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TRAITE PRATIQUE
MALADIES DES CHIENS.
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Typographie Firmin-Didot. — Mesnil (Eure).
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TRAITE PRATIQUE
DES
MALADIES DES CHIENS,
E. CAPRON,
P1IARMACIEN DE PREHIEBE CLASSE
A I'lsle-Adam (Seine-et-Oise).
deuxi^me Edition, revue et augmentee. Prix : 1 fr. 50.
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PARIS,
LiBRMRIE-DE FIRMIN-DIDOT ET CIE,
IMPRIMEUKS DE L'lNSTlTUT, HUE JACOB, 56.
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INTEODUCTION.
En livrant ä la publicite, sous le nom de Tratte prati­que des maladies des chiens, le resultat de mon experience, mon intention n'est nulleraent de faire la description complete de toutes les affections morbides auxquelles est sujette la race canine, mais de raettre a meme les per-sonnes qui possedent des chiens, de reconnaitre les affec­tions dont ils sont atteints et de leur administrer les soins necessaires, en attendant que Ton puisse les confier aux soins d'un veterinaire.
J'indique les remedes propres a combattre chacune des affections dont je donne la description. J'ai evite, autant que possible, d'employerles termes etrangers, les theo­ries, les citations litteraires, afin que cet ouvrage füt a la portee de tout le mondc. J'ai divise mon travail en mala­dies internes et maladies externes. Je m'estimerai heureuraquo; si je parviens, par les conseils que je donne, a eviter des
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
souffrances aux malades pour lesquelsj'aitoujours eprou-ve beaucoup d'affection, et a leur rendre la sante.
Ce resume est le rftsultat de trente annees d'observa-tions faites sur les maladies des chiens.
En publiantaujourd'hui une seconde edition du Traite pratique, j'ai tenu compte des observations qui m'ont ete faites, et ai comblequelques lacunas existantes dans mon premier travail. Comme par le passe, je continuerai a donner des conseils aux personnes qui s'adresseront ä moi par lettres affranchies.
E. Capron,
Pharmacien do lre classe do rEcolo spcciale de Paris.
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TßAITE PRATIQUE
DES
MALADIES DES CHIENS.
PREMIERE PARTIE.
MALADIES INTERNES.
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Regulierement, deux fois par an, les chiennes entrent en rut.
Si on laissait ä la nature le soin de remplir ses fonc-tions, la quantite d'animaux qui en resulterait serait con­siderable, et il est des cas oü le besoin du service des chiennes empeche de les laisser s'accoupler.
L'epoque de la parturition, ayant ordinairement lieu de decembre en janvier et de juillet en aoiit, rend les chiennes impropres ä tout service pendant pres de deux mois; les epoques eoineidant habituellement avec Touverture
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TRAITE PRATIQUE
de la chasse, ces motifs engagent bien des personnes a eviter que leurs chiennes ne soient pretes h mettre bas ou a. nourrir ä cette epoque.
On a preconise beaucoup de moyens sinon pour em-pecher le rut, au moins pour abreger le laps de temps que dure eet etat.
Voiciceux que rexperience m'aderaontre etre les meil-leurs.
Faire prendre ä la chienne, pendant cinq a six jours, une tasse d'infusion de fleurs de nenuphar (nymphea jaune), 4 grammes infuses pendant un quart d'heure dans un verre d'eau bouillante, et, apres l'avoir passee a tra-vers un linge, la melanger avee autant delait; diminuer la quantite de nourriture; faire prendre, matin et soir, pendant dix minutes, un bain de siege dans de l'eau froide; pendant cinq jours, le matin, ä jeun, donner deux pilules purgatives (160,rue Saint-Denis).Ces moyens combines ensemble, s'ils n'arretent pas immediate-ment le rut, en abregent de beaucoup la duree.
Tout en indiquant les moyens ci-dessus pour empecher la reproduction, je dois cependant dire que Ton ne pent impunement, pendant plusieurs annees, s'opposer aux besoins de la nature, et que les chiennes privees de sa-tisfaire leurs desirs sont plus sujettes que d'autres a con-tracter differenles maladies, principalement l'obesite et les maladies de la peau.
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DES MALADIES DES CHIENS.
IWaigsance des chiens ou parturition.
La durce de la gestation chez la chiennc est habituelle-ment de soixante ä soixanle-quatre jours. Au bout de ce temps, l'epoque de la parturition etant arrivee, la chienne ressent des contractions spasmodiques, vulgairement ap-peleesdouleurs. Par l'effet de ces contractions, les petits, situes dans la raatrice, sont pousses vers le col, lequel se dilatant, amene la sortie du foetus. Par l'effet des dou-leurs plus ou moins -violentes et repetees pendant un cer-taiulaps de temps, le petit qui se trouve occuper le point le plus eloigne se trouve amene dans le col de la matrice, enveloppe d'une membrane legere. Le vagin, en ce mo­ment, se trouve enduit d'une mucosite plus abondante que d'ordinaire; une douleur plus violente que la prece-dente fait dechirer la membrane dans laquelle est enve­loppe le petit, et donne issue aus eaux totales qui se re-pandent dans le vagin; ensuite le petit, enveloppe de la membrane placentaire dans laquelle il est contenu, se trouve expulse de la matrice et ensuite de l'uterus. Le petit, tenant encore au placenta par le cordon ombilical, la mere se met en devoir de couper ce ligament avee ses dents, puis eile avale le placenta et les membranes foe-tales.
II arrive quelquefois, surtout aux jeunes chiennes, ä leur premiere portee, d'avaler un ou deux de leurs petits avecle placenta. Beaucoup de personnes s'effrayent de cet accident : il ne doit en rien les inquieter, le petit se trouvant digere par la mere, comme toute autre subs­tance animale.
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Si, comnie cela est le cas le plus ordinaire, la matrice renferme encore plusieurs petits, I'operation se renou-velle de la mume maniere pour ceux qui restent, le petit le plus eloigne du col da la matrice etant toujours celui qui se presente le premier.
Aussitot la sortie des petits, la mere se met ä les lecher par toutle corps, ä lesraprocher dc son ventre pourleur faire prendre ses trayons, qu'ils commencent a teter aus­sitot.
Le premier lait que la mere fournit a sa progeniture n'a pas seulement pour effet la nutrition, mais, d'apres sa composition, ilagit comme laxatif et contribue ä de-barrasser le tube intestinal des petits des matieres gluan-tes qu'il contient. Dans le cas d'avortement ou d'accou-chement laborieux, si les douleurs viennent a cesser et que le travail de raccouchement nc puisse s'opcrer, faire prendre a la chienne deux grammes de seigle ergote, delaye dans un demi-verre d'eau, le lui adminlstrer par cuilleree de dix en dix minutes.
Si, malgre cette medication, raccouchement ne pent se faire, avoir recours aux soinsdu veterinaire, cesdiffe-rents cas necessitant des operations mecaniques qu'une personne de l'art pent seule entreprendre, car il arrive egaleraent assez souvent qu'un petit, mort par accident dans le ventre de la mere, obstrue le passage et einpcche la sortie des autres.
Quand on a l'intention de detruirc une partie de la portee, il estbon cependant d'attendre vingt-quatre heu-res au moins avant de retirer k la mere les petits que Ton veut detruire, afin que pendant ce temps les mamelles se trouvent degorgecs. II est essentiel dans les premiers
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jours apres la parturition, de faire quitter sa couche ä la mere pour lui faciliter et l'engager ä faire ses ordures.
Pendant rallaitement on devra donner ä la mere une nourriture substantielle, composee de söupe grasse et de #9632;viande hachee, en rapport avec le mombre de petits qu'elle nourrit, et avoir le soin de maintenir de l'eau frat-che ä sa disposition. Si Ton s'apercevait que la mere fut constipee, ajouter du miel dans son eau et lui faire pren-dre, le matin a jeun, deux pilules purgatives (160, rue Saint-Denis) tous les deux jours, jusqu'ä ce que les eva­cuations deviennent regulieres. Pendant que ses petits ne se nourrissent exclusivement que de lait, la mere avale leurs dejections.
SeYTOgfc.
II est assez difficile d'assigner une epoque fixe pour le sevrage, cette epoque etant subordonnee a l'etat de cons­titution et de sante de la mere et au nombre de petits qu'elle nourrit; mais habituellement on pent, lorsque Ton se trouve dans de bonnes conditions, sevrer les pe­tits a six semaines ou deux mois. II est bon, quelques jours avant de les separer de la mere, de les accoutumer a manger de la soupe au lait et meme de la soupe grasse.
Quant aux soins ä donner a la mere, il faut, aussitot qu'on l'aura privee de ses petits, lui faire prendre pen­dant huit jours, chaque matin, de deux a quatre pilules purgatives, selon sa complexion; lui graisser, deux fois par jour, les mamelles avecuu peu d'onguent populeum, ou, a son defaut, un peu de saindoux. Apres ces frictions,
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TRA1TE PRATIQUE
enduire les mamelles d'une couche du melange suivant: argile delayee avec du vinaigre; ä delaut d'argile, la remplaeer par du blanc d'Espagne ; renouveler les frictions deux fois par jour, et cela pendant une huitaine. Cette medication a pour but de faire disparaitre le lait^ de raffermir les mamelles et les empecher de rester flasques et pendantes; ce qui, pour les chiennes de chasse surtout, offre un grave inconvenient, en les exposant a se les dechirer en traversant les buissons.
IVoarriture et soins a donner anx jeunes cliiens.
Apres avoir retire les jeunes chiens d'avec leur mere, leur donner, pendant une huitaine de jours, trois repas de soupe au lait; au bout de ce temps, donner deux re-pas de soupe au lait et un de soupe grasse. A trois mois, leur donner a manger deux fois le jour seulement. La meilleure nourriture pour les chiens est la soupe faite avec du pain bis trempe dans I'eau chaude, a laquelle on ajoute un peu de graisse et quelques grains de sei, ou de la soupe trempee avec du bouillon gras. Eviter, autant que possible, de tremper la soupe des chiens avec I'eau de vaisselle, laquelle, ordinairement, contient du poivre, de la moutarde ou autres condiments epices.
Pour les personnes qui possedent un assez grand nom-bre de chiens, elles peuvent remplaeer la graisse par du bouillon gras fait soit avec de la viande de bceuf, soit avec de la viande de cheval; alors on mele h la soupe la viande qui a servi h faire le bouillon, en ayant soin de la depecer en petits morceaux et d'en separer les os, que Ton donne separement.
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DES MALADIES DES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
Dans certaines contrees, les personnes qui possedent des meutes nombreuses ont l'habitude de faire nourrir leurs chiens d'equipage avec de la soupe preparee avec du creton, c'est-ä-dire avec les membranes residues de la fönte de suif. J'ai eu l'occasion, en plusieurs circonstan-ces, de signaler les inconvenients de celte nourriture; car tres souvent, ces residus, s'ils ne contiennent pas de sels de cuivre provenant des vases dans lesquels s'est operee la fönte des suifs, ont eprouve, avant d'etre sou-mis ä la fönte, un commencement de putrefaction qui engendre plusieurs maladies; entre autres, l'inflamination des voies digestives, la gale, le rouvieux et autres mala­dies de la peau, et aussi des vers intestinaux. D'ailleurs, il ne m'est pas demontre qu'il y ait un benefice reel ä se servir de ces pains dits de creton, lorsque cinquante grammes de graisse par jour peuvent suffire pour faire la soupe ä un chien, le prix de revient se trouvant etre le meme, ä peu de chose pres.
II est bon de recommander aux personnes chargees de donner la nourriture aux chiens de ne pas donner la soupe trop chaude ou d'y laisser des os qui peuvent avoir l'inconvenient de rester dans la gorge et d'amener des accidents.
Dentition.
II est bon, ä l'cpoqne de la dentition, et surtout au mo­ment oü la dent molaire commence ä apparaitre, de faire prendre aux jeunes chiens, une fois la semaine et le ma­tin ä jeun, des pilules preventives (160, rue Saint-De­nis) de la raaladie, a la dose de deux a quatre chaque fois,
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la quantite devant ctre proportionnee a la force de
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L'epoque de la dentition coincidant trcs souvent avec celle de la maladie des chiens, en ayant soin ä ce mo­ment de faire prendre aux jeunes chiens des pilules pre­ventives, on facilite la dentition , et si on ne ies preserve pas entierement des atteintes de la maladie, on en dimi-nue considerablement les consequences fächeuses.
Maladie des chieng.
Sous le nom generique de maladie des chiens, on de-signe I'etat dans lequel apparaissent une ou plusieurs maladies dont presque tous les chiens sont atteints.
Elle se declare a des epoques indeterminees par Tage : chez les uns eile apparait vers le troisieme mois, chez d'autres, au contraire, apres le sixieme mois, et meme plus tard. De meme que la gourmc chez le cheval, la maladie se presente accompagnee de symptomes plus ou moins graves.
Dans sa forme la plus benigne, eile offre les caracteres d'une affection catarrhale et nerveuse, accompagnee de symptömes gastriques et inüammatoires.
Les differents autcurs qui ont decrit ces differentes nuances de maladies ne sont pas d'accord sur leurs ca­racteres speciaux. Comme ils ne se presentent pas tou-jours de la meme fagon chez differents sujets, on doit subordonner le traitement aux differents symptömes qui se declarent. Si, cependant, je preconise l'emploi des pilules dites centre la maladie des chiens (160, rue Saint-Denis), e'est grace a l'experience acquise et aux bons re-
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DES MALADIES DES CHIENS.
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sultats que j'en ai obtenus ;que je crois devoir le faire.
Voici les differentes formes sous lesquelles se presente le plus ordinairement la maladie des chiens. Mon inten­tion n'est pas de decrire les divers phenomenes patholo-giques que presente cette affection; cependant il est une observation ä constater, c'est que, lorsque le chien est arrive ä un certain äge et qu'il a ete atteint des diverses affections designees sous le nom generique de maladie des chiens, il est rare qu'il eprouve de nouveau les mo­nies symptömes.
La maladie chez les jeunes chiens se declare souvent ä l'epoque de la dentition et quelquefois apres cette epoque.
Plusieurs auteurs, qui ont traite les affections de la maladie des chiens, croient ä la contagion; d'autres ont cru ä la transmission de la maladie des chiens par ino­culation; plusieurs essais que j'ai faits ä ce sujet ont tou-jours ete negatifs. Devantdes opinions aussi differentes, je me suis toujours bien trouve de suivre la medecine des symptömes.
Les personnes qui elevent des chiens, et elles sont nombreuses, n'etant pas toujours ä meme de recourir aus soins d'un veterinaire, trouveront dans les conseils que je donne un guide pour soigner leurs animaux ma­lades.
Dans le cas ordinaire, la maladie des chiens debute par une affection qui a son siege dans les voies respiratoires : c'est le catarrhe bronchique. Les autres affections atta-quent la muqueuse intestinale, le Systeme nerveux, la peau, etc.
Les premiers soins ä donner au chien au debut de la
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TRAITK PRATIQUE
maladie sont: de lui faire prendre, aussitöt que les symp-tömes se declarent, 2 pilules dites contrc la maladie des chiens, en continuer l'emploi ä la meme dose chaque ma­tin et chaque soir jusqu'a amelioration, faire prendre au malade du lait coupe avec une decoction de chiendent miellee.
Si le nez et les yeux jettent et que I'etat d'embonpoint du chien le permetle, appliquer un seton a la nuque et le laisser une quinzaine de jours; alors que Ton suppri-mera le seton, faire prendre au chien le matin äjeun, pendant cinq ou six jours, 2 pilules purgatives. Si pen­dant la periode de la maladie le chien venait a cprouver les effets indiques aux articles designes ci-apres sous les denominations de catarrhe bronchique, catarrhe intesti­nal, diarrhöe, employer les moyens indiques contre ces diverses affections.
II arrive tres souvent qu'au declin de la maladie, les chiens se trouvent alteints de paralysie partielle, soit de la partie posterieure ou du cote seulement de la partie anterieure, ou des reins; dans ces conditions, il faut avoir soin, tout en continuant le traitement ci-dessus, de faire suivre au malade le traitement que j'indique a I'article Epilepsie, mal caduc. Tres souvent aussi les chiens rendent des vers pendant la periode de la maladie; alors on rera-placera 2 pilules contre la maladie par 2 pilules vermi­fuges.
Lorsqu'il y a plus de trente annees, je me suis applique, pour la faeilite de leur emploi, a mettre en pilules les preparations destinees au traitement des maladies des chiens, j'elais loin d'esperer que leur emploi serait deve-nu aussi journalier; les nombreuses lettres qui m'ont ete
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DES MALADIES DES CHIENS.
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adressees au sujet de leurs bons resultats me recompen-sent des soins que j'ai toujours apportes a leur bonne pre­paration, pour eviter, en quelque cas que ce soit, de les rendre nuisibles...
Catarrhe broncliique.
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Le catarrhe bronchique est attribue chez les jeunes chiens ä differentes causes.: le changement brusque de temperature, le sejour dans des lieux humides et peu aeres, l'accumulation de plusieurs chiens dans ün en-droit trop etroit, etc.
La race influe egalement chez les chiens pour contrac-ter le catarrhe bronchique. II est a. remarquer que les chiens eleves en liberte et ä la campagne, d'un tempera­ment robuste, sent peu sujets ä cette maladie, tandis qu'au contraire les chiens de chasse de race pure, bra-ques, epagneuls, griffons, les chiens d'agrement et d'ap-partement y sent plus sujets que les mfemes animaux provenant de croisement.
Le catarrhe bronchique debute ordinairement chez les jeunes chiens de six ä huit mois par un ecoulement nasal. Au coin de l'ceil survient d'abord un leger suinte-ment, lequel, ensuite, devient plus abondant, et le matin agglutine les paupieres.
Le chien se met a tousser. La toux a un caractere tout particulier : eile est douloureuse et parait provoquee par la presence d'un corps etranger dans le larynx. La fievre apparait, alors I'appetit diminue. C'est a ce moment que Ton doit commencer le traitement, car les symptomes s'aggravent promptement. Le flux nasal devient purulent
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et obstrue les narines; la toux est frequenle; alors le catarrhe nasal devient un catarrhe bronchique. Sous l'influence des pilules dites centre la maladie, que Ton administre a la dose de deux a quatre, le matin, en y joignant le traitement indique a, I'article : Maladie des chiens, les accidents diminuent, et en peu de jours on voit I'animal reprendre sa gaiete; le jetage est moins abondant, I'appetit revient. C'est alors que 1'on doit sou-mettre I'animal a un regime tonique et que Ton peut esperer une terminaison favorable. Dansle cas contraire, le catarrhe bronchique change do nature et se transforme en bronchite capillaire, soit seule, soit compliquee de pneumonie.
Dans le premier cas, les symptomes augmentent d'in-tensite; le jetage devient epais, se colle aux narines en formant des croütes; la toux ne se fait presque plus en­tendre, eile parait etre tres douloureuse; la respiration s'accelere, le rale bronchique devient evident et s'etend parfois aux deux poumons.
A cette periode de la maladie, les accidents qui sur-viennent sont tres graves, et si on n'y apporte un prompt remede, la mort est presque certaine.
II faut done, dans cet etat, redoubler de soins. Si le jetage est abondant. Ton doit ctablir un seton au cou, surtout si le chien est äge de six ä huit mois et pas trop affaibli. Si, au contraire, l'finimal est maigre, debile, on doit s'en abstenir.
II faut alors, tons les matins, lui faire prendre deux a quatre pilules contre la maladie; lui donner pour bois-son de l'eau miellee, pour nourriture du bouillon gras dans lequel on aura mis un peu de pain emiette, quel-
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ques lavements fails avec une decoction de graine de lin, dans laquelle on ajoutera une cuilleree de gros miel par chaquelavement;avoir lesoin, plusieurs fois le jour, de laver les yeux et les narines avec une decoction de son ou de j-acine de guimauve, pour debarrasser l'animal des matieres secretees, lesquelles empechent la respiration.
Si, malgre tons ces soins, la bronchite persiste, si on s'apergoit que la respiration devient plus frequente , on devra appliquer un sinapisme de moutarde (Rigollot) de chaque cöte de la poitrine, le laisser en contact pendant dix ä quinze minutes, apres avoir, au prealable, eu le soin de couper le poil. Si Ton n'obtient pas de soulage-ment, faire alors, de chaque cöte de la poitrine et sur les points sourais precedemment a faction des sinapis-mes, une friction avec cinq grammes d'onguent vesica-toire (veterinaire); envelopper le corps avec un linge, afln d'eviter que le malade ne le gratte.
Dans cette affection, I'hygiene est un puissant adju­vant. Le changement d'air, le transport du chien malade h la campagne, amenent assez souvent une prompte guerison.
La nourriture doit etre substantielle et donnee ä des heures reglees; on doit proscrire toutc espece de frian-dises et sucreries, en un mot toute substance pouvant amener del'excitation, se borner au bouillon gras ou ä la soupe, et maintenir l'animal ä une temperature moderee.
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Catarrhe intestinal.
Les affections intestinales sont tres frequentes chez les jeunes chiens, et debutent le plus ordinairement par la
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diarrhee. Gelte affection coincide assez souvent avec la seconde dentition, et peut etre occasionnee par une mau-vaise nourriture, par une alimentation par trop abon-dante et echauffante, par un exercice trop violent, par Teffet du refroidissement, ou encore le sejour dans des endroits humides.
Les premiers moyens k employer sont de remedier aux inconvenients designes ci-dessus, de moderer la quan-tite de nourriture, regier le nombre des repas ä deux par jour, donner de'la soupe grasse. Si, malgre ces soins, l'inflammation intestinale persistait plusieurs jours, sou-mettre le chien ä la diete, lui faire prendre chaque ma­tin de deux ä quatre pilules purgatives, selon la force de l'animal et cela pendant trois ou quatre jours.
Si la diarrhee persiste, si le malade parait inquiet, agite, lui administrer deux ä trois lavements par jour, et composes d'une decoction de racine de guimauve et de tete de pavot, un quart de tete de pavot pour lave­ment, ou bien quatre ä cinq gouttes de laudanum de Sydenham par chaque lavement, fait avec une decoc­tion de son dans laquelle on delayera une cuilleree d'a-midon.
Diarrhee simple.
On distingue differentes especes de diarrhee. Je ne traiterai ici que la diarrhee simple et la diarrhee chro-nique ou dysenteric.
Souvent la diarrhee simple n'est qu'un des symptomes d'une raaladie qu'il faul combattre. Tels sont le plus ordinairement les premiers symptomes de la gastro-en-
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DES MALADIES DES CHIENS.
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terite, de la maladie des chiens, des empoisonnements, de l'absorption do nourriture en trop grande quantite, de la peritonite, etc., etc.
Si la diarrhee n'offre pas de complications, eile cede ordinairement ü un simple traitement hygienique. Pla­cer I'animal dans un endroit sec et bien aere, le sou-mettre a. un regime maigre et pen abundant, lui admi-nistrer quelques lavements de decoction de graine dc lin, auxquels on ajoutera trois h quatre gouttes de laudanum de Sydenham par lavement, et dans lequel on aura de-laye une cuilleree a soupe d'amidon; faire prendre, ega-lement, trois fois par jour, un gramme chaque fois de sous-nitrate de bismuth, delaye dans une cuilleree d'eau. Aussitöt la diarrhee arretee, faire prendre, tons les deux jours, deux on trois pilules purgatives le matin a. jeun, et cela deux ou trois fois.
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Dysenterie.
La dysenterie est une maladie epidemique et conta-gieuse, caractörisee par des evacuations frequentes, des selles petites, toujours glaireuses et souvent sanguino-lentes, ce qui a fait distinguer cette maladie en dysente­rie blanche et dysenterie rouge; le rectum est enflamme et douloureux. Cette maladie, qui est extremement meur-triere, se presente sous trois formes : forme commune, forme benigne et forme maligne.
Forme commune. Cette forme est souvent precedee de courbature et de diarrhee; eile debute par un frisson suivi de mouvement febrile et accompagne ordinaire­ment de vomissements; les selles prennent bientot un
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caractere special; la chaleur febrile diminue ä mesure que la maladie s'aggrave; des coliques precedent et ac-compagnent les selles qui deviennent tres frequentes; le tenesme est continuel; les selles, tres petites, sont toujours glaireuses, habituellement sanguinolentes et contonant quelquefois du sang pur möle de matieres fe-cales durcies, d'autres fois de fausses membranes, quel­quefois formees de glaires teintes en vert par de la bile. Ces symptömes augmentent pendant six a huit jours; les selles deviennent incessantes, I'anus plus ou moins ou-vert, la muqueuse purulente, rouge, ulceree, I'amaigris-sement rapide; la tendance au refroidissement a rem-place la chaleur febrile; le pouls est frequent et petit, le nez sec. Ensuite le malade commence k digcrer un peu de bouillon; la maladie dure ordinairement de dix a quinze jours, et peut se terminer par la guerison ou par la mort; d'autres fois eile passe ä l'etat chronique.
Terminaison par la mort. L'amaigrissement devient squelettique, I'anus bcant, le sphincter paralyse, les evacuations involontaires exhalent une odeur putride; le pouls, d'abord intermittent, disparait tout a fait; les evacuations se suppriment, les malades succombent a la suite de convulsions ou meurent tranquillement, tota-lement epuises.
Terminaison far la guerison. Les selles s'eloignent, de­viennent stercorales; la chaleur reparait, la frequence du pouls diminue, I'appetit reparait, le sommeil revient, et les malades entrent en convalescence, toujours lon-gue, difficile, et souvent interrompue par des diarrhees et par de veritables rechutes.
Passage ä l'etat chronique. Apres douze ou quinze jours,
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DES MALADIES DES CHIENS.
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le mouveraent febrile cesse, les selles deviennent moins frequentes, alles sont lienteriques et puriformes; l'amai-grissement, la perte des forces, les frissons persistent. Cet etat se prolonge pendant des mois et se termine pres-que toujours par la mort.
II arrive tres souvent que le dysenteric se complique de peritonite, d'abces du foie, etc.
Forme bcnigne. Elle est habituellement sans fievre ou accompagnee d'un acces febrile tres court, les selles caracterisliques sont plus ou moins abondantes, l'appetit revient promptement, les forces sont conservees, l'amai-griamp;sement insignifiant, et la maladie se termine par la guerison, du quatrieme au septieme jour.
Forme maligne. Extremement meurtriere; eile varie d'aspect avec les epidemies; cependant l'algidite est tou­jours le caractere dominant. Les symptomes graves ap-paraissent des le debut, la mort peut survenir des le troisieme jour; mais le plus souvent, vers le septieme ou huitieme jour, les malades presentent au plus haut degrc l'etat grave de la forme commune; les evacuations ont une odeur gangreneuse et ne s'accompagnent ni de coliques ni de douleurs anales, le pouls disparalt rapi-dement, les convulsions surviennent et le malade raeurt par asphyxie.
La cause occasionnelle de la dysenteric est le rofroidis-sement, Tabsorption d'eau froide apres une longue course et par un temps chaud.
Traitement. Tenant compte des differents symptomes designes ci-dessus, les malades doivent etre tenus ä une temperature egale et moderee; il faut les soumettre ä une alimentation lactee ou mucilagineuse etvegetale, s'abs-
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tenir de leur donner de la viande; pour boisson, une decoction de racine de grande consoude, trente grammes pour un litre de decoction dans laquelle on fera dissou-dre quatre cuillerees a soupe de gomme arabique, trois fois le jour administrer un lavement de decoction de graine de lin dans chacun desquels on delayeraune cuil-leree ä soupe d'amidon, et auquel on ajoutera trois a quatre gouttes de laudanum de Sydenham; faire en merae temps des frictions sur le ventre avec de l'huile de camomille camphree, ou avec du bäume tranquille; appliquer meme quelques cataplasmes de farine de graine de lin, arroscs avec dix ä douze gouttes de lau­danum.
Afin d'eviter que la dysenteric ne se communique aux autres chiens, on devra sequestrer le malade, et si cette maladie se declare dans un chenil occupe par plusieurs animaux, on devra, une fois la maladie passee, desinfec-ter les locaux qui auront ete habites par les chiens ayant eu la dysenteric, — avec de l'eau pheniquee :
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Acidephenique........ 1 ö grammes,
Eau.................. 1 litre,
ou bien avec du chlorure de chaux, et faire badigeonner ou repeindre les murs et les niches. On ne pent apporter trop de soins a la desinfection des locaux.
II sera bon, quelque temps apres la guerison, d'admi­nistrer au chien, une fois la semaine, trois a quatre pi­lules purgatives. Quand, h la suite de la dysenterie, il existe de la stomatite, gargariser la gueule de l'animal avec une decoction de racine de guimauve, a. laquelle on
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aura ajoute, par verre de decoction, trois ä quatre gout-tes d'acide phenique.
Chute du rectum.
Apres la dysenterie, il arrive quelquefois une chute du rectum, lequel ä chaque evacuation sort de l'anus; cet etat est ires grave et tres difficile ä guerir.
Apres avoir enduit le rectum d'un peu d'huile, essayer de le repousser et le faire rentrer, appliquer un bandage corapressif, apres avoir au prcalable fait des lotions avec de l'eau blanche, renouveler les lotions deux ä trois fois le jour.
Entretenir la proprete de l'anus en ayant soin de le la­ver avec de l'eau froide apres chaque dejection. Si, mal-gre ce moyen, on ne parvenait pas ä obtenir de resultat, il faudrait alors avoir recours ä l'operation suivante, la-quelle m'a ete indiquee par le docteur Lemarchand, de Treport.
Lorsque l'intestin est dehors, faites rougir k blanc un grand clou ä crochet par la tete, apres l'avoir au prcala­ble emmanche dans du bois, afin de ne pas se brüler les doigts, puis appliquez-le deux fois (pendant une seconde chaque fois) sur la moitie du bout intestinal sorti, faites une cauterisation au milieu de la longueur, une dessus, la seconde dessous, sans desemparer, et si l'intestin ne rentre pas immediatement, aidez-leen le frottant avecun peu d'huile.
Chaque cauterisation ne reclamant qu'une seconde, il faut appuyer franchement le fer rouge sur l'intestin. Cette operation est sans danger et occasionne peu de douleur;
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TRAITE PRATIQUE
pendant quelques jours nourrir le chien moderement, et s'il faisait des efforts pour rendre ses excrements, lui faire prendre des lavements d'eau de guimauve et lui donner tous les deux jours, le matin a jeun, 2 pilules purgatives.
Ictcre, junnisse, maladic du foie.
L'icterc est caracteriso par la coloration jaune de la peau et la presence de la maticre coloranle de labile dans les urines. Cos symptomcs sont dus au passage des ele­ments de la bile dans le sang. L'ictere est un Symptome common ä l'occlusion des voies biliaires, aux abces et aux tumeurs du foie; mais, trcs frequemment, il constitue une maladie essentielle.
Cette maladie, frequenlechez les chiensadultes, est rare chezles jeunes. Jusqu'ä present cette affection etait pres-que toujours raortelle; par l'emploi des pilules contre la jaunisse, je suis parvenu a guerir un grand nombre d'a-nimaux.
Autrefois on obtenait une guerison sur dix cas, et au-jourd'hui c'est le contraire qui a lieu. Les causes qui pro-duisent le plus ordinairement cette maladie proviennent, soitd'un refroidissement brusque, d'une grande frayeur, d'une violcnte colcre, de fatigues excessives, soit de l'ab-sorption d'eau froide, en ayant chaud. Les chiens de chasse, ceux de berger et ceux destines a un travail pe­nible sont plus sujels que tous les autres aux atteintes de cette maladie.
Lorsque la jaunisse est occasionnee par la presence de squirres, d'abces ou de ramollissements du foie, eile est toujours mortelle. Les symptomes les plus ordinaires
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consistent en un coma, un accablement profond, une tension douloureuse au ventre, des vomissements, quel-quefois des hemorragies; bientöt une teinte jaune en-vahit les yeux, les gencives, le palais et meme la peau; il arrive aussi, chez les chiens ä poils blancs, que ces poils ont une nuance jaune. Au debut, les excrements sont durs, de couleur foncee, presque noire, ensuite ils de-viennent liquides et jaunätres; les urines sont foncees, couleur cafe noir, et laissent sur l'endroit oü elles ont cte repandues une nuance jaune citron.
' Dans les climats chauds, les chiens sont tres siijets ä la jaunisse. Ayant ete consulte, äplusieurs reprises, par des chasseurs habitant l'Egypte, lesquels avaient dejä perdu beaucoup de chiens ä la suite de cette maladie, je leur ai indique le traitement ci-apres, et j'ai appris qu'ils avaient obtenu des resultats tres satisfaisants, qu'ils en avaient gueri un grand nombre, tandis qu'auparavant cette maladie les emportait presque tous.
Pour combattre la jaunisse, le traitement doit etre ac-tif et prompt. Aussitöt quel'on reconnait chez les chiens les symptömes designes ci-dessus, il faut faire prendre d'abord, des le debut de la maladie, deux pilules centre la jaunisse, ensuite une toutes les trois heures, et cela pendant vingt-quatre heures. Quand Ton s'apercoit que l'urine est moins foncee, le chien moins triste, on ne donne plus que trois pilules par jour : une le matin, une ä midi et une le soir. Donner pour boisson du bouillon de carottes; si le chien le refuse, mettre pres de lui de l'eau pure, dans laquelle on aura delaye une cuilleree de miel, ou meme une decoction de chiendent. Administrer, pendant la duree du traitement, deux ou trois lavements
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par jour de decoction de graine de lin, dans laquelle on ajoutera une cuilleree d'huile d'olives par chaque lave­ment. Promener l'animal, de temps en temps, pour I'ex-citer a uriner, le tenir dans un endroit chaud, le cou-vrir meine avec une etoffe de laine. Au bout de quot;deux a quatre jours, il entre en convalescence, ce que Ton re-connatt ä la couleur des urines, lesquelles sont bien moins foncees, et a. ce que I'appetit revient. Nourrir alors le malade avec de la soupe grasse, lui /lt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; donner meme de la viande cuite et hachee; eviter, sur-
tout, de l'exposer au froid et k I'humidite. Si Ton s'aper-goit que le chien ait de la difflculte h. aller ä la seile, lui faire prendre, pendant quelques jours, le matin ä jeun, de deux a quatre pilules purgatives.
Ctastro-cnterite, iiiflamination de l'estomac et des intestins.
Les chiens, par suite de la nourriture k laquelle ils sont sourais, sonttres sujets k etre affectes de gastro-enterite. Gelte maladie est produite, chez les chiens, par suite de refroidissement; de soupe mal preparee, et surtout avec du pain moisi ou qui aurait subi un commencement de fermentation par son scjour k Thumidite; de l'absorption de viande en putrefaction; de boisson d'eaux stagnantes et bourbeuses contenant des debris d'aniraaux ou de ve-getaux en decomposition; de l'ingestion dc substances non nutritives et indigestes, telles que le chiendent, la paille et autres que des goüts depraves, avant-coureurs de rinflammation des voies digestives, font deja recher-cherj enfin, de Tabus de medicaments diuretiques, vomi-
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tifs et de tous les purgatifs violents preconises centre la maladie des chiens, maladie qui passe pour leur etre par-ticuliere.
Ces substances, etrangeres ä ralimentation par leur sejour dans restomac, y occasionnent une pression, la-quelle determine l'irritation et rinflammation. Le chien perd d'abord l'appetit, sa peau devient chaude, le pouls est plein et frequent; Tanimal a l'air inquiet et parait irrite de tout ce qui l'environne, les conjunctives sont rouges et infiltrees, quelquefois la pupille est dilatee, la bouche estseche et chaude; il y a des vomissements, de la constipation ä laquelle succede la diarrhee, le ventre est douloureux ä la pression.
Lorsque l'estomac est enflamme, il arrive souvent que l'animal se couche sur le ventre, ayant soin d'ecarter la paille pour le faire porter sur le sol; la soif est ar-dente.
Dans rinflammation des intestins, les syraptömes sont ä peu pres identiques; seulement, dans ce dernier cas, les. vomissements sont bien moins violents. La pression de­note une douleur plus grande vers le milieu et l'extre-mite du ventre.
Lamarche de ces deux aflections est rapide, et, sil'on ne porte pas secours au malade, au bout de trois ä qua-tre jours, il est perdu. Cette maladie fait perir un grand nombre de chiens que Ton neglige de trailer convenable-ment.
Les inoyens les plus propres ä combattre cette affec­tion consistent : en une saignee de la jugulaire, surtout lorsque la region epigastrique est douloureuse ä la pres­sion, et lorsque l'auscultation ou d'autres investigations
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TRAITE PRATIQUE
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font decouvrir une pneumonic, meme legere. On doit proportionner la saignce a l'espece et ä la force de l'ani-mal; soumettre l'anitnalä ladiete, lui faire prendre des boissons adoucissantes, telles que de la decoction de graine de lin ou de racine de guimauve, de deux en deux heuresune cuilleree de la potion calmante suivante:
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Eau de laitue........... 123 grammes,
Sirop diacodc.......... 30 —
Gomme pulverisee....... 4 —
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quelques lavements d'eau de son dans lesquels on aura delaye une cuilleree d'amidon et ajoute quatre ou cinq gouttes de laudanum de Sydenham par chaque lavement. Si les douleurs persistaient, ce que Ton reconnaitra a ce que I'animal sera agite, ne pourrarester en place, on appliquera sur le ventre des cataplasmes de farine de graine de lin. Si, malgre cette medication, on n'obtenait pas un mieux sensible, faire des frictions sur la region epigastrique avec le liniment suivant :
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Alcool camphre.......... 100 grammes,
Alcali volatil............ j
Laudanum de Sydenham. | aa 5 — Chloroforme............ )
toutes les quatre a cinq heures. On emploie aussi avec succes le bain d'eau tiede, prolonge pendant une demi-heure, deux a trois fois le jour; mais il est souvent dif­ficile d'y faire entrer et d'y maintcnir le chien malade. Si on emp'loyait ce dernier moyen, il faudrait avoir soin,
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au sortir du bain, de bien essuyer le chien avec du Knge chaud, et de l'envelopper dans une etoflie de laine.
Apres quelques jours de traitement, et si la maladie doit se terminer lavorablement, une legere amelioration s'annonce; l'urine, de rare, epaisse et rouge qu'elle etait d'abord, cnmmence ä couler moins coloree et moins epaisse; les excrements sont moins durs qu'en premier lieu, la membrane buccale et conjonctive revient a I'etat normal, la dilatation de la pupilie cesse? On pent alors se relächer de la severite du regime, permettre des aliments legers : des panades, du laitage.
Apres la cessation des accidents ci-dessus, et alors que Tanimal est bien mieux, lui faire prendre tons les matins a jeun, pendant quatre ä cinq jours de suite, deux pilules contre la jaunisse.
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CoiiTuIsIong.
Leschiens, dansle jeune age surtout, sont tres exposes aux convulsions, lesquelles sont dues k plusieurs causes. Elles viennent souvent compliquer la maladie des chiens quand elles ne sont pas dues a aucune cause etrangere; mais, quand elles forment une affection speciale, elles sont facilement gucrissables. A lepoque dc la secondc dentition, il apparait souvent des convulsions, puis une congestion cerebrale.
La constipation produite chez les chiens exclusivement nourris de viande, de matieres sucrees et d'aliments epi-ces, occasionne des convulsions.
A la suite de la bronchite capillaire, ou lorsque la dy-senterie a amene le marasme, les convulsions ont un
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caractere tres grave. Si, au contraire, elles ne sont que le resultat de fatigues, do refroidissement, ou dues h I'ef-fet seul de la dentition, elles ne sont que passageres et se guerissent facilement. L'animal, subitement atteint de convulsions, s'arrete; i! s'ecoule de la gueule une sali­vation abondante, le malade tremble sur ses membres, ses mächoires s'agitent, ses yeux deviennent hagards, puis il lombe comme foudroye, pousse des cris plaintifs, et son etat ressemble ä un acces de rage. Quelquefois les attaques sont de courte duree, se renouvellent ä de courts intervalles; apres plusieurs attaques, l'animal reste comme paralyse, incline la tete en marchant, tourne sur lui-meme et tombe presque toujours du mfeme cote. Au moment des acces, administrer, toutes les heures, une cuilleree ä soupe de la potion suivante :
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Eau de laitue............. 125 grammes,
Sirop d'ether............. 30 —
Laudanum de Sydenhara... IS gouttes.
Si on ne peut se procurer la potion ci-dessus, la rem-placer en ajoutant dans un demi-verre d'eau sucree une cuilleree d'eau de fleurs d'oranger et quinze gouttes de laudanum de Sydenham. Potion a prendre une cuilleree toutes les demi-heures.
Lorsque les convulsions auront disparu, afin d'eviter leur reapparition, administrer de temps en temps de deux a quatre pilules purgatives. Si Ton s'aperfoit que l'animal a des vers, alterner les vermifuges avec les pi­lules purgatives.
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AflectioDB Termlneuses.
Tous les chiens, principalement les jeunes, sont sujets aux vers de difierentes especes : les uns dans l'intestin gröle, d'autres dans le caecum, l'estomac, le duodenum, en pelotes dans la muqueuse stomacale, le tenia ou ver solitaire dans l'intestin gröle, quelquefois de petits vers blancs ä la partie posterieure du rectum.
Les vers intestinaux, lorsqu'ils se trouvent en petite quantite, n'occasionnent pas d'accidents graves; cepen-dant il est bon d'en debarrasser les animaux, car, lors­qu'ils se trouvent en quantite notable dans l'estomac ou les intestins, ils peuvent occasionner des douleurs, des spasmes, des coliques, amener l'amaigrissement, le depe-risseraent, et quelquefois l'epilepsie.
Le meilleur moyen de constater la presence des vers est d'en apercevoir dans les dejections, ce qui permet d'en distinguer la nature. Cependant, quand on voit les chiens tourmentes se rouler souvent, se frotter le nez, changer de place, eprouver des soubresauts au moment du repos, des coliques, etc., on pent supposerla presence des vers. Plusieursauteurs ont demontre, en meme temps que la generation spontanee des entozoaires chez les carnivores, leur transformation en tenia dans le canal di­gestif des chiens. II suffit, pour les debarrasser des difie­rentes especes de vers dont ils sont atteints, de les sou-mettre pendant quelques jours a un regime lacte, de leur faire prendre pendant cinq ä six jours de suite, le matin, de deux ä quatre pilules vermifuges. Ces pilules ont I'a-vantage de detruire toute espece de vers, mfime le tenia.
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Quant aux ascarides, comme ces derniers se trouvent ä rextreraite du rectum, quelqucs lavements de lait coupe avec une decoction d'ail süffisant pour les detruire. 11 est bon, apres avoir fait prendre aux chiens des pilules ver­mifuges, de leur administrer de temps en temps quelques pilules purgatives, et en meme temps de les meltre a une nourriture substantielle.
CoUques ou tranchces.
On comprend ordinairement sous le nom do coliques ou tranchees toute douleur vive qui a son siege dans I'ab-domen, et qui se manifeste par les mouveraents desor-donnes de l'animal qui en est atteint.
Les coliques se declarent dans differentes maladies,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laquo;
dont elles sont lessymptömes. C'est ainsi que Tonrecon-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
nalt des coliques bilieuses, venteuses, hepatiques, ne-phretiques, uterines, verraineuses, calculeuses.
Les chiens atteints de coliques sont beaucoup agites,
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changent souvent de place, regardent leur ventre, se couchent avec precaution, restent peu de temps couches sur le meme cöte, en faisant entendre une sorte dc gemis-seraent prolongc, poussent des cris plaintifs. Les douleurs abdominales ne sont pas toujours continues, le malade eprouve des moments de calmo. Le regard est triste, la temperature du corps varie; le pouls, cependant, ainsi que la respiration, ne denotent aucun changement; I'ap-petit est supprime, la soifse fait peusentir; les urines et les excrements sont peu abondants, et quelquefois nuls. L'etat general a une certaine analogic avec la peritonite
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et la gastro-enterite; mais il s'en distingue en ce qua dans les coliques proprement dites, le malade n'eprouve pas de fievre, la salivation n'est pas diminuee, les muqueuses sont d'un rouge päle, la temperature du corps est peu elevee.
Selon les causes qui occasionnent les coliques, les symp-tömes sont differents.
Ainsi, lorsqu'il existe des spasmes dans les visecres abdominaux, principalement dans le tube digestif, des calculs ou des corps etrangers dans les intestins, il vient dela constipation, laquelleengendre la ballonnement du ventre, le developpement du gaz. L'affection spasmo-dique est ordinairement le resultat du refroidissement, surtout si l'animal a ete expose ä la pluie, ou ä un sejour plus ou moins long dans l'eau. Les coliques peuvent ega-lement survenir ä la suite d'indigestion, l'animal ayant absorbe des aliments de difficile digestion ou pris en trop grande quantite, lorsqu'il existe dans les intestins des calculs. On appelle calculs des concretions de con-sistance pierreuse, qui se developpent dans les intestins. Ils sont ordinairement durs, arrondis; ils se forment de couches superposees.
Les causes qui donnent lieu ä la formation de ces corps sont inconnues. Cependant, chez les chiens, on croil pouvoir attribuer la formation de ces concretions aux aliments et surtout ä l'absorption de beaucoup d'os, lesquels, se combinant avec le mucus intestinal, donnent lieu ä des concretions terreuses.
Ordinairement, les calculs ont un noyau d'une autre mätiere que les calculs eux-memes. Ainsi, frequemment, en desagregeant un calcul, on a trouve comme noyau
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des polls, de la laine ou toute autre matiere etrahgere.
La grosseur des calculs est yariable. Ils commeneent toujours par etre petits, mais ils prennent de l'aecrois-sement par suite des couches qui s'appliquent sur le noyau existant, et augmentent leur volume, lequel, par sa dimension, obstrue en partie le gros intestin et empeche la progression de la masse alimentaire, ainsi que par sa pesanteur, qui comprime les parois du tube intestiaal.
On pent reconnaitre la preuve des calculs lorsqu'ils ont acquis un certain volume, en exergant une pression sur le ventre : on rencontre alors par le toucher des corps durs comme de la pierre. Les chiens, lorsque Ton ap-puie sur I'endroit oil se trouvent les calculs, eprouvent de la douleur. La presence des calculs dans les intestins occasionne toujours des coliques.
Les coliques occasionnees par indigestion sont le re-sultat d'absorption d'aliments en trop grande quantite, ou d'aliments de mauvaise nature, tels que : os, cornes, viandes en putrefaction, etc.....
Les coliques, occasionnees par la presence des vers, attaquent presque tous les chiens, non seulement les jeunes, mais encore les vieux. La presence des vers dans les intestins n'occasionne pas habituellement d'ac-cidents, lorsqu'ils sont en petite quantite; mais il arrive quelquefois que, se trouvant en grand nombre, ils absor­bent les sues nutritifs, produisent un amaigrissement notable, ou encore que, s'attachant ä la muqueuse in-testinale, ils produisent de l'irritation, des douleurs et ensuite des coliques.
Pour (Hre certain que les coliques sont dues a la pre­sence des vers, il faut qu'il y en ait eu d'evacues, car
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les autres symptömes, tels que la dilatation de la pu-pille, le frottement du nez contre le sol, n'oflrent pas de diagnostic certain.
Quant aux coliques occasionnees par la constipation, elles se reconnaissent lorsqu'elles sont persistantes, que le ventre est dur, ballonne, douloureux, que l'animal fait, ä plusieurs reprises, des efforts inutiles pour aller ä la seile.
L'aecumulation des gaz est le resultat du trouble du canal intestinal, et se reeonnalt principalement au bal-lonnement du ventre et ä la tension de Tabdomen.
Les coliques, lorsqu'elles ne sont l'efTet que de quel-ques perturbations occasionnees, ainsi qu'il a ete dit ci-dessus, par indigestion, refroidissement ou autres causes accidentelles, ne sont ordinairement que passageres et cedent habituellement ä un traitement rationnel. Si, au contraire, elles sont symptomatiques d'autres maladies, ce sont ces maladies qua Ton doit traiter en tout etat de cause. La medication indiquee ci-apres ne peut que faciliter l'emploi d'autres moyens dans le cas oü l'on re-connaitra la presence des maladies occasionnant des co­liques. On devra, avant toute chose, se preoccuper des causes qui ont occasionne les coliques. Dans la colique spasmodique, on obtiendra un soulagement en faisant prendre au malade toutes les demi-heures, ensuite toutes les heures, de la potion antispasmodique sui-vante :
Eau de laitue............. 90 grammes,
Sirop d'ether............. 30 —
Laudanum de Sydenham.. V6 gouttes.
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En meme temps que Ton fera prendre cette potion, administrer quelques lavements composes d'une decoc­tion de son, ä laquelle on aura ajoute une cuilleree ä soupe d'huiles d'amandes douces; on pourra aussi fric-tionner le ventre avec de reau-de-vie camphree ou de l'eau de melisse des Carmes, tenir I'animal chaudement euveloppe dans une etoffe de laine.
Quand il existe des calculs intestinaux, 11 faut com-mencer par enlever l'irritation de la muqueuse au moyen de la potion antispasmodique, et en meme temps administrer des lavements de decoction de racine de guimauve et de tete de pavot; pour boisson une decoc­tion de chiendent miellee, dans laquelle on aura fait dissoudre 4 grammes de bicarbonate de soude par litre de tisane; faire prendre chaque matin, pendant plu-sieurs jours, de deux a quatre pilules purgatives.
Si les coliques sont dues ä la presence des vers, faire prendre egalement la potion antispasmodique et rem-placer les pilules purgatives par les pilules vermifuges dont on donnera une toutes les deux heures. On pourra aussi remplacer les lavements dcsignes ci-dessus par un lait coupe dans lequel on aura fait dissoudre, par chaque lavement, deux pilules vermifuges, en y ajoutant une cuilleree d'huile; faire, comme pour les autres genres de coliques, des frictions sur le ventre avec I'eau-de-vie camphree ou l'eau de melisse des Carmes, et tenir le malade dans un endroit sec et acre. Une fois les coliques disparues, et pendant trois ou quatre jours, con-tinuer le traitement et faire prendre chaque matin deux a quatre pilules vermifuges.
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DES MALADIES DES CHIENS.
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Constipation.
Cette affection est souvent l'effet d'inflammations in-testinales. Souvent aussi eile est due, chez les chiens, ä la nourriture ä laquelle ils sont soumis, surtout lors-qu'ils raangent beaucoup d'os ou des aliments farineux et peu digestifs.
La constipation est souvent le resultat de Tobstruction de l'extremite posterieure du canal intestinal par l'accu-mulalion d'excrenients composes de morceaux d'os mal digeres, et en meme temps par un manque de secretion et une paresse du tube intestinal; quelquefois aussi la constipation survient apres l'eraploi de medicaments ir­ritants, diuretiques ou drastiques.
On remedie ä cet etat en administrant des lavements dans lesquels on fera dissoudre 15 grammes de sei de Glauber et auquel on ajoutera une cuilleree d'huile d'o^ lives. Administrer un de ces lavements toutes les deux ou trois heures. En meme temps on fera prendre, de deux en deux heures, de une ä trois pilules purgatives, jusqu'ä ce que Ton ait obtenu une ou plusieurs evacua­tions. Si, malgre ce mode de traitement, on n'obtenait pas d'evacuations, il faudrait alors, ä l'aide d'une curette, ou du manche d'une petite cuiller ä cafe, enlever la partie la plus avancee des excrements durcis qui se trouvent dans le rectum, cn ayant soin de renouveler souvent les lavements, mais alors avec une decoction de graine de in seule. Quelquefois la constipation est cause que le ventre se ballonne, qu'il y a formation de gaz retenus dans le tube intestinal. Ce cas etant assez grave, il faut y
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remedier immediatement, administrer alors les lavements avec une infusion de tilleul a laquelle on ajoutera une petite pincee de sei gris, frictlonner le ventre avec le li­niment ammoniacal camphre :
Alcool camphre............. 100 grammes,
Alcali volatil............... j
Laudanum de Sydenham.... |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
de chaque.
Chloroforme............... )
Donner a I'interieur une infusion de fleurs de camo-mille miellee, et dans laquelle on ajoutera par chaque tasse quatre a cinq gouttes d'ether sulfurique; toutes les heures, et dans l'intervalle, faire prendre quelques cuil-lerees d'eau sucree, dans lesquelles on auradelaye plein une cuilleree ä cafe de magnesie anglaise calcinee.
Quand tous les accidents auront disparu, et afin d'evi-terqu'ils ne se renouvellent, faire prendre pendant quel­ques jours, le matin a jeun, de une ä trois pilules purga­tives.
Plcuresic.
Inflammation de la plevre et des parois de la poitrine.
La pleuresie est une maladie caracterisee par I'inflam-mation de la plevre, c'est-ä-dire de la membrane sereuse qui tapisse la cavite de la poitrine et se replie sur les poumons.
L'inflammation de la plevre est souvent symptomatique. On I'observe constarament, mais a un degre Ires faible,
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DES MALADIES DES CHIEiNS.
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dans la pneumonie. La diathesc purulente s'accompagne tres frequemment d'un epanchemenl purulent dans l'une et quelquefois dans les deux plevres. La rhumatisme articulaire aigu a aussi ses pleuresies. La pleuresie so de­clare aussi ä la suite de la maladie des chiens. La phlisie s'accompagne frequemment d'epanchement pleuretique.
L'inflammation de la plevre se developpe meme par la propagation des maladies des organes voisins; peri-toine, abces du foie, etc.
Cette maladie peut etre attribuee ä plusieurs causes, dont les principales sent des refroidissements. Cette af­fection peut aussi etre le resultat de causes mecaniques, de contusions, de plaies penetrantes, de fractures des cötes.
Des le debut de la maladie, l'animal perd sa gaiete; on remarque un abatlement general du sujet, des fris­sons generaux aecompagnes quelquefois de coliques, un trouble de la respiration, qui devient de plus en plus penible, des acces de fievre; le pouls est petit, sec, ac-celere; la toux survient et augmente la douleur; par l'auscultation on entend un bruit de fluctuation, la res­piration devient de plus en plus penible. L'animal ne se couche pas ou se couche rarement, il reste presque cons-tamment assis; il temoigne une grande sensibilite sur toute la surface des cötes. Si I'afTection doit avoir une issue favorable, la fievre tombe vers le huitieme jour, avec ou sans phenomene critique, l'appetit s'eveille et l'animal entre en convalescence. Dans le cas contraire, si par la medication suivante on ne peut arreter Je pro-gres de la maladie, l'animal meurt par congestion ou par asphyxie.
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TRAITE PRATIQUE
Aussitot que le chien eprouve les symptomes ci-dessus, tenant compte des causesqui ont determine ces accidents, il faut, si l'animal est robuste, lui pratiquer une sai-gnee de la jugulaire, lui retirer de 100 a 130 grammes de sang; appliquer sur le cote douloureux, ou meme sur les deux cötes de la poitrine, une legere couche d'on-guent vcsicatoire veterinaire, adrainistrer toutes les deux heures une cuilleree ä soupe do la potion suivante :
Eau sucree.............
Tartre stibie ou cmetique.
i5 grammes, 4 decigrammes.
Apres radministration de la potion, faire prendre, toutes les trois ou quatre heures, une pilule purgative. Donner pour boisson de la decoction de chiendent miellee et nitree : un gramme de sei de nitre pour un litre de tisane. Tenirl'animal dans un endroit sec et moderemcnt chaud, donner une nourriture moderee composee d'ali­ments maigres ou du lait.
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11 arrive quelquefois que les chiens, sans cause appa-rente, sont sujets ä un amaigrissement considerable, que leurs forces diminuent sensiblement, qu'ils ont de la peine a se tenir debout, qu'ils restent constamment cou­ches, que, par suite, il survient dans plusieurs endroits de leur corps des plaies par decubitus, principalement aux parties saillantes en contact avec le sol.
Les membranes muqueuses sont pales, les youx laissent •suinter une mucosite gluante, le pouls est faible. II sur-
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DES MALADIES DES CHIENS.
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\icnt des Lattements de coeur desordoimcs, douloureux, des deux cötes de la poitrine, lorsque cette maladie arrive a la suite d'une affection de la poitrine. La respi­ration est penible et prccipitee.
Cette affection arrive quelquefois ä la suite d'une lon-gue maladie, quelquefois sans causes sensibles : l'animal a bon appetit, la digestion se fait bien. Quaud, au con-traire, I'appetit est diminue, qu'il y a diarrhea, il faut soumettre le malade; a un regime tonique, substantiel, lui donnerde la soupe grasse dans laquelle on mettra de la viande hachee, soit cuite soil meme crue. Si retisic etait produite par la presence des vers, soit dans I'estomac, soit dans les intestins, on devrait alors faire prendre au malade pendant cinq ä six jours, le matin äjeun, de deux ä quatre pilules vermifuges, le tenir dans un endroit sec et eviter qu'il soit expose au froid. Si l'etat de maigreur se prolongeait, 11 pourrait amener une hydropisie abdo­minale, meme generale, se terminant par la mort.
L'obesite chez les chiens, tant quelle ne diipasse pas une certaine limite, ne peut amener d'accidents graves. Elle ne peut tout au plus que rendre l'animal lourd, pa-resseux et impropre ä tout service. Get ctat est habituel-lement le resultat d'une nourriture trop substantielle, du manque d'exercice, et de claustration de l'animal dans les appartements. Cependant, arrivee ä un certain de-gre, l'obesite peut avoir des suites fachcuses, telles que I'asthme, le catarrhe pulmonaire, la chute des polls, les-
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quels, en tombant, laissent apres leur chute des places denudces qui petrveiit degencrer en dartres et amener le rouvieux.
Les moyens ä employer centre cette affection consis­tent : ä diminuer la quantite de nourriture, soumettre I'animal a un regime maigre ou lacte, lui faire de la soupe avec de l'eau de carottes, y mettre pen de sei et pen de graisse, lui faire prendre le plus d'exercice possible, lui faciliter I'accouplement, quoique, arrive äcetetat, il ne soit pas tres portc ni apte ä remplir ces fonctions; administrer tous les deux jours de deux ä quatre pilules purgatives. En continuant cette medication pendant quel-que temps, on peut esperer conserver I'animal dans un etat supportable. Si, au contraire; ou continuait a don-ner au chien une nourriture substantielle, et qu'on le laissät continuellement au repos, il serait a craindre qu'il ne perit presque subitement a. la suite de paralysie pulmonaire, ou meme ä la suite de congestion cercbrale.
Hydropisic abdominale.
Les chiens sont plus souvent atteints de cette affection que les autres animaux domestiques. Cette hydropi-sic est quelqucfois la suite d'une inflammation du peri-toine ou bien du foie, des reins, de la rate, de l'intes-tin, et une des consequences de l'etisie. Elle apparait aussi quelqucfois sous l'influence du froid humide, de boissons froides.
L'hydropisie abdominale aiguö est toujours precedee de fievre et de douleurs, avec ballonnement du ventre,
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lequel augmcnte d'une maniere visible : la fluctuation qu'y fait percevoir le liquide, lorsque, en appuyant avec la paume de la main sur un des cötes du ventre, on per-cute ou Ton fait percuter I'autre cote par une autre per-sonne, la difficulte de la respiration occasionnee par le refoulement du diaphragme en avant, et les organes de la respiration, la soif vive, les urines rares et la mai-greur de l'animal, sont les prineipaux signes qui font rcconnaitre celte maladic.
Dansl'hydropisie abdominale chronique, le gonflement du ventre arrive insensiblement, et ordinairement il est un pen ou point douloureux, mais toujours tendu; et, par la pression d'un cöte, en posant la main du cote op­pose, on sent un deplacement de liquide. Les animaux sont ordinairement maigres, les muqueuses pales; quel-quefois, ä travers les parois abdominales, on sent une hydropisie du mesentere,ou meme du foie. Dans I'hydro-pisie aiguc, le liquide contenu dans la cavitc abdominale est plus rougeätre et trouble; au contraire, dans I'hydro-pisie chronique, le liquide est blanc clair et presque transparent.
L'hydropisie abdominale aigue survient a la suite d'in-flammation; Thydropisle chronique, au contraire, est la suite de mauvaise nourriture, de grandes fatigues, de refroidissements, et quelquefois la suite de purgations drasliqueset irritantes. Cette maladic esttres rebelle, eile pent durer des mois entiers et se terminer par la mort.
Les soins ä donner consistent :
A soumettre le malade ä une nourriture substantielle, eviter les refroidissements; luiadrninistrer chaque ma­tin de deux h quatre pilules recooimandees contre la
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TRA1TE PRATIQUE
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jaunisse; le soir, deux pilules purgatives, pendant trois ou quatre jours. Ensuite suspendre un jour ou deux, et recommencer aux memes doses jusqu'ä amelioration no­table. Faire Loire de la decoction de chiendent miellee, ä laquelle on ajoutera quatre grammes de sei de nitre par chaque litre de tisane. Si les pulsations du coeur sont tumultueuses, on fera prendre le matin et le soir cinq centigrammes chaque fois de poudre de digitale melee avec un peu de miel. Administrer des lavements rendus laxatifs par I'addition dans l'cau de trois a. quatre cuille-rees de gros miel, d'huiie d'olives, ou meine d'une forte pincee de sei gris. On fera aussi sur les parois ab­dominales des frictions avee le liniment diuretiqjje sui-vant :
Alcool camphre............... 100 grammes,
Baume de Fioraventi......... SOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Teinture alcoolique de scille... Teinture alcoolique de digitale.
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Melez.
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Si, malgre ces moyens, I'bydropisie ne disparaissait pas, et qu'elle existät ä un degre tellement avance qu'elle genat la respiration, et que le malade füt menace de suffoquer, on devrait alors avoir recours a la ponction, laquelle donnera un soulagement immediat. On pourra renouveler cette operation quand on s'apercevra qu'il existe de nouvelles accumulations de liquide. Ce n'est lä qu'un moyen palliatif, mais 11 a l'avantage de soulager le malade et de permettre aux medicaments employes d'exercer leur action.
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Hematurle ou pissement de sang.
Gelte affection se rencontre quelquefois chez les chiens, raais assez rarement. Elle provient, ou de rinflammation des reins, de la vessle, ou ä la suite d'absorption de subs­tances acres, principalement de cantharides, quelque­fois aussi apres des efforts violents lors de l'accouple-ment, ainsi que dans les affections typho'ides. Dans ce dernier cas, oü le pissement de sang provient de sa de­composition, 11 existe des symptömes de fievre putride ou de typhus, souvent aussi unejaunisse ou de la diarrhee. Lorsque l'hematurie provient de nephrites ou de concre­tions pierreuses, on reconnait facilement les symptömes de ces differentesmaladies. Lorsque, au contraire, l'he­maturie est due ä l'absorption de substances acres, 11 y a toujours irritation locale et generate; les chiens font souvent des efforts pour uriner, mais ils ne parviennent a evacuer que de petites quantites a. la fois d'urine rou-gedtre melee de sang, et ils s'arretent subitement avant d'avoir pu satisfaire completeraent leur besoin d'uriner.
Quelquefois on peut confondre l'hematurie avec la jaunisse, surtout lorsque, dans le commencement de cette maladie, 1'urine a une couleur tellement foncee que Ton dirait ä premiere vue que l'animal pisse le sang.
L'hematurie provenanl de la decomposition du sang est souvent la consequence d'efforts excessifs tels que : les chasses ä courre longtemps continuees, des refroidisse-ments subits apres plusieurs heures de course, des jour-ncesentieres de chasse aumarais, une mauvaise nourri-ture, une diarrhee prolongee. L'hematurie provenant de
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TRA1TE PRATIQUE
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l'ingestion de substances acres est la moins dangereuse, vu qua rirritalion des reins et repanchcment sanguin qui en est la suite cedent ordinairement a un traitement appropric et aussi par les moyens employes contre les empoisonnemenls dus aux substances acres. (Voir a I'article : Empoisonncments.)
Pour combattre et arreter l'hematurie provenant de la decomposition du sang, il faut faire prendre a I'animal, matin et soir, pendant quatre jours, deux pilules contre cette maladie et composees ainsi :
Cachou en poudre............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 grammes,
Benjoin en poudre........... )nbsp; nbsp; i gramme
Myrrhe en poudre........... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de chaque,
Gomme arabique en poudre___nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 grammes,
Miel, quantito süffisante,
pour faire une masse pilulaire que Ton divisera en pi­lules de 4 decigrammes chaque.
Lorsque les premiers accidents ontdisparu, donner au chienune nourriture substantielle, lui faire prendre alors matin et soir deux pilules dites contre la jaunisse; tenir I'animal dans un endroit sec et bien aere, et lui eviter loute fatigue. S'il etait constipc, on pourrait lui faire pren­dre des lavements d'eau de son additlonnee d'huile d'o-live, une cuilleree par chaque lavement, et meme quel-ques pilules purgatives a la dose de deux ou trois chaque piatin, pendant trois a quatre jours.
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Epilepsie, mal caduc.
L'epilepsie, mal caduc, est une maladie chronique et intermittente, caractcrisee par des acces periodiques de raouvements convulsifs plus ou moins violents, generaux ou partiels, qui durent plus ou moins et sont accompa-gnes de la perte subite de la sensibilite, de la suspension ou de rabolition de l'exercice des sens. Les acces sont d'autant plus prolonges et frequents que la maladie est plus ancienne. Us surviennent tout ä coup, et l'animal qui en est atteint tombe comrac s'il etait frappe de la fou-dre. Les chiens sont plus sujets que les autres animanx aux atteintes de l'epilepsie. Cette maladie se declare, soit ä Tage adulte, soit dans le jeune age, ä la suite de la maladie dite des chiens. Elle debute par des convulsions; le chien eprouve subitement un tremblement general, ne voit plus, n'entend plus, roidit ses membres ou les agite de diffurentes manieres, mächonne, bave, ecume, pousse des plaintes, quclquefois des hurlements. Quand il roste debout, il recule quelquefois sponlanement, et e'est principalement dans le cas oü il est affecte de la maladie particuliere ä son espece qu'on observe ce phe-nomöne pendant les acces toujours plus graves que ceux qui determinent la chute. L'acces dure plus ou moins longtemps. Pendant les acces, il leur echappe des urines et des excrements d'une odeur putride. Les acces se re-nouvellent quelquefois huit ä dix fois par jour; quelque­fois ils sont plus eloignes et ne reviennent qu'apres plusieurs jours. II n'est pas toujours facile d'apprecier les
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TRA1TE PRATIQUE
causes qui determinent les attaques d'epilepsie. Elles peu-vent survcnir ä l'epoque de la dentition, ä la suite de re-froidissements brusques par l'absorption de malleres indi-gestes, par la presence de vers dans restomac et les intes-tias, voire memo dans les sinus frontaux, les emotions #9632;violentes occasionnees par la peur des chatiments. II est presumable que cctte maladie, qui se declare chez les jeunes chiens k la suite de la maladie, peut etre at-tribuee k l'inflammation de la muqueuse nasale.
Pour appliquer ii I'epilepsie un traitement efficace, il faut rechercher et trouver autanl que possible les causes qui I'ont procluite.
1deg; Si on attribue I'epilepsie k I'effetde la dentition, que les gencives soient gonflees, rouges, tumefiees, on devra, k I'aide d'un canif ou d'un bistouri, faire des incisions aux gencives, les faire bien saigner et laver ensuite la gueule de l'aninial avec de l'eau vinaigrco, souraeltre le chicn k un regime maigre et lui administrer chaque matin de deux k trois pilules purgatives. Si Ton s'aper-cevaitque le chien renditdes vers, remplacer les pilules purgatives par les pilules vermifuges, en alternant avec les premieres, un jour les unes, un jour les autres.
Si avant les acccs on avait reraarque que le chien se secouait, eternuait fortement, se passait les pattes sur le nez, on pourrait induire de ces symptömes qu'il existe des vers dans les sinus frontaux. On devrait alors, indc-pendamment des pilules purgatives, avoir recoups aux injections reitereesplusieurs fois lejour et faites avec de l'eau pheniquce :
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DES MALADIES DES CHIEPs'S.
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Acide phenique......... 10 grammes,
Alcool................. 15 —
Eau................... 1 litre.
2deg; Si, au contraire, les attaques epilepliques sont occa-sionnees par suite de peur, on devra soustraire l'animal ä ses effets, tächer de le calmer par des caresses et de bons traitements, lui donner des aliments maigres, de la soupe au lait, lui faire prendre, chaque matin, deux pilules purgatives. Si les accidents persistent, appliquer un seton ä la nuque, lui faire boire, dans la journee, une infusion de racine de valeriane edulcoree avec du miel, mettre 20 grammes de racine de valeriane infuser dans un litre d'eau bouillante, faire ensuite, le long de la colonne ver-tebrale et sur les membres atteints, des frictions avec le liniment ammoniacal camphre :
Alcool camphre............nbsp; nbsp; nbsp;100 grammes,
Alcali volatil............. ) „______,
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Laudanum de Sydenham.. |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ip rhaaue
Chloroforme............. )
Tres souvent, les chiens affectes de crampes epilepti-ques se trouvent, au bout de quelques jours, tres fati­gues. Dans ce cas on modifierait le regime; on donnerait alors de la soupe grasse, de la viande cuite ou m6me crue, afin de reparer les forces.
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TRAITK PRATIQUE
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Eclampsie ales rhiennes qui nourrissent.
Assez souvent les chiennes qui nourrissent tombent dans un titat de paralysie partiejle : alors elles s'abattent suv le cute; elles eprouvent des mouvements tetaniques qui font croire ä un empoisonnement; le pouls est petit, accelcre; I'animal ne parait pas avoir perdu connais-sance, cependant il refuse toute nourriture et boisson; les urines sont supprimees, les mamelles sont gorgees de lait, lequel no parait pas etre altere par l'cffel de la maladie, puisque les petits eontinuent a en absorber sans paraitre en souffrir. Dans cet etat de choscs, il faut apporter un prompt remede.
II faut adrainislrer a la chienne toutes les heures une cuilleree de la potion antispasmodique dont voici la formule:
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Eau de tilleul.................. 90 grammes,
Sirop d'ether................... 30 —
Laudanum du Sydenham........ 15 gouttes.
Donner pour boisson de l'eau miellee dans laquelle on aura ajoute2 grammes de sei de nitre par litre, admi-nistrerde une a trois pilules purgatives, et, si la consti­pation persiste, donner des lavements d'eau de son dans laquelle on aura ajoute une cuilleree d'huile d'olive. Si tons ces moyens sont insuffisants, on devra pratiquer une saignee proportionnee ä la force de I'animal.
Les causes qui ordinairement amcnent I'eclampsie peuvent etre les suivantes : les refroidissements, la perte
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DES MALADIES DES CHIENS.
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des pctits, surtout lorsqu'ils viennent mort-nes, la sta­gnation du lait, les affections morales, le chagrin qu'e-prouve la mere de la perte de sa progeniture, chagrin qui provient egalement de ce que souvent on lui retire ses petits pour les examiner. Aussi, aux moyens curatifs indi-ques plus haut, serait-il hon dejoindre lessuivants : rem-placer, si faire se pent, les petits morts, et faire teter la mere par d'autres pendant six semaines a deux mois, eviter de lui relirer ses petits. En rcunissant tous ces precedes, on pent esperer la sauver, sinon eile meurt par suite d'apoplexie ou de paralysie.
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Paralysie.
La paralysie est soiuvent le rcsultat de constipation pro-longee, d'enterite, de rhumatismes. Elle est aussi la suite d'erapoisonnements narcoiiques, de blessures a la tctc ou sur lequot;_trajet de la colonne vertebrale, de refroidissements hrusques.l'animal ayantchaud,d'unsejourprolonge dans l'eau et apres que l'aniraal a essuye des fatigues exage-rees.
Tantot la paralysie est partielle , tantöt eile est gene-rale. Dans le premier cas, il existe encore de la sensibilite aux endroits non atteints, tandis que dans la paralysie generale la sensibilite est nulle. Cette maladie est rare-ment susceptible de gucrison radicale, surtout dans le cas de paralysie generale. Le traitement, dans I'un ou I'autre cas, consiste: ä administrer a I'animal une pilule purgative toutes les deux heures, jusqu'a ce que Ton ob-tienne des evacuations alvines.
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TRAITK PRATIQUE
Quelquefois I'on est oblige de retirer, au moyen d'une curette ou du manche d'une cuiller ä cafe, des excrements durcis dans le rectum.
On facilitera l'effet des pilules purgatives par des lave­ments dans lesquels on ajoutera une cuilleree d'huile d'olive ou une pincee de sol gris, ou mieux encore par un lavement purgalif compose de :
Sene..................... lö grammes,
Sulfate de soude........... 30 —
infuses dans un litre d'eau bouillante; appliquer un se-ton au ecu; faire des frictions sur les parties malades avec le liniment antiparalytique suivant :
Prenez
Alcool camphre...........nbsp; nbsp; 100 grammes,
Essence de terebenthine... 30 —
Alcali volatil............. 30 — #9632;
Teinture alcoolique de noix vomique............... iO
Melez.
Faire prendre des bains chauds, dans chacun desquels on fera dissoudre 125 grammes de sous-carbonate de soude (cristaux); y maintenir l'animal pendantun quart d'heure, faire prendre deuxfois par jour, matin et soir, dans une infusion de üeurs de camomillc, six gouttes du melange suivant:
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DES MALADIES DES CHIENS.
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Teinture alcoolique de noix vomique. ö grammes,
Teinture de quinquina.............. 3 —
Alcool camphre.................... 3 —
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Continuer ainsi, au moins pendant huit jours de suite, l'emploi des pilules ä la dose de trois ä quatre par jour, ainsi que des lavements et la mixture ci-dessus. Dans le cas oil Ton n'obtiendrait aucun soulagement par les moyens indiqucs ci-dessus, on.pourra employer la solution arse-nicale de Fowlers, ä la dose de trois ä quatre gouttes, matin et soir, dans une cuilleree d'eau, et augmenter de deux gouttes chaque jour pour arriver ä huit gouttes matin et soir. Enfin, si aucune amelioration ne se produisait en­core, faire, apres avoir coupe lepoil, des onetions sur les parties malades avec Tonguent vesicatoire vetcrinaire, de fagon ä obtenir une vesieule et ensuite une suppuration quel'on entretiendra pendant quelqucs jours. 11 laut avoir soin de donner ä l'animal une nourriture substantielle et de le tenir dans un endroit sec et chaud.
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Vomissements.
Le vomissement est un acte par lequel les substances solides et liquides contenues dans l'estomac sont rejetees au dehors. Le vomissement est le resultat d'une irritation spcciale portee sur le Systeme nerveux. II n'est pas ac­compli uniquement par les contractions de l'estomac, corame on l'a cru pendant longtemps; cet organe ne pa-rait raeme y concourir que faibiement, et la cause princi-pale du phenomena estla compression exercee sur les
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TRAITE PRATIQUE
parois de ce viscere par le diapliragme et les muscles ab-dominaux. Le vomissement est un Symptome commun a. beaucoup de maladies des chiens; e'est m6me pour eu.v un acte tout naturel, ä l'aide duquel ils se debarrassent ä volonte des aliments qu'ils ont accumules dans leur es-tomac.
Le vomissement tient aussia l'ampleur etälafaible oc­clusion de l'ouverture cardiatique de l'estomac, k sa grande irritabilite, a la gloutonnerie avec laquelle les chiens absorbent les aliments et se remplissent Testomac. Cette derniere cause occasionne souvent des voraisse-ments, meme chez le chien bien portant, qui, apres avoir rejete les aliments contenus dans son estomac, se met ;i les manger de nouveau.
Tres souvent le chien mange de l'herbe pour se faci-liter des vomissements et, apress'ötre procure ce vomi-tif, recouvre I'appetit. Lorsque le vomissement provient d'une de ces causes, 11 n'a rien d'inquietant et disparait sans que 1'on ait ä s'en preoccuper.
Quant aux vomissements qui surviennent dans les affections suivantes, corame ils sont un des phenomenes de ces maladies, ils devront etre traites paries moyens conscilles pour chacune d'elles, savoir : les affections ver-mineuses, la maladie des chiens, la rage, la toux spas-modique,gastro-enterite, empoisonnements, etc. Voira chacun de ces articles.
Je vais done indiquer les vomissements qui n'ont pas pour causes Tune ou l'autre de ces affections; Je les de-signerai sous la denomination de vomissements nerveux de l'estomac, dus ä une grande irritabilite de cet Or­gane.
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Ces vomissements ont souvent Heu apres l'absorption d'une trop grande quantite de nourriture ou k la suite d'indigestion occasionnee par des substances corrompues et indigestes; quelquefois aussi par suite de constipa­tion prolongee; quelquefois aussi les vomissements se dc-clarent chez les chiennes apres qu'elles ont mis has. Dans la plupart des cas ci-dessus, le vomissement nerveux cesse de Iui-m6me, surtout si l'ona soin de tenir les ani-maux en reposabsolu, les soumettant ä une diete severe et les privant möme de toute espece de boisson, en les tenant dans un endroit sec et acre. Les accidents dis-paraissent habituellement dans l'espace de douze ä vingt-quatre heures. Si, malgre ces soins hygieniques, les vo­missements persistent, il faut alors avoir recours ä une medication energique , surtout si les vomissements sont aceompagnes d'efforts violents ou de convulsions.
On administrera, toutes les demi-beures, une cuilleree ä soupe de la potion antispasmodique suivante :
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Eau de tilleul............. 100 grammes,
Sirop d'ether............... 30 —
Laudanum de Sydenham..... 15 gouttes.
Si, sous l'influence de cette potion, les vomissements continuent, faire prendre quelques cuillerces de la solu­tion suivante :
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Nquot; 4. Bicarbonate de soudenbsp; nbsp; ö grammes,
Eau commune......nbsp; nbsp; ^ demi-verre,
N0 2. Vinaigre...........nbsp; nbsp; 2 cuillerees ä soupe,
Eau commune......nbsp; nbsp; 1 demi-verre.
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TRAITE PRATIQUE
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Melanger une cuilleree de chacune de ces solutions, et administrer de suite au malade, ou encore administrer une cuilleree de la solution n0 1, et, immediateraent apres, une cuilleree de la solution n0 2.
L'effet de cette medication etant d'obtenir dans I'esto-mac un degagement d'acide carbonique, on pourra aussi faire avaler au malade quelques cuillerees d'eau de Seltz. Administrer ensuite des lavements fails avec une forte infusion de camomille romaine, faire aussi sur le ventre des frictions alcooliques, soit avec de l'eau-de-vie , seit avec de l'alcool caraphre ou de l'eau de melisse des Carmes.
Pendant quelques jours, menager la quantite de nour-riture ; donner de la soupe au lait, du bouillon froid , et si on y ajoutait du pain, le laisser longtemps detremper pour le convertir en bouillie. Quelques jours apres la cessation des voraissements, faire prendre tons les ma­tins ä jeun, et cela pendant cinq ä six jours de suite, de une ä deux pilules purgatives.
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Choree.
Cette nevrose apparait ordinairement chez les chiens ages de plus de six mois. Elle atteint plus particuliere-ment ceux de race pure. L'etat aigu est rare. On le re-connait aux contractions qui agitent tout le corps, em-pechent le chien de prendre du repos, lui permettant ä peine de prendre sa nourriture.
La forme subaiguö se declare par une contraction in­sensible d'un membre.
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DES MALADIES DES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;öä
II existe des mouvements involontaires qui se confon-dont avec d'autres volontaires : de la prccvient I'irregula-rite observce dans cette maladie.
Les contractions, d'abord legeres, augmentent d'in-tensite et atteignent un autre membre. Parvenues a un certain degre, elles restent stationnaires, le membre s'atrophie, I'animal conserve la sante, la gaiete, I'appetit. Rarement la terminaison en est funeste. On doit, dans cette affection, administrer de temps en temps des pilules purgatives et des pilules vermifuges, de deux a trois le matin ä jeun, frlctionner deux fois par jour le membre malade avec le liniment ammoniacal camphre :
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Laudanum de Sydenham...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S —
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Soumettre I'animal a. un regime tonique, lui faire prendre un exercice modere, eviter les refroidissements et surtout I'humidite. II est une maladie qui a beau-coup de rapport avec la choree, e'est la paralysie des membres posterieurs.
Cost une maladie que se remarque quelquefois a la suite de la maladie des chiens. Elle peut egalement etre occasionnee par la presence de vers intestinaux. La cho­ree est caracterisee par des flexions et des extensions involontaires, par des convulsions quelquefois generales, plus souvent partielles. Quelquefois ce sont la tete et le cou qui eprouvent des convulsions; d'autres fois ce sont les membres' posterieurs ou anterieurs, ou encore les
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TRA1TE l'RATIQUE
quatre membres ä la fois. Ils se flechissent et se redressent aussitot, de maniere que 1c chien a des secousses conti-nuelles.
Ces mouvementss'operent d'une maniere plus sensible lorsque le chien est debout et au repos. Ils ont lieu meme dans le sorameil, et toujours independamment de la volonte du sujet. II est des chiens qui gardent la cho­ree pendant plusieurs mois, il en est meme chez lesquels eile persiste toujours. Cet etat, lorsqu'il subsiste long-temps, amene ramaigrisseraent, la paralysie, et meme la mort.
Asthme.
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Cette affection se reconnait chez les chiens par le man­que d'haleine, la difficulte ä respirer, peu ou point de fievre. Cette maladie atteint les chiens de tout äge, prin-cipalement cependant les vieux chiens. Elle peut etre la suite d'une inflammation des organes respiratoires. Elle commence quelquefois insensiblcraent: l'animal a la res­piration courte et genee, principalement apres avoir mange, ä la suite d'une longue course, voire meme en­core ä la suite de changements atmospheriques. La respi­ration devient de plus en plus difficile, la toux presque continue, surtout le soir et pendant la nuit. Le sommeil est interrompu, la respiration devient bruyante. 11 sur-vient ensuite des quintes de toux, lesquelles augmentent avec l'intensile de la maladie, et finissent par beaueoup fatiguer l'animal. L'asthme, dans le prineipe, et pendant un certain temps, ne paralt influer que peu sur l'etat ge­neral de la maladie. Le chien continue ä bien manger et
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ä conserver un bon etat d'embonpoint. Cependant, au bout d'un certain temps, il deperit, parait souffrir : alors la phtisie pultnonaire peut survenir.
Le meilleur moyen de pallier les accidents est de don-ner le soir trcs peu k manger au malade, lui faire pren-dre de temps en temps, une fois la semaine, le matin ä jeun, de trois ä quatre pilules purgatives, et le soir, une lasse de lait chaud mielle, dans lequel on ajoutera trois a quatre gouttes de laudanum de Sydenham.
Faire prendre au malade un exercice modere au grand air, le tenir dans un endroit sec et bien aere.
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Empoisonncments.
II est tres difficile d'assigner une medication generale tendant a annuler I'efFet toxique de la substance vene-neuse absorbee par le chien, quand on ignore surtout, comme dans la plupart des cas, la substance ingörce. La presence d'un veterinaire serait essentielle; mais qu'ar-rive-t-il dans presque tous les cas d'empoisonnement? C'est qu'a la venue du veterinaire il est trop tard pour administrer le contre-poison.
Je vais done, en traitant des empoisonncments, indi-quer les premiers soins ä donner, puis les contre-poisons que Ton pourrait donner pour annuler I'efTet toxique lorsque Ton connait le poison auquel on a affaire.
Aussitöt que Ton s'apergoit qu'un chien est empoisonne, il faut s'erapresser de le faire vomir en lui administrant de dix k quinze centigrammes d'emetique dissous dans cinq ii six cuilleiees d'eau licde, administrees on deux ou
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trois fois a quelques minutes d'intervalle. A dcfaut d'e-metique, jeter dans la gueule de l'aniraal une petite poi-gnee de sei gris, afin de lui faire rejeter les matieres contenues dans l'estomac. Ensuite, faire avaler en grande quantite soil du lait, soit une decoction de graine de lin, puis de l'eau dans laquelle on aura dclaye deux ou trois blancs d'oeufs, quelques cuillerees d'huile ä manger, du blanc d'Espagne, ou mieux de la magnesia calcinee, de-layce dans de l'eau.
Si les accidents sont arretes, administrer quelques la­vements purgatifs fails avec :
Scne...................... 13 grammes,
Sulfate do soude............ 30 —
infuses pendant dix minutes dans une quantite sufGsanle d'eau bouillante pour un lavement. A dcfaut des subs­tances purgatives ci-dessus, ajouter simplement dans de l'eau tiede une forte pinccc de sei grls et une cuillercc d'huile.
On devra chercher a connaitre le genre de poison avale par le chien. Pour y parvenir, il faut rechercher les subs-tan cesqui auraient pu etre laissees k la portee de 1'animal.
Je vais diviser en quatre classes les substances don-nant lieu le plus ordinairement aux empoisonnements, et indiquer les contre-poisons et le traitement a. suivre.
Premiere classe. Poisons irritants, corrosifs ou cscarotiques.
Ce sont : les preparations mercurielles, arsenicales, antimoniales; les preparations de cuivre, de piomb, de
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DES MALADIES DES CHIENS.
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zinc; les acides concentres, les sulfures alcalins, l'iode, le phosphore, les cantharides, l'ellebore, l'cuphorbe, la coloquinte, l'anemone pulsatille. Ja renoncule, l'aconit, le colchique (tue-chien).
Deuxieme classe. Poisons narcotiques ou stupefiants.
Acide sulfureux, acide hydroeyanique ou prussique, l'eau de laurier-cerise et d'amandes ameres, cyanure de potassium, opium et ses preparations, jusquiame, mo-relle, belladone.
Troisieme classe. Poisons narcotico-äcrcs.
Chloroforme, oxyde de carbone, veratrine, strychnine, nicotine, tabac, coque du levant, seigle ergotc, ciguc, champignons.
Quatvieme classe. Poisons septigues ou putrefiants.
L'hydrogene sulfure, les matieres putrefiees, pus do pustules malignes, have de la rage, piqüres et morsures de viperes, scorpions, tarentules, bourdons, guepes, taons, etc.
1deg; Effets des poisons de la premiere classe. Traitement.
Tous ces poisons enflamment plus ou moins lestissus avec lesquels ils sent en contact. Aprcs avoir administre un vomitif, faire prendre en grandc quantile de l'eau, dans laquelle on aura dclaye de la magnesie calcinee, de l'eau de savon, du bicarbonate de soude, du carbonate de cliaux (blaue d'Espagne), chacune de ces substances delayees dans l'eau. Pour les substances arsenicales, les contre-poisons les plus efficaces sont les preparations de
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^quot;
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TRA1TE PRATIQUE
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fer. Le plus facile h se procurer est le sulfate de fer, vi­triol vert. On en fait dissoudre soixante grammes dans cinq cents grammes deau, et on I'administre par deux ou trois cuillerees toutes les cinq minutes.
Tous ces contre-poisons devront etre pris separement, et, a defaut les uns des autres, delaycs dans de l'eau, du lait, des huiles d'amandes douces ou d'oeillette, des boissons mucilagineuses, aussi quelques blancs d'ceuf battus avec de l'eau, et, ä defaut de toutes ces substan­ces, gorger l'animal d'eau tiede.
Contre les empoisonneraents par 1c phosphore, cviter l'emploi des huiles et des corps gras, lesquels, en le dis-solvant, ne feraient qu'activer son action.
Le verre pile n'est pas, k proprement parier, un poison, mais cette substance n'agissant que mecaniquement, on devra gorger l'animal de panades ou autres aliments en-veloppants. Provoquer ensuite le vomissement, puis avoir recours ä la meme medication que ci-dessus. Quel-quefois aussi on empoisonne les chiens en leur donnant ä manger de l'eponge coupee en petits morceaux, puis rötie dans du beurre. Voici les effets produits par cette prepa­ration : lorsque les morceaux d'eponge sont assez volu-mineux pour ne pas penetrer dans l'intestin grele, cette masse ne peut se digerer, eile se gonüe, produit de la constipation, l'enterile et la raort.
Apres avoir fait vorair l'aniraal, employer la meme me­dication que pour les poisons de la premiere classe.
Une fois maitre des accidents, dans les empoisonne-ments ci-dessus, on fera prendre au malade quelques las­ses de bouillon de veau, du.bouillon gras froid, des sou-pes au lait, quelques panades au maigre. Quelques jours
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DES MALADIES DES CHIEMS.
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apres l'entree en convalescence, administrer, le malin ü jeun, pendant cinq ä six jours, deux pilules purgatives.
2deg; Effet des poisons de la deuxieme classe. Traitement.
Apresle vomissement oblenu, donner une boisson aci-dulee, limonade au citron, eau vinaigree.
Vinaigre : deux cuillerees dans un verre d'eau, admi-nistree par cuillerees h soupe toutes les cinq minutes. Combattre le narcotisme par uue forte decoction de cafe noir, faire des frictions seches et alcooliques sur tout le corps, ou meme employer le liniment suivant :
Eau-de-vie................ 123 grammes,
Alcali volatil.............. 15 —
Pour le reste du traitement, se conformer ä celui indi-que pour les poisons de la premiere classe.
3deg; Effets des poisons de la troisieme classe. Traitement.
Apres les vomissements, administrer un purgatifsa-lin :
Sulfate de magnesie........ 30 grammes.
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dissous dans un demi-verre d'eau tiede et administre en une seule fois. Pour le reste du traitement, se conformer au traitement general des poisons de la premiere classe.
4deg; Effets des poisons de la quatrieme classe. Traitement.
Pour les morsures de viperes et de chiens enrages, etc., pratiquer immediatement une forte ligature au-dessus de l'endroit mordu, incisor la plaie, la faire saigner le plus
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TRA1TE PRATIQUE
abondamment possible, soit en la comprimant pour 1'e-coulement du sang, soit an moyen d'une ventouse. Cau-teriser ensulte profondetnent au moyen d'un fer rouge, a son defaut introduire dans la plaic un tampon de linge ou de charpie imbibe d'alcali volatil, ou mieux d'acide phenique pur, ou meme encore cauteriser avec la pierre infernale ou le beurre d'antimoine. Une cauterisation pro-fonde peut souvent empccher des accidents graves. Apres la cauterisation, appliquer sur la plaie un linge imprcgnc de glycerine pheniquee ou d'huile d'olive, dans laquelic on aura ajoute un peu d'acide phenique.
Dans le cas oü la plaie n'aurait pas saigno abondam­ment, il faudrait entretenir de la suppuration en appli-quant sur la plaie une legere couche d'onguent vesica-toire veterinaire.
A l'interieur, faire prendre toutes les heures une cuil-lerce de potion antispasmodique :
Eau de tilleul.............nbsp; nbsp; nbsp; 90 grammes,
Sirop d'ether..............nbsp; nbsp; nbsp; 30 —
Eau de fleur d'oranger.....nbsp; nbsp; nbsp; 30 —
Laudanum de Sydenham___nbsp; nbsp; nbsp; 15 goultes.
Des infusions de fleurs de tilleul, de feuilles d'oran­ger ou de fleurs de bourrache, dans lesquelles on aura ajoute une cuilleree d'eau pheniquee au centicme :
Acide phenique............. 1 gramme,
Alcool..................... S —
Eau....................... 100 —
Melez.
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DES MALADIES DES CHIEiNS.
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Pour les autres soins ä donner, voir ä l'article Rage.
A la suite des empoisonnements, avoir le soin de don­ner aux convalescents pendant quelques jours, le matin äjeun, de une k trois pilules purgatives, selon la force de l'animal.
#9632;tage.
Improprement noraraee hydmphobie, cette maladie est la plus terrible et la plus grave qui puisse atteindre la race canine. Ellepeutetre transmise par Tanimal qui en est atteint ä tout autre animal, m6me ä l'homme, au moyen d'un virus, appele virus rabique, lequel reside dans la salive.
Jusqu'ä present les causes qui determinent la rage spontance ne sont pas connues. Cependant, autrefois on a attribue l'apparition de cette maladie ä plusieurs cir-constances suseeptibles de favoriser son developpement. Une chaleur extreme, un climat alternativement tres chaud ou tres froid, une saison seche et tres chaude, un froid excessif, une nourriture animale putrefiee, le man­que d'eaUj la presence des vers dans les intestins, l'epo-que du rut, le defaut de transpiration chez les chiens, toutes ces causes pouvaient occasionner la rage.
II est bien entendu aujourd'hui qu'aucune des causes ci-dessus, ni la reunion de plusieurs d'entre elles, ne peut produire cette maladie, et tont porte ä croire, et c'est d'ailleurs l'idee la plus gcneralement recue, que la rage spontanee est determinee par un virus sui generis, un prineipe deictere et contagieux qui reside dans la bave de
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TRAITK PRATIQUE
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Tanimal enrage, ainsi que dans le mucus guttural et bronehiquequis'y trouve raelc.
La rage peut se declarer chezles chiens soit spontane-ment, soit par la morsure d'un aulre animal enrage; eile peut se declarer en toute saison, mais le plus ordinaire-ment en automne et au prlntemps. Cette maladie est d'au-tant plus effrayante que, jusqu'a present, on n'a encore pu trouver aucun moyen curatif tant chez les animaux que chez Thomme.
Les signes de cette maladie, au debut, sont pen carac-terises et difficiles k preciser, cette affection ayant des rapprochements avec d'autres maladies, principalement celles du cerveau. Au debut, quand on observe attentive-ment I'animal, on remarque en lui de la tristesse, de la somnolence, quelquefois il y a manque d'appctit; il re­cherche les endroits obscurs, remue constamment et ne peut rester un instant en repos. Bientöt son regard devient fixe, roeil est plus brillant; tres souvent le chien leche les objets qui sont a sa portee, il lappe son urine, ce qui est un des principaux signes de la rage. Cependant 11 conti­nue a. boire et a. manger, mais bientöt l'appetit disparait totalement. 11 reconnait et obeit encore ä son maitre, H a encore la connaissance de ses actions. II cesse ensuite d'aboyer et pousse de temps en temps un cri rauque et guttural caracteristique et que Ton ne peut confondre avec d'autres quand on I'a entendu une fois.
11 a egalement des hallucinations, il veut se jeter sur des objets imaginaires qu'il croit voir voltiger devant lui et pouvoir attraper. Si on lui presente de l'eau, il n'en a pas horreur, ainsi qu'on le dit et qu'on le croit generalement. Au contraire, il s'approche du vase qui la contient, et
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essaie de boire. Quelquefois il peut encore, dans le com­mencement de la maladie, avaler l'eau; mais, arrivce ä une certaine perlode, la deglutition devient impossible : alorsil mord la paille qu'il a sous lui, le bois, les chif­fons, etc., en un mot tous les objets qu'il a ä sa portce.
S'il est en liberte, il mange de l'herbe, de la mousse, tous corps etrangers k la nutrition. S'il est attache, il mord sa chaine, les planches qui servent de cloison ä sa cage ou ä l'endroit dans lequel il est enferme. S'il par-vient ä s'echapper, il fuit la maison de son maitre. C'est alors qu'il se jette sur les animaux qu'il rencontre et mcme sur rhomme. Apres quelquesjours, ordinairement du troisieme au cinquieme, quelquefois plus tut, survien-nent des acces, puls une congestion cerebrale suivie de paralysie, et l'animal meurt ä la fin d'un acces plus vio­lent que les precedents.
Cette maladie, ainsi que je l'ai dit plus haut, est jus-qu'ä present reputee incurable.
Lorsque les premiers symptömes se declarent, le plus prudent est de mettre l'animal dans l'impossibilite de mordre en l'attachant solidement ou en l'enfermant dans un endroit sür. Aussitot que Ton est presque certain que la maladie existe, ne pas balancer a faire abattre l'ani­mal.
Moyem preservatiß. — Aussitot qu'un chien vienl d'e­tre mordu, il faut s'empresser d'ouvrir la plaie au moyen d'un canif, d'une lancette ou de tout autre instrument tranchant, afln de bien faire ecouler le plus de sang pos­sible, laver ensnite la plaie avec de l'eau salee ou vinai-gree. Pendant ces mesures, on fera rougir a blanc un morceau de fer plutöt pointu que plat; apres avoir bien
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TRAITE PRATIQUE
essuye la plaie, on la cauterisera tres profondement. A dcfaut de fer rougi, cautcriser la plaie avec de l'alcali vo-latil (atnmoniaque), ou mieux encore avee de l'acide phenique pur dont on imbibera un peu de colon ou de charpie, et que Ton introduira dans la plaie. On ne doit pas craindre de cauteriser fortement, car de la cauteri­sation depend le succes de la medication. On doit ensuito sequestrcr ranimal et prendre toutes les precautions ne-ccssaires pour cviter tout accident dans le cas oil il de-viendrait enrage.
On peut tout en le surveillant, eviter d'abattre un animal auquel on tient et qui peut avoir ete mordu par un chien non atteint de rage. Dans le doute, il vaudrait mieux le sacrifier. Cependant il ne faudrait pas trop se presser de croire que le chien que Ton aura scquestrc pendant un certain temps ne deviendra pas enrage, vu qu'il sc sera ecoule un mois ou six semaines sans qu'il se soit declare aueun Symptome fächeux, car on a vu plusieurs fois des chiens qui avaient ete mordus devenir enrages au bout de cinq ä six mois et meme davantage.
II faut nourrir I'animal sequestre avec soin, ne pas le aisser manquer d'eau, ajouter dans son eau dix ä douzc goultes d'acide phenique par litre, le purger deux fois la Semaine avec trois ou quatre pilules purgatives chaquc fois. Si, malgre ces soins hygieniques et cette medica­tion, on s'apercevait que I'animal aecusät un ou plusieurs des symptömes designes ci-dessus, on ne devrait pas ba­lancer ä le faire abattre; les consequences d'une morsurc de chien enrage sont trop graves pour s'exposer, par at-tachement a un chien, k compromettre I'existence d'un de ses semblablesj car, comme je l'ai dejä dit plus haut.
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malgre tous les remedes preconises, il ne s'en est pas en­core trouve un seul dont l'efncacite ait etc reconnue ca­pable de guurir la rage soit de l'homme, soit des ani-maux.
Rage nine
Cette affection est une variete de la rage furieuse, ca-racterisee par 1 ecartement des mächoires. La gueule est entr'ouverte par suite de la paralysie des muscles des mächoires; eile estseche, d'un aspect fonce, couleur lie de vin, et prcsente par place une couche de muco-sites dessechoes; l'oeil est terne, fixe, et parait eteint. L'animal n'est pas aussi dangereux qua celui atteint de rage furieuse, puisque, dans l'etat oü il est par suite de la contraction des mächoires, il öprouve de la difficulte ä mordre; mais sa salive n'en est pas moins virulente. II serait done dangereux d'introduire la main dans la gueule dans le but de lui porter secours en croyant ä la presence d'un corps etranger dans le gosier. L'animal meurt au bout de quelques jours ä la suite de conges­tion cerebrale et de paralysie. 11 n'existe pas que je sache, de remede propre ä guerir cette maladie. Cepen-dant, dans l'incertitude oü Ton peut etre que le chien se trouve atteint de la rage mue, on peut le soumettre au meme traitement que celui conseille pour les con­vulsions.
Sluscliercs.
Je ne veux pas, apres avoir traite des causes et effets de la rage, terrainer cet article sans joindre ma voix ä
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celle des personnes qui se sont elevees contre I'eraploi des muselieres.
Car d'abord il ne m'a jamais etc demontre, surtout de la facon dont la plupart des muRelieres sont confection-nces, qu'elles puissent empccher le chien de mordre assez fortement, s'il etait enrage, pour ne pas coramuni-quer la rage, tandis que d'un autre cöte l'emploi de la muselierc peut, en agagant et excitant l'animal, et l'em-pöchant de boire et de tirer la langue en courant, sur­tout quand il fait chaud, le predisposer au contraire ä contracter la rage spontanee.
II est d'ailleurs demontre que, dans les pays chauds, I'Egypte par exemple, od les chiens ne sont pas muscles, la rage se rencontre rarement.
Dernierement j'avais occasion de m'entretenir avcc un de mes parents, M. Montauze, chasseur intrcpide, habi­tant depuis dix ans Tile de la Reunion, loquel m'assurait que pendant ce laps de temps il n'avait vu aucun chien muscle ni cntendu parier d'aucun cas de rage dans cette coionie. Cependant, me disait-il, ä I'ile Maurice, situce sous la meme latitude, les cas de rage spontanee ctaient frequents. A quoi attribuer ces anomalies? Je laisse a. plus savant que moi le sola de les expliquer, me conten-tant de signaler les effets sans pouvoir en definir les causes.
Si j'avais un avis ä emettre, je crois que, loin d'astrein-dre les proprietaires des chiens a les museler, il serait preferable, pour la sürete generale, de defendre k qui que ce soit de laisscr errer ses chiens; car les per­sonnes qui possedent des chiens pour leur agrement ou leur utilite, sont les premieres interessees ä les
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DES MALADIES DES CHIENS.
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survciller. Cependant, comme il pourrait arriver qu'un chien auquel on esl attache vint ä. s'echapper, il devrait toujours porter un collier indiquant le nom et l'adresse de son proprietaire. Tout chien, qui ne se trouverait pas dans ces conditions, devrait etre conduit ä la fourriere et impitoyablement abaltu au bout de quarante-huit heures de scjour, mais apres avoir prevenu le proprietaire. S'il n'etait pas re­clame, ce dernier devrait meme etre astreint a payer une amende pour son defaut de surveillance. Cette me-sure, jc crois, contribuerait a nous diibarrasser d'un nombre infini d'affreux roquets, bons tout au plus ä oc-casionner des accidents, en se jetant dans les jambes des chevaux, en abeyant apres eux, et meme apres les passants. D'un autre cote aussi, nous ne verrions plus dans nos plaines errer ces chiens que les cultivateurs ont I'habitude d'emmener avec eux, sans aucune utilite et pour le plaisir de les voir courir apres le gibier, et quelquefois aussi, ilestvrai, pour s'emparer ä leur profit el'une piece blcssee on d'un malheureux levraut.
Chacun doit 6tre libre d'avoir un chien, si tel est son bon plaisir, mais a la condition toutefois qu'il ne nuise ä personne.
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Adjonction a la nourriture lies chiens.
Depuis quelque temps on emploie pour la nourriture des chiens des biscuits contenant de la viande desse-chee. Plusieurs maitres d'equipages, qui les emploient, m'ayant demande mon avis sur ce genre dö nourriture, j'ai du me faire envoyer de ces biscuits. Apres les avoir
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TRAITE PRATIQUE
cxperimentes, j'ai reconnu que ces biscuits etaient desti­nes ä rendre de bons services. La farine qui entre dans leur composition est de bonne qualite, la viande dessc-chee ne laisse rien ä desirer. Ils possedent un grand avantage, c'est d'etre d'une parfaite conservation et d'un prix modere. Trois de ces biscuits chaque jour suffisent pour la nourriturc d'un chien de moyenne taille, quatre pour les chiens qui travaillent et ceux de grande taille. J'ai reconnu que le meilleur moyen de les employer con-sistalt ä les faire tremper, soit dans l'eau chaude ä la-quelle on ajoute une petite pincee de sei, ou, mieux en­core, ä verser dessus une decoction de carottes, que Ton ecrasera apres la cuisson, et ä laquelle on ajoutera ega-leraent une pincee de sei pour chaque cliien. Les chiens mangent egalement avcc plaisir ces biscuits sees; rnais, alors, il faut avoir le soin de mettre de l'eau h leur dis­position. Pour les personnes qui possedent un certain nombre de chiens, cette nourriture leur evitera Tcm-barras de leur faire du pain et du bouillon de viande. On pent se procurer ces biscuits :
SPRATT'S PATENT, 36, RUE CAUMART1N, PARIS.
Deja, lors de TExposition canine, j'avais remarque ces biscuits; mais, n'ayant pas etc ä meme d'en essayer l'emploi, je n'avais pas cru devoir, lorsque j'ai traitc de la nourriture du chien, en recoramander Temploi. Au-jourd'hui je crois pouvoir le faire avec connaissance de cause, car j'ai deux chiens soumis exclusivement, depuis un mois, ä cette nourriture, et qui sont en tres bon etat de sante.
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DEÜX1EME PARTIE.
MALADIES EXTERNES.
Jllalaclieg de la peau.
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Maladies eruptives. — Souvent, ä la suite de la maladie deschiens, une afTection de la peau vient corapliquer le catarrhe bronchique ou le catarrhe intestinal. Elle appa-rait memc entre deux attaques de convulsions. Plusieurs autcurs ont designe cette maladie sous le nom de va­riola; je n'ai Jamals, dans raa pratique, reconnu qu'il y alt de Tanalogie entre ces affections et la variole, car il n'existe pas de pustules. G'est une eruption bubeuse. Au debut on voit apparaitre, sous la poitrine, le ventre et l'interieur des cuisses, des bubes disseminees, les-quelles, plates d'abord, se remplissent d'uu liquide clair; elles deviennent ensuitc convexes, et lorsque, au bout de deux k trois jours, elles viennent ä crever, elles laissent ecouler un liquide d'une couleur opale. Une fois la bube rompue, la portion d'epiderme qui l'avait soulevce seracornit; au - dessous apparait la portion correspon-dante du derme rouge, et secretant un liquide blanc, purulent, lequel par la dessication forme des pellicules. Cette croüte tombe ordinairement au bout du troisieme ou quatrieme jour, et au-dessous apparait le derme cica-
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TRA1TE PRATIQUE
trise. Quelquefois il arrive qu'il n'existe pas de suppu­ration : alors la plaie du derme reste rouge et se cica­trise difficileraent. Get etat s'observe principalement chez les chiens epuises par l'effet do la bronchite. La maladie, circonscrite d'abord, gagne souvent la tele, les oreilles et les membres. Les bubes, divisoes dans le principe, se rejoignent et forment des plaies assez cten-dues. 11 suffit alors de faire des lotions avec la solution pheniquee suivante :
Acide phenique............. 10 grammes,
Eau....................... 1 litre.
pour ^nlever I'odeur qu'exhalent ordinairement ccs plaies, et en faciliter la cicatrisation.
Cette affection se communique facilement aux autres chiens; il est done essentiel d'isoler les animaux ma-lades de ceux non attaints.
Plusieurs auteurs ont conseille l'inoculation avec du virus variolique. J'ai a plusieurs reprises, essaye ce moj'cn, et je dois avouer que je n'ai obtenu aucun rc-sultat, ni comme effet immediat, ni comme preservatif.
On devra donner aux animaux malades une nourri-ture maigre et lactee, et faire prendre, pendant une huitaine de jours, le matin ä jeun, deux ou trois pilules purgatives.
Dartres.
Les dartres sont des phlegmasies cutanees ordinaire­ment chroniques, presque toujours opiniätres, caractcri-sees par de petits boutons rouges, pustuleux, vesieu-
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DES MALADIES DES CHIEMS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;73
leux, reunis en plaques plus ou moins larges et de diffe-rentes formes, ordinairement arrondies, occasionnant des demangeaisons, et sur lesquelles il se forme une es-pece de poussiere farineuse, de larges exfoliations epi-dermoides, des ecailles, des croütes, et quelquefois meme une secretion purulente.
A cette eruption succedent parfois des uleerations plus ou moins profondes, plus ou moins etendues, qui, lorsqu'elles guerissent, laissent des cicatrices indele-biles, d'aulant plus desagreables que ces places restcnt toujours degarnies de poils. La partie de la peau que recouvrent les dartres est rude au toucher et presque' toujours un peu tumefiee. C'est par une irritatioji que debutent les dartres, et leur principal caractere se tire de la rougeur le plus souvent violacee de cette mem­brane, indiquant l'etat de phlegmasie chronique dans lequel eile se trouve.
Ces differents caracteres empÄchent de confondre les dartres avec les autres phlegmasies cutanees, dont elles se distinguent d'ailleurs en ce que la place qu'elles oc-cupent est circonscrite et en quelque sorte separee des autres parties saines par une ligne de demarcation. On a etabli plusieurs Varietes de dartres, que Ton a divisees en dartres furfuracees ou farineuses, squammeuses, vives ou humides, croüteuses, et dartres rongeantes ou ulce-rees.
Les dartres sont des maladies en general peu dan-gereuses, mais souvent tres difficiles ä guerir radicale-ment. Pour traiter efßcacement les differentes especes de dartres, on devra rechercher les causes qui les ont fait naitre et mettre les animaux dans des conditionraquo;
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TRA1TE PRATIQUE
opposces. L'hygiene, dans ces affections, est destinee k jouer un role important.
Aussi, en meme temps que les animaux seront bien nourris, bien soignes, tenus avec la proprete la plus rai-nutieuse, exposes a une temperature convenable, on ap-pliquera, ä chaque espece de dartres mentionnee ci-dessus, le traitement approprie ä chacune d'elles. Cepen-dant, pour les dartres en general le commencement du traitement est le meme. On doit commencer par faire des lotions cmollientes pendant quelques jours, pour preparer la peau et enlever I'inflammation qui existe or-dinairement. Avant d'employer la lotion antidartreuse, j'ai, autant que possible, evite l'emploi des corps gras, ayant reconnu que les medicaments, autrefois employes en pommade, agissaient moins efficacement que lors-qu'ils ctaient employes en lotions.
V Dartres furfuracees on forlncases.
Les dartres furfuracees ou farineuses sont les moins graves de toutes. Elles n'arrivent jamais jusqu'ä I'etat de dartre rongeante. Ellas s'annoncent par une multi­tude de petits boutons rapproches, souvent impercepti-bles ä l'ceil nu, accompagnes d'un leger prurit et bien-tot de la chute du poll. La peau n'est que faiblement rougie; l'epiderme s'exfolie et se resout en petites par-celles blanchätres et crasseuses, ressemblant a une poussiere farineuse ou ä des particules de son. Si on l'cnleve au moyen du lavage, on trouve la peau rouge au-dessous. Cette variete, dont la forme est habituelle-ment celle de plaques rondes a bords proeminents, est
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DES MALADIES DES CHIENS.
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accompagnee de peu d'exsudation, si ce n'cst ä son debut. On l'observe le plus souvent sur les points ou la peau est le plus rapprochee des es, les cötes, etc., la pointe des coudes, le tour des oreilles et des yeux, celui de la gueule, le front, etc.; c'est l'especc la plus com­mune, et eile existe quelquefois en meine temps que la gale. Cette affection est souvent de longue duree et meine, apres avoir disparu, est sujette ä reparailre. Le .traitement consiste ä soumettre l'animal ä un regime maigre, le priver de viande et de ragouts epices, lui ad-ministrer tous les matins, pendant huit ä dix jours, de deux ä trois pilules purgatives, le laver avec de l'eau de son tiede, puis le soir avec la solution pheniquee sui-vante :
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Acide phenique.............nbsp; nbsp; 10 gramnies,
Alcool.....................nbsp; nbsp; 30 —
Eau....................... 1 litre.
Melez.
Quand les plaies sont sechees, laver l'animal avec de l'eau de savon.
Les maladies de la peau sont tres frequentes chez les chiens. Elles ne sont pas tres bien definies, parce qu'il existe beaueoup de ressemblance entre elles, et que le chien, tourmente par les demangeaisons, se gralte et amene des escarres que Ton peut confondre avec d'au-Ires affections.
Afin d'eviter que les affections dartreuses ne se renou-vellenf, avoir le soin de laver, pendant quelque temps, l'animal une fois la semaine avec la solution pheniquee,
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et de lui administrer de trois a quatre pilules purgatives le matin a. jeun, une fois la semaine, et cela pendant trois ou quatre semaines.
Avoir aussi le soin de tenir I'animal dans un endroit sec et bien aere.
Dartres s4|nammcnseB.
Les dartres squamraeuses, beaucoup plus rares que les dartres furfuracees, peuvent affecter plusieurs parties du corps, principalernent le coude, la pointe du jarret et tous les membreSj et surtout dans les parties les plus inferieures.
Elles debutent par la rubefaction circonscrite et plus ou moins foncce d'une ou do plusieurs pointesdela sur­face des teguments, sur lesquels se forment de tres pe-tites pustules qui s'ulccrent et se multiplient, occasion-nant du prurit, et laissant suinter un liquide sercux un peu visqueux et de pen d'odeur.
Ce liquide amasse, il se forme des bourrelels; la peau se gcrce, repiderme se separe et tombe en ecailles larges, humides ou dures, qui sont aussilot remplacces par d'autrcs.
Cette affection est tres rebelle, surtout si eile est an-cienne et si eile cxiste sur des parties que I'animal puisse frotter, ce qu'il ne manque Jamals de faire.
Cette maladie est attribuce ä des refroidissements, a la sequestration dans des endroits peu acres ou humides et aussi k la contagion qui pent se communiquer dun chien a l'autre. Elle se declare assez frequemment chez
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raquo;
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les chiennes qui ont nourri, et h la suite d'un epanche-ment de Jait. Pour arriver a la guerison, 11 faut suivre un traitement assez long, lequel comme pour les autres affections cutanees, reclame des soins de propreto, de l'exercice, une nourriture specialement vegetale. II faut administrer, chaque matin, de deux a trois pilules pur­gatives selon la force de l'animal, faire des lotions avec la solution pheniquce suivante :
Acide phenique.............nbsp; nbsp; IS grammes,
Alcool.....................nbsp; nbsp; 30 —
Eau....................... 1 litre.
Alelez.
Lotions que Ton fera tous les soirs.
Le matin, faire des lotions d'eau de son, puls apres alterner les lotions pheniquces avec la solution sulfureuse suivante :
Sulfure de potasse........ 125 grammes,
Eau.................... 1 litre.
Falles dissoudre k chaud.
Afin d'eviter le retour des dartres, pendant quelques mois, une fois la semaine, faire des lotions pheniquces, et donner quelques pilules purgatives.
Dartres rouges, vives et huniiileraquo;.
Dartres rouges. — Cette variete se manifeste au debut par une multitude de petites pustules plates, trcs tenues, apparentes et donnant lieu, lorsqu'elles se rompent, ä l'exsudation d'un liquide ichoreux, lequel en se concre-
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TRAITE PRATIQUE
tanl recouvre la peau de croutes irregulieres de couleur variable, quelquefois griscs, d'autres fois jaunatres, les-quelles augmentent 1 cpaisseur de la partie affectee. Dans certains cas, les dartres vives affectent prineipalement la poitrine, le ventre et l'interieur des cuisses. Cependant, en d'autres cas, elles atteignent tout ou en partie le corps. Cette variete s'ulcere frequemment par I'accumulation d'une mauere puriforme, #9632;visqueuse, au-dessous des croutes. Elle est accorapagnee d'un prurit tres violent qui force le chien a se gratter continuellement. La duree de cette maladie est assez longue. Elle peut durer des seraaines et des mois entiers, et, si on n'y apportait pas de remede, eile pourrait se prolonger des annees. Elle est contagieuse pour les autres chiens.
La guerison radicale s'obtient assez difficilement avant un certain temps de traitement, et, lors meme que les accidents paraissent avoir disparu, on doit encore conli-nuer le traitement pendant quelques mois, afin d'cvitcr que ces accidents ne rcparaissent.
Le mode dc traitement consiste :
Apres avoir, commc pour les autres dartres, soumis ranimal a un regime de preparation , lui faire prcndre des bains tiedes d'eau de son et de decoction de tetes de pavot, tous les matins. A defaut de bains, faire des lotions. Laver, tous les soirs, les parties aflectees avec la solution de sulfure de potasse (bain de Darege).
Sulfure de potasse........ 60 grammes,
Eau..................... i litre.
Faites dissoudre h chaud. Laisser ensuite secher I'animal.
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DES MALADIES DES CHIENS.
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Le lendemain, le laver ainsi qu'il est dit ci-dessus. Suivre cette medication pendant une semaine, tous les deux jours. S'il survenait des escarres ou des plaies, les panser au moyen d'un pinceau imbibe de glycerine phe-niquee :
Acide phenique.......... 2 grammes.
Glycerine............... 200 —
Pendant toute la duree du traitement, adrainistrer ä l'animal, seien sa constitution, de une ä quatre pilules purgatives; lui procurer de l'exercice, en plein air, a. la campagne, le soumettre a une nourriture vegetale, et s'abstenir de donner de la viande el des aliments epices.
Dartres ron^eantes.
Les dartres rongeantes commencent par la sensibilile douloureuse de la peau, dans les endroits qu'elles doi-vent occuper, avec une tendance marquee ä l'agrandis-sement. Elles peuvent succeder aux dartres vives, ou meme se declarer d'elles-memes.
La peau devient rouge, douloureuse, dure, inegale, raboteuse, s'ulcere, fournit une matiere ichoreuse, gri-satre, d'une odeurtres fetide, laquelle tantot s'ecouleau dehors sur les parties voisines qu'elle excorie, tantöt desseche le tissu cutane et forme des croütes sur les-quelles l'ichor s'accumule. Les progres de cet ulcere sont tres rapides. De la peau, il s'etend par degres au tissu lamineux sous-cutane, aux muscles, etc. La dartre ron-geante se rencontre assez souvent au nez du chien, sur
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TRAITE PRATIQUE
les faces laterales des mächoires, au bout des oreilles. Cette affection est rebelle, meme beaucoup plusque les autres varietes de dartres. Sonvent eile resiste ä tous les traitements, et, si eile est abandonnee ä elle-m6me, eile amene le marasme, meme la mort.
La dartre rongeante est une varicte de la gale, eile est contagieuse. On a observe que les chiens en se lechant gagnent mal aux levres. Les causes de cette affection sont ä peu pres les memes que celles des autres maladies dartreuses. La constitution de l'animal parait etre la seule cause de l'aggravation de cette espece de dartre. Le traitement pourrait etre ä la rigueur le meme que celui indique pour les affections cutanees designees ci-dessus, mais cette maladie etant plus grave que les autres, touten employant les memes soins hygieniques, il laut modifier un peu le traitement. L'exercice au grand air, la campa-gne, lesejour dans un endroit secetbien aere, une nour-riture maigre; pour boisson, de l'eau de chiendent miel-lee, de une ä quatre pilules purgatives par jour, lotions et bains d'eau de son, de pavot, de guimauve, de graine de lin; chaque matin , lotions pheniquees et sulfureuses en alternant Tune et l'autre; panser les plaies avec le me­lange ci-dessous applique a I'aide d'un pinceau, matin et soir :
Acide phenique............ 1 gramme,
Laudanum de Sjdenham....nbsp; nbsp; 20 gouttes,
Glycerine.................nbsp; nbsp; 60 grammes.
Melez.
Tous les quatre ä cinq jours, laver l'animal avec de l'eau de savon, renouveler la paille de sa couche. Avec
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louscessoins on peutarrivcr ä la guerison; puis, conti-nuer les bains et les pilules une fois la seraaine.
Prurigo.
Cette affection est caracterisee par la formation de pa­pules plates, plutot percepiibles au toucher qu'a la vue et determinant un prurit insupportable. Lc prurit occa-sionne un grattage incessant, qui a pour resultat d'ecor-cher les petites papules, en sorte que la surface malade est parsemee de petites pointes noires, formees par des gouttelettes de sang desseche.
Si on presse une papule du prurigo, on fait sortir un liquide siireux sans cependant qu'il se forme jamais de vesicules ni de croütes.
On attribue chez les cbiens la cause de cette maladie ä une nourriture trop abondante et cchauffante, au defaut d'exercice en plein air, ä l'humiditc, a lamalpro-prete, aux refroidissements subits.
Le traitement applique a. cette maladie consiste en bains, en lotions emoUiontes de son, guimauve, decoc­tion de pavot, lotions avec une dissolution de
Sous-carbonate de soude...... 123 grammes,
Eau tiede.................... 2 litres.
Renouveler ces lotions tons les deux jours; en cas d'in-suffisance, faire des lotions avec de l'eau pheniquee.
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Acide phenique.......... dO grammes,
Alcool.................. 30 grammes,
Eau.................... 1 litre.
Tenir I'aniinal dans un endroit sec et acre, donner une nourriture moderde et vcgctale, et en outre tous les deux a trois jours, le matin a jeun, de deux a quatre pilules purgatives.
laquo;ale.
La gale cst une phlegraasic cutanee essentiellement contagieuse et accompagnee de prurit, consistant en des \esicules liigerement clevees au-dessus du niveau de la peau, blanchatres, transparentes au sommet, et ennte-nant un liquide sereux et visqueux. Ces vcsicules psori-ques, dechirees ou non, laissent cchapper une serositö limpide qui s'epaissitensuite, forme descroütes etcouvre bientot les pustules tout entieres.
Danscetetat, on constate dans des galeries avoisinant les #9632;vcsicules rexislencc de l'acare de la gale (insecte pa­rasite de la meme famille que le sarcopte de la gale de l'homme). Outre le sarcopte, le chien nourrit un second animalcule parasite, ce qui a fait distinguer plusieurs formes de gales canines : les unes dues aux sarcoptes et d'autres au demodex.
Pendant assezlongtemps, on a cru a la non-existence de l'acare dans la gale du chien; maisaujourd'hui, aprcs les nombreuses experiences faites, il n'existe plus de doute sur la presence de cet animal dans la gale du chien. Ces
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insectes, chez le chien, sont beaucoup plus petits que ceux observes dans la gale des autres animaux.
L'acare est facile ä observer a I'aide d'un microscope, car il n'est pas perceptible a. I'oeil nu. La contagion se communique par la cohabitation ou les rapports entre chiens dejä atteints de la gale. Cette gale par contagion se transmet plus facileraent que celle spontanee.
II existe aussi chez certains sujets une gale que je nom-merai constitutionnelle ou hereditaire, se comrnuniquant du pere ou de la mere ä leur progeniture möme jusqu'ä latroisieme generation. J'ai eu I'occasion d'observer une espece de chien de race anglaise (braque) contractant la gale spontanee, dont le pere et la mere avaient ete eux-memes atteints de gale de diverses especes. Apres la con­tagion, consideree comme une cause efficiente de la gale avant les decouvertes recentes faites sur l'acare, les au­tres causes les plus ordinaires etaient attribuees a I'ha-bitation dans un chenil trop etroit, mal acre, ou la litiere est sale, froide, et dont la paiile est rareraent renouvelee; les logements malpropres oü la peau regoit les emanations du corps des animaux, de leurs urines, de leurs excre­ments; une nourriture insuffisante,de mauvaise qualite, teile que celle composee d'aliments sales, epices, de viandes ayant subi un commencement de putrefaction, de pätees ou de soupe de cretons, residus des pellicules que renferme le suif avant d'etre fondu pour la fabri­cation de la chandelle.
Dans ces circonstances, une eruption pent se mani­fester , s'accompagner de rougeur et de chaleur de la peau, prendre la forme de pustule et s'etendre sur une partie plus ou moins grande du corps, ressemblant plus
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ou moins aux premiers phenome.nes du developpement de la gale.Cette eruption forme de larges plaques rudes oü le poil est herisse, sale, terne, et finit par tomber, laissant la peau en partie degarnie.Celle-ci devient le siege de petits boutonssuppurantsqui determinent une deman-geaison plus ou raoins •violente, et dont la superficie se detache en ecailles.
Teiles sent ies varietes que presente la gale organique du chien.
La gale pent etre divisee en trois especes de gales dif-•ferentes :
1deg; La gale seche ou squammeuse;
2deg; La gale rouge ou rouvieux;
3deg; La gale rongeante ou humide.
Gale seche ou squammeuse. — Gelte gale forme des ecailles grisdtres. Le poil tombe. Elle occasionne seule-ment des demangeaisons sans entamer I'epiderme.
Gale rouge ou rouvieux. — Elle se distingue de la pre-cedente par la couleur rouge de la peau et meme de rextremite des polls, lesquels ne tombent qu'apres un cer­tain laps de temps, surtout si Ton n'apporte aucun remede a i'etat pathologique.
Gale rongeante ou humide. #9632;— Cette variete se reconnait a un ecoulementde serosite gluante, laquelle, en se des-sechant, lorme des croütes plus ou moins epaisses. Cette gale est la plus tenace et la plus difficile ä faire disparai-tre. Autrefois on confondait plusieurs exanthemes dar-treux avec la gale, ce qui avait etabli plusieurs varietes de gale, sous le nom de : gale commune, grande gale, petite gale rouge.
Comme le traiteraent des diverses varietes de gale ne
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difiere pas essentiellenient,je crois inutile de les decrire separement, car, une fois admis que la gale est due a la presence de l'acare, les moyens a employer, tendanttous a la destruction de ce parasite, sont les meraes pour les differents exanthemes produits par sa presence.
Traitement. — 11 faut eloigner les causes, empecher l'animal de se frotter en le surveillant, I'empecher, si faire se peut, de se gratter en lui enveloppant les pattes, de se mordre en le rauselant, toutes choses, je le sais , assez difficiles a obtenir.
Commencer par calmer I'inflammation locale , seit ä l'aide de lotions mucilagineuses et de pavots, assouplir la peau et surtout les croütes galeuses par des applications du melange suivant :
Huile d'olives...............nbsp; nbsp; 12ö grammes,
Baume tranquille............nbsp; nbsp; 12S grammes.
Laudanum de Sydenham.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 grammes,
Melez.
Lorsque, pendant quelques jours, on aura dispose le malade, commencer par lui faire prendre le matin un bain d'eau tiede, de decoction de son ou de racine de guimauve; le soir, faire une lotion sur toutes les parlies du corps avec de l'eau pheniquee :
Acide phcnique........... IS grammes,
Alcool................... 30 grammes,
Eau..................... 1 litre.
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Renouveler les bains et les lotions pheniquees pendant trois jours, ensuite remplacer la solution pheniquee, si
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Ton s'apercevait que la maladie ne diminue pas d'inten-site, par la solution suivante :
Sulfure de potasse.......... 30 grammes,
Eau chaude............... 1 litre,
Faites dissoudre.
Faire des lotions le soir, laisser secher toute la nuit, et le lendemain matin laver I'animal avec de l'eau desavon noir.
Continuer ensuite, tons les trois joursquot;, soil une lotion d'eau pheniquee, seit une lotion de solution sulfureuse, et toujours le matin les bains d'eau de son ou mieux d'eau de savon. Pendant toute la duree du traitement, selon la force de I'animal, lui faire prendre tous les matins de deux a quatre pilules purgatives, et cela pendant trois a quatre jours consecutifs, puis, laissant reposer I'animal, on continuera a les adrainistrer une fois la semaine jus-qu'a parfaite guerison. On ne devra pas etre etonne si les pilules purgatives n'occasionnent pas d'evacuations nom-breuses : non seulement ces pilules agissent en ce cas comme laxatives, mais encore comme depuratives du sang.
Plusieursauteurs adraettentla Iransmission ä riiomrae du sarcopte de la gale du chien. II suffitde prendre quel-ques precautions de proprete et d'ajouter dans l'eau qui sert ä se laver les mains quelques cuillerees d'eau phe­niquee.
Du reste, pour le traitement de la gale, on pent ega-lement consulter le traitement conseille pour les diverses especes de dartres.
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DES MALADIES DES CHIEJNS.
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II estessentiel, apres laguerison des aniraaux et meme pendant le traitement, de desinfecter les endroits qu'ils habitent, principalemcnt les niches etehenils, par des arrosages d'eau pheniquec , ou, ä son defaut, de pe-trole etendu d'eau ou de benzine, non seulement pour arriver a. guerir completement la gale, mais encore pour detruire les sarcoptes tant sur la peau que sur les objets inanimes, et il ne faut pas perdre de vue que les acariens separes du corps prolongent encore leur existence pen­dant plusieurs jours, et meme pluslongtemps.
Aggravee, fourbure, pieds echaulTes.
L'aggravee est une maladie de la patte du chien.
Les pattes des chions sont formees de cinq doigts, dont quatre principaux existant constatntnent, tandis que le cinquicme, place au cötc interne, manque aux pattes de derriere.
La surface inferieure de chaque patte offre cinq petits corps arrondis, mollasses, ä surface ridee, que l'on nomme tubercules plantaireset qui servent ä faire I'ap-pui.
Chacun de ces tubercules a pour base un tissu blanc, graisseux, elastique, tres resistant et peu sensible. Entre ce tissu et l'enveloppe chagrinee se trouve un reseau forme par l'entre-croisement d'une grande quantite de vaisseaux qui, dans certaines circonstances, sont suseep-tiblesde s'engorger, de s'enflammer meme, et de donner lieu ä la maladie appelee aggravee. L'aggravee survient ä la suite de longues marches sur un terrain dur et cail-
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louteux, et de courses forcees apres le gibier. L'irritation qui survient a la suite de ces courses determine un afflux plus grand de sang dans la patte, et ensuite un gonfle-ment douloureux. Ce gonflementpeut s'etendre ä la par-tie inferieure du membre et faire souffrir l'animal qui, pour se soulager, tient la patte levee en marchant. 11 crie lorsque Ton clierche k taterle membre affecte, et, si plu-sieurs sontatteints de eclte maladie, il regtamp;couche dans sa niche el refuse de marcher. Quelquefois la douleur cst si vive qu'elle occasionne la perte de l'appetit ct une fievre reconnaissable ä la frequence du pouls. Quand cet accident n'est pas bien grave quelques jours derepos suf-fisent pour faire disparaitre la boiterie; mais', si la dou­leur est vive, il faut avoir.recours au traiteraentsuivant: Laver les pattes et meme los envelopper de linges trem-pes dans de l'eau vinaigree, une cuilieree de vinaigre pour un verre d'eau, ou mieux encore avec de l'eau blanche :
Extrait de saturne......... 3 grammes,
Eau...................... i verre.
Ensuite appliquer des cataplasmes composes avec deux jaunes d'oeuf, dans lesquels on ajoutera de la suie en poudre ou, k son defaut, du charbon de bois pile et quantite süffisante d'huile pour donner au cataplasme une consistance molle. Y placer la patte malade en ayant sein de renouveler le cataplasme aussitot qu'il est des-seche.
Donner pour boisson a l'animal de la decoction de chiendent miellee et nitree (sei de nitre, un gramme par litre) et le laisser en repos.
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DES MALADIES DES CHIENS.
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Animanx parasites des cliiens.
Les chiens sont exposes ä etre tourmentös par la pre­sence sur leurs corps de plusieurs especes d'animaux pa­rasites, lesquels leur occasionnent des demangeaisons qui les forcent ä se gratter continuellement. L'epiderme alors se trouve entame, il survient quelquefois des es-carres qui influent plus ou moins sur la sante de l'animal. Ce sont indifferemment les chiens jeunes ou vieux qui sont sujets ä fitre attaques par les differentes especes de parasites que je vais decrire.
1deg; Les poux du chien se transmettent le plus ordinai-rement d'un chien ä l'autre; cependant ils peuvent se produire spontanement a. la suite de maladie longue, et le chien etant affaibli, une nourriture insufflsante et mal-saine, le defaut de proprete et le peu de soin que Ton apporte ä changer souvent sa litiere peuvent egalement engendrer les poux, puces, voir mßrae les tiques qui s'at-tachent surtout aux chiens qui chassent au bois, il sufftt de les laver avec la solution pheniquee :
Aeide phenique...... 15 grammes,
Alcool.............. 30 —
Eau................ 1 litre.
Une ou deux lotions suffisent ordinairement pour les detruire, et ces lotions ont encore l'avantage de nettoyer la peau et d'enlever les demangeaisons qui paraissent etre occasionnees par une irritation de la peau. Afin d'e-viter que les animaux soient tourmentes par les puces et
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TRAITE PRATIQUE
autres animaux parasites, il est bon, surtout l'ete, de les laver de temps en temps avec la solution pheniquee et meme d'en arroser leur niche et les chenils, la solution pheniquee ayant aussi la propriete de detruire toute es-pece de miasmes ou mauvaises odeurs produites par les urines ou les dejections des chiens.
MALADIES DES OREILLES.
Catarrhe auriculalre.
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Comme toutes les autres phlegmasies, Tinüammation de la muqueuse de l'oreille s'observe sous la forme aiguö et sous la forme chronique. Cette dernlere est la plus commune. Les chiens sont plus sujels que les autres ani­maux aux affections d'oreilles. Cette maladie se developpe ordinaireraent sous l'influence des causes suivantes : une temperature froide, humide, l'exposition de la töte a un courant d'air, la presence d'un corps etranger dans le conduit auditif, ladisparition subite d'une opthalmie ou d'un ecoulement chronique, la propagation dans le con­duit auditif de la gale, d'une dartre ou d'un erysipele. On la voit survenir dans le cours ou vers le declin de cer-taines affections aigues, et surtout a la fin de la maladie des chiens.
Le catarrhe auriculaire s'annonce par des demangeai-
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DES MALADIES DES CHIENS.
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sons, le prurit excite les animaux ä secouer leurs oreilles ou ä les gratter avec une patte de derriere. Si Ton ren-\erse la partie flottante de la conque pour en examiner la partie interne, on trouve la membrane auriculaire rouge, tumeflee; cette membrane laisse suinter un li­quide grisatre, sanieux, puriforme, Ires fetide, tres abon-dant. En comprimant la base de la conque, on augmente la douleur et on porte les animaux a se defendre. Cette maladie pent n'affecter qu'une oreille oules affectertou-tes deux ä la fois. Sa duree est indeterminee; plus eile est ancienne, plus eile est difficile a. guerir.
Le traitementconsiste a combattre d'abord I'inflamma-tion par des injections emollientes de decoction de racine de guimauve ou de tetes de pavotsraquo; Quand.il y a suinte-ment, une decoction d ecorce de ebene, de noix de galle, de feuilles de noyer ou meme de l'eau tiede, dans la-quelle on aura ajoute quelques gouttes d'extrait de sa-turne. Si malgre cette medication il survenait un ecou-lenient de matieres purulentes, de mauvaise odeur, faire des injections plusieurs fois le jour avec la solution pbe-niquce ci-apres :
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Acide phenique....... 15 grammes,
Alcool............... 30 —
Eau................. 1 litre.
Tous les deux jours administrer de deux a trois pi­lules purgatives le matin ä jeun, appliquer un seton ä la nuque, en cntretenir la suppuration pendant une quinzaine de jours et faire tomber dans le conduit auditif quelques gouttes du melange suivant :
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Baume tranquille.........nbsp; nbsp; 10 grammes,
Chloroforme.............nbsp; nbsp; nbsp;1 —
Laudanum de Sydenham..nbsp; nbsp; nbsp;1 — Melez.
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Si malgre ions ces moyens on n'obtenait pas de resul-tat satisfaisant, faire des badigeonnages ä l'aidc d'un pin-ceautrempe dans la solution suivante :
Nitrate d'argent cristallisc... 3 decigrammes, Eau distillce............... 30 grammes.
Si la suppuration etait abondante, saupoudrer les plaies avec du charbon de bois pulverise, enayant soin de bien nettoyer la plaie chaque fois avant de faire une nouvelle application. Cette affection est trcs souvent longue et opiniätre et a meme une tendance a reparaitre : on de-vra done continuer pendant quelque temps les injections pheniquees et les onctions dans l'interieur de l'oreille avec de la glycerine pheniquee :
Glycerine.............. 30 grammes,
Acide phenique......... G gouttes,
Melez.
Soumettrel'animal a un regime maigre et avoir le soin de le tenir dans un endroil sec et bien aere. Toutes les semaines, lui faire prendre de deux ä quatre pilules pur­gatives.
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CjonOement de la conque.
Les chiens de chasse, et surtout ceux ä longues oreillcs, sont sujets ä etre affectes d'un gonflement de la conque. Cette affection se declare prcsque toujours subitement. L'oreille s'epaissit, devient dure, tres tendue, chaude, douloureuse au toucher. En exercant une certaine pres-sion, on sent une fluctuation due ä un epanchement de sang entre la peau et le cartilage de la conque, ä la face interne.
Les causes qui produisent cet epanchement peuvent provenir ou de ce que les chiens se secouent violemment les orcilles, ou ä la suite d'une inflammation qui les porte ä se gratter, ou encore de ce que les chiens de chasse, surlout en traversant les buissons, se piquent ou se de-chirent les oreilles. Cette affection, si Ton n'y apportait pas de remede, pourrait durcr longtemps. Le chien, par suite de l'epanchement, incline la tete en raarchant du cöte oü existe cette affection; car il est rare que les deux oreilles soient attaquiies simultanoment. Le traitement consiste d'abord ä faire ä la partie interne et au has de l'oreille une incision pour perraettre au liquide de s'e-couler. Si la poche une fois vide venait ä se remplir de nouveau, on devrait alors passer, au moyen d'une forte aiguille, une aiguillee de laine en double ä travers la peau, en une ou deux places differentes, en ayant le soin d'imprimer ä ces petits setons un mouvement de va et vient, pour erapecher que la plaie ne se referme, et lorsque l'on s'apercoit qu'il ne survient plus d'cpanche-
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ment, retirer la laine. Dans le cas oil la reunion de la peau et du cartilage ne s'opererait pas entierement, on ferades lotions avec de l'eau-de-vie, et on pourra raeme appliquer des compresses imbibees d'eau blanche, en ayant le soin de mettre au chien un beguin pour main-tcnir le pansement et empecher qu'il ne se sccouc les oreilles. Si malgre cette medication, 1c rapprochement de la peau et du cartilage n'avait pas lieu, on devrait, par Touverture laissee apres l'enlevement des sctons, faire quelques injections avec le melange suivant :
Teinture d'iode............ 10 grammes,
Eau............,......... 50 —
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Cette medication a pour but de produire une legere in­flammation, pour faciliter l'adhesion de la peau au car­tilage.
Administrcr aussi pendant quelques jours, le matin a jeun, de deux a quatrc pilules purgatives, donner une nourriture moderce et tenir le chien dans un endroit sec, bien acre et ä l'abri de rhumldite.
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Cham-rrs des oreilles.
Le chancre des oreilles se dcveloppa principalement chcz les chicns a. oreilles longues et pendantes, tels que les chiens de chasse qui courent dans les hois, les chau-rnes et les broussailles, et sont exposes ä se piquer ou a s'arracher les oreilles; ou simplement, y eprouvant des demangeaisons, sont portes a se secouer fortement les oreilles i'une centre I'autre. C'estineme cette circonstance
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DES MALADIES DES CHIENS.
qui est cause de la persistance des maux d'oreilles chez les chiens. Dans le principe, le chancre n'interesse que la peau et ne consiste souvent qu'en de petltes gergures, qui cedent ä des lotions faites avec un peu d'huile. Mais, la cause continuant d'agir, la peau devient saignante et donne lieu a un ecoulement d'humeur qui, se dessechant, forme croute. Puis la maladie, dans ses progres, pene-tre plus avant, attaque la conque de l'oreille et en occa-sionne la carle. Bientot le point attaque est comme ronge; 11 offre une echancrure qui s'accroit successivetnent, et d'autant plus aisement que I'animal est plus tourmente, qu'il se secoue plus souvent les oreilles et que Ton a attendu plus longtemps a le trailer. Les causes de cette maladie peuvent encore etre attribuces a des lesions raecaniques, contusions, morsures, dechirures, ou ä la pression et a I'irritation produite par le grattage avec les pattes. On pent cgalement attribuer cette maladie a des affections cutanees, et meme, dans plusieurs cas, eile m'a paru he-reditaire.
La guerison des chancres des oreilles est assez longue et difficile a obtenir, vu qu'avant tout il faut empecher le chien de se gratter et surtout de se secouer les oreilles. On ne pent obtenir ce resultat qu'en mettant au chien un beguin en filet ou en toile, lequel a pour mission de raaintenir les oreilles collees centre la tete et de les pro-teger centre l'action des pattes, I'lmmobilite etant la con­dition essentielle pour obtenir la cicatrisation des ulceres, ce qui prouve que cette affection ne pent etre attribuee exclusivement a. des lesions raecaniques. II arrive sou-vent que pour guerir les chancres on sacrifie une partie de l'oreille attaquee et qu'alors, malgrc une cauterisa-
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tion energique et des soins approprics, on ne parvient pas toujours a guerir la plaie. D'ailleurs, avant de se de­cider ä cette mutilation, on y regarde a deux fois, car il n'est guere agreable d'avoir un chien ayant une oreille plus courte que l'autre, et alors on fait subir la meme operation ä 1'oreille saine.
Le meilleur traitement ä suivre consiste ä soumettre d'abord l'animal ä un regime modere et vegetal, admi-nistrer, selon la force de l'animal, de deux a. quatre pi­lules purgatives, tons les deux ou trois jours, le matin ä jeun, cauteriser la partie ulccroe aumoyen d'un petit pin-ceau imbibe d'acide phenique pur, renouveler la cauteri­sation de la meime fagon deux jours apres.
Continuer ensuite matin et soir de faire une onction sur la partie malade avec le pinceau trempe cette fois dans :
Glycerine............... 50 grammes,
Acide phenique.......... d 0 gouttes,
Melez.
Au bout de quelque.temps, si la cicatrisation n'etait pas parfaite, continuer deux fois le jour le pansement avec la pommade suivante :
Axonge.................nbsp; nbsp; 30 grammes,
Soufre sublime..........nbsp; nbsp; 10 —
Charbon pulverise.......nbsp; nbsp; 10 —
Suie....................nbsp; nbsp; 10 —
Glycerine pheniquee......nbsp; nbsp; 10 —
Continuer a. maintenir les oreilles comprimees par le beguin jusqu'a cicatrisation complete. Pour cviter le re-
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tour de cette maladie, et permettre ä la peau de recouvrer sa souplesse, il est bon de tremper de temps en temps le bout des oreilles dans un peu d'huile d'olive ou d'oeillette.
Polypes.
On appelle ainsi des excroissances charnueSj indolen­tes, pediculees, adherentes par une base plus ou moins large, aux parlies sur lesquelles sont eomme implantces, poussant ordinairement dans diverses directions, des sortes de branches susceptibles de se reproduirc ä me-sure qu'on les atlaque isolcment, se developpant sur toutes les muqueuses et paraissant naitre tantöt du tissu rauqueux, tantöt du tissu lamineux sous-cutanc. Ces excroissances varient beaucoup entre elles pour le nom-bre, le volume, lour mode d'adherence et leur nature intime. Les memes sont appeles polypes muqueux, poly­pes vesiculaires, parce quo la substance dont ils sont formes est molle, spongieuse, et comnie gorgee de sue blanc. Les autres, d'une texture dense, serree, d'une couleur blanchätre, ont cte designes sous le nom de polypes squirrheux ou canecreux. Ces derniers surtout sont en effet de veritables tumeurs cancereuses.
Lorsque les chiens se grattent fortement l'intcrieur de l'oreille avec la patte et que par l'inspection on aper-coit dans le conduit auditif des excroissances ressem-blant ä de petites verrues, quelquefois, par suite de la dimension de ces excroissances, le conduit auditif se trouve obstrue et l'animal est sourd du cote ou existent
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TRAITE PRATIQUE
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ces excroissances; car il arrive rarement que les deux oreilles soient attaquecs simultanement. Oq commence par suivre )c traitement indiquc pour le catarrhe auri-culaire, ensuite , si cela est possible, on fait ä l'aide d'un fil une ligature le plus pros possible du pedicule du polype. Lorsque cc dernier sera tombe, on cautcrisera seit avec I'acidc phenique pur, soit avec le nitrate d'ar-gent. Dans le cas oü on ne pourra faire de ligature, on devra faire la section des polypes avec des ciseaux cour-bes ct cauteriser ensuite.
Surditc.
Cette affection se rencontre assez frequemment chez les chiens iorsqu'ils arrivent a. un certain äge, et princi-palement chez les chiens courants, les cpagneuls, les chiens h longs polls, et surtout chez ceux qui chassent au marais. Cette infirmite pent 6tre occasionnce m^me chez les jeunes chiens, par suite de refroidissemenls brusques, ou quand ils sent exposes a un courant d'air froid, a etre souvent mouilles et en sejournant dans des endroits humides. Les moyens les plus propres k com-baltre cette affection consistent : a soustraire 1'animal aux causes indiquees ci-dessus comme pouvant occa-sonncr la surdite : ensuite faire des injections dans Torcille avec une decoction de racine de guimauve et de pavots, avec du lait tiede, et repetees plusieurs fois par jour, et aussi avec de I'eau tiede dans laquclle on ajoutera une cuilleree ä cafe d'eau pheniquee au 100deg;.
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DES MALADIES DES CH1ENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 99
Acide phenique.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 gramme,
Alcool.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Eau...................nbsp; nbsp; 100 —
M61ez.
Et cela surtout s'il y a un ecoulement de serositö du mauvaise odeur; ensuite faire tomber dans le conduit auditif, matin et soir, quelques gouttes de la mixture suivante :
Baume tranquille...........nbsp; nbsp; 40 grammes.
Laudanum de Sydenham___ 2 —
Cloroforme................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Huile camphree............nbsp; nbsp; nbsp;30 —
Melez.
Si malgre l'emploi de ces moyens on n'obtenait pas de rcsultats satisfaisants, appliquer un seton ä la nuque, entretenir la suppuration pendant unc quinzaine de jours; faire prendre au chien tous les deux jours, et cela pendant une quinzaine, de deux ä quatre pilules purga­tives, et tenir l'aniraal dans un endroit sec et aere, et cviter surtout qu'il ne soit mouille.
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TRAITE PRATIQUE
MALADIES DES YEUX.
Oplitalmies.
On designe ordlnairement par ce nom toutes les inflammations du globe de l'oeil, accompagnces de rou-geur de la conjonctive. 11 existe un grand nombre d'es-peces et de #9632;varictes d'ophtalmies. Je me bornerai a decrire les principales varictes, c'est-a-dire celles qui ont des caracteres speciaux et qui reelament un traite-ment particulier ou quelques modifications du traite-ment general de Tophtalmie.
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Ophtalmie externe ou conjonrtiTitc.
Cette maladie se presente sous la forme a.igue ou sous la forme chronique. Comme toutes les inflammations, eile peut etre essentielle ou sympathique, ou bien symp-tomatique. Les causes qui produisent la conjonetivite sent l'action de I'air vicic par des miasmes ou mfile avec des gaz irritants, les lesions mecaniques, telles que coups de fouets, coups de dents, les chutes, etc., la presence de corps etrangers entre las paupieres et le globe de l'oeil, l'imtation produite par la presence de substances acres, l'action chimique du gaz ammoniacal qui se degage dans les chenils mal nettoyes. Cette mala­die reconnait encore des causes indirectes : tels sont la plethore, les exercices forces, en un mot tout ce qui
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DES MALADIES DES CHIENS.
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peut exciter des congestions vers les yeux ou la tete, les maladies du cerveau, les exanthemes cutanes et la sup­pression brusque d'une irritation.
Conjunctivite aigne.
Cette maladie debute par le prurit et le larmoiement de reell malade, et la rougeur de la conjonclive. Elle commence presque toujours par la face posterieure des paupieres et souvent ne franchit pas la partie de la coa-jonetive qui appartient ä ce voile membraneux. Quand eile envahit la conjunctive oculaire, eile commence ordi-nairement par la circonference de l'oeii et laisse entre eile et la cornee un Intervalle dans lequel on apergoit la cou-leur blanche de la sclerotique. Dans quelques cas, la rougeur oecupe seulement l'espace qui existe entre Tun des bords de la cornee et l'angle correspondant de l'oeii. La rougeur est plus intense vers la circonference du globe oculaire que vers celle de la cornee. Cepen-dant il est une circonstance qui fait une exception, c'est celle oü roplitalmie est due ä la presence d'un corps ctranger sur la conjonetive. Alors la rougeur est plus vive et la tumefaction plus sensible au point correspon­dant ä la lesion, qui forme comme un centre d'irrita-tion.
Coiijonctivite chronique.
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Cette maladie debute souvent par l'etat aigu. Ce sont encore la douleur, la rougeur, la tumefaction et la cha-
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TRAITE PRATIQUE
leur; mais cette derniere est presque nulle tant que la maladie n'envahit pas la partie antcrieure de la cornea. 11 en est a pen pres de meme de la douleur, autant toute-fois que Ton peut en juger par les signes obscurs qui la manifestent chez les chiens. La rougeur est egalement moinsvive; eile est rarement uniforme et se presente plutöt sous I'aspect d'une injection de vaisseaux volutni-neux, neues et rassembles en groupes ou en faisceaux, diriges de la conjonctive oculaire vers la circonfcrence de la cornee, qu'ils franchissent souvent pour se repan-dre sur la face anterieure de la vitre de l'oeil.
Traitcment des diflereiUcs ophtalmics.
Le premier soin a prendre est de detruire les causes qui ont produit ou qui entretiennent I'inflammation. L'air et la lumiere etant les agents qui excitent le plus directement l'organe de la vue, il faut dans tons les cas, pour remplir,cette premiere indication, maintenir I'ani-mal dans l'obscurite, et, si raffection est intense, lui recouvrir les yeux. Si I'ophtalmie est produite ou enlre-tenue par la presence de corps etrangers, on doit com-raencer par les extraire. Laisser les animaux en repos, faire sur les paupieres des lotions avec une decoction de racine de guimauve et de tetes de pavot; faire tom-ber clans l'oeil, deux fois par jour, quelques gouttes du collyre suivant.
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DES MALADIES DES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 103
Eau de roses.............nbsp; nbsp; 30 grammes,
Sulfate de zinc............nbsp; nbsp; 10 centigr.
Laudanum de Sydenham..nbsp; nbsp; nbsp;8 gouttes. Melez.
Appliquer ensuite sur l'oeil malade des compresses
imbibees du melange suivant
Extrait de saturne.
Eau.............
Melez.
o grammes, 130 —
Quand, ä l'aide de ces moyens, l'inflammation com­mence ä se calmer, on favorise puissammenf Faction des medicaments en determinant une revulsion sur le tube intestinal au moyen des pilules purgatives administrees de deux en deux jours ä la dose de deux ä quatre chaque fois, et par l'application ä la nuque d'uu seton que Ton entretiendra pendant une quinzaine de jours, Donner pour boisson de l'eau nitree et miellee.
Sei de nitre............ 1 gramme,
Eau................... 1 litre.
Ophtalmie catarrhale.
C'est surtout sous l'influencc du froid et de Thumidite, par les temps bruraeux et chez les chiens lymphatiqucs, que la conjunctive s'enflamme.
Cette membrane muqueuse est engagce, les vaisseaux sontinjectes de sang et se ramificnt en grand nombre;
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TRAITE PRATIQUE
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eile devient plus rouge; les paupieres sont plus proemi-nentes, plus cliaudes; la secretion lacrymale, celle de la muqueuse, de la conjonctive et des paupieres, sont plus abondantes; les chiens sont plus sensibles ä faction de la lumiere, ils clignent les paupieres ou les tiennent fermees. Ils conlinuent a. voir, mais leur vue est un peu troublee, surtout lorsqu'une mucosite epaisse recouvre en partie la cornec transparente. Queliiucfois la maladie n'attaque qu'un seul, d'autrcs fois les deux yeux simul-tanement. D'autres fois la fievre, un catarrhe nasal, de la toux, la bronchite, la pneumonie, differentes affections rhumatismales, la maladie dite des chiens et ses diverses varietes, viennent compliquer I'ophfaltnie catarrhale. Ces complications se reconnaissent aux symptomcs exis-tant ailleurs qu'aux yeux.
L'ophtalmie catarrhale n'offre pas habiluellement de dangers, surtout lorsqu'elle n'est pas compliquee par d'autres affections morbides, car, dans ce dernier cas, eile passe a l'etat chronique, produit des ulcerations, et occasionne des laches sur la cornee transparente.
S'il n'existe aucune des complications ci-dessus, le traitement consiste a soustraire l'animal ä l'action du froid, de l'humidite, des courants d'air, a laver les yeux trois ä quatre fois le jour avec une decoction de graine de lin et de töte de pavot et ä en appliquer une com-presse. Si cela n'etait pas süffisant, employer le collyre suivant :
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Eau distillee de laitue........ 30 grammes,
Sulfate de cuivre alumineux
ou pierre divine.......... 10 centigr.
Exlrait de belladone......... 10 —
Melez.
dont on instillera quelques gouttes dans l'oeil malade trois fois le jour; en mcme temps administrer tous les deux jours de deux a quatre pilules purgatives selon la force de l'animal.
Si les paupieres etaient tumeflees, qu'il y existät de petites ulcerations, les panser matin et soir en les endui-sant avec gros comme une tete d'epingle de la pom-made suivante :
Beurre frais.................nbsp; nbsp; 4 grammes,
Camphre en poudre..........nbsp; nbsp; 1 decigramme,
Seldesaturne...............nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Precipite rouge..............nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Melez.
11 arrive souvent qua les chiens de chasse, surtout ceux qui chassent au raarais, ont les paupieres coupces par les roseaux et les herbes, et qu'il survient de Tin-flammation et de l'ulceration aux paupieres. 11 suffit ordi-nairement, pour remedier h ces accidents, de laver los yeux avec une decoction de son ou de racine de gui-mauve, ä laquelle on ajoutera trente k quarante gouttes d'extrait de saturne par demi-verre de decoction. Dans le cas oü cette medication ne serait pas süffisante, em­ployer la pommade ci-dessus.
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TRAITE PRATIQUE
Ophtalmic traumatique, plaies des yeux.
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On nomme ainsi rinflammation qui Interesse toutes les parties vasculaires de l'oeil. Elle pent 6tre la suite d'une conjonctivite tres aigue, ou dependre de coups violents appliques sur l'oeil, ou d'autres lesions physi­ques de cat organe, telles que : coups de fouets, coups de patte de chats, morsures d'autres chiens, coups violents sur la tete, etc. La rougeur de l'iris, 1c trouble de l'hu-meur aqueuse, l'opacite de la cornee lucide, la souffrance excessive, la difficulte qu'eprouve I'aninaal a supporter l'action de la lumiere, tels sent les symplomes qui mar-quent le debut de cette maladie, dont souvent les suites sont a craindre. En effet, des abces dans la chambre de l'oeil, de la suppuration, des laches a. la cornee lucide et autres accidents funestes qui amenent souvent la cecite, pcuvent amp;lre le resullat de cette maladie dont le trai-lement est subordonne aux accidents cprouves. Lorsque rinflammation de la conjonctive est simplemcnt due ii la presence d'un corps etranger, il suffit d'oxtraire celui-ci et de lotionner l'oeil avec de l'eau fralche, ä plusieurs reprises. Mais, dans beaueoup d'autres cas, il est necessaire de combattre rinflammation par des illoyens appropries, si celle-ci, bien que trop intense, pour disparaitre promptement apres l'enlevement des causes, est cependant peu considerable. 11 suCflt souvent de soumettre l'animal ä un regime doux, de lui donner des boissons nitrees, de faire de frequentes lotions sur l'oeil enflamme avec de l'eau fraiche dans laquelle on aura ajoute quelques gouttes d'extrait de saturne. Si l'inflam-
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mation au contraire persiste, avoir rccours ä une petite saignee a. la jugulaire, appliquer sur les yeux des com­presses trempees dans une decoction de fcuilies de bel-ladone ou de jusquiasme, ou, ä leur defaut, dans de l'eau ticde ä laquelle on ajouterait une derai-cuilleree ä cafe de laudanum de Sydenham par verre. Quand, ä rcmploi de cette medication, I'inflammation commence a se calmer, on favorise puissamment le traitement a I'aide des pilules purgatives, dc deux a quatre chaque matin, lesquelles determinent une revulsion sur le lube intes­tinal; et aussi en appliquant un seton au cou, et en en-tretenant la suppuration pendant huit ä quinze jours. On pourra faire aussi usage du collyre suivant :
Eau de roses................nbsp; nbsp; 30 grammes,
Sulfate de zinc..............nbsp; nbsp; nbsp; 1 decigramme,
Laudanum de Sydenham.....nbsp; nbsp; nbsp;8 gouttes.
Melez.
Tenir le chien a l'abri du soleil et lui donner une nourriture moderee.
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Tales.
Maladie de la cörnee dans laquelle cette parlie de I'oeil a perdu enticrement ou en partie sa transparence ct a pris une teinte de couleur difforente, tantot grise, jaune, blanche et plus ou: moins opaque. Les tales of-frent dc grandes Varietes relativement ä leur situation, leur etendue, leur epaisseur et la profondeur ä laquelle la cornce est devonue opaque. Le plus ordinairement
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c'cst une lache blanche, opaque, laiteuse quand eile est recente, laquelle devient crayeuse ou nacrce avec le temps; eile est sans tumeur et, quand eile est chronique, sans douleur. Enfin, suivant son siege et son etendue dans la cornee, cette tache gene beaucoup, peu ou point la vue; ou la fait perdre entierement. Les taies sont le resultat d'inflaramations qui ont abouti par exsuda-tion. D'autres fois elles sont la consequence de coups et blessures.
Les taies qui se developpent dans une inflamination is guerissent asscz facilement, tandis que celles dejä anciennes sont tres rebelles aux differents traitemcnts.
On doit alors agir plus efflcacement. Les moyens con-seillcs et employes contre les ophtalmies traumatiques pcuvent etre appliques aux taies de recente formation. Pour celles existantdejä depuis quelque temps, on devra les toucher trois fois le jour avec un petit pinccuu trempe dans le collyre suivant:
Eau distilloe.............
Nitrate d'argent cristallise.
60 grammes, 50 centigram.
Pour evitcr rinflammation, laver les yeux avec une decoction de racine de guimauve et de tetes de pavot; adrainistrer au chien deux fois la semaine de deux a quatre pilules purgatives; moderer la quantite de nour-riturc, tenir I'animal dans un endroit sec et evitcr de l'cxposer au grand air.
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Cataracto.
L'oeil du chien, comme celui des autres anitnaux, con-tient dans son Interieur des corps transparents, de den-sites differentes et destines ä agir sur les rayons lumi-neux qui les traversent, et ä leur imprimer differentes modifications. Parmi ces corps se trouve le cristailin, lequel de tous est le plus dense et dont la forme rap-pelle tout ä fait celle de toutes les lentilles convexes. Le cristailin est renferme dans une capsule egalement transparente et formant un sac clos de toutes parts. Entre le cristailin et sa capsule, se trouve une humeur limpide nommee humeur de Morgagni. Si le cristailin, ou sa capsule, ou l'humeur qui les separe, vient ä per-dre sa transparence et ä prendre de l'opacitc, les rayons lumineux ne peuvent plus penetrer au fond de l'oeil et la vision ne peut plus avoir lieu. C'est cet etat qui constitue la cataracte. Le mal debute ordinairement par une coloration grise ou blanche du cristailin. C'est cette coloration qui se trouve plus ou moins reguliere-ment repandue; en meme temps le chien ne voit plus du tout les objets, ou 11 ne les voit qu'imparfaitement. On reconnait que la cataracte est compliquee d'amau-rose, lorsque la pupille exposce ä une lumiere vive ou faible resto dans le meme etat de dilatation. S'il n'y a pas d'amaurose, la pupille se rcsserre ä l'action d'une grande lumiere, et au contraire se dilate a celle d'une lumiere faible. C'est ordinairement chez les vieux chiens que s'observe cette maladie : les deux yeux sont atteints en meme temps. Cette affection se produit encore par
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suite de violentes inflammations, de lesions meca-niques, de coups et blessures, par suite d'exanthemes cutanes ou de rliuraatismes. Lorsque la cataracte est bien prononcee, die n'est guere susceptible de gue-rison chez les animaux. L'operation de cette maladie, usitee en medecine humaine, n'a jusqu'ä present pro-duit aucun rosultat lieureux chez les chiens, par suite de l'impossibilitc oü Ton se trouve d'obtenir des ani­maux le meme repos absolu que Ton obtient dc I'liomme. Traitemcnt. — N'etant pas certain de l'opacite complete de I'oeil, ni de la formation absolue de la cataracte, on appliquera un seton ä la nuque et on entretiendra la suppuration pendant une quinzaine de jours; toucher matin et soir I'oeil ou les yeux k I'aide d'un petit piu-ceau trempe dans la solution de nitrate d'argent.
Nitrate d'argent cristallise.. ä centigrammes, Eau distillee.............. 30 grammes.
Trois fois la semaine adminislrer de deux ä quatre pilules purgatives le matin ii jeun; eviter d'exposer I'aniriial au grand air, surtout lorsqu'il fait du vent, le soumettre a une nourrilurc substantielle et le preserver du froid.
Amauroge^ gouttc sereine.
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On designe sous ces deux noms toute perte complete ou incomplete de la vue avec immobilite de la ptipille. L'amaurose est le plus gencralement produite par une paralysie de la retine ou du nerf optique ou meme par
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DES MALADIES DES CHIENS.
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l'atrophie de ce dernier. Elle se manifeste par i'insen-sibilite de Toeil ä la lurniere et par consequent la cecite.
Quelquefois cependant cette maladie depend d'une accumulation de sang (congestion) au cerveau. Dans ce dernier cas, ce n'est plus une maladie essentielle, mais bien un des symptömes d'une autre affection qui se declare ordinairement par d'autres phenomenes.
On remarque assez souvent l'amaurose traumatique chez les chiens de chassc, ä la suite d'introduction de grains de plomb dans l'oeil.
Quelquefois on rencontre l'amaurose chez de vieux chiens exposes ä la reflexion d'une vive lumiere, ou qui habitent dans des endroits humides, froids et obscurs; eile est encore accasionnce par l'usage de mauvais ali­ments, la disparition subite d'un ecoulcment purulent, un etat considerable de plethore, la plupart des lesions du cerveau et de son cnveloppc, les coups violents sur le crane, etc.
Traitement. — Les moyens employes centre cette affec­tion ont jusqu'a present produit peu de cas de guerison.
Considerant autant que possible les causes de la mala­die, si l'amaurose est recente et que les indications de l'ctat du sujet autorisent ä penser qu'elle a un carac-tcre hysterique, avoir recours ä la saignee de la ju-gulaire en petites quantitos et repetee plusieurs fois ä intervalles rapprochees, administrer simultanement les pilules purgatives, de deux ä trois chaque matin, suivant 1 etat de plenitude de l'appareil digestif; appliquer un seton ä la nuque, frictionner le sommet de la tete et le cou avec le liniment suivant :
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Alcool camphre............nbsp; nbsp; 100 grammes.
Essence de tercbentliine----nbsp; nbsp; nbsp;30 —
AlcalL volatil...............nbsp; nbsp; nbsp;30 —
Teinturc de noix vomique....nbsp; nbsp; nbsp;10 — Melez.
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Deux h trols frictions chaque jour. En cas d'insucces par ces moyens, appliquer un petit vesicatoire ä cote de I'oellj faire des onctions sur le trajct do la colonne ver-tebrale ct le cou avec I'onguent vesicatoire veterinaire, jusqu'a production do vesicules ou meme de denudation.
Lorsque Ton pent supposer que I'amaurose chez les jcunes chiens est symptomatique de la presence des vors dans l'intestin, avoir recours aux pilules vermifuges, ä la dose de deux k quatre chaque matin. Tel est I'en-scmble des moyens dont on pent tenter rapplication. II ne faut pas compter beaucoup sur leur efflcacite pour peu que I'amaurose soil ancienne; mais, comma en de­finitive ils peuvent ctre employes sans aucun danger, il me parait sage d'en faire l'essai.
Fracture des os, coups, blessnrcs ct plaies.
11 est assez difficile d'indiquer les moyens a. employer dans le cas de fractures des os, cet etat etant da do-maine de la Chirurgie veterinaire. Cependant je crois devoir donner quelques conseils k ce sujet. Apres avoir rapproclic les parties fracturees et s'etre assure qu'ellcs sc trouvent bien en contact, tremper une bände de toile de deux k trois centimetres de largeur dans de l'amidün on de la farine delayes avec un peu d'eau de manicre
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ä en faire une bouillie claire, envelopper le membre fracture avec cette bände, en ayarrt le soin de serrer moderement; ensuite appliquer, si faire se peut, de cha-que cotc de la partie fracturee une petite planchettc, l'entourer d'une bände de maniere ä maintenir la frac­ture, afin qu'il n'y ait pas chevauchement des fragments; laisser l'appareil en place pendant quinze ä vingt jours, en ayant le sein d'humecter la partie fracturee trois ä quatre fois par jour avec la lotion tonique suivante :
Extrail de saturne...........nbsp; nbsp; 30 grammes,
Alcool camphrc.............nbsp; nbsp; 20 —
Teinture d'arnica...........nbsp; nbsp; 30 —
Eau.......................nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Melez.
Au bout de ce temps, couper les bandes en plusieurs places dans la largeur, afin de ne pas etre oblige de de-placer le calus en les deroulant ou d'oecasionner de la douleur.
Luxations. — La luxation est le deplacement de deux ou plusieurs os servant ä former une articulation, et dont une ou plusieurs parties ont perdu leur rapport naturel, de fagon qu'elles sont sorties de la cavite arlicu-laire. Dans cet etat de choses, il faut ramener les os de-places dans la cavite qu'ils doivent oecuper, envelopper ensuite la partie luxce au raoyen d'une toile imbibee de la lotion tonique (voir k l'article fracture), recouvrir en­suite d'une compresse imbibee de la meme lotion, la re-nouvelerplusieurs fois lejour pourl'imbiber denouveau, sans foutefois enlever la bände servant ä maintenir la luxation dans im etat d'immobilite.
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TRAITli PRATIQUE
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Foulurcs. — Dans lesfoulures, 1'articulation ainsi quo les formes et la longueur du merabre foule n'ont pas varie. Cependant rarticulation cst douloureuse et 1'animal boite. II faut avoir le soin d'abord de s'assurerque la tete articulaire n'cst pas deplacce, car alors cette affection devrait etre traitee non commc une foulure, mais bien comme une luxation. II suffit, pour les foulures, d'en-tourer le membre malade d'un linge imbibe de lotion tonique en ayant le soin de l'humecter plusieurs fois jus-qu'ä gucrison.
Coups. — Les coups occasionnes par suite de chutes, de contusions ou de mauvais traitements, I'animal ayant ete frappe avec ua corps dur, devront etre traites de la fagon suivante.
Faire plusieurs foist par jour des lotions toniques et appliquer sur les parties douloureuses des compresses imbibees de la solution suivante :
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Alcool camphre............ 100 grammes,
Teinture d'arnica.......... 30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Eau-de-vie................ 0 1/2 litre.
Blcssurcs et plaies. — Les blessures les plus ordinaires chez les chiens lorsqu'elles ne sont pas produites par des armes a. feu, sont la suite de morsurcs qu'ils se font entre eux; pour les chiens courants, la suite de dechi-rures par les defenses du sanglier ou les andouillers du cerf. Les premiers soins a donner aux chiens blesses con­sistent a laver la blessure avec de l'eau fraiche pure, pour faciliter l'ecoulement du sang et enlever les corps etpangers qui pourraient exister dans la plaie; il faut en^
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DES MALA.DIES DES CHIENS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
suite en reunir les bords soit au moyen d'une suture con­tinue faite avec un gros fll, soit ä l'aide de grosses epin gles que Ton implante dans la peau de chaque cöte de la plaie et que Ton rapproche alors au moyen d'un fil dis­pose en croix d'une epingle ä l'autre. Lorsque les bords sont reunis, faire des lotions d'abord avec de Teau-de-vie ctendue d'eau, reiterer ces lotions plusieurs fois le jour, si faire se peut, appliquer sur la plaie des compresses imbibees de la lotion tonique :
Eau....................... 1 litre,
Extrait de saturne..........nbsp; nbsp; 1 b grammes,
Alcool camphre.............nbsp; nbsp; 30 —
Teinture d'arnica...........nbsp; nbsp; 15 —
Melez...
et les maintenir au moyen d'un bandage approprie. Evi-ter autant que possible, en lui mettant une museliere, que l'animal n'cnleve avec les dents le bandage applique. Pour erapecher qu'avec une patte de derriere il puisse se gratter, il faut les attacher l'une ä l'autre au moyen d'un ruban, qui ne lui permette pas d'allonger la patte jus-qu'ä la plaie. Si les plaies viennent ä suppurer, continuer les lotions; mais, si la suppuration est abondante et quelle exhale une odeur fetide, employer alors la solution pheniquee :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632; .
Eau....................... i litre,
Alcool.....................nbsp; nbsp; 30 grammes,
Acide pheniquc.............nbsp; nbsp; 10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Melez.
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MALADIES DES CHIENS.
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On ne devraenlever les fils de la suture etceluidesepin-gles qu'aprcs s'ptre assure que la plaie est en bonne voie de guerison et que la cicatrisation est presque complete. Pendant que le cliien est-en traitement pour les causes ci-dessus (fractures, luxations, coups, foulures, blessures ctplaies), lui adminislrer une fois la semaine, le ma­tin ä jeun, de deux ä quatre pilules purgatives, puis tous les matins, dans un peu d'eau on de lait, de quatre ä liuit gouttes de teinlupe d'arnica, donncr moderement ä manger, et tenir I'animal dans un endroit sec ct bien acre.
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E. Cai'Iion,
Pharmacien a I'lslc-Adam (Seiuc-ct-Oisc).
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^1
TABLE DES MAXIERES.
rages.
INTIIODICTIO.N..............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
PnEMIEUE PARTIE. — MALADIES INTERNES.
Hut.......................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
Naissancc des chiens ou parturillon......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;gt;
Scvrage...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
Nourriture cl soins ä donncr aux jeuncs chiens..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
Denlition.................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
Maladie des chiens......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10
Catarrhe broncliique.....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
Catarrhe intestinal........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;15
Diarrhee simple...........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;16
Dysenterie................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
Chute du rectum..........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;21
Ictcre, jaunissc, maladie du foie.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;22
Gastro-entcrite, inllammalion de l'estomac et des in-
teslins...................................................nbsp; nbsp; nbsp;2i
Convulsions...............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2quot;
Affections vermineuses...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;29
Coliques ou tranchees....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30
Constipation..............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3o
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118
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Pleuresic.................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3S
Etisie.....................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;38
Obesite...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
Hydropisie abdominale...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;40
Hematurie ou pissement do sang.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;43
Epilepsie, mal caduc.....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;43
Eclampsie des chiennes qui iiourrisscnl..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 48
Paralysie..................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;49
Vomissements.............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51
Choree....................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Si
Asthme....................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Sli
Empoisonnements........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;rgt;7
Rage......................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 03
Rage mue.................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;07
Muselieres................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(i7
Adjonction ä la nourrilure des chiens...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;09
DEUX1EME PARTIE. — MALADIES EXTERNES.
Maladies de la peau......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;71
Dartres....................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;72
Dartres furfuracees ou farineuses.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;74
Dartres squammcuses.....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;70
Dartres rouges, vives et humides.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;77
Dartres rongeantes.......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;79
Prurigo...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 81
Gale......................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8-2
Aggravec, fourbure, pietls echauHes......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;87
Animaux parasites des chiens............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;89
MALADIES DES OREILLES.
Catarrhe auriculaire......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;90
Gonflemcnt de la conque.................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;93
Chancres des oreiTlcs....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;94
Polypes...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;7
Surdite...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;98
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TABLE DES MAXIERES.
MALADIES DES YEl'X.
Ophtalmics........................................
Ophtalmie externe ou conjonclivito................
Conjonctivite aigiie...............................
Conjonctivite chronique...........................
Traitement des dificrentes oplilalmies___.........
Ophtalmie catarrliale.............................
Oplitalmio traumatique, plaies des yeux..........
Taies...............................................
Cataracte...........................................
Amaurose, goutte sereine..........................
Fractures des os, coups, blessures et plaies.......
H9
100 101raquo; 101 101 102 103 UKi 107 109 110 112
FIN DE LA TADIE DES MATIERES.
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