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GlräRISON INFAILLIBLE
DANS TOÜS LES CAS
DU
JAVART CARTIlAeiNEBX
(Vulgairement appele Javart encobne)
EN 0Ü1NZE JOURS
SANS OPERATION.
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GUERISON 1INFAILLIBLE
i_ DANS TOUS LES CAS
DU
JAVAR^CARTIIAGIIUX
(Vulgairement appele Javart encorne) EN QUINZE JOURS
SANS OPERATION,
42 observations consicutives par le mime procidi,
Par P. V. IHARIAGE,
VETERINAIBE A BOUCHAIN ( NORD),
Vice-President de rAssociationvötörinairedesdepartements du Nord
et du Pas-de-Calais, Vtittirinaire adjoint de rarrondissement
de Valenciennes, et Membre correspondant Stranger de ia Socicts
de M6decine Vetörinaire de Belgique.
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Quand les faits parlent, la thüorie doit se taire.
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BRUXELLES,
J. B. T1RCHER, IMPRIMEÜR-LIBRAIRE,
KUE DE L'jETUVE, 20.
1847
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A V^NT-PROPOS.
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De toutes les lesions qui affeclent le pied dos monodaclyles, le javart carlilagineux elail jus-qu'a ce jour considere, k juste litre, comme I'af-fection la plus grave et la plus difficile, puisque, dans le plus grand nombre de cas, on etait oblige d'avoir recours a une operation delicate et tres-douloureuse, dont les suites pouvaient bien ne pas toujours etre heureuses, ce qui demandait consequemment, de la part du veterinaire, beau-coup d'attention et de dexterile pour ätre bien executee.
Pour prouver celte assertion, et pour demon-trer loute I'imporlance que merite un pareil su-jet, il suffit de dire que M. Renault, actuellement directeur de l'ecole royale veterinaire d'Alfort, a public, en 1831, un volume in-80 sur le Javart carlilagineux, avec planche representant I'opera-tion.
Get ouvrage etant un des meillears que nous possedions en medecine veterinaire, on le consul-tera toujours avec avanlage, pour ce qui a rap-
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—#9632; VI —
port ä la desciipliou du llbro-carlilage du Iroi-sieme phalangien et ä son organisation, ä la carie et aux causes qui la determinent, ainsi qua pour son diagnostic. Mais, pour ce qui y est dit du traileraenl et du pronostic , les raisonnements et les indications qui y sont mentionnes cesseront d'etre applicables, altendu que je viens faire con-uailre, dans mon ouvrage, un trailement nou-veau, qui apportera, dans la cure du javart carti-lagineux, un changemenl profitable h la science, et, parlant, aux proprietaires de chevaux, pour lesquels la medecine velerinaire a tant de sollici-lude; de maniere que Ton pourra joindre ä ce travail celui de M. Renault, et les considerer comme un ouvrage complet, puisque, d'unccile, on trouvera une bonne description de la partie malade et ses lesions, et, de l'autre, le moyen de guerir, dans tous les cas, sans operation (I).
Depuis bienlol huit ans, j'ai decouvert un moyen sür pour guerir la carie partielle du fibro-cartilage du pied, par un medicament dejä connu
(1) Mon inlcnlioii n'cst pas de criliqucr ce qu'a dit M. Renault, dans les articles de son ouvrage, concernant le pronoslic ct le trailement do la carie du cartilage, car je reconnais que, jusqu'a ce jour, c'elait, sur cetle ma-tiere, le travail qui indiquait le mieux les diverses metho-des employees pour guerir, quoiqu'avee bcaucoup de diflicultc, cettc affection.
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---- VII —
dans la pharmacie velerinaire , et je me suis applique ä suivre raclion de ce topique sur celle sorle d'affection. Mais, avant de livrerla melhode ä la pubiicile, j'ai voulu elre persuade qu'elle pouvail etre employee dans lous lescas de javarls carlilagineux, et qu'elle amenait conslarament la guerison.
Cinquanteel unchevaux,alleintsdecelte affection, a des degres differenls, ont ele gueris par nioi.quoiqneplusieursdecesaniraauxeussenldejä ete traites pendant longlemps, sans succes, par ines confreres, d'apres les moyens ordinaires, et, si je n'en ai point gueri davantage, c'estque d'au-tres cas ne m'ont point ele presentes.
Lorsque j'ai ete convaincu de rinfaillibilile de mon procede, je me suis senti le vif desir de pu-blier mes observations; mais, comme le nom d'un velerinaire de province est fort peu connu, j'ai cru qu'il m'elait indispensable d'ouvrir ä cet effet une souscription. J'adressai done a tous les journaux de medecine velerinaire de France, et a celui de Belgique, un prospectus, a la suite du-quel se trouvaient plusieurs certificats de mes confreres, et de plusieurs personues recomman-dables (je me plais a en exprimer ici toule ma reconnaissance aux uns comme aux aulres),alles-lant la sincerile de son contenu. Aucua de ces journaux, excepte le journal beige, n'a voulu
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Vill —
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iuserer ce prospectus en son enlier, comme je le demandais; ils ont pense que cela pouvait porter atteinte a la dignite de la profession. Ce-pendanl, plusieurs de mes confreres ont eu, en d'autres temps, recours a ce mode de publication, sans que, pour cela, ils aienl ete critiques par les journaux velerinaires; c'est pourquoi j'avais cm pouvoir faire usage de ce moyen, sans nuire ä la dignite de veterinaire.
Les redacteurs des journaux veterinaires de France ont aussi refuse de croire a Vinfaillibilite de ma melhode, et ont declare, qui si on obtienl quelquefois la guerison, on ne peut admettre, en regie generale, qn'elle est toojours possible.
Je repondrai a cela que, quand un moyen the-rapeutique a toujours reussi, dans quelque cas qu'il se soit presente, il esl bien permis dele considerer comme infaillible, et, si je ne m'etais servi de cette expression, je me serais eloigne de la verite, parce que ce mot infaillible represente exactement ma pensee, puisqne, dans aucun cas, ce moyen ne m'a fait defaut. Du rcste, I'emploi de mon precede suffira pour lever tous les doutes ä cet egard; car, dans toutes les circonslances, principalement en medecine, les fails parlent plus haut que les meilleurs raisonnementt.
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GITlSRISOn OFAILLIBLE
[DANS TOUS LES CAS
DU
JAVART CARTILAGINEM
SAWS OPEHATION.
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Afin de bien nous entendre, et, pour eviter toute confusion, il est essential que j'explique la difference qui existe enlre lejavart encorne et le javart cartilagineux, que le vulgaire confond le plus souvent.
Javart Encornd.
Le javart encorne, ainsi appele parce qu'il a son siege sous la corne.consisledans I'aUeration du lissu podophylleux, ou tissu feuillele, du quartier de l'os du pied, quelquefois aussi d'une par-tie de l'os Uii-inemo, et se montre vers le biseau du sabot, par la maliere qui s'en echappe, deta-che plus ou moins la muraille, fait boiter consi-derablcmeni Tanimal qui en est atlaque, et ne-
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cessile loujours, igt;our en oblenir ta guerisoii, l'enlevemenl de la paroi ä l'endroit du mal, en pratiquant ce que Ton nomrae /'operation duja-vart encorne.
Gelte operation, elant d'une execution facile, est loujours suivie de succes, et demande un temps proporlionne aux delabremenls que Ton a du faire, pour enlever toules les parties desor-ganisees. Ce n'est point cetle affeclion que je me propose de trailer dans le cours de ce travail.
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.lavart Cartilagineux.
Le javart cartilagineux est la carie partielle du fibro-carlilage de los du pied;c'est de cetle alteration que je vais m'occuper.
Avant lout, je croisqu'il est indispensable de rappeler, le plus succinctement possible, la disposition du fibro-cartilage, sa carie, sa marche, son diagnoslic, son pronoslic; ensuite, je ferai connailre comment en oblient sa guerison, dans tons les cas, en quinze jours, sans operation; el, pour preuve irrefragable, je donnerai un grand norabre d'observations consecutives de guerison par le merae precede.
Fibro-cartilages de l'os du pied. — On en compte deux pour chaque pied ; ils sent particu-liers aux animaux solipedes, tels que le cheval, l'äne et le mulet, etsonl situes au bord superieur el a la parlie poslcrieure de chaque cöte du troi-sieme phalangien, sur lequel ils sont implantes,
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par leur bordinferieur, a l'endroit du quartier el du talon de la muraille.
On leur reeonnaitune face externe convexe en rapport avec la peau, une face interne concave adherant a l'articulation du second avec le troi^ sieme phalangien, au tnoyen d'un tissu cellulaire dense tres-abondant, et au milieu duquel se ra-miGent des vaisseaux profonds. On leur frecon-nail aussi une parlie moyenne, une extremile an-terieure se prolongeant en avant sur le ligament lateral anterieur, et une exlremite posterleure qui se confond avec le coussinet plantaire.
Leur organisation est fibro-cartilagineuse, e'est-a-dire qu'ils sont composes d'un parenchyme fi-breuxdanslequelest deposee une substance caiti-lagineuse, plus abondante, plus dure et plus cassanle versleur bord inferieuret leur extremile anterieure, que vers leur extremile posterleure.
Cane. — II me serait impossible de donner une meilleiire description de la carie du fibro-cartilage du pied, que ne I'a fait M. Renault, dans son Traue du javart carliiagineux. II s'expritne en ces lerraes, article Carie, page 12 :
laquo; La carie est la terminaison la plus ordinaire laquo; de rinflammalion du fibro-carlilage de Tos du laquo; pied. Quand on examine un cartilage sur lequel laquo; eile exisle, on trouve des desordres loujours en
lt;nbsp; nbsp;rapport avec l'anciennele et Tintensite de la laquo; maladie. Dans tons les cas, on remarque rare-laquo; ment que les portions qui ont subi la degenc-
lt;nbsp; nbsp;rescence verle, qui conslilue la carie, aicnl une
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elendue exc^dant celle d'une pelite piece de cinq sols; on ne saurait mieux les comparer qu'ä la plumule d'un haricot; dies ont la forme d'une petite plaque d'un vert-pomme, ordinai-rement allongee, et tenant aux parties saines du cartilage par celle de leurs extremiles, qui est la plus anlerieure et la plus profonde. Les points du ilbro-cartilage, qui sont en contact immedial avec la portion cariee, ont eux-memes une nuance d'un vert tres-pale ou d'un blanc lerne legerement brunalre; raais, le plus sou-vent, celle exfoliation ne louche directemenl le cartilage que par son extremite fixe; dans lout le reste de son elendue, eile en est sepa-ree, isolee en quelque sorte, par un tissu rou-geälre mollasse, qui parail elre du tissu cellu-laire infillre. Ce lissu tapisse tout le trajet iistuleux, depuis I'ouverture exterieure jus-qu'au fond; il semble destine a mcttre le cartilage qu'il revel ä l'abri de lirritalion qu'y produirait inevitablement le passage conlinuel du pus. Les parlies qui avoisinent le cartilage sont plus ou moins tumefiees. La fislule qui s'elend a Iravers, depuis le point carie, n'a pas loujours une direction droile, quelquefois eile se dirige, sans devier, de dehors en dedans, jusq/i'a une certaine profondeur, puis lout ä coup eile se courbe sous un angle plus ou moins oblus, et se prolonge de haul en has, de ma-niere a former differentes sinuosiles. raquo; Ces changemenls de direction, qu'affeclent as~
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sez souvent les trajels fisluleux, sonl, ainsi que le fait observer M. Renault, la cause qu'il est souvent arrive ä des veterinaires d'employer les causliques ä plusieurs reprises sans succes, parce que le caulere actuel ou polenliel ne penetrant point jusqu'au fond de la fistula, ä cause de ses sinuoslles, on elait oblige d'en venir a I'opera-tion.
Marche de la curie. — Elle est en rapport avec l'inlensite de la cause qui l'a produile, et le temperament plus ou moins irritable de l'animal qui en est altaque.
Causes. — Les causes qui occasionnent le ja-vart cartilagineux sont les contusions que se donne l'animal, ou plutot celles qu'il regoit des aulres chevaux places pres de lui etant au tra-Tail. Par exemple, il arrive tres-souvent qu'en tournant au labour, lorsque les chevaux sont al-leles de front, celui qui se trouve place au cote oppose que Ton tourne marche sur le pied de son voisin, soit que I'un ne tourne point assez vite, soit que I'autre tourne trop vite ; toujours est-il que beaucoup de javarls, chez les chevaux des cultivateurs, proviennent de ces contusions. La carie est aussi produile par suile de piqüres sur le cartilage; eile arrive tres-souvent apres une piqure en ferrant, apres une bleime un pen com-pliquee, siluee en quartier, a la suile d'un trai-tement de clou de rue penetrant, quand on a ele oblige d'appliquer pendant longtemps des ligatures sur la region du cartilage. On reconnait en-
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core comme cause assez commune du javaii, les Loues acres qui occasionnenl d'abord des javarls culanes oufuroncles, et qui degenerent plus lard en javarls carlilagineux.
Diagnostic. — Le diagnostic du javart carlilagineux est on ne peul plus facile. 11 s'annonce loujours parune luineur, plus ou moins volumi-neuse, siluee, biea enlendu, sur la region de Tun des cartilages du pied. La claudicalion est plus ou moins grande, suivant l'intensile de la cause qui I'a produile, le temperament del'animal, et l'en-droit attaque. C'est ainsi que plus le mal est pres du biseau du sabot, plus aussi la boiterie est forte. La chaleur el la sensibilite de cetle lumeur varient; on remarque en general qu'elles sont d'aulant plus grandes que le mal est plus recent. Quelques jours apres que cetle lumeur s'est declaree, on observe qu'un ou plusieurs abces s'ouvrent sur eel engorgement, mais on ne pour-rait point encore prononceraffirmalivement qu'il y a carie. Si cependant, apres huit jours d'un traitement simple, il existe une ou plusieurs fis-lules, on peul cerlifierque la carie du fibro-car-lilage a lieu. Je puis merae dire, sans craindre de me tromper, que conslamment, lorsqu'il y a eu pendant longlemps engorgement de la couronne ä celendroit, el qu'il y survienl un abces, le javart carlilagineux est inevitable; je ne I'ai jamais remarque autrement. On peul encore s'en convaincre aumoyen de la sonde; par son emploi, on reconnail la direction de la fislule et sa pro-
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fondeur, qui esl ordinairemenl de deux ä qualre centimetres. Le pus qui en decoule est souvenl peuabondant el Ires-remarquable, encesensqu'il esl clair, albumineux, el qu'ilabeaucoup de res-semblance avec la synovie.
II arrive aussi quelquefois que la fislule n'esl poinl visible a I'exlerieur, parce qu'elle exisle en-dessous du biseau du sabol, meme assez pro-fondemenl; alors, pour la decouvrir, on esl oblige d'enlever celle parlie de corne; mais souvenl, c'esl lorsque le javarl cartilagineux esl con-secutif au javarl encorne ou u une bleime; presque loujours, dans ce cas, on a ete oblige de faire l'exlirpation, soil de loul le quartier ou seu-lemcnl du lalon.
Pronostic. — Je ne dirai poinl, avec les aulres auleurs , que le javarl cartilagineux esl une ma-ladie generalement grave, je ne dirai pas non plus que, de lous les javarls, ce soil le plus long et le plus difficile ä guerir. Parle moyen que j'ai a lui opposer, son pronostic est lout a fail change. Je dirai, au conlraire, que le javarl cartilagineux esl raaintenant une afl'eclion pen dangereuse el facile a guerir, quels que soienl le pied el le cartilage atlaques, quelle que soil aussi sa position; seule-menl, je ferai remarquer qu'on ne devra point confondre le pronostic que j'etablis avec celui qui appartient aux bleimes, aux clous de rue, aux javarls encornes et aux mauvaises piqüres, qui sont des affections diffcrentes, reclamant un trailement particulier, el qui deviennent
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frequemmenl la cause occasionnelle de la carie du fibro-cartilage. Je n'entends done parier que du pronoslic du javart carlilagineux propre-ment dit.
Cependant, lorsqu'il y a ecoulement de syno-vie , la maladie est plus grave, et Ton doit alors prendre beaucoup plus de precautions; j'indi-querai ces precautions ailleurs. Mais ce cas est extremement rare, ii le sera encore plus, attendu que, quand il y a ecoulement, e'est que le mal est tres-ancien, et que Ton a employe intempes-tivement, pour lacher de le guerir, force causti-ques, tels que du sublime ou des pointes de feu appliquees plus ou moins adroilement, souvent par des marechaux qui ignorent a quelle profon-deur il est permis d'en faire usage. Mais, comme tous ces javarts cartilagineux, ä deux, trois et meme six mois de date, n'exisleront plus, que tous ces moyens perturbateurs mis en usage, presque toujours sans succes, ne seront plus employes , puisqu'aussilot la carie reconnue, quinze jours apres, le cheval sera gueri, ce sera rare-ment que Ton aura a traitor des javarts carlilagineux avec complication d'epanchement de sy-novie.
Pour faire mieux ressortir le peu de gravile , dans le plus grand nombre de cas, de cette affection , les chevaux dont le service est d'aller au pas , tels que les chevaux des cullivateurs et des voituriers, pourront 6lre utilises, pendant le trai-tcment, par le beau temps.
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Traiternent. — La premiere chose ;i faire, avant de trailer un animal alleint d'un javart carlilagineux, est de bien reconnaitre la silualion du mal, et le degre de chaleur et de sensibililt; qu'il produit. Pour cela, on commence d'abord par couper les polls tres-pres, sur toule la parlic inferieure du membre, on netloie bien la plaie, et, avec la sonde, on reconnait la profondeur et la direction d'une ou de plusieurs fistules qui existent toujours en cas de carie. Si la tumefaction, la chaleur, la douleur et la boilerie sont grandes, il faut faire usage, pendant quelques jours, selon l'inlensite de l'affection, des bains et des calaplasmes emollients; les bains seront pris une ou deux fois chaque jour, et fails avec une decoction de mauve, de graines de lin, ou sim-plement de son bouilli; on emploiera pour faire les calaplasmes, la farine de graines de lin, ou des mauves cuiles avec du son, et on meltra I'a-nimal a la diele.
Apres avoir employe ce trailement antiphlo-gislique, pendant qualre ou cinq jours, quand la tumefaction el la sensibilile de la parlie maladc I'auront exige, on emploiera en injection dans la lislule la mixture astringente et escarrotique de M. Villatle, dent voici la formule:
Prencz sous-acetate de plomb liquide, 128 grammes. #9632;— sulfate dezinc cristallise... / de chaque,
—nbsp; nbsp; nbsp;sulfate de cuivre cristallise. j 64 grammes.
—nbsp; nbsp; nbsp;vinaigre blanc, un dcmi-lilre,
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Apres avoir dissous les sels dans le vinaigre, on ajoule peu ä peu le sous-acelale de plomb, et on agile le melange.
II faul avoir soin, avanldes'en servir, d'agiler Ja bouleille, car ce medicament se precipile faci-lement. Duresle, j'aurai occasion de revenir sur ce sujet.
Les objels necessaires pour faire lepansement sont les suivanls : 1deg; une petite seringuc, dile ä oreille, d'une valeur de quarante centimetres environ, dont le corps de pompe a soixanle millimetres de longueur, sur seize de dlametre, la ca-nule la plus deliee possible; 2deg; une petite tasse vernissee, pour deposer le medicament qui doit servir au panseraent; 3quot; une assiette, aussi vernissee, pour recueillirle medicament qui tombe, lors des injections, et lorsqu'on remarque qu'il sort comme il est entre, on ne devra jamais employer des vases de metal, car ils seraient atlaques paries acides;40 une poignee d'etoupes, arrangee en plumasseau; 5deg; une bände de teile, ayanl un metre de longueur survingtävingt-cinq centimetres de largeur : 6deg; et enfin, un bout de ficelle pour Her la bände.
Pour proceder au pansement, apres avoir prepare tous les objets que je viens d'enumerer, apres avoir bien reconnu le nombre de fistules qui existent, leur situation, leur profondeur, leur direction, on prend la bouteille contenant la mixture, on la secoue fortement, et on en verse une partie dans la tasse; ensuite, on en prend
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plein la petite seiingue; mais, dans la crainte que deja le medicament n'ait depose, on le renvoie avec la seringue plusieurs fois dans le vase, aßn que le melange seit le plus parfait possible.
La seringue ainsi chargee, et le pied malade leve par un aide, on injecte le contenu dans la fistule. On ne doit faire que deux injections, quand elles reussissent, e'est-a-dire lorsque la fistule est assez grande pour y introduire faci-lement la canule, et quand aussi I'animal reste tranquille.
Comme il arrive fort souvent qu'il existe deux, et raeme trois fistules au meme javart, on remar-que, presque loujours alors, qu'elles communi-quent enlre elles. Le medicament injecte par une fistule sortantpar I'autre, il faut, dans ce cas, se-ringuer tanlotpar un orifice, tantot par unaulre. J'ai remarque que les javarts cartilagineux a deux fistules, qui se communiquent, guerissent plus promptement que ceuxä fistule unique. J'en donnerai I'explication theorique ailleurs.
Pour contraindre la mixture äsuivretoutes les sinuosites que pourrait decrire la fistule, et afin qu'elle remplisse loutes lescaviles ou clapiers, si loutefois il en existe, pendant que Ion seringue par une fistule, on bouche avec le doigt I'orifice de I'autre, et ce n'est que quand on remarque que la seringue ne fonctionne plus qu'on doit laisser echapper le liquide.
Lorsqu'un javart cartilagineux dale de quelque temps, dans le plus grand nombre de cas, au pre-
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mier, et quelquefois au second pansemenl, memo en faisant deux fortes injections, il ne sort pas une seule goutte du medicament, el on remarque, dans lous les cas, qu'il sechappe un pen de sang. Aux pansements suivanls, le liquide sort avec plus de facilite, soit par l'ouverlure que Ton a injeclee, soit par la fistule qui lui correspond, s'il en existe deux.
II n'est pas loujours facile de reconnailre I'ori-ficedela fistule, quand la suppuration n'est point abondanle. Cependant, en pressant autour de l'en-droit oil Ton suppose qu'elle existe, Ton remarque une goutlelelte de pus, et c'est lä qu'il faul introduire soit la soncle, soit la canule.
Les injections failes, on recouvre la partie ma-lade avec des etoupes seches que I'on eriveloppe de la bände de toile, le lout maintenu avec la ligature passant d'abord sur la partie superieure du sabot, ensuite ficelee et reportee dans le paturon.
Le pansemenl lini, il faul avoir soiu, lorsqu'on remet dans la bouteille ce qui resle du medicament dans la lasse, et ce qu'on a pu recueillir dans Tassielte, d'en bien faire le melange en faisant lourner le liquide dans les vases , et ne pas oublier de passer de l'eau dans la seringue, car, sans cela, le lendemain, le piston ne serait plus mobile.
On croira peut-elre que l'injection de ce topi-que, compose de substances acides et de causti-ques inlroduils a cet endroit oü les vaisseaux el les nerfs sont si abondants, fait souffrir conside-
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raLlcment Tanimal, non-seulemenl immediale-raent apres la premiere injection, mais surlout lorsqu'on les a renouvelees pendant plusieurs jours : pas du tout; on est fort elonne de reraar-quer tres-peu de changement dans la maniere d'etre de ranimal; il remue bien tant soit peu le pied malade, pendant quelques instants, apres le pansement; mais, si on le fait marcher, la clau-dicalion est tres-peu augmentee.
On doit faire le pansement une fois par jour, el se contenter de faire deux et quelquefois trois injections, selon le cas. Du resle, il serait tres-dilBcile d'indiquer ici combien d'injeclions on devra faire, attendu que cela depend du norabre de fislules qui existent, de leur largeur, de leur profondeur, et qu'il faudra toujours en faire assez pour remplir les fislules convenablement.
Cependant, il arrive quelquefois qu'apres dix a douze jours de traitement, on remarque qu'il sort, apres avoir fait les injections, une assez grande quanlite de sang ; il faul alors suspendre ces injections, pendant deux ou trois jours, faire le pansement, en injectant dans la Gstule de Teau-de-vie , el tremper fortement le plumasseau d'e-loupes, qui doit servir a recouvrir le mal, dans le meme liquide. Si, lorsqu'on recommence a serin-guer la mixture, on remarque encore qu'il s'ecoule du sang, il faut cesser tout ä fail les injections medicamenteuses, et continuer, jusqu'ä parfaite guerison, avec dc reau-de-vie, car alors, le che-val peul elre considere comme gueri. Du reste.
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je le proiiverai quand j'cxpliquerai le mode d'ac-lion du medicamenl, el mes observations vien-drotit a I'appuide celle assertion.
On remarque, dans le plus grand nombre dc cas, qu'il ne sort point de sang, apres donze ä quinze jours de Irailemenl; on reconnail, au con-traire, qu'il devienl Ires-dilBcile de faire les injections, altendu que la fistule est bouchee, et que, si eile exisle encore, la suppuration est nulle. Dans ce cas aussi, on peut considerer I'animal comme gueri.
Je crois qu'il est inutile de dire que, avantde proceder aux pansemenls, il est essentiel de net-loyer la parlie malade avec des eloupes seches, et de corapriraer tant soil peu la tumeur pour solliciter le contenu de la fistule a sorlir.
J'oubliais de mentionner que, pendant les huit premiers jours de traitement, la suppuration est generalement plus abondanle, le pus est blanc, clair, visqueux, mais on reconnait dejä que la tumeur se ramollil, diminue, et que la boiterie est moins forte.
Pour bien comprendre comment la guerison a lieu par les injections, et s'expliquer Faction de la mixture, dans le cas de carie du fibro-carti-lage de l'os du pied, il faut d'abord bien saisir cc que nous avons dit, a Tarlicle Carie, que les portions du cartilage cariees excedenl raremenl le volume d'une piece de cinq sols, qu'on pout les comparer a la plumule d'un haricot, quecette exfoliation ne touche direclemenl le cartilage
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que par son cxlremite fixe; que, dans lout le resle de son etendue, eile en est separee, isolee, en quelque sorte, par un lissu cellulaire rougeä-Ire, mollasse, qui parail elre du tissu cellulaire infiltre; que ce lissu lapisse tout le Irajet fislu-ieux, depuis rouvertme exterieure jusqu'au fond, el semble destine ä meltre le cartilage qu'il revet a l'abri de l'irrilation qu'y produirait inevilablcment le passage continuel du pus; que les fislules n'onl point loujours une direction droite, el forment, au contraire, differenles si-nuosiles.
Eh Lien! les injeclions faites dans la fislule avec la mixture, dessechent, macerent, eldelrui-sent les portions du cartilage qui ont subi la degenerescence verte qui conslilue la carle ; une action corrosive insensible a lieu, et, par reflet do rinlroduction forcee du liquide, ces parlies cariees, qui ne liennent presque point au cartilage, se delachent facilemenl, sont elimineeä quelquefois tolalement, mais le plus souvent sous forme de pelils filaments grisälres, et si de plus grands ravages n'onl point Heu, ä la suite de ces injeclions, ne peul-on point dire que c'est ä cause que le Irajetfisluleux, depuis 1'ouverlure exterieure jusqu'au fond, est lapisse par une membrane cellulaire qui protege le cartilage. Puis-qu'elle a bien pour effet, ainsi que le dil M. Renault, d'empecher I'irritation qu'y produirait le passage continuel du pus, pourquoi n'aurait-elle point aussi pour eflct, cclle membrane acciden-
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leile el prolectrice, d'empecher le medicamenl de s'elendre ailleurs que dans le trajet fisluleux, et d'amener, etanl insensiblemenl delruite elle-meme danssa substance par le lopique,un bour-geonnemenl, snivi d'une bonne cicatrisation ? Puis, n'iraporte quelle direclion la fistule affecle, le liquide n'en suit pas moins tous les angles et lescouibcs qu'elle pent decrire. Seulement, si le morceau de cartilage carie, ct le tissu infillrequi l'enveloppe et tapisse la fistule, ne peut sortir par oü on a seringue, il se forme plus lard, a I'endroitdu fond de celte fistule sinueuse, un ab-ces, determine par l'amas des debris provenant de ces lissus mortifies, et tout a fait detaches des parties saines. C'est ainsi que, lorsqu'on enleve les etoupes qui couvrent lemal,on remarque snr ces etoupes un depot compose de filaments gri-sätres, sortes de detritus, presque sees et sem-blables a du fil que Ion aurail coupe par pelils morceaux; quelquefois aussi, on remarque, soil a l'orifice de la fislule,soit sur les etoupes, du tissu cellulaire infiilre, mollasse, tout ä fait semblable ä celuiqui enveloppela portioncariee du tendon flechisseur de l'os du pied, dans le cas d'un clou de rue penetrant, et qu'on a tant de peine a tenir et a couper.
Tous ces filaments, toules ces parcelles, que Ton trouve, soil dans le pus, soil isolemenl, ne sont autre chose que les debris, non-seulement de la portion cariee, mais encore du tissu qui cnveloppail el qui tapissait la fistule.
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On ne dira point, je Vespere, que j'ai donnö a dessein et ä ma maniere une explication de la carie du fibro-cartilage de l'os du pied, afin de facililer le raisonnement theorique que j'avais a faire du mode d'action de la mixture dans la guerison du javart carlilagineux,sans operation, puisque j'ai declare, ainsi que je devais le faire, quej'avaiscopietexluellement M.Renault, ä l'article Carie, dans son excellent Traue du javart carlilagineux; et, pour dire toute ma pensee a cet egard, il est impossible a qui que ce soit d'en donner une meilleure description, attendu qu'il est facile de reconnaitre, dans Texplicalion qu'il en donne, que le travail a ete fait la piece patho-logique en main.
Je dirai, en outre, qu'avant de connailre mon irfoyen, lorsque j'extirpais un fibro-cartilage du pied, j'etais fort elonne d'y rencontrer des lesions aussi petites, et je ne pouvais m'empecher de me dire : Comment est-il possible qu'une si petite parcelle de cartilage cariee puisse occasion-ner un mal aussi grand, et causer des ravages aussi profonds? Beaücoup de veterinaires, je crois, ont fait la meme remarque. Mais I'essen-tiel etait de pouvoir alleindre le point carie par un autre moyen que I'extirpation complete dc la partie malade.
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1.6 20 fevrier 1839, M. Jean-Baptisle Saint-Ghislain, cullivateur ä Hordain, canton de Bou-chain, me fit appeler pour donner des soins a un de ses chevaux qui elait boileux. A mon arrivee chez lui, il me fit voir une jument, sous poil bai , ägee de sept ans, affectee, depuis trois mois, d'un javart carlilagineux', situe ä la partie moyenne el inferieure du cartilage externe du pied anterieur droit; pendant ces trois mois, M. Saint-Ghislain avail pause son cheval lui-meme, mais par des moyens inoffensifs, lets que calaplasmes, bains emollients, eau-de-vie, etc. Enfin, il s'elait contents d'entretenir le mal dans un grand etal de proprete, pensanl qu'avec le terrtps, il aurait pu parvenir a le guerir, sans le secours du veterinaire. II elait d'autant moins presse d'oblenir sa guerison qu'en ce moment-lä il n'en avail pas besoin. Mais comme le mal, au lieu de dirainuer, s'aggravait, il pril le parli de me faire appeler.
Deux fislules se faisaient remarquer. Tune en plein milieu du cartilage, I'autre, tout a fait en bas, au-dessous du biseau de la muraille ; je dus meme en enlever un pen pour pouvoir passer la sonde : toutes deux avaient une profondeurd'en-viron cinq centimetres; un pus clair el filant sor-tail de ces fislules; la claudication elait forte. Le proprielaire me dil que dejä plusieurs ouver-tures avaient eu lieu, qu'elless'etaienl obstruecs.
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et que d'aulres avalenl reparu aussilöl. Je lüi declarai que je ne Irouvais d'aulre moyen pour gnerir son cheval que l'operalion. II s'y opposa enlierement, disant qu'il prefererait le voir raou-rir des consequences de son mal que de le laisser operer. Malgre les vives instances que je lui fis, je ne pus le decider ä mele laisser operer. Je lui fis remarquer aussi que, puisqu'il m'empechait de metlre ä execution le moyen reconnu par la science pour elre le plus sür, il etait inutile qu'il me fit appeler pour voir son cheval.
Toutefois, je consenlis a chercher un autre moyen pour combatlre cette affection.
Quelque temps auparavant, j'avais traite avec succes deux chevaux atleints de la carie du ligament cervical, a son point d'altache aux premieres vertebres dorsales , avec le topique sus-indi-que, et, en y reflechissant mürement, je trouvai la plus grande analogic d'organisation entre le garrot et la partie du pied oü est situe le fibro-cartilage, et c'esl cette identite de texture qui m'a determine a employer le meine moyen pour traiter le javart carlilagineux.
Je fis done ma prescription et recommandai bien d'en faire l'application, une fois le jour, en pratiquant deux ou trois injections a chaque pan-sement, tantöt par une fistule, tantöt par I'autre, et recouvrant la partie malade purement et sim-plement avec une forte poignee detoupes.
Dans cette circonstance, j'etais tout a fait ä mon aise. Je me suis dit : puisque mon client
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aime aulant voir mourir son cheval que de le laisser operer; si, par le moyen que j'emploie, il arrive un accident, et qu'au lieu de guerir le mal, je ne fais au contraire que le compliquer, il n'aura aucun reproche ä m'adresser, car ici, je l'assure, je n'etais aucunement certain du succes; bien plus, je craignais que ce medicament, que je regardais comme tres-irritant, n'allat, par son contact avec les lissus profon-dement situes, les enflammer, les desorganiser, et enfin produire des ravages tellement grands que lout espoir de guerison ne devint impossible.
Le lendemain du jour de la premiere injection, 21 fevrier, j'allai, comme on le pense bien, vi-siter l'animal, et, a mon grand etonnement, je ne vis rien d'exlraordinaire, aucun Symptome anormal, decelant une action perturbatrice profonde, ne se faisait remarquer; j'ordonnai done la continuation des injections une fois le jour, et deux ou trois fois plein la seringue, jusqu'ä ma pro-chaine visite. Le 2-4, la suppuration etant plus abondanle, le pus plus epais, l'engorgement de la partie malade et la boilerie sensiblement dimi-nues, je prescrivis le meme Iraitement, Le 28, un mieux tres-prononce se faisait remarquer, quant au javart lui-möme, mais une corde farcineuse, delerminee par l'absorption du topique irritant, s'etendait sur toute la face externe du membre, depuis le point malade jusqu'au garrot, et engor-geail toutelapartieinferieurede la jambejusqu'au
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genou. Je fis cesser les injections el prescrivis le melange suivant; — Terebenthine de Venise. un heclogramrne; huile de laurier, 25 grammes; sublime corrosif, 12 grammes; faire une fois le jour, avcc eel onguenl fondant, une friction sur toute la region infcrieure du membre engorge, ainsi que sur la corde, recouvrir le ja\arl avec un cataplasme emollient renouvele deux fois le jour, et donner pour toute nourrilure de la pailie et du barbotage.
Le^ mars, apres quatre jours de cetraitemenl, on remarquait un mieux tres-apparent, I'engor-gement lymphatiqueetait considerablementdirai-nue, lejavart etait dansun etalsatisfaisant, quoi-que suppurant encore un pen. Je fis reprendre les injections jusqu'a ma premiere visile, en re-commandant ä M. Saint-Ghislain, si quelque chose d'exlraordinaire se faisait remarquer, de ra'en avertir de suite. Le 8, je fis une nouvelle visile, el je trouvai la jument dansl'elat suivant: engorgement lymphatique considerablement diminue, suppuration des deux fislules presque nulle, la sonde ne pouvant plus penetrer dans leur inle-rieur. Je considörai l'animal comme gueri; j'or-donnai qu'on augmentäl graduellement la ration, et qu'on le promeuät de temps en lemps.
Je croyais bien que plus lard une fislule se de-clarerail; mais point du tout, la jument est restee parfaitement guerie, et eile exisle encore aujour-d'hui chez M. Saint-Ghislain.
Le lecleur pense bien que je ne m'altribuai
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poinl tlu tout la cure de cet animal; au conlraire, voici les reflexions que je fis : puisque le mal cxislait depuis longtemps, que deja plusieurs points du fibro-carlilage avaient ele caries, la nature aura lout fait, el je suis arrive, me disais-je, juste au moment opportun pour en recueillir lesucces; peul-etre memeai-jeentrave la marche vers une guerison qui eiit ete plus prochainc, si on ne m'eül point appele.
Cependant, je pris la resolution d'employer le m^me rnoyen la premiere fois que I'occasion sen presenlerait, quelle que flit la position qu'occu-pcrait le javart, afin de savoir si je pouvais me reconnaitre pour l'auteur de celte cure ou non, el, dansTaffirmalive, chercher ä determiner dans quels cas de carie du cartilage je devais en faire usage.
2quot;gt;laquo; OBSERVA-TIOTV.
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Vers la fin d'avril 1839, un cheval hongre, nomme Chalelein, appartenant a M. Delorme, alors maitre de posteau relais de Bouchain, ctait afTecle d'un javart cartilagineux, situe sur le milieu du cartilage externe du pied posterieur droit; un pus jaune, albumineux, decoulait d'une seule fistule qui etait profonde. Je coupai les crins, et je mis la plaie dans un grand dial de proprele; j'ordonnai de faire deux ou trois injections par jour avee le melange, et je recouvris la plaie avcc un gros plumasseau d'eloupes seches
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— Siel unc bände pourle raaiatenir. Trois jours apres, la suppuration etait plus abondante, le pus avail plus de consislance el prenail vine leinte grisä-tre; apres huit jours dumeme Iraiternenl, la suppuration etait presque nulle, l'appui du membre elail parfail, enfin loul faisait presager une gue-rison prochaine. Je prescrivis la continuation des injections, et, au bout de quinze jours, ä compter de ma premiere visile, l'animal etait parfailement gueri.
Squot;quot;raquo; OBSEUVATION.
Le 1er octobre 1839, M. Sauvage, aubergisle ä Iwuy, arrondissement de Cambrai, me fit ap-peler pour trailer un poulain boiteux; je remar-quai qu'il etait atteint d'un javarl carlilagineux, siluea rextremite anterieure du cartilage externe du pied posterieur gauche; il exislait deux tis-lules, une au bord inferieur du cartilage, et l'autre un peu plus haut; l'animal appuyait sur la pince, et boilail sensiblement; le marecbal fer-rant du village donnail dejä, depuis quelque temps, des suins infruclueuxä eel animal. Je fis,en presence de ce dernier, deux injections avee la mixture, el nous observämes que les deux ouver-lures communiquaient entre elles, allenduqu'en seringuant par une fislule, le liquide sortail par l'anlre. Je mis, comme d'habitude, des etoupes maintenues par une bände sur la plaie, el je priai le marechald'avoirl'obligeancede recommeucer
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ies injeclions chaque jour. Je visitai le poulain lous les deux ou Irois jours, je le trouvai mieux chaque fois. Enfin, le 17 du.möme mois, le mare-chal me lit observer qu'il lui elait impossible de faire penetrer le medicament, et que ranimal ne boitait plus du lout. Je permis ä M. Sauvage de le faire Iravailler, et jamais le mal ne reparut.
4™deg; OBSEUVATION.
Dans le courant de l'annee 18-40, M. Theophile Risbourg, cultivaleur et proprietaire a Rceulx, m'invita ä voir un de ses chevaux, atteint d'une boiterie profoude. Une bleime suppuree existait au talon inlerne du pied ariterieur gauche. La douleur elait grande, le pied Ires-sensible, et la flevre intense. Je praliquai la dessolure seulement a l'endroit oü elait situe le mal; j'enlevai les tissus malades et laissai saigner la plaie forte-ment; une saignee generale ful aussi praliquee, et le pansement fail avec de l'eau-de-vie; je re-couvris le pied d'un calaplasme emollient, et mis le cheval a la diele. Qualre jours apres, les symp-lömes n'elaient point dirainues, au conlraire, le pus avail fuse au poil, le quartier elail enliere-ment decolle, le bourrelet forlement tumeiie et oomprime par le sabot. J'aballis le cheval pour lui faire lablation du quartier. Une forle esquille exislait ä l'os du pied ; j'en fis rextraclion; je coupai tons les tissus desorganises; je fis le pansement avec de l'eau-de-vie camphree, el conti-
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nuai les adoucissants et la diele. La plaie a marche on ne peut mieux vers la guerison, puisque trente-cinq jours apres roperationraniraal elait parfai-lement gueri, pour ce qui esl de la bleinie el du javart encorne. Mais il existait loujours une lu-mefaction, ä l'endroildu cartilage, qui me faisait craindre le developpement d'un javart cartilagi-neux.
Quelques jours plus tard, quand dejä on avail fait travailler le cheval, apres lavoir ferre avec un fer ä planche, je remarquai qu'un abces s'etait forme sur le point tumefie, depuis longtemps. Je fis plusieurs pansements simples avec de l'eau-de-vie, car si c'eüt ete seulement un abces sous-cutane, et qu'il n'y eüt point eu carie du cartilage, c'eut ete l'allaire de quelques jours; mais, voyant que le javart carlilagineux elait evident, j'employai mon remede ordinaire, et toujours de la metne maniere. La cure ne se fit point at-tendre'longtemps, car douze jours apres l'animal elait gueri.
Le sujet de celte observation est actuellement chez M. Leroy, fabricant de sucre ä Marquelte, mon dient; et aujourd'hui, il serait impossible devoir de quel piedil a ete alteintd'un javart.
öraquo;raquo; OBSEUVATIOiX.
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En 1841, M. Bruneau (Albert), cultivateur-pro-prietaire a Lieu-Saint-Amand, canton de Bou-chain, chez qui il y avail des relais de diligences,
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enl un cheval, sous poil noir, affecle au service du relais, alteint du meme mal de pied que celui qui vienl de faire le sujet de Tobservalion prece-denle. II y eul aussi chez lui trois affections du pied bien distincles, eu egard a la situation des alterations : premierement une bleime, seconde-ment un javarl encorne propreraent dit, et troi-siememenl un javart carlilagineux. La bleime et le javart encorne furent traites necessairement par roperalion, et la carie du cartilage par mon procede. Quinze jours de trailement suflirent pour inierir cette deruiere affection.
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6™ OBSERVATION.
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Une jument, sous poil gris ardoise, apparte-nant ä M. Eugene Marchand, cultivateur a Zaul-loh; arrondissement de Cambrai, etait affectce d'un fort javart cutane, envahissant tout le point correspondant au cartilage externe du pied poste-rieur gauche. La boiterie elant intense, des bains el des cataplasmes emollients furent employes jusqu'au moment de la chute de la peau qui re-couvre le cartilage, moins cependant le bourre-let, qui y est reste. Je fis faire les pansements, avec des ctoupes imbibecs d'eau-de-vie, jusqu'ä ce que je fusse assure que la carie du fibro-carti-lage etait declaree; car il eut pu arriver qu'il n'y cut que javarl cutane, el que la complication du javart carlilagineux ne füt point survenue.
Quand la carie ful bien declaree, que trois fis-
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lules profondes en attestaient Texislence, je fis seringuer la mixture dans les fistules et panser de la maniere ordinaire. Vingt jours de traitement ont amene la guerison.
11 eüt ete absolument impossible, si je n'avais point possede un moyen aussi heroique pour guerir cette sorle d'affection, de praliquer dans ce cas I'operation; car, si on Teiil falle, toute la peau qul recouvre ie cartilage etant tombee en gangrene, moins le bourrelet, au premier panse-ment apres I'operation, ce bourrelet serait aussi tombe inevitablement, pulsque n'exislaut plus assez de tegument a cet endroit, pour lui donner la vilalite necessaire, le quartier n'aurait pu se reproduire, altendu que le bourrelet est le rege-nerateur, la matrice indispensable du sabot; et, en cas de guerison, le pied serait demeure dif-forme, il aurail ete impossible de lui appliquer nne ferrure cohvenable, et assurement le cheval aurail ete boiteux toute sa vie.
Cependant, il n'en a point ete ainsi; traile par mon precede, le sabot est reste le meme que ce-lui du pied oppose; seulement, une grande cicatrice epidermique existe a l'endroit du cartilage, mais le sujet ne boile point du tout.
7m0 OB8ERTATION.
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M. Morelle (Henri), fabricanl de sucre a Has-pres, canton de Bouchain, avail achete un vieux cheval de peu de valeur, pour Tatteler an ma-
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nege de sa sucrerie, avec des boeufs. Quelquc lemps apres, il s'apergut que cecheval 6tait boi-leiix du membre posterieur gauche; 'il me le fit voir, el je remarquai que la boiterie elalt occa-sionnee par un javart cartilagineux, ayant deux fislules, Tune a la partie moyenne el inferieure, l'aulre ä la parlie superieure du cartilage.
II me dil que, s'il elait oblige de le laisser en repos pour le faire trailer, il prefererait le laisser tel qu'il elait, et le faire abattre quand il ne pourrail plus s'en servir. Certain de men moyen, les injections furent employees tous les jours, par M. Morelle, en laissanl faire a ce cheval son service ordinaire; je ne le revis qu'un mois apres, il elait tres-bien gueri.
8quot;quot;= OBSERVATION.
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Le 17 mars 1842, M. Dupont, cultivateur a Neuville-sur-rEscaul, me fit voir un cheval af-fecle d'un javart cartilagineux , alteignant le cartilage externe du pied anlerieur droit. Una fistule de deux centimetres de profondeur se fai-sait remarquer ä sa partie anlerieure et inferieure, la boiterie elait presque nulle, puisqu'au moment oü M. Dupont me faisait voir son cheval, il elait allole. Comme le mois de mars est le moment des Iravaux , il desirail , autant que possible, pouvoir conlinuer a s'en servir. Voulant savoir si je pouvais aussi bien obtenir la gue-rison, dans certains cas dc javart ct dans cer-
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taines conditions, en permeltant aux chevaux de travailler, je n'ai point hesite a en donner I'au-torisation, recommandant bien au fils de M. Du-pont de faire lui-meme les injections lous les jours, a midi, ä la renlree a l'ecurie; de recou-vrir le mal avec des etoupes et une bände bien appliquee, et de la maniere que je lui de-monlrai; pendant les quinze jours qu'a dure ce traitement, le cheval a continue de travailler, et je n'ai fait que trois visiles; encore ont-elles ele inuliles, allendu que le mal a toujours marche vers la guerison.
9™= OMSERVATION.
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. Apres huit cures oblenues par l'emploi de mon medicament, il m'etait bien permis d'avoir dejä quelque confiance en ce moyen simple et d'une execution facile; j'en fis part h mes prin-cipaux clients, dans les entretiens que j'eus avec eux, entre autres a M. Deslinsel, cultivateur distingue et maire de Denain. fitanl un jour a Valenciennes, M. Deslinsel vit M. Peniau, maitre de poste; ce dernier lui dit qu'il avail un de ses meilleurs chevaux de diligence atteint d'un ja-vart cartilagineux, depuis au moins deux mois, el que tons les reraedes employes jusqu'alors avaienl ele infructueux; que M.Huart, son vete-rinaire, ne connaissait plus d'autre moyen de guerison que loperation.
M. Deslinsel lui apprit que je posscdais un pro-
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cede, jusqu'alors infaillible, conlre ce genre d'af-leclion, et l'engagea beaucoup ä me faire appeler pour visiler son cheval.
Le 3 avril 1843, je fusdemandeparM. Peniau, il me fit voir un joli cheval hongre, gris rouan , äge de six ans, alleinl d'un javart carlilaginenx au cole inlerne du pied anlerieur gauche; I'ani-mal boilait lout bas. 11 exislait une fislule posle-rieure et une dans le milieu du cartilage, la suppuration etail abondanle, le point malade forlemenl engorge et douloureux; je prescrivis des calaplasmes de farine de graines de lin pendant deux jours, et je dis k M. Peniau d'envoyer son postilion chez moi, que je lui remetlrais une Louleille conlenantun liquide aveclequel 11 fe-rail a son cheval, par les deux ouvertures, deux it meme trois injections par jour, et recouvrirait le tout dun simple appareil, lui recommandant bien surlout d'en faire lui-memo le pansement, atlendu que cc moven elant ma propriele, je te-nais beaucoup a le conserver, jusqu'ä ce que je jugcasse a propos de le faire connaitre.
Les pansements furent fails, ainsique je l'avais prescrit; je visilai I'animal, cinq ou six jours apres, il allait dejä beaucoup mieux; le 19, je le revis de nouveau, il etail gueri.
M. Peniau, qui ra'avait donne sa parole d'hon-neur que le remedene sortirait point de sa cham-bre , sinon pour le pansement, n'a point lenu sa promesse (que tout homme doit respecter); il a, malgre I'assurance qu'il m'en avail donnee, con-
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#9632;h
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fie le trailement ä M. Huarl, et lui a expliqud comment il fallait qu'il fiit traite.
Apres la cure faite, il est raste du medicament, et M. Huart I'a fait analyser par M. Pesier, phar-macien-chimiste fort distingue de Valenciennes ; celui-ci en a reconnu tres-facilement la composition, et, depuis lors, M. Huart a continue de sen servir pour les chevaux de ses clients, qui etaient atteints du javart cartilagineux (1).
iOlaquo; OBSERVATION.
Par suite des contusions regues au talon, une jument, appartenant a M. Devemy, cultivateur et fabricant de sucre ä Avesnes-le-Sec, canton de Bouchain, fut affecte d'un javart cartilagineux. Une fislule avail lieu au tiers poslerieur et au bord inferieur du fibro-cartilage; deja, le mal existait depuis longtemps, sans pour cela empe-cher le cheval de travailler; la suppuration etait claire, limpide et glaireuse; des injections furent faites tons les jours avec la mixture. Pendant les six premiers jours, la claudicalion s'est augmen-
(1) Ce n'cst pas tant mon collegue que je puis blamcr pour sa conduite en cettc circonstancc , car, s'il y a eu inconvenance, c'est seulcinent de la part de M. Peniau. J'ai cru convenahle de dire cos verites, parce que M. Huart, mon collegue, a traile depuis lors plusieurs chevaux, atteints du javart cartilagineux, par Temploi dc cette methode. J'en dirai quelqucs mots ii la fin do cet ouvrage.
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l(;e, mais la parlie malade ne s'estpas plusengor-gee, quoique la suppuration füt plus abondanle; im leger dccollement du sabot avait lieu a I'en-droitde la fislule, lanimal a cesse alors de faire son service. Confiant dans mon remede, je n'or-donnai pas moins la continuation des injections. Dans l'espace de dix-huil jours, la jumenl a ele guerie.
Au moins six semaines apres la guerison, etanl ä visiler d'autres chevaux, chez M. Devemy, je demandai a voir le pied du cheval que j'avais traite d'un javart. Je remarquai que I'ouverture produile par le decollement du sabot, dont j'ai parle, elail large, sans suppuration, mais que la poussiere ou la boue pouvaient s'y introduire; je procedai ä l'enlevement de celte corne dela-chee, el je remarquai, a ma grande surprise, qu'une esquille, grosse comme une noisette, elait logee dans celte cavite, et qu'une fausse corne avail pousse ä l'endroit sur lequel eile elail silulaquo;5e; eile ne genait consequemment point la marche, altendu qu'ellene reposail sur aucun lissu vivanl.
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11quot;gt;= OBSERVATION.
Une jumenl, apparlenant a M. Desprel (Vende-miaire), aubergiste pies la porle de Bouchain,fut atleinle d'une bleime suppuree au talon inlerne du pied anterieur gauche, avec cerise, esquille, el inflammation de Unite la parlie inferieure du membre; apres l'emploi de tons les moyens que
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j'ai indiques dans ma quatrieme observation, cc ne fut qu'apres deux mois qua j'obtins la guerison de cette bleime.
Comme il existait toujours un engorgement du llbro-carlilage, le javart cartilagineux etait ä craindre ; en effet, c'esl ce qui est arrive, deux fistules se manifeslerent sur le cartilage, une suppuration, d'abord abondante, se declara; j'em-ployai les cataplasmes emollients pendant trois jours, ensuile les injections du medicament tons les jours. Vingt jours apres, la jument etait remise a son travail.
J2me OBSEUVATION.
M. Bruneau{Camille), cultivateurä Lieu-Saint-Amand, canton de Bouchain,eut un cheval atteint d'un javart silue en talon; je luipermis dele faire travailler pendant toutle tempsqueduramontrai-tement ordinaire; en huit jours le cheval fut gueri.
i 3quot;gt;deg; OBSERVATION.
Un aulre cheval, appartenant au meme pro-prietaire, fut affecle du meme mal, mais ici la fis-lule existait au milieu du cartilage , et, comme cetait au moment oü les travaux des champs sont le plus grands], on fit encore travailler I'animal pendant le traitement; il n'en fut pas moins gueri en fort pen de temps.
Udeg;quot;'OBSERVATIOIV.
M. Caullcl, cultivateuret fabricant de Sucre a
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Haspres, avail un vieux cheval, nomme Mal-donne, qui elait alleinld'un javart cartilagineux, situe au fibro-carlilage externe du pied posterieur droit. Ce javart etait le plus fort que j'aie jamais rencontre; tout le cartilage elait atleint partiel-lement de carie ; hull fislules au moins Iraver-saient sa substance; il reslait tres-peu de la pealaquo; qui le recoiivre ; la suppuration elait abondante el la boiterie intense.
On avail relegue eel animal parmi les boeufs, on ne pensait pas meme a me le faire voir;ce fut par hasard que, passant pies de l'elable, je l'a-pergus ; comme on le pense bien, je fus tout en-chanle de rencontrer un pareil cas. II esl bon de dire aussi que M. Caullet ne savail point que je possedasse un remede infaillible contre cette sorte d'affection; el, comme il connaissait loufe la gravile de ce mal, que dejä il avail eu des che-vaux alleinls de javart cartilagineux, qu'il savail que, presque loujours, la guerison se fait allen-dre longlemps, que, le plus souvent, on doit en venir ä I'operation; le cheval ne valant pas la peine qu'on fit pour lui aueun frais, il I'avait, pour ainsi dire, abandonne aux seules ressources de la nature; seulement, on lui adminislrait des soins de proprele.
Je demandais done ä M. Caullet, homme zele pour la science, d'avoir l'obligeance de me lais-ser trailer son cheval, lui disanl que, s'il ne gue-rissail point, mes honoraires ne me seraient point payes, el que, possedant un remede qui ne m'a-
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vait point encore failli jusque-la, je serais bien aise de l'employer dans cclle grave circonstance. II y consenlit de lout coeur. Je fis bien nettoyer la plaie, el mis en usage les cataplasmes de farine de grainesde lin, pendant quatre jours;je confiai les injections du lopique a un doraestique intelligent, lui recommandant de nettoyer chaque fois la plaie avant de seringuer, et de faire les injections tantol par une ouverture, lanlot par une autre; que je ne pouvais lui indiquer com-bicn de fois plein la seringue il serail oblige d'employer, quecela dependrait de la reussitedes injections, atlendu que I'animal ne serail pas toujours docile, mats que je tenais a ce que toutes les fistules fussent bien detergees, et, apres cette operation, le tout reconvert d'une forte etoupade niainlenue au moyen d'une bände fixee legere-ment.
Un pansement fut fait chaque jour; ä ma premiere visile, quatre jours apres, la suppuration etait toujours abondante, mais la claudicalion taut soil pen diminuee; on remarquait dans le pus des corps filamenteux de couleur grisatre, plus ou moins vokimineux, provenant des debris du cartilage. Les injections furent continuees de la merae maniere tons les jours; je recommandai aussi de laver loute la partie inferieure du mem-bre, avant de proceder au pansement, quand eile serail malpropre, soil avec une decoction de mau-ves, d'eau de vaissellc, ou tout simplement d'eau tiede.
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Dans ce cas, la guerison, comme on le pense bien, sefit allendre plus longlemps, mais, de jour en jour, on remarquait un mieus sensible, an-nonce par l'appui plus facile, i'engorgement moins grand, la suppuralion diminuee sensible-ment; tout enCn faisait presager que, cetle fois encore, l'emploi de men moyen serait couronne de succes.
Apres un mois de trailement, ce cheval, pour ainsi dire abandonne, fut remis ä la place qu'il occupait avant cet accident, et a continue ä ren-dre les memes services ä son proprietaire.
Ici, comme chez le cheval qui fait le sujet de la sixieme observation, l'operation etait imprati-cable; le tegument, qui recouvrait le ßbro-carli-lage carie, elant perce ä plusieurs endroits (il existait a peine deux centimetres d'inlervalle en-tre chaqtie fislule), l'obligalion dans laquelle on se trouve de dissequer la peau pour exlirper le cartilage eüt amene inevilablement sa chute au premier ou au second pansement, par les raisons que j'ai donnees dans l'observalion precitee.
15quot;quot; OBSERVATION.
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Le 20 decembre 1849, M. Caullet achela ud cheval, ä la foire de Valenciennes, pourlasomme de 600 francs; un mois apres, on m'envoya cher-cher pour visiter cet animal, disant qu'il etait forlement boiteux. A mon arrivee, je reconnus qu'il elait atteint d'une bleime au qualier interne
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du pied anlerieur gauche. La douleur etant Ires-grande, la fievre intense, je procedai immediale-nient ä renlevement de loute la sole qui etait encore adherentc sur toule la pince et le quartier oppose au mal. Je lui fis une forte saignee. Vu les symplömes alarmanls, je promis de revoir raon malade le lendemain, pensant bien que le mal irait plutöt en augmenlant, car, soit dit en passant, et pour me servir de la pensee de Timmor-tel Broussais , les symptömes ne sont jamais que les cris dedouleurs des organes souflVants, et an-noncent toujoiirs le plus ou moins d'inlensite de l'aiteration dent ils sont la veritable expression.
Le lendemain, le quartier du meme cöte etait detache. J'abaltis le eheval, sans entraves, au moyen de peliles cordes passees dans les palu-rons, et reunies par une aulre corde. Je procedai a l'ablation de cette partie du sabot; je fis le pan-seraent avec de I'eau-de-vie. Le surlendesnain, je fus oblige d'enlever le reste du sabot, et, pour faire le pansement, je passai une lisiere dans le paturon; je fis une onction de terebenlhine sur toute la couronne , afin d'y faire coller les etou-pes, et chaque fois que les cordons destines au pansement arrivaient ä la partie superieure du pied, je les passais dans cette lisiere, et ainsi, avec beaucoup de peine, je parvins, tant bien que mal, ä recouvrir tout l'osdu pied denue de sabot. Cela fait, j'enveloppai le tout dans une bolle de cuir.
A parlir de celle derniere operation, la douleur
4.
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devinl moinsgrandeetfut supportable (j'oubliais dcdire que j'avaissuspendulecheval). Lespanse-ments furenl fails lous les jours avec de l'onguent digeslif.
Le sabol, quoique plus petit, s'est regenere facilement; six raois apres, on put lui appliquer un fer. Les talons on t toujonrs pousse d'une force extreme, et la sole, que je faisais parer tres-sou-vent, atteignait une epaisseur des plus grandes; au bout de quelques jours, des abees s'y faisaient remarquer, et son decollement avail lieu partiel-lement, quelquefois en pince, mais le plus sou-vent ä la poinle de la fourchette.
Pendant ce long Irailement, qu'a necessile la cbule du sabot, les liens, dont on a du faire usage, ont comprime tout le tour de la conronne; deux javarts carlilagineux eurent lieu successi-vetnent, je les combaltis par l'emploi de mon re-mede; il a suffi de faire pendant huit jours deux injections par jour pour oblenir la guerison.
Si je n'eusse point possedöunremedeaussi puissant centre le javart, je n'aurais pu conlinuer a trailer ce cheval aussi longlemps; la complication de deux javarts carlilagineux au meme pied au-rait force le proprietaire a faire le sacrifice de son cheval.
16-c OBSERYATION.
Une jument, apparlenant ä Mquot;10 veuveLesloile, cullivatrice ä Haspres, fut affeclee d'un javart cutane, situe au talon du cöte interne du pied an-
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lerieur droil; un trailement simple fut employe pendant quelques jours, la jument ne boitant plus, on la fit travailler,
Mais comme on s'apercevait que le mal, au lieu de guerir tout ä fait, s'engorgeait, on me le fit voir. Une fistule assez profonde existait, le pus qui en decoulait elait verdätre et gras, il y avail javart cartilagineux bien caracterise. Je fis faire alors tous les jours des injections avee le melange; je n'eus occasion de revoir ce cheval que quinze jours apres; il elait gueri.
i7quot;quot;gt; OBSEUVATIOIV.
M. Risbourg (Elienne), negociant et propne-taire ä Bouchain, avait un cheval extremement boiteux d'un javart cutane, silue surle biseau du quartier du sabot, ä la face inlerne du pied ante-rieur gauche; je fis appliquer desoignons cuits dans les cendres, melanges avcc de l'axonge, je saignai l'animal et le mis a la diete; quatre jours apres, un enorme bourbillon se delaeha par sa parlie superieure, mais adherail encore par sa base a l'os du pied; je fus oblige d'enlever la muraille qui le recouvrait, et re-tranchai avec les ciseaux ce qui etait delache; j'altendis pour enlever le reste qu'il füt pret a tomberde lui-meme; des bains, des calaplasmes emollients furent employes, et la plaie fut pansec avec de l'eau-de-vie; quelques jours apres, un ecouleraent de synovie se fit remarquer, ^articulation du second avec le troisieme phahngien
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clait ouverte. Je conlinuai le meme Iraitement. pendant plusieursjours; un mieux trfes-apparent se fit remarquer, ruais la synovie continuait lou-jours de couler. J'employai la päte camphree sur l'orißcepar oü s'epanchait la synovie, et, avant de commencer le pansement, j'eussoin de faire marcher l'animal. Malgre ce Iraitement, la carie du cartilage se fit observer, une fislule eut lieu plus haut, vers la parlie moyenne. Comme dans ce cas il y avait complication, ä cause que l'articulation etait ouverte, j'hesilai longlemps avant d'oser faire usage de la mixture. Cependant, il fallut bicn opter entre l'operation, devenue indispensable, et l'emploi du topique, jusqu'ä ce jour-lä iiifaillible entre mes mains. Je donnai, comme on le pense bien, la preference ä ce dernier, puisque, ä l'aide de l'operation, mise en usage dans cette circonslance, je ne pouvais assurer ä mon dient un plein succes.
Jefis doncdeux injections de suite, je recouvris la plaie avec une forte etoupade, et j'appliquai par-dessus un cataplasme de farine de graines de lin.Une heure apres, j'allai revoir mon malade. La sensibilile chez lui etait devenue plus grande, il remuaitconslamment le membre, la transpiration elail forte, il y avait lievre; mais ces symptömes ne durerent que quelques instants.
Je ne fis, pendant hull jours, que deux injections tons les deux jours, et continuai les emol-liens; malgre ce Iraitement, la synovie continuait toujours de couler.
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Un ,jour, je fis remarquer cet ecoulement de synovie a mon ami M. Averlan, medecin a Mar-quctle, et lui fis part de l'inquietude que j'avais pour la guerison de eel animal.
Les huil jours ecoules, j'employai les injections tons les jours, el je supprimai les cataplas-mes; I'ecoulement synovial tarit insensiblement; j'oblins la guerison apres sept semaines de trai-lement.
Un mois apres cette guerison, un nouvel abces se declara ä la partie anlerieure du cartilage; le cheval boila jusqu'ä ce que Tabces fut ouvert; une fislule, produite par la carie du cartilage, eut lieu; quelques injections amenerent la guerison, tout en permettant a l'animal de travailler sur le pave.
Le cheval est encore aujourd'hui dans les atte-lages de M. Risbourg.
Je pense que si, dans ce cas, on avail eu re-cours a I'operalion, la grande plaie, que Ton eut ele oblige de praliquer, eut cerlainement fait augmenler I'ecoulement de synovie, el que la guerison eut ele moins certaine.
18mdeg;OBSEIWATIOIV.
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Un autre cheval, apparlenanl au meme pro-prielaire que celui qui fait le sujet de l'observa-tron precedente, fut aussi alteint d'unjavarl car-lilagineux, survenu a la suite d'un javart cutane situe en talon.
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Quelqucs jours apres la chute du bourbillon, im boulon noir, de la grosseur d'une lenlille, se montra dans le milieu de la plaie, je passai la sonde dans son centre, el jereconnusqu'une fistule profonde existait a cet endroit.
Afin de bien m'assurer s'il y avail carie du cartilage, j'altendis quelques jours avanl d'employer mon moyen; je me contentai de panser le mal avec de i'eau-de-vie (1); quand je fus bien pe-netrequ'il y avait carie, j'employai moi-merae la mixture tous les jours. Six pansements sufErent pour le guerir radicalement, el notez bien que le cheval auraitpu travailler pendant le traileraent, si on en eut eu grand besoin.
19™ OBSERTATION.
Un cheval affecte d'un javart carlilagineux, occupant le tiers posterieur du cartilage externe du pied posterieurgauche, appartenait ä M. Paul (Auguste), cultivateur et voiturier ä Bouchain; son fils trailait, depuis environ six semaines, sans connaitre pourtant le mal qu'il cherchait a
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(I) Lorsque j'ai cle convaincu que ce proccdii amenait la guerison, dans tous les cas, du javart carlilagineux, a titre d'experience, et afin que, si un jour je publiais mes observations, mes confreres n'aicnl aucun doute sur Putililc de son emploi, j'attendais toujours que la carie fut bien caracterisee avant d'employer mon speci-fique; du reste, ä celte epoque, je commencais dejh ü jouer avec cctte affection.
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guerir. Quand il fut faligue de ne point oblenir de resultat satisfaisant il me fit appeler; je re-marquai une petite plaie situee sur la region qui correspond au milieu du bord inferienr du cartilage; au centre de celte plaie cxi.slail une Ouvertüre fisluleuse dans laquelle la sonde penelrait ä trois centimetres environ de prol'ondeur;le pus qui en deconlait annoncail, la carie du cartilage par sa consistance albumineuse. J'employai les injections tons les jours, el.le sixieme, apres avoir enleve l'appareil, je remarquai, a 1'orifice de la fistule, un morceau de cartilage carie, de couleur verte, que je retirai avee les pinces ä dissequer. Des ce moment, je considerai Tanimal comme gueri. Je ne fis plus qu'une seule injection, et, les jours suivants, je recouvris la plaie avec des etoupes imbibees d'eau-de-vie. La clau-dication a cesse aussitöt, et le cheval a repris son service.
20quot;laquo;= OBSERVATION.
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Une vieille jument de labour, apparlenant ä M. Mallet, cultivateur et meunier ä Thiant, ayant des eaux aux quatre merabres, principalement ä ceux de devant, et offrant une quantite considerable de poireaux de diverses dimensions, fut aussi atteinte d'un javart cartilagineux, situe au cartilage externe du pied anterieur gauche. Deux fistules [s'ouvraient a sa surface, Tune dans le milieu du cartilage, et l'autre tout a fait a son extremite anlerioure. Comme on avait grandc-
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ment besoin du cheval, et qu'il elait tie pen do valeur , on voulut qu'il Iravailläl lous les jours. On fit chaque jour deux, quelquefois trois injections dans les fistules ; on placja un simple ap-pareil, compose d'etoupes seches, et une bände de toile. On conlinua ce traitement pendant environ quinze jours, et I'animal fut gueri. Quel-que temps apres, une aulre fistule reparaissant vers la base du cartilage, a son tiers posterienr, on fit de nouvelles injections. Cette fois, la ju-ment fut guerie radicalement, et, apres les tra-vaux des champs, eile fut vendue ä un conduclenr de bateaux.
2 Ime OBSERVATION.
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M. Delcroix, cultivaleur a Wavrechain-sous-Faulx,avaitune vieille jument de labour atteiule, depuis environ deux mois, d'un javart cartilagi-neux, situe ä la face interne du pied anterieur gauche. Deux fistules exislaient il'une vers le milieu tout a fail ä la base, puisqu'il m'a fallu en-iever un pen du biseau du sabot pour la decou-vrir; I'autre sousle pied en talon. La suppuration etait assez abondanle par la fistule superieure; une seime , produite par I'ecouleraent continue! du pus, avail lieu a l'endroit de cetle fistule; on fit des injections tous les jours par les deux ou-vertures, et on remarqua qu'elles communi-quaient enlre elles. L'animal conlinua de faire son service. La cure fut un peu plus longue, vu qa'il m'etail fort difficile de me rendre ä la ferme juste
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au moment oii la jumcnt rentrail des champs. Si j'avais pu la voir plus souvent, c'eüt ele l'affaire de quinze jours, au lieu de Irois semaines qu'il a fallu pour la guerir.
22quot;quot;laquo; OBSERVATION.
Une bonne jument, lres-irrilab!e, ägee de qua-Ire ans, apparlenaat h M. Chevallier, alors auber-£;isle ä Douchy, cassa son lien, renconlra dans l'ecurie un fourchet dont une dent s'introduisit au tiers poslerieur du cartilage externe du pied poslerieur gauche, et ä un travers de doigl dn sabot.
La piqüre etait profonde, la boiterie on ne pent plus forte et la fievre intense. J'employai immediatemcnt la saignee et la diete. J'enve-loppai le pied d'une bände epaisse, et je recom-mandai de l'arroser tres-souvent avec de l'eau fraiche. Apres quelques jours, je remplagai ce trailement (qui, du resle, produisit hon effet) par les emollients. Plus lard, la carie du fibro-cartilage ayaut eu Heu, j'employai les injections pendant quinze jours, et en obtins la guerison.
23quot;quot;= OBSERVATION.
M. Labrune, maitre de poste ä Bouchain, avait un cheval, affecte au service de la poste, qui fut atteint d'un javart cartilagineux, situe ä laparlie anterieure du cartilage interne du pied poslerieur gauche. Deux fistules, communiquanl entre elles, corame d'habitude, s'y faisaient remarquer,
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— Siel laissaient couler un pus laileux, annonfant la carie du cartilage; des injections furent failes, tons les jours, de la maniere prescrite; le cheval, quinze jours apres, repril son service.
24mc OBSEUVATIOIV.
Un cheval hongre, appartenant au meme pro-prielaire, fut alleint d'un javart, situe a la base du cartilage inlerne du pied anlerieur droil, et gueriten douze jours par mon traitement.
So-quot;laquo; OBSEUVATION.
Un aulre cheval, appartenant aussi ä M. La-brune, fut gueri d'un javart du pied posterieur droit, par le raerae precede, en douze jours.
2emdeg; OBSEUVATIOIV.
Un cheval hongre, sous poil gris pomraele, faisant le service de la malle-poste au relais coupe de la pyraraide de Denain, appartenant ä M. Labrune, etait atteinl d'un javart cartilagi-neux , situe ä la parlie posterieare du cartilage externe du pied posterieur droit; la lislule etait large et profonde. Pendant les gelees, qui dure-rentassez longtemps, le cheval, quoique atteint de cette affection, n'en faisait pas moins son service; mais, quand le degel arriva, il devint boiteux, et on fut oblige de le faire cesser de courir.
Le postilion le fit voir a M. Delcambre, vete-rinaire a Denain, qui lui declara que son cheval avail un javart cartilagineux, et qu'il lui conseil-
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lail beaucoup de le renvoyer a Bouchain; que lä, on me le ferait trailer bien plus avanlageusement que par lui-meme, altendu que, pour le moment, je possedais seal un moyen pour guerir en peu de lemps, sans operation, cette sorte d'affection. Le cheval fut done ramene chezM. Labrune; je lui fis moi-meme la premiere injection , et re-commandai de les continuer tous les jours. Huit jours apres , j'eus occasion d'aller ä la poste ; je demandai qu'on m'anienat le cheval pour le pan-ser; on me repondit qu'il venait de partir pour une course , parce qu'on manquait de chevaux; que, du reste, il continuerait probablement son service, attendu qu'il ne boitait plus du lout. La cure fut parfaite, vu que le cheval a toujours continue de travailler.
aT1quot;quot; OBSERVATIOIV.
Un cheval hongre, employe au service du cabriolet, appartenant ä M. ßdouard Lanvin, direc-teur des mines d'Azincourt, a Aniches (Nord), fut affecte de la carie du fibro-cartilage externe du pied antcrieur droit. L'animal elait boiteux de-puis environ deux raois; divers trailements furent employes parson veterinaire, el des cataplasmes emollients etaient au pied pour le disposer äl'ope-ration, lorsque M. Lanvin apprit, par un de ses clients, que je guerissais cette afTection sans operation; ce dernier lui conseilla done de me faire appeler.
Le javart presenlait deux fislules ä la parlio
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nnlerieure du cartilage, une a la base et l'aulre en haut; la couronne du cole externe, le boulet el la region tendineuse du membre elaient tumefies; le pus qui somit des fislules elait clair, albu-mineux et abondant, la boilerie assez forte.
Le cheval est entre ä mon infirraerie, le 27 Janvier; aussitot son arrivee, je fis usage, pendant deux jours, de cataplasmes emollients pour faire disparailre la douleur qu'avait produite la marche, puis je mis le pied dans le plus grand etatde pro-prete, et fis deux injections dans chaque fistule avec de la mixture; il n'en sorlit point une seule goutte; je recouvris la piaie de la maniere indi-quee, el remis Tanimal a sa place ; lous les jours, le raeme pansemenl fut fail une fois le jour; apres onze a douze jours, la claudicalion et la suppu-ralion elaient presque nulles ; mais, en sondant la fistule inferieure, on sentail un corps mou , mobile, qui en obslruait l'orifice, et, saisi avec les pinces, on remarquait qu'il vacillait dans sa cavite en leremuant. J'agrandisdonc i'ouverture, et je relirai une espece de pelotle , de couleur grisdtre, composee de filaments se detachant avec facilite les uns des aulres. Je fis, dans I'interieur de cetle cavite, quelques injections detersives avec de l'eau-de-vie , el je recouvris le mal avec des etoupes Irempees dans le meme liquide. Je contiuuai ce traitemenl simple jusqu'au 16 fe-vrier, epoque a laquelle le cheval fut remis, par-failemenl gueri, a son proprictaire.
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' Un beau cheval hongre, apparlenant k MM. Gai~ gnot freies, meuniers-negociants ä Noyelles-sur-Selle, fut pique par un corps quelconque Ires-poinlu, qui sinlroJuisil ä la parlie inferieure du pied, dans ie lissu reliculaire du quartier externe du pied anlerieur gauche. La claudicalion etail tres-grande ; j'enlevai aulour de cette piqüre le plus de sole possible, el j'amincis tout le reste ä consislance de pellicule. Malgre celte precaution, le surlendemain la boilerie etail encore plus forte; Ie pus avail fuse sous le sabot jusqu'au poll. Je ne puseviter de faire l'ablalion du quartier; j'a-baltis en consequence I'animal; une forte esquille de l'os du pied existait sous le quartier; je l'ex-lirpai, et je rendis le lout a l'elat de plaie simple (pansement avec de I'eau-devie, saignee, diele severe).
Le trailement de cette affection a dure environ deux raois, et cependant rien n'a enlrave sa marche vers la guerison. Quand I'animal fut tout a fait gueri, que dejä il travaillail au moyen d'une ferrure convenable, la region du fibro-cartilage, qui etait loujours restee engorgee , s'abceda au milieu; je fis faire sur celte parlie (en attendant le moment de savoir s'il y avail carie) le pansement avec des etoupes imbibees d'eau-de-vie camphree, car il aurait pu arriver qu'il n'existat qu'un abccs sous-cutane,
Lorsque je m'aperfus que la suppuralion con-
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tiuuait loujours , que rou'verture ne tendait aucunemenl ä se cicalriser, qu'au conlralre, le pus annon^ait que la carie existail, je lis faire, par le marechal ferrant, des injections chaque jour avec le topique; apres avoir panse le che-val de celle maniere, pendant huit jours, la guerison fat paifaite , et il rend encore ä MM. Gaignot les memes services qu'auparavanl.
29m0 OBSERVATION.
II y a quelques annees, M. Dayez, cullivateur ä Saint-Saulve, pres Valenciennes, fit une ventc de chevaux, parmi lesquels il s'en trouvait un atteint, depuis deux mois, d'un javarl eartilagi-neux, et pour la guerison duquel on avait deja essaye plusieurs moyens, excepte I'operalion.
Ce cheval fat achete par un cultivaleur de la commune de Bruay, et le traitement fut alors confie a M. Meilhan, velerinaire en chef de l'ar-rondissement de Valenciennes.
Comme j'avais fait part a mon confrere que je possedais un moyen sür pour guerir cette atfec-lion, sans operation, il engagea son client ä amener son cheval chez lui, un jour que je de-vais ra'y rendre. J'exarainai le pied, et je recon-nus qu'en effet il avait un javart, arrive a un tel degre de gravite qu'on eüt, sans hesiler, propose J'operation.
J'envoyai a M. Meilhan, mon ami, une bou-leille contenant le medicament, sans toulefois lui dire de quoi il elait compose, lui recomman-
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dant seulemenl de faire deux et meme Irois in-jeclions par jour dans les deux fislules qui exis-laient ä la partie anlerieure du cartilage.
Quand mon collegue eut occasion de me revoir, il m'apprit avec satisfaction que son boiteux avail gueri en moins de quinze jours.
Ce cheval ful revendu, quelque temps apres, 600 francs.
50me OBSEUVATIOIV.
M. Laurent, raarchand de chevaux et loueur de voitures a Valenciennes, eut aussi un cheval atteint d'un javart cartiiagineux, que M. Meilhan traita de la meme maniereet qu'il guerit.
SI1raquo;6 OBSEUTATIOIV.
M. Poteau, de Sainl-Vaast-lä-Haut, pres Valenciennes, confia aussi aus soins de M. Meilhan un cheval atteint d'un javart cartiiagineux, qui fut gueri, en peu de temps, par le meme precede.
52ngt;c OBSEUVATION.
M. Glineur , commissionnaire de roulage de Valenciennes ä Lille, avail un cheval de forte taille, d'une valeur de 800 francs au moins, af-fecte d'un javart, qu'il confia d'abord aux soins de M. Seon, veteiinaire ä Lille; mais ce dernier, voyant que I'operation etait indispensable, en avertit M. Glineur, qui prefera ramener son cheval chez lui, pour 1c faire trailer, afin de faire moins de frais.
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M. GHneur fit alors appeler M. Meilhan pour visiter eel animal, el, comnie je me trouvais a Valenciennes en ce monienl-la, nous ailämes 1c voir ensemble.
L'animal marchait Ires-difRcilement; on ent beaucoup de peine pour le faire arriver jusque dans la cour, tant la fatigue qu'il avail eprouvee, pour faire le voyage de Lille ä Valenciennes, lui avail cause de mal. Toule la parlie inferieure du niembre anlerieur droit, jusqu'au-dessus du ge-nou, elait tumefiee, el presenlail une forme cy-lindrique. La carle occupail le cartilage externe; trois fislules s'y faisaient remarquer : Tune, grande, dans laqudle on pouvait i'acilemenl in-troduire le petit doigl, elait situee a la base de la partie antcrieure du cartilage; les deux au-tres, plus peliles, se trouvaienl plus haul. Un pus abondanl, jaune, collanl, s'epanchait sur le sabot.
Comme ce cas, ainsi qu'il est facile de s'en apercevoir, elait grave, je demandai qu'on m'a-menäl ce cbeval chez moi, afm de pouvoir le trailer moi-meme. On y consenlit, el nous pres-crivimes 1'usage descalapiasmes emollients, pendant plusieurs jours, avant de lui faire enlre-prendre le trajet de quatre lieues, distance de Valenciennes a Bouchain.
Le cbeval est enlre a men infirmerie, le 19 mai 1Ö45; ä son arrivee, je conlinuai les calaplasmes de farine de graincs de lin, pendant deux jours ; 1c troisicmc, je commeiifai les injections, j'en iis
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qnalre sans qu'il s'echappat une seule goulle du liquide; seulement, apres chaque seringuc'e, il sorlait un peu de sang; je recouvris le tout javec des eloupes et une bände. Pendant sept jours, je fis le meme Iraitement, mais le sang ne se faisait plus remarquer apres les injections. Le huitiemc jour, il s'echappa encore un peu de sang; je suspendis les injections pendant deux jours, et je substituai au medicament de l'eau-de-vie, tant en injections que pour Teloupade. Le on-zieme jour, je recommen^ai a injecler la mixture jusqu'au qualorzierae, epoque ä laquelle ce che-val, qui faisait le desespoir de son proprietaire, fut gueri.
Cinq ou six jours apres son arrivee a Valenciennes, le cheval reprit son service sur Lille, et M. Seon, qui eul encore occasion de le revoir, fut fort etonne dune aussi prompte guerison oblenue sans operation (1).
So-™ OBSERVATION.
Une jument hors d'äge, appartenant ä Mme veuve Botlin, cultivatrice a Thiant, canton de Valenciennes, fut atleinle, ä cause de l'acrete du
(d) Tous ces details, concernant M. Scon, veterinaire a Lille, rclatifs au cheval en question, m'ont ete communiques par M. Glincur; il a meme ajoute qu'un veterinaire en premier , alors en garnison dans celte ville, avait aussi vu ce cheval, avant et apres sa guerison, chez M. Seon, et qu'il fut egalement surpris de le trouver gueri en aussi peu do temps.
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furnier, de plusieurs javarts culanes, dont Tun elait situe sur 1c tegument qui recouvre le cartilage interne du pied posterieur gauche.
Le fibro-cartilage devint malade, la carie eut lieu, le javart carlilagineux se declara.
C'est ä la fin de seplembre de l'annee 1845, que cetle jumenl fut alteinte de ce mal. II y avail deux fistules, l'une siluee a la parlieposle-rieure du cartilage, et l'autre vers le milieu ; la bete boitait un peu; mais comme, dans ce mo-ment-lä, Mme Bollin avait grandement besoin de tous ses chevaux, je lui conseillai de la faire travailler, jusqu'ä ce qu'elle eüt fini le plus fort de ses ouvrages, et alors de me l'envoyer pour la traiter.
Lajument est entree ä mon infirmerie le H oc-tobre. La fistule posterieure elait cicatrisee, et une autre existait, conjointemenl avec celle du milieu , ä la base du cartilage. Je commenfai par faire des injections dans les deux fistules, et j'en-veloppai le pied; tous les jours, je fis le meme traitemenl. Le25, l'animal boitait encore un peu, raaisla suppuration etant de bonne nature, et n'observant plus dans sa composition aueun debris de cartilage, je cessai de seringuer, et j'e-crivis ä Mquot;10 Botlin qu'elle pouvait envoyer cher-cher son cheval, que le mal suppurait encore, mais qu'elle n'avait rien ä craindre, attendu que les soins de proprete sufllraient pour completer la guerison, lout en le laissant travailler.
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Si*quot; OBSERVATION.
Un chcval entier, appartenant a Mme veuve Pruvost, de la commune de Saulzoir, canlon de Solesmes, avail, au milieu du fibro-cartilage externe du pied anterieur gauche, un javart depuis au moins deux raois; I'animal faisait cependaut loujours son service, malgre la carie el la suppuration qui le faisaient boiler.
On amena ce cheval chez moi; apres Tavoir traite pendant huil jours, il ful bien gueri, par Temploi de la mixture.
55™ OBSE11VATION.
M. Charles-IJmile Panien , cultivaleuv el bras-seur a Iwuy, pres Cambrai, eul, dans le couranl de 1846, une jument affeclee d'unjavarl cartila-gineux, situe a la face interne du pied poslerieur gauche.
Le marecbal du village, qui le Irailail, eul la hardiesse de lui enfoncer des poinles de feu dans les ouvertures. Quatre raois s'elaient ccoules, el le cheval elail encore plus boileux que jainais.
Vu la situation de son cheval, M. Panien me le fit visiler; je remarquai trois fislules; deux, qui avaient ete caulerisees, exislanl ä la parlie ante-rieure du cartilage; 1'autre, plus recenle, dans le milieu.
J'engageai M. Panien a m'envoyer son cheval, en lui persuadant que, quinze jours apres, je le lui renverrais gueri, atlendu qu'un grand nombre
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— Gide cas pareils s'elaient deja presentes dans ma pratique, el que, constamment, j'en avals oblenu la guerison en fort peu de temps.
Le medicament injecte par une fistule commu-niquait par les deux autres, et, pour que le liquide remplll toules les sinuosiles que ces fis-lules decrivent ordinairemenl, j'en bouchai deux avec les doigls , et je seringuai par la troisieme. Je n'employai celle maniere d'injecter que de temps en temps; le plus souvent, je procedai sans les boucher.
Ainsi que je l'avais predil, je fus assez heureux pour guerir ce cheval dans l'espace de temps que j'avais indique.
SC™ OBSEUVATION.
Un cheval hongre, apparlenant ä M. Olivier d'Aveluy, elait boiteux dun javarl cartilagincux, Depuis plusdesixmois, il n'avail point ete attele, et on le traitait sans succes. M. Fardelle, maire de la commune d'llordain, et beau-frere de M. Olivier, m'ecrivit un jour, me priant d'aller visiter ce cheval, et de donuer raon avis sur sa position.
On me fit voir un cheval hongre dans Petal suivant :
Un javarl existait sur le cartilage externe du pied anterieur gauche ; une fistule de trois centimetres avail lieu au bord inferieur et au tiers anterieur du cartilage, une aulre a sa partie moyenne. Lepus qui en sortait etait collant, gru-
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meleux; le sabot malade elait beaucoup plus gros que l'aulre et cercle; les talons suiiout etaient tres-hauls.
L'epaule gauche avait eprouve une emaciation tres-marquee, parce que I'appui sur ce membra ne se faisait presque plus depuis longlemps. La claudicalion etail extreme.
Je declarai au proprielaire que je ne pouvais traiter son cheval que chez moi; consequem-ment, qu'il fallait, malgre sa situation et les trois lieucs et demie qu'il avait a parcourir, me I'envoyer.
Aussilot son arrivee, je fis parer le pied ä fond, j'enlevai lescercles qui existaient, et mis la plaie dans un grand elat de proprete; je sondai bien les fistules pour reconnaitre leur direction, et j'employai les cataplasmes emollients pendant vingt-quatre heures, afin de pouvoir enlever toute la crasse; ensuite, je mis en usage les injections avec la mixture. Apres dix jours de ce traitement, il s'ouvrit un abces tout a fait a la partie anterieure du cartilage. Je coupai avec les ciseaux les bords de cet abces, et j'introduisis dans I'interieur une meche trempee dans de l'eau-de-vie; je conlinuai d'injecler le topique par les deux fistules primitives, et, pour rappeler la vitalite et laclion nutritive dans le membre amaigri, je fis faire tous les jours des frictions sur lout le membre avec un melange d'eau-de-vie et d'essence de terebenthine; quelquefois aussi, dans le couranl de la journee, on faisait des fric-
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lions seches, et, ä chaque pansement, je graissais tonte la inuraille et la sole avec de l'onguent de pied. On avait soin de promener Tanimal tons les jours, sur un terrain doux, seit avant, seit apres le trailement.
Le cheval est entre ä tnon infirmerie le 20 avril; il en est sorli gueri le 6 mai suivant.
Je conseillai d'employer l'animal a un travail leger, ou de le meltre en liberle dans une prairie, afin de remettre l'epaule emaciee dans son etat normal.
J'eus occasion de revoir ce cheval, environ six semaines apres, il ne boitait presque plus.
57mraquo; OBSERVATION.
M. Fauville, eultivateur et fabricant de sucre ä Neuville-sur-rEscaut, avait un cheval entier, hors d'age, aveugle, qui eut le talon du pied anterieur gauche coupe par la bordure d'un pave. Quelques jours apres, il se forma a la place de cette coupure un gros bourbillon, qui, avec le temps, se detacha. La plaie converiablement net-toyee, l'usage de l'eau-de-vie suffit pour le guerir.
Longlemps apres, quand deja le cheval avait reprls son service, on s'apergut qu'il boitait da-vantage; on me le fit voir. Je remarquai qu'il y avait au milieu du cartilage une fistiile qui sup-purait assez fort, d'un pus dont la ressemblance avec la synovie (moins cependant la tendance ä se coagnler) me confirma que la carle existait.
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On m'envoya le cheval; je fis tons les jours deux ou trois injections, et je recouvris le mal de la maniere ordinaire, avec des eloupes seches el une bände. L'animal ne ful que huit jours chez moi pour 6tre tres-bien gueri.
38quot;quot;= OBSERVATION.
L'administration des messageries generales de France (LafRlle , Caillard et Gie) eut un cheval hongre, äge de sept ans, faisant le service du relais de Rouvignies, atleint d'une seime au quartier exferne du pied anterieur gauche. L'appli-cation d'une bände que Ton a du faire pour trailer cetle seime, occasionna, pour etre restee trop longtemps sans elre renouvelee, I'engorgemenl de la region du fibro-cartilage du pied, la peau fut meme coupee par cette bände.
Un javart cartilagineux se declara, le cheval fut traite pendant trois mois, et on ne put en oblenir la guerison.
Fatigue dun pareiletatde choses,M. Lebrun, inspecleur principal des messageries, me ren-contranl un jour a la posle de Bouchain, me pria d'aller visiter ce cheval, el, a mon retour, de lui ecrire pour lui rendre compte de sa situation, et lui dire s'il elait guerissable ou non ; on m'en offre 55 fr.,jele donnerai pource prix, me dit-il, plulot que de le voir toujours dans le memeetal.
Le javart presenlait une fistule ä la base du cartilage, et une autre un peu plus haut anlerieure-ment. La claudication etait forte, enfin I'operation,
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pour lout aulre velerinaire, eut ele indispensablp.
On araena le cheval chez mui, j'employai de suite les injections; et, comme toujours, les deux listules communiquaient entre elles; je faisais tons les jours, dans chaque fistule, deux injections; cependant, quelquefois, je me conlenlais1 de n'en faire qu'une, lorsqu'elle reussissait bien.
Apres douze jours de traitement, par les injections de la mixture, il se forma un abces vers le tiers posterieur du cartilage; j'y introduisis des ^loupes trempees d'eau-de-vie, et par-dessus un plumasseau. Le quatorzieme jour, on reconduisit le cheval au relais; je prescrivisde faire le meme traitement pendant huit jours encore , temps ne-cessaire pour la cicatrisation de l'abces, et ponr qu'on put considerer I'animal comme gueri.
59deg;quot;= OBSERVATION.
A la suite d'une bleime, situee sous la sole du quartier inlerne du pied anterieur gauche, une jument, apparlenanl ä M. Jules Coquelle, de la commune de Masleingt, ful affeclee d'un javart carlilagineux. Une fislule profonde exislait pres du biseau du sabot, vers le milieu du carlilage ; une autre fislule s'ouvrail en talon, au-dessous du pied, et communiquait avec la fislule superieure.
La jument futamenee dans mon infirmerie, et traitee, au moyen des injeclions, avec la mixture sus-indiquee. Je fis le traitement pendant qua-lorze jours, et le cheval fut gueri.
Mais, environ dix ä douze jours apres, un ab-
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ces s'ouvrit sur ie milieu du cartilage. Un panse-ment, fait chaque jour avec de l'eau-de-vie, suffil pour amener une parfaite guerison, sans pour cela empecher l'animal de travailler.
40raquo; OBSERVATION.
J'avais ete appele en consultation, pour des dievaux malades a la suile de la castration, par M. Dhaussy, cultivateur et fabricant de Sucre a Artres, pres Valenciennes; el, comme il venait d'apprendre que je possedais un moyen parli-culier pour guerir le javart cartilagineux, en fort peu de temps, sans operation, il me fit voir un tres-beau cheval, sous poll gris-ardoise, at-teint de celte affection depuis quatre mois , au cartilage externe du pied poslerieur gauche.
On avait employe differents moyens pour le guerir, et tout recemment, on venait de lui ap-pliquer une poinle de feu dans une fistule siluee au milieu el a la base du cartilage, a l'endroit oü il se confond avec l'os du pied.
Le cheval arrive chez moi, jemployai, comme pourles aulres, les injections; en outre, je fisune meche que je trempai dans la mixture et que j'introduisis dans I'ouverture qu'on avait faile avec la pointe de feu. Pendant huit jours, je fis le m^me traitement, et il se delacha du fond de la plaie une esquille du volume d'une piece de 50 centimes; je continuai jusqu'au douzieme jour a seringuer et a inlroduire la meche; mais en-suite, m'apercevanl que le fond de celle plaie
laquo;.
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elait d'un bei aspecl, j'y injectai de l'eau-de-vie et recouvris le mal avec des etoupes Irempees dans le meme liquide.
Ce cheva! n'est resle que vingt jours chez moi pour etre gueri parfaitement.
41-laquo; OBSERVATION.
M. Jacquarl fils, marchand de chevauxä Mar-quette, avail achele a la foire de Saint-Quenlin, un cheval hongre, äge de neuf ans, alteint d'un javart cartilagineux, situe au cole externe du pied anlerieur gauche. Un cultivateur de la commune d'Abancourt ful pour racheler; mais, avanl de conclure le marche, il voulul que ce cheval ful visile par moi; il vint done ä Bou-chain avec le domestique du marchand de che-vaux.
Je declarai que I'animal elait affecte d'un javart depuis environ trois a qualre mois, ä en ju-ger par la come du sabot; que pour moi, il elait guerissable, sans operation, dans un delai de quinze jours; mais que, pour en faire le traile-menl, il fallail necessairement melelaisser; el, pour sa garanlie, je m'engageai envers lui, comme envers les autres qui m'en amenaient, ä ne recevoir aucun honoraire, si je ne parvenais #9632;a le guerir. Malgre celle promesse, le cultivateur n'acheta point ce cheval, allendu qu'il lui en fallail un pour s'en servir lout de suite.
Je ne voulus point laisser passer celle occasion, non-seulement pour les benefices que je pouvais
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tirer de cet animal, mais aussi pour avoir le plai-sir de compter une observalion de plus. En consequence, j'en offris 100 fr., et le marchand me I'envoya.
II existait au milieu du cartilage une plaie large comme une piece de 2 fr. (j'oubliais de dire que le marchand avait reconvert toule la tumeur avec de la poix), et a son centre une fistule exlre-mement etroile, laissant passer ä peine une sonde bien deliee. Cependant, on reconnaissait qu'une fistule devait ex ister lä; car en pressant la tumeur, il sortait du pus filant et limpide de cet endroil.
Les deux premiers pansements furent faits avec beaucoup de difficulte ; mais, au troisieme, I'ou-verture s'agrandit, la suppuration devint plus abondante jusqu'au douzieme et treizieme jour; neanmoins I'animalne boitait presque plus, quoi-que j'observasse un point plus dur , arrondi vers le tiers postcrieur et superieur du cartilage. Le seizierae jour de traitement, un abces s'ouvrit ä la place de cette tumeur; jeretirai du fond de cet abces une substance grisätre, semblablea celleque je retirai du pied du cheval qui fait le sujct de la vingt-seplieme observation. Je delergeai I'inte-rieur de l'abces en y seringuant de l'eau-de-vie, et je considerai l'animal comme gueri.
Le lendemain, je l'envoyai chez un de mes amis pour le faire travaiiler pendant quelques jours au labour; il y fut dix jours; je le vendis ensuile 300 fr. a M. Risbourg, negociant a Bou-chain.
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Un cheval d'une valeur de 75 francs environ , aflecte d'un rhuraatisme au membre poslerleur gauche , qui l'obligeait ä le lenir leve lorsqu'il etail au repos (mais bon pour le travail), appar-lenant ä M. Alexandre Caudemont, meunier ä Hordain, eul unc bleime au quartier externe de la jambe rhumatisee, et, ä la suite de cette bleime, im javart cartilagineus se declara. Quoique ce cheval ne valüt pas la peine d'etre traite, M. Caudemont se decida neanmoins ä l'cnvoyer chez moi, parce qu'il n'avait ä prcndre patience que pendant une quinzaine de jours, et que je ne de-mandais rien pour mes honoraires, l'animal etant de peu de valeur.
Une fistulc profonde se faisait remarquer au milieu du cartilage. La suppuration etait epaisse, grumeleuse, abondanle; des injections furent fai-tcs avec le topique , tous les jours, pendant dix-sept jours. Apres ce laps de temps, comme il sor-tait beaucoup de sang ä la suite des injections, et que je devais necessairement cesser d'injecler la mixture, je pris le parti de le renvoyer pour le faire travailler, recommandantseulement de tenir la plaiebien propre, car je pensais bien que ce moyen suflirait pour amener la guerison avec le temps, attendu que la carie du cartilage, ainsi que le tissu cellulaire infiltre qui l'entoure et ta-pisse la lislule, n'exislaienf plus. Le sang qui sor-tait apres les injections provcnait des bourgeons charnus qui se formenl indispensablement pour
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reraplir le vide occasionne par la portion cariee, eliaiinee. La mixture, arrivant sur ces bourgeons a l'etat vif, deterrninait cet ecoulement.
Mes previsions furent confirmees, le cheval guerit parlaileinent en travaillant.
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J'avais Tinleniion de ne donner que quarante-deux observations, afin d'etre consequent avec mon prospectus, raais un cas tout recent et digne du plus grand interet s'elant presente, je ne puis me dispenser de le faire connailre.
Dans le courant du mois d'aoüt 1846, j'etais chez M. Coez, maire de la commune d'Abscon, a l'effet de prendre les mesures indispensables de police sanilaire concernant un troupeau de mou-lons atteint de la clavelee. Son frere, cultivateur et fabricant de Sucre au meme lieu, s'y trouvail, et me pria d'allerchez lui, pourvisiter un cheval atteint d'un mal de pied, depuis tres-longtemps. II me fit voir une jument ayant un javart carlilagi-neux aucole externe du pied anterieur gauche ;un fort gonflement existait ä la couronne, non-seu-lement du cöte malade, mais aussi ä la parlie an-lerieure; une large plaie se faisait remarquer sur loute la region du cartilage, toute la peau a cet endroit elait tombee, et plusieurs fistules, dont I'orifice etait surmonle d'un boulon noirätre, s'y faisaient remarquer. II s'ecoulait de cetle plaie une quantite considerable de synovie, qni se coa-gulait sur l'appareil aussitdt apres sa sortie. La
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claudicalion elait grande, la bete souffrail horri-blement. Tous ces ravages avaient ele occasionnes par un trailement mal enlendu, lei que I'emploi des causliques de toules especes.
Quoique j'eusse reussi dans un eas semblable, en employant la mixture, ainsi qu'on a du le re-marquer dans ma dix-septieme observation, je u'osai la prescrire.
Voici le traitement que j'indiquai : 1deg; Vous meltrez le cheval ä la diete ; 2deg; deux fois le jour, vcus lui ferez prendre un bain de pied dans un seau rempli d'une decoction de mauve et de grai-nes de lin, pendant le plus de temps possible; 5deg; apres le bain, vous le ferez marcher tant bien que mal, et malgre lui s'il le faut, le pied nu a line distance de cinquanle metres, et plus s'il esl possible, pour forcer I'animal a s'appuyer sur le pied malade, afin de solliciler la synovie ä sor-lir, meme par jet, de l'articulation ouverte (1); 4deg; vous ferez, apres la promenade, des injections dans toules tesfislules avccun melange a parties egales d'eau-de-vie et de vinaigre; 3deg; enfin vous recouvrirez la plaie avec un foil plumasseau
(1) Si je conseille de faire marcher une fois tousles jours, meme malgre lui, s'il le faul, un cheval atteint d'une pluie penetrante d'articulation, avcc ecoulement de synovie, c'est afin de la faire sortir de l'articulation ouverte; car j'ai remarquc que ce liquide, par son se-jour, dcvcnait irritant et cntrelenait le mal. J'emploie ce moyen dans toutcs les plaies penetrantes d'articula-tions, avec avantage.
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trempe dans le meme melange , et maintenu par une bände llxee legerement.
Qualre jours apres, j'allai revoir mon boiteux, il allait beaucoup mieux, repanchement syno-vial elait considerablement diminue ; j'ordonnai, coinme on ie pense bien, la conlinualion des meines moyens. A ma troisieme visite, apres dix jours environ de traitement, la synovia avail cesse de couler, I'inflammaUon etait presque nulle; il restait seulement a la couronne une forme assez volumineuse, n'emp^chant pas trop la marche de l'animal, puisque, quelque temps apres, on le fit travailler.
Quoique le cheval cut repris son service, environ six semaines apres, la boiterie devint plus forte, et on fut oblige de le laisser en repos; on me fit appeler de uouveau, j'observai qu'il exis-tait pres du biseau une crevasse transversale, et dans le fond une fislule laissant echapper un pus laiteux et filant; je conclus qu'il y avail carie du cartilage, j'ordonnai de faire des injections avec la mixture. Dix jours de traitement suQlrenl pour que l'animal füt gueri.
Voila, je pense, des observations qui ne laissent aueun doute sur Tefficacite du traitement que j'emploie, et tons les velerinaires devront y avoir recours, puisque, dans lous les cas, il a ete couronne de succes.
Gependant, s'il arrivait que ma melhode pour guerir le javart cartilagineux en quinze jours, ne reussit point, dans certains cas, enlre les mains de quelques velerinaires; que, partant, iisse vissent
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obliges d'en venir a 1'operation, et que, pour cette raisou, on vinl soulenir que mon precede est, non pas mauvais, mais seuletnenl applicable dans les cas qui onl peu de gravite, je repondrais que cinquanle et unchevauxfurenttrai leset gueris par moi, ä I'aidede ce precede; que, dans le nombre, il y en avait beaucoup d'alteints a un degre tel que, pour toutaulre veterinaire, I'operationetait devenue indispensable , puisque, ainsi qu'on a dii le voir, plusieurs de ces chevaux avaient le pied dispose pour la subir; pourquoi done n'en serail-il point de raerae quand ma methode sera mise en usage par d'autres? e'est qu'on ne I'em-ploierait point convenablement.
Je vais ciler un fait qui, fort heureusement, s'est passe sous mes youx, car mon moyen eul ete condamne, et l'operation reconnue absolu-ment necessaire, si je n'avais ele present.
Le lecteur a du remarquer, en lisant ma neu-vieme observation, comment M. Huart, veterinaire a Valenciennes, a connu le remede que j'emploie pour guerir le javart cartilagineux, remede que depuis lors il a mis en usage plusieurs fois avec succes.
Un jour, elant cbez lui, il me fit connaitre qu'il avait traile, par mon moyen, un cheval alteint d'un javart cartilagineux, apparlenant ä jjme veuve Bury, aubergisle et loueuse de voi-tures a Valenciennes; que ce cheval avait ete gueri en fort peu de temps; qu'apres sa guerison, on I'avait conduit chezuncultivateur de Raismes, pour le faire travailler au labour, mais que le mal
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venait de reparaitre; qu'on avail ete oblige de le ramener ä Valenciennes, qu'il I'avait vu deux ou trois fois depuis sa rentree, et qu'il ne voyait point d'autre moyen pour le guerir que I'opera-tion. Les enlraves elaient preparees, et la pro-prielaire, prevenue que Toperation devait avoir lieu dans la matinee. M. Huart me dit : J'espere que vous allez m'aider, puisque Toccasion veut que vous soyez ici.
Nous allämes visiler I'animal, el nous recon-nüraes, en effet, que la carie du cartilage existail an cole inlerne du pied anterieur gauche. Deux fislules s'y faisaient remarquer, une au milieu, pres du biseau, el I'aulre au tiers posterieur; toute la region tendinense du merabre, le boulel, ainsi que la couronne du cöte interne, elaient engorges, chauds et douloureux, la boilerie forte. Je declarai a mon collegue el a Mme Bury que le cheval etait guerissable, par le meme moyen qu'on avail employe en premier lieu, et que je ne vou-lais aucunement que 1'operation füt pratiquee, puisque j'en avals dejä gueri plusieurs affecles a un degre d'inlensile aussi grand que celui que nous avions sous les yeux. Mon opinion prevalut; j'ordonnai d'employer d'abord les bains et les ca-laplasmes emollients, pendant quelques jours, el de faire ensuite des injections avec le topique.
J'eus occasion de revoir M. Huart. qui me fit connaitre que le cheval elait gueri on ne peul mieux.
On appreciera maintenanlqueceltedecouverte
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est appeläe ä rendre des avanlages immenses, puisqu'un cheval atteint d'un javart cartilagineux ne sera plus considere comme ayant raflfeclion du pied la plus dangereuse, attendu qu'apres huit, quinze ou vingt jours au plus, il sera par-faitement gueri, et sans jamais conserver aucune difformite du pied; bienplus, dans le plus grand norabre des cas, I'animal qui en sera atleint pourra continuer de travailler au pas, par le beau temps.
Pour faire mieux ressortir les services que ce precede nouveau rendra aux proprietaires de chevaux, il suffit de rappeler comment les choses se passaient quand un animal etait afiecte d'un javart cartilagineux. S'il ne boitait point trop, on le faisait travailler, lorsqu'on en avail grand besoin, sans lui opposer aucun traitement; mais quand venait le moment oü I'affection etait plus grave, on le laissait a l'ecurie, el on employait alors la cauterisation actuelle ou potentielle , et presque toujours sans resultat salisfaisant; au conlraire, le plus souvent Talleration , devenant plus intense, on etait oblige d'en venir ä l'opera-tion; les deux ou trois mois que Ion avait de-penses etaient consequemment perdus. II n'etait pas rare de rencontrer des animaux boileux pendant cinq et meme six mois pour cause de javart.
Et, pour dire toute ma pensee ä cet egard, e'est que beaucoup de veterinaires reculent encore devant I'operation, soit parce qu'elle demande trop d'attention et de dexterite pour elre bien
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executee, soil parce que le velerinaire, qui se trouve quelquefois trop eloigne de son malade, craint de no pouvoir faire lous les pansemenls en temps opportun; soil parce que, dans certains cas, etant oblige d'operer de la main dont il n'a point l'habilude de se servir, il craint de manquer I'o-peration; soit enfin parce qu'il arrive tres-souvent que la guerison se fasse attendre longtemps, quoique I'operation ait ete bien faite, ou que le pied opere reste difforme, malgre lous les soins qu'on y a apportes; loujours est-il qu'il arrive frequemment que I'animal atleinl d'un javart cartilagineux demeureboiteux pendant plusieurs mois avant d'etre opere. La preuve, c'est que j'ai gueri, ainsi qu'on I'a vu dans mes observations, plusieurs chevaux, boileux depuis six mois, quoique traites par de bons veterinaires.
Mais, ce n'est pas tout; le plus grand avanlage que ma methode procurera, ce sera aux voilu-riers ainsi qu'aux cultivateurs qui ont peu de fortune, n'ayant que des chevaux d'une valeur tres-minime, et plus sujets que les autres, par defaul de soins, a cette sorte d'affection. Quand Tun de ces chevaux etait atleint d'un javart car-tilagineux , le velerinaire consulle declarail que la valeur de I'animal n'etail point assez grande pour qu'il füt Iraite; on etait alors oblige d'en faire le sacrifice. Cependant, cet animal faisait peut-6lre toute la ressource de son maitre; mais force etait de suivre ce sage avis, atlendu que la science velerinaire ne possedait point de moyen
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tout ä la fois plus sür et plus economique quc I'operalion.
Aujourd'hui, ä ma grande satisfaction, il n'en sera plus ainsi; tous les animaux solipedes, quelle qua soil leur valeur venale, pourront etre traites par mon precede, puisqu'il n'entraine que tres-peu de frais.
Les jeunes veterinaires, pri ncipalement, trou-veront un grand avantage ä guerir le javart en si peu de temps, par la raison qu'il arrive fort soiivent, dans la pratique, qu'ä la suite du traite-ment d'une bleime, d'une seime, d'un javart en-corne, d'un clou de rue penetrant, meme d'une piqure, qui a dure deux mois et plus, un javart cartilagineux se declare; le proprietaire de l'a-nimal, dejä fatigue du long traitement qu'a exige Tune ou l'autre de ces premieres affections, te-moigne alors I'ennui qu'il eprouve de le voir aussi longtemps boiteux, et c'esl avec beaucoup de peine qu'on le decide a faire les frais neces-saires pour guerir le javart survenu. II ne prend pas garde que ce sont deux affections distincles a trailer qui se sont succede; son seul raison-nement, e'est qu'il y a assez de temps que son cheval est boiteux, et si celui-ci n'est pas d'une grande valeur, il est abattu. Par mon procede, au contraire, ces inconvenienls, difficiles a supporter dans la pratique, n'arriveront plus, puisque I'aniraal pourra etre gueri en peu de temps, quel-quefois meme en travaillant.
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