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Docteur G. LEVI
ÜE L'IJXIVEHSITE DE PISE
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MANUEL PRATIQUE
DBS INJECTIONS TRACHMLES DANS LE CHEVAL
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NOUVELLE METHODE TH£RAPEUTI0UE
I'OU IE TRilTEMENT DES MAUD1ES DES ANIMAUX DOMESTIQUES
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RIJKSUNIVEBSITEITTE UTRECHT
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Docteur G. LEVI
DE L'ONIVERSITE DB PISE
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MANUEL PRATIQUE
DBS INJECTIONS TRACHBALES DANS LB GHBVAL
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NOUVELLE METHODE TH^RAPEUTiQUE
nu IE mimm m maudies
DES ANm^OaC^aC^CESTIQUES
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R. VA.NNUGCHI EDITEUR
1883.
Tous droits reserves.
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PREFACE
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1. Les conquetes de la science ne sont pas 1'ouvrage d'un jour.
On commence par trouver un principe general d' abord sans beaucoup de signification pratique; on täche aprfes d'en faire quelques applications methodiques, mais les resultats qu' on obtient, ne sont pas toujours de nature ä le faire avancer beaucoup sur le chemin qu' il doit parcourir, Enfln a mesure que le temps s' ecoule, on arrive ä completer le fait general jusqu'ä ce qu'il puisse atteindre son but final, et l'histoire • gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'une branche de la science enregistre une
victoire de plus.
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Une meme relation de circostances, peut bien s'appliquer au developpement des faits qui se rapportent ä 1' etude de 1' introduction des medicaments dans les voies respi-ratoires, nouvelle methode therapeutique ä employer dans le traitement des maladies des animaux domestiques.
Le professeur Gohier, en 1817, fut mis par le hasard su le chemin d' une importante de-couverte; on essaya dans la suite, d'agrandir les applications du nouveau principe curatif par des tentatives qui furent souvent diriges par des efforts puissants, sans pourtant ele-ver ä un degre suffisaut d' importance pratique, les remarques et les experiences du savant professeur de Lyon.
En reprenant aujourd' hui cette etude importante, je crois d'avoir bien avancees les applications de la nouvelle methode therapeutique; ä ce point de vue mon Manuel pratique, signe une etape remarquable, sur un chemin que j' espfere ne sera pas trop long, puisque les resultats que j'ai obtenus encourageront mes confreres ä multipliernbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
ces essais et göneraliser les faits d' une
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pratique fort avaatageuse, qui ne peut man-quer de donner ä la therapeutique v^teri-naire un essor nouveau.
2. L' ouvrage que je presente au public veterinaire, quoique de dimensions mo-destes, renferme des renseignements fort utiles et empruntes entiferement ä la clini-que et ä 1' experimentation.
Le plan sur lequel est trace ce travail est aussi trbs simple. Je fais prec^der les notions speciales, par une introduction qui est un resume historique de la nouvelle methode therapeutique, dös las premiers essais entrepris au commencement du siede; dans les chapitres suivants j' ai compendia les notions anatomiques et physiologiques destinees ä eclairer le sujet; je fais suivre un chapitre destine a la description des instruments et de la methode tracheale; enfin une plus grande partie du travail, est con-sacree ä la pharmacologie speciale et ä la clinique therapeutique, de maniöre que le veterinaire puisse trouver dans ce Manuel, tons les elements utiles qui döcoulent de la methode nouvelle, soit par ce qui a rapport
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au choix du medicament et de la formale qui s'adapte le mieux ä chaque cas parti-culier, soit pour les indications relatives aux differentes conditions pathologiques, qui sont sous la dependance de cette sorte de medication.
3. Ce qui peut en quelque sorte etonner dans les faits cliniques qui se trouvent en rapport avec la medication tracheale, c'est le traitement des affections morvo-farci-neuses. On doit rester surpris au premier abord, des guerisons que j' ai obtenues dans ces sortes de maladies, qui reconnaissent leur speciflcite dans un element trös puissant; pourtant si 1' on regarde le fait thera-peutique de plus prfes, on trouvera facilement des raisons pour en admettre la possibilite r6elle, d' autant plus, si 1' on evitera de tom-ber dans des appreciations erronees, qui pourraient fausser un jugement conscien-cieux et correct. C'est en sortant de cette reserve, qu' on a pretendu d' attaquer la morve sur des individus, chez lesquels la maladie avait atteint son plus haut degr6 de d^veloppement. II est facile de compren-
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7 dre que dans ces conditions, toute tentative de traitement reste invariablement negative. On concoit en effet que tons les medicaments, meme ceux qui sont les mieux connus per leur vertu specifique, n' arrivent que bien rarement a guerir des infections profondes, et ils ne peuvent pas faire subir ä l'organisme quelque modification salutaire, taut que l'activitö organique est profondement atteinte. Mais si au contraire 1' on se dirige sur I'^l^ment morbide lorsqu'il s'etend sur un terrain capable encore de reagir, si 1' on pent relever cette force de reaction par un medicament, jusque au point de rendre inefflcace l'aclivite meme de 1'element stranger, on concoit alors que la gu^rison d' une maladie specifique peut bien arriver, d'autant plus si 1'on peut la combattre dfes ses premieres manifestations. Dans ce fait, du reste tres simple, il faut chercher le fondement de la facilite de guörison des manifestations mor-veuses, lorsqu' elles ne sont pas I'expression d' une infection profonde et ancienne, et pour celles farcineuses, lorsqu' elles ne sont pas fort g6n6ralis6es.
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Je pense que cela sufflse pour le moment.
Je prends ici 1'occasion de t^moigner ma plus vive reconnaissance aux confreres qui ont bien voulu m' encourager dans 1'ac-complissement de ce travail, avec une bien-veillance dont je leur garderai une profonde gratitude.
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Docteur G. Levi. Pise. Juin 1882.
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INTRODUCTION
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L'application des medicaments par ies voies respiratoires, a ete en tout temps d' un usage frequent. L'evaporation de l'eau dans laquelle on fait infuser des plantes odoran-tes, les fumigations des substances capa-bles d' etre entrainees par la fumee d' une combustion incomplete, la pulvörisation des liquides dans lesquels on fait prealablement dissoudre des sels, ou d' autres principes actifs, sont des pratiques journaliferes qua la medecine salt mettre utilement ä profit, dans les diverses maladies des animaux domes-tiques.
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L' action locale des substances ainsi ap-pliquees, pent reussir certainement avanta-geuse dans quelques etats pathologiques, mais il faut bien noter que dans toutes ces pratiques, on ne cherche jamais a obtenir une action generale et diffuse du medicament, quoique la physiologie nous ait appris, que 1' absorption est extremement active sur toute la surface des organes respiratoires. On concoit du reste cette restriction, en refle-chissant que la quantite du medicament in-troduit de cette maniöre est fort petite, et pour cela meme insufflsante pour determiner une action generale tant soit pen sensible, et si 1' on augmentait la dose jusqu' ä at-teindre cette quantite süffisante, on trou-verait dans la sensibilite du larynx, une barrifere infranchissable, qui s' opposerait energiquement a toute violence.
Le hasard a mis ä notre portee, la manifere d'introduire dans les bronches des quantites de matteres liquides veritablement considerables, corame s' il s' agissait de les introduire dans les voies digestives, nous donnant ainsi la possibilite de generaliser 1'action d'un medicament dans une mesure extremement efficace. De lä prend origine
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la möthode des injections trach^ales, dont nous devons Piraportante d^couverte ä M. Gohier.
Get auteur par le r^cit suivant, nous montre par quelles circostances, il fut rais en etat de connaitre les avantages que Ton aurait pu tirer des injections dans les bron-ches. laquo; Deux elevfes de cette Ecole (Lyon) s'avisörent, il y'a peu de temps, pour tuer un cheval de taille moyenne, trfes-age, destine aux operations, de Jui injector de l'eau avec une seringue par uns ouverture qui venait d'etre faite ä la trachee-artöre. J'arrivals sur le moment, et je ne pus m' empe-cher de dire, que je trouvais mauvais que 1'on se servit d'un pareil moyen pour tuer un cheval, attendu qu' il devait en eprouver de trfes-grandes souffrances. Mais sur l'obser-vation qu' on me fit, qu' on lui en avait dejä introduit ainsi au moins sept ou huit litres, sans qu'il en parüt bien fatigue, je permis de continuer jusqu' ä ce qu' il raourüt. Ce ne fut pas sans surprise que je vis qu' il fallut lui en injecter, dans 1' espace d' une demie heure, environ trente-deux litres a-
vant qu'il tornbät......A 1'ouverture
de la poitrine, on trouva les poumons trfes-
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gonfles et fort pesants........II ne
sortait des bronches presque point d'eau. . raquo;.
Le professeur Gohier repetant plusieurs fois une pareille experience, les jours 4, 7, 11 et 13 mars 1817, avec des quantites plus petites de liquide, observa que les ani-maux en experience ne paraissaient pas res-sentir aucune soufFrance, de teile sorte qu' il tira de ses remarques, des inductions pratiques d' une evidente signification.
laquo; Mais ne pourrions-nous pas, dit-il, en tirer aussi cette consequence pratique, que dans quelques maladies de 1' organe pulmo-naire, surtout celles qui sont chroniques, commo ces suppurations partielles du pou-mon, que Lafosse a nominees pulmonie, et notamment la phthisie pulmonaire tubercu-leuse des vaches, on pourrait peut-etre, sinon les guerir completemeat, du moins en arreter le progres, en administrant des breuvages par une ouverture faite ä la tra-chee-artere. Cette idee paraitra singulifere et peut-etre un peu paradoxale ä quelques personnes; mais avanf de la rejeter ne con~ viendrait-il pas de la soumettre au creuset #9632;de 1' experience ? C est lä sans doute la meilleure manifere de bien juger en mede-
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13 cine veterinaire, comme en medecine hu-maine (l) raquo;.
Malgre la pressante recommandation de M. Gohier, las experiences faites ä 1' Ecole de Lyon restferent sans suites pratiques importantes. Ce ne fut que quelques annees plus tard, enl828, lorsque Segalaset autres physiologistes avaient bien etabli la faculte absorbante de la surface respiratoire, que M. Lelong, veterinaire au 1er regiment d'ar-tillerie, frappe du bruit que Ton faisait dans ce temps, du chlore ä 1' etat gazeux, et des chlorures, dans le traitement de la phthisie pulmonaire de 1'hemme, voulut essayer ce remede dans la morve du cheval, et dans une lettre dirigee a M. le professeur Girard, dit avoir injects das les bronches une fois par jour, un litre d'eau ordinaire tenant en dissolution son vingt-quatrieme en poids de chlorure de sodium. Un mieux sensible se declara sur tous les chevaux en experience, sans pourtant que ce traitement pu provo-quer la guörison en aucun d'eux; sur ceux
(') Gohier. Mdmoires et observations sur la Chirurgie et la mMecine vtittfrinaires. Lyon, 1816. Tome second, p. 419 ä 422.
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qui semblaient gueris, on trouva apres la mort survenue quelque temps plus tard, les lesions caractöristiques de la morve.
Ecartant pour im moment le resultat clinique, du fait physiologique de 1'introduction d' une masse d' eau dans le bronches, reste corame fait acquis, que les injections d'une forte dose de materiel liquide, ne don-naient lieu qu' k quelques coups de toux, avec rejet de liquide et de mucus, tant par 1'ouverture faite ä la trachee, que par les narines, et un peu de gene dans la respiration de peu de ^uree.
M. Delafond quelques annees plus tard etant temoin des injections dans les experiences qui furent repetees ä 1' Ecole d'Alfort, assure qu' elles etaieat contiuuees tous les jours pendantun mois et plus, sans occasion-ner des accidents notables. En multipliant pour son compte ces memes experiences, et en essayant ce nouveau moyen ä employer dans Tadministration des medicaments, il put arriver aux conclusions suivantes:
1deg; Que les decoctions mucilagineuses, sucr^es et miellees, ä la temperature de 10 ä 20deg;, et ä la dose d' un litre, injectees len-tement et doucement dans les bronches,
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15 etaient rapidement absorbees, et ne susci-taient qu' un peu de suffocation pendant une ä deux heures;
2deg; Qua les decoctions memo concen-trees de tetes de pavot indigene, d^termi-naient, en moins d' une demi-heure, un assoupissement marque avec pesanteur de tete, une faiblesse du pouls, une sueur chaude assez abondante ä l'encolure et a la face interne des cuisses;
3deg; Que des solutions de 4 grammes d' extrait aqueux d' opium indigene, dans un litre d' eau a 15deg;, determiuaient les memes effets soporiflques, mais plus rapidement et pendant quatre h cinq heures, sans occasionner ensuite des troubles natu-rels dans les fonctions pulmonaires;
4deg; Que 2 grammes d'ether sulfurique etendus de 4 decilitres d'eau, suscitaient promptement 1' acceleration de la respiration, la vitesse du pouls, des sueurs gene-rales; mais que tons ces ph^nomenes dispa-raissaient en moins d' une heure;
5deg; Que les huiles ou les medicaments huileux, determinaient un engouement san-guin du poumon, qui ne se dissipait qu'a-vec lenteur;
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6deg; Que les acides mineraux et ve-getaux, meme eteadus de beaucoup d'eau, produisaieat une vive irritatioa des branches avec secretioQ d'un mucus albumiaeux, le-quel, coagule par les acides noa encore absorbes, forraait une matiere epaisse mou-lee dans les bronches, qui occasionuait des ph6nomenes d'asphyxie; que bientot le pou-mon, inflltre de riiijectioo, s'enflammait et s'oedematiait, accidents qui pouvaient causer la mort.
Quoique Ton puisse apprecier aisement toute la valeur pratique des conclusions que M. Delafond fit suivre h ses travaux, on doit regretter qu'iis ne parent trouver une echo favorable dans 1'esprit des experimentateurs. Nous verrons dans la suite quelles en furent les causes probables de cette negligeance; pour le moment nous devous reconnaitre aux paroles dont I' eminent ecrivain resume ses observations, un plan trace de recherches irnportautes, qui nous ont guides sur le chemin des faits recueillis dans ce Manuel. laquo; Dejä nous savons, conclut M. Delafond, qu'il est possible et sans danger d'injector des medicaments dans les bronches, dejä cette voie d'action et d'absorption a et6
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17 raise en pratique pour tenter la guerison de la morve, sans qu' 11 en soit resulte d'ac-cidents graves cm mortels; pourquoi ne pour-rait-on pas essayer de nouvelles injections dans d' autres maladies ? Les vieilles bron-chites, les maladies vermineuses des tuyaux bronchiques, la pneumonite aigae, ne pour-raient-elles pas etre combattues plusefflca-cement par des injections appropriees au mal, que par d'autres moyens? Ne pourrait-on pas administrer avec avantage les preparations qui agissent sur le systfeme nervenx, par cette voie, plutöt que par toute autre? Dans le cas de tetanos avec trismus, ce raoyen ne pourrait-il pas etre essaye ? L'experience seule est appelee a decider ces questions, qui nous paraissent neuves et d'un haut interet raquo; (1).
Le retent.issement de ces paroles a passe depuis pres de- 40 ans, pendant les-quels on n'a plus parlö des injections tra-cheales dans la rnedecine veterinaira, et ainsi tons les efforts, quoique bien diriges
(') Delafond. Tratte de thiirapeuiique gdne-rale veMrinaire. Paris, 1843. Premiere partie, pag. 91 ä 94.
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restferent sans resultat, si I' on ne veut pas faire une exception pour la tentative faite il y a une vingtaine d'annees, par le Pro-fesseur Perosino de l'Ecole veterinaire de Turin, lequel injecta dans la trachee des solutions de nitrate d'argent, pour combattre la bronchite chronique, avec une complete reussite.
Get oubli blamable d' une serie de faits reconnus neufs et d'un haut interet, ne pent pas etre explique d' une maniere satisfai-sante, que par deux causes qui out pu en retarder le developpement.
En premier lieu, pour faire penetrer des quantites considerables de liquide dans la trachee, il fallut faire preceder 1' introduction du medicament par une operation chirurgicale, sinon grave, du moins impor-tante par ses suites, la tracheotomie. Si le cas etait pen grave, on demandait des rem^des prompts sans etre repetes, une fois la maladie combattue dans un temps bref, restart la tracheotomie et ses suites facheu-ses, qui demandait des solas et un traite-ment simple, si Ton veut, mais qui pouvait bien etre autrement, si 1' operation par quel-ques accidents eut eu des complications.
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Enfin quelque prompte que soit la marche de la plaie vers la cicatrisation, il faut at-tendre plusieurs jours avant de faire ser-vir 1' animal ä un travail quelconque, et ce repos inevitable pose une question eco-nomique, dont la solution n' est pas difficile pour le proprietaire qui a d'autres chances ä choisir.
On comprend de cela 1' obstacle serieux qui a pu rencoatrer une methode taut que Ton veut avantageuse, se trouvant accom-pagnee de difficultes qui embarassent de trop pres sa reussite.
En outre, depuis que Lynd et Wood, ima-ginerent la methode des injections hypoder-raiques, methode que j'ai vulgarisee en Italic pour la medecine veterinaire ('), la the-rapeutique s' avantagea de cette ressource precieuse et 1' on trouva ouverte une autre voie d'introduction des medicaments, que tons les veterinaires aujourd'hui tiennent en reserve pour les cas graves et interessants. II n' y a done pas ä s'etonner, si Vat-tention des experimentateurs et des prati-
(') G. Levi. Delle inieüoni ipodermiche negli cmimali. Pisa, 1875.
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ciens fut pour quelque tempraquo; detournee des injections dans les branches, et si les ten-tatives des nos maitres, echouferent devant des difflcultes dont on a peut-etre beaucoup exagere 1' importance. Quoique il en soit, je souhaite un meilleur sort ä ces pages, que j'ai empruntees entiferement ä la clinique, confiant dans la sagacite des mes confrferes pour en perfectionner la forme et en multiplier les resultäts.
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CHAPITRE I. La pratique des injections tracheales.
Nous ferons preceder les notions spe-ciales de la'methode des injections tracheales, par des donnees anatoraiques et phy-siologiques, qui serviront a eclairer, par des connaissances elementaires, le manuel op6-ratoire. On nous saura done bon gre de ces brefs details, lesquels pourront avoir leur utility pour le yeterinaire praticien, qui fera usage pour la premifere fois de la methode nouvelle.
1. Abregts anatomiques.
La trachee est un tube flexible et elas-tique, situe sur la ligne mediane ä la partie
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inferieure du cou, anterieure du torax et au devant de 1' oesophage. Elle a dans le cheval une longueur de 80 centimetres environ, et un diatnötre de 5 centimetres. Un tissu cellulaire lache 1' enveloppe et lui permet une grande mobilite.
Ce conduit est constitue par des arceaux cartilagineux au nombre d'une cinquan-tine environ, de 5 millimetres d' epaisseur a pen pres, incompletes dans leur tiers po-sterieur, qui est comble par une couche de fibres musculaires lisses attachees a cha-cune de leurs extremites.
Ces anneaux superposes pour former un canal, sont unis et entoures par un tissu fibreux et elastique serre qui leur sert de perichondre.
Dans sa partie cervicale, la trachee se tronve contenue dans une sorte d'enveloppe charnue, que forment autour de ce tube la plupart des muscles de la region trachelienne, savoir: le sterno-hyoidiens et thyroidiens places en avant; les sterno-maxillaires situes en avant d'abord, puis sur les cotamp;5 prfes de leur terminaison; les omoplat-hyoidiens, en haut et au milieu des parties laterales; les scalfenes, tout a fait en bas et par cöte;
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23 le long du cou en arriere, et par dessus tons ces muscles, 1' expansion superficielle qui constitue le peaucier du cou. Cette enve-loppe presentant sa raoindre epaisseuiquot; en avant de la partie moyenne de la region du cou, c'est dans cet endroit qui doit etre faite 1' introduction de l'aiguille dans la rne-thode tracheale, comme Test pour 1'operation de la tracheotomie.
Enfln la trachee se trouve en rapport: avec I'oesophage qui descend en arriere et en haut, et plus bas devie sur son cöte gauche; avec les artöres carotides et leurs nerfs satellites, c'est ä dire le pneumogas-trique, le grand sympathique et le recurrent, situes aux deux bords de ce tube.
La partie interieure de la trachee est tapissee par une membrane muqueuse, unie aux parties sous-jacentes par une couche de tissu conjonctif ordinaire. Cette muqueuse, continuation de celle du larynx et des bron-ches, se compose de deux couches, 1' une externe de tissu conjonctif, I'autre interne formee de fibres jaunes -elastiques, recou-verte d' un epithelium vibratiie.
Cet epithelium est stratifie; c' est a dire qu' il se compose de plusieurs couches pro-
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fondes des cellules polyedriques ou plus ou raoins arrondies, et d'une couche superfl-cielle de cellules coniques, trfes leagues (35 ä 45 jx de longueur), s' insinuant par leur extremite trfes aigue entre les cellules pre-cedeutes, et se t6rmiriant par leur base libre en un plateau garni de nombreux et longs cils vibratiles.
Cet epitbeiiura est supporte par un cborion de tissu conjonctif riche en fibres elastiques, generalement döpourvu de pa-pilles et ires riche en glandes. Ces glandesquot; sent pour la plupart des glandes muqueuses, c'est-ä-dire qu'alles se composent de culs-de-sac ramifies, et disposes en grappes et ä vesicules, tapisses d' un epithelium pavi-menteux, comme les glandes muqueuses de la bouche. Disposees en grand nombre dans la trachee, elles se trouvent de diamfetre different, ainsi les unes plus petites, siögent dans 1' epaisseur du chorion ä la partie ante-rieure sourtout; les autres plus grosses, sife-gent particulierement sur la partie post^-rieure en dehors de la muqueuse et de la couche musculaire, ou entre les cartilages.
A mesure que Ton descend dans les bronches, 1' epithelium vibratile diminue d'e-
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25 paisseur, puis ne se compose plus que d'une seule couche de cellules a cils vibratiles, puis enfln ces cellules elles memes pe-r-deot leurs cils, s'aplatissent, et se transfor-aient insensiblement en un simple epithelium pavimenteux, en meme temps les glandes disparaissent; c' est done une transition graduelle, qui nous conduit ä 1'epithelium des alveoles pulmonaires.
8. Precis physiologique.
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La muqueuse qui se pret le mieux aux echanges est la muqueuse respiratoire, seule-ment ces echanges etant ä l'etat normal es-sentiellement gazeux, il paraitrait que les liquides ne pourraient pas etre aussi egalement absorbes. Pourtant il n' est pas ainsi. II arrive de meme pour les matures dites ali-mentaires et les graisses, qui peuvent etre absorbees un peu par toutes les surfaces, et dans tons les tissus, quoique ces pheno-mönes se localisent specialement au niveau de 1'epithelium du tube digestif. Le fait suivant arrive ä Bichat, prouve cette verite physiologique. Get auteur raconte dans le tome second des Oeuvres chirurgicales de
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Desault (pag. 266), que sur uu malade de 1'Hötel-Dieu, une sonde oesophagienne, au lieu d' etre introduite dans 1' estomac, p6-netra dans la trachee, qu'un bouillon fut injecte par cette sende, et qu' il n' en resulta aucun accident grave. Le liquide avait ete prornptement absorbe.
L'activite exceptionnelle, et 1'excessive rapidite de 1'absorption dans les bronches et les vesicules pulmonaires, reconnaissent, seien M. Colin, quatre causes principales, savoir:
1deg; L'etendu immense de la muqueuse:
2deg; Le peu d' epaisseur de cette membrane, dont les reseaux capillaires sont trfes superflciels:
3deg; La disposition de l'epithelium, re-duit ä une seule couche de cellules a cils vibratiles, dans les petits tuyaux bronchiques, et ä cellules polygonales aplaties, dans les vesicules pulmonaires:
4deg; Enfln, le jeu de la pompe thora-cique, qui appele d'un seul coup, lors de 1'inspiration, les gaz, les vapeurs et les liquides a absorber dans 1'ensemble des ramifications bronchiques, et de leurs vesicules terminales.
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27 On reconnait du reste la grande activite de 1' absorption pulmonaire, par un' experience aussi simple que banale; on n' a qu'ä respirer pour quelques secondes des vapeurs d' essence de terebenthiae, pour sentir quelques instants apres dans 1' urine, I'odeur caracterislique de violette.
On sait encore que I'anesthesie par l'ether et le chlorofonne, se produit en quelques minutes; et Panizza retrouva I'iode dans le sang des animaux qu' en respiraient les vapeurs.
L'absorption des liquides, quoique eile Lnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ne soit pas normale pour la muqueuse res-
piratoire, ne se fait pas avec raoias d'acti-vite. Nous connaissons dejä les experiences que M. Gohier et ses elöves flrent ä 1' Ecole de Lyon; Goodwin, Segalas et Mayer, ont fait des observations analogues; les experiences de ce genre tentees par M. Colin ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dans un but physiologique, demontrent en-
core une fois l'activite etonnante de l'absorption dans les voies a^riennes. En effet ce physiologiste versa dans la trachee d' un cheval, de l'eau tiede (de 30 ä 35 degres); il en arrlvait six litres par heure; 1'animal eut le flanc agite, la respiration profonde
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pendant les trois heures et demie que dura 1' experience. II fut tue alors; la trachee et les bronches etaient vides, tout le liquide injecte avalt disparu (1).
Dans des experiences successives on remarqua, que lorsque ä un cheval on injecte dans les bronches lentement, une quantite moderee de liquide, l'aniinal ne parait pas en etre träs-incommocie; que 16 litres, peuvent aisement etre absorbes en vingt-deux minutes, de maniere qu' 11 est permis de con-clure, que la quantite relativement tres-petite de liquide (5 ä 50 grammes), injectee dans un but therapeutique, ne pent produire aucun accident. Nous verrons dans un autre partie de ce Manuel, que les injections medicamen-teuses dans les bronches, determinent au contraire le ralentissement de la respiration d'une manifere constante, quelque soit du reste 1'agent therapeutique employe, et la condition du sujet.
Les autres liquides, tels que I'alcool faible, 1' essence de terebenthine, le vinaigre,
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(') Gr. Colin. Traue de physiologie comparce #9632;des animaux. Paris, 1873, tome second, pag. 109, J10 et 111.
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29 disparaissent aussi trfes-vite des voies respi-ratoires. M. Colin injecta deux litres d'alcool a 50 degr^s centesimaux, dans la trachee d'un cheval, et aussitot 1'animal eut des battements de flaues, sa marche devint chancelaute, et' il tomba sur le sol.
L'essence de terebeuthine iujectee en petite quantite par la trachee, douua rapi-dement aux urines, 1' odeur qui caracten'se 1' eliminatiou de cette substance.
Ou a fait exception pour les huiles grasses, dout I'absorptiou ne semblait guere possible que pour la muqueuse de l'iutestin; Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pourtaut il n'en est pas ainsi, et les inje-
ctions sous-cutanees de M. Luton ('), celles d'huile pheuiquee que M. Ferrari, capitaine veterinaire au 2e regiment de cavalerie, pratiqua dans un but curatif dans la trachee de plusieurs chevaux morveux, avec un resultat satisfaisant, prouvent sufflsam-inent que les matieres grasses, peuvent aussi bien etre absorbees par les bronches, que par des surfaces, autres que celles digestives.
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(') A. Luton. Traitd des injections sous-cuta-
ndes ä effet local. Paris, 1875.
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Pour avoir la mesure de la rapidite d'absorption des matieres salines, et des medicaments divers par la trachee et les broaches, on a fait des experiences, les-quelles ue laissent aucua doute sur ce fait essentiel de la medication puimonaire. Mayer ('), injecta dans les bronches, une dissolution de cyanure de fer et de potassium, et au bout de deux minutes rencontra ce sei dans le sang. La presence du sei etait evidente dans l'urine, au bout de huit minutes.
Lebkuchner (2), retrouva du cuivre dans la carotide d'un chat, aprfes cinq minutes qu' il avait introduit dans les bronches une dissolution de sulfate de cuivre ammoniacal. II injecta de la meme maniere du sulfate de fer et du cyanure de potasse, qui mirent, le premier six minutes, le second deux minutes, pour apparaitre dans le sang de la carotide.
Les experiences faites par MM. Colin et Bouley (3), servent encore ä prouver la
(') Müller. Manuel de Physiologie. Paris, i851, pag. 186.
{-) Berard. Cours de physiologie, Tom. II, pag. 616.
(3) G. Colin. Traue de physiologie comparee. T. II, pag. 111.
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rapidite de 1' absorption puhnonaire. Ces deux experimentateurs injecterent dans la trachee d'un cheval, 12 grammes d'extrait alcoolique de noix vomique, en dissolution dans 200 grammes d' eau. En moins de six minutes, 1'animal tomba sur le sol, et 11 rnourut dix minutes apres 1' injection. Dans un second cheval, ils injecterent de meine 12 grammes de la substance veneneuse en dissolution, 1'animal mourut cinq minutes et demie apres le commencement de 1' injection.
Dans deux autres chevaux, M. Colin poussa dans la trachee, 200 grammes d'eau tiede, tenant en dissolution 50 grammes de cya-nure de fer et de potassium; le sang tire de la veine jugulaire, contenait ce sei dans le premier cheval, des la quatrieme minute aprfes 1'injection, et dans I'autre cheval se retrouvait aprfes trois minutes et demie, et huit minutes plus tard il se montrait dans 1'urine, que Ton recueillait par un tube fixe a I'ure-tere droit, attire au dehors vers la partie superieure du flanc, entre le psoas et le peri toine.
Apres ces resultats d' une evidence re-marquable, on pent bien declarer que la
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surface respiratoire est celle qui reunit, mieux que toute autre, les conditions voulues pour servir d'introduction aux medicaments dans 1' organisme, et 1' etonnante rapidite d' absorption qui assure les avantages the-rapeutiques des medicaments employes, four-nit au veterinaire une ressource clinique de la plus haute valeur.
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CHAP1TRE II. Instruments. — Manuel operatoire.
1. Quelque facile que soit la ponctiou de la trachte du cheval, eile exige pourtant de la part du veterinaire, des petits soins, une observation attentive pour ne pas 6-chouer dfes les premiers essais. Le choix des instruments n' est pas sans importance, et les details suivants mettront 1' Operateur sur la voie d'agir sürement et avec un r6-sultat aussi complet que possible.
L' instrument qui se prete le mieux ä injecter des liquides dans la trachea, est la seringue usuelle ä injections hypodermi-ques, de la capacite d'environ 5 grammes. Cette seringue est composee comme on sait, d'un corps de pompe en verre, et d'une
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aiguille creuse, dans la cavite de laquelle se trouve log6 un mandrin, qui a une importance essentielle pour la ponction de la trachee. Avec cette seringue on ne pent faire que des injections d'nn volume de liquide limite (4 ä 5 grammes), sauf ä r6p6ter deux on trois fois 1'injection en remplissant la seringue autant de fois, ce qui devient embarrassant et prolonge avec d^savantage la duree de 1'operation. Encore de cette manifere on ne peut pas injecter qu'environ 1.5 a 20 grammes de liquide.
Si toutefois on a besoin d'introduire des medicaments pen solubles et qui neces-sairement reclament une masse d'eau plus abondante, ou si l'on veut faire absorber en une seule fois une plus grande quantite de liquide, on doit alors se servir d' un instrument d'une capacity plus grande, ou inieux encore, faire usage d'une poir gt; en caoutchouc de la contenance d'environ 30 grammes. Cette poire, teile qu' on la trouve dans le commerce, se compose d'une boule en caoutchouc vulcanise, ä laquelle fait suite un tube court et efSle, qu' on doit faconner de mantere ä etre introduit dans le godet de 1'aiguille creuse de la seringue ordi-
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naire. On concoit qu' en remplissant plu-sieurs fois la boule, on arrive ä iajecter aisement 'ine quantite relativement grande de liquide.
Lorsqu' enfin
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on trouve neces-saire d' injector dans les bronches un volume encore plus fort de liquide, (300 ä 600 grammes), j' ai trouv6 que 1' instrument qui repond le mieux dans ces cas, est 1' appa-reil suivant dont la construction est tres-facile et le fon-ctionnement tres-simple.
Get appareil ce compose essen-tiellement d'un fla-con ordinaire en cristal ä large Ou
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vertüre d'une ca-
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pacitö variable (fig. 1, A), selon le volume du liquide qu' on doit injecter, mais d' environ 300 ä 600 grammes. Ce flacon est ferm6 superieurement 'avec un bouchon de liege B, lequel est perce dans le centre par une ouverture destinee au passage des deux tubes en verre C et D, courb^s ä angle droit, et fixes dans la meme ouverture par de la gomme laque fondue, ou tout simplement de la cire ä cacheter. Le tube C, doit depasser de 2 ou 3 centimetres la surface införieure du bouchon, tandis que le tube D, se prolonge jusqu' au fond du flacon, sans pourtant le toucher, Ä l'extre-mite exterieure du tube D, fait suite un ajoutage en caoutchouc E, de iongeur variable, auquel est fixe un petit tube en bois dur en forme d' olive F, qui doit s' adapter au godet de l'aiguille creuse G. Le tube C, porte un tube 6galement en caoutchouc qui fait partie de la soufflerie H, destinee ä pousser Fair dans le flacon A.
Enfin ä 1' exterieur du flacon A, est colle une bände de papier divisee en de-gr^s, qui correspondent en grammes d'eau; une couche de vernis copal sert k la pro-töger.
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Le mode opferatoire de 1'injection dans la trachfee, ne presente aucune difflculte si V on agit avec une certaine attention.
On maintient d' abord fixe la traeh^e avec la main gauche, tandis qu' avec la droite on enfonce 1'aiguille (1). Cette ponction pent etre faite de deux maniferes differentes; ou Ton fait la piqüre de la peau et une fois le tegument traverse, on cherche avec la pointe de 1' aiguille un espace annulaire, on le traverse et on entre dans la trachte; ou Ton pamp;ietre directement dans la trachte, poussant 1'aiguille sans trop s'occuper si 1'on traverse un anneau ou 1'espace con-tigu. Quelle qua soit la methode qu' on a choisie pour ex^cuter la ponction, eile doit etre faite avec 1' aiguille munie de son man-drin, car si 1' on negligeait cette precaution, on risquerait de couper avec la pointe acer^e de 1'aiguille, en guise d'emporte-piece, un
(') II est convenable que le vöterinaire se pr6-rhunisse d' un certain nombre d' aiguilles de rechange pour les cas de degäts qui ne sont pas difflciles ä arriver. On peut trouver ces aiguilles chez tous les fabricants d' instruments de Chirurgie ä un prix tres modere, qui ne döpasse pas ordinairement huit francs la demie douzaine.
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87 morceau de tissu 61astique ou cartilagineux, qui bouchant 1' ouverture infSrieure de 1' aiguille, emp6cherait le liquide de la traverser. D' une autre cot6 il faut aussi pendre garde que le mandrin ne depasse 1'ouverture in-förieure de 1'aiguille, car daas ce cas il formerait une arete qui generait sou ia-troduction.
Une fois que l'aiguille a penetre dans la trachte, il ne reste qu'ä retirer le mandrin, ajuster la seringue pröalablement rem-plie du liquide medicamenteux, et faire 1'injection en poussant doucement le piston. Ä rendre plus facile la penetration de l'aiguille, on fait maintenir legörement relevöe la tete du cheval, de sorte que la trachee saillisse et reste mieux flxöe dans les muscles tendus du cou. Du reste on est averti qu' on n' a pas fait fausse route, si 1' on pent di-riger dans tons les sens la pointe de 1' aiguille, en la tournant comme si eile 6tait enfonc^e dans un espace vide, et si la pon-ction est accompagnee d'une sensation analogue ä celle qu' on 6prouve, lorsqu' on perce avec un epingle un papier 6pais.
Si la quantite du liquide medicamenteux ä employer, exige 1'usage du flacon
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injecteur, on commence par reraplir le flacon A, fig. 1, puis on y adapte en le forcant, le bouchon B, alors on fait agir la soufflerie I, laquelle poussant I'air dans la partie superieure du flacon A, en augmente la densite, et le liquide s' echappe par pression du tube D, en un jet continu.
La preparation du liquide ä injector n' exige pas de trop grandes soins; les pous-sieres tenues, comme les bulles d' air qu' il peut contenir, ce qui est facile ä compren-dre, peuvent sans aucun danger etre negligees.
Dans le cas ou 1' injection devrait etre faite sur un cheval atteint de maladie con-tagieuse (morve, farcin), il faudra prendre quelques soins pour desinfecter 1' aiguille qui a servi ä 1'injection. On arrive ä ce resultat en la lavant ä plusieurs reprises dans 1'alcool rectifi^, et l'essuyant aprfes avec un linge tres-propre (1).
Une fois qu' on a pousse le liquide dans la trachee et qu' on a retire la seringue.
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(') On peut aussi dösinfecter l'aigaille en 1' 6-chauffant ä rouge sur la flamme d'une lampe ä alcool, et la plongeant ensuite brusquement dans
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il reste en place 1'aiguille remplie du liquide medicamenteux, et pour peu que celui-ci soit de nature irritante, (teinture de iode etc.) et pour peu qu' il en reste, il peut se verser par aspiration sous la peau au moment de retirer l'aiguille, et provoquer un petit foyer d' irritation sans danger, mais qui pourtant il est bon de prövenir. On 6vite cet inconvenient en lavant ä l'eau ordinaire Tinterieur de 1'aiguille sur place, avant de la retirer; et par cette simple precaution on empeche que la piqüre ait des suites, en laissant pour peu de temps quelques traces.
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de l'eau gommee froide. ou de 1' huile d' olive, ce que lui donne la trempe qu' eile avait perdue ä la temperature rouge.
L' eau gommee se prepare avec 3 grammes de gomme arabique en dissolution dans 100 grammes d'eau.
On communique aussi une excellente trempe en se servant d' un melange forme de
Huile de baleine 2 parties
Suifnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 raquo;
Cirenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 raquo;
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injecteur, on commence par remplir le flacon A, lig. 1, puis on y adapte en le forcant, le bouchon B, alors on fait agir la soufflerie I, laquelle poussant Pair dans la partie superieure du flacon A, en augmente la densite, et le liquide s' echappe par pression du tube D, en un jet continu.
La preparation du liquide ä injecter n' exige pas de trop grandes soins; les pous-siferes tenues, comme les bulles d'air qu'il pent contenir, ce qui est facile ä compren-dre, peuvent sans aucun danger etre negligees.
Dans le cas on 1' injection devrait etre faite sur un cheval atteint de maladie con-tagieuse (morve, farcin), il faudra prendre quelques soins pour desinfecter 1' aiguille qui a servi a 1'injection. On arrive ä ce resultat en la lavant a plusieurs reprises dans I'alcool rectifie, et 1'essuyant aprfes avec un linge tres-propre (').
Une fois qu' on a pousse le liquide dans la trach6e et qu' on a retire la seringue.,
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(') On peut aussi dösinfecter l'aiguille en 1' e-chauflant ä rouge sur la flamme d'une lampe ä alcool, et la plongeant ensuite brusquement dans
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il reste en place 1'aiguille remplie du liquide medicamenteux, et pour peu que celui-ci soit de nature irritante, (teinture de iode etc.) et pour peu qu' il en reste, il peut se verser par aspiration sous la peau au moment de retirer l'aiguille, et provoquer un petit foyer d'irritation sans danger, mais qui pourtant il est bon de pr^venir. On frdte cet inconvenient en lavant a I'eau ordinaire 1'Interieur de l'aiguille sur place, avant de la retirer; et par cette simple precaution on empeche que la piqüre ait des suites, en laissant pour peu de temps quelques traces.
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de I'eau gommee froide, ou de 1' huile d' olive, ce que lui donne la trempe qu' eile avait perdue ä la temperature rouge.
L'eau gommöe se prepare avec 3 grammes de gomme arabique en dissolution dans 100 grammes d' eau.
On communiqae aussi une excellente trempe en se servant d' un melange forme de
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CHAPITRE III.
Donnees experimentales.
i. Tolerance de la muqueuse respiratoire.
Une ancienne erreur a prevalu pendant lougtemps dans I'appreciation d'un fait tres-simple, c'est-a-dii-e que toute inatifere 6tran-gere que 1' on introduit dans les voies res-piratoires, doit forceraent donner lieu ä une violente reaction du c6t6 de la sensibilite exquise supposee dans cette region. Les experiences physiologiques nous ont montre au contraire, que la sensibilite de la muqueuse respiratoire est obtuse, sauf au niveau du larynx ou eile acquiert une exageration toute particuliere, qui se traduit par le phe-nomene tres-commun de la toux.
Dans la region au dessous du larynx la tolerance est tres-grande, tellement que 1' on pent y mettre en contact des substances tres-irritantes, sans qu'alles arrivent ä provoquer de necessite un quelque mou-vement reactionnaire de sa part. J' ai fait b^ucoup d'experiences lesquelles m' ont con-vaincu de cette circonstance speciale, et je me suis persuade que la muqueuse trach6ale
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41 et bronchique, supportent tres-bien et sans aucun dommage pour leur int^grite fonction-nelle, le contact repete des substances irri-tantes, et cette tolerance est si grande que si les meines substances etaient mises en contact avec la muqueuse digestive, elles seraieat capables de provoquer les desordres les plus graves.
Nous trouvons dans le fait physiologique d'une absorption rapide, 1'explication d'un fait qui peut paraitre au premier abord pa-radoxal; c'est une loi du reste de Physiologie therapeutique, sur iaquelle pose pour la plus grande partie la methode des injections tracheales dans le cheval. Si 1'on injecte en effet dans la trach6e des liquides mMicamenteux avec un but curatif et ä la dose variable de 10 ä 50 grammes, on est surpris de voir que la presence du liquide dans les voies respiratoires, n' amene aucun embarras fonctionnel, ni provoque aucun mou-vement röactionnaire de toux, et 1'injection passe g6n6ralement inapercue.
Pourtant cette tolerance n'est pas ab-solue pour tons les sujets, et 11 arrive quel-ques fois qu' on trouve des individus de temperament irritable, sur lesquels les inje-
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ctions meme peu irritantes, provoquent de la toux qui est du reste tres-fugace. D'au-tres fois il arrive aussi, que le medicament introduit dans la trachte 6tant trfes-volatil, ses vapeurs moatent avec I'air expire au niveau du larynx et provoquent de la toux qui n' a pas eile aussi, une trfes-longue dur^e. Hors de ces cas, toute injection faite dans la trachte avec un but the-rapeutique, n'apporte ordinairement aucun trouble et reste tout ä fait inoffensive.
Pour avoir la mesure du degre de tolerance de la muqueuse respiratoire, on n'a qu' ä r6peter les experiences suivantes qui afflrment d'une maniere absolue cette verite therapeutique.
Experience ie. — Ä un cheval je fis trois injections dans la meme journ6e et ä la distance de trois heures chacune, d' une solution de bichromate de potasse (40 centigrammes), dans I'eau distillee (100 grammes). On sait qu' une solution du bichromate au 100me, r^ussit 6nergiquement cath^retique., celle que j' ai employee, quoique plus faible, aurait du neanmoins engendrer une irritation assez vive de la muqueuse des voies aeriennes. Au contraire, la presence du sei
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43 caustique ne donna lieu a aucun phenomene r^actionnaire du cöte de la muqueuse respi-ratoire, seulement vers le soir la temperature du corps s' eleva, puisque c' est une pro-pri6t6 caracteristique de cet agent, d'agir comrae medicament thermopoietique, jusqu'ä provoquer une flfevre ephemere, qui n' a pourtant aucune gravity.
En effet au commencemerit de 1'experience, 8 heures du matin, la temperature prise dans le rectum etait de 370,9, le pouls 38. Dans l'aprfes midi la chaleur montait ä 400,2, le pouls ä 45; vers 6 heures du soir le thermomfetre signa 400,6, le pouls etait monte encore ä 54.
Le matin suivant, cette flfevre provo-qu^e par 1' action toute particulifere du sei chromique s'6tant apaisee, le pouls ne battait plus que 42 fois par minute, tandis que la temperature etait r6duite ä 38deg;. Retenant alors que tout etat congestif des muqueuses derivant de la fifevre aurait du disparaitre, je fls tuer l'animal et en ouvrant la trachte et les bronches, je vis que la muqueuse qui les tapisse etait parfaitement normale, sans presenter aucune trace de procfes inflamma-toire ou catarrhal aat6rieur. Cela prouvc
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done que la muqueuse bronchique, tout ea dormant facilement passage aux medicaments qui sent portes ä son contact, ne ressent pas, comme cela arrive pour la muqueuse digestive, aucune des influences phlogog^-netiques qui sont particulieres aux substances reconnues par leur action irritante. Si le medicament, outre que le mouvement febrile, avait pu provoquer sur la muqueuse une irritation locale a peine sensible, on aurait du trouver lors de 1'examen cadaverique, une condition hypferemique ou catarrhale indipöndante du mouvement fluxionnaire d6-terminfe par la flfevre. On ne trouva aucune lesion, et la muqueuse etait dans son etat parfaitement normal, on doit alors retenir que le bichromate potassique, tant qu'agent irritant 6nergique n' ait aucune prise sur la sensibility de la muqueuse des voies respi-ratoires, et que l'activite organique et nutritive ne seit pas susceptible d'etre facilement attaqu^e par des substances, qui d'ordinaire out sur les autres muqueuses, y comprises celles digestives, une prise des plus redou-tables.
Experience 2'. — Je fls a un cheval deux injections tracheales, ä ia distance
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45 d' une heure, de 10 grammes chacune d'uae solution composee de parties egales d'iodure d'arsenic et de biiodure de mercure, 2 grammes de chaque sei dissout dans 100 grammes d'eau distill6e. La presence du liquide irritant ne provoqua aucun effort de toux; je fls tuer l'animal apres une heure de la dernifere injection, et l'autopsie ex6-cutee aussitöt, ne me montra aucune trace du passage du medicament par la trachte et les bronches, qui etaient dans leur 6tat normal le plus parfait.
De tons ces faits decoule la loi 6noncee precedemment, qu' en dehors des substances capables par leur action chimique immediate de porter la destruction des tissus animaux, comme seraient les acides mineraux causti-ques, toutes celles qui manifestent un mou-veraent reactionnaire essentiellement vital, ne portent aucune perturbation destructive sur la muqueuse de la trachee et des bronches et restent presque indifferentes danlaquo; leur action de contact.
II est also du reste de se rendre compte de cette circonstance physiologique. Quel que soit 1'action perturbatrice d'une substance capable d' engendrer une irritation locale
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tant soit peu violente. exception faite, comme uous l'avons dit, des caustiques chimiques, il s' ecoule un certain temps avant que le mouvement organique de reaction se manifeste avec une certaine Evidence; dans ce laps de temps, le medicament introduit a contact avec la muqueuse, a pu etre ais^ment ab-sorbe, car on sait, et nous l'avons d^montre precedemment, que I'absorption par la surface respiratoire est extremement active, et que quelques instants aprfes I' injection, on peut retrouver dejä dans le sang la substance meme introduite. On concoit facilement alors que 1' activity tres-grande de 1' absorption, doive empecher toute action locale d' un medicament, quelque irritant qu'il soit par sa nature, et consequemment nous devons reconuaitre aux voies respiratoires une immense superiority en rapport aux autres voies d'introduction des medicaments, et particulierement sur celles digestives, ou ils exercent une trfes-grande influence locale par leur sejour prolonge.
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2. Absorption des substances grasses.
On a cm ä tort, que les substances grasses et les medicaments huileux, ne pon-
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47 vaient pas etre absorbes par la muqueuse des broaches. CeUe opinion emise par M. le prof. Delafond, a pu etre retenue vraie sous lescirconstancesqui accompagnaientles experiences de 1'auteur, mais nous devons recon-naitre qu' eile n' est pas absolument exacte, en tant que nous nous sommes places dans des conditions tres-differentes. On sait en effet que M. Delafond, faisait les injections tracheales avec une quantite de liquide re-lativement enorme, car il la mesurait par litres, tandis que les injections medicanaen-teuses r6commandees par moi, n'excedent pas d'ordinaire un maximum de quelques dixaines de grammes. Or dans ces conditions, toutes les substances huileuses peu-vent venir absorbees, grace ä la s6rosit6 alcaline qu' on rencontre dans tons les tissus. C est un fait chimique bien connu, que I'albumine mel^e d'un carbonate alca-lin, emulsionne parfaitement tons les corps gras qui se trouvent ä son contact. Injectant done dans les bronches de l'huile, eile peut en quelque sorte s' emulsionner sous V influence des liquides normaux qui se rencon-trent sur la surface de la muqueuse et par cela meme etre definitivement absorbee.
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pourvu que la dose injectee ne so it pas trop grande, car dans ce cas ello ne pourrait trouver un milieu alcalin telleraent aboudant pour arriver h 1'emulsionner, et c'est en negligeant ce fait, que Delafond formula une loi trop exclusive, qui ne s'accorde pas avec rigueur a tous les cas de ce genre.
Du reste nous savons, que lorsqu' on injecte dans le tissu cellulaire sous cutane ou au milieu des tissus, de i'liuile d'olive, eile vient absorbee par le memo rnecanisme d'frnulsionnement, comme si eile etait in-troduite sur une muqueuse quelconque.
Enfln le fait clinique nous montrera que cette action des medicaments huileux, doit etre acceptee comme vraie, et que leur absorption est un element curatif des plus impor-tants, en tant qu'elle se prete ä la diffusion des medicaments, qui trouvent dans ce milieu leur meilleur dissolvant.
3. Diminution des respirations.
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Un fait trfes remarquable et qui n' est pas sujet ä trouver facilement une explication convenable, c'est le suivant. Lorsque on fait une injection tracheale avec une
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substance medicamenteuse, on observe que le nombre des respirations subit ordinaire-ment, dans 1' espace des dix minutes qui suivent 1'introduction du liquide, une diminution de 4 ä 6 respirations par minute. Get abaissement se remarque aussi, lorsque 1'injection est faite tout simplement avec de Teau distillee, et il se continue pendant quelques heures; enfln, si 1' on expörimente sur un sujet chez lequel le nombre des respirations soit eleve par une condition morbide, cet abaissement est plus marque encore, et le chiffre de diminution est plus grand, tellement que quelquefois j' ai observe une reduction de 15 respirations par minute.
Experience 3e. — A un cheval malade depuis 25 jours d'arthrite suppurante du beulet droit anterieur, je fis une injection dans la trachee, de 15 grammes d'eau di-stille ä 10 heures du matin, le nombro des respirations 6tant de 25, A 10 heures et 12 minutes, le nombre des respirations 6tait reduit ä 18, et se maintint dans ce chiffre pendant une heure et 15 minutes. Vers midi la respiration monta ä 22, et apres 2 heures laquo;Hait de nouveau ä 25.
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Experience 4e. — J' ai injecte ä un cheval sain, 5 grammes d' eau distill^e dans la trachee, la respiration etant normale ä 15. Apres 15 minutes le nombre des respirations s'abaissa all, pour revenir au type normal deux heures aprfes 1'experience.
Nous devons etre surpris d'un fait, dont l'explication physiologique s'61oigne trop des resultats ordinaires de l'experimentation. II est vrai quo tout obstacle qui s' oppose ä la liberty fonctionnelle d' un organe, concourt ä ralentir ses mouvements; il en est ainsi du coeur, des intestins et des poumons, lors-que le cours des matöriaux qui les tra-versent est entrave. Cast ainsi quo le pouls bat plus lentement, d'autant plus que le coeur eprouve de la peine ä se vider; c' est ainsi que un obstacle dans 1' iutestin, est cause de l'arret de la digestion stomacale, et que enfln l'accumulation de mucus dans les bronches, provoque le ralentissement de la respiration.
Mais de ces faits aux resultats obtenus par 1'introduction des medicaments dans les voies aeriennes, reste encore un grand che-min ä faire. En premier lieu il n'est pas facilement supposable, que ce soit r6ellementf
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la quantitö de liquide introduite par uae injection tracheale, que puisse influencer sen-siblement le rhytme respiratoire, apportant un trouble quelconque dans les rapports phy-siologiques de la respiration. La dose en est trop faible pour atteindre ce but. En second lieu on pourrait chercher les raisons de 1'existence de ce phenomfene, en y appellant le concours des actions nerveuses du cercle des reflexes, qui peuvent elles seules et avec plus de probability, en expliquer le develop-pement. Mais je preföre ne pas suivre la voie des hypotheses, qui n' est pas de nature ä nous conduire au but desire; d'autre part je ne trouve pas des raisons pour entreprendre des experiences longues et difflciles, pour chercher de d6barrasser un chemin que nous n'avons pas besoin de parcourir. Cette täche trouvera mieux sa place dans le laboratoiro du physiologiste.
4. Absorption active des medicaments.
Les medicaments que 1' on introduit dans les voies respiratoires avec un but curatif, on le salt dfrja, reproduisent dans un temps tres-court, et moyennant des doses
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trfes-faibles, les effets tMrapeutiques que leur appartiennent avec une energie qui n'a pas de rencontre, lorsque les memes medicaments sont introduits par les möthodes usuelles tiroes de la matifere medicale.
Ce serait pourtant fausser 1'interpretation de ces faits, que de supposer cette action curative s' exagerer ä tel point, de porter forcement la guerison des diffe-rents proces morbides; pourtant il arrive, et cela apparaitra mieux dans la suite de ce travail, qu'on rencontre quelques medicaments qui par le fait seulement d' etre introduits dans la trachte, semblement agir d' une facon toute particulifere, pour que leur action se caracterise par des r^sultats bien differents, de ceux qu'on obtient dans les circonstances ordinaires de la pratique medicale. L' histoire clinique de la -morve, du farcin, de la pousse, etc., fera mieux ressortir cette circonstance speciale, et la on rencontrera des faits qui mettront en relief I'importance pratique, qui sous ce rapport est dövolue ä la nouvelle möthode des injections tracheales.
Reste done accepte comme formule ge-nerale appliquee ä cette methode, la loi
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53 suivante qui resume pour ainsi dire, tous les benefices attaches au nouveau Systeme th6rapeutique, savoir que les medicaments que Ton introduit dans le torrent circulatoire par les voies aeriennes, d6ploient rapidement une action trfes-active, provoqu^e par des dbses r61ativement tres-petites.
II nous reussira trfes-facile de faire ressortir la v6rit6 de cette loi importante, par une experience qui se trouve ä la portfee de tout le raonde.
Experience 5e. — Dans un cheval sain dont les pulsations 6taient de 44 par minute, je fls une injection trach6ale de 20 grammes d'alcool ä 80 degres, ä 10 heures et 15 minutes du matin; ä 10 heures et 25 minutes, les pulsations 6taient mont^es ä 52; dix minutes apres elles 6taient encore ä 54; et a 11 heures elles d6scendirent ä 48, pour arriver au rhytme normal vers midi.
Ces resultats, qui sont comme on le voit tres-faciles ä provoquer, nous prouvent la grande rapidite d'absorption des medicaments par la trachee et les bronches, et leur effet sensible a dose trfes-faible, ce qui en quelque sorte nous avaient demontre deja les recherches physiologiques de Colin et
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Bouley, ainsi que les experiences de Mayer, Lebkuchner etc. U peut encore rester un doute. Les medicaments ainsi introduits dans la trachöe, viennent-ils röellement absorb^s et portös dans le torrent circulatoire, ou leur action rapide est seulement r6flexe? Pour se convaincre que 1' absorption a r6el-lement lieu, on n' a qu' ä faire une injection tracheale de teinture de iode et quel-ques minutes plus tard tirer de la jugulaire un peu de sang, qu'on soumet aux precedes chimiques d' analyse trfes-connus pour en d6celer le metalloide; on peut r6p6ter cette experience avec I'acide ph^nique, ou toute autre substance qui ait une reation caracte-ristique et tranchee, et Ton se persuadera bientöt de la promptitude avec la quelle les substances m^dicamenteuses sont entrainees dans le torrent circulatoire, d'ou elles peuvent d6ployer, selon 1' affirmation de M. Bernard, les effets curatifs caracteristiques, et 1'action definitive m^dicamenteuse.
5. Experiences sur les purgatifs.
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On remarquera non sans surprise, que les medicaments qui ont ordinairement une
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55 action purgative, lorsqu' ils sont port6s a contact avec les organes digestifs, ne pro-voquent au contraire aucun r^sultat une fois injectes dans les voies respiratoires. Je ne chercherai pas de donner une explication de ce fait, depuis que 1' on ä accepts comme possible Faction cathartique des substances introduites directement dans le sang; je dois done me borner ä relater les experiences faites avec des medicaments sürement pur-gatifs, en memo temps que les r6sultats que j' en ai obtenus.
Experience 6deg;. — A un cheval de petite taillo (m. 1,20), j'ai injecte dans la trachte 2,50 grammes de teinture de coioquintide mel6e de 2,50 grammes d'eau, le 19 avril 1881, ä 11 heures du matin. L'animal ne parut pas ressentir aucun effet de 1'introduction de cette substance purgative, et le lendemain aussi les Evacuations se mainte-naient normales.
Je fls alors au meme cheval le jour 20, une injection de 4 grammes d'une solution composee d' huile de croton 1 gramme, alcool et glycerine aa 20 grammes, carbonate de soude 1 gramme, qui restait 6galement sans effet. Par ces deux injections successives
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je n' ai pu done obtenir la purgation, quoi-que la solution huileuse injeetee contenait environ 5 gouttes du prineipe actif. Pourtant le cheval en experience parut ressentir en partie les effets de 1'absorption de 1'huile de croton, car il restait triste et sans ap-petit, pendant les deux jours qui suivirent 1' administration tracheale de 1quot; huile de croton, quoique du cote du tube digestif on ne remarqua aueune modification purgative.
Experience 7C. — A un cheval de taille moyenne, je fis une injection de 200 gramnies d' une solution saturee de sulfate de soude. Les resultats de cette experience re-sterent aussi tout h fait negatifs du cöte du tube digestif, et 1'animal ne parut pas ressentir en aueune manifere les effets du medicament introduit dans les bronches.
Experience 8e. — A un cheval de taille moyenne, j' introduis dans la trachee, 10 grammes de teinture de coloquintide le 27 novembre 1881, sans observer aueun effet purgatif. Deux jours aprös, je fis une nouvelle injection de 4 grammes d'une solution d'huile de croton dans l'alcool ä 5/100. On sait que 20 gouttes d'huile de croton pfesent grammes 0,410, ce qui fait que la quantite de 4
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grammes d'une solution k 5/100C9, contient 20 centigrammes d'huile, ou environ 10 gouttes, Cette dose doit etre consideree comme süffisante pour purger un cheval aussi de grande taille. Aprfes une heure de 1' injection, 1'animal fut pris de frissons glaquo;3ne-raux, le pouls devint petit et rapide (85 pulsations), la respiration frequente, une agitation extreme s1 empara de 1' animal, qui demontrait etre en proie aux plus gran-des souffrances. Pourtant peu ä pen ces phenomfenes diminuörent d' intensite, et ce fut seulement vers le soir qu'ils apparais-saient se dissiper. Le jour suivant il resta triste et refusa toute nourriture. Les evacuations alvines se suspendirent depuis I'ad-ministration de 1' huile par la trachee, et ce ne fut que vers la fin du deuxieme jour, qu' apparut une Evacuation aboudante et d' une consistance un peu molle. Dans ce fait pent se resumer toute Faction purgative, que je pus obtenir par I'administration d'une teile quantite d'huile de croton.
Je passe outre sur les autres experiences tendant a provoquer un effet purgatif, des medicaments divers introduits dans 1' organisme par les voies respiratoires, car
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jusqu' ici, je 1' avoue franchement, les r^sul-tats definitifs ont 6t6, pour moi, complfete-ment n^gatifs.
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CHAPITRE IV. Pharmacologie speciale.
Les effets th^rapeutiques des medicaments dans I'organisme, ne s' effectuent qu'a condition du transport de leurs molecules aux parties sur lesquelles ils ont une action elective et en particulier sur 1'axe c6rebro spinal. Ce transport est fait par le sang, de manifere que la rapidite d'action d'un medicament, est en rapport direct avec le trajet qu' il aura ä parcourir, et la promptitude de sa penetration dans la circulation arterielle. Les experiences de M. Bernard, ont d6mon-tr6 jusqu' ä 1' Evidence, ce transport des substances medicamenteuses ä travers la circulation, jusqu'ä Taxe cerebro-spinal, quoi-que les voies diverses de leur introduction, ne soient pas capables d' effectuer ce passage avec une 6gale intensite, et dans les memes conditions de surety et d' efficacitö.
En premier lieu lorsque le medicament est pousse dans les voies digestives, il ren-
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59 centre d'abord un premier obstacle, dans 1' action toujours active des sues gastriques et intestinaux, et si la substance medica-menteuse n'est pas de nature ä etre attaqu^e par ces materiaux, eile peut etre - absorböe et passera dans la veine porte et de lä dans le foie, oü eile rencontre encore une seconde probability d' etre dsect;truite, par I' action que cat organe a sur certaines substances to-xiques et medicamenteuses, entre autres, sur quelques alcaloides. Mais si malgre ces obstacles le medicament peut se frayer un passage a travers la glande hepatique, il at-teindra le coeur droit, mais en passant par la petite circulation, il peut trouver encore un obstacle dans les poumons, qui constituent pour beaucoup de medicaments, une espöee de barrifere, qui s' oppose a leur entree dans Ja grande circulation. On voit done que les medicaments que Ton introduit dans les voies digestives, subissent dans les divers passages, des chances qui peuvent en compromettre 1' integrite, et cela avant qu' ils puissent deployer leur action curative.
L'administration par la voie cutanee, rend beaucoup plus active et beaucoup plus prompte l'action medicamenteuse, car 1'agent
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qui est introduit sous la peau, est pris par les veines ou les lymphatiques, passe dans le coeur droit, et arrive au coeur gauche en traversaat la petite circulation. Ce passage ä travers le poumon, peut devenir ä lui seal uue cause puissante d'arret, et meme de destruction pour les medicaments employes, mais les chances d' insucces sont cer-tainement moindres.
Voyons enfln ce qui arrive pour 1'admi-nistration des medicaments par la voie pul-monaire. La substance que Ton injecte dans les bronches, est absorbee rapidement par renorme surface respiratoire et de lä p^nfetre directement dans le ventricule gauche, d' oü eile est lancee dans tout le Systeme art^riel determinant en definitive au plus haut degre de puissance, la somme des effets curatifs qui appartiennent ä chaque remede en parti culler. Par cette voie done, est supprimee toute chance d'alteration ou de destruction du medicament, qui arrive sans aucune modification prealable ä 1' organe, ou ä Tappa-reil organique, sur lesquels il peut deployer nettement et avec beaucoup d'energie, I'action medicamenteuse qui lui appartient comma . agent therapeutique. Voilä ce que la theorie
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61 nous lit prevoir; nous allons examiner main-tenant, ce que nous fournit la pratique.
Pour bien saisir les influences curatives dont on pent tirer profit dans la m^thode trach6ale, il ne faut pas chercher des analogies dans les actions mödicamenteuses, du moins pour les effets locaux, des substances que Ton emploie en injections tracheales, avec celles dont on fait usage dans la the-rapeutique usuelle. En effet, le deutoiodure de mercure qui a une action tres-energique sur la peau, de teile sorte que les effets qu' il produit se rapprochent presque des caustiques, sur la muqueuse des bronches il est rapidement absorbe, et ne determine consequemment aucune action locale sensible. D' un autre cöte, 1' essence de t6re-benthine qui n'a presque pas sur le tegument externe du cheval aucune action sensible, en voulant mettre aussi surlecompte de ses effets, le pen d'excitation, dn reste trfes-fu-gace qu' eile produit, une fois injectee dans les voies respiratoires, eile donne lieu ä une excitation trfes-vive, ä cause de sa volatilisation rapide, et du transport des vapeurs irritantes au niveau du larynx, entrainees par les courants de 1' expiration.
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L'introduction des medicaments par les bronches, n' a pu done s'avantager des don-nees usuelles de la matifere m6dicale, ni a pu profiter des pratiques experimentales des professeurs Gohier, Delafond, Colin etc. En effet les doses enormes que ces exp^rimen-tateurs emploiaient avec un but entierement physiologique, ne peuvent pas s'accorder avec la quantity tres-limitee de medicaments que je fais servir ä mes injections, ce qui donne ä la möthode que j'introduits dans la therapeutique vetlt;5rinaire, un cachet nou-veau.
L'histoire des applications cliniques des agents de la matiere medicale, etait toute a faire, et j'ai cherche d'accomplir cette täche difficile, sinon completement, du moins avec une rigueur d'observation et une söveritö de jugement, comme le comportait un sujet si important et si difficile.
L'on ne pent tenter aucune division systematique des medicaments destines pour l'usage des injections tracheales, ni ranger d' une part ceux qu' on applique par leur effet local, et de 1' autre ceux qu' on destine a une action diffuse, car 1'impression medi-camenteuse ä la surface respiratoire 6tant
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63 presque nulle, toute action se r^duit aux effets g6n6raux et diffus. Je me boraerais done ä presenter ces substances medicamen-teuses suivant 1' ordre alphabetique, comme celui qui repond ä toutes les objections, et va an-devant de tous les besoins. Pourtant avant de parier de chaque medicament en particulier, j' estime qu' il seit n6c6ssaire de poser les notions suivantes, qui serviront de regle generale pour I'application pratique de cette methode.
1.nbsp; La quantite de liquide que Ton pent injecter dans la trachee en une seule fois, est tres-variable, en general on li-mite la dose ä 5, jusqu'ä 30 grammes; les quantitös superieures ä 100 grammes, sent tout ä fait exceptionnelles.
2.nbsp; Le liquide devra etre prepare de maniere que toutes les substances qui en-trent dans sa composition, se trouvent com-pletement dissoutes; il est preferable qu'il ait une reaction neutre ou alcaline, quoique un leger degre d' acidite soit sans aucun inconvenient.
3.nbsp; On choisira de preference les medicaments parmi les alcaloides, comme ceux qui sont d' une action plus 6nergique et plus
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sure, d' une posologie plus exacts ot d' une composition mieux deflnie; leurs sels etant plus solubles, seront pröferes. Aprfes les al-caloi'des, vienneat par ordre d' importance, les alcoolatures, les teintures, les extraits et les infusions. Pour les sels a base inor-ganique, on doit choisir ceux qui deploient une action locale raoins irritante.
4.nbsp; En rfegle generaie, la dose des medicaments qu'on pent introduire par injections tracheales, sera r6glee en rapport de 1/10deg; a l/20e de la dose ordinaire du meme medicament administre par les voies digestives ; pourtant lorsque on fait usage de substances d' une action 6nergique, il faut s' en tenir aux doses speciales destinies ä chacune d'elles. Dans tous les cas douteux, il est necessaire d'experimenter la tolerance individuelle, laquelle se trouve modifiee par les conditions d' äge, de maladie, d' hygiene etc.
5.nbsp; nbsp;L' injection peut etre faite dans toute la longueur de la trachee, et dans les deux temps de la respiration; seulement s' il existe de la dyspn^e, ou une respiration frequente ou entrecoupee, il conviendra pra-tiquer la ponction ä distance du larynx, et
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65 pousser le liquide avec lenteur pour ne pas provoquer de la toux, qu' il importe d' 6viter quoiqu' eile soit sans danger. Lorsque au contraire on a besoin de diriger les medicaments vers les regions superieures de la trachee, alors on enfonce 1'aiguille dans le voisinage du larynx, aprfes avoir fait marcher 1' animal au trot pendant quelque temps.
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acides. — Les substances acides ne sent pas trop toler^es par la muqueuse respira-toire, sauf le cas ou elles soient injectees dans un 6tat de grande dilution. Soulement alors elles peuvent avoir leur utilite comme modificateurs de la thermogenese dans les maladies aigues febriles, ainsi que par leur influence locale sur les muqueuses, peuvent trouver quelques applications dans les bron-ch'ites aigues 16gferes, dans le catarrhe des bronches a marche lente qui retards vers la resolution, et dans les hemorrhagies bronchiales et pulmonaires. Les acides auxquels on donne la preference sont les suivants: acide sulfurique, azotique, hydrochlorique, phosphorique, lactique et acetique. Ils s'ad-ministrent en dissolution dans I'eau, dans le
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rapport de 1 ä 1000, et ä la dose de 100 ä
300 grammes pour chaque injection.
La solution se fait dans 1' eau ordinaire, ou dans une infusion aromatique, mucilagi-neuse etc., qu' on peut additionner d' alcool, d'Mher, de laudanum, selon que 1'indication reclame 1' emploi de Tun, ou de l'autre de ces medicaments. L' injection se fait avec le flacon injecteur.
acide BENZoiQUE. — Ce medicament est employe piutot comme stimulant et tonique de la muqueuse respiratoire, que par son action generaie stimuiante. Dans ces derniers temps, imitant le reveil que cette substance ä eu dans la medecine de l'homme, on a cherch^ ä 1'utiliser dans les formes chroni-ques catarrhales des bronches, et dans le jetage suspect du cheval. Pour mon compte je puis declarer que 1'usage de l'acide ben-zoique et des benzoates alcalins, ne m'a pas paru avoir chez le cheval des rösultats re-raarquables, de sorte que I'action stimuiante est mieux obtenue par les autres m6dica-meuts volatils, et celle locale anticatarrhale se relfeve davantage par l'essence de t6re-benthine, les iodures etc.
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67 Du reste il ne doit pas surprendre, que 1' action de l'acide benzoique chez les herbivores, s'accompagne de r^sultats differents de ceux que 1' on a pu observer dans notre espöce. En effet l'acide benzoique qui est excessivement r6pandu dans la nature, se trouve tout specialetnent dans les graminees et dans l'enveloppe des graines d'avoine, d'oü il passe dans 1'urine des herbivores combine au sucre de gelatine, ä l'etat d'a-cide hippurique. Chez les animaux, tels que les chevaux, qui recoivent pour nourriture habituelle une ration compos6e de foin, dont l'arome est constitue essentiellement par l'acide benzoique, et d'avoine, cet acide se trouve, pour ainsi dire, dans une condition normale dans l'organisme, de maniöre que la dose qu' on pourrait administrer comme medicament, ne pent pas avoir une tres-grande influence en qualite de l'616ment curatif utile. Neanmoins pour ceux qui desirent essayer l'acide benzoique en injections tra-cheales, je conseille d' adopter la formule suivante:
Acide benzoiquenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 gramme
Phosphate de soude 10 raquo; Eau distill^enbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100 raquo;
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M. F. dissoudre. Dose, 10 ä 15 gi'ammes
pour chaque injectioa, qui peut etre r^pet^e
deux fois dans la journ6e. Le phosphate de
solide, a pour but de dissoudre I'acide ben-
zoique.
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acide phenique. — Depuis Piatroduction do cet agent dans la pratique medicale, ses applications se sont multiplies considerable ment, grace ä sa propri6t6 remarquable d' etre ua agent toxique sur les especes in-ferieures des deux rfegnes, microphytes et microzoaires.
Pourtant cette action desinfectante n'est pas totalement extensible aux fermentations qui en dependent, et cons^quemment pour 1' usage interne, ce medicament n' a pas commc Element antiseptique et antizimotique, une valeur si grande qu'on I'avait soup-conne dhs les premiers essais et par les theories parasitaires qui en dirigeaieut son application. En effet, il ne faut pas moins d'une solution au ]/100e, ou ä l|200e, pour fuer les etres microscopiques, auxquels on attribue les metamorphoses chimiques qui caractorisent les fermentations (Gubler). De plus I'acide phenique, n'apas d'action
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69 sur les infusoires du sang (Danion), et les bact^ries, comme les vibrions, resistant ä son action et peuvent se multiplier dans des solutions pheniqu^es (Estor, Bechamp). Les fermentations pectique, sinapisique, amygda-lique, ne sent pas entravees par cet agent. II est vrai pourtant, que quelques fermentations sont arretees par des solution diver-sement titrees d'acide phenique, cela se remarque pour la fermentation butirrique (1/250quot;), la peptonification de 1'albumine (1/500), la fermentation alcoolique (4/100eä), (Plugge).
De tons ces faits on pent conclure, que I'acide phenique, comme agent capable de modifier les maladies generales infectieuses, ne pent avoir qu' une utility tramp;s-restreinte, pour ne pas dire douteuse, depuis qu' il ne peutd^truire les germes du sang, que lorsque il se trouve dans une proportion determiuee. Or supposant que ce rapport soit de 1/200quot;, et la masse totale du sang dans le cheval, d'environ 30 chilogrammes, il ne faudrait pas moins de 150 grammes d'acide phenique, qui devraient se trouver r^unis dans un temps donne dans le sang, pour arriver ä dfeployer ses effets utiles. Cette dose massive.
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serait certainement toxique pour le cheval, avant de l'etre pour les miasmes, les ferments ou les virus de son sang.
Ainsi done je ne concois aucun espoir, d'arriver ä an6antir les produits infectieux dans le sang, par I'acide phenique administre par les voles internes, et je crois que des maladies telles que le charbon, la raorve, le farcin, la rage etc., ne peuvent ressentir aucun avantage utile de ce moyen medica-menteux.
Reduit a des limites plus restreintes, I'acide phenique sera utilement appliqu^ en injections tracheales, dans les bronchites fetides, la bronchorrhee, le catarrhe purulent des bronches, et comme parasiticide dans la bronchite vermineuse des moutons. C est la toute son utilite reelle.
M. Ferrari, capitaine veterinaire du 2e regiment de cavalerie, a employe 1' huile pheniquee en injections tracheales dans la morve du cheval, avec quelque succfes, pour-tant il eut des r^cidives, qui mettent en doute I'efflcacite curative de cet agent me-dicamenteux.
La dose de I'acide phenique pour injection tracheale, pent varier depuis 50 cen-
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tigrammes, ä 1 gramme et plus. On peut se servir avantageusement de la formule: suivante ;
Acide phenique 1 gramme Alcool ä 85deg; 50 grammes Eau distillee 50 raquo;
M. Pour injections tracheales de 10 ä 30 grammes. Pour Tadministrer en plus grande: quantite, il faut proportionellement augmenter la dose du v6hicule.
On croit que les solution dans 1'alcool, Tether. 1' huile, la glycerine, attenuent beau-coup les effets irritants locaux de 1'acide phenique, pourtant j'avoue que les petites doses, ne m' out guere paru porter de 1' excitation, sur la muqueuse de la trachee et des bronches.
ACIDE TANNIQUE. — C' est UU des plus
puissants medicaments astringents que nous possedions, et comme il est facilement absorbe, 11 produit ses effets sur toutes les muqueuses, se trouvant ainsi indiqu6 centre les diar-rhees, le catarrhe pulmonaire, les hydropi-sies, dans lesquelles il agit par 1' accroisse-ment qu' il porte au flux aqueux qui traverse les reins, enfin il peut etre utile dans toutes
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les hemorrhagies du tube digestif, des pou-mons, des reins et de 1'uterus. Dans ces derniers cas on l'associe de preference au creosote.
II faut se souvenir que I'acide tannique est soluble dans 1'eau, I'alcool, 1'ether et la glycerine, qu'il forme avec presque toutes les bases et les alcaloides, des composes in-solubles, de maniöre qu' il faut öviter de l'associer ä ces substances. Pourtant c'est un bon dissolvant de l'iode et avec ce m6-talloide, il constitue un melange qui est applicable aux maladies des bronches et des poumons, dans les cas oü malgre la disparition des symptömes aigus, il reste pour longtemps de 1' hypercrinie de la muqueuse, ou lorsque les materiaux d'exudation se maintiennent stationnaires. La formule sui-vante convient dans ces cas.
Acide tannique 1 gramme lodenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;25 centigrammes
Glycerinenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;25 grammes
Eau distillee 25 raquo; F. dissoudre I'acide dans l'eau et la glycerine, etajoutez-y l'iode. 5 ä 10 grammes de liquide pour chaque injection. La dose de I'acide tannique donne seul dans un
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vöhicule approprie, est de 10 ä 30 centigrammes.
Acidb thymiqub. — Malgre la trfes-grau-de vogue qu' a eue ce medicament dans les derniers temps, je ne lui reconnait d'autre superiorite sur 1' acide phenique, avec lequel on a volu le substituer, que I'avantage d'une odeur agreable, condition presque superflue dans la medecine v^terinaire. Pourtant com-me par sa composition il se rapproche du camphre, on pent I'appliquer avec plus d'avantage dans les formes catarrhaies chro-niques, et comme stimulant general dans la Periode adynamique des infections typhiques, mel6 a l'alcool, ä 1'ether etc. La dose est la meme que pour I'acide phenique.
Aconit et aconitine. — Les recher-ches recentes de James, Reith, Wilks, Ringer, Oulmont, etc., om demontre que I'aconit et raconitine administr6s au debut des maladies aigues febriles et inflammatoires, carac-t6ris6es particuliferement par 1'augmentation de l'activite cardiaque et de la circulation pöripherique, et Televation de la temperature, ils possedent un trfes-haut pouvoir antiphlo-
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gistique, d'autant plus utile que Ton s'a-dresse au periode d' invasion de la maladie, et aux cas sur lesquels n'existent pas des complications. Dans ces circonstaaces I'a-conit et son alcaloide, agissent en quality de rerafede sedatif, le plus prompt et le plus efflcace.
En effet dix minutes apres qu'on a administre une dose d'aconit, on observe la diminution du nombre des pulsations, qui peuvent se r^duire d'un quart; en meme temps 1'impulsion cardiaque etl'energie va-sculaire sont affaiblies, la temperature se röduit et la douleur s'apaise.
Les plus beaux succfes des applications de l'aconitine, je les ai observes au d^but de la flevre typhoide du cheval. Dans un memoire que je publia dans le Journal de thirapeutique du prof. Gubler en 1B75, et dans ma lecon sur les injections hypodermi-ques dans les aniraaux, j' en ai parie diffü-sement; aujourd'hui je suis heureux d'afflr-mer ces resultats, ayant applique le medicament par injections tracheales, et recon-naissant ainsi toute sa valeur therapeutique en qualite d'agent antiphlogistique et antifebrile, Enfin je dois faire remarquer que
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75 Schaack (l) depuis longtemps damp;jä, admini-strait la teinture d'aconit pour diminuer la fiövre qui accompagne les phlegmasies des organes parenchymateux, et quoique ainsi recommande, I'aconit ne fut pas depuis lors d'un usage frequent dans la medecine vete-rinaire. Nous devoDS reconnaitre que sou emploi merite d'etre plus repandu qu'il ne i'est actuellement, car c'est un agent sedatif precieux, plus que la saignee, qu' 11 remplace completement, tandis qu'il est d'une action plus certaine que 1' opium, le calomel, le tartre stibie et la digitale.
Pour employer 1' aconit en injections tracheales, on doit preförer 1' alcoolature se-lon la formule du Codex,, qui se compose comme on salt, de parties egales de feuilles fraiches et d'alcool ä 90deg;. Hottot conseille de substituer ä la feuille la racine d'aconit, celle-ci ^tant plus riche en aconitine et moins variable quant a la proportion de l'alcaloide. La dose de 1'alcoolature est de 5 ä 10 grammes.
L'aconitine s'administre a la dose de 1 a 5 milligrammes, dissous dans I'alcool selon la formule suivante:
(*) Journ. de mM. vdtdr. de Lyon, 1850.
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Aconitinenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 centigrammes
Alcool ä 85deg; 10 grammes Eau distillee 90 raquo; F. dissoudre 1' aconitine dans 1' alcool, et ajoutez-y 1' eau. Cette solution repre-sente un demi milligramme d'aconitine par gramme.
La dose pour une injection tracheale sera de 4 ä 10 grammes.
Alcalins. — Les solutions alcalines sont bien mieux tolerees par la muqueuse des bronches que les acides, de plus on leur reconnait une action tonique sur les cils vibratiles, dont ils accelferent les mouve-ments, de maniere ä favoriser l'expulsion des mat6riaux qui encombrent la surface muqueuse, et enfln en dissolvant le mucus, concourrent a rendre plus prompte et plus facile cette elimination. Nous etudierons chaque substance en particulier aux para-graphes respectifs.
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Alcaloides. —Ils sont les medicaments qui se prfetent le mieux pour 1'usage des injections trach^ales, vu leur composition deflnie, leur dosage exact et leur effets plus
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• 77 purs. Nous en reparleront aux paragraphes qui les concernent.
Alcool. — Parmi les effets les plus importants qui suivent 1'administration de 1' alcool, on doit relever en premiere ligne son influence sur la circulation. Nous avons vu pröc^demment qu'ä I'etat normal, une dose de 20 grammes injectee dans les brou-ches, sufflsait pour augmenter la circulation de dix pulsations, dans l'espace de dix minutes.
Dans les conditions pathologiques les choses ne se passent pas differemment. L'ad-rainistration de l'alcool dans ces cas est bien-tot suivie d' un accroissement de 1' action cardiaque, en meme temps que se developpe 1' Energie des contractions vasculaires et le pouls devient plus frequent; ce n'est que plus tard que se verifle la reduction du nombre des pulsations. Sous ce rapport l'alcool est un des plus puissants agents therapeu-tiques, qui convenablement employe, peut rendre de grands services ä la pratique journalifere de la medecine veterinaire, puis-qu' il contribue ä relever les forces, ä moderer la temperature, ä augmenter la tonicite
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du coeur et du Systeme vasculaire pöriphö-rique, sur lequel il agit comma stimulant energique; enfin il regularise 1'innervation, s' opposant aux phenomfenes d' ataxie, par la Stimulation qu' il apporte aux centres ner-veux. C'est pour cela que Talcool trouve une application frequente dans l'hyperemie des bronches et des poumons, soit donne seul ou combine a l'aramoniaque, ce qui a pour effet de determiner une sorte de compensation, entre 1' action du coeur et la circulation pulmonaire. Enfln l'alcool est administre dans les maladies de faiblesse, dans la seconde periode des inflammations, dans 1'influenza et les autres d^sordres febriles, et dans tous ces cas son action sur le systfeme circulatoire, est rendue plus evidente, par les effets qu'il exerce egalement sur 1'Elimination de 1'urine, que l'alcool rend plus abondante, tout en favorisant l'ex-pulsion des dechets organiques, dans les maladies oü il y a surabondance de matö-riaux etrangers.
Sous un autre point de vue, l'alcool est considere comme un medicament antideper-diteur ou d' epargne, et consequemmcnt il est trfes-employe contre les maladies aigues.
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79 dont il combat avantageusement toute manifestation hyperthermique.
Les doses de 1'alcool pour injections tracheales varient selon son degre de concentration. L'alcool rectifle, pent se donner ä la dose de 10 ä 30 grammes, seul ou melange ä 50 ou 100 grammes d'eau, ou avec 5 a 10 grammes d'ammoniaque, ou au-tant d'ether, de laudanum, d'essence de t6-rebenthine. etc., selon les indications qu'on doit remplir, et les symptömes divers auxquels on doit opposer ces differents agents medi-camenteux.
Ammoniaque et ses sels. — L'alcali volatil et les sels ammoniacaux, jouissent des propriety irritantes locales, en meme temps qu'ils constituent des remMes d'une trfes haute portee curative en qualite de stimulants diffusibles. Les medicaments de ce groupe, par la nature de leur base, sont elimines en grande partie par la muqueuse respiratoire, sur laquelle ils ont une action excitante, dont les effets sont d'autant plus remarquables, que les conditions pathologi-ques qui en reclament 1'usage, revetent la forme chronique, specialement catarrhale.
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Absorbes dans le sang, les ammonia-caux portent leur action excitante sur I'ele-ment musculaire en meme temps que sur le coeur lui meme, dont ils stimulent les contractions dans une mesure tr^s-appro-priee ä en relever I'action affaiblie par une cause quelconque. On peut avoir la mesure de ces resultats par le fait suivant. Sur un cbeval sain, dont les mouvements respira-toires etaient de 9 pour chaque minute, et les pulsations 45, je fls une injection tra-cheale de 10 grammes d'une solution d'am-moniaque (5 grammes), dans I'eau distillee (100 grammes). Aprfes dix minutes, les respirations etaient reduites a 6, et les pulsations augmentferent jusqu' ä 52, ce qui prouve 1' intensite des effets des substances presentees ä 1' absorption des voies respiratoires.
D'apres ces resultats, on trouvera que les ammoniacaux peuvent etre employes avec le plus grand profit dans les maladies adynamiques ea general, et particulierement dans la fifevre typhoide, dans 1' influenza, les bronchites chroniques et les pneumonites, lorsque le pouls est faible, mou, les extre-mit6s sont froides et l'abattement des forces considerable.
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81 On ne peut citer que pour memoire,
1' application qui a M6 falte de ces substances
contre la morve (Chabert) et contre le farcin
(Robert).
On peut resumer les effets des ammo-
niacaux dans les proprietes suivantes:
1.nbsp; nbsp;II soutiennent 1'action du coeur et de la circulation periph^rique (capillaires), de manifere qu' ils peuvent s' opposer ener-giquement ä tout mouvement fluxionnaire envers les organes;
2.nbsp; Peut etre arrivent-ils ä neutraliser les materiaux morbides dans rorganisme, plus probablement ils peuvent arreter les mouvements de reduction dans les tissus;
3.nbsp; Quelques fois ils empeichent I'exu-dation de se former, plus souvent encore ils aident ä l'absorption de celle dejä etablie.
De ces proprietes remarquables on peut ais^ment concevoir les applications dn ces medicaments dans des conditions deflnies, avec une utilite incontestable, pourvu qu' on ne s'adresse pas indifferemment ä l'ainmonia-que, ou ä 1' un ou ä l'autre de ses composes. En effet I'alcali volatil, agit plus prompte-ment que les sels ammoniacaux, et par son alcalinitö est plus apte ä stimuler la muqueuse
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des bronches, ä dissoudre le mucus et ä fa-ciliter aiasi son expulsion, enfin il concourt h produire, mieux que toute autre substance, une stimulation g^nerale trfes-energique.
Le carbonate, presente les memes pro-prietes de i'ammoniaque, sauf qu'il a une action locale moins irritante; le chlorhydrate, qui est moins stimulant, exerce pourtant une action dissolvante sur les materiaux albumi-noides, ä un plus haut degre que les autres composes ammoniacaux, de manifere qu' il trouve une indication mieux etablie dans le deuxieme stade des inflammations; 1' acetate enfin, deploie avec plus d' energie les effets stimulants diuretiques et diaphoretiques, que ne le fait le carbonate et le chlorhydrate.
Le benzoate d'ammoniaque, le bromure d'ammonium, le citrate, le formiate, l'iodure, le phosphate, et le valerianate d' ammonia-que, n'ont pas recu jusqu'ici, aucune application serieuse dans la medecine des animaux.
Les doses de I'ammoniaque liquide, et de ses sels, sont variables, selon que l'on veut diriger leur action, localement sur la muqueuse des bronches, ou plutöt pour favo-riser les effets diffusifs par absorption. Dans le premier cas, les doses devront etre plus
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fortes et diluees dans une moindre quantitfe de v^hicule; dans le second cas, aux doses plus faibles et dilutes dans une plus grande quantite de vehicule, on devra associer des substances egalement stimulantes, capables de rendre plus durable 1'action tres-fugace des ammoniacaux, et parmi ces substances on choisira 1' alcool, le camphre, I' ether, ou les infusions de quinquina, de plantes aro-matiques, etc.
Les formules suivantes repondent tres-bien aux conditions citees ci-dessus. Alcool a 85deg;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10 grammes
Amraoniaque liquide 5 raquo; Eau distilleenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100 raquo;
M. Doses: 10 ä 20 grammes en injection tracheale, une ou plusieurs fois dans la journee, a la distance d' une heure. Acetate ou Chlorhydrate d' am-
moniaquenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10 grammes
Alcool ä 85deg;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20 raquo;
Infusion aromatique 100 raquo; M. Doses: les memes que dessus.
Huile d' olivenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 80 grammes
Ammoniaque liquide 10 raquo; Camphrenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10 raquo;
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M. F. dissoudre le camphre dans 1' huile, etajoutez rammoniaque. Doses: 5 ä 10 grammes, une ou plusieurs fois dans la journ^e. L' effet de 1' huile est de dissoudre le camphre, et de retarder Tabsorption des medicaments en leur permettant une action locale plus prolong6e.
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Antimoine et ses sels. — Depuis qu'on a mieux concu 1'action sedative sur la circulation et sur la thermogönfese de l'aconit et de l'aconitine, on a un peu delaisse et avec raison, l'emploi des antimoniaux dans la m6decine veterinaire.
Pour 1'usage interne, le tartre em6ti-que est le seul qui se prete par sa solubility a ötre port6 sur la muqueuse des bron-ches, et quant ä ses effets, je me conforme aux experiences faites au college v6t6rinaire d'Edimbourg, par Barlow et Finlay Dun. Ces praticiens, avec des doses tres-elev.^es du sei d'antimoine, ne purent obtenir aucun des effets qu' on releve sur 1' homme et tes animaux carnivores, par radministration de 1' 6metique, et dans quelques experiences moi aussi, je ne pus arriver a obtenir sur les chevaux des r6sultats differentes. En
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rösume done, pour injection trachöale et ä titre d'antifebrile et antiphlogistique, I'aconit a certainement une grande supsect;riorite sur les composes antimoniaux, et pour les ef-fets anticatarrhales, 1'essence de töreben-thine 1' empörte beaucoup sur r6m6tique et sur les autres sels solubles d' antimoine.
Argent et ses sees. — Ces medicaments ne trouvent pas une application fr6-quente dans la medication tracheale, en qualite de remedes anticatarrhales, ä cause, plus de leur effets qui sont tres-bien rem-plac^s par I'iode, que par leur haut prix. Neanmoins on pent bien les prescrire dans quelque cas opiniätre, lorsque les autres moyens auront echou6.
Je n' ai jamais fait usage des sels d'ar-gent dans les maladies nerveuses, telles que la paraplegie, la choree et l'6pilepsie, e'est un moyen ä essayer qui peut avoir dans quelques cas une certaine utility (').
(') On doit remarquer que les sels d'argent sont pröeipites par le mucus alcalin des bronches, que le chlorure d'argent est trös-soluble dans l' ammo-niaque, et l'albuminate dans une solution de chlorure
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Aromatiques (especes). — Quoique caract^risees par des effets transitoires, les plantes aromatiques sous la forme d'infusion, peuvent (Hre utilisees par injections trache-ales en quality de medicaments stimulants, c'est-ä-dire capables de regulariser 1'action nerveuse, augmenter les contractions cardia-ques, stimuler la circulation p6ripherique. Leur emploi se trouve directement en rapport avec les affections typhoides, 1' influenza, et les autres maladies ä proces adynamique.
Pour rendre moins fugace et transitoire Faction stimulante des plantes aromatiques, on mele avantageusement ä leur infusion, de l'alcool, de 1'other, de l'ammoniaque, ou les alcoolats des ombellifferes, telles que 1'anis, le f6nouil, le cumin, le carvi, la badiane etc. La dose de 1'infusion a injector, sera de 100
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de sodium. On doit done administrer sous une de ces deux formes le sei argentique, pour en assurer 1'absorption, et le donner ä la dose de 10 amp; 20 centigrammes, dans 100 grammes d'eau distillee. Au meme effet on peut suivre le precede de De-niau, qui consiste ä incorporer 10 centigrammes de nitrate d'argent dans 100 grammes d'eau albumi-neuse, et ä redissoudre le pröeipite ä l'aide de 25 centigrammes de bromure de potassium.
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87 ä 300 grammes, et la proportion du medicament adjuvant dquot; environ 5 ä 10 pour 100.
Arsenic et ses sels. — L' acide ars6-nieux est insoluble dans I'eau, mais 11 est soluble dans l'alcool et la glycerine; 1'addition d'un peu d'acide chlorhydrique ou d'un alcali, augmente beaucoup sa solubility dans I'eau.
On emploie 1' arsenic dans un grand nombre de maladies: affections cutanees, maladies nerveuses, asthme, emphysöme pulmonaire, catarrhe chronique des muqueu-ses, et toutes les fois qu'on doit relever les procfes de nutrition au taux normal.
Les preparations d'arsenic ne peuvent pas etre rangees parmi les toniques, comme le fer et le quinquina, ni parmi les substances qui ont une action speciale sur le systfe-me nerveux, comme l'aconit et la strychnine; pourtant elles combattent efflcacement beau-coup dequot; maladies chroniques, peut-etre en diminuant les combustions organiques et les metamorphoses des tissus qui en dependent, peut-etre et plus probablement encore, en perfectionnant les actes organiques de la nutrition, d'oü resulte une assimilation plus
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parfaite. Quoique il en soit, I'arsenic trouve souvent indication dans la medecine des ani-maux, avec des r^sultats qui sont trfes-bien justifies par I'experience journalifere.
Pour I'injection trach^ale, Tacide arse-nieux ne convient pas par les effets irritants locaux qu'il pent provoquer sur la muqueuse respiratoire, quoique il se dissolve bien dans 1' alcool. En effet, avant que la solution alcoolique puisse etre absorbee, une portion du vehicule s'evapore, laissant une petite quantite d'acide indissous et etale sur la surface muqueuse, et avant d'etre lui meme absorb^, il a tout le temps de döployer quelques effets d'intolerance ('). Cela n'arrive pas lorsque la solution est alcalinis^e par du carbonate de potasse, alors sous la forme connue de liqueur de Fowler, eile con-stitue une preparation plus stable et moins sujette ä irriter la muqueuse respiratoire.
La liqueur de Fowler est composee comme on sait, d'acide arsenieux et de car-
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(l) Get inconvönient se remarque toujours lorsque on eraploie l'alcool, ou autre liquide trös-volatil, pour injecter clans les bronches des substances quelque peu irritantes.
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89 bonate de potasse, 1 gramme de chacun, eau distillee 100 grammes. Cette preparation contenant l/100c d'arsenic, et en injectant 5 ä 10 grammes de liquide, on admiaistre une dose d'arsenic egale a 5 a 10 centigrammes, quantite ordinairement süffisante pour une dose therapentique.
Les autres preparations ars^nicales, ne sont pas employees pour 1' usage interne dans la m6decine vet6rinaire, telles sont les arseniates de fer, de quinine, de mercure et en dernier lieu Tarsöniate de strychnine pr^conise autrefois centre la morve (Erco-lani et Bassi).
Belladonne et atropine. — La bel-ladonne et son alcaloide, sont des medicaments precieux pour porter ä 1' absorption puimonaire, etant que leurs effets se diri-gent sur le systöme grand sympathique. De lä ils trouvent uue indication precise en quality de toniques vaso-moteurs, lorsque on doit porter Taction sur le coeur et sur la circulation periph6rique dans les cas d' influenza, dans le debut des affections aigues telles que 1' angine, la bronchite, la pneumonite, 1'ente-rite, la p6ricardite, l'endocardite et l'adönite
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(gourrae), ainsi que dans l'asthme et remphy-sfeme poulmonaire (pousse), oil ils concourrent ä r^gulariser les mouveraents respiratoires. Enfln toutes les fois qu' on a besoin de moderer une forte douleur quel qu'ea soit le siege, I'atropine est tres-efflcace, mais dans ces cas on pre fere I'administrer simultan6-ment a 1'opium on a la morphine, pour que les effets s6datifs se prolongent davantage.
Une indication qui peut devenir profitable se trouve placee dans la paraplegie derivee de la congestion spinale et dans le tetanos, ou I'atropine semble porter avec la strychnine, une modification remarquable dans les contractions musculaires.
Enfin la belladonne, par la faculte qu'elle possfede de röduire les secretions, trouve une application utile dans la diarrhöe ca-tarrhale, dans le catarrhe des branches, le coryza, comme par son action stup^flante eile est mise ä profit contre les affections douloureuses, spasmodiques et convulsives, telles que la colique, la toux spasmodique, I'epilepsie, les convulsions qui corapliquent la maladie des chiens etc.
Pour 1'usage des injections tracheales on peut employer aussi bien l'extrait de
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belladonne que 1' atropine, cette dernifere substance 6tant a preferer par des raisons faciles ä comprendre.
La dose de l'extrait est variable et peut se donner depuis 5 centigrammes, jusqu'a 50 centigrammes et 1 gramme. Se dissolvant compl6tement dans 1' eau, c'est a ce vehicule qu'cn doit s'adresser de preference; pour-tant selon les indications, on peut y meler d'autres substances m6dicamenteuses, telles que 1'alcool, 1'other, I'ammoniaque, le laudanum, etc.
L'atropine se donne habituellement sous forme de sei, combin^e ä l'acide sulfarique, constituant le sulfate neutre d'atropine du commerce, qui do doit pas contenir un excfes de base, pour qu'il puisse se dissou-dre facilement dans 1'eau. Les autres com-binaisons de l'atropine, avec l'acide chlorhy-drique, valerianique et azotique, rendent les memes services que le sulfate, quoique ils soient moins fr^quemment usit6s.
La dose pour chaque injection des sels d'atropine, est de 5 milligrammes a 3 centigrammes, dissous dans 5 grammes d'eau distill6e.
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Camphrb. — Le camphre est directe-ment excitant, et cons6quemment il donne un pouls frequent et plein, 61eve la tempö-rature et provoque la sueur. 11 est 61imin6 principalement par les voies respiratoires, et il se trouve par lä indiquö centre la toux chronique, les aflfections spasmodiques, la fifevre typhoide et 1' influenza; contra toutes les maladies caracterisees par une notable depression de forces; il est aussi usit6 pour solliciter une convalescence tardive. On le present de meme contre 1' irritation des or-ganes urinaires et sexuels. Etant soluble dans I'alcool, 1'ether, le chloroforme, les huiles grasses et volatiles, on doit le pre-scrire avec quelques uns de ces vehicules, I'alcool camphre du Codex (l|10e), est trfes-convenable pour etre injects ä la dose de 5 a 20 grammes. Dans le eas de ca-tarrhe cronique des bronches, on peut faire usage avec beaucoup d' avantage, d' une dissolution huileuse de camphre au dixieme avec un tiers d'essence de terebenthine; la dose en sera de 5 ä 10 grammes.
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Chloral. — Trfes-soluble dans I'eau, I' hydrate de chloral est promptement absorb^
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93 et porte ses effets sur les centres nerveux dont il modere 1' excitation, Ä dose moyenne, le chloral produit d'abord une excitation g6-nörale; plus tard il Steint 1' activity cer^brale et dirainue le pouvoir sensitivo-moteur, de-venant par lä un moderateur 6nergique de la sensibilite g6n6rale, de manifere qu'on le trouve utile contre les contractions uterines exager^es pendant la parturition, contre les coliques, 1* hernie 6tranglee etc.
L' ernploi du chloral pendant le part la-borieux, pent etre reservö aux cas suivants r
1.nbsp; Lorsque l'animal est tourmente par une agitation trfes-vive;
2.nbsp; Dans la rigidit6 du col de 1' uterus;
3.nbsp; nbsp;Lorsque surviennent des pheno-rnfenes spasmodiques, accuses par le sau-bresaut des muscles des fesses et de cuisses;
4.nbsp; Aprfes la dölivrance, si les forces sont epuis^es.
En quality de soporiflque, le chloral n'arrive pas ä rendre des services utiles dans la pratique vöt^rinaire, vu la difficulte chez les grands animaux de produire un sommeil artificiel.
Enfin le chloral a semblö donner de bons resultats dans le tetanos de l'homme.
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et je crois que son application par la m6-thode tracheale et k doses süffisantes et repMees, ne pent manquer aussi dans le cheval, que d'avoir pour resultat un complet succfes therapeutique. C'est une ressource ä essayer ä la premiöre occasion.
Les doses du chloral sont variables selon les indications ä remplir; la quantity pouvant varier depuis 50 centigrammes jusqu'a 10 grammes, dissous dans une süffisante quantite d'eau distill6e. Les petites doses (50 centigrammes ä 2 grammes), ser-vent en qualite de stimulants et antispas-modiques; les doses plus fortes (1, ä 5 grammes), trouvent leur emploi comme a-gent obstetrical; les doses de 10 grammes s'appliqueront centre les affections convul-sives, specialement le tetanos.
Chloroporme. — Se rapprochant du chloral par ses effets sedatifs, il lui ressemble aussi dans les autres usages therapeutiques, et en comporte les memes indications curatives. Les doses du chloroforme en qualite de stimulant et antispasmodique, ne different pas, par injections tracheales, de celles pres-crites pour le chloral.
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95 On a conseille dans ces derniers temps les inhalations de chloroforme contre la pneu-monie aigue simple, oil 1'anesthesique ad-ministre d'ua facon continue, calme la toux et la dyspnee, regularise la respiration, di-minue la frequence du pouls et la chaleur, et hate le cours normal de la maladie vers la guerison d' une maniere remarquable (Bucherer, Baumgartner, Varrentrapp, Clemens, Valentini). Pour repondre ä cette indication on pent faire usage des injections tracheales rep^tees deux ou trois fois dans la journee, dout chacune de ces injections se composera de 3 ä 5 grammes de chloroforme dissous dans 5 grammes d' huile d' o-live, ou mieux encore on pourra se servir de la solution suivante, a la dose de 5 a 10 grammes pour chaque injection.
Chloroformenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 grammes
Alcool rectifienbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;
Eau distillöenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;
M. L'alcool a, comme I'huile d'olive, la propriete d' attenuer les effets topiques du chloroforme sur la muqueuse et lui communique aussi sa solubility dans 1'eau.
Par ce traitement on arrive ä apaiser 1'irritation des nerfs sensitifs, qui se trouve
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reflechie sur les nerfs vaso-moteurs, et conduit a. la delitescence de 1' inflammation, laquelle s'avantage aussi de 1'action lique-fiante que le chloroforme exerce sur le sang.
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Gigue et cicutine. — Ces medicaments sont quelquefois employes ä titre de calmants des appareils cer^bro-spinales, ou ils agissent sur les centres moteurs apres avoir paralyse les extremites peripheriques des nerfs du mouvement. Ils sont conseilles contre la toux spasmodique, la choree, la nymphomanie et avec plus d'avantage contre le tötanos, dont un cas trfes-remarquable de guerison a ^te public par Mavor, On con-coit en effet que la conicine etant un medicament essentiellement paralysant, dont les effets se font sentir en grande partie sur les appareils des mouvements volontaires, eile doit deployer toute son activite utile, lorsque des pheuomenes tetaniformes sont en scene, soit en rapport avec le tetauos spontan^ et traumatique, soit dans les cas d'intoxication strychnique, ou d'autres poison couvulsivant. C'est un moyen h essayer, et je le crois destinö ä donner des resultats trfes-favorables dans la pratique v^terinaire.
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97 Pour injections trachamp;iles on pent faire usage de 1' extrait, de la teinture ou de l'al-caloide, la cicutine. La dose do 1'extrait est de 1 ä 3 grammes, celle de la teinture de 50 centigrammes a 2 grammes, enfin la cicutine doit se prescrire par gouttes, au nombre de 1 ä 10 et plus, selon les indications pour lesquelles son application est reclamee.
Les doses de ces agents actifs offrent comme on le voit, beaucoup de difference selon qu'on les dirige en qualite d'agents ealmants, auquel cas ils doivent se donner par petites quantites, ou s'ils sent employes pour combattre le tetanos et les autres convulsions tetaniformes, et dans ces cas alors on pourra prescrire des quantites plus 61e-vees, car i'organisme offre dans ces circon-stances, la plus grande tolerance envers r action toxique des medicaments narco-tiques.
Creosote. — Elle a les meraes pro-prietes que l'acide phenique et r^pond ega-lement aux memes indications. Les doses aussi ne sent pas sensiblement differentes.
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Digitale. — Les propriet6s caract6-ristiques de la digitale, sont renfermees prin-cipalement dans I'action qu'elle exerce sur le coeur et la circulation p6ripherique, car le fait de la diurese n' est pas facilement constate chez les animaux.
Sous P influence de la digitale, le coeur affaibli pendant le cours des maladies graves et des affections adynamiques, acquiert une vigueur tres-prononc6e se traduisaat par un accroissement d' Energie de la circulation, qui s'accomplit d'une maniere plus reguliere. De ces faits il resulte que les hyperemies passives, les oedemes, disparaisse nt facilement sous 1' influence de cet agent inedica-menteux; de merae la propriete qu' il possede d'abaisser une temperature elevee, le rend utile comme moyen thermolysique dans les flevres infectieuses et dans les autrps maladies aigues graves, telles que la pleuresie aigue, la pneumonie, les maladies c^rebra-les etc.
Dans les affections cardiaques, la digitale triomphe comme ua moyen palliatif tvbs-puissant. C'est ainsi que dans 1'hypertrophie excentrique, accompagnee d'insuffisance mi-trale, eile est utile pour diminuer la dyspu^e,
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99 pour solliciter la circulation pöripherique et pour faire disparaitre le pouls veineux et Poedfeme sous-sternal. Dans 1'hypertrophie du coeur gauche, assez commune chez les vieux chevaux tres-fatigu6s, la digitale ame-liore les expressions symptomatiques d'une facon tres-remarquable, enfln eile est applicable toutes les fois que le coeur est faible, irr^gulier, la circulation languissante par diminution de la tension arterielle. Les an6-vrismes de l'aorte, ne sont pas avantag^s par l'emploi de la digitale et la meme chose s'observe dans 1'hypertrophie, lorsque le pouls se maintient fort, plein et regulier. Enfln eile offre du danger toutes les fois que la faiblesse de la circulation, est causee par la degeneration graisseuse du coeur.
On doit remarquer que la digitale agit comme tonique du coeur, en regularisant et en ralentissant ses battements, tant qu'elle est donnee ä petites doses; ä doses elevees au contraire, eile paralyse d' une mani^re fatale 1' organe central de la circulation, et cause le desordre et la precipitation de ces battements.
Pour servir ä 1' usage de la möthode tracheale, la digitale se prescrit en teinture
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(1 pour 5), qui est d'un dosage facile, a la dose de 5 ä 20 grammes. La digitaline qui est d'un emploi moins frequent, se donne a la dose de 1 ä 5 centigrammes, dissous dans 5 a 10 grammes d'alcool rectifie.
Ether sulpurique.—On present 1'ether a titre d'anodyn centre les coliques, et en qualite de stimulant diffusible et d'antispas-modique dans I'asthme, dans 1'influenza, dans la fievre typhoide, et toutes les fois qu' on doit combattre I'adynamie dans toutes ses formes. II ressemble au chloroforme, dont il a une memo action anesthesique, et il s'em-ploie mele ä 1' alcooi, k V ammoniaque, ä 1'opium ou ä la belladonne, selon les indications ä reraplir.
J'ai essaye 1'ether en injections tra-cheales pour determiner 1' anesthesie chez im gros cheval de trait; j' en ai injecte en une seule fois environ 80 grammes: 1'aniraal chancela quelques instants, ses jambes fle-chirent et il tomba sur le sol, mais je n'ar-rivai pas ä produire le sommeil anesthesique. Au premier moment j' avais cm qu' en introduisant directement dans la trachee une dose massive d'ether, l'anesthösie devrait
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se produire promptement, mais a, la suite de ce rösultat negatif, je pense qu'ä cause de son excessive volatilite, la plupart des va-peurs doivent etre entrainees au dehors par les courants de lquot; expiration, avant qu' ils puissent etre absorb^es et portees par la circulation sur les centres nerveux, car les 80 grammes d' ether se trouvant etales sur une surface trfes-6tendue, ä une temperature d'en-viron 37 degres, et consequemment dans les meilleures conditions d' une prompte volatilisation, la dose reellement efflcace se trouve consid^rablement reduite. A produire ces effets, concourt aussi en grande partie le fait de 1' ischemie, determinee sur la muqueuse par 1' evaporation d' une grande quantite d' ether, d' oü il resulte que les fonctions d'absorption doivent etre pour un moment entravees. Au contraire dans 1' anesthesie ordinaire, 1' evaporation de 1' ether s' ef-fectue dans un milieu qui ne depasse pas ordinairement 15 d^grfes, et les vapours se developpent plus lentement et son portees ä 1' absorption pulmonaire, d' une ma-niere plus fractionnee et consequemment plus efflcace. Avec le chloroforrae, j'aurais obte-nus sans doute des effets plus stirs, car
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cette substance est six fois moins volatile que 1'ether.
Une objection resle ä faire sur Teraploi des anesthesiques introduits directement dans les voies respiratoires, au moyen des injections trach^ales, c' est ä dire, que la dose injectee d'emblee, ne pent pas convenir a tous les sujets, de teile sorte que 1' anes-th6sie ne peut pas etre gradu^e et arret^e au moment voulu, car on ne connait pas d'a-vance les conditions qui peuvent determiner la tolerance individuelle. Neanmoins on peut se servir encore des injections tracheales d'ether ou de chloroforme, pour produire une anesthesia incomplete, lorsque on doit assou-pir pour une cause quelconque la sensibility generale exaltee, ou que Ton doive aneantir les mouvements de defense chez les animaux d'un abord difficile. Dans ces cas on peut faire agir simultan6ment I'action anesthesique de Tether, et celle hypnotique de la morphine.
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Fkr et ses sels. — Les ^sfels de fer qui peuvent etre employes par injections tracheales sont, le perchlorure, le sulfate, l'iodure, l'arsamp;Qiate et le tartrate ferrico-potassique. Les deux premiers sont acides.
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103 et consequemtnent il faut les donner dissous dans beaucoup d'eau, 80 ä 100 grammes, au moins; le perchlorure se dissout aussi bien dans l'eau qua dans l'alcool, 1'ether, avec lesquels il peut etre administre. L'io-dure est un sei pen stable, mais il peut etre remplace par un melange equivalent en effets therapeutiques, qu' on obtient en dis-solvant dans l'eau, parties egales d'iodure de potassium et de tartrate ferrico-potassique. L'arseniate de fer est insoluble dans 1' eau, mais il y deviant soluble, par 1' addition du citrate, ou du pyrophosphate d'ammoniaque. Le tartrate enfln, jouit de la propriete re-marquable de n'etre pas precipite par les solutions alcalines, de maniere qu' il est ab-sorbö par la muqueuse respiratoire dans sa parfaite int^grite.
Tous les sels de fer sont des reconsti-tuants ^nergiques, et ils recoivent un emploi journalier en cette qualite; le perchlorure, ajoute des propri6tes antihemorrhagiques trfes-remarquables, qui se deploient en grande partie sur les reins. A cet effet il deviendra utile contre 1' hematurie, la m6trorrhagie, aussi bien que dans la convalescence de la fievre typhoide, de 1' influenza, et dans la
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periode hypercriDique de la gourme. On pourrait supposer que ce sei ait une action trop irritante sur la muqueuse des bronches, vu la propri6t6 qu'il possMe de coaguler 1' albumine, mais ii n' y a rien de cela, car Je suralbuminate chioroferrique qui en resulte, est ä la fois soluble, et denue de toute action irritante.
Les proprietös du sulfate ferreux, sont a peu prfes 6gales ä celles du perchlorure, et on le preconise egaiement centre les h6-morrhagies passives, les catarrhes, les hy-dropisies et les cachexies.
L' iodure, reunit les effets fondants des iodiques, avec ceux r^constituants des fer-rugineux; il est le plus excitant parmi les preparations martiales usitees.
Enfln le tartrate ferrico-potassique, s'em-ploie comrae mödicameut essentiellement re-constituant, car il n'est pas irritant et son usage prolonge est Supporte facilement par la muqueuse de la trachee et des bronches.
Les doses des sels de fer sont les sui-vantes.
— Perchlorure et sulfate de fer, 1 ä 3 grammes, dissous dans 100 grammes d'eau distill^e.
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—nbsp; lodure de fer, (par melange de parties egales de iodure de potassium, et de tartrate ferrico-potassique) 50 centigrammes a 1 gramme, dans 50 ä 100 grammes d'eau distill^e.
—nbsp; Arseniate de fer, 20 ä 50 centigrammes, dans 10 a 20 grammes d'une dissolution de citrate ammoniacal.
—nbsp;Tartrate ferrico-potassique, 1 gramme ans 10 ä 50 grammes d' eau.
Feve de Calabar. Eserine. — On emploie dans la m^decine de Thomme ces deux substances, dont les effets physiologi-ques sont. si puissants. En effet on salt par les resultats de 1'experimentation, que la föve de Calabar, diminue 1' excitabilite des nerfs moteurs spinaux ä leur terminaison dans les muscles, ce qui se traduit par la fai-blesse musculaire d'abord, et ä un plus haut degr6, par l'abolition des mouvements de locomotion. Ces effets caract6ristiques se multi-plient sous 1'influence du sulfate d'eserine, qui se prete beaucoup mieux pour la medication trach^ale.
On a beaucoup vante ces substances contre le t6tanos de l'homme, et on en a
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obtenu ea effet des resultats aombreux et tres-reraarquables, ce qui donne lieu d'espö-rer de rencontrer une pareille coincidence therapeutique dans la mödecine des animaux, chez lesquels la tolerance pour les medicaments actifs et tres-considerable. Je regrette de n'avoir pas eu ä traitor dans ce temps un cas de ce genre dans le cheval, mais je suis persuade qu' on devrait retrouver dans le sulfate d'eserine administre par la tra-chee, un element curatif de la plus grande utility.
A la suite de tentatives que j' ai faites pour essayer les doses de ces medicaments, j'ai trouve qu'en injection trach^ale 1'ex-trait alcoolique de feve de Calabar, peut se donner ä la dose de 1 a 5 centigrammes dissous dans I'eau, une, ou plusieurs foiiä dans la journ6e, dans une solution glyc6ri-nee. Le sulfate d'eserine, peut se donner a la dose de 1 centigramme, dissous dans 5 grammes d' eau. Ces quantites peuvent ötre elevees pendant le cours du tetanos, car dans cette maladie -rorganistne supporte assez bien des doses vöritablement enormes de medicaments actifs, et en teile mesure, que dans les condition normales, alles seraient
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107 plus que süffisantes pour determiner un em-poisonnement mortel.
Glycerine. — N' a pas d'usage direc-tement curatif, mais eile est uu excellent v6hicule pour beaucoup de medicaments ä effet local, car eile en fait retarder couside-rablement 1' absorption.
Huiles grasses. — C est ä 1' huile d'olive, ou d'amandes douces, qu'on doit s'adresser pour dissoudre ou diluer quelques medicaments actifs, et rendre leur absorption plus lente, ainsi que leur action locale irri-tante moins sensible. Nous avons vu que 1'huile injectee dans la trachee en petite quantity, s'absorbe aussi bien que les autres substances plus diffusibles, quoique cela se fait avec plus de lenteur, circonstance qui pent avoir quelque fois son cöte utile.
Iode et 10DURES. — Une place impor-tante dans la medication tracheale, est re-serv^e aux preparations iodiques par leur application aux maladies morvo-farcineuses. Je n' ai pas besoin pour le moment, d'entrer dans les details qui se rapportent ä la cura-
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bilite de la morve, ni expliquer les raisons qui doivent nous conseiller a pröförer les composes iodiques, plutöt que tout autre medicament; cette question se trouvera mieux placee dans ie chapitre de clinique qui a rapport avec ces infections. Contentons-nous d'afflrmer pour le moment, que l'iode et les sels qui en derivent, sont les medicaments qui se pretent le mieux pour la gu^rison prompte et durable de la morve et du farcin, et cela, non pas en vertu d'une speciflcite qu'on ne doit pas leur reconnaitre, mais parce qu' ils concourrent k maintenir 1' organisme pour une periode de temps, dans une condition qui rend incompatible I'existence simul-tanee du principe infectieux, et des elements qui peuvent en maintenir la vitalite.
Je comprends bien que cela ne sufflt pas pour donner une explication satisfaisante de ce fait, du cot6 au raoins de la physiologic tMrapeutique, mais on doit aussi avouer que dans la plupart des cas semblables, on n'arrive pas ä comprendre les phenomenes cliniques, que par des detours qui en devoi-lent en quelque sorte leur existence.
Nous enumererons en son lieu, les conditions sous lesquelles on peut obtenir la
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109 guferison de la morve et du farcin, dont la principale est de ne s'adresser qu'aux pe-riodes initiales de la maladie, lorsque 1' infection n' a pas encore profondement atteint Torganisme, car, toute probabilite de gueri-son, se trouve rigoureusement en rapport avec 1'importance des premiers phenome-nes morbides, et le degrö de leur manifestation.
A part cette particularite curative de l'iode et des iodures, qui est corame on le voit d'un tres-haut interet pratique, on re-connait au metalloide une action antiputride tmergique, la propriete de stimuler la circulation et les secretions, tandis qu'au con-traire, il concourt a faire diminuer la secretion de 1'urine lorsqu'elle est excessive-ment exageree, comme cela s'observe dans la polyurie, qu'il combat avec beaucoup d'a-vantage.
L'iodure de potassium, moins irritant de l'iode, jouit des memes proprietes th^rapeu-tiques, et on le fait servir frequemment en qualite d'agent intermediaire, pour faciliter la dissolution du metalloide dans I'eau.
A l'iodure de potassium ainsi qu'ä l'iode, on reconnait encore des proprietes
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fondantes et resolutives, qui sont mises a profit contre les affections lymphatiques (gour-mes), les maladies chroniques des viscöres et de la peau, le rhuraatisme, les tumeurs diverses et surtout contre les inflammations des muqueuses.
Vu 1'excitation vasculaire determinee par les composes iodiques, on trouvera qu'ils ne conviennent pas dans le debut des maladies aigues, et s'ils peuvent en quelque moment etre appliques, c'est seulement lors-que est passee la periode initiale et la ma-ladie, quoique non franchement chronique, traine en longueur.
Quelque seit la condition contre laquelle on administre 1' iode ou les iodures, on trouvera que leur emploi est suivi presque tou-jours d'une excitation generale, qui se traduit par l'augmentatioQ de l'appetit et de la vi-gueur, et ces phenomenes de bien etre general, apparaissent d'autant plus manifestes, que l'organisme se trouve dans une condition d'hyposthenie plus marquee.
La solution suivante, est la preparation plus convenabie pour etre injeetee dans les bronches, et eile repond assez bien ä tous les cas enumer^s dessus.
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Jode metalloidiquenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 grammes
Jodure de potassium 10 raquo; Eau distilleenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100 raquo;
F. dissoudre 1' iodure dans la plus petite quantite d'eau possible, ajoutez l'iode, et aprfes dissolution complete, versez le restant de l'eau. Doses. — On commence par en injector 2 grammes, dilues dans 3 grammes d' eau distillee, on augmente ensuite graduel-lement de 2 grammes la dose de la solution, chaque deux ou trois jours, en diminuant en meme temps la quantite de l'eau de dilution, jusqu' ä atteindre 20 grammes de solution pure; il est bien rare qu'on doive depasser cette dose, et la plupart des fois on reste bien au dessous.
Quelques fois on observe du malaise, des frissons et meme de la fievre (38,5 ou 39 degres), ä la suite des premieres injections, ou apres avoir atteint la dose de 10 grammes; ce sont les phenomenes d'iodisme qui se manifestent chez les chevaux a temperament irritable. La suspension du medicament pendant deux ou trois jours, suffit pour amener une prompte guerison. En re-commencant le traitement, on aura soin de menager les doses.
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On peut aussi preparer une solution iodique plus faible, selon que I' indication I'exige, sans avoir besoin d'y ajouter de 1' eau pour la diluer.
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Iodoforme. — Ce compose en paillettes d'un jaune pale, est insoluble dans 1'eau, soluble dans 1'alcool, 1'ether, le chloroforme, les huiles grasses et voiatiles, et il contient les djlO™ de son poids d'iode. II possede les propz-ietes de l'iode et des iodures alcalins sur la circulation et la nutrition, et il jouit de la meme efflcacite contre les maladies diverses, qui cödent aux preparations io-diques.
La particularite trfes-remarquable qu' on rencontre dans le iodoforme, de ne produire aucune irritation locale, et d'exercer sur le lieu meme de son application, une action anesthesique prononcee, le destine aux su-jets, chez lesquels 1' iode metalloidique etant indique, on trouve une contre indication dans 1'intolerance sensitive de la muqueuse res-piratoire. On peut ajouter ä cela, que quel-ques maladies, par leur nature, ne sopportent pas I'application d'un medicament tant soit peu irritant; de ce nombre sont les bron-
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chites et les pneumonies chroniques, accom-pagnöes de toux quinteuse et penible, et qui se trouvent avantagees pat-1' iodoforme. Enfin ce medicament remplace chez les monies sujets, la solution iodo-ioduree dans la morve et le farcin chroniques, lorsqu' ils affectent la meme intolerance pour 1'iode metalloidique.
L'iodoforme, se donne aux memes doses que 1' iode, en le dissolvant dans 1' alcool, 1'ether, ou mieux encore dans 1'huile d'olive, car son absorption se trouvant retardee. Faction fondante sur I'appareil pulmonaire se localise davantage, favorisant ainsi la resor-ption des nkgt;plasies pathologiques.
Laurier-cerisb ( hydrolat ). — L' eau distillee de laurier-cerise, agit par I'acide cyanhydrique qu' eile contient, et qui se trouve dans la proportion d'environ 5 centigrammes, pour 100 grammes d'eau.
C'est un medicament sedatif, antispas-modique puissant, qui deploie son action sp^cialement sur les organes renfermes dans la poitrine. On 1' administre frequemment centre les palpitations cardiaques et la toux spasmodique, de raamp;ne que centre la bron-
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chite et la pneurnonie, oü 1' eau de laurier-cerise, devient un sedatif trfes-puissant, et d'autant plus avantageux, qu'elle trouve bien son application lorsque l'excitation du Systeme nerveux, se rattache aux phenomfenes d' hyper^mie.
Pourtant il ne faut pas croire que ces effets södatifs de l'eau de laurier-cerise, ar-riveat jusqu' ä s'opposer au travail inflam-matoire, mais il faut tenir corapte aussi de la sedation des phenomönes irritatifs, qui jouent un role important dans la marche des maladies inflammatoires.
Les doses pour servir aux injections trachöales, sent variables depuis 5, jusqu'ä 50 grammes. Cette difference posologique, reconnait pour cause l'inegalite du titre de l'eau distillöe de laurier-cerise en acide cyan-hydrique, ce qui depend du mode de preparation et de l'anciennetö du produit. Je conseille de s' en tenir d'abord aux quantitös moindres, pour 61ever graduellement la dose, si le cas 1' exige.
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Mercure et ses sels. — Les preparations de mercure se combinent aprfes leur absorption, avec l'albumine du sang, en le
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depouillant de sa mattere plastique, et par une action speciale indetermin6e, rendent la fibriae deliquescente, qui s'oppose alors ä la r6g6n6ratiou des h6inaties. Par ces pro-prietes caracteristiques, les composes de mer-cure trouvent leur place contre les inflammations des muqueuses et des sereuses, qui sont accompagn6es d'un travail plaslique, telles que la metropsect;ritonite, la m6ningite, 1' hydrocephale, le rhumatisme aigu, la gourme, les engorgements chroniques du feie, des ganglions lymphatiques, contre les maladies chroniques de la peau, telles que I'eczema, 1' impetigo, le lichen et enfln contre la morve et le farcin.
Les sels de mercure ne sont pas tons egaiement solubles; c'est ainsi que le pro-tochlorure (calomel) ne Test pas, tandis que le deuto-chlorure (sublime corrosif), est soluble dans 16 parties d'eau froide, dans 2 parties et l/s d'alcool et dans 1'ether. Sa solubilite dans I'eau est rendue beaucoup plus grande en presence des chlorures al-calins. Le deute, ou bi-iodure de mercure, est soluble dans Talcool, l'6ther, les solutions de bichiorure de mercure, d' io-dure de potassium et d' iodure de fer. L' io-
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dure de mercure et de potassium, et l'iodure de chlorure mercureux, sont solubles dans l'eau. Les autres sels de mercure ne trou-vent pas pour le moment, aucune application par la methode tracheale.
Les doses des composes mercuriaux, sont variables selon la nature de l'affection qu'on doit combattre. Dans tons les cas, il est prudent de ne commencer le traitement que par des quantitös trfes-petites, sauf a forcer la dose si la n^cessite de 1'indication 1'exige, et la tolerance du sujet le consent. On doit d6buter g^neralement par 5 centigrammes du sei hydrargyrique, dissous dans 5 ä 10 grammes d' un vehicule convenient, puis on porte la dose a 10 centigrammes, qu'on pent 61ever jusqu'ä 20, ou 30. II n'est pas prudent de depasser cette quantity ni d'y persister long-temps, par crainte de determiner la cachexie hydrargyrique, ou du moins un derangement plus ou moins grave des fonctions de la nutrition, qui pent aggraver la maladie contra laquelle on a administr6 le mercure.
Pour injections trach6ales, on pent se servir avantageusement de la solution de bichlorure, ou de la liqueur iodo-arsenicale mercurielle:
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117 Bichlorure de mercure 1 gramme Eau distill6enbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100 grammes
M. Chaque injection de 5 grammes, con-tient 5 centigrammes de principe actif.
Jodenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 gramme
Jodure de potassium 5 grammes Biiodure de mercure 1 gramme Liqueur de Fowler 50 grammes Eau distill6enbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;50 raquo;
F. dissoudre le iodure de potassium dans une petite quantity d'eau, ajoutez le biiodure de mercure, enfin l'iode, et lorsque ces substances se trouvent dissoutes, versez le restant de l'eau et la liqueur de Fowler. La solution se d^colore par 1'addition de la liqueur arsenicale. La dose est de 5 ä 20 grammes, contre la morve chronique an-cienne qui ne cMe pas aux preparations io-diques, et contre le farcin chronique, lorsque 1'absorption des exsudats retarde et les infiltrations cutanees persistent longtemps.
L'iodure de mercure et de potassium, qu'on obtient en m61angeant, 2 parties d' iodure de potassium et 5 de biiodure de mercure, et 1'iodure de chlorure mercureux (sei de Boutigny), qu' on obtient avec 2 parties
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de biiodure de mercure et une partie de bi-chlorure de mercure, se doanent ä la dose de 5 ä 20 grammes d'une solution au 100m% centre les maladies chroniques da la peau.
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Opium, morphine et codeine. — L' o-pium est un produit trfes-complexe, qui ren-ferme des alcaloides et des principes im-mediats, jouant le röle de bases. Quoique 1'etude de ces substances ait ete fait par un grand nombre d'exp^rimentateurs, les applications cliniques n'ont pas 6t6 multi-pliees sur une grande echelle.
Pour servir ä la methode trachfeale, je n'ai pu trouver d'utilite pratique des substances, autres que I'opium, la morphine et la codeine; pourtant la seule qu'on pourrai't encore utiliser chez les animaux pourvus de la faculty de vomir, e'est I'apomorphine, qui a une singulifere propriMe 6metique ä la dose de 5 ä 10 milligrammes, et dans les affections qui reclament un agent dc la medication contre-stimulante, eile pent avoir une valeur considerable. Du reste la cryptonine, la narcotine, la narceine, la meconine, la thebaine, I'opianine, la papaverine, la pseudo-morphine , n' out pas recu d' applications
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119 pour le moment, dans la m6decine des ani-maux. Le tableau suivant emprunt6 au travail de M. CI. Bernard, range les six alca-loides principaux de 1' opium, suivant I'ordre de leur plus grande activity, au point de vue des effets soporifiques, convulsivants et to-xiques.
Fouvoir hypnotique. le Narceine; 2C morphine; 3e codeine.
Pouvoir Utanique. le Thebaine; 2e pa-paverine; 3e Narcotine; 4e codeine; 5e morphine; 6e narceine.
Pouvoir toxique. le Thebaine; 2' codeine; 3e papaverine; 4laquo; narceine; 5e morphine; 6e narcotine.
/. Opium. — On reconnait ä ce medicament la propri^te d'engourdir la sensibilit6 et la motricit^, ainsi que la faculty de di-minuer la tonicite du systfeme capillaire. II concourt egalement ä mod^rer les actions reflexes, il amfene I'exaltation thermique, I'ac-c616ration des battements du coeur, causee par la diminution de la pression vasculaire.
L' opium est un anodyn pr^cieux, le plus usite et le plus important de la ma-tifere medicale; il se trouve indique dans la
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plupart des affections douloureuses, telles qua les nevralgies, le rhumatisme, les coli-ques iatestinales, hepatiques et nöphritiques; les hernies, la peritonite et dans les inflammations accompagnöes de vives douleurs, telles qua la cystite, la pleuresie aigue, la pleuro-pneumonie, etc., notamnaent lorsque la maladie se trouve dans la condition ex-posee par Stokes, c'est-ä-dire qu'elle soit de date recente. En outre 1'opium reussit tres-bien dans la fifevre typhoide, lorsque predominent des phenomfenes, tels que la diarrhee, les douleurs intestinaux, et le pouls ast rapide, faibla at pen perceptible, ä cause du defaut de l'action cardiaque.
Pendant le travail du part, i'opium exerce una influence bienfaisanta en qualite de mo-dörateur des contractions d6sordonn6es, ir-reguliferas, qui souvent compliquent la parturition chez las femelles domastiques; at c'est un auxiliaira utile pour maintenir las forces pendant las m^trorrhagias et las autras hemorrhagies de causa interne ou trau-matiques.
En rfegla gen6rale, I'opium ne convient pas dans les affections precedentes, lorsqu'al-les tiennent aux conditions de congestion at
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121 d'hypersthenie, et il doit etre reserve aux cas li6s au defaut de stimulation des centres nerveux, en rapport avec un sang appauvri ou alter6; dans les conditions hyperstheni-ques on aura recours avec plus d'avantage ä la digitale, au sulfate de quinine et au bromure de potassium. Comme medicament hypnotique, il n'a pas d'empioi, si memo dans ce sens il peut avoir prise, chez les animaux domestiques.
Les preparations offlcinales d'opium, se trouvent en trfes-grande quantite, mais pour 1'usage des injections tracheaies nous n'en pouvons adopter qu'un nombre trfes-restreint. Le laudanum de Sydenham et la teinture d'extrait d'opium, sont les seules acceptables pour etre injectfes dans la trachte. On sait que 20 gouttes de laudanum, repr6sentent 5 centigrammes d'extrait d'opium, et que la teinture, laquelle n'est qu'une simple solution alcoolique d'extrait d'opium ä 1/13% re-presente eile mamp;ne une 6gale quantit6 d'extrait pour 12 gouttes. Partant de ces don-nees, on pourra injector chaque fois dans la trachte, de 1 ä 10 grammes de laudanum, et de 1 ä 5 grammes de la teinture d'extrait d'opium. La belladonne et l'atropine, out la
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proprifete d'intensifier les effets sMatifs de Topium et d'en prolonger 1'action, resultat pröcieux qu'il convient souvent de mettre ä profit dans la pratique, et specialement lorsque on introduit les medicaments sur une surface d'absorption, tellement active, comme se montre la muqueuse des voies respiratoires.
II. Morphine. — C est I'alcaloide principal et le plus important de 1'opium, dont il en reproduit les proprtet^s essentielles. Les sels de morphine, le chlorhydrate et l'a-cetate, les seuls employes dans la methode tracheale, servent comme 1'opium, quoique ä un degre beaucoup plus eleve, en quality d' excitants et de s^datifs, agissant sur les centres sensitifs et sur les nerfs moteurs, et pr^sentent comme lui le resultat therapeu-tique final d'abattre Tirritabilite, le spasrae et de calmer la douleur. Cette particularite reconnue aux sels de morphine, fait qu'ils sent employes dans les cas oü I'on a besoin d'une action rapide et puissante, et parti-culiferement lorsque Ton relive la nfecessite d'opposer un traitement actif centre une Symptome douloureux ou spasmodique, qui
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embarasse la marche reguliere d'une mala-die, ou en compromet son d^veloppement ordinaire.
On reconnait a la morphine, la propri6t6 d'agir directement sur le coeur et la circulation, en qualite de moderateur et de r6gu-lateur des mouvements cardiaques irreguliers ou affaiblis; son action dans ces cas se res-semble ä la digitale, sur laquelle la morphine aurait l'avantage de stimuler plus efflcacement la circulation pulmonaire et pöripherique, dont les perturbations, out un grand poids dans les d6sordres graves du coeur.
Enfin ce medicament, a r6ussi plusieurs fois dans la medecine de l'homnie et des animaux, contre le tetanos, spfecialement s' il etait injecte dans le tissu cellulaire sous-cutane, ou dans la profondeur memo des tissus. On concoit aussi comme I'action an-titetanique du sei de morphine, doit ressortir avec plus d'Evidence lorsqu'on injecte le medicament dans la trachte, que dans tout autre lieu, car dans les voies respiratoires il est rapidement absorbe par la muqueuse, il est entrain^ dans le torrent de la circulation et enfin il est port6 sur le centres
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nerveux, öü il peut deployer ses effets avec autant d' intensity que de süccös; c' est ua moyen ä essayer ä la premifere occasion,
Les doses de l'acetate et du chlorhydra-te de morphine, varient depuis 5 grammes, jusqu'ä 20 grammes de la solution au 100rae.
UI. Codeine. — La codeine, semble fa-voriser moins que la morphine la congestion encephalique, pourtant eile exerce une action therapeutique semblable ä celle-ci. Son activity est de beaucoup moindre que celle de la morphine, et par cette raison eile exige pour determiner les meraes effets, des doses sextuples ou decuples. On destine la codeine aux, memes usages de 1'opium et de la morphine, mais on lui donne la preference, lors-qu' on doit apaiser une douleur, un spasme, pendant le cours des affections cer^brales aigues, et dans les cas, du reste fort rares chez les animaux, oü l'opium et la morphine ne soient pas bien supports.
La codeine se dissout dans 80 parties d'eau froide, et eile est trfes-soluble dans l'alcool et 1' ether. Avec les acides veg^taux et mineraux, donne naissance ä des sels bien d^finis et trfes-solubles.
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125 Potasse (sbls de). — Les sels de po-tasse sont en general fort solubles, et pour injections tracheales, on peut faire usage de l'azotate, du carbonate, du chlorate, du permanganate, de l'arseniate et du bichromate. Je vais detailler 1' action particuliöre de chacun d'eux,
I. Azotale de potasse. — Le nitre, cause des effets en grande partie semblables ä ceux de la digitale, puisque comme celle-ci, il abaisse la temperature, il diminue la frequence du pouls, en memo temps qu' il augmente sa resistance, et cela par une sorte d'excitation sympatique, port6e sur le Systeme vaso-moteur; de plus il d^ploie une action particuliere trfes-connue sur la secretion renale. On le present en consequence comme remade diuretique, contre-stimulant, antiplastique et alt6rant. II trouve de la sorte, beaucoup d'indications dans les inflammations des parenchymes et des muqueuses, oil le nitre a une utilite incontestable, pourvu qu'on Tadministre dans un etat de grande dilution, ce qui est indispensable pour assurer sa diffusion rapide et la somme de ses effets diuretiques et contre-stimulants. II rend aussi
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de bons services dans les hydropisies, las
6panchenaeuts sereux inflammatoires, 1' hy-
drothorax etc., en menie temps que dans
les inflammations des organes genito-uri-
naires.
Le nitre est contre-indique lorsque les reins se trouvent dans im 6tat congestif, et pendant le cours des maladies septiques.
On pent associer l'azotate de potasse, au chlorhydrate d'ammoniaque, ä l'alcool et aux autres stimulants, dans la deuxiöme p6-riode des maladies aigues, ainsi qu'aux se-datifs, dans le commencement des affections inflammatoires.
Les doses du nitre sent de 2 grammes, qu'on pent porter jusqu'ä 10 grammes, en dissolution dans 100 ä 200 grammes d'eau, Ces doses sufflsent pour une seule injetion, qui peut etre repetee, selon le besoin, dans la meme journ^e.
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II. Carbonate de potasse. — Sei trfes-soluble dans I'eau, mais un pen caustique, de maniere qu' on lui prefere le bicarbonate, qui est moins soluble, (27 pour 100) mais offre I'avantage d' etre plus inoffensif pour la rauqueuse des bronches. Le sei de potasse
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alcalise les söcrötions, et trouve son application dans les inflammations plastiques et pour stimuler l'hematose, la combustion musculaire et la secretion lactee, parce que les sels de potasse predominent dans le lait et les muscles.
Selon le prof. Walley, le bicarbonate de potasse aurait la propriete de donner ä l'aconit, une plus graade activity thörapeu-tique. II n' est pas a ma connaissance, que cette affirmation ait et6 contrölee.
Les doses du bicarbonate de potasse, sont de 1 ä 5 grammes en dissolution dans 50 ä 100 grammes d'eau. On pent 1'associer ä d'autres medicaments stimulants, sedatifs, aux infusions de plantes aromatiques, etc.
III. Chlorate de potasse. — Sei soluble dans 20 parties d'eau, et une fois injecte dans les bronches, il augmente d' abord la frequence et la force du pouls, puis il pro-voque, chez les individus febricitants, la reduction du nombre des pulsations, augmen-tant en definitive la s6cr6tion urinaire.
Stevens a remarque que par 1'usage du chlorate de potasse, les muqueuses appa-raissaient plus rouges, et 0'Shaughnessy
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retrouva le sang veineux rutilaat et comme arterialise, sous l'influence de radministration du chlorate; ce qui confirraerait l'opinion de quelques experimentateurs, que le chlorate de potasse, cfede au sang une partie de son oxigöne. Mais comme le sei se retrouve inaltere dans les secretions, il est probable, comme le suppose Gubler, qu' une partie seulement soit transformee dans le sang, tandis qu'une autre portion, serait elimin6e dans son etat integral.
L'usage du chlorate de potasse est limits contre les maladies infectieuses, contre les inflammations et les flövres, oü il sem-ble agir en retardant la decomposition des albuminoides, en s' opposant ä la reproduction des leucocytes, et augmentant les secretions. Dans les conditions febriles, il est trfes-avantageux pour reduire le pouls et la temperature, et pour provoquer le deve-loppement naturel de la maladie, dans ce cas on l'administre apres qu'on a modere la violence des symptömes aigues par 1'aco-nit ou la digitale, en l'associant ä 1'ether et aux autres stimulants.
Doses: On fait une solution saturee de chlorate dans I'eau (5 pour 100), et on en
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129 injecte 5,10, jusqu'a 20 grammes chaque fois. On peut rep6ter celte dose dans la journöe.
IV. Permanganate de potasse. — Le permanganate a la proprtete d'arreter par son exces d'oxygfene, les fermentations et la putridity faisant disparaitre la mauvaise odeur et les qualitamp;s nuisibles des matiferes organiques en decomposition. Peut-etre il agit en cedant son oxyg^ne au sang, a la maniöre du chlorate de potasse, il est to-nique comme le fer, auquel il rossemble par ses proprietes r6constituantes. Son em-ploi se trouve done restreint, contre les maladies des bronches et des pouraons, carao-terisees par une exudation abondante et fetide; ainsi qu' il est indiqu6 contre la bron-chite fetide par dilatation bronchiale, contre les catarrhes pulrnonaires abondants, causes par des excavations du parenchyme.
En solution concentr6e le permanganate est irritant, en guise qu'il peut devenir un agent de substitution utile, pour la muqueuse bronchiale affectee de catarrhe chronique, en m^me temps qu'il enlfeve les qualit6s nuisibles au mucus purulent, qui se trouve ras-sembl(3 sur sa surface.
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On donne le permanganate de potasse en dissolution dans I'eau, dans la proportion de 1 ä 2 pour 100, aux doses de 5 ä 30 grammes, pour chaque injection tracheale. D'ordinaire ses effets desinfectants ne se font pas attendre longtemps; quant a son usage cormne medicament tonique reconsti-tuant, on n'a pas des raisons pour le pre-ferer au fer.
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V. ArsSnite de potasse. — Voyez, Ar-
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senic.
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VL Bichromate de potasse. — Le sei de chrome est soluble dans l'eau, et dans la proportion del|100e, il devient irritant et catheretique. Pour 1' usage interne, je ne lui ai trouve d'autres applications qu'en qua-lite d' agent pyretogenetique et therraopoie-tique. En effet le bichromate provoque une veritable fievre, avec augmentation de la temperature de 1 ä 2 degres, pouls frequent, anorexie, etc. Get 6tat se prolonge ordinai-rement de deux a trois jours, selon la dose du bichromate employee et la condition du sujet. On comprend que cette application du sei de chrome pent devenir seuleraent utile,
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lors des cas graves d' hypothermie, ou dans les maladies aigues, lorsque revolution morbide ne suit pas une marche normale par defaut de reaction, ou enfin toutes les fois qu'on croit n^cessaire de forcer les actes or^aniques, pour acc616rer ou modifier une condition pathologique dans son debut, qui menace d' une maniöre insidieuse de dege-n6rer dans sa nature ou dans son apparence ph6noiu6naIe. Dans ces diverses conditions, qu'il est bien difficile de döfinir, 1'usage d'un tel medicament peut porter un grand bien, comme un grand mal; je laisse ä la sagacity du praticien, d'en faire une juste application selon la necessite du moment.
Dans la partie expörimentale de ce manuel, j'ai releve les particularites qu'on rencontre dans le bichromate, comme agent capable d'augmenter la temperature, je n'y insisterai pas ici; mais il faut que je pre-vienne le veterinaire de bien se garder de n'employer pour injections tracheales, que des solutions trfes-laquo;Hendues (environ 1 pour 1000), et que la dose necessaire pour pro-duire cette sorte de fiövre artiflcielle, ne doit pas depasser 30 a 40 centigrammes, c'est ä dire, 300 a 400 grammes de la solution au
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milliöme. En employanr, uae solution plus concentr^e, on risquerait de provoquer une vive irritation de la muqueuse des bronches.
On a conseille le sei de chrome contre le coryza aigu, contre les affections chroniques des muqueuses, specialeraent celle des bronches, mais nous possedons d'autres moyens moins dangereux, pour ne devoir rejeter dans la majority des cas le bichromate de potasse.
Mavor de Londres, donne au bichromate de potasse l'attribut de sp^cifique des affections morvo-farcineuses. De mon cote, j'a-voue que dans les circonstances oü je l'ai applique, je suis arrive ä ne reconnaitre aucun profit de son administration. Peut-etre en forcant les analogies, on a cru a 1'utility de ce tnMicament dans la morve, par le fait que les ouvriers qui le manipulent, sont sujets ä une eruption pustuleuse de la peau et des muqueuses, et ä l'ulceration de la pituitaire, qui pent aller jusqu'a la perforation de la cloison cartilagineuse.
Potassium (sels de). — Les sels de potassium qu'on emploie par la methode trachöale, sont: le bromure, le cyanure, le iodure et le sulfure.
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133 /. Bromure de potassium. — Ce medicament entre depuis peu de temps dans la mattere m^dicale v6t6rinaire, en quality de sedatif puissant des actes reflexes, exerce, comme on salt, une influence depressive trfes-marquee sur la moelle. Cette action sedative a lieu encore sur tout le systfeme, par 1'intermediaire des nerfs vaso-moteurs, dont le bromure augmente I'action. II amfene aussi le ralentissement de la circulation et regularise les revolutions cardiaques, reduit le calibre du reseau capillaire sanguin, et diminue cons6quemment la colorification; en-fln il porte la sedation sur la s^nsibilitA p6ripherique, accrue par une condition a-normale.
Le bromure de potassium par ses effets sedatifs, ressemble k la morphine et ä l'a-tropine, tandis que par son action antiphlo-gistique et diur6tique, se rapproche de la digitale.
Lorsque 1'indication est bien fetablie, les effets du bromure de potassium deviennent trfes-marqu6s. En effet par le mfecanisme physiologique de reduction medullaire, le bromure amfene la diminution des sueurs, du flux muqueux et de reröthisme febrile,
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en meme temps qu'il conduit ä la sedation du systfeme nerveux par la diminutioa des actes reflexes m^dullaires, qui sont deceles par les convulsions et les spasmes.
En qualite de fondant et modificateur de la nutrition, le bromure de potassium se rapproche sensiblernent du iodure de la merae base, avec lequel on pent I'associer, ce qui est souvent d'un tnis-grand avantage.
Comme sedatif du systöme nerveux, le bromure convient dans tons les cas ou les medicaments anodyns se trouvent in-diqu^s, sans trop se preoccuper de la condition particuliere qui peut provoquer le desordre nerveux, sensitif ou moteur. II est utile aussi contre les affections des bronches, contre l'asthme et Pemphysfeme, contre la toux spasmodique de certaines bronchites, contre les hyper6mies en general, et contre toutes les affections des centres nerveux de forme congesrive. Enfin on a beaucoup vante le bromure de potassium contre 1'Epilepsie, la choree, les convulsions accompagnant la maladie des chiens, I'erethisme genital. On I'a essaye contre la morve et le farcin chro-niques, mais sans obtenir aucun r^sultat sa-tisfaisaut.
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Le bromure de potassium, se donne a la
dose de 50 centigrammes ä 2 grammes pour
chaque injection tracheale, dissous dans 5 ä
10 grammes d'eau.
II.nbsp; nbsp;Cyanure de potassium. — Ce sei agit par I'acide cyanhydrique qu'il contient et dont il en a toutes les propriety. V. Lau~ rier-cerise. Du reste 1' eau de laurier-cerise n' ayant pas un teneur constant en principe actif, on lui substitue frequemment le cyanure de potassium, pour remplacer un medicament infidel avec une substance synergique, dont la quantite d'acide est bien deflnie et con-sequemment son dosage a plus de rigueur. Du reste il trouve les memes indications de l'hydrolat, et il peut se donner a la dose de 2 ä 5 centigrammes, qu'on peut porter graduellement jusqu' ä 20 ou 30 centigrammes. On le donne dans 1' eau pure, ou melee a l'alcool ou ä 1' other, selon les indications qu'on se propose de suivre.
III.nbsp; lodure de potassium. V. lode.
IV.nbsp; Sulfure de potassium. — Une solution de ce sei (foie de soufre liquide), s'emploie
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q^ielquefois contre les affections cutanees, le catarrhe des broaches et les affections chroni-ques des poumons. II faut I'amp;viter dans les maladies aigues et pendant la pferiode febrile. Le sulfure s'administre en dissolution dans I'eau, dans la glycerine, ä la dose de 1 ä 5 grammes pour 100 a 200 grammes de vehicule. A dose meme moderne, il cause souvent un peu de toux, en raison de 1' hy-drogfene sulfure qui se met en liberte, par Je dedoublement d'une portion du sei, en presence des liquides organiques.
Quinquina bt quinine. — II y'a plu-sieurs especes de Chincona, qui sont diver-sement övaluees, en proportion de la quantite d'alcaloi'des contenus dans chaque sorte. La quinine, est parmi les alcaloides qui se trou-vent renferm^s dans les diverses 6corces du quinquina, le seul agent qui röunit ä un trös-haut degre, les effets utiles reconnus a la plante originaire.
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/. Quinquina. — L' 6corce de quinquina trouve une application utile dans les mala-die caract^risees par l'atonie des tissus, la debilite fonctionnelle, surtout si ces condi-
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137 tions se trouvent liees a la faiblesse vaso-motrioe, äraugraentation de la thermogeafese, et ä tous les phfenomfenes subordonuös aux perturbations du systöme nerveux sympathi-que. Dans ces cas se trouvent range les infections, les dyscrasies, les cachexies, ainsi que les inflammation viscerales, les hype-remies passives etc.
Le quinquina r6ussit encore centre les hydropisies liees ä V hydremie et a I'anemie, centre les affections cardiaques et les maladies des voies urinaires, agissant dans ces circonstances en quality de diuretique, d'as-tringent et de tonique vaso-moteur. Mais oü le quinquina marque un vrai succfes, c'est dans toutes les conditions febriles, soit qu'el-les dependent de 1'inflammation d'un organe important, pourvu que la maladie ne seit pas trop avancee, soit qu'elles suivent 1'introduction dans le sang, d'un principe sep-tique ou miasmatique.
Pour 1'usage des injections tracheales, on donnera la preference aux preparations de quinquina par l'eau, et eatre autres ä 1' infusion, qui est la plus chargöe d'alcaloides. Si toutefois 1'on fait usage d' une eau 16ge-rementacidulöe, avecde I'acide chlorhydrique
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ou sulfurique, on aura une dissolution plus parfaite des principes actifs du quinquina. Pour assurer la conservation de l'infusion, on peut meler aprös refroidissement, 1/20quot; d'alcool oud'ether. L'infusion de quinquina se prepare dans le mode suivant:
Quinquina calisaya 6 grammes
Eau bouillantenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 100 raquo;
Acide sulfurique alcoo-lise (eau de Rabel) 15 gouttes.
F. infuser jusqu' a refroidissement; pas-sez. Doses: 5 ä 20 grammes pour chaque injection.
On peut egalement faire usage de la teinture de quinquina, ä la dose de 5 ä 20 grammes, de 1' extrait mou obtenu par Teau, aux memes doses, et de 1' extrait alcoolique de 1 ä 5 grammes, dissous dans 5 a 20 grammes d'eau; mais de toutes ces preparations, je donne la pröförence ä l'infusion adduce, etant la plus simple et la moins dispendieuse des formuies du quinquina. Dans les cas ou 1'indication est urgente, il faut prescrire le sei de quinine.
II. Quinine. — L'alcaloide principal du quinquina, et mieux encore le sei qui est
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139 beaucoup plus soluble daus 1' eau, repr^sente au plus haut degre les proprietes therapeu-tiques reconnues au quinquina. Pourtant quelques particularitos cliniques, indiquent ia pr6f£rence qu' on doit accorder au sei de quinine. Le sulfate neutre et plus encore ie bisulfate, k cause de sa plus grande solubi-lite, a pour effet d'augmenter la tension vas-culaire, derivee d' un accroissement de la contractility arterielle et de 1' impulsion car-diaque, de diminuer les combustions orga-niques, et cons^quemment de r6duire les echanges nutritifs et en definitive la production de la chaleur.
D'apres Binz, le sulfate de quinine en solution ä 1/2000quot;, amfene la reduction du nombre des globules blancs du sang, en supprime leur mouvement amiboide, et tue les espfeces inf6rieures, telles que le bacte-ries, les vibrions, etc., ce qui expliquerait en grande partie quelques unes de ses proprietes curatives.
Les sels de quinine^ comme le quinquina, s'administrent usuellement toutes les fois que 1'indication se presente de moderer les hyper6-mies actives, de reduire une temperature ele-v6e et d'abattre un mouvement febrile exalte.
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Peut-on agir directement avec ces medicaments, sur les poisons caractöristiques des maladies septiques ou virulentes? Ce que j'ai dit ä propos de l'acide phenique trouve sa place ici, car les doses de sulfate de quinine, qui sent n^cessaires pour neu-traliser les elements infectieux du sang, doi-vont rfesulter plus massives. Cette opinion se trouve en desaecord, avec les experiences de Binz, Homberg, Ripoll, etc., qui croient ä raction antiseptique du quinine; mais en meme temps je dois citer les recherches de Gubler, qui etablissent l'utilitö incontestable des sels de quinine dans les flfevres typhoi-des et dans les autres formes infectives, mais seulement en qualite de medicaments qui s'opposent aux manifestations symptomati-ques graves, ou moderant les phenomfenes, dont le d6veloppement est dangereux.
Outre la fifevre intermittente, qui n'est pas rare chez le cheval, com me j' en offre un cas trfes remarquable, !a quinine peut s'ap-pliquer aux maladies cardiaques, arrivees au p6riode asth^nique, dans l'asthme, dans les inflammations des centres nerveux, telles que la möningite c6r6brale, la meningo-my6-lite, la myelite etc.
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141 Les sels de quinine qu'on doil employer dans la medication tracheale, sont le sulfate. le bisulfate qui est plus soluble, le citrate et le valerianate. Ce dernier qui röunit les ef-fets de la quinine et de la valeriane, est trfes-bien remplac6 par une infusion de racine de valeriane, dans laquelle on fait dissoudre du bisulfate de quinine.
Les doses des sels de quinine pour injections tracheales, sont de 10 ä 50 centigrammes, dissous dans 5 a 10 grammes d'ean distillee.
Sodium (sels de). — Les sels de sodium, ressemblent ä leur cong^nferes les sels de potassium, mais en raison de la base qui est moins etrangere dans I'organisme, ils n'ont pas la meme efficacit6 curative des sels de potassium, sur lesquels les Elements organiques reagissent avec une plus grande energie. II revient au memo de dire, que les sels de sodium sont mieux toler6s par I'or-ganisme, lequel en supporte des doses plus ölev^es.
I. Chlorure de sodium. — Le sei mariu ne se montre pas facilement applicable en
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injections tracheales, contre les conditions morbides qui reclament un traitement actif; car connaissant que ce sei est normal dans presque toutes les humours, on a raison de supposer, qu'il ne pent pas apporter une modification sensible dans la marche d'une maladie. On sait pourtant que les solutions salines sufHsamment concentrees, deviennent des agents de modification pour les rauque-uses, et que une fois absorbees coucourent ä perfectionner les actes de l'h^matose. C'est ainsi qu'on pent les essayer dans la fifevre typhoide, la gourrne, le catarrhe bronchique, quoique on ne doive pas trop compter la-des-sns, si 1'on fait exception pour le catarrhe des bronches, lequel, lorsque il est 16ger, trouve un soulagement reel dans les injections tracheales de chlorure de sodium.
Les doses du sei marin, sont de 5 ä 20 grammes, dissous dans une süffisante quan-tite d'eau. On pent l'administrer avec le bromure, ou l'iodure de potassium, dont les effets se trouvent alors multiplies par cette association importante.
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//. Sulfure de sodium. — Le sei qui mineralise une grande quantity d' eaux sul-
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143 fureuses, est plus stable que son equivalent le sulfure de potassium, supporte les memes indications curatives, et il est administre aux memes doses que celui-ci.
SOUDE (SELS DE).
7. Arseniate de soude. — Ce sei con-vient dans le traitement arsenical par la methode tracheale, vu sa grande solubilite dans 1'eau. Ses effets ont Mes dlt;3taill6s au paragraphe special de l'arsenic (V. ce mot, pag. 87), de manifere qu' il ne sera pas ne-cessaire d'en faire ici des repetitions inuti~ les. Je ferais remarquer pourtant, que I'ar-s^niate de soude, se prete tramp;s-bien aux usages ordinaires, pour lesquels on est dans 1'habitude d'administrer 1'acide arsenieux pour 1'usage interne, qu'il n'a pas besoin, comme celui-ci, d' etre dissous dans I'alcool, ce qui est cause chez quelques chevaux, d'une hyperemie bronchiale passagfere, qu'il est pourtant utiie d' 6viter, Enfla le sei d'ar-senic, pent bien s'associer aux alcalins, aux ferrugineux, avantage qui doit lui faire trou-ver quelques applications, dans certaines maladies des bronches et des poumons, ainsi
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que dans les conditions du sang, caracteri-
sees par rhypoglobulie, la leucocythemie etc.
On se sert aussi de l'ars^niate de soude, centre les maladies cutanees chroniques, contre les affections congestives des centres nerveux encephaliques, contre le farcin, l'angioleucite lente, les niedres de mauvaise nature etc.
La solution arsenicale de Pearson, qui contient 5 centigrammes d'ars6niate cris-talise pour 30 grammes d'eau, peut s'employer en injection tracheale, aux doses de 30 ä 60 grammes, mais n'etant pas n6ces-saire d' introduire une teile quantity de ve-hicule pour administrer la dose süffisante du mMicament actif, on composera une solution a l/100e, qui n'aura pas les m^mes inconve-nients, pouvant se donner comme la liqueur de Fowler, a la dose de 5 a 10 grammes.
Lorsqu'on voudra administrer I'arseniate de soude dans une eau ferrugiaeuse (sulfato de fer), on y fera dissoudre en memo temps du citrate ou du pyrophosphate d'aramonia-que, sans cette precaution l'arsöniate de fer insoluble qui resulte, ne pourrait pas agir sur la muqueuse des bronches, ni y etre absorb^.
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145 //, Carbonate de soude. — 11 y a plu-sieurs carbonates de soude, mais ceux qu'on doit pr6f6rer pour la medication trach^ale, scut le carbonate neutre et le bicarbonate, tous le deux 6tant 6galement solubles, le premier dans 2 parties d'eau, le deuxierae dans 12 parties. Coramn les antres sels al-calins, le carbonate de soude, exerce une action particulifere sur 1' 6pith61ium a oils A'ibratiles, dont il en excite les fonctions de manifere qu'il peut en devenir un stimulant remarquable des muqueuses, condition qu'on peut mettre ä profit dans le^ catarrhes aigus et chroniques des bronches. En outre les medicaments alcalins, sont des auxiliaires puissants de la medication expeo torante, car ils jouissent de la propriety de dissoudre le mucus des surfaces muqueuses, soit'par une action chimique directe sur le mucus merae, soit pas dilution des ses elements aprfes absorption, ce qui fait qu' une fois qu'il est secrete dans un etat do plus grande dilution, il peut etre plus facilement expulse par les efforts meme legers, de la toux.
On doit remarquer que le carbonate neutre, est bien plus irritant pour la muqueuse 10
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des broaches que le bicarbonate, lequel est
au contraire trfes-bien tol6r6.
Lorsque les carbonates viennent absorb6s en petite quantite, ils favorisent la combustion des matöriaux de nutrition et ils accölferent de cette maniere les fonctions des Clements globulaires, dont 1' existence s' en trouve abregne. Ce fait a pour consequence de porter une restrictions, dans 1' ernpioi des carbonates alcalins ä fortes doses et longtemps continuees, car ils provoquent ä la longue un etat aplastique du sang.
Les sels de soude, sont des diuretiques trfes efflcaces que 1' on pent administrer avec des substances analogues. On les em-ploie aussi contre les inflammations des mu-queuses, specialement celles des branches, et dans la fifevre, a titre de diuretiques et d'an-tiplastiques. Ils peuvent etre utiles aussi pour favoriser la resolution des exsudats; dans ces cas on doit l'associer ä i' iodure de potassium, comme on pent 1' unir au laudanum, k la belladonne, dans le d6but des bronchites. Pour dissoudre le mucus bronchique, on doit preferer le carbonate neutre, tandis que le bicarbonate, doit etre reserve pour les autres indications.
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Les solutions pour servir aux injections trach^ales, sont faites dans la proportion de 5 parties de carbonate ou bicarbonate, et 100 d'eau, avec 2 de laudanum, autant d'extrait de belladonne, ou 5 d'iodure de potassium. De ces solutions on pent en injector des quan-tit^s variant depuis 5 grammes, jusqu'a 20.
III. Hyposulfite de soude. — On a beau-coup vantö les hyposulfltes en gönöral et celui de soude en particulier, par leur pro-pri6t6 antizymotiques qu' on a appliquöe centre les affections spöcifiques, telles que la morve, le farcin, le charbon, la flfevre ty-phoide, etc. On est grandement revenu aujourd'hui de 1'enthousiasme souleve par ces medicaments, que la doctrine de Polli avait si haut places sur les degrös de r6-ch^lle th^rapeutique. En effet Ton n'a pu encore prouver que les fermentations qui se passent au sein de 1' ^conomie, soient en rapport avec les infections, telles que la morve, le charbon etc.; en outre, comme nous I'avons vu pour l'acide phönique, les substances qui peuvent s'opposer au deve-loppement de quelques proces pathologiques, mettront obstacle 6galeraent aux actes chi-
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miques inh6rents ä 1' Mmatose et aux 6chau-ges nutritifs interstitiaux, de manifere qu'ou ne pourra pas frapper de mort ces ferments, sans porter aussi un coup mortel a I'indi-vidu raalade. Ces opinions, qui du reste ne m'appartiennent pas, ont 6te 6mises par Gubler, Vulpian et quelques autres physio-logistes. Cela ne veut pas dire que les hyposulfites soient sans action th6rapeutique, car on sait que dans plusieurs conditions morbides, ils arrivent ä ^tre r^ellement utiles. En effet ils trouvent leur application centre la bronchite chronique, le catarrhe flt;sect;tide des bronches, la fifevre typhoide, dent ils r6dui-sent la temperature, tout en d^tournant les poussees congestives vers les poumons; en-fin ils se trouvent indiques aussi contre la gourme, lorsqu' eile n' a pas une naarche rfe-gulifere et afifecte une tendance au develop-pement de foyers gangreneux et purulents. L'hyposulfite de soude, trfes-soluble dans I'eau, est le seul qu' on doive employer dans la medication trach6ale, et il peul se donner ä la dose de 5 ä 20 grammes, dissous dans I'eau ou dans les infusions aromatiques, as-soci6 au camphre, ä 1' ammoniaque et ä ses sels, etc.
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Soüfrb. — Le soufre a joui autrefois d'une grande vogue dans la m^decine v6-t^rinaire, quoique aujourd'hui il ne soit gufere employ^ par les praticiens et c'est peut etre ä tort que l'oa a delaiss6 ce me-talloide. On salt aussi que le soufre a ete beaucoup vant6 contre la morve et le farcin, en qualitö de modificateur puissant de la nutrition dans las maladies du systöme lym-phatique, et Solleysel l'appela le bäume des poumons, si grande etait la conflance qu'on avait ä cette epoque de l'efflcacite curative de ce medicament.
Le soufre trouve souvent son emploi contre les maladies chroniques de la peau, les catarrhes des muqueuses, particuliferement celui des bronches, et enfin contre les maladies du systfeme lymphatique, oü il con-court a provoquer une modification salutaire, de la meme maniöre qu'agissent 1'arsenic, le phosphore et l'iode.
Un obstacle sörieux qui peut restreindre 1'administration du soufre, est son insolubility dans les vehicules facilement diffu-sibles, tels que l'eau, l?alcool etc. Pourtant on peut biea mettre sur la surface respira-toire des solution de soufre dans les huiles
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grasses ou volatiles, lesquelles, si d' un cöt^ peuvent en r6tarder 1'absorption, ne s'opposent pas, comme je 1' ai d6montr6 pr6cedemment, ä sa penetration dans le torrent circulatoire. A cet effet on pent faire usage de la preparation connue sous le nom de bäume de soufre, qui est une dissolution de soufre, dans l'huile de noix; de meme que Ton peut se servir du baiamp;-me de soufre anise, forme d' une partie du m6talloide, en dissolution dans 4 parties d'essence d'anis. Quelquefois aussi on trou-vera avantageux de prescrire le bäume de soufre terebenthine, qu'on prepare 6gale-ment avec 1 de soufre mou, pour 4 d'essence de terebenthine.
Les doses de ces composes que Ton peut injecter dans les bronches en une fois, sent de 5 ä 20 grammes.
//. lodure de soufre. — Ce compost instable et mal dfefini, est insoluble dans l'eau; l'alcool et 1'ether lui enlevent de Tiode qui abandonne le soufre. La preparation la mieux appropri6e pour servir ä la methode tracheale, est la suspension du iodure dans une dissolution gommeuse ou un me-
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lange de 1 partie de iodure de soufre, avec 9 parties d'huile d'amandes douces.
L'iodure de soufre a 6te employ^ avec succfes contre la tnorve chroaique de rhomme, d'abord par Galtier, apräs par Bourdon. On l'a aussi fait servir dans Tasthme en etat de vapeurs, qu'on a fait penetrer dans les voies respiratoires. Quoiqu'il en soit, l'iodure de soufre est un stimulant diffusible et r6-solutif trfes-6aergique, dont les proprietes peuvent etre dingoes contre les maladies aux quelles on oppose les deux composes du sei, le soufre et 1' iode. C'est un moyen ä essayer pour lequel j'ai concu quelque esperance de rfeussite.
On peut regier les doses selon celles que sont präscrites pour 1' iode, c' est ä dire en employant 5 ä 20 grammes d'une solution a 1/100laquo;.
Stramonium. — Par ses effets le stramonium ressemble a la belladonne, dont il represente aussi la plupart des proprtetßs th^rapeutiques. Pourtant on reconnait au stramonium une supörioritö plus marquee, contre les desordres de la respiration cara-ct6ris6s par la frequence et 1'irregularity
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de ses mouvemeats, ainsi qu' on 1' observe daus la pousse et l'asthme. J'ai trouve aussi que }' atropine, modifle sensiblemeat Tirrögularite du rythme respiratoire dans ces memes maladies et ä mon avis l'actioa de ces deux substances, se trouve placee au meme degre d'activity therapeutique. En qualite d' anodyn et d'antispasmodique, nous devons reconnaitre que nous possedons dans d'autres medicaments de la meme classe, des moyens beaucoup plus actifs que ne l'est le stramonium, 1' usage duquel doit etre restreint a 1'indication spöciale sus-mentionn6e.
Pour injection tracheale on pent se servir de 1'infusion, (1 a 5 de feuilles pour 100 d'eau; dose: 5 ä 20 grammes); de l'ex-trait aqueux (dose: 20 ä 50 centigrammes); de Textrait alcoolique (dose: 10 ä 30 centigrammes) dissous dans 5 grammes d'eau. Les preparations de semences de stramonium etant plus actives, se donnent aux doses moitiö raoindres.
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Strychnine. — Elle n'est pas soluble dans 1'eau, et trös-peu dans l'alcool, mais eile se dissout dans les acides 6tendus pour former des sels d6flnis plus solubles, de
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153 manifere que le sulfate de strychnine doit etre pr6f6re dans la methode tracheale.
La strychnine porte son action princi-palement sur le centre nerveux spinal, dont eile en augraente la puissance excito-motrice, de maniamp;re que son indication se trouve etablie,. toutes les fois qu'on a besoin de stimuler 1' energie m^dullaire et consequem-ment la myotilit6, comme dans les paralysies qui ne sont pas sous la d^pendance d'une irritation des centres nerveux.
Par une extension d'action, la strychnine se trouve utilement employee contre la pa-resse musculaire qu'on observe frequemment ä la suite de maladies graves, mais dans le cours des maladies des centres nerveux, on doit s'en servir avec prudence, lorsqu'elles sont ramp;jentes et en voie d'evolution, ou elles sont accompagnöes de phenomfenes d'irritation.
Une application heureuse a 6te faite par Mavor de Londres, centre la paralysie des muscles du larynx qu'on a appeI6 cornage, et 1' on trouvera un cas interessant du meme genre releve de la medication tracheale, dans !e chapitre suivant de therapeutique clinique. Pour mon compte j'ai trouve que le sulfate de strychnine est d' un grand avantage pour
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rßgulariser les respirations dans la pousse, oü en peu de jours il modöre le contrecoup a un si haut degre, qui 11 est souvent difficile d'en constater la presence. 11 ramp;issit encore avantageusement contre la bronchite chronique, liee a l'hyperömie vaso-paraly-tique de la muqueuse des bronches et ä 1' atonie des glandes mucipares qui y sont disseminees.
En donnant la pr6f6rence au sulfate de strychnine pour injections trachöales, on doit 1' administrer en solution dans I' eau ä la dose de 2 ä 6 centigrammes, une ou deux fois par jour, dans 5 a 10 grammes de v6-hicule. La brucine et 1' igasurine sont les al-caloides congenferes de la strychnine, out les memes proprrätes et ne meritent par cons6-quent aucune preference sur 1' alcaloide principal de la noix vomique. On peut aussi faire usage dans la m^thode trachöale de la tein-ture de noix vomique, a la dose de 50 centigrammes a 2 grammes, ou de 1' extrait alcoolique a la dose de 5 ä 50 centigrammes, dissous dans 5 ä 10 grammes d'alcool dilu6.
Terebenthine. — Pour 1'usage tra-ch^al on emploie 1'essence de t6r6benthine
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seule ou associ^e ä d'autres substances qui en attenuent les effets locaux ua pen irritants, on qui concourent ä combattre quel-ques phenorafenes morbides qui se trouvent presents dans le cours d'une maladie.
L'essence de terebenthine n'est pas soluble dans I'eau, peu soluble dans I'alcool, eile Test au contraire beaucoup dans Tether, les huiles grasses et volatiies, de manifere qu'on pent I'administrer dissoute dans un de ces vehicules et particuliferement dans 1' huile d'olive, qui empeche le dövelop-pement de ses qualites irritantes sur les muqueuses, sur lesquelles eile est mise en contact.
On emploie rationellement l'essence de t6r6benthine centre les catarrhes chroni-ques des bronches, et en general centre les flux muqueux ou muco-purulents. L'action qu'elle d6ploie sur les Elements contractiles des vaissaux, en fait un agent tr^s-puissant centre les h^morrhagies; mais les effets vrai-ment surprenants se rencontrent lorsqu' on s'en sert pour combattre les affections ca-tarrhales des voies respiratoires. Pour men compte, je n'ai pas trouve un m6dicament qui fut aussi actif dans ces conditions mor-
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bides, et doat les r6sultats curalifs fussent egalemeat rapides. On a done lieu d' etre surpris des benefices que 1' on obtient avee une substance, laquelle une fois introduite dans les voies digestives, est bien loin de provoquer des r6sultats si prompts et efflca-ces, quelle qu'en soit la dose ingeree. La guerison des catarrhes chroniques des bron-ches s' effectue par 1'essence de terebenthine en peu de jours et avec une r^ussite presque sure, ä moins que le catarrhe ne soit pas sous la dependance d'une affection grave des organes voisins.
Pour les injections tracheales, je preffere la dissolution de 1'essence de terebenthine dans 1'huile d'olive en parties egales, in-jectant chaque fois 5, 10 ä 15 grammes de liquide, selon l'intensite de l'affectioa et la nature du produit excrete par les broaches.
Valeriane et valerianates. — La val^riane est un stimulant puissant du Systeme nerveux, agissant sur le centre c6r6-bro-spinal et sur le systfeme ganglionnaire. Son action n' est pas beaucoup marquee dans le cheval, pourtant eile peut bien trouver une indication utile dans des conditions mor-
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bides d^finies, telles que la faiblesse qui accompagne la convalescence des maladies graves, ou trfes-prolong6es, centre tons les spasmes qui sont sous la d^pendance de l'anemie, de 1'ataxie, et dans les fifevres typhoides ä symptomes enc^phalopathiques, les coliques, les palpitations nerveuses fr6-quentes chez les chevaux a temperament irritable, et dans tons ces cas on pent 1'as-socier aux opiaces, a 1' other, au quinine, a 1'aramoniaque etc.
Les valerianates, tels que ceux d' a-tropine, de quinine, de soude, de fer, de zinc, d'ammoniaque, peuvent etre adminis-tres par la trachte, oü leur action est le resultat des effets combines de chacune de substances qui les composent, quoique ils puissent etre aussi bien remplaces par une infusion de val6riane, a laquelle on joint un sei de fer, de quinine, de zinc etc.
On pent donner la valeriane sous forme d'extrait a la dose de 5 a 20 grammes, dis-sous dans l'eau, et la teinture alcoolique aux memes doses. Les quantitös de sels de valeriane ou de leur melange avec 1'infusion, doivent etre röglees selon les doses pres-crites pour chacun d'eux.
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CHAPITRE V.
Avant d'aborder la question du traite-ment des maladies par la m^thode tracheale, je crois urgent de renouveler la recomman-dation de ne pas d^passer par une appreciation exageree, la limite reelle des faits constates par 1'experimentation et la clinique. Ce serait aller au delä de la mesure im-posee dans toute sorte de medication spe-ciale, de supposer qu' avec les pratiques diverses dont se compose une methode, on puisse par cela meine arriver ä la guerison de toutes sortes de maladies, sans que d'autres Clements medicamenteux viennent en aide. La limite des ressources que l'on peut tirer d'uu proc6d6 curatif, n'est pas sans bornes, et chaque mfethode se compose d'un nombre d6flni de particularites thera-pentiques que lui appartiennent, et qu' on peut mettre ä profit dans quelque cas morbide, en se m6flant des conceptions trop vagues ou trop illimitees, qui sont toujours hors de proportion avec la reality des faits.
Les injections tracheales meraes, ne constituent pas qu'une methode trfes-utile pour 1'introduction des medicaments, dont
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159 l'absorptioa par la surface respiratoire se fait avec une extreme rapidite et par des doses relativement trös-petites, de maniere que de cette methode on petit en tirer une grande 6conomie de temps, de depense, avec une plus grande probabilite de porter dans I'organisme une action plus prompte, plus efflcace, en meme temps que plus durable. En exiger davantage serait se leurrer d'es-poir, et un sage praticien doit limiter son jugement autant qu'il pent, dans le cercle exact de la reality qui döcoule de l'obser-vation attentive et impartiale des faits clini-ques. En traitant dans ce chapitre des maladies qui son sujettes ä la methode tracheale, on trouveraque j'ai appel^aussi le concours des autres ressources th^rapeutiques, de manifere que le traitement qui en r^sulte est complexe, et la pratique des injections des medicaments dans la trachee, ne trouve done son application, qu'autant qu'il faut porter dans la circulation un medicament actif. Cette explication etait necessaire a mon avis, pour ne pas faire depasser la nouvelle m6thode, des limites exactes et reellement utiles qui la caracterisent, et ne pas exposer les confreres aux deceptions d'une confiance exageree.
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Acrinie des muqueuses.
La diminution de secretion d'une muqueu-se s'appele acrinie; ot quoique cet 6tat morbide soit pen connu,il existe et pent quelquefois reclamerl'intervention de la th^rapeutique. En general la secheresse des muqueuses n'a pas une duree trfes-grande, et d'ordinaire aussi, eile n'est qu' un symptome secondaire, fugace, qui accompagne la periode hypere-mique des inflammations catarrhales. D'autres fois on ne la rencontre que pendant I'adyna-mie des fievres graves, specialement les ty-phoides, et dans ces cas eile est justiciable du traitement propre ä ces affections.
L'acrinie de la rnuqueuse respiratoire, celle qui nous interesse le plus par sa frequence, pent etre attaqu^e, si la cause reside dans le processus inflammatoire, par les injections emollientes et aromatiques et par-ticuliferement par les solutions alcalines, qui deploient leur action sensible sur les epitheliums, dont elles activent le fonctionnement; dans les conditions typhoides, les injections toniques et stimulantes seront de grande avantage; et si enfln l'acrinie est sous la d^pendance de conditions pathologiques gra-
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161 ves, capables de provoquer l'inertie secr6-toire des glandes muqueuses, pendant le cours des affections bronchiques ou pulmo-naires, alors il faudra avoir recours aus medicaments dits expectorants (terebenthine, sulfures, iodiques etc.).
Pourl'acrinie de la muqueuse intestinale, qui provoque necessairoment le ralentisse-ment dans le cours des matieres digestives, on sait qu' eile est presque toujours dans le cheval, sous la dependance de l'atonie de 1' intestin, et par cela memo cede facilement aux injections tracheales de strychnine. On tronvera dans les paragraphes correspondants a ces diverses maladies, les observations qui se rattachent aux indications relevees des acrinies des muqueuses. Quant ä l'acrinie du tube digestif, qui suit de tres-pres l'atonie du gros intestin, je ferai mention de l'obser-vation suivante, par laquelle on arrhvra ä comprendre 1' indication et relever les avao-tages de la methode tracheale.
lre Observation. — Acrinie atonique du gros intestin. Injections tracheales de Sulfate de strychnine. Guerison. — Un cheval age de 14 ans environ, me füt presents le 15
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mars 1880. Le proprietaire avait remarque qu'il ne maügeait pas avec trop d'appetit et que depuis quelques setnaines il ne travaillait pas de bonne volont.6. L'animal avait perdu aussi un peu d'emboapoint et il etait tour-mente de tem[)s en temps par de rares accös de colique de peu de duree. Je le trouvai lors de ma visite, peu sensible aux stimulations exterieures, il avait le ventre re-tracte, la langue sfeche et legörernent cou-verted'un enduit blanchatre; le pouls lent, ne battait que 34 pulsations par minute. Les feces 6taient decolorees, tre.s-dures, ternes, et peu abondantes, on aurait dit que le cheval etait affecte d'immobilite, tant les symptomes se ressemblaient ä cette maladie. Je fis le diagnostic d'atonie du gros intestin, et cons6-quemment j'employai des injections trach6a-les de 5 grammes chacune, d'une solution de sulfate de strychnine dans l'eauä l/200,,,e; une injection par jour. Je revis le cheval le soir, et je le trouvai plus gai et avec un peu plus d'appetit; il avait defeque plus abondamment que la veüle. Le matin suivant je le trouvai dans un meilleur etat et je lui fis encore une injection tracheale de strychnine. Vers midi il avait 6mis des feces
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163 plus colorees, moins denses, et plus luisantes; l'app6tit 6tait revenu presque au degre normal, et ranimal semblait avoir repris toute sa gait6, le pouls etant aussi normal ä 42. Je pratiquai encore pendant les deux jours suivants, les memes injections qui amenereat la complete guerison. Je prescrivis settlement de lui donner pendant quelques jours, une dose de noix vomique (1 gramme), dans du son.
Adynamie.
L'adynamie est une expression generique applicable ä la diminution des mouvements volontaires et ä l'abolition des sensations, en meme temps qu' ä 1' affaiblissement des fon-ctions en general. Ce syndrome clinique, quoi-que il ne costitue pas une unite morbide, reclame souvent le secours du vetlt;5rinaire, puis qu'il peut devenir une complication fächeuse qu'il Importe de combattre, au meme temps que la maladie de laquelle il prend origiue. On distingue l'adynamie par les caractferes suivantes: faiblesse considerable du malade, indifference pour ce qui I'entoure, stupeur, pouls faible avec ou sans frequence. On 1' a
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nominee aussi etat typhoide, vu qu' eile acconapagne frequemment la ühvre typhoide, laquelle pourtant chez le cheval n'atteint pas ce haut degre de prostration, qu'on observe chez 1'homme.
Gen6ralement on attribue Tadynamie a Texistence d' un principe inconnu qui infecte le sang; ce qui est certain, c'est que lorsqu'on rencontre ce ph^nomene important, on pent conclure ä un etat general grave, qui peut varier depuis la pneumonic, jusqu'aux affections typhoi'des et gangreneuses.
II ne sera pas difficile de puiser dans 1'ensemble des medicaments qu'on introduit dans les voies respiratoires, les substances qui peuvent convenir dans cet etat grave de l'economie; tons les excitants et parmi eux, les plus diffusibles, seront choisis de preference. Ainsi 1'alcool, 1'ether, 1'acetate d'ammoniaque, le laudanum, trouveront plu-sieurs conditions d' etre employes avec benefice, et leur indication rationelle ressortira mieux, par l'etude de la nature de la maladie qu'a donne lieu ä l'adynamie. Je crois inutile d' insister davantage sur ce point de clinique therapeutique, confiant dans la sa-gacite des praticiens pour qu'ils puissent
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165 relever avec justesse 1' indication precise de ce syndrome; comma j'ai trouve superflu d'en presenter les observations, puisque 1! in-teret du phönomfene ne pent pas etre devoile plus avantageusement par des details clini-ques, qu'il ne I'a ete par ces rapports the-rapeutiques.
Affections charbonneuses.
L' infection charbonneuse depuis les rc-cherches modernes, est rentree dans un cerclc pathogenlque mieux defini, car on a cherche la cause de son developpement dans des elements specifiques, auxquels on s'efforce d'assigner des caractöres de distinction d' une grande exactitude. II serait hors de propos de faire ici un resume des diverses m6tho-des de traitement de ces affections, d'autant plus que les räsultats qu' on en a obtenus, ne sont pas de nature a encourager de nou-veaux essais. Pourtant depuis que les experiences trfes-int6ressantes de MM. Pasteur, Chauveau, Cornevin, Arloing etc. out jet6 plus de jour sur la question de la nature du charbon, on a repris avec une ardeur nouvelle l'6tude du traitement de ces aflfe-
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ctions, et les injections hypodermiques an-tiseptiques, comme 1'usage do l'iode äl'inte-rieur, semblent avoir etes suivies de quelques resultats heureux. 11 reste done hors de doute qu'en introduisant des medicaments reconnus capables de neutraliser le virus, ou du moius d'en empecher le d^veloppement insidieux, par la voie tracheale, on peut parvenir avec beaucoup plus de facilite ä enrayer les effets puissants de cette cause morbifique, et ä combattre d6finitivement la maladie, ou ce qui est la meme chose, a mettre I' organisme dans la condition de r6sister ä son influence envahissante. Je regrette de n'avoir pas eu ä soigner un animal affectö de charboo, ni d'avoir pas eu ä ma disposition du virus char-bonneux, pour en provoquer par des experiences, des resultats utiles pour la pratique. II y a la un terrain trfes-riche a explorer, et cette täche pourra etre remplie par les confreres, qui demeurent dans les localit6s ou sövissent avec beaucoup plus de frequence, les maladies de nature charbonneuse (').
(•) J* ai profits un instant de 1' interruption des experiences, qui se font depuis quelque temps ä 1' Ecole sur la vaccination charbonneuse, pour ino-
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167 Affections morvo-farcineuses.
C'est ä dessia que j'ai reuoi dans le m^me groupe deux maladies, que quelques pathologistes tendeat ä s6parer par leur nature, et par les causes de leur dövelop-pement, car le merne traitement peut bieu s' appliquer a chacune d' elles, quoique on -recounaisse au farcio uue moindre resistance vis-ä-vis des mödicatnenls rationnels qu' on lui oppose. Quant a la raorve il faut formuler quelques considerations de detail, qui se rap-portent aux termes probables de sa cura-bilit6.
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culer un rnuuton, et en tenter le traitement par la methode trach^ale. II y' a quelques jours de cette experience; apr6s 24 heures que je lui avals inocul^ le virus carbonneux, la temperature s' eleva de trois degr^s, les pbönomönes de la fi6vre infectieuse s' 6-tant declares, j' injectai dans la trachee 5 grammes de la solution iodo-ioduree, composee de lode 1, iodure de potassium 5, eau distillöe 100. Une heure-aprßs, la temperature avait baisse d'un degrä, le mouton paraissait vif, gai, mangea avec appotit du fourrage vert qu' on lui jeta, en un mot, il sem-blait avoir repris toutes les apparences de la santamp; Je crus que cette premiere injection d'iode, aurait
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On sait que depuia loagtemps et par beaucoup de praticiens distingufes, on a con-sidere la morve comme une maladie qui n'est pas justiciable d'un traitement effl-cace, et que les cas de gu6rison cit^s par les auteurs, ne sont attribues qu'a 1'effet d'une erreur de diagnostic, ou a une expression exageree de quelques ameliorations passagferes. Quoique 1' on ait fait pour com-prendre la morve dans ce refus curatif, on est revenu de temps en temps ä eveiller i'attention des vöterinaires, par le bruit d' un nouveau moyen therapeutique capable d' en porter une guörison permanente et consö-
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dü rester active pour beaucoup de temps, mais au contraire deux heures plus tard, 1' animal devint triste, son coeur bondissait dans sa poitrine, les phönomönes d' adynamie s' accentuörent, survinrent vers le soir des symptömes ataxiques, et peu de #9632;#9632; temps aprös il mourut. L' amölioration passagöre döterminee par 1'administration trachöale de l'iode, aurait-elle pu se prolonger jusqu' ä provoquer la gue-rison, si j' avais repötö les mßmes injections d'heure en heure?. . II est trös-raisonnable de le supposer. et nous le saurons mieuz, par les recherches suc-cessives que je ferais dans ce sens, et cela a peine se prösentera de nouveau 1' occasion de les röpöter.
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169 quemment la question de sa curabilite, a ete soulevee de nouveau. Je ne crains pas d'af-firraer que 1' erreur se retrouve des deux cotes. En effet c'est ä tort qu'oa a cru, avec une conflance hätive, ä la guerison d'une maladie, pour laquelle on n' avait pas contröle les resultats dans toutes ses modalites et sous toutes les diverses conditions dans lesquelles ils pouvaient se presenter; ä tort aussi on a formula d' avance son incurabiiitfe, tandis que des observations exactes en avaient admis sa guerison possible. II me sembie du reste, qu'il ne soit pas trop difficile de trancher une question par le dilemme suivant, pose sur la probabilite des faits connus. En effet, ou la morve a pu en r6alite se guerir par le traitement qu' on lui a oppose, ou les auteurs nous ont mystifiamp;s par leur recits de gu^risons. Pour la premifere question, on sait que beaucoup de praticiens, dont le m6rite et l'autorite scientifique n'est pas ä discuter, se sent adonn^s et 1quot; etude de la morve, en rapport au traitement qui lui est applicable, et quoique trös-rarement, ils ont eu pour-tant des heureux rösultats. Je citerai sans prötendre d'en faire une enumeration com-
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plfete, les noms suivants avec les medicaments recommandes: Lafosse, Bourgelat, Chabert, Drouard, Volpi, etc., avec I'eau de chaux; — Hertwig, les cantharides; — Coleman, Sewell, Percivall, Youatt, Morton, par le sulfate de cuivre; — Roya, Chabert, Huzard, par I'ammoniaque; — Moiroud, Vatel, par I'acetate d'ammoniaque; — Ligneau, Carpenter, Rainard, par le deuto-chlorure de mercure; — Leblanc, Sage, Bareyre, Thompson, par I'iode; — Sage, Bareyre, Lord, par 1' iodure de potassium; — Hertwig, par le chlore; — Collaine, le soufre; — Cros, le sulfure d'antimoine. — Mavor, le bichromate de potasse; — Ercolani, Bassi, Gamgee, I'ar-senite de strychnine; — Maffei, le sulfate de cuivre et le phellandre; — Finlay-Dun, le sulfate de cuivre et P arsenic; — Gerlach, Mayer, Brusasco, I'acide ph^nique; — Gluck, l'ac6tate de fer; — Kraus, la solution de Fowler; — Dacaisne et Hamair, I'aconit.
Cette longue liste prouve done 6videm-ment, qu'on a fait un serieux appel aux nombreuses ressources therapeutiques pour arriver a la guerison de la morve, et que dans maintes circonstances, on est r6ussi r^ellement a obtenir des resultats heureux.
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171 Supposer au contraire dans cette 61ite d'hom-me eminents, une longue chaine de reveurs ou de mystificateurs, serait, je crois, un grave tort envers nos confreres distingues, et pour notre part, un manque de conve-nance professionnelle trfes-reprochable.
II faut done convenir que la morve a pu etre quelquefois guerie, ou si Ton aime mieux, on peut retenir qu'elle est susceptible d' une guerison spentanee. Et Ton ne s'6ton-nera pas qu'il en seit ainsi, pour pen que Ton r6fl6chisse aux faits authentiques publiös, et pour peu que Ton veuille considerer qu'en r6alit6 et aussi frequemment, les chancres morveux se cicatrisent spontanement, et touts les praticiens savent tres-bien, que les manifestations morveuses peuvent, dans quel-ques circonstances, disparaitre pour une periode de temps, quelquefois aussi trhs-longue (').
(') Blanc observa la gue'rison spontanee, dans 1' espace de trois mois, de deux chevaux qu' on avait laisses en liberte, par ce qu' ils etaient affectes de tumefaction douloureuse des ganglions de i'auge, et de chancres sur la muqueuse nasale. Le prof. Les-sona raconte, que pendant I'annee 1806, plusieurs chevaux appartenant ä rarmöe du general Cosciusko,
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Pour moi done la morve peut guerir spontauement, parce qu'il ne faut pas doa-ner une autre explication au fait que les chevaux qui sont soumis ä des traitements trfes-divers, mais au meme regime r6coasti-tuaat, fouini par des aliments tr^s-repara-teurs, sont gueris dans un espace de temps plus ou moins long; supposer dans tous ces cas d'avoir rencontre des unites morbides res-semblant ä la morve, sans pourtant en avoir pour caractfere le meme principe infectieux, e'est une affirmation gratuite, qui du reste se trouve completement en opposition avec les donnfees de la pathologie clinique. Quelle est en effet la maladie qui peut avoir une si haute ressemblance avec la morve? Le coryza chronique? Eh bien, ou trouve-t-on cette maladie chez le cheval? Dans la me-decine humaine on observe quelquefois le coryza chronique, mais on lui attribue com-me condition necessaire de son developpe-ment la syphilis, ou la scrofule, deux ma-
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tomb6rent malades de morve; on proposa 1' uccision, mais Tordre d'abatage ayant ete retarde, on trouva qu' ils etaient tous guöris. (Rivolta. Dei parassiti vegetali, Torino 1873, pag. 245).
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173 ladies qu'on ae rencontre pas chez le che-val, daus lequel tout coryza chronique n'est reellement que du coryza morveaux.
On a dit que ron peut confondre la morve avee 1' impetigo des narines, maladie trfes-rare dans le cheval, ne s'accompagnant jamais de tumefaction des ganglions sous maxillaires, ni de jetage.
La meme chose en est de 1' horse pox, maladie febrile, laquelle peut, si Ton veut, simuler quelquefois, la morve aigue, mais eile ne pourra ressembler en aucune ma-niere a la morve chronique. Du reste les vesicules du horse pox ne renferment que de la serosite, et l'enveloppe epithelial qui les forme en se dechirant, ne laisse qu'une petite Erosion circulaire, superficielle, d'un rouge vif, qui disparait en moins de vingt-quatre, ä trente heures, sans laisser de traces. La difference avec la morve est done trop sensible, pour se tromper.
De la sorte je ferais beaucoup de tort aux praticiens, en leur supposant une pa-reille erreur diagnostique, non moins qu'en les croyant capables de negliger un examen un peu attentif, jusqu'ä confondre la morve avec les polypes, et les autres tumeurs des
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narines, et des sinus, les catarrhes des
bronches, des poches gutturales, ec.
En r6suin6, je suis convaincu que la morve ne puisse pas se confondre avec des maladies qui lui ressemblent seulement par un symptöme isole, ni je crois uon plus ä 1'existence d'une forme pathologique dis-tincte, qui puisse etre consider6e plusd'un moment, pour une affection morveuse.
Les conclusions que Ton peut tirer des considerations precödentes, se resument dans les propositions suivantes:
le La morve est une raaladie que Ton peut utilement attaquer par des moyens divers, et specialement par les medicaments introduits dans les voies respiratoires;
2e La morve peut gu6rir aussi spon-tanetnent, c'est ä dire, qu'elle peut dispa-raitre, en soumettant le sujet aux mesures hygieniques et di6tetiques, qui favorisent dans toutes les maladies graves, le retour ä la sant6.
3e La morve n'est pas une maladie de nature necessairement envahissante, de ma-ni^re qu'on pourra la combattre avec autant de chance de succfes, qu' on dirigera le trai-tement aux premiferes periodes de la maladie.
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175 Ces propositions cliniques, une fois ac-ceptees, j'entrerai dans les details du traite-ment que je propose d'adopter, et qui me semble, mieux que tout autre, capable de combattre cette maladie desastreuse. On a-borde maintenant la question therapeutique de la morve.
De tons les moyens qu'on a essayes comme element probable de succfes, aucun ne trouve a mon avis, une meilleure indication que l'iode et les composes iodiques. On sait en effet que le mötalloide, r6pond efficacement aux indications diverses du lymphatisme, et il peut arriver ä neutraliser les influences des infections septiques et virulentes, dans la classe desquelles on pent bien ranger les affections morvo-farcineuses. En outre 1' iode et les iodures, sent les medicaments qu' on a le plus employfes centre la morve de 1' horame, et en particulier, l'iode par Remak, Monneret et Ludiche; la teinture de iode par Tardieu; l'iodure de potassium par Andral; l'iodure d'amidon par Delaharpe; 1' iodure de soufre par Bourdon. On connait encore le fait relate par Trousseau, d'un cheval gueri de la morve par Thompson, par l'usage de la teinture d'iode.
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On peut trouver uno exception pour l'action de l'iode et des iodures chez les animaux granivores, tel que le cheval, vu la qualite de leur nourriture trös-riche en rna-tieres amylac6es, qui peuvent s' opposer aux effets defiaitifs des medicament iodiques, provoquant la formation de composes insolublelaquo; et consequemraent incapables d'etre absorbes. C'est lä peut-etre la cause toute entiere, de la non reussite de 1' iode admini-stre par la voie gastriquo, contre la morve du cheval, tandis que dans la meme maladie de rhomme, il serable avoir donne des re-sultats trfes-favorables.
La superiorite des iujections tracheales, repose done sur le fait principal que les medicaments iodiques, sont port6s directe-ment dans le torrent circulatoire, oü ils peuvent deployer la somme des leur efifets utiles, sans aucun danger pour leur integrity chiraiquo, ce qui n'arrive pas lorsqu'ils sont administres par les voics digestives, on ils rencontrent des quantit^s tres-grandes d'amidon, jusqu'aux vaisseaux chyliföres, qui debouchent au Systeme sanguin general.
Les details de cette m6dication peuvent se relever dos observations suivantes, de-
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177 stin^es ä eclairer mieux que toute considö-ration scientiflque, les particularitös relatives au traitemeat des affections morvo-farci-neuses.
2e Observation. — Morve chronique. Injections d'iode. GuSrison. — Le 12 juin 1879, entra ä 1' infirmerie de J'ecole, un cheval de troupe affecte de morve chronique. II etait malade depuis le mois de mars antecedent, ma-nifestant d'abord un ecoulement de la narine gauche, qui fut suivi aprfes quelques jours de nodules dissemines sur la muqueuse nasale correspondante, et de tumefaction des ganglions de Fange. On lui donna de 1'arsenic et on le souinit ä un regime abondant et de bonne qualite, mais on arrlva au mois de juin, sans que la maladie parüt s' a-vantager du traitement choisi. Lors de ma visite, je trouvai un ecoulement muqueux abondant de la narine gauche, quc.ques nodules et trois ulcerations sur la muqueuse correspondante; les ganglions sous-glossiens constituaient une tumeur indolente, dure, volumineuse et adherente. Je fls une injection tracheale de 5 grammes de solution iodo-ioduree, selon la formule indiquee ä la page
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106quot;. L'introduction du liquide medicamen-teux provoqua un peu de toux, qui dispa-raissait aussitöt qu'on fit boire 1'animal; en meme temps je fls frictionner la glande tumefi6e, par de la pommade mercurielle.
Le lendemain le cheval etait presque dans les monies conditions, mais j'avals remarque que son poll etait plus luisant, il semblait plus gai, et mangeait avec plus d'appetit. Je fls alors une injection de 10 grammes do la solution iodee; la toux qui se provoqua, avait cesse plus promptement du jour precedent, et s'executait avec moins d'efforts. On r^pMa aussi la friction mercurielle sur la glande tumeflee. Au troisieme jour T amelioration etait trös-sensible; les nodules avaient presque disparu, le jetage etait beaucoup diminu6, la muqueuse appa-raissait d' une teinte plus vive, et les chancres semblaient r6duits en diametre et en profondeur. La glande aussi 6tait manife-stement diminuee de volume.
Les jours 15, 16 et 17, je continual dans l'usage des injections trach^ales d'iode, dont j' elevai la dose ä 15 grammes, fai-sant repeter en meme temps les frictions de pommade mercurielle sur la glande. De-.
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179 puis le jour 18, I3 jetage avait cess6, les nodules avaient disparu et les ulc^rations completement cicatrisöes; 11 restait encore un peu de tumefaction de la glande, qui disparaissait eile aussi les jours suivants. En abandonnant I' emploi de 1' lode par injection tracheale, j'ordonnai de l'acide ansenieux, que je fis administrer avee du son, a la dose de 80 centigrammes par jour. Je continual dans ce traitement jusqu'ä la fin du mois de juin, et dans ce laps de temps I'animal ne presenta aueun symptöme, qui aurait pu faire presager une r6chute prochaine. Depuis lors je considerai 1'animal gueri, en effet lorsque je le revis quel-que temps plus tard, le 29 septembre, je le trouvai en parfait 6tat de sante.
3e Observations. — Farcin chronique. Injections iodees. Resolution hafwe d1 une grosse tumeur de V epaule. Guerison. — Le 14 septembre 1879. M. E. G. presenta ä Focole une juraent, destinee aux exercices d'un cirque equestre. L'animal etait tombe malade depuis une dixaine de jours, presen-taut une tumefactioa volumineuse, h base large et circulaire, dure, situee ä la region
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inferieure de l'epaule droite, occupant I'es-pace compris entre le bord anterieur du scapulum et le prolongement trachelien du sternum, tumefaction qui ne causait que peu d'embarras aux mouvements du membre correspondant. Elle n'avait pas de fifevre, mais on avait note la presence simultanee d'une corde limitee ä la Ifevre antörieure, caracteris6e par une suite de trois petites tumours reunies par un vaisseau lymphatique engorgö. La tumeur mödiane etait ouverte et laissait couler du pus dense; son ouver-ture etait a bords exubörants et blafards; sur la partie ant6rieure de 1' avant-bras droit, on observait plusieurs boutons. Le diagnostic de farcin chronique n'etait pas difficile, ni douteux. Je fis usage alors de la solution iodo-iodur6e (5 grammes), par la •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m6thode trach^ale, en meme temps que je
faisais appliquer une pommade vesicatoire sect;ur les lieux oü se trouvaient les boutons
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et la tumeur.
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Le lendemain la tumeur avait beaucoup diminue de volume, la corde et les boutons niedres sur la Ifevre etaient aussi reduits en dimension. Je pratiquai une injection comme le jour precedent. Le 16, je trouvai que la
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corde de la Ifevre avait disparu, que la plaie du bouton ulc^re, n' avait plus qu' un dia-mhtre d' un centimfetre eaviron, qu' enfla la tumeur de 1' epaule etait ä motiö röduite et les boutons de l'avant-bras avaient aussi presque disparu. Le meme jour, je fis 1' injection de 8 grammes de la solution iod^e. Pendant les jours 17, jusqu'au 21, je continual le meme traitement, de plus je fis faire le 20 et le 21, des frictions de pom-made mercurielle sur 1' engorgement cutane laiss6 par les boutons de l'avant-bras, et une friction de poramade mercurielle can-tharidee sur la tumeur de 1' epaule, pour en activer la resolution. En effet les expressions ext^rieures de toute infection far-cineuse, disparurent completement ä partir du jour 25, et il ne restait des ulcerations cu-tanees provenant des boutons farcineux, que des cicatrices peu apparentes. La tumeur de 1'epaule avait aussi disparu completement, sans laisser de traces.
Dans tout ce temps, I'animal ne parut pas etre incommode par 1'introduction du medicament dans les voies respiratoires, et jamais je n' eus a observer de la toux, pro-voquee par 1'action irritante de l'iode. A
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partir du jour 25, c'est h dire apres 12 jours de traitement, la juruent ne fut plus assujettie ä la medication iodee, jugeant que la maladie 6tait vaincue, par les moyens employes jusqu'alors, et comme la compa-gnie 6questre ä laquelle eile apparteaait, dtait engag^e trös-loin de Pise, 1'animal resta ä 1' inflrmerie de 1' ecole, quoique gueri, jusqu' au 16 novembre, et pendant cette longue p^riode, on eut lieu de constater que sa gu6rison etait complötement stabile.
L'observation precodente (8e), est ti^es-remarquable, par la particularite de la tu-meur a 1' 6paule, laquelle par ses caracteres et ses dimensions, ne paraissait pas pouvoir ceder facilement a la medication iodee. Pour-tant sa r^sorption tres-rapide montra evi-demment, refflcacitö du medicament employe, et l'energie qu'il deploya par le fait de son introduction sur une surface muqueuse dont 1'absorption est extremement active. L' observation suivanto nous montre les particular! t6s d'un insucc^s, du en gran de partie a l'anciennetö de la maladie, et au degr6 de 1' infection qui avait completement en-vahi l'organisme, de teile facon qu'il de-
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183 venait presque impossible d'en Aliminer les resultats morbides.
4e Observation. — Morve ckronique datant de plusieurs mots. Insucces des injections iodees. — Le jour 6 avril 1880, entra a rinfirmerie de 1'ecole un cheval appartenant au regiment ***, presentant tons les symptömes vulgaires de la morve chronique; les chancres de la pituitaire sfe reunissaient en uue espfece d'ulceration unique ä bords dechiquetes. Le jetage n'etait pas trfes-abondant, mais il se collait ä la narine gauche, en masse de couleur jaune verdatre. La respiration apparaissait etre augmentee (19 respirations par minute), 1'a-nimal toussait frequemment et la toux etait seche et faible. A Tauscultation on entendait des räles muqueux dissemines, et conside-rant la date de la maladie, on arrivait ai-s6ment ä supposer 1' existence de nodules dans les poumons.
Le meme jour 6, je fls une injection tracheale de 5 grammes de la solution iodo-ioduröe, et j' appliquai sur la muqueuse nasale avec une seringue ordinaire, du sulfate de cuivre en solution (10 pour 1000). Les
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jours 7, 8 et 9, je repetai le meme traite-ment, remarquant que les ulcerations se reduisaient en dimension; le jetage apparais-sait diminue, et moins colore; les ganglions de 1'auge reduits en volume. Le jour 10, je portai la dose de la solution iod^e a 10 grammes, et au meme temps je fis friction-ner la glande avec de la pommade cantha-ridee. La toux continuant d'une mantere persistante et egalement douloureuse, je fls le soir une injection tracheale, de 5 grammes d'une solution au 2/100e de chlorhydrate de morphine.
Le jour suivant 11 avril, la toux avait disparu, les ulcerations etaient presque ci-catrisees, mais la glande conservait les me-raes caractöres, et le jetage apparaissait dgalement abondant. Au soir meme injection de morphine. Les jours suivants 12, 13, 14 et 15, j'elevai la dose de la solution iodeo ä 15 grammes, et pendant les jours 16, 17 et 18, je la portai jusqu' ä 20 grammes.
Quoique on ait persiste dans ce traite-ment actif, le mucus coulait de l'ouverture de la narine gauohe comme auparavant, il etait moins colore et moins abondant, mais
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185 il conservait toujours son aspect collant. La glande aussi apparaissait 6galement dure et adherente, quoique un peu diminuee de volume. La toux aprfes les deux injections de chlorhydrate de morphiae avait totale-ment disparu.
Pendant les jours 19e au 23deg;, je suspends tout traitement tracheale, et comrne I'animal maigrissait, malgr6 la ration abon-dante qu' il recevait, je lui fls prendre chaque jour une dose d'arsenic (1 gramme), et de noix vomique (1 gramme). Le jour 24 je le trouvai en effet, plus gai, les muqueuses plus color6es, les conditions de nutrition meilleures, le jetage aussi 6tait peu abon-dant, les ulc6rations completement cicatri-s6es, mais la glande se maintenait avec les memes caractferes plus haut d6crits. Je r6-p^tai quelques injections iod6es (15 grammes) les jours suivants, je fis continuer 1' usage de 1'arsenic et de la noix vomique, mais arrive au jour 29, et trouvant qua le jetage quoique en moindre quantite, conservait les caracteres persistants de röcouleraent raor-veux, trouvant la glande toujours dure et adherente, je fis abattre I'animal, vu que le cas n' etait pas susceptible de guerison.
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pour verifier en meme temps par I'autopsie, les modifications apportees par les medicaments que dans ce laps de temps je lui avais administrcs par la voie tracheale. Les resultats necroscopiques suivants me sem-blent trfes-interessants. Les cavitös nasales apparaissaient dans leur integrite normale, sauf une trfes-petite ulceration a la partie superieure de la muqneuse, peu profonde, d'un diametre de 7 millimetres environ, et en voie de cicatrisation, La restant de la muqneuse nasale gauche, presentait une large cicatrice de la longeur de 5 centimetres environ, cicatrice blanchätre, irr6-gulifere et caract6ristique des reliquats mor-veux. Le poumon etait apparemment normal, pourtant en 1'observant de plus pros, on remarquait aux lobes ant^rieurs, des petites taches, d'une teinte plus pale que le tissu environnant, taches peu nombreuses et qui probablement representaient autant de nodules r6sorb6s, et qui etaient constitues par des elements pulmonaires atrophies, en-tremeles de tissus connectif. Les branches ne presentaient aucune alteration, ce qui prouve une fois de plus, la complete inno-cuite des injections tracheales, faites meme
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187 avec des substances irritantes et longuement continu6es. Le restant des viscferes etaient parfaitement sains.
Cette observation (4e), presente plus d'un cöte interessant, quoique le r^sultat final ait 6te facheux, D'abord I'amendement des symptöraes morveux, se verifia des le commencement du traitement iode, ce qui prouve l'efflcacite du medicament, et 1'utility de son introduction par la methode trach6ale. En outre, si le traitement avait et6 continue encore pendant quelque temps, on aurait-il eu la gu^rison ? C est possible, pourtant cette resistance de T organisme a I'agent medicamenteux, doit reconnaitre pour cause, trfes-probablement, la date ancienne de la maladie, et les modifications trophi-ques qui se sent suivies par la duree meme de 1'infection morveuse. Mais supposant aussi que la maladie n'aurait pu ceder aux agents therapeutiques employes, reste le fait que les modifications symptomatiques, ont suivi de trfes-pres 1'administration des medicaments, ce qui confirme la loi que j'ai posee precödemment, c'est ä dire, que la proba-bilitö de guörison des affections morvo-far-
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cineuses par la mfethode tracheale, est em rapport direct avec Tage de la maladie, et consequerament la pöriode initiale des ph6-nomenes morbides, marque le plus haut degre des influences curatives qu' out les medicaments employes ä combattre 1' infection de la morve et du farcin. L'obser-vation suivante en est un exemple trös-remarquable.
5e Observation. — Morve chronique au debut. Evidence etiologique. Guerison en 7 jours. — Le 18 avril 1880, M. F. T. pre-senta ä la clinique de l'ecole un cheval de 6 ans, affecte de morve chronique au debut, dont les precedents etiologiques, doivent par-ticulierement nous intöresser. Un an avant, vers la fin du mois de mai, M. T. qui pos-sedait plusieurs chevaux pour son industrie, s' apercut qu' un d' eux, prösentait un e-coulement muqueux de la narine gauche, mais I'animal continuant ä se bien porter, il ne fit pas une trös-grande attention ä ce fait. Quelques jours plus tard, un autre cheval montra la memo jetage, ce fut alors que le proprtetaire alarm6, fit appeler le vet^rinaire, qui reconnaissant aussitöt les
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189 symptömes de la morve chronique, conseilla 1'abattement qui füt bieotöt execute. On prit la mesure. d' feloigaer de 1' ecurie les chevaux restes exempts, mais malgr^ cette precaution deux autres encore tombferent malades de la memo affection et furent aussitöt tu6s. M. T., s' impressiona de ce fait et il prit toutes les mesures sanitaires conseillees dans ces circonstances, entre autres il fit blanchir ä la chaux I'^curie, qui avait servi d'habitation aux chevaux malades, et la ferma, la laissant pendant plu-siers mois sans destination.
Ce fut dans le mois de mars 1880, qu' un cheval arriva a I' usine, et ne trou-vant pas de place dans l'öcurie oü se trou-yaient les autres chevaux, fut mis dans celle qui etait fermee, pensant que pass6 un si long espace de temps, et ayant desinfecte les murs, la mangeoire, etc., on aurait pu sans peril, la faire servir de nouveau pour habitation des animaax. Mais ce ne fut pas sans surprise que le 17 avril, outrouva le cheval ayant un 6coulement de la narine droite, et comma 1'on savait par les precedents, a quoi s'en tenir de la maladie et de ses suites probables, eu egard ä Tage de l'animal.
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on le fit entrer ä i' höpital de l'ecole, oü il
arriva le 18.
Lors de ma visite je trouvai un ecou-lement de mucus purulent, blanchätre et adherent k l'ouverture de la narine droite, des erosions multiples sur la pituitaire cor-respondante, et trois nodules disseminös sur la muqueuse. On remarquait en meme temps, la tumefaction des ganglions sous-maxillai-res du cote affeote, tumelaction dure, adhe-rente, insensible a la pression; le poil etait terne, et l'animal paraissait triste et sans beaucoup d'app^tit. II n' etait pas difficile de poser un diagnostic exact, sur un ensemble de phönom^nes ainsi caract^ristiques, d'au-tant plus que les precedents etiologiques, etaient tons en faveur de la morve en voie de dfrveloppement. S'agissant de manifestations morbides de nature infectieuse, il fallait poser un pronostic reserve, eu egard spe-cialement ä ia marche de la maladie, chea les chevaux tues i'annee precedente.
C'est dans ces conditions que j'entre-pris le traitement iodique par la m^thode trachea]e, connaiit pour le resnltat dans i'ägo du sujet, et dans la plus grande pro-babilite de guerison, qu'on relfeve en com-
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191 battant les premieres manifestations de la maladie. Je debutai done par une injection trach6ale de 5 grammes de la solution iodo-ioduröe le jour 18. Le lendemaia je trouvai I'animal plus gai, sou poil etait devenu plus luisant et 11 mangeait avec plus d' appetit. L'injection ne provoqua que quelques coups de toux tres-legers. Je portal ce merae jour la dose de la solution iodee ä 10 grammes. Le jour 20 je trouvai une grande amelioration de tous les phenomenes morveux; les erosions de la muqueuse avaient cora-pletement disparu, le jetage etait diminue, les nodules reduits a la moitie de leur volume, et les ganglions de Tauge, apparais-saient evidemrnent plus petits et plus mobiles; 1'etat general se maiutenait aussi trfes-satisfaisant. Le 21 je fis une autre injections tracheale iod^e, de 10 grammes; le 22 j' elevai la dose ä 15 grammes, en attendant, les expressions de la morve dis-paraissaient successivement, de maniere que le jour 24, il ne restait qu' une 16gfere tumefaction de l'auge, qui disparaissait eile aussi le 26, et le cheval fut declare gueri. Dans ce laps de temps, il ne recut que la solution iodo-ioduree par injections trachea-
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les, et aucun autre medicament ne fat applique, ni ä rinterieur, ni pour usage externe.
Ce cheval dut rester ä l'höpital jusqu'au jour 6 mai, pour assurer la stabilite de la guerison, qui s'effectua dans un bref delai. En rentrant ä I' usine on trouva qu' il avait subi une guerison durable, car un an plus tard, il se portait encore parfaitement bien, il faisait un bon service, la grave maladie qui 1' avait atteint n' ayant pas eu des suites.
6C Observation. — Farcin chronique. Injections iodSes. Guerison. — Le jour 17 mai 1880, fut admis ä l'höpital de l'ecole, un cheval appartenant au regiment ***. Affecte depuis longtemps de farcin chronique, il pr^sentait les symptomes suivants: des boutons nombreux, dont la plupart ulceres et en forme de chapelet, se trou-vaient au cöte interne du membre gauche, qui etait tumefie jusqu' au paturon. Du cöte externe, on remarquait des boutons non ulceres, dont quelqu'uns presentaient la fluctuation caract6ristique de l'abcös. Une corde farcineuse se trouvait aussi sur la Ifevre
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supferieure, et se dirigeant a gauche, oc-cupait le m€ime cöt^ de la face. L' 6tat general 6tait peu satisfaisant, le poil terne, la d^nutrition trös-raarqu^e, I'appetit pres-que aboli, les muqueuses pales.
Dfes son entree ä rinfirmerie, ce cheval fut soumis au traitement iod^, par les injections trach^ales de solution iodique, (iode 2, iodure de potassium 10, eau distill^ 100) en debutant par la dose de 5 grammes. L'injection fut trfes-bien tolöree, et dans le m^me temps on pratiqua des frictions de pommade cantharidfee (10 pour 100), sur toutes les localites affect^es par le farcin, sauf sur la Ifevre et sur la joue, que 1' on badigeonna avec de la teinture d'iode. Pour 1'usage interne (voie gastrique), je lui donnai des poudres composees d'arsenic (80 centigrammes), et de sulfate de cuivre (1 gramme), une chaque jour dans du son. Le lendernain 18, möme traitement que le jour precedent; j'ouvris avec le bistouri les boutons dont la suppuration apparaissait Evidente et je fis frictionner de nouveau les parties affe-ctöes de tumeurs farcineuses, avec la m^me pommade cantharidöe ä l|10e. Le jour 19, je trouvai le cheval beaucoup mieux, les
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boutons ulc^r^s pr^sentaient une surface moins 61ev6e et plus restreinte, la corde de la lövre s'^tait beaucoup röduite, et la tumefaction de 1quot; extr^mite posterieure di-minuöe de volume. Les conditions geaferales Se sont elles memes amöliorees, de manifere que I'appetit est redevenu normal, le poil luisant et les muqueuses plus colorees. Le jour suivant 20, je trouvai que la maladie proc6dait reguliferement vers la guerison, et pour en acc616rer la raarche, j'^levai la dose de 1'injection trachöale ä 10 grammes. De cette manifere on arriva an jour 25, dans lequel je constatai 1'amelioration de tous les symptöraes, dont 1' issue favorable 6tait evidente. En effet la corde sur la levre disparaissait, en meme temps que les boutons ulceres se cicatrisaient graduellement; dans I'extramp;nit^ posterieure il ne restait que quelques boutons isolös, en voie de r6-solution.
En continuant ce traitement jusqu' aux premiers jours du mois de juin, on parvint ä faire disparaitre tous les symptöraes ex-terieurs de la maladie, et 11 ne restait a faire, pour completer la guerisoa, que de prescrire quelques soins hygi6niques et die-
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tfetiques. C'est ainsi qu' on arriva au jour
10nbsp; juin, et ayant vu que Tanimal coatinuait ä se bien porter, car il etait vif, gai, maa-geait avec app6tit, son 6tat de nutrition s'ameliorait sensibletnent,on le declara gueri.
11nbsp; sortait de 1' höpital ä la fin du mois, en parfait etat de sante. Je le revis le 6 octobre suivant, et exception faite des cicatrices aux endroits occupes jadis par les ulceratioas de la peau, on ne retnarquait aucun residu de la maladie dont il fut attaint.
7e Observation. — Farcin chronique. Injections iodees. Guerison. — Je fus coa-sult6 le 10 juillet 1880, par M. R. S. pro-prietaire aux environs de F***, pour un cheval qui presentait une corde dure et volumineuse, situ^e ä 1' avant-bras droit, s'etendant jusqu'ä la moitte de Tepaule cor-respondante. La maladie avait debute par une claudication intense, provoquee par le developpement d' une tumefaction pen volumineuse, sensible ä la pression, un peu chaude, et qui diparaissait par I'application repetee de cataplasmes de farine de lia, laissant ä sa suite la corde sus-mentionnee. A mon arrivee je trouvai I'expression d'une
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angioleucite farcineuse localisee ä l'avant-bras droit. A vrai dire, ce diagnostic pour-rait paraitre hasarde, les signes de 1' infection farcineuse n'etant pas trop nombreux, ni sufflsamment 6vidents. Pourtant un oeil exerc6 d^vinait facilement la nature infe-ctieuse de la maiadie, d' autant plus qu' on ne trouvait aucune trace de blessures, ou de violences extörieures, qui pouvaient ex-pliquer 1'angioleucite, et il ne restait que T infection farcineuse pour rendre raison de son existence. C'est dans cette conviction que je fis tout de suite 1'application tra-ch6ale de la solution iodo-ioduree, debutant par la dose de 5 grammes, que je portai aprfes trois jours ä 10, et plus tard a 15 grammes. Par ce traitement je remarquai que les expressions exterieures de la maiadie, s'effacaient peu ä peu, et damp;jä le 10e jour, la corde de l'avant-bras avait disparu, l'animal 6tait redevenu gai, de manifere que le 25 du mois de juillet je le quittai com-pl^tement gueri.
: 8e Observation. — Morve chronique Injections lodges. Guamp;rison rapide. —#9632; Le jour 17 mars 1880, entra ä l'inflrmerie de
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l'ÄcoIe, un cheval ag6 de huit ans, appar-tenant au regiment *•*, malade depuis plu-sieurs mois de morve chronique. La maladie dfebuta par un ecoulement peu abondant de la narine gauche, adherent, accompagnö de tum^fation dure, indolente, des ganglions sous-maxillaires du mime cötö. Peu ä peu on observa sur la pituitaire, quelques nodules discrets, qui ne paraissaient pas subir rapi-deraent leur Evolution, de manifere que lors de ma visite, je ne trouvai pas encore les chancres caract^ristiques, comme complement du syndrome de 1' infection morveuse. Pour-tant le diagnostic ne pouvait par rester douteux, eu 6gard encore ä la provenance de I'animal, c'est ä dire d'un regiment oh. les affections morvo-farcineuses, faisaieut dans ce temps, beaucoup de ravages. L'etat general du cheval n'6tait pas trop compro-mis, le poil etait un peu h6riss6, les mu-queuses päles ä fond grisatre, I'appamp;it dis-cret, quelques coups de toux, les forces on peu languissantes.
Je commencai par le traitement iodique, le memo jour de son entree, debutant par une injection de 5 grammes de la solution. L' injection provoqua d'abord quelques coups
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de toux, qui cessferent aussitot qu'on lui donna de l'eau ä boire. Le jour suivant, 18 mai, je remarquai dejä la diminution de volume des nodules situes sur la muqueuse nasale, et de la tumefaction des ganglions sous-maxillaires. Le poll aussi paraissait plus luisant et l'appetit meilleur. Je conti-nuai le meme traitement jusqu'au jour 20, dans lequel j'61evai la dose de la solution iodee, ä 10 grammes. Dans ce laps de temps, les nodules avaient compl^tement disparu, les muqueuses etaient plus coior^es, spe-cialement la pituitaire, qui avait perdu ce fond grisätre qu'on remarquait auparavant. Le jetage, au contraire, kta.it plus abon-dant, quoique moins dense et moins col-lant aux pourtours des narines. La tum6-faction de 1' auge avait presque disparu. Vu 1'augmentation de l'exsudat catarrhal, provoquö peut-etre par la stimulation que 1' iode avait exerc6 sur les glandes des bronehes, je moclifiai le traitement de la manifere suivante. J'introduisis dans la tra-chee 10 grammes d'une solution composöe d'huile d'olive (100 grammes), iodoforme (4 grammes), essence de ter^benthine (25 grammes). Le jour suivant je trouvai le
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jetage beaucoup diminuö sous I'influence inodificatrice de 1'essence de t^r6benthine, tandis que les autres manifestation mor-veuses, subissaient le meme amendement que j'avais observe par la solution iod6e. Je continuai ce traitement jusqu'au 25 mai, dans lequel je vis que tons les symptomes de la morve avaient disparu, et que 1'animal pr^sentait tous les signes d'une com-plfete guerison. En effet le jour 8 juin, le cheval sortit de 1' inflrmerie en parfait 6tat de sant6, aprfes y avoir sejourne 23 jours, dont plus de la moitie en convalescence.
9e Observation. — Morve chronique: Injections iodees, Guerison. — Une jument appartenant an regiment ***, fut envoyöe a l'höpital de l'öcole, le 28 juin 1880, etant affectee depuis plusieurs semaines de jetage abondant, poisseux, de la narine droite, de' tumefaction des ganglions sous-maxillaires du merae cot6, et d'une ulc^ration situ6e sur la muqueuse nasale droite, du diamfetre de 5 millimetres environ, entour6e de quel-ques nodules petits. Dfes son entr6e ä l'höpital, je lui fls une injection trachöale de 10 grammes de la solution iodo-iodur6e, laquelle
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ne provoqua aucun effort de toux. En meme temps je fis frictionner les ganglions tumefies, par de la pommade cantharidee ä I/IOlaquo;. Le jour suivant, je trouvai que la glande avait diminue de volume, que la muqueuse nasale 6tait plus coloröe, Tulc^ration moins deprimöe, en meme temps qu' eile pr6sentait ses bords plus röguliörs. Je fls encore une injection trach6ale de 10 grammes de la solution iodique. Le jour 30, tout allait mieux, faite exception pour le jetage, qui 6tait aussi abondant que le premier jour, quoique d' une meilleure apparence. Les nodules avaient presque disparu, 1* ulc^ration presentait une surface aplatie, et la tumefaction sous-ma-xillaire, apparaissait reduite de presque la raoitiö du volume primitif.
Pour atteindre les glandes muqueuses des bronchos dans leur condition hypercri-nique, je fls une injection, d'un melange compost de 10 grammes d'une solution de iodoforme dans 1' huile d' olive (4 pour 100), avec 5 grammes d'essence de t6rebenthine. L'introduction de ces substances dans la trachte, ne provoqua aucun effort de toux. Le lendemain, 1 juillet, on nota d'abord, que I'^coulement de la narine droite, avait
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201 presque disparu, la glande continuait a se reduire de volume, il n'existait plus de nodules et Tulcöration meme, avait beau-coup diminue ea surface, tellemeat qu'elle apparaissait comme une simple erosion de la muqueuse. Je repris les injections trachea-les d'iode, dans les jours 2, 3 et 4, jusqu'au jour 5, dans lequel je trouvai que tous les symptömes de l'affection morveuse, avaient compl6tement disparu, consequemment j' a-bandonnai le traitement iodique, le trouvant desormais inutile. 11 restait pourtant un leger degre de tumefaction des ganglions de l'auge, la jument ne montrait pas encore trop d'appfetit, eile apparaissait faible, de mantere que je crus utile de prescrire des poudres composees d'oxide noir de fer (5 grammes), et noix vomique pulverisöe (1 gramme), ä donner une chaque jour. En meme temps je fls badigeonner par de la teinture de iode, les ganglions sous-maxil-laires, qui restaient 16gferement tum6fi6s. Peu a pen la jument reprit ses forces, les rösidus de la maladie disparurent, et le jour 14 juillet, 6tant parfaitement gu6rie, eile sortait de l'inflrmerie. Je sus qu'aprfes eile n'eut plus de r^cidives.
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10e Observation. — Farcin chronique circonscrit. Injections iodees. GuSrison rapide. — E. L. proprrätaire d'ua cheval qu'il affectionnait beaucoup, s'apercut, le jour 8 novembre 1880, que son animal pr6-sentait une tumefaction limit6e a la region lombaire gauche, s'6tendant en bas vers l'abdomen et en avant vers la region ster-nale. Examinant de plus pres cette tumefaction, on remarquait sans difflcult6 qu'elle etait constituee par une corde pr^sentant plusieurs saillis, qui avaient toutes les ap-parences des boutons farcineux. A son entree a 1' höpital de 1' ecole, je (teclarai tout de suite, qu'il s'agissait d'un cas de farcin circonscrit et ä son d^but, et je fis imm6-diatement une injection tracheale de 10 grammes de la solution iodo-iodur^e, con-fiant dans l'action ^nergique du remöde pour une guerison hätive. En effet il arriva, qu'au troisifeme jour de traitement, toute tumefaction avait disparu de la poitrine et de l'abdomen, et celle qui restait a la region lombaire, etait röduite en volume, et la corde aussi considerablement aplatie. Je portai la dose de la solution iod^e ä 15 grammes dans le jour 11, en la continuant
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203 dans cette mesure, jusqu'au 13; le dit jour je remarquais la disparition de toute trace de maladie. Le jour aprös, le pro-prietaire reprit I'animal, ayant retenuqu'il 6tait completement guöri; en eflfet je le revis un mois plus tard, et je trouvai qu'il ne restait aucun signe de l'affection farcineuse precedente.
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lle Observation. — Farcin chronique. Injections iodees. GuSrison. — Un cheval dans d'excellentes conditions hygifeniques et en trfes-bonne sant6, appartenant ä M. L. M. fut pris, depuis 15 jours, d'un engorgement oedemateux du membre posterieur gauche, dont le proprietaire attribua la cause ä une longue course an trot, faite le jour precedent. II fut trait6 d'abord par des topiques astringents, puis par des cataplasmes emollients et des fomentations resolutives, qui n'apportferent aucun soulagement.
Lors de ma visite faite le matin du 10 janvier 1881, je constatai en effet un engorgement diffus du membre gauche posterieur et promenant la main sur la peau, on y de-couvrait ais6ment des petils boutons durs, isol6s, qui suivaient le trajet d' un vaisseau
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lymphatique. A la partie interne de la cuisse, on notait une corde plus volumineuse et plus saillante, formte par une longue serle de petits boutons, dont quelqu' uns etaient rammollis au centre. II etait bien facile de poser un diagnostic de farcin chronique, et j'entrepris dans ce sens le traitement iode par les injections tracheales, avec lesquelles je debutai oar une dose de 10 grammes de la solution iodo-iodur6e. Le cheval n'avertit pas i'introduction du medicament dans la trachee, et il ne se provoqua aucun effort de toux.
Pour 1'usage externe, je me limitai ä faire frictionner le membre engorge, avec une pommade cantharid6e a l/10e. Les jours suivants 11,12 et 13, je continual les injections tracheales d'iode, dont j'elevais la dose a 15 grammes pendant les jours 14, 15 et 16. A partir de ce moment, 1' engorgement qui etait augmente par 1' efFet de la friction cantharidöe, commenca ä diminuer dans le jour 12, pour disparaitre entiferement le jour 15. La corde externe s'aplatit le jour 12 et disparaissait 6galement le jour 15; celle qui 6tait situ6e sur le plat de la cuisse, ne put suivre la meme marche, ä
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205 cause de la suppuration qui existait dejh dans presque tous les boutons, et qui avait augments a la suite des frictions canthari-d6es; on dut recourir ä leur ouverture par des ponctions multipliees avec la pointe d'ua bistouri, aprfes quoi le cordon s'effaca com-plfetement, de maniöre que le 20 Janvier il ne restait presque plus de traces de la ma-ladie. Peu de temps aprfes, le malade sortit de 1' infirmerie, et depuis lors il a continue ä se porter trfes-bien.
12e Observation. — Farcin chronique circonscrit. Injections iodees. Guerison. — Dans ce malade qui entrait le jour 11 Janvier 1881 ä i'höpital de l'6cole v^törinaire, la localisation farcineuse s'6tait raontr^e simultanement sur l'avant-bras droit et sur la lövre antörieure. La corde sur le membre, 6tait limitee et prösentait des boutons ram-mollis au centre, I'fetat general satisfaisant. Sur la levre il n'existait qu'une tumefaction en chapelet, sans suppuration appreciable. Je dfebutai le traitement trachea), par 10 grammes de la solution iodo-ioduree, dose que je portai a 15 grammes aprfes trois jours. Le 7e jour de traitement, toutes les
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manifestations farcineuses avaient disparu, et je fis cesser tout traitement le jour 20, sans que j'eusse besoin de mettre ä contribution dans le traitement, aucune autre res-source therapeutique. Je pus done me liiniter aux soins de propretö, par des lavages ä l'eau de savon tiöde, afin de döbarasser la peau des souillures et des cataplasmes et autres topiques, qu'on lui avait appliques precederament.
Ce malade sortit le 30 du meme mois de Janvier parfaitement gueri; I'ayant revu trois mois aprös, il 6tait encore en trös-bon 6tat de santL
]3e Observation. — Morve chronique datant de trois mois. Injections iodees. Guerison. — Le jour 30 Janvier 1881, je fus appele ä visiter une jument ägee de 6 ans, qu'on avait fatiguee par de longs voyages au trot dans le service d'une voiture publique. L'animal etait dans un trös-mau-vais etat de nutrition, le poll herisse, il man-geait avec pen d' appötit, et presentait comme signes exterieurs de la maladie, un jetage abondant, giaireux de la narine gauche, et une tumefaction indolente des ganglions sous-
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207 maxillaires du meme cote. Sur la muqueuse nasale gauche oa remarquait une grau de ulceration profonde, a bords d6chiquet6s, ä fond granuleux, entouröe de plusieurs nodules de dimensions variables. II s'agissait ä ne pas s' y tromper d' un cas de raorve chronique. La inaladie datait d' environ trois mois, et le traitement appliqufe antecedem-ment par un empirique ne m'offrit aucun intöret.
Je d^butai le traitement par une injection trach6ale de 15 grammes de la solution iodo-iodur6e, en meme temps que je coq-seillai de frictionner la glande de l'auge avec de la pommade de deutoiodure de mer-cure a l/12e. Ce traitement fut suivi pendant trois jours, aprös lesquels je pus con-stater que les symptömes de la maladie s' etaient considerablement modifies, tenement que 1'ulceration etait diminuöe de diamfetre de presque la moitie, son -fond apparaissait moins deprime, et les nodules, moins nombreux, etaient aussi reduits de volume. Les ganglions sous-maxillaires sem-blaient plus petits et le jetage quoique se maintenant abondant, n'offrait plus les memes caractferes qu'il avait pröcedemment.
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Malgr6 ram^lioration remarqaable ob-tenue par I'iode, la sensibilite de la mu-queuse respiratoire s'opposa a ce que 1' on put continuer dans son usage, et cela peut-etre a cause de la haute dose par laquelle j'avais debute dans le traitement, quoique une certaine partie de ces effets dut etre attribute ä la predisposition du sujet. Quoique il en seit, T animal toussait fr^quemment, avait perdu 1' appetit, qui 6tait redevenu normal dfes le deuxteme jour du traitement:
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e'est pourquoi en faisant suspendre les injections lodges, je les remplacais par d'autres de chlorhydrate de morphine ä la dose de 5 grammes, d'une solution ä l|50e. L'effet du medicament fut immediat et 1'irritation bronchique dans 1'espace d'une heure se calma en meme temps que la toux qui en 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d^pendait. Le matin suivant je fis encore
une injection de morphine, et le jour apr^s 4 fevrier, je reprenais de aouveau les injections iod6es, employaat cette fois 10 grammes d'une solution huileuse de iodo-forme ä 4/100e•, melöe de 5 grammes d'es-sence de t6r6benthine. Dans le temps, j'avais observfe que les ganglions de Tauge avaient diminue de volume, que les nodules
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209 ^taient disparu, que I'ulc^ration offrait une profondeur et un diamfetre trfes-limites, qu'en-fln le jetage d' un aspect muco-purulent, 6tait encore abondant. Le jour 5, tout cela allait mieux, et pendant les jours 6 e 7, l'6coulement avait presque cesse, en meme temps que l'ulceration se cicatrisait, et les ganglions devinrent de plus en plus petits.
Je laissai quelqu.es jours de repos, pendant lesquels voyant que I'^tat general de la junaent laissait encore beaucoup a d6sirer, je lui ordonnai des poudres composees cha-cune d'oxide noir de fer (5 grammes) et noix vomique (1 gramme), a prendre une chaque jour dans du son. L'effet de cette medication fut d'ameliorer sensiblement I'etat g6n6ral, en meme temps l'amendement des ph6no-rafenes de 1'infection s'accentuait, et le jour 25, je quittai la jument parfaitement guerie.
Vu les conditions du sujet, qui n' nvait pas repris toute sa vigueur, je lui presecivit, en sortant de l'höpital, des doses journaliamp;res d'acide arsenieux, ä contiuuer pendant une vingtaine de jours. Peu de temps apres, la jument reprenait son service, et au mois de septembre lorsque je la revis, eile etait encore en trös-bon etat de sant6
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14e Observation. — Morve chronique dans un mulet. Injections iodees. Guerison. — Un mulet ag6 de 18 ans environ, etait malade depuis deux mois, de morve chronique. II fut envoye ä l'höpital le 19 Janvier 1881, et je lui trouvai les symptömes sui-vants: Ecoulement muco-purulentde la narine gauche, peu abondant, d'une teinte jaunä-tre, et adherent; ganglions sous-maxillaires gauches considerablement tumefies; il n'avait pas de toux. Sur la pituitaire on ne remar-quait ni ulcerations, ni nodules, mais la mu-queuse, d'une teinte pale bleuätre, presentait un pointillage caractöristique. Les conditions du sujet, et sa provenance de l'armee, ne laissaient pas des doutes sur la nature in-fectieuse de la maladie; du reste on n'avait pas des raisons pour retenir, que 1'affection dut etre toute autre que la morve chronique. Dans cette idee je debutai par le traitement iodique, en injectant 10 grammes de la solution iodo-ioduree, le jour meme de son entree. Aprfes cinq jours de traitement, il 6tait facile de remarquer que I'amelioration trös-sensible 6tait dt^terminee par le fait de la medication tracheale. C'est ainsi que la glande et le jetage disparurent, la muqueuse
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reprit sa coloration normale, les conditions generates serablaient s'amfeliorer, et 1'animal apparaissait plus vif.
Le jour 3 fevrier, je lui prescrivis des poudres d'acide arsenieux (80 centigrammes), trouvant qu'il etait inutile de continuer le traitement iode, du moment qu'il n'y avait plus aucune manifestation morveuse ä cotn-battre. Ce mulct sortit le 10 fevrier par-faitement gueri.
15e Observation. — Morve chronique comphquee de sarcöme dessinus. Insucces des injections iodees. — Le jour 27 avrillSSI, un cheval provenant du regiment **', entrait ä l'höpital de l'öcole. 11 presentait un 6-coulement peu abondant de la narine droite, tumefaction dure, adherente, et insensible ä la pression, des ganglions sous-maxillaires du meme cöte; sur la muqueuse nasale, j'avais not6 la presence de nodules petits et peu nombreux. J' eus recours imm6diate-ment au traitement iod6, debutant par la dose de 10 grammes de solution, et j' en repetai l'usage les jours 27, 28, 29 et 30.
Le lr mai, il paraissait gueri, les symp-tomes morveux ayant subitement disparu;
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cousequemment je fis cesser tout traitement tracheal. Cette disparition rapide des manifestations morveuses, paraitra exageree, pourtant ce n'^tait qu'um fait r6el, puisque on remarquait facilement que les nodules, la glande et le jetage avaient completement disparu pour le moment. La plus grande partie de ces r^sultats, doit etre raise en
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compte du medicament, pour la rapidite et l'energie de ses effets, et les consequences curatives qui en derivaient.
Le 3 mai, je vis reparaitre un leger 6coulement de la memo narine, ce qui me conseilla de rep^ter les injections tracheales d'iode, portant la dose a 15 grammes, et le jour aprfes ä 20 grammes. Vers 4 beures du soir du meme jour 4, je remarquai que le cheval avait des frissons, la temperature du corps avait mont6 ä 39,4, les muqueuses etaient fortement injectees, et le jetage muco-purulent fut remplace par un ecoulement dc mucus transparent, sereux, abondant, comme cola s'observe pendant le debut du coryza aigu. J'abandonnai l'administration trach6ale de l'iode, qui avait et6 cause, sans aucua doute, de 1'apparition des ph6aomfenes d'io-i,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; disrae aigu; je fls prendre a I'animal quel-
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213 ques boissons nitrees et la disparition de ces symptomes se verifia aussitöt. Le jour 7, il allait mieux, mais le catarrhe de la mu-queuse nasale persistait encore. Je fis alors une injection trachöale de 5 grammes d'essence de terebenthine, qui fut trös-bien to-16ree, et je fls administrer a Tintferieur, (par la voie digestive), de i'acide arsenieux. Les jours suivants 8 et 9, V 6couleraent avait disparu de nouveau, pour reparaitre encore le 10. Examinant ä plusieurs reprises la region des sinus frontaux, j'avais remarque des le debut du traitement, le jour 27 avril, que dans le sinus droit il existait une dif-ftrence de resonnance a la percussion, vrai-ment pen sensible, raais parfaitement dis-tiucte pour peu d'attention qu'on portät h cet examen diagnostique. Je retins alors qu'il s'agissait, peut-etre, d'une plus grande 6paisseur de la muqueuse des sinus, causee par l'extension du processus morveux, mais voyant persister le jetage, malgre le traitement energique dont j'avais fait presque un abus, il n'y avait plus a doüter qu'on devait en restreindre la cause, dans une lesion plus profonde et plus grave, et je conclus pour l'existence de la neoplasie, connue sous la
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dönomination de sarcöme morveux (Rivolta),
ou d'epitheliöme des sinus (Ercolani).
Dans cette supposition, le jour 15 mai je fis tuer le cheval, et ä la n^croscopie pratiquee une heure aprös, je constatai qu'ä part le peu de mucus qui s'6talait sur la muqueuse du nez, toutes les autres manifestations morveuses, telles que le glandage et les nodules de la pituitaire et du poumons, avaient complötement disparu; seulement
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dans le sinus frontal droit, existait une 6pais-
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sissement de la muqueuse, sur laquelle pre-nait place une couche de mucus purulent et une neoplasie conjonctive transformee en une masse tubereuse, qui remplissait presque en-tiferement la cavit^ du sinus.
Cette observation (15e), offre beaucoup d'intöret par la disparition rapide des symp-tömes morveux, sous 1'influence du trai-tement iodique, et cela malgre qu' une neoplasie sarcömateuse, maintenait un haut degr6 d'infection. On peut remarquer aussi que les phenomfenes d' iodisme, disparais-saient aisöment sans laisser des traces, et les effets trfes-puissants exerc6s par 1'essence de t6r6benthine sur 1'element catar-S.i
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215 rhal des muqueuses en g6neral, sont par-ticuliferement port es sur la muqueuse des bronches. Get insuccfes qous presente ainsi plusieurs cotes utiles, dont le praticien pourra en tirer profit.
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16e Observation. — Farcin chronique diffus. Injections iodees. Guertson. — Cette observation est trös-rernarquable par le fait d' une infection farcineuse ancienne et pro-fonde, qui fut suivie d'une guerison rapide par Je traitement iode. Le 27 avril 1881, entra ä 1' höpital de 1' 6cole un cheval du regiment *** aflfecte depuis six mois de farcin chronique diffus. Les symptomes carac-t^ristiques qu'il presentait, etaient les sui-vants; engorgement diffus et indolent du membre post^rieur gauche, depuis lacouronne jusqu' au haut de la cuisse, et qui lt;Hait con-stitue par des cordes et des boutons qui se parsemaient tout le long du membre, au milieu de 1'engorgement oedfemateux sus-mentionn^. Beaucoup de ces boutons 6taient ulceres, et laissaient suinter du pus sanieux et fsect;tide. Une longue corde existait aussi sur la Ifevre ant6rieure, pr^sentant egale-ment des boutons ouverts et ulceres; l'6tat
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gönöral de 1'animal 6tait trfes-peu satis-
faisant.
Le traitement iodique etaat c'iussitöt applique, je debutai par la dose de 10 grammes de la solution iodo-ioduree le jour 27; le 28, je repetai la meme injection, tandis que je lui faisais appliquer de la pommade ve-sicatoire sur tous les boutons en voie de fusion purulente; le 29, memes injections; je notai un amelioration sensible dans les conditions g6nerales et locales; le jour sui-vant, je portai la dose ä 15 grammes.
lr mai. Injection trachöale de 15 grammes, les boutons ulceres sont presque cicatrises, les cordons affaisses, ä tel point, que sans un examen attentif, ils peuvent sem-bler disparu. Le jour aprfes, j' el^vai encore la dose de 1'injection ä 20 grammes, ainsi que le jours 3, 4 et 5. Pour häter les rnouvements de reparation, je fls appliquer matin et soir des douches d'eau froide,, dingoes sur le membre affectö. Pendant les jours 6 ä 10, je fls suspend re tout traitement, ayant observe que la cicatrisation des ulcferes farcineuses et la disparition des cor-des correspondantes, s'accomplissait r^guliö-rement. Le cheval avait acquis de l'embon-
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217 point et il maogeait avec beaucoup d'appetit; pourtant, comme il restait une Ikghre condition anemique qui avait persists malgr6 la disparition de l'affectioa farcineuse, je le soumis an traitement arsenical par la voie gastrique pour la duröe d'une quinzaine de jours. II resta ä l'höpital, quoique guöri, jusqu'au jour 11 juin, dans lequel il sortit pour reprendre le service du trait, auquel il etait destine, et que depuis lors il n'aban-donnait plus.
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17e Observation. — Morve chronique. Injections iodees. Guerison. — Un cheval affecte de morve chronique nous fut envoys du regiment ***, le 30 septerabre 1881; il presentait les symptomes suivants: jetage peu abondant ä droite, tumefaction des ganglions correspondants, petits nodules et pe-tites ulcerations dissemin6es sur la rauqueuse nasale droite, une des ulcerations, avait les dimensions d'une lentille. Le cheval avait beaucoup maigri, car la maladie datait depuis 3 mois environ, le traitement em-ploy6, avait 6t6 limite jusqu'alors ä l'usage de l'acide ars^nieux a Tintörieur, et aux lavages de la muqueuse nasale, avec de
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1' eau pheniquöe. Les rösultats de ce traite-ment ayant et6s nögatifs, le cheval fut envoy6 ä l'6cole. A son entree je lui fls une injection trachöale de 10 grammes de solution iodee, en meme temps que je lui injectai avec une seringue ordinaire, de l'eau astringente avec le sulfate de cuivre (5 pour 100), dans la narine droite. Le jour suivant je remarquai döja Tamendement des symptoraes raorveux; meme traitement. Pendant les jours 2, 3, 4 et 5 octobre, je portai la dose du liquide ä injecter dans la trachee, k 15 grammes, ce qui provoqua pen a pen la disparition des nodules et du jetage, tandis que s'accomplissait le processus cicatritiel des nice rations muqueuses.
Le jour 7, le cheval 6tait completement gueri, les conditions g6n6rales de nutrition s' 6taient beaucoup am61iorees, il etait de-venu gai, et le poil aussi reprenait son aspect normal. Le pen de toux qu'on avait constate dfes son entree ä 1' inflrraerie, dispa-raissait eile aussi, ä mesure que s' operait 1' amendement des symptomes morveux. Quoique gu^ri, le cheval fut retenu en observation jusqu'au jour lr novembre, dans lequel il sortit en trfes-bonne sant6 qu' il
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219 conserva pour longtemps, ce que je pus constater moi-meuie, ayant eu V occasion de le revoir plusieurs fois.
18e et 19e Observations. — Farcin chro-nique dans deux chevaux. Conditions ex-perimentales auxquelles Us furent sou-mis. Traüement traeheale. Guerison. — J' ai r6uni a dessin ces deux observations, par les particularites expörimentales et curatives qui les caracterisent, dont 1' importance pour la question de la curability de la morve et du farcin, apparait evidem-ment en favour de la raethode traeheale. Le jour 7 mai 1882, deux chevaux, ä peu prfes dans les memes conditions d'age, de taille, de tempörament et de race, affect^s tons les deux de farcin chronique, entrferent k 1' hdpital de 1' 6cole, du regiment ***. Par un examen le plus superficiel, on remar-quait ais^ment que les deux chevaux ne prösentaient pas le raeme degre d'infection, et le developpement des manifestations far-cineuses 6tait aussi 6videmment tramp;s-diffe-rent, car, tandis que Tun d'eux, le nornm^ Giudeo, n. 3227, ötait affectö d' arthrite farcineuse grave de l'articulation du jarret
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droit, avec une longue chaine de boutooa ulcferes sur chaque c6tlt;3 du metnbre, et une vaste plaie ulcöreuse, de 25 centimetres de logueur, sur 5 de largeur, situ6e au c6t6 interne de la cuisse; 1' autre cheval, le nomme Garofalo, n. 3237, n' avait ququot; une petite rangee de boutons ulceres, plac6e au pourtour de l'oeil gauche, sur la paupifere superieure. Avec un etat symptomatique trfes-divers, les deux chevaux presentaient aussi un degre trfes-different d'infection; ce fut done dans ces conditions tres-favorables, que je voulus les mettre dans la possibility de contracter la morve, et determiner ainsi toute la valeur de la raethode tracheale dans ces sortes de maladies. Dans cette intention, je fls mettre les deux chevaux dans une ecurie a deux places, qui avait servi d'habitation, pendant une dixaine de jours a un cheval morveux, que fut tu6, aprfes qu'on eut constate la presence du sarcome morveux dans les sinus frontaux. La man-geoire, les murs etc., de cette ecurie, ne furent pas blanchis apramp;s cela, ni meme laves ä V eau. Dans ces conditions il etait tout na-turel de supposer que les deux chevaux, auraient du contracter la morve, sans comp-
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221 ter l'aggravation qu' aurait recue la manche de 1'affection farciaeuse. Void ce qui ar-riva. Je ra' erapresse de faire remarquer, que les deux chevaux ne furent pas soumis au meme traitement; le nomme Giudeo, eut des injections tracheales d'iode, le Garofalo, recut le traitement local des manifestations farcineuses (pomraades fondantes, r6-solutives, etc.). En resume le resultat des deux observations est celui-ci. Les premiers jours, se passerent sans beaucoup de chan-gement de part et d'autre, au cheval Giudeo apparut seulement une 16göre tumefaction des ganglions de 1' auge, tumefaction qui disparaissait ä la suite des injections tracheales iodo-iodurees. A ce traitement general je fis concourir 1'action de vesica-toires sur 1' articulation du jarret affect^e d'arthrite, la cauterisation des boutons ul-cör^s et de la plaie au plat de la cuisse. Enfin malgre cela, la resorptioa des exu-dats et la cicatrisation des ulc6rations me-nacant de se prolonger par la seule application tracheale de l'iode, je me trouvai dans la necessite de recourir a la liqueur iodo-arsenicale-mercurielle, qui porta bientot un resultat d6finitif, soit en combattant heu-
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reusement 1' arthrite, soit ea faisant dispa-raitre la tumefaction oed6mateuse du mem-bre, soit enfin en hätant la cicatrisation des boutons et de la plaie farcineuse. A Theure qu'il est, ]r juin, ce cheval est en voie de guörison, et aucun Symptome morveux n'ap-parut ä la suite de la demeure dans une 6curie infectee (').
Les choses se passörent differemment pour 1' autre cheval, Garofalo, n' ayant pas 6t6 soumis aux injections trachöales. Aprös quelques jours du traitement local adopte, un ecoulement de la narine gauche se declara, adherent, poisseux, accompagne d' engorgement des ganglions de I! auge
(') Le cheval Giudeo, le jour 28 mal pröcö-dent, et pendant qu'il etait affects de farcin, eut une injection expörimentale de sang charbonneux, ä la base de l'encolure gauche; ä cette injection succöda le jour aprös, une tumefaction oed^mateuse qui s'ätendait aussitöt tout le long du cou, jusqu'en proximitlt;5 du larynx, il n' eut pas de fiamp;vre, et quelques jours plus tard, la tumefaction d.isparut sans suites fächeuses. Les injections traohöales d'iode, lui auraient-elles acquis 1'immunity pour Taffection cbarbonneuse, comme probablement elles lui epar-gnörent 1'infection morveuse? ....
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et de nodules sur la pituitaire. Je voulus attendee que ces sytnplomes morveux eus-sent pris tout leur developpement pour avoir la sürete du diagnostic, ce ne fut done qu' aprfes trois jours que ces phöno-mfenes parurent que je pratiquai les injections d' iode. Combattue a son döbut la maladie, c6da si prornptement a la medication tracheale, ququot; aprfes cinq jours de trai-tement, ce cheval etait completement gueri. Depuis lors il s' est toujours bien porte, les manifestations de la morve et du farcin disparaissant simultanement, car les ulcera-tions ä la paupifere, au moment de l'appa-rition des premiers symptömes morveux, n'6taient pas encore cicatrisees.
L' importance pratique de ces faits, ressort ici dans tonte son evidence. La comparaison du traitement de deux affections farcineuses, dont le resultat fut favorable aux injections tracheales, la guerison rapide d'une affection morveuse, contractee evi-demment par la demeure dans une ecurie infecte, et 1' immunite a cette maladie par le fait de 1' introduction des medicaments dans les voies respiratoires, restent des faits d' une trös-haute valeur, et dont 1' utilite
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pratique du cote de la thörapeutique de ces sortes de maladies, resulte incontestable.
Cette conclusion, qui n'a pas du reste au-cun cöte hasarde, trouve sa raison clinique dans les circonstances memes du mode d'ae-complissement des guörisons verifl6es par cette methode, car, la disparition successive des phenomfenes caracteristiques de deux maladies aussi graves que rebelles, et la gu^-rison sans recidivp par 1'action de medicaments dans le plus court d61ai, reste definiti-vement comme la preuve la plus eclatanto des resultats heureux obtenus.
Pourtant toute probability de guerison d'une maladie infectieuse, reside dans la nature plus on moins döletfere de l'ageni infectieux et dans 1'extension du terrain organique que ce meme agent a envahi. Or, on le comprend bien, dans les infections essentiellement chroniques, telles quo la morve et le farcin, le d6veloppement des phenomfenes morbides s'accomplit d' une manure trhs lente, et le peu de rapidit6 d'ex-tension que prend 1'agent infectant dfes son invasion, est la condition essentielle de la moindre resistence curative de la maladie dans les premieres pferiodes de son existence.
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225 de teile sorte, que la probability de guörison des affections raorvo-farcineuses, aura d'au-tant plus de chances de röussite, qu'on se dirigera aux premiferes manifestations de la maladie.
Le choix judicieux du medicament, et la preference accordee ä la möthode qui assure sa penetration directe dans le torrent circulatoire, auront aussi leur part dans le succfes, c'est done dans ces faits, du reste trfes-simples, que resident les resultats heu-reux que j'ai pu r^aliser, et qui peuvent surprendre pour im moment, sans qu' en realitö ils aient rien d'extraordinaire.
En r6sum6, les affections morvo-farci-neuses, efedent principalement aux influences curatives des alterants iodiques, aprfes si le cas 1' exige, aux preparations mercurielles et arsenicales; sur ces medicaments se trouve base le traitement ä opposer ä 1'ensemble des manifestations morbides qui dependent de 1'infection, sauf du reste ä joindre ä ces agents curatifs, ceux qui peuvent mieux combattre un phenomene caracteristique, dont la prevalence constitue une complication qui pent retarder la marche reguliere de la maladie. Ainsi lorsque le jetage est
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abondant et les ulcerations sont nombreuses ou profondes, on pourra faire usage des lavages d'alun, de sulfate de zinc, de cuivre etc., avec une seringue ordinaire de la ca-pacite de 300 ä 500 grammes, dont le jet sera dirige directement sur la muqueuse nasale, par un tube en caoutchouc ajout6 ä la canule. Si la tumefaction des ganglions de 1'auge est volumineuse, on pent hater la resolution par des frictions fondantes au biiodure de mercure etc. Enfln s'il y a de la toux et du catarrhe bronchique, si 1' on craint 1' existence de nodules, dont la resolution soit tardive, on aura recours aux injections tracheales d'iodoforme, d'essence de t6rebenthine, etc. Je crois qu' avec de la prudence dans le choix des medicaments et une sage energie dans leur application, on pourra arriver ä guerir par cette methode un grand nombre de chevaux, qui seraient sans cette ressource inexorablement abattus, ou peupleraient sans fin les infirmeries des 6co-les vöterinaires et des regiments de Tarmöe.
Algidite.
Quoique ce phenomfene ne soit pas trop Mquent dans le cours des maladies des ani-
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227 maux domestiques, il arrive pourtant qu' on peut le rencontrer quelquefois ä la suite des coiiques, des fiövres graves, aprfes les he-morrhagies, les Evacuations intestinales co-pieuses, etc. Le caractfere essentiel de ce Symptome est l'abaissemeiit de la temperature au dessous de la normale, et comme il repramp;sente 1' hypostMnie nerveuse, il s'en suit l'inertie vasculaire et la debility fon-ctionnelle, aboutissant au refroidissement general comme phenomene apercevable. C'est en presence de ces cas, qu'on trouvera une grande ressource dans la methode trach^ale, car ne pouvant solliciter 1'influence tardive des medicaments introduits dans les voies digestives, on arrive, en les injectant dans les bronches, a les porter presque directe-ment dans le sang, en assurant ainsi leur effets sensibles, et multipliant l'energie de leur action g6n6rale.
Les indications qui ressortent de ces Elements morbides, sont renfermees toutes ensemble dans la medication excitante, de-puis les stimulations externes (frictions, sinapisraes etc.), jusqu'aux substances sti-mulantes, telles que lather, I'alcool, le muse, rammoniäque, 1* opium, etc. Je räsumerai
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dans les observations suivantes, les parti-
cularit^s relatives ä cette medication.
20e Observation. — Algidite par indigestion. Injections excitantes. Guerison. — Le 17 mal 1880, je visitai un cheval qui pr6sentait des coliques frequentes, causöes pour avoir mango le jour pr6c6dent du son et du foin en abondance, apr^s une longue course ä la voiture. Je lui trouvai le pouls petit, trfes-fr6quent et trfes-faible, la langue aride, la temperature 360,8, quelques sueurs partielles aux cuisses et ä l'encolure. Ces coliques avaient commence quelques heures avant ma visite. Pour combattre cette condition morbide transitoire, je fis dans chaque heure une injection trachöale de 10 grammes, d'un in61ange d'alcool rectifl6 40 grammes, et laudanum de Sydenham 10 grammes. Quinze minutes aprts la premifere injection, on remarquait d6jä un mieux trfes-sensible, le pouls 6tait plus fort, la langue moias aride, les coliques moins frequentes et moins in-tenses, la temperature s'etait elevöe ä 370,3. Je lui fis appliquer un lavement d'eau salöe, lequel ne provoqua aucune Evacuation. Une demi heure apramp;s la deuxifeme injection, le
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cheval semblait presque gueri, n' 6prouvant plus de coliqaes et la tempörature 6tant mont^e a 370,6, le pouls ä 58. Je lui fis donner un breuvage avec du sulfate de soude et le leudemain, aprfes une Evacuation abondante et trfes-molie, il 6tait parfaite-ment gueri.
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21e Observation. — Algidite par super-purgation. Injections stimulantes. Guerison. — Le 11 avril 1881, je fus appele ä visitor un poulain de quatre ans, lequel aprfes une attaque de gourme presentait un ecoulement des deux narines, sans fiövre, accompagn6 de deperissement genöral considerable. Le jour 8, on lui avait administre un bol pur-gatif ä 1' alofes, lequel provoqua des abon-dantes Evacuations s6ro-muqueuses qui con-tinuaient lors de ma visite. Je le trouvai en effet trös-faible, le pouls frequent ä peine perceptible sous le doigt, la peau froide, les muqueuses pales, la temperature 360,3. Je prescrivis aussitot un m61ange par parties 6gales d'alcool, d'Ether et de laudanum de Sydenham, avec lequel je fls trois injections trachEales de 10 grammes chacune dans la journEe, en meine temps je lui faisais don-
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ner un lavement amidona6. Le soir les cho-ses allaient si bien, la temperature avait montö ä 370,2, que je permis quelque nour-riture qui fut trös-bien acceptöe, et le len-demain 12, je trouvai le poulain presque gueri. Pour tarir la secretion catarrhale, suite de la gourme, je fls usage avec le plus grand profit, de quelques injections tra-ch6ales d' huile iodoformee, melhe par parties Egales avec de 1* essence de t6r6benthine. La garrison s'acheva promptement.
En voilä assez, je le pense, pour de-montrer le degre d'efHcacite des moyens excitants, qu' on peut employer pour com-battre l'algidity syndrome qu'il ne faut pas confondre avec les manifestations du froid et avec les frissons qui annoncent le developperaent des maladies febriles. En ef-fet, le caractfere essential de 1'algidity reside comme nous 1'avons vu, dans I'abais-sement de la tempörature au dessous de la normale, tandis que pendant les frissons föbriles, la chaleur du corps s' elfeve toujours de quelques degr6s. Du reste quelle que soit l'origine de l'algiditö, on doit la combattre par les stimulants diffusibles, en choisissant comme la meilleure voie de leur administration la
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surface respiratoire. Les deux observations pr6c6dentes, sufflront pour bien etablir 1' indication de cet 6tat pathologique.
Anämie.
On reconnait aujourd' hui plusieurs formes d'an6mie, partielle ou generate, celle-ci divisee en aglobulie (insufflsance qualitative), hydremie (insufflsance des mat6riaux solides dissous dans le plasma). La forme la plus simple et en meme temps la plus commune chez les animaux, est 1'anemie quantitative. A vrai dire I'anemie, par sa condition et son mecanisrae de developpement, devrait etre consideröe plutöt comme im Symptome, que comme un 6tat complexe bien d6fini, pour-tant la n6cessit6 clinique 1' a fait jusqu' ici ranger parmi les maladies proprement dites, Quoiqu' il en soit, on la rencontre fr6quem-ment ä la suite de maladies graves, dans le cours des affections morveuses et farci-neuses, et lorsqu' il existe une maladie chro-nique avec des troubles fonctionnels d'organes importants, enfin dans les hemorrhagies, les pertes abondantes etc.
Les moyens qu'on a consid6r6 comme les plus efficaces pour combattre l'anömie.
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sont tir6s des röconstituants de la erase sanguine et de la nutrition g6n6rale, r^consti-tuants hygi^niques d'une part, et medicaments stimulants de Töchange nutritif de I'autre. Le regime alimentaire est le premier element utile, puisqu'il fournit au sang les mat6riaux d'une multiplication abondante; puis vient le for, un des materiaux essen-tiels des globules, qui favorise la production des h^maties, relfeve la tonicite vasculaire et excite les fonctions vegetatives et la force plastique de la reparation (Trousseau et Pidoux). Enfln il ne faut pas oublier que ordinairement I'anemie, chez le cheval, re-connait pour cause I'existence d' une maladie chronique des organes respiratoires, et e'est en combattant cette condition locale, qu' on arrive, le plus souvent, ä vaincre I'insuffl-sance quantitative du sang. L' observation suivante en est un exemple bien remar-quable.
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22e Observation.-— Anemieparpleuro-pneumonie chronique. Injections tracheales dHode. Guerison. — Le 17 septembre 1881, il m'a lt;3t6 presents ä la visite, un cheval en trfes-mauvais 6tat de nutrition avec toux
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fr^quente, respirations ä 29, pouls faible ä 50, appetit diminue, temperature 380,2. A I'auscultation on notait des rales muqueux diss^mines dans la partie moyenne de la poitrine, tandis qu'ä la partie interieure on re-marquait une diminution du bruit respiratoire. La percussion donnait une sub-matite au tiers inferieur de la poitrine. Les muqueuses 6-taient pales, pr^sentant ainsi le caractfere le plus important de l'aglobulie. Ce cheval a-vait souffert, un mois avant, d' une pleuro-pnenmonie qui fut trait^e par des saignees, de l'öm^tique, et un vesicatoire; dans le moment actuel il existait, sans aucun doute, les reliquats de la maladie aigue pr^cedente. Ce fut dans ces conditions que je recourus ä la m^thode trach6ale, injectant tons les jours, 10 grammes de la solution iodo-ioduree selon la formule ä pag. 111. J'ordonnai en meme temps un regime substantiel. Aprfes cinq jours de ce traitement, je constatai l'amendement de tous les symptomes sus-mentionn^s, de maniöre qu'aprös dix jours, l'animal se trouvait retabli en sant6, I'a-nemie ayant disparu, au fur et ä mesure qui se resorbaient les exsudats intra-tho-raciques.
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Angines.
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La medication tracheale trouve aussi son opportunite, dans les maladies du larynx et du pharynx connues communöment sous la denomination d'angines. On sait, qu'il y a des etats morbides, oü l'angine est une des manifestations importantes, sinon n6cessaires, telles sent la morve, la gourme, les affections charbonneuses, rhumatismales etc. Enfln les angines peuvent avoir leur sifege tantöt dans le pharynx, tantöt dans le larynx, quoi-qu'elles soient caractörisöes par un Symptome commun, la difflculte douloureuse de la deglutition, et quelquefois aussi de la respiration.
Le traitement est subordonn6 a la cause de l'angine, ainsi lorsqu'elle est sous la d6-pendance d'une specificity morbide, teile que la morve, la gourme, etc., eile reclame le concours des agents qui ont une action ge-nerale et commune avec la maladie de la-quelle eile prend naissance. Pour les angines catarrhales, on emploiera d'abord les injections emollientes et anodynes, apr%s on pourra s'avantager des moyens anticatarrha-les, entre autres l'essence de t6r6benthine, n'oubliant pas les revulsifs externes.
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23e Observation. — Angine catarrhale. Injections opiacees et terebenthinees. Gue-rison. — Le 15 mars 1880, je fus appele ä visiter une jument, äg6e de six ans qui ma-nifestait les symptömes vulgaires de l'angine pharingo-laryng^e. Elle avait de la difficult^ ä deglutir les aliments et les boissons avec rejet des liquides des narines, toux Mquente et douloureuse, pouls 65, temperature 380,9. Je fis appliquer des cataplasmes sinapises ä la region du larynx, tandis que j'injectai dans la trachee 10 grammes de la solution suivante: bicarbonate de soude 10 grammes, laudanum de Sydenham 5 grammes, eau distillee 100 grammes. Aprfes trois jours de ce traitement, les phenomfenes locaux s' e-taient beaucoup am61ior6s, la toux avait dis-paru, il ne restait qu'un pen de difllcultfe dans la deglutition, accompagn^e d'un 6cou-lement muqueux, abondant des deux narines. La fifevre avait cessö completement, le pouls 6tant 42, la temperature 370,2. Dans les deux jours suivants 18 et 19, je fls encore une injection trachöale de 5 grammes d'es-sence de t6r6benthine, et le jour 20, toute difficulty d'avaler avait disparu, en raeme temps que cessa 1' 6coulement des narines.
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Dfcs ce momeat la jument fut d6clar6e
gu6rie.
24e Observation. — Angine catarrhale. Injections morphinees. Guerison. — Le 23 fövrier 1881, il me fut presente un cheval qui toussait beaucoup, particuliferemeat pendant qu' il mangeait sa ration. Corame precedents r6sultait qu'il avait fait, dix jours avant, une longue course pendant une jour-nee pluvieuse, et depuis ce tenaps il avait commence ä toussir. Dans le moment il n'avait pas de fifevre, l'examen de la poi-trine resta n6gatif, mais en comprimant meme 16gferement le larynx, on provoquait une toux forte et douloureuse, suivie de 1'expulsion de quelques grumeaux de mucus blanc et dense. II 6tait bien facile de dia-gnostiquer une angine laryng6e sub-aigue. Je fls deux injections trach6ales, une le matin et une le soir, de 5 grammes chacune, d' une solution de chlorhydrate de morphine 2 grammes, dans 50 grammes d'eau dis-tillee. Le jour 24 la toux avait beaucoup diminue, en meme temps que la sensibilite du larynx, et continuant le meme traite-ment pendant les jours 25 et 26, le 27, je
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237 trouvai le cheval parfaitement gu^ri, sans le concours d'aucun autre mfedicament.
A st h me.
Chez le cheval toute dyspnöe apyreti-que est consid6r6e presque toujours, plutot comme un phenomfene lie a la pousse, qu'une forme morbide distincte, indipendante jusqu'ä un certain point de celle-ci. Pour quelques auteurs, I'asthme n'existe pas v6ritablement sous la forme d'une dyspnea spasmodique revenant par accfes, ä peu prfes comme cela s' observe chez I' homme. Pourtant tons les praticiens auront remarqu6, que dans les chevaux poussifs, on n'arrive pas ä cons-tater le meme mode de respiration; tantot c'est l' expiration entrecoupee caract^ristique de l'emphysfeme diffus du poumon; tantot par intervalles plus ou moins 61oign6s, sur-vient sur le meme sujet, chez lequel on avait auparavant remarque la respiration entrecoupee, une difficult^ de respirer qui peut avoir une durße depuis quelques heures, jusqu'a quelques jours. Pendant ce p^riode, 1'animal ne parait pas ressentir aucune gene de la dyspnöe qui Fa envahi, l'app6tit se
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maintient normal et il conserve son aptitude au travail. Je n' entrerai pas dans les details de la pathogenic de l'asthme, ni je discuterai sur la probability des opinions trfes-diverses qui ont sect;t6 emises sur son origine et sur le mode de son d^veloppement; je me con-tente pour le moment de constater que cette forme morbide peut attaquer aussi les che-vaux, sur lesquels on peut 1'observer fr6-quemment pendant le cours de l'emphysöme pulmonaire comme un Symptome concomitant, qui doit reclamer 1' intervention active de la th(sect;rapeutique.
II faut pourtant evitor de confondre l'asthme, avec la dyspnee qui survient ä la suite des maladies chroniques du poumon et des plövres. Dans ces conditions, que les anglais ont distinguees par la denomination expressive de thick wind, la frequence de la respiration est permanente, et subordonn6e ä 1' extension de l'exsudat qui s'oppose ä la permeabilite du tissu pulmonaire, ici la percussion et l'auscultation donnent des r6sul-tats bien connus de tons les praticiens, et on trouvera presque costamment une alto-ration, quoique peu manifeste, de la ther-mogenfese, caracterisee par 1'oscillation plus
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239 marquöe des deux temperatures, du matin et du soir.
25e Observations. — Asthme. Injections tracMales de sulfate d'atropine. Guirison. — Le 23 mai 1S79, un cheval de petite taille me fut präsente; il 6tait poussif depuis un an, il avait une dyspnea trfes-intense, de teile sorte, qu' on n' arrivait pas a compter le nombre des respirations, tant elles se suc-cMaient avec vitesse, le pouls aussi sect;tait trös-frequent, quoique on comptät mal les pulsations, ä causa das mouvaments imposes ä tout le corps, par las secousses repetöes de la respiration. Get etat durait de la veille, et s' etait produit probablement a la suite d'une longue course ä la voiture pendant une journee de vent. L'accfes asthmatiqua ne paraissait pas provoquer beaucoup de souffrances, car le cheval mangeait avec son appetit habituel, avait pu faira aisement une petite course au trot, quoique il montrait se fatiguer, dfes qu' on le forcait ä prolonger sa marche. La temperature du corps 6tait normale, la percussion donnait une r^son-nance axageree due au fait de l'emphysfeme, tandis que par 1' auscultation on entendait
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avec un bruit de souffle affaibli, des rales humides diss6min6s dans les deux cötes de la poitrine. Dans la conviction qu'il s'agis-sait d'un accfes d'asthme, je fis a 10 heures du matin du meme jour 23, une injection trach^ale d'une solution de 1 centigramme de sulfate d'atropine, dans 5 grammes d'eau distillöe. Aprfes une demi heure de 1' injection l'anh61ation se calma, et vers midi on pou-vait dejä compter le nombre des respirations qui 6taient reduites ä 40. Le soir je rep^tai la meme dose d'atropine par injection tra-ch6ale, et le nombre des respirations se röduisait encore a 22. Le matin du 24, le trouble respiratoire avait compl^tement dis-paru, et en prescrivant des poudres d'acides ars6nieux pour les jours suivants et par les voies digestives, on obtint pour effet d'eloi-gner les accfes successifs et de les rendre moins intenses. Quelque temps aprfes on eut de nouveau recours et avec le mdmo b6n6flce, aux injections de sulfate d' atro-pine, et depuis lors, je revis le cheval plu-sieurs fois, les accfes ne reparurent plus, il ne restaient que las ph^nom^nes locaux de l'emphysöme, avec le contrecoup caracte-ristique.
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26laquo; Observation. — Asthme. Injections tracMales de sulfate de strychnine. Gui-rison. — Un cheval äge de huit ans, souf-frait depuis longtemps de pousse, tandis qu' un jour sans cause apparente, il fut pris d'une dyspnfee intense qui dura quelques heures. Pass^ l'accös, l'aniraal ne parut pas etre restö souffrant, de maniöre qua le pro-prietaire, ne fit plus attention ä 1'accident precedent. Quelques jours plus tard, le cheval fut pris d' un nouvel accfes qui dura plus longtemps. Je le vis le lendemain de ce second accamp;s, le 3 fevrier 1880, et je le trouvai encore haletant, quoique on put presager que I'accfes etait pros de flnir. En effet il allait toujours amöliorant et pen de temps aprös, il recouvrait apparemment toute sa sante. En meme temps je lui ordonnai des poudres composees de 1 gramme d'acide arsenieux, et de 2 grammes d'opium pulvorisö, a donner une chaque jour pendant deux se-raaines. Le sixifeme jour n' etait pas encore 6coul6, que je fus appele a la häte, car, on me disait le cheval menacait de suffoquer. Je le trouvai en effet agit^, haletant, les pulsations et les respirations trfes-fr6quen-tes de teile sorte, qu'on n'arrivait pas ä les
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compter, la chaleur normale, I'appötit dimi-nue. La percussion at 1'auscultation ne me fournissaient pas des donates importaates, autres que celles relatives a l'emphysöme du poumon. Jugeant alors que 1' accfes asthma-tique se trouvait sous la dependance de cette maladie, je profltai de Tactiou que la strychnine exerce sur sa marche, ce qu' on verra avec plus de details dans le para-graphe concernant la pousse, pour faire une injection tracheale de 4 grammes d' une solution de sulfate de strychnine ä l/200c. Le resultat obtenu fut complet et imm^diat. Une demi heure aprfes, le nombre des respirations 6tait abaisse ä 32, et descendirent ä 18, une heure aprfes 1'injection. Le len-demain je r6petai l'administration du sulfate de strychnine ä la mdme dose du jour precedent, et ainsi de suite les jours 11 et 12. Aprfes ce traitement I'accfes ne reparut plus et l'animal continua pour longtemps le service a la voiture, sans qu'il eüt d'autres rechutes.
Bronchite aigue.
On I'observe frequemment chez les che-vaux ä allures rapides, soit ä cause de
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Nous verrons dans les observations sui-vantes, tout le parti qu'on peut tirer de l'action topique des medicaments introduits directement sur la muqueuse respiratoire pour combattre les expressions morbides
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des bronchites, soit dans 1'Clement congestif ou inflammatoire, soit dans la reaction ca-ractöristique de la toux, soit eafin daas Vk\amp;-ment diacritique, qui est sous la dependance de la Stimulation des glandes bronchiques.
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27laquo; Observation, — Bronchite aigue. Injections alcalines opiaeees. Guerison. — Le 25 janvier 1879, je fus consults pour un cheval qui presentait les syrnptömes sui-vants: toux fr^quente et douloureuse, fifevre, resonnance normale de la poitrine, ä l'aus-cultation quelques rales sous-cr^pitants. La temperature 6tait de 390,8, le pouls 55, la respiration 22. La cause de la maladie 6tait ovidemment rhumatismale, car l'animal avait et6 expose au froid humide, le corps ^tant en sueur. II s'agissait done d'ua catarrhe aigu des bronches. Je fis le meme jour 25, une injection trachfeale de 10 grammes d'une solution composöe de carbonate de aoude 5 grammes, laudanum 2 grammes, eau distillee 100 grammes; le soir je la rep^tai a la meme dose. Le lendemain je trouvai 6mendes les ph^nomenes locaux, la tempferature ä 380,6, le pouls 50, la respiration 18; la toux aussi 6tait moins frfequente et trfes-peu doulou-
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245 reuse. Je continual le meine traitement jus-qu'au 31 Janvier, et dans ce temps les symptömes de la bronchite disparurent gra-duelletaent, exception faite d'un leger ca-tarrhe, sous la forme de jetage muco-purulent dense, blanchatre. Je fis ce jour meme une injection de 5 grammes d'essence de ter6-benthine, qui coupa court 1' hypercriaie de la muqueuse. Qualques soins hygieniques compl6törent le traitement.
28e Observations. — Bronchite aigue. Injections laudanisees. Guerison. — Ce che-val eut une attaque de flevre 6ph6möre, qui fut suivi d'un catarrhe aigu des bronches. Lors de ma visitequot; le 13 mars 1879, je ne pus observer qu'un ecoulement abondant des deux narines, toux fr^quente, respiration un peu acc61eree, quoique ä 1'auscultation on n'entendit qu'un peu de rudesse du bruit respiratoire, avec des räles muqueux diffus aux deux cötes de la poitrine. Je fls une injection trach6ale avec le flacon injecteur, d'une decoction de guimauve 60 grammes, avec 1 gramme de laudanum. Pendant la journöe, le cheval avait beaucoup moins toussö, et le soir comme il allait mieux, je
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röpetai la meme injection, en ajoutant au liquide, 50 centigrammes de bicarbonate del soude, pour favoriser 1'expulsion des matö-riaux rassembles dans les bronches. Le jour suivant le jetage avait diminue, la respiration 6tait normale, et je röpötai la meme injection comme le jour precedent. Le 15, la toux avait presque disparu, il ne restait que dans un leger degre l'hypercrinie de la muqueuse, laquelle aussi fut heureusement combattue en employant pendant deux jours un melange d' essence de töröbenthine 2 grammes, et glycerine 10 grammes. Aprfes ce traitement le cheval reprit son service 6tant complfetement gueri.
29e Observation. — Bronchite aigue. Injections tracheales. Guerison. — Le sujet de cette observation, est un cheval qui tora-ba malade le 23 septembre 1879, aprfes un long travail au trot pendant une journee de pluie. Lors de ma visite dans l'aprös-midi du 23, je le trouvai trfes-souffrant par une dyspn6e penible, temperature 4002, pouls 78, toux sfeche, douloureuse et avortee. A I'auscultation on sentait une rudesse remar-qüable de la respiration, la percussion 6tait
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presque normale. Je fis une injection tra-cheale de 5 grammes de solution d' aconi-tine (ä I/2000e, selon la formule ä pag. 76) a 5 heures du soir, et une demi heure aprfes la temperature etait tombee ä 39deg;, le pouls ä 62. Je fis appliquer des sinapismes sur les deux cotamp;ä du thorax, et ä 10 heures du soir ayant revu le cheval, je le trouvai sensibleraent mieus, temperature 390,1, pouls 65. La toux 6tant encore trfes-frequente et trfes-douloureuse, je fis une injection de 10 grammes d' eau de laurier cerise, qui eut pour effet de calmer la toux pendant la nuit. Le lendemain matin la temperature 6tait 39deg;, le pouls 53, les respirations 32, les efforts de toux ayant beaucoup diminuö par 1'action de l'hydrolat de laurier cerise. Je fis une injection de 10 grammes d'une solution de bisulfate de quinine ä 2|100e9 ce qui determina un abaissement de la temperature de 1 degre aprös une demi heure. En memo temps on entendait des rales muqueux diffus aux deux cötes de la poi-trine, tandis qu' un leger jetage s'etablissait. Vers midi je repetai 1'injection d'hydrolat de laurier cerise, et ä 5 heures du soir I'autro au bisulfate de quinine. Le matin du 25, la
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flövre avait disparu, le cheval paraissait gai, il toussait moins fr6quemment, le jetage aussi 6tait moins abondant et moins dense, je lui fls des injections de 10 grammes d'une solution de iodure de potassium a 5/100quot;, rh-petees matin et soir pendant les jours 25, 26, et 27.
Aprfes ce court periode de temps, ii ne restait de la maladie qu'un leger jetage et quelques coups de toux trfes-rares, j'aban-donnai tout traitement, en limitant mes prescriptions aux plus simples soins hygifeniques, ce qui acheva en peu de temps la gu^rison.
Les trois observations pr6cedentes, r6-sument en quelque sorte, les conditions typi-ques diverses du catarrhe aigu des bronches, qui peuvent s'avantager de la medication tracheale. Je crois done tout ä fait inutile de multiplier avec des exemples cliniques, les modalites de cette maladie, attendu qu' eile n' est pas de nature ä presenter des vari6t6s nombreuses et importantes pour le praticien; j'omets done ä dessein plusieurs autres observations que j'ai eu roccasion de traitor par la m^thode tracheale, en faisant seulement une exception pour la suivante, qui offre beaucoup d'int6ramp; par la cause
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occasionelle de la maladie, et la rapidity des effets curatife du mödicament employ^.
30e Observation. — Bronchite aigue survenue ä la suite d' un incendie. Injections tracheales de morphine. GuSrison. — M. L. cultivateur, vers 9 heures du soir du 30 avril 1881, doana comme d'ordinaire la ration de fourrage ä son cheval, äge de huit ans, et peu de temps aprös ferma 1' e-table et alia se coucher. Le lendemain de trös-bonne heure, 11 fut surpris de trouver en se levant, ratable reraplie d'une fum6e dense, qui provenait de la combustion d'une partie de la litiöre, laquelle n'avait pas brule totalement par 1' excfes d' humidite qui l'impregnait. II fit sortir aussitöt son cheval, et le trouva trfes-inquiet, agite, la respiration haletante, avec toux fröquente et trös-pönible. Inquiet sur le sort de 1' animal, M. L. le fit conduire ä V höpital de 1' ecole et lorsque je le vis, je le trouvai affecte d' un catarrhe aigu des branches. En effet ä i'auscultation on sentait de la rudesse du murmure respiratoire et quelques räles mu-queux diss^minfes aux deux cötes de la poitrine. Le pouls Mait 66, la respiration
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30, la temperature 3808. L'animal en proie a des accfes de toux trfes-fr6quents, 6tait inquiet refusant toute nourriture. Je fis aus-sitot une injection trachöale de 5 grammes de la solution suivante; acetate de morphine 2 grammes, glycerine 40 grammes, eau dis-tillee 60 grammes. Vers midi il allait mieux, il n'etait plus inquiet et il toussait moins fKsquemment. Meme injection de morphine. Le soir ä 5 heures, je le trouvai encore mieux: respirations 20, pouls 48, temperature 370,6; il avait mang6 un peu de foin mouill6. La matinfee suivante to us les pheno-mfenes de la bronchite avaient disparu, res-taient seulement quelques räles ä grosses bulles, vers le milieu du thorax. Les respirations 6taient 10, la temperature 370,2, le pouls 45; ia toux avait disparu tout ä fait, I'appetit etait redevenu normal. Je suspen-dis tout traitement et le jour apr^s, 3 mai, le cheval est retire de l'höpital complfete-ment gu6ri.
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Bronchite chronique.
Cette forme de bronchite prend quelque fois origine de la forme aigue, mais souvent
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aussi eile est secondaire d'autres maladies chroniques, specialement de remphysfeme du poumon. En outre on la rencontre fr6-quemment chez les vieux chevaux adonnamp;s a des travaux lourds, ou qu'on ä soumis h des allures rapides.
Les symptomes du catarrhe bronchique sent facilement appreciables; de la toux, du jetage plus ou moins abondant, permanent ou revenant par p^riodes, 1' absence de la fifevre et des autres symptomes g6n6raux 6tabilis-sent, ä ne pas s' y meprende, le diagnostic. Le traitement de la bronchite chronique, d6-coule principalement d' une seule indication, 1'element diacritique, qui en gönöral pre-domine sur les autres tout ä fait secondai-res. On a recours a ce propos, aux medicaments qui ont une action spöciale sur la muqueuse respiratoire en quality d' expectorants, ou ä ceux qui en modiflent la secretion par une sorte de substitution sur les Elements glandulaires, abaissant 1' exag6-ration fonctionnelle aux limites d' une secretion normale. C'est dans cette maladie, en g^n^ral tr^s-opiniatre dans les conditions or-dinaires, que la medication trach^ale trouve une application heureuse par des r6sultats
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aussi prompts que deflrutifs, Les medicaments qu'on peut employer, essence de te-r^benthine, iode, tannin, etc. constituent ufi ensemble de ressources precieuses, dont le praticien pourra s'avantager pour combattre le catarrhe chronique, qui, en dehors de cette medication, est d'une guerison trös-difflcile, ou du moins beaucoup tardive.
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31e Observation. — Bronchite chronique. Injections d'essence de terebenthine. Guerison. — Au mois de septembre 1881, un cheval tomba malade d'une affection aigue, que d'aprfes le recit du proprietaire il me fut impossible de caract^riser, mais qui probablement etait un catarrhe aigu des bronches. Quoique il en soit, ce fut ä partir de cette epoque, que le cheval toussait fre-quemment, prösentant un jetage abondant de mucus dense, adherent, accompagne d' un 16ger degr6 de dyspnee. II fut traite ant6-cfedemment par 1' acide arsönieux ä 1' Interieur, bonne nourriture, fumigations de goudron etc., mais tout cela sans aucun resultat. Je le visitai le 10 d^cembre, et je le trouvai en trfes-mauvais 6tat de nutrition, il presentait toux frequente, respiration un
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peu accel^ree (18), absence de flfevre, jetage des deux narines d'ua liquide muqueux, blanchätre, abondant; ä rauscultation oa en-tendait des räles ä grosses et petites bulles, diffus aux deux cötes de la poitrine. Je com-mencai le traitement trachöal, debutant par une injection matin et soir de 3 grammes d' essence de t^röbenthine, mel^e avec autant d' huile d'olive. Dfes le troisifeme jour le ca-tarrhe avait beaucoup diminue, et continuant l'usage de la terebenthine aux memes doses jusqu'au jour 22 decerabre, le cheval se trouva gu6ri, ayant repris, avec son embonpoint, les apparences d' une parfaite santsect;.
32e Observation. — Bronchite chroni-que. Injections de solution iodo-fannique. Guerison. — Ce cheval souffrait depuis plu-sieurs mois de catarrhe abondant des bron-ches, que par aucun moyen on n'avait röussi. a tarir. Je le vis le 15 septembre 1881, il etait trfes-faible, maigre, il toussait fröquem-ment, et ä chaque coup de toux il jetait par la beuche, de gros flocons de mucus, cons6quemment il avait aussi un ecoulement des deux narines, abondant, blanchätre. Je ne lui trouvai pas de filvre, et a 1' auscul-
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tation, j'entendais des rales muqueux dis-s6mia6s et abondants. On supconnait la preexistence d' une bronchite aigue. Pour le traitement je debutai par une injection trachöale de 5 grammes d' essence de terö-benthine, avec autant d'huile d'olive; 1'injection fut trfes-bien toleree, je la repfetai les jours 16, 17 et 18. Le jour 19, le cheval allait beaucoup mieux, la toux etait moins fröquente, le jetage moins abondant, il mangeait avec plus d'app^tit, pourtant j' ob-servai que le catarrhe, quoique dimiuue, ne se modifiait pas au meme degre des autres symptömes. Je continuai pourtant 1' usage des memes injections pendant encore trois jours, aprös ce pöriode, je fis usage de la solution iodo-taanique, et aprfes en avoir injecte 10 grammes, le jetage se tarit et le cheval gueri compl^tement en peu de jours.
33e Observation. — Bronchite chro-nique. Injections de bichromate de potasse. Guerison. — Ce cheval me fut pr6sent6 le IQseptembre 1881, et si je cite cette ooser-vation, c'est par la particularite curative qui I'accompagne. La maladie offrait les sym-
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255 ptomes vulgaires du catarrhe chronique des broaches, la toux n'etait pas fröquente et le jetage abondant, se pr6seatait en grumeaux peu denses et blanchätres. L'etat general 6tait peu satisfaisant, la maladie etant sur-venue aprfes uae affection aigue des broaches. Le raatia aprfes ma visite, je fis uae iajec-tioa de 20 ceatigrammes de bichromate de potasse, dissous dans 300 grammes d'eau distillöe. Je choisis le sei caustique, vu le peu d'inteasite du processus iaflammatoire de la muqueuse, et avec 1' iateation d' ea raviver le mouvemeat fluxionaaire, pour abr^ger par une action substitutive la maladie catarrhale et d'ea en couper court son existence. Ea effet, les resultats de l'iojectioa de bichromate fureat de provoquer le soir memo, ua leger mouvemeat febrile, lequel se dissipait le leudemain, et uae fois la fifevre eteinte le 22, il ne restait qu'un ecoulement mu-queux trfes-peu aboadaat, qui disparaissait aussi aprfes uae iajectioa de 5 grammes d'esseuce de teröbenthine, pratiquee le 23. On conceit que cette medicatioa active peut bleu apporter des beaMces directs et importaots par 1' actioa önergique qu' eile provoque localement sur la muqueuse tra-
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ch^ale, mais eile expose aussi le sujet aux attaques violeates de la bronchite aigue, qui peuvent d'autant plus se determiner, que le malade est plus impressionable aux medicaments energiques, et qu'il s'est pass6 pen de temps, depuis le döbut de la p6riode inflam-matoire, qu'a provoque le catarrhe chronique actuel. Je profitai de cette occasion pour essayer cette medication, mais je reconnais qu'elle constitue une sorte de lame ä deux tranchants, qu' il faut savoir manier avec beaucoup d'adresse, pour ne pas apporter plus de dommages, que de benefices.
34e Observations. — Bronchite chronique. Injections pheniquees. Guerison. — Le sujet de cette observation fut un cheval de dix ans, affects de catarrhe abondant des bronches. II fut präsente ä la visite du lr novembre 1881. La maladie datait depuis deux mois environ, et eile etait apparue aprfes une violente attaque föbrile de nature rhumatismale. Les symptömes d6butferent par un ^coulement s6ro-muqueux, d'abord pen abondant, toux fr6quente et douloureuse, peu a peu les efforts de toux se calmferent, tan-dis que le jetage assumait les caractferes
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257 d' une vraie bronchorrh^e. Les hols de gou* dron, d' essence de t6r6benthine, 1' acide arsenieux, a'apportörent qu'un soulagement peu sensible et de peu de dur^e. Lors de ma visite, je trouvai Tanimal en trös-mau-vais 6tat de nutrition, il n'avait pas de flfevre, mais le nombre des respirations 6-tait augmente (28), la toux peu fröquente se provoquait facilement par une legfere pression du larynx, A l'auscultation on ea-tendait des räles muqueux abondants et dis-söminös dans toute la poitrine. Le j6tage qui etait trös-abondant, apparaissait d' une fluidity mediocre, un peu purulent, et fortement Odorant. Evidemment, il s'agissait dans ce cas, d'une bronchite chronique de date an-cienne, avec ses consequences anatomiques.
Je pratiquai aussitöt une injection tra-chöale de 10 grammes d' une solution d'acide phönique ä 2/100e, en meme temps je preraquo;-crivis des poudres de gentiane a la dose de 15 grammes par jour, pour relever l'appötit et favoriser I'entretien de la nutrition. Les effets de ce traitement furent de modifier le catarrhe en rapport ä la quantity et h la mauvaise odeur du produit. C'est ainsi que la maladie, aprfes 5 jours de traitement,
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prit une manche reguliere vers la gu6risoa, les phenomöaes de la bronchite 6tant beau-coup attenu6s. II restait un peu de rudesse ä 1'auscultation lors du passage de l'air dans les bronches, ä cause de l'öpaisseur augmentöe de la muqueuse, et je fis le 6 no-vembre, une injection de 5 grammes de solution pheniquee ä ^lOOquot;laquo;, melee ä 5 grammes de solution iodo-iodur6e. Je röpetai ce traitement pendant les trois jours successifs, apres lesquels tout catarrhe ayant disparu, je declarai l'animal gueri; en effet il put reprendre aussitot sou service ä la voiture.
Bronchite vermineuse.
Cette forme parasitaire de la bronchite, s'observe chez les moutons et les boeufs dans les localit6s humides, et chez les ani-maux qui sent portes sur des päturages marecageux. On sait que le strongile, penetrant dans les bronches, y produit un travail inflammatoire qui se traduit par un catarrhe g^neralement chronique, abondant, et qui se distingue aisfement des autres affections des bronches, par un examen quelque peu attentif au microscope. Dans les circon-stances ordinaires de la pratique, la maladie
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ne se montre pas facilement abordable par les agents m6dicatnenteux, qu' ils soient administr6s par les voies digestives, ou qu' ils soient diriges directement dans les voies respiratoires sous la forme de fumigations. Par la m6thode des injectioas tracheales, on a bien raison de supposer qu'on puisse facilement triompher du parasite, car une fois tu6 sur place, son expulsion n'est plus qu'une question secondaire et de peu d'importance. Pour mon compte je n'ai eu qu'un seul cas de ce genre, chez un mouton, sur lequel des injections d' iode et d' essence de t6r6benthine, parvinrent ä le liberer des fl-laires qui encombraient ses bronches dans l'espace de trois jours, en memo temps qu'il fut gu6ri du catarrhe chronique provoquö par la presence du parasite. II sera facile de multiplier ces essais dans les locality oä les maladies parasitaire sent communes, et il est egalement facile de prövoir l'utilitö de cette m^thode, aussi simple qu'efflcace.
Maladies organiques du coeur.
Les affections cardiaques ne sent pas rares chez nos animaux domestiques. Dans
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les chevaux qu'on destine aux fatigues exa-g6r6es, aussi bien qu' aux allures rapides, on rencontre, avec une frequence relative-ment grande les affections du coeur, telles que 1'Hypertrophie, l'insufflsance valvulaire, le rötrecissement des orifices, sp6cialement du coeur gauche. Les affections rhumatisma-les out aussi une large part dans cette pathogenic.
On connait les symptömes de ces affections, parmi lesquels figurent en premifere ligne, les modifications du pouls en rapport au rythme et ä la quality, le frömissetnent cataire qu'on distingue par la main appli-qu6e a plat sur la region cardiaque, lors d'alterations valvulaires, enfin la faiblesse g6n6rale du sujet et son inaptitude au travail prolong6, faiblesse qui s'accuse d'autant plus manifestement, que l'affection ä fait des progrfes.
Sous le rapport thörapeutique, on distingue les maladies du coeur en trois stades, dont chacun represente autant de modali-t6s cliniques de la maladie. Dans la premiere pöriode, les affections du coeur donnent lieu aux d^sordres hypersth6niques, tels que les palpitations, le pouls fort, la tendance
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congestive vers les poumons, etc. Ce moment est facilement combattu par les medicaments s6datifs de la circulation, tels que le bromure de potassium, I'aconitine, I'eau de laurier-cerise, le nitrate de potasse, etc. La saign6e aussi peut avoir son utility. Aprös ce temps initial, qui n' est pas genferalement de longue dur^e, suit une p6riode station-naire, dite de compensation. Ce second etat se proloage davantage, et d' autant plus qu' on met le sujet dans les meilleures conditions hygieniques, en rapport sp^cialement avec la qualite et la quantity de la ration et du travail.
La troisiöme periode est caract6ris6e par les dVordres hyposth6niques. On se trouve en presence des oedfemes des extr6-mit6s post6rieures, sous-sternals, etc., le pouls devient irregulier, intermittent, mou, lent; la respiration est fräquente et irrägulifere; 1'inaptitude au travail s'accuse de plus en plus, etc. C est dans cette derniöre pferiode qu'on doit recourir aux medicaments qui agissent en quality de toniques du coeur et de la circulation periphferique, tels que la digitale, la morphine, et par la voie gas-trique en quality d'eutrophiques, le fer.
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l'arsenic, etc. Quel que soit le traitement qu'on oppose aux affections cardiaques, on concoit que toute sorte de medication ne pent avoir d'autres rfesuitats, que de retarder 1'issue funeste, et de rendre utilisable comrae 616ment de force, un animal, qui n'aurait pas eu, sans ces ressources, aucune valeur.
35e Observation. — Palpitations cardiaques. Injections d' aconitine. Guerison. — Un cheval de huit ans, appartenant ä un capitaine de cavalerie, devint malade, le 16 Janvier 1880, d'une bronchite 16göre. Cette affection ceda promptement a un traitement trfes-simple, mais I'animal resta faible, plus que ne le comportait le degrfe de l'affection support6e prec^demment. En meme temps on avait remarquö qu'en le poussant au trot, il 6tait pris d'essoufflement, accompagnö de palpitations violentes, qui ne cessaient qu'a-prfes un repos de quel que temps.
Je füs consults le 28 Janvier et je cons-tatai qu'il Stait affects d'emphysfeme cir-conscrit du poumon, le choc cardiaque Stait sec et fort, produisant ä la main un 16-ger fr^missement vibratoire. Le nombre des respirations 6tait de 27, le pouls 56. 11
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263 s'agissait, a n'en pas douter, du d6but de la pousse et d'une aflfection cardiaque con-comitante. Je fis aussitöt une injection tra-ch6ale de 5 grammes, d'une solution d'a-conitine (5 centigrammes), dans I'eau alcoo-lis6e (100 grammes), et en memo temps je prescrivis des poudres d' acide ars6nieus par la vole stornacale. Le jour aprfes, je trouvai les pulsations diminu6es (45), les respirations r6duites (15), et 1'impulsion cardiaque moins violente. Je continuai le meme traitement jusqu'au jour 2 fevrier, oü je cessai tout emploi trach6al de raconitine, car toute hypercinesie cardiaque avait com-plfetement cesse, le. pouls et les respirations ^taient abaissees au rythme normal, seulement je fis persister dans 1'usage in-terieur de 1' acide ars6nieux a cause de l'emphysfeme commencante. Un an aprfes je revis ce cheval, les conditions du poumon ne s'fetaient pas sensiblement aggrav6es, mais les palpitations n'avaient plus reparu, meme aprfes les fatigues du camp d'instruc-tion supportees dans la saison chaude.
36e Observation. — Affection grave du. coeur. Amendement des phenomdnes par
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les injections trachiales. — Un gros cheval de trait, souffrait depuis longtemps d' h6mor-rhagie nasale, qui apparaissait lorsque on le poussait quelques minutes au trot. On I'avait traite de toute manifere, sans aucun profit. Lorsque je le visitai le 11 novembre 1881, je le trouvai en trfes-bon 6tat de nutrition, la respiration s'etait l^gferement accrue, le pouls, trfes-faible, 6tait irrögulier et intermittent. Voici la graphique de ce pouls, en taisant observer, que chaque trait repr6sente I'ond^e sanguine, et chaque espace le repos diastolique.
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II s'agissait trfes-probablement d'une alteration valvulaire, et peut-ötre d' une dilatation an6vrismale de 1'aorte, car entre le choc du coeur et le battement des artferes glosso-faciales, clöcoulait une Periode de temps plus grande qu'on ne I'observe dans I'^tat normal. Les mouvements au trot don-naient promptement occasion a la sortie du sang des deux narines, et cette hömorrhagie cessait aussitot qu'on mettait 1'animal au repos. Je fis, le matin möme du jour 11, une
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265 injection tracheale de 2 grammes de teinture de digitale, 15 minutes aprfes le pouls etait plus fort et moins irr^gulier. Le jour sui-vant, je portai la dose de la teinture de digitale ä 5 grammes, et 15 minutes aprös le pouls devint fort et plus regulier de facon que je pus compter les pulsations, ce qui etait presque impossible le jour precedent; elles fetaient au nombre de 44. Le soir je r6p6tai I'injection. Le matin suivant 13, le pouls est fort et a perdu son irregularitö, de maniöre qu'il reste 1'intermittence, se succ6dant presque r6guliferement chaque 10 pulsations, et reprösentant un silence qui est au maximum de cinq secondes, et au minimum de deux. J'injecte alors 10 grammes d'une solution ä 2/100es de chlorhydrate de morphine. Quelques heures plus tard, je trouve le pouls modifie, les irregularites ont disparu, et 1' intermittence ne marque plus qu' un silence d' une ou de deux pulsations. Je continuais ce traitement pendant deux jours, et ayant soumis le cheval au mouve-ment du trot, il ne pr^sentait plus 1' hötnor-rhagie nasale qu' on avait observfe au d^but du traitement. II sortit quelque temps aprfes de Thöpital, considörablement am61ior6.
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Je pense que ces deux observations pourront rösumer les indications diverses, qui ressortent des affections cardiaques, dans les deux periodes caractöristiques de leur cours, c' est-a-dire d' hypersthönie et d'hyposthönie. En multipliant les exemples cliniques j'aurais encombr^ ce manuel de repetitions, qui auraient et6s pour le prati-cien de pen d'utility ou du moins n'auraient pas eu un trfes grand interöt.
C o I i q u e s.
Les affections qui sont caractörisees par le Symptome colique, sont passibles 6gale-ment du traitement trach^ale, en taut que V Clement douleur predomine l'ensemble des phönomönes morbides, dont la colique n' est que 1' expression la plus accentu^e. Les causes qui peuvent determiner les coliques., sont nombreuses, et parmi celles-ci, sont sujettes au traitement trach^ale: les coliques spas-modiques, (entöralgies), qui pour le plupart ont une cause rhumatismale; les coliques venteuses et stercorales.
Le premier groupe, c' est-ä-dire, les coliques spasmodiques, cMent facilement aux
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injections trach6ales d' un sei de morphine; le deuxifeme groupe, constituant des affections en grande partie provoqu^es par la debility du tube digestif, et specialement par 1' atonie du gros intestin, on arrive aisement h les combattre par la strychnine, laquelle excitant la moelle, stimule les mouvements intestinaux et relfeve la döbilite de leur pa-rois, en poussant en avant les pelotes ster-corales, qui avaient interrompu leur cours progressif par defaut de contractions effl-caces; et par la morphine, qui agit comme 61amp;nent s^datif sur 1'hyperesth^sie, qui nait chaque fois que les parois intestinales su-bissent par une cause quelconque, une distension forc6e et quelque pen durable.
Comme pour les autres affection qui recoivent secours des injections trachöales, les coliques aussi s'avantagent des autres medicaments externes ou internes, qui peu-vent concourir a leur guörison, de ce nombre sont, les purgatifs, les lavements, le frictions de la peau etc,
37e Observation. — Colique spasmodi-que. Injections de morphine. Guirison. — Le 3 mai 1880 je fus appele pour visitor un
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cheval qui 6tait en proie aux plus vives souffrances, determin^es par des coliques survenues aprfes une longue course faite dans la m^me journöe. Lors de ma visite, ä sept heures du soir, je trouvai le cheval affects de trfes-vives douleurs, la langue aride sans etre embarrassee, le pouls frequent et petit des sueurs froides couvrant tout le corps. II avait refuse sa ration, et on lui avait donnö fröquemment ä boiredel'eau blanchie avec de la farine, qu' il prit avidement. Le ventre n'etait pas memorise, et les Evacuations s' fetaient faites norrnalement une heure a-vant le premier accfes de colique. Je retins done avoir ä faire avec une des formes coliques dites nerveuses, et qu'on pent deflair avec un sens clinique plus exact, par la denomination d' entöralgie rhumatismale. Je prescrivis done une solution de chlorhydrate de morphine (50 centigrammes), dans I'eau distill6e (50 grammes), et j' en injectai dans la trachfee, d'abord 4 grammes, aprfes une demi heure, 8 grammes, et a huit heures encore 8 grammes, en tout 20 grammes. Pendant ce temps, et aussitot que fut pra-tiqu6e la premiere injection, 1'animal parut se calmer, les coliques revenaient par in-
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tervalles de plus en plus 61oign6s, et avec une intensity toujours moindre, de manifere qu' une demi heure aprls la premifere injection et tout de suite aprfes la deuxiöme, le cheval se calma, et si je me d^cidai pour la troisifeme injection, ce ne fut que pour apaiser un pen d'inquiMude, laquelle restait ä d^montrer que toute cause de douleur ne s'6tait pas frvanouie. A dix heures je revis le cheval parfaitement tranquille, et je lui fis presenter du foin qu'il mangea avec app^tit. Le lendemain il 6tait complö-teraent gueri.
38e Observation. — Colique stercorale. Injections de morphine et de strychnine. Ouerison. — Dans la matinee du 3 avril 1881, ce cheval fut pris soudainement par des douleurs intestinales trfes intenses, sans que le proprifetaire put en quelque manifere, se rend re compte de cet accident. Je fus appele a la häte ä 11 heures du matin, deux heures aprfes que 1' animal eut le premier accfes douloureux, et 1'on me dit que les remfedes vulgaires dont on avait fait usage d'abord, n'avaient pu en apaiser les souffrances. Je trouvai le cheval avec
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des douleurs coliques trfes-intenses, la langue aride, couverte d'un eaduit blanchätre, le ventre teadu, le pouls frequent et trös-petit, et 1'expression gamp;aerale avec les signes d'une angoisse extreme. Je fls composer une solution de chlorhydrate de morphine (50 centigrammes), sulfate de strychnine (25 centigrammes), eau distillee (50 grammes). Avec cette solution je fis d'abord une injection tracheale de 5 grammes, que je repetai chaque demi houre. Ce fut aprfes la troisife-me injection que les douleurs commencerent ä se calmer, pendant que de rares borbo-rygmes se faisaient entendre et auxquels suivait 1' expulsion de gas par 1' anus. Un lavement d'eau salöe, provoqua une Evacuation abondante de peiotes dures, qui soulagea sensiblement 1' animal. Je lui fis garder ia diöte pendant tout la journ^e, li-mitant mes prescriptions aux breuvages fa-rines, dans lesquels je fls dissoudre du sulfate de soude. Le soir meme, pendant que tous les phenomfenes coliques avaient disparu, je ne lui perrais 1'usage des aliments solides. Le lendemain il allait tres-bien, il avait eu pendant la nuit des döcharges alvines tramp;s-abondantes, et aprfes quelques jours de repos,
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271 il put reprendre son travail 6tant parfaite-ment gueri.
Congestions.
La question des congestion n'est pas suf-flsamment etudiee chez les animaux comme eile merite de 1' etre, en tant que cet Element morbide constitue une complication frfequente dans les maladies aigues föbriles, les affections typhoides, etc. L'hyper6mie qui est comme on le sait, un des elements de 1'inflammation, n'est pas, comme on le pensait autrefois, le point de depart neces-saire de 1'inflammation. En outre, les maladies aigues föbriles sent elles memes des causes de congestion vers certains organes et sp6cialement les poumons. Ces congestions qui quelquefois apparaissent dans la periode prodromale de la maladie febrile, n'ont pas une raarche parallele ä 1'affection de la-quelle prennent naissance, et constituent g6neralement des vraies complications qui sont capables de donner aux maladies fö-briles, leur physionomie part.iculifere de b6-nignite ou de gravite. On observe genera-lement la congestion dans le cours de la
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flfevre typhoi'de du cheval, oft eile affecte plus frequemment les poumons, mais quel-ques fois aussi le cerveau, la moelle 6pini6re, les reins, etc.
Le traitement des hyp^remies n' est pas aussi simple qu'on peut le supposer d'abord, car la cause intime de l'afflux san-guin vers un organe, nous est pour la plupart des cas inconnue, seulement on sait que souvent V origine apparente d' un grand nombre de congestions, reconnait pour point de depart des actions reflexes qui se tra-duisent par la paralysie des nerfs vaso-moteurs, centre laquelle on peut appliquer utilement tous les medicaments vaso-con-stricteurs, tels que la quinine, 1' atropine, I'ergotine, etc.
Les autres formes de congestion dont les divisions rendent plus compliqu6e l'ötude döjä difficile de ces affections chez nos ani-maux domestiques, sent combattues heureuse-ment par la saignöe d'abord, specialement dans la congestion pulmonaire et c6r6brale, puis par les excitants g6n6raux tels que I'alcool, I'^ther, etc., vu la d^bilite cardiaque qui suit de pros la d6bilite vasculaire pe-riph6rique un peu intense et diffuse, enfin
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par les mödicaments toniques vasculaires tels que la quinine, 1'atropine, la digitale, etc. Les rövulsifs cutanes ont aussi une grande influence curative, ne füt que pour leur action r^flexe vaso-motrice.
Ce r6sum6 general se rapportant au traitement des hyperemies, sutBt pour diri-ger le praticien dans 1' application de la möthode tracheale ä l'egard de ces affections, ce qui me dispense aussi d' entrer dans des details d' observations sp6ciales, qui ne pour-raient pas avoir aucun interet pratique.
Cornage.
Cette affection se rencontre frequem-ment chez les chevaux qui ont souffert d'angine, constituee comme eile est dans la plupart des cas, par une paralysie des muscles intrins^ques du larynx. On salt encore qu'il y'a plusieurs autres causes pouvant determiner le cornage, telles que par exem-ple les polypes du nez, et tout retrecissement permanent on transitoire des voies aerien-nes. Une cause tres-frequente a et6 signa-lee par Günther, 1' atrophie des muscles di-latateurs de la glotte. D' aprfes ce resume
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on peut facilement concevoir la probabilite de gu^risoh du cornage, selon la cause qui le produit. Je ne citerais qu' une seule observation de cornage paralytique, la seule condition qui soit susceptible d' etre mo-difi6e par la m6thode des injections tra-ch6ales.
39e Observation. — Cornage paralytique. Injections tracheales de strychnine. Guerison. — Un beau cheval anglais de 9 ans, destine au service de la voiture, eut plusieurs attaques d'angine pendant les Saisons froides des ann6es precedentes, sans que la maladie parüt avoir laissö des suites apparentes. Depuis I'octobre 1881, on remar-quait pendant le trot, un leger siffleraent de la respiration, qui disparaissait dös que I'animal etait mis au pas, ou meme au petit trot. Pourtant ce cornage augmentait de jour en jour d'intensity de manifere qu'aux premiers jours de decembre, il 6tait trfes-evident. Ce cheval je le visitai le jour 11 decembre, et je pus constater aisement que le cornage n'etait pas provoque par aucun obstacle permanent de la respiration. En vue d'une paraiysie laryngienne, je pratiquai des
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275 injections tracheales d'une solution de Sulfate de strychnine ä l/100e et ä la dose de 5 grammes, que j'augmentai tous les deux jours de 2 grammes, jusqu'ä atteindre la dose journalifere de 15 grammes. Le resultat de ce traitement fut de modifier sensiblement 1' intensity du sifflement respiratoire, de teile sorte que le jour 17, il ne restait qu' un leger bruit apparaissant seulement et ä un degre trfes-leger, lorsqu'on poussait l'a-nimal au grand trot. Du reste le cornage ne reparut pas avec le temps, qu' ä une tramp;gt; faible intensite.
Ce seul fait suffit pour relever les indications therapeutiques du cornage, et de-montrer les benefices que le praticien peut atteindre par la methode des injections tracheales. Dans cette observation, il est vrai, les r^sultats n' avaient pas 6tes tout ä fait com-plets, mais ä l'egard d'une affection contre laquelle tout traitement reste presque inva-riablement infructueux, les chances qu'on peut rencontrer dans les injections tracheales, doivent reclamer vivement notre attention, et nous d6cider ä nous adresser ä une res-source, qui pent porter un grand bien, sans nuir jamais.
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Coryza.
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Le catarrhe aigu de la pituitaire n'est pas tres-commua chez le cheval en tant qu'affectioa Isolde, mais on I'observe fr^quem-meat au coatraire, combinö aux etats catar-rhales du larynx, du pharynx, et des branches, Le coryza aigu, qui n' est pas de nature ä reclamer ordinairement 1'intervention active du vetörinaire, disparait avec i'affection de laquelle il a pris naissance, et dans le cas, du reste trfes-rare, oü il se trouve isol6, cede facilement aux soins hy-gifeniques les plus simples. II n'en est pas de memo du coryza chronique, qui est comme je 1' ai dit en parlant de la morve, une ma-ladie par soi-meme tres-rare dans le cheval, et presque sans exception, il n'est qu'une expression symptomatique de 1'infection mor-veuse. II resulte qu'il soit ainsi d'aprös les opinions emises par les auteurs, qui font le coryza chronique synonime de jetage suspect: pour mon compte je ne peux m'^carter de cette voie tracee par la plus simple observation des faits cliniques, et consequemment je conseillerai toujours le praticien d' 6tablir le traitement sur cette indication et employer
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277 dans tous les cas de ce genre, les injections tracMales iodo-iodurees. En effet on obtient le meilleur resultat de ce traitement, car 1' on tire beaucoup plus de profit de quelques injections tracheales d'iode, que de toutes les applications astringentes, es-charrotiques, etc., que 1' on peut diriger sur la muqueuse nasale. C ela prouve encore une fois, que la nature du coryza chronique n'est pas tout simplement catarrhale comme on pourrait l'admettre d'abord, et qu'il est prudent tout au moins de le retenir comme un jetage suspect, pour peu que Ton ait de la difflculte a le considerer tout de suite comme une expression morveuse. Ce que je puis dire pour encourager le praticien a essayer aus-sitot les injections iodees, c' est que le coryza chronique, qui est une maladie trfes-opiniätre lorsqu'il est combattu par 1'usage de medicaments appliques ä la maniere ordinaire, cfede au contraire trfes-facilement au traitement iode par la methode tracheale, et pour peu que 1' on insiste dans cette pratique. L'observation suivante est un exemple trfes-evident de cette particularite therapeutique, du reste pour plus de details je renvois ä l'article affections morvo-farcineuses.
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40e Observation. — Coryza chronique?... Injections iodo-iodurees. Guerison. — Le jour 7 octobre 1881, je fus consulte pour un cheval qui pr6sentait un jetage des deux narines, plus frequent et plus abondant a droite qu'ä gauche. La maladie datait depuis le printemps dernier, et le proprietaire ne savait pas attribuer 1' origine ä une affection rhumatismale precedente. Quoique il en soit, l'examen du sujet fut coraplötement ne-gatif pour la recherche de quelques unes des manifestations morveuses qui en quelque manifere puvaient mieux expliquer la nature du jetage. Pas de glandage, pas de chancres sur la pituitaire, qui etait pale, plutöt a cause d'un leger degrö d'anemie provo-quee par l'anciennet^ de l'^coulement. Dans la difflculte de poser un diagnostique exact, je conseillai le proprietaire de se rendre ä la necessite du traitement iodique par des injections repMees matin et soir. II y con-sentit en effet, et aprfes trois jours de traitement le jetage avait beaucoup diminu6, et avant la fin de la semaine il avait disparu tout ä fait. En suspendant les injections tra-ch6ales, je fis donner au cheval pendant une quinzaine, des poudres composees chacune
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279 d'oxide noir de fer, 5 grammes, noix vomi-que pulverisfee 1 gramme, ä donaer uae chaque jour dans du son. Aprfes cela la gue-rison fut complete, 1'animal ayant repris aussi de 1'embonpoint.
Dyspnee.
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Quoique la dispute ne soit qu'une expression symptotnatique d' etats morbides divers, eile n' en est pas moins un phfenomfene clinique bien important an point de vue the-rapeutique, car eile pent r6clamer 1'intervention directe du veterinaire et presenter une teile intensite, an point de le detourner pour un instant de 1'affection principale d'ou eile prend origine. Nous devons bien nous entendre sur la valeur de 1' expression de dyspnee et ne comprendre dans ce terme que toute difflculte de respiration qui se traduit par une augmentation d'etendue ou de frequence de ses mouvements. II est inutile d'ajouter qu'il faut y exclure I'exa-gferation fonctionnelle toute physiologique, qui survient aprfes un exercice forc6.
La dyspnee pent presenter des degres trfes-variables en rapport ä son intensity
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comme eile peut assumer des differences relatives ä sa marche, qui peut etre continue ou revenir par accfes, et präsenter aussi des modifications relatives au rythme des mou-vements respiratoires.
Les maladies qui presentent comme ca-ractfere essentiel une alteration du rythme et de la frequence respiratoire sont trhs-nombreuses, mais cellos qui nous intöressent au point de vue de 1'intervention active de la methode tracheale sont la pousse, l'as-thme, les affections chroniques des bronches, des poumons, des plfevres et du coeur. Pour ne pas faire ici des repetitions inutiles, je renvoie pour plus de details aux articles spöciaux, dans lesquels on trouvera aussi les observations qui concernent 1' etude de ce Symptome. En ramp;sumant je peux dire qua la pousse et l'asthme, recoivent un soula-gement trfes-remarquable de 1' usage des injections tracheales de solutions de sulfate de strychnine, et de sulfate d'atropine (V. pousse, asthme), que les affections chroniques des bronches, des poumons et des plfevres, s'avan-tagent sensiblement des injections de solutions d'iode, d'iodure de potassium, d'essence de terebenthine, etc., et qu' enfln la dyspn^e
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281 qu' accompagne les affections cardiaques, est heureusement soulagöe par les injections d'une solution d'un sef de morphine (V. maladies organiques du coeur),
Emphyseme pulmonaire (pousse).
Cette affection trfes-fr6quente dans le cheval, assume des formes diverses et tres-connues des praticiens. Quant ä ses causes et ä son mode de developpement, les opinions des auteurs ne s'accordent pas entre elles, je crois done utile, vu 1' importance du sujet, de rfesumer ici avec quelques details les particularites relatives ä l'6tiologie et ä la pathog^nie de la pousse, telles que je les ai expos6es dans un memoire, que je publiai dans les n,03 5,6 et 7, annee 1880, du journal La clinica veterinaria de Milan, re-dige par M. le professeur .N. Lanzillotti Buonsanti. Pour moi done la cause de 1'em-physöme du poumon, ou de la pousse, ce qui est presque toujours la memo chose, est toute mecanique c'est-ä-dire, qu'elle reside dans la vitesse des allures, plus encore que dans les efforts meme prolong^, mais lents, Etant admis en principe ces conditions
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etiologiques, voila ce qui peut arriver. Le cheval qui respire ä l'etat de repos, de 10 a 12 fois par minute, introduit I'air exterieur dans les poumons par la faible difference de pression qui se fait de l'extferieur ä I'in-t^rieur. Dans les allures rapides au contraire, les respirations peuvent s' felever au nombre de 60 a 80 par minute, ce qui modifie sensible-ment la difference des pressions qui poussent I'air dans les poumons, difference qui peut arriver quelquefois jusqu' ä l/4e d' atmosphere. Or on sait que par une condition dynamique determinee par la loi des corps elastiques, les masses se meuvent dans la direction par on elles recoivent le choc, et que en admettant une s6rie de ces meraes masses (comme on peut supposer pour un instant I'air renfermö dans les tu-yaux bronchiques), le choc sera trasmis seu-lement ä la dernifere portion, laquelle se mouvra avec une vitesse egale ä celle du corps heurtant, toutes les autres portions du milieu restant au repos. Appliquant cette loi physique ä l'organe respiratoire, on arrive ä determiner que I'air qui entre par 1'ouverture des narines avec une vitesse laquelle peut aller jusqu' ä 60 fois par mi-
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283 nute et par une pression qui peut atteindre l/4e d'atmosphere, produira une serie de chocs, qui seront transmis principalement vers la zone inferieure du poumon, c'est-ä-dire sur la surface des alveoles, sans pour-taut que les autres parties environnantes de tissu pulmonaire en resseutent aucun effet sensible. De ce simple expose il est facile de concevoir les consequences desastreuses qui peuvent frapper les elements delicats, tels que les alveoles, pendant les courses rapides et prolongees, alors que les chocs de 1' air exterieur peuvent arriver au chiffre de 3 ä 4000 l'heure. II n'est pas surprenant non plus, que par une teile cause puissante, ne se produisent ä la longue, des perturbations throphiques dans les elements du poumon, les vaisseaux sanguins et les fibres ölastiques, et que par ce fait memo ne s' ensuive pas la dilatation des vösicules pulmonaires consecu-tivement ä l'atrophie des leur parois. Pour prouver encore cette condition etiologique, il reste le fait meme que 1' eraphysfeme se manifeste d'abord dans les portions antero-in-förieures du poumon, lesquelles se trouvent adossöes au sternum, c'est-ä-dire sur un plan resistant, qui favorise singuliärement les effets
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nuisibles des chocs provoques par I'air ex-t^rieur, ce qui du reste ne peut pas avoir lieu pour les autres portions du poumon, entour6es comme elles sent de masses 61as-tiques de tissu homologue.
Relativement au ph^aomöne caracteris-tique du contrecoup, son mode de develop-pement peut bien se deduire des conditions suivantes. Les deux actes physiologiques de la respiration ne s'effectuent pas parle meine mecanisme, car tandis que 1'inspiration est active, 1' expiration resulte essentiellement passive et s'effectue par le seul fait de 1' 6-lasticite du poumon. Lorsque par une cause quelconque cette elasticity du poumon se trouve en defaut, comme cela s' observe dans 1'emphysfeme, il arrive que si d'un c6t6 1'on peut avoir un effort mecanique lors du moment de 1'inspiration, qui peut etre represente par exemple par le chiflfre 10, 1'effort elastique-expiratoire ne pourra plus etre equivalent, et il sera rfeduit ä 8, 6, 4, c'est-ä-dire qu'il sera d'autant plus limite, que la lesion qui maintient la diminution de r61asticit6 physiologique du poumon aura plus d'etendue. Mais d'autre part on sait que les deux temps de la respiration doivent
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285 b' accomplir forcement comme si les rapports de puissance mecanique fussent equivalents 10: 10, et lorsque cela ne peut pas se verifier par une lesion permanente ou transi-toire des orgaues respiratoires, des forces sussidiaires doivent venir en aide et determiner les contractions des parois abdominales. Or c'est justement au moment que cesse la contraction elastique du poumon et commence celie sussidiaire des muscles de l'abdomen, que se determine le soubresaut du flaue, se constituant ainsi le phenomfene caractsect;ristique de la pousse, le contrecoup. On peut trouver une analogie de ce fait dans 1'emission de 1' urine, laquelle sort avec un jet continu, tout le temps que sont en jeu les contractions elastiques de la vessie, mais du moment qu' elles cessent d'avoir lieu, des contractions sussidiaires des parois abdominales s'etablissent et T urine alors acheve de sortir par un jet saccadö. Enfln les traces de la respiration dans la pousse, nous fournissent la preuve la plus eclatante que c'est le flanc seulement qui se meut d' une manifere entrecoup^e, taudis que la graphique de la respiration thoracique nous donne toujours une ligne
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rfeguliöre, quelque soit le degrade l'emphy-sfeme du sujet en experience.
Aprfes ces brefs details et les connais-sances anatomo-pathologiques que nous pos-sedons sur la pousse, il paraitrait que tout traitement devrait etre infructueux, eu egard a l'existence d'une condition morbide repre-sentöe par des 16sions permanentes et inac-cessibles ä nos moyens therapeutiques. Pour-tant il n' en est pas ainsi, car par la m^thode tracheale je suis arrivfi ä obtenir des resultats heureux, en employant le sulfate de strychnine. Peut-etre l'action de cette substance se porte directement s ur les elements contracti-les du poumon, paralyses par le fait de la dilatation des alveoles, ou le sei de strychnine amene l'amelioration des phänomönes de la pousse par les eflfets sur Taxe spinal ou le centre respiratoire? Je ne saurais pas le decider, me limitant pour le moment ä enregistrer les observations qui me paraissent du cöte de la pratique trfes-interessantes/en bornant encore le nombre, pour ne pas eucombrer ce travail de repetitions tout ä fait inutiles.
41raquo; Observation. — Emphyseme puhno-naire. Injections tracheales de strychnine.
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287 — Un vieux cheval fut achete par 1'administration de 1' ecole pour servir aux travaux d'anatomie, il prösentait tous les syraptömes de la pousse outree (periode d'asphyxie). Le matin du 29 Janvier 1878, je lui fls une injection trachamp;üe de 5 grammes d'une solution de sulfate de strychnine dans l'eau distillee ä l|100e, la respiration 6tant ä 24, aprfes une demi heure eile etait r6duite a 19; ä 5 heures du soir je fls une autre injection de 5 grammes. Le matin suivant un mieux trfes-sensible se declara, les mouve-ments respiratoires etaient descendus ä 12, 1' irregularity du rythme 6tait beaucoup moins evidente, enfin I'animal se montrait gai, man-geait avec appfetit, et en le faisant marcher il n'affectait aucune sorte d'essoufflement, qu'il avait ä un degrfe trfes manifeste au debut du traitement tracheal. Je continuai les injections matin et soir, comme le jour precedent. Le lr fevrier je remarquai que le cheval avait aequis un grand bien amp;re, il ne respirait plus que 11 fois par minute et rirr6gularit6 du flanc etait si pen aperce-vable, que meme en le faisant marcher au trot, il ne montrait aucun embarras dans sa respiration. Pendant les cinq jours suivants,
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cet 6tat se maintint, quoique j'eus cessö les injections trachöales; pourtant le jour 6, il fut tue pour le service de l'anatomie, et ä l'autopsie cadav6rique on reconnaissait aise-ment les signes de l'emphysfeme diffus du poumon ä son plus haut degre de deve-loppement.
42' Observation. — Emphyseme pulmo-naire. Injections de sulfate d' afropine. — Le 10 Janvier 1879, me fut pr6sent6 un cheval poussif, par emphyseme circonscrit du poumon. Le nombre des respirations 6tait de 19 par minute, la toux trfes-frequente, etait sous la dependance d' un lsect;ger catarrhe des bronches. Les conditions g6n6rales du sujet se montraient assez bonnes. Je lui fis une injection tracheale d'une solution de sulfate neutre d'atropine (12 milligrammes), dans I'eau distill^e (5 grammes). Apres une demi heure le nombre des respirations se r6duisit ä 13. Le lendemain tons les phe-nomfenes du catarrhe ayant disparu, il ne restait de la pousse qu'un leger soubresaut du flanc ä peine sensible. Je repetai les memes injections d'atropine et je prescrivis un regime doux et quelques soins liygi6ni-
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289 ques de peu d'entitö. Le proprietaire retira le cheval, lequel pendant longtemps continua ä faire un bon service ä la voiture, la dys-pnöe de la pousse 6tant du rests tellement diminuee, que le contrecoup, meme aprfes une marche au trot, n' apparaissait qu' ä un degre trös-leger.
43e Observation. — Emphyseme pul-monaire. Injections de sulfate de strychnine. — Pendant le mois de mars 1879, je vis plusieurs fois un cheval age de huit ans, affecte de pousse, caracterisöe par une legere dyspnee au trot, quelques coups de toux le matin, et les signes directs d'un leger catarrhe des gros bronches. La percussion du thorax donnait une plus grande resonnance dans les portions inferieures du poumon, et le contrecoup expiratoire etait si peu manifeste, qu' il fallait y apporter beaucoup d'attention pour l'apercevoir. Je commencai le traitement tracheal le jour 7, avec 5 grammes d'une solution de sulfate de strychnine ä I/100e, que je r6p6tai les jours 8, 10, et 12; dans ce temps le cheval allait toujours mieux. En effet la toux avait disparu, on ne sentait plus les räles mu-
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queux, le contrecoup s'etait effac^, et chose remarquable encore, la percussion de la portion införieure du thorax ne donnait plus un son aussi clair qu' auparavant. Le cheval continua pour longtemps encore ä faire bon service et je sus qu' il n' eut pas dans la suite d'autres accfes de dyspnöe.
44e Observation. — Emphyseme pul-monaire. Injections de sulfate de strychnine. — Cette observation se rapporte a un cheval d' un charretier, affects depuis longtemps d'emphysfeme diffus. La particularity de ce cas, reside dans le fait d' une dyspnee asth-matique, qui tourmentait 1' animal pendant le travail, en le rendant impropre aux fatigues, meme legeres, et que le traitement tracheal arriva ä combattre heureusement. Le 4 aout 1879, il fut soumis aux injections de sulfate de strychnine, qui eurent pour r6-sultat de faire disparaitre toute dyspn6e pendant le travail, lequel pouvait etre accompli sans gene remarquable de la respiration; le contrecoup aussi s' apercevait ä grand peine, tant il etait diminue. On fit usage dans ce cas aussi de la solution ä 1/100, laquelle fut administree pendant six jours une fois
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291 chaque matin, a la dose de 10 grammes. Le cheval depuis lors n'eut plus de rechutes, et continua qnoique poussif, a jouir d'une bonne sante relative, arrivant encore ä trainer sans difficultö de lourds fardeaux.
45e Observations. — Emphyseme pul-monaire. Injections de Sulfate de strychnine. — Un cheval äg6 de six ans, devint poussif aprfes deux ans de service a la voi-ture. La maladie debuta dans le poumon gauche, se propageant ensuite dans le droit, de sorte que 1'emphysfeme devint diffus, Taire du coeur se trouvant effacöe par le poumon distendu. Les symptömes vulgaires de la pousse se trouvant ainsi trfes-mani-festes, on avait epuis6 en vain les ressources curatives les plus diverses, sans que le cheval put etre utilise ä un travail quelconque. Ce fut dans ce moment qu'on eut recours aux injections tracheales de sulfate de strychnine employant une solution ä l/lOO, d'abord ä la dose de 5 grammes, ensuite de 10 grammes, et qui enfin fut portee jusqu'ä 15 grammes. L'amelioration des phenomfenes de la pousse fut tellement Evidente, que quelques tömoins strangers ä la science, crurent aus-
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sitöt a la gu6rison du cheval. En effet les respirations qui au cl6but da traitement 6-taient de 20 par minute, descendirent all, le contrecoup ne devenait visible qu'en y portant une trfes-grande attention, de plus les signes plessim6triques fournissaient une diminution de la rösonnance tympanique dans les regions oü Ton avait remarque prfecedem-ment la dilatation des vesicules pulmonaires. Aprös ce traitement le cheval reprit son service, et depuis un an qu'il sert ä la voi-ture, il a continue a se bien porter.
Pour ne pas multiplier ces observations, qui se ressemblent ä pen pres grandement dans les particularites s6miologiques et th6-rapeutiques, je me bornerai a resumer les avantages pratiques que Ton pent tirer de la m^thode tracheale, dans une maladie qui est caract^ris^e par des lesions locales es-sentiellement progressives.
1quot; La toux, la dyspn^e et le contrecoup de l'expiration, se trouvent sensiblement modifies par les injections de strychnine ;
2e La duree de cet amendement sym-ptomatique est presque dans tous les cas, quelques exceptions ä part, relativement trfes-grande;
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293 3e Par ce moyen iMrapeutique, les chevaux poussifs peuvent rendre encore quel-que service utile, compatible avec les aptitudes individuelles; au dehors des injections tracheales, leur emploi est presque toujours sans utilisation:
4e Le regime, les soins hygieniques et la sobriete du travail, devront etre appel^s en aide pour maintenir le bien etre tempo-raire et empecher une röchute.
Gangrene pulmonaire.
La gangramp;ne d'une portion plus ou moins etendue du poumon, s'observe le plus souvent dans le cours des affections aigues, quelquefois on la retrouve dans les parois des cavernes form^es a la suite d'abcfes ou dans les bronches dilatees, dans les embolies, etc. Lorsque la gangrfene est diffuse, il n'est plus possible de la combattre par les divers moyens therapeutiques, mais si eile est au contraire circonscrite, ce qui est le cas le plus ordinaire, eile pent ceder facilement au traitement trachfeal. Les observations sui-vantes r^sultent trfes-intöressantes au point de vue de la guörison rapide en msect;me temps
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que complete, par 1'usage de mfedicameats
injectes daas la trachte, ce qui probablement
n'aurait pas eu lieu avec autant de facility
par remploi de remfedes introduits par les
precedes ordinaires de la th6rapeutique ve-
terinaire.
46c Observation. — Gangrene pulmo-naire. Injections de sulfate de quinine. Guerison. — Un vieux cheval en bon etat de nutrition devint malade le jour 8 fevrier 1881. 11 affectait du malaise, de l'inappö-tence, toux frequente, dyspn6e legfere, tout cela accompagne de mouvement föbrile, 380,4. Ces symptomes ne presentant rien de ca-ract6ristique, le propriötaire considera 1'affection de peu d'importance, et en se limi-tant ä laisser 1' animal au repos, il crut avoir rempli toutes les indications possibles. Pour-tant les dites conditions s'6tant aggravees, il se d^cida ä appeler un veterinaire, lequel s'apercut ais^ment que la maladie n'etait pas aussi legfere qu'elle le paraissait. En effet il avait remarque que la toux etait frequente, accompagnee de dyspnee (29 respirations), pouls ä 85, temperature 40o,2, jetage abon-dant des deux narines, fetide, grisätre, sera-
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295 blable a de la terre glaise damp;ayee. A la percussion il avait apercu de la matit6 dans la portion centrale du pouraon gauche, et ä 1' auscultation par-ci, par-la, des räles sous crepitants et muqueux. Le jour 11 perdurant ces conditions, je fus consult^ et je trouvai l'ötat du malade trös-grave. Les medicaments qu'on avait administres par la voie gastri-que (quinquine, sulfate de quinine, essence de teröbenthine, acide ph6nique, etc.), n'ap-portferent gufere d'amelioration sensible. Je conseillai alors les injections trachöales d'une solution de bisulfate de quinine, qui furent aussitot pratiquees avec 10 grammes d'une solution ä 2/100e9. En meme temps je fis arroser la litifere avec de l'eau pheniquee, taut 1' odeur nauseabonde de 1'haieine du cheval devenait insupportable et 1' air de l'^curie semblait en etre sature. En explo-rant la temperature je la trouvai au matin de 4r,2, le pouls 90, les respirations 38. Le soir je fis encore une injection de 10 grammes de solution de quinine. Le matin suivant on remarquait un changement notable des conditions du sujet. L'odeur fetide de 1' haieine avait completement disparu, le jetage 6tait toujours abondant mais 11 avait
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chang6 d'aspect etant devenu muco-puru-lent, le cheval avait montrö de l'appfetit, le pouls etant rednit k 76, les respiration ä 22, la temp6rature ä 390,3. La zone de ma-tit6 pulmonaire avait disparu, il ne restait que quelques*fräles muqueux, du reste moins diffus et ä bulles plus grosses. Je continual les injections tracheales de la memo solution de quinine, une fois par jour, ä la dose de 10 grammes, jusqu'au jour 15 dans lequel j'observai la cessation de tous les ph6no-mönes gangrfeneux du cöte du poumon, de mantere que le cheval fut complfetement gu6ri dfes I'huitifeme jour de la maladie.
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47e Observation.—Gangrene pulmonaire. Injections de bisulfate de quinine. Guerison. — Cette observation ressemble en grande par-tie a la precedente, sauf quelques particula-rites au döbut. Je fus consulte le 19 septembre 1881, pour un cheval que je trouvai affects de congestion pulmonaire. Je crus urgent de faire une injection trachöale de sulfate d'atropine, tandis que j'ordonnai I'appli-cation de sinapismes aux deux cotes du thorax. Le jour suivant le cheval allait mieux, mais je remarquai Papparition d' un
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297 ^coulement des deux narines, abondant, mu-queux, qui, deux jour aprfes, deveaait fetide, pr6sentant 1'aspect caracteristique du jetage de la gangrene du poumon. La temperature s' 6tait 61evee ä 400,8, les respirations a 25, les pulsations ä 74. A 1'auscultation on en-tendait des rales muqueux abondants et diffus. Je pratiquai une injection tracheale de 15 grammes d'une solution de bisulfate de quinine ä 2/100e!,, une fois par jour et en continuant pendant trois jours ce traitement, au quatriamp;me le cheval entra en convalescence, et apramp;s une semaine il 6tait complfetement gueri. Je n'eus recours dans ce cas a au-cune autre medication locale ou g6nerale, et la guerison s'accomplit par le seul fait des injections trach6ales.
Gourme.
Cette maladie trfes-commune chez les jeunes chevaux, ne reclame pas ordinaire-ment une intervention therapeutique beau-coup active; pourtant sa marche n' est pas dans tons les cas aussi r^guliöre qu' on pour-rait l'admettre, et c' est alors le moment oü le conseil du praticien pent r6ussir utile. En
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effet on rencontre frequemment des moda-lit6s symptomatiques qui aggravent et com-pliquent FafiFectioa principale gourmeuse, telles sent 1' hyperthermie typhoide, la toux frßquente et douloureuse, le jetage abondant, enfin la presence de ph6nomönes adynami-ques, ataxiques, etc.
On combat heureusement 1'hyperthermie, en me me temps qu' on regularise la march e de la maladie, par les injections tracheales d'aconitine au debut de la maladie, plus tard, lorsq'on peut craindre 1'effet depressif de l'aconit sur les forces du sujet, on a recours aux injections de bisulfate de quinine. La toux cfede facilement aux injections de morphine ou d'atropine, et cette dernifere substance sera pr6feree lorsqu'on peut suppo-ser l'existence de quelques poussees congesti-ves vers les organes parenchymateux. Pour 1' hypercrinie muqueuse excessive, les injections du sei de morphine d'abord, suivies des injections de quinine sufflront dans la plupart des cas; mais si la condition hype-römique qui maintient le catarrhe, n'est pas trop accentuee, les injections d'essence de tferäbenthine, ou de solution iodo-tannique, trouveront leur place pour remplir avanta-
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299 geusement cette indication pressante, d'au-tant plus qu'une teile condition concourt ä diminuer par des pertes exageröes, les forces d6jä 6puis6es du sujet. Lorsqu'enfin appa-raissent des phenomfenes adynamiques ou ata-xiques, ce qui prouve que la maladie toujours grave se trouve compliquee d'un etat ty-phoide, alors on doit recourir aux medicaments stimulants les plus diffusibles, outre le sei de quinine, en combattant avec Energie cette condition qui amfene ordinairement 1' issue fatale de la maladie.
48e Observations. — Gourme simple avec hyperthermie ä son invasion. Injections d'aconitine. Guerison. — Le jour 15 avril 1880 je visitai unpoulain age de quatre ans, qui etait tombe malade depuis la veille, presentant des frissons accompagnös de quel-ques coups de toux et d'inappetence. A dix heures du matin, lors de ma visite, je le trouvai trfes-faible, pouls 75, respirations 22, temperature 40o,8, La toux 6tait frequente et douloureuse, ä la region externe du larynx on remarquait une tumefaction diffuse, rfesis-tante, sensible au toucher. Je pratiquai une injection tracheale de 5 grammes d' une so-
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lutioa d'aconitinea l/2000eraquo;. En meme temps je lui fls prendre des breuvages farines dans lesquels j'avals fait dissoudre du sal-fate de soude. Le soir le poulain paraissait beaucoup mieux, le pouls ne battait plus que 60, la temperature etait descendue ä 38,8, et les respirations ä 18. Je fis encore une injection d' aconitine. Le leudemain le malade 6tait beaucoup ameliore, le jetage s' etablissait, muqueux, diffluent, la toux moins douloureuse s'executait avec moins de difflculte, I'app^tit etait discret, le pouls descendait ä 53, la chaleur a 38,2, les respirations ä 15. Depuis lors la maladie suivit sa marche röguliferement jusqu'ä la guerison sans autres accidents.
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49e Observation. — Gourme compliquee de bronchite diffuse. Injections de morphine et d'atropine. Guerison. — Cette observation est remarquable par le fait que ie sujet at-teint d'abord par les manifestations gour-meuses ordinaires, parut s'aggraver ensuite d'une nouvelle poussee de la maladie. En effet ce cheval devint malade le jour 6 mai 1880, par un engorgement douloureux des ganglions sous-glossiens, jetage abondant
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muco-purulent, le tout precede de quelques frissons et d'6levation de la temperature dans la soiree. Je le visitai le cinquiöme jour de la maladie, je lui trouvai de la fiövre (390,2), respirations 23, toux frequente, trfes-doulou-reuse, le jetage ä ce qu' on me disait, avait diminuö consid6rablement, ä 1'auscultation je sentis quelque peu de rudesse du bruit respiratoire, et quelques räles muqueux des grosses bronches. Prevoyant que cette aggravation symptomatique aurait pu s'6tendre au poumon et compliquer plus serieusement la maladie, je fis une injection tracheale de 5 grammes d' une solution de sulfate neutre d'atropine, 10 centigrammes, chlorhydrate de morphine 50 centigrammes, eau distillee 50 grammes. En meme temps je fls appli-quer deux sinapismes aux deux cötes du thorax. L'aprfes midi je repetai 1'injection et le soir je trouvai une amelioration appreciable de tons les phönomenes morbides, la temperature etant r6duite a 3807, les respirations ä 18, la toux beaucoup moins frequente s' executait sans effort. Le matin suivant la temperature etait encore descendue a 38deg;, les respirations ä 15. Je fis une autre injection de 5 grammes de la solution precedente en
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la repetant aussi le soir. Par ce traitement la maladie reprit sa marche rögultere et la guerisoQ s'acheva sans autres accidents.
50e Observation. — Catarrhe chronique des branches ä la suite de la gourme. Injections d'essence de terebenthine. Guerison. — Le 11 mars 1881, je fus consults pour un cheval äg6 de 5 ans, qui presentait un 6-coulement des deux narines survenu aprfes une attaque de gourme. L'aniraal Mait dans un mauvais 6tat de nutrition, la bronchorrhee etant constituee par une jetage abondant, muco-purulent qui adh6rait fortement au pourtour des narines; la toux 6tait frequente, 1' inspection du thorax fournissait les signes d' un catarrhe des bronches trös-diffus; il y avait absence de fiövre et peu d'appötit. Je soumis le cheval au traitement tracheal, employant des injection quotidiennes de 5 grammes d'essence de terebenthine, melöe par parties egales ä de l'huile d'olive. Au sixieme jour le jetage avait disparu et l'a-nimal reprit aussitöt son embonpoint. Je com-pletai le traitement par quelques doses de gentiane (15 grammes), et oxide noir de fer (5 grammes).
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Hemorrhagies.
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Les hömorrhagies quoique peu fHquen-tes dans le cheval, s' observent pourtant quelquefois dans le cours de maladies diverses tant aigues que chroniques, telles par exemple, que la fifevre typhoide, la morve, la degeneration du foie, les hype-remies des reins, du poumon, les affections du coeur et des gros vaisseaux, etc. Je n'ex-poserai pas les conditions pathogfeniques des hömorrhagies viscerales, en rappelant seu-lement qu'elles peuvent se döterrainer tantöt par influence m6canique des affections orga-niques du coeur, par les obstructions pulmo-naires, renales ou hfepatiques; tantot par 1'effort musculaire prolong^, par la plethore, par les modifications brusques de temperature et de pression atmosphferique, enfin par 1'influence des perturbations nerveuses vaso-motrices. A la suite de ces modifications, qui se rfesolvent dans une variation de la tension vasculaire, se trouvent placees comme causes d' hemorrhagie, toutes les alterations du sang, qui rösultent d'une modification pro-fonde de sa composition.
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Le traitement a opposer aux hfemor-rhagies, est variable suivant la condition qui les provoque, pourtant comnae il n'est pas facile dans tons les cas de poser un diagnostic exact, on pourra se tenir aux rfe-gles generales suivantes, qui nous aideront dans le choix des moyens ä opposer aux formes diverses de ces accidents. Lorsq'on soupconne que 1'hamp;norrhagie puisse pren-dre son origine d' une hyper6mie, les injections tracheales de bisulfate de quinine, de sulfate d'atropine, peuvent r6ussir trfes-utiles; si eile est la consequence d'une difference de pression par obstruction d'un organe voisin, ou d'une portion du meme organe, les injections d'acide tannique, de creosote ou de toute autre substance astringente suf-firont pour le moment. Les injections iodees serviront ä dissoudre et provoquer la r6-sorption des exudats interstitiels des organes internes, tandis que les alterations du sang seront combattues avantageusement par les injections de bisulfate de quinine. Je n' en-trerai pas dans les details qui se rappor-tent a l'application des injections tracheales centre toutes les formes d'hemorrhagies, il suffit pour le veterinaire de connaitre ces
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indications geaörales et les moyens ä op-poser dans les cas divers qui peuvent se präsenter.
Fievres intermittentes.
Tantot ni6, tantöt admise, ia fievre in-termittente est aujourd' hui generalement accept^e comme unite morbide dans la pa-thologie des animaux domestiques. Le fait suivant en est la preuve la plus 6clatante, si toutefois il est encore n^cessaire de con-valider 1' acceptation de cet element infec-tieux comme cause de la fifevre intermit-tente du cheval. Les praticiens qui exercent dans les localitös oü sevissent les fievres de malaria, dans la Maremma par exemple, ils afHrment de rencontrer 1'affection palu-deenne chez les animaux, plus souvent qu'on ne le pense, et ainsi que cela s'observe chez 1' homtne, eile cede egalement au sulfate de quinine. Dans l'observation suivante il rä-sulte que l'etHcacite du medicament et 1' eco-nomie du temps et des doses, est beaucoup plus appreciable une fois qu' on porte 1'agent medicamenteux ä 1'absorption de la mu-queuse respiratoire.
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51e Observation. — Fievre intermittente quotidienne. Injections de hisulfate de quinine. Guerison.-—L. N. voiturier de la Ma-remma, habite Grosseto pendant toute rannte, et presque costarament son cheval au commencement de 1' autömme est pris d' une attaque de fievre periodique, qui cfede aussi-töt qu' on lui administre des fortes doses de sulfate de quinine. Le 14 septembre 1879, L. N. se trouvait sur le chemin de Pise, quand il s'apercut que son cheval se fati-guait plus tot que de coutume, 11 avait des frissons, ne voulut prendre aucun aliment dans la journfee, ce qui döcida de le con-duire ä l'ecole, oü 11 entra le 15 septembre. Lors de ma visite faite ä 9 heures du matin, je trouvai les symptömes suivants; langue couverte d'un enduit blanchätre et epais, muqueuses fortement colorees en jaune; pouls a 54, respirations 16, temperature o80,2. 11 y avait absence complete d'appfetit, les urines etaient scarses et trfes-colorees, les feces un peu molles, le ventre bailout et sensible ä droite. Connaissant par le recit du proprietaire, les antecedents de la ma-ladie, il m'6tait facile de diagnostiquer une fievre de nature miasmatique, pourtant je
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307 voulus surseoir sur rafflrmation d'un ac-chs de fifevre intermittente, pour controler par moi-m^me son retour. En effet, le che-val fut pris dans l'aprfes midi de'Yrissons violents et dans l'espace de deux heures, la temperature monta jusqu'a 400,3; le soir ä 8 heures eile 6tait encore a 390,8. Le lende-main la chaleur avait baiss6 au degre pres-que normal de 38deg;, 3. II n'y avait plus de doute alors sur la nature de la maladie, et je fls une Injection trach^ale de 10 grammes d' une solution de 2 grammes de bisulfate de quinine, dans 100 grammes d'eau distiilee. Le soir l'accfes apparut ä 5 heures, avec une temperature qui ne dfepassait pas 390,8. Le jour apriis, autre injection le matin, dans I'apres midi, l'accfes se presenta de nouveau, mais avec une temperature de 390,4, en meme temps j' observai que les muqueuses avaient perdu leur couleur jaunätre qu'on y remarquait auparavant, et l'appetit s'etait fait presque normal. Les jours suivants, les derniers des injections de quinine, I'acces ne reparut pas, et au cinquifeme du traitement le cheval etait compl6tement gu^ri, et cela s'obtint par une dose totale de 1 gramme de bisulfate de quinine.
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Immobilitä.
C est ainsi que 1' usage pratique applle une mJladie ordinairement chronique du cheval, caractörisee par des troubles de conscience, des sens, et des mouvements volontaires. La plupart des fois cette ma-ladie coincide avec des 16sions cerebrales et plus frequemment avec 1' hydrocöphale chronique, ainsi qu' on la rencoatre ä la suite de tumeurs, d'exsudats interstitiaux, de neopla-sies de la substance nerveuse ou de ses enve-loppes. Chez beaucoup de sujets, la maladie s'aggrave considerablement sous 1'influence de conditions capables d' amener un plus grand afflux de sang vers le cerveau et dans ces circonstances apparaissent comme signes d'une hyperemie cörebrale, des pa-roxismes furieux qui ne se prolongent pas longtemps, mais qui reviennent par acces d' autant plus frequents, que la cause congestive a agi plus energiquement ou se renouvelle avec plus de frequence. La pos-sibilite d' obtenir une gue risen complete, est d'autant plus rare, que la maladie est plus ancienne, et les lesions trophiques de la substance möme du cerveau ont plus d' 6-
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309 ten due. Pourt ant on peut bien arriver quel-quefois ä attenuer les effets qu'en ressen-tent les chevaux de trait, par un traitement appropriö ä la gravite de la maladie et ä 1'importance des complications qui peuvent en entraver sa marche.
52e Observation. — Hydrocephale chro-nique. Injections d' iodure de potassium. Amelioration. — Un cheval ag6 de douze ans, me fut pr^sent6 le 12 avril 1879, 6fant aflfecte depuis six mois d' hydrocephale chro-nique, et centre lequel on avait essay6 sans aucun resultat, un grand nombre de moyens curatifs conseilles usuellement dans ces cas (setons, v6sicatoires, purgatifs, etc.). Je le soumis au traitement iodure, en debutant par une injection trach6ale de 50 centigrammes d' iodure de potassium, dissous dans 10 grammes d'eau distill6, J'augmentai la dose d' iodure de 50 centigrammes tous les deux jours, de maniere quo je pus arriver ä la dose de 4 grammes le jour 4 mai, aprfes huit jours de traitement. Je continual pendant les cinq jours suivants 1'injection de 4 grammes d'iodure de potassium dissous dans 15 grammes d' eau distillee, et le jour 10 mai
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je diminuai la dose, de 50 centigrammes chaque jour, jusqu'a atteindre la quantit6 initiale de 50 centigrammes avec laquelle j'avais commence le traitement. Une amelioration sensible se d6clara aprös les premieres injections, et se continua aussi pendant toute la daree du traitement, par lequel on arriva sinon ä line complete guerison, du moins ä un rapprochement tres-sensible. En effet le cheval put rendre depuis lors, un service utile ä la voiture, et comme le pro-prietaire le menagea, il put continuer long-temps ä travailler sans autres rechutes, car il avait repris, quelques legers phenomönes except^s, toutes les apparences d' une bonne sante.
53e Observation. — Hypersthenie sensi-tivo-motrice de V immobüite. Injections d'ex-trait de belladonne et de bromure de potassium. Guerison. — Le 30 septembre 1880, je fus appele pour un cheval sous le traitement de 1'immobüite depuis une quinzaine de jours, et qui dans le moment etait atta-que d'accös furieux, sans qu'aucune cause appreciable put en expliquer le developpe-ment. Lors de ma visite faite ä quatre heu-
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res de l'aprfes midi, je le trouvai se cabrant devant la creche, tombant ensuite sur le sol en proie a des mouvements desordonnös des extremites. Une demi heure aprfes 1'animal parut se calmer, on le releva, il semblait stupefie, tant il etait insensible aux excitations ext^rieurs. Ce fut alors que je pus l'approcher; je lui trouvai le pouls irregu-lier, tres-petit et fröquent. Je fls appli-quer deux sinapisraes aux deux cotes de rencolnre, en meme temps que je lui pra-tiquais une injection tracheale de 2 grammes de bromure de potassium, 50 centigrammes d' extrait de belladonne, dissous dans 20 grammes d' eau distillee. Dix minutes apres 1'animal parut revenir de son etonnement, reagissant quoique faiblement aux excitations exterieures; le pouls etait plus regulier et plus fort, et une heure aprfes 1'injection le cheval mangea une petite quantite d'a-voine cuite. Le lendemain je le trouvai assez bien, je r6p6tai la meme injection de la veille, conseillant le traitement iodure dans la meme mesure de 1'observation precMente. En effet mon conseil fut suivi; je revis le cheval un mois aprös, il se portait parfaitement bien, et l'annee suivante je sus qu'il travaillait
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sans qu'il eüt d'autres rechutes, et sans que la maladie primitive parüt avoir laissfe de traces.
Lymphangite.
Cette maladie est relativement assez frequente dans le cheval, attendu qu'il est expos6, plus que tout autre animal aux blessures, aux violences exterieures, d' oü la lymphangite ordinairement prend engine. C'est pour cette raison que cette maladie s'observe de preference aux extremitfes, oü les actions traumatiques sent plus fr6-quentes. Pourtant la lymphangite pent a-voir lieu par extension de 1' inflammation des tissus voisins, surtout le tissus conjonctif, par 1' inflammation suivie d' un processus purulent on des tissus renferm6s dans le sabot, enfin par 1' existence d' anciennes 16sions du garrot, dues ä la compression de la seile, etc. II n'est pas toujoura facile, si 1'on n'y met pas d'attention, d'etablir un diagnostic differentiel entre la lymphangite traumatique et la lymphangite farcineuse; 1'etude de la cause probable qu'a determine la lymphangite, les conditions locales, le genre
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de service, les rapports plus on moins frequents avec d'autres chevaux, portent au renseignement des chances de probability en favour tantöi; d'une infection farcineuse, tantot d'une lyrnphangite simple. Cet exa-men attentif est d'autant plus necessaire pour le vöterinaire, que le traitement ä op-poser est bien different selon qu' on doit combattre une lyrnphangite farcineuse, ou 1'inflammation simple des vaisseaux lym-phatiques. Pour le farcin j'ai detaillö le traitement au paragraphe des affections mor-vo - farcineuses, quant a la lymphangite simple, on commence d'abord par une medication locale antiphlogistique, bains, ca-taplasmes emollients etc., en meme temps qu'on administre l'iodure de potassium par la methode tracheale. Dans les formes es-sentiellement chroniques, on debute dans le traitement par un v^sicatoire qu' on fait suivre des injections tracheales d'iodure de potassium.
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54e Observation. — Lymphangite par hlessure cutanee. Injections iodurSes. Gue-rison.— Le 17 Janvier 1879, je visitai un cheval qui le jour precedent avait recu
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de son voisin, un coup de pied ä la region supferieure du canon gauche antörieur. Je le trouvai trfes-souffrant ä cause d' un phlegmon qui s'etait developpe aux parties environ-nantes de la blessure, laquelle ne mesurait que trois centimetres environ de largeur. Je lui fls appliquer des cataplasmes de farine de lin et le lendemain ü allait dejä mieux, mais par la suite se montra au devant de 1' avant-bras, une corde dure, sensible au toucher, qui s'etendait jusqu'ä l'epaule. Je continual le traitement antiphlogistique pendant trois jours, apres quoi l'etat phlegmo-neux disparaissait, quoique le vaisseau lym-phatique restait encore engorge. La blessure fut cauterisee par le crayon de nitrate d'argent. Le jour 21, je commencai le traitement tracheal par une solution d'iodure de potassium (1 gramme), daus 1' eau distillee (10 grammes); je suivis journellement ces injections ä la memo dose pendant trois jours, l'effet en fut si prompt et si efflcace, que le 24 janvier le cheval se trouvait par-faiteraent gueri.
55laquo; Observation. — Lymphangife chroni-que. Injections iodurees. Guerison. — Depuis
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315 plusieurs semaines im cheval eutun phlegmon a I'extr^mite pcsterieure gauche, qui fut traitö par des m6dicaments emollients d'abord, puis fondants, sans que cela portat beaucoup de soulagement. Lors de ma visite le jour 20 septembre 1879, je trouvai I'extremite oe-döraateuse et ä la partie interne de la cuisse on apercevait aisernent une corde dure, un pen douloureuse, qui s'^tendait jusqu'a Paine correspondante. L'animal 6tait maigre, man-geait avec tramp;s-peu d'appetit, boitait sensi-blement au trot, et 11 ne pouvait travailler sans voir ses souffranees s'aggraver. Je de-butai dans le traitement par une injection tracheale de 50 centigrammes d'iodure de potassium, dissous dans 10 grammes d'eau distillee, j'elevai d'autant la dose chaque jour, jusqu' ä arriver ä 4 grammes. En meme temps je prescrivis tous les matins, des douches d'eau froide dirigees pendant une dixaine de minutes sur I'extremite malade, bonne nourriture et promenade au soleil. Peu ä peu les conditions genörales et locales s' amendferent et avant que le cheval out atteint la dose de 4 grammes d' iodure, il 6tait completement gu6ri. II ne restait de la maladie qu'un peu d'engorgement oedema-
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teux apräs le travail, mals cela aussi dispa-raissait en continuant jusqu'aux premiers jours d'octobre las douches froides.
Nephrite albumineuse.
II ne faut pas confondre cette affection avec la maladie de Bright, ni supposer que toute albuminurie ait pour cause une condition unique des reins; beaucoup d'affections locales ou geu6rales amönent l'expulsion de l'albumine par 1'urine, de raaniere que par le mot d'albuminurie on ne Signale qu'un phenomfene permanent ou transitoire d'une maladie aigue ou chronique, dont il faut rechercher la cause en localisant la condition morbide de Palbuminurie. L'observation sui-vante resume les particularitös du traite-ment tracheal d'un cas d'albuminurie, sous la d6pendance de 1'inflammation des reins d' origine rhumatismale.
56e Observation. — Nephrite albumineuse. Injections tracheales d'iodure de potassium. Guerison rapide. — Le jour 11 Janvier 1882, une jument ägöe de six ans fat admise ä l'höpital de l'^cole presentant
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les symptömes suivants: leger degr6 de fie-vre, pouls 55, respirations 23, temperature 380,6; amaigrissement remarquable, rigidity du train post^rieur, ventre r6tract6, sensibilite trfes-vive de la region lombaire, les urines di-minuöes et troubles, sortent en jet fllant, de couleur fonc6e. Traitöes par 1' acide azotique verse goutte ä goutte, on obtient un precipit^ albuminueux tres-abondant. Ces symptömes 6taient trop evidents pour se meprendre sur leur valeur, du reste la nature de la maladie nous etait devoilee aussi bien par ses antecedents. En effet un mois avant, ce cheval fut soumis ä un long travail au trot pendant une journee froide et pluvieuse, le lendemain il eut des frissons, du malaise, de l'anorexie et le veterinaire appele, jugea une affection rhumatisnaale aigue sans arriver pourtant ä la localiser. Les jours suivants la flevre aug-mentait, les signes ordinaires de la nephrite aigue apparurent et on tenta de les combattre par un traitement antiphlogistique energique. Mais la maladie au lieu de se resoudre, passa a 1' etat sub-aigu, centre lequel on employa vainement les balsamiques a l'intörieur et le r^vulsifs a I'exterieur. Pourtant les conditions du malade sans trop s'aggraver trai-
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naient en longueur, et la denutrltion generale consecutive ä la perte de Falbumine, faisait continuellement des progrös. Ce fut dans ces circonstances que le cheval 6tait conduit ä 1' ecole, et que je le soumis au traitement tracheal. Je commencai par injecter dans la trachte 5 grammes d'une solution com-posee de 1 gramme d'iode, de 5 grammes d'iodure de potassium et de 100 grammes d'eau distillee. En memo temps je fis pra-tiquer des frictions irritantes sur la region lombaire avec un melange de cantharides 5 grammes, de törebenthine 10 grammes, et d' axonge 40 grammes. Quant au regime ali-mentaire je ne jugeai pas devoir apporter au-cun changement dans la ration journaliere composee de foin, d'avoine et d'un breuvage avec de la farine, quoique ce jour-la le cheval n'eüt que trfes-peu d'appetit. Le soir la temperature etait 380,9. Le jour suivant, 12 Janvier, je trouvai la temperature augment6e ä 39deg;,3, peut-etre ä cause de 1'irritation pro-voquee sur les reins par la pommade can-tharidee, quoique l'action du vesicatoire eut ete presque insigniflante. Ce memo jour j'elevai la dose de la solution iodur6e ä 10 grammes, et au soir la temperature avait
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baisse ä 380,4. Le jour 13 les phönomfenes föbriles disparurent, la temperature etant de 370,5, le cheval semblait plus gai, ii man-geait avec appetit, se rerauant avec beau-coup plus d'aisance, 1'urine coulait abon-damment et d' une couleur moins foncee, mais je ne pus arriver ä la recueillir afln de constater la presence de l'albumine. Les joursl4 et 15, tout en continuant les injections tracheales ioduröes, je remarquai que les conditions du malade s' etaient am61ior6es sensiblement, et quoique je ne pusse arriver encore ä recueillir de 1'urine, je prösumai par son aspect, qu'elle ne contenait pas d'albumine. En effet le jour aprfes 16, j'ar-rivai ä prendre une petite quantite d'urine que j' analysai aussitöt en decelant les ca-racteres suivants: reaction franchement al-caline, car eile rougissait fortement le papier de curcuma; en prenant une petite quantite dans un tube ä 6ssais, et y versant goutte a goutte de l'acide azotique, il se produisait une vive effervescence, laquelle disparais-sant laissait le liquide trfes-limpide, dömon-trant ainsi la presence d' une grande quantite de carbonates dans 1' urine et 1' absence complete d'albumine. L'abondance de car-
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bonates dans 1* urine est un phenomfene frequent, toutes les fois que I'organisme su-bit de longs procfes de reduction et lorsque les oxidations ne s^accomplissent pas aussi activement pour produire la quantity normale d'acide hippurique et de phosphates acides ordinaires, ce qui s'observe speciale-ment pendant la convalescence des maladies graves et debilitantes, oü 1'Elimination des dechets organiques a du se faire dans une mesure exageree. Depuis ce jour je pus consid^rer le cheval gu6ri et en effet il sortit de 1' höpital quelques jours plus tard en trfes-bon 6tat de sante.
Quelques remarques au sujet de cette observation ne seront pas sans importance. La nephrite albumineuse du cheval est tou-jours une maladie grave ä cause de la perte des materieux albutnineux par 1' urine, et de 1' epuisement organique qui s' empare de 1' individu. On sait que le cheval ne supporte pas pendant longtemps des pertes considerables et il ressent puissamment les consequences d'un affaiblissement prolong^. On sait encore que les lesions des reins, et celles particuliferement qui peuvent provoquer Vk-limination de l'albumiue, ne sout pas de
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nature ä etre facilement attaques par les medicaments qu' on administre par les voies ordinaires, ni meme par les applications revulsives externes. En effet la jument de cette observation, avait 6te convenablement traitee pendant un mois environ, sans que les medicaments employes, eussent pu appor-ter une modification sensible dans la condition grave des reins, de sorte qu'elle fut conduite ä l'höpital de l'öcole, sans qu'on eüt formula des probabilit^s sur sa guerison. Au contraire la jument guerissait dans le cinquteme jour de traitement iodure, celui-ci arrivant dans le plus bref delai ä dissoudre les exsudats qui s' 6taient formes dans les reins, et cela grace ä la rapidite d'absorption de la muqueuse respiratoire sur laquelle a-vaient 6t6 portes les medicaments, et l'energie trfes-grande qu'acquiert la substance medi-camenteuse lorsqu' eile circule integralement dans le torrent circulatoire. Ces remarques sont done toutes ä l'avantage de la methode tracheale, si toutefois eile avait besoin d'au-tres illustrations pour mettre en relief les Services qu'elle peut rendre dans la pratique. 21
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Nymphomanie.
Ce qu' on appfele nymphomanie, n' est pas, ä proprement parier, qu'une condition hypersth^nique du poirvoir seasitivo-moteur m^dullaire, dont le phenomfene d'excitation genitale ne constitue que I'expression reflexe lä plus accentuee. L' observation suivante nous montre, que la jument qui en fait sujet, est d' un äge trfes-avance et consequemment Faeces nymphomaniaque n'a pu etre pro-voque par un desir pathologique d'accouple-ment. II est pourtant bien difficile dans ces sortes de cas, d'en deceler la condition or-ganique originaire, mais d'autre part consi-d6rant que l'animal fut rejete du service de l'arm^e et vendu ä l'enchöre, par faiblesse du train posterieur, considerant encore que le proprietaire actuel, v^rifla de temps en temps des accfes de cette mime faiblesse dont la jument en guerissait aprös quelques jours, il y a lieu de retenir que 1' accös actuel de nymphomanie, etait sous la d6pen-dance d'une lesion spinale ancienne et ä marche trfes-lente, et que le reflexe cutane qui provoqua 1'excitement sexuel, 6tait subor-donn6 ä cette meme alteration du centre
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323 spinal, dans le moment rendu plus grave par une cause insaisissable.
57e Observation. — Nymphomanie. Injections de bromure de potassium. Guerison. — Le jour lr novembre 1881, je fus appele par M. N. pour donner mes soins a une ju-ment agee de 28 ans environ, laquelle pre-sentait, comme on me disait, des phenomfenes Stranges. Je trouvai la jument en trfes-bon 6tat de nutrition, lors de ma visite eile man-geait avec avidity sa ration d'avoine, mais du moment que je m'avancais pour I'appro-cher, eile jetait un hurlement aigu et pro-longe, haussait la queue, trepignait, ouvrait sa vulva en rejetant une petite quantite de liquide blanchätre. Tout attouchement de la peau, meme tres-16ger, sp6cialement sur le thorax et le train posterieur, provoquait le meme ensemble de phönomfenes, exception faite lorsqu'elle etait attel6e ä la voiture, ce qui du reste ne pouvait pas etre fait qu'a-vec grand'peine, car alors eile restait tran-quille et ne paraissait prouver aucune excitation par le contact de la main. Cette diverse maniöre de reagir ä une meme cause, devait faire ranger cette maladie parmi les afFec-
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tions d'origine nerveuse, doat la cause, par les ant^cödents conn us, pouvait bien etre renferm^e dans une 16sion ancienne et trfes-lente de la moelle 6pinifere. Je concus done 1' idee de combattre cette hyperesth6sie sym-ptomatique par le bromure de potassium en injections tracheales et ä la dose de 1 gramme pour chaque injection. Je fls aussitöt composer nne solution de bromure de potassium 10 grammes, eau distill6e 50 grammes, dont j' injectai 5 grammes chaque jour dans la trachee. Le 3 novembre la jument etait beau-coup mieux, eile ne ressentait presque aucune excitation des attouchements de la main, de manifere que le jour 5, lorsque je fis la der-nifere injection de bromure, tons les ph^no-mfenes nymphomaniaques avaient disparu. Jusqu' ä ce jour I'animal continue ä se bien porter, sans avoir 6prouv6 d' autres re-chutes.
Parturition.
La möthode des injections trachöales pent trouver une heureuse application contra les accidentes qui compliquent souvent la parturition chez les femelles domestiques. En
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325 effet nous trouvons d'un c6t6 1'indication urgente de 1' emploi de medicaments actifs, tandis que de 1' autre nous avons une voie toujours ouverte ä l'action des substances dont les effets peuvent se d^ployer avec la plus grande Energie, ce qui 6tablit le plus exact rapport entre le Symptome et le medicament. De la sorte, lorsque les forces de 1'animal s'6puisent dans des efforts ineffl-caces, lorsque 1'uterus ne se contracte pas sufflsament pour provoquer 1'expulsion du foetus, les injections tracheales de solutions d' alcool, d' ether laudanisees, sufflront dans la plupart des cas pour exciter I'organisme, de manifere ä aboutir ä la sortie spontan6e du foetus en memo temps que la mfere ac-quiert les forces n6cessaires pour accomplir le seconderaent. D'autres fois il arrive, que le forces de la mfere ötant süffisantes, les contractions uterines sent irregulieres, rares, inefflcaces ä provoquer la sortie du foetus, ce qui constitue I' inertie de la matrice. Les inj actions d' ergotine (2 grammes), ou de 5 a 20 grammes d' une solution d'acide phos-phorique (1 gramme pour 100 d'eau), sufflront pour amener dans l'espace de quel-ques minutes les contractions de 1'uterus au
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degre n^cessaire pour raccomplissement du travail du part. Enfia les hemorrhagies qui compliquent bien souvent la sortie du foetus et le travail de secoudement, peuvent ega-lement etre trait^es par les injections tra-cheales de solutions d' ergotine, d' acide phosphorique, d'opium, d'essence de tere-benthine, de perchlorure de fer etc.
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Pleuresie.
L'inflammation des plfevres affecte or-dinairement chez le cheval beaucoup de gra-vite, et son traitement offre souvent peu de chance de succös, ä cause de l'ötendue du processus pathologique et des suites probables de la maladie. L'usage des medicaments internes, n'offre pas dans ces cas, de trop grands avantages, attendu que dans le cours d'une maladie comme celle-ci grave,, oü 1' hematose trouve un obstacle serieux dans la limitation du fonctionnement res-piratoire, consecutive ä la compression du tissu pulmonaire par l'exsudation pleureti-que, l'absorption des substances, raeme les plus actives, par la muqueuse intestinale, n'offre pas une grande probabilite de s'ef-
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fectuer, et la maladie suit sa marche naturelle sans qu'elle puisse etre modiflee sen-siblement, par 1'action d?un medicament utile. II ne reste done dans le nombre des effets th^rapeutiques reconnus avantageux, qua Faction des vesicatoires, dont pourtant I'efficacite est bien loin d'etre generalement accept^e, n' 6tant pas du reste au meme ni-veau de 1' urgence de 1' indication. C est lä peut-etre toute entiöre la raison pour la-quelle la pleuresie du cheval, assume ordi-nairement une marche envahissante, toujours dangereuse et la plupart des fois d' une issue funeste.
La methode des injections trach^ales portant dans la circulation des medicaments actifs, dont 1'action directe sur les elemeuts malades pent etre assuree, constitue une ressource prfecieuse, rendant la pleuresie du cheval aussi abordable que les autres inflammations des organes internes, et con-ssect;quemment sa guerison acquiert plus de probabilltes de s'effectuer. L'exsudation plas-tique qui de bonne heure se produit ä la suite de 1'inflammation des plövres, pent ötre combattue dans la meme mesure par I'agent heroi'que qui dans les circonstances
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analogues rencontre le plus de succfes, o'est-ä-dire 1' iodure de potassium. Les deux observations suivantes mettront en relief mieux qu'on ne pourrait le faire par toute conception theorique, 1'importance pratique que la m6thode tracheale a dans ce groupe de maladies.
58e Observation. — Pleuresie aigue. Injections tracheales d' aconitine d' abord, apres d' iodure de potassium. Guerison. — Le 16 avril 1880, je visitai une jument ägee de huit ans pour une affection rhumatis-male aigue. Je lui trouvai de la flevre (390,4), respiration frequente, superficielle, dont les mouvement semblaient abreg^s; toux rare et douloureuse; la percussion de la poi-trine provoquait des mouvements de defense de la part de l'animal, probablement a cause de la douleur qu' on d^terminait par la pres-sion de la main. A 1' auscultation on sentait quelques räles humides dans la partie su-pßrieure du thorax, tandis qu'ä la partie in-ferieure on remarquait la diminution du mur-mure respiratoire. Le diagnostic de pleuresie aigue ä son debut n'etaitdonc pas trfes-dif-ficile, et consequemment je voulus applique r
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la methode tracheale et je fls une injection de 5 grammes de la solution d'aconitine, en meme temps que je faisais appliquer des si-napismes aux deux cotes du thorax. Au soir la temperature avait baissö ä 390,2 le pouls aussi avait moins de frequence. Le matin suivant, la jument allait beaucoup mieux eu 6gard aux symptömes g6n6raux, mais du cot6 des conditions locales, on apercevait une aggravation tres-sensible, determin^e par un epanchement pleurötique en voie de formation. En effet la percussion donnait un son mat dans le tiers inferieur de la poitrine, la toux etait plus rare encore et s'executait aussi apparemment avec beaucoup de dou-leur, la temperature ne s'elevait qu' ä 380,8. J'injectai encore 5 grammes de la solution d'aconitine et je fls prendre ä 1'animal 300 grammes de Sulfate de soude dans un breu-vage, vu que sa langue etait couverte d'un enduit blanchätre et qu' il n' avait pas d'ap-p6tit. Le soir la temperature etait encore ä 380,8. Le lendemain la jument allait encore mieux, eile montrait de l'appetit, la temperature etait ä 380,3, quoique 1'epanchement semblait augmenter. Ce fut alors que je fls une injection trachöale de 1 gramme d' iodure
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de potassium, dissous dans 10 grammes d'eau distillöe. Au soir je rep6tai 1'injection avec la meme dose d'iodure, la temperature ayant baissö ä 38deg;. Le jour aprfes memes doses, et ainsi de suite jusqu'au jour 22, dans lequel je pus constater que I'epanche-ment pleuretique avait disparu presque tota-lement et la jument entra en convalescence. Je continual pourtant dans 1'administration de petites doses d'iodure par la m6thode tracheale jusqu'au jour 28, oü je trouvai que la jument 6tait completement guerie.
59e Observation. — Pleuresie chronique avec epanchement. Injections iodo-iodurees. Guerison. — Le sujet de cette observation est un cheval ag6 de 12 ans, affecte une quinzaine de jours auparavant d'une pleuro-pneumonie aigue. Lors de ma visite le 7 fövrier 1880, je lui trouvai les signes d'un 6panchement thoracique abondant, accom-pagne le soir d'un leger mouvement föbrile. On lui avait applique sans resultat des re-vulsifs externes, et on lui avait administrö ä l'int6rieur sans plus de chance, 1'essence de terebenthine, les preparations antimonia-les, ars^nicales, etc. Je fis alors une injec-
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tion tracheale de 10 grammes d'une solution composee, d' iode 1 gramme, d' iodure de potassium 10 grammes, d' eau distillee 100 grammes. Je repötai la meme quantite de solution matin et soir pendant cinq jours, aprfes lequels Tanimal avait repris son bien-etre et son appätit, les phenomenes locaux s'etaient aussi beaucoup amendes, I'exsu-dation pleuretique etant presqu'entiferement resorbee. Je ne cms pas devoir insister da-vantage dans T usage des injections tra-cheales, considerant qu'une bonne nourriture pourrait bien egalement achever la guerison, dans un bref delai. En effet le cheval, k la suite d' un bon rationnement, d' une promenade de temps en temps, dans 1' espace d'une semaine il 6tait completement remis de la grave maladie qui I'avait atteint.
Pneumonies.
Les maladies du poumon, qu'on rencontre frequemment dans le cheval, sont, mieux que toute autre, passibles du traite-ment trach6al et cela ä un double effet; par Taction diffuse des medicaments employes et la somme des resultats curatifs qui peu-
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vent en d^river apräs absorption, et par 1' influence toute locale que chaque substance peut exercer, ce qui depend de la classe ou le remfede est rang6.
Toutes les variötes de pneumonies peu-vent aussi bien s'avantager des injections mMicamenteuses dans la trachte, depuis la pneumonie Tranche et circonscrite, jusqu'ä la pneumonic typhoide gangrfeneuse. Les formes chroniques recoivent aussi de la methode nouvelle un secours precieux, qu'accroit la valeur des medicaments qu' on emploie dans chaque cas particulier, par la rapidite de leur absorption et l'efflcacite curative qui resulte de la multiplication de leurs ef-fets, tenant compte- dans ce calcul de l'avau-tage reel qui decoule de P influence topique, ce qui n' est pas de nature a etre dMaign6.
Nous savons par les donn6es th6rapeu-tiques exposees dans la partie de ce travail consacree ä 1' etude des medicaments., quels sent ceux qu'on doit choisir dans les cir-constances diverses qui peuvent se presenter dans le cours d' une affection, teile que la pneumonie, quelle que soit du reste sa nature et sa marche. L'aconitine et l'atropine dans les formes congestives, le bisulfate de qui-
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333 nine en quality de modörateur de la thermo-g^nese, les jodares dans les formes exsuda-tives essentiellement chroniques, la morphine dans la p6riode irritative, 1'essence de t6-r^benthine, 1' lode, le tannin, dans les formes hypercriniques et dans la gangröne, voilä autant d' indications, auxquelles on pent op-poser avec une trös-grande probabilite de r6ussite, des medicaments pen dispendieux et dont les effets sont aussi prompts que stirs. Les details de quelques observations que je resume, suflBront pour mettre en relief les particularitös relatives an traitement tra-chöal des diverses formes de pneumonie dans le cheval.
60laquo; Observation. — Pneumonie circons-crite. Injections traeheales de bisulfate de quinine. Guerison. — Le 15 avril 1879, je visitai une jument äg6e de six ans, laquelle dans le deux jours precedents eut des frissons intenses et prolongös. Lors de ma visite, je trouvai les symptömes suivants: poulsa-tions 84, respirations 38, temperature SQ^S; des rales crepitants s'entendaient dans la partie inferieure de la poitrine, toux peu fr^quente, douloureuse; anorexie, muqueuses
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fortement colorfees, etc. Je fls appliquer deux larges siaapismes aux deux c6t6s du thorax, en me me temps que j' injectai dans la trachte 10 grammes d'une solution de bisulfate de quinine ä 2|100e•. Diöte, boissons farinees etc. Le matin suivant la jument allait mieux; pulsations 74, respirations 25, temperature 380,6. Je r6petai les memes injections tra-ch^ales de bisulfate de quinine, ä la dose de 10 grammes de solution matin et soir jusqu'au jour 19. La maladie suivant regu-liferement sa marche, la jument se trouva guörie apres une semaine, tout le traitement ayant et6 compendia dans quelques sinapisa-tions, et dans 40 centigrammes par jour de bisulfate de quinine.
61e Observation. — Pneumonie au deu-xieme degrS. Injections tracheales d'iodure de potassium. Guerison. — Le jour 4 Janvier 1880, je fus consulte pour une jument ägee d'huit ans, malade depuis six jours de pneumonie aigue. Je la trouvai trös-souffrante, le flaue agitö, la temperature du corps elevee ä 40o,2, pouls trfes-frequent ä 78. A la percussion on constatait de la matite ä la region inferieure gauche du thorax, matitö qui
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335 ne s'elevait pas a droite qu'au tiers inferieur. A 1'auscultation on entendait des rales rau-queux diffus, sauf dans la partie infSrieure de la poitrine oü le souffle respiratoire etait affaibli. La jument toussait frequemment, eile presentait un öcoulement des deux na-rines, abondant, muqueux, d'une couleur jaune verdätre. Je fis le diagnostic de pneu-monie au deuxiamp;me degre. Le traitement employe au d6but de la maladie avait 6t6 antiphlogistique et revnlsif (saign^e, 6m6ti-que, vesicatoire etc.) il n'y avait done rien a faire de ce c6t6 lä. En recourant aux injections tracheales, j' obtins le plus complet succfes. Je prescrivis une solution de 10 grammes d' iodure de potassium, 5 grammes de laudanum de Sydenham, dans 100 grammes d'eau distillee. De cette solution j'en injectai d'abord 5 grammes, que je portai au troisteme jour ä 10 grammes; I' 6tat de la jument s' ameliora sensiblement, la fifevre baissait, la toux se calmait, et au bout de six jours de traitement, on cons-tata par les signes physiques, que toute exsudation pulmonaire avait ete resorbee. La guferison s' acheva quelques jours a-prfes.
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e2e Observation. — Pneumonie chro-nique avec broncfiorrhee. Injections troche-ales d' iodoforme et d'essence de terebenthine. GuSrison. — Le sujet de cette observation est un cheval äg6 de dix ans, devenu malade de pneumonie franche depuis le 7 ffevrier 1880. Le traitement employe ne fut pas süffisant pour r6soudre la maladie dans ses consequences naturelles, et il restait aprfes la disparition des phenomfenes aigus, une exsudation du parenchyme et un catarrhe bronchique abondant. Lors de ma visite le 25 fevrier, je trouvai 1'animal en mauvais 6tat de nutrition, il toussait framp;pemment (21 respirations), le pouls faible et acc61er6 (58 pulsations), il avait pen d'appetit. A 1'auscultation on entendait des rales muqueux abondants, specialement dans la zone sup6-rieure du thorax, et la percussion donnait un son moins clair notamment dans la moi-tie iaförieure de la poitrine. L'expectoration trfes-abondante, 6tait constituee par un je-tage muco-purulent, qui sortait en plus grande quantite lorsque le cheval ötait mis en mouvement, ou pendant les efforts de toux. Vu que les rfevulsifs cutanes avaient 6t6 sans effet) vu la condition d'exsudation
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pulmonaire et le catarrhe des gros broaches, j' employai une solution composöe d' iodoforme 2 grammes, essence de teröben-thine 50 grammes et huile d'olive 50 grammes, doat j'injectai 5 grammes dans la trachte, comptant sur les effets de ces medicaments et sur l'importance de leur action efflcace. En effet 1'introduction de ces substances ne fut pas avertie par 1'animal, ce qui me permit de repeter matin et soir la meine injection jusqu'a la fin du mois de fevrier; ä cette epoque les symptömes du cöte de la poitrine ayant disparu, je cessai le traitement tracMal, pour administrer en son lieu de 1' acide arsönieux, lequel eut pour resultat d'achever la guerison dans le plus bref d61ai. Le jour 15 mars le cheval se portait assez bien, il avait repris de l'em-bonpoint, il mangeait avec appetit, il ne toussait plus que rarement, et apres quelques jours de convalescence, il reprit son service ä la voiture.
63quot; Observation. —Pneumonie typhotde. Injections de blsulfate de quinine, Guerison. — Dans l'apres midi du jour 15 mai 1881, je visitai un choval affecte de fievre typhoide,
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dont l'etat s'6tait aggrave dfes le matin. Je le trouvai dans 1'attitude d'une adynamie profonde, pouls trfes-frequent et trfes-faible, respiration courte et acceleree, toux avor-t6e, jetage de raatiere fluide, fetide, d' un jaune sale. — Le thermoraötre introduit dans le rectum s'61eva ä 40',8. L'ausculta-tion faisait entendre des rales sous-cr6pi-tants aux parties inferieures du poumon, et un souffle respiratoire affaibli, quoique un pen rude, dans la partie superieure. La r^sonnance diminuee en bas, 6tait presque normale en haut. Get ensemble de pMno-mfenes survenus dans le cours d'une maladie infectieuse, ne laissaient aucun doute sur la cause probable de leur developpement. Dans la consideration done, d' une pneumonie passive dont l'origine 6tait bien evidente, je faisais une injection tracheale de 10 grammes d'une solution de bisulfate de quinine dans 1'eau distill^e ä SjlOOquot;. Dix minutes apres 1'injection, la temperature 6tait reduite ä 40deg;, et une heure plus tard, eile avait encore baiss6 jusqu'ä 390,7. A dix heures du sohle cheval etait plus gai, les conditions d'a-dynamie n' 6taient pas aussi graves que le matin, les phenomenes göueraux de la fievre
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339 avaient diminue,la temperature 6tant reduite amp; 390,4. Je repetai la meme injection de quinine. Le matin suivant les symptömes congestifs s'laquo;talent dissipes, 11 restait la flövre ä 39deg;, qui fut heureusement combattue eile aussi par les memes injections de bisul-fate de quinine, jusqu'ä sa disparition com-plfete, qui se vsect;rifia aprfes trois jours de trai-tement trach6al. Apres cela le cheval entra en convalescence, et sa guerison s'accomplit quelques jours plus tard sans autres accidents. Je crois superflu d'exposer ici d'autres observations relatives aux diverses formes de pneumonies que j'ai observees dans le cheval, et que j'ai combattues heureusement par la methode tracheale. Chaque pra-ticien peut facilement multiplier ces essais et retirer les memes benMces des medicaments employes par cette voie; du reste les renseignements que j'ai donnes, quoique abr6-g6s, sufflront pour le moment ä eclairer ce sujet tramp;s-important de clinique therapeutique.
Polyurie.
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Les chevaux de bonne race du nord, vont quelquefois sujets ä cette maladie dont
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la cause nous est presque inconnue. — On attribue la polyurie, qu'on poutrait ä vrai dire, appeler plus proprement hylrurie, aux. chutes et aux coups sur la region du foie et des reins, de meme que, et ä plus forte raison, ä 1'usage d'aliments d'une action ir-ritaate sur les organes secretoires de l'urine, tels que les fourrages composes de planteraquo; contenant des sels alcalines, des principes resiaeux, etc. Les phenom^nes caract6risti-ques de cette maladie, consistent priacipa-lement dans 1' emission habituelle d' une quantity d' uriue superieure ä celle des bois-sons, accompagnee de soif, d' amaigrissement et de diminution des forces. L'urine emise est peu coloröe, eile offre une diminution de p6santeur specifique, car dans la polyurie il y'a seulement augmentation de 1' eau, la quantity des mat6naux solides eli-miues dans les vingt-quatre heures, restant inalt^res.
Le pronostic de cette affection n'offre pas de gravite, quoique sa marche soit or-dinairement lente, eile cfede pourtant faci-lement au traitement trach6al iod6, emplo-yant pour cet usage la solution iodo-iodureer aux doses de 5 a 10 grammes par jouiv
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laquelle peut dans l'espace de deux ä trois jours, triompher heureusement de la ma-ladie.
L' indication qui ressort de ce syndrome est si simple et l'application du medicament si facile, que je crois inutile de röterer ici les observations relatives a cette maladie.
Fievres typhoides.
Les auteurs ne s'accordent pas sur la valeur qu' on doit attribuer ä 1' expression gönerique de flfevre typhoi'de dans le cheval, quoique les praticiens savent assez bien, sans trop discuter sur la nature de 1' affection, ä quoi s'en tenir sur les conditions de sa marche et de son traitement. Ce n'est pas mon intention d' entrer dans les details pathogeniques de cette affection, me limi-tant ä relever les circonstances de son traitement par la methode tracheale, laquelle presente une immense superiorite sur les autres voies, oü 1' influence curative des remedes se deploie dans une mesure suffl-samment aleatoire. Par contro, la methode tracheale nous met ä la portee d'agir süre-ment sur les elements morbides et infectieux.
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lesquels, quoique incoanus dans leur essence, ne sont pas raolns accessibles aux instruments de la therapeulique, ce qui donne pour r6sultat presque constant 1'elimination du meme principe infectieux et le retour consöcutif a la sante. On aura remarque que j'ai dejä relate dans d'autres articles de ce manual, des observations qui pourraient bien trouver leur place ici, dans le groupe des maladies infectieuses (V. gangrene pul-monaire, pneumonie typhoide, adynamieetc). Ceia me dispense aussi de repetitions super-flues, etant convincu que le veterinaire saura choisir pour chaque modification symptoma-tique, le medicament qui repond a I'indica-tiou du moment et qui se relöve de la condition actuelle de la maladie (1).
(') Je dois ä 1' obligeance de M. Ferrari, ca-pitaine vötörinaire de l'arinöe, la relation suivante que je resume, et qui se rapporte au traitement tracheal de plusieurs chevaux de la legion des ca-rabiniers de Turin, affectes pendant le mois de septembre 1878, de fiövre typhoide grave. Cinq chovaux auxquels M. Ferrari pratiqua chaque jour deux injections tracheales de 4 grammes de solution de bisulfate de quinine, dans l'eau distillöe, ä. 5/IOOes, une demi heure aprfes 1'injection la tempe-
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64laquo; Observation. — FUvre typhotde avec hyperthermie. Injections de bisulfate de quinine. Ghtirison, — Le jour 3 mai 1879, me fut präsente ua cheval äg6 de sept ans, affectö depuis trois jours de flfevre typhoide. A mon exaaien je constatai que les muqueuses etaient fortement colorees, et parsemöes de taches petechiales, situees sp^cialeraent sur la congiuntive palpebrale. Pouls 84, respirations 28, temperature 40o,8. Les fonctions digestives se trouvaient trös-alterees, car le cheval n' avait pas d'appetit et les feces sortaient liquides, frequentes et fetides. Je fis aussitot une injection trach^ale de 5 grammes d'une solution de bisulfate de quinine ä 2/100quot;, ce qui provoqua, aprfes une heure, l'abaisseraent de la temperature de 7/10e8, et la diminution de 10 pulsations. Au soir je repetai 1' injection. Le lendemain
rature avait baissö de 5/1 Oes de degrö, la dyspnöe disparaissait promptement, quoique des symptömes graves du cotö du poumon fussent presents et la tempörature initiale de la maladie füt ordinaireraent au-dessus de 41deg;. La guörison se vörifla dans tous les cas, dans un espace de temps trös-court et sans que la maladie eüt des suites fächeuses, ni mSme les inconvenients d'une longue convalescence.
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im mieux sensible se declara, le cheval mangea un peu de fourrage vert, il 6tait plus vif, les pulsations etaient reduites ä 72, la temperature a 39deg;,5; la diarrhee aussi avait cess6. Je continual le meme traitement jusqu'au jour 10 mai, oü voyant que tous les symptomes morbides avaient disparu, y abandonnai le traitement trach^al, et quel-quos jours plus tard le cheval se trouvait parfaiteraent gueri.
65c Observations. — Fievre typho'ide avec hyperemie du poumon. Injections ira-cheales de bisulfate de quinine. Guerison. — Le 17 octobre 1880, je fus consulte pour un cheval affecte de congestion des pou-mons, avec flevre 61evee ä 410,2. II 6tait facile de s'assurer que 1'hyperemie etait sous 1'influence d'une infection typhoide, soit par l'elevation de la temperature, soit par les signes de 1' adynamie et les petdchies qu'on rencontrait sur les muqueuses. La dyspnee etait dans ce cas intense, de ma-nifere que j' arrival ä compter 45 respirations par minute, la toux aussi quoique peu frequente, etait douloureuse at comme avortee. Les signes physiques da cöte de la poitrine
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assumaient tous les caractöres de la congestion pulmoaaire. Je fis appliquer deux sinapismes aux thorax, en meme temps que je pratiquai une injection de 10 grammes d'une solution de bisulfate de quinine h 3/100quot;, additionnee de 5 grammes de laudanum de Sydenham. Ce traitement suffisait pour arreter 1'invasion congestive vers le poumon, comme il le flit pour combattre T affection typhoide dfes son debut, de sorte que le cheval gueri completement apres 8 jours de traitement, n' ayant eu qu' une courte convalescence.
Je n'insiste pas sur les nombreuses observations de fiövre typhoide qui se sent presentees ä mon examen, dans lesquelles je pus employer le traitement tracheal avec les plus brillants resultats pour la marche de la maladie, qui se trouva par cela meme considerablement abregee. 11 n'y aurait done pas aucun avantage pour le praticien de surcharger ce manuel de repetitions, qui n' arriveraient pas a, developper avec plus de profit, les connaissances therapeutiques döjä acquises sur le traitement tracheal de la fifevre typhoide.
PIN.
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TABLE DES MATlfiRES
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Preface......•.....Pag. 3
Introduction.......... raquo; g
CHAPITRE I. La pratique des injections trachamp;ales.
1.nbsp; Abrögös anatomiques..... raquo; 21
2.nbsp; Präcis physiologique..... raquo; 25
CHAPITRE 11. Instruments. — Manuel
opdratoire......... raquo; 32
CHAPITRE III. Dannies expdrimen-tales.
1.nbsp; Tolerance de la muqueuse res-piratoire......... ^ 4^)
2.nbsp;Absorption des substances grasses. raquo; 46
3.nbsp; Diminution des respirations . . raquo;48
4.nbsp; Absorption active des raödica-
tnents.......... ^ 51
5.nbsp; Experiences sur les purgatifs. . raquo; 54
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OHAPITREIV. Pharmacologie sptciale.nbsp; nbsp; nbsp;Pag. 58
Acides...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;* 65
Acide benzolque.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 66
raquo; phönique........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 68
raquo; tannique........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 71
raquo; tymique........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 73
Aconit et aconitine......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 73
Alcalins..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 76
Alcaloides.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 76
Alcool...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 77
Ammoniaque et ses sals ....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;79
Antimoine et ses sals.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 84
Argent et ses sels......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 85
Arsenic et ses sels......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 87
Belladonne et atropine.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 89
Camphre..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 92
Chloral..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 92
Chloroforme.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 94
Gigue et cicutine.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 96
Cröosote..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 97
Digitale..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 98
Ether sulfurique.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 100
Fer et ses sels....., .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 102
Fare da Calabar. Esörine ....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;105
Glycerine..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 107
Huiles grasses........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;107
lode et iodures........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 107
lodoforme.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;112
Laurier-cerise (hydrolat) ....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;113
Mercure et ses sels ....-.,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;114
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li.
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Opium, morphine et codeine . . .nbsp; nbsp; Pag. 118
1.nbsp; Opium.........nbsp; nbsp; nbsp; raquo;110
2.nbsp; Morphine........nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 12a
3.nbsp; Codeine........nbsp; nbsp; nbsp; raquo;124
Potasse (sels de).
1.nbsp; Azotate de potasse.....nbsp; nbsp; nbsp; raquo;125
2.nbsp; Carbonate de potasse....nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 126
3.nbsp; Chlorate de potasse ....nbsp; nbsp; nbsp; raquo;127
4.nbsp; Permanganate de potasse . .nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 129
5.nbsp; Arsenite de potasse (V. arsenic).
6.nbsp; Bichromate de potasse ...nbsp; nbsp; nbsp; raquo;130 Potassium (sels de)......nbsp; nbsp; nbsp; raquo;132
1.nbsp; Broraure de potassium ...nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 133
2.nbsp; Cyanure de potassium ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 135
3.nbsp; lodnre de potassium (V. iode).
4.nbsp; Sulfure de potassium ....nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 135 Quinquina et quinine. ......nbsp; nbsp; nbsp; raquo; UUgt;
1.nbsp; Quinquina........nbsp; nbsp; nbsp; raquo;133
2.nbsp; Quinine........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 13K
Sodium (sels de).......nbsp; nbsp; nbsp; raquo;141
1.nbsp; Chlonire de sodium ....nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 141
2.nbsp; Sulfure de sodium.....nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 142
Soude (sels de)
1.nbsp; Arseniate de soude . #9632; . .nbsp; nbsp; nbsp; raquo;143
2.nbsp; Carbonate de soude ....nbsp; nbsp; nbsp; raquo;145
3.nbsp; Hyposulfite de soude ....nbsp; nbsp; nbsp; raquo;147 Soufre...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;149
1. lodure de soufre.....nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 150
Stramonium.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 151
Strychnine.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;152
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#9632;Pf-
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Terebenthine .... .... Pag. 154
Valeriane et valerianates .... raquo;156
CEkPlTRE V. Thtfrapeutique clinique. raquo; 158
Acrinies des muqueuses..... raquo; 160
le Observation p. 161.
Adynamie.......... raquo; 16'3
Affections charbonneuses .... raquo; 16S raquo; morvo-farcineuses ... raquo;167 2e Observation, p. 177 — 3e obs., p. 179 — 4e obs., p. 183. — 5e obs., p. 188— 6e obs., p. 192— 7e obs., p. 195 — 8e obs., p. 196 — 9e obs., p. 199—10e obs. p. 202
—nbsp; nbsp;lie obs., p. 203 — 12e obs. p. 205 — 13e obs., p. 206 — 14laquo; obs., p. 210 — 15e obs., p. 211 — 16e obs., p. 215 — 17e obs., p. 217
—nbsp; 18e et 19e obs., p. 219.
Algidite.......... raquo;220
20e Observation, p. 228 — 21e obs., p. 229.
Anöraie.......... raquo;231
22e Observation, p. 232.
Angines.......... * 234
23e Observation, p. 235 — 24e obs., p. 236;
Asthma........• • raquo;237
25e Observation, p. 239 — 26e obs., p. 241. Bronchite aigue....... raquo; 242
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27e Observation, p. 244 —. 28e obs., p. 245 — 29e oba., p. 246 — 30e obs., p. 249.
Bronchite chronique......Pag. 250
31e Observation, p. 252 —p 32laquo; obs. p. 253 — 33e obs., p. 254 — 34e obs., p. 256.
Bronchite vermioeuse..... raquo; 258
Coeur, maladies organiques ... raquo; 259 35e Observation, p. 262 — 36e obs., p. 263.
Coliques.......... raquo;266
37e Observation, p. 267 —* 38laquo; obs., p. 269.
Congestions......... raquo;271
Cornage........... raquo;273
39laquo; Observation, p. 274.
^oryza.......... raquo;276
40laquo; Observation, p. 278.
Djspnöe.......... raquo;279
Eraphysöme pulmonaire (pousse), . raquo;281
41e Observation, p. 286 — 42laquo; obs., p. 288 — 43e obs., p. 289 — 44laquo; obs., p. 290 — 45e obs. 291. Gangröne pulmonaire. ..... raquo; 293
46laquo; Observation, p. 294 — 47e obs. 296.
Qoarme.......... raquo;297
48laquo; Observation, p. 299 — 49e obs. p. 300 — 50e obs. p. 302.
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Hömorrhagies....... . Pag. 303
Fiövres intermittentes . . . . raquo; raquo; 305 5Ie Observation, p. 306.
Immobility......... raquo; 308
5Se Observation, p. 309 — 53e obs., p. 310.
Lyraphangite........ raquo;312
54e Observation, p. 313 — 55e obs., p. 314.
Nephrite albumineuse..... raquo;316
56e Observation, p. 316.
Nymphomanie........ raquo; 322
57e Observation, p. 323.
Parturition......... raquo; 324
Pleurösie.......... raquo; 326
58e Observation, p. 328 — 59laquo; obs., p. 330.
Pneumonies......... raquo;331
60e Observation, p. 333 — 61e obs., p. 334 — 62e obs. p. 336 — 63e obs. p. 337.
Polyurie.......... raquo; 339
Typhoides, fiövres ...... raquo;341
64e Observation, p. 343 —• 65e obs. p. 344.
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TftAVAUX DU MtME AUTEUR:
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Degli strumenti pel SAr.Asso. 1872.
ESAME CRITICO DELLE FORMULB PIU ACCREDIT ATE FRA GL'IPPIATRI IN [NGHILTEKRV, 1872-73.—
:(Giornak di anat. ßsiol.e pat. degli animali). De l'aconit et de l'aconitine. (Journal de; ttä-rapeutique du prof. Gubler, Paris, 1875).
Delle iniezioni ipodermichb negli animali. 1875.
Della segale cornuta in ostetricia. Memoria ehe ottonne ad unanimitä di votiil premio di lire 500 dal!' Acdlidemia di medicina di Pi-renze, 1875.
Del modo d'introdürsi e d'agire dei medica-Menti. Letture fatte nella .. R. Uniyerslta dj Piaa, 1876,
Nuovi medicamenti e nuove medicazioni, 1877.
Della dispepsia del cavallo, 1877.
Dello scolo nasale del cavallo, 1878.
Dei medicamenti che modifioano la tbmperatüra animale. (La clinica veterinaria, Milano, 1879).
Della bolsaggine. (La clinica vet., 1880).
La nevralgia brachiale del cavallo. (La clinica vet., 1880).
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