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A COCOTTE
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OU FIEVRE APHTHEUSE
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PARTICULIEREMENT fiTUDIfiE CHEZ L'ESPECE BOVIME
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QUELQÜES MOTS
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SUR LA MEME MALÄDIE
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laquo;tans I'cspecc CSictalinc, l'Ovinn et la Facrine
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L.-J.-D. LEMAISE
Medecin-vciermaire a Lecelles (Nord)
.Mcuibre du Cornice agricple de St-Amand-ics-Eaux
Ciolluboraleur du Journal d'agriculture? Organe des iniirets ruraux
Celui ijui observe ecoutela nature; cehii aui exp^rlmente l'interrogöj enfin ctilul qui rüisonneoucäläiile, Inter-
Iii'bte on r6(iige les rfiponses cJe la nature.
DRAPAKNAUD (Pliilosophie des scieneesgt;.
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Sans Ift'liiil tioini (ragiieultur**.
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Prix. 1 fr. 50 c.
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SA1NT-AMAND .
TYPOGRAPHIE DE EAVIART, LIBBAIRE, GBASD'HIE 1860
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BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
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3088 373 4
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LA COCOTTE
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OU FIEVRE APIITHEUSE
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PARTICÜL16REMEHT fiTÜDlfeE CHEZ LESPECE BOVIHE
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QUELQUES MOTS
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SUR LA MEME MALADIE
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dans I'espdco CUovalinc, i'Ovlne ct la Porcine
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L.-J.-D. LEMAIRE
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M6decin-v6t6rinaire k Lecelles (Nord)
Membre da Cornice agricole de St-Amand-les-Eaux
Collaborateur du Journal d'agriculture, organe des int6r6ts ruraux
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Celui qui observe ecoutela nature; celui qui'exp^rimente I'interroge, enfin celui qui raisoime ou calcule, inter-pramp;te ou r^dige lesT^ponses de la nature.
DRAPARNAÜD [Philosophie des sciences). Sansb£tall, point d'agriculture.
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Prix: 1 fr. 50 c.
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SA1NT-AMAND
TYPOGRAPHIE DE RAVI ART, LIBRAIRE , GRANd'rI'E
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1860
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i knbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; A MON PERE ET A MA MERE
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fSgt;efno€anaae c/e men ieyiec/' cjf de
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ieconnaejamp;ance.
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A MES SOEURS
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0 divine amitiö, f61icit6 parfaite, Scul mouvement de Fame oü Texcös soil permis., Change en bien lous les maux oü 1c del m'a soumis. Compagne de mes pas dans toutes mes demeures, Dans toutes les saisons et dans toutes les heures, Sans toi, tout homme est seul; il peut par ton appui . Uulliplierson 6tre et vivre dans autrui.
VOLTAIRE.
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D. LEMAIRE.
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PREFACE.
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Naguere la fievre aphtheuse n'attaquait les animaux de nos environs qu'a des intervalles plus ou moins eloignes et faisait alors irruption sur un nombre considerable de nos animaux domestiques en prenant les veritables proportions epizootiques ou enzootiques.
Depuis ä peu pres treize ans, il semble que cette ma-ladie ait fait election de domieile chez nous et tous les ans 11 est possible d'en constater I'exislence sur un nombre souvent considerable de nos animaux; dans notre localite, les vaches laitieres, comparablement plus nombreuses, en sont surtout atteintes.
En 1839, I'epizootie aphtheuse attaqua dans le departe-ment du Nord seulement:
120,000 tetes de l'espece bovine; 90,000 raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; ovine;
15,000 raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; porcine.
Le recensement de 1851 op6re dans le departement du
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Nord porte ä 631,812 letes le nombre do nosanimaux de toules les cspeces domestiques, savoir:
81,331 tetes de l'espece chevaline; 277,111 — — bovine; 170,991 — — ovine; 28,735 — — caprine; 73,644 — — porcine. II n'est pas im cultivateur intelligent qui ne connaisse rimportance de la conservation 'et du perfectionnement de noire population animale.
C'est assez dire combien est interessante I'elude que nous venous entreprendre aujourd'hui.
Cost parcc que tous les cullivateurs ne sent pas encore suifisamment d'accord stir la gravite de cctte maladie qui occasionne annuellement dcspertes notables h ragriculture. C'est parce que tons n'emploient pas les moycns indispensables pour la disparition rapide du mal qui nous pccupe.
C'est parce que tous ne croient pas a la funcste propriete qu'a cette maladie de se transmettre d'un animal malade a un animal sain de la meme espece , et, ce qui est plus sur-prenant encore, d'un animal d'une espece a un autre d'es-pece differente.
Cost enfin parcc que nous croyons ulilc d'eclairer sur cc point special de palhologie medicale vcterinaire, les pro-prietaires des troupeaux de betes bovines des cantons de Saint-Amand-les-Eaux, que nous avons juge necessaire d'ecrire ce memoire. Puisse , ce court travail, meriter l'approbation publique et rendre quelqucs services aux cul-tivatenrs ct ;i lagrifulture.
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PKEFACEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; VII
Nous aliens etudier la Fievre aphtheuse chez I'espece bovine ; nous nous occuperons successivement de l'Hislorique, de la Synonymie, de rEliologic , des Symptömes, de la Marche , de la Duree , de la Gravite , des Lesions patholo-giques, du Traitement curalif et de la Contagion de cetie maladie.
Puis nous dirons quelques mots sur la meme maladie chez I'espece chevaline , l'ovine ct la porcine.
IVous passerons en revue quelques moyens preservatifs hygieniques et sanitaires.
Nous citcrons quelques excmplcs de recidive aphtheuse regardes generalement jusqu'aujourd'hui cominc des exceptions a unc regie generale.
Nous n'oublierons pas de consacrer quelques ligncs ä l'usage alimentaire do la viande et du lait provenant des animaux attcints de la maladie.
Nous terminerons ensuite par quelques mots sur Tinocu-lation des aphlhes.
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LA COCOTTE
OU FIEYRE APHTHEUSE
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CHE-Z L'ESPECE BOVINE.
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HISTORIQUE DE LA COCOTTE.
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Les epizootics aphtheuses signalees jusqu'ä ce jour sonl nombreuses et temoignent irrevocablement de la frequence de cette affection. La Cocotte s'est plus particulierement fait remarquer pendant les annees 1714, 1763, 1764, 1771 , 1776, 17*3,1786,1804, 1809,1810, 1811, 1819, 1825, 1834, 1839, 1845, 1846, 1847, 1848, 1849, 1850, 1851, 1855, 1856, 1857 et 1858.
L'epizootie de 1763 fut surtoutbien observee en Moravie par un medecin appele Michel Sagard. A cette epoque les chevaux , les betes ä cornes, les betes ä laine et les porcs furent attaques. Dans un convent de moines ce medecin conslata raeme la transmission de cette maladie aux hommes qui faisaient usage du lait provenant des vaches atleintes de la Cocotte. Ce fait est fort interessant et nous y reviendrons plus loin quand nous dirons un mot de l'usage alimentairc du lait des vaches atteintes de la maladie.
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niSTORIQLE
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La memc epizootic de 1763 ravagea uno parlie do la France ct fut etudiec dans les environs de Moulins par un incdeein bourbonnais appcle Baraiilon.
En 1773 les vaches lailiorcs des environs de Paris furent atteintes de la Cocottc qui fut etudiec alors et dccrite par La fosse fils.
En 1785 on signala encore le mal dans les environs de Moulins.
En 1800 , Toggia I'etudia en Italic.
Pendant les annees 1809, 1810, 1811 , 1812, il sevit dans tonte la France et fut etudie par Girard et Barbier. En Normandio cettc maladie prit de telles proportions dans la vallcc d'Auge qne M. Huzard fut envoye par ordre du gou-vcrncment pour cludier le mal, 1c decrire et vulgariser les moyens a. opposcr ä ses ravages. A la meme epoque la Cocottc fut decritc en Suissc par Saloz , en Italic par Lcroy, en Ilollande par Kraf.
En 1825 I'epizootic reparut encore en France.
En 1834 olle altaqua surlout les animaux dc la Prusse.
En 1839, Favrc, de Geneve, I'etudia en Suissc ; Mathicu, d'Epinal, dans les Vosges; Loiset, dc Lille, dans le Nord.
En 1845 eile attaqua des animaux dc tonics les especes domestiqucs et ravagea presquc toutc lä France. Dcpuis cetlc epoque la maladie plus ou moins intense se fait remar-qtier chaque annec dans quclqucs coins du terriloire frangais.
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Dans cbacunc des grandes epizootics aphtheuscs qui ra-vagercnt alors les animaux domesliques, onconstala toujours certaincs variations dans la manifestation du mal: e'est ainsi qu'en Moravic die fut surtout grave et meme mcurtriere chez les chevrcs et les pores ; qu'en France, en i 764 , eile attaqua les chevaux et les betes ä cornes; qu'en 1810 eile n'attaqua quo les betes ä cornes et h laine dans la Norman-dic, pendant que dans les environs de Lyon eile se fit remar-qucr chez les pores, les chevres et meme quelques chevaux.
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DE LA COCOTTEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11
11 y a encore ceci de particulier que , dans cerlaincs epizootics , la maladie se developpe surtout dans ia cavile buc-eale des malades , iandis que dans d'autres ce sont les ma-melles ou bien los paltcs des didaetyles qui sont le siege principal du mal.
Symoaymle
La Cocotte a refu des noms differents suivant les auteurs qui s'en sont oecupes , ces noms sont: Eruption aphtheuse, Fievre aphtheuse-muqueuse , Alcola , Beuche chancree , Bouche ulceree , Chancres älabouche , Muguet, Surlangue, Fronzetto, Cocotte, Mal blanc, Mal des pieds et de la langue, Stomatite aphtheuse-epizootique , Stomatite aphtheuse , Maladie aphtongulaire , Fievre eruplive-phlyetenoide , Phlyc-tenes glosso-pode , Exantheme slomato-interdigite, Maladie aphtheuse , Fievre aphtheuse. Ce dernier nom est aujour-d'hui generalement aeeepte par la majeure partie des vete-
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rinaires et des a
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iculteurs.
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Le regrettable et savant Loiset, veterinaire ä Lille, disait nagnere : laquo; Mais tous ces nosologismes ne meritent pas de raquo; prevaloir, carles expressions de Phi yetene et Phlyctenoide raquo; ne signalant qu'une ressemblance symptomatique qui n'a raquo; rien de commun avec la marche et la nature du mal, et raquo; celles de Stomatite et Stornato-interdigite en rappelantä raquo; l'esprit l'idee d'une inflammation de la buccale, eloignant raquo; la pensee du caractere le plus saillant de la maladie, raquo; ceiui d'une reaction febrile , suivie d'eruption particuliere raquo; sur divers points des systemes muqueux et cutane; la raquo; denomination d'aphthes , ainsi que celles qui en derivent, raquo; ayant une signification etymologique tres vague, sont raquo; mieux appropriees ä la designation de la maladie donl la raquo; nature intime nous est encore inconnue , eile merite done raquo; d'etre preferee, surtout si, commc le proposont Willan
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HIST0R1QUK
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raquo; et Bateman, eile est exclusivement reservee pour cette raquo; affection. raquo;
Nous sommes, sur ce point, tout -a fait de l'avis de cet infortune confrere.
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Ktiolo^ie
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L'etiologie de la Fievre aphtheuse est encore tout entiere ä etudier; le plus court moyen serait, sans doute, de croire a une influence atmospherique speciale susceptible de develop-per cette maladie ; mais, rien ne pent nous prouver, quant a present, 1'existence ou la non existence de cette constitution, je dirai aphtheuse , de Fair qui nous environne et nous per-met de \ivre en le respirant.
Cependant tons les veterinaires qui se sont occupes de cette maladie ne sont pas restcs muets sur ce point etiolo-gique, les uns ont cm trouver des causes dans la temperature , les eaux , la mauvaise qualite des founages , les vicissitudes atmospheriqucs , les constitutions pluvieuses, i'action des brouillards , ks fourrages vases ou rougis par certains insectes qui, chose etonnante , jouiraient de la funcste pro-priete de developper le mal.
On a aussi accuse la mauvaise nourriture^ les marches forcees lors des longs et penibles voyages, l'air froid et humide , l'atmosphere malsaine des etables, les aliments irritants, les eaux bourbeuses et saumätres des marais, des
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canaux, des etangs.
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On a fait des suppositions nomhreuses, toujours hasardees, sur les causes de la Fievre aphtheuse , et jusqu'a ce moment on n'en connait certes pas encore la veritable , et, il nous semble qu'il vaut mieux , comme le disait en 1839 un vete-rinaire distingue, avouer notre ignorance sur ce point important de l'histoire de la maladie.
La principale cause de cette affection est sans contredit la contagion des animaux malades aux animaux sains, point
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DK LA COCOTTEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
capital de l'etude de la maladie sur lequel nous reviendrons plus tard pour l'etudier completement et faire voir que la Cocotte se transmet facilement soil par \irus fixe, soil par \irus volatil, c'esl-ä-dire par le contact du malade, ou d'une chose quelconque , mais palpable, qui en provient,avec l'a-nimal sain , soit au contraire par le virus en suspension dans Fair que peut respirer un animal sain , sans toucher ni I'ani-mal malade, ni rien de tout ce qui peut avoir eu de rapport direct avec lui.
On appelle virus , souvenons-nous en bien: une substance organique d'une humeur quelconque ayant subie, par catalyse isomerique une modification teile que, sans que les caractires physico-chimiques soient notablement change's , eile a pris la proprieU de transmettre la modification ac-quise aux substances organiques avec lesquelles eile est mise en contact. ( Littre et Robin. )
L'existcnce du virus aphlheux est admise , on sail qu'il se trouve dans la serosite des vesicules de la bouche, des ma-melles et de l'espace interdigite ; mais qu'elle en est la nature ? Mystere!
Qu'elle est la nature du principe virulent que contient l'air pernicieux qui engendre le mal sur un animal sain? Mystere encore aujourd'hui!!!
Symptomatologie
Chaque maladie comme chaquc individu a sa physionomie particuliere.
La Fievre aphtbeuse que I'on connait generalement sous le nom de Cocotte se reconnait avec facilile aux symptömes que nous allons signaler dans ce paragrapbe. L'animal qui va etre atteint de la Fievre apblbeuse , eruptive, dont nous nous occupons, est tout d'abord sous le coup d'une fievre generale, mouvement febril variablement intense suivant I'excitabilite plus ou moins grande du sujet, suivant son
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IIISTORIQUE
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temperament ou nerveux, ou sanguin, ou lympalhique, ou intermediaire , siiivant Tage, snivant memc et surtout l'intensite d'action des causes de developpement du mal. Le mouvement febril indique est souveut aecompagne de tristesse , d'inappetpnce , de lassitude particuliere pendant deux ä cinq joins , les ninqueuses des yeux et de la bouche sont plus rouges, la bouche est notablement plus chaude et comme paleuse, une quantity considerable de salive epaisse, glnante et quelquefois felide, remplit toutela cavite bucca'.eettombe sür le sol, quelquefois ineme il y a gonflement du rumen et la bete se tient visiblement ballonnee.
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Apres quelqües jours de la manifcstalion de ces quelques symplomes generanx , arrivent enfin les lesions locales , at-testant d'une maniere pereniptoire l'exislence du mal. Dans rinterieur de la bouche , sur la langue et surtout ä sa pointe et ä ses bords , sur la müqueuse des joucs et surtout vers les commissures des levres , sur la müqueuse de la face interne de ces dernieres et surtout de la superieure, sur le bourrelet fibro-carlilagincux qui remplace les incisives superieures manquantes chez les ruminants , on voit: des taches rouges plus ou moins etendues et nombreuses sur lesquelles se de-veloppent bienlöt des vesicules variables en grosseur.
La secretion sous-epidermique d'un fluide jaune virulent, variant dans sa manifestation , teile vesicule sera grosse comme un grain de millet pendant que de ses voisines , l'une atteindra le volume du chenevis et l'autre celui d'une lentille ou memo d'une noisette. Les vesicules ainsi developpees et parfaitement visibles ne persistent ordinairement pas long-temps, car les mouvements incessants de ia langue et des inachoires provoques d'une part, par la douleur, et d'autre part par la presence de quelques parcelles alimentaircs, les ont bientot dechirees , et aux vesicules succedent des erosions plus ou moins etendues de larauqueuse, douloureuse , phlogosee et d'un rouge-vif.
Quand les vesicules de la bouche nc sont point en grand
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DE LA COCOTTEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
nombre ni confluentes, les erosions du tissu sous-epithelial sont limitees aussi, mais quand ces memes vesiculcs sont nombreuses , rapprochees, confondues, alors il y a inflammation plus ou moins etcndne , quelqnefois generalc , de la bouche avec une salivation abondantc ; lesanimaux ne man-gent que fort difficilement, refusent les aliments dnrs et ne tardent pas ä maigrir considerablement. Si la maladio atteint ce degre de gravile, la iangue lout entiere est le siege d'une tumefaction considerable; souvent on remarque , et nous l'avons vu bien des fois deja , que i'epiderme s'en detache facilement surtout dans son exlremite libre et si le veteri-naire , desirant inspecler la bouche , cherche ä mainlenir la langue , il la dechausse plus ou moins fortement. Plus rare-ment encore les amygdalcs sont noirätres et Ton pourrait croire ä la complication de glossanthrax, chose possible car eile flit constateeparlemedecin Baraillon, dans le Bourbon-nais, en 1763.
Les erosions plus ou moins etendues de la surface mu-queuse buccale , rcsullat de la dechirure des vesicules aph-theuses, ne tardent ordinairement point äsecicatriser et le savant Loiset, ex-vete'rinaire du de'partement ä Lille, admetlait naguere, que l'eruption vesiculeuse avait parcouru toutes ses periodes du sixieme au huitieme jour, et commengait alors , croyail-il, la cicatrisation , indice certain de la convalescence du malnde , sauf cependant, les complications, possibles toujours, et frequentes seulement dans certaines epizootics, quelquefois meme, seulement dans quelques localites.
Apres avoir passe rapidement en revue les sympömesbuc-caux caracteristiques de la fievre apbtheuse, nous sommes naturellement amenes ä decrire ceux que l'oa remarque en meme lerapsailleurs, et tout d'abord voyons le pied fourchu de nos betes bovines : 11 se manifeste , des le prineipe , -un gonflement autour d'une ou de plusieurs eouronnes ; dans la region interdigitee , entre les deux onglons, se fait bientot
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remarquer une cerlaine infiammatioa avec rougeur et cha-leur, on constate facilement aussi ungonfleraent souvent fort douloureux, puis, entreces deux ongles etsurla peau fine qui semble les reunir, se developpe une grosse et unique ampoule , quelquefois an contraire il y en a plusieurs qui, accolees pour ainsi dire les unes aux autres, occupent toute l'etendue de Tespace interdigite. Ces vesicules lä develop-pees, unique ou multiples , ne tardent point ä se dechirer et une plaie rouge-vif ou blanchatre devient apparente , resultat certain du souleyement et de la dechirure de l'epl-derme cutane de cette sensible region.
Des laches rouges et des vesicules se font quelquefois, raais plus rarement, remarquer sur le bourrelet de chacun des deux sabots des malades. Cette inflammation peut ainsi se propager, l'animal devenir de plus en plus boiteux , marcher avec difficulte , rester souvent couche et ne se lever meme quelquefois pas pour prendre sa ration; cela arrive sur-tout, quand l'inflamination gagne le tissu veloute du pied et decolle ainsi une partie seulcment ou toute la sole de l'un ou des deux ongles , quand ne s'arretanl pas lä eile envahit le tissu podophylieux el detache, par sa marche progressive , une partie plusou moins etendue de la paroi, quand decol-lant tout, sole et muraille , il y a chute complete del'ongle.
11 se forme parfois des abces autour de l'ongle , desfistules variablement proiondes et penetrant jusqu'aux ligaments, jusqu'ä I'os , jusqu'aux articulations phalangiennes elles-me-mes; tout cela cause des boiteries intenscs qui durent des mois entiers et font considerablement maigrir et souffrir l'animal malade, surtout si l'inflainmation attaque et fait tomber plusieurs ongles depuis un jusqu'ä huit.
Les lesions podales et buccales ci-dessus indiquees ne sont souvent pas les seules, d'autres non moins graves et par cela meme non moins importantes A etudier se font aussi remarquer aux mamelles des malades-
Sur les mamelles des vaches on voit tout d'abord des ta-
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DE LA COCOITEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
cbes rouges situees le plus communement a la base et tout pres des trayons, souvent meme sur ces derniers et surtout ä leur extremitej ä ces taches rouges succedent bientot de petites ampoules que l'on pourrait assez facilement confondre avec le cowpox(i,an'o/e). Ces ampoules sans aureoles ni om-bilics sent obrondes, parfois irregulieres, generalcment de la grosseur d'nn grain de ble.
Cette inflammation ne s'arrete pas souvent lä, eile envahit les canaux, les reservoirs lactiferes , les fumefie et les rend douloureux ; la glande elle-meme devient parfois malade; eile est gonflee , cbaude , ronge , douloureuse et ne secrete plus que fort peu de lait sereux , caillebote, grumeleux et quelquefois sanguin. Le microscope, dit M. Delafond , pro-fesseur depathologie ä l'e'cole impe'riale vete'rinaire d'Alfort, denote dans cc lait Texistence de globules graisseux , de ma-ticres fibrino-albumineuses et de globules de pus en assez grande quantite.
La tumefaction mammaire ou bien se dissipe peu ä peu ou bien se circonscrit, devient oedemateuse, un abees se forme et la peau s'ulcerant laisse sortir le pus , si le veleri-naire n'a point pralique une Ouvertüre ariificielle qui abrege beaueoup la douleur , bäte la marche du mal et ce qui est encore bien important, previent Faction desorganisatrice in-berente ä cette complication. Quelquefois , mais plus rare-ment, cette inflammation devient lente, chronique, un produit plastique se repand dans le reservoir lactifere dont la muqueuse adbere bientot a elle-meme et la mamelle atrophiee , il n'y a plus de secretion laiteuse, la bete peut guerir mais la perte d'un des quartiers de son pis cause un dommage considerable ä l'eleveur ou au nourrisseur qui en est le proprietaire.
Ce n'est pas tout encore, les animaux atteints de la fievre aphtheuse sont quelquefois sous le coup de meteorisations, de coliques passageres, de constipations plus ou moins opi-niatres, ou de diarrhees screuses ou muqueuses quasi pseudo-
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HISTOUIQUE
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membraneuses pendant lesquelles les animaux, rejetantces produits generalement appeles radures de boyaux, mai-grissent considerablement. G'est pour avoir constate ces symptomes fort remarqnables que Ton a donne a la maladie qui nous occupe, les noms de gastro-enterite, de fievre mu-queuse.
Chose rare , mais qni s'cst cependant vue puisque notre regrettable et ancien ami Loiset 1'a dil dans son Resume analytiqiie des faits de police medicale et des observations de me'decine ve'te'rinaire de 1839 , c'est que dans quelques cas ce savant velerinaire a constate la propagation de cette eruption au perine , autour de la circoni'erence de la vulve et de l'anus et memo sur la base de la queue.
La presence des aphthes sur les levres des malades el autour de leurs narines a aussi ete remarquee par quelques veterinaires.
Voila 1'etude aussi snccincte que possible des symptömes palhognomoniques de la Fievre aphlheuse bovine; comme nous I'avons deja dit, la maladie n'acquiert pas dans lous les cas un tel etat de gravite que la presence de tousles symptomes signales soil toujours bien conslatable, heureu-sement que communement un traitement conveuable arrete le mal, le fait pour ainsi dire avorter el dimiaue propor-tionnellemenl la perle souvent considerable qu'allail supporter le proprietaire.
lUarchc, durce c( laquo;lavitw.
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La marche de la maladie chez les animaux de l'espece bovine que nous avons acluellcment en vue , varie considerablement. Dans les premieres epizootics aphtheuses, beau-coup d'animaux etaient alteints du mal qui se propageail sur nne grande echelle et envahissait les animaux de tout un pays ; c'est a tel point, disait en 1839 I'honorable Loiset,
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qu'un veterinaire distingue, de l'arrondissement d'Avesnes, ne connaissail alors ni une commune, ni une elable qui en ait ete exempte. Mais nous ne devons point ici etudier la marche.de Tepizootie, c'cst celle de la maladie elle-meme qui doit nous occuper.
La marche do la Cocotte est assez rapide , les prodromes ou signesavant-courenrs ne durentguere que deux ä quatre ou cinqjours, puis arrivent les symptomes caracteristiques du mal qui, pour suivre leur complete evolution, ne de-mandent souvent qu'une huitaine de jours au plus, aussi bien aux pieds, qu'aux mamelles et ä la boucho ; puis, arrive la convalescence qui ne depasse pas, ce nous semble , nne dizaine de jours, sauf, bien entendu , lescasde complications, surtout de propagation de l'inflammation inter-digitee au lissu veloute et podophylleux avec dccollementde la sole et de la muraille ou chule du sabot; dans ces cas malbeurenx la bete souffre longtcmps et un , deux , trois , jusqu'a huit mois sont quelquefois indispensables pour le complet retablissement normal du malade.
La dnree Variable du mal peut done etre evaluee cn moyenne , quand rien n'en entrave la marche , ä qninze ou vingt jours; et ä trois mois environ quand des complications plus ou moins serieuses viennent entraver les choses.
Sans cesser d'etre grave , la CocoUe n'esl done point une affection mortelle; eile attaque generalement les am'maux d'une maniere tout ä fait et rapidement curable, maisquand les complications indiquees et toujoiirs onereuses arri vent, on les trouve trnp souvent difficiles a guerir; ajoutez a cela que l'animal longtemps boiteux diminue beaueoup de valeur en diminuant de poids , et que la vache qui perd un trayon, quelquefois deux , est pour toujours , et avec raison , repulee beaueoup moins bonne laitiere.
Cette derniere phrase nous conduit tout naturellement ä une remarque que nous ne voulons point passer sous silence.
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puisqu'elle a rapport ä la secretion laiteuse si recherchee, quand eile est abondanle, par les nourrisscurs des abords des villes el par les engraisseurseteleveurs de tous les pays. Voici de quoi il s'agit: on enlend souvent dire par quelques cullivateurs: laquo; Si une vache perd un mamelon ou un trayon, eile donnera par les trois qni lui restent anlant de lait quesi les qualre fonclionnaient naturellement. raquo; Pour notre part nous voulons bien croire qn'unc vache etant donuee , si eile vienl ä perdre une mamelle, c'est-a-dire que si, par suite d'une maladie quelconque, une glande ne secrete plus de lait, les trois aulres pourront bien donner comparalivement plus de lait qu'auparavant, mais aulant que si la quatrieme secretait encore , ä notre sens , jamais; car edmettre que les trois mamelles restantes se ressentiront un peu de la non-secretion de la quatrieme el pourront secreter chacune un peu plus, bon ; mais puisqu'une glande est atrophiee , puis-que les vaisseaux sanguinsy apportant normalement les prin-cipes constiluant du lluide lacte sent pour ainsi dire obliteres, la secretion sera diminuec. Quelques cultrvateurs croientque les quatre mamelles ne renferment qu'un seul reservoir qui se vide par les quatre mamelons et qui pent aussi bien se vider par les trois persistants ; il y a evidemment erreur. La verile est qu'il existe un reservoir pour chaque mamelon et une glande pour chaque reservoir, et que, dans la plupart des cas, l'oblileration du conduit du mamelon n'est que consecutive a celle du reservoir galactophore et a I'atrophie de la glande mammaire correspondante.
B.lt;-Klons pathologlques
ou alterations constatables sur les cadavres des aminumx morts de la cocotte.
Pour notre part, nous n'avons jamais ete ä meme devoir les lesions d'un cadavre de vache morte des suites de la Fievre aphtheuse. Nous nous contenterons done de rapporter
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ici brievement ce qu'ont dit sur ce point des auleurs tres recommandables; d'abord voyons d'Arboval (article aphthe, page 118): laquo; A l'ouverlure du corps, on remarque des raquo; aphthes, non seulement dans la bouche mais encore au raquo; larynx *, au pharynx , ä l'oesopbage, dans restomac et l'in-raquo; testin, quelquefois dans les brooches. On trouve aussi raquo; parfois des desorgnnisalions dans l'intestin et des portions raquo; de membranes detachees , mortifiees. raquo;
M. Lafore . de l'ecole veterinaire de Toulouse , dit aussi; raquo; La maladie est rarement mortelle ä moins de complications, raquo; aussi les lesions que presentent les organes interieurs sont raquo; peu connues. Dans le pen d'autopsies qui ont ete failesona raquo; trouve des traces d'inflammation sur la muqueuse gastro-raquo; intestinale et Tulceration de cette membrane. 11 paraitque raquo; Taffection n'est mortelle que dans les cas oü le phenomene raquo; critique de Tulceration se fait interieurement au lieu de raquo; s'effectuer seulement ä la bouche et ä la region digitee. raquo;
M. Hamard, ex-directeur et professeur ä l'ecole veterinaire de Lyon, rapporte dans son Tmite sur la Parturition: laquo; M. Vatel qui a examine des mamelles de vaches mortes de raquo; cette maladie , a trouve que le tissu du mamelon etait d'une raquo; leinte jaune-rougeatre qui contrastait d'une maniere tran-raquo; chee avec la teinte blanche des autres mamelons. Les gros raquo; canaux laclileres elaient entierement vides, et dans l'etat raquo; normal, la muqueuse n'oflrant ni rougeur, ni vesicules, raquo; ni ulceration; mais les subdivisions de ces conduits conte-raquo; naient une mauere d'un blanc jaunätre, consistante, onc-raquo; tueuse , inodore, ressemblant ä des grumeaux de beurre, raquo; et qu'on pouvait attirer au dehors par des pressions reite-raquo; rees. raquo;
M. le profe?seur de pathologie d'Alfort, Belafond, hotnme d'un grand pcids en pareille matiere, nous disait dans sa legen du 14 avril \ 855 : laquo; On trouve dans la bouche des ul-raquo; cerations superficielles simples ou reunies et iormant des raquo; plaies ulcereuses. Le scalpel ou le dos du bistouri, en grat-raquo; tant, enleve l'epithelium niuqueux, rouge, injecte, sous
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raquo; lequel il se forme un nouvel epiderme. Au gosier, au pha-raquo; rinx, aux amygdales memes lesions que dans la bouche. raquo; Les intestins sont enflammes surtout le grele. Apres la raquo; mort naturelle du malade, on trouve des ulceralions au raquo; voisinage des glandcs de l'intestin. On trouve des produits raquo; mucoso-purulenls sur la muqueuse, de la mauere sereuse raquo; secretee et melangee avec l'epithelium delache de la mu-raquo; queuse. Dans le gros inlestin il y aussi parfois des pro-raquo; duits pseudo-membraneux qui revetent la muqueuse. raquo;
Da traltemcnt de la Cocotfe-
C'est ici sans contredit un chapitre des plus inleressants du court memoire que nous communiquons aujourd'bui, car quoi de plus important pour le proprielaire qui vient de reconnaitre la Fievre aphtheuse sur ses animaux que de savoir les guerir avec promptitude, facilite et economie.
N'etant pas du tout de l'avis des cultivateurs qui veulent que Ton ne doive point trailer les animaux atleinlsde la ma-ladie qui nous occupe, alleguant pour raison qu'elle guerit bien seule, nous sommes amenes ici, et nous le faisons vo-lontiers, ä discuter un instant sur l'opportunite du traite-ment ä apporter aux ravages de la Fievre aphtheuse.
Pour commencer, nous avonerous franchemcnt que nous sommes tout a fait de l'avis de M. Bupont, veterinaire du departement de la Gironde , quand il dit: laquo; Je ne crois pas raquo; que ce serait descendre des hauteurs oüse placent certains raquo; materialistes , que de ressentir quelque pi tie pour les pau-raquo; vrcs animaux qui nous servent et nous nourrissent, pitie raquo; qui nous stimulerait ä les guerir de leurs infirmiles. raquo;
Nous n'arreterons point lä les considerations dans les-quelles nous devons entrer pour prouver Tutilite du traite-ment de la cocotte; suivant nous, l'interet du proprielaire exige, pour etre menage, que Ton emploie des le debut du mal un traitement approprte. Un animal, supposons-le, par
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exemple, de l'espece bovine, est-ilatteintde la Fievre aph-theuse, les lesions plus haut menlionnees de la cavite de la bouche developpent, quelque pea considerables qu'elles soient, une certaine douleur qui rend la mastication erape-chee, douloureuse, incomplete , impossible quelquefois, de lä une digestion moins facile , moins complete, moins profitable ä l'economie animale qui ne tarde point, souffrante qu'elle est, de perdre une certaine partie de son embonpoint.
Si la tnaladie s'aggrave et se denote aux yeux de l'obser-vateur par les lesions des pieds, la douleur augmenle, l'animal souffre considerablement et d'autant plus qne I'in-flammalion interdigitee se propage davantage et decolle une partie plus ou moins etendue de la corne de Tun ou de l'autre des onglons. Les souffrances quelquefois excessives forcent la bete a un decubitus prolonge , dans quelques cir-constances, presque continuel; la ration alimentaire prise lentement et incompletement trituree par les douloureux mouvements-des machoires , les fonctions vitales ne s'exe-culent plus dans leur rhythme habituel et indispensable , un derangement general a lieu , la triste apathie succede et un amaigrissement notable en est I'inevitable consequence.
Pire arrive, ä ce que nous venons d'indiquer, s'ajoute encore la douleur poignante, compagne fastidieuse des lesions mammaires qui acquierent, fatalement quelquefois, une intensite teile que la perte d'une ou de plusieurs maraelles n'en est que trop souvent I'irreparable suite.
Ces douleurs considerables et trop persistantes, faute de soin, font toujours maigrir le malade et diminuer la secretion laiteuse qui pent memeetre annulee pour toujours. Voiläde tristes resultats ! Voila des pertes onereuses que nous avons constatees bien des fois I
Si nous admettons qu'une vache, non traitee, quoique atteinte de cocotte , maigrit en moyenne de vingt kilogrammes de son poids, et diminue de deux ä huit litres de lait par jour, nous trouverons pour total de la perte causee par la
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maladie, en evaluant le lait ä vingt centimes le litre et la \iande a un franc dix centimes le kilogramme, trente-sept francs environ par Ute. Cette somme ajoutee ä elle-meme autant de fois qu'il y a de malades, annee commune, cause evidemment une perte immense a la fortune publique.
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C'esl la diminution de cette perte que nous envisageons ; c'estbien eile qui nous pousse ä la redaction de ce memoire.
M. Esnault, veterinaire ä Merlerault, dit aussi dans le Moniteur Agricole en lerminantson article (annee 1849, page 144): laquo; Tout bien calcule , la cocotte , annee commune , raquo; occasionne une perte de cinquante francs par tete. Cette raquo; somme repetee sur dix mille betes somnises u I'engraisse-raquo; ment dans les trois cantons de Seez, le Merlerault et raquo; Courtomer forme un total de cinq cent mille francs. raquo;
Que faut-il done faire pour guerir les anirnaux de cette malheureuse et frequente affection ?
Au debut on doit inspecter la bouche, les mamelles et les pieds, isoler d'abord 1'animal malade, le placer sur une litiere seche et propre, car les matieres excrementitielles , irritant reruption vesiculeuse , determinent un etat inflam-matoire qui s'ctend et se propage au tissu reticulaire de l'ongle susceptible de se detacher. Cette complication de-mande alors des soins assidus, faligants et dispendieux qui ne parviennent pas toujours a arreter le mal qui Interesse bienlot les tissus profonds et attaque meme parfois I'articu-lation du pied.
Les peliles saignees reiterees, quand le mal l'exige, cal-ment rinflamraation et previennent les accidents consecutifs.
11 faut donner quelques rafraichissants, quelques tempe-rants , parfois des mucilagineux ou bien des excitants; on donne en boisson de l'eau vinaigree et miellee , a ces bois-sons on ajoute aussi du poivre ou un pen de sei. Les mucilagineux atlenuent rinflammation; les excitants en la laissant
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se developper en häte la marche vers la prompte cicatrisation. M. Delafond dit qu'il est qucfquefois utile de cauteriser les ulcerations avec l'eau de Rabel, ou l'acide sulfurique, ou rhydrochlorique. Pour notre part nous n'avons pas encore rencontre de cas dans lesquels nous aurions juge utile d'em-ployer ce moyen. Les gargarismes employes sont donnes , soit avec une seringue , soit et le plus souvent avec un baton arme d'etoupes ou d'un linge a l'une de ses extremites. Ce simple moyen suffit dans la plupart des cas pour la guerison rapide des lesions buccales.
Si une legere diarrhce se manifeste, il est utile d'employer la creme de tartre rafraichissante, bon medicament tres cflicace dans ce cas pour tons les animaux. Si c'est de la constipation on emploie la dissolution de sulfate de soude ou, ce qui est mieux encore, l'huile de ricin.
On doit se preoccuper beaucoup du mal des mamelles afin d'en prevenirles trop frequentes et trop funestes suites. Pour traire il faut de la patience et beaucoup de douceur ; avoir bien sola de ne point faire saigner les plaies , lotionner les mamelles avec les mucilagineux, le lait chaud est fort bon anssi, onctionner les parlies enflammees avec le popu-leum et mettre quelques cataplasmes avec la cigiie broyee verte , ou la belladone , ou la stramoine, ou bien encore la douce amere. On previent l'abces des glandes lactiferes par la saignee ä la vetne sous-cutanee mammaire, qnand il se developpe on doit l'ouvrir promptement afin de prevenir la desorganisalion souvent consecutive au developpement de cet aposteme.
Quand la phlegmasie mammaire devient considerable ct que les mamelles sont gonflees, lourdes et fort douloureuses, il est quelquefois utile de faire usage d'un suspensoir qui at-tenue beaucoup la douleur inherente ä cette affection,
Aussilot le developpement de l'inflammation interdigitee , il faut lotionner sans retard et plusieurs fois par jour avec de l'eau de chaux et mieux encore avec l'eau blanche, c'est-a-dire l'extrait de saturne etendu d'une certaine quantite
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d'eau. On peut faire usage de la dissolution de sulfate de fer ou de sulfate de cuivre.
Ce traitement, pour les tnetnbres de devant, est toujours facile , car on leve aiseraent les membres anterieurs de tons les animaux; mais les posterieurs, chez I'espece bovine, sont difficilement leves; on se contente souvent, la proprete aidant, de faire couler le liquide indique entre les deux ongles en comprimant entre les doigts un linge imbibe du medicament et place au-dessus du pied malade. Ce traitement aussi simple que commode arrete souvent, par la dessication, la suppuration naissante.
Quand riuflammation progresse on 1'arrete avec I'onguent egypliac [oxymellite cuivreux). S'il y a decolletnent de la sole , on la souleve ct on introdnit entr'clle et les tissus vi-vants les liquides indiques ou I'onguent. suivant 1'intensite du mal. S'il y a fistule ou abces, il convient d'ouvrir promp-tement, de debrider le mal afin de prevenir I'ulceration articulaire et de continuer ensuile par les injections de liqueur de Villate. La tcinture d'iode , efficace en ce cas , est encore pen employee jusqu'a ce jour.
Dans certains cas graves de cette inflammation du pied , les depletions sanguines locales reussissent parfaitement a attenuer le mal, les bains emollients se trouvent quelquefois indiques d'une maniere peremptoire.
II est dans ces cas, si on ne I'a pas fait encore, urgent d'appeler un veterinaire, pour s'opposer autant que possible aux ravages du mal et prevenir cette triste necessite de l'a-batlage comme incurable du malade, malheureuse extremite qui s'est dejä vue bien des Ibis.
Quand la chüte des ongles se manifeste, un traitement approprie et un long temps parviennent encore assez souvent k retablir le malheureux animal.
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La contagion de la Fievre aphtheuse vient encore de faire tout recemment grand bruit dans le raonde vcterinaire. Loin de nous rintention de blämer les cultivateurs quand nous disions en commenfant cet opuscule qu'ils ne croyaient pas tons ä la transmission de cetle affection d'un animal malade ä un animal sain. Gelte question grave divisait encore il n'y a pas longtemps, lesveterinairesentr'eux ; bien que la possibility de cette transmission soit depuis longtemps dejä ge-neralement admise par la majorite de nos confreres , bien que les maitres de la science charges du professorat d'Alfort admettent la contagion de cette affection, il n'en est pas moins vrai que tout nouvellement M. Ringuet, veterinaire ä Belves ( Gironde), vient (fevrier 1857) de publier dans le Recueil Yete'rinaire {journal e'manant des Professeurs de l'e'cole imfc'riale d'Alfort), un article dans lequel il emet des doutes sur la contagion, non seulement entre les animaux d'especes differentes, mais encore sur ceux de la meine es-pece, de la bovine par exemple.
II va plus loin , il croit que l'espece porcine ne peut con-tracter cette affection, M. Ringuet dit, par exemple : laquo; Ainsi raquo; la Fievre aphtheuse du pore n'est pas une veritable Fievre raquo; aphtheuse ; eileattaque purement les porcs des marchands, raquo; tout aussi bien pendant que la maladie aphtheuse du bceuf raquo; regne , que pendant les autres annees; eile se localise ex-raquo; clusivement aux pieds et presente Ions les symptomes de raquo; l'engravee ou de la fourbure. raquo; Nous aurons plus loin, quand nous nous occuperons de la Fievre aphtheuse porcine, ä faire justice de la declaration anticipee de M. Ringuet.
Plus loin M. Ringuet dit encore : laquo; Mais il est un autre raquo; moyen plus sur et dont on a toujours obtenu de bonsresul-raquo; tats ; il consiste a transporter une ou plusieurs betes con-raquo; lagionnees dans une etable saine et ä l'abrides causes qui raquo; peuvent avoir determine la maladie. Si les resultats sont
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raquo; suivis de succes, il n'y aura plus de non-conlagionnisles, raquo; mais jusque lä tout esprit sense doit s'abstenir, etc. raquo; Le praticien de Belves cite dans son article des hommes d'un grand poids, qu'il range parmi les non-contagionnistes, nous verrons tout-ä-l'heure M. Garreau , veterinaire distingue , ä Chateauneuf (Eure-et-Loir), defendre pied ä pied le terrain sur lequel M. Ringuet s'est ici engage.
Avangons toujours et voyons si des reponses concluantes suivirent la publication des assertions de M. Ringuet. Notre savant maitre M. H. Bouley, professeur de Chirurgie ä l'ecole imperiale veterinaire d'Alforl, prit le premier la plume pour dire dans un court article du Recueil: laquo; 11 est un point que raquo; nous ne devons pas laisser passer sans faire une observa-raquo; tion : celui de la contagion de la Fievre aphtheuse aux raquo; animaux de l'espece bovine entre-eux. M. Ringuet parait raquo; encore hesiler ay croire. 11 nous semble que sur ce point raquo; le doute aujourd'hui n'est plus possible. Les faits de la raquo; pratique abondent qui portent a ce suj'et un temoignage raquo; irrecusable et avec leur caractere d'nnanimile , ils valent raquo; autant que les experiences directes, sinon mieux. raquo; Suit dans l'article de M. Bouley un cas certain de transmission de la maladie d'une vache malade ä un taureau sain. Quand nous voyons un homme savant et honorable comme M. Bouley dire aussi f'ranchementson opinion pour la contagion, nous sommes de suite tout dispose a y ajouter foi.
Nous fumes le deuxieme h repondre a M. Ringuet par un article insere dans le Recueil, nquot; de juillet 1859 , ct dans lequel nous disions: Des faits et observations qui •precedent on peut tirer les conclusions suivantes :
lquot; La cocotte se transmet e'videmment par virus fixe.
2deg; La transmission par virus volatilparait 6tre an moim fort probable.
3deg; Toute vache atteinte de la Füvre aphtheuse est capable de communiquer sa maladie.
4deg; Dans Vimmense majorite des cas , toutes les Mtes de le'table infectie en sont atteintes.
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5deg; La maladie se developpe indistinctement sW les va-ches, les gfaisses, les taureanx.
amp;quot; II est urgent d'isoler d'une maniere compUu les ani-maux atteints de cette maladie.
7deg; La pe'riode de convalescence, alors que les plates buccales sont presque cicatrise'es, riestassure'ment pas sans danger.
Puis fut publiee dans le meme journal une reponse a M. Ringuet, par nn ecrivain distingue, M. Donnariex, veteri-nairc ii Saint-Fargeau (Yonne ). Get honorable pralicien disait (Voyez Recueü , aoüt 1857 ): laquo; Je me serais abstenu raquo; de publicr ces faits parce que je crtgt;yais qu'en principe la raquo; question de la contagion etait resolue h cause dc I'opinion raquo; generale des auteurs sur cette matiere ; mais M. Ringuet raquo; etant \enu exprimer un doute bien gra\e et dont Tappli-raquo; cation serait essentiellement nuisible aux interets de 1'agri-raquo; culture , j'ai cru que cette publication etait aujourd'hui raquo; opportune, n Puis \iennenl les faits que cet infaligable ecrivain rapporle et enfin il dit: laquo;11 me semble que dans les raquo; deux circonstances le doute sur la contagion n'est pas per-raquo; mis. Desboeufsnouvellement achetes au loin sont introduits raquo; dans des etables exemptes de la maladie qui ne regne meme raquo; pas dans les environs; ces derniers la contractent les pre-raquo; miers et la communiquent h tous les autres. Cet effet ne raquo; pent etre du qu'ä la contagion ; ou il faut r.ier les faits, ou raquo; en admettre la deduction. raquo; Voilä encore unhomme habitue ä l'etude approfondie des choses agricoles et veterinaires qui motive ici parfaitement son opinion.
Plus tard un velerinaire distingue, M. Dubos, de Beau-vais, ecrivit dans le journal cite tout a Theure [Recueü 1857): laquo; La Fievre aphtheuse se transmet par l'effet de la contagion raquo; de bete bovine a bete bovine , ainsi que cela resulte d'ob-raquo; servations nombrcuses ; s'H existe encore des doutes a cet raquo; egard chez certains praliciens, ces doutes disparaitront raquo; bientot par l'etude attentive des faits de chaque jour.raquo;
Nous voici maintenant arrives a un article important, re-
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marqiiable reponse ä la communication de M. Ringuet, c'est M. Gamaw, veterinaire ä Chäteauneuf, qui rapporte ces lignes, d'un memoire qu'il aadresse en 1850 ä la Societe Imperiale et Ccntrale de Medecine veterinaire: laquo; N'a-t-on raquo; pas vu, dans ces dcrniers temps, nier la contagion de la raquo; maladie aphtheuse epizootiqne, maladie semblable an cla-raquo; voau par la facilite avec laquelle eile so communique et raquo; aussi par la propriete qu'elle a de n'attaquer les animaux raquo; qu'une seule fois. raquo; On voit done que ce veterinaire est, lui comme nous, range sous le drapeau des confagiounisies, mais nous nous reservons de revenir plus tard sur cette assertion : que la Füvre aphtheul9e a la propriete de n'attaquer les ani-maua: qu'une seule fois.
Void encore les deux premieres conclusions d'un travail de M. Garreau , sur la Fievre aphtheuse de 1839 a 1846: laquo; 10 La Fievre aphtheuse epizootiqne est une maladie con-raquo; tagieuse par virus fixe et volatil.
raquo; 2deg; La contagion par contact medial ne pent avoir lieu raquo; qu'a une tres petite distance.raquo;
Non seulemenl notre honorable et savant confrere de Chäteauneuf nous fait ici connaitre son opinion , mais comrac je l'ai dejä dit, il defend le drapeau de la contagion en prou-vant aM. Ringuet que les anti-contagionnistes qne ce dernier a cite, n'abhorraient pas autant la contagion qu'on aurait pu le croire d'apres la lecture de son article. Voici en effet ce que dit M. Garreau en differents endroits de sa communication : laquo; On [Ringtiet] die comme tels [partisans de la non raquo; contagion) MM. Tessier, Girard , Huzard , Mathieu , Rey-raquo; nal, etc. C'est assurcment lade I'exageralion , sinon autre chose.raquo;
Pliigloin il dit encore: laquo;En invoquanl les noms des Huzard, raquo; Girard, Tessier, Mathieu et autres, centre la contagion raquo; de la Fievre aphtheuse, on aurait bien fait, peut-etre, de raquo; citer les passages oü ces auteurs avaient exprimecetleopi-raquo; nion; mais on ne pent songera tout, et comme nousy pen-raquo;sopraquo;, nous allons commencer par reparer cette omission.raquo;
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laquo;Huzard pere a public, en 1790, dansle tome III de VEn-cyclopMie Mtthodiqm, un article sur les aphthes qui fut reproduit trois ans apres dans.le volume des Instructions Veterinaires, annee 1793, oil, apres avoir considere cette maladie sur tous les animaux, deflni les aphthes et fait re-marquer qu'ils ne suivent pas toujours le memc cours, il dit, en parlant des aphthesessentiels, qu'ils prennent quel-quefois un caractere epizootique et contagieux, et pour don-ner plus de poids ä ce dernier caractere, il ajoute sous forme de renvoi: Ce qui tend rait ä prouver la contagion , c'est que quelquefois on en remarque aux mamelles de la jument et de la vache dont le poulain ou le veau en sont affectes. Huzard croitdonc que les epizooties aphtheuses sont conta-gieuses. Nous dirons plus loin pourquoi ilachanged'opinion pour I'epizootie qu'ilobserva dans la vallee d'Auge en 1810. Dans un rapport sur un memoire de Lamberlichi, relatif a une epizootic aphtheuse, M. Girard dit, en rendant compte de ce travail: Le fait de la contagion pour laquelle M. Lam-berlichi se prononce affirmativement meritait plus de de-veloppement, car les veterinaires fran^ais ont eu une opinion contraire, relativement a I'epizootie de 1810 ä 1811 que nous avons dit etre parfaitement semblable ä l'exan-theme aphtheux , qui s'est developpe en Italie dans le cours de l'annee 1823. Je conserve un assez grand nombred'ob-servations qui ne prouvent nullement en favour de la contagion ; il ajoute: laquo; M. Huzard pere qui fut charge de visiter les contrees de Normandie oü existait alors I'epizootie , a consigne dans un rapport au minislere, l'histoire de la maladie, qu'il considere comme contagieuse. raquo; (Recueil Ve'te'rinaire , annee 1839, page 16.)
laquo; Lorsqu'on se rappelle les travaux de Girard el la ma-raquo; niere dont il confirmait une opinion, on ne verra dans ce raquo; que nous venons de rapporter qu'un doule, qu'unc croyance raquo; reposant sur des apparences trompeuses et par consequent raquo; sans portee en favour de la non-contagion.raquo;
laquo; Dans rinstruciion redigee par M. Malhieu {Recueil Veti-
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raquo; rmaü'e, annee 1827, page362) , niedeciu-yeterinaii-e du raquo; departementdesVosges, surlaFievre aphthcuse qui sevis-raquo; sail sur les betes ä cornes de son departement en 1834, nous raquo; ne trouvons rien qui autorise les adversaires de la coptagion raquo; ä ranger ce savant praticien sous leur drapeau. En effet, raquo; apres avoir dit, avcc juste raison, que les causes de cettc raquo; maladic sont restees ignorees comme dans la plupart des raquo; epidemics et des epizootics , il ajoute : Quand h la conla-raquo; gion , cllc est pareillcment douteuse. raquo;
laquo; Danscesquelquesmots, nousne voyonsriende favorable raquo; pour la non—contagion ; nousy voyons , au contraire, I'ap-raquo; plication heureuse de ce proverbe: dans le dovte, abstiens-raquo; toil qui fourne cotnpletement ä l'avantagc des contagion-)) nisles, lorsqn'enparlant du traitement, M. Malhieu dit: Lc raquo; caractere contagieux de l'affecüon etant possible , il sera raquo; prudent d'eloigner les animaux sains de ccux qui sont ma-raquo; lades.laquo;
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Nous venons de faire connaitre tressuccinclement les prin-cipaux points des ecrits dc la discussion scientitlquc reccnte, que M. Ringuet vient d'aliumer sur la propriele confagieusc de la Fievre aphtheuse; voyons maintenant a citer quelqncs autres auleurs tres recommandablessansdoute, quiadmeltent aussi la triste propriete conlagifere dont nous nous occupons.
En vertu de cet axiome qui est ä tons familier: Qui m dit rien consent, et les colonnes du Recueil Vetc'rinaire ne conlenant plus d'ecrits centre la contagion , nous pouvons d'abord croire que beaucoup de veterinaires (les abonnes de ce journal) admettent avec nous la contagion possible do eette maladie , e'est lä, nous croyons , un appui important.
Mais ce n'est pas tout, M. Delaiond, le savant professeur de pathologie d'Alfort, nous disait naguere, dans une de ses bonnes et toujours interessantes lecons : laquo;La contagion raquo; propage lc mal ou la cocotte par virus fixe et volaiil. Lc raquo; premier de ces deux modes de propagation est incontestable w aujourd'hui. Jadis il y eut grande dissidencc parmi les vete-
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raquo; riimires sui'la possibilitedecetle transmission , niais on sait raquo; maintenant qu'elle s'effectue certainement. Lc gouverue-raquo; ment snisse fit meme faire des experiences par un veteH-, raquo; naire nomme Saloz, qui inocula six Taches avec la serosite raquo; vesiculaire de la beuche des malades ; il y ent cinq vaches raquo; qui, ä la suite de ces inoculations , coniraclerent la mala-raquo; die. Tout velerinaire, tout cultivateiir qui aenlamaladie raquo; dans ses elahles , admet que la contagion est possible,raquo; nous disait alors M. Delal'ond.
Un exemple remarquable , nous disait ce professeur, est celui-ci: laquo; Des vacbes achetees, par l'ecole d'AUbrt, con-raquo; Iracterent la maladie en route , et transmirent, par leur raquo; fumier, la cocotte aux porcs de la porcherie; les moutons raquo; passant sur ce furnier eurent aussi la maladio. Pour lacon-raquo; lagion volatile , eile n'est point encore positivement prou-raquo; vee. raquo;
Comme on le voit, l'eminent professeur d'Alfort admotla possibilile de la contagion , tout au moins par virus fixe.
Contiiuions nos rocherches et nous verrons que M. Fc'to Villeroy, cultivateiir ä Rittershof, auteur d'unhon Traite ou Manuel de l'Eleveicr des Mtes ä comes dit, page 350: (c Elle (la cocotte) se communique par contagion, mais sans raquo; quo 1c contact immediat soil necessaire. raquo; Cet agriculteur renommc admet done la contagion de la Fievre apbtheuse par virus fixe et volalil.
Ce n'ost pas tout, en 1849 , un ecrivain veterinaire, M. Esnault, de Merlerault, ecrivait dans le Moniteur Agricole, qui etait redige sous la direction de M. Magne, professeur veterinaire : laquo; Gelte maladie {la cocotte) n'existe dans notrc raquo; pays quo depuis 1839 ; je ne lui connais pas d'autre cause raquo; que la contagion. Je sais, et il est constant, que les betes raquo; itnportees y sent plus sujettes que cellos du pays; cepen-raquo; dant celles-ci n'en sont pas exemptes lorsqu'elles comnui-raquo; niquent avec les premieres, mais la maladie est moins raquo; grave. raquo; Voila encore un vieux praticien exerfant la mede-cinc veterinaire en Normandie , depuis 1810, qui croit ä la
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UISTORIQl'B
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contagion de la cocotte, et, remarquez-le bien, il public son opinion dans un journal agricole.
jün professeur de l'ecole veterinaire de Toulouse , M. La-fore , dit dans son Traits des Maladies particulitres aux grands ruminants, page 660: laquo; On s'accorde generalement raquo; ä regarder la maladie aphlheuse comme pouvant se trans-raquo; mettre de l'animal malade a I'animal sain, par contagion.raquo; MM. Littre', de I'lnslitut de France et Ch. Robin, docteur en medecine, disent aussi, dans le Dictionnaire de Me'decine de Nysten, a I'article Aphtheux: laquo; Maladie ou Fievre aph-raquo; theuse chez les animaux; maladie eruptive et contagieuse raquo; caracterisee par le developpement d'aphthes sur la mem-raquo; brane buccale , sur les Irajons, l'origine des onglons. Elle raquo; attaque plus parliculierement I'espece bovine. Elle est ge-raquo; neralement epizootique. raquo;
, Fracastoro Girolamo, celebre medecin et poete de Verone, s'exprime ainsi a propos de l'apbthe du boeuf (voyez la tra-duction de M. Prangt, Recueil mai 1858) : laquo; Nous rappel-w lerons la contagion extraordinaire de l'annee 1514, qui raquo; attaqua les bosufs seulement et qui fut d'abord observee raquo; dans la contree de Frejus, d'oü eile passa ensuite dans raquo; celle de Padoue et de-lä dans noire pays ( Veronais). D'a-raquo; bord le boenf s'abstenait de manger sans cause apparente; raquo; les bouviers, en regardant dans la bouche, voyaient d'abord raquo; quelques asperites , puis de peiites pustules sur le palais et raquo; dans loute la bouche. 11 fallait aussilot separer la bete in-raquo; fectee du reste du troupeau, autrement la contagion ga-raquo; gnait tout le troupeau; peu a pen la maladie descendait raquo; dans les membres et dans les pieds; ceux chez lesquels ce raquo; changement se faisait etaient presque tons gueris ; la plu-raquo; part de ceux chez lesquels eile ne suivait pas cette marche raquo; perissaient. raquo;
. ' Nous pourrions augmenter considerablement le nombre dejä concluant de ces interessantes citations en faveur de la contagion aphtheuse, mais qu'avons-nous besoin de fournir
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tant de preuves? on est presque tous, nous l'esperons, con-vaincus de la possibilite de la communication du mal d'un animal malade ä im animal sain; tous on craintl'invasion du mal dans ses etables, tous on redoute en introduisant chez soi des animaux que l'on vient d'aeheter; en im mot, beaueoup d'agriculteurs sont partisans de la contagion , et soyons-en persuades, ils ne sont point dans l'erreur : la Fievre aph-theuse est cerlaincment contagieuse.
Mais puisque nous admeltons qua cette maladie est contagieuse , nous nous faisons un devoir main tenant d'en faire connaitre le mode de la propagation. Voyons de suite comment se fait la transmission immediate, e'est-a-dire celle qui a lieu par I'attouchement direct d'un animal malade avec un animal sain.
Le liquide sereux des vesicules aphtheuses de la bouche, de l'espace interdigite el des mamelles est l'unique agent de la transmission de la cocotte. Celui de la bouche se mele avec la salive abondante des malades, impregne les aliments, tombe dans les creches, sur le sol, sur tout ce qui entoure l'animal et ramasse ensuite par un autre lui communique la' maladie dans la plupart des cas. Celui de l'espace interdigite depose sur la litiere, peut etre ramasse par la langue des au-tres animaux ou bien etre mis en contact avec les pieds sains qui peuvent contracter la maladie. Nous ne savons pas encore si le simple depot de la matiere virulente dans l'espace interdigite et seulement la, peut developper le mal, peul-^tre aurons-nous un jour I'occasion que nous cherchons de faire quelques essais dans cette voie. Savoir si le virus des vesicules mammaires transporte sur une mamelle saine , par la trayeuse , peut par ce simple depot developper le mal; e'est encore lä une chose ä etudier.
Citons encore ici M. Bouley qui disait en fevrier 1857: laquo; Une vache fut conduite, 1'annee derniere, dans les hopi-raquo; taux de l'ecole (Alfort) pour y amp;re traitee de la Fifevre raquo; aphtheuse. Nous placames ä c6l(5 d'elle un jeune taureau raquo; ne et amp;eve a l'ecole. On inocula la maladie de la vache ,
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raquo; par le simple contact de la have qui s'ccoulait de la bouche raquo; de cetfe derniere, sur la membrane buccale du taureaiu , raquo; ct il contracta la Fievre aphlheuse.
En juillct 1837 nous disions aussi dans le Recueil de Me-decine Ye'te'rinaire: laquo; La contagion fixe s'opere par la bave raquo; abondante qui s'ecoule de la bouche des betes atteintes de raquo; cocotte. raquo; Et plus loin , dans le meme article: laquo; Dans les raquo; betes bovines nous avons vu la maladie se communiquer raquo; par la bave qui tombe sur le sol, sur la litiere, dans les raquo; vases qui servent a abreuver les vaches. Ce mode de con-raquo; tagion est, ce me semble, celui qui s'opere avec le plus de laquo; facilite. Des debris de fourrage laisses par les malades raquo; ayant ete ramasses pour la consommation des autres ani-raquo; maus , il y eut encore contagion. Chez plusieurs cultiva-raquo; teurs on employait les memes vases pour abreuver les raquo; betes des deux etables, aussi vit-on en huit jours de temps raquo; le mal se propager de Tune dans I'autre. raquo;
Co ne sont pas seulemcnt les debris de Iburrage qui trans-portent la bave virulente el la serosile vösiculaire virulente, ' mais encore le furnier , comme l'a rapporte l'honorable M. Delafond.
M. Garreau prouve aussi la contagion fixe quand il dit par exeinple dans le Recueil ( fevrier 1858) qu'une des conclusions terminates de son travail sur 1'epizootie aphlheuse du departement d'Eure-et-Loire, de 1839 a 1846, etaitcelle-ci: laquo;Les veterinaires, les marchands dc bestiaux , les voya-raquo; geurs, les empiriques, en passant d'un pays infecte dans raquo; une commune sainesont lespropagateursdecette maladie; raquo; mais la source la plus puissante pour transporter au loin raquo; la contagion, se trouve dans le commerce, les importa-raquo; lions, les aliments provenant de vaches malades et les raquo; abreutoirs el paluragescommuns.raquo;
De son cote M. Levrat alfirmo avoir transmis la maladie avec de la bave aphlheuse introduite dans la bouche des animaux sains. {Voir Recueil, mai 1858.)
Nous nous dispenserons de rapporter ici pins de preuves
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de la contagion aphtheuse par le virus vesiculaire des aphthes , car cc mode dc propagation est chose certaine et connue de tout le monde agricole ct Yeterinaire.
Si nous passons maintemnt k l'etude de la contagion par virns volatil, c'est-a-dire par Fair environnant las malades, nous la trouvons beaucoup ylus aride que celle que nous venons de voir, car il nous estbien moins facile de prouver par des fails irrccusables qu'elle s'effectue reellement. Voici cc que nous disions en juillet 1857, dans le Recueil ve'te'ri-naire: laquo;Pour la contagion volatile, je crois devoir vous raquo; dire que, dans plusieurs etaWes, la maladie, loin de so d6-raquo; clarer de prime abord sur les vaches voisines de la pre-raquo; miere malade, semblait, au contraire, obstinee a se propa-raquo; gcr sur les vaches eloignees de la premiere infectee. On raquo; serait porte ä croire que la cocotte choisit les animaux raquo; qu'elle veut alteindre. La vache d'abord malade placee au raquo; milieu de l'etable, la deuxieme occupe souvent une extre-raquo; mite, la troisieme voisine on presque de la premiere , la raquo; quatrieme en un autre lieu impossible h predire. Dans raquo; quelqucs elables dont je parle ici, le virus fixe n'etait point raquo; porte aux autres animaux , car on laissait la litiere respec-raquo; tive de chaque bete. De plus, chacune d'elles , pourvue ygt; d'une auge particuliere, ne pouvait laisser tomber sa have raquo; dans les vases employes k transporter les boissons. raquo;
M. Garreau nous dit aussi ( fevrier 1858 , Recueil): laquo; Le raquo; sept Janvier lorsqu'il n'y avail pas dans le pays d'autres raquo; malades que le troupeau de Friche et les deux vaches dc raquo; Mme Gateau, je fus appele , etant chez cette derniere, pour raquo; une vache que Ton me dit elre sur le point de succombcr ygt; aux suites d'une meleorisation. Je me transportai en tonte raquo; häte, de la ferme infeclee, chez le Sr Berthelot, qui demeu-raquo; rait a cinq kilometres de la Grrande-Maison, et je reconnus raquo; sur la vache im leger embarras de rumen. Trois jours raquo; apres cette visite , Berthelot qui n'avait que cette vache raquo; pour fortune, vint me chercher de nouvcau pour cette
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HjSTORIQUE
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raquo; memc vache , qui, cette fois, etait prise de la maladie que raquo; je lui avals transmise ä ma premiere visite.raquo;
Et plus loin il dit encore: laquo; Le 17 Janvier, lorsque la mala-laquo; die sevissait encore sur les vaches de Richard, de Champ, raquo; pere d'une nombreuse famille, dont Tun des enfants etait raquo; charge du soin de l'etable d'un norame Touchet, cultiva-raquo; teur ä Chatillon , je fus appele chez ce dernier pour don-raquo; ner des soins a une vache prise de la fievre aphtheuse, raquo; qui ne larda pas ä se manifester sur quatre autres vaches raquo; de la meme etable. Le haracau de Chatillon eiant eloigne raquo; des lieux infectes, cette circonstance enlevait toute idee raquo; de contagion a. premiere vue. Mais apres renseignements , raquo; j'apprisqueladomestique du sieur Touchet, älapremiere raquo; nouvclle du mal dans l'etable de son pere, s'etait trans-raquo; portec plusieurs fois a Champ , et qu'a son retour k Cha-raquo; tillon, sa premiere occupation etait de soigner et traire raquo; ses vaches; mil doute que la etait la source du mal traas-raquo; mis par eile sur la vache de son maitre. raquo;
Nous n'irons pas ailleurs chercher des preuves de la contagion volatile qui n'est, suivant nous, que malheureusement Irop possible. Prcsque tons les velerinaires qui ont ecrit sur cet objet admettent cette maniere de voir et negligent de fournir leurs preuves ä l'appui.
La question qui nous occupe demande beaucoup de cir-conspeclion; on ne doit, bien entendu , entrer dans le camp des contagionnistes qu'en y apportant des preuves irrevo-cables-, des fails certains en faveur de sa maniere devoir et M. Lubos , de Beauvais , est on ne pent plus prudent quand il dit: laquo; Une crainte trop legere de contagion a pour con-raquo; elusion de faire recourirä l'emploi de mesureshygieniques raquo; souvent inutiles, mais toujours sans consequences facheuses; raquo; tandis que l'eloignement de cette crainte , dans une ques-raquo; lion dont la solution est encore incertaine, pent amener raquo; des resultats graves et onereux pour les proprietaires d'a-raquo; nimaux. raquo;
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Avant de decrire la Fievre aphtheuse du cheval, nous devons necessairement en prouver, si c'est possible, peremp-toirement l'existence.
WArboval dit{ article aphthes , page 114) : a Dans les raquo; chevaux, les aphthes sont souvent plus etendues et causent raquo; One si grande douleur ä Panimal, que les aliments tombent raquo; de la bouche sans avoir eprouve l'eflet de la mastication. raquo;
Plus loin , page 115, laquo;La meme maladie qui regna en raquo; 1763 en Auvergne, dans le Perigord et aux environs de raquo; Paris, attaqua les bctes ä cornes et les chevaux. raquo;
Plus loin encore :laquo; En 1810 et dans les environs de Lyon, ygt; outre les betes ä cornes que la maladie attaqua en grand raquo; nombre on la remarqua aussi sur quelques monodactyles raquo; (chevaux). raquo;
Get observateur distingue admettait done, comma on le voit, l'existence de la Fievre aphtheuse sur les chevaux.
Villeroy, dans son Manuel de l'Eleveur des Mtes ä cornes, s'exprime ainsi: laquo; Dans certains endroits les chevaux n'en raquo; ont pas ete exempts, surtout les poulains, dans les haras. raquo; Gependant, je dois dire que dans le pays que j'habito , il raquo; n'est pas a ma connaissauce qu'un cheval ou poulain en ait raquo; ete attaque. raquo;
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M. Dubos, veterinaire ä Beauvais. rapportait en scptembrc 1857 : laquo; J'ajouterai a ce premier fait ie suivant, qui oflre une raquo; parlicularite remarquable. Chez un cultivateur des environs raquo; de Beauvais se trouvaient quatre vaches et deux chevaux. raquo; Les vaches avaient la cocotte , caracterisee par des aphlhes raquo; a la face inlerne des levres. Lcs chevaux etaient exempts raquo; de celte affection lors de ma visile. Ce n'est que dix jours raquo; plus tard que je fus appcle a constater la presence d'ulce-raquo; rations dans la bouche de Tun des deux chevaux. Des reu-raquo; scignements pris aupres du proprietaire , il resulla que les raquo; vaches malades et les chevaux sains buvaient au meme raquo; cuvier del'eau blanche , sinon en meme temps, du moins raquo; los uns apres les autres. L'aulre cheval demeura refrac-raquo; taire au mal. raquo; Le velerinaire de l'arroudissemerit de Beauvais a done ele ä meme de constater la cocotte sur im cheval.
Aprcs avoir ccnsulle les notes que nous avons prises aux logons de M. Delal'ond, professcur ä Alfort, nous croyons pouvoir assurer quo ce velerinaire eminent aldmet aussi l'existonce de la maladie qui nousoccupe sur les chevaux.
II nous serail, ä nous, tout-a-fait impossible de douler un seul instant de la possibilite de la manil'estaüon de la Fievrc .iphlheuscsur les chevaux , car nous avons ete appelc, iln'y a pas bien longtemps , ä trailer cctlc atTeclion sur un nombre assez important de ccs monodactyles ; voici ce que nous ccri-vions, enmars 1858, daush Recueil veterinaire: laquo; Quand je raquo; fus appcle le 18 Janvier 1850 pour visiler lcs chevaux de M. raquo; Bquot;, iis avaient perdu depuis quelques jours leur gaiete habi-raquo; tuelle; lousliennentlatcteplusbasse qu'ä I'ordinaire, tons m boivenl avee avidite l'eäu que Von verse dans leurs vases; laquo; rappelenco pour les solides est visiblement diminuee, la laquo; masticalion est leate ct semble ce que j'appellerai dou-raquo; loureusc, la machoire inferleure nc sc rapproche de la raquo; supcricurc qivavcchesilalion , cequis'expliquefacilemenl, raquo; du teste , par les symplomcs quo jo vais indiquer lout-a-#9632;raquo; I'heure. La peau est generalement plus chaudo qu'ä l'elat raquo; nofmal , la flanc bat vingt-cinq ä vingt-huit ou trenlc fois
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raquo; par minute ; le pouls est fort, Tariere est tendueel les batto-raquo; ments varient en nombre de soixanle ü quatrc-viiigt-sept raquo; par minute; l'oeil est remarquablc par rinjeclion de sa raquo; müqueuse et surlout par sa legere leinte jaunatre. Tons raquo; ces symptomes prouvent evidemment que les chevaux raquo; elaienl sous le coup d'une fievre variable dans son intensitc, raquo; suivant les sujets examines. Mais qu'elle etait la fievre dont raquo; ils etaient atleinls? C'elait certainement la Fievre aph-raquo; thense. En voici la preuve : ä l'examen dela cavite buccalc raquo; de chacun des chevaux, on vojait facilement que lel che-ygt; val avail les joues , les gencives , la langue , surtont ä sa raquo; poinle et ä ses bords, la muqueuse du canal de la langue raquo; et meme de la face interne des levres, d'une leinte mar-raquo; bree, rouge ici, bleudtre la, evidemment douloureuse raquo; partout; que lel autre, avec ce quo nous venous de dire , raquo; laissait voir ca et lä , mais plus particulierement sur les raquo; bords de la langue et ä la face interne des levres, des ve-raquo; siculcs, cu nombre variable , de la grosseur d'une lenlille raquo; environ; sur un troisieme des vesicules de la grosseur raquo; d'une noisette et plus , contenant un liquide jaune, sereux, raquo; qui s'ecoule quand on dechire l'epilhelium muquenx sou-raquo; levc , il resle alors ä ces endroits de larges erosions de la raquo; membrane muqueuse, commeonen remarqueaillnurs oü ygt; l'epithelium s'est dechire par le contact des aliments ou raquo; par les mouvemenls de la langue et des machoires. Sur laquo; les huit chevaux, quatre me presenterent de ces larges raquo; plaies, Irois de simples vesicules lenticulaires eparses, mais raquo; jamais confondues , de nianiere ä former de veritables raquo; plaies; le dernier, la mnquciise rouge , marbree, doulou-raquo; reuse. Tous les huit avaient sans cesse le pourtour de la raquo; bouche reconvert de salive ecumeuse fort abondante , qui raquo; lombail continuellemenl sur le sol. Le neuvieme cheval, raquo; vif, irritable, parfois meme inapprochablo , ne me pre-. raquo; sonta aueun signe de la maladie qui nousocenpe. Pendant raquo; les trois semaines environ que dura la maladie de ces raquo; chevaux , rien de partioulier nc sefil remarquer dueote des
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raquo; membres. Des bait beles , deux etaient des jumcuts, rieu raquo; de notable sur les mamelles. Absence complete de plaies sur raquo; la face externe des levresetsur lamuqueuse pituitaire. Les raquo; quelques symptomes que je viens d'enumerer denotent raquo; peremploirement, je crois , la Fievre aphtheuse. raquo;
Et plus loin, autre article : laquo; A premiere vue, il me fut raquo; fort facile , en voyant la salive abondante, ecumeuse , qui raquo; tombait par gros flocons sur le sol et recouvrait constam-raquo; ment les levres des quatre cbevaux; en remarquant surtout raquo; la muqaeuse buccale rouge dans toute son etendue et pre-raquo; sentant 9a et lä des plaques rouges plus ou moins foncees raquo; et quelques rares vesicules lenticulaires, il me fut fort raquo; facile, dis-je, de reconnaitre lä les symptomes de la Fievre raquo; aphtbeuse que j'avals constates de la meme facjon, quinze raquo; jours auparavant, etc.
Et ä propos d'une autre observation ; laquo;Inspectant sans delai raquo; la bouche des chevaux, je constate que celui que I'on a mis raquo; en contact avecceux plus haut cites, presente une muqueuse raquo; buccale rouge , cbaude , douloureuse , recouverte de plu-raquo; sieurs vesicules apbtbeuses fort visibles ä la face interne raquo; des levres , surtout de la superieure oü Ton trouve aussi laquo; deux larges erosions de la muqueuse produites par la de-raquo; chirure de l'epithelium muqueux qui recouvrait plusieurs raquo; vesicules agglomcrces en ces endroits. Sur le bord gauche ygt; de la langue du meme animal et au niveau de sa partie raquo; moyenne existent aussi des plaies de la muqueuse sem-raquo; blables ä celles que nous venons d'indiquer. raquo;
En attendant que d'autres observations soient publiees, nous sommes convaincus de la possibilite du developpement de la Fievre aphtheuse sur le cheval; il nous serait bien cer-tainement agreable que quelques confreres aient des fails analogues a publier. .
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Quelle cst la cause de la Flevre apbdieuMc chevalinc 'f
Pfeut-etre celte affection se developpe-t-elle spontanement quelquefois sur les chevaux, nous ne connaissons rien de positif ä cet egard, mais voici ce que nous disions encore na-guere dans le Recueil: laquo; Ajoulant foi ä la possibilite de la raquo; transmission de la Fievre aphtheuse des vaches aux che-raquo; \aiix, je ne manquai point de prevenir, en conseillant les raquo; mesures preservatrices indispensables en pareille circon-raquo; stance , et surtout, de ne pas employer, pour transporter raquo; la boisson des chevaux, des vases destines au transport des raquo; boissons des bestiaux de l'etable. Malgre notre recom-raquo; mandation que Ton renouvela, j'en suis persuade, auxgar-raquo; diennes des vaches et aux hommes charges du soin des raquo; chevaux , on se servit encore des memes seaux qui ne man-raquo; querent point de transporter la have virulente provenant raquo; des vaches malades. II n'est ici, ä ma connaissance, que ce raquo; seid moyen de propagation du mal par virus fixe. Je ne dois raquo; cependant point oublier de dire que quelquefois les chevaux raquo; passaient sur le fumier des vaches et pouvaient, peut-etre, raquo; pendant les temps d'arret, flairer le fumier retire le jour raquo; meme oulaveille de dessous les malades. On doit dire, pour raquo; etre exact, que le fumier des vaches n'etait depose, toutau raquo; plus, qu'a dix on qüinze metres de la porte de l'ecurie raquo; des chevaux, advienne que pourra, je n'oserai point croire raquo; ä la contagion volatile, cependant n'a-t-elle peut-etre point raquo; ete sans effet. raquo;
Un pen plus loin : laquo; Est-il admissible que cette affection raquo; se soit developpee spontanement? Je ne le pense point et raquo; je suis tout dispose ä admettre que ce fut la have des vaches raquo; qui porta le mal de l'etable ä l'ecurie.
Nous contiouions en disant ä propos d'une deuxieme observation : laquo; Fort de l'histoire que venait de me rapporter le raquo; proprietaire, je regardai cet exemple detransmission.de
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raquo; la Fievre [aphtheuse des chevaux cntr1eiix comme seule-laquo; ment plaquo;raquo;bable. raquo;
Enfin nous terminions nos trois observations par ce qui suit: laquo;[^quot;rarele dc la manifestation de la cocotte sur les raquo; chevaux de noire localite, fut evidemmenl la raison pour raquo; laquelle ce proprietaire ne craignit point de mettre I'un raquo; des sieus avee ceux du proprietaire de 11*. On ne pent ici, raquo; je le ponse du moins , invoquer d'autres causes que celle laquo; que nous venons de relater. En resume , je crois que les raquo; vachos de'M. B... transmirent la maladie aphtheuse aux raquo; chevaux de ce cultivateur , lesquels mis en rapport direct
raquo; avec ceux de MM. S..... et G.....ne manquerent point dc
raquo; communiquer la Fievre dont ils etaient evidemment at-
raquo; teints. De plus , le cheval de M. S..... ayant ensuite ete
raquo; mis avec la jument dans la meme ccurie , il y eut encore raquo; contagion. D'apres ces quelques faits, troppeunombreux, raquo; sans doute , pour vider completement la question qui nous raquo; occupe, il semble qu'on pent formulcr les propositions raquo; ci-apres: raquo;
laquo; 1deg; La Fievre aphtheuse est susceptible de se transmettre yi de l'cspece bovine ä l'espece cheA'aline. raquo;
laquo; 2deg; La contagion s'operc aussi entre les animaux de l'es-raquo; pece chevaline. raquo;
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CHEZ l'eSPECE OVINE.
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Les betes ä laine sont susceptibles aussi de contracler la maladie qui aous occupe, tous les cultivateurs et les veteri-naires qui ont vu les grandes epizootics aphtheuses, n'ont plus de doutes sur ce point.
D'apres M. le professeur Delafond, outre les symptömes signales ä pfopos de l'espece boyine, on voit encore sur les betes ä laine des aphthes aux naseaux, ä la face interne des cuisses et des avant-bras.
La transmission de la maladie entre les animanx de cette espece est chose connue partout, un troupeau malade se me-le-t-il ä un troupeau sain, le mal se declare bientöt sur celui-ci. Tous les proprietaires de troupeaux de moutons sont, nous osons dire, de l'avis que nous venous de signaler; comme on n'est pas tous d'accord sur la contagion du mouton ä la vache, nous allons citer encore ici M. Garreau, qui dit dans son article plus haut cite: laquo; A la fin de l'annee 18S3 et dans raquo; les premiers mois de 1856, l'epizootie aphlheuse reparut raquo; avec une violence extreme, dans l'arrondissement de Dreux, raquo; sur un grand nombre d'animaux, mais principalement raquo; sur les troupeaux merinos. A la fin d'avril 1856, M, Bou-raquo; vet, cultivateur et maire ä St-Sauveur, achete un lot de raquo; moutons malades de l'epizootie. Ne croyant pas ä la conta-
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raquo; gion du mouton ä l'especo bovine, il secontcntaderisoler raquo; de son troupcau pour le placer dans une bergerie commu-raquo; niquant avec I'elable ou se trouvaient cinq vaches parfai-raquo; tcmont saines. Quelqucs jours apres ce voisinage , les cinq raquo; vaches boitcut, donnent moius do lait et mangent diifici-raquo; lemenl. Appele, le 10 mai, ä donuer des soins k un che-raquo; val pris de coliqucs d'indigestion , je fus invite par la raquo; menagere , Mm0 Bouvet, ä visiler les vaches quo jetrouvai y tres malades de Fievre aphlhense , sans crupüon sensible raquo; aux mamelles. Je (is la visile du lot de mouions qui avail raquo; apporte la rnaladie, ct un grand nombrc portaient encore raquo; les traces de la maladie a la beuche et aux pieds. raquo;
La vingt-et-uniemc observation de notre leltre aM. Bou-ley, iuseree dans le Hecueil, en juillet 1837, etait ainsi con-cue: laquo; M. P*, cultivateur et marchand de mculonsäR... raquo; (Belgique) vlt aussi, en fevrier (1857 ), scvir cettc maladie raquo; sur ses vaches. La cause ici est occulte , mais les moutons raquo; de ce cultivateur etant altcints de cocoitc, n'est-il point per-)gt; mis de la supposer dans le va et vient conlinuel et consi-raquo; derable des moutons que sans cesse il achete et il vend. raquo;
Plus tard nous ecrivions encore a M. Bouley, voyez Recueil veterinaire, aoüt 1838: laquo; Des les premiers jours d'avril raquo; dernier, ce proprietaire (M. Monnier) fit venir des environs raquo; de Charleroi (Belgique), un beau et ncmbreux troupeau raquo; de betes ä lainc. Quelques jours s'etaient ä peine ecoules, raquo; que beaucoup de ces animaux manifesterent tons les symp-raquo; tomes delaFievre aphtheusc. Comme toujours, on se servit raquo; de paille raraassee dans les borgerics pour constitucr la li-raquo; tiere des vaches des etables, et, malhenreuse consequence I • raquo; la maladie se propagea bientot sur presque toutes les betes laquo; bovines. raquo;
II est done certain que le mouton peut aussi avoir la co-cotle et la communiquer aux autres animaux , memo d'es-pece differcntc; voici d'autres preuves de la facilite de la contagion. M. Garreau dil: laquo; Le 7 jonvier, ä ma seconde raquo; visile, la plus voisine de la malado esl prise de l'epizootie
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raquo;E LA COCOTTEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 47
raquo; qui se coinniuuiquc successivement sur toules les vaches raquo; jusqu'a la derniere , de sorle qu'en moius de sept jours raquo; toute I'etable fut infectee par la contagion qui ne tarda raquo; point ä propager le mal dans les bergeries et porcheries raquo; de la memo ferme. Le troupeau de betes ovines, compose raquo; de cinq cents tetes , etait divise en troislots, etcefutcelui raquo; qui etait loge dans une bergerie attenaute ä I'etable infectee raquo; qui en fut le premier atteint. raquo;
Et plus loin, a propos d'une autre observation , on voit encore: laquo; Le troupeau de betes ovines ainsi que les pores de raquo; la Hussonniere , ne tardercnt pas ä eprouver le meme sort raquo; quo les vacbes (la contagion ). raquo;
Toujours plus loin: laquo; Pen de jours apres , les quinze va-raquo; ebes de la ferme de M. Rocque , ainsi que les beaux et raquo; nombreux troupeaux de betes ovines et porcines furent raquo; pris du mal apbtheux. raquo; Pnis enfin : laquo; Boussin n'ayant raquo; pas vendu , sa bete fut prise , a son retour, de la maladie raquo; qui so propagea snr ses vaches ainsi que sur les moutons raquo; et un pore qu'il possedait. raquo;
Les observations citces de M. Garreau et les nolrcs , nous font done admettre I'existence dc la cocottc sur le mouton ct la possibilite de la transmission du mal, du mouton ä l'espece bovine et ä la porcine , comme celle de l'espece bovine et de la porcine au mouton.
Nous avons pence qu'il etait au moins utile de porter ä la connaissance des proprietaires, la tres onereuse propriete contagifere de la Fievre apbtbeuse ovine.
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CHEZ L ESPECE PORCINE.
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Nous avons dejä \u, dans ce memoire, M. Ringuet nier i'existence de la cocotte sur le porc , en disant: laquo; Ainsi la ygt; Fievre aphlheuse du pore n'est pas une veritable Fievre raquo; aphtheuse, eile attaquepurementles pores des marchands, laquo; tout aussi bien pendant que la maladie aphtheuse du boeuf raquo; regne que pendant les autres annees ; eile se localise ex-raquo; clusivement aux pieds et presente tous les symptomes de raquo; l'engravee ou de lafourbure. Comment, deslors, admettre raquo; la contagion au boeuf d'une maladie aussi peu semblable ä laquo; la Fievre aphtheuse, alors qu'elle n'est pas meme conta-raquo; gieuse entre les animaux de l'espece porcine. raquo;
M. Garreau lui repond: laquo; Autant de phrases, autant d'er-raquo; reurs. raquo; Et avant d'arriver lä il dit: laquo; Le doute exprime raquo; par M. Ringuet sur I'existence de la maladie aphtheuse laquo; dans l'espece porcine, peut-il etre admis sans discussion ? raquo; Assurement nonjje crois fermement que sur ce point, raquo; comme pour celui de la contagion, le doute n'est plus per-raquo; mis. II est done essentiel d'examiner avec impartialite les raquo; raisons qu'il donne ä l'appui de son opinion. raquo;
Puis M. Garreau dit encore: laquo; Les faits que nous allons rap-raquo; porler demontreront mieux que les raisonnements combien raquo; M. Ringuet est dans l'erreur lorsqu'il dit que la maladie
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n'est pas contagieuse entre les animaux de l'espece porcine. Mais avant, nous allons encore chercher ä demontrer qu'il n'est pas juste de dire que la maladie dans le pore se ioedise aux pieds: En serait-il ainsi, que ce ne serait pas encore lä une raison pour dire qu'une maladie aussi peu semblable n'esl pas de meme nature. Est-ce qu'il n'est pas demontre que plusieurs maladies transmissibles eprouvent, en passant d'une espece ä une autre, une transformation complete sans changer de nature ? Le sang de rate, par exemple, inocule accidentellement du mouton a I'liomme ne presente-t-il pas ce phenomene ä un haut degre ? raquo; Enfin, si dans l'espece porcine, la maladie aphtheuse semble avoir son siege de predilection aux pieds, quelque-fois aussi le pore qui en est atteint presente au-dessus du groin ou boutoir une ou plusieurs ampoules de la meme nature que celle du beeuf ou du mouton. Trois ou quatre fois, nous avons trouve lä une eruption de la grosseur d'une aveline, indolente et paraissant avoir son siege dans le tissu dermoide. II resulte de renseignements pris a ce sujet au-pres des marchands, que ce dernier caractere rend le mal beaucoup plus grave et ne se fait remarquer que sur les animaux gras, fatigues par de longues marches. Quant a l'etat de la langue du pore frappe de l'epizootie aphtheuse, l'absence de salivation et la conservation de 1'appelit me font croire que, dans 1'immense majorile des cas, eile reste saine. Voici les symptomes les plus ordinaires. Apres vingt-quatre heures de boiterie, on voit apparaitre une ampoule qui occupe tout le bourrelet keratogene des grands onglons et non celui des petits (ces derniers sont douloureux ä la pression). En ouvrant l'exantheme, ä l'aide d'un instrument tranchant ou lorsqu'il se creve naturellement, il en sort une serosite purulente et Ton voit an pourtour de l'ongle une plaie allongee, etroite , d'un rouge vif. Quelquefois on voit cet exantheme disparaitre sans grande sensibilite , par resolution , d'autres fois, il s'accompagne d'une inäHmmation si aigue qu'elle entraine apres eile la
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raquo; chute d'ua on de plasieurs onglons; c'est surtout chez les raquo; mmchands que la maladio presente celte gravite dont la raquo; cause se trouve dans les marches ibrcees.
raquo; Tres souvent, dans ce dernier cas, on trouve line alte-raquo; ration ulcercuse anx genoux , mais Talteration do cette re-raquo; gion resulte plutot du frottcnient sur le sol que d'aphthcs raquo; h leur derniere periode. Nous avouerons, en terminant raquo; cette etude de la maladie dans I'espece porcine, n'avoir raquo; pousse nos recherches jusqu'ä la bouche qu'une seuie fois raquo; sur cinq animaux d'une meme ferme ; c'est la une taute , raquo; sans doute , mais eile n'a pas d'importance.
raquo; Ne desirant que 1c triomphe de la Yerite,onmepardoll-raquo; ncra d'avoir rapporte aussi longuement les caracteres de la raquo; Ficvre aphtheuse sur I'espece porcine. En voyant M. Rin-raquo; guet nier son existence dans le pore , et fondant son opi-raquo; nion sur le silence des auteurs, j'ai cru utile de remplir raquo; cetlc lacuac. raquo;
Puis suivent des fails ä l'appui des assertions si rcmarqua-blcs de ce sayantveterinaire, nous en reproduisons quelques uns: laquo;Le 6 Janvier 1840, M. Foucault, cullivateur ct meu-raquo; nier au moulin de St-Etienne, acheta deux cochons de race raquo; commune, atteints , au dire du proprietaire , de cocotte. raquo; Arrives au moulin, ils furent places dans une porcherie raquo; avec quatre autres bien portants que possedait le sieur raquo; Foucault. Appelc le 12 Janvier, pour 1'etable situee a cote raquo; de la porcherie , je trouvai cinq vaches malades do Fievre laquo; aphtheuse. On me fit sortir tons les pores, a 1'cxception raquo; d'un dos deux derniers achetes qui ne pouvait se lever tant raquo; il etuit souffrant des pieds , et aueun de ces six animaux i) n'avait de salivation ni d'aphthes dans la bouche. Des deux raquo; cochons qui ont apporte le mal, le plus malade fut sacrifie raquo; pour les besoins de la maison. Quant aux cinq autres, ils raquo; guorirent parfaitement et en tres peu de temps.
raquo; Le 30 juin 1840, la Fievre aphtheuse a ete transportee raquo; dans les porcherie , etable et bergerie du sieur Blin, cul-raquo; tivateur et meunier, ä Boizard, de la maniere suivante :
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raquo; Un uiarchand cle pores conduisait dans une voiture deux raquo; cochons ties-malades de cocotle aux pieds; Tun de ces raquo; animaux avail perdu un onglon. Blin ayant rencontre co raquo; marchand , achela les deux malades et les fit conduire k raquo; son domicile sans aulre precaution que celle de les laisser raquo; en liberte dans la cour du moulin. Six jours apres, tous les raquo; animaux, vaches, moutons et pores de la ferme, jusque-raquo; lä en bonne santc , furent pris de Fievre aphtheuse. raquo;
En octobre 1857, M. Dubos , veterinaire ä Beauvais, rap-portait un curieux fait de contagion ainsi concu : laquo; A Boury, raquo;commune du canton de Chaumont (Oisc), la maladie raquo; aphtheuse a etc apportee par des animaux de l'espece por-raquo; cine, achetes ä Gournay-en-Bray. Les betes malades, raquo; laisseesen liberte dans la cour de l'exploitation , sont allees raquo; se coucher sur le furnier; elles ont aussi fouille les four-raquo; rages prepares pour les autres animaux de la ferme. Quel-raquo; qucs jours apres l'arrivee de ces betes, on s'apercut que raquo; les moutons etaient atteinls du memo mal. Puis, plus tard raquo; encore, toujours chez le meme cultivateur et seulement raquo; chez lui, les -vaches commencerent ä haver et eurent des raquo; aphlhes. Enfin, les betes malades n'ayant point ete seques-raquo; trees par leur proprietaire, mais continuant ä aller aux raquo; champs et a la mare commune , I'affection se repandit dans raquo; les autres etables et tous les cidtivateurs du pays \irent raquo; leurs animaux en subir les atteintes. raquo;
Nous avons eu occasion de voir, un jour, aussi, la Fievre aphtheuse du pore communiquee ä deux animaux do cette espece par la litiere de vaches atteintes de cette maladie. Nous lui avons trouvc tous les symptomes mentionnes par notrc laborieux confrere de Chateauneuf.
II nous a meme ete possible, dans ce cas, de constater sur le groin et ;i son pourtour, plusieurs ampoules isolees, tout-a-fail semblables a cellcs que Ton observe dans la cavite buccale de la vache. Souvcnt les ampoules dechirees font place ä des plaies plus on moins elendues etulcereuses.
Dans un aulre cas nous avons vu la maladie se localiser
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HISTORIQUE
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completement aux onglons et rendre I'animal fortement boi-teux. lei la raaladie avail ete aussi apportee par une vache atleinle de la Fievre aphlheuse.
La chüte des ongles, chez les pores atteints de la coeotte, est malheureuseraent assez commune; eile force quelquefois au sacrifice de quelques animaux. Ona pu remarquer pared fait en 1839 et surtout, seien MM. Deschodt etDelfache, veterinaires, dans les arrondissements d'Hazebrouck et d'A-vesnes.
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MOYENS PRESERVATIFS,
HYGIENIQUES ET SANITA1RES.
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Quand I'epizootie aphlheuse regne dans unc localitc, celui qui veut preserver son Iroupeau , si lant esl qu'il n'est pas encore alleint, doit, donncr ä ses animaux des aliments de facile tnaslication, isoier son betail, aussi completemcnt quo possible, des animaux malades on de ceux qui peuventavoir communique avec ces derniers. Quand on achete, pendant ces temps mallieurenx , unc ou plusieurs teles de betail, il est loujours tres prudent de mettre les nouveaux animaux dans des etables separees ct no pouvant avoir aucune communication avec lesautres; lä, un ou plusieurs gardienssoigneront les nouvelles betes et les abords de l'anciennc etable leur seront completemcnt interdits. De meine le gardien des anciennes betes ne devra jamais franchir le seuil de la nouvelle etable. Chaque etable aura ses vases et ses ustcnsiles necessaires; ces precautions seront continuees longtemps, car la convalescence est longue el toujours dangereuse.
II est bon de recommander, comme le faisait en 1839, Loiset, de Lille, 1'emploi d'une alimentation delayante et facile ä broyer par la mastication. Ces aliments, variables selon les especes animales et surtout selon les ressources locales, doivent ^tre: les racines cuites, comme les carottes, les navels, les belleraves, les pommes de terrc, les melanges
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HISTOIUQCE
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on preparations farineuses, commeles farines d'orgo, de lin , dc scigle , lo son , la dreche de bicre on de gcnievrc, les residus d'amidoÄncrie, la pulpe de nos si nombrcuses fabriques de sucre. Tout cela prepare , melange el donne aux animaux , en proportions diverses. Dansquot; la saison , la nourriture -verte , le scourgeon , le trefle , la luzerne , les cbonx collets , les navets , I'herbe , le sorgho , etc., suivant les exigences de l'exploilation.
La plus on nioins grande benignite du mal depend aussi dc l'aerage et de la bonne tenne des ctables, des bergeries, etc.
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Los abreuvoirs et päturages commnns derront ctre aban-donnes. Les fumiers scront laisses dans les cours pendant un certain temps , car la vache on le tronpeau du voisin , passant sur les champs, pourrait y puiser le germe de la maladie.
11 ne laut pas, pour ccttc affection, prescrire de moyens sanitaircs , parce que l'emploi des arrets et ordonnanccs ap-plicables aux epizootics aurait bicrucertainement, dans co cas , pour effct, de causer plus dedifficiilfes d'application , de soins et de depenscs , quo la maladie clle-memc , puis-qu'on parvicnt soutent ä la gucrir par un traitement appro-prie. La Fievre aphtbeuse , que Ton combat methodique-ment et surtoul a son debut, est bienlot gueric par un traitement facile et pen dispendieux, il est bien important dc meltre en garde les proprietaires centre ceux de ces traite-racnts qu'engendrc rempiristne, si souvent ignorant, dc nos campagncs.
L'application , pour la cocotte , des proscriptions des Ar-r6ts du Conseil d'Eiat du Roi du 23 deccmbre 1778 et du 16 juillet 1784 , serait evidemment d'une rigueur trcs pre-judiciable aux interets agricoles. Depuis longtemps , dit M. Reynal, I'honorable chef de service de clinique ä l'Ecole bnperiale veterinaire d'Alfort, ces arrets nesetrouvent plus en rapport avee les mcrurs , les habitudes et les besoins de noire cpoque.
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DE LA RECID1VE APHTHEUSE.
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La cocotte peut-cllc altaquer plusieurs ibis In meme animal ? Teile est la question que nous sommes appeles ä examiner en ce moment et qui nous parait etre de la plus haute importance. Nous sommes malheureusement obliges d'a-vouer que le petit nombre de fails publies jusqu'ä ce jour, n'a pu arreter d'une maniere vraiment positive notrc opinion ä cet egard. Quoi qu'il en seit, comme il nous a ete possible de constater de nos propres yeux , et deux fois diflerentes , deux exemples de manifestation incontestable, pour nous, de recidive aphtheuse sur un nombre assez considerable dc betes bovines, nous ne manquerons point de revenir ici, et nous I'avons promis , du reste , pour la combatlre par des fails, sur celte assertion , dirai-je anticipee , que les betes gueries de la Fievre aphtheuse epizootique et conlagieuse ne sont pas susceptibles de la contracter une seconde fois.
L'attention eveillee , chez les praticiens, par les quelques fails deja publies sur ce point, nous esperons que nos jour-naux scientifiques nous apporteront, tot ou lard , les observations nouvelles, appelees a fortifier ou ä infirmor un jour noire opinion actnelle. Nous allons rapporter, tout d'abord , ce que disaient les partisans de 1'opinion quo nous voulons combaltre, nous relaterons ensuite les quelques fails favo-
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111STOU1QLE
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rabies ii la notro , qui est celle-ci: la cocotte ( Fievre aph-
tlieiise ) EST Sl'SCEI'TlBLE DE FRAPPER UNE SECONDE FOIS h'ANIMAL Ql'I EN A DEJA RESSENTI LES ATTE1MES.
Passons vile a l'etude des fails.
A propos de la recidive de la maiadie que nous appeloiis la cocotte , nous aliens voir cc qu'en ont dit les ccrivains ve-terinaires qui se sont occupes de cette affection , et tout d'a-bord nous trouvons dans Particle publie par M. Garrcau , ( Recueil, ferner 1858): laquo; Depuis Tobservation de ce fait raquo; de contagion, M. Bouvet m'a rapporte cc qui suit: En sep-raquo; tcnibre dernier, j'ai achete un petit cochon de lait que je raquo; savais boiteux de cocolte , et comme vous m'aviez dit, en raquo; mai dernier, qu'un animal qui a^ait dejä eu une fois la raquo; maladic nc 1'avait pas une seconde fois, je crus pouvoir 1c raquo; laisser en liberte dans la ferine. Deux jours apres son ar-raquo; rivee , la porte de l'etable etant restee accidentellenient raquo; ouverte, il y cntra, et pen de temps apres sa vidte, mes raquo; vaches furent prises de la maladiequ'ellcsavaienteuecinq raquo; mois avant, mais cette fois avec beaucoup de boutons sur raquo; les trayons et aux mamelles. raquo;
laquo; Tout en regretlant, continue M. Garrcau , de n'avoir raquo; j)as ele ämeme de \'erificr ce lait et de m'assurer si I'erup-raquo; tion des mamelles etait de nature apblheuse, eruption que raquo; moa client avait pu confondre avec le faux cowpox si fre-raquo; quent dans nos elables, je n'ai pas era devoir passer son raquo; observation sous silence, bieu qu'elle soil cu opposition raquo; formelle avec ce que j'ai recueilli depuis dix-huit ans sur raquo; ce point. Quoi qu'il en soil, jc I'admets comme une excep-raquo; tion qui confirme la regle , ä savoir : Quo la maiadie aph-raquo; theuse n'atlaque qu'uneseule foislememe animal, comme raquo; la variole dans I'homine , la clavelee dans le mouton,la raquo; maiadie improprement appelce peripneumonie dans le raquo; bocuf, etc. Mon opinion sur ce point repose sur dix-huit raquo; annees d'observation, etc...:.
Plus loin M. Garrcau dit encore : laquo; Pendant le cours de Tepizoolic aphthcuse qui se propagea dans I'Eurc-et-Loir
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raquo; avec une rapidite extreme ä son debut, j'ai suivi avec 1c raquo; plus grand soin tous les bestiaux des fermes qui en avaient raquo; ete preserves, je ne sais comment ctpourqiioi, lors de son raquo; invasion. C'est ainsi que j'ai vu chez MM. Bataille, Bellier, raquo; Pipereau et Voize plus de soixante vaches ct deux mille raquo; moutons restes parfaitement sains au milieu de 1'epizootie raquo; de 1839 ä 1840, en etre infectes de 1845 a. 1846 , epoquo raquo; oü la maladie reparut avec la meme activite qu'en 1839. raquo; Eh bien ! tous les animaux qui, alors , restercnt sains, an raquo; milieu des malades sur lesqnels il me fat possible d'etre raquo; bien renseigne, avaient cu la maladie ou avaient ete achc-raquo; les de 1841 a 1844, epoque oü I'epizootie etait on parais-raquo; salt eteinte dans ma clientele. Jc pensai alors, pour ces raquo; dernieres , qu'elles en avaient ete altaquees dans le pays raquo; d'oii on les tirait, et dont le plupart venaient du Bcssin , raquo; de la vallec d'Augc et du Cotentin, et ce qui me fortifie raquo; dans ma maniere de penser a ce sujet, c'est que dans raquo; toutes les exploitations agricoles oü j'ai pu suivre la mala-raquo; die sur les vaches , les moutons et les pores au debut, j'ai raquo; toiijcurs vu , je le repete, y introduire des animaux infec-raquo; tes, sans qu'auciin de ceux qui en avaient ete atteints en raquo; fussent repris une secondc fois.
laquo; Comme mes observations sur ce point out ete recueillies raquo; avec toute I'attention que jemets en toute chose, je termi-raquo; nerai en exprimant le regret de ce que notre honorable raquo; confrere, Al. Levigney, dans son rapport publie dans le raquo; Recueil, annee 1842, sur la maladie aphtheuse, qu'il a raquo; si bien etudiee dans le Bessin , n'ait point cherche ä faire raquo; connaitre les circonstances qui ont precede les animaux raquo; pour lesquels il dit: Que penser de la contagion lorsque raquo; Ton voit plusieurs troupeaux passer ä la suite les uns des raquo; autres par le meme endroit qu'une vacherie infectee ? Le raquo; premier passe sans resultats facheux; le second est altaque raquo; de la maladie , etc. Cost la une lacune regrettable de la raquo; part de celui qui, le premier, a appele I'attention des ve-raquo; terinaircs sur eclte particularity : Que les betes guerfes dc
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raquo; la Fiövre aphlheuse epizootiquc et contagieiisc no sont pas raquo; susceptiblcs dc la contracter une seconde ibis.
En un autre endroit nous troirvons aussi que M. Garreau disail, dans une lettre qu'il adressait ä M. Reynal, chef de service de Chirurgie et de cliniquc ä Alfort: laquo; En effet, raquo; qu'avais-je a dire apres toi, sauf la contagion que tu as raquo; voulu comballre par des faits qui, suivant moi, n'etaient raquo; ni assez nombreux , ni assez concluants pour renverser raquo; l'opinion generalement re?ue par tons les praticiens qui raquo; ont ecrit sur cctte maladie , et surtout en presence de ton raquo; silence sur cette particularite signalee pour la premiere raquo; fois par M. Levigney, par ces mots: L'epizootie aphtheusc raquo; revient-elle frapper une seconde et une froisieme fois la raquo; \ache qui deja I'a resscntie une premiere fois? Si cela etait, raquo; il ne faudrait pas trop se rejouir d'avoir gueri ces besliaux raquo; une premiere fois, et il resterait toujours un peu d'inquie-raquo; tude. lleureusement que , jusqu'ä present, je n'ai rien ob-raquo; serve do semblable.
raquo; Tu rae disque c'est M. Laforc qui a le premier constate ce raquo; faitjj'ignoresi cctte opinion dcM. Laibreaele publieeante-raquo; rieurement ä nos conversations amicales , seulement je to raquo; dirai ä ce sujet que , dans un memoire sur la contagion du raquo; charbon , adresse en 1850 a la Societe nationale etcenlrale raquo; de Medecine veterinaire , tu trouveras ces mots a I'adresse raquo; des non-contagionnistcs du charbon: N'a-t-on pas vu , raquo; dans ces dernicrs temps, nier la contagion de la maladie )gt; aphtheuse epizootique , maladie semblable au claveau par raquo; la facilite avec laquelle ellc se communique et aussi par la raquo; propriele qu'elle a de n'attaquer les animanx qu'une seule raquo; fois. En te rappelantce passage , je n'ai certes pas la pre-raquo; tentiou de reveadiquer la priorite de Topinion qu'il for-raquo; mule. N'ai-je pas demontre qu'elle ne m'appartenait pas, raquo; en rcndant ä Cesar ce qui cst a Cesar et ä M. Levigney ce raquo; qui lui appartient. raquo;
11 cst done bien certain, d'apres les passages quo nous venous dc rapportcr, que les vetcrinairos Garreau , Laforc
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et Levigncy, sont partisans de cetto maniere de voir quo la Fievre aphtheuse n'attaque point deux fois lejneme animal .
Nous n'oublierons point d'avouer quo nous etions, naguere aussi, partisan decide de l'impossibilite de la recidive de cette maladie. Nous laissames meme entrevoir notre opinion dans la douzieme observation de notre lettre ä M. Bouley, (Recueil, juillet 1837) ainsi comjue: laquo; M. X*, proprietaire raquo; engrnisseur, ä St-Amand-lcs-Eaux, achete une vacbe ä raquo; Valenciennes, on la met dans unc etablc. En huit jours raquo; de temps , trois betes seulement, sur dix-sept, sont sous le ygt; coup de la Fie\re aphtbeuse. Pourquoi la maladie n'atta-raquo; que-t-clle point toutes les autrcs? C'est, je crois, parce raquo; qu'ellcs ont eu la meme maladie I'annee precedente, etc. raquo;
Depuis l'cnvoi de cette lettre , nous avons eu le rare privilege d'observer des recidives que nous commimiquämes immediatemcnt a M. Bouley; le RecMet'Zv^rmajVesignala, ä Tattcntion de scs nombreux lecteurs , ces deux exemples que nous vcnions dc remarquer, les A'oici: laquo; M. Ü... proprietaire, laquo; ex-maircdeR.., achete une vacbe bollandaise ausieurS*, raquo; marcband. Cctle bete entre dans l'etable de son nouveau raquo; maitrc le 22 Janvier 1858; le kndemain /nous la visitons raquo; et declarons, seance tenante, qu'elle cst affcctec de la
raquo; Fievre apbtbeuse a sa pcriode d'etat. Mme D.....me parait
raquo; fortement toucbee dc cette declaration et me racontc que raquo; I'annee derniere toutes ses vacbes ont eu la maladie, plaies raquo; de la boucbe , inflammation des espaces interdigites, qui raquo; necessita des soins assidus diriges alors par le marecbal-raquo; expert de la commune; eile ajoute meme que le lait fut raquo; beaucoup moins abondant, que les vacbes maigrirent con-raquo; siderablement, et qu'ellcs resterent alors fort souvent cou-raquo; cbees, car la maladie sc portait principalement sur les raquo; pieds.
raquo; Je m'emprcssai alors de rassurcr cette dame en lui cer-raquo; lifiant (mes observations personnelles me le pcrmettaient raquo; en co temps-la) que jamais je n'avais vu une vacbe con-
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raquo; trader deux fois la cocollo. Eu consequence de ma decla-raquo; ration anticipec, on laissa la nouvclle vacbe dans I'etable raquo; oü eile avail ete mise des son anivee, et oil logcaicnt avec raquo; eile sept autres belles vaches. Le 20 suivant, nous visitons raquo; do nouveau I'etable et nous constatons que la voisine de la raquo; nouvelle est atteinte de la maladie doutquot; eile offre tous les laquo; symptomes indubitables. Qualre jours plus lard, toutes les laquo; #9632;vacbes de I'etable sontinfecteesetpresentent tous les simp-raquo; tömes e\idents de la maladie dont nous nous occupons. La raquo; bouche , lespattes , mais surtout les mamelles sent mala-raquo; des et portent les lesions caracteristiques.
laquo; JM. M*. ä la forme de C.....commune de N..... a eu la
raquo; cocottc dans son etable le 30 novembre 1850 ( voyez Re-raquo; cueil, annec 1837, page 511). Des les premiers jours raquo; d'avril dernier, ce proprietaire fit venir des environs de raquo; Charleroi (Belgique), un beau et nombreux troupeau de raquo; betes ä laine. Quelques jours s'elaient ä peine (icoules, que raquo; beaucoup de ces animaux manifeslerenl tous los simptömes raquo; de la Fievre aphtheuse. Comme toujours on se servit de raquo; paille ramassee dans les bergeries pour constituer la liticre raquo; des vaches des etables , et, malbeureusc consequence ! la raquo; maladie se propagea bientot sur presque toutes les betes bo-raquo; vines. Sur quelques uncs la maladie se localisa surtout a. raquo; la bouche; sur d'autres, les pattes surtout furent atteintes; raquo; sur beaucoup, lesvesicules des mamelles furent en nombre raquo; considerable. Generalement la secretion laiteuse fut de raquo; beaucoup amoindrie et le ptyalisme abondant. Les vaches
raquo; deM. M.....sont presque toutes cellos de I'anneedermere,
raquo; et Mquot;quot;0 M.....m'a assure que les deux plus atteintes cette
laquo; annee, ctaient precisement de celles qui furent les plus raquo; malades Tan passe.
raquo; Que peut-on conclure de ces deux cxemples de recidive raquo; aphtheuse?Pen de chose sans doute; mais ne sont-ils point raquo; dans le cas d'ebranler seulement l'opinion dc beaucoup de )gt; confreres? Voilä notre pensec. Du rcstc, laissons au temps raquo; a decider et a nous convaincre sur ce point encore aujour-
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raquo; d'hui dans le domaine des choses ä üludicr. Finaloment, raquo; ki vciite nous plait et nous la cherchons.raquo;
M. Villeroy dit aussi: a Dans quelques etablcs, loutes les raquo; betes ont ete frappees, dans d'autrcs quelques unes ont ete raquo; epargnees; on cite des exemplcs de betes qui ont cu deux raquo; fois la maladie. raquo;
Depuis la publication des deux si remarquables exemples de recidive que nous avons observes et que nous venous de signaler ici, une observation analogue a ete inseree dans le Recueil ve'te'rinaire. C'est M. Lfiei.veterinaireaLonjumeau (Seine-et-Oise) , qui rapporte que dans Tetable d'un de ses clients, oü la maladie avait penetree en juillet 1856 et oü toutes les betes, au uombre de huit, avaient ete atteinteä de la cocotte , il fut appcle ä constater unc nouvelle irruption du mal, et cela dix-sept mois environ apres la premiere apparition de la Fievre aphtheusc sur ces memcs animaux. Dans cette dcuxicme invasion , la maladie fut apportee par une genisse nouvellement acbetee et qui presentait encore, ä n'en pas douter, dit M. Lebel, les svmptömes caracteris-tiques de la dernierc periode de la Fievre aphtheusc. Bien que la bete dont il est ici question fut mise dans une ecurie separ^e, il y cut encore transmission, car, malheureuse-ment, on ne songea point qu'il exislail un autre moyen de communication , par Tintermediaire de la personne chargee de soigner tout ä la fois la nouvelle venue et les autres va-ches, communication rendue plus facile encore par les vases servant ä transporter les boissons el le lait.
La. question qui nous occupe en ce moment merite une etude toute particuliere , les fails rapportes jusqu'ä ce jour, ne sont pas, que nous sachions du moins, assez nombreux pour decider completement ä croire ä la propriete qu'aurait la Fievre aphtbeuse d'attaquer plusieurs fois le meme animal. Esperons que des exemples semblables seront rapportes, si on les observe, par nos laborieux confreres. Les fails si concluants, quoique peu nombreux , que nous avons observes nous permettent evidemment dc dire , jusqu'ä preuve
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evidente du contraire, que, malheureusement, la fievre
APHTHEUSE EST SUSCEPTIBLE DE FRAPPER 1}NE SECONDE FOIS l'ANIMAL QUI EN A OEJA RESSENTI LE8 ATTEINTES.
II serait possible , sans donte, par des rccherches soute-nues, des experiences bien faites, de vider completement cette queslion iinportante; powr le moment, cette idee nous effraie, nous Tabandoniions, car:
11 faut du temps, des soins, et ce penible ouvrage, Jamals d'un 6colier ne fut l'apprentissage.
disait fort bien Boileau.
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La question de l'usage, comme aliment, de la viande et du lait provenant des animaux atteints de la cocotle est certes la plus interessante de celles que nous avons ä etudier, aussi merite-t-elle toule notre attention et, ä son point de Tue, nous ne pouvons encore noieux faire que de signaler, autant que possible, des faits publies sur ce point, par des auteurs recominandables, habitues ä l'etude approfondie des choses dont ils daignent s'occuper.
Nous commencerons par rapporler ce qu'en a dit le fameux ecrivain et compüateur d'Arboval qui a ecrit: laquo; Le lait raquo; des vaches attaquces n'avait ni la douceur ni la consistance raquo; naturelles , et tournait facilement aussitot qu'on l'appro-raquo; chait du feu. On pretend que les hommes qui firent usage raquo; de ce lait comme aliment, eprouverent de la chaleur et raquo; de l'ardeur ä la gorge et qu'ils contracterent desaphthes.raquo;
M. Villeroy de Rittershof ecrivait aussi: laquo; Dans certains raquo; endroits, on a jete le lait des vaches malades; dans d'au-raquo; tres, on en a fait usage pour les animaux, pores , chiens raquo; ou chats. Ge lait a, dans certains cas, determine des ma-raquo; ladies ou des accidents graves; d'autres fois son usage n'a
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raquo; eu aucune suites facheiises; cette difference peut provonir raquo; de la plus ou moins gründe intensite du mal chez les va-raquo; ches qui ont fourni je lait. Ccpendant on regardc genera-raquo; lemenl l'usage du lait, du beurre et du fromage provenanl raquo; des betes malades , comme dangereux pour les hommeset raquo; pour les animaux. M. Kautz a vumourir, dans de violentes laquo; convulsions, des veaux que l'on avait nounis du lait de raquo; leurs mercs malades. raquo;
Nous avons vu aussi trois \eaux mourir, chez deux de nos clients , dans de semblahles convulsions, peu de temps apres avoir bu du lait provenant de vaches aphtheuses, mais nous croyons plutot ä rindigeslionlaiteuse (le lait etant peut-etre sanguin ou purulent) qu'ä reffet, malfaisant ä ce point, du virus aphtheux.
Voilä des excmples qui tendraient i faire croire aux prö-prietes mall'aisantcs du lait des vaches atteintes de la Fievre aphtheuse , mais ne nous alarmous pas et ecoutons plutot ce que disent k cet egard des hommes contemporains d'un grand poids.
M. Delafond nous a rapporte, dans une de ses lecons, alors que nous etions eleve de l'ecole veterinaire d'Alfort, que la transmission aux hommes avait cte signalee, cn Mo-ravie, par Michel Sagar, dans im couvent de moines qui avaient l'habitude , dit-on , de boire du lait chaud provenant directement dee mamelles des malades; ea 1810, a Lyon, par M. Barbier Ills, par l'usage du lait; en 1834, deux veterinaires allcrnands, Herlwig et Vilain se transmi-rent le mal en buvant du lait. Ccpendant, disait encore M. Delafond , on a tolcre l'usage du lait dans les epizootics aphtheuses el on n'a signale que fort peu d'exemples de la transmission de la eocotte aux hommes, ils n'en sont done point gcneralcment incommodes. Ccpendant le lait sanguin, purulent nc doit point ctre bu. La chair, continue Tcmi-nent prol'essour, peut-clle etre mangee? Cette question fut agitee, en 184ö, ä la tribune legislative; rexperience a demontre qu'il n'y avait point de danger ; la viandc ayant
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ete mangeo sans accidents par les consommateurs, on pourra en faire usage impunement.
M. Garrcau ditäce sujet: laquo; Frappe du caractere conla-raquo; gieux de celle maladie , j'ai porle toute mon attention sur raquo; les proiuietes du lait et sur l'influencc facheuse qu'il pou-raquo; \ait avoir sur la santc des hommes qui en oat fait usage. II raquo; est resulte de mes recherches, que le lait , abandonnea raquo; lui meine dans un vase ouvert et ä la temperature ordinaire, raquo; se separe peu ä pen en deux couches distinetes, comme raquo; celui provenant d'une vache en parfaite sante. Que les raquo; hommes qui en out fait usage comme aliments n'ont raquo; eprouve aueun derangement dans leur sante. raquo;
Enfin 1c si regx-ettable velerinaire, Loiset, de Lille , disait cn 1839: laquo; L'usage du lait des vaches malades a ete univer-gt;? selicmenl reconnu comme nepossedant aueune action nui-raquo; siblc sur la sante de l'homme; non sculement cetle verite raquo; a clü unanimement constatee dans toutes les localites raquo; ou la maladie a penctie , mais encore il est resulte de re-raquo; cherches chimiques et microscopiques publiees sur ce li-raquo; quide par l'academie des sciences, l'academie royale de raquo; medecine et par le conseil de salubritc de la Seine , qu'il raquo; n'avait eprouve aueune alteration susceptible d'en rendre raquo; l'emploi, comme aliment, dangereux ou malfaisant. Que raquo; peuvent contre ces conclusions quelques fails relates par raquo; Sagar et Hertwig, et qui s'appliquent ä des aifections qui raquo; ne sont peut-etre pas idenliques avec Fepizoolic acluelle? raquo; Certes, il faudrait pousser le seeplicisme bien loin pour raquo; infirmer de doute des millions de faits rccueillis dans une raquo; multitude de lieux divers et par un grand nombre d'ob-raquo; servatcurs habiles , et cela ä l'aide de deux ou trois obser-raquo; vations d'une valeur tres contestable et'qui se rapporlentä raquo; des epoques dejä loin de nous; au reste , ce doute , en le raquo; supposant legitime, disparaitrait devant rimpossibilile raquo; eprouvee de transmeltre la maladie par voie d'inoculation ; raquo; car il est arrive qu'au debut de l'epizootie, en 1810 et en raquo; 1838 , l'cruption aphtheuse des mamcllcs ayant ete prise
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raquo; par plusieurs medecins pour le veritable cowpox, des essais raquo; infructueux ont ete fails dans le but de l'inoculer sur des raquo; desenfants.
raquo; L'innocuile, sous le rapport alimentaire , de la chair des raquo; bestiaux attaints d'aphthes epizootiques, n'a jamais etese-raquo; rieusement conteslee, el I'experience a demontre qu'il n'y
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raquo; a reellement aucun inconvenient ä livrer ä la consomma-
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raquo; lion la viande des animaux qui en etaienl affecles. raquo;
Pour noire part nous ne pouvons rieu dire conccrnant l'usage de la viande, nous n'avons vu abaltre aucune vache ayant la maladie; mais pour ce qui est de celui du lait pro-venant des vaches atteintes de la Fievre aphlheuse , nous pouvons cerlifler que chez tons les clients (el ils sont assez nombreux) oil nous avons ete appeles a. combattre celte affection, on a gcneralcment fail usage du lait des animaux malades , et jamais, que nous sachions, un seul accident ne s'est manifeste. On nous asouvent demande s'il etait possible d'employer le lait provenant des vaches aphlheuses, s'il etait prudent d'en faire usage comme aliment; nous avons toujours cru devoir le juger alimentaire , et jusqu'ä ce jour nous n'avons point change d'opinion ä cet egard.
Nous avons ete assaz heureüx pour voir consommer, en totalite el tout-a-fait impunement, le lait de quelques grandes vacheries oü regnait la maladie qui nous occupe. II nous a ete possible parfois aussi de goüter du beurre provenant du lait des vaches atteintes de la coeotte, nous ne lui avons trouve ni goüt particulier ni effel malfaisant.
Nous dcvons dire, avant de terminer, que quand une ma-melle est ä ce point malade , que le lait devicnt ou purulent ou sanguin, on doit rcjeter ce liquide et n'en point faire usage comme aliment.
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QUELQUES MOTS
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SÜR L'INOCULATION DES APHTHES AUX HOMMES
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ET AUX ANIMAUX.
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La question de l'inoculation aphtheuse est fort interessante ä etudier. On s'est depuis longtemps demande si les person-nes chargees de traire les Taches malades n'auraient pas mal-heureusement pu , dans quelques cas, se communiquer la maladie par le contact du fluide sereux virulent des yesicules mammaires avec la peau des mains et dans certains cas, assez frequents, en favorisant pendant la traite le contact de ce #9632;virus avec quelques plaies des mains (coupurcs, e'gratignu-res, crmisses, e?c.).Puisqu'ilfautravouer, nous repondrons ici que nos recherches limitees, bien entendu, auxlivres de notre petite bibliotheque, ne nous out absolument rien prouve de dangereux sur ce point. Nous ajouterons ensuite que nos quelques annecs de pratique veterinaire, ne nous ont pas fait constater un seul cas de cette transmission, si lant est, nous en doutons, qu'elle soit possible.
Que si Ton vient maintenant ä l'inoculer directement des animaux ä l'homme, qu'arrivera-t-il ? Rien, nous pensons, car il n'y a qu'un instant que nous rapporlions ces paroles de Loiset: laquo; II y a impossibilite eprouvee de transmettre lä raquo; maladie par voie d'inoculation, car il est arrive qu'au de-
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HISTOnißLE
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raquo; but de I'epizoolie, en 1810 et en 1838, I'miptioD aph-yraquo; theuse des mamelies ayantete prise par plusieursmedecins raquo; pour le veritable cowpox, des essais infructueux ont ete raquo; faits dans le but de Finoculer a des enfants. raquo;
Occupons-nous un instant de l'inoculation de cctte mala-die d'un animal ä un autre , et nous vcrrons en consultant nos livres , puisque nous n'avons jamais fait d'essais a cct endroit, quo d'ArbOTal adit: laquo;Pour etablir et prouvcr la raquo; contagion , on a la ressource de Tinociilation ; on a bien raquo; tente ce genre d'experiencc, mais on n'a encore pu en raquo; conclure rien de positif; on a raeme inocule les aphthes ä raquo; des chiens et ä des chevaux , mais sans obtenir aueun re-raquo; sultat satisfaisant. raquo; Nous vcrrons aussi que M. Ringuet a ecrit: laquo; Vent-on prouver la contagion d'uue manicre sure ? raquo; Qu'on ait recours ä l'inoeulation. Mais, dira-t-on , il est raquo; des maladies qui ne sent pas inoculables. J'ignore si la raquo; Fievre aphiheuse est de ce nombre; toutefois, je puis dire raquo; que je n'ai pu reussir ä transmettre la maladie ä deux raquo; veaux, abattus, plus tard, pour boiterie incurable. raquo;
Puis, un litterateur-veterinaire d'un grand renom, M. Prange, veterinaire ä Paris, ayant public dans ]e Recueü vtierinaire (mal 1858), une traduetion d!un interessant article sur rinoculation des Aphthes , par le professeur J.-B. Ercolani, de l'Ecole quot;Veterinaire de Turin , nous y glanons ce qui va suivre :
M. Ermenegildo Cavalli, veterinaire a Ronsccco , publia en 1856, dans .le journal veterinaire de rEcolc de Turin , un travail sur l'inoculation preventive centre la Fievre aph-theuse. Son precede d'insertion est le seton impregne de bave, il preserva quelques animaux.
MM. Hering et Hcrtwig disent que le celebre Buniva en fit l'experience en 1810, mais ils ne nous disent pas, ou M. Ecolani oublic de nous l'apprendre , quel fut le rcsultat de cette experience.
En 1810, Saloz, veterinaire suisse, inocula aussi, par ordre du gouvernement.
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Clerc, dans le canton de Vaud , a inocule cette malad ie avec succes, par des incisions ä la peau.
M. Bartels ayant experimente aussi, dit: laquo; Que l'inocula-raquo; tion des aphthes a Ie grand avantage de dirainuer sensible-raquo; ment les pertes qu'occasionne aux proprietaires la maladie raquo; abandonnee ä elle-meme.
M. Lehwess, d'apres un rapport de Herlwig, inocula 500 moutons qui contracterent la maladie, mais ä un tros faible degre.
M. Brandes, veterinaire, inocula le mal ä 303 moutons sains pendant le conrant de 1843. Le resultat qu'il obtint est peu concluant en faveur de l'inoculation, car il fallut quinze jours pour le retablissement complet des betes inöraquo; culees, et parmi elles, quinze furent malades pendant quatre semaines et n'eurent point de vesicules aphtheuses. Ceci depend, d'apres l'auteur, de ce que l'inoculation avait ete faite avec du pus.
Kaltschmidt a tente avec succes l'inoculation des aphthes sur des boeufs, en 1838.
En Italie, Ludovico Ghibellini, ä l'^cole de Modene, ex-perimenta en 1850 l'inoculation comme moyen preservatif; les resultats de scs inoculations furent tres satisfaisants.
M. Gaetano Magri apres avoir experimente declare : Que l'inoculalion dans la seconde periode de la maladie rend legere et de courte duree la Fievre aphtheuse, meme sur les individus chez lesquels eile peut se montrer violente et opi-niätre ; eile l'arrele et la fait avorter quand eile se montre legere; eile preserve tous les jeunes animaux qui n'ont pas plus de deux ans; eile preserve egalement tous les animaux du decollement de la sole et de la paroi de l'ongle, et enfin de la boiterie et des deformations ulterieures.
M. Levi, de Florence, a aussi fait quelques essais dont le resultat ne nous est pas connn.
Enfin M. Prange termine par les reflexions du savant pra-ticien, M. Spinola , qui s'exprime ainsi: laquo; L'inoculation des raquo; aphthes, en general, ne peut apporter, par la nature meme
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HISTORIQUE
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raquo; do la maladie, les ayantages considerables que I'on retire raquo; de rinoculalion de la variole du mouton; eile a pourlant ygt; l'avantage dc diminuer dans une etable la duree de la ma-raquo; ladie et d'cn moderer I'intensite, parliculieremcnt dans raquo; les cas d'aphthcs interphalanges, pour lesquels, generale-raquo; ment parlant, rinoculation doit etre recommandee.
raquo; Chez les betes boyines, on doit choisir de preference raquo; pour rinsertidn de la matiere ä inoculer, la face interne raquo; de la levre superieure; les inoculations pratiquees ä la face laquo; interne des oreillcs, bien quo recommandees par plusieurs raquo; praticiens, ne lui ont pas, cependant, paru etre aussi raquo; efficaces quo dans la partie qu'il indique, et centre laquclle, raquo; apres avoir prealablemcnt eraille la rauqueuse avee la lan-raquo; eelte , il suliit de fvotter un morceau de teile impregne de raquo; la bave d'un animal malade pour assurer rinoculation. raquo; Une aulre methode d'inoculation cst celle praliquee an raquo; rnoyen du seton.
raquo; Chez le mouton, la region a preferer cst celle de la face raquo; interne de L'oreille; clle sc pratique de la memc maniere laquo; quo pour rinoculalion de la variole, en prenant rhumeur raquo; d'une vesicule apbtheuse interphalangcc. D'apres M. Spi-raquo; nola, rinoculation de la variole ne trouble point le cours raquo; des aphthes inocules et vice versa. raquo;
Voici ensuite ce que dit M. Prange sur rinoculation aph-theusc: laquo; En resume, la maladie inoculee a un cours plus raquo; bref; eile est exempte de ces complications graves qui, raquo; outre les depenses qu'elles necessitent, deteriorent nota-raquo; blement les betes affectees et diminucnt, par consequent, raquo; le capital. En circonscrivant dans une periode courte et raquo; determinee le cours de la maladie dans tout le troupeau, raquo; la perle de temps est minime, il y a moins de depenses a raquo; faire pour les soins a donner aux animaux: avantages qui raquo; sont retires de l'uniformite des moyens employes pour raquo; chaque tele de befail, tant dans la periode de la maladie raquo; que dans celle de la guerison.
raquo; 11 y a relalivemcnt aussi les memes avantages pour les
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raquo; troupeaux de betes ä laine atteintes du pielin ou aphfties raquo; interphalanges.
raquo; Les epizootics de Fievre aphtheuse ou maladie aphton-raquo; galaire etant frequentes dans plusieurs contrees de l'Eu-raquo; rope, il etait opportun, pensons-nous, d'exposer les faits raquo; relatifs ä l'inoculation des aphthes, afin d'appeler sur ces raquo; moyens simples et faciles, l'atteniion de tous ceux qui ont raquo; veritablement ä coeur les interets et la prosperite de l'agri-raquo; culture. raquo;
L'inoculation aphtheuse a ete peut-elre tentee aussi par quelques veterinaires frangais qui, jusqu'ä ce jour, n'ont point encore juge convenable , sans deute, de publier leurs observations. Quoique nous ayons ä cceur les interets et la prosperite de l'agriculture, nous n'oserions point, loin sans faut, conseillej- l'inoculation preventive de la Fievre aphtheuse , nous constatons encore aujourd'hui tant de pour et de centre k propos de l'inoculation de la pleuropneumonie contagieuse bovine, qua nous ne saurions empecher chez nous une notable hesitation a employer ces moyens qui peut-etre sont ou peut-etre ne sont pas veritablement bons.
Sachons attcndre ; faisons, si c'est possible, quelques Co-sais dans celte voie et ne marchons pas trop precipilammcnt car ;
Le temps nYvpargne pas ce que Ton fait sans lui.
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A CEUX QUI ME LIRONT
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Avant de finir le court ouvrage que je me dispose a livrer bientot ä la censure publique, qu'il rae seit permis de consigner ici quelques reflexions que je crois indispensable de reveler ä tous ceux qui voudront bien prendre la peine de parcourir attentivement les quelques pages que ma plume, jeune encore et positivement inhabile, vient de tracer, pous-see, qu'elle etait, par l'impatience inherente ä la plume des ecrivains peu experimentes. Humble pratkien, je ne m'a-dresse point, loin s'enfaut, jedoishautementl'avoiier, ämes nombreux confreres veterinaires qui connaissent la Fievre aphtheuse tout aussi bien que moi. Pour eux , je me serais bien positivement prive de la dose de satisfaction que je me suis faite ä moi-meme, en ecrivantcememoire, je me serais tu , et, j'en ai la parfaite conviction, j'aurais bien fait.....
Get ouvrage est redige uniquement dans le but d'eclairer, autant qu'il est en moi, sur ce point special de pathologic raedicale veterinaire , les cultivateurs, les fermiers, les pro-prietaires des troupeaux de betes bovines. Je le livre a la publication pour contribuer, si cela m'est possible, a la diminution de la perte immense, presque incalculable, que cause annuellement a la fortune publique, la si onereuse et si triste cocotte. Le progres agricole n'a-t-il pas pour axe l'economie du betail ?
Les livres, comme le disait naguere M. Sanson, veterinaire , directeur du journal agricole La Culture , ont leur forttne comme les inflividus.... Qu'elle sera celle de celui-
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ci? Je l'ignore. Mais la premiere satisfaction qu'il m'aura produite et que je suis heureux d'avouer avant de termineij, c'est qu'il me procure l'occasion de temoigner ici publique-ment v toute raa reconnaissance ä plusieurs de mes tres ho-norables et si devoues amis ou clients qni m'ont pousse ä la redaction et, le dirai-je, ä la publication de cet opuscule.
Les sages conseils, les incessants avis, les lumieres sans nombre que je dois ä la longue experience de mon pere, veterinaire , diplome en Belgique, exenjant depuis bientot trente ans sur la frontiere franjaise, qui a bien voulu me preter son bienveillant concours pour la redaction de ce memoire, nie font un tres agreable devoir de lui exprimer eordialement mon profond respect, ma parfaite reconnaissance et mon attachement illimite.
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D. LEMAIRE,fds,
mödecin-vßtörinairc.
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Lecelles, ce 8 mai 1860.
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