dans le tissu cellulaire sous cutanti. On devra faire usage de präKreoce dans tous les grands auimaux , des troehisquis irritants et des salons.
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472nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rMulsifs.
S1 La revulsion des inflammations des muqueuses g(?iiito-urinaires esl moins tcnace que c ile des mnqueases digestives. On pent l'opörer sur le tube digestif par les pargatifs, dans le tissu celiulaire par les s^tons , les trochisques, et sur la peau par ies sinapismos, janiais par k's v^sica'oiics, h cause de l'ab-sorption de la cantharidine, qui, elimiüile paries reins, vairriter Ja muqueuse vösico-urölhrale.
Systeme scrci/x. L'inflammation des plevres est. ä son döbul, facile ä rdvulser par l'emploi des nibefiaüls en fric­tions sur les parois thoraciques, et surlout par I'application des sinapismes. A une pöriode plus avancen, et i'.ors que Tin-flammation s'accompagne d'öpanchemenl de fausses mem­branes., la revulsion est Ires difficile a obtenir. Les iarges sl-napismesj Its vastes vlt;5sicaioires, ia cauterisation objective d'unc grande etendue des parois des cavites splanchniques soiit lesseuls rövulsifs qui procurent quelque succes.
L'inflammation des sen uses articulaires et des surfaces do frottementpeutaussi, ä son döbut. Stre facilemenl rüvtilsee par l'emploi des purgatifs longtemps continuäs, les frictioi s cr les applications irritantes, el surtout par le feu en .aius ou eii pointes sur la peau qui recouvre I'articulation.
Systeme parenchymaieux. L'inflammation qui a sou siege drns les tissus complexes ou composes et ires vasculaires, tcls quelepoumon, ie i'oie, !a rate, les reins, les ganglions lym-phatiques, pent, lorsqu'elle n'esl encore qu'ä son uöhn ou ä l'^tatde congestion, et alors quelesr.ng. laserosilö albumino-fibrinease de ce fluide. nesont point (5p3iich{5sausein des tissus. encore etre facilement arrach^e par des revuisifs ^nergiques appliques a la peau ou deposes dans le tissn celiulaire; mais plus lard, alors que ces tissus sont indurds, hepalises, ramollis, la revulsion compte bien moins de succes , et encore n'est ce guöre que dans les maladies des poumons qu'elle obtient des avantages röeis.
Systeme fibro-osseux. Les phlegmasies lentes, parfois oc-
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cnltes et souvent rhumatismales du systftme fibro-osseux des aniculations diverses, soni toujours tie- tenacesala revulsion. Ici la medication devra elre active, puibsante et scutenue. On I't'tablit h la peau el dans 1c tissu cellulaire par l'emploi de la cautdrisation actuelle ou potentielle, suivied'une suppuration plus ou moins prolongäe.
Syschmenerveux. Nous avons döjä dit, ä l'occasion des anli-spasmodiques, qu1'.! Tallait distinguer dans les maladies du Systeme nerveux les congestions, ios inflammations et les ne-vroscs. Les congestions des organes nerveux peuvent elre transposäes sur les muqneusesdigestives paries purgatifs, h la peau par l'emj loi des rubcfianls et dor, vesicants. Les inflam­mations scat beaucoup pins tenaces a arracher, ct les revul-sifs, qnels iju'iis soicnt^ employes da.'s ce but, onl Tiiiconve-niejit^en suscilaut une douleur artiQcielle, d'c;xu!!.er la douleui-morbide, hi elles ne soul point plus fortes que ceite demiOic. Mais les ndvroscsou ies maladies nerveuses sans lesions mate­rielles sont, de loiUe'i les affecti '!#9632;; ücrveuses, ceiles dont la revulsion est la muins difficile ä obtenir. Toutefois cette re­vulsion, dans ce dernier cas, devra til re exercöe ä la surface de la peau, el consister dans une vive douleur continude ensnile parun exutoire.
Les moxas, !a cauterisation par la combustion d'une huile essemiello, l'emploi del'eau bouillanle,du vinaigre ires chand, la cauterisation actuelle etendue sur line'large surface, les frictions iiritanles frcqueMimcnl r^petees, soul les revulsifs ä l'aide desquels on parvient ä obtenir parfois la gudrison des principales navroscs des animaux dome liques. C'est ainsi que dans quelqnescas A'immobiUli, MM. Decoste (1) el Hugon (2) out gudri cetie redoulable maladie nerveuse dont le siege est encore pen connu par l'emploi des moxas; que certaines pa-
(1)nbsp; Duroslc, Rccucil clc Mvd. Vi't., t. VI, p. KO.
(2)nbsp; Ilugon, id. I. VI. p. 56ö.
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Ulknbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;HEVULSUS.
ralysies ont 6i€ combattues par la caiitprisation^ictuelle par M Prtiz l); fj;ie M. Dard (2), par des incisions pratiquäes le long de la colonne vertöbrale, dans lesquelles il placaii de l'essencede töröbenlhinequ'ilenflaminait, est parvenu ä guc^rir des affections vertigineuses.
Inflainiiialions chroniques.
Huitieme reg!;raquo;. Ponr comhattre les inflammations chroni-quesj lardvulsion devra toojours etre lente, profondeet perma­nente.
Lamödicalion rövnJsive, appliqnöe aux maladieschroniqnes, doil toujours delerminer deux effels : 1quot; premier doit consister dans unc irritalion profondecl coiistanteeiabüea la peauou düns \ti tissi; ceilulairesous-cutanä ; lesecond doit rcsulterde las^crö-tion puruli nie lt;i'.:i accompagne riri'ilation et constituerune ve-ritabtespoliatioa.Cesdeuxöiäments de la medication revulsive, l'irritatioa et !a s^crälion purulenle, ne restent pas toujours au uieinlaquo;1 degrö d'aclion pendaüt toiit;; la duree de la revulsion. Aussiiöl l'application du seton , ou du v^sicatoire, ou du Iro-cliisnue, l'irritation du tisssu cellulaire ou du tissu cuiand, la douleür, laciialeur, rintum^scence, qui en sont les consequen­ces, constituent d'abord raction revulsive prddominante •. mais plus tard, lorsque ces premiers phenomönes out en partie dis-paru.qu'nne membranepyogöniquejSdcrätant du piis,s'est (or-m^e au sein de la piaie artificielle ou dans le trajet du sölon. ia secretion purulenle constilue alors un dmonctoire, de emun-gere, tirer dehors, un exutoii e, de exucre, d^pouiller, qui , s'o-p^rant aux depens du saug, produit un effet dejileiif general. Cette derniöre action , lt;j:ii s'accompagne assurement loujours de ['irritation entretenue et par le corpf etranger et par les substances excitantes dont cn l'enduit ou dont on reccuvre le
(1) Prinz, mmolres, SocilU d'Agric, de Paris, 1827, t. I, p, 129. (3) Uard. iü. 1827. t. I, p. 200.
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MÜDICAT10N DERIVATIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;375
vdsicaloire ou la plaie suppuram'e, mürite que nous y aüachions de l'importance.
On a recuarquc, aussi bim cn m6 'ccine luunaiiie qu'en mö-lt;!öcine vOierinain , qu'wne aboadante suppuration, soil mor­bide, soil proToqu^e artificiellement^ döterminait Loujours un amuigrisstiaent j^öj^ral, bleu que les animaux restassent cn repos et mangeassent la ration aiimentaire habituelle j que si la suppuration avait son lieu d'ßiec ion dans une partie circon-scrite du corps ou d'un membre par exemple, celte partie, in-d^pendamment do ramaigrissement general , s'atrophiait spd-siblement. C\:hI au surplus ia remarque que nous avons failß ai)res avoi:- pl ic6 des sötons a l'ßpaule et ä la hanche, et qui a du aussi 6tre falle par beaueoup de praticiens. Or, iiid--iieii-damment done de la sonffrance qu'occasionn^nt !es r^vulsifs exutoires dans ies parlies oü ils onl etc ötablis, souffrances aussi qui peuvenl bien expliquer jusqu'ä .::i certain point reriiaciaiiüii. la suppuration, qui assur^ment se fait aux de-pens du sang apporlö d.iii.s les organes pour 'es nourrir, de-tonrne de c^ HquilCj on ü.- peut en cioi.ti'r. les fluides nour-rici rs qu'il charrie pour entrntenir la 3iipgt;,.jnltioii : car. ou lesait, le pus esfcomposö des monies dlöments organiques quo ';#9632; sang, moins ia parlie colorante.
La rdvulsiou lente, prolongde, capable de coiaiialtiv nue maladie dorn la date est ancienne dans l'organjsrae, dötermine done trois effels : 1deg; un effet lent, mais göuöral , sur toute !'e r.uoniie, consUtant dans u:;e ävacuation leite des 616-meuts nulrilifs du saug qui seraient appeIds dans toute autre circousfasice äservir ä ia nutrition de tout t'organisme, 2quot; une irrilalion locale dans le point oii IVxiiioire est placö, 3deg; une suppuration locale aux depens du sang qui est portö aux so­lides, et pacticaiiercaieiit aux muscles du voisioage de la suppu­ration.. Or- ce sont ces trois gt; ffets tiui, bien coünu- du praticien, doivent le guider dans l'empioi de la mödicalion revulsive et exuloiie pour combatlru ies maindies chroniquci$ donl le siege
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47C,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; REVULSfFS.
et la nature peuvent t-tre d'ailleurs fort difWrents. Mais avant de faire connatlre ces maladies, nous dirons que pendant le lemiis g6n6ralemenl long el ntessaire pourquela medication revulsive soil suivie de guörison, il faudra, autant qu'on le pourra, soumellre les animaux a un bon regime analeptiquc, tout en maintenant cependant la ration alimeniaire au des ous de la ration habituelle, les faire iravailler si le cas le permet, les loger dans un local sain , el extJcnter rigoureusemenUe panscment de la main.
Le lielaquo; de la revulsion devra, autant que possible, 6tre ötabli ä la peau et dans le tissu cellulaire sous-cutanö, et aus endroits da corps on des membres qui ne sont point assujettis au froltement pendant ia marcbe, a servir de point d'appui aux parties de la seile, des liarnais , et dans les parties oü les ani-maux ne peuvent se graller, se mordre ou se frolter.
La revulsion lonte qu'on peut op6rer sur le tube digestif par remploi des purgatifs a petite dose donne, il est vrai? dans beaucoup de maladies, des n?sultats satisfaisants 5 mais eile a le grave inconvenient de troubler les fonctions du canal intestinal, qu'il est si ulile de conserver dans le cours des maladies chro-niques.
La peau et le tissu cellulaire. surtout dans les grand:, ani-maux, seront done les endroits oü la revulsion sera cub'ic da preference sans qu'il en räsulte d'incom'enienis sdrieux pour
loute I'dconomie.
Indurations internes el epanchements sercux chronirfues. Si nous rangeons ces deux Usions ä c6llt;5 Tune de l'aulre, c est que pour nous, dans les deux cas, les produils pathologiques sont de la nu'rue nature : car ce sont toujours de l'eau, de l'aibu-mlne, un peu de fibrine et quelques sels qui les constituent. Seulement, pour les indurations, ces produits morbides sont laquo;panches et organisds au sein des tissus celUilo-vasculaires des organes, et pour les äpanchements, ils sont üottanls dans les cavil^s s6reuses.
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Dans ccs deux cas, la revulsion et la suppuration devant tire proiongdes jusqu'ä parfaite guörison, la revulsion sera dlabüe aulant que possible dans le lissu cellulairc sous-culand. Les ri'vulsifsaiipliqnds sur la pcau,avcc denudation de I'dpiderme, suppuration proloigdo , r^clamant des soins minutieux pour ^viler les m^tastases, mellant les animaux dans I'impossibilitd de travailler, laissant des tracts fort apparentes qui en dimi-nut-nt la valeur, re doiveiitelre mis en pratique que dans des circonstances parliculteres.
Dans ces condiiions pathologtques, i! Taut autant compter sur reflet dvacuatoire ou spoliatif que sur reflet rcvulsii, attendu qu'ici la douleur, la fluxion sanguine, nesonS point les dldments qnientreliennent la maladie, mais bien les alterations materielles qni la constituent, car 11 faut bien en 6lre con-va'uicu , ce sonl ces alterations qu'il faut üctourner en leur op-posan; une autre maladie artificieile, qui, enrayant la flimou morbide, affamant I'dcoiiomic ; provoquera la r^sorption des liquides epancbds dans les sereuscs ou döja organises au sein des lissus, et fera obtenir la guerison.
Dans les dpanchements sdreux, nous avons toujours remar-que quele sang^tait pauvre en globules et abondant en eau : or, il est done imiiorlant^ en meme temps qu'on agira par la medication revulsive, de provoquer une abondante diurese qui tont ä la fcis (Sliminera par les reins la serosilc chi sang qui est en exces dans ce fluide, et activera la r^sorption du liquide dpaiche dans les sdreuses donL il s'ogit. Ici encore rcus conseilions da bien nourrir les animaux pour räparer les nnaieriaux du sänget surtout les globules, de maniere ä donner a ce liquide les qualites desirables pour qu'il puisse nourrir el fortifier I'organisme.
Si i'induration des tissus est siluöe ä l'exidrieur et se prd-senle sous la forme d'une tumeur dure et indolente, le rdvul-sifdevra^tre applique sur la peau corr^spondant ä la tumeur. Dans cc cas le rdvulsif, en irritant la partie, en excitant I'acli-
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/,7,Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;REVüLSIFS.
vit-ide la circulation, en provoquant in rdfsorption dpsiiqiiides morbides epanches et organises Jans les lissus,enfin en les atrophianl et cleioiirnant d'autre part les molecules nutrilives qui servant a !a suppuration ariificielle, procure de nombren-sts ga6nsons. C'est ainsi que nous semblenl raquo;gir le feu, les v6si-caioires, les frictions irritantes, dans les indura'iions blanches du voisinage d.'s articulalions, les engor^eraents desmembres, les indurations chroniques du lissu cellulaire, to.
Douleurs aniculaires. Cerlaines douleurs o ticulaires ilont ni la cause, ni la nature, ne sont pas (oujours bien connulaquo; s, mais quel'on quabfie d.xans, d'entc.rses, d'allonges, de rlninia-tismes, de ponll ^ dans les animaux . et qui occasionnenl de la claudicalion, de ramaigrissement dans les parti scharnuesvoi-sines, sont parfoiscombattues avec succes par 1' raploi prolong^ des frictions v^sicantes r^plaquo; tees . An feu lt;;n r;.ies. de la caute­risation de ia pc.su et du lissu cellulaire sous-culanöparla mö-lhodenapolitaine,a:.nsique par ractiondestrochisqnes irritants ou escharotiques. Les sneers qu'obtiennent journelietnent les vötörinaires par ces moyens, les bons rd uitats qui en onl 6i€ publics par MM. Gaullel (1), Viramond (2), Nansio (3), La­coste (4) et Rainard (5), viennent encore ajoulerä la bonne opi­nion qu'on avail sur {'action curative des rövulsifs exutoires dans les claudications dont il s'aglt.
Suppurations anciennes. Les suppurations qui rssultent de •vieilies plaies . d'eaux aux jatnbes , de la gale , dss dartres ul-cäreuses . du catarrhe nasaJ , du catarrlu: auricnlaire chroni-que, nous I'avons deja dii 5 l'occasioo de In indication astrin-gente ( voyez page 342). nc peuvcnl 6tre guönes sans rempioi d'dmoncloires artificiels qui cbangent le lieu de la suppuration
;i) Gaullet, Becuell de Mid. Vcl-- !• IX, p- 025. (2\ Viramond, Jonrn. Vitir lt;l(i Midi. t. III. p 10-(3; Xansio, Kecueil de mid. vil-, t. XIV,p. 552.
(4)nbsp; Lacoste, id. I. XVII.p. 3CS.
(5)nbsp; Kainarrt, id. I. X1I1, p. 17.
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HEDIC4TI0M DERIVATIVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; UIV
sans la suppfimer, et la rendent moins gravf , si on veut plus tard en döbarrasser I'tfconomie. Lcs exuioires sotit ici-d'une indispensable ndeessil^ pour eviicr des m^tastases sonvent mortellcs. On choisit ordinairement le voisina^c de la partie suppiirante autant qu'on le p.quot;ui pour elabllr ['exutoire. Les seions sont les moyens a prefcrtT dans ces sortes de cas.
Sonvent aussi , soil par line cause insolite, soit par !a nais-sance d'une maladie interne . soil par l'cmploi mal ordontid di; la mddication astringente, ccrtaines söcrötions mor-bibes su^citcnt tout ä coup des desordres graves dans toute röconoinic , notamtnent dans les hnmeurs. dt'sordres qu'on nc pcut laisser persister sans danger. Dans ces cas graves , la me­dication revulsive exutoire devra etre aussitöl mise en prati­que sur la partie seche et fletrie qui suppurait, poury ramener Ja secrdlion pathologique dont eile eiail le siege. C'est ainsi qu'en prolongfarU 1'acliun derivative pendant longtemps , soit sur 'a aiCme partie , soil en changeant Je lenips en temps I'exu-toire de place, on parvient h prevenir des maladies graves tellesque la phthisie puimonaire , la morve et le farcin.
Huiliöme regie. Lex remlsifs exutoires exislant depuis Ions-temps , ne doivent jnmais eire siipprimes brusquement,
Les exuioires arlificiels qui depuis longtemps döterminent imo söcr^tion purulente artificielle, peuvem consttlner (gt;liis tard de v^ritabies ^monctoires patbologiqaes qu'il n'esl iaaiais prudent de supprimer sans prendre quelqaes attentions que nous allons indiquer.
lquot;On commencera par tarir pen ä pen la s^cr.'tion exutoire par les pommades ou les ongaents astringents.
2deg; On d^placera le lieu de la suppuration en (Uablissant un draonctoire moins itcntiu.
3quot; Enfin, lorsqu'on snpprimera lout ä fait ce dernier, on aura soin dadmmistrer pendant quelque temps un pnrgatif saiin pour provoquer une secretion pathologique sur le tube digestil. Quelquco praliciens font usage des diurötiques , d'au-
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Ü80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RfiVOLSIFS.
tres des sudorifiques. Nous pr^fdrons l'actioa purgative qu,!.,
selon nous. remplit mieux le but qu'on .Aösire atteindre dans
le cas Jout 11 s'^^it.
Neuvieme rögle. Lts revuhifs ne dowent point Stre employes pour comhattre tes alterations organiques heiiroloijucs a Vor-
AUtratiomUUrologues. Les produits pathologiques dösi-gnlaquo;S sous les noms de squirrhe, de cancer, Venciphahide, de Lwlaquo; , de po/^e., e,c.. ne peuvent point 6lre guöns par la medication rövulsive appliqu^e soit mddlatemcnt so.t mm€-dlau-.^nt. Ccs produits morbides distent a celle möd.caUon aussi Wen qu'ä louteautre. {.'extirpation , la caufSnsat.on po-V. tentielle , avee destruciion complete de la partie malade , sont les plus sürs moyens de guörison.
Dlxieme rfegle. La medication rdmlsive ne. doU pomt dre mise en pratique contre les alterations du sang.
Autant la medication qui nous oecupe es! bonne et utile dans les alterations des solide organiques , autant eile est nuisible dans les alterations des liquides.
Polyhemie. La polyhemie qui n'estdue qu'ä un exces de sang dans tont le Systeme circulaloire et ä in sarabondance de ses lobules . reclame iraperieusement la saignee et tons les anti-
phlogisliques.
VanhendcVh-'trohimie, qui so.! causdes par un appau-Trissement des globules el la predominance do la scrosite du saIv, nlt; sauraienl ^erlr non plus p- r les rövulsifs et les exnioires qui tendent, eox aus i. ä amener cet appauvrlssement. 1 a trphohdmie, qu! comprend loutes les alterations septzques dn sang qui constituent les maladies cbarbonneuses et les ma­ladies ihyphoides, nedoivent point sous toules les formes qu'elles revfetent, 6tre traitees par les rerulsifs. Ces moyens, en suscitant de la douleur el un afQux sanguin , donnent nais-sance ä des hypostases sanguines qui out la plus grande ten­dance ä la gangrene, et donl la resolution, si toulefois on
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MEDICATION D^RtVATlVK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 484
jpeiit i'oblenir , se fait avec la plus grandlaquo; diffi(mlt^ et avec une exlrume lenleur.
Dans touit's les phlegmasles , soit sporadiques , soil enzooti-que.s, soit epizooliqucs, coinpliqu^ies d'alt^rations septiques du saug , et quei que soitl'organe ou le Systeme d'organes oü si^ge la phlegmasie , les rüvulsifs sont gßnöralement suivis d'i ngoigeiuenls qui passenl rapidement ä I'dlat gangräneux. Les s^tons et les trochisques irritants qui donnent naissance h im epanchenunil de sang dans leur trajet , sont parmi les raquo;•laquo;Svi.isifs ceux qui occasionnent le plus d'accidents. Le sang d£ja inalad*; et s'öchappant facilement des vaisseaux, et ainsi quo l'a fort bien expliquä M. Renault (1), $£journant dans le trajet du scton oü il roste exposlaquo;; au contact de l'air, se putr6-I:e avec ia plus grantle facility et determine une gangrene sep-liqui- presque toujours mortelle. A toutes les ^poques oü des kTJäla'dies enzooliques ou äpizootiques ont r^gne sur les ani-maux clooiestiqucs on affectant un cachet septique ou putride, les revulamp;ifs, et notamment les exutoires ont 616 suivis d'acci-äfents gangr^neux. C'est du moins ce qui a 6i6 constate par Desfilas(2). Crepin (3) , de Gasparin(4), Grognier(5), Bra-gard (6) dans ie charbon et la pleuro-pneumonie putride des chovatix, du gros et du menu bötail. Ces accidents ont 616 , on 1c sait, tres ordinaires durant la gastro-ent6rite ^pizootique qui a r^gnä sur les chevaux eh 1825 , öpoque oü ils ont (516
(11 Renault, üecueil de Uid. Vit,, t. X. p. 1, 22 et 241 j et Traitl raquo;ur la Canlaquo; grtiie traamatique.
{'!) Dcsplas, Sar la Stataäiecharbonneusc du Quercy,Instr, vit-, U II,p. 275.
(3; Crcpin, Mmnoire snr une peripneumonie üpizootique observ^e sur tes chevaux, Journal pratique, t. III, p. 466.
(ft)De.Gaspaaa, Traiti des Maladies contagieuses des biteraquo; ä laine, art. Charbos, p. 103.
(5)nbsp;firognier, Sur une Plt;-rip. dpizootique des betes ^ cornea dans le däpar* tement du Rhone, Compte rendu, Ecole de Lyon, 1820.
(6)nbsp;Bragard, Sur la Pleuro-pneum. cpizootiquc du gros bttail 4a Dauphlut Compte renda, tcole de Lyon, 1824.
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
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482nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; R^VULSIFS.
particuliÄrement signals par MM. Girard (1), Rainard(2), Le-blanc (3), Dumaine (4), et beaucoup d'autres vätörinaires. Les sdtons , les v^sicatoires employes pour combattre rentörite et la pöripneumonie ^pizootique qui a rögnö en 1841 sur les clie-vaux dans beaucoup de parties de la France , ont 616 Iris sou-vent accompagnäs des mßmes accidents; nous avons 616 un des premiers a les signaler (5).
Pour ßviter ces inconvdnients, Huzard et Desplas (6), puis Mayeur (7), ont conseill^ de passer les sötons avec une grosso broche rougie au feu, de mani6re a obtenir une eschare assez ^paisse pour prßvenir toutehömorrhagie dansletrajet dusöton. Ce moyen est trös bon; mais il a l'inconvänient dans les che-vaux seulement, jamais dans les bßtes ä cornes, pour les sdtons au fanon du moins, d'occasionner souvent des chutes de la peau, lorsque son tissu a 616 trop fortement cautörisö.
Nous devons cependantdire que, d'aprfes les observations de Gilbert (8), les sötons, les vösicatoires, les trochisques surtout, sont employes avec succfis dans le traitement de la variötö de charbon connue sous le nom de charhon symplomatique. Dans cette maladie, qui est pr^c^dee d'un violent mouvement fe­brile suivi de Töruption d'une ou de plusieurs tumeurs char-bonneuses toujours d'un bon augure, et qu'on gu^rit en les flxant par la cauterisation et la suppuration, les rövulsifs exu-toires, en excitant et favorisant ce d^pöt critique par la dou-leur, I'affluxsanguinet la suppuration qu'ils suscitent, donnent
(1)nbsp; Girard, Mimoire sur in Gastro-Entdrite dcl825.
(2)nbsp; Rninard, Mbn. Id.
(3)nbsp; Leblauc, Mem. id.
(S) Dumaine, J/t'moi'j-es #9632; Soc. U'Agric., 1827, t. I, p. 194.
(5)Delafond, Eote sur uue maladie qui regne epizootiquement sur les chevaux dans quelques parties de la France, Bccueil de Hid. vit., t. XVIII, p. amp;65.
(0; Instructions sur les maladies inflammatoiret epizootiques, 1795, p. 20.
0) Mayeur, Mcmoirc sur une maladie inflammatoire putride, Cwrespon-dance de Fromage de Feugri, t. II, p. 130.
(8) Gilbert, Train des Maladies chariomeusel.
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JltDICATION DERIVATIVE.
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la raison süffisante de leur emploi et des succes qu'on en obtient.
Emploi des revubifs exutoires commc moyen preservatif de qudques maladies.
Des m^decins du plus grand mdrite ont dit et rdpftc que le moyen le pius victorieux quo Ton ait employ^ contre la pesle, esl sans conlredit l'ou vertu re d'un t5gout artificiel; les succes de cette methode sont trop universels, dit Vicq d'Azyr, pour 6lre rcSvoqu^s en doute (1).
En mödecine vdterinaire, un ties grand nombre de fails ont posiliveaentprouvlt;3 que les sötons, les trochisques irritants ou caustiques places aux animaux bien portants pendant Texistence de maladies laquo;Spizooliques charbonneuses, lyphoides ou de na­ture septique, a.iient dfgt;s moyens dont les effets dtaient incon-testablement bons pour preserver les clievaux et bestiaux de ces redoutables maladies. Pent ßtre les auteurs ont-ils un peu exagdrd la valeur preservative de ces exutoires; mais, quoi qu'il en soit, on pent jusqu'ä un certain point supposer que le söton qu'on a placlt;5 ä un animal doit etre consider^ comme un apparcil öiiminateur des virus introduits dans I'organisme par voie d'absorplion. Gelte opinion, qui pourra 6tre considd-ree coijime de peu de valeur par beaucoup de personnes, nous parait cependant d'accord avec l'observation de fails not^s depuis tres longtemps par des mödecins et des vetörlnaires d'un grand mörite, qui se sont sdrieusement oceupös des maladies contagieuses des clievaux et desbesliaux. En effet, pendant les öpizooties lyphoides de 1711 ä 1712, qui ravagerent les bßtes bovines en Itaiie, et döcrites par Lancisi et Ramazzini, l'dpi-zootie charbonneuse qui ravageait les bestiaux ä la m6nie 6poque, qui nous a ete transraise par Hermant, ainsi que celle de 1729, qui regnait en Italic, dans unepartie de rAllemagne,
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(l) Vicq d'Azyr, Expo%amp; ttcs moyens curatifs et prdservatifs des bettiaux, p. 00-
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nivuLsiF.s.
et ('itiidiöe par Goelicke ; la grande 6pizootie typho'ide qui di-cima, du 1740 h 1750, les bötes h cornes de la France, obser-vde par ie c^lebre de Sauvages et par Bouvard , Cochu , Chomel, Malouin et autres ; l'öpizootie charbonneuse qui d6-vasta !e gros bdtail de I'Auvergne en 1760, ddcrile par Re-gnier ; l'^pizootie du typhus contagieux observ^e en 1771 par Bourgelat, Dufot et Needmanj la grande öpizootie typhoide de 1774, 1775 et 1776, 6tudi6e par Yicq d'Azyr, Doazan , Bellerocq, Bonniol et autres; l'^pizootie charbonneuse de 1793 du d^partenient de l'Indre, qui fut savamment döcrüo par !e professeur Gilbert: IVpizootie typhoide qui dövasta le gros b^ini! de la France cn 1795, observöe par Huzard et Desplas. ainsi quecelle de 1814, 1815 et 1816, döerite par Huzard, d'Arbovai, MM. Girard, Dupuis, Gohier etGrognier; esifin l'öpizoolie de gaslro-ettl6rite des chevaux qui rögna en 1825 en France . on observa qu'un grand nombre d'animaux auxquels on avait placödes sötons ou des trochisques, avaient€t6pr6serv(5s de la maladie rögnante. Mais ce qu'il y a de bien remarquable , et ce quiaussiaöllaquo;5constallt;5 par le plusgrandnonibre des auteurs que nous venons de citer, c'est que si, malgrä l'emploi du söton ou du trochisque, les animaux sont atteints del'^pizootie, !a ma­ladie est beaueoup plus bänigne et raremenl mortelle. t Je n'ai
gt;nbsp; nbsp;janiais \u mourir, dit Gilbert (1), des animaux affeetös de
gt;nbsp; nbsp;charbon lorsqu'ils avaient 6t6 sßlonnds pour les preserver raquo; de celte maladie, ä moins d'erreurs de rägime bier, marquees /gt; et seules capables de donner la mort; ce qui prouve, ajoute raquo; Gilbert, que si l'evacuation produite par les sötons ne suffit
gt;nbsp; nbsp;pas toujours pour d^barrasser la masse du sang de Thumeur
gt;nbsp; nbsp;morbifique, eile en diminue du moins la quantity ou en at-
gt;nbsp; nbsp;tönue la qualitö au point de la rendre peu dangereuse , ce raquo; qui remplit suffisamment la seconde indication que präsente raquo; le traitement prßservatif. gt;
Persuadd que dans le plus grand nombre des maladies öpi-
(i) Gilbert, Traitt des .WalaAiet c/wrfrpnlaquo;laquo;laquo;raquo;laquo;, p. ti9.
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zooliques dues, soil ä des inflammations qui se compliquent tr6s vite d'alWrations putridcs du sang, soil ä des alterations septiques essentielles de ce liquide, convaincu que les virus de beaucoup de maladies contagieuses sont dus ä des ^idraents putrides introduits dans le sang par absorption, qui allerem septiquement ce fiuide , nous n'hösitons done point, fort que nous sommes de l'observation, de l'experience de nos devan-ciers et de la nötre, ä conseiller l'emploi des exutoires, soil pour prövenir les chevaux et bestiaux de certaines maladies epizootiques r^gnantes , soil pour rendre ces maladies, lors-qu'elles se ddclarent, plus faciles h combattre.
Des rubifiants en particulier.
1deg; Frictions seches. Les frictions seciies se font dans les grands animaux avec de la paille tress^e en bouchon, des bros-ses dures, et dans les petils animaux avec du gros linge, et mieux des morceaux d'öloffe de laine. On devra les pratiquer en frotlant la peau dans tons les sens, et surtout en sens in­verse des poils. Le frottement exercö sur la peau rechauffe la dilate, excite la circulation de ses vaisseauxcapillaires, et si la friction est continuöe pendant longtemps, bientöt le tissu cu-tan6 rougit en s'injectant et devient le siege de doulenrs, de cuisson et de chaleur. Les frictions ne doivent point 6tre con-tinult;5es lorsqu'on a obtenu ces derniers effets. Ces moyens sont ires usitösdans la thärapeutique de beaucoup demalames que nous avons indiquäes en traitant de la medication rub6-fiante.
2deg; Emploi du ca^ort^Me. Dans le but d'^chauffer vivement la peau, et enmöme temps que nousfaisons usage des frictions se­ches , nous employons des moyens conseilläs il y a longtemps par Solleysel (1) et parGarsault(2): c'est de faire promener une bassinoire rcnfennani des cendres chaudes et des charbons
(1)nbsp; Solleysel, Parfait marichai, p. 109.
(2)nbsp; Garsault, Nouveau Parfait marichai, p.m.
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686nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;KEVULSIFS.
allum^s, sur toute la surface du corps, aprßsl'avoir recouverte d'une ou de deux couvertures. Ce moyen r^uni aux frictions nous a parfaitement reussi dans le traitement des congestions intßrieures , des maladies dues h des refroidisseraents cntanes. 3quot; Les fumigations aromntiques failes avec des baies de genißvre projelöes sur des charbons incandescents, donnant une fumöe emportant avec eile du calorique, öchauffent le tissu cutanß, et concourent avec les frictionsäramener la tem­perature k la peau, et ä en op^rer la rub^faction.
4deg; Dans le but de maintenir la clialeur extärieure, ä la suite des frictions sficlics, de l'emploi da calorique, il est important de couvrir les animaux avecplusieurs couvertures en laine, ou des peaux de moutons. la iaine tonrn^e du cote de la peau ; ä däfaut de couvertures en Iwine, de placer uue couche de foin fin e;:ire la peau et des draps ou autres tissnsde fil cu dc colon. Dans le but de maintenir de la chaieur aux extremites inforieu-res des membres, ce qu'cn neglige iroj) souvcnt. on lesentou-rera de gros cordons tails avec du foin toriiilö en form;! de corde; eafin osi aura soin de placer les animaux dans ua lieu aärö et chaud.
On a conseilic pour röchanffer ia peau, de placer les ani-maux dans uu trou pratiqnä dans nn las de fiiraier chaud, et de les recouvrir de furnier de uianißre a laisser seuleinent la letlaquo; libre et ä l'air. Ce moyen qui a ('ue essnye et particulieiemcnt recommande par Garsault dans le UUanos, n'est assureiuent point h dödaigner quand d'autres moyens plus raüoiinels et plus simples n'ont point rdussi.
5deg; Huile essentielle de tirebenthine, on Essence de tereben-thine {Oleum terebmthince). Cette huile essentielle qui coüte peucher, et employee sous la forme de frictions humides faites avec lamain d'abord, ensuite avec le bouchon de paillejusqu'Ä ce que l'^piderme en soit convenablement imbibä, deterudne une violente irritation sur la peau. Aussitöt apres ces fric­tions , on voit les animaux frapper du pied, se dßbattre, se frolter centre les corps environnants, et se mordre les
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parties que f essence a touchdes. On en fait particuliörement usage sous le vcntre a la face interne des cuisses, dans les congestions intcstinales, sur les membres depuis les boulets jusqu'aux genoux et aux jarrets dans la fourbure r^cente, sur les articulations, siege devieilles claudications, enfin pour faire obtenir la resolution de tumeurs dures et indolentes occupant la peau et l'dpaisseur du tissu cellulairesous-cutanö.
M. Pretot a conseilld d'enflammer cette huile lorsque les poils en sont iraprögnöSj pour produire une vive briilure de la superficie de la peau. Ce moyen önergique, ainsi que nous I'avons d£ja dit, nous parail devoir ötre cmploy^dans les paralysies locales, le lumbago, les rhumatismes articulaires , les engorgements chroniques divers (1).
L'essence de täräbenthine est encore employee ä I'exlärieur en frictions sur les parties atteinles de la gale. Ces frictions sont tres bonnes contre celte maladie dans tons les animaux. On peut se servir dr. l'essence pure ou associöeä de l'huile ou ä de la graisse k la manißre de Daubenton.
6deg; Huile volatile de lavande, ou Essence de lavande ( Oleum spirilüs spicoe). Celte essence, noinmäe encore vulgairement huile de spic ou d'asnic, est peu eraployöc en mödecine vöt^ri-naire. On la melange quelquefois ä l'essence de tdröbentiiine par parties 6gales. Copendanl sur les chevaux fins, on la pr6-f6re a. cette derni6re, parce qu'elle irrite peu la peau et qu'elle occasionne moins la chute des poils. Elle est plus chore que l'essence de töröbenthine.
7deg; Le Vinaigre chaud. Le vinaigre port6 ä une assez forte temperature, est un agent ruböfiant trfes puissant, qu'on peut se procurer partout et ä bon marchö. On l'emploie parliculi6re-ment en frictions humides, suivies de frictions sfeches, dans les maladies que hous avons spdeifides ä l'arlicle essence de i6r6-bentbine.
(1) Pretot, sur la Cauterisation Incendiaire. Voyei Joumai des Haras, t. XXVIII, p. 115.
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8quot; Animoniaque liquide on Alcali voUtlil elendu d'cau. L'am-moniaque est im rubäßant präcieux dans la m^decine vßteri-naire. On en fait usage en friction sur les parliifS laterales do la poitrine des animaux attaints de pleurösie räccnlc. Sui les articulations qui soul le siege de douleurs ainsi que sur les engorgements oed^mateux ou döjä indur^s. Mais e'est surloul dans les efflorescences et les tumeurs charbonneuses de la peau , du tissu cellulaire de tous les animaux, el parliculi6-ment dumouton, les lumöfactions örysipälaleuses, les engorge­ments gangrdneux aprds l'inoculation du claveau, dans le mfime animal , qu'on fait un grand usage de I'ammoniaque sous la forme de frictions, et que cemödicamenl compte de nombreux succes. Tous les praticiens sont d'accord sur ce point. On I'emploie alors ^tendue d'eau dans diverses pro­portions selon I'indication, ou bien on 1'associe a i'huile d'o-live ou ä la graisse. (Voyez le Traue de pharmacies)
Dans ce dernier cas, l'action de rammoniaque est plus puissante, la rubäfaction, etquelquefois mtimc ia v^r.icationsont beaucoup plus promptes, parcequel'aicali eiii|gt;risonn6 dansle corps gras, ne punt point se volatiliser, ainsi qu'il arrive lors-qu'on l'associe h un liquide.
L'ammoniaque est vantöe avec juste raison contre les cedemes (Srysip^lateux causes par les piqüres des gu6pes, des frelons, la morsure de la vipere; el malgrö l'iinportaiice que certains Ihörapeutisles atlachent aux ejyiöriences de Fontana, ten-dant ä demontnu- l'inutilitd de l'emploi de cet alcali voialil, nous pouvons assurer que cet agent est un reinedlaquo; specifique excellent dans ces sortes de cas^ et surlout dans la morsure de la vipere.
L'ammoniaque, unic ä la graisse, constitue lapommade am* moniacale dcGondret, que son inventeur a vantde contre I'a-maurose; ce remödea dtöessayösanssuccösparnous.Cependant M. Brun assure avoir gu^ri I'amaurose d'un mulct par la va-peur d'ammoniaque dirigtie ä la surface dc i'aui (1),
(lt;) Bran, Compte rendu dt CEcole draquo; tyon, 182S.
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9e Moutarde noire. Semences du sinapis nigra, Partie em­ployee, la farine quiest acre et brtilante; partie active, I'huile essentielle.
La farine de moutarde est un rubäfiant precieitx, tant k cause de la facility de se la procurer gönäraleinenl pariout, que do la bontö et la süretä de ses effets.
Le fondateur des ^coles vätärinaires avail dil dans sa Ma­ttere medicale (1) laquo;. la poudre de moutarde, qui est un bon dpispastique pour I'horame, ne produit aucun effet sur ies ani-maux, raquo; Vitet n'en fait nullement mention dans sa Matihre medicale (2). La science est redevable au laborieux professeur v^tdrinaire Gohier d'avoir le premier fait des experiences sur les animaux en 1810 pour dämontrer : 1deg; que les sinapismes prodnisaient autant d'effet sur la peau des animaux que sur celle de rhommc j 2deg; que la poudre de moutarde est pour le moins aussi active dälayäe dans de l'eautiede quem^ldeavec le vinaigre (3); 3deg; que I'engorgement qu'elle produit se forme plus promptement que par l'application d'un v^sicatoire, et qu'il est au moins aussi considerable; 4deg; que si on laisse le cataplasmc de moutarde pendant vingt-quatre ou trente-six heures, il occasionne la chute de repiderme et d'une partie de IMpaisseur de la peau (4).
Les experiences de Gohier furent repetees longtemps apr^s {(830) par M. Charles Prevost, qui obtint les mßmes resul-tals (5). Aujourd'hui personne ne doute des puissants effets des sinapismes. Que la farine de moutarde soil appliquee sur la peau du cheval, du boeuf. du mouton ou (in chien , toujours eile determine la rubefaclion : seulcmeiil I'cffet en est d'au-tant plus actif, plus prompt et plus energique, quo les animaux ont la peau plus fine et qu'on place le cataplasmu sur les pan­el) Bourgelat, Matlire nwcikale, t. II, p. 209. Edition an iv.
(2)nbsp;Vilct, Mat- mid., art; Kubefiant, VesicAT., t. Ill, p. 310 ä 540-
(3)nbsp; Gohier, Compterendu, Ecolede £yon, 1810.
(4)nbsp; Gohier, Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1811.
(5)nbsp; Prevost, #9830;ktolaquo;; pr.it t. I, p. 99.
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Ü90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; RilVULSIFS.
ties du corps oü eile est recouverte d'une Ugamp;re couclie öpi-dermique, comme ä la face interne des cuisses, sous la poi-trine, ä la t6te, etc.
Que la farine de moutarde soit dölayöe dans l'eau chaude ou froide, levinaigrechaudou froid, qu'elle soit fralche ou emma-gasinde depuis longteosplaquo;, mais bien conservde cependant, ses effets rubcfiants se manifestent de la möme maniere. (Voyez, pour l'application des sinapismes,page 27.)
Effets. Unedemi-heure,etparfoisdixädouze minutes aprös Tapplication des sinapismes, on voit les animaux se tourmen-ter et accuser de la douleur ou de la cuisson en cherchant ä enlever le sinapisme avec les deuts, avec la patte ou le pied, ou en se frotlaiit centre les corps environnants. Quatre, cinq , six, huit heures au plus dans les grands animaux, et la oü la peau esl dure, et une ä deux heures dans les pe-tils, les montons surtout, oü la peau est fine, apres une appli­cation bien faile d'un calaplasme df moutarde, la peau est rouge et douloureuse, son tissu, ainsi que le tissu cellulaire sous-jacent, sont le siege d'une congestion sanguine. On pro­file gönöralement, s'il s'agit de comballre une congestion ou une inflammation, de cette fluxion sanguine pour pratiquer des mouchetures dans röpaisseur de l'engorgemeht, et une sai-gnöe locale qui remplace les sangsues. Ce premier effet 6tant produit , si la maladie a complelement cessö, on peut iaisser I'engorgcmeiit se rdsoudre seui; mais si on desire continuer I'action rdvuisive, on peutmettre en pratique difKrents moyens pour fixer l'engorgement et obtenir de la suppuration.
A. Suppuration. Si on continue apr6s douze heures l'appli­cation du sinapisme, l'engorgement devient considerable, la peau se ride, un liquide, d'abord blancMtre et purulent souieve l'öpiderme , enfin apres trente-six a. quarante-huit heures , du veritable pus , döcole cette couche inorganique qui alors se d^tache ou s'enlfive par lambeaux. Si le sinapisme a laquo;5tlt;5 renouvelö pendant ce laps de temps, il arrive m6me qu'une portion de l'öpaisseur de la peau. vivement enflammde
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et comme caut^risöe par Thuile jssentielle de moutarde,tombe sous la forme de larges eschares plus ou moins öpaisses. Les surfaces rubdfides söcrötent alors du pus abondamment. De nombreux bourgeons cellulo-vasculaires et une membrane pyoglt;5nique opörent, de concert, celte sdcrdtion. Gelte plaie suppurante peut alors 6tre entretenue pendant un temps plus ou moius long, selon I'indication, en I'animant avec les sup-puratifs, et en l'abritant du contact de l'air par des bandages appropriös. (Voyez Vesicaloire, page 30.)
La suppuration de la peau obtenne par les sinapismes a beaucoup d'inconvenients : 1deg; l'escliare qui se dölache, enla-mant l'dpaisseur de la peau, laisse une plaie qui suppure abon­damment , ne se gudrit que lentement et laisse toujours ä la peau une cicatrice bianchätre ddpourvue de poils qui tare les animaux ; 2deg; pendant toute la duree de la suppuration, des soins minutisux doivent 6lre pris toit pour empecher les betes de se mordre, de se frolter ou de se gratter, soit pour panser journcllement la plaie et I'abriter du contact de i'air froid et liuniide, et prdvenir ainsi une suppression de la suppu­ration qui peutfilre suivie d'accidents mortels ; 3deg; enfiii,!a plaie, scion les endroils qu'elllaquo; ocenpe, comme sur les parois de la poitrine par exemple, empeche parfois d'utiliser les animaux avant sa parfaite guerison.
B. Passage d'un aclon. Pour dviter ces inconvenients, cer­tains praticiens, apies avoir oblenu la rubdfaclion et le gon-flement sanguin, et avoir fait des scariGcations dans son dpais-seur, s'empressent de passer un söton au travers de l'engorge-ment. L'dcoulement sanguin qui rdsulte du passage de l'ai-guille k si'ion dans une partie tres lluxionnöe, donne de nou-veau une saignde locale , i'engorgement augmente par 1'irrita-tion causde par le corps stranger, mais bientöt de la suppura­tion s'dtablil autour de la mßche, Tengorgement diminue et 1'action revulsive, ne se coraposant d'abord que de douleur et de fluxion, se continue par de la spoliation.
Le sdton passd dans rengorgement du sinapisme , est assurlt;5-
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ment un bon moycn de fixer la derivation, de la conlinuer el d'öviter une grande partit- des inconvönients qui se ratiachent au d^colement de l'^piderme et ä la suppuration, puisque par son emploi les pansements sont plus simples, la suppression de la s^cr^tion purulente moins ä redouter, et que les animaux sont moins tar6s ; mais on doit craindre que cette operation, d'une part, dans certaines maladies, determine un exces d'ir-ritation dans I'engorgement qui pent occasionner la gangrene; que d'autre part, et surtout dans les maladies sporadiques, enzootiques ou öpizootiques, avec alteration septique du sang, Thämorrhagie capillaire soit difficile a arrfiter , et que le sgjourdu sang dans le trajet de la mäche, son contact avec l'air, sa putrefaction, donnent naissance a une gangrene septique.
C. Cauterisation actuelle. La cauterisation en pointes pene­trantes plus ou moins profondes des plaies faites par les mou-chetures disseminees Qa et lä dans l'epaisseur de I'engor­gement, est le moyen que nous preferons pour le fixer, parce que, reunissant en grande particles arantages de la sup­puration cutanee et l'emploi du seton, eile n'expose point aux dangers qui en suivent I'application. En effet, la cauteri­sation arr6te l'ecoulement du sang , I'eschare abrite les tissus du contact de l'air , et previenl la gangrene septique 5 la sup­puration detachant ensuite les eschares, etablit un exutoire, etcomme cet exutoire a son siege dans le tissu cellulairesous-cutane, il n'exige point de pansements miiiutieux, n'expose point aux suppressions purulentes^ enfin tie tare que peu les animaux, Depuis longtemps nous avons adopte la cauteri­sation dont il s'agit, et nous n'avons jamais eu d'accidents h deplorer.
Les sinapismes s'emploient dans une foule de maladies ai-gues de tons les animaux: I'angine, la laryngite, la bronchite, la pleurite, la pneumoni'te, la pleuro-pneumonite , Tarachnoi-dite , la cilrebrite, le rhumatisme articulaire, et beaucoup d'autres maladies, sont combattues ä leur debut par l'emploi de ces puissants rävulsifs.
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1deg; Raifort sauvage, Cochlearia armoricia, encore nomnu-Crasnon rustique,grandRaifort, CochleariadeBretagne, Cran de Bretagne. Partie employee, la racine fratche reduite en pulpe. Partie active, l'huile essentielle.
La pulpe de grand raifort, appliqu^e sur la peaudes animaux lorsque les poils en ont lt;5tö rasös, lt;-st prooiptement suivie de rougeur, de chaleur, dedouleuretde tumefaction ; 5ä6heures apres cette application , on pent pratiqner dans I'engor-gement des mouchetures qui donnent une abondante saignde locale.
La racine de raifort sauvage est cependant g^ndralement peu employee en mödecine v6t^rinaire, mais c'est ä tort: rexp^rience nous a convaincu qua sa pulpe fratche döter-minait une rubäfaction peut ßlre plus energique que la farine de moutarde. On peut done I'employer dans les maladies ou les sinapismes sont indiqnäs. Le raifort sauvage croit abondamment dans ceriaincs localiles et surtout en Bretagne ; on peut 1c culliver dans les jardins, et sous ces der-niers rapports, il nitrite done encore de fixer l'attention des vötörinaires.
La racine de raifort a 616 aussi employee ä l'int^rieur pour combatlre les affections putrides et organiques (voyez Medi­cation tonique antiputride).
Des vesicants en parliculier.
1deg; Cantharide officinale, Cantharida officinalis. Melee vc-sicatorius. Partie employee, la poudre : partie active la can-tharidine de M. Robiquet, et le pi incipe volatil odorant de M. Orfila.
Preparations. On emploie la cantharide en poudre seule ou ses preparations, sous la forme d'onguent, de pommade , de teintures , de liniments (voyez le Traile de pharmacie, pages 543, 471, 550 et 458), etc. L'application des canlharides sur la peau demande toutes les attentions que nous avons spd-cifiles page 36. La vamp;ication qu'on obtieRt avec les canlha-
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4SUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nivui.stFs.
rides ne se fait pas longtemps attendre notamment sur les en-droits oü la peau esl fine et sur k;s animaux oü I'^piderme est mince et la peau tres vasculaire, comme dans le mouton et dans le chion.La formation des phiyctfinesest surtout pröcädöe d'une vivecuissonqui porte les animaux ä se mordre,se gratter avec les pieds, h se rouler, a so frotter contre les corps envi-ronnanls pour enlever la preparation v^sicante. De lä l'indi-cation apres avoir appliquö les vösicaloires, de mettre les ani­maux clans rimpossibilitö de les enlever ni d'y porter la dent. Dans ce dernier cas, nous avons vu bien souvent les animaux sebarbouillerles levres, les naseaux, la langue avec I'onguent v^sicatoire qui suscilait alors unlaquo; salivation abondante, et fai-sait nattre des ampoules dans ces parties. On doit prendre pour eviter cet inconvenient, les precautions que nous avons indi-quöes page 37, art. Pansements.
Le temps qui s'dcoulepour la formation des ampoules aprcs ['application vösicante varie beaucoup selon I'epaisseur, la finesse de la peau, et la proportion de cantharides qui entrc dans la preparation vesicante , la nature, le siege et l'Age des maladies; mais toutefois, ce n'est guere qu'aprßs 5 ä 10 heures quela peau se recouvre de plilyclßnes asstz volumineiises, accompagnees de chaleur, de douleur et d'engorgement. Si le vösicatoire n'est employe que dans le simple but d'oblenir la vdsication, ondoitalors encwsserl'npplicatiou, crever la phlyc-tÄne,et appliquer ä lasurface delapeau, alorsd'nn beau rouge vifet tr6sdouloureHse,desongijents'.des liniments, des digestifs excitants propres ä maintcnir une legere irritation et ä secon­der la secretion purulente, e'est ce qu'on appelle vesicatoires suppurants. Si, au contraire, le but du praticien est de n'obte-nir de l'action des cantharides que l'irritation et la formation d'amponles, il creve celles-ci et iaisse dessecher lentement la plaie : e'est cc qu'on designe sous le nom de vesicatoires tem­po' aires ou vesicatoires volants.
Si, au contraire, le praticien desire oblenir une revulsion forte^ profonde, constante et durable, alors il röapplique, ä
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diverses dpoque5,une nouvelle prdparalion de cantharides pour atlaquer la peau profondement, determiner bcaucoup de dou-leur, d'engorgement et une akondante suppuralion: ces v6si-catoires sent nomm^sperOTanen^.Ces vösicatoires suppurants et permanents röclamenl des pansements journaliers parfaite-ment exdeut^s, ainsi que nous l'avons indiquö, page 39, afin d'^viter toute rdpercussion du pus. L'altention que rdclament surtoul ces sortes de rövulsifs, consiste ä maintenir sans cesse la plaie dans un etat d'irrilalion tel, qu'elle secrete toujours beaucoup de pus de bonne nature.
Les vlt;;sicatoires sont assuröment des revulsifs puissants dans une foule de maladies mais nous reprocheronsaux vdsicatoires suppurantset surtout aux permanents, l'inconvönient de r^cla-mer düs soins minutieux, d'empecher d'uliliser souvent les ani-mauxtant que la suppuration est abondante, parfois tantque la plaie n'est point completement cicatrisöe, et de laisser, ainsi que les sinapismes suppurants, des cicatrices difformes et sans polls qui tarent les animaux. Pourtant ces inconvönients ne devront point etre prisen considdration lorsqu'il s'agira decom-battre une maladie qui peut faire mourir les animaux, et que les vösicatoires sont appalls ä guörir.
Inconvenienls se raiiachant a Ccmploi externe des cantha­rides. Lorsquc la poudre de cantharide est employee ä trop forte dose , soit pour I'application d'un vdsicatoire , soit pour le passage de sötons animes , le principe actif des cantharides agit alors comme un veritable causlique escharotique. La peau se ddtache dans une grande partie de son dpaisseur et tombe en gangrene ; les mßches des s6tons suscitent une gan­grene du tissu cellulaire qui formant une espece de fourreau autour de la meche , s'dchappe plus tard d'une seule piece ou par lambeaux du trajet du sfHon. La peau est souvent alors sdparöe des tissus sous-jaceuls , amincie , et participe parfois a. la gangrene, et ce qui est digne d'ßtre remarquö dans ces sortes d'accidents, e'est que la douleur , I'irritation , sont gd-nfralement moins remarquables que dans les circonstances
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ordinaires. Mais bientöt rengorgtiuent devient considdrablc, piendlecaractereoedämateuxj'infiitralionclutissucelliilaires'ö-tend i'oi t loin, s'indure plus tard, et ne disparait que tres lente-ment. II n'est guöre possible de diminuer la gravity de ces ac­cidents iorsqu'ils se produisent : on ne s'en aper^oit souvent que lorsqu'on ne peut plus y retn^dier. II faut done les prö-venir en appliquant une dose convenable de cantharides.
Un autre inconvenient qui signale remploi des cantharides , et dont nous avons d6ja dit un mot, e'est l'absorplion du prineipe aclif de ces insectes ou de la cantharidine. Celte absorption signalöe depuis tres longtemps en m^decine hu-maine par Gsell (1), observe en m(!decine vdterinaireparBour-geiat (2), Charles Prevost (3), Moiroud (4), mise en doute par Volpy (5), et par quelques experiences faites sur les chevaux par M. Barthelemy alnd (6), ne peut 6tre , selon nous , I'objet d'un doute dans quelques circonstances que nous signalerons plus loin. Qiioi qu'il en soil ^ les phenomönes qui signalent cette absorption sont faciles ä constater. Voici les plus ordinaires : les animaux se campent frequemmentpour uriner el exfiulsem une petite quantity d'urine claire et aqueuse. Sou-vent le plt;5nis cst pendant et le moat urinaire se montre rouge , tumefie et douloureux. Le canal de l'unilhre est sensible a la pression dans son passage au contour ischiatique. Dans d'autres cas, mais assez rarement, les animaux 6prouvent des coliqnes , se catnpent souvent et font de violents efforts pour expnlser une petite quantity d'urine rougeätreet sanguinolente. Lepßnis enlre souvent en Erection. La portion pelvienne du canal de I'uramp;lire , la vessie , les reins explores par le rectum, manifes­tem une vive sensibility. Ces derniers accidents compliquent
(1)nbsp; Gsell, Mimoires des Savants itrangers,t. I, p. 340.
(2)nbsp;Bonrgelat, Mature mid. vit., t. II. art.GantharioES. (S) Ch. Prevost, Journ. prat., t. IV, p. 535,
u'i; Moiroud, Traitc de Mat. mid, p. 482.
(5) Volpy, traduct. de M, Barthcleiuy, p- 56.
(0) Bartbelemy, Comptlaquo; renrflaquo;, Ecolc d'dlfori, ea 1823.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; [t n
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souvent la maladie que Ton vent combaltre et nuiscnt au suc-c6s lt;le sa guerison. Ils se manifestent d'autant plus vile et sont d'autant plus ä redouter que l'affection se compüque d^jä d'irritation des reins et de la vessie.
Les circoEstances qui nous ont paru favoriser I'absorplion do Ja cantharidine , sont: 1deg; l'emploi de Ja poudre de cantliaride appliqude soit sur la päte nommäe Jevain , dont on se sert sou-vent dans la pratique pour appiiquer les vdsicatoires , soit sur I'onguentvesicatoire dans lebut d'en augraenter r(5neideg;-ie . soit enfin, sur les onguents , les pommades , dans l'inlention de ranimer la suppuration.
2deg; L'usago persislant de l'emploi des ve:sicatoires pour enm-liattre des maladies Ires graves et dont la revulsion est penible et difficile. Dans ces cas , bien que l'öpiderme ne soit point
soulcve, bienqu'il y ait peu d'engorgement dans la parlie,
l'absorption de la cantharidine se fait avec une surprenante
rapidity.
3deg; L'application d'onguent vesicatoire sur une large surface
de peau döpourvue de son laquo;Spiderme par cerlaines affections
culanöes , comme la gale et les dartres.
4quot; Les frictions väsicantes sur une grande elendue dc la
peau du corps ou des membres , notammenl dans les animaux
qui ont la peau fine.
5deg; Enfin , lorsque les animaux out 6t6 affaiblis beaucoup
par d'abondantes saign^es qui ont desempli le sysißme circu-
latoire et rendu l'absorption plus active.
Ces effets sont assurdment dus ä la cantharidine qui a 6le
absorböe et qui est expulsde par les urines qu'elfe a ren-
dues vdsicantes. Ce qui tend a dömontrer qu'il en est ainsi
e'est qu'ä l'autopsie des animaux qui meurent pendant les effets
du diuretique chaud dont 11 s'agit, on rencontre les voies uri-
naires rouges injectdes et pointilldes par de nombreuses ec-
chymoses.
Moyens de reinedier a ces accidents. Pour remddier a ces
accidents, on doit avant lout relirer le vösicatoire et le rem-
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placer par un sinapisme ou par la pommade d'euphorbe pour conlinuerrirritation,et administrer des breuvages Emollients imellEs dans lesquels on ajoutera 4 ä 8 grains (1 ä 2 gros) de camphre dissous dans un jaune d'oeuf. Le camphre a 616 re-connu depuis tr6s longtemps comme le moyen sp^cifique par excellence pour faire cesser comme par enchantement I'irrita-tion urinaire en rendant I'urine calmante, d'irritan'.e qu'elle dtait. Les lavements Emollienls anodins. rapplication d'un sa­chet sur les reins, leslotions sedatives surle trajetdu canal de l'urelhre, enfin les Imissons rafratchissantes, les breuvages Emollients anodins , administrös en grand nombre pour rendre la sEcrdlion urinaire aqueuse et adoucissante, sont les moyens auxquels on a recours , et dont I'expErience a sanctionnE I'ef-ßcacilö. On a dit qu'il fallait saupoudrer les vEsicatoires avec du camphre pulverise pour prEvenir ces accidents : ce moyen ne nous a point röussi.
Maladies dans lesquelles on fait plus parliculierement usage des preparations de cantharides.
Maladies externes. 1deg; Contusions recentes. Les auteurs \6-tlt;5rinaires espagnols prescrivent les preparations vösicantes contre presque toutes les maladies internes et externes. Ils conseillent surtout de faire usage de ces preparations qu'ils nomment potentials dans les contusions et les plaies contuses röcentes, aussilöt ou peu de temps aprös l'accident. Cette mElliotle est aujourd'hui employee en France par beaucoup de pralicicns. Ce moyen empirique est perlurbaleur , mais nous assurons qu'il est suivi d'une prompte resolution de l'en-gorgement. C'est surtout dans les plaies contuses de la face antörieure du genou, du voisinage des os , des articulations, que ce moyen est employ^ avec succös. Toutefois ronguent vEsicaloire doit etre affaibli ou rendu actif selon la violence de la tumefaction. Nous observerons que ce traitement n'estce-pendant reellement bon qu'autant qu'il est mis en pratique aussilöt l'accident. Quelque temps apres et pendant la pöriode
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inflammatoire^bien des fois nousl'avons vu exasp6rer rinllam-ination et nons nous sonimes trouvß forcd de le remplacer par les ömollieiUs anodins.
2deg; Tumeurs et engorgements indolents. Les frictions d'eau de viecanlliaridde , les applications d'onguent vdsicatoire sur les tumeurs , les engorgements froids et indolents, produisent d'exccllents effols. Ces moyens excitent la peau et les lissus sous-jacents , cxaspcrent I'inflammation chronique et la ia-meneiil au type njsolutoire aprös un certain temps. II est sou-vent utileaussid'avoir recours plnsieurs fois ä ces moyens ius-qu'a cequ'on ait oJMenu une resolution parfaite de l'engor-gement.
3deg; Maladies des articulations. Les douleurs articulaires connues sous le nom d'ecarls, de faux hearts, d'allonges, qui ne sont tantöt quo des rhumalisiues musculaires, d'autres fois des douleurs fibro-synoviales döterminöes par une distension violente de 1'articulation , sont SQuvent gurries par une seule mais vigoureusc friction d'eau de vie cantharidde , jointe ä un repos complct. Les effels curatifs sont plus longs a se faire senlir, si I'accident ou le rhumatisme sont ddja anciens. Les rhumalisiues articulaires aigus , chroniques et am-bulants, sont surtout bien fixös etguöris par cette önergique vösicaiion. Le lumbago ne reiste meme pas toujours a leur emploi.
Les engorgements chroniques des capsules articulaires, des gaines des coulisses tendineuses, sont dgalement bien gult;5ris par la vösication. Ici, l'emploi du mddicament est important ä connaitre: ce n'est point par une simple application vösicante qu'on guerit, mais bien par une ou plusieurs frictions penetrantes d'eau de vie canlharidde, prolongäes jusqu'ä ce que la peau en soit pönötrö. de manure ä exciter, ä entretenir, ä r^pandre rinflammation dans toute l'epaisseur de l'engor-gement, et y opörer successivement la resolution. Les bons resullats qui ont lt;5tö obtenus de cet emploi des vesicants dans
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les maladies dont il s'agil,parBonrgelat (1), M.Bouleyjeune (2), et bcaucoup d'autres vdWrinaires, sont suffisants pour engager les praiiciens a les mellre en usage.
Les plaies des grandes articulations sont m6me gueries d'apres M. Poltier par ces applications vdsicantes (3). Les luxations de la rotule qui ont 616 r^duites , maintenues en place par I'en-gorgement du vesicant, se consolideut parfaitement. Un grand nombre de fois nous avons constate les bons effels des vesicants dans leg cas dont il s'agit.
4deg; Maladies psorigues. La gale et les dartres, soil rdcentes soit ancicnnes, ne räsistent que tres rarcment ä l'action Tdsi-cante d'une couche d'onguent dpispastique et d'ur.c friction d'eau de vie cantbaridde. Bourgelat. dans sa Mauere midicale,ä l'article Cantharide, a signals ce moyen hdroiquc qu'ensuiie Cbabert a conseillö dans son Iraitd sur la gale et les dartres, et aprfisces deux grands mailrus, beaucoup d'autres vekirinaires. L'eau de vie cantharidße est prdfdrablc dans cc cas ä ronguent vdsicalolre, toutes les fois qu'il s'agira de trailer la gale sur une large surface, el qu'on voudra agir Idgörement et succcs-sivement dans divers points du corps et des membres. C'est souvent dans ces sortes de frictions qu'il faudra surveiller les animaux pour s'assurer si la cantharidine n'agit point irop fort sur les voies urinaires, afin d'administrer le caraphrc pour ßviter lout accident.
5o Maladies des yeux. Les vdsicatoires appliques sur la joue dans les grands animaux, le plus pros possible des yeux, ont fait obtenir la guörison de l'amaurose, Gohier a traitd deux chevaux et un chien (4), et le vdt^rinaire Briin,un cheval (5), qui ont gu^ri par ce moyen ; nous pröfdrons les frictions v6-sicantes röitdrdes de temps h autre aux environs des paupidres,
(1)nbsp; Bourgelat, Matiire medicate, t. II, p. 92.
(2)nbsp;Bouley jeune, Recaeil äemid, vit., t.XVII, p. 15. {5)PoUier, ia.,p. 301.
W) Gohier, Mimoires sur la Hidecine et la Chirurgie vit., t. II, p. 181. (5) Uniu, Compte rtndu, Ecole de tyon, 1823, p. 57.
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jusqu'ä oe que l'^piderme soit bien p6n6tr6 de la preparation. Ces frictions sont pröfdrables aux applications vösicantes dans ce cas, a. cause de la difficult^ de raaintenir le vösicatoire en place sur lesjoues.
6deg; Maladies charbonneuses. Les applications d'onguent ve-sicatoire fortement charglaquo;; de cantharides sur toute I'dtendue des tumeurs, des efflorescences charbonneuses, essentielles ou symptomatiques qui ont 616 cautamp;ris6es avec le fer rouge, est un moyen trös ^nergique et en mfeme temps tres efficace pour changer la nature de la maladie , susciter des phönomönes in-flammatoires a la peau, dans IVpaissenr de la tumeur, et ddter-miner de la suppuration, qui, lorsqu'elle est dtablie, est promptement suiviede la guerison. Ce moyen qui a €i€ con-seillö en 1772, lors de I'dpizoolie charbonneuse qui a rdgn^ dans la Champagne et dans I'Auvergne (l^puis par Chabert(2), Gervy (3) et beaucoup d'autres vdtärinaires, est un moyen excellent sur lequel on pent assnrement compter, que nous employons toujours, et dont tous les praticiens vantent les bons effets.
Maladies internes, Les cantharides en frictions ou en appli­cations sont usitdes comme rövulsifs exutoires dans un grand nombre de maladies aigues ou chroniques; nous citerons les angines pharyngöe et laryngöe , la bronchite, la pneumonite, la pleurite, les maladies cdrdbrales, etc. Quant ä l'emploi des cantharides comme vdsicatoires dans les maladies internes, nous renvoyons ä l'article Vesicant en gönöral, page 452, et i I'articie Medication revulsive, page 460.
Contr'indication des cantharides. Les preparations de cantharides employees a I'exterieur sont toujours contr'in-diquöes dans toutes les maladies des organes genito-urinaires , ä cause de l'absorption de la cantharidine et de son action irritante sur les reins, la vessie et le canal de l'urethre.
(1)nbsp; llimoires de la Soc. de Midecine de Paris, 1176, premlfere part., p. 205.
(2)nbsp; Chabcrt, Jnstruetions vitirlnaires, t, I, Memoire sur le Gharbon. '3) Gervy, Instruct, vil., t. II, p. 287.
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Des irritants en particulier.
Les substances irritantes dont on fait usage en mädecine ydtörinaire ä titre de rövulsifs, et que l'on place dans le tissu cellulaire sous-cutanö, sont des racines, des bois, des laquo;icorces reuferiuant un principe Acre et ii-rilant,sans 6tre caustique. Ces agents, qu'on noinnte trochisques irritants, suscitent une vive douleur, beaucoup de lumöfaclion, un engorgement plus ou moins considerable, dans lequel on passe quelquefois un söton, on introduit dcspointes de feu, dans iebut d'obtenir tout älafeis un effet rdvulsif et un effet övacuatif. Les troebisques irritants soiit tres usilds dans la pratique de la mädecine vdtörinaire.
Mode d'er/iploi.On fait inaeörer le mdclicament dans du vinai-gre froid pendant douze ä vingt-quatre heures, ou bien on le fait bouillir danslemßrae liquide pendant une beure.On coupe la racine en morceaux de la iongueur de cinq ä six Cfnlimcires (un pouce), on divise les laquo;icorces en lanieres, on coupe les bois par pelites portions de dix ä quinze centimetres (deux ä Irois pouces). et aprös avoir fait une incistoo h la peau, ou intro­duit l'un ou l'aulre de ces agents dans Je tissu cellulaire sous-cutane qu'on a da ddtacher de la peau. Souvcnt, ä la ma-niere de Gilbert, on attacbo 1c morceau de racine irritante ä la meche du söton qui doit 6tre passö dans le tissu cellulaire, et lorsque l'effet Ost produit on retire ie corps initant et on Jaisse le sdlon.
1deg; Hellebore laquo;o/r. HeÜeborus niger. Partie employee , la racine; parlies actives, l'huile volatile, l'huile grasse et la ma-tiere resineuse, qui sont solubles dans l'eau et dans I'alcool. Le vinaigre parait accroltre la vertu irritante de la racine, selon l'observation qui en a 616 faitepar Bourgelat (1).
Action. La racine d'belldbore suscite, aprdss six ä douze beures de son söjour dans le tissu cellulaire, un engorgement plus ou moins volumineux sur lequel on psut pratiquer des
(1) Bourgelat, ü/adirc tnddicate, t. U, p. 129.
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mouchetures profondes qui donnent ordinairement um forte saignde locale. C'est au fanon des boeufs, an poitrail, a reuco-lure, aux fesses des chevaux. qn'on place ces trochisques.
D'apres der, experiences faites par M. Orfila, la poudre de racine d'helli5bore introduite dans le tissu ccllulaire sous-cutanödes chiens, determine, k part rengorgement, des vo-missements prompts, violenls et des accidents nerveux anx-quels les chiens ne tardt'nt point h succomber (1). Ces acci­dents, qui sont dus ä Tabsorption des principes actifs de la racine d'hell^bore, n'ont jamais 6{6, que nous le sacbions, constates sur les herbivores.
L'hellebore, comme trochisque. a lt;5t6 employd depuis les temps les plus reculös dans la medecine des animaux. Co!raquo;-melle.Catonet Varron en parlent dans leurs Traitdsd'agricul-ture. Columelle, qui dcrivait 40 ans avanl Jesus-Christ, ddcrit mörne le proc^dö qu'on doit employer pour placer le trocliis-qne d'hellöboreä l'oreiüe des bestiaux (2). Depuis cette^poq'ne jusqu'ä nous, le trochisque d'hellebore a 6te vanlö par Ions les auteurs qui ont traits des maladies 6pizootiqnes charbonneuses et lyphoides, sur le gros btStail (3). L'hell^bore noir est un medicament peu eher dans les olficines; il croit abondamment dans les pays de montagnes : on peut le cultiver dans les jar-dins, et sous ce rapport la racine d'helläbore, indöpendamnient de ses vertusirritantes bien reconnues, est encore un medica­ment thdrapeutique indigene prdcieux pour les veterinaires. Les decoctions d'hellebore noir phis ou moins concentrees. sont frequemment usiteesen lotions et en fomentations dans le trai-tement de la gale de tous les animaux; mais ces preparations font vomir le chien.
2deg; Veratre, blanc. Veratrum album, encore nommd Helti-
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(1)nbsp; OrS\A, Uidecine ligale, troisiemeidit-, p. 410.
(2)nbsp;Faulet, Maladies ipltoot., 1.1, p. 58.
(3)nbsp; Voycz Dufot, Train sur le Typhus, p. 2S; Vicq-d'Azyr , Tjphns des bes­tiaux en Picardie, Instr, udf., t. V, p. 184 el 188; Petit,Instruct. vitir,, t. II p. 270i Mümoiri! sur le Cbarbou de l'Auvergne.
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boreblanc, Veratre,Picd de Griffon. Partie usitde, la racine, parlie active, la veratrine de MM. Pelletier et Caventou.
La racine de vlt;3ratre s'emploic dans les monies circonotances que la racine d'hellöbore noir. EUc offre aussi une ressource pr(5cieuse pour les vät^rinaires, parce que !e vi^ratre croit presque partout dans la campagne. L'hell^bore dont il s'agit a 616 ^galement recommandi!; en decoctions concentröes dans le traitement de la gale du cheval, par presque tous les hippia-trcs; dans celle du mouton par MM. Goudalie (l)etde Gaspa-rin (2), dans celle du pore par Viborg (3), et centre les maladies pödicnlaires par Gohier (4).
3deg; Garoti. Ecorce fournie par \e Daphne hois gentil {Daphne mesereum), le Daphnd Laurole {Daphne Laureola), et particu-lieremenl par leDaphnd Garou (Daphne Gnidium). Partie ac­tive, la daphnine de Vauquclin.
On met macerer les äcorces clans du vinaigre pendant douze ä vingt-quatre heures, ensuite on les d^co.upe en deux ä trois lanieres de trois ä qualre centimetres de largenr qu'on insinue sous la peau. Eienlöt il se manifeste un engorgement conside­rable. On fait une incision ä la plaie et on retire I'ecorce irri-tante. La plaie suppure bienlot. L'usage du garou a etd recom-mandt; dans le typhus contagieux du gros beiail comme exu-toire par Yicq-d'Azyr (5). On s'en sert fröquemment pour combattre les vieilles claudications de l'dpaule et de la hauche.
Les rameaux sarmenteux de \a Clemaiite briilante{Clematis vilalbn); les racines de la Renoncule bulbease {Renanculus bul-bosus), de la Renoncule acre, Renonculus acristde Fusain com-mun {Eronimus europecus), sent quelquefois employees au m^me usage.
(1)nbsp;Goudalie, Annalea de I'Agriculture francaise, premiöre sörie, t. XXVIII, p.394.
(2)nbsp; De GatpariD, Traiti des Maladies contagieuset det bites ä latne, p 190.
(3)nbsp; Vlbore, Traiti des maladies duporc,p. IS7.
(4)nbsp; Gohlcr, Mimoires sur la mid. et la chirarg, vit., I. II, p. 100.
(5)nbsp; Loco citato, p. S96.
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Deuto-cJilorure de mercxtre. Muriate sur-oxygenc de mercufe. Sublime corrosif. Mercurius subliniatus corrosivus.
Action el effels sur l'economie. Le sublimö corrosif est un caustique violent; son action n'est pas tres prompte, parce que ce compose se combine pen ä peu avec les tissas qu'il louche; raais cette combinaison est profonde , s'accompagiie de vives douleurs d'engorgement sanguin et de beaucoup d'infiltration screuse dans le tissu cellulaire. L'eschai'e est grise ou noirAtre, imputrescible, et sed6tache lentcment des tissus sains par la suppuration.
Le sublim^ corrosif, en touchant les parties Vivantes, se combine particuliörement avec I'albumine, dont elles sent abondammenl pourvues. On a considöre ce composö de deuto-chiornre de mercure et d'albumine comme insoluble et tout a fail innocent^ et M. Orfila, auquel on doit la döcouverte de ce pröcieux antidote dans les cas d'empoisonnement par le sublime pris ä i'int^rieur, le regarde comme tel. M. Lassaigne a fait de nouvelles recherches sur cette combinaison, et dans un mömoire qu'il a adressö ä l'Acadömie des sciences, notre estimable collogue a cherchd h prouver que ce compost etait soluble dans les chlorures alcalins, tels que la soude et la po-tasse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
M. Lassaigne a fait cette autre observation importante : e'est que la fibrine on la chair musculaire se combine au sublime sans le decomposer entierement. Or, si d'iine part le deuto-chlorure de mercure, mis en contact avec les tissus organises, peut, quoique combinö et formant une escbare insoluble avec Talbumine des tissus, redevenir soluble et amp; l'dtat de deuto-chiorure par les chlorures de sodium et de potassium dissous dans l'eau des tissus vivan is : si d'autre part, mis en contact avec la fibrine ou la chair musculaire, il n'est point decompose, ce causlique peut done etre absorbs et determiner I'empoisonne-ment, C'est en effct ce que I'expdrience a prouvd. Les exemples nombreux d'empoisonnement par le sublim^ corrosif employ^
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comme trochisque escharolique dans les grands ruminants par M. Caillau (1) , et comme causlique par M. Festal (2), les experiences de M. Orfila i. ites s' les chiens (3), levent tons les doutes qu'on pouvait 'rcore zvoir sur les accidents toxi-ques que peut ddlermin^. le sublimd lorsqu'il a 616 döposö dans le lissu cellulaire. D'apres le cclebre toxicologistc que nous venons de nommer , ce poison absorbs irait particuliere-ment porter son action sur le coeur et sur le canal digestif; il irriterait et enflammerait surtout ce dernier. J'ai depose sur quatre chevaux le sublini6 corrosif dans le tissu cellulaire de la face införieure du poitraii, endroil oü on place les trochisques ordinairement dans ces animaux, 1c poison y est rest6 seulc-ment vingt-quatre heures, un engorgement considerable en a 616 le rösullat, et sur ces quatre chevanx deux ont prdsentö des signes d'empoisonnement.
Voici les symptörnes qui indiquent faction toxiquc de ce poison violent.
Les animaux sont tr6s aballus et öprouvent des coliques de temps en temps. Les conjonctives s'injectent, le pouls est petit, vif, concentrö , et les batlemenls du coeur remarquablement tumultueux ; les muqueuses apparentes sont tres rouges ou d'un rouge violacö, la respiration est accöleree. Dans les betes ä cornes, lraquo;pcau est ciiaudo , ie muiie sec, la respiration accö-leräe et plaintive. Le chien reste coucbe et se plaint beaucoup. Dans tous ces animaux , une salivation claire, filaate , abon-dante, ecumeuse, remplit la bouche ou la gueule, et s'(5coule par les commissures des levres; les mächoires se rapprochent convulsivement de temps en temps; le sang est tr6s noir ct se coagule lentement. Ces phenomenes toxiques se montrent pen­dant huit ä dix heures ^ ils diminuent successivement pour dis-paraitre tout ä fait aprfis donze a vingt-quatre heures. La sa-
(1)nbsp;Caillau, Compie renciu, Ecole de Lyon, 1827, p,27.
(2)nbsp; Festal, Journal vit. du Midi, t. Ill, p. 52.
(3)nbsp;Orüla, Traiti de mtd. U'galc, troisieme (Sdition, 1. HI, p. 121 el 122.
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livation persiste beaucoup plus longtemps, et quelquefois pen­dant plusieurs jours.
A I'autopsie des chevaux que nous avons sacriß^s pendant la manifestation des phtinomenes toxiques, nous avons vu la membrane muqueuse des intestins gröles, et surlout les por­tions duoddnale et moyenne 6tre rouges, injectöes, et surtout ecchymosees graquo; et lä. Le ventricule gauche du coeur offrait des laches noires dues ä du sang epanche cntre les membranes internes el les fibres musculaircs. La vessie 6tait pointillee en rouge par des ecchymoses. Los giandes saiivaires ne nous out rien offert do notable. Ces lesions sont en grande partie celles qui out 616 constates par M. Orfila dans ses experiences sur les chiens.
Antidvies. On pent remödier jusqu'ä un certain point a cet empoisoonement ea pratiquant de pelites saigndes röitörees, en faisant avalcr aussilöl aux animaux^ soil des blaues d'oeufs, soil des decoctions aslringeutes d'öcorce de ebene, aQn de neu-traliser le poison, qui paratl 6tre eiiinine par le lube digeslif. II est convenable ensuile de calmer l'inflammation intestinale en administrant des boissous emolluntes aaodines et des la­vements de meine nature.
Dans ies experiences que nous avons faites sur Jes chevaux en tinpioyaal !e sublime corrosif cn trochisques, les animaux ne sont point mprts, il est vrai, mais les symptömes qu'ils nous out prdsentes pendant !a vie, les Idsions que nous avons con-stalöes apres ieur sacrifice, nous autorisentä dire que ces sym­ptömes , ces Idsions ajoulöes aux symptömes et aux lösions de la maladie que le pralicien ddsire combattre en appliquaat des trochisques, sont capables d'aggraverle mal et d'oecasion-ner la mort.
Cependanl, un grand nombre d'auteurs vßtdrinaires parmi lesquels nous citerons Chabert(l), Petit (2), Lessona (3), Ma-
(!) Chabert, Instruct, vit., t. IV, p. 148.
(2)nbsp; Petit, id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t. II, p. 270.
(3)nbsp; Lessona,Rodet, laquo;lt;!(lt;. rflaquo; Ixxuf,?, V\.
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ryrapoey (1), Rainard (2) et antres, ont conseillö et mis en pratique )es trochisques dont il s'agit,soit ccmme moyen prd-servatif, soil comme moyen curatif dans beauconp de maladies graves des animaux, telles que le charbon, la p^ripneurnonie du gros bdtail, l'entörite, rarachnoidite, etc. Et aucnn de ces auteurs ne cite des cas d'empoisonnement par I'absorption du sublime. L'action toxique de ce poison serait-elle reside inaper^ue? Serait-elle moins frdquente qu'on pourrait le penser ? C'est ce que nous ne savons point. Toutefois il r6-sulte de tout ce que nous venons de signaler :
1deg; Que le deuto-chlorure de mercure^ döposö dans les tissus vivants pour les cautdriser, donne une eschare insoluble en se corabinant avec l'albumine des tissus ; mais que cette eschare restant en contact avec les chlorures de sodium des liquides existant dans les tissus vivants , peut redevenir a l'ötat soluble ou a l'ötat de deuto-chlorurej
2deg; Que la chair musculaire que louche le sublimö ne le de­compose point;
3deg; Que la science possöde des exemples d'empoisonnement des animaux par le sublimö employ^ comme trochisque es-charotique ;
4deg; Que cet empoisonnement surajoutd ä la maladie que Ton ddsire combattre par l'emploi de ces trochisques, peut I'aggra-ver et susciter la mort des animaux ;
5deg; D'ou il faut conclure que l'emploi du sublim^ corrosif comme trochisque escharotique,ne doit point 6tre sans danger, ou que cet agent ne doit 6tre employ^ qu'avec beaucoup de circonspection, pour faire obtenir la medication revulsive dans 1c traitement des maladies des animaux et des grands ruminants particulicrement;
6deg; Que les trochisques irritants confectionn^s avec la racine d'helldbore, de vdralre, doivent filre präfdr^s k ce caustique
(1) Mavympoey, JfiSmoim de la SoclUid'Agrleulture, 1827, p. 100. (3) Rainard, Compte rendu, Ecole de tyon.lSJS, p. 13.
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toxique, attendu que l'action et les effets de ces agents vlt;5gö-taux ne se bornent qu'ä une irritation locale tout aussi Gner-gique peut-6tre que le sublime.
Le sublimä corrosif est encore employ^ corame caustique escharotique dans d'autres maladies. {Foyez Mödicatiou cau­stique.)
AQidearsenieux,Aclduni arseniosum, encore nommd Oxyde blanc d'arsenic, Deutoxyde d'arsenic, et dans le langage vul-gaire Arsenic.
L'acidearsdnieux.demfimequelesublimd corrosif, est usitd comme trochisque escharotique. L'engorgement douloureux et volumineux qu'ilsuscite; et dans lequel on pratique soit des moucheturesprofondesquidonnentunesaignde locale, soit une cauterisation acluelle, soit de larges incisions que 1'on cautd-rise ensuite ou qu'on anime avec des onguents suppuratifs, dans le but d'obtenir tout a la fois un effet rövulsif, un effet depld-tif et un effet övacuatif, est assurdment un moyen de rövulser les maladies internes des animaux, que les vetörinaires ne de-Traient point ndgliger de mettre en pratique, s'il n'etait point suivi d'accidenls qu'on doive redouter. L'oxyde d'arsenic canto-rise lenlement les tissus, mais il les disorganise profondöment en occasionnant une tres vive douleur. L'eschare est gris noirätre, se ddtache ties lenteraent et n'entretient qu'une faible suppuration. On ne doit point laisser le trochisque long-temps dar.s la plaiej dlxä douze heures sont süffisantes.
L'acide arsönieux, de mßme que le sublimö corrosif, peut-il 6tre absorbs et determiner 1'empoisonnement, lorsqu'ainsi il a äl(5 depose dans le tissu cellulaire ? Tous les toxicologistes anciens et modernes., et particulierement M. Orfila (l),ont de-monlre par I'expcrience que l'acide arseuieux, nn':ine ä trös petite dose, introduit dans le tissu cellulaire de la face interne dc la cuisse du chien, determinait l'cmpoisonnement et m6me
(1) Orüla, TraiU teinld* Itgale, 3' gdlt., t. HI, p. 727,
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la mort. Gohier (1), Drouard (2), ont vu des chevaux 6tre em-poisonnäs par des preparations d'oxyde d'arsenic, employees pour la guörison de la gale. Moiroud a constatö la mort de huit chevaux qui ont 616 victimes de l'acide ars^nieux, qui dtait entrö dans la confection de v^sicaloires (3). Des accidents semblables ont 616 recueillis sur le mouton par Godine (4). Nous avons d6pos6 sous la peau de l'encolure de deux chevaux, 8 grammes d'acide arsdnieux, et apres douze heures , les ani-maux etaient tristes, ont refusä les aliments j les muqueuses ont pris une teinte violacee, le pouls s'est bientöt fait sentir vile et filant, le sang s'est montrö noir, se coagulant lente-ment; les batlements du coeur sont devenus tumultueux, et la respiration profonde ; les animaux ont expu!s(5 fr^quemment des malieres excr^mentielles et ont prdsentö enfin les symptö-mes d'un veritable empoisonnement. L'un d'euxestmortapres cinquante heures; I'autre, dtant encore tres malade, a 616 sa-crifid. Sur le cadavre de ces deux chevaux, les muqueuses in-testinales ont offert ca et lä des ecchymoses : le coeur montrait des dpanchements sanguins au dessous de sa sdreuse. Le sang dtait noir et non coagulö dans les vaisseaux. Le tissu des pou-mons s'offrait parsemö de petitcs laches brunes.
L'observation, rexpdrience, demonlrent done que l'acide arsönieux ddposä soit sur la peau soil dans le tissu cellulaire sous-cutanö, peut causer rempoisonnement, accident d'autant plus grave que pour ce poison , on ae connait point encore d'antidote bien constatd.L'hydrate de peroxy de de ferqui a 616 recommandd lorsque I'arsenic a 616 ingere dans I'estomac, de-vrait cependant etre essayd.
Nous conseillons done aux vdtdrinaires de ne point faire usage de l'acide arsänieux comme trochisque escharotique, pas
(1)nbsp; Gohier, Mtmoircs sur la mtdecine et ta Chirurgie, t, 11, p. 50.
(2)nbsp; Drouard, Recueil de mid. vM., t. II, p. 57.
(3)nbsp; Moiroud, id., t. V, p. 530.
(amp;) Godine, Compie rendlaquo;, Ecole d'Alfort, 1812-
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plus dans I'arachnoidite (1) que dans i'entörite aigue (2),bien que ces trochisques aient 616 mis en pralique avec queique succiis contre ces deux maladies.
Sulfure d'arsenicj Sul/iiretum arseniosum. On connait dans le commerce trois especes de sulfure d'arsenic, savoir :
1deg;LeSulfure jaune naturtlou 1'Orpiment nati/,qni est form6 d'aprös M. Guibourt, sur 100 parties d'arsenic mölaliique et de 63,9 desoufre. Ce composö est vönöneux.
29Le Sulfure jaune natif ouleRealgar, ioTm6,se\on M. Lau-gier, de 42 parlies de soufreet de 100 de m6tal. M. Guibourt a trouvödans ce sulfure 15/1000quot; d'acide arsänieux. Ce sulfure est un poison plus violent que le premier.
3deg; Le Sulfure jaune ardficiel, ou Orpiment artificiel, form6, d'aprßsM. Guibourt, sur 100, de 94 parties d'acide arsönieux et de 6 seulement de sulfure d'arsenic. Ce faux orpiment, prdpar^ dans le commerce de la droguerie, est un poison aussi violent et un caustique aussi änergique que I'acide ar-sdnieux.
Dans la pratique, il n'est done point indifferent de bien sa­voir quelle est l'espece de sulfure dont on fait usage, puisque ces sulfures ne posscdent la propriätö caustique que par la quantite d'acide ars^nieux qu'ils contiennent. En effet, les ex­periences de Smith, de M. Orfila (3) et de notre collegue M. Renault (4), dömontrent que parmi ces sulfures qui lous sont veneneux, soit qu'on les donne a i'intärieur soit qu'on les ddpose dans le tissu cellulaire, le sulfure d'arsenic artificiel est le plus dangereux. Ces trois sulfures et surtout le dernier ne doivent done etre employes qu'avoc beaucoup do manage­ment,non seulement ä cause de leur propri(H(;caustique,etparIe danger que Ton court de les voir absorber et de causer l'empoi-
(1)nbsp; Rainard, Compiercnrfu, £coleftelyon, 1823,p. 13.
(2)nbsp; Marjmpoey, il/i'm. de la Soc, d'Agric. de fans, 1827, p. 200.
(3)nbsp;Orfila, Loco citato, p. 177.
(4)nbsp; Renault, Traitd ae Mat, midicate deMoiroud, p. ft87.
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sonnement, mais encore ä cause de la difficullö dans la prati­que dc pouvoir distinguer, sans avoir recours a I'analyse chi-mique , le sulfure naturel qui est peu dangereux, du sulfure artificiel qui est trßs caustique et un vdritable poison soluble susceptible d'etre absorbs. On doit done encore prefth-er les troclnsques irrilants vögötaux ä ces trochisques uiineraux.
Deulo-sulfale de cuivre, Deulo-sul/as cupri, encore nomiud Vitriol bleu, Couperose bleue, Vilriolde euivre, Vitriol de Chy-#9632;pre. On se sert de ce sei en mddecine vdtdrinaire pour placer des trochisques dans le tissu ceüulaire sous-cutan6. Certains pra-ticiens en font ainsi usage dans le yoisinage des articulations , pour rdvulser les vieilles claudications, connues sous les noms d'dcarls, de faux eearls, d'allonges, etc. Le sulfate de euivre n'est pas sans danger dans ce cas, a moius qu'il ne soil inlro-duit qu'ä una trcs petite dose dans les tissus et qu'il n'y söjourne pas longtemps. Moiroud a constatö par des experiences faites sur des chevaux et des chiens, que ce sei döposä dans le tissu cellulaire sous-cutant; döterminait de larges eschares , qu'il dtait en outre absorbs, allait irriter vivement le canal intes­tinal qu'il enflammait et provoquait une secretion d'urine noirätre, bicntot suivie de la mort des animaux, Moiroud n'a point relronvd le sei dont il s'agit dans le sang , mais il I'a constate dans les urines. Le vitriol bleu depose dans le tissu cellulaire n'est done point sans quelque danger, a moins que , nous le rdpdlons encore, la dose soil trös minioie. Nous en dirons autant du sei suivant.
Deuto-acetate de euwre neutre. Ce sei soluble connu encore sous les noms de Crystaux do Venus, de Verdet crystallise. exerceabsolumenl les memes effets sur r^conoraie, selon Moi­roud (1), que le sulfate dontil vientd'etre fruestion, lorsqu'on le depose dans le tissu cellulaire. De mßme que de ce dernier, on ne doit done en faire usage qu'avecb.. coup de mdnageraent.
(1) Moiroud, Loco citato, Bccucil, t. V, p. 524; id., TraiU de Mat, mMicale, p. m.
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Sous deui'o acciatc de cuh-rc. Ce sei insalublc ct Ires impur, encore appeld vert do gris n'est point employe , que nav.s le sachions, comme trochisque esehäroliquti dans la medication rdvuisivo j on en fait souvent usage comme dessiccatif cl aslri.i-gent. { Fojez la Mödicalion astringenle et la Medication caus-tique.)
MEDICATION CAUSTIQUE.
La meJicalion caustique se compose de Faction et dos effels des agents thcrapeuliques qui ont la proprietlaquo;! de dötruire les tissus vivanls avec lesquels i!s sont mis en conlacl , et, de donner naissance ä un corps nouveau inorganique (escliare), fonnant corps ölranger au sein des tissus vivants, et qui doit enö Ire expalsd par l'inflammation dliminatoire.
La medication caustique, independamment de son emploi comme rtSvulsif et dörivatif, esl encore ties souvent mise en pratique dans les maladies externes. II esl done important que nous fassions connailre son action, ses effcts, et !cs regies qui doivent prdsider a. son emploi.
Les agents caulörisants doivent 6tre distinguds, ainsi quo nous Tavons deja fait, en caustiques actuals et en caustiques potentiels. Ces derniers sont encore nomnit's cathiretiques, ron-geants, feux marts, etc. Le calorique est le seul agent de la cauterisation actuelle. Les caustiques potentiels sont plus noni-breux. On les a divisds en caustiques Uyuidcs ,mous et solides.
A.nbsp; nbsp;Les premiers comprennent les aeides sulfliydrique, azolique , chlorhydrique el le deuto-nitrate acide de mercure,
B.nbsp;Les seconds renferment le cAlorure d'antimoine el loutes les pales caustiques.
C.nbsp; Les i/wiicmes plus nombreux sont formes par le nitrate d'argent, la potasse, la soude, le sublime corrosif, Vacide ar-senieuxj le sulfure d'arsenic, les sulfates el les acetates de cuivre,
Ces caustiques, quels qu'ils soient, lorsqu'ils touchent les 2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33
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5Ulnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION CAUSTIQUE.
lissus vivants, döterminent trois effets snccessifs dont la nature et I'dnergie varient selon les propriötds du caiistique employd, mais dont Tensemble est digne de fixer rattention des pra-liciens. Le premier de ces effets consiste dans la destruction organique des lissus vivants j le second dans une reaction g£-ndrale sur lout I'organisme ; le troisieme dans l'expulsion de l'eschare par une secretion purulente qui s'opöre du sein des tissus vivants qui avoisincnt ce corps mort et stranger.
iquot; e//et. Action primitive des caustiques. Lorsque le calo-rique transmis ä l'aide d'un corps combustible, le fer rouge par excmplc,pänetre les tissus vivants, il en volatilise lesfluides, los ddtruit et les carbonise. Cette action est accompagnde d'une Ires vive douleur instanlande, d'autant plus intense, toutefois, que la carbonisation est lente, graduöe, et exercöe par une Emission lenle et successive de calorique transmis par conti­nuity on par rayonnement, et d'autant moins douloureuse que la temperature du corps incandescent est plus dlevde, la vola­tilisation et la carbonisation plus rapide; car alors la formation d'un charbon animal mauvais conducteur du calorique, di-minue raclion cautßrisante ou destructive. Ce mode de trans­mission du calorique mörite d'etre bien connu. En effet, si le praticicn desire modifier profonddment les parties malades sans les ddtruire entierement , il devra se servir de cauteres ayant une temperature peu dlevde, et en dteindre beaucoup dans les lissus, que si, au contraire, il veut ddlruire superfi-ciellementsans exciler vivement les parlies qu'il veut carboniser, il devra se servir d'un caulere dquot;une temperature peu dlevdc, du fer rougi a blanc par exemple.
Les caustiques potenüels liquides agissent plus ou moins pro-fondementen vertu de leur concentralion, de leurpromptitude h s'emparer des fluides dc I'dconomie el de se combiner avec les matiöres animales pour former des composes nouveaux qui constituent l'eschare. D'ou il rdsulte que dans I'emploi d'un caustique potentiel liquide, le vdtdrinaire doit It I'avance en
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coniiattre pOsitivement le degrlt;5 de concentration, la compo­sition el raction siir les liquides et les solides organiques, s'il veut h I'avance prdvoir les effets qn'il (Usirs obtenir. Ces agents liquides ont en outre le grave iaconvönient de p^n^trer profondement dans l'epaisseur des tissus, et de cautöriser souvent au dela des parties qu'on dösire dötruire. C'est no-tamment sur le tissn osseux qu'on voit ces agents s'emparer de la matiere salino-terrettse, se combiner avec la chaux , et opörer une destruction chimiqne de l'os.
Les caustiques liquides ont cependant un grand arantage dans la pratique : c'est celui de pouvoir 6tre injectds ou portßs facilement, ä I'aide d'un pitsceau, dans les cavitcs que ferment les kystes , les sinuositös des trajets ßstuieux, et de pouvoir aussi, ötant convenahlement affaiblis, ölre usitds en lotions, en bains ou en applications.
Les caustiques mous et solides se combinent plus lentement avec les tissus que les caustiques liquides; comme eux ils s'em-parentdes fluides de i'öconomie et surtoutde l'albumine, de la graisse, de la fibrine; ties matiercs salines des tissus, pour former lentement une eschare dont I'dpaisseur, la duretd, la couleur^ la composition, variant selon la substance chimique employee. II cst plus facile dans la pratique de borner l'action et les effets des caustiques solides, parce qu'ils penetrent moins rapidement et a une moins grande profondeur dans l'epaisseur des tissus. On ies emploie en poudre, en päte, en morceaux plus ou moins volumineux; on donneparfois ä ces preparations une forme convenable pour faciliier leur application et leurs effets.
Quel que soit I'agent caastique actuel ou potential que Ton fasse agir sur les tissus vivants et sensibles, son aitouchement est suivi instantan^inent, ou apr6s un temps fort court, d'une douleur viva, mordante ou brülante, ddterminde par l'action cautörisante ou corrosive du caustique, et celte douleur de-vient de plus en plus önergique, au fur et k mesure que le caustique arrive en d^truisant pen a pen des parties de plus
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en plus sensibles. Toutefois la douleur esl d'autant plus forte que la partie est elle-meme plus ürganislt;5e et plus pourvue de nerfs. C'est ainsi que les caustiques appliques sur la peau, sur les glaudes raammaircs, ddtermiuent plus de douleur dans les lissus que dans le tissu cellulaire; que la sensibility dj ce dernier tissu est plus grande que celle du tissu musculaire, que celle du tissu tendineux plus forte que celle du tissu carlilagi-neux. Selon le tissu morbide dont on vent opörer la destruc­tion , la sensibililö pathologique offre encore de notables differences j c'est ainsi que dans la cauterisation des tissus in-dur^s, squirrheux, cancöreux, encöphaloides ou melaniques, la douleur ne se fait sentir, et les pluinomenes röactioanaircs qui en sonl la consequence ne sedeclarent, quo dans Ic mo-inenl oü le causlique, apres avoir detruit le tissu pathologique, attaque alors les parties saines qui I'cnvironnent. Toutefois, cette douleur süscite un afflux sanguin dans la partie qui de-vient alors rouge et cliaude, et bienlöl une stirosilö albumi-neuse ou albuuiino-flbrineuse s'(5panche dans les parties voi-sines en formant une tumölaciion plus ou moins considerable; enunmot, une veritable inllammalion s'elablit tout ä la fois, et dans les tissus morbides, si le caustique ne les a pas tous en-vahis, et dans les parlies saines environnantes. Tels sont les effets primilifs de l'action des agents caustiques. Ils se redui-senl done h savoir : que le caustique detruit les parlies Vivantes de diverses manieres , selon la nature de sa composilion chi-mique, et que cette destruction s^accompagne de douleur suivie de chaleur, derougeuret de tumefaction, pbenouienes qui ca-racterisent I'inflammation locale.
2e Effet. Reaction ge'nerale dans I'organisme. En m6me temps que cette action caustique locale se manifeste, si la dou­leur est tr6s grande et les phenomenes inflammatoires elendus et profonds, une reaction gen^rale s'etablit dans tout I'orga­nisme, l'animal s'agite parfois et cherche a eniever I'agent qui cause de la douleur; sa respiration s'acceiere, son pouls bat
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vile et forl, ses muqueuses apparenles s'injeclent, sa bouchc devient seclie et cbaude, il est tres altörö et perd 1'appetit. En un mot il öprouve tous les ph^nomenes d'ure fievre de reaction ou symptöniatique, plus ou moins vive. A celte fievre, dont la duröe et la force varient selon l'amp;endnc et la violence de la cauterisation, viennent quclquefois se joindre d'autres phöno-menes dus ä l'absorption de l'ageiit caustique polentiel qui a ötlaquo;5 employö. Celte action toxique, dont il a deja (:16 question page505,etdontlescffels sontdifKrenls selon lecaustiquequ'on a fait agir, pent seule, dans certains cas, causer la mort; toute-fois, se röunissant ä la fiövre de reaction, ces deux causes peu-vent sasciter des troubles lellemenl grands dans toutes les fonctions de l'organisme, que la morl peut en 6lre la consö-quence prochaine.
Le vöt^rinaire pr^vient ces accidenis fächeux et toujours Ires döfavorables dans la pratique en observant les regies sui-vantes :
1deg; II sc servira^ autant qu'il le pourra,de la cauterisation avec le fer rongi au feu pour 6viter rempoisonnement.
2deg; Si beaucoup d'endroits sont h caut^riser en m6me temps, comme dans les cas de nombreux boutons de farcin, par exeniplc^ ou si la caulörisation doit 6lre profonde el doulou-reuse , il ne cautdrisera, pour le premier cas^, que les parties qui en ont un besoin rdel et indispensable, et pour le second cas, il reviendra plusieurs fois a la cauterisation jusqu^ä ce quo l'effet dösirö ait ete obtenu.
D'unaulre cote, on peut diminuer la graviie de ces accidents en tenant les animaux ä la diete, en les saignant, en calmant la doulenr locale par des applicalionsemollientes et anodines, en engonrdissant la douleur reactionnaire et la fiövre generale par l'adrainistration de medicaments narcotiques, et enfin en adminislrantles substances reconnues comme antidotes du poi­son caustique qui a ete employe.
3e Effet. Secretion purulente, elimination de Ueschare. Lors-
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518nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Mlt;äDlCiVT10N CAUSTIQUli.
que l'action caustique est termin^e, les ph^nomönes inflain-matoires locaux,la reaction gönörale, diminuentet cessent peu ä peu. C'est ä cette öpoque que s'etablil une inflammation eli-minatoire qui doit detacher l'eschare des parties vivanies. On reconnait que cclte ölitnination va s'opörer ä une auräole in-flammatoire marqude par un bord rouge, tum^fiö et doulou­reux, qui encadre l'eschare , a l'apparition d'une sörositd puru-lente sanieuse dans la circonförence de la plaie , remplacöe bientöt par du pus plus blanc et plus liö , enfin ä la presence d'un pus blanc lt;5pais et de bonne nature. Alors la partie car-bonisee ou morte se dätache des parties suppurantes et encore enflammtfes, se riiricit, se desseclie, et bientöt se ddlache com-pletement des tissus sous-jacents; ceux-ci alors se montrent rouges., roses, garnis du bourgeons cellulovasculaires, et rc-couverts de pus. Si la cauterisation a dUtrnit complätement la partie altöröe, la suppuration continue a s'opdrt r, les parlies saines environnantes sc d^gorgent peu ä peu, deviennent moius sensibles, la plaie ne röclaiae plus que dts soins sim­ples selou riiidicalion qu'elie prtisei.te, et se cicatrise bientöt de la m6ine maniere que les plaies suppurantes.
La chute plus ou moins rapide ou lenle des eschar es, leu r (jpaisseur, leur forme, leiircom|iosilion, variant scion une foule de circonslances etselon rorganisatioa de lu panic caulörisee, la nature de raiteralion, la composition chimique, laclivitödu caustique employe, ne donneut aucun rcnseignement sur les bons effels qu'on doit atlendre de la caulöiisation. L'aspect ios6 de la plaie, le nombre de bourgeons qui en forme lefond et les parois, la presence d'un pus blanc crcraeux a la surface, la souplesse, la sensibility, le degorgeraent des parlies envi-ronnanles, sent des signes €£ui annoncent les bons effets de la cauterisation et l'heureux augure d'une prochaine guörison. Au contraire, on reconnait que la cauterisation doitötre opöröe une scconde fois : iquot; a la formation de bourgeons cellulo-vasculaires voliuaineux, mous, rougeatres, saignaut au moindre contact,
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sdcrätant un pus glaireux, grisätre, sanguinolent et parfoisfd-tide 5 2deg; a. la tumefaction, l'indurarion, i'insensibililö de la par-tie enviromiant la plaie; 3deg; ä la lenteur de la cicatrisation • 40enfin ä sa non cicatrisation et a sa transformation en ulcere fongueux ä Lords renversds et dnrs. 11 est important, aussilot que quelques uns de ces caiacl^res apparaissent, de cauteriser une seconde iois.
Ce n'est souvent qu'apres la chute de l'escliare , que Ion s'aperijoit des ravages de la cauterisation polenlielle surloul. Les accidents les plus a redouter sent les hdmorrhagies dt-s grps vaisseaux, la destruction de grosses branches nerveuses, et celle aussi de parties tendineusesou ligamenleuses; I'ouTerlure de coulisses, de gaines synoviales fibreuses, de syuoviales ar~ ticnlaires, la destruction des glandesqui säeretent !a salive, du bourreiet söcreteur de la corne, ia däuurlation du perioste, la cauterisation des os, elc. Ces accidents sonl toujours graves et enlrainentdes compücations qui enlravent, prolongent lagu^-risoiij el qui, plus tard. necessitciil le sacrifice des animaux et parfois occasiorment la mort.
Dc toules les considerations dans lesquelles nous venous d'entrer ä l'egard des caustiques, ddcoulenl les regies thera-peutiques qui suivent :
l0Le cautöre actuel devra 6tre pröferö autant que possible aux caustiques potentiels.
2deg; Les caustiques potentiels qui ne sont point susceptiblcs d'6tre absorb^s, comme les acides concentres, le beurred'an-timoine , la soude, la potasse , !e nitrate d'argent, le nitrate acide de mercure , devront 6tre pröferös au deulo-chlorure de mercure , ä i'acide arsdnieux , aux suifures d'arsenic, au sulfate, ä l'acötate neutre de cuivre, qui sont absorbös et cau-sent parfois I'empoisonnement.
3deg; Les caustiques solides et mous devront, autant que pos­sible, avoir la preference sur les caustiques liquides dont il n'est pas toujours facile de borner et d'apprdcier faction.
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520nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION CAUSTIQUE.
Toutefois, si on fait laquo;sage de ces derniers caustiques, il sera indispensable d'en bien connaitre le degrö de concentration.
4deg; Si la cauterisation doit 6tre lög^re ou r6]l6r6e, les caus­tiques liquides seront dtendus d'une süffisante quantitö d'eauj les caustiques mous ou en päte seront dtal^s en couches minces; les caustiques solides seront employes en poudre.
5quot; S'il est nlile qua la parlie ä cautöriser soit incisöe ou en-levde en partie, on laisscra dcouler le sang, on arrßtera Vhi-morrhagie el on scchera la plaie avant de la recouvrir ou d'y introduire le eaustique.
6deg; Aussitöt qu'on s'apercevra que la cauterisation a 616 trop violcnte, qu'elle s'accompagnera d'une fievre de reaction intense, que i'on redoutera la manifestation de phönoraenes loxiqufs capables de compromettre la vie des malades, les animaux seront mis a la diete. saignös, soumis ä rinfluence des medications antispasmodique ct emoilientc locale et gö-nörale , enfin on s'einpressera d'administrer I'anticlote pour neutraliser les effcts du poison si on craint les eflets toxiques dus a son absorption.
7deg; La cauterisation potentielle ne devra point 6tre employee, ou ne le sera qu'avec beauconp de precaution et de surveil-lance, au voisinage de gros vaisscaux arteriels et veineux, des glandes salivaires, des cavites splanchniques, des articulations, des tendons, des os, des cartilages, du bonrrelet secrdleur de la corne, ä cause des ravages qu'elle pent causer ioin du lieu oil le eaustique a ete applique.
Emploi dans les maladies.
Les maladies contre lesquelles on fait usage des caustiques sont generalement externes et consistent toutes en des altera­tions chroniqucs de la peau el des tissus sous-jacents, comme les dartres, les ulcerations, les vegetations polypeuses et au-tres, les cavites accidentelles closes ou non closes, ainsi que les plaieschroniques recouverles de membranes muqueusesou
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sdreuses accidenlelles; lestumeurs induröes, squirrheuses, can-cdreuses, !nlaquo;5laniques, etc. Nous n'entrerons point dans tous les details que ndcessj^ l'emploi des caustiques dans ces dif-förents cas pathologiques qui appartiennent a la thörapeuti-que chinirgicale. Nous ferons cependant connailre. en traitant des caustiques en particulier, 1'usage plus special de cliacun de ces caustiques dans le traitement. de certaines alterations et productions pathologiques externes.
Des caustiques escharoliques en particulier,
A. Caustiques liquides. Les acides sulfhydrique, azotique, chlorhydrique, et le nilrate acide de mercure, sont les acides caustiques le plus sonvent usitäs en mödecine vötörinaire.
1deg; Acide sulfhydrique, encore nonun^ sulfurique (Acidum sulfuncutn), Acide vitriolique, Huilede vitriol (Oleum vitriole).
Action. Get acide h l'ötat de concentration est un caustique tresenergique. II sempare des tissus vivants, les disorganise, les decompose et les noircit. II est trcs difficile de borner l'action de ce caustique. Son eschare est noire ou grise, ätendue et difficilement expulsöe des parlies saines et Vivantes 3 aussi ce caustique est-il rarement employd. Ce n'est guere que dans les tumears induröes tres anciennes qu'on en fait usage. On ne doit point s'en servir pour la cauterisation de parties osseuses. Cmivenablement etendu d'eau , on s'en sert pour cautöriser les vcsicules du charbon ä la langue (1). Administre ä rintörieur, cet acide est un poison qui opöre promptement la mort en dötruisant les parois de l'estomac et du tube intestinal. Conve-nablement (Uendu d'eau, il constitue une boisson legfirement astringenle et rafraichissante. (Voyez Medication temperante, p. 213.)
(1) Gilbert, Traiti des maladies charbonneuset, p. 61, et Rodet, Mid, du Bceuf, p. 113.
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522nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MÜDICAIION CAÜSTIQUE.
Acide azotique ou nilrique [Acidutn nitricum), encore nommö Eaujorte.
Action. Get acide est un puissant caus^que. II corrode et disorganise les tissus souinis ä son contaci, absorbc leur hu-miditö et les transfonne en une eschare jaunätre qui en est dilficilement säparde par l'inflamuiatioii öliminatoire.
Usage. On l'emploie avec avantage pour cauteriser les mu-queusesaccidentelles des vieuxlrajets üoluleux. Morel de Vinde aparticulieremeiitrecoramandö cet acide pour cauteriser !c pi^-tin ä son döbut (1) ; beaucoup d'autres auteurs , tels que 51. de Gasparin, Girard, Favre et d'Arboval, ont ensuite conseillö ce caustique dans celte affection. En effet, la caulerisalion par cet acide dans le moment ou le pielin ne fail encore que com-mencer ä d(5coler Tongle, et oü une lagere öldvaiion bianchAlre ulc6reuse se montre au biseau , guörit promptemer.t et radica-lement l'animal; mais plus tard, lorsque rinflammation s'est propagee autissu sous-ongulß, la cauterisation n'est point aussi efficace. Morel de Vindö a encore conseilie cet acide contre le chancre de la beuche des agaeaux (2), et nous pouvons assurer avec ce savant agriculteur, que ce moyen est heroique contre cette affection. Solleysel a particulierement recommande l'eau forte dans le pansement du crapand (3). Ou s'ea serl souvent pour cautöriser les verrucs ou porreaux qui vlt;5getent ä la peau desanimaux, etsurlout aux mameiles des yaches.
Action toxiqite. Adoiiniströ pur ä l'inlörieur, l'acide azotique determine une forte inflammation, la destruction et la perfo­ration de l'estoinac. Les caracteres analomiques sont des ta-clies jaunes, citrines, orangäes sur la muqueuse de ia bouche, de l'oesophage, de i'estomac et du canal intestinal, rev£tues d'une couche assez Ipaisse de matieres jaunes verdätres.
(1)nbsp; Morel de Vindfi, Ann. de l'Agr. francaise , premitre scrie , t. XLVIII' p. 289.
(2)nbsp;Morel de ViadtS, Ann- dc I'agriculture franfaisc, t LXVUI, ?• 39.
(3)nbsp;Sollcyscl, Parfait MarMuil, p. 2ii.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
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antidote. Neutraliser 1'acide par la magn^sie calcinde, 1'eau alburaineuse, le lait, les boissons mucilagineuses.
3deg; Acide chlorhydrique, encore lioiimu't Acide hjdrochlori-que, Aciduni hydrochloricum, Acide mariatique.
Action. L'acide chlorhydrique est uk caustique ßnergiqne. mais cependaatmoius corrosif que les deux acides pröccSdein-nient eludids.
Usage. Get acide, uni au miel jusqu'ä ac'ulit(5 insupportable ä la langue, constilue uue preparation excellente pour com-baltre ]a diphtlt;5i'ique on l'angine couenneuse du pore, maladie qu'on a coufocdulaquo; justju'a present avec lecharbqn ä la gorge, et la sole ou soyon. Nous avons employe ce moyen sur des centaines de pores atteints de celle uialadie, et nous les avons pourainsi dire tonsgutiris (I). Pour obtenir ce resullat, on cpuphe ie pore, on iui ouvre la gucuie avec deux cordes, on saisit la langue qu'on lire fortenu-.nt en dehors. el ä l'aide d'un ])irice;iu on va toucher les parties rouges et d(']k recoarertes dlt;; fau.ses membranes, avec le melange de miel et d'acide. On rAcle meine la partie avec use spatule en bois pour la debar-rasser de la lausse membrane, et reudre la cauierisaiiou plus efficace. L'animal est guöri en nioins de douze beures fi la ma­ladie a cl(5 prise a sou debut. Lo metae melange est excellent pour cauleriser les apiilhes , Je muguet ou le chancre des agneaux et des veaux.
Eiendu d'eau, et conseiild en lotions sur la peau, en injec­tions dans les cavitös nasales, en breuvage contre la morve et le farcin, par le pliarmacien Gaily, cet acide a eu Tinsucces que nous avions annoncö (2).
A I'inUlriear, l'acide hydrochiorique est un poison violent qui donne rapidemeut la mort. A Touverture des aniraaux, les muqueuses sent caulörisöes et l'eschare est noire ou jauuätre.
(1)nbsp;Dclafond, BH(;eri)i dclaSoc,. d'Agric. de la Seine, an. 1812.
(2)nbsp; Delafond, Aualysc de I'affecliou calcaire, Rccaeil tie mill, vet,, I. XUl, p. 575.
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52Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.MtDICATrOIS CAUSTIQUE.
Antidote, la magneisie calcinöe,, les breuvages Emollients et mucilagineux.
4deg; Deuto-nitrate acide de mercure. Nitras hydrargyricus, acido nitrico solutus.
Action. Ce sei dissous dans l'eau en plus ou moins grande proporlion selon l'indication, constitue un cauftique puissant usitö en medecine vätörinaire dans uu tres grand nombre de cas chirurgicaux, et notamment pour la cauterisation des mu-queuses accidentelles dans les vieilles plaies du garrot, de l'en-colure , les trajets fistuleux des abces froids et anciens, le cra-paud, et surtout les ulcöralions morveuses et farcineuses des chevaux. Cet acide jouit en outre de la pröcieuse propridtd de coaguler rapidement le sang; aussi esl-il recherchö pour ar-rßter les hemorrhagies traumatiques. Moirouda fait quelques experiences sur le cheval et le chien qui lui ont dämontrd cette propri(5t(5 hömostatique (1).
B. Caustiques maus. Proto-chlorurc d'antimoine.
Action. Ce caustique de consistance bulyreuse. qu'on a en­core nomme beurre d'antimoine, cautörise les tissus avec une grande rapidity et ä une grande profondeur. On doit done l'em-ploycr avec beaueoup de menagemenl. Son eschare, d'un jaune grisätre, se detache lenlement par rinflammation öliuii-natoire, sans susciter une abondante suppuration. Ce caus­tique esf particulierement recommande pour la cauterisation des plaies faites par les chiens enragös, et en general pour toules les plaies anciennes et sinueuses dont il a dejä eie ques­tion. Dans certains cas on peut agir vigoureusement aveo ce caustique qui, selon M. Orfila (2), n'est point absorbs , et ne produitqu'un effet local.
Huzard a particulierement recommande ce beurre d'anti­moine pour la cauterisation du crapaud ancien. Selon cet au-
(!) Moiroud, Compte rendu, Ecole de Lyon, 1827, p. 17. (2 Orfila, Medecine Ugale, t. IU, p. 227,3deg; id.
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teur, 1'eschare que doune ce caustique devient noirätre, ac-quiert de la lermelc. de la solidit(5 et mt-me une grande du-ret6. On peut utiliser cctte eschare en la comprimant au moyen d'un 1er ä plaque, pour arreter les vögötations de la plaie (1).
Pour se servir de ce chlorure, on doit employer un petit pinceau d'^toupes ou de crin que Ton a soin d'essuyer chaque fois qu'on le plonge dans le vase qui renferme le caustique, afin de ne pas, älterer celui-ci. On doit aussi avoir le soin d'öpon-ger le sang qui baigne la plaie, afin qu'il puisse arriver intact jusqu'au tissu qu'il doit dötruire. Lorsqu'on peut cauWriser les trajets fistuleux ou le fond d'une plaie, on peut en imbiber des boulettes d'^toupes, et les laisser quelque temps ä demeure sur la partie.
C. Causlirjues solides. 1deg; Nitrate d'argent. Le nitrate d'argent encore nommö pierre infernale, cst un caustique lr6s souvent employe en medecine vötörinaire, et dou6 de la pi^cieuse propri^td de n'ötre point absorbs, et de se borner ä former une eschare. Pour s'en servir il faut assujettir le nitrate d'ar­gent dans un tuyau de plume ou dans un porte-pierre en argent, ainsi que le conseillc M. Chevailier. Ce chimiste a de-montrd que maintenu dans un porte-pierre en cuivre, ce sei se ddcompose peu 5 pen sans se deformer : il y a Oxydation du cuivre, reduction d'i l'argent, et par suite annulation complete des proprieles caustiques. Avant d'appliquer le crayon, il faut absterger les fluides qui baignent la plaie en la laissanl cepen-dant humectee d'un peu de sdrositö j si eile est seclie il faut I'humecter avec un peu d'eau. On doit toucher la.partie en promenant le caustique sans presser si on veut avoir une es-chare mince, et l'appuyer en pressant un pou si on ddsire cautdriser plus profonddment. Si des fluides abordent en quantity dans ia plaie, il est indispensable de les enlever pour
(l)Huzard, EncyelopMte mClhud-, t.V, premiere partie, p. 187.
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52Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICATION CAUSTIQUE.
dviter une action caustique dans un rayon trop lt;5tendu. L'cs-chare qui se forme, mince, molle d'abord, blanche, puis ar­gentine, devient bleuÄlr^ ot enfin noirAtre; eile se dötache sans inflammation ni suppuration bien marqude.
Einploi externe. Ce sei cauterise vivement tons les tissus avcc lesquels on Je met en contact, pourvu qu'ils soient un peu humides. Les mnqueuses sont bruises avec une grande ra-pidite. On s'en serl avec avanfage pour la cauterisation des ulceres superficiels de la peau, de la membrane nasale, des oreilles, des phalanges du chien. les gerijures des plis des ar­ticulations , et qnelquefois aussi, ä defaut de beurre d'anli-moine, !es plaies faites par des animaux enrages.
Les dartres seches ou humides, lorsqu'elles sont r^cenles et superficieiles, sont parfois gudries par l'application r6il6r€e de ce caustique. On introduit souvent un crayon de nitrate d'ar-gent dans les fistules anciennes, et notamment dans celles pro-venant de la carie des cartilages du pied^ dans ce dernier cas^ le nitrate d'argent agit aussi bien que le sublimö corrosif, dont nous traiterons plus loin, pour guörir cette carie.
Dissous dans une petite quantity d'eau distillee, uni h la graisse , le nitrate d'argent est usild avec beauconp de succfis conlre les ophlhahnies aigues , simples. M, Bernard 1'a meme recommande dans l'ophthalmie periodique du cheval (1). Ces preparations doivent 6tre employees ainsi que nous 1'avons indiquö , page 98.
Les aphthes, le muguet des agneaux, sonttres bien combat-tus par l'usage du crayon de nitrate d'argent. On a conseillö sa solution pour combaltre l'angine diphläriquej mais nous preferons I'acide hydrochlorique dans ce cas; les effets de cet acide sont plus certains que ceux de la picrre infernale 3 en outre ce medicament est dun plus facile emploi et est bien moins coüteux.
(1) Voyez pour ces preparations le rra(7t! de Pharmacie, p. AM et 515.
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Emploi interne. Conseille et vantö, en Allemagne, en Suisse, en Angleterre et en France, contre l'öpilepsie de l'homme, ce moyen est bientöt tomb£ en discredit apres !es essais qui out 616 tentös dans ces derniers temps. M. M^rat I'a vantö dans la choree. La formale de ce mädecin est : nilrate d'argent fondu, 30 centigrammes (6 grains) j extrait gommeux d'opium, 4 grammes (1 gros); camphre, 2 ä 3 centigrammes, pour 96 pilules. On pourrait essayer cette prtSparation dans le chien.
action toxique. Le nitrate d'argent, administrß ä dose trop 6levöe ä l'intörieur, determine rempoisonnement; l'eschare formte est d'nne couleur grisätre ou noirätre. Ce poison n'est cependant qne pen absorbs.
Antidote. Le sei de cuisine dissous dans I'eau pour former un chlorure d'argent insoluble. On administre ensuite les Emol­lients acidules.
1deg; Potasse caustique. Potasse et mieux hydrate de protoxyde de potassium. Get oxyde de polassium , encore nornmö ä cause de ses usages pierre a, caulere, appliquö sur les tissus vivanls, se liquäfie , les attaque profondömcnt, tend ä les dissoudre et a s'uniraveceux pourconstituer une escliare jaunAtre ou grisätre, peurösistante et savonneuse. Ce caustique agit sur le sang et les humeurs quelconques, en liqucifiant les parties fibrineuses et albumineuses de ces liquides, sans leur faire subir d'altdration reelle. Tres avide d'humiditö, la potasse desseche les parties qu'elle touche. Elle agit plus fortement sur la peau, qui ne con-tient que peu de liquide, que sur les membranes muqueuses qui sont toujours plus humides et plus gorg^es de flu ides, parce que dans le premier cas la potasse se liquöfie aux döpens de la s6ro-s\l6 de laplaie, et que dans le second eile ne fait que s'emparer des liquides söcrötes et versus en abondance sur les muqueuses. La potasse n'est quepeu ou point absorbce. Moiroud a vu cette absorption , lorsque ce caustique avail (He appliqud ä grande dose dans le tissu cellulaire ou injects dans les scrdiises, rendre
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528nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MKDIC.VTION CAUSTIQUE.
1c sang plus alcalin qn'ä l'ötat ordinaire (1). Toutcfois, en snp-posatit que la potassc passe dans 1c sang, l'action de ce caus-tiquc rendu alors soluble, et mölange avec ce liquide, est lout ä fait innocenle.
La potasse ßaustique est employee dans las monies circon-stances que !e heurre d'antimoine. On fait usage, et avec beau-coup d'a van Sage , d'un solulum de potasse employ^ couune bain, pour ncltoyer la peau des chiens galeux. Ces bains gu6-rissent memc celte maladie si eile est röcente et legere. On l'emploie en lotions, en frictions pour nettoyer la peau des grands animaux atteints de la mfime maladie, pour I'assouplir et la pr^par^r ä recevoir l'action des onguents irritants. Les dartres humides ou croüteuses sont souvent bien gueries en !es touchant avec une solution plus ou moins chargöe de polasse. La solution dont nous nous servons ordinaire-ment est de 8 grammes (2 gros) de potasse dans un decilitre d'eau. M. N(!grin a annonce la guörison d'un albugo dans un poulain d'un mois, par la cauterisation avec la potasse caus-tique (2).
2deg; Protoxyde de iorfj'um, soudecauslique, soda. Memes pro-prietes thörapeuliques , m6me emploi que la potasse.
3deg; Protoxyde de calcium, Chaux, chaux vivc , Calx. La chaux vive n'est point employee comme caustique-escharoii-que j eile caus^ des douleurs vives , irrite violemment les tissus pour ne former qn'unc lagere pellicule escharotique. La chaux ä cause de son affinity pour 1'eau, constitue un dessic-catif energique qu'on emploie quelquefois ä la surface des plaies pdles et tonjours humides; on I'unit souvent ä la pou-dre de charbon en proportions variables pour dessdcher les eaux aux jambes, les plaies farcineuses, les crevasses humides des plis du genon et du jarret. Un agriculteur dislinguö,
(1)nbsp; Moiroud, necueil de Mid. vitir., t. V, p. 522.
(2)nbsp; NCgrin, Compte rendu, Ecple rte Lyoo,!??!, p. ftO.
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M. MalingU'1 , a fait unc application heurense de Tearaquo; de chaux pour la giißrison du puHin. Le traitement se fait en grand en for^ant les animaux ä mettre les pieds, en sortantdela berge-rie ouen y rentrant, dans unebouillie formäe de chaux (1) dlt;5-lay^e ct contenue dans des caisses en bois enfoncees dans 1laquo; sol. Nous avons employd ce traitement aussi facile qu'öcono-niique sur plus de deux inille moutons et toujours avec succös.
Deuto-chlorure de mercure. Nous avons cherchö ä prouver ailleurs (page 505), que le sublimö corrosif mis en contact avec les tissus, n'titait point entierement ddcomposd, qu'il pou-vait 6tre absorbö et causer des accidents fächeux. Nous rßpete-rons encore ici que ce caustique doit toujours £tre usit6 avec beaueoup de mfinagement. Cependant nous devons nous em-presser de dire que I'action toxique dont il s'agit n'est point ä redouter lorsque le sublimt; est employö a. petite dose sur des parties peu organis^es, peu vasculaires, et surtout lorsqu'il est depose ä lasurface ou dans l'dpaisseur de productions morbides pourvues de peu de vitality.
Javavt cartilugineux. La cauterisation de la carie du carti­lage lateral de l'os du pied par le sublimö corrosif , d'abord conseilllt;5e par Solleysel (2), puispar Garsault (3), Blaine (6), et surtout par M.Girard pore (5). el plus tard parMM.Barreyre(7), Gärard (7), Renault (8), d'Arboval (9), est geuöralement suivie de succes, lorsqu'elle est röcenteet qu'elle occupe la partie postö-rieure ou fibreuse du cartilage. C'est tantöt ä l'aido d'une päte
(1)nbsp; ÜAWngii, Journal d'Agriculture pratique, avrlllfiaa.
(2)nbsp; Solleysel, Parfait Mariclial, p. 214.
(3)nbsp; Garsault, Nouueau parfait marielial, p- 504-
(4)nbsp; Blaine, Notions cities, t. Ill, p. 407.
(5)nbsp; Girard p6re, HecueU de mcd. vit., t. II, p. 18S.
(6)nbsp; Barreyre, id., p. 200. (7; Gerard, id., p. 209.
(8)nbsp; Renault, TraitiduJavart cartilagineux.
(9)nbsp;D'ArboTal, Diet, (teiWd- et de Chirurg, vitir, ,raquo;Tt, JAVART cartii.igi-HBOX.
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;34
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530nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEWCATIOlaquo; CAUSTIQUK.
fuite avec des poudres inertes, le miel, l'aloös et le sublim^ corrosif qu'on allaque celte carie en introduisaut la prdpara-tion dans le fond de la fistula. D'autres fois, et ce qui est bien pröförable , on introduit, aprtis avoir dilatö la plaie fis-tuleuse et mis son fond ä dccouvert, un morceau de sublimd corrosif taillö en crayon qu'on soutient par un plumasseau et quelques lours de bände. Ce cöne caustique doit 6tre retirö aprcs trois h quatre jours. L'eschare se detache lentement apr£s les huiti^me, dixi^me ou douzieme jours. Bientöt la plaie se cicatrise, et le cheval pent 6tre soumis au travail sur un terrain doux (1).
Carie du Ugamentcervical. Le subliuu- employe en morccaux arrondis ou sous la forme d'une päte faite avec le levain , est un causlique que nous avons employ^ avec succes un grand nombre de fois contre la carie du ligament cervical dans le mal d'encolure. Apres avoir d^bridö la plaie et mis la partie caride k nu , nous plagons le caustique sur le point ramolli aprtis en avoir enlevö le plus possible avec I'instrument trancbant. Nous soutenons l'application du caustique par un pansement com-pressif, el nous laissons le sublimö agir pendant douze, quinze et dix-hult beures. L'eschare qui se forme abrite les parties voisines du contact du pus qui cause presque tout le mal ou ontrelienl la carie, l'action du caustique excite le bourgeon-nement du rare tissu cellulaire du ligament, de celui des tissus voisins, et lorsque l'eschare se dötache , la plaie se cicatrise ordinairement.
Cnipaud. Ce caustique est non moins utile dans !e panse­ment du crapaud pour enlever lespetites vdgölatioas blanches, molles, qui se monlrent sous forme d'ilots, repandues qa et lä dans la plaie,
Muqucuses accidentelles. Les rauqueuses accidentelles des
(1) Pour plus de laquo;tetails, vojei le Traiti Au pieA de M. Girard, et le Traiti du Javavt de M, Renault.
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MEDICATION CAUSTIQüE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;531
trajels fistuleux, le mal de taupe et du mal de garrot, sont tres bien cautörisees par les injections d'une ou de plusieurs Solutions de sublimä corrosif.
Chabert se servait de ces preparations pour caut^riser Jes ulcöres de la membrane nasale dans la morve. Les dartres anciennes , crouteuses et ulcöreuses, cautörisdes lögfirement avec les mßmes solutions, se cicatrisent quelquefois trös promp-tement.
icicle arsenieux. Oxyde d'arsenic. Ce violent caustique, en solution dans l'eau et incorpord avec cerlains medicaments, a 616 essayd en lotions, en bains , en fomentations dans beau-coup de maladies cutandes; mais c'est surtout contre la gale, le farcin, les tumeuis de diverses natures, qu'on en fait usage.
Gale. Les lotions pures d'acide arsdnieux, les pommades, les onguents, dans lesquels entre cc poison, sont tres efficaces. IIs guörissentparfoisles gales les plus anciennes et les plus rebellesj mais ils sont tres dangereux, ct ont 6\.6 souvent suivis d'em-poisonnement. Nous avons ddjä ditque Gohier, MM. Godineet Drouard en avaient constallt;5 des exemples (voy. page 509), et nous rdpeterons ici que ces bains,ces lotions, ces preparations,-ainsi que les ont formulas Blaine (1), Viborg (2) et Gohier (3), ne doivcnt 6tre mis en pratique qu'avec la plus grande at­tention. On pi-evieiit ces sortes d'accidents en associant I'acide arsenieux au deuto-sulfate de fer ; dans cette association , I'a­cide arsdnieux, se transforme en arsdniate de fer, qui, n'etant point soluble, ne pent 6tre absorbe. Tessier, le premier, a con-sei'.le des bains daus lesquels entraient tout h la fois et I'acide arsenieux et ie snlfate de fer, contre la gale du mouton. Ces bains, trös actifs et d'une grande dnergie, guerissent triis
(1)nbsp; Blaine, Notions fondumentalcs, t, UI, p. Ada.
(2)nbsp; Viborg,Traiti;surLi pore, p. 138.
(3)nbsp;Goliier, Wmoires sar {a mid. el la Chirurg., tj 11, p, 58,
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iVBSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M^DICATIOW CAl'STIyUK.
bienia gale dnmouton. Lcs lotions confectionn^es de la mÄme maniere. sent aussi employees avecbeaucoup d'efficacilecontrc cettj malaclie dans tous les animaux domesliques (1). (Voyez, pour ces bjins arsönieux, le Traite dc pharmacies page 505.) Un ou deux bains , quelques lolions , deux ou trois fiiclions , suffisent pour guerir les animaux.
Farcin. La cauterisation des boutons de farcin avec !'a-cide arsenieux, lorsqu'ils sonl isolrs c^ä et lä et peu norn-breux, est tres souvent suivie de resultats heureux. Apr6s avoir excise chaque bouton, on y introduit, a I'aide d'un petit plu-masseau, unc tr6s petite quantitö d'acide arsdnieux associee avee un peu de graisse et de jjoudre d'aloes. Bieniöl la tauld-risation cnvaliit I'dpaisseur entierc du bouton, qui osl trans-f'orniöenescharejceile-cise dötache avec lenleur, et laisse voir une plaie rose de bonne nature qui se cicatrise rapidement, Cette cauterisation n'ost assur^ment point un nioyen noiiveau. Les plus anciens hippiatres en font mention, Vitet (2), Ha­zard (3), Drouard (4), en ont parle avec öloges. Nous avons aussi employ^ cette cauterisation avec succßs; cependant nous lui pri^ferons la cauterisation avec le fer rouge. Mais autant cette cauterisation poteniielle est bonne et suivie de guärison, autant eile est dangereuse lorsqu'elle estrepötee sur un grand nombre de boutons a la fois. Ici Tacide arsenieux est absorbs, ct ainsi quo nous avons en occasion de le constaler deux fois , il empoisonne les animaux el les fait mourir.
Tumeurs diverses. L'acide arsenieux a €\6 conseilld dans le trat lenient du crapaud, pour la cauterisation des tumeurs in-durdes et des tumeurs osseuses; mais ce caustique, dans ces
(1)nbsp; Voyez les observations de guerison de Tcssier, Imtruet. sur lcs bites h laine , art. Gil.E, p. 215 ; Drouard, Recueil dc nuW. viH., I. XI, p.582 ; Gomptc renda de l'Lcole de Lyon, Recueil, I. XUI, p. 2ä.
(2)nbsp; Vilct, Midecinc des animaux, art. FARCIN.
(3)nbsp; Huzard, Mem. de la Soc. d'Agric, t. I, p. S48.
(ft) Drouard, Recueil de mideeine vitirinaire, 1.11, p. 581.
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suSdicatiob CADSTIQDE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OÖÖ
sorles de cas, peut 6tre suivi d'accidenls redoutables qui doivent ddtourner d'en faire usage.
L'acide arsc-nieux est encore employ^ dans cerlaines prepa­rations ä I'intörieur comme fondant. (Voyez Mcdicalion alii-ranle.)
Sulfure d'arsenic. Les sulfures d'arseräc, ainsi que nous 1'a-vons dit, sont on innocents ou dangereux comme caustiques, ä cause de l'acide ars^nieux qu'iis contiennent en plus ou moins grande proportion (yoyez page 5(1). On en fait usage pour la cauterisation des boutons de farcin , des tumeurs diverses, et surloul des tumeurs osseuses, des porreaux, des excroissances polypeuses. II vaut mieux pröförer d'autres caustiques a ces sulfures. parce que leur emploi peut etre suivi d'accidenls re­doutables, ainsi que M.Leblanc en a rapporlö des exeiaples(l).
DeutO'Sulfate de cuivre [Deuto-sulfas cupri). Ce sei a €\.€ recoajmandö par quelques agronomes pour cautdriser lege-rement le piötin du mouton. L'emploi de ce caustique nous parait tres irrationnel dans cette maladie. tant ä cause de sa force caustique, que par les dangers de son absorption. Nous avons eu occasion de constater l'empoisonnement de soixante moutons chezun propriötaire des environ? de la capitale^ parce que son beiger, hommamp;rjnexpärimente, s'ötait servi de ce sei pour panser le pi^lin, croyant se servir du vert de gris. Con-seillö par M. Youatt ä petite dose contre la morve, employ^ ä grande dose par M. Swel (2) dans cette mfime maladie, I'ex-pörience n'est point encore venue annoncer les succfis ou les insuccös de ce nouvea\i remöde anti-morveux.
Sous-demo acetate de cuivre neutre. Encore noinm6 verl de gris. Ce sei insoluble, qu'il ne faut point confondre avec le dcutoacelale de cuivre* encore appelöe verdel crystallke,cry-slaux de Ff-nus, qui est soluble et vön^neux, ainsi que Moiroud
(l) Lcblanc, Becueil ctemtäecine vdt6rinaire,i. III, p. 3S5 et ASA. (1) Becueil de mid, vet., Lepons de M Youatt, t. XV, p. 186.
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353nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IHläDICATIO:* CAUST1QUE.
l'a constat6 dans ses experiences sur l'absorption des sels cui-vreux solubles (1), est surtout employ^ dans le traitement du piötin. Aprös avoir enlevö la portion d'ongle dötachce par la suppuration , on en sanpoudre le tissu podophylleux. Bientöt le vert de gris ahsorbe le sang et la maticre purulente, pour former ensuite un corps dur, resistant et dessiccatif. qui prdserve le tissu malade de toute humiditö et le met ä l'abri des corps Strangers. Le pansement du pietin avec le vert de gris a 6t6 conseilld par Thomas Peel (2), Petit et Dandolo (3), Favre(4),M. Girard (5), M. de Gasparin (6) et d'Arboval (7), comme un remede excellent contre le piötin. C'est aussi ce sei que nous conseillons et que nous employons dans le traitement de cette maladie^ alors qu'elle a decolö l'ongle, et qu'elle s'accompagne de suppuration.
Preparations canslifjues. Ces preparations causliques escha-rotiques, composöes d'acides caustiques, associös ä dos sub­stances qui en diminuent la causlicili!, de sublimd corrosif, d'acide arsenieux, de sulfate de cuivre. doivent toujonrs 6tre employees avec beaucoup do discernement et d'attention. Elles sont ccpendant bien moins dangereuses que les sub­stances simples, parce qu'elles n'entrent dans le rcraede que dans une proportion teile que leur absorption, sitoulefois eile a lieu, ne pent 6tre dangereuse. Dans la pratique nous pröf(5rons done ces preparations anx agents causliques simp'es que nous venons de passer on revue. Nous indiquerons ici celles de ces preparations donl I'experience a sanctionne le bon usage
(1)nbsp; Moiroud, Recueil de mid. vet., t, V, p. 52G.
(2)nbsp; Thomas Peel, Annales del'Agr, frangaisc, deuxiime S(;ric,l. .Will, p. !35.quot;
lt;3) Petit et Dandolo, id,, premiere s^rie, t. XXVIII, p. 220.
(4)nbsp; Favrc, Itfmoires de la Soc. d'Agriculture, an 182S, p. 278.
(5)nbsp; Girard, TVnrtt'dupit'd, p. 380.
(6)nbsp; De Gasparin, Traiti des Maladies des bites ä labte, p. 215.
(7)nbsp; D'Arboval, Diet, de Mid. et tfc Chirurg, vil., art. Pietin.
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MEDICATION CAUSTIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;535
qu'on en peut atlendre dans certaines maladies. Nous citerons done :
l0Le solutum de Filiale {\), qu'on emploie pour cauKSriser les plaies dn garrot, de l'encolure et les Irajels fistnleux;
2deg; Le sohUum de Vcrel (2), conseilld pour le pi^tiu du mou-ton. le crapaud du cheval, les crevasses, les dartres humides, les eaux aux jambes ;
3deg; Le melange de While (3), renouveld par M. Mercier(4), centre le crapaud du cheval. Ce niölange donne une eschare noire qui se d6tache lentement et qui prdvient Thumidite du sol;
Aquot; 'Lgs pommades arscnicalen de Naples (5), de Solleysel (6), que 1'on emploie pour la cautörisalion de tumeursinduröes^ des bouions de farcin, la pommade arsönicale simple (7), le cih-at arsenical (8), qui sont mises en usage dans le Iraitement de la galle et des dartres, la pommade de Schaak (0), qui n'estautre chose que la pommade de Dubois, que ce praticicn vfHerinaire a employee avec succfis comme dessiccatif et caustiquc conirc les eaux aux jambes anciennes ;
50Enfin l'eau de Rabel. plus on moir.s (Henduc d'eau , con-seiilde par Chabert el par M. de Gasparin. centre le pielin du mouton, et par M. Mercierpour lacautörisalion des plaies arli-culaires (10). Dans ec dernier emploi, M. Mercier augmenle la proportion d'alcoo! que conliont cetle eau causlique. L'eau do Kabel est surtout un excellent caustique, pour la destruction
(1)nbsp; Voyez le Traiti de Pharmacic, Delafond el Lassaigne, p. 51.
(2)nbsp; Vcret, Recueil de Mid. vet-i t. XVI, p. 138. (S) White, Abrtgii de l'art vM., p. 163.
(4)nbsp; Mercier, Traiti de la Podoparenchydcniti ou Crapand.
(5)nbsp; Voyez !e Traiti de Pharmacie, p. 137.
(6)nbsp; nbsp; nbsp; Id. p. 551.
(7)nbsp; nbsp; nbsp; Id. p. 458. 8) Id. p.iG/k-
(9)nbsp;lieceueil de mid. vit., p. 525 et 513.
(10)nbsp;Mercier, Becueil de mid, vit., t. XVI, p. Sj7 et 471.
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5quot;6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICATION CAUäTIQUE.
des kystes a parois internes muqueuses et sdreuses, rjui rdsistent aux autres caustiques. On l'dtend alors d'une plus ou moins grande quanlitö d'eau ou d'alcool, selon l'indication fournie par l'organisation de la membrane du kyste, el on en touche tonte cettc membrane ä l'aide d'un pinceau. On doit aToir sein de faire cette cauterisation lorsque l'lu;raorrhagio est arrölöe.
F1N DE LA PREMIERE PARTIE.
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II
TABLE
DES MAXIERES
SU1VANT LORDRE ADOPTE DANS LOUVRAGE.
Preface. Introduction.
Moycns mis ä la disposition du tWrapeuliste pour modifier los organes malades.
Moyens hygiöniques.
Moyens rhirurgicaux.
Moyens mfdicamenteux.
Surfaces sur lesquelles on pent faire usage des medica­ments, mode d'emploi des medicaments, avantages et inconv^nients. sect; 1quot;. Emploi des medicaments sur LA SURFACE cutanee.
Bainsg^n^raux.
Bains temperas. id. froids. id. locaux.
Pediluves.
Bains m^dicamenteux.
Douche.
Lotion.
Epithfeme.
Epithemes liquides.
Epithfimes mous.
Sinapisme.
Fumigations göncrales.
Frictions.
Embrocation.
Onction.
I id;
6 id.
8 10
IG 17 19 20 21 22 id. 24 id. 25 id. id. 26 27 30 31 33 34
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538nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATlfeRES.
Charges. — Carolines ou ciroünes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;35
Vfoicatoires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 36
Methode iatraleptique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 38
sect; II. Surfaces mi queuses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 40
Emploi des medicaments sur la surface digestive.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
Surface buccale.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Mode d'administralion des medicaments sur ia surface
gastro-intestinale.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;48
Mash.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i,l.
Boissons simples.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 51
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; alimcnlaires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; m£dicinalc'S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 53 Considerations prilirainaires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 54 Administration des breuvages aux chevaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;55
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— aux bÄtes boVines.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;59
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— aux bötes ovines.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(it
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — aux pores.;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 65
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— auxchiens.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 66 Injections cesopliagienncs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;67 Administration des ßlectuaires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;68
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des pilules.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;69 Lavement ou clystfere.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;71 Preparation des lavements.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 72 Mode d'administralion des lavements.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Administration des lavements aux grands ruminants. 78
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— aux betes a laice.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— aux chiens.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 81
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— aux pores.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 82
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— aux volaillcs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Quantite de liquide ä donner selon les äges et la taille
des animaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;83 Administration des lavements uutritifs ou nourris-
sants.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Administration des lavementsmedicinaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;84
sect; III. Surface muqueuse respiratoire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Fumigations nasales et bronchiqucs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;85
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IV.
TABLE DES MATIERES.
Injections nasales.
Injections trachdales et bronchiques.
Insufflation dans les cavit^s nasales.
— dans le pharynx, le larynx el les bronches. Surface muqueusc genito-urinaire.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des yeux.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; auditive.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; vcinciise. Action des medicaments. Action locale.
—nbsp; nbsp; physique.
—nbsp; nbsp; chimique.
—nbsp; nbsp; physiologique ou pharmacologique.
—nbsp; nbsp; generale. Contiguity. Continuity. Action sympathique.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fonctionnelle.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nervcuse.
Action des mfidieamcnls circulant avcc le sang. Elimination des medicaments. Impregnation des medicaments. Conclusion.
DES EFFETS DES MEDICAMENTS.
Effets primitifs et conseculifs; doctiincs tbirapeu-tiques.
Doctrine tbamp;apeutique bas6e sur l'observalion et l'ex-p(5rience.
Doclrine therapeulique du contro-stimulisme,
Modification äppor'töe h la therapeutique du contro-stimulisme, par Razori.
Therapcutique j)hysiologique.
Doclrine therapeutique homoeopathique.
Classification des medicaments. Tableau synoptique de la classification des diverses medications.
539
88
9t
94
95
96
08
90
id.
105
id.
id.
107
id.
108
id.
Ill
113
id.
114
116
121
128
131
id.
sect;v.
132 133
134 140 143
151
154
ft
-ocr page 560-
540nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE BES MATIEtxES.
PREMIERE CLASSE.
Moyenstherapeutiquespropres ä combittre les con­gestions et les inflatnmalions antiphlogistiques. 155
:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICATION DEPLETIVE.
Elude de la composition du sang.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;156
Organisation et proportion respective des priacipes or-ganiques du sang.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 157
Tableau r^sumant la moyenne des principesorganiques du sang.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 161
Quantity de sang existant dans les vnisseaux des princi­pals especes d'animaux dornest iques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 162 #9632;: quot; Tableau stnoptique indiquant la quantity de sang contenu dans les vaisseaux de plusieurs especes d'a­nimaux doraesliques, et le rapport du poids de sang au poids du corps de lanimal vivant. 164
Quantity de sang relativement a rage des animaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 168
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ja la taille et au poids. 169
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ji I'embonpoint.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä la vigueurct au tempe-
rament des animaux. 170
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; au repos, au travail et a
I'alimentation.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 171
I —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä l'etat de la geslation et
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de lasieret.laileuse. 172 Attentions r6clam6es avant, pendant et apres, la sai-
gnee.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;173
Sur quelles veines doit-on de preKreneenbsp; pratiquer la
saignle.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;174
Indications des soustractions sanguines.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 175
Contr'indication des saignfies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 177
Effets des saign^es.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;178
Grandes et tresfgrandes saignees.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 185 De la medication tlcplctivc applicable ä la nature des
maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;204
Congestions actives, apoplexies. #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Inflammations suraigues.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 210
-ocr page 561-
TABLE DES MATlfeRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 541
5 II.
Inflammations aiguös frnnches.
313
D£but et augment.
916
Terminaison des inflammations.
331
Induration. '
id.
Epanchements.
id.
RamoIIissements.
292
Gangrene.
id.
Suppuration.
id.
Inflammations chroniques.
936
Maladies dans lesquelles la mgnte gfe^rale pcut 6tre
utileou nuisible.
937
N^vroses.
id.
Indigestions et m^tfiorisations.
229
Alterations du sang.
23 i
Saignises artkrielles.
233
Saignees capillaires.
233
Effets primilifs des saignees capillaires.
334
Effets consi;culifs.
936
DE LA DlfeTE.
239
Aliments ct boissons qui composent la diele.
id.
Effets gfineraux de la düile.
2il
Rtigle de la Jicte selon le temperament, la maigreur,
l'embonpo nt et Tage des animanx.
246
Regies de la diete selon les esprres.
247
De la diöte dans les maladies.
251
Congestions.
id.
Inüammations aigues.
id.
Periode de döclin des inflammations.
253
Inllammatiors chroniques.
255
Alterations du sang.
id.
Medication ^molliente.
256
Classification Iherapeuliquc des principales substances
imollientes.
257
Bains g^neraux.
258
Effets primitifs.
id.
Effets consäcutif s.
259
Emploi dans les maladies.
260
ss in.
fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sect; IV.
i
5
4 I. 0
I
-ocr page 562-
r
5amp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MAXIERES.
Bains g^ntraux temperas.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 260
Fumigations gönirales.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 261
Bains locaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;262
Fumigations locales.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 264
Action ßmollienle des substances grasses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;265
Emploi interne des Emollients.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;267
Effets primitifs des Emollients sur 1c tube digestif.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;268
Effets sensibles de la medication Emollienle interne.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 269
Principes mucilagineux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 271
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gomraeux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; sucrEs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;272
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; amylacEs, sucrEs et gommcux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gras.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 273
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; albumineux ;et gelatineux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 274
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; graisscux et sucrcs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;275 Lait.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Petit lait, lait de beurre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Action sur le sang.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;277
EMPLOI DE LA MEDICATION EMOLLIENTE DANS LES MALADIES.
Inflammations aigues des muqueuses digestives.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 279 Emploi momentane et emploi prolong^.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;281 Maladies des organes respiratoires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;282 Maladies des organes g6niio-urinaires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 284 Emploi particulier, mode d'administration, doses, me­dicaments mucilagineux, 1deg; raauves.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;285 Guimauvc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;286 Graine de lin.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Pulpe de cilrouillc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Medicaments sucrEs, Miel.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;287 Melasse ou sirop.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Beglisse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Chiendent.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;289 Medicaments gommeux, gomme arabique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Gomrae du Senegal.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;290
—nbsp; nbsp; nbsp;adraganthc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
—nbsp; nbsp; nbsp;du pays.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
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TABLE DES MATIKRES.
Medicaments amylac(5es, Sucres et gommeux : Orge. Son, petit son, recoupes. Pain ordinaire. Gruau d'avoine. Riz.
Substances grasses : Huile d'olive. Huile de lin.
Huile de colza, de ehßnevis, de noix. Huile de laurier. Graisses animales.
Substances grasses et sucrees, lait et petit lait. Substances albumineuses et g^Ialineuses. OEufs des oiseaux de basse cour. sect; V. Medication rafraichissante. Effets sensibles. Duree de la medication. Emploi momentane, avantages. Emploi prolong^'.
Melange des rafraichissanls et des Emollients. Emploi thörapeutique des rafraichissants dansles ma­ladies. Congestions actives. Inflammations aigucs. Inflammations aigues du canal digestif. Fievrc aphtheuse.
Typhus conlagieux, affections charbonneuses. Maladies externes.
Conlr'indication des rafraichissants acidules. Maladies des organes respiraloircs. Maladies des voies urinaire^. Maladies chroniques. Maladies du sysleme nerveux.
EMPLOI PARTICÜLIER, MODE D'ADMINISTRATION, raquo;OSES.
Substances v6g6tales, oseille. Surelle acide. Acide oxalique.
54S
290 291
id. 232
id.
id. 293 294
id.
id.
id. 295
id. 296 297 301
id;
id. 302
id.
id. 304
id. 306 307 308 309
id.
id.
id. 310
id. id. id.
-ocr page 564-
ÜUUnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATIKUKS.
Aciile antique, vinaigre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2.' 1
Acide suifurique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;313
Niliale de potasse, sei de nitre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 315
Tartrate acide de potasse, crime de lartrenbsp; rafratcbis-
sante.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Acilate de polasse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;816
Acetate de soude.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id-
5 VI. MEDICATION UEFRIGERANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 317
Effets primilifs et physiolugiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;318
Del'emploi desr(5fiig6rants danstes maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;391
Congestions externes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '''•
Distension des articulations.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 32'i
Foni'bure.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;323
Congestions ceribrales.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;324
Congestions intestinales et spl^niques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
M(5ieorisation des ruminants.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;325
llenionhagies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Contr'indication des refrigerants.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;320
Alteration du sang.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 327
Nevroses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
5 VII. Medication astringente.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Des cffels de la medication astringente h l'exterieur. 328.
Elfeis sensibles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Astringents v£g£tanx.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;329
Aslringenls mineraux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 330
Des elfels de la medication astringente h l'int^rieur.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
ElFels sensibles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Emploi momenlane.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 331
—nbsp; nbsp; nbsp;prolong^.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;332
—nbsp; nbsp; nbsp;des astringents et des acidules.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 335
—nbsp; nbsp; nbsp;des saignecs et des astringents.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Melange des astringents et des toniques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Emploi des astringents dans les maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id. Congestions.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Terminaisons de la congestion active, hemonhagie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;338 Inllammations aigues.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;339 Terminaisons des inflammations aiguös.nbsp; nbsp; nbsp;#9632;#9632;•-quot; 340
-ocr page 565-
sect; I0'
TABLE DES MATIEULS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;505
Passage des inflammations aigues ä l'^tal chronique. 340
Inflammations chroniques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 341
S(5cr6tions naturelles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;344
Maladies anhamp;niques et hydioliemiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 345
Contr'indicationsde la raMication asliingentc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 346
IN^vroses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 347
Maladies putrides.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id;
DES ASTRINGENTS EN PARTtCULIEU.
Substances vitales.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Noix de galles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;348
Feuilles de noyer et öcorces de noix verles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Gen6ts de teinturiers.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;349
Genöt ä balai.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Substances minfirales.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 350
Sulfate d'alumine et de potasse ou d'alun.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Proto-sulfate de fer.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 352
Sulfate de zinc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 353
Oxyde de zinc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;354
Sous-proto-acamp;ate de plomb : Eau de Goulard.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Sons-deuto-ac^tate de cuivre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;356
Deuto-ac^tate de cuivre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id,-
Acetate de chaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Eau de chaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Suie de cheminfie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 357
Creosote et preparations astringentes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;353
DEUX1EME CLASSE.
Moyens thörapeutiques propres ä calmer et h exciter le Systeme nerveux, antispasmodiques et Systeme
nerveux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 359
MJamp;DICATION ANODINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Conditions propres k assurer faction des anodins.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 361
Effets sensibles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 362
Emploi momentane et prolonge.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 364
Einploi dans les maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 363
2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;35
=
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5^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;• TABLE raquo;ES MAXIERES.
Affections nerveuses essentielles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;365
Choree.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;td.
Tfitanos.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; kl-
Nymphomanie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S60
Maladies diverses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id-
Inflammations des organes nerveux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;367
Inflammations diverses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;il1-
Inflammations catarrhales.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3G8
Maladies chroniqiies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3C9
Desanodinscnparticulier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^O
Opium.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ul-
Doses.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;'•
Preparation d'opium.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'tl-
Huile opiacec, baume tranquille, cOral opiacc.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Tetes dc pavot.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 371
Ether sulfurique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'lt;l-
Liqueur anodine d'Moffmann.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 372
Gamphre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |J-
Emploi externe.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 374
Va!(5riane sauvage.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iti-
Fienis lt;le tilleul d'Europe.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S™
Assa foetida.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'quot;•
Fleursd'oranger, laiiue cciiiraune, moicile poire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;377
Onguent populeum el pommade peuplier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'ll-
Gomrae ammoniaque, galbanum, opopanax.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
sect; 11. MEDICATION NARCOT1QUE OU STUPEFIANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Mode d'action des narcotiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id-Excitation.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 382 Narcotisme.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt'* Opinions emises sur Faction des narcotiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 384 Action loxique des narcotiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;387 Antidotes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 388 Emploi momentane et prolong^.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;389 Melange des narcotiques et des Emollients.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;390 Melange des narcotiques et des stimulants.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. De l'emploi des narcotiques et des acidules.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
K
i
;\
-ocr page 567-
TABLE DES MATEIEES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5Ü7
De l'eroploi des narcotiques dans les maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;390 Douleurstii-ant leurorigiiie des conducteurs de la sen-
sibililö.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 391
Tetanossymptömatique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;392
Tßtanos essenliel.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Chor6e.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;364
Maladies du cerveau.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Douleurs violentes des inleslins.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 395
Paraplegics el nephrites.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Dysenterie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J4-
Conlr'indication des narcotiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39G
DE L'EMPLOI PARTICULIER DES NARCOTIQUES.
Opium exolique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Eslrait aqueux d'opium exotique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Dose medicinale.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Dose toxique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 397 Extrait de pavolindigene ou extrait d'opium indigene.
Dose mßdicinale de l'extrait de pavot indigene.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;398
Dose toxique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id. Vin d'opium composfi on laudanum liquide de Sy-
denham.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Dose mödicinale. **nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Dose toxique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 399 Vin d'opium pr6par6 par fermentation ou laudanum
de Rousseau.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Dose midicinale.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Dose toxique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Teinture d'opium ou teinture tWbaique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Vinaigre d'opium.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Sels d'opium.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Acide hydrocyanique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;400
Antidotes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;402
Laurier cerise.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
Amandes ameres.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id
Cyanures : Cyaoure de potassium.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
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0/18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TABLE DES MATIEP.ES.
5 in. JltDICATION NARCOTICO-ACRE.
Doses.
Effets primitifs et const'cmifs.
Action irritante sur le canal intestinal.
Action sur Je Systeme nervenx.
Effets toxiques.
lesions toxi(|iies.
Antidotes.
Emploi dans les maladies.
Emplol externe.
Belladone.
Preparations: Mode d'adminislration el doses. Slramoine commune. Mode d'adminislralion. Jusffuiame noire. Maladies.
Mode d'administralion. Tabac'ou nicotiane. Aconitou napel. Grande cigue.
40 i.'
405 id.
-tor, id. 408 409 id. 410 id. 4M
4M
4tS
416 id.
417
118
U9
420
422
420
id.
i36 137 •138 141 442 i44 id.
sect; IV
MEDICATION EXCITATIVE DU SYSTEME NERVEUX.
Noix vomique.
Mode d'administralion el doses.
Sumac ven^neux.
Electricity.
Maladies des animaux traitees par le galvanisrae.
Acupuncture.
Excitant nervenx particulier.
Digitale pourpr^e.
TROISIEME CLASSE.
Mojens Ihirapeütiques propres ä d^ourner l'afflux sangum el amp; driver la douleur dans les maladies. Ri-vuisifsetspoliatifs.
quot;EDICATION DERIVATIVE.
449 id.
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TABLE DES JIATIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5^9
sect; Iquot;'. MEDICATION RUBEFIANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,5!
5 II. MEDICATION VESICANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j.^.)
5 III. MEDICATION IRRITANTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;453
sect; IV. MEDICATION CAUSTIQUE ESCHAROTIQDE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;iquot;,?
Des rfiglfs qui doivent guider le praticien dans I'em-
ploi de la medication revulsive.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;it;;
Congestions sanguines.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,,; -,
Inflammations.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i(;-;
Terminaiso:is diverses des inilammations aigues.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lt;i68
Inflammations chroniques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,7,
Alterations hdl^rolognes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,iso Alterations du sang.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; • i
Emploidesn'vulsifs exutoii-es, comme moyen prfiser-
vatif de qudques maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;433
Des ruböliants en particulier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4,35 Des vösicanls en particulier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;193
Maladies dans lesquclles on fail plus particulterement
usage des preparations de cantbarides.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i9s
Des irritants en particulier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 502
Deuto-chlorure de mercure.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5Gr,
Acide arsenieux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S09
Sulfures d'arsenic.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5l,
Deuto-sulfate de cuivre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5I2
Deuto-acetale de cuivre neutre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
Sous-deuto-acetate de cuivre.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;513
MEDICATION CAUSTIQUE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j(l
Action primitive des causliques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;514
Reaction gdn^rale dans i'organisme.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 51 f.
Secretion purulente : Elimination dc I'eschare.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 517
Emploi dans les maladies.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52()
Emploi des caustiques en particulier.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 52! Caustiques liquides.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
Acide sulfhydiique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-,
Acide azolique 011 nilrique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 539
Acide chlorhydrique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5^
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550nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATIERES.
Deuto-nitrate : Acide de incicure.
Caustiques mous: Prolo-chlorure d'antimoine.
Causliques solides: Nitrate d'argent.
Potasse caustique.
Protoxyde de sodium.
Piotoxyde de calcium.
Deuto-chloiure de mercure.
Acide arsfinicux .• Oxyde d'arsenic.
Sulfiire d'arsenic.
Deulo-sulfate de cuivre.
Soiis-deuto-ac6lalede cuivre neutre.
I'r^paralions causliques.
Solutum de Villate.
SolutumdeVeret.
Mfilangc de White.
Pommade arsfnicale de Naples.
Eau de Rabel.
524 [id.
52S
527 528 id.
529 5j[ 53o
id.
id. 534 535
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FIX DE LA TABLE DE LA PREM1EKE PARTIE.
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