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BIBUOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
3088 382 5
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C, 33 y0
RAPPORT
SUH LES
PmTjöi DE PLEÜR0P1ÜM0N1E EPIZOOTIQUB
Dans le nord de la France,
D'ipres le svsleme du Jocleur WILLEMS,
Par uraquo;e Commission mixte de h Socicle centrals de mJdecine et du Cornice agricote de Lille.
M. XiOISXT, rapporteur.
rajnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-'quot; ' #9632; - #9632;'
Messieurs ,
Le lourd tribut impost ä l'agriculture depuis plus d'un tiers de siecle, par la pleuropneumonie 6pizootique de l'esp^ce bo­vine, a pris, dans le Nord de la France, les proportions et le caractere d'une veritable et persev^rante calamity aussi, la re­cherche- des moyens de conjurer les eventualites ruineuses que ses ravages fontlncessamment peser surune partie importante de la richesse rurale, est-elle devenue une haute question d'int^rßt public, en mfime temps que le sujet d'une legitime preoccupa­tion de la part des cultivateurs menaces ou compromis dans leur fortune par le flamp;m.
/*\r0HB Commission iHait composie de MM. Oemesmay, agronome-manafac-^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;irielaire-cultivatcur; Gosselet et Canissie, docteurs en mamp;le-
eret et Loisel, vtilerinaires, ce dernier etait rapporteur.
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Dans ces dispositions, l'annonce des resultals obtenus de Tinoculation anti-pleuropneumonique , inventee par le docteur Willems, ne pouvait manquer d'avoir beaucoup de retentissement et de provoquer de nombreuses experimentations tendantes ä fixer defmitivement I'opinion sur la valeur pratique de la nouvelle methode prophylactique.
Sur divers points du departement du Nord et dans une par-tie de celui du Pas-de-Calais , il s'est rencontre des hommes d'intelligence et de devouement, qui sans se concerter, et en suivant les indications ecrites par M. AVillems, ou publiees par lui dans les journaux , se sont livres , chacun separement, ä des essais d'inoculation preventive : d'un autre cote, sous I'ins-piration d'un agronome distingue, une commission a ete cons-tituee de concert entre la Societe centrale de medecine et le Cornice agricole de Lille, äl'effet, non-seulement de reunir et de centraliser ces travaux isoles, mais encore et surtout de les controler par de nouvelles etudes experitnentales. Cette com­mission, qui m'a charge d'etre son organe, a trouve dans l'accomplissement de sa delicate et laborieuse mission , chez MM. Vallois, fabricant de sucre indigene, Ferdinand B6ghin, brasseur, tons deux a Thumesnil, d'ardenls et zeles cooperateurs qui ont genereusement abandonnc leurs grands et beaux trou-peaux a toutes les consequences des diverses experimentations jugees de nature ä elucider les questions a resoudre : c'est grace ä leur concours desiriteresse, pour lequel nous deposons ici nos temoignages de gratitude , qu'il nous a ete possible d'apporter quelques faibles lumieres nouvelles sur cet interessant sujet de prophylactique.
Maisavantde faire connaitre les resultatsde nos investigations, et pour rendre l'intelligence du sujet plus facile, nous en ferons preceder I'exposition, d'une courte annotation historique de Tino­culation consideree comme moyen de combattre les epizootics en gin6ral, et plus particulierement I'epizootie bovine regnante.
C'est vers le milieu du siecle dernier, qu'a rimitation de ce
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qu'on avail dejä pratique sur I'espece humaine, relativement ä la petite veröle, l'inoculation fut tentee pour la premiere fois en Angleterre par Dodson, Layard et Bewley, dans le but de preserver les animaux centre Faction meurtrifere du typhus con-tagieux du gros betau : la nouvelle methode preservative se repandit d'abord en Hollande pap-l'initiave de l'illustre Camper, sous l'influence duquel eile pönetra bientöt apres en Belgique el en Allemagne. Ce ne fut qu'en 1775, que le celebre Wic^i d'Azyr I'essaya en France, et qu'elle passa de lä dans le inidi de I'Europe. Plus tard, enfin, une application heureuse, el qui raste defmitivement acquise ä la science, en fut faite pour com-battre les ravages de la clavelee du mouton.
L'operation dont il s'agit a ete suggeree par cette pensee que dans toutes les maladies conlagieuses qui n'atlaquent qu'une seule fois durant la vie, il y a avantage reel a preferer la trans­mission artificielle qui permet de choisir et de preparer les cir-constances pour une issue heureuse, plulot que d'attendre les eflels des moyens naturels de propagation du mal.
II n'est pas douteux que ce ne soil lä aussi le point de de­part des idees du docteur Willems , dans I'application qu'il a voulu faire de l'inoculation pour lutter contre la pleuropneu-monie epizootique de I'espece bovine.
Le precede employe par le medecin beige consiste ä plonger dans la serosite muscoso-sanguinolente exprimee des poumons de boles pleuropneumoniques, la lame d'un instrument a double tranchanl, et a I'inserer par deux piqüres a l'exlremile de la queue, vers la naissance du toupUlon. Le choix de tout autre liquide teis que la have, le mucus nasal, le sang n'a pas donne de resultats satisfaisanls , et est reste communement de nul effet. Le lieu de l'insertion de la matiere inoculee est aussi de la plus haute importance; des accidents graves el meme Ires-frdquemment mortels, sont survenus quand eile a ete portee au garrot , aux naseaux , aux parties laterales du cou , ou sur les diverses regions du corps aulres que celle designee.
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II ne se manifeste apres cette operation aucun changement local avant quinze jours, trois et meine quatre semaines; c'est alors qu'apparait, dans le pourtour des piqüres, un engorgement douloureux, plus ou moins renitent ou oedemateux, souvent surmonte de pustules cutanees, et accompagne de tumefaction des glandules lymphatiques sittiees a la base de la queue : ces phenomenes qui out une duree de huit ä dix septenaires sont rarement suivis de suppuration; les plaies exsudent une humeur sereuse qui se desseche, durcit et forme des croütes dures et epaisses : dans quelques cas exceptionnels, des foyers, dits par congestion, se creent dans Tepaisseur des tissus.
Le plus ordinairement , aucun trouble bien marque ne se produit dans la sante , tant que les lesions restent etroitement limitees; mais il y a reaction febrile, abattement, perte d'appe-tit, rarete des secretions quand le gonflement et la tension deviennent considerables, se propagent vers l'attaclie de la queue et gagnent de proche en proche les parties limitrophes.
Dans ce cas, la gangrene est imminente et frappe consecuti-vement une portion plus ou moins etenduc de l'appendice caudale, qui se separe lentement et finit par lomber : le sphacele envabit meine parfois la croupe, le fondement, les regions superieures des cuisses et occasionne d'autres desorganisations interieures qui conduisent a une mort infaillible. Mais, cbose remarquable pourtant, les alterations necroscopiques restent alors concentrees dans les visceres abdominaux; et jamais les organes de la poi-trine ne presentent les caracteres anatomo-pathologiques spe-ciaux ä l'epizootie bovine. Suivant les temps et les lieux , on pent estimer de 1 ä 2 p. O/q (1) la proportion des animaux pour lesquels I'operation a une issue aussi funeste.
Tons les sujets ne sont pas egalement aptes A contracter les effels caracteristiques de rinoculation; on avait d'abord annonce
(1) Ce cln'ffre a parfois etc bcaucoup plus eleve, dans les essais fails enHol-lanje. a I'amp;ole vetorinairc dp I'l'lal. il esl arrive jusqu'a l'i p.0/().
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que les tres-jeunes animaux s'y monlraieiit completement re-fractäires ; plus tard , on a reconnu qu'ils offraient seulement une resistance plus grande ä leur action, et Ton a calcule, en Belgique , qu'il n'y avait sur les veaux qu'une inoculation eflicace sur quatre, tandis que chez les animaux adultes, cetle proportion ctait de deux sur trois. Le nombre des cas d'inerlie inoculatrice s'est beaucoup amoindri dans le Nord de la France, puisque chez certains inoculateurs , et particulierement chez M. Decrombecque, de Lens, et chez M. Cogez, de Thumeries, ils paraissent avoir ete tout-a-lait annules par les reinocula-tions. On avait encore admis que le betail ayant contracte la pleuropneuinonie , cessait apres la guerison d'etre inoculable; mais I'experimentation a demontre que les phenomenes qui re-sultent de rinsertion morbide, pouvaient se developper dans ce cas de la ineme maniere que sur le betail reste pur de l'affec-tion epizootique.
Enfin, il arrive exceptionnellement, que le travail propre a rinoculation se developpe simultanement avec le travail de la pleuropneumonie, dont les phenomenes marchent ainsi, de pair sans se conlbndre: dans cette coincidence, des desordres con­siderables se manifestent a la partie inoculee, en meme temps que l'acte morbide des poumons avance vers une terminaison fiineste.
Tels sont succinctement les t'aits les plus saillants, depouilles de toule interpretation theorique et places en dehors de toule consequence prophylactique, qui resultent de l'ensemble des nombreux essais tentes en Belgique, en Hollande et dans quel-ques points de la region nord de la France pour appliquer les procedes d'insertion morbide inventes par le docteur Willems: Ils constituaient la base des connaissances acquises concernant I'inoculation anti-pleuropneumonique, lorsque la commission me-dico-agricolc de Lille put entrer en fonctions : nous tenions a les constater parce qu'ils etablissent la large et legitime part que nos predecesseurs out prise a l'elucidation de la
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question qui nous etait soumise, et parce qu'en outre, ils pre-cisent avec exactitude et concision le point de depart de nos travaux.
line chose nous a particulierement frappes dans I'histoire que nous avons tracee de I'moculation , appliquee a la prophy-laxie des affections reputees conlagieuses, eile consiste dans la difference fondamentale de son action morbide comparee dans les diverses affections contre lesquelles eile a ete preventive-ment employee et dont les principales sont, ainsi que nous ravonsdejämentionne, le typhus,h clavelee eila pleuropneumonie.
L'introduction d'une humeur quelconque, provenant d'unboeul atteint de typhus, faite sous repiderme ou sous la peau d'un animal sain, provoque des symptomes et des lesions identiques a ceux qui constituent 1'essence meine de la maladie dont est affecte le premier, et qui resulteraient d'ailleurs de l'absorption naturelle de cette humeur par les voies digestives, pulmonaires ou cu-tanees.
Dans l'insertion operee de la meme maniere, du liquide re-cueilli sur les pustules de moutons claveleux, on reproduit egaleraent des phenomenes exactement semblables a ceux qui avaient donne naissance a la matiere inoculee.
Mais il n'en est plus de meme dans I'inoculation pleuropneu-monique; non seulement le mouvement pathologique qu'eile fait naitre change de siege, et ne retentit jamais dans I'organe pul-monaire, point initial du mal, il presente encore cu outre des differences de forme, qui rendent plus qu'incertaine ridentile de sa nature avec celle de l'affection primitive dont on a tire le produit inoculable.
Relativement aux deux premieres affections, il y a action spe-cifique evidente ; on peut suivre la generation du produit mor­bide virulent, s'en servir ä la fafon des reactifs chimiques, et en obtenir une similitude parfaite d'effets. Dans le dernier, au contraire, on voit bieu, il est vrai, une matiere animale intro-duite dans l'^conomie, y occasionner des derangements plus ou
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moins graves, mais on cesse de trouver cette filiation si fiddle qui est l'apanage ou le caractere univoque des virus.
En presence de proprietes aussi dissemblables , nous avous compris que i'invention proposee par le docteur d'Hasselt, reposait vraisemblablement moins sur une inoculation virulente, proprement dite, que sur une inoculation purement septique et qu'il devenait ainsid'une tres-grande importance, afin dejuger ce qu'on est en droit d'en attendre, de determiner tout d'abord experimentalement dans laquelle de ces deux categories il con. venait de ranger le resultat de l'operation.
Pour remplir cette täche et la suivre avec toutes les precau­tions qu'elle pouvait reclamer, nous avons arrete que des inocu­lations seraient simultaneraent faites, les unes avec la serosite provenant des poumons de betes malades, les autres avec du sang d'animaux sains, mais auquel on aurait laisse subir une lermentation putride plus ou moins avancee.
Ces experiences comparatives dans lesquelles on s'est efforce de rendre aulant que possible toutes les circonstances egales, sont reproduites dans le tableau que nous ajoutons plus loin ä notre rapport; elles peuvent se resumer dans les faits suivants :
Commences le 25 decembre dernier, nos essais ont ete faits dans les etables de MM. Valois et Beginn, de Thumesnil, et Fournier, de Canteleu, sur une population bovine precedem-ment decimee par la pleuropneumonie, s'elevant ä un total de 143 tetes. Pour ecarter toute objection, on s'est attache ä suivre les prescriptions de l'auteur de la decouverle du moyeu de pre­servation dont il s'agissait de constater I'eflicacite. 82 inoculations ont ete pratiquees :
dont 53 avec le liquide morbide pulmonaire,
et 29 avec le sang d'une origine pure de toute suspicion pleuropneumonique, mais ayant subi une putrefaction plus ou moins avancee.
Les eifets locaux provoques par ces deux sources si difi'erentes de matieres ä inoculation,oniete tellement semblables, dans toutes
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les phases, les consequences, et la duree de leur developpement, qu'il serait impossible ä l'observateur le plus habile de tracer aucune ligne de demarcation susceptible de les separer d'apres leur origine. Ainsi, meme tumefaction oedemato-phlegmasique dans l'une et l'autre insertion; memes phenomenes secondaires ducötedes ganglions lymphatiques; enfin, memes suites et com­plications gangreneuses ä I'appendice caudal ou aux regions qui lui servent d'attache, et dont I'envahissement entraine parfois une fin funeste etprochaine.
On devait supposer que dans les inoculations septiques, I'etat relatif d'avancement de la fermentation putride devait exercer une influence sur la gravite de leurs resultats; c'est ce que nous avons constate directement par I'experience. A cet eflet, le sang dont nous nous sommes servis, prealablement defibrine, a He expose dans un lieu frais ä une temperature de 10 a 12-degr6s :
l.0Pour les premiers essais, pendant une periode de 8 jours, il n'exhalait alors qu'une faible odeur de decomposition;
2.deg; Dans des essais subsequents son sejour fut porte ä 15 ou 16 jours; ses emanations commencaient ä devenir incom­modes ;
Enfin, 3.deg; dans les derniers essais, 24 ä 25 jours de fermen­tation putride, faisaient echapper du liquide des produits gazeux infects.
Les consequences de ces inoculations ont generalement ete proportionnelles aux degres d'alteration subie par la matiere inoculee. Toutefois dans chaque serle d'experiences, I'intensite d'action locale a beaucoup varie et s'est montree tantöt faible, d'autres fois trfes-energique. Mais ä travers les oscillations com­munes ä toutes ces categories d'insertions septiques, on recou-naissait un aecroissemment Ires-sensible des effets morbides correspondant ä une decomposition plus avancöe du liquide absorbö, lesquels effets se traduisaient plus particulierement en augmentant le nombre et l'intensitd des accidents gangreneux
(
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provoquant la chüte de la queue. La progression suivie a ete dquot;environ l/iogt; V^011 V* ^e mortifications candales, suivant la putridite croissante des inoculations executees dans les trois ordres d'experimentations qui viennent d'etre indiquees.
Dans l'ensemble de ces meines experimentations nous avons aussi rencontre beaucoup moins de sujets relractaires aux troubles patbologiques provoques par I'inoculation : sur les vingt-neuf insertions de sang altere, deux seulement n'ont rien produit; tandis que sur les cinquante-trois inoculations du liquide pulmonaire morbide, il s'en est montre liuit.
La conclusion la plus generale et la plus immediate a tirer des essais comparatifs qui viennent d'etre analyses, peut etre Ibrmulee de la maniere suivante :
Dans les inoculations pratiqttees d'apres la methode du docteur Willems, le travail palhologique local on general produit par I'ab -sorption de liquide extrait de poumons d'animaux pleuropneumo-iiiques est de la plus parfaite similitude avec celui resultant de l'inserlion, sur le meme lieu et par le meme precede, du sang d'ani­maux sains, mais altere par la fermentation pulride (1).
Cette apparente identite d'aclion n'implique pourtaut pas que ces deux sortes d'inoculations doivent se comporter absolu-ment de la meme maniere, relativement aux proprietes pre­servatives qu'eiles peuvent avoir sur I'epizootie bovine qu'on a rintention de combattre : ici I'experience est seule en droit
(1) Diiji la Comiiiissiondinoculatioh aotipleuropneumoniqüe de Bruxellcs, ii I'occasion des corpuscules micro?copii|iics jouirsaiit dim mouvcnicul molil-culaire döcouvcrts, disatt-on, dan? los poamons afferles de I'epizootie el dans le derme d'animaux inocul^s, a constatd, par l'organe de M. le professeur ttliige :
o 1.quot; Que la pleunipueumonie epizoolique ne possede pas de produits ana-tomiques caiacleiisllques appreciables au microscope;
laquo; i.' Que le produi! inflammalolrc de I'inocalation ne sedisunguu (/'auclaquo;laquo; autre produit (Finjlammation par des caraclires unulomi'iucs.raquo;
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de se prononcer et c'est eile que nous aliens laisser parier en relatant les fails qui se sent deroules sous nos yeux.
Des quatre-vingt-deux inoculations comparatives reprises dans le tableau que Ton trouve plus loin et qui ont ete ac-complies et suivies par la commission, soixante-douze seule-ment ont donne, ainsi que nous l'avons dejä annonce, des signes positifs, consideres comme rendant valable I'operation : sur ce nombre, onze cas de pleuropneumonie epizootique se sont declares du vingt-troisieme au cinquante-deuxieme jour apres I'insertion : cinq ont ete gains et six sont morts ou ont ete abattus comme incurables. Voici comment ils se sont repartis suivant la nature de la matiere inseree : #9632;
Inocules avec sueces par la scrosile pulmonaire, 45 animaux dont 8 ont eteatteints de pleuropneumonie; 4 gueris; 4 raorb ou abattus.
Inocules avec sueces par le sang pulrepc, 27 animaux dont 3 ont ete atteints de pleuropneumonie; 1 gueri; 2 morts ou abattus.
La premiere consequence ä deduire des chifires tres-signi-(icatifs que nous venous d'enregistrer, c'est qu'aucune des deux methodes d'inoculations essayees comparativement, neconstitue un moyen preventif absolu centre les attaques de l'epizootie bovine regnante.
Reste pourtant a determiner si Tune ou I'autre, ou toutes deux n'ont pas exerce une influence heureuse pour mettre obstacle ä rextention du mal sur les animaux demeures sains; sous ce rapport, les deux modes d'inoculation que nous avons experimentes se montrent sensiblement sur le pied d'egalite. mais les presomplions qui resultent de ce rapprochement, ac-quierent plus d'importance encore quand on consulte les cir-constances qui ont accompagne les faits. C'est pour cette raison que nous aliens les analyser rapidement.
La repartition des insertions putrides a ete tres-inegalement faite entre les trois exploitations, sieges de nos experimenta-
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tions; dans Tune, on n'y a soumis que moins du cinquieme des animaux inocules, et la maladie y a poursuivi depuis six mois ses ravages avec la meme intensite qu'elle avail avant qu'on y eüt adopte l'invention du docteur Willems. Dans les deux aulres etablissements agricoles, la proportion des inoculations de sang putrefie a celles morbides, a ete, dans un cas comme 1 : 2, et dans I'autre, comme 2:1. Toutes deux sont pour-tant restees pures pendant le dernier semestre, de toute at-leinte de pleuropneumonie.
Ainsi, lä oü la preservation a ete nulle, l'insertion putride n'a figure que par un chiffre relativement tres-minime, tandis que dans l'occurence de preservation complete, eile entrait pour un ou deux tiers des inoculations; on ne saurait done, d'apres ces observations, attribuer moins de pouvoir preventif ä l'absorption du sang putrefie qua l'absorption du liquide provenant de poumons malades de Fepizootie et comme au point de vue semeiologique, elles se sont montrees parfaitement semblables; peut-etre devrait-on deduire que Tun et l'autre mode d'inoculation ne constituent qu'une seule et meine intoxi­cation septique locale?
Teile serait du moins la conclusion essentielle du travail comparatif entrepris preparatoirement et ineidemment par la commission, si les fails sur lesquels eile s'appuie se trouvaient confirmes par d'ulterieures experimentations; alors le pro-bleme prophylactique pose par le docteur Willems prendrait une autre base; il cesserait dose rattacber a la theorie des af­fections virulentes el renlrerait dans la calegorie des medi­cations purement septiques restees jusqu'iei, sinon inconnues, du moins sans emploi, en therapeutique ou en propbylactique.
Mais de quelque source que precede I'action resultant de I'inoculation proposee par le medecin d'Hasselt, la question principale que nous ayons ref-u la mission de resoudre, reside evidemment dans l'appreciation de son degre d'eflicacile, comme moyen pratique de diiniuuer leg dommages causes a ragricnl-
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TABLEAU RECAPITULATIF des Inoculations anti-
de la Commission
NOMS DKS PROPRIETAIRES
DES BESTIAUX.
INOCULATIOx\S
TOTALES.
?es
Accidents qui en out ete la suite.
. Chulf plus on moinsl
i cimipltte el par gao- Moris
1 Krftie de la queue, j
MM.
Vallois, de Thumesnil . .
Begliin, de Tliujuesuil. . L. Fournier, de Ganteleu.
82/
executees | avec las^rosite pulmonaire | morbide.
o'S
execulecs
avec le sangnbsp; i
imlrefic.nbsp; nbsp; nbsp; I
29nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
-2/
10
Decrombecque, de Lens.
- avec la serosite OW pulmonaire.
(a) 500
(V
(c) 10
Cogez, de Thiinieries . .
Roubaix, (7 exploitations), inoculations faites par M. Chieus.
35
Idem.
Idem.
Idem.
Idem. Idem.
35 raquo;
561 6
12
Rousseau........
Mazure,(inocuialioiis faites dans 39 exploitations) .
Haraoir, de Sauthain. . .
TOTAUX. .
305 255
276 29
155 3
61 1005
194 240
1245
189 il7
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pletiropneumoniqnes faites on centralisees par les soins medico-agrieole de Lille.
NOMBBE
de cas im apr^s I'Idocu-Ution la pleoropDenmoiiiF s'cst prodDito.
OBSERVATIONS.
Gucm.hlorls. TOTAL.
25 ä 38
Dans deux cas , il csl arrive qua la queue s'est deta-chce au niveau ou presqu'au niveau de la base. Des soins energiques et assidus ont seuls ecartc le danger de mort.
(a)nbsp; nbsp; nbsp;Un certain nombre d'aniniaux se sont montres refractaires ii une premiere et mtoe ä une seconde ino­culation : M. Decrombccque ne mentionne pas qu'il en soil aucun qui ait resistc ii ses reinoculations.
(b)nbsp;Le nombre de cas oil I'appendice caudale est tombee par gangrüne n'a pasetc releve.maisilest considerable.
fcj I.'elevation du cbiflre des perles est attribuee a la temperature elcvee de la periode durant laquelle ont cte [altes les inoculations
(d)nbsp; Dans deux sujels, M. Decrombecque suppose que la maladie elait en incubalion quand ils sont arrives eheraquo; lui; chcz les deux autres, les elTels de I'iDOCulatioo avaient parfaitement suivi toutus leurs evolutions.
(e)nbsp; nbsp;M. Cogez a progressivement substitue I'engrais-sement du mouton ä rengraisscment de l'espece bovine , en sorle quo les animaux inocules so sont rapidement ecoules ct n'ont pas cu de romplacants.
(f)nbsp; L'une de ccs deux bates avail ete inoculee par re qu'on appelle virus secondaire.
4
29 ä 34
(f) i
32 a 38
(9)
9 13 2 2
7 a 45 7 a 18
(g) L'inoculaleur attribue rapparition do la pleuro-pneumonie sur ces 13 Sujets, ii l'insuffisance des elTets locaux de t'inoculation.
23 32
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lure par I'^pizootie bovine; sous ce rapport, nous ne pouvons nous dissimuler que les essais tentes directement par la com­mission, ne component aucune conclusion definitive, soit en favour, soit contre la methode preconisee.
Mais il nous reste A examiner d'autres documents chiffres, resultant des renseignements que nous avons centralises et que nous avons consignes dans le memo tableau ci-contre dont nous avons dcjäscrute quelques elements.
Les inoculations executees d'apres le Systeme de l'inventeur beige et relevees par nous sont au nombre de 1245 dont 1005 ont ete suivies d'effets locaux juges devoir etre eflicaces preven-tivemenl, et 240 dont Faction a ete douteuse ou insuffisante.
Sur celte quantite totale, nous avons a mentionner comme part directe et exclusive de roperation employee preservalive-ment les desastres suivants :
1.deg; Animaux morts des progres de la gangrene ä la queue 17, ou environ 2 p. 0/0.
2.quot; Animaux mutiles par la mortification plus ou moins etendue de la queue 189, ou environ 15 p. 0/0.
Malgre la vertu antipleuropneumonique attribuee h I'inocu-lation, raflection epizootique a sevi sur 32 sujets inocules dans le delai de 7 ä 45 jours ou plus : 9 sont gueris et 23 ont suc-combe avec les lesions anatomiques si caracteristiques du mal: c'est une perte equivalente a 1 '/ä P- quot;Zo­ll convient de faire remarquer pourtant, que sur plus d'une victime, on a soupponne que les germes de raflection pulmo-naire pouvaient avoir ete auterieurs ä l'inoculation, et que chez d'autres, on a prelendu que l'inoculation etait reslee sans travail efficace, cequi restrcindrait tres-sensiblement le nombre de cas non-contestes oü la raaladie se serait developpee apres l'insertionvalable de serosite pleuropneumonique.
En presence de ce qui precede, et surtout quand on descend i\ l'etude de tous les details, on trouve que les faits sont en­core si contradictoires, se rattachent ä des pcriodes d'oteer-
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vations relativement si courtes; la maladie, elle-möme aban-donnee a son cours naturel, est si capricieuse et les inconve-nients et les dangers inherents ä l'inoculation si formels; qu'il y aurait de la temeritö ä se prononcer immediatenient sur ce quon est en droit d'esperer de rinnovation proposee, avant surtout que des bases plus solides d'appreciation nous soient acquises par de nouveaux travaux; en attendant, nous pouvons pourtant constater, des ä present, de l'aveu de tons les experi-mentateurs, que le champ onvert par le docteur Willems aux esperances des cultivateurs est moins vaste qu'il netaitd'abord apparu aux esprits impartiaux; nous ajouterons que I'insucces a decourage plusieurs zelateurs, que d'autres plus heureux, apres avoir vu le mal disparaitre de leurs etables , redoutent pourtant les revers attaches ä l'operation preservative elle-meme, et s'abstiennent de toute inoculation pendant les six ou sept mois de temperature elevee de la belle saison de nos climats; en sorte que, parsuite du concours de toutes ces circonstances, nous eprouvons la crainte d'etre interrompus ou retardes dans nos investigations, pour mettre la derniere main ä l'ceuvre qui nous a ete confiee.
Cette prevision nous determine a scinder et ä detacher du rapport general, que nous nous proposous de faire ullerieure-ment, un compte-rendu de nos premiers pas faits dans I'etude de la delicate et laborieuse question qui nous a ete deferee, et qui, dans le moment actuel, pent se resumer provisoire-ment par les propositions suivantes :
1.0 Comme en Belgique el en Hollande, les inoculations executees sur divers points du departement du Nord et du Pas-de-Calais demontrent que l'insertion ä la queue des betes bo-vines et l'absorption de la serosite provenant de poumons at-teints de lesions pleuropneumoniques, n'ont pas conjure, sur une certaine proportion d'animaux, l'invasion, les desordres et les consequences funestes de l'epizootie regnante du gros betail.
2.deg; Le precede operatoire dont il s'agit provoque lui-möme
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:gt;
— 16 — des accidents et des dangers cliez les animaux qui le subissent : les uns entraiuent la mortification et la chute totale ou par­tielle de la queue; les autres la mort par la propagation de proche en proche des phenomenes gangreneux.
3.deg; La serosite pulmonaire morbide n'agit pas de la meme maniere que les virus, c'est-ä-dire en produisant une maladie identique ä celle qui lui a donne naissance; son action ne differe enden de celle resultant de I'insertion du sang putrefie etsemble consequemment bien plutöt se rattacher ä une absorption pure-ment septique.
4.deg; L'influence precise exercee sur l'action desastreuse de la pleuropneumonie epizootique par l'inoculation teile que la pratique le docteur Willems, reste encore entouree de doutes et d'incertitudes, qui ne peuvent etre dissipes qu'en elucidanl par l'observation et Texperience, plus completement qu'on ne l'a fait jusqu'ä present, les termes nombreux d'une question aussi complexe.
Lille Imp. de Lefehvic-Ducrniq.
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