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A. ZUHDEL.,
V6terinaire supirieur d1 Alsace-Lorraine, amp; Strasbourg.
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Ext. du Bullet, de l'Acad. r. de mädecine de Belgique; 3laquo;= sör., t. XV, no a.
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BRUXELLES LIBRAIRIE H. MANCEAUX,
1MPRIMEUR DE L'ACADEMIE KOTALE DE MEDECINE DE BELGIQDE
Uue des Trois-Tetes, 12 (Monlagne de la Cour). 1881
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A. ZUMDEL.,
N'eterinaire supörieui- d'AIsace-Lorraine, ä Strasbourg.
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Ext. du Bullet, de VAcad. r. de mMecine de Belyique; 3e sör., t. XV,
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noy.
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-#9632;'^.ISSSSamp;rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; BRUXELLES
LIBRAIRIE H. MANCEAUX,
IMPRIMEUR DE L'ACADEMIE ROTALE DE MEDECINE DE BELGIQÜE,
Kue des Trois-Tßtes, 12 (Monlagne de la Cour). 1881
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II n'est personne qui n'ait entendu parier de la terrible epizootic, qui, comme une espöce de peste, a fait dispa-raitre, en moins de quatre ou cinq anndes, toutes les ecre-visses de la moitie des rivieres de FEurope centrale. Ge crustace, si recherche et si estime, n'existe presque plus que de souvenir dans de vastes etendues de pays, depuis la Meuse et la Saöne jusqu'au Danube et l'Oder.
Tout semble indiquer que cette terrible peste a pris nais-sance en Alsace; du moins, si nous consultons les auteurs, c'est en ce pays qu'on a jetö le premier cri' d'alarme. On a, dös juin 1878, constate que les ecrevisses diminuaient rapi-dement dans les divers cours d'eau. Cette observation fut faite aussi bien dans la Haute-AIsace que dans la Basse-Alsace, particulierement dans Till, riviöre qui parcourt, du Sud au Nord, presque toutes les plaines de la contree, et dont les ecrevisses etaient particulierement renommees, tant sous le rapport de la quantite que de la qualitö. Non seulement ces crustaces manquaient dans la plupart des rivieres, mais ceux qui etaient retenus dans les viviers ou les reservoirs de peche mouraient aussi en fort peu de temps. Des 1879, le conseil general de la Basse-Alsace se fit l'echo des plaintes des populations et particulierement des pechcurs; sur l'avis motive de M. Hack, directeur de l'eta-blissement de pisciculture de Huningue, on defendit, d'une part, la peche des ecrevisses pendant trois ans, et l'on vota, d'autre part, un credit pour operer le repeuplement des cours d'eau avec des ecrevisses provenant de pays non encore infectös.
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Cependant, presqu'ä la meme öpoque, en 1878, on eut ä signaler la pesfe des ^crevisses dans presque tous les pays avoisinant l'Alsace-Lorraine, notamment en Suisse, dans les affluents de la Birse et de l'Aar, et en France, dans le Doubs, la Saöne, la Meuse et la Moselle.
En Belgique, on se plaint egalement, depuis quelques annees, de la grande mortalite qui rtgne parmi les öcre-visses, mortalite que les uns rapportent ä des modifications dans la composition de l'eau; les autres, ä une maladie par-ticuliere, la presence d'un parasite de ces crustacös.
En ce qui concerne le Grand-Duchö de Luxembourg, on nous apprend que, il y a 2 ou 3 ans, l'öcrevisse a disparu complßtement et subitement de la Moselle, et que, de lä, la mortalite s'est propagee parmi ces crustaces dans les affluents de cette riviere, ainsi que parmi ceux de la Sure; actuelle-ment I'ecrevisse a disparu de tout le Luxembourg jusqu'au pied des Ardennes. Tous les cours d'eau de la partie du Grand-Duche, dite laquo; le bonpays laquo;, sont aujourd'hui depour-vus de ce crustacö qui autrefois y etait abondant; on ne le retrouve plus que dans les ruisseaux des Ardennes. La disparition de cet animal a eu lieu d'une saison ä l'autre.
En Allemagne, la maladie a etö constatee dans la plupart des cours d'eau du Duche de Bade, du Wurtemberg, de la Baviöre, d'oü la maladie a pöndtre, d'une part, dans la Basse-Autriche, la Carinthie et la Styrie; d'autre part, dans la Saxe et une grande partie de la Prusse. Au moment oü nous ecrivons ces lignes, on annonce l'apparition de cette maladie en Pomeranie oü eile n'avait pas regnö avant le d^gel des cours d'eau.
D'apres le dr Micha (1), la peste des t;crevisses aurait
(1) Deutsche Fischerzdlimg, 1881, p. 353.
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cependant dejä existe en, 1874, dans la province deMagde-bourg, notamment dans la Spröe, prös de Furstenwalde. II parait qu'elle exisle aussi depuis quelque temps en Suede. Au point oü en est la maladie aujourd'hui (prin-temps 1881), il est plus facile d'enumerer les pays qui n'en sont pas encore atteints que d'indiquer ceux oü ce fleau sevit. Les pays encore epargnes sont, pour l'Europe cen-trale, en Allemagne : la Prusse Orientale et occidentale, Posen et la Silösie; en Autriche : la Boheme, la Moravie, la Hongrie, la Gallicie, la Transylvanie, la Carniole, la Croatie et le Tyrol. Elle n'a pas elö jusqu'ä ce jour signalee en Italia, pas plus que dans l'ouest de la France, ni meme dans le bassin de la Seine.
La grande etendue des pays oü la peste des öcrevisses s'est declaree en si peu de temps et sa propagation ä travers toute l'Europe centrals sont une preuve de la marche rapide de cette maladie et de son extreme gravity. Avec une propagation et une mortalite plus considerables que les pestes qui ont jusqu'ici sevi soit sur les hommes, soit sur les animaux, la peste des ecrevisses a occasionne des desastres dont on ne se fait que difficilement une idee. M. Küffer, grand pisciculteur ä Munich, en a vu perir 25,000 en moins de quatre semaines, et, une autre fois, plus de 6,000 en quinze jours (1); M. Washington, de Pols (Autriche), en a perdu plus de 3,000 en un jour, dans un seul de ses viviers (2).
La maladie va toujours en remontant les cours d'eau; c'est ainsi qu'en Alsace, eile a remonte de ITU dans ses divers affluents des Vosges, oü, pendant quelque temps,
(1)nbsp; Jahresbericht der Thierarzeischute zu Milnclien. 1880, p. 74.
(2)nbsp; Ibid., p. 76.
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on ne l'a signalee que dans la partie des vallöes oü le cou-rant n'est pas rapide, et d'oü maintenant eile parait avoir penetrö jusqu'au fond des vallees, dans les ruisseaux des montagnes, autrefois si peuples d'ecrevisses. De saison en saison, la zone, ddjä bien petite, oü Ton trouve encore en Alsace des ecrevisses saines, va en se retröcissant. Les ecre-visses, apportdes de loin pour le repeuplement des cours d'eau, paraissent etre aussi devenues victimes de l'epidemie; aujourd'hui ce dölicat crustacö est un produit tout ä fait absent de nos rivieres et n'est presque plus offert sur les marches.
Les ddgats occasionnes par la maladie sont incalculables; les pertes eprouvees par les pecheurs et les marchands de comestibles s'elevent ä des centaines de mille francs; les pecheurs et les pisciculteurs ont perdu une branche lucrative de leur Industrie, et les restaurateurs sont prives du plaisir d'offrir ä leurs clients un des mets les plus recher-ches.
Pour clore cette rapide esquisse historique de la peste des ecrevisses, il se prcsente encore une question assez importante ä resoudre, celle de savoir si cette maladie si meurtriöre est reellement nouvelle. Nous sommes presque oblige de le croire, car nous ne pouvons admettre qu'au-trefois, malgre que la concurrence commerciale n'entravät pas autant qu'aujourd'hui la reproduction de ces crustaces, eile eüt passe inapergue. Nous n'en trouvons aucune trace dans les ecrits des anciens medecins, et cependantGuersent, Ozanam, Heusinger, dans leur histoire des maladies conta-gieuses,parlent d'epizooties chez les poissons, et ilsnecitent aucune maladie des ecrevisses. De Baer, qui, des 1827, cite le distome cirrigere des muscles des ecrevisses, et qui en
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a rencontrö parfois 200 dans un seul de ces crustaces, n'attribue pas de grande mortality ä ce parasite; il ne le considöre pas meme comme cause de maladie (1). M. De Trebold, qui a observe le meme distome des ecrevisses, en 1835, ne lui attrlbue pas non plus de maladie grave (2). II est vrai qu'ä cette epoque on ne recberchait pas autant qu'aujourd'hui les influences nocives et pathogeniques des helminthes; on croyait ä leur innocuitö relative, voire meme ä leur effet utile et hygiönique. C'est cependant au meme distome (distoma cirrigerum) que, d'apres les intöressants travaux de M. le dr Harz, professeur k l'Ecole veterinaire de Munich, nous devons attribuer la peste des öcrevisses (3). M. le professeur Unterberger, de Dorpat (Russie), est le seul auteur qui parle d'une öpidömie des ecrevisses, qu'il a ob-servöe dans les riviöres et les canaux qui ont leur embou-chure dans la Neva, et qui reunissent les lacs de Ladoga, Onega, Biela, etc.; mais il l'attribue au charbon, ä la peste de Siberie, ä l'habitude de jeter beaucoup de cadavres dans ces rivieres et ces canaux (4).
Les divers auteurs, qui s'occupent de pisciculture, se taisent aussi compliHement sur le chapitre des maladies des öcrevisses, et ce n'est que dans ces dernieres annees que quelques savants se sont occupes de la peste dont il s'agit. Nous citerons notamment, sans indiquer spöciale-ment leurs opinions, MM. Hack, de Huningue (5); Halden-
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(1)nbsp; Nov. Act. Acad. C. L. C. G. Nal. Curiosior.; XII. II, p. 553.
(2)nbsp; Wiegmann's Archiw; 1. 6i.
(3)nbsp; Jahresbericht der Thiera7:zeischule zu München, \S80 : Beitrage zur Kenntniss der Krebspest. — Deutsche Zeitschrift fur Tlnermedi-cin; VII; 1881: Eine Distomatosis der Flusskretsen.
(4)nbsp; Renelt. Der Siberirehe Milzhand; 1863.
(5)nbsp; Verwaltungs Bericht van NaterElsan; 1879, p. 228.
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wang, de Baden-Baden (1); Bueff, de Stuttgart (2); Ballier, d'Iena (3); Bellinger, de Munich (4), et tout particulißrement Bf. Harz, de Munich (5), auquel nous devons les princi-paux renseignements qui nous ont permis d'entreprendre ce petit travail.
Nous serons forcöment href pour ce qui se rapporte aux symptömes de cette maladle, dont on constate plutot les effets ultimes, la grande mortalite et les dösastres, que la suite des phönomönes pathologiques. Un de ses premiers signes, c'est de voir les öcrevisses marcher presque debout en se tenant raides sur les pattes; elles evitent les mouve-ments reguliers et rapides, et ne se sauvent plus quand on veut les tenir. Elles ne recherchent plus autant les coins et les anfractuosites des reservoirs; elles restent au contraire au milieu du bassin, övitant tout mouvement inutile etpa-raissant meme craindre les heurts et le toucher des autres crustaces. Elles se reunissent ainsi involontairement en groupes au milieu du vivier, oü elles se montrent souvent comme des corps inertes. Lorsqu'elles sent tombees sur le dos, elles n'ont pas la force de se retourner; dans une riviere, elles se laissent entrainer par le courant, sans lui opposer la moindre resistance.
Tandis qu'ordinairement les öcrevisses ne se querellent pas entre elles, ä moins que ce ne soit l'epoque du rut, elles sont, lorsqu'elles sont atteintes de la peste, trös irritables et luttent fröquemment entre elles; elles se saisissent vive-ment et convulsivement entre leurs serres, sans pouvoir
(i; Deutsche Fischerzeitung; 1879.
(2) Schwäbisclier Merkur; 1879,18 apni.
(ö) Revue fur Thierheilkunde; Wien 1880, p. 178,
(4)nbsp; Aerztlicher Intelligenzblau \ 1880.
(5)nbsp; Loco citato.
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se lächer ensuite. II faut un effort considerable pour söparer ces animaux alnsi entrelacös; si les deux betes, ainsi enche-vetröes, sont malades, on les voit s'arracher mutuellement des membres; leur separation n'a lieu que par la perte d'une serre ou d'un pied. Ces faits expliquent pourquoi, d^s le d^but de r^pidamp;nie, et comme signe caracteristique de celle-ci, on trouve toujours nombre de serres et de pattes, detachees des betes Vivantes, au fond du vivier ou du cours d'eau; et ce n'est pas une gangrene seche, analogue ä celle de l'ergotisme, qui produit la chute des membres, car M. Harz a observe que des ecrevisses malades, maintenues isolees jusqu'au moment de la mort, n'ont pas subi de ces pertes de membres.
On constate aussi chez les malades, une certaine tumefaction de l'abdomen, de cequ'on appelle improprement la queue, surtout le pourtour de l'anus qui se trouve envahi; toute cette partie devient rougeätre et meme translucide.
A un degre plus avance de la maladie, les ecrevisses per-dent leur sensibilite et en meme temps leur irritabilite: on peut leur toucher les yeux avec les doigts sans qu'elles cher-chent k s'y soustraire; ces organes sont fortement saillants, comme si leurs muscles etaient atteints de paresie. L'ani-mal malade ne se remue plus guöre et ne montre que de temps k autre quelques mouvements, accompagnes de contractions spasmodiques. Si Ton prend une ecrevisse malade en main, on provoque des mouvements convulsifs; maisce ne sont pas ces mouvements brusques et forts, ces claque-ments dans la queue, propres ä l'ecrevisse saine, ä celle qui a conserve toute la puissance de ses muscles. Les contractions musculaires chez les betes malades occasionneut evidem-ment de la douleur, ou elles sont provoquees par celle-ci.
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Les mouvements ordinaires des membres sont lents et sou-vent desordonnös; les serres ne peuvent plus pincer et les pattes rudimentaires, qui seules se remuent, sont fortement ^cartöes du corps.
La maladie s'aggrave insensiblement et la mort qui sur-vient bientot est prdcödöe d'une dilatation spasmodique de l'anus, d'oü s'öcoule du sperme mele de mucosites. La maladie ne dure que peu de temps : huit jours au plus, quelque-fois ä peine trois jours; eile est toujours incurable et gend-ralement mortelle.
Cette maladie est souvent attribuee par les pecheurs ä la presence dans les cours d'eau d'une plante aquatiquc impor-lee du Canada, vers i847, et designee sous le nom ä'eloclea canadensis. Cette plante s'est propagee dans les cours d'eau et les canaux de l'Europe avec une teile rapidite qu'elle gene souvent la peche et la navigation; eile a regu le nom de peste des eaux.
Cette opinion n'est basee que sur la coincidence de l'ap-parition des deux fleaux.
La peste des ecrevisses est esscntiellement infectieuse, mais non contagieuse, c'est-ä-dire, qu'elle ne se communique pas par simple cohabitation (Harz). Mettez des ecrevisses, non encore infectöes, dans un bassin oü il y a des malades, ou operez dans le sens inverse, vous verrez les ma-lades mourir en assez peu de temps, tandis que les autres, au contraire, resteront saines. La maladie n'est pas due, en effet, k un germe microscopique qui, comme ccux des affections cbarbonneuses ou typhoides, se detache du malade et va se fixer sur un nouvel etre qu'il contagionne. Elle.pro-cede d'un etre plus complexe, d'un helminthe proprement dit, qui ne se propage pas directement d'une öcrevisse ä
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l'autre, mais qui a besoin pour se reproduire de passer pr^a-lablement par un autre böte, de se dövelopper sur ou dans une autre espece animale, en vertu de la loi des generations alternantes de Steenstrup. La maladie, suivant l'interes-sante decouverte de M. Harz, est due ä un distome, et il la dicril sous le nom de distomatose des ecrevisses (Distomatosis astacina) (1).
A l'autopsie des ecrevisses malades, on trouve toujours une alteration du tissu musculaire; ce tissu est sans consis-tance, rougeätre; on le. dirait en voie de decomposition; tout comme dans les affections typhoides, on n'observe plus au microscope les stries transversales de ses fibres (Rueff). Constamment le d1' Harz y a constate, tantot libre, tantöt enkyste ä la fagon des trichines, le trematode decrit par de Baer sous le nom de distoma cirrigerum et que cet obser-vateur a decouvert, en 1827, dans les muscles des ecrevisses, et que de Siebold a decrit egalement quelques annees
plus lard. Parfois on trouve chez les ecrevisses malades le i
disloma isostomnm, decrit par Rudolph!. La presence de ces
parasites dans le tissu musculaire explique les douleurs
violentes que temoignent les ecrevisses; elles sont provo-
quees ä la fois par la migration des distomes, par la perte
de substance et par la compression des tissus; ainsi s'expli-
quent aussi les difficultes du mouvement. Le nombre de
ces parasites est tres variable; il n'y en a quelquefois que
de 3 ä o; mais le plus souvent on en trouve de 20 ä 50, et
parfois meme de 160 ä 200.
Le distome cirrigere est le plus commun; libre, il a la
forme d'une bourse allonges, avec une bouche formant son
(1) Deutsche Zeitschrift fur Thiermedicin de Boltinger et Franch, 1881.
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extrömitö supörieure et une ventouse laterale situee au tiers superieur de son corps; les deux ventouses sont bord^es d'une large frange (cirrus), d'oü le noni donuö ä ce ver; Tanimal mesure lmm20 envrron de longueur et a O'^Sb de largeur. Le kyste est formö par le sarcolemme; il est hya-lo'ide; il reste mou et elastique; il n'a pas de structure sp^-ciale. Le distome y est comme replie sur lui-meme, de sorte que, enkystö, il est plus petit qua le ver libre; il occupe moins d'espace; le kyste est de forme arrondie ou legöre-ment ovale; il mesure 0mm75 de longueur sur environ 0mmo0 de largeur.
Les distomes enkystös se trouvent surtout dans les muscles de la queue, dans ceux des serres, des pattes, ainsi que dans ceux des mandibules et des antennes. Ils ne sont pas exclusivement logos dans le tissu musculaire; on en trouve aussi dans les autres tissus des intestins, de Tesiomac et du coeur, voire meme dans ceux des organes g^nitaux, mais jamais dans les branchies et dans le foie.Les distomes libres occupent ordinairement le tissu cellulaire des organes, mais on les trouve aussi parfois dans la cavite splan-chnique.
Les intestins des ^crevisses malades sont päles et vides; on y trouve toujours de nombreuses granulations organi-ques, des microcoques et parfois des chaines leptothricales, des bacteries, ce qui indique un ötat dysentörique.
11 n'y a ordinairement rien d'anormal du cote du coeur, des vaisseaux sanguins, du foie, des organes genitaux et des branchies,
La maladie des öcrevisses n'est pas due ä des champignons microscopiques, ä des bacteries ou ä des microbes, comme quelques observateurs (Hack, Halber, Bollinger)
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Tont cru un moment. On trouve parfois de ces infiniment petits chez les öcrevisses malades; mais par cela meme qu'on n'en trouve pas constamment dans la peste, on ne saurait y döcouvrir la cause de l'epiddmie. II en est de meme des branchiobdella, annölides parasites qu'on trouve dans les branchies de l'öcrevisse, observöes depuis longtemps par Roesel, puls ötudiees par Odier (1), et signalees depuis par MM. Ruef et Hilzendorf comme cause de la peste, mais qu'on n'observe pas constamment chez les malades. Ces
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divers parasites peuvent produire d'autres maladies chez les ^crevisses, mais non la peste; ils sont la cause assez ordinaire de la mortalite qu'on observe ä peu prßs constamment dans les viviers des marchands d'öcrevisses, et qui parfois s'ölöve k 15 et 25 %. La seule cause de la peste des ^crevisses, ce sont les distomes, lesquels ne manquent jamais dans les animaux malades (Harz). ' 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; II n'est pas bien difficile de constater la presence de ces
distomes; il nous est arrive de les rencontrer sous lemicroscope, il y a un peu plus d'un an, sans que nous nous soyons rendu exactement compte de la nature de ces parasites. Nous avons pris une ecrevisse qui venait de mourir; nous lui avons arrachö la queue, separö les anneaux et mis ainsi ä decouvert la masse musculaire de cette rögion et tout l'abdomen. Nous dilacerämes ces tissus et recueillimes le sue qui s'en ^coulait sur le porte-objet d'un microscope; nous aper^ümes alors un nombre assez considerable d'etres plus ou moins allonges qui se recourbaient, s'ötendaient, döerivaient des arcs de cercles, s'entortillaient meme comme des serpents. Nous erümes avoir mis ä decouvert quelque cercaire, quelque larve de distome, quelque etre analogue (1) Guerin. Diel, d'histoire naturelle, II, p. 636.
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aux cercaires que Ton obtient, suivant le conseil de M. Van Beneden (1), en dilacörant sur le porte-objet du microscope quelque mollusque d'eau douce, soit des limn^es, soit des planorbes des ^tangs; alors aussi on voit une multitude de cette espece de tütards qui se döbattent et qui s'agitent vivement.
Diverses circonstances, la difficult^ de se procurer des ecrevisses malades et des occupations plus pressantes, etc., nous empecherent de poursuivre notre decouverte; nous nous contentämes de la communiquer ä la direction de l'arrondissement de Strasbourg, dans un rapport sur l'eten-due de la peste dans cet arrondissernent. Ce n'est qu'en lisant, il y a quelque temps, les travaux si interessants du dr Harz et en comparant sa döcouverte avec la nötre, que nous reconnümes que nous avions eu sous les yeux les dis-tomes de de Baer. M. Harz dit, en effet, que si Ton extrait le distome de sa coque, et qu'on le comprime un peu sur le porte-objet du microscope, on le voit faire des contorsions de tous genres et changer meme de forme, s'allonger, se rötröcir, etc.
Les dislomes que j'ai eu l'occasion de recueillir sur les ecrevisses malades, different de ceux mentionnes par M. Harz, par un peu plus de longueur et par l'existence non constantc d'un appendice caudal. Us etaient done ä un degre de döveloppement moins avancö que ceux döerits par M. Harz et representaient de veritables cercaires.
Les distomes de de Baer, que M. Harz a trouves si fri-quemment dans la peste des ecrevisses qu'il n'a pas hösitö ä leur attribuer cette grave maladie, ne sont cependant pas des animaux parfaits; ils ne sont pas comparables aux
(I) Commensaux el parasites, p. 176.
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distomes höpatiques des ruminants, que nous avons de-montre etre la cause de la cachexie aqueuse (1); ils n'ont que des organes genitaux rudimentaires; ne pondent pas d'oeufs, et ne peuvent se produire dans les öcrevisses. Nous avions done raison de comparer ces etres agames aux cer-caires des mollusques; car, comme ces cercaires et comme ceux d'autres crustacös ou meine de vers, il faut que les distomes des ecrevisses soient avales par un animal su-p^rieur, par un vertebra, pour devenir animal parfait et pour pouvoir se multiplier par des oeufs.
II importerait maintenant de connaitre l'animal dans le-quel habite ä l'etat parfait le distome qui est la cause premiere de la peste des ecrevisses; c'est probablement un poisson, maislequel? On sait combien est grand le nombre des distomes; ces parasites frequentent, k quelques exceptions pres, toutes les classes du r6gne animal; leur nombre ffnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; est surtout grand dans les poissons. M. Harz pense que c'est
probablement dans un cyprin, notamment la carpe ou la tauche que vit le distome parfait de l'ecrevisse; peut-etre que c'est dans l'anguille, comme semblerait le prouver l'observation suivante faite en SuMe et rapportee par le dr Liuroth ä M. Harz.
Le lit du Klar-elfen etait autrefois tres riebe en belies ecrevisses; cette riviere, se continuant par le lac de Menem, auquel succede la cataracte de Trollhaette, se jette h quelques milles plus loin dans la mer. Les poissons venant de la mer ne pouvaient remonter la riviöre que jusqu'ä la cataracte; parmi eux se trouvaient beaueoup d'anguilles. II y a quelques annees, on a fait un canal qui contourne la
(1) Zundel. La distomatose ou cachexie aqueuse du moulon. Strasbourg, 1880.
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;LA FESTE OU Ü1STOMATOSE DES fiCREVISSES.
cataracte de Trollhaete et en utilise la chute d'eau; depuis lors, les anguilles et d'autres poissons arrivent dans le lac de Menern, remontent dans le Klar-elfen, et les ^crevisses ont presque completement disparu de cette riviere; celles qui s'y trouvaient ont peri de meme que celles qu'on y a ensuite importees.
L'anguille peut fort bien avaler les ecrevisses ä l'epoque de la mue, quand leur coquille est molle. Si meme un de ces poissons n'avale qu'une seule de ces öcrevisses malades, laquelle peut loger, en moyenne, une cinquantaine de dis-tomes, il sera bientöt l'höte involontaire de tous ces dis-tomes parfaits qui, ötant hermaphrodites, ne tarderont pas ä expulser un nombre considerable d'oeufs. Sans admettre que ces distomes cirrigeres soient aussi prolifiques que le distome lanceole du foie du mouton, qui donne naissance ä plus d'un million d'oeufs, les distomes avales par le poisson produiront neanmoins un nombre considerable d'oeufs, qui peuvent k leur tour etre avales par des öcrevisses ou bien produire des embryons subissant le meme sort, directement ou apres quelques metamorphoses; les embryons eclos de ces oeufs se transforment ensuite en ces distomes imparfaits, cause de la peste. Peut-etre y a-t-il entre le poisson et l'ecrevisse un autre intermamp;liaire, quel-que mollusque dans lequel l'embryon devient sporocyste avant de devenir cercaire; ce triple böte qui existe pour bien des distomes, pourrait fort bien exister egalement pour le distome de l'ecrevisse.
En attendant, nous pouvons, nous devons meme admettre que l'ecrevisse ne s'infecte que quand eile avale les oeufs de son distome devenu parfait dans le corps de quelque poisson. Ces oeufs, seien toute probabilite, se rencontrent
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dans les intestins du poisson et, comme ceux d'autres dis-tomes, ils sont expulsös avec les feces.
De ces fails, encore fort incomplets, on pent cependant d^jä döduire trois enseignements fort importants pour la pratique.
1deg; C'est une mauvaise habitude que celle de donner ä manger aux ecrevisses des visceres ou cadavres de poissons, ä moins de les soumettre pr^alablement ä une bonne cuisson; mieux vaut leur donner de la viande, du foie ou ineme des grains.
2deg; Pour le meme motif, on a tort d'ölever des poissons dans les viviers et bassins oü Ton entretient des Ecrevisses
3deg; Les öcrevisses destinees ä repeupler un cours d'eau oü la peste a regnE doivent etre maintenues, pendant une annöe au moins, dans un reservoir ne renfermant pas de poissons; pendant ce laps de temps, les germes, parvenus dans un cours d'eau ne contenant pas d'ecrevisses, auront naturellement peri.
Disons pour finir et pour etre complet, que les divers essais de traitement de cette distomatose sont restes infruc-tueux; l'eau salee, l'eau phöniquee tuent les ecrevisses plu-töt que leurs parasites. Ces essais nous ont cependant appris que les ecrevisses vivent tres bien et pendant quelques heures dans une eau contenant en dissolution 1 : 10,000 de permanganate de potasse. Si ce desinfectanl est sans action sur le distome de la peste, au moins peut-il servir ä debarrasser les ecrevisses de divers parasites externes, meme de ceux qui s'attachent aux branchies. Ce moyen permet done de preserver ces crustaeös, au moins de Faction de ces derniers.
(Voir, p. IS, pi. representant le clistoma drrtgerum llbre et enkyste.)
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LA FESTE OU DISTOMATOSE DES ECREVJSSES.
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Fig. I.
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Fio. II.
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Fio. III.
Fig. I. Distoma cimgcrum libre, vu de cote (gross. 500 fois).
Fig. II. — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— vu de devant.
Fig. 111- — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; enkysle.
*, A, jraquo;, Vontouse lerminale et de nutrition. — B, B, B, Venlousc laterale et de locomotion. — C, C, C, Pharynx. — ü, D, D, Tube digestif, divise en deux sdcs. — E, E, E, Glandc tcsticulaire rudimentaire. — F, F, F, Ovaires rudimentaircs.
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