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DE LA NON-BllCIDIVE
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XA PlRIPHUSOSIE (OlfAfilillSI
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BfiTES BOYINES
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Par JH. Ie doctenr WILLEmS,
Mödecin principal de I'höpital civil de Hassel f Memb^d^^ rECOle- PFOvinciale d^accouchements duquot;tobourg, Membre de a Con^sswn m^dicale de la province du Limtolrg, De la Soci6t6 de m6decine vdtörinaife de Toscane uquot;uuurg' Membre correspondant des Academies de Sedne n,. .o c -^ Belg?q,quot;e, de Turin, de Gänes, m Ja toclete Ftxtoak et royale de medecine de Vieune Membre honoraire de l'Associaüon mlt;5dicale des EtatsSes De la S^-fyale laquo;t nati0 al de mMeciae v6£l£™£f™%.
' th^M al2Cl0t6 d. agFlcuItare de la Prasse rhenane. President honoraire ä perpötuitö de la Sociöte agricile ™, ,- j oS'iLonameUine^taliel.etc. Chevalier des Ordresje Leopold, du Lion Nterlandais, Des SS. Maurice et Lazare, etc.
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Extrait du Bullettn de VAcadimie royale de medecine, t. XV, 3raquo; sörie, nraquo; 2.
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BRÜXELLES
H. MANCEAUX, I^JBRAIRE-EDITEUR
imprimeür de l'academie de medecine de BELGIQÜB
Rue des Trois-Tätes, 12 (Montague de la Cour).
1881
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RIJKSUNIVERSITEITTE UTRECHT
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2671 689 8
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CrssTZ.
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vflc. 3381 DE LA KON-EECIDIVE
DE
LA PiRimillONIE CONTAGIMSi
DES
BETE8 BOVINES
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Par II. Ic doctenr IVILLEMS,
Medecin principal de l'höpital civil de Hasselt,
Professeui' a l'Ecole provinciale d'accouchements du Limbourg,
Membre de la Commission medicale de la province du Limbourg,
De la Societe de medecine veterinaire de Toscane,
Membre correspondant des Academies de medecine
de Kelgique, de Turin, de Genes,
De la Societe imperiale et royale de medecine de Vienne,
Membre honoraire de l'Association medicale des Etats-Sardes,
De la Societe royale et nationale de medecine veterinaire de Turin,
De la Societe d'agricultare de la Prusse rhenane,
President honoraire ä perpetuite de la Societe agricole
de la Lommelline (Italie), etc.
Chevalier des ürdres de Leopold, du Lion Neerlandais.
Des SS. Maurice et Lazare,etc.
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xlrait du Biilletin de VAcatliiinie royale, de medecine, t. XV, S*-' sSrie, no 2.
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iH^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8RUXELLES
H. MANCEAUX, LIBRAIRE-EDITEUR
IMPRIMEUR DE L'ACADEMIE DE MEDECINE DE BELGIQUE Rue des Trois-Tetes, 12 [Montague de la Cour).
-1881
M^
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DE LA NON-RECIDIVE
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LA PERIPNEÜMONIE CONTAGIEÜSE
DES
BETES BOVINES
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-laquo;—-'*7sG--r5^*55%s£i'^N^gt;-
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L'Acadömie voudra bien me permettre de revenir sur une question tres importante dans l'histoire de la pathologie de la pleuropneumonie exsudative des betes h cornes, c'est-k-dire celle de la non-recidive de cette affection.
Dans une de mes dernieres communications, j'ai enonce les propositions suivantes :
laquo; La pleuropneumonie exsudative n'atteint, ä de rares exceptions pres, qu'une seule fois le meine animal. raquo;
laquo; Le sujet düment inoculö est ä l'abri de la pleuropneumonie contagieuse, il resiste ä la contagion. raquo;
Puis encore : laquo; L'inoculation du liquide pulmonaire ne produit plus d'effet sur un animal gueri de la pleuropneumonie, ni sur un sujet inoculö une premiere fois avec succes. raquo;
La maladie contractee par les voies ordinaires de la contagion et la maladie inoculee premunissent l'organisme #9632;bovin contre une seconde invasion de cette affection.
La pleuropneumonie protege contre elle-meme, et son
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vaccin est le liquide virulent recueilli dans les organes pul-monaires d'un animal malade.
Jevais essayer, messieurs, de prouver l'exactitude de ces propositions, en exposant les resultats de mes recherches sur la non-recidive de la pöripneumonie contagieuse.
Comme la plupart des affections virulentes, contagieuses, chez rhomme et chez les animaux, telles que la fievre ty-pho'ide, la variole, la scarlatine,etc., lastomatiteaphtheuse, la peste bovine, la clavelee, le charbon, etc., la maladie qui nous occupe n'aflecte guere le meme sujet qu'une seule fois dans sa vie.
SMI y a des exceptions ä cette regie, elles sont tres peu frequentes. J'ai soutenu cette those, il y a trente ans, alors que les opinions des savants etaient encore tres partagees ä ce sujet.
Dans un mömoire publiö en 1866, j'ai dit ce qui suit:
laquo; Un boeuf une fois gueri de la pleuropncumonie ne la contracte plus. raquo; Cette consequence resulte de mes observations incessantes, pendant un grand nombre d'annees. En outre, ce fait se trouve pleinement confirme par les obser-vateurs les plus consciencieux, tels que Verheyen, Pelry, Yvart (ce dernier autrefois inspecteur des öcoles veterinaires de France), Lafosse, Delafond, Wellenberg, etc., la Societö centrale d'agriculture de Belgique, la Commission officielle neerlandaise, la Commission officielle beige, laquelle dans son rapport adresse ä M. le Ministre de l'interieur en 1860, ne cite que (rois cas de röcidive constates en Belgique pendant un laps de deux armies.
Dans les Pays-Bas, cette opinion est tellemcnt enracinee, qu'on y payait jadis plus eher un veau gueri de la pleuro-pneumonie que celui qui ne I'avait pas encore contractee.
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Faut-il encore faire remarquer qua la Sociötö centrale de mamp;lecine veterinaire de Paris et la Commission scientifique 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;frangaise sont du meme avis ? Voici comment cette derniöre
s'exprime:
laquo; Las animaux de I'espece bovine sont preserves contre de nouvelles atteintes de la peripneumonie, lorsqu'ils ont contracts une premiere fois cette maladie, ou qu'ils n'ont pre-sentö que des symptomes d'une indisposition legere ä la suite dquot;une premiere cohabitation. raquo;
La bete bovine exposee ä l'clement virulent de la pleu-ropneumonie ne s'infecte pas une seconde fois par les voies ordinaires et naturelles de la contagion; mais en est-il de meme quand I'organisme a etö impregne par la matiere virulente au moyen de l'inoculation? Obtient-il par lä la meme immunity contre l'infection spontanöe ?
Les fails de la pratique ont rösolu döfinitivement la question. Cette demonstration a ete faite, il y a peu de temps, avec tous les details que comporte son importance,
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raquo;
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je n'y reviendrai plus. Seulement, je citerai en passant les conclusions d'un memoire que viennent de publier sur cette question deux vetörinaires italiens distingues, MM. N. De Capitani et G. Franceschi, de Milan.
IIs donnent la relation detaillöe de 867 inoculations faites dans plusieurs fermes, et ils concluent:
1deg; Que l'inoculation est I'unique preservatif contre la pleuropneumonie contagieuse ;
2deg; Que cette operation a preserve de la contagion 97 p. c. des animaux inocules;
3deg; Que 5 p. c. ont eu des phlegmasies etendues ä la queue;
4deg; Que Tinoculation ne produit plus aucun effet sur les
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— 6 — animaux inocules une premiere fois a\ec succes, etc.
Un autre fait fort probatif se passe dans ce moment meine chez un des principaux distillateurs de la ville denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
Ilasselt, M. Vliegen.
Dans une etable contenant 50 betes ä cornes, 20 n'ont pas etc soumises k I'inoculation preventive, parce qu'elles etaient arrivees dans un 6tat d'engraissement trop avancö quand le propriötaire les a achetlt;5es. Or, 10 d'entre dies sont tombees victimes de la pleuropneumonie. Les 10 autres ont 6te immödiatement vendues pour la boucherie, dans la crainte de les voir tomber malades ä leur tour.
Les 30 betes restantes, toutes inoculees, dont quelques-unes ont perdu un bout de la queue, sont restees parfaite-raent saines dans ce foyer de contagion, quoique soumises au meme regime et k la meme stabulation que les pröce-dentes.
Pour rendre ces faits, conslatös par I'observation, plus evidents, plus scientifiques, une voie nouvelle nous est tra-cee : c'est celle des inoculations successives, celle de la methode experimentale des contre-epreuves.
Ces experiences sont entreprises dans le but de recon-naitre si I'inoculation de la pleuropneumonie, qui,.ä vrai dire, ne donne pas une maladie semblable, quant k sa forme et ä son siege, *ä';cell^ d'oü procede le virus inocule, est röellement infectalite de tout Torganisme. Quand I'im-munite contre la recidive est acquise par une premiere inoculation, comme eile est obtenue par une premiere attaque de la maladie elle-meme, alors une seconde inoculation, faite meme dans un endroit riche en tissu cellulaire, tel que le fanon, I'encolure, la croupe, etc., ne doit plus pro-duire que des effets ncgatifs ou peu sensibles. Si, au con-
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— 7 — traire, une secojjde inoculation produit des manifestations aussi violentes que sur des sujets encore vierges de toute inoculation, alors le virus insure ä la queue n'aurait produit qu'un simple effet local, aurait agi k l'instar des trochis-ques, des revulsifs, et n'aurait par consöquenl pas amene d'effet infectant general. •
L'immunite produite par la maladie ou par une premiere inoculation, est attestäe par l'etat röfractaire de l'organisme ä toute nouvelle inoculation, n'importe dans quel endroit celle-ci est faite.
Ces idees, empruntees ä l'eminent inspecteur general des Ecoles veterinaires de France, M. Bouley, ont deji regu de sa part un commencement d'execution et c'est i son inspiration que j'ai cru devoir apporter a la solution de ce pro-blüme les elements qu'une observation de plusieurs an-nees m'a fournis, et contribuer ainsi k asseoir, sur des bases scientifiques ccrtaines, la decouverte de Tinoculation preventive.
M. Bouley cite le fait d'une vache dont la queue a ete mutilee par rinoculation et sur laquelle une deuxieme inoculation, faite plusieurs mois apres la premiere derriere les oreilles et au fanon, c'est-ä-dire, dil-il,dans des regions defendues souspeine de morC quand l'organisme est vierge de toute impregnation virulente, est restee absolument sans eftet; puis il ajoute :
laquo; Quoi qu'il en soit des conclusions que I'experience que je viens de rappeler pent autoriser, voila un moyen scienti-fique, certain, rigoureux, de juger la valeur de l'inocula-tion. Si les vaches inoculees ont acquis une immunite demontree par I'impuissance d'une deuxieme inoculation k produire des effets, meme dans une region defendue, la
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— 8 — question de TefFicacite preventive sera resolue. II n'y aura plus qu'ä rösoudre le problÄme de son ineßcacite dans les
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ras oü eile se manifeste, c'esl-ä-dire ä trouver la raison des faits negatifs. raquo;
Signaions i present les experiences de contre-öpreuves qui tendent h prouver que Timmunitö est acquise aux bo-vidös: a) par une premiere invasion de la pleuropneumonie; b) par une premiere inoculation fructueuse du liquide recueilli dans les organes thoraciques d'une bete pleuro-pneumonique.
Dejä enlSbl, j'ai cite des faits oü l'exsudat pulmonaire, insure ä des sujets guöris de la pleuropneumonie, ne don-nait pas lieu ä des manifestations locales. Depuis cette epoque, beaucoup d'experimentateurs ont repete les memes experiences et sont arrives aux memes resultats.
La commission officielle neerlandaise constate les memes faits dans son dernier rapport sur les inoculations faifes et observees par eile (1).
Tout recemment encore, j'ai vu des effets identiques senbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^
produire sur le betail de quatre fermes de la commune de Curange, situee pres de Hasselt, inocule par M. Vacs, me-decin vöterinaire du Gouvernement. Les voici :
Au commencement de l'annee 1880, la pleuropneumonie envahit les etables du fermier Janssens, comprenant six tetes; quatre devinrent malades, dont deux a tel point que le fermier fut oblige de les faire abattre. Apres l'abatage de ces betes, les quatre autrcs furent inoculees. Ces inoculations sont restdes sans suite aucune.
La pleuropneumonie s'introduisit dans la fermc de IVf. Cox, vers la fin du mois de mai 1880. II etait possesseur do
(I) Pages 12, 52 et o-4 du rapport.'
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— 9 — quatre vaches, dont deux devinrent malades au point de devoir etre sacrifices; la troisifime, devenue malade ä son tour, guörit; la quatriöme fut atteinte dgalement ä un degr6 plus leger; ces deux dernteres furent inoculees, mais cette operation ne produisit aucun effet.
La pleuropneumonie envahit ögalement les Stables du fermier Droogmans, le 22 decembre 1879, introduite chez lui probablement par du fourrage croissant le long de la Chaussee et souille par un animal infecte. Le troupeau se composait de vingt et un sujets: cinq out ete abattus pour cause de pleuropneumonie ; trois autres, devenus malades, ont gueri. Ces derniers, ainsi que les autres en apparence encore sains, ont amp;e inocules quelque temps apres I'appa-rition de la maladie, et l'inoculation n'a prösentö que des effets nuls ou peu sensibles.
Au mois de mai 1880, la pleuropneumonie döbuta chez le fermier Creemers sur une vache qui s'est trouvee ensuite guörie. Une seconde devint malade et fut abattue. Deux autres contracterent la pleuropneumonie ä un degrö leger. Ces trois animaux ayant ötö tous malades, furent inocules, et l'inoculation se montra chez eux parfaitement sterile. Je borne lü le detail de ces observations et je passe ä la serie des experiences de contre-epreuves qui etablissent qu'une premiere inoculation reussie protege I'animal bovin contre l'infection naturelle de la maladie, et ainsi que contre les effets d'une deuxieme inoculation.
Ces faits ont ete signales, page 28, dans mon premier memoire sur I'importante question de l'inoculation preventive.
Depuis cette epoque, un grand nombre de ramp;noculations ont ete faitcs par moi et ont ete suivies des memes resultats, mais je n'en ai pas tenu une note exacte.
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Tous ces faits de la pratique observes par moi se trouvent entiörement confirmös dans le 3quot; rapport de la commission officielle näerlandaise, oü je rencontre, pages 42 et S2, les experiences suivantes faites tant ä l'Ecole vet^rinaire d'U-trecht, que chez les principaux detenteurs de belail de la Hollande.
Le 10 decembre 1833, furent reinoculös ä l'Ecole vetöri-naire, neuf sujets inocules avec succös en aoüt 1882. Les petites plaies de l'operation se cicatrisörent rapidement, aucun phdnomene inflammatoire ne fut constate. La reino-culation resta störile.
La commission relate ensuite77 reinoculationspratiquees chez queiques nourrisseurs de la Nöerlande, entre autres :
1deg; Chez le fermier Schoemaker, d'Achttienhoven, oü 30 betes ü cornes inoculöes avec succes, les 14 et 29 juillet 1882, furent ramp;noculees le 12 fevrier 1883. Cette operation ne produisitpas la moindre reaction sur 28 animaux, mais eile se manifesla legörement sur deux d'entre eux qui, lors de la premiere inoculation n'avaient prösentö aucun phö-nomene apparent ä l'endroit inocule.
14 betes nouvellement achetöes furent inoculees pour la premiere fois dans cette ferme, le meme jour et avec le meme virus, et chez toutes on remarqua les suites ordi-naires de cette operation.
2quot; Le 22 aoüt 1854, furent reinoculees chez Klaas Men-sing, fermier, ä Nigtevecht, 22 betes ä cornes qui avaient subi pour la premiere fois cette operation, le 15 Janvier de la meme annöe. Ce fermier fit sabir simultanement une premiere inoculation b 24 betes nouvellement entries dans ses etables. Sur les premieres, I'epreuve resta sterile et eile produisit une action tres manifeste sur 10 des dernieres.
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3deg; Seize animaux de l'espece bovine apparlenant ä la Societe agricole d'Amsterdam, inocules le 15 avril 18o3, Iraquo;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;furent reinocules infructueusement le 14 novembre sui-
vant. D'autres animaux servant de tömoins inoculös pour la premiere fois avec le meme vaccin prösenterent les manifestations ordinaires de cette operation.
4deg; Neuf animaux appartenant ä M. Zijtveld, de Water-graafsmeer, inoculös avec succ^s, le 22 fövrier 1853, subi-rent la reinoculation le 19 döcembre suivant, mais sans presenter la moindre reaction locale, tandis qua d'autres nouvellement arrives et inocules pour la premiere fois prö-senterent les symptömes d'une inoculation röussie.
Dans ces derniers temps, j'ai repris les experiences de reinoculation chez MM. les distillateurs Ponet, Croonen-berghs et Nys, avec cette modification importante que le germe de la virulence a 6te insere dans un endroit plus riche en tissu cellulaire que ne Test la queue, terrain par consequent plus favorable ä la pullulation de l'ölöment
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virulent.
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Etables de M.Ponet. — a) Un boeuf inoculeavecsuccösle 27 mai 1880 fut reinoculö ä la croupe le 22 juillet suivant. b) Une vache, inoculee le 27 mai 1880 avec succös, ä tel point qu'elle a perdu presque la totalite de l'appendice caudal, fut reinoculee ä la cuisse le 22 juillet suivant, comma le bceuf precedent, avec du liquide pulmonaire fraichement recueilli sur un animal pneumonique. Cette operation n'a produit aucun effet appreciable.
Etables de M. Croonenberghs. — Le 10 novembre 1880, j'ai reinocule chez ca distillateur avec la lymphe pulmonaire provanant d'un bceuf attaint de pleuropneumonie appartenant ä M; Vanrey et abattu la veille au soir : a) deux bceufs
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— la-ii la croupe, inocules deux mois auparavant avec un succös complet, de teile facon qu'ils avaient perdu presque la totalite de la queue; b) un taureau a la cuisse, ^galement mutile par une inoculation pr^cödente faite six semaines auparavant. Ces reinoculations sont reslöes aussi steriles que si ellcs avaient ete faites avec une lancette neuve, pure de toute souillure. Le meme jour et avec le meme virus, 7 sujets servant de temoins, et vierges de toute inoculation, ont etö soumis k la meme operation, et chez tous les symp-tomes ordinaires d'une inoculation reussie se sont manifestes; chez Tun d'eux meme, l'action infectante du virus s'est portee dans le ganglion situe ä la base de la queue et y a produit des ravages tels que I'animal a du etre livre ü l'abat-toir; c) chez le meme distillateur furent reinocules ä la cuisse, le 10 decembre 1880, trois boeufs qui avaient subi une premiere inoculation un mois auparavant. Gette reino-culation resta sans suites.
Etables de M. C. Nys. — a) Le 20 novembre 1880, six boeufs ayant ete inoculds avec succes six semaines auparavant, etayant perdu la queue ä la suite tie cette operation, furent reinocules k la croupe avec le liquide pulmonaire d'une bete atteinte de pleuropneumonie, et les suites de cette seconde operation furent absolument nulles; b) douze boeufs, ayant tous I'appendice caudal mutile par I'inocula-tion pratiquee le 15 octobre 1880, furent reinocules le 10 decembre suivant, sans aucune suite ou phenomene local.
D'autres betes bovines en grand nombre, vierges de toute inoculation, furent inoculees le meme jour et avec le meme liquide que les precedents, et chez la plupart se ma-nifesterent les suites locales d'une inoculation reussie.
Les experiences que je viens de rapporter tendent k prou-
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— 13 — ver qu'une premiere inoculation transforme I'organisme bovin et le rend inapte ä la pullulation des germes de la virulence.
Le betail de M. C. Nys, le plus grand distillateur de la ville, qui poss^de en inoyenne dans ses etables 600 tetes de betail, deux ä trois fois renouvelees par an, jouit d'une immunity plus grande que celui des autres distillateurs. Aussi tout son bötail est-il regulierement inocule des son entree dans les Stables, et puis environ un mois apres cette premiere operation, il est generalement soumis h une reino-culation.
Chez les animaux qui subissent ainsi une seconde inoculation, les effets de cette pratique sont nuls ou peu sensibles. Si parfois ils sont plus accuses, c'est precisement chez ceux sur lesquels une premiere operation n'a pas pro-duit d'effet apparent.
La non-recidive peut ne pas etre obtenue par une premiere inoculation de la pleuropneumonie, et la rdceptivite, par consequent, ne pas etre epuisee, comme MM. Chauveau et Pasteur Ton demontre. Tun pour le charbon, et l'autre pour le cholera des poules; mais une deuxieme et meme une troisteme inoculation pourraient devenir utiles pour enlever completement k I'organisme la susceptibilite pour une nouvelle impregnation virulente.
L'immunite est acquise, d'apres M. Pasteur, du moment oü la culture du microbe n'est plus possible dans le corps de l'animal, et alors la maladie ne peut plus apparaitre. 11 en est de meme quand les germes de la virulence sont deposes sur des animaux autres que ceux de l'espeee bovine, qui sont tons refractaires h l'action du virus de la pleuropneumonie. II n'y a pas dans les Elements constitutifs du
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corps de ces animaux, des matiferes propres ä la culture du germe de cette affection. Mais la non-recidive des maladies virulentes n'est pas absolue, la röcidive forme I'exception et peut se produire apres un laps de temps plus ou moins considerable. Plus la saturation produite par I'inoculation est complete, plus eile se manifeste chez le bceuf par des tumeurs ou des engorgements considerables dans les parties inoculees, et plus sürement aussi Timmunitö est-elle alors acquise.
N'en est-il pas de meme pour la vaccination chez I'homnie, faite pour le preserver des atteintes de la variole ?
Les vaccines a plusieurs cicatrices, ne paraissent-ils pas jouir d'une immunite plus grande que ceux qui en ont moins, et les revaccinös ne sont-ils pas plus assures contre les ravages de la maladie, quand ils se trouvent au milieu des foyers de contagion ?
Les marins anglais sont obliges de se faire revacciner en entrant au service, et d'apres M. Mathieu, veterinaire tres distingue ä Sevres—qui vient de communiquerun memoiro en faveur da I'inoculation de la pleuropneumonie ä la Society centrale de medecine veterinaire, ä Paris (seance du 25 novembre 1880) — depuis seize, ans il n'y a pas eu un seul deces cause par la variole parmi les hommes de la marine royale britannique.
Dans ma pratique, je n'ai pas non plus constate un cas de mort occasionne par la variole chez les personnes revac-cinöes recemment.
Des experiences cities plus haut, il r^sulte que I'insertion du liquide pulmonaire, dans un endroit quelconque du sujet en experience, est infectante de tout l'organisme et lui procure une immunite contre l'invasion de la pleuropneu-
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— 15 — monie, immunity qui est prouvöe par I'impuissance d'une seconde ou d'une troisifime inoculation.
La question de l'inoculation envisagee d'une maniöre gön^rale est pleine d'avenir. Elle laisse encore bien des questions non resolues et cependant tres interessantes; j'y reviendrai plus tard. Qu'il me soit permis toutefois d'en citer quelques-unes.
D'abord, celle de la culture du virus ou du microbe de la pleuropneumonie dans le corps de la bete bovine au moyen d'inoculations successives, en reprenant le virus dans les tissus inocules. Par cette mäthode, j'ai obtenu un vaccin attenu6 et en meme temps preservatif. Le microscope rövele l'existence du meme microbe aussi bien dans le produit de ces tissus que dans I'exsudat pulmonaire. Ces experiences ont 6t6 reprises par la commission officielle neerlandaise, qui a ins^rö ä un grand nombre d'animaux du virus secondaire et tertiaire, et tous ces sujets, servant ä l'epreuve, ont obtenu une parfaite immunite contre les atteintes de la pleuropneumonie et sont restes ensuite insensibles k l'inoculation du liquide pulmonaire. Ces experiences se trouvent relatees tout au long dans son 3C rapport, pages 16 et suivantes.
D'autres experimentateurs ont repete les memes operations, entre autres, M. Lenglen, veterinaire distingue ä Arras, qui, dans une note communiquee ä l'Acadömie des sciences de Paris (13 avril 1863), dit avoir inocule plus de mille sujets avec du virus secondaire, pris dans une incision faite ä la queue d'un animal inocule, et ajoute : laquo; Au-jourd'hui, je me sers d'un virus arrive k la 2oe generation, lequel n'a en rien perdu de sa vertu preservative. raquo;
La culture du microbe dans les tissus du boeuf presente
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de grandes analogies avec celle faite dans le laboratoire par MM. Bruylants et Verliest. Cette derniere donne un virus inoculable que j'ai insure k un grand nombre de bceufs, et ordinairement, mais pas toujours, il donne nais-sance ä de petites tumeurs sans produire d'accidents graves. Cependant, dans quelqucs cas exceptionnels, son inoculation a occasionne des suites fächeuses.
Quant aux effets preservatifs de l'inoeulation faite avec ce liquide de culture, les resultats obtenus jusqu'ä ce jour ont ete favorables, et les experiences se poursuivent.
Dans le but d'eclairer la question de la non-recidive de la pleuropneumonie, j'ai inocule le virus de culture k des animaux prealablement inocules avec succes au moyen du liquide pulmonaire, et vice-versä, le liquide pulmonaire a ete insere k des sujets impregnes damp;jä par le virus de culture. Ces experiences ont ete faites sur une grande echelle chez les distillateurs de Hasselt; j'aurai soin de les sou-mettre plus tard k l'appröciation de l'Academie, nevoulant pas anticiper sur celles qui vont bientöt etre instituees ä l'Ecole veterinaire de l'Etat sous le contröle de la commission scientifique que vient de nommer M. le Ministre de I'lnlerieur.
D'autrcs experiences restent encore k tenter pour arriver a la solution de la question de la maladie qui nous occupe, telies que I'inoculalion faite par la methode sous-cutanee, l'introduction du liquide virulent par les voies digestives, et son injection dans le Systeme vasculaire, comme MM. Ar-loing, Cornevin et Thomas, viennent de le faire k l'Ecole veterinaire de Lyon pour le charbon symptomatique. Ces der-nieres experiences ont ete tentees par un eminent experi-mentateur M. Bouley, mais sans resultat concluant jusqu'ä present.
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Elles exigent beaucoup d'habilete et de precautions, et demandent h etre faites par des experimentateurs speciaux.
Je ne saurais terminer cette nouvelle etude sur Tinoeula-tion preventive, sans adresser publiquement mes sincöres rßmerciments ä MM. les distillateurs du chef-lieu du Lim-bourg et particulierement ä MM. Vanrey, Vliegen, Croo-nenberghs, Ponet et Nys, qui, pour faciliter mes experimentations, mettent genereusement h ma disposition des centaines de boeufs, sans s'inquieter des eflets quelquefois dösastreux qui peuvent en resulter. La cooperation desin-teressöe et obligeante de ces messieurs m'a permis de com-mencer les experiences qui vont elre continuöes ä l'Ecole veterinaire de l'Etat, avec le concours et sous le controle de savants eminents, et qui, j'en ai la conviction, tout en eiucidant la question de la nature de la pleuropneumonie contagieuse, donneront une confirmation öclatante ä la de-couverte de l'inoculation preventive, laquelle sera ainsi desonnais appuyöe sur une experimentation scientifique rigourcuse.
Si cependant, ce que je ne puis admettre, les cpreuves experimentales ne repondaient pas ä notre attente, que le microbe ou I'element virulent de la pleuropneumonie bovine, cultive dans le laboratoire par MM. les professeurs de Louvain, se monträt infidele ä ses promesses, la valeur de l'inoculation preventive, faite au moyen de l'exsudat pul-monaire resterait neanmoins un principe acquis ä la science et confirmö par une pratique longue et constante.
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