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MEMORIAL
MfiDEClNE
OOSIMETRIQUE VETERINAIRE
GOMPBENiVNT :
Iquot; LBS LOIS FONDAMENTALES DE LA METHODE DOSIMET1HQUE ;
2o SES AVANTAGES POUR LA MEDECINE VtTERINA1RE;
3deg; LA THERAPEUTieUE DES PRINCIPALES MALADIES INTERNES
DE NÖS*ANIMAUX DOMESJIßüES ; 4raquo; UN APERgC SUR LES MEDICAMENTS DOSIMETRIfiUES,?
Vöterinaj^Jüsmißtristj
iocit'le de MeUeöiiie
RUE DES FRAMCS-BOIJRGEOIS, 54.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -
1879
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MEMORIAL
DE
DECINE DOS1METRIQUE VfiTfiRINAIRE.
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RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT
2671 564 3
lüUXEI.I.ES. — nil'. DE TH. LESIGKE, rue de la Charitraquo;'', 10.
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MEMORIAL
MEDECINE
DOSIMETRIQUE VETERINAIRE
COJIPRENAKT :
Iquot; I.ES LOIS FONDAMEKTAI.KS DE LA METHODE DOSIMETIUQL'E;
2quot; SES A VANTAGES POUR LA MEDECINE VETERINAIRE;
3deg; LA THERAPEUTIQUE DES PRINCIPALES MALADIES INTERNES
DE NOS ANIMAUX DOMEST1QCES ; 4deg; fN APERCU SUR LES MKIIICAMENTS DOSIMETRIßUES,
J. MORICE
Ex-Medecin vott'i-inaire ä Parts, Secretaire de la Socfälö de Medecii
dosimetrique,
Vt''tt''l'iliairt' 'Insirru'ti istrJhiagüiiwnU^Qrlfiiiis (AniOl'iqueV
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1 rintilltnt laquo;U.ilm. laquo;HliUrt-. laquo; h. 4'liraquo;iitlt;aiul et C'laquo;,
HIT. ftBii FR,tSCSgt;laquo;OtR(;EOIS;'''ot.
1879
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A MONSIEUR LE DOCTEUR BURGGRAEVE,
PROFESSEDR EMKRITE DE L'l'MVERSlTE DE GAXD (BELG1QI:e), AKTEUR DE LA MEDECINE DOSIMETRIQUE.
Trus-venere et tres-illustre maitre,
Permettcz-moi de vous dedier ce petit Guide pratique dc medecim dosimelrique viterinaire.
Les medecins veterinaires qui, vous le savez, ont, en grand nomhre, adoptti votre methode si claire, si ration-nelle et si physiologique, reclmnaient depuis longtemps un formulaire rlosimetrique.
C'cst ce travail quej'ose vous offrir.
Veritable Vade mecum, je passcrai tres-rapidcment en revue les principales maladies observees chez nos animaux domestiques et j'indiquerai, pour cliacune d'elles. le traite-ment dosimelrique ä y oppoief.
Si eel opuscule na qu'un merite, ce sera dumoins d'avoir ete redige par un de vos plus fervcnts admirateurs, par un de ceux qui sont convaincus quc vous (tes un des grands bienfaiteurs du siecle.
Daignez agreer, tres-cher maitre, l'assurance de mon profond devouement.
J. MORICE,
Medccin v^lerinaire, ii Paris.
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INTRODUCTION.
Si des le debut de la dosimetrie nous avons cherche ä obtenir la cooperation des medecins vete-rinaires, c'est que nous savions de longue date com-bien il y a parmi eux d'hommes vraiment instruits. Us out le malheur de se voir accoles ä des empiriques qui, par la grossierete de leur langage et de leurs precedes, se font admettre chez les proprietaires ignorants, surtout ä la campagne, oü le proverbe : A sinus asinum fricat, est encore de mise.
Le Memorial de M. Morice rendra, nous en sommes persuade, de grands services ä ses con­freres, auxquels il indiquera la marche ä suivre dans l'administration des medicaments dosime-triques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
Sa Symptomatologie est claire et precise, et se rattache ä l'anatomie et a la physiologic, ces deux sciences fondamentales dent le .praticien ne saurait s'ecarter souspeine de tomber dans Tempirisme.
La colere que la dosimetrie a suscitee dans I'Ecole commence ä se calmer. II est clair pour tout le monde que lä est le progres, ct les medecins qui voudraient s'y soustraire ou sc tenir ä l'eeart au-
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raient bientot contre eux le public, qui, ä juste titre, ne verrait en eux qua des tetus (toujours d'apres le proverbe).
M. Morice — charge actuellement d'une mission de propagande dosimetrique ä la Nouvelle-Orleans — avait toutes les conditions requises pour com­poser an Memorial de mddecine ve'le'rimire dosime­trique. Quoique jeune, c'est dejä, par ses travaux anterieurs, un veteran de la science. On pent done lui appliquer cet autre adage : Experto crede Roberto.
Sa collaboration au Manuel de medecine vdteH-naire dosime'trique, dont la deuxieme partie surtout est un modele du genre, et dont les parties speciales paraitront bientöt et seront autant de monogra-phies, lui a merite une estime generale.
Son caracterc modeste lui a acquis la Sympathie de ses confreres; il peut done compter sur leur appui pour l'application de la methode dosimetrique aux maladies de nos animaux domestiques.
II aura ainsi contribue ä un des progres les plus importants de la medecine de notre epoque.
On pourrait dire ä son couronnement; car, qu'est-ce que la medecine saus therapeutique sinon une sterile histoire naturelle, ainsi que lauteur fait bien de le rappeler dans sa preface? C'est le delenda Carthago, e'est-a-dire la suppression ou la reduction, dans la mesure du possible, de l'anatornie pathologique. Non que cctte science ne soit utile.
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mais seulement ä titre d'avertissement. C'est eile qui doit dire au medccin : Hätez-vous. le temps presse, l'heure va sonner! — comme dans le dernier acte de Robert le Diable.
II est evident que I'allopathie au debut des ma­ladies aigues etait impuissante. Elle brülait, comme on dit, ses vaisseaux; eile engageait toutes ses forces ä la fois, au grand detriment des malades. Apres avoir saigne, purge, clysterise, que lui res-tait-il ä faire, ou plutöt que pouvait-elle faire? Rien, sinon attendre... souvent la mort.
Dans les maladies chroniques c'etait bien pire encore, puisque lä eile se jetait y, travers des efforts de la nature, par des remedes empiriques, changeant du jour au lendemain. C'etait le : laquo;Hatez-vous de vous en servir pendant qu'ils guerissent encoreraquo; du spirituel docteur Double. Aujourd'hui le bromure de potassium, demain I'iodure, le surlen-demaiu les salicylates. La medecine changeait comme la mode.
Faut-il s'etonner que la medecine ait ete 1 objet de tant de quolibets et que la confiance du public sen soit retiree pour se donner ä l'empirisme et au charlatanisme?
Aujourd'hui les medecins n'ont plus qu'une res-source : c'est do guerir into, cilo etjucunde, d'aprcs le preeepte de Celse.
TiUO) e'est-a-dire qu'on n'aura plus peur de leurs remedes.
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CYto, e'est-ä-dire qu'ils seront appeles ä temps.
Jmunde, c'est-ä-dire qu'ils ne seront plus un sujet d'effroi pour les patients. Car qu'on ne croie pas que nos pauvres animaux ne distinguent ceux qui les traitent avec douceur de ceux qui les bruta-lisent.
Pour rendre a I'exercice veterinaire son prestige, il n'y a qu'un moyen : un traitement methodique et physiologique.
C'est lä le but de la dosimetrie.
An moment de terminer cette introduction, la poste nous apporte une lettre qui cst tout ä fait en situation. Nous en donnons ici un extrait.
Agen (Lot-et-Garonne), ce 20octobre -ISTiK
Monsieur ledocteur Burggraeve,
Ce n'est que depuis quelques mois que j'ai eu l'avantage de connaitre et detudier un peu votre doctrine therapeutique, qui me parait desormais etre celle de l'avenir, la seule positive, rationnelle et vraiment efficace.
Je regrette, Monsieur, d'etre venu trop tot dans la carriere medicate veterinaire pour employer votre admirable {sic) methode sur une echelle plus vaste, alors que j'etais veterinaire en 1quot; dans I'armee.
Quoique a la retraite et me bornant a une clien­tele tres-restreinte, jc n'en ai pas moins voulu expe-
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rimenter quelques-uns de vos medicaments dosime-triques — ceux dont je connaissais I'action — qui m ont reussi comme par enchantement, dans deux cas fort graves : line affection de nature tetanique \ et uneindigestion par surcharge daliments.
Malheureusement, il nous manque un guide de therapeutique dosimetrique special. Cette lacune se remplira pen ä peu par les experiences multiples qui se font tons les jours — voire meme dans notre contree le plus en retard. Je connais deux de mes collegues civils qui m'ont assure avoir essaye avec succes de votre methode, et je ne doute pas que vous
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ne receviez de nous, plus tard, quelques bonnes observations ä inserer dans votre journal.... A. Rousset,
Mödecin vätdrinaire mililaire en relrailu, chevalier de la Legion d'honneur.
Le Memorial de M. Morice va done combler la lacune que signale I'honorable veterinaire dont on vient de lire la lettre si convaincue. 11 croit parce qu'il a experimente, contrairement ä dautres qui se croyent la science infuse et se refusent ä admettre tout ce qui ne vient pas d'eux. Ne leur demandez pas d'essayer : ils s'arrangeraient de maniere ä I #9632; arriver ä des resultats tout contraires, car la mau-vaisc foi est la consequence de rabsence de foi. II en est de meme de la routine, qui est la filte de l'igno-rance.
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C'est done contre la mauvaise foi et la routine que la dosimetrie a eu ä lutter, car tous ceux qul I'ont franchement experimentee ont ete obliges de recou-naitre sa superiorite sur tous les modes de traite-ment usites jusqu'ä ce jour.
Maintenant que la decouverte est faite, attendons-nous a voir venir ceux qui diront: laquo; N'etait-ce que cela! raquo; Mais encore fallait-il I'avoir trouve. Ce sera leternelle histoire de l'oeuf de Christophe Colomb.
Quantänous,nousn'avonsquuneambition: c'est que la dosimetrie se generalise. Ce sera la joie de nos vieux jours de voir Tart de guerir reconstitue sur sa veritable base, celle du vitalisme.
Le Memorial de M. Morice servira non-seulement aux veterinaires mais egalement aux medecins de campagne, constamment en rapport avec les culti-vateurs et par consequent pouvant leur donner des conseils utiles. Les eleveurs y trouveront egalement d'utiles renseignements. Dans l'etat actuel de lagri-culture c'est surtout a l'eleve du betail qu'il faut s'attacher. C'est le seul moyen de lutter avec avan-tage contre la concurrence que rAmerique du Nord suscite ä l'Europe. Or lamedecine dosimetrique, qui a surtout pour but de prevenir les maladies, est celle qui doit meriter la preference.
Nous appelons particulierement lattention .du lecteur sur larticle Pneumonic epizootique et iy-plioide. La maladie une fois declaree cxige I'aba-tage, au grand detriment du cultivateur, qui voit
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ainsi ses etables depeuplees. Que de motifs d'avoir ä sa disposition des moyens preventifs? Ce que ne pouvait lui donner lallopamp;thie, la dosimetrie le lui assure. Quel motif y aurait-il de rejeter son offre?
Pour nous, nous n'avons vu lä qu'une resistance momentanee. Voila pourquoi, depuis dix ans, nous perseverons avec le meme courage ä enfourcher ce qu'on a bien voulu nommer notre dada. Plus d'un adversaire est dejädesarconne; lesautres ne tarde-ront pas ä Tetre. Le combat, e'est-a-dire la resistance 11 la dosimetrie, finira faute de combattants.
Dr BüRGGRAEVE.
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AVANT-PROPOS.
De la mädecine dosimetrique; ses lois fondamentales et ses moyens.
Lc savant Amedee Latour ecrivait dans Y Union medicale:
laquo; La medecinc actuelle a devie de ses voies natu­relles; eile a perdu de vue son noble but: celui de soulager ou de guerir. La tberapeutique est rejetee sur le dernier plan. Sans tberapeutique eependant le medecin n'est plus qu'un inutile naturaliste, pas­sant sa vie ä recomiaitre, ä classer, k dessiner les maladies de rhomme; c'est la tberapeutique qui eleve et ennoblit notre art; par eile seulc il y a un but; et j'ajoute que par eile seule cet art pent devenir une science. raquo;
II y a plus que de la tristesse dans ces paroles d'un eminent publleiste, amoureux de son art.
Et ces paroles etaient malheureusement vraies.
C'cst qu'en effet, lc praticien n'avait que deux voies ä suivre : l'allopathie ou I'liomccopatbie; et ces
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deux voies conduisent fatalemcnt au scepficisme, ce fleau de taute science.
La medecine nllopathique fatigue et affaiblit I'or-ganisme par les depletions sanguines, la diete et Ics hypersecretions; eile emploie par doses massives des poudres plus on moins inertes, des melanges sans valour, des infusions problematiques, destein-tures et des extraits incertains.
La medecine hommopatMque administre des substances qu'aucun caractere physique, que mil rcactif chimique ne peuvent reveler; eile fait de la metaphysique medicale et son ernploi de mylhes doit la faire classcr dans la medecine expectante.
Teiles etaient les ressources de la medecine, il y a moins de dix ans; une reforme medicale etait done indispensable, lleurousemcnt un illustre professeur de Gand, M. le docteur Burggraeve, est venu de-broniller le chaos, combattre lempirisme., detruire les contradictions, et la medecine dositnetrique etait fondee.
La therapeutique dosimetrique repose essentiel-lement sur la jugulation de la flevre par laquelle coinmencent toutes les maladies aigues; e'est une therapeutique de Symptomatologie raisonnee, ne perdant jamais de vue la cause de la maladie.
Elle combat avec les medicaments simples {alca-loi'des, principes imme'diats, substances actives du regne mine'ral, etc.).
Ces substances sont mathematiquement dosees et
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leur administration se fair, suivant des regies ou plutot des lois constituant les lois de la reforme medicale dosimetrique.
Lois de la mäthode dosimätrique.
Lcs niMicmnents doivent ätre admmistre'sjusqu'd effet et, par petites doses d autant plus i-approche'es que I'affection est, plus aigtie.
Jusqu'd effet, c'est-ä-dire qü'on dolt continuer ladministration d'un medicament jusqu'ä obtention de Teffet desire, sans tenir compte de la quantite dejä administrce.
Pa?- petites doses, parce qu'clles facilitcnt I'ab-sorption du medicament; qu'on est sür de ne jamais depasser la quantite necessaire; qu'on ne doit pas perdrc de vue l'idiosyncrasie du sujet et la resistance plus ou moins grande qu'il oppose ä l'action des remedes.
Par doses d'autant plus rapproche'es que I'affec­tion est plus aigue, parce que clans les maladies aigucs le temps tue et qu'il faut proportionner la defense ä I'attaque.
En un mot, d maladie aigue il faut opposer tin traitement aiyu; a maladie chronique il faut un traitement chronique.
La methode dosimetrique basee sur la physiologic
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et l'experimentation clinique est seduisante, claire et vationnelle.
M. le professeur Burggraeve considere dans la maladie la dynamicite' et la spdeißeite'.
Au debut des maladies aigues, les phenomenes vitaux sont modifies sans qu'il y ait alteration ana-tomique; c'est Fetat dynamique ou la dynamicite de la maladie; sa speeificite est constituee par sa localisation.
En admettant que les troubles physiologiques sont anterieurs aux troubles anatomiques, que la maladie est dans la fonetion avant d'etre dans l'organisme, nilustre professeur de Gand faisait la plus grande conquete de la medecine moderne : la jugulation des maladies aigues.
En effet, si les troubles physiologiques engendrent les troubles anatomiques, supprimer les troubles physiologiques par un traitement dynamique, c'est empecher la lesion de s etablir, c'est-ä-dire juguler la maladie.
Dans toute affection, il y a deux elements : la cause et Teffet. L'element causal, soit fonctionnel, soit orgamque,n'est pas toujours facile ä reconnaitre, aussi le ou les medicaments qui doivent le combattre et qui constituent la dominante du traitement, servent-ils de pierre de touche. A Teffet, qui se tra-duit par les symptömes, on oppose des medicaments variables commc les symptömes et eux-memes for-tnant la vuriante du traitement.
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Comme on le voit, par !es principes que nous venons de decrire tres-succinctement, la medecine dosimetriqueest une medecine naturelle, s'appuyant sur les lois formulees par Hippocrate, qui reconnais-sait dans la maladie une premiere periode, de eru­dite, pendant laquelle l'element morbide conservait toute sa force et resistait ä la nature; autrement dit, une. periode exclusivement dynamique.
Cette methode considere lo corps vivant comme une balance de precision que la moindre difference de poids fait trebucher. Aussi, pretcnd-elle que pour retablir I'equilibre il faut donner des doses frac-tionnees de medicaments, jusqu'ä ce que cet equi-libre soit retabli.
Elle manche dans l'administration dc ces agents plus vite que la maladie et attaque, en meme temps, la cause et Teffet.
Enfin (et ce sont lä ses moyens) eile agit ä l'aide de principes purs, separes de leur enveloppe ou de leur gangue, parfaitement doses et contröles.
Teiles sont les lois fondamentales de la dosime-trie, lois immuables comme la verite.
Moyens employes par la medecine
dosimötrique.
laquo; Les medicaments out une action ou modera-trice ou excitante, directe sur la vitalite; les alca-
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loides, en particulier, calment dans les affections aigues et agissent dans les maladies chroniques sur les systemes seereteurs. raquo;
M. Cornevin, professeur ä l'Ecole veterinaire de Lyon et, bien avant lui, son regrette et savant maitre, Tabourin, ont dit que les alcaloides sent les medicaments de l'avenlr.
Le docteur Debout a ecrit dans le Bulletin de thd-rapeatique:
(( Une des conquetes les plus importantes du commencement de ce slecle, et qui a sauve la ilorc medicale du naufrage oü le scepticisme moderne eut fini par I'entrainer, e'est la decouverte des alcaloides vegetaux. L'encrgie daction do la plupart de ces bases organiques n'a plus permis de contester les proprietes de bon nombre de plantes medicinalcs dont la valeur therapeutique avait ete revoquee en doute. De plus, la fixite de composition de ces pro- i duits nouveaux a permis de leur donner rang ä cöte des principes les plus constants tires du regne mineral. 11 suffit de nummer la quinine, la digita-line, la strychnine, Tatropine, Thyosciamine, etc., pour faire voir de suite que les principes des vege­taux peuvent procurer ä la medecine pratique des ressources non moins energiques que le fer, le mer-cure et l'arsenic. raquo;
Qui ne sait que le scepticisme a gagne la plupart des medecins et des veterinaires; et qui ne sait que cette lepre reconnait pour cause rinfidelite des me-
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dicamentsrecommandespar l'allopathie ou rhomceo-pathie.
Bien souvent, en effet, 1'effet d'un medicament cst completement nul malgre le choix de la substance. Cela tient k ce que les plantes medicinales n'agissent que par un principe particulier qu'elles renferment et que ce principe varie en quantite suivant que la plante a ete cultivee ou a pousse a l'etat sauvage, suivant quelle a ete plus ou moins bien recoltee, fanee, sechee, que I'annee a ete plus ou moins seche, plus ou moins pluvieuse. Quelles hesitations n'en-trainent pas ces diverses circonstances dans I'admi-nistration de ces medicaments!
En medecine dosimetrique cette hesitation dispa-rait; cette methode s'adresse ä la substance active: au lieu de donner la noix vomique, eile present la strychnine ou plutöt ses sels; la belladone estrem-placee par I'atropine; la jusquiame par 1'hyoscia-mine. 11 est inutile, croyons-nous, de faire ressortir les avantages de cette medication.
Mais il ne suffisait pas de dire : laquo; Adressez-vous aux medicaments simples, heroiques; ilfallait regle­menter leur administration et les preparer sous la forme la plus commode et la plus soluble.
M. le professeur Burggraeve a mis des armes de precision entre les mains du praticien, mais comme pour toutes les armes de precision, leur maniement devait etre fait suivant des regies fixes.
laquo; Un fait que I'observation clinique m'a permis
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de constater, dit 1c docteur Debout, c'est que le principe aetif de bon noxnbre de plantes medicamen-teuses s'altere ou se detruit par toute preparation pharmaceutique. raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
II y avait done lä un lUsideratum. Fort heureuse-ment pour la methode dosimetrique, qui aurait pu sombrer au depart, un pharmacien distingue, aussi habile que consciencicux, M. Ch. Chanteaud, a leve l'obstacle et a prepare les alcalo'ides sous forme de granules solubles et inalterables.
Avec los preparations de M. Chanteaud, M. le docteur Dehout n'aurait plus le droit de dire ä pro-pos de Taconit : laquo; La plupart des preparations fournies par le commerce de la droguerie sont faites avec des plantes eultivees ; or, ces preparations sont inertes ou cä peu pres. raquo;
Les granules prepares par M. Chanteaud sous le contröle de M. le docteur Burggraeve, auteur de la methode dosimetrique, sont d'une purete irrepro-chable, d'une solubilite parlaite; ils sont doses avec une precision mathematique et contiennentun demi-milligramme, un milligramme ou un centigramme de substance active.
La medecine dosimetrique a fait sespreüves; ses lois, si simples, si claires, si rationnelles et si physiologiques, ont seduit bon nombre de medecins et de veterinaires distingues,et l'experience a donne raison ä la theorie; si quelques insucces ont ete constates, cela tient ä deux causes: ou bien les
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cxperimentateurs n'ont pas sum les regies ou prin-cipes qui regissent la methode dosimetrique, ou bien ils se sont adresses aux granules du commerce non controles, composes, la plupart du temps, par des masses pilulaires insolubles et permettant leur accu­mulation dans I'economie.
A vantages de la dosimötrie pour la mädecine vetörinaire.
M. le professeur Burggraeve a dit, dans un article du Repertoire, intitule : La medecine dosimetrique dans ses rapports avec la medecine veterinaire: n La medecine veterinaire est places aujourd'hui sur le meme pied quo la medecine humaine. Comme cette derniere, eile est rcpresentee dans les acade­mies ; eile a ses ecoles, correspondant aux facultes de medecine des universites, et oil professent des hommes d'un savoir universellement reconnu; enfin, eile marche ä la tete de l'instruction clinique par son mode d'experimentation.
laquo; Sous tons ces rapports, eile ne pouvait rester etrangere a la methode dosimetrique. Elle aussi avait eu a souffrir de la polypharmacie, avec ses formulas complexes et grossieres. L'emploi des medicaments simples, tels que les alcalo'ides, qui squot;adressent aux mille nuances de la maladie, y est exceptionnel, sinon inusite. raquo;
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M. le docteur Burggraeve aurait pu ajouter que, classiquement, les medecins veterinaires sont embourbes dans I'orniere polypharmaceutique.
La plupart des veterinaires n'ont pas la molndre confiauce dans les medicaments fournls par les phar­macies allopathiques. Aussi, ou bien ils ne font rien, et se contentent de prescrire des soins hygie-niques, ou bien ils font de la medecine empirique : saignees et setons, pour toutes les maladies.
L'adoption de la methode dosimetrique aura done pour eux un double avantage : ils chercheront de sauver leurs malades ä l'aide de moyens precis et dans lesquels ils pourront avoir toute confiance; ils se distingueront des empiriques, rebouteux et autres parasites, qui infectent encore toutes nos campagnes.
Les granules dosimetriqucs sont tres-portatifs. Dans une trousse de poche, on a de quoi parer aux premiers accidents. Avec I'allopathie, qui procede par kilogrammes, il n'est pas toujours facile, il est meme souvent impossible d'avoir une pharmacie avec sol, et pourtant, dans la plupart de cas, ä la campagne surtout, le veterinaire n'est appele que dans les maladies graves; il faut agir de suite; et pour pou qu'on soit eloigne d'un centre, le malade a le temps de mourir avant que le pharmacien ait prepare I'ordonnaiice.
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Les medicaments dosimetriques prepares par M. Ch. Chanteaud sont purs et par consequent sürs dans leurs effets. Quel est le veterinaire qui ne sait ce que valent le kermes pour chevaux {sic), la the-riaque et autres medicaments ejusdem farinae qu'on trouve dans toutes les officines.
Les medicaments dosimetriques sont plus faciles ä administrer que tous les autres medicaments. Tout le monde sait combien Fad ministration d'un breuvage, d'une potion, est penible, douloureuse pour le patient. Personne n'iguorc combien les electuaires sont pris diflicilement par le malade.
Avec les granules dosimetriques, il n'y a pas la moindre difficulte.
Les grands animaux acceptent presque toujours les granules dans une poignee de son frise donnee ä la main, dans un peu de mie de pain, ou dans un morceau de carotte. Dans le cas oil les malades refusent le medicament, on le place sur une spatule en bois legercmcnt humectee par un peu de miel ou de glycerine et on secbe la spatule sur la base de la langue. Pour les petits animaux on ouvre la gueule, on place le granule sur la base de la langue et on maintient les machoircs pendant quelques secondes.
11 est absolument inutile, comme le font un cer­tain nornbre de praticicns, de triturer les granules ou de les faire dissoudre dans une potion quel-conque; cela pent meme presenter du danger
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a. cause de l'action immediate sur les premieres voies.
' On a pretendu que la dosirnetrie s'acclimaterait difficilement parce que le' medecin veterinaire ne pent pas etre constamment pres de son malade, quelquefois fort eloigne de son domicile, et que, puisqu'en medecine dosimetrique il faut continuer l'administration du medicament jusqu'a effet, les personnos qui soignent le malade ne peuvent savoir si I'effet desire est obtenu. A cela nous repondrons d'abord, qu'au bout d'un certain temps d'expe-riences, le veterinaire salt, ä tres-peu de chose pres, combien ii faudra administrer de granules pour obtenir I'effet qu'il demands; ensuite, que le Symp­tome dominant etant la fievre et l'exageration du calorique morbide, n'importe qui pent, ä l'aide d'un thermometre place dans l'amis, constater 'i'abaisse-ment de la temperature et s'arreter ä temps voulu.
Plusieurs veterinaires demandent quelle dose de medicaments il faut administrer par jour. En mode-cine dosimetrique, il nquot;y a pas de posologie propre-ment dite, on administre et on continue l'adminis­tration du medicament jusqu a effet, et plus la mala-die qu'on a a combattre est grave et rapide dans ses periodos, plus on precipite ladministration des me­dicaments. Le praticien reste seuljuge de ce qu'il a k faire.
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On a manifeste le desir de voir fabriquer des gra­nules appropries ä la medecine veterinaire. Nous croyons que cette preparation speciale serait plus nuisible qu'utile. Le medecin veterinaire a a soigner de petitsetdegrands animaux. 11 lui faudrait done une troussc speciale pour chaque especc d'animaux, le medicament prepare pour le chien on le chat ne pouvant servir posologiquement pour le cheval ou le boeuf; on devrait meme confectionner des gra­nules de poids differents pour la meme espece, la dose uecessaire pour cheval boulonnais et celle necessairc pour cheval corse n'etaut pas egales. De plus, la dose differentielle de l'homme au cheval nest pas assez considerable; nous pensons que cinq a six granules chez les grands animaux, un ä deux chez les petits, pour une fois, sent largement suffisants. Enfia cette division du medicament a peut-etre un avantage, car si dans une administra­tion, un cheval, par exemple, rejette un granule, quatre sur cinq sont encore absorbes.
On a objecte que : donner au cheval ou au boeuf, des medicaments aussi petits, e'etait prcsque donner un mythe et mettre une fraise dans la gueule d'un loup. On a oublie, dans ce cas, que I'alcaloide est le principe actif et rieu que le principe actif de la plante medicinale, et qu'un kilogramme de racine fraiche d'aconit, par exemple, ne contient qu'une quantite d'aconitine variant de 40 ä 60 centigrammes.
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II ne faut pas perdre de vue que les grands ani-maux, cheval, boeuf, out un cstomac fort dehcatet laquo;s-glanduleux, par consequent absorbant tres-ranidement les medicaments solubles, qui sont ainsi introduits directement dans le torrent veineux par Yesvosa breviora. Chez les ruminants ü ne faut pas
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considerer comme I'estomac le rumen, qui est plutöt une dependance de 1'oesophagc, mais la caillette, qui
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est l'estomac ou lendroit oü se fait la rumination. Nous reproduisons ici les figures qui ont paru dans la Revue de mMecine dosimdtrique vetdrinaire, par lesquelles M. le professcur Burggraeve a indique la voie que suivent les granules dans la medicamenta-tion dosimetrique des ruminants. Fig. 2.
L'cesophage (fig. \, A) a sa partie inferieure est divise en deux gouttieres, l'une allant ä la pause et au bonnet, l'autre au feuillet. La pansc est un vaste
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reservoir (ß) ä plusieurs compartiments, pour em-magasiner l'herbe a mesurc que lanimal broute. II cn est de mcme des aliments pris ä l'elable. Cette poche occupe une grande partie de l'abdomen et est tapissee par une membrane epaisse et peu sensible. Le bonnet ou reseau (C), ainsi nomme parce qua l'interieur il presente une Sorte de reseau alveolaire, est une espece de moule pour les boules qui remon-tent pendant la rumination. Le feuillct qui se trouve ä droite de la pause et du bonnet, est ainsi nomme parce que ses replis ou valvules forment comme les feuillcts dun livre (D). Enfm l'estomac, dit caillette, parce que c'est lä que le lait se caille. Sa paroi interne est molle, tres-glanduleuse, et son volume ne depasse guere celui de Testomac de l'homme {E). A cette cavite succede Tintestin (F).
On salt comment s'opere la rumination : la boule alimentaire remonte pour etre soumise ä la masti­cation et ä l'insalivation, puis reformee en bol eile descend directement dans le feuillet oü s'opere une premiere dilution, puis dans la caillette oü se forme le chyme, en une päte homogene sous l'influcncedes sues dissolvants de l'estomac, pepsine et aeide chlor-hydrique.Cest cette seconde deglutitior, qui s'opere egalement quand on fait avaler a l'animal un bol de son ou de pain dans lequel on a renferme des gra­nules dosimetriques (cinq ou six ä la fois) et qu on a eu soin d'enduire de melassc ou de beurre, afin qu'il glisse plus facilement. Ces bols descendent succes-
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sivement et distendant la gouttiere du feuillet, ferment ainsi celle de la pause et du bonnet, de maniere a ne pouvoir s'egarer (fig. 2, ß); de lä ils passent dans la caillette, oü ils se dissolvent pour livrer les granules ä Tabsorption.
Du reste, cette objection est sans valeur, puisqu'en medecine dosimetrique il faut aller jusqu'ä eilet et que de petites doses frequemment repetees finissent par faire une grosse dose.
Enfin on a dit: laquo; Cette medecine est impraticable chez nos animaux domestiques ä cause de la cherte du medicament. raquo;
S'il est un art pour lequel soit vrai le proverbe : laquo; Le temps, c'est de l'argent raquo;, c'est evideinment la medecine veterinaire.
Le veterinaire a ä sauver im capital qui depense tons les jours; or, la medecine dosimetrique jugulc les maladies aigues et supprime presque la conva­lescence, eile rend done son malade utilisable le plus rapidement possible; enfin, si la depense journaliere est plus considerable, en realite eile revient moins eher puisqu'clle ue dure que quelques jours au lieu de se continuer pendant des mois.
Nous sommes convaincu qu'il vaut mieux employer unc medecine qui guerit qu'une medecine qui laissc mourir et que proprictaires et veterinaires y trouve-ront lour compte.
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DE LA FIEVRE
LA JUGULATION DES MALADIES A1GUES.
laquo; Les maladies des animaux domestiques ne dif­ferent pas de celles de rhomme.
laquo; Si l'homme cst eprouve par les miseres de la ci­vilisation, les animaux ont ä supporter les incönve-nieuts et les dangers de la domestication.
laquo; Nous avons ä apprecier deux etats dans la ma-ladic : l'etat aigu et l'etat chronique. raquo;
laquo; L'etat aigu, e'est la combustion ; l'etat chro­nique, la consomption. Cependant cette derniere pouvant etre aecompagnee de fievre, on pent dire quil y a la raaladie avec fievre, et la maladie sans fievre.
laquo; La fievre est le point culminant morbide, et la gravite des maladies en est la consequence.
laquo; Elle doit etre consideree commc un etat morbide general, dont les localisations constituent l'etat or-ganique ou anatomo-patliologiquc. Ainsi les lesions anatomo-pathologiquos sont le resultat d'une fievre
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qui n'a pas ete combattue convenablement ä son debut (i). raquo;
II y a dans la fievre des troubles de la calorifica­tion, des troubles de la circulation, des troubles ner-veux et des troubles de la digestion et des secre­tions.
Pendant la premiere periode, ou periode de fris­son, l'animal est glace au dehors et brüle au dedans; les polls sont herisses, les muqueuses apparentes tres-päles; la transpiration est suspendue; les urines supprimees; le pouls est petit, la respiration genee.
II faut dans cette periode algide de la fievre agir fortement par les nervins et les revulsifs : bouchon-ner vigoureusement: frictions seches ou excitantes sur tout le corps, et administrer im sei de strychnine uni a I'acide phosphorique (cinq ä six granules de chaque chez les grands animaux, un a deux chez les petits), tous les quarts d'heure ou toutes les demi-heures, jusqu'ä ce que le pouls se soit releve et que la chaleur soit revenue ä la peripherie. On etablit ensuite la transpiration et la secretion urinaire par l'emploi de la digitaline, de la colchicine ou de la scillitine (un a cinq granules, suivant l'espece et la taille), toutes les demi-heures ou toutes les heures, jusqu'ä eflet.
Dans la periode d'ardeur, l'animal est brillant;
(1) Manuel do Ihcrapoutique dosiraeti'iquc vdlorinaire, par A. Landrin el J. Morice, 1le partie, maladies gdndrales ct consli-lutionnelles.
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la peau est seche 5 la transpiration est completcment arretee; les urines sont rares et rouges; le pouls, tou-jours accelere, est tantöt plein et dur, tantöt petit, presque filiforme; la temperature est toujours elevee au-dessus de la normale, de 1 ä 4 degres centigrades et la brusque elevation de cette temperature est tou­jours en rapport avec la malignite de la fievre.
Dans cette periode il faut, avant tout, faire tom-ber le calorique morbide en adrainistrant les alca-loides defervescents ou antithermiques (aconitine, veratrinc, digitaline) : de un a six granules, suivant Tespece ou la force du malade, tous les quarts d'heure ou toutes les demi-heures, jusqu'ä ce que la temperature, quo Ton constate par un thcrmometrc place dans le rectum, soit redevenue normale.
Du sulfate de magnesie ou du sei salicyle veteri-uaire seront donnes en dissolution dans des barbo-tages tres-clairs. Si la fievre est franche, l'animal plethorique, on fera une saignee moderee, qu'on re-nouvelera au besoin.
La saignee, que la medecine dosimetrique ne proscrit pas, doit etre faite neanmoins aussi rare-ment que possible.
Par la saignee on diminue la masse du sang-et on restrcint le cbiffre des globules rouges; d'ou ralen-tissement des mouvements respiratoires; mais le liquide sanguin soustrait est promptement rem-phice, quant ä sa masse, par la resorption d'une cer-taine quantite de plasma puise dans toutes les parties
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du corps. De plus, la reconstitution des globules rouges est beaucoup plus rapide quon no le croyait autrefois; par consequent les resultats acquis (ralen-tissement de la respiration, diminution de la ten­sion sanguine, abaissement du degre de chaleur morbide) sont vite perdus, et ne laissent apres eux qu'un affaiblissement general et une diminution des contractions cardiaques (i).
Le grand principe qui dornine toute la methode dosimetrique est celui de \a.j'ugulaeion des maladies aigues.
La fievre est, avons-nous dit, le point culminant morbide, et larreter sur place e'est empecher ses effets; e'est, en un mot, l'application de l'adage de l'Eeole de Salcrne : laquo; Prmeipiis obsta. raquo;
Toute maladie a une cause; cette cause a pour premier effet le mouvement febrile. La fievre, ä son tour, a pour consequence les troubles anatomiques. La maladie est done dans la fonction avant d'etre dans I'organisme, e'est-a-dire avant d'avoir produit une alteration de texture.
Les organiciens pretendent que la fievre est I'ex-tension d'un trouble local qui se generalise en ga-gnant un centre nerveux; pour eux, le mouvement febrile est toujours subordonne ä une alteration materielle des liquides ou des solides.
(I) Voir l'articlo de la Revue de medecine dosimetrique v^leri-naire de septembre, sur les effets de la saigm'e.
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L'anatomie pathologique, disent-ils, a permis de constater des lesions lä oü on ne les soupconnait pas; et le sang, pouvant s'alterer aussl bien que les solides, provoque des phenomenes febriles.
Les organiciens ne croient pas au principe vital. Selon eux la fievre n'est jamais essentielle, car eile est toujours sous la dependance d'une alteration anatomique. Nous pourrions nous contenter de leur objecter quelles differences physique, chimique, anatomique existent entre le malade qui va mourir et son cadavre!!
Nous leur objecterons et nous leur demanderons s'ils connaissent le siege anatomique des fievres intermittentes, maladies oü la puissance de la mede-cine est la plus eclatante.
La manie de localisation est nee de l'etude presque exclusive de l'anatomie pathologique; on voit le malade et on attend le cadavre; e'est ce que Broussais a appele le fatalisme medical.
Lessentialite de la fievre est indeniable. Plusieurs exemples pris dans differents groupes de maladies nous serviront ä etablir la justesse de cette asser­tion. Un cheval convert de sueur a ete surpris par un courant d'air froid qui a produit un arret subit de la transpiration cutanee.
Le veterinaire consulte constate qu'il y a un mou-vement febrile tres-prononce avec sa periode de frisson et sa periode d'ardeur, mais il ne pent encore aflirmer quelle est la maladie que I'animal
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come, car les symptömes qu'il observe sont gene-raux et appartiennent au debut de la plupart des affections aigues.
Le lendemain ou le surlendemain laquo;eulement, le praticien reconnait la localisation et diagnostique une pneumonie ou une pleuresie.
Les desordres physiologiques out done precede les desordres locaux ou anatomiques. Or, en logi-que, on n admet pas que I'effet puisse etre anterieur A la cause, done, la fievre anterieure au mal local ne peut pas etre la consequence de celui-ci.
La pneumonie ou la pleuresie suivent leur cours et revetent le caractere chronique. Tons les vete-rinaires savent que, dans ce cas, la fievre diminue, disparait meme malgre la persistance de la lesion anatomique.
Enfin, tous les praticiens observent que cette lesion, qui peut rester stationnaire pendant fort longtemps, ne progresse que sous I'influencc d'un nouvel acces febrile.
Done : iquot; La fievre ante'rieure mix troubles ana­tomiques, tie peut pas en litre la consequence;
2deg; La fieore, pouvant cesser malgre la persis­tance de la lesion anatomique, est independante de celle-ci;
3deg; Ln le'sion anatomique, restant stationnaire lorsque la fievre cesse, il est rationnel d'admettre qu'elle est la consequence du mouvement febrile.
Tous les chirurgiens savent que quelle que soit la
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gravite d'une operation par 6lle-meme, ce quils doivent le plus redouter, c'est la fievro de reaction ou fievre traumatique; aucun d'eux n'ignore qu'en evitant cette fievre, il previent les complications.
Les anciens veterinaires soumettaient les sujets ä operer, ä un veritable entralnement chirurgical.
Avant de proceder ä une operation grave, k la castration par exemple, ils saignaient leur patient et lui faisaient subir un regime dietetique tres-severe. Ces pratiques, s'appuyant sur un principe vrai : prevenir la fievre pour prevenir les complications, pouvaient avoir des inconvenients parce qu'elles debilitaient les sujets et que, dans tous les cas, il faut renforcer la vitalite; au lieu de la diminuer laquo;on doit tonjours augmenter la resistance de la fibre orga-nique aux causes morbides et ä la mort. #9632;gt;
Dans les maladies infectieuses, dans les fievres eruptives, la gravite de la maladie est en rapport avec l'inteiisite de la fievre. Ce qui dans la ciavelee irreguliere, confluente, domine d'une facon deplo­rable, c'est la violence dc la pyrexie qui fait succomber les moutons avant que I'eruption ait pu se produire. L'experience a prouve que si on parvient, sinon k faire tomber completement le mouvement febrile, du moins ä diminuer conside-rablement son intensite, la ciavelee, an lieu d'etre confluente, irreguliere et presquetoujours mortelle, est discrete, benigne et parcourt regulierement ses periodes.
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Ces quelques exemples suffisent pour pouvoir affirmer, cc que nous disons en tete de ce chapitre, avec M. le professeuf Burggraeve : laquo; La fievre est le point culminant morbide; VarrSter sur place, c'est empamp;her ses effels, c'est-d-tlirejuguler les maladies aigues. raquo;
Le praticien n'a done pas le droit d'attendre la localisation, sous pretexte qu'il a besoin d'asseoir son diagnostic pour formuler un traitement. L'ex-pectation, si courte qu'elle soit, peut etre fatale; il faut agir de suite, car c'est en empechant le mal d'elire son domicile, meme passager, qu'on empeche la chronieite.
Le plus grand physiologiste des temps modernes, Claude Bernard, a demontre, par experiences, que la production du calorique animal est un phcno-mene purement vital. Lorsque les nerfs qui emanent du grand sympathique, se paralysent sous une influence quelconque, il en resulte une stagnation du sang dans les capillaires veineux, d'autant plus grande que le cceur precipite son action, I'equilibre etant rompu entre le Systeme du pneumo-gastrique et celui du grand sympathique.
Pour lutter centre la fievre on n'avait autrefois qu'un moyen rationnel : la saignee.
Nous ne proscrivons pas la saignee d'une facon absolue; nous la croyons utile, indispensable meme, dans certains cas d'affections franchementinflamma-toires; mais il ne faut la pratiquer que lorsqu'il y a
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indications precises, parce qu'elleaffaiblitle malade, retards et prolonge la convalescence.
Dans toutes les maladies infectieuses ou revetant un caractere typhoide, la saignee est dangereuse, souvent mortelle; pourtant, dans ces affections il est urgent de faire tomber le calorique morbide, qui pent monter au point de devenir incompatible avec la vie, car cette haute temperature abolit rapide-ment les fonctions cerebrales, et la paralysie dc la respiration et de la circulation entraine la mort.
La fievre etant due ä la paralysie des nerfs vaso-moteurs, pour la combattre il faut tonifier les vais-seaux. Les alcaloides jouissent, au plus baut point, de cette propriete; ils s'adressent au mouvement fonctionnel, qu'ils activent ou moderent au gre de I'experimentateur; ils augmentent ou diminuent le degre de tension de la fibre organique et comman-dent, par consequent, au calorique animal.
Par l'emploi de ces agents, on releve I'activite organique au lieu de I'abaisser; on ramene le plus vite possible l'organisme ä sa normale physiolo-gique, ce qui doit etre le but du medecin, car toute fievre est une source de pertes considerables pour l'economie et son resultat est toujours Vasthenie.
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DES PRINCIPALES MALADIES
DE
NOS ANIMAUX DOMESTIQUES
ET DE I.KIK TIHITKMIOiVI' UOSIIMKTRIOVE.
ÄBCES.
On donne le nom d'abces ä une collection de pus clans une cavite accidentelle.
On a divise les abces en abces chauds et abces froids.
Les abces chauds ou aigus sont generalement le resultat du phlegmon. Tres-frequents chez les jeunes chevaux, comme consequence d'une crise depura-toire, ils peuvent aussi avoir des causes acciden-telles (coups, blessures, frottemenfs, etc.). Les abces se developpent et mürissent d'autant plus facilement que la partie sur laquelle ils se trouvent est plus riebe en tissu cellulaire.
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Lorsque l'abces est place sur des parties molles, läches et rielies en tissu conjonctif, son developpe-ment se fait rapidetnent et sans efforts: mais si, an contraire, Tabces est entrave dans sa marche par un tissu resistant, s'il est comprime par une apone-vrose, un tendon, un os, etc., son developpement est lent et la doulcur peut etre intense. Une fievre violente s'allume;.la resorption purulente et la mort peuvent en etre les consequences.
Enfin l'abces peut elire son lieu de domicile dans un organe important, et sa gravite est en rapport avee l'importance de l'organe lese.
Lorsque l'abces suit regulieremcnt ses periodes; qu'il peut s'etendre normalcment, sans compres­sion; que le centre ou point fluctuant se dessine bien, il sufflt de provoquer sa maturation par I'ap-plication de cataplasmes de farine de lin, si la region malade le permet, ou bien par des frictions de pom-mades mercurielles, belladonees; d'onguMits, lini­ments ou baumes vesicants. Ensuite on ponctionne, ä maturation complete, soit avee le bistouri., soit avec le cautere en pointes.
Mais lorsque l'abces est comprime par une cause qnelconque, qu'il est gene dans son developpe­ment et que sa formation s'accompagne d'une fievre plus ou moins intense, il faut, outre les topiques indiques plus haut, employer les alcalo'ides defer-vescents.
Ces medicaments, en moderant le pouls, en fai-
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saut tomber la chaleur morbide, precipitent la ma­turation de l'abces et previennent la resorption purulente.
On administre : Aconitine, veratrine ou digitaline (cincj granules chez nos grands animaux, un ä deux chez les petits), toutes les demi-heures, toutes les lieuresou toutes les deux heures, suivant l'iutensite de la fievre.
On continue cette medication jusqu'a ce que le mouvemeut febrile ait disparu.
Si l'abces est la consequence d'une maladie ayant un caractere insidieux, typhoide ou septique, on ajoutc ä Temploi des alcalo'ides defervescents, l'ad-ministration d'un sei de strychnine et d'un sei de quinine (arseniate ou hydro-ferro-eyanate) : cinq ä six granules chez les grands animaux, un ä deux granules chez les petits, toutes les heures.
Les abees froids ou chroniques, frequents chez le boeuf, plus rares chez le cheval, n'oecasionnent pas de fievre et leur traitement est tout chirurgical.
ACROBUSTITE.
L'acrobustite est l'inflammation du fourreau ou du prepuce.
Frequente chez le chien, cette inflammation s'observe quelquefois chez le cheval et chez le mou-tou; cllc reconnait generalcmcnt pour cause le manque de soius de proprete.
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L'acrobustite est caracterisee pai' de la chaleur, du gonflement et de la douleur et, quand eile devient ancienne, par un ecoulement purulent.
Des lavages ä l'eau pure ou blanchie par 1'cxtrait de saturne font, le plus souvent, disparaitre cettc affection chez le cheval et chez le mouton. Maiscbez le chien 11 est presque toujours necessaire d'avoir recours ä des injections astringentes ou legerement caustiques a. base de sulfate de zinc, d'acide tan-nique, de nitrate d'argent, auxquelles on ajoute du laudanum, de la teinture de belladone pour calmer la douleur.
Lorsque la miction est tres-difficile ou impossible, on tente chez 1c chien Tadministration de l'arseuiate de strychnine et de I'hyosciainine (un granule de chaque trois ä quatre fois par jour).
AMAUROSE.
On a donne le nom d'amaurose, de goutte sereine, a Taffaiblissement ou a la perte totale de la vue sans qu'aucun obstacle empeche l'arrivse des rayons lumineux au fond del'oeil.
Get affaiblissement ou cette perte de la vue dependent soit d'une lesion ou d'une paralysie de la retine (amaurose idiopathique), soit d'une alteration du nerf optique ou de la partie du cerveau chargee de recevoir les perceptions lumineuses {amaurose symptomalique), soit de lesions d'organes indepen-dants de la vision (amaurose sympathique).
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L'amaurose est caracterisee par l'absence de troubles des humeurs de l'oeilj la dilatation exageree de la pupille et Timmobilite de l'iris, qui ne se con-tracte pas sous l'influence de la lumiere.
Le traitement de la goutte sereine varie autant que les causes qui la produisent.
L'idiopathique et la symptomatique ont presque toujours pour origine, une sorte d'anesthesie ou de paralysie de la retine ou du nerf optique; il faut done reveiUer ce nerf ou son epanouissement. Pour cela on administre un sei de strychnine (de prefe­rence le sulfate, cinq granules chez les grands ani-maux, un granule chez les petits) toutes les heures, toutes les deux heures ou seulement trois ou quatre fois par jour, suivant que la maladie est plus ou moins recente, car, en medecine dosimetrique, il ne faut jamais perdre de vue que l'administration du medicament doit etre proportionnee a racuite de l'affection.
Comme medication externe, on fait sur les yeux malades deux instillations par jour avec de l'huile phosphoree. On rafraichit I'amaurotique en lui don-nant, matin et soir, du sulfate de magnesie ou du sei veterinaire Chanteaud, en dissolution dans les bar-botages.
Lorsque le malade a la fievre, on le soumet ä un regime plus ou moins severe et on lui administre les alcalo'ides antithermiques (aconitine, veratrinc, ou digitaline) : cinq granules chez les grands ani-
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maux, un granule chez les petits, toutes les heures ou toutes les deux heures jusqu'ä effet.
L'amaurose symptomatique n'etant que le Symp­tome d'une autre maladie, son traitement dependra de l'affection qui roccasionne.
ANASARQUE.
L'anasarque est caracterisee par des infiltrations sereuses dutissu cellulaire, nombreuses et etendues.
Elle estidiopatbique ou symptomatique. Ces deux maladies sont de nature essentiellement differente.
L'anarsarque idiopathique est une affection par alteration du sang; l'anasarque symptomatique depend souvent d'une lesion organique du coeur, du poumon, du feie, des reins, etc., ou n'est qu'un Symptome d'une maladie infectieuse ou virulente, comme la gourme, la morve, etc.
L'anasarque idiopathique a ete encore appelee : Mal de töLe de contagion, Coryza grängre'neux, Morve gangreneuse, Charbon blanc.
Delafond la designait sous le nom de diasfasdmie rapide, et Rodet, qui la considerait comme une maladie par alteration du sang, voulait lui donner le nom de fievrepdldchiale avec anasarque.
Cette affection se decele par lapparition tres-rapide de tumeurs oedemateuses sous le ventre, sur les membres, ä la tete; la serosite contenue dans ces tumeurs, descendant par son propre poids, nc
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tarde pas a se placer sur un niveau horizontal, comme les liquides dans les vases communiquants.
En meme temps que les cedemes sc torment, des petechies nombreuses se montrent sur les muqueuses apparentes.
Delafond croyait que I'apparitiou si brusque de cescedemes etdecestachespetechiales, estleresuitat d'une alteration prompte du sang, produisant la separation des elements de ce fluide.
11 est bien evident que si la cause occasionnellc de Vanasarque idiopalhique est generalement un arret subit de la transpiration cutanee, la cause pre-disposante, indispensable, est une alteration du sang par appauvrissement des elements plastiques et par predominance de la partie sereuse. La tendance qu'a cctte affection a se compliquer de gangrene, de purpura lidmorrharjica, sa frequence sur les ani-maux affaiblis ou surmenes, sont autant de preuves de la justesse de cette opinion.
Aussi, dans cette maladie, faut-il s'abstenir de tons les moyens affaiblissants; au lieu de saigner et de passer des setons, il faut reconstituer son maiade.
Nourrir daliments tres-alibiles, contenant beau-coup de materiaux nutritifs sous un petit volume, et meme, si cela est necessaire, avoir recours au lait, le plus complet et le plus precieux de tous les aliments.
Pour eviter les metastases, il faut fixer, le plus rapidement possible, les cedemes avec des frictions
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vesicantes. La teinture de cantharides et le bäume caustique de Gombault sont, dans ce cas, les vesi­cants les plus prompts et les plus surs.
A l'interieur, comme dominante du traitement et pour lutter contre Talteration du sang, on admi-nistre les sels de quinine (le salicylatede preference): cinq granules toutes les demi-heures, toutes les heures ou toutes les deux heures, suivant la gravite des cas.
Comme incitants vitaux et pour fouetter le sang, trop paresseux et trop faible, on ajoute aux sels de quinine Tadministration d'un sei de strychnine (Sul­fate, arseniate ou hypophosphite): cinq granules toutes les heures.
Enfin, pour combattre le Symptome oedeme et comme Variante, on s'adresse aux diuretiques et on donne : digitaline, colchicine ou scillitine, cinq gra­nules toutes les heures et jusqu'ä obtention de leffet desire.
Quand il y a complication de purpura He'morrha-(jica, on a recours ä l'ergotine: cinq granules toutes los deux heures. Cette substance agit en resserrant et en tonifiant les vaisseaux.
Lorsque l'cedeme de la tete est tellement volumi-neux qu'il gene la respiration au point de faire craindre l'asphyxie, on releve les aiies du nez ä l'aide de lames de plomb, de crochets, etc.; dans certains cas, on est force de pratiquer la tracheo-tomie.
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Pendant la convalescence, on dolt, dans cette affection comme dans toutes les maladies qui ont epuise le sujet, prescrire larseniate de fer et la quas-sine (cinq granules de chaque, un quart d'heure avant les repas). Larseniate de fer reconstitue le sang; la quassine, medicament amer et tonique, excite lappetit.
La liberte du ventre est entretenue pendant toute la durecde la maladie par I'administration, dans les barbotages, du sei veterinaire Chanteaud (une cuil-leree a bouche dans chaque barbotage).
Les malades sont promenes tons les jours, munis de bonnes couvertures. Ils sont remis graduellement au travail.
Manasarque sympfomatique, consequence d'une affection grave d'un organe ou resultat d'une ma­ladie infecticuse ou virulente, doit etre traitee d'apres la cause qui lui a donne naissance.
Mais son traitement ne doit pas etre neglige, quoique Variante^ car cc Symptome pent, ä lui seul, entrainer la mort du malade.
ANEMIE.
L'ancmie est un etat morbide resultant de la diminution de la masse du sang, qui est tombeau-dessous de la proportion normale.
Elle est caracterisec par une faiblesse musculaire excessive; la päleurgenerate desmuqueuses; la pe-
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titesse du pouls; le trouble plus ou moins prononce de toutes les fonctions.
Lanemie est essentielle ou symptomatique, pri­mitive ou secondaire.
II est bien rare que 1 anemie proprement dite, ne soit qu'une diminution de la masse du sang et quelle ne se complique pas d'un abaissement des globules, de l'albumine et des sels de ce liquide. Dans ce cas, le sang perd non-seulement en quantite mais en qua-lite.
L'anemie essentielle ayant une cause lente et peu connue est toujours tres-grave.
On lui oppose une nourriture substantielle et de digestion facile (marschs, carottes, farincux, pain chez les grands animaux; lait, viandes, elixir ali-mentaire de Ducro, chez les petits animaux).
On rocommandc de meler du chlorure de sodium ou sei de cuisine, aux aliments.
Une hygiene bien entendue, un travail leger ser­vant de promenade, sont indispensables.
Le traitementdosimetrique de l'anemie essentielle consiste dans l'emploi de l'arseniate de fer et do la quassine (cinq granules de chaque chez les grands animaux, un granule chez les petits, ä doses repe-tees, proportionnellement ä la gravite du cas). On ajoute äces medicaments Tadministration de l'iodure d'arsenic (un ä six granules, trois fois par jour).
Dans l'anemie symptomatique il faut au traite-ment pfleeite ajouter des moyens contre la cause
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(hemorrhagies et suppurations abondantes, affec­tions aigues ou chroniques, etc.)-
Enfin, lorsque lanemie est tellement avancee et que Tanimal est debiiite au point qu'on peut avoir les craintes les plus serieuses pour Texistence du sujet, on doit avoir recours a la transfusion du sang (i).
ANGINE.
Avec les Latins, on donne en medecine veterinaire le nom d'angine {angere, suffoquer, etrangler) a toute maladie dans laquelle il y a lesion de la deglu­tition et de la respiration, ensemble ou separement, pourvu que cette lesion n'interesse que I'appareil laryngien et I'appareil pharyngien.
D'oü en medecine veterinaire trois especes prin-cipales d'angine :
1deg; L'une interessant le larynx ou laryngite (voir ce mot);
2deg; Une angine localisee plus particulierement sur le pharynx ou pharyngite (voir Pharyngite);
3quot; L'inflammation peut atteindre les muqueuses du pharynx et du larynx (voir Laryngo-pharyngite).
L'angine, au lieu d'etre franchement inflamma-toire, peut avoir des caracteres speciaux. Voir : pour angine croupale le mot diphtherites; pour angine gonrmeuse, larticle gourme.
(1) Nous rappelons ici rarlicle : Transfasion du sang, de la Uevue do mdileoine dosimetrique veltirinaire dc novembre 18quot;;9.
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— 38 — ANHEMAT0S1E.
L'anhematosie, appelee vulgairement coup lt;le chaleur, est en effet une maladie des grandes cha-leurs. Elle a pour cause princlpale la rarefaction de l'atmosphere par une temperature tres-elevee.
Elle est tres-frequente chez les chevaux, surtout chez ceux employes aux allures rapides. On I'observe aussi chez le boeuf et le mouton.
L'anhematosie ou defaut d'hematose du sang, est consideree ä juste titre par M. Henri Bouley, comme etant une asphyxie rapide.
Ces symptömes principaux sent : respiration tres-difflcile, regard et facies anxieüx; pouls vite et dur; naseaux convulses et dilates outre mesurc; muqueusesapparentes cyanosees; (lanes battantpar-fois d'une facon si tumultueuse et si rapide que Ton attend ä chaque instant la chute du malade.
II y a lä une sideration intense du Systeme ner-veux. Les poumons ne I'onctionnent plus malgre les efforts du malade. Sous rinfluence de cette paralysie des fonctions du poumon et des fibres du coeur, le sang ne s'hematose plus etse decompose.
II faut remedier au plus vite a cette paralysie ayant pour resultat l'asphyxie et par consequent la mort.
Les saignees, les douches froides, Texposition des malades aux courants d'airs, les frictions revulsives ne sont süffisantes que lorsque l'affection est legere;
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dans les cas graves on doit admimstfer tons les quarts d'heure et meme toutes les dix minutes, cinq ä six granules d'arseniate de strychnine.
Cette medication, poursuivie jusqu a effet, donne presque toujours les resultats les plus heureux.
Les animaux sont generalement gueris apres quel-ques heures ou une demi-journee de traitement; il faut neanmoins leur accorder quelques jours de re-pos, pendant lequel on leur donne des barbotages tenant en dissolution du sei veterinaire Chanteaud, comme il a ete dit plus haut.
ANTHRAX. Voir Charbon.
APHTHES (Fievre aphtiieuse).
On appelle aphthes des eruptions qui commencent par de petites vesicules transparentes, blanches, arrondies, au-dessous et autour desquelles un bour-relet gris ou blaue se developpe, le lendemain et souvent le jour meme de leur apparition.
La fievre aphtheuse est une maladie eruptive et contagieuse, frequente chez le bceuf.
Elle revet le plus souvent le caractere epizootique et est transmissible a Uhomme.
La presence d'aphthes sur la muqueusc de la bouche, sur le nez, les mamelles, dans les espaces interdigites, coustitue son principal Symptome.
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M. Iladinger pretend que la fievrc aplitlieuse est occasionnee par des filaments leptothricaux, ayant pour origine le champignon de la rouiile des vege-taux ; mais on ignore encore si ce parasite est eflet on cause.
Quelques auteurs out affirme que le liquide des vesicules de la fievre aphtheuse etcelui des pustules du cowpox avaient line nature idcntique. Diverses inoculations experimcntales ont etc tentees parplu-sinurs auteurs et notamment par Bousquet, Rayer, Ozane, et cela sans resultat concluant. Enfin, une commission nommec a Lyon a demontre que la fievrc aphtheuse et le cowpox sont do nature diffe-rente. Cette commission a prouve qiiune vache qui avait eu la fievre aphtheuse recevaitet devoloppait parfaitemcnt le cowpox et reciproquement (i).
La fievre aphtheuse est une fievre eruptive ä periodes bien limitees. Au debut, mouvement febrile; cessation de la rumination : mufle sec; langue rouge, chaude et seche.
Dans cette premiere periode, il fautd onner les defervescents (aconitine, digitaline, veratrinc), cinq ä six granules d'une, deux ou trois do ces substances ä la fois, ä administrations repetees proportionnelle-ment ä fintensite do la fievre. Si le mouvement febrile est bien arrete, la maladic est toujours benigne.
(I) Nous ronvoyons au bei ouvrage de M. Ic prol'csseur Burg-graeve ; ilonumenl ä Jenner,
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Dans la deuxieme periode, des vesicules isolees ou confluentes apparaissent. üne salive abondante, vis-queuse et repandant une tres-mauvaise odeur, s'ecoule par les commissures des levres.
La prehension et la mastication des aliments sont tres-difflciles sinon impossibles.
Si les vesicules s'etendent sur les mamelles et dans les espaces interdigites, la traite doit etre suppri-mee; et lanimal, ne pouvant pas marcher, souffre beaueoup. II faut done porter remede ä cet etat le plus rapidement possible.
Premiere indication : La maladie etant conta-gieuse, on isole les malades et les suspects.
Ou touche les plaies, laissees par les vesicules dechirees, soit avec le jus de citron, soit avec unc solution astringente ä base de sulfate de zinc addi-tionnee d'une quantite plus ou moins grande d'hy-drate de chloral. Los plaies graves des onglons sont pansees avec des topiques pheniques. La complica­tion d'arthrite est combattue par des preparations ä base de sei de cuivre; enfin, lorsqu'il reste des fon-gosites ou des ulceres interdigites, on les cauterise soit avec le nitrate d'argent, soit avec une solution concentree d'aeide phenique.
Mais ce qu'il ne faut pas negliger pour detruire la maladie et empecher par consequent sa propagation, ce sont les soins hygieniques et letraitement interne.
Contre l'element infectieux on donne un sei de quinine (sulfate, arseniate, hydro-ferro-eyanate ou
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salicylatc), six granules, quatre a six fois par jour, suivant l'etendue de l'eruption; et, comme la fievre aphtheuse s'accompagne en meme temps d'un ele­ment parasitaire, on administre egalement le sul-fure de calcium (aux memes doses et dans les memes conditions que le sei de quinine). On doit traire sou-vent, avec douceur et ä l'aide de tubes trayeurs lorsque reruption vesiculeuse est trop abondante.
Litiere seche et abondante, aliments de prehen­sion et de mastication faciles.
Sei veterinaire Chanteaud, en dissolution dans les boissons.
ARTHRITE.
On donnc le nom d'arthrite k Tinflammation des articulations.
L'arthrite est caracterisee par le gonflemcnt, la chaleur, la rougeur, et chez les animaux ä peau fine ou depourvue de pigment, la rougeur de la region malade.
L'arthrite est essentielle, symptomatique ou trau­ma tique.
L'arthrite aigue essentielle est toujours aggravec par vine fievre plus ou moins intense; il faut done, outre le traitement local consistant en cataplasmes, irrigations continues, vesicatoires, avoir recours ä Tadministration des alcaloides defervescents (aconi-tine, veratrine, digitaline). On administre cinq gra­nules chez les grands animaux, un ä deux granules
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cbez les petits, d'une, deux ou trois do ces sub­stances, toutes les demi-heures, toutes les heures ou toutesles deux heures, suivant la gravite de la fievre et jusqu'ä remission.
On soumet le malade a. une diete blanche et au sei veterinaire Chanteaud dans les boissons. Bonne ecürie et litiere abondante.
Dans larthrite symptomatique, le traitement doit etre base sur la cause ou maladie dont I'arthrite nest qu'un Symptome.
L'arthrite traumatique est compliquee par une fistule donnant abondamment du pus caillebote et tres-fetide. S'il y a fievre, on prescrit les alcalo'ides de-fervescents, comme dans le cas d'arthrite essentielle.
Les vesicatoires, I'ongent oegyptiac, les irrigations froides continues, les injections de glycerine peuvent etre employes comme traitement local. Lc glycerole ä base d'hydrate de chloral est la meilleure injection ä faire dans la fistule, qu'il fautagrandir pour em-pecher l'äecumtitätiön du pus.
Lorsque le trajet fistuleux fournit un pus abon-dant, et que la maladie est ancienne, lanimal s'epuise; on a, dans ce cas, recours ä I'administra-tion de l'arseniate de strychine, arseniate de fer et quassine (cinq granules chez les grands animaux et un granule chez les petits), trois Ibis par jour, et on donne une nourriiure copieuse, alibile et dc diges­tion facile. On aura soin de porter dans les foyers des pointes de feu.
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— 44 — ASC1TE.
L'ascite est une affection caracterisee par un epan-chement de serosite dans la cavlte abdominale.
L'ascite essentielle est le resultat d'une peritonite chronique; eile est frequente chez le chien.
Ces symptömes pathognomoniquos sont : fort gonflement de l'abdomen avec fluctuation tres-evidente sur toute sa surface; pouls faible et lent; muqueuses pales.
Le traitement externe consiste dans i'application de pommades mercurielles, de vinaigre scillitique, en frictions sur les parois de l'abdomen.
Lc traitement interne, le plus important, exige l'administration de l'arseniate de strychnine, de la colchicine ou de la scillitine et parfois du calomel (cinq granules de chaque chez les grands animaux, un granule chez les petits), quatre a cinq fois par jour.
Sei veterinaire Chanteaud et azotate de potasse. en solution dans lesboissons.
Nourriture substantielle, alibile; quassine (un ä cinq granules) avant chaque repas.
La paracentese donne quelquefois de bons resul-tats, surtout chez le chien. Se servir d'un appareil aspirateur (aspirateur Landrin) ä trocart capillaire.
La ponction peut etre simple ou suivie d'une injection iodee, composee d'un cinquiemede teinture d'iode, quatre cinquiemes d'eau et q. s. iodure de
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potassium pour dissoudre 1'iode qui se precipite. Retirer le liquide apres une minute.
L'ascite symptomatique est le plus souvent le resultat de tumours qui se trouvent dans le foie, la rate, le mesentere, etc. II faut done essayer de lutter contre ces tumeurs pour faire disparaitre l'ascite qui en est la consequence.
ASPHYX1E.
On donne le nom d'asphyxie a un etat caracterise par la suspension des phenomenes de la respiration, entrainant celle des fonctions cerebrales, muscu-laires, et de toutes les autres fonctions.
Toute cause qui empeche rhematose du sang amene I'asphyxie : submersion, strangulation, compression de la poitrine, aspiration de gaz non respirables ou deleteres; asphyxie des nou-veau-nes.
On comprend qu'il faut d'abord supprimer la cause. Exposer le malade en plein air. Avoir meme recours a la respiration artificielie, aux irrigations d'eau froide sur la tete, aux frictions excitantes sur la poitrine et les membres, etc.
Comme traitement interne ne jamais oublier d'ad-ministrer un des sels de strychnine, ces incitants vitaux par excellence; de un a cinq granules, sui-vant l'especc et la force de l'animal, tous les quarts d'heure et meme toutes les dix minutes.
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— AG —
ASTHENIE.
Le mot asthdnie est synonyme de manque de force, debilite, iaiblesse.
L'asthenie est une diminution gencrale ou par­tielle de Faction organique, diminution qui survieut souvent sous rinfluence de causes excitantes. Toute exageration de travail d'un organe finit par amener la faiblesse ou l'astlienie de cet organe.
On comprend alors que cette affection doit etre tres-frequente chez nos chevaux, souvent mal nour-ris et surmenes.
(Test pour parer ä cet inconvenient du travail et de Tage que M. le docteur Burggraeve a preconise son Systeme de longevite :
Donner regulierement aux animaux fatigues : chlorure de sodium et sei veterinairc Chanteaud, dans les aliments.
Ädministrer tous les jours et matin et soir de un ä cinq granules d'arseniate de strychnine.
ASTHME. Voir Pousse.
AVANT-COEUR, ANTI-OEUR. Voir Charbon.
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- 47 -AVORTEMENT.
Vavortement ou expulsion du foetus avant qu'il soit viable, peut etre accidentel ou epizootique.
L'accidentel reclame des soins en rapport avec la cause.
Bonne hygiene, injections vaginales ä l'hydrate de chloral borate.
Faire tombcr la fievre, s'il y a lieu, par Teinploi des defervescents (aconitine, veratrine, digitalinc).
L avortement enzoolique ou e'pizootique est plus frequent chez la vache que chez la jument. II est pre-judiciable au proprietaire pour deux causes : pcrte du produit; consequences graves que 1'avortemeiit peut avoir chez la mere.
L'intoxication par les efiluves paludeens ou par les agents miasmatiques est la seule et vraie cause de l'avortement enzootiqueou epizootique.
On a bien voulu iuvoquer Faction des annees plu-vieuses, des fourrages aqueux, peu alibiles, etc., mais ces causes se lient ä leur consequence; degage-mentd'effluves ou de miasmes.
Enfin on a pretendu que les vaches avortaient par imitation.
N'est-il pas plus rationnel d'admettre que les pro-duits de l'avortement, Tarriere-faix se putrefiant rapidement et souvent meme etant putrefies au mo­ment de leur expulsion, il y a degagement de miasmes, empoisonnant I'etable.
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Les cffluves ou miasmes agissent, dans ce cas, comme relächants et stupefiants de tout I'organisme, et en particulier de Tuterus, dont les fonctions dominent toutes les autres chez les femelles pleines.
Aussi doit-on, dans les contrees oü Ton craint I'avorteraent, administrer aux femelles pleines : cinq granules arseniates de strychnine toutes les trois heures, pour stimuler I'organisme, et cinq granules de salicylate ou d'hydro-ferro-cyanate de quinine (quatre fois par jour) pour lutter contre I'element infectieux.
Una fievre, parfois intense, accompagnant le plus generalement ravortement, il faut, pour la faire disparaitre, recourir aux alcaloides defervescents (veratrine, aconitine, digitaline) cinq granules de une, deux ou trois de ces substances, toutes les demi-heures, ou toutes les heures, suivant la gra-vite du cas et jusqu'ä effet.
A la suite de ravortement, on fait dans le vagin, des injections avec une solution d'hydrate de chloral borate.
Les resultats de l'accident (foetus, poche des eaux, etc.) sont detruits, et on desinfecte I'etable par des aspersions pheniquees ou salicylees.
Les proprietaires doivent toujours tres-bicn nourrir les femelles pleines et employer tous les moyens que l'hygiene et la zootechnie recommandent pour faire cesser les causes d'empoisonnements par les elTluvesou les miasmes.
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BÄLAN1TE.
On donne le nom de bala7iile ä rinflammation de la membrane muqueusequi revet la partie anterieure du penis. Elle cst caracterisee par du gonflement, de la douleur, de la rougeur et de la chaleur, symp-tömes inflammatoires occasionnant de la dysurie.
On nettoie la verge et on prescrit des bains locaux froids et astringents.
Pour combattre la dysurie, on a recours ä l'action combinee du sulfate de strychnine et de Thyoscia-inine (cinq granules de chaque chez les grands ani-maux, im ä deux granules cbez les petits) jusqua cessation du symptöme, et par doses d'autant plus rapprochees que la miction est plus difficile.
BLENNORRHEE.
La blennorrhee ou ecoulement chronique-mucoso-purulent de la muqueuse genito-urinaire est fre-quente chez le chien.
On lui oppose des soins de proprete, des injections astringentes ä base de sulfate de zinc (sulfate de zinc 1 gramme, eau 50 grammes) ou d'acide tannique (2 grammes d'acide tannique sur 50 grammes d'eau) renouvejees trois ou quatre fois par jour.
On administre deux ä six granules cubebine.
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quatre ä cinq fois par jour, et une cuilleree ä cafe de sei veterinaire Chanteaud en dissolution dans Ü0 grammes d'eau, tous les matins.
BRONCHITE.
Labrbnchite,vulgairement Catarrhe pulmonaire, est i'iuflammation dc la muqueuse des broriches.
Les causes variables de la broncliite donnent lieu a des bronchites diverses : 1quot; Bronchile aigue; -2quot; hronchitc chroniquc; 3deg; bronchite cupiUaire; 4deg; bronchile pscndo-membranease on croupale: 5deg; bronchile vermineuse; 6deg; bronchile gourmeuse.
Bronchile digue'. — L'impression du froid en est la cause la plus ordinaire.
Elle peut etre legere ou intense. La bronchite aigue legere ne demande generalement pour etre guerie quo quelques soins hygieniques.
La bronchite aigue intense offre dans son cours trois periodes.
Une premiere periode pendant laquelle on con­state : toux piolonde, seche, rauque, quinteuse; pouls fort, dur, artere tendue; muqlieuses appa-rentes injectees; flanc legerement altere, ä mouve-ments plus rapides qu a letat normal, peau seche.
Dans cette premiere periode, il faut lutter centre la lievre en administrant les alcaloides defervesccnts (aconitine, veratrine, digitaline), cinq granules chez les grands animaux, un granule ciiez les petits,
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toutes les demi-heures ou toutes lesheurcs, suivant l'intensite de la lievre.
Si la toux est tres-penible, on present des gra­nules de nareeine, codeine, hyosciamine, atropino, chlorbydrate de morphine, cicutine, un ou plusieurs de ces alcalo'ides ä la fois et en choisissant suivant que c'est le spasme ou la douleur qui domine.
Ces substances sont administrees ä doses propor-tionnees ä Tintensite du Symptome que Ton veut combattre.
Pendant la deuxieme periode, la toux devient grasse et l'animal rejette par les naseaux un jetage plus ou moins abondant. Pour faciliter l'expectora-tion, on donne, par jour, 20 grammes de kermes mineral en electuaire aux grands animaux et quatre u cinq granules de cette substance aux petits. Inutile d'ajouter que s'il y a fievre, douleur et spasme, on continue l'administration des granules sus-indiques.
Dans la troisieme periode, la fievre disparait, la peali est humide; la toux est plus rare; 1'appetit renait.
On donne outre le chlorure de zinc, la quassine trois fois par jour (de un ä cinq granules).
Pendant toute la duree de Taffection, le sei vete-rinaire Chanteaud est donne en dissolution dans los barbotages, ct les soins hygieniques ne sont jamais negliges.
Lorsque lalteration du flanc est prononcee et que la bronchite menace de se compliquer d'engouement
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pulmonaire, on applique un large sinapisme sous la poitrine.
Bronchite chronique. — Quand la bronchitc tend a revetir le caractere chronique; que le jetage purulent persiste; que la toux continue ä se i'airc entendre surtout 1c matin et le soir; que les polls se piquent, il faut stimuler lorganisme par larseniatc de strychnine (cinq granules chcz les grands ani-niaux, un ä deux granules chez les pctits, trois k quatre fois par jour), et commc modificateurs pro-londs, s'adresser an sulfure de calcium, ä l'iödö-forme; aux arseniates de soude, d'antimoine, de fer, administres trois fois par jour.
Donner des aliments abondauts et substantiels (marchs, tourteaux, farineux, galettes, paille arro-see d'une solution de sei marin, miel). Aux chiens tres-affectionnes ou d'un grand prix, on pent donnei' matin et soir une cuilleree ä cafe de l'elixir alimen-taire de Ducro.
Bronchite capilluire. — La bronchite capillaire est assez frequente chez le chien. Elle se distingue par une oppression excessive, une menace d'asphyxie presque coustante, une toux frequente, un jetago tilant et jaunätre. A rauscultation, on constate des räles muqueux et sibilants et surtout des räles sous crepitants.
II faut parer ä la detresse respiratoire par I'eni-ploi de l'arseniate de strychnine, ot chez les chiens do petite race de la brucine (un granule sept ä luiit
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fois par jour). Combattre la lievrc, le spasme et la douleur par les moyens precites. Sinapismes et vesl-catoires sous la poitrine.
Bronchite pseudo-membraneuse ou croupale. — Voir Diphtherites.
Bronchite vermineuse. — 1deg; Bronchite vertni-neuse dit moulon : La bronchite vermineuse des betes ovines est due ä la presence dans les bronches d'un ver nematoide {strangle fdaire). Cette affection est assez frcquente.
M. Landrin, qui a fait une etude speciale de cette maladie, a demontre que ce n'estpas une bronchite. 11 lui a donne le nom de pneumo-strongylie.
11 definit cette affection : laquo; Une maladie des pou-mons des betes ovines, transmissible d'un animal aux autrcs par generation continue de sa cause : le strangle filaire {\). ^
M. Landrin donne cette definition : 1deg; parce qu'elle ne prejuge rien quant ä la nature des lesions, qui sont si diverses que nulle definition ne saurait les embrasscr; 2deg; parce qu'elle indique la genese de la maladie d'une facon generale; 3deg; eufin parce qu'elle affirme le nom qu'il lui a donne en specifiant le siege et la cause unique du mal.
Pour M. Landrin, l'origine dc cette affection est essentiellement parasitaire; l'helminthe est, ä lui seul, la cause pathogenique.
(1) Manuel de therapeutiquo dosimdtrique vdWrinaire (2e partie).
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II y a plusieurs indications a remplir pour tenter la guerison de cette affection.
Tuer rhelminthe; en obtenir revacuation; com-battre l'etat catarrhal et inflammatoire et ramener l'etat de nutrition ä sa normale.
La maladie etant transmissible d'un animal k un autre par generation continue de sa cause, il faut isoler les animaux malades ou meme suspects, et leur administrer coup sur coup (tons les quarts d'heure) deux granules de santonine ou de kous-sei'ne; on leur fait prendre, en outre, deux ou trois fumigations par jour soit au goudron vegetal, soit k ressenco de terebenthine, soit ä l'huile empyreuma-tique ou au coaltar.
Si la flevre est accusee, on administre : veratrine, aconitine, digitaline, un granule de un, deux ou trois de ces alcaloides suivantle cas, tons les quarts d'heure, les demi-hcures ou les heures, d'apres l'etat du pouls et de la chaleur morbide. Dans le cas de menace d'asphyxie, on emploie larseniate de strychnine ou la brucine a la dose de quatre a cinq granules par jour.
Des aliments tres-allbiles et de facile digestion sont mis a la disposition des malades.
A la fin du traitement, l'arseniate de fer et la quassine (deux granules de chaque trois fois par jour), sont donnes pour relever les forces et exciter I'appetit.
11 va sans dire cju'il faut nettoyer et purifier ä
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fond les bergeries et n'y reconduire un troupeau qu'apres un certain laps de temps.
1deg; Bronchüe vermineuse des vemtx. — La bron-chite vermineuse des veaux, due ä la presence dans les bronches du strangle miorure, est une affection similaire de la pneumo-strongylie du mouton.
On doit done employer le meme traitement, en augmentant, bien entendu, le nombre des granules a administrer k la fois, suivant Tage, la taille, la force du sujet malade.
3deg; Bronchüe vermineuse du pore. — Elle est pro-duite par le strangle paradoxal. Meme traitement que pour la bronchite vermineuse des veaux et des moutons.
Bronchite gourmeuse. — Voir gourmes.
CÄCHEXIE AQUEUSE.
La cachexie aqueuse est une maladie chroniquo, frequento cbcz le mouton, asscz rare chez lo boeuf.
Elle est caracterisee par rinfiltration du tissu cel-lulaire sous-cutane, la päleur des muqueuses, et une faiblessc generale extreme.
Encore appelee pourriture, hydrodmie, la cacbexie aqueuse n'est qu'un ctat anemique exagere, ayant amene des modifications profondes dans la compo­sition du sang.
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Lacachexie aqueuse estsymptomatique lorsqu'elle est le Symptome in extremis d'une autre affection (pneumo-stongylie, cachexie icterico-vermlneuse). #9632;— Voir ces articles.
La cachexie aqueuse essentielle est incurable quand eile est bien accusee.
II faut agir des le debut: supprimer les päturages humides, les abreuvoirs d'eaux stagnantes, soit par une emigration bien comprise, soit en donnant,dans des bergeries bien aerecs, bien ventilees et bien tenues, une nourriture abondante et tonique.
Prescrire le phosphate de for, l'arseniate de fer, la quassinc, I'acide tannique, le phosphate de chaux, une, deux, trois ou quatre de ces substances ä la fois (deux granules cinq a six fois par jour).
Dans le cas d'infiltration serense sous-cutanee, d'hydropisie, avoir recours a la scillitine ou ä la colchicine (deux ä six granules, trois ä quatre fois par jour).
Mettre, dans les bergeries, du sei marin ä la dis­position du troupeau.
Enfin, comme nourriture on peut essayer le pain suivant, preconise par Delafond :
Farine dc ble non blutde ....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5 kilogr.
lil. d'avoine........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10 —
Id. d'orge.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S —
Prolosulfale de fer pulverise. . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;5 grammes.
Bicarbonate de soudc.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15 —
. Sei marin..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \ kilogr.
Faire une pate, laisser appreter, mire au four et
\
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donnnr matin et soir ä la dose de 30 ä 40 yrammes, par mouton.
CACHEXIE ICTERICO-VERMINEUSE.
La cachexie icterico-vermineuse est une affection chronique, parasitaire, enzootique ou epizootique.
Elle trappe les ruminants et en particulier les moutons, chez lesquels eile revet un caractere excep-tionnel de gravite.
Cette affection est caracterlsee par les signes de la cachexie aqueuse essentielle, compliques par les symptomes dune maladie chronique du foie, ma-ladie decelee surtout par la teinte icterique des muqueuses et de la peau.
La cachexie icterico-vermineuse est due ä la pre­sence, dans le foie, d'un ver trematodc, appele distome hepatiqwe.
Les oeufs des distomes subissent leurs premieres metamorphoses dans l'eau des mares. C'est sous forme de chrysalides qu'il sont avales par les rumi­nants, pour passer de l'estomac dans les canaux biliaires, ou ils prennent leur etat parfait ou sexue.
Cette introduction dans l'organisme des rumi­nants, de la douve ou distome, est la seule et veri­table cause de la cachexie icterico-vermineuse.
Comme pour toutes les maladies parasitaires, la cachexie icterico-vermineuse est beaucoup plusgrave chez les agneaux que chez les moutons adultes.
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II faut, pour prevenir cette aflfection, eviter les paturages humides, les lieux trop frais, les sous-sols argileux, parce que, dans ces conditions, les trou-peaux rencontrent des flaques d'eau servant de vehicule aux cescaires ou tit.ards du distome.
Chaque fois qu'un abreuvoir ou un paturage sont suspects, on nourrit les animaux dans des etables ou bergeries spacieuses, bien amenagees. Les aliments doivent etre de tres-bonne qualite et arroses de sei marin.
L'eau distribute est filtree avec adjonction de sei veterinaire Chanteaud.
L'emigration dans un lieu sec, eleve, est ordonnee toutes les fois qu'elle est possible.
Le traitement therapeutique consiste dans I'em-ploi de la santonine, de la kousseine, de Tiodoforme (deux a trois granules pour le mouton,cinq granules pour le boeuf) et du podophyllin (deux ä cinq gra­nules matin etsoir).
Quand les sujets sont trop aflaiblis, on a recours i l'arseniate de fer, ä la quassine et meme a I'arse-niäte de strychnine (trois granules trois fois par jour pour le mouton, six granules pour les grands ruminants).
CALCULS.
On donne, en general, le nom de calculs aux con­cretions inorganiques qui se forment dans le corps des animaux.
#9632;arii
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Pourtant on reserve plus particulierement cette designation aux concretions qui se developpent dans les conduits, canaux ou reservoirs tapisses par une membrane muqueuse. Les calculs biliaires sont tres-difflciles ä diagnostiquer chez nos animaux domestiques.
Les calculs intestinaux, plus communement connus en medecine veterinaire sous le nom de bdzoards, peuvent occasionner des coliques plus ou moins graves, des tympanites, des meteorisations. On pout assez souvent se rendre compte de leur presence par I'exploration rectale.
Les calculs urinaires sont les plus communs et les plus importants de tous. Les substances qui forment generalement leur base, sont I'acide urique, l'oxalate de chaux, des phosphates et de la cystine. Cos calculs sont de grosseur tres-variable. 11s sont tantot sous forme de granulations tres-fines, tantot en masse compacte enorme, ayant un poids pouvant depasser plusieurs .kilogrammes. Pour tous les calculs, en general, la therapeutique dosimetrique consiste dans l'emploi de I'acide benzoique, des ben-zoates, du podophyllin, du sei veterinaire Chanteaud, les premiers comme dissolvants et les seconds comme purgatifs. On ajoute ä ces medicaments ladministration d'un sei de strychnine, uni a I'hyos-ciamine ou a, I'atropine pour detruire les spasmes des sphincters.
Inutile de dire que les operations chirurgicales
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(sondages, extractions par un moyen quelconquo, lithothritie, etc.), ne sont pas proscrites par la me-decine dosimetrique, quand ces operations sont reconnues indispensables.
CARD1TE. \'oir Maladies du caeur.
CATALEPS1E.
La catalepsie est une affection intermittente, et le plus souvcnt apyrctique; eile est caracterisee par la perte instantanee du sentiment et de rentendement par une raideur partielle ou generale du Systeme musculaire et par l'aptitude quont les membres a conserver la position qn'ils avaient au moment de 1'attaque ou qu'on parvient ä leur donner.
La catalepsie est une affection tres-rare chez nos animaux domestiques, on I'a pourtant observt'e sur leschienstresnerveux de salons.
Le soul traitcment ;i ordonncr dans co cas, c'est, pendant la periode intermittente, le camphre mono-brome, quatre ä cinq granules par jour, ct I'hyoscia-mine un granule matin et soir. ..
CATARRHE.
On donne le nom generique de catarrhe ä toute inflammation aigue ou chronique d'une membrane
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muqueuse, provoquant une hypersecretiou mücoso-purulente.
Catarrhe nasal. — Voir Coryza.
Catarrhe broncldque. — Voir Bronchite.
Catarrhe des comes. — Assez souvent, chez 1c bceuf de trait, on constate une inflammation tres-douloureuse de la base des cornes, accompagnec de fievre intense et de la suspension de la rumination.
Tout a fait au debut, on fait tomber la fievre par une saignee legere aidee par l'emploi des deferves-cents (aconitine, veratrine, digitaline) unis ä un sei de strychnine: cinq ä six granules adminisfres sui-vant l'intensite du mouvement febrile. Refrigerants sur la tete — sei veterinaire Chanteaud dans les boissons — diete blanche. Si le catarrhe persiste, on pratique l'amputation de la corne pour donner ecoulement au pus et 1'on applique sur la plaie des cataplasmes de farine de lin laudanises. D'autres fois on a recours a la trepanation a base de la corne et Ton fait des injections ä base de sulfate de zinc, d'acide tannique, d'acide phenique ou d'hydrate de chloral.
Quand le catarrhe prend la forme chronique, on administre l'iodoforme et le sulfure de calcium (six granules de chaque, quatre a cinq fois par jour).
Comme la suppuration peut pcrsister et affaiblir considerableinent le malade, on donne trois fois par jour, six pilules arseniate de fer et six pilules quassine.
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Catarrhe amiculaire du einen. — Le chien est frequemment atteint par cette affection. L'oreille est gonflee, tres-douloureuse ä la pression. Sa muqueuse est rouge et laisse echapper un ecoulement mueoso-purulent. Cette maladie est tres-tenace.
Voici le moyen quireussit generalementle mieux: nettoyer tous les jours les oreilles avec de l'eau sayopneuse tiede, secher.
Faire trois l'ois par jour une injection dont la couipositioii suit:
Acide lannique......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20 gfammes.
Hydrate de chloral.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a __
Eau...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 200 —
Administrer, matin et soir, un ou deux granules de podophyllin, suivant la race, la taille et läge de l'animal.
Le pansement fait, on adapte un begitin sur les oreilles, pour les relever et permettre rintroduetion de l'air.
CEREBR1TE.
Voir Vettige.
CHALEUR (cour de). Voir Anhematosie.
CHARBON.
Les affections charbonneuses sont des maladies avec alteration prof'onde du sany; elles sont viru­lentes et contatjieii.süi uu plus haut degre.
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Le cheval, le boeuf, le mouton, le pore, les volailles peuvent etre atteints du charbon.
Le plus souvent enzootiques ou epizootiques, les affections charbonneuses occasionnent les dommages les plus considerables a lagricultare.
II y a plusieurs Varietes de charbon; mais au fond, ces Varietes sont identiques. L'alteration du sang et la presence de bacteridies sont constantes dans toutes affections charbonneuses.
Les bacteridies sont-elles cause ou effet de la maladie? Esperons que les experiences des Pasteur, Toussaint, Colin, etc., elucideront cettc question.
Les principals varieles de charbon sont: 1deg; la fidvre cliarbonneuse foudroyante; 2deg; la fievre char-bonneuse ämarclieplus lente;.30 le charbonstjmp-tomatique.
La fievre charbonneuse foudroyante ou charbon f'oudroyant n'a pas de prodromes, de prodromes apparents tout au moins; eile frappe et tue le sujet.
Les boeufs, les moutons, les plus gras, les mieux nourris, sont souvent frappes epizootiquement par cette terrible affection.
Le veterinaire arrive presque toujours apres la mort. II ne pent done recourir quaux moyens pro-phylactiques pour le reste du troupeau : prescrirc les regies hygieniques ordonnees par la loi; faire administrer aux troupeaux menaces le salicylate de soude et de quinine (trois ä six granules de chaque
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(juatre a cinq Ibis par jourj et ie scl veterinaire Chanteaud en dissolution dans les boissons.
La fieore charbonneuse ä marche plus lenle, donne au praticien le temps d'arriver et memc d'agir.
L'absence d'appetit et des coliques legeres annon-cent l'invasion de la maladie.
Cette premiere periode, qui ne presents aucun Symptome pathognomonique, pent durer plusieurs heures et meme unc journee. Une epizootic regnante pent seule faire craindre l'apparition de la ma­ladie.
Dans la secondc periode, des symptömes fres-graves apparaissent : bouche seche, livide, laissant bien souvent echapper par les commissures des levrcs une bave ecumeuse; pouls petit, vite, irregu-lier; conjonctives rouge-bleuätres; battements du coeur tumultueux ; flaues agites; respiration sterto-reuse; diarrhee violente; jetage jaunätre et sanieux par les naseaux.
II s'agit evidemment de combattre promptement et vigoureusement une affection qui se presente avec des symptömes si nombreux et si alarmants.
Isoler 1c sujet malade et assainir immediatement sa place par un blanchissage a la chaux, Tenleve-ment dc la litiere et des aspersions pheniquees ou salicylees.
Placer le charbonneux dans une ecurie saine, bien aeree. Administrcr, presque coup sur coup (tons les
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quarts d'heure) un sei de strychnine (sulfate, arse-niatc, hypophosphite, deux ä six granules, suivant Tespece et la taille) pour prevenir ou combattre la paralysie de la moelle allongee; le salicylate de soude et un sei de quinine, comme antiferrnentatifs et antiputrides (deux a six granules tontes les demi-heures); le chlorhydrate de morphine et l'hyoscia-mine contra les douleurs de l'abdomen, et a doses ])roportionnces ä l'intensite des coliquos. Contro I'hematurie, si frequente chez le mouton, la diarrhee et le jetage sanguinolent, on donne de trois a six granules d'ergotine toutes les heures on toutes les deux heures.
Les volailles peuvent etre atteintes par une affec­tion charbonneuse qui detruit tres-rapidement toute une basse-cour.
Les volailles frappees presentent les symptömes snivants : plumes herissees, ailes pendantes, tachos cochymotiques noires sous la peau, crete couleur lie do vin, diarrhee fetide, bee entr'ouvert, abattement profond.
On isole ou on sacrifie les malades. Comme moyen prophylactique on present le sei veterinaire Chan-tcaud en dissolution dans les boissons.
Pour les animaux de prix, on prescrit I'adminis-tration Individuelle du salicylate de quinine (trois ä six granules toutes les heures).
Le charbon sympf.omafiqne se distingue de la fievrecharhonneusn proprement dite par la presence,
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sur 1c corps, de tumeurs variables en norabre et en vülume. Les symptömes generaux sont identiques. Les tumeurs charbonneuses, variables par leur forme, leur volume, leur aspect, leur position, se developpent dans le tissu cellulaire sous-cutaue. Elles acquierent, en quelques heures, un volume parfois considerable.
Chaudes et douloureuscs au debut, ellcs devien-nent rapidement froidos et indolentes. Elles sont toujours crepitantes et font sentir au toucher un petit frdmissemenl, constituant leur caractere pa-thognomonique.
Pour combattrc cette affection il faut, s'il y a menace d'epizootie, faire executer, d'une facon tres-rigoureusf1, les prescriptions hygieniques, et em­ployer, comme propbylactiques, les salicylates ou I'acide thymique.
Si le charbon est declare, on nettoie le tube digestif par le sei veterinaire Chanteaud, et on administre un sei de strychnine et un sei de quinine (deux a six granules de chaque toutes les heures ou toutes les demi-heures, suivant la violence du cas et jusqu'ä ce que reaction s'ensuive.
On donne, en outre, les arseniates au les salicy­lates de soude et de far pour reconstituer le san (trois ä six granules toutes les heures).
La digitaline, trois a six granules toutes les deux heures, peut etre prescrite comme sedatif du coeur.
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Inutile de dire que pendant la convalescence il faut nourrir tres-substantiellement, ne fournir que des aliments de digestion facile et ordonner I'arse-niate de far et la quassine (deux ä six granules de chaque, mi quart d'heure avant chaque repas).
On cauterise profondement les tumeurs charbon-neuses et on les recouvre d'onguents et de baumes vesicants. Des injections pheniquees ousalicylees sont faites dans les fistules produites par la cauterisation.
CHOLERA DES VOLAILLES.
Le cliolera des volailles est I'affection la plus mcurtriere de celles qui atteignent nos animaux de basse-coar.
Elle Trappe les poules, dindes, faisans, pintades, canards, oies, pigeons, lapins.
Cette affection est contagieuse et virulente au plus baut dogre. Elle est caracterisee par de la stu­pefaction, la coloration brune de la crete et des muqueuses apparentes, une diarrhee fetide abon-dante.
Sa marche est tres-rapide.
II faut des qu'un poulailler est atteint separer les betes saines des volailles malades. Enfouir profon­dement les animaux morts et non consommes.
Le traitement prophylactique et meme curatif qui a donne les mcilleurs resultats ä M. A. Landrin, consiste dans I'emploi d'une infusion ou dquot;une decoc­tion de yeramiun Rdbertianumi, dans laquelle on
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a fait dissoudre de l'acide phenique ou de l'acide salicylique.
II a pu voir, sous l'influence de ce traitement, la diarrhee comraencaute cesser, la gaite revenir, la nonchalance dlsparaitre.
(i Au bout de peu de temps, dit eet auteur (i), les animaux courent, cherchent ä picorer; la crete reprend sa fermete et sa couleur normale; l'oeil est eveille, vif; la poulc et le coq se font entendre; ils commencent k caqueter ou a chanter; ils cherchent leurs aliments en grattant le sol avec ardeur. En un mot, il y a retablissement complet de la sante ou son maintien chez ceux qui out resiste aux premieres atteintes de la maladie. raquo;
Chez les animaux de prix on fait radministration particuliere d'un salicylate (de preference le salicylate de quinine,deux a quatre granules toutes les heures.)
On a entin recommande de donner, aux animaux non encore atteints, des plantes vertes et surtout du marc de raisin, lorsque l'epoque de l'annee le permet.
CHOREE.
La choree, encore appelee danse de St-Guy, est une maladie qui consiste dans des mouvemsnts con-tinuels, irreguliers et involontaires, dquot;un certain nombre des organes mus parle Systeme locomoteur volontaire.
(1) Manuel de Ihiirapeulique dosimdlrique vcHerinaire {ire partie).
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Cette affection cst tres-frequente chez les chiens epuises par la maladie du jeune age.
Autrefois on se contentait de prescrire les bains froidset les antispasmodiques; cette medication ne donnait generalement aucun resultat. Aujourd'hui, grace a la medecine dosimetrique, on guerit la plu-part des chiens choreiques par suite de la maladie du jeune age.
Les jeunes chiens atteints de choree sont affaiblis, epuises : on leur donne une nourriture tres-alibile : lait, viande, jus de viande, et on prescrit, trois fois par jour, la quassine, l'arseniate de fer et meme un sei de strychnine ou la brucine, deux a trois gra­nules trois fois par jour.
Centre le Symptome chorde, on donne le cam-phre mono-brome, le phosphore ou le valerianate de zinc (deux granules toutes les deux ou trois heures, six ä huit fois par jour), suivant I'intensite des mouvements choreiques. L'hyosciamine a egale-ment reussi, quatre a cinq granules par jour. II est rare que cette maladie resiste a cette medication lorsque celle-ci est bien conduite.
On observe assez souvent et probablement a la suite d'emotions vives, de la chore'e aigue chez le cheval. Les mouvements continuels irreguliers et involoutaires frappent une ou plusieurs regions. Cette affection disparait rapidernent sous I'influence de l'hydrate de chloral et du camphre mono-brome, donnes par petites doses (hydrate de chloral
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/j. grammes, camphrc mono-brome cinq granules, eau 50 grammes) tons !es quarts d'heure, toutes les demi-heures ou toutes les heures, suivant I'intensite des symptomes.
CLAVELEE.
La clavelee est la petite veröle des moutons.
Cast une fievre eruptive, virulente et eminem-ment contagieuse, caracterisee par une eruption de pustules, semblables d'aspect ä celles du cowpox et de la variole de l'homme.
La clavelee revet le plus souvent la forme enzoo-tique ou epizootique
On donne le nom de claveau au liquide virulent des pustules; e'est avec le claveau qu'on pratique la dave'lisation on inoculation prophylactique.
La clavelee est reguliere ou irreguliere; discrete ou confluente. La clavelee reguliere et discrete est generalement benigne. La clavelee irreguliere et confluente est souvent mortellc. La clavelee reguliere a cinq periodes : 1deg; periode d'incubation; 2deg; periodc d'invasion; 3quot; periode d'Eruption; 40 periode de secretion; oquot; periode de dessication ou de desqua-mation.
De plus, cette affection n'atteint pas tout le trou-peau ä la fois; i! y a generalement trois periodes d'attaque, appelees Aow^e'e* ou lunees, ayant ensemble une duree d'environ trois ou quatre mois.
Ces periodes d'attaque (bouffees ou lunces) font ressortir I'avantage immense de la clavMisation.
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En effet, cette inoculation prophylactique prati-quee sur toul le troupeau, au debut de la maladie, diminue I'iotensite du mal et surtout la duree do I'epizootie.
La clavelee irreguliere et confluente est toujours tres-grave etsouvent mortelle. Dans ce cas, commo dans toutes les fievres eruptives, c'est la fievre qui tue, car l'intensite de celle-ci est quelquefois si con­siderable qu'elle fait peril* les animaux avant que I'eruption ait pu se produire.
Dans la clavelee confluente, les pustules arrivent rarement ä la periode de secretion et des complica-cations {plates gangre'neuses, ulceres, ophthalmies purulent.es, arthrites suppuralives, etc.) viennent, bien souvent, aggraver la maladie d'une facou deplo­rable.
Des quon constate Tapparition de la clavelee on doit faire une declaration a la mairie, isoler le trou­peau, et suivre, d'une facon absolue, les lois de police sanitairc.
11 faut, en outre, placer les moutons dans une bergerie a temperature douce et uniforme. Leur donner, en abondance, des aliments de facile diges­tion, eviter les refroidissements par les courants d'air ou la pluie, et ne Jamals conduire au päturage pendant que les rayons solaires sont trop ardents. Donner, en dissolution dans les boissons, du sei veterinaire Chanteaud et meler du sei marin aux aliments.
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Tel est le seul traitement de la clavelee discrete et reguliere.
Mais, des qu'il y a menace de clavelee irreguliere et confluente et que la fievre apparait, il taut corn-battre celle-ci tres-vigoureusement, car I'experience a demontre que, sans fievre, la clavelee, au lieu d'etre coulluente et irreguliere, devicut reguliere et discrete. 11 laut done administrer coup sur coup, la digitaline, la veratrine, Taconitinc (une, deux ou trois de ccs substances ä la ibis, par deux ou quatre granules, tons les quarts d'heure, toutes les demi-heurcs ou toutes les heures, suivant la gravite du mouvement febrile).
En cas d'intermittence, on a recours a I'emploi des sels de quinine (arseniate, sulfate, hydro-ferro-cyanate ou salicylatc).
Quand on a besoin de relevcr les forces vitales, on administre les sels de strychnine (de preference I'ar-seniate), deux ä trois granules quatre ä cinq fois par jour.
Pendant la dcrniere periode de la maladie, la quas-sine et Tarseniate de fer, en excitant lappetit et en reconstituant le sang, donnent d'excellentsresultats.
Sil y a diarrhee persistante, on donne I'acide tannique ou Tergotine (deux granules quatre äcinq fois par jour.
Les plaies ulcercuses sont lotionnees avec une solution d'hydrate de chloral borate, d'acide salicy-lique ou dacide phenique.
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COLIQUES.
D'apres 1'etymologie, ce nom signifie : Maludie de rintestin colon. Cependant on designe sous cette denomination, non-seulement les douleurs qui ont ieur siege dans le colon, mais meme celies qui ont pour origine une affection de tous les autres visceres delabdomen.
La colique est done un Symptome d'un certain nombre de maladies, Symptome caracterise par la tendance qu'ont les animaux ä trepigner, se rouler, frapper des pieds, etc.
Le traitement des coliques differe suivant la cause qui les provoquc.
Voir Congestion intestinale. Indigestion, Ente­nte, Hernie, Metdorisme, Ne'phrite, Cystite,etc.
CONGESTION.
On appelle congestion tout afflux ou accumulation du sang, dans les vaisseaux d'un organe d'aill.eui's sain, soit par suite de l'exageration de la force im­pulsive du centre circulatoire, soit par suite de la paralysie des nerfs vaso-moteurs des vaisseaux de i'organe, amenant la stagnation et par consequent laccumulationdu sang dans cet organe.
CONGESTION INTESTINALE.
La congestion intestinale, qui frappe tous nos animaux domestiques et plus particulierement le
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cheval, rcconnait pour cause l'accumulation du sang dans lappareil digestif.
Elle est caracterisee par des coliques tres-violentes.
L'animal n'a pas un moment de repos; ilsecouche et se releve sans cesse, se roule sur le dos; il se laisse tomber sur le sol comme une masse sans avoir conscience du danger de la chute. Le pouls fort, et dur, accuse 60 a. 70 pulsations par minute (chez le cheval que nous avons pris pour type), les mu-queusessont violemment injectees; il yatrismusct le regard cxprime la souffrance, lanxiete.
Cette maladie a des periodes tres-rapides. C'est laffaire de quelques heures; aussi faut-il y porter remeclc le plus rapidement possible.
Chez le cheval, une saignee de 6, 8, 10 ou 12 kilo­grammes, suivant la race, la taille, la force et läge du sujet; un bouchonnement vigoureux sur tout le corps; l'application sous le ventre de frictions revul­sives ä l'essence de terebenthine, d'un sinapisme commencent le traitement.
Mais cette medication est generalement insuffi-sante; il faut calmer les douleurs intestinales le plus vivement possible, car on doit redouter que les mouvements violents surle dos, les chutes brusques auxquels l'animal se livre, determinent soit une deehirure, soit un volvulus. On administre done, coup sur coup, tous les quarts d'beure on toutes les dix minutes, cinq granules sulfate de strychnine
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pour combattre laparalysie desnerfs vaso-moteurs; cinq granules chlorhydrate de morphine contre la douleur; cinq granules atropine ou hyosciamine contre le spasme). Dans ceite affection, les animaux refnsant generalement les medicaments presentes dans la main, on place les granules soit dans un peu de mie dc pain, qu'on porte dans larriere-bouche k I'aide d'un jonc tres-flexible, soit sur une spatule en bois humectee par un peu de miel (on seche la spatule chargee de granules sur la base de la langue).
Si les coliques (ce qui est rare) persistent malgre l'emploi de ce traitement, ou donne d'un seul coup, douzc ä quinze granules de chlorhydrate de mor­phine et d'hyosciainine dans une solution composec de : hydrate de chloral ^5 ä 50 grammes suivant la taille de l'animal; eau 250 grammes.
Regie generale, sous Tinfluence de ce traitement, qu'on pent repetcr deux fois environ, ä une heure d'intervalle, I'animal titube, s'assoupit, se couche sur la litiere et s'endort pour se reveiller sans coliques.
Tant quo I'animal cherche a. se coucher, il doit ctre promene laquo;laquo;/gt;laquo;•? et tenu en main; des lavements k l'eau de graine de lin ou ä l'eau de savon sont administres tous les quarts d'heure.
Deux ou trois heures apres la disparition des coliques, on presente k I'animal un barbotage, tenant en dissolution 30 grammes de sei vete-
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rinaire Chanteaud. On accorde au malade deux jours de repos pendant lesquels on le promene et on le souraet ä une demi-diete blanche. Le sei veteri-naire est continue pendant quelques jours, en disso lution dans ies boissons.
CONGESTION PULMONAIRE. Voir Pneumonie.
CONGESTiON DE LA MOELLE.
Voir Parapldgie.
CONGESTION CEREBRALE. Voir V erf ige.
CONJONCTIVITE.
Inflammation de la conjonctive, membrane mu-queuse qui tapisse la face anterieure de Toeil et la face interne des paupieres.
La conjonctivite pent etre essentielle ou sympto-matique.
L'essentielle n'exige que des soins externes par l'application de collyres appropries.
La symptomätique, Symptome d'une maladie in­terne, est liee ä celle-ci. Son traitement depend.
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done, de 1 affection qui l'occasionne. (Voir ces affec­tions.)
CONVULSIONS.
On donne ie nom de convulsion ä une contraction involontaire et instantanee des muscles, assez ener-gique pour pouvoir produire un mouvement irre-gulier du tronc et des membres.
La convulsion tonique est caracterisee par la per­manence de la contraction musculaire.
La convulsion clonique se distingue par des mou-vements alternatifs de contraction et de relächement des muscles.
CONVULSIONS DES JEUNES GEHENS.
Assez souvent les jeunes chiens, surtout ceux ä temperament nerveux et eleves dans les apparte-ments, presentent des convulsions qui effraient le proprietaire de l'animal au point de lui faire croire a la rage.
Dans cette affection, l'animal parait affole, les yeux pirouettent dans leurs orbites, une mousse ecuineuse sort par les commissures des levres, presque constamment agitees.
Le malade pousse des aboiements plaintifs. II court droit devant lui saus tenir compte de I'obsta-cle, grimpe contre les murs, se jette par les fenötres.
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II y a lä necessairement un desordre grave dans les fonctions de l'lnnervation!
L'hydrate de chloral et le camphre mono-brome, administres par petites doses, d'autant plus rappro-chees que la crise est plus aigue, sont rapidement maitres de cette affection si effrayante a priori.
Parfois, les convulsions des jeunes chiens ont un caractere intermittent et moins aigu; dansces cas, elles reconnaissent generalement pour cause des vers intestinaux. (Voir Maladies vermineuses de Vintestin.)
CORYZA.
Lc mot coryza. sert ä designer rinflammation de la membrane muqueuse des fosses nasales. On I'a encore appele rhinite.
Chez le cheval, le coryza aigu se caracterise par uu etat general do malaise, des eternuments ou ebrouements; un ecoulcment abondant a lieu par les deux narines, quelquefois par une seule; cejetage, d'abord limpide, ne tarde ä devenir blanc, muco-purulent.
Le coryza est aigu ou chronique; il est essentiel ou symptomatique.
Le coryza aigu essentiel est precede par un mou-vement pyretique, qn'il faut combattre-par les defervescents (aconitine, veratrine, digitaline), cinq granules toutes les demi-heures ou toutcs les heures.
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Quand la maladie suit son cours, il suRitgenera-lemeat, pour la guerir, de bons soins hygieniques. Ecurie sans courant d'air, couverturc, aliments de digestion facile. Sulfate de magnesie ou sei veteri-naire Chanteaud en dissolution dans les barbotages.
Le coryza symptomaticjue aigu est lie a d'autres aflfections qui dominent le traitement. (Voir Gourme, Herpes phlyctdnoide.)
Le coryza chronique est tres-tenace; 1'ecoulement, le plus souvent par un seul naseau, est, dans la plupart des cas, entretenu par une collection puru-lente des sinus.
On fait des frictions mercurielles sur les sus-naseaux, le frontal et le maxillaire superieur, et on administre Tiodoforme, le sulfure dc calcium etun iodure (d'arsenic de soufre ou de mercure) cinq gra­nules de chaquo, quatre ä cinq fois par jour.
On excite I'appetit par la quassine (cinq granules avant chaque rcpas) matin et soir, on donne le sei veterinaire Chanteaud dans l'eau des boissons.
Bonne nourriture — travail leger — ecurie saine.
Dans certains cas, on est oblige de pratiquer la trepanation.
Le coryza du boeuf, surtout celui de travail, est plus grave que le coryza du cbeval, parce qu'il se complique tres-souvent ducatarrhe descornes. (Voir Catarrhe.)
Parfois aussi le coryza du boeuf se termine par la gangrene. 11 faut alors avoir recours aux injections
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pheniquees, salicylees ou ä base d'hydrate de chlo­ral, et prescrire l'arseniate de strychnine et le sali-cylate de quinine, six granules de chaque toutes les heures.
Le coryza essentiel du mouton nest generalement pas grave et n'exige que des soins hygieniques; il n'en est pas de meme de celui qui reconnait pour cause la presence de larves d'oestres dans les cavites nasales. {\o\v Maladies vermineuses.)
Le coryza des pores on ronflement, est une maladie pernieieuse qui produit souvent le marasmc et pendant laquelle le nez et le groin sc deforment.
Cette maladie du pore est tres-grave, ä cause de sa tendance rapide ä la gangrene; il faut faire des frictions excitantes sur le groin et administrer un sei de strychnine et un sei de quinine : deux ou quatre granules de chaque, toutes les deux heures.
Rafraichir I'intestin par une cuilleree, matin et soir, de sei veterinaire Chanteaud, donne en disso­lution dans les boissons.
#9632; Le coryza essentiel du chien doit etre traite tout a fait au debut par I'emetine ou la veratrine, deux granules tons les quarts d'heure ou toutes les dix minutes, jusqu'ä vomissement.
Ou prescrit, ensuite, le nettoyage frequent des alles du nez; la codeine et la cicutine, deux granules toutes les deux heures; boissons tiedes, lait.
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— 81 — COW-POX.
On appelle cow-poa;, vaccine, picote-variole, une maladie contagieuse par virus fixe et qui attaque la femelle de l'espece bovine.
Epizootique et parfois enzootiquc, cette maladie est caracterisee par une eruption pustuleuse dont le siege principal est aux mamelles.
Cette affection est transmissible de la vache ä la vache, a l'homme et au cheval.
Le virus de la pustule du cow-pox possede la pro-priete antivariolique; son inoculation preserve Ihomme de la petite veröle. Aussi entretient-on cette affection sur des genisses pour avoir constam-ment du vaccin frais et de premiere qualite.
Le cow-pox est peu grave; il ne compromet Jamals l'existence du malade; pourtant, dans cer­tains cas, il y a perte d'appetit et im leger mouve-ment febrile, qui modifient la production du lait.
Le traitement de cette maladie consiste en soins de proprete et en onctions de glycerine sur les pus­tules. On traye, les dcrnieres, les vaches atteintes, pour empecher la contamination.
CKAPÄUD.
Le crapaud etant une maladie locale, externe et essentiellement parasitaire, nous n'avons pas ä nous en occuper ici. Neanmoins, commc par sa longue
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duree il pent amener raffaiblissement et meine le marasrae de ranimal, nous croyons devoir recoin-rnander l'einploi des arseniates (de fer, do soude, d'aptimoine), cinq granules trois ou quatre Ibis par jour, quand on craint l'aü'aiblissementdu sujet.
CROUP. Voir Diphthe'rite.
CYSTITE.
La cystitc est rinflammation dc la vessie. Elle cst caracterisce par des coliques sourdes, des pietine-ineuts sur place, des envies frequentes d'uriner, de la straiiguric.La fievre cst toujours intense, la soif tres-vive.
Des stries sanguines et quelquefois du pus sont meles aux urines.
Charges emollientes sur les reins.
Faire tomber la Qevre par les defervescents: aeo-nitine, veratrine, digitaline (un ä cinq granules, sui-vant l'espece ct la taille), toutes les demi-heures ou toutes les beam. Prescrire contre la strangurie le sulfate de strychnine uni a rhyosciaraine (un k cinq granules de chaque), par doses propovtionnecs a la violence du Symptome. Combattre relemcnt douleur par l'emploi du chlorhydrate de morphine et de la cicutine, un ä cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures.
Mrti
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Diete. Mettrc ä la disposition du malade do la tisane degrainede lin, tenant en dissolution du sei veterinaire Chanteaud. Taille et barbotages pour les grands animaux, laitpour les petits.
DANSE DE SAINT-GUY. Voir Choree.
DIABETE.
Maladie pen connue chez nos animaux domes-tiques. — Voir Polyurie.
DIARRHEE.
La diarrhee, qui est caracterisee par la frequence ct la liquidite des matieres alvines, n'est, le plus sou-vent, que Ic Symptome d'unc autre affection.
Presque toutes les maladies adynamiqnes et infec-tieuses s'accompagnent de (lux intestinal.
Elle pent pourtant etre simple ou etre compliquee d'une enterite.
Simple, eile est toujours benigne et caracterisee par une expulsion d'excrements, frequente mais non douloureuse.
On.n'a ä lui opposer que des soins hygieniques bien compris.
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Lorsqii eile est compliquee d'enterite, les symp-tömes sont plus graves. On constate : de la dys-pepsie, de racceleration dans les mouvements circu-latoires et respiratoires. La bouche est chaude et seche, la langue recouverte d'un enduit fuligineux: il y a qaelques symptömes de coliques et emission i'requente d'excrements, qui salissent la queue et
le jarret.
La diarrhee est plus grave chez les jeunesanimaux queehezles adultes. Les symptomcs generaux sont plus alarmants, la fievre est intense; les matieres iecales, d'abord inodores, ne tardent pas ä repandre une odctir acide, infecte. Les malades maigrissent tres-rapidemcnt.
Chez les adultes, atteints d'enterite diarrheique, on combat le mouvement febrile par l'emploi des defervescents: aconitine, veratrine, digitaline (cinq granules a doses proportionnees ä la pyrexie); des granules d'hyosciamine et d'atropine sont donnes contre les coliques. Quand on vent arreter le flux, on arecoursaus granulesd'ergotine ou dacide tan-niquc (cinq granules toutes les heures ou toutes les demi-heures). Les revulsifs peuventaussi etre appli­ques. Des lavements amidonncs et laudanises peu-vent etre d'un utile secours.
Chez les jeunes animaux, il faut eommencer par supprimcr la cause. Getto, cause tient le plussouvent au lait de la mere, qui est ou trop echauffe ou trop substantiell il faut en diminuer la ration et ne
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jamais faire teter quand la mere revient du tra­vail.
Le traitement dosimetrique de raffectibn est le meme que celui des adultes, bien entendu, ä doses proportionnees ü la taille et ä l'intensite de la maladie.
Comme chez les jeunes animaux la convalescence est longue, on administre, ä la fln du traitement, la brucine, la quassine et l'arseniate de fer, trois fois l)ar jour, un ou deux granules de chaque ä la fois.
DIASTASHEMIE.
Voir Anasarque.
DIPHTHERITE.
Les diphtherites sont des affections infectieuses, ayant pour caractere la tendance ä la formation de fausses membranes sur les muqueuses, les plaies et meme la peau.
Plus specialement designees, en medecine veteri-naire, sous les noms iVangine croupale, couen-neuse, etc., les diphtherites frappent assez rarement nos animaux domestiques. Elles atteignent plus fre-quemment nos poulaillers. #9632;
Le Symptome pathognomonique de la diphtherite est la fausse membrane, qui, parait-il, doit sa pro-priete contagieuse ä la presence d'un champignon, le diptospoiium fuscum.
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II y a dans cette affection la plus grande impor­tance a detruire rapidement les fausses membranes.
On doit donner la preference au jus de citron. Cette substance est d'un usage facile ; eile exerce sur la muqueuse une simple substitution irritative, et, grace a. sa propriete antiseptique, eile arrete la decomposition des fausses membranes et, par conse­quent, la resorption putride qui en est la conse­quence.
L'acide phenique, le permanganate de potasse et l'acide salicylique sont employes avec avantage dans les cas de gangrene.
On ne pratique la tracheotomie qua lorsqu'il y a danger imminent d'asphyxie.
Le sulfure de calcium (cinq a six granules chez les grands animaux, un granule chez les petits et les volailles) est donne toutes les heures, pour detruire le champignon. Contre les spasmes on donne I'hyos-ciamme ou l'atropine (un ä cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures).
Trois fois par jour on fait dissoudre du sei veteri-naire Chanteaud dans l'eau des boissons.
Enfin, pour relever promptement les forces du malade, on a recours, a la fin de la maladie, ä l'ar-seniate do strychnine, comme incitant vital; ä la quassine, pour exciter les functions digestives; ä l'arseniate de fer, pour reconstituer le sang (un a cinq granules de chaque, trois fois par jour).
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DÜODENITE. Inflammation du duodenum. — Voir Entente.
DYSSENTERIE.
La dyssenterie est une phlegmasie intestinale dont les symptömes principaux sont : douleurs abdomi­nales plus ou moins intenses, epreintes, tenesme, efforts expulsifs repetes; frequentes evacuations de matieres muqueuses ou puriformes, melees de stries sanguines.
La dyssenterie est sporadique ou epizootique.
La dyssenterie sporadique est le plus souvent une enterite diarrheique tres-grave. On lui oppose le traitement de la diarrhee grave (voir Diarrhe'e)\ par-fois eile est an Symptome dune maladie generale (typhus, affections charbonneuses, fievre putride, clavelic), sa therapeutique est sous la depcndance de ccttc maladie.
La dyssenterie epizootique differe de la sporadique par le grand nombre de sujets qu'elle atteint ä la fois, dans une meme localite ou region, et par l'in-tcnsite et l'aetivite des symptömes qui l'accompa-gnent.
Fievre intense, bouche cbaude et seche; langue recouverte d'un enduit fuligineux, anorexie com­plete; facies abattu; prostration vitale absolue;
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raarche titubante; variations brusques de la tempe­rature animale.
La dyssenterie epizootique est une affection spe-eiale, infectieuse.
La plupart des auteurs admettent I'infection par le flux dyssenterique, les matieres fecales, les exha­lations pulmonaire et eutanee.
La dyssenterie epizootique etant \\ne- maladie d'encombrement, de marches forcees et de priva­tions, il faut, avant tout, faire disparaitre ou diminuer, autant que possible, les causes de la maladie.
Administrer le sei veterinaire Chanteaud en disso-olution dans les boissons.
Faire toraber le pouls et la chaleur morbide par les defervescents : aconitine, veratrine, digitaline (cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures, jusqu'ä effet).
L'arseniate de strychnine (cinq granules toutes les demi-heures) est donne contre la prostation vitale et la stupeur.
Le chlorhydrate de morphine, l'atropine et l'hyos-ciamine sont prescrits contre les coliques et les spasmes.
Les sels de quinine, les salicylates luttent contre 1 element infecticux (cinq ä six granules toutes les heures).
Enfin, quand cela est necessaire, le flux dyssente­rique disparait sous l'influence de l'acide tannique
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ou de l'ergotine (cinq granules, cinq ä six fois par jour).
Pendant la convalescence, on met ä la disposition des malades une nourriture alibile, de facile diges­tion; et on administre trois fois par jour laquassinc et l'arseniate de fer (cinq granules de chaque).
EAUX-AUX-JAMBES.
Maladie locale et parasitaire de meme nature que le crapaud, par consequent memes indications.
ECHAUBOULURE.
L'ecliauboulure est une congestion de la peau fre-quentechez le cheval ct le bceuf, pendant les grandes ehaleurs.
Elle est caracterisee par l'eruption de petites tumeurs disseminees, generalement un pen aplaties et du volume d'une noix ou d'une noisette.
L'echauboulure est precedee par un mouvement febrile leger. On saigne et on administre les defer-vescents: aconitine, veratrine, digitaline, cinq gra­nules toutes les heures ou toutes les deux heures.
S'il y a prurit, on pent donner la cicutine, cinq granules sept a huit fois par jour.
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Sei veterinairc Chanteaud et azotate de potasse en dissolution dans les boissons. Diete blanche,
Lotions d'cau vinaigree ou legerement acidulee sur les tumeurs.
ECLAMPS1E DES CHIENNES NOURRICES.
M. Landrin a donne le nom (Vdclampsie des chiennes nourrices, ä une affection quon observe chez les chiennes, vers la fin de la lactation et meme peu de temps apres qu'elles ont cesse de nourrir leurs petits.
Les symptomes de cette affection sont les suivants. Au debut, tristesse, vomissements, ou, tout au moins, nausees repetees; yeux hagards; conjonctive injectee; les muscles sont agites. Une bave mous-seuse se forme sous l'influence des mouvements con-vulsifs des levres.
La respiration ne tarde pas ä devenir haletante; les yeux sont fixes ou pirouettent dans leur orbite; convulsions musculaires violentes.
On traite cctte affection en donnant tous les quarts d'heure un granule camphre mono-brome dans une cuilleree. ä cafe d'une solution d'hydrate de chloral (hydrate de chloral 5 grammes, eau 100 grammes).
II est rare que Teclampsie resiste longtemps ä cette medication.
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EMPHYSEME PULMONAIRE. Voir Pousse.
ENCEPHALITE. Voir Vertige.
ENDOCARDITE. Voir Maladies du cmtr.
ENTERITE.
L'enterite est rinflammation de la muqueuse de l'intestin. C'est une affection assez commune chez nos animaux domestiques. Elle peut etre plus ou moins violente et presenter des caracteres d'une na­ture differente, d'oü : l'enterite aigue simple; l'ente'-rite sur-aigue; l'entdrile chronique; l'enterite yangrdneuse; l'enterite couenneuse; l'enterite dia?--rhföque; l'enterite dyssenttirique; l'enterite adyna-mique ou typhoide.
Ent^rüe aigue. — 1deg; Che% le cheval. — (quot;es symp-tömes sont : tristesse; anorexie; soif vive; mouve-ment febrile marque; pouls tantöt fort et dur, tan tot mou et large; coliques legeres; reins inflexibles; bouche chaude; langue seche, chargee, sedimen-teuse sur sa face superieure, rouge sur les bords et ä la pointe; oreilles alternativement chaudes et
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froides; vcntre resserre, douloureux a la pression; flaue cordö; niouvements respiratoires souvent nor-maux, quelquefois cependant fortement acceleres; constipation opiniatre parfols suivie de diarrhee; le plus souvent crottins sees on coiffes par une pellicule muqueuse.
Si le mouvement febrile est tres-prononce et franc on petit faire une saignee, qu'oh renouvelle au be-soin, et on administre I'aconitine, la veratrine, la digitaline, une, deux ou irois tie ces substances unies a un sei de strychnine.
L'administration de ces alcalo'ides, qui se fait par cinq ou six granules ä la fois, doit etre reglee par l'intensite de la fievre (toutes les demi-heurcs, toutes les heures ou toutes les deux heures).
Les douleurs abdominales son! coinbattues par les sels de morphine, I'hyosciamine, Tatropine, la datu-rine, la cicutine, cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures.
Des boissons froides a l'eau de graine de lin, te­nant en dissolution du sei veterinaire Chauteaud ou du sulfate de magnesie, sont presentees souvent au malade, par petites quantites. Un sinapisme est ap­plique sous le ventre et sur les reins 5 on le fixe le lendemain, si e'est necessaire, par une friction vesi-cante.
Des lavements ä l'eau de graine de lin, tenant en dissolution du sei veterinaire Chanteaud, sontadmi-nistres trois ou quatre fois par jour.
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Lorsque les douleurs abdominales persistent, on ajoute au traitement sus-indique ['administration de I'hydrate de chloral, par petites doses souvent repe-tees (5 grammes d'hydrate de chloral dans environ 80 grammes d'eau), toutes ies hcures ou toutes les deuxheur.es.
Quand la constipation est opiniätre et resiste aux laxatifs, on donne cinq granules de podophyllin, trois fois par jour.
2deg; Entente aigue du boeuf. — Elle est caracte-risee par la suspension de la rumination et de la lactation chez la vache, des coliques, de la consti­pation et de la fievre. Meme traitement que pour lenterite aigue du cheval.
3deg; Ente'rite aigue du chien. —Anorexie, mouve-ment febrile intense, decubitus prolonge au frais, plaintes frequentes, ventre douloureux, colonne vcrtebrale voussec en contre-haut, demarche inso-lite, souvent vomissements. Tout ä fait au debut, souvent constipation opiniätre; plus tard, diarrhee letide.
Chez le chien, le traitement est le meme que chez les grands animaux, avec la difference des doses. Cataplasmes'de farine de lin sous le ventre. Boissons froides ä l'eau de graine de lin, tisane d'orge perle edulcoree par un jaune d'oeuf et un peu dc miel; trois ou quatre fois par jour, brucine, hyosciamine et chlorhydrate de morphine, un granule de chaque. Un granule d'aconitine toutes les demi-heures ou
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toutes les heures, suivant l'intensite de la fievre. Huile de ricin ou podophyllin, trois ou quatre admi­nistrations par jour contre la constipation opiniatre; lavements laxatifs ou purgatifs. Contre la diarrhee, sous-nitrate de bismuth, acide tannique ou ergotine.
Entente suraigue. — L'enterite suraigue, encore appelee franc/tees rouges, ente'rorrhagie, coliques sanguines, apoplexie intestinale, est assez frequente chez lecheval. Elle est d'une gravite excessive.
Ces symptomes sont caracteristiques : coliques d'une violence extreme, douleurs continues; facies grippe, exprimant la plus grande anxiete; yeux fortement ouverts, saillants, presque ardents; pouls fort, grand et plein, donnant 65 ä 70 pulsations par minute; artere tendue et dure; Systeme arteriel et veineux. sous-cutane gorge de sang; veines appa-rentes dessinees en relief sous lapeau; sueursabon-dantes.
Pris ä cette periode de lamaladie,qui n'est encore que de la congestion intestinale poussee ä son degre ultima, I'animal pent encore guerir (voir pour 1c traitement Congestion intestinale). Plus tard, lors-qu'il y a enterorrhagie, tons les soins sont inutiles, 1c malade est fatalement voue ä la mort.
Entente chronique. — L'enterite chronique est assez rare chez nos animaux domestiques. Plus fre­quente chez le boeuf que chez le cheval, eile est presque exceptioimelle chez nos carnivores.
Dans l'enterite chronique, I'appetit estcapricieux,
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souvcnt presque nul; il y a diminution de la vigueur; i'animal sue facilement, s'essouffle vite; les polls sont ternes, piques, la peau se crassc. II y a des troubles frequents de la digestion; coliques legeres, meteorisations frequentes; souvent constipation suivie de diarrhea. Le pouls est petit, faible, avec exacerbations vesperales (fievre hectique); les con-jonctives ont une teinte gris plombe. Le malade lan-guit, maigrit, et finit par tomberdans le marasme.
Dans cette affection, les .bons soins hygieniques sont de premiere necessite. Ecuric saine, sans cou-rants d'air, litiere abondantc, pansages soignes, travail leger, nourriture substantielle et de diges­tion facile.
Insister sur l'administration journaliere du sei veterinaire Chanteaud (50 grammes par jour, en trois fois, clans les barbotages).
Prescrire contre raffaiblisscment l'arseniate do strychnine (cinq granules trois fois par jour), et contre la paresse, l'atonie de l'intestin, I'elaterine, la jalapine ou la colocynthine (cinq granules trois ou quatre fois par jour).
Lorsque les coliques apparaissent, les soigner comme s'il s'agissait dune enterite aiguc (voir cette derniere).
Pour prevenir la fievre hectique, donner tons les soirs cinq granules aconitine et cinq granules digi­tal! ne.
Enterite gungreneuse. — C'est une affection que
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Ton observe sur les chevaux et les mulets, dans les regions meridionales de la France. Elle est surtout frequente pendant les saisons chaudes et humides.
L'enterite gangreneuse presente des syinptomes tout particuliers.
Dans la plupart des cas, le proprietaire, en faisant appeler le veterinaire, ne croit pas ä la gravite de la maladie. 11 ne consulte ie praticien que parce que ranimal a sue an travail plus que de coutume et qu'il a boude sur son fourrage ä la rentree ä l'ecurie. On constate des coliques legeres, de lintermittence dans le pouls qui est petit et faible; lesmuqueuses ont une teinte grisätre. II existe presque toujours une diarrhee repandant une odeur sui generis de gangrene. 11 n'y a, pour ainsi dire, rien de change dans les habitudes exterieures de ranimal; le mulct, surtout, couche les oreilles, se defend, rue meine ä Texamen du pouls et de l'etat des reins; aussi 1c proprietaire est generalement tres-etonne lorsqu'on lui annonce que le cas est desespere.
Cette maladie reconnait surtout pour cause le mode d'alimentation de la region sud-est de la France, oil Ton nourrit presq'u'exclusivement avec de la luzerne tres-ecbauffante.
11 faudrait done modifier le regime: donner une nourriture plus variee; faire barboter les animaux au moins une fois par jour et leur donner du sei ve­terinaire Chanteaud, en dissolution dans los bois-sons.
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Tout ä fait au debut de l'affection, on pourrait peut-etre arreter le mal, en adminlstrant coup sur coup, toutes les dix minutes on tons les quarts d'heure, cinq granules arseniate de strychnine ct cinq granules arseniate ou salicylate de quinine.
Entdrite couenneuse. — L'enterite couenneuse est assez commune chez nos grands animaux domes-tiques. C'est une affection speciale reconnaissant pour cause Ja production de fausses membranes sur la muqueuse de l'intestin.
Dans ce cas, il faut done, au traitement propre ä l'enterite simple, ajouter celui de la diphtherite, c'est-ä-dirc administrer le sulfure de calcium, toutes les heures ou toutes les deux heures. — Voir Diph-thdrile.
Ente'rite diarrheique. — Voir Diarrhöe.
Ente'rite dyssenterique. — Voyez Dyssenterie:
Ente'rite adynamique ou typhoide. — Cost une affection generale dont Tenterite n'estque la locali­sation.
Le symptome enterite est combattu par lesmoyens sus-indiques.
Contre I'eleraent causal ou typhoide, on emploie le traitement de la fievre typhoide. — Voir ce mot.
EPILEPSIE.
L'epilepsie {haut mal, mal caduc) est une affection cerebrate qui se manifeste par acces.
Pendant los acces, qui peuvent etre plus ou nioins
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rapproches, il y a mouvements coiivulsifs et aboli­tion complete des fonctions ties sens et de l'entende-ment.
Tous nos animaux domestiques sont atteints par I'epilepsie; mais c'est le clüen qui en est le plus sou-vent frappe.
Chez cet animal, cette terrible affection a genera-lement pour cause l'affaiblissement de Torganisme produit par la maladie du jeune age.
On combat cet etat de faiblesse par les toniques, une nourriture tres-alibile, la quassine et l'arseniatc de for (un on deux granules de chaque avant les re pas).
Contre I'epilepsie proprement elite, on donne le phosphure ou le valerianate de zinc, le camphre mono-brome, Thyosciamine (un granule de chaque quatre ä cinq fois par jour).
Ce traitement, ä doses plus fortes bien enteudu, convient aussi aux grands animaux epileptiques.
Asscz souvent on observe, surtout chez le chicn, des acces epilcptiformes dus a la presence de vers dans I'intestin.
Dans ce cas on administre la santoninc ou la kous-seine (deux granules toutes les heures) et le podo-phyllin (un ou deux granules, mätin et soir). Les vers expulses, les acces disparaissent.
ERETHISME SEXUEL.
Voir Nymphomanie,
Mrti
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ERYSIPELE GANGRENEUX.
L'erysipele est rare chez les solipedes; il est plus frequent chez le pore et le moutoa, et se terminc par la gangrene de la peau.
Ces symptomes sont : teinte rouge, ensuite vio-lacee, de la peau; ampoules remplies (fun fluide se-reux; fievre intense. Pendant ccttc periodlaquo;, il faut avoir recours aux defervesccnts (aconitine, vera-trine, digitaline), un ou deux granules toutes les dmi-heures ou toutes les heures, suivant I'iritensite (In mouvement febrile, ct appliqucr sur les parties malades un glyceroie phenique, salicyle ou ä base I'hydrate de chloral.
Lorsque la gangrene survient, on sadressc aux sols de strychnine ct aux selsde quinine (un ou deux granules toutes les demi-heures ou toutes les heures) ct on continue les applications de glyceroles.
ESQUINANCIE. Voir Pkaryngite.
FARCIN. Voir Morve, affections facino-morveusex.
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FIEVRE CHARBONNEUSE. Voir Charbon.
FIEVRE 1NTERM1TTENTE.
La fievre intermittente, c'est-ä-dire la fievre dont les stades sont entrecoupes par des periodes d'apy-rexie, existe chez nosanimaux domestiques.
Elle est a type quolidien lorsque les acces arrivent tons les jours aux memes heures. Elle est a type tierce lorsque deux acces sont separes par un jour d'apyrcxie; eile prend ie type quartc lorsque entre deux acces ii y a une periode d'apyrexie de deux jours.
On a pretendu que des aliments rouilles, vases, pcu alibiles, des habitations basses, humides, mal aerecs, pouvaient occasionncr la fievre intermit­tente. Ces causes ne sont que predisposantes, il faut pourquil y ait intermittencedans la fievre, empoi-sonnement par les miasmcs ou eflluves paludeens.
Le traitement prophylactique de la fievre inter­mittente consiste done dans I'emigration: des soins hygieniqucs intelligents; l'assainissement de la re­gion par des rotations de culture bien comprises, le drainage, le colmatage, etc.
Comme traitement curatif, on emploie les sels de quinine, les salicylates, unis a un sei de strychnine et administres ä doses d'autant plus rapprochees que I'acces est plus violent.
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La fievre intermittente peut revetir cliez nos ani-inaux la forme pernicieuse.
Dans ces cas on administre coup sur coup, et sans tenir compte des acces, l'arseniate de strychnine et un sei de quinine ou un salicyiate.
Si la temperature morbide augmente pendant lacces, on donne les defervescents(aconitine, vera-trine, digitaiine), tous les quarts d'heures ou toutes les demi-heures.
Enfin on a Signale chez nos animaux domestiques des cas de fievre intermittente larvee. On doit les combattre par les sels de quinine.
FIEVRE TYPHOIDE.
La fievre typhoide du cheval est une affection par alteration du sang, infectieuse, adynamique et ataxique.
Le plus souvent dpizootique, la fievre typhoide ou pete'chiale, est caracterisee par la prostration vitale, la stupeur, la photophobie, la teinte brun acajou des muqueuses, assez souvent recouvertes de taches petechiales; par un pouls petit, vite, irregulier, des battements du coeur tumultueux, l'irregularite des mouvements du flaue, la marche titubante du ma­lade, les variations brusques et excessives de la tem­perature animate.
II y a tantöt constipation opiniätre, tantot diar-i nee leiiue.
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'.
La saigneeet les setons doivent etre formellement proscrits.
On applique un sinapisme sur la partie ou pres de la partie ou l'affection parait s'etre localisee et on entretient la liberte du venire par l'emploi du Sul­fate de magnesie ou du sei veterinaire Chauteaud, en dissolution dans les barbotages.
Comme dans cette affection la chaleur morbide peut s'elever au point de devenir incompatible avec la vie, on a recours aux alcaloides anti-thermiques (aconitine, veratrine, digitaline), cinq granules tous les quarts d'heure ou toutcs les demi-heures jusqua ce que le thermometre soit descendu ä la tempera­ture normale ou presque normale.
En meme temps, pour reveiller Torganisme stu-pefie, on administre l'arseniate de strychnine (cinq granules toutes les heures jusqu'ä cessation du symptöme).
Enfin on combat 1 element infectieux par un sei de quinine ou uri salicylate (cinq granules toutes les heures.)
On fait distribuer aux malades des aliments de digestion facile (lait, farine d'orge, bouillons).
Pendant la convalescence et pour activer le retour a la sante, on donne cinq granules quassine et cinq granules arseniate de fer, avant chaque repas.
La localisation de la fievre typhoide est traitee d'apres les symptomes, et les medicaments qu'on lui oppose constituent la Variante du traitement.
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— 103 — F1EVRE V1TÜLA1RE PARALYTIQUE.
La fievre vitulaire est une affection prcsque tou-jours epizootique, qu'on observe chez les vaches apres le part.
Ella est caracterisee par un affaiblissemcnt exces-sif, pouvant amener la pai*alysie. On l'a eomparee ä la fievre puerperale de la femme.
L'invasion de la maladie est annoncee par un affaiblissement rapide des forces et le froid glacial de la surface cutanee. De nouveaux symptomes ne tardent pas a paraitro : etat comateux tres-pro-nonce, paraplegie, pouls petit, vite, irregulier, bat-tements du coeur tumultueux et irreguliers.
Bien des opinions ont ete emises sur la nature de cctte maladie. Avec Rainard, nous admettons que dans la fievre vitulaire il y a empoisonnement ra­pide par un principe particulier.
Avec cet auteur, nous croyons que cette affection pent etre eomparee a la fievre puerperale de la femme, et que comme chez celle-ci il y a absorption A'ichor.
La fievre vitulaire etant consideree comme une infection, il faut done sabstenir de la saignee, meme chez les femelles plethoriques.
On doit, au contraire, administrer im sei de strychnine et un sei de quinine (cinq granules do chaque tous les quarts d'heure ou toutes les demi-heures, suivant la gravite du cas). Le sei de strych-
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nine est donne centre la paralysie; le sei de quinine contre I'element infectieux.
On fait disparaitre les spasmes par I'administra-tion de rhyosciamine ou de l'atropine (cinq granules toutes les heures).
Le sulfate de magnesie ou le sei veterinaire Chan-teaud sont donnes trois fois par jour, en dissolution dans les boissons.
Pendant la convalescence la quassine et l'arseniate de fer (cinq granules de chaque avant les repas) ren-dent promptement la sante.
Les malades sont placees dans des etables spa-cieuses, ä temperature moderee; on leur fournit une litiere seche et abondante.
Toutes les fois qu'on craint I'apparition d'uiie epi­zootic de fievre vitulaire, il fant prescrire des injec­tions vaginales ä l'hydrate de chloral borate, imme-diatement apres le part, et ladministration de l'arseniate de strychnine et du salicylate de quinine (cinq granules de chaque trois fois par jour).
FLUXION PERI0D1QUE DES YEUX.
On appelle fluxion pamp;iodique des yeux, ophthal-mie intennütente, remiltente, une inflammation du globe oculaire se manifestant par acces er, provo-quant dans Toeil des lesions profondes, qui finissent par entrainer la perte de la vue. Nous pensons que la seule et vraie cause de la fluxion periodique des
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yeux est rempoisonnement par les eflluves palu-deens.
Son traitement est done tout trace. II est prophy-lactique ou curatif.
Le traitement prophylactique consiste dans Temi-gration des poulains dans un pays eleve et sec; dans l'assainissement des contrees basses et mareca-geuses; dans des ecuries saines, bien exposees et bien tenues.
Comme traitement curatif, il y a plusieurs indica­tions ä remplir. Pendant I'acces, on combat le mou-vement febrile par les defervescents (aconitine, ve-ratrine, digitaline), cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures.
Pour diminuer ou faire disparaitre Thyperesthesie du nerf optique et de son epanouissement, on em-ploie I'hyoseiamine, I'atropine, la cicutine ou la da-turine (cinq granules toutes les heures).
On lotionne les yeux avec des collyres astringents . ä base d'atropine et d'hyosciamine.
Dans l'intervalle des acces, on donne un sei de quinine uni ä un sei de strychnine (cinq granules de chaque, quatre ä cinq fois par jour).
Lorsqu'il y a commencement de cataracte, on tentc radministration du phosphure de zinc et de l'acide arsenieux (cinq ä six granules quatre fois par jour), et on fait tons les jours une instillation dquot;huile phosphoree sur l'oeil malade.
Dans le cas d'amaurose, on prescrit I'hypophos-
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phite de strychnine (cinq granules quatre fois par jour).
FLUXION DE POITRINE.
Voir Pneumonie, Pleurdsie, Pe'ri-pneumonie.
. FOURBURE.
On donne le nom de fourbure aigue k rinflamma-tion generale du tissu reticulaire du pied.
Cette inflammation amene la deformation du sabot, par suite des modifications de la fonction ke-ratogene; c'est la fourbure chronique.
La fourbure aigue est frequente chez les chevaux soumis aux allures rapides, fortement nourris et surtout pendant les chaleurs.
Elle se manifeste par une chaleur considerable du pied et par une douleur intense qui force les ani-mauxä ne pas s'appuyer sur les membres malades. Pendant la marche les sabots decrivent un mouve-ment de bateau, qui fait que le talon arrive le pre­mier ä i'appui.
Lorsque ce sont les membres anterieurs qui sont frappes par Tinflammation, I'animal les porte forte­ment en avant et engage I'arriere-main sous le corps. Si la fourbure atteint les membres poste-rieurs, le malade place sous lui les membres ante­rieurs.
Dans cette affection la fievre est toujours intense;
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l'artere est pleine et dure, le pouls donne 60 pulsa­tions par minute; les muqueuses apparentes sont injectees; le facies exprime la souffrance.
Quand la fourbure est tres-violente, les mouve-ments respiratoires sacceierent et les flaues battent parfois dune facon si tumultueuse quon pent, au premier examen, croire soit ä un coup de chaleur, soit ä I'apparition d'une maladie de poitrine.
Tout ä fait au debut de la fourbure, on fait unc large saignee; on prescrit des bains ou des douches froides sur les membres et des frictions deriva­tives.
Le malade est tcnu ä une diete severe et on admi-nistre le nitrate de potasse ä haute dose (60 ä 80 grammes par jour) en dissolution dans les barbo-tages, deux ou trois par jour.
Ce traitement classique ne donne pas toujours des resultats heureux, surtout dans les cas graves. On obtient des guerisons bien plus nombreuses en ajou-tant a, ce traitement l'administration des granules defervescents : aconitine, veratrine, digitaline (cinq granules do une, deux ou trois de ces substances, toutes les demi-heures ou toutes les hcures); sous rinfluence de cctte medication, on pent guerir les fourbures les plus graves, meme sans saigner.
La fourbure aigue pent etre le Symptome ou la complication dune autre maladie (gourmc, pneu-monie, entente, flevre typhoide). Dans ce cas, son traitement depend de l'affection dominante.
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La fourbure chronique appartient au domaine de la Chirurgie.
GALE.
La gale est une maladie de la peau qui attaque tous nos animaux domestiques.
Elle est due k des animalcules microscopiques ap-partenant ä la classe des arachuides et connus sous le tiom d'acares. Pour guerir la gale, il faut tuer le parasite. Son traitement proprement dit est done tout externe et nous n'avons pas ä nous en occuper ici. Mais lorsque la gale est ancierme, inveteree, eile affaiblit les animaux qui pcuvent finir par tomber dans lemarasme.
Dans ce cas, il faut donner une bonne nourriture et prescrire le regime salin. On doit, de plus, admi-nistrer trois fois par jour l'arseniate de fer et la quassine, qu'on remplace par un sei de strychnine lorsqu'il faut relever davantage la vitalite et les forces digestives.
GANGRENE.
La gangrene est rextinction de toute action orga-nique dans une partie molle quelconque, avec reac­tion de la puissance vitale dans les parties contigues; en un mot c'est une mort locale.
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Elle est dlte Immide, quand la partie gangrenee est gorgee de liquides.
Elle est siehe lorsque la partie dont la mortifica­tion s'empare se desseche.
La gangrene exterieure est facile ä diagnostiquer, particulierement ä son ofanv sui generis.
11 n'est pas toujours aussi facile de distinguer la gangrene Interieure.
11 faut nettoyer et deterger les plaies gangre-neuses, les panser avec des glyceroles phcniqnes o\i salicyles, la poudre de quinquina, etc.
La gangrene etendue, entrainant la prostration des forces, l'irregularite des fonetions, Taffaisement du pouls, on donneles selsde strychnine (arseniate, sulfate, hypo-phosphite) ä doses repetees, suivant l'intensite des syinptömes.
Centre Telenu nt gangreneux, on administro un sei de quinine, de preference 1c salicylate.
GASTR1TE.
La gastrite est rinflammation de la muqueuse de l'estomac.
Elle est aigue ou chronique.
Gastrite aigue : 1quot; Chez le cheval. Des le debut, tristesse profonde, anorexic complete, soif Vive. Les animaux preferent les boissons froides. L'estomac ne peut ricn supporter. Aprestouto Ingestion, l'ani-mal est plus agite, plus inqniet, il presento meme
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des symptomes de coliqucs; il est tres-sensible au froid, dquot;oü des tremblements musculaires et des fris­sons. Le pouls est accelere, petit et mou; la conjonc-tive est rouge avcc legere teinte icterique et an peu d'infiltration. Les reins sont inflexiblesä la pression. La beuche est chaude, päteuse, souvent enduite de niueus epais et collant. La langue est chargee, fen-dillee par un amas de pellicules epitheliales blan-ehätres, grisätres et quelquefois noirätres; sa pointe et ses bords sont d'un rouge vif.
Quand la maladie s'aggrave, les symptomes gene-raux s'aeoentuent : il y a grincements de dents, meteorisation, coliques plus frequentes et par (bis complication de vertige.
Comme traitement on prescrit une dietc severe ; des breuvages froids presentes souvent et peu k la fois. Ces breuvages ä l'eau de graine de lin, ä la tisane d'orge, tiennent en dissolution du sei veteri-naire Chanteaud. Siuapisme sous le ventre. Tour faire tomber la fievre on administre un ou deux defervescents (aconitine, veratrine, digitaline), unis ä un sei de strychnine (cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures).
Contre la douleur et les spasmes, chlorhydrate de morphine, hyosciamine ou atropine-, cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures. Lave­ments a l'eau de graine de lin. Placer les malades dans des ecuries chaiudes; les munir de bonnes cou-vertures.
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2deg; Chez 1c boeuf. Mulle sec, cornes humides ä leur base, oreilles froidcs, langue chargec, suspension de la rumination, coliques legeres intermittentes; llevre. Meine traitcment que pour le cheval.
3quot; Chez le chien. Meines symptomes quo chez le cheval, avec vomissements frequents. Tenirchaude-ment. Boissons ä la graine de lin ou ä la tisane d'orge perle edulcoree par un jaune d'oeuf. Brucine, aconitine,chlorhydrate de morphine ethyosciamine, un granule de chaque cinq ä six fois par {our.
Gastrite ehronique. — Appetit capricicux souvent dejirave; pouls petit; muqueuses pales, grises; co­liques intermittentes; fievre hectique; amaigrisse-ment rapide; polls ternes, piques; peau crasseuse, dure, adhcrente.
Bons soins hygieniques; travail leger, paosages soignes; nourriture alibile; aliments de digestion facile. Insister sur Tusage journalier du sei veteri-naire Chanteaud en dissolution dans les barbotages, 50 ä GO grammes par jour.
Äctiver les fonctions de l'estomac par la quassine, cinq granules trois fois par jour; reconstituer le malade par l'arseniate de fer. Squot;il est necessaire de relever la vitalite, avoir recours ä l'arseniate de strychnine, cinq granules trois fois par jour.
Prevenir la fievre hectique en donnant tons les soirs : cinq granules aconitine et cinq granules digi-taline, dont, au besoin, on renouvelle la dose ä une heure d'intervalle.
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Pour les petitsanimaux, meme traitement a doses proportionnees ä lataille.
GASTRO-ENTERITE. Voir Entente.
GLOSSANTHRAX. Charbon delalangue. — Voir Charbon.
GOITRE.
Le goitre cst un accroisseraent anormal, une hy-pertrophic de la glande thyroidc. 11 est assez fre­quent chez le chien. On I'obscrve aussi quelquefois chez le cheval.
Tour 1c combattre on donne I'iodure d'arsenic, le proto-iodure ou le biiodure de mercure (quatre a six administrations par jour).
Sur la tumcur, badigeonnages ä la teinture d'iode; frictions de pommades ou de glyceroles k base d'iodure de potassium, d'iodure du plomb, de deuto-iodure de mercure.
GOURME.
La gourme du cheval est une maladio du jeuno age. C'est une affection generalcopy;, infectieuse, tou-jours dc meme nature, mais ä formes variables.
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Son mode d'expression le plus ordinaire est I'in-flammation des voies respiratoires, avec formation d'abces dans les poches gutturales, le tissu cellulaire sous-glossien et les lymphatiques environnants.
La gourme etant une affection speciale et conta-gieuse, son traitement ne doit pas etre exclusive-ment celui ou ceux de l'angine, bronchite, pneu-monie, etc., qui constituent le ou un des symptomes de l'affection gourmeuse.
On a divise la gourme en benigne, maligne; sthe-nique et asthenique.
II y a, dans tous les cas de gourme, une premiere indication äremplir : isoler le malade.
Dans la gourme benigne, on constate peu ou point de fievre; la maladie est caracterisee par une ten­dance plus ou moins rapide a la suppuration quil ne faut ni entraver ni provoquer.
On donne des substances qui ont le double avan-tage de soutenir l'organisme et de desinfecter l'eco-nomie: un sei de strychnine uni ä un sei de quinine, cinq granules de chaque quatre a cinq fois par jour.
Cinq granules de quassine administres avant chaque repas, en excitant ou en entretenant I'ap-petit, reduisent la duree de la convalescence.
Les exutoires, les saignees, les setons doivent etre proscrits d'une facon absolue.
Lorsque la diathese gourmeuse s'accompagne de fievre, il faut s'adresser aux alcaloides defervescents (aconitine, veratrine, digitaline), cinq granules de
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une, deux ou trois de ces substances, suivant ie cas, et a doses d'autant plus rapprochees qua le mouvc-ment febrile est plus intense. Ces defervescents sont employes en meme temps qua les alcalo'ides presents plus haut.
Dans la gourme asthdnique, il faut insister sur l'emploi des strychnes, ces incitants vitaux par excellence. On leur unit les sels da far at les arse-niates.
Des quo la fievre est tombee et que la maladia suit normalament son cours, il faut nourrir copieu-sement. On donna des aliments de digestion facile (carottes, farineux, paille hächee, luzerne varte, avoine concassee, tourteaux.galettes, etc.).
Litiere seche et abondantc; promenade par le beau temps. On administra la quassine et l'arseniate de far, cinq granules avant chaque repas, et le sal veterinaire Chanteaud, en dissolution dans las bar-botages.
Le traitemant que nous venous d'indiquer en constitua la dominante.
La Variante du traitement, qui s'adresse aux symptömes, varie suivant la forme de la maladia. (Voir Abces, Laryngite, Pharynrjite, Bronchite, Pneumonie, Pleurdsie, Entdrite, etc.)
11 existe pourtant une variete speciale de gourme, qü'il est utile de signaler.
. Assez souvent, cette affection sc complique d'una eruption aphtheuse, phlyctenoida ou vesiculeuse,
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atteignant les muqueuses nasale et buccale et la peau des levres.
11 faut lotionner les parties malades avec une solution d'acide phenique on d'hydratc de chloral borate et prescrire ; iodure d'arsenic ou iodure dc soufre et cicutine, cinq granules trois ou quatrc fois par jour, sans prejudice, bien entendu, des medica­ments constituant la dominante du traitement.
GOUTTE.
La gouttc est urie diathesc caracterisec le plus generalement par des inflammations articulaires successives, amenaut par la suite des depots de concretions calcaires autour des articulations ma-lades.
On a signale son existence cbez le bceuf.
Traitement: solution de sei marin, 100 grammes par jour, en aspersion sur les fourrages.
Administrer quatre a cinq fois par jour : cinq gra­nules salicylate de soude ou cinq granules arseniate d'antimoine, cinq granules colchicine, cinq granules hyosciamine.
GOUTTE SERE1NE. Voir Amaurose.
GRAVELLE. Voir Calvuls.
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HAUT MAL. Voir Epilepsie.
IIELM1NTHES.
Voir Makidies vermineuses de l'intestm.
HEMATURIE.
L'hematurie ou sortie par le canal de l'urethrc d'une certaine quantite de sang pur ou mele avec de l'urine, est symptomatique ou essentielle.
La symptomatique peut accompagner la fievre charbonneuse (sang de rate du mouton), la plethore, l'anemie, les affections des reins ou de la vessie. (Voir Charbon,PldlhoreyAne'niie, Cakulswinaires, Cystite, Nephrite.) quot;
L'essentielle doit etre combattue : lquot; par les breuvages emollients ä la graine de lin, additionnes de sei veterinaire Chanteaud; 2deg; par l'administra-tion du sulfate de strychnine et de l'hyosciamine, toutes les heures ou toutes les deux heures, et de l'ergotine, sept ä huitfois par jour.
HEMirLEGIE.
Paralysie qui affecte toute une moitie du corps.— Voir Paralysie.
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HEPATITE.
L'hepatite est rinflairmation du foie; c'est une maladie rare et peu connue chez nos animaux domestiques. Elle peut etre sporadique ou epizooti-que, simple ou grave.
Les symptomes de l'hepatite simple et sporadiqüe sont : tristesse, inappetenCe, soif vive, mouvement febrile, pouls quelquefois gi'and et fort, le plus sou-vont mou et accelere, donhant chez le cheval 60 pulsations par minute ; conjonctive rouge-safra-nee; coliques legeres, constipation; excrements jaunes et sees ; gonflement et douleur de l'hypocon-dre droit, inflexibilite des reins. Parfois toüx seche et quinteuse. Chez les chiens vomissements bilieux.
Combattre la fievre par les defervescents (aconi-tine, veratrine, digitaline), un ä cinq granules d'une, deux ou trois de ccs substances, suivant le cas, toutes les demi-heures ou toutes les heures, jnsqu'ti effet. Administrer concurremment et avec memes doses, le sulfate, Tarseniate ou l'hypophosphite de strychnine (un ä cinq granules) comme incitant vital.
Contre le spasme et la douleur, donner hyoscia-mine ou atropine et chlorhydrate de morphine (un a cinq granules, toutes les deux heures).
Contre l'element morbide hepatique, prescrire le calomel (un a cinq granules qnatre fois par jour).
Frictions de pommades mercurielies sur I'hypo-
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condre droit. Tisanes froides de graine de lin, de carottes, tenant en dissolution du sulfate de ma-gnesie ou du sei veterinaire Chanteaud, presentees souvent et peu a la fois.
Lavements aloetiques. S'il y a constipation opi-niätre (im ä cinq granules de podophyllin, deux ou trois fois par jour).
Des que la fievre est tombee mettre a la disposi­tion du malade des aliments de facile digestion, et donner quassine et arseniate de fer (un ä cinq gra­nules, trois fois par jour, pour eviter la conva­lescence).
L'hepatite peut se compliquer de vertigo. (Voir Vertige abdominal.)
Elle peut etre epizootique et reconnaitre pour cause I'empoisonnement paludeen. Dans ce cas, au traitement present ci-dessus, il faut ajouter I'admi-nistration dun sei de quinine (toutes les heures).
HERNIE.
Le traitement des hernies appartient plus parti-culierement ä la Chirurgie. Mais dans les hernies ötranglees, occasionnant des coliques ti'es-violentes rapidement mortelles, on peut faciliter le taxis et eviter parfois une operation toujours tres-grave, par l'emploi simultane du sulfate de strychnine et de l'hyosciamine (un a cinq granules de chaque tons les quarts d'heure ou toutes les dix minutes).
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— 119 — HERPES.
Les herpes ou eruptions vesiculeuses caracterisees par de legeres elevures transparentes, rassemblees en groupes sur une base enflammee, de maniere a. presenter une ou plusieurs surfaces plus ou moins larges mais bien circonscrites, peu'vent reconnaitre pour cause un parasite ou une autre affection gene-rale.
L'herpes parasitaire doit etre soigne par des sub­stances antiparasitaires.
Contre lautre variete on fera bien de prescrire l'arseniate de soude ou un iodure (arsenic, mercure), un a cinq granules, quatre äcinq fois par jour.
HYDROEMIE.
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Voir Anemie.
HYDROPER1CARDE. Voir Maladies du cceur.
HYDROPISIE.
Epanchement de serosite dans une cavite du corps ou dans le tissu cellulaire.
Hydropisie abdominale. — Voir Ascite.
Hydropisie du pdricarde. — Voir Maladies du cceur.
Hydropisie du tissu cellulaire. — Voir Ana-sarque et OEddme.
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— 120 — HYDROTHORAX. Voir Pleurdsie.
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ICTERE.
L'ictere ou jaunisse est une maladie caracterisee par la coloration jaune des mnqueuses et de la peau dans les parties fines et depourvues de poils, la teinte jaune grisätre des excrements.
L'ictere est cause par tout obstacle qni empeche rexcretiön de la bile ou son libra ecoulement dans le duodenum.
Chez le chevai, il est generalement pen grave. Des soins hygieniques, une nourriture de digestion facile, des carottes, du sei veterinaire Chanteaud, en dissolution dans les boissons, suffisent presque tou-jours pour faire disparaitre I'affection. Mais ladmi-nistration journaliere de la quassine, cinq granules trois fois par jour, active le retour ä la sante.
#9632;11 existe chez le chien une variete d'ictere, qui est. tres-grave et tres-frequente.
Get ictere reconnait surtout pour causes une grande frayeur ou une grande colere.
Lessymptömes sont : teinte jaune plus ou moins foncee des muqueuses et de la peau ; tristesse, pro­stration. Anorexic complete, pouls acceiere, urines
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fortement colorees en jaune, a reaction acide; dans la plupart des cas, constipation; parfois cependant, diarrhee noire, sanguinolentc. Pas de douleur a I'hypocondre droit.
On administre arseniate de strychnine et hyoscia-miue (un granule de chaque toutes les demi-heures); calomel (un granule quatre fois par jour).
Lorsqu'il y a constipation, un granule podophyllln (deux ou trois fois par jour).
Des que Tanimal parait hors de danger, le nourrir et prescrire trois granules de quassine par jour, un avant chaque repas.
INDIGESTION.
On donne le nom ^'indigestion ä tout trouble subit, rapide et passager des fonctions digestives.
L'indigestion est frequente chez nos grands ani-maux domestiques de travail; eile est au conti'airc rare chez nos petits carnassiers, qui,du reste, vomis-sent facilement.
Cette affection est plus rare, mais plus grave chez le cheval que chez le boeuf.
Indigestion chez le cheval. — L'indigestion du cheval peut etre plus ou moins grave. C'est queTque-foisun simple embarras gastrique, caracterise par un peu de degoüt, moins daptitude au travail et des sueurs plus faciles. L'embarras gastrique guerit ge-neralement sans soins. ün barbotage laxatif, un la­vement, le font ordinairement disparaitre.
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Mais l'indigestion pout etre plus grave : 1'animal est triste, abattu, eloigne de la mangeoire; il refuse tout aliment et toute boisson; le pouls n'est pas sensiblement modifle; les muqueuses ont presque leur teinte naturelle; les reins sont inflexibles; le malade frappe le sol avec les pieds anterieurs, agite la queue, se couche et se releve ä chaque instant; il se campe inutilement pour uriner, ou vousse ses reins, sans resultat, pour expulser des matieres fecales.
Dans ce cas, il faut bouchonner vigoureusement; faire memo une friction d'essence de terebenthine sous le ventre; promener lanimal tenu en main et lui administrer tons les quarts d'heurecinq granules sulfate de strychnine et cinq granules atropine ou hyosciamine.
Lavements ä Teau de savon noir, tons les quarts d'heure.
Cette indigestion pent s'aggraver. La fievre s'al-lume; le cheval fait des efforts de vomissement, annoncant la dechirure de l'estomac ou du dia-phragme. II n'y a plus rien a tenter.
Ou bien l'indigestion s'est compliquee d'une con­gestion (voir Congestion infestinale) pouvant aller jusqu'ä l'enterorrhagie (voir Entdrite suraigue). Parfois cnfin les coliques violentes ont occasionne un volvulus, une invagination ou une dechirure : dans ce cas le pronostic est toujours fatal.
Pendant rindigestion on pent observer de la tym-
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panite, qui peut etre effet on cause. Chez le cheval c'est le ccecum qui se rempl't de gaz et fait hernie dans le flanc droit. On a alors recours a la ponction de ce viscere ä i'aide d'un trocart fin.
Quand I'indigestiou a disparu sous I'influence dune vidange intestinaleabondante,on presentcau malade un barbotage clair, tenant en dissolution du sei veterinaire Chanteaud, et on le place sur une bonne litiere seche, ä l'abri des courants d'air.
Indigestion chez le bceuf. — H y a chez le boeuf plusieurs varietes dquot;indigestion : 1deg; I'indigestion gazeuse simple ou metcorisation; 2deg; I'indigestion avec surcharge alimentaire; 3deg; rengouement du feuillet; 4deg;rindigestion laiteusequifrappe lesjeunes veaux ä la mamelle.
1deg; h'indigestion gazeuse ou mdteorisme, meteori-sation, tympanite, n'est pas techniquement une in­digestion, puisqu'il ne peut y avoir indigestion la. ou il n'y a pas digestion. Elle est due a une accumula­tion excessive de gaz dans le rumen.
Le rumen n'est qu'un simple reservoir; lorsque des aliments tres-fermentescibles y sejournent trop longtemps, ils se decomposent, fermentent et de-gagent des gaz; d'oü latympanite.
Au debut, I'anhnal ne sent pas qu'il est attaque ; le flanc gauche se souleve sans que le sujet cesse de manger; mais le flanc droit se gonfle ä son tour, alors I'inappetence, la tristesse et meme l'anxiete apparaissent. La maladic marche tres-vite, le pouls
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s'accelere, les muqueuses prennent rapidement une teinte rouge-violacee, les naseaux se convulsent; lanimal trepigne, il y a bientöt, menace imminente d'asphyxie.
11 faut agir promptement et vigoureusement : ponctionner le rumen dans le flanc gauche soit ä 1'aide d'un trocart, soltklaide d'uncouteau pointu; s'abstenir de brcuvages a Tether sulfurique qui im-pregnent toute la viande et la rendent inutilisable si 1'animal vient a mourir, et administrer une potion qu'on pent renouveler, contenant: azotate de po-tasse, 20 grammes; sei veterinaire Chanteaud-, 50 grammes; sulfate de strychnine, 15 granules; hyosciamine, 15 granules.
2deg; Indigestion par surcharge alimentaire. Cettc indigestion a le meme siege quo la precedente. Elle en differe parce que le rumen, au lieu d'etre distendu par des gaz, Test par une trop grande quantite d'aliments.
Cette affection est plus lente dans sa marche que la precedente mais eile est plus grave, parce qu'il est plus facile d'evacuer des gaz que des matieres alimen-taires. Le Symptome pathognomonique dgt;5 cette variete d'indigestion est la resistance päteuse que le flanc gauche gonfle offre ä la prossion.
On administrc des breuvages laxatifs au sulfate de magnesie on au sei veterinaire Chanteaud et des granules de sulfate de strychnine et d'hyosciamine (six granules de chaque tons les quarts d'heures).
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II est parfois necessaire de pratiquer la gastro-lomie;
3quot; Engouement du f'emllet. — Le feuillet ou troi-sieme estomac des ruminants pent s'engouer; dans ce cas les aliments se durcissent dans cette poche, la digestion se suspend et la caillette ne pent plus eommuniquer avec les diverticulums precedents; cette indigestion peut durer douzc ou quinze jours; eile s'accompagne d'un mouvement febrile.
Contre la fievre, on douae les defervescents (aconitine, veratrine, digitaline, six granules toutes les henres).
Contre rengouement, on administre an sei de strychnine uni ä un antispasmodique (hyosciamine, atropine, daturine, six granules de chaque toutes les deux heures).
Trois fois par jour sulfate de magnesie ou sei veterinaire Chanteaud dans l'cau des boissons. Lave­ments;
4deg; Indigestion laiteuse. — Elle est assez frequente chez les agneaux et les veaux; e'est une veritable indigestion.
Le petit animal est triste, inquiet, seloigne de sa mere, refuse de teter; il trepigne, se couche se releve. II y a bientöt tympanite, puis nausees. Au debut constipation, puis diarrhee sereuse.
On donne une solution d'hydrate de chloral par petites quantites souvent repetees (une cuilleree a. bouche toutes les hcurcs d'une solution contenant
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hydrate de chloral 10 grammes, eau lib grammes) et rhyosciamine ou I'atropine, deux granules toutes les deux heures.
Boissons laxatives.
Si la diarrhee persiste, un ou deux granules d'acide tannique ou d'ergotine, sont admiriistres, trois ou quatre fois par jour.
Inutile de dire que dans toutes ces indigestions, les soins hygieniques ne doivcnt jamais etre negli­ges et qu'il faut toujours recherchcr la cause de ['affection pour la supprimer.
INVAGINATION.
L'invagiuatiou intestinale est impossible a, dia-gnostiquer chez nos grands animaux domestiques-, on lui oppose le traitement des coliques graves. (Voir Congestion inteslinale el entente suraigue).
KERATITE.
La keratite ou inflammation de la cornee pent etre simple et n'exige que des soins locaux ; mais eile est quelqucfois ulcercuse et dans ce cas, outre le topi-que local, il est prudent d'administrer un iodure (d'arsonic ou de mercure trois ou quatre fois par jour).
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LADRER1E.
La ladrerie du pore est uue maladie chroniqüe, earacterisee par la presence de cysticerques {cysti-cercus cellulosce) dans le tissu cellulaire, le foie, le coeur, la rate et meme I'ceil.
Ce cysticerque est la larve du tcenia solium clc rhomme.
On doit toujours defeudre l'usage de la viande provenant d'un pore atteint de ladrerie, ä moins qu'une cuisson parfaite ait detruit le cysticerque. Cette viande, d'ailleurs, est de qualite inferieure et fade.
Pour arreter le developpement de cette affection, il faut empeeher les pores d'avaler des oeufs du toenia solium de rhomme, repandus dans les fumiers oü sont deposes des excrements humains.
On ne pent guere compter sur le traitement cu-ratif de cette affection; on pent pourtant essayer l'emploi des arseniates, de la santonine ou de la kousseine, un ou deux granules toutes les heures. Les sels de strychnine et l'arseniate de fer sont donnes contre la caehexie commencante (un ou deux granules de chacune de ces substances quatre a, cinq fois par jour).
La ladrerie du bceuf est occasionnee par le cysti-
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cerque du tarnia mediocaneUata. Memes indications que pour la ladrerie du pore. (Voirle Manuel vete-rinaire.)
LARYNGITE.
La laryngite ou inflammation de la muqueuse du larynx est frequente chez nos animaux domestiques. Elle est aigue ou chronique.
La laryngite aigue debute par un peu de fievrc, de la rougeur des muqueuses apparentes, des fris­sons et de la constipation.
Prise a cette periode, la laryngite pent etre jugu-lee par l'emploi des defervesceuts, unis ä un sei de strychnine. On administre : aconitine, veratrine, digitaline (une, deux ou les trois substances a la fois) et sulfate de strychnine (un ä cinq granules de chaque suivant 1'espece) toutes les demi-heures, toutes les heures, jusqu'a cessation de la fievre. Si le mouvement febrile disparait avant la localisation, tout rentre immediatement dans Vordre; dans le cas contraire, la laryngite est toujours tres-benigne et parcourt rapidement ses periodes.
Si la jugulation n a pas ete tentee, on observe bientöt des symptömes caracteristiques. Toux d'abord seche, rauque, gutturale 5 jetage limpide, puis muqueux; sensibilite exageree du larynx.
Dans cette periode de la maladie, on donne les defervesceuts s'il y a fievre-, centre la localisation on prcscrit la codeine, la narceine, I'atropine,
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rhyosciamine, le chlorhydrate de morphine (tine, deux ou trois de ces substances ä la fois), tbntes les heures ou toutes les deux heures, de im ä cinq gra­nules.
On applique un emplatre vesicant autour de la gorge, donner la preference aux vesicatoires liquides (bäume caustique de Gombault).
Le sei veterinaire Chanteaud est administre en dissolution dans les barbotages.
Tenir chaudement; aliments de deglutition facile des que la fievre a cesse.
La tous ne tarde pas ä devenir grasse; le jetage plus abondant et mucoso-purulent. Pour faciliter I'expectoration on ajoute au traitement prescrit plus haut l'administration du kerraes mineral (20 gram, par jour en electuaire pour les grands animaux; quatre ä cinq granules pour les petits).
11 y a parfois abces phlegmoneux dans I'augc, en­gorgement des ganglions lymphatiques, abces des poches gutturales: le pharynx est lui-meme en-flamme et bien souvent les engorgements amenent du cornage. On provoque la maturation des abces par de nouvelles applications vesicantes, par des frictions mercurielles, et on donne contre le Symp­tome cornage le sulfate de strychnine et 1'hyoscia-mine ou l'atropine (un ä cinq granules) tous les quarts d'heure, toutes les demi-heures ou toutes les heures, suivant l'intensite du cornage. II est parfois necessaire d'avoir recours k la tracheotomie.
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Des que les symptömes graves se sont amendes, on presente aux malades des aliments alibiies et de deglutition facile (carottes cuites, farineux, lait). On leur administre de plus de un ä cinq granules de quassine et d'arseniate de fer, trois fois par jour.
Laryngite chronique. — La laryngite peut passer ä Tetat chronique et la toux quinteuse qui laccom-pagne,surtout le matin et le soir, peut provoquer la rupture des vesicules bronchiques et, par conse­quent, l'emphyseme pulmonaire.
On soigne la laryngite chronique par les arse-niates, l'iodoforme, le sulfure de calcium : un ä cinq granules, quatre ä cinq fois par jour.
Laryngite sluduleuse. — La laryngite peut pren-dre un type suraigu d'une tres-grande gravite. Son Symptome pathognomonique est un cornage qui augmente tres-rapidement et devient tres-intense; au debut l'animal parait encore gai, mais au bout de quelques heures, la fievre apparait, les muqueuses se cyanosent, les naseaux se dilatent, le facies ex-prime l'anxiete et l'animal peut mourir asphyxie en tres-peu de temps, une demi-journee.
Dans la plupart de cas, il faut pratiquer imme-diatement la tracheotomie; administrer les deferves-cents laconitine, veratrine, digitaline), ä doses pro-portionnees ä l'mtensite de la fievre; le sulfate de strychnine et l'hyosciamine (un ä cinq granules de chaque tons les quarts d'heure ou toutes les demi-heures.
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Laryngüe croupale. — Voir Diphldrite.
Laryngite gourmeuse. — Voir Gourme.
Laryngüe gangre'neuse. — La laryngite se com-plique parfois de gangrene, surtout chez le porc. Insister dans ce cas sur Tadministration des stry-ehnes et des sels de quinine, de l'acide salicylique, des salicylates.
LEUCOCYTHEMIE.
La leucocythe'mie est une affection consistant dans une augmentation considerable de la quantite des globules blancs, qni donnent une teintc gris-rougeätreau sang. Elle coincide avec I'hypertrophie des ganglions lymphatiques (forme lymphatique) ou de la rate, du foie (forme splenique).
Dans cette maladie il y a affaiblissement general et rapide des forces, hemorrhagies des membranes muqueuses; symptömes annoncant l'exsudat des plevrcs, rinflammation catarrhale des voies diges­tives.
On administre arseniate de fer et arseuiate de strychnine (cinq granules de chaqne chez les grands animaux, un a deux chez les petits), cinq ä six fois par jour.
Les engorgements glandulaires, lymphatiques, sont combattus par les iodures de soufre et de fer (un ä cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures).
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L'appetit est soutenu par la qüassine, trois admi­nistrations par jour. Aliments de premier choix. Promenades.
LYMPHANGITE.
La lymphangite on inflammation des vaisseaux et des ganglions lymphatiques, s'accompagne de fievre dans sa periode aigne. 11 faut done, outre les proscriptions locales, administrer les alcaloides de-fervescpnts: aconitine, veratrine, digitaline, an ;i cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures. Sei veterinairc Chanteaud et nitrate de po-tassc, en dissolution dans l'eau des boissons.
Quand les engorgements lymphatiques persistent et quo la lymphangite revet lo caractere chronique, on arecours aux arseniates et aux iodures d'arsenic, de raercure, an ä cinq granules trois ou quatrc fois ])ar jour.
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Mai. — Tout ce qni est oppose ä l'etat do sante. Mal des audents. #9632;— Voir Clutrhon. Mal de brout. — Voir Hematurie. Mai caduc, haul mal, mal sacre. — Voir Epi­lepsie.
Mal de cerf. — Voir Tdlanos.
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Mal de Ute de contagion. — Voir Anasarquc. Maladie aphtheuse. — Voir FUvre aphtheusn.
MALADIE DES CHIENS.
La maladie des chiens cst une affection generale, iufectieuse, et frappant les animaux dans leur jeune äge,
Quoique toujours de meme nature, la maladie des chiens se presente sous des formes bien differentes.
La dominante du traitement doit done etre une comme Tessence de la maladie.
11 n'en est plus de meme de la Variante, qui doit combattre dessymptömes locaux variables.
Contre les symptömes generaux ou infectieux, aecompagnant la maladie dans tous les cas, on donne : pour faire tomber la fievre, aconitine, vera-trine, digitaline (une ou deux de ces substances ä la fois) et brucine (un granule toutes les demi-heures outoutes les he.ures, jasqa'a sedation).
Chez les chiens de petite taille, on remplace la veratrine par 1 emetine; contre Tinfection, on admi-nistre un sei de quinine (im granule toutes les heures).
Proscrire d'une facon absolue les saignees et les setons.
Teile est la dominante du traitement.
La maladie se presente, le plus souvent, sous forme de catarrhe nasal ou bronchique; flux nasal
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d'abord clair, ne tardant pas ä s'epaissir au point de so, concreter sur les alles du nez; conjonctivite puru-lente, parfois ulcereuse, toux penible. Soins de pro-prete. Administrer, outre les medicaments consti-tuant la dominante, kermes mineral, quatre a cinq granules par jour, pour favoriser Texpectoration. Hyosciarnine, atropine, narceine, codeine ou ioclo-forme, un granule toutes les deux heures ou toutes les heures, suivant l'intensite du spasme ou de la douleur.
Lorsqu'il y a complication de pneumonic, on prescrit Temetine et l'arseniate de soude, un ou deux granules toutes les demi-heures ou toutes les heures.
Quand la maladie revet la forme abdominale, qu'il y a vomissements frequents, coliques, diarrhee muqueuse ou sanguinolente ou constipation opi-niätre, ictere, on prescrit I'hyosciamine ou I'atro-pine contra les vomissements ou les coliques, un granule toutes les heures ou toutes les deux heures; I'acide tannique ou I'ergotine contre la. diarrhee sanguinolente, un granule trois ou quatre fois par jour; le podophyllin, un granule deux ou trois fois par jour, contre la constipation ; contre Victere, voir ce mot.
Lorsque la maladie a ete iongue et grave, eile se termine assez frequemment par de la choree, de l'epilepsie ou de la paralysie; il faut alors, outre le traitement general prescrit plus haut, administrer
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les moyens propres ä la choree, l'epilepsie, la para-lysie (voir ces mots).
Dans le cours de la maladie du jeune age, la peau est souvent le siege d'une eruption vesiculeuse re-pandant une odeur infecte. Appliquer sur Teruption un glycerole a base d'hydrate de chloral. Admi-nistrer, sans prejudice des medicaments qui s'adres-sent aux symptomes generaux, la cicutine et liodure d'arsenic (un granule de chaque quatre a six fois par jour).
Des que la fievre est tombee, il faut nourrir son malade (lait, jus de viande, elixir alimentaire de Ducro) et ädministrer trois fois par jour un granule quassine.
Si Tanimal tombe dans le marasme et que la fievre persiste, on present l'arseniate de cafeine (un gra­nule toutes les heures).
Pendant la convalescence, la quassine et l'arse­niate de fer (un ou deux granules de chaque) sont donnes trois fois par jour.
MALADIES DU COEUR.
Les maladies du coeur, si communes et si bien con-nues en medecine humaine, sont plus rares et tres-peu connues en medecine veterinaire.
Aussi nous contenterons-nous de donner les symptomes generaux des maladies du coeur et le traiternent general qui leur est applicable.
Dans les affections inflammatoires du coeur, le
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pouls est rnodifie, puisque Torgane central cst in lade. Ces modifications sont variables; le pouls est on plus frequent, ou serre, filiformo, vite et dur, ou grand, fort et large. Le choc du coeur est plus petit quaud il y a epanchement de liquide entre cet orgauc et la paroi thoracique (pericardite), mais, dans la plupart des cas il est plus fort et percevable a droite. Les bruits du coeur sont normaux ou remplaces par des bruits de souffle, de rape, de scie.
Le sang veineux ne trouvant plus un acces facile dans les ventricules, stagne dans les veines, d'oü pouls veineux.
Souvent des cedemes, expliques par Tembarras de la circulation et de l'hematose, apparaisscnt au poi-trail, ä la base de l'encolure. L'anhelation est beau-coup plus intense que dans les autres affections de la poitrine; les nascaux sont dilates, l'encolure tendue le fades grippe, les yeux brillants, done : 1quot; la mo dification du pouls; 2quot; le gonflement des jugulaircs et le pouls veineux; 3deg; les cedemes; et 4deg; 1'anhela tion sont les quatre symptomes principaux des ma ladies ducceur.
11 faut combattre rationnellement ces quatre symptomes. La nature du pouls indique s'il faut sai-gner. Ne pratiquer cette operation, aidee par Tem-ploi des defervescents (aconitine, veratrine, digita-line), que lorsque le pouls est grand, fort, large; les saignees petites et repetees sont preferables aux sai-gnees ä blanc.
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Pour permettre au sang veineux de penetrer dans Ic coeur et par consequent faire disparaltre le gonfle-ment des veines et le pouls veineux, il faut s adresser ä un sei de strychnine (sulfate, arseniate, hypo-#9632; phosphite), uni a. la digitaline (un ä cinq granules de chaque), toutes les demi-heures ou toutes les heures. Le sei de strychnine, cet incitant vital par excel­lence, et la digitaline, qui est le sedatif du coeur, regularisent les mouvements de cet organe et pre-viennent I'asphyxie. Ils combattent done en meine temps I'anhelation.
Dans le cas d'oedeme ou d epanchement de sero-site dans le pericarde, un a cinq granules de scil-litine ou de colchicine, employes comme diuretiques, donnent les meilleurs resultats.
Des applications revulsives, vesicantes, sont ap-pliquees sur la region precordiale, loco dolenti.
Regime dietetique en rapport avec les symptornes generaux. Sei veterinaire Chanteaud dans les bois-sons.
MALADIES VERM1NEUSES.
Maludie vermincuse des cavitds nasales du chien. — Cette affection est due ä la presence du pentas-lome ou linguatulle te'nioide, dans les cavites nasales.
Traitement : injections de substances anthelmin-thiquesdans les cavites nasales.
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Pneumostrongylie des Mies ovines. — Voir Bron-chite.
Bronchite vermineuse des veaux. — Voir Bron-chite.
Bronchite vermineuse du pore. —Voir Bronchite.
Maladies vermineuses de l'estomac et de l'in-testin. — Tous nos animaux domestiques peuvent heberger dans leur estomac ou leur intestin, une quantite plus ou moins considerable d'helminthes.
Ces parasites, dent la presence est parfois genante au point de provoquer des symptomes nerveux, epileptiformes, des coliques, de Tamaigrissement, le marasme et meme la mort, appartiennent ä plu-sieurs genres.
Dans tous les cas, le traitement des maladies vermineuses comporte deux indications : 1deg; tuer le parasite •, 2deg; I'expulser.
La santoniue, la kousseine, la quassine, les strychnes et les amers, en general, sont des anthel-minthiques plus ou moins puissants.
II faut donncr la preference ä la santonine ou k la kousseine, un ä cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures, et continuer ce traitement pendant quelques jours.
Apres et meme pendant le cours de cette admi­nistration, on donne un purgatif; employer prefe-rablement le podophyllin (un ä cinq granules matin et soir).
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— 139 — MALAD1E ROUGE DE SOLOGNE.
Anemie des moutons avec pissement de sang. — Voir Cachexie aqueuse.
MALADIE DE SANG. Voir Charbon.
MALADIE DU COIT.
La maladie du coit, e'pizootie chancreuse, mala-die pamlytique des reproducleurs, est line affection contagieuse par un produit de secretion, considere par quelques auteurs, comme analogue ä celui de la syphilis de Thomme. Cette maladie qui n'apparait que chez les chevaux reproducteurs se propage par I'accouplement.
Rejeter les animaux reproducteurs attcints ou suspects.
Faire dans le vagin et le canal de l'urethre, des injections emollientes, puis astriugentes; toucher les ulceres apparents avec le sulfate de cuivre ou I'azo-tate d'argent.
Quand la secretion repand une mauvaise odeur, recourir aux injections d'acide phenique, d'acide salicylique ou d'hydrate de chloral.
Administrer les iodures de mercure toutes les heures ou toutes les deux heures (cinq a six granules ä la fois).
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Calmer lorgasme venerien par 1 administration du camphre mono-brome (cinq granules toutes les heures).
Contre la paraplegic, prescrire les strychnes (toutes les demi-heures ou toutes les heures suivant les cas).
A la fin de Taffection reconstituer le malade par l'einploi de l'arseniate de fer et de la quassine (cinq granules trois fois par jour) et une nourriture abondante et bien choisie.
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MAMMITE.
La mammite ou inflammation de la mamellc est accusee par 1c gonfleraent, la douleur, la chaleur et la rougeur de la glande.
Elle est generalement accompagnee par un mou-vement febrile quil faut combattre par les alcalo'ides defervescents (aconitinc, veratrine), digitaline, un regime dietetique approprie et le sei veterinaire Chanteaud, en dissolution dans l'eau des boissons.
Comme soins locaux ponction des abces.
frictions emollientes:
MENINGITE. Voir Vertigo.
METEOHISATION, METEOR1SME. Voir Indigestion.
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— Ul —
METR1TE.
On donne le nom dc metrite a la phlegmasie do la membrane interne de I'uterus; eile commence par du prurit, de la douleur et de la chaleur de la partie malade, suivie bientöt d'un ecoulement d'abord muqueux, puis purulent.
La metrite aigne s'accompagne d'un mouvement febrile ququot;il faut faire disparaitre par l'emploi de l'aconitine, la veratrine, la digitaline (un a cinq gra­nules toutes les demi-heuresou toutes lesheures); on ajouteä ladministration deces alcalo'id.es cells d'un sei de quinine. Sei veterinaire Chanteaud en disso­lution dans les barbotages.
Injections vaginales emollientes, puis astringentes.
Mel.rorrhagie on hemorrhagie de la matrice. — La combattre par I'acide tannique ou rergotinc (un ä cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures et des injections astringentes ou ü base de perchlorure de fei').
MORVE (affection farcino-morveuse).
On appelle affection farcino-morveuse, une mala. die generale, specifique, contagieuse par contact et par inoculation,, se traduisant ä l'exterieur sous des formes variees, mais dont les lesions, quoiqueaffec-tantdifferentsorganes, outline identite parfaifo.
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On reconnait a. Vaffection farcino-morveuse deux formes ä sieges distincts.
On I'appelle morve lorsqu'elle localise plus parti-culierement ses symptömes sur les muqueuses des voies respiratoires, et farcin quand c'est la peau qui presente le plus grand nombre de lesions appa-rentes.
La morve et le farcin peuvent etre aigus ou chro-niques.
La morve aigue est caracterisee par des symp-tömes nombreux, rapides et effrayants. L'animal atteint tombe rapidcment dans le marasme et meurt en quelques jours.
11 est inutile de tenter un traitement et la maiadie est tellement contagieusc qu'il faut ordonner I'aba-tage immödiat de tout sujet frappe.
La morve chronique bien confirmee presente trois symptömes cardinaux : 1deg; jetage par les deux na-rines et le plus souvent par une seulc, d'une matiero mucoso-purulente, inodore, poisseuse, adherant aux alles du nez; 2deg; glandes dans la ganache, dures, bossuees, adherant au maxillaire inferieur; 3quot; chan­cres sur la pituitaire, a bords saillants, tailles ä pic, ä teinte grisätre.
Tons les traitements ont ete employes, sans suc-ces, centre cette terrible affection.
Un traitement dosimetrique rationnel serait le suivant :
Declarer et isoier l'animal malade.
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Le placer dans une ecurie saine, bien aereo et lui fournir des aliments de premiere qualite.
Administrer l'arseniate de strychnine et im sei de quinine (cinq granules toutes les deux heures); I'io-dure d'arsenic, de soufre, les iodures do mercure cinq granules quatre ä cinq fois par jour.
Donner cinq granules de quassine avant chaque repas.
Le farcin aigu n'est autrc chose que la morve aigue de la peau; memes indications que pour la morve aigue.
Le farcin chronique, qui se presente sous di­verses formes, exige le meme traitement interne que la morve chronique. On cauterise de plus les abces farcineux, que Ton pause ensuite avec un gly-cerole phenique ou salicyle.
MUGUET DES AGNEAUX ET DES VEAUX.
Le muguet des agneaux et des veaux est une sto-matite occasionnee par la presence sur la muqueuse buccale d'un cryptogame, appele oidium albicans.
Pour guerir rapidement cette affection, il faut placer les agneaux dans des etables ou bergeries, chaudes et seches.
Faire sur les parties malades des badigeonnages avec le jus de citron et administrer le sulfure de calcium, un ou deux granules toutes les heures ou toutes les deux heures.
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MYEL1TE.
Voir Paralysie.
MYOSITE.
La myosite ou myetis est l'inflammation des muscles. Elle est caracterisee par desdouleurs tres-vives; par la tension et un gonfloment mal limite des parties malades. Elle se termine assez souvent par des abces.
Commesoinslocaux, cataplasmes, frictions emol-lientes, vesicatoires; ponction des abces.
La myosite etantaccompagnee, au debut, par un mouvement febrile assez accentue, administrer les defervesccnts: aconitine, veratrine ou digitaline, un ou deux granules par doses reglees sur Imtensite dc la flevre.
Sei veterinaire Chantcaud en dissolution dans les
barbotage's.
NEPHRITE.
La nephrite est la phlegmasie des reins. Elle est caracterisee par une fievre intense, pouls petit, vite, dur; de la douleur, annoncee par le faciesde I'ani-mal -, des eoliques passageres se decelant par le tre-
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piguement des membres posterieurs, l'agitation dc la queue, les envies frequentes d'uriner; la miction nulle ou presque nulle; les urines coulent goutte ä goutte et sont souvent melees de sang; constipation.
On administre, contre la fievre, les alcaloides defervescents, aconitine, veratrine, digitaiine, et un sei de strychnine, un ä cinq granules de chaque toutes les demi-heures ou toutes les heures, suivant l'intensite du mouvement febrile. Contre la douleur et les coliques, on donne le chlorhydrate de mor­phine, l'hyosciamine ou l'atropine, un k cinq gra­nules toutes les demi-heures ou toutes les heures.
Si c'est necessaire, I'hematurie est combattue par I'ergotinc, un a cinq granules cinq a six fois par jour. Sinapisme ou sachet emollient sur les reins.
On met a la disposition de l'animal de la tisane de grains de lin, tenant en dissolution du sei vete-rinaire Chanteaud et de l'azotate de potasse. Lave­ments ä l'eau de graine de lin; bonnes couvertures; regime dietetique en rapport avec la fievre.
NYMPHOMANIE.
La nymphomanie ou fureurs uterines s'observc chez nos divers animaux domestiques.
Chez la jument, eile se manifeste par un caractere hargneux, difficile, I'erection presque constante du clitoris, et le rejet frequent par la vulve d'un mucus blanchätre. Vulgairement, ouditque la jument est pissense.
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— U6 —
On pent guerir cct etat, qui pent rcndre dauge-veux i'cmploi de ranimal, par I'administration du camphre mono-brome, cinq granules toutes les heures, jusqu'a cessation de l'acces.
Le meine traitement pent etre prescrit chez la, vaehe manifestantdes ardeursgenesiquesexcessiyes.
Chez le chien, le chat, 11 exlste parfois de l'ere-thisme sexuel, provoquant des symptomes rabi-lornies.
Lc camphre mono-brome, un granule toutes les deini-heures ou toutes les heures, fait tomber rapi-dement cctte excitation.
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CEDEME.
L'cedemc, ou infiltration sereuse du tissu cellu-iaire, est localise ou general. Localise, il n'exigc que dessoins locaux. General, il constitue I'anasarque (voir ce mot).
ONANISME.
L'onanisme ou maslurbation cst assez frequent chez les chevaux entiers des grandes villes. II pent amener raffaiblissement du sujet. On lui oppose i'administration du camphre mono-brome, cinq gra­nules quatrc ä cinq fois par jour.
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0PHTHALM1E.
L'ophtliahnie est l'inflammation du globe oculaire.
Kile est caracterisee par le gonflement, la photo-pliobie, l'ecoulement des larmes, la rougeur de la conjonctive.
Elle est externe ou interne, essentielle on symj)-tomatique.
Lophthalmieexterne n'exige quedos soinslocaux.
La symptomatique etant le Symptome d'une autre affection, son traitement depend de la inalaclie qui i'a produite.
Enfin I'ophthalmie pent etre intermittente. (Voir Fluxion penodiqtie des yeux.)
ORCHITE.
L'orchite ou inflammation du testicule est presque toujours accompagnee par un mouvement febrile intense; 11 faut done, outre le traitement local, administrer les alcalo'ides defervescents, aconitinc, veratrine, digitaline, un a cinq granules toutes les demi-beures ou toutes les beures. Si la douleur est ires-vive et se manifeste par du trismus, on donne ililorbydrate de morphine et hyosciamine, clc un ä cinq granules toutes les heures ou toutes los deux heufes.
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— 148 — 0STE0MALAC1E.
L'osteomalacic est unc affection caracterisee par le rarnollissement des os.
Elle atteintd'une facon enzootique ou epizootique. le bceuf, la chevre ou le pore.
C'est une maladie de misere, due k la diminution des sels du sang et, par consequent, des elements mineraux des os. Son traitement est prophylactique ou curatif. Le prophylactique consiste ä faire emi­gre!* les animaux dans un pays ä sol riche en sels calcaires. Le curatif exige Tadministration du phos­phate de chaux et du phosphate de fer. La cicutine est prescrite centre les douleurs ostcocopes.
OTITE.
L'otite est la phlegmasie de la membrane mu-queuse de l'oreille. — Voir Catarrhe aunculuirc.
#9632; OZENE.
L'ozene ou catarrhe fetide du nez, s'observe qucl-quefois chez nos animaux domestiques.
On a conseille centre cette affection la trepana­tion, les injections pheniquees, salicylees.
Comme traitement interne, on peut essayer Tad-ministration du suUure dc calcium, de l'iodoforme, des iodures dquot;arsenic, de soufre ou dc mercurc.
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#9632;149 —
PARALYSIES.
On donne, le nom generique de paralysie k toute affection caracterisee par la diminution ou I'abolition de la contractilite musculaire d'une ou de plusieurs parties du corps, avecou sans lesion de la sensibilite.
La paralysie est appelee Mmiple'gie, quand eile affecte un cöte du corps, et paraplegic quand eile trappe le train posterieur. La paralysie locale n'at-teint que quelques muscles.
La contraction musculaire est sous la dependance du Systeme nerveux et du Systeme circulatoire; si l'une de ces causes excitatrices manque, les muscles ne se contractent plus.
La paralysie peut done etre occasionnee soit par une congestion on inflammation de Tencephale (voir Vertige), soit par une congestion ou inflammation de la moelle (voir Paraple'gie, commune chez le cheval), soit par une compression du centre nerveux, de la moelle, des nerfs par un kyste, un abces, une me-ianose, etc.
Dans ces cas il n'y a aucun traitement ä tenter.
La paralysie peut etre due ä une affection du Systeme circulatoire, et reconnaitre pour cause soit un defaut, soit une alteration du sang.
Toutes les fois que pour une cause quelconque, l'arrivee du sang vient a etre supprimee dans
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l'artere principale d'un membre, la paralysie mus-culaire plusou moins complete en est laconsequence. Les arterites obliterantes occasionnent des boiteries intenses a chaud, caracterisecs par l'absence de myotilite, sensibilite, calorification et circulation dans le membre malade.
Les paralysies par alteration du sang s observent ä la suite des maladies generales, infectieuses, ayant affaibli considerablement les malades (maladie des jeuneschieiis,gourme, fievretyphoide, typhus, etc.). Knfin la paralysie a parfois une cause residant dans une affection propre du muscle (atrophie musculaire, degenerescence graisseuse des muscles).
Lc traitement de ces diverses paralysies devra d'abord s'attaquer a la cause, puis au trouble de la fonction. Dans les paralysies par defaut de sang, il y a obstacle mecanique, le traitement interne est done inutile.
Lorsque la paralysie est due ä l'alteration du sang, il faut reconstituer le malade par une bonne alimen­tation, donner la quassine, Tarseniate de fer, les sels de quinine. (Voir Maladie des chiens, Gourme, Fiivre (yphoide, etc.)
Administrer contre le trouble du mouvement un ä cinq granules d'un sei de strychnine, toutes les heures ou toutes les deux heures, suivant la gravite des cas. Chez les petits animaux, on peut remplacer le sei de strychnine par la brucine ou I'ergotine; un granule quatre ä six fois par jour.
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Les vesicants, les douches froides, rölectrisation locale sont employes, en meme temps que le traite-ment interne.
Dans les paralysies par atrophie musculaire, memetraitement que celui indique ci-dessus.
-PARAPLEGIE.
La paraplegic est la paralysie de I'arnere train.
II existe chez le cheval une paraplegic rapide, fre-quente sur les animaux des grandes vilies, tres-abondamment nourris. Toutes les fois, que pour une cause quelconque, un cheval a ete iaisse an repos pendant quelques jours, et que, par negli­gence on par ignorance, on a, pendant ce temps, continue a lui donner sa ration complete, il est expose a etre frappe par la paraplegic rapide, des qu'on lui fait reprendre son travail.
Cette affection est tres-aigue et tres-rapide dans ses periodes; il faut pratiquer immediatement une saignee abondante et administrer sulfatc de strych­nine, cinq granules tons les quarts d'heure, toutes les demi-heures ou toutes les heures, suivant la gra-vite du cas et en diminuant les doses avec I'etat d'amelioration du malade. Toutes les deux heures ou toutes les heures, au debut, on ajoute ä ladminis-tration d'un sei de strychnine, l'emploi de I'hyoscia-mine ou de I'atropine (cinq granules).
Regime : paille et barbotages, sei veterinaire
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Chanteaud, en dissolution dans les barbotages. Lavements, deux ou trois fois par jour.
Parfois, la paralysie persiste dans Tun des mem-bres posterieurs; dans ce cas, il faut insister sur le traitement interne (sulfate de strychnine, cinq gra­nules, cinq ä six fois par jour) et appliquer sur le membre malade les vesicants les plus encrgiques.
La paraplegia chez le chien pent reconnaitre pour cause soit une alteration du sang (voir Paralysie), soit une constipation opiniätre.
La constipation opiniätre, assez commune chez les chiens de grande taille, doit etre combattue par le podophyllin et Fhyosciamine (un ou deux granules de chaque, trois fois par jour). Contre la paralysie, on donne l'arseniate de strychnine (un granule, cinq äsix fois par jour).
PAROTIDITE.
La parotidile est rinflammation de la parotide, caracterisee par un gonflement douloureux aboutis-sant presque toujours ä la formation d'un abces.
II y a au debut de la parotidite un raouvement febrile qu'il faut combattre par les defervescents : aconitine, veratrine, digitaline, un ä cinq granules ä doses proportionnees ä la fievre. Traitement local externe: maturatifs, vesicatoires.
PER1CARD1TE Voir Maladies du coeur.
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— 153 — PERIPNEUMONIE.
La pe'npneumonie on inflammation du poumon et des plevres estsporadique ou epizootique.
La sporadique (voir Pneumonie et Pleurdsie) frappetous nosanimaux domestiques.
L epizootie est particuliere au bceuf.
La peripneumonie epizootique, encore appelee /¥-npneumoniegangre'neuse, maligne, alaxique, exsn-dative, est une maladie contagieuse, caracterisee anatomiquement par une inflammation du poumon et des plevres, qui n'est que l'expression locale d'un agent virulent dont l'organisme de la bete malade est impregne. La marche de cette grave affection est plus ou moins rapide.
Tout ä fait au debut, on ne constate qu'une toux profonde, seche et quinteuse; l'animal ne presente comme symptömes generaux qu'une legere altera­tion dans les mouvements du flaue.
Mais cette invasion de la maladie,si legere quelle puisse paraitre, ne doit pas etre negligee, surtout s'il y a epizootie regnante. II faut, ä la premiere crainte, isoler les suspects; leur procurer une litiere seche et abondante dans des etables saines, spa-cieuses et leur administrer l'arseniate de strychnine et un sei de quinine ou un salicylate, cinq a six gra­nules de chaquetoutes les deux heures; leur fournir unenourriturede premiere qualite et faire dissoudre dans l'eau desboissonsdusel veterinaire Chanteaud.
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Pendant la deuxieme periode de l'affectiou, il y a : diminution de l'appetit, rumination irreguliere, amaigrissement du sujet, diminution de la secretion lactee, acceleration et irregularite des mouvements respiratoires, douleur ä la percussion. II faut appli-quer un vesicant souslapoitrine et continuer 1'admi-nistration des alcaloides prescrits plus haut, aux-quels on adjoint la scillitine ou la colchicine, cinq granules toutes les deux heures.
La periode d'etat de la maladie est caracterisee par la prostration complete, i'anorexie, la digestion difficile, s'accompagnant de meteorisations fre-quentes, de constipation on de diarrhee fetide. Le pouls, d'abord plein et fort, s'affaiblit par degres. La respiration est acceleree, plaintive; la toux est dou-loureuse, petite, avortee et provoque un jetage blan-chätre, spumeux, mele de stries sanguines. L'aus-cultation fait constater du bruit tubaire et la percus­sion de la matite.
Arrivee ä cettc periode, la maladie est tellement avancee qu'il n'y a presque plus rien ä essayer. Neanmoins, si Ton desire soigner le malade, voici quel est le traitement dosimetrique ä iustituer.
Quand le pouls est fort, donner, la veratrine, I'aconitine, la digitaline (cinq granules de un, deux ou trois deces alcaloides, toutes les demi-heures ou toutes les heures) unies a. un sei de strychnine.
Les arseniates, de soude, fer, antimoine sont prescrits contrc la lesion organique (cinq a, six
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granules toutes les henres ou toutes les deux heures).
Contre les spasmes et la douleur provoques par la toux, on administre hyosciamine, atropine, chlor-hydrate de morphine, codeine, iodoforme, nar-ceine, cicutine, etc., deux, trois ou quatre de ces sub­stances ä la fois (cinq granules cinq ä huit fois par jour).
La scillitine ou lacolchicine (cinq granules toutes les heures) sont donnees, en qualite de diuretiquos, contre I'epanchement pleural.
Enfin I'element general, virulent, est combattu par les sels de strychnine, les sels de quinine et les salicylates (cinq granules toutes les deux heures).
On a conseille, comme moyen prophylactique de cette affection, I'inoculation pratiquee a la queue avec de la serosite fraiche puisec dans le poumon d'une bete malade. Cette inoculation preventive n'a pas toujours donne des resultats tres-heureux; aussi a-t-elle ses partisans et ses detracteurs.
PERITONITE.
La pamp;itonile ou inflammation du peritoine pent etre idiopathique ou symptomatique, aigue ou chronique.
Le premier Symptome de la peritonite aigue est un frisson. Des tremblemonts partiels, puis generaux et indiscontinus apparaissent et durent plusieurs heures.
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Pendant cette premiere periode de la maladie, il faut bouchonner, faire sue le corps des frictions seches ou irritantes et administrer coup sur coup, toutes les dix minutes ou tons les quarts d'heure, un sei de strychnine (sulfate ou hypophosphite).
La reaction survient; lapeau devient seche, bril­lante, puis s'humecte de sueur; il y a alternatives de frissons et de bouffees de chaleur; le pouls petit, dur, serre, donne chez le cheval de 70 ä 75 pulsa­tions par minute. Si la fievre parait franche on peut faire une legere saignee ; dans tons les cas on aclmi-nistre les alca'lo'ides defervescents : aconitine, vera-trine, digitaline, une, deux ou trois de ces alcalo'ides a la fois, unis au sulfate de strychnine, tons les quarts d'heure ou toutes lesdemi-heures, jusqu'ace que le pouls et la chaleur soient tombes a la nor­male.
Si la maladie suit son cours, on constate une dou-leur excessive; la soif est tres-vive; la respiration se presse, courte, hesitee, tremblottante, presque en-tierement thoracique. Le facies se grippe; les yeux sont fixes et brillants. 11 y a vomissements presque incessants chez les animaux qui peuvenr. vomir. On observe, de plus, des coliques sourdes, profondes; la constipation est opiniätre, les reins vousses en contre-haut sont inflexibles; les parois abdominales sont dures, tendues, douloureuses a la pression.
On applique sous le ventre soit un sinapisme, soit tie la pommade mercurielle en friction.
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Pendant toute la cluree de la tievre, on continue les defervescents et les strychnes.
On administre contre los coliques, la douleur, les spasmes et les vomissements, l'hyosciamine, latro-pine, le chlorhydrate de morphine, un ä cinq gra­nules toutes les heures.
Contre l'inflammation de la sereuse on a conseille l'administration du calomel, un ä cinq granules six ä huit fois par jour.
La constipation est combattue par les laxatifs: sei veterinaire Chanteaud et le podophyllin, un ä cinq granules trois fois par jour. Lavements ä la graine de lin et au miel. Diete pendant toute la periode py­re ti quo.
Des que la tievre a cesse, donner des aliments de digestion tres-facile (lait, carottes bouillies et ecra-sees, t'arineux, etc.)
La peritonite peut revetir le caractere chroniquc. — Voir Ascile.
PHARYNGITE.
La pharyngüe ou inflammation du pharynx est aiguii ouchronique.
Pharyngüe aigue. — Elle debute par des frissons et un leger mouvement febrile, qui arrete ä temps par radministration dos defervescents : aconitine, veratrine, digitaline, un ä cinq granules toutes les heures, peut empecber la localisation de se produire.
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Quand la maladie suit son cours, il y a : tristessc, uu i)eu d'abattement, yeux larmoyants, chassieux; toux gutturale moins frequente que dans la laryn-glte; bouche ecumeuse, salive abondante et filante; difficulte tres-grande de la prehension, de la masti­cation et de la deglutition des aliments; rejet par les naseaux des liquides absorbes; jetage plus ou moins abondant, mele de parcelles alimentaires apres les repas {jetage pharyngd). La gorge est chaude, dou-loureuse ä la pression; la douleur s'etend vers la region parotidienne; chez le cheval Tinflammation gagne frequemment le tissu cellulaire ambiant, les poehes gutturales, d'oü des abces parfois nombreux qui, en comprimant l'arriere-gorge et le larynx, amenent du cornage aigu.
Quand la pharyngite aigue est declaree, on ap­plique un vesicatoire autour de la gorge.
Pour faciliter le passage du bol alimentaire, on administre, en mcme temps, le Sulfate de strychnine et l'hyosciamine, un a cinq granules de chaque, toutes les heures ou toutes les deux heures.
Contre la douleur, on donne chlorhydrate de mor­phine, codeine, cicutine, etc., une ou deux de ces substances ä la fois, un a cinq granules ä doses pro-pörtionneek ä l'intensite de la douleur et du spasme.
Pour provoquer I'expectoration, on a recours au kermes mineral (20 grammes par jour en clectuairc chez les grands animaux, cinq ä six granules par jour chez les petits).
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(iargarisines mielles ou legerement acidules.
Sei veterinaire Chantcaud dans l'eau des bois-sons.
Aliments de mastication et de deglutition tres-iaciies.
Provoquer la maturation des abces par des porn-mades ou des vesicants. En faire la ponction ä nia-turite complete.
Si le cornage apparait, precipiter I'administration du sulfate de strychnine et de riiyosciamine.
Lorsque la compression est teile, qu'il y a menace imminente d'asphyxie, pratiquer la tracheotomie.
Pharyngite chronique. — La pharyngite chro-nique est presque toujours liee ä la laryngite chro­nique (voir cemot).
PHTHIS1E.
La. pluhisio on diathese tuberculeuse a pour point de depart probable l'anemie poussec ä son degre ultimo. L'anemie se translbrme cn leucocylhemie, qui, eile, ä son tour, engendre la tuberculose. II faut done combattre la predisposition ä la tuberculose par l'emploi des arseniates de fer, de soude, d'anti-inoine, de la quassine et des strychnes.
Quand la phthisie pulmonairc de la vache est confirmee, il laut la faire abattre avant que l'affec-tion l'ait fait maigrir et tomber dans le marasme.
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PICA.
Lc pica est une aberration du gout, qui iait desirer une substance uon alimentaire.
Nos animaux domestiques atteints de pica, maii-gent du platre, de la chaux, du furnier, des debris de cuir, du linge impregne de sueur, etc.
Le pica est occasionne par une diminution des seis contenus dans le sang.
11 faut done donner, aux animaux frappes de cette aberration du goüt, du sei marin et du sei veteri-naire Chanteaud, en aspersion sur les aliments et en dissolution dans l'eau des boissons.
PICOTE.
Voir CUwclee.
PIERRE.
Voir Culculs.
P1SSEMENT DE SANG. Voir Uematurie.
#9632; PLEURES1E.
La pleuresie ou pleurite est I'lnflammation de ia plevre. C'est une affection beaueoup plus grave chez le cheval que chez nos autres animaux domestiques, parce que chez nos solipedes eile est toujours double.
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La pleuresie pent etre aigue ou chronique.
La pleuresie aigue est ou franchement inflamma-toire, ou latente, insidieuse dans sa marche.
Pleure'sie aigue franche. — Au debut, tristesse, frissons, tremblements partiels ou generaux, agita­tion, inquietude. Pouls petit, serre.
II faut, si Ton est appele a constater ces pro­dromes, agir de suite et vigoureusement. Frictions seches, bouchonnements, bonnes couvertures; adrni-nistrer un sei de strychnine (coup sur coup, toutes les dix minutes ou tous les quarts d'heure (un a cinq granules, jusqua cequereaction sen suive). Chez les tres-petits chiens ou chats, remplacer la strychnine par la brucine ou I'ergotine.
Les frissons du debut durent plus ou moins iongtemps. La reaction se produit ensuite; la tempe­rature de la surface cutanee s'eleve; la peau, d'abord seche et brülante, devient moite et s'humecte de sueur aux orciiles, aux flaues et aux ars. L'animal est triste, abattu, inattentif ä ce qui se passe autour de lui; la conjonctive est injectee, rouge, sans reflet jaunätre; le pouls est petit, frequent, dur et serre; la temperature animale est exageree.
Prise a cette periode la maladie pent etre jugulee. 11 faut pour cela ne pas attendre la localisation et agir de suite. Faire une saignee, si la fievre est bien franche, et administrer tons les quarts d'heure ou toutes les demi-heures, jusqu a cessation de la fievre, les alcalo'ides defervescents unis a un sei de stry-
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chnine (aconitine, veratrine, digitaline, sulfate de strychnine, im ä cinq granules de chaque).
Bonnes couvertures, frictions excitantos sur la poitrine. Lorsqn'on n'a pas constate 1c mal ä temps et que la localisation s'est produite, il y a outre la fievro des symtömes locaux caracteristiques.
Les forces generates sont diminuees, la demarche est incertaine, il y a vacillement tres-marque dans ie train posterieur; la respiration saccelere et esl presque completement abdominale, les flaues sont violemment agites et donnent, chez le cheval, jusqu'ä quarante mouvements rcspiratoires par minute; les deux temps du mouvement respiratoire sont modifies; I'inspiration est courte, difficile, tres-douloureuse; les cötes se soulevent ä peine par une succession de petits mouvements saccades; respira­tion est plus facile et plus large.
Les naseaux sont fortement dilates, et il y a dis­cordance entre les mouvements des alles du nez; I'aile superieure s'abaisse pendant que I'inferieure s'abaisse et vice-versä. Une toux petite, courte, avortee, sans expectoration et tres-douloureuse, se fait entendre de temps ä autre.
Pendant cette premiere periode de localisation de la maladie, l'auscultation et la percussion ne four-nissent encore aucun signe certain; le point dou­loureux, qui chez nos animaux domestiques doit exister comme chez I'homme, n'est pas toujours facile a. con stater.
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Mais aux symptömes du debut, constituant la fievre, sont venus se joindre des symptömes de localisation caracterises par de la toux, de la dou-leur, du spasme et de la dyspuee. On doit done continuei' l'administration des defervescents eontre la fievre. Contre la toux, la douleur et les spasmes, prescrire le chlorhydrate de morphine, Tiodoforme, l'hyosciamine, l'atropine, la codeine, la narceine, la cicutine, etc., une, deux ou trois de ces substances ä la fois, toutes les demi-heures ou toutes les heures (un ä cinq granules). Contre la dyspnee, insister sur l'emploi des scls de strychnine (arseniate, sulfate, hypophosphite).
Appliquer un sinapisme sur la poitrine.
Au bout de cinq ou six jours, l'epanchement pleu-retique, qui se forme depuis le debut, devient appre­ciable. Alors, assez souvent la fievre diminue, l'ani-mal parait plus gai, mais les symptömes locaux persistent et a ceux que nous avons signales plus haut, on peut ajouter ceux qui sont fournis par lauscultation et la percussion.
Par la percussion on constate de la sonorite nor­male dans les parties superieures et de la matite dans les couches inferieures. Par l'auscultation, il y a absence de murmure respiratoire dans les parties correspondantes a la matite, et cette absence s'etend sur une ligne horizontale. II y a alors evidemment mi epanchement de liquide dans la poitrine, contre lequel il faut lutter.
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On fixe rengorgcment produit par le sinapismc, on frictionnant les cötes et la poitrinp avec une pre­paration vesicante. Les defervescents, les strychnes, les calmants et les antispasmodiques sont continues ä doses proportionnees aux symptomes qu'ils doivent combattre. Contre Tepanchement, on administre la scillitine ou la colchicine, un a cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures.
Inutile de dire que pendant la duree du traite-ment, on donne le sei veterinaire Chanteaud en dissolution dans les boissons, et qu'on present un regime en rapport avec le mouvement febrile. (Nourrir d'autant plus que la fievre est moins forte.) Lorsque la pleuresie revet un caractere latent, adynamique, infectieux, il faut, outre les medica­ments prescrits plus haut, s'adresser aux sels de quinine ct aux salicylates.
Dans la pleuresie chronique, on a rccours aux reconstituants : arseniate de fer, quassinc, sulfate de strychnine, quatre a cinq administrations par jour. On donne, de plus, les diuretiqucs : scillitine ou colchicine, trois ou quatre fois par jour. Nourrir copieusement. Aliments tres-alibiles. Sei veterinaire Chanteaud en dissolution dans les boissons.
Pratiquer la thoracocentese ä l'aide de Taspirateur Landrin.
Combattre, s'il y a lieu, la fievre liectique par les defervescents et les strychnes.
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PNEUM0N1E.
La pneumonie est rinflammation du parenchyme pulmonaire.
Elle est simple ou double. Simple qtiaiul eile n'attaque qu'un poumon (pneumonie ä droite, pneu­monie a gauche; double lorsqu'elle frappe les deux poumons ä la fois.
La pneumonie est aigne ou chronique.
La pneumonie aigue est franche ou ä caractere gangreneux, infectieux, typhoide.
Pneumonie aigue franche. — La maladie debute par un frisson et des tremblements partiels ou generaux. On combat ces premiers symptömes par des frictions seches ou excitantes sur la peau et radministration coup sur coup (toutes les dix minutes ou tons les quarts-d'heure) d'un sei de strycbnine (sulfate, arseniate ou hypophosphite).
Mais la reaction ne tarde pas a se produire, la peau d'abord seche et brillante devient moite, des sueurs partielles apparaissent aux ars et aux flaues; le pouls s'accelere; il est grand, fort et large; la bouche est chaude; les conjonctives injectecs; la chaleur animale augmontee; les urines sont rares; il y a diminution de l'appetit et constipation. Tons ces symptömes de debut appartiennent ä la fievre; ilsnc precisent encore aucune localisation; done, si Ton fait tombcrces symptömes, on empeche le mal de se iocaliser; en un mot, on jugule la maladie.
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Tons ces symptömes ont pour origine une paralysie des nerfs vaso-moteurs; c'est contre cette paralysie qu'il faut agir : on adrainistre le sulfate de stry­chnine et les alcaloides defervescents (aconitine, veratrine, digitaline), un ä cinq granules de chaque tous les quarts-d'heure ou toutes les demi-heures, jusqu'ä ce que le pouls et la chaleur soient revenus k leur etat normal. Si on obtient rapidement ce resultat on n'a ni maladie, ni convalescence, par consequent. Malheureusement le veterinaire est rarement consulte pendant cette periode initiale de l'affection.
Dans presque tous les cas, le medecin, appele vingt-quatre heures trop tard, constate un commen­cement de localisation de la fievre; le pouls est tou-jours accelere, grand, fort et large ; I'artere est tou-jours pleine, mais rinjection de la conjonctive apris une teinte jaunätre, indice d'un defaut d'hematose; les mouvements du flanc sont acceleres et irregu-liers; I'inspiration est large, assez facile; Texpira-tion est brusque et s'accompagne d'un leger bruit plaintif; I'air expire est chaud; une toux petite, profonde, seche, se fait entendre frequemment; par I'auscultation on reconnait la diminution du mur-mure respiratoire dans certains points du poumon. II n'y a encore que congestion ou engouement pxd-monaire.
La localisation est encore ä son debut; la lesion organique commence ä peine ; on peut encore trans-
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former cette maladie qui, si eile suit son cours, sera grave, en une affection relativement benigne.
11 faut, pour cela, ne pas faire de la medecine expectante et attaquer, au contraire, vigoureuse-ment la congestion. Si la fievre est tres-franche, une saignee legere, qu'on pent renouveler, estindiquee. On applique un sinapisme sous la poitrine et on ad-ministre le sulfate de strychnine et les defervescents (aconitine, veratrine, digitaline), un a cinq granules de chaque tous les quarts d'heure ou toutes les demi-heures, suivant l'intensite de la fievre et de la dyspnee. Le sei veterinaire Chanteaud est donne en dissolution dans les boissons. Regime dietetique en rapport avec l'intensite de la fievre.
Sous l'influence de ce traitement, il n'est pas rare de voir la fievre tomber, la dyspnee diminuer consi-derablement. Le lendemain le praticien est etonnc de la disparition des symptömes alarmants; il est charme de n'avoir a combattre, pendant quelques jours, qu'une maladie benigne, qui n'est aggravee ni par la fievre, ni par I'inappetence, ni par la tristesse.
Parfois pourtant, I'affection s'accentue ; la lesion anatomique s'organise.
La tristesse et la prostration augmentent; I'oeil est couvert, le regard eteint; le pouls est toujours fort, plein et large; la conjunctive a une teinte rouge safranee tres-prononcee; les naseaux, forte-ment dilates, laissent ecouler du jetage rouille; la
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pcau est seche, brillante; les mouvements du flanc sont fortement acceleres; I'lnspiration est assez facile; mais I'expiration est courte, douloureuse, dif­ficile et s'accompagne d'un bruit de plaintc tres-marque; la toux est profonde, tres-penible. A I'aus-cultation on constate du räle crepitant, bientöt Vemplace par du bruit tubaire. Par la percussion on trouve de la matite dans les points correspondants ä l'absence du murmure respiratoire et aux bruits anormaux.
La pneumonic est arrivee ä sa periode d'etat : he-patisation ou induration rouge.
II faut alors: insister sur les revulsifs : sinapismes ou vesicatoires sous la poitrine; continuer les defer-vescents toutes les demi-heures ou toutes les hcures, jusqu'a. cessation de la fievre; donner un sei de strychnine, un ä cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures, contre la prostration et la detresse respiratoire; on prescrit la digitaline, un a cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures, comme sedatif du coeur et de la circulation en general, pour provoquer la diurese et la diapho-rese par diminution de la pression intra-vasculaire. Contre la toux et pour faciliter I'expectoration, on ordonne le kermcs mineral en electuaire, chez les grands animaux 20 grammes par jour et quatre a cinq granules de cette substance chez les pctits; la doulcur est combattue par le sei de Gregory, l'hyos-ciamine, 1'iodoforme, la cicutine, etc., une ou deux
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de ces substances ä la fois, im ä cinq granules toutes les demi-heures ou toutes les heures.
II reste ä lutter centre Telement organique local. Pour cela, on s'adresse aux arseniates, ces modifica-teurs profonds, qui activent en meme temps Thema-tose. On donne done : arseniate de soude, d'anti-moine ou de potasse, un ä cinq granules toutes les demi-heures, toutes les heures ou toutes les deux heures, suivant l'etcndue de la lesion anatomique.
On entretient constamment la liberte du ventre par le sei veterinaire Chanteaud, en dissolution dans les boissons.
Les malades sont places clans une ecurie, etable ou chenil, a. temperature douce et a l'abri des courants d'air. Le regime dietetique est toujours en rapport avec la fievre. Si les animaux sont tres-affaiblis, on les soutient par des bouillons, du lait. Des que le mouvement febrile est tombe, on excite Tappetit par la quassine, un a six granules avant les repas; on diminue la convalescence par une nourriture abon-dante, choisie et l'emploi dc i'arseniate de fer.
Pneumonie typhoide. — Dans les pueumonies ataxique, typhoide, gangreneuse, la prostration vitale est tres-intense; les strychnes doivent done jouer un tres-grand role. L'element infectieux ou gangreneux est combattu par les sels de quinine (voir Fievre typhoide). Pour le restc du traitement suivre les prescriptions de la pneumonie aigue.
Pneumonie chronique. — Elle est tres-grave, on
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jieut dire incurable. Nourriture tres-alibile. Exciter I'appetit par la quassine. Reveiller I'organisme par les strychnes; ordonner contre la lesion, les arse-niates de fer, d'antimoine, l'iodoforme et le sulfure de calcium (un ä cinq granules, quatre ä cinq fois par jour). Eviter les sueurs nocturnes et la fievre hectique, par l'atropine, l'aconitine et la digitaline, deux ou trois administrations, le soir. Promenades. Pansages soignes.
POL YURIE.
On donne le nom de polyurie k une affection caracterisee par l'exageration de la secretion urinaire.
C'est une maladie, connue sous le nom vulgaire de Püse, irequente chez le chcval, pendant les grandcs chaleurs. Elle s'accompagne de polydipsie et frappe les animaux debilites.
On donne 30 ä 40 grammes par jour de carbonate do chaux, dans les barbotages ; quassine et arseniate dc fer, cinq granules trois fois par jour; cicutine, cinq granules toutes les deux heures. Chez la jument, on ajoute : camphre mono-brome, cinq granules toutes les deux heures.
POMMELIERE.
Voir Phlhisie.
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— 171 — rOURRITURE. Voir Cadwxie aquetise.
POUSSE.
La pousse est une maladie des solipedes caracte-risee par I'essoufHement, l'acceleration des mouve-ments respiratoires et? particulierement, par une interruption de l'insplration qui se fait en deux temps; cette interruption, qu'on appelle soubresatit, contre-cotip, coup defouet, est le Symptome patho-gnomonirjue de la pousse.
La pousse n'est qu'un symptöme; elie est occa-sionnee soit par une nevrose de la respiration, soit par un emphyseme pulmonaire, soit par une affec­tion organique du cceur, soit enfln par un etat spas-modique du diaphragme.
Quelle que soit la cause de Taffection, un symp­töme qui domine tons las autres, c'est ressouffle-ment; on lui oppose l'arseniate de strychnine, qu'on administre cinq k six fois par jour, cinq granules ä la fois.
Si la pousse reconnait pour cause une nevrose ou un spasme, on ajoute au strychne, I'administration de l'hyosciamine et de la cicutine, cinq granules de chaque toutes les deux heures.
Lorsque I'animal est poussif par suite d'emphy-seme pulmonaire (et c'est le cas le plus frequent), on
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prescrit : arseniate de strychnine, arseniate de soude et hyosciamine, cinq granules de chaqm toutes les deux heuros.
Quand I'affection est produite par une maladif organique du coeur, on remplace I'hyosciamine pai la digitaline.
Ne donner que des aliments tres-substantiels supprimer 1c Coin. Service leger, au pas ou a allure; peu rapides.
PUSTULE MALIGNE. Voir Charbon.
Qu: admii quass jour.
Coi
ou pt tanni
La
trans anim risee de flaquo;
Tc oisea
Le cura
D; qui faut fensi incis ein 1
T' etre
T jusq
RACHITISME.
On donne le nom de rachitismckune perturbatioi de la nutrition de tons les tissus, qui survenant dan rcnfance, en arrete ou en trouble le developpcment ct, par suite, se manifeste a I'exterieur, surtout pa la deformation du Systeme osseux.
Les os des animaux rachitiques restent mous para qu'il y a insuffisance de sels calcaires.
Le racbitisme, qui est local ou general, s'observi sur les poulains, les veaux et les jeunes chiens.
Pour le prevenir, et quand il y a predisposition on donne aux meres, pendant la derniere periode d la gestation et pendant Tallaitement, des aliment riches en sels calcaires et saupoudres de sei marin
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Quand les jeunes animaux sont sevres, on leur administre : phosphate de fer et de chaux, hrucine, quassine, trois ou quatre granules de chaque par jour.
Contre la constipation, on prescrit : sulfate de magnesie, sei veterinaire Chanteaud, huile de ricin ou podophyllin. S'il y a diarrhee, on ordonne acide tannique ou ergotine.
RAGE.
La rage est une maladie spdcifique, virulente, transmissible par contact et par inoculation d'un animal malade ä un animal sain : eile est caracte-risee par une exaltation tres-vive des sens, des acces de fureur, l'envie de mordre.
Tons nos animaux domestiques, ä Texception des oiseaux de basse-cmir, peuvent devenir enrages.
Le traitement de la rage est prophylactique ou curatif.
Dans la plupart des cas, e'est le chien ou le chat, qui transmettent la rage aux autres animaux; il faut done rendre leurs morsures completemcnt inof-fensives. L'emoussement ou resection des dents incises et canines, preconise par M. Bourrel, mede-cin veterinaire ä Paris, remplitparfaitemcntce but.
Toutes les morsures danimaux enrages doivent etre cauterisees, imme'diatement, par le fer rouge.
Tous les traitements curatifs de la rage n'ont, jusqu'a present, donne aucun resultatheureux.
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Le tfaitement dosimetrique ä tenter, serait le suivaut: soustraire lesanimaux a. toutc cause d'ex-citation; leur procurer toutos les satisfactions mate­rielles et morales compatibles avec leur etat. (Decroix).
Administrer le camphre brome, Thyosiamine, la cicutine et l'atropine, le plus souvent possible.
RENVERSEMENT.
Le renversement est un derangement dans la situation ou la conformation d'un organe, par suite duquel la partie externe devient interne et vice-versä.
Renversement du rectum, du vagin ou de Vutitms. — Pour faciliter le taxis ou reduction du renverse­ment, administrer sulfate de strychnine et hyosia-mine (im ä cinq granules de chaque, tons les quarts d'heure ou toutes les dix minutes) avant de proce-der äl'operation.
RETENTION D'URINE.
On appelle retention d'urine, l'accumulation de l'urine dans la vessie; eile est complete ou incom­plete; d'oü la dysurie, la stranyurie et Yischurie.
Elle a pour cause soit une paralysie de la vessie, soit un spasme du col vesical, soit la presence d'un calcul engage dans rurethre (voir calculs).
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La paralysie de la vessie ost combattue par les sels de strychnine(un ä cinq granules tons les quarts d'lieure,toiitesles demi-heüresou toutes les heures).
Contre lespasme du col vesical, on donne le Sul­fate de strychnine uni ä l'hyoscianime ou ä I'atropine (un ä cinq granules de ehaque, tons les quarts d'heure ou toutes les demi-heures). S'abstenir des diuretiques ou medicaments pretendus tels, qui ne fontque distendre la vessie, dejä trop pleine.
RHÜMAT1SMES.
Rhumatisme artictdaire utgu. — Le rhumatisme articulaire aigu ou arthrite rhumatismale, est une inflammation du Systeme fibro-sereux des articula­tions, avec diathese occasionnee par une alteration particuliere du sang.
Le rhumatisme articulaire aigu sobserve chez le cheval; il est precede par un mouvement febrile qu'il faut combattre par radministration des defcr-vescents unis ä un sei de strychnine (cinq granules de ehaque toutes les demi-heures ou toutes les heures, suivant l'intensite de la fievre).
Contre l'element dialhesique, on donne salicylate de soude ou arseniate d'antimoine (cinq granules toutes les heures ou toutes les deux heures).
Contre la douleur et le spasme : hyosciamine (cinq granules, quatre k cinq fois par jour).
Pour provoquerunecrise diuretique, depuratoire,
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on administre la colchicine (cinq granules quatre fois par jour).
Vesicants, cataplasmes, emollients, etc., sur I'ar-ticulation malade.
Paille et barbotages. Sei veterinaire Chanteaud, en dissolution dans les barbotages.
s
SANG DE RATE.
Fievre charbonneuse du mouton. — (quot;Voir Char-bon).
SATYRIASIS.
Voir Onanisme.
SCORBUT.
Le scorbut, qui est caracterise par de la prostra­tion vitale, de l'ataxie, de l'adynamic et la presence de täclies livides sur differentes parties de la peau et des muqueuses, frappe quelquefois le cheval et le chien.
On releve les forces et on tonifie les tissus par Tadministration d'un sei de strychnine (un a cinq granules) ä doses proportionnees ä la prostration vitale; contre 1'element infectieux, en present un sei de quinine (arseniate ou hydro-ferro-cyanate, un ä cinq granules toutes les heures ou toutes
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les deux heures). Panser les plaies des gencivcs des muqueuses ou de la peau avec une solution pheniquee. Nourriture de premiere qualite. — Sei veterinaire Chanteaud dans l'eau des boissons.
s STOMATITE.
La stomatite ou inflammation de la membrane muqueuse de la bouche pent etre simple.
Dans ce cas, son traitement est tout local (garga-rismes). D'autresfois, la stomatite est due ä la pre­sence d'aphthes ou de parasites. (Voir Fievre aph-theuse et Muguel des agneaux).
SYNOVITE.
La synovite est l'inflammation des membranes synoviales. Chez lecheval, on observe frequemment des synovites ambulantes, a la suite des maladies graves d'organes splanchniques. On pent, dans ce cas, outre le traitement local externe, administrer un sei de strychnine uni ä un sei de quinine (ce der­nier comme anti-periodique).
T
TETANOS.
Le tetanos est une nevrose caracterisee par une contraction insolite, permanente des muscles soumis
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ä la volonte. Encore appele mal de cerf, le tetanos s'observe sur tous nos animaux domestiques. II est dit : essentiel, spontan^, lorsqu'il est occasionne par des causes generales: traumatique, lorsqu'il est le resultat de blessures, de plaies, soit accidentellcs, soit chirurgicales.
Le tetanos est partiel ou general: le plus souvent, il debute par des frissons, ou contraction spasmo-dique des mächoires et des levres.
Cette affection s'annonce quelquefois par quelques prodromes tres-fugaces : raideur des membres et des mächoires, yeux fixes.
La maladie ne tarde pas a. se declarer : tristesse, difficulte de prehension des aliments; levres pin-cües, mächoires serrees, masseters rigides, contrac-tes; contraction des muscles de l'ceil, poussant le corps clignotant sur le devant de l'ceil; oreilles droites et raides; muscles de Tencolure tendus, violemment contractes; les muscles de la poitrine sont atteints ä leur tour; les mouvements respira toires se raecourcissent et s'aecelerent, les flancs se cordent; les membres sont inflexibles; la queue est portee horizontalement. Le pouls est petit, dur, serre, souvent intermittent. Constipation et absence d'urines. Enfin, il y a exageration de la sensibilite; le moindre bruit irrite, exaspere meme le malade.
Cette affection est tres-grave ; il faut faire dispa-raitre le plus rapidement cet etat spasmodique. Ou doitpour cela aller jusqu'ä Tanesthesie. On place le
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malade loin de tout bruit et ä l'abri des courants d'air et on administre, chez le cheval: toutes les heures, une solution d'hydrate de chloral (hydrate de chloral, 5 grammes, eau, 50 grammes) et toutes les demi-heures ou tons les quarts d'heure, chlorhy-drate de morphine, hyoscianime, cicutine et arse-niate de strychnine (cinq granules de chaque subs­tance).
Ces divers medicaments agissent contre la dou-leur etle spasme.
On donne au malade du bouillon, du lait, des boissons tenant en dissolution du sei veterinaire Chanteaud, pen a la fois et souvent.
Lavements ä l'eau de savon noir ou d'alocs suc-cotrin. Lorsque le tetanos est le resultat d'une plaie : s'occuper de cette plaie, la debrider, si e'est necessaire et la panser avec une solution d'hydrate de chloral. Le traitement interne est le memo quo celui du tetanos essentiel.
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
TOURNIS DES BETES A LA1NES ET DES BETES BO VINES.
Le tournis. encore appele tournoiement, lourde tourderie, est une affection determinee par la pre­sence dans le canal cephalo-rachidien, d'un ver vesiculaire, nomme coeuvre cerebral.
Le tournis est caracterise par des alterations dans les phenomenes de la sensibilite et de la motilite.
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Le principal Symptome de cette affection consiste, 1c plus generalement, dans un mouvement continuel de rotation.
Le traitement du tournis est prophylactique ou curatif.
Le coeuvre cerebral est determine par Tingestion d'ceufs ou de proglottis du toenia coeuvres du chien et du loup. 11 faut done empecher les moutons d'avaler ces ceufs. Le moyen le plus sür est de detruire, par le feu, les eceuvres des moutons morts ou sacrifies : le chien et le loup n'avalant plus de coeuvres, le toenia, qui en est la consequence, finirait par disparaitre.
Le traitement curatif est beaucoup plus proble-matique; on peut pourtant essayer I'administration de la santonine, de la kousseine, de Tiodoforrne, de la quassine ou de la brucine.
Lorsque le coeuvre est superficiel, on pratique la trepanation.
TRANCHEES ROUGES. Voir Congestion inteslinale.
TREMBLANTE.
La trcmblante est une nevrose du mouton, carac-terisee par du prurigo et des tremblements aux muscles de l'epaule et de la cuisse.
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Chez le belier, sa cause la plus ordinaires est Tabus du co'it.
On lui oppose le camphre mono-brome, la cicutine et l'arseniate de strychnine (un ou deux granules de chaque cinq ä six fois par jour). Nourriture de premiere qualite.
TRICHINOSE DU PORC.
La trichinöse du pore est une affection parasi-taire caracterisee par la presence dans les muscles d'un nombre considerable de vers nemato'ides [trichina spiralis).
La viande de pore infectee et consommee, occa-sionne la trichinöse de l'homme, maladie presque toujours mortelle. II faut done rejeter de la con-sommation toute viande de pore trichine, bien que les trichines musculaires, libres ou enkystees, meu-rent quand elles sont portees et maintenues pen­dant au moins cinq minutes ä la temperature de 48 degres centigrades.
Les souris, surmulots et autres rongeurs, portent frequemment des trichines musculaires et il est pro­bable que c est en mangeant ces animaux que le pore contracte la trichinöse.
On doit, par consequent, veiller au bon amenage-ment des porcheries, ä leur proprete irreprochable et ä la destruction des rongeurs.
Le traitement curatif, s'il est essaye, s'adressc
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aux anthelmintiques : santonine, kousseine, iodo-forme, quassine, brucine, etc.
TYMPANITE.
Voir Indigestion.
TYPHOIDE.
Voir Fixere typhoide.
TYPHUS DES BETES BOVINES.
Le typhus des bates bovines est une affection aigue, e'pizootique, tres-contagieuse et caracterisee par la stupcur et par les symptomes d'une irritation gastro-intestinale et encephalique.
Cette maladie n'a jamais pris naissance dans nos pays; elJe nous vient des steppes : aussi, des qu'il y a epizootie dans ces steppes, doit-on interdire for-mellement l'entree des boeufs de ces regions; les reglements de police sanitaire sont formels, ä cet egard.
On a conseille I'inoculation prophylactique; eile n'a donne que des resultats douteux.
Le traitement curatif du typhus est le suivant :
Sei veterinaire Chanteaud (environ 60 grammes par jour), en dissolution dans l'eau des boissons.
Arseniate de strychnine et arseniate de cafeine (six granules de chaque de demi-heure en demi-heure) contre la prostration vitale et la stupeur.
4.
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Chlorhydrate de morphine hyoscianime, atropine, cicutine (cinq granules toutes les heures), contrc l'irritation gastro-intcstinale et encephalique.
Sels de quinine, acide salicylique, salicylates, (cinq granules toutes les heures), contre l'element infectieux.
Ne tenter le traitement qu'au debut de l'affection. Des que la maladie s'aggrave, faire abattre l'ani-mal atteint.
u
VARIOLE DU MOUTON. Voir Clavelde.
VERS. Voir Maladies vermineuses.
VERTIGE.
Le mot vertige {verlere, tourner) est un nom generique designant, en medecine veterinaire, les inflammations du cerveau et de ses enveloppes.
C'est done un mot vague, qui pourtant, exprime un des principaux symptömes de ces affections : l'envie irresistible de tourner, ou plutöt de pousser en avant.
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Cette maladie a ete encore appelee enctiphalite, meningite, arachnoidite, cerebrite, gastro-encdpha-Ute, etc.
Le vertige est aigu ou chronique; essentiel 911 symptomatique.
Le vertige aigu essentiel presente des symptomes differentiels, suivant que I'inflammation frappe plus particulierement le cerveau, le cervelet ou les meninges.
Dans la congestion ou inflammation cerebrale, il y a une periode de stupeur et une periode de surex-citation. La periode de stupeur s'accompagne des symptömes suivants : tete basse, front appuye for-tement contre le mur, la creche ou la mangeoire; etat comateux tres-prononce ; yeux ouverts, fixes, prives de la faculte de voir; pupilles clilatees, con-jonctives injectees, pouls petit, irregulier. Bouche chaude, pateuse. Anorexic; mouvemonts respira-toires irreguliers, generalemeiit plus lents qu'ä I'etat normal; constipation opiniätre.
Pendant la periode d'excitation, la tete se rcleve, les pupilles se contractent, Tanimal se livre ä des mouvements desordonnes et place ses membrcs anterieurs dans la mangeoire, lerätelier; la peau se couvre de sucurs; le pouls at les mouvements respiratoires s'accelerent. Ces acces durent une demi-heure, une heure quelquefois.
Quand I'inflammation porte sur le cervelet, I'ani-mal tient la tete renversee en arriere; il tend ä
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reculer en tirant sur sa longe; le Systeme muscu-laire a des mouvements desordonnes, sans coordi­nation.
Lorsque ce sent les meninges qui sont enflammees, la flevre est plus intense, le pouls petit, dur etserre; les conjonctives plus franchement injectees; la periode comateuse est moins prononcee, mais les acces sont plus frequents et plus violents.
Des qu'on se trouve en presence d'un cheval atteint du vertige essentiel aigu, il faut pratiquer une large saignee a la jugulaire. Les saignees vei-neuses sont preferables aux saignees arterielles ou mixtes, comme celle de la queue, pares que le sang veineux a une temperature superieure d'un degre environ ä celle du sang arteriel.
L'etat du pouls et de la chaleur animate indiquent s'il faut administrer les defervescents.
On applique im revulsif sur les fesses et la croupe.
On administre le sulfate de strychnine, le chlor-hydrate ou l'iodhydrate de morphine, I'hyoscia-nimc ou I'atropine, lacicutine(cinq granules de trois ou quatre de ces substances a. la fois), toutes les clemi heures. On prescrit en meme temps I'hydrate de chloral (5 grammes toutes les heures en solution.
Le sei veterinaire Chanteaud, le podophyllin (cinq granules trois fois par jour et des lavements aloeti-ques sont donnes contre la constipation.
Eponge imbibee d'eau froide sur la tete.
Le vertige symptomatique ou abdominal est du
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generalement a une irritation du tube gastro-intes-tinal.
Cette malaclie commence par une indigestion stomacale ou intestinale qu'il faut soigner (voir in­digestion).
Le vertige proprement dit est traite comme le vertige essentiel, ä l'exception pourtant de la sai-gnee, qu'il ne faut pratiquer que lorsqu'il y a indi­cations bien precises
Lc vertige abdominal revet quelquefois la forme enzootique. Dans ce cas, la saignee doit etre pros-crite formellement et on ajoute au traitement ordi­naire Fadmiiiistration dun sei de quinine (cinq granules toutes les heures).
Lc vertige chronique ou immobilite est incurable.
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TRAITEMENT DOSIMETRIQUE
DES
AFFECTIONS CHIRURGICALES.
Nous n'avons dans cet opuscule parle ni des affections chirurgicales proprement dites, ni des maladies n'exigeaut qu'un traitement local externe.
La medecine dosimetrique pent pourtant rendre de tres-grands services aux chirurgiens. Nous aliens, en quelques mots, dire dans quels cas et comment.
Une operation, quelle qu'elle soit, est toujours redoutable par sa fievre de reaction ou fievre trau-matique; i'experience a demontre que sans mouve-ment febrile, le resultat d'une operation est toujours heureux.
C'est dans ce but que les anciens veterinaires sai-gnaient leur patient avant de le soumettre a une operation grave. C'est dans ce but aussi que Chas-saignac a formule son entrainement chirurgical par l'administration de l'alcoolature d'aconit.
Les saignees preventives ont le tort d'affaiblir le malade par diminution de la masse de sang.
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L'alcoolature d'aconit a deux inconvenients : 1quot; on ne salt jamaisexactement quelle estla quantite d'aconitine administree; 2deg; j'aconit ou plutot I'aco-nitine, puisque la plante n'agit que par son alca-lo'ide, fait tomber le pouls et la chaleur par depres­sion des forces.
II vaut done mieux faire rentrainement chirur-gical par l'action combinee des defervescents et de la strychnine, qui donne le coup de fouet et releve les forces.
Par consequent, toutes les fois que le veterinaire a une operation tres-grave a pratiquer, il doit pres-crire des alcalo'ides pour prevenir la fievre et, par consequent, ses complications. .
Si la douleur est intense, s'il y a spasmes violents pouvant provoquer des nevroses comme le tetanos traumatique, on va au devant de ces complications si terribles et on les arrete par ladministration des calmants et des anti-spasmodiques : sels de mor­phine, hyosciamine, atropine.
Lorsque les plaies ont un mauvais aspect et qu'elles tournent soit ä Tulcero, soit ä la gangrene, on donne dans le premier cas, les iodures et les arseniates, et, dans le second cas, les sels de quinine et les salicvlates.
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DES PRINCIPAUX MEDICAMENTS DOSIMETRIQUES.
La pharmacie dosimelrique se compose do pre­parations parfaitement connues et dose'es.
La medecine dosimetrique a ses lois et ses moyens.
Ses lois, si claircs et si physiologiqucs, sout iramuables comme la verite.
Ses moyens peuvent varier, car eile adopte tous les progres, surtout ceux de la chimie organique.
Si eile emploie la stn;chnine comme incitant vital, par excellence, c'est qu aucune autre substance n'a encore detröne ce puissant alcaloide.
Elle prend tous les medicaments riouveaux, les essaie, ue les accepte ou ne les rejette qu'apres examen et experimentation serieuse et les met sous forme granulaire pour les rendre solubles et en faciliter radministration.
Les substances employees actuellement, en dosi-metrie, sont les medicaments les plus puissants, les plus energiques et les plus sürs de ceux connus jus-qu'ä aujourd'hui.
Nous allons les passer rapidcment en rcvue, en suivant l'ordre alphabetique, pour faciliter les re-cherches.
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Acidearsdnieux. — Blanc, opaque ou translucide et opalin, se cristallise en octaedres reguliers au feu, en repandant une odeur d'ail. Est un modifica-teur profond du sang, convient dans les engorge­ments ancicns des lymphatiques, du foie et dc la rate; diminue les mouvements respiratoires; a etc employe contre Temphyseme pulmonaire et dans les affections de peau dependant d'une dyscrasie. L'acide arsenieux est granule au milligramme. Chez les petits animaux, un granule ä la fois; chez les grands animaux cinq ä six granules par jour.
Acide bemoique. — Existe dans tous les baumes; est extrait du benjoin; se cristallise en aiguilles soyeuscs, d'une saveur acerbe et un pen acre; son pcu de solubilite fait qu'il est preferable de le donner ä l'etat de benzoate. Diuretique qui pent etre em­ploye dans les affections urinaires. Granule au mil­ligramme : se donne par un ou deux granules ä la fois chez les petits animaux et par cinq ä sept gra­nules chez les grands.
Acide phosphorique. — Se conserve mal, medica­ment infidele.
Acide salicylique. — Extrait des fleurs de reine des pres; volatil, cristailisable, soluble dans I'eau bouillante, l'alcool et Tether; peut etrc ordonnc dans toutes les affections infectieuses, adynamiques, putrides. Granule au centigramme; un ä deux gra-
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nules ä la fois pour les petits animaux, six a huit granules pour les grands.
Acide tannique. — L'acide tannique ou tannin se combine avec des bases pour former un des mate-riaux immediats des vegetaux; extrait du cachou, du quinquina, de l'ecorce de ebene et surtout de la noix de galle; arrete les diarrbees, dyssenteries, bemorrbagies passives. Granule au centigramme, deux granules ä la fois cbez les petits animaux, six a buit cbez les grands.
Aconitinc. — Alcaloide indique par Brandes dans I'aconit napel (aconitum napellus), blanche, pulve-rulente, acre, amere, non volatile. Defervescent ou antitbermique puissant, a une action sedative tres-prononcee sur le Systeme nerveux vaso-moteur; s'administre dans toutes les pyrexies, pour fairo tomber la chaleur morbide et ramener le pouls a la normale. Granulee au demi-milligrammc : un gra­nule a la fois cbez les petits animaux, cinq cbez les grands.
Apomorphine. — Derive de la morpbine; jouit de proprietes vomitives; pent etre prescrit cbez 1c cbien, au debut des angines ou bronchites (un ä deux granules ä la fois). Granulee au milligramme.
Arse'niaies. — Modificateurs et reconstituants du sang; sont ordonnes contre les lesions organiques, les diatheses; ils aetivent la nutrition et rhematose; un a deux granules ä la fois chez les petits animaux, cinq ä six cbez les grands.
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idl —
L'arseniate d'antimoine, contre I'hepatisation, les rhumatismes.
L'arseniate de cafeine {voir cafdine).
L'arseniate do fer, dans toutes les maladies par alteration du sang excepte la plethore ou polyemie et pendant les convalescences : un ä deux granules ä la fois chez les petits animaux, cinq a sept gra­nules chez les grands.
L'arseniate de potasse, contre les dyscrasies, la pousse, les lesions organiques du poumon, du foie, etc.
L'arseniate de quinine, contre les fievres intermit-tentes, infecticuses, typho'ides. Granule au milli­gramme : un granule a la fois chez les petits ani­maux, cinq chez les grands.
L'arseniate de soude, contre la pousse, les dyscra­sies, I'hepatisation. Granule au milligramme : un a deux granules a la fois chez les petits animaux, cinq a six chez les grands.
Arseniate de strychnine {voir strychnine).
Asparagine. — Principe immediat cristallisablc decouvert par Vauquelin et Robinet dans le sue de l'asperge; diuretique peu usite.
Atropine. — Alcaloide trouve par Brandes, dans la belladone {atropia belladona), cristallisable en aiguilles d'un blanc brillant. Antispasmodique puis­sant, produit la mydriase i dose exageree; a une action sedative sur le systemc musculaire; combat I'element spasme dans toutes les affections, coliques,
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teti^nos, toux spasmodique, etc. üni ä, un sei de strychnine, il dilate les sphincters; reussit, dans cc cas, dans les dysphagies, dysuries, stranguries; facilite la reduction des hernies, etc. Granulee au demi-milligramme : un granule ä la fois chez les petits animaux, cinq granules chez les grands.
B
Benzoates d'ammoniaque, de UfMne, de soude.— Neutralisentles urines acides, convienncnt dans les affections anemiques et dans les calculs. Granules au centigramme : un ä deux granules ä la fois chez les petits animaux, six ä huit chez les grands.
Bromliydial.esde cicutine, morphine, quinine.— Sedatifs du Systeme nerveux; sont employes contre les hyperesthesies.
Brucino. — AJcalo'ide decouvert par Caventou, dans Vanguslurefausse. Existc dans la noix vomique et la feve de St-Ignace. Blanche, pulverulente, cris-tallisablc. C'est un excitant du Systeme musculaire et des nerfs vaso-motcurs. Moins energique que les strychnees : les remplace chez les tres-petits ani­maux ; est employee au debut et ä la fin des pyrexies, dans les paralysies, dans la bronchite capillaire des jeunes chiens. Granulee au demi-milligramme : un granule ä la fois chez les petits animaux.
Bryonine. — Substance extraite de la racine do bryone; pen usitee; excitant du gros intestin, dans Tenterite ehronique.
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Cafeine. — Alcaioide deeouvert dans le cafe par Pelletier et Robiquet; blanche, cristallisable en aiguilles soyeuses; volatile, soluble dans l'eau et l'alcool; la cafeine et ses sels sont des stimulants du cerveau. On radministre contre le coma, la somno­lence, ladenutrition trop rapide. Gi'anuleeau milli­gramme : deux ä trois granules ä la fois chez les petits animaux, sept ä huitchez les grands.
Calomel {ou protochlorure de mercure),substance dent il faut user avec beaucoup de menagements. Dans les phlegmasies des sereuses et dans les dys-crasies. Granule au milligramme : un granule ä la fois chez les petits, cinq granules chez les grands. Ne jamais depasser cinq ä six administrations par jour.
Camplire mono-biomd. — S'emoloie contre les erethismes sexuels (nymphomanie, onanisme, saty-riarisme). Granule an centigramme : un ä deux gra­nules ä la fois, chez les petits animaux, cinq ä six chez les grands.
Carbonate de lithine.—Sei ayant pour base un oxydc decouvert par Arfvvedson, dans quelques mineraux de Suede. Succedane des benzoates.
Chlorhydrate de morphine. (Voir morphine et ses sels). — Granule an milligramme : un ä deux gra­nules a la fois chez les petits animaux, cinq granules chez les grands.
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Citrate de cafeine. — Voir cafe ine.
Cicutine — Encore appelec conicine, coneiiie. Alcaloide qui existe iiarticuliercment dans lagmnde eigne. Calmant dela sensibility et de la contractilite; a une action particuliere contre les hyperesthesies cutanees, le prurit, les douleurs lancinantes. Gra-nulee au demi-milligramme : im granule ä la fois chez les petits aniniaux. cinq granules chez les grands.
Code'ine. — Alcalokle decouvert dans l'opium, par Itobiquet; se cristallise en prlsmes blaues, amers, solubles dans i'alcool et dans l'ether. Cal­mant du Systeme nerveux; est dpnne contre les toux rauques, difficiles, quinteuses. Granulee au milligramme : deux granules ä la fois chez les petits animaux, sixä huitchez les grands.
Colchicine. — Alcalokle decouvert par Geiger et Hene dans les semenecs de colchique; cristallise en aiguilles fines, incolores, de saveur amere. Diure-tique puissant. S'emploie dans les epanchements des sereuses, contre le rhumathisme articulaire aigu. Granulee au demi milligramme : im granule ä la fois chez les petits aniniaux, cinq chez les grands.
Cubebine. — Principe trouve dans le poivre cubebe par SoubeyranetCapitaine. Employee contre lablennorrhee du chien.
Cyunure de zinc. — Essaye contre la choree, l'epilepsie. Granule au milligramme : im ä deux granules ä la fois chez les petits animaux, cinq ä six granules chez les grands.
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Daturine. — Alcaloide decouvert par Brandos dans los seinences du datura stramonium. Anti-spasmodique, succedänede I'atropineetde 1'hyoscia-mine. Pen usite.
Digilcdine. — Alcaloide de la digitale pourpre'e, isolo et obtenu pur par Ilomolle et Quevenne. Solide, blane ou blanc jaunätre, tres-amor. Defervescent energiquc par son action sedative sur le coeur ot la circulation. Diuretiquo, par diminution de la pres-sion intra-vasculaire. Conviont dans toutes les pyrexies. Granulee an milligramnie : un granule ä la Ibis chez les petits animaux, cinq granulös chez les grands.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
Elate'rine. — Extraitc du concombrc sauvage (momordicadate'rium), blanche, tres-amero. Active los fonctions de lintestin et cst, en meme temps, hydragogue. Granulee au milligramme : un granule chez les petits animaux, cinq chez les grands.
Eme'line. — Alcaloide decouvert par Pelletier dans Vipecacuanha. Poudro blanchätre, inodore, de savenr amere Possede les proprietos contro-stimu-lantes de l'ipcca. Se donne chez les petits animaux au debut des augines, bronchines, pneumonies. Gra­nulee au milligramme : un granule par administra­tion.
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Ergoline. — (Extrait amorphe du seigle ergote). Reveille I'action expulsive du Systeme uterin. Con-vient dans la diarrhee opiniätre, la dyssenterie, le puipura Mmptrhagica, Ihemalurie. Granulee au centigramme : cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un granule chez les petits.
H
IhjdrO'fervo-cyannte de quinine. —(Voir Quinine el, ses sets).
Hyosciamine. — Alcaloide decouvcrt par Brandes dans les semences de jasquiame noire [Hyosciamus niger). Cristaliisable; saveuracre. Antispasmodique par excellence, contre les coliques, les douleurs cerebrales; miie ä la strychnine contre les spasmcs des sphincters, facilite la reduction des hernies, etc. Granulee au demi-milligramme : cinq granules a la fois chez les grands animaux, un granule chez les petits.
Hypophosphit.es de chaux, de soude. — Dans les maladies de misere et de diminution d'elements calcaires dans les os (rachitisme, osteomolacie). Granules au centigramme : trois on quatre granules ä la fois chez les petits animaux, huit ä dix chez les grands.
I
lodhydnite de morphine. — (Voir Morpldne et ses sets).
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lodoforme. — Compose decouvert par Smillas. qui contient le plus d'iodc sous un volume deter­mine. Modificateur et calmant; on le donne dans toutes les irritations recentes ou anciennes des pre­mieres voies (angirie, bronchite, coryza)., Granule au milligramme : cinq granules ü la fois chez les grands animaux, un granule chez les pctits.
lodures davsenic et de mercure.de fer, desoufie. — Dans les dyscrasies ulcereuses, goitreuse, etc., contre les engorgements des ganglions lympha-tiques.
Jalapine. — Resine principale du jalap. Excitant du gros intestin. Convient dans la paresse de cet organe, dans I'enterite chrooique. Granulee au milligramme : cinq granules a. lafois chez les grands animaux, an ä deux granules chez les petits.
Keimes mineral. — Expectorant granule au cen­tigramme : un granule par administration, chez les petits animaux.
Kousseine. — Principe du cousso ou kousso. Vermifuge. Granule au milligramme (cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un granule chez les petits).
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M
Morphine el ses sels. — Un des alcaloides de ropium. Tous les sels de morphine out unesaveur amere; calmant la doulenr: centre les coliques, les toux douloureuses, la.meningite, I'encephalite (cinq granules ä la fois ehe? les grands animaux, un gra­nule chcz les petits).
N
Narcdine. — Principe immediat de ropium, dc-couvert par Pelletier : cristallise en aiguilles blan­ches,desaveur styptique. Calmele Systeme nerveux: contre les toux difliciles, rauques, douloureuses. Granule au milligramme (cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un ä deux granules chez les petits).
Phosphure de zinc. — Dans les affections chorei-formes et epileptiformos. Granule au milligramme (un ä cinq granules ä la fois).
Picroloxine. —Principe immediat decouvert par Bouliay, dans la coque da Levant : cristallise en prismes quadrangulaires, blancs, excessivement amers, Vermifuge. Contre les acces epileptiformes occasiounes par des helminthes. Gramilee au deini
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milligramme (six ä huit granules ä la fois, chez les grands animaux, clcux chez les petits).
Pipvrine. — Matierc cristallioe decouvcrte par CErsted, dans le poivre uoir, memes proprietes que la cubebine. Granuiee an milligramme (cinq a six granules a la fois chez les grands animaux, un a deux granules chez les petits).
PodophyUm. — Resine extraite de la podophylle (Podophyllum peltalum). Deconstipant par excel­lence (cinq granules ä la fois chez les grands ani­maux, un chez les petits). Granule au centigramme.
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Quassine. — Principe non azote, extrait du quassia umaiu et quassia simarouba. Stimulant de 1'estomac : excite I'appetit; s'cmploie dans les dyspepsies, ä la fin des maladies aigues; pendant les maladies chroniques; jouit, comme amer, de pro­prietes vermifuges. Granuiee au milligramme (cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un chez les petits).
Quinine et ses sets [hydro-ferro-cyanate, arse-niate, bromhydrafe, sulfate). — La quinine est un alcalo'ide decouvert par Pelletier et Caventou, dans l'ecorce du quinquina jaune; trouve depuis dans les diverses Varietes de quinquinas (rouge, gris, orange); les sels de quinine reveillent la tonicite des tissus : centre la torpeur, lesacccs; les maladies
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infecti'euses et miasmatiques; vermifuges. Granules au milligramme (cinq ä six granules a. la fois chez les grands animaux, un a deux granules chez las petits).
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Saiicylaf.es [d'ammomaque, de fer, de quinine, de soude). — Convienncnt dans le rhumatisme arti-culairc aigu et comme antiputrides et antiseptiques. Granules au centigramme (cinq ä six granules a la fois chez les grands animaux, un ä deux granules chez les petits).
Santonine. — Principe extrait des semences et des sommites de I'armoise [artemisia sanlonica), anthelminthique excellent ;gpanuleeau centigramme (cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un' granule chez les petits).
Scillitine, — Principe amer trouve dans 1c bulbe de la scille maritime. Diuretrique, favorise I'ab-sorption et les secretions, en diminuant la prcssion intericure des vaisseaux : contre tons les epanche-ments des sereuses. Granulee au milligramme, (oinq granules ä la fois chez les grands animaux, un granule chez les petits).
Sei de Gregory. — Combinaison de codeine et de morphine. Calmant : contre la douleur, les toux penibles. Granule au milligramme (cinq ä six gra­nules ä la fois chez les grands animaux, un ä deux granules chez les petits).
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Strychnine et ses sels (arsdniate, hypophosphüe^ snlfate). — Alcalo'ide decouvert par Pelletier et Caventou, dans la noix vomique, la feve de Saint-Ignacc 5 se rencontre dans tons los vegetaux de la tribus de strychnes. Pure, la strychnine est blanche; cristallisee en prismes ä quatre pans, termines par des pyramides a quatre faces. Son amertume cst excessive. Les sels de strychnine sont le cheval de haf.aille (\u medecin ; incitants vitaux, par excel­lence, ils sont employes dans toutes les pyrexies; iis neveillent et soutienncnt Torganismc; ils sont d'un prccicux secours dans toutes les paralysies. Granules an demi-milligramme (cinq granules ä la ibis chez les grands animaux, un granule chez les petits; chez les tres-petits animaux n'employer les sels de strychnine qu'avec beaucoup de circonspection ou les remplacer par la brucine. Inutile de dire que ladministration des sols do strychnine doit, comme Tadministration des autres medicaments dosime-triques, etre poussee jusqu'ä cffct demande.
Sulfare de calcium. — Phytocide: convientdans toutes les maladies cryptogamiques (croup, mu-guet, etc). Contre les toux et les jetages rebelles (coryza, angine, bronchitoschroniques). Granule au centigramme (cinq granules ä la foischez les grands animaux, un granule chez les petits).
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Vuleiianales [de /er, de quinine^ de zinc).
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Stimulants actil's du Systeme nerveux; contre la choree, les convultions epileptiformes Granulee an centigramme (cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un granule chez les potits).
Vdralrine. — Alcalo'ide decouvert par Pelletier et Caventou, dans les plantes de la cevadille ivera-t.rum sabadilla) et dans Fellebore blanc (veratrum album); blanche, extrememeut acre; soluble dans l'alcool et Tether, insoluble dans I'eau. Defervescent et vomitif; a unc action directe sur 1'etat febrile ; modere le pouls, fait tomber la chaleur morbide; provoque les vomissemcnts chez le chien; s'emploie contre la fievre an debut de toutes les maladies aigues; a etc essaye contre le rhumatisme; se donne, chez le chien, au debut des angines, bron-chites, pour faire vomir. Granulee au demi-milli-gramme (cinq granules ä la fois chez les grands animaux, un granule chez les petits).
ASSOCIATION DES MEDICAMENTS DOSIMETRIQUES.
Les associations de medicaments sont communes en medecine dosimetrique. II up pouvait pas en etre autrement puisquc cest unc therapeutique de Symp­tomatologie raisonnee, qui ne perd jamais de vue la cause, et qua, par consequent, il y a, dans tout traitement, la dominante et la Variante.
Mais ces associations peuvent parfois paraitre cho-
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quaritesau premier exameii. II n'en est rien pour-tant. Prenons quelques exemples :
La strychnine est nn incitant; rhyosciamine, ah antispasmodique; cos deux substances, reunies et agissant en sens contrairc {.itricfnm ct taxuhi), vbnt lever un obstacle mecanique, dilater les sphincters; la premiere en resserrant los fibres musculaires lon-gitudinales, la seconde en relächant les fibres circu-laires.
II est prouve qu^ los sels de quinine nc donnent de tres-bons resultats dans les fievrcs paludeennos, qu'associesä un sei de strychnine.
Dans la fievre, il y a paralysie des nerfs vaso-moteurs, amenant ('engorgement et la compression des vaisseaux. Les alcaloides defervescents (aconi-tine, digitaline, verätrine), diminuent la compres­sion Interieure des vaisseaux; ils constituent, pour ainsi dire, la Variante du traitoment de la fievre tandis quo la strychnine, combattant la paralysio des nerfs vaso-moteurs, detruit la cause ct forme If Variante.
Nouspourrions multiplier ces exemples; ilssuffi sent, croyons-nous, pour demontrer que ces asso­ciations magistrates sont rationnolles et physiol •giques.
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